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Fascicule 119 - Urantia

A chaque page, on est extraordinairement frappé par la personnalité ... La lecture de la quatrième partie du Livre d'Uranrtia offre l'opportunité de se laisser saisir ...... Ce voyage méditerranéen de Jésus, qui débuta le 26 avril de l'an 22 et se ..... il ne comprit pas que Jésus n'ait pas infligé une sévère correction à l'agresseur.




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Résumé de la vie et des enseignements de Jésus
selon le livre d’Urantia



Fascicule TITRE DES FASCICULES Page
Titre des thèmes


P R E F A C E 9
LES EFFUSIONS DU CHRIST MICAEL 11

Le mystère des effusions
L’importance d’Urantia pour notre univers local

L’EFFUSION DE MICAEL SUR URANTIA 13

Recommandations importantes d’Emmanuel à Jésus
Il est faux de croire que l’incarnation de Jésus
avait pour but de sauver l’humanité pécheresse

L’EPOQUE DE L’EFFUSION DE MICAEL 15

Le mithracisme, rival et source du christianisme
La vie et les enseignements de Jésus
selon les Evangiles et le Livre d’Urantia

NAISSANCE ET PETITE ENFANCE DE JESUS 17

Le choix des parents de Jésus
La conception de Jésus a été tout à fait naturelle

LA PRIME ENFANCE DE JESUS 19

Les enfants de Joseph et de Marie
La venue de l’Ajusteur de Pensée

LA DERNIERE PARTIE DE L’ENFANCE DE JESUS 21

Jésus et la religion juive de son temps
« L’heure est venue. Il est temps que tu commences
à t’occuper des affaires de ton Père »

JESUS A JERUSALEM 23

Questions posées par Jésus aux docteurs de la loi


LES DEUX ANNEES CRUCIALES 25

La recherche spirituelle de Jésus et l’expression
« Fils de l’Homme »

LES ANNEES D’ADOLESCENCE 27

L’amour de Rébecca pour Jésus
Le repas pascal sans l’agneau

128 LA VIE DE JEUNE HOMME DE JESUS 29

Les propositions faites à Jésus de prendre la responsabilité
de centres spirituels à Damas et à Alexandrie

129 SUITE DE LA VIE D’ADULTE DE JESUS 31

Le mystère voulu par Jésus

SUR LE CHEMIN DE ROME 33

La rencontre de Jésus avec le jeune homme
qui avait peur de la vie

LES RELIGIONS DU MONDE 35

« Notre religion »

LE SEJOUR A ROME 37

Comment Jésus enseignait les principaux
chefs religieux de Rome
Jésus et l’usage de la fortune

LE RETOUR DE ROME 39

« L’esprit du Père vit en toi »

LES ANNEES DE TRANSITION 41

Le temple de la philosophie des religions :
un modèle de tolérance religieuse

JEAN LE BAPTISTE 43

Comment les Juifs imaginaient le royaume de Dieu
et la venue du Messie
Les disciples de Jean le Baptiste depuis le baptême de Jésus


LE BAPTEME ET LES QUARANTE JOURS 45

Les quarante jours dans les collines de Pérée :
les grandes décisions prises par Jésus

SEJOUR D’ATTENTE EN GALILEE 47

Le sermon sur le royaume de Dieu
à la synagogue de Capharnaüm

LA FORMATION DES MESSAGERS DU ROYAUME 49

Les douze apôtres et leur fonction
La déformation des enseignements de Jésus

LES DOUZE APOTRES 51

L’ORDINATION DES DOUZE 53

Les exigences si élevées du Sermon sur la Montagne
ne concernent que les apôtres
La religion personnelle

LE COMMENCEMENT DE L’ŒUVRE PUBLIQUE 55

Jésus abandonné par les siens
L’enseignement sur le Père

LA PAQUE A JERUSALEM 57

Les significations successives du concept de Dieu
Des dix commandements à la sortie d’Egypte
aux dix commandements au Sinaï

TRAVERSEE DE LA SAMARIE 59

De la religion des hommes à la religion de l’esprit de Dieu
L’enseignement sur l’adoration

A GILBOA ET DANS LA DECAPOLE 61

Prières venant d’autres mondes habités

QUATRE JOURNEES MEMORABLES A CAPHARNAUM
63
Le miracle jamais égalé :
la guérison complète de 683 hommes, femmes et enfants



LA PREMIERE TOURNEE DE PREDICATION EN GALILEE
65
L’enseignement sur la prière

L’INTERMEDE DE LA VISITE A JERUSALEM 67

Le progrès dans l’ascension éternelle vers le Paradis
Jésus face aux traditions et rites juifs

LA FORMATION D’EVANGELISTES A BETHSAIDE 69

Le camp de Bethsaïde, un modèle de réussite
aux plans spirituels et humains

LA SECONDE TOURNEE DE PREDICATION 71

L’enseignement de Jésus et les religions chrétiennes

LA TROISIEME TOURNEE DE PREDICATION 73

La décision la plus audacieuse de Jésus : donner aux femmes
les mêmes droits qu’aux hommes dans l’annonce de l’évangile

SEJOUR ET ENSEIGNEMENT AU BORD DE LA MER 75

La compréhension de l’enseignement en paraboles

LES PRODROMES DE LA CRISE DE CAPHARNAUM 77

Le lâchage d’un très grand nombre de disciples de Jésus
à la suite du miracle de la multiplication des pains et des poissons

LA CRISE A CAPHARNAUM 79

Jésus et le Père

DERNIERS JOURS A CAPHARNAUM 81

Les conférences de Tibériade et la décision d’arrêter Jésus
Les accusations portées contre Jésus

EN FUITE A TRAVERS LA GALILEE DU NORD 83

La vraie religion, celle de la révélation

LE SEJOUR A TYR ET A SIDON 85

La foi exceptionnelle de Norana, la femme syrienne
La culpabilité

A CESAREE DE PHILIPPE 87

La foi des apôtres en Jésus, Fils de Dieu et
l’édification de la fraternité du royaume des cieux

LE MONT DE LA TRANSFIGURATION 89

Les rencontres de Jésus avec des personnalités célestes
sur le mont Hermon

LA TOURNEE EN DECAPOLE 91

Les instructions pour les éducateurs et les croyants
Il ne faut pas accorder une confiance aveugle et
idolâtre aux Ecritures « saintes »

RODAN D’ALEXANDRIE 93

La religion de l’idéal

SUITE DES DISCUSSIONS AVEC RODAN 95

La personnalité de Dieu
La nature divine de Jésus

A LA FETE DES TABERNACLES 97

Les ennemis de Jésus déroutés par son intrépidité
Les discours de Jésus au temple

L’ORDINATION DES SOIXANTE-DIX A MAGADAN 99

L’amour de l’argent et le royaume des cieux

LA FETE DE LA DEDICACE 101

Les chefs religieux et les pharisiens partisans de Jésus
Le péché des parents et la doctrine de la réincarnation

LA MISSION EN PEREE COMMENCE 103

La réussite dans la vie ne dépend pas
de l’importance de sa fortune

DERNIERE TOURNEE EN PEREE DU NORD 105

Abner et l’Eglise de Philadelphie, la seule qui
soit restée fidèle aux enseignements de Jésus


LA VISITE A PHILADELPHIE 107

Le divorce et le mariage
Les anges

LA RESURRECTION DE LAZARE 109

Les quatre jours au cours desquels le corps mort
de Lazare se trouvait dans le caveau
La réponse à la prière

DERNIERS ENSEIGNEMENTS A PELLA 111

L’enseignement des paraboles de la brebis perdue,
de la pièce d’argent et du fils prodigue

LE ROYAUME DES CIEUX 113

Comment les Eglises chrétiennes ont faussé
les enseignements de Jésus sur le Royaume
L’évangile tel que Jésus l’a enseigné finira par s’imposer

SUR LE CHEMIN DE JERUSALEM 115

La demande insensée de la mère de Jacques et Jean Zébédée
et le sermon sur « l’Evaluation du Prix »
« Tandis que Jésus passait »

L’ENTREE A JERUSALEM 117

Marie, la sœur de Lazare, et l’onction à Béthanie

LE LUNDI A JERUSALEM 119

Les pratiques mercantiles intolérables
dans l’enceinte du temple de Jérusalem

LE MARDI MATIN AU TEMPLE 121

Le pardon divin

LE DERNIER DISCOURS AU TEMPLE 123

Les Juifs face à la Passion de Jésus-Christ et devant l’Histoire

LE MARDI SOIR SUR LE MONT OLIVET 125

L’enseignement de la parabole des talents
Le retour de Micaël-Jésus

LE MERCREDI, JOUR DE REPOS 127

Un foyer conjugal stable et qui s’aime est la condition indispensable
pour la bonne éducation et la réussite des enfants

LE DERNIER JOUR AU CAMP 129

Les recommandations aux croyants
Le royaume des cieux et les royaumes de ce monde

LE DERNIER SOUPER 131

La communion au sang et au pain a une valeur
uniquement spirituelle

180 LE DISCOURS D’ADIEU 133

L’auxiliaire promis : l’Esprit de Vérité

181 ULTIMES EXHORTATIONS ET AVERTISSEMENTS 135

Le chemin glorieux qui mène jusqu’au Père

A GETHSEMANI 137

Le Père aime les hommes dès maintenant
du même amour qu’il aime son Fils
Le but suprême de la Déité :
l’unité des hommes dans le Père et dans le Fils

JESUS TRAHI ET ARRETE 139

Dieu le Père et la Passion de son Fils
La trahison de Judas


DEVANT LE TRIBUNAL DU SANHEDRIN 141

Les actes d’accusation du sanhédrin contre Jésus

LE JUGEMENT DEVANT PILATE 143

Les crimes de Pilate devant l’Histoire
Les raisons de l’attitude apparemment bienveillante
de Pilate envers Jésus

PEU AVANT LA CRUCIFIXION 145

La mort de Jésus et ses conséquences
pour la communauté des hommes
LA CRUCIFIXION 147

Le supplice de Jésus sur la croix

L’HEURE DU TOMBEAU 149

Le mystère sur ce qui s’est passé au cours des trente-six heures
entre la mort de Jésus et sa résurrection
Le vrai sens de la mort de Jésus sur la croix

LA RESURRECTION 151

Jésus n’est pas ressuscité dans son corps matériel, mais
il est apparu dans son nouveau corps, un corps morontiel

LES APPARITIONS MORONTIELLES DE JESUS 153

Les neuf apparitions morontielles de Jésus,
le dimanche 9 avril de l’an 30

APPARITIONS AUX APOTRES ET
A D’AUTRES DISCIPLES INFLUENTS 155

Les apparitions morontielles de Jésus :
de la dixième à la douzième
Jésus et sa progression dans la vie morontielle

APPARITIONS EN GALILEE 157

Les apparitions morontielles de Jésus :
de la treizième à la quinzième

APPARITIONS FINALES ET ASCENSION 159

Les enseignements de Jésus après sa résurrection
Les apparitions morontielles de Jésus :
de la seizième à la dix-neuvième

L’EFFUSION DE L’ESPRIT DE VERITE 161

La vérité sur les manifestations de la Pentecôte
et la réalité de l’Esprit de Vérité

APRES LA PENTECOTE 163

Valeur et faiblesses du christianisme
Jésus, la grande espérance de notre temps

LA FOI DE JESUS 165

P R E F A C E


Quel regard peut porter l’homme de ce début du XXIème siècle sur la personne de Jésus de Nazareth ?

A notre époque, si férue de connaissances et d’avancées scientifiques à nulle autre pareille, il ne faut pas s’étonner si ce regard est, au mieux condescendant, au pire dédaigneux.

L’homme du XXIème siècle, si attaché à ses certitudes matérialistes, peut bien admettre que Jésus ait existé et qu’il soit mort sur une croix, mais tout ce que l’on raconte de lui ne peut être que fable et conte, semblable à tous ces récits qui ont enchanté notre enfance.

Alors, oui, malgré son scepticisme et sa vive défiance, il peut accepter que se perpétue la légende de ce si beau conte de Noël : la crèche, Marie et Joseph, l’âne et le bœuf, le nouveau-né,…

Mais quel crédit accorder à une doctrine religieuse qui semble inapplicable à notre monde si dur ?

Quel crédit accorder à des événements surnaturels qualifiés de miracles ?
Ernest Ronan n’écrivait-il pas dans son ouvrage sur Jésus :
Quand aux miracles, on les tenait à cette époque, pour la marque indispensable du divin…
Le plus grand miracle eût été que Jésus n’en fît pas.

Quel crédit accorder à la Résurrection, cet événement fondateur du christianisme qui a gagné des multitudes de croyants de toute race, de tout peuple et de toute génération tout au long de ces vingt derniers siècles ?

Mais si ce regard est si sceptique à l’égard de Jésus, n’est-ce pas aussi parce que les Eglises chrétiennes se sont montrées et se montrent incapables de donner une image véridique et raisonnable de la personne du Maître ?

Depuis des décennies, la moyenne de l’annonce de la Bonne Nouvelle et de l’enseignement atteint le plus bas pourcentage de personnes réellement accueillantes et ouvertes…
Tout ce qui se dit dans les chaires des églises semble frappé de paralysie et d’anathèmes…
Le malheur est partout le même : partout on se croit encore en possession de vérités héritées, on répète de vieilles formules, on met en avant des notions surannées, sans même se demander si le pauvre auditeur sera convaincu ou non. (« Le feu du ciel » Otton von Huhn – Apostolat des éditions)

Les Eglises chrétiennes ont aggravé les insuffisances et faiblesses des écrits évangéliques :
Le Nouveau Testament est un superbe document chrétien, mais ne reflète que piètrement la religion de Jésus. (2091, 10)
Cela peut scandaliser bien des croyants chrétiens sincères et de bonne foi, mais les Evangiles exposent-ils vraiment ce que fut l’enseignement de Jésus ?

Presque tout le Nouveau Testament est consacré non à décrire la vie religieuse significative et inspirante de Jésus, mais à analyser l’expérience religieuse de Paul et à décrire ses convictions religieuses personnelles. (2091, 10)

Celui qui s’engage dans la lecture de la vie et des enseignements de Jésus (quatrième partie du Livre d’Urantia), sur environ 800 pages, ne manquera pas d’être étonné, fasciné, et ébloui au fil de ces pages.

Ce sera d’ailleurs avec raison qu’il pourra se demander : Mais ce récit si incroyable est-il véridique ? Peut-on croire que toute la vie signifiante et les enseignements admirables du Maître correspondent bien à la réalité des faits ? Est-ce là l’œuvre d’humains particulièrement imaginatifs ou ce récit provient-il d’êtres célestes ?

Le Livre d’Urantia va bien plus loin que les Evangiles et les notes perdues de l’apôtre André ; et le médian à l’origine de ces révélations nous l’indique :

Autant que possible, j’ai tiré mes informations de sources purement humaines.
C’est seulement quand ces sources ont fait défaut que j’ai eu recours à des archives suprahumaines…
Quand j’ai été incapable de trouver les concepts nécessaires dans les annales ou les expressions humaines, j’ai eu recours en second lieu, à la mémoire de mon propre ordre de créatures terrestres, les médians.
Enfin, quand cette source secondaire d’information s’est révélée insuffisante, j’ai recouru sans hésitation aux sources d’informations supraplanétaires. (1343, 1)

A chaque page, on est extraordinairement frappé par la personnalité exceptionnelle du Maître et l’on comprend comment ceux qui eurent le bonheur de le rencontrer ont eu leur vie transformée et embellie.

Au philosophe grec Rodan, venu d’Alexandrie, pour accroître ses connaissances sur la spiritualité de Jésus, Nathanael et Thomas devaient lui dire :

Seul un être divin peut être un pareil ami humain…
Mieux on connaît Jésus, plus on l’aime. (1785, 3)

La lecture de la quatrième partie du Livre d’Uranrtia offre l’opportunité de se laisser saisir par cet amour du Maître et, en retour, de lui témoigner un attachement croissant.

L’étude qui va suivre a pour but de faciliter la lecture de ce récit : chaque fascicule (en deux pages) propose un résumé avec un ou deux thèmes essentiels qui méritent un plus large développement.

yves guillot-goguet
mai 2010
Fascicule 119

Les effusions du Christ Micaël

Résumé

Micaël est notre Fils Créateur pour notre univers local de Nébadon ; notre planète s’appelle Urantia et c’est sur cette planète qu’il s’est effusé pour la septième fois.

En effet, il s’était effusé six fois auparavant : la première effusion ayant eu lieu « il y a presque un milliard d’années » (1309, 2 ; 1310, 3) ; il y a environ cent cinquante millions d’années entre chaque effusion.

A chaque fois, Micaël s’et effusé dans la forme des créatures du monde concerné : Fils Melchizédek, Fils Lanonandek, Fils Matériel, séraphin, pèlerin ascendant d’origine mortelle, mortel morontiel de statut ascendant ; et enfin, mortel planétaire :

Joshua ben Joseph, le bébé juif, fut conçu et naquit dans le monde exactement comme tous les autres enfants avant lui et après lui, sauf que cet enfant particulier était l’incarnation de Micaël de Nébadon, un divin Fils du Paradis et le créateur de tout cet univers local de choses et d’êtres. (1317, 1)

Et c’est là la grande différence par rapport aux autres effusions :

Auparavant, il était toujours apparu comme un individu pleinement développé du groupe de personnalités choisi pour l’effusion. (1316, 6)

Le schéma habituel des six premières effusions est le suivant : annonce par Micaël qu’il remet à son frère Emmanuel l’autorité sur l’univers local de Nébadon en raison de son absence temporaire ; départ de Micaël quittant Salvington, la capitale de l’univers local pour le monde de son effusion ; mission de Micaël sur le monde concerné ; retour sur Salvington.

Micaël avait notamment pour mission de rétablir l’ordre dans les mondes en rébellion ; et ce fut toujours le cas avec succès :

 La réhabilitation de ce monde isolé constitue l’un des chapitres les plus magnifiques et les plus touchants des annales du salut de tout Nébadon. Vers la fin de cette mission, tous les habitants de Nébadon avaient compris pourquoi leur chef bien-aimé avait choisi de se lancer dans ces effusions répétées en prenant la similitude de quelque ordre subordonné d’êtres intelligents. (1313, 0)

Partout où il séjourna, Micaël laissa un souvenir exceptionnel :

Nul Souverain Systémique ne fut jamais plus ardemment aimé ni aussi généralement honoré et respecté. (1311, 4)
Tout Palonia pleura le départ du chef systémique le plus noble et le plus bienveillant que Nébadon eût jamais connu. Il était aimé dans tout le système et adoré par ses compagnons de tous les groupes de Fils Lanonandeks. (1311, 5)
Le mystère des effusions

C’est le mystère des mystères : savoir comment Micaël a pu s’incarner tout particulièrement en la personne de Jésus de Nazareth, lors de sa septième et dernière effusion.

Autour du Paradis circulent sept sphères secrètes du Père Universel ; elles reflètent puissamment la luminosité spirituelle de l’éclat central des Déités éternelles (143, 3)

La première est Divinington, « la sphère de communion personnelle du Père Universel » (144, 4)
Les secrets de Divinington comprennent le secret de l’effusion et de la mission des Ajusteurs de Pensée

La deuxième est Sonarington, le monde récepteur personnel du Fils Eternel.
Les secrets de Sonarington incluent le secret de l’incarnation des Fils divins. Quand un Fils de Dieu devient Fils de l’Homme, quand il est littéralement né d’une femme comme ce fut le cas sur votre monde il y dix-neuf cents ans, il s’agit d’un mystère universel. Ce mystère se reproduit constamment dans tous les univers et c’est un secret de Sonarington concernant la filiation divine. (145, 3)

Et nous ne connaîtrons jamais ce secret, même quand nous nous serons élevés tout au long des nombreuses étapes à avenir de la vie morontielle et de la vie spirituelle :

Le mystère de ces incarnations ne sera jamais connu, sauf de ceux qui ont accès au cercle intérieur des archives sur la sphère sacrée de Sonarington. (1313, 1)
Ce mystère de l’incarnation de la Déité dans la forme humaine de Jésus, dont l’origine était par ailleurs naturelle sur Urantia, restera éternellement impénétré. Même dans l’éternité, vous ne connaîtrez jamais la technique et la méthode de l’incarnation du Créateur dans la forme et la similitude de ses créatures. C’est le secret de Sonarington, et ces mystères sont la propriété exclusive des Fils divins qui ont passé par l’expérience de l’effusion. (1317, 1)

L’importance d’Urantia pour notre univers local

Notre planète et nous qui l’habitons, n’avons vraiment pas de quoi être fiers ; en effet, notre planète est présentée comme « désordonnée et perturbée » (1325, 3), une planète dont il est même écrit qu’elle est habitée par « l’homme mortel, type le plus inférieur de créature intelligente dans Nébadon » (1327, 2)

Néanmoins, il est réconfortant d’apprendre que :

 Urantia est le sanctuaire sentimental de tout Nébadon ; la plus importante de dix millions de planètes habitées, la demeure humaine de Christ Micaël. (1319, 1)
Votre petite et insignifiante planète intéresse l’univers local simplement parce qu’elle est le monde de la demeure humaine de Jésus de Nazareth. (228, 2)
Fascicule 120

L’effusion de Micaël sur Urantia

Résumé

Haut Fils de la Trinité, Emmanuel est le représentant personnel du Père Universel auprès de la cour du Fils Créateur, d’où son nom d’Emmanuel :

A la tête de ce groupe paradisiaque dans Nébadon (le Fils Créateur, la Divine Ministre, l’Esprit Créatif de l’univers local) se trouve l’ambassadeur de la Trinité du Paradis – Emmanuel de Salvington – l’Union des Jours affecté à l’univers local de Nébadon. (370, 6)
Cet ambassadeur du Paradis se caractérise, tout comme les autres Unions des Jours, par sa « mission d’observateur » (212, 7) et de « consultant du Fils Souverain » (371, 0)
Un univers local est directement gouverné par un Fils divin, mais celui-ci a constamment à ses côtés un frère du Paradis, une personnalité originaire de la Trinité.
Juste avant son effusion sur Urantia, Micaël a reçu des directives d’Emmanuel, l’Union des Jours, agissant au nom du Père Universel.
Comme Emmanuel est « le frère aîné et conseiller paradisiaque de Micaël » (1324, 3), il est normal qu’il lui ait donné un grand nombre de recommandations avant la septième effusion de notre Fils Créateur.

Gabriel fait partie d’un ordre céleste appelé les « Aides de l’Univers », et, parmi ces aides de l’univers, le premier ordre est constitué des Etoiles Radieuses du Matin qui ont un seul représentant par univers local ; Gabriel est présenté comme « le chef exécutif de l’univers de Nébadon » (370, 2 ;  371, 3 ;  406, 11) et il agit en parfaite harmonie et accord avec Emmanuel.
C’est pourquoi le frère aîné de Micaël pouvait lui dire : « Tant que tu seras absent pour cette effusion finale et extraordinaire, je m’engage (avec la coopération de Gabriel) à administrer fidèlement ton univers » (1326, 4)

Cette incarnation dans la chair de Micaël-Jésus était caractérisée par l’acceptation de se soumettre totalement à la volonté du Père :
Tu as, lors de tes effusions précédentes, été soumis à toutes les sept phases de la volonté du Suprême, excepté à la volonté personnelle de ton Père au Paradis. Maintenant, tu as décidé de te soumettre à la volonté de ton Père durant ta septième effusion. (1325, 4)

Cette communion ininterrompue entre Jésus et son Père devait apporter une révélation nouvelle de Dieu à ses créatures et de ces crétures à Dieu, non seulement sur Urantia mais aussi sur tous les mondes de l’univers de Nébadon :
 
Offre une nouvelle et illuminante interprétation de l’homme et des vicissitudes de sa vie planétaire à toutes les intelligences suprahumaines de tout Nébadon, et ce, pour tous les temps. (1328-1329)
Ta vie dans la chair sur Urantia sera une inspiration pour toutes les vies, sur tous les mondes de Nébadon à travers toutes les générations des âges à venir. (1328, 4)
Recommandations importantes d’Emmanuel à Jésus

Parmi les nombreuses recommandations d’Emmanuel, il y a les suivantes qui résument bien quelle devait être la mission de Jésus :

Accorde, en premier lieu, ton attention à la libération et à l’inspiration de la nature spirituelle de l’homme.
Ensuite, éclaire l’intelligence humaine enténébrée, guéris l’âme des hommes et affranchis leur mental des terreurs séculaires.
Et alors, selon ta sagesse de mortel, apporte tes soins au bien-être physique et au confort matériel de tes frères incarnés.
Vis la vie religieuse idéale pour l’inspiration et l’édification de tout ton univers. (1328, 2)

C’est bien entendu l’aspect spirituel qui prédomine : Jésus est venu pour nous appeler, à sa suite, à trouver le Père ; mais il s’agit aussi de nous donner confiance et courage face aux difficultés et épreuves de la vie qui, souvent, nous accablent.
Mais notre existence dans la chair n’est pas dédaignée : Jésus a largement montré comment il pouvait être attentif pour aider tous ceux qui souffraient et s’adressaient à lui, notamment au plan des maladies et infirmités.
Cette mission confiée à Jésus ne se limite pas à notre monde, mais elle concerne aussi les nombreuses planètes qui nous entourent et dont les habitants ont souvent une ouverture spirituelle nettement supérieure à la nôtre.

Il est faux de croire que l’incarnation de Jésus avait pour but de sauver l’humanité pécheresse

Ce n’est pas pour s’offrir sur la croix pour nos péchés que Jésus-Christ est venu dans notre monde ; ce n’est pas la foi en son sang qui nous assure le salut éternel :

Les habitants d’Urantia continuent à être influencés par des concepts primitifs de Dieu et à en souffrir…
L’idée barbare d’apaiser un Dieu courroucé, de se rendre favorable un Seigneur offensé, de gagner les faveurs de la Déité par des sacrifices, des pénitences, et même en versant du sang, représente une religion totalement puérile et primitive, une philosophie indigne d’un âgé éclairé par la science et la vérité.
De telles croyances sont absolument répugnantes pour les êtres célestes et les chefs divins qui servent et règnent dans les univers.
C’est un affront à Dieu de croire, de soutenir ou d’enseigner qu’il faut verser du sang innocent pour gagner ses faveurs ou détourner une colère divine fictive…
Les hommes ont enseigné que le cœur paternel de Dieu, dans toute sa froideur et sa dureté austères, était si peu touché par les malheurs et les chagrins de ses créatures que sa tendre miséricorde ne pouvait se manifester avant qu’il ait vu son Fils irréprochable saigner et mourir sur la croix du Calvaire ! Quelle parodie du caractère infini de Dieu ! (60, 2-5)

Ce n’est pas pour réconcilier un Dieu courroucé qu’un Fils Créateur s’est incarné dans la similitude d’une chair mortelle et effusé sur l’humanité d’Urantia ; c’est plutôt pour gagner tous les hommes à la reconnaissance de l’amour du Père et à la réalisation de leur filiation avec Dieu. (1083, 6)
Fascicule 121

L’époque de l’effusion de Micaël

Résumé

On aurait gravement tort de s’imaginer que l’époque qui vit la venue de notre Fils Créateur sur notre planète fut une période d’ignorance et de ténèbres :

Ce n’est pas au cours d’un âge de décadence spirituelle que Jésus est venu dans ce monde. Au moment de sa naissance, Urantia passait par une renaissance de pensée spirituelle et de vie religieuse comme elle n’en avait pas connues dans toute son histoire antérieure depuis Adam, et comme il n’y en a eu à aucune époque depuis lors. (1332, 2)

Au cours de cette période, Rome, la Grèce et la Palestine jouèrent un rôle important.

La puissance romaine s’imposait sur tous les territoires faisant partie de l’empire, ce qui contribua à un vigoureux développement des échanges : « L’Europe ne connut plus une telle période de commerce et de voyages jusqu’au dix-neuvième siècle après Jésus-Christ » (1333, 0) Mais la société d’alors était très inégalitaire et extrêmement brutale : « La moitié des habitants de l’Etat romain se composait d’esclaves… Le pouvoir du maître sur l’esclave était absolu » (1335, 5-6)

Même si elle avait beaucoup perdu de son pouvoir au plan politique, la Grèce apportait sa langue et sa culture.

Quant à la Palestine, elle se caractérisait surtout par la très grande vigueur du judaïsme ; le fait que de très importantes communautés juives séjournaient presque partout dans les villes du monde méditerranéen et que les Ecritures hébraïques aient été très tôt traduites en grec, permit à cette religion d’assurer son influence :  

Les Juifs hellénisés apportèrent aux Ecritures des Hébreux une telle interprétation allégorique qu’ils ne trouvèrent aucune difficulté à conformer la théologie hébraïque à la philosophie aristotélicienne qu’ils révéraient. (1338, 6)

Le mithracisme, rival et source du christianisme

S’il y a des religions qui ont fortement marqué leur époque, ce sont bien celles des cultes des mystères, et plus particulièrement le mithracisme.
Ces religions, originaires d’Egypte et du Levant correspondaient aux attentes de beaucoup de gens du peuple : recherche de promesse de salut – une consolation religieuse pour la vie présente – et des assurances d’un espoir d’immortalité après la mort. Elles rencontrèrent un succès considérable dans tous les pays du monde romain ; le mithracisme, notamment, s’imposa pendant plusieurs siècles, avant de disparaître quand le christianisme fut élevé au niveau de religion d’Etat et l’élimina.

Mithra était considéré comme un homme s’élevant de cette condition à celle de dieu en raison de ses exploits sur terre (1082, 4)
Les fidèles suivaient scrupuleusement certains rites comme le baptême, la fête annuelle de Mithra le 25 décembre de chaque année, le sacrement du pain et du vin, l’eau bénite ; ils croyaient au jugement dernier : « A la fin du monde, Mithra ferait sortir tous les morts de leur tombe pour le jugement dernier. Les méchants seraient détruits par le feu, et les bons règneraient avec Mithra pour toujours » (1082, 5) et que les souffrances de Mithra « avaient apporté le salut à une race humaine maudite par le péché » (1083, 3)

Au cours du troisième siècle après le Christ, les Eglises mithriaques et chrétiennes se ressemblèrent beaucoup quant à l’aspect extérieur et au caractère de leur rituel. (1083, 3)

Paul, qui fonda le christianisme, a été fortement influencé par ces cultes des mystères, de même que par la religion juive dont il était issu :

La théorie de Paul sur le péché originel, les doctrines de la culpabilité héréditaire, du mal inné et de sa rédemption étaient partiellement d’origine mithriaque. (1339, 1)

L’évangile de Jésus, tel que Paul l’avait incorporé dans le culte du christianisme d’Antioche, se mélangea avec les enseignements attrayants des cultes des mystères, et spécialement les doctrines mithriaques de rédemption, de rachat et de salut par le sacrifice fait par un certain dieu. (1340, 6-8)

La vie et les enseignements de Jésus selon les Evangiles et le Livre d’Urantia

Les Evangiles rapportent la vie et les enseignements de Jésus par des témoins directs (les apôtres Matthieu et Jean) et indirects (Marc et Luc) ; mais ils ont été écrits par des auteurs qui ne sont pas les évangélistes eux-mêmes : Isadore pour Matthieu, Marc pour Pierre, Luc pour Paul (qui ne connut pas Jésus dans la chair), Nathan pour Jean.

Ils sont loin d’être d’une grande fiabilité : ils ont été écrits assez tard (celui de Jean remonte à soixante à soixante-dix ans après le départ de Jésus) ; des documents originaux ont été perdus (les écrits de l’apôtre André) ou ont subi d’importantes modifications (Matthieu, Marc, Jean) ; ils ne sont pas toujours véridiques et parfois dénués d’objectivité (Evangiles de Matthieu et de Jean)

Mais malgré toutes ces réserves, le Livre d’Urantia reconnaît l’apport considérable des Evangiles qui ont marqué l’humanité depuis près de deux mille ans :

Tous ces écrivains présentèrent d’honnêtes descriptions de Jésus tel qu’ils l’avaient vu, tel qu’ils se le rappelaient ou d’après ce qu’ils avaient appris de lui, et selon leurs concepts de ces évènements lointains, influencés par leur ralliement ultérieur à la théologie chrétienne de Paul. Si imparfaits que soient ces documents, ils ont suffi pour changer le cours de l’histoire d’Urantia pendant près de deux mille ans. (1342, 6)

Le récit rapporté par le Livre d’Urantia, beaucoup plus précis et nettement plus complet, s’appuie tout d’abord sur des « sources purement humaines » (1343, 1), notamment les écrits de l’apôtre André ; puis sur des « archives suprahumaines » et enfin sur des « sources d’information supraplanétaire » Quiconque lit ce récit ne peut qu’être émerveillé et, avec une joie immense, louer Dieu de lui avoir permis de découvrir ce Livre.
Fascicule 122

Naissance et petite enfance de Jésus

Résumé

Les annonciations de l’ange Gabriel à Elisabeth et à Marie ont bien fait ressortir la différence de destinées qui attendaient leurs futurs enfants ; à Elisabeth, Gabriel déclara : « Ton fils annoncera la venue du guérisseur de l’âme de ton peuple et du libérateur spirituel de toute l’humanité » (1345, 5) et à Marie : « Ton fils inaugurera le royaume des cieux sur la terre et parmi les hommes » (1346, 4)

Si le recensement décrété par l’empereur César Auguste a eu lieu dans le royaume juif un an après celui pratiqué dans les autres territoires de l’empire, c’est parce que « les Juifs avaient toujours été très hostiles à toute tentative de « dénombrement de la population » (1350, 3)

Bien qu’il n’ait pas été nécessaire que Marie soit présente pour ce recensement à Bethléem, elle insista pour accompagner Joseph ; comme ils étaient pauvres, ils voyagèrent avec une seule bête de somme portant Marie, pendant que Joseph allait à pied, conduisant l’animal. Leur situation financière était d’ailleurs tellement médiocre que, lors des rites au temple pour la venue de tout nouveau-né après la naissance de Jésus « Joseph se jugea assez pauvre pour limiter à deux pigeons l’offrande de Marie, comme Moïse l’avait ordonné pour la purification des mères indigentes » (1354, 1)

Parce qu’il n’y avait plus de place pour eux « les chambres de Bethléem regorgeaient de monde » (1351, 3) Joseph et Marie ne trouvèrent qu’une étable, taillée dans le flanc du rocher, juste au-dessous de l’auberge.

C’est à Bethléem en Judée que « Marie accoucha d’un enfant mâle, à midi, le 21 août de l’an 7 avant l’ère chrétienne » (1351, 5)

Des prêtres de Mésopotamie vinrent pour rendre hommage à l’enfant Jésus, mais ils ne virent pas d’étoile pour les guider jusqu’à Bethléem.

Il s’agissait dans le ciel de faits astronomiques tout à fait remarquables :
Sur la base de ces évènements exceptionnels, mais absolument naturels, les zélateurs bien intentionnés des générations suivantes construisirent l’attrayante légende de l’étoile de Bethléem conduisant les Mages près de la crèche où ils virent et adorèrent l’enfant nouveau-né. (1352, 3)

Hérode, redoutant que le nouveau « roi des Juifs » ne vienne mettre en péril sa royauté, envoya des informateurs pour s’enquérir du lieu précis où se trouvait l’enfant Jésus.

Ces recherches qui durèrent plus d’un an s’étant révélées improductives, Hérode ordonna d’assassiner tous les enfants mâles âgés de moins de deux ans.
C’est ainsi que seize bébés mâles périrent en un jour à Bethléem de Judée. (1354, 2)
Avertis la veille du massacre, Joseph, Marie et leur fils quittèrent précipitamment Bethléem et se réfugièrent à Alexandrie, en Egypte ; ils y séjournèrent jusqu’à la mort d’Hérode.

Le choix des parents de Jésus

Le choix de Joseph et de Marie comme futurs parents ne fut pas du tout le fait du hasard.

Il fallut de longues et approfondies enquêtes établies par des êtres célestes (les Melchizédeks, l’ange Gabriel, la Commission Familiale des Douze et Micaël lui-même) pour choisir d’abord la planète, ensuite le peuple, enfin le couple qui aurait le privilège d’accueillir notre Fils Créateur, Micaël, en la personne de Jésus de Nazareth.

Parmi toutes les planètes et bien qu’Urantia soit l’une des très rares à s’être révoltée contre le gouvernement du Fils Créateur, ce fut elle qui fut retenue.

Si le choix se porta sur le peuple juif, c’est parce que « les Hébreux possédaient les avantages qui justifiaient leur sélection comme race au sein de laquelle s’effectuerait l’effusion » (1344, 2)

En ce qui concerne le couple, Joseph et Marie furent choisis parce qu’ils « formaient la combinaison idéale de vastes parentés raciales et de dons de personnalité supérieurs à la moyenne » (1345, 2)

La conception de Jésus a été tout à fait naturelle

Le Livre d’Urantia est très net : la conception de Jésus s’est faite à la suite de relations sexuelles entre Joseph et Marie (1317, 1) :

  L’enfant de la promesse était venu au monde exactement de la même manière que tous les bébés avant et depuis ce jour. (1351, 6)

En effet, Joseph et Marie étaient bien mari et femme depuis près de huit mois ; après des fiançailles normales d’environ deux ans (1349, 5) leur mariage fut conclu dans les derniers jours du mois de mars de l’an 8 avant l’ère chrétienne (1345, 4) ; la visite de Gabriel à Marie eut lieu vers la mi-novembre de cette même année (1346, 1)

Gabriel n’a jamais dit à Marie que l’enfant qu’elle porterait serait l’œuvre du Saint-Esprit : cet enfant était déjà conçu dans le ventre de Marie à la suite de relations charnelles avec Joseph :

 L’annonce de Gabriel à Marie fut faite le jour qui suivit la conception de Jésus, et ce fut le seul évènement surnaturel lié à l’entière expérience de Marie consistant à porter et à mettre au monde l’enfant de la promesse. (1347, 2)

Le seul mystère qui ne nous sera jamais dévoilé est celui de l’incarnation du Fils de Dieu dans une femme :
 Le mystère de ces incarnations ne sera jamais connu, sauf de ceux qui ont accès au cercle intérieur des archives sur la sphère sacrée de Sonarington » (1313, 1)
Fascicule 123

La prime enfance de Jésus

Résumé

L’Egypte fut une excellente terre d’accueil pour Joseph, Marie et Jésus. Ils furent admirablement aidés, non seulement par des membres de la parenté de Joseph mais aussi par les voisins et personnes rencontrées : « Joseph fut employé comme charpentier pendant plusieurs mois et ensuite élevé à la situation de contremaître d’un groupe important d’ouvriers employés à la construction d’un édifice public, alors en chantier » (1355, 1)
A part un petit nombre d’amis et de proches, personne ne fut informé que Jésus était « un enfant de la promesse » (1355, 3)
Peu avant que la petite famille ne retourne en Palestine, un exemplaire complet de la traduction en grec des Ecritures hébraïques fut offert à Jésus ; ces amis croyants s’efforcèrent de convaincre Joseph de ne pas retourner en Palestine : « Ils affirmaient que l’enfant de la promesse pourrait exercer une bien plus grand influence mondiale en habitant Alexandrie plutôt que n’importe quelle ville de Palestine » (1355, 3)

De retour à Bethléem, un désaccord surgit entre Joseph et Marie : « Marie pensait que la cité de David était l’endroit le mieux approprié pour élever le nouveau candidat au trône de David, mais Joseph préférait tenter sa chance avec Hérode Antipas plutôt qu’avec son frère Archélaüs » (1350, 2). Et, c’est ainsi que Joseph, Marie et Jésus revinrent à Nazareth.

Leur situation financière s’améliora : Joseph céda l’atelier de Nazareth à ses frères et commença officiellement son métier d’entrepreneur.
Jamais plus, jusqu'après la mort de Joseph, la famille de Nazareth ne connut les affres de la pauvreté. (1360, 2)

Bien que fortement accaparés par leurs nombreuses tâches et la venue d’autres enfants, Joseph et Marie donnèrent le meilleur d’eux-mêmes pour assurer l’éducation de Jésus. 
Jésus s’exerça de bonne heure à écrire en araméen, en grec et plus tard en hébreu, car il apprit en son temps à lire, à écrire et à parler couramment les trois langues. (1358, 11)
Depuis l’âge de cinq ans jusqu’à l’âge de dix ans, Jésus fut un point d’interrogation continuel. Joseph et Marie ne pouvaient pas toujours répondre à ses questions, mais ils ne manquaient jamais de les discuter à fond et, dans toute la mesure du possible, ils l’assistaient dans ses efforts pour trouver une solution satisfaisante aux problèmes que son mental alerte lui avait suggéré. Plus d’une fois, Joseph dut reconnaître : « Mon fils, réellement je ne sais pas » (1359, 3)

Son instruction religieuse fut donnée par Marie d’abord, Joseph ensuite ; il disait ses prières comme on les lui avait apprises, après quoi il insistait pour avoir « juste un petit entretien avec mon Père dans les cieux » (1360, 1)

Les progrès de Jésus furent tels qu’il « devint de bonne heure un maître en hébreu » (1362, 5), appelé souvent à lire les Ecritures hébraïques pour les services religieux réguliers du sabbat.
Cette brillante réputation d’un niveau spirituel si prometteur parvint jusqu’à Jérusalem.

Nahor, professeur dans une académie rabbinique de cette ville, se rendit à Nazareth pour proposer d’amener Jésus à Jérusalem où il pourrait bénéficier des meilleures conditions pour parfaire sa formation.

Joseph hésitait, Marie était sur le point d’accepter : « Elle était convaincue que son fils aîné allait devenir le Messie, le libérateur des Juifs » (1365, 3)

Ce fut Jésus qui trancha par ces paroles pleines de sagesse :
Mon père et ma mère qui m’aiment tellement doivent être capables de faire plus pour moi et de me guider plus sûrement que des étrangers qui peuvent seulement voir mon corps et observer mes pensées, mais ne peuvent guère me connaître vraiment. (1365, 4)

Les enfants de Joseph et de Marie

Joseph et Marie eurent neuf enfants durant leur vie commune (mariage à la fin du mois de mars de l’an 8 avant l’ère chrétienne ; mort de Joseph le 25 septembre de l’an 8 de l’ère chrétienne) :

- six fils : Jésus, né le 21 août de l’an 7 avant l’ère chrétienne (1351, 5) ; Jacques, né le 2 avril de l’an 3 avant l’ère chrétienne (1357, 2) ; Joseph, né le 16 mars de l’an 1 de l’ère chrétienne (1362, 1) ; Simon, né le 14 avril de l’an 2 de l’ère chrétienne (1365, 2) ; Jude, né le 24 juin de l’an 5 de l’ère chrétienne (1370, 2) ; Amos, né le 9 janvier de l’an 7 de l’ère chrétienne (1373, 2)

- trois filles : Miriam, née le 11 juillet de l’an 2 avant l’ère chrétienne (1357, 7) ; Marthe, née le 13 septembre de l’an 3 de l’ère chrétienne (1367, 3) ; Ruth, née le 17 avril de l’an 9 de l’ère chrétienne (1389, 5)

La venue de l’Ajusteur de Pensée

C’est dans sa cinquième année que Jésus arriva à l’âge de sa première décision morale personnelle, sur quoi un Ajusteur de Pensée vint habiter en lui.
Cet évènement survint le 11 février de l’an 2 avant l’ère chrétienne.

Jésus n’en fut pas plus conscient que des multitudes d’enfants - que l’on ne peut compter – passées, présents et à venir : cet Ajusteur de Pensée avait pour but « d’habiter leur mental, de travailler à l’ultime spiritualisation de ce mental et de préparer l’éternelle survie de l’âme immortelle évoluante » (1357, 5)

Ce don du Père Paradisiaque avait autrefois servi avec Machiventa Melchizédek et acquis ainsi l’expérience des opérations relatives à l’incarnation d’un être supramortel vivant dans la similitude de la chair mortelle. (1357, 5)

C’est l’unique Ajusteur de Pensée qui ait jamais opéré deux fois dans un mental sur Urantia, mais, les deux fois, le mental était divin aussi bien qu’humain. (1016, 1)
Fascicule 124

La dernière partie de l’enfance de Jésus

Résumé

De sa neuvième à sa treizième année, Jésus progressa harmonieusement sur tous les plans.

Les êtres intelligents de tout Nébadon observaient, avec fascination et stupéfaction, les débuts de ce développement dans la pensée et les actes du fils désormais adolescent du charpentier. (1373, 3)

A douze ans, tout en poursuivant sa scolarité, Jésus se mit à travailler régulièrement dans l’atelier familial de menuiserie et « fut autorisé à gérer son propre salaire, arrangement très exceptionnel dans une famille juive » (1371, 4) ; il fit également preuve d’une grande habileté dans « pratiquement tous les métiers que les hommes et les femmes pratiquaient autour de Nazareth » (1367-1368)

Très tôt il montra une attention et une bienveillance permanentes pour l’éducation de ses frères et sœurs et il ne manqua jamais d’aider efficacement sa mère dans les lourdes tâches du foyer qui étaient les siennes.

A partir de la maladie de sa mère – juste avant ses onze ans – il fut contraint d’assumer les responsabilités de fils aîné, et de le faire un an ou deux avant le moment où cette charge aurait normalement dû retomber sur ses épaules. (1370, 2)

Jésus savait s’attirer la sympathie et l’estime aussi bien des jeunes que des adultes : « Il était bien considéré à Nazareth » (1369, 4), ce qui n’empêchait pas certains envieux et grincheux de le critiquer.
Déjà, à son âge, il se révélait comme un guide, un éducateur né : « Jésus était communément accepté comme chef des garçons de Nazareth » (1369, 1)

Mais c’est au plan spirituel qu’il affirmait le plus ses qualités.

Ce fut un grand jour dans sa famille quand il fut proclamé « fils du commandement » et « fils aîné racheté du Seigneur, Dieu d’Israël », un « enfant du Très-Haut » et « le serviteur du Seigneur de toute la terre » (1373, 4)

Comme Jésus avait été reçu officiellement aux diplômes de l’école de la synagogue, il était désormais qualifié pour participer à la célébration de sa première Pâque à Jérusalem.

Un groupe considérable (103 personnes) se prépara à quitter Nazareth pour Jérusalem, de bonne heure le lundi matin 4 avril de l’an 7.
Jésus était accompagné de ses parents.

Ce voyage dura quatre jours et permit à Jésus de découvrir les lieux célèbres de l’histoire du peuple hébreu à partir d’hommes et de femmes dont les exploits étaient décrits dans les Ecritures hébraïques.
Jésus et la religion juive de son temps

Jésus souffrit d’une grande détresse mentale résultant de ses constants efforts pour adapter ses vues personnelles sur les pratiques religieuses et les conventions sociales aux croyances enracinées de ses parents. Il était tourmenté par le conflit entre le besoin d’être fidèle à ses propres convictions et l’exhortation de sa conscience à remplir son devoir de soumission à ses parents. (1372-1373)

En trois occasions, il affirma sa force de caractère mais aussi son respect des règles de la religion juive.

Il se permit de dessiner un portrait de son professeur sur le plancher de la classe : « Tout ce genre de choses était strictement interdit par la loi juive » (1366, 4)
Joseph et Marie furent convoqués à l’école ; Jésus accepta de se soumettre à son père.

Il contesta le rite consistant à toucher le parchemin cloué sur le montant de la porte et à embrasser le doigt qui l’avait touché chaque fois que l’on entrait ou sortait de la maison :  
Il fit remarquer à son père la nature essentiellement idolâtre de cette habitude de saluer humblement le parchemin du seuil. Joseph retira le parchemin. (1372, 4)

Il ne parvint toutefois pas à convaincre son père que l’on pouvait s’inspirer à Nazareth des pratiques sportives et des jeux tels qu’il les avait observés avec Joseph lors d’un séjour à Scythopolis :  
Jamais plus, tant que son père vécut, le garçon ne fit même la plus petite allusion aux jeux et autres activités athlétiques des Grecs. (1371, 1)

« L’heure est venue. Il est temps que tu commences à t’occuper des affaires de ton Père »

La veille du sabbat de la Pâque à Jérusalem, il se produisit « l’un des jours les plus extraordinaires de l’incarnation du Fils de Dieu » (1376, 1)

Durant cette nuit, pour la première fois dans sa carrière terrestre, un messager spécial de Salvington commissionné par Emmanuel lui apparut et lui dit :

L’heure est venue. Il est temps que tu commences à t’occuper des affaires de ton Père. (1376, 1)

Ce messager céleste arrivait pour rappeler à ce garçon de moins de treize ans que l’heure avait sonné de commencer à reprendre la responsabilité de son univers.

Une dizaine de jours plus tard, Jésus devait répliquer fermement à sa mère qui l’avait repris vertement devant les docteurs de la loi :

Pourquoi m’avez-vous cherché si longtemps ? Ne vous attendiez-vous pas à me trouver dans la maison de mon Père, puisque l’heure est venue pour moi de m’occuper des affaires de mon Père ? (1384, 3)

Fascicule 125

Jésus à Jérusalem

Résumé

Ce qui frappa le plus Jésus en pénétrant dans Jérusalem, ce fut le nombre considérable de pèlerins : « Jamais Jésus n’avait vu une telle foule d’êtres humains » (1375, 5)

Joseph comptait sur l’opportunité de ce voyage à Jérusalem à l’occasion de la Pâque pour préparer son fils aîné à entrer dans une académie rabbinique deux ans plus tard, lorsqu’il aurait atteint sa quinzième année. Mais Jésus ne montra que peu d’intérêt.

Un évènement décisif se produisit pendant ce séjour : la rencontre à Béthanie, toute proche de Jérusalem, d’un certain Simon qui avait trois enfants à peu près du même âge que Jésus : Lazare, Marthe et Marie.
Une amitié pour toute la vie naquit entre les deux familles. Plus tard, au cours de sa vie mouvementée, Jésus s’arrêta bien souvent chez eux. (1375, 3)

Jésus participa aux rites de la consécration, mais fut déçu par leur caractère superficiel et routinier. Il n’y trouva pas l’intérêt personnel qui caractérisait les cérémonies de la synagogue de Nazareth.

Il lui parut vraiment injuste qu’une discrimination soit établie entre les croyants juifs de Jérusalem et les croyants juifs de Galilée :
 Seuls les habitants de Jérusalem avaient la permission d’assister aux sacrifices quotidiens dans le temple, les habitants de Galilée n’y venaient que trois fois par an pour participer au culte : à la Pâque, à la fête de la Pentecôte (sept semaines après la Pâque) et à la fête des Tabernacles en octobre. Ces fêtes avaient été instaurées par Moïse. (1379, 1)

La nuit de la Pâque, ce fut à Béthanie chez Lazare que Joseph, Marie et Jésus mangèrent « la viande rôtie avec du pain sans levain et des herbes amères » (1379, 3)

La fête de la Pâque dura huit jours, mais Jésus resta quatre jours de plus à Jérusalem, écoutant et discutant avec les docteurs de la loi.
Pendant plus de quatre heures, l’adolescent de Nazareth assaillit les docteurs juifs de questions qui donnaient à réfléchir et sondaient les cœurs. (1383, 1)
Bien des docteurs de la loi furent enthousiasmés mais, quand Jésus contesta le fait de mettre à mort un païen ivre égaré hors de la cour des Gentils, il s’attira une vive réprimande de l’un de ses interlocuteurs. Sa grande jeunesse et surtout ses origines entraînèrent la remarque suivante : « Nous aurions dû le savoir ; il est de Nazareth » (1382, 1). Heureusement, le docteur de la loi qui présidait prit sa défense.
Une seule chose intéressait au plus haut point Jésus : « proclamer la vérité éternelle et effectuer ainsi une révélation plus complète du Dieu éternel » (1383, 1)

Lorsque les journées au temple étaient terminées, c’est à Béthanie que Jésus se rendait pour y passer la nuit.
Jésus était tellement passionné par ces discussions au temple qu’il en oublia ses parents qui étaient déjà sur le chemin du retour pour Nazareth.
Joseph et Marie ne se rendirent compte de l’absence de Jésus qu’au premier soir du retour.
 Marie supposait que Jésus voyageait avec les hommes, tandis que Joseph pensait qu’il voyageait avec les femmes, étant donné qu’il était monté à Jérusalem avec les femmes, et qu’il conduisait l’âne de Marie. (1381, 2)

Ce ne fut que trois jours plus tard, après de vaines recherches, que Joseph et Marie retrouvèrent leur fils « assis parmi les docteurs du temple » (1384, 0)
Et ce fut alors un échange très vif entre Marie et son fils.

Le retour à Nazareth se fit en silence. A l’arrivée, Jésus déclara : « Bien que je doive faire la volonté de mon Père céleste, j’obéirai aussi à mon père terrestre. J’attendrai mon heure » (1384, 7)

Questions posées par Jésus aux docteurs de la loi

Parmi les nombreuses questions posées par Jésus, celles-ci méritent tout particulièrement d’être retenues :

1.- Qu’y a-t-il réellement dans le Saint des Saints derrière le voile ?

2.- Pourquoi, en Israël, les mères doivent-elles être séparées des fidèles masculins au temple ?

3.- Si Dieu est un père qui aime ses enfants, pourquoi tous ces massacres d’animaux pour gagner la faveur divine – l’enseignement de Moïse a-t-il été mal compris ?

4.- Puisque le temple est consacré à l’adoration du Père céleste, est-il logique d’y tolérer la présence de ceux qui exercent un métier profane de troc ou de commerce ?

5.- Le Messie attendu sera-t-il un prince temporel siégeant sur le trône de David, ou agira-t-il comme la lumière de vie dans l’établissement d’un royaume spirituel ? (1382, 5-9)

La discrimination entre hommes et femmes était insupportable à Jésus. Il avait dû fermement insister pour que sa mère l’accompagne : « Les femmes assistaient rarement à la fête de la Pâque à Jérusalem ; leur présence n’était pas requise » (1377, 2)
Il avait subi un grand choc quand il avait constaté que les femmes devaient être séparées des hommes dans les enceintes du temple, mises à part dans une galerie prévue pour elles.

La conduite inqualifiable des foules dans la cour des gentils, les éclats de voix et les jurons, l’étalage intolérable de l’argent montrant qu’il était la valeur suprême pour les changeurs, les marchands d’animaux propitiatoires et les vendeurs de diverses autres marchandises ne pouvaient que le révolter.
Et par-dessus tout, « la vue des frivoles courtisanes paradant dans cette enceinte du temple mit le comble à sa jeune indignation » (1378, 4)

Les tâches de sang sur le dallage, les mains ensanglantées des prêtres et les cris des animaux mourants dépassèrent ce que pouvait supporter ce garçon amoureux de la nature. Ce terrible spectacle l’écoeura. (1378, 6)
Fascicule 126

Les deux années cruciales

Résumé

Le récit des brillantes interventions de Jésus face aux docteurs de la loi au temple de Jérusalem était flatteur pour toute la population de Nazareth.

Pendant quelque temps, l’éloge de Jésus fut sur toutes les lèvres. (1386, 4)

C’est à cette époque que Jésus devint progressivement plus conscient de la nature de son effusion sur terre, mais cela ne se fit pas sans difficultés et questions :

C’est cette période de deux ans que l’on devrait appeler la grande épreuve, la vraie tentation. (1386, 1)

Au cours de sa quinzième année, « il formula, pour la première fois, la prière qu’il enseigna par la suite à ses apôtres et qui s’est répandue sous le nom du « Notre Père » (1389, 6)

La situation matérielle s’était nettement améliorée : les affaires de Joseph prospéraient, Jésus devenait un excellent charpentier et un ébéniste habile.

Et c’est alors que survint la mort soudaine de Joseph à la suite d’une terrible chute sur un chantier de la résidence du gouverneur à Sepphoris ; cette mort frappa alors que Marie était enceinte de son dernier enfant, Ruth, qui naîtrait sept mois plus tard.

Joseph avait été un mari et un père exceptionnels et il manquait à tous. (1389, 3)

Tout désormais reposait sur les épaules de Jésus.

Jésus accepta de bon cœur les responsabilités qui s’abattaient si soudainement sur lui, et les assuma fidèlement jusqu’au bout. (1388, 3)

Il travailla dur pour un faible salaire.

Les rentrées d’argent étaient de plus en plus insuffisantes pour faire face aux dépenses ; il fut très difficile de payer les impôts civils, les cotisations à la synagogue et la taxe d’un demi sicle pour le temple.

Au cours de cette année (an 9) le percepteur essaya d’extorquer à Jésus un revenu supplémentaire et menaça même de saisir sa harpe.

Toutes ces difficultés ne découragèrent pas Jésus ; jour après jour, il faisait face aux multiples tâches qui étaient désormais les siennes, s’acquittant fidèlement de ses nouvelles responsabilités de chef de famille.

La vie de Jésus est la consolation éternelle de tous les idéalistes déçus. (1393, 1)

Toujours soucieux du bien-être et de l’éducation de ses frères et sœurs, Jésus leur consacrait le meilleur de son temps disponible.
Ce fut le cas tout particulièrement avec la petite dernière dans la famille, Ruth, née le 17 avril de l’an 9.
Pendant près de vingt ans (jusqu’au commencement de sa vie publique) aucun père n’aurait pu aimer et élever sa fille avec plus d’affection et de fidélité que Jésus s’occupant de la petite Ruth.
Il fut un tout aussi bon père pour les autres membres de la famille. (1389, 5)

Ce fut lors du premier sabbat après l’anniversaire de ses quinze ans que Jésus fut autorisé à conduire le service à la synagogue.

Le texte choisi fut tiré du prophète Esaïe : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi, car le Seigneur m’a oint » (1391, 6), puis des textes d’Amos : « Recherchez le bien et non le mal… Haïssez le mal et aimez le bien » (1392, 1) et de Michée : « Qu’est-ce que le Seigneur vous réclame, sinon d’être justes, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec votre Dieu » (1392, 3)

La recherche spirituelle de Jésus et l’expression « Fils de l’Homme »

Il est exceptionnel de trouver un jeune garçon aussi porté à la recherche spirituelle que pouvait l’être Jésus.

Aussi bien en ce qui concerne chaque institution de la société que chaque coutume de la religion, il se posait la question suivante :
Que fait-elle pour l’âme humaine ? Rapproche-t-elle Dieu de l’homme ? Mène-t-elle l’homme à Dieu ? (1388, 5)
Pour Jésus, la religion ne peut être qu’un stimulant dynamique et réconfortant face aux nombreuses difficultés de la vie auxquelles est confrontée la créature humaine : « La religion inspire à l’homme le courage et la joie de vivre sur terre » (1093, 1)

C’est en lisant un manuscrit trouvé dans la bibliothèque de la synagogue de Nazareth « Le Livre d’Enoch » que Jésus fut particulièrement enthousiasmé par ce récit : ce Fils de l’Homme dont il était question avait traversé les parvis de gloire céleste avec son Père, le Père de tous ; il avait renoncé à toute sa grandeur et à toute sa majesté pour descendre sur terre et y proclamer le salut aux pauvres mortels.

Jésus accepta le concept du Livre d’Enoch qui, pour lui, correspondait bien à ce que serait sa mission sur la terre :

Il décida d’adopter pour titre inaugural « Le Fils de l’Homme ». C’est ce qu’il fit par la suite quand il commença son enseignement public. (1390, 3)




Fascicule 127

Les années d’adolescence

Résumé

La mort de Joseph eut des conséquences capitales dans la vie de Jésus.

Nul adolescent, qui a vécu ou qui vivra sur ce monde ou sur n’importe quelle autre planète, n’a eu ou n’aura jamais à résoudre des problèmes plus graves ou à démêler des difficultés plus complexes. Nul jeune d’Urantia ne sera jamais appelé à traverser plus de conflits éprouvants ou de situations pénibles que Jésus durant la période ardue allant de sa quinzième à sa vingtième année. (1395, 2)

Et s’il y eut une situation extrêmement difficile à surmonter, ce fut bien quand des zélotes venus de Jérusalem arrivèrent en Galilée pour recruter des partisans pour une révolte armée contre l’occupant romain.

Compte tenu de la renommée de Jésus à Nazareth, la décision qu’il allait devoir prendre était lourde de conséquences :

Jésus, alors à peine âgé de dix-sept ans, se trouva en présence de l’une des situations les plus délicates et les plus embarrassantes du début de sa vie. (1397, 4)

Il n’était pas concevable qu’il accepte de se lancer dans une aventure violente en complète contradiction avec ses convictions et la mission qu’il avait sur Urantia ; mais, en tant que Juif, il n’était pas du tout insensible à la situation si douloureuse de son peuple, écrasé sous l’oppression du pouvoir romain.

Jésus sut agir avec beaucoup d’habileté, aidé en cela par le chazan et son frère Jacques, mais il en résulta un vif affrontement avec sa mère aux sentiments nationalistes exacerbés « Marie alla jusqu’à lui signifier que son refus d’épouser la cause nationaliste, comme elle le lui ordonnait, était de l’insubordination, une violation de sa promesse faite à leur retour de Jérusalem d’être soumis à ses parents » (1397, 1) et la perte de l’unanimité favorable générale dont il bénéficiait jusque là à Nazareth :  

Une scission au sujet du Fils de l’Homme subsista désormais dans Nazareth. (1398, 2)

La situation matérielle s’était par ailleurs considérablement dégradée :
Pendant quatre ans, leur niveau de vie avait constamment décliné. D’année en année, ils se sentaient plus tenaillés par la pauvreté. (1400, 6)
Après le drame de la mort de Joseph, une nouvelle terrible épreuve s’abattit sur cette famille si méritante : Amos, le dernier fils, âgé de cinq ans « mourut d’une fièvre maligne après une semaine de maladie » (1400, 5)

Ce ne fut que quand Jésus atteignit sa vingtième année que leur situation financière s’améliora : les trois frères aînés, Jésus, Jacques et Joseph, fournissaient un travail régulier.
L’amour de Rébecca pour Jésus

Jésus était un si merveilleux exemple de vigueur physique, d’intelligence, de sagesse et d’élévation spirituelle, qu’il était normal que bien des jeunes filles de Nazareth soient attirées par lui.

L’une d’entre elles, Rébecca, fille aînée d’un riche marchand et négociant de cette cité, s’éprit du fils aîné de Marie.

Pour parvenir à ses fins, elle en parla à Miriam, la sœur de Jésus. Celle-ci révéla à Marie les intentions de cette jeune fille.
Marie fut bouleversée à la pensée qu’elle pouvait perdre Jésus qui assurait en très grande partie la subsistance de la famille : « Etait-elle sur le point de perdre son fils, devenu à présent le chef indispensable de la famille ? » (1402, 4) Marie s’efforça de dissuader Rébecca en l’informant que « Jésus était un fils de la destinée et qu’il allait devenir un grand guide religieux, peut-être le Messie » (1402, 4)

Il en fallait bien plus pour décourager Rébecca de plus en plus amoureuse de Jésus. Avec l’accord de son père, elle invita Jésus pour son dix-septième anniversaire : Marie pourrait être dédommagée par « un revenu suffisant pour compenser amplement la perte de salaire de Jésus » (1402, 5)
Au cours du repas, Jésus déclara que c’était avant tout un devoir moral qui l’obligeait à ne pas abandonner les siens. Après le départ du père, « commença l’entretien mémorable avec Rébecca » (1403, 2)
Jésus remercia vivement Rébecca : « Cela m’encouragera et me réconfortera tous les jours de ma vie » (1403, 3) mais il refusa de laisser le moindre espoir à cette jeune fille.

Rébecca eut le cœur brisé. Elle ne se maria jamais malgré les nombreuses propositions qui lui furent faites et elle resta fidèle à Jésus jusqu’aux heures tragiques de la Passion.
Elle était debout « parmi les autres femmes » à côté de Marie, ce tragique et fatal après-midi où le Fils de l’Homme fut suspendu à la croix. Pour elle aussi bien que pour d’innombrables mondes d’en haut, il était « le seul entièrement digne d’être aimé et le plus grand parmi dix mille » (1403, 4)

Le repas pascal sans l’agneau

Lors de sa première visite à Jérusalem, Jésus avait été révolté devant le massacre des animaux dans la cour du temple, mais il avait mangé l’agneau pascal avec ses parents et la famille de Lazare (1379, 3) ; au cours de sa deuxième visite, accompagné de Jacques, il avait apporté l’agneau pascal pour le repas chez Lazare, Marthe et Marie (1399, 3)

Mais lors du séjour qu’il fit dans sa vingtième année, il prit la décision de célébrer la fête pascale sans l’agneau :

Tous quatre s’assirent et participèrent à la première fête de la Pâque qu eût jamais été célébrée sans agneau pascal par des Juifs pieux. Le pain sans levain et le vin avaient été préparés pour cette Pâque, et Jésus servit à ses compagnons ces mets symboliques qu’il appelait « le pain de vie » et « l’eau vivante » (1404, 6)
Fascicule 128

La vie de jeune homme de Jésus

Résumé

Au cours de ces années (an 15 à an 20 de l’ère chrétienne) Jésus se rendit trois fois à Jérusalem, accompagné successivement par Joseph, Simon et Jude.

Le séjour avec Simon vit la rencontre de Jésus et d’Etienne, le premier martyr de la future Eglise chrétienne. Pendant quatre heures, ces jeunes gens passionnés discutèrent sur le vrai Dieu et sur son culte : « Etienne fut prodigieusement intéressé par ce que Jésus lui dit et n’oublia jamais ses paroles » (1411, 5)
Ce fut ce même Etienne qui devint par la suite un croyant aux enseignements de Jésus et dont la témérité, en prêchant cet évangile des premiers temps, eut pour résultat de le faire lapider à mort par des Juifs courroucés. (1411, 6)

Mais le séjour avec Jude fut particulièrement agité. Ce jeune frère de Jésus était extrêmement impulsif avec de très forts sentiments nationalistes.
Il interpella violemment un garde romain qui faisait des remarques déplacées à une jeune Juive, ce qui entraîna son arrestation. Jésus ne l’abandonna pas et l’accompagna ; il fut donc, pour la première fois, enfermé dans une prison.
Deux jours plus tard, les deux frères furent enfin libérés grâce à l’habileté de Jésus qui plaida avec adresse devant le magistrat militaire romain.

Novembre de l’an 20 fut un mois de joie et de bonheur dans la famille de Marie ; Jacques épousa Esta dont il était fort épris et Miriam épousa Jacob, le camarade d’enfance de Jésus ; ces mariages furent précédés de l’accord et de la bénédiction du fils aîné de Marie.

Lorsque Jésus atteignit sa vingt-cinquième année « il était l’un des spécimens humains les plus robustes et les plus raffinés qui fussent apparus sur terre depuis l’époque d’Adam. Son développement physique était superbe, son mental était actif, aigu, pénétrant et son esprit était en vérité humainement divin » (1415, 2)

Mais Jésus était un homme tout autant que nous :
 
Il travaillait, se fatiguait, se reposait et dormait. Il eut faim et satisfit son appétit avec des aliments, il eut soif et étancha sa soif avec de l’eau. Il expérimenta toute la gamme des sentiments et des émotions humaines. Il fut « éprouvé en toutes choses comme vous l’êtes vous-mêmes », il souffrit et mourut. (1407, 7)

Dans tout le vaste univers qui l’observait, les légions d’êtres célestes savaient également que cet homme de Nazareth était leur Souverain bien-aimé et Créateur-père. Durant toutes ces années, l’univers de Nébadon vécut dans une profonde expectative. Tous les regards célestes convergeaient continuellement sur Urantia – sur la Palestine » (1409, 3)

A vingt-six ans, Jésus confia la responsabilité de la famille à Jacques « chef et protecteur de la maison de mon père » (1418, 5) et il quitta Nazareth.
Les propositions faites à Jésus de prendre la responsabilité de centres spirituels à Damas et à Alexandrie

Lors d’un séjour de quatre mois à Damas, une proposition fut faite à Jésus émanant d’un riche marchand de cette ville : prendre la direction d’une école de philosophie religieuse :
Ce marchand projetait de créer un centre d’études qui surpasserait Alexandrie… Il amena devant Jésus un groupe de douze marchands et banquiers qui acceptaient de financer cette école récemment projetée. (1412, 4-5)

Jésus montra de l’intérêt, aida ses interlocuteurs à faire les plans pour l’organisation de ce projet, mais refusa en raison des obligations qu’il avait par ailleurs malgré toutes les tentatives pour le faire accepter, tentatives venant aussi bien de ce marchand, que de sa femme, ses fils et ses filles.

Il savait très bien que sa mission sur terre ne devait pas être soutenue par des établissements d’enseignement ; il savait qu’il ne devait pas s’astreindre, le moins du monde, à être dirigé par des « conseils d’hommes », si bien intentionnés qu’ils fussent.

Lui, qui fut rejeté par les chefs religieux de Jérusalem, même après avoir démontré son autorité, fut reconnu et salué comme un maître instructeur par les hommes d’affaires et les banquiers de Damas, et tout cela alors qu’il était un charpentier nazaréen obscur et inconnu. (1412, 6)

Quelques mois après, une autre proposition lui fut faite ; elle venait d’Egypte. La rencontre eut lieu à Césarée.

Cinq Juifs éminents d’Alexandrie supplièrent Jésus de s’établir dans leur ville comme éducateur religieux. Pour l’inciter à accepter, ils lui offrirent, pour commencer, le poste d’assistant du chazan dans leur principale synagogue. (1413, 7)

Ils expliquèrent qu’Alexandrie était destinée à devenir le centre principal de la culture juive dans le monde entier et qu’en raison des bruits de rébellion en Palestine contre la puissance occupante romaine : « Jérusalem serait détruite et le temple démoli au point qu’il n’en resterait pas pierre sur pierre » (1414, 1)

Jésus les écouta poliment, mais déclina leur offre : « Mon heure n’est pas encore venue » (1414, 2) ; il refusa même l’argent proposé à titre de dédommagement pour le temps et les dépenses engagées pour sa venue à Césarée : « La maison de Joseph n’a jamais reçu l’aumône, et nous ne pouvons manger le pain d’autrui tant que j’ai de bons bras et que mes frères peuvent travailler » (1414, 2)

Ces amis d’Egypte firent voile pour rentrer chez eux.

Quelques années plus tard, quand ils entendirent parler du constructeur de bateaux de Capharnaüm qui créait un tel ébranlement en Palestine, peu d’entre eux soupçonnèrent qu’il était le bébé de Bethléem qui avait séjourné chez eux pendant deux ans pour fuir Hérode et également le même Galiléen qui « avait décliné leur invitation à devenir un grand maître à Alexandrie » (1414, 3)

Fascicule 129

Suite de la vie d’adulte de Jésus

Résumé

Jésus quitta Nazareth pour loger à Capharnaüm chez Zébédée qu’il connaissait déjà depuis quelques années. (1405, 2)

Zébédée, qui était constructeur de bateaux, avait largement apprécié les qualités professionnelles de Jésus :  
Jésus était passé maître dans le travail du bois, et Zébédée connaissait de longue date l’habileté de l’artisan de Nazareth. (1419, 5)

Jésus et Zébédée se mirent à construire des bateaux de qualité nettement supérieure ; « ils offraient beaucoup plus de sécurité que les anciens pour la navigation à voile sur le lac » (1420, 0)

Zébédée et sa femme, Salomé, avaient trois fils (Jacques, Jean et David) et quatre filles.
La famille de Zébédée avait presque de l’adoration pour Jésus qui était d’ailleurs très estimé à Capharnaüm : « Tout le monde l’aimait » (1421, 1)

En dehors de son travail sur les chantiers de Zébédée, Jésus était très actif aussi bien dans sa nouvelle famille d’accueil qu’avec tous les habitants de la cité, notamment les ouvriers : « Pour la première fois, Jésus fut appelé « le Maître » (1421, 1) et les jeunes : « Il y avait, dans la personnalité de Jésus, quelque chose d’affable et d’inspirant qui attirait invariablement les jeunes » (1420, 6)

Dans les discussions qu’il avait avec de petits groupes, il acceptait spontanément des opinions différentes des siennes sur la politique, la sociologie, la science, la philosophie, « sauf quand il discutait de la religion – les rapports de l’homme avec Dieu » (1421, 0)
Il poursuivait sa formation religieuse grâce aux nombreux livres qu’il trouvait à la synagogue de Capharnaüm et il y passait au moins cinq soirées par semaine à des études intensives.
Cette année-là, Jésus fit de grands progrès dans la maîtrise ascendante de son mental humain et atteignit des niveaux élevés et nouveaux de contact conscient avec son Ajusteur de Pensée intérieur. (1421, 4)

Quand Jésus prit congé de Zébédée et de Capharnaüm (un peu plus d’un an après son arrivée) pour se rendre à Jérusalem, ils furent tous très attristés par son départ, spécialement les filles de Zébédée.

Muni d’une recommandation de Salomé pour Annas, l’ancien grand-prêtre, « Salomé le présentait comme l’un de ses propres fils » (1422, 4), Jésus visita de nombreuses académies d’éducateurs religieux à Jérusalem mais sans manifester le moindre désir d’entrer dans l’une d’entre elles.
C’est dans la spacieuse maison d’Annas que fut célébrée la Pâque avec toute la famille de Zébédée qui était venue à Jérusalem pour l’occasion.
Ce fut à la fin de cette semaine de la Pâque que Jésus rencontra un riche homme d’affaires venant des Indes, Gonod, accompagné de son fils, Ganid.

Le père avait besoin d’un interprète pour les relations d’affaires qu’il entretenait dans les principales villes des pays méditerranéens et d’un précepteur pour son fils. Jésus connaissait le grec et avait déjà de bonnes notions de la langue parlée dans les Indes à la suite de son séjour à Damas (1427, 4)

Ce voyage devait durer un peu plus d’un an et demi.

Le but réel du périple de Jésus autour du bassin de la Méditerranée était de « connaître les hommes » (1424, 3)

Ce fut la période fascinante de son ministère personnel, en contraste avec la période de son ministère public qui suivit bientôt. (1424, 5)

Avant de débuter ce long voyage méditerranéen, Jésus prit toutes les dispositions nécessaires pour que sa famille ne manque de rien.
Jean montra à cette occasion le profond attachement qu’il pouvait porter à Jésus quand il lui dit :
Quand ton argent aura été dépensé, si je n’en reçois pas de toi et si ta mère est dans le besoin, alors je partagerai mes propres gains avec elle. (1422, 0)

Le mystère voulu par Jésus

Jésus s’arrangea toujours très habilement et intentionnellement pour isoler divers épisodes de sa vie, afin qu’aux yeux du monde ils ne soient pas associés et pris pour les actes d’une seule et même personne.

Il ne parla jamais à sa famille de la proposition du riche marchand de Damas (1412-1413) ; il ne dit à personne, sauf à Zébédée, que pendant un an et demi il allait parcourir les divers pays entourant la Méditerranée :  
Jésus mit Zébédée entièrement dans la confidence de ce voyage méditerranéen, mais lui enjoignit de n’en parler à personne, pas même à ceux de sa chair et de son sang. (1423, 1)

Le même motif de discrétion sur sa personne explique aussi pourquoi il permit qu’on l’appelât de divers noms à différentes époques de sa vie terrestre si variée :

Pour diverses raisons, Jésus fut surnommé le scribe de Damas pendant tout ce périple dans le monde romain. Toutefois, à Corinthe et à d’autres escales du chemin de retour, on l’appela le précepteur juif. (1423, 4)

Il voulait éviter que ne s’échafaude l’histoire d’une vie si variée et si spectaculaire que les futures générations seraient amenées à vénérer sa personne au lieu de se plier à la vérité qu’il avait vécue et enseignée.

Pendant toute sa carrière mouvementée, Jésus chercha avec persistance à supprimer tout ce qui, à son avis, était susceptible de renforcer la tendance humaine naturelle à exalter le maître au lieu de proclamer ses enseignements. (1413, 2)
Fascicule 130

Sur le chemin de Rome

Résumé

Ce voyage méditerranéen de Jésus, qui débuta le 26 avril de l’an 22 et se termina le 10 décembre de l’année suivante (1427, 1), peut se partager en trois parties : l’aller jusqu’à Rome, Rome, le retour.

A l’aller, Jésus, Gonod et Ganid séjournèrent successivement à Joppé, Césarée, Alexandrie, l’île de Crète, Carthage, l’île de Malte, Syracuse, Messine, Naples et Capoue.

De toutes les villes visitées, ce fut certainement Alexandrie qui fut la plus intéressante et la plus enrichissante : le grand phare de Pharos « l’une des sept merveilles du monde et le précurseur de tous les phares ultérieurs » (1432, 2), le mausolée royal d’Alexandre, le temple de Neptune, le musée, la bibliothèque « la plus importante du monde. Près d’un million de manuscrits étaient rassemblés là en provenance de tous les pays civilisés » (1432, 4)
C’est à Alexandrie que Ganid, sous la direction de Jésus, rédigea un recueil des enseignements de toutes les religions du monde qui reconnaissaient une Déité Universelle.

Tous ceux qui furent en relation avec Jésus lors de ce voyage jusqu’à Rome en tirèrent un profit considérable : Gadiah, un interprète philistin à Joppé, « ce jeune Philistin était un chercheur de vérité. Jésus était un apporteur de vérité ; il était la vérité pour cette génération sur Urantia » (1428, 1) ; Anaxande, un jeune Grec du chantier portuaire de Césarée (Jésus eut un rôle très actif dans la réfection d’une énorme rame-gouvernail qui menaçait de se fendre) ; Fortuné, un jeune homme profondément déprimé habitant l’île de Crète ; Ezra, un Juif de Syracuse, qui était en recherche de Dieu…

Un évènement important se produisit dans l’île de Crète : pour défendre une jeune esclave attaquée par un ivrogne, Jésus s’interposa vigoureusement et réussit à mettre en fuite le misérable : 
Durant toute sa vie incarnée, Jésus ne fut probablement jamais aussi près de lutter corps à corps avec l’un de ses contemporains. (1436, 5)

A Naples, Ganid fut surpris que Jésus ayant donné une pièce de monnaie à un mendiant ne lui parle pas de Dieu ; le Maître lui répondit « Pourquoi parler en pure perte à un individu incapable de percevoir la signification de ce que tu dis ? L’esprit du Père ne peut instruire et sauver quelqu’un d’inapte à la filiation »  (1440-1441)

Le plus souvent sur demande de ses interlocuteurs, notamment de Ganid, Jésus fit de longs et riches exposés.

Même si cela nous parait intolérable, le mal est une réalité qui fait partie de la vie : « Notre Père qui est aux cieux permet au bien et au mal de suivre ensemble leur chemin jusqu’à la fin de la vie, de même que la nature permet au blé et à l’ivraie de pousser côte à côte jusqu’à la moisson » (1429, 2)
Il faut éviter de mener sa vie en négligeant la part divine qui nous habite :
Les volontés humaines qui s’occupent uniquement de prendre des décisions temporelles se rapportant seulement aux problèmes matériels de l’existence animale sont condamnées à périr en leur temps. (1431, 4)

Il ne faut pas se décourager de nos si nombreuses faiblesses et fautes : elles sont un chemin qui nous permet de progresser vers la perfection :
 La possibilité de commettre des erreurs est inhérente à l’acquisition de la sagesse, c’est l’ordre prévu selon lequel on progresse du partiel et temporel vers le parachevé et éternel, du relatif et imparfait vers le définitif et rendu parfait.  (1435, 3)

Les notions de temps et d’espace sont totalement différentes dans les mondes de l’au-delà :
Au Paradis, le temps et l’espace n’existent pas. (2, 13)
Dans l’univers des univers, le Paradis et ses Déités transcendent à la fois le temps et l’espace  (1439, 2)

La rencontre de Jésus avec le jeune homme qui avait peur de la vie

Cette rencontre se fit dans les montagnes de l’île de Crète ; un jeune homme, appelé Fortuné, y vivait isolé, écrasé par un terrible sentiment d’impuissance et d’infériorité à la suite de grosses épreuves, dont la perte de son père.

La façon dont Jésus permit à ce jeune homme de reprendre courage et goût à la vie est admirable.

Tout d’abord, il mit Fortuné en valeur en lui demandant un service : « Connais-tu la direction de ces pistes ? Et pourrais-tu par hasard m’indiquer le meilleur chemin pour se rendre à Phénix ? » (1437, 2), service qui fut rendu sans difficulté.

Ensuite, il montra à ce jeune homme que la vie était la même pour tous et qu’il possédait tous les moyens pour l’affronter avec succès : « Regarde – tu as un corps robuste et des muscles vigoureux – tes facultés physiques sont supérieures à la moyenne… Ton mental est clair et capable. Ton corps robuste a un mental intelligent pour le diriger » (1437-1438)

Enfin, il révéla la vie divine qui habitait ce jeune homme : « plus précieux que tout est l’esprit qui vit en toi ; il stimulera et inspirera ton mental… Aujourd’hui, mon fils, tu dois naître à nouveau, rétabli en tant qu’homme de foi, de courage et de service dévoué aux hommes pour l’amour de Dieu. Quand tu seras ainsi réadapté en toi-même à la vie, tu seras également réadapté à l’univers ; tu seras né à nouveau – né de l’esprit – et désormais toute ta vie ne sera plus qu’un accomplissement victorieux » (1438, 0-1)

Jésus n’hésita pas à secouer énergiquement Fortuné : « Mon ami, lève-toi ! Tiens-toi debout comme un homme… Lève-toi, jeune homme ! Dis adieu à la vie de peur servile et de fuite lâche » (1437-1438)

Ce jeune homme devint plus tard le chef des chrétiens en Crète et le compagnon intime de Tite dans ses efforts pour élever l’âme des croyants.
Fascicule 131

Les religions du monde

Résumé

Ganid, ce jeune garçon venu des Indes avec son père, était dans une admiration totale pour Jésus.
C’est lui qui eut l’idée, à Alexandrie, d’étudier les religions de cette époque ; il s’appuya sur l’argent de son père pour mettre à contribution « plus de soixante traducteurs érudits pour rédiger ce résumé des doctrines religieuses du monde concernant les Déités » (1442, 1) et sur Jésus qui supervisa son travail. Ce ne fut que lors du séjour de Rome que ce recueil fut achevé.
Ce manuscrit de Ganid fut conservé aux Indes pendant des centaines d’années après sa mort. (1442, 2)

Il fallut faire un choix parmi les nombreuses religions celles qui méritaient d’être retenues : neuf au total, la dixième étant laissée à l’appréciation de Ganid pour exposer comment, au contact de Jésus, il pouvait proposer la religion idéale.

Ganid fut très surpris de découvrir que les meilleurs auteurs de la littérature sacrée du monde reconnaissaient tous, plus ou moins nettement, l’existence d’un Dieu éternel et se trouvaient d’accord sur sa nature et ses rapports avec l’homme mortel.

Toutes ces religions étaient largement dérivées, soit directement soit indirectement, des sermons des missionnaires de Machiventa Melchizédek, qui étaient partis de leur quartier général de Salem « pour répandre, jusqu’aux confins de la terre, la doctrine d’un Dieu unique – le Très-Haut » (1442, 1)

Parmi ces religions, il y avait naturellement le judaïsme, religion que Jésus avait considéré à Alexandrie comme ayant une place prépondérante :
Yahweh est le Dieu conçu d’après les révélations de Melchizédek et l’alliance d’Abraham…
La religion des Juifs dépeignit le Seigneur Dieu d’Israël en le reconnaissant comme Père céleste Universel plus clairement que toute autre religion du monde. (1432, 4)

Deux autres religions avaient été fortement imprégnées par l’influence de Melchizédek et de ses missionnaires :

- le zoroastrisme, car son fondateur, Zoroastre, fut en contact direct avec les descendants des premiers missionnaires de Salem et « leur doctrine du Dieu unique devint un enseignement central dans la religion qu’il fonda en Perse » (1449, 4) ;
- le cynisme, car c’est « dans la doctrine des cyniques que les enseignements résiduels des disciples de Melchizédek furent le mieux conservés, à l’exception de ceux qui subsistèrent dans la religion juive » (1442, 3)

Ganid fut choqué de découvrir que le bouddhisme, malgré ses enseignements si beaux et si élevés, était une religion sans Dieu, sans une Déité personnelle et universelle.
Cette question préoccupait tellement Ganid qu’il s’en ouvrit à Jésus lors de leur voyage en Suisse à partir de Rome.

Jésus devait notamment déclarer : « Bouddha fut un grand homme, et même un prophète pour son peuple, mais un prophète orphelin. De bonne heure, il perdit de vue son Père spirituel, le Père qui est aux cieux. Son expérience fut tragique. Il essaya de vivre et d’enseigner en tant que messager de Dieu, mais sans Dieu » (1466, 4)

« Notre religion »

Après le travail ardu fourni pour effectuer cette compilation des enseignements religieux du monde au sujet du Père du Paradis, Ganid s’occupa de formuler ce qu’il estimait être un résumé des croyances auxquelles il était parvenu à la suite des enseignements de Jésus. (1453, 3)

Ce que Ganid effectua comme travail en rédigeant ce recueil trouva son apothéose dans la dernière des dix religions retenues, qu’il intitula « Notre religion »

C’est bien intentionnellement que Jésus ne s’était pas associé personnellement à la rédaction de ce texte, car il ne tenait pas à apparaître comme le fondateur d’une nouvelle religion supplantant les autres déjà existantes. Mais il allait de soi que Jésus ne pouvait qu’être d’accord avec ce que devait écrire son jeune ami.

Dieu est le seul Dieu, créateur de toutes choses : « Le Seigneur notre Dieu est un Seigneur unique… Il a créé toutes les choses et tous les êtres » (1453, 4)

Dieu est Père pour chacune de ses créatures : « Je ne me satisferai plus de croire que Dieu est le Père de tout mon peuple ; dorénavant, je croirai qu’il est aussi mon Père » (1454, 2)

Et parce qu’Il est Père, il est amour : « Si nos parents terrestres savent aimer leurs enfants et leur donner de bonnes choses, combien plus le bienfaisant Père céleste doit-il savoir aimer sagement ses enfants terrestres et leur octroyer les bénédictions qui leur conviennent » (1454, 0)

Cette connaissance de Dieu ne se fait pas par l’intellect, par le mental, mais par le cœur qui saisit cette présence :
 Nous ne pouvons découvrir Dieu par la connaissance, mais nous pouvons le connaître dans notre cœur par expérience personnelle. (1453, 5)
Notre Père céleste habite, par son esprit, dans toute âme humaine sincère. (1453, 4)

Mais cette vie du croyant en Dieu est inséparable de l’amour du prochain :
Je ne vois pas la possibilité de me réjouir de la paternité de Dieu si je refuse d’accepter la fraternité des hommes. (1454, 4)

Ganid reconnaît bien combien cela peut être difficile :
Je suis parfois terrifié en pensant que tous les hommes sont mes frères, et pourtant cela doit être vrai. (1454, 4)
Fascicule 132

Le séjour à Rome

Résumé

A leur arrivée à Rome, Jésus, Gonod et Ganid furent reçus par l’empereur Tibère qui fit observer à l’un de ses aides de camp en parlant de Jésus : « Si j’avais la prestance royale et les manières gracieuses de ce garçon, je serais un véritable empereur, n’est-ce pas ? » (1455, 1)

Dès son arrivée à Rome, Jésus prit contact avec trente-deux des principaux chefs religieux (cyniques, stoïciens, cultes des mystères) ; les résultats furent d’autant meilleurs que « les intéressés n’étaient pas prisonniers de traditions ; ils n’étaient pas victimes d’idées fixes préconçues sur tous les développements religieux de l’avenir » (1456, 5)

Durant ce séjour à Rome de six mois, Jésus accomplit un très efficace ministère politique : il se refusait à intervenir publiquement et officiellement dans les affaires de la cité, mais il acceptait d’exprimer sa position dans des entretiens individuels.
A un sénateur romain, il expliqua que les devoirs des gouvernants étaient d’être au service de ceux qu’ils dirigeaient et non de les exploiter.
A un riche propriétaire d’esclaves, il montra le caractère inadmissible de cette honteuse pratique : à la suite de son entretien avec Jésus « cet homme affranchit cent dix sept esclaves » (1461, 3)
Lors du procès d’un homme accusé à tort, Jésus, prenant sa défense, déclara : « Malheur à une nation où seuls ceux qui possèdent de l’argent et de l’influence peuvent obtenir promptement justice devant les tribunaux !... La survie d’une nation dépend de l’impartialité, de l’équité et de l’intégrité de ses tribunaux » (1462, 1)
Jésus expliqua comment il concevait le rôle de la médecine : « Jésus alla dîner chez un médecin grec et lui exposa que ses patients avaient non seulement un corps, mais aussi un mental et une âme » (1461, 3)

Jésus eut aussi un très fructueux ministère social, avec notamment ce cas si touchant « où le Créateur d’un univers passa plusieurs heures à rendre un enfant perdu à sa mère angoissée » (1465, 5) et l’aide si généreuse accordée à une veuve de cinq enfants dans la misère : argent du père de Ganid pour fournir des vivres et des vêtements, efforts pour que le fils aîné puisse trouver un emploi (1465, 6).

Lors d’un voyage avec ses amis des Indes dans la région des lacs italiens, Jésus expliqua à la suite de leur rencontre avec un « païen borné » (1466, 1) pourquoi il pouvait être inutile, dans certains cas, de parler de Dieu « On ne peut révéler Dieu à ceux qui ne le cherchent pas, ni conduire des âmes réticentes aux joies du salut » (1466, 2)

Bien des entretiens personnels avec des chefs religieux permettent de connaître la position de Jésus sur des sujets importants de la vie, notamment le danger de s’en remettre exclusivement à la science : « Une science purement matérialiste recèle en elle-même le germe potentiel de destruction de tout effort scientifique, car un pareil comportement laisse présager l’effondrement ultime d’une civilisation qui a abandonné son sens des valeurs morales et répudié son but spirituel de réalisation » (1457, 2)
Comment Jésus enseignait les principaux chefs religieux de Rome

Ces chefs religieux ne furent pas enseignés ensemble mais, le plus souvent, individuellement, rarement plus de deux : « L’œuvre de Jésus au profit des trente-deux qu’il avait choisis à l’origine fut entièrement personnelle » (1456, 5)
Lors de ces entretiens, Jésus donnait à ses interlocuteurs la possibilité d’exprimer ce qu’ils avaient sur le cœur : « Il était aussi expert à enseigner en posant des questions qu’en y répondant » (1460, 6)
Il évitait soigneusement de critiquer la doctrine de ces religions, privilégiant au contraire, tout ce qu’il y avait de bien, et en l’embellissant de son apport personnel.
La conclusion de ces entretiens (aussi bien avec ces chefs religieux qu’avec les nombreuses personnes qui s’adressèrent à lui) était toujours centrée sur l’amour de Dieu et la filiation divine : « Jésus parlait invariablement de l’amour de Dieu et il les informait qu’ils étaient les enfants de ce Père céleste qui les aimait » (1461, 0)

Jésus et l’usage de la fortune

C’est pour répondre aux vives préoccupations d’un riche citoyen romain souhaitant connaître la position de Jésus sur l’usage de la fortune que le Maître lui fit un long et passionnant exposé comportant d’utiles conseils. Bien qu’étant adressées personnellement à cet homme, ces recommandations de Jésus demeurent et demeureront valables aussi bien sur notre planète que sur toutes les autres de notre univers local. On ne peut qu’être en admiration devant la sagesse et le bon sens de ces recommandations.
La première question à se poser est celle de l’origine de la fortune : certaines origines sont méritées, d’autres acceptables ; par contre, d’autres inacceptables.
Quand cette origine est acceptable et méritée, le droit de jouissance est parfaitement reconnu : « Tant que les hommes choisissent de mener les affaires du monde par le commerce et le troc, ils ont le droit d’en tirer un bénéfice équitable et légitime… La partie de ta fortune qui représente les gains dus à tes propres efforts physiques et mentaux – si tu as travaillé loyalement et équitablement – est véritablement à toi » (1464, 1 ; 1465, 3) Il s’agit aussi d’avoir à l’esprit le lien qui nous unit à ceux qui nous ont précédés et à ceux qui viendront après nous : « Tu es moralement obligé de représenter la génération passée dans la transmission honnête de la fortune légitime aux générations suivantes après en avoir déduit un péage équitable au profit de la génération présente » (1463, 9)

Toute fortune acquise dans des conditions injustes ne peut être conservée : « Hâte-toi de restituer tous ces gains mal acquis à leurs légitimes propriétaires. Répare entièrement les torts et épure ainsi ta fortune de tous ses éléments malhonnêtes » (1465, 1)

Le système économique plaçant l’argent comme maître du monde, au-dessus de tout, et autorisant toutes les exploitations humaines intolérables est condamné implacablement par Jésus :
Nul homme noble ne s’efforcera d’accumuler des richesses et d’amasser une puissance financière par l’esclavage ou l’exploitation injuste de ses frères dans la chair. (1464, 2)
Un tel système est voué à disparaître : « On ne peut bâtir une civilisation durable sur la pratique consistant à frustrer les travailleurs de leur salaire » (1464, 2)
Fascicule 133

Le retour de Rome

Résumé

Quand Jésus quitta Rome « il ne fit d’adieux à aucun de ses amis » (1468, 1) ; il fallut une année entière pour que tous ceux qui l’avaient connu et apprécié se fassent à l’idée qu’il était parti pour toujours.
Mais ce séjour de six mois a eu des conséquences très profitables :
 
Ces hommes et ces femmes enseignés par Jésus furent préparés à reconnaître ultérieurement des vérités additionnelles et similaires dans les enseignements des premiers missionnaires chrétiens. (1456, 0)

A une question de Ganid, Jésus devait expliquer comment Dieu distingue les hommes entre eux :

 Bien que les êtres humains diffèrent les uns des autres sous beaucoup de rapports, tous les mortels se trouvent sur un pied d’égalité devant Dieu et le monde spirituel. Aux yeux de Dieu, il n’y a que deux groupes de mortels, ceux qui désirent faire sa volonté et ceux qui ne le désirent pas. (1468, 3)

A proximité de Tarente, Jésus dut intervenir sans ménagement pour éloigner un garçon brutal qui agressait un plus jeune. Ganid apprécia la bienveillance de Jésus qui avait pris la défense de la victime, mais il ne comprit pas que Jésus n’ait pas infligé une sévère correction à l’agresseur.
Le ministère de la miséricorde est toujours une affaire individuelle, tandis que la justice et ses châtiments sont la fonction de groupes administratifs de la société, du gouvernement ou de l’univers. (1469, 1)
Jésus reconnut que s’il était attaqué par une personne « dépourvue de jugement moral et de raison spirituelle » (1469, 3), il se défendrait sans hésitation, jusqu’à la limite de sa force de résistance, sans se préoccuper des conséquences pour l’attaquant.

C’est au moment de l’embarquement à Tarente que Jésus et ses deux amis remarquèrent un homme qui maltraitait sa femme.
Jésus intervint mais d’une manière très habile auprès de l’homme : il le conduisit à l’écart et se renseigna calmement sur les raisons de cette brutalité. L’homme reconnut sa perte de sang-froid et regretta son geste malheureux.
Jésus en profita pour rappeler les droits de la femme aussi bien dans le couple que vis-à-vis du Créateur :
Mon frère, n’oublie jamais que l’homme n’a pas d’autorité sur la femme…Le Père qui est aux cieux traite comme un égal l’Esprit-Mère des enfants de l’univers. C’est ressembler à Dieu que de partager ta vie et tout ce qui s’y rapporte sur un pied d’égalité avec la mère et compagne qui partage pleinement avec toi cette expérience divine de vous reproduire dans la vie de vos enfants. (1471, 1)

De Tarente, Jésus, Gonod et Ganid parvinrent jusqu’à Corinthe et « y rencontrèrent des gens de toutes les races venant de trois continents. Après Alexandrie et Rome, Corinthe était la ville la plus cosmopolite de l’empire méditerranéen » (1472, 3)
C’est à Corinthe que Jésus montra la délicatesse exceptionnelle qu’il pouvait avoir pour des personnes mises au ban de la société ; il ne rejeta pas les malheureuses prostituées (contrairement à Ganid qui voulait les chasser) : « Qui sommes-nous pour juger ces femmes ? Connais-tu toutes les circonstances qui les ont amenées à recourir à de pareilles méthodes pour se procurer leur subsistance ? » (1472, 5)

A un criminel condamné, Jésus ne s’opposa pas à sa condamnation à mort : « Tes concitoyens t’ont jugé coupable ; ils ont décidé que tu devais mourir. Ni toi ni moi, nous ne pouvons contester à l’Etat le droit de se défendre de la manière qu’il choisit » (1475, 5)
Mais Jésus lui fit entrevoir le pardon de Dieu : « Le fait que ton erreur entraîne la peine de mort imposée par les hommes ne préjuge pas des chances que conserve ton âme d’obtenir justice et miséricorde devant les tribunaux célestes » (1476, 0)

Puis les trois voyageurs passèrent par Athènes, Ephèse (capitale de la province d’Asie et réputée pour son « fameux temple d’Artémis » (1477, 8), avant de séjourner dans l’île de Chypre : Ganid tomba malade : « Gonod fut stupéfait de la gentillesse et de la science que Jésus manifestait dans tous ses soins au jeune malade » (1479, 3)

Arrivés à Antioche, ils voyagèrent jusqu’à Ur, puis à Charax, sur le golfe persique où ce furent les adieux, d’autant plus émouvants que Ganid et Gonod s’étaient chaque jour davantage attachés à Jésus :
Adieu, Maître, mais pas pour toujours. Quand je reviendrai à Damas, je te chercherai. Je t’aime, car je crois que le Père qui est aux cieux doit un peu te ressembler ; au moins, je sais que tu ressembles beaucoup à ce que tu m’as raconté de lui…  
Adieu à un grand éducateur, à un Maître qui nous a rendus meilleurs et nous a aidés à connaître Dieu. (1481, 6)

Pendant la durée et grâce aux expériences de son voyage circulaire autour du monde romain, le Fils de l’Homme paracheva pratiquement son apprentissage éducatif par contact avec les peuples si divers du monde contemporain de sa génération.
A l’époque de son retour à Nazareth, au moyen de cette éducation par le voyage, il avait pratiquement appris comment l’homme vivait et construisait son existence sur Urantia. (1424, 2)

« L’esprit du Père vit en toi »

L’enseignement de Jésus à Corinthe toucha un large éventail représentatif de populations selon leur nationalité, leur profession et leur religion.

A chacune de ces rencontres, Jésus insistait sur la nécessité de bien prendre conscience de la présence de Dieu habitant le mental, tout mental humain.

Le Dieu du ciel a envoyé son esprit vivre en toi. (1474, 4 – au chef du culte mithriaque)
L’esprit de Dieu vit en toi. (1474, 5 – au maître épicurien)
Dieu habite par son esprit venu vivre dans le cœur des hommes. (1475, 1 – à la tenancière de l’auberge grecque)
Souviens-toi que l’esprit du Père vit toujours en toi et oriente toujours ton âme vers le ciel. (1475, 2 – au marchand chinois)
Fascicule 134

Les années de transition

Résumé

A la suite de son long voyage méditerranéen qu’il ne révéla pas aux siens, Jésus revint à Nazareth et assista au double mariage de ses frères Simon et Jude.

Des circonstances tout à fait exceptionnelles l’amenèrent au bout de quatre mois à repartir pour un nouveau voyage en dehors de la Palestine.

Ce voyage dans la région de la mer Caspienne - en passant par Damas, l’Assyrie, la Médie et la Parthie - dura une année.

Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants habitant aux abords de la route suivie par la caravane vécurent une vie plus riche par suite de leur contact avec Jésus, pour eux, le chef extraordinaire d’une caravane ordinaire. (1484, 6)

Ce fut l’un des épisodes les plus intéressants dans la vie humaine de Jésus, car, durant cette année, il joua un rôle exécutif important en étant responsable des biens matériels confiés à sa charge et de la sauvegarde des voyageurs de la caravane.

Il accomplit ses multiples devoirs avec une fidélité, une efficacité et une sagesse extrêmes. (1485, 1)

Sur le chemin du retour de la mer Caspienne, Jésus séjourna pendant deux semaines au temple de la philosophie des religions, près d’Urmia.
Il y fit un certain nombre de conférences.
Parmi ces conférences : la souveraineté divine et humaine (1486-1487), la souveraineté politique (1487-1490), la loi, la liberté et la souveraineté (1490-1491).

De tous les enseignements donnés par le Maître sur Urantia, ceux-ci furent les plus systématiques et les plus formels.
Jamais auparavant, ni plus tard, il ne développa un sujet aussi longuement qu’au cours de ces conférences et discussions sur la fraternité des hommes. (1485, 7)

De retour de ce voyage, Jésus séjourna pendant plus de deux mois à Antioche avant de se rendre sur le mont Hermon « pour y achever de maîtriser son mental humain et pour parachever sa consécration totale au reste de l’œuvre de sa vie sur terre » (1492, 6)

Et ce fut sur le mont Hermon qu’eut lieu « la grande tentation, l’épreuve de l’univers. Satan (représentant Lucifer) et Caligastia, le Prince Planétaire rebelle, étaient présents auprès de Jésus et lui furent rendus pleinement visibles » (1493, 5)

A toutes les propositions des émissaires de Lucifer, Jésus résista et ne fit qu’une réponse : « Que la volonté de mon Père du Paradis soit faite » (1494, 1)

Un après-midi de fin d’été, au milieu des arbres et du silence de la nature, Micaël de Nébadon gagna la souveraineté indiscutée sur son univers.

Quand Jésus descendit de son séjour sur le mont Hermon, la rébellion de Lucifer dans Satania et la sécession de Caligastia sur Urantia étaient pratiquement réglées.
Jésus avait payé le prix ultime exigé de lui pour obtenir la souveraineté de son univers. (1494, 2)

De retour du mont Hermon, Jésus reprit son activité de constructeur de bateaux à l’atelier de Zébédée :  
Durant cette période finale de travail au chantier naval, Jésus passa la majeure partie de son temps à la finition intérieure de quelques grands bateaux.
Il mettait tous ses soins à son travail manuel et paraissait éprouver la satisfaction des accomplissements humains quand il avait terminé une belle pièce. (1495, 4)

Ce fut quand Jean le Baptiste remonta le Jourdain jusqu’à un endroit proche de Pella que Jésus déposa ses outils et dit : « Mon heure est venue » (1495, 5) et il se présenta bientôt à Jean pour être baptisé.

Le temple de la philosophie des religions : un modèle de tolérance religieuse

Sur la plus grande île d’un petit archipel sur un lac au voisinage de la vieille ville persane d’Urmia se trouvait un vaste bâtiment – un amphithéâtre de conférences – consacré à « l’esprit de la religion » (1485, 3).

Ce temple avait été bâti par un riche négociant nommé Cymboyton et ses trois fils.

Tout éducateur religieux pouvait y venir ; la seule condition était de reconnaître Dieu comme une sorte de « Déité suprême » (1486, 2) Chaque orateur était invité à mettre en valeur les aspects fondamentaux de sa religion.

L’impartialité était de règle, chacun pouvait librement exprimer son opinion : « A chaque nouvelle lune, on changeait les groupes par tirage au sort » (1486, 1)
La tolérance était exigée de tous les participants ; celui qui ne respectait pas cette obligation était « renvoyé sans cérémonie et l’on installait immédiatement le suivant à sa place » (1486, 1)

L’idée de son fondateur, Cymboyton, était à l’origine d’accroître le développement spirituel de chaque participant en apprenant chez les autres certaines vérités que l’on n’avait pas dans sa propre religion et, en retour, en faisant partager des vérités que l’on estimait mériter d’être annoncées.

Le succès de cette faculté fut remarquable et attira un grand nombre d’éducateurs religieux voulant à la fois transmettre ce qui semblait riche dans leur doctrine et acquérir, à leur tour, des vérités qu’ils n’avaient pas perçues jusque là.

Plus de trente religions et cultes religieux étaient représentés à la faculté de ce temple de philosophie religieuse. (1486, 1)
Fascicule 135

Jean le Baptiste

Résumé

Toute l’enfance de Jean le Baptiste a été marquée par l’annonce extraordinaire qui fut faite à Elisabeth : « Tu enfanteras un fils qui sera le précurseur de ce divin Maître » (1345, 5) L’éducation de Jean fut parfaitement conduite par son père Zacharie « prêtre, donc assez instruit » (1496, 4) et sa mère Elisabeth qui « appartenait au monde ecclésiastique, car elle était une descendante des « filles d’Aaron » (1496, 4)
Quand Jean atteignit sa quatorzième année, ses parents le firent admettre dans une confrérie naziréenne à Engaddi, près de la Mer Morte. « Un naziréen pour la vie était considéré comme une personnalité sacrosainte. Les Juifs lui accordaient à peu près le même respect et la même vénération qu’au grand prêtre » (1496, 7)
Jean fut fortement influencé par les écrits des prophètes, Daniel et surtout Elie : «  Ce fut l’influence d’Elie qui fit adopter à Jean ses méthodes d’attaque directe et brusquée contre les péchés et les vices de ses contemporains. Il essaya de se vêtir comme Elie et s’efforça de parler comme Elie » (1499, 5)
Et c’est ainsi qu’il se lança dans la prédication et le baptême dans le Jourdain : « Tous ceux qui écoutaient Jean se rendaient compte qu’il était plus qu’un prédicateur. La grande majorité des auditeurs de cet homme étrange, surgi du désert de Judée, repartait en croyant avoir entendu la voix d’un prophète » (1501, 5)
Le succès s’amplifiait : des foules arrivaient maintenant de Galilée et de la Décapole : « Des dizaines de disciples sincères s’attardaient, jour après jour, auprès de leur maître adoré » (1503, 3)

Un évènement capital surgit dans la vie de Jean : le baptême de Jésus. Jean avait compris que son rôle allait prendre fin et que la responsabilité du royaume avait cessé de reposer sur ses épaules : « Je vous baptise d’eau, mais lui vous baptisera du Saint-Esprit » (1503, 2)
Les attaques de plus en plus vigoureuses de Jean contre les chefs politiques et religieux et surtout contre Hérode Antipas « pour avoir pris illégalement la femme d’un autre homme » (1506, 4) aboutirent à son emprisonnement : « Durant plus d’un an et demi, cet homme rude aimant l’air libre de Dieu languit dans une horrible geôle » (1507, 0)
Jean fut décapité dans sa prison. (1508, 7)

Comment les Juifs imaginaient le royaume de Dieu et la venue du Messie

Au moment où Jésus allait s’engager dans sa fantastique aventure religieuse, les Juifs étaient profondément désemparés à cause de leur continuelle soumission à des nations païennes : « N’étaient-ils pas le peuple élu de Dieu ? Pourquoi le trône de David était-il abandonné et vacant ? » (1500, 1)

Mais Israël devait reprendre courage : « La patience de Dieu envers les étrangers Gentils était presque à bout » (1500, 2) Pour les Juifs de Palestine, les mots « royaume des cieux » n’avaient qu’une seule signification : un Etat absolument juste dans lequel « Dieu (le Messie) gouvernerait les nations de la terre avec la même perfection de pouvoir qu’il gouvernait dans le ciel » (1500, 2)
Il y avait toutefois des divergences dans l’interprétation de ce que seraient ce royaume et le Messie.

Pour certains, « le Messie attendu délivrerait le peuple juif de la domination romaine par des miracles de pouvoir encore plus grands et par des merveilles de triomphe racial » (1509, 5)

Pour d’autres, la conception était avant tout spirituelle : « Le royaume à venir n’était pas de ce monde… Dans ce royaume de Dieu, les citoyens deviendraient immortels dans la jouissance de cette félicité qui n’aurait pas de fin » (1500, 4)

Ces différences d’opinions traversaient toutes les couches de la société juive et même les familles :
Joseph inclinait plus vers le concept spirituel du Messie attendu, mais Marie et sa famille, et surtout son père, tenaient à l’idée du Messie en tant que libérateur temporel et chef politique. (1349, 6)

Les disciples de Jean le Baptiste depuis le baptême de Jésus

Ces disciples se sont divisés en trois groupes : ceux qui ont refusé de suivre Jésus, ceux qui sont devenus apôtres et ceux qui ont conservé leur autonomie mais en étroite association avec les apôtres et disciples de Jésus.

Un peu plus d’un mois après le baptême de Jésus, « un grand tumulte s’éleva dans le camp des fidèles de Jean. La première grande division allait avoir lieu » (1526, 2)
Beaucoup de membres de la confrérie naziréenne se mirent à croire à Jésus, mais « la majorité de ces hommes ascétiques et originaux refusa de l’accepter comme un instructeur envoyé du ciel, parce qu’il n’enseignait ni le jeûne ni d’autres formes de renoncement » (1605, 3)

Ezra fut le plus acharné des disciples de Jean pour s’opposer à Jésus qu’il accusait d’être un « faux messie » (1526, 2) Réprimandé par le Baptiste, il se retira avec de nombreux disciples et fonda une secte dont « les membres avaient foi en Jean, mais refusaient d’accepter Jésus » (1526, 2)

Les disciples de Jean qui devinrent apôtres furent André, Simon Pierre et Judas Iscariot.
En raison de leur attachement à Jean le Baptiste, André et Simon Pierre eurent la délicatesse de lui en parler d’abord : « Avec des larmes aux yeux mais une voix ferme, le vaillant prophète judéen abandonna deux de ses principaux disciples pour leur permettre de devenir les apôtres du Prince galiléen du royaume à venir » (1525-1526)
Quant à Judas Iscariot qui faisait aussi partie des disciples de Jean (1566, 0), il fut choisi comme apôtre par Nathanaël.

Abner était un dirigeant reconnu de la colonie d’Engaddi et il était très apprécié de Jean le Baptiste.
Abner, chef des apôtres de Jean, devint un dévoué croyant en Jésus et il fut nommé plus tard chef d’un groupe de soixante-dix éducateurs chargés par le Maître de prêcher l’évangile. (1626, 5)
Fascicule 136

Le baptême et les quarante jours

Résumé

A midi, ce 14 janvier de l’an 26, Jean baptisa Jésus. (1504, 4)

Lors de ce baptême, un évènement extraordinaire se produisit : tandis que Jean imposait les mains sur Jésus pour le baptiser, son Ajusteur intérieur prit définitivement congé de son âme humaine rendue parfaite.

Quelques instants plus tard, cette entité divine revint de Divinington en tant qu’Ajusteur Personnalisé et chef de ses semblables dans tout l’univers local de Nébadon. (1511, 2)

Jésus put ainsi observer son propre esprit divin antérieur redescendre vers lui sous forme personnalisée.

Un autre évènement exceptionnel intervint : des paroles venant du ciel, uniquement entendues par Jésus, ses frères Jacques et Jude et Jean le Baptiste : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir » (1504,4 ; 1511, 2)

Jésus se mit alors à prier :
Mon Père qui règnes dans le ciel, que ton nom soit sanctifié. Que ton règne arrive ! Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. (1511, 3)

Les cieux s’ouvrirent et Jésus vit, présentée par l’Ajusteur désormais Personnalisé « l’image de lui-même en tant que Fils de Dieu, tel qu’il était avant de venir sur terre dans la similitude de la chair mortelle, et tel qu’il serait quand sa vie d’incarnation aurait pris fin. » (1512, 0)

Ce jour de baptême marqua la fin de la vie purement humaine de Jésus. Le Fils divin a trouvé son Père, le Père Universel a trouvé son Fils incarné, et ils s’entretiennent l’un avec l’autre. (1512, 3)

Aussitôt après son baptême, Jésus quitta ses deux frères et Jean le Baptiste pour se diriger vers les collines de Pérée.
Nul ne le revit pendant quarante jours. (1504, 4)

Pendant ce séjour, il rencontra l’ange Gabriel et le Père de la constellation de Norlatiadek qui lui annoncèrent qu’il avait parfaitement accompli son œuvre lors de cette dernière effusion.

Maintenant c’était à Jésus de prendre les décisions pour la suite de sa carrière terrestre, s’il le voulait.
Tu es libre de terminer ton effusion d’incarnation, maintenant ou à tout autre moment, et de la manière que tu auras toi-même choisie, puis de monter à la droite de ton Père, de recevoir ta souveraineté et d’assumer le gouvernement inconditionnel bien mérité de tout Nébadon. (1513, 2)
Les quarante jours dans les collines de Pérée : les grandes décisions prises par Jésus

Après son baptême, Jésus se rendit dans les collines de Pérée pour une retraite de quarante jours ; il ne jeûna pas pendant ces quarante jours de solitude.

Il fit deux rencontres importantes avec deux personnalités célestes : l’ange Gabriel et le Père de la constellation de Norlatiadek. Gabriel lui indiqua que la fin de la rébellion était devenue un fait historique le jour où Jésus était descendu du mont Hermon après avoir affronté et vaincu Satan et Caligastia.
Lors de ce jour mémorable, les annales de l’univers avaient enregistré que Jésus de Nazareth était devenu Prince Planétaire d’Urantia. (1512, 5)
Le Père de la constellation lui confirma qu’il était en droit de quitter Urantia et de revenir sur Salvington : « Ton œuvre sur Urantia et dans la chair d’une créature mortelle est achevée. Ta ligne de conduite dépend désormais de ton propre choix » (1513, 2)
Mais s’il poursuivait son existence humaine sur Urantia, Jésus était confronté au choix suivant : soit suivre sa propre voie en amenant son peuple et la terre entière à croire en lui, risquant ainsi de devenir le Messie tant espéré par ses compatriotes, soit vivre et agir en se conformant totalement à la volonté de son Père.
Il choisit la seconde solution et « il vécut le reste de sa vie terrestre en restant constamment fidèle à cette résolution » (1515, 3)

Jésus avait une vision cosmique de sa mission, ne la limitant pas à notre planète :  
L’effusion mortelle de Micaël eut lieu sur Urantia, mais pour tous les mondes de Nébadon. (1514, 2)

Et ce fut alors qu’il prit ses grandes décisions. « Les quarante jours dans la solitude des montagnes ne furent pas une période de grandes tentations, mais plutôt la période des grandes décisions du Maître » (1515, 4)

Il décida de ne pas recourir à l’assistance des armées célestes, à moins qu’il ne soit évident que ce soit la volonté de son Père.

Il accepta de mener une vie semblable en tous points à celle de ses frères humains : « Il prit nettement position contre une ligne de conduite qui transcenderait, outragerait ou violerait les lois naturelles établies par lui-même » (1518, 1)

Il prit la résolution de s’abstenir de toute intervention suprahumaine dans le cas où des évènements le mettraient en danger.

Il refusa d’accomplir des miracles destinés à gagner l’adhésion de ses contemporains :
Jésus choisit d’établir le royaume des cieux dans le cœur des hommes par des méthodes naturelles, ordinaires, difficiles et éprouvantes, simplement par les procédés que ses enfants terrestres devront suivre ultérieurement dans leurs travaux pour élargir et étendre ce royaume des cieux. (1521, 1)

Le dernier jour de cet isolement mémorable, il communiqua avec son Ajusteur Personnalisé en réaffirmant : « Je m’engage envers toi à me soumettre à la volonté de mon Père » (1523, 6)
Fascicule 137

Séjour d’attente en Galilée

Résumé

Les deux premiers apôtres de Jésus furent André et Simon Pierre qui étaient Galiléens et faisaient partie des « principaux disciples de Jean » (1524, 2)
Jacques et Jean, les fils de Zébédée, les rejoignirent mais furent vexés de ne pas avoir été choisis en premier :
 Comment se fait-il que tu aies donné la préférence à d’autres et choisi André et Simon comme les premiers associés pour le nouveau royaume ? (1525, 3)

A partir de ce jour-là, le mot apôtre fut employé pour distinguer la famille élue des conseillers de Jésus d’avec la vaste multitude des disciples croyants qui le suivirent ultérieurement. (1525, 4)

Philippe et Nathanaël devinrent à leur tour apôtres ; ce ne fut pas facile au début avec Nathanaël en raison de ses très vives réserves à l’égard de Nazareth : « Une chose aussi bonne peut-elle sortir de Nazareth ? » (1527, 0)

Les noces de Cana furent un évènement fort lors du retour en Galilée, mais l’eau changée en vin « ne fut en aucun sens un miracle » (1530, 5)

Parce que les nouveaux associés de Jésus avaient exprimé leur croyance que Jésus était le libérateur attendu, toute la famille de Jésus fut saisie d’un enthousiasme débordant et excessif.
Marie frémissait d’espérance. Elle croyait que la promesse de Gabriel était près de se réaliser. Elle s’attendait à voir bientôt toute la Palestine saisie et frappée de stupeur par la révélation miraculeuse de son fils en tant que roi surnaturel des Juifs…
Elle se rendit à Cana dans l’état d’esprit d’une reine-mère allant assister au couronnement de son fils. (1528, 1 et 3)

Mais les évènements ne se déroulèrent pas exactement comme Marie l’avait espéré : Jésus n’exploita pas le « miracle » de l’eau changée en vin et refusa de se présenter comme le Messie que beaucoup espéraient.

La foi de Marie, qui s’était élevée à de telles hauteurs à Cana, sombra maintenant dans une nouvelle dépression. (1534, 0)

Jésus, ses frères, Jacques et Jude, et ses apôtres se rendirent ensuite à Capharnaüm pour une période de quatre mois de formation.
Ce fut une période passionnante mais exigeante : le travail dans la journée pour subvenir à leurs besoins personnels et à ceux de leurs familles, le soir – souvent tard dans la nuit – pour suivre l’enseignement de Jésus.

Jésus possédait ce charme incomparable de personnalité qui lui permettait de vivre parmi eux sans qu’ils fussent désemparés par sa divinité.
Ils trouvaient vraiment facile d’être « amis avec Dieu », avec Dieu incarné dans la similitude de la chair mortelle. (1534, 1)
Le sermon sur le royaume de Dieu à la synagogue de Capharnaüm

Sur demande de son frère Jacques au chef de la synagogue, Jésus fut autorisé à diriger le service lors du sabbat.
Son sermon qualifié de « mémorable » (1536, 0) porta principalement sur le royaume des cieux ou royaume de Dieu.

Jésus annonça ce qu’il avait maintes fois répété à l’occasion de son voyage méditerranéen : le Père habitait par son esprit dans le mental humain.

Mais, pour la première fois, il parla de l’Esprit de Vérité agissant en association avec l’esprit de son Père :
Quand j’aurai achevé mon œuvre terrestre, l’Esprit de Vérité sera répandu sur toute chair.
L’esprit de mon Père et l’Esprit de Vérité vous établiront dans le royaume à venir de compréhension spirituelle et de droiture divine. (1536, 4)
Et cette entrée dans le royaume entraîne « le baptême du Saint-Esprit » (1536, 7)

Comme Jésus devait bien souvent le redire lors de son ministère : tous les hommes sans exception sont appelés à entrer dans ce royaume :
Ce royaume inclura les âmes adoratrices des Juifs et des Gentils, des riches et des pauvres, des hommes libres et des esclaves, car mon Père ne fait pas acception de personnes ; son amour et sa miséricorde s’étendent sur tous. (1536, 3)

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce royaume n’est pas inaccessible : « Le royaume du ciel est à portée de la main » (1537, 2)

Mais il est exigé d’avoir la foi, cette foi si touchante et si spontanée que l’on trouve chez les enfants envers leurs parents :
A moins de chercher à entrer dans le royaume avec la foi et la confiance d’un petit enfant, vous n’y serez admis d’aucune façon. (1536, 5)
La foi, c’est de croire que « le Père vous aime d’un amour infini » (1537, 4)

La conséquence de cette entrée dans le royaume est l’amour et le service des frères : « Quiconque veut être grand dans le royaume de mon Père doit d’abord devenir le serviteur de tous. Si vous acceptez de servir vos semblables, vous siègerez avec moi dans mon royaume » (1536, 8)

Le royaume n’est pas atteint en plénitude d’un seul coup ; il nécessite de la patience et de la sagesse tout au long de nos vies présente et à venir : Jésus évoque la graine qui a besoin de beaucoup de temps avant de parvenir à pleine maturation.

Cette lente mais sûre voie dans le royaume nous conduira jusqu’au Père :
Ceux qui entrent dans le royaume monteront jusqu’à mon Père ; ils atteindront certainement sa droite en gloire au Paradis.
Tous ceux qui entrent dans le royaume des cieux deviendront fils de Dieu, et, dans les temps à venir aussi, ils s’élèveront jusqu’au Père. (1537, 3)
Fascicule 138

La formation des messagers du Royaume

Résumé

Après son sermon sur « le Royaume » à la synagogue de Capharnaüm, une déchirure survint entre Jésus et les siens.
Ses frères Jacques et Jude n’avaient pas été retenus avec les six apôtres, ce qui les avait gravement froissés ; l’incompréhension s’était installée entre Marie et son fils aîné.
Ce fut le point de départ d’un abîme toujours plus profond entre Jésus et sa famille. Cette situation continua durant tout son ministère public – ils furent tout près de le désavouer – et ces différends ne furent complètement aplanis qu’après sa mort et sa résurrection… Seule Ruth, la plus jeune, demeurait indéfectiblement fidèle à son frère-père. (1538, 1)

Jésus indiqua à ses six apôtres qu’il souhaitait augmenter leur nombre jusqu’à douze et « il autorisa chacun d’eux à choisir, parmi ses premiers convertis, un homme destiné à faire partie du corps apostolique qu’il voulait constituer » (1538, 4)

Matthieu Lévi, receveur des douanes de Capharnaüm, fut choisi par André ; Simon Zélotès, un des hauts responsables de l’organisation des zélotes, fut choisi par Pierre ; Jacques Alphée, pêcheur à Khérésa, fut choisi par Jacques Zébédée ; Judas Alphée, pêcheur à Khérésa, fut choisi par Jean Zébédée ; Thomas Didyme, pêcheur à Tarichée, fut choisi par Philippe ; Judas Iscariot, qui avait été disciple de Jean le Baptiste et qui cherchait un emploi, fut choisi par Nathanël.

Après accord de Jésus sur ces choix, un dîner était organisé pour fêter le nouvel arrivant : chez Matthieu, chez les jumeaux Alphée, chez Thomas.

Ce fut lors du repas chez Matthieu que le premier reproche fut fait à Jésus par un des pharisiens s’adressant à Pierre : « Comment oses-tu enseigner que cet homme est juste, puisqu’il mange avec des publicains et des pécheurs, et prête ainsi sa présence à de pareilles scènes d’insouciance dans les plaisirs ? » (1541, 0)

La formation des apôtres fait ressortir l’intelligence pédagogique de Jésus :  
Chaque jour, les six nouveaux apôtres furent confiés aux soins de ceux qui les avaient respectivement recrutés, pour récapituler tout ce qu’il avaient appris et expérimenté, afin de les préparer à œuvrer pour le royaume.  (1542, 6) 
Le soir, Jésus les prenait tous ensemble pour un enseignement commun, en tenant compte des questions qui n’étaient pas suffisamment claires dans leur esprit et sur lesquelles ils avaient discuté dans la journée.

Une innovation importante fut d’instituer un jour de congé au milieu de la semaine, le mercredi :
  Mes enfants, allez vous distraire durant une journée. Reposez-vous des travaux ardus du royaume et jouissez du délassement que procure le retour à vos anciennes vocations ou la découverte de nouvelles sortes d’activités récréatives. (1543, 0)
Il était très difficile pour les apôtres de comprendre vraiment ce que Jésus voulait dire au sujet du Royaume : « Mes petits-enfants, combien de temps vous supporterai-je ? Ne vous ai-je pas expliqué que mon royaume n’est pas de ce monde ? » (1543, 4)
Après cette formation intensive, les apôtres furent envoyés en mission selon le plan suivant : deux semaines de pêche pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles et deux semaines d’évangélisation dans un grand nombre de villes et de villages de Galilée.

Ces cinq mois de travail avec Jésus conduisirent ces apôtres à le considérer comme le meilleur ami qu’ils eussent au monde.
Ce fut ce sentiment humain, et non ses enseignements magnifiques ou ses actes merveilleux, qui les maintint unis jusqu’après la résurrection et le renouvellement de la proclamation de l’évangile du royaume. (1546, 3)

Les douze apôtres et leur fonction

André président et directeur général des douze
Pierre compagnon personnel de Jésus
Jacques Zébédée compagnon personnel de Jésus
Jean Zébédée compagnon personnel de Jésus
Philippe intendant du groupe
Nathanaël chargé de pourvoir aux besoins des familles
Matthieu agent comptable
Thomas organisateur des itinéraires
Jacques Alphée contrôle des foules
Judas Alphée contrôle des foules
Simon Zélotès responsable des divertissements
Judas Iscariot trésorier

La déformation des enseignements de Jésus

Jésus mit en garde ses apôtres contre le risque de dénaturer son enseignement au point de prêcher, non le message sublime de la révélation du Père, mais de tout centrer sur lui, le Fils, établissant ainsi une religion trop souvent construite sur des superstitions et des croyances le concernant.

Il n’y avait qu’une seule motivation dans la vie de Jésus sur Urantia après son baptême, c’était d’apporter une révélation meilleure et plus véridique de son Père du Paradis ; il était le pionnier du nouveau et meilleur chemin vers Dieu, la voie de la foi et de l’amour.

Jésus s’efforça d’établir clairement, pour ses apôtres, la différence entre ses enseignements et sa vie parmi eux d’une part, et les enseignements qui pourraient ultérieurement surgir à son propos d’autre part.
Il leur dit : « Ne vous laissez pas entraîner à prêcher à propos de moi ou à propos de mes enseignements. Proclamez l’évangile du royaume et décrivez ma révélation du Père qui est aux cieux, mais ne déviez pas dans des voies détournées en créant des légendes ou en bâtissant un culte consacré à des croyances et à des enseignements à propos de mes croyances et enseignements. (1543, 1)
Fascicule 139

Les douze apôtres

Résumé

Les apôtres apprirent beaucoup de Jésus sur le royaume des cieux (même s’ils eurent bien du mal d’en comprendre la véritable signification) et Jésus apprit également beaucoup d’eux sur le royaume des hommes, sur la « nature humaine telle qu’elle existe sur Urantia et sur les autres mondes évolutionnaires du temps et de l’espace » (1548, 2)
A part les jumeaux Alphée, les apôtres étaient loin d’être ignorants et dépourvus d’instruction ; ils avaient pris leurs grades dans les écoles des synagogues, ayant reçu une formation complète dans les Ecritures hébraïques et les connaissances courantes de l’époque ;
Sept d’entre eux étaient diplômés des écoles de la synagogue de Capharnaüm, et il n’existait pas de meilleure école juive dans toute la Galilée. (1548, 3)

André méritait amplement d’être nommé président et directeur général du corps apostolique : «Il était le plus capable des douze. Sauf pour le don de la parole, il était l’égal de ses compagnons dans presque toutes les aptitudes imaginables » (1549, 0)
Ses relations avec son frère Pierre furent remarquables ; ils s’entendaient magnifiquement : « André et Pierre ne semblaient jamais, le moins du monde, jaloux des talents ou des accomplissements l’un de l’autre » (1549, 4)
Très tôt, après l’ascension céleste de Jésus, André commença à écrire « un récit personnel des dires et des actes de son Maître disparu » (1549, 7) ; des copies de ce récit circulèrent parmi les premiers éducateurs de l’Eglise chrétienne, certaines corrigées, amendées, complétées, jusqu’à faire un récit assez continu de la vie terrestre du Maître. La dernière de ces copies fut détruite par le feu à Alexandrie une centaine d’années après la rédaction de l’original. (1550, 0)

La qualité principale de Pierre était sa très grande aptitude d’orateur : « Il était le plus remarquable prédicateur des douze » (1551, 5)
Mais il manquait complètement de stabilité : « Simon Pierre vacillait d’une manière affligeante ; il passait soudainement d’un extrême à l’autre » (1551, 2)
Pierre représentait l’une des combinaisons les plus inexplicables de courage et de lâcheté que l’on n’ait jamais vues sur terre. (1551, 2)
Il porte une lourde responsabilité dans la déformation des enseignements de Jésus :
Pierre persista dans son erreur de vouloir convaincre les Juifs qu’après tout, Jésus était réellement et véritablement le Messie juif. Jusqu’au jour même de sa mort, Simon Pierre continua à confondre dans son mental les trois concepts de Jésus en tant que Messie des Juifs, que Christ rédempteur du monde, et que Fils de l’Homme révélant Dieu, le Père aimant de toute l’humanité. (1552, 2)

Jacques Zébédée était « des douze celui qui fut le plus près de saisir l’importance et la signification réelles de l’enseignement de Jésus » (1552, 8)
Il avait aussi la grande qualité de bien comprendre la nature humaine : « Il s’entendait bien avec le souple André, avec l’impétueux Pierre et avec son peu communicatif frère Jean » (1553, 0)
Les relations de Jean Zébédée avec Jésus ont été exceptionnelles, notamment par l’attachement admirable que l’apôtre portait envers la personne du Maître.
Néanmoins, son grand défaut était la vanité, défaut dont il se débarrassa progressivement au fil des années et des contacts avec Jésus : « Le Jean de la maturité était un personnage fort différent du jeune homme autoritaire et satisfait de lui-même qui entra dans les rangs des apôtres de Jésus à l’âge de vingt-quatre ans » (1554, 3)
Il avait un courage froid et audacieux que peu d’apôtres possédaient : « Il fut le seul apôtre qui suivit constamment Jésus durant la nuit de son arrestation et qui osa accompagner son Maître jusque dans les bras de la mort » (1555, 3)

Le point faible de Philippe était son manque total d’imagination et une intelligence insuffisante, ce qui ne lui permettait pas d’anticiper et de prendre des initiatives. Un bon nombre de ses questions posées à Jésus étaient souvent assez sottes, mais le Maître fit toujours preuve de beaucoup de patience et de délicatesse. Toutefois Philippe accomplit toujours parfaitement et consciencieusement les tâches qui lui furent confiées : « Il travaillait avec persévérance et grande ténacité dans tout ce qu’il entreprenait » (1557, 2)

Nathanaël était apprécié par tous les apôtres, sauf Judas. Il était probablement le meilleur conteur d’histoires parmi les douze : « Jésus aimait beaucoup entendre Nathanaël discourir sur des choses graves et sur des choses frivoles » (1558, 5)

Matthieu fut toujours très reconnaissant d’avoir été choisi et accepté comme apôtre, en dépit de sa situation : publicain, collecteur d’impôts. Avec une grande générosité et beaucoup de discrétion, il puisa dans ses fonds personnels pour subvenir – quand c’était nécessaire – aux besoins de la communauté des apôtres et de leurs familles.
Dans sa volonté de montrer aux Juifs que Jésus était vraiment le Messie promis à Israël, Matthieu n’hésita pas à adapter, en les modifiant, certains textes de l’Ancien Testament : « De nombreux passages figuratifs, apparaissant tout au cours des Ecritures hébraïques, furent, par la suite, appliqués à tort à la mission de Jésus. Beaucoup de textes de l’Ancien Testament furent déformés de manière à paraître cadrer avec certains épisodes de la vie terrestre du Maître » (1348, 0)

Thomas était le seul à posséder un mental vraiment analytique : « Si Jésus et son œuvre n’avaient pas été authentiques, jamais le groupe n’aurait pu retenir, depuis le commencement jusqu’à la fin, un homme comme Thomas. Il avait un sens aigu et sûr des faits. A la première trace de fraude ou de tromperie, Thomas les aurait tous abandonnés » (1562, 6)

Les jumeaux Jacques et Judas Alphée avaient une intelligence assez médiocre ; ils étaient humbles mais très fidèles et remplis de bonne volonté : « Ils se tenaient toujours disposés à prêter une main secourable à n’importe quel apôtre » (1563, 4)
Il fallut bien du temps à Simon le Zélote pour passer de ses sentiments nationalistes, engagé au début dans un mouvement aussi violent que celui des zélotes, pour s’imprégner de plus en plus de l’enseignement d’amour du prochain au contact de Jésus.

Judas Iscariot était le seul Judéen parmi les douze « probablement le plus instruit » (1566, 1) Contrairement à ses compagnons, il ne progressa jamais au plan spirituel. Il reste et restera de lui une image désastreuse :
Les mondes ont trouvé difficile d’absoudre Judas, et l’on s’abstient de prononcer son nom dans tout un vaste univers. (1567, 7)
Fascicule 140

L’ordination des douze

Résumé

La journée d’ordination représenta une date capitale dans la carrière des apôtres. Après les avoir bénis, Jésus les présenta à son Père avec notamment ces paroles sublimes : « Aime-les et accompagne-les comme tu m’as aimé et accompagné » (1569, 6), paroles qu’il devait reprendre lors de sa prière à Gethsémani, juste avant son arrestation : « Je sais que tu les aimes autant que moi » (1964, 2)
Jésus montra à ses apôtres comment ils devaient aimer : « un amour paternel plutôt qu’un amour fraternel » (1573, 3)
Jésus aime l’humanité d’une double affection. Il a vécu sur terre sous une double personnalité – humaine et divine. En tant que Fils de Dieu, il aime les hommes d’un amour paternel – il est leur Créateur, leur Père dans l’univers. En tant que Fils de l’Homme, Jésus aime les mortels comme un frère – il était vraiment un homme parmi les hommes. (1573, 4)
Mais cette journée d’ordination fut surtout marquée par le Sermon sur la Montagne comportant les célèbres béatitudes. Ce sermon se situe à un tel niveau qu’il paraît inaccessible, impossible à mettre en pratique pour les mortels.

Le soir de cette journée fut réservé aux questions qui préoccupaient les apôtres, particulièrement André, Pierre, Jacques et Nathanaël. A la question de Pierre, Jésus devait révéler sur quoi s’appuie le jugement du Père : « Vous ne pouvez juger les hommes qu’à leurs actes, mais mon Père regarde dans le cœur de ses enfants et les juge en miséricorde selon leurs intentions et leurs désirs réel » (1576, 5)
Ce fut au cours de cette semaine que Jésus répéta ce qu’étaient les grands mobiles de sa mission sur terre : « 1.- Révéler le Père aux hommes. 2.- Amener les hommes à être conscients de leur filiation – réaliser par la foi qu’ils sont les enfants du Très Haut » (1578, 6-7)

Ce fut seulement à ses apôtres Pierre, Jacques et Jean que Jésus leur parla longuement sur un bateau sur le lac de Tibériade : sur ce qu’il entendait par « faire la volonté du Père » (1579, 4), les attitudes politique, sociale et économique ainsi que sur ce devait être la religion personnelle des croyants à l’évangile :
 Sa religion ne se cristallisa jamais (durant son incarnation) en credo et en lois théologiques. (1583, 3)

La consécration des douze eut lieu six jours après la date d’ordination, et ce fut l’envoi en mission : « Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle du royaume… Je serai auprès de vous et mon esprit vous précèdera dans le monde entier. La présence de mon Père demeurera avec vous pendant que vous irez d’abord vers les Juifs et ensuite vers les Gentils » (1584, 1-2)
Les apôtres étaient loin de se rendre compte du plan grandiose qu’était la venue de Jésus sur notre terre :
Jésus vécut sa vie terrestre sur Urantia, non pour établir un exemple de vie temporelle pour les hommes et les femmes de ce monde, mais plutôt pour créer un idéal hautement spirituel et une source d’inspiration pour les êtres mortels sur tous les mondes. (1585, 1)
Les exigences si élevées du Sermon sur la Montagne ne concernent que les apôtres

Ce que l’on appelle le « Sermon sur la Montagne » n’est pas l’évangile de Jésus. (1572, 1)
En effet, il s’agit du sermon d’ordination qui s’applique uniquement aux douze apôtres : « Vous êtes devenus une classe d’hommes séparés et distincts de tous les autres habitants de la terre » (1570, 2)
Ce sermon contient nombre d’instructions utiles, mais c’étaient les instructions d’ordination de Jésus aux douze apôtres. (1572, 1)
Le niveau d’exigence est tellement élevé que le Maître a pu proposer à ses apôtres de s’en aller si les directives leur paraissaient impossibles à accomplir ; aucun d’eux n’a abandonné : « Nous sommes tous prêts à payer le prix supplémentaire ; nous boirons la coupe. Nous voulons être des apôtres et pas seulement des disciples » (1577, 4)
On demande plus aux citoyens du royaume céleste qu’à ceux du règne terrestre. (1570, 2)
Les apôtres sont assimilés à des « citoyens du royaume céleste » ; ils doivent donc se conformer à l’enseignement de ce sermon d’ordination.
Pour tous les autres, la quasi-totalité des humains, le statut de « disciples » ne leur impose pas des obligations aussi sévères ; il s’agit néanmoins d’un idéal vers lequel ils doivent tendre.

La religion personnelle

C’est la vie de Jésus, et non ses leçons aux douze ou ses sermons aux foules, qui aidera le plus à révéler le caractère divin et la personnalité aimante du Père. (1582, 0)
Sachant que tous les hommes étaient différents, il exhortait constamment ses apôtres à s’abstenir de toute tentative pour former les disciples et les croyants selon un modèle préétabli : « Jésus cherchait à permettre à chaque âme de se développer à sa propre manière, à titre individuel, en se perfectionnant au regard de Dieu » (1582, 7) C’est pourquoi il n’ordonna jamais à ses partisans d’adopter un mode de vie communautaire.
Il a toujours montré un grand respect pour les religions de son temps ; il n’attaqua pas les enseignements des prophètes hébreux ou des moralistes grecs. Le Maître reconnaissait les nombreux éléments valables que ces grands éducateurs représentaient, mais il était descendu sur terre pour enseigner quelque chose de supplémentaire « la conformité volontaire de la volonté de l’homme à la volonté de Dieu » (1582, 1)
Jésus n’a pas critiqué les pharisiens avec la véhémence de Jean le Baptiste : « Il savait que bien des scribes et des pharisiens avaient un cœur honnête ; il comprenait l’emprise qui les rendait esclaves des traditions religieuses » (1582, 3)

Les enseignements de Jésus constituent une religion de vaillance, de courage et d’héroïsme.
Le Maître vint pour créer chez l’homme un nouvel esprit, une nouvelle volonté, la volonté d’être en harmonie avec la volonté de Dieu, doublée de l’impulsion éternelle de devenir parfait comme le Père qui est aux cieux est parfait. (1583, 6)
Il est extrêmement regrettable que ses enseignements aient été grossièrement dénaturés et très souvent faussement présentés tout au long des siècles de l’ère chrétienne, mais « même aujourd’hui, les enseignements de Jésus se tiennent en dehors de toutes les religions, bien qu’ils constituent l’espoir vivant de chacune d’elles » (1583, 3)
Fascicule 141

Le commencement de l’oeuvre publique

Résumé

Jésus et ses apôtres quittèrent la Galilée pour la Judée.
Parmi les raisons qui expliquaient ce départ pour la Judée, il y avait surtout l’intérêt du Maître de recruter de nouveaux adeptes parmi les disciples de Jean le Baptiste.

Toute cette année 27 se passa à prendre tranquillement la suite de l’œuvre de Jean en Pérée et en Judée. (1588, 3)

Mais il ne fut pas toujours facile de s’entendre avec les disciples du Baptiste ; heureusement, André eut la sagesse d’harmoniser les points de vue entre ces disciples et les apôtres de Jésus. Mais c’était surtout avec les nouveaux disciples du Maître que les malentendus et les désaccords étaient les plus vifs.
Le Maître déployait une grande sagesse et manifestait une parfaite équité dans tous ses rapports avec ses apôtres, ainsi qu’avec tous ses disciples. (1589, 5)

Jésus de Nazareth était vraiment une personnalité vigoureuse et énergique ; il était une puissance intellectuelle et une forteresse spirituelle. (1589, 6)

Les principales cités visitées furent Tarichée, Amathus, Béthanie et Jéricho.
A Amathus, Jésus prononça un grand sermon sur l’unité spirituelle :
 Je ne désire pas que l’harmonie sociale et la paix fraternelle soient achetées par le sacrifice de la libre personnalité et de l’originalité spirituelle. Ce que je vous demande, mes apôtres, c’est l’unité spirituelle…
Vous n’avez pas besoin d’avoir le même point de vue, les mêmes sentiments, ni même des pensées semblables, pour être spirituellement semblables…
Votre unité spirituelle implique deux facteurs qui s’harmonisent toujours dans la vie individuelle des croyants : premièrement, vous possédez un motif commun pour une vie de service ; chacun de vous désire par-dessus tout faire la volonté du Père qui est aux cieux. Et, deuxièmement, vous avez tous le dessein de trouver le Père qui est aux cieux, et de prouver, par là, à l’univers que vous êtes devenus semblables à lui. (1591-1592)

Le séjour à Béthanie permit à Jésus et à ses apôtres d’établir leur quartier général chez Lazare et ses sœurs.

A Jéricho, Jésus fut abordé par une délégation de Mésopotamiens « à la recherche de la vérité » Jésus passa trois jours avec eux. « Ils retournèrent à leurs diverses demeures de la vallée de l’Euphrate, heureux de connaître les nouvelles vérités du royaume des cieux » (1595, 4)

Et c’est, pour la première fois avec tous ses apôtres, que Jésus entra dans Jérusalem.

Jésus abandonné par les siens

Lors du départ de Galilée, « les familles des apôtres et d’autres disciples étaient venues leur dire adieu et leur souhaiter bonne chance dans la nouvelle tâche qu’ils étaient sur le point d’entreprendre » (1587, 1)
André trouva le Maître assis dans un bateau : « Jésus pleurait » (1587, 2)
Lui demandant si c’était l’un des apôtres qui l’avait affligé, Jésus répondit :  
Aucun de vous ne m’a causé de chagrin. Je suis attristé seulement parce qu’aucun membre de mon père Joseph n’a songé à venir nous souhaiter bon voyage. (1587, 2)
Ruth, la plus jeune sœur de Jésus, n’avait pu venir ; elle était en visite chez son frère Joseph à Nazareth.
Les autres membres de la famille s’étaient tenus à l’écart par orgueil, déception, incompréhension et mesquine rancune à laquelle ils se laissaient aller parce que leurs sentiments avaient été froissés. (1587, 2)

L’enseignement sur le Père

Les Juifs avaient depuis longtemps conçu Dieu comme un souverain universel et même comme un Père de la nation, mais jamais auparavant un nombre important d’hommes et de femmes n’avait conçu Dieu « en tant que Père aimant de chaque individu » (1590, 4)
C’est à une question de Thomas demandant qui était le Dieu du royaume que Jésus devait répondre :
Dieu est ton Père, et la religion – mon évangile – n’est rien de plus ou de moins que de reconnaître, en y croyant, la vérité que tu es son fils. (1590, 5)

Il était difficile de faire comprendre aux apôtres que Dieu n’était pas un grand et suprême comptable, principalement occupé à enregistrer les péchés et les mauvaises actions des hommes pour les utiliser ultérieurement quand il les jugerait.

La Royauté du Père n’a rien à voir avec les royautés de ce monde : « le Père règne dans le cœur de ses enfants terrestres par l’esprit qu’il a envoyé vivre dans l’âme des mortels » (1588, 4)

Quand la volonté du Père est votre loi, vous n’êtes guère dans le royaume. Mais quand la volonté du Père devient vraiment votre volonté, alors vous êtes en toute vérité dans le royaume, parce que le royaume est devenu de ce fait une expérience établie en vous. (1589, 0)
La « loi » signifie obéissance, crainte, soumission, elle renvoie à l’état de « sujets esclaves » (1589, 0)
La « volonté » est la réponse spontanée, libre et joyeuse à l’offre de ce « Père aimant et divin » (1588, 5)
A l’amour infini et inconditionnel du Père ne peut répondre que l’amour sincère et enthousiaste de la créature humaine.

Voici le royaume des cieux – Dieu est votre Père et vous êtes ses fils, et, si vous croyez de tout cœur à cette bonne nouvelle, elle est votre salut éternel. (1593, 0)
Fascicule 142

La Pâque à Jérusalem

Résumé

Ce mois d’avril de l’an 27 fut une réussite dans l’œuvre d’évangélisation de Jésus et de ses apôtres. Chaque jour, dans le temple et en dehors du temple, c’était soit Jésus soit un de ses apôtres qui enseignaient à des groupes de personnes vivement intéressées.
Ce fut le commencement de la diffusion de l’évangile dans le monde extérieur. L’œuvre de Jésus n’allait plus être limitée à la Palestine. (1596, 9)
Les idées essentielles reposaient sur la foi dans la paternité de Dieu, l’amour du prochain et l’accomplissement de la volonté du Père produisant les fruits de l’esprit.
Une rencontre avec un riche négociant juif fut l’occasion de développer la différence entre le Dieu de colère de l’Ancien Testament et le Dieu d’amour de Jésus.
Jésus fit l’éloge de la beauté chez un Juif grec qui l’avait invité dans sa somptueuse demeure à Jérusalem : « Les hommes intelligents peuvent jouir des trésors de l’art sans confondre cette appréciation matérielle de la beauté avec l’adoration et le service du Père du Paradis, le Dieu de toutes les choses et de tous les êtres » (1600, 4)
C’est à Nicodème que Jésus expliqua qu’il était nécessaire de naître d’en haut : « A moins d’être né d’en haut, un homme ne peut voir le royaume de Dieu… A moins de naître de l’esprit, un homme ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (1602, 3- 4)

En raison de l’attitude de plus en plus menaçante des pharisiens et des sadducéens, Jésus et ses apôtres se rendirent en Judée méridionale pour enseigner l’évangile et soigner les malades
Parce qu’un membre du sanhédrin, appelé Simon « se rallia publiquement aux enseignements de Jésus » (1606, 2), la situation devint de plus en plus dangereuse pour le Maître et ses apôtres. C’est pourquoi ils quittèrent la Judée.

Les significations successives du concept de Dieu

C’est à la suite de nombreuses questions des apôtres sur le Père qui est aux cieux que Jésus leur montra que cette conception de Dieu avait évolué tout au long de la carrière du peuple juif.

« Yahweh » (1598, 4) représentait le dieu des clans du Sinaï.
« Le Très Haut » (1598, 5) fut proclamé par Melchizédek : « Je suis Melchizédek, le Très Haut, le seul et unique Dieu » (1015, 1)
« El Shaddaï » (1598, 6) se rapportait à l’époque où les Hébreux avaient été captifs en Egypte.
« Elohim » (1598, 7) évoquait la Trinité du Paradis : « Au commencement les Dieux créèrent les cieux et la terre »
« Le Suprême Yahweh » (1598, 8) remonte au prophète Esaïe : c’est un concept de Dieu à la fois tout puissant et infiniment miséricordieux.
« Le Père qui est aux cieux » (1598, 9) : c’est la conception que Jésus voulait faire partager à ses apôtres, à ses disciples et à toutes les créatures de son vaste univers.
Des dix commandements à la sortie d’Egypte aux dix commandements au Sinaï

Quand les enfants d’Israël sortirent d’Egypte à une date antérieure à la révélation élargie de Yahweh, ils avaient reçu dix commandements qui leur servirent de loi :

1.- Vous n’adorerez aucun autre dieu, car le Seigneur est un Dieu jaloux.
2.- Vous ne fondrez pas de statues des dieux.
3.- Vous ne négligerez pas d’observer la fête des pains sans levain.
4.- Tous les mâles premiers-nés des hommes et du bétail sont à moi, dit le Seigneur.
5.- Vous pourrez travailler six jours, mais, le septième jour, vous vous reposerez.
6.- Vous ne manquerez pas d’observer la fête des premiers fruits et la fête des moissons à la fin de l’année.
7.- Vous n’offrirez le sang d’aucun sacrifice avec du pain levé.
8.- Le sacrifice de la fête de la Pâque ne sera pas laissé sur place jusqu’au matin.
9.- Vous apporterez, à la maison du Seigneur votre Dieu, les premiers des premiers fruits de la terre.
10.- Vous ne ferez pas bouillir un chevreau dans le lait de sa mère.
(1599, 3-12)

Les dix commandements au Sinaï, rapportés dans les livres de l’Exode et du Deutéronome, sont les suivants :

Tu n’auras pas d’autres dieux face à moi.
Tu ne te feras pas d’idoles, ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre.
Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur, ton Dieu.
Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage, mais le septième jour, c’est le sabbat du Seigneur, ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage.
Honore ton père et ta mère.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne voleras pas.
Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, la maison de ton prochain, ni rien de ce qui appartient à ton prochain.
(Exode 20, 3-17 ; Deutéronome 5, 7-21)

Les commandements à la sortie d’Egypte sont des instructions spécifiques uniquement pour le peuple d’Israël, alors que les commandements du Sinaï ont une portée universelle, valable pour tous les peuples de la terre.

Ensuite, au milieu des tonnerres et des éclairs du Sinaï, Moïse leur donna les dix nouveaux commandements, et vous serez tous d’accord qu’ils sont des expressions plus dignes d’accompagner l’élargissement des concepts de la Déité de Yahweh. (1599, 13)



Fascicule 143

Traversée de la Samarie

Résumé

Pour des Juifs comme Jésus et ses apôtres, la Samarie était une contrée loin de leur être favorable :
Le contact avec les Gentils et les Samaritains était une grande épreuve pour ces Juifs… Les antagonismes entre Juifs et Samaritains étaient devenus historiques et consacrés par l’usage. Depuis l’époque d’Alexandre, les deux groupes avaient de moins en moins de rapports. (1610, 4 ; 1612, 3)

Pourtant, la rencontre de Jésus avec la Samaritaine eut des conséquences extrêmement heureuses : « Le travail que Jésus et les douze firent dans ces villes de Samarie amena quantité d’âmes au royaume » (1616, 2)

A une question des apôtres relevant l’image assez méprisante que les païens avaient de l’évangile : « Ces Grecs et ces Romains prennent notre message à la légère et disent que ces enseignements ne conviennent qu’à des chétifs et à des esclaves… Ils affirment que ta religion n’est pas pour ce monde, que les hommes ne peuvent pas vivre selon ton enseignement  » (1607, 4), Jésus devait rejeter cette assertion avec la plus grande énergie :
Qui vous a dit que mon évangile était destiné seulement à des esclaves et à des débiles ? Vous, mes apôtres choisis, ressemblez-vous à des débiles ? Jean avait-il une apparence chétive ? Remarquez-vous que je sois esclave de la peur ?...
Aucune armée n’a jamais déployé plus de courage et de bravoure que vous et vos loyaux successeurs n’en montreront en allant proclamer au monde entier la bonne nouvelle – la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. (1608, 2- 4)

La question de la maîtrise de soi permit à Jésus de déclarer :
Si l’esprit demeure en vous, vous n’êtes plus des esclaves liés à la chair, mais des fils de l’esprit, libres et affranchis. (1609, 5)
Et c’est sur le mont Garizim que Jésus devait donner un si précieux enseignement sur l’adoration.

De la religion des hommes à la religion de l’esprit de Dieu

Nalda, la Samaritaine, résumait l’attitude si courante qui consiste à s’attacher à une religion (la religion de son enfance, le plus souvent) et à croire qu’il n’y a que cette religion qui soit la bonne :
 Nos pères adoraient sur cette montagne et, cependant, toi, tu dis que le lieu où les hommes devraient adorer se trouve à Jérusalem ; où donc est le bon endroit pour adorer Dieu ? (1613, 3)

Jésus devait lui répondre que ce n’était plus dans des lieux de culte mais dans son propre cœur que la véritable adoration serait adressée au Père :

Tous les adorateurs sincères adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont précisément de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. (1614, 0)
Aux religions d’obéissance, de servitude et de soumission à des hommes s’attribuant le droit de parler au nom de Dieu s’oppose la religion personnelle, spontanée et libre, mettant uniquement en relation la créature humaine et le Créateur :
La vraie religion est l’acte d’une âme individuelle dans ses relations autoconscientes avec le Créateur.
La religion organisée est la tentative des hommes pour socialiser l’adoration des personnes religieuses individuelles. (1616, 4)

L’enseignement sur l’adoration

Cet enseignement a été très insuffisamment compris par les apôtres, mais « d’autres mondes les comprirent, et d’autres générations sur terre les comprendront » (1616, 11)

Contrairement à la prière qui fait intervenir en grande partie le « moi », même orienté vers des intentions désintéressées, l’adoration ne tient pas compte de ce « moi »
 La prière est un rappel du moi – une pensée sublime. L’adoration est l’oubli du moi – une superpensée. (1616, 9)

L’adoration n’est pas le repli égoïste sur soi-même, mais l’ouverture aux autres pour leur faire partager les grâces reçues :
L’adoration est la technique consistant à se tourner vers l’Un pour recevoir l’inspiration permettant de servir la multitude. (1616, 8)

L’adoration ne nous coupe pas des réalités de ce monde, mais elle nous donne les moyens de mieux les affronter :
L’adoration – la contemplation du spirituel – doit alterner avec le service, le contact avec la réalité matérielle… Le surmenage de la vie – la tension de la personnalité dans le temps – devrait être allégé par le repos que procure l’adoration. (1616, 5)
Par l’adoration, nous entrons en communion personnelle avec le Père :
L’adoration est l’acte d’une fraction qui s’identifie avec le Tout, le fini avec l’Infini, le fils avec le Père. (1610, 10)

Grâce à l’adoration des perspectives lumineuses sur notre avenir dans le ciel se présentent à nous :
L’adoration a pour but d’anticiper sur la vie meilleure qui nous attend, et d’en refléter ensuite les nouvelles significations spirituelles sur la vie actuelle. (1616, 7)

C’est notre degré de soif spirituelle qui détermine notre niveau d’adoration : « L’adoration est l’étalon qui mesure le degré auquel l’âme s’est détachée de l’univers matériel et s’est attachée simultanément en sécurité aux réalités spirituelles de toute la création » (1616, 8)

Au fur et à mesure que nous nous élèverons sur toutes les étapes des mondes morontiel et spirituel, notre aptitude à adorer Dieu croîtra jusqu’à ce que « tout le Paradis soit parfois englouti dans une marée dominante d’expression spirituelle et adoratrice… Ce signe dénote que le divin cœur des Dieux a été pleinement et complètement satisfait par l’adoration sincère des résidents du Paradis, des parfaits citoyens de gloire et des créatures ascendantes du temps » (304-305)
Fascicule 144

A Gilboa et dans la Décapole

Résumé

C’est sur les pentes du mont Gilboa que Jésus passa le mois de septembre seul avec ses apôtres, « les enseignant et les instruisant dans les vérités du royaume » (1617, 1)
Les apôtres ont pu observer comment Jésus priait et ont pu bénéficier de son enseignement.
Il enseigna aux douze à prier en secret, à partir seuls dans les tranquilles paysages de la nature ou à aller dans leur chambre et à fermer les portes quand ils s’adonnaient à la prière.
Il priait très peu pour lui-même, mais surtout pour ses disciples, en particulier pour les douze.
La prière est entièrement une expression personnelle et spontanée de l’attitude de l’âme envers l’esprit. (1618, 6)
La foi est évidemment indispensable ; c’est pourquoi Jésus a pu dire à ses apôtres : « Lorsque vous priez, votre foi est bien faible » (1619, 4)

Jésus enseigna que la prière efficace doit être :

1.- Désintéressée – pas seulement pour soi-même.
2.- Croyante – conforme à la foi.
3.- Sincère – honnête de cœur.
4.- Intelligente – conforme à la lumière.
5.- Confiante – en soumission à la volonté infiniment sage du Père. (1620, 7-11)

C’est lors de ce séjour sur le mont Gilboa que Jésus donna à ses apôtres la prière qu’il avait apprise à ses frères et sœurs : le « Notre Père »

Philippe et plusieurs autres apôtres rencontrèrent des apôtres de Jean le Baptiste :
 Jean avait récemment nommé apôtres douze de ses principaux disciples. (1624, 3)
Au cours du mois d’octobre, des réunions eurent lieu entre les apôtres de Jésus et ceux d’Abner, chef des apôtres de Jean : les discussions portèrent sur la prière, le baptême :
 Les apôtres de Jean prêchaient : « Repentez-vous et soyez baptisés » et les apôtres de Jésus proclamaient : « Croyez et soyez baptisés » (1625, 6)
Le travail en commun de deux apôtres (celui de Jean baptisait, celui de Jésus instruisait) fut très efficace :
Ils gagnèrent beaucoup d’âmes parmi les Juifs apostats et les Gentils. (1626, 4)

La mort de Jean le Baptiste le 10 janvier de l’an 28 devait entraîner une accélération dans la propagation de l’évangile :
L’heure est venue de proclamer le royaume ouvertement et avec puissance. Demain, nous irons en Galilée. (1627, 6)
Prières venant d’autres mondes habités

Parmi les prières indiquées par le Maître à ses apôtres « beaucoup d’entre elles venaient d’autres planètes habitées, mais Jésus ne révéla pas ce fait aux douze » (1621, 11)
Nébadon, notre univers local comporte « 3 840 101 planètes habitées » (359, 6) et Satania, notre système en compte six cents dix-neuf. (359, 7 ; 559, 3)

Quand les créatures évolutionnaires de ces mondes s’adressent à Dieu, elles l’appellent le plus souvent « Notre Père », mais aussi « Notre Parent créateur » (1622, 2), « Notre toute fidèle Source et notre Centre tout-puissant » (1623, 2) et « Glorieux Père et Mère unifiés en un seul ascendant » (1623, 1)
Il n’y a là rien d’étonnant, car « les noms que les créatures attribuent au Créateur dépendent beaucoup du concept que les créatures ont du Créateur » (22, 4)

Dieu est glorifié d’abord pour lui-même : « Que ton nom soit exalté et ton caractère glorifié » (1622, 1), mais aussi à travers ses créatures, avec notamment cette prière dénotant une si extraordinaire lucidité : « Ta gloire est manifestée imparfaitement à travers nous, comme elle se montre en perfection au ciel » (1622, 1)
Mais, tout comme le Père, le Fils aussi est glorifié : « Que le nom de ton Fils plein de grâce soit saint et révéré » (1623, 2)

Ce qui caractérise ces prières, c’est leur demande insistante que l’aide divine nous accompagne tout au long de notre vie :
Montre-nous le sentier du progrès éternel et donne-nous la volonté d’y marcher. (1622, 4)
Conduis-nous par la main dans les voies que tu auras choisies, et ne nous abandonne pas quand la route est dure et les heures sombres. (1623, 3)
Et, c’est en reconnaissant honnêtement ses limites et ses faiblesses que les auteurs de ces prières vont jusqu’à affirmer : « Ne nous oublie pas comme nous t’oublions et te négligeons si souvent, mais sois miséricordieux et aime-nous comme nous souhaitons t’aimer » (1623, 3), « Nous voudrions être fidèles à ta nature divine. Que ta propre personne revive en nous et à travers nous par le don et l’effusion de ton esprit divin » (1623, 1)
Il y a une réelle prise de conscience des grandes difficultés pour faire la volonté de Dieu, mais la demande – qui peut paraître audacieuse – que nous parvenions à devenir semblable au Père est étonnante : «Rends-nous toujours de plus en plus semblables à toi-même » (1624, 0)
Vis-à-vis de son prochain, il y a aussi de très belles prières : « Donne-nous, jour après jour, ton doux ministère de fraternité et conduis-nous, d’instant en instant, dans la voie de l’entraide d’amour » (1623, 1), « Répands l’esprit de ta miséricorde dans notre cœur de créatures » (1622, 2)

L’espoir de la félicité en présence de Dieu s’exprime par ces paroles : « A la fin, pour l’amour du divin Fils, reçois-nous dans les bras éternels » (1623, 0), « Quand la fin mortelle finira par nous atteindre, reçois-nous près de toi et envoie-nous dans l’éternité » (1623, 2)

Ces prières n’ont pas de buts personnels, égoïstes, limités à tout ce qui concerne cette vie terrestre passagère : elles sont un appel grandiose et sublime au spirituel, au divin, et une sérieuse leçon pour les créatures humaines de notre planète.
Fascicule 145

Quatre journées mémorables à Capharnaüm

Résumé

Lors du retour de Jésus et de ses apôtres à Capharnaüm, Marie, sa mère, évita de le revoir ; heureusement, Ruth, sa plus jeune sœur, lui rendit visite.
Ruth était le seul membre de la famille de Jésus qui ait cru, avec constance et sans défaillance, à la divinité de la mission terrestre de son frère. (1628, 3)

Ce fut lors de ces journées qu’eut lieu une pêche surabondante : « mais ce ne fut en aucun sens une pêche miraculeuse. Jésus était un pêcheur expérimenté et connaissait les habitudes des poissons dans la Mer de Galilée » (1629, 1)
C’est à partir de cet évènement que David Zébédée abandonna ses filets et suivit Jésus.

L’après-midi du sabbat fut l’occasion d’un grand sermon de Jésus à la synagogue de Capharnaüm sur « La Volonté du Père qui est aux Cieux » (1629, 2)
Au cours de son enseignement, Jésus insista sur le fait que « la religion est une expérience personnelle » (1629, 4)
Bien qu’ils aient été habitués à l’enseignement du Maître, les habitants de Capharnüm, présents à la synagogue, furent étonnés de ce sermon :
Il enseigna comme ayant autorité, et non comme les scribes. (1630, 7)

Un jeune homme souffrant d’épilepsie fut guéri au moment où il fut présenté à Jésus.
La population crut que Jésus avait chassé un démon de cet homme, et le bruit se répandit dans Capharnaüm et ses environs.

La belle-mère de Pierre « ne fut pas miraculeusement guérie par Jésus » (1631, 4) ; c’est par hasard que la fièvre la quitta au moment où le Maître était debout près d’elle.

Ces cas sont typiques de la manière dont une génération, cherchant des prodiges, et un peuple, imaginant des miracles, saisirent infailliblement toutes ces coïncidences comme prétexte pour proclamer qu’un nouveau miracle avait été accompli par Jésus. (1631, 5)

Par contre, les guérisons au coucher du soleil furent bien réelles.

Durant le reste de sa carrière terrestre, et principalement à cause de cette démonstration involontaire de guérison physique, Jésus devint, à dater de ce jour, autant un médecin qu’un prédicateur. (1633, 4)

Déjà se préparait la première tournée de prédication en Galilée :

Apprêtez-vous à partir avec moi pour les autres villes de Galilée où le chemin a déjà été préparé pour la prédication de la bonne nouvelle du royaume. C’est dans ce but que je suis venu de chez le Père. (1635-1636)
Le miracle jamais égalé : la guérison complète de 683 hommes, femmes et enfants

La délivrance du jeune homme victime d’une crise d’épilepsie, la guérison de la belle-mère de Pierre et le sermon si convaincant de Jésus à la synagogue : « Même le texte que Jésus avait employé pour son sermon de l’après-midi laissait entendre que la maladie devait être bannie » (1632, 2) eurent un impact saisissant auprès des foules : « Tout Capharnaüm et ses environs étaient en émoi au sujet de ces prétendues guérisons miraculeuses » (1631, 6)
Aussi ne faut-il pas s’étonner si, peu après le coucher du soleil : « un grand nombre de malades se rassemblait et la route, venant de Capharnaüm, était encombrée d’arrivants qui venaient chercher la guérison des mains de Jésus » (1632, 4)

Le Maître fut douloureusement partagé entre sa compassion humaine face aux souffrances de tous ces malheureux et la nécessité de s’en remettre à sa mission : « révéler le Père et établir son royaume » (1633, 0)

Et ce furent, peut-être, ces paroles mettant aussi en avant le salut des âmes qui eut un impact décisif : « Maître, prononce la parole, rétablis notre santé, guéris nos maladies et sauve nos âmes » (1632, 7)
Jésus transféra au Père la décision de guérir : « La volonté du Père n’opposa aucune objection » (1633, 1)

Et c’est alors que se produisit l’inimaginable :
En quelques instants, 683 hommes, femmes et enfants furent guéris, parfaitement guéris de toutes leurs maladies physiques et de leurs autres désordres organiques. (1633, 1)

Ce miracle prodigieux demeure et demeurera unique, non seulement sur notre planète mais aussi sur toutes les autres appartenant à notre univers.
Jamais on n’avait vu pareille scène sur terre avant ce jour, et jamais on n’en a revu depuis lors. (1633, 1)

Ce sabbat fut un grand jour dans la vie terrestre de Jésus, et même dans la vie d’un univers.
A tous égards, en ce qui concernait l’univers local, la petite ville juive de Capharnaüm fut alors la véritable capitale de Nébadon. (1632, 3)

Comme Jésus l’avait prévu, la majorité de ceux qui avaient été guéris ne tirèrent pas de bénéfice spirituel permanent de cette extraordinaire manifestation de miséricorde.
La notoriété de Jésus, à la suite de ces guérisons, atteignit des sommets, mais seulement sur le plan de guérisseur exceptionnel.

Les apôtres en furent extrêmement enthousiasmés et saisis d’une confiance accrue : « Jamais avant ni après, leurs espoirs ne s’élevèrent à de telles hauteurs d’expectative confiante » (1634, 1) Mais leur déception fut grande de constater que Jésus ne cherchait aucunement à en tirer profit :
A peine le Maître faisait-il quelque chose pour encourager l’âme et réjouir le cœur de ses apôtres, qu’il semblait immédiatement mettre en pièces leurs espoirs et démolir complètement les fondements de leur courage et leur enthousiasme. (1634, 3)
Fascicule 146

La première tournée de prédication en Galilée

Résumé

Cette première tournée de prédication en Galilée dura deux mois et elle concerna les cités de Rimmon, Jotapata, Rama, Zabulon, Iron, Cana, Naïn et Endor.

A Rimmon, l’influence de Zoroastre était toujours présente :
Ce grand homme fut l’une des personnalités du groupe extraordinaire qui surgit au sixième siècle avant le Christ pour empêcher l’extinction finale et définitive de la lumière de Salem qui brûlait si faiblement, pour montrer aux hommes, dans leur monde enténébré, le sentier lumineux qui conduit à la vie éternelle. (1050, 5)

Durant son séjour à Iron, Jésus passa la majeure partie de son temps dans les mines.
Il y travailla avec les mineurs du fond, pendant que les apôtres visitaient les foyers et prêchaient sur les places publiques. (1643, 3)

La réputation de Jésus comme guérisseur était parvenue jusqu’à Iron, et nombreux furent ceux et celles qui s’adressèrent à lui pour obtenir leur guérison, « mais, dans aucun de ces cas, sauf dans celui du lépreux, le Maître n’accomplit de guérison dite miraculeuse » (1643, 3)

En effet, ni la guérison du fils de « l’éminent citoyen de Capharnaüm » (1644, 3), ni la soit disant « résurrection » du fils de la veuve de Naïn, ne furent des miracles de Jésus ; mais la foule, et même les apôtres furent convaincus que « la grande modestie de Jésus l’incitait toujours à dissimuler ses miracles » (1645, 4)

En dehors de l’enseignement fondamental sur la prière à Jotapata, le Maître fit aussi des sermons importants.
A un vieux philosophe grec, il déclara : « la religion est une révélation à l’âme humaine traitant de réalités spirituelles que le mental seul ne pourrait jamais découvrir ni sonder complètement » (1641, 3)

A une question de Thomas portant sur la certitude ou non de la vérité de l’évangile :
L’assurance que tu es entré dans la famille du royaume du Père, et que tu survivras éternellement avec les enfants du royaume, est entièrement une affaire d’expérience personnelle – de foi dans la parole de vérité. (1641, 6)

C’est à Endor, à la fin de cette grande tournée, que Jésus affirma que les esprits démoniaques ne pourraient plus investir les mortels : « Les esprits des humains trépassés ne reviennent pas sur le monde de leur origine pour communiquer avec les vivants » (1646, 3)
Jésus dit à ses disciples qu’après son retour auprès du Père, et après que le Père et lui auraient répandu leur esprit sur toute chair, ces êtres semi-spirituels – appelés esprits impurs – ne pourraient plus posséder les mortels ayant l’intelligence débile et tournée vers le mal. (1646, 2)
L’enseignement sur la prière

Ce discours de Jésus à ses douze apôtres et aux douze de Jean le Baptiste fut l’évènement marquant de la mission à Jotapata.

La tendance naturelle est de prier quand tout va mal et que, par désespoir, on n’attend de secours que de Dieu : « Vous faites bien de prier quand vous êtes tourmentés, mais vous devriez également songer à parler à votre Père en tant que fils, même quand tout va bien pour votre âme » (1640, 1)
La prière n’est pas un substitut à l’action ; celle-ci doit être prioritaire pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin et dans la peine : « Quand vous priez pour les malades et les affligés, ne vous attendez pas que vos suppliques remplacent les soins affectueux et intelligents nécessaires à ces affligés » (1639, 6)

L’attitude envers son prochain conditionne le résultat de la prière : « Quiconque veut recevoir miséricorde doit montrer de la miséricorde ; ne jugez point afin de n’être pas jugés » (1639, 1)

Les paroles irréfléchies, hypocrites et méchantes sont à bannir : elles peuvent avoir des conséquences catastrophiques :
La langue humaine est un organe que peu d’hommes savent dompter, mais l’esprit intérieur peut transformer ce membre indiscipliné en une aimable voix de tolérance et un inspirant ministère de miséricorde. (1640, 2)

Les prières, aussi belles soient-elles, sont sans effet si elles ne viennent pas d’une cœur sincère et humble : « Les jeûnes, pénitences et sacrifices » (1640, 4) ne rendent pas les prières plus efficaces. C’est un cinglant désaveu pour bien des Eglises chrétiennes qui valorisent ces pratiques.

Le véritable croyant ne doit pas être obsédé par les choses passagères de ce monde, même si elles sont pourtant nécessaires : « N’ayez pas d’appréhension au sujet du problème de votre existence terrestre. En toutes ces matières, par des prières et des suppliques, exposez vos besoins au Père qui est aux cieux » (1640, 5)

Les sujets de prières les plus acceptés par le Père concernent les demandes pour le progrès spirituel de ses frères et surtout d’être prêts à accepter la volonté de Dieu : « Evitez les prières matérialistes ; priez en esprit et pour l’abondance des dons de l’esprit » (1639, 5)

Il n’existe qu’une seule forme de prière qui convienne à tous les enfants de Dieu, et c’est : « Néanmoins, que ta volonté soit faite » (1640, 1)
Jésus enseigna que, dans l’ordre d’importance, « la prière pour connaître la volonté du Père occupe la première place » (1640, 3)

Ce qui est fortement recommandé, c’est de « prier sincèrement pour l’expansion du royaume des cieux » (1640, 2)

Après avoir prié le Père, on doit pendant quelque temps rester dans un état de réceptivité silencieuse pour donner à « l’esprit intérieur les meilleures chances de parler à l’âme attentive » (1641, 1)
Fascicule 147

L’intermède de la visite à Jérusalem

Résumé

Malgré l’influence hostile à Jésus de certains membres de son entourage, Hérode Antipas s’en remit à la position de bon nombre de ses proches collaborateurs qui étaient de fervents partisans du Maître et qui le convainquirent que le « royaume » proclamé par Jésus était de nature spirituelle et non une aventure politique.

Ce fut pour cette raison que Jésus et les apôtres passèrent tant de temps en Galilée et y firent la plus grande partie de leur enseignement public, plutôt qu’à Jérusalem et en Judée. (1647, 2)

Le Maître et ses apôtres célébrèrent la Pâque à Béthanie, « et ce fut la première fois que Jésus et les douze au complet mangèrent la Pâque sans effusion de sang » (1648, 5)

A Jérusalem, les apôtres de Jésus retrouvèrent les apôtres d’Abner.
Les deux groupes s’entraidaient et restaient dans les meilleurs termes malgré leurs divergences d’opinions. (1648, 6)

Beaucoup se mirent à croire à l’évangile du royaume et furent ensuite baptisés par Abner et ses associés restés en arrière pour soutenir les intérêts du royaume à Jérusalem et aux environs. (1653, 4)

Il n’est pas possible de savoir si la guérison du serviteur du centurion fut un miracle ou non attribué à Jésus (1648, 2), mais il est certain que le malade de la piscine de Béthesda ne fut pas miraculeusement guéri. (1649-1650)

Le discours de Jésus à tous les malheureux autour de cette piscine a eu des effets prodigieux :

Beaucoup de ceux qui l’entendirent crurent à l’évangile du royaume. Certains affligés furent tellement inspirés et spirituellement revivifiés qu’ils allèrent de ci de là en proclamant qu’ils avaient également été guéris de leurs maux physiques. (1649, 4)

Le Maître fit un remarquable discours sur la règle de vie, passant du niveau charnel jusqu’au niveau spirituel qui « nous pousse à reconnaître le divin commandement de traiter tous les hommes comme nous concevrions que Dieu les traiterait » (1651, 3)

Mais les conséquences de la visite chez Simon le pharisien et les libertés prises par Jésus par rapport au sabbat, renforcèrent l’hostilité à son égard.
Le plan était de « l’appréhender sous l’inculpation d’une infraction religieuse et le faire juger par le sanhédrin » (1654, 1)
Telle fut la mission confiée à six espions ; sur le chemin du retour, « ces six Juifs rattrapèrent, à Jéricho, le groupe apostolique qui comptait une trentaine de membres » (1654, 1)
Le progrès dans l’ascension éternelle vers le Paradis

C’est après son invitation chez Simon « pharisien influent de Jérusalem » (1651, 5) et l’incident se rapportant à l’ancienne pécheresse que « Jésus fit, aux apôtres, le mémorable discours sur la valeur relative du statut auprès de Dieu et du progrès dans l’ascension éternelle du Paradis » (1653, 1)

S’appuyant à la fois sur l’exemple des relations entre l’enfant et le Père ainsi que sur celui de cette femme qui avait été pécheresse mais qui était maintenant « convertie » (1653, 2), le Maître expliqua que l’important n’était pas le niveau spirituel dans lequel on se trouvait mais l’élévation progressive, même lente et à partir d’un faible niveau, au plan spirituel :

Vos accomplissements actuels sont moins importants que le fait que la direction de vos progrès soit orientée vers Dieu.
Ce que vous devenez, jour après jour, a infiniment plus d’importance que ce que vous êtes aujourd’hui. (1653, 1)

La pécheresse convertie était à un niveau très inférieur à celui de Simon et de ses associés :
Elle est beaucoup plus éloignée de Dieu que Simon, mais son âme suit un mouvement progressif ; elle est en route vers un but éternel. Cette femme porte en elle de prodigieuses possibilités spirituelles pour l’avenir.  (1653, 2)

Jésus face aux traditions et rites juifs

Les pharisiens ne tenaient pas compte de la remarquable conversion de cette ancienne tenancière d’une maison de prostitution : elle demeurait « fort méprisée et obligée de porter ses cheveux flottants - le signe distinctif de la prostitution » (1652, 0)
Jésus rejeta vivement cette attitude hypocrite et dénuée de la moindre charité de la part des pharisiens.

Les espions, envoyés par les principaux prêtres et chefs religieux de Jérusalem, n’attendaient qu’une chose en ce jour de sabbat : prendre Jésus en défaut.

Ce fut d’abord la distance parcourue : « Jésus appela André et lui donna des instructions pour limiter le trajet à mille mètres, ce qui représentait la distance légale maximum pour un déplacement le jour du sabbat » (1654, 2)

Ce furent ensuite les chicaneries stupides au sujet des grains de blé cueillis, triturés et mangés : « Alors André dit : « S’il n’est pas contraire à la loi de manger les grains, leur trituration entre les mains ne représente guère plus de travail que leur mastication, qui est permise. Alors, pourquoi ergotez-vous sur de pareilles vétilles ? » (1654, 3)
Ce fut enfin la question sur le jeûne : « Pourquoi tu ne commandes jamais à tes disciples de jeûner et de prier, comme nous autres pharisiens nous jeûnons et comme Jean l’a recommandé à ses disciples ? » (1655, 4) Jésus devait leur dire ce qu’il pensait du jeûne :
La prière est naturelle aux enfants de lumière, mais le jeûne ne fait pas partie de l’évangile du royaume des cieux. (1655, 4)
Fascicule 148

La formation d’évangélistes à Bethsaïde

Résumé

Même si la formation des évangélistes au camp de Bethsaïde représente la partie essentielle de l’activité de Jésus et de ses apôtres au cours de ces cinq mois (du 3 mai au 3 octobre de l’an 28), il y eut aussi deux guérisons spectaculaires et d’importants discours du Maître.
L’homme à la main desséchée fut guéri par Jésus qui voulait montrer aux pharisiens qu’il était « légal de faire du bien aux hommes le jour du sabbat » (1665, 1)
Cette guérison fut le premier miracle accompli par Jésus en réponse au défi de ses ennemis. (1665, 3)

Quant au paralytique de Capharnaüm, ce furent sa foi et surtout son engagement à suivre Jésus qui expliquèrent sa guérison : « Je suis résolu à devenir bien portant. Je ne ressemble pas à ceux qui reçurent la guérison et oublièrent aussitôt ton enseignement Je voudrais être guéri pour servir dans le royaume des cieux » (1667, 0)
Ce qui scandalisa les pharisiens, ce fut que Jésus s’attribue le pouvoir de pardonner les péchés : « Afin que vous sachiez définitivement que le Fils de l’Homme a autorité et pouvoir sur terre pour pardonner les péchés, je dis à cet infirme : lève-toi, prends ton lit et rentre chez toi » (1667, 1)

La conversion à Jérusalem d’un pharisien du nom d’Abraham pouvait d’autant plus révolter et rendre furieux les adversaires de Jésus que cet homme « donna tous ses biens terrestres au trésor apostolique. Cet apport contribua beaucoup à rendre possible l’envoi immédiat en mission des cent évangélistes nouvellement instruits » (1666, 4)

Les sermons de Jésus portèrent sur le mal, le péché et l’iniquité : « Le mal est la transgression inconsciente ou involontaire de la volonté du Père… Le péché est la transgression consciente, connue et délibérée de la volonté du Père… L’iniquité est la transgression volontaire, déterminée et persistante de la volonté du Père » (1660, 2-4)

Sur l’affliction, Jésus devait dire à Nathanaël : 
Tu devrais savoir que le Père n’afflige pas délibérément ses enfants. L’homme attire inutilement sur lui-même des afflictions par suite de son refus persistant de marcher dans les voies meilleures de la volonté divine...Ne doutez pas de l’amour du Père simplement parce qu’une loi juste et sage de ses ordonnances vous afflige pour avoir involontairement ou délibérément transgressé une ordonnance divine. (1661, 5 ; 1662, 1)

Sur l’enseignement à tirer du livre de Job : « Les possessions matérielles et la prospérité matérielle ne dénotent pas la faveur de Dieu. Mon Père qui est aux cieux aime les pauvres tout autant que les riches. .. Les hommes souffrent, en premier lieu, des accidents du temps et des imperfections du mal attachés à une existence physique encore dépourvue de maturité. En second lieu, ils souffrent des conséquences inexorables du péché – de la transgression des lois de la lumière et de la vie. Finalement, les hommes récoltent la moisson de leur propre persistance inique dans la rébellion contre la juste souveraineté du ciel sur la terre, mais leurs misères ne sont pas infligées personnellement par le jugement divin. (1662, 4 ; 1664, 3)
Le camp de Bethsaïde, un modèle de réussite aux plans spirituel et humain

Mettre sur pied et faire parfaitement fonctionner un camp ayant accueilli constamment de cinq cents à mille cinq cents personnes « En cinq mois, plusieurs milliers de personnes passèrent par ce camp » (1657, 4) nécessite une organisation rigoureuse et efficace.
David Zébédée en fut le maître d’œuvre, assisté des apôtres, Jacques et Judas Alphée.

Ce camp était un modèle d’ordre, d’hygiène et de bonne administration. (1657, 1)

Les besoins matériels nécessaires étaient assurés en grande partie par les apôtres eux-mêmes : « ils allèrent à la pêche au moins un jour par semaine ; ils vendaient leurs poissons à David pour la consommation du camp du bord de la mer » (1657, 2)

Ce camp du bord de la mer fut occupé par une population constamment renouvelée de chercheurs de vérité, de candidats à la guérison et de fervents de curiosités. (1657, 1)
Toutes les races et nationalités du monde romain, ainsi que celles de l’Orient jusqu’aux Indes, étaient représentées.

L’enseignement donné sur l’initiative et à l’impulsion de Jésus fut exceptionnel.
Le matin, les apôtres éduquaient les groupes d’évangélistes ; l’après-midi, apôtres et évangélistes enseignaient le peuple ; après le repas du soir, les apôtres dirigeaient des classes réservées aux questions et aux réponses à l’intention des évangélistes. Une fois par semaine, Jésus présidait des séances et répondait aux questions restées en suspens.
Chaque instructeur apostolique enseignait son propre point de vue sur l’évangile du royaume…Il n’y avait ni uniformisation, ni formulation dogmatique des doctrines théologiques. Ils enseignaient tous la même vérité, mais chaque apôtre présentait sa propre interprétation personnelle de l’enseignement du Maître. (1658, 1)
Le résultat fut particulièrement probant puisque « les cent et quelques évangélistes instruits durant ces cinq mois au bord du lac représentaient la réserve d’où furent tirés plus tard (en dehors d’Abner et des apôtres de Jean) les soixante-dix éducateurs et prédicateurs de l’évangile » (1658, 2)

A proximité de ce centre de formation fut construite une infirmerie considérée comme « le premier hôpital du royaume » (1658, 4) et dirigée par un étranger au peuple juif, un médecin syrien, assisté de vingt-cinq jeunes femmes et de douze hommes.
Ils traitèrent les malades selon toutes les méthodes matérielles connues, utilisant en même temps les pratiques spirituelles de la prière et l’encouragement par la foi. (1658, 4)
Jésus visitait, au moins trois fois par semaine, les malades de ce campement et prenait un contact personnel avec chacun d’eux.
Nul prétendu miracle de guérison surnaturelle ne se produisit parmi les mille personnes affligées et souffrantes qui sortirent améliorées ou guéries de cette infirmerie. Toutefois, la grande majorité de ceux qui bénéficièrent de ce ministère ne cessèrent de proclamer que Jésus les avait guéris. (1658, 4)
Fascicule 149

La seconde tournée de prédication

Résumé

Les nombreuses personnes qui avaient séjourné dans le camp de Bethsaïde avaient eu leur vie transformée et clamaient avec force tous les bienfaits reçus de la part de Jésus et de ses associés.

Aussi ne faut-il pas s’étonner si le Maître rencontra des foules toujours plus enthousiastes à son passage dans chacune des cités de Galilée visitées lors de cette seconde tournée de prédication.

Jésus n’accomplit pourtant aucun acte de guérison prétendument miraculeuse :
Néanmoins, des douzaines de personnes souffrantes virent leur santé et leur bonheur rétablis grâce au pouvoir reconstituant de la foi intense qui les poussait à rechercher la guérison. (1669, 0)

Les évangélistes qui participèrent à cette tournée de prédication firent preuve d’un très grand zèle :

Même les anciens éducateurs furent édifiés en entendant les jeunes prédicateurs raconter leurs expériences. (1677, 3)

Les enseignements de Jésus faisaient suite le plus souvent à des questions posées par ses apôtres et ses disciples.

A une question d’un jeune évangéliste sur la colère, le Maître montra à quel point elle peut être destructrice :
Que votre cœur soit dominé par l’amour, afin que votre guide spirituel n’ait pas trop de peine à vous délivrer de la tendance à laisser éclater des accès de colère animale incompatibles avec le statut de filiation divine. (1673, 2)

Simon Zélotès se demandait pourquoi certaines personnes étaient plus heureuses et contentes que d’autres.
Jésus lui fit remarquer que ce n’était pas l’importance des biens matériels qui comptait :
  Le peu que possède un juste vaut mieux que les richesses de beaucoup de méchants… Mieux vaut un peu de biens avec le respect du Seigneur qu’un grand trésor accompagné d’ennuis… Ne recherchez pas une paix trompeuse et des joies temporaires, mais plutôt l’assurance de la foi et la sécurité de la filiation divine, qui donnent la quiétude, le contentement et la joie suprême de l’esprit. (1674, 4-6)

A Philippe qui s’étonnait de ce que les Ecritures insistaient sur la crainte du Seigneur, ce qui était contraire à l’enseignement du Maître au sujet de Dieu :
Vos ancêtres craignaient Dieu parce qu’il était puissant et mystérieux. Vous l’adorerez parce qu’il est magnifique en amour, généreux en miséricorde et glorieux en vérité. (1675, 6)
Et Jésus devait prononcer ces paroles si réconfortantes : « Le chef du royaume des cieux est mon Père et votre Père. Je suis son Fils, et vous êtes également ses fils. Il est donc éternellement vrai que vous et moi, nous sommes frères dans l’état céleste, et cela d’autant plus que nous sommes devenus frères incarnés dans la vie terrestre » (1676, 2)

L’acharnement haineux des adversaires de Jésus n’avait pas désarmé, il s’était même amplifié à la suite de deux sévères échecs :

 Les chefs religieux de Jérusalem devenaient presque fous de rage à la suite de la récente conversion du jeune Abraham et de la désertion des trois espions, qui avaient été baptisés par Pierre et accompagnaient maintenant les évangélistes dans la seconde tournée de prédication en Galilée. (1672, 5)

L’enseignement de Jésus et les religions chrétiennes

Le christianisme contient plus d’éléments de l’évangile du Maître que toute autre religion, mais il contient aussi beaucoup de données que Jésus n’enseigna pas. (1670, 3)

Ces données, étrangères à l’évangile de Jésus, ont leur source dans les doctrines des cultes des mystères – surtout du mithracisme, très en vogue dans l’empire romain – et dans la théologie juive ; ce sont ces sources qui ont fortement influencé les Eglises chrétiennes qui affirment que « Jésus était le Fils dont le sacrifice satisferait la sévère justice du Père et apaiserait le courroux divin » (1670, 4)

Pourtant, les Evangiles sont très discrets sur cette doctrine de l’expiation des péchés par le sang de Jésus sur la croix : c’est l’apôtre Paul qui en est le grand responsable, marqué à la fois par « le mithracisme, religion dominante à Tarse pendant son adolescence » (1084, 8) et par ses origines et sa formation juives.

Une autre grave erreur a été d’organiser la religion chrétienne « autour de la personne de Jésus » (1670, 5)

Les enseignements du Maître sont donc passés au second plan, ce qui a embrouillé et rendu difficile leur acceptation par les membres des nombreuses religions depuis cette époque.

Nous ne voudrions pas minimiser la place de sa personne dans une religion qui peut porter son nom, mais nous ne voudrions pas non plus permettre à cette considération d’éclipser sa vie inspirante ou de supplanter son message de salut : la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. (1670, 5)

Il est profondément regrettable que, depuis près de vingt siècles, les nombreuses religions qui revendiquent leur attachement à la personne de Jésus restent encore enfermées dans leurs certitudes orgueilleuses de détenir, chacune d’entre elles, l’unique vérité divine.
Ceux qui enseignent la religion de Jésus devraient approcher les autres religions en reconnaissant les vérités qu’elles détiennent en commun (et dont beaucoup proviennent directement ou indirectement du message de Jésus) tout en s’abstenant d’insister pareillement sur les différences. (1670-1671)
Fascicule 150

La troisième tournée de prédication

Résumé

Cette troisième tournée de prédication fut surtout marquée par « le plus stupéfiant de tous les actes audacieux accomplis par Jésus en liaison avec sa carrière terrestre » (1678, 5) : désigner des femmes pour annoncer l’évangile.

C’est à Tibériade que Jésus prononça une mémorable allocution sur « La Magie et la Superstition »
En effet, « la religion évolutionnaire crée ses dieux à l’image et à la ressemblance de l’homme mortel » (948, 3), ce qui est tout à fait le cas quand on idolâtre des « symboles matériels, d’argile, de bois ou de métal. Les idoles ne sont rien de plus que la matière dont elles sont faites » (1681, 5)
Il en est de même des reliques que l’on imagine capables de guérir les maladies, empêcher les désastres ou influencer les mauvais esprits.
La croyance à ces moyens matériels pour agir sur le monde spirituel n’est rien d’autre qu’une grossière superstition. (1681, 1)
Toutes les autres pratiques telles que l’astrologie « Les orbites des étoiles dans le ciel n’ont absolument aucun rapport avec les évènements de la vie humaine sur terre » (1680, 5), la divination, la sorcellerie, l’interprétation des rêves,… furent rejetées par Jésus.

Bien d’autres sermons furent prononcés par le Maître, notamment en ce qui concerne les conditions permettant d’avoir l’assurance du salut : « Reconnaissez, par la foi, l’esprit intérieur de Dieu dont l’acceptation vous rend fils de Dieu » (1682, 4)

Cette troisième tournée de prédication vit l’envoi en mission des apôtres, mais aussi des évangélistes (hommes et femmes)
Grâce à l’organisation parfaitement mise au point par David Zébédée, « chacun des groupes restait pleinement au courant des progrès généraux de la tournée. La réception des nouvelles des autres groupes était toujours une source d’encouragement pour ceux qui étaient dispersés et travaillaient séparément » (1683, 4)

A la fin de cette tournée, tous se retrouvèrent à Nazareth.
C’était la première fois que Jésus visitait Nazareth depuis le commencement de son ministère public. (1683, 5)

Le chazan, chef de la synagogue, laissa la direction du culte à Jésus.
Son discours plut à beaucoup d’auditeurs qui s’émerveillèrent de sa grâce et de sa sagesse. (1686, 2)
Mais une partie des assistants au culte agressa verbalement le Maître avec violence : c’était la jalousie qui les animait, car Jésus n’avait accompli aucun prodige dans la cité où il avait vécu son enfance.
La fureur de ces hommes déchaînés dans leur haine contre le Maître fut telle qu’ils le conduisirent sur une colline voisine avec l’intention de le précipiter dans le vide pour provoquer une chute mortelle.
Mais, juste au moment où ils allaient passer à l’acte, Jésus fit soudain volte-face et se tourna vers ses ravisseurs en croisant paisiblement les bras.
Il ne dit rien, mais ses amis furent plus qu’étonnés de le voir avancer, tandis que la racaille s’écartait et le laissait passer sans le molester. (1687, 0)

La décision la plus audacieuse de Jésus : donner aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes dans l’annonce de l’évangile

C’est au moment de débuter la troisième tournée de prédication en Galilée que Jésus fit cette annonce stupéfiante :
Demain matin, nous sélectionnerons dix femmes pour travailler au ministère du royaume. (1678, 5)

Ces femmes avaient déjà fait preuve de leur dévouement et de leur engagement à la suite de Jésus, notamment au camp de Bethsaïde.

Ce fut nettement un choc, même pour les douze apôtres… Ils furent littéralement frappés de stupeur. (1679, 2)

Mais pour Jésus il était temps, dans la pratique, de supprimer définitivement la discrimination qui rejetait les femmes :
Les hommes devaient cesser de considérer les femmes comme spirituellement inférieures à eux. (1679, 2)

Les dix femmes retenues furent : Suzanne, la fille de l’ancien chazan de la synagogue de Nazareth ; Jeanne, la femme de Chuza, l’intendant d’Hérode Antipas ; Elisabeth, la fille d’un riche Juif de Tibériade et de Sepphoris ; Marthe, la sœur aînée d’André et de Pierre ; Rachel, la belle-sœur de Jude, frère de sang de Jésus ; Nasanta, la fille d’Elman, le médecin syrien ; Milcha, une cousine de l’apôtre Thomas ; Ruth, la fille aîné de Matthieu Lévi ; Celta, la fille d’un centurion romain ; et Agaman, une veuve de Damas.
Ultérieurement, Jésus ajouta deux autres femmes à ce groupe – Marie-Madeleine et Rébecca, la fille de Joseph d’Arimathie. (1679, 0)

Ces femmes évangélistes élirent Suzanne pour les représenter et Jeanne comme trésorière.
Elles se montrèrent d’excellentes gestionnaires puisque « elles pourvurent à leurs propres besoins » (1679, 1) et bénéficièrent d’une très grande autonomie, notamment en ce qui concerne l’organisation des offices du sabbat.

Leur impact auprès de toutes leurs compagnes rencontrées, en recherche spirituelle, fut particulièrement efficace :
Ce fut à Magdala que les femmes démontrèrent, pour la première fois, leur utilité et justifièrent la sagesse qui les avait fait choisir. (1680, 1)

Jamais ces femmes évangélistes et celles qui vinrent à la foi grâce à elles ne flanchèrent mais, bien au contraire, elles furent un vibrant exemple de la force de leur engagement envers l’évangile, tout particulièrement lors des heures sombres de la Passion :
Quand la dernière et tragique scène du drame de la vie de Jésus se jouait, et bien que tous les apôtres, sauf un, se fussent enfuis, ces femmes restèrent toutes à leur poste et aucune d’entre elles ne le renia ni ne le trahit. (1680, 2)
Fascicule 151

Séjour et enseignement au bord de la mer

Résumé

C’est sur la Mer de Galilée et ses abords immédiats que Jésus utilisa les paraboles comme enseignement ; ce fut là aussi que deux miracles lui furent attribués, alors qu’il s’agissait de faits tout à fait naturels.

La première parabole est celle si connue du semeur.

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, Jésus n’a pas donné d’interprétation, mais invité d’abord Pierre, puis Nathanaël à proposer leur point de vue. Et, après, ce fut au tour de Thomas d’expliquer comment il concevait l’enseignement en paraboles :
Nous devons choisir l’histoire qui illustre le mieux la seule vérité centrale et essentielle que nous voulons enseigner au peuple ; ensuite, après avoir ainsi utilisé cette histoire, nous ne devons pas essayer de faire une application spirituelle de tous les détails mineurs qu’elle comporte. (1691, 0)

A partir de cette époque, Jésus employa rarement d’autres méthodes (que les paraboles) pour enseigner les masses. (1694, 5)

Et ces paraboles furent nombreuses.
Elles portaient sur la réalisation du Royaume à la fin des temps : parabole de la senne, parabole du blé et de l’ivraie (1694, 4) : « Laissez les deux pousser ensemble jusqu’au temps de la moisson et je dirai aux moissonneurs : Rassemblez d’abord l’ivraie et mettez-la en bottes pour la brûler, puis recueillez le blé pour l’amasser dans mon grenier » (1693, 7)
Sur la puissance en devenir du Royaume : paraboles du grain de sénevé et du levain : « Un grain de sénevé est la plus petite des semences ; mais, quand elle s’est entièrement développée, elle devient la plus grande des plantes et ressemble à un arbre » (1693-1694)
Sur le trésor incomparable que représente le Royaume : paraboles du trésor caché et de la perle de grand prix : « Ayant trouvé une perle de grand prix, il alla vendre tout ce qu’il possédait pour pouvoir acheter la perle extraordinaire » (1694, 3)

La tempête apaisée n’a jamais été un miracle de Jésus.
Il était naturel que de violentes tempêtes surgissent sur la Mer de Galilée, les causes étaient tout à fait normales : « Une poche d’air chaud s’élève au-dessus du lac durant la journée et après le coucher du soleil, l’air frais des gorges a tendance à se précipiter vers le lac. Ces coups de vent arrivent rapidement et s’apaisent parfois tout aussi soudainement » (1694, 7)
Les disciples du Maître persistèrent à le considérer comme disposant d’un pouvoir absolu sur les éléments naturels.
Pierre ne se lassa jamais de raconter que « même les vents et les vagues lui obéissent » (1695, 2)

Quant au dément du petit village de Khérésa, il n’était pas véritablement sous l’emprise des démons, mais s’imaginait en être victime.
Jésus le remit dans un état normal par ces paroles : « Amos, tu n’es pas possédé par un démon ; tu as déjà entendu la bonne nouvelle que tu es un fils de Dieu. Je te commande de sortir de cette transe » (1696, 3)
Pour ce qui est des porcs qui furent précipités dans le lac, ce fut tout simplement parce que, momentanément sans surveillance des bergers, « les chiens chargèrent un troupeau abandonné d’une trentaine de porcs et en firent tomber la majeure partie dans la mer par-dessus un à pic » (1696, 4)
Une fois de plus, les témoins présents et même les apôtres crurent que Jésus avait fait preuve de son pouvoir divin :
Tous les apôtres de Jésus (sauf Thomas) crurent que l’épisode des pourceaux était directement lié à la guérison d’Amos. (1696, 4)

La compréhension de l’enseignement en paraboles

C’est au moyen de la parabole du semeur et des interprétations données successivement par Pierre, Nathanaël et Thomas que l’on peut saisir quelles sont les intentions de Jésus dans cette forme d’enseignement.

Il n’y a pas une compréhension uniforme et immuable, mais plusieurs façons d’interpréter les paraboles : 
Chaque groupe, et même chaque individu, pourra interpréter votre parabole à sa manière, selon ses propres dons intellectuels et spirituels. (1692, 0)

Il ne faut pas s’attacher scrupuleusement à tous les détails en s’efforçant de les relier à des significations spirituelles. L’allégorie doit être rejetée. Thomas l’avait bien compris, et c’est pourquoi il a été félicité par Jésus :
Bravo, Thomas, tu as discerné la vraie signification des paraboles ; mais Pierre et Nathanaël vous ont fait autant de bien, en ce sens qu’ils ont pleinement montré le danger de transformer mes paraboles en allégories. (1691, 2)

Par contre, la référence à la nature, à la vie quotidienne, est extrêmement souhaitable.
Jésus insista sur la valeur de l’utilisation des analogies existant entre les mondes naturels et spirituels comme moyen d’enseigner la vérité. (1692, 2)
La parabole part des choses connues pour aboutir au discernement de l’inconnu. Elle utilise le domaine matériel et naturel comme moyen de présenter le spirituel et le supramatériel. (1692, 6)

Le développement du mental, l’éveil au spirituel, la recherche personnel du divin, sont mis en action dans cet enseignement : « La parabole stimule l’imagination, met au défi la discrimination et provoque la pensée critique » (1692, 5)

Le fait de ne pas présenter des idées sous forme directe et abrupte permet de neutraliser controverses et conflits.
Jésus décida aussi d’adopter l’enseignement par paraboles parce cela lui permettait de proclamer des vérités essentielles à ceux qui désiraient connaître le meilleur chemin, tout en fournissant à ses ennemis moins d’occasions de se sentir offensés et de l’accuser. (1693, 4)
Fascicule 152

Les prodromes de la crise de Capharnaüm

Résumé

La multiplication des pains et des poissons peut être qualifiée « d’authentique ministère surnaturel » (1702, 1) accompli grâce au pouvoir divin de Jésus, mais il y eut - au cours de cette période – trois épisodes qui ne sont en aucun cas des miracles.

La fille de Jaïre, l’un des chefs de la synagogue de Capharnaüm, n’était pas morte : « Ta fille n’est pas morte ; elle dort seulement » (1699, 1)
Jésus expliqua que la fillette était tombée dans le coma à la suite d’une longue fièvre, qu’il s’était borné à la réveiller et qu’il ne l’avait, en conséquence, pas ressuscitée d’entre les morts.
Il expliqua la même chose à ses apôtres, mais ce fut en vain. Ils crurent tous qu’il avait ressuscité la fillette d’entre les morts. (1699, 2)

Quant à la malheureuse femme qui souffrait depuis tant d’années : « Durant des années, j’ai été affligée d’une hémorragie épuisante. De nombreux médecins m’ont fait beaucoup souffrir ; j’ai dépensé tout ce que je possédais, mais aucun n’a pu me guérir » (1698, 2), ce n’était pas le fait de toucher le bord du vêtement de Jésus qui l’avait guérie :
C’était sa foi et non le contact qui l’avait guérie…
La foi de cette femme était d’une nature qui lui permettait de saisir directement le pouvoir créateur résidant dans la personne du Maître…
Il n’était nullement nécessaire qu’elle touchât son vêtement ; ce contact représentait simplement la partie superstitieuse de sa croyance. (1698, 3)

La marche de Jésus sur les eaux n’a jamais existé : « Pierre eut un rêve, une vision de Jésus s’approchant d’eux en marchant sur la mer » (1703, 2)
Mais Pierre considéra toujours cet épisode comme réel. Il crut sincèrement que Jésus était venu vers eux cette nuit-là :
Il ne réussit que partiellement à convaincre Jean Marc, ce qui explique pourquoi celui-ci élimina de son récit une partie de l’histoire.
Quant à Luc, le médecin, il fit des recherches approfondies sur le sujet et conclut que l’épisode était une simple vision de Pierre ; en conséquence, il refusa d’incorporer cette histoire lorsqu’il prépara son récit. (1703, 4)

Le lâchage d’un très grand nombre de disciples de Jésus à la suite du miracle de la multiplication des pains et des poissons

La réanimation de la fille de l’un des chefs de la synagogue de Capharnaüm et la guérison d’une femme malade depuis de très nombreuses années, attribuées au pouvoir divin du Maître, avaient rendu la foule fanatique.

C’est pour se libérer de cette pression exaltée que Jésus et ses apôtres se rendirent dans une « magnifique parc au sud de Bethsaïde-Julias, où ils pensaient trouver le répit dont ils avaient tant besoin » (1700, 2)

Tard, dans l’après-midi du dimanche, plus de mille personnes avaient rejoint le Maître ; le lundi après-midi, la multitude s’était accrue et comptait plus de trois mille personnes ; « le mercredi à midi, près de cinq mille hommes, femmes et enfants s’étaient rassemblés là dans ce parc » (1700, 5)

Bien des personnes présentes attendaient la guérison, mais des rumeurs circulaient : « On chuchotait que Jésus, désireux d’éviter les difficultés à la fois avec Hérode et avec les dirigeants de Jérusalem, avait choisi ce lieu hors de la juridiction de ses ennemis comme endroit convenable pour être couronné roi » (1701, 0)

Jésus fit preuve de son extrême compassion et de sa délicate attention envers cette foule dépourvue de toute nourriture : « Ces gens sont avec nous depuis trois jours, et beaucoup d’entre eux ont faim. Ils n’ont pas de vivres » (1701, 1)

Et c’est alors que se produisit « le premier et unique miracle de la nature que Jésus accomplit après l’avoir sciemment projeté » (1702, 1)
De cinq pains et de deux poissons séchés, le Maître nourrit la foule entière.

Jésus dit aux disciples :
« Ramassez les morceaux afin que rien ne se perde » Quand ils eurent achevé de rassembler les morceaux, ils en avaient rempli douze paniers. Environ cinq mille hommes, femmes et enfants participèrent à ce repas extraordinaire. (1701, 4)

Quand cette foule affamée eut fini de se gorger de la nourriture miraculeuse, sa réaction fut unanime : « Voilà notre roi… Faîtes- le roi ! » (1702, 2)

Mais la réponse de Jésus déçut profondément : 
Mes enfants, vos intentions sont bonnes, mais vous avez la vue courte et votre pensée est matérielle… Combien de fois vous ai-je dit que mon royaume n’est pas de ce monde ? (1702, 3)

Et la foule fut renvoyée, abasourdie et découragée. Beaucoup de ceux qui avaient cru en lui firent volte-face et cessèrent dorénavant de le suivre.

Ce grand miracle ne fit aucunement progresser l’évangile du royaume dans l’âme des croyants peu enthousiastes et orientés matériellement, mais il provoqua une crise dans la famille des apôtres et des proches disciples de Jésus, qui avaient tendance à rechercher des miracles et à désirer ardemment un roi. (1704, 5)

Les conséquences furent très sévères avec le lâchage d’une très grande partie des disciples :
En moins d’un mois, les disciples enthousiastes de Jésus, qui le suivaient ouvertement au nombre de plus de cinquante mille dans la seule Galilée, se réduisirent à moins de cinq cents. (1705, 2)

Les apôtres commencèrent à comprendre plus pleinement (mais non définitivement) que Jésus ne siègerait pas sur le trône de David :
Ils saisirent plus complètement que les prodiges matériels ne feraient pas progresser la vérité spirituelle. (1705, 5)
Fascicule 153

La crise à Capharnaüm

Résumé

La terrible désillusion d’un grand nombre de disciples de Jésus à la suite de son refus d’accepter la royauté selon leurs espérances matérielles avait eu des répercussions considérables :

Parmi les cinq mille qui avaient été miraculeusement nourris et qui, l’estomac plein et le cœur vide, voulaient faire de Jésus un roi, cinq cents seulement persistèrent à le suivre. (1704, 1)

L’hostilité envers Jésus était telle qu’il fallut beaucoup de courage à Jaïre pour autoriser le Maître à parler dans la synagogue.

Bien des ennemis de Jésus (notamment des pharisiens et des sadducéens venus de Jérusalem) étaient présents ce jour-là.

Jésus choisit audacieusement de prendre l’offensive. (1708, 1)

Comme il le faisait à chaque fois, il fit référence aux textes des Ecritures hébraïques (le Deutéronome, Jérémie) pour dénoncer l’attitude hypocrite des chefs religieux.

Puis, en réponse à une question d’un membre du sanhédrin de Jérusalem, le Maître désapprouva l’opinion qui avait cours chez les Juifs concernant le « pain de vie » :
Depuis longtemps, on avait enseigné aux Juifs qu’à son avènement, le Messie, le fils de David, ferait que le pain de vie leur serait offert, comme la manne du ciel était jadis censément tombée sur leurs ancêtres dans le désert. (1702, 2)

Jésus expliqua longuement que c’était uniquement au plan spirituel qu’il fallait considérer le pain de vie :
Mes frères, ne convoitez pas les denrées périssables, mais recherchez plutôt les aliments spirituels qui nourrissent jusque dans la vie éternelle. (1710, 5)

Et à l’incompréhension de ses contradicteurs : « Tu nous dis que tu es le pain de vie. Comment peux-tu nous donner ta chair à manger ou ton sang à boire ? » (1712, 2), Jésus devait prononcer ces paroles capitales :
Je ne vous ai pas enseigné que ma chair soit le pain de vie, ni mon sang l’eau vivante, mais je vous ai dit que ma vie incarnée est une effusion de pain céleste.
Le fait de la Parole de Dieu effusée dans la chair et le phénomène du Fils de l’Homme soumis à la volonté de Dieu constituent une réalité d’expérience qui équivaut à la nourriture divine.
Vous ne pouvez ni manger ma chair, ni boire mon sang, mais, en esprit, vous pouvez devenir un avec moi comme je ne fais qu’un en esprit avec le Père. (1712, 2)

Un jeune dément, possédé par un esprit démoniaque, fut présenté à Jésus qui le guérit.
Ce fut le premier cas où Jésus chassa réellement un « mauvais esprit » d’un être humain.
Dans tous les cas antérieurs, il s’agissait seulement de prétendues possessions par des démons ; mais, en l’espèce, c’était un cas authentique de possession démoniaque, comme il s’en produisait parfois à cette époque.

A partir de la Pentecôte, l’esprit du Maître répandu sur toute chair rendit définitivement impossible à ces quelques rebelles célestes de dominer ainsi certains types instables d’êtres humains. (1714, 0)

Jésus et le Père

C’est lors de son sermon historique à la synagogue de Capharnaüm que Jésus devait longuement parler des liens qui l’unissent à son Père.

Il y a une parfaite identité entre le Père et le Fils : ils sont semblables et pourtant distincts :
Le Père et moi, nous sommes un. (1711, 3)
Le Père est dans le Fils et le Fils ne fait qu’un avec le Père. (1711, 4)

Mais bien que son égal, le Fils reconnaît la prééminence de ce Père céleste :
Je suis descendu sur terre non pour faire ma propre volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. (1711, 1)
Le Fils fait seulement ce que le Père lui enseigne. (1711, 3)

Le Père veut que toutes les créatures humaines parviennent à la vie, à la vraie vie, avec lui et avec son Fils, et, pour cela, il faut croire en Jésus : la foi est primordiale :
L’œuvre de Dieu consiste à croire en celui qu’il a envoyé. (1710, 5)
Voici la volonté du Père : Que quiconque voit le Fils et le croit ait la vie éternelle. (1711, 1)
Ceux qui croient sincèrement ce Fils ont déjà la vie éternelle. (1711, 3)

Et cette foi vient déjà du Père qui habite par son esprit dans ses créatures mortelles :
Tous ceux qui sont conduits par le Père viendront vers moi. (1711, 0)
Quiconque suit les directives de l’esprit intérieur du Père finira par venir à moi. (1711, 3)

L’amour du Père pour les hommes s’exprime par le don du Fils dont la mission est de ramener au Père tous les hommes :
La volonté finale de Celui qui m’a envoyé est que je ne perde pas un seul de ceux qu’il m’a donnés. (1711, 1)

Le Fils a aussi pour mission de montrer combien le Père peut nous aimer au même niveau que lui, le Fils, qui agit pour l’avènement du royaume des cieux :
Je suis venu dans le monde pour révéler mon Père et pour établir sur terre la fraternité spirituelle des fils de Dieu, le royaume des cieux. (1710, 2)
Fascicule 154

Derniers jours à Capharnaüm

Résumé

La situation de Jésus s’était gravement détériorée en Galilée : « Il n’y avait qu’une centaine de disciples ayant le courage moral de braver l’opposition des pharisiens et de déclarer ouvertement leur attachement à Jésus » (1717, 4)

Les chefs religieux de Jérusalem, à la suite de deux conférences à Tibériade, obtinrent qu’Hérode cesse de maintenir une neutralité bienveillante à l’égard de Jésus.

A Jérusalem, le dimanche 8 mai de l’an 29, le sanhédrin adopta un décret fermant toutes les synagogues de Palestine à Jésus et à ses partisans.
Ce fut une usurpation d’autorité nouvelle et sans précédent par le sanhédrin de Jérusalem. (1718, 2)

Cinq membres du sanhédrin démissionnèrent à la suite de cette procédure sommaire. Toutes les synagogues furent contraintes de s’incliner, sauf celle d’Hébron.

La haine des opposants à Jésus atteignit le niveau de l’abject en présentant la soumission d’Hérode comme un acte délibéré pour détruire Jésus et ses partisans :
Les ennemis de Jésus répandaient activement, dans toute la Galilée, la rumeur qu’Hérode était devenu hostile à Jésus et avait l’intention d’exterminer tous ceux qui croyaient à ses enseignements.  (1719, 2)

Ce fut une fuite précipitée qui vit Jésus quitter Capharnaüm, sans avoir pu revoir sa famille.
En montant dans le bateau, Jésus eut le temps de dire à David Zébédée : Dis à ma mère et à mes frères que j’apprécie leur venue et que j’avais l’intention de les voir. Recommande-leur de ne pas se froisser de ma conduite, mais plutôt de chercher à connaître la volonté de Dieu et d’avoir la grâce et le courage de faire cette volonté. (1723, 3)

Les conférences de Tibériade et la décision d’arrêter Jésus

La première conférence eut lieu dans la soirée du samedi 30 avril de l’an 29 : les participants furent Hérode Antipas et des scribes et des pharisiens représentant le sanhédrin de Jérusalem ;
Ceux-ci s’efforcèrent de convaincre Hérode d’arrêter Jésus, en mettant en avant des prétextes politiques.
Parce que ses conseillers et son entourage le plus proche étaient favorables au Maître et « l’avaient informé que Jésus ne se proposait pas de se mêler des affaires de la souveraineté terrestre et qu’il s’occupait uniquement d’établir la fraternité spirituelle de ses fidèles, fraternité qu’il appelait le royaume des cieux » (1717, 2), Hérode ne se laissa pas manœuvrer.
Il était l’un de ces Juifs apostats qui, tout en ne croyant à rien, craignait tout. (1717, 2)
La discussion fut extrêmement vive et, quand les envoyés du sanhédrin menacèrent d’en rendre compte à César, Hérode eut une réaction stupéfiante : « il les expulsa de la chambre du conseil » (1717, 3)

Mais les ennemis de Jésus n’en restèrent pas là : une quinzaine de jours plus tard, une seconde conférence se tint également à Tibériade.

Cette fois, les autorités de Jérusalem avaient frappé un grand coup en « fermant pratiquement toutes les synagogues de Galilée et de Judée aux enseignements de Jésus » (1719, 2)

La pression des chefs religieux et politiques de Jérusalem sur Hérode devint de plus en plus forte à un point tel que « le 18 mai, Hérode accepta le plan consistant à permettre aux autorités du sanhédrin d’arrêter Jésus et de l’emmener à Jérusalem pour le faire juger sur des inculpations religieuses » (1719, 2)
Trois jours plus tard, un décret fut signé par Hérode autorisant les officiers du sanhédrin à s’emparer de Jésus sur le territoire même de la Galilée.

Jusque là, la Galilée avait été un territoire sur lequel Jésus pouvait librement se déplacer et enseigner ; désormais, ce n’était plus du tout le cas.

Les accusations portées contre Jésus

C’est le même soir où Hérode Antipas signa le décret permettant l’arrestation de Jésus et son transfert à Jérusalem qu’un groupe d’une cinquantaine de personnalités de Capharnaüm se réunit à la synagogue pour examiner l’importante question : « Qu’allons-nous faire de Jésus ? » (1719, 4)
Peu nombreux étaient ceux qui croyaient que Jésus était le Messie, ni même un prophète.
L’assemblée était divisée en quatre groupes à peu près égaux qui soutenaient respectivement les points de vue suivants :

1.- Que Jésus était un fanatique religieux abusé et inoffensif.
2.- Qu’il était un agitateur dangereux et un organisateur susceptible de soulever une rébellion.
3.- Qu’il était allié aux démons, et qu’il pouvait même être un prince des démons.
4.- Qu’il n’était pas dans son bon sens, qu’il était un fou, un déséquilibré mental. (1719-1720)

Aussi méprisants qu’ils puissent être pour la personne de Jésus, les points 1 et 4 ne le rendaient pas dangereux pour le pouvoir en place à Jérusalem. Ce n’était pas le cas avec le point 2 (risque de réaction violente de l’occupant romain) et le point 3 (au plan religieux)
Ses ennemis soutinrent que ses enseignements étaient impraticables, que tout se disloquerait si tout le monde faisait un effort honnête pour vivre conformément aux idées de Jésus.
Bien des personnes des générations subséquentes ont dit la même chose. (1720, 3)
Fascicule 155

En fuite à travers la Galilée du Nord

Résumé

Au cours de cette période (une quinzaine de jours) Jésus et les vingt-quatre (ses apôtres et douze évangélistes) se divisèrent en deux groupes pour évangéliser.

Les résultats furent dans l’ensemble décevants, notamment dans la cité de Chorazin : « Aucune ville de Galilée ne fournit moins d’âmes au royaume que Chorazin » (1726, 5)
Il en fut de même à Césarée de Philippe : « Le séjour à Césarée fut une réelle épreuve pour les apôtres ; ce fut pour eux une quinzaine difficile à passer » (1727, 2)

Le Maître leur fit découvrir qu’ils devaient regarder les humains « sous l’aspect de leurs possibilités dans le temps et l’éternité. Ils apprirent que la meilleure manière d’amener bien des âmes à aimer le Dieu invisible consiste à leur enseigner d’abord à aimer leurs frères qu’ils peuvent voir » (1727, 4)

Ce fut sur la route de Phénicie que Thomas posa à Jésus la question suivante : « Maître, je voudrais réellement savoir ce qu’il y a de faux dans la religion de nos ennemis à Jérusalem. Quelle est la différence réelle entre leur religion et la nôtre ? Pourquoi y a-t-il entre nous de telles divergences de croyances alors que nous professons tous de servir le même Dieu ? » (1728, 2)

Jésus prononça alors son mémorable discours en deux temps, en insistant notamment sur les faiblesses de la religion du mental « soutenue par l’autorité ecclésiastique » (1729, 1)
De telles religions satisfont une grande partie des hommes car elles ne demandent pas de véritables efforts à leurs fidèles, si ce n’est une obéissance servile et une dévotion passive ; les questions que l’on peut se poser sur le sens de la vie, sur ce qui se passe à la mort,… trouvent leurs réponses auprès de chefs religieux devant qui on a abdiqué toute liberté.
Les religions d’autorité exigent des hommes une croyance uniforme, chose impossible à réaliser dans le présent du monde…
Les religions d’autorité se cristallisent en credo inertes. (1732, 2)
Parlant de la religion des autorités de Jérusalem, Jésus alla jusqu’à la présenter comme « fossilisée » (1730, 1)

Ce discours donna l’occasion à Jésus de laisser chacun des vingt-quatre réfléchir sur le choix qu’il avait désormais à faire : soit la religion juive traditionnelle, soit la nouvelle spiritualité qu’il leur proposait :
Allez-vous reprendre le sentier facile de la certitude et de la fixité intellectuelle de la religion d’autorité traditionnelle, ou allez-vous vous cuirasser pour avancer avec moi dans l’avenir incertain et trouble où nous proclamerons les vérités nouvelles de la religion de l’esprit, le royaume des cieux dans le cœur des hommes ? (1730, 1)

Aucun d’entre eux n’abandonna Jésus sur la route qui les menait en Phénicie.
La vraie religion, celle de la révélation

Contrairement aux religions d’autorité qui s’appuient sur l’obéissance à des hommes affirmant parler au nom de Dieu, la religion de la révélation fait appel à ce qu’il y a de plus précieux dans la créature humaine : sa liberté.

Je vous ai fait sortir des ténèbres de l’autorité et de la léthargie de la tradition pour vous faire entrer dans la lumière transcendante où vous réaliserez la possibilité de faire par vous-mêmes la plus grande découverte possible pour l’âme humaine – l’expérience divine de trouver Dieu pour vous-mêmes, en vous-mêmes et par vous-mêmes, et d’accomplir tout cela comme un fait de votre expérience personnelle. (1731, 1)

La religion de l’esprit vous laisse perpétuellement libres de suivre la vérité, où que vous emmènent les directives de l’esprit. (1731, 3)

Jésus n’a pas condamné les religions ; il a condamné le pouvoir qu’elles se sont attribuées et la crainte dans laquelle elles maintiennent leurs fidèles.

La tradition est un refuge sûr et un sentier facile pour les âmes craintives et sans enthousiasme qui évitent instinctivement les luttes spirituelles et les incertitudes mentales accompagnant les aventures audacieuses. (1729, 6)

Jésus est vraiment le libérateur de tous ces « rites, rituels, observances, cérémonies et dogmes » (1005, 4) qui tiennent les hommes asservis, quelle que soit leur religion – chrétienne ou non-chrétienne.

Le Maître a cité en exemple la religion juive de son temps :
A Jérusalem, les chefs religieux ont mis en formules les diverses doctrines de leurs maîtres traditionnels et des prophètes d’autrefois en un système établi de credo intellectuels, en une religion d’autorité. (1729, 7)

Se libérer de l’emprise religieuse des hommes n’est pas chose facile ; il faut du courage, accepter le rejet des autres, admettre même que l’on puisse se tromper dans sa recherche de Dieu ; mais c’est l’expérience, et elle seule, qui donnera l’assurance que l’on est bien sur la voie qui mène au Père :
Les hommes de foi voyagent en haute mer, sur les océans des vérités inexplorées, à la recherche des rivages lointains des réalités spirituelles susceptibles d’être découvertes par le mental humain progressif et expérimentées par l’âme humaine en évolution. (1729, 6)

Jésus donne la liberté ; la foi est demandée à l’homme pour progresser, par expérience, sur la mission qui lui est proposée : désirer de tout cœur faire la volonté du Père céleste.

Ce ne sont pas les connaissances sur Dieu que l’on peut avoir – aussi impressionnantes puissent-elles être sur le plan humain – qui comptent, mais ce sentiment personnel, intime, convaincant, de la présence du Père au plus profond de soi-même :

Il est moins important pour vous de connaître le fait de l’existence de Dieu que d’acquérir une aptitude croissante à sentir la présence de Dieu. (1733, 0)
Fascicule 156

Le séjour à Tyr et à Sidon

Résumé

La période de près de trois mois que Jésus passa avec ses associés en Phénicie fut l’une des plus réconfortantes et réjouissantes de la vie du Maître.

C’est à proximité de Sidon que se produisit une guérison de Jésus faisant suite à la foi exceptionnelle d’une femme syrienne.

L’accueil de l’évangile par les habitants de Sidon fut admirable :
Ces croyants Gentils apprécièrent plus complètement que les Juifs les enseignements de Jésus.
Beaucoup de ces Syro-Phéniciens parlant le grec parvinrent à reconnaître que non seulement Jésus ressemblait à Dieu, mais aussi que Dieu ressemblait à Jésus. (1736, 1)

Les habitants de Tyr reçurent l’évangile avec tout autant d’enthousiasme et de ferveur :
La population polyglotte de ce port animé écoutait avec joie les apôtres et les évangélistes et beaucoup de croyants entrèrent par le baptême dans la communauté extérieure du royaume. (1737, 2)

Les enseignements les plus importants de Jésus furent donnés à Tyr.

Sur une question de Nathanael sur la tentation : « Maître, pourquoi prions-nous Dieu de ne pas nous induire en tentation, alors que nous savons bien, par la révélation que tu as faite du Père, que celui-ci ne fait jamais de telles choses ? » (1738, 2), Jésus devait lui répondre :  
Nos ancêtres reliaient Dieu à la fois au bien et au mal. Ils pensaient que Dieu avait adouci le cœur de Moïse et endurci celui du pharaon… En conséquence, puisque les hommes se heurtaient si souvent et si violemment aux tentations, nos ancêtres prirent l’habitude de croire que Dieu les y induisait pour les éprouver, les châtier ou les fortifier. (1738, 3)

Sur la nécessité du développement spirituel, Jésus devait préciser :
 Les croyants doivent apprendre à se mettre de plus en plus à l’écart de la vie fiévreuse – à échapper aux harcèlements de l’existence matérielle – tout en rafraîchissant l’âme, en inspirant le mental et en renouvelant l’esprit par la communion dans l’adoration. (1739, 7)

Sur l’amour pour ses semblables :
Si vous apprenez à n’aimer que ceux qui vous aiment, vous êtes destinés à vivre une vie étroite et médiocre…
Moins il y a d’amour dans la nature d’une créature, plus cette créature a besoin d’être aimée et plus l’amour divin chercher à satisfaire ce besoin.
L’amour n’est jamais égoïste et l’on ne peut l’effuser sur soi-même. L’amour divin ne peut être contenu en lui-même ; il lui faut s’effuser généreusement. (1739,6)
La foi exceptionnelle de Norana, la femme syrienne

Cette femme avait une fille de douze ans « atteinte de graves troubles nerveux caractérisés par des convulsions et d’autres manifestations alarmantes » (1734, 3)
C’est parce qu’elle eut foi dans tout ce qu’on avait pu lui dire de Jésus en tant que « grand guérisseur » (1734, 3) qu’elle décida de voir le Maître pour lui demander la guérison de sa fille.
Elle se heurta à chaque fois à quatre refus catégoriques et sans le moindre égard des apôtres suivants : les jumeaux Alphée, qui expliquèrent que Jésus se reposait et qu’on ne pouvait le déranger ; Pierre, qui lui dit que « Jésus était las d’avoir tant enseigné et guéri, et qu’il était venu en Phénicie pour une période de tranquillité » (1734, 5) ; Thomas, qui ne parvint pas non plus à la chasser ; et enfin, Simon Zélotès, qui eut des paroles très dures et méprisantes : « Femme, tu es une païenne parlant grec, il n’est pas juste de t’attendre à voir le Maître prendre le pain destiné aux enfants de la maison favorisée et le jeter aux chiens » (1735, 1)

Norana ne se laissa jamais démonter, persistant dans sa foi dans le pouvoir de guérison de Jésus ; elle répondit même avec humour à Simon Zélotès :
Je ne suis qu’un chien aux yeux des Juifs, mais en ce qui concerne ton Maître, je suis un chien croyant. (1735, 1)

Et, alors que sa fille était saisie d’une violente convulsion sous les yeux de tous, elle se permit d’interpeller les apôtres avec une extrême vigueur et une audace stupéfiante :
Vous n’êtes pas dignes d’être ses disciples. (1735, 2)

Quand Jésus parut, la foi extraordinaire de cette femme fut merveilleusement récompensée : « O femme, ta foi est grande, si grande que je ne puis retenir ce que tu désires. Va ton chemin en paix. Ta fille est déjà guérie » (1735, 3)

La culpabilité

A Tyr, Jésus fit un très intéressant sermon sur la culpabilité.

Contrairement à la religion juive et aux religions chrétiennes qui ont tant insisté sur l’horreur du péché, ce désespérant sentiment de culpabilité justifiant la doctrine effroyable de peines éternelles, Jésus a atténué fortement cette vision si pessimiste et si déprimante :
Ne vous laissez pas décourager par la découverte que vous êtes humains. La nature humaine peut tendre vers le mal, mais n’est pas naturellement pécheresse. (1739, 3)
Loin de se laisser enfermer dans les regrets, les remords, tout ce qui détruit la vie présente et à venir en raison de fautes, même graves, la religion de Jésus a un pouvoir libérateur qui offre des perspectives lumineuses :

Les fautes que vous ne parvenez pas à oublier dans le temps seront oubliées dans l’éternité.
Allégez les fardeaux de votre âme en vous faisant rapidement une conception de votre destinée à longue échéance, de l’expansion de votre carrière dans l’univers. (1739, 3)
Fascicule 157

A Césarée de Philippe

Résumé

Avant de faire un court séjour au voisinage de Césarée de Philippe, Jésus avait projeté de voir sa famille à Capharnaüm au chantier naval de Zébédée.

La famille du Maître au grand complet était bien au rendez-vous, mais des pharisiens, ayant eu connaissance de ce projet, convoquèrent des renforts et attendirent la venue de Jésus pour l’arrêter.
Les messagers de David firent savoir à Jésus qu’il courait un terrible danger ; c’est pourquoi la rencontre avec sa famille ne put avoir lieu :
De nouveau, et sans qu’il y ait eu faute de part ou d’autre, Jésus et sa famille terrestre ne réussirent pas à reprendre contact. (1743, 2)

C’est au bord du lac que se passa l’épisode relaté par l’évangéliste Matthieu sur la pièce de monnaie trouvée dans un poisson pour payer l’impôt du temple.

La réalité fut fort différente : c’est la vente de poissons à un marchand qui procura l’argent nécessaire pour s’acquitter de cet impôt.

Il n’est pas étonnant que vos évangiles contiennent un récit de Pierre attrapant un poisson dont la gueule contenait un sicle.
A cette époque, circulaient de nombreux récits sur la découverte de trésors dans la gueule de poissons, et ces histoires, quasi miraculeuses, étaient fort répandues. (1744, 2)

C’est sur la route qui les conduisait vers Césarée, capitale du tétrarque Philippe, que Jésus leur posa cette question : « Qui dit-on que je suis ? » (1745, 4)
Les apôtres lui firent part de tout ce qui était raconté à son sujet : un prophète, un homme extraordinaire et même – pour les pharisiens – un associé du prince des démons.

Mais, c’est quand Jésus insista pour avoir l’opinion personnelle des ses apôtres, que Pierre – au nom de tous ses compagnons – reconnut la divinité du Maître.

Depuis ce jour, Jésus a toujours continué à bâtir ce temple vivant sur le même fondement éternel de sa filiation divine.
Les hommes qui deviennent ainsi consciemment fils de Dieu sont les pierres humaines constituant ce temple vivant de filiation qui s’élève à la gloire et à l’honneur de la sagesse et de l’amour du Père éternel des esprits. (1747, 5)

André fit part à Jésus des graves soupçons qu’il avait envers Judas Iscariot. Jésus – qui avait pourtant une grande lucidité - lui dit : « Tu n’as pas tort, André, de venir me consulter sur ce sujet, mais nous ne pouvons rien faire de plus ; continue seulement à accorder la pleine confiance à cet apôtre et ne parle pas à ses frères de ton entretien avec moi » (1751, 0)
Bien des déclarations de Jésus furent données à ses apôtres, déclarations qui sont des trésors irremplaçables, notamment celles concernant ses rapports au Père :

Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs… Je vous déclare que je suis venu chercher et sauver les égarés. (1750, 3)

Nul homme dans ce monde ne voit présentement le Père, sauf le Fils qui est venu du Père. (1750, 4)

Je suis venu de Dieu le Père… Je suis vraiment venu du Père dans ce monde tel que vous m’avez connu. (1750, 5)

Et maintenant, votre foi peut-elle comprendre la vérité de ces déclarations, après mon avertissement que le Fils de l’Homme ne répondra pas à l’attente de vos pères selon la manière dont ils concevaient le Messie ? Mon royaume n’est pas de ce monde. (1750, 6)

Je vous dis que le Père et moi, nous sommes un. Quiconque m’a vu a vu le Père. (1750, 7)

La foi des apôtres en Jésus, Fils de Dieu, et l’édification de la fraternité du royaume des cieux

Si Pierre a prononcé par deux fois ces paroles : « Tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant… Nous croyons que tu es le Fils du Dieu vivant » (1746, 2 ; 1747, 2), il l’a fait en tant que porte-parole de ses compagnons : « Les onze apôtres se levèrent d’un commun accord montrant, ainsi, que Pierre avait parlé pour eux tous » (1746, 2)

Jésus ne s’est pas adressé uniquement à Pierre, il n’a même pas prononcé son nom, il ne l’a en aucun cas investi d’un pouvoir spécial ; il a traité tous ses apôtres sur le même plan d’égalité :  
Vous êtes mes ambassadeurs choisis. (1747, 3)

Ce n’est pas de l’intelligence humaine que provient cette profession de foi en Jésus, Fils de Dieu, mais de « la révélation de l’esprit du Père » (1747, 3)

Et c’est cette profession de foi qui est le point de départ du royaume des cieux sur la terre :
Je suis amené à proclamer que, sur ce fondement, j’édifierai la fraternité du royaume des cieux.
Sur ce roc de réalité spirituelle, je bâtirai le temple vivant de communauté spirituelle dans les réalités éternelles du royaume de mon Père. (1747, 3)

Le pouvoir que Jésus donne aux douze apôtres (et non à Pierre seul) est un pouvoir qui concerne uniquement les réalités temporelles de ce monde, en aucune manière le domaine spirituel :

A vous et à vos successeurs, je remets maintenant les clefs du royaume extérieur – l’autorité sur les choses temporelles – les facteurs sociaux et économiques de cette association d’hommes et de femmes en tant que membres du royaume. (1747, 3)
Fascicule 158

Le mont de la Transfiguration

Résumé

C’est, accompagné de Pierre, Jacques et Jean, que Jésus commença ce matin du lundi 15 août de l’an 29 l’ascension du mont Hermon.

Le Maître désirait que ces apôtres soient présents pour entendre la consécration qui allait lui être donnée par son Père.

Il est significatif que l’heure de cet évènement extraordinaire ait été fixée de manière à se produire pendant que Jésus et les apôtres se trouvaient chez les Gentils, et que cet évènement ait eu lieu effectivement sur une montagne du pays des Gentils. (1752, 4)

L’expérience vécue par Pierre, Jacques et Jean fut tellement éblouissante au moment de la Transfiguration que Pierre dit :
Maître, il est bon d’avoir été ici… Nous répugnons à redescendre dans le monde peu glorieux. (1753, 5)

Pendant ce temps, les neuf autres apôtres étaient abordés par un citoyen de Tibériade, appelé Jacques de Safed ; son fils de quatorze ans « était affligé de graves crises d’épilepsie et était possédé par un démon » (1755, 8)

Simon Zélotès et Judas Iscariot firent preuve d’une présomption stupéfiante :
Nous pouvons le guérir ; tu n’as pas besoin d’attendre le retour du Maître. Nous sommes ambassadeurs du royaume… Les clefs du royaume nous ont été remises. (1756, 3)

Le résultat fut bien différent, puisque le garçon fut victime d’une crise encore plus violente ; la tentative d’André aboutit également à un échec aussi lamentable : « tandis que les scribes tournaient les apôtres en dérision et que les croyants déçus subissaient les sarcasmes de ces critiques malveillants » (1756, 3)

Quand Jésus apparut, le malheureux père le supplia de lui venir en aide.

Jésus invita Jacques de Safed à saisir la guérison par la foi :
Ne mets pas en doute le pouvoir d’amour de mon Père, mais seulement la sincérité et la portée de ta foi. Toutes choses sont possibles pour celui qui croit réellement. (1757, 2)
Et le père répondit, en reconnaissant humblement ses limites :
Seigneur, je crois, je te prie de venir au secours de mon incrédulité. (1757, 2)

Jésus guérit le garçon et le libéra du démon, en s’en remettant à la volonté du Père et à la foi vivante de ce citoyen de Tibériade :
Il s’agissait de la vraie guérison d’une double affliction, un mal physique et une maladie d’esprit. (1758, 1)
De sévères reproches furent adressés aux neuf apôtres pour avoir si mal compris l’enseignement de Jésus :

A peine saisissez-vous, par la foi, l’identité du Fils de l’Homme, que votre désir égoïste d’une promotion terrestre s’insinue de nouveau en vous, et vous recommencez à discuter entre vous pour savoir qui sera le plus grand dans le royaume des cieux. Or, ce royaume n’existe pas et n’existera jamais sous la forme où vous le concevez. (1758, 4)

Un peu plus tard, Pierre - avec son impétuosité coutumière – eut l’audace de s’opposer à l’annonce de la Passion.

Jésus lui fit une sévère réprimande.

Au long de leur association avec le Maître, les douze n’eurent que de rares occasions de voir le regard étincelant de Jésus et d’entendre des mots de reproche aussi vifs que ceux adressés à Pierre et aux autres apôtres à cette occasion. (1760, 5)

Les rencontres de Jésus avec des personnalités célestes sur le mont Hermon

Avant de quitter ses trois apôtres vers trois heures de l’après-midi pour poursuivre seul sa marche vers le sommet du mont Hermon, Jésus les prévint de ce qu’il allait faire : « Je m’en vais seul pendant un moment pour communier avec le Père et ses messagers » (1753, 2)

Ces messagers étaient l’ange Gabriel et le Père Melchizédek ; « une longue conférence » (1753, 2) s’ensuivit avec Jésus.

Plus tard, mais cette fois avec les apôtres, ces personnalités célestes apparurent à nouveau ; grande fut la surprise de Pierre, de Jacques et de Jean de voir « Jésus conversant familièrement avec deux êtres brillants vêtus des vêtements de lumière du monde céleste » (1753, 4). Le visage et les corps de Jésus brillaient également d’une luminosité extra-terrestre.
Pierre supposa à tort que les deux personnages inconnus étaient Moïse et Elie ; en réalité, c’étaient Gabriel et le Père Melchizédek. (1753, 4)

Et ce fut quand un nuage s’approcha des quatre hommes et les surplomba qu’une voix se fit entendre :
Celui-là est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le. (1754, 0)
Ces paroles furent entendues également par les trois apôtres.
Ces paroles destinées principalement pour les compagnons du Maître attestaient que le Père reconnaissait en Jésus son Fils et engageait les apôtres à le suivre.

Lors du baptême de Jésus, les paroles du Père avaient été les suivants : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir » (1504,4 ; 1511, 2), paroles entendues par Jean le Baptiste ainsi que par Jacques et Jude, frères de Jésus.

Dans la vie de Jésus, il s’est agi de deux moments essentiels au cours desquels Dieu est intervenu personnellement pour affirmer, à la face des hommes, la consécration de son Fils.
Fascicule 159

La tournée en Décapole

Résumé

Durant la tournée en Décapole « aucune guérison miraculeuse n’eut lieu et aucun évènement extraordinaire ne se produisit » (1762, 2)
Jésus fit un sermon sur le pardon et il invita ses disciples à pardonner comme le Père pardonne :
Le Père qui est aux cieux aime ses enfants, et c’est pourquoi vous devriez apprendre à vous aimer les uns les autres. Le Père qui est aux cieux vous pardonne vos péchés ; vous devriez donc apprendre à vous pardonner les uns les autres. (1762, 5)

Mais ce sont surtout ses instructions aux éducateurs et aux croyants qui méritent d’être relevées, instructions qui ne se limitent pas aux apôtres mais qui s’adressent à tous les hommes et femmes de bonne volonté qui veulent aller à la suite de Jésus dans la foi dans l’évangile ; la question de Nathanaël sur les Ecritures fournit l’occasion au Maître de préciser sa pensée sur un problème religieux qui est si important pour les Juifs comme pour les chrétiens.

Pour Jésus, c’est le côté positif de la religion qu’il faut retenir, et c’est pourquoi il releva certains passages admirables des Ecritures :
Crée en moi un cœur pur, O Seigneur… Le Seigneur est mon berger ; je ne manquerai de rien… Tu devrais aimer ton prochain comme toi-même… Car moi, le Seigneur ton Dieu, je tiendrai ta main droite en disant : n’aie aucune crainte ; je t’aiderai. (1769, 4-7)

Les instructions pour les éducateurs et les croyants

Au cours d’une discussion du soir, Jésus exprima les principes qui devraient guider ceux qui prêchent la vérité et animer tous ceux qui enseignent l’évangile.

Il est primordial de toujours respecter la personnalité humaine et de ne pas employer des arguments démoralisants, ni de faire preuve de supériorité mentale pour contraindre les hommes et les femmes à entrer dans le royaume des cieux : « Une cause juste ne doit jamais être promue par la force ; les victoires spirituelles se gagnent uniquement par le pouvoir spirituel » (1765, 4)

L’utilisation d’arguments faisant appel à la peur est fortement condamnée : « N’ayez pas recours à des tactiques indignes comme celle d’effrayer des hommes et des femmes pour essayer de les faire entrer dans le royaume » (1766, 1)
La doctrine de la perdition éternelle dans des souffrances horribles, trop souvent mise en avant dans le christianisme, est implacablement rejetée.

Il faut se garder de l’influence provenant de l’émotion religieuse qui, très souvent, est uniquement humaine : « Les fortes sensations émotives ne sont pas l’équivalent de directives de l’esprit divin. Quand une forte et étrange impression vous pousse à faire une chose ou à vous rendre en un certain lieu, cela ne signifie pas nécessairement que de telles impulsions soient des directives de l’esprit » (1766, 2)
Jésus expliqua aussi qu’il fallait éviter toute fausse compassion et ne pas s’attarder auprès de ceux qui s’obstinaient à se plaindre, à rejeter la faute sur les autres et sur Dieu, et qui refusaient d’affronter la vie avec courage :
Etendez votre sympathie aux braves et aux courageux, sans accorder un excès de pitié aux âmes lâches qui abordent sans enthousiasme les épreuves de la vie.
N’offrez pas de consolations à ceux qui se couchent par terre devant les obstacles sans lutter. (1766, 7)

Il ne faut pas accorder une confiance aveugle et idolâtre aux Ecritures « saintes »

La question de Nathanaël à Jésus :
Tu nous enseignes seulement une partie des écrits sacrés et j’en infère que tu rejettes la doctrine des rabbins enseignant que les paroles de la loi sont les paroles même de Dieu, et qu’elles étaient avec Dieu au ciel, même avant l’époque d’Abraham et de Moïse. Quelle est la vérité au sujet des Ecritures ? (1767, 3)
Cette question de Nathanaël est toujours d’actualité : comme les Juifs qui ont considéré les textes de l’Ancien Testament comme la Parole de Dieu, il en a été de même pour les chrétiens, avec la Bible (Ancien et surtout Nouveau Testament) ; à ce titre, il est exigé de se soumettre totalement et sans réserve à ces Ecrits dits « sacrés » dont seuls les chefs religieux ont le pouvoir de les interpréter ; la moindre mise en doute serait un sacrilège.

Jésus a relevé tout ce qu’il y avait de positif dans ces écrits :
Les Ecritures contiennent ce qu’il y a de meilleur dans les idées les plus élevées et les désirs ardents du peuple juif. (1767, 4)
Elles constituent le meilleur recueil de sagesse religieuse et de vérités spirituelles que l’on puisse trouver présentement dans le monde entier. (1767, 5)
C’est une reconnaissance indiscutable de ce que peuvent apporter les écrits bibliques à tout être ayant des besoins spirituels ardents.

Mais Jésus a aussi attiré l’attention sur les limites des Ecritures :
Ces écrits sont des œuvres d’hommes, dont certains étaient saints, et d’autres moins saints. (1767, 5)
Et le Maître devait souligner : « Les Ecritures sont erronées, et leur origine est entièrement humaine » (1767, 5)

Jésus montra qu’il était impossible d’accorder un crédit valable à certains textes qui donnaient une image complètement faussée du Père :
Les Ecritures présentent sous un faux jour le Père qui est aux cieux, le Dieu aimant que je suis venu révéler à tous les mondes.
Nathanaël, ne te laisse jamais aller, même un instant, à croire les récits des Ecritures qui te disent que le Dieu d’amour a ordonné à tes ancêtres de livrer bataille pour massacrer tous leurs ennemis – hommes, femmes et enfants.
De tels récits sont des paroles d’hommes, d’hommes dont la sainteté est douteuse ; ils ne sont pas la parole de Dieu. (1768, 0-1)

Jésus ajouta que cette croyance aveugle et idolâtre dans les Ecritures pouvait, de plus, constituer un très grave obstacle pour tous les chercheurs sincères de vérité :
Nombre de personnes qui recherchent sincèrement la vérité ont été troublées et découragées, et continueront de l’être, par ces doctrines de la perfection des Ecritures. (1768, 2)
Fascicule 160

Rodan d’Alexandrie

Résumé

Rodan était un philosophe grec d’Alexandrie qui avait été séduit par l’enseignement de Jésus donné par un associé d’Abner venu dans cette grande ville d’Egypte.
Rodan s’efforçait sérieusement d’harmoniser sa philosophie de vie avec les nouveaux enseignements religieux de Jésus. (1772, 1)

Pour bénéficier d’une version de l’évangile qui fasse autorité, il était venu à Magadan pour être instruit soit par Jésus, soit par l’un de ses apôtres. Ce furent Thomas et Nathanael qui l’accueillirent et l’écoutèrent tout d’abord.

Ce philosophe avait compris que pour avoir une personnalité stable, il fallait découvrir le Dieu vivant :  
Pour transférer son but temporel dans l’éternité, de la terre au Paradis, de l’humain au divin, il faut que l’homme soit régénéré, converti, né à nouveau, qu’il devienne l’enfant recréé de l’esprit divin, qu’il gagne son entrée dans la fraternité du royaume des cieux. (1775, 0)

Pour Rodan, la base de la société se trouve avant tout dans la famille, et surtout les époux :
Le groupe social le plus efficace de tous est la famille, et plus particulièrement les deux parents. (1775, 5)
Le mariage, avec ses multiples relations, est le mieux conçu pour faire naître les précieuses impulsions et les motifs supérieurs indispensables au développement d’un caractère fort…Cette communauté incomparable de relations entre un homme et une femme, dans l’embrassement affectueux des idéaux supérieurs du temps, est une expérience si précieuse et satisfaisante qu’elle vaut n’importe quel prix, n’importe quel sacrifice exigé pour sa possession. (1776, 0)
Même si de nombreux mariages aboutissent à de graves échecs, Rodan a montré quelles sont les qualités nécessaires pour la réussite du couple :
 Le mariage idéal doit être fondé sur quelque chose de plus stable que les fluctuations du sentiment et l’inconstance de la simple attraction sexuelle ; il doit être basé sur un dévouement personnel sincère et mutuel. (1777, 1)

Rodan avait bien retenu les enseignements de l’associé d’Abner :
Jésus nous a enseigné que Dieu vit dans l’homme. (1777, 2)

L’adoration est présentée comme le moyen le meilleur pour atteindre l’équilibre intérieur et s’approcher de Dieu :
Il s’agit de ce que Jésus pratique avec tant de persévérance et qu’il vous a si fidèlement enseigné : la méditation adoratrice solitaire. (1774, 2)
Cette pratique d’adoration de votre Maître apporte cette détente qui renouvelle le mental, cette illumination qui inspire l’âme, ce courage qui permet de faire bravement face à ses problèmes, cette compréhension de soi qui supprime la peur débilitante, et cette conscience de l’union avec la divinité, qui procure à l’homme l’assurance lui permettant d’oser être semblable à Dieu. (1774, 4)
Rodan préconise de répéter ces expériences spirituelles afin qu’elles deviennent des habitudes et façonnent le caractère : « Au début, ces pratiques sont difficiles et prennent beaucoup de temps, mais, quand elles deviennent habituelles, elles procurent immédiatement du repos et une économie de temps » (1777, 3)

L’équilibre de la maturité, Rodan l’exprime ainsi : « Bien que l’esprit soit notre but, la chair est un fait… Les deux problèmes majeurs de la vie sont les suivants : gagner sa vie matérielle et atteindre la survie éternelle » (1778, 4)

La religion de l’idéal

Cette religion, Rodan la considère comme bien différente de celles des hommes s’appuyant sur l’intellect ou seulement sur des sentiments :
Jamais la religion ne peut être une simple affaire de croyance intellectuelle ou de raisonnement philosophique. (1780, 4)
J’appelle religions intellectuelles celles qui sont basées sur la peur, l’émotion, la tradition et la philosophie. (1780, 5)

Pour bien des religions, l’angoisse devant l’inconnu (notamment ce qui se passe après la mort) leur permet de s’attacher des fidèles à des pratiques, à des rites, auxquels ils ne croient même pas vraiment. D’autres religions s’efforcent de faire naître dans les cœurs des exaltations mystiques censées révéler la présence du Tout-Puissant. Le poids énorme du passé, les générations qui les ont précédés, ont imprégné les hommes d’un vernis superficiel qu’il est bien difficile d’enlever.

Comme Jésus l’avait maintes fois répété, seule la religion d’expérience spirituelle correspond à ce qui est demandé par Dieu ; Rodan devait bien le souligner :
La religion humaine authentique est l’expérience individuelle des réalités spirituelles. (1780, 3)
La religion de Jésus exige une expérience vivante et spirituelle. (1782, 3)

Contrairement aux religions humaines qui sont figées dans des doctrines et des credo sans consistance, la religion de Jésus ne cesse d’appeler la créature humaine à aller de l’avant, à se lancer dans des recherches toujours plus passionnantes sur le chemin qui mène au Père :
La religion cherche à atteindre des idéaux non découverts, des valeurs suprahumaines, une sagesse divine et un véritable aboutissement spirituel. (1781, 1)
L’idéal est une conception qui est bien absente des religions traditionnelles qui s’en tiennent uniquement à des concepts, à des idées :
Vous ne pouvez avoir de religion spirituelle authentique sans l’idéal suprême et céleste d’un Dieu éternel. (1781, 1)

La conscience de Dieu, telle que la ressent Rodan, va bien au-delà des visions limitées des religions chrétiennes : elle englobe les générations passées, présentes et à venir, ainsi que les mondes autres que celui dans lequel nous vivons :
Je viens adorer non simplement le Dieu des existences, mais le Dieu de la possibilité de toutes les existences futures.
Il faut donc que votre dévotion à un idéal suprême soit une dévotion à ce Dieu des univers passés, présents et futurs des choses et des êtres. (1781, 5)
Fascicule 161

Suite des discussions avec Rodan

Résumé

Ce fut une surprise pour les apôtres quand Jésus leur annonça qu’ils devaient l’accompagner le lendemain pour se rendre à Jérusalem à l’occasion de la fête des Tabernacles.
Comme les discussions avec Rodan n’étaient pas terminées, Nathanaël et Thomas retardèrent leur départ de quelques jours.
Un sujet fut débattu : la personnalité de Dieu ; les positions du philosophe grec et des deux apôtres divergeaient.
Nathanël réussit à convaincre Rodan que Dieu était une personnalité divine et infinie, mais réelle, quoique transcendant la conception et la définition humaines de la personnalité (1784, 6).
Puis, Nathanaël et Thomas expliquèrent les raisons qui les faisaient être totalement convaincus de la nature divine de Jésus.

Rodan, qui avait constaté que « les enseignements de Jésus lui avaient été bien exposés par son professeur d’Alexandrie, l’un des anciens apôtres de Jean le Baptiste » (1783, 2), retourna en Egypte, affermi dans sa croyance dans l’évangile de Jésus.
Jusqu’à la fin de sa carrière terrestre, il fut un fidèle croyant.
Il rendit l’âme en Grèce avec d’autres croyants, au plus fort des persécutions. (1787, 2)

La personnalité de Dieu

Rodan acceptait bien la réalité de tous les attributs de Dieu (omniprésence, pouvoir infini, connaissance universelle,…) mais il refusait de reconnaître que le Père pouvait être une personne au sens où les hommes conçoivent la personnalité :
Puisque Dieu est infini et éternel, et qu’il est le Créateur de tous les autres êtres, il s’ensuit qu’en ce qui concerne l’égalité, Dieu est seul dans l’univers. Nul ne lui est égal ; il ne peut communiquer avec personne comme un égal. (1783, 4)

La démonstration faite par Nathanaël a été basée sur le fait que « le Père du Paradis jouit d’une égalité de communication avec au moins deux autres êtres qui lui sont pleinement égaux et semblables – le Fils Eternel et l’Esprit Infini » (1784, 3)
Les Fils Créateurs (comme Micaël effusé sur Urantia dans la personne de Jésus de Nazareth) participent tous de la nature divine du Père Universel et des prérogatives créatrices du Fils Eternel (235, 2).
Le Père entretient des relations avec notre Fils Créateur qui a des relations avec les autres créatures humaines.
Jésus maintenait simultanément des communications compréhensives à la fois avec Dieu et avec l’homme…
La personnalité de Jésus démontrait la personnalité de Dieu tout en apportant la preuve décisive de la présence de Dieu en l’homme.
Deux choses reliées à une même troisième sont reliées entre elles. (1784, 5)
En reconnaissant que Dieu était bien une personne, Rodan a ajouté que cette croyance impliquait des notions telles que « suprahumaine, transcendante, suprême, infinie, éternelle, finale et universelle » (1785, 0)

Comme Rodan, les hommes peuvent considérer Dieu, le Père, comme « une personne qui peut « connaître et être connue », qui peut « aimer et être aimée » (28, 5)

La nature divine de Jésus

Nathanaël et Thomas pouvaient d’autant mieux affirmer : « Jésus a reconnu sa divinité, et nous le croyons » (1785, 2) qu’ils avaient été témoins d’évènements exceptionnels (guérisons de malades, ravitaillement de la foule à partir de cinq pains et de deux poissons,…) et des paroles mêmes du Maître.

Jésus avait souvent fait référence aux liens qui l’unissaient à son Père : Il parle constamment de Dieu comme d’un associé toujours présent dans tout ce qu’il fait. (1786, 4)

Les deux apôtres ont été profondément touchés par la personnalité incomparable de Jésus :
Seul un être divin peut être un pareil ami humain… Mieux on le connaît, plus on l’aime. (1785, 3)

Jésus était, plus qu’aucun être humain, sensible à la souffrance et à la détresse :  
Les souffrances ne manquent jamais de l’émouvoir. Sa compassion est soulevée aussi bien par les souffrances physiques que par l’anxiété mentale ou les chagrins spirituels…
Il s’attriste de voir l’obstination spirituelle des gens, et se réjouit quand ils consentent à ouvrir les yeux à la lumière de la vérité. (1786, 0)

Le mal ne pouvait pas atteindre Jésus, car il menait une vie en parfaite conformité avec la volonté du Père :
Il ne se repent jamais d’avoir mal fait, parce qu’il ne transgresse aucune des lois du Père…
Nous croyons qu’il est constamment exempt de péché. (1785, 4)

Thomas et Nathanaël étaient émerveillés devant la connaissance infinie dont le Maître faisait preuve :
  Nous sommes constamment impressionnés par le phénomène de sa connaissance suprahumaine. (1786, 2)

L’autorité de Jésus au plan religieux avait une force particulièrement convaincante :  
Il n’a jamais nié qu’il venait du Père céleste. Il parle avec l’autorité d’un instructeur divin. (1786, 3)

Et les deux apôtres devaient proclamer à la face de Rodan :
Nous croyons que Jésus est divin. Nous sommes convaincus qu’il est le Fils de l’Homme et le Fils de Dieu. (1787, 0)oHHo
Fascicule 162

A la fête des Tabernacles

Résumé

Sur le chemin de Jérusalem, Jésus et ses apôtres traversèrent la Samarie ; cela se passa mal pour Matthieu et Philippe, chassés « à coups de pierres et de bâtons » (1788, 1)
Avec leur fougue coutumière, Jacques et Jean Zébédée auraient souhaité que la vengeance s’abatte sur ces « Samaritains insolents et impénitents » (1788, 2)
Mais Jésus leur rappela que « la vengeance n’a rien de commun avec le royaume des cieux » (1788, 2)

A Jérusalem, on amena à Jésus une femme présentée comme « surprise en adultère – en flagrant délit » (1793, 1) ; c’était un piège tendu à Jésus.
Or le Maître, qui savait que cette femme n’était pas coupable mais victime d’un mari particulièrement ignoble et abject qui contraignait son épouse à se prostituer, ne se laissa pas démonter et déjoua le piège.
Cette femme, nommée Hildana, abandonna son mari pervers pour se joindre aux disciples du royaume. (1793, 4)

Jésus fit quatre discours importants, n’hésitant pas à affronter ses ennemis au cœur même de la vie religieuse à Jérusalem :
En plusieurs occasions il enseigna sous le Porche de Salomon et ailleurs dans les cours du temple.
Ces enseignements furent la proclamation officielle et formelle de la divinité de Jésus au peuple juif et au monde entier. (1790, 1)

Quand il quitta Jérusalem, il s’arrêta chez ses amis, Lazare, Marthe et Marie.
A une question de Marthe, troublée que sa sœur ne l’aide pas pour les tâches ménagères, Jésus devait lui dire que le plus important était le spirituel : Il y a un temps pour chaque chose – les questions secondaires de la vie doivent s’effacer devant les questions primordiales du royaume céleste. (1798, 1)
Les ennemis de Jésus déroutés par son intrépidité

Les apôtres, à bon droit, pouvaient redouter la décision de Jésus de se rendre à Jérusalem ; ils savaient bien que « les scribes et les pharisiens cherchaient à le faire périr » (1789, 1)

Mais Jésus devait profiter d’un ensemble de circonstances qui lui furent favorables.

Un bon nombre de Juifs de Judée, sous la conduite d’Abner, avaient accepté l’enseignement de l’évangile au point que « les ennemis de Jésus n’osaient pas manifester trop ouvertement leur opposition » (1789, 5)
Philippe, gouverneur des territoires au nord du lac de Tibériade, et surtout Hérode, faisaient maintenant preuve d’une attitude compréhensive envers Jésus.
A l’occasion de cette fête des Tabernacles, un nombre considérable de pèlerins étaient présents et la plupart étaient favorables au Maître ; « beaucoup d’entre eux allèrent même jusqu’à Béthanie pour s’entretenir avec lui » (1789, 3)

Il y avait aussi des désaccords profonds au sein même du sanhédrin, « beaucoup d’entre eux croyaient secrètement en Jésus » (1789, 4).
Quant à ceux qui étaient acharnés à la perte du Maître, ils s’imaginèrent que Jésus bénéficiait d’appuis solides : « Ils supposèrent que les autorités romaines lui avaient promis leur protection » (1789, 6)

De plus, le Maître fit preuve d’une audace surprenante : « L’intrépidité de Jésus, se montrant publiquement à Jérusalem, intimida ses ennemis ; ils n’étaient pas préparés à un défi aussi audacieux » (1789, 6) et il eut l’intelligence d’exploiter la situation au bon moment :
Ce fut l’une des raisons pour lesquelles Jésus put se montrer publiquement à Jérusalem et en sortir vivant. Un ou deux mois plus tôt, il aurait certainement été mis à mort. (1789, 5)

Les discours de Jésus au temple

Le premier fut une discussion avec des auditeurs s’étonnant qu’il cite si facilement les Ecritures et enseigne le peuple, alors qu’il n’avait pas été instruit « dans la science des rabbins » (1790, 4)
Jésus ne craignit pas d’affirmer sa relation privilégiée avec le Père.
L’agent du sanhédrin, Eber, refusa d’arrêter Jésus selon les ordres qui lui avaient été donnés :
Nous n’avons jamais entendu personne parler comme lui. Il y a quelque chose qui sort de l’ordinaire chez cet instructeur. (1792, 3)

Le deuxième discours portait sur la lumière du monde :
Je suis la lumière du monde… Je suis la lumière de la vie. (1795, 1- 2)

Le troisième sur l’eau de la vie :
J’apporte au monde cette eau de la vie venant du Père céleste. Quiconque me croit sera rempli de l’esprit que cette eau représente. (1795, 5)

Enfin, le quatrième et dernier discours concernait la liberté spirituelle s’opposant au poids de l’esclavage des traditions religieuses juives :
Si mes paroles demeurent en vous, et si vous êtes disposés à faire la volonté de mon Père, alors vous êtes vraiment mes disciples.
Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. (1796, 4)

Ces discours laissèrent la foule désorientée et partagée.
En dehors des ennemis de Jésus, « certains pensaient qu’il était un prophète ; certains croyaient qu’il était le Messie ; d’autres disaient qu’il ne pouvait être le Christ, puisqu’il venait de Galilée, et que le Messie devait rétablir le trône de David » (1796, 2)

Fascicule 163

L’ordination des soixante-dix à Magadan

Résumé

Jésus voulait élargir le nombre des messagers du royaume.

C’est pourquoi se rassemblèrent à Magadan, Abner et un groupe d’une cinquantaine de disciples qui avaient suivi Jean le Baptiste auparavant, le corps des soixante-quinze évangélistes (1678, 3), les douze femmes évangélistes et « environ cent cinquante autres disciples sincères et éprouvés de toutes les régions de la Palestine » (1800, 1)

C’est dans cette masse de disciples formés et expérimentés que le Maître choisit finalement soixante-dix éducateurs et les envoya proclamer l’évangile du royaume. (1800, 1)

L’un des candidats, appelé Matadormus, « possédait de grands biens » (1802, 2) ; c’est avec beaucoup d’aplomb et d’inconscience que ce « jeune pharisien » en posant sa candidature, affirma que depuis sa jeunesse il avait « observé tous les commandements » (1802, 0)
Mais quand Jésus l’engagea à vendre tous ses biens, ce jeune homme « perdit contenance et s’en alla tristement » (1802, 2)

Les soixante-dix (après choix minutieux d’André, d’Abner et du chef du corps évangélique : 1801, 4) furent ordonnés par Jésus un après-midi de sabbat.

Des conseils précis leur furent donnés : proclamation de l’évangile à tous « aux Gentils comme aux Juifs » (1804, 6) ; soins donnés aux malades avec des procédés uniquement humains : « Abstenez-vous de leur enseigner à espérer les miracles » (1804, 7) ; croyance en un royaume uniquement spirituel : « Proclamez une fraternité spirituelle des fils de Dieu, et non un royaume de puissance dans ce monde et de gloire matérielle » (1805, 1)
Leur enseignement devait se résumer à cet unique commandement :
Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton mental et de toute ton âme, et aime ton prochain comme toi-même. (1805, 5)

Après les instructions de Jésus, ce fut à Pierre de développer les recommandations faites par le Maître au moment où il avait imposé les mains des messagers du royaume.

Ayant ainsi reçu ces instructions, ils partirent deux par deux pour leur mission en Galilée, en Samarie et en Judée.

Cette mission dura un peu plus d’un mois et c’est à Pella que « ces enthousiastes de l’évangile du royaume racontèrent leurs expériences » (1806, 5)

Pour Jésus, c’était un réconfort de constater que la bonne nouvelle du royaume des cieux pouvait être portée et accueillie en dehors de sa présence et de son action personnelle.
Et ce fut pour le Maître des paroles de remerciements au Père : « Je me réjouis de savoir que la bonne nouvelle se répandra dans le monde entier, même après mon retour auprès de toi » (1807, 2)

Puis, se tournant vers ses apôtres et ses messagers et en faisant référence à la proclamation dans les âges à venir de ces merveilles spirituelles :

Bien des générations futures d’enfants de lumière, quand elles en entendront parler, vous envieront, vous, qui les avez vues et entendues. (1807, 3)

L’amour de l’argent et le royaume des cieux

L’épisode de Matadormus, le jeune homme qui ne voulait pas renoncer à sa fortune, permit à Jésus de préciser sa position.

Il avait déjà eu plusieurs fois l’occasion de « donner des conseils à ses disciples fortunés comme il en avait donné au riche citoyen de Rome » (1803, 2)

En gestionnaire prudent, Jésus considérait le sage investissement des excédents de revenus comme une forme légitime d’assurance contre une éventuelle adversité future.

Jésus n’enseigna jamais qu’il fût mauvais d’avoir de la fortune. Il demanda seulement aux douze et aux soixante-dix de consacrer toutes leurs possessions terrestres à la cause commune. (1803, 2)

A Pierre, parlant au nom de ses compagnons, qui lui demandait s’il était nécessaire d’abandonner tous ses biens pour le suivre, Jésus répondit : « Non, Pierre, mais seulement à ceux qui voudraient devenir apôtres et vivre avec moi comme vous, en formant une seule famille » (1803, 5)

Il n’a jamais été question pour Jésus de demander aux croyants de se dépouiller de tous leurs biens comme, parfois, le christianisme l’a prétendu et présenté comme une exigence du Maître.

Les richesses en elles-mêmes n’ont pas de rapports directs avec l’entrée dans le royaume des cieux, mais « l’amour des richesses en a » (1803, 1)

Toutefois, il y avait un abus qu’il condamna à maintes reprises : « c’était l’exploitation injuste des faibles, des ignorants et des moins fortunés par leurs semblables forts, âpres au gain et plus intelligents » (1803, 2)
Jésus déclara que ce traitement inhumain des hommes, des femmes et des enfants était incompatible avec les idéaux de fraternité du royaume des cieux. (1803, 2)

Mais, c’est avec beaucoup de lucidité, de clairvoyance, qu’il reconnut combien il pouvait être difficile pour les riches de s’arracher à leur avidité insatiable pour accroître leur fortune et leurs biens :

Il est difficile pour les riches d’entrer totalement dans le royaume de Dieu ! On ne peut partager l’adoration spirituelle avec les dévotions matérielles. (1803, 3)
Fascicule 164

La fête de la Dédicace

Résumé

Il fallait de l’audace et du courage à Jésus pour se rendre à nouveau à Jérusalem, accompagné de seulement Nathanaël et Thomas à l’occasion de la fête de la Dédicace.

Jésus voulait donner deux leçons aux pharisiens, ses adversaires les plus résolus : leur montrer que l’amour du prochain ne se limite pas au peuple juif, mais englobe tous les hommes, de toute race et de toute nation, et même ceux qui faisaient partie des plus mal considérés (les Samaritains) ; les attaquer sur un aspect de la religion qui leur tenait tout particulièrement à cœur : le sabbat.

La parabole du bon Samaritain fut « à la fois une magnifique recommandation à tous ses disciples et un accablant reproche à tous les Juifs sur leur attitude envers les Samaritains » (1810, 2)

La guérison de Josias, le mendiant aveugle, fut « un prodige que Jésus avait décidé d’accomplir en vue d’un but choisi par lui-même » (1812, 7)
Il s’agit là d’un des plus étranges miracles du Maître. (1812, 5)

A la fureur des pharisiens s’opposa le sens de la répartie des parents de Josias (1814, 3) et surtout la sagesse et le courage de l’aveugle guéri qui se permit de provoquer les pharisiens : « Si vous n’avez pas cru mon témoignage, pourquoi voulez-vous l’entendre de nouveau ? Voudriez-vous aussi par hasard devenir ses disciples ? » (1814, 6)
Ecoutez, vous, qui vous prétendez les éducateurs de tout Israël, je vous déclare qu’il y a dans tout ceci une grande merveille, puisque vous confessez ne pas savoir d’où vient cet homme, et que cependant vous savez avec certitude, par les témoignages entendus, qu’il m’a ouvert les yeux. (1814-1815)

Rencontrant un peu plus tard Jésus, Josias affirma sa foi en Jésus, Fils de Dieu : « Seigneur, je crois » Puis tombant à genoux, il l’adora » (1816, 1)
Exclu de la synagogue, ce nouveau converti accompagna le Maître jusqu’au camp de Pella. « Ce candide habitant de Jérusalem avait en vérité été exclu d’une synagogue juive, mais voici que le Créateur d’un univers l’emmenait pour l’associer à la noblesse spirituelle de ce temps et de cette génération » (1816, 2)

Des éducateurs juifs cherchèrent à tendre un piège à Jésus : « Si tu es le Messie, pourquoi ne nous le dis-tu pas franchement ? » (1815, 3) Jésus rappela tout ce qui l’unissait au Père : « Ne voyez-vous pas que les œuvres que j’accomplis au nom de mon Père témoignent pour moi ?... Le Père et moi, nous sommes un » (1815, 3)

Et comme quelques-uns de ses ennemis cherchaient à le lapider, Jésus leur demanda : « Je vous ai montré beaucoup d’œuvres du Père accomplies par amour et, maintenant, je vous demande pour laquelle de ces bonnes œuvres vous songez à me lapider ? » (1815, 4)
La réponse de l’un des pharisiens fut la suivante : « Nous ne voulons te lapider pour aucune de tes bonnes œuvres, mais à cause de tes blasphèmes, car, étant un homme, tu oses t’égaler à Dieu » (1815, 4)

Les chefs religieux et les pharisiens partisans de Jésus

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un bon nombre de chefs religieux et de pharisiens n’étaient pas des opposants acharnés à Jésus, mais des partisans fidèles et sûrs qui avaient été séduits par l’évangile.

Un rassemblement d’environ vingt-cinq dirigeants eut lieu chez Nicodème.
Dans ce groupe se trouvaient quatorze hommes qui étaient alors, ou avaient récemment été, membres du sanhédrin. Eber, Matadormus et Joseph d’Arimathie assistaient à la réunion. (1810, 3)

Ils cherchèrent tous à donner des conseils à Jésus pour qu’il réussisse à gagner à sa cause les autres membres du sanhédrin.
Mais le Maître avait compris que ce serait inutile : « Il sentait que la majorité des dirigeants juifs n’accepterait jamais l’évangile du royaume » (1811, 0)
En quittant Jésus à la fin de la réunion, tous ces hommes sincères et dévoués furent « charmés par la grâce de ses manières et remplis d’amour pour lui » (1810, 5)
La guérison de Josias, le mendiant aveugle, divisa profondément les membres du sanhédrin.
A certains d’entre eux qui reprochaient vivement au Maître d’avoir violé la loi un jour de sabbat, d’autres prirent vigoureusement la défense de Jésus :
Chaque fois qu’un pharisien se levait pour accuser et dénoncer Jésus, il s’en levait un autre pour l’empêtrer dans des questions embarrassantes, de sorte qu’une sérieuse scission s’éleva entre eux. (1814, 0)

Le péché des parents et la doctrine de la réincarnation

Face au mendiant aveugle, Nathanaël posa à Jésus la question suivante : « Maître, pour que cet homme soit né aveugle, qui donc a péché, l’homme lui-même ou ses parents ? » (1811, 3)
Les rabbins enseignaient que tous les cas de cécité de naissance étaient causés par le péché. (1811, 4)
D’après eux, non seulement les enfants étaient conçus dans le péché, mais un enfant pouvait naître aveugle comme punition pour un péché spécifique commis par son père.

Il y avait aussi une vague croyance à la réincarnation.
Les anciens éducateurs juifs, ainsi que Platon, Philon et de nombreux esséniens, toléraient la théorie que les hommes peuvent récolter, dans une incarnation, ce qu’ils ont semé dans une existence précédente ; on croyait qu’ils expiaient, dans une vie, les péchés commis au cours de vies antérieures. (1811, 5)

Jésus trouva difficile de faire croire aux hommes que leur âme n’avait pas eu d’existences antérieures.
Fascicule 165

La mission en Pérée commence

Résumé

La première partie de la mission en Pérée fut surtout caractérisée par le sermon si connu du bon berger.

Les auditeurs de Jésus ne pouvaient rester insensibles à cet enseignement car la société juive était imprégnée de la vie pastorale et des bergers qui avaient en charge les troupeaux.

Ce sermon débuta pas un avertissement du Maître à l’égard de certains chefs religieux de Jérusalem :
Vu que beaucoup d’entre vous sont mes disciples, et quelques autres mes ennemis acharnés, je présenterai mon enseignement sous la forme d’une parabole. Ainsi, chacun de vous pourra prendre pour lui ce que son cœur accueillera. (1818, 3)

Cette parabole fait un parallèle saisissant entre le faux berger qui s’enfuit dès que le danger surgit, et le bon berger :
Je suis le bon berger qui va jusqu’à offrir sa vie pour ses brebis…
Le Père sait que je ne chancellerai pas dans la protection du bercail, que je ne déserterai pas mes brebis et que, si c’était nécessaire, je n’hésiterais pas à donner ma vie au service de ses multiples troupeaux. (1819, 4- 6)

Jésus appelle ses auditeurs à ne pas rester limités à ses frères que l’on connaît dans la chair :
J’ai bien d’autres brebis qui n’appartiennent pas à ce bercail, et mes paroles ne s’appliquent pas uniquement à ce monde.
Ces autres brebis entendent et connaissent également ma voix, et j’ai promis à mon Père qu’elles seraient toutes réunies en un seul bercail, en une seule fraternité des fils de Dieu. (1819, 5)

Un peu plus tard, Jésus prêcha un mémorable sermon sur « La Confiance et l’Etat de Préparation Spirituelle » (1819-1820)
Je suis venu dans ce monde pour vous révéler le Père et vous conduire au Père. J’ai exécuté la première partie de ce programme, mais je n’ai pas le droit d’accomplir la seconde sans votre consentement ; le Père n’oblige jamais personne à entrer dans le royaume.
L’invitation a toujours été et restera toujours la même : si quelqu’un veut entrer, qu’il vienne et partage librement l’eau de la vie. (1820, 7)

Abordé par un jeune homme qui souhaitait qu’il intervienne dans un héritage dont il s’estimait lésé, Jésus finit par lui dire : « Ne sais-tu pas que les lois successorales juives seront appliquées avec justice si tu vas porter ta plainte au tribunal de la synagogue ? Ne vois-tu pas que mon œuvre consiste à m’assurer que tu connaisses ce qui concerne ton héritage céleste ? » (1822, 3)

En congédiant le jeune homme, Jésus lui dit :
Mon fils, quel profit auras-tu à gagner le monde entier si tu perds ton âme ? (1822, 4)

Et ce fut l’occasion pour le Maître de compléter ses enseignements sur l’utilisation de la richesse au cours de notre vie dans la chair :

La fortune, par elle-même, n’est pas une malédiction, mais l’amour des richesses conduit bien souvent à se consacrer tellement aux choses de ce monde que l’âme devient aveugle aux attraits magnifiques des réalités spirituelles du royaume de Dieu sur terre, et aux joies de la vie éternelle dans les cieux. (1821, 1)

La réussite dans la vie ne dépend pas de l’importance de sa fortune

La parabole du riche insensé interpelle la créature humaine au plus profond de son cœur : Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Une vie marquée par la gloire, les honneurs, les richesses ?

Les hommes ont beau reconnaître qu’ils sont mortels, que leur séjour sur cette terre est temporaire et aura bien une fin un jour, ils vivent comme s’ils étaient immortels en s’attachant âprement à leurs biens périssables.

Cet homme riche ne devait pas jouir du plaisir de consommer ses biens thésaurisés, car, le soir même, son âme lui fut redemandée. (1821, 3)

Il n’avait pas compris, qu’en fin de compte, la fortune n’est pas un bien durable : elle échappe à celui qui la possède à l’heure de sa mort.

Le Maître devait prévenir du danger de croire que la fortune est le but dans cette vie :
Le pouvoir de la fortune n’apporte pas le bonheur, et la joie ne provient pas des richesses. (1821, 1)
Jésus enseigna que les affaires matérielles et temporelles doivent être subordonnées au bien-être de l’âme et au progrès de la nature spirituelle dans le royaume des cieux. (1822, 2)

L’amour des richesses obscurcit trop souvent la vie spirituelle, et même la détruit :
Ne manquez pas de reconnaître le danger de voir l’argent devenir votre maître et non votre serviteur. (1822, 1)

Jésus n’enseigna et n’approuva jamais l’imprévoyance, l’oisiveté, l’indifférence à fournir à sa famille le nécessaire sur le plan matériel, ou le fait de dépendre d’aumônes. (1822, 2)

Quand on lui demanda si c’était un péché de posséder une fortune honnête, il répondit que ce n’était certainement pas un péché mais que la préoccupation spirituelle devait être primordiale et l’usage de la fortune « ceux qui disposent en abondance des biens de ce monde » mis au service des frères et pour « l’oeuvre du royaume » (1822, 0)

Fascicule 166

Dernière tournée en Pérée du Nord

Résumé

Cette dernière tournée en Pérée fut un grand succès pour la propagation de l’évangile.
Ce succès fut dû surtout à l’action des associés d’Abner et aux femmes du corps évangélique.

C’est à Ragaba que Jésus fut à nouveau confronté au défaut si caractéristique des pharisiens : le respect des traditions avec un scrupule excessif et outrancier : « Jésus ne se lavait pas les mains, comme le faisaient les pharisiens, à la fin de chaque service d’un nouveau plat, ni à la fin du repas » (1825, 4)

Et, c’est alors que Jésus se lança dans de vigoureuses imprécations : « Malheur à vous, pharisiens » (1826, 1)
Ces paroles du Maître, qui peuvent fortement étonner, prouvaient à quel point l’hypocrisie religieuse était en abomination pour le Fils de Dieu.

Même si la majorité des pharisiens en ressortit encore plus décidée dans sa haine contre Jésus « certains crurent à son enseignement et entrèrent dans le royaume » (1826, 3)

L’épisode des dix lépreux (il n’y en avait en réalité que quatre atteints de cette terrible maladie : 1828, 3) a permis à Jésus de rappeler à ses apôtres que l’évangile était mieux accueilli par les Galiléens, et même les Samaritains, que par les Judéens :
Vous voyez comment les enfants de la maison, même quand ils sont insubordonnés à la volonté de leur Père, considèrent leurs bénédictions comme un droit.
Ils considèrent de peu d’importance le fait de négliger de rendre grâces quand le Père leur confère la guérison, mais, quand les étrangers reçoivent des dons du maître de maison, ils sont émerveillés et contraints de rendre grâces en reconnaissance des bonnes choses qui leur ont été données. (1828, 4)

Thomas posa une question sur les accidents de la vie, question que l’on peut aussi se poser de nos jours : les êtres célestes ont-ils ou non le pouvoir d’empêcher les malheurs et les drames qui frappent si souvent les humains ?

Jésus fit remarquer que « les enfants humains du Père sont égaux quant à leur capacité à recevoir des bénédictions matérielles ; c’est pourquoi il donne des choses physiques à tous les enfants des hommes sans discrimination » (1831, 2)
Vous pouvez par hasard être victime d’un accident de la nature, de l’une des malchances humaines, en sachant parfaitement que ces évènements ne sont aucunement concertés d’avance ni produits autrement par les forces spirituelles du royaume. (1830, 7)

Mais pour ce qui est des dons spirituels, cela dépend avant tout de la créature elle-même.
Quand on en vient à l’attribution des dons spirituels, le Père est limité par la capacité de l’homme à recevoir ces dons divins. Bien que le Père ne fasse pas acception de personnes, il est limité, dans l’effusion des dons spirituels, par la foi de l’homme et son désir de se conformer toujours à la volonté du Père. (1831, 2)

Abner et l’Eglise de Philadelphie, la seule qui soit restée fidèle aux enseignements de Jésus

Jésus avait une profonde affection pour Abner et il le lui manifesta en plusieurs occasions, tout particulièrement quand il s’est agi de nommer le chef des soixante-dix messagers (1800, 3)

Abner fut parmi les disciples celui qui comprit le mieux l’enseignement de Jésus ; son œuvre pour la diffusion de l’évangile fut très efficace dans toute la Judée.

C’est à Philadelphie que la communauté de croyants sous sa direction « fut longtemps une forteresse des enseignements du Maître : durant des siècles, elle se dressa seule dans cette région en tant que centre d’éducation chrétienne » (1831, 5)
La synagogue de cette cité (ne dépendant pas de la juridiction de Jérusalem) n’avait jamais été fermée aux enseignements de Jésus et de ses associés.

Les croyants de Philadelphie sont loués comme étant ceux qui « observèrent, plus strictement que tout autre collectivité de la terre, la religion telle que Jésus l’avait vécue et enseignée » (1832, 2)

Les apôtres, les évangélistes et les premiers chrétiens « perdirent généralement de vue l’idée de Père-et-fils incorporée dans l’enseignement de Jésus sur le royaume, tandis qu’ils y substituaient la communauté sociale bien organisée de l’Eglise » (1865, 5)

Et c’est ainsi qu’Abner fut brutalement rejeté, méprisé, ignoré.
Ses adversaires les plus résolus furent Jacques, le frère de Jésus, chef de l’Eglise de Jérusalem (1831, 6), Pierre et surtout Paul.

Abner s’opposa avec acharnement à la version des enseignements de Jésus que Paul avait choisi de prêcher.
Vers la fin de sa vie, Abner dénonça Paul comme étant « l’habile corrupteur des enseignements de la vie de Jésus de Nazareth, Fils du Dieu vivant » (1832, 1)

Il ne faut pas s’étonner si cette fidélité admirable aux enseignements du Maître et son refus de se soumettre à l’autorité des apôtres aient valu à Abner son « oubli » dans les textes du Nouveau Testament :
Cette séparation d’avec Jérusalem explique pourquoi les récits évangéliques du Nouveau Testament ne mentionnent jamais Abner et son œuvre. (1831, 6)

Mais y a-t-il plus bel hommage que celui-ci ?

Jusqu’à sa mort, Abner crut en l’évangile du royaume céleste et l’enseigna fidèlement. (1832, 3)

Fascicule 167

La visite à Philadelphie

Résumé

Lors de son séjour à Philadelphie, Jésus procéda à deux guérisons : celle d’un hydropique et celle d’une femme courbée « depuis plus de dix-huit ans » (1836, 0)

Dans le cas de l’hydropique, Jésus a volontairement provoqué les personnes présentes : « Mes amis, éducateurs en Israël et savants légistes, je voudrais vous poser une question : Est-il licite ou non de guérir les malades et les affligés le jour du sabbat ? » (1834, 2)
Après la guérison, le Maître, en s’en remettant au Père, a donné les raisons de ce miracle : « Mon Père accomplit de telles œuvres, non pour vous inciter à entrer dans le royaume, mais pour se révéler à ceux qui s’y trouvent déjà » (1834, 3)

Dans le cas de la femme courbée, il ne s’agissait pas d’une maladie physique : « L’infirmité de cette femme était entièrement mentale ; la courbure de son corps provenait de son mental déprimé » (1836, 1)
Et c’est pourquoi Jésus l’invita à se prendre en charge et à se libérer.
Cette femme crut aux paroles du Maître ; elle se redressa immédiatement en vertu de sa foi. (1836, 0)

L’assemblée de Philadelphie était favorable aux enseignements de Jésus, mais il n’en était pas de même du chef de la synagogue qui se montra indigné que Jésus ait osé guérir un jour de sabbat.
Comme suite à sa critique publique de Jésus en ce jour de sabbat, le chef de la synagogue fut destitué et remplacé par un disciple de Jésus. (1836, 3)

Le Maître fit de nombreux sermons : le choix des places lors des repas, le divorce, le statut des femmes « qui fut grandement amélioré en Palestine par l’enseignement de Jésus. Il en aurait été de même dans le monde entier si ses disciples ne s’étaient pas tellement écartés de ce que le Maître avait pris tant de peine à leur enseigner » (1840, 3), les petits enfants et le royaume de Dieu, la beauté et l’adoration, les anges. Il prononça aussi la parabole du pharisien et du publicain.

Jésus inculqua à ses apôtres la grande valeur de la beauté en tant qu’influence incitant à l’adoration.
La vérité, la beauté et la sainteté apportent une aide puissante et efficace à la véritable adoration. .. La beauté est la plus religieuse quand elle est la plus simple et la plus proche de la nature. (1840, 5)

Dans la parabole du pharisien et du publicain, Jésus montra la faillite d’une religion superficielle d’apparences :
Les œuvres du pharisaïsme ne peuvent acheter la faveur de Dieu, et de longues prières en public ne compenseront pas le manque de foi vivante dans le cœur. (1838, 2)

Un messager venant de Béthanie apporta un message faisant état que Lazare était gravement malade. Jésus annonça à ses disciples que « Lazare est mort »
Vous allez être témoins d’un évènement qu devrait vous fortifier tous en préparation du jour où je prendrai congé de vous pour retourner vers le Père. (1837, 5)

Le divorce et le mariage

C’était une question qui n’était pas absente des préoccupations des apôtres (1576, 6) et des pharisiens : quelle était la position de Jésus sur le divorce ?
Les publicains montraient un idéal élevé de ce que devait être le mariage, ce qui n’était pas du tout le cas des pharisiens qui étaient allés jusqu’au point d’enseigner que le divorce était « un privilège spécial accordé au peuple juif, et particulièrement aux pharisiens » (1839, 1)
Il suffisait que l’intéressé accuse sa femme d’être une mauvaise cuisinière ou de mal tenir la maison, ou simplement qu’il se soit amouraché d’une femme plus jolie. (1839, 0)
Jésus refusa de s’engager dans une discussion sur le divorce, mais il proclama un enseignement positif des idéaux supérieurs concernant le mariage : « Il exalta le mariage comme la relation humaine la plus idéale et la plus élevée » (1838, 4)
Et il prononça ces paroles si belles et si enthousiasmantes, paroles qui sont tout autant valables à notre époque :
Dieu veut que les hommes et les femmes trouvent leur service le plus élevé et la joie correspondante en établissant des foyers pour accueillir et élever des enfants pour la création desquels ces parents deviennent coassociés aux Créateurs du ciel et de la terre. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’un. (1839, 4)

Les anges

Les anges n’ont pas de corps matériel « ils sont de nature et d’origine spirituelles » (419, 1) Ce ne sont ni des Fils de Dieu, ni les esprits glorifiés des mortels.
Tandis que l’homme progresse sur son chemin vers le Père du Paradis, il passe, à un moment donné, par un stade analogue à l’état des anges, mais l’homme mortel ne devient jamais un ange. (1841, 1)
Contrairement aux hommes, les anges ne meurent jamais : « Ils sont immortels, à moins de se trouver impliqués dans le péché, comme certains le furent par les tromperies de Lucifer » (1841, 2)
Ce qui les caractérise, c’est leur très grande intelligence : « Ils possèdent bien des pouvoirs qui dépassent considérablement la compréhension humaine » (419, 3) ce sont avant tout les « serviteurs spirituels du ciel » (1841, 2) et ils oeuvrent pour le bien des créatures humaines : « Beaucoup de ces anges travaillent à sauver des hommes » (1841, 4)
Les anges sont les fidèles guides célestes de l’âme des hommes durant la période inexplorée et imprécise qui intervient entre la mort physique et la vie nouvelle dans les demeures de l’esprit. (1841, 5)
Il est recommandé d’associer les anges à toutes les nombreuses créatures célestes qui ont pour mission d’aider les humains sur la longue route qui les conduit au Père :
Les anges aiment beaucoup les êtres humains, et il ne peut résulter que du bien de vos efforts pour les comprendre et les aimer. (419, 1)
Fascicule 168

La résurrection de Lazare

Résumé

La résurrection de Lazare a été unique dans toute l’histoire d’Urantia, notre planète : « le premier – et le dernier – cas, sur Urantia, de résurrection d’une créature humaine dans la similitude de son corps mortel » (1846, 7)
Jésus devait dire à Lazare, revenu à la vie : « Mon fils, ce qui t’est arrivé sera également expérimenté par tous ceux qui croient à cet évangile, sauf qu’ils seront ressuscités sous une forme plus glorieuse » (1846, 6)
Lazare devait, plus tard, mourir définitivement : « A l’âge de 67 ans, il mourut finalement de la même maladie qui l’avait emporté à Béthanie, quand il était plus jeune » (1849, 7)

Quand la mort surgit, l’Ajusteur de Pensée quitte son hôte-mortel et « se rend immédiatement sur la sphère-foyer de Divinington » (1231, 3)
Cette règle commune pour tous les humains a connu une exception avec Lazare :
Les archives de l’univers révèlent que l’Ajusteur Personnalisé de Jésus donna l’ordre de retenir l’Ajusteur de Pensée de Lazare sur Urantia, après la mort de Lazare, pour un temps indéterminé, et que cet ordre fut enregistré officiellement un quart d’heure avant le dernier soupir de Lazare. (1844, 5)

La résurrection de Lazare aggrava la scission entre les partisans de Jésus et ses adversaires.

Lors d’une réunion du Sanhédrin, le lendemain même de sa résurrection, « un pharisien proposa une résolution demandant la mort immédiate de Jésus, proclamant qu’il était une menace pour tout Israël, et engageant officiellement le Sanhédrin, au mépris de tous les précédents, à prononcer une sentence de mort sans jugement » (1847, 2)

Les partisans de Jésus s’opposèrent courageusement :
Quatorze membres du Sanhédrin donnèrent leur démission en bloc lorsque cet acte inouï fut proposé…
Plus tard, cinq autres membres furent révoqués parce que leurs collègues estimaient qu’ils entretenaient des sentiments amicaux envers Jésus.
Après l’éviction de ces dix-neuf hommes, le Sanhédrin était en mesure de juger et de condamner Jésus avec une solidarité voisine de l’unanimité. (1847, 3)
Les quatre jours au cours desquels le corps mort de Lazare se trouvait dans le caveau

Lazare mourut le dimanche 26 février de l’an 30 (1836, 6 ; 1842, 1) et, à la fin de cet après-midi, il avait été couché dans le caveau de famille.

Mais ce ne fut que quatre jours plus tard, le jeudi matin du 2 mars, que la pierre fermant l’entrée du caveau avait été mise en place. (1842, 1)

En effet, selon leurs habitudes, les Juifs enterraient leurs morts le jour de leur décès, ce qui était une pratique nécessaire dans un climat aussi chaud.

Or, comme « il arrivait souvent qu’ils mettaient au tombeau un individu simplement plongé dans le coma » (1837, 2), ce pseudo-mort, au bout de deux jours et même de trois, sortait de sa tombe. Pour qu’il puisse le faire, il fallait bien entendu que la pierre ne soit pas roulée à l’entrée du caveau.
Voilà pourquoi, ce ne fut que le jeudi, le quatrième jour, que le caveau fut fermé par la pierre.

D’après la croyance des Juifs, l’esprit ou l’âme pouvait s’attarder près du corps pendant deux ou trois jours, mais ne restait jamais après le troisième jour ; selon eux, la décomposition était bien avancée le quatrième jour, et personne ne revenait jamais de la tombe après ce laps de temps. (1837, 2)
Les Juifs étaient convaincus que la goutte de fiel à la pointe de l’épée de l’ange de la mort commençait à opérer à la fin du troisième jour, de sorte qu’elle donnait son plein effet le quatrième.
Ils croyaient fermement qu’avant l’aurore du quatrième jour, cette âme s’en était allée dans la demeure des esprits trépassés. (1845, 5)

Il y eut quarante-cinq témoins (1845, 7) de ce retour à la vie de Lazare ; même les membres du sanhédrin se virent contraints de le reconnaître :
Après le témoignage de Lazare et de ses sœurs, il ne pouvait subsister aucun doute que Lazare avait été ressuscité d’entre les morts. (1847, 4)

La réponse à la prière

Les apôtres se posaient des questions concernant la réponse à la prière et cela leur semblait loin d’être évident, comme c’est aussi le cas pour tous les humains.

Jésus reconnut la difficulté de communication qui peut exister entre le Créateur et la créature :
La prière est une expression du mental fini s’efforçant de s’approcher de l’Infini. La formulation d’une prière est donc nécessairement limitée par les connaissances, la sagesse et les attributs du fini. (1848, 4)

Le retard d’une réponse à la prière ne signifie nullement qu’elle ne se fera jamais :
N’oubliez pas que vous êtes des créatures qui progressent dans le temps et l’espace. Il vous faut donc constamment tenir compte du facteur espace-temps pour recevoir personnellement des réponses complètes à vos multiples prières et suppliques. (1849, 4)
La prière de la foi peut englober tant d’éléments que la réponse ne peut être reçue qu’au Paradis. (1848, 6)

Les prières d’ordre spirituel sont certaines de trouver une réponse :
N’hésitez pas à formuler les prières exprimant un désir spirituel ardent ; ne doutez pas qu’elles recevront une réponse. (1849, 3)
Toutes les suppliques authentiquement nées d’esprit sont certaines de recevoir une réponse. Demandez, et vous recevrez. (1849, 4)
Fascicule 169

Derniers enseignements à Pella

Résumé

La résurrection de Lazare, venant après la nourriture de cinq mille personnes à partir de cinq pains et de deux poissons (1701, 2) environ un an auparavant, produisit un impact fantastique auprès des foules en Israël.

Mais les pharisiens et les chefs religieux persistèrent encore plus dans leur haine contre Jésus ; ils mirent alors au point les accusations destinées à l’inculper et à le faire condamner :

1.- Il est un ami des publicains et des pécheurs ; il reçoit les impies et mange même avec eux.
2.- Il est un blasphémateur ; il parle de Dieu comme étant son Père et se croit l’égal de Dieu.
3.- Il viole la loi. Il guérit les malades le jour du sabbat et tourne en dérision de bien d’autres manières la loi sacrée d’Israël.
4.- Il est l’allié des démons. Il opère des prodiges et fait des miracles apparents par le pouvoir de Belzébuth, prince des démons. (1850, 4-7)

Ces accusations s’appuyaient sur des faits bien précis.

Lors d’un repas pris chez un pharisien, nommé Simon, Jésus avait accueilli avec bienveillance une ancienne prostituée qui avait oint ses pieds avec des « lotions précieuses » (1652, 1)
Aussi bien à la synagogue de Capharnaüm (1711, 3-4), que lors de la fête des Tabernacles et à l’occasion de la fête de la Dédicace, Jésus n’avait pas craint d’affirmer : « Le Père est en moi et je suis dans le Père » (1816, 0)
Le Maître s’était plus d’une fois affranchi de l’implacable loi du sabbat (1631, 6 ; 1654, 3 ; 1813, 6 ; 1836, 1)
Quant aux guérisons de Jésus, comme il n’était pas question de les reconnaître comme venant du Fils de Dieu, elles ne pouvaient être que l’œuvre du démon.

Pendant ce temps, Jésus poursuivait son enseignement en paraboles.

Avec la parabole du bon Samaritain, celles sur la brebis perdue, la pièce d’argent perdue et le fils prodigue peuvent être considérées comme les plus importantes données par le Maître.
Dans la parabole de l’intendant avisé, Jésus a attiré l’attention sur la nécessité d’accorder aux réalités spirituelles la même habileté, la même énergie et la même clairvoyance que ces qualités que l’on montre si facilement dans les réalités passagères de ce monde :
Puisque vous étiez si diligents à faire des profits personnels quand vous étiez au service du moi, pourquoi montreriez-vous moins d’empressement à gagner des âmes pour le royaume, puisque vous êtes maintenant les serviteurs de la fraternité des hommes et les intendants de Dieu ? (1853, 5)
Les enfants du monde montrent parfois plus de sagesse que les enfants de lumière pour préparer leur avenir. (1854, 1)
La parabole du mauvais riche, appelé Divès, et du pauvre Lazare ne vient pas de Jésus mais de Jean le Baptiste :  
Certains d’entre nous ont entendu Jean le Baptiste fulminer l’avertissement de cette parabole à ceux qui aiment les richesses et convoitent la fortune mal acquise. (1854, 5)
Cette parabole du Baptiste est terrible pour les riches qui ne prêtent pas la moindre attention au malheureux qui vit à côté d’eux et qu’ils ignorent : « Je suis dans une grande détresse à cause de ma punition » (1855, 0)
Ce seraient donc des tourments horribles et qui n’auraient jamais de fin qui attendraient ces riches qui sont, malheureusement, si nombreux à toutes les époques.
Jésus est loin d’approuver cette vision de Jean le Baptiste :
Cette ancienne parabole n’est pas conforme à l’évangile que nous prêchons. (1854, 5)
Les apôtres et les disciples interrogèrent souvent Jésus sur la parabole de Divès et de Lazare, mais il ne consentit jamais à la commenter. (1855, 1)

L’enseignement des paraboles de la brebis perdue, de la pièce d’argent et du fils prodigue

Jésus avait une grande prédilection pour raconter ces trois histoires à la suite. (1853, 2)
Il présentait l’histoire de la brebis perdue pour montrer que, si les hommes s’écartent involontairement du sentier de la vie, « le Père se soucie de ces enfants perdus et sort avec ses Fils, les vrais bergers du troupeau, pour rechercher la brebis égarée » (1853, 2)
Il racontait ensuite l’histoire de la pièce d’argent perdue dans la maison, pour illustrer la minutie de « la recherche divine de tous ceux qui sont troublés, déconcertés ou autrement aveuglés spirituellement par les soucis matériels et la masse des détails de la vie » (1853, 2)
Ensuite, Jésus se lançait dans narration de la parabole du fils qui a abandonné le foyer familial pour tenter sa chance : « Père, donne-moi le tiers de ton avoir, ce qui me reviendrait en héritage, et permets-moi de partir dans le monde tenter ma propre chance » (1851, 4), et de son accueil par son père à son retour, pour montrer combien est « complète la réintégration du fils perdu dans la maison et le cœur de son Père » (1853, 2)

Un enseignement important est donné quand on met en parallèle les paraboles de la brebis perdue et du fils prodigue, aussi bien en ce qui concerne la position de la créature humaine que la réaction du Créateur.
Dans la parabole de la brebis perdue, c’est bien involontairement que les hommes s’égarent loin de Dieu, alors que dans la parabole du fils prodigue c’est, tout au contraire, volontairement que ceux-ci rejettent le Père pour mener leur vie comme bon leur semble.
Dieu ne cesse d’aller à la recherche de ceux qui se sont éloignés de lui sans en avoir vraiment conscience : telle est la leçon de la parabole de la brebis perdue ; Dieu est toujours accueillant – quelles que soient les fautes commises – pour tous ceux qui se repentent et reviennent vers lui : telle est la leçon de la parabole du fils prodigue.
Maintes et maintes fois durant les années de son enseignement, Jésus raconta et répéta l’histoire du fils prodigue.
Cette parabole et l’histoire du bon Samaritain étaient son moyen favori pour enseigner l’amour du Père et les sentiments fraternels envers le prochain. (1853, 3)
Fascicule 170

Le Royaume des Cieux

Résumé

Lors de son dernier sermon à Pella, Jésus fit « l’une des allocutions les plus remarquables de son ministère public, embrassant une discussion complète et détaillée du royaume des cieux » (1858, 1)

Il se rendait compte à quel point les expressions telles que « royaume des cieux » et « royaume de Dieu » pouvaient troubler ses disciples.

L’idée d’un roi temporel était trop profondément enracinée dans le mental des Juifs pour être délogée en une seule génération.

Toutefois, Jésus refusa toujours de traiter son Père de roi, mais « il ne s’opposa pas ouvertement à ce concept longtemps entretenu du royaume » (1858, 1)

Le Maître chercha sérieusement à convaincre ses disciples « d’abandonner l’emploi de l’expression royaume de Dieu, en faveur d’une équivalent plus pratique, la volonté de Dieu, mais il n’y parvint pas » (1860, 6)

Il insista aussi sur le fait que le royaume n’était pas à considérer dans le futur, mais dans le présent :
Jésus enseigna que, par la foi, le croyant entre dès maintenant dans le royaume. (1861, 2)
Pour cela, deux choses sont nécessaires : la foi et la sincérité d’une part, la faim de la vérité d’autre part.

Jésus mit l’accent sur les cinq points suivants représentant les caractéristiques essentielles de l’évangile du royaume :

1.- La prééminence de l’individu.
2.- La volonté comme facteur déterminant dans l’expérience humaine.
3.- La communion spirituelle avec Dieu le Père.
4.- Les satisfactions suprêmes du service expression de l’amour de l’homme.
5.- La transcendance du spirituel sur le matériel dans la personnalité humaine. (1863, 7-11)

Comment les Eglises chrétiennes ont faussé les enseignements de Jésus sur le Royaume

Le niveau élevé des enseignements de Jésus devait profondément troubler ses disciples qui ont bien souvent montré une très grande incompréhension durant le temps où le Maître était parmi eux :
Les apôtres étaient incapables de saisir la signification réelle des propos du Maître concernant le royaume. (1860, 5)

Cet idéal consistant à établir le royaume au cœur des hommes et la gouverne de l’esprit divin chez les croyants leur paraissait de portée inaccessible.
C’est pourquoi « ils substituèrent à son idéal du royaume la création progressive d’une organisation sociale visible, l’Eglise chrétienne » (1865, 4)
Une Eglise officielle et institutionnelle devint le substitut de la fraternité du royaume conduite individuellement par l’esprit. (1864, 9)
Bien plus que les apôtres et les auteurs des Evangiles, Paul fut le principal responsable de ce bouleversement qui fit passer la conception de Jésus (foi dans la paternité de Dieu proclamant la consécration sincère à faire la volonté du Père et, en conséquence, fraternité spirituelle des hommes) à celle dans laquelle toute la foi chrétienne fut centrée sur Jésus.
Le Christ devint ainsi le chef de l’Eglise plutôt que le frère aîné de chaque croyant de la famille du Père dans le royaume. (1865, 7)
En très peu de temps, l’enseignement de cette histoire à propos de Jésus supplanta presque entièrement l’enseignement de l’évangile de Jésus sur le royaume. (1866, 2)
Ce ne fut pas seulement ce basculement complet de la conception du royaume des cieux qui est à mettre à la charge de Paul, mais aussi la doctrine de la rédemption
des péchés par le sang du Christ.
Fortement marqué par les influences juives et mithriaques sur la valeur rédemptrice du sang à titre d’expiation pour les péchés, Paul, à lui seul, peut être considéré comme le fondateur du christianisme ; toutes les Eglises chrétiennes sont farouchement attachées à la croyance de Jésus mort sur la croix pour prendre sur lui les péchés des hommes.
Les Gentils chrétiens commencèrent de très bonne heure à accepter les doctrines de Paul, qui conduisirent de plus en plus à la croyance générale que Jésus était le Rédempteur des enfants de l’Eglise. (1864, 6)

L’évangile tel que Jésus l’a enseigné finira par s’imposer

Même si les Eglises chrétiennes ont trahi le Maître en déformant ses enseignements, elles n’en ont pas moins réalisé une action positive tout au long des siècles qui ont suivi, aussi bien par leurs œuvres en faveur des malheureux, des rejetés dans la société, qu’en ne laissant pas le souvenir de Jésus sombrer dans l’oubli.
Le concept de Jésus est encore vivant dans les religions évoluées du monde. (1865, 7)

Les enseignements du Maître, tels qu’ils ont été donnés (et qui ont été très incomplètement repris dans les Evangiles) ne sont pas perdus.

Il y a dans ces enseignements une nature éternelle qui ne leur permettra pas de rester indéfiniment stériles dans le cœur des hommes réfléchis.

Vous devriez comprendre que cette Eglise extérieure est seulement l’état larvaire du royaume spirituel contrecarré ; elle fera traverser au royaume le présent âge matériel et le conduira jusqu’à une dispensation plus spirituelle où les enseignements du Maître trouveront l’occasion de se développer plus pleinement.
L’Eglise dite chrétienne devient de cette manière la chrysalide où sommeille maintenant le concept du royaume selon Jésus.
Le royaume de la fraternité divine est toujours vivant ; il est sûr de sortir finalement de sa longue submersion, tout aussi sûrement que le papillon finit par émerger en tant que magnifique développement de sa chrysalide métamorphique moins attrayante. (1866, 4)
Fascicule 171

Sur le chemin de Jérusalem

Résumé

Au cours de cette période (deuxième quinzaine du mois de mars de l’an 30) il n’y eut – heureusement – pas que la requête absurde de la mère des fils Zébédée, mais des moments réjouissants comme le comportement admirable de Zachée.
Son ingéniosité méritait d’être soulignée : grimpé dans un sycomore, « il savait que, de cette manière, il pourrait bien voir le Maître lors de son passage » (1873-1874)
Mais, c’est surtout son immense générosité qui témoigne en sa faveur :
Je vais donner aux pauvres la moitié de tous mes biens ; et, dès demain, si j’ai exigé à tort quelque chose de quelqu’un, je le lui restituerai au quadruple. (1874, 1)

La guérison de Bartimée, l’aveugle de Jéricho, est à porter au crédit du Maître, mais surtout de la foi de l’aveugle :
Tu recouvreras la vue ; va ton chemin ; ta foi t’a guéri. (1873, 3)

La demande insensée de la mère de Jacques et Jean Zébédée et le sermon sur « l’Evaluation du Prix »

On peut comprendre l’extrême surprise de Jésus quand Salomé lui fit la requête suivante : « Je voudrais ta promesse que mes fils seront à l’honneur avec toi, l’un siégeant à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton royaume » (1867, 4)
Jésus ne pouvait qu’être profondément chagriné d’apprendre, qu’après tant d’années passées avec lui, Jacques et Jean soient encore demeurés si attachés à des objectifs de gloire temporelle ; et que dire de leur manque de courage pour ne pas avoir exprimé eux-mêmes leur sotte et folle demande : « Je suis déçu que vous ameniez votre mère pour me présenter cette requête » (1868, 0)

Salomé s’était-elle aussi rendu compte qu’elle avait un autre fils, David, qui fut d’une fidélité à toute épreuve envers Jésus, d’une efficacité reconnue pour ses qualités d’organisateur pour le fonctionnement des camps (1657, 1-5) et le service des messagers sur tout le territoire de la Palestine et au-delà (1668,4 ; 1771, 5) ; David fit preuve d’une humilité exceptionnelle en ne manifestant pas la moindre jalousie ou envie envers ses frères.
Une mère peut-elle laisser de côté l’un de ses fils dont la vie et le comportement furent en tous points exemplaires, ce qui ne fut pas toujours le cas de Jacques et de Jean…

On peut penser que cet incident si affligeant ait marqué Jésus quand il prononça son sermon si exigeant et si sévère sur « l’Evaluation du Prix » ; ce sermon s’adressait en premier lieu aux apôtres, toujours obsédés par des rêves de richesse et de gloire :
Si vous voulez être mes disciples, il faut que vous soyez disposés à abandonner père, mère, femme, enfants, frères et sœurs. Quiconque veut désormais être mon disciple doit accepter de renoncer même à sa vie. (1869, 4)

« Tandis que Jésus passait »

Le trait exceptionnel de la personnalité du Maître n’était pas tant sa perfection que son harmonie, son exquise unification équilibrée. (1101, 5)
Il était si bien équilibré parce qu’il était si parfaitement unifié. (1102, 1)

Jésus répandait le réconfort partout où il passait. Tous ceux qui furent en contact avec lui ne cessèrent de s’émerveiller des paroles aimables qui sortaient de sa bouche.
La constante bienveillance du Maître pour chacun touchait le cœur des hommes, mais sa fermeté de caractère stupéfiait ceux qui le suivaient.
Il montrait une sincère compassion pour les souffrances humaines, mais savait – quand il le fallait – secouer et motiver ceux qui manquaient de courage pour affronter les épreuves de la vie :
Il se laissait rarement aller à la pitié. (1874, 6)
Jésus aimait tellement les hommes, et si sagement, qu’il n’hésitait jamais à être sévère avec eux quand l’occasion exigeait cette discipline. (1875, 2)

Il avait un remarquable sens de l’observation pour comprendre les besoins des hommes et détecter leurs désirs.
Et, c’est avec une délicate attention, sans vouloir s’imposer, qu’il entrait en contact avec tous ceux et toutes celles qui cherchaient des réponses aux difficultés qui les tourmentaient.
Quand Jésus réconfortait un mental inassouvi et soignait une âme assoiffée, le bénéficiaire de sa miséricorde n’avait pas tellement le sentiment de se confesser à lui, mais plutôt de conférer avec lui.
Ils avaient en lui une confiance illimitée parce qu’ils voyaient qu’il avait tellement foi en eux. (1875, 0)

Jésus était une personne exceptionnellement gaie, sans être d’un optimisme aveugle ou déraisonnable.
Il exhortait en disant constamment : « Ayez bon courage » (1102, 6)

Cet homme de Galilée n’était pas un homme de douleurs ; il avait une âme joyeuse.
Il ne cessait de dire : « Réjouissez-vous et soyez pleins d’allégresse »
Mais, lorsque le devoir l’exigea, il accepta de traverser courageusement la « vallée de l’ombre de la mort » (1103, 1)

La plupart des choses réellement importantes que Jésus dit ou fit semblèrent se produire par hasard, « tandis qu’il passait » (1875, 4)

Aujourd’hui, comme autrefois en Galilée, Jésus continue à unifier l’expérience mortelle et à coordonner les efforts humains.
Il unifie la vie, ennoblit le caractère et simplifie l’expérience. Il pénètre le mental humain pour l’élever, le transformer et le transfigurer.
Il est littéralement vrai que, « si un homme a le Christ Jésus en lui, il est une nouvelle créature ; les anciennes choses sont en train de passer et voici, toutes choses deviennent nouvelles » (1103, 6)
Fascicule 172

L’entrée à Jérusalem

Résumé

L’onction de Béthanie marqua le début de la semaine pascale, un hommage appuyé de Jésus à Marie, une femme qui lui témoigna un attachement indéfectible et admirable, comme son frère Lazare et sa sœur Marthe.

Béthanie demeurera pour toujours un village qui resta fermement attaché au Maître.
Certes, Jésus avait rencontré des succès à Nazareth, à Capharnaüm et à Jérusalem, mais comme il n’avait pas répondu aux attentes et espoirs temporels de leurs habitants, il avait finalement été rejeté.
Ce fut dans ce petit village, où presque tous les hommes, femmes et enfants étaient des croyants, que Jésus choisit d’accomplir la plus puissante œuvre de son effusion terrestre, la résurrection de Lazare.
S’il le ressuscita, ce ne fut pas pour amener les habitants à croire, mais plutôt parce qu’ils croyaient déjà. (1880, 7)

L’entrée à Jérusalem fut un triomphe pour Jésus ; et pourtant le Maître n’était pas monté sur un cheval, mais sur un âne.
Un roi belliqueux entrait toujours dans une ville monté sur un cheval ; un roi en mission pacifique et amicale entrait toujours monté sur un âne. (1881, 3)

La foule heureuse commença à chanter, ou plutôt à crier à l’unisson le psaume : « Hosanna au Fils de David ; béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit le royaume qui descend des cieux » (1882, 2)

Les pharisiens étaient complètement désemparés :
Voyez, tout ce que nous faisons ne sert à rien ; nous sommes confondus par ce Galiléen. Le peuple est devenu fou de lui ; si nous n’arrêtons pas ces ignorants, le monde entier va le suivre. (1882, 7)

Mais Jésus n’exploita pas cette situation pourtant si favorable et, le soir même, il repartit pour Béthanie avec ses apôtres.

Jamais douze humains n’éprouvèrent des sentiments aussi variés et inexplicables que ceux qui surgissaient maintenant dans le mental et l’âme de ces ambassadeurs du royaume.
Ces robustes Galiléens étaient troublés et déconcertés ; ils ne savaient pas à quoi s’attendre ; ils étaient trop surpris pour être effrayés. (1883-1884)

La déception venait principalement de ce qu’une extraordinaire occasion avait été offerte à Jésus d’affirmer son autorité dans le cœur même de Jérusalem, et cette occasion avait été – pour eux – lamentablement gâchée.

Pierre était terriblement déçu que Jésus n’ait pas profité de cette vague de faveur populaire pour faire une proclamation quelconque. (1884, 2)

Jacques ne pouvait comprendre pourquoi Jésus gâchait cette magnifique occasion de proclamer le royaume. (1884, 3)

A cinq heures de l’après-midi, Simon Zélotès n’était plus qu’un apôtre silencieux, abattu et désillusionné. (1886, 2)

Après Simon Pierre et Simon Zélotès, ce fut Matthieu qui éprouva la plus violente tension nerveuse et se trouva, le soir, dans un état de complet épuisement. (1885, 3)

Quant à Judas, sa décision était prise : il trahirait Jésus. (1887, 1)

Jean fut le seul à ne pas se laisser abattre comme ses compagnons :
Il saisit partiellement la signification spirituelle de ce que l’on appelle l’entrée triomphale à Jérusalem. (1884, 4)

Marie, la sœur de Lazare, et l’onction à Béthanie

Ce fut une surprise pour presque tous les participants au banquet chez « Simon, le principal notable du petit village de Béthanie » (1878, 1) quand Marie s’approcha de Jésus, et versa sur sa tête le contenu d’un grand flacon d’albâtre.
Après en avoir oint la tête du Maître, elle commença à en verser sur ses pieds et défit ses cheveux pour les lui essuyer. (1879, 3)

Face à ceux qui, comme Judas, trouvaient qu’il s’agissait d’un véritable gaspillage, Jésus loua vivement l’acte si généreux de Marie :
Dans les âges à venir, partout où l’évangile sera prêché dans le monde, ce qu’elle a fait sera raconté en mémoire d’elle. (1879, 4)

C’était une offrande de grand prix de la part de Marie, il s’agissait d’un « onguent très rare et coûteux » (1879, 3) ; il équivalait au salaire d’un homme pendant une année.

Lazare et Marthe savaient tous deux que Marie avait mis longtemps à épargner l’argent destiné à acheter ce flacon de nard ; ils approuvaient de tout cœur qu’elle ait agi en cette affaire selon le désir de son cœur. (1879-1880)

Lazare devint, tout comme Jésus, l’ennemi qui devait périr :
Les chefs des prêtres décidèrent bientôt que Lazare devait également mourir.
Ils conclurent, à juste titre, qu’il serait inutile de mettre Jésus à mort s’ils laissaient vivre Lazare, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. (1880, 1)

C’est pourquoi Jésus eut un entretien avec Lazare et lui recommanda d’éviter de sacrifier sa vie à l’esprit de vengeance du sanhédrin.
Quelques jours plus tard, le frère de Marthe et Marie s’enfuit pour Philadephie avant que les fonctionnaires du sanhédrin viennent pour l’arrêter.
Fascicule 173

Le lundi à Jérusalem

Résumé

Ce lundi matin, Jésus et ses apôtres s’étaient réunis chez Simon à Béthanie ; après une brève conférence, ils repartirent pour Jérusalem.

Arrivés dans la grande cour du temple, ils furent assaillis par une bruyante multitude de changeurs, de vendeurs et de marchands d’animaux.
Le Maître fut fortement indigné quand on demanda à un Juif d’Alexandrie « une commission trop élevée » et quand un Galiléen fut ridiculisé et bousculé par des « Judéens, arrogants et se prétendant supérieurs » (1890, 1)

Et, c’est alors que Jésus entra dans une violente et soudaine colère ; suivi par les pèlerins galvanisés, il ouvrit les portes des étables, chassa les animaux emprisonnés et renversa les tables des changeurs.
En moins de cinq minutes, tout commerce avait été balayé du temple. (1890, 2)

Jésus s’adressa à la foule en ces termes : « Vous avez assisté, aujourd’hui, à ce qui est annoncé dans les Ecritures : « Ma maison sera appelée une maison de prières pour toutes les nations, mais vous en avez fait une caverne de voleurs » (1890, 2)

Les chefs religieux et les scribes s’en trouvèrent complètement décontenancés et ne surent que faire, car « ils craignaient beaucoup les foules qui approuvaient maintenant si ouvertement l’expulsion des spéculateurs profanes » (1890, 4)

Cette épuration du temple révèle l’attitude du Maître envers la commercialisation des pratiques religieuses ainsi que sa répulsion pour toutes les formes d’injustice et de spéculation aux dépens des pauvres et des ignorants. (1891, 1)

Cet acte surprenant de Jésus dépassait la compréhension de ses apôtres ; stupéfaits, ils ne firent pas le moindre geste pour participer à l’épuration du temple.

Pour discréditer Jésus et lui faire perdre le soutien des foules, les membres du sanhédrin décidèrent de désigner cinq groupes qui s’efforceraient de mettre le Maître en difficulté lors de ses enseignements.
Mais les questions posées se retournèrent contre leurs auteurs qui furent ridiculisés devant « le petit peuple qui ne pouvait manquer de noter la différence entre la majesté morale du Maître et l’hypocrisie calculée de ses ennemis » (1892, 5)

Lors de la parabole des deux fils, Jésus jeta à la face de ses adversaires :
Je proclame que les publicains et les prostituées entreront dans le royaume de Dieu avant vous, qui prétendez avec ostentation servir le Père qui est aux cieux tout en refusant d’accomplir ses œuvres…
Vous ne croyez pas non plus à mon enseignement, mais le peuple écoute mes paroles avec joie. (1893, 2)
Dans la parabole des vignerons meurtriers, ce fut un avertissement sévère qui fut adressé aux pharisiens et aux sadducéens :
Je vous avertis donc une fois de plus que, si vous continuez à rejeter cet évangile, le royaume de Dieu vous sera bientôt enlevé pour être donné à un peuple disposé à recevoir la bonne nouvelle et à produire les fruits de l’esprit. (1894, 2)

Les pratiques mercantiles intolérables dans l’enceinte du temple de Jérusalem

En principe, il était possible d’apporter ses propres animaux pour les divers sacrifices, mais comme « ceux-ci ne devaient présenter aucune « tare » au sens de la loi lévitique interprétée par les inspecteurs officiels du temple » (1888, 4), il y avait de grands risques qu’ils soient refusés :
Bien des fidèles avaient subi l’humiliation de voir leur animal, supposé parfait, rejeté par les examinateurs du temple. (1888, 4)
La pratique se généralisa donc d’acheter les animaux sacrificiels au temple même.

Des affaires très actives et procurant d’énormes profits avaient ainsi vu le jour : « Une part des bénéfices était réservée au trésor du temple, mais la majeure partie en revenait indirectement aux familles des grands prêtres au pouvoir » (1888, 4)

De temps à autre, on augmentait, d’une manière exorbitante, les prix demandés, spécialement durant les grandes fêtes nationales :
A un certain moment, les prêtres avides allèrent jusqu’à exiger l’équivalent d’une semaine de travail pour un couple de pigeons que l’on aurait normalement vendu aux pauvres pour quelques deniers. (1889, 0)

On avait développé également un vaste système de banque et de change qui se pratiquait jusque dans l’enceinte du temple.
Durant la dynastie Asmonéenne, les Juifs avaient frappé leur propre monnaie d’argent, et la pratique s’était établie d’exiger que la taxe d’un demi-sicle et tous les autres droits du temple fussent payés avec cette monnaie juive. (1889, 1)

Des changeurs, sous le contrôle des Autorités du temple, établissaient des taux élevés pour « l’échange des nombreuses sortes de monnaies circulant en Palestine et dans d’autres provinces de l’empire romain » (1889, 1)
On comptait « au moins vingt sortes de monnaies apportées périodiquement par les pèlerins lors de leur passage à Jérusalem » (1889, 2)

En plus de ces gains sur l’échange des monnaies, les changeurs « étaient autorisés à prélever une commission de quinze à vingt centimes sur l’échange d’une pièce valant à peu près cinquante centimes, et le double sur une pièce de valeur supérieure » (1889,1)

Le trésor du temple et les chefs religieux tiraient d’immenses profits de ces activités commerciales.

Il n’était pas rare que le trésor du temple contînt l’équivalent de dix tonnes d’or, tandis que le petit peuple languissait dans la misère et continuait à payer ces prélèvements injustes. (1889, 2)
Fascicule 174

Le mardi matin au temple

Résumé

Au cours de cette matinée du mardi, les dramatiques événements de la Passion étaient tout proches.

Ce fut pour Jésus l’occasion de s’adresser personnellement à chacun de ses apôtres, ses amis, qui l’avaient accompagné tout au long de son ministère et qui avaient partagé avec lui des moments de joie, mais aussi bien des épreuves et des peines. (1897, 2)
Il s’agissait avant tout de leur redonner courage : à André : « Ne te laisse pas décourager par les événements imminents » ; à Jacques : « Ne faiblis pas devant les apparences extérieures » ; à Nathanaël : « Reste ferme dans ta foi quand tout semblera s’effondrer » ; aux jumeaux Alphée : « Ne vous laissez pas écraser par les choses que vous ne comprenez pas »
Mais il fallait aussi avertir certains d’entre eux que le Maître connaissait bien : à Pierre : « Ne mets ta confiance ni dans la vigueur de ton bras, ni dans les armes d’acier » ; à Jean : « Aime même tes ennemis »
Quant à Judas, il ne fut pas non plus oublié dans la tendre bienveillance de Jésus : « Judas, je t’ai aimé et j’ai prié pour que tu aimes tes frères. Ne te lasse pas de bien faire. Je t’avertis de te méfier de ceux qui font glisser les hommes sur les sentiers de la flatterie et qui les empoisonnent par les flèches du ridicule »

La question posée par des sadducéens « érudits et rusés » (1900, 1) au sujet de la résurrection avait pour but de tendre un piège à Jésus.
Dans sa réponse, le Maître affirma positivement la survie des créatures mortelles par la technique de la résurrection, mais en aucun sens il ne mentionna avec approbation la croyance pharisienne à la résurrection du corps humain sous sa forme physique. (1900, 4)

A un pharisien, qui était juriste, et qui lui demandait quel était le plus grand commandement, Jésus devait rappeler les deux commandements d’amour à partir des Ecritures. Ce pharisien loua vivement Jésus pour sa réponse et « le même soir, ce juriste se rendit au camp du Maître près de Gethsémani, confessa sa foi dans l’évangile du royaume et fut baptisé par Josias, l’un des disciples d’Abner » (1901, 4)

Il y avait à ce moment-là un certain nombre de Grecs venant d’Alexandrie, d’Athènes et de Rome. Ils se rendirent auprès de Jésus pour l’entendre et ne furent pas insensibles à son message, puisque « trente d’entre eux avaient décidé d’entrer dans le royaume » (1903, 2)

Jésus releva que quoique bien des responsables juifs fussent de farouches adversaires, il y en avait qui, au contraire, avaient le courage de croire en lui :
Il y a dans cette salle, plus de vingt hommes qui ont été membres du Sanhédrin ou qui ont occupé de hauts postes dans les conseils de la nation, bien que certains d’entre eux n’osent encore confesser ouvertement la vérité, de crainte d’être expulsés de la synagogue. (1903, 0)
A la fin du discours du Maître aux Juifs et aux Grecs, « l’Ajusteur Personnalisé qui avait habité en lui avant son baptême, apparut à Jésus et dit : « J’ai déjà maintes fois glorifié mon nom dans tes effusions, et je le glorifierai encore une fois » (1904, 1)
Bien que les Juifs et les païens dans l’assistance n’aient pas entendu la voix, ils furent frappés de ce que Jésus se soit interrompu dans son discours ; et ils se dirent l’un à l’autre : « Un ange lui a parlé » (1904, 2)

Le pardon divin

Des divergences d’opinion opposaient Pierre et Jacques au sujet du pardon des péchés.
C’est pourquoi la question suivante fut posée par Pierre à Jésus :
Maître, Jacques et moi, nous ne sommes pas d’accord sur tes enseignements au sujet du pardon des péchés.
Jacques prétend que, d’après toi, le Père nous pardonne même avant que nous ne lui demandions, et, moi, je maintiens que le repentir et la confession doivent précéder le pardon.
Qui de nous a raison ? Qu’en dis-tu ? (1898, 1)

Jésus ramena les relations de Dieu avec ses créatures à celles des parents avec leurs enfants :
Vous ne saisissez pas la sympathie compréhensive que de sages parents éprouvent pour leurs enfants dépourvus de maturité et parfois égarés…
Le père peut regarder l’immaturité de l’enfant à la lumière de la maturité parentale plus grande, de l’expérience plus mûre du partenaire le plus âgé. (1898, 2-3)
Dans le cas de l’enfant terrestre et du Père céleste, le parent divin possède, dans une mesure infinie et divine, la compassion et l’aptitude à comprendre avec amour :
Le pardon divin est inévitable ; il est inaliénable et inhérent à la compréhension infinie de Dieu…
La justice divine est si éternellement équitable qu’elle englobe infailliblement la miséricorde compréhensive. (1898, 3)

En ce qui concerne le pardon entre les hommes, Jésus ajouta :
Quand vous aimez votre frère, vous lui avez déjà pardonné. (1898, 4)
Le pardon est contenu dans l’amour et il s’offre immédiatement et sans conditions ; et face à l’étendue de la compréhension de cet amour, celui qui est fautif ne peut qu’en éprouver du repentir.

Jacques, qui prétendait que le Père pardonnait avant même que la demande ait été faite, avait raison ; Pierre, qui s’en tenait au repentir et à la confession, avait tort.
Il ne semble vraiment pas que la leçon ait porté pour Pierre, car selon le livre des Actes des Apôtres (2, 38 et 3, 19-20), en deux occasions, il a bien mis en avant la nécessité du repentir, condition préalable au pardon et au salut.
Le péché qui est si souvent mis en avant dans le christianisme « ne fait pas partie de la conscience de Dieu, mais il est une expérience de la conscience des créatures » (1898, 4)
Fascicule 175

Le dernier discours au temple

Résumé

Ce fut un peu après deux heures, le mardi après-midi, que Jésus arriva au temple, accompagné de ses apôtres (sauf Judas), de Joseph d’Arimathie, des trente Grecs et de quelques autres disciples.

Les changeurs et les marchands n’avaient pas osé revenir de peur de la foule excitée qui les avait chassés la veille.

Le discours que Jésus prononça constituait « son ultime appel au peuple juif et l’accusation finale contre les véhéments ennemis qui cherchaient à l’anéantir – scribes, pharisiens, sadducéens et principaux dirigeants d’Israël » (1905, 1)

Au début de son discours, Jésus releva tout d’abord l’accueil très favorable qui lui avait été rendu tout au long de son ministère :
Nombreux sont ceux qui ont vu la lumière et qui sont entrés, par la foi, dans le royaume des cieux. (1905,3)

Cet accueil de l’évangile n’a pas concerné que les Juifs : « Beaucoup de Juifs, de Samaritains et même de Gentils, ont cru à l’évangile du royaume » (1906,4)

Pourtant, parmi les Juifs, un certain nombre d’entre eux avaient rejeté le Maître :
Ceux qui auraient dû être les premiers à s’avancer pour accepter la lumière du ciel ont obstinément refusé de croire à la révélation de la vérité de Dieu – Dieu révélé dans l’homme et l’homme élevé à Dieu. (1906, 4)

La tendre sollicitude du Père pour le peuple d’Israël, les proclamations de la vérité et les guérisons accomplies par Jésus n’ont pas suffi à convaincre ceux qui étaient résolus à refuser l’évangile.

Leur haine allait s’abattre sur le Maître : « Vous vous préparez maintenant à tuer le Fils de l’Homme » (1906, 1)

Cet ultime appel de Jésus ne trouvant que des cœurs endurcis, ce fut alors que le Maître se lança dans de violentes imprécations : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! », imprécations répétées à de nombreuses reprises.

A la fin, Jésus exprima la peine et la douleur immenses qu’il avait pour avoir échoué auprès de tant de ses compatriotes :

O Jérusalem et enfants d’Abraham, vous qui avez lapidé les prophètes et tué les instructeurs qui vous furent envoyés, maintenant encore je voudrais rassembler vos enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne voulez pas ! (1908, 7)
La réponse ne se fit pas attendre :

C’est un peu avant minuit, ce mardi 4 avril de l’an 30, que le Sanhédrin, tel qu’il était alors constitué, vota officiellement et à l’unanimité d’infliger la peine de mort aussi bien à Jésus qu’à Lazare. (1909, 4)

La condamnation à mort du Fils de Dieu (même avant son jugement) fut la réplique du Sanhédrin à l’ultime offre de miséricorde céleste, offre étendue à la nation en tant que telle. (1910, 0)

Les Juifs face à la Passion de Jésus-Christ et devant l’Histoire

Le fait que les dirigeants spirituels et les éducateurs religieux de la nation juive rejetèrent jadis les enseignements de Jésus et conspirèrent pour provoquer sa mort cruelle n’affecte en rien le statut individuel de tout Juif dans sa position vis-à-vis de Dieu.

Ces événements ne devraient pas inciter les disciples avoués du Christ à entretenir des préjugés contre les Juifs en tant que compagnons mortels. (1909, 1)

Les Juifs, en tant que nation et que groupe sociopolitique, ont payé à plein le prix terrible d’avoir rejeté le Prince de la Paix.

Rien ne justifie de « faire subir, aux descendants individuels de ces Juifs de jadis, les persécutions que leur ont infligées certains prétendus disciples intolérants, indignes et sectaires de Jésus de Nazareth, qui était lui-même un Juif de naissance. (1909, 1)

Cette haine et ces persécutions irréfléchies et contraires au modèle christique contre les Juifs contemporains se sont maintes fois terminées par les souffrances et la mort de bien des Juifs innocents dont, parmi leurs ancêtres de l’époque de Jésus, certains avaient sincèrement accepté l’évangile.

Un frisson d’horreur passe sur les êtres célestes quand ils observent les prétendus disciples de Jésus prendre plaisir à persécuter, harceler et même assassiner les descendants actuels de Pierre, de Philippe, de Matthieu et d’autres Juifs palestiniens qui donnèrent si glorieusement leur vie en tant que premiers martyrs de l’évangile du royaume des cieux. (1909, 2)

Combien il est cruel et stupide de faire souffrir des enfants innocents pour les péchés de leurs ancêtres, méfaits qu’ils ignorent entièrement et dont ils ne peuvent aucunement être responsables !
Et l’on accomplit ces mauvaises actions au nom de celui qui enseigna à ses disciples d’aimer même leurs ennemis !

Il faut que les croyants au royaume, ceux qui suivent les enseignements de Jésus, cessent de maltraiter le Juif en tant qu’individu, en le considérant comme coupable du rejet et de la crucifixion de Jésus. (1909, 3)

Le Père et notre Fils Créateur n’ont jamais cessé d’aimer les Juifs.
Dieu ne fait pas acception de personnes, et le salut est destiné aux Juifs aussi bien qu’à ceux qui ne le sont pas.
Fascicule 176

Le mardi soir sur le Mont Olivet

Résumé

La future destruction du temple annoncée par Jésus pouvait surprendre les apôtres :
Vous voyez ces pierres et ce temple massif.
En vérité, en vérité, je vous dis que les jours viennent bientôt où il n’en sera pas laissé pierre sur pierre. Elles seront toutes jetées bas. (1912, 1)

Les apôtres pouvaient être terriblement effrayés quand Jésus leur parla de signes tels que des guerres, des famines, des tremblements de terre, ainsi que des persécutions qu’ils devraient subir. (1912, 3)
Les apôtres restèrent très longtemps assis en silence, sous la lumière de la lune, tandis que ces étonnantes prédictions du Maître s’incrustaient dans leur mental désemparé. (1913, 4)

Mais Jésus tenait à les rassurer :
Je ne vous abandonnerai pas ; mon esprit ne vous désertera pas… Ne mettez pas en doute que l’évangile du royaume triomphera de tous ses ennemis et sera finalement proclamé à toutes les nations. (1913, 0)

Beaucoup de disciples de Jésus interprétèrent ces prédictions comme se rapportant aux changements qui se produiraient dans Jérusalem quand la réapparition du Messie aurait pour résultat d’instaurer la Nouvelle Jérusalem et d’agrandir la ville pour qu’elle devienne la capitale du monde.

La doctrine de la seconde venue du Christ fut donc incorporée de bonne heure dans les enseignements chrétiens ; presque toutes les générations ultérieures de disciples ont pieusement cru à cette vérité et espéré avec confiance que Jésus reviendrait un jour. (1914, 2)

Qu’il s’agisse des apôtres ou des multitudes de multitudes de croyants qui auraient foi dans l’évangile, ce message du Maître s’adresse à tous :

A vous, qui croyez à cet évangile du royaume, en quoi vous importe-t- il que des nations soient renversées, que l’âge prenne fin, ou que toutes les choses visibles s’effondrent, puisque vous savez que votre vie est le don du Fils, et quelle est éternellement en sécurité chez le Père ?
Puisque vous avez vécu la vie temporelle par la foi et produit les fruits de l’esprit sous forme de droiture en servant vos semblables avec amour, vous pouvez, avec cette même foi en la survie qui vous a fait traverser sur terre votre première aventure de filiation avec Dieu, envisager avec plaisir et confiance le prochain pas dans la carrière éternelle. (1916, 2)

Ce sont des paroles de Jésus, pleines d’espoir et de confiance, sur lesquelles les hommes devraient longuement méditer !...
L’enseignement de la parabole des talents

Dans cette parabole, Jésus adresse un vif et significatif avertissement :

Le fait que vous ayez autrefois accepté la filiation dans le royaume céleste ne vous sauvera pas si vous rejetez sciemment et obstinément les vérités concernant la fécondité spirituelle progressive des fils de Dieu incarnés. (1916, 3)

La vérité ne vous est pas donnée pour que vous la cristallisiez dans des formes établies, sûres et honorées. (1917, 3)

Il ne suffit pas d’avoir la foi (ou plutôt de s’imaginer que l’on a la foi) ; il ne suffit pas d’obéir aux pratiques religieuses imposées par son Eglise ; il ne suffit pas de mener un vie honnête.

Le serviteur qui avait reçu un seul talent avait cru bien faire en le cachant « en sécurité dans la terre » (1917, 0) ; il n’avait pas pris conscience que c’est bien autre chose qu’attendait de lui son maître : faire fructifier ce talent.

On ne peut rester stagnant dans les affaires du royaume éternel. (1917, 1)
Tout au long des siècles qui ont suivi le séjour de Jésus sur notre planète, des multitudes de pratiquants (croyant pourtant être de bonne foi) ont été piégées par ce qui était et ce qui est un poison mortel : leur inertie spirituelle :

Combien il est attristant de voir des générations successives de disciples avoués de Jésus dire au sujet de leur gestion de la vérité divine :
« Maître, voici la vérité que tu nous a confiée il y a cent ans ou mille ans. Nous n’en avons rien perdu ; nous avons fidèlement préservé tout ce que tu nous as donné. (1917-1918)

Ce prétexte à l’indolence spirituelle ne justifiera pas aux yeux du Maître le gestionnaire stérile de la vérité.

Le retour de Micaël-Jésus

Jésus a déclaré, en maintes occasions et à de nombreuses personnes, son intention de revenir sur ce monde. (1918, 5)

Mais il n’a pas dit où, ni quand, ni comment il revisiterait cette planète sur laquelle il avait fait l’expérience de son effusion en incarnation. (1918-1919)

Nous savons seulement que « quand il reviendra, le monde entier en sera vraisemblablement informé, car il faudra qu’il vienne en tant que chef suprême d’un univers, et non comme l’obscur nouveau-né de Bethléem » (1919, 2)

Mais « si tout œil doit le voir, et si seuls les yeux spirituels peuvent discerner sa présence, alors il faudra que sa venue soit longtemps différée » (1919, 2)
En effet, l’état actuel de l’humanité sur Urantia au plan spirituel permet fortement de douter que son retour soit proche.
Fascicule 177

Le mercredi, jour de repos

Résumé

Il était habituel pour Jésus et ses apôtres de se reposer de leurs travaux le mercredi.
Après avoir autorisé ses apôtres à utiliser ce temps libre comme bon leur semblerait, le Maître décida donc de s’éloigner pour communier avec son Père, seul, dans la montagne. David Zébédée s’efforça de le convaincre de se laisser accompagner par « trois homme vigoureux, bien armés et bien préparés à veiller à ce qu’il ne lui arrive aucun mal » (1920, 3), compte tenu de la haine des pharisiens et des dirigeants juifs.
Mais Jésus refusa : « Le Fils de l’Homme n’a besoin de personne pour le défendre. Nul ne mettra la main sur moi avant l’heure où je serai prêt à abandonner ma vie conformément à la volonté de mon Père » (1920, 3)

Et c’est alors que Jean Marc s’enhardit à vouloir accompagner le Maître ; et il obtint gain de cause.
Ce disciple écrivit un Evangile qui porte son nom : « C’est Jean Marc qui écrivit la première, la plus courte et la plus simple histoire de la vie de Jésus » (1341, 4)
Et c’est ainsi que le futur évangéliste vécut quelques heures exceptionnelles, seul, avec Jésus pour qui il avait tant d’affection.
Jean Marc fut fasciné par le souvenir de cette journée avec Jésus dans les collines. (1921, 3)
Le Maître s’entretint longuement avec lui, parlant des affaires de ce monde et du monde à venir.
Cet événement a été enregistré pour toujours ; il a enthousiasmé les êtres célestes et il est parvenu jusqu’à nous.
Dans les sphères supérieures, on a appelé cet événement « la journée qu’un jeune homme a passée avec Dieu dans les collines » (1921, 1)

Mais, au cours de cette journée du mercredi, les ennemis de Jésus n’étaient pas restés inactifs.
Lors de la réunion tenue chez le grand prêtre Caïphe, les dispositions furent prises pour faire « comparaître Jésus devant les autorités romaines afin d’obtenir la confirmation civile de la sentence de mort déjà prononcée par le sanhédrin » (1924, 5)

Et c’est là que le rôle de Judas devenait capital : il s’agissait d’éviter que les partisans de Jésus n’interviennent pour s’opposer à son arrestation.
L’apôtre s’approcha du grand prêtre et lui demanda : « Qu’êtes-vous disposés à me donner pour ce service ? » (1925, 4)
Judas ne se rendit même pas compte de « l’expression de dédain, ou même de dégoût, qui passa sur le visage du vaniteux Caïphe au cœur endurci » (1925-1926)
Les chefs des prêtres et les anciens purent enfin respirer tranquillement pendant quelques heures. Ils n’allaient pas être obligés d’arrêter Jésus en public.
Les services de Judas, en tant qu’allié et traître, leur assuraient que Jésus n’échapperait pas à leur juridiction comme il l’avait fait si souvent dans le passé. (1927, 1)
Un foyer conjugal stable et qui s’aime est la condition indispensable pour la bonne éducation et la réussite des enfants

Comme Jean Marc s’étonnait que Jésus ait pu lui affirmer qu’il deviendrait « un puissant messager du royaume » (1921, 5), le Maître lui dit :

Je peux compter sur la foi et l’amour que tu as déjà, étant donné que ces qualités sont basées sur une formation aussi précoce que celle que tu as reçue chez toi.
Tu es le fruit d’un foyer où les parents se portent mutuellement une sincère affection, de sorte que tu n’as pas été choyé à l’excès au point d’exalter pernicieusement ton concept de ta propre importance.
Ta personnalité n’a pas non plus été déformée par des manœuvres où l’amour est absent, faites par des parents opposés l’un à l’autre, cherchant à gagner ta confiance et ta fidélité. (1921, 6)

L’amour entre époux est la base essentielle qui permettra aux enfants de se développer dans les conditions optimales, source de leur réussite à venir.
Et cet amour ne peut atteindre sa plénitude que s’il est solidement ancré dans la foi dans le Père et en Jésus.

Si l’égoïsme prend le dessus chez les parents, il s’ensuit entre eux une lutte pour s’assurer l’attachement de leurs enfants, lutte qui est extrêmement préjudiciable à leur croissance dans leur marche vers la maturité.

A l’amour véritable d’une homme et d’une femme l’un pour l’autre s’ajoute aussi la sagesse qui est une qualité humaine que l’on trouve malheureusement bien trop rarement dans les familles.
Mais tu as eu également la chance que tes parents soient doués de sagesse autant que d’amour. (1922, 0)
Ta vie ultérieure sera plus heureuse et méritera plus de confiance, parce que tu as passé tes huit premières années dans un foyer normal et bien réglé. Tu possèdes un caractère fort et bien équilibré, parce que tu as grandi dans un foyer où prévalait l’amour et où régnait la sagesse. (1922, 2)

Jésus poursuivit en expliquant à Jean Marc qu’un enfant dépendait complètement de ses parents et de l’atmosphère du foyer pour la formation de ses premiers concepts sur toute chose, intellectuelle, sociale, morale et même spirituelle, puisque la famille représente pour le jeune enfant tout ce qu’il peut savoir pour commencer des relations humaines et divines.

La vie mentale et sentimentale du jeune âge, conditionnée par les relations sociales et spirituelles du foyer, détermine si la vie ultérieure de l’enfant sera heureuse ou malheureuse, facile ou difficile.
Toute la vie d’un être humain est immensément influencée par tout ce qui se passe pendant les premières années de l’existence. (1922, 3)

Une vie d’amour dans un sage foyer et une dévotion fidèle à la vraie religion exercent l’une sur l’autre une profonde influence.
Cette vie de foyer rehausse la religion, et la religion authentique glorifie toujours le foyer. (1923, 0)
Fascicule 178

Le dernier jour au camp

Résumé

Pour Jésus, ce jeudi était son dernier jour de liberté sur terre en tant que Fils divin incarné ; il projeta de le passer avec ses apôtres et quelques disciples fidèles et dévoués. (1929, 1)

Son enseignement, au cours de cette journée, porta notamment sur le comportement que devait avoir les croyants à l’évangile et sur leur attitude dans le monde dans lequel ils étaient appelés à vivre.

Seul de tous les apôtres et disciples, « David Zébédée était pleinement renseigné sur les progrès du plan pour arrêter et tuer Jésus » (1932, 6) ; le Maître le savait aussi : « Oui, David, je suis au courant de tout » (1933, 0)

Mais l’heure de la Pâque approchait ; Philippe, Pierre et Jean furent chargés des préparatifs.

Quand tout fut prêt pour le souper, Jésus et ses apôtres se rendirent dans la maison de Jean Marc, qui était le lieu convenu.

En cours de route, Jésus fit un nouveau discours, rappelant tout le travail accompli, avertissant devant les menaces qui étaient imminentes et, surtout, confirmant la confiance que tous les disciples devaient maintenir dans le Père et en lui.

Les apôtres devaient, à leur tour, poursuivre l’œuvre engagée par Jésus :
De même que le Père m’a envoyé dans ce monde, de même je vais vous y envoyer pour me représenter et achever l’œuvre que j’ai commencée. (1934, 4)
Il faut que je m’en aille, mais vous devez rester pour témoigner en faveur de cet évangile après mon départ. (1934, 5)

Les recommandations aux croyants

Il est tentant d’utiliser les méthodes de ce monde faisant appel à la contrainte et à la force pour faire partager la bonne nouvelle de l’évangile ; mais il ne faut pas succomber à cette tentation :

Vous ne devriez pas employer le pouvoir temporel pour faire progresser le royaume spirituel. (1930, 3)
Il ne faut chercher ni à promulguer la vérité ni à établir la droiture par le pouvoir des gouvernements civils ou par l’application de lois laïques. Vous pouvez toujours vous efforcer de persuader le mental des hommes, mais n’ayez jamais l’audace de le contraindre. (1931, 3)

C’est une condamnation claire, nette et indiscutable de la force mise au service des Eglises pour imposer la conversion au christianisme.
Il existe aussi un très grave risque : celui d’affadir le message évangélique et de le transformer en rites, pratiques et cérémonies de pure façade :
Il ne faut pas laisser cet évangile devenir un simple souvenir sacré, une simple tradition à propos de moi et de l’époque où nous vivons présentement. (1932, 0)
Il est impératif de prendre l’évangile au sérieux :
Ne soyez ni des mystiques passifs ni des ascètes insipides. Ne devenez pas des rêveurs et des indolents comptant nonchalamment sur une Providence fictive pour vous procurer jusqu’aux nécessités de la vie. (1931, 5)

Jésus devait insister : l’évangile du royaume est une réalité vivante : La révélation que je vous ai faite est une révélation vivante, et je désire qu’elle produise des fruits appropriés dans chaque individu et dans chaque génération. (1931, 6)

Le royaume des cieux et les royaumes de ce monde

Il s’agissait de questions qui préoccupaient les disciples : comment devaient-ils agir dans ce monde matérialiste dominé par l’arrogance des dirigeants ?

Bien que se situant sur deux plans totalement différents, les mondes spirituel et temporel ne sont pas opposés :
Il n’y a rien d’incompatible entre la filiation dans le royaume spirituel et la citoyenneté dans un gouvernement laïque ou civil. (1929, 4)

Jésus engagea les croyants à servir les gouvernements civils en tant que citoyens temporels et de le faire encore mieux :
La filiation dans le royaume céleste devait vous aider à devenir les citoyens idéaux des royaumes de ce monde. (1930, 1)
Vous devriez être de bons citoyens, d’autant meilleurs que vous êtes devenus des fils du royaume céleste par votre nouvelle naissance d’esprit. (1930, 2)

C’est par une vie, un comportement exemplaires et un service exprimant la droiture et l’amour que les croyants pourront « éclairer les chefs terrestres égarés et les conduire ainsi à reconnaître également le Père qui est aux cieux » (1929, 4)

Mais il faut bien faire la distinction : « Les croyants ont le devoir de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (1929, 4)
Il n’est nullement question de céder aux exigences des dirigeants et gouvernants de ce monde s’ils veulent imposer que leur soient rendues les prérogatives qui n’appartiennent qu’à Dieu :
Vous ne rendrez pas de culte spirituel aux dirigeants terrestres. (1929-1930)
Il ne vous est pas permis d’adorer vos chefs temporels. (1930, 3)
Il y a des limites dans les devoirs que l’on a vis-à-vis des chefs de ce monde : que leurs ordres ne soient pas en contradiction avec le culte rendu à Dieu et le respect et l’amour que l’on doit avoir envers son prochain.

Cette position de Jésus est à la fois équilibrée (entre le temporel et le spirituel) et positive (engagement plus intense dans la société humaine)

Fascicule 179

Le dernier souper

Résumé

Rassemblés au premier étage de la maison de Jean Marc, les douze apôtres – dans l’attente de Jésus – discutaient entre eux et se demandaient : « Qui va nous laver les pieds ? » (1937, 0) ; car, aucun serviteur n’avait été prévu pour leur rendre ce service.
Ils se hâtèrent de choisir les meilleures places après que Judas se soit emparé du « siège d’honneur » (1937, 2)
Ils étaient encore en train de récriminer avec irritation lorsque le Maître apparut dans l’embrasure de la porte, où il hésita un instant, tandis qu’une expression de désappointement gagnait lentement son visage. (1937, 5)

Et c’est alors que Jésus entreprit de laver les pieds de ses apôtres, en commençant par Pierre.
La leçon était claire et ne pouvait que les frapper dans leurs pensées si orgueilleuses.
Si donc le Maître vous a lavé les pieds, pourquoi n’étiez-vous pas disposés à vous les laver mutuellement ? Quelle leçon devriez-vous apprendre de cette parabole où le Maître rend si volontiers le service que ses frères ne voulaient pas se rendre l’un à l’autre ? (1939, 6)

Puis Jésus les prévint que le traître qui allait le livrer se trouvait parmi eux : « Maintenant, mon heure est venue, mais il n’était pas nécessaire que l’un de vous me trahisse et me livre à mes ennemis » (1940, 3)
Et il laissa Judas sortir pour accomplir sa sinistre besogne.
Jésus se pencha vers Judas et dit : « Ce que tu as décidé de faire, fais-le promptement » (1941, 3)

Au cours du repas, ce fut lors de la troisième coupe de vin, la « coupe de la bénédiction » que Jésus leur dit :
Prenez cette coupe et buvez-en tous. Ce sera la coupe de mon souvenir… Ceci sera pour vous l’emblème de l’effusion et du ministère du divin Esprit de Vérité. (1941, 6)

Prenez ce pain du souvenir et mangez-le. (1942, 2)
Quand ils eurent partagé le pain du souvenir, symbole de la parole vivante de vérité incarnée dans la similitude de la chair mortelle, ils se rassirent tous.

A la fin du repas, Jésus leur adressa ces paroles :

Quand vous ferez ces choses, souvenez-vous de la vie que j’ai vécue sur terre parmi vous, et réjouissez-vous du fait que je vais continuer à vivre sur terre avec vous et servir parmi vous… N’ayez pas entre vous de contestations sur qui sera le plus grand. Soyez tous comme des frères. (1942, 6)
Rappelez-vous que j’ai été jadis avec vous et, ensuite, discernez par la foi que vous souperez tous un jour avec moi dans le royaume éternel du Père.
Ceci est la nouvelle Pâque que je vous laisse, le souvenir même de la vie d’effusion, la parole de vérité éternelle et de mon amour pour vous, l’effusion de mon Esprit de Vérité sur toute chair. (1943, 2)

La communion au sang et au pain a une valeur uniquement spirituelle

Jésus n’a jamais prononcé les paroles suivantes : « Ceci est mon corps… Ceci est mon sang », paroles attribuées au Maître dans les Evangiles de Matthieu (26, 26), Marc (14, 22-24), Luc (22, 19-20) et l’apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens (11, 24-25)

Il a simplement dit : « Je suis le pain de vie » (1711, 0 ; 1942, 2) et l’on ne saurait donner à cette expression la signification matérielle du corps de chair du Maître, pas plus que quand Jésus s’est présenté comme « la lumière du monde » (1795, 1), « l’eau de la vie » (1795, 5), « la porte du bercail du Père » (1819, 3), on ne peut prendre à la lettre ces expressions.
Ce pain de vie est la vie unifiée du Père et du Fils en un seul don. La parole du Père, telle qu’elle est révélée dans le Fils, est en vérité le pain de vie. (1942, 2)

Le « sang versé pour la multitude pour le pardon des péchés » (Matthieu 26, 27) ; Marc (14, 23) ; (Luc 22, 20) explique clairement, selon les évangélistes, quel sens il faut donner à la mort de Jésus sur la croix : le rachat des péchés n’est possible que par la foi au sacrifice volontaire du Fils de Dieu.

Cette conception est totalement fausse et à rejeter. (39, 1 ; 60, 3-6)

En instituant ce souper du souvenir, Jésus eut recours - comme il en avait si souvent l’habitude - à des paraboles et à des symboles :

Jésus prit grand soin de suggérer ses significations plutôt que de s’en remettre à des définitions précises.
Il ne souhaitait pas détruire, par l’établissement d’un cérémonial précis, le concept individuel de la communion divine, et ne voulait pas non plus limiter l’imagination spirituelle des croyants en la paralysant d’une manière formelle. (1942, 3)

Malgré ses efforts pour établir ainsi le nouveau sacrement du souvenir, « ses successeurs, au cours des siècles, se chargèrent de contrecarrer efficacement son désir formel de telle manière que le symbolisme spirituel simple de cette dernière soirée d’incarnation a été réduit à des interprétations strictes et enserré dans la précision presque mathématique d’une formule fixe » (1942, 4)

De tous les enseignements de Jésus, aucun n’a été plus uniformisé par la tradition. (1942, 4)

Quand le souper du souvenir est partagé par ceux qui croient au Fils et qui connaissent Dieu, son symbolisme n’a besoin d’être associé à « aucune des fausses interprétations humaines et puériles concernant la signification de la présence divine, car, en toutes ces occasions, le Maître est réellement présent » (1942, 5)
Fascicule 180

Le discours d’adieu

Résumé

Jésus rappela à ses apôtres le commandement qu’il leur avait déjà donné : « que vous aimiez votre prochain comme vous-même » (1944, 4) ; puis il ajouta :
Je vous donne ce nouveau commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. (1944, 5)

Aimer comme Jésus va bien au-delà de l’amour que l’on peut avoir pour son prochain : c’est aimer avec la qualité d’amour du Fils de Dieu lui-même, amour qui est infiniment supérieur à l’amour fraternel, quel que puisse être son niveau.

Dans l’enseignement sur le cep et les sarments, il s’agit de montrer que les croyants à l’évangile (les sarments) sont liés étroitement au cep (Jésus) : « Je suis le vrai cep et vous êtes les sarments vivants » (1945, 4)
Les sarments sont appelés à avoir une vie spirituelle féconde grâce à leur union à Jésus :
Si quelqu’un vit en moi et moi en lui, il portera beaucoup de fruits de l’esprit et il éprouvera la joie suprême de produire cette moisson spirituelle. (1945, 4)
Le Père, lui aussi, est partie prenante : « Le Père est glorifié en ceci : que le cep ait beaucoup de sarments vivants, et que chaque sarment porte beaucoup de fruits » (1945, 4)

Jésus devait mettre en garde contre le danger de croire que toute prière devait être exaucée à partir du moment où son nom était évoqué.

D’après la manière dont l’histoire fut écrite, les croyants finirent par considérer la prière au nom de Jésus comme une sorte de magie suprême, persuadés qu’ils recevraient du Père tout ce qu’ils demanderaient ainsi.
Pendant des siècles, des âmes sincères ont continué à faire naufrager leur foi contre cette pierre d’achoppement. (1946, 2)

La prière n’est pas un procédé pour obtenir ce que l’on désire, mais plutôt un processus pour suivre les voies de Dieu, une expérience pour apprendre à reconnaître et à exécuter la volonté du Père.

Jésus évoqua les mondes de l’Au-delà qui attendent les humains après leur mort :
Je vous ai déjà dit qu’il y a beaucoup de demeures dans l’univers de mon Père…
Je vais retourner dans ces mondes de lumière, ces stations dans le ciel du Père, auxquelles vous accèderez un jour. (1947, 3)

Lorsque le Fils Créateur séjourna sur Urantia, il parla des « nombreuses maisons dans l’univers du Père » (530, 1)
Les apôtres avaient bien du mal à comprendre ce que Jésus voulait leur dire : « Qu’est-ce qu’il nous raconte ? Très prochainement je vais vous quitter, et, quand vous me reverrez, ce ne sera pas pour longtemps, car je serai sur mon chemin vers le Père. Que veut-il dire par : « très prochainement » et par « pas longtemps » ? Nous ne pouvons comprendre ce qu’il nous dit » (1952, 2)

L’auxiliaire promis : l’Esprit de Vérité

Les apôtres étaient terriblement angoissés à l’idée que la présence de Jésus parmi eux était sur le point de prendre fin.

C’est pourquoi le Maître voulut les rassurer :
Je ne vous laisserai pas dans la désolation…
Je dirai à mon Père : « J’ai laissé mes enfants seuls sur terre, et il est conforme à ma promesse de leur envoyer un nouvel instructeur » Et, quand le Père aura approuvé, je répandrai l’Esprit de Vérité sur toute chair. (1948, 2)

Avant de développer ce que serait l’action de l’Esprit de Vérité, Jésus rappela à ses apôtres qu’ils avaient – comme toutes les créatures humaines – le Père vivant en chacun d’entre eux : « Vous m’aurez également en vous comme vous avez maintenant le Père » (1948, 2)

Mais cet Esprit de Vérité promis ne peut agir qu’avec l’accord des hommes : « Dans les temps à venir, je serai auprès de vous et de tous les autres hommes qui désirent ma présence, où que vous soyez, et simultanément avec chacun de vous » (1948, 2)

L’Esprit de Vérité est exactement semblable à Jésus « à l’exception de ce corps matériel » (1949, 1)

Ce « nouvel instructeur » dont parle Jésus est la « conviction de la vérité » (1949, 3) discernée par l’esprit divin.
Cette vérité échappe à tout raisonnement humain, à l’intelligence de la créature, aux règles édictées par les chefs religieux.

Vous ne pouvez pas emprisonner la vérité dans des formules, des codes, des credo, ou dans des modèles intellectuels de conduite humaine.
Si vous entreprenez de formuler humainement la vérité divine, elle ne tarde pas à mourir. (1949, 4)

L’homme guidé par l’Esprit de Vérité progresse infailliblement dans la voie tracée par le Père ; « cet esprit vous déclarera ce que le Père aura révélé au Fils et vous fera même connaître des événements futurs » (1951, 5)

L’amour doit constamment être soumis à une vivante réadaptation des relations conformes aux directives de l’Esprit de Vérité.
Non seulement il faut étendre cet amour « au bien cosmique le plus élevé pour la personne qui est aimée », mais l’élargir « pour d’autres citoyens de l’univers » (1950, 5)
C’est un programme tellement prodigieux et sublime que les créatures humaines ont bien du mal d’en saisir les significations si riches.
Fascicule 181

Ultimes exhortations et avertissements

Résumé

Les exhortations individuelles de Jésus à chacun de ses apôtres montrent combien il pouvait être sensible et attentionné pour chacun d’entre eux.

Jean avait été particulièrement proche du Maître et lui avait toujours témoigné une affection fidèle et solide :
Tu as agi en mon nom en beaucoup d’affaires concernant ma famille terrestre, et il faut que tu continues à le faire.
Jean, je vais auprès du Père en ayant pleine confiance que tu continueras à protéger ceux qui sont miens par les liens de la chair. (1955, 3)

Jean manifesta un comportement admirable, non seulement en étant le seul des apôtres à ne pas abandonner Jésus au cours des terribles heures de la Passion, mais aussi en accueillant Marie, la mère du Maître, chez lui à Bethsaïde. (2031, 4)

Mais le Maître connaissait la nature impulsive de ce jeune apôtre : aussi lui a-t-il dit :  
Il faut que tu changes encore davantage. Tu devrais devenir l’apôtre du nouveau commandement que je vous ai donné ce soir. (1955, 5)
Ce souhait de Jésus fut pleinement exaucé :
Ce « fils du tonnerre » devint « l’apôtre de l’amour » (1554, 4)

André fut félicité pour le travail accompli en tant que « président et directeur général des douze » (1547, 2) ; désormais il était libéré de « toute responsabilité concernant les affaires temporelles et administratives » (1959, 1)

Jésus lui recommanda tout particulièrement de manifester « un dévouement affectueux et impartial envers les Grecs à l’occident et envers Abner à l’orient » (1959, 2)

Compte tenu que les écrits d’André ont été perdus (1341, 2 ; 1549-1550), on ne sait pas si Abner et son œuvre, qui furent bien plus fidèles aux enseignements de Jésus que les Evangiles, apparaissent dans le récit de cet apôtre alors qu’ils sont totalement ignorés des récits évangéliques.

Même si Jésus loua Pierre pour l’amour qu’il lui portait, il releva qu’il avait encore beaucoup à faire pour acquérir la sagesse nécessaire :

Je suis désolé que tes années d’association étroite avec moi n’aient pas mieux réussi à t’aider à réfléchir avant de parler.
Par quelle expérience faudra-t-il que tu passes pour apprendre à surveiller tes paroles ? Que de difficultés tu nous as causées par tes paroles irréfléchies, par ta présomptueuse confiance en toi ! (1962, 1)

Et comme Jésus annonçait que tous ses apôtres allaient trébucher quand il serait arrêté, Pierre – avec sa fougue habituelle – lui dit : « Peu importe si tous mes frères succombent à des doutes à ton sujet ; moi, je te promets que je ne trébucherai sur rien de ce que tu pourras faire. Je t’accompagnerai et, au besoin, je mourrai pour toi » (1962, 2)

Les autres apôtres (sauf Judas qui était absent) bénéficièrent d’exhortations individuelles de Jésus.
Le Maître connaissait très bien les difficultés considérables de ses apôtres pour assimiler l’enseignement de l’évangile ; ses paroles s’adressent, non seulement aux onze, mais aux multitudes de croyants depuis vingt siècles :

N’ayez pas de crainte si vous ne comprenez pas la pleine signification de l’évangile.
Vous n’êtes que des êtres finis, des hommes mortels, et ce que je vous ai enseigné est infini, divin et éternel.
Soyez patients et ayez bon courage, car vous avez les âges éternels devant vous pour continuer votre expérience progressive et devenir parfaits, comme votre Père au Paradis est parfait. (1961, 4)

Le chemin glorieux qui mène jusqu’au Père

Jésus a promis qu’après son départ de ce monde, il reviendrait « en tant qu’esprit habitant chacun des apôtres et tous les autres croyants à l’évangile du royaume » (1953, 3)

Et il pourra alors conduire et guider les croyants, non seulement dans cette vie terrestre, mais aussi « dans la vie future à travers les nombreuses demeures dans le ciel des cieux » (1953, 4)

Contrairement à ce que les hommes imaginent, cette vie dans la création éternelle du Père n’est pas un repos sans fin dans l’oisiveté et un confort égoïste, « mais plutôt une incessante progression en grâce, en vérité et en gloire » (1953, 4)

Chacun des nombreux, des très nombreux postes dans la maison de mon Père est une halte, une vie destinée à vous préparer à la suivante. (1953, 4)

C’est une perspective grandiose, prodigieuse, merveilleuse, qui attend tous les mortels : cette ascension qui procure, à chacune de ses étapes, un supplément de bonheur et de joie dans la connaissance de Dieu.

Et cela ira jusqu’au sommet inconcevable qui est de rejoindre le Père dans sa perfection :

Les enfants de lumière iront ainsi de gloire en gloire, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’état divin où ils seront spirituellement rendus parfaits comme le Père est parfait en toutes choses. (1953, 4)

Si les hommes pouvaient, même très incomplètement, réaliser ce que sera leur vie future, ils affronteraient plus courageusement les difficultés et épreuves dans ce monde.
Fascicule 182

A Gethsémani

Résumé

La dernière prière en commun a été précédée par ces paroles de Jésus : « Mes amis et mes frères, je n’ai plus que très peu de temps à passer avec vous, et je désirerais que nous nous isolions pendant que nous prierons notre Père qui est aux cieux de nous accorder la force pour nous soutenir en cette heure et ensuite dans toute l’œuvre que nous devons accomplir en son nom » (1963, 3)

Cette prière est d’une importance exceptionnelle : c’est la prière la plus déterminante et la plus décisive qui nous ait été rapportée ; elle se situe à un moment capital : à la fin du ministère du Maître et au tout début de la Passion ; son contenu est d’une valeur inestimable, de portée cosmique, aussi bien en ce qui concerne les relations Père et Fils que la place des humains par rapport à la Déité.

Après cette prière, Jésus passa une heure avec ses apôtres, en leur faisant les recommandations suivantes : « Mes amis, allez vous reposer. Préparez-vous au travail de demain. Rappelez-vous que nous devrions tous nous soumettre à la volonté du Père qui est aux cieux. Je vous laisse ma paix » (1966, 2)
Puis, il s’éloigna avec seulement Pierre, Jacques et Jean.

Et ce fut le face à face du Fils avec son Père, avec ce côté si humain de Jésus qui apparaît dans ces paroles :
Je voudrais savoir si c’est bien ta volonté que je boive cette coupe… Père, je sais qu’il est possible d’éviter cette coupe – toutes choses sont possibles pour toi. (1968, 2-3)

Bien que nul mortel ne puisse prétendre saisir les pensées et les sentiments du Fils incarné de Dieu à un moment comme celui-là, nous savons qu’il éprouva une grande angoisse et souffrit d’une tristesse indicible, car la sueur coulait à grosses gouttes sur son visage. (1969, 2)

Le cœur de Jésus était broyé.
Il aimait sincèrement ses frères ; il était séparé de sa famille charnelle ; l’un de ses apôtres le trahissait ; une partie du peuple de son père Joseph l’avait rejeté ; son âme était torturée par son amour déçu et sa miséricorde repoussée.
Il s’agissait d’un de ces moments terribles dans la vie d’un homme, où tout semble l’accabler avec une cruauté écrasante et une angoisse affreuse. (1969, 4)

Avant l’arrivée de Judas et des soldats, le Maître avait pleinement repris son équilibre habituel.
L’esprit avait triomphé de la chair ; la foi s’était affirmée supérieure à toutes les tendances humaines à craindre ou à entretenir des doutes…
Une fois de plus, le Fils de l’Homme était prêt à faire face à ses ennemis avec sérénité et avec la pleine assurance qu’il était invincible en tant que mortel voué sans réserve à faire la volonté de son Père. (1970, 1)
Le Père aime les hommes dès maintenant du même amour qu’il aime son Fils

Il est vraiment difficile d’imaginer que le Père puisse aimer les créatures mortelles telles qu’elles sont sur cette terre.
Or, dans sa prière, s’adressant à son Père, Jésus a prononcé ces paroles :
Je sais que tu les aimes autant que moi…
Le Père aime les hommes mortels comme le Fils les aime. (1964, 2)

C’est un vibrant témoignage de l’étendue incroyable de l’amour du Père, au même niveau que pour son Fils, incarné dans la chair de Jésus de Nazareth.

Et ce n’est pas seulement dans les mondes de l’Au-delà, après un long, très long chemin spirituel, que nous serons aimés d’une telle qualité d’amour, mais dès maintenant, tels que nous sommes avec tous nos défauts, toutes nos faiblesses, tous nos péchés.
En effet, Jésus n’emploie pas le futur : « Tu les aimeras… Le Père aimera », mais le présent : « Tu les aimes… Le Père aime »

Et à cet amour spontané, généreux, sans conditions, quelle devrait être la réponse des hommes ?
Nous aimons le Père Universel et tous les autres êtres divins et humains parce que nous nous rendons compte que ces personnalités nous aiment vraiment. (39, 7)

Le but suprême de la Déité : l’unité des hommes dans le Père et dans le Fils

Jésus avait plus d’une fois attiré l’attention de ses apôtres sur l’unité parfaite qui l’unissait au Père : « Le Père et moi, nous sommes un » (1711, 3)
Cette fois, l’unité concerne non seulement les apôtres, les croyants de l’époque de Jésus mais aussi « tous les autres qui pourront y croire plus tard » (1964, 3)

L’unité du Père et du Fils est une réalité, un fait ; l’unité des croyants est une demande, demande d’autant plus forte que Jésus a pu dire à son Père :
Je veux qu’ils soient tous un, comme toi et moi, nous ne faisons qu’un…
Je désire que ces croyants soient également en nous, que nos deux esprits les habitent. (1964, 3)

Cette unité ne pourra se réaliser que par la concrétisation de l’amour fraternel, un amour comme celui du Fils.
Et, c’est à partir de cette union dans l’amour que « tous les hommes seront prêts à accepter la révélation de vérité et de gloire » (1964, 3)

Seul, le Père, qui par son esprit habite le mental de ses créatures, peut accéder à cette demande du Fils ; mais seulement dans la mesure où ses créatures ne s’y opposent pas :
Le Créateur refuse d’exercer une contrainte sur le libre arbitre spirituel de ses créatures matérielles ou de le forcer à se soumettre. (22, 5)

L’état du monde actuel montre qu’il y encore un long chemin à faire pour que cette prière de Jésus à son Père puisse enfin se réaliser…

Fascicule 183

Jésus trahi et arrêté

Résumé

L’heure de l’arrestation de Jésus était toute proche.

Judas, qui « non seulement était déloyal, mais aussi réellement lâche dans son cœur » (1973, 0) avait tellement peur de la réaction des amis du Maître qu’il avait sollicité des renforts.
Lorsque Judas Iscariot partit du temple vers onze heures et demie du soir, il était accompagné de plus de soixante personnes – gardes du temple, soldats romains et serviteurs curieux des dirigeants et chefs des prêtres. (1973, 2)

Jésus eut un comportement exemplaire face aux soldats qui allaient mettre la main sur lui ; ceux-ci « furent saisis de surprise devant la calme et majestueuse déclaration de son identité » (1974, 2)

Judas, qui voulait prouver qu’il avait un rôle actif dans l’arrestation, succomba à l’abject en s’avançant vers Jésus et « en déposant un baiser sur le front », avec ces paroles : « Salut Maître et Instructeur » (1974, 3)
En effet, « il fallait que le traître fît quelque chose pour justifier sa présence avec cette troupe armée ; en outre, il voulait donner le spectacle de jouer son rôle dans l’accord de trahison avec les chefs des Juifs, pour mériter les grosses récompenses et les grands honneurs qui, croyait-il, allaient s’amonceler sur lui en compensation de sa promesse de livrer Jésus entre leurs mains » (1974, 2)

Sur ordre du capitaine romain, Jésus fut conduit au palais du grand-prêtre Annas.

De tous les apôtres, seul Jean Zébédée fut autorisé à rester auprès de Jésus « tout au long des sévères épreuves que le Maître eut à subir cette nuit-là et le lendemain » (1977, 4)

Dieu le Père et la Passion de son Fils

Il y a un grand risque de malentendu sur la signification de la Passion.

La volonté du Père était bien que son Fils supporte pleinement l’expérience des mortels depuis la naissance jusqu’à la mort.

Mais jamais le Père qui est aux cieux ne contribua en quoi que ce soit à provoquer la conduite barbare de ces êtres humains soi-disant civilisés qui torturèrent si brutalement le Maître et accumulèrent successivement des indignités si horribles sur sa personne qui ne résistait pas.
Ces épreuves inhumaines et choquantes que Jésus eut à subir dans les dernières heures de sa vie de mortel ne furent en aucun sens une partie de la volonté divine du Père. (1972, 0)
Le Père qui est aux cieux désirait que le Fils d’effusion terminât sa carrière terrestre d’une manière naturelle, exactement comme tous les mortels doivent terminer leur vie sur terre et dans la chair. (1972, 1)

Les hommes et les femmes ordinaires ne peuvent s’attendre à ce que leurs dernières heures sur terre et la survenance de la mort leur soient facilitées par une dispense spéciale.

En conséquence, Jésus choisit d’abandonner sa vie charnelle d’une manière conforme au cours naturel des évènements.

Chaque élément de cette stupéfiante manifestation de haine et de cette démonstration de cruauté sans précédent fut l’œuvre d’hommes mauvais et de mortels méchants.
Elle ne fut ni voulue par Dieu dans les cieux, ni prescrite par les ennemis acharnés et supramatériels de Jésus, bien que ces derniers eussent largement contribué à faire rejeter ainsi le Fils d’effusion par des mortels irréfléchis et mauvais.
Même le père du péché détourna sa face de l’atroce scène d’horreur de la crucifixion. (1972, 1)

La trahison de Judas

Ce fut en écoutant l’accusation finale des chefs et des dirigeants juifs par le Maître que Judas prit sa décision pleine et entière d’abandonner le mouvement évangélique et de se laver les mains de toute l’entreprise. (1910, 3)

Mais ce fut bien avant ce mardi 4 avril de l’an 30 que la trahison était mûrie et soigneusement préparée.
Judas avait toujours critiqué Jésus dans son subconscient depuis le jour où Jean le Baptiste avait été décapité par Hérode. Au plus profond de son cœur, Judas avait toujours été froissé que Jésus n’ait pas sauvé Jean. (1926, 4)

Il s’était senti extrêmement vexé quand Jésus avait loué Marie, la sœur de Lazare, pour avoir oint la tête du Maître avec un onguent très rare et coûteux :
Ce fut à cause de ce blâme, pris pour un reproche personnel, que Judas Iscariot se décida finalement à chercher une vengeance pour ses sentiments froissés. (1879, 5)
Et que dire de l’entrée de Jésus sur un âne et des moqueries d’un notable sadducéen, ami de la famille de Judas !
Pourquoi fais-tu si piteuse mine, mon bon ami ? Réjouis-toi et joins-toi à nous pour acclamer ce Jésus de Nazareth, le roi des Juifs, tandis qu’il franchit la porte de Jérusalem, monté sur un âne. (1887, 1)

Judas avait acquis la certitude que Jésus se laisserait tuer par les dirigeants juifs, et il ne pouvait supporter la pensée humiliante d’être identifié avec un mouvement voué à l’échec. En traitant avec les plus hautes Autorités du sanhédrin, Judas espérait aussi en tirer de très profitables avantages.
Fascicule 184

Devant le tribunal du sanhédrin

Résumé

Jésus fut d’abord conduit devant l’ancien grand-prêtre Annas qui ne faisait pourtant pas partie des ennemis les plus acharnés et remplis de haine contre le Maître, ennemis qui étaient décidés à aller jusqu’au bout pour parvenir à sa condamnation à mort.

Maintenant ses revenus étaient menacés par l’action récente de Jésus chassant du temple les changeurs et autres commerçants. Beaucoup plus que les enseignements de Jésus, cet acte avait suscité l’inimitié de l’ancien grand-prêtre. (1979, 1)

N’étant pas parvenu à convaincre Jésus de renoncer à ses prétentions et de quitter la Palestine, Annas l’envoya, enchaîné, à Caïphe.

C’est dans la cour du palais d’Annas que Pierre renia le Maître.
Toute l’expérience de Pierre eut lieu dans la cour du palais d’Annas sur le Mont Olivet. Il ne suivit pas Jésus au palais du grand-prêtre Caïphe. (1981, 4)

En trois occasions, à cause de sa lâcheté, Pierre nia avec véhémence être l’un des disciples de Jésus ; il le fit avec des jurons et dans un état de peur incroyable, avec ses mensonges qui l’accablaient :
Je ne suis pas l’un des disciples de cet homme. (1980, 5)
Je ne connais pas cet homme et je ne suis pas non plus l’un de ses disciples. (1980, 6)
Je ne suis pas un disciple de cet homme ; je ne le connais même pas ; je n’ai jamais entendu parler de lui auparavant. (1981, 0)

Lors de la première session devant le sanhédrin, les accusations portées contre Jésus se soldèrent par un lamentable échec :
La haine, le fanatisme et les exagérations sans scrupule caractérisaient tellement les paroles de ces parjures que leurs témoignages se prenaient dans leurs propres filets.
La meilleure réfutation de leurs fausses accusations était le calme et le majestueux silence du Maître. (1982-1983)

Mais ce qui remplit de rage au paroxysme les ennemis de Jésus, ce fut quand le Maître affirma qu’il était bien le Fils de Dieu :
Je le suis et j’irai bientôt vers le Père ; bientôt le Fils de l’Homme sera revêtu de pouvoir et règnera de nouveau sur les armées célestes. (1983, 6)

S’il y eut une deuxième session du sanhédrin, c’est parce que « quand il s’agissait de prononcer une condamnation à mort, la loi juive exigeait que la cour siégeât deux fois » (1984, 2)
Mais cette deuxième session devait avoir lieu le lendemain, après que les membres du tribunal aient passé l’intervalle dans le jeûne et le deuil ; ce qui n’a pas du tout été respecté, comme n’a pas été respecté le fait que l’accusé devait être présent.
Ce jugement était tellement illégal que « trois des pharisiens se retirèrent : ils voulaient bien voir tuer Jésus, mais ne voulaient pas formuler d’accusations contre lui sans témoins, ni en son absence » (1985-1986)

Les membres du sanhédrin, dans leur haine farouche, étaient incapables d’affronter le regard de celui qu’ils venaient si injustement de condamner.

Jésus ne connut pas (en tant qu’homme) leurs accusations officielles avant le moment où il les entendit énoncer par Pilate. (1986, 1)

A six heures, ce matin-là, on emmena Jésus de la maison de Caïphe pour le faire comparaître devant Pilate et voir confirmer la condamnation à mort que le tribunal sanhédriste avait si injustement et si irrégulièrement prononcée.

Les actes d’accusation du sanhédrin contre Jésus

A la suite des faux témoignages si peu convaincants : « Plus d’une vingtaine de faux témoins étaient là, tout prêts à témoigner contre Jésus, mais leurs témoignages étaient si contradictoires et si évidemment inventés que les sanhédristes eux-mêmes éprouvaient grande honte du spectacle » (1982, 7), Annas se chargea de trouver trois chefs d’accusation :

1.- Jésus fourvoyait dangereusement les gens du peuple. Il leur enseignait des choses impossibles et il les trompait encore autrement.

2.- Il était un révolutionnaire fanatique, en ce sens qu’il recommandait la violence contre le temple sacré, car comment pourrait-il le détruire autrement ?

3.- Il enseignait la magie, en ce sens qu’il promettait de construire un nouveau temple sans l’aide des mains. (1983, 2-4)

La difficulté était de trouver des motifs qui soient acceptés par le procurateur romain Ponce Pilate, car il fallait « le consentement du gouverneur romain avant de pouvoir mettre légalement Jésus à mort » (1983, 5)

Or, de tels chefs d’accusation avaient bien peu de chances d’être considérés comme valables.
Annas fit comprendre clairement à ses associés que l’accusation de blasphème n’aurait aucun poids auprès de Pilate. (1985, 2)

C’est pourquoi l’acte d’accusation qui fut finalement retenu présentait des justifications politiques qui ne pouvaient laisser le pouvoir romain indifférent :

1.- Jésus pervertissait la nation juive ; il trompait le peuple et l’incitait à la rébellion.

2.- Il enseignait au peuple à refuser le paiement du tribut à César.

3.- En prétendant qu’il était un roi et le fondateur d’une nouvelle sorte de royaume, il incitait à la trahison contre l’empereur. (1985, 4-6)

Fascicule 185

Le jugement devant Pilate

Résumé

Il y eut deux comparutions de Jésus devant Pilate, entrecoupées d’une présentation du Maître devant Hérode Antipas.

Lors de la première comparution, les motifs d’accusation portaient principalement sur la prétention attribuée à Jésus de se proclamer « roi des Juifs » (1990, 9) ; or, la notion de royaume selon le Maître se situait à un niveau incompréhensible à Pilate.

La comparution de Jésus devant Hérode souligna la grande couardise de ce dernier :  
Hérode ne s’était jamais complètement remis de la peur dont il souffrait comme une malédiction depuis qu’il avait fait exécuter Jean le Baptiste. A certains moments, Hérode avait même craint que Jésus ne soit Jean ressuscité d’entre les morts. (1992, 5)

Lors de la deuxième comparution de Jésus, Pilate montra véritablement le visage détestable de l’homme qui, bien que convaincu de l’innocence du Maître, donna son accord à la condamnation à mort.
Cet homme moralement lâche, ce juge débile, peinait maintenant sous le double fardeau de la crainte superstitieuse de Jésus et de la peur mortelle que lui inspiraient les dirigeants juifs. (1996, 2)

Les dernières paroles qu’il prononça sont le terrible aveu de la veulerie du personnage :
Je suis innocent du sang de cet homme.
Vous êtes décidé à ce qu’il meure, mais je n’ai trouvé aucune culpabilité en lui. Occupez-vous-en. (1996, 6)

Les crimes de Pilate devant l’Histoire

Les crimes du procurateur romain Ponce Pilate ont été relevés par l’historien juif Flavius Josèphe, par Philon et aussi par l’évangéliste Luc.

Lors de son arrivée en Judée, Pilate envoya de Césarée à Jérusalem une troupe d’environ six cents soldats qui portaient les effigies de César sur leurs étendards.
C’était un geste de provocation, quasiment un sacrilège : en effet, la loi juive interdisait les images, et les Autorités romaines avaient eu soin, jusque là, de respecter les particularismes religieux des provinces qu’elles administraient.
La réaction des Juifs ne se fit pas attendre : l’émeute.
Les Juifs se réunirent devant le palais de Pilate en un geste de défi, inclinèrent leurs visages jusqu’à terre et lui notifièrent qu’ils étaient prêts à mourir…Pilate céda et ordonna que les effigies fussent enlevées des drapeaux de ses soldats à Jérusalem.
Depuis ce jour-là, il fut dans une large mesure soumis aux caprices des dirigeants juifs, qui avaient ainsi découvert sa faiblesse consistant à faire des menaces qu’il n’osait mettre à exécution. (1988, 2)

Les Juifs réagirent vigoureusement quand Pilate décida de faire apposer les écussons de l’empereur sur les murs du palais d’Hérode ; leurs protestations furieuses et indignées furent transmises immédiatement à Rome : « L’empereur ordonna tout aussi promptement que les écussons offensants fussent enlevés » (1988, 3)

Pilate se permit de prendre l’argent dans le trésor du temple pour construire un aqueduc alors que, pour les Juifs, seul le sanhédrin était autorisé à le faire : « Sa décision provoqua au moins une vingtaine d’émeutes et fit verser beaucoup de sang » (1988, 4)

Le massacre d’un nombreux groupe de Galiléens réunis « au pied de l’autel pendant l’exercice de leur culte » (1988, 4) fut un crime particulièrement odieux et intolérable en raison du caractère pacifique de cette réunion qui, en aucune manière, ne portait atteinte au pouvoir de Rome.

Et son dernier crime, le massacre de Samaritains, lui fut fatal :
Pilate fut finalement révoqué pour avoir inutilement massacré des Samaritains à propos d’un faux Messie qui conduisit des troupes au mont Garizim, où il prétendait que les vases du temple avaient été enterrés. (1988-1989)

Les raisons de l’attitude apparemment bienveillante de Pilate envers Jésus

La haine que Pilate éprouvait à l’égard des Juifs et des chefs religieux de Jérusalem le rendit relativement compréhensif vis-à-vis du Maître, accusé par ces chefs.

Sa femme Claudia « qui était partiellement convertie au judaïsme et devint plus tard une croyante à part entière en l’évangile de Jésus » (1990, 2) lui avait vivement recommandé de ne pas s’en prendre au Maître : « Je te supplie de ne participer en rien à la condamnation de l’homme intègre et innocent que l’on appelle Jésus. J’ai beaucoup souffert en rêve cette nuit à cause de lui » (1994, 2)

L’injustice des accusateurs du Maître et l’extrême faiblesse de leurs arguments étaient de nature tellement flagrante qu’il était difficilement soutenable d’y accorder le moindre crédit : « Je ne l’ai pas trouvé coupable… Je ne trouve aucune faute en lui » (1993, 1)
Pilate savait que Jésus était innocent des accusations portées contre lui. (1994, 1)

La personnalité exceptionnelle de Jésus avait, par ailleurs, fortement marqué le procurateur romain :
Il tremblait à l’idée que Jésus pouvait être un personnage divin. (1995, 6)

Dès lors, l’attitude apparemment bienveillante de Pilate peut s’expliquer, mais cela ne le dégage absolument pas de la très lourde responsabilité qui demeure à tout jamais la sienne dans la condamnation à mort de Jésus.
Fascicule 186

Peu avant la crucifixion

Résumé

La famille de Jésus attendait à Béthanie chez Lazare les dernières nouvelles concernant son arrestation.
Au moment où il allait comparaître devant Hérode Antipas, Jésus s’adressa à Jean :
Jean, tu ne peux rien faire de plus pour moi. Va vers ma mère et ramène-la pour qu’elle me voie avant que je ne meure. (1997, 1)

Les Romains avaient une justice extrêmement expéditive ; dès la condamnation à mort de Jésus, demandée par les chefs religieux juifs et approuvée par Pilate, la crucifixion était imminente.
Puisque Jésus devait être crucifié ce matin-là, le capitaine romain pensa que les deux larrons pouvaient tout aussi bien mourir avec lui que d’attendre la fin des festivités de la Pâque. (2002, 0)
Lorsque les soldats s’apprêtèrent à partir avec Jésus pour le Golgotha, « ils avaient déjà commencé à être impressionnés par son sang-froid insolite et son extraordinaire dignité, ainsi que par son silence sans plaintes » (2001, 6)

David Zébédée n’était pas resté inactif pendant tout ce temps.
Durant toute cette journée tragique, et jusqu’au dernier message informant que le Maître avait été couché dans la tombe, David envoya, presque toutes les demi-heures, des messagers porteurs de rapports aux apôtres, aux Grecs et à la famille terrestre de Jésus rassemblée chez Lazare à Béthanie. (2001, 1)
Ce troisième fils de Zébédée et de Salomé eut un comportement exemplaire, bien supérieur à celui des apôtres :
David Zébédée était le seul des principaux disciples de Jésus à être enclin à prendre au pied de la lettre et comme un fait positif l’affirmation que le Maître allait mourir et « ressusciter le troisième jour » (2001, 2)

Quant à Judas, il subit la terrible honte d’être méprisé par les membres du sanhédrin : « Tous ces Juifs abhorraient Judas ; ils n’éprouvaient pour le traître que des sentiments de total mépris » (1997, 5)
Il fut gravement humilié quand, pour prix de sa trahison, une bourse de trente pièces d’argent lui fut remise par un serviteur du grand prêtre.
Complètement abattu d’être ainsi déconsidéré et rejeté, alors qu’il « comptait être largement récompensé pour sa lâche conduite » (1998, 0), Judas voulut rendre l’argent, en reconnaissant sa faute :
J’ai péché en ce sens que j’ai trahi un sang innocent… Je me repens d’avoir fait cela ; voilà votre argent. Je veux échapper à la culpabilité de cet acte. (1998, 2)
Il commençait ainsi à réaliser l’étendue de son péché : « Maintenant, le malfaiteur se trouvait seul, face à face avec le verdict du jugement de son âme désillusionnée et déçue » (1998, 4)
Il ne trouva pas d’autre issue que de se suicider en se jetant du haut de rochers abrupts.
L’attitude de Jésus au cours de ces si cruelles heures fut surtout estimée au plus haut point sur les mondes de l’Au-delà :

Du commencement jusqu’à la fin de son prétendu jugement devant Pilate, les légions célestes en observation ne purent se retenir de télédiffuser à l’univers la description de la scène de « Pilate en jugement devant Jésus » (1999, 6)

Dans un univers entier, des myriades de créatures ont continué à contempler cet homme, tandis que le Dieu de Havona, chef suprême de l’univers des univers, accepte l’homme de Nazareth comme satisfaisant l’idéal des créatures mortelles de cet univers local du temps et de l’espace.
Dans sa vie incomparable, Jésus ne manqua jamais de révéler Dieu à l’homme. Maintenant, au cours de ces derniers épisodes de sa carrière humaine et de sa mort, il faisait une nouvelle et émouvante révélation de l’homme à Dieu. (2000, 3)

La mort de Jésus et ses conséquences pour la communauté des hommes

Il n’y a pas de relation directe entre la mort de Jésus et la Pâque juive.

Ce fut simplement une coïncidence si le Maître abandonna sa vie charnelle le jour de la Pâque.

Cette mort ne fut pas due à la volonté de Dieu, car « le Père du Paradis ne décréta, ne demanda, ni n’exigea la mort de son Fils telle qu’elle eut lieu sur terre » (2002, 3). Ce fut l’œuvre des hommes et non de Dieu.

Jésus ne va pas mourir à titre de sacrifice pour le péché ; il ne va pas expier la culpabilité morale innée de la race humaine. (2003, 1)
Dieu aurait sauvé les mortels d’Urantia d’une manière tout aussi efficace et absolument certaine si Jésus n’avait pas été mis à mort par la main cruelle de mortels ignorants. (2003, 3)

Si Jésus avait été reçu favorablement par les mortels de la terre, et s’il était parti d’Urantia en abandonnant volontairement sa vie dans la chair, l’amour du Père et la miséricorde du Fils n’en auraient été affectés en rien.

Il reste cependant vrai que tout cet évangile du royaume fut prodigieusement éclairé par la mort du Maître, mais il le fut plus encore par sa vie. (2002, 5)

A l’époque de son baptême, le Maître avait accompli parfaitement et complètement la mission des Fils Créateurs dans tout ce qui était nécessaire pour parachever la septième et dernière effusion. Mais toute sa vie ultérieure depuis ce baptême devait être un vibrant témoignage pour embellir les doctrines de la filiation avec Dieu et de la fraternité des hommes.
Et ce sont cette vie de Jésus, ses enseignements et son exemple incomparable d’amour pour les hommes sur la croix qui méritent d’être retenus.

Vous autres mortels, vous êtes les fils de Dieu et, pour transformer cette vérité en un fait dans votre expérience personnelle, on ne vous demande qu’une seule chose : votre foi née d’esprit. (2003, 3)
Fascicule 187

La crucifixion

Résumé

Au passage de Jésus, sur le chemin du Golgotha, un grand nombre de Juives pleuraient et se lamentaient : « elles avaient entendu les paroles d’encouragement et de compassion de Jésus, et connaissaient le ministère d’amour qu’était sa vie » (2005, 4)
Il leur fallut vraiment beaucoup de courage pour manifester si ouvertement leur attachement au Maître, car « la loi interdisait strictement de montrer des sentiments amicaux à un condamné que l’on conduisait à la crucifixion » (2005, 5)

Le chemin qui menait au Golgotha fut une terrible épreuve pour Jésus ; il n’avait rien mangé depuis le dernier souper chez le père de Jean Marc ; il avait été privé de tout sommeil au cours de cette nuit qui venait de s’achever ; il avait subi de très pénibles interrogatoires accompagnés de « la flagellation abusive avec les souffrances physiques et les pertes de sang consécutives » (2006, 1)

Jésus fut mis en croix entre deux brigands.
Parmi les paroles qu’il prononça, il y eut celles si sublimes qui décrivent mieux que tout ce qu’était le Maître :
Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. (2007, 3)

La haine ne connaît pas de limites quand le cœur s’abandonne au pouvoir du mal et du péché.
Des passants se moquaient de Jésus : « Si tu es le Fils de Dieu, pourquoi ne descends-tu pas de ta croix ? » (2008, 4)
Pour certains, parmi lesquels des dirigeants juifs présents, la preuve était bien là : la prétention de Jésus de se déclarer Fils de Dieu était réduite à néant : « Il s’est fié à Dieu pour le délivrer. Il même prétendu être le Fils de Dieu : regardez-le maintenant – crucifié entre deux larrons » (2008, 4)

Marie, Ruth, Jude, Jean, Salomé (la mère de Jean), et un groupe de croyantes sincères et convaincues comprenant Marie (femme de Clopas et sœur de la mère de Jésus), Marie-Madeleine et Rébecca de Sepphoris pour qui Jésus avait été le seul et grand amour de sa vie, étaient là au pied de la croix. Peut-on imaginer ce que fut la douleur extrême de ces croyants et croyantes sincères au spectacle de leur Maître bien-aimé traité de la sorte et subissant une fin de vie aussi ignominieuse !

Mais il n’y avait pas que sur ce petit coin de Palestine que des êtres étaient réunis pour assister Jésus dans ses derniers moments :
Durant ces heures épouvantables, les armées invisibles d’un univers regardaient en silence cet extraordinaire phénomène du Créateur mourant de la mort de la créature, et même de la mort la plus infamante d’un criminel condamné. (2008, 2)

Les dernières paroles de Jésus furent un vibrant témoignage de sa confiance en son Père :
C’est fini ! Père, je remets mon esprit entre tes mains. (2011, 1)
Ainsi se termina une journée de tragédie et de douleur pour un vaste univers dont les myriades d’intelligences avaient frémi au spectacle choquant de la crucifixion de la forme humaine incarnée de leur bien-aimé Souverain ; elles étaient abasourdies par cette exhibition de perversité humaine et d’insensibilité de la part des mortels. (2011, 7)

Sur la croix, au moment de la mort, la puissance d’amour de Jésus fut loin d’être improductive : un des deux larrons exprima tout l’émerveillement qu’il pouvait avoir pour le Maître crucifié à ses côtés : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume » (2009, 0) ainsi que le centurion qui avait dirigé les opérations de crucifixion : « C’était en vérité un homme juste ; il doit vraiment avoir été un Fils de Dieu » (2011, 1)

Le supplice de Jésus sur la croix

La crucifixion n’était pas un châtiment juif. Les Grecs et les Romains avaient appris des Phéniciens cette méthode d’exécution. (2005, 3)

C’est par excellent le « supplice servile » A Rome, réservé d’abord aux esclaves, il est peu à peu étendu à diverses catégories de criminels, en particulier aux voleurs, aux brigands de toutes espèces, aux indigènes dans les provinces de l’Empire, aux condamnés pour des motifs politiques ou de droit commun…
Les Romains appelaient la croix « bois de malheur » Peut-être est-ce pour cette raison que ni Flavius Josèphe, ni les autres auteurs de l’Antiquité n’ont jamais, pour ainsi dire, relaté le détail du supplice. (« Jésus contre Jésus » - Gérard Mordillat et Jérôme Prieur)

Dans son épître aux Philippiens (2, 7-8), l’apôtre Paul relève à quel point Jésus-Christ s’est abaissé pour l’amour des hommes :
Il s’est dépouillé de lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

On avait recours à la crucifixion pour infliger un châtiment cruel et prolongé, pouvant aller parfois jusqu’à plusieurs jours.

Jésus fut mis en croix vers neuf heures et demie du matin ce vendredi 7 avril, et il mourut « juste avant trois heures » (2011, 1) de l’après-midi ; il endura pendant plus de cinq heures des souffrances de plus en plus atroces.
Jésus avait décidé de vivre sans avoir recours à son pouvoir surnaturel ; de même il choisit de mourir sur la croix comme un mortel ordinaire.
Il avait vécu comme un homme et voulait mourir comme un homme – en faisant la volonté du Père. (2008, 7)

Après sa mort, trois soldats vinrent pour briser les jambes et donner le coup de grâce à Jésus et aux deux brigands qui l’entouraient. Mais les brigands n’étaient pas encore morts, alors que Jésus l’était. Toutefois, en vue de s’assurer de son décès, l’un des soldats lui perça le flanc gauche de sa lance.

Dans le cas de Jésus, son martyr émotionnel accablant et son angoisse spirituelle aiguë provoquèrent la fin de sa vie charnelle en un peu moins de cinq heures et demie. (2011, 4)
Fascicule 188

L’heure du tombeau

Résumé

Le respect dû aux morts était une des caractéristiques du degré élevé de la culture et des coutumes juives.
Les plus grands soins et la plus grande attention devaient être apportés au corps de la personne défunte. Elle devait être ensevelie dans un lieu la protégeant de toute attaque d’animaux pouvant s’ajouter à la décomposition à l’air libre du cadavre.
Mais les criminels et les crucifiés étaient jugés comme ne méritant pas une sépulture décente : « Un crucifié ne pouvait être enterré dans un cimetière juif ; une loi l’interdisait strictement » (2013, 1)
Les dirigeants juifs avaient projeté de faire jeter le corps de Jésus dans l’une des fosses communes de la Géhenne, au sud de la ville.
Si ce plan avait été suivi, le corps du Maître aurait risqué d’être à la merci des bêtes sauvages. (2012, 2)

Courageusement, Joseph d’Arimathie et Nicodème s’adressèrent à Pilate pour que leur soit remis le corps de Jésus. Le procurateur romain leur donna raison.
Et c’est ainsi que le corps du Maître fut placé dans un caveau de la famille de Joseph : « Nul n’avait jamais été couché dans ce tombeau » (2013, 1)

La mise au tombeau de Jésus eut lieu avec une hâte et une précipitation extrêmes, parce que le sabbat était tout proche.
Les femmes qui assistaient à la scène (Marie-Madeleine, Marie - la femme de Clopas, Marthe - autre sœur de la mère de Jésus, et Rébecca de Sepphoris) se mirent d’accord pour revenir le lendemain matin parce qu’elles estimèrent que le corps de Jésus n’avait pas été préparé convenablement. Le tombeau fut fermé, non par une seule pierre mais par deux, et il fut gardé par dix soldats romains et dix gardes juifs.

Le mystère sur ce qui s’est passé au cours des trente-six heures entre la mort de Jésus et sa résurrection

Jésus mourut sur la croix de la même mort naturelle dont serait morte toute autre créature humaine dans les mêmes circonstances.
Le corps mortel de Jésus reposa durant un jour et demi dans le tombeau de Joseph. (2012, 1)

De même que pour l’incarnation de Micaël-Jésus (145,3), il n’est pas possible de vraiment savoir ce qui se passa dans la période comprise entre sa mort et sa résurrection.
Cette période entre sa mort sur la croix et sa résurrection est un chapitre de la carrière terrestre de Micaël qui nous est peu connu… Nous ne pouvons fournir beaucoup de renseignements authentiques sur ce qui se passa réellement durant l’intervalle d’environ trente-six heures compris entre le vendredi après-midi à trois heures et le dimanche matin à trois heures. (2012, 1)
Nous ne sommes pas capables d’expliquer pleinement ce qui advint de Jésus de Nazareth durant cette période d’un jour et demi durant laquelle il était censé reposer dans le nouveau tombeau de Joseph. (2014-2015)

Mais, même incomplets, les renseignements qui nous sont rapportés (2016, 1-4) montrent que la part divine de Micaël fut particulièrement active pendant ces trente-six heures : communication avec les Anciens des Jours d’Uversa au sujet du statut de l’univers de Nébadon ; message échangé avec Emmanuel ; instructions au Père de la constellation de Norlatiadek.

Le vrai sens de la mort de Jésus sur la croix

Si les révélateurs du Livre d’Urantia insistent tant là-dessus, c’est bien parce que le christianisme devait déformer complètement ce sens :

La mort du Maître sur la croix n’a pas été un sacrifice pour rembourser à Dieu une dette que la race humaine aurait contractée envers lui. (2016, 8)
Toute l’idée de rançon et d’expiation est incompatible avec le concept de Dieu tel qu’il est enseigné et donné en exemple par Jésus de Nazareth. (2017, 3)

Mais il ne faudrait pas, pour autant, rejeter l’importance de la croix et minimiser son impact sur les hommes :
Dans vos efforts bien intentionnés pour éviter les erreurs superstitieuses provenant d’une fausse interprétation de ce que signifie la mort de Jésus sur la croix, il vous faut être prudent afin d’éviter une autre grande faute, celle de ne pas percevoir la vraie signification et l’authentique importance de la mort du Maître. (2016, 7)

On ne peut pas parler de Jésus comme d’un sacrificateur, d’un payeur de rançon ou d’un rédempteur, « mais il est entièrement correct de l’appeler un sauveur » (2017, 2)

Jésus est vraiment un sauveur en ce sens que sa vie et sa mort gagnent bel et bien les hommes à la bonté et à la survie.
Le salut humain est réel : il est basé sur deux réalités que les créatures peuvent saisir par la foi et incorporer ainsi dans l’expérience humaine individuelle : le fait de la paternité de Dieu et, la vérité corollaire, la fraternité des hommes. (2017, 8)

La croix n’est donc pas le symbole du sacrifice de l’innocent Fils de Dieu se substituant aux pécheurs coupables en vue d’apaiser le courroux d’un Dieu offensé :

Elle se dresse pour toujours, sur terre et dans tout un vaste univers, comme un symbole sacré des bons s’effusant sur les méchants, et les sauvant ainsi par la dévotion même de leur amour. (2019, 2)

La croix nous interpelle dans nos vies quotidiennes en nous faisant prendre conscience de ce qui est vraiment l’essentiel par rapport à nos querelles et égoïsmes :
Quand les hommes et les femmes réfléchis considèrent Jésus offrant sa vie sur la croix, ils ne peuvent plus guère se permettre de se plaindre, même des plus rudes épreuves de la vie, et encore bien moins des petites vexations et des nombreux griefs purement fictifs qui en découlent. (2019, 3)
Fascicule 189

La Résurrection

Résumé

Les femmes ont joué un rôle capital dans l’annonce que Jésus était ressuscité.
Leur intention était bien de mieux embaumer le corps du Maître ; c’est pourquoi elles avaient apporté des onguents spéciaux et de nombreuses bandelettes de lin ; Marie-Madeleine était la plus déterminée du groupe des cinq femmes.

Leur surprise fut forte quand elles constatèrent que la pierre bouchant l’entrée du tombeau avait été roulée et surtout que le corps de Jésus avait disparu :
Il n’est plus là – on l’a enlevé ! (2026, 2)
Comment le corps aurait-il pu être enlevé, puisque les bandelettes mêmes dans lesquelles il était enveloppé avaient été laissées sur place, apparemment intactes ?

Et, ce ne fut d’abord qu’à la voix que Marie-Madeleine reconnut Jésus dans l’étranger qui se tenait devant elle.

Puis, les cinq femmes le reconnurent à sa forme glorifiée :
Leurs yeux humains furent rendus capables de voir la forme morontielle de Jésus à cause du ministère spécial des transformateurs et des médians associés à certaines personnalités morontielles qui accompagnaient alors Jésus. (2027, 1)

A part Pierre et Jean qui voulaient se rendre compte par eux-mêmes de la réalité de la résurrection de Jésus, « les apôtres ne voulaient pas croire les femmes » (2027, 4)

Le Maître apparut à nouveau à Marie-Madeleine et lui dit :
Ne reste pas dans le doute ; aie le courage de croire ce que tu as vu et entendu.
Retourne auprès de mes apôtres et dis-leur de nouveau que je suis ressuscité, que je leur apparaîtrai et que bientôt je les précèderai en Galilée comme je leur ai promis. (2027-2028)

Jésus n’est pas ressuscité dans son corps matériel, mais il est apparu dans son nouveau corps, un corps morontiel

Le temps nécessaire pour la décomposition totale et complète d’une dépouille mortelle se chiffre en années, en dizaines d’années.

A trois heures dix, ce dimanche 9 avril, le corps de Jésus gisait toujours dans le tombeau (2022, 5) ; il disparut presque aussitôt.

C’est sur demande du chef des archanges à Gabriel que la dépouille mortelle de Jésus a été remise pour « dissolution immédiate » (2022, 5)
Cela fut réalisé grâce au « processus de l’accélération du temps »

Le tombeau de Joseph était vide, non parce que le corps de Jésus avait été ranimé ou ressuscité, mais parce que les légions célestes avaient reçu l’autorisation demandée de lui faire subir une dissolution spéciale et exceptionnelle, un retour « de la poussière à la poussière », sans l’intervention des délais du temps et sans la mise en œuvre des processus ordinaires et visibles de décomposition mortelle et de putréfaction matérielle. (2023-2024)

La dépouille mortelle de Jésus a subi le processus naturel de désintégration qui caractérise tous les corps humains sur terre, « sauf qu’au point de vue du facteur temps, ce mode de dissolution naturelle fut considérablement accéléré, et hâté au point de devenir presque instantané » (2024, 1)

La croyance chrétienne à la résurrection de Jésus a été basée sur un credo inexact : « l’enseignement que le corps matériel de Jésus avait été ressuscité de la tombe » (2023, 5)
En effet, pour les chrétiens, dire que Jésus est ressuscité signifie que le Maître est réapparu dans son corps de chair ; les marques de la crucifixion sur ses mains, ses pieds et son côté – selon l’Evangile – sont bien, pour eux, la preuve qu’il ne s’agit pas d’un corps nouveau :
Touchez-moi, regardez ; un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai. (Luc 24, 39)

Or, Jésus quitta définitivement son corps de chair pour ressusciter sous un nouveau corps : un corps morontiel.

Jésus sortit du tombeau de Joseph dans la similitude exacte des personnalités morontielles de ceux qui émergent, en tant qu’ascendeurs morontiels ressuscités. (2021, 8)

Or, toutes les créatures humaines sont appelées à être des « ascendeurs morontiels ressuscités » ; Jésus nous a montré la voie en ce qui concerne notre future vie morontielle, une fois que nous aurons franchi les portes de la mort dans la chair.

C’est une perspective grandiose et enthousiasmante : la mort débouche sur une autre vie, la mort est même indispensable pour que les hommes puissent accéder à cette nouvelle vie.

La mort physique est une technique pour échapper à la vie matérielle dans la chair. (540, 3)

Et cette vie morontielle n’est d’ailleurs pas une fin, un aboutissement, mais un moyen pour entrer dans une autre vie qui nous conduira jusqu’au Père : la vie spirituelle.
La vie morontielle, s’étendant comme elle le fait sur les divers stades de la carrière de l’univers local, est la seule méthode possible par laquelle les mortels matériels peuvent atteindre le seuil du monde spirituel…
La transition morontielle s’interpose toujours entre l’état mortel et le statut spirituel ultérieur des êtres humains qui survivent. (541, 2-3)
Fascicule 190

Les apparitions morontielles de Jésus

Résumé

En dehors de ses deux premières apparitions morontielles aux femmes et de ses deux dernières à Pierre et à ses apôtres, ce fascicule relate les cinq autres apparitions de Jésus.

De tous les frères de Jésus, c’est certainement Jacques qui était le plus proche : par son âge d’abord ; il était le frère cadet ; par l’affinité de caractère : « Jésus s’entendit le mieux du monde avec Jacques » (1372, 0) ; par le sérieux : ce fut en toute confiance, quand Jacques eut dix-huit ans, que Jésus « l’installa solennellement comme chef de famille suppléant » (1410, 3)
Certes, Jacques avait bien été déçu – environ quatre ans auparavant - que son frère aîné ne l’ait pas inclus dans le corps apostolique (1538, 1) ; mais il fut comme pétrifié, en cet après-midi, quand il entendit une voix lui dire :
Jacques, je viens t’appeler au service du royaume. Joins-toi sérieusement à tes frères et suis-moi. (2032, 1)
Et ce fut alors ce geste admirable de Jacques, reconnaissant enfin la nature exacte de la mission de Jésus : « Jacques commença à tomber à ses genoux en s’écriant : « Mon père et mon frère » (2032, 2)

Les autres membres de la famille de Jésus furent témoins lors de la quatrième apparition : il y avait également David Zébédée et quelques amis.

La cinquième manifestation morontielle de Jésus reconnue par des yeux mortels eut lieu en présence d’environ vingt-cinq croyantes réunies au foyer de Joseph d’Arimathie, vers quatre heures et quart ce même dimanche après-midi. (2033, 1)
Ce sont, une fois de plus, les femmes qui furent les heureuses bénéficiaires de cette apparition ; pour Marie-Madeleine, il s’agissait de la troisième fois.
Jésus tint à leur dire : « Vous aussi, vous êtes appelées à publier la bonne nouvelle de la libération de l’humanité par l’évangile de la filiation avec Dieu dans le royaume des cieux » (2033, 1)
En les invitant à aller dans le monde proclamer l’évangile, tout comme les hommes, Jésus ne faisait que confirmer sa décision surprenante, lors de la troisième tournée de prédication en Galilée, quand il désigna dix femmes évangélistes. (1678, 5 ; 1679, 2)

Puis Jésus apparut chez Flavius à une quarantaine de croyants grecs qui étaient rassemblés là.
Le Maître devait rappeler à ces païens l’universalité du salut :
Bien que le Fils de l’Homme soit apparu sur terre parmi les Juifs, il est venu apporter son ministère à tous les hommes.
Dans le royaume de mon Père, il n’y aura ni Juifs ni Gentils ; vous serez tous des frères – les fils de Dieu. (2033-2034)
Et ces Grecs furent invités à aller dans le monde entier pour proclamer eux aussi l’évangile de salut.
La septième apparition se fit sur la route d’Emmaüs ; Jésus rencontra deux frères, Cléopas et Jacob, qui s’en retournaient, complètement traumatisés par les événements récents (les espoirs déçus qu’ils avaient mis en Jésus : « Beaucoup d’entre nous avaient espéré que ce serait lui qui délivrerait Israël du joug des Gentils » - 2034, 4 – et le trouble considérable qui les avait envahis à l’annonce de la déclaration de femmes affirmant que le Maître était ressuscité)
Jésus marcha avec eux et leur fit un long discours pour leur expliquer que tout ce qui était arrivé était déjà annoncé dans les Ecritures, que le Fils de l’Homme devait subir l’épreuve de la croix et ressusciter, et qu’en lui la vie renaîtrait pour chaque homme : « Il répandra son esprit sur toute chair, et en chaque croyant, cet Esprit de Vérité sera une source d’eau vive jaillissant jusque dans la vie éternelle » (2035, 1)

Invité à partager leur repas, Jésus se fit connaître comme ce Fils de l’Homme quand, après avoir béni le pain, il le rompit et le leur passa.
Alors, ils reconnurent enfin le Maître morontiel.
Ils sortirent précipitamment de la maison et se hâtèrent de retourner à Jérusalem pour répandre la bonne nouvelle du Sauveur ressuscité. (2036, 2)

Les neuf apparitions morontielles de Jésus, le dimanche 9 avril de l’an 30

Heure Apparitions Lieu et témoins

premières heures 1ère tombeau vide, à proximité du Golgotha,
de l’aube Marie-Madeleine ; Marie, mère des jumeaux
Alphée ; Salomé ; Jeanne ; Suzanne

le matin 2ème tombeau vide, à proximité du Golgotha,
Marie-Madeleine

peu après midi 3ème Béthanie, près du tombeau vide de Lazare,
Jacques, frère cadet de Jésus

peu avant 14.00 4ème Béthanie, maison de Marthe et Marie,
vingt personnes dont les membres de la
famille terrestre de Jésus et leurs amis

vers 16.15 5ème Jérusalem, chez Joseph d’Arimathie,
vingt-cinq femmes, dont Marie-Madeleine

vers 16.30 6ème Jérusalem, chez Flavius,
une quarantaine de croyants grecs

vers 17.00 7ème sur la route de Jérusalem à Emmaüs,
Cléopas et son frère Jacob

peu avant 20.30 8ème Jérusalem, jardin de la demeure de Jean Marc,
Pierre

peu après 21.00 9ème Jérusalem, chambre du haut chez Jean Marc,
dix apôtres, Thomas absent
Fascicule 191

Apparitions aux apôtres et à d’autres disciples influents

Résumé

S’il est un apôtre qui fut certainement fortement frappé par l’apparition de Jésus, ce fut Pierre : « Depuis son reniement du Maître, Pierre avait constamment vécu avec un lourd fardeau de doute et de culpabilité » (2039, 1)
Sa joie fut immense quand Jésus lui affirma qu’il lui avait pardonné et qu’il fallait maintenant se consacrer aux affaires du royaume : « Il faut cesser de penser à toi-même et aux difficultés du moment, mais te préparer à apporter la bonne nouvelle de l’évangile à ceux qui se trouvent dans les ténèbres » (2039, 2)
Ce même jour, peu après neuf du soir, après le départ de Cléopas et de Jacob, Jésus apparut à tous ses apôtres, sauf Thomas :
Pourquoi êtes-vous si effrayés quand j’apparais, comme si vous aviez vu un esprit ? Ne vous ai-je pas parlé de ces choses quand j’étais présent en incarnation avec vous ? (2040, 2)
Lors de sa deuxième apparition aux apôtres, Jésus devait leur rappeler leur mission :
De même que le Père m’a envoyé dans le monde, je vous y envoie. De même que j‘ai révélé le Père, de même vous révèlerez l’amour divin, non simplement avec des paroles, mais dans votre vie quotidienne. Je vous envoie non pour aimer l’âme des hommes, mais plutôt pour aimer les hommes. (2043, 1)

Les apparitions de Jésus ne devaient pas se limiter aux Juifs, mais s’étendre aussi aux païens qui avaient exprimé leur foi dans l’évangile.
Philadelphie était une Eglise qui était particulièrement chère au cœur du Maître, non seulement en raison de l’attachement indéfectible d’Abner à Jésus, mais aussi parce que toute cette communauté adhéra totalement aux enseignements tels qu’ils avaient été donnés par Abner lui-même et les soixante-dix évangélistes ; elle entra ainsi « dans le royaume des cieux » (1831, 4)
A l’exception d’une de ses apparitions en Galilée, où plus de cinq cents croyants le virent simultanément, le groupe de Philadelphie comportait le plus grand nombre de mortels qui l’aient vu ensemble en une seule et même occasion. (2042, 2)
Les croyants de cette communauté furent aussi invités à s’en aller proclamer l’évangile : « Allez dans le monde entier proclamer à toutes les nations et races cet évangile de la paternité de Dieu et de la fraternité des hommes… Je suis avec vous pour toujours, même jusqu’à la fin des âges » (2042, 1)
Le lendemain matin, de bonne heure, ces croyants de Philadelphie s’en allèrent proclamer que Jésus de Nazareth était ressuscité d’entre les morts.

L’Egypte était aussi un pays cher au cœur de Jésus : avec ses parents, il y avait été accueilli pour échapper à la haine d’Hérode le Grand (1354-1355) ; il avait été sollicité, dans sa vingt-quatrième année, pour s’établir à Alexandrie comme chef religieux (1413, 7) et, à nouveau, quelques années plus tard (1666, 1) ; enfin, Rodan est le plus merveilleux exemple d’un philosophe qui reçut avec ferveur les enseignements de Jésus.
Le mardi 18 avril vers huit heures et demie du soir, Jésus apparut à Rodan et à environ quatre-vingt autres croyants à Alexandrie. (2044, 2)
Ce fut le lundi 10 avril que Jésus passa toute cette journée avec les créatures morontielles qui étaient alors présentes sur Urantia.
Les nombreux témoins des apparitions du Maître (dix-neuf apparitions sur une période comprise entre le 9 avril et le 18 mai) ne pouvaient imaginer que Jésus poursuivait son ascension dans le monde morontiel en partant du premier monde des maisons jusqu’à la capitale de la constellation de Norlatiadek. (2041, 2)

C’est cette ascension morontielle que toutes les créatures humaines sont appelées à expérimenter. (2041, 0) Il est impossible de savoir le temps qui sera nécessaire à chacun pour atteindre Edentia – il est très probable qu’il faudra bien plus de temps que Jésus – mais une chose est sûre pour chaque étape de notre future ascension :
De sphère en sphère, vous devenez moins matériel, plus intellectuel et un peu plus spirituel. (535, 2)

Les apparition morontielles de Jésus : de la dixième à la douzième

Date Apparitions Lieu et témoins

mardi 11 avril 10ème Philadelphie, dans la synagogue,
peu après 20.00 Abner, Lazare et environ
cent cinquante de leurs compagnons

dimanche 16 avril 11ème Jérusalem, chez Jean Marc,
peu après 18.00 les onze apôtres

mardi 18 avril 12ème Alexandrie, Rodan et quatre-vingt
vers 20.30 croyants, Grecs et Juifs

Jésus et sa progression dans la vie morontielle (2041, 1-2)

Mondes célestes Dates Apparitions

1er monde des maisons 9 avril de la 1ère à la 9ème

2ème monde des maisons du 10 au 13 avril 10ème

3ème monde des maisons du 14 au 16 avril 11ème

4ème monde des maisons du 17 au 21 avril 12ème et 13ème

5ème monde des maisons du 22 au 26 avril 14ème

6ème monde des maisons du 27 avril au 1er mai 15ème

7ème monde des maisons du 2 au 6 mai 16ème

Jérusem (système de Satania) du 7 au 13 mai 17ème

Edentia (constellation de à partir du 14 mai 18ème et 19ème
Norlatiadek) Ascension
Fascicule 192

Apparitions en Galilée

Résumé

Si les apôtres se rendirent en Galilée, c’est parce que Jésus les avait engagés à quitter Jérusalem :
Maintenant, allez tous en Galilée où je vous apparaîtrai bientôt. (2043, 4)
C’est sur cette route vers la Galilée que Pierre fut le chef généralement reconnu du corps apostolique.
Pourtant « jamais Jésus ne lui donna pareille autorité, et jamais ses compagnons apôtres ne l’élurent officiellement à un tel poste de responsabilité » (2045, 2)
Ce sont uniquement les circonstances et ses qualités remarquables de prédicateur (1550, 7) qui l’amenèrent à prendre la direction de ses compagnons apôtres.

La treizième apparition de Jésus eut lieu sur les bords du lac de Tibériade d’une façon tout à fait inattendue.
La nuit de pêche avait été totalement improductive pour les apôtres :
Ils peinèrent toute la nuit avec leurs filets, mais n’attrapèrent pas de poissons. (2045, 7)
Cependant, sur les recommandations d’un inconnu sur le rivage, près du débarcadère, ils jetèrent à nouveau le filet qui fut « immédiatement rempli au point qu’ils pouvaient à peine le hisser » (2046, 1)
Jean Zébédée, le premier, reconnut Jésus : « C’est le Maître » (2046, 1)

Il n’y eut aucun miracle lié à cet épisode. Le Maître avait simplement exercé sa préconnaissance. Il savait que les poissons étaient là et, en conséquence, indiqua aux apôtres, où il fallait lancer leur filet. (2046, 5)

Jésus s’engagea dans des entretiens avec ses apôtres deux par deux ainsi qu’avec son fidèle disciple, Jean Marc.
Ces entretiens personnels montraient que le Maître prenait soin de chacun individuellement et non seulement en groupe ; c’était bien la délicatesse de Jésus, de Dieu lui-même qui se penche sur chacune de ses « brebis »

A Jean, Jésus rappela la nécessité pour cet apôtre d’abandonner son intransigeance dont il était si coutumier : « Renonce à ton intolérance et apprends à aimer les hommes comme je t’ai aimé » (2047, 5) 
Et à Pierre : « Sers tes semblables comme je t’ai servi, pardonne à tes compagnons mortels comme je t’ai pardonné » (2047, 6)

André fut chargé de veiller sur le frère cadet de Jésus, appelé à prendre de grandes responsabilités : « Sois un conseiller sage et prévenant pour Jacques, mon frère par le sang, lorsqu’on le chargera de lourds fardeaux que son expérience ne lui permet pas de porter » (2048,3) 
A Jacques Zébédée qui avait les mêmes défauts que son frère Jean : « Tu seras moins impatient avec tes frères » (2048, 4)
Pour Thomas, il s’agissait d’avoir une foi spontanée et sans calculs : « Thomas, il faut que tu cesses de douter, et que tu accroisses ta foi et ta connaissance de la vérité. Crois en Dieu comme un enfant, mais cesse d’agir d’une manière aussi infantile » (2048, 5) ; et à Nathanaël : « Sois moins critique ; espère moins de certains hommes et diminue ainsi l’étendue de tes déceptions » (2049, 1)

A Philippe qui manquait de confiance en lui : « Cesse de craindre les hommes ; n’aie pas peur de prêcher la bonne nouvelle de la vie éternelle à tes semblables qui languissent dans les ténèbres et ont soif de la lumière de vérité » (2049, 2) ; à Matthieu, qui avait si souvent mis son argent au service du corps apostolique : « Tu ne procureras plus à tes frères les choses matérielles de la vie ; désormais, tu iras aussi proclamer la bonne nouvelle du salut spirituel » (2049, 3)

Quant aux jumeaux Alphée, ils furent conviés à retourner dans leurs activités précédentes : « Faîtes désormais votre travail comme s’il était pour Dieu » (2049, 4)

C’est sur la colline proche de Capharnaüm qu’eut lieu la quatorzième manifestation morontielle de Jésus.
La mission d’évangélisation fut rappelée aux apôtres et, ce fut sur un ton de majesté et avec des paroles de pouvoir de Jésus telles qu’ils n’en avaient jamais entendu auparavant.
Leur Maître parlait maintenant aux dirigeants des univers comme quelqu’un qui, dans son propre univers, s’était vu remettre tout pouvoir et toute autorité. (2050, 2)

Jésus apparut à plus de cinq cents croyants une semaine plus tard.
Pierre avait fait son premier sermon depuis la Résurrection juste avant cette apparition :
Nous affirmons que Jésus de Nazareth n’est pas mort ; nous déclarons qu’il est sorti du tombeau ; nous proclamons que nous l’avons vu et que nous lui avons parlé. (2050, 6)

Ainsi, sous la vigoureuse direction de Pierre et dès avant l’ascension de Jésus auprès du Père, les représentants bien intentionnés du Maître inaugurèrent le subtil processus de la transformation progressive et certaine de la religion de Jésus en une forme nouvelle et modifiée de religion à propos de Jésus. (2051, 5)

Les apparition morontielles de Jésus : de la treizième à la quinzième

Date Apparitions Lieu et témoins

vendredi 21 avril 13ème Bethsaïde, bord du lac de Tibériade,
de 6.00 à 10.00 dix apôtres, sauf Simon Zélotès

samedi 22 avril 14ème colline proche de Capharnaüm,
à midi les onze apôtres

samedi 29 avril 15ème Bethsaïde,
à 15.00 plus de cinq cents croyants dont Pierre

Fascicule 193

Apparitions finales et Ascension

Résumé

Les quatre dernières apparitions de Jésus après sa Résurrection se partagèrent équitablement entre les pays païens (Samarie, Phénicie) et la capitale de la Judée (Jérusalem)
En Samarie comme en Phénicie, ces apparitions étaient l’occasion pour Jésus de louer la foi de leurs habitants dans l’évangile.
Ces Samaritains furent stupéfaits de cette apparition du Maître et partirent en hâte vers les villes et villages voisins, où ils répandirent la nouvelle qu’ils avaient vu Jésus et que celui-ci leur avait parlé. (2054, 1)
Le lendemain, partirent de Tyr des croyants qui témoignèrent de ces faits à Sidon, et même à Antioche et à Damas. (2054, 4)

Lors de sa seizième apparition morontielle à Jérusalem chez Nicodème, Jésus devait notamment relever la diversité des croyants présents :
Voici le groupe de croyants le plus représentatif – apôtres et disciples, hommes et femmes – auquel je sois apparu depuis le moment où j’ai été délivré de la chair. (2052, 2)
La recommandation donnée était de ne pas s’en remettre à une compréhension intellectuelle de l’évangile, mais au contraire de l’assimiler au plus profond de son cœur :
Maintenant, vous devriez prêter l’oreille à ce que je dis, de crainte de renouveler la faute d’entendre mon enseignement avec votre mental, sans en comprendre le sens dans votre cœur. (2052, 3)

Ce fut lors de la dernière apparition à Jérusalem, que Simon Zélotès montra (mais il n’était pas le seul) à quel point il avait toujours mal compris la signification véritable de l’enseignement de Jésus : « Maître, rétabliras-tu le royaume et verrons-nous la gloire de Dieu manifestée sur terre ? » (2055, 2)

Jésus devait quitter définitivement ses apôtres dans sa forme morontielle ce matin du jeudi 18 mai « pour commencer son ascension vers la droite du Père et y recevoir la confirmation officielle du parachèvement de sa souveraineté sur l’univers de Nébadon » (2057, 7)

Les enseignements de Jésus après sa résurrection

Lors de ses dix-neuf apparitions morontielles, Jésus s’est longuement entretenu avec tous ceux et toutes celles qui en furent les heureux bénéficiaires.

Il n’a pas donné d’informations sur ce qu’était la vie après la mort, lui qui venait d’en franchir le seuil.

Son enseignement est en parfaite conformité avec tout ce qu’il avait pu déclarer durant sa carrière dans la chair.
Les thèmes qui reviennent le plus souvent concernent l’appel à la paix en soi et la paix avec les frères, la nécessité de la foi, l’amour des frères et l’universalité du salut, l’importance de l’Esprit de Vérité dans sa vie.

- l’appel de la paix en soi et avec les frères :
Il est frappant de constater à quel point cet appel à la paix est présent lors de toutes les apparitions morontielles de Jésus :
Que la paix soit sur vous, et je vous laisse ma paix. (2050, 6)

- la nécessité de la foi :
La foi est indispensable pour devenir enfants du Père.  
C’est votre foi qui sauve votre âme. Le salut est le don de Dieu à tous ceux qui croient être ses fils. (2053, 4)

- l’amour des frères et l’universalité du salut :
L’amour des frères est la conséquence logique, inévitable, pour celui qui, par la foi, reconnaît en Dieu son Père :
L’acceptation de la doctrine de la paternité de Dieu implique que vous acceptiez aussi librement cette vérité corollaire de la fraternité des hommes. (2053, 4)
Et cette fraternité des hommes s’applique, sans aucune discrimination, à toutes les races, tous les peuples et tous les individus : « Cet évangile du royaume appartient aux Juifs et aux Gentils, aux riches et aux pauvres, aux hommes libres et aux esclaves, aux hommes et aux femmes, et même aux petits-enfants » (2044, 3)

- l’importance de l’Esprit de Vérité dans sa vie :
Bientôt l’Esprit de Vérité viendra sur vous et vous conduira dans toute la vérité. (2044, 4)
Cet Esprit agira dans le croyant sous la forme de fruits spirituels qui témoigneront de la présence divine :
A mesure que vous progresserez vers le ciel dans le royaume de Dieu, il faudra de plus en plus que vous produisiez des fruits de l’Esprit. (2054, 3)

Les apparition morontielles de Jésus : de la seizième à la dix-neuvième

Date Apparitions Lieu et témoins

vendredi 5 mai 16ème Jérusalem, chez Nicodème, onze apôtres,
femmes disciples et cinquante des principaux
disciples dont des Grecs

samedi 13 mai 17ème Sychar, près du puits de Jacob,
Nalda et environ 75 croyants samaritains

mardi 16 mai 18ème Tyr, un groupe de croyants

jeudi 18 mai 19ème Jérusalem, maison de Marie Marc,
tôt le matin onze apôtres

jeudi 18 mai vers 07.45 ASCENSION de Jésus

Fascicule 194

L’effusion de l’Esprit de Vérité

Résumé

L’effusion de l’Esprit de Vérité, à la Pentecôte, fut indépendante de toute forme, lieu sacré et comportement spécial de ceux qui reçurent la plénitude de sa manifestation.

A partir de ce moment, « la vraie religion est libérée de l’emprise des prêtres et de toutes les classes sacrées, et trouve sa manifestation réelle dans l’âme individuelle des hommes » (2063, 4)

Mais la Pentecôte marqua aussi l’abandon de l’enseignement de Jésus sur l’évangile du royaume et son remplacement par l’établissement du christianisme.
Et cela aboutit à associer la mort et la résurrection du Maître à son sacrifice sur la croix pour le pardon des péchés.
Pierre prit inconsciemment l’initiative de cette erreur, et d’autres le suivirent, jusqu’à Paul, qui créa une nouvelle religion fondée sur cette nouvelle version de la bonne nouvelle. (2059, 3)

Transportés dans un autre monde à la suite de la résurrection de Jésus et de la conscience de la venue de l’Esprit de Vérité, apôtres et disciples en oublièrent les nombreux et multiples enseignements du Maître sur son enseignement : « le fait de la paternité de Dieu, associé à la vérité qui en découle, de la fraternité des hommes basée sur cette filiation » (2059, 4)
Les disciples étaient trop enthousiastes de la nouvelle doctrine où « Dieu est le Père du Seigneur Jésus » pour se soucier de l’ancien message où « Dieu est le Père aimant de tous les hommes » (2067, 1)

Mais, même si des déformations graves intervinrent dès le départ de Jésus, il n’en reste pas moins vrai que tous ces croyants accomplirent une œuvre d’évangélisation admirable et le montrèrent par le sacrifice de leur vie :
Cette substitution du fait de la résurrection de Jésus à la vérité de l’évangile sauveur de la filiation avec Dieu n’empêcha pas non plus, en quoi que ce soit, la diffusion rapide de leurs enseignements. (2061, 7)

La vérité sur les manifestations de la Pentecôte et la réalité de l’Esprit de Vérité

Selon l’évangéliste Luc, auteur du livre des Actes des Apôtres, trois manifestations spectaculaires et prodigieuses se sont produites le jour de la Pentecôte :

Tout à coup il vint un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis.
Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux.
Ils furent tous remplis du Saint Esprit, et ils se mirent à parler en d’autres langues selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. (Actes 2, 2-4)

Il n’y eut, en vérité, aucun de ces manifestations :

Vers une heure de l’après-midi, tandis que les cent-vingt croyants étaient en prière, ils se rendirent tous compte d’une étrange présence dans la salle.
En même temps, tous ces disciples devinrent conscients d’un sentiment nouveau et profond de joie, de sécurité et de confiance spirituelles.
Cette nouvelle conscience de force spirituelle fut immédiatement suivie d’une puissante impulsion à sortir pour proclamer publiquement l’évangile du royaume et la bonne nouvelle que Jésus était ressuscité d’entre les morts. (2059, 1)

Selon Luc, les apôtres auraient parlé des langues qu’ils ne connaissaient pas :
Au bruit qui eut lieu, la foule accourut et elle fut en plein désarroi, car chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres : « Tous ces gens qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? » (Actes 2, 6-8)
Cela n’est pas du tout exact ; selon le Livre d’Urantia, les apôtres ont parlé dans les langues qu’ils avaient l’habitude de pratiquer :
Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe et Matthieu parlèrent pendant plus d’une heure et demie et exprimèrent leurs messages en grec, en hébreu et en araméen ; ils prononcèrent même quelques paroles en d’autres langues dont ils avaient quelque notion. (2060, 2)

Les Actes des Apôtres parlent du Saint Esprit : « Vous recevrez une puissance, le Saint Esprit qui viendra sur vous… Ils furent tous remplis du Saint Esprit » (1, 8 ; 2, 4) ; il s’agit de la Troisième Personne de la Déité, ce qui est une très grave confusion avec l’Esprit de Vérité dont parlait Jésus :
Cet Esprit de Vérité, que j’effuserai sur vous, vous guidera, vous consolera et, en fin de compte, vous conduira dans toute la vérité. (1948, 3)
Le nouvel auxiliaire que Jésus avait promis d’envoyer dans le cœur des croyants, de répandre sur toute chair, est l’Esprit de Vérité. (1949, 3)
Et, cet Esprit de Vérité est bien distinct du Saint Esprit.

Une autre grave erreur fut d’assimiler le « baptême d’esprit » (2061, 8) au parler en langues qui est la principale caractéristique de certaines Eglises évangéliques et des charismatiques catholiques.
C’est dans le Nouveau Testament que cette doctrine trouve son origine ; Paul en est le principal responsable :
« Avez-vous reçu l’Esprit Saint, quand vous avez cru ? »…
Paul leur imposa les mains, et le Saint Esprit vient sur eux ; ils parlaient en langues et prophétisaient. (Actes 19, 2-6)
Je désire que vous parliez tous en langues. (1 Corinthiens 14, 5)

Ce parler en langues, comme témoignage du baptême dans le Saint Esprit et faisant partie des dons spirituels, est totalement absent dans le Livre d’Urantia.
Beaucoup d’enseignements bizarres et étranges furent associés aux récits initiaux du jour de la Pentecôte.
Dans les temps qui suivirent, les événements de ce jour où l’Esprit de Vérité, le nouvel instructeur, vint habiter parmi les hommes, ont été confondus avec les stupides débordements d’un sentimentalisme exacerbé. (2062, 10)
Fascicule 195

Après la Pentecôte

Résumé

Le peuple juif aurait normalement dû être le premier des peuples à accueillir l’évangile. Mais la haine contre Jésus de la part des chefs religieux était telle que, dès la mort d’Etienne, le premier martyr du christianisme, « une grande persécution eut lieu contre l’Eglise de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie » (Actes des Apôtres 8, 1)
L’apôtre Paul s’efforça – en vain – de convaincre les communautés juives de croire en Jésus mort et ressuscité à chacune des ses étapes lors de ses voyages missionnaires : « C’est à vous d’abord que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens » (Actes 13, 46)
Les Hébreux, en tant que peuple, refusèrent d’accepter soit l’évangile de Jésus sur la paternité de Dieu et la fraternité des hommes, soit la proclamation de Pierre et de Paul sur la résurrection et l’ascension du Christ (le christianisme ultérieur) (2069, 2)

La victoire du christianisme sur les religions philosophiques et les cultes des mystères est dû à plusieurs facteurs : les grandes qualités d’organisation de Paul et de ses successeurs ; l’incorporation de ce qu’il y avait de meilleur dans la philosophie grecque et dans la théologie hébraïque ; le grand idéal représenté par la vie et le message de Jésus ; les compromis passés aussi bien avec le mithracisme qu’avec le paganisme.
Les premiers dirigeants du christianisme compromirent délibérément les idéaux de Jésus dans un effort pour sauver et propager beaucoup de ses idées. (2070, 8)
La conversion de Constantin et surtout l’édit de Théodose à la fin du 4ème siècle marquèrent le triomphe absolu de l’Eglise chrétienne de Rome.
L’Eglise romaine, de persécutée qu’elle était au temps des catacombes, devint persécutrice lorsqu’elle fut élevée au rang de religion d’Etat. (« Le prix d’une liberté » - Jean Saint-Clair)

La religion est aujourd’hui confrontée au défi d’un nouvel âge de mentalité scientifique et de tendances matérialistes.
Dans ce gigantesque conflit entre le temporel et le spirituel, la religion de Jésus finira par triompher. (2075, 3)

Quel que puisse être le conflit apparent entre le matérialisme et les enseignements de Jésus, vous pouvez être assurés que la doctrine du Maître triomphera pleinement au cours des âges à venir. (2076, 7)

Valeur et faiblesses du christianisme

Il serait profondément injuste et ce serait une très grave erreur de ne retenir du christianisme que ses aspects sombres et intolérables qui sont pourtant bien réels tout au long de ces vingt derniers siècles.
Le christianisme a rendu un grand service à ce monde. (2084, 1)
Le christianisme, même celui du vingtième siècle, ne doit pas être méprisé… Il a été l’une des plus grandes puissances bénéfiques sur terre. (2085, 4)
Le Livre d’Urantia rend hommage à toutes les Eglises chrétiennes pour leur action positive et leurs œuvres innombrables au bénéfice des exclus et de tous les malheureux sur cette terre.

Ne négligez pas la valeur de votre héritage spirituel, le fleuve de vérité coulant à travers les siècles, même jusqu’à l’époque stérile d’un âge matérialiste et laïc. (2082, 6)

Mais, c’est avec beaucoup de lucidité et d’objectivité que les défauts et faiblesses du christianisme sont dénoncés.

Ce qu’on appelle christianisme est devenu un mouvement social et culturel autant qu’une croyance et une pratique religieuse. Le courant du christianisme moderne draine un bon nombre d’anciens marécages païens et bien des marais du barbarisme. (2083, 7)

L’Histoire retient les périodes particulièrement terribles au cours desquelles le christianisme triomphant a complètement trahi la religion d’amour de Jésus par des moyens aussi monstrueux que ceux des despotismes et des tyrannies insupportables.

Et, même si le christianisme a abandonné de telles pratiques, il n’a pas renoncé à une certaine domination ecclésiastique ; de nos jours, « il est menacé de mort lente par le formalisme, l’excès d’organisation, l’intellectualisme et d’autres tendances non spirituelles » (2083, 6)

Les Eglises chrétiennes du vingtième siècle se dressent comme des obstacles immenses, mais d’une manière totalement inconsciente, devant le progrès immédiat du véritable évangile – les enseignements de Jésus de Nazareth. (2085, 0)

Jésus, la grande espérance de notre temps

Il existe une religion de Jésus séparée et quelque peu distincte du christianisme, lequel est de plus en plus devenu une religion à propos de Jésus. (2086, 1)

Ce n’est plus dans les séminaires et les centres de formation théologique que l’on trouvera ces « nouveaux instructeurs de la religion de Jésus », mais auprès « d’hommes et de femmes spirituels qui oseront dépendre uniquement de Jésus et de ses incomparables enseignements » (2082, 9)

C’est seulement par l’expérience vécue de mortels, nés d’esprit, que le Maître sera révélé à tous les hommes.

La véritable Eglise- la fraternité de Jésus – est invisible, spirituelle et caractérisée par l’unité, mais non nécessairement par l’uniformité…
Cette fraternité est destinée à devenir un organisme vivant, contrastant avec une organisation sociale passée au rang d’institution. (2085, 3)

De quel réveil le monde ferait l’expérience si seulement il pouvait voir Jésus tel qu’il a réellement vécu sur terre et connaître de première main ses enseignements donnant la vie ! (2083, 4)
Fascicule 196

La foi de Jésus

Résumé

Le Nouveau Testament est un superbe document chrétien, mais ne reflète que piètrement la religion de Jésus. (2091, 10)

La Pentecôte fut un événement décisif dans la vie des apôtres et la formation du christianisme.
Saisis d’un enthousiasme débordant à la suite de la Résurrection et de l’Ascension du Maître, les apôtres – Pierre en premier – devaient glorifier Jésus, mort pour les péchés et ressuscité pour le salut des hommes :
Repentez-vous et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés…
Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions êtres sauvés. (Actes des Apôtres 3, 19 ; 4, 12)

Mais ce fut surtout Paul qui imposa sa vision théologique qui devait devenir le fondement des religions chrétiennes ; il inspira fortement l’évangéliste Luc dans son récit du livre des Actes des Apôtre et, surtout, il écrivit de nombreuses épîtres qui constituent la pièce maîtresse du Nouveau Testament :

Puisque le monde, avec sa sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. (1 Corinthiens 1, 21-24)

Presque tout le Nouveau Testament est consacré non à décrire la vie significative et inspirante de Jésus, mais à analyser l’expérience religieuse de Paul et à décrire ses convictions religieuses personnelles. (2091, 10)

Alors que Jésus fonda la religion de l’expérience personnelle en faisant la volonté de Dieu et en servant la fraternité humaine, « Paul fonda la religion où Jésus glorifié devenait l’objet d’adoration, et où la fraternité se composait de compagnons croyant au Christ » (2092, 4)

Et c’est ainsi que l’on est passé de la religion de Jésus à une religion « à propos de Jésus » (2091, 10) ; on est passé de l’expérience personnelle s’inspirant de la vie du Maître à la prédication de Jésus-Christ, mort pour les péchés (Romains 6, 10) et « ressuscité pour notre justification » (Romains 4, 25)

Selon le Kerygme, la plus souple, la plus fondamentale et la plus ancienne des confessions chrétiennes (les deux autres sont le Symbole des Apôtres du IIème siècle et le Symbole de Nicée-Constantinople de 325 et 381) :
Conformément aux Ecritures, Dieu a ressuscité Jésus pour le pardon des péchés et le salut des hommes.
et le Catéchisme de l’Eglise catholique de 1992 :

« Par sa sainte passion sur le bois de la Croix, Jésus nous a mérité la justification » enseigne le Concile de Trente, soulignant le caractère unique du sacrifice du Christ comme « principe de salut éternel » (617)
Jésus s’est offert librement pour notre salut. (621)

On peut prêcher une religion à propos de Jésus, mais obligatoirement, on doit vivre la religion de Jésus. (2091, 10)

Le secret de l’incomparable vie religieuse du Maître était cette conscience de la présence de Dieu ; il l’atteignit par des prières intelligentes et une adoration sincère et « non par des directives, des voix, des visions ou des pratiques religieuses extraordinaires » (2089, 0)

C’est tout le contraire du mysticisme souvent exalté de bien des Eglises chrétiennes, à travers notamment de prétendues visions et directives d’êtres venant de l’Au-delà ou ayant vécu sur terre.

La théologie peut fixer, formuler, définir et dogmatiser la foi, mais, dans la vie humaine de Jésus, la foi était personnelle, vivante, originale, spontanée et purement spirituelle.
Cette foi n’était ni un respect pour la tradition ni une simple croyance intellectuelle tenue pour un credo sacré, mais plutôt une expérience sublime et une profonde conviction qui le tenaient en sécurité. (2087, 5)

Tout le mouvement chrétien a eu tendance à s’écarter du portrait humain de Jésus de Nazareth pour s’orienter vers « l’exaltation du Christ ressuscité, le Seigneur Jésus-Christ glorifié qui devait bientôt revenir » (2092, 3)

La plus grande erreur consista en ceci : Alors que le Jésus humain était reconnu comme ayant une religion, le Jésus divin (le Christ) devint une religion presque du jour au lendemain.
Le christianisme de Paul assura l’adoration du divin Christ, mais perdit à peu près complètement de vue le Jésus humain de Galilée. (2092, 2)

Mais si l’enseignement de Jésus a été tragiquement déformé eu cours de ces deux millénaires, il ne faut pas croire qu’il soit perdu pour toujours, en particulier pour les générations présentes et à venir :

Ne vous découragez pas ; l’évolution humaine est encore en cours de progrès, et la révélation de Dieu au monde, en Jésus et par Jésus, ne fera pas défaut. (2097, 1)
Le fait que près de vingt siècles après la venue de notre Fils Créateur, la vérité nous soit enfin révélée grâce au Livre d’Urantia est la preuve et le témoignage bouleversants et enthousiasmants que l’œuvre de Dieu est toujours en action parmi les hommes :
Il faut que la culture moderne soit spirituellement baptisée d’une nouvelle révélation de la vie de Jésus et illuminée par une nouvelle compréhension de son évangile de salut éternel. Et, quand Jésus sera ainsi élevé, il attirera tous les hommes à lui. (2084, 1)






















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