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Rapport n° 33435-SN - World Bank Documents

Tableau 1: Exemples des Mechanismes de Gestion de Risque ...... correction de déséquilibres géographiques en amplifiant les investissements et dépenses ...... L'examen des risques d'un point de vue multisectoriel permet d'identifier les ...... la Terre ? UCAD), Système de contrôle des ressources en eau (Département des  ...




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Rapport No. 33435-SN



SENEGAL
Gestion des risques en milieu rural au Sénégal : revue multisectorielle des initiatives en matière de réduction de la vulnérabilité


Le 30 mars 2006


Développement Humain II (AFTH2)
Région Afrique





















Document de la Banque mondiale





Equivalence monétaire
Unité monétaire = Franc CFA1 dollar US= 500 Francs CFAExercice
1er janvier au 31 décembre

ACRONYMES ET ABREVIATIONS
ACEPAlliance de Crédit et d’Épargne pour la ProductionANEJAgence Nationale Pour l’Emploi des JeunesAGETIPAgence d’Exécution des Travaux d’Intérêt PublicBCEAOBanque Centrale des Etats de l’Afrique de l’OuestCMSCrédit Mutuel du SénégalCNCASCaisse Nationale du Crédit Agricole du SénégalCRCommunautés ruralesCSACommissariat à la Sécurité AlimentaireCSSCaisse de Sécurité SocialeDJOMECDjolof Mutuelle d’Epargne et de CréditDPSDirection de la Protection SocialeDRDRDirections Régionales du Développement RuralDSRPDocument de Stratégie de Réduction de la PauvretéESAMEnquête Sénégalaise auprès des MénagesFAOOrganisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’AgriculturePIBProduit Intérieur BrutGECGroupement d’épargne et créditVIH/SIDAVirus de l’immunodéficience humaine / Syndrome d’immunodéficience acquisIDAInternational Developpement AssociationIDENInspection Départementale de l’EducationBITBureau international du TravailIPMInstitution de Prévoyance MaladieIPRESInstitution de Prévoyance Retraite du SénégalIPSInstitution de Prévoyance SocialeIRSVInspection Régionale des Services VétérinairesITBNInsecticide Treated Bed Net (moustiquaire imprégnée)

OMDObjectifs du Millénaire pour le DéveloppementSFDInstitutions de MicrofinanceMICSMulti-Indicator Cluster Survey (Etude en grappe à indicateurs multiples)MOAMinistère de l’AgricultureMOEMinistère de l’EducationMOHMinistère de la SantéMWFSDMinistre des Femmes, de la Famille et du Développement Social
(MFFDS)NACNational Agricultural CommitteeNSFNational Social FundPAREPProgramme d’Appui à la Réduction de la Pauvreté ONGOrganisation Non-gouvernementalePASECProgramme d’Analyse des Systèmes EducatifsPDEFProgramme Décennal de l’EducationPIVPérimètres Irrigués VillageoisPLCPProjet de Lutte Contre la PauvretéPNDSPlan National de Développement de la SantéPRSCPoverty Reduction Support CreditPSIAPoverty and Social Impact AssessmentSDFASocial Developpement Fund AgencySFDStructure de Financement DécentraliséeSONACOSSociété Nationale des Oléagineux du SénégalUEMOAUnion Economique et Monétaire Ouest africaineUNACOISUnion Nationale des Commerçants et Industriels du SénégalUNCASUnion Nationale des Coopératives Agricoles du Sénégal PNUDProgramme des Nations Unies pour le DéveloppementUNICEFFonds des Nations Unies pour l’EnfancePAMProgramme Alimentaire Mondial




_____________________
Le présent rapport a été préparé par une équipe constituée de Julie Van Domelen (Chargée de Projet, Spécialiste principale en protection sociale, AFTH2), El Hadj Adama Touré (spécialiste en agriculture et développement rural, AFTS4), Moukim Temourov (analyse pauvreté et enquête-ménage, AFTH2), Atou Seck (revue des dépenses sociales, AFTH2), Léopold Remi Sarr (conseiller pédagogique, SASHD), Maguette Niang (consultant, analyse des risques et des dépenses agricoles), Djibril Ndoye (consultant, analyse de la cible), Gisèle Munge (stagiaire) et Astou Diaw-Ba (assistante programme, AFCSN). Pairs réviseurs : Lant Pritchett (SASHD), Valérie Kozel (HDNSP) et Daniel Sellen (SASAR). Les opinions et conclusions exprimées dans ce rapport n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Banque mondiale ou des institutions qui lui sont affiliées.


Table des Matières
 TOC \o "1-3" \h \z \u  HYPERLINK \l "_Toc109030179" RESUME  PAGEREF _Toc109030179 \h vii

 HYPERLINK \l "_Toc109030197" CHAPITRE I : Objectifs et Contexte de l’étude  PAGEREF _Toc109030197 \h 1

 HYPERLINK \l "_Toc109030218" CHAPITRE II : Risques et Groupes vulnérables dans les zones rurales  PAGEREF _Toc109030218 \h 7
 HYPERLINK \l "_Toc109030219" A. Caractéristiques de la population rurale et déterminants de la pauvreté rurale  PAGEREF _Toc109030219 \h 7
 HYPERLINK \l "_Toc109030226" B. Accès aux infrastructures et services de base  PAGEREF _Toc109030226 \h 12
 HYPERLINK \l "_Toc109030230" C. Estimation de la fréquence et de la gravité des risques et des chocs  PAGEREF _Toc109030230 \h 13
 HYPERLINK \l "_Toc109030232" C.1. Risques et chocs naturels  PAGEREF _Toc109030232 \h 13
 HYPERLINK \l "_Toc109030248" C.2. Risques et chocs économiques  PAGEREF _Toc109030248 \h 20
 HYPERLINK \l "_Toc109030256" C.3. Risques et chocs en santé  PAGEREF _Toc109030256 \h 22
 HYPERLINK \l "_Toc109030275" C.4. Risques et chocs pour l’achèvement de l’education  PAGEREF _Toc109030275 \h 30
 HYPERLINK \l "_Toc109030284" C.5. Risques sociaux  PAGEREF _Toc109030284 \h 34
 HYPERLINK \l "_Toc109030287" D. Chocs multiples, cercles vicieux et concentrations saisonnières  PAGEREF _Toc109030287 \h 36

 HYPERLINK \l "_Toc109030293" CHAPITRE III : Mécanismes informels et privés de gestion des risques 40
 HYPERLINK \l "_Toc109030294" A. Vue d’ensemble des stratégies de gestion des risques sociaux au niveau des ménages et des communautés 40
 HYPERLINK \l "_Toc109030298" B. Adhésion à des réseaux sociaux et à des groupes de solidarité 41
 HYPERLINK \l "_Toc109030310" C. Migrations et transfert des émigrants 44
 HYPERLINK \l "_Toc109030322" D. Épargne et Crédit 48
 HYPERLINK \l "_Toc109030330" E. Assurance 51

 HYPERLINK \l "_Toc109030338" CHAPITRE IV : Revue des politiques et des dépenses publiques en matière de gestion des risques sociaux dans les zones rurales 55
 HYPERLINK \l "_Toc109030339" A. Vue d’ensemble du cadre institutionnel et de la taxonomie des programmes 55
 HYPERLINK \l "_Toc109030343" B. Assistance sociale, filets de sécurité et gestion des catastrophes 56
 HYPERLINK \l "_Toc109030358" C. Gestion des risques graves liés à l’agriculture 64
 HYPERLINK \l "_Toc109030376" D. Gestion des risques de santé 71
 HYPERLINK \l "_Toc109030405" E. Gestion des risques liés à l’éducation 80
 HYPERLINK \l "_Toc109030424" F. Génération d’emplois 86
 HYPERLINK \l "_Toc109030435" G. Ciblage des programmes d’infrastructure et de services dans les zones rurales 90
 HYPERLINK \l "_Toc109030441" H. Crédit et épargne 93

 HYPERLINK \l "_Toc109030448" CHAPITRE V : Principales options de réforme des politiques et ordre de priorité des dépenses 98

Tableaux

 TOC \h \z \c "Tableau"  HYPERLINK \l "_Toc109137888" Tableau 1: Exemples des Mechanismes de Gestion de Risque  PAGEREF _Toc109137888 \h 3
 HYPERLINK \l "_Toc109137889" Tableau 2: Population sénégalaise et nombre de pauvres en milieu rural, 2002  PAGEREF _Toc109137889 \h 7
 HYPERLINK \l "_Toc109137890" Tableau 3 : Pauvreté et inégalité au Sénégal, 1994 - 2002  PAGEREF _Toc109137890 \h 8
 HYPERLINK \l "_Toc109137891" Tableau 4 : Caractéristiques des ménages ruraux par quintiles (in % sauf autrement stipulé) 10
 HYPERLINK \l "_Toc109137892" Tableau 5 : Effets de la sécheresse sur la production. Années sélectionnées : 1979-2002  PAGEREF _Toc109137892 \h 15
 HYPERLINK \l "_Toc109137893" Tableau 6: Récoltes annuelles d’arachide (en kg) par ménage, par niveau de pauvreté  PAGEREF _Toc109137893 \h 15
 HYPERLINK \l "_Toc109137894" Tableau 7: Etimation des pertes de production céréalière causées par les criquets en 2004.  PAGEREF _Toc109137894 \h 17
 HYPERLINK \l "_Toc109137895" Tableau 8: Evolution des stocks d’animaux de 1999 à 2003 (en 000 de têtes)  PAGEREF _Toc109137895 \h 18
 HYPERLINK \l "_Toc109137896" Tableau 9: Fréquence et cause de la perte du bétail, 2002 en %  PAGEREF _Toc109137896 \h 19
 HYPERLINK \l "_Toc109137897" Tableau 10 : Evolution des indices du pouvoir d’achat et des prix, 1990-2002  PAGEREF _Toc109137897 \h 21
Tableau  SEQ Tableau \* ARABIC 11: Premières causes de mortalité des enfants moins de 5 ans et maternelle…..22
 HYPERLINK \l "_Toc109137898" Tableau 12: Indicateurs sélectionnés en matière de santé maternelle  PAGEREF _Toc109137898 \h 25
 HYPERLINK \l "_Toc109137899" Tableau 13: Lieu de consultation en cas de maladie et de consultation, ruraux de tous âges (%)  PAGEREF _Toc109137899 \h 30
 HYPERLINK \l "_Toc109137900" Tableau 14 : Différence entre population scolarisable et population scolarisée  PAGEREF _Toc109137900 \h 30
 HYPERLINK \l "_Toc109137901" Tableau 15 : Assistance scolaire des enfants agees de  PAGEREF _Toc109137901 \h 31
 HYPERLINK \l "_Toc109137902" Tableau 16: Déterminants des résultats de l’enseignement primaire en milieu rural  PAGEREF _Toc109137902 \h 32
 HYPERLINK \l "_Toc109137903" Tableau 17 : % Enfants travaillant dans la production arachidière par sexe et par niveau de pauvreté  PAGEREF _Toc109137903 \h 34
 HYPERLINK \l "_Toc109137904" Tableau 18 :  Effet de chocs négatifs multiples effet de chocs négatifs multiples 35
 HYPERLINK \l "_Toc109137905" Tableau 19 : Estimation de la proportion des membres de la communauté affectés par les chocs, par type  PAGEREF _Toc109137905 \h 36
 HYPERLINK \l "_Toc109137906" Tableau 20 : Résumé des Estimations des Populations Rurales à Risque  PAGEREF _Toc109137906 \h 38
 HYPERLINK \l "_Toc109137907" Tableau 21 : Présence d’associations dans les zones rurales, par type 41
 HYPERLINK \l "_Toc109137908" Tableau 22: Envois internationaux vers le Sénégal, 1994-2004 46
 HYPERLINK \l "_Toc109137909" Tableau 23 : Sources d’emprunt des ménages ruraux (fréquence 49
 HYPERLINK \l "_Toc109137910" Tableau 24 : Estimation des dépenses annuelles en assistance sociale et en filets de sécurité 57
 HYPERLINK \l "_Toc109137911" Tableau 25 : % du PIB en dépenses relatives à l’assistance et la sécurité sociales 58
 HYPERLINK \l "_Toc109137912" Tableau 26: Estimation des dépenses annuelles affectées aux catastrophes et aux risques agricoles 65
 HYPERLINK \l "_Toc109137913" Tableau 27 : Financement des Fonds de Sécurisation du Crédit Agricole 1998-2004, en F CFA 68
 HYPERLINK \l "_Toc109137914" Tableau 28 : Dépenses des Fonds de calamités, de bonification et de garantie 2004 68
 HYPERLINK \l "_Toc109137915" Tableau 29 : Evolution du financement de la santé, en millions CFA 72
 HYPERLINK \l "_Toc109137916" Tableau 30: Infrastructures et personnel de santé, 1998-2002 73
 HYPERLINK \l "_Toc109137917" Tableau 31: Evolution nette des infrastructures et du personnel de santé, 1998-2002 73
 HYPERLINK \l "_Toc109137918" Tableau 32: Mécontentement par rapport aux consultations et les causes 74
 HYPERLINK \l "_Toc109137919" Tableau 33 : Distribution de moustiquaires imprégnées par région 75
 HYPERLINK \l "_Toc109137920" Tableau 34 : Financement des partenaires du plan stratégique de lutte contre le VIH-Sida, 2003-2004 76
 HYPERLINK \l "_Toc109137921" Tableau 35 : Interventions soutenues par le CNLS en 2004, par activité et par milieu urbain/rural 77
 HYPERLINK \l "_Toc109137922" Tableau 36 : Financement du Projet de renforcement de la nutrition, 2003-2004 78
 HYPERLINK \l "_Toc109137923" Tableau 37: Estimation des dépenses annuelles directes dans l’enseignement primaire en milieu rural (1) 81
 HYPERLINK \l "_Toc109137924" Tableau 38 : Coût par écolier en milieux rural et urbain, en CFA 81
 HYPERLINK \l "_Toc109137925" Tableau 39 : Ouverture de nouvelles salles de classe dans les zones rurales, par promoteur et par niveau de pauvreté 82
 HYPERLINK \l "_Toc109137926" Tableau 40 : Problèmes en milieu scolaire, juste pour les enfants fréquentant actuellement l’école (de 7 à 12 ans seulement), 83
 HYPERLINK \l "_Toc109137927" Tableau 41: Pourcentage d’élèves des zones rurales ayant déclaré avoir reçu des repas scolaires en 2003 85
 HYPERLINK \l "_Toc109137928" Tableau 42: Estimation des dépenses annuelles dans des programmes choisis de création d’emplois 87
 HYPERLINK \l "_Toc109137929" Tableau 43 : Récapitulation des dépenses au titre de la gestion des risques sociaux en milieu rural (en milliards de francs CFA) 96

Graphiques

 TOC \h \z \c "Graphique"  HYPERLINK \l "_Toc109140404" Graphique 1 : Répartition rurale-urbaine entre les quintilles de pauvreté et Graphique 2 : Dépenses quotidiennes par habitant, par quintilles  PAGEREF _Toc109140404 \h 9
 HYPERLINK \l "_Toc109140405" Graphique 3: Pluviométrie annuelle moyenne de 1978 à 2003 (en millimètres)  PAGEREF _Toc109140405 \h 14
 HYPERLINK \l "_Toc109140406" Graphique 4: taux de croissance du secteur primaire, de 1998 à 2004  PAGEREF _Toc109140406 \h 19
 HYPERLINK \l "_Toc109140407" Graphique 5 : Prévalence du VIH chez les femmes enceintes, par région, par moyenne et intervalle de confiance, 2003  PAGEREF _Toc109140407 \h 27
 HYPERLINK \l "_Toc109140408" Graphique 6 : Concentration saisonnière des risques en milieu rural  PAGEREF _Toc109140408 \h 37
 HYPERLINK \l "_Toc109140409" Graphique 7: Sévérité et Fréquance des Risques dans le Milieu Rural  PAGEREF _Toc109140409 \h 39
 HYPERLINK \l "_Toc109140410" Graphique 8: Proportion des ménages adhérant à un groupe par quintile de consommation 43
 HYPERLINK \l "_Toc109140411" Graphique 9 : Investissements ruraux ciblant la pauvreté 91

Encadrés

 TOC \h \z \c "Encadré"  HYPERLINK \l "_Toc109141267" Encadré 1: Les groupes les plus vulnérables  PAGEREF _Toc109141267 \h 11
 HYPERLINK \l "_Toc109141268" Encadré 2 : Zones agro-cologiques du Sénégal 50
 HYPERLINK \l "_Toc109141269" Encadré 3: L’impacte de l’assurance santé dans les zones rurales 54
 HYPERLINK \l "_Toc109141270" Encadré 4 : Qui reçoit l’assistance ? 63
 HYPERLINK \l "_Toc109141271" Encadré 5 : Gestion des risques associés aux invasions des criquets du désert 67
 HYPERLINK \l "_Toc109141272" Encadré 6 : Transferts conditionnels de numéraire destinés à fouetter les inscriptions scolaires et l’utilisation des systèmes de santé 100
 HYPERLINK \l "_Toc109141273" Encadré 7 : Assurance agricole indexée 103
 HYPERLINK \l "_Toc109141274" Encadré 8 : Expérience internationale en matière d’exonérations et de dérogations 106


ANNEXE A: Description des Bases de Données Exploitées …….…………..…..…. 109

ANNEXE B: Annexe Statistiques………………………………….…………….... 110

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………..…..……. 134

Gestion des risques en milieu rural au Sénégal : revue multisectorielle des initiatives en matière de réduction de la vulnérabilité

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Cette étude a pour principal objectif de mettre à la disposition du Gouvernement du Sénégal les analyses et autres informations dont il pourrait avoir besoin pour concevoir et mettre en œuvre des politiques visant à réduire la vulnérabilité des populations pauvres en milieu rural. En dépit d’une croissance économique relativement robuste depuis le milieu des années 1990, les progrès des zones rurales du Sénégal en matière de développement restent peu satisfaisants. Les principaux facteurs qui concourent à cette situation sont les suivants : les vulnérabilités d’ordre structurel, le manque d’équité dans l’accès aux services publics et privés de base, et le nombre limité d’options stratégiques pour prévenir, atténuer ou s’adapter aux risques encourus par les ménages ruraux.

Bien qu’au cours de ces dernières années, la croissance économique ait permis de réduire la pauvreté au Sénégal, ses retombées ont été moins sensibles pour les populations rurales qui, pourtant, représentent 6 millions d’habitants sur un total de 10 millions. L’économie rurale reste essentiellement agraire, et 65% de la population rurale est pauvre. Les ménages ruraux les mieux nantis soit sont moins dépendants de l’agriculture et plus susceptibles d’avoir un emploi dans le secteur public, soit ont leurs principales occupations dans le secteur des services et dans le commerce. S’ils font de l’agriculture, ils jouissent d’une plus grande concentration de terre et/ou de cheptel. Malgré la pauvreté plus importante des zones rurales, certains ménages ruraux ont pu trouver des stratégies efficaces qui leur ont permis de se développer économiquement, malgré un environnement difficile.

Nature et sévérité des risques

Les risques naturels sont intimement liés à la nature agraire de l’économie rurale, et à son environnement sahélien. Des cycles de sécheresses réduisent la production agricole, et déciment les troupeaux. Cependant, l’impact de ces chocs varie fortement selon la saison agricole, la zone agro-écologique, le type de culture, et la présence ou non de systèmes d’irrigation. Au cours des 25 dernières années, le Sénégal a connu 6 années de pluviométrie désastreuse, caractérisées par des pluies tardives, des irrégularités dans la distribution des pluies sur le plan géographique, et par une fin précoce de la saison des pluies. Au cours des années de sécheresse, les pertes de production pour l’arachide ont atteint entre 35 et 135 millions de dollars EU. Les pertes pour le millet varient entre 24 et 60 millions de dollars EU. La sécheresse générale, au niveau national, n’a pas empêché certains endroits de connaître des inondations (Saint Louis, Matam, Louga, Tambacounda et Kolda), qui ont causé la mort de nombreux habitants, entraîné des déplacements de population, détruit des propriétés, et occasionné des pertes importantes de cultures et de bétail.

Les insectes nuisibles, ainsi que les maladies des plantes et des animaux constituent d’autres risques naturels. Périodiquement, le Sénégal subit l’invasion des criquets pèlerins, les plus récentes ayant eu lieu en 1988 et en 2004. Contrairement à la sécheresse qui affecte l’entièreté du territoire, les dégâts dus aux criquets sont géographiquement plus limités. En 2004, environ 20% des ménages ruraux ont subi des pertes de céréales estimées à moins de 50.000 tonnes (soit environ 14 millions de dollars EU), auxquelles s’ajoutent des dégâts importants aux pâturages dans certaines régions. D’autres fléaux à caractère endémique affectent aussi l’agriculture et l’élevage, mais de façon moins spectaculaire. Néanmoins, ils peuvent provoquer des pertes importantes de production. Ils comprennent les oiseaux granivores, les pucerons, la mouche blanche, et diverses maladies animales. La prévention et le traitement de ces infestations parasitaires demeurent limités.

Les risques économiques encourus par les zones rurales sont liés à ceux de toute économie ouverte : ils proviennent des changements apportés aux systèmes de production et de commercialisation agricole, et portent sur les revenus et le pouvoir d’achat. Si, dans les zones urbaines, l’emploi représente un risque économique majeur, ce risque ne se pose pas dans le Sénégal rural, où la plus grande partie de la population active soit travaille à son compte, soit est employée dans le secteur informel, soit encore travaille à temps partiel pour diversifier ses revenus. Les exportations d’arachide et de produits arachidiers, les principaux produits agricoles d’exportation du Sénégal, se sont affaissées avec le temps. Il y a à cela deux raisons principales : d’une part, la mauvaise gestion politique des réformes de la filière depuis les années 1990, et d’autre part, la baisse de qualité des semences et des sols, ainsi qu’un déclin continu des cours mondiaux depuis plus d’une décennie. La transition vers une structure de marché libéralisée ne s’est pas faite sans heurts, et, à plusieurs occasions, les producteurs n’ont pu avoir accès à temps à des intrants critiques comme les semences et les engrais. S’il est vrai que la dévaluation du FCFA de 1994 a, dans l’ensemble, relancé la croissance économique, peu de mesures avaient été prises pour assurer que les retombées de cette dernière avantagent avant tout les couches pauvres de la population. C’est ainsi que les producteurs ruraux n’ont senti que très peu de retombées positives de cette croissance d’ensemble, à cause d’une baisse en termes réels de la valeur de leur production après la dévaluation, et d’une érosion du pouvoir d’achat en milieu rural.

Les populations rurales sont plus exposées aux chocs de santé, et sont confrontées à des obstacles plus importants dans l’accès aux services de santé. Le paludisme est le problème de santé le plus répandu au Sénégal, représentant 31% de la morbidité et 32% de la mortalité au niveau national. Ses victimes sont avant tout les populations rurales. On estime que les effets directs et indirects du paludisme réduisent la croissance du PIB annuelle de 0,35%. D’autres problèmes de santé touchent avant tout le milieu rural. La mortalité infantile, la mortalité maternelle, et la malnutrition infantile y sont beaucoup plus élevées. Quarante-cinq pour-cent des femmes en milieu rural accouchent sans aucune assistance ou avec l’assistance d’un membre de la famille ou d’un ami, ce qui explique des taux de mortalité maternelle élevés en milieu rural, contre 12% seulement des accouchements en milieu urbain. Bien que la prévalence du VIH au Sénégal soit une des moins élevées en Afrique subsaharienne, touchant environ 1,5% de la population adulte, la population rurale est la plus à risque, à cause d’une transmission où les travailleurs migrants jouent un rôle important, d’une connaissance moindre des options en matière de prévention et de traitement, et d’un accès moins facile aux services de dépistage et de traitement.

Lorsqu’elles ont un problème, les populations rurales utilisent moins les services de santé que les population urbaines. En cas de maladie, deux tiers seulement des ménages ruraux s’adressent à des services de santé, contre trois quarts des ménages urbains (la proportion en milieu urbain diminue lorsque le degré de pauvreté des ménages augmente). Différents facteurs expliquent cette disparité. La qualité des services de santé offerts aux habitants des zones rurales est inférieure à celle que l’on observe dans les établissements urbains. Les guérisseurs traditionnels sont beaucoup plus sollicités dans les campagnes où les habitants ont moins tendance à utiliser les établissement sanitaires publics et privés. La capacité de paiement des ménages joue aussi un rôle dissuasif important, ainsi que les difficultés d’accès physique, et une perception généralement négative de la qualité des soins. Près de 40% des habitants des zones rurales avouent ne pas avoir recours à un traitement de médecine moderne, qui, selon eux, coûte trop cher (leur notion de coût est souvent liée à la fois à la notion de distance d’un centre de santé et à celle de qualité des soins).

L’enseignement des enfants ruraux est soumis à plusieurs risques : absence totale de scolarité, abandon scolaire en cours d’année, ou d’une année sur l’autre, ou incapacité d’acquérir les compétences de base suffisantes. Le taux brut de scolarisation au primaire est de 95% en zone urbaine, et de 70% en zone rurale. Cette disparité se traduit par plus de 300.000 enfants des zones rurales en âge d’école primaire qui ne sont pas scolarisés, dont un tiers habite la région de Diourbel. La non scolarité est également importante dans les régions de Kaolack et de Louga. La scolarisation varie peu selon les quintiles de pauvreté, ce qui n’est pas le cas dans les zones urbaines. La plus grande accessibilité de l’enseignement, à la suite d’investissements importants dans la construction de classes en zone rurale, a mis en exergue d’autres facteurs au niveau de la demande, qui ont trait à la qualité de l’enseignement et à son coût. Les maladies de l’enfant, un manque perçu de pertinence de l’enseignement (dû à une combinaison de facteurs, y compris le faible rendement de l’enseignement primaire en zones rurales, les faibles niveaux de scolarisation des parents, et les préférences de ces derniers pour l’enseignement religieux et en arabe), le travail des enfants, et les décisions économiques prises en périodes de bonnes et/ou mauvaises récoltes sont les facteurs qui, habituellement, ont le plus d’impact sur les résultats scolaires du cycle primaire dans les zones rurales.

Les principales sources de risques sociaux dans le Sénégal rural sont, d’une part, le conflit régional en Casamance, et, d’autre part, les vols, conflits de propriété et violence qui affectent les communautés et les ménages. Depuis le début des années 1980, le conflit de la Casamance a eu des impacts négatifs importants : déplacements de populations, nombreux handicapés à cause des mines terrestres, infrastructures détruites, perte des recettes touristiques et des investissements privés, et ralentissement des investissements publics. Au niveau national, le vol de bétail constitue un problème de plus en plus important, ce qui accroît la vulnérabilité des zones rurales où le bétail est considéré comme un capital de richesses, et une valeur refuge contre les chocs.

La plupart des villages sont assujettis à des chocs négatifs multiples. Plus le nombre de chocs est élevé, plus les villageois auront tendance à croire que la situation se détériore. Néanmoins, au sein d’un même village, ces chocs peuvent affecter les ménages de façon différente. La vulnérabilité des zones rurales a un aspect saisonnier très important, à cause de ses liens étroits avec la production agricole, et avec les changements climatiques. La période de soudure est, dans ce contexte, particulièrement critique, car elle renforce les « cercles vicieux ». Il s’agit d’une période où les populations rurales sont en général les plus vulnérables. C’est à la fin de cette période que la demande de main d’œuvre est la plus élevée, ce qui coïncide avec un moment où la malnutrition et le paludisme sont les plus élevés. De plus, le paludisme est surtout présent durant la saison des pluies, à un moment où les transports en cas d’urgence de santé sont les plus difficiles. Le manque de revenu chez les ménages ruraux avant la période des cultures coïncide avec un besoin élevé de liquidités pour payer les soins de santé. Il peut aussi retarder l’inscription scolaire des enfants chez des ménages qui devront attendre la fin des récoltes pour avoir l’argent nécessaire au paiement des différents frais scolaires.

Mécanismes informels et mécanismes commerciaux de gestion des risques

Les ménages et les communautés cherchent à réduire leur vulnérabilité aux difficultés de la vie au Sahel, en faisant appel à des pratiques de gestion des risques ayant subi l’épreuve du temps. Les stratégies informelles de prévention des chocs peuvent revêtir des formes diverses, y compris la vaccination des enfants et du bétail, l’irrigation, le déboisement pour prévenir les feux de brousse, etc. Les stratégies d’atténuation de l’impact des chocs font principalement appel à la diversification de la production et des sources de revenus. Au cours des années 1990, des efforts de diversification dans l’agriculture rurale ont été entrepris, en particulier en encourageant des cultures telles la pastèque et le niébé, de façon à diminuer la dépendance des exploitants de l’arachide et d’autres cultures particulièrement sensibles aux aléas climatiques. Les stratégies d’adaptation utilisées par les ménages ruraux comprennent la réduction en quantité et en qualité de la ration alimentaire, la vente du bétail, l’utilisation des médecines traditionnelles, le retrait ou la non inscription des enfants à l’école, et le recours à la migration temporaire.

Les réseaux sociaux et les organisations locales constituent la première ligne de défense des ménages pour faire face à des chocs. Les organisations religieuses, les groupements féminins, les tontines, et les organisations culturelles et sportives existent dans la grande majorité des communautés rurales. Leurs membres appartiennent à toutes les catégories de revenus. Les associations fondées sur le progrès économique, l’éducation, la gestion de l’eau et de la santé sont moins courantes, et les critères à remplir pour en faire partie sont plus restrictifs. Les ménages ruraux contribuent financièrement à l’entretien de ces réseaux, quel que soit leur groupe de revenus.

Les ménages ruraux cherchent également à diversifier leurs stratégies d’atténuation des risques en milieu rural en ayant recours à l’émigration. Bien que les mariages et autres événements familiaux constituent les principales causes d’émigration des populations rurales, un nombre important de ménages migrants mentionne des raisons d’ordre économique (par exemple, manque d’emploi, déménagement de l’employeur vers un nouveau lieu d’implantation, et accès à la terre). L’émigration vers d’autres pays a aussi pris beaucoup d’importance, et on estime qu’un demi million de sénégalais résident aujourd’hui à l’étranger. Les statistiques montrent que d’autres pays africains restent la destination principale des émigrés sénégalais. Les rapatriements des travailleurs sénégalais émigrés à l’étranger vers le Sénégal sont en croissance constante, et représentent aujourd’hui 6% du PIB du Sénégal. Les données empiriques donnent à penser que, pour certaines régions, ces rapatriements peuvent constituer une source de revenus importante, voire la plus importante. Les systèmes informels de rapatriement de fonds des travailleurs émigrés sont moins onéreux que les systèmes financiers officiels, mais comportent plus de risques. Les rapatriements par les canaux officiels utilisent surtout la poste qui dispose d’un réseau rural étendu, mais ont de plus en plus recours aux systèmes financiers décentralisés (SFD).

Parmi les mécanismes commerciaux de gestion des risques, les instruments d’épargne et de crédit sont considérés comme essentiels pour permettre aux ménages d’assurer en toutes saisons leurs besoins de consommation, et pour développer leurs activités économiques. En déposant leur épargne auprès des centres d’épargne, les ménages protègent leur capacité à assurer leurs besoins de consommation contre des chocs éventuels. Pour un ménage rural, l’épargne constitue donc un mécanisme d’auto-assurance contre les risques, tout en lui permettant d’accumuler de la richesse et de bonifier sa solvabilité. Outre qu’il permet au ménage rural de financer ses investissements et de développer ses affaires, le crédit est aussi pour lui un instrument essentiel pour faire face à des besoins de consommation en cas d’urgence. L’essentiel de l’épargne rurale est encore du type « bas de laine », bien que les mécanismes d’épargne, tant formels qu’informels, prennent de plus en plus d’importance. L’industrie de la microfinance s’est fortement développée au Sénégal au cours des dernières années. Les zones rurales constituent un segment important de marchés pour plusieurs SFD, parmi les plus importantes. Toutefois, la plus grande partie du financement du crédit agricole provient toujours de la CNCAS, une banque commerciale parapublique.

L’assurance aide les ménages à atténuer les effets adverse, sur leurs revenus et sur leur consommation, des situations de crises de santé, des décès, de l’invalidité, de la vieillesse, des pertes de récoltes, des faillites et des pertes commerciales suite à des vols, des incendies, et des accidents. Les mécanismes commerciaux modernes d’assurance sont extrêmement limités au Sénégal, et pratiquement non existants en milieu rural. Les mutuelles de santé, qui constituent le segment le plus actif du marché de l’assurance, se sont considérablement développées depuis leurs débuts au milieu des années 1980. On en compte aujourd’hui plus de 90 au niveau national, avec 66.000 membres payant leurs cotisations, et 220.000 bénéficiaires. Selon les chercheurs, seule une faible minorité des bénéficiaires (moins de 10%) habitent les zones rurales, où ils sont généralement inscrits dans des mutuelles communautaires. Il devrait être possible d’étendre l’assurance maladie avec le concours des coopératives et des fédérations de producteurs les plus importantes, et en encourageant les SFD à lancer des projets sur une base pilote. Cependant, l’assurance maladie ne peut fonctionner que pour des groupes ayant les ressources économiques suffisantes pour payer les primes d’assurance. Elle est également tributaire de la disponibilité de services de santé de qualité, sans lesquels il sera difficile d’inciter les assurés à payer d’avance un bloc de services qu’ils pourront utiliser plus tard, quand ils en auront besoin.

Politiques et dépenses du secteur public, liées à la gestion des risques

Plusieurs ministères et agences ont les activités de gestion des risques dans leur mandat, y compris : (a) le Ministère de la femme, de la famille et du développement social, et le Ministère de la Solidarité Nationale (MFFDS/SN) ; (b) le Ministère de la Santé et de la Prévention médicale ; (c) le Ministère de l’Education; (d) le Ministère du Travail, de la Fonction publique et des Organisations professionnelles ; (e) le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Entreprenariat féminin et de la Microfinance ; (f) le Ministère en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et de l’Elevage ; (g) le Ministère de l’Intérieur; et (h) le Ministère de la Jeunesse ainsi que des programmes sélectionnés sous la supervision de la Primature.

Le Gouvernement a consacré 43 millions de dollars EU en 2004 à l’assistance sociale, aux filets de sécurité, et à la gestion des catastrophes, y compris les programmes de développement communautaires du MFFDS. Le point focal de la gestion des catastrophes est le département de la Protection civile du Ministère de l’Intérieur, appuyé par le MFFDS/SN, et des ONG, comme la Croix Rouge. Il assure les approvisionnements d’urgence, et la disponibilité de liquidités et de matériaux de reconstruction. Le Ministère de l’Agriculture répond aux conséquences d’une catastrophe naturelle, ou autre fléau sur la capacité de production. Les réactions aux inondations de 2003-2004 ont été accélérées du fait des secours dispensés aux sinistrés par le Fonds de solidarité nationale récemment créé. Mais les efforts, en parallèle des comités communautaires, et le recours à des mécanismes de distribution excessivement centralisé par ses responsables locaux peuvent nuire à l’efficacité, et créer des duplications d’efforts inutiles.

L’assistance sociale et les filets de sécurité appartiennent au mandat du Ministère de la Femme, de la Famille et du Développement social (MFFDS), et du Ministère de la Solidarité nationale (MSN), qui est de protéger les familles et les individus les plus vulnérables. Le MFFDS a, sous sa tutelle, une longue liste de programmes d’assistance sociale et de développement communautaire en faveur des femmes, des handicapés, des enfants en situation de risque, des personnes âgées et des communautés rurales vulnérables. Au MSN, le Fonds de solidarité nationale finance les secours en cas de catastrophe. Il a l’intention d’étendre ses services à l’infrastructure, au micro-crédit et à l’assistance sociale. Le Commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA) assure la sécurité alimentaire en assurant la distribution d’aliments, et la surveillance de l’évolution des situations dans le pays. Il organise ainsi de grandes campagnes de distribution de riz, essentiellement par le canal des chefs religieux. Tous ces programmes utilisent des approches et des critères différents sans guère de coordination ni de surveillance.

Plusieurs projets du budget d’investissement ont pour objet la gestion des risques agricoles, appuient le développement de l’agriculture, et contribuent de diverses façons à la prévention des chocs. L’essentiel des investissements dans l’agriculture et dans l’élevage a pour objet d’accroître la productivité par l’irrigation, l’amélioration des technologies, et le soutien au développement des organisations de producteurs. Les projets d’investissement liés à l’irrigation à eux seuls représentent 40 à 60% du budget d’investissement du Ministère de Agriculture.

Depuis la fin des années 1990, différents mécanismes financiers sont venus compléter l’action des projets agricoles traditionnels en vue d’atténuer les risques auxquels est exposé le secteur agricole, et d’assurer un flux adéquat de crédits vers le secteur. Ces mécanismes, qui forment collectivement les fonds de sécurisation du crédit agricole (FSCA), comprennent un fonds de garantie, une bonification d’intérêts sur le crédit agricole à travers la CNCAS, et un fonds destiné à faire face à des catastrophes agricoles. De 1928 à 2004, 28 milliards de FCFA (56 millions de dollars EU) ont transité par ce fonds pour aider les producteurs ruraux à atténuer les chocs, et à mieux y faire face. Il est difficile d’évaluer l’impact d’ensemble des FSCA. Ces différents fonds ont, dans une certaine mesure, permis la circulation des crédits en temps de crise, mais ils n’abordent pas, comme il le faudrait, les questions liées à la surface financière et aux problèmes de solvabilité du secteur.

En 2004, les dépenses de santé du secteur public, y compris le Gouvernement central, les donateurs et les administrations locales se montaient à 176 millions de dollars EU, soit 2% du PIB. Malgré un nombre croissant de centres de santé, et de postes de santé, les services de santé ont eu peine à faire face à la croissance démographique au cours de ces dernières années. Les habitants en milieu rural perçoivent la qualité d’ensemble des services de santé comme médiocre, et considèrent que leurs coûts sont élevés, et les traitements inefficaces. En termes de prévention et de traitement du paludisme, des fonds supplémentaires ont été mobilisés, mais la livraison des moustiquaires imprégnées, et les révisions aux protocoles de traitement ont été limitées à cause de la faiblesse du système de santé communautaire en zone rurale, et de l’incapacité des ménages pauvres en milieu rural de payer pour ces services. Le Gouvernement a multiplié les efforts pour prévenir et traiter le VIH/SIDA, bien que les populations rurales aient moins de chance d’en bénéficier. La malnutrition semble être maîtrisée de façon efficace par le Projet d’amélioration de la nutrition. Néanmoins, l’extension de ce projet en zone rurale est rendue difficile en raison des coûts et de la présence limitée d’ONG techniquement capables.

En 2004, le Gouvernement et les donateurs ont consacré environ 52 millions de dollars EU à l’enseignement primaire en milieu rural. Le Gouvernement a déployé des efforts considérables pour accroître l’offre d’enseignement primaire dans les zones rurales. En dépit de cet investissement, les écoles inachevées restent plus fréquentes dans les zones rurales que dans les zones urbaines, le Ministère de l’Education continue d’avoir des difficultés à retenir les enseignants dans les établissements scolaires ruraux, et les enfants dans les zones rurales ont du mal à se procurer des manuels scolaires. L’existence de cantines scolaires incite, en principe, les familles à envoyer leurs enfants à l’école, mais leur couverture est limitée, et leurs coûts peuvent être très élevés selon ce qu’elles proposent. De plus, il n’est pas certain que les ménages les plus pauvres y trouvent un avantage. Les efforts du ministère porte aussi sur la demande, en diversifiant l’offre éducative, par exemple avec un enseignement en arabe dans certaines régions.

L’emploi est un thème multisectoriel, et, donc, de nombreux ministères et agences sont impliqués dans des activités génératrices d’emplois. Cependant, en 2004, les programmes spécialisés dans la création d’emplois ne se montaient qu’à environ 4 millions de dollars EU. Ces programmes sont totalement financés sur fonds nationaux et la plupart ont été créés lors des dernières années parallèlement à la pression croissante de l’emploi, particulièrement chez les jeunes. La création d’emplois temporaires par le biais des travaux publics et des infrastructures n’est que peu explorée. Toutefois, une étude portant sur le « ciblage » de plusieurs projets de développement multisectoriel montre que des programmes comme l’AFDS et le PNIR ont réussi à canaliser des ressources vers des infrastructures à petite échelle dans les communautés rurales les plus pauvres.

En ce qui concerne le développement de mécanismes d’épargne et de crédit, le Gouvernement a surtout cherché à se servir des SFD existantes pour canaliser le crédit subventionné vers des groupes spécifiques. Cette démarche pourrait aller à l’encontre de l’établissement de services financiers durables pour les zones rurales, qui est un objectif à moyen terme. Le Gouvernement investit peu dans le soutien direct au développement du secteur, bien que les donateurs aient procédé à des investissements directs importants.

Recommandations de l’étude

Le DSRP et les politiques sectorielles identifient les principaux risques auxquels est confronté le Sénégal rural. Cependant, des efforts restent à faire pour mieux refléter ces risques dams les programmes et dépenses, pour déterminer les bénéficiaires de cette mise en cohérence et son impact en termes de réduction des risques. Il est important que les décideurs identifient ces risques, ainsi que la justification d’une intervention visant à les atténuer. Le mécanisme proposé convient-il au risque qu’on tente d’atténuer ? Qui est couvert ou exclus ? Le résultat en termes de prévention, d’atténuation ou d’adaptation du risque est-il en cohérence avec le coût pour les dépenses publiques de l’intervention ?

Les recommandations portent sur l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience de la réponse aux catastrophes naturelles. Elles visent à répondre aux désastres de façon plus intégrée, et à mieux utiliser les systèmes d’alerte précoce. Optimiser la cohérence de la réponse d’ensemble exige de mieux intégrer les réponses aux risques liés aux personnes, et celles liées à la production. Le temps de réponse et le coût peuvent être réduits en ayant recours à un système d’alerte précoce, assorti de directives claires en matière de responsabilités d’exécution. Une application systématique de méthodes d’estimation des dégâts permettra de mieux identifier les personnes affectées, et d’adapter la réponse en conséquence. Et le coût élevé d’adaptation aux calamités naturelles (comme les criquets pèlerins en 2004) justifie un investissement plus important dans la prévention des chocs.

L’extension et l’amélioration des filets de sécurité et de l’assistance sociale exigent la création de mécanismes liés aux objectifs programmatiques pour réduire la vulnérabilité. Il s’agit là de consolider les divers transferts aux groupes vulnérables (femmes, personnes âgées, handicapés, etc.) selon un ensemble d’interventions cohérentes, et, surtout, de mieux cibler les personnes réellement vulnérables, à l’inverse du manque de ciblage actuel dans le choix des bénéficiaires d’une intervention. Cette approche implique le recours à de meilleurs outils de ciblage, et une surveillance plus systématique des résultats et des impacts.

Faire de l’État le mécanisme ultime de gestion des risques pour la production rurale pose plusieurs problèmes, dont la soutenabilité financière, le risque moral et l’efficacité globale. La gestion des risques agricoles peut être mieux assurée par (a) la prévention des chocs en développant l’irrigation, y compris la petite irrigation par eau souterraine dans le Bassin arachidier, et en facilitant l’accès aux technologies appropriées ; (b) le recours aux services du secteur privé pour gérer les fonds de sécurisation du crédit ; (c) la recherche de l’applicabilité des instruments d’assurance agricole comme une assurance des cultures fondée sur les prévisions climatiques ; (d) la reconsidération de la politique encourageant une annulation totale de la dette paysanne ; et (e) le développement d’outils d’informations plus performants pour améliorer la gestion du risque agricole.

Dans le secteur éducation, le risque rural nécessite des stratégies axées sur la demande, ainsi que la poursuite des constructions d’écoles et leur dotation en personnel. L’extension des cantines scolaires peut être une stratégie efficace ainsi que la diversification des programmes éducatifs adaptés aux populations rurales, y compris la langue d’enseignement et les préoccupations de programmes locaux. Il faut faire plus d’efforts pour explorer les options à proposer à des parents confrontés à un dilemme difficile dans le choix entre le travail des champs et la scolarisation. Quant au programme de santé scolaire, il nécessite une couverture rurale meilleure orientée vers les risques de santé cruciaux en milieu rural.

Dans le secteur de la santé, des politiques meilleures accéléreront la prévention des crises de santé graves en milieu rural. Il faut en effet : (a) une plus grande présence de sages-femmes dans les postes de santé, (b) l’investissement dans des services meilleurs au niveau des communautés, y compris plus d’équipement et de matériel de façon à renforcer le système d’aiguillage des patients, (c) l’assurance que les primes de rendement aux travailleurs sont effectivement mises en œuvre, de façon à stabiliser le personnel dans les zones rurales, (d) le recours à l’expérience internationale en matière de programmes d’exonération des redevances de santé, de façon à mieux orienter les propositions en matière d’exonération, (e) la prévention du paludisme par une utilisation plus grande de moustiquaires imprégnés en ayant recours aux associations rurales, ou celles les plus représentées dans les villages, la réévaluation de la stratégie de marketing social, et un système d’alerte précoce installé dans le nord, (f) la dissémination la plus large possible des expériences réussies de prévention de la malnutrition, et leur reproduction, (g) le ciblage des initiatives en matière de VIH/SIDA en fonction des risques et caractéristiques des populations rurales, et la diversification des systèmes de traitement de façon à rendre ces derniers plus accessibles aux populations rurales, et (h) l’expansion des régimes d’assurance santé communautaires.

La diversification des revenus en milieu rural et la mise en place de services financiers desservant les populations rurales sont les domaines de politiques et de dépenses publiques accusant les lacunes les plus importantes. À ce jour, l’essentiel des efforts a porté sur l’amélioration de la production agricole, avec, pour corollaire, une attention moins soutenue portée à la diversification des sources de revenu hors exploitation agricole des familles rurales. Cette diversification passe par un développement de l’emploi lié aux travaux publics et à la construction des infrastructures rurales, qui permettra aux couches vulnérables de la population rurale de mieux résister aux chocs affectant le cycle agricole. Dans ce contexte, il faut également procéder, dans les meilleurs délais, à une évaluation des projets et dépenses générateurs de revenus dans les zones rurales, pour en tirer les leçons de façon à renforcer cette diversification. Il est aussi essentiel de développer les mécanismes d’épargne et de crédit, et d’étendre leur couverture. Dans ce contexte, les pratiques actuelles consistant à subventionner les lignes de crédit doivent être remises en question, car elles rendent les SFD plus vulnérables aux défaillances, nuisent à la mise en place d’une culture de crédit, et créent des distorsions sur le marché du crédit qui nuisent à sa viabilité. Il est donc important de revoir les options en matière d’extension des SFD en zone rurale à la lumière des pratiques internationales les meilleures. Le Gouvernement devrait également analyser les moyens visant à optimiser l’impact des rapatriements de fonds des travailleurs sénégalais à l’étranger.

Une vision multisectorielle des risques aide à identifier les cycles vicieux dont l’élimination nécessitera une collaboration entre plusieurs secteurs. La révision de son Document stratégique de réduction de la pauvreté, et le développement de sa stratégie nationale de protection sociale dans les mois à venir offrent au Gouvernement une opportunité de renforcer les liaisons entre les secteurs, et de les rendre plus explicites. Ces efforts de stratégie sont également opportuns pour la correction de déséquilibres géographiques en amplifiant les investissements et dépenses du secteur public en faveur des zones rurales. Le passage à des instruments de gestion des risques plus sophistiqués fait partie intégrante du processus de développement. L’amélioration de la capacité des ménages ruraux à prévenir, atténuer et s’adapter à l’impact des chocs, voire à surmonter leurs conséquences, sera un facteur déterminant de la capacité du Sénégal de réaliser ses Objectifs de développement pour le millénaire.




CHAPITRE I : Objectifs et Contexte de l’étude

Cadre général

En dépit d’une croissance économique relativement robuste dès le milieu des années 90, les progrès des zones rurales du Sénégal en matière de développement restent peu satisfaisants. Les principaux facteurs qui concourent à cette situation sont les suivants: les vulnérabilités d'ordre structurel, le manque d'égalité d'accès aux services publics et privés de base et le nombre limité d'option stratégiques visant à prévenir, atténuer et s'adapter aux risques encourus par les ménages ruraux. Réduire des vulnérabilités de la population rurale constitue un défi majeur du développement à relever moyen terme, et crucial pour la capacité du Sénégal à réaliser les objectifs de développement pour le millénaire.
Les zones rurales sont exposées à une variété de chocs qui empêchent les ménages d’accumuler les biens et le capital humain susceptibles de les aider à faire reculer la pauvreté. Les chocs « co-variants » affectant globalement la communauté ou le pays, tels que la sécheresse et la flambée des prix des produits de base, accentue l’instabilité des revenus. Au nombre des chocs particuliers (au niveau des ménages) il faut citer les chocs particuliers, les crises en matière de santé, les événements liés au cycle de vie tels que naissance, vieillesse et décès, les risques sociaux dus à la criminalité et les risques économiques entraînant des faillites ou des manque à gagner dus à l’arrêt des transferts de fonds des travailleurs émigrés. Les cycles vicieux entre ces risques intensifient cette vulnérabilité. La nature multisectorielle de cette question requiert une vision intégrée afin de mieux gérer les risques en milieu rural au Sénégal.
Définition de la vulnérabilité, de la gestion des risques et de la protection sociale
La vulnérabilité se définit en termes de risques particuliers et d’exposition des populations. L’analyse de la vulnérabilité consiste à identifier la probabilité d’une personne, qu’elle soit pauvre ou non, à subir une perte significative de bien-être en suite à un changement de situation (ou à un choc). Elle porte donc aussi bien sur la nature des forces agissant sur le bien être d’une personne que sur sa capacité intrinsèque à se protéger des risques auxquels elle est exposée.
La pauvreté et la vulnérabilité sont indissociables. Le fait d’être pauvre accroît la vulnérabilité par la nature même de la limitation des biens personnels, du recours à l’épargne et à l’emprunt en temps de crise, de la réduction du capital humain et le manque des revenus disponibles pour payer les services essentiels. La vulnérabilité, à son tour, renforce la pauvreté. Les ménages étaient plus susceptibles de subir des perturbations au niveau de leurs revenus, sont ceux-là mêmes qui risquent le plus de devenir pauvres. La pauvreté et le risque empêchent les ménages à améliorer leur bien-être futur.
Les pauvres sont ceux qui sont le plus exposés à un grand nombre de risques et qui ont le moins d’instruments pour y faire face. Exposés à des conditions de santé fondamentalement précaires, bénéficiaires des terres peu fertiles et ayant peu accès physiquement et financièrement aux services socioéconomiques, les pauvres en milieu rural subissent souvent les effets irréversibles des moindres chocs, affectant leur consommation et leur bien-être. Quand bien même les schémas diffèrent d’un pays à l’autre, ce sont les ménages les plus démunis qui mènent un combat acharné contre les chocs en adoptant des stratégies coûteuses en termes de bien-être à court et à long terme. Les chocs peuvent créer des pièges de pauvreté militant contre l’accumulation par les pauvres de capital humain et physique et inciter les ménages à prendre des décisions en matière de consommation et d’investissement qui réduit les possibilités de croissance économique future.
La catégorisation des risques de base se présente comme suit:
Risques naturels : sécheresse, inondations, dégradation des terres, etc.
Risques pour le capital humain (santé et accumulation d’éducation) : maladie, blessures, accidents, invalidité, épidémies (ex : paludisme), déperdition scolaire, etc.
Risques liés au cycle de vie : naissance, maternité, vieillesse, éclatement de la famille, etc.
Risques sociaux : crime, violence, vol, soulèvements sociaux, etc.
Risques économiques : chômage, mauvaises récoltes, faillites d’entreprises, effondrement de la production, chocs de la balance des paiements, crise financière, crise du taux de change, etc.

La gestion des risques sociaux offre un cadre d’identification des stratégies appropriées de prévention, d’atténuation et d’adaptation devant minimiser l’impact de l’effet nocif des chocs. Le fait de considérer la réduction de la pauvreté non seulement comme un processus d’accumulation – richesse, éducation, santé, épargne – mais aussi comme moyens de s’attaquer aux risques clés dans le but de sortir de la pauvreté ou de ne pas y retomber permet de faire une analyse des stratégies visant à prévenir, atténuer ou de s’adapter face à ces risques. Les stratégies de prévention réduisent la probabilité des risques. Les stratégies d’atténuation réduisent l’impact potentiel de risques futurs. Les stratégies d’adaptation cherchent à répondre aux besoins des populations lorsqu’un choc est déjà survenu. Les instruments de gestion des risques peuvent être informels (fondés sur la famille ou sur le groupe social), axés sur le marché (comme l’assurance privée) ou des dispositions publiques : le Tableau 1 présente une catégorisation des approches de gestion des risques sociaux continuellement par type de prestataire.
Les mécanismes de gestion des risques au niveau social sont des interventions publiques destinées à permettre aux individus, aux ménages et aux communautés d'assurer la régularité des revenus et faire face à leurs besoins de consommation, en toute saison à réduire la probabilité de pertes dévastatrices de bien-être et à appuyer les ménages et individus qui se trouvent dans la pauvreté extrême. Il s’agit d’une définition au sens large prenant en compte des programmes tels que la lutte contre les inondations et la prévention du paludisme. Ces interventions ne sont pas généralement prévues dans la catégorisation plus restreinte de programmes de protection sociale tels les pensions, la sécurité sociale, l’assurance et la mise en commun des risques, les interventions sur le marché du travail, l’assistance sociale et les filets de sécurité. Ce document s'appuie dans son analyse sur la définition du sens large du terme étant donné qu'il traite de problèmes tels que l'accès aux soins de santé préventive, la réduction de la vulnérabilité de la production agricole qui sont d'une importance capitale en milieu rural. aux risques critiques dans les zones rurales, le présent document adopte la définition la plus large.
Tableau 1 : Exemples de Mécanismes de Gestion des Risques
InformelsFondés sur le marchéPublicsPrévention des risquesCultures résistant à la sécheresse
Migration
Hygiène de prévention des maladies
Alimentation des intrants
Lutte contre les inondations
Utilisation de préservatifs/ abstinence/fidélitéAchat de moustiquaires
Investissement privé dans l’irrigation
Investissements dans la construction en vue de prévenir les volsLutte phytosanitaire
Lutte contre les inondations
Maintien de l’ordre
Programme de santé préventive
Expansion de l’accès à l’éducation
Politiques macroéconomiques solidesRéduction des risquesInvestissement dans les réseaux sociaux
Echange de dons, adhésion aux organisations sociales et religieuses
Diversification des emplois
Possession de biens immeubles (bétail, or)Assurance récoltes
Microfinance
Assurance vie
Diversification des récoltes
Epargne financiers

Sécurité sociale
Appui à l’extension des marchés financiers aux pauvres
Appui à la création d’emplois permanents
Politique en faveur des handicapés
Production des droits à la propriétéFaire face aux risquesVente des biens
Réduction des rations alimentaires
Retrait de l’écoleVente d’actifs financiersTravaux publics à haute intensité de main-d’œuvre
Assistance sociale, secours en cas de catastrophe
Services de santé curativeSource : Holzmann 2001.


Gestion des risques sociaux dans le cadre du DSRP du Sénégal

Le DSRP 2003-2005 du Sénégal reconnaît les vulnérabilités essentielles des populations rurales : Sur les trois piliers du DSRP, le volet ‘création de richesse’ recommande la réduction des vulnérabilités dans l’agriculture par la gestion de l’eau, un accès plus important des groupes vulnérables aux terres, des réformes juridiques et la diversification des ressources financières ainsi qu’un meilleur contrôle sanitaire du bétail et l’accès des éleveurs aux financements. Le DSRP s’efforce également d’étendre les mécanismes d’épargne et de crédit en milieu rural et à appuyer l’emploi par des travaux publics à haute intensité de main d’œuvre. Le volet ‘renforcement des capacités et promotion des services sociaux de base’ met l’accent sur l’éducation de base pour les couches les plus défavorisées de la société en réduisant les disparités entre les zones urbaines et rurales tout en en améliorant globalement la qualité. Concernant la santé, il est prévu la construction d’infrastructures en quantités suffisantes, la réduction des dépenses pour les pauvres, le développement du recours à l’assurance médicale et le renforcement de la prévention par des approches communautaires. Des investissements en matière d’eau, de transport et de qualité de l’environnement amélioreront davantage les résultats en termes de santé et de capital humain. Dans le cadre du volet la ‘protection des groupes vulnérables’, des filets de sécurité et des mesures d’assistance sociale sont conçus à l’intention des groupes vulnérables spécifiques: les enfants menacés de violence, les femmes, les handicapés, les personnes âgées, les populations déplacées, les jeunes chômeurs, les habitants de bidonvilles et les pauvres en milieu rural. LA priorité devait être donnée à un ciblage plus précis et au renforcement des mécanismes d’assistance communautaire.
Le premier rapport d’étape 2003 du DSRP du Sénégal a fait état d’une large avancée dans sa mise en oeuvre mais aussi la nécessité de renforcer ses actions envers les groupes vulnérables qui en ont très peu bénéficié. Le Gouvernement a créé des richesses par la mise en place de politiques macroéconomiques rationnelles, l’amélioration du climat de l’investissement et des avancées dans les réformes structurelles longtemps attendues dans les secteurs de l’arachide et de l’électricité. Le capital humain a également fait l’objet d’une attention substantielle à travers la mise en œuvre de réformes destinées à renforcer la gestion des dépenses publiques et la capacité de mise en œuvre de services sociaux de base. Toutefois, les améliorations, dans le cadre de ce troisième volet, consacrées aux groupes vulnérables sont moins évidentes et une infime partie des investissements prioritaires prévus dans ce domaine a été réalisée.

Objectifs de l’étude

Cette étude a pour principal objectif de mettre à la disposition du Gouvernement du Sénégal les analyses et informations dont il pourrait avoir besoin pour concevoir et mettre en oeuvre des politiques visant à réduire la vulnérabilité des pauvres en milieu rural. La présente étude a pour but de contribuer à l’élaboration d’une stratégie nationale de protection sociale et à la mise en place progressive de la seconde Stratégie de Réduction de la Pauvreté de 2006-2009 et, plus généralement, à donner des informations sur les politiques et les programmes en faveur des zones rurales. Cette concentration particulière sur les zones rurales et les segments les plus pauvres de la société aidera à redresser certains des déséquilibres actuels observés dans les stratégies sectorielles et dépenses publiques. Et c’est à l’intérieur du pays qu’il sera le plus difficile de réaliser les objectifs de développement pour le millénaire.

L’étude tente de répondre aux questions clés suivantes :
Quels sont les principaux risques et chocs auxquels sont confrontés les ménages ruraux ?
Quelles sont les principales caractéristiques des groupes vulnérables ?
Quelles sont les stratégies actuelles de gestion des risques utilisés par les ménages en milieu rural pour prévenir, atténuer et/ou faire face à la vulnérabilité et à la variabilité de leurs revenus ?
Quels sont les stratégies et les niveaux actuels des initiatives du Gouvernement pour réduire les vulnérabilités rurales : portée, couverture, ciblage et efficacité des programmes ?
Et à quelles réformes politiques ou dépenses publiques devraient-on donner la priorité, pour renforcer la résistance des populations rurales face aux risques?

Concernant les interventions du Gouvernement, l’étude examinera les politiques et les programmes publics considérés comme importants pour la gestion des risques sociaux en milieu rural. Il s’agit de : (i) l’assistance sociale et des filets de sécurité pour les groupes vulnérables y compris: l’aide alimentaire, le travail des enfants et autres programmes en faveur des enfants en danger, les programmes pour les personnes âgées, les handicapés, les jeunes et les autres groupes ciblés ; (ii) la gestion des catastrophes : la sécheresse, lutte contre les inondations et la lutte phytosanitaire; (iii) investissements dans la gestion des risques agricoles critiques : afin de prévenir les chocs et soutenir les paysans affectés par les risques naturels et économiques ; (iv) initiatives dans la gestion des risques sanitaire critiques : paludisme, santé maternelle, malnutrition et prévention du VIH-SIDA ; (v) Investissements dans la réduction des risques éducatifs critiques : augmentation du nombre de salles de classes, d’enseignants et de cantines scolaires ; (vi) interventions sur le marché du travail : création d’emplois par l’octroi de crédit, la formation et les travaux publics ; (vii) l’épargne et le crédit : extension des institutions dans les zones rurales ; (viii) l’assurance sociale : assurance maladie et autres formes de mise en commun des risques; (ix) extension de la couverture de services et d’infrastructures aux zones reculées, ciblage des investissements en faveur des communautés vulnérables.
Données et méthodologie

Plusieurs bases de données disponibles ont été exploitées pour mesurer la vulnérabilité, la fréquence des chocs et le profil global des conditions auxquelles sont confrontées les populations rurales (Annexe A). Les principaux inconvénients des données disponibles sont : (a) l’absence de données nationales sur les enquêtes menées auprès des ménages qui permettraient une meilleure compréhension de l’évolution dans le temps de la vulnérabilité et (b) aucun des ensembles de données n’a été spécifiquement élaboré pour évaluer les risques et les chocs. Ces données fournissent néanmoins un aperçu suffisant sur la magnitude des principaux risques auxquels le Sénégal rural est confronté et permettent d’élaborer un profil raisonnablement faible. Les informations sur les dépenses ont été directement recueillies dans les ministères et auprès des directeurs de programme. Et bien que ne faisant pas partie du cadre de la présente étude, certaines informations supplémentaires ont été recueillies auprès des ONG.
Plan du Rapport

A la suite de la présente section introductive, le Chapitre 2 expose en détail le profil de la vulnérabilité rurale. Le Chapitre 3 passe en revue les instruments de gestion des risques informels et basés sur le marché utilisés par les ménages ruraux. Le Chapitre 4 examine la réponse du secteur public à la vulnérabilité du monde rural, y compris une analyse des programmes et des dépenses clés destinés à assister les ménages ruraux. Le Chapitre 5 conclut avec une série de recommandations visant à réduire et à mieux gérer la vulnérabilité du monde rural et, partant, à assurer une plus grande pérennité à la réduction de la pauvreté.

CHAPITRE II : Risques et Groupes vulnérables dans les zones rurales

Questions fondamentales :
Quelles sont les principales caractéristiques de la population rurale au Sénégal ? Quels sont les principaux groupes vulnérables ? Quels sont les risques et chocs les plus importants auxquels sont confrontés les ménages ruraux ? Comment interagissent-ils entre les secteurs et les communautés pour accroître la vulnérabilité ?

Caractéristiques de la population rurale et déterminants de la pauvreté rurale

Vue d’ensemble de la population rurale

Sur une population nationale de 10 millions d’habitants, environ 6 millions de Sénégalais vivent dans les zones rurales. Plus de deux millions de personnes vivent dans la grande agglomération urbaine de Dakar. Thiès, Ziguinchor et Saint-Louis ont également une population urbaine appréciable (Tableau 2). La population rurale représente plus de 80 % des habitants du reste du pays. Diourbel et Kaolack, dans le Bassin arachidier comptent le plus grand nombre de pauvres en milieu rural.
Tableau 2: Population sénégalaise et nombre de pauvres en milieu rural, 2002
RégionPopulation (000)% RurauxTotal Ruraux (‘000)Total pauvres en milieu ruralDakar2 2673.37543 425Diourbel1 05084.0882650 916Fatick61387.4536294 800Kaolack1 06676.5816612 816Kolda83688.1737560 857Louga67881.4551255 113Matam42386.1364203 840Saint-Louis68963.5437245 594Tambacounda60683.1503359 645Thiès1 29056.5729457 812Ziguinchor43856.4247182 039Total9 95759.05 8773 866 857Source : Recensement de la population sénégalaise de 2002, Direction de la Statistique

Profil de pauvreté rurale

Bien qu’au cours des dernières années, la croissance économique ait réduit la pauvreté au Sénégal, ces gains ont été moindres pour les populations rurales. En 2002, 57 % de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté est plus répandue dans les zones rurales où deux tiers des habitants sont pauvres (Tableau 3). Dans les zones rurales, la pauvreté a diminué de six points de pourcentage à partir de 1994, contre 14 points de pourcentage enregistrés auprès des populations dakaroises au cours de la même période. L’indice volumétrique de pauvreté est plus important dans les zones rurales, ce qui signifie que les pauvres en milieu rural sont même en dessous du seuil de la pauvreté et la pauvreté y est plus grave. Le coefficient d’inégalité de Gini indique que les revenus sont répartis de manière relativement plus égale dans les zones rurales (0,30) que dans les zones urbaines (Dakar : 0,37 et autres zones urbaines : 0,35). L’inégalité des revenus des individus s’est accentuée entre 1994 à 2001 au niveau national, dans les zones urbaines et rurales.

Tableau 3 : Pauvreté et inégalité au Sénégal, 1994 - 2002
MénagesIndividusNon
nationalDakarAutres zones urbainesMilieu ruralNiveau nationalDakarAutres zones urbainesMilieu
rural 1994-95Incidence de la pauvreté (%)61,449,762,665,967,956,470,771,0Profondeur de la pauvreté (%)20,515,421,422,323,617,724,425,3Gravité de la pauvreté (%)9,16,49,510,010,67,410,811,7Coefficient de Gini38,645,839,731,732,636,734,029,4 2001-02Incidence de la pauvreté (%)48,533,343,357,557,142,050,165,2Profondeur de la pauvreté (%)14,89,513,417,818,312,016,121,4Gravité de la Pauvreté (%)6,23,75,77,57,94,76,99,4Coefficient de Gini37,441,938,329,934,237,335,230,1Source: ESAM II, 2001/2002, ESAM I, 1994/1995

La conception de la pauvreté varie d'une région rurale à l'autre au Sénégal. C’est à Ziguinchor, Kolda, Diourbel et Kaolack que la pauvreté rurale est le plus répandue, elle est supérieure à 70 %, et moins élevée à Louga (46 %), Fatick (55 %), Saint-Louis (56 %) et Dakar (58 %). Dans une seule région, Ziguinchor, le taux de pauvreté est légèrement plus élevé dans les zones urbaines que dans les zones rurales (Annexe Statistiques Tableau II.a). Malgré le taux de pauvreté plus élevé dans les zones rurales, les ménages ruraux représentent 16 % du quintile le plus aisé de la nation et ces ménages enregistrent des niveaux de consommation supérieurs à 60 % de tous les ménages urbains (Figures 1 et 2). A l’autre extrémité de l’échelle des revenues, les ménages ruraux représentent 91 % du quintile le plus pauvre. Ces variations de la pauvreté en milieu rural sont importantes, étant donné que les ménages ruraux ne sont pas tous pauvres car certains ont trouvé des stratégies efficaces de développement économique dans ce cadre.







Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 1 : Répartition rurale-urbaine entre les quintiles de pauvreté (%)















Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 2 : Dépenses quotidiennes par habitant, par quintiles, ruraux/urbains (CFA)





























Tableau 4 : Caractéristiques des ménages ruraux par quintiles (in % sauf autrement stipulé) Deux quintiles inférieursDeux quintiles supérieursTaille des ménages (#)14,010,8Dépenses par habitant, CFA/jour358,61 326,3Accès aux terres 0 ha14,026,41- 2 ha0,61,62-4 ha3,43,14- 6 ha3,54,36 ha et +77,964,3Elevage Aucun14,418,3Grands animaux10,88,2Petits animaux14,917,2Les deux59,656,3Chef de famille : Monogame56,459,1Polygame36,629,2Veuve (veuf)4,36,5Divorcé1,11,6Femme chef de famille51,7alphabétisation 26,330,6Education Aucune88,084,3Primaire9,08,1Secondaire2,25,5Handicapés 2,8 1,0 Situation professionnelle : Emploi78,377,6Sans emploi5,97,4Emploi : Public0,95,2Privé3,32,0Indépendant95,392,0Activité : Agriculture79,165,9Commerce7,713,2Construction2,82,2Services2,33,7Fonction publique0,54,1Transport – commun,1,82,6Emploi :temps plein permanent27,250,1Temps partiel permanent 10,713,6Saisonnier59,031,9Journalier1,52,7Autre1,51,6Autoconsommation11,46,7Caractéristiques des pauvres en milieu rural


L’économie rurale demeure essentiellement agraire, avec environ 70 pour cent des ménages ruraux étant engagés dans l’agriculture. A cet égard, l’élevage est important en tant que base de certaines économies régionales et en tant qu’instrument de gestion des risques des ménages. 300 000 ménages sont engagés dans le sous-secteur (bétail et petits ruminants). Les transferts de fonds, des émigrés sont une source importante de revenus tant pour les ménages ruraux que pour les ménages urbains.
Il existe d’importantes différences entre les quintiles de dépenses les plus faibles et les plus élevés dans les zones rurales. Comme le montre le Tableau 4, les ménages pauvres ont plus de grands membres que les ménages aisés. Les ménages aisés ruraux sont soit moins dépendants de l’agriculture dans le sens où ils ont la possibilité de trouver un emploi dans le secteur public ou de se faire engager dans les services et le commerce, s’ils s'engagent dans l’agriculture, ils ont de plus fortes concentrations de terres et /ou d’animaux. En outre, les non pauvres ont des emplois de meilleure qualité, avec 50 % d’emplois permanents rapportés contre à 27 % pour les ménages les plus pauvres. Les pauvres dépendent plus des activités saisonnières. Les ménages polygames ont plus de chances d’être pauvres que les ménages dirigés par une célibataire ou une veuve. Il n’y a pas de grandes différences dans les résultats éducatifs de chefs de famille entre les ménages pauvres et aisés, sauf s’ils sont allés au-delà du niveau primaire. Le pourcentage de ménages pauvres avec des chefs de famille handicapés est presque trois fois plus élevé dans les ménages pauvres que dans les ménages les mieux nantis (voir encadré 1 sur les groupes les plus vulnérables). En outre, l’autoconsommation est considérablement plus élevée dans les quintiles les plus pauvres. 

Encadré  SEQ Encadré \* ARABIC 1: Les groupes les plus vulnérables
Au-delà du niveau général de pauvreté, il existe plusieurs populations particulièrement vulnérables. Ces groupes proviennent souvent de zones rurales ou encourent des risques plus graves du fait qu’ils vivent dans les zones rurales:

Orphelins : 9 % des enfants sénégalais âgés de 0 à 14 sont orphelins et 10 % des enfants de 5 à 14 ans sont confiés dans des familles d’adoption (non orphelins mais vivant dans des un ménage distinct de celui de leurs parents). Les enfants qui ont perdu leurs deux parents ont 6 points de pourcentage de moins de chance d’être scolarisés à temps plein et les orphelins d’un seul parent 3 points de pourcentage de moins de chance. Les filles, orphelines sont davantage exposées à abandonner leur scolarité.

Enfants en situations dangereuses ou d’exploitation : Selon diverses enquêtes et estimations du Gouvernement, environ 400 000 enfants âgés de 6 à 18 ans sont exposés à des situations dangereuses ou d’exploitation :
100 000 enfants sont impliqués dans des travaux domestiques pénibles dans l’agriculture, la pêche et l’élevage,
30 000 garçons impliqués dans des activités du secteur artisanal et du secteur informel,
50 000 filles (de 6 à 18) employées en tant que domestiques, la plupart provenant des zones rurales défavorisées.
100 000 enfants (talibés) vivant loin de leur famille, la plupart dans des écoles coraniques ou daara. Un sous-groupe de ces enfants d’entre eux pratiquent la mendicité mendie dans les rues durant de longues heures et ne reçoivent guère d’enseignement.
100 000 enfants sont dans un état de dénuement total: enfants de la rue, subissant l'exploitation sexuelle, en conflit avec la loi.

Handicapés : On estime à 120 000 le nombre de personnes handicapées au Sénégal. Les handicapés des zones rurales encourent plus le risque d’être pauvres et ont peu accès à des équipements ou des formations spécialisées.

Jeunes parturientes : les femmes rurales sont plus exposées à des mariages et grossesses précoces. 9 % des naissances en milieu rural sont le fruit de jeunes femmes âgées de 13 à 19 ans contre 4 % en zones urbaines.

Sources : “Etude sur la pratique du trafic de personnes au Sénégal” par B. Moens et al., pour l’USAID .2004 ; “Enfants et leur vulnérabilité : Sénégal”. L. Guarcello, S. Lyon, F. Rosati, juillet 2004; Sénégal ESAM II; MFSSD Lettre de Politique sectorielle 2004.

Le pourcentage de ménages dirigés par des femmes est très élevé, car dépassant 50 %. Ce pourcentage est supérieur à la moyenne sub-saharienne de 31 % et reflète les effets significatifs des migrations de la main-d’œuvre, entre autres. Cependant, au plan national, les ménages dirigés par des femmes sont en moyenne moins pauvres que ceux dirigés par des hommes et dans les zones rurales il n y a pas de différence entre les ménages ayant comme chef de famille un homme ou une femme. Bien que le lien avec la pauvreté ne soit pas solidement établi, il n’empêche que les ménages dirigés par des femmes en milieu rural sont confrontés à des problèmes spécifiques. Par exemple, du fait de la diminution de la main –d’œuvre masculine, il y’a de fortes chances que la production agricole connaisse un déclin et qu’on ait d’avantage recours au travail des enfants. Les femmes ont à faire face à de plus grandes restrictions en matière d’accès effectif à la terre et au crédit. En outre, le fait que les ménages dirigés par des femmes aient un taux d’alphabétisation inférieur à celui des ménages dirigés par des hommes place les premiers nommés en situation de désavantage lorsqu’il s’agit d’accéder aux informations relatives à des problèmes divers.
Accès aux infrastructures et services de base

Outre des mesures de la pauvreté basées sur la consommation, l’accès aux services de base est globalement moins élevé pour les populations rurales. Les conditions sous-jacentes de la vulnérabilité sont renforcées lorsque l’accès aux services de base essentiels est limité. Les chocs sanitaires sont plus fréquents en l’absence d’eau potable et d’hygiène appropriées. Les longs trajets scolaires et la distance jusqu’aux centres de santé réduisent la probabilité d’utilisation et d’amélioration du capital humain. La distance d’accès aux marchés, aux routes et aux transports publics réduit l’intégration économique et ralentit l’accès aux services. En ce qui concerne aux routes et marchés : 40 % des ménages ruraux vivent à plus d’une heure des marchés de produits alimentaires et un tiers des habitants ruraux doivent marcher plu d’une heure pour atteindre les routes principales et les transports publics. Pour l’eau, 93 % des ménages urbains et 84 % des ménages ruraux habitent à 15 minutes de marche du point d’eau le plus proche. Quoiqu’il en soit, la qualité diffère totalement : plus de la moitié des ménages ruraux tirent leur eau à partir de points d'eau à ciel ouvert et non protégés contre 6 % ménages urbains. Quant à l’éducation, les deux tiers des enfants en milieu rural ont accès à l’école primaire située à une distance raisonnable (moins d’un kilomètre), 16 font un trajet de plus de 3 kilomètres. Pour la santé, plus de la moitié des ménages ruraux habitent à plus de 3 kilomètres d’un poste de santé.
Néanmoins, ces données indiquent que, dans les zones rurales, les ménages pauvres ne vivent pas forcément plus éloignés des infrastructures et des services que les ménages aisés. L’enquête nationale sur les ménages indique que ce sont les ménages les plus aisés qui habitent le plus loin des points d’eau, des écoles et des infrastructures sanitaires (Annexe Statistiques, Tableau II.b). L’enquête sur les ménages du PASEC (programme d’analyse des systèmes éducatifs) renforce cette conclusion selon laquelle les ménages ruraux les plus riches vivent également plus éloignés des services financiers (Annexe Statistiques, Tableau II.c). Ce résultat doit être associé à la structure spatiale des exploitations et du type d’implantation des villages mais devra faire l’objet d’une étude plus approfondie des exploitations foncières et des schémas d'établissement des villages mais mérite qu'on y consacre d'autres études.
Estimation de la fréquence et de la gravité des risques et des chocs

La vulnérabilité des populations rurales est liée aux risques auxquels elles sont confrontées et à leur capacité intrinsèque d’y faire face. Cette section évalue les principaux risques et chocs subis par les populations rurales et identifie ceux qui, de par leur fréquence ou leur magnitude et leurs interrelations avec d’autres facteurs de risque, posent le plus grand défi à la réduction de la pauvreté. Les catégories de risques et de chocs passés en revue sont d’ordre naturel, économique, sanitaire, éducatif et social.

Risques et chocs naturels

Les risques naturels sont intimement associés à la nature agraire de l’économie rurale et à son environnement sahélien. Des cycles de sécheresse réduisent la production agricole et déciment les troupeaux. Toutefois, l'impact de ces chocs varie forcement en fonction de la campagne agricole, de la zone agro-écologique (Encadré 2), du type de culture  et de la présence ou non de systèmes d'irriguation irriguée.
Le Sénégal compte environ 3,8 millions d’hectares de terres cultivables. Environ 2,1 millions d’hectares sont exploités dont 95 % en culture pluviale. 50% des terres exploitées sont consacrées au mil/sorgho, 38 % à l’arachide, 4 % au riz paddy, 4 % au maïs et 1 % aux légumes. 350 000 hectares sont potentiellement irriguées (moins de 10 % de l’ensemble des terres arables), avec le niveau actuel des irrigations touche 105 000 hectares (moins de 5 % des terres cultivées). En conséquence, l’agriculture est essentiellement encore soumise aux caprices des précipitations dans une région prédisposée à la sécheresse.
Pluviométrie et sécheresse

La pluviométrie est caractérisée par de profondes fluctuations d’une année à l’autre. Au cours des 25 dernières années, la pluviométrie au Sénégal a fluctué entre un minimum de 394 mm et un maximum de 849 mm par an (Figure 3). Seule une année sur cinq est considérée comme ayant enregistré de bonnes pluies, avec plus 725 mm. Au cours de ces 25 dernières années, à l’exception de cinq bonnes années, les autres années ont enregistré une faible pluviométrie et/ou une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies qui ont entraîné la réduction des productions agricoles. L’irrégularité de la pluviométrie s’observe également aux niveaux régionaux et varie par zone climatique. Au sud, en Casamance, région ayant la plus haute pluviométrie avec 1100 mm, les précipitations annuelles varient de moins 33 % à plus 70 % de la moyenne (voir Annexe Statistiques, Tableau II.d, Figures II.a et II.b).

Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 3: Pluviométrie annuelle moyenne de 1978 à 2003 (en millimètres)  EMBED Excel.Chart.8 \s Source : Service météorologique national

Au cours des 25 dernières années, le Sénégal a connu six années pouvant être considérées comme ayant subi des perturbations majeures de pluviométrie. Elles se sont caractérisées par l’arrivée tardive des pluies, une irrégularité de leur distribution spatiale et une fin précoce de la saison des pluies. Ces chocs ont provoqué des chutes considérables des rendements agricoles (Tableau 5). Durant les années de sécheresse, l’arachide a produit de 700 à 900 kg/ha par rapport aux bonnes années de récolte de 1 100 kg/ha. Le déficit de production a varié de 145 000 tonnes à 570 000 tonnes (des pertes de 17,4 milliards à 68,4 milliards de F CFA au prix moyen de 20 F CFA/kg) selon l’année. Le schéma du mil/sorgho est très comparable, la production a décrû de 80 000 à 200 000 tonnes (pertes de recettes de 12 à 30 milliards CFA au prix moyen de 150 F CFA/kg). Une amélioration des précipitations annuelles moyennes de 1 mm augmente de 1 kg/ha le rendement de l’arachide et de 0,4/kg celui du mil. Toutefois, les niveaux de pluviométrie n’expliquent que 39 % de la variabilité des rendements de l’arachide. Parmi les autres facteurs, citons la dégradation de la qualité des sols, la période des pluies, l’utilisation d’intrants et d’autres chocs liés à l’irrégularité des pluies tels que les parasites et les invasions de criquets.
Tableau 5 : Effets de la sécheresse sur la production. Années sélectionnées : 1979-2002
Année de choc pluviométriquePluviométrie
(annuelle en mm)% du changement par rapport à la moyenne annuelle% du changement pour l’arachide% du changement pour le mil1979591-20%-29%-29%1980496-36%-24%-8%1983394-21%-46%-28%1990593-22%-28%-10%1992448-29%-27%-9%2002509-17%-72%-13%Source : Estimations de la Banque
Le choc le plus récent lié à la pluviométrie a eu lieu en 2002, année considérée comme difficile en raison de la quantité et de la période des pluies. Cela a abouti à une diminution de la production d’arachide, de coton et de niébé. Les cultures de substitution servant traditionnellement de diversification ont également subi des pertes, il s'agit de la pastèque et du sésame avec une chute de 7,5 % et 26 % respectivement. Une réduction globale de 18 % de la production de céréales de base a aggravé le déficit de la structure alimentaire du pays et a incité le Gouvernement à offrir une assistance alimentaire étendue et des filets de sécurité aux cultivateurs (Chapitre IV). La production totale d’arachide de 265 000 tonnes a été la plus faible enregistrée depuis l’indépendance. Ce choc a également affecté le bétail, causant une réduction de 5 %. Les pertes économiques causées par les pluies hors saison en 2002 sont globalement estimées à 31 milliards de F CFA (environ 62 millions de dollars).
Les variations de pluviométrie affectent la plupart des ménages ruraux et ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus des pertes de bien-être. 85 % des ménages ruraux ont répondu avoir connu au moins une mauvaise récolte au cours des 10 dernières années (Annexe Statistiques, Tableau II.e). Le Tableau 7 indique les variations de la production concernant les producteurs du Bassin arachidier de 2000 à 2004 par niveau de pauvreté et par quintile de consommation des ménages. En 2002, tous les niveaux de pauvreté ont enregistré des diminutions de production. Toutefois, si les revenus des ménages les plus pauvres dépendent uniquement de la production agricole, étant, en fait, ceux qui produisent la plus grande quantité d’arachide, on peut conclure que l’impact économique absolu du choc de 2002 a été beaucoup plus important pour les ménages les plus pauvres.
Tableau 6: Récoltes annuelles d’arachide (en kg) par ménage, par niveau de pauvreté
Année agricoleNon pauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q52003-2004948.62932.53731.92112.51224.6804.6838.42002-2003915.91968.72068.71856.11324.5731.3632.52001-20021613.82961.73607.12264.81651.11325.32124.12001-20021613.82961.73607.12264.81651.11325.32124.1Source: Enquête PSIA sur le Bassin arachidier
Inondations

En dépit de la faiblesse globale des précipitations au Sénégal, certaines localités ont subi les effets néfastes des inondations. Au cours des dix dernières années, de nombreuses zones ont souffert d’inondations causées par des pluies intenses et le débordement des fleuves, essentiellement à Saint Louis, Matam, Louga, Tambacounda et Kolda. Ces inondations ont affecté des milliers de personnes, causant des morts, des déplacements, la destruction de maisons et d’autres infrastructures et d’importantes pertes de cultures et d’animaux. Ces pertes se caractérisent de la manière suivante en fonction des régions :
A Saint Louis et Matam, les inondations sont récurrentes le long de la vallée du Fleuve Sénégal. Depuis le début des années 90, d’importantes inondations se sont produites en 1994, en 1999 et en 2003, avec des effets particulièrement dévastateurs en 1994 et en 1999. Les inondations de 1999 ont duré jusqu’en mi-octobre dans de nombreuses régions, causant la mort et détruisant des routes, des maisons, des cultures et autres biens et ont touché près de 100 000 résidents. 70 % des périmètres irrigués villageois (PIV) à Podor ont été touchées. Outre la perte de cultures et la destruction de maisons, les inondations ont favorisé l’infestation de plantes aquatiques (Dia 2004 et Fall 2000).
Les inondations à Kolda varient selon les départements. En 2003, la combinaison de fortes pluies et le manque d’infrastructures de drainage ont affecté les populations qui s’installent de plus en plus dans des zones inondables le long des fleuves Gambie, Casamance et Kayanga.
A Tambacounda, de juillet à octobre 2003, les fortes pluies ont provoqué le débordement des zones de stockage naturel et les inondations qui en ont résulté ont causé des dégâts importants aux bananeraies. Les inondations ont affecté environ 2 200 hectares cultivés par 3,200 producteurs soit coût économique estimé a 3.6 milliards de F CFA.
Dans la région du Delta du Saloum, deux formes d’inondations locales sont communes, l’une causée par les pluies, l’autre par l'envahissement des terres par les eaux marines, entraînant l’érosion des berges sablonneuses du fleuve, l’isolement des populations et la salinisation des terres arables.

Criquets, insectes nuisibles et parasites

Le Sénégal subit périodiquement des invasions de criquets, dont les plus récentes ont eu lieu 1988 et 2004. Les invasions de criquets, présents par intermittence dans le Sahel depuis des milliers d’années, constituent une grave menace pour la production et les revenus agricoles. Durant l’épisode le plus récent, selon une évaluation de la FAO (FAO 2004), sur les 11 régions du pays, sept ont subi les effets néfastes de l’invasion: Saint Louis, Diourbel, Thiès, Matam, Fatick, Louga et Dakar. La perte de production de céréales de base était en moyenne de 22 %, dont 34 % pour le mil (par rapport à la moyenne des cinq années précédentes) et de 30 % pour le sorgho. La perte globale de production a dépassé les 45 000 tonnes. La région de Saint-Louis au nord a enregistré la moitié des pertes. La moitié des pâturages dans le nord (Louga, Saint-Louis, Matam) et 80 % à Diourbel ont été dévastés. Les dégâts causés par les criquets en 2004 n’ont pas considérablement affecté les principales zones agricoles du sud-ouest.
Le nombre de ménages touchés par l’invasion de 2004, est de 124 000 soit 20 % de tous les ménages ruraux. Contrairement à la sécheresse générale, les dégâts causés par les criquets sont géographiquement sporadiques même dans les régions affectées. Lorsque ces criquets débarquent dans les champs, ils dévorent tout sur leur passage et peuvent entraîner une perte totale de la récolte. Les ménages affectés se trouvaient dans les régions de Matam, Thiès, Diourbel, Saint Louis et Louga (Tableau 7). Les pertes de production sont estimées à moins de 50 000 tonnes (environ 7 milliards de F CFA au prix moyen au producteur de 150 F CFA/kg. Les dommages ont été quelque peu atténués grâce à la mobilisation rapide et à la mise à disposition des ressources dans le cadre de la campagne de lutte antiacridienne.
Tableau 7: Estimation des pertes de production céréalière causées par les criquets en 2004
Région affectéeProduction annuelle moyenne 1999-2003Pertes dues aux criquets (tonnes)%# Ménages affectésTonnes par ménageThiès53 11211 68522%22 2390.52Diourbel57 03814 83026%22 1490.67Saint-Louis1 50475250%19 4390.04Louga36 41214 56540%14 5951.00Matam18 6992 99216%42 8530.07Fatick (Gossas)26 6652 66610%2 1641.23Total193 43047 49025% 123 439Total Sénégal1 108 30047 4904.3%Source : Rapport FAO/PAM/CILSS, Sénégal Déc. 2004
D’autres infestations à l’état endémique affectant l’agriculture et le bétail ont été moins spectaculaires mais ont néanmoins causé des pertes considérables de production. Les principaux risques pour les cultures sont les suivants: (a) les oiseaux granivores (quelea-quelea et passer luteus) qui abîment les récoltes dans la Vallée du Fleuve Sénégal; (b) les sauterelles (oedaleus Sénégalensis notamment), en particulier dans les régions de Kaolack, Tambacounda, Fatick, Diourbel et (OEdaleus nigeriensis et Zonocerus variegates) dans les régions de Kolda et Ziguinchor, qui attaquent les jeunes pousses en début de saison des pluies ; (c) les autres essaims d’insectes (amsacta moloneyi) dans les régions de Kaolack, Louga et Diourbel qui attaquent le niébé, l’arachide et le maïs ; (d) les insectes floricoles (cantharides) qui mangent les jeunes bourgeons de mil dans la zone du Bassin arachidier ; (e) les pucerons (aphis craccivora) qui transmettent un virus (virus déformant les feuilles) à l’arachide et au niébé et (f) la mouche blanche (bemisia tabaci) qui affecte la production de coton.
En général, la prévention et le traitement des infestations parasitaires demeurent limités. Sans mentionner le caractère exceptionnel de l’année 2004 de par ses opérations d’urgence contre les criquets, 428 000 hectares en moyenne sont inspectés chaque année, soit environ 20 % des terres cultivées. Au cours des six dernières années, 63 % des champs inspectés étaient infestés et 53 % de ces champs infestés ont été traités (Annexe Statistiques, Tableau II.f).
Menaces pour le bétail

L’élevage est menacé par la sécheresse et autres effets climatiques et parasitaires sur les pâturages. La perte de pâturage se traduit en vente d’animaux à moindre prix et en changement des schémas de transhumance qui peuvent causer des pertes animales de l’ordre de 30 %. Il est difficile d’estimer les pertes globales dans la mesure où les bergers peuvent faire passer leurs animaux au-delà des frontières nationales et les brader à un prix inférieur à celui escompté, etc. Le Tableau 8 indique que la sécheresse de 2002 a causé une réduction du nombre de bovins, d’ovins et de caprins. Par contre l’aviculture de type familiale s’est intensifiée conformément au rôle qui lui est dévolu dans le cadre des stratégies suivies des ménages. Toutefois, il est bon de noter que l'effet de la sécheresse sur l'élevage de bétail est moins grave que sur la production agricole, d'ou le rôle important que joue le bétail comme valeur refuge pour se prémunir contre le manque à gagner en matière de consommation
Tableau 8: Evolution des stocks d’animaux de 1999 à 2003 (en 000 de têtes)
AnnéeBovinsOvinsCaprinsPorcinsEquidésAnesCamélidésVolaille
industrielleVolaille
familiale19972 898 0004 198 0003 578 000191 000444 240375 0004 0004 956 00013 118 00019982 912 4904 344 9303 703 230213 919445 128375 7493 9605 287 00015 055 28319992 927 0524 497 0033 832 843239 590446 018376 5013 9204 710 00011 276 77920002 986 0004 542 0003 879 000269 000471 000399 0004 0005 595 00018 900 00020013 061 0004 678 0003 995 000280 000492 000407 0004 0006 115 31719 542 60020022 996 9374 540 3803 899 972291 450496 095399 5474 0005 174 25520 207 04820033 017 5134 613 5083 968 737303 368501 225399 5474 0085 261 86620 813 260Source : Rapport sur la Situation Economique et Sociale du Sénégal DPS 2003

Parmi les maladies majeures figurent, la peste, la fièvre aphteuse, la maladie de Newcastle, la peste chevaline et le botulisme (Annexe Statistiques, Tableau II.g). Le Ministère de la production animale piste les maladies animales et encourage les vaccinations. En 2002 (données les plus récentes), MAE a fait état de 1 300 morts d’animaux mais de nombreuses pertes n’ont pas été signalées. Dans l’enquête PASEC les trois-quarts des ménages ruraux ont signalé des pertes de bétail au cours des 10 dernières années avec pour cause la plus fréquente les épidémies, ensuite vient le vol et enfin la sécheresse. (Tableau 9).








Tableau 9: Fréquence et cause de la perte du bétail, 2002 en %
 RuralDakarAutres urbainsTotalMénages ayant enregistré des pertes de bétail au cours des 10 dernières années 73.311.835.353.0Perte subséquente à une épidémie52.323.333.448.1Vols, pertes21.527.935.824.1Sécheresse/ calamité naturelle16.011.615.815.8Ventes considérables9.123.39.59.7Total100.0100.0100.0100.0
Effet des chocs agricoles sur l’économie nationale

Depuis la dévaluation du Francs CFA en 1994, l’économie sénégalaise a retrouvé son dynamisme en enregistrant un taux de croissance annuelle de plus de 5 %, bien que les chocs d’origine climatique aient entraîné un ralentissement de la croissance potentielle. La croissance du PIB a été interrompue en 2002, lorsque l’économie a subi une baisse de croissance de 1,1 %. Cette chute a été essentiellement provoquée par la chute de la production agricole en grande partie due aux problèmes liés à la pluie et aux inondations le long du Fleuve Gambie. La Figure 4 retrace l’évolution de la croissance économique dans le secteur primaire de 1998 à 2004. La reprise de 6,3 % de la croissance économique en 2003 et de 6,1 % en 2004 a été soutenue par la croissance de 20 pour cent du secteur primaire en 2003 et de 9 % en 2004.9
Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 4: taux de croissance du secteur primaire, de 1998 à 2004
 EMBED Excel.Chart.8 \s 
Source: Ministère des Finances, estimations de la Banque

Risques et chocs économiques

Les risques économiques dans les zones rurales sont liés aux risques d’une économie ouverte, risques liés aux systèmes de production de commercialisation et les risques en termes de revenus et de pouvoir d’achat. Si le chômage est un risque économique majeur dans les zones urbaines, tel n’est pas le cas en milieu rural au Sénégal où la majorité de la population active est à son compte ou engagée dans des activités informelles ou à temps partiel afin de diversifier ses revenus. Le sous-emploi et la faiblesse des revenus tirés d’activités productives sont plus importants que la perte pure et simple d’un emploi.

Risques liés à une économie ouverte

Le Sénégal pratique une économie ouverte et ses producteurs ruraux sont confrontés aux risques liés aux taux de change et aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux. L’agriculture constitue 20 % des exportations totales composées principalement de produits arachidiers (huile brute et tourteaux, représentant la moitié des exportations agricoles), de coton (brute et produits tissés) et, à une moindre mesure l’horticulture qui prend de plus en plus de l’importance. La production arachidière est stagnante et les exportations ont chuté progressivement en raison de la mauvaise gestion politique des réformes du sous-secteur depuis le milieu des années 90 de même qu’en raison de la diminution de la qualité des semences et des sols. La structure tarifaire qui accorde des avantages industries locales des catégories d’huile comestible moins coûteuses pour le marché intérieur domestique ainsi que la tendance à la baisse des prix sur les marchés internationaux au cours des dix dernières années ont également joué un rôle important dans ce déclin. Jusqu’à une date récente, la politique tarifaire du Gouvernement ne reflétait pas les signaux du marché mondial et les producteurs bénéficiaient de revenus stables alors que les prix garantis étaient bien inférieurs au prix du marché. Les réformes entreprises depuis le milieu des années 90 ont favorisé les prix imposés par le marché, qui ont fait l'objet de négociation entre les producteurs et les entreprises de transformation.
En termes de risques liés aux taux de change, le principal choc a été la dévaluation du F CFA en 1994. Selon une étude récente de la Banque Mondiale sur les effets de la dévaluation de 1994, virtuellement tous les segments de la population, y compris les pauvres en milieu rural, ont bénéficié d’une amélioration de leur niveau de vie à la suite de la dévaluation mais la croissance n’a pas été tout à fait ‘en faveur des pauvres’ dans la mesure où les gains ont été plus substantiels pour les plus nantis en termes de répartition des revenus. La lenteur de la croissance de l’économie rurale à la suite de la dévaluation est due (a) aux mauvaises conditions climatiques ; (b) au boom des investissements publics entraînés par la dévaluation qui a essentiellement bénéficié aux secteurs de la transformation et des services ; et (c) à une chute en valeur réelle des cultures après la dévaluation (Azam, Dia, Tsimpo et Wodon 2005)10.
Les risques liés aux systèmes de production et de commercialisation
Le système de financement et de commercialisation de la production, d’arachide en particulier, a subi des réformes structurelles au cours des dernières années. La distribution des intrants et la commercialisation des produits agricoles se sont de plus en plus libéralisées au cours des 20 dernières années. En ce qui concerne le secteur arachidier, les réformes en cours qui ont été accélérées en 1997 ont abouti à la suppression de SONAGRAINES en 2001 et à l’instauration d’un système de livraison directe, c’est à dire sans intermédiaires ou courtiers, entre le producteur et la minoterie. Quoique ce nouveau système soit généralement plus efficace que l’implication directe du Gouvernement, cette période de transition a entraîné des bouleversements lorsque les marchés tentent de s’adapter.
Le manque d’accès aux semences et dans une moindre mesure aux engrais est un problème très important et de loin la raison principale pour réduire les superficies exploitées. Dans l’enquête du PSIA sur les producteurs du Bassin arachidier, 72 % des ménages non défavorisés et 68 % des ménages pauvres ayant signalé avoir réduit les superficies exploitées ont cité le manque de semences comme en étant la principale raison (Annexe Statistiques, Tableau II.h). Pour le quintile le plus pauvre, le manque d’engrais représentait également une raison considérable (12 % des réponses). Les risques associés au climat étaient une moindre raison de réduction des superficies de production. Le manque d’accès aux intrants fondamentaux provient des difficultés liées aux marchés du crédit en milieu rural et aux changements de la structure de production à la suite de la privatisation des industries rurales.
Les risques liés au pouvoir d’achat et aux prix

Au cours des dix dernières années (1994-2003) les producteurs agricoles de coton, d’arachide et de mil ont vu leur pouvoir d’achat s’éroder. L’indice général des prix à la consommation a augmenté plus vite que l’évolution des prix des principaux produits agricoles (Tableau 10). Notamment, l’arachide et le mil ont subi des chutes absolues de prix au cours des dernières années. Le pouvoir d’achat des riziculteurs s’est maintenu même s’ils sont confrontés à la rude concurrence du riz importé de qualité inférieure. Les producteurs de maïs enregistrent des gains substantiels tant en termes de prix absolu qu’en pouvoir d’achat.

Tableau 10 : Evolution des indices du pouvoir d’achat et des prix, 1990-2002
Année199019921994199619981999200020012002Mil (CFA/kg)83738013212583838383Coton (CFA/kg)100100150170185185185185185Arachide (CFA/kg)8080120131160145145120120Riz85851009096101100100100Maïs745783141132134127154143IHPC73,772,590,8100103104104108110Pouvoir d’achat (PA)
Secteur mil85,376,366,810092,260,760,358,557PA secteur coton79,881,197,210010610510410199PA secteur arachide82,984,210110011910710685,293PA secteur riz128,1130,3122,4100,0103,9108,3106,4103,4101,0PA secteur maïs111,687,4101,6156,7142,8143,7135,2159,2144,4Source : Gestion des Risques Agricoles, Niang, document de travail 2005


Risques et chocs en santé

Les chocs sanitaires ont des répercussions qui vont au-delà de la qualité de la vie, affectant les revenus, la productivité, la scolarisation et finalement, la croissance économique. La perte de journées de travail se traduit en réduction de salaires et/ou de production nationale domestique ainsi qu’en perte de rendement de services (ex : journées d’enseignement et autres services essentiels). Les crises de santé accroissent les dépenses des ménages et épuisent l’épargne, y compris les transports, les honoraires médicaux, les médicaments et, en cas de décès, les frais mortuaires associés aux funérailles. Les effets des crises sanitaires, en termes de coûts, sont particulièrement aigus en l’absence de mécanismes de solidarité ou d’assurance. La perte d’épargne, accroît aussi la vulnérabilité globale des ménages face aux autres événements aux conséquences néfastes. Les effets des chocs sanitaires sur la performance scolaire entraînent une diminution de l’apprentissage et peuvent aboutir à l’abandon de la scolarisation ou au redoublement. La mort d’un parent expose les orphelins à un risque considérable de non-scolarisation. Dans le cadre de l’évaluation de ces risques et chocs sanitaires, la présente section se penchera sur le profil de la morbidité et de la mortalité en général, puis elle considèrera les domaines critiques que sont la malnutrition, la mortalité maternelle, le paludisme, les autres maladies endémiques et le VIH-Sida.
Profil global de la morbidité et de la mortalité

Le Sénégal a opéré d’importantes avancées dans plusieurs domaines sanitaires mais enregistre encore des retards considérables dans plusieurs domaines cruciaux pour sa classe de revenus. L’espérance de vie de 54 ans est supérieure à la moyenne SSA de 49 ans (1999), reflétant ainsi au Sénégal un revenu par habitant supérieur, l’urbanisation croissante, une faible prévalence du VIH et l’amélioration de la couverture de l’enseignement primaire du Sénégal par rapport aux pays à ses voisins régionaux. Toutefois, la mortalité maternelle demeure élevée à 510 pour 100 000 naissances d’enfants vivants (DHS II 1993) et la fertilité de 5,7 enfants par femme est supérieure aux moyennes régionales. Par rapport à son niveau de revenus, le Sénégal enregistre l’un des taux de mortalité les plus élevés des moins de cinq ans. La mortalité néonatale représente la moitié du taux de mortalité infantile et elle est associée aux naissances prématurées et au faible poids du bébé à la naissance, au tétanos néonatal, à la pneumonie et aux traumatismes de naissance. Le taux de mortalité infantile (enfants de moins d’un an) est 40 % plus élevé dans les zones rurales et la mortalité des enfants de moins de 5 ans est de 162 % plus élevée.
Le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité au Sénégal. Il ressort de l’enquête ESAM II sur les ménages que le paludisme/fièvre est la cause la plus courante de décès dans les zones rurales (la moitié des causes de maladie signalées spontanément), suivi de la diarrhée et des problèmes respiratoires. Les enfants et les personnes âgées souffrent plus fréquemment de paludisme (ou du moins de fièvre) que les autres groupes (Annexe Statistiques, Figure II.c et Table II.i). L’on estime que le paludisme est la cause de 26 % des décès d’enfants (Tableau 11).
Les registres administratifs des services de santé publique confirment ce profil général de morbidité. Sur la base d’une moyenne établie de 1996 à 2001, le Gouvernement fait état de 900 000 cas de paludisme traités annuellement, de 220 000 cas de maladies de la peau, de 180000 cas de maladies respiratoires aiguës, de 170 000 cas de diarrhée et de dysenterie et de 60000 cas de parasitoses comme causes principales de morbidité à l’échelle nationale. Le paludisme est également une des causes principales de décès enregistrés, soit une moyenne de 1 500 décès enregistrés par an, la diarrhée cause 280 décès et les maladies respiratoires de 250 décès.11 Bien que le VIH-Sida ne soit pas cité comme étant une cause majeure de morbidité, il constitue une proportion croissante des lits du principal hôpital des maladies infectieuses de Dakar, de 10 % en 1991 à 60 % en 1999. Les chiffres officiels de la morbidité ne donnent aucune information sur la malnutrition sous-jacente en tant que cause et facteur aggravants de maladie mais, selon certaines estimations, les morts d’enfants en font la seconde cause majeure. Les statistiques ne font pas de distinctions entre les zones urbaines et les zones rurales. Toutefois, en cas de maladie, 18 % des ménages ruraux déclarent ne pas se rendre au travail/à l’école pour raison de santé contre 14 % des ménages urbains.

Malnutrition

Un quart des ménages ruraux signale avoir souvent ou toujours des difficultés à s’approvisionner en nourriture. Cette difficulté est pratiquement constante dans tous les quintiles de la pauvreté, la différence résidant dans le fait que 46 % des ménages du quintile le plus élevé ont déclaré ne jamais ou rarement avoir des difficultés à s’approvisionner en nourriture par rapport aux 39 % du quintile le plus bas. Et 20 % des ménages urbains ont également fait état de difficultés persistantes dans leur approvisionnement en nourriture. Il faut toutefois noter que cette autoperception peut différer considérablement à partir de la consommation réelle en raison des différences de perception et d’attente de ce qui doit constituer un repas. (Annexe Statistiques, Tableau II.j).
Diverses sources font état de différentes données eu égard à la malnutrition des enfants mais toutes conviennent que les taux sont beaucoup plus élevés dans les zones rurales. Selon ESAM II, dans les zones rurales, plus de 43 % des enfants âgés de moins de cinq ans présentent des signes d’arrêt de croissance (indicateur de mauvaise santé ou de mauvaise alimentation chronique), 24 % présentent une insuffisance pondérale et 10 % présentent des signes de rachitisme, contre respectivement de 21 %, 12 % et 8 % dans les zones urbaines. Les indicateurs de malnutrition sont plus élevés à Diourbel, Kaolack, Fatick et Tambacounda. Selon l’étude MICS 2000, environ 21 % des enfants en milieu rural âgés de moins de cinq ans souffraient de malnutrition modérée ou sévère, en termes de poids et de taille par âge en comparaison de 14 % des enfants en milieu urbain (Annexe Statistiques, Tableaux II.k et II.l).
Mortalité maternelle

Les chocs sanitaires pour les femmes en âge de procréer constituent un risque fondamental dans les zones rurales. Le taux de mortalité maternelle au Sénégal est désespérément élevé et, dans certaines zones rurales, elle est supérieure à 1 200 pour 100 000 naissances d’enfants nés vivants. La mortalité maternelle entraîne d’autres conséquences néfastes. Des études menées dans les autres régions ont montré que, la mortalité maternelle accroît la probabilité de mortalité infantile.12 Elle accroît également la probabilité de non-scolarisation des enfants de 3 points de pourcentage (Guarcello et. al . 2004). Le taux élevé de mortalité maternelle des femmes rurales est du à un certain nombre de facteurs, parmi lesquels les grossesses précoces, le taux plus élevé de fécondité, les facteurs aggravants que sont le paludisme et la malnutrition, le manque de soins avant et pendant la naissance. Les taux plus élevés de fécondité reflètent la moyenne de mariages précoces, l’accès limité aux contraceptifs et la tendance dans les campagnes d’avoir les grandes familles. Seuls 3 % des femmes en milieu rural signalent avoir recours à la contraception contre à 12 à 18 des femmes en milieu urbain et 71 % des femmes en milieu rural disent avoir reçu des soins prénataux donnés par un personnel de santé qualifié contre 89 % des femmes en milieu urbain. Cette couverture chute encore lorsqu’il s’agit de l’accouchement réel où les risques sont les plus élevés. 45% des femmes en milieu rural signalent avoir accouché seules ou avec l’aide d’un membre de la famille ou d’une amie. Seules 12 % des naissances en milieu urbain se déroulent dans un contexte aussi risqué. La présence d’infirmières sages-femmes pour suivre les naissances en milieu urbain était: 2,5 fois plus probable que dans les zones rurales (Tableau 12).
Tableau 12: Quelques indicateurs en matière de santé maternelle
IndicateurMilieu urbainMilieu rural% de toutes les femmes de 15 à 49 ans utilisant des moyens de contraception moderne123% des femmes mariées de 15 à 49 ans utilisant la contraception moderne183% des femmes de 15 à 49 ans ayant accouché l’année suivante par source de soins prénatauxInfirmière-Sage-femme8362Personne1127Médecin54Matrone15Total personnel qualifié8971% des femmes de 15 à 49 ayant accouché l’année précédente une personne avec assistanceAmie / Parente431Infirmière-Sage-femme8030Personne814Accoucheuse traditionnelle111Matrone511Médecin22Total personnel qualifié8743Source : MICS 2000

Le paludisme et les autres maladies endémiques

Le paludisme est le problème sanitaire le plus répandu auquel est confronté le Sénégal. Au niveau national, le paludisme est la cause de 31 % de la morbidité et de 32 % de la mortalité. L’incidence varie au cours de l’année, avec une pointe prononcée durant la saison des pluies (en particulier, septembre et octobre). Au nord, le paludisme est essentiellement saisonnier avec une mortalité et une morbidité concentrées sur une période de quelques mois.13 Dans les régions du sud, le paludisme est endémique avec des pointes moins prononcées. Les femmes enceintes et les enfants âgés de six mois à cinq ans sont les plus exposés au risque. Le paludisme est associé à une anémie sévère chez les femmes enceintes, à une insuffisance pondérale de l’enfant à la naissance et qui aboutit par la suite à la mortalité infantile. Hormis les femmes enceintes, la mortalité des adultes due au paludisme est relativement faible. Le Paludisme 14 frappe également plus durement les personnes exposées à d’autres risques de santé tels que la malnutrition et le VIH/Sida, et le paludisme est un risque aggravant de la mortalité maternelle. Avec la résistance à la chloroquine, le paludisme est devenu un fardeau lourd à supporter et cela a doublé ou triplé les hospitalisations et les décès ainsi que multiplié par 6 la mortalité infantile pédiatrique pour cause de paludisme comme le montrent les données recueillies depuis l’apparition de la résistance à la chloroquine au Sénégal à la fin des années 80 (Trape et al 2003).
Les chances de contracter le paludisme sont beaucoup plus élevées dans les zones rurales que dans les villes. Le taux moyen annuel d’inoculation par les insectes (entomologic inoculation rate - EIR) est de 7,1 % dans les centres urbains, de 45,8 % dans les zones périurbaines et de 167,7 % dans les zones rurales (Robert et. al 2003).15 Cette faible probabilité d’être piqué par un moustique infecté dans les zones urbaines est due à un environnement moins hospitalier (ex : pollution, faible capacité du vecteur), comportement de méfiance et de protection envers les moustiques (écrans, insecticides, moustiquaires) et une densité de population humaine plus élevée. Selon MICS 2000, 13 % des enfants âgés de 0 à 59 mois dormaient sous une moustiquaire contre à 23 % des enfants en milieu urbain.
Le paludisme affecte les revenus, la production et l’apprentissage. Selon les estimations d’une analyse nationale sur l’effet global du paludisme sur les taux de croissance économique, le paludisme réduit la croissance du PIB au Sénégal de 0,35 % par an. (McCarthy et. al. 2000). Les impacts économiques portent sur la perte de main d’œuvre, de productivité agricole et la croissance sacrifiée dans des secteurs industriels tels que le tourisme. En outre, le paludisme fait perdre des jours de classe et peut avoir un effet négatif sur la capacité d’apprentissage à long terme.16 L’infection moyenne chez les écoliers est de 30 à 50 % mais plus généralement dans le sud où 62 % des écoliers sont infectés.
Les populations rurales sont exposées à d’autres maladies endémiques comme la concentration de la bilharziose dans certaines régions. La construction de barrages et l’irrigation le long de la Vallée du Fleuve Sénégal ont développé la schistosomiase. La prévalence semble s’être accrue chez les enfants ces dernières années, de 19,5 % à 22 % dans les zones endémiques de 1996 à 2002. Elle affecte la santé des enfants d’âge scolaire, causant une augmentation des complications hépatiques dont la gestion sera coûteuse dans les années à venir. Le Sénégal a réussi a éradiqué l’onchocercose ces dernières années à travers une thérapie collective des villages infectés, 606 villages en 2003 avec une prévalence dans les communautés qui est passée de 9,5 % à 0,2 % de 1996 à 2003.





VIH-SIDA

Le Sénégal enregistre l’un des taux de prévalence du VIH le plus faible en Afrique sub-saharienne, estimé à 1,5 % de la population adulte.17 Cela se traduit par une estimation de 75 000 adultes et 5 000 enfants âgés de moins 15 ans actuellement infectés (CNLS 2004). Les facteurs ayant contribué au maintien d’un faible taux de prévalence sont une situation géographique favorable (taux globalement plus faibles dans la région ouest-africaine), la prédominance initiale du VIH-2 qui est moins virulente, les mœurs sociales interdisant certains risques, la politique de dépistage précoce et agressive de l’état et de la société civile pour éduquer la population sur les risques du VIH-SIDA et pour identifier les maladies sexuellement transmissibles dans les groupes à plus haut risque.
Les taux de prévalence varient d’une région à l’autre bien que les données ne permettent pas de tirer des conclusions définitives sur les zones rurales. Comme l’indique la Figure 5, les taux les plus élevés sont observés dans les régions frontalières de l’ouest et du sud du Sénégal, dont Kolda (2,9 %), Tambacounda (2,6 %) et Ziguinchor (2,3 %).18 Kolda et Tambacounda sont deux des régions du Sénégal où plus 80 % de la population vit en zone rurale. Par contre, le taux de prévalence du VIH à Dakar est de 1,7 %.
















Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 5 : Prévalence du VIH chez les femmes enceintes, par région, 2002 et 2003 (par moyenne et intervalle de confiance statistique)
 SHAPE \* MERGEFORMAT 

Les populations rurales sont vulnérables au VIH-Sida parce qu’elles ont moins d’informations pertinentes sur la maladie et peu d’accès aux services de santé. La plupart des résidents ruraux disent avoir entendu parler du VIH-SIDA, ce qui atteste les campagnes de sensibilisation entreprises par le Gouvernement et la société civile. Mais les femmes en milieu rural connaissent moins les risques spécifiques de transmission et les mesures préventives que les femmes en milieu urbain. Bien que trois-quarts des femmes en milieu rural aient entendu parler du sida, seules 29 % d’entre elles peuvent identifier les modes de prévention de sa transmission, par rapport à 47 % de femmes en milieu urbain (Annexe Statistiques, Table II.m). Soixante-deux pour cent des filles ne peuvent indiquer un seul risque de transmission (40 % des filles en milieu urbain) et un moins grand nombre de femmes en milieu rural savent où faire le test du VIH. Il existe de grandes variations régionales, la plus grande ignorance se trouvant à Kolda et à Tambacounda, régions enregistrant le taux de prévalence le plus élevé. Compte tenu du taux élevé des ménages dirigés par des femmes, en grande partie, en raison des migrations de travail une large proportion des femmes en milieu rural rencontrent ce risque.
Les migrations de travail, d’une grande importance pour la survie en milieu rural, semblent également accroître les risques du VIH. Près de la moitié de tous les cas de Sida traités à la principale clinique de soins ambulatoires du pays faisaient état de longues périodes de leur vie passées à l’étranger, le plus fréquemment (64 %) dans d’autres pays africains. Relativement peu de patients atteints du Sida faisaient état de voyages en Europe (6 %) ou aux Etats-Unis (1 %) (CTA 2003). Selon une étude effectuée sur les villages autour de Matam, 27 % des travailleurs émigrés à l’étranger de retour au pays étaient infectés contre un taux inférieur à 1 % des non-migrants (Kane et. al. 1993). Selon une autre étude menée dans le milieu de la région de Ziguinchor, la séropositivité était associée aux transfusions sanguines, à des injections, à des maladies sexuellement transmissibles et aux migrations saisonnières (Pison et. al. 1993). Dans les zones rurales, le VIH semble être essentiellement transmis d’abord aux hommes par des contacts sexuels avec des femmes infectées rencontrées durant les migrations saisonnières et ensuite à leurs femmes ou à leurs partenaires une fois de retour chez eux.19
D’autre part, les rapports économiques et de pouvoir entre les genres exposent les femmes à des risques. Dans une étude portant sur le sud du Sénégal, il est apparu que les migrants saisonniers et les femmes divorcées ou veuves étaient plus à même de reconnaître avoir eu des rapports sexuels occasionnels. Dans l’ensemble, 28% des hommes sexuellement actifs et 27 % des femmes sexuellement actives ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec au moins un partenaire occasionnel, au cours des 12 derniers mois. Ces relations sexuelles étaient motivés par des besoins matériels chez 66% des femmes qui en ont fait l’aveu (Layarde et autres, 1996).
Chocs sanitaires et accès aux services de santé

Face aux chocs sanitaires, les populations rurales ont tendance à moins utiliser des services de santé que les citadins. Deux-tiers des malades en milieu rural ont consulté des services de santé contre trois-quarts des citadins, en fonction du niveau de pauvreté. (Annexe Statistiques, Tableau II.n). Il est bien de signaler que, les populations ont accès à des services de santé de moindre qualité. Les populations allaient bien plus probablement consulter les guérisseurs traditionnels que les populations urbaines (16 % contre 6 %), et s’adressaient moins à des hôpitaux publics ou privés et à des cliniques (36 % contre 67 %). Les ménages les plus pauvres étaient les plus enclins à se rendre chez les guérisseurs traditionnels. En outre, l’utilisation des cases de santé est très limitée pour des services curatifs (Tableau 13).

Dans les zones rurales, l’accès financier et la distance sont des facteurs importants dans l’utilisation des services de santé. Pour les populations rurales ayant signalé avoir été malades mais qui n’ont pas cherché à se soigner, 40 % ont donné pour raison la cherté les coûts (Tableau 13). Cette raison était encore plus invoquée par les ménages ruraux les plus pauvres. Les coûts portent non seulement sur les consultations et les médicaments mais aussi sur le temps de travail perdu et les coûts de transport jusqu’au lieu de consultation. Ces coûts découragent les populations à rechercher un suivi médical rapide, hautement crucial dans le cas d’accès de paludisme, de complications d’accouchements et d’autres chocs sanitaires.20 Globalement, les ménages ruraux affectent environ 2,1 % de leurs dépenses annuelles à la santé contre 0.6 % pour les ménages urbains (Annexe Statistiques, Tableau II.o). En outre, la relation entre le coût, la qualité, la distance et l’utilisation est indissociable. Les ménages ruraux et urbains prennent en compte la qualité des soins, les prix, y compris les coûts de transport dans leurs décisions à consulter les services de santé.
Tableau 13: Lieu de consultation en cas de maladie et de consultation, ruraux de tous âges (%)
Quintile de pauvreté des ménagesLieu de consultation12345TotalPoste de santé128119710Hôpital public/dispensaire172021242920Centre de santé publique434743424744Médecin/dentiste privé001101Guérisseur traditionnel/Marabout18151514916Sage-femme/infirmière000120Hôpital/dispensaire religieux122322Case de santé 765435Raisons pour ne pas consulter de services de santéNon nécessaires333140444336Trop coûteux454534352440Trop éloignés11818202117Source : ESAM II

Risques et défis en matière de l’éducation

Les risques en matière d’éducation sont la non-inscription scolaire, l’abandon en cours d’année ou entre deux années ou l’acquisition insuffisante de techniques de base. Ces chocs peuvent se traduire par des revenus faibles toute la vie, aucune possibilité de diversification des sources de revenus et par une exposition aux risques sanitaires en particulier les femmes non-éduquées. Des études au niveau international ont démontré que les enfants courent plus le risque de ne jamais aller à l’école si leurs parents n’ont pas été scolarisés, transmettant ce type de vulnérabilité d’une génération à l’autre. Le niveau d’éducation des femmes est directement lié aux problèmes de santé notamment la connaissance et la connaissance sur le VIH/Sida, la fécondité et l’utilisation des services de santé. L’analphabétisme est élevé dans les zones rurales. Le niveau de l’alphabétisation est plus élevé chez les hommes (52 %) que chez les femmes (30 %) et, pour chacun des genres, chaque nouvelle génération présente un niveau d’alphabétisation plus élevé que la précédente, mais sans différence au niveau de la pauvreté. (Annexe Statistiques, Tableaux II.p et II.q).
Schéma général de Scolarisation
Le taux brut de scolarisation au primaire est de 95 % en zones urbaines et de 70 % en zones rurales. Cette disparité se traduit par plus de 300 000 enfants en zones rurales en âge d’aller à l’école primaire qui ne sont pas scolarisés contre seulement 36 000 enfants non inscrits à l’école primaire dans les zones urbaines (Tableau 14). Pour les zones rurales, un-tiers d’entre eux se trouve dans la région de Diourbel et un nombre plus important à Kaolack et à Louga. Il n’est pas possible de déterminer le nombre de ceux qui ne sont pas scolarisés par manque d’école de proximité mais des investissements importants ont été réalisés de 2000 à 2004, faisant passer le nombre d’écoles primaires de 4 751 à 6 060 et le nombre de classes de 21 530 à 30 483, minimisant ainsi de ce facteur.
Tableau 14 : Différence entre population scolarisable et population scolarisée
 Effectifs scolarisésPopulation ScolarisableDifférence Milieu ruralMilieu urbainTotalMilieu ruralMilieu urbainMilieu ruralMilieu urbainDakar12 191316 961329 15212 989379 77379862 812Diourbel47 67529 35177 026152 71429 164105 039- 187Fatick87 56418 018105 58292 79813 3895 234- 4 629Kaolack75 25251 229126 481141 35043 37366 098- 7 856Kolda115 56826 190141 758127 60219 16112 034- 7 029Louga49 33023 24972 57995 49521 87046 165- 1 379Matam37 2067 83245 03863 05910 22325 8532 391Saint Louis58 66042 262100 92275 70743 60517 0471 343Tamba60 03519 51379 54887 18517 73727 150- 1 776Thiès105 01592 238197 253126 25097 25621 2355 018Ziguinchor61 18446 226107 41042 81733 054- 18 367- 13 172Total National709 680673 0691 382 7491 017 966708 605308 28635 536Source : Ministère de l’Education, estimations de la Banque mondiale. Des déséquilibres négatifs (plus d’enfants scolarisés que ceux existant dans la population générale) sont possibles en raison d’enfants scolarisés ayant dépassé l’âge scolaire et/ou de fréquentation à travers les régions 

Tableau 15 : Assistance scolaire des enfants
âgées de 7 à 12 ans en milieu rural
Niveau de PauvretéAucunScolioses présentementAbandonQuintile 158.235.23.8Quintile 257.738.02.3Quintile 360.234.63.9Quintile 460.235.84.0Quintile 557.037.63.3Total58.736.13.4Source: ESAM-II Note: Ces chiffres diffèrent des chiffres d’inscription du Ministère de l’éducation dans ; la mesure où ils sont limités aux enfants en âge scolaire Dans les zones rurales, il n’y a guère de différence dans les taux de fréquentation entre les quintiles de pauvreté (Tableau 15). Si les contraintes économiques peuvent empêcher les familles pauvres d’envoyer leurs enfants à l’école, il n’est pas évident de pouvoir identifier les contraintes prévalant au sein du quintile rural le plus riche. Cela peut être dû à un certain nombre de facteurs. Tout d’abord, si la scolarité des enfants est fortement influencée par les niveaux d’éducation des parents, alors le fait que l’analphabétisme des adultes soit relativement égal au sein des quintiles de pauvreté rurale pourrait permettre d’expliquer cette situation. Un autre facteur possible est le rôle que jouent la formation religieuse et les écoles coraniques au sein de l’élite rurale.21 Il existe d’autres notamment la perception par les familles plus nanties que l’éducation n’est pas utile, perception prévalant particulièrement dans certaines catégories professionnelles comme les commerçants dont les enfants suivent la pratique traditionnelle familiale. Et finalement, le coût d’opportunité du travail des enfants est plus élevé pour les ménages ayant un meilleur accès aux terres et aux zones de pâturage et qui sont généralement plus riches.
La principale raison le plus souvent invoquée par les ménages ruraux eux-mêmes pour l'abandon scolaire est le manque d’intérêt ou l’inutilité de l’école, ensuite viennent les problèmes de santé, de coûts excessifs ou le besoin de travaux domestiques. Un-tiers des enfants ayant abandonné l’école ont déclaré que l’école n’était d’aucune utilité ou ne présentait aucun intérêt (Annexe Statistiques, Tableau II.r). 20 % ont invoqué des problèmes de santé, 13 % le coût élevé et 12 % la nécessité de travaux domestique. Le problème de distance était perçu comme un problème moins important, puisqu’il n’a été invoqué que par 5 % des enfants ayant abandonné l’école.22 En termes de coûts de scolarisation, bien que l’enseignement primaire soit en théorie gratuit, diverses cotisations sont prélevées habituellement à travers les comités de parents d’élèves de même que le coût pour les familles des livres, du matériel et des fournitures ainsi que d’autres produits scolaires. Les familles rurales consacrent en moyenne 1 % de leur consommation annuelle aux dépenses de formation.
Déterminants de la performance scolaire dans les zones rurales

L’analyse des déterminants au niveau des ménages ou des communautés de la scolarisation en milieu rural vient étayer bon nombre de ces convictions. Un modèle à variables multiples a été élaboré à partir de convictions des données du PASEC (Programme d’analyse des systèmes éducatifs) en vu d’explorer les déterminants de la scolarisation primaire, l’achèvement de la scolarité primaire, l’abandon de la scolarité primaire et le nombre d’années de scolarisation des enfants en milieu rural. (Tableau 16).















Tableau 16: Déterminants des résultats de l’enseignement primaire en milieu rural
 Années de scolarisationInscription au primaireDiplôme du primaireAbandonsCaractéristiques des ménages/communautésEchantillon ruralEchantillon ruralEchantillon ruralEchantillon ruralCoef.T-statsCœff.Z-statsCoef.Z-statsCoef.Z-statsEnfant malade-1.23-2.09-0.75-1.21-0.23-0.680.742.25Sexe0.804.37-0.02-0.140.211.95-0.27-2.2Age21.2812.510.482.610.837.660.393.69Age-0.03-9.01-0.03-4.44-0.02-6.07-0.01-2.43Chef de famille – Education primaire-0.43-1.80.000.02-0.34-2.960.261.84Situation socioéconomique-0.14-2.63-0.01-0.29-0.050-1.660.092.63Eloignement de l’école -0.08-0.4-0.09-0.51-0.08-0.690.272Nombre d’interventions positives pour la communauté0.141.850.060.95-0.03-0.6-0.01-0.17Nombre de chocs négatifs pour la communauté-0.02-0.21-0.02-0.310.061.1-0.03-0.4Nombre de mauvaises récoltes-0.30-2.230.050.44-0.15-2.220.091.51Nombre de bonnes récoltes0.060.74-0.15-2.140.050.97-0.03-0.36N750631963958Coeff. De déterm. ajusté 0.42460.5770.33080.2307NB : Années de scolarisation des enfants âgés de 6 à 25 ans
Les chiffres en gras sont des données statistiquement signifiant à 5% d’intervalle de confiance

Les facteurs semblant freiner le plus la performance de l’enseignement primaire en milieu rural sont les suivants :
Plus l’enfant est âgé, moins il est probable qu’il s’inscrive à l’école primaire et plus il est probable qu’il abandonne. En outre, les années de scolarisation et la probabilité d’obtenir un diplôme de l’enseignement primaire sont directement liées à l’âge, comme l’on pourrait s’y attendre.
En terme de genre, les garçons sont plus enclin à achever le cycle primaire, d’accumuler plus d’années d’éducation’ et d’éviter l’abandon scolaire. Mais il n’y a pas de différence entre les garçons et les filles avant l’inscription initiale, ce qui reflète l’augmentation du taux de fréquentation de l’école par les filles.
La situation socioéconomique est inversement proportionnelle à la possibilité d’être diplômé de l’enseignement primaire et au nombre d’années de scolarisation et directement liée aux abandons. Si les ménages ruraux riches sont plus probablement enclins à scolariser leurs enfants, il est moins probable qu'ils continuent leurs études. Les facteurs éventuels ont été abordés au paragraphe 65.
La régression de la performance scolaire indique, pour les échantillonnages ruraux et urbains, que lorsque le niveau le plus élevé atteint par le chef de famille est l’instruction primaire, il est probable que l’enfant ne suivra que quelques années de scolarisation.
La distance n’est un facteur que pour les abandons mais pas pour l’inscription initiale (Mais cela ne s’applique que pour le comportement de communautés dotées d’écoles selon l’échantillonnage du PASEC).
Les interventions positives au niveau de la communauté, comme les projets de développement locaux et des petites infrastructures, étaient associés au nombre d’années de scolarisation. Cela peut correspondre à des aspects du capital social associés aux communautés dynamiques, à la proximité, voire à un investissement physique plus important dans la construction de salles de classe mais il est difficile d’arriver à une conclusion définitive à partir de ces données.
Les chocs en santé de l’enfant sont inversement proportionnels au nombre d’années d’écoles et aux taux d’abandon élevés. Les chocs sanitaires au niveau des parents ne semblent pas affecter considérablement la scolarisation des enfants en milieu rural.23
Les mauvaises récoltes des ménages au cours des 10 dernières années ont négativement affecté le nombre d’années de scolarisation susceptibles d’être suivies par les enfants en milieu rural ainsi que leur probabilité d’être diplômés de l’enseignement primaire. Toutefois, les années de bonnes récoltes semblent également réduire la probabilité d’inscription, sans doute en raison des demandes pour les travaux domestiques au cours des années de bonne pluviométrie.


Il existe d’autres preuves pour appuyer l’effet du travail des enfants sur le faible taux de scolarisation primaire au sein des ménages bien nantis. Dans l’étude sur le Bassin arachidier, 9 % des enfants (12 % des garçons) étaient impliqués dans la production arachidière (Tableau 17). Il est très important de noter que, cette proportion est passée avec les revenus des ménages, à 16 % des garçons dans le quintile le plus riche. Le coût d’opportunité de la scolarisation était considéré comme plus important dans les ménages les plus riches.
Tableau 17: % Enfants travaillant dans la production arachidière par sexe et par niveau de pauvreté
 Non-pauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5% d’enfants 11.6%7.6%7.5%7.2%12.9%10.1%12.0%% de garçons14.8%9.1%8.3%10.1%17.0%11.9%16.3%% de filles6.8%5.7%6.5%3.7%7.5%7.3%4.0%Source : Enquête PSIA (Poverty and Social Impact Assessment). Nb : pour les producteurs d’arachides uniquement

Risques sociaux

Le conflit régional de la Casamance, les vols de bétail et les conflits fonciers sont les principales sources de risques sociaux en milieu rural au Sénégal. Le mouvement séparatiste de Casamance a causé des pertes dans la région du sud du Sénégal depuis le début des années 80, notamment le conflit armé, les mines terrestres et l’insécurité croissante entraînant vol de bétail et des actes de banditisme. Un accord de paix a été signé en mars 2001 et la situation s’est améliorée au cours de la période 2004-2005. Selon les estimations, 60 000 personnes auraient été déplacées, 500 blessées par des mines terrestres et 95 tuées. Quelque 230 villages ont été abandonnés et 4 000 élèves déplacés en raison de la destruction des écoles.24 Plusieurs centres de santé ruraux ont été fermés en raison des difficultés à recruter du personnel. L’impact de la prévalence du VIH dû au conflit n’est pas évident mais les taux élevés sont souvent associés aux conflits, Ziguinchor et Kolda enregistrant les taux les plus élevés du pays. L’insécurité a abouti à une perte de recettes du tourisme et des investissements privés et un ralentissement des investissements publics.
Le vol de bétail constitue un risque social important et croissant pour les populations rurales qui affecte plusieurs régions. Comme déjà mentionné, les vols sont considérés dans 22 % des réponses des populations rurales comme cause de perte de bétail. Cette observation générale est reprise dans les conclusions d’une évaluation sociale des villages ruraux les plus pauvres du Sénégal, selon lesquelles “ l’on peut dire que l’équipe a prévu les problèmes de vol de bétail en milieu rural, les chercheurs n’avaient jamais imaginé l’ampleur de ce problème au niveau du vécu quotidien des villages ruraux maintenant, comme il en a été fait état lors des entretiens. Il s’agit là d’un facteur considérable affectant les besoins prioritaires des villages dans tous les cas ” (Sey et Wilson, 2001). Le Ministère de la production animale estime ces pertes à 2 milliards de francs CFA (4 milliards de dollars E.U). Compte tenu de l’importance du bétail en tant que réservoir de richesse et de valeur refuge contre les chocs affectant la consommation, l’occurrence de vols de bétail a considérablement accrû la vulnérabilité rurale.
Il existe aussi une plus grande tension et un conflit potentiel en ce qui concerne les droits fonciers en milieu rural. La juxtaposition des droits fonciers traditionnels et des droits conférés dans le cadre juridique moderne, l’absence de limites territoriales clairement définies entre les administrations locales de même qu’entre les régions administratives rurales et urbaines, les conflits liés aux droits d’usufruit traditionnels des éleveurs et l’absence d’instruments de régulation sont à l’origine de ces problèmes, qui ont débouché sur des conflits entre agriculteurs et éleveurs dans des zones agro-sylvo-pastorales. Des conflits ont également éclaté entre les utilisateurs des terres agricoles sur une base héréditaire et ceux qui se sont vus attribuer des terres grâce aux investissements récents dans l’irrigation le long de la vallée du fleuve Sénégal (White, 2000), sans oublier la résistance opposée par les peuhls à l’expansion des terres agricoles à Kolda. En outre, il y a un nombre croissant de conflits potentiels résultant du retour de migrants qui essayent de se faire attribuer des terres par les collectivités locales. Le nombre exact des personnes affectées ou les impacts économiques de ces conflits liés aux droits fonciers ne sont pas connus, mais ils mettent en évidence un espace rural et des systèmes économiques en perpétuelle mutation, nécessitant des mécanismes de gestion efficaces et transparent visant à réduire les risques liés aux investissements et aux moyens d’existence.

Chocs multiples, cercles vicieux et concentrations saisonnières

Tableau 18: Effet de chocs négatifs multiplesChocs affectant la communautéNombre de villages affectésPerception probable d’une détériorationAucun450 %Au moins 1 choc2864 %Au moins 2 chocs2370 %Au moins 3 chocs1173 %Au moins 4 chocs580 %Source : Données du PASEC. Les chocs incluent la sécheresse, la perte de bétail, l’infestation d’insectes, les incendies, les épidémies, la famine, les accidents, la fermeture d’entreprises, les inondations et autres.
La plupart des villages subissent des chocs négatifs multiples. Dans l’étude du PASEC portant sur 32 villages ruraux, seuls quatre d’entre eux n’ont pas subi de chocs les affectant globalement au cours des 10 dernières années. Ces villageois auraient pu aussi bien dire que la situation n’était globalement ni pire ni meilleure. Plus le nombre de chocs est important, plus des villageois se rendent compte de l'aggravation de la situation. Sur les 15 % de villages ayant subi au moins quatre chocs, 80 % avaient le sentiment que la situation avait globalement empiré (Tableau 18).
Tableau 19 : Estimation de la proportion des membres de la communauté affectés par les chocs, par typeType de choc( % )Sécheresse84Insectes/perte de récoltes76Famine70Décimation des troupeaux58Inondations50Catastrophe /Accident48Fermeture de centres de santé30Fermeture d’entreprise 30Epidémies20Incendies16Source : PASECNéanmoins, dans un même village, ces chocs frappent différemment les ménages. Il ressort des données du PASEC que les villageois estimaient que la sécheresse et les chocs agricoles étaient les plus répandus. Mais, même dans le cas de la sécheresse, seuls 84 % des ménages en avaient souffert et seuls 70 % avaient été affectés par la famine (Tableau 19). Ces déclarations sont très similaires à une récente enquête du PAM sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux selon laquelle environ un-tiers des ménages dans les villages n’était pas exposé au risque d’insécurité alimentaire (WFP 2004). Les inondations n’affectent que la moitié des villageois. La fermeture des centres de santé semblait n’avoir affecté que 30 % de la population, ce qui, sans doute, montre que les services de santé sont peu utilisés.
La vulnérabilité des zones rurales a un aspect saisonnier très important, à cause de ses liens étroits avec la production agricole, et avec les changements climatiques. La "période de soudure" est, dans ce contexte, particulièrement critique, car elle renforce les cercles vicieux. Il s’agit d’une période où les populations rurales sont en général les plus vulnérables (Figure 6). C’est à la fin de cette période que la demande de main d’œuvre est la plus élevée, ce qui coïncide avec un moment où la malnutrition et le paludisme sont les plus élevés. De plus, le paludisme est surtout présent durant la saison des pluies, à un moment où les transports en cas d’urgence de santé sont les plus difficiles. Le manque de revenu chez les ménages ruraux avant la période des cultures coïncide avec un besoin élevé de liquidités pour payer les soins de santé et la scolarité de la rentrée qui débute en octobre. Il peut aussi retarder l’inscription scolaire des enfants chez des ménages qui devront attendre la fin des récoltes pour avoir l’argent nécessaire au paiement des différents frais scolaires. Les interventions prévues pour faire face aux périodes de risque cruciales seront plus efficaces si elles tiennent compte des réalités du cycle des zones rurales.
Certains chocs négatifs accroissent l’occurrence potentielle d’autres événements néfastes. La sécheresse peut susciter une migration temporaire de travail ce qui augmente l’exposition au VIH pour le migrant et le/la partenaire resté(e) au village. Une mauvaise récolte et le choc qui en résulte peuvent réduire la probabilité pour une femme ayant des complications de grossesse de recevoir des soins adéquats ou accroît le risque qu’a un enfant d’abandonné l’école. Les mères qui n'ont pas été scolarisés ne font pas vacciner les nouveaux-nés contre le tétanos (MICS 2000. Il s’agit là de cycles vicieux de vulnérabilité qui ont des difficultés pour échapper à la pauvreté ou qui peuvent ramener ceux qui ont amélioré leur situation aux difficultés de survie.
Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 6 : Concentration saisonnière des risques en milieu rural



























Le tableau 20 récapitule les principaux risques et groupes vulnérables dans les zones rurales du Sénégal. Ces risques créent des groupes vulnérables de taille variable : environ 85 % des ruraux courent le risque de subir le contrecoup la sécheresse cyclique ; plus des groupes beaucoup plus petits, tels le groupe des personnes vivant avec le VIH ou des personnes blessées par des mines anti-personnels dans le conflit casamançais. Quant aux groupes exposés à une vulnérabilité générale, il faut compter 1,8 million de ruraux entrant dans la catégorie des plus faibles consommateurs ou 1,4 million des ménages les plus pauvres, qui engagés dans les travaux agricoles saisonniers, sont moins susceptibles de faire face à des chocs.
Tableau 20 : Résumé des Estimations des Populations Rurales à Risque
Les risques et vulnérabilités

IndicateursNombre d’IndividusPauvretéNo. en dessous du seuil de pauvreté3.832.000No. dans les deux quintiles les plus pauvres (moins d’1 dollar par jour)1.800.000Risques NaturelsCourant le risque d’une mauvaise récolte au moins une fois sur 10 ans5.000.000Courant le risque de perte de bétail à cause de l’épidémie (sur 10 ans)2.230.900Courant le risque de perte causé par des criquets (2004)1.175.400Risques en SantéNo. de personnes qui s’approvisionnent en eau à partir de puits ouvert des fleuves3.138.00025Population qui souvent a des difficultés des provisions alimentaires1.500.000Victimes du paludisme +500.000Enfants en milieu rural malnutrition (0-5)250.000No. de femmes rurales de 15-49 qui vont accoucher dans les conditions à risque (seule ou avec l’aide d’une amie)91.000No. de femmes rurales enceintes qui ne reçoivent pas des soins prénataux61.400No. d’enfants 0-5 qui ont une probabilité de mourir avant d’atteindre l’âge de 5 ans
No. de personnes qui ont une probabilité de mourir de paludisme/fièvre36.300

9.500Population rurale adulte 15-50 qui sont infectés par le HIV-SIDA 41.00026Orphelins ruraux de SIDA12.000Risques en EducationAdultes ruraux analphabètes4.111.600Enfants scolarisés en milieu rural qui ne reçoivent pas des repas scolaires511.200Enfants ruraux en âge scolaire mais non scolarisés 308.000Quintile inférieurEnfants 7-12 qui ont un accès difficile à l’école (+ 3 Kms)188.000Risques de l’EmploiLe quintile des ménages ruraux les plus pauvres qui ont pour profession principale le travail saisonnier1.400.000Risques SociauxCourant le risque de vol de bétail (sur 10 ans)944.000Nombre de déplacés par le conflit en Casamance 60.000Nombre de blessés par les mines anti-personnels500AutreHandicapés70.800Orphelins (0-14 qui ont perdu au moins un parent)238.000InaccessibilitéNo. De personne résident à une heure de transport public1.939.262
La figure 7 met en évidence les situations où les risques et vulnérabilités entrent dans un spectre d’ampleur et de gravité. S’agissant des risques qui ont un impact mineur, comme les maladies courantes, les petits feux de brousse, etc., l’auto-assurance à travers l’épargne personnelle convient normalement pour faire face aux pertes de coûts et de prestations sociales. Dans ce genre de situations, le recours à des stratégies négatives de résolution des problèmes, ayant un impact sur la capacité à long terme des ménages à améliorer leur statut socio-économique, est pratiquement impossible pour les familles les plus démunies. A mesure que les risques atteignent un niveau de gravité à l’échelle, la justification d’une mise en commun des risques et d’une intervention des pouvoirs publics s’accroît. En outre, pour les risques co-variés qui affectent une large frange de la population et / ou les risques multiples concentrés au niveau de certaines composantes de la population ou concentrés sur certaines périodes de l’année, les possibilités de la mise en commun des risques sont réduites tandis que le recours aux interventions des pouvoirs publics devient plus important.
Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 7: Sévérité et Fréquence des Risques dans le Milieu Rural CHAPITRE III : Mécanismes informels et privés de gestion des risques

Au premier niveau de gestion des risques sociaux, comment les ménages ruraux préviennent-ils, atténuent-ils et s’adaptent-ils aux risques ? Quelles sont les principales réponses au niveau des ménages et des villages ? Quels sont les principaux mécanismes informels et commerciaux?

Aperçu général sur les stratégies de gestion des risques sociaux au niveau des ménages et des communautés

Les ménages et les communautés cherchent à réduire leur vulnérabilité par pratiques traditionnelles de longue date de gestion des risques face aux caprices de la vie dans le Sahel. Les stratégies de prévention de l’occurrence de chocs comprennent plusieurs volets dont la vaccination des enfants et du bétail, l’irrigation, le défrichement pour prévenir les feux de brousse, etc. Les stratégies d’atténuation de l’impact des chocs portent aussi sur la diversification de la production et des recettes (ex : diversification des cultures, vente de produits maraîchers et de bois de feu, petit commerce) ainsi que l’auto assurance et la mise en commun des risques par des réseaux sociaux et des clubs d’épargne informelle (tontines). Les stratégies pour faire face aux risques portent sur la réduction quantitative et qualitative des rations alimentaires, la vente d’animaux, le recours aux médecines traditionnelles, la non-scolarisation des enfants et le recours aux migrations temporaires. Certaines stratégies d’adaptation à court-terme peuvent avoir des conséquences négatives à long terme, en particulier lorsqu’elles aboutissent à la diminution des biens, à l’érosion du capital humain et à la dégradation de l’environnement. Les instruments d’atténuation visant à considérer le bétail comme une valeur refuge contre les privations ne conviennent guère pour venir à bout de chocs covariants tels que la sécheresse.
La quasi-totalité des ménages ruraux pratique la diversification de leurs sources de revenus et de leurs types d’actifs. La diversification réduit l’exposition aux risques, stabilise les flux de revenus et accroît les liquidités potentielles en temps de crise. Il ressort de l’enquête PSIA que les ménages les plus pauvres du Bassin arachidier étaient ceux dont les revenus étaient concentrés dans la production agricole alors que les non pauvres étaient ceux qui les diversifiaient dans l’élevage et d’autres activités économiques. Dans l’agriculture pluviale, tout au long de la décennie 90, la diversification a été pratiquée au détriment de l’arachide et des autres cultures qui sont plus affectées par les conditions climatiques défavorables, pour se tourner vers des cultures comme la pastèque et le niébé.
Les stratégies de gestion des risques varient d’un espace à un autre et peuvent évoluer dans le temps. Selon une évaluation de la vulnérabilité en 2004, les ménages ruraux du nord du Sénégal ont réagi à l’insécurité alimentaire essentiellement par la vente d’animaux, les migrations et la diversification des revenus, alors que des modifications du régime alimentaire quotidien, avec des conséquences lourdes à court terme, prévalaient davantage à Tambacounda, à Kaolack et à Fatick (MOA/WFP 2004). Selon des témoignages recueillis dans la région de Ndam Mor Fademba, en réponse à des catastrophes majeurs des 60 dernières années, telles que l’invasion de criquets en 1950, l’incendie d’un village en 1967, la sécheresse de 1973, une invasion de rats en 1976 et de criquets en 1988, les changements de régimes alimentaires et le recours à l’aide alimentaire ne constituaient plus des stratégies d’adaptation très importantes(IIED 1993) par rapport à l’exode rural et à l’émigration à l’étranger et à la vente de gros bétail. La vente de volaille telle que les poulets est restée une stratégie fondamentale d’adaptation tout au long de cette période.27
Adhésion à des réseaux sociaux et à des groupes de solidarité

Tableau 21 : Présence d’associations dans les zones rurales, par type

Type d’associationPrésence dans les villagesOrganisation religieuse80Groupement de promotion féminine69Tontine67Association culturelle et sportive67Association de parents d’élèves58Groupement d’intérêt économique (GIE)39Association de développement villageoise35Coopérative33Groupe de gestion de l’eau31Comité de santé28Source : ESAM II, Perceptions de la pauvreté, 2001 Les réseaux sociaux et les organisations locales constituent la première ligne de défense face aux chocs affectant les ménages. Au niveau local, il existe des réseaux et des organisations conçus pour régir les relations sociales, mobilisent et régulent l’action collective, en particulier axés sur des systèmes de production et de gestion des ressources naturelles et pour réduire et gérer les risques locaux. L’assistance mutuelle à travers les échanges de main d’oeuvre lors de certaines périodes agricoles est courante. Ces groupes et associations peuvent jouer un rôle important non seulement pour encourager la solidarité villageoise mais aussi pour établir des liens avec l’Etat ou d’autres acteurs extérieurs comme les ONG afin d’attirer des ressources.
Les modèles et les formes d’association sont hétérogènes dans le Sénégal rural. Les principales associations sont les coopératives de production, les groupements d’intérêt économique, les coopératives de producteurs et les associations de travailleurs, les associations d’utilisateurs d’eau et de barrages d’irrigation, les associations de développement villageois, les groupes de femmes, les associations de jeunes et associations sportives et les organisations religieuses. Ces organisations peuvent être localisées dans un village ou fédérées au sein de réseaux régionaux ou nationaux plus importants. Elles peuvent regrouper tous les membres d’un village comme les organisations communautaires, ou être plus fermé à des adhésions comme dans le cas des organisations de production. En outre, elles peuvent être créées sur initiative de l’état comme le développement des coopératives de production dans le bassin arachidier et les groupements de promotion féminine ces 20 dernières années.
Le tissu associatif est très dense en milieu rural, créant des filets de solidarité très important dans un environnement prédisposé aux risques. Comme le montre le Tableau 21, les organisations religieuses, les groupements de femmes, les tontines et les organisations culturelles et sportives sont largement répandus, dans la grande majorité des communautés rurales. Les comités de parents d’élèves sont fréquents (58 %) et devraient se développer davantage dans l’avenir suite à l’expansion des écoles dans les zones rurales. Les associations engagées dans les activités de développement économiques, la gestion de l’eau et de la santé ne sont accessibles qu’à un-tiers environ des ménages ruraux. Cette situation révèle la faiblesse des infrastructures de service en matière d’eau et de santé.
La densité de ces associations semble s’accroître avec l’émergence d’un plus grand nombre d’organisations formelles axées sur la production. Selon une enquête menée en 2002 sur les villages de la Vallée du Fleuve Sénégal, du Bassin arachidier et des Niayes, 78 % comptaient au moins une association et environ 22 % déclaraient en compter depuis une vingtaine d’années. Ce sont les organisations de production qui se sont développées le plus rapidement. L’analyse des déterminants de l’existence d’organisations au niveau des villages a montré que la taille du village, la présence d’activités non-agricoles (comme les villages de pêcheurs), les exploitations plus importantes et une plus grande proximité d’autres villages, étaient à la base de la création d’un plus grand nombre d’associations (de Janvry et al 2003).
L’adhésion varie par type d’organisation, certaines étant plus ouvertes que d’autres. Comme l’indique la Figure 8, lorsqu’elles existent, la grande majorité des membres de la communauté villageoise appartient à des organisations religieuses, à des groupements féminins, à des associations villageoises de développement, à des clubs d’épargne informels, à des organisations culturelles et sportives et à des groupements d’intérêt économique – même parmi les ménages les plus pauvres. Les coopératives rassemblent une large adhésion bien que la participation des ménages les plus pauvres y soit faible. Trois-quarts des ménages sont membres d’une association de parents d’élèves. Dans les comités de gestion de l’eau et de la santé l’adhésion est plus faible et est moins ouverte aux plus pauvres.













Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 8: Proportion des ménages adhérant à un groupe par quintile de consommation
 SHAPE \* MERGEFORMAT 
Il est évident que le schéma de répartition des profits parmi les membres varie selon le type d’organisation. Il ressort de l’enquête effectuée sur 280 villages précédemment citée que plus les organisations étaient ouvertes et informelles, plus elles avaient tendance à être sélective en ce qui concerne la répartition des biens privés ou parapublics entre les membres (79 % perçoivent des bénéfices). Plus les organisations de producteurs sont formellement limitatives en termes d’adhésion, plus elles répartissent largement les bénéfices, à 92 % de leurs membres (de Janvry et al 2003).
Les ménages ruraux contribuent financièrement au maintien de ces réseaux à travers toute la gamme de niveaux de revenus. Globalement, 68 % des ménages ruraux déclarent contribuer financièrement aux associations (religieuses, sociales, coopératives). En valeur absolue, la contribution versée par les associations s’élève en moyenne à 18 500 F CFA. Même les ménages ruraux les plus pauvres contribuent à hauteur de 2 % de leurs dépenses totales (correspondant en gros à leurs dépenses de santé). (Annexe Statistiques, Tableau III.a).
Ces types de densité et d’adhésion sont importants pour la conception de programmes destinés à se développer sur la base des réseaux sociaux existants. Tout d’abord, en dépit de la densité globale des associations, il existe un nombre important de villages, typiquement les plus petits et les plus éloignés, qui n’ont pas d’associations et ont tendance à se reposer sur des réseaux familiaux, sans liens importants avec  « l’extérieur ». Ce sont les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre avec les programmes qui fonctionnent dans le cadre des associations existantes. Ensuite, les associations informelles existantes peuvent être étendues mais sans être aussi ouvertes dans la répartition effective de leurs bénéfices. Les organisations ayant plus de liens avec l’Etat, à savoir les comités d’école, de santé et d’eau, peuvent ne pas représenter les meilleures voies d’accès pour les interventions publiques plus larges car elles sont moins présentes, qu’elles ont des adhésions limités et que les plus pauvres peuvent ne pas y être représentés.
Le fait d’être tributaire des redistributions et d’appui d’ordre familial a ses limites. Le don est une partie importante des traditions sociales. Dans les zones rurales et urbaines, la valeur des dons est répartie équitablement entre la famille immédiate, les amis et les autres personnes /associations. La plupart des dons restent au niveau local. Parmi les ménages ruraux, 63 % des dons restent dans le village et 28 % dans les zones rurales, environ 8 % allant dans les zones urbaines. Cette répartition est conforme aux règles de la Zakat, un des cinq piliers obligatoires de l’Islam qui consiste à donner une part déterminée de richesse aux nécessiteux. Les récipiendaires éligibles sont les plus proches de celui qui donne au sein de la famille, du village, puis hors du village. Concernant les cultures non irriguées, 10 % de la récolte devraient être distribués aux groupes vulnérables tels que les personnes économiquement faibles, les handicapés, les orphelins, les réfugiés et les prisonniers, etc. Quant aux cultures irriguées, 5 % suffisent. Toutefois, la principale limite de ces réseaux de solidarité réside dans le fait qu’ils sont communautaires et qu’ils ne sont donc pas efficaces dans le cas de chocs majeurs où tout le monde a besoin d’aide au même moment.
Migrations de travail et les transferts de salaires

Migrations

Les ménages cherchent à diversifier les activités pour se prémunir contre les risques ruraux en mettant à l’abri une partie de leurs revenus hors de la zone de risque, par l’exode rurale. Les migrations sont devenues un important mécanisme d’adaptation aux risques pour de nombreux ménages ruraux. Avec un accès limité aux services, l’imprévisibilité de la production agricole et de leur grande exposition aux chocs, les stratégies de survie des familles sont fondées sur le fait qu’un ou plusieurs de leurs membres émigrent vers les centres urbains et, dans l’idéal, vers l’étranger, pour y chercher du travail. L’importance des migrations ne soulage pas pour autant la pression au sein de la famille de départ dans la mesure où c’est souvent le ‘plus capable’ qui s’en va. En revanche, les migrations établissent des liens avec les localités à partir desquelles les transferts de salaires sont effectués vers les villages et des connections que les futurs migrants pourront exploiter grâce aux contacts.
Même si les mariages et les autres événements familiaux demeurent la principale cause de migration, un nombre considérable de ménages de migrants invoquent des raisons économiques telles que le manque d’emplois, un nouvel emploi dans un autre endroit et l’accès aux terres. Les données indiquent également que les riches sont moins enclins à partir à la recherche de meilleures opportunités d’emploi alors que les pauvres sont plus probablement contraints de partir en raison de conflits, de maladies et d’autres causes d’insécurité. Près de 3 % des ménages ruraux déclarent être partis pour cause d’insécurité, de catastrophes et de conflits. Selon les données de l’enquête PSIA dans le Bassin arachidier, un-tiers des adultes est parti au moins une fois, essentiellement à cause des chances d’obtenir un emploi ailleurs. Les hommes invoquaient le manque de semences alors que les femmes invoquaient également le mariage. Les ménages à revenus plus élevés avaient plus de probabilité de voir des membres partir pour des chances éducation (6 %) (Annexe Statistiques, Tableaux II.b et II.c).
Les migrations internationales sont devenues importantes. Le nombre de Sénégalais résidant à l’étranger est estimé entre 400 00 et 500 000 et environ 70 % des ménages ont déclaré avoir un de leurs membres à l’étranger en 2001. Bien que historiquement cette migration se fasse intensivement vers la France, en particulier, en provenance de la vallée du Fleuve Sénégal, le flux migratoire s’est récemment diversifié et intensifié vers d’autres pays européens, l’Italie plus particulièrement, et les Etats-Unis. Statistiquement, l’émigration vers d’autres états africains représente le plus grand nombre d’émigrés sénégalais. Les pays de destination les plus importants sont historiquement la Côte d’Ivoire, bien que le récent conflit ait altéré ce schéma, le Gabon, le Mali et la Guinée. Les ménages urbains avaient plus de chance d’avoir un parent émigré en Europe alors que la majorité des migrants ruraux partaient pour d’autres pays africains (Annexe Statistiques, Tableau III.d).
Transfert de salaire

Les transferts de salaire de l’étranger aident les populations à faire face aux chocs internes et peuvent contribuer à la promotion du développement économique. Des études ont démontré que ces transferts ont un impact sur le recul de la pauvreté dans les pays récipiendaires (Adams et Page, 2003). Les envois ont tendance à être stables et peuvent même augmenter en période de difficulté économique dans les pays de destination (Ratha 2003). Néanmoins, selon certains, les transferts freinent la croissance à long terme en réduisant la motivation à travailler et à investir ou en créant des pressions qui entraînent la surévaluation de la monnaie (Chami et autres 2003). Le problème qui se pose c’est que les transferts peuvent aggraver l’inégalité de revenus, notamment l’augmentation du prix des propriétés foncières et du logement du fait des transferts.
Les transferts internationaux vers le Sénégal ont augmenté de façon constante et représentent environ 6 % du PIB du pays (Tableau 22). Cette situation est avantageuse par rapport à une moyenne de 1,5 % du PIB de tous les pays en développement en 2002 et de 2,9 % du PIB des pays à faibles revenus. Ces niveaux restent en deçà du montant global des transferts de ressources dans la mesure où ils ne prennent en compte que les transferts formels effectués par des banques, des opérateurs de transferts d’argent comme Western Union, des bureaux de change et des services financiers de la poste. Les transferts informels en espèces ou en nature par des membres de la famille, des amis, les commerçants et les réseaux informels sont considérables et, selon certaines estimations, peuvent être aussi importants voire plus importants que les transferts enregistrés (Global Development Finance 2004).


Tableau 22: Transferts internationaux vers le Sénégal, 1994-2004
19941995199619971998199920002001200220032004Prix actuels en millions de dollars EU105.2116.2104.8105.0106.4142.6216.0283.6231.2236.8248.5% du PIB2.9%2.6%2.3%2.4%2.3%3.0%4.9%6.2%6.7%6.4%6.2%Balance des Paiements FMI, estimations de la Banque.


S'il n'existe que très peu de données systématique sur la proportion des transferts dans les revenus des ménages ruraux, il semblerait selon des sources non confirmées que dans certaines régions, ils puissent constituer une source importante, voire prédominante de revenus. 28 A titre d’exemple, les groupes ethniques soninke et peuhl de la Vallée du Fleuve Sénégal ont de fortes traditions d’exodes rurales et de migrations internationales et, selon certaines études, les transferts pourraient représenter jusqu’à 90 % des revenus des ménages (Cotoula et Toulmin 2004).29 L’enquête PSIA sur le Bassin arachidier confirme l’étendue de ces transferts. 30 % des ménages pauvres et 25 % des ménages non-pauvres ont déclaré recevoir des transferts indépendants de toute pension (nationaux et internationaux), équivalant respectivement à 27 % et à 36 % de leurs revenus. (Annexe Statistiques, Tableau III.e). Il ressort de ESAM II que 72 % des ménages ruraux ayant un membre émigré à l’étranger ont déclaré qu’ils ont renvoyé de l’argent.
Les transferts semblent servir en priorité à faciliter la consommation et à faire face aux besoins élémentaires. Selon les estimations de récentes études, la consommation courante représente environ 75 % de l’utilisation des transferts (Sander et Barro 2003, C. Diop 2003, A.S. Fall 2002). Des sommes plus élevées peuvent être transférées en période plus critique, comme le paiement des frais de scolarité ou le paiement de la main d’oeuvre durant les périodes agricoles chargés. 10 % environ vont sur des comptes d’épargne, souvent dans la perspective de futurs investissements immobiliers. Le reste est directement affecté à des investissements d’achat de propriétés foncières de logements ou pour financer des activités commerciales ou de services (taxis). Une infime partie semble être consacrée à des investissements agricoles bien que selon des sources non confirmées on parle de production de légumes et d’achat de bétail. Au niveau communautaire, les groupes ethniques ayant de fortes traditions de migrations ont créé des associations d’émigrés à l’étranger pour collecter des fonds destinés à financer des projets à plus grande échelle comme des écoles, des centres de santé et des mosquées dans leurs villages d’origine.
Les systèmes de transferts informels de fonds multiplié et représentent probablement la majorité des transferts vers les zones rurales. Ces systèmes informels comprennent les transferts d’espèces par des amis, des parents ou des commerçants ainsi que des transferts en nature, soit remis de main en main aux résidents ruraux, soit financés par des boutiquiers privés qui distribuent alors les marchandises dans leurs kiosques. Dans la mesure où ils reposent sur des réseaux sociaux et familiaux, ils sont plus faciles à utiliser pour les populations rurales peu scolarisées et peu habituées aux procédures bancaires formelles. Et les émigrés sans statut légal peuvent hésiter à recourir aux circuits formels susceptibles de les obliger à fournir une pièce d’identité ou à ouvrir un compte bancaire. En outre, les transferts informels ne sont soumis à aucun plafond, ce qui n’est pas le cas des transferts formels.
La Poste et, de plus en plus, les institutions de microfinance, transfèrent les salaires aux ménages ruraux à travers des circuits formels. Le système bancaire formel a une représentation limitée dans les zones rurales.30 La Poste dispose du plus grand nombre d’établissements en tant que fournisseur de services financiers en milieu rural au Sénégal, avec 137 bureaux dont tous acceptent des transactions financières. La Poste utilise ses propres systèmes pour les transferts d’argent à l’intérieur du pays mais a passé un contrat avec Western Union pour les transferts internationaux. La Poste achemine la plupart des transferts financiers dans le pays et enregistre la quasi-majorité de tous les transferts vers les localités rurales. La Poste est bien connue des villageois en laquelle ils ont confiance et qui leur offre une gamme étendue de services, y compris des comptes d’épargne. Toutefois, des difficultés occasionnelles de liquidités dans les bureaux bénéficiaires imposent des visites multiples des destinataires.
La rapide expansion des structures financières décentralisées (SFD - les institutions de microfinance) crée d'autres circuits de transferts31. La plupart des SFD sont centrées sur les fonctions traditionnelles d’épargne et de crédit (voir section suivante) mais un nombre de plus en plus croissant est en train de pénétrer le marché des transferts d’argent. Deux SFD sont formellement impliquées dans le marché des transferts : l’UNACOIS (Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal) et la Djoloff Mutuelle d'Epargne et de Crédit (DJOMEC) en collaboration avec une société privée, Money Express, pour la gestion des transferts internationaux. L’essentiel de l’extension des transferts vers les zones rurales devrait se faire par le canal des institutions de microfinance, soit par la diversification des services qu’elles offrent, soit en instaurant des partenariats avec des banques privées, spécialisées en services de transfert d’argent et/ou la Poste en raison de sa position privilégiée en termes d’accès étendu à la clientèle et de son aptitude à offrir une gamme de services, dont le crédit.
Plusieurs contraintes politiques s’opposent à l’extension ou à l’accélération des services formels de transfert d’argent. La libéralisation du secteur financier a accru la présence et la diversité des mécanismes formels de transfert d’argent, réduisant les coûts unitaires et offrant des mécanismes de transfert plus rapides. La réglementation de l’UEMOA limite néanmoins les montants pouvant être transférés tant au plan interne qu’au plan international (en dessous de 5 000 dollars selon la zone). Pour les zones rurales, la plus grande restriction à l’augmentation des flux de transferts formels est l’absence de structure de services financiers de base. En outre, les avantages potentiels des transferts sont atténués par les coûts élevés des services télégraphiques ou le manque de sécurité des transferts informels.
Épargne et Crédit

Les instruments financiers modernes, y compris l’épargne et le crédit, constituent des outils essentiels pour la facilitation de la consommation et pour le développement. Les pauvres ont besoin de services financiers appropriés et durables. L’accumulation de l’épargne dans des établissements financiers permet une plus grande facilitation de la consommation face aux chocs, une auto-assurance contre le risque, la sauvegarde de l’accumulation de richesse et une plus grande solvabilité. Outre le financement de l’investissement et de la croissance, le crédit est crucial pour assurer leurs besoins de consommation contre des chocs éventuels. A titre d’exemple, selon des recherches menées en Tanzanie, les ménages réagissent aux chocs transitoires affectant leurs revenus en intensifiant le travail des enfants cependant le recours au travail des enfants comme palliatif est moins fréquent lorsque les ménages ont accès au crédit, même pour suivre leur acquis et leurs caractéristiques de vie (Beegle et al. 2003) En Indonésie, les ménages vivant physiquement à proximité d’institutions de microfinance enregistraient une réduction moindre de leur consommation à la suite de chocs sanitaires et maîtrisaient leur richesse.32 L’accès au crédit peut également être important pour atteindre les objectifs scolaires et pour permettre une diversification économique par la capitalisation des activités du petit commerce, aspect fondamental de la diversification des revenus en zones rurales.
L’essentiel de l’épargne est encore du type "bas de laine" bien que les mécanismes d'épargnes formels et informels prennent de plus en plus d'importance. Il ressort de l’enquête du PASEC sur 32 villages ruraux que le bétail et les petits animaux constituaient le mécanisme d’épargne le plus courant mais plus de la moitié des villages cités ont accès à des comptes d’épargne et un pourcentage considérable mentionnait une épargne informelle par des tontines ou la possession d’espèces. Selon l’enquête, 12 % des ménages ruraux ont répondu qu’un membre de leur famille déposait de l’argent en banque (contre 25 % en milieu urbain), dans des mutuelles d’épargne et crédit ou dans d’autres institutions financières formelles et 40 % épargnaient dans une tontine (contre 53 % en milieu urbain). Les pauvres en milieu rural avaient une plus grande probabilité d’épargner dans des tontines que les ménages ruraux plus riches (57 % du plus faible quintile par rapport à 18 % pour le plus élevé) (Annexe Statistiques, Tableaux III.f et III.g).

Tableau 23 : Sources d’emprunt des ménages ruraux (fréquence)Source d’empruntMilieu rural Milieu urbain Autre individu31%31%Famille ou parents21%13%Amis21%20%Propriétaire 6%5%Association informelle6%5%Mutuelle de crédit 3%9%ONG3%2%Agence gouvernementale 2%3%Autre coopérative2%1%Tontine2%1%Banque de développement agricole1%3%Banque commerciale1%5%Employeur 1%3%Source : données du PASEC / estimations de la a Banque Les sources de crédit sont également informelles pour l’essentiel, la plupart des personnes compte sur des amis et la famille pour bénéficier de prêts. Pour les populations tant urbaines que rurales, la famille, les amis ou les autres individus (probablement des usuriers) représentent la plupart des sources de prêts aux ménages (Tableau 23). Les sources de crédit formelles, y compris les agences gouvernementales, les banques de développement agricole, les banques commerciales et les mutuelles d’épargne et de crédit n'ont accordé que 9 % des prêts (en nombre et non en valeur) aux populations rurales déclarent avoir bénéficié, contre 20 % aux ménages urbains. Une certaine inquiétude plane cependant sur l’opportunité de contracter des prêts auprès de sources informelles, en particulier auprès des privés, en raison des taux usuraires appliqués aux taux d’intérêt effectif.
Le secteur de la microfinance est florissant au Sénégal depuis ces dernières années. Au cours des dix dernières années, le nombre d’SFD est passé de 18 à 724 organisations, y compris les divers types de mutuelles d’épargne et crédit (MEC), les groupements d’épargne et crédit (GEC) et les ONG ou les projets de réduction de la pauvreté fondés sur la microfinance. Depuis de 2003, la clientèle de base totale était estimée à 500 000 personnes,33 représentant plus de 85 millions de dollars en dépôts d’épargne et 115 millions de dollars en crédits. Le portefeuille global se porte bien avec un taux de prêts non remboursés inférieur à 3 % dans les réseaux principaux. Il existe 7 grands réseaux d’unions d’épargne et de crédit regroupant plus de 400 groupements d’épargne et de crédit (GEC) et plus de 100 mutuelles d’épargne et de crédit (MEC). Ces réseaux représentent environ 85 % du marché de la microfinance.34 Les taux d’intérêts contractés sont en moyenne d’environ 18 %, mais en tenant compte des commissions, des charges et de l’épargne obligatoire, les taux d’intérêts effectifs peuvent atteindre 50 % (IBM 2004).
Les institutions de microfinance ont pour cible une clientèle plus pauvre que celles des banques commerciales même si elles aussi sont confrontées à des contraintes dans leurs prestations aux strates les plus pauvres de la société et leur rapide expansion dans les zones rurales. Une enquête effectuée sur les SFD en 2001 pour évaluer les cibles et l’impact a donné des résultats mitigés selon le type de mesures de la pauvreté utilisé. Concernant les dimensions du capital humain, les clients des SFD étaient mieux nantis que la moyenne des Sénégalais bien que, concernant le logement et l’accès aux terres de qualité, les clients étaient dans une situation pire. Globalement, les institutions de microfinance qui avaient de nombreuses antennes en milieu rural réussissaient à atteindre les pauvres (BCEAO/CGAP 2001). Les principales contraintes à l’expansion des SFD dans les zones rurales dues à la faiblesse du niveau niveaux d’alphabétisation, la dispersion de la population et la difficulté d’accès, le manque de garantie et les risques inhérents à la production agricole du Sahel. Quoiqu’il en soit, certaines SFD orientent une partie considérable de leur portefeuille vers les zones rurales. A titre d’exemple, le CMS estime qu’environ 25 % de son portefeuille se trouve dans les zones rurales (voir Encadré 3 sur le CMS).
La majorité des ménages ruraux obtenant un crédit, l’emploient à assurer leurs besoins de consommation. Pour les ménages tant urbains que ruraux, les utilisations personnelles, en particulier pour la consommation familiale, représentent plus des trois-quarts des emprunts (en nombre et non pas en montants). Les ménages se servent le plus souvent du crédit pour stabiliser leur consommation, affronter les crises et pour investir en capital social. Peu de crédit est affecté à l’investissement dans l’agriculture (9 %), les emprunts servant plus fréquemment à diversifier les sources de revenus en dehors de l’agriculture (14 %). Environ 7 % des emprunts ont servi à financer des services de santé et l’enseignement (Annexe Statistiques, Tableau III.f).
La plupart du financement du crédit agricole est fournie par la CNCAS, banque de dépôts paraétatique pour financer les semences, les engrais et les autres intrants de la campagne agricole. Les SFD ne jouent qu’un rôle marginal en n’offrant que 4 % de l’ensemble du crédit agricole. Sur six saisons agricoles, de 1997/1998 à 2002/2003, la CNCAS a injecté un total de 67,5 milliards de F CFA (130 millions de dollars) sur lesquels la plupart (80 à 85 %) des emprunts à court terme destinés à financer les intrants de la campagne agricole de l’année en cours. Il existe des crédits à moyen terme pour financer les équipements et des crédits commerciaux destinés aux transporteurs agricoles. Hormis le riz et les produits horticoles cultivés sous irrigation dans la Vallée du Fleuve Sénégal et les Niayes, l’essentiel du crédit à court terme de la CNCAS est consacré aux cultures non irriguées telles que comme l’arachide et le coton. Il en résulte que les taux de remboursement ont tendance à être faibles au point de ne pas dépasser 28 pour cent en 2002 lorsque le pays a subi une sécheresse qui a eu de lourdes conséquences sur la production arachidière (Annexe Statistiques, Tableau III.i).




Assurance

L’assurance aide les ménages à atténuer les effets des crises de santé, des décès, des incapacités, la vieillesse, la perte de récolte, la faillite d’entreprise ou de pertes dues au vol, aux incendies ou aux accidents à travers leurs revenus et leur consommation. Sans accès aux mécanismes formels d’assurance fonctionnant aux conditions qui permettent la mise en commun des risques, les ménages doivent ‘s’auto assurer’ contre les pertes par l’épargne et l’accumulation de biens, se servir de dispositions sociales informelles et/ou faire face à des réductions considérables de leurs revenus et de leur consommation face à des événements aux conséquences néfastes (ou attendre une aide des filets de sécurité de l’état une aide de l’état). Les vastes réseaux des groupes de solidarité, les dépenses considérables liées à l’adhésion, aux cadeaux, aux cérémonies et autres événements peuvent être considérés comme un immense système d’assurance informelle, engageant les gens dans une obligation mutuelle en période de besoin. La nécessité de s’auto-assurer réduit les opportunités d’investir dans des domaines plus risqués et plus rentables et peut limiter les investissements aux à faible rentabilité. En outre, les systèmes informels peuvent s’avérer utiles en cas de chocs particuliers mais sont moins efficaces pour couvrir les risques corrélatifs affectant l’ensemble de la communauté, tels que la sécheresse et les chocs macroéconomiques.
Les mécanismes formels d’assurance sont extrêmement limités au Sénégal et pratiquement inexistants dans les zones rurales. La protection sociale formelle, sous forme de sécurité sociale et d’assurance sociale, offre une couverture exclusivement au secteur public et au secteur privé formel (les salariés). Pour les travailleurs du secteur formel régis par le Code du Travail, l’assurance sociale couvrant la santé, la retraite est offerte par les institutions de prévoyance sociale (IPS) autonomes, au nombre desquelles il faut citer la Caisse de Sécurité Sociale (CSS), l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRS) et les Institutions de Prévoyance Maladie (IPM). La CSS couvre la maternité, les accidents du travail et les maladies. L’IPRES s’occupe des retraites, de l’assurance invalidité et l’assurance vie et l’IPM gèrent les soins de santé. Pour les employés du secteur public, la couverture santé et les autres prestations sociales sont fournies directement par le Ministère des Finances. La sécurité sociale publique et privée au Sénégal concerne environ 300 000 personnes dont 5 % de la population rurale (OIT 2002).35
Le secteur le plus actif du marché de l’assurance se trouve être celui des mutuelles de santé. Au Sénégal, les mutuelles de santé sont définies comme des associations à but non-lucratif basées sur les contributions de leurs membres auxquels elles offrent une assurance ainsi qu’à leur famille pour les aider à supporter les coûts des prestations de santé. En sont exclus les assureurs privés de par leur nature non-lucrative. Le paiement de cotisations mensuelles donne aux membres droit à des avantages définis spécifiquement par l’association. Les mutuelles de santé sont considérées à la fois comme un autre modèle de financement de la santé, transférant le coût du secteur public vers le secteur privé”, et comme une forme de protection sociale contre les pools des risques et visant à réduire les dépenses de maladie..
Les mutuelles de santé se sont multipliées de manière spectaculaire depuis les initiatives pilotes du milieu des années 80 et on dénombre aujourd’hui plus de 90 sur l’ensemble territoire. Selon une récente enquête sur les mutuelles de santé effectuée par le Gouvernement du Sénégal et l’Institut canadien de recherche et de développement, le nombre d’adhérents aux mutuelles de santé est estimé à 66 000 avec un total de 220 000 bénéficiaires, soit environ 2,2 % de la population. Elles incluent ceux qui adhèrent à des mutuelles de santé ‘complémentaires,’ créées par des associations de travailleurs du secteur public, qui offrent une couverture pour des paiements conjoints, l’achat de médicaments et autres frais non couverts par le système public, les mutuelles de santé communautaires localisées dans le quartier ou les villages et les mutuelles professionnelles organisées essentiellement par les associations professionnelles du secteur informel comme les associations d’artisans, de femmes, etc. En dépit de la croissance des mutuelles de santé, les chercheurs estiment que moins de 10 % de l’ensemble des bénéficiaires vivent dans les zones rurales.
Plusieurs bailleurs de fonds comme l’USAID et l’OIT, travaillent directement avec les organisations privées pour élaborer des régimes d’assurance maladie. A titre d’exemple, l’OIT soutient les mutuelles de santé dans le cadre de la stratégie d’extension des systèmes de protection sociale formelle aux travailleurs. Etant donné que la perte de revenus suite aux chocs de santé compromet les autres mesures de protection sociale comme l’épargne à long terme pour les personnes âgées, les stratégies et les outils contre l’exclusion sociale et la pauvreté (STEP) ont été mis en places pour élaborer des modèles d’assurance santé appropriés au secteur informel. Avec un budget pour le Sénégal s’élevant à environ 400 000 dollars par an, le STEP appuie l’Union des Coopératives Agricoles du Sénégal (UNCAS), organisation paysanne à l’échelle du pays comptant 800 000 membres à établir un système de protection social, y compris un régime de santé. Une zone d’essai pilote dans la région des Niayes, en liaison avec les postes de santé, le centre de santé de Tivaouane et l’hôpital régional de Thiès. Un second test pilote vient d’être lance à Diourbel. Le programme des Niayes couvre environ 1 200 personnes payant des primes mensuelles de 300 F CFA par personne pour des médicaments génériques, le coût des visites hospitalières, de services obstétriques, de suivis prénataux et d’hospitalisation. Le STEP soutient également PAMECAS (réseau de microfinance de 130 000 membres) dans sa recherche de créer des liens entre l’assurance santé et la microfinance. A l’issue d’un essai pilote en 2003, PAMECAS prévoit d’étendre l’expérience à un plus grand nombre de membres de son réseau.
Le potentiel des régimes communautaires demeure inexploité. Au nombre des avantages il faut citer la protection contre les difficultés financières imposées par la maladie, les pauvres, la libéralisation d’autres moyens d’auto-assurance (épargne et crédit) susceptibles d’être utilisés de manière plus rentable, de meilleurs résultats sanitaires en encourageant l’utilisation dans les meilleurs délais des services de santé et la possibilité de toucher une clientèle plus large que celle des assureurs à but lucratif. Toutefois il existe certaines difficultés pour atteindre les plus pauvres, les tendances à prendre des décisions d’exclusions au niveau local, une portée limitée de la mise en commun des risques pour les petits régimes communautaires les exposant aussi à des chocs corrélatifs et une faible capacité de gestion et de responsabilité qui menace la viabilité à long terme. Il semble y avoir une possibilité d’extension de l’assurance santé à travers les grandes coopératives et les fédérations de production à grande échelle en raison de leur expérience en matière de collecte des frais d’adhésion et d’administration. Toutefois, compte tenu des schémas d’adhésion des coopératives de production, cela peut exclure certains des ménages les plus pauvres. La micro-assurance offerte par les institutions de microfinance constitue une autre possibilité mais son extension dans les zones rurales dépendra de l’expansion des SFD en milieu rural.




Encadré  SEQ Encadré \* ARABIC 3: L’extension de l’assurance maladie dans les zones rurales – Preuve d’impact




CHAPITRE IV : Revue des politiques et des dépenses publiques en matière de gestion des risques sociaux dans les zones rurales

Quelle est la principale cible des interventions publiques en matière de gestion des risques et des chocs dans les zones rurales ? Quels sont les ministères impliqués ? Quel est le niveau de dépenses, de couverture de programmes, de ciblage et de répartition géographique des mesures de protection sociale en faveur des populations rurales ? Comment ces dépenses sont-elles alignées sur les principaux risques ruraux ?


Vue d’ensemble du cadre institutionnel et de la taxinomie des programmes

Les activités en matière de gestion des risques sont réparties entre plusieurs ministères et plusieurs agences : (a) Ministère de la femme, de la famille et du développement social, (b) le Ministère de la santé et de la prévention médicale, (c) le Ministère de l’Education, (d) le Ministère de la Fonction publique, du Travail, de l’Emploi et des Organisations professionnelles, (e) le Ministère des petites et moyennes entreprises, de l’entreprenariat féminin et de la microfinance, (f) les Ministères en charge de l’agriculture, de l’hydraulique et de la production animale, (g) le Ministère de l’Intérieur et (h) le Ministère de la Jeunesse. Ces ministères représentent 43 % du budget national de 2005 (budget d’investissement et de fonctionnement) bien que seulement une partie soit consacrée à la gestion des risques en milieu rural.36 Cette revue couvre les dépenses effectives engagées en 2003 et les chiffres préliminaires pour 2004. Les chiffres définitifs de 2004 peuvent varier selon le décaissement effectif des crédits budgétaires alloués.
Cette revue couvre les dépenses spécifiquement ciblées des zones rurales ainsi que les programmes nationaux en milieu rural. La zone rurale ne peut être considérée isolément des politiques ou des programmes nationaux. L’un des défis que le Gouvernement du Sénégal se doit de relever n’est pas seulement de concevoir des projets destinés aux zones rurales mais aussi d’élaborer des mécanismes de mise en œuvre assurant que les populations rurales reçoivent une répartition équitable des programmes censés avoir une portée nationale.
Les programmes de gestion des risques ont été classés en grandes catégories selon le type de risques auxquels ils cherchent à s’attaquer. Des programmes poursuivant des objectifs similaires sont souvent répartis entre plusieurs ministères. Ce chapitre est organisé par type d’intervention afin de mieux évaluer globalement la couverture, les écarts et la cohérence des interventions :

Assistance sociale, filets de sécurité et gestion des catastrophes
Gestion des risques agricoles très importants
Gestion des risques sanitaires très importants
Gestion des risques éducatifs très importants
Création d’emplois
Ciblage des infrastructures et des services en milieu rural
Extension des mécanismes d’épargne et des mécanismes de crédit aux zones rurales

Assistance sociale, filets de sécurité et gestion des catastrophes

Vue d’ensemble des institutions, des politiques et des dépenses

L’assistance sociale, les filets de sécurité et la gestion des catastrophes sont destinés à cibler les individus et les ménages exposés à des risques très graves provoqués par des événements indésirables. Il s’agit des groupes les moins susceptibles de rebondir suite à des chocs et pour lesquels les cycles vicieux créent des pièges de pauvreté à long terme, leurs avoirs étant épuisés et leur accumulation de capital humain et physique compromise durablement. Ce sont les individus vivant dans une extrême pauvreté, les enfants à risque, les personnes déplacées, les invalides, les orphelins, les personnes âgées sans soutien, et les personnes subissant les conséquences des catastrophes. Ces groupes vivent, pour la majorité, dans les zones rurales.
Le centre de gestion des catastrophes est la Direction de la Protection Civile du Ministère de l’Intérieur, appuyé par un cadre institutionnel spécial pour mener des actions d’urgence. En tant que premier interlocuteur, la Protection Civile intervient pour éviter les décès et stabiliser les situations. En 2002, la Protection Civile a élaboré des cartes régionales des principaux risques, parmi lesquels les accidents du travail, les risques des transports (routiers, aériens, maritimes, ferroviaires), d’incendie, d’inondations, de sécurité terrestre et maritime et de masse. Le MFFDS/SN et les ONG tels que la Croix Rouge assurent les approvisionnements d’urgence, en espèce et en matériaux de construction. Le Ministère de l’Agriculture répond aux effets consécutifs sur la capacité de production dans le cas de catastrophes naturelles en milieu rural (objet du paragraphe suivant portant sur le risque agricole).
En ce qui concerne l’assistance sociale et les filets de sécurité, le Ministère de la Femme, de la Famille et du Développement Social (MFFDS) et le Ministère de la Solidarité Nationale (MSN) ont pour mandat fondamental de protéger les familles et les individus les plus vulnérables. Ce domaine a connu une grande instabilité institutionnelle ces dernières années. Ce ministère a récemment été scindé en deux ministères qui ont tous deux publié de nouvelles politiques d’orientation. La lettre de politique sectorielle du MFFDS pour 2005 accorde la priorité aux enfants en danger, aux femmes, aux familles vulnérables, aux handicapés, aux personnes âgées et aux communautés vulnérables à travers une meilleure coordination entre les programmes communautaires et les activités des ONG. En outre, le MSN a élaboré une « Nouvelle orientation de la Solidarité nationale”. A travers sa structure d’exécution, le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) et le Commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA), le MSN appuiera : (a) les infrastructures sociales des communautés défavorisées, (b) l’aide d’urgence et la sécurité alimentaire aux groupes vulnérables et (c) la création d’une Banque nationale de solidarité.
Tableau 24 : Estimation des dépenses annuelles en matière d’assistance sociale et le filets de sécurité37
Ministère/Domaine de dépenses/Programme20032004Ministère de la Femme, de la Famille et du Développement social /Ministère de la Solidarité nationale (MFFDS/SN) Personnel1.463.266,0001.472.158.000Dépenses récurrentes, non-salariales835.306.0001.075.508.000Total transferts:1.265.338.0001.678.338.000Dont : Primature (transfert général)300.000.000300.000.000 Commissariat à la Sécurité alimentaire38630.338.000780.338.000 Transferts actions sociales335.000.000335.000.000 Enfants de la rue50.000.000 Handicapés50.000.000 Personnes âgées100.000.000 Autres63.000.000Total des dépenses récurrentes4.829.248.0005.904.342.000Investissement du MFFDS/SN 10.713.295.00014.041.700.000Dont : Fonds de Solidarité nationale650.000.000Soutien aux Groupes défavorisés757.518.000558.700.000Soutien aux groupes de femmes325.777.000300.000.000Centre national de documentation pour les Femmes42.000.000010.000.000Lutte contre l’exploitation des enfants
(dont l’UNICEF)219.000.000
(219.000.000)Petits crédits aux femmes
(dont Taiwan)1.000.000.0001.200.000.000
(700.000.000)- Agence de Fond de Développement Social (AFDS)
(dont l’AID)2.548.000.000
(2.250.000.000)5.272.000.000
(4.972.000.000)-Lutte contre la pauvreté des femmes (PLCP)
(dont la BAD. le FND)6.040.000.000
(5.292.327.000)5.444.000.000
(5.144.000.000)- Lutte contre la Pauvreté
(dont le PNUD)388.000.000
(351.000.000)Ministère de l’Intérieur (BCI)1.851.000.0001.616.000.000Prévention et gestion des catastrophes171.000.000166.000.000Protection contre les incendies (construction, équipe.)1.680.000.0001.450.000.000Total CFA17.393.543.00021.562.042.000Total dollars34.787.08643.124.084Dont financement extérieur43%53%Source : DDI, rapports des agences donatrices. NB : Tout le budget de fonctionnement du MFFSD/SN, budget de fonctionnement et transferts inclus. Non inclus 250 millions de CFA en 20O4 à travers le Ministère de la Justice pour un foyer de jeunes délinquants. Non inclus non plus un programme géré par l’OIT de lutte contre le travail des enfants du Ministère de la fonction publique, du travail, de l’emploi et des organisations professionnelles, non inscrit dans le BCI.

Le Gouvernement a consacré 43 millions de dollars en 2004 à l’assistance sociale, aux filets de sécurité et à la gestion des catastrophes dont 22 millions de dollars aux programmes de développement communautaire destinés aux pauvres dans le cadre du MFFSD. L’assistance sociale et la gestion des catastrophes ont enregistré un total de près de 20 millions de dollars (Tableau 24). Les dépenses ordinaires du MFFDS/SN couvrant les transferts d’assistance sociale à des groupes vulnérables se sont élevées à environ 12 millions de dollars. Plus de 20 millions de dollars ont financé les projets de développement communautaires multisectoriels appuyés par des partenaires extérieurs et exécutés par le MFDS. Ils sont mentionnés ici parce qu’ils relèvent de la tutelle du MFFDS et qu’ils ciblent les communautés vulnérables, même si l’essentiel des investissements porte sur les infrastructures et les crédits de peu d’importance plutôt que sur l’assistance sociale.
Les dépenses relatives à l’assistance sociale et aux filets de sécurité sociale, investissements communautaires contre la pauvreté et les mesures de protection contre l’incendie non compris, ont été de l’ordre de 0,15 % environ du P.I.B en 2004. Au cours des récentes années de sécheresse (2002-2003), ce chiffre était à 0,5 % du P.I.B, reflétant les dépenses en denrées alimentaires et matériels d’urgence pour soutenir les populations rurales (voir encadré 4)39. Le Gouvernement dépense en sus 0,85 % du PIB au titre de la sécurité sociale pour les travailleurs du secteur public, ce qui porte le total des dépenses au titre de la sécurité sociale et de la protection sociale à environ 1% du P.I.B. Au fur et à mesure que les revenus croissent, les dépenses relatives aux systèmes de protection ont tendance à augmenter comme portion du PIB bien qu’il y avait des variations importantes à l’intérieur d’une même région et d’une région à l’autre. En 2003, dans le cadre d’une étude de référence comparant les dépenses publics au titre de la sécurité sociale et de l’assistance sociale (définition légèrement différente à celle utilisée ci-dessus) dans plus de 63 pays, de 1972 à 1997, le Sénégal a dépensé l’équivalent de 1,16% de son PIB (tableau 25). Ce pourcentage est inférieur à la moyenne pour les pays sub-sahariens bien que le Sénégal ait un revenu par tête d’habitant légèrement supérieur à la moyenne.
Tableau 25 : % du PIB en dépenses relatives à l’assistance et la sécurité socialesSénégal1.16Afrique au Sud du Sahara1.44Asie du Sud1.49Asie de l’Est et Pacifique2.373Amérique Latine et Caraïbe2.91Moyen Orient Afrique du Nord4.66Europe de l’Est et du Centre10.31Amérique du Nord11.19Europe de l’Ouest13.57Source: Besley, Burgess and Rasul 2003
Action d’urgence face aux catastrophes naturelles

Les secours d’urgence face aux inondations ont constitué la principale action pour faire face à une catastrophe en 2003-2004. Dans l’ensemble le soutien du Gouvernement s’est élevé à au moins 2 millions de dollars EU, accompagné d’un appui supplémentaire de la Croix Rouge. Bien que les informations soient limitées et dépendent de la spécificité de l’urgence, le coût moyen par personne s’est élevé de 30 à 120 dollars. Les actions des agences ont porté sur :
La protection civile : Le budget d’investissement réserve 300.000.000 de F CFA (600 000 dollars EU) par an aux dépenses face aux catastrophes et a accordé 3 millions de dollars supplémentaires par an à la protection contre les incendies en 2003-2004 portant sur les constructions et les équipements.
Le Fonds de Solidarité nationale a été créé en 2002 en tant qu’agence autonome sous l’égide du MFDSSN pour offrir un soutien aux pauvres grâce à un budget initial d’un milliard de F CFA (2 millions de dollars) et également un mandat autorisant à collecter des fonds privés.40 Les premières actions ont été une réaction aux inondations de 2003 dans la région de Matam et de Tambacounda consistant en offre de tentes, de couvertures, de matelas, de lampes, de riz et d’autres besoins de base ainsi que des compensations financières41 (Annexe Statistiques, Tableau IV.a). Les gouverneurs communiquent les besoins globaux et les sous-préfets identifient individuellement les bénéficiaires et distribuent les secours au niveau local. Les commissions des administrations locales et le personnel déconcentré sont chargés de la reconstruction des maisons détruites, le Fonds de Solidarité nationale fournissant les équipements de reconstruction. Le FSN a octroyé environ 1,3 million de dollars à ce jour.
Le Département de l’Action sociale du MFFSD et le Commissariat à l’Action sociale. En cas de besoin, le DAS et le CSA peuvent intervenir sur la base de leurs stocks alimentaires et céréaliers. A titre d’exemple, en réponse aux pluies tardives de 2003, le CSA a envoyé une partie de son stock de céréales restant de 2002 à Matam, à Saint-Louis et à Louga pour nourrir le bétail.
La Croix Rouge sénégalaise : La Croix Rouge a une approche communautaire pour faire face aux catastrophes, basée sur une structure de comités régionaux, départementaux et locaux. La Croix Rouge est intervenue en décembre 2003 lors des inondations à Saint Louis (500 familles assistées), au début de l’année 2004 à Matam (1 341 familles) et au milieu de cette même année 2004 à Kanel (1 126 familles) en fournissant du riz, des tentes et des litières, des moustiquaires, des médicaments d’urgence et des matériaux de reconstruction. Le Gouvernement fournit du personnel détaché et des fonds de fonctionnement tandis que la Croix Rouge fait des collectes au plan international.

Assistance sociale aux handicapés, aux personnes âgées, aux orphelins et aux autres personnes vulnérables

L’assistance aux associations et aux individus, totalisant presque 2 millions de dollars en 2004, est traitée au cas par cas plutôt que sur une programmation. Les demandes d’assistance sociale, ordinairement sous forme de lettres adressées par des individus ou des groupes/institutions sont présentées directement au bureau du Ministre, au siège du Département d’Aide sociale ou par le canal des services régionaux. Le soutien peut être apporté sous forme d’équipements ou de formation professionnelle aux handicapés, de dons aux organisations et aux individus, de secours en espèces ou d’aide alimentaire, de règlement d’ordonnances des indigents dans quatre hôpitaux dakarois. En 2004, sur 3 547 requêtes présentées au DAS, 910 ont été approuvées. Le montant moyen accordé par requête est de 550 000 F CFA. En 2004, le DAS a équipé 200 personnes handicapées et financé 48 associations de handicapés, a appuyé 160 structures de formation d’enfants (dont des daara pour améliorer la condition de talibés), 133 veuves et orphelins, placé 200 enfants en danger dans des programmes éducatifs et de formation et financé 97 projets d’activités génératrices de revenus pour les personnes âgées (Annexe Statistiques, Tableau IV.b). L’assistance ne couvre qu’une faible partie des demandes officiellement reçues (26 %), proportion infime de la population vulnérable cible, et très peu d’appui aux populations rurales.
Enfants en danger

L’Assistance aux enfants en danger s’inscrit dans le cadre de deux programmes de lutte contre l’exploitation des enfants :
Le projet contre les pires formes de travail des enfants du MFFSD, appuyé par l’UNICEF et le Gouvernement italien, a pour objectif d’améliorer la situation des enfants travaillant dans des conditions dangereuses et d’exploitation dans 6 régions (Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga, Fatick et Ziguinchor). Le projet a offert une formation professionnelle à 480 fillettes à Fatick, un cours d’alphabétisation à 1 370 fillettes en danger, du matériel éducatif à 800 enfants, la construction de 3 postes de santé et un projet pilote d’éradication de la mendicité.
Le Programme sur le travail des enfants : programme sur le travail des enfants appuyé par l’OIT et un financement des Etats-Unis, exécuté par une unité du Ministère de l’Emploi est destiné à aider 3 000 enfants âgés de moins de 18 ans à se dégager de conditions de travail dangereux comme la mendicité, la domesticité et les travaux dangereux dans l’agriculture, la pêche et l’élevage et d’empêcher quelques 6 000 autres d’y être engagés, appuyant 1 000 familles à Fatick, Saint Louis, Thiès, Diourbel, Kaolack et Dakar (coût moyen d’environ 75 dollars par enfant par an). Le programme apporte son appui au cadre juridique, à la formation et l’assistance aux familles.

Soutien aux femmes vulnérables

Le MFFSD prête assistance aux groupements féminins par des subventions aux associations de femmes et la fourniture directe de biens, d’équipements et de petits crédits, à travers les projets et programmes suivants :
Le Projet d’Appui aux Groupes Vulnérables, financé pour aider officiellement les femmes à réduire les travaux pénibles (par l’offre de moulins à broyer le mil, pompes à eau, irrigation goutte à goutte). Le MFFSD achète directement des produits, évalués à plus de d’un million de dollars par an et les distribue aux groupements féminins. En 2003-2004 l’essentiel des achats a consisté en ordinateurs, fournitures de bureau, tee-shirts, réfrigérateurs, etc.
Le Programme de Petits Crédits aux Groupements Féminins, appuyé par le Gouvernement de Taiwan et le Gouvernement du Sénégal aide les femmes à générer des revenus par le crédit et la formation. De 2001 à 2004, une lige de crédit de 3,1 milliards F CFA a financé des petits prêts aux femmes entrepreneurs à un taux d’intérêt de 5 % par le biais de la CNCAS, fonds de garantie pour les prêts plus importants à un taux de 8 % d’intérêt. En 2003, 567 projets ont été financés à hauteur de 1,6 milliard F CFA, dont 40 % à Dakar. La nécessité de fournir des garanties tend à exclure les plus pauvres.
L’appui aux groupements féminins, En tant qu’organisme, le MFDS supervise les interventions des ONG incluant des associations de femmes. En 2004, la Direction du développement communautaire a approuvé 24 projets (d’un coût moyen de 25.000 dollars) présentés par des groupements féminins en matière de santé, d’éducation, d’approvisionnement en eau, de génération de revenus et de micro crédit.

La plupart des investissements du MFFSD sont réalisés à travers trois projets de développement communautaire à financement extérieur oeuvrant essentiellement dans les zones rurales et combinant formation, crédit et infrastructures :
Le Projet de Lutte Contre la Pauvreté (PLCP) : projet de 21,5 millions de dollars financé par la BAD et le FND pour soutenir des groupes communautaires à Tambacounda, Thiès, Kolda, Diourbel et Dakar en alphabétisation, activités génératrices de revenus, à travers une ligne de crédit de 1,4 milliard F CFA, canalisées par les SFD, et des infrastructures à petite échelle (exécutées par l’AGETIP). Différents guichets de crédit existent pour les individus, les associations et les entreprises en fonction des différentes tailles de prêts et différents taux d’intérêts (12 à 14 %). De mars 2003 à février 2004, 18 500 prêts ont été accordés à 36 900 bénéficiaires pour un montant de 1,6 milliards F CFA, avec un taux de récupération de 48 %.
L’Agence de Développement Social (AFDS) : programme de 30 millions de dollars financé par l’AID dans les communautés défavorisées de Louga, Fatick, Kolda, Kaolack et Dakar, appuyant les infrastructures à petite échelle, exécutées directement par les communautés, les activités génératrices de revenus à travers les organisations communautaires et le renforcement institutionnel des SFD pour améliorer leur extension dans les zones rurales. En 2004, l’AFDS a financé 226 projets d’infrastructures (3,29 milliards F CFA), essentiellement dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’approvisionnement en eau et 332 projets d’activités génératrices de revenus (1,4 milliards) dans l’élevage, l’agriculture, la transformation et le commerce (voir figure 94 pour la performance des objectifs).
Le Programme d’Appui à la Réduction de la Pauvreté (PAREP) : projet de 4,5 millions de dollars financé par le PNUD, initié au milieu de l’année 2004, sur la base du Programme Elargi de Lutte contre la Pauvreté ayant précédemment ciblé Dakar, Diourbel, Saint Louis et Tambacounda, à l’appui de la planification locale, offrant une formation et des crédits aux femmes (par le canal des SFD) et construisant des infrastructures à petite échelle.

Assistance générale en matière alimentaire

Le Commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA) assure la sécurité alimentaire par la distribution de vivres et le suivi des conditions de sécurité alimentaire à travers le pays. Autrefois, le CSA stabilisait les prix en achetant des céréales durant les périodes de production de pointe pour prévenir les chutes de prix au niveau des producteurs et en vendant des céréales durant les périodes de déficit alimentaire, en particulier durant la période de soudure pour prévenir les flambées de prix en période de disette. Ce programme a pris fin avec la libéralisation des marchés de céréales au début des années 90. Le CSA édite à présent un bulletin mensuel sur les sécurités alimentaires, les prix régionaux des céréales, la pluviométrie, la production agricole, les pâturages, les migrations de population, les montants des transferts de salaires par la poste et sur la santé, y compris les cas de paludisme, et le statut nutritionnel. Les informations sont recueillies par les Comités locaux de sécurité alimentaire dirigés par les sous-préfets.42
Le CSA gère la quasi-totalité de la distribution directe alimentaire du Gouvernement. Quatre programmes d’assistance alimentaire existent à présent : (a) l’assistance ponctuelle aux populations affectées par des catastrophes naturelles ou soutenues à travers des requêtes au DAS (voir discussion-I dessus), (b) la distribution régulière de riz par le canal du CSA, (c) des quantités limitées d’aide alimentaire dans le cadre de programmes ciblés en santé et en développement communautaire (par le canal du programme des Etats Unis « Nourriture pour la paix » et du PAM) et (d) un programme d’alimentation scolaire soutenu par le PAM, l’Italie et le Gouvernement du Sénégal voir discussion). La plupart de la distribution alimentaire directe du CSA est destinée à l’AVCER (Assistance en vivres aux cérémonies religieuses). En 2004, le CSA a distribué plus de 5 000 tonnes de riz, essentiellement lors de manifestations religieuses (Annexe Statistiques, Tableau IV.c). Les affectations sont fondées sur des requêtes introduites par le canal du caloris et du Gouverneur régional ou directement au niveau central mais les informations sur le nombre ou les localités des bénéficiaires n’existent pas. Une faible proportion est utilisée à des fins de secours d’urgence.
Encadré  SEQ Encadré \* ARABIC 4 : Qui reçoit l’assistance ?

Observations générales

Observations sur l’assistance, les filets de sécurité et la gestion des catastrophes
Il existe un important réseau d’organisations Gouvernementales et non- Gouvernementales répondant aux situations d’urgence mais les responsabilités se chevauchent. La participation du FNS aux opérations de secours en cas de catastrophe a amélioré la mise en place et la régularité des fonds. Mais, sur le terrain, les méthodes parallèles des comités communautaires et la répartition descendante en hasard par les responsables locaux en réduit l’efficacité. Les stratégies d’adaptation dans les zones exposées aux inondations ne devraient pas éclipser le besoin d’investissements préventifs et l’élaboration de mécanismes d’atténuation comme l’assurance.
L’assistance sociale et les opérations de type filets de sécurité souffrent de la dispersion des initiatives de la multiplicité des acteurs et des méthodes. Il existe plusieurs guichets d’assistance aux individus et aux groupes ayant de multiples mandats, de différents critères, des mécanismes et de règles de programmes divers, mains sans coordination réelle. Les programmes financés par des bailleurs de fonds demeurent dans des silos sans collaboration les uns avec les autres ou avec les programmes de transfert du MFFSD, manquant ainsi des opportunités de synergie et de renforcement institutionnel.
Les critères de ciblage semblent vaguement définis et le suivi et évaluation manquent gravement de ressources, en particulier pour les programmes financés au plan national. L’identification de toutes les femmes, de tous les handicapés, de toutes les personnes âgées et de tous les enfants considérés comme vulnérables affaiblit l’efficacité des programmes. La distribution alimentaire n’est pas considérée comme un mécanisme de gestion des risques (programmée selon les cycles de production agricole ou distribuée selon des critères générés à travers le bulletin de sécurité alimentaire). En outre, peu d’efforts sont faits pour évaluer la rentabilité ou l’impact de l’assistance fournie.
Le rôle du Fonds de Solidarité National n’est pas clairement défini. Le FSN se prépare à construire des infrastructures de base dans les communautés non desservies, à créer une Banque de solidarité nationale ayant pour vocation d’octroyer des crédits subventionnés aux pauvres et même à apporter un soutien aux nécessiteux (par le canal d’un fonds d’urgences médicales). Cette banque semble faire double emploi avec les programmes du MFFSD (AFDS, DAS) en cours. L’appartenance à deux ministères crée des problèmes d’organisation et de coordination dans les programmes d’assistance sociale et de gestion de catastrophes.

Gestion des risques liés à l’agriculture

Vue d’ensemble des institutions, des politiques et des dépenses

Le secteur public aide les producteurs ruraux à gérer les risques naturels et économiques. Les principaux risques naturels pour l’agriculture sont la sécheresse, les inondations, les criquets et autres infestations et la maladie. La majorité de la population rurale est menacée de risques de perte de production en raison de la sécheresse extrême qui sévit en moyenne tous les cinq ans, avec des niveaux pluviométriques inférieurs au moyen dans une année sur trois. Certaines populations rurales subissent d’autres risques.
En juin 2004, le Gouvernement a adopté la Loi d’Orientation Agro-Sylo-Pastorale dont les orientations politiques sont de : (i) réduire l’impact des risques économiques, climatiques et environnementaux, (ii) améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales et (iii) améliorer la qualité de vie des populations rurales. La loi porte une attention particulière sur les instruments de gestion des risques et recommande à un système de sécurité sociale pour les travailleurs agricoles ainsi qu'à la protection contre les calamités naturelles et le développement d’une assurance-récolte.
Les Ministres en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et de l’Elevage ont pour responsabilité de faire face aux risques agricoles. Les interventions centrales de ces ministères sont appuyées par les Directions régionales du Développement rural (DRDR) pour l’agriculture et des Inspections régionales des services vétérinaires (IRSV) ainsi que par les services de développement rural et vétérinaires au niveau des départements. Conseils et assistance technique sont assurés à travers l'Agence nationale semi-autonome de conseil agricole et rural (ANCAR). Le Centre de Suivi Ecologique (CSE) procure des informations sur la gestion des ressources naturelles, y compris la projection topographique et les images satellitaires servant à suivre et à prévoir les chocs. Les acteurs locaux, parmi lesquels les Communautés Rurales (CR) et les organisations de producteurs à travers le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) joue un rôle de plus en plus important dans la gestion des risques agricoles.
Les dépenses globales consacrées à l’agriculture, l’élevage et autres productions rurales se sont élevés à 152 millions de dollars en 2004 (Tableau 26). En 2004, le secteur rural, comprenant l’agriculture, l’élevage, la pêche, la sylviculture et l’hydraulique, a représenté 15 % du budget d’investissement financé sur fonds nationaux et 24 % des ressources intérieures et extérieures combinées (voir Annexe Statistiques, Tableau IV.d). Les programmes spécifiques visant à atténuer les chocs et y faire face représentent environ 10 % des dépenses totales.
Tableau 26: Estimation des dépenses annuelles pour les catastrophes et risques agricoles
Ministère/Domaine de dépenses/programme (1)20032004Budget récurrent – secteur rural (agr./élevage/pêche/ forêts)13.135.000.00016.320.000.000Investissement (BCI) Total Ministère de l’Agriculture24.686.000.00045.281.000.000Projets d’irrigation 9.802.000.00025.374.000.000Soutien aux organisations de producteurs748.000.0001.300.000.000Intensification et modernisation de l’agriculture8.999.000.00011.228.000.000 Dont le Fonds de Bonification900.000.000Promotion de la Commercialisation et de la Distribution945.000.000579.000.000Promotion des industries agricoles3.287.000.0006.756.000.000 Dont le Fonds de Garantie500.000.0003.100.000.000 Le Fonds de Calamité (2)1.556.000.0004.500.000.000Programme de lutte contre la Mouche blanche41.000.0000Programme de lutte contre les termites50.000.00044.000.000Programme de lutte contre les plantes aquatiques814.000.0000Total Ministère de l’Elevage2.329.000.0003.706.000.000Dont services vétérinaires/lutte contre les maladies animales480.000.000434.000.000Total Min. des Ressources naturelles et de l’Environnement2.675.000.00010.708.000.000Dont lutte contre les feux de brousse95.000.000164.000.000Total (EU$)$86.650.000$152.030.000(US$)$7.072.000$18.284.000(1) Dont 3 milliards CFA LFR (supplément budgétaire en milieu d’année) contre l’invasion des criquets. Ne comprend pas les soutiens au prix de l’arachide (para. 134).
(2) Comprend les trois fonds (calamité, bonification et garantie, et programmes de lutte contre les incendies, les insectes nuisibles et les parasites)




Prévention des Chocs sur l’Agriculture

De nombreux projets inscrit au budget d’investissement appuient le développement général de l’agriculture, et contribue à des degrés divers à la prévention des chocs. La plupart des investissements dans l’agriculture et l’élevage visent à augmenter la production par l’irrigation, l’amélioration des technologies et l’appui à la création d’organisation de producteurs. Les projets d’investissement liés à l’irrigation représentent 40 à 60 % du budget annuel d’investissement du Ministère de l’Agriculture (entre 20 et 50 millions de dollars par an). Toutefois, compte tenu du potentiel limité de terres irriguées en nombre d’hectares et de l’accès limité de la population aux terres irriguées, ces investissements ne peuvent être pratiqués que sur une tranche relativement étroite du secteur agricole existant. Des programmes plus modestes de lutte contre certaines maladies et infestations, tels que les services vétérinaires et la lutte contre la mouche blanche (bemisia) représentent moins de 1 million de dollars par an.
En outre, le ministère de l’Elevage a récemment annoncé le lancement d’un programme de lutte contre les vols de bétail. D’un coût estimé à 1,7 milliard de francs CFA, ce programme mettrait en place un système d’identification du bétail. Les pouvoirs publics ont procédé à un test dans deux régions du pays, en 2001 et en 2002, en s'appuyant sur les expériences vécues dans d’autres pays comme la Guinée. Le système consiste à enregistrer le bétail en fixant un élément d’identification sur une oreille, où figureront des informations sur le village, la communauté rurale, la région, et sur le propriétaire, le tout accompagné par une carte de propriétaire.
Mécanismes d’atténuation et d’adaptation aux risques agricoles

Depuis la fin des années 90, une série de différents mécanismes financiers ont été mis en place en vue d'atténuer les risques auxquels est exposé le secteur agricole d'assurer un flux adéquat de crédit vers ce secteur : à la suite de larges consultations menées à l’échelle du pays sur le crédit agricole. Ces mécanismes qui forment collectivement les Fonds de Sécurisation du Crédit Agricole (FSCA) comprennent.
Un Fonds de Bonification (FB) a été créé pour améliorer l’accès des producteurs ruraux au crédit, réduire leurs charges financières et, partant, accroître la productivité de l’agriculture. Le FB finance la différence entre les intérêts appliqués par les banques commerciales (13 % pour la CNCAS) et le taux d’intérêt que le Gouvernement accorde aux paysans qui est de 7,5 %. Le Gouvernement paie la différence à la CNCAS.
Un Fonds de Garantie (FG) couvre partiellement le risque de crédit des prêts à l’agriculture et à l’élevage sous la justification que les institutions financières ne prêteraient pas aux producteurs ruraux en raison du coût trop élevé de la prime de risque. Les prêts en souffrance de la CNCAS sont remboursés à hauteur de 75 % pour l’agriculture et de 50 % pour l’élevage. Seule la CNCAS a bénéficié à ce jour du FB et du FG.
Un Fonds de Calamité (FC) sert à aider les producteurs ruraux à faire face aux calamités naturelles en leur permettant de rembourser leurs emprunts et de poursuivre leurs activités agricoles. Le FC est géré directement par le Ministère des Finances et peut être accordé soit pour restaurer la solvabilité des producteurs vis à vis de la CNCAS, soit pour financer les approvisionnements nécessaires pour répondre aux chocs affectant la production agricole comme l’achat de pesticides lors de la récente invasion de criquets. Les règles d’utilisation de ces fonds ne sont pas clairement définies. La complexité des procédures administratives retarde les paiements (par exemple, l’indemnisation aux producteurs de bananes pour les inondations de 2002 n’a pas encore été versée). Au cours de ces 4 dernières années, des versements ont été effectués, en 2000/2001, aux producteurs de coton affectés par la mouche blanche, pour les producteurs de bananes à Tambacounda, victimes d’inondations en 2003/204, pour apurer les dettes impayées des producteurs pour la saison agricole 2001/2002 et 2002/2003 en raison de l’insuffisance générale de la pluviométrie et pour atténuer les coûts de l’infestation en 2004/2005 (voir Encadré 6 sur les essaims de criquets en 2004).

Encadré  SEQ Encadré \* ARABIC 5 : Gestion des risques associés aux invasions des criquets du désert























Tableau 27 : Financement des Fonds de Sécurisation du Crédit Agricole 1998-2004, en F CFA
AnnéeFond de Garantie (FG)Fond de Bonification
(FB)Fond de Calamité (FC)Financement Total1998400.000.000300.000.000300.000.0001.000.000.00019991.925.000.000700.000.000225.000.0002.850.000.00020002.100.000.000700.000.000300.000.0003.100.000.00020013.100.000.000900.000.0003.500.000.0007.500.000.00020023.000.000.000202.500.000-3.202.500.0002003500.000.000-1.556.000.0002.056.000.0002004 (prelim.)3.100.000.000900.000.0004.500.000.0008,500.000.000TOTAL14.125.000.0003.702.500.00010.381.000.00028.208.500.000Source: Ministère des Finances

De 1998 à 2004, 28 milliards F CFA (56 millions de dollars) ont été allouées dans le cadre de ces fonds en vue d’atténuer les chocs subis par les producteurs ruraux.43 Ce montant correspond au 64 % du financement programmé de 43.5 milliards de F CFA inscrits dans le plan triennal des investissements publics. Il ressort du Tableau 27, que plus de la moitié a servi à financer les prêts en souffrance, un-tiers aux calamités et le reste à subventionner les taux d’intérêts.
Tableau 28 : Dépenses des Fonds de calamités, de bonification et de garantie 2004DestinationMontant%Source Réponse aux criquets4 200 000 00041%FCPluies hors-saison1 100 000 00011%FGProducteurs de bananes530 200 0005%FCDettes des producteurs3 443 500 00034%FC et FGCNCAS900 000 0009%FBTotal10 173 700 000100% Source : DDI2004 a été l’année la plus active à ce jour, avec 10,2 milliards CFA (20,4 millions de dollars). Il ressort du tableau 28 que 41 % ont utilisé à répondre à l’infestation de criquets à travers le FC, 34 % sont allés à faire grâce des dettes des producteurs ruraux affectés par les pluies hors-saison, pour aider les producteurs de bananes à faire face aux pertes causées par les inondations et aux paiements à la CNCAS en vue de financer le taux d’intérêts accordé. A l’heure actuelle, le FG et le FB enregistrent des ‘déficits’ de paiement accumulé pour couvrir les garanties appliquées aux prêts en souffrance et le taux d’intérêt a été inférieur à ce qui aurait dû être transféré : un manque à gagner de 32 % pour le FG et de 12 % pour le FB (Annexe Statistiques, Tableau IV.e).
Il est difficile dévaluer l’impact global des mécanismes du FSCR. Compte tenu des chocs naturels et des changements des systèmes de commercialisation, l’agriculture a subi des tensions extrêmes et les divers fonds ont, dans une certaine mesure, permis l’accessibilité aux crédits agricoles. Mais ils ne répondent pas de manière appropriée à la solvabilité du secteur à long terme. Ils permettent au Gouvernement de faire face aux catastrophes naturelles mais sont moins performants lorsqu’il s’agit d’aider les populations à recouvrer leurs activités/biens perdus. Le FB semble avoir augmenté les profits des paysans bénéficiant des taux d’intérêts réduits. Selon une évaluation de l’impact sur un sous groupe de producteurs de riz, les marges de profits avaient augmenté de 1 à 5 points de pourcentage (Annexe Statistiques, Tableau IV.f).
Le portefeuille global de la CNCAS s’est érodé de manière constante. Le capital total prêté à l’agriculture a travers la CNCAS s’est réduit d'environ 14 milliards F CFA en 2000 à environ 8 milliards en 2003 (Annexe Statistiques, Tableau IV.g.). Les prêts en souffrance sont passés d’environ 2,5 milliards CFA en 1997 - 1999, avec une moyenne maximale de 5 milliards en 1999-2001 et un déclin à 3,5 milliards F CFA pour les années 2001-2003. Le taux de remboursement était de 70 % en moyenne au cours des six dernières années, en tenant compte du risque subjectif lié aux remises anticipées des dettes.
Autre soutien aux producteurs agricoles

Les risques liés au prix de l’arachide et de la commercialisation sont atténués par une structure de soutien aux prix aux producteurs créée en 1997. Le Compte de Soutien au Prix de l’Arachide a été mis en place par un accord signé entre le Gouvernement et l’UE. La structure a été créée pour couvrir (i) le solde négatif résultant du déficit global du sous-secteur à la fin de la campagne de commercialisation, (ii) toute différence entre le prix convenu avec les producteurs au début de la saison des cultures et le prix réel résultant du cours mondiale de l’huile d’arachide et (iii) toutes les pertes corrélatives résultant des catastrophes naturelles entravant la viabilité du sous-secteur. Le financement initial de 5,25 milliards F CFA provenait du Gouvernement (2,05 milliards F CFA) et 3,2 milliards du STABEX. La reconstitution du compte doit être financée par une taxe spéciale sur le pétrole brut et raffiné importé et du solde positif du sous-secteur à la fin de la campagne de commercialisation. Cette reconstitution, qui atteignait environ 9 milliards F CFA en 2002 a été épuisé par le versement d’indemnisations aux producteurs se retrouvant avec des bons impayés d’intermédiaires en 2001/2002, par le financement d’avances à la SONACOS et à NOVASEN pour couvrir les déficits et pour garantir le crédit de la CNCAS. Un audit externe a fait ressortir le manque de critères précis pour l’application de ce mécanisme.
L’Etat intervient pour réduire le coût des intrants agricoles. Il s’agit là de subventions au prix des semences d’arachide, du soutien à la réactivation de la production de maïs et de manioc et de l’acquisition d’engrais et d’équipements. Au cours des dix dernières années, le Gouvernement a géré un stock d’environ 40 000 tonnes de semences d’arachide par an. En 2000/2001, le Gouvernement a distribué gratuitement 70 000 tonnes de semences d’arachide aux producteurs face aux difficultés qu’ils rencontraient à rembourser leur crédit de semences. L’Etat a à nouveau subventionné les semences des producteurs en 2003/2004, soit l’équivalent des 2/3 du prix des semences commerciales.




Observations générales

Les systèmes d’alerte précoce permettent une intervention mieux planifiée et moins coûteuse pour atténuer les chocs subis par l’agriculture et la production rurale. Les dépenses publiques permettant de faire face à l'impact des chocs climatiques sur la production rurale sont très élevées et les mécanismes de financement ne sont pas bien depuis relativement imprécis. En 2004, plus de 26 millions de dollars ont été mobilisés pour lutter contre à l’envahissement de criquets, choc ayant fini par affecter environ 20 % des ménages ruraux. Les coûts des transactions liés à la mobilisation de l’aide extérieure ne sont pas négligeables et les retards accusés dans la mise à disposition de financement ou de vivres signifient que les paysans avaient déjà dû se tourner vers des mécanismes de défense informels en attendant l’arrivée de l'aide. Eu égard au budget annuel d’un million de dollars du Département phytosanitaire, de meilleurs systèmes d’alerte précoce et de prévention pour renforcer l’efficacité.
L’expérimentation de nouveaux mécanismes pour atténuer les risques a permis des leçons et certaines réserves pour l’avenir. Les retards enregistrés dans l’octroi de prêts aux producteurs alors que les secours et les indemnisations tardent à venir sont l’une des faiblesses majeures réduisant l’efficacité de leur mise en oeuvre. En outre, il n’est pas évident que les paysans les plus pauvres bénéficient effectivement de ces instruments. La multiplicité d’instruments renforce la complexité du système dans son ensemble et réduit la probabilité pour les producteurs les plus pauvres d’en bénéficier. Par ailleurs, le manque de critères précis et de procédures opérationnelles rend difficile l’accès des paysans à ce soutien, laisse une porte ouverte aux utilisations inefficaces et pourrait pénaliser les moins instruits et les moins informé, à savoir les plus pauvres. De plus, des décisions comme les remises de dettes ne permettent pas à la nature différentielle des chocs qui frappent rarement tous les producteurs.44 La restriction du recours de nombreuses familles rurales au crédit fond limite l’efficacité de cette mesure dans la mesure où elle ne peut s’appliquer aux systèmes de crédit informels.
Le Sénégal a besoin d’un système de financement durable pour l’agriculture. Le manque de recouvrement des prêts en souffrance à la CNCAS est élevé, en raison des calamités (sécheresse, insectes, inondations etc.). Mais aussi, une culture de non remboursement qui s’est progressivement installée dans les zones rurales, probablement en réponse aux promesses politiques de rémission de dettes aux paysans. L’érosion des prix au niveau des producteurs et le faible rendement de l’agriculture traditionnelle non irriguée ont exacerbé davantage les remboursements. Et le programme de garantie lui-même pourrait bien affaiblir les mesures incitatives de la CNCAS à recouvrer les prêts en souffrance.



Gestion des risques de santé

Vue d’ensemble des institutions, des politiques et des dépenses

Le Sénégal aura des difficultés pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier à cause des défis posés aux zones rurales. La mortalité infantile et maternelle, la malnutrition et le paludisme sont plus répandus dans les zones rurales, aggravés par les facteurs affectant les ménages tels qu'une plus grande exposition aux chocs naturels et agricoles, les plus faibles niveaux de scolarisation et un faible accès à l’épargne et au crédit visant à atténuer les chocs en matière de santé.
Le Plan National de Développement Sanitaire de 1998 à 2007 identifie les principales politiques et stratégies d’amélioration des résultats sanitaires au Sénégal. Selon une récente évaluation, les résultats obtenus étaient mitigés, montrant d'une part avec une plus grande rentabilité des interventions et l’accès aux médicaments essentiels au niveau des postes de santé, un renforcement des capacités et la gestion des hôpitaux d'autre part un accès insuffisant aux services de santé pour les populations rurales, une coordination insuffisante avec les communautés et le secteur privé, une trop grande centralisation des ressources, ainsi que de puissantes barrières financières aux services de santé. Un-quart seulement des nouveaux postes de santé prévus au début a été réalisé. Par conséquent, le Gouvernement a mis en place le Plan national de développement sanitaire (PNDS) : Phase II 2004-2008, dont l'objectif est de résoudre ces problèmes en considérant l’offre et la demande, tout aussi bien qu’en améliorant l’accessibilité, l’efficacité, la qualité et la durabilité des services de santé, surtout dans les zones reculées.
D’autres agences gouvernementales enregistrent également des dépenses de santé. Le Secrétariat Technique du Conseil National pour la Lutte Contre le SIDA sous la direction du cabinet du Premier Ministre assure le financement de plusieurs organismes étatiques et de plusieurs ONG pour la prévention et le traitement du VIH/SIDA. Le cabinet du Premier Ministre gère aussi le Projet de Renforcement de la Nutrition. En outre, les collectivités locales financent en grande partie, à travers leurs propres ressources ou par des transferts fiscaux, les médicaments et les équipements des centres de santé. Un grand nombre d’ONG soutiennent les services de santé.

Vue d’ensemble des dépenses publiques en gestion des risques de santé

Le secteur public, y compris le Gouvernement central, les partenaires et des collectivités locales, ont affecté quelque 88 milliards F CFA (176 millions de dollars) dans le système de santé publique en 2004, soit à 2 % du PIB (Tableau 29).47 36 millions de dollars supplémentaires sont venus des paiements au niveau communautaire, les médicaments et de prestations dans les cliniques de santé publique. Les investissements en matière de santé financés par les donateurs s’élèvent à 18,9 milliards F CFA (36 millions de dollars) provenant d’au moins dix bailleurs de fonds. En 2004, le Gouvernement central a consacré environ 7 % de son budget de fonctionnement à la santé et 3 % de son budget d’investissements financés sur des fonds nationaux intérieurement (Annexe Statistiques, Tableaux IV.h et IV.i).
Tableau 29 : Evolution du financement de la santé, en millions F CFA
Financement de la santé200020022 004Gouvernement central29 63738 56946 178Collectivités locales8204 3164 381Droits collectés auprès des populations7 82217 86918 137Partenaires externes23 23227 82618 902Total61 51188 58087 598Dépenses de santé en % du PIB1,98%2,55%2,13%Source : Revue des dépenses de santé 1995-2002, DDI/DCEF et MEH 2004
Au niveau central le Ministère de la Santé absorbe près de la moitié des ressources du secteur. Cette centralisation des ressources défavorise en général les districts de santé locale et les zones rurales. L’administration consomme environ le quart des dépenses du Ministère de la Santé, chiffre qui a tendance à augmenter progressivement (Annexe Statistiques, Tableau IV.j). Malheureusement il est difficile d’isoler les dépenses en milieu rural. D’abord, parce que les données statistiques sur les services de santé sont conservées au niveau du district de santé et ne sont pas réparties entre zones rurales et urbaines. Ensuite, parce que les habitants des villes utilisent des services urbains par exemple en se rendant à l’hôpital régional en cas de maladies graves. Et enfin, les données sur les dépenses sont principalement gérées de façon centralisée par différentes programmations ou selon la nature des dépenses (par exemple achat de médicaments), sans distinction géographique des dépenses en zone rurale.
Extension du réseau des services de santé aux zones rurales

Malgré l’accroissement du nombre de centres et de postes de santé, les services de santé ont des difficultés à suivre le rythme de croissance de la population ces dernières années. De 1998 à 2002, il y a eu une croissance des infrastructures de santé primaire, y compris un accroissement des postes de santé de 753 à 848, des maternités rurales de 570 à 643 et des cases de santé de 1 087 à 1 519 ( Tableau 27 ). Au niveau des districts (sans tenir compte des hôpitaux), il y a eu une augmentation de 50 % de médecins, 9 % de sages-femmes, 12 % d’infirmières et 30 % d’agents de santé. Mais les postes et centres de santé ont enregistré une baisse de couverture en termes d’infrastructure par habitant en raison de l’accroissement de la population. Le nombre des infirmières et agents sanitaires par habitant est demeuré constant.





Tableau 30: Infrastructures et personnel de santé, 1998-2002
Indicateur19981999200020012002Nombre de postes de santé fonctionnels753762785817848Nombre de maternités rurales570581599619643Nombre de cases de santé1,0871,0961,2171,4831,519Nombre de médecins8492101115122Nombre de sages-femmes397395402415431Nombre de ‘infirmières et d’agents de santé1,0251,0411,0611,0521,144Nombre d’infirmières par poste de santé (ICP)709
718
746
785
848
Nombre de travailleurs communautaires4,3484,2514,6705,0795,685Habitants par poste de santé12,08112,26512,40812,31312,157Habitants par poste de santé168,469173,077180,379186,284190,916Habitants par médecin108,301101,58996,44087,47384,504Habitants par infirmière8,8758,9789,1809,5629,012Habitants par infirmière de poste de santé (ICP)12,83113,01713,05712,81412,157Source : CEFOREP

De 1998 à 2002, les districts sanitaires essentiellement ruraux ont bénéficiée d’une augmentation en infrastructure et en personnel. Le tableau 30 montre le changement net des districts essentiellement urbains (dotés d’une capitale régionale) par rapport aux districts essentiellement ruraux (Annexe Statistiques, Tableaux IV.k). Les zones rurales ont bénéficiées d’infrastructure, des médecins et des infirmières. Cependant, le recrutement des sages-femmes était plus orienté vers les centres urbains. Malgré ce progrès, les régions les plus pauvres sont moins nanties en infrastructure et en personnel. La région de Dakar qui enregistre 17 % des pauvres sur l’ensemble de la nation, compte 35 % du personnel de santé. Fatick, Louga, Tamba et Saint-Louis enregistrent la même proportion de pauvres et de personnel de santé et Diourbel, Kaolack et Thiès ont proportionnellement moins de personnel que de pauvres. En outre, depuis 2002, la majeure partie des sages-femmes reste concentrée à Dakar (228 sur 496 à l’échelle nationale).
Tableau 31: Evolution nette des infrastructures et du personnel de santé, 1998-2002

Districts de santéNombre de postes de santéNombre de maternités ruralesNombre de cases de santéNombre de médecinsNombre de sages-femmesNombre d’infirmières et d’agentsNombre d’ICPNombre de personnel comm..Essentiellement urbains+37+17+70+15+12+21+40+353Essentiellement ruraux+46+30+266+19+9+46+63+309Source: MOH, CEFOREP

Les populations rurales perçoivent des problèmes sur la qualité de santé. Pour les deux types de populations (urbaine et rurale), le coût des services est la principale raison de mécontentement, puis viennent les longues heures d’attente (Tableau 30). Les populations rurales sont plus sensibles aux dépenses, et les urbains aux heures d’attente. Les ruraux se plaignent des coûts élevés et de l’inefficacité des traitements et ils consacrent une plus grande partie de leurs revenus à la santé (2,1 % de la consommation contre 1,6 % en milieu urbain).
Tableau 32: Mécontentement par rapport aux consultations et les causes
% non-satisfactionManque de pauvretéLongue attentePersonnel non qualifiéCoût
élevéAbsence de médicamentsInefficacité et traitementsAutresTotal40,61,135,33,960,717,612,19,7Rural43,10,630,23,764,117,014,211,8Urbain

37,21,943,54,155,418,58,76,5Source : ESAM II

En termes de services spécifiques, la période 1996-2000 a connu une érosion considérable de la couverture de vaccination dans les zones rurales mais cela semble s’être amélioré ces dernières années. En 2000, la moitié des enfants âgés de 12 à 23 mois en milieu rural avaient moins de chance d’être vaccinés que ceux en milieu urbain (Annexe Statistiques, Tableau IV.l). Les rapports administratifs indiquent que les taux de vaccination nationaux se sont améliorés ces dernières années.45 Selon le Ministère de la Santé, la couverture de DTC3 en septembre 2002 était de 65 % contre 30 % en 2001. Les investissements en équipements de la chaîne du froid et autres moyens de sensibilisation ont permis cette amélioration. Selon les données administratives pour 2004, sur 57 districts de santé, neuf avaient des difficultés à atteindre l’objectif de 85 % de DTC3, au nombre desquels six districts.
En ce qui concerne les services de santé visant à prévenir la mortalité maternelle, 71 % des femmes en milieu rural ont eu au moins une visite prénatale contre 88 % en milieu urbain (MICS 2000). Bien qu’étant assez positive, la situation reste alarmante quant aux naissances elles mêmes, où 1/3 des femmes en zone rurale accouchent sans aucune assistance (contre 3 % en ville), et seulement 43 % sont suivies par un personnel médical ou paramédical. Ceci est dû en partie à l’inaccessibilité des services de santé et à la dispersion de la population rurale. Le mauvais état des routes, le manque de moyens de transport et la capacité réduite des postes de santé. Ces résultats dépendent des priorités et de la solvabilité.
Le paludisme

Le Gouvernement du Sénégal a mobilisé des ressources extérieures destinées spécifiquement à la lutte contre le paludisme. Entre 2001 et 2005, le plan stratégique qui a été mis en place a estimé qu’il fallait à 26,2 milliards CFA (52 millions de dollars) pour atteindre les objectifs nationaux de lutte contre le paludisme, y compris un traitement efficace en 24 heures et la couverture à la moustiquaires imprégnées (ITBN) à 60 % des femmes enceintes et aux enfants âgés de moins de 5 ans, soit environ 10 millions de dollars par an (Annexe Statistiques, Tableau IV.m). Les principaux éléments de la stratégie nationale portent sur les moustiquaires imprégnées, la bithérapie (amodiaquine plus SP) comme premier traitement en lieu et place de la chloroquine, de la prévention et du traitement du paludisme durant la grossesse, le suivi des épidémies de paludisme (au Nord) sur des sites sentinelles. Près de la moitié des coûts estimés par le plan stratégique est destinée aux moustiquaires imprégnées, avec l’objectif d’en distribuer 3 millions. Une mission d’éradication du paludisme en 2003, a estimé un écart de financement de 14 milliards F CFA dont 8 milliards devaient servir à financer des moustiquaires imprégnés.
La stratégie du Gouvernement en matière de distribution de moustiquaires prévoit des prix subventionnés à l’utilisateur final, répartis soit par le système de santé publique, soit par les ONG et le secteur privé par un marketing social Jusqu’en 2000, la couverture en moustiquaires imprégnés était encore relativement faible, en particulier dans les zones rurales. 13 % seulement des enfants en milieu rural âgés de 0 à 59 mois dormaient sous une moustiquaire (1 % de MI) par rapport à 23 % d’enfants urbains (3 % de MI) (MICS 2000). Plus récemment, certaines expériences pilotes ont annoncé des taux de couverture de plus de 40 % dans les communautés de Tambacounda, Kolda, Kedougou et Velingara.
Tableau 33 : Distribution de moustiquaires imprégnées par régionRégion
reçuesdistribuéesPopulation / moustiquaires distribuéesKaolack30 37625 21642Diourbel29 55124 59843Matam9 5508 26051THIES32 20226 36749Kolda28 35111 15075ST LOUIS26 54819 56235TAMBA27 15025 20024DAKAR41 20021 200107LOUGA26 44514 63546FATICK20 00011 40954ZIGUINCHOR20 25016 15027Total291 623183 660Source: PNLP, avril 2005En dépit de retards dans la mobilisation et la distribution de moustiquaires, la plus grande contrainte semble être la mise en place d’un système de livraison rapide de moustiquaires imprégnés. Le Gouvernement a acquis environ 600 000 moustiquaires imprégnées à ce jour (dont 200 000 sur financement IDA, 100 000 sur un financement japonais et 300 000 financées sur le budget national) soit environ 20 % de l’objectif du plan stratégique. Pour les moustiquaires financées par le Japon et l’IDA, le programme de lutte contre le paludisme du Ministère de la Santé fait état d’une distribution de 184 000 moustiquaires à ce jour (Tableau 33). La distribution a été équitablement répartie dans les régions, à très fortes concentrations par habitant que sont Tambacounda, Ziguinchor et Saint-Louis. Dakar en a reçu relativement moins ce qui est conforme à son profil de ville à moindre risque. Aucune information n’a été recueillie sur la distribution dans les zones rurales. Le Ministère a récemment réduit à 1 000 F CFA le prix des moustiquaires destinées aux femmes enceintes, vendues dans les centres de santé. Et même à ce prix, le coût demeurera un obstacle dans les zones rurales et parmi les plus pauvres
Le passage d’un traitement à domicile avec la chloroquine au profit d’une bithérapie exige une gestion assurée par un système de santé communautaire. Ce passage d'un traitement à l'autre pourrait être plus difficile dans les zones rurales. Chaque communauté devra être dotée d’un agent en santé communautaire ayant reçu une formation sur les moustiquaires et le traitement. Les villages dépourvus de case de santé devront désigner une personne en tant que point focal. Le programme de prévention et de traitement des femmes enceintes avec un traitement préventif intermittent (TPI) à la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) devait être intégré dans les contrôles prénatals. Néanmoins, l’expérience initiale de changement de protocole de traitement appuyé par les agents de santé communautaires à travers des ONG exploitant des services de santé suggère que le modèle peut être efficace. En plus, les secteurs au niveau local sont mieux placés pour déterminer ceux dont les moyens permettent de payer ou de ne pas payer les services de remboursement selon les capacités des ménages.

Dans le nord, les systèmes d’alerte précoce peuvent réduire l’impact du paludisme. Le nord est exposé à des épidémies avec des pointes momentanées alors que le paludisme est endémique dans le sud, tout au long de l’année avec des hausses occasionnelles. Cela nécessite la mise en place d’un système d’alerte précoce contre le paludisme dans le nord. Une étude sur les indicateurs prévisionnels a permis d’analyser les données historiques de la Vallée du Fleuve Sénégal pour identifier les seuils épidémiques selon le niveau des eaux du fleuve et selon la pluviométrie. Un système d’alerte sera axé sur trois groupes d’indicateurs: indicateurs de vulnérabilité (résistance, VIH, malnutrition) ; indicateurs de risque de transmission (augmentation de pluie, niveau du fleuve et température et détection précoce des cas (Thomas et Connor 2001). La Coopération française finance actuellement la création de sites sentinelles pour assurer l’alerte précoce des épidémies.
VIH/SIDA

Le Sénégal a mobilisé des fonds pour financer son plan stratégique (2002, 2006) de lutte contre le VIH/SIDA. Le plan stratégique cherche à maintenir le taux de prévalence du VIH en dessous de 3 %, à étendre le traitement par la distribution gratuite d’anti-rétroviraux, à apporter un soutien psychologique aux malades atteints du Sida et à leur famille, à sensibiliser davantage le public et à réduire les comportements à risque par la prévention, à accroître les tests volontaires et à réduire la discrimination et la stigmatisation. En 2002 –2004, 19 milliards F CFA (38 millions de dollars) ont été dégagés par le Gouvernement et ses partenaires (Annexe Statistiques, Tableau IV.n). Le Ministère des Finances estime que 13,6 milliards F CFA (27 millions de dollars) ont été affectés en 2004, toutes sources confondues, soit une forte augmentation depuis 2003 en termes de décaissements des partenaires -Tableau 34.
Tableau 34 : Financement du plan stratégique de lutte contre le VIH-Sida, 2003-2004
AnnéeExtérieurGouvernementTotal20032362944920--236294492020041335153500020000000013551535000Source: DDI

La méthode du CNLS consiste à mobiliser à la fois les organismes du secteur public et de la société civile pour augmenter la prévention et le traitement à travers le pays. La réponse multisectorielle repose sur des plans d’actions développés dans 6 domaines/ministères : santé, éducation, développement social, famille et solidarité nationale, jeunesse, forces de sécurité (armée, douane, pompiers, prisons). En l’absence d’informations sur tous les financements, pour la partie financée par l’IDA, les allocations régionales ont été globalement liées au risque, des zones à forte prévalence Ziguinchor et Matam recevant les montants les plus importants par habitant, bien que les sommes allouées à Kolda aient été inférieures à la moyenne (Annexe Statistiques, Tableau IV. o).
La réponse de la société civile reste concentrée sur Dakar et les zones urbaines. Les données sur le financement du CNLS à la société civile montre que sur 573 projets en phase de réalisation dans le cadre de la première sélection (exécutés principalement en 2004) 54 % étaient implantés dans des zones urbaines, 27 % dans des zones urbaines et rurales et 19 % dans des zones rurales. Le conseil a soutenu environ 7000 interventions (formations, campagnes d’information, assistance socio-psychologiques, conseils et tests) dont 80 % dans des zones urbaines (Tableau 32 et par région dans Annexe Statistiques, Tableau IV. p). Peu d’activités dans les zones rurales ont mis l’accent sur la promotion du dépistage et du traitement ainsi que la formation socio-psychologique. La réponse la plus forte dans le milieu rural était la sensibilisation soutenue par des organisations communautaires de base.
Tableau 35 : Interventions soutenues par le CNLS en 2004, par activité et par milieu urbain/rural
RégionPrévention transmission sexuellePrév. transfusion sanguineTransm. Mère - enfantDépistageSoins
pour MSTTraitementSoutien
Psycho-social Soins OrphelinsTotalTotal milieu urbain494576852683050132295615Total milieu rural1340282320001961436Source: CNLS

Peu de services de dépistage du VIH se trouvent hors des villes principales. Depuis la fin de l’année 2004, seulement Thiès (7 sur 8 districts), Ziguinchor (3 sur 3 districts) et Diourbel (Bambey) proposent un dépistage du VIH au niveau du district. Toutefois, la promotion du dépistage dans les zones rurales peut contribuer à augmenter l’utilisation des sites urbains de dépistage qui, jusqu’ici, enregistrent de faibles taux d’utilisation. Les centres de Kaolack, Thiès et Ziguinchor ont desservi respectivement 1,8, 1,7 et 3,3 % de la population adulte (Woynar 2004). La plus forte utilisation à Ziguinchor est due en partie à une augmentation de 50 % des taux de dépistage à l’issue d’une campagne de sensibilisation en zone rurale menée par l’ONG ASVIE qui incorporait des services de dépistage ambulatoires.
Les soins aux populations rurales vivant avec le VIH-SIDA posent des défis particuliers. Le programme Initiative Sénégalaise d'Accès aux Antirétroviraux (ISAARV) proposait la gratuité du traitement ARV à tous les hôpitaux régionaux à la fin de l’année 2004, avec 2 000 patients sous traitement ARV. Toutefois, comme l’indiquent les statistiques de la couverture de soins, les populations rurales se rendent rarement à l’hôpital. Le manque de revenus réduit leur accès financier qui, malgré la gratuité du traitement, comprend le coût du diagnostic et du suivi des infections opportunistes. En outre, les populations rurales doivent, pour se rendre dans les hôpitaux régionaux, s’acquitter de frais de transport et renoncer à des journées de travail. En 2004, une expérience pilote a été menée à Ziguinchor pour décentraliser le traitement vers 3 centres de santé (Ziguinchor, Bignona et Oussouye). A la fin de l’année 2004, ces centres de santé décentralisés comptaient 60 % des patients sous traitement dans cette région (Woynar 2004).
Soutien ciblé à la lutte contre la malnutrition
Le Projet de Renforcement de la Nutrition, sous l’égide de la Primature, est le principal projet de réduction de la malnutrition du pays (Tableau 36). Le Sénégal a reconnu les avantages liés à l’amélioration de la situation nutritionnelle de la population et procède à d’importants investissements dans des programmes de nutrition communautaires. Initié en 2002, le Projet de Renforcement de la Nutrition (PRN) est un programme de 10 ans destiné à promouvoir la nutrition des enfants âgés de moins de trois ans et des femmes enceintes et en lactation. Le programme recours à la sous-traitance avec des ONGs pour obtenir un ensemble de prestations telles que des interventions sur la promotion de la croissance des enfants au niveau communautaire, la distribution de vitamine A, l’allaitement au lait maternel entre autres. Le PRN vient compléter les programmes généraux de santé pour la prévention et le traitement de la malnutrition et soutient l’équipement et la formation des postes de santé. Le projet a également commencé à octroyer de petites subventions génératrices de revenus. Le projet, actuellement en cours dans 60 % des districts de santé, touche en moyenne 165 000 enfants âgés de moins de trois ans tous les mois ainsi que leurs mères, dont 98 520 enfants dans les zones urbaines (25 % des enfants urbains âgés de moins de 3 ans) et 67 230 dans les zones rurales (12 % des enfants ruraux de la même tranche d’âge). Le coût annuel moyen par bénéficiaire de services communautaires est de 4 dollars par an et de 17 dollars pour l’intégralité du programme. De juin à décembre 2004, l’incidence de l’insuffisance pondérale des enfants vivant dans les zones du projet a chuté de 23 % à 18 %.
Tableau 36 : Financement du Projet de renforcement de la nutrition, 2003-2004
AnnéeExtérieurGouvernementTotal CFATotal US$200321127313741760000002288731374$4,6 millions200454739045641760000005649904564$11,3 millionsSource: DDI

Assurance santé

Le Gouvernement appuie la création de mécanismes d’assurance santé. La plupart des investissements dans la création des mutuelles de santé sont canalisés directement des partenaires aux ONG et fédérations. Le Ministère de la Santé joue un rôle important dans le cadre de la régulation et dans le développement des instruments et capacités des services de santé à travailler avec les mutuelles de santé. Il existe au Ministère de la Santé une Direction chargée d’appuyer ces mutuelles de santé. En 2003, une loi sur la mutualité régulant les opérations des mutuelles de santé a été adoptée mais sans aucune publication de décret d’application émanant du Ministère de la Santé. En 2004, le Gouvernement a investi 200 000 000 F CFA dans le budget du MEFPOP d’appui à la création de mutuelles de santé des travailleurs du secteur public pour faciliter les chocs de santé. Bien que les fonctionnaires bénéficient d’une couverture des services de santé, le co-paiement exigé et le prix des ordonnances médicales représentent des coûts personnels considérables.
Observations générales

Certains succès ont été enregistrés dans la mobilisation de financements destinés aux risques de santé cruciaux liés au paludisme, au VIH-Sida et à la malnutrition mais la population la plus exposée à ces risques demeure encore mal desservie. Si, dans un premier temps, les interventions avaient été ciblées sur les groupes les plus exposés aux risques de santé, la carte des interventions aurait été différente. Les programmes relatifs au paludisme et à la santé maternelle seraient essentiellement axés sur des zones rurales avec une plus grande concentration de sages-femmes et une distribution de moustiquaires de préférence dans les zones rurales. Les interventions en matière de malnutrition seraient plus orientées vers les zones rurales que vers les zones urbaines alors que l’on assiste au contraire à l’heure actuelle.
La plupart des services de santé importants comme le suivi prénatal, les vaccinations, la prévention du paludisme et du VIH se fait au niveau communautaire et, dans les zones rurales, les agents de santé communautaire ont un rôle pivot. Pendant la saison des pluies, lorsque le paludisme est à son maximum, les villageois sont isolés des postes de santé, rend encore plus important le rôle des agents de santé. La distribution de moustiquaires semble constituer le plus fort potentiel d’amélioration à travers des réseaux d’organisations communautaires dans les zones rurales au lieu de aux comités de santé.46 Les initiatives de lutte contre la malnutrition reposent sur la présence des ONG dotées d’une capacité technique, or ils ne sont pas nombreux en zones rurales. Tous ces programmes souffrent de la centralisation générale des ressources, du personnel et de la prise de décision au sein du Ministère de la Santé.
Les districts de santé dans la zone rurale varient considérablement selon leur niveau et leur couverture de services, leurs facteurs culturels, leur base économique, leur accès aux transferts des émigrés pour faire face aux frais de santé et à la fréquence des risques de santé (prévalence du VIH, morbidité du paludisme, etc.). Pour les populations rurales, l’accent devrait être mis sur le développement de matériaux et de stratégies de sensibilisation (par exemple, les radios rurales ou l’utilisation du grand nombre de groupements féminins ou d’associations villageoises de développement) pour accroître leur compréhension des risques de santé et des stratégies de prévention. Les programmes doivent être spécifiquement conçus selon les particularités des populations rurales, comme le ciblage des travailleurs émigrés et leurs épouses dans les messages sur le VIH.
L’accessibilité financière est un facteur de complication. Le système de santé rurale est largement basé sur le paiement des services par la communauté. Mais la quasi-totalité des pauvres en milieu rural ayant été malades, n’ont pas recherché de traitement parce qu’ils n’en avaient pas les moyens. Les efforts d’augmentation de personnel qualifié pour les naissances, l’accès aux traitements de suivie au VIH-Sida, le recours en temps opportun aux médicaments antipaludiques et les autres actions cruciales de prévention et de résistance aux chocs de santé dépendront de l’accessibilité financière aux services. L’extension des mutuelles de santé semble prometteuse pour les populations rurales aisées. D’autres politiques en cours d’expérimentation, comme la gratuité de l’accouchement aux femmes enceintes dans les régions les plus pauvres devraient être suivies en raison de leurs avantages potentiels pour les femmes en milieu rural. La politique de base en matière de fixation de prix de vente des moustiquaires devrait être reconsidérée en faveur des pauvres en milieu rural.
Gestion des risques dans l’éducation

Vue d’ensemble des institutions, politiques et dépenses

Le ministère de l’Education est la principale agence sectorielle responsable de la promotion de l’éducation au Sénégal. Tel que présenté au Chapitre 2, le défi visant à offrir l’enseignement primaire pour tous est plus important dans les zones rurales. Une importante proportion d’enfants en milieu rural n’est pas actuellement scolarisée et sur 100 enfants inscrits dans les zones rurales, seuls 58 achèveront le cycle primaire. Aux obstacles tels que le coût, l’éloignement et la valeur de l’école s’ajoutent des facteurs domestiques comme la santé et les chocs agricoles, ainsi que l’utilisation des enfants comme main-d’œuvre dans l’agriculture, créant ainsi un ensemble de conditions auxquelles le Sénégal doit trouver des solutions s’il veut atteindre ses objectifs en éducation.
La politique d’éducation a été formulée dans le Programme décennal de l'éducation et de la formation (PDEF) 2000-2010, et mise à jour dans une Lettre de politique sectorielle publiée en 2005. Cette politique identifie des stratégies pour atteindre les OMD, en termes d’équité entre les sexes et de couverture totale de l’enseignement primaire, y compris (i) la priorité aux zones rurales pour la construction de salles de classe ; (ii) le développement de l’enseignement bilingue et l’introduction de l’arabe dans certaines zones où les populations perçoivent cette démarche comme fondamentale pour la valeur de l’éducation ; (iii) la promotion de l’accès pour tous, y compris les handicapés, les personnes à faible revenu et d’autres enfants à risque, (iv) l’application du système de classes alternées et de classe avec; (v) le recrutement de près de 3 000 instituteurs contractuels et la réaffectation des enseignants dans les classes, (vi) la réduction des redoublements et l’amélioration de l’efficience interne ; (vii) une meilleure implication des communautés dans la gestion scolaire ; (viii) le respect de la norme de 900 heures d’enseignement par an sur 30 semaines ; (ix) la possibilité d’avoir un ratio de cinq manuels par élève du primaire.
En 2004, le Gouvernement et les partenaires ont dépensé environ 52 millions de dollars EU dans l’enseignement primaire en milieu rural (Tableau 37). Le budget de l’Etat représentait environ 78 % des dépenses d’éducation en 2004. Les ménages par le biais de leurs contributions aux associations de parents d’élèves représentent 15 %, les bailleurs de fonds 6 % et les administrations locales 2 %. Toutes ces contributions s’élèvent à 6,2 % du PIB (y compris l’enseignement privé) et ont augmenté au fil du temps. L’enseignement représente un tiers du budget national de fonctionnement et les dépenses d’enseignement primaire 42 % des dépenses d’éducation (Annexe Statistiques, Tableaux IV.p et IV.q).
Tableau 37: Estimation des dépenses annuelles directes dans l’enseignement primaire en milieu rural (1)
Ministère/Domaine de dépenses/programmeBudget 2004 (CFA)Ministère de l’EducationBudget du personnel et budget de fonctionnement non salarial (enseignants ruraux
et manuels scolaires)19 000 000 000Repas scolaires : (rural) PAM :1 246 000 000 : Etat et autres partenaires (ruraux et urbains*)413 000 000Investissement (BCI) Construction de salles de classe rurales5 442 720 000Total en F CFA26 101 720 000Total en dollars EU52 203 440 $Pourcentage des dépenses d’éducation 2004 12%Source : Budget de l’état, PAM , estimations de la Banque. (1) Exclusion faite des dépenses administratives aux niveaux central et régional en appui à l’enseignement rural. * Les données ne permettent pas de faire une différence entre milieu rural et milieu urbain.


Les ressources sont réparties de façon inéquitable entre zones rurales et zones urbaines. Les ressources sont fortement orientées vers les élèves urbains (Tableau 38). Le coût par élève dans les zones rurales est d’environ 28 000 F CFA par an, contre 47 000 F CFA dépensés par le Gouvernement par élève urbain. Cela va à l’encontre de l’impression générale qu’il en coûte davantage au Gouvernement d’investir dans l’éducation rurale en raison de la faible densité de la population et des classes de plus petites dimensions. En revanche, pour chaque élève urbain de plus, l’Etat pourrait ajouter 1,7 autre élève rural selon la structure de coûts actuelle. Les écarts sont dus en grande partie aux plus faibles coûts des enseignants dans les zones rurales ainsi qu’à de possibles sureffectifs dans certaines écoles urbaines. De plus, les frais généraux et administratifs considérables du système éducatif ont un impact négatif sur les dépenses au niveau des prestations de services.
Tableau 38 : Coût par étudiant en milieux rural et urbain, en F CFA
Dépenses totales$%Coût par écolier (public) Dépenses totales82 354 000,000100 %67 046Dépenses rurales19 223 000 00023 %27 870Dépenses urbaines25 188 000 00031 %46 764Administration et autres38 865 000 00047 %Source : MEN, estimations de la Banque mondiale. Les chiffres n’incluent pas les constructions ou les cantines.




Construction d’écoles et ouverture de nouvelles classes

Le Gouvernement a fait des efforts considérables pour augmenter l’offre d’enseignement primaire dans les zones rurales. Au cours de la période 2000 - 2004, le Gouvernement a construit 7 109 nouvelles salles de classe primaires et réhabilité 930 autres (Annexe Statistiques, Tableau IV.n). Les ressources intérieures ont financé 53 %, et les partenaires à travers le MEN 42 %, les 5 % restant étant financés par des projets multisectoriels appuyés par des partenaires travaillant directement avec les collectivités locales et des communautés. Malgré cet investissement, c’est dans les zones rurales que l’on trouve le plus d’écoles. En effet, les trois quarts des écoles primaires de ces zones n’ont pas tous les niveaux requis, ce qui accroît le risque pour les enfants en milieu rural de ne pas achever l’enseignement primaire.
Tableau 39 : Ouverture de nouvelles salles de classe dans les zones rurales, par promoteur et par niveau de pauvreté
Indice d’accès aux services% Pop. rurale (Cumulé)% Salles de classe par aide extérieurePar les Assoc. parents d’élèvesPar le Gouvt.Par d’autres (Ong etc.)01,40,00,00,00,0507,39,112,89,96,710011,819,127,220,620,015021,128,741,731,931,720029,038,952,638,838,725042,554,464,450,348,330055,368,975,062,760,635067,679,283,874,074,140079,686,691,582,883,445092,589,894,487,687,7500100,0100,0100,0100,0100,0Source : Estimations de la Banque. Indice d’accès aux services de base établis en 2001 par le département statistique du Ministère des finances. Il classe tous les villages et CR du Sénégal rural selon un indice composé d’accès aux infrastructures de base (santé, éducation, eau, etc) de 0 à 500.
La plupart des nouvelles salles de classes ouvertes étaient dans les zones rurales, ont bénéficié d'un appui considérable des associations de parents d’élèves. En ce qui concerne l’ouverture de nouvelles classes qui inclut la fourniture d’enseignants et peut nécessiter ou pas une construction, au cours de l’année scolaire 2003/2004, 81 % de ces classes étaient situées dans les zones rurales et 19 % dans les zones urbaines, dénotant le fort engagement à accroître l’accès à l’enseignement primaire en milieu rural. De 2001 à 2003, 43 % des nouvelles classes ouvertes ont été financés par les associations de parents d’élèves, quand bien même il s’agissait souvent d’emplacements provisoires. La mobilisation communautaire a joué un rôle central dans l’ouverture des classes dans les communautés rurales les plus pauvres. Le Tableau 39 montre la répartition de l’ouverture de salles de classe dans les zones rurales par organisme promoteur et par niveau de pauvreté de la communauté rurale. Les salles de classes financées par les associations de parents d’élèves ont tendance à être plus fortement concentrées dans les communautés rurales les plus pauvres, les 12 % les plus pauvres des communautés rurales ayant bénéficié de 27 % de ces classes, contre environ 20 % de classes financées par le Gouvernement, d’autres partenaires et des ONG.
Fourniture d’enseignants, de manuels et de cantines scolaires

Malgré les progrès en matière de construction et d’ouverture de salles de classe, le MEN a des difficultés pour retenir les enseignants ruraux. En 2004, le Sénégal a recruté 2 800 contractuels de l’enseignement, mais le nombre total d’enseignants dans les classes n’a augmenté que de 1 407. Les enseignants délaissent les classes pour d’autres fonctions non enseignantes dans le système éducatif, ce qui entraîne un plus faible gain net en effectifs d’enseignants dans les classes. Il n’est pas rare que les contractuels recrutés pour les zones rurales remplacent les enseignants de la fonction publique qui sont ensuite transférés dans les zones urbaines ou dans l’administration. Les transferts d’enseignants ont exacerbé les différences entre zones plus pauvres et zones moins pauvres, et ont mené à la fermeture de salles de classe (ou leur suspension jusqu’à la future année scolaire), surtout dans les zones rurales difficiles. Les transferts en 2004 ont favorisé la ville de Dakar, avec une augmentation nette de 230 enseignants, tandis que Tambacounda a perdu 74 enseignants, Louga 66 et Diourbel 47 (Annexe Statistiques, Tableau IV.s). En outre, l’absentéisme des enseignants est la raison la plus fréquemment citée par les enfants pour ne pas aller à l’école, représentant 77 % des réponses dans les zones rurales (ensemble de données du PASEC). Les principales raisons de l’absentéisme des enseignants sont liées aux problèmes de santé, à la nécessité de voyager pour percevoir leur salaire ou pour assister à des cérémonies familiales.
Les zones rurales ne possèdent pas assez de manuels scolaires. Malgré un objectif national de 5 manuels par élève, les élèves ruraux ont juste 1,8 manuel en moyenne, contre 2,4 pour les élèves urbains (Annexe Statistiques, Tableau IV.6). Dans l’enquête des ménages ESAM II, les enfants en âge d’être scolarisés en milieu rural se plaignent le plus souvent du problème de manque de livres et de fournitures (Tableau 40). Ce problème est plus aigu chez les enfants issus des familles les plus pauvres. La disponibilité d’enseignants et la mauvaise condition des écoles ont été aussi plus fréquemment évoquées chez les ménages ruraux pauvres.
Tableau 40 : Problèmes en milieu scolaire, juste pour les enfants fréquentant actuellement l’école (de 7 à 12 ans seulement)
Par pourcentage des réponses totales et quintile de pauvreté Type de problèmeQ1Q2Q3Q4Q5TotalAucun34 %44 %47 %43 %77 %43 %Manque de livres et de fournitures50 %38 %40 %40 %19 %42 %Enseignement médiocre 1 %4 %4 %11 %2 %4 %Absence des enseignants3 %5 %1 %2 %0 %3 %Mauvaise condition de l’école 10 %9 %9 %4 %2 %8 %Nous ne disposons pas d’information pour les enfants qui n’ont jamais été scolarisés ou qui ont abandonné l’école Source : ESAM-II

Le Gouvernement du Sénégal apporte son appui à des cantines scolaires pour attirer les élèves et améliorer l’apprentissage. 80 % de l’ensemble des écoles primaires offrent des repas scolaires. La situation est légèrement meilleure pour les écoles en milieu rural, avec 34 %. Sur un total de 1 589 écoles offrant des repas, le financement du PAM couvre plus de 1 000 écoles et 120 000 élèves dans les zones rurales de Tambacounda, Fatick et Kaolack. Les critères pour bénéficier de l’appui du PAM sont notamment les suivants : l’école doit être située dans une zone fortement vulnérable à l’insécurité alimentaire, selon la carte de vulnérabilité du PAM ; elle doit avoir un nombre minimum d’élèves ; les enfants doivent être obligés de marcher sur de longues distances pour s’y rendre, et les parents doivent accepter de payer des contributions en espèces (300 F CFA par élève par mois) ou en nature (don de bois de feu, main-d’œuvre pour la préparation des repas, etc.). L’école offre deux repas par jour. Selon les estimations du PAM, le coût moyen par élève par an dans le cadre du programme de cantines scolaires est de 24 $, sur lesquels il contribue à hauteur 88 % et les communautés à 13 %. Les rations du PAM sont plus généreuses et plus fréquentes que celles des cantines financées par le MEN. Une expansion des cantines scolaires était prévue dans le programme des actions prioritaires du DSRP avec un total de 600 millions de F CFA, mais n’ont pas encore était financés.
Les cantines scolaires semblent avoir un effet positif sur la scolarisation et les résultats scolaires. Il ressort d’une évaluation d’impact du programme des cantines scolaires du PAM au Sénégal, menée en 2004, que le nombre des enfants inscrits dans des écoles avec cantines scolaires a augmenté de 12 % par année, contre 8 % pour les écoles n’offrant pas de repas, avec des incidences un peu plus fortes sur les filles. La rétention au cours des 3 premières années est de 90 % dans les écoles bénéficiant d’assistance, contre 71 % dans les autres. Cet écart tombe à 57 contre 52 % au niveau du CM2, résultat probablement influencé par l’existence d’écoles qui ne couvrent pas tout le cycle primaire. Les écoles bénéficiaires du programme de cantines scolaires affichent également des taux de redoublement légèrement plus faibles et des taux de réussite plus élevés au Certificat de fin d’études élémentaires – CFEE (Akakpo 2004).
La répartition des cantines scolaires est inégale dans les zones rurales et inéquitables entre ménages pauvres et riches. A l’intérieur des zones rurales, la couverture va de 88 % à Tambacounda et 54 % à Kaolack, ce qui est élevé, à seulement 2,3 et 10 % à Matam, Louga et Diourbel, respectivement (Annexe Statistiques, Tableau IV.u).47 Ces 3 dernières régions sont aussi celles où l’on trouve le plus grand nombre d’enfants en milieu rural non scolarisés. A l’intérieur des régions qu’il dessert, le PAM fait de la discrimination positive en faveur des communautés rurales les plus démunies (Annexe Statistiques, Figure IV.a). Toutefois, à l’intérieur des écoles, les élèves issus des familles les plus pauvres ont moins de chances de recevoir des repas, ce qui est une possible indication des effets d’exclusion des contributions (Tableau 41).



Tableau 41: Pourcentage d’élèves des zones rurales ayant déclaré avoir reçu des repas scolaires en 2003
%Q1Q2Q3Q4Q5GarçonsFillesPourcentage d’élèves des zones rurales
8 %
26 %
31 %
32 %
39 %
26 %
29 %Source : Ensemble de données du PASEC – quintiles basés sur l’indice des avoirs, estimations de la Banque

Facteurs liés à la situation de la demande en éducation primaire dans les zones rurales

Pour les paysans, les avantages à long terme de la scolarisation de leurs enfants ne semblent pas être trop évidents. L’absence de perspectives pour la continuité (écoles n’ayant pas de cycle complet, peu d’écoles secondaires) offre aux populations rurales peu d’opportunités de réussir grâce à la scolarisation. Quant aux enfants qui réussissent, ils ont tendance à chercher la réussite dans le commerce ou dans l’émigration, par l’entremise de relations familiales. Les zones de forte émigration (Louga, Diourbel, Kaolack) affichent aussi les taux d’inscription les plus faibles.
Les mêmes dépenses relatives à l’éducation influent sur la décision des parents de scolariser ou non leur enfant. Les frais de scolarité indiqués par les ménages en 2003 étaient de 1 275 F CFA par enfant dans les zones rurales, auxquels s’ajoutent 4 649 F CFA pour l’achat de fournitures. Dans l’ensemble, les ménages ruraux dépensent environ 1 % de leur consommation annuelle dans l’éducation. Les écoles font quelques exceptions sur la base des difficultés d’existence, 43 % des écoles primaires indiquent que des parents paient moins en fonction de leur revenu et 21 % déclarent que les orphelins pouvaient bénéficier de réductions sur les frais de scolarité. Il n’existe aucune politique officielle de dispense de frais de scolarité ou de soutien à ceux qui ne peuvent pas payer.
Le Bassin arachidier, où il y a une forte demande d’enseignement religieux ou arabo-islamique, est un défi au modèle proposé par l’Etat, basé sur le français. L’une des raisons des faibles niveaux de scolarisation primaire des enfants en milieu rural à Diourbel se trouve dans les daara et l’opposition des parents à l’enseignement laïque. Dans ces zones, le ministère de l’Education diversifie son offre d’éducation en mettant en place des écoles franco-arabes où des enseignants bilingues appliquent le programme scolaire officiel.
Observations

Entre les régions rurales, l’inscription en 1ère année et la rétention durant tout le cycle primaire varient largement. La région la plus critique est celle de Diourbel avec le plus faible taux d’inscription en 1ère année et les taux de rétention les plus bas. Alors que Tambacounda présente un taux d’inscription en 1ère année relativement élevé (taux brut d’environ 100 %,) seul un peu plus de la moitié achève les six années. D’autres régions comme Ziguinchor et Kolda dépassent les moyennes nationales.
Malgré les progrès, il sera nécessaire d’augmenter le nombre des infrastructures et de redoubler les efforts visant à affecter des enseignants dans les zones rurales. La croissance démographique requiert des investissements permanents dans les infrastructures. De plus, en élargissant l’accès aux écoles secondaires, par exemple en les établissant dans des zones plus accessibles aux populations rurales ou en explorant les moyens d’aider les élèves à émigrer vers la ville, on pourrait accroître la valeur de l’éducation.
Les facteurs liés à la situation de demande sont un problème, mais il existe peu de politiques et programmes élaborés dans ce domaine. Les enfants en milieu rural ne fréquentent pas l’école ou abandonnent l’école parce qu’ils souffrent de chocs de santé, sont affectés par l’économie agricole, ne disposent pas de moyens, ou que leurs parents ne considèrent pas la scolarisation comme un investissement important. Il faudra élaborer des politiques et programmes pour traiter ces questions liées à la demande.

Génération d’emplois

Vue d’ensemble des institutions, politiques et dépenses

Les possibilités de diversification du revenu par des emplois non-agricoles constituent un important outil de gestion des risques. La création d’autres sources de revenus et d’emplois est une façon d’éviter une faible productivité agricole. Compte tenu des cycles agricoles, le besoin en revenu monétaire durant certaines périodes de l’année signifie que, même si un ménage est fondamentalement agricole, il a besoin à certaines périodes de l’année de revenus générés par un emploi non agricole.
La Politique nationale d’emploi la plus récente (1997) est articulée autour de six axes stratégiques : (i) maximiser la création d’emplois dans le secteur moderne ; (ii) soutenir la modernisation du secteur informel par l’augmentation de la productivité, un meilleur accès à la protection sociale, des innovations technologiques et élargir l’accès accru au crédit, grâce à la microfinance ; (iii) appuyer les initiatives en faveur de l’emploi local, y compris les possibilités d’emploi en milieu rural ; (iv) adapter les programmes de formation aux besoins du marché du travail; (v) mieux intégrer les questions liées à l’emploi dans les politiques nationales, notamment en favorisant des industries à forte intensité de main-d’œuvre dans les choix techniques et en développant des systèmes nationaux de protection sociale pour étendre la couverture de l’assurance-maladie et l’assurance-emploi, ainsi que les prestations de retraite ; (vi) mieux suivre les résultats des programmes d’appui à la création d’emplois et du marché du travail en général.
Etant donné la nature intersectorielle de la création d’emplois, de nombreux ministères et organismes y sont impliqués. En plus du Fonds National d’Action pour l’Emploi logé au ministère de l’Emploi (Ministère de l’Emploi, de la Fonction publique et des Organisations professionnelles - MEFPOP), la plupart des activités sont menées par l’entremise de programmes ciblant des groupes spécifiques, par exemple les jeunes ou les femmes. Cependant, de nombreux programmes ont en fin de compte des objectifs semblables, tels que les activités de création de revenu appuyées par les programmes de réduction de la pauvreté, ou les lignes de crédits octroyés aux femmes, dans le cadre des programmes d’assistance sociale par le MFFSSD. Il n’existe pas de délimitation claire et nette entre les projets orientés vers la création d’emplois et les projets visant à générer des revenus.
Les programmes spécifiquement axés sur la création d’emplois s’élevaient à 3,7 millions de dollars en 2004 (Tableau 42). Ils sont tous entièrement financés au niveau national pour la plupart, ont été créés au cours de ces dernières années ou les pressions exercées en vue de résoudre le problème de l’emploi, notamment chez les jeunes, se sont intensifiées au point de devenir un problème politique et social explosif. Toutefois, cela représente une fraction du financement canalisé à travers les programmes de réduction de la pauvreté qui financent les projets d’activités génératrices de revenus.
Tableau 42: Estimation des dépenses annuelles dans certains programmes de création d’emplois
Ministère/Domaine de dépenses/programme20032004Ministère de l’Emploi, de la Fonction publique et des , Organisations professionnelles Fonds national d’action pour l’emploi 250 000 000500 000 000Ministère de la Jeunesse  Soutien aux coûts d’exploitation de l’Agence
et du Fonds 126 000 000206 000 000 Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANEJ)120 000 000 Fonds national pour la promotion des jeunes (FNPJ)4 000 000 000800 000 000 Service civil national volontaire 330 000 000336 000 000Total CFA4 826 000 0001 842 000 000Total $ EU9 652 0003 684 000Source : DDI

Programmes d’emploi

Le Fonds National d’Action pour l’Emploi (FNAE) est le principal soutien direct pour la création d’emplois par le MFPEOP. Créé en 2000 pour réduire le chômage et le sous-emploi, le FNAE finance la Convention Etat-Employeur et oriente le crédit à travers deux Structures Financières Décentralisés (SFD) pour financer le démarrage d’entreprises. En 2003 (données les plus récentes), 358 crédits ont été octroyés pour un total de 305 184 967 F CFA, soit une moyenne de 850 000 F CFA par crédit. Les SFD perçoivent 8 % d’intérêt et 10 % en appui pour des services non financiers. Selon les estimations du programme, 11 000 emplois permanents ont été créés à ce jour (au coût de 27 744 F CFA par emploi).47 Peu d’entre eux sont orientés vers les populations rurales, mais il y a eu des projets de transformation agricole, comme par exemple la distribution de lait.
Le Ministère de la Jeunesse a mis en place trois programmes d’appui à l’emploi des jeunes :
L’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANEJ) créée en 2001 pour aider les jeunes à obtenir un emploi à travers la formation, de conseils et aussi, de liens avec de potentiels employeurs. L’ANEJ estime qu’elle a atteint 50 000 jeunes, pour la plupart en milieu urbain. Avec l’appui de Taiwan, l’Agence est en train de mettre en place 34 Maisons d’Outil pour aider les artisans, notamment villageois, à se lancer dans la production.
Le Fonds National pour la Promotion des Jeunes (FNPJ). Egalement créé en 2001, le FNPJ finance des lignes de crédit par l’entremise des SFD, pour appuyer les jeunes entrepreneurs. Des prêts d’un montant de 6,2 milliards F CFA ont financé 2 378 projets, créant 12 000 emplois selon les estimations.48 Les zones rurales ont bénéficié de 33 % de ce financement et 40 % des emplois créés. Un tiers du financement soutient des activités agricoles, 28 % le commerce, 21 % les services, et 12 % le secteur de la fabrication. Le taux de remboursement de ces crédits se situe actuellement autour de 24 % seulement, en grande partie à cause de l’impression qu’ont eue les premiers bénéficiaires qu’il y avait des motivations politiques derrière ces crédits. Le FNPJ a resserré les procédures de sélection et travaille activement avec les SFD pour améliorer le rendement. Le FNPJ a formé avec l’ANEJ une coentreprise pour financer les Jeunes exploitants agricoles, afin de tester une approche de secteur privé, en travaillant avec 100 exploitations agricoles, 10 jeunes par exploitation et un financement de 10 000 000 F CFA par exploitation.
Programme national de service civil volontaire : Lancé en 1999, ce programme permet le recrutement de jeunes qui s’engagent à aider pendant deux années les communautés à entreprendre des initiatives de développement. Les volontaires perçoivent 30 000 F CFA par mois. En 2003, 192 volontaires ont été recrutés pour renforcer la capacité des structures sanitaires, 300 pour le programme de reconstruction de la Casamance et 100 pour prévenir les inondations à Matam.

Création d’emplois et de revenus temporaires à travers des travaux d’intérêt public

Alors que les politiques d’emploi soutiennent le concept de travaux d’intérêt public à forte intensité de main-d’œuvre, très peu d’attention stratégique est accordée à cette question dans le cadre des investissements dans les travaux d’intérêt public. Rares sont les programmes explicites de travaux d’intérêt public opérationnels en milieu rural.49 Il n’y a pas de lignes directrices générales pour les méthodes à forte intensité de main-d’œuvre à utiliser dans les travaux d’intérêt public. La planification des investissements en matière d’infrastructure en milieu rural ne tient pas compte des cycles agricoles pour injecter des revenus dans l’emploi temporaire en périodes de besoin crucial de revenu. Il y a peu de suivi des emplois créés grâce aux travaux d’intérêt public, et pas de méthodologie cohérente appliquée entre les rares programmes qui font effectivement état de création d’emplois.
En général, l’emploi temporaire est considéré comme un sous-produit des investissements en matière d’infrastructures, et non comme une fin en soi. Comme son nom l’indique, – L’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public AGETIP contre le sous-emploi est une agence ayant pour principal mandat la création d’emplois par la maîtrise d’ouvrage délégué de contrats de travaux d’intérêt public. Au fil du temps, sa mission a évolué vers la gestion de contrats de construction pour surmonter les contraintes liées aux capacités, en particulier en tant que canal pour le financement des bailleurs de fonds.50 Au cours de la période allant de 2000 à 2004, l’AGETIP a réalisé 73 790 935 447 F CFA d’investissements en salles de classe, centres de santé, bâtiments administratifs, canaux et routes (Annexe Statistiques, Tableau IV.v). Dans l’ensemble, l’AGETIP prévoit une opération de main-d’œuvre de 25 %, ce qui est faible pour des programmes de travaux d’intérêt public ayant pour objectif la main-d’œuvre, mais considère comme moyen pour le type de travaux de génie civil. L’AGETIP a créé 16 000 personnes-années d’emploi à partir de 2001-2004, à un coût moyen de 4,6 millions de F CFA par personne par année (environ 9 000 $). La ventilation entre milieux rural et urbain n’est pas disponible, bien qu’une estimation de 25 % au plus dans les zones rurales placerait l’emploi annuel en milieu rural à 1 000 personnes-année, soit environ 1 % de la main-d’œuvre masculine rurale âgée de 20 à 50 ans.51
Observations

Les risques graves liés à l’emploi de populations rurales ne sont pas pris en compte dans les programmes publics, malgré l’existence de directives politiques claires pour promouvoir l’emploi en milieu rural. Les efforts sont à majorité orientés vers les jeunes, ce qui est tout à fait approprié, mais les mécanismes de prestation qui dépendent du crédit excluent les plus vulnérables. La formation à l’emploi et le crédit en milieu rural mettent l’accent essentiellement sur l’agriculture ; toutefois, il existe quelques exemples comme la diversification de la production artisanale, pour réduire la vulnérabilité de la production agricole. A présent, les travaux d’intérêt public ne sont pas véritablement utilisés comme instrument de mise en œuvre des politiques de l’emploi. Pour les populations rurales, régler les investissements en matière d’infrastructure sur le cycle agricole permettrait d’injecter dans l’économie rurale des revenus monétaires qui font largement défaut, à des moments critiques, et de réduire le besoin de migrations saisonnières vers les centres urbains, à la recherche du travail. Dans l’ensemble, il y a peu de suivi-évaluation et des méthodologies peu pertinentes de mesure des impacts sur l’emploi. Les systèmes de ciblage géographique pour veiller à ce que les zones dans le besoin profitent des investissements constituent l’exception (voir paragraphe suivant).
D’autres propositions d’appui à l’extension de la protection sociale aux travailleurs ruraux sont envisagées. La Loi d’orientation agricole appelle à élaborer des systèmes de protection sociale en faveur des travailleurs agricoles, afin d’améliorer les conditions d’emploi des producteurs ruraux. Il reste à en développer les modalités, mais l’intention générale est de travailler par la voie des coopératives et des organisations de producteurs à la conception de mécanismes d’assurance contre les risques liés aux hommes personnes (santé, décès, invalidité).
Ciblage des programmes d’infrastructure et de services dans les zones rurales

Cadre politique et institutionnel

Historiquement, les villages ruraux les plus vulnérables n’ont guère bénéficié d’investissement public. Par exemple, dans une étude portant sur 250 villages ruraux effectué en 2002 (avant l’exécution de plusieurs des programmes d’infrastructure rurale), il a été constaté qu’en remontant jusqu’en 1982, 40 % d’entre eux n’ont jamais bénéficié d’une intervention extérieure (gouvernementale ou non gouvernementale) quelque soit le type (de Janvry 2003). Leur vulnérabilité est exacerbée par leur petite envergure, leur éloignement et la difficulté d’accès. Les communautés rurales les plus vulnérables ont en général une faible dotation en infrastructures de base, et sont celles qui subissent des multiples chocs négatifs, d’où des difficultés à accumuler des biens et à échapper à la pauvreté.
Le Gouvernement est le principal fournisseur d’infrastructures et de services de base aux zones rurales, à travers des organismes et des mécanismes institutionnels très divers. Pour atteindre les OMD, le Gouvernement devra augmenter les investissements dans les communautés rurales, en particulier l’approvisionnement en eau, l’éducation, la santé, les routes, les marchés et d’autres infrastructures économiques. Souvent, les responsabilités relatives entre niveaux central et décentralisé et aussi, entre programmes sectoriels et multisectoriels, se chevauchent. En théorie, la loi de décentralisation de 1995 a transféré les responsabilités de la plupart des infrastructures de base aux collectivités locales (les communes dans les villes et les communautés rurales dans les zones rurales). En pratique, la majorité des investissements en matière d’infrastructures continue de s’effectuer par les ministères sectoriels au niveau central, parce que la décentralisation budgétaire n’a pas été complètement appliquée, la volonté de l’administration centrale de garder le contrôle sur les ressources et aussi, la perception par les agences sectorielles que les collectivités locales manquent de capacité. Ces dernières années, un nombre croissant de programmes ont connu la gestion déléguée de contrats, les mécanismes de mise en œuvre décentralisés et communautaires, afin de renforcer la capacité locale d’exécution. En outre, s’écartant de la planification sectorielle, beaucoup d’efforts ont été déployés pour élaborer des processus de planification locale. Cependant, les liens restent faibles entre ces plans d’investissement locaux et l’investissement programmé par les ministères sectoriels au niveau central.
Une estimation générale des principaux programmes multisectoriels estime à plus de 25 millions de dollars par an l’investissement, principalement dans les infrastructures rurales, à l’exclusion des programmes sectoriels des transports, de l’éducation, de la santé et de l’eau. La plupart des programmes multisectoriels de décentralisation et de développement communautaire combinent infrastructure et formation et, dans certains cas, micro-crédit et activités génératrices de revenu (Annexe Statistiques, Tableau IV.w.) Ils sont exécutés sous l’égide de divers ministères et avec une orientation géographique et des procédures de fonctionnement différentes. Ils financent tous les infrastructures visant à satisfaire les besoins essentiels de la communauté en matière de réduction de la pauvreté, plutôt que des infrastructures régionales de plus grande envergure, comme le réseau routier principal, ou les grands systèmes d’irrigation. Les collectivités locales gèrent dans certains programmes, par la communauté et les comités villageois dans d’autres, et aussi, par la gestion déléguée de contrats à travers l’AGETIP. Tous ces programmes sont basés sur le financement externe provenant de cellules d’exécution de projets spéciaux dotés des manuels et procédures spécifiques.
Graphique  SEQ Graphique \* ARABIC 9 : Investissements ruraux ciblant la pauvreté

Estimations de la Banque basées sur CIBLAGE, Indice d’accès aux services de base dans les communautés rurales, DPS. La ligne des 45 degrés (ligne d’égalité) indique une répartition neutre. Toute courbe au-dessus de cette ligne représente une distribution des ressources entre les CR favorable aux pauvres, et toute courbe au-dessous indique une distribution régressive. Plus la courbe est située dans le quadrant supérieur gauche, plus grande est la part de ses ressources qui va aux CR les plus vulnérables.






Ciblage de la performance

Les programmes qui pratiquent le plus la discrimination positive envers les communautés rurales les plus vulnérables sont l’AFDS, dans une large mesure, et le PNIR. La Figure 9 présente les résultats du ciblage géographique de cinq programmes offrant des infrastructures et services ruraux : Agence pour le fonds de développement social (AFDS), Programme national d’infrastructure rurale (PNIR), Programme du bassin arachidier (PSA–ex-PROCER) et Projet des services agricoles et organisations de producteurs – PSAOP ainsi le programme du secteur de la santé-PDIS. L’AFDS alloue 93 % de ses ressources aux 20 % de la population rurale vivant dans les CR les plus pauvres, le PNIR 46 % et les autres programmes 20 à 26 %. Le PSAOP finance les organisations de producteurs, généralement moins représentées dans les villages les plus pauvres. Le PBA (ex-PROCER) concentre ses investissements dans la tranche moyenne de pauvreté, avec des difficultés pour atteindre les zones les plus pauvres à cause du nombre des critères de programmation (capacité de l’administration locale, etc.). En ce qui concerne les montants globaux, les ressources cumulées vont de 40 dollars par tête pour les CR les plus pauvres, jusqu’à 1,50 dollars dans les communautés rurales les mieux nanties, contribuant à redresser les inégalités (Annexe Statistiques, Tableau IV.x). Les programmes d’investissement sectoriel sont repartis en général de façon plus neutre. Le programme d’investissement sanitaire (Figure ci-dessus) et l’ouverture de classes primaires financée par le Gouvernement dans les zones rurales (Tableau 39) ont tendance à être appliqués en toute égalité dans toutes les tranches de pauvreté, avec peu de discrimination positive des investissements en faveur des zones les moins desservies.
Observations

Le développement de ces systèmes décentralisés en matière d’infrastructures rurales a progressé de manière importante au cours de ces dernières années. Les populations rurales bénéficieront du rapprochement du contrôle sur les décisions et les ressources plus près d’eux. L’expérience de la mise en œuvre par le biais de l’administration locale et des communautés, même des CR et villages les plus éloignés, a été plutôt positive, en ce qui a trait à l’efficacité (généralement des coûts unitaires plus faibles) et à la transparence, ainsi qu’au renforcement des capacités locales. Cela pourrait avoir des retombées sur l’augmentation de la capacité plus générale de l’administration locale et de la communauté de gérer les risques, à mesure qu’elles acquièrent de l’expérience en matière d’exécution de projets de développement, de gestion financière et de prestations de services. On peut citer comme autres aspects positifs pour l’économie rurale une plus grande opportunité aux entrepreneurs locaux, avec d’importants effets multiplicateurs sur les revenus ruraux, et la promotion de services financiers locaux étant donné que les ressources sont transférées au niveau local pour être gérées.



Crédit et épargne

Vue d’ensemble des institutions, politiques et dépenses

La Lettre de politique sectorielle 2004 sur la Microfinance reconnaît la croissance remarquable des SFD au cours de la dernière décennie, mais souligne aussi leur répartition inégale à travers le pays. La politique énonce une vision : « créer un secteur professionnel de microfinance viable et durable, diversifié et novateur, intégré dans le secteur financier, assurant une couverture satisfaisante de la demande nationale, et opérant dans un cadre juridique, réglementaire, institutionnel et fiscal approprié ». Pour réaliser cette vision, quatre axes stratégiques sont identifiés : (i) amélioration de l’environnement juridique et réglementaire, (ii) promotion de services appropriés et diversifiés, notamment dans les zones non couvertes actuellement par les SFD, (iii) meilleure intégration dans le secteur financier, y compris une plus forte articulation entre SFD et banques commerciales ; (iv) cadre institutionnel renforcé. Pour étendre les services des IFM aux zones rurales, il faudra développer leurs capacités institutionnelles, diversifier leurs produits et services adaptés à la clientèle rurale, et former une base d’épargne stable. L’appui pourrait être sous forme d’assistance technique, de capitalisation, de garanties et de lignes de crédit aux taux d’intérêt du marché.
Historiquement la supervision des SFD a toujours été la responsabilité de la Cellule de microfinance (Cellule d’assistance technique aux caisses populaires d’épargne et de crédit) du ministère des Finances. La responsabilité de la promotion de la microfinance est dévolue au ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la microfinance créé en 2003. Le ministère a un budget relativement modeste et ne gère pas encore des niveaux considérables d’investissement. En 2003-2004, le budget de fonctionnement avoisinait les 300 000 dollars, avec un transfert supplémentaire de moins de 500 000 dollars pour appuyer l’Agence de Développement et d’Encadrement des PME, qui aide les petites entreprises.
L’appui des partenaires au secteur de la microfinance a été orienté directement vers les SFD dans le cadre de l’appui au développement du secteur privé. Il y a eu un soutien large et constant d’un certain nombre d’agences bilatérales (USAID, Agence française de développement, Canada, Allemagne, Belgique, etc.) pour améliorer la gestion et les capacités techniques, étendre la décentralisation des services et mettre en place une industrie de la microfinance viable au Sénégal. Ces dernières années, l’industrie de la microfinance a essentiellement bénéficié de l’appui de Dyna Entreprises financées par l’USAID, d’un montant de 26,5 millions de dollars en 1999-2004, pour l’assistance technique aux institutions et réseaux de microfinance, encourageant la mobilisation de l’épargne, les mécanismes de prestation, les systèmes d’information et les ressources humaines (IBM 2004). Le programme a apporté un appui à la cellule d’assistance technique du Ministère des Finances.






Observations

Des montants considérables de ressources publiques ont été octroyés par le biais des SFD pour des objectifs tels que la création d’emplois et la génération de revenu. Près de 10 millions de dollars EU des lignes de crédit du Gouvernement destinées aux jeunes, femmes et chômeurs et autres ont été canalisé l’année dernière par les SFD. L’impact final sur le secteur de la microfinance n’est pas clair. Certains de ces programmes ont pu contribuer à mettre les clients pauvres dans l’orbite des services des SFD, grâce à des activités de décentralisation et autres activités de développement (alphabétisation, etc.) La performance générale de ces lignes de crédit en termes de remboursement a été beaucoup plus faible que celle du portefeuille moyen des SFD. Cela peut s’expliquer en partie par le fait qu’elles sont perçues comme ayant des motivations politiques. En outre, les taux d’intérêt sont souvent fixés au-dessous des taux en cours sur le marché. Selon des sources non confirmées les répercussions peuvent être négatives, en ce sens que les messages en direction des bénéficiaires des crédits sont incohérents dans l’ensemble, et que ces programmes apportent peu d’aide à la capitalisation des SFD et ne s’accompagnent pas de formation ou d’appui institutionnel en sus des dépenses.52
Les efforts du Gouvernement pourraient aller à l’encontre du but recherché lorsqu’il s’agit d’appuyer le développement de services financiers durables en faveur des zones rurales. Le succès de l’industrie sénégalaise de la microfinance est notable, avec certains des taux de pénétration les plus élevés en Afrique de l’Ouest ainsi qu’un ensemble de plus en plus diversifié de services financiers disponibles. Bien que la couverture dans les zones rurales soit encore faible, les institutions de microfinance présentes offrent d’importants avantages aux ruraux, notamment des possibilités d’épargne plus sure et plus liquide, un certain niveau de crédit agricole, des possibilités de financer la diversification économique dans les services, et des effets secondaires tel que le paiement des salaires des enseignants pour qu’ils n’aient pas à voyager pour les percevoir, et, attendu dans un proche avenir, un canal plus sûr pour les envois de fonds des travailleurs à l’étranger. Cependant, à long terme, les politiques de l’annulation des dettes des paysans appliquées par le Gouvernement et sa préférence pour les lignes de crédit subventionnées pour appuyer la réduction de la pauvreté pourraient compromettre la viabilité des SFD. En plus, il y a plusieurs programmes pour la réduction de la pauvreté qui cherchent à stimuler la création des ‘caisses’ locales, mais la prolifération des petites caisses dispersées qui sont difficile à superviser, et qui n’ont pas des perspectives de croissance et de survie sans des liens avec les grandes fédérations.
Résumé de la Couverture des Programmes, les Déficits et les Dépenses Globales
En résumé, les dépenses publiques au titre de la gestion des risques sociaux sont reparties entre plusieurs secteurs, la couverture est limitée mais en expansion, et le suivi de la couverture et de l’impact gagnerait à être amélioré. Le tableau 43 donne une vue d’ensemble des montants, de la couverture, des écarts et des questions clés. Il y a un manque criard d’informations, provenant des nombreux programmes, sur le nombre et la localisation géographique des bénéficiaires, ce qui rend difficile l’évaluation de l’efficacité et de l’impact des programmes.
Bien que le DSRP du Sénégal englobe la plupart des domaines de la gestion des risques, l’exécution des dépenses prévues a été en deçà des montants programmés pour ce qui concerne l’appui aux groupes vulnérables. Une revue des dépenses dans le cadre du DSRP, qui vient d’être réalisée par la Banque mondiale (Revue des dépenses publiques, 2005), de même que les deux premiers rapports annuels relatifs à l’exécution du DSRP, produit par le Gouvernement, montrent que de progrès dans la réalisation des objectifs fixés au DSRP ont irréguliers.
au niveau de la composante du programme qui consistait à améliorer les conditions de vie des groupes vulnérables, des investissements ont été réalisés dans les domaines d’activités tels que la protection des enfants contre les travaux dangereux et l’exploitation à travers le MFFSD, la prévention de la malnutrition à travers le PRN, et l’appui aux femmes au moyen du petit crédit et des programmes de réduction de la pauvreté du MFFSD. Il n’y a pas eu d’investissements supplémentaires en faveur des personnes du troisième âge et des handicapés ; pas plus qu’il n’y en a eu dans plusieurs domaines pour aider les enfants, notamment pas de financement destiné à accroître le nombre de cantines scolaires. Il ne semble pas que le problème soit un manque de ressources financières, ce d’autant plus que, dans le même temps, on a assisté à une expansion significative de l’investissement dans les secteurs non DSRP tels que les bâtiments administratifs. La dispersion des programmes, une instabilité institutionnelle, la faible capacité ainsi qu’un manque d’influence politique et de visibilité des groupes vulnérables expliquent cette performance.
S’agissant du pilier de la création de la richesse, l’agriculture et la production rurale ont reçu des investissements conséquents, notamment une expansion de l’irrigation, des investissements dans la diversification des cultures, la mobilisation des fonds de bonifications et d’un fonds de garantie.
Dans le cadre de l’amélioration de l’accès aux services sociaux, des investissements importants ont été effectués à travers les programmes sectoriels d’éducation et de santé (PDEF et PDIS) qui constituent le noyau du DSRP. Toutefois, pour ce qui concerne la santé, les investissements au niveau communautaire ont été bien en deçà des prévisions. Comme mentionné précédemment, l’on a beaucoup investi pour faciliter l’accès à l’éducation, ce qui a bénéficié aux populations rurales.

Au moment où le Gouvernement commence à réviser son DSRP et à dégager des stratégies pour la prochaine période d’exécution du DSRP, il est essentiel de mieux saisir les éléments de risque et de vulnérabilité. Etant donné qu’un grand nombre de ces dépenses, notamment les dépenses concernant les transferts relatifs à l’assistance sociale, l’aide alimentaire, les repas dans les cantines scolaires, la dotation des écoles et des centres de santé en personnel, et les services ordinaires du personnel des services de l’agriculture et de l’expansion rurale, ne sont pas couvertes par le budget d’équipement mais figurent plutôt au chapitre des frais généraux. Il s’avèrera essentiel d’étendre les dépenses évaluées dans le cadre du DSRP au budget de l’état élargi.

Tableau 43 : Récapitulation des dépenses au titre de la gestion des risques sociaux en milieu rural (en milliards de francs CFA)
DOMAINES2004COUVERTURE, ECARTS ET DEFISAssistance sociale, filets de sécurité
et catastrophes
naturelles
(investissement sans compter les projets de lutte contre la pauvreté en faveur des communautés)
21.5



(6.0)La gestion des catastrophes a soutenu plusieurs milliers de ménages affectés par les inondations, par exemple. Le coût par personne assistée a varié entre 30 et 120 dollars E.U. La coordination devrait éviter les réponses multiples et faisant double emploi.
Les transferts en faveur des groupes vulnérables sont d’environ 1.100 dollars E.U par requête. Nombre total de bénéficiaires non disponible mais part modeste (moins de 1%) du nombre total de personnes vulnérables très peu de familles rurales.
Pas d’information sur le nombre de bénéficiaires ou sur le montant par bénéficiaire de la distribution de riz, mais les enquêtes au niveau des ménages suggèrent une distribution à grande échelle
L’OIT et L’UNICEF ont appuyé des programmes pour des enfants à risques, lesquels programmes ont touché moins de 15 000 enfants, soit moins de 6 % de la population cible , à raison de 75 dollars EU par enfant
Appui important aux groupes de femmes, mais aucune statistique sur le nombre ou la localisation des bénéficiaires Agriculture et élevage
(dépenses totales)
76,0La plupart des ménages ruraux dépendent de l’agriculture/élevage
Subventions importantes pour l’arachide via les crédits, les intrants et le prix de soutien, peu d’informations sur les impacts
Nécessité de dépenser d’avantage pour la prévention (parasites, vols de bétail, etc.)Dont les dépenses spécifiques sur l’atténuation et l’adaptation aux risque(9,1)Information pas disponible sur le nombre de producteurs ayant reçu une aide sous forme de garantie, fonds des calamités, fond de bonification
Impact potentiellement négatif sur le système financierSanté (Dépenses totales non divisés entre rurales et urbaines)Faible présence de personnel qualifié dans les zones rurales, difficulté à retenir le personnelL’accessibilité économique est le principal problème. – 25% des ruraux souffrant de maladie ne vont pas se faire soigner car ne pouvant pas faire face aux coûts.
La moitié des populations rurales vivent à plus de 3 km du poste de santé le plus procheInterventions spécifiquement liées au VIH/sida13,5Les communautés rurales ont de plus en plus accès aux financements. On constate un accroissement récent des activités dans les zones rurales même si, dans l’ensemble, les zones urbaines reçoivent davantage de financements.
En matière de traitement en milieu rural, seule la région de Ziguinchor expérimente actuellement un programme pilote d’extension du traitement pour les zones rurales.
Les groupes ruraux à haut risque (ex : les migrants et leurs familles) devraient être ciblés.Dépenses spécifiques au titre de la lutte contre la malnutrition (PRN)5,6Couverture de 12% des enfants ruraux âgés de moins de 3 ans, au taux de 4 dollars E.U. par bénéficiaire 17 dollars EU par bénéficiaire sur l’ensemble du programme.
L’évaluation de l’impact initial fait ressortir une amélioration des taux de malnutrition.
Il y a un potentiel pour répliquer et étendre aux zones rurales, afin de cibler les populations exposées aux risques de malnutrition les plus élevés.Dépenses spécifiques au titre de la lutte contre le paludismeNon disponibleL’emploi de moustiquaires imprégnées constitue une stratégie rentable [environ 5 dollars E.U. par moustiquaire imprégnée (IMI)]. Pour augmenter la couverture des MI, il serait nécessaire d’étendre le programme au-delà du système de santé
Les zones rurales encourent les plus grands risques et ont le moins accès aux services de soins.
Un système d’alerte précoce contre les épidémies est possible dans les régions du Nord.Education
(dépenses totales au titre de l’enseignement primaire en milieu rural)26,1300 000 enfants des zones rurales ne fréquentent pas l’école
Dépenses de fonctionnement par élève en milieu rural : 58 dollar E.U. par année
Les cantines scolaires coûtent au total 21 dollar E.U. par an par bénéficiaire des repas offerts par le Programme alimentaire mondial (PAM) – mais difficulté à atteindre les enfants les plus pauvres – 511 000 enfants des zones rurales ne bénéficient pas de ce repas à l’école
Les facteurs liés à la demande constituent un défi majeurCréation d’emplois1,8Dans l’ensemble, la couverture des programmes pour l’emploi (via les crédits et la formation) est faible et centrée sur les villes. Suivant le scénario le plus optimiste, 25 000 emplois ont été créés soit pour 1% des personnes âgées de 20 à 40 ans.
Pas d’informations consolidées à propos des emplois créés dans le secteur des travaux d’infrastructures ni de programmation liée aux activités saisonnières en milieu rural
Il est démontré que les programmes de création d’infrastructures rurales centrés sur la lutte contre la pauvreté arrivent jusqu’aux communautés rurales les plus pauvres – la gestion décentralisée crée des multiplicateurs économiques locauxEpargne et crédit
(total des diverses lignes de crédit – y compris les programmes de crédit créant les catégories de secteurs ci-dessus)9,5Non compris les fonds pour l’agriculture (FB, FG) qui sont canalisés au niveau de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS). Les lignes de crédit représentent 7% de l’ensemble des crédits octroyés par les SFD.
Taux de remboursement plus bas pour les lignes de crédit octroyées par le Gouvernement à travers les SFD et la CNCAS
La sélection des bénéficiaires défavorise l’accès des ménages ruraux et des ménages les plus démunis – Informations sur le nombre total de bénéficiaires ne sont pas disponibles dans le cas de nombreux programmes
Contradictions avec les stratégies d’expansion soutenue de la microfinance
CHAPITRE V : Principales options de réforme des politiques et dépenses prioritaires

Focaliser la politique sur le risque

L’intervention du secteur public se justifie lorsque les individus n’atteignent pas le niveau optimal de mise en commun des risques, d’épargne et de prévention. Les justifications théoriques des interventions de l’Etat dans la gestion des risques incluent les aspects suivants (extrait de Gill et Iliahi 2000) :
fournir des instruments de mise en commun des risques en cas de défaillance du marché en matière d’informations (catastrophes, évènements sanitaires préexistants avec des résultats catastrophiques comme la malnutrition) ;
offrir de meilleures mesures de gestion des risques (telles que des formes sures et crédibles d’épargne liquide) là où autrement, les individus n’auraient eu accès qu’à des mécanismes inférieurs (utilisant le bétail comme épargne par mesure de précaution) ;
développer et protéger le capital humain en tant que stratégie de prévention des risques (des personnes mieux instruites sont plus susceptibles d’investir dans les activités préventives comme les soins prénataux, des enfants en meilleure santé ont plus de chances de fréquenter l’école lorsqu’ils seront adultes) ;
compenser les imperfections des marchés financiers où les personnes qui n’ont pas accès au crédit ou à l’épargne sous-investis dans les instruments de gestion des risques ;
investir dans des mesures de prévention moins coûteuses dans lesquelles les individus pourraient ne pas avoir les ressources nécessaires, bien qui ont une nature de bien public et où les prix sont élevés pour le Gouvernement, par exemple les vaccinations, les inondations et la lutte contre les acridiens.

Le DSRP et les politiques sectorielles identifient les principaux risques. Cependant, on a accordé moins d’attention à la question de savoir si ces programmes et dépenses s’alignent sur ces risques, qui en sont les bénéficiaires et quelles sont les impacts de ces politiques et dépenses sur la réduction des risques. Il est important pour les responsables des ministères et coordonnateurs des programmes d’identifier le risque traité ainsi que la justification de l’intervention. Est-ce que le mécanisme proposé traite convenablement le risque ? Qui est couvert ou exclu ? Quel degré de prévention, d’atténuation ou de réponse cette dépense publique permet-elle de couvrir ?
Améliorer le ciblage, la pertinence et l’impact du filet de sécurité social en émergence

A mesure que les niveaux de revenu augmentent, les gouvernements ont tendance à dépenser plus plutôt que moins, de ressources dans des filets de sécurité et autre assistance sociale en faveur des groupes vulnérables. Le Sénégal possède un ensemble disparate de programmes d’assistance sociale, à majorité financés intérieurement, mais souffre de la dispersion des efforts et du manque de focus sur les résultats attendus. l’absence de clarté concernant ce qu’il doit réaliser. Le principal défi est de créer des mécanismes liés à des objectifs programmation de réduction de la vulnérabilité.
A cette fin, des recommandations ont été faites:
Le rapport souligne que la multiplicité des institutions, crée un manque de cohérence, de dispersion des efforts et de double emploi. En outre, il n’y a pas un seul point focal institutionnel pour les questions liées à la vulnérabilité, un thème transversal. Le cadre institutionnel a souffert des changements de responsabilités et des démembrements ministériels. La mise en place du Comité de pilotage de la Stratégie nationale de protection sociale peut aider à améliorer le développement des stratégies au niveau des différents ministères. Toutefois, il est nécessaire de faire en sorte qu’il soit opérationnel. La création d’un mécanisme de revue annuelle conjointe, comme celui qui est utilisé pour les secteurs de la santé et de l’éducation pour rapprocher / réunir les divers acteurs et partenaires et suivre les progrès sur une base annuelle, pourrait constituer un gage d’efficacité
Consolidation des divers transferts aux groupes vulnérables (femmes, personnes âgées, handicapés, etc.) en un ensemble cohérent d’interventions. Les initiatives perdent en efficacité d’un ministère à l’autre et disséminés en de trop nombreux programmes de petite envergure, ce qui entraîne le double-emploi. Le Gouvernement devra classer par ordre de priorité les programmes assez importants pour saisir des économies d’échelle administratives et atteindre un pourcentage plus élevé des populations cibles.
Passage du mode actuel de ‘transfert sans condition’ à une focalisation programmatique sur l’aide aux groupes ciblés pour les rendre moins vulnérables. Il s’agit entre autres de passer à l’établissement de budget par objectifs, axé sur les programmes, avec des indicateurs de résultats et d’objectifs pour la couverture géographique. Dans le domaine des handicapés, le Programme de Réadaptation Communautaire qui semble être une démarche efficace a été approuvé et le personnel formé, mais les ressources n’ont pas encore été allouées. Dans d’autres domaines comme les subventions aux organismes travaillant avec les groupes vulnérables, il faut porter davantage l’attention sur la nature des services que le Gouvernement acquiert avec ces transferts (par exemple, nombres d’enfants atteints, coût par bénéficiaire, pourcentage de handicapés qui trouvent un emploi, etc.)
Une plus étroite concentration sur les groupes réellement vulnérables. Des catégories comme ‘femmes’ ou ‘communautés vulnérables’ sont trop larges pour garantir un ciblage approprié et créer des possibilités de capture de l’élite. Des outils analytiques (cartes de la pauvreté, identification des caractéristiques des ménages, mécanismes communautaires de ciblage) peuvent permettre de veiller davantage à ce que les ressources soient canalisées vers ceux qui sont le plus en danger. Par ailleurs, en l’absence de caractéristiques de la pauvreté facilement identifiables au niveau des ménages ou des villages et en raison des statistiques limitées et de la faible capacité administrative pour cibler les bénéfices en faveur des ménages spécifiques, les pouvoirs publics devraient envisager de cibler les risques et non pas les individus. Cela pourrait consister à faire les opérations suivantes : groupement des transferts en faveur d’individus dans le besoin, distribution de riz et prise en charge de dépenses en matière de travaux de génie civil à des périodes critiques de l’année en synchronisation avec le cycle agricole, octroi de subventions / aides scolaires aux orphelins dans la mesure où, plus que leurs camarades, ils courent plus de risques de ne pas être scolarisés ou encore l’identification des villages confrontés à des chocs négatifs multiples et établissement d’un ordre de priorités en leur faveur en ce qui concerne les investissements publics.
Amélioration du cadre juridique. On peut aborder la réduction de la vulnérabilité de certains groupes (par exemple, handicapés, enfants exploités, femmes divorcées ou veuves, populations rurales qu’opposent des conflits sur les titres fonciers), en partie en modifiant ou en appliquant mieux les textes législatifs et informant mieux les populations sur leurs droits.

Encadré 6 : Conditions de transferts de fonds destinés à stimuler la scolarisation et l’utilisation des systèmes de santé

Plusieurs pays en développement ont mis en place récemment des programmes fixant des conditions de transfert de fonds qui procurent de l’argent aux familles pauvres, mais cette aide est subordonnée à un certain comportement des familles concernées En général, on attend de ces dernières quelque investissement humain, par exemple, inscrire les enfants à l’école ou les mener au centre de santé et c’est en cela que ce système de même diffère des programmes d’assistance sociale habituels et constitue donc un substitut valable de même qu’un complément à la demande de prestations de services de santé et d’éducation. Des évaluations rigoureuses de l’impact concernant les programmes réalisés en Colombie, au Nicaragua et en Turquie révèlent des résultats fructueux suite à l’examen des causes des échecs enregistrés dans la fourniture de l’assistance sociale. Ces programmes fixant les conditions de transfert de fonds ont eu un effet positif sur les taux de scolarisation des garçons et des filles, des améliorations au niveau de la santé et de la nutrition des enfants, notamment en ce qui concerne le suivi de la nutrition et de la vaccination, ainsi que des accroissements au niveau de la consommation des ménages, par exemple, en termes de consommation médiane de calories par personne. Les subventions mensuelles varient, suivant les programmes et les pays, de 4 à 13 dollars E.U. par bénéficiaire (famille ou individu). Le programme phare au Mexique, intitulé PROGRESA, dessert actuellement 20 millions de personnes soit un cinquième de la population du pays.

Par Rawlings et Rubio, 2005


Une approche intégrée de la gestion des catastrophes

La gestion des catastrophes est l’un des domaines d’intervention de l’état les plus visible et le plus pertinent. Pour une intervention efficace, il faut un cadre institutionnel préétabli, des ressources accessibles et des critères et procédures simplifiés. Pour les situations de crise civile comme les incendies, les accidents, etc., les éléments institutionnels de base sont en place ; toutefois, il n’y a pas de division claire des responsabilités dans l’assistance aux populations affectées.
L’expérience de ces dernières années montre que les catastrophes les plus fréquentes sont liées aux chocs naturels dans les zones rurales. Le système de Protection civile est limité dans le cas des désastres agricoles et les principaux systèmes d’intervention agricole, comme le FC, ne sont pas reliés aux autres mécanismes comme la CSA, le Fonds de Solidarité National (FSN) et d’autres. Les recommandations suivantes sont proposées en vue d’accroître l’efficacité et la productivité du système :
Intégrer des interventions en cas de catastrophe naturelle : Les interventions en cas de risques liés à la personne (pertes de vie, besoin de secours provisoire en nourriture, en argent, en matériels) doivent être intégrées aux interventions lors des risques liés à la production (pertes de cultures, de semences, de bétail). Actuellement, ces interventions se déroulent parallèlement, réduisant leur efficacité globale.
Réduire le temps et le coût de réaction grâce à des systèmes d’alerte précoce. Plusieurs éléments d’un système d’alerte rapide en cas de catastrophe sont en place ou en cours.53 Une efficacité prédictive accrue par la modélisation de la vulnérabilité et l’analyse des risques permettrait d’identifier les zones et les populations à plus grand risque et de concevoir des indicateurs principaux basés sur l’analyse de catastrophes précédentes, d’autant plus que ces catastrophes ne sont pas dispersées, mais concentrées sur certaines périodes de l’année, dans des sous-zones spécifiques, et sont liées à certains évènements seuils. Le système doit cibler les chocs les plus fréquents et les plus nuisibles sur le plan économique, et doit être basé sur les capacités scientifiques et techniques existant au niveau national, ainsi que sur des systèmes internationaux (CLCPRO et EMPRESS pour les acridiens). Il faut des directives claires concernant les responsabilités, y compris la centralisation et la diffusion de l’information.
Mieux identifier les populations affectées et l’ampleur des dommages. La phase la plus difficile de la gestion de catastrophes est l’évaluation des dommages et l’identification des ménages affectés. Il existe des méthodologies pour élaborer des profils de pertes pour les principaux types de risques agricoles qui devraient être systématiquement appliquées (par exemple comment faire une évaluation des pertes de cultures ou de bétail en cas de sécheresse, d’inondations ou d’attaque acridienne). La même standardisation méthodologique devrait être appliquée pour créer des modèles financiers d’estimation des besoins de ressources dans le cas d’autres catastrophes.
Le montant des ressources engagées face aux catastrophes naturelles (par exemple les criquets en 2004) justifie un investissement accru dans la prévention des chocs, y compris la protection contre les inondations et la lutte contre les maladies des végétaux et des animaux.

Meilleure gestion des risques agricoles

Les chocs traditionnels liés à la sécheresse, aux insectes et aux maladies des plantes et des animaux se combinent aux chocs modernes associés à ceux d’une économie ouverte dans le processus de systèmes de production économique changeants ainsi que des maux sociaux de plus en plus grands, comme le vol de bétail. Des interventions ont été mises en place pour la prévention et pour les mécanismes d’adaptation aux effets consécutifs de ces chocs, à un coût financier considérable. Cependant, l’impact de ces mesures a été limité par l’absence de clarté des règles du jeu et une dispersion des responsabilités. Des instruments modernes de gestion des risques agricoles n’ont pas encore été suffisamment explorés.
En l’absence de développement d’un marché d’assurance privé, et face aux limites du marché du crédit agricole, le Gouvernement est devenu à la fois prêteur et assureur de dernier recours. Le rôle central de l’Etat en tant que mécanisme ultime de gestion des risques pour la production rurale pose de nombreux problèmes, dont la pérennisation fiscale, le risque moral et l’efficience générale. Quand bien même la nature du problème nécessitera un financement à moyen terme, cela ne veut pas forcément dire que le gouvernement est le mieux placé pour gérer ce système. Au nombre des recommandations clés figurent les suivantes :
Etant donné l’importance de l’élaboration de systèmes durables de crédit rural et la nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces de gestion des risques, les pouvoirs publics devraient procéder à une évaluation de l’expérience vécue ces dernières années avec la création de plusieurs fonds, et notamment les effets de distorsions potentiels sur le comportement du crédit, et les effets d’entraînement sur la situation des finances rurales plus large, y compris les fonds des SFD. S’ils sont retenus, l’Etat devrait favoriser la gestion des fonds de sécurisation du crédit et notamment le fonds de garantie agricole en concluant un contrat avec le secteur privé.
Examiner les conditions d’applications des instruments d’assurance-récolte, comme l’assurance-récolte basée sur l’indice météorologique actuellement appliqué dans plusieurs pays en développement (Maroc, Mongolie, pour ne citer que ceux-la) pour voir s’ils sont applicables aux cultures pluviales et aux systèmes d’élevage extensif du Sénégal (voir encart 8).
Prévenir les chocs en développant l’irrigation, y compris les petits réseaux d’irrigation par le captage des eaux souterraines dans le Bassin arachidier, et facilitant l’accès aux technologies appropriées, la recherche, la vulgarisation et la formation des organisations de producteurs.
Revoir la politique d’annulation générale de la dette rurale. C’est un instrument peu ciblé, soumis aux pressions politiques, qui n’aide pas forcément les producteurs ruraux les plus pauvres et peut avoir des effets négatifs sur le développement du crédit agricole durable.
Développer de meilleurs outils d’information pour soutenir le système de gestion des risques agricoles, y compris un recensement du Bétail et une Carte professionnelle électronique liée à la carte nationale d’identité qui fournira des informations de base, (propriétés foncières, zones en exploitation, unités de bétail, etc.).











Encadré 7 : Assurance agricole indexée
L’instabilité inhérente au revenu agricole a amené les gouvernements à concevoir des programmes et politiques qui ont un effet stabilisateur sur le revenu agricole. L’assurance agricole subventionnée par le public a été instaurée dans plus de cinquante pays et sert de mécanisme destiné à stabiliser les revenus agricoles par la réduction de l’exposition aux risques inhérents à la production, principalement dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs privé et public. Il convient toutefois de rappeler que, par le passé, l’expérience des programmes d’assurance subventionnée a été décevante. Un nouveau cadre pour le financement des risques agricoles, soutenu par le Service épargne contractuelle et assurance de la Banque mondiale, met en exergue les objectifs et les modalités de l’assurance indexée 
Différenciation de l’assurance axée sur le marché de l’assurance sociale. Le manque de clarté concernant les objectifs des interventions du secteur public dans le domaine de l’assurance agricole a contribué à ses inefficacités. L’assurance sociale, avec sa fonction de filet de protection, vise à garantir une sécurité économique minimum aux paysans qui s’adonnent à des activités à faible revenu. Ces objectifs sociaux reposent sur une redistribution des subventions. L’assurance axée sur le marché est orientée vers les activités commerciales viables qui génèrent suffisamment de profit pour permettre de souscrire une police d’assurance. Ces instruments, basés sur des principes actuariels, ne devraient s’appliquer qu’aux seules exploitations agricoles viables dont la survie est mise en péril par la survenance d’un événement assurable.
Evaluation des risques de production agricole. L’existence de séries de données fiables et précises sur les pertes à long terme est une condition préalable au développement de tout produit axé sur le marché car ces données sont utilisées pour évaluer les pertes probables à venir. Les données se rapportant à chaque ferme/exploitation agricole prise individuellement sont presque toujours inexistantes ou peu fiables. En conséquence, l’évaluation des pertes se fait par l’utilisation des données globales pour obtenir une estimation objective des pertes potentielles et capturer la corrélation spatiale des pertes causées par des évènements / phénomènes courants.
Sélection d’un indice d’assurance : l’assurance indexée fait que les paiements sont basés sur un indice, quelles que soient les pertes individuelles. Elle transfère les pertes de production co-variables causées par des phénomènes climatiques courants (ex : inondations, sécheresse) ou des épidémies vers des marchés financiers et de réassurance. Les contrats axés sur le marché présentent des avantages par rapport aux contrats d’assurance individuelle de type traditionnel (risque moral et sélection défavorable réduits, coûts administratifs faibles, produit standardisé) mais ils exposent le contractant à l’éventualité que le versement soit différent de la perte individuelle ; en outre, ils sont dépendants de la qualité des données.
Expériences en matière d’assurance indexée. Assurance cultures en fonction du rendement dans une zone donnée. Dans ce type d’assurance, on se base sur le rendement moyen d’une zone géographique donnée. Ce type d’assurance a été offert dans les pays suivants : Maroc, Inde, Brésil, Canada et Etats-Unis d’Amérique. . L’assurance paramétrique (ex : assurance basée sur la pluviométrie) a été proposée au Canada, en Inde et au Mexique. Un indice de mortalité du bétail a été considéré récemment comme base d’indemnisation d’éleveurs en Mongolie. L’assurance basée sur l’indice de mortalité paie des indemnités que le taux de mortalité des bêtes adultes excède un seuil spécifique pour une région bien déterminée.
Financement des risques liés à la production agricole Les stratégies de financement des risques se rapportent au reste des risques qui ne peuvent pas être mitigés par des mesures préventives rentables. Ils sont financés au moyen de l’auto rétention pratiquée par les paysans ; ils sont également financés par les marchés financiers privés et par les gouvernements et les bailleurs de fonds internationaux à travers une stratification appropriée des risques. La couche inférieure de risque comprend les risques de haute fréquence (i.e. qui surviennent une fois tous les cinq ans ou plus fréquemment) mais à conséquences moindres, qui affectent les paysans et sont constitués par une cohorte de risques indépendants les uns des autres. La couche intermédiaire de risques renferme les risques moins fréquents (i.e. qui surviennent une à six fois tous les trente ans) mais plus graves qui affectent plusieurs paysans en même temps (ex : la grêle, le gel). La couche supérieure de risques comprend les risques de petite fréquence (i.e. qui surviennent une fois tous les trente ans ou moins fréquemment) mais d’une grande gravité. On ne dispose pas d’informations suffisantes sur ces risques liés aux catastrophes, mais toujours est-il qu’en ce qui les concerne la perte maximum probable peut être très grande.

Par Olivier Mahul, the Financing of Agricultural Production Risks: Revisiting the role of Agriculture Insurance. Contractual Savings and Insurance Unit, World Bank. Draft January 2005


Améliorer la santé rurale et les résultats de l’éducation

Le plus grand défi à l’amélioration du capital humain du Sénégal se trouve dans les zones rurales. La capacité des ministères sectoriels à veiller à ce que des installations, du personnel, du matériel et autres soutiens adéquats soient effectivement affectées aux zones rurales est un thème récurrent. La situation économique dans les zones rurales a rendu difficile le recrutement et le maintien de personnel qualifié. Des systèmes budgétaires centralisés ont limité l’accès aux ressources et décisions et leur contrôle à une poignée d’acteurs au niveau central. Pour redynamiser la performance des systèmes de santé et d’éducation en milieu rural, il sera nécessaire d’introduire des changements systémiques des modalités et lieux de prise de décisions relatives à l’allocation de financement et de personnel. L’expérience initiale dans le domaine de l’éducation en matière de délégation de budgets aux IDEN semble encourageante, et des actions de même nature sont proposées pour la santé dans le document de politique de la Phase II du PNDS. En outre, au nombre des recommandations sectorielles particulières il faut citer les points suivants :

Pour l’éducation, traiter les risques ruraux requiert des stratégies liées à la demande ainsi que la poursuite de la construction d’écoles rurales et de leur dotation en personnel :
Développement d’un programme élargi de cantines scolaires dans les zones rurales, abordable du point de vue des contraintes financières, et traitant la question de l’accès des plus démunis ; Selon l’estimation du PAM d’un coût de 24 dollars par élève par an, dont 13 % est financé par les parents, une expansion de couverture des cantines à tous les élèves ruraux de Diourbel, Louga et Kolda (242.000 élèves), les régions qui ont les inscriptions les plus bas, ceci coûterait environ 5,1 millions de dollars en 2006, où bien une augmentation de 10 % sur les dépenses pour l’éducation rurale ou 1.2 % en dépenses totales pour l’éducation.
Diversification des programmes d’éducation pertinents pour les populations rurales, y compris la langue d’enseignement et les préoccupations liées au programme scolaire local ;
Identification d’options visant à traiter les compromis auxquels font face les parents, entre d’un côté la main-d’œuvre agricole et les cycles agricoles en général, et de l’autre, la scolarisation. Certains pays ont ajusté l’année scolaire en milieu rural pour mieux éviter les conflits avec les périodes où l’on a le plus besoin de main-d’œuvre familiale. D’autres options incluent les révisions du calendrier de paiement des frais de scolarité.)
Dans le cadre des programmes d’assistance sociale, conditionner la scolarisation à la réception du soutien offert par le MFFSSD aux orphelins, aux enfants à risque, aux handicapés etc. et inclure dans ce soutien des provisions pour les dépenses scolaires.
Expansion du programme de santé en milieu scolaire pour approfondir la couverture rurale et réduire les risques que les enfants abandonnent l’école à cause des problèmes de santé.

Les politiques en matière de santé peuvent stimuler la prévention des chocs sanitaires en milieu rural par les moyens qui suivent :
Le PNDS II pour l’augmentation des sages-femmes au niveau des postes de santé ; ces dernières doivent être affectées en priorité dans les zones rurales où la mortalité maternelle est le plus élevée.
L’investissement dans de meilleurs services communautaires, y compris l’équipement et le matériel d’actions communautaires, peut aider à relier les postes et cases de santé éloignés au système d’orientation vers les services compétents.
La Phase II du PNDS propose des incitations en direction des travailleurs de la santé dans les zones ‘difficiles’ ainsi qu’une prime rurale. Cependant, une longue liste d’autres incitations (par exemple pour le rendement, les responsabilités) est difficile à appliquer compliquée sur le plan administratif, subjectif, et peut réduire l’impact.
Le PNDS II pourrait résoudre le problème de l’accessibilité financière par l’expansion des mutuelles de santé et l’exonération des paiements pour les indigents et les groupes vulnérables. Pour cette dernière, aucun mécanisme spécial n’est encore conçu, mais compte tenu des abus inhérents à un tel système, le Sénégal pourrait bénéficier de l’expérience internationale dans la conception d’options efficaces de dispense des frais de scolarité (Voir Encadré 9) .
Dans la prévention du paludisme par la distribution de moustiquaires, le réseau existant d’ONG et de structures sanitaires rurales n’atteint pas la majorité des résidents ruraux. Etant donné les conséquences du paludisme, les associations rurales doivent être inscrites, y compris les groupes de femmes et les associations villageoises de développement qui sont davantage représentés dans les villages. Si le marketing social est un élément important, il exclut les familles trop pauvres pour se permettre la prévention. Compte tenu du coût plus important du traitement (ou du non traitement) du paludisme, des dépenses de prévention accrues peuvent réduire les coûts indirects. Pour le Nord, un système d’alerte précoce est plus à même de trouver des solutions aux épidémies.
Les modèles pour la prévention de la malnutrition devraient être étendu. Pour limiter les coûts, une meilleure couverture géographique sera nécessaire, réservant les zones rurales.
Les efforts vers le VIH/SIDA devraient être cibles à la spécificité des risques et caractéristiques des populations rurales et les modes de traitement diversifiés afin d’augmenter son accessibilité
Les mutuelles de santé communautaire peuvent accroître l’utilisation des services de santé et atténuer les effets économiques de la maladie, mais elles sont limitées comme instrument de gestion de risque des familles les plus pauvres.









Encadré 8 : Expérience internationale en matière d’exonérations et de dérogations
Pour les services de santé


En réponse aux déficits récurrents des budgets publics relatifs aux services de santé publique, de nombreux pays en développement répartis dans le monde entier ont adopté des systèmes formels et des systèmes informels de redevances à acquitter par les usagers pour des soins de santé. Le problème avec ces redevances est que l’absence de dispositions permettant de conférer une exonération partielle ou entière aux personnes pauvres donne souvent lieu à des injustices quant à l’accès aux soins médicaux. Le dilemme, alors, est de savoir comment rendre un système de redevance des plus nécessaires compatible avec l’objectif qui consiste à préserver l’accès équitable aux services Différents pays ont essayé différentes méthodes. Ceux d’entre eux qui ont soigneusement conçu et mis en service des systèmes d’exonérations (ex : la Thaïlande et l’Indonésie) ont eu beaucoup plus de réussite en termes d’incidence de bénéfices que les pays qui se sont contentés d’improviser leurs systèmes (Ghana, Kenya, Zimbabwe). La clé du succès d’un système d’exonération tient à son financement. Les systèmes qui indemnisent les prestataires pour leur renonciation à des recettes résultant de l’octroi d’exonérations (Thaïlande, Indonésie et Cambodge) ont eu plus de réussite que les systèmes qui s’attendent à ce que le prestataire absorbe le coût des exonérations (Kenya). Partout où il existe un système d’exonérations, la performance s’améliore avec la ponctualité des remboursements. Parmi les autres facteurs de réussite, on peut citer : la large dissémination vers les bénéficiaires potentiels, de l’information relative à la disponibilité d’exonération et aux procédures d’octroi ; l’octroi d’une aide financière aux patients pauvres pour les coûts hors redevance des soins comme la nourriture, le transport (comme cela se fait au Cambodge) ; et l’existence de critères bien définis pour l’octroi d’exonérations, permettent ainsi de réduire la confusion et l’ambiguïté chez les personnes chargées de la gestion du système et chez les récipiendaires potentiels.

Par Ricardo Bitràn et Ursula Giedion Waivers and Exemptions for Health Services in Developing Countries, Social Protection Discussion Paper N° 0308; Publication date: 3/03, World Bank


Les plus grosses carences : Diversification des revenus ruraux et services financiers étendus

Dans leurs stratégies privées de gestion des risques, les ménages ruraux cherchent souvent à diversifier en dehors de l’agriculture. Les enquêtes sur les ménages montrent qu’en général, les ménages ruraux les plus réussis sont ceux qui dépendent moins d’un revenu agricole. Les actions prioritaires pour améliorer la diversification des revenus sont notamment les suivantes :
Programme de travaux ruraux d’intérêt public (ou meilleure focalisation sur l’emploi des programmes d’infrastructure rurale existants) : Les leçons tirées d’une vaste expérience internationale de travail d’intérêt public dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie en particulier, confirment le potentiel considérable pour aider les pauvres à faire face aux risques covariants associés aux chocs climatiques et systémiques (Subbarao 2001). On peut citer comme avantages : (i) le transfert de revenu aux pauvres en périodes critiques ; (ii) des prestations pour faciliter la consommation pour parer aux pénuries pendant la morte-saison ; (iii) la réduction au minimum du compromis entre dépenses publiques sur le transfert des revenus et activités de développement à travers la construction d’infrastructures ; (iv) la possibilité de cibler les communautés les plus à risque.
Evaluation des leçons tirées des projets générateurs de revenus dans les zones rurales. Il existe tout un éventail de projets et des millions de dollars sont dépensés chaque année pour soutenir les activités génératrices de revenu dans de nombreux ministères et programmes, ainsi que des ONG, utilisant chacun des approches différentes. A ce jour, il y a eu peu d’étude d’impact sur ces projets sur les revenus sur les revenus et aucune systématisation des leçons apprises.
Expansion des mécanismes d’épargne et de crédit. Au-delà de la production de capitaux pour la croissance économique rurale, les avantages plus larges de la protection des avoirs, la capacité meilleure de faciliter la consommation, et la promotion des flux d’envois de fonds aux ménages ruraux font de ces mécanismes une priorité pour la gestion des risques en milieu rural. Alors que la pratique courante de lignes de crédit subventionnées doit être revue, les options de promotion de l’expansion des SFD dans les zones rurales, en se fondant sur les pratiques exemplaires internationales et les expériences des pays, devraient être analysées. Les possibles approches incluent le développement des garanties mieux structurées pour les zones rurales, la réduction des distorsions dues à la subvention, le développement des incitations et des financements pour permettre aux SFD d’étendre leur présence dans le milieu rural et l’établissement des liens entre les SFD et les banques commerciales. Ces efforts devraient être accompagnés par le renforcement des capacités, la formation, les systèmes d’information de la gestion, et l’assistance technique. D’autant plus qu’en ce moment la plupart des supervisons des SFD est orientée vers les services urbains. Une dotation budgétaire pour mieux superviser les SFD ruraux est importante, vu le volume d’épargne et de transferts que seront à risque au cas ou ces institutions échouent.
Pour optimiser l’impact des envois de fonds, de nombreux gouvernements visent à offrir à leurs communautés migrantes une meilleure information sur les services de transfert et leurs coûts (par exemple Mexique, Bangladesh), et certains s’emploient à attirer les envois de fonds dans les instruments ou programmes de placement qu’ils ont lancés, comme par exemple les régimes de pension ou les entreprises commerciales basés sur des apports de contrepartie ou en commun. D’autres pays comme Haiti, ont négocié une réduction des frais des services de transferts internationaux.

Pour une répartition plus équitable des biens publics aux zones rurales

Dans l’ensemble, les investissements et dépenses publics sont orientés vers les zones urbaines. En plus des possibilités étendues du secteur privé, les citadins ont plus de chances de bénéficier des dépenses publiques. Alors que l’analyse des structures des dépenses géographiques globales sort du cadre de la présente étude, la plupart des dépenses des ministères (à l’exception de l’agriculture) montrent une concentration générale des ressources dans les zones urbaines, notamment à Dakar. Cet écart pourrait aider à expliquer en partie le retard accusé par les zones rurales par rapport aux zones urbaines, en termes de réduction de la pauvreté.
En même temps, cette étude a confirmé un nombre croissant de mécanismes de prestation efficaces, pour les investissements dans les zones rurales. La décentralisation et l’utilisation de programmes d’investissement sous l’impulsion de la communauté ont montré que même les communautés les plus éloignées peuvent être atteintes de façon efficiente. De plus en plus, l’Etat loue les services d’ONG pour fournir des services d’extension dans les domaines du VIH-SIDA, de la malnutrition et du développement communautaire général. La panoplie de mécanismes éparpillés entre les ministères requiert harmonisation et rationalisation, mais les conditions de généralisation sont présentes. Cette généralisation peut avoir des retombées sur les économies et les institutions rurales, y compris la mise sur pied d’un personnel technique stable dans les administrations locales rurales, les ONG et d’autres programmes décentralisés, ainsi que des effets multiplicateurs sur l’économie locale (et le coût de l’épargne) au moyen de la location des services d’entreprises de construction locales et de fournisseurs locaux.
Reconstitution : Une approche multisectorielle de réduction des risques

L’examen des risques d’un point de vue multisectoriel permet d’identifier les cycles vicieux qui nécessiteront une collaboration intersectorielle. Cet examen a identifié un certain nombre de cycles vicieux et virtuels d’interactions entre les différents secteurs. Par exemple, le secteur de la santé cible ses efforts de lutte contre le paludisme sur les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de 5 ans qui sont le plus en danger de mort. Cependant, le paludisme est également un risque pour l’éducation, les maladies d’enfants – dont il est la cause première – étant un déterminant clé d’échec dans l’enseignement primaire. Ainsi, pour prévenir les chocs éducatifs, les politiques de prévention et de traitement du paludisme devront mettre l’accent sur les enfants d’âge scolaire. Les investissements en matière d’infrastructures rurales sont importants pour élargir l’accès aux services, mais ils peuvent aussi servir les intérêts des politiques en matière de revenus et d’emplois. S’ils sont bien conçus, les programmes d’assistance sociale et l’aide alimentaire peuvent permettre d’atteindre des résultats dans le cadre des objectifs du développement pour le millénaire concernant la nutrition, l’éducation, les vaccinations et la réduction de la pauvreté extrême.
Cette approche multisectorielle devrait être appuyée par les diagnostics l’analyse dans plusieurs domaines importants. Le manque d’information sur la couverture des programmes et les caractéristiques des bénéficiaires ne permet pas de comprendre la portée des politiques et programmes en cours. Au minimum, les programmes devraient fournir des informations systématiques sur le nombre des bénéficiaires et le type de bénéfice pour compléter l’information du DSRP sur les montants financés. Pour améliorer l’information les enquêtes de ménages pourraient inclure les modules sur la couverture des programmes. En outre, la création d’une enquête nationale sous forme de ‘ panel’, tel comme était exécuté dans plusieurs pays, créera un meilleur outil diagnostique pour suivre les interactions dynamiques entre la pauvreté et des risques et chocs. Même s’il y a plusieurs programmes qui ont mis en place des évaluations rigoureuses d’impacte, comme le PNIR et le PRN, ils demeurent l’exception. Dans le cadre du suivi et de l’évaluation du DSRP, le Gouvernement devrait identifier et s’assurer du concours d’experts internationaux et du financement des bailleurs de fonds et d'un ensemble des programmes clés avec évaluation d’impact pour passer en revue les expériences. Cela permettra d’attirer plus facilement une augmentation des financements pour faire passer le programme à une plus grande échelle.

La révision de son Document de stratégie de réduction de la pauvreté et le développement d’une stratégie nationale de protection sociale dans les mois à venir offrent au Gouvernement l’occasion de souligner l’importance des risques et la vulnérabilité dans le cadre de la réduction de la pauvreté et de rendre ces liens multisectoriels plus explicites. Le processus a bénéficié de larges discussions entre les parties prenantes et un apport considérable des partenaires extérieurs du Sénégal, ce qui a créé des conditions favorables pour l’adhésion des bailleurs de fonds à ces thèmes : De plus, le passage à des instruments de gestion des risques plus élaborés, y compris un meilleur ciblage des programmes en direction des groupes à risque, ainsi que le développement de mécanismes du marché, tels que l’assurance ou les services financiers étendus, fait partie intégrante du processus de développement. Améliorer la capacité des ménages ruraux à prévenir les chocs, atténuer leur impact ou s’en remettre, sera un déterminant majeur de la capacité du Sénégal à atteindre ses objectifs de développement.


ANNEXE A: Description des principales Sources de données

Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM II) – Il s’agit de l’enquête nationale la plus récente menée auprès des ménages en 2001-02 par le Service des Statistiques Nationales comprenant plusieurs modules dont la consommation et les dépenses des ménages, la santé et la nutrition, l’éducation et les biens des ménages(en s’appuyant sur les modules QUID) .Dans le cadre de ESAM II , une enquête qualitative sur les perceptions de la pauvreté a été menée pour recueillir les impressions des enquêtés sur la pauvreté et identifier leurs besoins prioritaires. L’enquête est représentative sur le plan national et a porté tout aussi bien sur les populations urbaines et rurales que sur les régions;

Enquête sur les Objectifs de la Fin de Décennie sur l’Enfance (MICS – II, 2000) – Menée par le Gouvernement du Sénégal l’ UNICEF, cette enquêtes sur les ménages contient des données sur le bien-être des enfants en milieu rural(urbain) dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’hygiène, le travail des enfants et les orphelins. L’enquête est représentative sur le plan national et a porté sur les populations urbaines et rurales ;

Données PASEC -- Cet ensemble de données provient d’une série de données recueillies au moyen d’un panel du test de connaissances normalisé du PASEC (Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN) (année de base 1996 à 2003), en même temps que les modules sur la communauté, l’école, et les ménages appliqués en 2003 en vue d’identifier les facteurs intervenant dans les résultats des étudiants ainsi que dans la prise des décisions des ménages en matière de scolarisation. L’échantillon a porté sur 118 écoles primaires, dont 58 en milieu rural. Le questionnaire sur les villages a concerné 32 communautés rurales; l’enquête sur les ménages a porté sur 938 ménages ruraux. L’enquête est représentative sur le plan national et a porté sur les enfants en milieu urbain-rural (échantillon biaisé par rapport aux communautés sans écoles). Etant donné que c’était la seule source d’information pour des questions telles que l’accès au crédit rural, la perception des chocs, etc., nous avons choisi de présenter les résultats de l’enquête qui ne sont pas en rapport avec l’éducation bien que l’échantillon soit légèrement biaisé ;

Recensement Agricole National 1998-99 – composé d’un questionnaire portant à la fois sur les villages et les ménages et sur les propriétés et la production agricoles, l’accès aux infrastructures et le travail agricole ;

Arachide Pauvreté et évaluation d’impact Social (PSIA) – Enquête sur les ménages menée en 2003 dans le Bassin arachidier en vue d’estimer les effets du changement de la structure de production et de commercialisation dans le secteur arachidier.



ANNEXE B : Annexe Statistiques


Chapitre II


Tableau II.a: Fréquence de la pauvreté au Sénégal par région (%)
RégionTotalUrbainRuralKolda73,452,776,1Dakar42,542,057,9Ziguinchor74,575,773,7Diourbel69,750,273,8Saint Louis51,839,656,2Tambacounda65,728,071,5Kaolack71,961,275,1Thies56,246,762,8Louga42,622,946,3Fatick54,048,155,0








Source: Sénégal ESAM-II


Tableau II.b. Distance accès eau, Education, Santé par Quintile Rural
Zones rurales exclusivement : Accès sources d’eau, école et centre de santéaccès aux sources d’eaudistanceexp quintilesdans la communauté< 1 km1-3 km3+ kmnaTotal192.563.62.31.540100290.854.153.531.470100392.453.771.991.560.23100487.264.764.023.960100584.274.113.218.240.17100Total89.154.143.083.540.09100accès à l’école primaire172.145.1311.2510.31.18100265.944.712.0814.412.87100361.145.1712.3715.176.14100458.095.4315.0416.574.87100558.344.6610.6721.984.35100Total62.055.0312.4916.214.22100Accès au collège17.142.5410.0378.321.9610024.321.15.7484.084.7510034.690.698.6479.116.8810045.740.896.980.615.8510056.821.215.3381.874.75100Total5.621.157.1280.925.17100accès "case de santé"128.981.068.8550.5410.58100226.031.796.5552.8712.77100319.631.97.4553.2817.74100418.91.757.7354.4817.15100517.811.426.4457.3916.94100Total21.431.647.3154.0315.6100accès "maternité"133.383.5916.0345.71.31100222.763.0212.5661.040.63100324.934.2516.5253.80.5100423.295.0113.4458.020.23100522.543.8213.659.910.13100Total24.634.0314.3256.550.48100Source: Sénégal ESAM II


Tableau II.c: Distance des Institutions Financières Formelles, Ménages ruraux par indice d’actif
Actif Q1
(+ pauvres)Actif Q2Actif Q3Actif Q4Actif Q5
(+riches)Distance moyenne du ménage à la banque privée1829292924Distance moyenne du ménage à la banque privée2324272624Distance moyenne du ménage au crédit mutuel144111315Distance moyenne du ménage au crédit mutuel1010121719Source: Ensemble de donnés PASEC, estimations de la Banque Mondiale.


Tableau II.d : Pluviométrie Moyenne Annuelle par Région (en millimètres)
Pluviométrie Moyenne Nationale en millimètresCasamanceDiourbel-DakarLouga St-LouisSénégal OrientalSine SaloumMoyenne annuelle nationale1990/9111114022876565115931991/9212113542506713945761992/939231462035514154481993/9413202633424014435541994/9511204282209046726691995/9610065523267555706421996/9711294193167824016091997/9812354841656604205931998/9910513643597655286131999/0014445894079528548492000/0111285384178397627372001/0210705353407046406582002/03783357221720466509







Figure IIa : Evolution de la pluviométrie au Sud, au Centre et au Nord du Sénégal, 1971-2000















Source: Département Météorologique National




Figure II.b : Evolution de la pluviométrie dans les régions de Dakar-Diourbel et du Sine Saloum, 1971-200















Source : ?????????




Tableau II.e: Pourcentage des ménages ayant subi une ou plusieurs mauvaises récoltes ces 10 dernières années
RuralDakarAutres Centres UrbainsTotalEffectifsen %Effectifsen %Effectifsen %Effectifsen %OUI1 22387,42143,7620336,641 44061,94NON17612,5835896,2435163,3688538,06Total1 3991003721005541002 325100Source : Ensemble de donnés PASEC.



Tableau II.f: Evolution de la situation phytosanitaire
AnnéeSuperficies prospectéesSuperficies infectéesSuperficies traitées% infectées/% traitées/prospectéesprospectées199977700640353520845052%52%200047856618373112514838%68%20012337631414009960060%70%20022888251176815192541%44%20033628001505314298341%29%2004*1769610145363376549782%53%Source DPV/MAH * situation jusqu'en mars 2005

Tableau II.g : Fréquence des Maladies du Bétail
Maladiesnombre de foyersnombre de maladesnombre de mortsPeste des petits ruminants12537288Clavelée3787Fièvre aphteuse122504Maladies de Newcastle266Peste équine52412Dermatose nodulaire127120Pasteurellose bovine65230125Pateurellose des petits ruminants41975588Botulisme17192115Charbon bactérien149285Charbon symptomatique3015476Source : Direction de l’élevage/MAE année 2000


Tableau II.h: Raison Primordiale Citée pour expliquer la Réduction des superficies cultivées chez les Producteurs du Bassin Arachidier par niveau de pauvreté et de Quintile de consommation






















Tableau II.i: Morbidité et utilisation des prestations de soins de santé (L’age de 10 à 64, %)
UrbainruraltotalNombre de jours d’absence du travail/ de l’écoleAucun534347Moins de 7 jours2833317 à 14 jours91311Plus de 14 jours8109Source: Sénégal ESAM II


Figure II.c: Causes des maladies enregistrées au cours du mois dernier dans les ménages ruraux  EMBED Excel.Chart.8 \s 
Source: Sénégal ESAM II


Tableau II.j : Pourcentage de population malade ou blessée au cours des 4 dernières semaines par type de maladie/blessure, sexe et âgeFièvre ouProblèmeProblèmeOreille, nezpaludismeDiarrhéeAccidentdentairede peauYeuxou gorgeAutreEnsemble8,81,50,50,71,31,21,77,7Hommes8,41,50,70,61,41,21,76,80-412,24,50,30,62,41,73,05,45-99,21,10,60,41,51,31,43,710-147,60,80,90,41,11,01,23,615-295,70,70,70,40,90,60,94,730-498,21,30,91,11,20,61,79,950-6410,61,51,50,31,81,82,014,565+

10,31,30,90,52,43,63,723,6Femmes9,21,40,30,81,11,31,78,60-410,24,00,30,32,01,92,13,85-98,61,00,30,31,61,11,83,810-147,60,80,30,50,90,51,33,215-297,90,90,11,00,50,71,08,230-4911,31,20,41,21,00,81,913,650-649,81,10,31,11,53,72,818,465+10,62,01,20,91,74,43,522,1Source: Sénégal ESAM II


Tableau II.k: Difficultés d’approvisionnement en produits alimentaires dans les zones rurales par quintile de dépenses (%)
1 (plus pauvres)2345 (plus riches)TotalJamais212626292925Rarement182015201718Quelquefois312932282730Souvent242222192322Toujours644344Total100100100100100100Source: Sénégal ESAM-II


Tableau II.l: Indicateurs de nutrition par région et par zone rurale-urbaine
Rachitisme (%)Amaigris-sement (%)Insuffisance pondérale (%)Participation au programme nutritionnelSuivi croiss.LocationRural42,710,123,614,430,7Urbain20,87,711,731,257,2RégionDakar257,411,234,359,1Ziguinchor00000Diourbel61,45,624,78,629,2Saint-Louis17,86,914,51831,8Tambacounda2910,424,210,118Kaolack32,115,728,115,140,2Thiès43,38,717,920,450,2Louga29,98,318,323,638,2Fatick31,517,222,317,632,1Kolda53,74,521,819,527,1Total34,79,219,220,640,5Source: Sénégal ESAM 2001 - exprimé en écarts type de la moyenne de la population de référence


MalnutritionUrbaineRurale% d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition modérée/ sévèrePoids/ age – 2 SD13,220,5Taille/ age – 2 SD14,520,9Poids/ taille – 2 SD6,99,3Diarrhée (% des moins de 5ans ayant eu la diarrhée ces 2 dernières semaines22,429,9Enfants souffrant de diarrhée ces 2 dernières semaines ayant reçu SRO12,43,1Tableau II.m: Indicateurs de Malnutrition Juvénile, par zone rurale et urbaine
Source: MICS 2000


Tableau II.n: Connaissance des Aspects du VIH
UrbainRural% des femmes de15-49 ans ayant entendu parlé du VIH/SIDA70,276,3% sachant que la fidélité et l’usage du préservatif permettent de prévenir la transmission46,829% ne pouvant identifier les risques de transmission34,751,8Connaissance: % d’adolescents de 15-19 ans ayant entendu parlé du VIH/SIDA71,862,6% sachant que la fidélité et l’usage du préservatif permettent de prévenir la transmission29,519,2% ne pouvant identifier les risques de transmission41,761,5% de femmes de15-49 ans qui savent que le VIH-SIDA peut se transmettre de la mère à l’enfant56,341,5% de femmes de 15-49 ans connaissant un lieu de dépistage31%17,1%Source: MICS 2000


Tableau II.o: Pourcentage des ménages consultant les services de santé en cas de maladie, tous âges (%)
Rural12345TotalOui626163616762Non383937393338ND000000Total100100100100100100Urbain12345TotalOui666870757774Non343230252326ND000000Total100100100100100100Source: Sénégal ESAM II


Tableau II.p: Produits alimentaires, éducation et santé, en % des dépenses totales des ménages
Production alimentaireEducationSantéurbainruralurbainruralurbainruralQ154,358,21,10,81,42,0 HYPERLINK "mailto:Q@" Q253,158,81,10,61,62,2Q349,558,81,30,61,72,1Q450,457,71,30,51,52,3Q545,758,62,40,51,71,8Source: Sénégal Esam II



Tableau II. q : Taux d’Alphabétisation par Age et Genre (population âgée de 15 ans et plus)
HommeFemmeEnsembleEnsemble52,430,340,515-1961,644,852,620-2961,443,051,730-3955,830,541,540-4949,624,135,650-5942,010,024,660+25,13,114,4Source : Sénégal ESAM II


Tableau II.r: Niveau d’alphabétisation des populations rurales par quintiles (population âgée de 15 ans et plus, %)
PauvreQ2Q3Q4RicheTotalAlphabétisé22,823,023,826,023,323,5Analphabète74,375,274,172,474,574,3ND2,91,82,11,72,12,2Total100,0100,0100,0100,0100,0100,0Source: Sénégal ESAM-II


Tableau II.s: Rural: Raisons pour n’avoir pas fréquenté le primaire, seulement pour ceux qui ont abandonné l’école
âge 7 à 12 ans exclusivementRaison% total des réponsesTrop âgé4,7%École trop éloignée4,9%Trop coûteux12,9%Travaux domestiques11,8%Sans intérêt /pas utile33,8%Problèmes de santé19,7%Echec aux examens9,6%Mariage2,6%Source: ESAM-II100,0%Ces informations ne sont pas disponibles pour les enfants qui n’ont jamais fréquenté l’école





















Chapitre III


Tableau III,a: Pourcentage des Ménages versant des cotisations à des Associations. Par quintile et par montant
urbain par quintilesQ12345totalnon48,3645,8243,0541,2642,7842,96oui51,6454,1856,9558,7457,2257,04Moyenne des cotisations, annuelles, F CFA (si cot.>0)15133,028647,029188,031752,055141,039421,0Rural exclusif, par quintilesQ12345totalnon36,8330,5129,5326,8130,9931,89oui63,1769,4970,4773,1969,0168,11Moyenne des cotisations, annuelles, F CFA (si cot.>0)16668,014957,021800,021904,025834,018453,0Source: Sénégal ESAM II


Tableau III.b: Raisons de la migration
UrbainRuralTotalAutres rais. Familiales44,937,741,5Mariage16,936,025,8Autre7,77,27,4Manque de travail7,54,15,9Manque de terre2,83,83,3Emploi trouvé3,93,63,7Raisons profess/Mutat8,63,16,0Calamités/Sinistres/S1,21,51,3Conflit/Insécurité1,21,31,2Etudes/Formation4,41,02,8Santé0,90,90,9Total100,0100,0100,0Source : Sénégal ESAM II


Tableau III.c: Schémas et Raisons de la Migration dans le Bassin Arachidier, par niveau de pauvreté (%)
Fréquence des départsNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Au moins un départ22,833,035,930,322,824,321,7Départs des hommes19,927,830,625,120,620,419,0Départs des femmes6,610,111,09,25,67,96,8Motif - HommesNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Manque de semence19,122,018,925,623,215,818,9Manque d'équipement0,80,40,70,01,10,01,5Manque de terre1,21,21,11,41,61,50,0Opportunité d'emploi60,059,159,159,560,362,754,3Mariage0,91,00,02,31,21,10,0Maladie0,90,61,10,00,01,41,5Education des enfants4,72,92,73,52,45,95,8Autre12,312,916,47,810,211,818,1Motif des départs fémininsNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Manque de semence1,12,24,00,00,00,04,1Manque d'équipement1,31,10,02,70,02,70,0Manque de terre-------Opportunité d'emploi43,033,627,939,439,047,840,6Mariage29,044,447,642,027,921,643,0Maladie4,71,00,02,46,35,80,0Education des enfants4,62,32,32,65,16,20,0Autre16,315,418,210,921,815,912,3Destination des hommesNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Ville64,872,577,667,772,962,752,9zones rurales25,216,411,920,620,122,538,9Etranger10,011,210,511,77,014,78,2Destination des femmesNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Ville67,058,462,251,964,978,949,4zones rurales29,536,833,342,224,121,150,6Etranger3,54,84,55,911,00,00,0Source: PSIA Groundnut Basin Survey

Tableau III.d: Pays de Migration des Ménages
destination# urbain# rural# total% urbain% rural% totalBénin463347810100Burkina Faso5255801,105111Côte d'Ivoire3,6297,58711,216497Guinée-Bissau2,1963,1845,380343Mali2,0631,9904,054222Niger1060106000Togo184277461000Autres pays africains15,04335,79050,833184330Europe48,96528,75077,715583446Usa ou Canada8,4724,16012,6321057Autre3,1961,0324,227413Nsp151158309000ND1070107000Total85,09983,854168,953100100100Source: Sénégal ESAM II

Tableau III.e: Transferts vers les Ménages du Bassin Arachidier, par niveau de pauvreté
Transferts par équivalent adulteNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5% des ménages qui reçoivent des transferts24,8%30,5%34,9%25,7%24,7%26,0%24,5%Montant annuel moyen par eq adulte de ces transferts pour ces ménages (CFA)36.499,118.442,718.477,818.581,320.918,034.993,258.821,6Montant moyen par eq adulte de ceux qui reçoivent un transfert100.546,668.776,469.361,965.804,374.897,786.779,5159.080,8% Transferts dans revenu par eq adulte total de ces ménages36,3%26,8%26,6%28,2%27,9%40,3%37,0%Source: PSIA Groundnut Basin Survey


Tableau III,f: % Mécanismes d’épargne les plus communément utilisés identifiés dans les villages
Mécanisme d’épargneNombre of réponses% tous les villages enquêtésBétail/ petits animaux2372%Compte d’épargne1357%Tontine1238%Espèces928%Stockage de Grains722%Equipements413%Terres39%Logement39%Or/Bijoux39%Compte courant39%Source: Ensemble de donnés PASEC, questionnaire de village parmi 32 villages rurales















Tableau III,g : Accès aux Services Financiers Formels et Informels
% des Ménages ayant un compte courant dans une banque ou une autre institution formelle, par indice d’actifMénages ruraux1 (plus pauvres)2345TotalOUI11,8314,845,9112,6416,3912,3NON88,1785,1694,0987,3683,6187,7Total100100100100100100Ménages urbains12345TotalOUI17,2416,5723,4333,3334,8825,06NON82,7683,4376,5766,6765,1274,94Total100100100100100100Dépôt dans une tontine (informelle)?Ménages ruraux12345TotalOUI56,9957,4643,5525,9718,3840,48NON43,0142,5456,4574,0381,6259,52Ménages urbains12345TotalOUI41,6251,465663,3751,7652,85NON58,3848,544436,6348,2447,15Source: Estimations de la Banque Mondiale, Ensemble de donnés PASEC









Tableau III.i: Prêts CNCAS en 2003 (en FCFA)
Saison agricoleCulturesPrêts requisPrêt AutoriséExécuté%Saison pluvieuseArachide, Riz, coton11 324 038 3709 078 254 9597 080 869 17384%Hors saisonProduits horticoles1 958 806 1611 306 280 5751 250 000 00015%Equipements301 450 617208 350 150109 026 8401%Total 2002/200313 584 295 14810 592 885 6848 439 896 013100%Source: CNCAS









Chapitre IV


Tableau IV.a : Assistance de FSN contre les inondations en 2004
Nattes5 637Litre d'eau de Javel12 326Moustiquaires6 284Tentes650Draps de lits5 084Lampes Tempête2 537Matelas5 624Couverture5 179Morceau de savons26 567Tonne de riz241Litre de pétrole350Assistance Financière (CFA)1 175 000













Source: DDI

Tableau IV.b : Situation des demandes de secours et des satisfactions en 2004

CiblesTypes de secoursdemandes reçuesDemandes satisfaitesTaux de satisfactionPersonnes handicapssecours appareillage64720031%Veuves et orphelinssecours en espèces64711317%Personnes nécessiteusessecours en espèces209350024%Personnes âgéesFinancement de micro projets1609761%TOTAL354791026%Source : DAS




















Tableau IV.d: Financement de l’ Agriculture et Production Rurale, 2003 - 2004
Investissements publics finances sur fonds propres20032004UnitéBudgetRéalisation%BudgetTotal des investissements publics1694001483470,8757202202250Investissement public dans le sous-secteur agricoleM FCFA16931109960,649459618423Dont t dans l'irrigationM FCFA499353821,07790915372Investissement public dans le sous-secteur de l'élevageM FCFA10574920,46546831636Investissement public dans le sous-secteur de pêcheM FCFA496818920,38083743238Investissement public dans le sous-secteur hydrauliqueM FCFA498745610,91457794870Investissement public dans les autres sous-secteurs ruraux (forêts)M FCFA168514760,87596441340Investissement public dans le secteur ruralMFCFA29628194170,655359829507Investissement public dans le secteur rural%0,17489960,13088910,1458937Investissements publics : toutes sources de finances confonduesUnitéBudgetRéalisation%BudgetTotal des investissements publics4499032980000,662365468651Investissement public dans le sous-secteur agricoleMFCFA62199266240,428045563426Dont dans l'irrigationMFCFA18263145580,797130824991Investissement public dans le sous-secteur de l'élevageMFCFA565937700,66619545663Investissement public dans le sous-secteur de pêcheMFCFA1121852780,47049389238Investissement public dans le sous-secteur hydrauliqueMFCFA18577101660,547235819948Investissement public dans les autres sous-secteurs ruraux (forêts)MFCFA1395565540,469652512368Investissement public dans le secteur ruralMFCFA111608669500,5998674110643Investissement public dans le secteur rural0,24807130,22466440,2360883Sur Fonds PropresUniteBudgetRealisation%BudgetBudget de fonctionnement totalMFCFA639,1634,980,99728,72Budget de fonctionnement du sous-secteur agricoleMFCFA6,66,510,98636367,847Dont dans l'irrigationMFCFA0,2170,21710,217Budget de fonctionnement du sous-secteur de l'élevageMFCFA1,81,770,98333331,234Budget de fonctionnement du sous-secteur de pêcheMFCFA0,7250,630,86896550,851Budget de fonctionnement du sous-secteur hydrauliqueMFCFA0,610,590,96721310,63Budget de fonctionnement des autres sous-secteurs ruraux (forêts)MFCFA3,43,30,97058825,758Budget de fonctionnement du secteur ruralMFCFA13,13512,80,974495616,32Budget fonctionnement dans le secteur rural%0,02055230,02015810,0223954Source : DB/MEF Loi des Finances de 1998 à 2004 et Situation d'exécution du budget de 1998 à 2003 ; DCEF/MEF PTIP et Bilan d'exécution projets et programmes de 1998 à 2004


Tableau IV.e: Fond de Garantie et Fonds de Bonification 1997-2003, in million CFA
Fonds de GarantieFonds de BonificationAnnéesimpayés75% impEngagement FGEcartsRéal. créditFB 5,5%Engage-ments FBEcarts1997/199824501837400-143712278675300-3751998/1999257319291925-412426683700171999/2000513538512100-175113891764700-642000/2001456834263100-32692015069003942001/200237182788300021211307622202,5-4192002/200333222491500-19918440464--Total16322-52963714-447
Tableau IV.f: Incidence des fonds de bonification sur les revenus pour la campagne 2001/2002
GIE BaryGIE NdelleGIE MboltogneGIE D. DiakhéGIE K. MariGIE DinguirayeProduits16 18514 37516 8907 2303 8506 665Charges4 1713 4775 5752 1051 3102 340Marge12 01411 33311 3155 1252 5404 325Part des charges financées par les producteurs8346951 115421262468part des charges financées par la CNCAS3 3372 7824 4601 6841 0481 872Frais financiers (au taux de 7,5%)23319431111873131Frais financiers sans bonification403336539203127226Charges sans taux bonifié4 3413 6195 8032 1901 3642 435Marge sans taux bonifié11 84410 75611 0875 0402 4864 230Ecarts sur marge+170+577+228+85+54+95%+1.4%+5.1%+2.0%+1.6%+2.1%+2.2%Source : Estimations de la Banque Mondiale


Tableau IV.g : Taux de remboursement des crédits de la CNCAS
Périodes1997/981998/991999/20002000/012001/022002/02TotalCréditsCapital prêté122801242613891920111306844067544Exigible129691312514673971911943891571344Impayés24502573513545683718332221766Taux de remboursement83%82%57%53%63%63%70%Source : CNCAS- Direction du Crédit et du Réseau


Tableau IV.h : Financement extérieur de la santé
BUDGET D'INVESTISSEMENT 2004BailleursRéaliséUE1 003FND2 486KFW1 337Belgique413BAD1 500IDA3 560IDA6 153FNUAP450USAID1 000Japon1 000Total18 902Source: DCEF/DDI

Tableau IV.i : Evolution du financement de la santé sur fonds national
20022004Dépenses de fonctionnement de l'Etat483 000520 724Dépenses publiques de fonctionnement allouées à la santé31 47638 072Dépenses en capital de l'Etat sur financement intérieur211800236 000Dépenses publiques d'investissement internes allouées à la santé7 0938 106Total des dépenses publiques allouées à la santé38 56946 178Dépenses publiques totales de l'Etat sur financement intérieur694 800756 724Part de la santé: Dans les dépenses de fonctionnement de l'Etat6,52%7,31%Dans les dépenses d'investissement de l'Etat3,3%3,4%Dépenses publiques de santé en pourcentage du PIB1,11%1,12%


Tableau IV.j:Répartition des dépenses en milliers de F CFA
Niveau199719981999200020012002PériodeMoyenneNiveau Opérationnel25 329 40930 263 98241 248 79946 749 53357 110 06670 393 772271 095 56177%Niveau Administratif6 332 3527 098 95910 964 87114 763 01019 036 68922 229 61280 425 49323%TOTAL31 661 76137 362 94152 213 67061 512 54376 146 75492 623 384351 521 053100%Niveau199719981999200020012002PériodeMoy.Niveau Régional15 197 64520 330 91023 742 38031 110 56941 880 71547 237 926179 500 14551%Niveau Central16 464 11617 032 03128 471 29030 401 97434 266 03945 385 458172 020 90849%TOTAL31 661 76137 362 94152 213 67061 512 54376 146 75492 623 384351 521 053100%Source : Ministère de la Santé


Tableau IV.k: Evolution Nette des Infrastructures sanitaires et du Personnel (1998-2002)
Districts sanitaires# postes
sanitaires# maternités rurales# cases de santé#
docteurs
#
sage-
femmes# nurses / agents# ICP# comm. personnelDakar+30-4+8-1-220+176Diourbel (capital)*+40-5+20+7+4+28Diourbel (Autre)+5+2+14+2+1+4+4+13Fatick (capital)+300+10+6+6+5Fatick (Autre)+3+3+28+1+3+80+39Kaolack (capital)+9+6+12+1+2+5+11+104Kaolack (Autre)+2+2+26+2-1+2+2+22Kolda (capital)-20+3+1+1+3-2+7Kolda (Autre)+11+13-1+1+4+9+21+19Louga (capital)+9+10+30+1+1+9+9+19Louga (Autre)0-1+111+30+8-2+67Matam (Tout)+6+5+6+1-1+6+6+28Saint Louis (capital)0+1+2+1-100+10Saint Louis (Autre)+7-13+26+20+9+7+29Tambacounda (capital)+1n.an.an.an.an.an.an.aTambacounda (Autre)+4+2+18+2+2+4-1+6Thies (capital)+100+32+0+10+15+12+24Thies( Autre)+8+15+38+5+1-4+26+96Total pour la plupart Urbain+37+17+70+15+12+21+40+353Total pour la plupart Rural+46+30+266+19+9+46+63+309Source : CEFOREP. * Les districts de Diourbel et de Touba


Tableau IV.l: Evolution de la couverture vaccinale 1996-2000
UrbanRuralBCG 199684%82%200095,5%83,2%VPO 3 199661%77,2%200060%48,7%DTC3 199661%61%200066.9%41.2%Rougeole 199652%78.8%200051%52.8%Source: MICS 2000


Tableau IV.m : Plan Stratégique de lutte contre le Paludisme en 2001-2005, en FCFA
Antipaludiques et matériels de soin
4 326 210 000

Réactifs, Matériel Laboratoire
115 058 000

Matériaux de lutte antivectorielle
12 953 850 000

Infrastructures
1 500 000 000

Formation du Personnel
2 604 594 430

Surveillance et lutte contre les épidémies
63 785 000

Mobilisation Sociale et IBC
3 309 528 250

Recherche Opérationnelle
690 000 000

Administration/ Gestion/ Planification
239 030 000

Suivi-Evaluation
455 672 500

TOTAL
26 172 776 380 FCFA

Source: PLNP



















Tableau IV.n: Financement du Plan Stratégique National de lutte contre le VIH-SIDA 2002-2006


























Tableau IV.o: Répartition du Financement CNLS IDA 2003-2004
Secteur PublicSociété CivileTotal/ Hab. (FCFA)Centrale1 287 6193131 097 081 565Régionale1 239 504 0822 626 003 249Total2 527 1233953 723 084 814627Dont:Saint-louis124 420 700158 562 410411Matam108 874 600212 048 540759Louga108 367 720141 595 933369Diourbel114 011 415220 273 387318Kaolack125 516 000151 403 748260Tamba132 632 000172 101 534503Fatick81 960 150182 782 315432Ziguinchor110 611 600301 175 251940Thiès90 171 025412 889 861390Kolda83 193 377241 131 590388Dakar147 421 095432 038 680256Source: CNLS





Tableau IV.p: Répartition des Interventions CNLS par Type et par Régi on, 2003-2004
RégionPrév. Trans. voie sexuellePrév. Trans. sanguineTrans.
Mère-enfantDépist.Soins MSTTraitementAppui
psycho-socialPrise en charge Orph.TotalDakar Urbain821563587487937Dakar Rural700000007Diourbel Urbain4873034241504Diourbel Rural1180000000118Fatick Urbain41413110510435Fatick Rural1750110000177Kaolack Urbain25710419111134319Kaolack Rural93000001195Kolda Urbain392109122250432Kolda Rural1900010000191Louga Urbain295232224186352Louga Rural19651100173223Matam Urbain3831823347152473Matam Rural1801715110000223Saint Louis Urbain4641615151342520Saint Louis Rural60600000066Tamb. Urbain36887725102409Tamb. Rural1360000000136Thies Urbain589088515195712Thies Rural1530660012168Ziguinchor Urbain47537252550522Ziguinchor Rural32000000032Total Urbain494576852683050132295615Total Rural1340282320001961436Source: CNLS


Tableau IV.q.: Financement de l’Education par Source, en millions FCFA
20032004% en 2004Etat160 000199 76678%Collectivités locales3 7133 8992%Ménages35 83837 63015%Partenaires financiers extérieurs9 83415 4386%Total209 385256 733100%PIB nominal3 881 1004 113 966-Dépenses totales d'éducation en % du PIB5,4%6,2%-


Tableau.IV.r : Allocation intersectorielle des dépenses d'éducation
20032004Dépenses de fonctionnement de l'Etat483 000520 724Dépenses publiques de fonctionnement allouées à l'éducation149 100182 498Dépenses en capital de l'Etat sur financement intérieur211800236 000Dépenses publiques d'investissement allouées à l'éducation10 90017 265Total des dépenses publiques allouées à l'Education160 000199 763Dépenses publiques totales de l'Etat sur financement intérieur694 800756 724Education % dans les dépenses de fonctionnement de l'Etat30,9%35,0%Dans les dépenses d'investissement de l'Etat5%7%Dépenses publiques d'éducation en pourcentage du PIB4,1%4,9%


Tableau IV.s : Construction de classe dans le Primaire 2000-2004, par Région et par Programme
Nbre de salles de classe réaliséesProjetRégion DakarDiourbelFatickKaolackKoldaLougaSt LouisTamba-coundaThiesZiguin-chorGrand TotalAFDS Total23113453121BADIII Total145125120390BCI Total5184955605561483563834535911694229BID Total65120170145500JICA IV Total48107555855323OPEP III Total30209239PAC Total163908731218PAOES Total180165345PEQT Total4652693015651600PNIR Total76174101345874Grand Total7946471170764785597107910298523228039Source : Ministère de l’économie, estimations de la Banque mondiale



Tableau IV.t: Mouvement du personnel de l'élémentaire en 2004
RégionsEntréesSortiesSoldeDakar25929230Diourbel3178-47Fatick4052-12Kaolack6486-22Kolda2070-50Louga2793-66Matam1029-19St-Louis452619Tamba1587-72Thies1273394Ziguinchor2159-38Source: Ministère de l’économie, estimations de la Banque mondiale




Tableau IV.u: Disponibilité en manuels scolaires (urbain/rural)
TotalAutresCalculGéogrHistLectureScie d'obserManuels en zone rurale1 229 92116 311315 319141 368149 171469 908137844Effectifs en zone rurale689 727Manuel par élèves en zone rurales1,780,020,460,200,220,680,20Manuel en zone urbaine1 303 17639 125350 810149 094140 256474 608406790Effectifs en zone urbaine538 609Manuels par élève en zone urbaine2,420,070,650,280,260,880,76Source: Ministère de l’économie


Tableau IV.v: les cantines scolaires en milieu rural
IANbre établissementEtab. avec cantine%Dakar3600,0%Diourbel296289,5%Fatick45618841,2%Kaolack50327254,1%Kolda68314821,7%Louga555152,7%Matam18031,7%Saint Louis36614539,6%Tambacounda56049087,5%THIES4816112,7%Ziguinchor26113953,3%Total4377148934,0%Source: Ministère de l’économie





















Figure IV.a: Courbe de Concentration des Cantines scolaires WFP, par niveau de pauvreté de CR



Tableau IV.w Récapitulatifs des Infrastructures Réalisées par AGETIP en 2000-2004
Infrastructure EconomiqueKmRoutes – (1) pavée, bitume (2) graviersKm(1) 87 (2) 62Terminus TransportUnité31MarchésUnité62Infrastructure SocialeSalle de ClasseUnité2100Centre de SantéUnité23Postes SanitairesUnité157HôpitauxUnité7Cases de Tout PetitsUnité23Viabilisation de lots de construction de logtUnité220Infrastructures Administratives et Socio-CulturellesSièges des ministèresUnité2Mairies RuralesUnité100Mairies UrbainesUnité95Centres CommunautairesUnité70Buses, pontsUnité47CanauxKm150Canalisations, buses (70% rural)Km207EclairageKm43Source: AGETIP Cahier des Réalisations 2000-2004



Tableau IV.x : Quelques Projets Multi-Sectoriels de Développement Local en Zones Rurales

ProgrammeInstitutionTotal Budget ($US millionsZonesProgramme National Infrastructure Rurale
(PNIR)Min. Agric.- $48,9 millions
(IDA, FIDA, AFD, Gouvt., bénéficiaires)Toutes les régions hormis DakarGroundnut Basin Programme (Programme du Basin Arachidier PSA – ex-PROCER)
KfWKaolack et FatickProgram to Support Decemtralization
(Programme Appui Décent – PADMIR)Ministère Int. et des collectivités Locales .- $7,5 millions
(FENU, PNUD)38 CR in Louga et KaolackLocal Development Fund
Fond Développement Local FDL)Ministère Chargé du Plan- $4,0 millions
(FENU/PNUD)Tambacounda et KédougouProgram to Support Local Development Initiatives (Programme Soutien Initiatives Devel, Local – PSIDEL)Min. Finance Ministère Int. et des Collectivités Locales.- $10,5 millions
(EU)59 CR
Kolda, Matam, ZiguinchorProject to Fight Against Poverty (Projet de Lutte Contre la Pauvreté – PLCP)MFFDS- $21,5 millions
(BAD,FND)
Tambacounda, Thies, Kolda, Diorbel, DakarSocial Development Fund Agency (Agence de Fond de Développement Social – AFDS)MFFDS- $30 millions
(IDA, Gouvernement, bénéficiaires)Louga, Fatick, Kolda, Kaolack, Dakar – CR plus pauvresPAREPMFDSSN- $4,5 millions
(PNUD)

Tableau IV.y : Dépenses/Hab. Zones Rurales de Pauvreté de certains Programmes
(FCFA par Hab.)CR IndexPNIRAFDSPSAOPPBA( PROCR)GLOBAL06 05112 524206018 781502 3743 431578466 7081002 0776 71801 74710 5421503 1831 904731 1536 3132002 4531381283593 0782501 3610657992 22530076848872 3623 2653504080241 9672 3994006870321 3742 093450293016374683500039155304750Source : Information administrative, Estimations de la Banque.




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 (Holzmann et Jorgensen, 1999 et 2001, Holzmann 2003).

 Les seuils de pauvreté se définissent en fonction du coût « panier de la ménagère ». Trois différents seuils de pauvreté ont été utilisés pour déterminer le coût de la vie à Dakar, dans les autres villes et dans les zones rurales.
 Coefficient d’inégalité de Gini. Le coefficient varie de 0, qui traduit une parfaite égalité, à 1 qui exprime une totale inégalité.
 Les ménages du quintile le plus aisé engagés dans l’agriculture ont 35 % de leurs avoirs sur plus de 6 hectares et 37 % d’entre eux de 4 à -6 hectares. Le quintile le plus pauvre a moins de 5 % des avoirs majeurs. L’enquête du PSIA (Poverty and Social Impact Assessment) sur les producteurs du Bassin arachidier le confirme avec 64 % des recettes des ménages provenant de l’agriculture contre 40 % pour les non-pauvres et 28 % pour le quintile le plus riche.
 Une estimation préliminaire de la Banque Mondiale (Evaluation de la Pauvreté au Sénégal, devant paraître en 2005) confirme que les ménages ruraux dont le chef de famille disait posséder des terres enregistraient des niveaux plus élevés de consommation (68 points de pourcentage pour chaque hectare supplémentaire de terre) que les autres ménages ruraux. Les gains en termes d’éducation étaient moins visibles dans les zones rurales, où le fait d’avoir un chef de famille alphabète était associé à un gain de consommation de 16 à 17 % dans les zones urbaines mais à aucun gain dans les zones rurales. En outre, dans les zones rurales, les ménages monogamiques enregistraient des niveaux plus élevés de consommation escomptée (de 14 à 17 points de pourcentage) que les ménages polygamiques.

 Les risques de dégradation de l’environnement et de changement climatique n’entrent pas dans le cadre de ce document.
 Si les populations de Dakar n'ont pas été affectés par les mauvaises années de pluviométrie, 37 % des ménages dans d'autres zones urbaines ont reconnu avoir subi au moins une mauvaise récolte, illustrant ainsi la corrélation entre les milieux urbains et l’économie agricole.
 Les déplacements sur de longues distances à la recherche de pâturages incitent également les familles de bergers à retirer leurs enfants de l’école.
9 Le secteur tertiaire de l’économie enregistre plus de la moitié du PIB ; le secteur primaire enregistre moins de 20 % du PIB et ce pourcentage a légèrement baissé avec le temps. Toutefois, des liens puissants existent entre l’agriculture et les activités des secteurs secondaires (transformation) et tertiaire (commercialisation). Une augmentation d’1 % de la croissance agricole génère respectivement un accroissement de 0,81 % et de 0,92 % dans les sous-secteurs du bétail d’élevage et des huiles comestibles respectivement dans une même année et 0,51 % et 0,69 % d’effets positifs les années suivantes dans les sous-secteurs de la transformation des aliments et des échanges commerciaux.
10 Outre les mouvements du taux de change, les risques macroéconomiques comme l’augmentation des cours mondiaux du pétrole, ont des répercussions sur l’agriculture en termes de coûts des intrants pétrochimiques ainsi que de coûts de transformation et de transport. Le personnel de la Banque Mondiale estime qu’une augmentation de 5 dollars par baril des coûts du pétrole au-delà des projections WEO ( perspectives de l’économie mondiale) réduirait globalement le PIB annuel moyen d’environ 0,6 point de pourcentage pendant toute la période 2005 à 2010.
11 En raison de l’utilisation limitée des services de santé, les chiffres de l’administration sur la morbidité et la mortalité restent largement en deçà du nombre réel de personnes subissant des chocs sanitaires. Bien qu’il n’y ait que 1 500 cas de paludisme chaque année au Sénégal, le Ministère de la Santé estime le nombre réel de décès annuels enregistrés à près de 8000.
12 Selon une analyse sur la survie menée dans 39 villages du Burkina Faso, une estimation du ratio de risque indiquait la mort de la mère et la gémellité comme les plus importants facteurs de mortalité infantile. Si la mère meurt au cours la première année de la vie, le risque de mortalité infantile est 7,4 fois plus élevé et si la mère meurt au cours de la seconde année, cela augmente de 3,9 fois le risque (Beeker, et. al. 2002).
13 Le paludisme est devenu problématique dans la région de la Vallée du Fleuve Sénégal où la construction de deux barrages a provoqué des modifications écologiques. De graves inondations durant les saisons des pluies à la fin des années quatre-vingt-dix ont changé le paludisme, auparavant saisonnier et relativement rare, en un paludisme transmis tout au long de l’année.
14 Dans une étude sur Niakhar dans la Région de Fatick, la mortalité globale des femmes âgées de 15 à 49 ans ne changeait pas d’une saison à l’autre mais les morts maternelles et directement liées aux accouchements étaient considérablement plus fréquentes durant la saison des pluies/paludique que durant le reste de l’année (avec une pointe en septembre), même après la rénovation du lieu d’accouchement (Etard et. al. 2003) et du centre de soins ambulatoires de traitement des patients atteints du Sida en octobre (CTA 2003).
15 L’EIR représente le nombre de piqûres infectées par personne par an. Les différences périurbaines/rurales ne diffèrent de manière significative que marginalement.
16 Selon une étude sur Dakar, il est estimé que, durant la période de transmission maximale, la prévalence de paludisme clinique était de 1,36 % et le paludisme était responsable de 36 % des absences scolaires (Trape 2003). Dans la Vallée du Fleuve Sénégal, l’absentéisme dû à des accès de paludisme était de 70%.
17 Sur la base des taux de prévalence de femmes enceintes sur des unités sentinelles. Un DHS est en voie d’achèvement, comportant un échantillonnage de taux de prévalence du VIH dans la population en général.
18 La proposition du gouvernement d’un Fonds Global pour le paludisme, le VIH-SIDA et la tuberculose part du postulat que la région Sud du pays est plus exposée au risque à cause des conflits sévissant dans cette région qui affaiblissent le contrôle social et incitent à des comportements sexuels à risque. Les relations transfrontalières avec des pays à prévalence plus élevée comme la Guinée et la Gambie peuvent également jouer un rôle.
19 Les femmes migrantes ne semblent pas poser le même risque. Une étude sur les femmes sérères a démontré qu’elles maintiennent le mariage et les pratiques sexuelles selon la tradition sérère, enregistrant ainsi un risque modéré d’infection au VIH et qu’elles ne constituent pas un lien entre des groupes à faible risque faible et des groupes à haut risque (Velyvis 2003).
20 A Touba, 64% des ménages ont recours à des soins traditionnels contre le paludisme pour des raisons de coûts (Faye et. al. 1996)
21 Toutefois, la suppression de Diourbel de ces données n’affecte pas le schéma général.
22 La question de l’enquête ne portait que sur les enfants ayant abandonné. La distance pourrait constituer être un facteur plutôt pour ceux qui n’ont jamais été scolarisés.
23 Les chocs sanitaires affectant les parents ont été toutefois associés à de moindres performances scolaires dans les zones urbaines.
24 En dépit de ces bouleversements, les enfants ont continué d’aller à l’école, même dans des bâtiments provisoires. La région de Ziguinchor, y compris ses zones rurales, enregistre des taux de scolarisation primaire les plus élevés du pays.
25 Calculé en fonction des données de l’enquête sur les ménages de 2001 et ne prend pas en compte les investissements effectués depuis cette date.
26 Admet le taux de prévalence appliqué à la population rurale, en absence de données spécifiques sur la prévalence en milieu rural.
27 Selon les résultats d’une étude sur la vulnérabilité au Kenya, les petits ruminants sont habituellement plus négociables et, face à des chocs particuliers, sont plus facilement intégrables sur le marché (Christiansen et Subbarao 2004).
28 Selon certaines estimations tirées de recherche, les transferts représentent 30 à 80 % des revenus des ménages bénéficiaires (van Doorn 2002) et, dans les régions à forte migration comme Louga, les transferts pourraient représenter 90 % des revenus des ménages (Tall 2001 dans AS Fall, 2003).
29 Dans une revue ethnographique de la communauté rurale de Moudery, dont les habitants sont pour la plupart des Soninke ayant une longue expérience des migrations, sur les 32 conseillers locaux élus, 7 ont une double nationalité et 22 ont été ou sont des émigrés (comme indiqué dans Cotoula et Toulmin 2004). Moudery enregistre des résultats élevés pour les zones rurales en termes d’accès multiple aux infrastructures et dispose d’infrastructures complémentaires de base complètes à l’exception de l’accès au réseau routier.

30 Outre les transferts postaux, les transferts internationaux formels sont également effectués par transferts bancaires entre comptes bancaires et des opérateurs privés comme Western Union et MoneyGram.
31 Le terme utilisé au Sénégal ‘structures décentralisées financières’ comprend les institutions de microfinance, les mutuelles d’épargne et de crédit, les coopératives d’épargne et de crédit, les ONG, etc.
Le présent rapport utilise le terme ‘institutions de microfinance’ ou son équivalent SFD.
32 Pour les communautés dotées d’une succursale de microfinance (BRI), les chocs sanitaires n’ont eu aucun effet sur la consommation ; en revanche, la consommation a chuté de 2 à 3 % dans les zones non dotées de BRI. L’épargne, même avec des montants relativement faibles, a contribué à aplanir la consommation. (Gertler, Levine et Moretti 2002).
33 Certains ‘clients’ étant des groupes d’épargne, certaines estimations chiffrent à plus de 700 000 le nombre total d’individus desservis par le système financier décentralisé (IBM, 2004).
34 Ces réseaux sont : l’Alliance de Crédit et d’Epargne pour la Production (ACEP), le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), l’Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l Épargne et Crédit du Sénégal, le Réseau des Caisses d’Epargne et Crédit des Femmes de Dakar (RECEC/FD), le Réseau des Mutuelles d’Epargne et Crédit de l’UNACOIS (REMECU), l’Union des Mutuelles d’Epargne et Crédit (UMEC), l’Union des Mutuelles d’Epargne et Crédit de l’UNACOIS (UMECU)
35 L’enquête PSIA confirme la faiblesse de la couverture des anciennes assurances formelles avec en moyenne 1,9 pour cent des ménages pauvres et 1,5 pour cent des ménages plus aisés bénéficiant des retraites.
36 Sont également inclus deux programmes relevant de la Primature : le Projet de Renforcement de la Nutrition et le Conseil National de Lutte contre le SIDA. Ne sont pas inclus : le Ministère de la Justice : qui protège les garanties juridiques de certains groupes vulnérables et offre des services aux délinquants juvéniles ; les dépenses du Système de Sécurité sociale (INPRS, CSS) n’entrent pas dans le cadre de cette revue comme étant moins pertinentes dans les zones rurales. Il n’existe aucune information sur les programmes sociaux financés par la Loterie Nationale (LONASE) de même que sur les transferts ponctuels émanant directement du cabinet du Président ou par le canal du Ministère des Collectivités locales.
37 Ne comprend pas la distribution d’urgence de riz aux zones rurales en 2002-2003 dans le cadre du Programme d’Assistance au Monde Rural grâce à des dépenses extraordinaires de $22 millions de dollars en 2003 (voir Encadré 6).
38 Dont 380 338 000 en achat direct de nourriture et le reste en appui au fonctionnement du Commissariat à la Sécurité alimentaire.
39 Des ressources supplémentaires sont canalisées directement vers les paysans en réponse aux chocs de production décrits dans la section suivante qui traite des risques agricoles. Les programmes d’appui aux paysans ne sont habituellement pas inclus dans les estimations relatives à l’assistance sociale. Si c’était le cas, le chiffre pour 2004 pour l’assistance sociale et les systèmes de sécurité aurait atteint 0,58 % du P.I.B
40 La collecte de fonds locaux le premier jour de la Marche de solidarité nationale, le 4 mars 2005, a permis de recueillir 431 000 000 millions F CFA des responsables du gouvernement, des ambassades et des autres initiatives généreuses, devant être utilisés dans les futurs programmes du Fonds national de solidarité.
41 100 000 F CFA par décès et 5 000 F CFA par blessé.
 Le DAS compte 42 Centres de promotion et de réinsertion sociale, des travailleurs sociaux et d’un personnel détaché par les administrations locales ou recruté par le Comité de gestion communautaire de chaque centre. Ces centres, dont 12 sont implantés à Dakar et 30 autres dans les autres régions, dont deux dans des communautés rurales, offrent des prestations étendues pour répondre aux besoins sociaux.
 Le DAS achemine les dons (moutons et dates) de l’Arabie Saoudite destinés aux pauvres.
42 En 2003, le Sénégal a adhéré au Système international d’alerte précoce à la pénurie alimentaire (FEWS), financé par l’USAID, qui recueille des données du CSA, du Ministère de l’Agriculture, du Service météorologique national, du Centre de suivi écologique (CSE), du PAM et de la FAO. Ces informations servent essentiellement à soutenir le programme de l’USAID et du PAM.
43 Ce montant représente environ 64 % du montant total programmé de 43,5 milliards F CFA dans le cadre du programme d’investissement public de trois ans (PTIP) pour les 3 fonds.
44 Selon les estimations du CMS, 60% des prêts agricoles avaient déjà été remboursés au moment de l’annulation des dettes.
45 L’enquête sur la démographie et la santé en 2004 en cours permettra une opinion plus définitive.
46 Le Ministère de la Santé a commencé récemment à utiliser les agents des OCB pour la distribution de moustiquaires imprégnées dans 15 arrondissements. L’OCB vend les moustiquaires à 1 000 F CFA (200 F pour l’OCB et 800 F sont ristournés aux arrondissements.
47 Matam, Louga et Diourbel sont exclues de la zone la plus vulnérable sur la Carte de Vulnérabilité du PAM, parce que de nombreux ménages bénéficient des envois de fonds de travailleurs à l’étranger pour faciliter la consommation en périodes d’insécurité alimentaire.
47 Ce calcul semble optimiste, dans la mesure où il suppose que chaque crédit a créé 31 emplois.
48 Sur la base de ces chiffres, chaque projet (crédit) génère environ 5 emplois au coût de 502 000 F CFA par emploi.
49 Par exemple, dans l’étude du PASEC, lorsqu’on a demandé aux villageois s’il y a eu des programmes de travaux d’intérêt public dans le village qui ont offert des emplois, 12,5 % ont répondu oui et 87,5 % non.
50 Selon le rapport de l’AGETIP, les sources de financement pour 2004 se présentent comme suit : 62 % IDA (Pac, PDIS, PDEQ), 8 % administration locale, 8 % au Gouvernement du Sénégal (financement de contrepartie des projets de donateurs), 7 % KfW (PROCR), 4 % BAD (PLCP, PDIS,) 4 % France (PAC), 3 % Canada (PLP), et d’autres petits contrats avec le PAM, l’Union Européenne, la Norvège, etc.
51 Il convient de noter que, même lorsque l’infrastructure elle-même est située dans les zones rurales, les entrepreneurs recrutés par l’AGETIP viennent habituellement de Dakar ou, dans une moindre mesure, des capitales régionales. Cela réduit les multiplicateurs de revenu potentiels des travaux d’intérêt public dans les zones rurales.
52 Il y a cependant quelques exceptions, par exemple l’AFDS possède un programme pilote visant à étendre la couverture des SFD.
53 Bulletin de Sécurité alimentaire de la CSA, FEWS, Service national de la Météorologie, Centre de suivi écologique, Programme des changements climatiques et de la sécheresse (Institut des Sciences de la Terre – UCAD), Système de contrôle des ressources en eau (Département des ressources en eau et de la gestion de l’hydraulique) ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Système d’alerte rapide Locust (EMPRESS, FAO) et Département de la protection des végétaux du ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique).









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 EMBED Excel.Chart.8 \s 

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Encadré 2: Zones -écologiques du Sénégal

La Vallée du Fleuve Sénégal comprenant les régions de Saint-Louis et Matam concentrant 75 % des superficies irriguées du pays ;
La zone sylvo-pastorale qui regroupe la région de Louga et le département de Ranerou où l’élevage représente la principale activité ;
La zone des Niayes le long de la côte atlantique entre Dakar et Saint-Louis est axée sur la production maraîchère (10 % des superficies irriguées) ;
Le Bassin arachidier de Fatick, Kaolack Diourbel et Thiès (et Kebemer) où prédominent l’arachide, le mil/sorgho et le maïs ;
Le Sénégal oriental et la Haute Casamance avec le coton et l’agriculture irriguée ;
Les basse et moyenne Casamance productrices de riz (15 % des superficies irriguées).

Tableau 11: Premières causes de mortalité des enfants moins de 5 ans et maternelle
Mortalité avant l’âge de cinq ansPrévalence1. Paludisme/fièvre26 %2. Malnutrition22%3. Diarrhée21%4. Tétanos14%5. Inf. Respiratoire aiguë7%Mortalité maternelle1. Hémorragies41 %4 Ind. obs. / non-obs.23 %2 Infections20 %3 Eclampsie/hypertension
artérielle7 %5 Autres causes9 %Source : ISED 1993, EDS 1997. Projet de rapport sur la situation des pays sur la Santé au Sénégal, Banque Mondiale 2005, à paraître.



Moyenne 2002

Moyenne 2003

Saint Louis

Thies

Louga

Diourbel

Fatick

Dakar

Mbour

Kaolack

Matam

Ziguinchor

nda

Tambacou

Kolda

1.00%

1.20%

1.50%

1.60%

2.10%

2.60%

3.10%

3.00%

3.40%

3.40%

4.00%

4.40%

max

0.00%

0.20%

0.10%

0.40%

0.30%

0.80%

0.90%

1.00%

1.00%

1.20%

1.20%

1.20%

min

0.50%

0.70%

0.80%

1.00%

1.20%

1.70%

2.00%

2.00%

2.20%

2.30%

2.60%



2.80%

Average

Prevalence

région

5.00%

4.50%

4.00%

3.50%

3.00%

2.50%

2.00%

1.50%

1.00%

0.50%






Encadré  SEQ Encadré \* ARABIC 2 : La microfinance dans les zones rurales – expérience du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)
Le CMS est l’une des trois plus importantes SFD au Sénégal et, avec PAMECAS et ACEP, occupe environ trois-quarts des parts du marché Le CMS a été créé en 1980 à partir d’un programme de soutien à la création de mutuelles de crédit et d’épargne essentiellement dans les communautés agricoles du Bassin arachidier. Aujourd’hui, le CMS compte 71 caisses membres, dont 42 % dans des communautés rurales.. En 2004, le CMS comptait 57 millions de dollars de dépôts, dont 25 % en milieu rural, et 40 millions de dollars de prêts non remboursés, dont 30 % en milieu rural. L’épargne a presque doublé et les prêts presque triple au cours des 3 dernières années.

Le CMS crée des caisses d’épargne et de crédit à partir du niveau communautaire, les populations locales formant les ‘caisses’ composées d’un minimum de 300 membres, gérés par un Conseil d’administration local. Les clients du CMS ont accès à trois types de crédit : (a) crédit personnel aux fins d’acheter des biens durables, (b) crédit professionnel servant essentiellement, dans les zones rurales, à financer l’achat de semences et d’équipements mais aussi à financer le commerce et (c) crédit ‘saison de soudure’ initialement conçu pour aider au financement des besoins de consommation avant la récolte (bien que rarement accordé en raison de la capacité d’endettement limitée des paysans). L’essentiel du crédit est à court terme (moins d’une année) et les montants de crédit sont accordés en fonction de la capacité d’épargne. Les clients doivent épargner au moins pendant six mois avant d’avoir accès à un crédit d’un montant maximum équivalant à 3 fois leur épargne.

Le CMS transfère les salaires des fonctionnaires et des employés des sociétés privées affectés dans les zones rurales ainsi que les pensions de l’état. Pour les enseignants ruraux, cela a réduit le coût et le temps perdu à se rendre dans la capitale pour y toucher leur salaire mensuel. Des services de transfert d’argent nationaux et internationaux devraient être offerts dans les mois à venir. En outre, pour étendre sa capacité de prêts, particulièrement en crédit à long terme, ainsi que pour attirer le capital non lié à l’épargne des membres, le CMS s’est associé à d’autres SFD d’Afrique de l’Ouest pour former tout récemment une banque commerciale, l’IMAO (Institut des Mutuelles de L’Afrique de l’Ouest).

En termes d’expansion de l’accès aux populations rurales, la direction du CMS note que ses plus importantes contraintes sont les coûts initiaux d’installation (bâtiment, mobylette, etc estimés à 30.000 dollars EU.). En outre, il est constaté un processus actuel de consolidation, ou plutôt de fédération, par laquelle certaines des plus petites caisses fusionnent avec des caisses plus importantes à proximité pour renforcer la viabilité du financement rural.

L’évaluation de l’impact des mutuelles de santé en milieu rural au Sénégal indique que la mise en commun des risques et le paiement anticipé, qu’importe le niveau, peuvent améliorer la protection financière des pauvres. La région de Thiès est le site des premières expériences d’assurance maladie communautaires dans ce pays, initiés en 1990 par les services d’un établissement à but non-lucratif, l’Hôpital Saint-Jean de Dieu. 90 % de ces régimes opèrent en zone rurale. Les cotisations de 1 000 F CFA par ménage et les primes mensuelles varient entre 100 et 200 F CFA, soit 2 pour cent des revenus annuels des ménages. Seuls les coûts d’hospitalisation sont couverts (50 % de réduction des frais d’hospitalisation). La proportion des ménages membres dans chaque village varie d’environ 30 à 90 %. Une évaluation d’impact basée sur une enquête-ménage des membres et des non-membres a révélé que l’adhésion avait un fort impact sur la probabilité de se rendre à l’hôpital en cas de maladie et un fort impact négatif sur les dépenses en cas d’hospitalisation. Les membres insistaient sur le fait que l’assurance maladie permettant de réduire leurs soucis. En cas de maladies graves, ils ne dépendaient plus de l’assistance de leur réseau social ni de fonds prêtés par des prêteurs locaux. Toutefois, les ménages les plus pauvres ne participaient guère dans la mesure où ils n’étaient pas en mesure de s’acquitter des cotisations.

Source: Jutting and Time 2000


Il ressort des enquêtes sur les ménages que l’assistance aux populations rurales est généralisée. Toutefois, les chiffres sont compliqués de par l’émergence de situations d’urgence en 2002-03 qui ont représenté l’un des plus grandes opérations de secours de ces dix dernières années en réponse aux problèmes de pluviométrie dans certaines régions. Le Gouvernement a autorisé l’achat de riz pour un montant de 10, 8 milliards CFA en 2001-02 et 11 milliards en 2002-2003 à distribuer par le MFDSSN dans le cadre du Programme d’Assistance au Monde Rural, portant sur la distribution de 60 000 tonnes de riz en 2002 et 50 000 en 2003 pour aider les familles rurales à survivre durant la saison de soudure. En 2003, le programme a estimé que 3 millions de personnes (la moitié de la population rurale) avaient besoin d’assistance par une ration quotidienne de 250 grammes de riz pendant 3 mois. Les enquêtes du PASEC et du PSIA sur les ménages illustrent bien la nature étendue de ce soutien alors qua la majeure partie des ménages ruraux interrogés ont répondu avoir reçu une assistance de l’Etat, bien que, dans le cas de l’enquête du PASEC, il apparaisse que les plus pauvres ont eu moins de chances de bénéficier de cette aide. Il n’existe aucune information sur la quantité reçue et sur la nature du programme. Les témoignages semblent suggérer que cette forme d’aide soit distribuée de manière habituelle par les politiciens locaux pour acquérir des soutiens. Les interventions des ONG ont été négligeables.

Q1Q2Q3Q4Q5PauvresNon-Pauvres ‘Aide’ reçue du Gouvernement (PASEC-monde rural)
76%
82%
91%
84%
94%Assistance alimentaire reçue – sources confondues (PSIA - Bassin arachidier)90%92%90%92%86%
91%
90%Assistance reçue du gouvernement – tous types (PSIA)85%88%87%87%85%
86%
87%


L’arrivée des criquets du désert en 2004 ont provoqué une réponse à l’échelle régionale pour faire face à cette infestation et ont permis l’instauration de systèmes d’alerte rapide et de prévention pour réduire l’impact de futures infestations. En 2004, l’AID a approuvé un projet d’urgence contre les criquets à l’échelle de la région (60 millions de dollars) couvrant sept pays d’Afrique de l’Ouest, la partie sénégalaise devant financer l’aide d’urgence et le renforcement des capacités à long terme dans le cadre d’un programme s’élevant à 12,4 millions de dollars. Ses objectifs sont de réduire les souffrances imposées aux populations et à l’environnement par les invasions présentes et futures de criquets. En 2004, les contributions au programme sénégalais de lutte contre les criquets du désert sont estimées à 39 millions de dollars : GOS (9 millions de dollars EU), autres donateurs (12,5 millions de dollars EU) et le Trust Fund de la FA0 (25 millions dollars).

L’impossibilité des pays affectés et de leurs partenaires à maintenir une capacité minimum durant les longues phases de rémission a abouti à l’affaiblissement d’un système incapable de répondre à temps pour prévenir l’assaut actuel. A cette fin, une structure permanente devrait être mise en place pour offrir des actions d’alerte rapide et de prévention à l’avenir et pour assurer que les opérations soient ciblées sur la base d’évaluations réalistes des risques. En ce qui concerne les activités de contrôle, les faits semblent suggérer que des programmes de lutte mieux ciblés sur les zones de cultures de valeur et pulvérisées avec précision puissent enregistrer un ratio coût-efficacité plus élevé que les campagnes à grande échelle.

Source : Annexe technique, Africa Emergency Locust Project (T7645-AFR) Banque Mondiale 2004





Raison :Non PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Manque de semences71,7%68,2%66,6%69,8%71,6%76,9%64,0%Manque d'engrais4,6%9,5%11,6%7,6%7,2%2,6%3,0%Manque de main d'oeuvre3,1%2,5%3,2%1,6%2,2%2,8%5,4%Manque de matériel2,6%3,8%3,6%3,9%3,0%2,1%2,9%Manque d'animaux de trait0,2%0,4%0,0%0,9%0,0%0,0%0,6%Difficultés d'obtenir des crédits3,1%2,7%1,5%3,8%2,7%3,8%3,0%Mauvaises conditions climatiques8,3%6,2%6,1%6,3%6,2%6,6%14,2%Mauvaise qualité des semences3,3%2,2%2,8%1,8%4,2%1,9%3,1%Prix trop bas0,0%1,1%2,3%0,0%0,0%0,0%0,0%Infestations0,4%0,2%0,0%0,4%0,4%0,0%0,7%Maladies/blessures des travailleurs0,6%0,4%0,0%0,8%0,5%0,0%1,4%Commercialisation trop difficile0,4%1,0%0,7%1,3%0,4%0,6%0,0%Autres2,0%2,0%1,7%2,0%1,8%2,8%1,6%Total100,0%100,0%100,0%100,0%100,0%100,0%100,0%Source: PSIA Groundnut Basin Survey










Table IVc: Distribution de riz par CSA 2004 (tonnes)
DestinationVolume en tonnesMédina Gounass40Sindia40Koussanar5Kédoudou40Kaffrine40Cérémonies religieuses5414Total5579Source: DDI

PartenairesBudget exécuté en 2002-2005Planifié 2005Planifié 2006Gouvt du Sénégal4 100 000 0002 215 000 0002 715 000 000Coopération française1 503 453 444497 215 406Program. Aliment. Mondiale25 500 00063 750 00063 750 000USAID5 449 361 7302 783 580 0001 94 7 607 890Banque mondiale5 932 972 0006 118 242 0276 118 242 027Fonds mondiale760 469 0001 065 811 0001 065 811 000BAD35 000 00042 000 000UNICEF25 000 000JICA165 408 200191 447 850KfW983 935 5006 55 957 000FNUAP235 340 489126 805 25380 746 770PNUD102 000 00051 000 000ONUSIDA66 300 00030 600 00030 600 000OMS76 500 00025 500 00025 500 000Canada665 640 00075 465 000Union Européenne264 612 16990 000 000Total19 080 148 83214 403 312 38612 987 662 537(Rapport à CNLS)

0.00%

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

100.0

1

2

3

4

5

Quintile

(%)

Association de développement de village




Le groupe des femmes

Organisation religieuse

Culture et Sport

L’épargne Informel Tontine

Groupe d'intérêt Économique

Coopérative

L’association
Parent d’élève


Groupe de gestion
Hydraulique

Comité de santé