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notes.doc - of /tuyaux

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Introduction au cours/plan

1. Réflexion sur la répartition des richesses dans le monde

La pauvreté diminue globalement mais les inégalités dans la répartition des richesses sont augmentent : l’écart entre les 20% des populations les plus pauvres et les plus riches : 1 à 30 en 1960, 1 à 80 aujourd’hui. 20% des personnes les plus riches détiennent au moins 150 fois plus que les 20% les plus pauvres.

PIB/tête en 2004 :

Norvège : 36.600 $
USA : 35.750
Canada : 29.480
Suède : 26.050
Argentine : 10.880
Chili : 9.820
Chine : 4.580
Indes : 2670
Burundi : 630
Sierra Leone : 520

Pauvreté et analyses sociologiques :
Importance de l’analyse de genre, de classes sociales, générationnelle et des différences ethniques et culturelles.














2. Les théories de développement

• Théorie de la modernisation (après guerre)
• L’école du système Monde
• Théorie de la dépendance (Amérique Latine)
• Théories du développement durable (années 90)

Notion plurielle de développement :
Différents concepts derrière le mot ‘développement’, différentes visions, mais aussi des attentes multiples (selon les différents acteurs). Pour certains (acteurs dominants) : Parler développement = la manière de faire pénétrer le modèle capitaliste à travers le monde dans les coins les plus profonds les plus résistants. Développement = croissance. Pour d’autres : le développement = la capacité qu’ont les populations de reproduire leurs conditions de vie en les améliorant (Peemans). Donc, (re)donner aux populations le droit de parole, d’être acteurs, de choisir leur développement (en lien avec la tradition): qu’est-ce qu’améliorer ses conditions de vie ? Dans beaucoup de sociétés l’économique est encastré dans le social, subordonné à des exigences de reproduction sociale, à des finalités religieuses, etc.
En lien avec le développement durable :
Pure logique productiviste et consumériste dans une optique marchande (profits) ou de puissance vert (Exploitation sans fin des ressources
Même logique d’accumulation mais tempérée : internalisation économique des coûts de pollution (pollueur = payeur) et éducation à la consommation (déchets recyclés…(Capitalisme vert
Autre mode de produire (ex. énergies douces), gestion du patrimoine biophysique et consommation des biens matériels répondant plus aux valeurs d’usage…(Revalorisation du non marchand

3. L’évolution des politiques de développement

Des politiques de développement en lien avec les théories du développement :
De l’ajustement structurel (années 80) aux politiques d’adaptation aux normes de la mondialisation (cadres stratégiques de réduction de la pauvreté, années 2000).
Les politiques de participation des populations (années 90).

L’intégration des femmes dans le développement :
Echec des politiques (1970) : non prise en compte des relations H/F
Ester Boserup, (1970) : L'"invisibilité" du travail féminin, aussi bien dans les statistiques que dans les études préalables.
1975 la conférence de Mexico, première conférence mondiale des NU qui a focalisé l’ensemble des pays sur la condition féminine (Bejin: 1995).

Le genre dans le développement :
Les politiques de développement ne sont pas «neutres»; elles exercent une influence différente sur les hommes et les femmes : les deux doivent participer à l’identification des problèmes et des solutions pour faire avancer les intérêts de la communauté. Femmes et hommes ont des rapports différents avec la société et fonctionnent souvent dans des secteurs différents. Leurs priorités et leurs perspectives sont différentes. Le développement passe par une réflexion sur la répartition des pouvoirs et des rôles sociaux.

Les objectifs du millénaire : (voir plus loin)

4. Enjeux et conflits d’acteurs : Mettre en évidence les logiques des acteurs sur un territoire :

Le concept de “logiques d’acteurs”, permet de rendre compte du comportement des acteurs sur un territoire et, permet, de prévoir, dans certaines mesures les réactions de ces acteurs lors de l’introduction de nouveau projets ou programme sur l’espace considéré. Les logiques d’acteurs sont mues par des motivations propres, multiples, liées à leur trajectoire personnelle, en lien avec leur position sociale, leur insertion dans une institution ou organisation sociale… et fonction de différents objectifs qui peuvent être d’intérêts collectifs ou individuels. Elles sont en lien avec la gestion du temps, de l’espace et des droits sociaux et juridiques, et fonction: d’une vie sociale, des besoins, du maintien de la famille ainsi que des valeurs idéologiques et culturelles. Elles suivront des objectifs explicites et implicites.

5. Migration et développement

La migration dans l’historie des sociétés
Le changement de regard sur les phénomènes migratoires
‘Envoie des fonds’ des migrants : un levier du développement des pays du Sud ?
Les migrant-e-s dans les grandes villes mondialisées.



6. Croissance et/ou développement ?

Pour les deux : FMI, Banque mondiale, OCDE, gouvernements : le développement passe nécessairement par la croissance économique. ( Thèse contestée par certains courants : croissance ne rime pas forcément avec développement. Deux faits troublants :
écart entre 20% les plus pauvres et les + riches : 1 à 30 en 1960, 1 à 80 aujourd’hui.
dans les pays riches, malgré la croissance, la «satisfaction de vie» de la population stagne.

PIB réel par tête (échelle de droite, milliers de dollars) et Satisfaction de vie (échelle de gauche, enquêtes, scores 1 à 4)

(La nature, la qualité de la croissance importe plus que son ampleur.
(Comment penser le développement autrement que par une croissance pour la croissance ?


Théorie de la modernisation

1. Contexte historique

. Le fondement contemporain du développement

Années 50-60 :
- Développement ( Sous-développement
- Recette du « progrès » ( Pensée unique, vision universelle
- Pays développés = image d’un progrès réussi
- Conception du progrès à l’image de la situation des pays « dits » développés

Développement, modernisation: une vision majoritaire
Convergence de plusieurs approches économistes du dvlpt (néo-libérales, néo-Keynesiennes, structuraliste, marxiste) :
Même idée fondatrice: Développement = progrès = mise en oeuvre d’un « ordre de choses » capable d’assurer prospérité, bien-être, bonheur des peuples, harmonie, etc.
Divergence sur le rôle à attribuer à l’Etat et au marché (capitaliste >< communiste).
Convergence: le développement s’inscrit dans un « ordre des choses » (étape nécessaire) centré sur l’industrialisation, la croissance, l’accumulation, les systèmes d’information, etc.

Le paradigme de la modernisation

1945: contexte d’après-guerre : conflits Est-Ouest (capitalisme-communisme)
Crainte de retomber dans la crise (1920-40) : crise socio-économique et culturelle du système capitaliste
Reconstruction de l’Europe : Plan Marshall (théorie de la modernisation est conçue pour cela)
Décolonisation et formation de nouveaux Etat (théorie conçue pour faire entrer le capitalisme dans ces pays nouvellement indépendants).
Création d’un système d’Institutions Internationales pour soutenir les Etats européens :
ONU, organisations de BrettonWood (FMI, BM) et pour les accords commerciaux GATT ((OMC).
(Basé sur le libre échange mais avec une possibilité de limiter les compétences et prérogatives. Ces institutions devaient aider les Etats à résoudre leurs problèmes (balance de paiement, etc.). On va mettre l’accent sur la croissance tout en renforçant le rôle de l’Etat dans l’économie –maintenir le plein emploi et la croissance équilibrée.

Eléments fondateurs de la pensée sur le développement :
- Défis pour les décideurs politiques US : persuader de la supériorité de leur système économique.
Dès 1945 : rôle central joué par les principales universités américaines dans la formation des étudiants à la mondialisation, et les médias (propagande). On va mobiliser toutes les sciences (soc., pol., éco., etc.).

Axe d’attaque :
« Age d’or » aux Etats-Unis, par rapport à l’Europe en reconstruction.
Orienter la propagande vers le mouvement ouvrier qui est le plus sensible au modèle communiste.
Meilleures conditions de vie et de travail pour les travailleurs.
Avoir accès à la consommation de masse, pour une meilleure qualité de vie.
(Montrer que dans le modèle capitaliste US, l’économie existe au bénéfice des citoyens et non de l’Etat et que contrairement au modèle communiste, les travailleurs ne perdaient pas leur individualité et capacité d’initiative. Ces derniers n’étaient pas considérés comme des « bêtes de somme » avec une productivité et un niveau de vie faibles. La propagande : « Rencontrer les américains au travail », la vie de Thomas Bracketts (travailleur de chez Ford), campagne de promotion du capitalisme : « capitalisme du peuple ».



Le paradigme de la modernisation (étapes) supplante le paradigme civilisateur (supériorité) :
Remise en cause de la pensée coloniale qui insiste sur les différences entre les peuples : le paradigme civilisateur: passage de « l’état sauvage » à « l’état civilisé » (le colon est supérieur, capable de gérer et d’organiser sa société) (ex. le Congo).
Pensée de la modernisation : renoncer à la colonisation car trop protectionniste et freine l’expansion des marchés.
Crainte d’une radicalisation des revendications d’indépendance et son appropriation par les communistes.

Du traditionnel à la modernité :
Il va se développer une série de théories sur les dynamiques et étapes de transition du traditionnel à la modernité (Pays dvlpés/ss.-dvlpés ; premier/second/tiers-monde ; moderne/ traditionnel/primitif).
(Rejet des thèses raciales.
(Développement possible pour tous les peuples s’ils suivent la voie de l’occident
(La transition peut-être rapide (dizaine d’années) contrairement à la vision coloniale (siècles).

Conclusion :
Le discours sur la modernisation : autolégitimation du modèle américain de développement et aspect messianique de la diffusion de ce modèle à l’échelle mondiale (« le rêve américain »).
L’école de la modernisation ne s’est pas d’abord élaborée autour des problèmes du Sud mais bien de la reconstruction des pays du Nord (Europe).
La modernisation = la voie universelle des pays du Sud pour rattraper les pays du Nord.

Théorie de la modernisation

Cadre général qui ordonne le monde (cadre d’analyse du changement social) et définit sa trajectoire.
(Mobiliser les élites dans toutes les disciplines : modernisation économique, sociale, culturelle et pol.
(Basée sur l’idéologie de la transition d’une société traditionnelle vers une société moderne.

L’école de la modernisation :
L’école de la modernisation voit le développement comme un processus universel caractérisé par une série d’étapes par lesquelles doit nécessairement passer toutes les nations, les sociétés
(Le développement est avant tout un processus de rattrapage
On se base sur l’expérience des sociétés déjà modernisées et développées (idée de réussite). Les pays sous développés le sont parce qu’ils restent caractérisés par la prédominance du secteur traditionnel.
(Le secteur moderne doit progressivement s’imposer et absorber le secteur traditionnel.

Le paradigme de la modernisation fournit un toit commun aux théories du développement :
Il fait le lien entre trois théories influentes de l’époque :
La théorie de la fin des idéologies (démocratie sociale et libéralisme politique)
La théorie des élites : élites modernisatrices
La théorie du consensus : pays modernes se retrouvent autour de valeurs et d’objectifs de base

Une vision commune de la modernisation :
Vision instrumentale de tous les aspects sociétaux liée à la croissance économique
Hypothèse : l’industrialisation est essentielle pour le développement et une modernité accomplie
Vision schématique de l’histoire pour trouver des lois universelles de la modernisation
Vision évolutionniste : seuil à franchir ou rupture à réaliser pour passer du traditionnel au moderne
Vision négative du traditionnel : négation des acteurs populaires comme acteurs de développement
Vision «occidentalo-centrique» et universelle du modèle de développement et finalement du monde
Combinaison optimal entre : utilisation des ressources, valorisation de l’individu et esprit d’entreprise (Homogénéisation du monde, les pays et les gens « modernes » auraient des caractéristiques communes

Conclusion :
Vision ethnocentrique : impérialisme culturel
La menace communiste = point de départ pour penser le développement. Les théories de la modernisation ont fourni une base théorique à la promotion du modèle US
Le développement signifie atteindre un but unique: la modernité

2.1. Les théories sociologiques de la modernisation

Nouvelle approche des théories du changement social (idée de progrès, évolution) :
Penser le changement et la transition d’une société traditionnelle à une société moderne
Penser la meilleure trajectoire de changement pour éviter la désintégration de l’ordre social
(Le moteur de changement est la croissance éco. Le changement nécessite des conditions culturelles et sociales.

Risque de rupture du processus de rattrapage :
Non maîtrise du processus social lié à la modernisation (processus de différentiation sociale sans intégration) : révolution ou chaos.
Frein/résistance de la société traditionnelle: systèmes sociaux hybrides et/ou dualistes
Chercher les élites locales (minorité) prêtes à porter (être un élément) le changement

Les thèses de Talcott Parsons :
Auteurs de l’école de la modernisation vont s’inspirer des thèses de Talcott Parsons (sociologue américain 1902-79). The social system(1950) : action sociale centrée sur les composantes qui peuvent orienter celle-ci (sens, valeurs, normes, règles); sur les variables comportementales (société préindustrielle-industrielles) et exigences fonctionnelles des systèmes d’action (adaptation, intégration, équilibre). Part de l’analyse des sociétés selon une approche « fonctionnaliste » (Malinowski, Durkeim…). Analyse de la société par son fonctionnement. Les pratiques culturelles sont une réponse aux besoins des individus et de la société.

Questions :
Comment combiner le changement et l’équilibre dans des sociétés connaissant des mutations rapides portées par l’industrialisation ?
L’approche de ces problèmes ne pouvait être que transversale aux différentes sciences sociales et interdisciplinaires (Fonctionnaliste systémique).

La conception d’universaux d’évolution :
Concept d’adaptation (Darwin) va être redéfini comme la capacité du système vivant de faire face à son environnement : contrôler l’environnement, le changer afin de satisfaire ses besoins (économique)
Capacités adaptatives des populations mobilisation –but (politique) ; intégration –système social; évolution de la culture comme motivation
(Changement social : Ensemble sociétal dans lequel tous les éléments sont interdépendants et qui change comme un ensemble. 3 étapes: Sociétés primitives, intermédiaires, modernes.

Une vision universelle de l’évolution des sociétés :
Légitimation culturelle du système social de fonctions différentiés : le politique (doit être différent des liens de parentés); le religieux; judiciaire ; l’économique
Des organisations démocratiques (publiques et privées), la monnaie, les marchés
Habilité à contrôler l’environnement, à le changer afin de satisfaire les besoins du système
La modernisation donne lieu a une stratification de la société
Classes dirigeantes (pouvoir) et les masses
Communautés urbaines (fonctions administratives, politiques, activités économiques spécialisées, activités culturelles) et rurales (activités économiques non spécialisées)
( Emergence de « centres »

Approche dualiste, de la société traditionnelle à la société moderne :
Sociétés traditionnelles = liens communautaires, prédominance du sacré, rites, systèmes juridique et politique propres, maintien des valeurs séculaires, etc.
Sociétés modernes à différents niveaux :
Social: définitions des rôles, classes sociales, institutions sociales spécialisées
Culturel: comportement rationalisé (consommation), besoin d’élites qui portent les changements de valeurs.
Personnalité: H/F moderne est capable d’intégrer le changement : entrepreneur, mobile, veut toujours aller plus loin (profil sociologique).

Société moderne et institutions :
Différences sociales marquées
Institutions : politiques, sociales, juridiques, administratives, etc.
Monnaie, marchés
Système légal universaliste (indépendant du religieux)
Pratiques démocratiques, 4 éléments :
1. L’institutionnalisation des fonctions de prise de décision = procédures électives
2. L’institutionnalisation de la participation des citoyens = l’élection de leurs représentants
3. L’institutionnalisation des procédures de vote et de campagne électorale : multipartisme
4. L’institutionnalisation du principe de libre choix quant au statut de membre

Daniel Lerner (1958) : mobilité :
Ce qui différencie l’homme c’est sa mobilité physique, sociale et psychique qui est à la base d’une culture du changement qui lui a donné une capacité d’adaptation et un dynamisme bien supérieurs à l’homme traditionnel. A cela il faut ajouter un ensemble d’institutions indispensables pour garantir des règles du jeu favorables à cette mobilité – en sécurisant les gains de ceux qui prennent des initiatives et en protégeant les opportunités de chacun de faire des gains tout en fournissant un cadre de résolution des conflits.

Alex Inkeles (1969) :
7 caractéristiques de la Société Moderne :
1. L’ouverture à de nouvelles expériences
2. L’indépendance accrue vis-à-vis des figures de l’autorité traditionnelle et le basculement vers de nouvelles formes d’autorité (associations démocratiques, syndicats, gouvernement, etc.)
3. La croyance dans l’efficacité de la science et de la médecine et l’abandon du fatalisme et de la passivité face aux difficultés de la vie
4. L’ambition à la mobilité sociale pour soi-même et ses enfants
5. Ponctualité et intérêt de planifier ses activités à l’avance
6. Participation active à la vie civique, à la politique locale et aux affaires de sa communauté
7. L’intérêt pour les nouvelles nationales et internationales.

2.2. Théorie politique de la modernisation

Cherche à établir les modalités d’un passage de la société traditionnelle - aux institutions indifférenciées avec confusion entre les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et religieux – vers une société moderne caractérisée par une forte spécialisation des fonctions et une large décentralisation des compétences. Elle va s’inspirer des mêmes concepts que la sociologie mais la vision est plus nette, plus systématique.

La modernisation politique :
Deutsch (politologue américain) : passage du traditionnel au moderne en construisant l’Etat national (conscience nationale et économique)
Dahl : modernité politique = démocratie représentative


Gabriel Almond (inspiré de Parsons) Démocratie multipartisme = sommet de l’évolution
- Trois grands types de culture politique :
Culture politique paroissiale liée à des structures traditionnelles, décentralisées
Culture de sujétion: culture centralisée autoritaire
Culture de participation: propre aux régimes démocratiques
- Typologie des systèmes politiques en lien avec la théorie des stades (modernisation) :
Primitif: prédominance de la culture politique locale, faiblement différenciée et spécialisée;
Traditionnel: un certain degré de différenciation de la structure sociale ; un pouvoir politique capable de centraliser le surplus économique (structure totalitaire)
Moderne: fortement différencié avec de nombreux groupes d’intérêts et un degré ± élevé de culture de participation
- Un modèle de modernité politique donné par les institutions démocratiques:
Des institutions capables de mobiliser les ressources
Une modernisation éco préalable qui doit permettre dans un 2e temps la modernisation politique

Conclusion, Gabriel Almond:
- La modernisation politique = diffusion d’un modèle démocratique
- Rôle important de l’Etat et de la construction de l’Etat Nation
- Importance du rôle des élites (acteurs ayant les traits psychoculturels de changement)

2.3. La théorie économique de la modernisation

La pensée du dvlpt s’inscrit dans la théorie éco de la modernisation : la théorie de la croissance. Rostow (1960) publie : Les étapes de la croissance éco: un manifeste non communiste. Objectif de sa publication :
Fournir un modèle concurrent du changement social par rapport au modèle marxiste-léniniste. Proposer des étapes dans le cadre d’un processus de rattrapage
Persuader les pays « sous développés » d’adopter un modèle capitaliste libéral et démocratique au lieu d’un modèle socialiste ou communiste
Fournir aux décideurs politiques US un cadre théorique qu’ils pourraient appliquer pour la distribution de l’aide extérieure

Les étapes de la modernisation économique :
1. La société traditionnelle: stagnante et pauvre
Technologies primitives, très faible productivité, explications spirituelles (sciences et technologies pre-Newtonienne – pas d’évolution), économies limitées au niveau de l’agriculture
Structure sociale hiérarchique où le pouvoir politique est dominé par les propriétaires terriens, peu de place pour la mobilité sociale
Système de valeur marqué par un fort fatalisme et résistance au changement
2. Les pré-conditions au décollage: (modèle Européen-Anglais, de la fin du 17e s au 18e s)
La société médiévale commence à se désintégrer, les sc. modernes et le commerce se développent. Emergence d’une minorité tournée vers le changement, le progrès, la science et la rationalité.
Innovations technologiques (agriculture, industrie)
Expansion des marchés mondiaux (concurrence internationale)
Changement des valeurs (profit et bien-être individuel)
( Persistance de la société traditionnelle.
3. Le décollage :
Les résistances de la société traditionnelle lâchent finalement et les forces porteuses du progrès économique s’étendent jusqu’à dominer la société
Croissance = processus continu et autoentretenu
Augmentation du taux d’investissement et épargne
Accélération du progrès technologique
( En 10 ou 20 ans : transformation de la société (économique, politique et sociale)

4. Le chemin vers la maturité :
Période de progrès économique (taux d’investissement élevé)
Accélération du développement, nouvelles industries
Evolution des valeurs et des institutions
Elévation générale de la productivité et des revenus
5. Age de la consommation de masse :
Revenu par tête d’habitant a augmenté, la population a accès à la consommation
Le flux moteur de l’économie = l’investissement création de revenus consommation (épargne)
multiplicateur = croissance de la demande généré par la consommation et l’épargne
Moteur de l’économie = biens de consommation durable et services
Bien-être social, diminution des risques pour les personnes.
( Société moderne
6. Lien entre la théorie de la croissance et de la modernisation
Préoccupation des théoriciens : « L’équilibre entre offre et demande pour arriver au plein emploi ». On fait appel aux travaux de J.M. KEYNES (1936), La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie :
La croissance économique joue un rôle central. But = améliorer le bien-être et le plein emploi.
Intervention active de l’Etat à certains moments

3. Conclusions

Vision technique du développement et instrumentalisation du social et du culturel
Place centrale à la croissance et à l’accumulation de capital
Objectif = taux de croissance d’équilibre ( Les élites locales vont mettre en place des versions adaptées
La modernisation est un processus de transition et de rattrapage.
La modernisation est un processus complexe et multidimensionnel
La modernisation est un processus systémique
La modernisation est un processus global et universel
La modernisation est un processus qui requiert du temps
La modernisation est un processus homogénéisant (valeurs communes)
La modernisation est un processus irréversible
La modernisation est un processus dit porteur de progrès

Questions :
Comment caractériser la théorie de la modernisation, donnez au moins 5 caractéristiques importantes ?
Identifiez les différents acteurs et leur rôle dans le processus de la modernisation
Evolution de la doctrine de la modernisation

Milieu des années 60 remise en cause/crise de la théorie Nord américaine de la modernisation :
Nouveaux courants intellectuels critiques: le renouveau du marxisme, l’école de la dépendance (en Amérique latine) et du système monde, le courant écologique autour du développement durable, les courants féministes; etc.
Développement de formes de résistance du monde paysan

1. La théorie néo-marxiste des années 70 

« Développement des forces productives » :
Quelle est la place des masses paysannes dans la théorie du retard?
Quelles alliances possibles entre les paysans et les ouvriers -« socialement plus avancée »?

Controverse entre les libéraux et les marxistes : meilleure manière de mobiliser pour l’industrialisation :
Comment mobiliser la paysannerie pour le changement, la révolution…?
Comment répondre à l’apparition de « contre-élites» qui mobilisent les frustrations des masses déçues

2. Critiques de la théorie de la modernisation

Réflexions autour de la logique de la modernisation = « logique de dépendance »
(Pôles de performance (centre) qui se nourrissent d’une périphérie (dépendante, non spécialisée).
Parsons, une vision universelle de l’évolution des sociétés :
(La modernisation donne lieu à une stratification de la société :
Classes dirigeantes (pouvoir) et les masses
Communautés urbaines (fonctions administratives, politiques, activités économiques spécialisées, activités culturelles) et rurales (activités économiques non spécialisées)
Emergence de « centres »

L’école de la dépendance :
Rejet de la vision universaliste de l’école de la mondialisation
Le sous-développement est le processus séculaire d’exploitation du Sud par le Nord ou encore de la périphérie (pays du Sud) par le centre (pays occidentaux du Nord)

Développement, une autre vision minoritaire (années 70) :
Le développement est lié à une vision idéologique en lien avec une vision du monde.
a. vision : liée au progrès : « ordre des choses »
b. vision : de recherche de sens, vision du monde: « ordre des peuples ou des gens »
Déplace le regard vers « les peuples et les gens » : vision plurielle
Remet en évidence les pratiques de vie oubliées par la modernisation
Met en évidence les conflits d’acteurs (droits des citoyens-nes)

Remise en cause de la vision dogmatique du développement, tenir compte des minorités sociales :
L’école « du système monde », relit l’histoire du capitalisme sur la longue période.
Courants écologistes, féministes, scandinave « de l’autre développement », etc. , mettent en valeur les coûts sociaux, environnementaux cachés de la croissance et affirment la nécessité de chercher de nouvelles voies pour le développement, basées sur d’autres principes.

L’école du système monde 

Ancrer l’évolution des sociétés dans le temps long (à partir des peuples)
Déconstruction de l’approche linéaire et techniciste de la théorie de la modernisation
Reconstruction de l’histoire des relations centre et périphérie
L’école des Annales (1929) :
Fondée par des historiens français Marc Bloch et Lucien Febvre :
Revoir l’histoire en mettant l’accent sur le temps long (la longue durée)
Analyse comparative des sociétés
Approche à partir de la vie quotidienne

Fernand Braudel :
- Histoire régionale (la méditerranée) : les conditions de vie matérielles et économiques des populations, l’histoire de longue durée de la vie des gens
- Immanuel Wallerstein va faire le lien entre l’école des Annales et le développement

Economie monde : « Un morceau de la planète économiquement autonome, capable pour l’essentiel de se suffire à lui-même et dans lequel ses liaisons et ses échanges intérieurs confèrent une certaine unité organique ». Elle se définit par une triple réalité :
Espace géographique qui évolue (Méditerranéen, Turc, Chinois, puis autour de l’Atlantique…)
Accepte toujours un pôle, un centre, jadis des villes (ex. méditerranée : Venise)
Se partage en zones intermédiaires, successives (périphéries, défavorisées)
(Les Systèmes mondes : « Toute société se décompose en plusieurs ‘ensembles’ : l’économique, le politique, le culturel, le social hiérarchique. L’économique ne se comprendra qu’en liaison avec les autres ‘ensembles’, s’y dispersant mais aussi ouvrant ses portes aux voisins. Il y a interaction»
(Le passage de l’économie élémentaire au capitalisme : « On pourrait dire que l’économie du monde entier est visible sur une vraie carte en relief.» Il va parler de niveaux dans l’économie :
Premier niveau : celui de l’économie élémentaire : de « la vie quotidienne »
Deuxième niveau : celui de l’économie du marché
Troisième niveau : celui de l’accumulation, du capitalisme
(Nvx haut : en relation avec la modernisation (l’économie) ; nvx bas : préserve une organisation traditionnelle).
(La proto-industrialisation (1760-1840) : Industrialisation = processus lent, lié à une transformation sociale et un processus technologique :
Paysans vont être acteurs.
Circulation de la petite industrie vers la grande industrie
Paupérisation dans les campagnes, hommes et femmes entre à l’usine (Angleterre : 9% des travailleurs). Le reste vit autour de celle-ci.

Immanuel Wallerstein :
Il va traiter l’histoire mondiale comme le développement d’un système unique en interaction (années 70), lié à l’expansion du capitalisme.
( Système monde : tout réseau d’échange impliquant une division du travail sur un espace plurinational:
Existe une division internationale du travail
Systèmes multiculturels (sociaux, politiques, économiques, juridiques)
Tous les secteurs et régions sont dépendants à travers l’échange
(Trois principales zones économiques :
Le centre: pays à systèmes de production complexes et haut niveau d’accumulation du capital
La périphérie: pays à caractéristiques opposées
La semi-périphérie: pays dont la production industrielle s’est accrue et joue un rôle crucial.

« L’école de système » et approche du développement :
Le sous-développement commence par l’intégration d’une région au monde (périphérisation)
Le développement analyse les rapports de force entre les peuples
(Reconstruction de l’histoire des peuples et relations centre-périphérie Ex. L’Afrique comme périphérie :
Première phase= « périphérisation» de l’Afrique suite à l’esclavagisme (1750-1900)
Deuxième phase: Afrique producteur de matière première pour les pays du centre
Troisième phase: le sous-développement continue si développement endogène pas possible.
Théories critiques issues de l’Amérique latine

Région du monde la plus proche de l’Europe en termes d’IDH. Caractéristiques importantes :
- inégalité importante entre groupes sociaux (inclusion-exclusion, richesse-pauvreté).
( les 10% les plus riches le sont 3 fois plus que les 10% en-dessous.
- continent très politisé.
Le développement y est vu comme une solution contre les inégalités.

1. Critique du processus de rattrapage : théories de la dépendance (Cardoso, Sunkel, Franck, dos Santos)

Développement et sous-développement font partie d’un même processus :
Cela nécessite une approche qui intègre les pays du centre et les pays de la périphérie. Les conditions de productions au centre et à la périphérie diffèrent sur bien des points mais ne sont pas indépendantes les unes des autres : des conditions favorables au centre sont ainsi étroitement associées à des conditions défavorables à la périphérie, et vice-versa. L’économie mondiale dans son ensemble est donc considérée comme un système de domination organisé au profit du centre et qui génère le sous-développement à la périphérie. « Le ss-développement est le résultat d’un processus pluriséculaire d’exploitation du Sud par le Nord, de la périphérie par le centre, dans le cadre du développement d’un système capitaliste mondial »

Les inégalités commerciales sont liées aux inégalités du développement :
Domination socio-politique : rôle prédominant des facteurs historiques et des racines de la domination extra-économique dans l’émergence des relations commerciales internationales. Pendant la colonisation, les matières premières sont envoyées dans le commerce international.
( Domination issue non pas d’une meilleure compétitivité sur des marchés peu libres et ouverts mais d’une forme de coercition basée sur une supériorité politique, militaire et institutionnelle.
( Inégalités de développement : considérées comme la conséquence directe des modalités d’expansion du système capitaliste au cours de l’histoire et de la façon dont il est entré en contact avec d’autres modes de production ; les pays du centre subordonnant les pays de la périphérie à leur avantage.

Formes de dépendance :
Dépendance au marché international car région productrice que de matières premières : Cela vient de la colonisation et du changement de modèle de développement (économie extravertie et passage d’une économie agraire à minière). L’Amérique latine perd le contrôle national de ses économies.
(Cette dépendance vient d’une relation de domination cristallisée par les Conquêtes. Il y a une détérioration des termes de l’échange.
(Solution : rupture avec le système de dépendance par le biais de stratégies autocentrées.
Dépendances industrielle et technologique. Deux moments importants en Amérique latine :
la crise financière des années 30 : effondrement des économies car elles ne savent plus importer des produits industriels.
les années 50-60 : industrialisation importante au niveau de la consommation (reste dépendante au niveau technologique car ne produit pas de machines).
( Nouvelles formes de contrôle/dépendance : les entreprises transnationales contrôlent les secteurs les plus dynamiques et introduisent des technologies très avancées pour la région. Conséquence : il n’y a pas assez de demande de main-d’œuvre. Les individus n’ayant pas de revenus ne savent pas acheter les produits internes (clé de l’industrialisation).
dépendance financière : suite aux prêts d’argent pour les guerres d’indépendance et la modernisation des pays. Les taux d’intérêts étaient bas à l’époque (années 60-80). En 1980, les banques d’Amérique latine ayant prêté de l’argent aux Etats demande à la Banque mondiale de faire pression pour être remboursées. Les Etats font alors des économies sur leur budget (éducation, santé).
( Au final, ces pays ont déjà remboursé le double de leur dette originelle.
( Nouveau type de transfert de richesse Sud-Nord.
dépendance des NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication).

L’Amérique latine vit :
le développement du sous-développement.
le sous-développement du développement.
un capitalisme dépendant (>< Wallerstein : capitaliste unique et pas figé) .
Mais ces relations inégalitaires se situent aussi à l’intérieur des pays (colonisation interne).

Critiques de ces théories :
trop idéologiques.
négligent les dynamiques internes, en particulier l’autonomie d’action des Etats et des élites locales (domination interne comme véhicule de la domination externe).
trop pessimistes.
propositions trop vagues.

2. Critique à la théorie classique du commerce international

Postulats :
- Augmentation du commerce = augmentation du revenu.
- Théorie des avantages comparatifs : chaque pays a avantage à se spécialiser dans les exportations des marchandises qu’il produit au meilleur coût relatif.

Termes de l’échange :
- rapport de l’indice de prix des produits exportés par un pays à l’indice des prix importés.
- permet de comparer l’évolution du pouvoir d’achat que procurent des biens exportés par un pays.
Pour Plebisch, ces termes sont la cause du sous-développement latino-américain car :
- le libre-échange entraîne une division internationale du travail qui confine l’Amérique latine à un rôle d’exportateur de produits primaires (peu de valeur ajoutée).
- les exportateurs de produits primaires subissent une constante dégradation des termes de l’échange (prix à l’exportation à la baisse et prix à l’importation à la hausse (besoin d’exporter + pour importer -).

Critique par Plebisch :
Les termes de l’échange sont dépendants des contextes économiques et géopolitiques :
pays émergeants (Chine, Inde, Brésil, etc.).
développement des économies non marchande (Services) dans le Nord.
diminution de la balance commerciale dans certains pays du Nord.
augmentation de la demande des biocarburants.

3. Critique de la non-intervention de l’Etat or nécessaire dans le processus de développement pour corriger les inégalités

Propositions du CEPAL (années 60) :
approfondir les politiques de substitution des importations par des nouveaux secteurs.
protéger certains secteurs et ouvrir d’autres, et appeler aux investissements, capitaux et aides publiques venant de l’étranger.
créer des marchés régionaux latino-américains (indispensable !).

Critique de l’équation « croissance = développement » car cela ne met pas fin aux inégalités or l’Amérique latine est la région la plus inégalitaire au monde.

Les Etats sont souvent des démocraties politiques mais pas sociales (services sociaux).


Développement durable

1. Histoire d’une idée

Les années 60 :
Graves accidents environnementaux : pollution au mercure au Japon, marée noire dans la Manche en 1967.
- Début de contestation de certains effets du progrès technique comme fin en soi.
- Critique à la forte croissance basée sur le progrès technique et le ‘fordiste’ qui ont abouti à une consommation de masse mais ont sensiblement endommagé l’environnement.

Le début des années 70 :
Ralentissement de la croissance (chocs pétroliers de 1974 et 1981).
- Réflexion au niveau international sur les stratégies de développement dans un contexte de compétition entre les modèles capitaliste et communiste qui, au-delà de leurs divergences idéologiques, mettent en avant le rôle du progrès technique, envisagé comme un bien en soi et seul capable d’assurer une croissance rapide.
- Le rapport du Club de Rome (1972) : étude prospective du MIT (Rapport Dennis Meadows), réalisée à partir d’un modèle qui couvre à la fois les champs économique, démographique et environnemental, indique que la croissance de la production industrielle entraînera à terme un effondrement du revenu par habitant, de la ration alimentaire et, en conséquence de la population mondial. Propositions :
Contrôler l’expansion démographique
Limiter l’accroissement exponentiel de la production
Combattre la pollution et,
La dégradation de la nature
(Critiques: « La croissance est devenue une finalité en soi. La croissance, au lieu de demeurer un concept économique, s’était peu à peu transformée en un pilier idéologique fondamental de l’équilibre social et politique des sociétés industrialisées…La croissance économique était passée du stade d’instrument à celui de finalité, et cela impliquait qu’il était dès lors superflu de s’interroger sur la direction à prendre ».
- Création du programme pour l’environnement PNUE – PNUD (Stockholm, 1972) conférence des Nations Unies sur l’Environnement. Le rapport de la conférence recommande aux pays en développement d’explorer des modes de croissance moins destructeurs du patrimoine naturel et des structures sociales.
- Le concept d’écodéveloppement: « nécessité d’intégrer l’équité sociale et la prudence écologique dans les modèles de développement des pays du Nord et du Sud »

Les années 80 :
Émergence des problèmes environnementaux globaux : atteinte à la couche d’ozone, pluies acides, changement climatique, accidents technologiques majeurs dans les industries nucléaire et chimique : explosion d’une usine de pesticides à Bhopal en Inde (1984), d’un réacteur nucléaire à Tchernobyl en Ukraine (1986), marées noirs : 1978, 1989, Erika (1999), Prestige (2002).
- L’empreinte écologique (WWF) : donne une mesure synthétique de la pression exercée par l’homme sur l’écosystème. Du fait de la croissance démographique et de la diffusion de modes de vie dispendieux, cette empreinte dépasse, depuis le milieu des années 80, les capacités bio-productives de la planète. Elle représente la surface nécessaire à mobiliser pour que la population qui l’utilise puisse vivre durablement sans détruire son capital naturel et mesure la quantité de ressources renouvelables prélevées pour sa consommation directe ou le recyclage de ses déchets et nuisances. Ces ressources sont:
Les ressources primaires provenant de l’agriculture, de la pêche et des forêts utilisées pour l’alimentation et dans les produits industriels (bois d’œuvre, fibres textiles, etc.)
Les ressources nécessaires pour garantir durablement les approvisionnements en énergie en mobilisant la capacité de l’écosystème à absorber les rejets et émissions nocives
Les ressources naturelles immobilisées pour les infrastructures (villes..)
(L’empreinte écologique est exprimée en hectares globaux (hag). Les hag sont les surfaces requises pour reproduire les ressources mobilisées par l’empreinte. Pour un territoire donné, ces ressources dépendent de l’espace disponible et de l’efficacité de l’utilisation de cet espace pour produire les ressources renouvelables, ce qu’on appelle, sa biocapacité. Lorsque l’empreinte écologique d’un territoire dépasse sa biocapacité, cela traduit une surconsommation qui s’opère au détriment d’un autre territoire disposant d’un excédent de biocapacité ou encore au prix d’un épuisement global de ressource. Ex : En 2001 il fallait l’équivalent de 1,21 planète pour assurer la couverture de l’empreinte humaine. L’empreinte écologique atteignait en moyenne 1,5% hag dans les pays du sud, 6,4 hag au Nord, 9,5 hag aux États-unis (si l’ensemble de la planète adoptée le niveau de vie américain, il faudrait l’équivalent de 5,2 planètes pour couvrir l’empreinte de l’ensemble des habitants.
Les travaux de la Commission Brundtland : Créée en 1983 cette Commission des Nations Unies produit en 1987 un rapport : « Notre avenir à tous ». La notion du ‘ développement durable’ intègre de manière consensuelle les questions économiques, sociales, environnementales, politiques, voire morales: «développement où évoluent parallèlement systèmes économiques et biosphère de façon que la production issue du premier assure la reproduction du second »
Une politique différentié selon les pays :
Dans les pays industrialisé riches : la croissance doit poursuivre mais la qualité de la croissance doit changer, pour intégrer les « piliers » social et environnemental du développement.
Dans les pays pauvres: la priorité est de mettre fin au sous-développement en satisfaisant les besoins de base. Il faut une croissance économique vigoureuse qui ralentira la croissance démographique et éliminera la pauvreté, et sera une arme efficace contre les dégradations de l’environnement.
Critiques du Rapport :
On n’y trouve pas d’indications sur les mesures susceptibles de faire changer aussi fondamentalement le comportement des producteurs et des consommateurs
L’accent est mis surtout sur la coopération internationale et la ‘bonne gouvernance’ mondiale
Il ne pas tranche sur les deux conceptions largement opposées de la durabilité
Le paradigme néoclassique : la durabilité « faible » : Les ressources naturelles sont des déterminants de la richesse nationale et de la croissance. Le capital naturel aussi bien que le capital humain doivent être traités de la même manière que le capital physique, car ils sont substituables. Les mécanismes de marché, guidés, si nécessaire, par une politique environnementale, assurent alors une gestion efficace du capital naturel.
Le paradigme écologique : la durabilité « forte » : Le champ naturel est différent du champ économique et social et le conditionne. Ils ne sont pas substituables. Leur conservation exige le respect de certaines contraintes que la rente, la taxation ou l’attribution de droits de propriété ne peuvent garantir à elles seules. La question des limites naturelles de la croissance économique se pose dans les termes suivants:
le taux d’épuisement des ressources renouvelables ne doit pas dépasser leur taux de régénération.
le taux d’émission de polluants ne doit pas dépasser les capacités d’assimilation naturelle anthropique.
Le rapport marchand est incapable de gérer de manière satisfaisante l’ensemble de questions sociales, environnementales et même éco. La contrainte environnementale devrait donc être exercée par la puissance publique, en donnant la priorité à l’adoption des normes collectives et à la mise en œuvre de politiques structurelles.
Les années 90 et les Conférences des Nations Unies
Sommet de la Terre de Rio : 1992, 100 Chefs d’État et 164 nations, plus de 35 000 personnes, confrontation N/S. Pour première fois, le débat n’est pas monopolisé par les chefs d’État et les diplomates, participation d’ONG. En parallèle, un Sommet alternatif (17 000 personnes).
Les résultats :
Agenda 21 (concrétiser les principes DD dans la vie quotidienne)
La déclaration de Rio : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ».
La convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (complété par le Protocole de Kyoto en 1997)
La Convention sur la lutte contra la désertification…..
Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément .
Une définition de DD plus extensive que le rapport Brundtland: celle-ci englobe : les rapports Nord-Sud, la lutte contre la pauvreté, les droits de la femme et l’équité sociale.
Plan d’action : L’Agenda 21: programme global d’action visant à concrétiser les principes du développement durable dans la vie quotidienne :
Champ économique et social du développement (lutte contre la pauvreté, protection de la santé, promotion d’un modèle viable d’habitat humain…).
Conservation et préservation des ressources aux fins de développement : épuisement des sols, déforestation, diversité biologique…)
La participation des groupes majeurs à l’élaboration et à la mise en œuvre du développement dans une dynamique de partenariat : femmes, jeunes, populations autochtones…
Mise en place des moyens d’action transversaux permettant une inflexion du développement vers la durabilité (transfert technologiques, développement de l’éducation, développement de la science au service du développement durable.
Sommet de la Terre II / Rio + 10 : Dix années après : un bilan de bonnes intentions.
Plan d’action en 152 points portant sur les engagements de la communauté internationale destinés à réduire la pauvreté et à protéger les ressources naturelles de la planète.
Il s’agit en fait d’une session extraordinaire de l’Assemblée des Nations Unies consacrée à un examen et à une évaluation de la mise en ouvre de l’action 21 (ou Agenda 21). Le Président du Sommet, Ismail Razali, a déclaré : « Les pays ont sacrifié les objectifs de Rio de manière honteuse. Les gouvernements sont donc tombés d’accord pour approfondir des actions menées (en particulière pour l’eau douce, le transport ou le tourisme) mais finalement peu d’engagements concrets ont été pris par les participants »

Un bilan global partagé
Une certaine prise de conscience de la crise environnementale a commencé à prendre une forme politique institutionnelle il y trente-cinq ans, autour de la préparation de la CNU sur l’environnement à Stockholm en 1972. La plus part des pays se sont alors dotés de structures ministérielles dédiés.
Des initiatives ont vu le jour :
Conventions internationales visant la protection de l’environnement et des ressources naturelles : La convention de Vienne pour la protection de la Couche d’Ozone en mars 1985, le protocole de Montréal, les textes du Sommet de la Terre, 1992, la convention-cadre sur le climat et celle de la biodiversité.
Ces deux conventions ont débouché chacune sur des protocoles : Le protocole de Kyoto pour le contrôle des émissions de six gaz à effet serre à l’horizon 2008-2012 et le protocole de Carthagène sur la biosécurité qui organise les droits respectifs des États pour le commerce des OGM. Ils ont été ratifiés par un nombre suffisant des pays pour entrer en vigueur, sauf les EUA
Mais la dégradation s’est pourtant globalement poursuivie :
Dégradation des sols (érosion, salinisation),
Régression de la forêt tropicale,
Désertification,
Diffusion générale d’une pollution chimique et par les métaux lourds,
Aggravation des effets économiques et sociaux des catastrophes naturelles.
Aggravation des conditions d’accès à l’eau ds les zones arides, érosion de la diversité biologique, ...
Problème d’eau dans la planète : Les crises de l’eau, considérées comme un problème touchant les pays les plus pauvres, affectent de façons croissantes certaines des nations les plus prospères, déclare le WWF avant la Semaine mondiale de l’eau à Stockholm (20-26août). L’Organisation Mondiale de Protection de l’Environnement vient de publier un nouveau rapport «  Pays riches, médiocres pour l’eau » qui donne une vue d’ensemble des enjeux sur l’eau dans les pays développés.
Dans les villes comme Houston et Sydney, le rythme de consommation de l’eau est bien plus élevé que celui de la reconstitution des réserves.
A Londres, les fuites dues à un réseau de distribution vétuste sont estimées à l’équivalent de 300 piscines olympiques par jour.
Dans les pays méditerranéens, la consommation d’eau à grande échelle liée au tourisme de masse et à l’irrigation de certaines cultures gourmandes en eau mettent en danger les ressources disponibles.
Croissance des émissions de gaz à effet de serre : L'effet de serre est dû à l'accumulation dans l'atmosphère de gaz produits par l'activité humaine. Ces gaz sont pour l'essentiel le gaz carbonique (CO2), mais aussi le monoxyde de carbone (CO), le méthane (CH4), les oxydes d'azote (NOx) et les cholorofluorocarbures.
On a calculé que la teneur en gaz carbonique de l'atmosphère s'était accrue de quelque chose 25 % depuis le milieu du siècle dernier et quelle continue d'augmenter au rythme de 0,5 % par an.
Cet effet de serre risque de se traduire, à plus ou moins long terme, par un réchauffement terrestre général, entraînant un relèvement au niveau des mers et des changements climatiques importants.
Quel sont les effets de l'augmentation des émissions de GES sur le climat? Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) a rendu en 2001 son troisième rapport scientifique. Il conclut entre autres que :
- depuis 1750, le taux de CO2 dans l'atmosphère a augmenté de 30%, celui de CH4 145%
- depuis la fin du 19ème siècle, la terre s'est réchauffée de  0,6° et on a assisté à une montée du niveau des océans de 10 à 25 cm.
- toutes les analyses confirment l'effet notable des activités humaines sur ces variations, même s'il demeure de nombreuses incertitudes sur leurs évaluations, et surtout sur les conséquences qui peuvent s'ensuivre.
Le Protocole de Kyoto : Conclu le 11 décembre 1997 à Kyoto, il impose des réductions d’émissions de six gaz à effet de serre. Les réductions varient selon les pays industriels visés. La baisse globale d’émissions sera d’environ 2% vers 2012 par rapport au niveau de 1990, contre 5,2% initialement prévu. Le protocole a déjà été ratifié par 141 pays dont 30 pays industriels. Il a entré en vigueur en 2005 (EUA non, Russie oui)

2. Les contours d’un concept

Plusieurs approches du développement durable
- L’approche Anthropocentrique : Le souci de préserver les ressources naturelles est justifié par l’utilité qu’elles présentent pour l’homme (bien être, santé, esthétique, survie..).
- L’approche éco-centriste : La vie est supposée posséder une valeur en elle-même : « Le fondement du droit à l’existence des non humains n’est plus utilitariste, mais éthique ».
(Le problème consiste à compenser l’épuisement des ressources naturelles par l’accumulation de capital et par le progrès technique

Trois objectifs assignés au développement durable :
Intégrité environnementale
L’efficience économique/la croissance
L’équité (intra et intergénérationnelle)

Critères et indicateurs de durabilité
L’OCDE y associe des indicateurs portant sur les activités ayant un fort impact sur l’environnement : l’énergie, les transports, l’agriculture
L’UE : d’  « état » ou « de conditions de ressources naturelles » par des indicateurs de « pressions » sur l’environnement, et « des réponses sociétales»
L’ONU ensemble d’indicateurs qui recouvrent les quatre volets économique, social, environnemental et institutionnel du développement.
La Belgique a définit (Conseil fédéral du développement durable) un ensemble d’indicateurs du DD


Genre et développement : vulnérabilité, gestion des ressources et rapports sociaux de sexe

Années 70 : émergence d’un autre débat sur le développement
Lié à une vision idéologique en lien avec une vision du monde et des « approches scientifiques » :
a. vision : liée au progrès : « ordre des choses »
b. vision : de recherche de sens, vision du monde: « ordre des peuples ou des gens »
Déplace le regard vers « les peuples et les gens » : vision plurielle
Remet en évidence les pratiques de vie oubliées par la modernisation
Met en évidence les conflits d’acteurs (droits des citoyens-nes)
Revoir le monde du côté des minorités sociales :
L’école « du système monde », relit l’histoire du capitalisme sur la longue période.
Courants écologistes, féministes, scandinave « de l’autre développement », etc. , mettent en valeur les coûts sociaux, environnementaux cachés de la croissance et affirment la nécessité de chercher de nouvelles voies pour le développement, basées sur d’autres principes.
Autour de l’environnement et du développement durable.
Autour de l’approche femmes et développement et genre et développement.

1. Genre un nouveau paradigme?

Remet en question le lien entre différences biologiques et différences psychologiques et socioculturel
Construction sociale : « On ne naît pas femme on le devient » S. De Beauvoir, «Les différences biologiques de sexe s’accompagnent de différences de statuts, de rôles, de responsabilités entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs de chaque société»
Conséquence sociétale: les attentes en termes de comportements et d’attitudes sont différentes pour les hommes et les femmes et varient selon la société considérée.
Conséquence en termes d’analyse: l’approche genre s’attache à l’étude des relations entre des individus (hommes et femmes) au sein d’un système social.
Le rapport social constitue une logique d’organisation du social qui donne une dimension systématique à un ensemble d’éléments articulés entre eux et servant la même logique
Logique ayant une pesanteur historique produisant une détermination relative des pratiques

2. Femmes et genre : un rapport spécifique aux enjeux de développement ?

L’apport de l’économie féministe
La théorie économique, dans sa forme dominante, accentue la notion unique d’une économie fondée sur la croissance et la maximisation du profit monétaire
L’économie féministe met notamment en évidence le rôle invisible des femmes dans l’économie et le rôle pluriel de l’économie pour les femmes
Certaines féministes comme Marianne Feber et Julie Nelson, Nancy Folbre, Dominique Méda, Irène Van Staveren, etc. développent la notion d’économie féministe qui donne une visibilité aux liens ancestraux (liés aux rôles sociaux) entre «genre et économie».
Marianne Feber et Julie Nelson (2001) remettent en cause les outils d’analyse économiques «masculins», qui ne tiennent pas compte du rôle « invisible» joué par les femmes (notamment le rôle reproducteur). Les pratiques économiques des femmes n’entrent pas dans les cadres traditionnels d’analyse économique, car ces pratiques cherchent à concilier les besoins économiques (travail) et les besoins liés au rôle reproducteur (vie de famille).
une approche plurielle des principes économiques capable d’intégrer des activités de réciprocité, valorise les activités liées à la reproduction(les soins aux enfants, aux personnes âgées, la sécurité alimentaire, la santé, etc.), et rend visible leur coût. Activités généralement assumées par les femmes
Le groupement Mujer y Ajuste illustre à partir des pratiques d’économie solidaire propres aux femmes comment « le modèle néolibéral, fondé sur le capitalisme, surestime ses propres profits, car si l’on tenait compte des coûts réels, officiels et non officiels, les profits seraient beaucoup moindres.»

L’apports de écoféministes
L’écoféminisme : « féminisme environnemental ». Les femmes ont un rapport spécifique/propre avec la nature (non essentialiste mais social et culturellement construit).
- Ecologistes et écoféministes : Alors que les écologistes porteront leur attention principalement sur l'épuisement des ressources et la destruction de l'environnement, les féministes environnementalistes ajouteront que la responsabilité de ces catastrophes est imputable, au-delà des systèmes capitaliste et socialiste, au patriarcat : "Système mâle".
- Représentantes :
Rachel Carson, 1962, « Printemps silencieux »
Françoise d’Eaubonne, années 70, « Ecoféminisme ou mort »
Vandana Shiva, physicienne et philosophe, New Delhi, 80 (lutte contre les pesticides et les OGM)
Marie Mies, socio -anthropologue allemande (contre les méthodes de reproduction artificielle)
- Monde moderne fonctionne à l’image de la démarche scientifique : On traite chaque chose séparément, sans se préoccuper des conséquences sur le tout, on sépare l’esprit de la matière et on manipule la nature comme une matière inerte, jusqu’à réduire ou tarir sa capacité de régénération. Les femmes de part leurs rôles sociaux ont une autre approche de la nature.
- Ecoféminisme et patriarcat : Le féminisme environnementaliste établit des liens entre l'oppression des femmes et celle de la nature. Il existe des liens directs entre la violence patriarcale contre les femmes et la violence contre la nature et les peuples.

Le genre dans le développement durable
a. Importance des femmes comme actrices de développement : inégalités d’accès aux ressources (économiques, naturelles, outils de production,…)
Les femmes ont un accès et un contrôle aux ressources naturelles peu consolidés :
On constate que les femmes ont pratiquement partout des droits fonciers moins solides que les hommes (Afrique, Amérique latine)
La plupart du temps, elles n’ont qu’un droit d’usage sur les ressources naturelles
Exemple : L’héritage des terres varie selon les régions, cas du Guatemala. Il se fait le plus souvent au bénéfice des garçons. Dans la région de Chichicastenango, une zone avec peu de terres, la préférence est accordée aux fils. Dans la région Quiché, on observe des modèles différents : A Totonicapán, la région de Barcenas et sur la côte sud, les fils et les filles héritent en général à parts égales. Dans la région centrale, plus proche de la ville de Guatemala, hommes et femmes ont les mêmes droits à l'héritage. Sumpango, à prédominance maya, on trouve différents modèles de distribution. Dans certaines régions, les femmes reçoivent des terres de moindre qualité "parce qu'elles contribuent moins" ; dans d'autres, des parcelles leur sont octroyées sur lesquelles elles peuvent construire leur foyer.
- Le non contrôle des ressources influence le comportement : Le moindre accès et contrôle des ressources par les femmes a un impact sur leurs conditions de vie et sur leurs stratégies.
le manque d’accès et de contrôle des ressources peut accroître la vulnérabilité des femmes, et
conséquences diverses sur la gestion de l’environnement en privilégiant une logique à court terme

b. Des rôles spécifiques déterminants : relations particulières à l’environnement ?
- selon les contextes culturels et sociaux : la division sexuelle du travail agricole confère, dans toutes les sociétés, des spécificités aux hommes et aux femmes (rites et règles de semis, de labour, de travaux d’entretien des cultures, de récolte, de transport, de transformation, de commercialisation et conservation)
- La répartition des rôles est loin d’être universelle, et connaît des variantes importantes. Elle est fonction de différents facteurs (intervention de la technique, type de culture, forme de commercialisation…).
- Le cas de la modernisation agricole :
peut exiger un travail supplémentaire pour les femmes,
pousse à l’abandon des cultures vivrières pour des cultures plus rapides ou moins exigeantes
émergence de problèmes nutritionnel et de santé

c. Recomposition des relations familiales et sociales
- Différents processus sont à l’origine de cette recomposition :
La modernisation agricole.
Le développement des cultures de rente.
Des vagues de migrations (nationales et internationales).
(Modification des rôles économiques et sociaux au sein des ménages et de la société :
- Modification des ménages :
Femmes chef de famille (responsabilité principale)
Absence ou abandon de la famille de part des hommes (conjoint, père, parenté masculine…) « femme chef de famille, famille monoparentale, famille matricentrée, etc.»
Augmentation du nombre de ménages dirigés par des femmes : en Afrique saharienne, à peu près un tiers des ménages ruraux ont à leur tête une femme. La proportion des ménages ayant une femme à leur tête s’élève à plus de 20% pour l’Afrique en général et à près de 30% en Amérique latine et dans les Caraïbes.
- Modification du mode de consommation : Une augmentation des revenus ne signifie pas nécessairement amélioration de la diète alimentaire :
peut-être associée à une hausse des dépenses et à une modification du mode de consommation, notamment alimentaire, plus proche du modèle urbain,
pas de lien direct avec l’amélioration des moyens de production (pas de réinvestissements dans l’agriculture),
parfois même, effets négatifs sur la diète alimentaire et la santé.

3. Les politiques de développement intègrent les femmes, puis le genre

Des études précurseurs (E. Boserup)
- Ester Boserup, (1970), The women’s role in Economic development, 1983.
répartition par thème les multiples activités économiques des femmes
le rôle des femmes dans la production économique a été jusqu’alors sous-estimé
les programmes de développement ne considèrent pas la répartition des rôles entre les sexes (travail, famille, société…).
l’importance de revoir les pratiques de développement sous un angle féminin, surtout les rapports qui s’articulent autour de la terre, l’accès aux ressources, l’héritage, la solidarité villageoise, etc.
- Critiques des stratégies de développement : 1969: « la commission pour le développement international »
Mise en évidence des:
1. Effets négatifs pour les femmes, des politiques mises en oeuvre. Dégradation de leur statut.
2. L'"invisibilité" du travail féminin.
(L’acteur femme rendu visible :
dans le développement: rendre visible leur contribution économique
Conférences de Nations Unies et autres actions au niveau international
Mouvements sociaux de femmes/mouvements féministes (diffèrent suivant les continents)
- Les Nations Unies s’interrogent sur les femmes puis le genre dans le DD.
1. La conférence de Mexico 1975 : première conférence mondiale des NU qui a focalisé l’ensemble des pays sur la condition féminine
Les effets négatifs des politiques de développement pour les défavorisés, en particulier les femmes. C’est ce que l’on va appeler : « le développement contre les femmes»
L’invisibilité du travail féminin, aussi bien dans les statistiques que dans les études préalables à l’installation de projets de développement
1975-1985 : décennie de la femme ;
Intégrer les femmes dans le développement
2. Rio 92: Développement durable : Agenda 21 les femmes seront actrices dans le DD.
3. Vienne 1993: D.H. : Women’s rights are human rights, condamnation des violences envers elles.
4. Déclaration du Caire 1994 : Droits reproductifs et droit individuel au b-ê
5. Copenhague Sommet social 94: Remettre l’humain au centre du développement, égalité
6. Plate-forme d’action de Beijing 1995: Droits et pleine participation des femmes
7. Les femmes dans l’OMD (2000).
Des politiques de développement qui intègrent les femmes au développement
Des instruments juridiques sont élaborés:
Conventions de l'OIT sur l'égalité des salaires, sur le congé de maternité
1970 : les femmes pauvres sont surtout dans le secteur informel
1973, l'amendement de Percy USAID : USAID ouvre un bureau : “women in development” : USAID be administered so as to give particular attention to those programs, projects and activities which tend to integrate women into the national economies of foreign countries, thus improving their status and assisting the total development effort. Les fondations Ford et Rockefeller soutiennent70 programmes de dév. pour les femmes.
CEDAW = Convention sur l’ élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979 à l’assemblée des NU).

1995, Quatrième conférence mondiale sur les femmes : La déclaration de Beijing et le programme d’action ont été adoptés par les représentants de 189 pays. 12 domaines critiques pour la promotion de la femme:
la croissance de la pauvreté;
les inégalités dans le domaine de l’éducation et de la formation;
la santé;
la violence contre les femmes;
les effets des conflits armés ou non;
les inégalités dans les structures économiques et politiques;
le partage du pouvoir et des prises de décision;
l’insuffisance des mécanismes institutionnels pour promouvoir l’avancement des femmes;
les droits humains, promotion et protection des droits des femmes;
l’image stéréotypée et inégalitaire entre les hommes et les femmes dans les médias;
les inégalités dans la gestion des ressources naturelles et dans la protection de l’environnement;
discrimination et violation des droits des fillettes;

D’autres conférences intégreront les besoins spécifiques des femmes dans le développement:
Suivi de Beijing (2000, session extraordinaire des NU Beijing+5) à NY (+ rapport annuel)
Deuxième sommet social de Copenhague +5 en 2000
Les Objectifs du millénaire en 2000

Critiques des politiques de développement par les mouvements de femmes
Les mouvements de femmes et mouvements féministes du Sud vont critiquer l’approche de l’Intégration des femmes dans le développement : parler des problèmes des femmes n’est pas suffisant, c’est un problème structurel (emploi), lié à la société. Il ne suffit pas de sortir les femmes de la pauvreté, elles doivent pouvoir décider de la vie qu’elles veulent mener (formation, accès aux ressources, emploi).

Remise en cause de la notion d’intégration des femmes dans le développement par les féministes (1980)
Critiques opérationnelles: inefficace de considérer les femmes isolément (logique collective).
Critiques politiques: les femmes sont intégrées dans un modèle de développement où les structures de production et d’accumulation les écrasent et ne leur reconnaît pas de place à part égale avec les hommes. Elles n’ont pas accès à la prise de décision. Il faut permettre aux femmes de participer à la politique.
Les rapports hommes/femmes dans les projets de développement posent la question du long terme; et surtout du pouvoir et du statut entre les sexes
Recherches féministes: Caroline Moser (1993) ou encore Maxine Molyneux (1994) expriment l’importance de considérer les besoins pratiques et les intérêts stratégiques du genre
(Besoins pratiques/de base : Ils concernent les nécessités de la vie quotidienne : l’alimentation, l’eau, santé, éducation des enfants… La satisfaction de ces besoins peut prendre un temps relativement bref. Il faut répondre à ces besoins avant de prendre en compte les différences de genre.
(Les intérêts stratégiques : Il s’agit d’augmenter les connaissances et les aptitudes, avoir accès aux mêmes droits juridiques et accorder l’égalité des chances. Ils sont à long terme et liés à l’amélioration de la condition des plus défavorisés. Cela suscite des changements dans les rôles ainsi que dans l'accès et le contrôle des ressources, bénéfices et du pouvoir. Exemple : les quotas en politique et la « tirette » (h-f-h-f, (parité).

Création du réseau DAWN en 1985 (Development Alternatives With Women in a New Era) : mouvement de femmes du Sud et du Nord. Elles vont critiquer les précédentes approches du développement ainsi que l’approche féministe occidentale. En 1985, les mouvements du Sud vont revendiquer l’empowerment des femmes. Elles vont critiquer les approches précédentes et le mouvement féministe occidental :
S’opposent à l’homogénéisation des femmes du Tiers-Monde et à la victimisation.
Rappellent les causes de l’oppression des femmes : localisées dans le patriarcat, les dépendances coloniales et néo-coloniales. Le système économique et la colonisation ont influencé des rapports de genre, surtout dans les Andes (avant complémentarité h-f, domination moins marquée). Cela a amplifié le phénomène.
Élaborent des réflexions théoriques sur le rapport entre développement et pouvoir (empowerment = aussi le renforcement de la confiance en soi) : Critiquent l’idée que le développement des femmes est l’intégration de celles-ci dans le développement de type occidentale. Elles critiquent les approches quantitatives car l’objectif dans les rapports de genre n’est pas un quota mais pouvoir décider de sa vie, s’estimer (actions mises en place par rapport à cela, groupes de travail). Au niveau individuel (identité) mais aussi collectif (rapport de genre), et aux niveaux quantitatif et qualitatif.

Genre et ethnicité : les organisations de femmes (Patricia Ruiz Bravo, 2007)
Les femmes indigènes mettent en évidence la question du territoire, l’accès et le contrôle de la terre, l’importance de la culture et des langues locales. Mais aussi la question de la violence, de la division sociale du travail et de la participation sociale et politique. Les agendas entre organisations féministes ne sont pas les mêmes.
Féminisme urbain libéral : ne tient pas compte des exclusions ethniques, ne tient pas suffisamment en compte de leur problématique.
problématique particulière des femmes indigènes.

Passage de l’Intégration des femmes au développement à l’approche genre et développement
Approche de l’Intégration du Genre dans le Développement : « genre et développement ». Cela modifie les types de projet mis en place.
- Développement de projets dans la mouvance IFD, Moser identifie quatre approches :
L’approche « Bien être »
L’approche « Équité »
L’approche «Lutte contre la pauvreté »
L’approche de « L’efficacité »
et met en évidence les Besoins Pratiques de Genre (BPG) et les Intérêts Stratégiques de Genre (ISG). - Approche genre et développement : empowerment :
Donner aux femmes plus de pouvoir et d’autonomie
S’appuie sur les BPG et ISG
Vise le changement des rapports de genre (individuel et collectif)
Fait le lien entre subordination et domination masculine
- Passage de IFD à GED :

IFD
Approche : femmes = problème, il faut les sortir de la pauvreté.
Centre d’intérêt : les femmes
Problème = exclusion des femmes dans le développement
Objectif = développement plus efficient/efficace.
Solution = intégrer les femmes au développement, réponse aux besoins pratiques
Stratégies : projets de femmes, pour elles.
( on voit les femmes comme des personnes particulières, pas comme rapport h-f.
GED
Une approche de développement
Centre d’intérêt les rapports sociaux et de pouvoir H/F
Prob. = relations de pvr inégaux, pas de participation des femmes, accès aux ressources, les droits.
Objectif = développement équitable et durable, où les F/H prennent des décisions
Solution = accroître le pouvoir des + démunis et des femmes (empowerment)
Stratégies = considérer les besoins pratiques et les intérêts stratégique pour un changement
(on intègre les femmes dans la société.
4. Nécessité d’outils spécifiques d’analyse des rapports de genre et indicateurs

Profil d’activité : théorie des trois rôles (outil de base)
Les activités économiques, liées à la reproduction et sociales sont fonctions du sexe, de l’âge, de l’ethnie, de la classe sociale, etc., ainsi que du temps consacré par individu. Elles permettent d’inventorier les ressources dont disposent ces individus pour réaliser leurs activités et les avantages qu’ils en retirent. Le but est de savoir qui fait quoi et comment ça change dans le temps. Cela permet de mettre en évidence de « double/triple » journée des femmes et aussi de revoir le rôle reproductif/éducation des enfants (reste souvent dans les mains des femmes, solidarité féminines). Permettre aux femmes d’accéder à certaines activités ne mène pas à un changement des rapports de genre. De plus, il peut survenir des problèmes identitaires au niveau de l’homme qui se retrouve au chômage et dont la femme ramène le revenu (importance de l’identité masculine dans les rapports de genre).

Le profil d’accès et de contrôle aux ressources
Permet de faire l’inventaire des ressources dont dispose les individus pour réaliser leurs activités et les avantages qu’ils en retirent. Il est essentiel de distinguer l’accès, de la maîtrise (contrôle) et de l’utilisation, même lorsque les femmes ont librement accès aux ressources (parfois incapacité à tirer parti de leur utilisation). Qui a accès ? Qui contrôle les ressources ? Quelle qualité ?

Ressources
Economiques :
Terre
Equipement, outils, techniques
Mains-d’œuvre (H, F, enfant)
Argent
Socio-politiques
Education-formation
Organisation-représentation
Leadership
Crédibilité-expérience
Temps





Bénéfices
Economiques
Revenu gagné
Possession des biens
Besoins essentiels (nourriture, vêtement, santé, logement, etc.)
Socio-politiques
Education-formation
Pouvoir politique
Prestige
Reconnaissance
Statut juridique
Culturels
Changements culturels
Capacité d’action
Dignité sociale
Temps

L’analyse des facteurs influant sur les activités, d’accès et de maîtrise
On s’intéresse aux causes sous-jacentes de la division du travail selon le sexe ainsi que de la possession des ressources et des avantages qui en découlent. Cela permet de cerner les facteurs qui déterminent la participation des hommes et des femmes, en fonction d’un contexte économique et culturel global.
Les conditions économiques générales
Les structures des institutions (accessible ou non, existe ou non)
Les facteurs démographiques
Les normes de la collectivité (normes familiales et croyances religieuses)
Les paramètres juridiques
La formation et l’instruction
Les événements politiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays
(influencent positivement ou négativement les rapports de genre.

Des indicateurs de genre
- Mesures des écarts/disparités entre la situation respective des femmes et des hommes (sex ratio)
- Mesures de situation spécifiques que vivent les femmes (mortalité maternelle, viol)
- mettent en évidence les inégalités entre les sexes
- Permettent d’évaluer l’impact des politiques sociales corrigeant les disparités

1. L’indicateur sexo-spécifique :
ISDH mesure le niveau de développement atteint dans les même potentialités humaines que l’IDH, mais en tenant compte des inégalités sociologiques entre les femmes et les hommes. ISDH constitue donc un IDH pondéré ou corrigé à la baisse, en fonction des inégalités entre les sexes. Il met l’accent sur les potentialités humaines élémentaire et le niveau de vie.

2. IPF = Indicateur de la participation des femmes
IPF se concentre sur la question de savoir si les hommes et les femmes sont à même de participer activement à la vie politique et économique et de prendre part aux processus de décision. Trois grandes classes de variables:
Les ressources économiques liées au travail (la variable est le revenu);
La part de participation aux décisions économiques la variable est la part dans l’emploi: professions libérales et techniques; fonctions administratives et d’encadrement;
Les possibilités de carrière dans le politique et de la participation aux décisions politiques, la variable est la part de sièges parlementaires.

3. Indicateur empowerment (l’habilitation) :
2 principaux champs mis en valeurs:
Un changement personnel dans le degré de conscience, qui se traduit par une recherche de contrôle et de confiance en soi, ainsi que par la reconnaissance de son propre droit à prendre des décisions et à faire des choix.
L’organisation orientée vers le changement social et politique.

4. Indice de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique (IDISA) :
L’IDISA se compose de deux parties:
- l’Indice de la Condition de la Femme (ICF)
- le Tableau de Bord de la Promotion de la Femme en Afrique(TBPFA).
(comparaison des résultats H-F :
Pouvoir social: capacités, éducation et santé
Pouvoir économique : opportunités, revenu : visant à évaluer la contribution invisible des femmes à la population active, budget-temps/emploi et accès aux ressources
Pouvoir politique : capacité d’influencer et de contribuer aux résultats par la participation à l’organisation, aux sphères de négociation et au vote dans le cadre du pouvoir politique formel, mais aussi informel : Secteur public, Société civile.
(Le Tableau de bord de la promotion de la femme en Afrique (TBFA) : Evalue, de manière qualitative, l’efficacité des politiques nationales de promotion et d’autonomisation des femmes et suit les progrès des Gouvernements pour la ratification et la mise en oeuvre effective des conventions relatives à l’égalité des sexes et à l’empowerment des femmes dans 4 domaines: droits, sphères sociale, économique et politique.



5. Critiques des politiques de développement par les Ecoféministes

- Remise en cause des politiques de développement : « … les processus de modernisation, de développement et de progrès sont responsables de la dégradation de l’environnement. Le développement est le problème et non la solution… » Vandana Shiva
- Remise en cause de l’approche du développement : « … Dans les pays du Sud on a favorisé les cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières En Inde, où la révolution verte, tellement vantée dans son temps, devait apporter au pays son autosuffisance alimentaire, au contraire les famines se sont multipliés. La nature dégradée ne subvient plus aux besoins de la population, des territoires entiers ont été saccagés et une déforestation massive a supprimé les cours d’eau et les sources. » Vandana Shiva
- Actions des mouvements écoféministes :
Des villageoises indiennes : Chipko. Pour résister à la déforestation, elles entouraient les arbres de leurs bras, afin d’empêcher les tronçonneuses de les abattre.
Dans le sud-ouest de l’Allemagne, de 1974 à 1976, des paysannes de Whylon été plus actives au sein d’un des premiers mouvements contre l’énergie nucléaire.
- Des activités économiques qui reposent sur de nouveaux rapports :
à la nature : la nature est respectée dans sa richesse et sa diversité, à la fois pour sa propre sauvegarde et comme pré-condition à la survie de toutes les créatures de la planète
entre personnes: comme la domination de la nature par l’homme est liée à sa domination des femmes et d’autres êtres humains un rapport différent et non exploiteur à la nature ne peut être installé sans changer les rapports humains, en particulier entre femmes et hommes
- Critiques :
Courant non homogène avec des tendances plus spirituelles et «fondamentalistes», identifiant la nature à la biologie des femmes et réfléchissant en termes de «principe féminin» ou d'«essence cosmique de la féminité»
Vision utopique du rôle de la femme
(Réponse à la critique : « Nous parlons des femmes et d’hommes. Leurs corps sont différents. Mais la différence n’est pas notre problème pas plus qu’entre des gens qui sont noirs ou qui sont blanc. Le problème est que ces différences ont été transformées en antagonismes au cours de notre histoire coloniale et capitaliste ».

Evolution des politiques de développement depuis les années 80

Les paradigmes de l’aide

1960-1980 : développement = investissement public, logique de projet (gestion du capital humain et physique, aide liée (conditionnée), politiques de développement.
1980-2000 : développement = équilibre macro-économique, logique de programme et aide d’ajustement structurel (politique libérale à outrance, mise en avant de détournement de la bourgeoisie locale et une seule politique de la BM et du FMI.
depuis 2000 : développement = Etatique, logique de programme et d’aide budgétaire de l’Etat local.

2. De 1975 à 1990 : la crise de la dette et la décennie perdue

Au cours des années 70, des changements importants…
1971 : Tatcher : La valeur de référence passe de l’or au $. Les dettes sont alors calculées en fonction de sa fluctuation.
1973 : la crise pétrolière : OPEP augmente les prix. Au nord : fin aux « Trente Glorieuses ». Ces pays investissent dans des banques, ce qui permettra de prêter aux différents pays.
Chute du mur de Berlin (1989) : modèle capitaliste devient unique.

Des changements importants :
Capitaux importants placés en banques.
Prêt à taux relativement bas (Endettement des pays du Sud (21%/an entre 1970 et 1979) : 540 milliards de $ US en 1980.
Projets qui ne profitent généralement pas directement aux populations (époque des projets « éléphants blancs » et de l’aide liée : projet de développement industriel mais ne répondent pas aux besoins ou à la capacité des régions).
Les pays du tiers-monde optent pour une éco tournée vers l’exportation (théorie de la dépendance).

Pour les PVD19601970Stock de la dette extérieur8 milliards de $ US70 milliards de $ US540 milliards de $ US
Crise de la dette dans les PVD : conséquence d’une combinaison de facteurs
Ralentissement de l’activité économique au Nord: contraction du commerce mondial et donc chute de la demande des produits en provenance du Sud et de l’Est (en particulier les matières premières).
Dégradation des termes de l'échange (chute des prix des matières premières au Sud et augmentation du prix au Nord) : investissement dans pvd produisent peu de richesse.
Hausse des taux d’intérêts.
La nature de la dette se modifie
Les dettes publiques à taux d’intérêt fixe (vont diminuer)
Les dettes privées à taux flottant (ex. 78% de la dette du Mexique, 74% de celle du Chili, 62% de celle du Brésil…)
(Les pays décident de ne plus rembourser leur dette. Exemple : en 1982 « Le Mexique se déclare dans l’incapacité de payer sa dette. » (60 milliards aux banques occidentales), puis la Pologne, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil, le Chili.
(Exemple de la Bolivie : Le paiement du service de la dette et la suspension des prêts extérieurs ont été des éléments-clés responsables de l’hyperinflation dans les années 80. En 1981, le service de la dette représentait plus de 33% des exportations. En 83, il était passé à 41,6%. En 1984, sous la pression populaire, le gouvernement de l’Union démocratique populaire a suspendu le remboursement de la dette.
- Crise de confiance des pays créditeurs et durcissement des conditions de prêt
Peur de l’insolvabilité des débiteurs du Sud
Durcissement des conditions de prêt : besoin d’un accord du FMI
(Flux monétaire inversé du Sud vers le Nord! Les PED ont remboursé presque 10 fois ce qu’ils devaient en 1980 alors que leur dette a été multipliée presque par 5.
(Les pays remboursent plus qu’ils ne reçoivent.
(2000 : allègement de la dette.

Des politiques d’ajustement structurels (PAS)
- De nouvelles politiques internationales liées aux prêts
FMI (Fonds Monétaire International), BM (Banque Mondiale) et les banques se concertent
Accord du FMI pour de nouveaux prêts sous conditions très strictes : les PAS
(Perte d’autonomie des Etats du Sud sur leurs priorités de développement.
- La stratégie Américaine :
Les Américains proposent une renégociation de la dette au « coup par coup ».
Va à l’encontre de la demande des pays débiteurs d’un traitement global du problème de la dette.
- PAS = Libéralisation et adaptation aux normes de l’internationalisation. FMI met l’accent sur trois points :
Confiance accrue dans le secteur privé comme moteur de développement.
Réduction du rôle de l’Etat (dans l’économie et le social).
Libéralisation des échanges et des mouvements de capitaux.
- les Plans de l’Ajustement Structurel (PAS)
Mesures d’inspiration néolibérale:
Discipline budgétaire : contrôle des salaires, baisse des impôts, dévaluation de la monnaie locale et augmentation des taux d’intérêts ;
Limitation des dépenses publiques : notamment dans l’enseignement, les soins de santé, et de bien-être, etc. ; réduction du personnel administratif ;
Réformes institutionnelles visant la libéralisation des marchés et du commerce : privatisation des entreprises publiques.
Ces mesures se retrouvent au sein du Consensus de Washington(1989)
(Les programmes d’ajustement structurel avaient pour objectif de remédier au caractère irrationnel des systèmes économiques des PVD et de les remettre sur la voie d’un développement économique rationnel.
- 1988-G7 décider d’accorder des réductions de dette (Toronto)
Accord de réduction (allégement) des dettes pour les pays pauvres qui ne peuvent faire face à leurs créances.
Abaissement des taux d’intérêts.
Allongement du délai avant le début du remboursement.
Apurement partiel du service de la dette.
- Année 80, imaginaire globale : Aide d’urgence. Parallèlement : les actions humanitaires comptent à l’époque plus que les théories : exemple, la mobilisation massive pour l’Éthiopie au milieu des années 1980.

Critiques des PAS
- Dani Rodrik:
Les mesures de libéralisation des marchés ont provoqué une aggravation de l’instabilité éco, une incertitude et un frein de la part du secteur privé dans ses décisions d’investissement.
Les PAS ont renforcé l’économie informelle et le repli sur des réseaux communautaires.
(«le peuple doit assumer une dette dont les bénéfices ne leurs sont jamais parvenus». (Esquivel)
Utilisation des prêts pas toujours pour les populations mais au profit des dirigeants
- Le PNUD (Programme des Nations Unies) estime que dans les années 80, les taux d’intérêt appliqués aux pays pauvres étaient 4 fois supérieurs à ceux accordés aux pays riches, en raison de leur moindre solvabilité et de la dépréciation de leur devise nationale.
- L’UNICEF va être la première à montrer les conséquences sociales des PAS. Elle manque de moyens dans la santé (notamment femmes et enfants) ( L’ajustement à visage humain (1987).
- Les femmes sont fortement touchées par les PAS :
Education (diminution des budgets + privatisation) (exclusion des franges les plus démunies de la société (filles dans familles pauvres).
UNIFEM (2000) met en évidence le lien entre l’endettement accru des pays et la baisse de l’inscription des filles dans les écoles secondaires.
Santé : réduction des budgets (manque d’équipement sanitaire et de personnel qualifié.
L’initiative de Bamako (1987) a eu comme conséquences pour les femmes, couche vulnérable du fait des maternités et de l’allaitement: un taux de mortalité maternelle + élevé, des symptômes de malnutrition et d’anémie, ainsi qu’un taux de mortalité maternelle et infantile en augmentation.

Conséquences de la pauvreté économique :
- La crise éco elle-même crée des risques spécifiques pour des raisons financières: avortement sélectif et/ «féminicide» aux dépens des petites filles, pour éviter la dot parfois exorbitante dans certains pays.
- En Afrique, le problème du SIDA est une véritable catastrophe humanitaire.
- Développement de la prostitution de femmes très jeunes.
- Trafic humain (femmes et enfants).

3. De 1990 à nos jours

Les programmes de lutte contre la pauvreté

Discours des années 90 autour de la lutte contre la pauvreté et le développement humain : Le PNUD 1990 va publier son premier rapport sur le développement humain et la BM consacre son rapport annuel sur le développement dans le monde (World Development Report) à la question de la pauvreté.
Discours dominant sur la mondialisation : Nouvelle approche dominante : croissance et réduction de la pauvreté par l’intégration des pays dans l’économie mondialisée. Chaque pays est responsable de s’adapter aux normes de la mondialisation et celui du «nouvel ordre mondial » de garantir les bonnes conditions d’accumulation à l’échelle mondial (gouvernance mondiale).

Sommet Mondial sur le développement social (Copenhague, 1995) :
Occasion de dresser le bilan de l’aggravation de la pauvreté, du chômage, de la désintégration sociale et des dégâts causés à l’environnement.
Pour la première fois dans la déclaration du programme, l’objectif est de renforcer le tissu social, de lutter contre la pauvreté, et de créer des emplois productifs.
Objectifs de droits humains.
(Mais ne remet pas en question le modèle néolibéral, ni l’acceptation explicite de l’intégration dans l’économie mondialisée.
(Des programmes de réduction de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) vont se succéder. À ce jour, des allégements de dette ont été approuvés en faveur de 32 pays, dont 26 en Afrique, pour un montant total de 46 milliards de dollars EU. Dix autres pays sont éventuellement admissibles à l'assistance au titre de l'initiative PPTE et pourraient souhaiter en tirer profit. Les pays d’Afrique en sont arrivés aujourd’hui à dépenser quatre fois plus pour le service de la dette (intérêts) que pour le budget de la santé.

Nouvelles modalités d’aide:
- Les cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (PRSPs: Poverty Reducion Strategy Papers ou DSRP : Documents Stratégiques de Réduction de la Pauvreté) et la participation (1999).
- La décentralisation.
- Appui budgétaire lié à la bonne gouvernance des pays du Sud.

La « participation » : un terme ambigu et multiforme
On peut parler de trois niveaux d’analyse:
- Les types ou modalités de participation. Nous pouvons en distinguer quatre :
1. La participation en tant qu’utilisateur/utilisatrice des bénéfices sociaux (du projet).
2. La participation associée à l’exécution et la gestion des programmes et projets de développement.
3. La participation comme processus de renforcement du capital social de la communauté.
4. La participation dans la prise de décisions et le contrôle social des engagements publics assumés. - Moment où a lieu la participation.
Diffusion d’information sur le programme.
Participation au diagnostic, à la définition et des priorités et des besoins.
Participation à la conception des programmes.
- Les sujets de la participation : négociations entre acteurs ayant des besoins différents.
Exemple pour les femmes : Prendre en considération les besoins spécifiques et les intérêts stratégiques des femmes au même niveau que ceux des hommes (gérer les conflits d’acteurs). De la conception, à la réalisation, à l’évaluation et la redéfinition du programme.

PRSPs :
- Objectif : aider les pays pauvres et les bailleurs de fonds à renforcer l’impact de leurs efforts communs en matière de lutte contre la pauvreté.
- Idée: assurer que l’allègement de la dette octroyée aux pays bénéficiaires de l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) soit utilisé au profit de lutte contre la pauvreté.
- Les pays doivent réaliser un document qui :
spécifie la situation socioéconomique de leur pays,
les objectifs relatifs à la baisse de la pauvreté (à moyen et long terme),
le document doit être le fruit d’un processus consultatif (participation très large des différents acteurs et en particulier des organisations représentatives des pauvres).

Exemple de la Bolivie :
Mise en place du programme PRSP en 2000, terminé en 2001.
Prévu un investissement de 90 millions de $ par an dans les programmes de lutte contre la pauvreté.
Participation de la société civile : local, municipal, et national.
BM a fortement influencé les résultats : cibler par rapport à la lutte contre la pauvreté : pas de remise en cause de la privatisation, de la libéralisation macro-économique, etc.
Participation des populations, sélective : uniquement le volet social.
Conflictualité sociale et ethnique : intérêts différents entre les groupes sociaux et ethnique notamment par rapport à la redistribution.
Les femmes ont peu participé.

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)

Approuvée par 189 chefs d’états et gouvernements membres des Nations Unies, à la fin du Sommet du Millénaire, en septembre 2000. Pourquoi ces objectifs ?
Ressort la nécessité de renouveler les efforts pour un développement durable.
Une déclaration du millénaire par laquelle la communauté internationale s’engage sur de nvelles bases.

OMD soutenus par les Institutions Internationales :
« Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sont les cibles que la communauté internationale s'est données en vue de réduire de moitié la pauvreté dans le monde et d'améliorer la situation des plus démunis d'ici 2015. Le FMI contribue à cet effort par les conseils de politique économique, l'assistance technique et les prêts qu'il propose à ses membres, ainsi que par le rôle qu'il joue dans la mobilisation de l'aide des bailleurs de fonds. Avec la Banque mondiale, il évalue les progrès accomplis vers la réalisation des OMD dans le cadre du Rapport de suivi mondial. » (FMI, 2007).

Les objectifs du Millénaire :
1. Eradiquer l’extrême pauvreté et la faim
2. Mettre en œuvre une éducation primaire universelle
3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’émancipation féminine
4. Réduire la mortalité infantile
5. Améliorer la santé maternelle
6. Combattre le VIH, la malaria et d’autres maladies
7. Assurer un environnement durable
8. Développer un partenariat mondial pour le développement
(8 objectifs à l’horizon 2015, 18 sous-objectifs, 40 indicateurs de bases quantifiables.
(Cette nouvelle approche ciblée doit permettre:
de mesurer précisément les progrès enregistrés entre 1990 et 2015 ;
de mobiliser l’ensemble des partenaires internationaux autour d’objectifs précis ;
d’appuyer l’identification des priorités et des besoins au niveau national.

Chaque pays est tenu de réaliser un rapport sur la progression des OMD
Le rapport s’inscrit dans le cadre d’une campagne mondiale plaçant les OMD comme les priorités de coopération au développement. Pour chacun des objectifs le rapport doit permettre :
De situer le pays dans la région et dans le monde sur la base des indicateurs définis.
D’analyser les difficultés éventuelles et le chemin restant à parcourir.
D’identifier les stratégies à mettre en œuvre pour y remédier et les moyens financiers institutionnels nécessaires.
(Rapport du Suivi Mondial (RSM): « des raisons d'espérer, mais aussi de grands sujets de préoccupation ». « La première édition du RSM, publiée en juin 2004, a montré que, si les tendances actuelles se confirmaient, la grande majorité des pays n'atteindraient pas la plupart des OMD. Des progrès avaient certes été enregistrés, mais ils étaient inégaux et trop lents. Selon le rapport, le premier objectif — réduire de moitié la pauvreté entre 1990 et 2015 — serait sans doute atteint au niveau mondial, mais l'Afrique subsaharienne resterait loin du compte. On s'attendait notamment à constater des retards considérables au regard des objectifs d'ordre sanitaire et environnemental — mortalité maternelle et infantile, accès à l'eau potable et aux installations d'assainissement de base. Dans le meilleur des cas, rares seraient les régions qui atteindraient les objectifs de réduction de la mortalité.»

Evolution des OMD :
- 6 milliards de personnes sur terre, 1,2 milliards vivent avec moins d’un 1$ US/jr et parmi ceux-ci 842 millions souffrent de ss-alimentation et 2 milliards de malnutrition. ¾ des victimes vivent en milieu rural.
- Chque jour, des personnes meurent de malnutrition, alors que le marché de l’alimentation est sursaturé…
- Les femmes produisent de 60 à80 % des aliments dans la plupart des pays en développement et sont responsables de la moitié de la production alimentaire mondiale
- L’Afrique de l’Ouest compte 85% d’agriculteurs, la Belgique 3%…

OMD n°1 :













(L’interdépendance des OMD :
Impact de la pauvreté et de la malnutrition (OMD 1) sur la santé (OMD 4, 5, 6)
Impact de la déforestation, du climat et de l’eau (OMD 7) sur la productivité agric. et les revenus ruraux
Exode rural et nombre croissant des ménages tenus par les femmes (OMD 3)
Incitation des ménages ruraux à retirer les enfants du système scolaire (OMD 2)

(État d’avancement des PED : (État d’avancement en Afrique :
Tendances récentes :
Augmentation du nombre de malnutris de 169 à 206 millions entre 1990 et 2003
Diminution de 36 à 32% entre 1996 et 2003 après une hausse de 35 à 36% entre 1990 et 1996
5 pays concentrent les ¾ de la hausse du nombre : RDC, Burundi, Liberia, Sierra Leone et Érythrée
Prévalence record en Afrique centrale

(État d’avancement dans les pays ciblés


OMD n°3 est consacré à l’égalité de genre : «Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation (empowerment) des femmes». L’OMD 5 «réduire la mortalité maternelle» vise également les femmes. C’est un élément positif : l’égalité entre les sexes est un objectif explicite mais une vision réductrice (sectorielle, focalisée, isolée…).
(4 indicateurs retenus :
Indicateur 9 : Rapports filles/garçons dans les enseignements primaire, secondaire et supérieur
Indicateur 10 : Taux d’alphabétisation des femmes de 15 à24 ans par rapport aux hommes
Indicateur 11 : Pourcentage de femmes salariées dans le secteur non-agricole
Indicateur 12 : Proportion de sièges occupés par les femmes dans les Parlements nationaux
(Cible retenue = cible 4 : «Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à2005, si possible ; et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard».
(En pratique, 1 indicateur le plus souvent retenu : Les taux de scolarisation au primaire. Il correspond à l’OMD 2 Assurer l'éducation primaire pour tous. Cela explique en partie que l’OMD 3 connaisse le meilleur score de réalisation.
(Etat de la situation : En Afrique subsaharienne, la proportion de filles (par rapport aux garçons) est passée (de 1990 à 2004) :
au primaire de 0,84 à0,89
au secondaire de 0,82 à0,79
au tertiaire de 0,69 à0,63
(1 = parité, > surreprésentation féminine, < 1 sous représentation féminine)
(La parité au niveau scolaire : Atteinte en 2005 dans seulement 59 pays sur 181, soit un tiers


L’éducation est importante : ouverture au monde, autonomie, estime de soi. Elle n’est pas en soi/seule un facteur qui réduit les inégalités de genre. Surtout en secondaire : pour réduire l’âge au mariage, l’âge à la première grossesse. Il faut une éducation de qualité, non sexiste (sans stéréotype) et qui favorise l’empowerment des femmes. Il faut identifier puis surtout pallier aux mécanismes qui entrainent des disparités filles/garçons dans la scolarisation





OMD n°8 : appliqué aux pays riches. Il inclut :
un financement du développement: APD : 0,7% + des nouvelles sources de financement...
des modifications de la politique d’allégement de la dette.
des modifications de la politique de gouvernance mondiale.
Il nécessite de revoir nos politiques commerciales et économiques.
(Déclin de l’aide des bailleurs internationaux pour le secteur agricole. La BM a atteint un minimum historique en 2000, moins de 10% des prêts ont été octroyé pour le secteur agricole. La Belgique : diminution du % de l’aide à l’agriculture/tot APD.
(OCDE (Org. de Coop. au Dvlpt Eco) / CAD (Comité d‘Aide au Développement). L’OCDE regroupe les gouvernements de 30 pays attachés aux principes de la démocratie et de l’économie de marché en vue de :
Soutenir une croissance économique durable
Développer l’emploi
Elever le niveau de vie
Maintenir la stabilité financière
Aider les autres pays à développer leur économie
Contribuer à la croissance du commerce mondial
L’OCDE partage aussi son expertise et échange des idées avec plus de 100 autres pays et économies, allant du Brésil, de la Chine et de la Russie aux pays les moins avancés d’Afrique.
(Aide publique au développement (données préliminaires 2007)

c. La déclaration de Paris : 2005

Problèmes perçus par les pays bénéficiaires :
Priorités et systèmes définis par les donneurs
Difficultés posées par les procédures donneurs
Manque de coordination entre donneurs
Temps excessif requis par les procédures
Retard dans les décaissements
Manque d’information
Exigences excédant les capacités des bénéficiaires

1990-2000 :
Chaque bailleur défend SA politique de développement, utilise SA façon de réaliser SON aide et se comporte en CONCURENT.
(Le développement appuyé par ce type d’aide peu efficace!
(Un bailleur ne peut rien changer seul (échanges entre bailleurs, travailler ensemble)
(Permettre aux pays bénéficiaires de s’approprier SA politique de développement (en lien avec SON agenda ; agenda qui doit être discuté dans la transparence)
(Les bailleurs s’alignent (sur les politiques de développement des pays bénéficiaires (PB) –et politiques sectorielles, les institutions, systèmes et procédures du PB.

Accord en mars 2005 sur la gestion de l’aide au développement : l’efficacité de l’aide
5 ans après la déclaration des OMD
Forum préalables : Rome, Marrakech
Paris (2005)
Accra (2008)
(Partenariat pour l’efficacité de l’aide (Rome, février 2003)
1. Harmonisation (donateurs/donateurs)
2. Alignement (donateurs/bénéficiaire)
3. Appropriation (par le pays bénéficiaire)
(Partenariat pour l’efficacité de l’aide (Paris 2005)
1. Harmonisation (donateurs/donateurs)
2. Alignement (donateurs/bénéficiaire)
3. Appropriation (par le pays bénéficiaire)
4. Gestion axée sur les résultats
5. Responsabilité mutuelle

Engagement donateurs-pays bénéficiaires :
Renforcement institutionnel du bénéficiaire par donateurs(Politiques de développement définie par bénéficiaires : PRSP, politiques sectorielles (SWAp) …Traduite dans le budget, plan, moyens de suivis( Aide alignée sur la politique des pays bénéficiaires et Aide harmonisée, nouvelles formes d’aide, aide budgétaire ( Renforcement institutionnel du bénéficiaire par donateurs
Les nouvelles formes d’aide vers des programmes nationaux et sectoriels :
Abandon des projets isolés au profit de l’appui à une vision plus globale des politiques et programmes de développement sectoriels et nationaux (SWAP -approche sectorielle, ex. santé, eau, etc.).
Intention d’utiliser d’avantage les systèmes et processus propres au pays partenaire.
Participation et consultation des différents acteurs tan gouvernementaux que de la société civile (aux différents niveaux du programme : identification, mise en application, suivi, évaluation).
Orientation vers les résultats.

Harmonisation :
Entre donateurs
Mettre en oeuvre les plans d’harmonisation.
Mettre en oeuvre des dispositifs communs/approche par programme.
Réduire les doubles emplois (mission, analyses, formation.
Pays-bénéficiaires
Clarifier les avantages comparatifs de chaque donateur.
Transparence.



Appropriation :
Bénéficiaires = leadership 
Politiques et stratégies des II.
Programme axé sur les résultats.
Coordination.
Participation de la société civile.
Donateurs
Respect du leadership.
Orientation de l’aide sur le renforcement des capacités du pays partenaire.

Alignement sur les stratégies des Pays Bénéficiaires :
Pays-bénéficiaires
Diagnostics
Réformes : institutions, mode de fonctionnement… Etc.
Donateurs
Utilisation des institutions nationales
Adoption des cadres harmonisés d’évaluation
Déliement de l’aide Etc.

Gestion axée sur les résultats
Pays-bénéficiaires
Lier les stratégies nationales et les budgets (annuels et pluriannuels)
Définir des cadres d’évaluation
Donateurs
Lier l’aide aux résultats
Définir des cadres de performance, d’évaluation harmonisés et orientés sur les résultats…

Renforcer l’efficacité de l’aide dans les situations de fragilité :
Pays-bénéficiaires
Mettre en place des institutions (bonne gouvernance, sécurité, accès aux services sociaux)
Dialogue pour élaborer des outils de planification
Encourager une large participation nationale
Donateurs
Renforcement des institutions nationales

Chemin à parcourir pour l’efficacité de l’aide (12 indicateurs)

Pauvreté et développement : quels rapports?

1. La pauvreté : état ou situation. Les contours mal définis d’un concept

Différentes conception de pauvreté
A. Approche monétaire : la plus répandue. Définit la pauvreté comme une baisse dans la consommation ou le revenu et prend comme base, un seuil de pauvreté d’un $ par jour.
(Avantages :
Indicateur quantitatif de référence
Permet la comparaison entre pays
Permet de se mettre d’accord sur des objectifs spécifiques
(Désavantages :
Revenu monétaire difficile à mesurer dans les enquêtes de ménage (on déclare moins + quid si pas de revenus monétaires ?).
Variable dans le temps (selon le cycle productif)
Empêche de voir le caractère multi-dimensionnel du phénomène (aspects culturels, rapports de pouvoir qui déterminent l’accès des personnes aux ressources)
(Il est important que la conceptualisation de la pauvreté ne se réduise pas aux aspects « quantifiables » mais qu’elle tienne compte de la complexité du phénomène.

B. Approche des capacités (Sen) : capacités d’améliorer sa situation.
La pauvreté est comprise comme le manque de ressources qui empêche aux personnes de remplir quelques activités de base comme rester vivant et jouir d’une longue vie et salubre, se reproduire et transmettre sa culture aux générations suivantes, interagir socialement, accéder à la connaissance et jouir de la liberté d’expression et de pensée.

C. Approche de l’exclusion sociale : pourquoi ces exclusions?
Pauvreté = produit d’une situation d’inégalité.
- Etudie les caractéristiques structurelles de la société qui génèrent des processus et dynamiques qui excluent les individus ou groupes de la pleine participation sociale.
- Fait une référence à la distribution d’opportunités et d’accès aux ressources pour le dépassement de l’exclusion et au développement de l’inclusion, tant sur les marchés du travail que dans les processus sociaux.

D. Autres approches
- Capital social : ensemble de relations permettant aux personnes de faire face à une situation de vulnérabilité. Il met l’accent sur des dimensions moins visibles que la pauvreté monétaire, en mettant en évidence « les ressources intangibles qui permettent ou forment les personnes ou groupes à l’obtention de bénéfices à travers leurs rapports sociaux ».
- Approche des droits (droits humains, citoyenneté) : vie digne et droit au développement.
- Approche de la participation aux décisions : dans cette approche, les pauvres définissent la pauvreté à partir de l’analyse qu’ils font eux-mêmes de leur réalité et incluent les aspects qu’ils considèrent comme significatifs.
(Un cadre d’analyse de la participation des populations. Trois niveaux d’analyse:
Les types ou modalités de participation. Nous pouvons en distinguer quatre:
La participation en tant qu’utilisateur actif (direct) des bénéfices sociaux.
La participation associée à l’exécution et la gestion des programmes et projets de développement
La participation dans la prise de décisions et le contrôle social des engagements publics assumés
La participation comme processus de renforcement du capital social de la communauté
Moment où a lieu la participation dans le cycle des programmes sociaux :
Diffusion d’information sur le programme
Participation au diagnostic, à la définition et la « priorisation » des besoins
Participation à la conception des programmes
Participation à l’exécution et la gestion du projet
Participation aux instances d’évaluation des résultats
Contrôle social et remise des comptes
Redéfinition des programmes
Sujets de la participation

2. Une situation qui se conjugue principalement au féminin

Une situation spécifique :
La pauvreté affecte de manière différente hommes et femmes. Elles représentent un groupe spécial parmi les pauvres (dédicace élevée à des activités non rémunérées et dépendance économique, concentration dans une gamme restreinte d’occupation, etc.).

Pourquoi les femmes sont-elles plus pauvres que les hommes?
Déterminants structurels : ceux par lesquels on rend les femmes responsables de la majorité du travail domestique et du soin à la famille.
(Plus grande dépendance économique. Par exemple, en 2002, environ la moitié des femmes latino-américaines de plus de 15 ans n’avait pas de revenus propres, alors que près de 20 % des hommes se trouvaient dans cette situation. L’homme est de responsable de la famille (la femme a moins de revenus).
Important: concevoir des politiques qui donnent une plus grande autonomie économique aux femmes.
(Déterminants intermédiaires. Ceux qui sont la conséquence des précédents et s’expriment à travers l’inégalité d’opportunités des femmes, dans l’accès aux ressources éco, culturelles et sociales et politiques.

3. Une diversité d’actions et politiques orientées vers « lutte contre la pauvreté »

Diversité d’initiatives :
Différents programmes gouvernementaux appuyés par des organismes multilatéraux
Initiatives des Ong et du monde associatif en général
Initiatives organisées directement par des acteurs locaux
Initiatives des Nations Unies (ODM)

Pauvreté des résultats
Au niveau des ODM vis-à-vis 2015
Au niveau du bilan des programmes gvrnementaux adressés aux femmes et aux personnes à bas revenu
( engagement non-tenu et problèmes structurels

4. Des défis pour l’analyse, l’action et les politiques

Saisir la complexité du phénomène :
- Pauvreté = phénomène complexe, multi-dimensionnel et hétérogène
(Qui a des dimensions multiples
(Qui obéit à diverses causes
(Qui se manifeste de différentes manières
- il faut avancer vers la formulation de concepts qui articulent mieux les déterminants de la pauvreté et les inégalités de genre.
- et avancer dans l’élaboration d’outils de mesure adéquats du point de vue du genre (par exemple, la mesure de la pauvreté par ménage).
Ex. Critique le revenu monétaire par ménage per capita comme indicateur de la pauvreté.
a/ restreint considérablement le calcul
b/ empêche de voir le degré différent de vulnérabilité entre hommes et femmes
c/ assume une série d’hypothèses sur les rapports entre les sexes au sein des foyers (calcul du revenu per capita par foyer)
- A pour hypothèses qu’au sein des foyers il y a une distribution équitable des ressources, que les besoins sont équivalents et que les décisions sont démocratiques et consensuelles.
- Elle empêche de voir le degré différent de vulnérabilité entre hommes et femmes. L’individualisation du calcul permet d’observer comment une partie importante des femmes qui travaillent comme « aides familiales » n’ont pas de revenus propres, ce qui les rend fortement vulnérables en cas de veuvage, de divorce, de désintégration familiale, etc.

Enseignements pour la conception des politiques
Les politiques « focalisées » de lutte contre la pauvreté ont des effets limités si en même temps, on continue à appliquer des politiques macro-économiques qui produisent et reproduisent la vulnérabilité et le mal-être de la majorité de la population des pays du Sud et un secteur des sociétés du Nord. Pour réduire la pauvreté, la croissance économique n’est pas suffisante; elle doit être accompagnée d’une politique de redistribution destinée à réduire les inégalités sociales. Dans les quelques rares pays où l’on est parvenu à diminuer l’inégalité, de grands bénéfices ont été atteints en matière de réduction de la pauvreté

Politiques publiques et actions concertées plus efficaces
Pour agir efficacement, il faut des politiques publiques qui aient un caractère intégral, de manière à pouvoir agir sur les causes structurelles qui provoquent la pauvreté et ses différentes manifestations actuelles (de manière générale et spécifique en ce qui concerne les femmes). Ceci exige des niveaux importants de coordination de politiques au niveau inter et intra sectoriel dans le domaine public. Des politiques structurelles ou compensatoires, à court, moyen et long terme. Besoin d’évaluer par exemple, l’effet de la diversité des programmes de lutte contre la pauvreté féminine (non seulement en termes monétaires, mais de réduction de la vulnérabilité féminine, d’augmentation de l’auto-estime, de réduction de la violence, de l’accès aux droits et au pouvoir).

Les politiques de lutte contre la pauvreté doivent combiner :
La promotion de l’accroissement des revenus et leur pouvoir d’achat
Des stratégies redistributives et,
L’exercice des droits

5. Quelques expériences de lutte contre la pauvreté : L’expérience latino-américaine des années 90

Contexte
Les années 80 : décennie perdue pour le développement, crise de la dette, problèmes de gouvernabilité
Augmentation des inégalités et de la pauvreté, en particulier des femmes du milieu populaire
Les années 90 : les limites du modèle néo-libéral apparaissent avec force

Objectifs des programmes
Depuis la fin des années 90, des programmes de protection sociale commencent à s’installer, destinés aux segments les plus pauvres dans divers pays d’Amérique latine. Ils ont pour objectif d’appuyer les familles pour qu’elles puissent améliorer leurs conditions de vie et sortir du cycle de la pauvreté et/ou dépasser une grave situation de crise de revenu à court terme. Aux objectifs de protection sociale s’ajoutent des objectifs d’investissement en capital humain, liant le transfert à la condition que les bénéficiaires assument des responsabilités d’assistance des enfants à l’école et/ou aux services de santé. S’il s’agit de programmes d’emploi en situation de crise, ils lient le transfert à un engagement de travail de la part des participants. De grands volumes de population en bénéficient
( Une nouvelle forme d’assignation des dépenses sociales

Expériences principales
Caractéristiques communes aux programmes :
Il s'agit de programmes de subside à la demande par le biais de transferts monétaires directs pour améliorer la consommation des familles.
Ils définissent des objectifs de support et d'allègement de la pauvreté et d'investissement en capital humain.
Ils sont clairement centrés sur une population pauvre et/ou extrêmement pauvre, ce qui fait qu'ils présentent différentes techniques et méthodologies, dans certains cas combinant des critères de focalisation territoriale et critère de pauvreté. Les mécanismes de sélection des bénéficiaires varient entre l'application d'une fiche standardisée qui fournit un pourcentage (Chile Solidario, Bono de Desarrollo Humano) à un système qui combine sélection des territoires selon l'information sur le développement humain et la pauvreté, des mesures de carences dans les familles et en troisième lieu, le jugement d'acteurs importantes et de la propre communauté (Oportunidades et en partie Bolsa Familia)..
Les femmes sont les réceptrices du transfert, soit parce que le programme le stipule expressément, soit dans ses règles d'opération ou parce que c'est ainsi dans la pratique.
Ils déclarent se différencier des programmes antérieurs de transferts qui versaient des ressources aux bénéficiaires qui les recevaient de manière passive. Dans ce cas, les bénéficiaires doivent se responsabiliser pour remplir un accord ou contrat avec le programme.
S'il ne remplit pas la partie du contrat qui lui revient, par exemple, dans le cas d'une assistance irrégulière des enfants à l'école, ne pas participer aux discussions dictées par le programme ou ne pas respecter les compromis acquis, le bénéficiaire risque d'être suspendu du programme.
Divers de ces programmes déclarent agir dans la logique de droits qui s'exprime dans un droit d'insertion sociale.
Ce sont des programmes fortement centralisés dans leur conception et structure, dont les principales définitions et grandes lignes sont stipulées dans un cadre institutionnel avec un pouvoir de décision élevé et un respect où les niveaux locaux et décentralisés ont peu d'espace d'opinion ou d'influence.
Ce sont des programmes qui requièrent un appui local pour leur exécution : relation avec les familles et suivi des engagements. Dans certains cas, ceci est associé à des actions de promotion sociale et d'accompagnement plus direct au processus familial (Chile Solidario).
Les entités d'exécution des programmes sont des institutions publiques, il n'y a pas de procédures d'intermédiation ou d'externalisation de services à des tiers.
Ils disposent d'une technologie informatique et financière efficiente qui facilite la remise des ressources.
Ce sont des programmes financés ou appuyés et stimulés par la banque multilatérale qui exerce un rôle énorme dans l'appui aux pays pour leur conception, opération et leur évaluation.
En général, ils ont pris des mesures précoces et opportunes pour pouvoir implanter des systèmes sophistiqués d'évaluation d'impact, soit en élaborant des lignes de base, soit en utilisant une méthodologie de groupe de contrôle (Rawlings, L. y Rubio, G., 2003).
Dans certains cas, leur réglementation, opération et parts budgétaires agissent sous le couvert d'une Loi de la République, élément qui s'avère clef pour protéger la durabilité des actions, la transparence dans l'assignation des ressources et l'indépendance des programmes de changement ou les va-et-vient politiques.

Mexique :
« Progresa : Programa de Educación, Salud y Alimentación » (1997-2001)
Oportunidades (2002-…)
Brésil :
« Bolsa Familia »
2003 : unification de tous les programmes de transfert monétaire direct aux pauvres
Transfert avec conditions (assurer l’assistance à l’école des enfants, par exemple)
« Hambre Cero »
politique sociale du président Lula.
Garantir le droit à l’alimentation pour 44 millions de personnes qui ont des problèmes au niveau national
Argentina : Programa Jefes y Jefas de Hogar desocupados
Objectif et description du programme. Offrir un appui aux familles avec personnes à charge qui ont perdu leur source de revenus. Le programme est défini comme un droit familial d’inclusion sociale qui deviendrait effectif à travers le paiement d’une aide économique en échange de contre-prestations réalisées par les bénéficiaires.
Equateur :
Bono Solidario (1998-2003)
Bono de desarrollo Humano (2003-…)
Chili : Sistema de proteción social solidario (2002-200..)
Objectifs : Chile Solidario n’est pas défini comme un programme mais comme un système de protection sociale. L’objectif général du système est « d’améliorer les conditions de vie des familles en extrême pauvreté, générant les opportunités et fournissant les ressources qui permettent de récupérer ou de disposer d’une capacité fonctionnelle et résolutive efficace dans l’environnement personnel, familial, comunautaire et institutionnel » (MIDELPLAN, 2002)

Bilan global des programmes :
Programmes basés sur la demande et qui négligent l’offre.
L’obj. des progr. est l’élargissement de la couverture des services et non l’amélioration de sa qualité.
Leurs coûts administratifs sont faibles
Sont des programmes ‘focalisés’ vers la population dite pauvre, qui est définie de différentes manières.
Une articulation sectorielle inexistante
Peu de travail de coordination avec les acteurs/actrices locaux.
Méfiance dans la participation et créativité locale dans la gestion du système de transferts.
Manque de définition des critères de ‘sortie’ des bénéficiaires des programmes.
Manque de pilotage citoyen.

Impact de genre des programmes
Ils ont un impact différencié de genre:
se sont adressés principalement aux femmes
ces progr. ont un impact positif dans l’auto-estime des femmes et sur leur reconnaissance sociale
ils demandent une surcharge des activités et responsabilités des femmes
Dans certains cas, l’autonomie féminine occasionne des comportements violents des hommes à l’intérieur de la famille.
Il se produit des cas où les hommes abandonnent leurs responsabilités familiales.
Dans l’imaginaire, l’image de la femme se renforce comme : une personne au service des autres, comme responsable de l’économie du soin. Renforcement des rôles féminins traditionnels.

Constats et questionnements
Un changement semble s’opérer dans les systèmes sociaux latino-américains : d’une conception basée sur l’extension des droits et des bénéfices pour tous par un modèle « d’assistance ciblé sur les plus pauvres » opérationnalisé par l’intermédiaire des programmes de transfert monétaire direct.
Il s’agit :
de donner une protection ciblée et non de bien-être
de programmes avec une couverture importante mais avec des résultats incomplets
d’une protection transitoire versus un réseau social inclusif et permanent d’une augmentation de la couverture des services de base, mais sans investissement dans le capital humain
de programmes déliés d’autres aspects des politiques sociales et macro-économiques, du rôle social de l’Etat et des pratiques de citoyenneté.
Questionnements
Droits ou services ?
Système de protection de la société ou protection des plus pauvres ?
Quel est le rôle de l’Etat dans la reconstruction de solidarités, dans le développement d’une culture des droits et dans la quête du bien-être social ?

Enjeux et conflits d’acteurs autour d’un territoire dans le développement

Rappel (voir précédemment)

Le développement vu à partir des acteurs sociaux (J. Ph. Peemans)
Une proposition : Dvlpt = capacité qu’ont les pop. de reproduire leurs conditions de vie en les améliorant.
(Ordre des peuples ou des gens signifie leur donner la parole, le choix de leurs politiques de développement: Quelles sont les logiques des acteurs au sein de leur société ?

2. Compréhension et prise en considération des multiples logiques des acteurs

Les représentations et logiques sociétales
Les représentations = les modes d’expression de figuration des logiques sociales
Elles peuvent être exprimées dans de multiples langages (des récits, des créations d’artistes, chants…), traduisant l’organisation sociale, les rapports au monde, entre acteurs.
Pour une société donnée on peut parler de 3 niveaux de logiques (Debuyst 2001) :

Niveau 1 : Logiques sociétales
Ensemble de la société lien entre représentations culturelles des finalités et les moyens admis et utilisés. Théorisé et analysé par Claude Raynaut, il parle de reproduction de la société: reproduction sociale, reproduction matérielle, reproduction démographique. Logiques internes sont en interrelation, elles sont la base de la construction du système social, influencées par «des logiques externes» résultant des relations entre sociétés. Exemple : Sociétés du Sud (F. Debuyst) : Logiques internes de reproduction de la société: basées sur la culture et l’organisation traditionnelle de la société… ((Logiques externes (dominations coloniales, marchés, migration et souvent les projets de coopération…
(Quel est l’espace sociétal et territorial de ces sociétés hybrides?
J. Ph. Peemans: qu’est-ce qu’un territoire ? « Construction matérielle d’un espace de référence qui s’inscrit dans un temps donné (…) Composante majeur d’une construction collective de sens » (sens large).
A. King : Territoire et culture sont étroitement liés : « la culture est le résultat d’un processus dynamique de reconstruction constante du milieu physique, social et psychique en accord avec des notions abstraites »

Les territoires évoluent avec le temps surtout avec la mondialisation (change la notion de territoire).
La mondialisation change la référence au territoire :
Logiques de développement au niveau de territoires à échelle diverse : locale, nationale et globale (espace global en construction) (I. Wallerstein)
Situer les enjeux et conflits d’acteurs dans des rapports entre local, national et global (espace mondial)
(Evolution du territoire national au global (Ph. Peemans) :
Territoire et développement dans les théories de la modernisation (1950-1980) : développement par étape ; Etat-nation jour un rôle fort (influence du politique) (Espace change : Passage d’une société dominante rurale à une société industrielle. Les villes et campagnes doivent s’adapter à la modernisation : on construit l’Etat nation
A partir de 1980 : influence marquée des acteurs internationaux sur l’évolution des territoires nationaux (notamment les PAS) (Redéfinition du rôle de l’état-nation. L’international impose ses lois au national : libéralisation et globalisation des marchés
(Dimension spatiale locale des activités des acteurs globaux :
Les grands groupes financiers, industriels, les grandes chaînes de distribution ont désormais des implantations dans des dizaines de pays différents, au Nord comme au Sud, AVEC un caractère local ( L’implantation globale mais leur fonctionnement et leur sécurité dépendent de l’espace local.
La globalisation exige un pouvoir de décision local qui puisse fournir avec efficacité les infrastructures et les services demandés par les investisseurs. (Ph. Peemans)
Au sein d’un même territoire existe des logiques sociétales différentes (liées à des pratiques et conflits d’acteurs) :
Acteurs globaux: territoire = instrument dans une stratégie d’accumulation (développement de l’économie).
Acteurs populaires : territoire = est un lieu de vie, voir un lieu de reproduction des conditions de la vie de la collectivité.

Les acteurs populaires vont s’organiser au sein de la logique sociétale globale : Les populations «abandonnées» par l’Etat vont prendre des initiatives de survie, d’entraide, de solidarité pour faire face
(Mutuelles, coopératives – années 80, pratiques d’économie solidaire -années 90, institutions financières alternatives, migration, etc.). Pratiques populaires pas uniquement territoriales, elles sont indissociables des logiques de réseaux :
– Les logiques de réseaux sont une composante importante du « lien social ».
– Les logiques de réseaux fonctionnent souvent dans des espaces géographiques très vastes à travers les flux de migration et les relations de réciprocité et de redistribution, elles se déploient désormais à travers des dimensions spatiales globalisées.
(M. Kearney: globalisation a transformé la spatialité populaire et a fait place à l’interpénétration :
Existe des interactions entre identités locales et identités de réseaux
Changement dans la vision du rôle des villes et des campagnes : étude de la ruralité doit incorporer des éléments non ruraux et non paysans.
(Interaction entre construction de l’identité et développement (Kearny)
Le rapport à la terre ne joue plus le rôle central dans la conceptualisation des collectivités. Celles-ci sont organisées en réseaux éparpillés dans de multiples lieux d’implantation : liés à la migration à longue distance, à la recherche de revenus et de travail.
Recomposition identitaire d’ensemble de l’identité des collectivités et de leurs membres.
(J. Ph. Peemans :« Retour à l’ethnique peut être vu comme endogène à un processus d’adaptation permanent des « acteurs du bas » aux conséquences des échecs des politiques de modernisation d’inspiration nationale d’abord et internationale ensuite. »

Niveau 2 : Logiques Institutionnelles
Répondant aux finalités et intérêts fonctionnels des institutions et organisations de la société. Différents niveaux institutionnel :
a. Institutions nationales: juridiques, politiques, sociales, administrations, etc.
b. Institutions internationales: NU, organisations de Bretton Woods: BM, FMI, OMC ; ONG, Eglises…

Quelques éléments constitutifs à considérer :
Les objectifs: s’intéresser aux visées de l’institution, à ses finalités quel projet de société, mais aussi ses programmes, actions concrètes développées (ex. Genre)
Les échanges: mesure le degré d’ouverture des institutions, capacité d’alliance, de stratégies communes
Les normes : principe de réglementation
Les ressources: incluant le savoir-faire humain et les ressources matérielles et financières, la capacité d’assurer une image de marque…

Des coalitions d’acteurs pour le développement :
Coalitions des associations de la société civile
Coalitions entre pays du Nord, du Sud au sein de l’ONU
Coalitions régionales, etc.
(Des nouvelles coalitions internationales au niveau de la société civile :
Mouvements sociaux: « l’altermondialisation».
Des mouvements « ethniques »
ONG, organisations, mouvements sociaux: autour de thèmes spécifiques: genre, souveraineté alimentaire, l’économie solidaire, la microfinance, etc. : dynamiques propres ou en lien avec l’agenda des Institutions Internationales (Doha : financement du développement, ACCRA : efficacité de l’aide, etc.

(Des coalitions entre pays :
G7+1 = est un groupe de discussion et de partenariat économique de huit paysparmi les plus puissants économiquement du monde: les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, le Canada, et la Russie.
Ensemble, les pays du G8 représentent 61% de l'économie mondiale.
G77 + Chine : Le Groupe des 77 aux Nations Unies est une coalition de pays en développement qui a pour but de promouvoir les intérêts économiques collectifs de ses membres. Constitué en 1964 par 77 pays membres fondateurs, le groupe s'est depuis élargi pour atteindre 130 pays.
(Coalitions régionales basée sur des principes économiques :
Exemple en AL : Le Mercosur est né le 26 mars 1991, avec la signature du traité d'Asunción. C'est le troisième marché intégré au monde après l'Union européenneet l'ALENA.
Les buts : la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production, la création d'un tarif extérieur commun, le rapprochement des politiques économiques et l'harmonisation des législations entre les membres.
MERCOSUR
Pays membres permanents:
Argentine(1991)
Brésil(1991)
Paraguay(1991)
Uruguay(1991)
Venezuela(2006)
Pays associés au Mercosur:
Bolivie(1996)
Chili(1996)
Pérou(2003)
Colombie(2004)
Équateur(2004)

Membres de la Communauté Andine
Pays membres :
Bolivie (1969)
Colombie (1969)
Équateur (1969)
Pérou(1969)
Pays associés :
Argentine,
Brésil,
Paraguay,
Uruguay,Chili
Pays observateurs :
Mexique
Panamá

Principales communautés bâties sur des intérêts économiques:
ALENA ou NAFTA : Nord Américain,
ASEAN: Asie du Sud-Est
Caricom: caraibes
CEMAC(Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale)
Communauté andine: CAN
Mercosur
Union européenne
UEMOA(Union économique et monétaire ouest-africaine)
ZLEAou ALCA : Projet d’une Zone libre échange des Amériques : «de l’Alaska à la Terre de feu»

Niveau 3 : Logiques des acteurs :
Correspondent «aux raisons d’être»du comportement des acteurs, collectifs et individuels
Le concept de “logiques d’acteurs”, permet de rendre compte du comportement des acteurs sur un territoire et permet, de prévoir, dans certaines mesures les réactions de ces acteurs lors de l’introduction de nouveau projets ou programme sur l’espace considéré. Michel Crozier (1987) analyse le comportement des acteurs selon deux grands principes :
1-Le comportement d’un acteur, a toujours un sens rapporté à son contexte: il ne peut pas être rationnel par rapport à des objectifs définis, l’acteurs est rationnel par rapport à des contraintes et des opportunités d’une part, par rapport au comportement des autres d’autre part.
(Michel Crozier (1987) analyse le comportement des acteurs selon deux grands principes : Entre en considération les aspects suivants :
– Les priorités des acteurs
–L’espace territorial auquel nous faisons référence
–Leurs relations au territoire : accès, contrôle et utilisation des ressources
–Leur pouvoir politique, social, économique …
–L’importance des traditions, etc.
2-La rationalité limité : il est illusoire de penser que chaque acteur cherche la meilleure solution à tous les problèmes.

Les logiques d’acteurs sont mues par des motivations propres, multiples, liées à leur trajectoire personnelle, en lien avec leur position sociale, leur insertion dans une institution ou organisation sociale… et fonction de différents objectifs qui peuvent être d’intérêts collectifs ou individuels. Elles sont en lien avec la gestion du temps, de l’espace et des droits sociaux et juridiques, et fonction: d’une vie sociale, des besoins, du maintien de la famille ainsi que des valeurs idéologiques et culturelles. Les logiques suivront des objectifs explicites et implicites
(Dans les programmes de développement difficulté de communication entre des acteurs d’univers culturels différents:
points de rupture/ruse
apparition de nouveaux acteurs, déséquilibre au sein de la société
(Programmes et projets de développement : points de rupture
La notion de projet et de demande écrite
La spécialisation des interventions (>< vision holistique des enjeux du développement)
L’offre d’aide comme vendue sur catalogue (mode)
L’approche par les besoins fondamentaux, ignorance des besoins stratégiques
Temps, durée des projets
Espace géographique (réducteur, délimité)
L’existence de rapport de pouvoirs inégaux
(Certains auteurs comme F. Braudel et I. Wallerstein vont considérer la population en termes d’acteur ou de groupe d’acteurs. Les relations entre ceux-ci sont hiérarchiques et en tension permanentes.

Analyse des logiques d’acteurs : importance du genre
L’impact des politiques de développement est différent selon le genre (rôles sociaux).
Lors de situations de crise (gu., catastrophes naturelles) l’impact est différent pour les ho et les femmes.
Prendre en compte les aspects de parité hommes/femmes dans la planification et la mise en oeuvre des programmes de développement et d’aide d’urgence par le biais d’une approche participative.

3. Cadre d’analyse pour une approche systémique des logiques sociétales

Axée sur la recherche des interactions entre systèmes de pvr, rôle des acteurs; contraintes et dynamiques structurelles à différents niveaux de la réalité complexe des processus de dvlpt des sociétés
Prise en compte de la diversité et de l’inégalité ;
Courant des années 90: «réalisme social critique», veut fournir une méthode pour conceptualiser comment l’interaction entre structures et l’action sociale peut être analysée dans le temps et l’espace.

Cadre d’analyse de référence = le système capitaliste global (système industrialisé avancé) :
L’analyse politico-économique des structures globales de pouvoir
L’analyse socio institutionnelle complémentaire
Compréhension et critique dans un cadre culturel (analyse des groupes sociaux).
(Articulation entre le micro, le méso et le macro. Analyse en termes de mode de domination et de conflits d’acteurs.

Importance de la contextualisation historique :
Approche historico systémique qui s’oppose à l’approche fonctionnelle
Il faut reconnaître la pluralité des temps contribuant à la structuration d’un ensemble sociétal, à une époque donnée et dans un contexte donnés
Interactions entre temps et espace (différent du temps orienté ou linéaire)
SPED 1212 S. Charlier et I. Yépez del Catil








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