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chapitre 7 deux grandes explications du ... - CDT Lyc e Oiselet

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CHAPITRE 6 : DEUX GRANDES EXPLICATIONS DU CHOMAGE : KEYNES CONTRE LES NEOCLASSIQUES

Salaire, coût du travail, marché du travail, chômage, demande anticipée, marché (de biens et de services)

Plan
TempsMécanismesNotionsSavoir-faireMoyensVacqI - L’analyse néoclassique du chômage

A-Qui sont les néoclassiques ?
B- Qu’est-ce qui détermine le niveau de l’emploi, pour les ncl ?
C- D’où vient le chômage et comment y remédier?
Cours 1h30
DD 1h30Fonctionnement du marché du travail

Lien entre salaire et emploiSalaire
Coût du travail
Marché du travail
Chômage
Flexibilité (salariale)Lire courbes d’offre et de demande
Doc 22 p 116, Q1 et 2
II– L’analyse keynésienne du chômage

A- Qu’est-ce qui détermine le niveau de l’emploi, pour Keynes?

B- D’où vient le chômage  et comment y remédier?
Cours 1h 30

Lien entre demande effective et emploi

Multiplicateur d’investissementMarché (de biens et de services)
Demande effective
Chômage
VAC en fin de II, avant conclusion.Application :
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I- L’analyse néoclassique : le chômage est dû à un coût du travail trop élevé
A - Qui sont les économistes néoclassiques ?

C’est un ensemble d’auteurs de la fin du XIXème et du début du XXè (1870-1914) qui ont cherché à analyser le comportement individuel des acteurs économiques (analyse microéconomique), et à traduire ces comportements sous forme mathématique (modélisation).

Il supposent que le comportement des hommes est rationnel, et que les acteurs économiques cherchent toujours à satisfaire le mieux possible leur intérêt personnel.

Pour ces économistes, l’activité économique est un ensemble d’échanges, de biens, de services, de travail, contre de l’argent.
Ces échanges se font entre des acteurs qui offrent un bien ou un service (des entreprises par exemple), et des acteurs qui demandent un bien (les ménages par exemple) : c’est ce que l’on appelle l’offre et la demande. Tout ce passe comme si ces échanges avaient lieu sur un marché, et la confrontation des offres et des demandes a pour résultat final qu’une certaine quantité de biens est échangée, à un certain prix, prix auquel O = D.

En effet, si les entreprises sont trop nombreuses à offrir un bien par rapport à la demande des ménages, elles vont chercher à diminuer le prix du bien. A mesure que ce prix baisse, il y aura de plus en plus de ménages intéressés, et aussi de moins en moins d’entreprises qui pourront vendre à un prix plus bas => la quantité offerte va diminuer et la quantité demandée va augmenter jusqu’à ce que O = D. Là les choses ne bougeront plus : on appelle cela l’équilibre du marché.

Ces mécanismes qui conduisent à l’équilibre du marché les économistes néoclassiques les ont traduits sons forme mathématique, et représentés sous forme graphique : ce sont les courbes d’offre et de demande, vues en Première.
Dessiner les courbes au tableau.

Pour les économistes néoclassiques, cependant, cet équilibre entre offre et demande (qui satisfait tout le monde) ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions.
Pour que l’économie fonctionne de la meilleure manière possible, il faut que les acteurs des marchés soient en concurrence parfaite les uns avec les autres. Pourquoi ? Pour qu’aucun acteur ne puisse abuser d’une position de force et imposer des prix qui soient ou trop élevés (pour les consommateurs) ou trop bas (pour les producteurs).

Exemple : un marché où une entreprise est seule à proposer un bien => elle pourra fixer le prix qu’elle veut => et proposera un prix sans doute bien plus élevé que cela lui coûte réellement, ce qui diminuera les possibilités de consommation de ce bien par les ménages.

La concurrence pure et parfaite permet de garantir que personne n’abuse d’une position de pouvoir, et donc que les prix soient toujours de « justes prix », et permettent la meilleure satisfaction possible des différents offreurs et demandeurs.

Quelques économistes néoclassiques (les précisions sont pour les profs) :
Alfred Marshall (Principes d’économie politique, 1890) première synthèse du marginalisme, démonstration de l’équilibre général, et développe, pour la première fois, les courbes d’offre et de demande.
Léon Walras (Eléments d’économie politique pure, 1874), démontre mathématiquement l’existence d’un équilibre général dans une économie de libre concurrence, et aboutit à la conclusion que cet équilibre procure « le maximum d’utilité des services et des produits ».
Francis Edgeworth (Psychologie mathématique, 1881) : développe l’analyse des courbes d’indifférence, c'est-à-dire l’ensemble des situations pour lesquelles un individu éprouverait toujours le même niveau de satisfaction même si l’assortiment de biens et de services qu’il acquiert se modifiait.
Stanley Jevons (Théorie de la politique économique, 1872) : pose les bases de l’analyse marginaliste.
Vilfredo Pareto (Manuel d’économie politique, 1906)
Arthur Cecil Pigou élève de Marshall (The theory of unemployment, 1908), « seul compte rendu détaillé qui existe de la théorie classique du chômage », selon Keynes.

Comment les économistes néoclassiques ont-ils utilisé leur théorie pour analyser le problème du chômage ?
B - Qu’est-ce qui détermine le niveau de l’emploi, pour les néoclassiques ?

Pour les économistes néoclassiques, le travail est une marchandise, comme les biens et les services, et donc le nombre d’emplois (la quantité de travail) dans une économie est déterminé par la confrontation entre une offre de travail (venant des travailleurs), et une demande de travail (venant des employeurs, qui ont besoin de travailleurs), sur un marché : le marché du travail.

Le prix auquel les travailleurs vendent leur travail aux employeurs est un prix particulier : le salaire, et plus précisément, le salaire réel (le pouvoir d’achat) : selon les néoclassiques, les travailleurs prennent en compte l’effet de la hausse de prix sur leur salaire.

Comment se comportent les acteurs économiques sur ce marché du travail ? Et comment les néoclassiques représentent-ils ce comportement ?

Comportement des offreurs de travail, les travailleurs :
pour un niveau de salaire (réel) proposé, les futurs salariés vont comparer ce salaire avec la contrainte que représente pour eux le fait de travailler (ils doivent renoncer à des loisirs) : plus ce niveau de salaire est élevé, plus il devient intéressant de travailler, et donc plus il y aura de salariés volontaires pour un travail donné.

En réutilisant le graphique précédent, (changer la dénomination des axes) :
placer deux points au tableau pour deux salaires très différents et faire déduire aux élèves où se situe l’offre de travail à chaque fois.

Remarque : Ceci implique que, dans la pensée néoclassique, si le salaire est jugé trop faible par les futurs salariés, ils peuvent choisir de ne pas travailler.

Comportement des demandeurs de travail, les employeurs
Pour les employeurs, le salaire est un coût (il fait partie des coûts de production) ; ils comparent donc ce coût avec la création de richesses que va permettre l’embauche d’un travailleur supplémentaire (c'est-à-dire avec la productivité de ce travailleur). Si le coût d’un salarié supplémentaire est supérieur à ce qu’il rapporte, l’entreprise n’a pas intérêt à embaucher ; par contre, plus le coût d’un salarié supplémentaire sera faible par rapport à ce qu’il rapporte, plus il sera intéressant pour l’entreprise d’embaucher.
Placer deux points au tableau pour deux salaires très différents et faire déduire aux élèves où se situe la demande de travail à chaque fois.


Offreurs et demandeurs de travail se rencontrent. Si O>D => les travailleurs vont réviser à la baisse le salaire exigé => O diminue et D augmente, jusqu’à ce que O = D
Lorsque O = D, le marché du travail est à l’équilibre, et pour le salaire réel d’équilibre, un certain nombre de travailleurs sont embauchés : c’est le niveau d’emploi dans l’économie.

Voilà comment est déterminé le niveau de l’emploi selon les auteurs néoclassiques.

C - D’où vient le chômage, selon les néoclassiques ?

1- Si le marché du travail est concurrentiel, il ne peut pas y avoir de chômage durable

On parle de chômage lorsque des personnes souhaitent travailler mais ne trouvent pas d’emploi au salaire en vigueur, parce que la demande de travail des employeurs n’est pas suffisante.
=> Dans le modèle néoclassique, il y a du chômage lorsque l’offre de travail est supérieure à la demande de travail.

Montrer sur le graphique un point où O>D.

Si l’on représente cette situation sur le graphique représentant le marché du travail, on voit qu’il y a chômage lorsque le salaire est supérieur au salaire d’équilibre.
Pour que le chômage diminue, il faut que la demande de travail de la part des entreprises augmente, et que l’offre de travail de la part des salariés diminue. Il faut donc que le salaire diminue.

On arrive ici à un premier élément de l’analyse néoclassique du chômage : le chômage est dû à un salaire trop élevé, ou, plus largement, à un coût du travail trop élevé : les entreprises, pour ce niveau de salaire, n’ont pas intérêt à embaucher, cela leur coûte trop cher.
Coût du travail : non seulement le salaire, mais aussi, lorsqu’il existe un système de sécurité sociale, les cotisations sociales qui sont versées sur le salaire (cotisations qui sont ensuite reversées aux caisses d’assurance maladie, vieillesse, chômage, et servent à subvenir aux besoins du travailleur en cas d’impossibilité de travailler pour ces différentes raisons :maladie, maternité, vieillesse, chômage).

En France : Coût du travail pour l’employeur (100)= salaire brut (salaire net (55) (reçu par le salarié)+ cotisations salariales) + cotisations patronales

Pour les néoclassiques, cette situation de chômage due à un coût du travail trop élevé ne peut être que temporaire : le fonctionnement du marché du travail permet qu’il se résorbe. En effet, si le salaire demandé par les travailleurs est trop élevé et qu’ils ne parviennent pas à trouver un emploi, comme ils sont en concurrence les uns avec les autres, certains vont diminuer leurs exigences, et au fur et à mesure que le salaire demandé diminuera, il y aura de plus en plus d’entreprises prêtes à embaucher, et aussi de moins en moins de travailleurs désirant travailler. On arrivera à une situation où le salaire sera à un niveau pour lequel le nombre d’emplois proposés par les employeurs sera identique au nombre de travailleurs désirant travailler. Il n’y aura plus de chômage.

C’est un deuxième élément de l’analyse néoclassique : si le marché du travail est dans une situation de concurrence, c'est-à-dire si les travailleurs sont en concurrence les uns avec les autres, alors le salaire finira toujours par s’ajuster de telle manière qu’il atteigne un niveau qui égalise O et D de travail. Il n’y aura donc jamais de situation durable de chômage.

D’où vient alors que l’on observe de longues périodes de chômage, comme cela a été le cas pendant toutes les années 1930 (suite à la crise de 1929) et depuis la fin des années 1970 jusqu’aujourd’hui dans de nombreux pays occidentaux ?


2- Le chômage durable est dû à un dysfonctionnement du marché du travail.

Selon l’analyse néoclassique, il peut y avoir deux grandes raisons :

- il se peut que les emplois proposés se situent dans des régions très éloignées des travailleurs disponibles, ou bien que les qualifications demandées ne correspondent pas à celles des travailleurs, ce chômage est appelé le chômage « frictionnel », il peut se résoudre si les travailleurs se déplacent ou se forment ;

- mais il se peut aussi que le chômage vienne du fait que les salaires restent durablement à un niveau trop élevé, car ils ne sont pas suffisamment libres de baisser (on parle d’une flexibilité des salaires à la baisse insuffisante), soit parce que les travailleurs se sont associés pour refuser cette baisse (ils ne sont donc plus en concurrence les uns avec les autres), soit parce que l’Etat a mis en place des règles empêchant la baisse des salaires en-dessous d’un certain seuil : un salaire minimum (en France, le SMIC). Ce chômage est un chômage « volontaire », selon les économistes néoclassiques.

Autrement dit, le chômage vient de ce que l’Etat, ou certains groupes sociaux (syndicats de salariés), introduisent des « rigidités » dans le système économique, c'est-à-dire qu’ils empêchent que les variables économiques (ici le salaire, ou plus largement le coût du travail) s’ajustent librement en fonction de l’offre et de la demande et amènent à l’équilibre, à une situation où tous ceux qui veulent travailler sont embauchés.
3- Comment diminuer le chômage, selon l’analyse néoclassique ?

Pour résoudre le problème du chômage, il faut donc, selon les néoclassiques, laisser le marché du travail fonctionner librement et dans la concurrence, sans que l’Etat ou les groupes sociaux interviennent pour fixer des règles de salaire minimum.

Selon l’analyse néoclassique, le salaire est un coût pour les employeurs. Diminuer ce coût incitera les entreprises à embaucher. L’Etat ne doit donc pas fixer de salaire minimum, ni même imposer de contraintes financières aux entreprises en cas de licenciement.

C’est sur cette idée que reposent les mesures d’exonération de cotisations sociales mises en place par de nombreux gouvernements en France pour lutter contre le chômage : pour inciter les entreprises à embaucher, en particulier pour les emplois peu qualifiés, l’Etat exonère les entreprises du versement des cotisations sociales patronales => cela diminue le coût du travail pour les employeurs, avec l’avantage que cela ne diminue pas le salaire versé aux salariés.

Inconvénients :
- les cotisations sociales non versées par les employeurs sont des revenus de transferts (allocations chômage, retraite, maladie, etc.) => soit elles sont financées par d’autres impôts, et donc réduisent d’autres revenus, soient elles sont moins financées, et donc les revenus des travailleurs retraités, ou chômeurs, ou malades diminuent à plus ou moins long terme.
- effets d’aubaine (si temps)

Application
Doc 22 p 116, Q1 et 2


II L’analyse keynésienne : le chômage est dû à une demande insuffisante sur le marché des biens et des services

Dans les années 1930 où le chômage atteint des niveaux sans précédent, le projet de Keynes est de rechercher l’origine du chômage au-delà des limites du marché du travail, dans le fonctionnement de l’ensemble de l’économie. Son analyse est donc macroéconomique, c’est une première grande différence avec l’analyse néoclassique.

La théorie keynésienne de l’emploi, tout comme l’ensemble des éléments de l’œuvre majeure de Keynes, la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936), est à la fois
- une démonstration des limites de la théorie néoclassique,
- et une analyse complètement nouvelle du fonctionnement du système économique.
A – Qu’est-ce qui détermine le niveau de l’emploi, selon Keynes ?

Keynes, l’emploi est déterminé par le niveau de la production : plus on produit, plus on a besoin d’embaucher.
Or la production dépend de la demande anticipée par les entreprises, demande sur le marché des biens et des services, ce que Keynes appelle la « demande effective » : « ce que les entrepreneurs s’attendent à voir la communauté dépenser, pour la consommation et pour l’investissement » (D = C + I en éco fermée).
Autrement dit : les employeurs embauchent en fonction des débouchés qu’ils prévoient pour leurs produits.

Pour qu’il y ait beaucoup d’emplois créés, il faut donc que les entrepreneurs anticipent une forte demande globale, c'est-à-dire une forte demande de biens et de services de consommation et d’investissement.

B– D’où vient le chômage, et comment y remédier, selon Keynes ?

1- D’où vient le chômage ?

Pour Keynes, comme la quantité d’emplois dépend de ce que les entrepreneurs anticipent comme demande, il n’y a aucune raison a priori pour que le plein emploi soit toujours assuré : en effet, rien ne garantit que la demande prévue par les entrepreneurs soit justement celle qui permet d’embaucher tous ceux qui désirent travailler.

Contrairement à la conclusion de la théorie néoclassique, si l’on laisse l’économie se réguler seule, il y a donc de fortes chances pour que l’équilibre auquel on arrive soit un équilibre de sous-emploi, c'est-à-dire de chômage.

Le chômage n’est donc pas une exception, mais la norme :selon K., il vient du fait que la demande prévue par les entrepreneurs n’est pas suffisante pour qu’ils embauchent tous ceux qui désireraient travailler.

Et ce chômage est un « chômage involontaire » (expression de Keynes, qui répond à celle des néoclassiques) : il y a des travailleurs prêts à travailler pour le salaire en vigueur, mais les entreprises ne les embauchent pas faute de débouchés.

Même si le salaire diminuait, cela n’aurait aucun effet sur l’emploi puisque celui-ci ne dépend pas du niveau du salaire mais des débouchés anticipés. Et en plus, cela comprimerait encore plus la demande, donc aggraverait le problème au lieu de le résoudre.

L’analyse de Keynes va donc contre celle des néoclassiques, non seulement en ce qui concerne les causes du chômage, mais aussi ses remèdes.
2- Comment peut-on réduire le chômage, selon Keynes ?

Le niveau d’emploi dépend de la demande anticipée. Pour que les entreprises créent des emplois, il faut donc augmenter cette demande. Deux composantes de la demande : C+I.

a) Stimuler l’investissement

Un investissement nouveau, en augmentant la demande prévue par les entreprises qui produisent les biens de production, permettra non seulement de créer de nouveaux emplois, mais aussi de générer de nouveaux revenus, qui seront en partie consommés, ceci accroissant les perspectives de demande, donc la production, donc les revenus et l’emploi, etc.

C’est le mécanisme du multiplicateur d’investissement (voir Chapitre 3) : un investissement d’un montant donné provoque une augmentation de la production et des revenus distribués plusieurs fois égale au montant de l’investissement initial.

Relancer l’investissement est donc selon Keynes un moyen très efficace d’amorcer une reprise de l’activité économique et de réduire le chômage.
Pour cela, l’Etat peut utiliser plusieurs moyens :
- mener une politique monétaire de diminution du taux d’intérêt, pour inciter les entreprises à investir davantage (voir Chapitre 3, II)
- investir lui-même, en augmentant les dépenses publiques pour financer cet investissement. (ex : grands travaux).

b) Relancer la consommation

L’autre composante de la demande est la consommation. Keynes propose d’agir sur cette consommation en augmentant la propension moyenne à consommer des ménages.
Ceci peut être réalisé au moyen d’une fiscalité qui retire une partie de leurs revenus aux ménages les plus aisés (qui épargnent une grande partie de leurs revenus), et transfère des revenus aux ménages les plus pauvres, qui consomment une plus grande part de leurs revenus.

Plus largement, le fait d’indemniser le chômage, et plus généralement de garantir des revenus à ceux qui ne peuvent travailler au moyen d’un système de protection sociale, ont pour Keynes une utilité certaine car ils permettent de soutenir la consommation, grande composante de la demande, et ainsi, de maintenir un certain niveau d’emploi.

VAC Chapitre 6

Conclusion du II (à ne donner qu’au moment de la correction de la VAC)

L’analyse de Keynes aboutit ainsi à des conclusions radicalement différentes de celles des néoclassiques :
Le chômage n’est pas dû à un salaire trop élevé, mais à une demande anticipée par les entrepreneurs insuffisante.
Le fonctionnement libre et spontané du système économique ne conduit pas automatiquement au plein emploi, mais au contraire, le plus souvent à une situation de sous-emploi.
L’Etat a donc un rôle à jouer, au moyen de politiques économiques de soutien de la demande, pour diminuer le chômage (contrairement à l’idée néoclassique que c’est l’intervention de l’Etat dans le fonctionnement du marché du travail qui est responsable du chômage).
La rigidité des salaires à la baisse n’est pas source de chômage, mais est au contraire souhaitable, puisqu’elle permet de soutenir la demande, donc la production, et l’emploi.

Conclusion du chapitre 6
Pour les économistes, la question du chômage est une question majeure : le chômage est un dysfonctionnement grave de l’économie. Il importe d’en chercher les causes, pour pouvoir ensuite mettre en œuvre les moyens appropriés d’y remédier.
L’opposition des conclusions de Keynes et des néoclassiques illustre combien la question est complexe, et combien il est difficile d’y apporter une seule réponse. Depuis Keynes, de très nombreuses théories ont été développées, cherchant à expliquer le chômage qui perdure dans les pays occidentaux depuis le début des années 1970, et utilisant pour cela différents types d’approches : microéconomique, macroéconomique.
La question du chômage est une question d’autant plus importante que ce qui est en jeu est toujours la place que l’on doit donner à l’Etat dans le fonctionnement de l’économie. L’Etat doit-il intervenir ou laisser les variables économiques s’ajuster librement ? Et s’il intervient, comment, et jusqu’où doit-il le faire ?

Vérification des acquisitions (Chapitre 6)

1 – Qu’entend-on par « flexibilité du salaire » ? « rigidité du salaire à la baisse » ?

2 –Qu’est-ce que la « demande effective » ? la demande globale ?

3 – Qu’est-ce que le sous-emploi ?

4 – Pourquoi, selon Keynes, stimuler l’investissement est-il un moyen très efficace de relancer la demande ?

5 - Remplir le tableau suivant :

Analyse néoclassiqueAnalyse keynésienneComment est déterminée la quantité d’emplois dans une économie ?
A quoi est dû le chômage ?



Que doit faire l’Etat face au sous-emploi ?



Quel peut être l’effet sur l’emploi d’un salaire minimum ? Pourquoi ?




Quel peut être l’effet sur l’emploi d’une indemnisation du chômage ? Pourquoi ?









Notes (pour les profs) sur classiques, néoclassiques, « économie classique » au sens de Keynes

Classiques : lignée des économistes allant de Smith (1776) à John Stuart Mill (1849, Principes d’économie politique), comprenant Jean-Baptiste Say (1803, Traité d’économie politique) (vulgarisateur de Smith) et auteur de la « loi des débouchés », David Ricardo (1817). Trait commun (le seul) de cette école : la conception de la valeur, exprimée avec le plus de force chez Ricardo : la valeur d’une marchandise est déterminée par son contenu en travail. Parmi ces penseurs, bcp ont une conception plutôt libérale du rôle de l’Etat, mais pas tous (Mill, Malthus).

Néoclassiques se distinguent des classiques par leur conception de la valeur : pour eux, la valeur dépend de l’utilité attachée par les demandeurs à ce qui fait l’objet d’un échange, et cette valeur (cette utilité) est variable selon les circonstances. Les ncl vont donc raisonner en terme de variations : leur support de réflexion, ce sont les courbes d’offre et de demande, qui représentent l’ensemble des comportements possibles d’un acteur économique (consommateur, travailleur, entrepreneur). Ils placent donc leur analyse au niveau des individus (et non plus, comme les classiques, au niveau de la société dans son ensemble et des divers groupes sociaux (travailleurs, capitalistes, propriétaires fonciers), et plus précisément d’un individu représentatif, au comportement rationnel, l’ « homo œconomicus »cherchant à décrire leur comportement, et à montrer comment tous ces comportements débouchent sur une situation d’équilibre, c'est-à-dire une situation « stable », dans laquelle il n’y a plus de changements (de prix, de demande, d’offre).

Ces théoriciens n’étaient pas tous des libéraux convaincus ; certes, aucun n’était révolutionnaire, mais Walras se disait volontiers socialiste, et Marshall se réclamait soucieux de justice sociale, et insista par exemple pour que l’Etat dégage des dépenses publiques en faveur de la formation et des espaces verts (inventeur du concept d’économie externe (externalité positive)).

Keynes dénomme « économistes classiques » la plupart des économistes issus des branches bien distinctes que sont l’économie classique et l’économie néoclassique, parce qu’ils ont en commun (à l’exception de Malthus) d’adhérer à la « loi de Say » ou « loi des débouchés » (1828). Selon les classiques, c’est l’épargne qui fait la richesse d’une nation, parce que l’épargne servira à investir pour créer une production supplémentaire de richesses génératrices de revenus ; l’épargne est donc une vertu. Et si la production supplémentaire ne se transformait pas en revenu, faute de demande ? C’est là qu’intervient la loi de Say : « Un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour le montant de sa valeur. » Parce que celui qui a produit va chercher immédiatement à vendre ce produit, et ensuite à acquérir avec le prix de sa vente d’autres produits ; ceci pour que la valeur créée « ne chôme pas entre ses mains ».

Comme Malthus, Keynes va s’opposer à cette loi de Say (et donc à ceux qu’il nomme les « classiques »), en montrant que la production de richesses est déterminée par la demande anticipée par les entrepreneurs, celle-ci étant stimulée par une forte consommation. Pour Keynes, l’épargne n’est pas une vertu.

 Dès 1808, Mill avait écrit : « Il ne peut jamais y avoir manque d’acheteurs pour toutes les marchandises. Quiconque met une marchandise en vente demande d’en recevoir une autre en échange, et il est donc acheteur du simple fait qu’il est vendeur. »










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