Rapport n° 33435-SN - World Bank Documents
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déséquilibres géographiques en amplifiant les investissements et dépenses ......
L'examen des risques d'un point de vue multisectoriel permet d'identifier les ......
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Rapport No. 33435-SN
SENEGAL
Gestion des risques en milieu rural au Sénégal : revue multisectorielle des initiatives en matière de réduction de la vulnérabilité
Le 30 mars 2006
Développement Humain II (AFTH2)
Région Afrique
Document de la Banque mondiale
Equivalence monétaire
Unité monétaire = Franc CFA1 dollar US= 500 Francs CFAExercice
1er janvier au 31 décembre
ACRONYMES ET ABREVIATIONS
ACEPAlliance de Crédit et dÉpargne pour la ProductionANEJAgence Nationale Pour lEmploi des JeunesAGETIPAgence dExécution des Travaux dIntérêt PublicBCEAOBanque Centrale des Etats de lAfrique de lOuestCMSCrédit Mutuel du SénégalCNCASCaisse Nationale du Crédit Agricole du SénégalCRCommunautés ruralesCSACommissariat à la Sécurité AlimentaireCSSCaisse de Sécurité SocialeDJOMECDjolof Mutuelle dEpargne et de CréditDPSDirection de la Protection SocialeDRDRDirections Régionales du Développement RuralDSRPDocument de Stratégie de Réduction de la PauvretéESAMEnquête Sénégalaise auprès des MénagesFAOOrganisation des Nations Unies pour lAlimentation et lAgriculturePIBProduit Intérieur BrutGECGroupement dépargne et créditVIH/SIDAVirus de limmunodéficience humaine / Syndrome dimmunodéficience acquisIDAInternational Developpement AssociationIDENInspection Départementale de lEducationBITBureau international du TravailIPMInstitution de Prévoyance MaladieIPRESInstitution de Prévoyance Retraite du SénégalIPSInstitution de Prévoyance SocialeIRSVInspection Régionale des Services VétérinairesITBNInsecticide Treated Bed Net (moustiquaire imprégnée)
OMDObjectifs du Millénaire pour le DéveloppementSFDInstitutions de MicrofinanceMICSMulti-Indicator Cluster Survey (Etude en grappe à indicateurs multiples)MOAMinistère de lAgricultureMOEMinistère de lEducationMOHMinistère de la SantéMWFSDMinistre des Femmes, de la Famille et du Développement Social
(MFFDS)NACNational Agricultural CommitteeNSFNational Social FundPAREPProgramme dAppui à la Réduction de la Pauvreté ONGOrganisation Non-gouvernementalePASECProgramme dAnalyse des Systèmes EducatifsPDEFProgramme Décennal de lEducationPIVPérimètres Irrigués VillageoisPLCPProjet de Lutte Contre la PauvretéPNDSPlan National de Développement de la SantéPRSCPoverty Reduction Support CreditPSIAPoverty and Social Impact AssessmentSDFASocial Developpement Fund AgencySFDStructure de Financement DécentraliséeSONACOSSociété Nationale des Oléagineux du SénégalUEMOAUnion Economique et Monétaire Ouest africaineUNACOISUnion Nationale des Commerçants et Industriels du SénégalUNCASUnion Nationale des Coopératives Agricoles du Sénégal PNUDProgramme des Nations Unies pour le DéveloppementUNICEFFonds des Nations Unies pour lEnfancePAMProgramme Alimentaire Mondial
_____________________
Le présent rapport a été préparé par une équipe constituée de Julie Van Domelen (Chargée de Projet, Spécialiste principale en protection sociale, AFTH2), El Hadj Adama Touré (spécialiste en agriculture et développement rural, AFTS4), Moukim Temourov (analyse pauvreté et enquête-ménage, AFTH2), Atou Seck (revue des dépenses sociales, AFTH2), Léopold Remi Sarr (conseiller pédagogique, SASHD), Maguette Niang (consultant, analyse des risques et des dépenses agricoles), Djibril Ndoye (consultant, analyse de la cible), Gisèle Munge (stagiaire) et Astou Diaw-Ba (assistante programme, AFCSN). Pairs réviseurs : Lant Pritchett (SASHD), Valérie Kozel (HDNSP) et Daniel Sellen (SASAR). Les opinions et conclusions exprimées dans ce rapport nengagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Banque mondiale ou des institutions qui lui sont affiliées.
Table des Matières
TOC \o "1-3" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc109030179" RESUME PAGEREF _Toc109030179 \h vii
HYPERLINK \l "_Toc109030197" CHAPITRE I : Objectifs et Contexte de létude PAGEREF _Toc109030197 \h 1
HYPERLINK \l "_Toc109030218" CHAPITRE II : Risques et Groupes vulnérables dans les zones rurales PAGEREF _Toc109030218 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc109030219" A. Caractéristiques de la population rurale et déterminants de la pauvreté rurale PAGEREF _Toc109030219 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc109030226" B. Accès aux infrastructures et services de base PAGEREF _Toc109030226 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc109030230" C. Estimation de la fréquence et de la gravité des risques et des chocs PAGEREF _Toc109030230 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc109030232" C.1. Risques et chocs naturels PAGEREF _Toc109030232 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc109030248" C.2. Risques et chocs économiques PAGEREF _Toc109030248 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc109030256" C.3. Risques et chocs en santé PAGEREF _Toc109030256 \h 22
HYPERLINK \l "_Toc109030275" C.4. Risques et chocs pour lachèvement de leducation PAGEREF _Toc109030275 \h 30
HYPERLINK \l "_Toc109030284" C.5. Risques sociaux PAGEREF _Toc109030284 \h 34
HYPERLINK \l "_Toc109030287" D. Chocs multiples, cercles vicieux et concentrations saisonnières PAGEREF _Toc109030287 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc109030293" CHAPITRE III : Mécanismes informels et privés de gestion des risques 40
HYPERLINK \l "_Toc109030294" A. Vue densemble des stratégies de gestion des risques sociaux au niveau des ménages et des communautés 40
HYPERLINK \l "_Toc109030298" B. Adhésion à des réseaux sociaux et à des groupes de solidarité 41
HYPERLINK \l "_Toc109030310" C. Migrations et transfert des émigrants 44
HYPERLINK \l "_Toc109030322" D. Épargne et Crédit 48
HYPERLINK \l "_Toc109030330" E. Assurance 51
HYPERLINK \l "_Toc109030338" CHAPITRE IV : Revue des politiques et des dépenses publiques en matière de gestion des risques sociaux dans les zones rurales 55
HYPERLINK \l "_Toc109030339" A. Vue densemble du cadre institutionnel et de la taxonomie des programmes 55
HYPERLINK \l "_Toc109030343" B. Assistance sociale, filets de sécurité et gestion des catastrophes 56
HYPERLINK \l "_Toc109030358" C. Gestion des risques graves liés à lagriculture 64
HYPERLINK \l "_Toc109030376" D. Gestion des risques de santé 71
HYPERLINK \l "_Toc109030405" E. Gestion des risques liés à léducation 80
HYPERLINK \l "_Toc109030424" F. Génération demplois 86
HYPERLINK \l "_Toc109030435" G. Ciblage des programmes dinfrastructure et de services dans les zones rurales 90
HYPERLINK \l "_Toc109030441" H. Crédit et épargne 93
HYPERLINK \l "_Toc109030448" CHAPITRE V : Principales options de réforme des politiques et ordre de priorité des dépenses 98
Tableaux
TOC \h \z \c "Tableau" HYPERLINK \l "_Toc109137888" Tableau 1: Exemples des Mechanismes de Gestion de Risque PAGEREF _Toc109137888 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc109137889" Tableau 2: Population sénégalaise et nombre de pauvres en milieu rural, 2002 PAGEREF _Toc109137889 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc109137890" Tableau 3 : Pauvreté et inégalité au Sénégal, 1994 - 2002 PAGEREF _Toc109137890 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc109137891" Tableau 4 : Caractéristiques des ménages ruraux par quintiles (in % sauf autrement stipulé) 10
HYPERLINK \l "_Toc109137892" Tableau 5 : Effets de la sécheresse sur la production. Années sélectionnées : 1979-2002 PAGEREF _Toc109137892 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc109137893" Tableau 6: Récoltes annuelles darachide (en kg) par ménage, par niveau de pauvreté PAGEREF _Toc109137893 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc109137894" Tableau 7: Etimation des pertes de production céréalière causées par les criquets en 2004. PAGEREF _Toc109137894 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc109137895" Tableau 8: Evolution des stocks danimaux de 1999 à 2003 (en 000 de têtes) PAGEREF _Toc109137895 \h 18
HYPERLINK \l "_Toc109137896" Tableau 9: Fréquence et cause de la perte du bétail, 2002 en % PAGEREF _Toc109137896 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc109137897" Tableau 10 : Evolution des indices du pouvoir dachat et des prix, 1990-2002 PAGEREF _Toc109137897 \h 21
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 11: Premières causes de mortalité des enfants moins de 5 ans et maternelle
..22
HYPERLINK \l "_Toc109137898" Tableau 12: Indicateurs sélectionnés en matière de santé maternelle PAGEREF _Toc109137898 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc109137899" Tableau 13: Lieu de consultation en cas de maladie et de consultation, ruraux de tous âges (%) PAGEREF _Toc109137899 \h 30
HYPERLINK \l "_Toc109137900" Tableau 14 : Différence entre population scolarisable et population scolarisée PAGEREF _Toc109137900 \h 30
HYPERLINK \l "_Toc109137901" Tableau 15 : Assistance scolaire des enfants agees de PAGEREF _Toc109137901 \h 31
HYPERLINK \l "_Toc109137902" Tableau 16: Déterminants des résultats de lenseignement primaire en milieu rural PAGEREF _Toc109137902 \h 32
HYPERLINK \l "_Toc109137903" Tableau 17 : % Enfants travaillant dans la production arachidière par sexe et par niveau de pauvreté PAGEREF _Toc109137903 \h 34
HYPERLINK \l "_Toc109137904" Tableau 18 : Effet de chocs négatifs multiples effet de chocs négatifs multiples 35
HYPERLINK \l "_Toc109137905" Tableau 19 : Estimation de la proportion des membres de la communauté affectés par les chocs, par type PAGEREF _Toc109137905 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc109137906" Tableau 20 : Résumé des Estimations des Populations Rurales à Risque PAGEREF _Toc109137906 \h 38
HYPERLINK \l "_Toc109137907" Tableau 21 : Présence dassociations dans les zones rurales, par type 41
HYPERLINK \l "_Toc109137908" Tableau 22: Envois internationaux vers le Sénégal, 1994-2004 46
HYPERLINK \l "_Toc109137909" Tableau 23 : Sources demprunt des ménages ruraux (fréquence 49
HYPERLINK \l "_Toc109137910" Tableau 24 : Estimation des dépenses annuelles en assistance sociale et en filets de sécurité 57
HYPERLINK \l "_Toc109137911" Tableau 25 : % du PIB en dépenses relatives à lassistance et la sécurité sociales 58
HYPERLINK \l "_Toc109137912" Tableau 26: Estimation des dépenses annuelles affectées aux catastrophes et aux risques agricoles 65
HYPERLINK \l "_Toc109137913" Tableau 27 : Financement des Fonds de Sécurisation du Crédit Agricole 1998-2004, en F CFA 68
HYPERLINK \l "_Toc109137914" Tableau 28 : Dépenses des Fonds de calamités, de bonification et de garantie 2004 68
HYPERLINK \l "_Toc109137915" Tableau 29 : Evolution du financement de la santé, en millions CFA 72
HYPERLINK \l "_Toc109137916" Tableau 30: Infrastructures et personnel de santé, 1998-2002 73
HYPERLINK \l "_Toc109137917" Tableau 31: Evolution nette des infrastructures et du personnel de santé, 1998-2002 73
HYPERLINK \l "_Toc109137918" Tableau 32: Mécontentement par rapport aux consultations et les causes 74
HYPERLINK \l "_Toc109137919" Tableau 33 : Distribution de moustiquaires imprégnées par région 75
HYPERLINK \l "_Toc109137920" Tableau 34 : Financement des partenaires du plan stratégique de lutte contre le VIH-Sida, 2003-2004 76
HYPERLINK \l "_Toc109137921" Tableau 35 : Interventions soutenues par le CNLS en 2004, par activité et par milieu urbain/rural 77
HYPERLINK \l "_Toc109137922" Tableau 36 : Financement du Projet de renforcement de la nutrition, 2003-2004 78
HYPERLINK \l "_Toc109137923" Tableau 37: Estimation des dépenses annuelles directes dans lenseignement primaire en milieu rural (1) 81
HYPERLINK \l "_Toc109137924" Tableau 38 : Coût par écolier en milieux rural et urbain, en CFA 81
HYPERLINK \l "_Toc109137925" Tableau 39 : Ouverture de nouvelles salles de classe dans les zones rurales, par promoteur et par niveau de pauvreté 82
HYPERLINK \l "_Toc109137926" Tableau 40 : Problèmes en milieu scolaire, juste pour les enfants fréquentant actuellement lécole (de 7 à 12 ans seulement), 83
HYPERLINK \l "_Toc109137927" Tableau 41: Pourcentage délèves des zones rurales ayant déclaré avoir reçu des repas scolaires en 2003 85
HYPERLINK \l "_Toc109137928" Tableau 42: Estimation des dépenses annuelles dans des programmes choisis de création demplois 87
HYPERLINK \l "_Toc109137929" Tableau 43 : Récapitulation des dépenses au titre de la gestion des risques sociaux en milieu rural (en milliards de francs CFA) 96
Graphiques
TOC \h \z \c "Graphique" HYPERLINK \l "_Toc109140404" Graphique 1 : Répartition rurale-urbaine entre les quintilles de pauvreté et Graphique 2 : Dépenses quotidiennes par habitant, par quintilles PAGEREF _Toc109140404 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc109140405" Graphique 3: Pluviométrie annuelle moyenne de 1978 à 2003 (en millimètres) PAGEREF _Toc109140405 \h 14
HYPERLINK \l "_Toc109140406" Graphique 4: taux de croissance du secteur primaire, de 1998 à 2004 PAGEREF _Toc109140406 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc109140407" Graphique 5 : Prévalence du VIH chez les femmes enceintes, par région, par moyenne et intervalle de confiance, 2003 PAGEREF _Toc109140407 \h 27
HYPERLINK \l "_Toc109140408" Graphique 6 : Concentration saisonnière des risques en milieu rural PAGEREF _Toc109140408 \h 37
HYPERLINK \l "_Toc109140409" Graphique 7: Sévérité et Fréquance des Risques dans le Milieu Rural PAGEREF _Toc109140409 \h 39
HYPERLINK \l "_Toc109140410" Graphique 8: Proportion des ménages adhérant à un groupe par quintile de consommation 43
HYPERLINK \l "_Toc109140411" Graphique 9 : Investissements ruraux ciblant la pauvreté 91
Encadrés
TOC \h \z \c "Encadré" HYPERLINK \l "_Toc109141267" Encadré 1: Les groupes les plus vulnérables PAGEREF _Toc109141267 \h 11
HYPERLINK \l "_Toc109141268" Encadré 2 : Zones agro-cologiques du Sénégal 50
HYPERLINK \l "_Toc109141269" Encadré 3: Limpacte de lassurance santé dans les zones rurales 54
HYPERLINK \l "_Toc109141270" Encadré 4 : Qui reçoit lassistance ? 63
HYPERLINK \l "_Toc109141271" Encadré 5 : Gestion des risques associés aux invasions des criquets du désert 67
HYPERLINK \l "_Toc109141272" Encadré 6 : Transferts conditionnels de numéraire destinés à fouetter les inscriptions scolaires et lutilisation des systèmes de santé 100
HYPERLINK \l "_Toc109141273" Encadré 7 : Assurance agricole indexée 103
HYPERLINK \l "_Toc109141274" Encadré 8 : Expérience internationale en matière dexonérations et de dérogations 106
ANNEXE A: Description des Bases de Données Exploitées
.
..
..
. 109
ANNEXE B: Annexe Statistiques
.
.... 110
BIBLIOGRAPHIE
..
..
. 134
Gestion des risques en milieu rural au Sénégal : revue multisectorielle des initiatives en matière de réduction de la vulnérabilité
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Cette étude a pour principal objectif de mettre à la disposition du Gouvernement du Sénégal les analyses et autres informations dont il pourrait avoir besoin pour concevoir et mettre en uvre des politiques visant à réduire la vulnérabilité des populations pauvres en milieu rural. En dépit dune croissance économique relativement robuste depuis le milieu des années 1990, les progrès des zones rurales du Sénégal en matière de développement restent peu satisfaisants. Les principaux facteurs qui concourent à cette situation sont les suivants : les vulnérabilités dordre structurel, le manque déquité dans laccès aux services publics et privés de base, et le nombre limité doptions stratégiques pour prévenir, atténuer ou sadapter aux risques encourus par les ménages ruraux.
Bien quau cours de ces dernières années, la croissance économique ait permis de réduire la pauvreté au Sénégal, ses retombées ont été moins sensibles pour les populations rurales qui, pourtant, représentent 6 millions dhabitants sur un total de 10 millions. Léconomie rurale reste essentiellement agraire, et 65% de la population rurale est pauvre. Les ménages ruraux les mieux nantis soit sont moins dépendants de lagriculture et plus susceptibles davoir un emploi dans le secteur public, soit ont leurs principales occupations dans le secteur des services et dans le commerce. Sils font de lagriculture, ils jouissent dune plus grande concentration de terre et/ou de cheptel. Malgré la pauvreté plus importante des zones rurales, certains ménages ruraux ont pu trouver des stratégies efficaces qui leur ont permis de se développer économiquement, malgré un environnement difficile.
Nature et sévérité des risques
Les risques naturels sont intimement liés à la nature agraire de léconomie rurale, et à son environnement sahélien. Des cycles de sécheresses réduisent la production agricole, et déciment les troupeaux. Cependant, limpact de ces chocs varie fortement selon la saison agricole, la zone agro-écologique, le type de culture, et la présence ou non de systèmes dirrigation. Au cours des 25 dernières années, le Sénégal a connu 6 années de pluviométrie désastreuse, caractérisées par des pluies tardives, des irrégularités dans la distribution des pluies sur le plan géographique, et par une fin précoce de la saison des pluies. Au cours des années de sécheresse, les pertes de production pour larachide ont atteint entre 35 et 135 millions de dollars EU. Les pertes pour le millet varient entre 24 et 60 millions de dollars EU. La sécheresse générale, au niveau national, na pas empêché certains endroits de connaître des inondations (Saint Louis, Matam, Louga, Tambacounda et Kolda), qui ont causé la mort de nombreux habitants, entraîné des déplacements de population, détruit des propriétés, et occasionné des pertes importantes de cultures et de bétail.
Les insectes nuisibles, ainsi que les maladies des plantes et des animaux constituent dautres risques naturels. Périodiquement, le Sénégal subit linvasion des criquets pèlerins, les plus récentes ayant eu lieu en 1988 et en 2004. Contrairement à la sécheresse qui affecte lentièreté du territoire, les dégâts dus aux criquets sont géographiquement plus limités. En 2004, environ 20% des ménages ruraux ont subi des pertes de céréales estimées à moins de 50.000 tonnes (soit environ 14 millions de dollars EU), auxquelles sajoutent des dégâts importants aux pâturages dans certaines régions. Dautres fléaux à caractère endémique affectent aussi lagriculture et lélevage, mais de façon moins spectaculaire. Néanmoins, ils peuvent provoquer des pertes importantes de production. Ils comprennent les oiseaux granivores, les pucerons, la mouche blanche, et diverses maladies animales. La prévention et le traitement de ces infestations parasitaires demeurent limités.
Les risques économiques encourus par les zones rurales sont liés à ceux de toute économie ouverte : ils proviennent des changements apportés aux systèmes de production et de commercialisation agricole, et portent sur les revenus et le pouvoir dachat. Si, dans les zones urbaines, lemploi représente un risque économique majeur, ce risque ne se pose pas dans le Sénégal rural, où la plus grande partie de la population active soit travaille à son compte, soit est employée dans le secteur informel, soit encore travaille à temps partiel pour diversifier ses revenus. Les exportations darachide et de produits arachidiers, les principaux produits agricoles dexportation du Sénégal, se sont affaissées avec le temps. Il y a à cela deux raisons principales : dune part, la mauvaise gestion politique des réformes de la filière depuis les années 1990, et dautre part, la baisse de qualité des semences et des sols, ainsi quun déclin continu des cours mondiaux depuis plus dune décennie. La transition vers une structure de marché libéralisée ne sest pas faite sans heurts, et, à plusieurs occasions, les producteurs nont pu avoir accès à temps à des intrants critiques comme les semences et les engrais. Sil est vrai que la dévaluation du FCFA de 1994 a, dans lensemble, relancé la croissance économique, peu de mesures avaient été prises pour assurer que les retombées de cette dernière avantagent avant tout les couches pauvres de la population. Cest ainsi que les producteurs ruraux nont senti que très peu de retombées positives de cette croissance densemble, à cause dune baisse en termes réels de la valeur de leur production après la dévaluation, et dune érosion du pouvoir dachat en milieu rural.
Les populations rurales sont plus exposées aux chocs de santé, et sont confrontées à des obstacles plus importants dans laccès aux services de santé. Le paludisme est le problème de santé le plus répandu au Sénégal, représentant 31% de la morbidité et 32% de la mortalité au niveau national. Ses victimes sont avant tout les populations rurales. On estime que les effets directs et indirects du paludisme réduisent la croissance du PIB annuelle de 0,35%. Dautres problèmes de santé touchent avant tout le milieu rural. La mortalité infantile, la mortalité maternelle, et la malnutrition infantile y sont beaucoup plus élevées. Quarante-cinq pour-cent des femmes en milieu rural accouchent sans aucune assistance ou avec lassistance dun membre de la famille ou dun ami, ce qui explique des taux de mortalité maternelle élevés en milieu rural, contre 12% seulement des accouchements en milieu urbain. Bien que la prévalence du VIH au Sénégal soit une des moins élevées en Afrique subsaharienne, touchant environ 1,5% de la population adulte, la population rurale est la plus à risque, à cause dune transmission où les travailleurs migrants jouent un rôle important, dune connaissance moindre des options en matière de prévention et de traitement, et dun accès moins facile aux services de dépistage et de traitement.
Lorsquelles ont un problème, les populations rurales utilisent moins les services de santé que les population urbaines. En cas de maladie, deux tiers seulement des ménages ruraux sadressent à des services de santé, contre trois quarts des ménages urbains (la proportion en milieu urbain diminue lorsque le degré de pauvreté des ménages augmente). Différents facteurs expliquent cette disparité. La qualité des services de santé offerts aux habitants des zones rurales est inférieure à celle que lon observe dans les établissements urbains. Les guérisseurs traditionnels sont beaucoup plus sollicités dans les campagnes où les habitants ont moins tendance à utiliser les établissement sanitaires publics et privés. La capacité de paiement des ménages joue aussi un rôle dissuasif important, ainsi que les difficultés daccès physique, et une perception généralement négative de la qualité des soins. Près de 40% des habitants des zones rurales avouent ne pas avoir recours à un traitement de médecine moderne, qui, selon eux, coûte trop cher (leur notion de coût est souvent liée à la fois à la notion de distance dun centre de santé et à celle de qualité des soins).
Lenseignement des enfants ruraux est soumis à plusieurs risques : absence totale de scolarité, abandon scolaire en cours dannée, ou dune année sur lautre, ou incapacité dacquérir les compétences de base suffisantes. Le taux brut de scolarisation au primaire est de 95% en zone urbaine, et de 70% en zone rurale. Cette disparité se traduit par plus de 300.000 enfants des zones rurales en âge décole primaire qui ne sont pas scolarisés, dont un tiers habite la région de Diourbel. La non scolarité est également importante dans les régions de Kaolack et de Louga. La scolarisation varie peu selon les quintiles de pauvreté, ce qui nest pas le cas dans les zones urbaines. La plus grande accessibilité de lenseignement, à la suite dinvestissements importants dans la construction de classes en zone rurale, a mis en exergue dautres facteurs au niveau de la demande, qui ont trait à la qualité de lenseignement et à son coût. Les maladies de lenfant, un manque perçu de pertinence de lenseignement (dû à une combinaison de facteurs, y compris le faible rendement de lenseignement primaire en zones rurales, les faibles niveaux de scolarisation des parents, et les préférences de ces derniers pour lenseignement religieux et en arabe), le travail des enfants, et les décisions économiques prises en périodes de bonnes et/ou mauvaises récoltes sont les facteurs qui, habituellement, ont le plus dimpact sur les résultats scolaires du cycle primaire dans les zones rurales.
Les principales sources de risques sociaux dans le Sénégal rural sont, dune part, le conflit régional en Casamance, et, dautre part, les vols, conflits de propriété et violence qui affectent les communautés et les ménages. Depuis le début des années 1980, le conflit de la Casamance a eu des impacts négatifs importants : déplacements de populations, nombreux handicapés à cause des mines terrestres, infrastructures détruites, perte des recettes touristiques et des investissements privés, et ralentissement des investissements publics. Au niveau national, le vol de bétail constitue un problème de plus en plus important, ce qui accroît la vulnérabilité des zones rurales où le bétail est considéré comme un capital de richesses, et une valeur refuge contre les chocs.
La plupart des villages sont assujettis à des chocs négatifs multiples. Plus le nombre de chocs est élevé, plus les villageois auront tendance à croire que la situation se détériore. Néanmoins, au sein dun même village, ces chocs peuvent affecter les ménages de façon différente. La vulnérabilité des zones rurales a un aspect saisonnier très important, à cause de ses liens étroits avec la production agricole, et avec les changements climatiques. La période de soudure est, dans ce contexte, particulièrement critique, car elle renforce les « cercles vicieux ». Il sagit dune période où les populations rurales sont en général les plus vulnérables. Cest à la fin de cette période que la demande de main duvre est la plus élevée, ce qui coïncide avec un moment où la malnutrition et le paludisme sont les plus élevés. De plus, le paludisme est surtout présent durant la saison des pluies, à un moment où les transports en cas durgence de santé sont les plus difficiles. Le manque de revenu chez les ménages ruraux avant la période des cultures coïncide avec un besoin élevé de liquidités pour payer les soins de santé. Il peut aussi retarder linscription scolaire des enfants chez des ménages qui devront attendre la fin des récoltes pour avoir largent nécessaire au paiement des différents frais scolaires.
Mécanismes informels et mécanismes commerciaux de gestion des risques
Les ménages et les communautés cherchent à réduire leur vulnérabilité aux difficultés de la vie au Sahel, en faisant appel à des pratiques de gestion des risques ayant subi lépreuve du temps. Les stratégies informelles de prévention des chocs peuvent revêtir des formes diverses, y compris la vaccination des enfants et du bétail, lirrigation, le déboisement pour prévenir les feux de brousse, etc. Les stratégies datténuation de limpact des chocs font principalement appel à la diversification de la production et des sources de revenus. Au cours des années 1990, des efforts de diversification dans lagriculture rurale ont été entrepris, en particulier en encourageant des cultures telles la pastèque et le niébé, de façon à diminuer la dépendance des exploitants de larachide et dautres cultures particulièrement sensibles aux aléas climatiques. Les stratégies dadaptation utilisées par les ménages ruraux comprennent la réduction en quantité et en qualité de la ration alimentaire, la vente du bétail, lutilisation des médecines traditionnelles, le retrait ou la non inscription des enfants à lécole, et le recours à la migration temporaire.
Les réseaux sociaux et les organisations locales constituent la première ligne de défense des ménages pour faire face à des chocs. Les organisations religieuses, les groupements féminins, les tontines, et les organisations culturelles et sportives existent dans la grande majorité des communautés rurales. Leurs membres appartiennent à toutes les catégories de revenus. Les associations fondées sur le progrès économique, léducation, la gestion de leau et de la santé sont moins courantes, et les critères à remplir pour en faire partie sont plus restrictifs. Les ménages ruraux contribuent financièrement à lentretien de ces réseaux, quel que soit leur groupe de revenus.
Les ménages ruraux cherchent également à diversifier leurs stratégies datténuation des risques en milieu rural en ayant recours à lémigration. Bien que les mariages et autres événements familiaux constituent les principales causes démigration des populations rurales, un nombre important de ménages migrants mentionne des raisons dordre économique (par exemple, manque demploi, déménagement de lemployeur vers un nouveau lieu dimplantation, et accès à la terre). Lémigration vers dautres pays a aussi pris beaucoup dimportance, et on estime quun demi million de sénégalais résident aujourdhui à létranger. Les statistiques montrent que dautres pays africains restent la destination principale des émigrés sénégalais. Les rapatriements des travailleurs sénégalais émigrés à létranger vers le Sénégal sont en croissance constante, et représentent aujourdhui 6% du PIB du Sénégal. Les données empiriques donnent à penser que, pour certaines régions, ces rapatriements peuvent constituer une source de revenus importante, voire la plus importante. Les systèmes informels de rapatriement de fonds des travailleurs émigrés sont moins onéreux que les systèmes financiers officiels, mais comportent plus de risques. Les rapatriements par les canaux officiels utilisent surtout la poste qui dispose dun réseau rural étendu, mais ont de plus en plus recours aux systèmes financiers décentralisés (SFD).
Parmi les mécanismes commerciaux de gestion des risques, les instruments dépargne et de crédit sont considérés comme essentiels pour permettre aux ménages dassurer en toutes saisons leurs besoins de consommation, et pour développer leurs activités économiques. En déposant leur épargne auprès des centres dépargne, les ménages protègent leur capacité à assurer leurs besoins de consommation contre des chocs éventuels. Pour un ménage rural, lépargne constitue donc un mécanisme dauto-assurance contre les risques, tout en lui permettant daccumuler de la richesse et de bonifier sa solvabilité. Outre quil permet au ménage rural de financer ses investissements et de développer ses affaires, le crédit est aussi pour lui un instrument essentiel pour faire face à des besoins de consommation en cas durgence. Lessentiel de lépargne rurale est encore du type « bas de laine », bien que les mécanismes dépargne, tant formels quinformels, prennent de plus en plus dimportance. Lindustrie de la microfinance sest fortement développée au Sénégal au cours des dernières années. Les zones rurales constituent un segment important de marchés pour plusieurs SFD, parmi les plus importantes. Toutefois, la plus grande partie du financement du crédit agricole provient toujours de la CNCAS, une banque commerciale parapublique.
Lassurance aide les ménages à atténuer les effets adverse, sur leurs revenus et sur leur consommation, des situations de crises de santé, des décès, de linvalidité, de la vieillesse, des pertes de récoltes, des faillites et des pertes commerciales suite à des vols, des incendies, et des accidents. Les mécanismes commerciaux modernes dassurance sont extrêmement limités au Sénégal, et pratiquement non existants en milieu rural. Les mutuelles de santé, qui constituent le segment le plus actif du marché de lassurance, se sont considérablement développées depuis leurs débuts au milieu des années 1980. On en compte aujourdhui plus de 90 au niveau national, avec 66.000 membres payant leurs cotisations, et 220.000 bénéficiaires. Selon les chercheurs, seule une faible minorité des bénéficiaires (moins de 10%) habitent les zones rurales, où ils sont généralement inscrits dans des mutuelles communautaires. Il devrait être possible détendre lassurance maladie avec le concours des coopératives et des fédérations de producteurs les plus importantes, et en encourageant les SFD à lancer des projets sur une base pilote. Cependant, lassurance maladie ne peut fonctionner que pour des groupes ayant les ressources économiques suffisantes pour payer les primes dassurance. Elle est également tributaire de la disponibilité de services de santé de qualité, sans lesquels il sera difficile dinciter les assurés à payer davance un bloc de services quils pourront utiliser plus tard, quand ils en auront besoin.
Politiques et dépenses du secteur public, liées à la gestion des risques
Plusieurs ministères et agences ont les activités de gestion des risques dans leur mandat, y compris : (a) le Ministère de la femme, de la famille et du développement social, et le Ministère de la Solidarité Nationale (MFFDS/SN) ; (b) le Ministère de la Santé et de la Prévention médicale ; (c) le Ministère de lEducation; (d) le Ministère du Travail, de la Fonction publique et des Organisations professionnelles ; (e) le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de lEntreprenariat féminin et de la Microfinance ; (f) le Ministère en charge de lAgriculture, de lHydraulique et de lElevage ; (g) le Ministère de lIntérieur; et (h) le Ministère de la Jeunesse ainsi que des programmes sélectionnés sous la supervision de la Primature.
Le Gouvernement a consacré 43 millions de dollars EU en 2004 à lassistance sociale, aux filets de sécurité, et à la gestion des catastrophes, y compris les programmes de développement communautaires du MFFDS. Le point focal de la gestion des catastrophes est le département de la Protection civile du Ministère de lIntérieur, appuyé par le MFFDS/SN, et des ONG, comme la Croix Rouge. Il assure les approvisionnements durgence, et la disponibilité de liquidités et de matériaux de reconstruction. Le Ministère de lAgriculture répond aux conséquences dune catastrophe naturelle, ou autre fléau sur la capacité de production. Les réactions aux inondations de 2003-2004 ont été accélérées du fait des secours dispensés aux sinistrés par le Fonds de solidarité nationale récemment créé. Mais les efforts, en parallèle des comités communautaires, et le recours à des mécanismes de distribution excessivement centralisé par ses responsables locaux peuvent nuire à lefficacité, et créer des duplications defforts inutiles.
Lassistance sociale et les filets de sécurité appartiennent au mandat du Ministère de la Femme, de la Famille et du Développement social (MFFDS), et du Ministère de la Solidarité nationale (MSN), qui est de protéger les familles et les individus les plus vulnérables. Le MFFDS a, sous sa tutelle, une longue liste de programmes dassistance sociale et de développement communautaire en faveur des femmes, des handicapés, des enfants en situation de risque, des personnes âgées et des communautés rurales vulnérables. Au MSN, le Fonds de solidarité nationale finance les secours en cas de catastrophe. Il a lintention détendre ses services à linfrastructure, au micro-crédit et à lassistance sociale. Le Commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA) assure la sécurité alimentaire en assurant la distribution daliments, et la surveillance de lévolution des situations dans le pays. Il organise ainsi de grandes campagnes de distribution de riz, essentiellement par le canal des chefs religieux. Tous ces programmes utilisent des approches et des critères différents sans guère de coordination ni de surveillance.
Plusieurs projets du budget dinvestissement ont pour objet la gestion des risques agricoles, appuient le développement de lagriculture, et contribuent de diverses façons à la prévention des chocs. Lessentiel des investissements dans lagriculture et dans lélevage a pour objet daccroître la productivité par lirrigation, lamélioration des technologies, et le soutien au développement des organisations de producteurs. Les projets dinvestissement liés à lirrigation à eux seuls représentent 40 à 60% du budget dinvestissement du Ministère de Agriculture.
Depuis la fin des années 1990, différents mécanismes financiers sont venus compléter laction des projets agricoles traditionnels en vue datténuer les risques auxquels est exposé le secteur agricole, et dassurer un flux adéquat de crédits vers le secteur. Ces mécanismes, qui forment collectivement les fonds de sécurisation du crédit agricole (FSCA), comprennent un fonds de garantie, une bonification dintérêts sur le crédit agricole à travers la CNCAS, et un fonds destiné à faire face à des catastrophes agricoles. De 1928 à 2004, 28 milliards de FCFA (56 millions de dollars EU) ont transité par ce fonds pour aider les producteurs ruraux à atténuer les chocs, et à mieux y faire face. Il est difficile dévaluer limpact densemble des FSCA. Ces différents fonds ont, dans une certaine mesure, permis la circulation des crédits en temps de crise, mais ils nabordent pas, comme il le faudrait, les questions liées à la surface financière et aux problèmes de solvabilité du secteur.
En 2004, les dépenses de santé du secteur public, y compris le Gouvernement central, les donateurs et les administrations locales se montaient à 176 millions de dollars EU, soit 2% du PIB. Malgré un nombre croissant de centres de santé, et de postes de santé, les services de santé ont eu peine à faire face à la croissance démographique au cours de ces dernières années. Les habitants en milieu rural perçoivent la qualité densemble des services de santé comme médiocre, et considèrent que leurs coûts sont élevés, et les traitements inefficaces. En termes de prévention et de traitement du paludisme, des fonds supplémentaires ont été mobilisés, mais la livraison des moustiquaires imprégnées, et les révisions aux protocoles de traitement ont été limitées à cause de la faiblesse du système de santé communautaire en zone rurale, et de lincapacité des ménages pauvres en milieu rural de payer pour ces services. Le Gouvernement a multiplié les efforts pour prévenir et traiter le VIH/SIDA, bien que les populations rurales aient moins de chance den bénéficier. La malnutrition semble être maîtrisée de façon efficace par le Projet damélioration de la nutrition. Néanmoins, lextension de ce projet en zone rurale est rendue difficile en raison des coûts et de la présence limitée dONG techniquement capables.
En 2004, le Gouvernement et les donateurs ont consacré environ 52 millions de dollars EU à lenseignement primaire en milieu rural. Le Gouvernement a déployé des efforts considérables pour accroître loffre denseignement primaire dans les zones rurales. En dépit de cet investissement, les écoles inachevées restent plus fréquentes dans les zones rurales que dans les zones urbaines, le Ministère de lEducation continue davoir des difficultés à retenir les enseignants dans les établissements scolaires ruraux, et les enfants dans les zones rurales ont du mal à se procurer des manuels scolaires. Lexistence de cantines scolaires incite, en principe, les familles à envoyer leurs enfants à lécole, mais leur couverture est limitée, et leurs coûts peuvent être très élevés selon ce quelles proposent. De plus, il nest pas certain que les ménages les plus pauvres y trouvent un avantage. Les efforts du ministère porte aussi sur la demande, en diversifiant loffre éducative, par exemple avec un enseignement en arabe dans certaines régions.
Lemploi est un thème multisectoriel, et, donc, de nombreux ministères et agences sont impliqués dans des activités génératrices demplois. Cependant, en 2004, les programmes spécialisés dans la création demplois ne se montaient quà environ 4 millions de dollars EU. Ces programmes sont totalement financés sur fonds nationaux et la plupart ont été créés lors des dernières années parallèlement à la pression croissante de lemploi, particulièrement chez les jeunes. La création demplois temporaires par le biais des travaux publics et des infrastructures nest que peu explorée. Toutefois, une étude portant sur le « ciblage » de plusieurs projets de développement multisectoriel montre que des programmes comme lAFDS et le PNIR ont réussi à canaliser des ressources vers des infrastructures à petite échelle dans les communautés rurales les plus pauvres.
En ce qui concerne le développement de mécanismes dépargne et de crédit, le Gouvernement a surtout cherché à se servir des SFD existantes pour canaliser le crédit subventionné vers des groupes spécifiques. Cette démarche pourrait aller à lencontre de létablissement de services financiers durables pour les zones rurales, qui est un objectif à moyen terme. Le Gouvernement investit peu dans le soutien direct au développement du secteur, bien que les donateurs aient procédé à des investissements directs importants.
Recommandations de létude
Le DSRP et les politiques sectorielles identifient les principaux risques auxquels est confronté le Sénégal rural. Cependant, des efforts restent à faire pour mieux refléter ces risques dams les programmes et dépenses, pour déterminer les bénéficiaires de cette mise en cohérence et son impact en termes de réduction des risques. Il est important que les décideurs identifient ces risques, ainsi que la justification dune intervention visant à les atténuer. Le mécanisme proposé convient-il au risque quon tente datténuer ? Qui est couvert ou exclus ? Le résultat en termes de prévention, datténuation ou dadaptation du risque est-il en cohérence avec le coût pour les dépenses publiques de lintervention ?
Les recommandations portent sur lamélioration de lefficacité et de lefficience de la réponse aux catastrophes naturelles. Elles visent à répondre aux désastres de façon plus intégrée, et à mieux utiliser les systèmes dalerte précoce. Optimiser la cohérence de la réponse densemble exige de mieux intégrer les réponses aux risques liés aux personnes, et celles liées à la production. Le temps de réponse et le coût peuvent être réduits en ayant recours à un système dalerte précoce, assorti de directives claires en matière de responsabilités dexécution. Une application systématique de méthodes destimation des dégâts permettra de mieux identifier les personnes affectées, et dadapter la réponse en conséquence. Et le coût élevé dadaptation aux calamités naturelles (comme les criquets pèlerins en 2004) justifie un investissement plus important dans la prévention des chocs.
Lextension et lamélioration des filets de sécurité et de lassistance sociale exigent la création de mécanismes liés aux objectifs programmatiques pour réduire la vulnérabilité. Il sagit là de consolider les divers transferts aux groupes vulnérables (femmes, personnes âgées, handicapés, etc.) selon un ensemble dinterventions cohérentes, et, surtout, de mieux cibler les personnes réellement vulnérables, à linverse du manque de ciblage actuel dans le choix des bénéficiaires dune intervention. Cette approche implique le recours à de meilleurs outils de ciblage, et une surveillance plus systématique des résultats et des impacts.
Faire de lÉtat le mécanisme ultime de gestion des risques pour la production rurale pose plusieurs problèmes, dont la soutenabilité financière, le risque moral et lefficacité globale. La gestion des risques agricoles peut être mieux assurée par (a) la prévention des chocs en développant lirrigation, y compris la petite irrigation par eau souterraine dans le Bassin arachidier, et en facilitant laccès aux technologies appropriées ; (b) le recours aux services du secteur privé pour gérer les fonds de sécurisation du crédit ; (c) la recherche de lapplicabilité des instruments dassurance agricole comme une assurance des cultures fondée sur les prévisions climatiques ; (d) la reconsidération de la politique encourageant une annulation totale de la dette paysanne ; et (e) le développement doutils dinformations plus performants pour améliorer la gestion du risque agricole.
Dans le secteur éducation, le risque rural nécessite des stratégies axées sur la demande, ainsi que la poursuite des constructions décoles et leur dotation en personnel. Lextension des cantines scolaires peut être une stratégie efficace ainsi que la diversification des programmes éducatifs adaptés aux populations rurales, y compris la langue denseignement et les préoccupations de programmes locaux. Il faut faire plus defforts pour explorer les options à proposer à des parents confrontés à un dilemme difficile dans le choix entre le travail des champs et la scolarisation. Quant au programme de santé scolaire, il nécessite une couverture rurale meilleure orientée vers les risques de santé cruciaux en milieu rural.
Dans le secteur de la santé, des politiques meilleures accéléreront la prévention des crises de santé graves en milieu rural. Il faut en effet : (a) une plus grande présence de sages-femmes dans les postes de santé, (b) linvestissement dans des services meilleurs au niveau des communautés, y compris plus déquipement et de matériel de façon à renforcer le système daiguillage des patients, (c) lassurance que les primes de rendement aux travailleurs sont effectivement mises en uvre, de façon à stabiliser le personnel dans les zones rurales, (d) le recours à lexpérience internationale en matière de programmes dexonération des redevances de santé, de façon à mieux orienter les propositions en matière dexonération, (e) la prévention du paludisme par une utilisation plus grande de moustiquaires imprégnés en ayant recours aux associations rurales, ou celles les plus représentées dans les villages, la réévaluation de la stratégie de marketing social, et un système dalerte précoce installé dans le nord, (f) la dissémination la plus large possible des expériences réussies de prévention de la malnutrition, et leur reproduction, (g) le ciblage des initiatives en matière de VIH/SIDA en fonction des risques et caractéristiques des populations rurales, et la diversification des systèmes de traitement de façon à rendre ces derniers plus accessibles aux populations rurales, et (h) lexpansion des régimes dassurance santé communautaires.
La diversification des revenus en milieu rural et la mise en place de services financiers desservant les populations rurales sont les domaines de politiques et de dépenses publiques accusant les lacunes les plus importantes. À ce jour, lessentiel des efforts a porté sur lamélioration de la production agricole, avec, pour corollaire, une attention moins soutenue portée à la diversification des sources de revenu hors exploitation agricole des familles rurales. Cette diversification passe par un développement de lemploi lié aux travaux publics et à la construction des infrastructures rurales, qui permettra aux couches vulnérables de la population rurale de mieux résister aux chocs affectant le cycle agricole. Dans ce contexte, il faut également procéder, dans les meilleurs délais, à une évaluation des projets et dépenses générateurs de revenus dans les zones rurales, pour en tirer les leçons de façon à renforcer cette diversification. Il est aussi essentiel de développer les mécanismes dépargne et de crédit, et détendre leur couverture. Dans ce contexte, les pratiques actuelles consistant à subventionner les lignes de crédit doivent être remises en question, car elles rendent les SFD plus vulnérables aux défaillances, nuisent à la mise en place dune culture de crédit, et créent des distorsions sur le marché du crédit qui nuisent à sa viabilité. Il est donc important de revoir les options en matière dextension des SFD en zone rurale à la lumière des pratiques internationales les meilleures. Le Gouvernement devrait également analyser les moyens visant à optimiser limpact des rapatriements de fonds des travailleurs sénégalais à létranger.
Une vision multisectorielle des risques aide à identifier les cycles vicieux dont lélimination nécessitera une collaboration entre plusieurs secteurs. La révision de son Document stratégique de réduction de la pauvreté, et le développement de sa stratégie nationale de protection sociale dans les mois à venir offrent au Gouvernement une opportunité de renforcer les liaisons entre les secteurs, et de les rendre plus explicites. Ces efforts de stratégie sont également opportuns pour la correction de déséquilibres géographiques en amplifiant les investissements et dépenses du secteur public en faveur des zones rurales. Le passage à des instruments de gestion des risques plus sophistiqués fait partie intégrante du processus de développement. Lamélioration de la capacité des ménages ruraux à prévenir, atténuer et sadapter à limpact des chocs, voire à surmonter leurs conséquences, sera un facteur déterminant de la capacité du Sénégal de réaliser ses Objectifs de développement pour le millénaire.
CHAPITRE I : Objectifs et Contexte de létude
Cadre général
En dépit dune croissance économique relativement robuste dès le milieu des années 90, les progrès des zones rurales du Sénégal en matière de développement restent peu satisfaisants. Les principaux facteurs qui concourent à cette situation sont les suivants: les vulnérabilités d'ordre structurel, le manque d'égalité d'accès aux services publics et privés de base et le nombre limité d'option stratégiques visant à prévenir, atténuer et s'adapter aux risques encourus par les ménages ruraux. Réduire des vulnérabilités de la population rurale constitue un défi majeur du développement à relever moyen terme, et crucial pour la capacité du Sénégal à réaliser les objectifs de développement pour le millénaire.
Les zones rurales sont exposées à une variété de chocs qui empêchent les ménages daccumuler les biens et le capital humain susceptibles de les aider à faire reculer la pauvreté. Les chocs « co-variants » affectant globalement la communauté ou le pays, tels que la sécheresse et la flambée des prix des produits de base, accentue linstabilité des revenus. Au nombre des chocs particuliers (au niveau des ménages) il faut citer les chocs particuliers, les crises en matière de santé, les événements liés au cycle de vie tels que naissance, vieillesse et décès, les risques sociaux dus à la criminalité et les risques économiques entraînant des faillites ou des manque à gagner dus à larrêt des transferts de fonds des travailleurs émigrés. Les cycles vicieux entre ces risques intensifient cette vulnérabilité. La nature multisectorielle de cette question requiert une vision intégrée afin de mieux gérer les risques en milieu rural au Sénégal.
Définition de la vulnérabilité, de la gestion des risques et de la protection sociale
La vulnérabilité se définit en termes de risques particuliers et dexposition des populations. Lanalyse de la vulnérabilité consiste à identifier la probabilité dune personne, quelle soit pauvre ou non, à subir une perte significative de bien-être en suite à un changement de situation (ou à un choc). Elle porte donc aussi bien sur la nature des forces agissant sur le bien être dune personne que sur sa capacité intrinsèque à se protéger des risques auxquels elle est exposée.
La pauvreté et la vulnérabilité sont indissociables. Le fait dêtre pauvre accroît la vulnérabilité par la nature même de la limitation des biens personnels, du recours à lépargne et à lemprunt en temps de crise, de la réduction du capital humain et le manque des revenus disponibles pour payer les services essentiels. La vulnérabilité, à son tour, renforce la pauvreté. Les ménages étaient plus susceptibles de subir des perturbations au niveau de leurs revenus, sont ceux-là mêmes qui risquent le plus de devenir pauvres. La pauvreté et le risque empêchent les ménages à améliorer leur bien-être futur.
Les pauvres sont ceux qui sont le plus exposés à un grand nombre de risques et qui ont le moins dinstruments pour y faire face. Exposés à des conditions de santé fondamentalement précaires, bénéficiaires des terres peu fertiles et ayant peu accès physiquement et financièrement aux services socioéconomiques, les pauvres en milieu rural subissent souvent les effets irréversibles des moindres chocs, affectant leur consommation et leur bien-être. Quand bien même les schémas diffèrent dun pays à lautre, ce sont les ménages les plus démunis qui mènent un combat acharné contre les chocs en adoptant des stratégies coûteuses en termes de bien-être à court et à long terme. Les chocs peuvent créer des pièges de pauvreté militant contre laccumulation par les pauvres de capital humain et physique et inciter les ménages à prendre des décisions en matière de consommation et dinvestissement qui réduit les possibilités de croissance économique future.
La catégorisation des risques de base se présente comme suit:
Risques naturels : sécheresse, inondations, dégradation des terres, etc.
Risques pour le capital humain (santé et accumulation déducation) : maladie, blessures, accidents, invalidité, épidémies (ex : paludisme), déperdition scolaire, etc.
Risques liés au cycle de vie : naissance, maternité, vieillesse, éclatement de la famille, etc.
Risques sociaux : crime, violence, vol, soulèvements sociaux, etc.
Risques économiques : chômage, mauvaises récoltes, faillites dentreprises, effondrement de la production, chocs de la balance des paiements, crise financière, crise du taux de change, etc.
La gestion des risques sociaux offre un cadre didentification des stratégies appropriées de prévention, datténuation et dadaptation devant minimiser limpact de leffet nocif des chocs. Le fait de considérer la réduction de la pauvreté non seulement comme un processus daccumulation richesse, éducation, santé, épargne mais aussi comme moyens de sattaquer aux risques clés dans le but de sortir de la pauvreté ou de ne pas y retomber permet de faire une analyse des stratégies visant à prévenir, atténuer ou de sadapter face à ces risques. Les stratégies de prévention réduisent la probabilité des risques. Les stratégies datténuation réduisent limpact potentiel de risques futurs. Les stratégies dadaptation cherchent à répondre aux besoins des populations lorsquun choc est déjà survenu. Les instruments de gestion des risques peuvent être informels (fondés sur la famille ou sur le groupe social), axés sur le marché (comme lassurance privée) ou des dispositions publiques : le Tableau 1 présente une catégorisation des approches de gestion des risques sociaux continuellement par type de prestataire.
Les mécanismes de gestion des risques au niveau social sont des interventions publiques destinées à permettre aux individus, aux ménages et aux communautés d'assurer la régularité des revenus et faire face à leurs besoins de consommation, en toute saison à réduire la probabilité de pertes dévastatrices de bien-être et à appuyer les ménages et individus qui se trouvent dans la pauvreté extrême. Il sagit dune définition au sens large prenant en compte des programmes tels que la lutte contre les inondations et la prévention du paludisme. Ces interventions ne sont pas généralement prévues dans la catégorisation plus restreinte de programmes de protection sociale tels les pensions, la sécurité sociale, lassurance et la mise en commun des risques, les interventions sur le marché du travail, lassistance sociale et les filets de sécurité. Ce document s'appuie dans son analyse sur la définition du sens large du terme étant donné qu'il traite de problèmes tels que l'accès aux soins de santé préventive, la réduction de la vulnérabilité de la production agricole qui sont d'une importance capitale en milieu rural. aux risques critiques dans les zones rurales, le présent document adopte la définition la plus large.
Tableau 1 : Exemples de Mécanismes de Gestion des Risques
InformelsFondés sur le marchéPublicsPrévention des risquesCultures résistant à la sécheresse
Migration
Hygiène de prévention des maladies
Alimentation des intrants
Lutte contre les inondations
Utilisation de préservatifs/ abstinence/fidélitéAchat de moustiquaires
Investissement privé dans lirrigation
Investissements dans la construction en vue de prévenir les volsLutte phytosanitaire
Lutte contre les inondations
Maintien de lordre
Programme de santé préventive
Expansion de laccès à léducation
Politiques macroéconomiques solidesRéduction des risquesInvestissement dans les réseaux sociaux
Echange de dons, adhésion aux organisations sociales et religieuses
Diversification des emplois
Possession de biens immeubles (bétail, or)Assurance récoltes
Microfinance
Assurance vie
Diversification des récoltes
Epargne financiers
Sécurité sociale
Appui à lextension des marchés financiers aux pauvres
Appui à la création demplois permanents
Politique en faveur des handicapés
Production des droits à la propriétéFaire face aux risquesVente des biens
Réduction des rations alimentaires
Retrait de lécoleVente dactifs financiersTravaux publics à haute intensité de main-duvre
Assistance sociale, secours en cas de catastrophe
Services de santé curativeSource : Holzmann 2001.
Gestion des risques sociaux dans le cadre du DSRP du Sénégal
Le DSRP 2003-2005 du Sénégal reconnaît les vulnérabilités essentielles des populations rurales : Sur les trois piliers du DSRP, le volet création de richesse recommande la réduction des vulnérabilités dans lagriculture par la gestion de leau, un accès plus important des groupes vulnérables aux terres, des réformes juridiques et la diversification des ressources financières ainsi quun meilleur contrôle sanitaire du bétail et laccès des éleveurs aux financements. Le DSRP sefforce également détendre les mécanismes dépargne et de crédit en milieu rural et à appuyer lemploi par des travaux publics à haute intensité de main duvre. Le volet renforcement des capacités et promotion des services sociaux de base met laccent sur léducation de base pour les couches les plus défavorisées de la société en réduisant les disparités entre les zones urbaines et rurales tout en en améliorant globalement la qualité. Concernant la santé, il est prévu la construction dinfrastructures en quantités suffisantes, la réduction des dépenses pour les pauvres, le développement du recours à lassurance médicale et le renforcement de la prévention par des approches communautaires. Des investissements en matière deau, de transport et de qualité de lenvironnement amélioreront davantage les résultats en termes de santé et de capital humain. Dans le cadre du volet la protection des groupes vulnérables, des filets de sécurité et des mesures dassistance sociale sont conçus à lintention des groupes vulnérables spécifiques: les enfants menacés de violence, les femmes, les handicapés, les personnes âgées, les populations déplacées, les jeunes chômeurs, les habitants de bidonvilles et les pauvres en milieu rural. LA priorité devait être donnée à un ciblage plus précis et au renforcement des mécanismes dassistance communautaire.
Le premier rapport détape 2003 du DSRP du Sénégal a fait état dune large avancée dans sa mise en oeuvre mais aussi la nécessité de renforcer ses actions envers les groupes vulnérables qui en ont très peu bénéficié. Le Gouvernement a créé des richesses par la mise en place de politiques macroéconomiques rationnelles, lamélioration du climat de linvestissement et des avancées dans les réformes structurelles longtemps attendues dans les secteurs de larachide et de lélectricité. Le capital humain a également fait lobjet dune attention substantielle à travers la mise en uvre de réformes destinées à renforcer la gestion des dépenses publiques et la capacité de mise en uvre de services sociaux de base. Toutefois, les améliorations, dans le cadre de ce troisième volet, consacrées aux groupes vulnérables sont moins évidentes et une infime partie des investissements prioritaires prévus dans ce domaine a été réalisée.
Objectifs de létude
Cette étude a pour principal objectif de mettre à la disposition du Gouvernement du Sénégal les analyses et informations dont il pourrait avoir besoin pour concevoir et mettre en oeuvre des politiques visant à réduire la vulnérabilité des pauvres en milieu rural. La présente étude a pour but de contribuer à lélaboration dune stratégie nationale de protection sociale et à la mise en place progressive de la seconde Stratégie de Réduction de la Pauvreté de 2006-2009 et, plus généralement, à donner des informations sur les politiques et les programmes en faveur des zones rurales. Cette concentration particulière sur les zones rurales et les segments les plus pauvres de la société aidera à redresser certains des déséquilibres actuels observés dans les stratégies sectorielles et dépenses publiques. Et cest à lintérieur du pays quil sera le plus difficile de réaliser les objectifs de développement pour le millénaire.
Létude tente de répondre aux questions clés suivantes :
Quels sont les principaux risques et chocs auxquels sont confrontés les ménages ruraux ?
Quelles sont les principales caractéristiques des groupes vulnérables ?
Quelles sont les stratégies actuelles de gestion des risques utilisés par les ménages en milieu rural pour prévenir, atténuer et/ou faire face à la vulnérabilité et à la variabilité de leurs revenus ?
Quels sont les stratégies et les niveaux actuels des initiatives du Gouvernement pour réduire les vulnérabilités rurales : portée, couverture, ciblage et efficacité des programmes ?
Et à quelles réformes politiques ou dépenses publiques devraient-on donner la priorité, pour renforcer la résistance des populations rurales face aux risques?
Concernant les interventions du Gouvernement, létude examinera les politiques et les programmes publics considérés comme importants pour la gestion des risques sociaux en milieu rural. Il sagit de : (i) lassistance sociale et des filets de sécurité pour les groupes vulnérables y compris: laide alimentaire, le travail des enfants et autres programmes en faveur des enfants en danger, les programmes pour les personnes âgées, les handicapés, les jeunes et les autres groupes ciblés ; (ii) la gestion des catastrophes : la sécheresse, lutte contre les inondations et la lutte phytosanitaire; (iii) investissements dans la gestion des risques agricoles critiques : afin de prévenir les chocs et soutenir les paysans affectés par les risques naturels et économiques ; (iv) initiatives dans la gestion des risques sanitaire critiques : paludisme, santé maternelle, malnutrition et prévention du VIH-SIDA ; (v) Investissements dans la réduction des risques éducatifs critiques : augmentation du nombre de salles de classes, denseignants et de cantines scolaires ; (vi) interventions sur le marché du travail : création demplois par loctroi de crédit, la formation et les travaux publics ; (vii) lépargne et le crédit : extension des institutions dans les zones rurales ; (viii) lassurance sociale : assurance maladie et autres formes de mise en commun des risques; (ix) extension de la couverture de services et dinfrastructures aux zones reculées, ciblage des investissements en faveur des communautés vulnérables.
Données et méthodologie
Plusieurs bases de données disponibles ont été exploitées pour mesurer la vulnérabilité, la fréquence des chocs et le profil global des conditions auxquelles sont confrontées les populations rurales (Annexe A). Les principaux inconvénients des données disponibles sont : (a) labsence de données nationales sur les enquêtes menées auprès des ménages qui permettraient une meilleure compréhension de lévolution dans le temps de la vulnérabilité et (b) aucun des ensembles de données na été spécifiquement élaboré pour évaluer les risques et les chocs. Ces données fournissent néanmoins un aperçu suffisant sur la magnitude des principaux risques auxquels le Sénégal rural est confronté et permettent délaborer un profil raisonnablement faible. Les informations sur les dépenses ont été directement recueillies dans les ministères et auprès des directeurs de programme. Et bien que ne faisant pas partie du cadre de la présente étude, certaines informations supplémentaires ont été recueillies auprès des ONG.
Plan du Rapport
A la suite de la présente section introductive, le Chapitre 2 expose en détail le profil de la vulnérabilité rurale. Le Chapitre 3 passe en revue les instruments de gestion des risques informels et basés sur le marché utilisés par les ménages ruraux. Le Chapitre 4 examine la réponse du secteur public à la vulnérabilité du monde rural, y compris une analyse des programmes et des dépenses clés destinés à assister les ménages ruraux. Le Chapitre 5 conclut avec une série de recommandations visant à réduire et à mieux gérer la vulnérabilité du monde rural et, partant, à assurer une plus grande pérennité à la réduction de la pauvreté.
CHAPITRE II : Risques et Groupes vulnérables dans les zones rurales
Questions fondamentales :
Quelles sont les principales caractéristiques de la population rurale au Sénégal ? Quels sont les principaux groupes vulnérables ? Quels sont les risques et chocs les plus importants auxquels sont confrontés les ménages ruraux ? Comment interagissent-ils entre les secteurs et les communautés pour accroître la vulnérabilité ?
Caractéristiques de la population rurale et déterminants de la pauvreté rurale
Vue densemble de la population rurale
Sur une population nationale de 10 millions dhabitants, environ 6 millions de Sénégalais vivent dans les zones rurales. Plus de deux millions de personnes vivent dans la grande agglomération urbaine de Dakar. Thiès, Ziguinchor et Saint-Louis ont également une population urbaine appréciable (Tableau 2). La population rurale représente plus de 80 % des habitants du reste du pays. Diourbel et Kaolack, dans le Bassin arachidier comptent le plus grand nombre de pauvres en milieu rural.
Tableau 2: Population sénégalaise et nombre de pauvres en milieu rural, 2002
RégionPopulation (000)% RurauxTotal Ruraux (000)Total pauvres en milieu ruralDakar2 2673.37543 425Diourbel1 05084.0882650 916Fatick61387.4536294 800Kaolack1 06676.5816612 816Kolda83688.1737560 857Louga67881.4551255 113Matam42386.1364203 840Saint-Louis68963.5437245 594Tambacounda60683.1503359 645Thiès1 29056.5729457 812Ziguinchor43856.4247182 039Total9 95759.05 8773 866 857Source : Recensement de la population sénégalaise de 2002, Direction de la Statistique
Profil de pauvreté rurale
Bien quau cours des dernières années, la croissance économique ait réduit la pauvreté au Sénégal, ces gains ont été moindres pour les populations rurales. En 2002, 57 % de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté est plus répandue dans les zones rurales où deux tiers des habitants sont pauvres (Tableau 3). Dans les zones rurales, la pauvreté a diminué de six points de pourcentage à partir de 1994, contre 14 points de pourcentage enregistrés auprès des populations dakaroises au cours de la même période. Lindice volumétrique de pauvreté est plus important dans les zones rurales, ce qui signifie que les pauvres en milieu rural sont même en dessous du seuil de la pauvreté et la pauvreté y est plus grave. Le coefficient dinégalité de Gini indique que les revenus sont répartis de manière relativement plus égale dans les zones rurales (0,30) que dans les zones urbaines (Dakar : 0,37 et autres zones urbaines : 0,35). Linégalité des revenus des individus sest accentuée entre 1994 à 2001 au niveau national, dans les zones urbaines et rurales.
Tableau 3 : Pauvreté et inégalité au Sénégal, 1994 - 2002
MénagesIndividusNon
nationalDakarAutres zones urbainesMilieu ruralNiveau nationalDakarAutres zones urbainesMilieu
rural 1994-95Incidence de la pauvreté (%)61,449,762,665,967,956,470,771,0Profondeur de la pauvreté (%)20,515,421,422,323,617,724,425,3Gravité de la pauvreté (%)9,16,49,510,010,67,410,811,7Coefficient de Gini38,645,839,731,732,636,734,029,4 2001-02Incidence de la pauvreté (%)48,533,343,357,557,142,050,165,2Profondeur de la pauvreté (%)14,89,513,417,818,312,016,121,4Gravité de la Pauvreté (%)6,23,75,77,57,94,76,99,4Coefficient de Gini37,441,938,329,934,237,335,230,1Source: ESAM II, 2001/2002, ESAM I, 1994/1995
La conception de la pauvreté varie d'une région rurale à l'autre au Sénégal. Cest à Ziguinchor, Kolda, Diourbel et Kaolack que la pauvreté rurale est le plus répandue, elle est supérieure à 70 %, et moins élevée à Louga (46 %), Fatick (55 %), Saint-Louis (56 %) et Dakar (58 %). Dans une seule région, Ziguinchor, le taux de pauvreté est légèrement plus élevé dans les zones urbaines que dans les zones rurales (Annexe Statistiques Tableau II.a). Malgré le taux de pauvreté plus élevé dans les zones rurales, les ménages ruraux représentent 16 % du quintile le plus aisé de la nation et ces ménages enregistrent des niveaux de consommation supérieurs à 60 % de tous les ménages urbains (Figures 1 et 2). A lautre extrémité de léchelle des revenues, les ménages ruraux représentent 91 % du quintile le plus pauvre. Ces variations de la pauvreté en milieu rural sont importantes, étant donné que les ménages ruraux ne sont pas tous pauvres car certains ont trouvé des stratégies efficaces de développement économique dans ce cadre.
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 1 : Répartition rurale-urbaine entre les quintiles de pauvreté (%)
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 2 : Dépenses quotidiennes par habitant, par quintiles, ruraux/urbains (CFA)
Tableau 4 : Caractéristiques des ménages ruraux par quintiles (in % sauf autrement stipulé) Deux quintiles inférieursDeux quintiles supérieursTaille des ménages (#)14,010,8Dépenses par habitant, CFA/jour358,61 326,3Accès aux terres 0 ha14,026,41- 2 ha0,61,62-4 ha3,43,14- 6 ha3,54,36 ha et +77,964,3Elevage Aucun14,418,3Grands animaux10,88,2Petits animaux14,917,2Les deux59,656,3Chef de famille : Monogame56,459,1Polygame36,629,2Veuve (veuf)4,36,5Divorcé1,11,6Femme chef de famille51,7alphabétisation 26,330,6Education Aucune88,084,3Primaire9,08,1Secondaire2,25,5Handicapés 2,8 1,0 Situation professionnelle : Emploi78,377,6Sans emploi5,97,4Emploi : Public0,95,2Privé3,32,0Indépendant95,392,0Activité : Agriculture79,165,9Commerce7,713,2Construction2,82,2Services2,33,7Fonction publique0,54,1Transport commun,1,82,6Emploi :temps plein permanent27,250,1Temps partiel permanent 10,713,6Saisonnier59,031,9Journalier1,52,7Autre1,51,6Autoconsommation11,46,7Caractéristiques des pauvres en milieu rural
Léconomie rurale demeure essentiellement agraire, avec environ 70 pour cent des ménages ruraux étant engagés dans lagriculture. A cet égard, lélevage est important en tant que base de certaines économies régionales et en tant quinstrument de gestion des risques des ménages. 300 000 ménages sont engagés dans le sous-secteur (bétail et petits ruminants). Les transferts de fonds, des émigrés sont une source importante de revenus tant pour les ménages ruraux que pour les ménages urbains.
Il existe dimportantes différences entre les quintiles de dépenses les plus faibles et les plus élevés dans les zones rurales. Comme le montre le Tableau 4, les ménages pauvres ont plus de grands membres que les ménages aisés. Les ménages aisés ruraux sont soit moins dépendants de lagriculture dans le sens où ils ont la possibilité de trouver un emploi dans le secteur public ou de se faire engager dans les services et le commerce, sils s'engagent dans lagriculture, ils ont de plus fortes concentrations de terres et /ou danimaux. En outre, les non pauvres ont des emplois de meilleure qualité, avec 50 % demplois permanents rapportés contre à 27 % pour les ménages les plus pauvres. Les pauvres dépendent plus des activités saisonnières. Les ménages polygames ont plus de chances dêtre pauvres que les ménages dirigés par une célibataire ou une veuve. Il ny a pas de grandes différences dans les résultats éducatifs de chefs de famille entre les ménages pauvres et aisés, sauf sils sont allés au-delà du niveau primaire. Le pourcentage de ménages pauvres avec des chefs de famille handicapés est presque trois fois plus élevé dans les ménages pauvres que dans les ménages les mieux nantis (voir encadré 1 sur les groupes les plus vulnérables). En outre, lautoconsommation est considérablement plus élevée dans les quintiles les plus pauvres.
Encadré SEQ Encadré \* ARABIC 1: Les groupes les plus vulnérables
Au-delà du niveau général de pauvreté, il existe plusieurs populations particulièrement vulnérables. Ces groupes proviennent souvent de zones rurales ou encourent des risques plus graves du fait quils vivent dans les zones rurales:
Orphelins : 9 % des enfants sénégalais âgés de 0 à 14 sont orphelins et 10 % des enfants de 5 à 14 ans sont confiés dans des familles dadoption (non orphelins mais vivant dans des un ménage distinct de celui de leurs parents). Les enfants qui ont perdu leurs deux parents ont 6 points de pourcentage de moins de chance dêtre scolarisés à temps plein et les orphelins dun seul parent 3 points de pourcentage de moins de chance. Les filles, orphelines sont davantage exposées à abandonner leur scolarité.
Enfants en situations dangereuses ou dexploitation : Selon diverses enquêtes et estimations du Gouvernement, environ 400 000 enfants âgés de 6 à 18 ans sont exposés à des situations dangereuses ou dexploitation :
100 000 enfants sont impliqués dans des travaux domestiques pénibles dans lagriculture, la pêche et lélevage,
30 000 garçons impliqués dans des activités du secteur artisanal et du secteur informel,
50 000 filles (de 6 à 18) employées en tant que domestiques, la plupart provenant des zones rurales défavorisées.
100 000 enfants (talibés) vivant loin de leur famille, la plupart dans des écoles coraniques ou daara. Un sous-groupe de ces enfants dentre eux pratiquent la mendicité mendie dans les rues durant de longues heures et ne reçoivent guère denseignement.
100 000 enfants sont dans un état de dénuement total: enfants de la rue, subissant l'exploitation sexuelle, en conflit avec la loi.
Handicapés : On estime à 120 000 le nombre de personnes handicapées au Sénégal. Les handicapés des zones rurales encourent plus le risque dêtre pauvres et ont peu accès à des équipements ou des formations spécialisées.
Jeunes parturientes : les femmes rurales sont plus exposées à des mariages et grossesses précoces. 9 % des naissances en milieu rural sont le fruit de jeunes femmes âgées de 13 à 19 ans contre 4 % en zones urbaines.
Sources : Etude sur la pratique du trafic de personnes au Sénégal par B. Moens et al., pour lUSAID .2004 ; Enfants et leur vulnérabilité : Sénégal. L. Guarcello, S. Lyon, F. Rosati, juillet 2004; Sénégal ESAM II; MFSSD Lettre de Politique sectorielle 2004.
Le pourcentage de ménages dirigés par des femmes est très élevé, car dépassant 50 %. Ce pourcentage est supérieur à la moyenne sub-saharienne de 31 % et reflète les effets significatifs des migrations de la main-duvre, entre autres. Cependant, au plan national, les ménages dirigés par des femmes sont en moyenne moins pauvres que ceux dirigés par des hommes et dans les zones rurales il n y a pas de différence entre les ménages ayant comme chef de famille un homme ou une femme. Bien que le lien avec la pauvreté ne soit pas solidement établi, il nempêche que les ménages dirigés par des femmes en milieu rural sont confrontés à des problèmes spécifiques. Par exemple, du fait de la diminution de la main duvre masculine, il ya de fortes chances que la production agricole connaisse un déclin et quon ait davantage recours au travail des enfants. Les femmes ont à faire face à de plus grandes restrictions en matière daccès effectif à la terre et au crédit. En outre, le fait que les ménages dirigés par des femmes aient un taux dalphabétisation inférieur à celui des ménages dirigés par des hommes place les premiers nommés en situation de désavantage lorsquil sagit daccéder aux informations relatives à des problèmes divers.
Accès aux infrastructures et services de base
Outre des mesures de la pauvreté basées sur la consommation, laccès aux services de base est globalement moins élevé pour les populations rurales. Les conditions sous-jacentes de la vulnérabilité sont renforcées lorsque laccès aux services de base essentiels est limité. Les chocs sanitaires sont plus fréquents en labsence deau potable et dhygiène appropriées. Les longs trajets scolaires et la distance jusquaux centres de santé réduisent la probabilité dutilisation et damélioration du capital humain. La distance daccès aux marchés, aux routes et aux transports publics réduit lintégration économique et ralentit laccès aux services. En ce qui concerne aux routes et marchés : 40 % des ménages ruraux vivent à plus dune heure des marchés de produits alimentaires et un tiers des habitants ruraux doivent marcher plu dune heure pour atteindre les routes principales et les transports publics. Pour leau, 93 % des ménages urbains et 84 % des ménages ruraux habitent à 15 minutes de marche du point deau le plus proche. Quoiquil en soit, la qualité diffère totalement : plus de la moitié des ménages ruraux tirent leur eau à partir de points d'eau à ciel ouvert et non protégés contre 6 % ménages urbains. Quant à léducation, les deux tiers des enfants en milieu rural ont accès à lécole primaire située à une distance raisonnable (moins dun kilomètre), 16 font un trajet de plus de 3 kilomètres. Pour la santé, plus de la moitié des ménages ruraux habitent à plus de 3 kilomètres dun poste de santé.
Néanmoins, ces données indiquent que, dans les zones rurales, les ménages pauvres ne vivent pas forcément plus éloignés des infrastructures et des services que les ménages aisés. Lenquête nationale sur les ménages indique que ce sont les ménages les plus aisés qui habitent le plus loin des points deau, des écoles et des infrastructures sanitaires (Annexe Statistiques, Tableau II.b). Lenquête sur les ménages du PASEC (programme danalyse des systèmes éducatifs) renforce cette conclusion selon laquelle les ménages ruraux les plus riches vivent également plus éloignés des services financiers (Annexe Statistiques, Tableau II.c). Ce résultat doit être associé à la structure spatiale des exploitations et du type dimplantation des villages mais devra faire lobjet dune étude plus approfondie des exploitations foncières et des schémas d'établissement des villages mais mérite qu'on y consacre d'autres études.
Estimation de la fréquence et de la gravité des risques et des chocs
La vulnérabilité des populations rurales est liée aux risques auxquels elles sont confrontées et à leur capacité intrinsèque dy faire face. Cette section évalue les principaux risques et chocs subis par les populations rurales et identifie ceux qui, de par leur fréquence ou leur magnitude et leurs interrelations avec dautres facteurs de risque, posent le plus grand défi à la réduction de la pauvreté. Les catégories de risques et de chocs passés en revue sont dordre naturel, économique, sanitaire, éducatif et social.
Risques et chocs naturels
Les risques naturels sont intimement associés à la nature agraire de léconomie rurale et à son environnement sahélien. Des cycles de sécheresse réduisent la production agricole et déciment les troupeaux. Toutefois, l'impact de ces chocs varie forcement en fonction de la campagne agricole, de la zone agro-écologique (Encadré 2), du type de culture et de la présence ou non de systèmes d'irriguation irriguée.
Le Sénégal compte environ 3,8 millions dhectares de terres cultivables. Environ 2,1 millions dhectares sont exploités dont 95 % en culture pluviale. 50% des terres exploitées sont consacrées au mil/sorgho, 38 % à larachide, 4 % au riz paddy, 4 % au maïs et 1 % aux légumes. 350 000 hectares sont potentiellement irriguées (moins de 10 % de lensemble des terres arables), avec le niveau actuel des irrigations touche 105 000 hectares (moins de 5 % des terres cultivées). En conséquence, lagriculture est essentiellement encore soumise aux caprices des précipitations dans une région prédisposée à la sécheresse.
Pluviométrie et sécheresse
La pluviométrie est caractérisée par de profondes fluctuations dune année à lautre. Au cours des 25 dernières années, la pluviométrie au Sénégal a fluctué entre un minimum de 394 mm et un maximum de 849 mm par an (Figure 3). Seule une année sur cinq est considérée comme ayant enregistré de bonnes pluies, avec plus 725 mm. Au cours de ces 25 dernières années, à lexception de cinq bonnes années, les autres années ont enregistré une faible pluviométrie et/ou une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies qui ont entraîné la réduction des productions agricoles. Lirrégularité de la pluviométrie sobserve également aux niveaux régionaux et varie par zone climatique. Au sud, en Casamance, région ayant la plus haute pluviométrie avec 1100 mm, les précipitations annuelles varient de moins 33 % à plus 70 % de la moyenne (voir Annexe Statistiques, Tableau II.d, Figures II.a et II.b).
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 3: Pluviométrie annuelle moyenne de 1978 à 2003 (en millimètres) EMBED Excel.Chart.8 \s Source : Service météorologique national
Au cours des 25 dernières années, le Sénégal a connu six années pouvant être considérées comme ayant subi des perturbations majeures de pluviométrie. Elles se sont caractérisées par larrivée tardive des pluies, une irrégularité de leur distribution spatiale et une fin précoce de la saison des pluies. Ces chocs ont provoqué des chutes considérables des rendements agricoles (Tableau 5). Durant les années de sécheresse, larachide a produit de 700 à 900 kg/ha par rapport aux bonnes années de récolte de 1 100 kg/ha. Le déficit de production a varié de 145 000 tonnes à 570 000 tonnes (des pertes de 17,4 milliards à 68,4 milliards de F CFA au prix moyen de 20 F CFA/kg) selon lannée. Le schéma du mil/sorgho est très comparable, la production a décrû de 80 000 à 200 000 tonnes (pertes de recettes de 12 à 30 milliards CFA au prix moyen de 150 F CFA/kg). Une amélioration des précipitations annuelles moyennes de 1 mm augmente de 1 kg/ha le rendement de larachide et de 0,4/kg celui du mil. Toutefois, les niveaux de pluviométrie nexpliquent que 39 % de la variabilité des rendements de larachide. Parmi les autres facteurs, citons la dégradation de la qualité des sols, la période des pluies, lutilisation dintrants et dautres chocs liés à lirrégularité des pluies tels que les parasites et les invasions de criquets.
Tableau 5 : Effets de la sécheresse sur la production. Années sélectionnées : 1979-2002
Année de choc pluviométriquePluviométrie
(annuelle en mm)% du changement par rapport à la moyenne annuelle% du changement pour larachide% du changement pour le mil1979591-20%-29%-29%1980496-36%-24%-8%1983394-21%-46%-28%1990593-22%-28%-10%1992448-29%-27%-9%2002509-17%-72%-13%Source : Estimations de la Banque
Le choc le plus récent lié à la pluviométrie a eu lieu en 2002, année considérée comme difficile en raison de la quantité et de la période des pluies. Cela a abouti à une diminution de la production darachide, de coton et de niébé. Les cultures de substitution servant traditionnellement de diversification ont également subi des pertes, il s'agit de la pastèque et du sésame avec une chute de 7,5 % et 26 % respectivement. Une réduction globale de 18 % de la production de céréales de base a aggravé le déficit de la structure alimentaire du pays et a incité le Gouvernement à offrir une assistance alimentaire étendue et des filets de sécurité aux cultivateurs (Chapitre IV). La production totale darachide de 265 000 tonnes a été la plus faible enregistrée depuis lindépendance. Ce choc a également affecté le bétail, causant une réduction de 5 %. Les pertes économiques causées par les pluies hors saison en 2002 sont globalement estimées à 31 milliards de F CFA (environ 62 millions de dollars).
Les variations de pluviométrie affectent la plupart des ménages ruraux et ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus des pertes de bien-être. 85 % des ménages ruraux ont répondu avoir connu au moins une mauvaise récolte au cours des 10 dernières années (Annexe Statistiques, Tableau II.e). Le Tableau 7 indique les variations de la production concernant les producteurs du Bassin arachidier de 2000 à 2004 par niveau de pauvreté et par quintile de consommation des ménages. En 2002, tous les niveaux de pauvreté ont enregistré des diminutions de production. Toutefois, si les revenus des ménages les plus pauvres dépendent uniquement de la production agricole, étant, en fait, ceux qui produisent la plus grande quantité darachide, on peut conclure que limpact économique absolu du choc de 2002 a été beaucoup plus important pour les ménages les plus pauvres.
Tableau 6: Récoltes annuelles darachide (en kg) par ménage, par niveau de pauvreté
Année agricoleNon pauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q52003-2004948.62932.53731.92112.51224.6804.6838.42002-2003915.91968.72068.71856.11324.5731.3632.52001-20021613.82961.73607.12264.81651.11325.32124.12001-20021613.82961.73607.12264.81651.11325.32124.1Source: Enquête PSIA sur le Bassin arachidier
Inondations
En dépit de la faiblesse globale des précipitations au Sénégal, certaines localités ont subi les effets néfastes des inondations. Au cours des dix dernières années, de nombreuses zones ont souffert dinondations causées par des pluies intenses et le débordement des fleuves, essentiellement à Saint Louis, Matam, Louga, Tambacounda et Kolda. Ces inondations ont affecté des milliers de personnes, causant des morts, des déplacements, la destruction de maisons et dautres infrastructures et dimportantes pertes de cultures et danimaux. Ces pertes se caractérisent de la manière suivante en fonction des régions :
A Saint Louis et Matam, les inondations sont récurrentes le long de la vallée du Fleuve Sénégal. Depuis le début des années 90, dimportantes inondations se sont produites en 1994, en 1999 et en 2003, avec des effets particulièrement dévastateurs en 1994 et en 1999. Les inondations de 1999 ont duré jusquen mi-octobre dans de nombreuses régions, causant la mort et détruisant des routes, des maisons, des cultures et autres biens et ont touché près de 100 000 résidents. 70 % des périmètres irrigués villageois (PIV) à Podor ont été touchées. Outre la perte de cultures et la destruction de maisons, les inondations ont favorisé linfestation de plantes aquatiques (Dia 2004 et Fall 2000).
Les inondations à Kolda varient selon les départements. En 2003, la combinaison de fortes pluies et le manque dinfrastructures de drainage ont affecté les populations qui sinstallent de plus en plus dans des zones inondables le long des fleuves Gambie, Casamance et Kayanga.
A Tambacounda, de juillet à octobre 2003, les fortes pluies ont provoqué le débordement des zones de stockage naturel et les inondations qui en ont résulté ont causé des dégâts importants aux bananeraies. Les inondations ont affecté environ 2 200 hectares cultivés par 3,200 producteurs soit coût économique estimé a 3.6 milliards de F CFA.
Dans la région du Delta du Saloum, deux formes dinondations locales sont communes, lune causée par les pluies, lautre par l'envahissement des terres par les eaux marines, entraînant lérosion des berges sablonneuses du fleuve, lisolement des populations et la salinisation des terres arables.
Criquets, insectes nuisibles et parasites
Le Sénégal subit périodiquement des invasions de criquets, dont les plus récentes ont eu lieu 1988 et 2004. Les invasions de criquets, présents par intermittence dans le Sahel depuis des milliers dannées, constituent une grave menace pour la production et les revenus agricoles. Durant lépisode le plus récent, selon une évaluation de la FAO (FAO 2004), sur les 11 régions du pays, sept ont subi les effets néfastes de linvasion: Saint Louis, Diourbel, Thiès, Matam, Fatick, Louga et Dakar. La perte de production de céréales de base était en moyenne de 22 %, dont 34 % pour le mil (par rapport à la moyenne des cinq années précédentes) et de 30 % pour le sorgho. La perte globale de production a dépassé les 45 000 tonnes. La région de Saint-Louis au nord a enregistré la moitié des pertes. La moitié des pâturages dans le nord (Louga, Saint-Louis, Matam) et 80 % à Diourbel ont été dévastés. Les dégâts causés par les criquets en 2004 nont pas considérablement affecté les principales zones agricoles du sud-ouest.
Le nombre de ménages touchés par linvasion de 2004, est de 124 000 soit 20 % de tous les ménages ruraux. Contrairement à la sécheresse générale, les dégâts causés par les criquets sont géographiquement sporadiques même dans les régions affectées. Lorsque ces criquets débarquent dans les champs, ils dévorent tout sur leur passage et peuvent entraîner une perte totale de la récolte. Les ménages affectés se trouvaient dans les régions de Matam, Thiès, Diourbel, Saint Louis et Louga (Tableau 7). Les pertes de production sont estimées à moins de 50 000 tonnes (environ 7 milliards de F CFA au prix moyen au producteur de 150 F CFA/kg. Les dommages ont été quelque peu atténués grâce à la mobilisation rapide et à la mise à disposition des ressources dans le cadre de la campagne de lutte antiacridienne.
Tableau 7: Estimation des pertes de production céréalière causées par les criquets en 2004
Région affectéeProduction annuelle moyenne 1999-2003Pertes dues aux criquets (tonnes)%# Ménages affectésTonnes par ménageThiès53 11211 68522%22 2390.52Diourbel57 03814 83026%22 1490.67Saint-Louis1 50475250%19 4390.04Louga36 41214 56540%14 5951.00Matam18 6992 99216%42 8530.07Fatick (Gossas)26 6652 66610%2 1641.23Total193 43047 49025% 123 439Total Sénégal1 108 30047 4904.3%Source : Rapport FAO/PAM/CILSS, Sénégal Déc. 2004
Dautres infestations à létat endémique affectant lagriculture et le bétail ont été moins spectaculaires mais ont néanmoins causé des pertes considérables de production. Les principaux risques pour les cultures sont les suivants: (a) les oiseaux granivores (quelea-quelea et passer luteus) qui abîment les récoltes dans la Vallée du Fleuve Sénégal; (b) les sauterelles (oedaleus Sénégalensis notamment), en particulier dans les régions de Kaolack, Tambacounda, Fatick, Diourbel et (OEdaleus nigeriensis et Zonocerus variegates) dans les régions de Kolda et Ziguinchor, qui attaquent les jeunes pousses en début de saison des pluies ; (c) les autres essaims dinsectes (amsacta moloneyi) dans les régions de Kaolack, Louga et Diourbel qui attaquent le niébé, larachide et le maïs ; (d) les insectes floricoles (cantharides) qui mangent les jeunes bourgeons de mil dans la zone du Bassin arachidier ; (e) les pucerons (aphis craccivora) qui transmettent un virus (virus déformant les feuilles) à larachide et au niébé et (f) la mouche blanche (bemisia tabaci) qui affecte la production de coton.
En général, la prévention et le traitement des infestations parasitaires demeurent limités. Sans mentionner le caractère exceptionnel de lannée 2004 de par ses opérations durgence contre les criquets, 428 000 hectares en moyenne sont inspectés chaque année, soit environ 20 % des terres cultivées. Au cours des six dernières années, 63 % des champs inspectés étaient infestés et 53 % de ces champs infestés ont été traités (Annexe Statistiques, Tableau II.f).
Menaces pour le bétail
Lélevage est menacé par la sécheresse et autres effets climatiques et parasitaires sur les pâturages. La perte de pâturage se traduit en vente danimaux à moindre prix et en changement des schémas de transhumance qui peuvent causer des pertes animales de lordre de 30 %. Il est difficile destimer les pertes globales dans la mesure où les bergers peuvent faire passer leurs animaux au-delà des frontières nationales et les brader à un prix inférieur à celui escompté, etc. Le Tableau 8 indique que la sécheresse de 2002 a causé une réduction du nombre de bovins, dovins et de caprins. Par contre laviculture de type familiale sest intensifiée conformément au rôle qui lui est dévolu dans le cadre des stratégies suivies des ménages. Toutefois, il est bon de noter que l'effet de la sécheresse sur l'élevage de bétail est moins grave que sur la production agricole, d'ou le rôle important que joue le bétail comme valeur refuge pour se prémunir contre le manque à gagner en matière de consommation
Tableau 8: Evolution des stocks danimaux de 1999 à 2003 (en 000 de têtes)
AnnéeBovinsOvinsCaprinsPorcinsEquidésAnesCamélidésVolaille
industrielleVolaille
familiale19972 898 0004 198 0003 578 000191 000444 240375 0004 0004 956 00013 118 00019982 912 4904 344 9303 703 230213 919445 128375 7493 9605 287 00015 055 28319992 927 0524 497 0033 832 843239 590446 018376 5013 9204 710 00011 276 77920002 986 0004 542 0003 879 000269 000471 000399 0004 0005 595 00018 900 00020013 061 0004 678 0003 995 000280 000492 000407 0004 0006 115 31719 542 60020022 996 9374 540 3803 899 972291 450496 095399 5474 0005 174 25520 207 04820033 017 5134 613 5083 968 737303 368501 225399 5474 0085 261 86620 813 260Source : Rapport sur la Situation Economique et Sociale du Sénégal DPS 2003
Parmi les maladies majeures figurent, la peste, la fièvre aphteuse, la maladie de Newcastle, la peste chevaline et le botulisme (Annexe Statistiques, Tableau II.g). Le Ministère de la production animale piste les maladies animales et encourage les vaccinations. En 2002 (données les plus récentes), MAE a fait état de 1 300 morts danimaux mais de nombreuses pertes nont pas été signalées. Dans lenquête PASEC les trois-quarts des ménages ruraux ont signalé des pertes de bétail au cours des 10 dernières années avec pour cause la plus fréquente les épidémies, ensuite vient le vol et enfin la sécheresse. (Tableau 9).
Tableau 9: Fréquence et cause de la perte du bétail, 2002 en %
RuralDakarAutres urbainsTotalMénages ayant enregistré des pertes de bétail au cours des 10 dernières années 73.311.835.353.0Perte subséquente à une épidémie52.323.333.448.1Vols, pertes21.527.935.824.1Sécheresse/ calamité naturelle16.011.615.815.8Ventes considérables9.123.39.59.7Total100.0100.0100.0100.0
Effet des chocs agricoles sur léconomie nationale
Depuis la dévaluation du Francs CFA en 1994, léconomie sénégalaise a retrouvé son dynamisme en enregistrant un taux de croissance annuelle de plus de 5 %, bien que les chocs dorigine climatique aient entraîné un ralentissement de la croissance potentielle. La croissance du PIB a été interrompue en 2002, lorsque léconomie a subi une baisse de croissance de 1,1 %. Cette chute a été essentiellement provoquée par la chute de la production agricole en grande partie due aux problèmes liés à la pluie et aux inondations le long du Fleuve Gambie. La Figure 4 retrace lévolution de la croissance économique dans le secteur primaire de 1998 à 2004. La reprise de 6,3 % de la croissance économique en 2003 et de 6,1 % en 2004 a été soutenue par la croissance de 20 pour cent du secteur primaire en 2003 et de 9 % en 2004.9
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 4: taux de croissance du secteur primaire, de 1998 à 2004
EMBED Excel.Chart.8 \s
Source: Ministère des Finances, estimations de la Banque
Risques et chocs économiques
Les risques économiques dans les zones rurales sont liés aux risques dune économie ouverte, risques liés aux systèmes de production de commercialisation et les risques en termes de revenus et de pouvoir dachat. Si le chômage est un risque économique majeur dans les zones urbaines, tel nest pas le cas en milieu rural au Sénégal où la majorité de la population active est à son compte ou engagée dans des activités informelles ou à temps partiel afin de diversifier ses revenus. Le sous-emploi et la faiblesse des revenus tirés dactivités productives sont plus importants que la perte pure et simple dun emploi.
Risques liés à une économie ouverte
Le Sénégal pratique une économie ouverte et ses producteurs ruraux sont confrontés aux risques liés aux taux de change et aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux. Lagriculture constitue 20 % des exportations totales composées principalement de produits arachidiers (huile brute et tourteaux, représentant la moitié des exportations agricoles), de coton (brute et produits tissés) et, à une moindre mesure lhorticulture qui prend de plus en plus de limportance. La production arachidière est stagnante et les exportations ont chuté progressivement en raison de la mauvaise gestion politique des réformes du sous-secteur depuis le milieu des années 90 de même quen raison de la diminution de la qualité des semences et des sols. La structure tarifaire qui accorde des avantages industries locales des catégories dhuile comestible moins coûteuses pour le marché intérieur domestique ainsi que la tendance à la baisse des prix sur les marchés internationaux au cours des dix dernières années ont également joué un rôle important dans ce déclin. Jusquà une date récente, la politique tarifaire du Gouvernement ne reflétait pas les signaux du marché mondial et les producteurs bénéficiaient de revenus stables alors que les prix garantis étaient bien inférieurs au prix du marché. Les réformes entreprises depuis le milieu des années 90 ont favorisé les prix imposés par le marché, qui ont fait l'objet de négociation entre les producteurs et les entreprises de transformation.
En termes de risques liés aux taux de change, le principal choc a été la dévaluation du F CFA en 1994. Selon une étude récente de la Banque Mondiale sur les effets de la dévaluation de 1994, virtuellement tous les segments de la population, y compris les pauvres en milieu rural, ont bénéficié dune amélioration de leur niveau de vie à la suite de la dévaluation mais la croissance na pas été tout à fait en faveur des pauvres dans la mesure où les gains ont été plus substantiels pour les plus nantis en termes de répartition des revenus. La lenteur de la croissance de léconomie rurale à la suite de la dévaluation est due (a) aux mauvaises conditions climatiques ; (b) au boom des investissements publics entraînés par la dévaluation qui a essentiellement bénéficié aux secteurs de la transformation et des services ; et (c) à une chute en valeur réelle des cultures après la dévaluation (Azam, Dia, Tsimpo et Wodon 2005)10.
Les risques liés aux systèmes de production et de commercialisation
Le système de financement et de commercialisation de la production, darachide en particulier, a subi des réformes structurelles au cours des dernières années. La distribution des intrants et la commercialisation des produits agricoles se sont de plus en plus libéralisées au cours des 20 dernières années. En ce qui concerne le secteur arachidier, les réformes en cours qui ont été accélérées en 1997 ont abouti à la suppression de SONAGRAINES en 2001 et à linstauration dun système de livraison directe, cest à dire sans intermédiaires ou courtiers, entre le producteur et la minoterie. Quoique ce nouveau système soit généralement plus efficace que limplication directe du Gouvernement, cette période de transition a entraîné des bouleversements lorsque les marchés tentent de sadapter.
Le manque daccès aux semences et dans une moindre mesure aux engrais est un problème très important et de loin la raison principale pour réduire les superficies exploitées. Dans lenquête du PSIA sur les producteurs du Bassin arachidier, 72 % des ménages non défavorisés et 68 % des ménages pauvres ayant signalé avoir réduit les superficies exploitées ont cité le manque de semences comme en étant la principale raison (Annexe Statistiques, Tableau II.h). Pour le quintile le plus pauvre, le manque dengrais représentait également une raison considérable (12 % des réponses). Les risques associés au climat étaient une moindre raison de réduction des superficies de production. Le manque daccès aux intrants fondamentaux provient des difficultés liées aux marchés du crédit en milieu rural et aux changements de la structure de production à la suite de la privatisation des industries rurales.
Les risques liés au pouvoir dachat et aux prix
Au cours des dix dernières années (1994-2003) les producteurs agricoles de coton, darachide et de mil ont vu leur pouvoir dachat séroder. Lindice général des prix à la consommation a augmenté plus vite que lévolution des prix des principaux produits agricoles (Tableau 10). Notamment, larachide et le mil ont subi des chutes absolues de prix au cours des dernières années. Le pouvoir dachat des riziculteurs sest maintenu même sils sont confrontés à la rude concurrence du riz importé de qualité inférieure. Les producteurs de maïs enregistrent des gains substantiels tant en termes de prix absolu quen pouvoir dachat.
Tableau 10 : Evolution des indices du pouvoir dachat et des prix, 1990-2002
Année199019921994199619981999200020012002Mil (CFA/kg)83738013212583838383Coton (CFA/kg)100100150170185185185185185Arachide (CFA/kg)8080120131160145145120120Riz85851009096101100100100Maïs745783141132134127154143IHPC73,772,590,8100103104104108110Pouvoir dachat (PA)
Secteur mil85,376,366,810092,260,760,358,557PA secteur coton79,881,197,210010610510410199PA secteur arachide82,984,210110011910710685,293PA secteur riz128,1130,3122,4100,0103,9108,3106,4103,4101,0PA secteur maïs111,687,4101,6156,7142,8143,7135,2159,2144,4Source : Gestion des Risques Agricoles, Niang, document de travail 2005
Risques et chocs en santé
Les chocs sanitaires ont des répercussions qui vont au-delà de la qualité de la vie, affectant les revenus, la productivité, la scolarisation et finalement, la croissance économique. La perte de journées de travail se traduit en réduction de salaires et/ou de production nationale domestique ainsi quen perte de rendement de services (ex : journées denseignement et autres services essentiels). Les crises de santé accroissent les dépenses des ménages et épuisent lépargne, y compris les transports, les honoraires médicaux, les médicaments et, en cas de décès, les frais mortuaires associés aux funérailles. Les effets des crises sanitaires, en termes de coûts, sont particulièrement aigus en labsence de mécanismes de solidarité ou dassurance. La perte dépargne, accroît aussi la vulnérabilité globale des ménages face aux autres événements aux conséquences néfastes. Les effets des chocs sanitaires sur la performance scolaire entraînent une diminution de lapprentissage et peuvent aboutir à labandon de la scolarisation ou au redoublement. La mort dun parent expose les orphelins à un risque considérable de non-scolarisation. Dans le cadre de lévaluation de ces risques et chocs sanitaires, la présente section se penchera sur le profil de la morbidité et de la mortalité en général, puis elle considèrera les domaines critiques que sont la malnutrition, la mortalité maternelle, le paludisme, les autres maladies endémiques et le VIH-Sida.
Profil global de la morbidité et de la mortalité
Le Sénégal a opéré dimportantes avancées dans plusieurs domaines sanitaires mais enregistre encore des retards considérables dans plusieurs domaines cruciaux pour sa classe de revenus. Lespérance de vie de 54 ans est supérieure à la moyenne SSA de 49 ans (1999), reflétant ainsi au Sénégal un revenu par habitant supérieur, lurbanisation croissante, une faible prévalence du VIH et lamélioration de la couverture de lenseignement primaire du Sénégal par rapport aux pays à ses voisins régionaux. Toutefois, la mortalité maternelle demeure élevée à 510 pour 100 000 naissances denfants vivants (DHS II 1993) et la fertilité de 5,7 enfants par femme est supérieure aux moyennes régionales. Par rapport à son niveau de revenus, le Sénégal enregistre lun des taux de mortalité les plus élevés des moins de cinq ans. La mortalité néonatale représente la moitié du taux de mortalité infantile et elle est associée aux naissances prématurées et au faible poids du bébé à la naissance, au tétanos néonatal, à la pneumonie et aux traumatismes de naissance. Le taux de mortalité infantile (enfants de moins dun an) est 40 % plus élevé dans les zones rurales et la mortalité des enfants de moins de 5 ans est de 162 % plus élevée.
Le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité au Sénégal. Il ressort de lenquête ESAM II sur les ménages que le paludisme/fièvre est la cause la plus courante de décès dans les zones rurales (la moitié des causes de maladie signalées spontanément), suivi de la diarrhée et des problèmes respiratoires. Les enfants et les personnes âgées souffrent plus fréquemment de paludisme (ou du moins de fièvre) que les autres groupes (Annexe Statistiques, Figure II.c et Table II.i). Lon estime que le paludisme est la cause de 26 % des décès denfants (Tableau 11).
Les registres administratifs des services de santé publique confirment ce profil général de morbidité. Sur la base dune moyenne établie de 1996 à 2001, le Gouvernement fait état de 900 000 cas de paludisme traités annuellement, de 220 000 cas de maladies de la peau, de 180000 cas de maladies respiratoires aiguës, de 170 000 cas de diarrhée et de dysenterie et de 60000 cas de parasitoses comme causes principales de morbidité à léchelle nationale. Le paludisme est également une des causes principales de décès enregistrés, soit une moyenne de 1 500 décès enregistrés par an, la diarrhée cause 280 décès et les maladies respiratoires de 250 décès.11 Bien que le VIH-Sida ne soit pas cité comme étant une cause majeure de morbidité, il constitue une proportion croissante des lits du principal hôpital des maladies infectieuses de Dakar, de 10 % en 1991 à 60 % en 1999. Les chiffres officiels de la morbidité ne donnent aucune information sur la malnutrition sous-jacente en tant que cause et facteur aggravants de maladie mais, selon certaines estimations, les morts denfants en font la seconde cause majeure. Les statistiques ne font pas de distinctions entre les zones urbaines et les zones rurales. Toutefois, en cas de maladie, 18 % des ménages ruraux déclarent ne pas se rendre au travail/à lécole pour raison de santé contre 14 % des ménages urbains.
Malnutrition
Un quart des ménages ruraux signale avoir souvent ou toujours des difficultés à sapprovisionner en nourriture. Cette difficulté est pratiquement constante dans tous les quintiles de la pauvreté, la différence résidant dans le fait que 46 % des ménages du quintile le plus élevé ont déclaré ne jamais ou rarement avoir des difficultés à sapprovisionner en nourriture par rapport aux 39 % du quintile le plus bas. Et 20 % des ménages urbains ont également fait état de difficultés persistantes dans leur approvisionnement en nourriture. Il faut toutefois noter que cette autoperception peut différer considérablement à partir de la consommation réelle en raison des différences de perception et dattente de ce qui doit constituer un repas. (Annexe Statistiques, Tableau II.j).
Diverses sources font état de différentes données eu égard à la malnutrition des enfants mais toutes conviennent que les taux sont beaucoup plus élevés dans les zones rurales. Selon ESAM II, dans les zones rurales, plus de 43 % des enfants âgés de moins de cinq ans présentent des signes darrêt de croissance (indicateur de mauvaise santé ou de mauvaise alimentation chronique), 24 % présentent une insuffisance pondérale et 10 % présentent des signes de rachitisme, contre respectivement de 21 %, 12 % et 8 % dans les zones urbaines. Les indicateurs de malnutrition sont plus élevés à Diourbel, Kaolack, Fatick et Tambacounda. Selon létude MICS 2000, environ 21 % des enfants en milieu rural âgés de moins de cinq ans souffraient de malnutrition modérée ou sévère, en termes de poids et de taille par âge en comparaison de 14 % des enfants en milieu urbain (Annexe Statistiques, Tableaux II.k et II.l).
Mortalité maternelle
Les chocs sanitaires pour les femmes en âge de procréer constituent un risque fondamental dans les zones rurales. Le taux de mortalité maternelle au Sénégal est désespérément élevé et, dans certaines zones rurales, elle est supérieure à 1 200 pour 100 000 naissances denfants nés vivants. La mortalité maternelle entraîne dautres conséquences néfastes. Des études menées dans les autres régions ont montré que, la mortalité maternelle accroît la probabilité de mortalité infantile.12 Elle accroît également la probabilité de non-scolarisation des enfants de 3 points de pourcentage (Guarcello et. al . 2004). Le taux élevé de mortalité maternelle des femmes rurales est du à un certain nombre de facteurs, parmi lesquels les grossesses précoces, le taux plus élevé de fécondité, les facteurs aggravants que sont le paludisme et la malnutrition, le manque de soins avant et pendant la naissance. Les taux plus élevés de fécondité reflètent la moyenne de mariages précoces, laccès limité aux contraceptifs et la tendance dans les campagnes davoir les grandes familles. Seuls 3 % des femmes en milieu rural signalent avoir recours à la contraception contre à 12 à 18 des femmes en milieu urbain et 71 % des femmes en milieu rural disent avoir reçu des soins prénataux donnés par un personnel de santé qualifié contre 89 % des femmes en milieu urbain. Cette couverture chute encore lorsquil sagit de laccouchement réel où les risques sont les plus élevés. 45% des femmes en milieu rural signalent avoir accouché seules ou avec laide dun membre de la famille ou dune amie. Seules 12 % des naissances en milieu urbain se déroulent dans un contexte aussi risqué. La présence dinfirmières sages-femmes pour suivre les naissances en milieu urbain était: 2,5 fois plus probable que dans les zones rurales (Tableau 12).
Tableau 12: Quelques indicateurs en matière de santé maternelle
IndicateurMilieu urbainMilieu rural% de toutes les femmes de 15 à 49 ans utilisant des moyens de contraception moderne123% des femmes mariées de 15 à 49 ans utilisant la contraception moderne183% des femmes de 15 à 49 ans ayant accouché lannée suivante par source de soins prénatauxInfirmière-Sage-femme8362Personne1127Médecin54Matrone15Total personnel qualifié8971% des femmes de 15 à 49 ayant accouché lannée précédente une personne avec assistanceAmie / Parente431Infirmière-Sage-femme8030Personne814Accoucheuse traditionnelle111Matrone511Médecin22Total personnel qualifié8743Source : MICS 2000
Le paludisme et les autres maladies endémiques
Le paludisme est le problème sanitaire le plus répandu auquel est confronté le Sénégal. Au niveau national, le paludisme est la cause de 31 % de la morbidité et de 32 % de la mortalité. Lincidence varie au cours de lannée, avec une pointe prononcée durant la saison des pluies (en particulier, septembre et octobre). Au nord, le paludisme est essentiellement saisonnier avec une mortalité et une morbidité concentrées sur une période de quelques mois.13 Dans les régions du sud, le paludisme est endémique avec des pointes moins prononcées. Les femmes enceintes et les enfants âgés de six mois à cinq ans sont les plus exposés au risque. Le paludisme est associé à une anémie sévère chez les femmes enceintes, à une insuffisance pondérale de lenfant à la naissance et qui aboutit par la suite à la mortalité infantile. Hormis les femmes enceintes, la mortalité des adultes due au paludisme est relativement faible. Le Paludisme 14 frappe également plus durement les personnes exposées à dautres risques de santé tels que la malnutrition et le VIH/Sida, et le paludisme est un risque aggravant de la mortalité maternelle. Avec la résistance à la chloroquine, le paludisme est devenu un fardeau lourd à supporter et cela a doublé ou triplé les hospitalisations et les décès ainsi que multiplié par 6 la mortalité infantile pédiatrique pour cause de paludisme comme le montrent les données recueillies depuis lapparition de la résistance à la chloroquine au Sénégal à la fin des années 80 (Trape et al 2003).
Les chances de contracter le paludisme sont beaucoup plus élevées dans les zones rurales que dans les villes. Le taux moyen annuel dinoculation par les insectes (entomologic inoculation rate - EIR) est de 7,1 % dans les centres urbains, de 45,8 % dans les zones périurbaines et de 167,7 % dans les zones rurales (Robert et. al 2003).15 Cette faible probabilité dêtre piqué par un moustique infecté dans les zones urbaines est due à un environnement moins hospitalier (ex : pollution, faible capacité du vecteur), comportement de méfiance et de protection envers les moustiques (écrans, insecticides, moustiquaires) et une densité de population humaine plus élevée. Selon MICS 2000, 13 % des enfants âgés de 0 à 59 mois dormaient sous une moustiquaire contre à 23 % des enfants en milieu urbain.
Le paludisme affecte les revenus, la production et lapprentissage. Selon les estimations dune analyse nationale sur leffet global du paludisme sur les taux de croissance économique, le paludisme réduit la croissance du PIB au Sénégal de 0,35 % par an. (McCarthy et. al. 2000). Les impacts économiques portent sur la perte de main duvre, de productivité agricole et la croissance sacrifiée dans des secteurs industriels tels que le tourisme. En outre, le paludisme fait perdre des jours de classe et peut avoir un effet négatif sur la capacité dapprentissage à long terme.16 Linfection moyenne chez les écoliers est de 30 à 50 % mais plus généralement dans le sud où 62 % des écoliers sont infectés.
Les populations rurales sont exposées à dautres maladies endémiques comme la concentration de la bilharziose dans certaines régions. La construction de barrages et lirrigation le long de la Vallée du Fleuve Sénégal ont développé la schistosomiase. La prévalence semble sêtre accrue chez les enfants ces dernières années, de 19,5 % à 22 % dans les zones endémiques de 1996 à 2002. Elle affecte la santé des enfants dâge scolaire, causant une augmentation des complications hépatiques dont la gestion sera coûteuse dans les années à venir. Le Sénégal a réussi a éradiqué lonchocercose ces dernières années à travers une thérapie collective des villages infectés, 606 villages en 2003 avec une prévalence dans les communautés qui est passée de 9,5 % à 0,2 % de 1996 à 2003.
VIH-SIDA
Le Sénégal enregistre lun des taux de prévalence du VIH le plus faible en Afrique sub-saharienne, estimé à 1,5 % de la population adulte.17 Cela se traduit par une estimation de 75 000 adultes et 5 000 enfants âgés de moins 15 ans actuellement infectés (CNLS 2004). Les facteurs ayant contribué au maintien dun faible taux de prévalence sont une situation géographique favorable (taux globalement plus faibles dans la région ouest-africaine), la prédominance initiale du VIH-2 qui est moins virulente, les murs sociales interdisant certains risques, la politique de dépistage précoce et agressive de létat et de la société civile pour éduquer la population sur les risques du VIH-SIDA et pour identifier les maladies sexuellement transmissibles dans les groupes à plus haut risque.
Les taux de prévalence varient dune région à lautre bien que les données ne permettent pas de tirer des conclusions définitives sur les zones rurales. Comme lindique la Figure 5, les taux les plus élevés sont observés dans les régions frontalières de louest et du sud du Sénégal, dont Kolda (2,9 %), Tambacounda (2,6 %) et Ziguinchor (2,3 %).18 Kolda et Tambacounda sont deux des régions du Sénégal où plus 80 % de la population vit en zone rurale. Par contre, le taux de prévalence du VIH à Dakar est de 1,7 %.
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 5 : Prévalence du VIH chez les femmes enceintes, par région, 2002 et 2003 (par moyenne et intervalle de confiance statistique)
SHAPE \* MERGEFORMAT
Les populations rurales sont vulnérables au VIH-Sida parce quelles ont moins dinformations pertinentes sur la maladie et peu daccès aux services de santé. La plupart des résidents ruraux disent avoir entendu parler du VIH-SIDA, ce qui atteste les campagnes de sensibilisation entreprises par le Gouvernement et la société civile. Mais les femmes en milieu rural connaissent moins les risques spécifiques de transmission et les mesures préventives que les femmes en milieu urbain. Bien que trois-quarts des femmes en milieu rural aient entendu parler du sida, seules 29 % dentre elles peuvent identifier les modes de prévention de sa transmission, par rapport à 47 % de femmes en milieu urbain (Annexe Statistiques, Table II.m). Soixante-deux pour cent des filles ne peuvent indiquer un seul risque de transmission (40 % des filles en milieu urbain) et un moins grand nombre de femmes en milieu rural savent où faire le test du VIH. Il existe de grandes variations régionales, la plus grande ignorance se trouvant à Kolda et à Tambacounda, régions enregistrant le taux de prévalence le plus élevé. Compte tenu du taux élevé des ménages dirigés par des femmes, en grande partie, en raison des migrations de travail une large proportion des femmes en milieu rural rencontrent ce risque.
Les migrations de travail, dune grande importance pour la survie en milieu rural, semblent également accroître les risques du VIH. Près de la moitié de tous les cas de Sida traités à la principale clinique de soins ambulatoires du pays faisaient état de longues périodes de leur vie passées à létranger, le plus fréquemment (64 %) dans dautres pays africains. Relativement peu de patients atteints du Sida faisaient état de voyages en Europe (6 %) ou aux Etats-Unis (1 %) (CTA 2003). Selon une étude effectuée sur les villages autour de Matam, 27 % des travailleurs émigrés à létranger de retour au pays étaient infectés contre un taux inférieur à 1 % des non-migrants (Kane et. al. 1993). Selon une autre étude menée dans le milieu de la région de Ziguinchor, la séropositivité était associée aux transfusions sanguines, à des injections, à des maladies sexuellement transmissibles et aux migrations saisonnières (Pison et. al. 1993). Dans les zones rurales, le VIH semble être essentiellement transmis dabord aux hommes par des contacts sexuels avec des femmes infectées rencontrées durant les migrations saisonnières et ensuite à leurs femmes ou à leurs partenaires une fois de retour chez eux.19
Dautre part, les rapports économiques et de pouvoir entre les genres exposent les femmes à des risques. Dans une étude portant sur le sud du Sénégal, il est apparu que les migrants saisonniers et les femmes divorcées ou veuves étaient plus à même de reconnaître avoir eu des rapports sexuels occasionnels. Dans lensemble, 28% des hommes sexuellement actifs et 27 % des femmes sexuellement actives ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec au moins un partenaire occasionnel, au cours des 12 derniers mois. Ces relations sexuelles étaient motivés par des besoins matériels chez 66% des femmes qui en ont fait laveu (Layarde et autres, 1996).
Chocs sanitaires et accès aux services de santé
Face aux chocs sanitaires, les populations rurales ont tendance à moins utiliser des services de santé que les citadins. Deux-tiers des malades en milieu rural ont consulté des services de santé contre trois-quarts des citadins, en fonction du niveau de pauvreté. (Annexe Statistiques, Tableau II.n). Il est bien de signaler que, les populations ont accès à des services de santé de moindre qualité. Les populations allaient bien plus probablement consulter les guérisseurs traditionnels que les populations urbaines (16 % contre 6 %), et sadressaient moins à des hôpitaux publics ou privés et à des cliniques (36 % contre 67 %). Les ménages les plus pauvres étaient les plus enclins à se rendre chez les guérisseurs traditionnels. En outre, lutilisation des cases de santé est très limitée pour des services curatifs (Tableau 13).
Dans les zones rurales, laccès financier et la distance sont des facteurs importants dans lutilisation des services de santé. Pour les populations rurales ayant signalé avoir été malades mais qui nont pas cherché à se soigner, 40 % ont donné pour raison la cherté les coûts (Tableau 13). Cette raison était encore plus invoquée par les ménages ruraux les plus pauvres. Les coûts portent non seulement sur les consultations et les médicaments mais aussi sur le temps de travail perdu et les coûts de transport jusquau lieu de consultation. Ces coûts découragent les populations à rechercher un suivi médical rapide, hautement crucial dans le cas daccès de paludisme, de complications daccouchements et dautres chocs sanitaires.20 Globalement, les ménages ruraux affectent environ 2,1 % de leurs dépenses annuelles à la santé contre 0.6 % pour les ménages urbains (Annexe Statistiques, Tableau II.o). En outre, la relation entre le coût, la qualité, la distance et lutilisation est indissociable. Les ménages ruraux et urbains prennent en compte la qualité des soins, les prix, y compris les coûts de transport dans leurs décisions à consulter les services de santé.
Tableau 13: Lieu de consultation en cas de maladie et de consultation, ruraux de tous âges (%)
Quintile de pauvreté des ménagesLieu de consultation12345TotalPoste de santé128119710Hôpital public/dispensaire172021242920Centre de santé publique434743424744Médecin/dentiste privé001101Guérisseur traditionnel/Marabout18151514916Sage-femme/infirmière000120Hôpital/dispensaire religieux122322Case de santé 765435Raisons pour ne pas consulter de services de santéNon nécessaires333140444336Trop coûteux454534352440Trop éloignés11818202117Source : ESAM II
Risques et défis en matière de léducation
Les risques en matière déducation sont la non-inscription scolaire, labandon en cours dannée ou entre deux années ou lacquisition insuffisante de techniques de base. Ces chocs peuvent se traduire par des revenus faibles toute la vie, aucune possibilité de diversification des sources de revenus et par une exposition aux risques sanitaires en particulier les femmes non-éduquées. Des études au niveau international ont démontré que les enfants courent plus le risque de ne jamais aller à lécole si leurs parents nont pas été scolarisés, transmettant ce type de vulnérabilité dune génération à lautre. Le niveau déducation des femmes est directement lié aux problèmes de santé notamment la connaissance et la connaissance sur le VIH/Sida, la fécondité et lutilisation des services de santé. Lanalphabétisme est élevé dans les zones rurales. Le niveau de lalphabétisation est plus élevé chez les hommes (52 %) que chez les femmes (30 %) et, pour chacun des genres, chaque nouvelle génération présente un niveau dalphabétisation plus élevé que la précédente, mais sans différence au niveau de la pauvreté. (Annexe Statistiques, Tableaux II.p et II.q).
Schéma général de Scolarisation
Le taux brut de scolarisation au primaire est de 95 % en zones urbaines et de 70 % en zones rurales. Cette disparité se traduit par plus de 300 000 enfants en zones rurales en âge daller à lécole primaire qui ne sont pas scolarisés contre seulement 36 000 enfants non inscrits à lécole primaire dans les zones urbaines (Tableau 14). Pour les zones rurales, un-tiers dentre eux se trouve dans la région de Diourbel et un nombre plus important à Kaolack et à Louga. Il nest pas possible de déterminer le nombre de ceux qui ne sont pas scolarisés par manque décole de proximité mais des investissements importants ont été réalisés de 2000 à 2004, faisant passer le nombre décoles primaires de 4 751 à 6 060 et le nombre de classes de 21 530 à 30 483, minimisant ainsi de ce facteur.
Tableau 14 : Différence entre population scolarisable et population scolarisée
Effectifs scolarisésPopulation ScolarisableDifférence Milieu ruralMilieu urbainTotalMilieu ruralMilieu urbainMilieu ruralMilieu urbainDakar12 191316 961329 15212 989379 77379862 812Diourbel47 67529 35177 026152 71429 164105 039- 187Fatick87 56418 018105 58292 79813 3895 234- 4 629Kaolack75 25251 229126 481141 35043 37366 098- 7 856Kolda115 56826 190141 758127 60219 16112 034- 7 029Louga49 33023 24972 57995 49521 87046 165- 1 379Matam37 2067 83245 03863 05910 22325 8532 391Saint Louis58 66042 262100 92275 70743 60517 0471 343Tamba60 03519 51379 54887 18517 73727 150- 1 776Thiès105 01592 238197 253126 25097 25621 2355 018Ziguinchor61 18446 226107 41042 81733 054- 18 367- 13 172Total National709 680673 0691 382 7491 017 966708 605308 28635 536Source : Ministère de lEducation, estimations de la Banque mondiale. Des déséquilibres négatifs (plus denfants scolarisés que ceux existant dans la population générale) sont possibles en raison denfants scolarisés ayant dépassé lâge scolaire et/ou de fréquentation à travers les régions
Tableau 15 : Assistance scolaire des enfants
âgées de 7 à 12 ans en milieu rural
Niveau de PauvretéAucunScolioses présentementAbandonQuintile 158.235.23.8Quintile 257.738.02.3Quintile 360.234.63.9Quintile 460.235.84.0Quintile 557.037.63.3Total58.736.13.4Source: ESAM-II Note: Ces chiffres diffèrent des chiffres dinscription du Ministère de léducation dans ; la mesure où ils sont limités aux enfants en âge scolaire Dans les zones rurales, il ny a guère de différence dans les taux de fréquentation entre les quintiles de pauvreté (Tableau 15). Si les contraintes économiques peuvent empêcher les familles pauvres denvoyer leurs enfants à lécole, il nest pas évident de pouvoir identifier les contraintes prévalant au sein du quintile rural le plus riche. Cela peut être dû à un certain nombre de facteurs. Tout dabord, si la scolarité des enfants est fortement influencée par les niveaux déducation des parents, alors le fait que lanalphabétisme des adultes soit relativement égal au sein des quintiles de pauvreté rurale pourrait permettre dexpliquer cette situation. Un autre facteur possible est le rôle que jouent la formation religieuse et les écoles coraniques au sein de lélite rurale.21 Il existe dautres notamment la perception par les familles plus nanties que léducation nest pas utile, perception prévalant particulièrement dans certaines catégories professionnelles comme les commerçants dont les enfants suivent la pratique traditionnelle familiale. Et finalement, le coût dopportunité du travail des enfants est plus élevé pour les ménages ayant un meilleur accès aux terres et aux zones de pâturage et qui sont généralement plus riches.
La principale raison le plus souvent invoquée par les ménages ruraux eux-mêmes pour l'abandon scolaire est le manque dintérêt ou linutilité de lécole, ensuite viennent les problèmes de santé, de coûts excessifs ou le besoin de travaux domestiques. Un-tiers des enfants ayant abandonné lécole ont déclaré que lécole nétait daucune utilité ou ne présentait aucun intérêt (Annexe Statistiques, Tableau II.r). 20 % ont invoqué des problèmes de santé, 13 % le coût élevé et 12 % la nécessité de travaux domestique. Le problème de distance était perçu comme un problème moins important, puisquil na été invoqué que par 5 % des enfants ayant abandonné lécole.22 En termes de coûts de scolarisation, bien que lenseignement primaire soit en théorie gratuit, diverses cotisations sont prélevées habituellement à travers les comités de parents délèves de même que le coût pour les familles des livres, du matériel et des fournitures ainsi que dautres produits scolaires. Les familles rurales consacrent en moyenne 1 % de leur consommation annuelle aux dépenses de formation.
Déterminants de la performance scolaire dans les zones rurales
Lanalyse des déterminants au niveau des ménages ou des communautés de la scolarisation en milieu rural vient étayer bon nombre de ces convictions. Un modèle à variables multiples a été élaboré à partir de convictions des données du PASEC (Programme danalyse des systèmes éducatifs) en vu dexplorer les déterminants de la scolarisation primaire, lachèvement de la scolarité primaire, labandon de la scolarité primaire et le nombre dannées de scolarisation des enfants en milieu rural. (Tableau 16).
Tableau 16: Déterminants des résultats de lenseignement primaire en milieu rural
Années de scolarisationInscription au primaireDiplôme du primaireAbandonsCaractéristiques des ménages/communautésEchantillon ruralEchantillon ruralEchantillon ruralEchantillon ruralCoef.T-statsCff.Z-statsCoef.Z-statsCoef.Z-statsEnfant malade-1.23-2.09-0.75-1.21-0.23-0.680.742.25Sexe0.804.37-0.02-0.140.211.95-0.27-2.2Age21.2812.510.482.610.837.660.393.69Age-0.03-9.01-0.03-4.44-0.02-6.07-0.01-2.43Chef de famille Education primaire-0.43-1.80.000.02-0.34-2.960.261.84Situation socioéconomique-0.14-2.63-0.01-0.29-0.050-1.660.092.63Eloignement de lécole -0.08-0.4-0.09-0.51-0.08-0.690.272Nombre dinterventions positives pour la communauté0.141.850.060.95-0.03-0.6-0.01-0.17Nombre de chocs négatifs pour la communauté-0.02-0.21-0.02-0.310.061.1-0.03-0.4Nombre de mauvaises récoltes-0.30-2.230.050.44-0.15-2.220.091.51Nombre de bonnes récoltes0.060.74-0.15-2.140.050.97-0.03-0.36N750631963958Coeff. De déterm. ajusté 0.42460.5770.33080.2307NB : Années de scolarisation des enfants âgés de 6 à 25 ans
Les chiffres en gras sont des données statistiquement signifiant à 5% dintervalle de confiance
Les facteurs semblant freiner le plus la performance de lenseignement primaire en milieu rural sont les suivants :
Plus lenfant est âgé, moins il est probable quil sinscrive à lécole primaire et plus il est probable quil abandonne. En outre, les années de scolarisation et la probabilité dobtenir un diplôme de lenseignement primaire sont directement liées à lâge, comme lon pourrait sy attendre.
En terme de genre, les garçons sont plus enclin à achever le cycle primaire, daccumuler plus dannées déducation et déviter labandon scolaire. Mais il ny a pas de différence entre les garçons et les filles avant linscription initiale, ce qui reflète laugmentation du taux de fréquentation de lécole par les filles.
La situation socioéconomique est inversement proportionnelle à la possibilité dêtre diplômé de lenseignement primaire et au nombre dannées de scolarisation et directement liée aux abandons. Si les ménages ruraux riches sont plus probablement enclins à scolariser leurs enfants, il est moins probable qu'ils continuent leurs études. Les facteurs éventuels ont été abordés au paragraphe 65.
La régression de la performance scolaire indique, pour les échantillonnages ruraux et urbains, que lorsque le niveau le plus élevé atteint par le chef de famille est linstruction primaire, il est probable que lenfant ne suivra que quelques années de scolarisation.
La distance nest un facteur que pour les abandons mais pas pour linscription initiale (Mais cela ne sapplique que pour le comportement de communautés dotées décoles selon léchantillonnage du PASEC).
Les interventions positives au niveau de la communauté, comme les projets de développement locaux et des petites infrastructures, étaient associés au nombre dannées de scolarisation. Cela peut correspondre à des aspects du capital social associés aux communautés dynamiques, à la proximité, voire à un investissement physique plus important dans la construction de salles de classe mais il est difficile darriver à une conclusion définitive à partir de ces données.
Les chocs en santé de lenfant sont inversement proportionnels au nombre dannées décoles et aux taux dabandon élevés. Les chocs sanitaires au niveau des parents ne semblent pas affecter considérablement la scolarisation des enfants en milieu rural.23
Les mauvaises récoltes des ménages au cours des 10 dernières années ont négativement affecté le nombre dannées de scolarisation susceptibles dêtre suivies par les enfants en milieu rural ainsi que leur probabilité dêtre diplômés de lenseignement primaire. Toutefois, les années de bonnes récoltes semblent également réduire la probabilité dinscription, sans doute en raison des demandes pour les travaux domestiques au cours des années de bonne pluviométrie.
Il existe dautres preuves pour appuyer leffet du travail des enfants sur le faible taux de scolarisation primaire au sein des ménages bien nantis. Dans létude sur le Bassin arachidier, 9 % des enfants (12 % des garçons) étaient impliqués dans la production arachidière (Tableau 17). Il est très important de noter que, cette proportion est passée avec les revenus des ménages, à 16 % des garçons dans le quintile le plus riche. Le coût dopportunité de la scolarisation était considéré comme plus important dans les ménages les plus riches.
Tableau 17: % Enfants travaillant dans la production arachidière par sexe et par niveau de pauvreté
Non-pauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5% denfants 11.6%7.6%7.5%7.2%12.9%10.1%12.0%% de garçons14.8%9.1%8.3%10.1%17.0%11.9%16.3%% de filles6.8%5.7%6.5%3.7%7.5%7.3%4.0%Source : Enquête PSIA (Poverty and Social Impact Assessment). Nb : pour les producteurs darachides uniquement
Risques sociaux
Le conflit régional de la Casamance, les vols de bétail et les conflits fonciers sont les principales sources de risques sociaux en milieu rural au Sénégal. Le mouvement séparatiste de Casamance a causé des pertes dans la région du sud du Sénégal depuis le début des années 80, notamment le conflit armé, les mines terrestres et linsécurité croissante entraînant vol de bétail et des actes de banditisme. Un accord de paix a été signé en mars 2001 et la situation sest améliorée au cours de la période 2004-2005. Selon les estimations, 60 000 personnes auraient été déplacées, 500 blessées par des mines terrestres et 95 tuées. Quelque 230 villages ont été abandonnés et 4 000 élèves déplacés en raison de la destruction des écoles.24 Plusieurs centres de santé ruraux ont été fermés en raison des difficultés à recruter du personnel. Limpact de la prévalence du VIH dû au conflit nest pas évident mais les taux élevés sont souvent associés aux conflits, Ziguinchor et Kolda enregistrant les taux les plus élevés du pays. Linsécurité a abouti à une perte de recettes du tourisme et des investissements privés et un ralentissement des investissements publics.
Le vol de bétail constitue un risque social important et croissant pour les populations rurales qui affecte plusieurs régions. Comme déjà mentionné, les vols sont considérés dans 22 % des réponses des populations rurales comme cause de perte de bétail. Cette observation générale est reprise dans les conclusions dune évaluation sociale des villages ruraux les plus pauvres du Sénégal, selon lesquelles lon peut dire que léquipe a prévu les problèmes de vol de bétail en milieu rural, les chercheurs navaient jamais imaginé lampleur de ce problème au niveau du vécu quotidien des villages ruraux maintenant, comme il en a été fait état lors des entretiens. Il sagit là dun facteur considérable affectant les besoins prioritaires des villages dans tous les cas (Sey et Wilson, 2001). Le Ministère de la production animale estime ces pertes à 2 milliards de francs CFA (4 milliards de dollars E.U). Compte tenu de limportance du bétail en tant que réservoir de richesse et de valeur refuge contre les chocs affectant la consommation, loccurrence de vols de bétail a considérablement accrû la vulnérabilité rurale.
Il existe aussi une plus grande tension et un conflit potentiel en ce qui concerne les droits fonciers en milieu rural. La juxtaposition des droits fonciers traditionnels et des droits conférés dans le cadre juridique moderne, labsence de limites territoriales clairement définies entre les administrations locales de même quentre les régions administratives rurales et urbaines, les conflits liés aux droits dusufruit traditionnels des éleveurs et labsence dinstruments de régulation sont à lorigine de ces problèmes, qui ont débouché sur des conflits entre agriculteurs et éleveurs dans des zones agro-sylvo-pastorales. Des conflits ont également éclaté entre les utilisateurs des terres agricoles sur une base héréditaire et ceux qui se sont vus attribuer des terres grâce aux investissements récents dans lirrigation le long de la vallée du fleuve Sénégal (White, 2000), sans oublier la résistance opposée par les peuhls à lexpansion des terres agricoles à Kolda. En outre, il y a un nombre croissant de conflits potentiels résultant du retour de migrants qui essayent de se faire attribuer des terres par les collectivités locales. Le nombre exact des personnes affectées ou les impacts économiques de ces conflits liés aux droits fonciers ne sont pas connus, mais ils mettent en évidence un espace rural et des systèmes économiques en perpétuelle mutation, nécessitant des mécanismes de gestion efficaces et transparent visant à réduire les risques liés aux investissements et aux moyens dexistence.
Chocs multiples, cercles vicieux et concentrations saisonnières
Tableau 18: Effet de chocs négatifs multiplesChocs affectant la communautéNombre de villages affectésPerception probable dune détériorationAucun450 %Au moins 1 choc2864 %Au moins 2 chocs2370 %Au moins 3 chocs1173 %Au moins 4 chocs580 %Source : Données du PASEC. Les chocs incluent la sécheresse, la perte de bétail, linfestation dinsectes, les incendies, les épidémies, la famine, les accidents, la fermeture dentreprises, les inondations et autres.
La plupart des villages subissent des chocs négatifs multiples. Dans létude du PASEC portant sur 32 villages ruraux, seuls quatre dentre eux nont pas subi de chocs les affectant globalement au cours des 10 dernières années. Ces villageois auraient pu aussi bien dire que la situation nétait globalement ni pire ni meilleure. Plus le nombre de chocs est important, plus des villageois se rendent compte de l'aggravation de la situation. Sur les 15 % de villages ayant subi au moins quatre chocs, 80 % avaient le sentiment que la situation avait globalement empiré (Tableau 18).
Tableau 19 : Estimation de la proportion des membres de la communauté affectés par les chocs, par typeType de choc( % )Sécheresse84Insectes/perte de récoltes76Famine70Décimation des troupeaux58Inondations50Catastrophe /Accident48Fermeture de centres de santé30Fermeture dentreprise 30Epidémies20Incendies16Source : PASECNéanmoins, dans un même village, ces chocs frappent différemment les ménages. Il ressort des données du PASEC que les villageois estimaient que la sécheresse et les chocs agricoles étaient les plus répandus. Mais, même dans le cas de la sécheresse, seuls 84 % des ménages en avaient souffert et seuls 70 % avaient été affectés par la famine (Tableau 19). Ces déclarations sont très similaires à une récente enquête du PAM sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux selon laquelle environ un-tiers des ménages dans les villages nétait pas exposé au risque dinsécurité alimentaire (WFP 2004). Les inondations naffectent que la moitié des villageois. La fermeture des centres de santé semblait navoir affecté que 30 % de la population, ce qui, sans doute, montre que les services de santé sont peu utilisés.
La vulnérabilité des zones rurales a un aspect saisonnier très important, à cause de ses liens étroits avec la production agricole, et avec les changements climatiques. La "période de soudure" est, dans ce contexte, particulièrement critique, car elle renforce les cercles vicieux. Il sagit dune période où les populations rurales sont en général les plus vulnérables (Figure 6). Cest à la fin de cette période que la demande de main duvre est la plus élevée, ce qui coïncide avec un moment où la malnutrition et le paludisme sont les plus élevés. De plus, le paludisme est surtout présent durant la saison des pluies, à un moment où les transports en cas durgence de santé sont les plus difficiles. Le manque de revenu chez les ménages ruraux avant la période des cultures coïncide avec un besoin élevé de liquidités pour payer les soins de santé et la scolarité de la rentrée qui débute en octobre. Il peut aussi retarder linscription scolaire des enfants chez des ménages qui devront attendre la fin des récoltes pour avoir largent nécessaire au paiement des différents frais scolaires. Les interventions prévues pour faire face aux périodes de risque cruciales seront plus efficaces si elles tiennent compte des réalités du cycle des zones rurales.
Certains chocs négatifs accroissent loccurrence potentielle dautres événements néfastes. La sécheresse peut susciter une migration temporaire de travail ce qui augmente lexposition au VIH pour le migrant et le/la partenaire resté(e) au village. Une mauvaise récolte et le choc qui en résulte peuvent réduire la probabilité pour une femme ayant des complications de grossesse de recevoir des soins adéquats ou accroît le risque qua un enfant dabandonné lécole. Les mères qui n'ont pas été scolarisés ne font pas vacciner les nouveaux-nés contre le tétanos (MICS 2000. Il sagit là de cycles vicieux de vulnérabilité qui ont des difficultés pour échapper à la pauvreté ou qui peuvent ramener ceux qui ont amélioré leur situation aux difficultés de survie.
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 6 : Concentration saisonnière des risques en milieu rural
Le tableau 20 récapitule les principaux risques et groupes vulnérables dans les zones rurales du Sénégal. Ces risques créent des groupes vulnérables de taille variable : environ 85 % des ruraux courent le risque de subir le contrecoup la sécheresse cyclique ; plus des groupes beaucoup plus petits, tels le groupe des personnes vivant avec le VIH ou des personnes blessées par des mines anti-personnels dans le conflit casamançais. Quant aux groupes exposés à une vulnérabilité générale, il faut compter 1,8 million de ruraux entrant dans la catégorie des plus faibles consommateurs ou 1,4 million des ménages les plus pauvres, qui engagés dans les travaux agricoles saisonniers, sont moins susceptibles de faire face à des chocs.
Tableau 20 : Résumé des Estimations des Populations Rurales à Risque
Les risques et vulnérabilités
IndicateursNombre dIndividusPauvretéNo. en dessous du seuil de pauvreté3.832.000No. dans les deux quintiles les plus pauvres (moins d1 dollar par jour)1.800.000Risques NaturelsCourant le risque dune mauvaise récolte au moins une fois sur 10 ans5.000.000Courant le risque de perte de bétail à cause de lépidémie (sur 10 ans)2.230.900Courant le risque de perte causé par des criquets (2004)1.175.400Risques en SantéNo. de personnes qui sapprovisionnent en eau à partir de puits ouvert des fleuves3.138.00025Population qui souvent a des difficultés des provisions alimentaires1.500.000Victimes du paludisme +500.000Enfants en milieu rural malnutrition (0-5)250.000No. de femmes rurales de 15-49 qui vont accoucher dans les conditions à risque (seule ou avec laide dune amie)91.000No. de femmes rurales enceintes qui ne reçoivent pas des soins prénataux61.400No. denfants 0-5 qui ont une probabilité de mourir avant datteindre lâge de 5 ans
No. de personnes qui ont une probabilité de mourir de paludisme/fièvre36.300
9.500Population rurale adulte 15-50 qui sont infectés par le HIV-SIDA 41.00026Orphelins ruraux de SIDA12.000Risques en EducationAdultes ruraux analphabètes4.111.600Enfants scolarisés en milieu rural qui ne reçoivent pas des repas scolaires511.200Enfants ruraux en âge scolaire mais non scolarisés 308.000Quintile inférieurEnfants 7-12 qui ont un accès difficile à lécole (+ 3 Kms)188.000Risques de lEmploiLe quintile des ménages ruraux les plus pauvres qui ont pour profession principale le travail saisonnier1.400.000Risques SociauxCourant le risque de vol de bétail (sur 10 ans)944.000Nombre de déplacés par le conflit en Casamance 60.000Nombre de blessés par les mines anti-personnels500AutreHandicapés70.800Orphelins (0-14 qui ont perdu au moins un parent)238.000InaccessibilitéNo. De personne résident à une heure de transport public1.939.262
La figure 7 met en évidence les situations où les risques et vulnérabilités entrent dans un spectre dampleur et de gravité. Sagissant des risques qui ont un impact mineur, comme les maladies courantes, les petits feux de brousse, etc., lauto-assurance à travers lépargne personnelle convient normalement pour faire face aux pertes de coûts et de prestations sociales. Dans ce genre de situations, le recours à des stratégies négatives de résolution des problèmes, ayant un impact sur la capacité à long terme des ménages à améliorer leur statut socio-économique, est pratiquement impossible pour les familles les plus démunies. A mesure que les risques atteignent un niveau de gravité à léchelle, la justification dune mise en commun des risques et dune intervention des pouvoirs publics saccroît. En outre, pour les risques co-variés qui affectent une large frange de la population et / ou les risques multiples concentrés au niveau de certaines composantes de la population ou concentrés sur certaines périodes de lannée, les possibilités de la mise en commun des risques sont réduites tandis que le recours aux interventions des pouvoirs publics devient plus important.
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 7: Sévérité et Fréquence des Risques dans le Milieu RuralCHAPITRE III : Mécanismes informels et privés de gestion des risques
Au premier niveau de gestion des risques sociaux, comment les ménages ruraux préviennent-ils, atténuent-ils et sadaptent-ils aux risques ? Quelles sont les principales réponses au niveau des ménages et des villages ? Quels sont les principaux mécanismes informels et commerciaux?
Aperçu général sur les stratégies de gestion des risques sociaux au niveau des ménages et des communautés
Les ménages et les communautés cherchent à réduire leur vulnérabilité par pratiques traditionnelles de longue date de gestion des risques face aux caprices de la vie dans le Sahel. Les stratégies de prévention de loccurrence de chocs comprennent plusieurs volets dont la vaccination des enfants et du bétail, lirrigation, le défrichement pour prévenir les feux de brousse, etc. Les stratégies datténuation de limpact des chocs portent aussi sur la diversification de la production et des recettes (ex : diversification des cultures, vente de produits maraîchers et de bois de feu, petit commerce) ainsi que lauto assurance et la mise en commun des risques par des réseaux sociaux et des clubs dépargne informelle (tontines). Les stratégies pour faire face aux risques portent sur la réduction quantitative et qualitative des rations alimentaires, la vente danimaux, le recours aux médecines traditionnelles, la non-scolarisation des enfants et le recours aux migrations temporaires. Certaines stratégies dadaptation à court-terme peuvent avoir des conséquences négatives à long terme, en particulier lorsquelles aboutissent à la diminution des biens, à lérosion du capital humain et à la dégradation de lenvironnement. Les instruments datténuation visant à considérer le bétail comme une valeur refuge contre les privations ne conviennent guère pour venir à bout de chocs covariants tels que la sécheresse.
La quasi-totalité des ménages ruraux pratique la diversification de leurs sources de revenus et de leurs types dactifs. La diversification réduit lexposition aux risques, stabilise les flux de revenus et accroît les liquidités potentielles en temps de crise. Il ressort de lenquête PSIA que les ménages les plus pauvres du Bassin arachidier étaient ceux dont les revenus étaient concentrés dans la production agricole alors que les non pauvres étaient ceux qui les diversifiaient dans lélevage et dautres activités économiques. Dans lagriculture pluviale, tout au long de la décennie 90, la diversification a été pratiquée au détriment de larachide et des autres cultures qui sont plus affectées par les conditions climatiques défavorables, pour se tourner vers des cultures comme la pastèque et le niébé.
Les stratégies de gestion des risques varient dun espace à un autre et peuvent évoluer dans le temps. Selon une évaluation de la vulnérabilité en 2004, les ménages ruraux du nord du Sénégal ont réagi à linsécurité alimentaire essentiellement par la vente danimaux, les migrations et la diversification des revenus, alors que des modifications du régime alimentaire quotidien, avec des conséquences lourdes à court terme, prévalaient davantage à Tambacounda, à Kaolack et à Fatick (MOA/WFP 2004). Selon des témoignages recueillis dans la région de Ndam Mor Fademba, en réponse à des catastrophes majeurs des 60 dernières années, telles que linvasion de criquets en 1950, lincendie dun village en 1967, la sécheresse de 1973, une invasion de rats en 1976 et de criquets en 1988, les changements de régimes alimentaires et le recours à laide alimentaire ne constituaient plus des stratégies dadaptation très importantes(IIED 1993) par rapport à lexode rural et à lémigration à létranger et à la vente de gros bétail. La vente de volaille telle que les poulets est restée une stratégie fondamentale dadaptation tout au long de cette période.27
Adhésion à des réseaux sociaux et à des groupes de solidarité
Tableau 21 : Présence dassociations dans les zones rurales, par type
Type dassociationPrésence dans les villagesOrganisation religieuse80Groupement de promotion féminine69Tontine67Association culturelle et sportive67Association de parents délèves58Groupement dintérêt économique (GIE)39Association de développement villageoise35Coopérative33Groupe de gestion de leau31Comité de santé28Source : ESAM II, Perceptions de la pauvreté, 2001 Les réseaux sociaux et les organisations locales constituent la première ligne de défense face aux chocs affectant les ménages. Au niveau local, il existe des réseaux et des organisations conçus pour régir les relations sociales, mobilisent et régulent laction collective, en particulier axés sur des systèmes de production et de gestion des ressources naturelles et pour réduire et gérer les risques locaux. Lassistance mutuelle à travers les échanges de main doeuvre lors de certaines périodes agricoles est courante. Ces groupes et associations peuvent jouer un rôle important non seulement pour encourager la solidarité villageoise mais aussi pour établir des liens avec lEtat ou dautres acteurs extérieurs comme les ONG afin dattirer des ressources.
Les modèles et les formes dassociation sont hétérogènes dans le Sénégal rural. Les principales associations sont les coopératives de production, les groupements dintérêt économique, les coopératives de producteurs et les associations de travailleurs, les associations dutilisateurs deau et de barrages dirrigation, les associations de développement villageois, les groupes de femmes, les associations de jeunes et associations sportives et les organisations religieuses. Ces organisations peuvent être localisées dans un village ou fédérées au sein de réseaux régionaux ou nationaux plus importants. Elles peuvent regrouper tous les membres dun village comme les organisations communautaires, ou être plus fermé à des adhésions comme dans le cas des organisations de production. En outre, elles peuvent être créées sur initiative de létat comme le développement des coopératives de production dans le bassin arachidier et les groupements de promotion féminine ces 20 dernières années.
Le tissu associatif est très dense en milieu rural, créant des filets de solidarité très important dans un environnement prédisposé aux risques. Comme le montre le Tableau 21, les organisations religieuses, les groupements de femmes, les tontines et les organisations culturelles et sportives sont largement répandus, dans la grande majorité des communautés rurales. Les comités de parents délèves sont fréquents (58 %) et devraient se développer davantage dans lavenir suite à lexpansion des écoles dans les zones rurales. Les associations engagées dans les activités de développement économiques, la gestion de leau et de la santé ne sont accessibles quà un-tiers environ des ménages ruraux. Cette situation révèle la faiblesse des infrastructures de service en matière deau et de santé.
La densité de ces associations semble saccroître avec lémergence dun plus grand nombre dorganisations formelles axées sur la production. Selon une enquête menée en 2002 sur les villages de la Vallée du Fleuve Sénégal, du Bassin arachidier et des Niayes, 78 % comptaient au moins une association et environ 22 % déclaraient en compter depuis une vingtaine dannées. Ce sont les organisations de production qui se sont développées le plus rapidement. Lanalyse des déterminants de lexistence dorganisations au niveau des villages a montré que la taille du village, la présence dactivités non-agricoles (comme les villages de pêcheurs), les exploitations plus importantes et une plus grande proximité dautres villages, étaient à la base de la création dun plus grand nombre dassociations (de Janvry et al 2003).
Ladhésion varie par type dorganisation, certaines étant plus ouvertes que dautres. Comme lindique la Figure 8, lorsquelles existent, la grande majorité des membres de la communauté villageoise appartient à des organisations religieuses, à des groupements féminins, à des associations villageoises de développement, à des clubs dépargne informels, à des organisations culturelles et sportives et à des groupements dintérêt économique même parmi les ménages les plus pauvres. Les coopératives rassemblent une large adhésion bien que la participation des ménages les plus pauvres y soit faible. Trois-quarts des ménages sont membres dune association de parents délèves. Dans les comités de gestion de leau et de la santé ladhésion est plus faible et est moins ouverte aux plus pauvres.
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 8: Proportion des ménages adhérant à un groupe par quintile de consommation
SHAPE \* MERGEFORMAT
Il est évident que le schéma de répartition des profits parmi les membres varie selon le type dorganisation. Il ressort de lenquête effectuée sur 280 villages précédemment citée que plus les organisations étaient ouvertes et informelles, plus elles avaient tendance à être sélective en ce qui concerne la répartition des biens privés ou parapublics entre les membres (79 % perçoivent des bénéfices). Plus les organisations de producteurs sont formellement limitatives en termes dadhésion, plus elles répartissent largement les bénéfices, à 92 % de leurs membres (de Janvry et al 2003).
Les ménages ruraux contribuent financièrement au maintien de ces réseaux à travers toute la gamme de niveaux de revenus. Globalement, 68 % des ménages ruraux déclarent contribuer financièrement aux associations (religieuses, sociales, coopératives). En valeur absolue, la contribution versée par les associations sélève en moyenne à 18 500 F CFA. Même les ménages ruraux les plus pauvres contribuent à hauteur de 2 % de leurs dépenses totales (correspondant en gros à leurs dépenses de santé). (Annexe Statistiques, Tableau III.a).
Ces types de densité et dadhésion sont importants pour la conception de programmes destinés à se développer sur la base des réseaux sociaux existants. Tout dabord, en dépit de la densité globale des associations, il existe un nombre important de villages, typiquement les plus petits et les plus éloignés, qui nont pas dassociations et ont tendance à se reposer sur des réseaux familiaux, sans liens importants avec « lextérieur ». Ce sont les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre avec les programmes qui fonctionnent dans le cadre des associations existantes. Ensuite, les associations informelles existantes peuvent être étendues mais sans être aussi ouvertes dans la répartition effective de leurs bénéfices. Les organisations ayant plus de liens avec lEtat, à savoir les comités décole, de santé et deau, peuvent ne pas représenter les meilleures voies daccès pour les interventions publiques plus larges car elles sont moins présentes, quelles ont des adhésions limités et que les plus pauvres peuvent ne pas y être représentés.
Le fait dêtre tributaire des redistributions et dappui dordre familial a ses limites. Le don est une partie importante des traditions sociales. Dans les zones rurales et urbaines, la valeur des dons est répartie équitablement entre la famille immédiate, les amis et les autres personnes /associations. La plupart des dons restent au niveau local. Parmi les ménages ruraux, 63 % des dons restent dans le village et 28 % dans les zones rurales, environ 8 % allant dans les zones urbaines. Cette répartition est conforme aux règles de la Zakat, un des cinq piliers obligatoires de lIslam qui consiste à donner une part déterminée de richesse aux nécessiteux. Les récipiendaires éligibles sont les plus proches de celui qui donne au sein de la famille, du village, puis hors du village. Concernant les cultures non irriguées, 10 % de la récolte devraient être distribués aux groupes vulnérables tels que les personnes économiquement faibles, les handicapés, les orphelins, les réfugiés et les prisonniers, etc. Quant aux cultures irriguées, 5 % suffisent. Toutefois, la principale limite de ces réseaux de solidarité réside dans le fait quils sont communautaires et quils ne sont donc pas efficaces dans le cas de chocs majeurs où tout le monde a besoin daide au même moment.
Migrations de travail et les transferts de salaires
Migrations
Les ménages cherchent à diversifier les activités pour se prémunir contre les risques ruraux en mettant à labri une partie de leurs revenus hors de la zone de risque, par lexode rurale. Les migrations sont devenues un important mécanisme dadaptation aux risques pour de nombreux ménages ruraux. Avec un accès limité aux services, limprévisibilité de la production agricole et de leur grande exposition aux chocs, les stratégies de survie des familles sont fondées sur le fait quun ou plusieurs de leurs membres émigrent vers les centres urbains et, dans lidéal, vers létranger, pour y chercher du travail. Limportance des migrations ne soulage pas pour autant la pression au sein de la famille de départ dans la mesure où cest souvent le plus capable qui sen va. En revanche, les migrations établissent des liens avec les localités à partir desquelles les transferts de salaires sont effectués vers les villages et des connections que les futurs migrants pourront exploiter grâce aux contacts.
Même si les mariages et les autres événements familiaux demeurent la principale cause de migration, un nombre considérable de ménages de migrants invoquent des raisons économiques telles que le manque demplois, un nouvel emploi dans un autre endroit et laccès aux terres. Les données indiquent également que les riches sont moins enclins à partir à la recherche de meilleures opportunités demploi alors que les pauvres sont plus probablement contraints de partir en raison de conflits, de maladies et dautres causes dinsécurité. Près de 3 % des ménages ruraux déclarent être partis pour cause dinsécurité, de catastrophes et de conflits. Selon les données de lenquête PSIA dans le Bassin arachidier, un-tiers des adultes est parti au moins une fois, essentiellement à cause des chances dobtenir un emploi ailleurs. Les hommes invoquaient le manque de semences alors que les femmes invoquaient également le mariage. Les ménages à revenus plus élevés avaient plus de probabilité de voir des membres partir pour des chances éducation (6 %) (Annexe Statistiques, Tableaux II.b et II.c).
Les migrations internationales sont devenues importantes. Le nombre de Sénégalais résidant à létranger est estimé entre 400 00 et 500 000 et environ 70 % des ménages ont déclaré avoir un de leurs membres à létranger en 2001. Bien que historiquement cette migration se fasse intensivement vers la France, en particulier, en provenance de la vallée du Fleuve Sénégal, le flux migratoire sest récemment diversifié et intensifié vers dautres pays européens, lItalie plus particulièrement, et les Etats-Unis. Statistiquement, lémigration vers dautres états africains représente le plus grand nombre démigrés sénégalais. Les pays de destination les plus importants sont historiquement la Côte dIvoire, bien que le récent conflit ait altéré ce schéma, le Gabon, le Mali et la Guinée. Les ménages urbains avaient plus de chance davoir un parent émigré en Europe alors que la majorité des migrants ruraux partaient pour dautres pays africains (Annexe Statistiques, Tableau III.d).
Transfert de salaire
Les transferts de salaire de létranger aident les populations à faire face aux chocs internes et peuvent contribuer à la promotion du développement économique. Des études ont démontré que ces transferts ont un impact sur le recul de la pauvreté dans les pays récipiendaires (Adams et Page, 2003). Les envois ont tendance à être stables et peuvent même augmenter en période de difficulté économique dans les pays de destination (Ratha 2003). Néanmoins, selon certains, les transferts freinent la croissance à long terme en réduisant la motivation à travailler et à investir ou en créant des pressions qui entraînent la surévaluation de la monnaie (Chami et autres 2003). Le problème qui se pose cest que les transferts peuvent aggraver linégalité de revenus, notamment laugmentation du prix des propriétés foncières et du logement du fait des transferts.
Les transferts internationaux vers le Sénégal ont augmenté de façon constante et représentent environ 6 % du PIB du pays (Tableau 22). Cette situation est avantageuse par rapport à une moyenne de 1,5 % du PIB de tous les pays en développement en 2002 et de 2,9 % du PIB des pays à faibles revenus. Ces niveaux restent en deçà du montant global des transferts de ressources dans la mesure où ils ne prennent en compte que les transferts formels effectués par des banques, des opérateurs de transferts dargent comme Western Union, des bureaux de change et des services financiers de la poste. Les transferts informels en espèces ou en nature par des membres de la famille, des amis, les commerçants et les réseaux informels sont considérables et, selon certaines estimations, peuvent être aussi importants voire plus importants que les transferts enregistrés (Global Development Finance 2004).
Tableau 22: Transferts internationaux vers le Sénégal, 1994-2004
19941995199619971998199920002001200220032004Prix actuels en millions de dollars EU105.2116.2104.8105.0106.4142.6216.0283.6231.2236.8248.5% du PIB2.9%2.6%2.3%2.4%2.3%3.0%4.9%6.2%6.7%6.4%6.2%Balance des Paiements FMI, estimations de la Banque.
S'il n'existe que très peu de données systématique sur la proportion des transferts dans les revenus des ménages ruraux, il semblerait selon des sources non confirmées que dans certaines régions, ils puissent constituer une source importante, voire prédominante de revenus. 28 A titre dexemple, les groupes ethniques soninke et peuhl de la Vallée du Fleuve Sénégal ont de fortes traditions dexodes rurales et de migrations internationales et, selon certaines études, les transferts pourraient représenter jusquà 90 % des revenus des ménages (Cotoula et Toulmin 2004).29 Lenquête PSIA sur le Bassin arachidier confirme létendue de ces transferts. 30 % des ménages pauvres et 25 % des ménages non-pauvres ont déclaré recevoir des transferts indépendants de toute pension (nationaux et internationaux), équivalant respectivement à 27 % et à 36 % de leurs revenus. (Annexe Statistiques, Tableau III.e). Il ressort de ESAM II que 72 % des ménages ruraux ayant un membre émigré à létranger ont déclaré quils ont renvoyé de largent.
Les transferts semblent servir en priorité à faciliter la consommation et à faire face aux besoins élémentaires. Selon les estimations de récentes études, la consommation courante représente environ 75 % de lutilisation des transferts (Sander et Barro 2003, C. Diop 2003, A.S. Fall 2002). Des sommes plus élevées peuvent être transférées en période plus critique, comme le paiement des frais de scolarité ou le paiement de la main doeuvre durant les périodes agricoles chargés. 10 % environ vont sur des comptes dépargne, souvent dans la perspective de futurs investissements immobiliers. Le reste est directement affecté à des investissements dachat de propriétés foncières de logements ou pour financer des activités commerciales ou de services (taxis). Une infime partie semble être consacrée à des investissements agricoles bien que selon des sources non confirmées on parle de production de légumes et dachat de bétail. Au niveau communautaire, les groupes ethniques ayant de fortes traditions de migrations ont créé des associations démigrés à létranger pour collecter des fonds destinés à financer des projets à plus grande échelle comme des écoles, des centres de santé et des mosquées dans leurs villages dorigine.
Les systèmes de transferts informels de fonds multiplié et représentent probablement la majorité des transferts vers les zones rurales. Ces systèmes informels comprennent les transferts despèces par des amis, des parents ou des commerçants ainsi que des transferts en nature, soit remis de main en main aux résidents ruraux, soit financés par des boutiquiers privés qui distribuent alors les marchandises dans leurs kiosques. Dans la mesure où ils reposent sur des réseaux sociaux et familiaux, ils sont plus faciles à utiliser pour les populations rurales peu scolarisées et peu habituées aux procédures bancaires formelles. Et les émigrés sans statut légal peuvent hésiter à recourir aux circuits formels susceptibles de les obliger à fournir une pièce didentité ou à ouvrir un compte bancaire. En outre, les transferts informels ne sont soumis à aucun plafond, ce qui nest pas le cas des transferts formels.
La Poste et, de plus en plus, les institutions de microfinance, transfèrent les salaires aux ménages ruraux à travers des circuits formels. Le système bancaire formel a une représentation limitée dans les zones rurales.30 La Poste dispose du plus grand nombre détablissements en tant que fournisseur de services financiers en milieu rural au Sénégal, avec 137 bureaux dont tous acceptent des transactions financières. La Poste utilise ses propres systèmes pour les transferts dargent à lintérieur du pays mais a passé un contrat avec Western Union pour les transferts internationaux. La Poste achemine la plupart des transferts financiers dans le pays et enregistre la quasi-majorité de tous les transferts vers les localités rurales. La Poste est bien connue des villageois en laquelle ils ont confiance et qui leur offre une gamme étendue de services, y compris des comptes dépargne. Toutefois, des difficultés occasionnelles de liquidités dans les bureaux bénéficiaires imposent des visites multiples des destinataires.
La rapide expansion des structures financières décentralisées (SFD - les institutions de microfinance) crée d'autres circuits de transferts31. La plupart des SFD sont centrées sur les fonctions traditionnelles dépargne et de crédit (voir section suivante) mais un nombre de plus en plus croissant est en train de pénétrer le marché des transferts dargent. Deux SFD sont formellement impliquées dans le marché des transferts : lUNACOIS (Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal) et la Djoloff Mutuelle d'Epargne et de Crédit (DJOMEC) en collaboration avec une société privée, Money Express, pour la gestion des transferts internationaux. Lessentiel de lextension des transferts vers les zones rurales devrait se faire par le canal des institutions de microfinance, soit par la diversification des services quelles offrent, soit en instaurant des partenariats avec des banques privées, spécialisées en services de transfert dargent et/ou la Poste en raison de sa position privilégiée en termes daccès étendu à la clientèle et de son aptitude à offrir une gamme de services, dont le crédit.
Plusieurs contraintes politiques sopposent à lextension ou à laccélération des services formels de transfert dargent. La libéralisation du secteur financier a accru la présence et la diversité des mécanismes formels de transfert dargent, réduisant les coûts unitaires et offrant des mécanismes de transfert plus rapides. La réglementation de lUEMOA limite néanmoins les montants pouvant être transférés tant au plan interne quau plan international (en dessous de 5 000 dollars selon la zone). Pour les zones rurales, la plus grande restriction à laugmentation des flux de transferts formels est labsence de structure de services financiers de base. En outre, les avantages potentiels des transferts sont atténués par les coûts élevés des services télégraphiques ou le manque de sécurité des transferts informels.
Épargne et Crédit
Les instruments financiers modernes, y compris lépargne et le crédit, constituent des outils essentiels pour la facilitation de la consommation et pour le développement. Les pauvres ont besoin de services financiers appropriés et durables. Laccumulation de lépargne dans des établissements financiers permet une plus grande facilitation de la consommation face aux chocs, une auto-assurance contre le risque, la sauvegarde de laccumulation de richesse et une plus grande solvabilité. Outre le financement de linvestissement et de la croissance, le crédit est crucial pour assurer leurs besoins de consommation contre des chocs éventuels. A titre dexemple, selon des recherches menées en Tanzanie, les ménages réagissent aux chocs transitoires affectant leurs revenus en intensifiant le travail des enfants cependant le recours au travail des enfants comme palliatif est moins fréquent lorsque les ménages ont accès au crédit, même pour suivre leur acquis et leurs caractéristiques de vie (Beegle et al. 2003) En Indonésie, les ménages vivant physiquement à proximité dinstitutions de microfinance enregistraient une réduction moindre de leur consommation à la suite de chocs sanitaires et maîtrisaient leur richesse.32 Laccès au crédit peut également être important pour atteindre les objectifs scolaires et pour permettre une diversification économique par la capitalisation des activités du petit commerce, aspect fondamental de la diversification des revenus en zones rurales.
Lessentiel de lépargne est encore du type "bas de laine" bien que les mécanismes d'épargnes formels et informels prennent de plus en plus d'importance. Il ressort de lenquête du PASEC sur 32 villages ruraux que le bétail et les petits animaux constituaient le mécanisme dépargne le plus courant mais plus de la moitié des villages cités ont accès à des comptes dépargne et un pourcentage considérable mentionnait une épargne informelle par des tontines ou la possession despèces. Selon lenquête, 12 % des ménages ruraux ont répondu quun membre de leur famille déposait de largent en banque (contre 25 % en milieu urbain), dans des mutuelles dépargne et crédit ou dans dautres institutions financières formelles et 40 % épargnaient dans une tontine (contre 53 % en milieu urbain). Les pauvres en milieu rural avaient une plus grande probabilité dépargner dans des tontines que les ménages ruraux plus riches (57 % du plus faible quintile par rapport à 18 % pour le plus élevé) (Annexe Statistiques, Tableaux III.f et III.g).
Tableau 23 : Sources demprunt des ménages ruraux (fréquence)Source dempruntMilieu rural Milieu urbain Autre individu31%31%Famille ou parents21%13%Amis21%20%Propriétaire 6%5%Association informelle6%5%Mutuelle de crédit 3%9%ONG3%2%Agence gouvernementale 2%3%Autre coopérative2%1%Tontine2%1%Banque de développement agricole1%3%Banque commerciale1%5%Employeur 1%3%Source : données du PASEC / estimations de la a Banque Les sources de crédit sont également informelles pour lessentiel, la plupart des personnes compte sur des amis et la famille pour bénéficier de prêts. Pour les populations tant urbaines que rurales, la famille, les amis ou les autres individus (probablement des usuriers) représentent la plupart des sources de prêts aux ménages (Tableau 23). Les sources de crédit formelles, y compris les agences gouvernementales, les banques de développement agricole, les banques commerciales et les mutuelles dépargne et de crédit n'ont accordé que 9 % des prêts (en nombre et non en valeur) aux populations rurales déclarent avoir bénéficié, contre 20 % aux ménages urbains. Une certaine inquiétude plane cependant sur lopportunité de contracter des prêts auprès de sources informelles, en particulier auprès des privés, en raison des taux usuraires appliqués aux taux dintérêt effectif.
Le secteur de la microfinance est florissant au Sénégal depuis ces dernières années. Au cours des dix dernières années, le nombre dSFD est passé de 18 à 724 organisations, y compris les divers types de mutuelles dépargne et crédit (MEC), les groupements dépargne et crédit (GEC) et les ONG ou les projets de réduction de la pauvreté fondés sur la microfinance. Depuis de 2003, la clientèle de base totale était estimée à 500 000 personnes,33 représentant plus de 85 millions de dollars en dépôts dépargne et 115 millions de dollars en crédits. Le portefeuille global se porte bien avec un taux de prêts non remboursés inférieur à 3 % dans les réseaux principaux. Il existe 7 grands réseaux dunions dépargne et de crédit regroupant plus de 400 groupements dépargne et de crédit (GEC) et plus de 100 mutuelles dépargne et de crédit (MEC). Ces réseaux représentent environ 85 % du marché de la microfinance.34 Les taux dintérêts contractés sont en moyenne denviron 18 %, mais en tenant compte des commissions, des charges et de lépargne obligatoire, les taux dintérêts effectifs peuvent atteindre 50 % (IBM 2004).
Les institutions de microfinance ont pour cible une clientèle plus pauvre que celles des banques commerciales même si elles aussi sont confrontées à des contraintes dans leurs prestations aux strates les plus pauvres de la société et leur rapide expansion dans les zones rurales. Une enquête effectuée sur les SFD en 2001 pour évaluer les cibles et limpact a donné des résultats mitigés selon le type de mesures de la pauvreté utilisé. Concernant les dimensions du capital humain, les clients des SFD étaient mieux nantis que la moyenne des Sénégalais bien que, concernant le logement et laccès aux terres de qualité, les clients étaient dans une situation pire. Globalement, les institutions de microfinance qui avaient de nombreuses antennes en milieu rural réussissaient à atteindre les pauvres (BCEAO/CGAP 2001). Les principales contraintes à lexpansion des SFD dans les zones rurales dues à la faiblesse du niveau niveaux dalphabétisation, la dispersion de la population et la difficulté daccès, le manque de garantie et les risques inhérents à la production agricole du Sahel. Quoiquil en soit, certaines SFD orientent une partie considérable de leur portefeuille vers les zones rurales. A titre dexemple, le CMS estime quenviron 25 % de son portefeuille se trouve dans les zones rurales (voir Encadré 3 sur le CMS).
La majorité des ménages ruraux obtenant un crédit, lemploient à assurer leurs besoins de consommation. Pour les ménages tant urbains que ruraux, les utilisations personnelles, en particulier pour la consommation familiale, représentent plus des trois-quarts des emprunts (en nombre et non pas en montants). Les ménages se servent le plus souvent du crédit pour stabiliser leur consommation, affronter les crises et pour investir en capital social. Peu de crédit est affecté à linvestissement dans lagriculture (9 %), les emprunts servant plus fréquemment à diversifier les sources de revenus en dehors de lagriculture (14 %). Environ 7 % des emprunts ont servi à financer des services de santé et lenseignement (Annexe Statistiques, Tableau III.f).
La plupart du financement du crédit agricole est fournie par la CNCAS, banque de dépôts paraétatique pour financer les semences, les engrais et les autres intrants de la campagne agricole. Les SFD ne jouent quun rôle marginal en noffrant que 4 % de lensemble du crédit agricole. Sur six saisons agricoles, de 1997/1998 à 2002/2003, la CNCAS a injecté un total de 67,5 milliards de F CFA (130 millions de dollars) sur lesquels la plupart (80 à 85 %) des emprunts à court terme destinés à financer les intrants de la campagne agricole de lannée en cours. Il existe des crédits à moyen terme pour financer les équipements et des crédits commerciaux destinés aux transporteurs agricoles. Hormis le riz et les produits horticoles cultivés sous irrigation dans la Vallée du Fleuve Sénégal et les Niayes, lessentiel du crédit à court terme de la CNCAS est consacré aux cultures non irriguées telles que comme larachide et le coton. Il en résulte que les taux de remboursement ont tendance à être faibles au point de ne pas dépasser 28 pour cent en 2002 lorsque le pays a subi une sécheresse qui a eu de lourdes conséquences sur la production arachidière (Annexe Statistiques, Tableau III.i).
Assurance
Lassurance aide les ménages à atténuer les effets des crises de santé, des décès, des incapacités, la vieillesse, la perte de récolte, la faillite dentreprise ou de pertes dues au vol, aux incendies ou aux accidents à travers leurs revenus et leur consommation. Sans accès aux mécanismes formels dassurance fonctionnant aux conditions qui permettent la mise en commun des risques, les ménages doivent sauto assurer contre les pertes par lépargne et laccumulation de biens, se servir de dispositions sociales informelles et/ou faire face à des réductions considérables de leurs revenus et de leur consommation face à des événements aux conséquences néfastes (ou attendre une aide des filets de sécurité de létat une aide de létat). Les vastes réseaux des groupes de solidarité, les dépenses considérables liées à ladhésion, aux cadeaux, aux cérémonies et autres événements peuvent être considérés comme un immense système dassurance informelle, engageant les gens dans une obligation mutuelle en période de besoin. La nécessité de sauto-assurer réduit les opportunités dinvestir dans des domaines plus risqués et plus rentables et peut limiter les investissements aux à faible rentabilité. En outre, les systèmes informels peuvent savérer utiles en cas de chocs particuliers mais sont moins efficaces pour couvrir les risques corrélatifs affectant lensemble de la communauté, tels que la sécheresse et les chocs macroéconomiques.
Les mécanismes formels dassurance sont extrêmement limités au Sénégal et pratiquement inexistants dans les zones rurales. La protection sociale formelle, sous forme de sécurité sociale et dassurance sociale, offre une couverture exclusivement au secteur public et au secteur privé formel (les salariés). Pour les travailleurs du secteur formel régis par le Code du Travail, lassurance sociale couvrant la santé, la retraite est offerte par les institutions de prévoyance sociale (IPS) autonomes, au nombre desquelles il faut citer la Caisse de Sécurité Sociale (CSS), lInstitution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRS) et les Institutions de Prévoyance Maladie (IPM). La CSS couvre la maternité, les accidents du travail et les maladies. LIPRES soccupe des retraites, de lassurance invalidité et lassurance vie et lIPM gèrent les soins de santé. Pour les employés du secteur public, la couverture santé et les autres prestations sociales sont fournies directement par le Ministère des Finances. La sécurité sociale publique et privée au Sénégal concerne environ 300 000 personnes dont 5 % de la population rurale (OIT 2002).35
Le secteur le plus actif du marché de lassurance se trouve être celui des mutuelles de santé. Au Sénégal, les mutuelles de santé sont définies comme des associations à but non-lucratif basées sur les contributions de leurs membres auxquels elles offrent une assurance ainsi quà leur famille pour les aider à supporter les coûts des prestations de santé. En sont exclus les assureurs privés de par leur nature non-lucrative. Le paiement de cotisations mensuelles donne aux membres droit à des avantages définis spécifiquement par lassociation. Les mutuelles de santé sont considérées à la fois comme un autre modèle de financement de la santé, transférant le coût du secteur public vers le secteur privé, et comme une forme de protection sociale contre les pools des risques et visant à réduire les dépenses de maladie..
Les mutuelles de santé se sont multipliées de manière spectaculaire depuis les initiatives pilotes du milieu des années 80 et on dénombre aujourdhui plus de 90 sur lensemble territoire. Selon une récente enquête sur les mutuelles de santé effectuée par le Gouvernement du Sénégal et lInstitut canadien de recherche et de développement, le nombre dadhérents aux mutuelles de santé est estimé à 66 000 avec un total de 220 000 bénéficiaires, soit environ 2,2 % de la population. Elles incluent ceux qui adhèrent à des mutuelles de santé complémentaires, créées par des associations de travailleurs du secteur public, qui offrent une couverture pour des paiements conjoints, lachat de médicaments et autres frais non couverts par le système public, les mutuelles de santé communautaires localisées dans le quartier ou les villages et les mutuelles professionnelles organisées essentiellement par les associations professionnelles du secteur informel comme les associations dartisans, de femmes, etc. En dépit de la croissance des mutuelles de santé, les chercheurs estiment que moins de 10 % de lensemble des bénéficiaires vivent dans les zones rurales.
Plusieurs bailleurs de fonds comme lUSAID et lOIT, travaillent directement avec les organisations privées pour élaborer des régimes dassurance maladie. A titre dexemple, lOIT soutient les mutuelles de santé dans le cadre de la stratégie dextension des systèmes de protection sociale formelle aux travailleurs. Etant donné que la perte de revenus suite aux chocs de santé compromet les autres mesures de protection sociale comme lépargne à long terme pour les personnes âgées, les stratégies et les outils contre lexclusion sociale et la pauvreté (STEP) ont été mis en places pour élaborer des modèles dassurance santé appropriés au secteur informel. Avec un budget pour le Sénégal sélevant à environ 400 000 dollars par an, le STEP appuie lUnion des Coopératives Agricoles du Sénégal (UNCAS), organisation paysanne à léchelle du pays comptant 800 000 membres à établir un système de protection social, y compris un régime de santé. Une zone dessai pilote dans la région des Niayes, en liaison avec les postes de santé, le centre de santé de Tivaouane et lhôpital régional de Thiès. Un second test pilote vient dêtre lance à Diourbel. Le programme des Niayes couvre environ 1 200 personnes payant des primes mensuelles de 300 F CFA par personne pour des médicaments génériques, le coût des visites hospitalières, de services obstétriques, de suivis prénataux et dhospitalisation. Le STEP soutient également PAMECAS (réseau de microfinance de 130 000 membres) dans sa recherche de créer des liens entre lassurance santé et la microfinance. A lissue dun essai pilote en 2003, PAMECAS prévoit détendre lexpérience à un plus grand nombre de membres de son réseau.
Le potentiel des régimes communautaires demeure inexploité. Au nombre des avantages il faut citer la protection contre les difficultés financières imposées par la maladie, les pauvres, la libéralisation dautres moyens dauto-assurance (épargne et crédit) susceptibles dêtre utilisés de manière plus rentable, de meilleurs résultats sanitaires en encourageant lutilisation dans les meilleurs délais des services de santé et la possibilité de toucher une clientèle plus large que celle des assureurs à but lucratif. Toutefois il existe certaines difficultés pour atteindre les plus pauvres, les tendances à prendre des décisions dexclusions au niveau local, une portée limitée de la mise en commun des risques pour les petits régimes communautaires les exposant aussi à des chocs corrélatifs et une faible capacité de gestion et de responsabilité qui menace la viabilité à long terme. Il semble y avoir une possibilité dextension de lassurance santé à travers les grandes coopératives et les fédérations de production à grande échelle en raison de leur expérience en matière de collecte des frais dadhésion et dadministration. Toutefois, compte tenu des schémas dadhésion des coopératives de production, cela peut exclure certains des ménages les plus pauvres. La micro-assurance offerte par les institutions de microfinance constitue une autre possibilité mais son extension dans les zones rurales dépendra de lexpansion des SFD en milieu rural.
Encadré SEQ Encadré \* ARABIC 3: Lextension de lassurance maladie dans les zones rurales Preuve dimpact
CHAPITRE IV : Revue des politiques et des dépenses publiques en matière de gestion des risques sociaux dans les zones rurales
Quelle est la principale cible des interventions publiques en matière de gestion des risques et des chocs dans les zones rurales ? Quels sont les ministères impliqués ? Quel est le niveau de dépenses, de couverture de programmes, de ciblage et de répartition géographique des mesures de protection sociale en faveur des populations rurales ? Comment ces dépenses sont-elles alignées sur les principaux risques ruraux ?
Vue densemble du cadre institutionnel et de la taxinomie des programmes
Les activités en matière de gestion des risques sont réparties entre plusieurs ministères et plusieurs agences : (a) Ministère de la femme, de la famille et du développement social, (b) le Ministère de la santé et de la prévention médicale, (c) le Ministère de lEducation, (d) le Ministère de la Fonction publique, du Travail, de lEmploi et des Organisations professionnelles, (e) le Ministère des petites et moyennes entreprises, de lentreprenariat féminin et de la microfinance, (f) les Ministères en charge de lagriculture, de lhydraulique et de la production animale, (g) le Ministère de lIntérieur et (h) le Ministère de la Jeunesse. Ces ministères représentent 43 % du budget national de 2005 (budget dinvestissement et de fonctionnement) bien que seulement une partie soit consacrée à la gestion des risques en milieu rural.36 Cette revue couvre les dépenses effectives engagées en 2003 et les chiffres préliminaires pour 2004. Les chiffres définitifs de 2004 peuvent varier selon le décaissement effectif des crédits budgétaires alloués.
Cette revue couvre les dépenses spécifiquement ciblées des zones rurales ainsi que les programmes nationaux en milieu rural. La zone rurale ne peut être considérée isolément des politiques ou des programmes nationaux. Lun des défis que le Gouvernement du Sénégal se doit de relever nest pas seulement de concevoir des projets destinés aux zones rurales mais aussi délaborer des mécanismes de mise en uvre assurant que les populations rurales reçoivent une répartition équitable des programmes censés avoir une portée nationale.
Les programmes de gestion des risques ont été classés en grandes catégories selon le type de risques auxquels ils cherchent à sattaquer. Des programmes poursuivant des objectifs similaires sont souvent répartis entre plusieurs ministères. Ce chapitre est organisé par type dintervention afin de mieux évaluer globalement la couverture, les écarts et la cohérence des interventions :
Assistance sociale, filets de sécurité et gestion des catastrophes
Gestion des risques agricoles très importants
Gestion des risques sanitaires très importants
Gestion des risques éducatifs très importants
Création demplois
Ciblage des infrastructures et des services en milieu rural
Extension des mécanismes dépargne et des mécanismes de crédit aux zones rurales
Assistance sociale, filets de sécurité et gestion des catastrophes
Vue densemble des institutions, des politiques et des dépenses
Lassistance sociale, les filets de sécurité et la gestion des catastrophes sont destinés à cibler les individus et les ménages exposés à des risques très graves provoqués par des événements indésirables. Il sagit des groupes les moins susceptibles de rebondir suite à des chocs et pour lesquels les cycles vicieux créent des pièges de pauvreté à long terme, leurs avoirs étant épuisés et leur accumulation de capital humain et physique compromise durablement. Ce sont les individus vivant dans une extrême pauvreté, les enfants à risque, les personnes déplacées, les invalides, les orphelins, les personnes âgées sans soutien, et les personnes subissant les conséquences des catastrophes. Ces groupes vivent, pour la majorité, dans les zones rurales.
Le centre de gestion des catastrophes est la Direction de la Protection Civile du Ministère de lIntérieur, appuyé par un cadre institutionnel spécial pour mener des actions durgence. En tant que premier interlocuteur, la Protection Civile intervient pour éviter les décès et stabiliser les situations. En 2002, la Protection Civile a élaboré des cartes régionales des principaux risques, parmi lesquels les accidents du travail, les risques des transports (routiers, aériens, maritimes, ferroviaires), dincendie, dinondations, de sécurité terrestre et maritime et de masse. Le MFFDS/SN et les ONG tels que la Croix Rouge assurent les approvisionnements durgence, en espèce et en matériaux de construction. Le Ministère de lAgriculture répond aux effets consécutifs sur la capacité de production dans le cas de catastrophes naturelles en milieu rural (objet du paragraphe suivant portant sur le risque agricole).
En ce qui concerne lassistance sociale et les filets de sécurité, le Ministère de la Femme, de la Famille et du Développement Social (MFFDS) et le Ministère de la Solidarité Nationale (MSN) ont pour mandat fondamental de protéger les familles et les individus les plus vulnérables. Ce domaine a connu une grande instabilité institutionnelle ces dernières années. Ce ministère a récemment été scindé en deux ministères qui ont tous deux publié de nouvelles politiques dorientation. La lettre de politique sectorielle du MFFDS pour 2005 accorde la priorité aux enfants en danger, aux femmes, aux familles vulnérables, aux handicapés, aux personnes âgées et aux communautés vulnérables à travers une meilleure coordination entre les programmes communautaires et les activités des ONG. En outre, le MSN a élaboré une « Nouvelle orientation de la Solidarité nationale. A travers sa structure dexécution, le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) et le Commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA), le MSN appuiera : (a) les infrastructures sociales des communautés défavorisées, (b) laide durgence et la sécurité alimentaire aux groupes vulnérables et (c) la création dune Banque nationale de solidarité.
Tableau 24 : Estimation des dépenses annuelles en matière dassistance sociale et le filets de sécurité37
Ministère/Domaine de dépenses/Programme20032004Ministère de la Femme, de la Famille et du Développement social /Ministère de la Solidarité nationale (MFFDS/SN) Personnel1.463.266,0001.472.158.000Dépenses récurrentes, non-salariales835.306.0001.075.508.000Total transferts:1.265.338.0001.678.338.000Dont : Primature (transfert général)300.000.000300.000.000 Commissariat à la Sécurité alimentaire38630.338.000780.338.000 Transferts actions sociales335.000.000335.000.000 Enfants de la rue50.000.000 Handicapés50.000.000 Personnes âgées100.000.000 Autres63.000.000Total des dépenses récurrentes4.829.248.0005.904.342.000Investissement du MFFDS/SN 10.713.295.00014.041.700.000Dont : Fonds de Solidarité nationale650.000.000Soutien aux Groupes défavorisés757.518.000558.700.000Soutien aux groupes de femmes325.777.000300.000.000Centre national de documentation pour les Femmes42.000.000010.000.000Lutte contre lexploitation des enfants
(dont lUNICEF)219.000.000
(219.000.000)Petits crédits aux femmes
(dont Taiwan)1.000.000.0001.200.000.000
(700.000.000)- Agence de Fond de Développement Social (AFDS)
(dont lAID)2.548.000.000
(2.250.000.000)5.272.000.000
(4.972.000.000)-Lutte contre la pauvreté des femmes (PLCP)
(dont la BAD. le FND)6.040.000.000
(5.292.327.000)5.444.000.000
(5.144.000.000)- Lutte contre la Pauvreté
(dont le PNUD)388.000.000
(351.000.000)Ministère de lIntérieur (BCI)1.851.000.0001.616.000.000Prévention et gestion des catastrophes171.000.000166.000.000Protection contre les incendies (construction, équipe.)1.680.000.0001.450.000.000Total CFA17.393.543.00021.562.042.000Total dollars34.787.08643.124.084Dont financement extérieur43%53%Source : DDI, rapports des agences donatrices. NB : Tout le budget de fonctionnement du MFFSD/SN, budget de fonctionnement et transferts inclus. Non inclus 250 millions de CFA en 20O4 à travers le Ministère de la Justice pour un foyer de jeunes délinquants. Non inclus non plus un programme géré par lOIT de lutte contre le travail des enfants du Ministère de la fonction publique, du travail, de lemploi et des organisations professionnelles, non inscrit dans le BCI.
Le Gouvernement a consacré 43 millions de dollars en 2004 à lassistance sociale, aux filets de sécurité et à la gestion des catastrophes dont 22 millions de dollars aux programmes de développement communautaire destinés aux pauvres dans le cadre du MFFSD. Lassistance sociale et la gestion des catastrophes ont enregistré un total de près de 20 millions de dollars (Tableau 24). Les dépenses ordinaires du MFFDS/SN couvrant les transferts dassistance sociale à des groupes vulnérables se sont élevées à environ 12 millions de dollars. Plus de 20 millions de dollars ont financé les projets de développement communautaires multisectoriels appuyés par des partenaires extérieurs et exécutés par le MFDS. Ils sont mentionnés ici parce quils relèvent de la tutelle du MFFDS et quils ciblent les communautés vulnérables, même si lessentiel des investissements porte sur les infrastructures et les crédits de peu dimportance plutôt que sur lassistance sociale.
Les dépenses relatives à lassistance sociale et aux filets de sécurité sociale, investissements communautaires contre la pauvreté et les mesures de protection contre lincendie non compris, ont été de lordre de 0,15 % environ du P.I.B en 2004. Au cours des récentes années de sécheresse (2002-2003), ce chiffre était à 0,5 % du P.I.B, reflétant les dépenses en denrées alimentaires et matériels durgence pour soutenir les populations rurales (voir encadré 4)39. Le Gouvernement dépense en sus 0,85 % du PIB au titre de la sécurité sociale pour les travailleurs du secteur public, ce qui porte le total des dépenses au titre de la sécurité sociale et de la protection sociale à environ 1% du P.I.B. Au fur et à mesure que les revenus croissent, les dépenses relatives aux systèmes de protection ont tendance à augmenter comme portion du PIB bien quil y avait des variations importantes à lintérieur dune même région et dune région à lautre. En 2003, dans le cadre dune étude de référence comparant les dépenses publics au titre de la sécurité sociale et de lassistance sociale (définition légèrement différente à celle utilisée ci-dessus) dans plus de 63 pays, de 1972 à 1997, le Sénégal a dépensé léquivalent de 1,16% de son PIB (tableau 25). Ce pourcentage est inférieur à la moyenne pour les pays sub-sahariens bien que le Sénégal ait un revenu par tête dhabitant légèrement supérieur à la moyenne.
Tableau 25 : % du PIB en dépenses relatives à lassistance et la sécurité socialesSénégal1.16Afrique au Sud du Sahara1.44Asie du Sud1.49Asie de lEst et Pacifique2.373Amérique Latine et Caraïbe2.91Moyen Orient Afrique du Nord4.66Europe de lEst et du Centre10.31Amérique du Nord11.19Europe de lOuest13.57Source: Besley, Burgess and Rasul 2003
Action durgence face aux catastrophes naturelles
Les secours durgence face aux inondations ont constitué la principale action pour faire face à une catastrophe en 2003-2004. Dans lensemble le soutien du Gouvernement sest élevé à au moins 2 millions de dollars EU, accompagné dun appui supplémentaire de la Croix Rouge. Bien que les informations soient limitées et dépendent de la spécificité de lurgence, le coût moyen par personne sest élevé de 30 à 120 dollars. Les actions des agences ont porté sur :
La protection civile : Le budget dinvestissement réserve 300.000.000 de F CFA (600 000 dollars EU) par an aux dépenses face aux catastrophes et a accordé 3 millions de dollars supplémentaires par an à la protection contre les incendies en 2003-2004 portant sur les constructions et les équipements.
Le Fonds de Solidarité nationale a été créé en 2002 en tant quagence autonome sous légide du MFDSSN pour offrir un soutien aux pauvres grâce à un budget initial dun milliard de F CFA (2 millions de dollars) et également un mandat autorisant à collecter des fonds privés.40 Les premières actions ont été une réaction aux inondations de 2003 dans la région de Matam et de Tambacounda consistant en offre de tentes, de couvertures, de matelas, de lampes, de riz et dautres besoins de base ainsi que des compensations financières41 (Annexe Statistiques, Tableau IV.a). Les gouverneurs communiquent les besoins globaux et les sous-préfets identifient individuellement les bénéficiaires et distribuent les secours au niveau local. Les commissions des administrations locales et le personnel déconcentré sont chargés de la reconstruction des maisons détruites, le Fonds de Solidarité nationale fournissant les équipements de reconstruction. Le FSN a octroyé environ 1,3 million de dollars à ce jour.
Le Département de lAction sociale du MFFSD et le Commissariat à lAction sociale. En cas de besoin, le DAS et le CSA peuvent intervenir sur la base de leurs stocks alimentaires et céréaliers. A titre dexemple, en réponse aux pluies tardives de 2003, le CSA a envoyé une partie de son stock de céréales restant de 2002 à Matam, à Saint-Louis et à Louga pour nourrir le bétail.
La Croix Rouge sénégalaise : La Croix Rouge a une approche communautaire pour faire face aux catastrophes, basée sur une structure de comités régionaux, départementaux et locaux. La Croix Rouge est intervenue en décembre 2003 lors des inondations à Saint Louis (500 familles assistées), au début de lannée 2004 à Matam (1 341 familles) et au milieu de cette même année 2004 à Kanel (1 126 familles) en fournissant du riz, des tentes et des litières, des moustiquaires, des médicaments durgence et des matériaux de reconstruction. Le Gouvernement fournit du personnel détaché et des fonds de fonctionnement tandis que la Croix Rouge fait des collectes au plan international.
Assistance sociale aux handicapés, aux personnes âgées, aux orphelins et aux autres personnes vulnérables
Lassistance aux associations et aux individus, totalisant presque 2 millions de dollars en 2004, est traitée au cas par cas plutôt que sur une programmation. Les demandes dassistance sociale, ordinairement sous forme de lettres adressées par des individus ou des groupes/institutions sont présentées directement au bureau du Ministre, au siège du Département dAide sociale ou par le canal des services régionaux. Le soutien peut être apporté sous forme déquipements ou de formation professionnelle aux handicapés, de dons aux organisations et aux individus, de secours en espèces ou daide alimentaire, de règlement dordonnances des indigents dans quatre hôpitaux dakarois. En 2004, sur 3 547 requêtes présentées au DAS, 910 ont été approuvées. Le montant moyen accordé par requête est de 550 000 F CFA. En 2004, le DAS a équipé 200 personnes handicapées et financé 48 associations de handicapés, a appuyé 160 structures de formation denfants (dont des daara pour améliorer la condition de talibés), 133 veuves et orphelins, placé 200 enfants en danger dans des programmes éducatifs et de formation et financé 97 projets dactivités génératrices de revenus pour les personnes âgées (Annexe Statistiques, Tableau IV.b). Lassistance ne couvre quune faible partie des demandes officiellement reçues (26 %), proportion infime de la population vulnérable cible, et très peu dappui aux populations rurales.
Enfants en danger
LAssistance aux enfants en danger sinscrit dans le cadre de deux programmes de lutte contre lexploitation des enfants :
Le projet contre les pires formes de travail des enfants du MFFSD, appuyé par lUNICEF et le Gouvernement italien, a pour objectif daméliorer la situation des enfants travaillant dans des conditions dangereuses et dexploitation dans 6 régions (Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga, Fatick et Ziguinchor). Le projet a offert une formation professionnelle à 480 fillettes à Fatick, un cours dalphabétisation à 1 370 fillettes en danger, du matériel éducatif à 800 enfants, la construction de 3 postes de santé et un projet pilote déradication de la mendicité.
Le Programme sur le travail des enfants : programme sur le travail des enfants appuyé par lOIT et un financement des Etats-Unis, exécuté par une unité du Ministère de lEmploi est destiné à aider 3 000 enfants âgés de moins de 18 ans à se dégager de conditions de travail dangereux comme la mendicité, la domesticité et les travaux dangereux dans lagriculture, la pêche et lélevage et dempêcher quelques 6 000 autres dy être engagés, appuyant 1 000 familles à Fatick, Saint Louis, Thiès, Diourbel, Kaolack et Dakar (coût moyen denviron 75 dollars par enfant par an). Le programme apporte son appui au cadre juridique, à la formation et lassistance aux familles.
Soutien aux femmes vulnérables
Le MFFSD prête assistance aux groupements féminins par des subventions aux associations de femmes et la fourniture directe de biens, déquipements et de petits crédits, à travers les projets et programmes suivants :
Le Projet dAppui aux Groupes Vulnérables, financé pour aider officiellement les femmes à réduire les travaux pénibles (par loffre de moulins à broyer le mil, pompes à eau, irrigation goutte à goutte). Le MFFSD achète directement des produits, évalués à plus de dun million de dollars par an et les distribue aux groupements féminins. En 2003-2004 lessentiel des achats a consisté en ordinateurs, fournitures de bureau, tee-shirts, réfrigérateurs, etc.
Le Programme de Petits Crédits aux Groupements Féminins, appuyé par le Gouvernement de Taiwan et le Gouvernement du Sénégal aide les femmes à générer des revenus par le crédit et la formation. De 2001 à 2004, une lige de crédit de 3,1 milliards F CFA a financé des petits prêts aux femmes entrepreneurs à un taux dintérêt de 5 % par le biais de la CNCAS, fonds de garantie pour les prêts plus importants à un taux de 8 % dintérêt. En 2003, 567 projets ont été financés à hauteur de 1,6 milliard F CFA, dont 40 % à Dakar. La nécessité de fournir des garanties tend à exclure les plus pauvres.
Lappui aux groupements féminins, En tant quorganisme, le MFDS supervise les interventions des ONG incluant des associations de femmes. En 2004, la Direction du développement communautaire a approuvé 24 projets (dun coût moyen de 25.000 dollars) présentés par des groupements féminins en matière de santé, déducation, dapprovisionnement en eau, de génération de revenus et de micro crédit.
La plupart des investissements du MFFSD sont réalisés à travers trois projets de développement communautaire à financement extérieur oeuvrant essentiellement dans les zones rurales et combinant formation, crédit et infrastructures :
Le Projet de Lutte Contre la Pauvreté (PLCP) : projet de 21,5 millions de dollars financé par la BAD et le FND pour soutenir des groupes communautaires à Tambacounda, Thiès, Kolda, Diourbel et Dakar en alphabétisation, activités génératrices de revenus, à travers une ligne de crédit de 1,4 milliard F CFA, canalisées par les SFD, et des infrastructures à petite échelle (exécutées par lAGETIP). Différents guichets de crédit existent pour les individus, les associations et les entreprises en fonction des différentes tailles de prêts et différents taux dintérêts (12 à 14 %). De mars 2003 à février 2004, 18 500 prêts ont été accordés à 36 900 bénéficiaires pour un montant de 1,6 milliards F CFA, avec un taux de récupération de 48 %.
LAgence de Développement Social (AFDS) : programme de 30 millions de dollars financé par lAID dans les communautés défavorisées de Louga, Fatick, Kolda, Kaolack et Dakar, appuyant les infrastructures à petite échelle, exécutées directement par les communautés, les activités génératrices de revenus à travers les organisations communautaires et le renforcement institutionnel des SFD pour améliorer leur extension dans les zones rurales. En 2004, lAFDS a financé 226 projets dinfrastructures (3,29 milliards F CFA), essentiellement dans les domaines de la santé, de léducation et de lapprovisionnement en eau et 332 projets dactivités génératrices de revenus (1,4 milliards) dans lélevage, lagriculture, la transformation et le commerce (voir figure 94 pour la performance des objectifs).
Le Programme dAppui à la Réduction de la Pauvreté (PAREP) : projet de 4,5 millions de dollars financé par le PNUD, initié au milieu de lannée 2004, sur la base du Programme Elargi de Lutte contre la Pauvreté ayant précédemment ciblé Dakar, Diourbel, Saint Louis et Tambacounda, à lappui de la planification locale, offrant une formation et des crédits aux femmes (par le canal des SFD) et construisant des infrastructures à petite échelle.
Assistance générale en matière alimentaire
Le Commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA) assure la sécurité alimentaire par la distribution de vivres et le suivi des conditions de sécurité alimentaire à travers le pays. Autrefois, le CSA stabilisait les prix en achetant des céréales durant les périodes de production de pointe pour prévenir les chutes de prix au niveau des producteurs et en vendant des céréales durant les périodes de déficit alimentaire, en particulier durant la période de soudure pour prévenir les flambées de prix en période de disette. Ce programme a pris fin avec la libéralisation des marchés de céréales au début des années 90. Le CSA édite à présent un bulletin mensuel sur les sécurités alimentaires, les prix régionaux des céréales, la pluviométrie, la production agricole, les pâturages, les migrations de population, les montants des transferts de salaires par la poste et sur la santé, y compris les cas de paludisme, et le statut nutritionnel. Les informations sont recueillies par les Comités locaux de sécurité alimentaire dirigés par les sous-préfets.42
Le CSA gère la quasi-totalité de la distribution directe alimentaire du Gouvernement. Quatre programmes dassistance alimentaire existent à présent : (a) lassistance ponctuelle aux populations affectées par des catastrophes naturelles ou soutenues à travers des requêtes au DAS (voir discussion-I dessus), (b) la distribution régulière de riz par le canal du CSA, (c) des quantités limitées daide alimentaire dans le cadre de programmes ciblés en santé et en développement communautaire (par le canal du programme des Etats Unis « Nourriture pour la paix » et du PAM) et (d) un programme dalimentation scolaire soutenu par le PAM, lItalie et le Gouvernement du Sénégal voir discussion). La plupart de la distribution alimentaire directe du CSA est destinée à lAVCER (Assistance en vivres aux cérémonies religieuses). En 2004, le CSA a distribué plus de 5 000 tonnes de riz, essentiellement lors de manifestations religieuses (Annexe Statistiques, Tableau IV.c). Les affectations sont fondées sur des requêtes introduites par le canal du caloris et du Gouverneur régional ou directement au niveau central mais les informations sur le nombre ou les localités des bénéficiaires nexistent pas. Une faible proportion est utilisée à des fins de secours durgence.
Encadré SEQ Encadré \* ARABIC 4 : Qui reçoit lassistance ?
Observations générales
Observations sur lassistance, les filets de sécurité et la gestion des catastrophes
Il existe un important réseau dorganisations Gouvernementales et non- Gouvernementales répondant aux situations durgence mais les responsabilités se chevauchent. La participation du FNS aux opérations de secours en cas de catastrophe a amélioré la mise en place et la régularité des fonds. Mais, sur le terrain, les méthodes parallèles des comités communautaires et la répartition descendante en hasard par les responsables locaux en réduit lefficacité. Les stratégies dadaptation dans les zones exposées aux inondations ne devraient pas éclipser le besoin dinvestissements préventifs et lélaboration de mécanismes datténuation comme lassurance.
Lassistance sociale et les opérations de type filets de sécurité souffrent de la dispersion des initiatives de la multiplicité des acteurs et des méthodes. Il existe plusieurs guichets dassistance aux individus et aux groupes ayant de multiples mandats, de différents critères, des mécanismes et de règles de programmes divers, mains sans coordination réelle. Les programmes financés par des bailleurs de fonds demeurent dans des silos sans collaboration les uns avec les autres ou avec les programmes de transfert du MFFSD, manquant ainsi des opportunités de synergie et de renforcement institutionnel.
Les critères de ciblage semblent vaguement définis et le suivi et évaluation manquent gravement de ressources, en particulier pour les programmes financés au plan national. Lidentification de toutes les femmes, de tous les handicapés, de toutes les personnes âgées et de tous les enfants considérés comme vulnérables affaiblit lefficacité des programmes. La distribution alimentaire nest pas considérée comme un mécanisme de gestion des risques (programmée selon les cycles de production agricole ou distribuée selon des critères générés à travers le bulletin de sécurité alimentaire). En outre, peu defforts sont faits pour évaluer la rentabilité ou limpact de lassistance fournie.
Le rôle du Fonds de Solidarité National nest pas clairement défini. Le FSN se prépare à construire des infrastructures de base dans les communautés non desservies, à créer une Banque de solidarité nationale ayant pour vocation doctroyer des crédits subventionnés aux pauvres et même à apporter un soutien aux nécessiteux (par le canal dun fonds durgences médicales). Cette banque semble faire double emploi avec les programmes du MFFSD (AFDS, DAS) en cours. Lappartenance à deux ministères crée des problèmes dorganisation et de coordination dans les programmes dassistance sociale et de gestion de catastrophes.
Gestion des risques liés à lagriculture
Vue densemble des institutions, des politiques et des dépenses
Le secteur public aide les producteurs ruraux à gérer les risques naturels et économiques. Les principaux risques naturels pour lagriculture sont la sécheresse, les inondations, les criquets et autres infestations et la maladie. La majorité de la population rurale est menacée de risques de perte de production en raison de la sécheresse extrême qui sévit en moyenne tous les cinq ans, avec des niveaux pluviométriques inférieurs au moyen dans une année sur trois. Certaines populations rurales subissent dautres risques.
En juin 2004, le Gouvernement a adopté la Loi dOrientation Agro-Sylo-Pastorale dont les orientations politiques sont de : (i) réduire limpact des risques économiques, climatiques et environnementaux, (ii) améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales et (iii) améliorer la qualité de vie des populations rurales. La loi porte une attention particulière sur les instruments de gestion des risques et recommande à un système de sécurité sociale pour les travailleurs agricoles ainsi qu'à la protection contre les calamités naturelles et le développement dune assurance-récolte.
Les Ministres en charge de lAgriculture, de lHydraulique et de lElevage ont pour responsabilité de faire face aux risques agricoles. Les interventions centrales de ces ministères sont appuyées par les Directions régionales du Développement rural (DRDR) pour lagriculture et des Inspections régionales des services vétérinaires (IRSV) ainsi que par les services de développement rural et vétérinaires au niveau des départements. Conseils et assistance technique sont assurés à travers l'Agence nationale semi-autonome de conseil agricole et rural (ANCAR). Le Centre de Suivi Ecologique (CSE) procure des informations sur la gestion des ressources naturelles, y compris la projection topographique et les images satellitaires servant à suivre et à prévoir les chocs. Les acteurs locaux, parmi lesquels les Communautés Rurales (CR) et les organisations de producteurs à travers le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) joue un rôle de plus en plus important dans la gestion des risques agricoles.
Les dépenses globales consacrées à lagriculture, lélevage et autres productions rurales se sont élevés à 152 millions de dollars en 2004 (Tableau 26). En 2004, le secteur rural, comprenant lagriculture, lélevage, la pêche, la sylviculture et lhydraulique, a représenté 15 % du budget dinvestissement financé sur fonds nationaux et 24 % des ressources intérieures et extérieures combinées (voir Annexe Statistiques, Tableau IV.d). Les programmes spécifiques visant à atténuer les chocs et y faire face représentent environ 10 % des dépenses totales.
Tableau 26: Estimation des dépenses annuelles pour les catastrophes et risques agricoles
Ministère/Domaine de dépenses/programme (1)20032004Budget récurrent secteur rural (agr./élevage/pêche/ forêts)13.135.000.00016.320.000.000Investissement (BCI) Total Ministère de lAgriculture24.686.000.00045.281.000.000Projets dirrigation 9.802.000.00025.374.000.000Soutien aux organisations de producteurs748.000.0001.300.000.000Intensification et modernisation de lagriculture8.999.000.00011.228.000.000 Dont le Fonds de Bonification900.000.000Promotion de la Commercialisation et de la Distribution945.000.000579.000.000Promotion des industries agricoles3.287.000.0006.756.000.000 Dont le Fonds de Garantie500.000.0003.100.000.000 Le Fonds de Calamité (2)1.556.000.0004.500.000.000Programme de lutte contre la Mouche blanche41.000.0000Programme de lutte contre les termites50.000.00044.000.000Programme de lutte contre les plantes aquatiques814.000.0000Total Ministère de lElevage2.329.000.0003.706.000.000Dont services vétérinaires/lutte contre les maladies animales480.000.000434.000.000Total Min. des Ressources naturelles et de lEnvironnement2.675.000.00010.708.000.000Dont lutte contre les feux de brousse95.000.000164.000.000Total (EU$)$86.650.000$152.030.000(US$)$7.072.000$18.284.000(1) Dont 3 milliards CFA LFR (supplément budgétaire en milieu dannée) contre linvasion des criquets. Ne comprend pas les soutiens au prix de larachide (para. 134).
(2) Comprend les trois fonds (calamité, bonification et garantie, et programmes de lutte contre les incendies, les insectes nuisibles et les parasites)
Prévention des Chocs sur lAgriculture
De nombreux projets inscrit au budget dinvestissement appuient le développement général de lagriculture, et contribue à des degrés divers à la prévention des chocs. La plupart des investissements dans lagriculture et lélevage visent à augmenter la production par lirrigation, lamélioration des technologies et lappui à la création dorganisation de producteurs. Les projets dinvestissement liés à lirrigation représentent 40 à 60 % du budget annuel dinvestissement du Ministère de lAgriculture (entre 20 et 50 millions de dollars par an). Toutefois, compte tenu du potentiel limité de terres irriguées en nombre dhectares et de laccès limité de la population aux terres irriguées, ces investissements ne peuvent être pratiqués que sur une tranche relativement étroite du secteur agricole existant. Des programmes plus modestes de lutte contre certaines maladies et infestations, tels que les services vétérinaires et la lutte contre la mouche blanche (bemisia) représentent moins de 1 million de dollars par an.
En outre, le ministère de lElevage a récemment annoncé le lancement dun programme de lutte contre les vols de bétail. Dun coût estimé à 1,7 milliard de francs CFA, ce programme mettrait en place un système didentification du bétail. Les pouvoirs publics ont procédé à un test dans deux régions du pays, en 2001 et en 2002, en s'appuyant sur les expériences vécues dans dautres pays comme la Guinée. Le système consiste à enregistrer le bétail en fixant un élément didentification sur une oreille, où figureront des informations sur le village, la communauté rurale, la région, et sur le propriétaire, le tout accompagné par une carte de propriétaire.
Mécanismes datténuation et dadaptation aux risques agricoles
Depuis la fin des années 90, une série de différents mécanismes financiers ont été mis en place en vue d'atténuer les risques auxquels est exposé le secteur agricole d'assurer un flux adéquat de crédit vers ce secteur : à la suite de larges consultations menées à léchelle du pays sur le crédit agricole. Ces mécanismes qui forment collectivement les Fonds de Sécurisation du Crédit Agricole (FSCA) comprennent.
Un Fonds de Bonification (FB) a été créé pour améliorer laccès des producteurs ruraux au crédit, réduire leurs charges financières et, partant, accroître la productivité de lagriculture. Le FB finance la différence entre les intérêts appliqués par les banques commerciales (13 % pour la CNCAS) et le taux dintérêt que le Gouvernement accorde aux paysans qui est de 7,5 %. Le Gouvernement paie la différence à la CNCAS.
Un Fonds de Garantie (FG) couvre partiellement le risque de crédit des prêts à lagriculture et à lélevage sous la justification que les institutions financières ne prêteraient pas aux producteurs ruraux en raison du coût trop élevé de la prime de risque. Les prêts en souffrance de la CNCAS sont remboursés à hauteur de 75 % pour lagriculture et de 50 % pour lélevage. Seule la CNCAS a bénéficié à ce jour du FB et du FG.
Un Fonds de Calamité (FC) sert à aider les producteurs ruraux à faire face aux calamités naturelles en leur permettant de rembourser leurs emprunts et de poursuivre leurs activités agricoles. Le FC est géré directement par le Ministère des Finances et peut être accordé soit pour restaurer la solvabilité des producteurs vis à vis de la CNCAS, soit pour financer les approvisionnements nécessaires pour répondre aux chocs affectant la production agricole comme lachat de pesticides lors de la récente invasion de criquets. Les règles dutilisation de ces fonds ne sont pas clairement définies. La complexité des procédures administratives retarde les paiements (par exemple, lindemnisation aux producteurs de bananes pour les inondations de 2002 na pas encore été versée). Au cours de ces 4 dernières années, des versements ont été effectués, en 2000/2001, aux producteurs de coton affectés par la mouche blanche, pour les producteurs de bananes à Tambacounda, victimes dinondations en 2003/204, pour apurer les dettes impayées des producteurs pour la saison agricole 2001/2002 et 2002/2003 en raison de linsuffisance générale de la pluviométrie et pour atténuer les coûts de linfestation en 2004/2005 (voir Encadré 6 sur les essaims de criquets en 2004).
Encadré SEQ Encadré \* ARABIC 5 : Gestion des risques associés aux invasions des criquets du désert
Tableau 27 : Financement des Fonds de Sécurisation du Crédit Agricole 1998-2004, en F CFA
AnnéeFond de Garantie (FG)Fond de Bonification
(FB)Fond de Calamité (FC)Financement Total1998400.000.000300.000.000300.000.0001.000.000.00019991.925.000.000700.000.000225.000.0002.850.000.00020002.100.000.000700.000.000300.000.0003.100.000.00020013.100.000.000900.000.0003.500.000.0007.500.000.00020023.000.000.000202.500.000-3.202.500.0002003500.000.000-1.556.000.0002.056.000.0002004 (prelim.)3.100.000.000900.000.0004.500.000.0008,500.000.000TOTAL14.125.000.0003.702.500.00010.381.000.00028.208.500.000Source: Ministère des Finances
De 1998 à 2004, 28 milliards F CFA (56 millions de dollars) ont été allouées dans le cadre de ces fonds en vue datténuer les chocs subis par les producteurs ruraux.43 Ce montant correspond au 64 % du financement programmé de 43.5 milliards de F CFA inscrits dans le plan triennal des investissements publics. Il ressort du Tableau 27, que plus de la moitié a servi à financer les prêts en souffrance, un-tiers aux calamités et le reste à subventionner les taux dintérêts.
Tableau 28 : Dépenses des Fonds de calamités, de bonification et de garantie 2004DestinationMontant%Source Réponse aux criquets4 200 000 00041%FCPluies hors-saison1 100 000 00011%FGProducteurs de bananes530 200 0005%FCDettes des producteurs3 443 500 00034%FC et FGCNCAS900 000 0009%FBTotal10 173 700 000100% Source : DDI2004 a été lannée la plus active à ce jour, avec 10,2 milliards CFA (20,4 millions de dollars). Il ressort du tableau 28 que 41 % ont utilisé à répondre à linfestation de criquets à travers le FC, 34 % sont allés à faire grâce des dettes des producteurs ruraux affectés par les pluies hors-saison, pour aider les producteurs de bananes à faire face aux pertes causées par les inondations et aux paiements à la CNCAS en vue de financer le taux dintérêts accordé. A lheure actuelle, le FG et le FB enregistrent des déficits de paiement accumulé pour couvrir les garanties appliquées aux prêts en souffrance et le taux dintérêt a été inférieur à ce qui aurait dû être transféré : un manque à gagner de 32 % pour le FG et de 12 % pour le FB (Annexe Statistiques, Tableau IV.e).
Il est difficile dévaluer limpact global des mécanismes du FSCR. Compte tenu des chocs naturels et des changements des systèmes de commercialisation, lagriculture a subi des tensions extrêmes et les divers fonds ont, dans une certaine mesure, permis laccessibilité aux crédits agricoles. Mais ils ne répondent pas de manière appropriée à la solvabilité du secteur à long terme. Ils permettent au Gouvernement de faire face aux catastrophes naturelles mais sont moins performants lorsquil sagit daider les populations à recouvrer leurs activités/biens perdus. Le FB semble avoir augmenté les profits des paysans bénéficiant des taux dintérêts réduits. Selon une évaluation de limpact sur un sous groupe de producteurs de riz, les marges de profits avaient augmenté de 1 à 5 points de pourcentage (Annexe Statistiques, Tableau IV.f).
Le portefeuille global de la CNCAS sest érodé de manière constante. Le capital total prêté à lagriculture a travers la CNCAS sest réduit d'environ 14 milliards F CFA en 2000 à environ 8 milliards en 2003 (Annexe Statistiques, Tableau IV.g.). Les prêts en souffrance sont passés denviron 2,5 milliards CFA en 1997 - 1999, avec une moyenne maximale de 5 milliards en 1999-2001 et un déclin à 3,5 milliards F CFA pour les années 2001-2003. Le taux de remboursement était de 70 % en moyenne au cours des six dernières années, en tenant compte du risque subjectif lié aux remises anticipées des dettes.
Autre soutien aux producteurs agricoles
Les risques liés au prix de larachide et de la commercialisation sont atténués par une structure de soutien aux prix aux producteurs créée en 1997. Le Compte de Soutien au Prix de lArachide a été mis en place par un accord signé entre le Gouvernement et lUE. La structure a été créée pour couvrir (i) le solde négatif résultant du déficit global du sous-secteur à la fin de la campagne de commercialisation, (ii) toute différence entre le prix convenu avec les producteurs au début de la saison des cultures et le prix réel résultant du cours mondiale de lhuile darachide et (iii) toutes les pertes corrélatives résultant des catastrophes naturelles entravant la viabilité du sous-secteur. Le financement initial de 5,25 milliards F CFA provenait du Gouvernement (2,05 milliards F CFA) et 3,2 milliards du STABEX. La reconstitution du compte doit être financée par une taxe spéciale sur le pétrole brut et raffiné importé et du solde positif du sous-secteur à la fin de la campagne de commercialisation. Cette reconstitution, qui atteignait environ 9 milliards F CFA en 2002 a été épuisé par le versement dindemnisations aux producteurs se retrouvant avec des bons impayés dintermédiaires en 2001/2002, par le financement davances à la SONACOS et à NOVASEN pour couvrir les déficits et pour garantir le crédit de la CNCAS. Un audit externe a fait ressortir le manque de critères précis pour lapplication de ce mécanisme.
LEtat intervient pour réduire le coût des intrants agricoles. Il sagit là de subventions au prix des semences darachide, du soutien à la réactivation de la production de maïs et de manioc et de lacquisition dengrais et déquipements. Au cours des dix dernières années, le Gouvernement a géré un stock denviron 40 000 tonnes de semences darachide par an. En 2000/2001, le Gouvernement a distribué gratuitement 70 000 tonnes de semences darachide aux producteurs face aux difficultés quils rencontraient à rembourser leur crédit de semences. LEtat a à nouveau subventionné les semences des producteurs en 2003/2004, soit léquivalent des 2/3 du prix des semences commerciales.
Observations générales
Les systèmes dalerte précoce permettent une intervention mieux planifiée et moins coûteuse pour atténuer les chocs subis par lagriculture et la production rurale. Les dépenses publiques permettant de faire face à l'impact des chocs climatiques sur la production rurale sont très élevées et les mécanismes de financement ne sont pas bien depuis relativement imprécis. En 2004, plus de 26 millions de dollars ont été mobilisés pour lutter contre à lenvahissement de criquets, choc ayant fini par affecter environ 20 % des ménages ruraux. Les coûts des transactions liés à la mobilisation de laide extérieure ne sont pas négligeables et les retards accusés dans la mise à disposition de financement ou de vivres signifient que les paysans avaient déjà dû se tourner vers des mécanismes de défense informels en attendant larrivée de l'aide. Eu égard au budget annuel dun million de dollars du Département phytosanitaire, de meilleurs systèmes dalerte précoce et de prévention pour renforcer lefficacité.
Lexpérimentation de nouveaux mécanismes pour atténuer les risques a permis des leçons et certaines réserves pour lavenir. Les retards enregistrés dans loctroi de prêts aux producteurs alors que les secours et les indemnisations tardent à venir sont lune des faiblesses majeures réduisant lefficacité de leur mise en oeuvre. En outre, il nest pas évident que les paysans les plus pauvres bénéficient effectivement de ces instruments. La multiplicité dinstruments renforce la complexité du système dans son ensemble et réduit la probabilité pour les producteurs les plus pauvres den bénéficier. Par ailleurs, le manque de critères précis et de procédures opérationnelles rend difficile laccès des paysans à ce soutien, laisse une porte ouverte aux utilisations inefficaces et pourrait pénaliser les moins instruits et les moins informé, à savoir les plus pauvres. De plus, des décisions comme les remises de dettes ne permettent pas à la nature différentielle des chocs qui frappent rarement tous les producteurs.44 La restriction du recours de nombreuses familles rurales au crédit fond limite lefficacité de cette mesure dans la mesure où elle ne peut sappliquer aux systèmes de crédit informels.
Le Sénégal a besoin dun système de financement durable pour lagriculture. Le manque de recouvrement des prêts en souffrance à la CNCAS est élevé, en raison des calamités (sécheresse, insectes, inondations etc.). Mais aussi, une culture de non remboursement qui sest progressivement installée dans les zones rurales, probablement en réponse aux promesses politiques de rémission de dettes aux paysans. Lérosion des prix au niveau des producteurs et le faible rendement de lagriculture traditionnelle non irriguée ont exacerbé davantage les remboursements. Et le programme de garantie lui-même pourrait bien affaiblir les mesures incitatives de la CNCAS à recouvrer les prêts en souffrance.
Gestion des risques de santé
Vue densemble des institutions, des politiques et des dépenses
Le Sénégal aura des difficultés pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier à cause des défis posés aux zones rurales. La mortalité infantile et maternelle, la malnutrition et le paludisme sont plus répandus dans les zones rurales, aggravés par les facteurs affectant les ménages tels qu'une plus grande exposition aux chocs naturels et agricoles, les plus faibles niveaux de scolarisation et un faible accès à lépargne et au crédit visant à atténuer les chocs en matière de santé.
Le Plan National de Développement Sanitaire de 1998 à 2007 identifie les principales politiques et stratégies damélioration des résultats sanitaires au Sénégal. Selon une récente évaluation, les résultats obtenus étaient mitigés, montrant d'une part avec une plus grande rentabilité des interventions et laccès aux médicaments essentiels au niveau des postes de santé, un renforcement des capacités et la gestion des hôpitaux d'autre part un accès insuffisant aux services de santé pour les populations rurales, une coordination insuffisante avec les communautés et le secteur privé, une trop grande centralisation des ressources, ainsi que de puissantes barrières financières aux services de santé. Un-quart seulement des nouveaux postes de santé prévus au début a été réalisé. Par conséquent, le Gouvernement a mis en place le Plan national de développement sanitaire (PNDS) : Phase II 2004-2008, dont l'objectif est de résoudre ces problèmes en considérant loffre et la demande, tout aussi bien quen améliorant laccessibilité, lefficacité, la qualité et la durabilité des services de santé, surtout dans les zones reculées.
Dautres agences gouvernementales enregistrent également des dépenses de santé. Le Secrétariat Technique du Conseil National pour la Lutte Contre le SIDA sous la direction du cabinet du Premier Ministre assure le financement de plusieurs organismes étatiques et de plusieurs ONG pour la prévention et le traitement du VIH/SIDA. Le cabinet du Premier Ministre gère aussi le Projet de Renforcement de la Nutrition. En outre, les collectivités locales financent en grande partie, à travers leurs propres ressources ou par des transferts fiscaux, les médicaments et les équipements des centres de santé. Un grand nombre dONG soutiennent les services de santé.
Vue densemble des dépenses publiques en gestion des risques de santé
Le secteur public, y compris le Gouvernement central, les partenaires et des collectivités locales, ont affecté quelque 88 milliards F CFA (176 millions de dollars) dans le système de santé publique en 2004, soit à 2 % du PIB (Tableau 29).47 36 millions de dollars supplémentaires sont venus des paiements au niveau communautaire, les médicaments et de prestations dans les cliniques de santé publique. Les investissements en matière de santé financés par les donateurs sélèvent à 18,9 milliards F CFA (36 millions de dollars) provenant dau moins dix bailleurs de fonds. En 2004, le Gouvernement central a consacré environ 7 % de son budget de fonctionnement à la santé et 3 % de son budget dinvestissements financés sur des fonds nationaux intérieurement (Annexe Statistiques, Tableaux IV.h et IV.i).
Tableau 29 : Evolution du financement de la santé, en millions F CFA
Financement de la santé200020022 004Gouvernement central29 63738 56946 178Collectivités locales8204 3164 381Droits collectés auprès des populations7 82217 86918 137Partenaires externes23 23227 82618 902Total61 51188 58087 598Dépenses de santé en % du PIB1,98%2,55%2,13%Source : Revue des dépenses de santé 1995-2002, DDI/DCEF et MEH 2004
Au niveau central le Ministère de la Santé absorbe près de la moitié des ressources du secteur. Cette centralisation des ressources défavorise en général les districts de santé locale et les zones rurales. Ladministration consomme environ le quart des dépenses du Ministère de la Santé, chiffre qui a tendance à augmenter progressivement (Annexe Statistiques, Tableau IV.j). Malheureusement il est difficile disoler les dépenses en milieu rural. Dabord, parce que les données statistiques sur les services de santé sont conservées au niveau du district de santé et ne sont pas réparties entre zones rurales et urbaines. Ensuite, parce que les habitants des villes utilisent des services urbains par exemple en se rendant à lhôpital régional en cas de maladies graves. Et enfin, les données sur les dépenses sont principalement gérées de façon centralisée par différentes programmations ou selon la nature des dépenses (par exemple achat de médicaments), sans distinction géographique des dépenses en zone rurale.
Extension du réseau des services de santé aux zones rurales
Malgré laccroissement du nombre de centres et de postes de santé, les services de santé ont des difficultés à suivre le rythme de croissance de la population ces dernières années. De 1998 à 2002, il y a eu une croissance des infrastructures de santé primaire, y compris un accroissement des postes de santé de 753 à 848, des maternités rurales de 570 à 643 et des cases de santé de 1 087 à 1 519 ( Tableau 27 ). Au niveau des districts (sans tenir compte des hôpitaux), il y a eu une augmentation de 50 % de médecins, 9 % de sages-femmes, 12 % dinfirmières et 30 % dagents de santé. Mais les postes et centres de santé ont enregistré une baisse de couverture en termes dinfrastructure par habitant en raison de laccroissement de la population. Le nombre des infirmières et agents sanitaires par habitant est demeuré constant.
Tableau 30: Infrastructures et personnel de santé, 1998-2002
Indicateur19981999200020012002Nombre de postes de santé fonctionnels753762785817848Nombre de maternités rurales570581599619643Nombre de cases de santé1,0871,0961,2171,4831,519Nombre de médecins8492101115122Nombre de sages-femmes397395402415431Nombre de infirmières et dagents de santé1,0251,0411,0611,0521,144Nombre dinfirmières par poste de santé (ICP)709
718
746
785
848
Nombre de travailleurs communautaires4,3484,2514,6705,0795,685Habitants par poste de santé12,08112,26512,40812,31312,157Habitants par poste de santé168,469173,077180,379186,284190,916Habitants par médecin108,301101,58996,44087,47384,504Habitants par infirmière8,8758,9789,1809,5629,012Habitants par infirmière de poste de santé (ICP)12,83113,01713,05712,81412,157Source : CEFOREP
De 1998 à 2002, les districts sanitaires essentiellement ruraux ont bénéficiée dune augmentation en infrastructure et en personnel. Le tableau 30 montre le changement net des districts essentiellement urbains (dotés dune capitale régionale) par rapport aux districts essentiellement ruraux (Annexe Statistiques, Tableaux IV.k). Les zones rurales ont bénéficiées dinfrastructure, des médecins et des infirmières. Cependant, le recrutement des sages-femmes était plus orienté vers les centres urbains. Malgré ce progrès, les régions les plus pauvres sont moins nanties en infrastructure et en personnel. La région de Dakar qui enregistre 17 % des pauvres sur lensemble de la nation, compte 35 % du personnel de santé. Fatick, Louga, Tamba et Saint-Louis enregistrent la même proportion de pauvres et de personnel de santé et Diourbel, Kaolack et Thiès ont proportionnellement moins de personnel que de pauvres. En outre, depuis 2002, la majeure partie des sages-femmes reste concentrée à Dakar (228 sur 496 à léchelle nationale).
Tableau 31: Evolution nette des infrastructures et du personnel de santé, 1998-2002
Districts de santéNombre de postes de santéNombre de maternités ruralesNombre de cases de santéNombre de médecinsNombre de sages-femmesNombre dinfirmières et dagentsNombre dICPNombre de personnel comm..Essentiellement urbains+37+17+70+15+12+21+40+353Essentiellement ruraux+46+30+266+19+9+46+63+309Source: MOH, CEFOREP
Les populations rurales perçoivent des problèmes sur la qualité de santé. Pour les deux types de populations (urbaine et rurale), le coût des services est la principale raison de mécontentement, puis viennent les longues heures dattente (Tableau 30). Les populations rurales sont plus sensibles aux dépenses, et les urbains aux heures dattente. Les ruraux se plaignent des coûts élevés et de linefficacité des traitements et ils consacrent une plus grande partie de leurs revenus à la santé (2,1 % de la consommation contre 1,6 % en milieu urbain).
Tableau 32: Mécontentement par rapport aux consultations et les causes
% non-satisfactionManque de pauvretéLongue attentePersonnel non qualifiéCoût
élevéAbsence de médicamentsInefficacité et traitementsAutresTotal40,61,135,33,960,717,612,19,7Rural43,10,630,23,764,117,014,211,8Urbain
37,21,943,54,155,418,58,76,5Source : ESAM II
En termes de services spécifiques, la période 1996-2000 a connu une érosion considérable de la couverture de vaccination dans les zones rurales mais cela semble sêtre amélioré ces dernières années. En 2000, la moitié des enfants âgés de 12 à 23 mois en milieu rural avaient moins de chance dêtre vaccinés que ceux en milieu urbain (Annexe Statistiques, Tableau IV.l). Les rapports administratifs indiquent que les taux de vaccination nationaux se sont améliorés ces dernières années.45 Selon le Ministère de la Santé, la couverture de DTC3 en septembre 2002 était de 65 % contre 30 % en 2001. Les investissements en équipements de la chaîne du froid et autres moyens de sensibilisation ont permis cette amélioration. Selon les données administratives pour 2004, sur 57 districts de santé, neuf avaient des difficultés à atteindre lobjectif de 85 % de DTC3, au nombre desquels six districts.
En ce qui concerne les services de santé visant à prévenir la mortalité maternelle, 71 % des femmes en milieu rural ont eu au moins une visite prénatale contre 88 % en milieu urbain (MICS 2000). Bien quétant assez positive, la situation reste alarmante quant aux naissances elles mêmes, où 1/3 des femmes en zone rurale accouchent sans aucune assistance (contre 3 % en ville), et seulement 43 % sont suivies par un personnel médical ou paramédical. Ceci est dû en partie à linaccessibilité des services de santé et à la dispersion de la population rurale. Le mauvais état des routes, le manque de moyens de transport et la capacité réduite des postes de santé. Ces résultats dépendent des priorités et de la solvabilité.
Le paludisme
Le Gouvernement du Sénégal a mobilisé des ressources extérieures destinées spécifiquement à la lutte contre le paludisme. Entre 2001 et 2005, le plan stratégique qui a été mis en place a estimé quil fallait à 26,2 milliards CFA (52 millions de dollars) pour atteindre les objectifs nationaux de lutte contre le paludisme, y compris un traitement efficace en 24 heures et la couverture à la moustiquaires imprégnées (ITBN) à 60 % des femmes enceintes et aux enfants âgés de moins de 5 ans, soit environ 10 millions de dollars par an (Annexe Statistiques, Tableau IV.m). Les principaux éléments de la stratégie nationale portent sur les moustiquaires imprégnées, la bithérapie (amodiaquine plus SP) comme premier traitement en lieu et place de la chloroquine, de la prévention et du traitement du paludisme durant la grossesse, le suivi des épidémies de paludisme (au Nord) sur des sites sentinelles. Près de la moitié des coûts estimés par le plan stratégique est destinée aux moustiquaires imprégnées, avec lobjectif den distribuer 3 millions. Une mission déradication du paludisme en 2003, a estimé un écart de financement de 14 milliards F CFA dont 8 milliards devaient servir à financer des moustiquaires imprégnés.
La stratégie du Gouvernement en matière de distribution de moustiquaires prévoit des prix subventionnés à lutilisateur final, répartis soit par le système de santé publique, soit par les ONG et le secteur privé par un marketing social Jusquen 2000, la couverture en moustiquaires imprégnés était encore relativement faible, en particulier dans les zones rurales. 13 % seulement des enfants en milieu rural âgés de 0 à 59 mois dormaient sous une moustiquaire (1 % de MI) par rapport à 23 % denfants urbains (3 % de MI) (MICS 2000). Plus récemment, certaines expériences pilotes ont annoncé des taux de couverture de plus de 40 % dans les communautés de Tambacounda, Kolda, Kedougou et Velingara.
Tableau 33 : Distribution de moustiquaires imprégnées par régionRégion
reçuesdistribuéesPopulation / moustiquaires distribuéesKaolack30 37625 21642Diourbel29 55124 59843Matam9 5508 26051THIES32 20226 36749Kolda28 35111 15075ST LOUIS26 54819 56235TAMBA27 15025 20024DAKAR41 20021 200107LOUGA26 44514 63546FATICK20 00011 40954ZIGUINCHOR20 25016 15027Total291 623183 660Source: PNLP, avril 2005En dépit de retards dans la mobilisation et la distribution de moustiquaires, la plus grande contrainte semble être la mise en place dun système de livraison rapide de moustiquaires imprégnés. Le Gouvernement a acquis environ 600 000 moustiquaires imprégnées à ce jour (dont 200 000 sur financement IDA, 100 000 sur un financement japonais et 300 000 financées sur le budget national) soit environ 20 % de lobjectif du plan stratégique. Pour les moustiquaires financées par le Japon et lIDA, le programme de lutte contre le paludisme du Ministère de la Santé fait état dune distribution de 184 000 moustiquaires à ce jour (Tableau 33). La distribution a été équitablement répartie dans les régions, à très fortes concentrations par habitant que sont Tambacounda, Ziguinchor et Saint-Louis. Dakar en a reçu relativement moins ce qui est conforme à son profil de ville à moindre risque. Aucune information na été recueillie sur la distribution dans les zones rurales. Le Ministère a récemment réduit à 1 000 F CFA le prix des moustiquaires destinées aux femmes enceintes, vendues dans les centres de santé. Et même à ce prix, le coût demeurera un obstacle dans les zones rurales et parmi les plus pauvres
Le passage dun traitement à domicile avec la chloroquine au profit dune bithérapie exige une gestion assurée par un système de santé communautaire. Ce passage d'un traitement à l'autre pourrait être plus difficile dans les zones rurales. Chaque communauté devra être dotée dun agent en santé communautaire ayant reçu une formation sur les moustiquaires et le traitement. Les villages dépourvus de case de santé devront désigner une personne en tant que point focal. Le programme de prévention et de traitement des femmes enceintes avec un traitement préventif intermittent (TPI) à la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) devait être intégré dans les contrôles prénatals. Néanmoins, lexpérience initiale de changement de protocole de traitement appuyé par les agents de santé communautaires à travers des ONG exploitant des services de santé suggère que le modèle peut être efficace. En plus, les secteurs au niveau local sont mieux placés pour déterminer ceux dont les moyens permettent de payer ou de ne pas payer les services de remboursement selon les capacités des ménages.
Dans le nord, les systèmes dalerte précoce peuvent réduire limpact du paludisme. Le nord est exposé à des épidémies avec des pointes momentanées alors que le paludisme est endémique dans le sud, tout au long de lannée avec des hausses occasionnelles. Cela nécessite la mise en place dun système dalerte précoce contre le paludisme dans le nord. Une étude sur les indicateurs prévisionnels a permis danalyser les données historiques de la Vallée du Fleuve Sénégal pour identifier les seuils épidémiques selon le niveau des eaux du fleuve et selon la pluviométrie. Un système dalerte sera axé sur trois groupes dindicateurs: indicateurs de vulnérabilité (résistance, VIH, malnutrition) ; indicateurs de risque de transmission (augmentation de pluie, niveau du fleuve et température et détection précoce des cas (Thomas et Connor 2001). La Coopération française finance actuellement la création de sites sentinelles pour assurer lalerte précoce des épidémies.
VIH/SIDA
Le Sénégal a mobilisé des fonds pour financer son plan stratégique (2002, 2006) de lutte contre le VIH/SIDA. Le plan stratégique cherche à maintenir le taux de prévalence du VIH en dessous de 3 %, à étendre le traitement par la distribution gratuite danti-rétroviraux, à apporter un soutien psychologique aux malades atteints du Sida et à leur famille, à sensibiliser davantage le public et à réduire les comportements à risque par la prévention, à accroître les tests volontaires et à réduire la discrimination et la stigmatisation. En 2002 2004, 19 milliards F CFA (38 millions de dollars) ont été dégagés par le Gouvernement et ses partenaires (Annexe Statistiques, Tableau IV.n). Le Ministère des Finances estime que 13,6 milliards F CFA (27 millions de dollars) ont été affectés en 2004, toutes sources confondues, soit une forte augmentation depuis 2003 en termes de décaissements des partenaires -Tableau 34.
Tableau 34 : Financement du plan stratégique de lutte contre le VIH-Sida, 2003-2004
AnnéeExtérieurGouvernementTotal20032362944920--236294492020041335153500020000000013551535000Source: DDI
La méthode du CNLS consiste à mobiliser à la fois les organismes du secteur public et de la société civile pour augmenter la prévention et le traitement à travers le pays. La réponse multisectorielle repose sur des plans dactions développés dans 6 domaines/ministères : santé, éducation, développement social, famille et solidarité nationale, jeunesse, forces de sécurité (armée, douane, pompiers, prisons). En labsence dinformations sur tous les financements, pour la partie financée par lIDA, les allocations régionales ont été globalement liées au risque, des zones à forte prévalence Ziguinchor et Matam recevant les montants les plus importants par habitant, bien que les sommes allouées à Kolda aient été inférieures à la moyenne (Annexe Statistiques, Tableau IV. o).
La réponse de la société civile reste concentrée sur Dakar et les zones urbaines. Les données sur le financement du CNLS à la société civile montre que sur 573 projets en phase de réalisation dans le cadre de la première sélection (exécutés principalement en 2004) 54 % étaient implantés dans des zones urbaines, 27 % dans des zones urbaines et rurales et 19 % dans des zones rurales. Le conseil a soutenu environ 7000 interventions (formations, campagnes dinformation, assistance socio-psychologiques, conseils et tests) dont 80 % dans des zones urbaines (Tableau 32 et par région dans Annexe Statistiques, Tableau IV. p). Peu dactivités dans les zones rurales ont mis laccent sur la promotion du dépistage et du traitement ainsi que la formation socio-psychologique. La réponse la plus forte dans le milieu rural était la sensibilisation soutenue par des organisations communautaires de base.
Tableau 35 : Interventions soutenues par le CNLS en 2004, par activité et par milieu urbain/rural
RégionPrévention transmission sexuellePrév. transfusion sanguineTransm. Mère - enfantDépistageSoins
pour MSTTraitementSoutien
Psycho-social Soins OrphelinsTotalTotal milieu urbain494576852683050132295615Total milieu rural1340282320001961436Source: CNLS
Peu de services de dépistage du VIH se trouvent hors des villes principales. Depuis la fin de lannée 2004, seulement Thiès (7 sur 8 districts), Ziguinchor (3 sur 3 districts) et Diourbel (Bambey) proposent un dépistage du VIH au niveau du district. Toutefois, la promotion du dépistage dans les zones rurales peut contribuer à augmenter lutilisation des sites urbains de dépistage qui, jusquici, enregistrent de faibles taux dutilisation. Les centres de Kaolack, Thiès et Ziguinchor ont desservi respectivement 1,8, 1,7 et 3,3 % de la population adulte (Woynar 2004). La plus forte utilisation à Ziguinchor est due en partie à une augmentation de 50 % des taux de dépistage à lissue dune campagne de sensibilisation en zone rurale menée par lONG ASVIE qui incorporait des services de dépistage ambulatoires.
Les soins aux populations rurales vivant avec le VIH-SIDA posent des défis particuliers. Le programme Initiative Sénégalaise d'Accès aux Antirétroviraux (ISAARV) proposait la gratuité du traitement ARV à tous les hôpitaux régionaux à la fin de lannée 2004, avec 2 000 patients sous traitement ARV. Toutefois, comme lindiquent les statistiques de la couverture de soins, les populations rurales se rendent rarement à lhôpital. Le manque de revenus réduit leur accès financier qui, malgré la gratuité du traitement, comprend le coût du diagnostic et du suivi des infections opportunistes. En outre, les populations rurales doivent, pour se rendre dans les hôpitaux régionaux, sacquitter de frais de transport et renoncer à des journées de travail. En 2004, une expérience pilote a été menée à Ziguinchor pour décentraliser le traitement vers 3 centres de santé (Ziguinchor, Bignona et Oussouye). A la fin de lannée 2004, ces centres de santé décentralisés comptaient 60 % des patients sous traitement dans cette région (Woynar 2004).
Soutien ciblé à la lutte contre la malnutrition
Le Projet de Renforcement de la Nutrition, sous légide de la Primature, est le principal projet de réduction de la malnutrition du pays (Tableau 36). Le Sénégal a reconnu les avantages liés à lamélioration de la situation nutritionnelle de la population et procède à dimportants investissements dans des programmes de nutrition communautaires. Initié en 2002, le Projet de Renforcement de la Nutrition (PRN) est un programme de 10 ans destiné à promouvoir la nutrition des enfants âgés de moins de trois ans et des femmes enceintes et en lactation. Le programme recours à la sous-traitance avec des ONGs pour obtenir un ensemble de prestations telles que des interventions sur la promotion de la croissance des enfants au niveau communautaire, la distribution de vitamine A, lallaitement au lait maternel entre autres. Le PRN vient compléter les programmes généraux de santé pour la prévention et le traitement de la malnutrition et soutient léquipement et la formation des postes de santé. Le projet a également commencé à octroyer de petites subventions génératrices de revenus. Le projet, actuellement en cours dans 60 % des districts de santé, touche en moyenne 165 000 enfants âgés de moins de trois ans tous les mois ainsi que leurs mères, dont 98 520 enfants dans les zones urbaines (25 % des enfants urbains âgés de moins de 3 ans) et 67 230 dans les zones rurales (12 % des enfants ruraux de la même tranche dâge). Le coût annuel moyen par bénéficiaire de services communautaires est de 4 dollars par an et de 17 dollars pour lintégralité du programme. De juin à décembre 2004, lincidence de linsuffisance pondérale des enfants vivant dans les zones du projet a chuté de 23 % à 18 %.
Tableau 36 : Financement du Projet de renforcement de la nutrition, 2003-2004
AnnéeExtérieurGouvernementTotal CFATotal US$200321127313741760000002288731374$4,6 millions200454739045641760000005649904564$11,3 millionsSource: DDI
Assurance santé
Le Gouvernement appuie la création de mécanismes dassurance santé. La plupart des investissements dans la création des mutuelles de santé sont canalisés directement des partenaires aux ONG et fédérations. Le Ministère de la Santé joue un rôle important dans le cadre de la régulation et dans le développement des instruments et capacités des services de santé à travailler avec les mutuelles de santé. Il existe au Ministère de la Santé une Direction chargée dappuyer ces mutuelles de santé. En 2003, une loi sur la mutualité régulant les opérations des mutuelles de santé a été adoptée mais sans aucune publication de décret dapplication émanant du Ministère de la Santé. En 2004, le Gouvernement a investi 200 000 000 F CFA dans le budget du MEFPOP dappui à la création de mutuelles de santé des travailleurs du secteur public pour faciliter les chocs de santé. Bien que les fonctionnaires bénéficient dune couverture des services de santé, le co-paiement exigé et le prix des ordonnances médicales représentent des coûts personnels considérables.
Observations générales
Certains succès ont été enregistrés dans la mobilisation de financements destinés aux risques de santé cruciaux liés au paludisme, au VIH-Sida et à la malnutrition mais la population la plus exposée à ces risques demeure encore mal desservie. Si, dans un premier temps, les interventions avaient été ciblées sur les groupes les plus exposés aux risques de santé, la carte des interventions aurait été différente. Les programmes relatifs au paludisme et à la santé maternelle seraient essentiellement axés sur des zones rurales avec une plus grande concentration de sages-femmes et une distribution de moustiquaires de préférence dans les zones rurales. Les interventions en matière de malnutrition seraient plus orientées vers les zones rurales que vers les zones urbaines alors que lon assiste au contraire à lheure actuelle.
La plupart des services de santé importants comme le suivi prénatal, les vaccinations, la prévention du paludisme et du VIH se fait au niveau communautaire et, dans les zones rurales, les agents de santé communautaire ont un rôle pivot. Pendant la saison des pluies, lorsque le paludisme est à son maximum, les villageois sont isolés des postes de santé, rend encore plus important le rôle des agents de santé. La distribution de moustiquaires semble constituer le plus fort potentiel damélioration à travers des réseaux dorganisations communautaires dans les zones rurales au lieu de aux comités de santé.46 Les initiatives de lutte contre la malnutrition reposent sur la présence des ONG dotées dune capacité technique, or ils ne sont pas nombreux en zones rurales. Tous ces programmes souffrent de la centralisation générale des ressources, du personnel et de la prise de décision au sein du Ministère de la Santé.
Les districts de santé dans la zone rurale varient considérablement selon leur niveau et leur couverture de services, leurs facteurs culturels, leur base économique, leur accès aux transferts des émigrés pour faire face aux frais de santé et à la fréquence des risques de santé (prévalence du VIH, morbidité du paludisme, etc.). Pour les populations rurales, laccent devrait être mis sur le développement de matériaux et de stratégies de sensibilisation (par exemple, les radios rurales ou lutilisation du grand nombre de groupements féminins ou dassociations villageoises de développement) pour accroître leur compréhension des risques de santé et des stratégies de prévention. Les programmes doivent être spécifiquement conçus selon les particularités des populations rurales, comme le ciblage des travailleurs émigrés et leurs épouses dans les messages sur le VIH.
Laccessibilité financière est un facteur de complication. Le système de santé rurale est largement basé sur le paiement des services par la communauté. Mais la quasi-totalité des pauvres en milieu rural ayant été malades, nont pas recherché de traitement parce quils nen avaient pas les moyens. Les efforts daugmentation de personnel qualifié pour les naissances, laccès aux traitements de suivie au VIH-Sida, le recours en temps opportun aux médicaments antipaludiques et les autres actions cruciales de prévention et de résistance aux chocs de santé dépendront de laccessibilité financière aux services. Lextension des mutuelles de santé semble prometteuse pour les populations rurales aisées. Dautres politiques en cours dexpérimentation, comme la gratuité de laccouchement aux femmes enceintes dans les régions les plus pauvres devraient être suivies en raison de leurs avantages potentiels pour les femmes en milieu rural. La politique de base en matière de fixation de prix de vente des moustiquaires devrait être reconsidérée en faveur des pauvres en milieu rural.
Gestion des risques dans léducation
Vue densemble des institutions, politiques et dépenses
Le ministère de lEducation est la principale agence sectorielle responsable de la promotion de léducation au Sénégal. Tel que présenté au Chapitre 2, le défi visant à offrir lenseignement primaire pour tous est plus important dans les zones rurales. Une importante proportion denfants en milieu rural nest pas actuellement scolarisée et sur 100 enfants inscrits dans les zones rurales, seuls 58 achèveront le cycle primaire. Aux obstacles tels que le coût, léloignement et la valeur de lécole sajoutent des facteurs domestiques comme la santé et les chocs agricoles, ainsi que lutilisation des enfants comme main-duvre dans lagriculture, créant ainsi un ensemble de conditions auxquelles le Sénégal doit trouver des solutions sil veut atteindre ses objectifs en éducation.
La politique déducation a été formulée dans le Programme décennal de l'éducation et de la formation (PDEF) 2000-2010, et mise à jour dans une Lettre de politique sectorielle publiée en 2005. Cette politique identifie des stratégies pour atteindre les OMD, en termes déquité entre les sexes et de couverture totale de lenseignement primaire, y compris (i) la priorité aux zones rurales pour la construction de salles de classe ; (ii) le développement de lenseignement bilingue et lintroduction de larabe dans certaines zones où les populations perçoivent cette démarche comme fondamentale pour la valeur de léducation ; (iii) la promotion de laccès pour tous, y compris les handicapés, les personnes à faible revenu et dautres enfants à risque, (iv) lapplication du système de classes alternées et de classe avec; (v) le recrutement de près de 3 000 instituteurs contractuels et la réaffectation des enseignants dans les classes, (vi) la réduction des redoublements et lamélioration de lefficience interne ; (vii) une meilleure implication des communautés dans la gestion scolaire ; (viii) le respect de la norme de 900 heures denseignement par an sur 30 semaines ; (ix) la possibilité davoir un ratio de cinq manuels par élève du primaire.
En 2004, le Gouvernement et les partenaires ont dépensé environ 52 millions de dollars EU dans lenseignement primaire en milieu rural (Tableau 37). Le budget de lEtat représentait environ 78 % des dépenses déducation en 2004. Les ménages par le biais de leurs contributions aux associations de parents délèves représentent 15 %, les bailleurs de fonds 6 % et les administrations locales 2 %. Toutes ces contributions sélèvent à 6,2 % du PIB (y compris lenseignement privé) et ont augmenté au fil du temps. Lenseignement représente un tiers du budget national de fonctionnement et les dépenses denseignement primaire 42 % des dépenses déducation (Annexe Statistiques, Tableaux IV.p et IV.q).
Tableau 37: Estimation des dépenses annuelles directes dans lenseignement primaire en milieu rural (1)
Ministère/Domaine de dépenses/programmeBudget 2004 (CFA)Ministère de lEducationBudget du personnel et budget de fonctionnement non salarial (enseignants ruraux
et manuels scolaires)19 000 000 000Repas scolaires : (rural) PAM :1 246 000 000 : Etat et autres partenaires (ruraux et urbains*)413 000 000Investissement (BCI) Construction de salles de classe rurales5 442 720 000Total en F CFA26 101 720 000Total en dollars EU52 203 440 $Pourcentage des dépenses déducation 2004 12%Source : Budget de létat, PAM , estimations de la Banque. (1) Exclusion faite des dépenses administratives aux niveaux central et régional en appui à lenseignement rural. * Les données ne permettent pas de faire une différence entre milieu rural et milieu urbain.
Les ressources sont réparties de façon inéquitable entre zones rurales et zones urbaines. Les ressources sont fortement orientées vers les élèves urbains (Tableau 38). Le coût par élève dans les zones rurales est denviron 28 000 F CFA par an, contre 47 000 F CFA dépensés par le Gouvernement par élève urbain. Cela va à lencontre de limpression générale quil en coûte davantage au Gouvernement dinvestir dans léducation rurale en raison de la faible densité de la population et des classes de plus petites dimensions. En revanche, pour chaque élève urbain de plus, lEtat pourrait ajouter 1,7 autre élève rural selon la structure de coûts actuelle. Les écarts sont dus en grande partie aux plus faibles coûts des enseignants dans les zones rurales ainsi quà de possibles sureffectifs dans certaines écoles urbaines. De plus, les frais généraux et administratifs considérables du système éducatif ont un impact négatif sur les dépenses au niveau des prestations de services.
Tableau 38 : Coût par étudiant en milieux rural et urbain, en F CFA
Dépenses totales$%Coût par écolier (public) Dépenses totales82 354 000,000100 %67 046Dépenses rurales19 223 000 00023 %27 870Dépenses urbaines25 188 000 00031 %46 764Administration et autres38 865 000 00047 %Source : MEN, estimations de la Banque mondiale. Les chiffres nincluent pas les constructions ou les cantines.
Construction décoles et ouverture de nouvelles classes
Le Gouvernement a fait des efforts considérables pour augmenter loffre denseignement primaire dans les zones rurales. Au cours de la période 2000 - 2004, le Gouvernement a construit 7 109 nouvelles salles de classe primaires et réhabilité 930 autres (Annexe Statistiques, Tableau IV.n). Les ressources intérieures ont financé 53 %, et les partenaires à travers le MEN 42 %, les 5 % restant étant financés par des projets multisectoriels appuyés par des partenaires travaillant directement avec les collectivités locales et des communautés. Malgré cet investissement, cest dans les zones rurales que lon trouve le plus décoles. En effet, les trois quarts des écoles primaires de ces zones nont pas tous les niveaux requis, ce qui accroît le risque pour les enfants en milieu rural de ne pas achever lenseignement primaire.
Tableau 39 : Ouverture de nouvelles salles de classe dans les zones rurales, par promoteur et par niveau de pauvreté
Indice daccès aux services% Pop. rurale (Cumulé)% Salles de classe par aide extérieurePar les Assoc. parents délèvesPar le Gouvt.Par dautres (Ong etc.)01,40,00,00,00,0507,39,112,89,96,710011,819,127,220,620,015021,128,741,731,931,720029,038,952,638,838,725042,554,464,450,348,330055,368,975,062,760,635067,679,283,874,074,140079,686,691,582,883,445092,589,894,487,687,7500100,0100,0100,0100,0100,0Source : Estimations de la Banque. Indice daccès aux services de base établis en 2001 par le département statistique du Ministère des finances. Il classe tous les villages et CR du Sénégal rural selon un indice composé daccès aux infrastructures de base (santé, éducation, eau, etc) de 0 à 500.
La plupart des nouvelles salles de classes ouvertes étaient dans les zones rurales, ont bénéficié d'un appui considérable des associations de parents délèves. En ce qui concerne louverture de nouvelles classes qui inclut la fourniture denseignants et peut nécessiter ou pas une construction, au cours de lannée scolaire 2003/2004, 81 % de ces classes étaient situées dans les zones rurales et 19 % dans les zones urbaines, dénotant le fort engagement à accroître laccès à lenseignement primaire en milieu rural. De 2001 à 2003, 43 % des nouvelles classes ouvertes ont été financés par les associations de parents délèves, quand bien même il sagissait souvent demplacements provisoires. La mobilisation communautaire a joué un rôle central dans louverture des classes dans les communautés rurales les plus pauvres. Le Tableau 39 montre la répartition de louverture de salles de classe dans les zones rurales par organisme promoteur et par niveau de pauvreté de la communauté rurale. Les salles de classes financées par les associations de parents délèves ont tendance à être plus fortement concentrées dans les communautés rurales les plus pauvres, les 12 % les plus pauvres des communautés rurales ayant bénéficié de 27 % de ces classes, contre environ 20 % de classes financées par le Gouvernement, dautres partenaires et des ONG.
Fourniture denseignants, de manuels et de cantines scolaires
Malgré les progrès en matière de construction et douverture de salles de classe, le MEN a des difficultés pour retenir les enseignants ruraux. En 2004, le Sénégal a recruté 2 800 contractuels de lenseignement, mais le nombre total denseignants dans les classes na augmenté que de 1 407. Les enseignants délaissent les classes pour dautres fonctions non enseignantes dans le système éducatif, ce qui entraîne un plus faible gain net en effectifs denseignants dans les classes. Il nest pas rare que les contractuels recrutés pour les zones rurales remplacent les enseignants de la fonction publique qui sont ensuite transférés dans les zones urbaines ou dans ladministration. Les transferts denseignants ont exacerbé les différences entre zones plus pauvres et zones moins pauvres, et ont mené à la fermeture de salles de classe (ou leur suspension jusquà la future année scolaire), surtout dans les zones rurales difficiles. Les transferts en 2004 ont favorisé la ville de Dakar, avec une augmentation nette de 230 enseignants, tandis que Tambacounda a perdu 74 enseignants, Louga 66 et Diourbel 47 (Annexe Statistiques, Tableau IV.s). En outre, labsentéisme des enseignants est la raison la plus fréquemment citée par les enfants pour ne pas aller à lécole, représentant 77 % des réponses dans les zones rurales (ensemble de données du PASEC). Les principales raisons de labsentéisme des enseignants sont liées aux problèmes de santé, à la nécessité de voyager pour percevoir leur salaire ou pour assister à des cérémonies familiales.
Les zones rurales ne possèdent pas assez de manuels scolaires. Malgré un objectif national de 5 manuels par élève, les élèves ruraux ont juste 1,8 manuel en moyenne, contre 2,4 pour les élèves urbains (Annexe Statistiques, Tableau IV.6). Dans lenquête des ménages ESAM II, les enfants en âge dêtre scolarisés en milieu rural se plaignent le plus souvent du problème de manque de livres et de fournitures (Tableau 40). Ce problème est plus aigu chez les enfants issus des familles les plus pauvres. La disponibilité denseignants et la mauvaise condition des écoles ont été aussi plus fréquemment évoquées chez les ménages ruraux pauvres.
Tableau 40 : Problèmes en milieu scolaire, juste pour les enfants fréquentant actuellement lécole (de 7 à 12 ans seulement)
Par pourcentage des réponses totales et quintile de pauvreté Type de problèmeQ1Q2Q3Q4Q5TotalAucun34 %44 %47 %43 %77 %43 %Manque de livres et de fournitures50 %38 %40 %40 %19 %42 %Enseignement médiocre 1 %4 %4 %11 %2 %4 %Absence des enseignants3 %5 %1 %2 %0 %3 %Mauvaise condition de lécole 10 %9 %9 %4 %2 %8 %Nous ne disposons pas dinformation pour les enfants qui nont jamais été scolarisés ou qui ont abandonné lécole Source : ESAM-II
Le Gouvernement du Sénégal apporte son appui à des cantines scolaires pour attirer les élèves et améliorer lapprentissage. 80 % de lensemble des écoles primaires offrent des repas scolaires. La situation est légèrement meilleure pour les écoles en milieu rural, avec 34 %. Sur un total de 1 589 écoles offrant des repas, le financement du PAM couvre plus de 1 000 écoles et 120 000 élèves dans les zones rurales de Tambacounda, Fatick et Kaolack. Les critères pour bénéficier de lappui du PAM sont notamment les suivants : lécole doit être située dans une zone fortement vulnérable à linsécurité alimentaire, selon la carte de vulnérabilité du PAM ; elle doit avoir un nombre minimum délèves ; les enfants doivent être obligés de marcher sur de longues distances pour sy rendre, et les parents doivent accepter de payer des contributions en espèces (300 F CFA par élève par mois) ou en nature (don de bois de feu, main-duvre pour la préparation des repas, etc.). Lécole offre deux repas par jour. Selon les estimations du PAM, le coût moyen par élève par an dans le cadre du programme de cantines scolaires est de 24 $, sur lesquels il contribue à hauteur 88 % et les communautés à 13 %. Les rations du PAM sont plus généreuses et plus fréquentes que celles des cantines financées par le MEN. Une expansion des cantines scolaires était prévue dans le programme des actions prioritaires du DSRP avec un total de 600 millions de F CFA, mais nont pas encore était financés.
Les cantines scolaires semblent avoir un effet positif sur la scolarisation et les résultats scolaires. Il ressort dune évaluation dimpact du programme des cantines scolaires du PAM au Sénégal, menée en 2004, que le nombre des enfants inscrits dans des écoles avec cantines scolaires a augmenté de 12 % par année, contre 8 % pour les écoles noffrant pas de repas, avec des incidences un peu plus fortes sur les filles. La rétention au cours des 3 premières années est de 90 % dans les écoles bénéficiant dassistance, contre 71 % dans les autres. Cet écart tombe à 57 contre 52 % au niveau du CM2, résultat probablement influencé par lexistence décoles qui ne couvrent pas tout le cycle primaire. Les écoles bénéficiaires du programme de cantines scolaires affichent également des taux de redoublement légèrement plus faibles et des taux de réussite plus élevés au Certificat de fin détudes élémentaires CFEE (Akakpo 2004).
La répartition des cantines scolaires est inégale dans les zones rurales et inéquitables entre ménages pauvres et riches. A lintérieur des zones rurales, la couverture va de 88 % à Tambacounda et 54 % à Kaolack, ce qui est élevé, à seulement 2,3 et 10 % à Matam, Louga et Diourbel, respectivement (Annexe Statistiques, Tableau IV.u).47 Ces 3 dernières régions sont aussi celles où lon trouve le plus grand nombre denfants en milieu rural non scolarisés. A lintérieur des régions quil dessert, le PAM fait de la discrimination positive en faveur des communautés rurales les plus démunies (Annexe Statistiques, Figure IV.a). Toutefois, à lintérieur des écoles, les élèves issus des familles les plus pauvres ont moins de chances de recevoir des repas, ce qui est une possible indication des effets dexclusion des contributions (Tableau 41).
Tableau 41: Pourcentage délèves des zones rurales ayant déclaré avoir reçu des repas scolaires en 2003
%Q1Q2Q3Q4Q5GarçonsFillesPourcentage délèves des zones rurales
8 %
26 %
31 %
32 %
39 %
26 %
29 %Source : Ensemble de données du PASEC quintiles basés sur lindice des avoirs, estimations de la Banque
Facteurs liés à la situation de la demande en éducation primaire dans les zones rurales
Pour les paysans, les avantages à long terme de la scolarisation de leurs enfants ne semblent pas être trop évidents. Labsence de perspectives pour la continuité (écoles nayant pas de cycle complet, peu décoles secondaires) offre aux populations rurales peu dopportunités de réussir grâce à la scolarisation. Quant aux enfants qui réussissent, ils ont tendance à chercher la réussite dans le commerce ou dans lémigration, par lentremise de relations familiales. Les zones de forte émigration (Louga, Diourbel, Kaolack) affichent aussi les taux dinscription les plus faibles.
Les mêmes dépenses relatives à léducation influent sur la décision des parents de scolariser ou non leur enfant. Les frais de scolarité indiqués par les ménages en 2003 étaient de 1 275 F CFA par enfant dans les zones rurales, auxquels sajoutent 4 649 F CFA pour lachat de fournitures. Dans lensemble, les ménages ruraux dépensent environ 1 % de leur consommation annuelle dans léducation. Les écoles font quelques exceptions sur la base des difficultés dexistence, 43 % des écoles primaires indiquent que des parents paient moins en fonction de leur revenu et 21 % déclarent que les orphelins pouvaient bénéficier de réductions sur les frais de scolarité. Il nexiste aucune politique officielle de dispense de frais de scolarité ou de soutien à ceux qui ne peuvent pas payer.
Le Bassin arachidier, où il y a une forte demande denseignement religieux ou arabo-islamique, est un défi au modèle proposé par lEtat, basé sur le français. Lune des raisons des faibles niveaux de scolarisation primaire des enfants en milieu rural à Diourbel se trouve dans les daara et lopposition des parents à lenseignement laïque. Dans ces zones, le ministère de lEducation diversifie son offre déducation en mettant en place des écoles franco-arabes où des enseignants bilingues appliquent le programme scolaire officiel.
Observations
Entre les régions rurales, linscription en 1ère année et la rétention durant tout le cycle primaire varient largement. La région la plus critique est celle de Diourbel avec le plus faible taux dinscription en 1ère année et les taux de rétention les plus bas. Alors que Tambacounda présente un taux dinscription en 1ère année relativement élevé (taux brut denviron 100 %,) seul un peu plus de la moitié achève les six années. Dautres régions comme Ziguinchor et Kolda dépassent les moyennes nationales.
Malgré les progrès, il sera nécessaire daugmenter le nombre des infrastructures et de redoubler les efforts visant à affecter des enseignants dans les zones rurales. La croissance démographique requiert des investissements permanents dans les infrastructures. De plus, en élargissant laccès aux écoles secondaires, par exemple en les établissant dans des zones plus accessibles aux populations rurales ou en explorant les moyens daider les élèves à émigrer vers la ville, on pourrait accroître la valeur de léducation.
Les facteurs liés à la situation de demande sont un problème, mais il existe peu de politiques et programmes élaborés dans ce domaine. Les enfants en milieu rural ne fréquentent pas lécole ou abandonnent lécole parce quils souffrent de chocs de santé, sont affectés par léconomie agricole, ne disposent pas de moyens, ou que leurs parents ne considèrent pas la scolarisation comme un investissement important. Il faudra élaborer des politiques et programmes pour traiter ces questions liées à la demande.
Génération demplois
Vue densemble des institutions, politiques et dépenses
Les possibilités de diversification du revenu par des emplois non-agricoles constituent un important outil de gestion des risques. La création dautres sources de revenus et demplois est une façon déviter une faible productivité agricole. Compte tenu des cycles agricoles, le besoin en revenu monétaire durant certaines périodes de lannée signifie que, même si un ménage est fondamentalement agricole, il a besoin à certaines périodes de lannée de revenus générés par un emploi non agricole.
La Politique nationale demploi la plus récente (1997) est articulée autour de six axes stratégiques : (i) maximiser la création demplois dans le secteur moderne ; (ii) soutenir la modernisation du secteur informel par laugmentation de la productivité, un meilleur accès à la protection sociale, des innovations technologiques et élargir laccès accru au crédit, grâce à la microfinance ; (iii) appuyer les initiatives en faveur de lemploi local, y compris les possibilités demploi en milieu rural ; (iv) adapter les programmes de formation aux besoins du marché du travail; (v) mieux intégrer les questions liées à lemploi dans les politiques nationales, notamment en favorisant des industries à forte intensité de main-duvre dans les choix techniques et en développant des systèmes nationaux de protection sociale pour étendre la couverture de lassurance-maladie et lassurance-emploi, ainsi que les prestations de retraite ; (vi) mieux suivre les résultats des programmes dappui à la création demplois et du marché du travail en général.
Etant donné la nature intersectorielle de la création demplois, de nombreux ministères et organismes y sont impliqués. En plus du Fonds National dAction pour lEmploi logé au ministère de lEmploi (Ministère de lEmploi, de la Fonction publique et des Organisations professionnelles - MEFPOP), la plupart des activités sont menées par lentremise de programmes ciblant des groupes spécifiques, par exemple les jeunes ou les femmes. Cependant, de nombreux programmes ont en fin de compte des objectifs semblables, tels que les activités de création de revenu appuyées par les programmes de réduction de la pauvreté, ou les lignes de crédits octroyés aux femmes, dans le cadre des programmes dassistance sociale par le MFFSSD. Il nexiste pas de délimitation claire et nette entre les projets orientés vers la création demplois et les projets visant à générer des revenus.
Les programmes spécifiquement axés sur la création demplois sélevaient à 3,7 millions de dollars en 2004 (Tableau 42). Ils sont tous entièrement financés au niveau national pour la plupart, ont été créés au cours de ces dernières années ou les pressions exercées en vue de résoudre le problème de lemploi, notamment chez les jeunes, se sont intensifiées au point de devenir un problème politique et social explosif. Toutefois, cela représente une fraction du financement canalisé à travers les programmes de réduction de la pauvreté qui financent les projets dactivités génératrices de revenus.
Tableau 42: Estimation des dépenses annuelles dans certains programmes de création demplois
Ministère/Domaine de dépenses/programme20032004Ministère de lEmploi, de la Fonction publique et des , Organisations professionnelles Fonds national daction pour lemploi 250 000 000500 000 000Ministère de la Jeunesse Soutien aux coûts dexploitation de lAgence
et du Fonds 126 000 000206 000 000 Agence nationale pour lemploi des jeunes (ANEJ)120 000 000 Fonds national pour la promotion des jeunes (FNPJ)4 000 000 000800 000 000 Service civil national volontaire 330 000 000336 000 000Total CFA4 826 000 0001 842 000 000Total $ EU9 652 0003 684 000Source : DDI
Programmes demploi
Le Fonds National dAction pour lEmploi (FNAE) est le principal soutien direct pour la création demplois par le MFPEOP. Créé en 2000 pour réduire le chômage et le sous-emploi, le FNAE finance la Convention Etat-Employeur et oriente le crédit à travers deux Structures Financières Décentralisés (SFD) pour financer le démarrage dentreprises. En 2003 (données les plus récentes), 358 crédits ont été octroyés pour un total de 305 184 967 F CFA, soit une moyenne de 850 000 F CFA par crédit. Les SFD perçoivent 8 % dintérêt et 10 % en appui pour des services non financiers. Selon les estimations du programme, 11 000 emplois permanents ont été créés à ce jour (au coût de 27 744 F CFA par emploi).47 Peu dentre eux sont orientés vers les populations rurales, mais il y a eu des projets de transformation agricole, comme par exemple la distribution de lait.
Le Ministère de la Jeunesse a mis en place trois programmes dappui à lemploi des jeunes :
LAgence nationale pour lemploi des jeunes (ANEJ) créée en 2001 pour aider les jeunes à obtenir un emploi à travers la formation, de conseils et aussi, de liens avec de potentiels employeurs. LANEJ estime quelle a atteint 50 000 jeunes, pour la plupart en milieu urbain. Avec lappui de Taiwan, lAgence est en train de mettre en place 34 Maisons dOutil pour aider les artisans, notamment villageois, à se lancer dans la production.
Le Fonds National pour la Promotion des Jeunes (FNPJ). Egalement créé en 2001, le FNPJ finance des lignes de crédit par lentremise des SFD, pour appuyer les jeunes entrepreneurs. Des prêts dun montant de 6,2 milliards F CFA ont financé 2 378 projets, créant 12 000 emplois selon les estimations.48 Les zones rurales ont bénéficié de 33 % de ce financement et 40 % des emplois créés. Un tiers du financement soutient des activités agricoles, 28 % le commerce, 21 % les services, et 12 % le secteur de la fabrication. Le taux de remboursement de ces crédits se situe actuellement autour de 24 % seulement, en grande partie à cause de limpression quont eue les premiers bénéficiaires quil y avait des motivations politiques derrière ces crédits. Le FNPJ a resserré les procédures de sélection et travaille activement avec les SFD pour améliorer le rendement. Le FNPJ a formé avec lANEJ une coentreprise pour financer les Jeunes exploitants agricoles, afin de tester une approche de secteur privé, en travaillant avec 100 exploitations agricoles, 10 jeunes par exploitation et un financement de 10 000 000 F CFA par exploitation.
Programme national de service civil volontaire : Lancé en 1999, ce programme permet le recrutement de jeunes qui sengagent à aider pendant deux années les communautés à entreprendre des initiatives de développement. Les volontaires perçoivent 30 000 F CFA par mois. En 2003, 192 volontaires ont été recrutés pour renforcer la capacité des structures sanitaires, 300 pour le programme de reconstruction de la Casamance et 100 pour prévenir les inondations à Matam.
Création demplois et de revenus temporaires à travers des travaux dintérêt public
Alors que les politiques demploi soutiennent le concept de travaux dintérêt public à forte intensité de main-duvre, très peu dattention stratégique est accordée à cette question dans le cadre des investissements dans les travaux dintérêt public. Rares sont les programmes explicites de travaux dintérêt public opérationnels en milieu rural.49 Il ny a pas de lignes directrices générales pour les méthodes à forte intensité de main-duvre à utiliser dans les travaux dintérêt public. La planification des investissements en matière dinfrastructure en milieu rural ne tient pas compte des cycles agricoles pour injecter des revenus dans lemploi temporaire en périodes de besoin crucial de revenu. Il y a peu de suivi des emplois créés grâce aux travaux dintérêt public, et pas de méthodologie cohérente appliquée entre les rares programmes qui font effectivement état de création demplois.
En général, lemploi temporaire est considéré comme un sous-produit des investissements en matière dinfrastructures, et non comme une fin en soi. Comme son nom lindique, LAgence dexécution des travaux dintérêt public AGETIP contre le sous-emploi est une agence ayant pour principal mandat la création demplois par la maîtrise douvrage délégué de contrats de travaux dintérêt public. Au fil du temps, sa mission a évolué vers la gestion de contrats de construction pour surmonter les contraintes liées aux capacités, en particulier en tant que canal pour le financement des bailleurs de fonds.50 Au cours de la période allant de 2000 à 2004, lAGETIP a réalisé 73 790 935 447 F CFA dinvestissements en salles de classe, centres de santé, bâtiments administratifs, canaux et routes (Annexe Statistiques, Tableau IV.v). Dans lensemble, lAGETIP prévoit une opération de main-duvre de 25 %, ce qui est faible pour des programmes de travaux dintérêt public ayant pour objectif la main-duvre, mais considère comme moyen pour le type de travaux de génie civil. LAGETIP a créé 16 000 personnes-années demploi à partir de 2001-2004, à un coût moyen de 4,6 millions de F CFA par personne par année (environ 9 000 $). La ventilation entre milieux rural et urbain nest pas disponible, bien quune estimation de 25 % au plus dans les zones rurales placerait lemploi annuel en milieu rural à 1 000 personnes-année, soit environ 1 % de la main-duvre masculine rurale âgée de 20 à 50 ans.51
Observations
Les risques graves liés à lemploi de populations rurales ne sont pas pris en compte dans les programmes publics, malgré lexistence de directives politiques claires pour promouvoir lemploi en milieu rural. Les efforts sont à majorité orientés vers les jeunes, ce qui est tout à fait approprié, mais les mécanismes de prestation qui dépendent du crédit excluent les plus vulnérables. La formation à lemploi et le crédit en milieu rural mettent laccent essentiellement sur lagriculture ; toutefois, il existe quelques exemples comme la diversification de la production artisanale, pour réduire la vulnérabilité de la production agricole. A présent, les travaux dintérêt public ne sont pas véritablement utilisés comme instrument de mise en uvre des politiques de lemploi. Pour les populations rurales, régler les investissements en matière dinfrastructure sur le cycle agricole permettrait dinjecter dans léconomie rurale des revenus monétaires qui font largement défaut, à des moments critiques, et de réduire le besoin de migrations saisonnières vers les centres urbains, à la recherche du travail. Dans lensemble, il y a peu de suivi-évaluation et des méthodologies peu pertinentes de mesure des impacts sur lemploi. Les systèmes de ciblage géographique pour veiller à ce que les zones dans le besoin profitent des investissements constituent lexception (voir paragraphe suivant).
Dautres propositions dappui à lextension de la protection sociale aux travailleurs ruraux sont envisagées. La Loi dorientation agricole appelle à élaborer des systèmes de protection sociale en faveur des travailleurs agricoles, afin daméliorer les conditions demploi des producteurs ruraux. Il reste à en développer les modalités, mais lintention générale est de travailler par la voie des coopératives et des organisations de producteurs à la conception de mécanismes dassurance contre les risques liés aux hommes personnes (santé, décès, invalidité).
Ciblage des programmes dinfrastructure et de services dans les zones rurales
Cadre politique et institutionnel
Historiquement, les villages ruraux les plus vulnérables nont guère bénéficié dinvestissement public. Par exemple, dans une étude portant sur 250 villages ruraux effectué en 2002 (avant lexécution de plusieurs des programmes dinfrastructure rurale), il a été constaté quen remontant jusquen 1982, 40 % dentre eux nont jamais bénéficié dune intervention extérieure (gouvernementale ou non gouvernementale) quelque soit le type (de Janvry 2003). Leur vulnérabilité est exacerbée par leur petite envergure, leur éloignement et la difficulté daccès. Les communautés rurales les plus vulnérables ont en général une faible dotation en infrastructures de base, et sont celles qui subissent des multiples chocs négatifs, doù des difficultés à accumuler des biens et à échapper à la pauvreté.
Le Gouvernement est le principal fournisseur dinfrastructures et de services de base aux zones rurales, à travers des organismes et des mécanismes institutionnels très divers. Pour atteindre les OMD, le Gouvernement devra augmenter les investissements dans les communautés rurales, en particulier lapprovisionnement en eau, léducation, la santé, les routes, les marchés et dautres infrastructures économiques. Souvent, les responsabilités relatives entre niveaux central et décentralisé et aussi, entre programmes sectoriels et multisectoriels, se chevauchent. En théorie, la loi de décentralisation de 1995 a transféré les responsabilités de la plupart des infrastructures de base aux collectivités locales (les communes dans les villes et les communautés rurales dans les zones rurales). En pratique, la majorité des investissements en matière dinfrastructures continue de seffectuer par les ministères sectoriels au niveau central, parce que la décentralisation budgétaire na pas été complètement appliquée, la volonté de ladministration centrale de garder le contrôle sur les ressources et aussi, la perception par les agences sectorielles que les collectivités locales manquent de capacité. Ces dernières années, un nombre croissant de programmes ont connu la gestion déléguée de contrats, les mécanismes de mise en uvre décentralisés et communautaires, afin de renforcer la capacité locale dexécution. En outre, sécartant de la planification sectorielle, beaucoup defforts ont été déployés pour élaborer des processus de planification locale. Cependant, les liens restent faibles entre ces plans dinvestissement locaux et linvestissement programmé par les ministères sectoriels au niveau central.
Une estimation générale des principaux programmes multisectoriels estime à plus de 25 millions de dollars par an linvestissement, principalement dans les infrastructures rurales, à lexclusion des programmes sectoriels des transports, de léducation, de la santé et de leau. La plupart des programmes multisectoriels de décentralisation et de développement communautaire combinent infrastructure et formation et, dans certains cas, micro-crédit et activités génératrices de revenu (Annexe Statistiques, Tableau IV.w.) Ils sont exécutés sous légide de divers ministères et avec une orientation géographique et des procédures de fonctionnement différentes. Ils financent tous les infrastructures visant à satisfaire les besoins essentiels de la communauté en matière de réduction de la pauvreté, plutôt que des infrastructures régionales de plus grande envergure, comme le réseau routier principal, ou les grands systèmes dirrigation. Les collectivités locales gèrent dans certains programmes, par la communauté et les comités villageois dans dautres, et aussi, par la gestion déléguée de contrats à travers lAGETIP. Tous ces programmes sont basés sur le financement externe provenant de cellules dexécution de projets spéciaux dotés des manuels et procédures spécifiques.
Graphique SEQ Graphique \* ARABIC 9 : Investissements ruraux ciblant la pauvreté
Estimations de la Banque basées sur CIBLAGE, Indice daccès aux services de base dans les communautés rurales, DPS. La ligne des 45 degrés (ligne dégalité) indique une répartition neutre. Toute courbe au-dessus de cette ligne représente une distribution des ressources entre les CR favorable aux pauvres, et toute courbe au-dessous indique une distribution régressive. Plus la courbe est située dans le quadrant supérieur gauche, plus grande est la part de ses ressources qui va aux CR les plus vulnérables.
Ciblage de la performance
Les programmes qui pratiquent le plus la discrimination positive envers les communautés rurales les plus vulnérables sont lAFDS, dans une large mesure, et le PNIR. La Figure 9 présente les résultats du ciblage géographique de cinq programmes offrant des infrastructures et services ruraux : Agence pour le fonds de développement social (AFDS), Programme national dinfrastructure rurale (PNIR), Programme du bassin arachidier (PSAex-PROCER) et Projet des services agricoles et organisations de producteurs PSAOP ainsi le programme du secteur de la santé-PDIS. LAFDS alloue 93 % de ses ressources aux 20 % de la population rurale vivant dans les CR les plus pauvres, le PNIR 46 % et les autres programmes 20 à 26 %. Le PSAOP finance les organisations de producteurs, généralement moins représentées dans les villages les plus pauvres. Le PBA (ex-PROCER) concentre ses investissements dans la tranche moyenne de pauvreté, avec des difficultés pour atteindre les zones les plus pauvres à cause du nombre des critères de programmation (capacité de ladministration locale, etc.). En ce qui concerne les montants globaux, les ressources cumulées vont de 40 dollars par tête pour les CR les plus pauvres, jusquà 1,50 dollars dans les communautés rurales les mieux nanties, contribuant à redresser les inégalités (Annexe Statistiques, Tableau IV.x). Les programmes dinvestissement sectoriel sont repartis en général de façon plus neutre. Le programme dinvestissement sanitaire (Figure ci-dessus) et louverture de classes primaires financée par le Gouvernement dans les zones rurales (Tableau 39) ont tendance à être appliqués en toute égalité dans toutes les tranches de pauvreté, avec peu de discrimination positive des investissements en faveur des zones les moins desservies.
Observations
Le développement de ces systèmes décentralisés en matière dinfrastructures rurales a progressé de manière importante au cours de ces dernières années. Les populations rurales bénéficieront du rapprochement du contrôle sur les décisions et les ressources plus près deux. Lexpérience de la mise en uvre par le biais de ladministration locale et des communautés, même des CR et villages les plus éloignés, a été plutôt positive, en ce qui a trait à lefficacité (généralement des coûts unitaires plus faibles) et à la transparence, ainsi quau renforcement des capacités locales. Cela pourrait avoir des retombées sur laugmentation de la capacité plus générale de ladministration locale et de la communauté de gérer les risques, à mesure quelles acquièrent de lexpérience en matière dexécution de projets de développement, de gestion financière et de prestations de services. On peut citer comme autres aspects positifs pour léconomie rurale une plus grande opportunité aux entrepreneurs locaux, avec dimportants effets multiplicateurs sur les revenus ruraux, et la promotion de services financiers locaux étant donné que les ressources sont transférées au niveau local pour être gérées.
Crédit et épargne
Vue densemble des institutions, politiques et dépenses
La Lettre de politique sectorielle 2004 sur la Microfinance reconnaît la croissance remarquable des SFD au cours de la dernière décennie, mais souligne aussi leur répartition inégale à travers le pays. La politique énonce une vision : « créer un secteur professionnel de microfinance viable et durable, diversifié et novateur, intégré dans le secteur financier, assurant une couverture satisfaisante de la demande nationale, et opérant dans un cadre juridique, réglementaire, institutionnel et fiscal approprié ». Pour réaliser cette vision, quatre axes stratégiques sont identifiés : (i) amélioration de lenvironnement juridique et réglementaire, (ii) promotion de services appropriés et diversifiés, notamment dans les zones non couvertes actuellement par les SFD, (iii) meilleure intégration dans le secteur financier, y compris une plus forte articulation entre SFD et banques commerciales ; (iv) cadre institutionnel renforcé. Pour étendre les services des IFM aux zones rurales, il faudra développer leurs capacités institutionnelles, diversifier leurs produits et services adaptés à la clientèle rurale, et former une base dépargne stable. Lappui pourrait être sous forme dassistance technique, de capitalisation, de garanties et de lignes de crédit aux taux dintérêt du marché.
Historiquement la supervision des SFD a toujours été la responsabilité de la Cellule de microfinance (Cellule dassistance technique aux caisses populaires dépargne et de crédit) du ministère des Finances. La responsabilité de la promotion de la microfinance est dévolue au ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la microfinance créé en 2003. Le ministère a un budget relativement modeste et ne gère pas encore des niveaux considérables dinvestissement. En 2003-2004, le budget de fonctionnement avoisinait les 300 000 dollars, avec un transfert supplémentaire de moins de 500 000 dollars pour appuyer lAgence de Développement et dEncadrement des PME, qui aide les petites entreprises.
Lappui des partenaires au secteur de la microfinance a été orienté directement vers les SFD dans le cadre de lappui au développement du secteur privé. Il y a eu un soutien large et constant dun certain nombre dagences bilatérales (USAID, Agence française de développement, Canada, Allemagne, Belgique, etc.) pour améliorer la gestion et les capacités techniques, étendre la décentralisation des services et mettre en place une industrie de la microfinance viable au Sénégal. Ces dernières années, lindustrie de la microfinance a essentiellement bénéficié de lappui de Dyna Entreprises financées par lUSAID, dun montant de 26,5 millions de dollars en 1999-2004, pour lassistance technique aux institutions et réseaux de microfinance, encourageant la mobilisation de lépargne, les mécanismes de prestation, les systèmes dinformation et les ressources humaines (IBM 2004). Le programme a apporté un appui à la cellule dassistance technique du Ministère des Finances.
Observations
Des montants considérables de ressources publiques ont été octroyés par le biais des SFD pour des objectifs tels que la création demplois et la génération de revenu. Près de 10 millions de dollars EU des lignes de crédit du Gouvernement destinées aux jeunes, femmes et chômeurs et autres ont été canalisé lannée dernière par les SFD. Limpact final sur le secteur de la microfinance nest pas clair. Certains de ces programmes ont pu contribuer à mettre les clients pauvres dans lorbite des services des SFD, grâce à des activités de décentralisation et autres activités de développement (alphabétisation, etc.) La performance générale de ces lignes de crédit en termes de remboursement a été beaucoup plus faible que celle du portefeuille moyen des SFD. Cela peut sexpliquer en partie par le fait quelles sont perçues comme ayant des motivations politiques. En outre, les taux dintérêt sont souvent fixés au-dessous des taux en cours sur le marché. Selon des sources non confirmées les répercussions peuvent être négatives, en ce sens que les messages en direction des bénéficiaires des crédits sont incohérents dans lensemble, et que ces programmes apportent peu daide à la capitalisation des SFD et ne saccompagnent pas de formation ou dappui institutionnel en sus des dépenses.52
Les efforts du Gouvernement pourraient aller à lencontre du but recherché lorsquil sagit dappuyer le développement de services financiers durables en faveur des zones rurales. Le succès de lindustrie sénégalaise de la microfinance est notable, avec certains des taux de pénétration les plus élevés en Afrique de lOuest ainsi quun ensemble de plus en plus diversifié de services financiers disponibles. Bien que la couverture dans les zones rurales soit encore faible, les institutions de microfinance présentes offrent dimportants avantages aux ruraux, notamment des possibilités dépargne plus sure et plus liquide, un certain niveau de crédit agricole, des possibilités de financer la diversification économique dans les services, et des effets secondaires tel que le paiement des salaires des enseignants pour quils naient pas à voyager pour les percevoir, et, attendu dans un proche avenir, un canal plus sûr pour les envois de fonds des travailleurs à létranger. Cependant, à long terme, les politiques de lannulation des dettes des paysans appliquées par le Gouvernement et sa préférence pour les lignes de crédit subventionnées pour appuyer la réduction de la pauvreté pourraient compromettre la viabilité des SFD. En plus, il y a plusieurs programmes pour la réduction de la pauvreté qui cherchent à stimuler la création des caisses locales, mais la prolifération des petites caisses dispersées qui sont difficile à superviser, et qui nont pas des perspectives de croissance et de survie sans des liens avec les grandes fédérations.
Résumé de la Couverture des Programmes, les Déficits et les Dépenses Globales
En résumé, les dépenses publiques au titre de la gestion des risques sociaux sont reparties entre plusieurs secteurs, la couverture est limitée mais en expansion, et le suivi de la couverture et de limpact gagnerait à être amélioré. Le tableau 43 donne une vue densemble des montants, de la couverture, des écarts et des questions clés. Il y a un manque criard dinformations, provenant des nombreux programmes, sur le nombre et la localisation géographique des bénéficiaires, ce qui rend difficile lévaluation de lefficacité et de limpact des programmes.
Bien que le DSRP du Sénégal englobe la plupart des domaines de la gestion des risques, lexécution des dépenses prévues a été en deçà des montants programmés pour ce qui concerne lappui aux groupes vulnérables. Une revue des dépenses dans le cadre du DSRP, qui vient dêtre réalisée par la Banque mondiale (Revue des dépenses publiques, 2005), de même que les deux premiers rapports annuels relatifs à lexécution du DSRP, produit par le Gouvernement, montrent que de progrès dans la réalisation des objectifs fixés au DSRP ont irréguliers.
au niveau de la composante du programme qui consistait à améliorer les conditions de vie des groupes vulnérables, des investissements ont été réalisés dans les domaines dactivités tels que la protection des enfants contre les travaux dangereux et lexploitation à travers le MFFSD, la prévention de la malnutrition à travers le PRN, et lappui aux femmes au moyen du petit crédit et des programmes de réduction de la pauvreté du MFFSD. Il ny a pas eu dinvestissements supplémentaires en faveur des personnes du troisième âge et des handicapés ; pas plus quil ny en a eu dans plusieurs domaines pour aider les enfants, notamment pas de financement destiné à accroître le nombre de cantines scolaires. Il ne semble pas que le problème soit un manque de ressources financières, ce dautant plus que, dans le même temps, on a assisté à une expansion significative de linvestissement dans les secteurs non DSRP tels que les bâtiments administratifs. La dispersion des programmes, une instabilité institutionnelle, la faible capacité ainsi quun manque dinfluence politique et de visibilité des groupes vulnérables expliquent cette performance.
Sagissant du pilier de la création de la richesse, lagriculture et la production rurale ont reçu des investissements conséquents, notamment une expansion de lirrigation, des investissements dans la diversification des cultures, la mobilisation des fonds de bonifications et dun fonds de garantie.
Dans le cadre de lamélioration de laccès aux services sociaux, des investissements importants ont été effectués à travers les programmes sectoriels déducation et de santé (PDEF et PDIS) qui constituent le noyau du DSRP. Toutefois, pour ce qui concerne la santé, les investissements au niveau communautaire ont été bien en deçà des prévisions. Comme mentionné précédemment, lon a beaucoup investi pour faciliter laccès à léducation, ce qui a bénéficié aux populations rurales.
Au moment où le Gouvernement commence à réviser son DSRP et à dégager des stratégies pour la prochaine période dexécution du DSRP, il est essentiel de mieux saisir les éléments de risque et de vulnérabilité. Etant donné quun grand nombre de ces dépenses, notamment les dépenses concernant les transferts relatifs à lassistance sociale, laide alimentaire, les repas dans les cantines scolaires, la dotation des écoles et des centres de santé en personnel, et les services ordinaires du personnel des services de lagriculture et de lexpansion rurale, ne sont pas couvertes par le budget déquipement mais figurent plutôt au chapitre des frais généraux. Il savèrera essentiel détendre les dépenses évaluées dans le cadre du DSRP au budget de létat élargi.
Tableau 43 : Récapitulation des dépenses au titre de la gestion des risques sociaux en milieu rural (en milliards de francs CFA)
DOMAINES2004COUVERTURE, ECARTS ET DEFISAssistance sociale, filets de sécurité
et catastrophes
naturelles
(investissement sans compter les projets de lutte contre la pauvreté en faveur des communautés)
21.5
(6.0)La gestion des catastrophes a soutenu plusieurs milliers de ménages affectés par les inondations, par exemple. Le coût par personne assistée a varié entre 30 et 120 dollars E.U. La coordination devrait éviter les réponses multiples et faisant double emploi.
Les transferts en faveur des groupes vulnérables sont denviron 1.100 dollars E.U par requête. Nombre total de bénéficiaires non disponible mais part modeste (moins de 1%) du nombre total de personnes vulnérables très peu de familles rurales.
Pas dinformation sur le nombre de bénéficiaires ou sur le montant par bénéficiaire de la distribution de riz, mais les enquêtes au niveau des ménages suggèrent une distribution à grande échelle
LOIT et LUNICEF ont appuyé des programmes pour des enfants à risques, lesquels programmes ont touché moins de 15 000 enfants, soit moins de 6 % de la population cible , à raison de 75 dollars EU par enfant
Appui important aux groupes de femmes, mais aucune statistique sur le nombre ou la localisation des bénéficiaires Agriculture et élevage
(dépenses totales)
76,0La plupart des ménages ruraux dépendent de lagriculture/élevage
Subventions importantes pour larachide via les crédits, les intrants et le prix de soutien, peu dinformations sur les impacts
Nécessité de dépenser davantage pour la prévention (parasites, vols de bétail, etc.)Dont les dépenses spécifiques sur latténuation et ladaptation aux risque(9,1)Information pas disponible sur le nombre de producteurs ayant reçu une aide sous forme de garantie, fonds des calamités, fond de bonification
Impact potentiellement négatif sur le système financierSanté (Dépenses totales non divisés entre rurales et urbaines)Faible présence de personnel qualifié dans les zones rurales, difficulté à retenir le personnelLaccessibilité économique est le principal problème. 25% des ruraux souffrant de maladie ne vont pas se faire soigner car ne pouvant pas faire face aux coûts.
La moitié des populations rurales vivent à plus de 3 km du poste de santé le plus procheInterventions spécifiquement liées au VIH/sida13,5Les communautés rurales ont de plus en plus accès aux financements. On constate un accroissement récent des activités dans les zones rurales même si, dans lensemble, les zones urbaines reçoivent davantage de financements.
En matière de traitement en milieu rural, seule la région de Ziguinchor expérimente actuellement un programme pilote dextension du traitement pour les zones rurales.
Les groupes ruraux à haut risque (ex : les migrants et leurs familles) devraient être ciblés.Dépenses spécifiques au titre de la lutte contre la malnutrition (PRN)5,6Couverture de 12% des enfants ruraux âgés de moins de 3 ans, au taux de 4 dollars E.U. par bénéficiaire 17 dollars EU par bénéficiaire sur lensemble du programme.
Lévaluation de limpact initial fait ressortir une amélioration des taux de malnutrition.
Il y a un potentiel pour répliquer et étendre aux zones rurales, afin de cibler les populations exposées aux risques de malnutrition les plus élevés.Dépenses spécifiques au titre de la lutte contre le paludismeNon disponibleLemploi de moustiquaires imprégnées constitue une stratégie rentable [environ 5 dollars E.U. par moustiquaire imprégnée (IMI)]. Pour augmenter la couverture des MI, il serait nécessaire détendre le programme au-delà du système de santé
Les zones rurales encourent les plus grands risques et ont le moins accès aux services de soins.
Un système dalerte précoce contre les épidémies est possible dans les régions du Nord.Education
(dépenses totales au titre de lenseignement primaire en milieu rural)26,1300 000 enfants des zones rurales ne fréquentent pas lécole
Dépenses de fonctionnement par élève en milieu rural : 58 dollar E.U. par année
Les cantines scolaires coûtent au total 21 dollar E.U. par an par bénéficiaire des repas offerts par le Programme alimentaire mondial (PAM) mais difficulté à atteindre les enfants les plus pauvres 511 000 enfants des zones rurales ne bénéficient pas de ce repas à lécole
Les facteurs liés à la demande constituent un défi majeurCréation demplois1,8Dans lensemble, la couverture des programmes pour lemploi (via les crédits et la formation) est faible et centrée sur les villes. Suivant le scénario le plus optimiste, 25 000 emplois ont été créés soit pour 1% des personnes âgées de 20 à 40 ans.
Pas dinformations consolidées à propos des emplois créés dans le secteur des travaux dinfrastructures ni de programmation liée aux activités saisonnières en milieu rural
Il est démontré que les programmes de création dinfrastructures rurales centrés sur la lutte contre la pauvreté arrivent jusquaux communautés rurales les plus pauvres la gestion décentralisée crée des multiplicateurs économiques locauxEpargne et crédit
(total des diverses lignes de crédit y compris les programmes de crédit créant les catégories de secteurs ci-dessus)9,5Non compris les fonds pour lagriculture (FB, FG) qui sont canalisés au niveau de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS). Les lignes de crédit représentent 7% de lensemble des crédits octroyés par les SFD.
Taux de remboursement plus bas pour les lignes de crédit octroyées par le Gouvernement à travers les SFD et la CNCAS
La sélection des bénéficiaires défavorise laccès des ménages ruraux et des ménages les plus démunis Informations sur le nombre total de bénéficiaires ne sont pas disponibles dans le cas de nombreux programmes
Contradictions avec les stratégies dexpansion soutenue de la microfinance
CHAPITRE V : Principales options de réforme des politiques et dépenses prioritaires
Focaliser la politique sur le risque
Lintervention du secteur public se justifie lorsque les individus natteignent pas le niveau optimal de mise en commun des risques, dépargne et de prévention. Les justifications théoriques des interventions de lEtat dans la gestion des risques incluent les aspects suivants (extrait de Gill et Iliahi 2000) :
fournir des instruments de mise en commun des risques en cas de défaillance du marché en matière dinformations (catastrophes, évènements sanitaires préexistants avec des résultats catastrophiques comme la malnutrition) ;
offrir de meilleures mesures de gestion des risques (telles que des formes sures et crédibles dépargne liquide) là où autrement, les individus nauraient eu accès quà des mécanismes inférieurs (utilisant le bétail comme épargne par mesure de précaution) ;
développer et protéger le capital humain en tant que stratégie de prévention des risques (des personnes mieux instruites sont plus susceptibles dinvestir dans les activités préventives comme les soins prénataux, des enfants en meilleure santé ont plus de chances de fréquenter lécole lorsquils seront adultes) ;
compenser les imperfections des marchés financiers où les personnes qui nont pas accès au crédit ou à lépargne sous-investis dans les instruments de gestion des risques ;
investir dans des mesures de prévention moins coûteuses dans lesquelles les individus pourraient ne pas avoir les ressources nécessaires, bien qui ont une nature de bien public et où les prix sont élevés pour le Gouvernement, par exemple les vaccinations, les inondations et la lutte contre les acridiens.
Le DSRP et les politiques sectorielles identifient les principaux risques. Cependant, on a accordé moins dattention à la question de savoir si ces programmes et dépenses salignent sur ces risques, qui en sont les bénéficiaires et quelles sont les impacts de ces politiques et dépenses sur la réduction des risques. Il est important pour les responsables des ministères et coordonnateurs des programmes didentifier le risque traité ainsi que la justification de lintervention. Est-ce que le mécanisme proposé traite convenablement le risque ? Qui est couvert ou exclu ? Quel degré de prévention, datténuation ou de réponse cette dépense publique permet-elle de couvrir ?
Améliorer le ciblage, la pertinence et limpact du filet de sécurité social en émergence
A mesure que les niveaux de revenu augmentent, les gouvernements ont tendance à dépenser plus plutôt que moins, de ressources dans des filets de sécurité et autre assistance sociale en faveur des groupes vulnérables. Le Sénégal possède un ensemble disparate de programmes dassistance sociale, à majorité financés intérieurement, mais souffre de la dispersion des efforts et du manque de focus sur les résultats attendus. labsence de clarté concernant ce quil doit réaliser. Le principal défi est de créer des mécanismes liés à des objectifs programmation de réduction de la vulnérabilité.
A cette fin, des recommandations ont été faites:
Le rapport souligne que la multiplicité des institutions, crée un manque de cohérence, de dispersion des efforts et de double emploi. En outre, il ny a pas un seul point focal institutionnel pour les questions liées à la vulnérabilité, un thème transversal. Le cadre institutionnel a souffert des changements de responsabilités et des démembrements ministériels. La mise en place du Comité de pilotage de la Stratégie nationale de protection sociale peut aider à améliorer le développement des stratégies au niveau des différents ministères. Toutefois, il est nécessaire de faire en sorte quil soit opérationnel. La création dun mécanisme de revue annuelle conjointe, comme celui qui est utilisé pour les secteurs de la santé et de léducation pour rapprocher / réunir les divers acteurs et partenaires et suivre les progrès sur une base annuelle, pourrait constituer un gage defficacité
Consolidation des divers transferts aux groupes vulnérables (femmes, personnes âgées, handicapés, etc.) en un ensemble cohérent dinterventions. Les initiatives perdent en efficacité dun ministère à lautre et disséminés en de trop nombreux programmes de petite envergure, ce qui entraîne le double-emploi. Le Gouvernement devra classer par ordre de priorité les programmes assez importants pour saisir des économies déchelle administratives et atteindre un pourcentage plus élevé des populations cibles.
Passage du mode actuel de transfert sans condition à une focalisation programmatique sur laide aux groupes ciblés pour les rendre moins vulnérables. Il sagit entre autres de passer à létablissement de budget par objectifs, axé sur les programmes, avec des indicateurs de résultats et dobjectifs pour la couverture géographique. Dans le domaine des handicapés, le Programme de Réadaptation Communautaire qui semble être une démarche efficace a été approuvé et le personnel formé, mais les ressources nont pas encore été allouées. Dans dautres domaines comme les subventions aux organismes travaillant avec les groupes vulnérables, il faut porter davantage lattention sur la nature des services que le Gouvernement acquiert avec ces transferts (par exemple, nombres denfants atteints, coût par bénéficiaire, pourcentage de handicapés qui trouvent un emploi, etc.)
Une plus étroite concentration sur les groupes réellement vulnérables. Des catégories comme femmes ou communautés vulnérables sont trop larges pour garantir un ciblage approprié et créer des possibilités de capture de lélite. Des outils analytiques (cartes de la pauvreté, identification des caractéristiques des ménages, mécanismes communautaires de ciblage) peuvent permettre de veiller davantage à ce que les ressources soient canalisées vers ceux qui sont le plus en danger. Par ailleurs, en labsence de caractéristiques de la pauvreté facilement identifiables au niveau des ménages ou des villages et en raison des statistiques limitées et de la faible capacité administrative pour cibler les bénéfices en faveur des ménages spécifiques, les pouvoirs publics devraient envisager de cibler les risques et non pas les individus. Cela pourrait consister à faire les opérations suivantes : groupement des transferts en faveur dindividus dans le besoin, distribution de riz et prise en charge de dépenses en matière de travaux de génie civil à des périodes critiques de lannée en synchronisation avec le cycle agricole, octroi de subventions / aides scolaires aux orphelins dans la mesure où, plus que leurs camarades, ils courent plus de risques de ne pas être scolarisés ou encore lidentification des villages confrontés à des chocs négatifs multiples et établissement dun ordre de priorités en leur faveur en ce qui concerne les investissements publics.
Amélioration du cadre juridique. On peut aborder la réduction de la vulnérabilité de certains groupes (par exemple, handicapés, enfants exploités, femmes divorcées ou veuves, populations rurales quopposent des conflits sur les titres fonciers), en partie en modifiant ou en appliquant mieux les textes législatifs et informant mieux les populations sur leurs droits.
Encadré 6 : Conditions de transferts de fonds destinés à stimuler la scolarisation et lutilisation des systèmes de santé
Plusieurs pays en développement ont mis en place récemment des programmes fixant des conditions de transfert de fonds qui procurent de largent aux familles pauvres, mais cette aide est subordonnée à un certain comportement des familles concernées En général, on attend de ces dernières quelque investissement humain, par exemple, inscrire les enfants à lécole ou les mener au centre de santé et cest en cela que ce système de même diffère des programmes dassistance sociale habituels et constitue donc un substitut valable de même quun complément à la demande de prestations de services de santé et déducation. Des évaluations rigoureuses de limpact concernant les programmes réalisés en Colombie, au Nicaragua et en Turquie révèlent des résultats fructueux suite à lexamen des causes des échecs enregistrés dans la fourniture de lassistance sociale. Ces programmes fixant les conditions de transfert de fonds ont eu un effet positif sur les taux de scolarisation des garçons et des filles, des améliorations au niveau de la santé et de la nutrition des enfants, notamment en ce qui concerne le suivi de la nutrition et de la vaccination, ainsi que des accroissements au niveau de la consommation des ménages, par exemple, en termes de consommation médiane de calories par personne. Les subventions mensuelles varient, suivant les programmes et les pays, de 4 à 13 dollars E.U. par bénéficiaire (famille ou individu). Le programme phare au Mexique, intitulé PROGRESA, dessert actuellement 20 millions de personnes soit un cinquième de la population du pays.
Par Rawlings et Rubio, 2005
Une approche intégrée de la gestion des catastrophes
La gestion des catastrophes est lun des domaines dintervention de létat les plus visible et le plus pertinent. Pour une intervention efficace, il faut un cadre institutionnel préétabli, des ressources accessibles et des critères et procédures simplifiés. Pour les situations de crise civile comme les incendies, les accidents, etc., les éléments institutionnels de base sont en place ; toutefois, il ny a pas de division claire des responsabilités dans lassistance aux populations affectées.
Lexpérience de ces dernières années montre que les catastrophes les plus fréquentes sont liées aux chocs naturels dans les zones rurales. Le système de Protection civile est limité dans le cas des désastres agricoles et les principaux systèmes dintervention agricole, comme le FC, ne sont pas reliés aux autres mécanismes comme la CSA, le Fonds de Solidarité National (FSN) et dautres. Les recommandations suivantes sont proposées en vue daccroître lefficacité et la productivité du système :
Intégrer des interventions en cas de catastrophe naturelle : Les interventions en cas de risques liés à la personne (pertes de vie, besoin de secours provisoire en nourriture, en argent, en matériels) doivent être intégrées aux interventions lors des risques liés à la production (pertes de cultures, de semences, de bétail). Actuellement, ces interventions se déroulent parallèlement, réduisant leur efficacité globale.
Réduire le temps et le coût de réaction grâce à des systèmes dalerte précoce. Plusieurs éléments dun système dalerte rapide en cas de catastrophe sont en place ou en cours.53 Une efficacité prédictive accrue par la modélisation de la vulnérabilité et lanalyse des risques permettrait didentifier les zones et les populations à plus grand risque et de concevoir des indicateurs principaux basés sur lanalyse de catastrophes précédentes, dautant plus que ces catastrophes ne sont pas dispersées, mais concentrées sur certaines périodes de lannée, dans des sous-zones spécifiques, et sont liées à certains évènements seuils. Le système doit cibler les chocs les plus fréquents et les plus nuisibles sur le plan économique, et doit être basé sur les capacités scientifiques et techniques existant au niveau national, ainsi que sur des systèmes internationaux (CLCPRO et EMPRESS pour les acridiens). Il faut des directives claires concernant les responsabilités, y compris la centralisation et la diffusion de linformation.
Mieux identifier les populations affectées et lampleur des dommages. La phase la plus difficile de la gestion de catastrophes est lévaluation des dommages et lidentification des ménages affectés. Il existe des méthodologies pour élaborer des profils de pertes pour les principaux types de risques agricoles qui devraient être systématiquement appliquées (par exemple comment faire une évaluation des pertes de cultures ou de bétail en cas de sécheresse, dinondations ou dattaque acridienne). La même standardisation méthodologique devrait être appliquée pour créer des modèles financiers destimation des besoins de ressources dans le cas dautres catastrophes.
Le montant des ressources engagées face aux catastrophes naturelles (par exemple les criquets en 2004) justifie un investissement accru dans la prévention des chocs, y compris la protection contre les inondations et la lutte contre les maladies des végétaux et des animaux.
Meilleure gestion des risques agricoles
Les chocs traditionnels liés à la sécheresse, aux insectes et aux maladies des plantes et des animaux se combinent aux chocs modernes associés à ceux dune économie ouverte dans le processus de systèmes de production économique changeants ainsi que des maux sociaux de plus en plus grands, comme le vol de bétail. Des interventions ont été mises en place pour la prévention et pour les mécanismes dadaptation aux effets consécutifs de ces chocs, à un coût financier considérable. Cependant, limpact de ces mesures a été limité par labsence de clarté des règles du jeu et une dispersion des responsabilités. Des instruments modernes de gestion des risques agricoles nont pas encore été suffisamment explorés.
En labsence de développement dun marché dassurance privé, et face aux limites du marché du crédit agricole, le Gouvernement est devenu à la fois prêteur et assureur de dernier recours. Le rôle central de lEtat en tant que mécanisme ultime de gestion des risques pour la production rurale pose de nombreux problèmes, dont la pérennisation fiscale, le risque moral et lefficience générale. Quand bien même la nature du problème nécessitera un financement à moyen terme, cela ne veut pas forcément dire que le gouvernement est le mieux placé pour gérer ce système. Au nombre des recommandations clés figurent les suivantes :
Etant donné limportance de lélaboration de systèmes durables de crédit rural et la nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces de gestion des risques, les pouvoirs publics devraient procéder à une évaluation de lexpérience vécue ces dernières années avec la création de plusieurs fonds, et notamment les effets de distorsions potentiels sur le comportement du crédit, et les effets dentraînement sur la situation des finances rurales plus large, y compris les fonds des SFD. Sils sont retenus, lEtat devrait favoriser la gestion des fonds de sécurisation du crédit et notamment le fonds de garantie agricole en concluant un contrat avec le secteur privé.
Examiner les conditions dapplications des instruments dassurance-récolte, comme lassurance-récolte basée sur lindice météorologique actuellement appliqué dans plusieurs pays en développement (Maroc, Mongolie, pour ne citer que ceux-la) pour voir sils sont applicables aux cultures pluviales et aux systèmes délevage extensif du Sénégal (voir encart 8).
Prévenir les chocs en développant lirrigation, y compris les petits réseaux dirrigation par le captage des eaux souterraines dans le Bassin arachidier, et facilitant laccès aux technologies appropriées, la recherche, la vulgarisation et la formation des organisations de producteurs.
Revoir la politique dannulation générale de la dette rurale. Cest un instrument peu ciblé, soumis aux pressions politiques, qui naide pas forcément les producteurs ruraux les plus pauvres et peut avoir des effets négatifs sur le développement du crédit agricole durable.
Développer de meilleurs outils dinformation pour soutenir le système de gestion des risques agricoles, y compris un recensement du Bétail et une Carte professionnelle électronique liée à la carte nationale didentité qui fournira des informations de base, (propriétés foncières, zones en exploitation, unités de bétail, etc.).
Encadré 7 : Assurance agricole indexée
Linstabilité inhérente au revenu agricole a amené les gouvernements à concevoir des programmes et politiques qui ont un effet stabilisateur sur le revenu agricole. Lassurance agricole subventionnée par le public a été instaurée dans plus de cinquante pays et sert de mécanisme destiné à stabiliser les revenus agricoles par la réduction de lexposition aux risques inhérents à la production, principalement dans le cadre dun partenariat entre les secteurs privé et public. Il convient toutefois de rappeler que, par le passé, lexpérience des programmes dassurance subventionnée a été décevante. Un nouveau cadre pour le financement des risques agricoles, soutenu par le Service épargne contractuelle et assurance de la Banque mondiale, met en exergue les objectifs et les modalités de lassurance indexée
Différenciation de lassurance axée sur le marché de lassurance sociale. Le manque de clarté concernant les objectifs des interventions du secteur public dans le domaine de lassurance agricole a contribué à ses inefficacités. Lassurance sociale, avec sa fonction de filet de protection, vise à garantir une sécurité économique minimum aux paysans qui sadonnent à des activités à faible revenu. Ces objectifs sociaux reposent sur une redistribution des subventions. Lassurance axée sur le marché est orientée vers les activités commerciales viables qui génèrent suffisamment de profit pour permettre de souscrire une police dassurance. Ces instruments, basés sur des principes actuariels, ne devraient sappliquer quaux seules exploitations agricoles viables dont la survie est mise en péril par la survenance dun événement assurable.
Evaluation des risques de production agricole. Lexistence de séries de données fiables et précises sur les pertes à long terme est une condition préalable au développement de tout produit axé sur le marché car ces données sont utilisées pour évaluer les pertes probables à venir. Les données se rapportant à chaque ferme/exploitation agricole prise individuellement sont presque toujours inexistantes ou peu fiables. En conséquence, lévaluation des pertes se fait par lutilisation des données globales pour obtenir une estimation objective des pertes potentielles et capturer la corrélation spatiale des pertes causées par des évènements / phénomènes courants.
Sélection dun indice dassurance : lassurance indexée fait que les paiements sont basés sur un indice, quelles que soient les pertes individuelles. Elle transfère les pertes de production co-variables causées par des phénomènes climatiques courants (ex : inondations, sécheresse) ou des épidémies vers des marchés financiers et de réassurance. Les contrats axés sur le marché présentent des avantages par rapport aux contrats dassurance individuelle de type traditionnel (risque moral et sélection défavorable réduits, coûts administratifs faibles, produit standardisé) mais ils exposent le contractant à léventualité que le versement soit différent de la perte individuelle ; en outre, ils sont dépendants de la qualité des données.
Expériences en matière dassurance indexée. Assurance cultures en fonction du rendement dans une zone donnée. Dans ce type dassurance, on se base sur le rendement moyen dune zone géographique donnée. Ce type dassurance a été offert dans les pays suivants : Maroc, Inde, Brésil, Canada et Etats-Unis dAmérique. . Lassurance paramétrique (ex : assurance basée sur la pluviométrie) a été proposée au Canada, en Inde et au Mexique. Un indice de mortalité du bétail a été considéré récemment comme base dindemnisation déleveurs en Mongolie. Lassurance basée sur lindice de mortalité paie des indemnités que le taux de mortalité des bêtes adultes excède un seuil spécifique pour une région bien déterminée.
Financement des risques liés à la production agricole Les stratégies de financement des risques se rapportent au reste des risques qui ne peuvent pas être mitigés par des mesures préventives rentables. Ils sont financés au moyen de lauto rétention pratiquée par les paysans ; ils sont également financés par les marchés financiers privés et par les gouvernements et les bailleurs de fonds internationaux à travers une stratification appropriée des risques. La couche inférieure de risque comprend les risques de haute fréquence (i.e. qui surviennent une fois tous les cinq ans ou plus fréquemment) mais à conséquences moindres, qui affectent les paysans et sont constitués par une cohorte de risques indépendants les uns des autres. La couche intermédiaire de risques renferme les risques moins fréquents (i.e. qui surviennent une à six fois tous les trente ans) mais plus graves qui affectent plusieurs paysans en même temps (ex : la grêle, le gel). La couche supérieure de risques comprend les risques de petite fréquence (i.e. qui surviennent une fois tous les trente ans ou moins fréquemment) mais dune grande gravité. On ne dispose pas dinformations suffisantes sur ces risques liés aux catastrophes, mais toujours est-il quen ce qui les concerne la perte maximum probable peut être très grande.
Par Olivier Mahul, the Financing of Agricultural Production Risks: Revisiting the role of Agriculture Insurance. Contractual Savings and Insurance Unit, World Bank. Draft January 2005
Améliorer la santé rurale et les résultats de léducation
Le plus grand défi à lamélioration du capital humain du Sénégal se trouve dans les zones rurales. La capacité des ministères sectoriels à veiller à ce que des installations, du personnel, du matériel et autres soutiens adéquats soient effectivement affectées aux zones rurales est un thème récurrent. La situation économique dans les zones rurales a rendu difficile le recrutement et le maintien de personnel qualifié. Des systèmes budgétaires centralisés ont limité laccès aux ressources et décisions et leur contrôle à une poignée dacteurs au niveau central. Pour redynamiser la performance des systèmes de santé et déducation en milieu rural, il sera nécessaire dintroduire des changements systémiques des modalités et lieux de prise de décisions relatives à lallocation de financement et de personnel. Lexpérience initiale dans le domaine de léducation en matière de délégation de budgets aux IDEN semble encourageante, et des actions de même nature sont proposées pour la santé dans le document de politique de la Phase II du PNDS. En outre, au nombre des recommandations sectorielles particulières il faut citer les points suivants :
Pour léducation, traiter les risques ruraux requiert des stratégies liées à la demande ainsi que la poursuite de la construction décoles rurales et de leur dotation en personnel :
Développement dun programme élargi de cantines scolaires dans les zones rurales, abordable du point de vue des contraintes financières, et traitant la question de laccès des plus démunis ; Selon lestimation du PAM dun coût de 24 dollars par élève par an, dont 13 % est financé par les parents, une expansion de couverture des cantines à tous les élèves ruraux de Diourbel, Louga et Kolda (242.000 élèves), les régions qui ont les inscriptions les plus bas, ceci coûterait environ 5,1 millions de dollars en 2006, où bien une augmentation de 10 % sur les dépenses pour léducation rurale ou 1.2 % en dépenses totales pour léducation.
Diversification des programmes déducation pertinents pour les populations rurales, y compris la langue denseignement et les préoccupations liées au programme scolaire local ;
Identification doptions visant à traiter les compromis auxquels font face les parents, entre dun côté la main-duvre agricole et les cycles agricoles en général, et de lautre, la scolarisation. Certains pays ont ajusté lannée scolaire en milieu rural pour mieux éviter les conflits avec les périodes où lon a le plus besoin de main-duvre familiale. Dautres options incluent les révisions du calendrier de paiement des frais de scolarité.)
Dans le cadre des programmes dassistance sociale, conditionner la scolarisation à la réception du soutien offert par le MFFSSD aux orphelins, aux enfants à risque, aux handicapés etc. et inclure dans ce soutien des provisions pour les dépenses scolaires.
Expansion du programme de santé en milieu scolaire pour approfondir la couverture rurale et réduire les risques que les enfants abandonnent lécole à cause des problèmes de santé.
Les politiques en matière de santé peuvent stimuler la prévention des chocs sanitaires en milieu rural par les moyens qui suivent :
Le PNDS II pour laugmentation des sages-femmes au niveau des postes de santé ; ces dernières doivent être affectées en priorité dans les zones rurales où la mortalité maternelle est le plus élevée.
Linvestissement dans de meilleurs services communautaires, y compris léquipement et le matériel dactions communautaires, peut aider à relier les postes et cases de santé éloignés au système dorientation vers les services compétents.
La Phase II du PNDS propose des incitations en direction des travailleurs de la santé dans les zones difficiles ainsi quune prime rurale. Cependant, une longue liste dautres incitations (par exemple pour le rendement, les responsabilités) est difficile à appliquer compliquée sur le plan administratif, subjectif, et peut réduire limpact.
Le PNDS II pourrait résoudre le problème de laccessibilité financière par lexpansion des mutuelles de santé et lexonération des paiements pour les indigents et les groupes vulnérables. Pour cette dernière, aucun mécanisme spécial nest encore conçu, mais compte tenu des abus inhérents à un tel système, le Sénégal pourrait bénéficier de lexpérience internationale dans la conception doptions efficaces de dispense des frais de scolarité (Voir Encadré 9) .
Dans la prévention du paludisme par la distribution de moustiquaires, le réseau existant dONG et de structures sanitaires rurales natteint pas la majorité des résidents ruraux. Etant donné les conséquences du paludisme, les associations rurales doivent être inscrites, y compris les groupes de femmes et les associations villageoises de développement qui sont davantage représentés dans les villages. Si le marketing social est un élément important, il exclut les familles trop pauvres pour se permettre la prévention. Compte tenu du coût plus important du traitement (ou du non traitement) du paludisme, des dépenses de prévention accrues peuvent réduire les coûts indirects. Pour le Nord, un système dalerte précoce est plus à même de trouver des solutions aux épidémies.
Les modèles pour la prévention de la malnutrition devraient être étendu. Pour limiter les coûts, une meilleure couverture géographique sera nécessaire, réservant les zones rurales.
Les efforts vers le VIH/SIDA devraient être cibles à la spécificité des risques et caractéristiques des populations rurales et les modes de traitement diversifiés afin daugmenter son accessibilité
Les mutuelles de santé communautaire peuvent accroître lutilisation des services de santé et atténuer les effets économiques de la maladie, mais elles sont limitées comme instrument de gestion de risque des familles les plus pauvres.
Encadré 8 : Expérience internationale en matière dexonérations et de dérogations
Pour les services de santé
En réponse aux déficits récurrents des budgets publics relatifs aux services de santé publique, de nombreux pays en développement répartis dans le monde entier ont adopté des systèmes formels et des systèmes informels de redevances à acquitter par les usagers pour des soins de santé. Le problème avec ces redevances est que labsence de dispositions permettant de conférer une exonération partielle ou entière aux personnes pauvres donne souvent lieu à des injustices quant à laccès aux soins médicaux. Le dilemme, alors, est de savoir comment rendre un système de redevance des plus nécessaires compatible avec lobjectif qui consiste à préserver laccès équitable aux services Différents pays ont essayé différentes méthodes. Ceux dentre eux qui ont soigneusement conçu et mis en service des systèmes dexonérations (ex : la Thaïlande et lIndonésie) ont eu beaucoup plus de réussite en termes dincidence de bénéfices que les pays qui se sont contentés dimproviser leurs systèmes (Ghana, Kenya, Zimbabwe). La clé du succès dun système dexonération tient à son financement. Les systèmes qui indemnisent les prestataires pour leur renonciation à des recettes résultant de loctroi dexonérations (Thaïlande, Indonésie et Cambodge) ont eu plus de réussite que les systèmes qui sattendent à ce que le prestataire absorbe le coût des exonérations (Kenya). Partout où il existe un système dexonérations, la performance saméliore avec la ponctualité des remboursements. Parmi les autres facteurs de réussite, on peut citer : la large dissémination vers les bénéficiaires potentiels, de linformation relative à la disponibilité dexonération et aux procédures doctroi ; loctroi dune aide financière aux patients pauvres pour les coûts hors redevance des soins comme la nourriture, le transport (comme cela se fait au Cambodge) ; et lexistence de critères bien définis pour loctroi dexonérations, permettent ainsi de réduire la confusion et lambiguïté chez les personnes chargées de la gestion du système et chez les récipiendaires potentiels.
Par Ricardo Bitràn et Ursula Giedion Waivers and Exemptions for Health Services in Developing Countries, Social Protection Discussion Paper N° 0308; Publication date: 3/03, World Bank
Les plus grosses carences : Diversification des revenus ruraux et services financiers étendus
Dans leurs stratégies privées de gestion des risques, les ménages ruraux cherchent souvent à diversifier en dehors de lagriculture. Les enquêtes sur les ménages montrent quen général, les ménages ruraux les plus réussis sont ceux qui dépendent moins dun revenu agricole. Les actions prioritaires pour améliorer la diversification des revenus sont notamment les suivantes :
Programme de travaux ruraux dintérêt public (ou meilleure focalisation sur lemploi des programmes dinfrastructure rurale existants) : Les leçons tirées dune vaste expérience internationale de travail dintérêt public dans des pays dAfrique subsaharienne et dAsie en particulier, confirment le potentiel considérable pour aider les pauvres à faire face aux risques covariants associés aux chocs climatiques et systémiques (Subbarao 2001). On peut citer comme avantages : (i) le transfert de revenu aux pauvres en périodes critiques ; (ii) des prestations pour faciliter la consommation pour parer aux pénuries pendant la morte-saison ; (iii) la réduction au minimum du compromis entre dépenses publiques sur le transfert des revenus et activités de développement à travers la construction dinfrastructures ; (iv) la possibilité de cibler les communautés les plus à risque.
Evaluation des leçons tirées des projets générateurs de revenus dans les zones rurales. Il existe tout un éventail de projets et des millions de dollars sont dépensés chaque année pour soutenir les activités génératrices de revenu dans de nombreux ministères et programmes, ainsi que des ONG, utilisant chacun des approches différentes. A ce jour, il y a eu peu détude dimpact sur ces projets sur les revenus sur les revenus et aucune systématisation des leçons apprises.
Expansion des mécanismes dépargne et de crédit. Au-delà de la production de capitaux pour la croissance économique rurale, les avantages plus larges de la protection des avoirs, la capacité meilleure de faciliter la consommation, et la promotion des flux denvois de fonds aux ménages ruraux font de ces mécanismes une priorité pour la gestion des risques en milieu rural. Alors que la pratique courante de lignes de crédit subventionnées doit être revue, les options de promotion de lexpansion des SFD dans les zones rurales, en se fondant sur les pratiques exemplaires internationales et les expériences des pays, devraient être analysées. Les possibles approches incluent le développement des garanties mieux structurées pour les zones rurales, la réduction des distorsions dues à la subvention, le développement des incitations et des financements pour permettre aux SFD détendre leur présence dans le milieu rural et létablissement des liens entre les SFD et les banques commerciales. Ces efforts devraient être accompagnés par le renforcement des capacités, la formation, les systèmes dinformation de la gestion, et lassistance technique. Dautant plus quen ce moment la plupart des supervisons des SFD est orientée vers les services urbains. Une dotation budgétaire pour mieux superviser les SFD ruraux est importante, vu le volume dépargne et de transferts que seront à risque au cas ou ces institutions échouent.
Pour optimiser limpact des envois de fonds, de nombreux gouvernements visent à offrir à leurs communautés migrantes une meilleure information sur les services de transfert et leurs coûts (par exemple Mexique, Bangladesh), et certains semploient à attirer les envois de fonds dans les instruments ou programmes de placement quils ont lancés, comme par exemple les régimes de pension ou les entreprises commerciales basés sur des apports de contrepartie ou en commun. Dautres pays comme Haiti, ont négocié une réduction des frais des services de transferts internationaux.
Pour une répartition plus équitable des biens publics aux zones rurales
Dans lensemble, les investissements et dépenses publics sont orientés vers les zones urbaines. En plus des possibilités étendues du secteur privé, les citadins ont plus de chances de bénéficier des dépenses publiques. Alors que lanalyse des structures des dépenses géographiques globales sort du cadre de la présente étude, la plupart des dépenses des ministères (à lexception de lagriculture) montrent une concentration générale des ressources dans les zones urbaines, notamment à Dakar. Cet écart pourrait aider à expliquer en partie le retard accusé par les zones rurales par rapport aux zones urbaines, en termes de réduction de la pauvreté.
En même temps, cette étude a confirmé un nombre croissant de mécanismes de prestation efficaces, pour les investissements dans les zones rurales. La décentralisation et lutilisation de programmes dinvestissement sous limpulsion de la communauté ont montré que même les communautés les plus éloignées peuvent être atteintes de façon efficiente. De plus en plus, lEtat loue les services dONG pour fournir des services dextension dans les domaines du VIH-SIDA, de la malnutrition et du développement communautaire général. La panoplie de mécanismes éparpillés entre les ministères requiert harmonisation et rationalisation, mais les conditions de généralisation sont présentes. Cette généralisation peut avoir des retombées sur les économies et les institutions rurales, y compris la mise sur pied dun personnel technique stable dans les administrations locales rurales, les ONG et dautres programmes décentralisés, ainsi que des effets multiplicateurs sur léconomie locale (et le coût de lépargne) au moyen de la location des services dentreprises de construction locales et de fournisseurs locaux.
Reconstitution : Une approche multisectorielle de réduction des risques
Lexamen des risques dun point de vue multisectoriel permet didentifier les cycles vicieux qui nécessiteront une collaboration intersectorielle. Cet examen a identifié un certain nombre de cycles vicieux et virtuels dinteractions entre les différents secteurs. Par exemple, le secteur de la santé cible ses efforts de lutte contre le paludisme sur les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de 5 ans qui sont le plus en danger de mort. Cependant, le paludisme est également un risque pour léducation, les maladies denfants dont il est la cause première étant un déterminant clé déchec dans lenseignement primaire. Ainsi, pour prévenir les chocs éducatifs, les politiques de prévention et de traitement du paludisme devront mettre laccent sur les enfants dâge scolaire. Les investissements en matière dinfrastructures rurales sont importants pour élargir laccès aux services, mais ils peuvent aussi servir les intérêts des politiques en matière de revenus et demplois. Sils sont bien conçus, les programmes dassistance sociale et laide alimentaire peuvent permettre datteindre des résultats dans le cadre des objectifs du développement pour le millénaire concernant la nutrition, léducation, les vaccinations et la réduction de la pauvreté extrême.
Cette approche multisectorielle devrait être appuyée par les diagnostics lanalyse dans plusieurs domaines importants. Le manque dinformation sur la couverture des programmes et les caractéristiques des bénéficiaires ne permet pas de comprendre la portée des politiques et programmes en cours. Au minimum, les programmes devraient fournir des informations systématiques sur le nombre des bénéficiaires et le type de bénéfice pour compléter linformation du DSRP sur les montants financés. Pour améliorer linformation les enquêtes de ménages pourraient inclure les modules sur la couverture des programmes. En outre, la création dune enquête nationale sous forme de panel, tel comme était exécuté dans plusieurs pays, créera un meilleur outil diagnostique pour suivre les interactions dynamiques entre la pauvreté et des risques et chocs. Même sil y a plusieurs programmes qui ont mis en place des évaluations rigoureuses dimpacte, comme le PNIR et le PRN, ils demeurent lexception. Dans le cadre du suivi et de lévaluation du DSRP, le Gouvernement devrait identifier et sassurer du concours dexperts internationaux et du financement des bailleurs de fonds et d'un ensemble des programmes clés avec évaluation dimpact pour passer en revue les expériences. Cela permettra dattirer plus facilement une augmentation des financements pour faire passer le programme à une plus grande échelle.
La révision de son Document de stratégie de réduction de la pauvreté et le développement dune stratégie nationale de protection sociale dans les mois à venir offrent au Gouvernement loccasion de souligner limportance des risques et la vulnérabilité dans le cadre de la réduction de la pauvreté et de rendre ces liens multisectoriels plus explicites. Le processus a bénéficié de larges discussions entre les parties prenantes et un apport considérable des partenaires extérieurs du Sénégal, ce qui a créé des conditions favorables pour ladhésion des bailleurs de fonds à ces thèmes : De plus, le passage à des instruments de gestion des risques plus élaborés, y compris un meilleur ciblage des programmes en direction des groupes à risque, ainsi que le développement de mécanismes du marché, tels que lassurance ou les services financiers étendus, fait partie intégrante du processus de développement. Améliorer la capacité des ménages ruraux à prévenir les chocs, atténuer leur impact ou sen remettre, sera un déterminant majeur de la capacité du Sénégal à atteindre ses objectifs de développement.
ANNEXE A: Description des principales Sources de données
Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM II) Il sagit de lenquête nationale la plus récente menée auprès des ménages en 2001-02 par le Service des Statistiques Nationales comprenant plusieurs modules dont la consommation et les dépenses des ménages, la santé et la nutrition, léducation et les biens des ménages(en sappuyant sur les modules QUID) .Dans le cadre de ESAM II , une enquête qualitative sur les perceptions de la pauvreté a été menée pour recueillir les impressions des enquêtés sur la pauvreté et identifier leurs besoins prioritaires. Lenquête est représentative sur le plan national et a porté tout aussi bien sur les populations urbaines et rurales que sur les régions;
Enquête sur les Objectifs de la Fin de Décennie sur lEnfance (MICS II, 2000) Menée par le Gouvernement du Sénégal l UNICEF, cette enquêtes sur les ménages contient des données sur le bien-être des enfants en milieu rural(urbain) dans les domaines de la santé, de léducation, de leau et de lhygiène, le travail des enfants et les orphelins. Lenquête est représentative sur le plan national et a porté sur les populations urbaines et rurales ;
Données PASEC -- Cet ensemble de données provient dune série de données recueillies au moyen dun panel du test de connaissances normalisé du PASEC (Programme dAnalyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN) (année de base 1996 à 2003), en même temps que les modules sur la communauté, lécole, et les ménages appliqués en 2003 en vue didentifier les facteurs intervenant dans les résultats des étudiants ainsi que dans la prise des décisions des ménages en matière de scolarisation. Léchantillon a porté sur 118 écoles primaires, dont 58 en milieu rural. Le questionnaire sur les villages a concerné 32 communautés rurales; lenquête sur les ménages a porté sur 938 ménages ruraux. Lenquête est représentative sur le plan national et a porté sur les enfants en milieu urbain-rural (échantillon biaisé par rapport aux communautés sans écoles). Etant donné que cétait la seule source dinformation pour des questions telles que laccès au crédit rural, la perception des chocs, etc., nous avons choisi de présenter les résultats de lenquête qui ne sont pas en rapport avec léducation bien que léchantillon soit légèrement biaisé ;
Recensement Agricole National 1998-99 composé dun questionnaire portant à la fois sur les villages et les ménages et sur les propriétés et la production agricoles, laccès aux infrastructures et le travail agricole ;
Arachide Pauvreté et évaluation dimpact Social (PSIA) Enquête sur les ménages menée en 2003 dans le Bassin arachidier en vue destimer les effets du changement de la structure de production et de commercialisation dans le secteur arachidier.
ANNEXE B : Annexe Statistiques
Chapitre II
Tableau II.a: Fréquence de la pauvreté au Sénégal par région (%)
RégionTotalUrbainRuralKolda73,452,776,1Dakar42,542,057,9Ziguinchor74,575,773,7Diourbel69,750,273,8Saint Louis51,839,656,2Tambacounda65,728,071,5Kaolack71,961,275,1Thies56,246,762,8Louga42,622,946,3Fatick54,048,155,0
Source: Sénégal ESAM-II
Tableau II.b. Distance accès eau, Education, Santé par Quintile Rural
Zones rurales exclusivement : Accès sources deau, école et centre de santéaccès aux sources deaudistanceexp quintilesdans la communauté< 1 km1-3 km3+ kmnaTotal192.563.62.31.540100290.854.153.531.470100392.453.771.991.560.23100487.264.764.023.960100584.274.113.218.240.17100Total89.154.143.083.540.09100accès à lécole primaire172.145.1311.2510.31.18100265.944.712.0814.412.87100361.145.1712.3715.176.14100458.095.4315.0416.574.87100558.344.6610.6721.984.35100Total62.055.0312.4916.214.22100Accès au collège17.142.5410.0378.321.9610024.321.15.7484.084.7510034.690.698.6479.116.8810045.740.896.980.615.8510056.821.215.3381.874.75100Total5.621.157.1280.925.17100accès "case de santé"128.981.068.8550.5410.58100226.031.796.5552.8712.77100319.631.97.4553.2817.74100418.91.757.7354.4817.15100517.811.426.4457.3916.94100Total21.431.647.3154.0315.6100accès "maternité"133.383.5916.0345.71.31100222.763.0212.5661.040.63100324.934.2516.5253.80.5100423.295.0113.4458.020.23100522.543.8213.659.910.13100Total24.634.0314.3256.550.48100Source: Sénégal ESAM II
Tableau II.c: Distance des Institutions Financières Formelles, Ménages ruraux par indice dactif
Actif Q1
(+ pauvres)Actif Q2Actif Q3Actif Q4Actif Q5
(+riches)Distance moyenne du ménage à la banque privée1829292924Distance moyenne du ménage à la banque privée2324272624Distance moyenne du ménage au crédit mutuel144111315Distance moyenne du ménage au crédit mutuel1010121719Source: Ensemble de donnés PASEC, estimations de la Banque Mondiale.
Tableau II.d : Pluviométrie Moyenne Annuelle par Région (en millimètres)
Pluviométrie Moyenne Nationale en millimètresCasamanceDiourbel-DakarLouga St-LouisSénégal OrientalSine SaloumMoyenne annuelle nationale1990/9111114022876565115931991/9212113542506713945761992/939231462035514154481993/9413202633424014435541994/9511204282209046726691995/9610065523267555706421996/9711294193167824016091997/9812354841656604205931998/9910513643597655286131999/0014445894079528548492000/0111285384178397627372001/0210705353407046406582002/03783357221720466509
Figure IIa : Evolution de la pluviométrie au Sud, au Centre et au Nord du Sénégal, 1971-2000
Source: Département Météorologique National
Figure II.b : Evolution de la pluviométrie dans les régions de Dakar-Diourbel et du Sine Saloum, 1971-200
Source : ?????????
Tableau II.e: Pourcentage des ménages ayant subi une ou plusieurs mauvaises récoltes ces 10 dernières années
RuralDakarAutres Centres UrbainsTotalEffectifsen %Effectifsen %Effectifsen %Effectifsen %OUI1 22387,42143,7620336,641 44061,94NON17612,5835896,2435163,3688538,06Total1 3991003721005541002 325100Source : Ensemble de donnés PASEC.
Tableau II.f: Evolution de la situation phytosanitaire
AnnéeSuperficies prospectéesSuperficies infectéesSuperficies traitées% infectées/% traitées/prospectéesprospectées199977700640353520845052%52%200047856618373112514838%68%20012337631414009960060%70%20022888251176815192541%44%20033628001505314298341%29%2004*1769610145363376549782%53%Source DPV/MAH * situation jusqu'en mars 2005
Tableau II.g : Fréquence des Maladies du Bétail
Maladiesnombre de foyersnombre de maladesnombre de mortsPeste des petits ruminants12537288Clavelée3787Fièvre aphteuse122504Maladies de Newcastle266Peste équine52412Dermatose nodulaire127120Pasteurellose bovine65230125Pateurellose des petits ruminants41975588Botulisme17192115Charbon bactérien149285Charbon symptomatique3015476Source : Direction de lélevage/MAE année 2000
Tableau II.h: Raison Primordiale Citée pour expliquer la Réduction des superficies cultivées chez les Producteurs du Bassin Arachidier par niveau de pauvreté et de Quintile de consommation
Tableau II.i: Morbidité et utilisation des prestations de soins de santé (Lage de 10 à 64, %)
UrbainruraltotalNombre de jours dabsence du travail/ de lécoleAucun534347Moins de 7 jours2833317 à 14 jours91311Plus de 14 jours8109Source: Sénégal ESAM II
Figure II.c: Causes des maladies enregistrées au cours du mois dernier dans les ménages ruraux EMBED Excel.Chart.8 \s
Source: Sénégal ESAM II
Tableau II.j : Pourcentage de population malade ou blessée au cours des 4 dernières semaines par type de maladie/blessure, sexe et âgeFièvre ouProblèmeProblèmeOreille, nezpaludismeDiarrhéeAccidentdentairede peauYeuxou gorgeAutreEnsemble8,81,50,50,71,31,21,77,7Hommes8,41,50,70,61,41,21,76,80-412,24,50,30,62,41,73,05,45-99,21,10,60,41,51,31,43,710-147,60,80,90,41,11,01,23,615-295,70,70,70,40,90,60,94,730-498,21,30,91,11,20,61,79,950-6410,61,51,50,31,81,82,014,565+
10,31,30,90,52,43,63,723,6Femmes9,21,40,30,81,11,31,78,60-410,24,00,30,32,01,92,13,85-98,61,00,30,31,61,11,83,810-147,60,80,30,50,90,51,33,215-297,90,90,11,00,50,71,08,230-4911,31,20,41,21,00,81,913,650-649,81,10,31,11,53,72,818,465+10,62,01,20,91,74,43,522,1Source: Sénégal ESAM II
Tableau II.k: Difficultés dapprovisionnement en produits alimentaires dans les zones rurales par quintile de dépenses (%)
1 (plus pauvres)2345 (plus riches)TotalJamais212626292925Rarement182015201718Quelquefois312932282730Souvent242222192322Toujours644344Total100100100100100100Source: Sénégal ESAM-II
Tableau II.l: Indicateurs de nutrition par région et par zone rurale-urbaine
Rachitisme (%)Amaigris-sement (%)Insuffisance pondérale (%)Participation au programme nutritionnelSuivi croiss.LocationRural42,710,123,614,430,7Urbain20,87,711,731,257,2RégionDakar257,411,234,359,1Ziguinchor00000Diourbel61,45,624,78,629,2Saint-Louis17,86,914,51831,8Tambacounda2910,424,210,118Kaolack32,115,728,115,140,2Thiès43,38,717,920,450,2Louga29,98,318,323,638,2Fatick31,517,222,317,632,1Kolda53,74,521,819,527,1Total34,79,219,220,640,5Source: Sénégal ESAM 2001 - exprimé en écarts type de la moyenne de la population de référence
MalnutritionUrbaineRurale% denfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition modérée/ sévèrePoids/ age 2 SD13,220,5Taille/ age 2 SD14,520,9Poids/ taille 2 SD6,99,3Diarrhée (% des moins de 5ans ayant eu la diarrhée ces 2 dernières semaines22,429,9Enfants souffrant de diarrhée ces 2 dernières semaines ayant reçu SRO12,43,1Tableau II.m: Indicateurs de Malnutrition Juvénile, par zone rurale et urbaine
Source: MICS 2000
Tableau II.n: Connaissance des Aspects du VIH
UrbainRural% des femmes de15-49 ans ayant entendu parlé du VIH/SIDA70,276,3% sachant que la fidélité et lusage du préservatif permettent de prévenir la transmission46,829% ne pouvant identifier les risques de transmission34,751,8Connaissance: % dadolescents de 15-19 ans ayant entendu parlé du VIH/SIDA71,862,6% sachant que la fidélité et lusage du préservatif permettent de prévenir la transmission29,519,2% ne pouvant identifier les risques de transmission41,761,5% de femmes de15-49 ans qui savent que le VIH-SIDA peut se transmettre de la mère à lenfant56,341,5% de femmes de 15-49 ans connaissant un lieu de dépistage31%17,1%Source: MICS 2000
Tableau II.o: Pourcentage des ménages consultant les services de santé en cas de maladie, tous âges (%)
Rural12345TotalOui626163616762Non383937393338ND000000Total100100100100100100Urbain12345TotalOui666870757774Non343230252326ND000000Total100100100100100100Source: Sénégal ESAM II
Tableau II.p: Produits alimentaires, éducation et santé, en % des dépenses totales des ménages
Production alimentaireEducationSantéurbainruralurbainruralurbainruralQ154,358,21,10,81,42,0 HYPERLINK "mailto:Q@" Q253,158,81,10,61,62,2Q349,558,81,30,61,72,1Q450,457,71,30,51,52,3Q545,758,62,40,51,71,8Source: Sénégal Esam II
Tableau II. q : Taux dAlphabétisation par Age et Genre (population âgée de 15 ans et plus)
HommeFemmeEnsembleEnsemble52,430,340,515-1961,644,852,620-2961,443,051,730-3955,830,541,540-4949,624,135,650-5942,010,024,660+25,13,114,4Source : Sénégal ESAM II
Tableau II.r: Niveau dalphabétisation des populations rurales par quintiles (population âgée de 15 ans et plus, %)
PauvreQ2Q3Q4RicheTotalAlphabétisé22,823,023,826,023,323,5Analphabète74,375,274,172,474,574,3ND2,91,82,11,72,12,2Total100,0100,0100,0100,0100,0100,0Source: Sénégal ESAM-II
Tableau II.s: Rural: Raisons pour navoir pas fréquenté le primaire, seulement pour ceux qui ont abandonné lécole
âge 7 à 12 ans exclusivementRaison% total des réponsesTrop âgé4,7%École trop éloignée4,9%Trop coûteux12,9%Travaux domestiques11,8%Sans intérêt /pas utile33,8%Problèmes de santé19,7%Echec aux examens9,6%Mariage2,6%Source: ESAM-II100,0%Ces informations ne sont pas disponibles pour les enfants qui nont jamais fréquenté lécole
Chapitre III
Tableau III,a: Pourcentage des Ménages versant des cotisations à des Associations. Par quintile et par montant
urbain par quintilesQ12345totalnon48,3645,8243,0541,2642,7842,96oui51,6454,1856,9558,7457,2257,04Moyenne des cotisations, annuelles, F CFA (si cot.>0)15133,028647,029188,031752,055141,039421,0Rural exclusif, par quintilesQ12345totalnon36,8330,5129,5326,8130,9931,89oui63,1769,4970,4773,1969,0168,11Moyenne des cotisations, annuelles, F CFA (si cot.>0)16668,014957,021800,021904,025834,018453,0Source: Sénégal ESAM II
Tableau III.b: Raisons de la migration
UrbainRuralTotalAutres rais. Familiales44,937,741,5Mariage16,936,025,8Autre7,77,27,4Manque de travail7,54,15,9Manque de terre2,83,83,3Emploi trouvé3,93,63,7Raisons profess/Mutat8,63,16,0Calamités/Sinistres/S1,21,51,3Conflit/Insécurité1,21,31,2Etudes/Formation4,41,02,8Santé0,90,90,9Total100,0100,0100,0Source : Sénégal ESAM II
Tableau III.c: Schémas et Raisons de la Migration dans le Bassin Arachidier, par niveau de pauvreté (%)
Fréquence des départsNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Au moins un départ22,833,035,930,322,824,321,7Départs des hommes19,927,830,625,120,620,419,0Départs des femmes6,610,111,09,25,67,96,8Motif - HommesNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Manque de semence19,122,018,925,623,215,818,9Manque d'équipement0,80,40,70,01,10,01,5Manque de terre1,21,21,11,41,61,50,0Opportunité d'emploi60,059,159,159,560,362,754,3Mariage0,91,00,02,31,21,10,0Maladie0,90,61,10,00,01,41,5Education des enfants4,72,92,73,52,45,95,8Autre12,312,916,47,810,211,818,1Motif des départs fémininsNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Manque de semence1,12,24,00,00,00,04,1Manque d'équipement1,31,10,02,70,02,70,0Manque de terre-------Opportunité d'emploi43,033,627,939,439,047,840,6Mariage29,044,447,642,027,921,643,0Maladie4,71,00,02,46,35,80,0Education des enfants4,62,32,32,65,16,20,0Autre16,315,418,210,921,815,912,3Destination des hommesNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Ville64,872,577,667,772,962,752,9zones rurales25,216,411,920,620,122,538,9Etranger10,011,210,511,77,014,78,2Destination des femmesNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Ville67,058,462,251,964,978,949,4zones rurales29,536,833,342,224,121,150,6Etranger3,54,84,55,911,00,00,0Source: PSIA Groundnut Basin Survey
Tableau III.d: Pays de Migration des Ménages
destination# urbain# rural# total% urbain% rural% totalBénin463347810100Burkina Faso5255801,105111Côte d'Ivoire3,6297,58711,216497Guinée-Bissau2,1963,1845,380343Mali2,0631,9904,054222Niger1060106000Togo184277461000Autres pays africains15,04335,79050,833184330Europe48,96528,75077,715583446Usa ou Canada8,4724,16012,6321057Autre3,1961,0324,227413Nsp151158309000ND1070107000Total85,09983,854168,953100100100Source: Sénégal ESAM II
Tableau III.e: Transferts vers les Ménages du Bassin Arachidier, par niveau de pauvreté
Transferts par équivalent adulteNon PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5% des ménages qui reçoivent des transferts24,8%30,5%34,9%25,7%24,7%26,0%24,5%Montant annuel moyen par eq adulte de ces transferts pour ces ménages (CFA)36.499,118.442,718.477,818.581,320.918,034.993,258.821,6Montant moyen par eq adulte de ceux qui reçoivent un transfert100.546,668.776,469.361,965.804,374.897,786.779,5159.080,8% Transferts dans revenu par eq adulte total de ces ménages36,3%26,8%26,6%28,2%27,9%40,3%37,0%Source: PSIA Groundnut Basin Survey
Tableau III,f: % Mécanismes dépargne les plus communément utilisés identifiés dans les villages
Mécanisme dépargneNombre of réponses% tous les villages enquêtésBétail/ petits animaux2372%Compte dépargne1357%Tontine1238%Espèces928%Stockage de Grains722%Equipements413%Terres39%Logement39%Or/Bijoux39%Compte courant39%Source: Ensemble de donnés PASEC, questionnaire de village parmi 32 villages rurales
Tableau III,g : Accès aux Services Financiers Formels et Informels
% des Ménages ayant un compte courant dans une banque ou une autre institution formelle, par indice dactifMénages ruraux1 (plus pauvres)2345TotalOUI11,8314,845,9112,6416,3912,3NON88,1785,1694,0987,3683,6187,7Total100100100100100100Ménages urbains12345TotalOUI17,2416,5723,4333,3334,8825,06NON82,7683,4376,5766,6765,1274,94Total100100100100100100Dépôt dans une tontine (informelle)?Ménages ruraux12345TotalOUI56,9957,4643,5525,9718,3840,48NON43,0142,5456,4574,0381,6259,52Ménages urbains12345TotalOUI41,6251,465663,3751,7652,85NON58,3848,544436,6348,2447,15Source: Estimations de la Banque Mondiale, Ensemble de donnés PASEC
Tableau III.i: Prêts CNCAS en 2003 (en FCFA)
Saison agricoleCulturesPrêts requisPrêt AutoriséExécuté%Saison pluvieuseArachide, Riz, coton11 324 038 3709 078 254 9597 080 869 17384%Hors saisonProduits horticoles1 958 806 1611 306 280 5751 250 000 00015%Equipements301 450 617208 350 150109 026 8401%Total 2002/200313 584 295 14810 592 885 6848 439 896 013100%Source: CNCAS
Chapitre IV
Tableau IV.a : Assistance de FSN contre les inondations en 2004
Nattes5 637Litre d'eau de Javel12 326Moustiquaires6 284Tentes650Draps de lits5 084Lampes Tempête2 537Matelas5 624Couverture5 179Morceau de savons26 567Tonne de riz241Litre de pétrole350Assistance Financière (CFA)1 175 000
Source: DDI
Tableau IV.b : Situation des demandes de secours et des satisfactions en 2004
CiblesTypes de secoursdemandes reçuesDemandes satisfaitesTaux de satisfactionPersonnes handicapssecours appareillage64720031%Veuves et orphelinssecours en espèces64711317%Personnes nécessiteusessecours en espèces209350024%Personnes âgéesFinancement de micro projets1609761%TOTAL354791026%Source : DAS
Tableau IV.d: Financement de l Agriculture et Production Rurale, 2003 - 2004
Investissements publics finances sur fonds propres20032004UnitéBudgetRéalisation%BudgetTotal des investissements publics1694001483470,8757202202250Investissement public dans le sous-secteur agricoleM FCFA16931109960,649459618423Dont t dans l'irrigationM FCFA499353821,07790915372Investissement public dans le sous-secteur de l'élevageM FCFA10574920,46546831636Investissement public dans le sous-secteur de pêcheM FCFA496818920,38083743238Investissement public dans le sous-secteur hydrauliqueM FCFA498745610,91457794870Investissement public dans les autres sous-secteurs ruraux (forêts)M FCFA168514760,87596441340Investissement public dans le secteur ruralMFCFA29628194170,655359829507Investissement public dans le secteur rural%0,17489960,13088910,1458937Investissements publics : toutes sources de finances confonduesUnitéBudgetRéalisation%BudgetTotal des investissements publics4499032980000,662365468651Investissement public dans le sous-secteur agricoleMFCFA62199266240,428045563426Dont dans l'irrigationMFCFA18263145580,797130824991Investissement public dans le sous-secteur de l'élevageMFCFA565937700,66619545663Investissement public dans le sous-secteur de pêcheMFCFA1121852780,47049389238Investissement public dans le sous-secteur hydrauliqueMFCFA18577101660,547235819948Investissement public dans les autres sous-secteurs ruraux (forêts)MFCFA1395565540,469652512368Investissement public dans le secteur ruralMFCFA111608669500,5998674110643Investissement public dans le secteur rural0,24807130,22466440,2360883Sur Fonds PropresUniteBudgetRealisation%BudgetBudget de fonctionnement totalMFCFA639,1634,980,99728,72Budget de fonctionnement du sous-secteur agricoleMFCFA6,66,510,98636367,847Dont dans l'irrigationMFCFA0,2170,21710,217Budget de fonctionnement du sous-secteur de l'élevageMFCFA1,81,770,98333331,234Budget de fonctionnement du sous-secteur de pêcheMFCFA0,7250,630,86896550,851Budget de fonctionnement du sous-secteur hydrauliqueMFCFA0,610,590,96721310,63Budget de fonctionnement des autres sous-secteurs ruraux (forêts)MFCFA3,43,30,97058825,758Budget de fonctionnement du secteur ruralMFCFA13,13512,80,974495616,32Budget fonctionnement dans le secteur rural%0,02055230,02015810,0223954Source : DB/MEF Loi des Finances de 1998 à 2004 et Situation d'exécution du budget de 1998 à 2003 ; DCEF/MEF PTIP et Bilan d'exécution projets et programmes de 1998 à 2004
Tableau IV.e: Fond de Garantie et Fonds de Bonification 1997-2003, in million CFA
Fonds de GarantieFonds de BonificationAnnéesimpayés75% impEngagement FGEcartsRéal. créditFB 5,5%Engage-ments FBEcarts1997/199824501837400-143712278675300-3751998/1999257319291925-412426683700171999/2000513538512100-175113891764700-642000/2001456834263100-32692015069003942001/200237182788300021211307622202,5-4192002/200333222491500-19918440464--Total16322-52963714-447
Tableau IV.f: Incidence des fonds de bonification sur les revenus pour la campagne 2001/2002
GIE BaryGIE NdelleGIE MboltogneGIE D. DiakhéGIE K. MariGIE DinguirayeProduits16 18514 37516 8907 2303 8506 665Charges4 1713 4775 5752 1051 3102 340Marge12 01411 33311 3155 1252 5404 325Part des charges financées par les producteurs8346951 115421262468part des charges financées par la CNCAS3 3372 7824 4601 6841 0481 872Frais financiers (au taux de 7,5%)23319431111873131Frais financiers sans bonification403336539203127226Charges sans taux bonifié4 3413 6195 8032 1901 3642 435Marge sans taux bonifié11 84410 75611 0875 0402 4864 230Ecarts sur marge+170+577+228+85+54+95%+1.4%+5.1%+2.0%+1.6%+2.1%+2.2%Source : Estimations de la Banque Mondiale
Tableau IV.g : Taux de remboursement des crédits de la CNCAS
Périodes1997/981998/991999/20002000/012001/022002/02TotalCréditsCapital prêté122801242613891920111306844067544Exigible129691312514673971911943891571344Impayés24502573513545683718332221766Taux de remboursement83%82%57%53%63%63%70%Source : CNCAS- Direction du Crédit et du Réseau
Tableau IV.h : Financement extérieur de la santé
BUDGET D'INVESTISSEMENT 2004BailleursRéaliséUE1 003FND2 486KFW1 337Belgique413BAD1 500IDA3 560IDA6 153FNUAP450USAID1 000Japon1 000Total18 902Source: DCEF/DDI
Tableau IV.i : Evolution du financement de la santé sur fonds national
20022004Dépenses de fonctionnement de l'Etat483 000520 724Dépenses publiques de fonctionnement allouées à la santé31 47638 072Dépenses en capital de l'Etat sur financement intérieur211800236 000Dépenses publiques d'investissement internes allouées à la santé7 0938 106Total des dépenses publiques allouées à la santé38 56946 178Dépenses publiques totales de l'Etat sur financement intérieur694 800756 724Part de la santé: Dans les dépenses de fonctionnement de l'Etat6,52%7,31%Dans les dépenses d'investissement de l'Etat3,3%3,4%Dépenses publiques de santé en pourcentage du PIB1,11%1,12%
Tableau IV.j:Répartition des dépenses en milliers de F CFA
Niveau199719981999200020012002PériodeMoyenneNiveau Opérationnel25 329 40930 263 98241 248 79946 749 53357 110 06670 393 772271 095 56177%Niveau Administratif6 332 3527 098 95910 964 87114 763 01019 036 68922 229 61280 425 49323%TOTAL31 661 76137 362 94152 213 67061 512 54376 146 75492 623 384351 521 053100%Niveau199719981999200020012002PériodeMoy.Niveau Régional15 197 64520 330 91023 742 38031 110 56941 880 71547 237 926179 500 14551%Niveau Central16 464 11617 032 03128 471 29030 401 97434 266 03945 385 458172 020 90849%TOTAL31 661 76137 362 94152 213 67061 512 54376 146 75492 623 384351 521 053100%Source : Ministère de la Santé
Tableau IV.k: Evolution Nette des Infrastructures sanitaires et du Personnel (1998-2002)
Districts sanitaires# postes
sanitaires# maternités rurales# cases de santé#
docteurs
#
sage-
femmes# nurses / agents# ICP# comm. personnelDakar+30-4+8-1-220+176Diourbel (capital)*+40-5+20+7+4+28Diourbel (Autre)+5+2+14+2+1+4+4+13Fatick (capital)+300+10+6+6+5Fatick (Autre)+3+3+28+1+3+80+39Kaolack (capital)+9+6+12+1+2+5+11+104Kaolack (Autre)+2+2+26+2-1+2+2+22Kolda (capital)-20+3+1+1+3-2+7Kolda (Autre)+11+13-1+1+4+9+21+19Louga (capital)+9+10+30+1+1+9+9+19Louga (Autre)0-1+111+30+8-2+67Matam (Tout)+6+5+6+1-1+6+6+28Saint Louis (capital)0+1+2+1-100+10Saint Louis (Autre)+7-13+26+20+9+7+29Tambacounda (capital)+1n.an.an.an.an.an.an.aTambacounda (Autre)+4+2+18+2+2+4-1+6Thies (capital)+100+32+0+10+15+12+24Thies( Autre)+8+15+38+5+1-4+26+96Total pour la plupart Urbain+37+17+70+15+12+21+40+353Total pour la plupart Rural+46+30+266+19+9+46+63+309Source : CEFOREP. * Les districts de Diourbel et de Touba
Tableau IV.l: Evolution de la couverture vaccinale 1996-2000
UrbanRuralBCG 199684%82%200095,5%83,2%VPO 3 199661%77,2%200060%48,7%DTC3 199661%61%200066.9%41.2%Rougeole 199652%78.8%200051%52.8%Source: MICS 2000
Tableau IV.m : Plan Stratégique de lutte contre le Paludisme en 2001-2005, en FCFA
Antipaludiques et matériels de soin
4 326 210 000
Réactifs, Matériel Laboratoire
115 058 000
Matériaux de lutte antivectorielle
12 953 850 000
Infrastructures
1 500 000 000
Formation du Personnel
2 604 594 430
Surveillance et lutte contre les épidémies
63 785 000
Mobilisation Sociale et IBC
3 309 528 250
Recherche Opérationnelle
690 000 000
Administration/ Gestion/ Planification
239 030 000
Suivi-Evaluation
455 672 500
TOTAL
26 172 776 380 FCFA
Source: PLNP
Tableau IV.n: Financement du Plan Stratégique National de lutte contre le VIH-SIDA 2002-2006
Tableau IV.o: Répartition du Financement CNLS IDA 2003-2004
Secteur PublicSociété CivileTotal/ Hab. (FCFA)Centrale1 287 6193131 097 081 565Régionale1 239 504 0822 626 003 249Total2 527 1233953 723 084 814627Dont:Saint-louis124 420 700158 562 410411Matam108 874 600212 048 540759Louga108 367 720141 595 933369Diourbel114 011 415220 273 387318Kaolack125 516 000151 403 748260Tamba132 632 000172 101 534503Fatick81 960 150182 782 315432Ziguinchor110 611 600301 175 251940Thiès90 171 025412 889 861390Kolda83 193 377241 131 590388Dakar147 421 095432 038 680256Source: CNLS
Tableau IV.p: Répartition des Interventions CNLS par Type et par Régi on, 2003-2004
RégionPrév. Trans. voie sexuellePrév. Trans. sanguineTrans.
Mère-enfantDépist.Soins MSTTraitementAppui
psycho-socialPrise en charge Orph.TotalDakar Urbain821563587487937Dakar Rural700000007Diourbel Urbain4873034241504Diourbel Rural1180000000118Fatick Urbain41413110510435Fatick Rural1750110000177Kaolack Urbain25710419111134319Kaolack Rural93000001195Kolda Urbain392109122250432Kolda Rural1900010000191Louga Urbain295232224186352Louga Rural19651100173223Matam Urbain3831823347152473Matam Rural1801715110000223Saint Louis Urbain4641615151342520Saint Louis Rural60600000066Tamb. Urbain36887725102409Tamb. Rural1360000000136Thies Urbain589088515195712Thies Rural1530660012168Ziguinchor Urbain47537252550522Ziguinchor Rural32000000032Total Urbain494576852683050132295615Total Rural1340282320001961436Source: CNLS
Tableau IV.q.: Financement de lEducation par Source, en millions FCFA
20032004% en 2004Etat160 000199 76678%Collectivités locales3 7133 8992%Ménages35 83837 63015%Partenaires financiers extérieurs9 83415 4386%Total209 385256 733100%PIB nominal3 881 1004 113 966-Dépenses totales d'éducation en % du PIB5,4%6,2%-
Tableau.IV.r : Allocation intersectorielle des dépenses d'éducation
20032004Dépenses de fonctionnement de l'Etat483 000520 724Dépenses publiques de fonctionnement allouées à l'éducation149 100182 498Dépenses en capital de l'Etat sur financement intérieur211800236 000Dépenses publiques d'investissement allouées à l'éducation10 90017 265Total des dépenses publiques allouées à l'Education160 000199 763Dépenses publiques totales de l'Etat sur financement intérieur694 800756 724Education % dans les dépenses de fonctionnement de l'Etat30,9%35,0%Dans les dépenses d'investissement de l'Etat5%7%Dépenses publiques d'éducation en pourcentage du PIB4,1%4,9%
Tableau IV.s : Construction de classe dans le Primaire 2000-2004, par Région et par Programme
Nbre de salles de classe réaliséesProjetRégion DakarDiourbelFatickKaolackKoldaLougaSt LouisTamba-coundaThiesZiguin-chorGrand TotalAFDS Total23113453121BADIII Total145125120390BCI Total5184955605561483563834535911694229BID Total65120170145500JICA IV Total48107555855323OPEP III Total30209239PAC Total163908731218PAOES Total180165345PEQT Total4652693015651600PNIR Total76174101345874Grand Total7946471170764785597107910298523228039Source : Ministère de léconomie, estimations de la Banque mondiale
Tableau IV.t: Mouvement du personnel de l'élémentaire en 2004
RégionsEntréesSortiesSoldeDakar25929230Diourbel3178-47Fatick4052-12Kaolack6486-22Kolda2070-50Louga2793-66Matam1029-19St-Louis452619Tamba1587-72Thies1273394Ziguinchor2159-38Source: Ministère de léconomie, estimations de la Banque mondiale
Tableau IV.u: Disponibilité en manuels scolaires (urbain/rural)
TotalAutresCalculGéogrHistLectureScie d'obserManuels en zone rurale1 229 92116 311315 319141 368149 171469 908137844Effectifs en zone rurale689 727Manuel par élèves en zone rurales1,780,020,460,200,220,680,20Manuel en zone urbaine1 303 17639 125350 810149 094140 256474 608406790Effectifs en zone urbaine538 609Manuels par élève en zone urbaine2,420,070,650,280,260,880,76Source: Ministère de léconomie
Tableau IV.v: les cantines scolaires en milieu rural
IANbre établissementEtab. avec cantine%Dakar3600,0%Diourbel296289,5%Fatick45618841,2%Kaolack50327254,1%Kolda68314821,7%Louga555152,7%Matam18031,7%Saint Louis36614539,6%Tambacounda56049087,5%THIES4816112,7%Ziguinchor26113953,3%Total4377148934,0%Source: Ministère de léconomie
Figure IV.a: Courbe de Concentration des Cantines scolaires WFP, par niveau de pauvreté de CR
Tableau IV.w Récapitulatifs des Infrastructures Réalisées par AGETIP en 2000-2004
Infrastructure EconomiqueKmRoutes (1) pavée, bitume (2) graviersKm(1) 87 (2) 62Terminus TransportUnité31MarchésUnité62Infrastructure SocialeSalle de ClasseUnité2100Centre de SantéUnité23Postes SanitairesUnité157HôpitauxUnité7Cases de Tout PetitsUnité23Viabilisation de lots de construction de logtUnité220Infrastructures Administratives et Socio-CulturellesSièges des ministèresUnité2Mairies RuralesUnité100Mairies UrbainesUnité95Centres CommunautairesUnité70Buses, pontsUnité47CanauxKm150Canalisations, buses (70% rural)Km207EclairageKm43Source: AGETIP Cahier des Réalisations 2000-2004
Tableau IV.x : Quelques Projets Multi-Sectoriels de Développement Local en Zones Rurales
ProgrammeInstitutionTotal Budget ($US millionsZonesProgramme National Infrastructure Rurale
(PNIR)Min. Agric.- $48,9 millions
(IDA, FIDA, AFD, Gouvt., bénéficiaires)Toutes les régions hormis DakarGroundnut Basin Programme (Programme du Basin Arachidier PSA ex-PROCER)
KfWKaolack et FatickProgram to Support Decemtralization
(Programme Appui Décent PADMIR)Ministère Int. et des collectivités Locales .- $7,5 millions
(FENU, PNUD)38 CR in Louga et KaolackLocal Development Fund
Fond Développement Local FDL)Ministère Chargé du Plan- $4,0 millions
(FENU/PNUD)Tambacounda et KédougouProgram to Support Local Development Initiatives (Programme Soutien Initiatives Devel, Local PSIDEL)Min. Finance Ministère Int. et des Collectivités Locales.- $10,5 millions
(EU)59 CR
Kolda, Matam, ZiguinchorProject to Fight Against Poverty (Projet de Lutte Contre la Pauvreté PLCP)MFFDS- $21,5 millions
(BAD,FND)
Tambacounda, Thies, Kolda, Diorbel, DakarSocial Development Fund Agency (Agence de Fond de Développement Social AFDS)MFFDS- $30 millions
(IDA, Gouvernement, bénéficiaires)Louga, Fatick, Kolda, Kaolack, Dakar CR plus pauvresPAREPMFDSSN- $4,5 millions
(PNUD)
Tableau IV.y : Dépenses/Hab. Zones Rurales de Pauvreté de certains Programmes
(FCFA par Hab.)CR IndexPNIRAFDSPSAOPPBA( PROCR)GLOBAL06 05112 524206018 781502 3743 431578466 7081002 0776 71801 74710 5421503 1831 904731 1536 3132002 4531381283593 0782501 3610657992 22530076848872 3623 2653504080241 9672 3994006870321 3742 093450293016374683500039155304750Source : Information administrative, Estimations de la Banque.
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(Holzmann et Jorgensen, 1999 et 2001, Holzmann 2003).
Les seuils de pauvreté se définissent en fonction du coût « panier de la ménagère ». Trois différents seuils de pauvreté ont été utilisés pour déterminer le coût de la vie à Dakar, dans les autres villes et dans les zones rurales.
Coefficient dinégalité de Gini. Le coefficient varie de 0, qui traduit une parfaite égalité, à 1 qui exprime une totale inégalité.
Les ménages du quintile le plus aisé engagés dans lagriculture ont 35 % de leurs avoirs sur plus de 6 hectares et 37 % dentre eux de 4 à -6 hectares. Le quintile le plus pauvre a moins de 5 % des avoirs majeurs. Lenquête du PSIA (Poverty and Social Impact Assessment) sur les producteurs du Bassin arachidier le confirme avec 64 % des recettes des ménages provenant de lagriculture contre 40 % pour les non-pauvres et 28 % pour le quintile le plus riche.
Une estimation préliminaire de la Banque Mondiale (Evaluation de la Pauvreté au Sénégal, devant paraître en 2005) confirme que les ménages ruraux dont le chef de famille disait posséder des terres enregistraient des niveaux plus élevés de consommation (68 points de pourcentage pour chaque hectare supplémentaire de terre) que les autres ménages ruraux. Les gains en termes déducation étaient moins visibles dans les zones rurales, où le fait davoir un chef de famille alphabète était associé à un gain de consommation de 16 à 17 % dans les zones urbaines mais à aucun gain dans les zones rurales. En outre, dans les zones rurales, les ménages monogamiques enregistraient des niveaux plus élevés de consommation escomptée (de 14 à 17 points de pourcentage) que les ménages polygamiques.
Les risques de dégradation de lenvironnement et de changement climatique nentrent pas dans le cadre de ce document.
Si les populations de Dakar n'ont pas été affectés par les mauvaises années de pluviométrie, 37 % des ménages dans d'autres zones urbaines ont reconnu avoir subi au moins une mauvaise récolte, illustrant ainsi la corrélation entre les milieux urbains et léconomie agricole.
Les déplacements sur de longues distances à la recherche de pâturages incitent également les familles de bergers à retirer leurs enfants de lécole.
9 Le secteur tertiaire de léconomie enregistre plus de la moitié du PIB ; le secteur primaire enregistre moins de 20 % du PIB et ce pourcentage a légèrement baissé avec le temps. Toutefois, des liens puissants existent entre lagriculture et les activités des secteurs secondaires (transformation) et tertiaire (commercialisation). Une augmentation d1 % de la croissance agricole génère respectivement un accroissement de 0,81 % et de 0,92 % dans les sous-secteurs du bétail délevage et des huiles comestibles respectivement dans une même année et 0,51 % et 0,69 % deffets positifs les années suivantes dans les sous-secteurs de la transformation des aliments et des échanges commerciaux.
10 Outre les mouvements du taux de change, les risques macroéconomiques comme laugmentation des cours mondiaux du pétrole, ont des répercussions sur lagriculture en termes de coûts des intrants pétrochimiques ainsi que de coûts de transformation et de transport. Le personnel de la Banque Mondiale estime quune augmentation de 5 dollars par baril des coûts du pétrole au-delà des projections WEO ( perspectives de léconomie mondiale) réduirait globalement le PIB annuel moyen denviron 0,6 point de pourcentage pendant toute la période 2005 à 2010.
11 En raison de lutilisation limitée des services de santé, les chiffres de ladministration sur la morbidité et la mortalité restent largement en deçà du nombre réel de personnes subissant des chocs sanitaires. Bien quil ny ait que 1 500 cas de paludisme chaque année au Sénégal, le Ministère de la Santé estime le nombre réel de décès annuels enregistrés à près de 8000.
12 Selon une analyse sur la survie menée dans 39 villages du Burkina Faso, une estimation du ratio de risque indiquait la mort de la mère et la gémellité comme les plus importants facteurs de mortalité infantile. Si la mère meurt au cours la première année de la vie, le risque de mortalité infantile est 7,4 fois plus élevé et si la mère meurt au cours de la seconde année, cela augmente de 3,9 fois le risque (Beeker, et. al. 2002).
13 Le paludisme est devenu problématique dans la région de la Vallée du Fleuve Sénégal où la construction de deux barrages a provoqué des modifications écologiques. De graves inondations durant les saisons des pluies à la fin des années quatre-vingt-dix ont changé le paludisme, auparavant saisonnier et relativement rare, en un paludisme transmis tout au long de lannée.
14 Dans une étude sur Niakhar dans la Région de Fatick, la mortalité globale des femmes âgées de 15 à 49 ans ne changeait pas dune saison à lautre mais les morts maternelles et directement liées aux accouchements étaient considérablement plus fréquentes durant la saison des pluies/paludique que durant le reste de lannée (avec une pointe en septembre), même après la rénovation du lieu daccouchement (Etard et. al. 2003) et du centre de soins ambulatoires de traitement des patients atteints du Sida en octobre (CTA 2003).
15 LEIR représente le nombre de piqûres infectées par personne par an. Les différences périurbaines/rurales ne diffèrent de manière significative que marginalement.
16 Selon une étude sur Dakar, il est estimé que, durant la période de transmission maximale, la prévalence de paludisme clinique était de 1,36 % et le paludisme était responsable de 36 % des absences scolaires (Trape 2003). Dans la Vallée du Fleuve Sénégal, labsentéisme dû à des accès de paludisme était de 70%.
17 Sur la base des taux de prévalence de femmes enceintes sur des unités sentinelles. Un DHS est en voie dachèvement, comportant un échantillonnage de taux de prévalence du VIH dans la population en général.
18 La proposition du gouvernement dun Fonds Global pour le paludisme, le VIH-SIDA et la tuberculose part du postulat que la région Sud du pays est plus exposée au risque à cause des conflits sévissant dans cette région qui affaiblissent le contrôle social et incitent à des comportements sexuels à risque. Les relations transfrontalières avec des pays à prévalence plus élevée comme la Guinée et la Gambie peuvent également jouer un rôle.
19 Les femmes migrantes ne semblent pas poser le même risque. Une étude sur les femmes sérères a démontré quelles maintiennent le mariage et les pratiques sexuelles selon la tradition sérère, enregistrant ainsi un risque modéré dinfection au VIH et quelles ne constituent pas un lien entre des groupes à faible risque faible et des groupes à haut risque (Velyvis 2003).
20 A Touba, 64% des ménages ont recours à des soins traditionnels contre le paludisme pour des raisons de coûts (Faye et. al. 1996)
21 Toutefois, la suppression de Diourbel de ces données naffecte pas le schéma général.
22 La question de lenquête ne portait que sur les enfants ayant abandonné. La distance pourrait constituer être un facteur plutôt pour ceux qui nont jamais été scolarisés.
23 Les chocs sanitaires affectant les parents ont été toutefois associés à de moindres performances scolaires dans les zones urbaines.
24 En dépit de ces bouleversements, les enfants ont continué daller à lécole, même dans des bâtiments provisoires. La région de Ziguinchor, y compris ses zones rurales, enregistre des taux de scolarisation primaire les plus élevés du pays.
25 Calculé en fonction des données de lenquête sur les ménages de 2001 et ne prend pas en compte les investissements effectués depuis cette date.
26 Admet le taux de prévalence appliqué à la population rurale, en absence de données spécifiques sur la prévalence en milieu rural.
27 Selon les résultats dune étude sur la vulnérabilité au Kenya, les petits ruminants sont habituellement plus négociables et, face à des chocs particuliers, sont plus facilement intégrables sur le marché (Christiansen et Subbarao 2004).
28 Selon certaines estimations tirées de recherche, les transferts représentent 30 à 80 % des revenus des ménages bénéficiaires (van Doorn 2002) et, dans les régions à forte migration comme Louga, les transferts pourraient représenter 90 % des revenus des ménages (Tall 2001 dans AS Fall, 2003).
29 Dans une revue ethnographique de la communauté rurale de Moudery, dont les habitants sont pour la plupart des Soninke ayant une longue expérience des migrations, sur les 32 conseillers locaux élus, 7 ont une double nationalité et 22 ont été ou sont des émigrés (comme indiqué dans Cotoula et Toulmin 2004). Moudery enregistre des résultats élevés pour les zones rurales en termes daccès multiple aux infrastructures et dispose dinfrastructures complémentaires de base complètes à lexception de laccès au réseau routier.
30 Outre les transferts postaux, les transferts internationaux formels sont également effectués par transferts bancaires entre comptes bancaires et des opérateurs privés comme Western Union et MoneyGram.
31 Le terme utilisé au Sénégal structures décentralisées financières comprend les institutions de microfinance, les mutuelles dépargne et de crédit, les coopératives dépargne et de crédit, les ONG, etc.
Le présent rapport utilise le terme institutions de microfinance ou son équivalent SFD.
32 Pour les communautés dotées dune succursale de microfinance (BRI), les chocs sanitaires nont eu aucun effet sur la consommation ; en revanche, la consommation a chuté de 2 à 3 % dans les zones non dotées de BRI. Lépargne, même avec des montants relativement faibles, a contribué à aplanir la consommation. (Gertler, Levine et Moretti 2002).
33 Certains clients étant des groupes dépargne, certaines estimations chiffrent à plus de 700 000 le nombre total dindividus desservis par le système financier décentralisé (IBM, 2004).
34 Ces réseaux sont : lAlliance de Crédit et dEpargne pour la Production (ACEP), le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), lUnion des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l Épargne et Crédit du Sénégal, le Réseau des Caisses dEpargne et Crédit des Femmes de Dakar (RECEC/FD), le Réseau des Mutuelles dEpargne et Crédit de lUNACOIS (REMECU), lUnion des Mutuelles dEpargne et Crédit (UMEC), lUnion des Mutuelles dEpargne et Crédit de lUNACOIS (UMECU)
35 Lenquête PSIA confirme la faiblesse de la couverture des anciennes assurances formelles avec en moyenne 1,9 pour cent des ménages pauvres et 1,5 pour cent des ménages plus aisés bénéficiant des retraites.
36 Sont également inclus deux programmes relevant de la Primature : le Projet de Renforcement de la Nutrition et le Conseil National de Lutte contre le SIDA. Ne sont pas inclus : le Ministère de la Justice : qui protège les garanties juridiques de certains groupes vulnérables et offre des services aux délinquants juvéniles ; les dépenses du Système de Sécurité sociale (INPRS, CSS) nentrent pas dans le cadre de cette revue comme étant moins pertinentes dans les zones rurales. Il nexiste aucune information sur les programmes sociaux financés par la Loterie Nationale (LONASE) de même que sur les transferts ponctuels émanant directement du cabinet du Président ou par le canal du Ministère des Collectivités locales.
37 Ne comprend pas la distribution durgence de riz aux zones rurales en 2002-2003 dans le cadre du Programme dAssistance au Monde Rural grâce à des dépenses extraordinaires de $22 millions de dollars en 2003 (voir Encadré 6).
38 Dont 380 338 000 en achat direct de nourriture et le reste en appui au fonctionnement du Commissariat à la Sécurité alimentaire.
39 Des ressources supplémentaires sont canalisées directement vers les paysans en réponse aux chocs de production décrits dans la section suivante qui traite des risques agricoles. Les programmes dappui aux paysans ne sont habituellement pas inclus dans les estimations relatives à lassistance sociale. Si cétait le cas, le chiffre pour 2004 pour lassistance sociale et les systèmes de sécurité aurait atteint 0,58 % du P.I.B
40 La collecte de fonds locaux le premier jour de la Marche de solidarité nationale, le 4 mars 2005, a permis de recueillir 431 000 000 millions F CFA des responsables du gouvernement, des ambassades et des autres initiatives généreuses, devant être utilisés dans les futurs programmes du Fonds national de solidarité.
41 100 000 F CFA par décès et 5 000 F CFA par blessé.
Le DAS compte 42 Centres de promotion et de réinsertion sociale, des travailleurs sociaux et dun personnel détaché par les administrations locales ou recruté par le Comité de gestion communautaire de chaque centre. Ces centres, dont 12 sont implantés à Dakar et 30 autres dans les autres régions, dont deux dans des communautés rurales, offrent des prestations étendues pour répondre aux besoins sociaux.
Le DAS achemine les dons (moutons et dates) de lArabie Saoudite destinés aux pauvres.
42 En 2003, le Sénégal a adhéré au Système international dalerte précoce à la pénurie alimentaire (FEWS), financé par lUSAID, qui recueille des données du CSA, du Ministère de lAgriculture, du Service météorologique national, du Centre de suivi écologique (CSE), du PAM et de la FAO. Ces informations servent essentiellement à soutenir le programme de lUSAID et du PAM.
43 Ce montant représente environ 64 % du montant total programmé de 43,5 milliards F CFA dans le cadre du programme dinvestissement public de trois ans (PTIP) pour les 3 fonds.
44 Selon les estimations du CMS, 60% des prêts agricoles avaient déjà été remboursés au moment de lannulation des dettes.
45 Lenquête sur la démographie et la santé en 2004 en cours permettra une opinion plus définitive.
46 Le Ministère de la Santé a commencé récemment à utiliser les agents des OCB pour la distribution de moustiquaires imprégnées dans 15 arrondissements. LOCB vend les moustiquaires à 1 000 F CFA (200 F pour lOCB et 800 F sont ristournés aux arrondissements.
47 Matam, Louga et Diourbel sont exclues de la zone la plus vulnérable sur la Carte de Vulnérabilité du PAM, parce que de nombreux ménages bénéficient des envois de fonds de travailleurs à létranger pour faciliter la consommation en périodes dinsécurité alimentaire.
47 Ce calcul semble optimiste, dans la mesure où il suppose que chaque crédit a créé 31 emplois.
48 Sur la base de ces chiffres, chaque projet (crédit) génère environ 5 emplois au coût de 502 000 F CFA par emploi.
49 Par exemple, dans létude du PASEC, lorsquon a demandé aux villageois sil y a eu des programmes de travaux dintérêt public dans le village qui ont offert des emplois, 12,5 % ont répondu oui et 87,5 % non.
50 Selon le rapport de lAGETIP, les sources de financement pour 2004 se présentent comme suit : 62 % IDA (Pac, PDIS, PDEQ), 8 % administration locale, 8 % au Gouvernement du Sénégal (financement de contrepartie des projets de donateurs), 7 % KfW (PROCR), 4 % BAD (PLCP, PDIS,) 4 % France (PAC), 3 % Canada (PLP), et dautres petits contrats avec le PAM, lUnion Européenne, la Norvège, etc.
51 Il convient de noter que, même lorsque linfrastructure elle-même est située dans les zones rurales, les entrepreneurs recrutés par lAGETIP viennent habituellement de Dakar ou, dans une moindre mesure, des capitales régionales. Cela réduit les multiplicateurs de revenu potentiels des travaux dintérêt public dans les zones rurales.
52 Il y a cependant quelques exceptions, par exemple lAFDS possède un programme pilote visant à étendre la couverture des SFD.
53 Bulletin de Sécurité alimentaire de la CSA, FEWS, Service national de la Météorologie, Centre de suivi écologique, Programme des changements climatiques et de la sécheresse (Institut des Sciences de la Terre UCAD), Système de contrôle des ressources en eau (Département des ressources en eau et de la gestion de lhydraulique) ministère de lAgriculture et de lHydraulique, Système dalerte rapide Locust (EMPRESS, FAO) et Département de la protection des végétaux du ministère de lAgriculture et de lHydraulique).
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EMBED Excel.Chart.8 \s
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Encadré 2: Zones -écologiques du Sénégal
La Vallée du Fleuve Sénégal comprenant les régions de Saint-Louis et Matam concentrant 75 % des superficies irriguées du pays ;
La zone sylvo-pastorale qui regroupe la région de Louga et le département de Ranerou où lélevage représente la principale activité ;
La zone des Niayes le long de la côte atlantique entre Dakar et Saint-Louis est axée sur la production maraîchère (10 % des superficies irriguées) ;
Le Bassin arachidier de Fatick, Kaolack Diourbel et Thiès (et Kebemer) où prédominent larachide, le mil/sorgho et le maïs ;
Le Sénégal oriental et la Haute Casamance avec le coton et lagriculture irriguée ;
Les basse et moyenne Casamance productrices de riz (15 % des superficies irriguées).
Tableau 11: Premières causes de mortalité des enfants moins de 5 ans et maternelle
Mortalité avant lâge de cinq ansPrévalence1. Paludisme/fièvre26 %2. Malnutrition22%3. Diarrhée21%4. Tétanos14%5. Inf. Respiratoire aiguë7%Mortalité maternelle1. Hémorragies41 %4 Ind. obs. / non-obs.23 %2 Infections20 %3 Eclampsie/hypertension
artérielle7 %5 Autres causes9 %Source : ISED 1993, EDS 1997. Projet de rapport sur la situation des pays sur la Santé au Sénégal, Banque Mondiale 2005, à paraître.
Moyenne 2002
Moyenne 2003
Saint Louis
Thies
Louga
Diourbel
Fatick
Dakar
Mbour
Kaolack
Matam
Ziguinchor
nda
Tambacou
Kolda
1.00%
1.20%
1.50%
1.60%
2.10%
2.60%
3.10%
3.00%
3.40%
3.40%
4.00%
4.40%
max
0.00%
0.20%
0.10%
0.40%
0.30%
0.80%
0.90%
1.00%
1.00%
1.20%
1.20%
1.20%
min
0.50%
0.70%
0.80%
1.00%
1.20%
1.70%
2.00%
2.00%
2.20%
2.30%
2.60%
2.80%
Average
Prevalence
région
5.00%
4.50%
4.00%
3.50%
3.00%
2.50%
2.00%
1.50%
1.00%
0.50%
Encadré SEQ Encadré \* ARABIC 2 : La microfinance dans les zones rurales expérience du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)
Le CMS est lune des trois plus importantes SFD au Sénégal et, avec PAMECAS et ACEP, occupe environ trois-quarts des parts du marché Le CMS a été créé en 1980 à partir dun programme de soutien à la création de mutuelles de crédit et dépargne essentiellement dans les communautés agricoles du Bassin arachidier. Aujourdhui, le CMS compte 71 caisses membres, dont 42 % dans des communautés rurales.. En 2004, le CMS comptait 57 millions de dollars de dépôts, dont 25 % en milieu rural, et 40 millions de dollars de prêts non remboursés, dont 30 % en milieu rural. Lépargne a presque doublé et les prêts presque triple au cours des 3 dernières années.
Le CMS crée des caisses dépargne et de crédit à partir du niveau communautaire, les populations locales formant les caisses composées dun minimum de 300 membres, gérés par un Conseil dadministration local. Les clients du CMS ont accès à trois types de crédit : (a) crédit personnel aux fins dacheter des biens durables, (b) crédit professionnel servant essentiellement, dans les zones rurales, à financer lachat de semences et déquipements mais aussi à financer le commerce et (c) crédit saison de soudure initialement conçu pour aider au financement des besoins de consommation avant la récolte (bien que rarement accordé en raison de la capacité dendettement limitée des paysans). Lessentiel du crédit est à court terme (moins dune année) et les montants de crédit sont accordés en fonction de la capacité dépargne. Les clients doivent épargner au moins pendant six mois avant davoir accès à un crédit dun montant maximum équivalant à 3 fois leur épargne.
Le CMS transfère les salaires des fonctionnaires et des employés des sociétés privées affectés dans les zones rurales ainsi que les pensions de létat. Pour les enseignants ruraux, cela a réduit le coût et le temps perdu à se rendre dans la capitale pour y toucher leur salaire mensuel. Des services de transfert dargent nationaux et internationaux devraient être offerts dans les mois à venir. En outre, pour étendre sa capacité de prêts, particulièrement en crédit à long terme, ainsi que pour attirer le capital non lié à lépargne des membres, le CMS sest associé à dautres SFD dAfrique de lOuest pour former tout récemment une banque commerciale, lIMAO (Institut des Mutuelles de LAfrique de lOuest).
En termes dexpansion de laccès aux populations rurales, la direction du CMS note que ses plus importantes contraintes sont les coûts initiaux dinstallation (bâtiment, mobylette, etc estimés à 30.000 dollars EU.). En outre, il est constaté un processus actuel de consolidation, ou plutôt de fédération, par laquelle certaines des plus petites caisses fusionnent avec des caisses plus importantes à proximité pour renforcer la viabilité du financement rural.
Lévaluation de limpact des mutuelles de santé en milieu rural au Sénégal indique que la mise en commun des risques et le paiement anticipé, quimporte le niveau, peuvent améliorer la protection financière des pauvres. La région de Thiès est le site des premières expériences dassurance maladie communautaires dans ce pays, initiés en 1990 par les services dun établissement à but non-lucratif, lHôpital Saint-Jean de Dieu. 90 % de ces régimes opèrent en zone rurale. Les cotisations de 1 000 F CFA par ménage et les primes mensuelles varient entre 100 et 200 F CFA, soit 2 pour cent des revenus annuels des ménages. Seuls les coûts dhospitalisation sont couverts (50 % de réduction des frais dhospitalisation). La proportion des ménages membres dans chaque village varie denviron 30 à 90 %. Une évaluation dimpact basée sur une enquête-ménage des membres et des non-membres a révélé que ladhésion avait un fort impact sur la probabilité de se rendre à lhôpital en cas de maladie et un fort impact négatif sur les dépenses en cas dhospitalisation. Les membres insistaient sur le fait que lassurance maladie permettant de réduire leurs soucis. En cas de maladies graves, ils ne dépendaient plus de lassistance de leur réseau social ni de fonds prêtés par des prêteurs locaux. Toutefois, les ménages les plus pauvres ne participaient guère dans la mesure où ils nétaient pas en mesure de sacquitter des cotisations.
Source: Jutting and Time 2000
Il ressort des enquêtes sur les ménages que lassistance aux populations rurales est généralisée. Toutefois, les chiffres sont compliqués de par lémergence de situations durgence en 2002-03 qui ont représenté lun des plus grandes opérations de secours de ces dix dernières années en réponse aux problèmes de pluviométrie dans certaines régions. Le Gouvernement a autorisé lachat de riz pour un montant de 10, 8 milliards CFA en 2001-02 et 11 milliards en 2002-2003 à distribuer par le MFDSSN dans le cadre du Programme dAssistance au Monde Rural, portant sur la distribution de 60 000 tonnes de riz en 2002 et 50 000 en 2003 pour aider les familles rurales à survivre durant la saison de soudure. En 2003, le programme a estimé que 3 millions de personnes (la moitié de la population rurale) avaient besoin dassistance par une ration quotidienne de 250 grammes de riz pendant 3 mois. Les enquêtes du PASEC et du PSIA sur les ménages illustrent bien la nature étendue de ce soutien alors qua la majeure partie des ménages ruraux interrogés ont répondu avoir reçu une assistance de lEtat, bien que, dans le cas de lenquête du PASEC, il apparaisse que les plus pauvres ont eu moins de chances de bénéficier de cette aide. Il nexiste aucune information sur la quantité reçue et sur la nature du programme. Les témoignages semblent suggérer que cette forme daide soit distribuée de manière habituelle par les politiciens locaux pour acquérir des soutiens. Les interventions des ONG ont été négligeables.
Q1Q2Q3Q4Q5PauvresNon-Pauvres Aide reçue du Gouvernement (PASEC-monde rural)
76%
82%
91%
84%
94%Assistance alimentaire reçue sources confondues (PSIA - Bassin arachidier)90%92%90%92%86%
91%
90%Assistance reçue du gouvernement tous types (PSIA)85%88%87%87%85%
86%
87%
Larrivée des criquets du désert en 2004 ont provoqué une réponse à léchelle régionale pour faire face à cette infestation et ont permis linstauration de systèmes dalerte rapide et de prévention pour réduire limpact de futures infestations. En 2004, lAID a approuvé un projet durgence contre les criquets à léchelle de la région (60 millions de dollars) couvrant sept pays dAfrique de lOuest, la partie sénégalaise devant financer laide durgence et le renforcement des capacités à long terme dans le cadre dun programme sélevant à 12,4 millions de dollars. Ses objectifs sont de réduire les souffrances imposées aux populations et à lenvironnement par les invasions présentes et futures de criquets. En 2004, les contributions au programme sénégalais de lutte contre les criquets du désert sont estimées à 39 millions de dollars : GOS (9 millions de dollars EU), autres donateurs (12,5 millions de dollars EU) et le Trust Fund de la FA0 (25 millions dollars).
Limpossibilité des pays affectés et de leurs partenaires à maintenir une capacité minimum durant les longues phases de rémission a abouti à laffaiblissement dun système incapable de répondre à temps pour prévenir lassaut actuel. A cette fin, une structure permanente devrait être mise en place pour offrir des actions dalerte rapide et de prévention à lavenir et pour assurer que les opérations soient ciblées sur la base dévaluations réalistes des risques. En ce qui concerne les activités de contrôle, les faits semblent suggérer que des programmes de lutte mieux ciblés sur les zones de cultures de valeur et pulvérisées avec précision puissent enregistrer un ratio coût-efficacité plus élevé que les campagnes à grande échelle.
Source : Annexe technique, Africa Emergency Locust Project (T7645-AFR) Banque Mondiale 2004
Raison :Non PauvresPauvresQ1Q2Q3Q4Q5Manque de semences71,7%68,2%66,6%69,8%71,6%76,9%64,0%Manque d'engrais4,6%9,5%11,6%7,6%7,2%2,6%3,0%Manque de main d'oeuvre3,1%2,5%3,2%1,6%2,2%2,8%5,4%Manque de matériel2,6%3,8%3,6%3,9%3,0%2,1%2,9%Manque d'animaux de trait0,2%0,4%0,0%0,9%0,0%0,0%0,6%Difficultés d'obtenir des crédits3,1%2,7%1,5%3,8%2,7%3,8%3,0%Mauvaises conditions climatiques8,3%6,2%6,1%6,3%6,2%6,6%14,2%Mauvaise qualité des semences3,3%2,2%2,8%1,8%4,2%1,9%3,1%Prix trop bas0,0%1,1%2,3%0,0%0,0%0,0%0,0%Infestations0,4%0,2%0,0%0,4%0,4%0,0%0,7%Maladies/blessures des travailleurs0,6%0,4%0,0%0,8%0,5%0,0%1,4%Commercialisation trop difficile0,4%1,0%0,7%1,3%0,4%0,6%0,0%Autres2,0%2,0%1,7%2,0%1,8%2,8%1,6%Total100,0%100,0%100,0%100,0%100,0%100,0%100,0%Source: PSIA Groundnut Basin Survey
Table IVc: Distribution de riz par CSA 2004 (tonnes)
DestinationVolume en tonnesMédina Gounass40Sindia40Koussanar5Kédoudou40Kaffrine40Cérémonies religieuses5414Total5579Source: DDI
PartenairesBudget exécuté en 2002-2005Planifié 2005Planifié 2006Gouvt du Sénégal4 100 000 0002 215 000 0002 715 000 000Coopération française1 503 453 444497 215 406Program. Aliment. Mondiale25 500 00063 750 00063 750 000USAID5 449 361 7302 783 580 0001 94 7 607 890Banque mondiale5 932 972 0006 118 242 0276 118 242 027Fonds mondiale760 469 0001 065 811 0001 065 811 000BAD35 000 00042 000 000UNICEF25 000 000JICA165 408 200191 447 850KfW983 935 5006 55 957 000FNUAP235 340 489126 805 25380 746 770PNUD102 000 00051 000 000ONUSIDA66 300 00030 600 00030 600 000OMS76 500 00025 500 00025 500 000Canada665 640 00075 465 000Union Européenne264 612 16990 000 000Total19 080 148 83214 403 312 38612 987 662 537(Rapport à CNLS)
0.00%
40.0
50.0
60.0
70.0
80.0
90.0
100.0
1
2
3
4
5
Quintile
(%)
Association de développement de village
Le groupe des femmes
Organisation religieuse
Culture et Sport
Lépargne Informel Tontine
Groupe d'intérêt Économique
Coopérative
Lassociation
Parent délève
Groupe de gestion
Hydraulique
Comité de santé