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21 déc. 2010 ... Date du démarrage de l'intervention: 1 avril 2008 .... Carte de la zone du projet et
des forages du PEPAM-BA .... UCAD : Université Cheikh Anta Diop ...... corriger
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ASSISES NATIONALES
I - INTRODUCTION
Cette partie rappelle le contexte et les objectifs de la commission, son mode de constitution et son approche méthodologique. Elle présente également les thèmes et les contributions qui ont permis de les prendre en charge ainsi que leurs auteurs.
Le plan de lintroduction est le suivant :
I 1 EFFECTIFS ET ORGANISATION DE LA COMMISSION
I 2 RYTHME DE TRAVAIL ET LIEU DES RENCONTRES :
I 3 OBJECTIFS DE LA COMMISSION ET THEMATIQUE
I - 4 THEMATIQUE
I 5 METHODE
I 6 OBJECTIF DU DOCUMENT ET PRESENTATION DU PLAN
I 1 EFFECTIFS ET ORGANISATION DE LA COMMISSION
La commission comprend 35 membres. Elle est pilotée par un bureau de 6 membres configuré comme ci-dessous.
Président - Mamoudou Touré
Vice-président - Makhtar Diouf
Vice-président - Fayçal Sharara
Vice-président - El Hadj Malick Sy
Rapporteur - Jean-Louis P. Corrèa
Rapporteur - Mabousso Thiam
I 2 RYTHME DE TRAVAIL ET LIEU DES RENCONTRES :
La commission a tenu une réunion ordinaire tous les mardis et quand cela sest avéré nécessaire a organisé des ateliers le samedi matin pour approfondir un thème ou le discuter. Les séances du mardi se tenaient au Forum civil Les ateliers du Samedi ont tous été tenus au Collège Africain Sport Etude CASE - de M. El hadj Malick Sy. Ces deux organisations ont apporté un appui supplémentaire très apprécié en termes de reprographie, de confort, de pause café
1 3 OBJECTIFS DE LA COMMISSION ET THEMATIQUE
Lobjectif général de la Commission est de proposer des orientations générales et des stratégies permettant de remettre léconomie sénégalaise sur la voie dun développement durable.
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
Analyser les grandes phases de lévolution de léconomie sénégalaise de 1960 à 2008 ;
Dégager les tendances lourdes de léconomie ;
Etablir le bilan des principales politiques macroéconomiques mises en uvre: budgétaire, commerciale, dinvestissement, de lemploi, dendettement extérieur ;
Etablir le bilan des politiques sectorielles : agricole, de pêche, industrielle, touristique, etc. ;
Identifier les facteurs de réussite de ces politiques et les contraintes rencontrées dans latteinte des objectifs ;
Dresser la situation économique actuelle du pays ;
identifier les défis à relever ;
Identifier les secteurs stratégiques et proposer des politiques de court terme et de long terme pour mettre le Sénégal sur la voie dun développement durable ;
Proposer des modalités de financement de ces politiques ;
Formuler des recommandations apportant des réponses au diagnostic sans descendre à un niveau de détail incompatible avec le maintien de la cohésion entre les parties prenantes aux Assises.
I - 4 THEMATIQUE
Ces objectifs ont été traduits en 23 thèmes pris en charge selon le tableau suivant qui les regroupe en 4 chapitres et indique les auteurs des textes en regard:
ANALYSE DES SECTEURS
Agriculture - Omar Faye
BTP - Aliou Diack, Boubacar Diop
Pêche -Fayçal Sharara
Industrie -Makhtar Diouf, Jean-Louis Corrèa
Transport terrestre -Boubacar Mbodj
Energie - B. Mbodj, Ch. Sidate Niang, Ch. Tidiane Niasse
Tourisme et transport aérien -Mamadou Dansokho, Mabousso Thiam
Eau et assainissement -Mamadou Faye
POLITIQUES ECONOMIQUES
Finances publiques -Mamadou L. Loum, Ousmane Sané
Fiscal -El Hadj Malick Sy
Monnaie et compétitivité -O. Faye, F. Sharara, Mabousso Thiam
Politique commerciale -Aliou Seck
POLITIQUES PUBLIQUES
Foncier -Alla Kane
Financement de léconomie -Gaye Daffé
Dette publique -Mamadou L. Ousmane Sané
Microfinance -Cheikh Diokhané, Rosalie Diop
Environnement des entreprises -M. Thiam, Mamadou Moro Koïta
PME -Rosalie Diop
Informel -Omar Saïp Sy, Rosalie Diop
Marché du travail, chômage et sous emploi -Gaye Daffé, Hamade Ndiaye
Gestion des ressources naturelles -Mamadou Lamine Loum
Gouvernance -Mamadou Lamine Loum
PERFORMANCES :
La situation économique récente -Gaye Daffé, O. Saïp Sy
Le profil de la croissance depuis 1960 -El hadj Malick Sy, JL Corrèa
Le groupe a pu bénéficier dun exposé de M. Mohamed Mbodj du Forum civil sur la corruption.
Pour faciliter lexploitation des travaux de la commission, les textes de base sont annexés au rapport. Les résumés qui en extraient les constats, et les propositions forment le corps du présent rapport.
I 5 METHODE
Le travail de la commission a été conduit 4 étapes
Exposés dune trentaine de minutes suivis de débats
Remise du texte de lexposé
Dans certains cas, énergie par exemple, désignation de sous-commissions pour donner une touche finale tenant compte des observations relevées pendant les débats
Rédaction dun résumé et dune présentation
Quelques membres ont pu participer à une rencontre de travail avec la commission en charge des questions liées à lEtique
I 6 OBJECTIF DU DOCUMENT ET PRESENTATION DU PLAN
Objectif et parti technique du document
Le but visé par le document est de présenter les travaux de la commission n°2 de façon à faciliter la prise de décision. Cest pourquoi, le corps du texte est constitué de résumés retenant les aspects opérationnels des contributions : constats et propositions, et laisse moins de place à la description que lon trouvera dans les annexes.
Outre lintroduction, le document comprend 6 points principaux et une annexe.
SOMMAIRE
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
SOMMAIRE
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
II - 1 Synthèse du rapport
Cette partie se présente comme un exécutive summary proposant une synthèse des analyses et diagnostics et lensemble des propositions. Elle constitue don un document de travail permettant au lecteur dutiliser directement lesdites propositions et de ne se référer à lensemble du document que pour rechercher des explications et des détails toujours utiles dans un travail de définition dun avenir souhaitable et réalisable. Le contenu des autres paragraphes est résumé ci-après ?
Contenu du § III -LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
Cette partie établit un diagnostic de la croissance et des grands équilibres sur la période allant de 1960 à 2007. Elle établit que les seules ruptures identifiables dans le rythme de la croissance et le maintien de léquilibre ont pour origines des circonstances exogènes : prix des matières premières et de lénergie ou dévaluation. Elle montre aussi quen fin de période, le Sénégal se trouve dans la même situation quau début des douloureuses années dajustement et quil urge de prendre des mesures de redressement et de repositionnement de léconomie Sénégalaise. Les propositions de sortie de crise par le haut sappuient sur les facteurs macroéconomiques et organisationnels de succès de succès identifiés en examinant les stratégies des pays considérés comme best in class.
Contenu du § IV - IMPACT DE INTERNATIONAL
Cette partie évalue limpact des grandes évolutions de économique sur les performances du Sénégal. Elle met en lumière les principales menaces et opportunités qui structurent toute politique de croissance autoentretenue, autocentrée et respectueuse de lenvironnement. Son principal résultat est de montrer que la plupart des politiques nationales de développement ont été définies sans prendre en compte lévolution à long terme des contraintes et opportunités extérieures : mondialisation ; prix des matières premières ; agressions contre ; montée des inégalités ; privatisation, financiarisation, risques majeurs contre la paix et par suite contre la croissance et le relèvement du niveau de vie en Afrique ; rupture liées à la gouvernance mondiale, place du Sénégal et de lAfrique dans léconomie internationale.
Contenu du § V -POLITIQUES ECONOMIQUES
Cette partie aborde principalement les questions liées aux recettes, à la dépense et à la dette publiques. En outre, elle pose la problématique de lappartenance à la Zone Euro et de la fixité des changes. Sur la question budgétaire le Sénégal se trouve aujourdhui dans une situation de crise au moins aussi profonde que dans les pires moments de la période dajustement alors quil na jamais été aussi aidé. Pour le second point, lappartenance à lUEMOA qui va avec le choix de ne pas laisser flotter la monnaie interdit lutilisation de linstrument monétaire. Cela conduit à accumuler les désavantages compétitifs liés à une surévaluation rampante qui viennent aggraver ceux plus structurels de léconomie réelle. La conclusion est que lurgente adoption de pratiques budgétaires plus vertueuses et la nécessité dadopter des stratégies plus adaptées à la création de richesse, doivent saccompagner dune réflexion sur le système de garantie du franc communautaire et sur lappartenance à notre zone dans un contexte ou lEurope se ferme sur elle-même et où lAfrique marche vers une monnaie unique qui sera vraisemblablement appuyée sur un panier de monnaie.
Contenu du § VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
Cette partie concerne les stratégies gouvernementales sur des sujets comme lorganisation et le financement de léconomie, lentreprise et le secteur privé, lemploi et la gestion responsable des ressources naturelles. Les constats et propositions ont pour objet du secteur productif.
Contenu du § VII -LA SITUATION DES SECTEURS
Cette partie est tournée vers les performances et la structuration des branches économiques. Elle révèle des faiblesses qui ont un impact statistique direct sur le PIB et recèle des propositions
Contenu du § V III - ANNEXES
Lannexe réunit les textes produits par la commission, le tableau des membres et tout document utile à lexploitation des travaux et à leur archivage. Un Tome 2 réunit les contribution qui ont servi de document de travail lors des débats.
II Les propositions
Les propositions validées en commission ont été regroupées ci-dessous par thème :
II -a LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
Thème traité par Jean-Louis Corrèa
Propositions de Politiques macroéconomiques
Les propositions ci-après indiquent les orientations à donner aux politiques gouvernementales en matière de croissance. Elles visent laugmentation de la croissance potentielle à travers lépargne et celle du taux de croissance à travers linvestissement productif car à défaut dun rendement suffisant des capitaux, il ne se produit pas de véritable dynamisation à moyen et long termes.
Promouvoir lobjectif de relèvement des taux dépargne et dinvestissement productif qui sont aujourdhui de 4 à 6 fois moins élevés que ceux des pays émergents dAsie ;
modifier les modèles de consommation et dinvestissement publics et privés ;
Transformer une plus grande part des transferts privés nationaux en provenance de létranger en épargne et en investissements.
Réduire lécart entre lépargne et linvestissement ou améliorer le caractère productif de ce dernier de façon à pouvoir faire face de façon autonome aux échéances de la dette.
Mettre en place une série de chaînages vertueux dans les processus de planification économique, dans la gestion budgétaire et la dépense publique en particulier.
Lancer une étude participative et un débat dexpert sur les politiques monétaires les plus aptes à accompagner les stratégies de développement envisageables par le Sénégal ou sa zone dappartenance : change fixe ou flexible ? Euro ou panier de monnaie,
Propositions de Politiques structurelles
Il sagit des politiques industrielles, de laménagement du territoire et dans ces deux domaines de la localisation des établissements humains et des éléments de lappareil productif. La politique industrielle est abordée à deux niveaux assurant la liaison macro-micro : la gestion du taux de croissance à travers les équations qui le définissent aux plans macroéconomique et microéconomiques, et au niveau méso économique, la gestion des avantages comparatifs.
Les actions suivantes ont pour objet les politiques gouvernementales visant le jeu efficace des déterminants de la croissance.
Gestion du taux de croissance
En cette matière, le but de laction gouvernementale est dappuyer les stratégies et politiques microéconomiques et sectorielles axées sur le jeu efficace des mécanismes et déterminants de création de richesse.
Au niveau microéconomique, il sagit (1) du taux de report du bénéfice, sans quoi, il ne peut avoir aucune accumulation du capital ; (2) du taux de valeur ajoutée qui reflète le positionnement produit-marché du Sénégal sur les différentes étapes de valeur ajoutée, d(3) du coefficient de capital ou des son inverse : la rotation des actifs qui permet une croissance dautant plus rapide que lactivité par franc de capital est élevée, (3) du levier financier qui permet daugmenter la rentabilité des capitaux propres en optimisant limpact du coût de lendettement.
Mettre en place un système fiscal qui encourage le report des bénéfices et leur réinvestissement et qui exerce un contrôle strict sur les dividendes.
Encourager le positionnement du Sénégal dans des filières à marché croissants et à prix rémunérateurs tels les produits manufacturiers et aider à mettre en place des industries de production de biens intermédiaires dans le secteur de substitution aux importations (upgrading) ;
Privilégier une organisation productive fondée sur des réseaux de PME préférentiellement aux grandes entreprises pour assurer une rotation des capitaux de plus en plus forte
Faire bénéficier les affaires de croissance ou à fort potentiel, dun levier financier en leur assurant un coût de largent inférieur à leur rentabilité ;
Au niveau macroéconomique, le taux de croissance est la somme du facteur travail mesuré par le temps travaillé, du facteur capital mesuré par le capital par travailleur et de la productivité qui renvoie à des notions comme linnovation technique ou organisationnelle et aux différentes formes de savoir.
Augmenter le temps travaillé notamment dans les régions rurales en réduisant la dépendance vis-à-vis de la pluviométrie, mais aussi dans toutes les activités en faisant respecter la durée légale de travail et en montrant à tout le peuple, le lien entre linvestissement productif et la création demploi.
Augmenter le niveau déquipement des travailleurs par linvestissement productif à un coût permettant de lamortir sans avoir à supporter lincidence de la corruption et de la surfacturation.
Améliorer les éléments de la productivité relevant des politiques gouvernementales : formation, formation et information, organisation du secteur productif, etc.
Au niveau méso économique, il sagit de la gestion des avantages comparatifs
Les propositions suivantes ont pour objet de rendre attractif lenvironnement économique sénégalais en assurant aux entreprises des externalités positives susceptible dattirer et de retenir les capitaux et de soutenir leur productivité et leur rentabilité.
Faciliter aux entreprises laccès à des facteurs de base locaux ou étrangers à des conditions compétitives : main duvre, énergie, télécommunication, routes, rail, air avec leur interconnexion.
Améliorer la capacité stratégique et lorganisation juridique, administrative et comptable des exploitations productives et faciliter lorganisation des entreprises en réseau de PME coordonnées;
Améliorer le degré dexigence et de normalisation de la demande et en étudier les caractéristiques pour chaque filière ce qui suppose communication et partenariat avec des associations de consommateurs renforcées et responsables.
Etudier et promouvoir le passage de lUEMOA à lintégration de sa production en particulier dans les activités qui connaissent des problèmes de taille critique telles que le textile et la chaussure ;
Assurer lintégration des filières, des étapes de valeur ajoutées par des relations denses de client à fournisseurs réparties sur toute létendue du territoire selon les avantages comparatifs nationaux ou sous-régionaux.
Mise en place dun système dappui prenant en charge la normalisation, la productivité, lappui technique, la création dentreprise et le choix de secteur, larticulation et la coordination des éléments du secteur productif.
Etablissements humains et aménagement du territoire
Ces propositions ont pour objet dassurer un développement géographique équitable et efficace sans quoi il nest pas possible daugmenter la taille du marché interne, de fixer les populations locales tout en assurant leur transfert vers lindustrie.
Transformer les produits le plus près possible de leur territoire de production
Remettre le rail en marche en le connectant mieux aux autres moyens de production
Réorganiser les points de groupage et de dispatching de la production de façon à utiliser au mieux les capacités de transport, les points de stockage et à rationaliser la dimension des unités de transformation.
Développer des villes rurales de taille moyenne à habitat et infrastructures améliorés focalisées autour dune ou plusieurs spécialités agroindustrielles ou manufacturières
Etudier et mettre en place un système daccès des producteurs à la propriété immobilière en particulier celle des parcelles quils exploitent tout en prévenant la parcellisation des campagnes et le blocage de remembrement
II - b -politiques économiques
Cette partie réunit les propositions relatives aux finances publiques dans ses aspects budgétaires et fiscaux, la politique commerciale et les problèmes posés par les choix en matière de politique de change.
II b 1 Politique budgétaire, train de vie de lEtat et viabilité de la dette
Thème présenté par Mamadou Lamine Loum et Ousmane Sané
Principes daction
Redéfinir le système de les priorités en matière de dépenses publiques en fixant des parts minimales pour les postes tels que lagriculture, léducation, la santé, lemploi
et en améliorant le ciblage des subventions
Contrôler la croissance des dépenses de sécurité, limiter les dépenses liées aux déplacements à lextérieur, les voyages et bannir les dépenses somptuaires ou de prestige
améliorer l'efficacité des programmes par la réduction de corruption et le renforcement de la bonne gouvernance dans la gestion des programmes de développement.
Rationaliser le recours à l'endettement, et réduire les risques de sur et de ré endettement par limplication du parlement dans le choix des sources de fonds, la destination et le contrôle de leur utilisation prendre en compte sa soutenabilité par des hypothèses réalistes de travail
Réduire le pouvoir discrétionnaire de lensemble de la chaîne politique et administrative et rendre effectif, public et « rémunérateur » la possibilité des décideurs de résister à la pression politique
Etablir une meilleure liaison plan-budget-contrôle
Mettre à jour les dispositions qui permettent didentifier et de punir les prises dintérêt et laffairisme dEtat (business dEtat).
Assurer une meilleure articulation et une coordination plus efficace des corps et des opérations de contrôle
Propositions à mettre à létude
Ces propositions sont avancées pour faire lobjet de réactions de rejet ou denrichissement
Supprimer les agences et dans un premier temps, rétablir le rôle du Trésor dans lexécution de leurs opérations financières, lancer un programme daudit indépendant, et faire immédiatement de ces points un point de communication fort
Introduire dans les déclarations de candidature aux fonctions électives ou dans les serments, lengagement politique de mettre en uvre une démarche inclusive pour tout déficit supérieur à 3%, la stricte limitation des marchés de gré à gré, la non instrumentalisation de la constitution, la déclaration de fortune
Appliquer les lois que nous nous sommes données
Pénaliser lutilisation abusive des procédures dexception et les abus en matière de dépassement budgétaire
Mettre en place lobligation de déclaration de fortune en la liant à un système incitatif de sanction et à la délivrance dun quitus à échéances déterminées.
Limiter constitutionnellement le nombre de ministres et rationalisation ses départements ministériels
Lier le rendement fiscal au taux de croissance par un ratio fixe rapportant les recettes à la performance de « X dernières années »
Lier la baisse du taux dimpôts sur les sociétés au taux de report des bénéfices et plus encore à linvestissement dument justifié
Mettre en place un processus participatif de fixation des prélèvements fiscaux sur le pétrole
Impliquer le parlement et le secteur privé dans lutilisation des ressources résultant des programmes de réduction de la dette
Remplacer les encours de dette par des engagements dinvestissements productifs ou sociaux ciblant les exclus et les pauvres
Soumettre toutes les organisations recevant des ressources publiques sans exception à comptes rendus des dépenses fiscales en veillant à supprimer toutes les exceptions
Réhabiliter le parlement dans les lois dexécution et de règlement le tout dans le strict respect des délais prévus légalement
Cependant, les pistes d'actions identifiées pour élargir lespace budgétaire, rationaliser la dépense publique et moderniser la gestion budgétaire vont fortement être contraintes par la crise internationale avec la baisse des fonds disponibles pour laide au développement à laquelle il faut sattendre
II b 2 Fiscalité
Les principes directeurs dune réforme fiscale urgente
Redéfinir le rôle de lEtat et augmenter ses moyens « La capacité daction de lEtat représentée par ses ressources propres est le moteur du progrès social »
Lidéologie dominante a imposé lidée dun Etat omniprésent. La réalité est contraire à cette affirmation. En effet les faibles moyens financiers depuis lIndépendance suffisent pour contester le moins dEtat. Au contraire, il faut plus de ressources, « plus dEtat, mais mieux dEtat »
Définir un nouveau modèle économique assurant à un état modeste mais fort des ressources fiscales stables et adaptées qui permettent à lEtat de remplir ses missions et de sortir de la crise par le haut ;
Améliorer la qualité de la dépense publique
Assurer une plus grande cohérence entre stratégies, performances en matière de croissance économique et recettes fiscales
Limiter le champ dapplication de la TVA au secteur productif et aux optionnaires
Appliquer une fiscalité indirecte locale au secteur informel en lieu et place des impôts actuels auxquels ils échappent
Déterminer les impôts de façon participative
Mettre laccent sur la maîtrise du recouvrement et la lutte contre la fraude
Soumettre le secteur informel à une fiscalité indirecte locale dans ce sens la taxe locale pourrait être remise en vigueur ;
Rationaliser les droits de douane et en améliorer la transparence ce qui aura pour effet de décrédibiliser les présomptions de fraudes et les risques dabus dans les dans les exonérations ;
Donner un rôle accru à limpôt foncier mieux adapté aux conditions socio économiques du Sénégal.
Les propositions pour un système fiscal plus efficace et plus équitable
Les propositions ci-après visent à lancer une étude portant sur une profonde réforme du système fiscale touchant à la structure de limpôt, à la gestion du système fiscal et à la formation.
Faire de limpôt foncier lélément central du nouveau système des impôts sur le revenu et lui donner la forme dune vignette foncière libératoire ce qui supprimerait les coûts de gestions élevés dun impôt non rentable
Cela permettrait délargir la base des contribuables dans le cadre dun fichier informatique simple.
Mettre en place une combinaison composée des impôts suivants : Vignette foncière, Vignette automobile, Droits sur les importations, Taxe sur les voyages ; Patentes etc.
Elaborer des ratios à respecter dans le cadre de la prévision budgétaire : taux dimposition des importations, élasticité par rapport au PIB, au commerce extérieur, aux revenus des catégories socio professionnelles, répartition
Assigner un objectif de 35 % des recettes fiscales aux impôts directs par lélargissement à la base : remettre en vigueur un impôt minimum forfaitaire
Lier les baisses dimpôts octroyées aux sociétés à la limitation des dividendes et au réinvestissement dûment prouvé et dans ce cadre restaurer le taux de base de 35%
Rationaliser les avantages donnés à linvestissement
Porter le niveau de contribution des taxes spécifiques aux recettes fiscales ( hors pétrole) à un minimum de 5 %
Mettre en place une structure du type Haut Conseil de lImpôt en charge de la définition participative de la politique fiscale
Créer une école multinationale nationale des Régies Financières pour les agents des Impôts, des Douanes, du Contrôle Economique et du Trésor dans le cadre des pays de lOHADA.
II b 3 La Politique Commerciale
Propositions
Se doter en permanence dun ministère chargé du commerce
Adopter une déclaration de politique commerciale
Eriger en règle de conduite la concertation dans la conception et la mise en uvre de la politique commerciale entre les acteurs économiques et lEtat
Rétablir létat de Droit une bonne exécution des contrats et la protection des biens .
Concevoir et mettre en uvre des politiques qui inversent les tendances
Mettre en place une stratégie de promotion des exportations par des politiques hardies de renforcement de loffre de production destinée à lexportation
Rationaliser les importations en simulant des investissements directs étrangers et linnovation en favorisant limportation de biens intermédiaires et biens déquipements destinés à des industries produisant des biens de haute valeur ajoutée
Adopter des politiques appropriées de protection limitées dans le temps pour soutenir la production locale
Impulser et mettre en uvre les reformes nécessaires des structures et de la réglementation du commerce ainsi que de formation des cadres pour une bonne maitrise du cadre du commerce international
Intégrer la politique commerciale dans les stratégies de croissance économique
Développer la coopération avec les pays partenaires pour simuler les investissements , parfait levier de promotion des exportations à haute valeur ajoutée
Promouvoir le commerce inter régional grâce à une intégration économique axée sur lintégration de la production
Mettre en uvre avec les acteurs économiques, de politiques de soutien aux exportations, de marketing, de recherche développement et diffusion dinformations
Relever le niveau des investissements dans les services liés aux exportations ( transport, logistique)
II b 4 Monnaie et compétitivité
Thème présenté par Oumar Faye, Mabousso Thiam, Fayçal Sharara, Cheikh Kane, Bassirou Bâ
Le franc cfa étant rattaché à leuro par une parité fixe, ses fluctuations par rapport aux autres monnaies dépendent de facteurs totalement exogènes à la réalité des économies de la zone UEMOA à laquelle le Sénégal appartient ;
Le caractère rigide de cette parité a pour effet de priver léconomie nationale dun des leviers qui sont utilisés dans dautres pays pour sauvegarder la compétitivité et, de façon plus générale, les comptes extérieurs ;
En raison du rattachement du franc cfa à une monnaie très forte et compte tenu de la baisse significative des droits de porte enregistrée au Sénégal depuis la dévaluation, il nest finalement pas surprenant que la balance commerciale sénégalaise enregistre un déficit de plus en plus important ;
Cette réalité explique en partie les raisons pour lesquelles la part relative du secteur secondaire est en baisse continue dans la constitution du PIB ;
Il convient toutefois de relativiser limpact de la monnaie sur la compétitivité globale de léconomie en ce sens que les questions de gouvernance, de transparence, daccès au financement, la sécurité juridique et judiciaire, le coût et la disponibilité des facteurs de production
jouent un rôle parfois plus important dans la faible attractivité de léconomie nationale ;
Limpact de la monnaie sur la compétitivité dépend largement du type dentreprises concernées. Il diffère selon la nature des entreprises concernées (entreprises tournées vers lexportation, dentreprises fortement extraverties, dentreprises valorisant les matières premières, le secteur des services
) ;
Lapproche la plus pertinente en ce qui concerne la valeur de la monnaie dépend très largement des stratégies arrêtées en termes de développement économique. Ce nest quune fois quune direction précise aura été enfin définie quil sera possible dopter pour la solution optimale. En tout état de cause, il apparaît quil convient à terme de veiller à plus de flexibilité en ce qui concerne le taux de change notamment par le rattachement du franc cfa non pas à une monnaie mais à un panier de monnaies qui reflète à la fois les origines et destinations du commerce extérieur mais également la nature des biens et services concerné
Il est enfin recommandé que les travaux en cours et qui concernent la création dune monnaie ouest africaine fassent lobjet dune attention particulière.
III LES POLITIQUES PUBLIQUES
III 1 Environnement des entreprises
Thème présenté par Mabousso THIAM
Mettre en place un Etat stratège à travers:
Une vision ambitieuse avec des objectifs datés et quantifiés
Le rétablissement de la transparence
Le recrutement de compétences sur une base compétitive
Le recours accru aux NTIC pour moderniser l Etat et le rendre plus performant dans la collecte des ressources financières
Mettre en place un cadre macro-économique sain à travers:
La restauration des grands équilibres par la révision de la fiscalité (baisse des taux de douane gestion plus dynamique des droits de douane, de la fiscalité sur les entreprises et les salaires, élargissement de la base de limpôt) et une nouvelle dépense publique plus transparente
Mettre en place des instruments de financement de léconomie avec:
La création/renforcement dinstitutions spécialisées (agriculture, PME, habitat
) et la diversification de loffre (capital-risque, crédit-bail, etc.)
Engager des politiques de rupture concernant:
Les NTIC: combler le retard en matière de numérisation de létat civil, du cadastre, des documents administratifs
Le tourisme: promouvoir le tourisme basé sur le patrimoine qui peut avoir un impact sur lartisanat, développer les initiatives des nationaux et mettre en place une compagnie aérienne de classe internationale
Lagro industrie: création dune base dune agriculture orientée vers la satisfaction des demandes de lindustrie et des exportations en sappuyant sur le résultats de la recherche
Energie: développement les sources dénergie solaire et éoliennes
5. Intégration régionale.
Dépasser lapproche actuelle trop institutionnelle et travailler à une meilleure circulation des biens
Procéder à lintégration par cercles concentriques en commençant par nos voisins immédiats et en considérant les spécialités et potentialités
Mettre en place un observatoire des mauvaises pratiques
II 2 Les caractéristiques, la gouvernance et la pérennisation des entreprises sénégalaises
Thème présenté par Mohamed KOITA
1.- De la population et de la défaillance des entreprises
Améliorer notre connaissance du tissu économique par une meilleure connaissance du stock, des créations et des défaillances dentreprises. Sans cela, il sera difficile de mettre en place des politiques daide, de protection des emplois, de pérennisation, etc.
2.- Des ressources propres des entreprises
Améliorer les ressources propres durables des entreprises en faciliter les échanges de leurs titres sur un marché organisé et réduire la fiscalité qui porte sur les transactions et les revenus des dividendes des titres de PME.
3.- De la Fiscalité des services bancaires
Améliorer la fiscalité des services bancaires pour réduire la crainte des entrepreneurs dutiliser linstrument de gestion quest le compte bancaire. Il faut pour cela :
réduction de la taxe sur les opérations bancaires ;
réaménagement d'une fiscalité différenciée sur les ressources longues.
4.- Du financement des entreprises
Améliorer le financement et résorber le sous-équipement des PME, à cet effet nous préconisons les pistes suivantes :
les allégements fiscaux sur les équipements industriels (amortissement accéléré, crédit dimpôt)
la Captation de l'épargne des ménages et des émigrés dans des fonds de crédit ou de participation
la Garantie des Investissements par des fonds de garanties, la banque de développement des PME, etc.)
la Garantie par les biens professionnels et non personnels
fonds d'appui- conseil, formation, suivi, encadrement
développement de l'assurance crédit
5.- De lharmonisation des interventions des administrations
Coordonner les structures dappui aux entreprises, car il ya trop dadministrations qui soccupent de laide, du développement et de lencadrement des entreprises. Il faudrait harmoniser et bien délimiter la fonction de chaque administration (ADEPME, APIX, direction des entreprises du MEF, les directions du ministère de lentreprenariat féminin et de la micro finance et du ministère de lIndustrie).
6.- De la qualité de la gestion
Amélioration de la qualité de la gestion des PME à travers le développement des centres de gestion, la formation du personnel, lexonération de charges sociales pour le recrutement de cadres, lencadrement et laide à ladoption de pratiques saines de gestion
7.- De la confiance dans léconomie
Augmenter la confiance dans la vie économique en banalisant la production et la diffusion de linformation comptable et financière et laccompagnement des entreprises à lamélioration des services et dans la démarche de progrès
Iii 3 le secteur informel au Sénégal : atouts, contraintes et perspectives
Thème présenté par Omar Saïp SY
Propositions :
Mettre en place un dispositif dappui au secteur informel en charge des missions suivantes :
Analyse et redéfinition de la vocation du secteur informel et de sa place dans le système productif
Amélioration des conditions de travail de la main duvre
Conception de systèmes dincitation à évoluer vers une participation plus citoyenne dans léconomie et la société sénégalaise
Etude dun système fiscal plus adapté aux activités, au mode dorganisation et dappropriation du secteur
Etude des possibilités dévolution vers plus de réglementation en relation avec la taille, lactivité, la localisation, les effectifs, les conditions dhygiène, de sécurité ou de cadre de vie.
III - 4 la microfinance au Sénégal
Thème préparé par Cheickh Mbacké Diokhané
Propositions pour un secteur de la microfinance apte à réduire la pauvreté et à financer les PME
Réorienter le positionnement institutionnel de la Microfinance
Ramener la totalité des actions de lEtat en direction du secteur sous la responsabilité du Ministère des Finances.
Mobiliser lensemble des ressources publiques destinées au financement du secteur
Mettre fin au rôle de distributeur de crédit de lEtat qui lui a valu beaucoup de déboires depuis les projets Dire, Maîtrisards, emploi des jeunes, Femmes, etc. et recourir systématiquement aux professionnels du secteur.
Regrouper toutes les lignes de crédit destinées au financement du secteur en une ligne de refinancement unique.
Renforcer le rôle des organisations de la société civile et professionnelles
Associer ces organisations qui sont proches des réalités de terrain et qui ont su développer un grand professionnalisme à la gestion des fonds publics sur ressources nationales ou provenant de bailleurs.
Renforcer les moyens de la surveillance et du contrôle du secteur
Utiliser le« faire faire » pour certaines missions telles, le contrôle sur place des structures.
Renforcer les capacités des « mutuelles sociales »
Appuis en équipements, matériel et logiciels informatiques.
Appuis en services de formation, de conseils dappui et dassistance.
Développer la microfinance rurale
Bonifier les taux dintérêts des crédits destinés à lagriculture
Recentrer les actions des projets en milieu rural tels le PROMER vers le financement de la production agricole.
Appliquer les recommandations de toutes les études réalisées dans le secteur.
Depuis une dizaine dannées plusieurs études portant sur le développement des systèmes de financement et le développement des PME en général ont abouti quasiment aux mêmes recommandations. Cependant, ces dernières qui nont jamais été appliquées.
Réviser la fiscalité applicable au secteur
Favoriser une fiscalité susceptible daider à léquipement et au développement de certains types dinstituions de microfinance.
III - 5 les problèmes fonciers au Sénégal
Thème présenté par Alla KANE
Mettre fin à la coexistence des deux régimes en vigueur.
Adopter le régime de limmatriculation pour toutes les terres.
Gestion du domaine privé de lEtat
Propositions
Inventorier toutes les dispositions légales et règlementaires définissant les procédures à observer en la matière.
Respecter rigoureusement lapplication de ces dispositions pour garantir légal accès des citoyens à la propriété foncière qui devrait plus dépendre de considérations subjectives.
Propositions
Se doter de la volonté et des moyens nécessaires à la mise en uvre de ces dispositions qui font lessence de la loi sur le domaine national et qui seules pourront lui permettre datteindre pleinement la réalisation de ses objectifs.
Au fond, réaliser une véritable réforme foncière ayant pour objectif le rétablissement enfin dans leurs droits les paysans et les collectivités locales en leur accordant le droit de propriété pleine et entière sur la terre qui est leur outil de travail fondamental. Il faut rompre le déséquilibre existant entre le milieu urbain et le milieu rural en ce qui concerne le droit de propriété, reconnu par la constitution.
Doubler cette révolution foncière par une révolution culturelle pour changer réellement la mentalité des paysans en en faisant des producteurs intégrés dans le monde moderne. Il sagira déradiquer lanalphabétisme en visant à scolariser tous les enfants, garçons et filles, du monde rural en âge dêtre scolarisés pour leur donner les rudiments nécessaires à une maîtrise réfléchie de leur environnement.
III 6 Les PME
Thème préparé par Rosalie Diop
Amélioration de lenvironnement juridique des PME
Lever les entraves au développement des crédits bancaires
Faciliter la promotion des investissements
Meilleure coordination des structures dappui
Mise en place dun cadre juridique pour les sociétés dinvestissement
Diversification des mécanismes de financement et spécialisation des institutions telles que la CNCAS et la BHS)
Mettre en place dincitations à la transformation des comptes à terme à trois mois en dépôts à long teme en complément des bons de caisse à paiement fiscal libératoire
Création dun cadre juridique pour les pépinières dentreprises
Rationalisation des procédures administratives
Création dantennes régionales au sein des structures dappui
Développement de la microfinance
Mettre en cohérence les actions de communication des organisations en charge de lappui au secteur privé en général et aux petites entreprises en partiiculier
Améliorer le cadre fiscal de la PME
Elaboration dun plan daction pour le développement de lesprit dentreprise
Développement de fonds de crédit, de garantie et dappui conseil aux PME
Définition des rôles respectifs de lEtat et du secteur privé
Inciter les grandes entreprises à explorer les avantages de la sous-traitance
III 7 De la bonne gestion des ressources naturelles
Thème présenté par Mamadou Lamine Loum
Eriger en principe général inscrit dans la charte fondamentale la règle de bonne gestion des ressources minières et pétrolifères, notamment la prise en compte effective des intérêts des populations locales et de la collectivité nationale tout entière ;
Adopter le Code minier régional de la CEDEAO, après une dernière revue citoyenne à la lumière des tensions observées à Kédougou ;
Lancer un audit fouillé sur les conditions du long arrêt de production des ICS et des pertes énormes de parts sur le capital subies par lEtat à loccasion de son redémarrage et qui sapparentent à une spoliation ;
Opérer le même type daudit sur la filiale engrais SENCHIM eu égard aux impacts négatifs sur la relance de lagriculture ;
Organiser une revue détaillée des contrats de concession de lor de SABODALA pour sassurer de la prise en compte des préoccupations locales légitimes avant le démarrage de la production ;
Avant le début de la phase de construction du projet dexploitation du fer, organiser la remise à plat du dossier dadjudication et laffichage des données pertinentes de la concession et des conditions de réalisation des investissements de la mine, du tronçon chemin de fer et du môle du port minéralier.
Normaliser les concessions minières, notamment de métaux précieux et de pétrole, à leffet de prévoir :
- un processus impératif de conclusion faisant une large part aux consultations dexpertise et aux concertations citoyennes ;
- des actions préalables de renforcement des capacités de ladministration et des acteurs locaux (entrepreneurs travailleurs ONG et ADH) ;
- une allocation obligatoire de part des retombées aux finances des collectivités locales dorigine ;
- une utilisation judicieuse des revenus alimentant le budget national et respectueuse du caractère non renouvelable de la ressource ;
- une option de privilégier les emplois les plus conformes aux options de développement, à la promotion de linvestissement, à la diversification de lindustrie locale et à lintensification de la production agricole rurale, enfin au renforcement conséquent du capital humain et à lextension du réseau des infrastructures de base.
III 8 La bonne Gouvernance
Thème présenté par Mamadou Lamine Loum
Interaction de la Commission Economie avec Commission Institutions, Commission Société, Commission Aménagement du Territoire (cf. problèmes soulevés dans 3.2.1 et 3.2.2)
iv - LA SITUATION DES SECTEURS
IV 1 Agriculture
Thème présenté par Omar Faye
Les orientations pour développer lagriculture
renforcer la recherche et la vulgarisation des résultats de la recherche ;
assurer la maîtrise de leau ;
Faciliter laccès au crédit agricole en développant le crédit de proximité par la mise en place de lignes de crédit pour financer les activités de production, de transformation et de commercialisation à des conditions très douces (fonds de garantie, bonification etc.) ;
promouvoir et encourager linitiative privée dans lagriculture en mettant en place un cadre qui peut faciliter le développement de lentrepreneuriat agricole. Pour cela une réforme de la loi sur le domaine national en certains de ses aspects pour assurer la sécurisation des investissements et la valorisation des terres simpose ;
augmenter de manière substantielle les investissements structurants dans le monde rural ;
développer la productivité et la production pour accroître la contribution de lagriculture à la formation du PIB par des programmes de fertilisation des sols et la disposition de semences adaptées de qualité et à temps ;
renforcer les organisations de producteurs pour en faire de véritables forces de proposition alternatives ;
déterminer un calendrier pertinent pour une mise à disposition à temps des semences et des engrais ;
assurer le renouvellement et faciliter laccès au matériel agricole approprié pour lagriculture intensive ;
organiser la circuit de commercialisation afin dassurer des prix rémunérateurs aux paysans ;
assurer la connexion entre les zones de production et les lieux de commercialisation en mettant en place des infrastructures de transport ;
mettre en place des unités de conservation pour réguler le marché ;
assurer un service dencadrement pour le choix des spéculations à forte demande sur le marché des exportations et accompagner les producteurs dans la commercialisation (mise aux normes).
Les recommandations fortes
élaborer un vaste programme intégré de développement agricole (sur un horizon de 10 ans ou 15 ans), avec une large participation des acteurs pour une plus grande appropriation et un plan de financement conséquent, afin de répondre aux fonctions principales de lagriculture que sont : procurer des revenus aux producteurs, fournir des emplois , approvisionner en aliments les populations rurales et urbaines, pourvoir aux échanges intra et inter sectoriels et procurer des devises, assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles tout en protégeant ;
assurer une bonne gouvernance de ce programme avec un système de suivi et dévaluation participatif axé sur les résultats ;
normer le budget de lAgriculture à un plancher de 15% ;
organiser un contrôle sanitaire des produits alimentaires importés et exportés ;
diversifier vers les spéculations à haut rendement et à haute valeur ajoutée ;
rebâtir les éléments constitutifs dune économie rurale intégrée par communauté de terroirs ;
voir la pertinence de linstitution dun revenu minimum agricole pour assurer le retour vers lagriculture et freiner lexode rural.
IV 2 INDUSTRIE
Thème présenté par Jean-Louis Corrèa
Adopter, diffuser et traduire en actions le slogan taïwanais de la période 1952-1962 : « Développer lagriculture grâce à lindustrie et stimuler lindustrie au moyen de lagriculture » pour développer une agro-industrie fondée sur les produits locaux
Intégrer lUEMOA par la production en mettant en place une division du travail pour développer les échanges au sein de la chaîne de valeur ajoutée des produits ;
Réorganiser la production industrielle selon la taille critique requise, en privilégiant es unités utilisatrices de main duvre à léchelle de lUEMOA, de la CDEAO
: textile, chaussure, métallurgie, mécanique etc. ;
Créer une communauté de lénergie, des mines et de lacier pour rationaliser lexploitation, lapprovisionnement et lutilisation de ces produits ;
Créer des fonds souverains nationaux et sous régionaux pour investir et prendre position dans la commercialisation de nos produits dans la sous-région et sur les marchés
Créer des sociétés de commerce internationales
Créer une bourse nationale de marchandises et étendre ses activités à la sous-région pour accélérer la circulation des biens et des informations et ainsi augmenter la productivité des filières en déconnectant les marchandises, des titres de propriété et de flux financiers ;
Créer des bourses nationales de sous-traitance coordonnées entre elles
Mettre le système statistique en adéquation avec les stratégies de produits, de marchés
Mettre en place un système de veille commerciale et stratégique ce qui permettran de comparer les sources dapprovisionnement, dIdentifier les pratiques de dumping et de justifier les ripostes graduées permises par lOMC.
Organiser la recherche- développement et lenseignement technique au niveau sous régional ;
Mettre en place des incitations à la préférence pour les entreprises sociétaires dotées dune comptabilité pour faciliter leur mise en réseau, la fiscalisation et la tenue de statistiques indispensables au pilotage stratégique des secteurs ;
Transformer les richesses des régions le plus près de leur lieu de production ce qui contribuera à décentraliser les activités, déconcentrer le système productif, les infrastructures, et les emplois et a fixer les populations dans les zones rurales ;
Etudier en urgence et mettre en place un système daccès des producteurs à la propriété immobilière en particulier celle des parcelles quils exploitent tout en prévenant la parcellisation des campagnes et le blocage de remembrement ;
Mettre en place un capital financier collectif pour pallier la faiblesse des moyens individuels offrir des solutions dautofinancement susceptibles damoindrir limpact des taux dintérêt, les accompagner de formations, dappui à la gouvernance des entreprises, déchanges dinformation etc.
Le développement du Sénégal passe par la diversification dans la petite manufacture qui a un taux de valeur ajoutée plus élevé et donc, est plus génératrice de croissance et moins gourmande en capitaux que la grosse industrie.
IV 3 Lindustrie des BTP au Sénégal : logement, habitat et infrastructures
Thème présenté par le Pr ALIOU DIACK
Centraliser les préoccupations de lEtat en matière dUrbanisme, de BTP, dInfrastructures et de Planification Spatiale dans un même Ministère, à savoir par exemple un « Ministère de lUrbanisme, des Travaux Publics, des Infrastructures et de lAménagement du Territoire » avec les Directions
Lancer une série daudits comptable, administratif stratégique, organisationnel et humain des entreprises de promotion immobilière et foncière publiques afin de restructurer le secteur, didentifier et dannuler les cessions immobilières illicites ou assimilables au bradage de leur patrimoine ;
Mettre un frein à la spéculation foncière avec les baux emphytéotique de létat, par un contrôle des montages financiers des projets soumis à lapprobation des autorités. Cela amoindrirait considérablement les coûts des logements ;
Elaborer un nouveau Plan Directeur dUrbanisme de Dakar et sa banlieue au moins et de lappliquer, pour faire face aux occupations irrégulières et aux inondations ;
Devant léchec des sociétés concessionnaires (ONAS, SENELEC, SONES) dans lextension et la pérennisation des réseaux, lEtat doit prendre en charge les investissements dans les VRD, dans le cadre de la mise en uvre des Plans Directeurs dUrbanisme, tel quil le faisait dans les premières années dindépendance. Les Plans dUrbanisme appliqués doivent précéder loccupation anarchique des espaces par les populations;
prendre en considération les besoins qui concernent les régions.
Etendre la durée dacquisition de logements sociaux par le crédit bancaire sur des périodes allant jusquà 30 ans avec des taux dintérêt avantageux.
Lancer une étude et susciter des proposition pour lorientation de ressources longues vers lhabitat en sinspirant dexpériences étrangères comme celle la Caisse des Dépôts et des Consignations de France
La DSCOS devrait être dotée de moyens coercitifs rapides, pour empêcher loccupation des espaces non encore lotis, jusquà lapplication des lotissements et lexécution des VRD primaires au moins ;
Létat devrait encourager la création de Banques spécialisées dans le financement de lHabitat, en leur rétrocédant des fonds stables longs termes, pour un dénouement des crédits sur 20 à 30 ans comme en Europe. Les taux de prêts ne devraient pas dépasser 4 à 5% !
Dans le financement des Infrastructures, létat devrait privilégier lAssainissement tout à légout avec de bonnes stations dépuration avant même les Voiries et lElectricité ! cest quand même une honte que lagglomération de Dakar ne compte quune station opérationnelle dépuration et quon continue à utiliser les baies de HANN, SOUMBEDIOUNE, UCAD, CAMBERENE etc. comme exutoires naturels pour les eaux usées et industrielles ;
Au lieu de déplacer les populations à coup de milliards (Plan JAXAAY à 35 milliards) et de déstructurer le tissu social et culturel, on devrait plutôt laisser ces dernières sur place et résoudre le problème au plan technique : en commençant par mettre en place des réseaux structurants dAssainissement tout à légout avec suffisamment de stations de relevage et de stations dépuration. Ça coûterait moins cher à la nation que ces « projets » pompeux, mal étudiés et mal exécutés!
Procéder au diagnostic des réseaux ONAS déjà fonctionnels, pour les assainir et éventuellement les redimensionner ou les changer. Cela nous paraît impératif, parce que les désagréments pendant la saison des pluies sont le résultat de réseaux sous dimensionnés ou non entretenus (ou les deux), ou même inexistants!
Dans lindustrie de filière, on devrait encourager la création de PMI et PME de fabrication de petits matériels de chantier, de matériaux de finition et de gros matériels de chantier, ainsi que la recherche scientifique, en loccurrence :
Petits matériels :
clous, tenailles, serre-joints, pelles, piques, marteaux, tubes déchafaudage, brouettes, pelles, piques, truelles, fils à plomb, décamètres,fils électriques, fourreaux en PVC(tubes oranges), prises de courant, dinterrupteurs, de combinés ;
Gros matériel de chantiers :
Fabriques de bétonnières,
Fabriques de Grues de chantier et de godets à béton,
Fabriques de Dumpers,
Fabriques de Pondeuses industrielles dagglos ;
Fabriques de monte-charges ;
Matériaux de construction :
Fabriques de tuiles et briques cuites ;
Fabriques de carreaux
Industrie du marbre et du granit dans les régions orientales ;
Fabrique dacier à béton;
Fabriques de plâtres et ses dérivés ;
Développement dune industrie sidérurgique en partenariat avec les pays potentiellement producteurs de fer (Mauritanie/Guinée CONAKRY) ;
Augmentation et décentralisation des usines de ciments. Dans chaque région, on devrait pouvoir installer une petite unité de fabrication de ciment ;
Equipements de second oeuvre :
Fabriques de grilles avaloirs normées et adaptées à un climat sahélien avec beaucoup densablement, de céramique (lavabos, chaises turques et anglaises, bidets, baignoires, lave-mains) ;
Fabriques de produits bitumeux détanchéité (Pax Alu, auto protégés) ;
Fabriques dampoules électriques ;
Fabriques de ventilateurs;
Fabriques de climatiseurs ;
Fabrique de verre pour la construction ;
Recherche Appliquée et fondamentale dans les BTP :
Recherche/Développement des constructions en Géobéton ;
Recherche/Développement dans lArchitecture Africaine ;
Concernant les grands Projets stratégiques dintérêt national, il faudrait susciter des débats publics dès les premiers pas de la conception, pour en mesurer lopportunité et la faisabilité. Exemples :
Les programmes routiers nationaux ;
Lautoroute à péage ;
Laéroport de DIASS ;
La Plateforme de DIAMNIADIO ;
Le Port minéralier de BARGNY ;
La voie ferrée à grand écartement ;
Lextension du port autonome de DAKR etc.
Ces forums publics seraient dun apport important pour la démocratie et pourraient déceler non seulement des erreurs, mais aussi apporter beaucoup daméliorations dans les études de faisabilité et les appels doffres. !
Sommaire
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
Cette partie comprend lanalyse de la situation récente et le diagnostic de la croissance et des grands équilibres de 1960 à 2007.
II 1 La situation économique récente
Thème présenté par Gaye Daffé et Omar Saïp Sy
Le contexte économique et social actuel du Sénégal est marqué par un ralentissement de la croissance, la détérioration des déficits budgétaire et extérieur, laccentuation des inégalités et la persistance de la pauvreté. En tombant à 2.1 pour cent en 2006, le taux de croissance du PIB sest à nouveau écarté de son cours historique de 5% en vigueur depuis 1994. Ce ralentissement constaté est dautant plus inquiétant quil survient quatre ans après la chute brutale du taux de croissance notée en 2002 (1,1%). Le résultat est la croissance négative du PIB par tête en 2002 (- 1,7%) et en 2006 (- 0,7%).
Encore plus inquiétant, le ralentissement de la croissance sest accompagné de laccélération de tensions inflationnistes qui sest traduite par un indice des prix de 5,9% en 2007 contre 2,7% en 2006. Ces augmentations de prix pèsent dautant plus sur le pouvoir dachat des ménages, quelles font suite à celles tout aussi marquées enregistrées en 2005 (1,7%) et en 2002 (2,4%).
Mais, si la faible progression du PIB, notée en 2002, sexplique, du côté de loffre, par les contre-performances du seul secteur agricole, celle survenue en 2006 est marquée par des difficultés apparues dans pratiquement tous les secteurs de léconomie. Le secteur primaire a enregistré des baisses de croissance sensibles, avec un taux de -2.9 pour cent en 2006. Quant à la croissance du secteur secondaire, elle a souffert, entre autres, des effets de la crise énergétique et du long arrêt des activités des ICS et de la SAR. La croissance du PIB a en définitive été tirée par le secteur tertiaire qui bénéficie du dynamisme de la SONATEL, mais surtout de lexpansion des activités informelles, majoritaires dans le transport, la restauration et les autres services.
Première conséquence de la baisse du taux de croissance observée en 2006: la perte dimportantes parts de marché à lexportation suite à lessoufflement de la plupart des exportations traditionnelles du pays (arachide, produits halieutiques, phosphates) et aux difficultés des ICS.
Si la plupart des moteurs de la croissance sont en panne du côté de loffre, ceux du côté de la demande se révèlent tout aussi impuissants. Concernant les exportations, combinés au manque de diversification de loffre et au caractère peu porteur des produits dexportation, les déficits de production et les contraintes financières que connaissent de nombreuses filières agricoles et industrielles, ont réduit considérablement la capacité dexportation du pays. Rien détonnant à ce que la contribution des exportations au PIB ait été négative en 2007 (-9,4%).
Du côté de la consommation, les dépenses ont non seulement été minées par leffondrement du pouvoir dachat des ménages, mais les augmentations des salaires de certaines catégories de fonctionnaires ont été davantage consacrées à lachat de biens importés quà lachat de biens et services produits localement.
Face à un environnement peu favorable aux investissements étrangers, linvestissement est essentiellement financé par le budget de lEtat et les transferts de non résidents. Destiné pour lessentiel au secteur des bâtiments et travaux publics, son effet multiplicateur sur lactivité économique globale est limité par les importations massives de biens déquipement, de technologies et de services que ce type dinvestissement occasionne, par sa trop forte concentration sur la région de Dakar et par les comportements de plus en plus spéculatifs qui caractérisent le marché de limmobilier.
En résumé, la dynamique de croissance quaurait pu enclencher la demande intérieure provenant du niveau relativement élevé de linvestissement et de la consommation a été enrayée par lincapacité des structures de production domestique à y répondre. Ainsi ce sont les mêmes contraintes qui pèsent sur loffre intérieure qui sont à lorigine à la fois de la faible capacité dexportation et de la forte dépendance de léconomie vis-à-vis des importations. Rien détonnant, par conséquent, à la forte détérioration conjointe du solde extérieur et du déficit budgétaire, passés respectivement de -8,1% à -12,0% et de -3,3% à -5,8% entre 2005 et 2006.
Rien de surprenant non plus aux tensions inflationnistes et à la hausse des prix à la consommation dont lindice harmonisé a augmenté de 5,9% en 2007 contre 2,7% en 2006, dépassant la norme communautaire de 3% édictée dans le cadre des critères de convergence de lUEMOA. Ces augmentations de prix pèsent dautant plus sur le pouvoir dachat des ménages quelles font suite à celles tout aussi marquées enregistrées en 2005 (1,7%) et en 2002 (2,4%). Ces taux moyens ne reflètent pas, du reste, les hausses beaucoup plus fortes quont enregistrées certains postes de dépenses comme « restaurant, hôtels » (+13,4%), « logements, eau, électricité, gaz et autres combustibles » (+10,0%), « enseignement » (+8,9%) et « produits alimentaires, boissons non alcoolisées » (+7,3%). Cette dernière fonction, dont le poids dans le panier des ménages sélève à 40,3% a en réalité contribué pour plus de la moitié (52,2%) à la variation annuelle des prix. La fonction « logement, eau électricité et gaz et autres combustibles » a contribué quant à elle à hauteur de 30,5%.
Compte tenu de ces tendances, on peut donc craindre que, sans mesures incitatives permettant une augmentation substantielle de loffre intérieure, linflation sinstalle durablement dans léconomie sénégalaise. Le fait que ce soient les produits locaux et non importés dune part, et les secteurs primaire et tertiaire, dautre part, qui aient le plus contribué à linflation, montre encore une fois que les tensions inflationnistes récentes sont plus imputables à des contraintes pesant sur loffre domestique quà la flambée du cours du pétrole, comme on le prétend trop souvent.
Faute de politiques économiques appropriées, ce sont des milliers et des milliers demplois qui sont détruits, conduisant à des déplacements massifs de population vers les zones urbaines et létranger. Malgré les mesures draconiennes prises par les Etats européens et les images dramatiques des naufrages en mer, le phénomène de lémigration massive se poursuit. Un grand nombre de jeunes Sénégalais des hommes, des femmes et même de jeunes enfants continuent daffronter les océans dans lespoir de trouver une vie meilleure en Europe et ailleurs.
Le climat des affaires ne sest pas beaucoup amélioré au cours de ces dernières années, comme le montrent les classements Internationaux du Sénégal qui arrive ainsi au 100e rang sur 131 pays dans le classement du Forum économique mondial. En prenant en compte dautres indicateurs, le classement du pays apparaît encore moins bon : il occupe le 119e rang pour lefficacité du marché du travail, le 111e rang pour celle du marché financier, et le 113e pour la santé et léducation de base. Au regard du classement «Doing Business » de la Banque mondiale, le Sénégal ne se situe quau 162e rang sur 178 pays.
Les résultats de la deuxième Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM II) montrent que lincidence de la pauvreté reste élevée même si elle a sensiblement baissé dans la période 1994-2002 : la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est en effet tombée de 67,9% en 1995 à 57,1% en 2002. Les inégalités se sont en revanche accentuées, les 20% les plus riches de la population réalisant plus de 41% des dépenses annuelles totales contre 8,1% pour les 20% les plus pauvres.
II 2 Diagnostic 1960-2007,
Thème présenté par Jean-Louis Corrèa
II 2 1 La croissance et léquilibre depuis lIndépendance
Le diagnostic de la croissance et des grands équilibres sur la période allant de 1960 à 2007 constate que les taux de croissance ont toujours été faibles et irréguliers. Entre 1960 et 1999, le taux de croissance moyen calculé à 2,7% était inférieur à celui de la population qui était de 2,9% la période. Pour cette période, le Sénégal était au nombre des 15 croissances du PIB par tête les plus catastrophiques du monde alors que cest le seul pays du groupe à navoir connu ni guerre, ni catastrophe naturelle. Cette situation a pour origine des taux dépargne particulièrement faibles qui ont limité la croissance potentielle et des investissements insuffisants et peu productifs sans effet multiplicateur significatif.
Croissance et (ou) Développement
Makhtar Diouf
La croissance économique est devenue le repère de l'évolution des pays ce qui pose problème pour les pays sous-développés.
Au Sénégal, comme dans tous les pays africains, ce qu'on appelle ''croissance économique'' se réduit à une augmentation des recettes d'exportation de produits primaires transformés ailleurs au lieu d'être valorisés sur place. Comment considérer comme performance un phénomène qui participe à la fracture du monde en deux pôles, l'un industrialisé et développé, l'autre sous-développé ? Sans compter qu'il n'est guère assuré que les recettes d'exportation (comptabilisées parce que les marchandises ont franchi la frontière douanière) reviennent entièrement dans le pays. Même si elles sont rapatriées partiellement, elles ne se répercutent en rien sur les populations. La caractéristique d'une telle croissance est de ne pas créer d'emplois et de ne pas réduire la pauvreté, comme l'attestent toutes les données statistiques. Quel est alors l'intérêt d'une croissance économique qui va de pair avec la croissance de la pauvreté ?
En fait, ce sont les programmes d'ajustement structurel qui depuis 1980 ont relégué à l'arrière-plan les problèmes de développement, pour imposer la tyrannie de la croissance économique. La mondialisation, c'est aussi la standardisation des préoccupations et des concepts sur le modèle des pays industrialisés. Là, le problème économique est la poursuite de la croissance pour satisfaire les nouvelles demandes d'emploi (croissance équilibrée). Il est estimé que dans beaucoup de ces pays, un gain de 1 point de croissance, par exemple passage de 2 % à 3%, se traduit par la création de 100 000 emplois. Au Sénégal un taux de croissance de 6% passe inaperçu au niveau des chômeurs et des populations.
Même si l'évocation de la croissance économique est incontournable dans toute analyse de conjoncture économique, il n' y a pas lieu d'en faire un point de fixation au point d'oublier l'essentiel, c'est à dire le développement qui est de type structurel et englobe tous les aspects de la société. La santé d'un pays ne saurait être réduite à la seule sphère de l'économie. De toute façon seul le développement est en mesure de venir à bout de la pauvreté.
En ce qui concerne les fluctuations du PIB, les seules ruptures identifiables dans le rythme de la croissance ont pour origines des circonstances exogènes. Lévolution du PIB na été stable quavant la suppression par la France des prix de soutien à larachide en 1967, et de la dévaluation à 2001. Dans lintervalle et à partir de 1968, de fortes fluctuations sont provoquées par la pluviométrie, par le prix du pétrole et par celui dautres produits de base. En effet les extrema sont marqués par huit sécheresses, par laugmentation du prix des phosphates et de lhuile darachide accompagnant le premier choc pétrolier en 1973 et par le choc pétrolier de 1978 déclencheur dun déséquilibre des finances publiques et des comptes extérieurs dont le Sénégal na pu sortir quau bout de 17 ans dajustement structurel et dun changement radical de la parité vis-à-vis du Franc français. La crise externe a pour explication le différentiel négatif entre Epargne et investissement qui déclenche un déficit des comptes extérieurs ainsi que les importations dénergie et de riz. La crise des finances publiques sexplique par lutilisation des rentrées non renouvelables des filières arachide et phosphates pour augmenter la taille et les salaires du secteur public ainsi que les subventions.
Lanalyse des comptes depuis la dévaluation montre une totale absence de rupture dans le rythme de croissance moyen qui reste inférieur à 5 %, le retour des fluctuations et surtout des déséquilibres extérieurs, des déficits budgétaires et un endettement interne comparables à ceux des crises des années dajustement. Les problèmes budgétaires surviennent malgré le rendement fiscal le plus élevé jamais atteint et un contexte dallégement de la dette extérieure le plus massif depuis lIndépendance. Sur le plan sectoriel, les parts du secteur primaire et de lagriculture en particulier dans le PIB se réduisent dannée en année particulièrement après lan 2000. Entre 1994 et 2006, limportance relative du secteur public croît par rapport aux services, au secondaire et aux activités primaires. Les taux de couverture des importations, la place du Sénégal et la part de ses exportations dans le commerce international nont pas cessé de se détériorer.
Au total, le profil de la croissance et la récurrence des déséquilibres révèlent 3 faiblesses majeures liées au fait que léconomie sénégalaise nest pas conformée en un appareil de production intégré voué à laugmentation du niveau de vie de ses propres populations.
Un système productif désarticulé, sans réel effet multiplicateur ou accélérateur dans lesquels les mécanismes dauto apprentissage et dautorégulation qui relient lépargne, linvestissement, le taux dintérêt et même la dépense publique à la croissance ne jouent pas ;
Un système productif extraverti du fait de la survivance du modèle économique qui permettait à la puissance coloniale de spécialiser le Sénégal dans la fourniture doléagineux aux consommateurs métropolitains tout en ponctionnant lessentiel de la valeur ajoutée au détriment des populations de la colonie. Le passage à lEuro, la baisse des droits de douane et le maintien du positionnement originel, ont permis délargir le cercle des bénéficiaires de ces fuites de richesse à toutes les nations plus industrialisée qui ont besoin dun Euro devenu la monnaie la plus forte du monde ;
Un système productif dominé dont les évolutions et la conjoncture sont dictées par la situation dans les pays partenaires, par les cours internationaux et la pluviométrie ce qui révèle sa faible gouvernabilité résultant de son extraversion et de sa désarticulation. Cest ce qui explique les biais et le caractère inopérant des politiques elles-mêmes largement influencées par les théories du développement centrées sur les intérêts des pays du Nord et des institutions internationales quils contrôlent.
LE MODELE ECONOMIQUE SENEGALAIS DE LA COLONISATION A NOS JOURS : DES CHANGEMENTS MINEURS
Des années 30 à lIndépendance, mise en place dun système cohérent conformé pour léchange profitable à la métropole
Promotion de larachide et du coton industriel dont les cours et les marchés baissent depuis les années 30 par la mise en place de prix de soutien ;
Eviction des cultures vivrières par la promotion des brisures de riz indochinoises et lintroduction de limpôt dont lobligation de paiement poussait à produire des cultures industrielles ;
Destruction de lartisanat et blocage de lindustrialisation par limportation des produits manufacturés métropolitains qui procurent lessentiel des bénéfices de la filière et de lautofinancement du système ;
Droits de douanes élevés envers les produits non originaires de lempire colonial et de son centre en particulier ;
Fort attrait des Importations métropolitaines du fait dun Système de change fixe avec un CFA convertible et surévalué, garanti par le Franc Français ;
Occupation et aménagement du territoire entièrement voués à la production et à lécoulement des produits de traite avec une concentration des Etablissements humains à louest.
Faible diversification et cherté de lapprovisionnement en énergie et pratique de la surfacturation des importations
Après lIndépendance des changements qui ont restreint lautofinancement du système, augmenté lexposition à la concurrence internationale, élargi le cercle des bénéficiaires étrangers et appauvri les acteurs locaux par des suppressions demplois, des fermetures dentreprises etc.
« Nationalisation de la commercialisation agricole et de limportation du riz activités les moins rentables du business model des maisons de commerce coloniales qui en réponse, ont diversifié et décentralisé leurs activités sur tous les marchés de lAOF approvisionnés jusque là à partir de Dakar
Effet de ciseaux sur les revenus des filières agroindustrielles entre la baisse des prix dachat aux producteurs et des cours internationaux et la lente mais régulière augmentation des prix industriels et des intrants mettant létat dans la nécessité daccentuer la pression fiscale pour compenser la faiblesse des marges des filières agroindustrielles.
Baisse régulière des droits de douane à partir des années dajustement ce qui a permis le développement dun secteur informel se constituant comme élément des systèmes de distribution des pays concurrents dEurope du sud, du Moyen Orient et dAsie.
Passage à lEuro qui a attiré au Sénégal des ressortissants des pays non européens à faible coûts qui aujourdhui, prennent des parts de marché au secteur informel comme ce dernier a concurrencé les commerçants libano-syriens qui avaient poussés les maisons traditionnelles à se reconvertir ou à se replier.
II 2 1 Les propositions
Politiques macroéconomiques
Les propositions ci-après indiquent les orientations à donner aux politiques gouvernementales en matière de croissance. Elles visent laugmentation de la croissance potentielle à travers lépargne et celle du taux de croissance à travers linvestissement productif car à défaut dun rendement suffisant des capitaux, il ne se produit pas de véritable dynamisation à moyen et long termes.
Promouvoir lobjectif de relèvement des taux dépargne et dinvestissement productif qui sont aujourdhui de 4 à 6 fois moins élevés que ceux des pays émergents dAsie ;
modifier les modèles de consommation et dinvestissement publics et privés ;
Transformer une plus grande part des transferts privés nationaux en provenance de létranger en épargne et en investissements.
Réduire lécart entre lépargne et linvestissement ou améliorer le caractère productif de ce dernier de façon à pouvoir faire face de façon autonome aux échéances de la dette.
Mettre en place une série de chaînages vertueux dans les processus de planification économique, dans la gestion budgétaire et la dépense publique en particulier.
Lancer une étude participative et un débat dexpert sur les politiques monétaires les plus aptes à accompagner les stratégies de développement envisageables par le Sénégal ou sa zone dappartenance : change fixe ou flexible ? Euro ou panier de monnaie,
Politiques structurelles
Il sagit des politiques industrielles, de laménagement du territoire et dans ces deux domaines de la localisation des établissements humains et des éléments de lappareil productif. La politique industrielle est abordée à deux niveaux assurant la liaison macro-micro : la gestion du taux de croissance à travers les équations qui le définissent aux plans macroéconomique et microéconomiques, et au niveau méso économique, la gestion des avantages comparatifs.
Les actions suivantes ont pour objet les politiques gouvernementales visant le jeu efficace des déterminants de la croissance.
Gestion du taux de croissance
En cette matière, le but de laction gouvernementale est dappuyer les stratégies et politiques microéconomiques et sectorielles axées sur le jeu efficace des mécanismes et déterminants de création de richesse.
Au niveau microéconomique, il sagit (1) du taux de report du bénéfice, sans quoi, il ne peut avoir aucune accumulation du capital ; (2) du taux de valeur ajoutée qui reflète le positionnement produit-marché du Sénégal sur les différentes étapes de valeur ajoutée, d(3) du coefficient de capital ou des son inverse : la rotation des actifs qui permet une croissance dautant plus rapide que lactivité par franc de capital est élevée, (3) du levier financier qui permet daugmenter la rentabilité des capitaux propres en optimisant limpact du coût de lendettement.
Mettre en place un système fiscal qui encourage le report des bénéfices et leur réinvestissement et qui exerce un contrôle strict sur les dividendes.
Encourager le positionnement du Sénégal dans des filières à marché croissants et à prix rémunérateurs tels les produits manufacturiers et aider à mettre en place des industries de production de biens intermédiaires dans le secteur de substitution aux importations (upgrading) ;
Privilégier une organisation productive fondée sur des réseaux de PME préférentiellement aux grandes entreprises pour assurer une rotation des capitaux de plus en plus forte
Faire bénéficier les affaires de croissance ou à fort potentiel, dun levier financier en leur assurant un coût de largent inférieur à leur rentabilité ;
Au niveau macroéconomique, le taux de croissance est la somme du facteur travail mesuré par le temps travaillé, du facteur capital mesuré par le capital par travailleur et de la productivité qui renvoie à des notions comme linnovation technique ou organisationnelle et aux différentes formes de savoir.
Augmenter le temps travaillé notamment dans les régions rurales en réduisant la dépendance vis-à-vis de la pluviométrie, mais aussi dans toutes les activités en faisant respecter la durée légale de travail et en montrant à tout le peuple, le lien entre linvestissement productif et la création demploi.
Augmenter le niveau déquipement des travailleurs par linvestissement productif à un coût permettant de lamortir sans avoir à supporter lincidence de la corruption et de la surfacturation.
Améliorer les éléments de la productivité relevant des politiques gouvernementales : formation, formation et information, organisation du secteur productif, etc.
Au niveau méso économique, il sagit de la gestion des avantages comparatifs
Les propositions suivantes ont pour objet de rendre attractif lenvironnement économique sénégalais en assurant aux entreprises des externalités positives susceptible dattirer et de retenir les capitaux et de soutenir leur productivité et leur rentabilité.
Faciliter aux entreprises laccès à des facteurs de base locaux ou étrangers à des conditions compétitives : main duvre, énergie, télécommunication, routes, rail, air avec leur interconnexion.
Améliorer la capacité stratégique et lorganisation juridique, administrative et comptable des exploitations productives et faciliter lorganisation des entreprises en réseau de PME coordonnées;
Améliorer le degré dexigence et de normalisation de la demande et en étudier les caractéristiques pour chaque filière ce qui suppose communication et partenariat avec des associations de consommateurs renforcées et responsables.
Etudier et promouvoir le passage de lUEMOA à lintégration de sa production en particulier dans les activités qui connaissent des problèmes de taille critique telles que le textile et la chaussure ;
Assurer lintégration des filières, des étapes de valeur ajoutées par des relations denses de client à fournisseurs réparties sur toute létendue du territoire selon les avantages comparatifs nationaux ou sous-régionaux.
Mise en place dun système dappui prenant en charge la normalisation, la productivité, lappui technique, la création dentreprise et le choix de secteur, larticulation et la coordination des éléments du secteur productif.
Etablissements humains et aménagement du territoire
Ces propositions ont pour objet dassurer un développement géographique équitable et efficace sans quoi il nest pas possible daugmenter la taille du marché interne, de fixer les poulations locales tout en assurant leur transfert vers lindustrie.
Transformer les produits le plus près possible de leur territoire de production
Remettre le rail en marche en le connectant mieux aux autres moyens de production
Réorganiser les points de groupage et de dispatching de la production de façon à utiliser au mieux les capacités de transport, les points de stockage et à rationaliser la dimension des unités de transformation.
Développer des villes rurales de taille moyenne à habitat et infrastructures améliorés focalisées autour dune ou plusieurs spécialités agroindustrielles ou manufacturières
Etudier et mettre en place un système daccès des producteurs à la propriété immobilière en particulier celle des parcelles quils exploitent tout en prévenant la parcellisation des campagnes et le blocage de remembrement
Sommaire
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
Partie en cours de finition
Sommaire
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
IV - POLITIQUES ECONOMIQUES
La présente partie réunit les résumés des notes relatives aux politiques budgétaires et monétaires. Elle comprend aussi des textes sur la fiscalité, la politique commerciale et le Franc CFA.
Finances publiques
IV 1 POLITIQUE BUDGETAIRE, TRAIN DE VIE DE LETAT ET VIABILITE DE LA DETTE
Thème présenté par Mamadou Lamine Loum et Ousmane Sané
I Le Constat
Un déficit budgétaire dun niveau comparable à celui des crises des années dajustement
Les dépenses publiques ont progressé à vive allure à partir de 2004, conduisant à des niveaux importants de déficit hors dons qui, en proportion du PIB, ont atteint 7.3 % en 2006 et 6% en 2007. Le déficit était de -8, 6% en 1981 et 1982, de -7 et de -6% en 1983 et 1984.
Cette détérioration des finances publiques survient malgré le rendement fiscal le plus élevé jamais atteint
La dégradation des comptes de l'Etat intervient alors que le rendement fiscal atteint aujourd'hui près de 20 % du PIB, largement au dessus de la norme du Pacte de Convergence de lUEMOA (17%) elle-même supérieure au ratio de 15% généralement considéré comme un clignotant.
et un contexte dallégement massif de la dette extérieure
Pour la première fois de son histoire, le Sénégal connaît une crise de finances publiques après avoir bénéficié de soutiens assez importants pour lui permettre déliminer les obstacles au respect de ses obligations en matière de paiement de sa dette extérieure.
Limpact combiné des initiatives PPTE et IADM est très significatif. Il ramene lencours de la dette de 82.2% du PIB en 2004 contre 15% en 2007 alors que le service de la dette est passé de 17.1% à 5% sur ladite période.
Une fiscalité sans lien avec la croissance montrant le faible impact des politiques globales sur la gouvernance du système
Les restrictions budgétaires mises en uvre au cours de la période de stabilisation 1980-1990 sont allées de pair avec un ralentissement alors que laustérité budgétaire au cours de la décennie suivante aurait été plus favorable à la croissance économique.
Les recettes fiscales augmentent plus vite que le PIB
Une fiscalité faiblement compétitive du fait de son impact négatif sur la rentabilité des entreprises
Les recettes budgétaires ont été marquées par une forte dépendance de la taxation vis-à-vis des produits pétroliers : Les différents prélèvements au titre de la fiscalité pétrolière ont représenté en 2007 34.5 % des recettes fiscales conduisant à une augmentation très sensible des coûts de production.
Ladoption dun taux unique de TVA à 18% est critiquée par les professionnels du tourisme en raison de son impact négatif sur la compétitivité du secteur.
La baisse de lImpôt sur les sociétés (IS) à 25%, fait lobjet de controverse. Elle naurait pas contribué à l'investissement, mais plutôt à une distribution accrue de dividendes.
II - Les principales raisons de la survenance et de la pérennité de la situation
Des pratiques encore éloignées des standards internationaux en matière de passation de marchés publics
Cest la conclusion lévaluation du système national de passation de passation des marchés, réalisé en février 2008 selon les indicateurs OCDE/ Banque Mondiale.
Le retard à mettre en uvre les mesures drastiques de redressement qui simposent
Le Gouvernement du fait un plan dassainissement des finances publiques, conséquence dune accumulation de déficits importants enregistrés depuis la gestion de l'année 2004.
Une tendance à émettre des hypothèses et des objectifs de croissance trop optimiste face à la nécessité dassurer la soutenabilité de la dette
croissance moyenne de 7.2 % sur la période 2008-2027 ; alors quelle na jamais atteint ce niveau depuis lindépendance
Une inflation limitée à 2% dans un contexte de crise où daprès les analystes, au redoux actuel, va succéder une augmentation durable du prix des matières premières non agricoles linflation mondiale ; et
déficit budgétaire hors dons et intérêts de la dette limité à 3% du PIB
De fait, les estimations de croissance du PIB pour 2008 ont été revues à la baisse, aux alentours de 4%, alors que les projections à moyen terme (2008-2012) se situent aux alentours de 5.5 %
Une limitation de lespace budgétaire préjudiciable à une sortie de crise par des solutions autonomes
L'espace budgétaire se définit comme la marge dont dispose un Gouvernement pour mobiliser des ressources pour l'atteinte dun objectif recherché, tout en préservant la soutenabilité financière et la stabilité macroéconomique.
Le ratio de prélèvement fiscal a dépassé le taux plafond de 15% appelant à des politiques plus efficaces de croissance ou à lintervention des bailleurs de fonds
Le recours accru à des sources de financement moins exigeantes aggravant le risque de surendettement récurrent
Les pratiques des nouveaux prêteurs (pays émergents dAsie, dAmérique latine eu du (Golfe) peuvent être à lorigine dun ré endettement non soutenable.
Une dépense publique à effet multiplicatif limité
Labsence de corrélation entre les investissements publics et le taux de croissance indique leur caractère principalement improductif.
Une instabilité institutionnelle incompatible avec la modernisation et lefficacité dun système budgétaire
Un système budgétaire bien formé implique un horizon de programmation et des objectifs liés à la situation et non aux hommes qui le gèrent or Les différents remaniements ministériels ont constitué une contrainte majeure à la mise en uvre des Cadres Sectoriels de Dépenses à Moyen Terme (CDSMT).
Un système de contrôle inopérant contre la survenance et laugmentation de dérives budgétaires
Le contrôle des actions budgétaires par les pouvoirs judiciaire et législatif constitue le maillon faible de la gestion publique comme lindique la revue des dépenses publiques conduite par la Banque Mondiale en 2006. De plus, le statut politique des agences récemment créées rendent très aléatoires lexécution des agendas dintervention et lexploitation des rapports.
Certaines de ces agences gouvernementales échappent à tout contrôle à priori du fait que le Trésor public nintervient pas ans lexécution de leurs dépenses
Cette situation sexplique en partie par leur régime juridique exorbitant du droit commun puisquelles sont créées par décret.
Utilisation abusive des procédures dexception doù laugmentation rapide et limportance de dépenses budgétaires illégales.
La mauvaise gestion budgétaire est illustrée par lutilisation davance de trésorerie pour des dépenses non autorisées ou encore par lexécution de certaines dépenses qui nont pas suivi les procédures régulières. Doit permettre le paiement de ces dépenses réputées illégales ?
La mauvaise qualité de l'information financière
Jusquà présent , il est pas possible davoir une idée précise sur le montant des arriérés de paiement et des instances de règlement que lEtat honorer pour éviter de mettre le secteur productif dans une situation financière précaire.
Une baisse notable de linfluence des hauts fonctionnaires spécialement formés pour la gestion de ladministration entraînant celle de lesprit du secteur public et par suite une application moins rigoureuse des procédures
Cette faiblesse se manifeste tant dans le recrutement et lavancement des ressources humaines que dans les dérèglements notés en matière de service public, dévaluation des politiques que de gestion budgétaire, financière et de trésorerie.
III Principes daction
Redéfinir le système de les priorités en matière de dépenses publiques en fixant des parts minimales pour les postes tels que lagriculture, léducation, la santé, lemploi
et en améliorant le ciblage des subventions
Contrôler la croissance des dépenses de sécurité, limiter les dépenses liées aux déplacements à lextérieur, les voyages et bannir les dépenses somptuaires ou de prestige
améliorer l'efficacité des programmes par la réduction de corruption et le renforcement de la bonne gouvernance dans la gestion des programmes de développement.
Rationaliser le recours à l'endettement, et réduire les risques de sur et de ré endettement par limplication du parlement dans le choix des sources de fonds, la destination et le contrôle de leur utilisation prendre en compte sa soutenabilité par des hypothèses réalistes de travail
Réduire le pouvoir discrétionnaire de lensemble de la chaîne politique et administrative et rendre effectif, public et « rémunérateur » la possibilité des décideurs de résister à la pression politique
Etablir une meilleure liaison plan-budget-contrôle
Mettre à jour les dispositions qui permettent didentifier et de punir les prises dintérêt et laffairisme dEtat (business dEtat).
Assurer une meilleure articulation et une coordination plus efficace des corps et des opérations de contrôle
IV Propositions à mettre à létude
Ces propositions sont avancées pour faire lobjet de réactions de rejet ou denrichissement
Supprimer les agences et dans un premier temps, rétablir le rôle du Trésor dans lexécution de leurs opérations financières, lancer un programme daudit indépendant, et faire immédiatement de ces points un point de communication fort
Introduire dans les déclarations de candidature aux fonctions électives ou dans les serments, lengagement politique de mettre en uvre une démarche inclusive pour tout déficit supérieur à 3%, la stricte limitation des marchés de gré à gré, la non instrumentalisation de la constitution, la déclaration de fortune
Appliquer les lois que nous nous sommes données
Pénaliser lutilisation abusive des procédures dexception et les abus en matière de dépassement budgétaire
Mettre en place lobligation de déclaration de fortune en la liant à un système incitatif de sanction et à la délivrance dun quitus à échéances déterminées.
Limiter constitutionnellement le nombre de ministres et rationalisation ses départements ministériels
Lier le rendement fiscal au taux de croissance par un ratio fixe rapportant les recettes à la performance de « X dernières années »
Lier la baisse du taux dimpôts sur les sociétés au taux de report des bénéfices et plus encore à linvestissement dument justifié
Mettre en place un processus participatif de fixation des prélèvements fiscaux sur le pétrole
Impliquer le parlement et le secteur privé dans lutilisation des ressources résultant des programmes de réduction de la dette
Remplacer les encours de dette par des engagements dinvestissements productifs ou sociaux ciblant les exclus et les pauvres
Soumettre toutes les organisations recevant des ressources publiques sans exception à comptes rendus des dépenses fiscales en veillant à supprimer toutes les exceptions
Réhabiliter le parlement dans les lois dexécution et de règlement le tout dans le strict respect des délais prévus légalement
Cependant, les pistes d'actions identifiées pour élargir lespace budgétaire, rationaliser la dépense publique et moderniser la gestion budgétaire vont fortement être contraintes par la crise internationale avec la baisse des fonds disponibles pour laide au développement à laquelle il faut sattendre
IV 2 Fiscalité
Thème préparé par El Hadj Malick Sy
I le constat
Un faible rendement des impôts et taxes
Un Faible rendement de limpôt foncier
Très faible imposition de lagriculture
Faible rendement fiscal du secteur secondaire
Des droits à lexportation sont insignifiants
Le taux dimposition des importations est faible et en baisse sous linfluence de lOMC sans que dautres revenus viennent prendre le relais
Baisse de la contribution des autres taxes spécifiques qui ont un rendement trop faible
Contrairement à la théorie, la TVA na pas été rentable elle nest pas limpôt de développement attendu.
Un contexte macroéconomique défavorable
Un commerce extérieur structurellement déficitaire et qui se dégrade
Labsence de croissance dans les secteurs agricole et industriel.
Le modèle économique pré colonial a été maintenu et renforcé.
Un déficit récurrent des finances publiques
Une structure de recettes inappropriée
Un potentiel fiscal insuffisamment exploité malgré les progrès de lAdministration fiscale
Faible degré de sensibilité de la fiscalité à la consommation
La prédominance des impôts indirects
Des impôts directs principalement supportés par les revenus individuels
Surimposition du travail par rapport au capital.
Un part prépondérante du secteur tertiaire et de la consommation qui tirent les recettes fiscales
Part importante de limposition des produits pétroliers dans les recettes fisc
Place prépondérante dévolue à la TVA alors que son rendement est faible.
Des politiques et une organisation inefficaces
Des ressources insuffisantes pour sortir de la sous-administration qui entrave lefficacité de laction administrative, particulièrement la décentralisation et la déconcentration
Les effets presque nuls des sacrifices consentis à travers les « dépenses fiscales » au titre de lincitation à investir et de la création demplois.
Linstabilité du système fiscal beaucoup de modifications de la loi fiscale ont été dictées par des besoins à court terme occasionnant des épisodes de stop and go
Inexistence dune structure et de mécanismes participatifs de détermination de la politique fiscale qui est conçue par la seule administration fiscale souvent sous pression et dans lurgence
Inadaptation du droit fiscal dinspiration française au secteur informel ce qui fait que les textes sont en avance sur une population faiblement alphabétisée tant dans leur conception et que dans les techniques mise en uvre. Par exemple, limpôt déclaratif est trop complexe même pour les personnes « éduquées ».
Difficulté à respecter les principes déquité et de transparence du fait des restrictions affectant le champ dapplication qui crée une véritable inégalité horizontale devant limpôt ce qui fait quen dehors du secteur informel dautres catégories socio professionnelles échappent à limpôt
Une administration fiscale en cours de modernisation réussie mais qui doit encore relever les défis de la décentralisation et de linformatisation
Un absence de formation spécifique aux cadres
II Les principes directeurs dune réforme fiscale urgente
Redéfinir le rôle de lEtat et augmenter ses moyens « La capacité daction de lEtat représentée par ses ressources propres est le moteur du progrès social »
Lidéologie dominante a imposé lidée dun Etat omniprésent. La réalité est contraire à cette affirmation. En effet les faibles moyens financiers depuis lIndépendance suffisent pour contester le moins dEtat. Au contraire, il faut plus de ressources, « plus dEtat, mais mieux dEtat »
Définir un nouveau modèle économique assurant à un état modeste mais fort des ressources fiscales stables et adaptées qui permettent à lEtat de remplir ses missions et de sortir de la crise par le haut ;
Améliorer la qualité de la dépense publique
Assurer une plus grande cohérence entre stratégies, performances en matière de croissance économique et recettes fiscales
Limiter le champ dapplication de la TVA au secteur productif et aux optionnaires
Appliquer une fiscalité indirecte locale au secteur informel en lieu et place des impôts actuels auxquels ils échappent
Déterminer les impôts de façon participative
Mettre laccent sur la maîtrise du recouvrement et la lutte contre la fraude
Soumettre le secteur informel à une fiscalité indirecte locale dans ce sens la taxe locale pourrait être remise en vigueur ;
Rationaliser les droits de douane et en améliorer la transparence ce qui aura pour effet de décrédibiliser les présomptions de fraudes et les risques dabus dans les dans les exonérations ;
Donner un rôle accru à limpôt foncier mieux adapté aux conditions socio économiques du Sénégal.
Les propositions pour un système fiscal plus efficace et plus équitable
Les propositions ci-après visent à lancer une étude portant sur une profonde réforme du système fiscale touchant à la structure de limpôt, à la gestion du système fiscal et à la formation.
Faire de limpôt foncier lélément central du nouveau système des impôts sur le revenu et lui donner la forme dune vignette foncière libératoire ce qui supprimerait les coûts de gestions élevés dun impôt non rentable
Cela permettrait délargir la base des contribuables dans le cadre dun fichier informatique simple.
Mettre en place une combinaison composée des impôts suivants : Vignette foncière, Vignette automobile, Droits sur les importations, Taxe sur les voyages ; Patentes etc.
Elaborer des ratios à respecter dans le cadre de la prévision budgétaire : taux dimposition des importations, élasticité par rapport au PIB, au commerce extérieur, aux revenus des catégories socio professionnelles, répartition
Assigner un objectif de 35 % des recettes fiscales aux impôts directs par lélargissement à la base : remettre en vigueur un impôt minimum forfaitaire
Lier les baisses dimpôts octroyées aux sociétés à la limitation des dividendes et au réinvestissement dûment prouvé et dans ce cadre restaurer le taux de base de 35%
Rationaliser les avantages donnés à linvestissement
Porter le niveau de contribution des taxes spécifiques aux recettes fiscales ( hors pétrole) à un minimum de 5 %
Mettre en place une structure du type Haut Conseil de lImpôt en charge de la définition participative de la politique fiscale
Créer une école multinationale nationale des Régies Financières pour les agents des Impôts, des Douanes, du Contrôle Economique et du Trésor dans le cadre des pays de lOHADA.
Politique commerciale
LA POLITIQUE COMMERCIALE OU LINTEGRATION DES PRIORITES COMMERCIALES DANS LES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT POUR UNE « GOUVERNANCE ECONOMIQUE DE QUALITE »
Thème présenté par Aliou Seck
Constat principal : absence de VISION en matière de Politique commerciale ; uniquement des politiques menées selon les préoccupations et urgences du moment en dehors de stratégies cohérentes déclinées sur le moyen et le court terme dans le cadre dune politique de croissance économique bien définie.
Proposition principale :
au plan institutionnel, avoir nécessairement, dans tout Gouvernement en charge de la politique de la nation, une Autorité chargée du Commerce : Ministère du Commerce ou Ministère du Commerce et de lIndustrie.
adopter une Déclaration de Politique commerciale qui définit, en concertation avec les autres Départements ministériels techniques et les Acteurs économiques, la Vision en matière de Politique des Echanges et les conditions pour un « commerce compétitif » (conditions dune politique vigoureuse des exportations).
ériger comme règle de la conduite (conception et mise en uvre) de la Politique commerciale, la concertation avec les autres Départements ministériels techniques et les Acteurs économiques.
faire du SENEGAL un Etat de Droit , où seront établis des droits de propriété sûrs et stables , où la primauté du droit nest pas discutable afin quil soit possible de faire exécuter les contrats et dassurer le paiement des dettes et enfin, où la corruption est bannie. La Commission Institutions est interpellée sur le cadre et les formes juridiques à adopter , car tout Gouvernement en charge de la politique économique doit faire preuve dengagement et de crédibilité pour pouvoir attirer les investissements directs étrangers.
Constats 1 balance commerciale structurellement déficitaire sur toute la période de 1960 à nos jours (voir tableaux et statistiques annexés au rapport traités par Cheikh Kane ).
taux de couverture des importations par les exportations peu satisfaisants en tant que « baromètre » de sécurité des approvisionnements dun pays . Par exemple en 2007, ce taux était évalué à 39%, le niveau le plus bas de la période et tout juste léquivalent denviron (4) mois dimportations.
Propositions 1
Concevoir et mettre en uvre des politiques qui inversent la tendance chronique observée où les importations annuelles sont toujours supérieures aux exportations et donc
Adopter dans la Déclaration de Politique commerciale mentionnée plus haut, une stratégie de promotion des exportations par des politiques hardies de renforcement de loffre de production destinée à lexportation . Voir sous la rubrique « propositions 2 ci-après, les axes suggérés pour une promotion des exportations.
rationaliser les importations à travers = une stimulation des investissements directs étrangers et linnovation en favorisant limportation de biens intermédiaires et de biens déquipement destinés à des industries produisant des biens à haute valeur ajoutée ;
Adopter des politiques appropriées de protection limitées dans le temps pour soutenir la production locale ;
impulser et mettre en uvre dans les volets « domestique » et de « commerce international », les réformes nécessaires des structures et de la réglementation du commerce ainsi quune politique de formation des cadres ( coopération technique avec lOMC pour une maîtrise du cadre du commerce multilatéral et, coopération aussi avec des Pays partenaires maîtrisant les règles de bonne pratique à léchelle mondiale en matière de politique commerciale) car les besoins spécifiques du commerce international et dune promotion dynamique des exportations appellent une expertise, des ressources humaines de qualité que peut fournir la coopération technique internationale a travers des programmes dassistance technique et de renforcement des capacités.
Constats 2
faible variation annuelle des exportations ; 5,5% lan contre plus de 12% dans des pays comme Singapour, la Malaisie ;
faible part des produits manufacturés dans les exportations totales qui sont ainsi dominées par les produits primaires ; une moyenne annuelle de 20% avec presque uniquement des produits chimiques des ICS contre 60 à 80% dans les pays cités ci-avant et cette part était de 85% en 2000 en Malaisie ;
contribution faible des exportations dans la croissance du PIB ;
baisse tendancielle dans les exportations mondiales et qui sest accélérée après 1978.
Propositions 2
La stratégie principale est dobserver une rupture dans la démarche et dintégrer la Politique commerciale dans les stratégies de croissance économique pour renforcer les capacités doffre du pays, accroître le potentiel dexportation de léconomie. Il faut une rupture dans les schémas de production afin de consolider les productions liées au commerce et mettre en uvre de nouveaux projets eux aussi liés au commerce .Dans ce cadre :
développer au niveau du volet « commerce international » de la Politique commerciale, la coopération avec les Pays partenaires pourr stimuler les investissements directs étrangers parfait levier pour la promotion dexportations de produits à haute valeur ajoutée ;
promouvoir le commerce intra - régional grâce à une intégration économique axée sur lintégration de la production, intégration qui , du fait des économies déchelle nées de louverture permet une réorientation des ressources pour de nouvelles activités productives i intégrées ;
mettre en uvre avec les acteurs économiques des politiques de soutien aux activités dexportation : politiques de marketing ,de recherche développement et une bonne politique de diffusion dinformations diverses sur les marchés étrangers ;
relever les investissements dans les services liés aux exportations : transport, services de logistique ( manutention dans les ports pour minimiser les coûts dapproche , maîtriser les facteurs temps pour rendre le produit compétitif sur les marchés extérieurs ).
Conclusion. Pour être applicables et pouvoir renverser les tendances défavorables de notre commerce extérieur, ces propositions doivent être exploitées en rapport avec les analyses et propositions de cohérence et de réalités du terrain ( pour ce concerne les réflexions des rencontres citoyennes) émanant des Commissions Institutions, Intégration économique et des Conclusions des Rencontres citoyennes.
Synthèse et recommandation
Constats PropositionsDéfaut de vision en matière de politique commerciale- Se doter en permanence dun ministère chargé du commerce- Adopter une déclaration de politique commerciale- Eriger en règle de conduite la concertation dans la conception et la mise en uvre de la politique commerciale entre les acteurs économiques et lEtat- Rétablir létat de Droit une bonne exécution des contrats et la protection des biens .Notre balance commerciale est structurellement déficitaire depuis 1960- Concevoir et mettre en uvre des politiques qui inversent les tendances - Mettre en place une stratégie de promotion des exportations par des politiques hardies de renforcement de loffre de production destinée à lexportation- rationaliser les importations en simulant des investissements directs étrangers et linnovation en favorisant limportation de biens intermédiaires et biens déquipements destinés à des industries produisant des biens de haute valeur ajoutée- Adopter des politiques appropriées de protection limitées dans le temps pour soutenir la production locale-Impulser et mettre en uvre les reformes nécessaires des structures et de la réglementation du commerce ainsi que de formation des cadres pour une bonne maitrise du cadre du commerce internationalFaible variation annuelle des exportations
Faible part des produits manufacturés dans les exportations
Faible contribution des exportations dans la croissance du PIB
Baisse tendancielle des exportations- Intégrer la politique commerciale dans les stratégies de croissance économique- Développer la coopération avec les pays partenaires pour simuler les investissements , parfait levier de promotion des exportations à haute valeur ajoutée- Promouvoir le commerce inter régional grâce à une intégration économique axée sur lintégration de la productionMettre en uvre avec les acteurs économiques, de politiques de soutien aux exportations, de marketing, de recherche développement et diffusion dinformations- Relever le niveau des investissements dans les services liés aux exportations ( transport, logistique)
Monnaie et compétitivité
Monnaie et compétitivité
Thème présenté par Oumar Faye, Mabousso Thiam, Fayçal Sharara, Cheikh Kane, Bassirou Bâ
Le franc cfa étant rattaché à leuro par une parité fixe, ses fluctuations par rapport aux autres monnaies dépendent de facteurs totalement exogènes à la réalité des économies de la zone UEMOA à laquelle le Sénégal appartient ;
Le caractère rigide de cette parité a pour effet de priver léconomie nationale dun des leviers qui sont utilisés dans dautres pays pour sauvegarder la compétitivité et, de façon plus générale, les comptes extérieurs ;
En raison du rattachement du franc cfa à une monnaie très forte et compte tenu de la baisse significative des droits de porte enregistrée au Sénégal depuis la dévaluation, il nest finalement pas surprenant que la balance commerciale sénégalaise enregistre un déficit de plus en plus important ;
Cette réalité explique en partie les raisons pour lesquelles la part relative du secteur secondaire est en baisse continue dans la constitution du PIB ;
Il convient toutefois de relativiser limpact de la monnaie sur la compétitivité globale de léconomie en ce sens que les questions de gouvernance, de transparence, daccès au financement, la sécurité juridique et judiciaire, le coût et la disponibilité des facteurs de production
jouent un rôle parfois plus important dans la faible attractivité de léconomie nationale ;
Limpact de la monnaie sur la compétitivité dépend largement du type dentreprises concernées. Il diffère selon la nature des entreprises concernées (entreprises tournées vers lexportation, dentreprises fortement extraverties, dentreprises valorisant les matières premières, le secteur des services
) ;
Lapproche la plus pertinente en ce qui concerne la valeur de la monnaie dépend très largement des stratégies arrêtées en termes de développement économique. Ce nest quune fois quune direction précise aura été enfin définie quil sera possible dopter pour la solution optimale. En tout état de cause, il apparaît quil convient à terme de veiller à plus de flexibilité en ce qui concerne le taux de change notamment par le rattachement du franc cfa non pas à une monnaie mais à un panier de monnaies qui reflète à la fois les origines et destinations du commerce extérieur mais également la nature des biens et services concerné
Il est enfin recommandé que les travaux en cours et concernant la création dune monnaie ouest africaine fassent lobjet dune attention particulière.
Sommaire
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
VI LES POLITIQUES PUBLIQUES
V 1 Environnement des entreprises
Thème présenté par Mabousso THIAM
Léconomie sénégalaise présente un certain nombre de caractéristiques fortes quil convient de rappeler dans ce qui pourrait être la première partie de la démarche, le bilan.
Le bilan
Une économie fortement extravertie et une balance commerciale structurellement déficitaire : voir le ratio importations/exportations. La compétitivité de léconomie sénégalaise na pas été rétablie par la dévaluation de 1994. Le désarmement tarifaire continu depuis cette date et le rattachement du franc cfa à une monnaie très forte contribuent à faire augmenter la dépendance vis-à-vis de lextérieur ;
La part relative du secteur primaire en termes de contribution au PIB se contracte en faveur du secteur tertiaire. Les projections disponibles montrent que la situation du monde rural va aller en se dégradant. Lindustrie agro-alimentaire nest globalement pas en mesure de créer une demande incitative sur la production agricole ;
Laugmentation du nombre demplois salariés (secteurs publics et privés confondus) est en constante baisse lorsque rapportée à la population active. Le tout alors que le système scolaire déverse annuellement 100.000 nouveaux Sénégalais sur le marché de lemploi ;
Le montant des crédits à léconomie est très faible comparé à celui des pays émergents. 17 % dans lUEMOA, 35 % au Brésil, 75 % en Tunisie, 120 % en Chine. Le système bancaire, lui aussi fortement extraverti, comporte très peu dinstitutions spécialisées. Les financements autres que le crédit bancaire sont encore embryonnaires et lactivité boursière est marginale. Les ressources des institutions de prévoyance sociale, qui constituent dans nombre de pays une partie très importante du financement de léconomie nationale, font lobjet dune gestion nébuleuse ;
Les « performances » de ladministration fiscale se traduisent par une informalisation croissante de léconomie et une dégradation du pouvoir dachat puisque cest la consommation qui est le plus fiscalisée. Pression trop forte sur les entreprises et les salariés, un impôt sur la richesse créée encore marginal (cf rendement de limpôt foncier par exemple) ;
Les agrégats macro-économiques ne cessent de se dégrader (finances publiques, balance des paiements
) et il convient de sinterroger sur la nature et la transparence de la dépense publique de ces dernières années ;
Les privatisations se sont limitées à la vente des actions détenues par lEtat dans le secteur para-public. Quid des services et des actifs de lEtat ?
Lamélioration de des affaires sappuie essentiellement sur lapproche « doing business » laquelle est beaucoup trop académique et sans relation prouvée avec le taux dinvestissement. Dans nombre de cas, cest moins la nature du dispositif qui est en cause que son application aléatoire (trafic Dakar-Bamako par exemple).
Les perspectives
Les conditions de la mise en place dun Etat stratège
Une vision ambitieuse mais bâtie sur des stratégies et des politiques mises en uvre avec méthode et dans la durée, avec des objectifs datés et quantifiés ;
Le rétablissement de la transparence dans la gestion des affaires publiques avec notamment le recours systématique aux dispositions du code des marchés et des sanctions exemplaires dans les cas avérés de prévarications, bref, la restauration de lEtat de Droit pour une bonne gouvernance économique ;
Des compétences recrutées sur une base compétitive chaque fois que cela sera possible, à commencer par le secteur public et le secteur para-public ;
Le recours accru aux TIC pour moderniser lEtat et le rendre plus performant, le tout en captant les ressources financières qui lui échappent en raison dun désordre apparent mais savamment entretenu.
Politique macro-économique
Restauration des grands équilibres par une révision de la fiscalité (baisse des taux de douane et de la fiscalité sur les entreprises et les salaires, élargissement de la base de limpôt) et une nouvelle orientation de la dépense publique ;
Financement de léconomie
Création/renforcement dinstitutions spécialisées (agriculture, PME, habitat
) et diversification de loffre (capital-risque, crédit-bail
) ;
Au plan sectoriel, des politiques de rupture en ce qui concerne
Les nouvelles technologies : le Sénégal, en dépit datouts considérables en termes dinfrastructures et de ressources humaines, ne cesse daccuser un retard croissant dans ce domaine (numérisation état civil, numérisation du cadastre, obtention de documents administratifs, centres dappel et délocalisations
). La modernisation de lEtat et du secteur privé constitue une mine dopportunités pour les entreprises du secteur privé ;
Le tourisme : une approche basée sur le tourisme bas de gamme (balnéaire) et qui marginalise le tourisme basé sur le patrimoine, générateur de meilleures ressources, de « meilleurs » touristes et qui pourrait avoir un impact considérable sur toute la grappe, artisanat compris, le tout en dopant les initiatives des nationaux dans un secteur où ils sont encore marginaux (hôtels, restaurants, transport local, agences de voyage et tour operators
). Une maîtrise des flux aériens par la mise en place dune compagnie aérienne de classe internationale pour laquelle le Sénégal dispose de tous les atouts (un marché important grâce au tourisme et à la diaspora, des ressources humaines expérimentées et exportées) ;
Lagro-industrie : créer les bases dune agriculture orientée vers la satisfaction de la demande de lindustrie et des exportations en sappuyant notamment sur les résultats de la recherche/développement par trop marginalisée ainsi que les expériences pilotes qui ont montré un potentiel impressionnant (fruits, fleurs et légumes, produits carnés, produits halieutiques à forte valeur ajoutée
) ;
Energie : Le Sénégal dépend entièrement de ses importations pétrolières et de la production de la SENELEC, incapable depuis des décennies dassurer un service convenable, le tout à des tarifs prohibitifs. Il nest pas concevable que dans un des pays les plus ensoleillés au monde, lénergie solaire soit aussi marginale (cf les exemples dIsraël, de la Turquie
). Le commentaire vaut pour lénergie éolienne. La technologie permet désormais non seulement de produire de lénergie mais également de la conserver pour la restituer. Cela concerne non seulement la consommation des ménages mais également celle des industries et même des collectivités. Dans la vallée du Fleuve, le poids du gazole dans la production représente parfois jusquà 50 % des charges.
Synthèse des propositions
Mettre en place un Etat stratège à travers:
Une vision ambitieuse avec des objectifs datés et quantifiés
Le rétablissement de la transparence
Le recrutement de compétences sur une base compétitive
Le recours accru aux NTIC pour moderniser l Etat et le rendre plus performant dans la collecte des ressources financières
Mettre en place un cadre macro-économique sain à travers:
La restauration des grands équilibres par la révision de la fiscalité (baisse des taux de douane gestion plus dynamique des droits de douane, de la fiscalité sur les entreprises et les salaires, élargissement de la base de limpôt) et une nouvelle dépense publique plus transparente
Mettre en place des instruments de financement de léconomie avec:
La création/renforcement dinstitutions spécialisées (agriculture, PME, habitat
) et la diversification de loffre (capital-risque, crédit-bail, etc.)
Engager des politiques de rupture concernant:
Les NTIC: combler le retard en matière de numérisation de létat civil, du cadastre, des documents administratifs
Le tourisme: promouvoir le tourisme basé sur le patrimoine qui peut avoir un impact sur lartisanat, développer les initiatives des nationaux et mettre en place une compagnie aérienne de classe internationale
Lagro industrie: création dune base dune agriculture orientée vers la satisfaction des demandes de lindustrie et des exportations en sappuyant sur le résultats de la recherche
Energie: développement les sources dénergie solaire et éoliennes
5. Intégration régionale.
Dépasser lapproche actuelle trop institutionnelle et travailler à une meilleure circulation des biens
Procéder à lintégration par cercles concentriques en commençant par nos voisins immédiats et en considérant les spécialités et potentialités
Mettre en place un observatoire des mauvaises pratiques
V 2 LA POLITIQUE DENTREPRISE
Les caractéristiques, la gouvernance et la pérennisation des entreprises sénégalaises
Thème présenté par Mohamed KOITA
À travers ce document de travail, nous présentons un état des lieux des entreprises sénégalaises, en ce qui concerne notamment les aspects liés à leur création, leur développement et pérennisation, leur financement et les mécanismes de gouvernance. Dans un second temps, nous ferons des propositions damélioration du système. Les informations utilisées sont issues des données de lANSD et de divers entretiens avec des responsables de certaines administrations (ANSD, ADEPME, chambre de commerce), des chefs dentreprises, des chargés de clientèle entreprise, des experts comptables stagiaires, et des salariés.
A/ LE DIAGNOSTIC
1.- Les entreprises au Sénégal
1.1.- Les créations et les défaillances dentreprise.
Aucune statistique ne permet de dire le nombre dentreprises créées par an au Sénégal. La chambre de commerce renvoie au greffe du tribunal département de Pikine/Guediawaye qui soccupe de la création des entreprises. La CCI na dans son répertoire que les entreprises quelle a aidées dans leur processus de création. Son fichier nest donc pas exhaustif du fait que certaines formalités de création sont effectuées par les notaires.
Pour ce qui est des défaillances, aucune des administrations ne dispose de chiffres ou dinformations sur ce phénomène, surtout en ce qui en concerne les causes. Aucune statistique nest tenue sur ce point alors quune meilleure connaissance des causes de défaillance dentreprises au Sénégal permettrait de mettre des mécanismes de détection et daide en leur faveur.
1.2.- Les entreprises en activité
Il est difficile den déterminer le nombre pour les deux raisons suivantes : dune part, le stock nest pas connu, et dautre part les nouvelles entreprises ainsi que les entreprises défaillantes sont mal identifiées. De plus, les informations fournies présentent de variations trop importantes dun rapport à lautre, ou dune année à une autre et dans un même secteur dactivité (il est par exemple difficile daccepter quil y ait au Sénégal moins dune quinzaine dhôtels et de restaurants en 2000, 2001 et 2003.)
1.3.- Les caractéristiques organisationnelles des entreprises sénégalaises.
Daprès la charte des PME du Sénégal, les petites et moyennes entreprises constituent numériquement 80 à 90% du tissu des entreprises au Sénégal (fourchette trop large). Elles ne concentrent aujourdhui quenviron 30% des emplois, 25% du chiffre d'affaires et 20% de la valeur ajoutée nationale. Alors que dans les pays de lOCDE, 95 % de lensemble des entreprises des membres de cet organisme sont des PME et ces dernières représentent de 60 à 70 % des emplois. Cette faiblesse de lemploi salarié dans les PME est le résultat de la faiblesse du tissu industriel sénégalais. Environ 20% des entreprises sont des industries et la tendance est à la baisse.
Ces entreprises présentent les caractéristiques organisationnelles suivantes :
la structure de l'actionnariat est peu diffuse et le dirigeant propriétaire joue un rôle prépondérant dans la gestion ;
lorganisation est peu complexe, les fonctions de direction et de contrôle sont entre les mains du dirigeant doù un niveau de risque relativement élevé comparé aux grandes entreprises ;
et le financement est problématique du fait des difficultés associées à une ouverture du capital, d'où par conséquent l'importance du financement bancaire.
Ces caractéristiques organisationnelles des PME vont expliquer leurs difficultés de financement et certains de leurs problèmes de gouvernance. À lopposé les grandes entreprises sénégalaises auront plus accès au financement bancaire et à des conditions plus avantageuses. Quant aux petites et très petites entreprises, elles ont plus accès aux services quaux financements bancaires.
1.4.- Les caractéristiques financières des entreprises sénégalaises.
À coté des caractéristiques organisationnelles, les autres traits de lensemble des entreprises sont :
une tendance à la baisse des taux de marge ;
une tendance à la baisse de la productivité économique des entreprises depuis 2002. Cette situation résulte de la baisse de la productivité du travail très nette dans lindustrie alors que dans les services le niveau se maintient ;
une tendance à la baisse du taux de valeur ajoutée dans les macro-secteurs avec un fléchissement plus net dans lindustrie ;
une tendance à laugmentation des coûts salariaux dans les secteurs du BTP, de lindustrie et du commerce. Les services connaissent une amélioration de cet indicateur ;
les secteurs de lindustrie, du BTP et du commerce ont une rentabilité qui se détériore alors que la rentabilité des entreprises du secteur des services saméliore globalement ;
les ressources stables (FDR) diminuent, les délais fournisseurs se dégradent et la part de la dette des entreprises augmente au moment où les dettes financières baissent. Les dettes commerciales, sociales et fiscales sont utilisées pour faire face aux tensions de trésorerie.
Conclusion :
Globalement la situation des entreprises telle quelle ressort des rapports précités se dégrade. Les entreprises du secteur industriel sont de moins en moins compétitives.
2.- Productivité, investissement et financement
2.1.- La productivité et les Investissements des entreprises au Sénégal
La faible productivité des entreprises sénégalaises démontrée précédemment constitue un obstacle important pour léconomie du Sénégal. Pour le franchir, les entreprises doivent investir pour augmenter leur capacité ou faire des gains de productivité. Ces investissements à moyen et long terme sont très rarement financés par les banques sur la seule base des caractéristiques de lentreprise. Les rapports de lANSD de 2004, 2005 et 2006 montrent clairement linsuffisance des ressources stables propres et externes dans lindustrie et le BTP.
Le gouvernement du Sénégal a mis en place un vaste programme de mise à niveau des entreprises pour diversifier et consolider le tissu industriel depuis 2005. Lobjectif est daméliorer la compétitivité des entreprises sur le marché national et les marchés sous régionaux.
Il y a deux axes possibles. La première très utilisée par lADPME consiste en la mise à niveau par des formations (cours dinitiation à la comptabilité, au marketing et à la stratégie) avec pour cible les entrepreneurs du secteur informel. La seconde consiste en la mise en place dun accompagnement technique et financier. Ce soutien financier prend la forme soit dun financement direct : fonds propres, prêts ou garanties ou soit dun financement indirect : les lignes de crédits en faveur des banques pour refinancer leurs crédits à moyen et long terme et le fonds de garantie pour assurer à la banque une partie de son risque.
2.2.- Le financement bancaire des entreprises
Depuis les années soixante, l'accès des PME au financement pose des problèmes, la part des PME dans les crédits ordinaires octroyés à léconomie est en moyenne égale à 5% entre 1976 à 1986). Le financement des PME ne sest pas amélioré avec la crise du secteur bancaire qui sest traduit par la suppression des banques de développement
Durant ces 5 dernières années, on constate une contribution significative du système bancaire sénégalais au financement de léconomie. On constate une augmentation du volume de crédit bancaire passe de 639,6 Milliards de FCFA en 2000 à 1006 Milliards de FCFA en 2005. En 2006 et 2007, le financement bancaire a plus bénéficié au secteur des commerces, hôtels et restaurants et très peu à lindustrie ; tandis que les secteurs « agriculture, sylviculture et pêche » et « industries extractives », ont bénéficié des crédits bancaires ordinaires quà hauteur de 2%.
Les crédits à court terme représentent une part prépondérante des crédits ordinaires (62%) contre 38% pour les crédits à moyen et long terme qui représentent généralement les besoins dinvestissement de léconomie.
Les banques sont plus impliquées dans le financement des campagnes agricoles et les soutiens aux grandes entreprises et filiales de multinationales. Ce faible engagement des banques découle donc des caractéristiques des PME mais aussi de celles des banques.
Par ailleurs, le Rapport sur le Développement humain du PNUD pour le Sénégal en 1998 relève quen matière daccès au crédit bancaire, les PME/PMI affichent des proportions de rejets très élevées de lordre de 75.80 et 100% des demandes.
Globalement le financement des PME est caractérisé par un taux du crédit dau moins 11 à 12% sachant que les banques obtiennent selon la BCEAO leurs ressources au coût de 2% (Surliquidité du système, gratuité des dépôts) et un niveau de garanties exigées trop important. Le secteur est très peu concurrentiel sur le marché des entreprises, les conditions financières sont globalement les mêmes. Toutefois, on constate une meilleure disponibilité des ressources lorsque les garanties professionnelles et non personnelles sont exigées (cest le cas de la BRS).
2.3.- Les financements alternatifs
Les sources alternatives de financement sont variées. On y trouve les structures créées par lÉtat pour résoudre
dune part, les problèmes de financement des PME par la recherche de ligne de crédit, comme le FPE créé en 1991
et dautre part, les problèmes de financement de linitiative privée (FNPJ).
En plus de ces structures étatiques, des dispositifs dappui existent avec les différents partenaires du Sénégal, il sagit principalement de la mise à niveau avec des lignes de refinancement, des fonds de contrepartie, des fonds de garantie, etc.
Lalternative à ces sources de financement est constituée par les marchés financiers, principalement la BRVM. Cette structure répond difficile aux besoins de financements des entreprises du fait dune barrière à lentrée trop importante constituée par le coût des exigences informationnelles requises et le coût de la levée des fonds. La BRVM ne devient financièrement intéressante que pour lever des sommes importantes.
3.- La gouvernance et leur pérennisation
3.1.- La qualité de la gestion
Le recensement des données comptables produites et utilisées dans les entreprises sénégalaises pour la prise de décision laisse apparaître quelles sont insuffisamment utilisées pour la prise de décision. De plus, les facteurs qui déterminent leur production et leur utilisation sont : la taille de lentreprise et le contrôle exercé par les sociétés mères occidentales. Il sagit en quelque sorte de la structure de lactionnariat, plus un contrôle des actionnaires est exercé et plus la qualité de linformation comptable augmente. Il est empiriquement vérifié que les grandes entreprises et les filiales des groupes occidentaux utilisent plus les données comptables pour la prise de décision que les autres entreprises.
3.2.- La gestion des successions et des transmissions dentreprise.
Lessentiel du tissu économique sénégalais est constitué dentreprises familiales. Lincapacité ou la disparition du propriétaire dirigeant affectent souvent la productivité et à terme la pérennité de la structure. Transmettre une entreprise dans des conditions qui permettent sa survie et son développement devient un enjeu majeur. Ce sujet est particulièrement préoccupant en raison de la situation démographique des entrepreneurs qui partiront à la retraite dans les 10, 15 ans. Beaucoup dentreprises sénégalaises, chaque année, devront être transmises. Sil est naturel et inévitable que certaines entreprises disparaissent, du fait des évolutions économiques, dautres périclitent faute de repreneur. Certaines successions difficiles ou mal préparées ont durablement hypothéqué la survie dentreprise. En termes demplois et de transmissions de savoir, lenjeu est très important.
3.4.- Les mécanismes de gouvernance
Pour ce qui est de la gouvernance des entreprises, les mécanismes permettant de discipliner le comportement du dirigeant, de le pousser à gérer dans lintérêt des parties prenantes, découlent des caractéristiques organisationnelles et financières de lorganisation.
Les actionnaires du fait généralement de leur faible nombre dans les entreprises sénégalaises contribuent rarement, sauf existence de minorité de blocage, à discipliner le dirigeant. Les exemples de dissensions sont nombreux dans les PME sénégalaises.
Les créanciers financiers sont ceux qui ont le plus de pouvoir et, généralement, le partenaire bancaire pour éviter de prendre un risque incontrôlé a recours à la demande de garantie. Les garanties personnelles et professionnelles souvent disproportionnées par rapport au financement contribuent à discipliner le dirigeant.
Les partenaires commerciaux, sociaux et létat sont ceux qui confèrent au dirigeant une certaine latitude. Dès que la trésorerie est tendue, les délais clients baissent, ceux fournisseurs augmentent, les salaires accusent des retards et les impôts et taxes ne sont pas payés.
Le cercle familial et celui amical constituent souvent le moyen utilisé par lentrepreneur sénégalais pour financer, maintenir ou développer une activité économique. Ce recours a son revers, car les objectifs dune entreprise se rapportent au profit et au revenu quon y tire, alors que ceux dune famille sont lépanouissement et le soutien de ces membres.
B/ LES RECOMMANDATIONS
1.- De la population et de la défaillance des entreprises
Améliorer notre connaissance du tissu économique par une meilleure connaissance du stock, des créations et des défaillances dentreprises. Sans cela, il sera difficile de mettre en place des politiques daide, de protection des emplois, de pérennisation, etc.
2.- Des ressources propres des entreprises
Améliorer les ressources propres durables des entreprises en faciliter les échanges de leurs titres sur un marché organisé et réduire la fiscalité qui porte sur les transactions et les revenus des dividendes des titres de PME.
3.- De la Fiscalité des services bancaires
Améliorer la fiscalité des services bancaires pour réduire la crainte des entrepreneurs dutiliser linstrument de gestion quest le compte bancaire. Il faut pour cela :
réduction de la taxe sur les opérations bancaires ;
réaménagement d'une fiscalité différenciée sur les ressources longues.
4.- Du financement des entreprises
Améliorer le financement et résorber le sous-équipement des PME, à cet effet nous préconisons les pistes suivantes :
les allégements fiscaux sur les équipements industriels (amortissement accéléré, crédit dimpôt)
la Captation de l'épargne des ménages et des émigrés dans des fonds de crédit ou de participation
la Garantie des Investissements par des fonds de garanties, la banque de développement des PME, etc.)
la Garantie par les biens professionnels et non personnels
fonds d'appui- conseil, formation, suivi, encadrement
développement de l'assurance crédit
5.- De lharmonisation des interventions des administrations
Coordonner les structures dappui aux entreprises, car il ya trop dadministrations qui soccupent de laide, du développement et de lencadrement des entreprises. Il faudrait harmoniser et bien délimiter la fonction de chaque administration (ADEPME, APIX, direction des entreprises du MEF, les directions du ministère de lentreprenariat féminin et de la micro finance et du ministère de lIndustrie).
6.- De la qualité de la gestion
Amélioration de la qualité de la gestion des PME à travers le développement des centres de gestion, la formation du personnel, lexonération de charges sociales pour le recrutement de cadres, lencadrement et laide à ladoption de pratiques saines de gestion
7.- De la confiance dans léconomie
Augmenter la confiance dans la vie économique en banalisant la production et la diffusion de linformation comptable et financière et laccompagnement des entreprises à lamélioration des services et dans la démarche de progrès
V 3 Le secteur Informel
Le secteur informel
LE SECTEUR INFORMEL AU SENEGAL : ATOUTS, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
Thème présenté par Omar Saïp SY
LES ATOUTS DU SECTEUR INFORMEL
En matière de création demplois
Lexistence du secteur informel est indissociable de léconomie sénégalaise. Toutefois son développement extensif au cours des années 1970 sest effectué dans un contexte où le secteur moderne était caractérisé par une forte croissance. Autrement dit, même en période croissance économique, la base productive moderne de notre économie, nest pas en capacité dabsorber une quantité significative de la population active. Dans la région de Dakar, le secteur informel représente en 2002 76.4% des actifs occupés, contre 16.1% pour le secteur privé formel et 7.5% pour le secteur public et parapublic (DPS 2004). Cette situation traduit dans une certaine mesure la segmentation du marché du travail et les capacités du secteur informel à absorber les déscolarisés et les migrants dans un contexte de sous emploi.
Un rôle non négligeable en matière de création de revenus
En 2002, le secteur informel a produit 508,8 milliards de Francs CFA de biens et services et créé 356,3 milliards de francs CFA de valeur ajoutée, soit 10,7 % du PIB et 13,1 % du PIB marchand non agricole. Il est de plus en plus admis que les niveaux de revenus générés par les activités informelles sont loin d'être négligeables. Toutefois en raison de la surpopulation les revenus moyens des travailleurs indépendants et ceux des employés, inférieurs à ceux du secteur moderne laissent penser que le secteur informel est une réserve de main duvre pour le secteur moderne et ne constitue pas toujours une alternative crédible pour la majorité des salariés du secteur moderne.
Des capacités de formation éprouvées à travers lapprentissage
Cest le secteur informel qui forme lessentiel des maçons, tailleurs, mécaniciens, boulangers, électriciens
du pays via lapprentissage. Cette fonction sociale du secteur informel reste lun des objectifs prioritaires assigné par la plupart des organisations pour lutter contre le sous-emploi et le chômage en particulier en milieu urbain. Malheureusement, ces capacités dans la formation du capital humain, longtemps reléguées au second plan au profit de léducation formelle se heurtent à des difficultés structurelles, conjoncturelles, endogènes et exogènes.
Un instrument dapprofondissement de la comptabilité nationale
La comptabilité nationale ne fournit quune vue partielle de lactivité économique nationale au cause de lexistence du secteur informel. Du coup, selon limportance et la structure de ses activités, les indicateurs statistiques de mesure des performances deviennent moins pertinents et moins fiables. Or, il n'existe pas jusqu'à présent de système permanent de suivi des activités du secteur informel au Sénégal. Depuis 1973, plusieurs enquêtes ont été effectuées. Les sources disponibles, de qualités inégales, ne fournissent que des informations parcellaires à cause de l'hétérogénéité des définitions utilisées, des méthodologies d'enquête adoptées et enfin des secteurs couverts par les investigations. Or les expériences montrent que pour connaître la place du secteur informel dans les comptes nationaux, quelle que soit l'approche adoptée, il paraît important de privilégier la mesure directe des activités car la qualité des données économiques et statistiques collectées sont à la base de la fiabilité de l'estimation de la contribution du secteur informel par la comptabilité nationale.
Un rôle prépondérant dans la satisfaction des besoins essentiels des ménages
Selon les résultats de lenquête DPS (2005) le secteur informel est le principal fournisseur des consommateurs dakarois pour 94% dentre eux aussi bien pour les biens de consommation courante que pour les services aux ménages à travers les boutiques, les ateliers et les marchés.
LES CONTRAINTES DU SECTEUR INFORMEL
Le secteur informel est caractérisé par le déficit de travail décent
Les niveaux de revenus de limmense majorité des travailleurs montrent que cest dans léconomie informelle que le déficit de travail décent était le plus important. La plupart dentre eux ne sont ni reconnus, ni déclarés, que leurs droits fondamentaux au travail ne sont pas respectés, que leurs emplois sont le plus souvent peu productifs et que leurs revenus sont non seulement faibles mais aussi irréguliers.
labsence de protection sociale des travailleurs contre les risques et aléas
La sécurité sociale est aujourdhui reconnue comme un droit fondamental pour lêtre humain. Instrument de cohésion sociale, cest une composante essentielle de la lutte contre la pauvreté. Or, labsence de protection sociale est une des caractéristiques majeures du secteur informel alors que cest précisément cette catégorie dactifs qui en a en a le plus besoin, car réputés plus vulnérables en raison de la précarité de lactivité et des revenus mais aussi et surtout compte tenu des risques encourus par les travailleurs et leurs familles en matière de santé et de sécurité au travail.
lexclusion du système de financement traditionnel
Compte tenu du dualisme financier qui prévaut, de linaccessibilité aux fonds prêtables du secteur financier formel, des lourdeurs bureaucratiques des procédures et des montants élevés des coûts de transactions, les banques traditionnelles ont rarement tenté de mettre en place un système de petits prêts destiné aux financements des micro-producteurs. Du coup, ces derniers s'adressent en cas de besoin, aux circuits de financements informels qui se sont développés, progressivement, comme substituts aux défaillances du système financier formel
la marginalisation dans les politiques publiques
Lévolution du secteur informel est indissociable de laction des pouvoirs publics à partir du moment où lEtat est censé, par le biais de la réglementation économique, établir les règles du jeu pour un fonctionnement optimal des activités productives et commerciales. Ainsi on peut caractériser la marginalisation du secteur informel dans les politiques publiques à travers deux observations:
Le premier est la marginalisation du segment productif de linformel (lartisanat) dans les plans de développement économiques et sociaux ;
Le second concerne les politiques macro-économiques, qui avaient pour principale préoccupation le secteur moderne, et qui ont profondément reconfiguré le système productif. Les réformes contenues dans ces politiques ont exacerbé, à plusieurs égards, les contraintes structurelles qui pèsent sur les entreprises du secteur informel ou en ont créé de nouvelles qui ont eu des incidences notables sur leur évolution et leurs potentialités.
lintense concurrence interne résultant de la surpopulation
Cest le secteur informel qui produit en son sein les armes de sa propre dissolution car la concurrence interne exerce une pression à la baisse des prix consécutive au développement extensif des activités En effet, les résultats de lenquête de la Direction de la Prévision et de la Statistique de 2002 montrent que les difficultés rencontrées par les entrepreneurs du secteur informel concernent essentiellement des difficultés de débouchés et lexcès de concurrence : 58 % des UPI ont des problèmes de débouchées et 63 % souffrent dune concurrence excessive.
PROPOSITIONS : INTERVENIR OU LAISSER FAIRE ? UN DILEMME POUR LETAT
Les récentes manifestations des marchands ambulants nous ont rappelé à quel point le secteur informel constitue un dilemme pour les pouvoirs publics car depuis des années se pose la question de la formalisation de linformel qui oppose deux points de vue.
Des analyses pessimistes pour lesquelles les possibilités pour les micro-entrepreneurs du secteur informel de se transformer en petits entrepreneurs capitalistes sont très limitées car, ces entrepreneurs opèrent sur des marchés non profitables pour le secteur moderne.
Des analyses optimistes qui tentent de démontrer que le secteur informel peut comporter des entreprises disposant d'un potentiel dynamique sur le plan de la création d'emplois et des revenus sur lesquelles les stratégies de promotion doivent se concentrer.
A part quelques projets, la démarche qui a prévalu est celle qui a consisté à laisser se développer cette concurrence sauvage qui permet paradoxalement de contenir les tensions sur le marché du travail. Jusquici, adopter cette attitude, c'est opter pour une politique de l'emploi à court et moyen terme. Or les projections démographiques ainsi que les perspectives de création demplois dans le secteur moderne seront relativement marginales au cours des prochaines. Seul le secteur informel sera en mesure dabsorber lexcès doffre de travail. Il faut par conséquent construire une réponse destinée à lever les contraintes et améliorer les performances pour lutter contre la pauvreté le chômage et le sous emploi.
Propositions :
Mettre en place un dispositif dappui au secteur informel en charge des missions suivantes :
Analyse et redéfinition de la vocation du secteur informel et de sa place dans le système productif
Amélioration des conditions de travail de la main duvre
Conception de systèmes dincitation à évoluer vers une participation plus citoyenne dans léconomie et la société sénégalaise
Etude dun système fiscal plus adapté aux activités, au mode dorganisation et dappropriation du secteur
Etude des possibilités dévolution vers plus de réglementation en relation avec la taille, lactivité, la localisation, les effectifs, les conditions dhygiène, de sécurité ou de cadre de vie.
V -4 MICROFINANCE
LA MICROFINANCE AU SENEGAL
Thème préparé par Cheickh Mbacké Diokhané
I - Diagnostic
1.1 Forces du secteur
1. Un secteur qui suscite un engouement certain
Un fort dynamisme des populations qui ont su développer en leur sein de grandes capacités dorganisation.
2. Une forte implication de la société civile
Lexistence dune société civile forte apte à prendre en charge les besoins sociaux des populations.
3. Un cadre macro financier favorable au développement du secteur
Lexistence dun système financier stable favorable à une bonne articulation du secteur de la microfinance dans le système financier.
4. Une forte demande de produits et de services
Lexistence dune demande potentielle en besoins de financement importante tant en milieu rural avec le développement de lartisanat quen milieu rural pour le financement des besoins des agriculteurs.
5. Un cadre réglementaire favorable au développement du secteur
Lexistence dune réglementation communautaire, notamment avec louverture du secteur à de nouvelles catégories dinvestisseurs et des possibilités dintégrations des institutions de microfinance au niveau de lUmoa .
6. Un secteur bien soutenu par les bailleurs de fonds
Le projet de la Banque Islamique de Développement de « développement de la microfinance islamique au Sénégal » constitue aussi une bonne opportunité pour le secteur.
7. De bonnes perspectives dans la formation des ressources humaines
Bien que concentrée à Dakar, loffre de formation est relativement développée tant au niveau public (Enea, Cesag) quau niveau des institutions privées et peut permettre de relever le niveau de technicité des ressources humaines du secteur.
1.2 FAIBLESSES DU SECTEUR
1. une vision et un cadre institutionnel inadéquats pour le secteur
La microfinance de lincohérence et de linstabilité dans sa co gestion par le Ministère des Finances et un Ministère de la Microfinance seul ou en cohabitation avec lentreprenariat féminin, la PME, la femme, lenfant ou la famille.
2. Un marché inégalement réparti
Le marché est dominé par 3 grands réseaux.
40% des institutions se situent sur laxe Dakar Thiès contre 15% pour les 3 ex-régions de Fatick Tambacounda et Ziguinchor.
3. Les faibles capacités des institutions de base
La grande majorité des institutions souffre de la faiblesse de leurs moyens matériels techniques et humains. Et le secteur connaît une prolifération de structures non viables, souvent créées par des leaders politiques ou associatifs.
4. Une offre de services et de produits limités
Activité de crédit
Les montants moyens de crédits varient entre 200 000 et 500 000 cfa pour une durée de un à trois mois ; lessentiel du financement va au commerce suivi de lagriculture.
Les taux débiteurs varient entre 12% et 27% (la limite du taux dusure dans le secteur). Nous pouvons constater des pratiques qui dépassent de loin ces taux avec des taux journaliers ou hebdomadaires de 2 à 5%.
Activité dépargne
le niveau dépargne est relativement faible
les produits proposés se diversifient (épargne libre, équipement, scolarité, logement...)
5. Une forte demande de services et de produits insatisfaite
Elle concerne une grande partie des familles rurales et urbaines nayant pas accès aux banques et porte sur des objets aussi divers que la sécurisation davoirs, le financement dactivités productrices, les dépenses de consommation, etc.
6. un financement du secteur difficile à mobiliser
Le secteur souffre dune faiblesse de son financement notamment en ressources longues :
Limpact des projets de microfinance se révèle très faible du fait des coûts d approche très élevés de lEtat qui engloutissent une bonne partie des fonds en « appui institutionnel » .
La rareté des financements alors que dans presque chaque Ministère, il existe une ou plusieurs lignes de crédits destinées au financement de projets générateurs de revenus.
7. Une réglementation souvent enfreinte
Plusieurs institutions du système financier décentralisé fonctionnent en marge de la réglementation et les interventions des politiques sont très fréquentes dans le secteur.
Ces pratiques affaiblissent dautant le secteur.
II - Propositions pour un secteur de la microfinance apte à réduire la pauvreté et à financer les PME
5.1 Réorienter le positionnement institutionnel de la Microfinance
Ramener la totalité des actions de lEtat en direction du secteur sous la responsabilité du Ministère des Finances.
5.1 Mobiliser lensemble des ressources publiques destinées au financement du secteur
Mettre fin au rôle de distributeur de crédit de lEtat qui lui a valu beaucoup de déboires depuis les projets Dire, Maîtrisards, emploi des jeunes, Femmes, etc. et recourir systématiquement aux professionnels du secteur.
Regrouper toutes les lignes de crédit destinées au financement du secteur en une ligne de refinancement unique.
5.3 Renforcer le rôle des organisations de la société civile et professionnelles
Associer ces organisations qui sont proches des réalités de terrain et qui ont su développer un grand professionnalisme à la gestion des fonds publics sur ressources nationales ou provenant de bailleurs.
5.5 Renforcer les moyens de la surveillance et du contrôle du secteur
Utiliser le« faire faire » pour certaines missions telles, le contrôle sur place des structures.
5.6 Renforcer les capacités des « mutuelles sociales »
Appuis en équipements, matériel et logiciels informatiques.
Appuis en services de formation, de conseils dappui et dassistance.
5.7 Développer la microfinance rurale
Bonifier les taux dintérêts des crédits destinés à lagriculture
Recentrer les actions des projets en milieu rural tels le PROMER vers le financement de la production agricole.
5.8 Appliquer les recommandations de toutes les études réalisées dans le secteur.
Depuis une dizaine dannées plusieurs études portant sur le développement des systèmes de financement et le développement des PME en général ont abouti quasiment aux mêmes recommandations. Cependant, ces dernières qui nont jamais été appliquées.
5.9 Réviser la fiscalité applicable au secteur
Favoriser une fiscalité susceptible daider à léquipement et au développement de certains types dinstituions de microfinance.
EMBED Word.Document.12
V - 5 Le foncier
LES PROBLEMES FONCIERS AU SENEGAL
Thème présenté par Alla KANE
Les terres au Sénégal sont réparties en deux grandes catégories : les terres urbaines et les terres rurales.
Constats :
Ces terres sont soumises à deux régimes de gestion fonciers que sont :
Le régime de limmatriculation
Ce régime recouvre les terres urbaines et rurales- immatriculées au nom de particuliers (personnes physiques et personnes morales dont lEtat). Cette immatriculation leur garantit la propriété définitive et inattaquable de leur droit constaté. La gestion de ce droit de propriété privée est suivie dans des services administratifs appelés « Conservations foncières » qui tiennent des livres dits livres fonciers en remettant aux propriétaires des droits inscrits des copies appelées communément « Titres fonciers. » Il faut rappeler quà la date de la proclamation de lindépendance, en 1960, les terres immatriculées ne couvraient que 1% de la superficie du territoire national.
Le régime du Domaine national
Ce régime fait lobjet de la loi n° 64-46 du 17 juin 1964. Les terres du domaine national sont constituaient de toutes celles qui ne sont pas immatriculées. Elles sont détenues et gérées par lEtat en vue dassurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelle conformément aux plans de développement et aux programmes daménagement. Elles couvrent la grande majorité de la superficie du territoire national. Elles se retrouvent aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Ainsi la loi les classe en 1- zones urbaines ; 2- zones classées ; 3-zones des terroirs ; 4-zones pionnières
Propositions
Mettre fin à la coexistence des deux régimes en vigueur.
Adopter le régime de limmatriculation pour toutes les terres.
Gestion du domaine privé de lEtat
Constats
Le domaine privé de lEtat est composé de toutes les terres immatriculées en son nom. Il est défini par la loi 76-66 du 2 juin 1976 et son décret dapplication 81-557 du 21 Mai 1981.
Le domaine de lEtat comprend : le domaine public et le domaine privé. La gestion porte sur le domaine non affecté comprenant des terrains à mettre en valeur qui pour ce faire, peuvent faire lobjet dautorisation doccuper à titre précaire et révocable, de baux ordinaires, de baux emphytéotiques, de concessions de droit de superficie et de ventes.
La gestion du domaine privé de lEtat par les pouvoirs publics est partisane. Les procédures légales sont rarement respectées.
Propositions
Inventorier toutes les dispositions légales et règlementaires définissant les procédures à observer en la matière.
Respecter rigoureusement lapplication de ces dispositions pour garantir légal accès des citoyens à la propriété foncière qui devrait plus dépendre de considérations subjectives.
Gestion du domaine national
Constat
Depuis lentrée en vigueur de la loi et de ses décrets dapplication certaines de leurs dispositions qui devaient entraîner les mesures daccompagnement de la mise en uvre de la loi nont jusquà présent pas été prises. Comme par exemple les dispositions ci-après :
Article 7 de la loi 64-46 : « des décrets pris après avis des conseils régionaux de développement répartissent en zones des terroirs et zones pionnières les terres du domaines national autres que celles situées dans les zones urbaines et classées. » aucun de ces décrets na été pris les zones des terres où commencent les zones pionnières à la campagne.
Article 4 du décret dapplication 64-573 :
« Un décret pris sur proposition du gouverneur après avis du comité régional de développement, définit les limites de chaque terroir. »
A ce jour, cet important décret na pas encore été pris.
Cest le flou qui continue ainsi de région en milieu rural.
Article 24 du décret 64-573 : « Dans lannée suivant la mise en place de chaque conseil rural, le président procèdera dans les conditions prévues aux articles 14 et 16, deuxième alinéa, à la première affectation des terres au profit des membres de la communauté. » Cette affectation nest jamais intervenue.
Article 26 du décret 64-573 : « Il est constitué pour chaque terroir un dossier foncier dont la composition sera fixée par arrêté des ministres des finances de léconomie rurales et du plan. Ce dossier est tenu en double exemplaire, au siège du conseil rural et dans les bureaux du préfet. » A ce jour aucun dossier foncier nexiste.
La loi relative au domaine national a été vidée de sa substance. Cest là que réside la source de tous les problèmes qui envahissent en permanence la gestion foncière de notre pays.
Propositions
Se doter de la volonté et des moyens nécessaires à la mise en uvre de ces dispositions qui font lessence de la loi sur le domaine national et qui seules pourront lui permettre datteindre pleinement la réalisation de ses objectifs.
Au fond, réaliser une véritable réforme foncière ayant pour objectif le rétablissement enfin dans leurs droits les paysans et les collectivités locales en leur accordant le droit de propriété pleine et entière sur la terre qui est leur outil de travail fondamental. Il faut rompre le déséquilibre existant entre le milieu urbain et le milieu rural en ce qui concerne le droit de propriété, reconnu par la constitution.
Doubler cette révolution foncière dune révolution culturelle pour changer réellement la mentalité des paysans en en faisant des producteurs intégrés dans le monde moderne. Il sagira déradiquer lanalphabétisme en visant à scolariser tous les enfants, garçons et filles, du monde rural en âge dêtre scolarisés pour leur donner les rudiments nécessaires à une maîtrise réfléchie de leur environnement.
V 6 Les PME
Thème préparé par Rosalie Diop
INTRODUCTION
Le Sénégal a initié dès son indépendance, une politique de développement dentreprises nationales en vue de promouvoir des hommes daffaires sénégalais capables dassurer la relève des sociétés coloniales qui contrôlaient lensemble des activités de production, de services et de distribution.
Actuellement, les PME sénégalaises représentent plus de 90% du tissu économique, 60% de la population active, ont contribué à hauteur de 20% au PIB et ont créé 30% des emplois.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DES PME
Forces
Création dinstitutions de promotion des PME : SONEPI (1969), SONAGA (1971), SOFISEDIT (1974) et un réseau de banques nationales pour le financement : BNDS, USB, SONABANQUE.
Modification du code des investissements en 1981 pour encourager la création et le développement des PME et leur accorder des avantages
Réglementation des marchés publics : 10% des appels doffres des marchés publics aux PME sénégalaises avec possibilité dune avance jusquà concurrence de 50%
Régionalisation des marchés publics
FPE (Fonds de promotion de lentreprise) en 1991
Mise en place par lEtat de deux fonds de prêts participatifs et de garantie pour 3 milliards CFA
PADSP (projet dappui au développement du secteur privé)
DIRE (délégation à linsertion et à la réinsertion)
CNCA (caisse nationale de crédit agricole)
API agence de promotion industrielle
Mise en place de programme de recherche dont les résultats seraient appliqués par les PMI (ITA, ISRA
Sociétés de gestion des domaines industriels dans chaque capitale régionale du pays pour servir de cadre favorable au développement des PME
ADEPME en 2003, une structure dencadrement, de conseils et de formation
Elaboration dune charte pour les PME dans le but de simplifier les formalités de création des PME.
Mise en place dun plan daction en faveur des PME en 2004 avec création de société dinvestissement, de capital risque, de crédit bail, de fonds de garantie, de fonds de participation, incitation fiscales pour développer loffre de crédit
Elaboration de la loi dorientation relative à la promotion et au développement des PME en juillet 2008 pour lallégement et la simplification des règles juridiques, fiscales, administratives, des procédures daccès au crédit, aux marchés publics et au foncier, pour développer le transfert de technologie des instituts de recherche vers les PME, organiser les relations GE/ PME, surtout au niveau de la sous-traitance
2. Faiblesses
Non-préparation des promoteurs et au manque de rigueur dans loctroi des crédits
Non libéralisation des importations, centralisation.et lourdeur des procédures administratives
Non compétitivité des entreprises qui produisaient des produits de substitution aux importations
Méconnaissance de interne et externe des PME.
ANALYSE EXTERNE
Une crise financière présumée plus grave que le crash de 1929 secoue actuellement le monde et fausse toutes les prévisions économiques. Mêmes les pays développés comme les Etats-Unis, le japon ou les grands pays européens préconisent le développement des PME parce quelles sont grandes pourvoyeuses demplois et plus aptes à valoriser les ressources locales naturelles.
PRINCIPALES RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
Amélioration de lenvironnement juridique des PME
Lever les entraves au développement des crédits bancaires
Faciliter la promotion des investissements
Meilleure coordination des structures dappui
Mise en place dun cadre juridique pour les sociétés dinvestissement
Diversification des mécanismes de financement et spécialisation des institutions telles que la CNCAS et la BHS)
Mettre en place dincitations à la transformation des comptes à terme à trois mois en dépôts à long teme en complément des bons de caisse à paiement fiscal libératoire
Création dun cadre juridique pour les pépinières dentreprises
Rationalisation des procédures administratives
Création dantennes régionales au sein des structures dappui
Développement de la microfinance
Mettre en cohérence les actions de communication des organisations en charge de lappui au secteur privé en général et aux petites entreprises en partiiculier
Améliorer le cadre fiscal de la PME
Elaboration dun plan daction pour le développement de lesprit dentreprise
Développement de fonds de crédit, de garantie et dappui conseil aux PME
Définition des rôles respectifs de lEtat et du secteur privé
Inciter les grandes entreprises à explorer les avantages de la sous-traitance
V 10 Gestion ressources naturelles
Gestion des ressources naturelles
Thème présenté par Mamadou Lamine Loum
DE LA BONNE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
INTRODUCTION
Parler des ressources naturelles, cest dabord, compte tenu de leur diversité, en définir le contenu ; mais aussi en préciser le champ dans le contexte dun sous-thème de la gouvernance.
Les ressources naturelles recouvrent toutes les ressources offertes par la nature à un pays quelles soient végétales ou fossiles quelles se rapportent à la terre, à leau, à lair, au soleil etc.. Elles ont cette spécificité quelles constituent un réservoir qui se dégrade qualitativement (ex. sol, eaux) ou se vide quantitativement (ex. forêts eau). Etant entendu que cette dégradation peut être ralentie ou compensée dans certains cas (ex. reboisement recyclage). Des communications distinctes étant faites sur leau et lénergie, il sagira ici de parler plutôt dune catégorie de ressources naturelles plus controversée : les ressources minérales en abordant tour à tour :
la problématique globale (en Afrique)
le diagnostic local (au Sénégal) et les recommandations spécifiques (pour les Assises Nationales)
PROBLEMATIQUE GLOBALE DES RESSOURCES
MINERALES
Le Continent Africain est bien pourvu par la nature en minerais ferreux et non ferreux (fer, bauxite, argent, cuivre, phosphates, charbon, manganèse, uranium, cobalt, wolfram, cassitérite
) et en métaux précieux (or, diamant, platine
) mais aussi en ressources pétrolières et gazières. Certains pays, une vingtaine, en sont largement plus dotés que dautres : Afrique du Sud Nigéria Botswana RD Congo Angola Algérie Lybie Congo Gabon Guinée Equatoriale Guinée Soudan Niger Mauritanie Namibie Ghana Tchad Libéria Sierra Leone RCA Zambie. A trois ou quatre exceptions près (Botswana Gabon Guinée Equatoriale - Namibie), ces pays ont connu une instabilité politique marquée par des coups de force et des conflits violents conduisant dans certains cas à la guerre civile. Et encore, les exceptions ci-dessus, en plus de concerner de faibles populations et de petites économies, ne sexpliquent pas toujours par une bonne gouvernance avérée sauf le cas notable du Botswana qui demande à être mieux compris pour les enseignements utiles à en tirer comme modèle.
Ce constat aurait pu suffire à fonder des interrogations légitimes dans le cadre de la controverse bien connue : les ressources minérales constituent-elles une « manne » ou une « malédiction » ?Bon nombre dactivistes de la société civile internationale concluent en faveur de la seconde thèse et parient sur le risque majeur dencouragement à la prédation des élites, au moins tant que des conditions préalables minutieuses nauront pas été aménagées dans les pays et sites dexploitation. Dautres experts du développement, moins pessimistes, pensent quil est possible de faire des ressources minières des leviers pour le développement par la diversification de léconomie rendue précisément accessible par lautonomie du financement acquis par un gouvernement patriote, compétent et soucieux daméliorer les conditions de vie de ses populations.
Ce bon vieux couple risques-opportunités, bien connu de tous ceux qui entreprennent et veulent agir, réconcilie les deux thèses en nous renvoyant à limpératif dune bonne gouvernance et de lacquisition de capacités idoines comme base minimale dune gestion responsable des ressources minières dun pays.
Comment y parvenir ? Cest toute la question quil nous faut étudier en passant en revue les différents aspects de la problématique :
Comment minimiser les risques environnementaux et sociaux et maximiser les opportunités économiques et sociales pour assurer la finalité de tout projet de développement ?
Et, pour en garantir leffectivité, comment se doter des meilleurs atouts en termes de capacités de gestion et de mode de bonne gestion ?
GESTION DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX
Il sagit de risques compris au niveau des individus mais aussi des communautés des zones dimplantation des projets Ils sont dordres divers qui touchent à des aspects écologiques, sécuritaires, sanitaires, à la cohabitation et aux contacts, à la propriété, aux prix etc.. Tout projet minier ou pétrolier en recèle dans des proportions et à des degrés différents. Nous en citerons un certain nombre caractérisés par leur récurrence et leur prégnance.
Etudes de base environnementales et sociales
Elles portent, au temps zéro, sur la situation environnementale et sociale des zones dimplantation des projets : populations et implantation ; qualité des eaux de surface, de leau potable, des eaux souterraines, de lair, des sols, des forêts et des aires protégées ; lieux de culte et biens culturels etc
. Elle permet de suivre lévolution de ces données dans le temps et dimputer les incriminations ultérieures éventuelles, comme par exemple lobligation de corriger des pollutions ou lobligation de remise en état et de restitution des terres aux paysans.
Etudes dimpact environnemental (EIE)
Classiques et obligatoires, elles doivent cerner tous les impacts environnementaux du Projet et proposer les mesures de correction ou datténuation à travers un plan de gestion environnementale (PGE). En outre, elles doivent être effectuées sur une base indépendante et leurs résultats portés à la connaissance des autorités et des populations dans des séances publiques.
En particulier, limpact sur les hommes, les animaux, la faune et la flore font lobjet dune attention toute particulière du début à la fin du projet.
Etudes sanitaires
Elles prennent en compte les impératifs dune bonne prise en charge des risques sanitaires induits par le projet compte tenu du profil épidémiologique de la zone et de la prévalence des maladies transmissibles, en particulier le SIDA.
Etudes sur loccupation des sols et les prises de possession
Elles doivent informer les autorités et les populations sur les occupations temporaires ou durables nécessitées par le projet en phase de travaux comme en phase dopération, ainsi que sur lindisponibilité qui en découle pour les populations locales et les volumes requis de compensations qui seront naturellement négociées sur des bases équitables qui ne défavorisent pas les populations locales.
Etudes sur les impacts socio économiques locaux
Elles concernent les questions de cohabitation et de transactions entre les exploitants et les populations locales et les impacts de celles-ci sur les prix et linflation locale affectant les prix de consommation courante, en particulier sur les produits alimentaires et les loyers. Elles touchent aussi aux mutations professionnelles éventuelles que sont appelées à connaître les personnes déplacées.
Pour lexploitation de toutes ces études, il est de bonne pratique que des ONG assistent les populations locales et alimentent la concertation et les négociations avec lEtat et lExploitant.
GESTION DES OPPORTUNITES ECONOMIQUES ET SOCIALES
Il sagit ici des opportunités nationales et locales que crée le projet dexploitation minière en termes de travail, de commandes et daffaires, de revenus pour lEtat et donc en principe de retombées pour le pays et les communautés locales.
Sur les offres de travail
Elles doivent indiquer les postes de travail requis et les profils de qualification nécessaires pour permettre aux populations locales et aux autres citoyens de bénéficier des impacts positifs et de minimiser lemploi dexpatriés. Le cas échéant, les formations appropriées devront être assurées à temps pour maximiser lemploi local.
Sur les opportunités daffaires
Tout projet minier émet des commandes de travaux, de fournitures et services en phase de travaux et en phase dopérations.
Cette demande potentielle doit dabord profiter aux opérateurs nationaux pour confiner à la marge les importations. Les adjudications de travaux spécialisés aux entreprises étrangères doivent être assorties de clauses de sous-traitance obligatoire aux entreprises nationales.
Sur les revenus de lEtat
Dans un projet minier ou pétrolier, il y a plusieurs systèmes de rémunération de lEtat représentant la collectivité nationale propriétaire du minerai ou des hydrocarbures exploités : redevances et droits de concession, partage de production, impôts et taxes, participation aux bénéfices etc
.
Le fondement de ce régime spécial se trouve dans la part de rente représentée par le gisement qui nest pas acheté par lexploitant auprès de lEtat et dont lexhaure ou lextraction appelle la mise en uvre de dépenses de fonctionnement et dinvestissement à rembourser. Au stade des négociations qui précèdent la concession du gisement, lEtat doit mener des études et se faire assister par des experts nationaux, et si nécessaire étrangers, pour faire le bon choix qui ne pénalise pas la collectivité nationale.
Dautre part, lEtat doit veiller à lutilisation judicieuse du produit des ressources issues de ses ressources minières et pétrolières, dabord en assurant une bonne maîtrise des prévisions de recettes (hypothèses des cours du produit cours de change de la monnaie de libellé) et en les traduisant dans des budgets sincères et réalistes assortis, quand les montants en jeu le justifient, de mécanismes de stabilisation, de stérilisation et de péréquation.
Les différentes dimensions de la question peuvent être résumées à travers les interrogations suivantes :
- mode dallocations additionnelles spécifiques pour la région productrice à rendre disponibles dans un budget local ?
- mode de gestion des excédents en devises : bons actions, fonds souverains ?...
- utilisation des revenus : utilisation sélective ou utilisation générale des ressources ?... logique financière ou logique de développement ? logique de dépense de consommation ou logique dinvestissement ? logique de production ou logique de construction de génie civil ? logique agricole ou logique industrielle ? (voire dindustrie industrialisante ?) logique de capital humain ou logique dinfrastructures ? logique de dépenses régaliennes (Pouvoirs publics sécurité défense défenses somptuaires) ou logique de dépenses non régaliennes ?
Dans les cas courants de mixage des options, quelles proportions de dosage dans les allocations, selon quelles séquences optimales et à quel rythme ? Des choix opérés découlent la réalisation des conditions de succès ou déchec. Avec un coût le plus souvent exorbitant pour la collectivité nationale.
RENFORCEMENT DES CAPACITES
Tous les défis énoncés supra requièrent des capacités élevées de sinformer ; de négocier avec des multinationales bien préparées à gagner le maximum ; de veiller sur léquité ; de protéger les populations riveraines ; de planifier, de programmer et de budgétiser les ressources et les emplois de façon pertinente pour le développement et de façon sincère et prudente pour la bonne gestion financière. Ces capacités ne sont pas toujours disponibles au moment de conclure ce type de projet, faute de ressources humaines en quantité nécessaire ou de qualifications requises. Par la formation, le perfectionnement ou lapprentissage sur le tas, lEtat doit se doter des dites capacités par des programmes de mise à niveau en direction des divers acteurs :
information, éducation, communication en faveur des populations locales cohabitant avec le projet : sur les tenants et aboutissants ; les risques et opportunités réels ; leurs droits et obligations ;
Renforcement des capacités des organisations de la société civile en matière de plaidoyer, dencadrement, et de conseil au profit des populations locales ;
Renforcement des capacités des syndicats de travailleurs et dentrepreneurs pour mieux saisir les opportunités de service, mieux répondre aux offres et négocier leurs contrats ;
Renforcement des capacités des services compétents de lEtat à traiter les dossiers avec professionnalisme et améliorer leurs conditions dintéressement pour éviter le débauchage excessif par linvestisseur privé des meilleurs éléments du service public. Et dabord par la maîtrise de la connaissance de létat et de létendue de la ressource minérale (taille du gisement) et de ses qualités intrinsèques. Ensuite par la maîtrise du volume de la production et des ventes car, au moment du démarrage du Projet, lEtat doit impérativement être au fait des enjeux et des informations critiques pour assurer la meilleure prise en charge possible des intérêts nationaux. Mais, précisément, le renforcement de capacités est déjà un test de bonne gouvernance et de bon leadership que ne réussissent que les pays bien préparés qui veulent bien sen donner la peine.
BONNE GOUVERNANCE
Nous avons déjà parlé de ce sujet dans ses dimensions générales. Dans le domaine particulier des ressources naturelles, la B.G exige une volonté politique, des diligences administratives et un engagement des acteurs politiques, économiques et sociaux manifestés tout au long de la vie du projet, mais surtout dès le début.
Les engagements souscrits dans les contrats ne sauraient être écartés à lenvie par une partie ; mais le principe déquité devra guider les parties dans les négociations et la recherche de solution aux contentieux ;
Une Administration du secteur de qualité et performante doit être constituée pour une représentation de lEtat qui se fasse respecter par une démarche professionnelle et des observations et objections qui en imposent ;
Les autorités responsables ayant engagé lEtat dans les contrats miniers et pétroliers doivent systématiquement rendre compte de leurs options et décisions prises au nom de la collectivité nationale ;
La transparence devra être respectée scrupuleusement notamment quant aux dépenses exposées par lopérateur privé et les versements quil fait à lEtat. Ce dernier doit publier ce quil reçoit et lutilisation des deniers publics ;
Enfin, la lutte contre la corruption doit être générale dans un Etat qui se respecte. Le secteur minier et pétrolier étant son lieu géographique de manifestation la plus connue dans le monde, il ny aura pas lieu de sétendre outre mesure là-dessus.
DIAGNOSTIC LOCAL ET RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES
Le Sénégal nest pas classé pays minier ou pétrolier sur la carte africaine. Et on peut légitimement sinterroger sur la pertinence de débattre des problèmes évoqués ci-dessus dans une perspective locale. En apparence seulement. Car outre que notre pays recèle tout de même un certain potentiel minier, de taille moyenne certes, il a été trop souvent insisté sur la nécessité danticipation des problèmes en matière minière pour nous autoriser à surseoir à toute réflexion dans ce sens jusquà latteinte dun niveau critique de ressources découvertes.
BILAN
Au total, notre pays à ce jour exploite des produits phosphatiers (chaux alumine) et des carrières de matériaux de construction (calcaire attapulgite etc..). Il se prépare à exploiter lor puis le fer du Sénégal Oriental. Enfin il a concédé des permis dexploitation de pétrole et de gaz naturel sur tous les lots de son plan de zonage on shore et offshore.
En résumé, quatre grands constats peuvent être faits concernant le bilan de la gestion récente de ce secteur.
1.1 Une filière phosphatière, vedette de lindustrie nationale, chahutée, démantelée et vendue à lencan au moment où le cours du produit semi fini atteignait un niveau historique, faisant plus que quadrupler, et après un doublement des capacités de production de la roche et de lacide phosphorique.
1.2 Une filière dexploitation de lor débutant à SABODALA de manière peu claire et sous un régime de déficit de concertation avec les populations locales révélateur de gros risques de cohabitation avec les exploitants.
Une filière du fer opaque dans son adjudication à une multinationale sans éclairage de lopinion nationale sur les détails de linvestissement et des avantages accordés ainsi que sur les retombées potentielles pour le pays sous forme dimpôts et taxes, demplois qualifiés et non qualifiés, de retombées pour lindustrie locale etc
.
Une filière pétrolière où règne lomerta aussi bien sur les découvertes anciennes de pétrole lourd en Casamance et leurs conditions de rentabilité, même dans la période où ces cours étaient des plus élevés, que sur les résultats acquis sur les recherches en cours.
RECOMMANDATIONS
Eriger en principe général inscrit dans la charte fondamentale la règle de bonne gestion des ressources minières et pétrolifères, notamment la prise en compte effective des intérêts des populations locales et de la collectivité nationale tout entière ;
Adopter le Code minier régional de la CEDEAO, après une dernière revue citoyenne à la lumière des tensions observées à Kédougou ;
Lancer un audit fouillé sur les conditions du long arrêt de production des ICS et des pertes énormes de parts sur le capital subies par lEtat à loccasion de son redémarrage et qui sapparentent à une spoliation ;
Opérer le même type daudit sur la filiale engrais SENCHIM eu égard aux impacts négatifs sur la relance de lagriculture ;
Organiser une revue détaillée des contrats de concession de lor de SABODALA pour sassurer de la prise en compte des préoccupations locales légitimes avant le démarrage de la production ;
Avant le début de la phase de construction du projet dexploitation du fer, organiser la remise à plat du dossier dadjudication et laffichage des données pertinentes de la concession et des conditions de réalisation des investissements de la mine, du tronçon chemin de fer et du môle du port minéralier.
Normaliser les concessions minières, notamment de métaux précieux et de pétrole, à leffet de prévoir :
- un processus impératif de conclusion faisant une large part aux consultations dexpertise et aux concertations citoyennes ;
- des actions préalables de renforcement des capacités de ladministration et des acteurs locaux (entrepreneurs travailleurs ONG et ADH) ;
- une allocation obligatoire de part des retombées aux finances des collectivités locales dorigine ;
- une utilisation judicieuse des revenus alimentant le budget national et respectueuse du caractère non renouvelable de la ressource ;
- une option de privilégier les emplois les plus conformes aux options de développement, à la promotion de linvestissement, à la diversification de lindustrie locale et à lintensification de la production agricole rurale, enfin au renforcement conséquent du capital humain et à lextension du réseau des infrastructures de base.
V 11 La bonne Gouvernance
Thème présenté par Mamadou Lamine Loum
GOUVERNANCE
PROBLEMATIQUE ET SENS
En soi et de facto
Gouvernance : en soi, doctrine de science politique en soi qui touche à la qualité des organes dirigeants.
Gouvernance : de facto, doctrine formulée et vulgarisée par des Economistes au sein des organismes de Bretton Woods et de OCDE (cf. HOFFMAN BM)
Sens
Au-delà des aspects macro et micro économiques de la gestion dun pays, prendre en compte la qualité du fonctionnement des Institutions (au sens dorganes publics supérieurs et inférieurs, de réglementation et de procédures) sa conformité aux règles du jeu et son impact sur les résultats économiques et financiers issus de lapplication des politiques publiques.
AGENCEMENT ARTICULATION
Institutions Leadership Administration Politiques Publiques - Gouvernance
Institutions : Références
« design » et configuration des Pouvoirs publics
séparation des Pouvoirs
équilibre effectif des Pouvoirs
action mutuelle entre les Pouvoirs
Dirigeance : valeur ajoutée
coefficient personnel des dirigeants en charge de laction générale et qui imprime la marche des institutions
capacité à ne pas impacter négativement en créant ou en confortant des inerties et à impacter positivement en stimulant les dynamiques individuelles et collectives
vertu à ne pas vassaliser les institutions ni à contribuer à leur dysfonctionnement.
Administration : levier actif
multiples définitions : populaire empirique politique - économique juridique etc
(cf. préambule de la note sur lAdministration)
définition science administrative : ensemble permanent de ressources humaines et matérielles, de structures et procédures, dappareils et dorganes dédiés à la prise en charge, à la mise en uvre, à la supervision, et au contrôle des règles et des actions liées à la gestion des affaires publiques, centrales et locales.
Politiques publiques : instruments dorientation
portent à débats et ouvrent des options entre empirisme, théories, doctrines et idéologies aussi bien sur un plan général que sectoriel.
Gouvernance : Règles de jeu
cf. 1.2
III. CONSISTANCE ENJEU ET DEFIS
Consistance
8 éléments pouvant être classés en 4 binômes
Etat de droit & équité
- Etat de droit conforme aux standards internationaux généralement admis
- Equité vis-à-vis des minorités, des défavorisés et des vulnérables.
Institutions & Administration
- Institutions stables et efficaces
- Administration professionnelle, performante, promoteur de
développement.
Justice & système de sanctions
- justice indépendante en droit et de fait avec des décisions prédictibles et
appliquées,
- système de sanctions justes, logiques et cohérentes, efficaces et dissuasives, y compris dans la lutte contre la corruption.
Système dinformation & « Rescomptabilité »
- système dinformation transparent et accessible
- système de responsabilité effective avec obligation de reddition de comptes systématique de tout titulaire de charges publiques.
A ces éléments, on peut ajouter tous éléments transversaux de politiques publiques qui sont passés au rang doptions consensuelles : par exemple, la concertation populaire ou citoyenne, la décentralisation et la déconcentration, difficilement récusables de nos jours .
Enjeu et défis
3.2.1 Lenjeu
La pratique de la bonne gouvernance permet de bâtir un consensus dynamique sur les règles du jeu de manière à rassurer les acteurs du jeu, à dédramatiser leurs controverses voire contentieux, à leur accorder des recours crédibles et à projeter du pays une image de fiabilité et de crédibilité, de lisibilité et dattractivité qui constitue un capital non négligeable.
Les défis
Comment parvenir à :
ériger la concertation en règle vis-à-vis du citoyen ?
chasser et éradiquer larbitraire et limpunité récurrentes ?
acquérir le réflexe de la transparence ?
réduire le degré dincertitude des sentences et des décisions à un niveau tolérable ?
combattre les atteintes à la concurrence et traquer lopacité et la non transparence organisées ?
encadrer et confiner le périmètre du pouvoir discrétionnaire ?
abolir durablement les abus de majorité ?
sabstenir de modifier à volonté intempestivement ou subrepticement les règles fondamentales du jeu ?
crédibiliser ladministration par une impartialité démontrée en sus dune loyauté raisonnable ?
placer la justice au dessus des coteries politiciennes et lui valoir le respect non feint des justiciables ?
Comment y parvenir dans un contexte politique et social porté par :
lhyper centralisation et la verticalité du pouvoir ?
la culture de pouvoir et la méconnaissance du service ?
labus du secret et du confidentiel ?
le corset institutionnel qui régit le juge ?
le goût immodéré de la manipulation instrumentale et circonstancielle de la loi fondamentale, des lois organiques et des lois ?
le laxisme rendu par limpact de limmixtion politique et des connivences sociales ?
la banalisation de linégalité des chances et des conditions par laccoutumance et la résignation ?
la force des pressions népotiques et claniques ?
IV. PORTEE ET RECOMMANDATIONS
4.1 Portée
la bonne gouvernance est-elle toujours synonyme de développement ?
* certains répondent non et citent pèle mêle : les
dragons dAsie, la Chine, la Chili post Allende etc..
* dautres disent oui, notamment les tenants de la théorie mixte du développement dite de la Gouvernance (Science politique et Economie). Ces derniers préconisent le recentrage de lEtat sur ses fonctions régaliennes normalisées sans omettre le recours au principe de subsidiarité pour toutes fonctions et actions que lEtat est le mieux à même dassurer par rapport aux autres acteurs.
en vérité, il y là une confusion entre Démocratie et Bonne Gouvernance quil faut lever. La B.G est nécessaire certes, mais se révèle insuffisante pour apporter le développement. Aussi, la plupart des spécialistes qui la préconisent le font à lappui de leurs théories de référence : industries industrialisantes étapes de la croissance croissance endogène etc
doù la nécessité dadjoindre à la Bonne Gouvernance des politiques publiques de qualité. Mais là, on nest déjà plus dans le giron de la gouvernance stricto sensu.
4.2 Recommandations
Interaction de la Commission Economie avec Commission Institutions, Commission Société, Commission Aménagement du Territoire (cf. problèmes soulevés dans 3.2.1 et 3.2.2)
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VII 1 Agriculture
Résumé de la présentation sur lagriculture
Thème présenté par Omar Faye
Les potentialités de lagriculture sénégalaise
- la superficie : le Sénégal sétend sur 196 720 km² soit 19 672 000 ha. Son potentiel cultural représenterait 19% de la superficie du pays soit 3,8 millions ha. Ces terres sont inégalement réparties dans les zones éco-géographiques (57% au bassin arachidier, 20% en Casamance, 10% au Sénégal oriental, 8% au Fleuve Sénégal, 4% dans la zone Sylvo-pastorale et 1% dans les Niayes). Les mises en valeur sont estimées à 65% soit 2,5 millions ha.
- le relief et lensoleillement : le relief est relativement plat avec quelques altitudes au sud-est. Le taux densoleillement est important
- les ressources en eau : bien que connaissant une évolution erratique, le Sénégal reçoit près de 100 milliards de m3 deau de pluies par an. Il possède également des ressources en eau importantes au travers de ses cours deau et dans son sous sol. Les quantités de pluie qui se perdent chaque année dans locéan ou par évaporation peuvent être mieux utilisées.
- la population : la population agricole représente près de 60% de la population active. Elle bénéficie dune expérience importante dans le domaine
- la volonté politique : elle demeure toujours fortement réaffirmée pour faire de lagriculture le moteur de la croissance économique et ce, depuis lindépendance,
- les possibilités de diversification : les différentes zones écogéographiques qui existent dans le pays sont des potentialités réelles de diversification agricole
- une bonne insertion dans léconomie mondiale, depuis la colonisation, avec la culture de larachide
Les politiques agricoles initiées
Plusieurs politiques agricoles ont été initiées depuis les indépendances pour accompagner et développer ce secteur. Nous allons les sérier en trois grandes périodes.
De 1960 à 1978 :
Les indépendances nont pas apportées une rupture totale par rapport au système coloniale. Le programme agricole initié reposait toujours sur lagriculture sous pluie avec la prédominance de la culture arachidière, qui permettait de sinsérer dans le marché mondial en procurant des devises à léconomie nationale et des revenues aux paysans, au détriment des cultures céréalières. Toutefois la nouveauté fut la suppression de léconomie de traite et une approche sociale du développement avec la multiplication des structures dencadrement.
Le programme agricole avait pour objectifs : i) le développement de la culture arachidière, ii) la promotion des céréales locales pour assurer lautosuffisance alimentaire
Pour asseoir le programme agricole, la stratégie était basée sur une forte intervention de lEtat pour accompagner les paysans à tous les niveaux du processus : la fourniture des semences, des engrais, de lencadrement, la commercialisation (CERP, OCA en 1960, CRAD en 1964, puis ONCAD en 1966), du matériel agricole (SISCOMA puis SISMAR), le financement (BSD, BNDS), la recherche agricole (ISRA) etc. La loi sur le domaine national (1964) venant ainsi compléter la panoplie de mesures pour développer le secteur par laffectation des terres à ceux qui peuvent la mettre en valeur.
Le programme agricole était essentiellement centré sur la rente arachidière au détriment des cultures vivrières (mil-sorgho, riz
). Les superficies cultivées les plus importantes, la plus grandes parties des engrais, les prix au producteur les plus rémunérateurs étaient consacrées à larachide. Ce qui a naturellement permis dobtenir des productions importantes pour cette spéculation.
Mais le programme agricole na pas totalement été une réussite en dépit des efforts financiers énormes consentis par lEtat. Il na pas permis de développer la culture de larachide parce que lon constate au fil des années une diminution des superficies emblavées et de la production au grand bénéfice des cultures vivrières. Cette inflexion était due à la détérioration des termes de léchange sur le marché mondial et la baisse des revenus et du niveau de vie des paysans qui en est la résultante.
De 1979 à 1994 :
Le modèle économique initié au Sénégal, après les indépendances, basé sur une forte intervention de lEtat na pas atteint les objectifs en terme de développement économique et social. Le secteur agricole qui devait en être le fer de lance na jamais pu réaliser les performances importantes et porter ainsi la croissance. Cest dans ce contexte déchec, dendettement, de rareté des ressources et de profonds déséquilibres macroéconomiques que des programmes de sortie de crise ont été initiés avec les bailleurs de fonds internationaux dénommés Programmes dajustement structurel. Ce sont le programme de stabilisation (78-79), le PREF (81-84) et le PAMLT (85-91).
Ces programmes sinscrivent dans un cadre idéologique libéral avec un recours au marché, un désengagement de lEtat et une ouverture sur lextérieur.
Pour limiter les déficits de finance publique occasionnés par le secteur agricole, lONCAD qui a été un gouffre financier fut supprimé en 1980.
En 1984, la Nouvelle Politique Agricole (NPA) fut lancée, avec comme objectif final : produire plus et mieux en vue de répondre aux nécessités du développement économique et social du pays et partant relever le niveau de vie des masses rurales.
Dans le cadre de sa stratégie, la NPA, à linverse du programme agricole, recommandait : i) le désengagement de lEtat, ii) lémergence de structures paysannes capables de gérer les intérêts des producteurs et de la collectivité, iii) un nouveau mode dencadrement rural beaucoup plus souple.
En termes de production, les objectifs retenus nont pas été atteints. Même si larachide demeurait toujours la première spéculation avec une production moyenne de 694 618 tonnes, on enregistrait une augmentation de la production des céréales locales avec une moyenne sur la période de 604 158 tonnes pour le mil-sorgho (évolution de 16,72% par rapport au PA) et 130 924 tonnes pour le riz (évolution de 50,49% par rapport au PA). Dans un souci dune plus grande sécurité alimentaire, lEtat avait mis beaucoup plus deffort au niveau des céréales avec plus de consommation dengrais et des superficies emblavées plus importantes.
Les importants efforts réalisés en termes de production céréalière nont pas permis de résoudre le déficit céréalier. On constate, sur la période, que les importations de riz ont fortement augmenté, sans corrélation avec le niveau de la production nationale, grevant ainsi le déficit de la balance commerciale.
De 1995 à 2008 :
Elle va être divisée en deux sous périodes :
1995-2000 : poursuite de lajustement structurel
2000-2008 : programmes spécifiques
1995-2000
La dévaluation du franc CFA (1994) a permis de rendre les produits exportables plus compétitifs et les produits importés plus chers sur le marché local.
En termes de politique agricole, toujours dans la même lancée de la libéralisation, lEtat a initié plusieurs lettres de politique de développement agricole.
En 1995, la Lettre de Développement Agricole (LPDA) ou Programme dAjustement Sectoriel Agricole (PASA) est mis en place pour corriger les dysfonctionnements constatés dans les précédentes politiques, saisir les opportunités offertes par le changement de parité du FCFA et impulser une dynamique de croissance dans le secteur agricole.
Les objectifs assignés au secteur agricoles sont : i) une croissance agricole soutenue de 4 % par an, ii) une amélioration de la sécurité alimentaire, iii) un accroissement des revenus en milieu rural et la génération d'emplois.
En conformité avec ces objectifs, en vue de rendre l'agriculture plus productive et plus compétitive, le Gouvernement s'engage à libéraliser les prix et la commercialisation des produits et des intrants agricoles, à favoriser la création d'un cadre incitatif à l'investissement privé et se désengager au profit du secteur privé, a mettre en uvre un programmes de dépenses agricoles d'investissement, etc.
Ce désengagement de lEtat sest traduit par les mesures suivantes : i) liquidation de la CPSP au plus tard en février 1996, ii) fin du monopole de la SONACOS qui devra être aux privés, iii) libéralisation effective des huiles végétales.
Le rôle de lISRA sera renforcé dans le cadre de la recherche, la vulgarisation, la formation et le suivi évaluation.
Lémergence des organisations paysannes sera consolidée avec notamment le PSAOP.
Pour appuyer le PASA, le Programme dInvestissement du Secteur Agricole (PISA) a été initié et plusieurs lettres de politique élaborées pour relancer le secteur. Il sagit entre autres de :
la Lettre de Politique du Développement Institutionnel du Secteur Agricole (LPI) en 1998
la Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé (LPDRD) en 1999,
la Lettre de politique de développement sectoriel de (LPERN).
Des programmes de soutien sont mis en place : Programme Nationale dInvestissement Rural (PNIR) en 1999, Programme des Services Agricoles et dAppui aux Organisation de Producteurs (PSAOP) en 1999, programme de relance de larachide, programme Spécial de la Sécurité alimentaire (PSSA)
Malgré toutes ces initiatives, les contraintes au développement de lagriculture demeurent toujours et la production ne sen est pas trouvée totalement relancée. Même si au niveau de la culture de riz on note une augmentation de 28,5% par rapport à la période antérieure (168 187 t), elle est sans commune mesure avec celle des importations qui est de 41,66% (416 263 t en moyenne).
2000 à 2008
Il sagit de la période de lalternance démocratique au Sénégal. Au plan de la politique économique nous avons :
- le DSRP (2003-2005) initié avec les bailleurs qui est maintenant le cadre de référence de la politique économique et qui fixe un objectif de croissance annuel de 7 à 8 % dans lequel lagriculture occupe une place importante dans le cadre de lave « création de richesse »
- la Loi dOrientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) en 2004 qui compte contribuer à faire de lagriculture le moteur de la croissance de léconomie
- la Stratégie de croissance accélérée (SCA) qui ambitionne dinstaller le Sénégal dans les pays émergents en portant la croissance à 7-8%, doublant le PIB sur 10 ans et le PIB par habitant sur 15 ans. Elle sappuie sur deux composantes essentielles :
- la mise en place dun environnement de classe internationale ;
- lidentification et la promotion de cinq grappes porteuses de croissance dont lagriculture et lagrobusiness
La pratique de lalternance montre que les programmes agricoles ne sont plus des documents bien structurés avec une vision de développement rural mais plutôt des souhaits volontaristes du chef sans aucune étude préalable et sans concertation avec les acteurs. Entre 2000 et 2008 le Président a lancé plusieurs programmes. On peut en citer : programme sésame, programme mais, programme Riz, programme niébé, programme « bissap », programme « bawane », programme manioc, programme de matériel agricole, programme biocarburant, programme Reva, programme GOANA etc.
Le plan REVA ou « Retour vers lagriculture » a été initié en 2006 comme une réponse à lémigration clandestine. Il sappuie sur la mise en place de pôle démergence agricole et la promotion de linitiative privée afin de fixer les populations et en particulier les émigrés et les rapatriés.
Dans sa phase pilote (2006-2008), le plan REVA devrait voir la réalisation de 550 pôle démergence agricole, la création de 300 000 emplois directs et autant indirects, la baisse significative de limportation de produits laitiers pour 25 milliards de francs CFA, le doublement de la production maraîchère, la création dun tissu industriel, larrêt de lémigration etc.
Dans sa phase dextension (2008 à 2015), il devrait être réalisé 4700 pôles démergence agricole et 1000 fermes agro pastorales.
Avant même la fin de la mise en uvre de la phase pilote du plan REVA, le président, en réponse à la crise alimentaire mondiale, lance en 2008 la GOANA. Le principal problème en ce qui concerne la GOANA est dabord sa conception. En effet, ce programme a été lancé sans aucune étude préalable ni concertation avec les techniciens encore moins les acteurs du monde rural, avec des objectifs trop ambitieux par rapport aux possibilités actuelles de notre agriculture :
pour le riz : de 193 379 t en 2007 à 500 000 t soit 159% daugmentation
pour le mil : de 318 822 t en 2007 à 1 000 000 t en 2008 soit 214% daugmentation
maïs : de 158 266 t en 2007 à 2 000 000 t 1 164% daugmentation
sorgho : de 100 704 t en 2007 à 500 000 t soit 397% daugmentation
manioc : de 308 312 t à 3 000 000 t soit 873% daugmentation
Les contraintes au développement de lagriculture
De manière générale nous pouvons dire que lagriculture sénégalaise se trouve confrontée à de nombreuses contraintes qui lempêchent de jouer pleinement le rôle que les autorités politiques en attendent. On peut en citer :
la forte dépendance à la pluie qui est faible en certaines parties (centre et nord) ;
la diminution continue des terres cultivables en raison de la désertification, la salinisation, lacidification, lérosion éolienne ;
la paupérisation des sols ;
la faiblesse de lirrigation ;
la faiblesse des superficies par famille ;
lendettement des paysans ;
la non disponibilité à temps des intrants ;
la pauvreté des paysans ;
la vétusté du matériel ;
la faiblesse des rendements ;
les coûts élevés des facteurs de production ;
les faibles prix aux producteurs qui nencouragent pas loffre ;
la désorganisation du circuit de commercialisation ;
la mauvaise qualité des voies de communication (routes et pistes de production) ;
le manque dinfrastructures de stockage ;
le manque dunités de transformation.
Les orientations pour développer lagriculture
renforcer la recherche et la vulgarisation des résultats de la recherche ;
assurer la maîtrise de leau ;
Faciliter laccès au crédit agricole en développant le crédit de proximité par la mise en place de lignes de crédit pour financer les activités de production, de transformation et de commercialisation à des conditions très douces (fonds de garantie, bonification etc.) ;
promouvoir et encourager linitiative privée dans lagriculture en mettant en place un cadre qui peut faciliter le développement de lentrepreneuriat agricole. Pour cela une réforme de la loi sur le domaine national en certains de ses aspects pour assurer la sécurisation des investissements et la valorisation des terres simpose ;
augmenter de manière substantielle les investissements structurants dans le monde rural ;
développer la productivité et la production pour accroître la contribution de lagriculture à la formation du PIB par des programmes de fertilisation des sols et la disposition de semences adaptées de qualité et à temps ;
renforcer les organisations de producteurs pour en faire de véritables forces de proposition alternatives ;
déterminer un calendrier pertinent pour une mise à disposition à temps des semences et des engrais ;
assurer le renouvellement et faciliter laccès au matériel agricole approprié pour lagriculture intensive ;
organiser la circuit de commercialisation afin dassurer des prix rémunérateurs aux paysans ;
assurer la connexion entre les zones de production et les lieux de commercialisation en mettant en place des infrastructures de transport ;
mettre en place des unités de conservation pour réguler le marché ;
assurer un service dencadrement pour le choix des spéculations à forte demande sur le marché des exportations et accompagner les producteurs dans la commercialisation (mise aux normes).
Les recommandations fortes
élaborer un vaste programme intégré de développement agricole (sur un horizon de 10 ans ou 15 ans), avec une large participation des acteurs pour une plus grande appropriation et un plan de financement conséquent, afin de répondre aux fonctions principales de lagriculture que sont : procurer des revenus aux producteurs, fournir des emplois , approvisionner en aliments les populations rurales et urbaines, pourvoir aux échanges intra et inter sectoriels et procurer des devises, assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles tout en protégeant ;
assurer une bonne gouvernance de ce programme avec un système de suivi et dévaluation participatif axé sur les résultats ;
normer le budget de lAgriculture à un plancher de 15% ;
organiser un contrôle sanitaire des produits alimentaires importés et exportés ;
diversifier vers les spéculations à haut rendement et à haute valeur ajoutée ;
rebâtir les éléments constitutifs dune économie rurale intégrée par communauté de terroirs ;
voir la pertinence de linstitution dun revenu minimum agricole pour assurer le retour vers lagriculture et freiner lexode rural.
VII 2 INDUSTRIE
Thème présenté par Jean-Louis Corrèa
VII 2 1Diagnostic
Production industrielle
Dans les pays industrialisés, la production industrielle telle que présentée à partir du système de comptabilité nationale est composée de trois éléments : les industries extractives, les utilités publiques (eau et énergie) et les produits manufacturés. Après les indépendances, le système a été adopté tel quel dans les pays africains. Ce qui pose problèmes.
Dans un pays comme la France, les industries extractives comptent pour très peu, et l'essentiel de la production industrielle est constituée par les produits manufacturés. Les produits manufacturés obtenus après transformation de matières premières pour générer de la valeur ajoutée sont le véritable repère du niveau d'industrialisation.
Au Sénégal, les produits manufacturés comptent pour très peu et l'essentiel de l'indice de production industrielle est constitué par les industries extractives qui ne peuvent en aucun cas être un repère d'industrialisation. Il en résulte que l'indice officiel de production industrielle tel que présenté est surestimé et trompeur. Surtout qu'il est encore artificiellement gonflé de produits à l'état brut comme certaines espèces de poisson prévues pour l'exportation, de produits comme le lait en poudre importé et simplement mis en sachets dans le pays ; un même produit figurant sous deux noms de marque différents est comptabilisé deux fois, alors qu'il s'agit d'une même branche d'activité (en comptabilité nationale, la branche fabrique un seul produit et un produit est fabriqué par une seule branche). Le développement est inconcevable sans politique d'industrialisation, laquelle ne peut figurer dans les priorités que si l'Etat est inconscient du faible niveau d'industrialisation qui est ici masqué par un indice de production industrielle hautement trompeur. Il est opportun de rompre avec cette pratique, pour adopter une conception plus réaliste de la production industrielle constituée pour l'essentiel par les produits manufacturés
VII -2 2 Benchmark
VII -2 3 Propositions
Adopter, diffuser et traduire en actions le slogan taïwanais de la période 1952-1962 : « Développer lagriculture grâce à lindustrie et stimuler lindustrie au moyen de lagriculture » pour développer une agroindustrie fondée sur les produits locaux
Intégrer lUEMOA par la production en mettant en place une division du travail pour développer les échanges au sein de la chaîne de valeur ajoutée des produits ;
Réorganiser la production industrielle selon la taille critique requise, en privilégiant es unités utilisatrices de main duvre à léchelle de lUEMOA, de la CDEAO
: textile, chaussure, métallurgie, mécanique etc. ;
Créer une communauté de lénergie, des mines et de lacier pour rationaliser lexploitation, lapprovisionnement et lutilisation de ces produits ;
Créer des fonds souverains nationaux et sous régionaux pour investir et prendre position dans la commercialisation de nos produits dans la sous-région et sur les marchés
Créer des sociétés de commerce internationales
Créer une bourse nationale de marchandises et étendre ses activités à la sous-région pour accélérer la circulation des biens et des informations et ainsi augmenter la productivité des filières en déconnectant les marchandises, des titres de propriété et de flux financiers ;
Créer des bourses nationales de sous-traitance coordonnées entre elles
Mettre le système statistique en adéquation avec les stratégies de produits, de marchés
Mettre en place un système de veille commerciale et stratégique ce qui permettran de comparer les sources dapprovisionnement, dIdentifier les pratiques de dumping et de justifier les ripostes graduées permises par lOMC.
Organiser la recherche- développement et lenseignement technique au niveau sous régional ;
Mettre en place des incitations à la préférence pour les entreprises sociétaires dotées dune comptabilité pour faciliter leur mise en réseau, la fiscalisation et la tenue de statistiques indispensables au pilotage stratégique des secteurs ;
Transformer les richesses des régions le plus près de leur lieu de production ce qui contribuera à décentraliser les activités, déconcentrer le système productif, les infrastructures, et les emplois et a fixer les populations dans les zones rurales ;
Etudier en urgence et mettre en place un système daccès des producteurs à la propriété immobilière en particulier celle des parcelles quils exploitent tout en prévenant la parcellisation des campagnes et le blocage de remembrement ;
Mettre en place un capital financier collectif pour pallier la faiblesse des moyens individuels offrir des solutions dautofinancement susceptibles damoindrir limpact des taux dintérêt, les accompagner de formations, dappui à la gouvernance des entreprises, déchanges dinformation etc.
Le développement du Sénégal passe par la diversification dans la petite manufacture qui a un taux de valeur ajoutée plus élevé et donc, est plus génératrice de croissance et moins gourmande en capitaux que la grosse industrie.
II 5 2 BTP
LINDUSTRIE DES BTP AU SENEGAL : LOGEMENT, HABITAT ET INFRASTRUCTURES ETAT DES LIEUX - DIAGNOSTIC - RECOMMANDATIONS
Thème présenté par le Pr ALIOU DIACK
INTRODUCTION
Le secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) est lune des composantes les plus dynamiques de lindustrie dans les pays développés. Dans le PIB de la première économie européenne, en loccurrence lAllemagne, les BTP et lIndustrie représentent 30% du PIB de 2007 estimé à 2.423 Milliards dEuros. Plus de 15% de ce secteur secondaire concerne les BTP ; les autres composantes sont les Prestations de Services (69,10%) et lAgriculture (0,9%). En France, le PIB de 2007 vaut 1.882 Milliards deuros, dans lequel les BTP et lindustrie représentent 24% -dont 10% pour les BTP-, pendant que les Prestations de Services occupent 70% ; lAgriculture et la Pêche seulement 4%. Au Sénégal, le PIB de 2005 était à 8,3 Milliards de Dollars Américains $US, soit 3.843 Milliards de FCFA (6,86 Milliards dEuros). Le secteur tertiaire (Prestations de Services) vaut 60% du PIB sénégalais, le secteur secondaire 23,6%, dont 4% pour les BTP. LAgriculture se situe à 16,4%.
Au Sénégal, les BTP connaissent depuis plusieurs années une croissance supérieure à 10%, arrivant ainsi à booster la faible croissance du secteur secondaire. Ils contribuent activement à laugmentation du PIB, grâce dune part aux importants volumes de financements publics et privés dans le secteur de lHabitat et dautre part à lintervention des bailleurs internationaux dans les grands projets dinfrastructures routières, aéroportuaires, ferroviaires et maritimes. Ce secteur recèle de réelles potentialités dexpansion dans les années à venir. Le volume des investissements y était de 820 millions deuros au Sénégal, en 2003.
Le secteur des BTP connaît depuis quelques temps des soubresauts inquiétants avec des cascades de crises dans limmobilier aux Etats Unis dAmérique, qui se déportent vers lEurope et nécessairement vers le Sénégal et les pays africains.
Après 48 années dindépendance, le Sénégal reste encore un éternel contemplateur et consommateur zélé dans les BTP. Les emplois créés dans le secteur demeurent éphémères, les industries sont quasi inexistantes voire à létat embryonnaire. Pourtant, les BTP auraient pu être lun des piliers fondamentaux de notre développement économique, culturel et social, tout en servant de catalyseur pour une industrie émergente.
Pendant les grandes crises de léconomie mondiale, les BTP ont servi dindustrie de redynamisation de la croissance. Il en a été ainsi pendant le premier choc pétrolier des 16 et 17 octobre 1973 suite à la guerre du KIPPOUR, lorsque le baril de pétrole est passé de 3 à 12 Dollars Américains. Lors du second choc de 1979/80 consécutif à la révolution iranienne et à la guerre IRAN/IRAQ, et qui a vu le baril grimper à 35 Dollars, ce sont les BTP qui ont servi de catalyseur à la reprise économique en Allemagne et en France.
Cest grâce à ce rôle spécifique dentraînement pour lindustrie, quun adage célèbre dit que « Quand le Bâtiment va Tout va » ! Malheureusement, cet adage ne trouve pas sa validité dans nos économies de consommation des BTP à presque 90%, comme celle du Sénégal. Il sagit de renverser cette tendance, si le Sénégal aspire à devenir un pays émergent et pourquoi pas, développé.
ETAT DES LIEUX
Dans le domaine spécifique du Logement et de lHabitat , on constate :
Un déséquilibre criard entre loffre de logements et de parcelles viabilisées et le besoin réel des populations (production den moyenne 5.500 équivalents logements en tout et pour tout, sur une demande annuelle supposée de 12.000);
Une défaillance manifeste de la SICAP et de la SNHLM par rapport à la mission qui leur était assignée au départ, suivi dun bradage systématique du patrimoine foncier de lEtat (Plateau). Ces deux sociétés nont jamais réussi à produire 500 par an en moyenne depuis quelles existent, malgré les facilités et les moyens énormes mis par lEtat à leur disposition. La SICAP a produit en 68 années dexistence environ 14.000 logements ; la SNHLM en a produit le même nombre en 58 ans ;
Une insuffisance des ressources du FAHU (Fonds pour lAmélioration de lHabitat et de lUrbanisme) créé depuis 1976. Le FAHU servait à lEtat pour exécuter des travaux de Voiries et Réseaux Divers (VRD) et/ou des études par le Ministère de lUrbanisme. Il serait également à soutenir lactivité de la BHS. LEtat narrivant plus à mobiliser ces fonds auprès des employés et employeurs, le FAHU est mort de sa belle mort, en 1997 ;
La défaillance et la disparition prématurée de la société HAMO, qui na pas non plus accompli sa mission, nayant réussi à produire que 2000 logements en 10 années dexistence, alors quon lui avait prescrit 2500 logements à produire en 5 ans !
La faillite de la SCAT-URBAM, qui na pu produire que 5000 parcelles assainies après un bradage systématique de son patrimoine (SCAT URBAM Maristes, Camp Lat Dior);
Un déficit chronique dinstitutions financières spécialisées dans le financement du Logement et de lHabitat. Seule la Banque de lHabitat du Sénégal (BHS) se débat dans ce secteur avec des moyens très limités, sans ressources adéquates sur le long terme. Cependant, elle a tout de même réussi la performance davoir financé de 1979 à fin décembre 2007, environ 32.170 logements et parcelles pour une valeur de 170 milliards dinvestissements, soit en moyenne 1.200 équivalents logements par an. Au 31 décembre 2007, les ressources financières de la BHS sélevaient à 197,13 Milliards avec des ressources dépargne des clients atteignant 126,91 Milliards. A la même date, lencours de crédits à la clientèle était de 95,15 Milliards. Cette performance réalisée en 28 années dexistence, est nettement supérieure à tout ce que la SICAP, la SNHLM, HAMO et la SCAT URBAM ont produit ensemble, pendant leur 68, 58, 10 et 13 ans dexistence respective.
Une inadéquation des financements proposés par les banques par rapport aux revenus des ménages, en ce qui concerne les taux de prêt (environ 10%), les durées damortissement (10 à 20ans maximum) et les capacités dendettement (33% au maximum) ;
Une taxation excessive de létat pouvant atteindre 30 à 40% du coût des logements ;
Des accidents et effondrements récurrents de logements par défaut de réglementation contraignante et de contrôle sérieux ;
Une inflation qui a renchéri les coûts des logements de 60% après la dévaluation de 1994 ;
Une importation denviron 90% des intrants dans le logement et les constructions ;
Un renchérissement des coûts des logements à cause de la prise en charge des VRD par les populations, alors que ceux-ci devraient être des investissements publics. Dailleurs ces équipements rentrent dans le patrimoine des sociétés donc de lEtat dès que les réceptions sont faites ;
Les Honoraires (Architectes, Bureau dEtudes, Notaires) pèsent également très lourd, dautant plus quils ont connu une hausse pour les notaires par décret N°2006-1366 du 08 décembre 2006.
B. Dans le domaine de lUrbanisme et du Foncier, on constate :
Une absence de Schémas dUrbanisme, de Plans Directeurs dUrbanisme et de Plans dUrbanisme de Détails (Dernier Plan Directeur en 1982, Dernier recensement de la population en 1988);
Une spéculation foncière qui a atteint des limites indécentes. Exemples : Prix du m2 aux Almadies : 300.000 FCFA, VDN : 180.000 FCFA, Plateau : 1.250.000 FCFA, Keur Massar : 30.000 FCFA, Parcelles Assainies : 80.000 FCFA. La spéculation touche également le domaine privé de létat ;
Une occupation anarchique du Domaine Public Maritime ; ;
Une absence dun Code de la Construction (Un code est dans le circuit depuis plusieurs années) ;
Des procédures de délivrance dautorisations de construire, qui ne garantissent aucune sécurité (Plans dexécution de béton armé non obligatoire);
Une occupation anarchique des réserves urbanistiques, ainsi que des constructions sans autorisations, malgré lexistence dune Direction de la Surveillance des Constructions et de lOccupation des Sols (DSCOS) ;
Une absence de loi ou réglementation dans le domaine du Contrôle Technique des Constructions en phase dexécution ;
Une absence de loi réglementant lexercice de la profession dentreprise de BTP. Nimporte qui peut en lespace de quelques heures devenir entrepreneur. Beaucoup de marchés publics sont adjugés à des individus, qui nont rien à voir avec la profession (tailleurs, mannequins, hommes politiques, démarcheurs, qui sous-traitent les marchés) ;
Une absence dun Ordre des Ingénieurs des BTP à limage des Architectes, Notaires et autres ;
Une absence de loi réglementant lassurance obligatoire des Constructions ;
Une méprise des matériaux de construction traditionnels et des matériaux locaux ;
Une négligence des programmes de constructions dan les zones rurales, après de timides tentatives ;
C. Dans le domaine des Travaux publics et des infrastructures, on constate :
On note une prolifération dAgences dépendant de la Présidence de la République, dont la conséquence est davoir réussi à court-circuiter tous les Ministères compétents, en loccurrence lAATR, lAPIX et lANOCI, pour ne citer que celles-là. Les résultats de cette politique sont catastrophiques, à cause détudes de faisabilité bâclées, une mise en uvre précipitée conduisant à beaucoup de vices de construction et à une mauvaise maîtrise des coûts. Exemples :
Au départ, le coût de réalisation des infrastructures sur la Corniche était évalué à 30 Milliards ; au bout du compte, on aurait dépensé plus de 300 Milliards !
Laéroport international de DIASS devait coûter 177 Milliards ; le coût réel dépasse présentement 250 Milliards !
Des réseaux Eaux Pluviales inexistants et des réseaux dAssainissement tout à légout obsolètes, sous dimensionnés et non entretenus, occasionnant les inondations endémiques quon connaît;
Un déficit criard de stations dépuration et une surcharge de la seule station de CAMBERENE pour Dakar;
Une pollution de toutes les plages et baies de Dakar servant dexutoires aux eaux usées domestiques et industrielles ;
Une planification et une exécution calamiteuse des Grands projets du chef de lEtat occasionnant beaucoup de désagréments et constituant des dangers permanents pour les citoyens ;
Une négligence des routes structurantes de développement sur les grands axes au profit de projets de prestige ;
Un réseau ferroviaire colonial amputé, calamiteux et délaissé;
Un enclavement inacceptable de la Casamance aux niveaux, ferroviaire, routier, aérien et maritime ;
Une mauvaise gestion des infrastructures hydrauliques et cours deau (vallées fossiles abandonnées, défaut de dragages, péril du Lac de Guiers) ;
D. Dans le domaine de la promotion des Entreprises nationales, on constate que :
Les grands projets sont la chasse gardée des entreprises étrangères ;
Le Code des marchés ne stipule aucune préférence nationale alors que tous les bailleurs de fonds en font un critère de financement. Ce Code des Marchés Publics gagnerait dailleurs à être revu dans sa rédaction ;
Les procédures dappels doffres sont faussées dès la confection des Termes De Références (TDR) et les marchés pratiquement donnés de gré à gré, avec toutes les conséquences sur la qualité et la durabilité ;
Les scandales financiers dans les grands projets ont fini par décrédibiliser toutes les institutions républicaines et les hommes politiques, ainsi que ladministration ;
Les financements des Banques au profit des entreprises de BTP, excluent de facto lécrasante majorité des entreprises nationales dans beaucoup de domaines ;
RECOMMANDATIONS
A plusieurs occasions, lEtat a fixé des objectifs jamais atteints, parce que souvent irréalistes au vu de la réalité du marché des BTP et de la configuration de larchitecture sociale et bancaire :
Conseil interministériel du 16 mai 1983 consacré à la BHS,
Conseil interministériel du 11 août 1993 consacré à lHabitat,
Conseil interministériel restreint du 10 novembre 1999 consacré à la « Stratégie de production et de facilitation de laccès au logement ».
Lettre de Politique de lUrbanisme, de lHabitat et de la Ville : Horizon 2000-2009 ;
Lobjectif principal fixé par létat était de produire annuellement 12.000 équivalents- logements jusquen 2015, pour résorber le déficit et répondre à la demande. A ce jour même pas la moitié de cette projection nest atteinte !
Les projections prévues en matière dUrbanisme, de Construction et dHabitat, dEspaces Verts Urbains, de Développement de la Ville, de la Restauration des Monuments Historiques, de production de logements et daménagement de parcelles assainies, étaient évaluées à hauteur de 46,711 Milliards de FCFA nont pas vu le jour !
En tenant des obstacles existants et de létat des lieux fait du secteur des BTP, on peut formuler les recommandations suivantes :
Centraliser les préoccupations de lEtat en matière dUrbanisme, de BTP, dInfrastructures et de Planification Spatiale dans un même Ministère, à savoir par exemple un « Ministère de lUrbanisme, des Travaux Publics, des Infrastructures et de lAménagement du Territoire » avec les Directions
Lancer une série daudits comptable, administratif stratégique, organisationnel et humain des entreprises de promotion immobilière et foncière publiques afin de restructurer le secteur, didentifier et dannuler les cessions immobilières illicites ou assimilables au bradage de leur patrimoine ;
Mettre un frein à la spéculation foncière avec les baux emphytéotique de létat, par un contrôle des montages financiers des projets soumis à lapprobation des autorités. Cela amoindrirait considérablement les coûts des logements ;
Elaborer un nouveau Plan Directeur dUrbanisme de Dakar et sa banlieue au moins et de lappliquer, pour faire face aux occupations irrégulières et aux inondations ;
Devant léchec des sociétés concessionnaires (ONAS, SENELEC, SONES) dans lextension et la pérennisation des réseaux, lEtat doit prendre en charge les investissements dans les VRD, dans le cadre de la mise en uvre des Plans Directeurs dUrbanisme, tel quil le faisait dans les premières années dindépendance. Les Plans dUrbanisme appliqués doivent précéder loccupation anarchique des espaces par les populations;
prendre en considération les besoins qui concernent les régions.
Etendre la durée dacquisition de logements sociaux par le crédit bancaire sur des périodes allant jusquà 30 ans avec des taux dintérêt avantageux.
Lancer une étude et susciter des proposition pour lorientation de ressources longues vers lhabitat en sinspirant dexpériences étrangères comme celle la Caisse des Dépôts et des Consignations de France
La DSCOS devrait être dotée de moyens coercitifs rapides, pour empêcher loccupation des espaces non encore lotis, jusquà lapplication des lotissements et lexécution des VRD primaires au moins ;
Létat devrait encourager la création de Banques spécialisées dans le financement de lHabitat, en leur rétrocédant des fonds stables longs termes, pour un dénouement des crédits sur 20 à 30 ans comme en Europe. Les taux de prêts ne devraient pas dépasser 4 à 5% !
Dans le financement des Infrastructures, létat devrait privilégier lAssainissement tout à légout avec de bonnes stations dépuration avant même les Voiries et lElectricité ! cest quand même une honte que lagglomération de Dakar ne compte quune station opérationnelle dépuration et quon continue à utiliser les baies de HANN, SOUMBEDIOUNE, UCAD, CAMBERENE etc. comme exutoires naturels pour les eaux usées et industrielles ;
Au lieu de déplacer les populations à coup de milliards (Plan JAXAAY à 35 milliards) et de déstructurer le tissu social et culturel, on devrait plutôt laisser ces dernières sur place et résoudre le problème au plan technique : en commençant par mettre en place des réseaux structurants dAssainissement tout à légout avec suffisamment de stations de relevage et de stations dépuration. Ça coûterait moins cher à la nation que ces « projets » pompeux, mal étudiés et mal exécutés!
Procéder au diagnostic des réseaux ONAS déjà fonctionnels, pour les assainir et éventuellement les redimensionner ou les changer. Cela nous paraît impératif, parce que les désagréments pendant la saison des pluies sont le résultat de réseaux sous dimensionnés ou non entretenus (ou les deux), ou même inexistants!
Dans lindustrie de filière, on devrait encourager la création de PMI et PME de fabrication de petits matériels de chantier, de matériaux de finition et de gros matériels de chantier, ainsi que la recherche scientifique, en loccurrence :
Petits matériels :
clous, tenailles, serre-joints, pelles, piques, marteaux, tubes déchafaudage, brouettes, pelles, piques, truelles, fils à plomb, décamètres,fils électriques, fourreaux en PVC(tubes oranges), prises de courant, dinterrupteurs, de combinés ;
Gros matériel de chantiers :
Fabriques de bétonnières,
Fabriques de Grues de chantier et de godets à béton,
Fabriques de Dumpers,
Fabriques de Pondeuses industrielles dagglos ;
Fabriques de monte-charges ;
Matériaux de construction :
Fabriques de tuiles et briques cuites ;
Fabriques de carreaux
Industrie du marbre et du granit dans les régions orientales ;
Fabrique dacier à béton;
Fabriques de plâtres et ses dérivés ;
Développement dune industrie sidérurgique en partenariat avec les pays potentiellement producteurs de fer (Mauritanie/Guinée CONAKRY) ;
Augmentation et décentralisation des usines de ciments. Dans chaque région, on devrait pouvoir installer une petite unité de fabrication de ciment ;
Equipements de second oeuvre :
Fabriques de grilles avaloirs normées et adaptées à un climat sahélien avec beaucoup densablement, de céramique (lavabos, chaises turques et anglaises, bidets, baignoires, lave-mains) ;
Fabriques de produits bitumeux détanchéité (Pax Alu, auto protégés) ;
Fabriques dampoules électriques ;
Fabriques de ventilateurs;
Fabriques de climatiseurs ;
Fabrique de verre pour la construction ;
Recherche Appliquée et fondamentale dans les BTP :
Recherche/Développement des constructions en Géobéton ;
Recherche/Développement dans lArchitecture Africaine ;
Concernant les grands Projets stratégiques dintérêt national, il faudrait susciter des débats publics dès les premiers pas de la conception, pour en mesurer lopportunité et la faisabilité. Exemples :
Les programmes routiers nationaux ;
Lautoroute à péage ;
Laéroport de DIASS ;
La Plateforme de DIAMNIADIO ;
Le Port minéralier de BARGNY ;
La voie ferrée à grand écartement ;
Lextension du port autonome de DAKR etc.
Ces forums publics seraient dun apport important pour la démocratie et pourraient déceler non seulement des erreurs, mais aussi apporter beaucoup daméliorations dans les études de faisabilité et les appels doffres. !
II 5 3 Energie
Provisoire : travail de synthèse du sous-groupe à terminer
Note Babacar Mbodj
Notes Cheik Tijane Niasse + Powerpoint à mettre en Word
Compléments demandés à Cheikh T Niasse.
NOTE INTRODUCTIVE SUR LE SECTEUR ENERGETIQUE AU SENEGAL
Thème présenté par Cheikh Sidate NIANG
Constat
Extrême vulnérabilité du secteur de lénergie et contrainte majeure pour la compétitivité de léconomie nationale
Déficits de production et pénuries fréquentes dans la distribution aussi bien des carburants, du gaz butane et de lélectricité
Inadéquation et désajustement tendanciel entre loffre et la demande énergétique entraînant dimportants dysfonctionnements dans le système dapprovisionnement énergétique des ménages, des industries et des autres secteurs dactivités productives
Forte dépendance énergétique du Sénégal vis-à-vis du marché international pour limportation des produits pétroliers et lourdeur de la facture pétrolière nationale avec le renchérissement sans précédent des coûts des produits pétroliers entièrement importés
Absence de diversification des sources de production du système électrique ; système de production dénergie électrique entièrement dorigine thermique et à base de combustibles fossiles
Absence de stratégie adéquate et de planification cohérente dinvestissement, dexploitation, de maintenance et de renouvellement des ouvrages de production, de transport et de distribution électrique
Insuffisance de la capacité de production avec un déficit croissant de la production électrique, vétusté de certaines unités dexploitation et obsolescence des équipements : faible rendement énergétique des unités de production (de lordre de31%) avec des pertes techniques et non techniques importantes (représentant environ 21.2% de lénergie transitant à travers le réseau électrique national)
Faible accès des populations rurales et péri urbaines à lélectricité avec un taux délectrification nationale de lordre de 44% en 2006.
Manque de rigueur et de transparence dans lexploitation et la maintenance des Unités de production privées qui fournissent près de 34% de la production globale dénergie électrique
Faible utilisation des énergies renouvelables telles que le solaire et léolienne : la puissance totale installée en énergie solaire photovoltaïque ne représentant que 0.30% du parc de production publique
Faiblesse de la production nationale annuelle dhydrocarbures et une instabilité et hausse progressive des coûts des produits pétroliers qui représentant 38% des approvisionnements en énergie du Sénégal
Surcoûts importants des produits pétroliers avec une faible capacité des infrastructures de stockage et une inadéquation de la logistique pétrolière
Mode dexploitation peu rationnel des forêts à des fins énergétiques : la principale source dénergie des ménages pour les besoins de cuisson notamment, provient du bois de feu qui représente 58% des services énergétiques des ménages contre 26% pour le charbon de bois avec une augmentation considérable des coûts dapprovisionnement du gaz butane supportés par les consommateurs
Intérêt particulier à la production des biocombustibles et à la promotion des énergies renouvelables (solaire, éolienne) en tant que moyen de développement de lapprovisionnement en produits de substitution des combustibles fossiles.
Perspectives et solutions envisageables
Planifier, promouvoir et développer rationnellement les infrastructures du système électrique selon un programme dinvestissement prioritaire, en tenant compte des critères de rentabilité et defficacité énergétiques pour satisfaire la demande présente et future en électricité
Améliorer la sûreté du système électrique en renforçant les capacités de production électrique nationale et en favorisant le développement des interconnexions électriques à léchelle régionale voire internationale ;
Maîtriser et réduire les pertes techniques et non techniques au niveau du réseau électrique national
Maîtriser et optimiser le système dexploitation et de maintenance des ouvrages du système électrique et veiller à la préservation des intérêts nationaux dans létablissement des contrats dachat délectricité auprès des unités de production privée indépendante par rapport aux droits, obligations et responsabilités techniques, sociales et environnementales liés aux activités des partenaires stratégiques
Veiller à la préservation des intérêts des consommateurs et assurer la protection de leurs droits pour ce qui concerne le prix, la continuité, la qualité et la sécurité de fourniture des produits énergétiques
Respecter rigoureusement les exigences réglementaires en matière environnementale liées aux activités de transport, de stockage et de distribution des hydrocarbures notamment pour le gaz butane et les produits pétroliers.
Valoriser durablement les ressources ligneuses et promouvoir rationnellement les combustibles de substitution adaptés aux modes de cuisson sénégalaise
Restaurer léquilibre financier, les performances et la crédibilité des entreprises du secteur de lénergie auprès de leurs différents partenaires en mettant en place des outils et démarches de management innovants tels que la démarche qualité les systèmes de management de la sécurité et de leur permettant de placer les usagers de lénergie au centre de leurs préoccupations et daccroître lefficacité de leur système dorganisation et de fonctionnement selon une démarche damélioration continue
Améliorer et mettre à niveau la réglementation nationale en matière environnementale par rapport aux normes internationales (notamment les lois et règlements nationaux sur les risques chimiques, physiques et environnementaux)
Diversifier les sources de production électrique en développant la recherche et lexploitation rationnelle des potentialités énergétiques, notamment dans le domaine des énergies renouvelables à travers le solaire, léolienne et la biomasse (avec la valorisation énergétique des eaux usées, des huiles usagées et des déchets dans le cadre de la mise en place de centres denfouillissement techniques) pour combler le déficit de production, accélérer laccès des populations notamment rurales et péri urbaines aux services modernes de lénergie et garantir un niveau de qualité de service satisfaisant en utilisant les meilleures technologies disponibles en matière de production délectricité (cycle combiné, cogénération; efficacité énergétique etc.)
Développer lexpérimentation des biocarburants (avec les différentes options : biodiésel, éthanol) et créer un cadre réglementaire approprié pour préserver la sécurité alimentaire et prévoir des dispositions incitatives pour favoriser lengagement du secteur privé national à investir dans ces nouvelles filières de production et préserver les intérêts nationaux
Renforcer les capacités des acteurs du secteur énergétique pour favoriser la maîtrise et lamélioration technologique notamment lutilisation des matériaux locaux dans la fabrication des équipements tels que les plaques photovoltaïques.
II 5 4 Transport aérien
NOTE SUR LE TRANSPORT AERIEN
La maîtrise des flux aériens est une composante essentielle du développement du tourisme. Pour lannée 2006, la contribution dAir Sénégal International au transport touristique est évaluée à moins de 1 %. Elle concerne dune part le transport nord-sud (essentiellement la France) et dautre part le transfert vers Cap Skriring des tourismes déposés à Dakar. Comment expliquer quaprès 48 années dindépendance et des centaines de milliers de touristes à transporter tous les ans, le Sénégal nait pas encore réussi à monter une compagnie aérienne majeure ?
Rappel historique
Après la faillite dAir Afrique, le Sénégal a noué un partenariat avec la Royal Air Maroc (RAM) qui a abouti à la création dAir Sénégal International (ASI). Dans le cadre de cette privatisation, le « partenaire stratégique », la RAM a pris la majorité du capital social. Le Président du Conseil dAdministration est Sénégalais, le Directeur Général et le Directeur Financier sont Marocains. Après de débuts jugés encourageants, la situation sest gravement détériorée au cours de lannée 2007 qui a abouti à lannonce par le Gouvernement sénégalais de la rupture du partenariat ainsi que la décision de reprendre la gestion dAir Sénégal International par la partie sénégalaise, au 1er janvier 2008.
Plus dune année après ces déclarations, le partenariat existe toujours de fait et la gestion est toujours assurée par la partie marocaine. Les motifs invoqués concernent la gestion dASI par la RAM à laquelle il est reproché :
Davoir fait, à la création dASI, un apport en nature dun Boeing 737 dancienne génération valorisé à 3,8 milliards, qui a couté en un peu plus de deux années dexploitation 4 milliards au titre de la maintenance (assurée et facturée par la RAM) et qui consommait beaucoup trop de carburant. Il paraît pour le moins déplacé de reprocher après coup à la partie marocaine un apport qui aurait du être expertisé ex ante avant dêtre introduit dans la flotte dASI. Cet avion est à laéroport de Casablanca depuis maintenant quelques années et la dernière offre reçue sélève à 250 millions. En tout état de cause, la responsabilité des administrateur sénégalais est engagée ;
Davoir comptabilisé en 2006 les factures de maintenance de la flotte dASI pour les trois exercices précédents en violation des principes comptables qui veulent que toutes les dépenses doivent être affectées à lexercice en cours. Cette critique est fondée mais la responsabilité du Commissaire aux Comptes et des Administrateurs sénégalais est au moins partiellement engagée ;
Davoir développé une stratégie basée sur le hub de Casablanca avec comme conséquence linterdiction pour ASI de desservir le Maroc mais surtout une concurrence de fait pour ASI dont les vols Dakar-Paris coûtent plus cher que le Dakar-Casa-Paris exercé par la RAM. Cest le lieu de préciser que la RAM dispose de 14 vols hebdomadaires sur Casablanca. Une des conséquences de cette stratégie est que la RAM a décidé de fermer les escales ASI sur lItalie et lEspagne. Si le reproche est fondé, il importe de retenir que le détournement de clientèle est la conséquence dun conflit dintérêts lié au fait que la RAM est, sur certaines destinations, en concurrence avec ASI dont la RAM assure les Direction Générale et Financière. Cest donc la RAM qui fixe les tarifs dASI
De ne pas vouloir accompagner la croissance dASI vers les USA (ASI est en code share avec South African Airways), sur les autres pays européens (Espagne, Italie, Portugal
) et de ne laisser ASI quavec de petits avions, performants sur le réseau régional mais trop petits pour lintercontinental.
Si certains reproches faits à la RAM semblent fondés, il demeure que grâce à ce partenariat, ASI a fait en quelques années de réels progrès. Et il ne paraît pas conséquent de reprocher à un partenaire stratégique qui a des intérêts divergents de prioriser les siens.
Les pistes de solutions recommandées
Lorsque lannonce a été faite de rompre le partenariat, un certain nombre dinitiatives ont été prises et les conseils suivants ont été donnés à la partie sénégalaise :
Lancer un audit piloté par un cabinet international afin détablir avec précision les causes et responsabilités sur les mauvais résultats de lexercice 2006 ;
Recruter un cabinet international aux fins détablir une étude stratégique qui, se basant sur le potentiel de développement aérien du Sénégal, aurait fait un certain nombre de propositions destinées à faire dASI une compagnie aérienne de référence dans la sous-région.
Toutes ces initiatives ont été vouées à léchec en raison de la volonté des autorités sénégalaises de trouver des arrangements avec des « partenaires stratégiques » dont lidentité nest toujours pas officiellement annoncée.
Une nouvelle fois, ce sont des problèmes de gouvernance qui sont à la base de léchec du développement du transport aérien au Sénégal.
Le potentiel du transport aérien au Sénégal
Laéroport de Dakar-LSS a reçu en 2007 près de 2 millions de passagers. Dakar étant une tête de station, très peu de passagers y descendent en transit et ce chiffre doit être analysé par rapport au second aéroport dAfrique de lOuest, Abidjan, 900.000 passagers y compris ceux en transit.
En termes doffres de sièges, la situation est la suivante :
Compagnies Aériennesvols par semaineType d'appareilsOffre sièges Air France7B 7773002100Alitalia7A 3201801260SN Brussels6A 3302501500TAP4A 320180720Iberia5A 320180900South African14A 3402753850Delta21B 7672505250RAM14B 737/8001201680Compagnies charters25A 3201804500Ethiopian3B 757180540Kenya Airways4B 737/800120480
Offre siègescompagnies étrangèresASI % ASIOffre Europe et Moyen-Orient10 9809 5401 44013,11Offre Amérique4 5504 55000Offre Afrique de l'Est1 0201 02000Offre Afrique du Sud4 5504 55000
Ces chiffres établissent un constat simple : ASI est donc la seule compagnie à ne pas prendre avantage du trafic généré à laéroport de Dakar-LSS. Cette situation est dautant plus inadmissible que les droits de trafic, qui appartiennent au Sénégal, donnent mathématiquement 50 % de ce trafic à ASI.
Ces chiffres ne prennent pas en compte le fret aérien, essentiellement assuré par les compagnies étrangères soit sur les vols réguliers soit par avion cargo. A titre anecdotique, le fret généré au Sénégal et transporté par Air France sur son vol quotidien régulier passager représente plus que le chiffre daffaires total dASI pour 2006 (75 milliards)
Les facteurs explicatifs du marché sénégalais
Comme indiqué, le marché sénégalais du transport aérien est loin dêtre négligeable. Il est important pour les raisons suivantes :
Le Sénégal attire tous les ans entre 600 et 800.000 touristes. En Afrique de lOuest, les autres destinations ne dépassent pas 30.000 touristes au maximum et ce chiffre est à rapprocher des 1,2 million de touristes qui se rendent annuellement au Kenya ;
Le Sénégal compte une diaspora non seulement importante en volume (travailleurs émigrés, étudiants
) mais qui reste encore très attachée au retour régulier au pays. Quil sagisse de vacances, de cérémonies religieuses
Dakar reste une capitale encore privilégiée en ce qui concerne laccueil de conférences internationales, de séminaires, dateliers
Cest le lieu de préciser que toute la stratégie de Kenya Airways est basée sur le tourisme et que celle dEthiopian sest dabord appuyée sur la diaspora. Ces deux compagnies, dont les modèles doivent être combinés pour le développement dASI, sont aujourdhui des entreprises de référence et qui ne boxent pas dans la même catégorie que ASI.
Quest-ce quun partenaire stratégique en aviation ?
Dans la plupart des privatisations, le partenaire dit « stratégique » devient propriétaire de la majorité du capital de lentreprise. Dans le cadre du transport aérien, cest à la fois le caractère étranger du capital social (Air Afrique puis maintenant la RAM) mais également la gestion déficiente par la partie sénégalaise du capital résiduel qui expliquent une grande partie des difficultés rencontrées.
ASI a besoin de trois séries de partenaires :
Un partenaire commercial pour terminer les lignes (par exemple avec une compagnie américaine pour que les passagers ASI débarqués à New York puissent rejoindr99e Washington, Chicago
) ;
Un partenaire technique pour la maintenance. Aucune compagnie aérienne na les moyens dentretenir son stock de pièces de rechange. Un ticket dentrée doit être payé auprès dun pool de compagnies aériennes utilisant des avions proches dASI ;
Un partenaire en termes de systèmes dinformation et de gestion. Il sagit de logiciels qui sachètent.
Ces développements montrent quil est loin dêtre nécessaire doffrir la majorité du capital social pour nouer les partenariats appropriés. Toutefois, trois obstacles doivent être évités :
Le premier, comme pour Air Afrique avec Air France et ASI avec la RAM, ne pas choisir un partenaire qui a un intérêt sur la plateforme de Dakar. Cest le bon sens même.
Le deuxième, procéder au recrutement des partenaires nécessaires de façon transparente, par appel doffres, après que la partie sénégalaise ait clairement exprimé ses besoins. Ce nest malheureusement pas la direction prise par les Autorités sénégalaises et il est à craindre que les contacts secrètement noués aboutissent à des résultats encore pire que la situation connue avec la RAM !
Enfin et pour toutes sortes de bonnes raisons, il est nécessaire que lentreprise soit majoritairement détenues par des capitaux privés même si une participation minoritaire de lEtat est souhaitable afin de veiller à la prise en compte des intérêts stratégiques du Sénégal.
CONCLUSION :
A linstar du football, le transport aérien sénégalais accumule les échecs avec une belle régularité pour des raisons liées dune part à une absence de vision cohérente de la part de lEtat et, dautre part, à la non prise en compte de ses véritables atouts :
Un marché qui existe et qui, faute dêtre saisi par la partie sénégalaise, offre de véritables rentes aux compagnies étrangères. La gestion des droits de trafic, qui constituent lactif le plus important dune compagnie aérienne, doit être laissée entre les mains de professionnels avertis ;
Avec larrivée davions de nouvelle génération comme le Dreamliner de Boeing et la contraction observée dans la demande en raison de laugmentation des prix des carburants, la location davions va connaître une importante baisse dans les années à venir et offre de réelles opportunités à des compagnies émergentes ;
Depuis de très longues années, le Sénégal dispose de ressources humaines de très grande qualité dans le transport aérien aussi bien en ce qui concerne le personnel naviguant technique (instructeurs, commandants de bord et copilotes), le personnel dassistance technique (mécaniciens sol
) sans compter les spécialistes de la vente ainsi que le personnel naviguant commercial. Cest le lieu de préciser quen trois années, ce sont plus de 10 commandants de bord et pilotes qui ont quitté ASI pour aller monnayer leurs talents dans les compagnies du Moyen-Orient ;
Enfin, mobiliser du capital national pour monter une compagnie aérienne, une opération prestigieuse par définition, ne constitue pas un obstacle insurmontable en raison dune part de la disponibilité de ressources privées locales mais également de la bonne disponibilité de fonds susceptibles de faire du portage.
Une nouvelle fois, les opportunités non saisies sexpliquent par labsence de transparence mais surtout labsence dune vision qui prenne en compte les atouts du Sénégal de façon à mettre en place, avec rigueur et méthode, une compagnie internationale de premier rang. Le Sénégal dispose de tous les atouts pour le faire : le marché, les ressources humaines et les ressources financières.
Si lon veut accélérer la croissance, le transport aérien est certainement le domaine dans lequel des résultats spectaculaires peuvent être réalisés en termes de chiffre daffaires, de valeur ajoutée, demplois sans compter limpact sur lartisanat, la restauration.
Synthèse des constats et recommandations
ConstatsPropositionsFaillite dAir Afrique
Privatisation Sonatra et partenariat avec RAM choisi par appel doffres
Départ encourageant mais résultats négatifs en 2006
Décision du Sénégal de reprendre la gestion au 1er janvier 2008
Aucun acte posé, pas daudit international dASI, pas détude stratégique, lEtat est à la « recherche » dun partenariat stratégique dont le contour nest pas précisé, transfert non effectif aux dates annoncées, ASI sans visibilité
Gestion non transparente des droits de trafic
Les compagnies étrangères multiplient leurs escales à Dakar et prennent les parts de marché abandonnées par ASI (Europe hors France, USA, Afrique du Sud, Asie, Moyen-Orient compris)
Le Sénégal tente de développer le tourisme sans aucune maîtrise des flux aériens depuis les marchés émetteurs et sans perspective sur des marchés à haut potentiel (Caraïbes, Amérique du Sud, Moyen Orient, Chine, Asie du Sud-Est
)
ASI reste une petite compagnie avec quatre avions alors que le potentiel existe pour en faire une compagnie de référence en Afrique au même titre que Kenya Airways ou Ethiopian AirlinesRéaliser un audit international afin de cerner les limites de la gestion actuelle et établir les responsabilités des parties marocaine et sénégalaise.
Réaliser un plan de développement stratégique pour faire dASI une grande compagnie en mettant laccent sur les points suivants :
lignes
Flotte
Gestion
Formation
Gestion des droits de trafic
Évacuation des produits frais
Faire de Dakar une plateforme des métiers de laéronautique et rendre à Dakar le prestige du CDI
Impact sur toutes les activités connexes (tourisme, artisanat...), la création demplois et le maintien au Sénégal dune expertise qui sexporte de plus en plus
Saisir cette opportunité pour lever des capitaux nationaux
Recourir à lexpertise sénégalaise en matière de transport aérien et de maintenance aéronautique
Définir le contour du partenariat recherché avec précision
Partenariat technique
Partenariat commercial
Partenariat en gestion
Procéder par appel doffres pour sélectionner le(s) partenaire(s)
Lassocier avec des investisseurs privés nationaux
Maintenir lEtat dans le capital social mais avec une participation minoritaire de façon à assurer une gestion privée
Veiller à une meilleure gestion des droits de trafic
Conserver laéroport de Dakar LSS et développer les aéroports des autres capitales régionales
Sauvegarde des réserves foncières des aéroports du Sénégal
Maintenir le Sénégal dans lASECNA
II 5 5
Transport terrestre
Ne retrouve pas la version électronique de Babacar Mbodj.
Souhaiterais version résumée avec les propositions
Pêche
LA PECHE : UN SECTEUR EN GRAVE CRISE
Thème présenté par Fayçal Sharara
Les pêcheurs sénégalais ont durant des siècles exploités les eaux côtières, croyant que lexploitation libre de leurs ressources halieutiques très riches était un droit dont ils étaient héritiers. Il faut souligner que le Sénégal est un des rares pays de la sous région qui a développé une véritable « Civilisation de la Pêche » avec un savoir faire de ses pêcheurs artisans indéniable. Avec le temps, la pêche est devenue un des rares secteurs susceptible dabsorber facilement un surplus de main-duvre que ne pouvait employer le secteur agricole. Aujourdhui plus de 600,000 personnes dépendent principalement de la pêche artisanale. Cependant,
La mauvaise gouvernance du secteur a eu pour effet que cette situation na pas été abordée de façon appropriée, et na fait que sempirer pour déboucher sur la crise actuelle. Dans un rapport daté de Mai 2002 intitulé : « Cadre intégré Etude Diagnostique de LIntégration Commerciale » il était mentionné : « En termes simples, la crise peut se définir comme suit : Le Sénégal est confronté à lheure actuelle à une pénurie grave de matières premières nécessaires à la poursuite de pratiquement toutes ses activités de pêche destinées à lexportation, et court un risque sérieux de voir seffondrer ses principaux stocks de poissons. Si un tel effondrement devait se produire, le Sénégal pourrait voir se perdre la principale source de revenus denviron la moitié de sa flotte artisanale et de la quasi-totalité de sa flotte industrielle. Il serait alors confronté à une chute considérable de ses recettes dexportation provenant des produits halieutiques (environ 200 millions US $ en 2001, soit 40% de la valeur totale des exportations sénégalaises). De plus, il aurait à faire face à un chômage important, une baisse de ses recettes publiques et des tensions diplomatiques créées par limmigration de ses pêcheurs vers les pays voisins sans se munir des licences appropriées
»
La situation actuelle de la Pêche
Le secteur de la pêche au Sénégal comprend trois branches dactivités: la pêche maritime, la pêche continentale et laquaculture. Lessentiel des activités porte sur la pêche maritime dont les produits occupent aujourdhui une forte place dans lalimentation des populations côtières avec 75% des apports en protéines animales. Au Plan économique, la pêche maritime joue un rôle important dans léconomie nationale. En 2006, le secteur de la Pêche a contribué pour 1,4% au PIB et à 12,5% du Pib Primaire Le Chiffre daffaire à la production est de 123,5milliards de fcfa pour un volume de 373.000tonnes et le Chiffre daffaire à lexport est de 154,2 milliards de fcfa .Cest grâce à lindustrie de transformation des produits de la pêche que le secteur de la pêche occupe le poste de premier pourvoyeur de devises de léconomie sénégalaise.
Or La politique du plus : plus demplois, plus de production, plus dexportation qui a été conduite au fil des ans sans davantage de précaution sest inexorablement traduite par une situation dappauvrissement des ressources halieutiques et des ressources financières nationales donc à une situation inverse à celle attendue en terme de contribution à la croissance économique.
2 Problèmes et contraintes de la pêche artisanale
Raréfaction de la ressource et dégradation de marin
Insuffisance des mesures daménagement et de lexpertise dans ce domaine
Faiblesses au niveau de la réglementation et de son application maillon faible de la surveillance des pêches alors que son potentiel de nuisance est reconnu, même par les pêcheurs artisans eux mêmes.
Problème dans le mode de gestion des infrastructures de pêche (quais de pêche, aires de transformation, unités de conservation, etc.) procédures de gestion, la non capitalisation des expériences de gestion, tant dans le secteur de la pêche (CAPAS) que dans les autres secteurs de léconomie (transport, commerce, etc.)
Faible niveau de sécurité des embarcations, des engins et des activités de pêche artisanale : la pêche artisanale demeure encore considérée par bon nombre de sénégalais comme une pêche de subsistance, sans perspective dévolution, une activité surtout reconnue sur le plan social.
Système de financement de la pêche artisanale inadéquat
Difficultés découlement des produits transformés : Le marché du poisson transformé nest pas bien structuré en raison de labsence dinfrastructures.
Pertes après capture importantes : Elles résultent de la précarité des moyens de transformation, des déficiences constatées au niveau de la qualité et de lhygiène des produits de la transformation artisanale et de labsence de normes en ce qui concerne les procédés de transformation et les produits. Sy ajoute linexistence de label pour les produits transformés.
Faibles capacités des organisations professionnelles (OP) : Un bon nombre dOP ne sont pas fonctionnelles. Leur manque de représentativité est souvent dénoncé à la base..
3 Problèmes et contraintes de la pêche industrielle
Comme pour les pêches artisanales, force et de reconnaître que le premier problème et certainement le plus crucial tant il se pose aujourdhui en contrainte face à toutes stratégies de développement du secteur concerne la raréfaction de la ressource et la dégradation de marin.
Les autres problèmes du secteur des captures industrielles concernent létat dobsolescence de bon nombre dunités de pêche qui disposent encore de droits de pêche et bloquent lévolution du système de droits vers des systèmes plus efficients de droits individuels référencés à des plans daménagement par ressource.
Sans ces droits, la loi du plus fort continue (course au poisson) au détriment des acteurs les plus à même de respecter les règles et de développer des stratégies durables. Lintroduction de tels mécanismes de régulation à la fois des niveaux de prélèvement effectuées sur les ressources et des capacités de capture (par le jeu de lajustement privé des investissements de chaque opérateurs), permettrait dassainir le secteur des pêches industrielles et de faciliter la régulation globale entre les secteurs artisans et industriels.
Compte tenu de la situation financière calamiteuse de bon nombre darmements sénégalais, le règlement de cette surcapacité passe soit par un désengagement de lEtat de toute action de soutien non justifiable du point de vue des ressources surexploitées (le laissez faire jusquà faillite des sociétés), soit par le traitement de lensemble du problème des surcapacités à travers une action publique accompagnée par les bailleurs de fonds sous forme de plan dajustement des capacités de pêche (cf. projet de PACPM, FAO/BAD). Lavantage de la seconde solution tient à la maîtrise du remodelage auquel on veut parvenir en fonction des ressources halieutiques, des intérêts publics et des stratégies de partenariat de lEtat au travers du commerce et des accords internationaux.
Lajustement des capacités doit être conjugué avec des actions similaires en pêche artisanales et une fermeture par des droits daccès contrôlé des flux dentrées et de sorties dans cette composante du secteur des captures. Le traitement de cet ajustement ne peut senvisager que dans une démarche intégrant aussi la question des droits accordés aux flottes étrangères.
4/ Les pistes pour une sortie de crise durable
Comment le secteur de la pêche pourrait il se transformer du secteur malsain quil est aujourdhui en un secteur dynamique et concurrentiel sur les marchés mondiaux?
Les recherches et laccord sur un diagnostic de lensemble des acteurs de la Pêche devront sarticuler autour des points suivants:
Réexaminer le cadre légal institutionnel et proposer un plan daction visant à changer les réglementations;
Le train de mesures suivant a pour objet le «traitement» des principaux problèmes de ressources et de capacité dont souffre le secteur:
Réaliser un consensus autour dune stratégie à court et long terme pour prendre en charge la crise actuelle et développer le secteur ;
Adopter un plan daction visant à réformer la réglementation, la fiscalité, le régime de subvention et la réglementation qui sappliquent au secteur ;
Créer un cadre réglementaire visant à sauvegarder les ressources de la pêche et mettant en place une structure de régulation efficace.
Concevoir et mettre en place un plan pour le financement de lensemble des mesures nécessaires à la restructuration du secteur;
Privatiser la gestion du port de pêche de Dakar.
Sil est vrai que le secteur de la pêche au Sénégal est confronté à une crise majeure, le Sénégal peut néanmoins relever les défis liés à cette crise du fait que lensemble des acteurs , publics et privés, sont arrivés, par la voix de leurs représentants, à un consensus pour reconnaître que la situation actuelle est devenue intolérable et quun programme audacieux de restructuration du secteur est indispensable si lon veut éviter un effondrement partiel ou total du secteur. Le programme esquissé ci-dessus devra dés lors être élaboré beaucoup plus en détails et négocié avec lensemble des acteurs concernés.
I - INTRODUCTION
II - SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
III - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
IV - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
V - POLITIQUES ECONOMIQUES
VI - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VII - LA SITUATION DES SECTEURS
VIII- ANNEXES
I - INTRODUCTION
II - LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DEPUIS L'INDEPENDANCE
III - IMPACT DE LENVIRONNENT INTERNATIONAL
IV - POLITIQUES ECONOMIQUES
V - LES POLITIQUES PUBLIQUES
VI - LA SITUATION DES SECTEURS
VII - SYNTHESE DES PROPOSITIONS
V III - ANNEXES
Coordonnées des membres de la Commission « Economie »
BâBassirou776371906bba@senfocus.comBèyeSerigne Ousmane776348635beyeouse@ucad.snCamaraEl hadj Alioune773102649Camara.cres_ucad@yahoo.frCorrèaJean-Louis Paul776436482 HYPERLINK "mailto:jlc@orange.sn" jlc@orange.snDafféGaye776378360HYPERLINK "mailto:gdaffe@yahoo.fr"gdaffe@yahoo.frDansokhoMamadou775370575mdansoko@refer.snDiackAliou776390441addk@orange.snDiaw Assane774446443papassane@hotmail.comDiokhanéCheik Mbacké766823142cheahma@yahoo.frDiopBabacar776382728 HYPERLINK "mailto:sebatco@orange.sn" sebatco@orange.snDiopRosalie776582110rosadiop262@yahoo.frDiop Daouda776542583 HYPERLINK "mailto:daoudagenredo@yahoo.fr" daoudagenredo@yahoo.frDiopRacky Daffé774012455 HYPERLINK "mailto:mameracky@gmail.com" mameracky@gmail.comDioufMakhtar338250292mkdiouf@refer.snFayeOumar775797357oumar.faye@gmail.comFaye Mamadou775727989fayolbirame@yahoo.frKaneAlla774545640kane_alla@yahoo.frKaneMoustapha77 538 75 80 / 33 867 60 07Mustaphakane57@yahoo.frKoïtaMohamed Moro 775433030mkoîta@gmail.comLoum Mamadou Lamine775417676HYPERLINK "mailto:mlamineloum@orange.sn"mlamineloum@orange.snMbodjBoubacar773253434 HYPERLINK "mailto:Boub_mb@yahoo.fr" Boub_mb@yahoo.frNdiayeHamade775694076 HYPERLINK "mailto:hamadendiayesarr@yahoo.fr" hamadendiayesarr@yahoo.frNiangCheikh Sidate775334777 HYPERLINK "mailto:sidate.niang@senelec.sn" sidate.niang@senelec.sn
cheikhsidateniang@yahoo.snNiasse:Cheikh Tidiane77 2009885ctniasses@yahoo.frNomPrénomsTéléphone/FaxMailSanéOusmane776444381 HYPERLINK "mailto:osanem@orange.sn" osanem@orange.snSeckAliou774506884 HYPERLINK "mailto:aliousn2002@yahoo.fr" aliousn2002@yahoo.frSèneBécaye776373432becayesene@yahoo.frShararaFayçal776383221fsharara@gmail.comSonko Ousmane776561757Sonko7@gmail.comSow Magathe775450407mamproduction@orange.snSyOumar Saïp776361501ossy@ccecheminots.comSyEl hadj Malick763380170
Fax: 338204922HYPERLINK "mailto:malicksy@yahoo.com"malicksy@yahoo.comThiamMabousso776388830maboussothiam@hotmail.comTouréMamoudou775690617 HYPERLINK "mailto:mahmoud.toure@yahoo.fr" mahmoud.toure@yahoo.fr
Agence Nationale de la Statistique et de la démographie, 2007. Evolution annuelle de lindice harmonisé des prix à la consommation en 2006
FMI, 2007. Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne
Agence Nationale de la Statistique et de la démographie, 2007. Evolution annuelle de lindice harmonisé des prix à la consommation en 2006
Linformatisation de ce service a commencé en 2005 ;
Nous constatons depuis deux ans à un Allègement et une simplification des procédures de création dentreprises. LADEPME, créée depuis 2003, uvre dans ce sens à travers sa volonté de formaliser les structures du secteur informel.
« Perspectives de lOCDE sur les PME », parue en 2002
Ces informations sont confirmées par deux chargés de la clientèle entreprise de banques de la place (CLS et SGBS)
Ces éléments ressortent de lanalyse des bases de données économiques et financières 2004, 2005 et 2006 de lANSD. Il sagit ici dune tendance générale de lensemble de léconomie avec les réserves associées à la somme de données.
Daprès le site lAFD, les industries au Sénégal exportent 5% de leur chiffre daffaires alors qu'en Tunisie le niveau atteint est de 60%. Les deux pays avaient un stade de développement économique comparable dans les années 1970.
Avec lappui de certains partenaires tel que lAFD, la coopération allemande, etc.
Ce mercredi 20 août 2008, la PANA a appris de source officielle que le Programme de mise à niveau des entreprises au Sénégal va nécessiter un investissement de 34 milliards de FCFA et devra toucher plus de 200 entreprises.
Le Ministère de lEconomie et des Finance, Rapport détude sur la Méso finance en 2007
Eric Tchientcheu, Mémoire de Master Finance, ISM , décembre 2007
B Goka, mémoire de Master Finance, ISM, mai 2008
Boubacar BAIDARI, 2000, « Les entreprises sénégalaises utilisent-elles les données comptables quelles produisent ? Revue Africaine de gestion, N°2 Mai 2005
Direction de la Prévision et de la Statistique (2004), « Lemploi, le chômage et les conditions dactivité dans lagglomération de Dakar », Résultats de lEnquête 1-2-3 de 2002, Ministère de leconomie et des Finances, Dakar
Direction de la Prévision et de la Statistique (2004), « Le secteur informel dans la région de Dakar. Performances, insertion et perspectives », Premiers résultats de la phase 2 de lenquête 1-2-3, Ministère de lEconomie et des Finances, Dakar
Direction de la Prévision et de la Statistique (2005), « La consommation à Dakar : le rôle du secteur informel dans la demande des ménages », Résultats de la phase 3 de lEnquête 1-2-3, Ministère de léconomie et des Finances, Dakar
Omar Saip SY (2004), « Promouvoir léconomie informelle pour lutter contre la pauvreté, le chômage et le sous-emploi dans les pays en développement », BIT, Document de travail pour le sommet mondial de lemploi de Ouagadougou, Secteur protection Sociale, Genève, 74 pages
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Décembre 2008
Commission politique économique, finances publiques et environnement des affaires
Rapport provisoire de fin des travaux