Microéconomie 01-02 - Association pour la difusion de l'économie ...
TD 1. Exercice 1. Soit un système d'axes, dont les abscisses donnent des
quantités de ... 1) Représenter quelques courbes d'indifférence d'un
consommateur A non fumeur, mais ... Corrigé. Pour des rappels de cours, voir B.
Guerrien, La théorie ... du modèle d'équilibre général, Economica, 1989, 3ème
édition, pp.15 à 25.
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MICROECONOMIE (2005-2006)
Cours de B.Guerrien, S. Jallais, A.Hervier, C. Pignol
A préparer pour la première séance de TD
TD 1
Exercice 1
Soit un système daxes, dont les abscisses donnent des quantités de cigarettes (bien 1) et les ordonnées des quantités de bonbons (bien 2), les unes et les autres étant supposées indéfiniment divisibles.
Représenter quelques courbes dindifférence dun consommateur A non fumeur, mais qui aime les bonbons, sans limite.
Représenter quelques courbes dindifférence dun consommateur B fumeur, sans limite, qui naime pas les bonbons.
Représenter quelques courbes dindifférence dun consommateur C fumeur et qui aime les bonbons (sans limite dans lun et lautre cas), qui est prêt à céder (au plus) deux bonbons contre une cigarette, et cela quel que soit le « panier » de bonbons et de cigarettes quil détient.
Donner le taux de substitution des bonbons par rapport aux cigarettes des consommateurs A, B et C.
Exercice 2
Soit un individu qui préfère, quel que soit le panier de biens quil détient, « consommer plus que moins » (il nest jamais saturé) et qui, confronté aux paniers de biens suivants :
Q1 = (1, 12), Q2 = (2, 3), Q3 = (3, 4/3) et Q4 = (4, 3/4) ,
déclare quil les considère tous comme équivalents (il lui est indifférent quon lui attribue lun ou lautre de ces paniers).
Représenter dans un système daxes cartésiens les quatre paniers Q. Tracer une courbe strictement convexe passant par ces points. On suppose que cette courbe est une courbe dindifférence de lindividu.
Lindividu ayant reçu le panier Q2, on lui propose de céder une unité du premier bien contre trois unités du second bien. Représenter sur le graphique le panier proposé. Lindividu acceptera-t-il léchange ?
Même question si on propose de lui donner, toujours sil dispose de Q2, une unité du premier bien contre une unité du second bien.
Quels sont les taux déchange (ou taux de substitution) pour lindividu lorsquil passe de Q1 à Q2 , de Q2 à Q3 et de Q3 à Q4 ?
On propose à lindividu de lui donner le panier (Q1 + Q3)/2 à la place du panier Q2. Est-ce quil acceptera cette proposition ? Même question à propos du panier (Q2 + Q4)/2, proposé contre le panier Q2.
Questions
Quelle condition doit vérifier la relation de préférence du consommateur pour que ses courbes dindifférence soient décroissantes ?
Deux courbes dindifférence dun individu ayant une relation de préférence cohérente (transitive) peuvent-elles se couper ?
Corrigé. Pour des rappels de cours, voir B.Guerrien, La théorie néo-classique, bilan et perspectives du modèle déquilibre général, Economica, 1989, 3ème édition, pp.15 à 25.
Exercice 1
Pour lindividu non fumeur (i.e. qui naime pas le bien 1), tous les paniers qui contiennent une même quantité de bien 2 procurent la même utilité, quelle que soit la quantité de bien 1 quils contiennent. Tous ces paniers sont donc sur une même courbe dindifférence : une courbe dindifférence de niveau U° regroupe donc lensemble des paniers (q1,q°2) si q°2 est donné : cest une droite horizontale.
Idem. Droite verticale.
(q1,q2) ~ (q1 +1,q2 -2). On constate graphiquement que les courbes dindifférence sont des droites de pente égale à 2.
Le TMS du bien 1 par rapport au bien 2 est donné par le rapport le rapport (q2/(q1, quand (q1 tend vers 0+. Cest le taux déchange qui serait appliqué si lagent échangeait (q2 contre (q1 mais cest un taux subjectif (il ny a pas déchange effectif : ce sont des échanges imaginés par les agents) et un taux limite, en deux sens : dabord parce que ces échanges imaginés sont tels que les agents demeurent sur la même courbe dindifférence (donc, à la différence des échanges effectifs, les agents sont, à ces taux, indifférents à léchange) ; ensuite parce que (q1 tend vers 0+ (sinon, le TMS dépend de (q1).
Linterprétation économique du TMS est délicate :
dabord parce que cest un prix (la seule manière de comprendre pourquoi cest un rapport de quantités est de montrer que si léchange de (q2 contre (q1 implique que ces deux quantités sont équivalentes, cest-à-dire, si lon note p1 et p2 les prix des biens, que p1 (q1 = p2 (q2 ) mais qui na pas dobjectivité sociale : alors le prix est constaté dans un échange, le TMS est imaginé par les agents dans des échanges fictifs.
ensuite parce que (q1 tend vers 0+. On peut simplifier en disant que cest la quantité maximale de bien 2 que lindividu accepte de céder pour obtenir une unité supplémentaire de bien 1 ou, réciproquement, la quantité supplémentaire minimale de bien 2 que lindividu exige pour céder une unité de bien 1, ce qui suppose que (q1 = 1. Dans le cas où les courbes dindifférence sont linéaires (comme dans cet exercice), il ny a pas de différence, mais sinon, cette interprétation est une approximation. Signaler dès maintenant quon se satisfera de cette approximation pour linterprétation de tous les concepts marginaux.
Ici, TMS de lagent A = 0, TMS de lagent B = (, TMS de lagent C = 2.
Rappeler que le TMS en un point est donné graphiquement par la pente de la tangente à la courbe dindifférence en ce point.
Exercice 2
Q5 = (1,6). Par hypothèse de non saturation, lindividu préfère strictement Q1 à Q5 ; lénoncé indique quil est indifférent entre Q1 et Q2 ; par transitivité, il préfère donc strictement Q2 à Q5 ; donc il refuse léchange proposé. Faire remarquer que, par ce raisonnement, tous les paniers situés au-dessus de la courbe dindifférence sont préférés aux paniers de la courbe dindifférence.
Q6 = (3,2) est strictement préféré à Q3 par hypothèse de non-saturation ; Q3 est équivalent à Q2 daprès lénoncé ; par transitivité, Q6 est préféré à Q2, donc lindividu accepte léchange.
Les taux de substitution ( ! : pas marginaux ici) sont donnés par les rapports des quantités échangées, cest-à-dire, en valeur absolue, la pente des droites joignant les paniers : TS = 9 dans léchange de Q1 à Q2, 5/3 dans léchange de Q2 à Q3, 7/12 dans léchange de Q3 à Q4. Faire remarquer quil est décroissant, ce qui est équivalent à la convexité des courbes dindifférence et sinterprète comme le goût des mélanges.
(Q1 + Q3)/2 = (2 ; 20/3) préféré à chacun car préféré à Q2 du fait de la non-saturation des besoins ; (Q2 + Q4)/2 = (3 ; 15/8) préféré à Q3 pour la même raison. Ils sont acceptés du fait du goût des mélanges (supposé).
Questions
On raisonne par labsurde : si les courbes étaient constantes (horizontales par exemple), cela signifierait que deux paniers de biens contenant une même quantité de bien 2 et une quantité différente de bien 1 se situeraient sur la même courbe dindifférence, donc procureraient au consommateur la même satisfaction. Cela signifierait quau moins pour le bien 1, le consommateur nest pas davantage satisfait lorsquil en consomme davantage, i.e. quil a atteint la satiété. Idem pour le bien 2 si la courbe est verticale. Si la courbe est croissante, cela signifie que deux paniers dont lun contient davantage de bien 1 et de bien 2 que lautre procurent au consommateur la même satisfaction, i.e. que le consommateur, pour le panier contenant la plus faible quantité de chacun des biens, a atteint la satiété. Les courbes sont donc décroissantes si le consommateur natteint jamais la satiété, sil veut toujours consommer davantage, si ses besoins ne sont jamais saturés.
Considérons deux paniers Q et Q appartenant à deux courbes dindifférence différentes et tels que (par exemple) Q contient la même quantité de bien 1 que Q et davantage de bien 2. Alors, du fait de lhypothèse de non-satiété, Q est préféré à Q. Supposons que ces deux courbes se coupent en Q. Alors, du fait de la définition des courbes dindifférence, Q est équivalent à Q (sont sur la même CI) et Q est équivalent à Q. Par transitivité, Q est équivalent à Q, ce qui est incohérent avec ce qui précèdent. Deux courbes dindifférence ne peuvent donc pas se couper.
TD 2
Exercice 1
Donner des fonctions dutilité associées aux relations de préférence des consommateurs A, B et C de lexercice 1 du TD 1.
La fonction U(q1,q2) = q1 q2 peut-elle être une fonction dutilité associée à la relation de préférence du consommateur de lexercice 2 du TD 1? Même question pour la fonction V(q1,q2) = q1² q2 .
Exercice 2
Soit les sept paniers de biens : (2,4,2), (1,7,2), (6,1,3), (1/2, 6,3), (3,4,1), (4,2,2), et (4,1,3).
Et soit un consommateur dont la relation de préférence, notée > (notation incorrecte) est telle que : (2,4,2) > ((3,4,1), (6,1,3) > (4,1,3), (4,2,2) > (1,7,2),
(3,4,1) > (4,1,3) et (1,7,2) > (1/2, 6, 3).
1) Cette information suffit-elle à classer complètement les paniers considérés ?
2) La relation de préférence peut-elle être représentée par les fonctins dutilité U(.), V(.) et W(.) définies par : U(x,y,z) = (xyz)k , k >0 ; V(x,y,z) = lnx + lny + lnz ; W(x,y,z) = x + y + z.
Exercice 2 bis
Montrer que si la relation de préférence dun consommateur est représentée par une fonction dutilité de la forme:
U(q1 ,q2 ) = q1( q2( ,
alors elle est également représentée par la fonction dutilité V(() définie par :
V(q1,q2) = q1(q21 - ( ,
où ( est un nombre que lon précisera (en fonction de ( et de ().
Exercice 3
On considère deux individus A et B ayant la même relation de préférence, représentée par la fonction dutilité U(() définie par :
U(q1 ,q2 ) = q1 q2 ,
la dotation initiale de A étant (10,5), celle de B étant (5,10).
Ces individus ont-ils intérêt à faire des échanges ?
De quelle forme sont leurs courbes dindifférence?
Représenter dans un système daxes donnant les quantités des biens 1 et 2, et dont lorigine est notée 0A, la courbe dindifférence de A qui passe par sa dotation initiale.
Même chose pour B (en notant OB lorigine des axes).
En représentant ces courbes dans une « boîte dEdgeworth » déterminer graphiquement les paniers de biens que A et B considèrent acceptables pour léchange.
Exercice 4
On considère maintenant les individus A, B et C de lexercice 1 du TD 1 avec, pour dotations, (10,5), (5,10) et (0,10), respectivement.
Déterminer dans une boîte dEdgeworth les paniers de biens que A et B jugent acceptables pour léchange. De même pour A et C.
Corrigé. Voir B.Guerrien, La théorie néo-classique, bilan et perspectives du modèle déquilibre général, Economica, 1989, 3ème édition, pp.35-40.
Exercice 1
A qui naime que le bien 2 a une fonction dutilité qui ne dépend que de la quantité de bien 2, et qui est une fonction croissante de cette quantité ; par exemple, U(q1,q2) = q2, mais aussi toute fonction de la forme foU où f est une fonction croissante de R+ sur R+. Cest linverse pour B qui a pour fonction dutilité possible V(q1,q2) = q1. Cest plus compliqué pour C qui aime les deux biens : sa fonction dutilité est croissante avec q1 et q2, mais comme une quantité de bien 1 lui procure deux fois plus dutilité que la même quantité de bien 2 (tout ça nest quune question dunités de mesure), une fonction dutilité doit tenir compte de cette différence : W(q1, q2) = 2q1 + q2.
On vérifie que U(() ne convient pas (le produit des quantités nest pas le même pour tous les paniers supposés équivalents) mais que V(() convient (lutilité calculée avec V(.) est égale à 12 pour tous les paniers.
Exercice 2
Linformation nest pas suffisante pour classer tous les paniers de biens puisquon ignore par exemple si (2,4,2) est préféré ou non à (6,1,3) (tous deux étant préférés à (3,4,1), équivalent à ((4,1,3), et quon ne sait pas non plus comparer ces paniers à (4,2,2), (1,7,2) ou (1/2, 6,3) (que lon sait comparer entre eux).
En supposant k=1, U(.) représente correctement les préférences du consommateur. En effet, U(3,4,1) = 12 = U(4,1,3) ; U(2,4,2) = 16 > U(3,4,1) ; U(6,1,3) 18 > U(4,1,3) et U(4,2,2) = 16 > U(1,7,2) = 14 > U(1/2,6,3) = 9.
Or les fonctions dutilité sont définies à une fonction croissante près : si U(.) représente correctement les préférences du consommateur, si V(.) = f(U(.)) où f(.) est une fonction croissante sur R+, alors V(.) représente correctement les préférences du consommateur. Ici, f(x) = xk est une fonction croissante sur R+ si k > 0. Donc (xyz)k = f(xyz) représente correctement les préférences du consommateur. Idem pour V(x,y,z) = ln(xyz), ln(.) étant une fonction croissante sur R+. Mais la relation nest plus valable pour W(x,y,z) et lon constate dailleurs que W(2,4,2) = 8 = W(3,4,1) ce qui contredit les hypothèses. W(.) est donc la seule fonction dutilité qui ne convient pas.
Exercice 2 bis
Le TMS étant une notion ordinale, le TMS calculé à partir de deux fonctions dutilité qui représentent la même relation de préférence est identique.
Calculé avec la fonction U(q1,q2), le TMS est égal à : EQ \f((q1;(q2) ; avec V(q1,q2), il est égal à EQ \f(( q2;(1-()q1) ; ils sont égaux pour tout panier (q1,q2) si EQ \f((;() = \f((;1-() , ce qui donne EQ ( = \f((;(+() .
Exercice 3
TMSA (q1 ,q2) = TMSB (q1 ,q2) = q2 /q1 ; TMSA (10,5) = 1/2 ; TMSB (5,10) = 2.
Au point de sa dotation initiale, ½ est la quantité maximale de bien 2 que A accepte de céder pour obtenir une unité supplémentaire de bien 1.
Si on lui propose un taux déchange p1 /p2 inférieur à ½, A acceptera volontiers de céder du bien 2 pour obtenir du bien 1, puisquil cède alors, par unité de bien 1 obtenue, une quantité de bien 2 inférieure à sa quantité maximale ;
si on lui propose un taux déchange du bien 1 en bien 2 supérieur à ½, ½ pouvant également sinterpréter comme la quantité minimale de bien 2 que A exige pour céder une unité de bien 1, A acceptera de céder du bien 1 pour obtenir du bien 2 ;
si on lui propose un taux déchange égal à ½, A est indifférent à tout échange.
Idem pour B.
En confrontant les positions de A et B, on constate que les échanges sont impossibles entre eux pour des taux inférieurs à ½ (ils désirent tous deux céder du bien 2 pour obtenir du bien 1) et pour des taux supérieurs à 2 (inverse). Ils peuvent faire des échanges mutuellement avantageux à un taux (indéterminé) compris entre ½ et 2, échanges dans lesquels A cède du bien 1 et B cède du bien 2.
Les possibilités déchanges mutuellement avantageux sont épuisées lorsque les TMS des deux agents sont égaux.
Les courbes dindifférence sont « de type hyperbolique » (décroissantes, convexes et asymptotes aux axes), cas usuel car permettant une résolution simple du problème du consommateur. La décroissance exprime lhypothèse de non-saturation des besoins, la convexité le goût des mélanges, le fait que les courbes soient asymptotes aux axes exprime la désirabilité des biens.
Par construction, un point du diagramme dEdgeworth, qui représente une allocation des ressources disponibles de léconomie, indique à la fois le panier de A et celui de B.
On raisonne à partir de lhypothèse de non-saturation : les agents préfèrent consommer davantage et atteindre des paniers situés sur des courbes dindifférence les plus éloignées possibles de leur origine. A est donc désireux de se déplacer en haut à droite et B en bas à gauche ; en envisageant des paniers situés dans toutes les zones possibles du diagramme, on montre que A nest désireux déchanger que pour aller en un point situé au-dessus de sa courbe dindifférence passant par (10,5), B pour aller en un point situé en dessous de sa courbe dindifférence passant par (5,10). Les deux agents nacceptent déchanger que pour aller dans la zone comprise entre leurs deux courbes dindifférence.
Remarques
On suppose léchange volontaire : les agents néchangent que sils améliorent leur situation.
De même que le 1) concluait à lindétermination du taux déchange, on conclut ici à lindétermination du panier atteint (et donc du taux déchange implicite à la transaction, taux représenté par la pente en valeur absolue de la droite reliant le point des dotations initiales au panier atteint).
Les possibilités déchanges mutuellement avantageux sont épuisées lorsque la lentille est vide, cest-à-dire lorsque lon se trouve en un point où les courbes dindifférence des deux agents sont tangentes entre elles, cest-à-dire lorsque les TMS des agents sont égaux (le TMS dun agent étant défini comme la pente de la tangente à sa courbe dindifférence).
Exercice 4
(
)TD 3 Le choix du consommateur
Questions
1) Lorsquon écrit la contrainte de revenu sous la forme dune égalité, cela signifie-t-il que le consommateur népargne pas ?
2) Parmi les termes qui interviennent dans le programme du consommateur, distinguer :
les données, considérées comme invariantes dans tous les modèles ;
les variables sur lesquelles porte le choix du consommateur ;
les paramètres quil considère comme donnés lorsquil effectue ce choix.
Exercice 1.
Soit un ménage dont la fonction dutilité U(() est telle que :
U(q1, q2) = (q11/2 + 2q21/2)k,
où le bien 1 désigne des pommes et le bien 2 des poires.
Pour quelles valeurs de k la fonction qui associe à (q1, q2) le nombre q11/2 + 2q21/2 représente-t-elle la même relation de préférence que U(() ?
Calculer le taux marginal de substitution entre les biens 1 et 2, pour un panier de biens (q1, q2) donné. Quel est lensemble des valeurs prises par ce taux lorsque ce panier parcourt la courbe dindifférence sur laquelle il se trouve ? Les courbes dindifférence sont-elles convexes ?
Tracer approximativement la courbe dindifférence qui passe par le panier (4,1).
On suppose que le ménage a pour dotation initiale Q° = (4,1). Quelle est la valeur de ce panier lorsque les prix sont p1 = 1,2 et p2 = 1 ? Quel est lensemble des consommations possibles de ce ménage si on suppose que son revenu résulte de la vente (sans coût) aux prix p1 = 1,2 et p2 = 1 du panier Q° ? Représenter graphiquement cet ensemble, sur la figure de la question précédente.
Quel est le choix du ménage, aux prix donnés ?
Donner ses fonctions de demande, pour un revenu R quelconque.
Exercice 2 (choix intertemporel du consommateur).
Soit un ménage qui a la même fonction dutilité et la même dotation initiale que celui de lexercice 1. On suppose maintenant que le bien 1 désigne des « pommes aujourdhui » et le bien 2 des « pommes demain ».
Etant donné la forme de sa fonction dutilité, le ménage a-t-il une « préférence pour le présent » ?
On suppose p1 = 1,2 et p2 = 1. Quel est le taux dintérêt en « pommes demain » associé à ces prix ?
A ces prix, le ménage sera-t-il demandeur ou offreur (net) de « pommes aujourdhui » ?
Déterminer son offre, ou sa demande, nette de chaque bien, à ces prix.
Exercice 3 (offre de travail).
Soit un ménage qui a pour seule ressource son temps disponible t0 = 10, quil peut répartir entre travail et loisir, et soit un bien dont le prix affiché est p (sa quantité étant notée q).
Sachant que le salaire unitaire est w, écrire la contrainte budgétaire du consommateur. Représenter graphiquement son domaine de consommations possibles, dans un repère où le temps de loisir est mesuré sur laxe des abscisses et la quantité consommée du bien sur laxe des ordonnées.
Les préférences du ménage sont représentées par la fonction dutilité : U(q,l) = q1/2l ,où l désigne le temps de loisir. Représenter graphiquement, dans la même figure quen 1), la courbe dindifférence passant par le point (4,2).
Déterminer loffre de travail et la demande du bien du ménage.
Même question, lorsque la fonction dutilité du ménage est : U(q,l) = q1/2 + 2l1/2.
Corrigé. Voir B.Guerrien, La théorie néo-classique, bilan et perspectives du modèle déquilibre général, Economica, 1989, 3ème édition, pp.25-34, 38-43, 233-242 pour lexercice 2, et B.Guerrien et V.Parel, pp.
Questions
Lécriture de la contrainte de revenu sous forme dune égalité pour résoudre le problème du producteur résulte de lhypothèse de non-saturation des besoins ; le choix par le consommateur dun panier de valeur inférieure à celle de ses dotations initiales serait contradictoire avec cette hypothèse. Cette écriture nexclut pas lépargne, définie comme la renonciation à une consommation présente en vue dune consommation future : il suffit dinclure la consommation future dans les dépenses, cest-à-dire décrire une contrainte intertemporelle. Lécriture de cette contrainte suppose que les prix de tous les biens, présents et futurs, sont connus (hypothèse dexistence dun système complet de marchés) et que le consommateur décide dès le début de lensemble de ses offres et demandes sur les biens présents et futurs.
Les données du consommateur sont les préférences (ses goûts, représentées par une fonction dutilité) et les dotations initiales (ses ressources, exprimées en quantités de biens) ; les variables choisies par le consommateur sont les quantités offertes et demandées, les paramètres (donnés pour le consommateur, mais variables dans le modèle) sont les prix. La solution du problème du consommateur doit faire apparaître les variables en fonction des données et des paramètres.
Exercice 1
si V(q1 ,q2) = q11/2 + 2q21/2 , alors U(q1 ,q2) = foV(q1 ,q2), où f(.) est la fonction qui à x associe xk. U(.) et V(.) représentent la même relation de préférence si f est croissante de R+ dans R+. Comme f(x) = kxk-1, f(x) est croissante pour x>0 si k>0.
La fonction dutilité nest pas une fonction Cobb-Douglas et les courbes dindifférence ne sont pas asymptotes. EQ TMS(q1 ,q2) = \f(\r(q2);2\r(q1)) . Pour calculer lensemble des valeurs du TMS le long dune courbe dindifférence, on détermine léquation dune courbe dindifférence associée à lutilité U°. Si k = 1, EQ \r(q1) + 2\r(q2) = U° . Comme on a forcément q1 > 0 et q2 > 0, il faut EQ q2 < \f(U°2;4) et EQ q1 < U°2 : ni q1 ni q2 ne peuvent être infinis, les courbes dindifférence coupent les axes). Léquation sécrit donc : EQ \r(q2) = \f(U° -\r(q1);2) pour q1 < U°2.
Doù lon déduit le TMS sur cette courbe dindifférence en fonction seulement de q1 : EQ TMS(q1) = \f(U°- 2\r(q1);2\r(q1)) ; il nest pas défini lorsque q1 est nul mais tend vers linfini lorsque q1 tend vers 0 ; il est nul lorsque q1 = U°2. Il est donc décroissant le long de la courbe dindifférence, ce qui équivaut à la convexité de la courbe, et sinterprète comme le goût des mélanges.
Cette courbe est décroissante et convexe (la fonction dutilité nétant pas du type Cobb-Douglas, la CI nest pas asymptote aux axes).
La valeur du panier est égale à 5,8. Lensemble des consommations possibles est lensemble des paniers (q1 ,q2 ) tels que EQ 1,2q1 + q2 < 5,8 , cest-à-dire tels que EQ q2 < 5,8 1,2q1 . Ensemble représenté graphiquement par lensemble des points situés en dessous de la droite de revenu déquation EQ q2 = 5,8 1,2q1 .
Du fait de lhypothèse de non-saturation, le choix du ménage, (q*1 ,q*2) est tel que q*2 = 5,8 -1,2q*1. Bien que les courbes dindifférence coupent les axes, on applique la condition usuelle doptimalité en égalisant TMS et rapport des prix. On obtient EQ (q*1, q*2) = \b(\f(1;1,2) , 4,8) . Le fait que les courbes dindifférence ne soient pas hyperboliques ne change rien ici ; dans le cas général, il est possible, lorsque les courbes dindifférence coupent les axes, que légalisation du TMS et du rapport des prix conduise à une solution où les quantités choisies q*1 ou q*2 sont négatives, ce qui est absurde économiquement (cest le cas si le TMS ne parcourt pas toutes les valeurs de 0 à linfini sur une courbe dindifférence et si le rapport des prix proposé nest égal à aucun TMS sur la courbe) ; dans ce cas, on rectifie en choisissant pour le bien concerné une quantité nulle.
EQ (q*1 , q*2) = \b(\f(p2 R;p1 p2 +4p12) , \f(4p1 R;p22 +4p1p2)).
Exercice 2
la préférence pour le présent se déduit du TMS du ménage entre les pommes aujourdhui et les pommes demain : si la quantité minimale de bien 2 quil exige pour renoncer à une unité de bien 1 est supérieure à 1, alors il a une préférence pour le présent ; si le TMS est égal à 1, il est indifférent entre consommation présente et consommation future ; sil est inférieur à 1, il a une préférence pour le futur. Le TMS dépend bien sûr du panier que lon considère ; pour simplifier, on calcule la préférence pour le présent en considérant des paniers composés dune quantité égale des deux biens : si q1 = q2 = a, alors TMS(a,a) = ½. Lagent a donc une préférence pour le futur.
Le taux dintérêt représente le rapport entre la quantité supplémentaire de bien futur obtenu en échange dune renonciation au bien présent (quantité égale, pour un revenu R donné, à EQ \f(R;p2) \f(R;p1) ) et la quantité de bien présent qui aurait pu être obtenue ( EQ \f(;/p1) ). Donc EQ r = \f(p1-p2;p2) . Ici r = 20%. Noter que les biens, présents ou futurs, sont payés dès la première période.
Le choix du ménage dépend de sa dotation : sil est en Q° = (4,1), alors, comme dans lexercice 1, il est offreur de bien 1 (bien présent) et demandeur de bien 2 (bien futur) ; sil est en un panier où les quantités de bien 1 et 2 sont identiques, comme il préfère le bien futur et que le prix de ce bien est inférieur au prix du bien présent, il sera aussi demandeur de bien futur. Il ne lest plus sil est en un panier où son TMS est supérieur (ou égal) à 1,2.
Cf. question 5) de lexercice 1 : aux prix proposés, EQ (q*1 , q*2 ) = (1 , 4,8) ; EQ (e1 , e2 ) = (-3 , 3,8) .
Exercice 3
la contrainte budgétaire peut sécrire pq + wl = wt0 = 10w ou (ce qui est équivalent et plus intuitif, mais moins proche de lécriture usuelle des contraintes budgétaires : EQ pq = wL où L est le temps de travail : EQ L = t0 10 . Le domaine des consommations réalisables est lensemble des paniers (l,q) tels que EQ pq + wl < 10w , i.e. tels que EQ q < \f(w (10-l);p) ; cest lensemble des paniers situés sur et en dessous de la droite déquation EQ q = \f(w (10-l);p) .
La courbe dindifférence passant par (4,2) a pour équation : U(q,l) = U(4,2), i.e. EQ \r(q) l = 4 , i.e. EQ q = \f(4;l)=g(l) . Cette courbe est décroissante (g(l) 0) et asymptote aux axes (g(l) tend vers linfini quand l tend vers 0+ et vers 0+ quand l tend vers linfini). On est donc dans le cas usuel.
On détermine les quantités désirées de bien et de loisir, q* et l* comme solution dun système de deux équations :
la contrainte budgétaire écrite sous forme dégalité : pq + wl = wt0 = 10w
légalité du TMS et du rapport des prix : EQ \f(l;2q) = \f(p;w) .
On obtient EQ (q* , l*)= \b(\f(wt0 ;3p) , \f(2t0 ;3)) . On en déduit loffre de travail EQ L* = t0 l* = \f(t0;3) .
Remarques : loffre de travail ne dépend pas du salaire réel (leffet substitution dune variation du salaire réel est toujours exactement égal à leffet-revenu). Par ailleurs, 0