Cheu king [Shi Jing]
Les minéraux possèdent tous un champ de stabilité en fonction de P et T. .....
Turbidites : Roches formé par l'écoulement le long d'un talus continental sous-
marin. - Structures : ..... Anomalie = diff entre mesuré et corrigé. - Racine de ...
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CHEU KING
[Shi jing]
traduit par
Séraphin COUVREUR
à partir de :
CHEU KING,
traduit par Séraphin COUVREUR (1835-1919)
Éditions Kuangchi Press, 4e édition, 1966, 556 pages.
Première édition : Ho kien Fou, Imprimerie de la Mission Catholique, 1896.
Édition en format texte par
Pierre Palpant
www.chineancienne.fr
novembre 2013
TABLE DES MATIÈRES
Listes HYPERLINK \l "tabconcord" de concordance / HYPERLINK \l "tabalpha" alphabétique des chants HYPERLINK \l "notions"Notions et HYPERLINK \l "notes" Notes
HYPERLINK \l "preface" Préface HYPERLINK \l "introduction" Introduction
PREMIÈRE PARTIE HYPERLINK \l "p1" KOUO FOUNG
Livre I.- HYPERLINK \l "p1l1" Tcheou nan Livre II.- HYPERLINK \l "p1l2" Chao nan
Livre III.- HYPERLINK \l "p1l3" Pei foung Livre IV.- HYPERLINK \l "p1l4" Ioung foung
Livre V.- HYPERLINK \l "p1l5" Wei foung Livre VI.- HYPERLINK \l "p1l6" Wang foung
Livre VII.- HYPERLINK \l "p1l7" Tcheng foung Livre VIII.- HYPERLINK \l "p1l8" Tsi foung
Livre IX.- HYPERLINK \l "p1l9" Wei foung Livre X.- HYPERLINK \l "p1l10" Tang foung
Livre XI.- HYPERLINK \l "p1l11" Tsin foung Livre XII.- HYPERLINK \l "p1l12" Tchenn foung
Livre XIII.- HYPERLINK \l "p1l13" Kouei foung Livre XIV.- HYPERLINK \l "p1l14" Tsao foung
Livre XV.- HYPERLINK \l "p1l15" Pin foung
DEUXIÈME PARTIE HYPERLINK \l "p2" SIAO IA
Livre I.- HYPERLINK \l "p2l1" Lou ming Livre II.- HYPERLINK \l "p2l2" Pe houa
Livre III.- HYPERLINK \l "p2l3" Toung koung Livre IV.- HYPERLINK \l "p2l4" Ki fou
Livre V.- HYPERLINK \l "p2l5" Siao min Livre VI.- HYPERLINK \l "p2l6" Pe chan
Livre VII.- HYPERLINK \l "p2l7" Sang hou Livre VIII.- HYPERLINK \l "p2l8" Tou jenn cheu
TROISIÈME PARTIE HYPERLINK \l "p3" TA IA
Livre I.- HYPERLINK \l "p3l1" Wenn wang
Livre II.- HYPERLINK \l "p3l2" Cheng min Livre III.- HYPERLINK \l "p3l3" Tang
QUATRIÈME PARTIE HYPERLINK \l "p4" SOUNG
Livre I.- HYPERLINK \l "p4l1" Tcheou soung tsing miao
Livre II.- HYPERLINK \l "p4l2" Tch. soung tchenn koung Livre III.- HYPERLINK \l "p4l3" Min iu siao tzeu
Livre IV.- HYPERLINK \l "p4l4" Lou soung Livre V.- HYPERLINK \l "p4l5" Chang soung
PRÉFACE
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HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n01101"º% Cette traduction, comme celle des Quatre Livres, à pour but de faire connaître l enseignement donné dans les écoles. Elle est basée sur l explication complète du Cheu king qui est entre les mains de tous les étudiants : Le Cheu king pei tcheu, publié pour la première fois en 1763, renferme le commentaire de Tchou Hi et la paraphrase de Tcheou Cheng Me, surnommé Ou Kang.
Parmi les ouvrages consultés, deux méritent une mention spéciale. Ce sont le Recueil dexplications traditionnelles sur le Cheu king, composé par ordre de Kang hi et publié sous le règne de son successeur en 1727, et le Cheu king de Mao Tchang annoté et expliqué, qui fait partie de la collection des treize livres classiques éditée par ordre de Kien Ioung en 1747.
Le Cheu king de Kang hi donne dabord le texte et les explications de Tchou Hi, puis les remarques de différents auteurs. Les compilateurs impériaux ajoutent souvent un appendice, et enfin lexposé de leurs propres opinions, quils ont soin dappuyer, quand ils le peuvent, sur le commentaire Siu attribué à Tzeu Hia, disciple de Confucius, et à Mao Tchang, lettré du deuxième siècle avant notre ère.
Les idées de Tchou Hi y sont plus dune fois combattues. Elles ne sont donc pas tellement imposées quil ne soit jamais permis de sen écarter. Les divergences sur les points importants sont notées dans le Cheu king pei tcheu en tête des pages, avec le titre Jugement de la commission impériale, et mises sous les yeux de tous les maîtres et de leurs élèves, comme un supplément ou un correctif autorisé et en quelque sorte officiel.
Le Cheu king de Kien Ioung ne donne pas lexplication de Tchou Hi, mais celle de lancienne école, qui est souvent en désaccord avec la nouvelle. Outre le texte classique, il contient le commentaire SIU de Tzeu hia et de Mao Tchang, les explications Tsien de Tcheng Kang Tcheng (127200 après J.C.), la paraphrase Chou de Koung Ing Ta, descendant de Confucius (574648) beaucoup de citations tirées des écrits de Wang Siu, qui vivait vers lan 240, et. dautres savants très anciens.
Les lettrés de la dynastie actuelle ont aussi publié une volumineuse collection de commentaires sur les classiques. On y remarque une tendance très prononcée à contredire et à réfuter Tchou Hi.
Malgré cette opposition persistante, le célèbre commentateur tient encore la première place dans les écoles, et pour cette raison, nous avons suivi son interprétation le plus fidèlement possible.
Le Cheu king est peutêtre le livre qui fournit le plus de renseignements certains sur les murs, les coutumes, les croyances des anciens peuples de lextrême orient. Il offre un intérêt particulier au moraliste et à lhistorien, et un secours utile au missionnaire.
Ho kien fou, avril 1896
INTRODUCTION
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HISTOIRE DU CHEU KING
Le Chu k+ng se divise en quatre parties intitulées KouO fMung, Siaò ià, Tá ià, Sóung. Il comprend trois centcinq chants p in, et les titres de six chants ou de six morceaux de musique qui n existent plus.
Les chants du dernier livre, appelés Chng sóung Éloges de la dynastie des Chang, paraissent remonter au temps des empereurs de ce nom (17661122 avant J.C.). Tous les autres out été composés sous les Tcheou, du douzième au sixième siècle avant notre ère.
Les chants relatifs à Wénn wàng (11841134) sont attribués à son fils, Tàn, plus connu sous le nom de TcheMu kMung Prince de Tcheou.
Ces poésies avaient été recueillies par les maîtres de musique à la cour impériale, et étaient chantées dans les fêtes et les cérémonies. Confucius les revit, les corrigea, et confia son travail à Tzèu hià, l un de ses disciples. Tzeu hia ajouta une courte explication ou préface Siù.
Le Cheu king, comme la plupart des anciens monuments littéraires, fut condamné aux flammes par Tsîn Chéu houàng (246209). Mais, parce quil était en vers rimés et chantés, il se conserva dans la mémoire des lettrés encore plus facilement que les autres livres. Aussi, dès les commencements de la dynastie des Hán, au deuxième siècle avant notre ère, il en parut quatre versions ; à savoir, celle de Lou Lòu chu, due à Chnn Feôu, lettré de Lou ; celle de Ts i Ts î chu, due à Tch ênn Iuên fng, lettré de Ts i ; celle de Han Hân chu, due à Hân +ng, lettré de In ; et celle de Mao Maô chu, due à Maô Tch âng, lettré de Tchaó.
Ces quatre versions ont été comparées ensemble et trouvées semblables pour le fond. Les différences consistaient surtout dans lécriture ; certains caractères qui se prononçaient de la même manière étaient employés les uns pour les autres, comme il arrive souvent dans les anciens livres. Le sens était à peu près le même, ce qui prouve la fidélité de la mémoire des quatre écrivains et lauthenticité du recueil quils ont transmis à la postérité.
Les trois premières versions nexistent plus. La quatrième Maô chèu nous reste seule, avec la courte explication Siù de Tzeu hia, qui a été développée, diton, par Mao Tch ang.
Siù Tchêng dit : « Tzèu hiá donna (le Cheu king avec l explication Siù) à KaM Hìng tzèu ; Kao Hing tzeu le donna à Si Ts ng tzèu ; Sie Ts ang tzeu le donna à P Miaó tzèu ; Pe Miao tzeu le donna à Maô l ancien, (nommé Hng), lettré de Ho kien. Mao l ancien enseigna l explication traditionnelle du Cheu king dans sa famille, et la transmit ainsi à Maô le jeune (Mao Tch ang), lettré de Tchao.. »
Mao le jeune était savant lettré de Hien, roi de Ho kien. Dans le Traité des six arts libéraux Lim i liûn il est dit : « Hien, roi de Ho kien, aimait l étude. Mao, savant lettré qui était à son service, expliquait fort bien le Cheu king. Le roi Hien donna à ce livre le titre de Maô chu. Ainsi c est le roi Hien qui le premier le désigna sous le nom de Mao. »
Hien est le nom posthume de T, fils de l empereur King tí (156140) et frère de l empereur Où tí (14086). En l année 155, il reçut en apanage la petite principauté de Ho kien, qui comprenait trois souspréfectures du Ho kien fou actuel et une du Chnn tcheMu, dans la province de Tcheu li.
Grand ami des lettres et insigne bienfaiteur des lettrés, il fit chercher partout les exemplaires des anciens livres, et eut le bonheur de s en procurer plusieurs qui avaient disparu depuis les Tsin, entre autres le Tao te king de Lao tzeu et les uvres de Meng tzeu. Il offrit le Cheu king à son frère Ou ti. Sa mort arriva en lannée 129.
On voit encore sa tombe auprès dune pagode appelée Hien wang miao, située à la distance de dix li (six kilomètres) à lest de la ville de Hién hién. La tombe de Mao Tchang Maô kMung tchôung se trouve à deux kilomètres plus loin, dans la direction du nordest.
COMPOSITION LITTÉRAIRE ET VERSIFICATION DU CHEU KING
Dans la composition poétique on distingue trois éléments : la description ou simple narration fóu, la similitude ou comparaison hing et l allégorie pì.
La première partie d une similitude ou comparaison s appelle hing i idée empruntée, tsié ing lumière ou image empruntée, p+n i ou k O i idée étrangère au sujet. La seconde partie, qui est l application de la première au sujet traité, se nomme tchéng i ou tchouén tchéng idée qui se rapporte ou revient directement au sujet, tchòu i idée propre au sujet.
Lallégorie est une similitude dont lapplication nest pas exprimée, et comme une fable dont la moralité doit être deviné par le lecteur. Lapplication ainsi laissée à la sagacité des commentateurs nest pas toujours exempte de difficulté. En plus dun endroit, après maintes conjectures, elle reste incertaine ou obscure.
Les stances tchng d un même chant sont parfois d inégale longueur. Les vers kiú sont ordinairement de quatre lettres. Quelquesuns n en ont que trois ; d autres en ont cinq ou six. Une grande liberté était laissée au poète.
Dans une même strophe, tantôt les vers se terminent tous par le même son, tantôt la rime varie. Le plus souvent les vers qui riment ensemble ; se suivent immédiatement ; mais on rencontre aussi des rimes croisées. Quelquefois le premier ou le dernier vers dune strophe rime avec le premier ou le dernier vers de la suivante. Dans certaines strophes, un ou plusieurs vers ne riment avec aucun autre, et parfois séparent même deux vers rimant ensemble. Lorsquune particule termine un vers, cest le mot précédent qui rime avec le dernier mot dun autre vers.
La prononciation ayant changé avec les temps, bon nombre de mots qui avaient autrefois la même désinence ne lont plus à présent. Tchou Hi et dautres commentateurs du Cheu king se sont efforcés de conserver les rimes en indiquant les sons anciens, toutes les fois quils lont jugé nécessaire. Dans les écoles, les maîtres dispensent ordinairement leurs élèves de les apprendre et de les réciter. Ils nexigent que la prononciation actuelle, afin déviter la confusion qui naîtrait dans lesprit et dans la mémoire, s il fallait prononcer les lettres de deux manières différentes.
Nous avons ajouté entre parenthèses la figuration des sons anciens. On remarquera que plusieurs ont disparu entièrement de la langue mandarine, comme, par exemple, t +n, t în, t+n, tiO.
MORALITÉ DU CHEU KING
Dans le HYPERLINK "louen_yu.doc" \l "c1709"Liun iu, Ch. XVII. 9, Confucius dit à ses disciples : « Mes enfants, pourquoi nétudiezvous pas le Cheu king ? Ce livre nous porte à pratiquer la vertu, à nous examiner nousmêmes. Il nous apprend à traiter convenablement avec les hommes, à nous indigner quand il le faut, à remplir nos devoirs envers nos parents et notre prince. Il nous fait connaître beaucoup danimaux et de plantes. »
Au HYPERLINK "louen_yu.doc" \l "c0202"Chapitre II. 2, le Philosophe dit : « Le Cheu king contient trois cents chants. Un seul mot de lun deux les résume tous : Navoir que de bonnes pensées. » Sur ce passage Tchou Hi dit : « Le bien qui est raconté dans le Cheu king, excite lhomme à développer les vertus naturelles de son cur ; le mal lexcite à réprimer ses mauvais désirs. Tout laide à acquérir la rectitude des sentiments. »
Tous les autres commentateurs repoussent énergiquement lidée que leur grand sage, en corrigeant le Cheu king, eût pu y tolérer des vers licencieux. Le bien y est signalé, disentils, afin quil soit pratiqué ; le mal y est censuré, afin quil soit évité. Tout tend à inspirer lamour de la vertu ou lhorreur du vice. Ainsi parlent les compilateurs chargés par Kang hi de préparer lédition impériale. Ils invoquent lautorité des auteurs les plus graves. Néanmoins la première partie intitulée Kouo foung renferme plusieurs passages que les maîtres sabstiennent dexpliquer aux enfants.
[Note c.a. : On consultera avec profit les commentaires de M.Granet sur le Cheu king inclus dans HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "ckintro01"La pensée chinoise HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "ckintro02" , Fêtes et chansons anciennes de la Chine, HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "ckintro03"Danses et légendes de la Chine ancienne, et ceux dH. Maspero dans HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "ckintro04"La Chine antique.]
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PREMIÈRE PARTIE
KOUO FOUNG
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Le titre de cette première partie est plus facile à expliquer quà traduire en termes équivalents. Les expressions Murs des royaumes ou des principautés, Enseignements des royaumes, Chants populaires des principautés, ne rendent que dune manière imparfaite la signification de ces deux mots Kouo foung.
Maò Tchâng en donne lexplication suivante : « Foung, vent, enseignement. Ces chants sont comme un souffle qui remue les âmes ; ils contiennent des enseignements qui transforment les curs. »
TchMu H+ dit :
« KouO, domaines soumis à la juridiction des princes tchMu heôu ; fMung, stances que le peuple avait coutume de chanter. Les chants populaires sont appelés foung, parce qu ils ont été composés sous l influence des grands, et sont capables de faire impression sur les esprits ; de même quun objet rend un son sous laction du vent, et que ce son est capable dagir sur dautres objets.
Au dire de nos anciens, les chants contenus dans les deux premiers livres et intitulés Tcheou nan et Chao nan, sont dune perfection irréprochable. Chantés dabord dans lintérieur du palais, ils ont passé de village en village, de principauté en principauté, et ont transformé tout lempire. Les chants des treize principautés (autres que celles de Tcheou et de Chao) nont pas la perfection des premiers. Ils ont été recueillis, conservés et classés au fur et à mesure dans les bureaux de la musique, afin que lempereur les parcourût, les examinât, et publiât des instructions et des avertissements. Le recueil comprend en tout les chants de quinze principautés ; » et se divise en quinze livres.
Les quinze royaumes ou principautés sont TcheMu, Chaó, Péi, Iôung, Wéi, Wâng (domaine impérial), Tchéng, Ts î, Wéi, T âng, Ts în, Tch ênn, Kouéi, Ts aô, P+n.
La principauté de TcheMu était au sud du mont K î, dans le IMung tcheMu, l une des neuf provinces mentionnées dans le Chou king au chapitre intitulé Iú kMung Tribut de Iu. L ancien prince Tàn fòu, descendant de Heóu ts- à la treizième génération, occupa le premier cette terre, et la transmit à son fils Ki l-, qui reçut après sa mort le nom de Wâng ki.
Les Tcheou faisaient remonter leur origine à K i, qui fut ts- ministre de l agriculture sous l empereur Chouénn, vers l an 2250 avant notre ère, et pour cette raison fut nommé Heóu ts-, et honoré comme dieu par les laboureurs. Heou tsi reçut en fief la terre de T i, à présent comprise dans le Où kMung hién, qui dépend de K iên tcheôu dans le Chèn s+. KMung Liôu, l un de ses descendants, en 1796 avant J. C., alla s établir à P+n, à l ouest de la ville actuelle de Sn chouèi, qui dépend de P+n tcheMu dans le Chen si. En 1325, Tàn fòu, nommé plus tard T ái wâng alla demeurer à K î, au nordest de la ville actuelle de K î chn, qui dépend de Fóung siâng dans le Chen si. La plaine qui s étend au sud du mont K i, fut appelée TcheMu ou K î tcheMu.
Vint ensuite Tch ng ou Wênn wâng, petitfils de T ai wang, il étendit et agrandit peu à peu la principauté. Puis, en 1136, il passa la Wéi, et établit sa résidence à FMung, dans le Hòu hién actuel, au sudouest de S+ ngn fòu, capitale du Chen si. Il divisa l ancienne terre de K i Tcheou en deux fiefs, conféra la partie orientale à son fils Tàn avec le titre de TcheMu kMung Prince de Tcheou, et la partie occidentale à son ministre Chu avec le titre de Chaó kMung Prince de Chao.
Il chargea Tcheou koung de régler l administration dans sa principauté particulière, et Chao koung de publier et de mettre en vigueur les règlements administratifs dans les domaines des autres princes. Alors les murs furent réformées et la vertu fleurit dans la principauté de Tcheou. Parmi les principautés méridionales comprises entre le King. la T ouô, la Jóu et la Hán, il n y en eut aucune qui n adoptât ces sages réformes. Les deux tiers de l empire furent à Wenn wang.
Son fils F, connu sous le nom de Où wâng, transféra sa résidence à vingtcinq li plus loin vers l est. Il se fixa à Haò, dans le Hiên iâng hién actuel, au sud ouest de Si ngan fou. En 1122, il défit Tcheóu, dernier empereur de la dynastie des Chng, et fut maître de l empire. Après la mort de Ou wang en 1115, son fils Sóung, nommé plus tard Tch êng wâng, fut constitué empereur.
Tcheou koung aida Tcheng wang, régla et fixa les usages et la musique. II recueillit les chants dont linfluence avait réformé les murs du peuple au temps de Wenn wang, les fit exécuter dans le palais avec accompagnement de flûtes et dinstruments à cordes ; puis il les propagea de village en village, de principauté en principauté.
Les chants quil trouva dans sa principauté, furent réunis avec ceux des principautés situées au midi de Tcheou, sous le titre de TcheMu nân Chants de Tcheou et du midi. Les chants qu il trouva dans les autres principautés méridionales, furent intitulés Chaó nân Chants de Chao et du midi.
La principauté de Péi était la partie septentrionale du Wéi houi fòu actuel dans la province de Hô nân.
La principauté de Iôung était la partie méridionale du Wei houei fou actuel. On pense qu elle fut conférée par Où wâng à Où kng, fils de Tcheóu.
La principauté de Wéi était la partie orientale du Wei houei fou. Sa capitale était la ville actuelle de Siún hién. Elle fut conférée par Ou wang à son fils K ng chOu.
Le domaine impérial Wâng était la ville de LO iâng et son territoire dans le Ho man. Ou wang avait établi sa résidence à Haò. Sou fils Tch êng wâng alla demeurer à FMung. De plus il chargea Chaó kMung de lui préparer une seconde résidence à Lo iang, à l ouest de la ville actuelle de Hô nân fòu. Il s y rendait à certaines époques pour y recevoir les princes tchMu heôu de la partie orientale de l empire. Hao ou Foung fut appelée la première capitale des Tcheou tsMung TcheMu, la capitale occidentale s+ tMu. Lo iang fut nommée la ville impériale Wâng tch éng, la capitale orientale tMung tMu.
La principauté de Tchéng fut constituée en 805 avant notre ère par l empereur Siun wâng, et conférée par lui à son frère Iòu, dans le Houâ tcheMu, sous préfecture qui dépend de T ôung tcheMu fôu dans le Chèn s+. Iou, dont le nom posthume est Houân kMung, fut tué en 773 par les Jôung, qui vivaient à l ouest de la Chine. En 770, ces barbares s emparèrent de la capitale, et mirent à mort l empereur IMu wâng. Pour échapper à leurs attaques, P îng wâng, fils et successeur de Iou wang, alla demeurer à Lo iang ; Kiu tOu, fils de Houan koung, suivit l empereur, lui rendit de grands services, et reçut de lui en fief un domaine situé à l est de Lo iang. Ce fief prit le nom de S+n Tchéng nouvelle Tcheng. C est le Sin tcheng hien actuel ; il dépend de K ai foung fou. Les chants de Tcheng qui font partie du Cheu king, ont été composés dans la principauté de Sin tcheng.
La principauté de Ts î, située dans le Chan toung actuel, comprenait le Ts +ng tcheMu fòu, le Tsi nàn fòu, le Wèi hién. Elle fut conférée par Où wâng à Cháng fòu, l un de ses ministres, plus connu sous le nom de T ái kMung wáng. Bornée à l ouest par le FleuveJaune, elle s étendit à l est jusqu à la mer. La capitale était à Îng k iMu dans le Lîn tchu hién actuel.
La principauté de Wéi était dans le Hiài tcheMu actuel, qui est de la province, de Chn s+. Elle était petite, et son histoire est peu connue.
La principauté de T âng ou de Tsin était dans le T ái iuên fòu actuel, dans la province de Chn s+. Elle avait été gouvernée, diton, par l empereur Iaô, qui est appelé prince de T ang. Elle fut conférée par l empereur Tch êng wâng à sou frère ChOu iû. Si, fils de Chou iu, changea l ancien nom de la principauté, et lui donna celui de la rivière Tsin, qui formait la limite de ses possessions au sud.
La principauté de Ts în eut d abord pour capitale la ville actuelle de Ts în tcheMu dans le Kn sim. Elle fut conférée par l empereur Hiaó wâng (908894) à Fi tzèu, qui était chargé des troupeaux de chevaux, et se disait issu de P -, ministre de Chouénn et de Iù. Peu à peu elle prit une grande extension. Enfin les princes de Ts in renversèrent la dynastie des Tcheou, et commandèrent à tout l empire.
La principauté de Tch ênn était le Tch ênn tcheMu fòu actuel dans le Ho nan. Elle fut conférée par Où wâng à Mân, fils de NgO fòu, qui était directeur des poteries impériales, et se disait descendant de Chouénn. Man, dont le nom posthume est Hôu kMung, établit sa capitale dans le Houài gnîng hién.
La principauté de Kouéi était le Tchéng tcheMu actuel dans le Ho nan. La famille princière portait le nom de Iûn, et comptait parmi ses ancêtres TchOu iMung, ministre de l ancien empereur KaM s+n.
La principauté de Ts aô était le Ts aô hién actuel dans le Chan toung. Elle fut conférée par Ou wang à son frère Tchénn tO.
La principauté de P+n était dans le Sn chouèi hién actuel, souspréfecture qui dépend de P+n tcheMu dans le Chén s+. Le caractère a été remplacé par sous T âng Hiuén tsMung, de 713 à 742 après J.C. Le premier des chants de Pin décrit les travaux et les usages des anciens habitants de ce pays sous KMung liôu ; il est l Suvre de TcheMu kMung. Les autres furent composés à la même époque sur des sujets actuels, peutêtre aussi par Tcheou koung.
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LIVRE I. TCHEOU NAN
p.5 I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant I
1. KOUAN TS IU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc56"k&
Les femmes du palais chantent les vertus de Tái Séu, épouse de Wênn wâng.
1. Les tsiu kiou (se répondant lun à lautre, crient) kouan kouan sur un îlot dans la rivière. Une fille vertueuse (Tai Seu), qui vivait retirée et cachée (dans la maison maternelle), devient la digne compagne dun prince sage (Wenn wang)( HYPERLINK \l "n001" 1).
2. La plante aquatique hing, tantôt grande tantôt petite, a besoin dêtre cherchée partout à droite et à gauche dans le sens du courant. Ainsi cette fille vertueuse, modeste et amie de la retraite a été lobjet de nos recherches et le jour et la nuit. Cherchant et ne trouvant pas, nos esprits navaient de repos ni le jour ni la nuit. Oh ! depuis combien de temps, nous tournant et nous retournant la nuit tantôt sur un côté tantôt sur lautre, (avonsnous été privées de sommeil) !
3. p.6 La plante hing, tantôt grande tantôt petite, (lorsquelle est trouvée) doit être cueillie à droite et à gauche. Au son des luths et des guitares, accueillons amicalement cette fille vertueuse, qui vivait solitaire et cachée. La plante hing, tantôt grande tantôt petite, (lorsquelle a été cueillie) doit être cuite et servie avec soin. Au son des cloches et des tambours, accueillons avec joie cette fille vertueuse, amie de la retraite et du silence ( HYPERLINK \l "n002" 2).
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I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant II
2. KO TAN
La princesse Tai Seu, femme de Wenn wang, a terminé ses travaux dété. Elle les chante, et se prépare à aller revoir ses parents.
1. (A la fin du printemps), le dolic se répandant peu à peu sétendait jusquau milieu de la vallée ; ses feuilles étaient verdoyantes. Les oiseaux jaunes (peutêtre les loriots) volaient çà et p.7 là, et se réunissaient sur les massifs darbres. Leurs voix chantant de concert retentissaient au loin.
2. (En été) les tiges rampantes du dolic sétendaient jusquau milieu de la vallée ; ses feuilles étaient belles et nombreuses. Je lai coupé et fait bouillir ; jen ai tissé deux sortes de toiles, lune fine, lautre grossière. Jen ai fait des vêtements que je ne me lasserai pas de porter.
3. Jai averti ma maîtresse ; elle a fait connaître au prince mon désir de retourner à la maison paternelle. Je nettoierai mes vêtements ordinaires et laverai mes vêtements de cérémonie. (Voyons) quels sont ceux qui ont besoin dêtre lavés, et quels sont ceux qui nen ont pas besoin. Je retournerai à la maison saluer mon père et ma mère ( HYPERLINK \l "n003" 3).
HYPERLINK \l "table" @p.8 I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant III
3. KIUEN EUL HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc58"k&
T ai Seu, femme de Wenn wang, se désole en l absence de son époux. Elle pense tellement à lui qu elle ne peut donner son attention à nul autre objet, et cherche en vain à se distraire de sa peine.
1. J essaie à plusieurs reprises de cueillir de la bardane (ou de la lampourde) ; je nen remplis pas même une corbeille plate à bords déprimés. Hélas ! je pense à mon époux, et laisse ma corbeille sur la grandroute.
2. Je veux gravir cette montagne semée de rochers (pour voir si mon époux revient) ; mes chevaux malades ne peuvent la monter. Alors je remplis une coupe du vin de cette amphore dorée, afin de dissiper les pensées qui mimportunent ( HYPERLINK \l "n004" 4).
3. Je veux gravir cette haute colline ; mes chevaux sont malades et de noirs devenus jaunes. Alors je remplis de vin cette corne de rhinocéros, afin de dissiper ma douleur ( HYPERLINK \l "n005" 5). p.9
4. Je veux gravir cette montagne composée de roches recouvertes de terre ; mes chevaux malades ne peuvent avancer. Le conducteur de ma voiture na pas la force de marcher. Oh ! comme je gémis !
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I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant IV
4. KIOU MOU
Sous lemblème dun arbre auquel sattachent les plantes grimpantes, les femmes du palais exaltent la bonté de la princesse Tai Seu à leur égard, et lui souhaitent en récompense une félicité parfaite.
1. Les montagnes du midi ont des arbres aux rameaux pendants ; les dolics enlacent les troncs et les branches. Notre sage princesse fait nos délices ; puissetelle jouir dune félicité constante et assurée !
2. Les montagnes du midi ont des arbres aux rameaux pendants ; les dolics couvrent les troncs et les branches. Notre sage princesse fait nos délices ; que tous les biens sans cesse lenvironnent !
3. Les montagnes du midi ont des arbres aux rameaux pendants ; les dolics senroulent autour des troncs et des branches. Notre sage princesse fait nos délices ; que sa félicité soit toujours parfaite !
HYPERLINK \l "table" @p.10 I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant V
5. TCHOUNG SEU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc06"k&
Sous l emblème d une troupe de sauterelles, les femmes du palais désignent la princesse T ai Seu, louent sa bienveillance et sa douceur accommodante, et lui souhaitent en récompense une nombreuse postérité.
1. Sauterelles, race ailée, entre vous règnent lunion et la concorde ; vous méritez davoir une postérité nombreuse.
2. Sauterelles, race ailée, votre bruyante troupe vole de concert ; vous méritez davoir une postérité sans fin.
3. Sauterelles, race ailée, vous vivez réunies en troupe ; vous méritez davoir une postérité nombreuse.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant VI
6. TAO IAO HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc01"k&
Le poète voyant que, sous Wenn wang, les mariages se célèbrent à l époque, à l âge et avec les cérémonies convenables, conclut que les jeunes mariées sont vertueuses, et les compare au pêcher sur lequel les fleurs éclosent, puis les fruits naissent, enfin les feuilles prennent leur entier développement.
1. Le pêcher est jeune et beau ; ses fleurs sont brillantes. Ces jeunes filles vont célébrer leurs noces chez leurs fiancés ; elles p.11établiront lordre le plus parfait dans leurs appartements et dans toute la maison ( HYPERLINK \l "n006" 6).
2. Le pêcher est jeune et beau, ses fruits sont nombreux. Ces jeunes filles vont célébrer leurs noces ; elles établiront lordre le plus parfait dans leurs maisons et leurs appartements.
3. Le pêcher est jeune et beau, son feuillage est luxuriant. Ces jeunes filles vont célébrer leurs noces ; elles établiront lordre le plus parfait parmi les personnes de leurs maisons.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant VII
7. TOU TSIE
Le poète compare les officiers de Wenn wang aux chasseurs de lièvres. Sous ce prince, les hommes capables de remplir les charges publiques étaient très nombreux ; on en rencontrait même parmi ceux qui exerçaient les métiers les plus vulgaires.
1. Le chasseur de lièvres dispose soigneusement son filet, et le fixe solidement avec des pieux, quil enfonce à coups retentissants. Ces braves officiers sont infatigables ; ils servent de bouclier et de rempart à notre prince ( HYPERLINK \l "n007" 7).
2. p.12 Le chasseur de lièvres dispose soigneusement son filet ; il le tend à la jonction de neuf chemins. Ces braves officiers sont infatigables ; ils sont les dignes compagnons de notre prince.
3. Le chasseur de lièvres dispose soigneusement son filet ; il le tend au milieu de la forêt. Ces braves officiers sont infatigables ; ils vivent dans l intimité du prince ( HYPERLINK \l "n008" 8).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant VIII
8. FEOU I HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc19"k&
Sous le règne de Wenn wang, les femmes, en temps de paix, emploient leurs moments de loisir à cueillir le plantain.
1. Nous allons cueillir le plantain ; nous en cherchons un peu. Nous allons cueillir le plantain ; nous en trouvons un peu.
2. Nous allons cueillir le plantain ; nous en cueillons quelques épis. Nous allons cueillir le plantain ; nous égrenons quelques épis.
3. p.13 Nous allons cueillir le plantain ; nous mettons les grains dans le pan de nos robes. Nous allons cueillir le plantain ; nous fixons le pan de nos robes à la ceinture ( HYPERLINK \l "n009" 9).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant IX
9. HAN KOUANG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc46"k&
Sous le règne de Wenn wang, les jeunes filles étaient très chastes. Le poète les compare à un grand arbre, à un arbuste épineux, à larmoise.
1. Au midi il est des arbres très élevés qui ont peu de branches ; on ne peut se reposer (à leur ombre, ils nen donnent pas). Sur les bords de la Han il est des jeunes filles qui se promènent ; il est aussi impossible débranler leur vertu que de traverser la Han à gué ou de voyager sur le Kiang en radeau.
2. Je voudrais couper et recueillir les arbustes épineux qui sélèvent audessus des autres arbrisseaux destinés au chauffage. p.14 Cette fille va célébrer ses noces. (Mon estime pour sa vertu est telle que je mabaisserais volontiers jusquà) porter la nourriture à son cheval. Il est impossible de traverser la Han à gué, ou de voyager sur le Kiang en radeau.
3. Je voudrais couper et recueillir larmoise qui sélève au-dessus des autres plantes destinées au chauffage. Cette fille va célébrer ses noces. (Pour témoigner combien jestime sa vertu, je mabaisserais volontiers jusquà) porter la nourriture à son poulain. Il est impossible de traverser la Han à gué, ou de voyager sur le Kiang en radeau.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant X
10. JOU FENN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc47"k&
Sous le règne du tyran Tcheóu, une femme dont le mari revient dune expédition pénible, se réjouit de son retour et le compare à la brême devenue rouge par suite de fatigue. Elle lengage à servir fidèlement son prince, parce que Wenn wang le veut, et donne lui-même lexemple de lobéissance.
1. (Lannée dernière) le long du bord élevé de la Jou, jai coupé des branches et des arbustes. Ne revoyant pas mon seigneur (mon mari), dans mon affliction jéprouvais comme le tourment dune faim dévorante.
2. p.15 (Cette année) le long du bord élevé de la Jou, jai coupé des branches et des surgeons. Jai revu mon seigneur, il nest pas resté loin de moi pour toujours.
3. La brême a la queue toute rouge ; la maison royale est comme un brasier ardent (Tcheou traite ses sujets avec cruauté). Bien quelle soit comme un brasier ardent, (soyezlui dévoué) ; le père du peuple (Wenn wang) est très près de nous ( HYPERLINK \l "n010" 10).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, I. Tcheou nan, Chant XI
11. LIN TCHEU TCHEU
Le poète compare les fils, les petitsfils et les parents de Wenn wang à la licorne, qui ne foule du pied aucun être vivant, pas même le gazon, ne frappe ni du front ni de la corne, et par son apparition annonce un âge de prospérité.
1. Les fils généreux de notre prince sont comme les pieds de la licorne. Oh ! ils sont la licorne (qui présage une ère de bonheur) !
2. Les petitsfils généreux de notre prince sont comme le front de la licorne. Oh ! ils sont la licorne !
3. p.16 Les parents généreux de notre prince sont comme la corne de la licorne. Oh ! ils sont la licorne !
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE II. CHAO NAN
Chant I
12. TS IO TCH AO HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc09"k&
Un jeune prince va épouser la fille d un prince voisin. Les personnes de son palais exaltent la vertu de sa fiancée, la comparent à la tourterelle, et lui font une réception pompeuse, une cérémonie en rapport avec son mérite.
1. La pie a fait son nid ; la tourterelle loccupe. Cette jeune fille va célébrer ses noces ; cent voitures (de la maison de son fiancé) vont linviter et lamener ( HYPERLINK \l "n011" 11).
2. La pie a fait son nid ; la tourterelle en jouit. Cette jeune fille va célébrer ses noces ; cent voitures (de la maison de son père) forment son escorte.
3. p.17 La pie a fait son nid ; la tourterelle le remplit de sa progéniture. Cette fille va célébrer ses noces ; des centaines de voitures lui font un cortège complet, (et une suite nombreuse de dames des deux principautés remplit le palais de son époux).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant II
13. TSAl FAN
Sous le règne de Wenn wang, la femme dun prince cueille larmoise blanche, et loffre dans la salle des ancêtres, ou daprès une autre opinion, lemploie à faire éclore les ufs des vers à soie.
1. La princesse cueille larmoise blanche au bord des bassins et sur les îlots. Elle lemploie pour le service du prince (pour faire des offrandes ou élever des vers à soie).
2. Elle cueille larmoise blanche au bord des ruisseaux dans les vallées. Elle lemploie dans la salle (des ancêtres ou dans la magnanerie) du prince.
3. La tête parée de cheveux empruntés, dès le matin avant le jour elle se tient avec respect dans la salle (des ancêtres ou p.18 dans la magnanerie) du prince. (Puis, lorsquelle a rempli son office), la tête parée de cheveux empruntés, elle se retire d un pas lent, et retourne à ses appartements ( HYPERLINK \l "n012" 12).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant III
14. TS AO TCH OUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc59"k&
La femme dun grand officier appelle de ses vux le retour de son mari.
1. La sauterelle des prés crie ; la sauterelle des coteaux sautille (lautomne est venu). Je ne vois pas mon seigneur (mon mari) ; linquiétude agite mon cur. Quand je laurai revu et retrouvé, mon cur deviendra calme.
2. Je gravis cette montagne au midi (pour voir si mon seigneur ne revient pas encore) ; jy cueille de la fougère. Je ne vois pas mon seigneur ; mon cur est dans la tristesse et linquiétude. Quand je laurai revu et retrouvé, mon cur sera dans la joie.
3. Je gravis cette montagne au midi ; jy cueille de la fougère. p.19 Je ne vois pas mon seigneur ; mon cur est dans linquiétude et laffliction. Quand je laurai revu et retrouvé, mon cur jouira du repos.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant IV
15. TSAI PIN
La jeune femme dun tái fMu grand officier cueille des plantes, les fait cuire, et prépare des offrandes dans la salle des ancêtres.
1. Elle cueille des lentilles d eau au midi dans la vallée sur le bord du courant. Elle cueille le potamot dans ces ruisseaux formés par l inondation.
2. Elle met ces plantes dans des paniers, les uns carrés, les autres ronds. Elle les fait bouillir dans des chaudières, les unes munies de pieds, les autres sans pieds.
3. Elle les offre dans la salle du premier des ancêtres de la p.20 famille, auprès de la fenêtre. Qui préside à ce travail ? Cest une jeune femme respectueuse ( HYPERLINK \l "n013" 13).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant V
16. KAN TANG
Le peuple, dans sa vénération pour le prince de Chao, respectait les arbres sous lesquels il sétait reposé.
1. Ne taillez pas, nabattez pas ce poirier sauvage aux rameaux touffus, aux fruits doux. Le prince de Chao sest abrité sous son feuillage.
2. Ne taillez pas, ne lésez pas ce poirier sauvage aux rameaux touffus, aux fruits doux. Le prince de Chao sest reposé sous son feuillage.
3. Ne taillez pas, ne courbez pas ce poirier sauvage aux rameaux touffus, aux fruits doux. Le prince de Chao sest arrêté sous son feuillage.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant VI
17. HING LOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc11"k&
Une jeune fille a été promise en mariage à un jeune homme. Celui-ci l accuse en justice, et veut la forcer à célébrer les noces, avant d avoir accompli toutes les cérémonies des fiançailles. Elle refuse absolument denfreindre ainsi les usages.
1. Les chemins sont tout humides de rosée. Pourquoi refusé-je p.21 de sortir dès le matin au point du jour (cest-à-dire de célébrer mes noces sans retard) ? Cest que sur les chemins la rosée est très abondante (cest-à-dire ce serait une faute grave de célébrer les noces avant lentier accomplissement des cérémonies des fiançailles, je ne veux pas men rendre coupable).
2. Qui dira jamais que le moineau na pas de cornes ? (On dit communément : Sil navait pas de cornes), comment pourraitil percer mon toit ? (De même, en voyant que tu me cites devant les tribunaux), qui dira que tu nas pas contracté avec moi des fiançailles selon toutes les règles ? (Au jugement de tous, si les règles navaient pas été entièrement observées), comment pourraistu me citer en justice ? Tu auras beau me citer en justice ; (de même que, contrairement à lopinion vulgaire, il est certain que le moineau na pas de cornes ; de même, contrairement aux discours publics, il est certain que) les cérémonies des fiançailles nont pas toutes été accomplies.
3. Qui dira jamais que le rat na pas de dents molaires (ou plutôt de dents canines ? Sil navait pas de dents canines, dit-on), comment perceraitil mon mur ? (De même, en voyant que p.22 tu maccuses devant les tribunaux), qui dira que tu nas pas accompli toutes les cérémonies des fiançailles ? (Si tu ne les avais pas accomplies, penseton), comment pourraistu me citer en justice ? Bien que tu me cites en justice, je ne te suivrai pas.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant VII
18. KAO IANG
Le poète loue la simplicité des vêtements ordinaires des tái fMu grands préfets, leur tenue aisée et leur joyeuse allure.
1. Vêtu de peaux dagneaux et de brebis ornées de cinq tresses de soie blanche, il quitte la cour joyeux et content, et va prendre son repas dans sa maison.
2. Vêtu de peaux dagneaux et de brebis unies par cinq coutures de fil de soie blanche, joyeux et content, il quitte la cour et va prendre son repas.
3. Vêtu de peaux dagneaux et de brebis cousues ensemble et p.23 unies par cinq tresses de soie blanche, joyeux et content, il quitte la cour et va prendre son repas.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant VIII
19. IN K I LEI HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc14"k&
La femme d un officier soupire après le retour de son mari. « Le tonnerre, dit-elle, n a pas ordinairement d endroit fixe. À présent il en a un. Pourquoi mon mari n en atil pas ? »
1. Le tonnerre gronde sourdement, toujours au midi de la montagne australe. Pourquoi mon seigneur, toujours loin dici, noset-il jamais prendre un instant de loisir ? Il est si bon ! Oh ! quil revienne ! oh ! quil revienne !
2. Le tonnerre gronde sourdement, toujours au midi, à côté de la montagne. Pourquoi mon seigneur, toujours loin dici, natil jamais ni loisir ni repos ? Il est si bon ! Oh ! quil revienne ! quil revienne !
3. Le tonnerre gronde sourdement, toujours au midi, au pied de la montagne. Pourquoi mon seigneur, toujours loin dici, natil p.24 jamais un instant de repos en aucun lieu ? Il est si bon ! Oh ! quil revienne ! quil revienne !
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant IX
20. PIAO IOU MEI HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc22"k&
Une jeune fille désire contracter mariage, de peur d être exposée aux outrages des libertins.
1. Les fruits tombent du prunier ; il n en reste plus que sept (ou il n en reste plus que les sept dixièmes) : Puissent les bons jeunes gens qui me désirent, profiter de cet heureux jour ! ( HYPERLINK \l "n014" 14)
2. Les fruits tombent du prunier ; il nen reste plus que trois (ou les trois dixièmes). Puissent les bons jeunes gens qui me recherchent, venir aujourdhui !
3. Les derniers fruits sont tombés du prunier ; on les a recueillis dans le panier plat à bords déprimés. Puissent les bons jeunes gens qui me recherchent, venir sans retard fixer le jour des noces !
HYPERLINK \l "table" @
p.25 I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant X
21. SIAO SING HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc67"k&
Les compagnes d une princesse, contentes d un rang inférieur, se comparent à de petites étoiles auprès d un grand astre. Elles prennent et quittent leur service le soir et le matin, au lever et au coucher des étoiles.
1. Ces petites étoiles paraissent à peine ; on en voit de trois à cinq à lorient. Nous marchons la nuit avec respect et précaution ; le matin et le soir, nous sommes dans le palais. Notre sort est différent de celui de la princesse.
2. Ces petites étoiles paraissent à peine ; on ne voit quOrion et les Pléiades. Nous marchons la nuit avec respect et précaution, portant nos couvertures dans nos bras. Notre condition nest pas égale à celle de la princesse.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant XI
22. KIANG IOU SEU
Une jeune fille, allant épouser un prince, a refusé de sassocier lune de ses parentes. Plus tard, elle la regrette et lappelle auprès delle. La compagne loue ce repentir, et se compare à un bras du Kiang, qui retourne au courant principal, après en avoir été séparé, et avoir formé avec lui comme un îlot.
1. Le Kiang a des bras qui retournent au courant principal. Cette fille en se mariant ne ma pas prise pour compagne. Elle ne ma pas prise pour compagne ; ensuite elle sen est repentie.
2. p.26 Le Kiang a des îlots. Cette fille en se mariant ne ma pas choisie pour compagne. Elle ne ma pas choisie pour compagne ; ensuite (elle ma appelée auprès delle, et) ses regrets ont cessé.
3. La Touo est un bras du Kiang. Cette fille en se mariant ma laissée loin delle. Elle ma laissée loin delle ; ensuite (dans son repentir pour dissiper sa tristesse) elle a sifflé ; (à présent) elle chante de joie.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant XII
23. IE IOU SEU KIUN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc64"k&
Une jeune personne réclame le respect dû à sa vertu.
1. Un homme trouve un daim mort dans la campagne ; il l enveloppe d herbe blanche (avec précaution et l emporte sans le toucher). Une jeune personne pense à se marier ; un jeune homme honnête se permettratil de la solliciter ?
2. Un homme trouve des arbustes dans la forêt, un cerf mort dans la plaine ; il les lie ou les enveloppe avec de lherbe blanche. Une jeune personne est comme une pierre précieuse ; (estil permis de la traiter sans respect) ?
3. p.27 Doucement, doucement, jeune homme ; ne te permets pas même de toucher ma serviette ni de faire aboyer mon chien ( HYPERLINK \l "n015" 15).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant XIII
24. HO PEI NOUNG I HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc05"k&
Mariage d une fille de l empereur (Ou wang peutêtre) avec le fils d un prince.
1. Que cette fleur est belle ! c est la fleur du cerisier sauvage. Les voitures de la princesse impériale nannoncentelles pas le respect et la soumission de la jeune épouse ?
2. Que ces fleurs sont belles ! on dirait la fleur du pêcher et celle du prunier. Ce sont la petitefille du Roi pacificateur et le fils du prince de Tsi (ou du Prince respectueux).
3. Questce quune ligne de pêcheur ? Des fils réunis et formant une corde. Ainsi sunissent le fils du prince de Tsi (ou du Prince respectueux) et la petitefille du Roi pacificateur.
HYPERLINK \l "table" @p.28 I. Kouo foung, II. Chao nan, Chant XIV
25. TCHEOU IU
Les princes tchMu heôu, par leur bonne administration, font tout prospérer, même les plantes et les animaux sauvages. Ils sont comme le tcheMu iû, animal très doux qui ne mange rien de vivant.
1. Les joncs sont vigoureux ; le chasseur lance quatre flèches, et tue cinq sangliers mâles (lune des quatre flèches en tue deux à la fois). Oh ! notre prince est le tcheou iu !
2. Les chrysanthèmes sont vigoureux ; le chasseur lance quatre flèches, et tue cinq jeunes sangliers. Oh ! notre prince est le tcheou iu !
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE III. PEI FOUNG
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant I
26. PE TCHEOU
Dans cette pièce, daprès Mao Tchang et dautres anciens interprètes, un officier fidèle se plaint de navoir pas la confiance de son prince ; daprès les modernes, une princesse se plaint de navoir pas les bonnes grâces de son époux.
1. Cette barque de bois de cyprès, ballottée avec violence, erre à la merci des flots. Jai lesprit troublé et ne puis dormir, comme si jéprouvais une cruelle douleur. Le vin ne me manque pas pour me distraire et me récréer, (mais rien ne peut dissiper mon chagrin).
2. p.29 Mon cur nest pas un miroir ; je ny puis découvrir la cause de ma disgrâce. Jai des frères, mais je ne puis compter sur eux. Quand je vais leur exposer un peu mon infortune, leur colère éclate contre moi.
3. Mon cur nest pas une pierre qui roule ; il nest pas versatile. Mon cur nest pas une natte qui senroule ; il ne manque pas de droiture. Ma tenue et ma conduite sont admirables ; elles nont rien de répréhensible.
4. Le chagrin tourmente mon cur ; une troupe de personnes viles me poursuit de sa haine. Jai vu beaucoup dafflictions et souffert bien des outrages. Je pense à mon malheur dans le silence ; quand je méveille, (accablée de douleur) je me frappe la poitrine.
5. Pourquoi estce le soleil et non la lune qui décroît ou séclipse ? p.30 (Pourquoi doisje céder la place à ces personnes viles) ? Le chagrin étreint mon cur comme un vêtement souillé sattache au corps. Je réfléchis en silence ; je ne puis prendre mon essor et menvoler dici.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant II
27. LIU I
Tchoung King, c est-à-dire la fille du prince de Ts î, dont le nom de famille est King, mariée à Tchoung, prince de Wéi, se plaint de son délaissement. La couleur verte est préférée à la couleur jaune, la servante à la maîtresse. (Le jaune est l une des cinq couleurs simples des Chinois ; le vert est considéré comme une couleur intermédiaire, et par suite moins estimé que les couleurs principales).
1. Le vêtement qui couvre la poitrine est vert ; létoffe est verte et la doublure jaune. Comment laffliction de mon cur pourrait-elle cesser ?
2. Le vêtement qui couvre la poitrine est vert, et celui qui couvre les jambes est jaune. Comment pourraisje oublier mon chagrin ?
3. Le fil de soie est teint en vert ; prince, cest votre uvre (cest vous qui avez substitué la servante à lépouse légitime). Je me rappelle les maximes et les exemples des sages, pour me préserver de toute faute.
4. p.31 Quand le vent souffle, les vêtements de toile ne sont pas assez chauds (et sont abandonnés. Chaque chose a son temps ; le temps de la faveur est passé pour moi). Je me rappelle les préceptes et la conduite des sages ; jobtiens réellement lobjet de mes désirs (à savoir, la pratique parfaite de la vertu).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant III
28. IEN IEN
Kiang, femme de Tchouang, prince de Wéi, n ayant pas d enfant mâle, ce prince eut pour successeur Houân ou Houân kMung, fils d une femme de second rang, nommée Tái Koui ou Tchóung chéu. Le prince Houan fut tué par TcheMu hik, l un de ses frères, né d une autre mère, et connu sous le nom de Siun kMung. Tai Kouei retourna dans la principauté de Tch ênn, sa patrie. Tchouang Kiang raconte qu elle la suivit une partie du chemin, et déplore leur séparation. Elle se compare, elle et sa compagne, à deux hirondelles.
1. Deux hirondelles volent ensemble ; leurs ailes inclinent, lune dun côté lautre de lautre. Cette fille est retournée chez ses parents ; je lai suivie loin dans la campagne. Quand mes yeux ont cessé de lapercevoir, jai versé un torrent de larmes.
2. Deux hirondelles volent ensemble ; tantôt elles montent tantôt elles descendent. Cette fille est retournée chez ses parents ; je lai p.32 suivie fort loin. Quand mes yeux ont cessé de lapercevoir, je me suis arrêtée longtemps pour pleurer.
3. Deux hirondelles volent ensemble ; elles montent et descendent en gazouillant. Cette fille est retournée chez ses parents ; je lai accompagnée loin vers le midi (sur la route de Tchenn). Quand mes yeux ont cessé de lapercevoir, mon cur a été accablé de douleur.
4. Tchoung était une amie sincère, pénétrée dun profond sentiment daffection. Toujours aimable et docile, elle était vertueuse et veillait sur ellemême. Elle noubliait pas le prince défunt, et mexcitait à penser à lui.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant IV
29. JEU IUE
Tchoung King déplore la mauvaise conduite de Tchouang, prince de Wei, son époux. Elle prend à témoin le soleil et la lune, qui éclairent et voient toutes choses.
1. O soleil, ô lune, qui répandez ici-bas votre lumière et vos p.33 bienfaits, voyez comme cet homme diffère des anciens sages. Quand auratil la ferme détermination de régler sa conduite ? Pourquoi ne faitil aucune attention à moi ?
2. O soleil, ô lune, qui inondez la terre dun océan de lumière, voyez comme cet homme me traite peu amicalement. Quand aura-til la ferme détermination de régler sa conduite ? Pourquoi ne répondil pas à mon affection ?
3. O soleil, ô lune, qui venez de lorient, voyez cet homme qui parle bien et agit mal. Quand prendratil une sage détermination ? Il me traite comme si je méritais loubli.
4. O soleil, ô lune, qui venez de lorient ! (Pourquoi) mes parents ne montils pas continué leurs soins à la maison jusquà la mort ? p.34 Quand cet homme prendratil une sage détermination ? Il répond à mon affection par des traitements injustes.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant V
30. TCHOUNG FOUNG
Tchoung King compare le prince Tchouang, son mari, ou, d après Mao Tchang, le prince TcheMu hik, à un ciel tempétueux, qui semble parfois se rasséréner, mais redevient bientôt couvert d épais nuages.
1. Le vent souffle tout le jour, et avec violence. Le prince me regarde ; il se met à rire, maccable de plaisanteries et sourit avec dédain. Je sens comme une blessure au fond de mon cur.
2. Le vent souffle tout le jour, il tombe comme une pluie de poussière. Le prince paraît consentir à venir me voir amicalement ; mais il ne sapproche ni ne séloigne. Longtemps, longtemps je pense à lui.
3. Tout le jour le vent a soufflé, accompagné de nuages. Moins dun jour après ; le vent et les nuages reparaissent. Je veille sans pouvoir dormir. À force de penser au prince, je suis enrhumée du cerveau ( HYPERLINK \l "n016" 16).
4. p.35 Le vent et les nuages obscurcissent le ciel. Le tonnerre fait entendre un murmure menaçant. Je veille sans pouvoir dormir. Je pense au prince ; son souvenir ne me quitte pas.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant VI
31. KI KOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc68"k&
TcheMu hik, fils de Tchoung kMung. prince de Wéi, après avoir tué son frère Houân kMung, et usurpé le pouvoir, se ligue avec les princes de Tch ênn et de Sóung, et envoie Sunn Tzéu tchóung, chef de son armée, attaquer le prince de Tchéng. Un soldat se plaint dêtre obligé de quitter sa famille, peutêtre pour ne plus la revoir.
1. Le tambour bat ; nous bondissons et nous employons nos armes. Dautres font des travaux de terrassement dans notre pays, fortifient la ville de Tsao. Nous seuls allons au midi (attaquer Tcheng).
2. Nous suivons Suenn Tzeu tchoung, en paix avec Tchenn et Soung. Nous ne reverrons pas nos familles ; mon cur est dans langoisse.
3. Nous demeurons, nous nous arrêtons ; nous perdons nos chevaux. Nous les cherchons au bas de la forêt ( HYPERLINK \l "n017" 17). p.36
4. Nous avons promis fidélité à nos épouses pour la vie, pour la mort, pour le temps dune grande et longue séparation. Nous leur avons pris la main, et juré de vieillir avec elles.
5. Hélas ! pour le temps dune longue séparation ! La vie nous est enlevée. Hélas ! nos engagements ! Il nous est impossible de les remplir.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant VII
32. KAI FOUNG
Une veuve de Wéi avait sept fils, et néanmoins vivait dans le désordre. Les sept frères, au lieu de se plaindre de leur mère, saccusent euxmêmes de ne lui donner ni secours ni consolation, et dêtre ainsi la cause de ses dérèglements.
1. Le vent du midi caresse de son souffle bienfaisant les nouveaux surgeons au milieu de ces petits jujubiers sauvages ; les surgeons sont tendres et beaux. Ainsi notre illustre mère sest imposée pour nous de grandes fatigues.
2. Le vent du midi a caressé de son souffle bienfaisant (et fait croître) ces jujubiers sauvages qui serviront pour le feu. p.37 Notre illustre mère est sage et bonne ; mais parmi nous ses enfants, il nest pas un homme de bien.
3. Une source deau fraîche sort auprès de la ville de Siun (et sert aux habitants). Notre illustre mère a sept fils ; elle endure de grandes fatigues (parce quaucun deux ne laide).
4. Le loriot, dont la voix est claire et flexible, a soin de rendre son chant agréable. Notre mère a sept fils ; aucun deux ne la console.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant VIII
33. HIOUNG TCHEU
La femme dun officier loue le calme, le dévouement de son mari, et soupire après son retour. Elle souhaite quil sabstienne de tout mal, afin que le ciel le protège et le ramène sain et sauf.
1. Le faisan dans son vol fend lair avec lenteur. (De même) celui que je regrette (est calme au milieu des périls ; mais il) me laisse dans linquiétude.
2. Le faisan dans son vol chante sans cesse, soit quil monte soit quil descende. Mon noble époux, (lui-même toujours p.38 content), laisse mon cur dans une cruelle affliction.
3. Je considère le soleil et la lune (et calcule le temps que ces astres ont mesuré). Il y a longtemps que je soupire après mon époux. Mais la distance est grande ; quand pourratil être de retour ?
4. Nobles guerriers, ne connaissezvous pas tous la voie de la vertu ? Celui qui ne nuit à personne et nest pas cupide, en quoi ne sera-til pas irréprochable ? ( HYPERLINK \l "n018" 18)
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant IX
34. PAO IOU K OU IE HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc50"k&
Dans la principauté de Wéi, les alliances matrimoniales sont conclues à la hâte et souvent mal assorties ; les anciens usages sont violés.
1. La courge conserve encore ses feuilles amères (elle n est pas mûre et ne peut ni être mangée ni servir pour la natation). # Le gué est profond. Quand il est profond, pour le passer on relève les vêtements jusquaudessus de la ceinture. Quand il ne lest pas, il suffit de relever les vêtements jusquaux genoux. (Ainsi les cérémonies du mariage doivent être accomplies diversement selon les différentes circonstances).
2. p.39 Leau remplit le gué, elle va déborder ; la faisane fait entendre son cri. Leau déborde, et lon prétend la traverser sans même que les traces des roues de la voiture soient mouillées ! La faisane crie, et pour compagnon on lui cherche un quadrupède !
3. (Anciennement) une oie sauvage à la voix harmonieuse était offerte (à la fiancée) dès le lever du soleil, dès le point du jour. Le fiancé qui devait aller chercher sa fiancée (après la fonte des glaces), offrait loie sauvage longtemps auparavant.
4. Le batelier appelle à lui ; les autres passent dans sa barque, moi je ne passerai pas. Que les autres passent, moi je ne passerai pas ; jattendrai un compagnon qui me convienne (un mari digne de moi).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant X
35. KOU FOUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc49"k&
Une femme se plaint d avoir été chassée par son mari et remplacée par une concubine.
1. Lorsquun vent modéré souffle de lorient, les nuages se forment, la pluie arrose la terre. Ainsi les époux doivent sefforcer de p.40 vivre unis de cur, et ne se permettre aucun sentiment dindignation lun envers lautre. # On ne rejette pas un navet ou un radis, parce que lextrémité est un peu gâtée. (Tu naurais pas dû me rejeter, parce que je nai plus toute la beauté de ma jeunesse). Je navais rien fait de contraire à lhonneur ; tu devais me laisser vivre avec toi jusquà la mort.
2. Je voyage lentement ; il me répugne de men aller. À mon départ, tu ne mas pas accompagnée loin ; tu tes arrêté au seuil de la porte. Qui dira que la chicorée est amère ? (Comparée à mon affliction) elle est douce comme la bourseàpasteur. Cependant tu te livres à la joie avec ta nouvelle femme, comme un frère avec son frère ou sa sur.
3. Leau trouble de la King paraît encore plus trouble quand on la voit au confluent auprès de leau limpide de la Wei ; cependant elle est claire auprès des îlots (où le courant est moins rapide. Ainsi mon visage auprès de celui dune femme plus jeune a paru laid à tes yeux, et tu as oublié mes qualités). Tu te livres à la joie p.41 avec ta nouvelle femme, et ne daignes plus mavoir pour compagne. Que cette femme ne se permette pas daller à mon barrage ni de soulever ma nasse, cest-à-dire, doccuper mes appartements ni de soigner les affaires de la maison. Mais tu nas pu souffrir ma personne ; aurastu compassion de moi après mon départ ?
4. Quand leau était profonde, je la passais en radeau ou en barque ; quand elle ne létait pas, je la traversais à gué ou à la nage. (Je soignais les affaires de ta maison avec discernement, daprès les circonstances). Sans considérer ce que nous avions ni ce que nous navions pas, je travaillais de tout mon pouvoir à trouver les choses nécessaires. Chaque fois quun voisin avait des obsèques à célébrer, je faisais tout des pieds et des mains pour lui venir en aide.
5. Tu ne veux plus vivre avec moi ; bien plus, tu me traites en ennemie. Tu as rejeté mes bons offices ; me voilà comme un marchand qui ne trouve pas dacheteurs. Quand je vivais avec toi, je craignais dabord de manquer de vivres et de périr ainsi que toi. p.42 Quand nous fûmes dans laisance, et que les vivres abondèrent, tu me considéras comme un poison.
6. Jai fait provision dexcellents légumes pour passer lhiver avec toi. (Cestàdire, quand tu étais pauvre, mon travail ta nourri. À présent que tu nen as plus besoin), tu fêtes avec ta nouvelle femme ; tu ne tes servi de moi que pour écarter lindigence. Violent et colère, tu mas fort maltraitée. # Tu as oublié les premiers temps de notre union, quand, nouvelle venue, je jouissais du repos que tu mas accordé (durant trois mois dans ta maison) ( HYPERLINK \l "n019" 19).
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XI
36. CHEU WEI
Le prince de Lî, chassé par les barbares, sest réfugié dans la principauté de Wéi avec un certain nombre de ses officiers. Ceuxci lexhortent à aller relever la gloire de la patrie.
1. Oh ! comme nous sommes abaissés ! Que ne retournonsnous dans notre pays ? Si ce nétait à cause de vous, prince, aurions-nous consenti à vivre ici dans le déshonneur ?
2. p.43 Quel abaissement ! quel abaissement ! Que ne retournons-nous dans notre pays ? Si ce nétait pour votre personne, prince, aurionsnous jamais consenti à vivre ici dans lavilissement ?
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I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XII
37. MAO KIOU
Les officiers de Lî réfugiés avec leur prince dans la principauté de Wéi, se plaignent de ce que les ministres de Wei ne les aident pas à rentrer dans leur pays.
1. Sur cette colline dont le revers est en pente douce, comment les tiges du dolic se sontelles étendues si loin ? Pourquoi nos oncles (les ministres de Wei) tardentils si longtemps à nous secourir ?
2. Pourquoi gardentils le repos ? Sans doute ils attendent des alliés. Pourquoi attendentils si longtemps ? Ils ont certainement un motif.
3. Les poils de nos fourrures de renards sont déjà usés (parce que nous sommes restés longtemps ici). Nos voitures sont p.44 venues en orient (à Wei, pour demander des secours) ; mais nos oncles nont aucune sympathie pour nous.
4. Amoindris, relégués au dernier rang, nous sommes comme des enfants errants et dispersés. Nos oncles rient beaucoup, et ferment loreille à nos prières (ou bien, rient comme des sourds).
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I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XIII
38. KIEN HI
Un officier de Wéi, réduit à exercer le métier de chef de pantomimes, décrit ironiquement ses fonctions, et accuse le prince de ne pas conférer les charges aux hommes de talent daprès leur mérite.
1. Sans façon, sans gêne (sans tenir compte de ma dignité), me voici prêt à exécuter différents chants avec pantomime. Midi approche ; je suis au premier rang (sur la scène), à lendroit le plus élevé ( HYPERLINK \l "n020" 20).
2. Dune taille grande et imposante, jexécute dans la cour du palais différents chants avec accompagnement de pantomime. Je suis fort comme un tigre ; les rênes des chevaux sont comme des rubans entre mes doigts. p.45
3. De la main gauche je tiens une flûte, et de la droite une plume de faisan. Mon visage est dun rouge foncé, comme sil était peint. Le prince ordonne de moffrir une coupe de vin en récompense.
4. Le coudrier croît sur les montagnes et la réglisse dans les endroits marécageux. (Chaque plante trouve le lieu qui lui convient. Tout homme devrait avoir un emploi en rapport avec ses aptitudes). Savezvous à qui je pense ? Je pense aux excellents princes de loccident (aux anciens princes de Tcheou qui prenaient soin de rechercher et de bien employer les hommes de talent). Oh ! Quils étaient admirables, ces princes de loccident !
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XIV
39. TSIUEN CHOUEI
Une fille de la maison de Wéi, mariée à un prince étranger, désire aller revoir son pays natal. Elle demandera à ses compagnes si ce voyage convient ou non ; car ses parents ne sont plus. (Daprès lusage, la femme dun prince pouvait retourner à la maison paternelle, tant que ses parents étaient en vie ; après leur mort, elle se contentait denvoyer un tái fóu grand préfet saluer ses frères).
1. La Tsiuen prend sa source dans le pays de Wei et se jette dans la Ki (sans sortir de Wei. Son sort me fait envie). Mon cur est à Wei ; jy pense chaque jour. Mes compagnes, mes parentes p.46 sont admirables ; je les consulterai (sur mon projet de retour).
2. Quand je suis venue ici, je me suis arrêtée à Tsi ; jai bu le vin et reçue les honneurs du festin dadieu à Gni. Jeune fille, pour faire ce voyage, jai quitté mes parents et mes frères. Je consulterai mes tantes et mes autres parentes (sur mon projet de retour).
3. Partie dici, je marrêterai à Kan ; je boirai et recevrai les honneurs du festin dadieu à Ien. Déjà on graisse, on arme lessieu ; la voiture sen retournera vite. Jarriverai bientôt à Wei ; mais ne serai-je pas en faute ? ( HYPERLINK \l "n021" 21)
4. Je pense à la Fei ; je soupire sans cesse après le bonheur de p.47 la revoir. Je pense aux villes de Siu et de Tsao ; leur souvenir occupe toujours mon esprit. Que ne puisje monter en voiture, partir, voyager et dissiper ma tristesse !
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XV
40. PE MENN
Un officier de Wéi chante son malheureux sort et sa résigrration.
1. Je suis sorti par la porte du nord (qui mène à linfortune) ; mon cur est dans laffliction. Je suis toujours dans la gêne et la pauvreté ; personne ne connaît mes souffrances. Cen est fait (je nai rien à attendre des hommes). Cest le ciel qui a réglé mon destin ; que puis-je y redire ? ( HYPERLINK \l "n022" 22)
2. Les affaires de lempire viennent à moi ; celles de notre principauté retombent toutes sur moi. Quand je reviens du dehors à la maison, tous les membres de la famille madressent mille reproches. Cen est fait. Cest le ciel qui a réglé mon destin ; puisje men plaindre ?
3. p.48 Les affaires de lempire sont rejetées sur moi ; toutes celles de notre gouvernement me sont imposées. Quand je reviens du dehors à la maison, toute la famille de concert maccable de reproches. Cen est fait. Cest le ciel qui a fixé mon sort ; pourquoi men plaindraisje ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XVI
41. PE FOUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc12"k&
Un habitant de Wéi, voyant l intempérie du ciel et un grand nombre d animaux de mauvais augure, des renards, des corbeaux, annonce des troubles dans l État, et engage ses amis à le suivre dans une autre contrée.
1. Un vent glacial souffle du nord, et la neige tombe en abondance. O mes amis, donnonsnous la main et parlons ensemble. Que tardonsnous ? Le temps presse.
2. Le vent du nord siffle avec violence, et la neige se disperse de tous côtés. O mes amis, donnonsnous la main, et partons ensemble pour ne plus revenir. Que tardonsnous ? Le temps presse.
3. p.49 On ne voit de fauve que des renards, ni de noir que des corbeaux. O mes amis, donnonsnous la main, et partons tous en voiture. Que tardonsnous ? Le temps presse.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XVII
42. TSING GNIU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc39"k&
Attente inutile de la venue d une jeune personne amie de la retraite.
1. Cette fille qui cache sa beauté dans la retraite, devait m attendre à l angle du rempart. Je laime et ne la vois pas ; je me gratte la tête, ne sachant que faire.
2. Cette fille qui cache sa beauté dans la retraite, ma donné un tube rouge. Ce tube rouge est brillant ; (en le voyant, je me rappelle et) jaime la beauté de la jeune fille.
3. Revenant des pâturages, elle ma rapporté de jeunes plantes, qui sont vraiment belles et rares. Jeunes plantes, ce nest pas vous qui êtes belles ; mais vous êtes le don dune belle personne.
HYPERLINK \l "table" @p.50 I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XVIII
43. SIN TAI
Siuen, prince de Wei, avait demandé en mariage pour son fils une fille du prince de Tsi. Apprenant quelle était belle, il voulut lépouser lui-même, bâtit une tour sur le bord du FleuveJaune, et arrêta au passage la jeune princesse, qui fut appelée Siun King. Voy. page 30. Dans les strophes suivantes, le peuple critique la conduite honteuse du prince.
1. La nouvelle tour est brillante ; à son pied le Fleuve coule large et profond. La fille du prince de Ts i désirait avoir un époux paisible et accommodant (le prince Ki) ; elle a trouvé un énorme panier qui na rien de rare (le prince Siuen).
2. La nouvelle tour est très élevée ; (à son pied) le Fleuve coule à pleins bords. La princesse désirait avoir un époux paisible et accommodant ; elle a trouvé un énorme panier qui restera toujours ce quil est.
3. Le filet attendait un poisson (le prince Ki) ; une grosse oie (le prince Siuen) sy est jetée. La princesse espérait avoir un époux paisible et accommodant ; elle a trouvé un bossu qui ne peut se courber en avant.
HYPERLINK \l "table" @
p.51 I. Kouo foung, III. Pei foung, Chant XIX
44. EUL TZEU CHENG TCHEOU
Siun King eut deux fils, Cheóu et ChouO. Pour assurer à Chouo l héritage de la principauté, elle complota avec lui contre le prince K-. Siuen, trompé par sa femme, envoya Ki à Tsi, et fit aposter des brigands pour le tuer en chemin. Cheou layant appris, en donna avis à Ki. Celui-ci répondit quil voulait obéir à lordre de son père. Cheou, pour sauver la vie à son frère, monta en barque, prit les devants, fut saisi et tué par les brigands. Ki arriva ensuite et leur dit : « Mon père la ordonné, tuezmoi. Quel crime Cheou avaitil commis. » Il fut aussi mis à mort. Le peuple soupçonna les ordres secrets du père, et exprima ses craintes dans les strophes suivantes.
1. Les deux jeunes princes sont sur leurs barques, dont lombre semble flotter sur leau. Je ne cesse de penser à eux ; mon cur est dans linquiétude.
2. Les deux jeunes princes sont sur leurs barques, qui se balancent sur leau. Je ne cesse de penser à eux ; ne leur seraitil pas arrivé quelque malheur ?
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE IV. IOUNG FOUNG
Chant I
45. PE TCHEOU
Après la mort de KMung P, héritier présomptif de H+, prince de Wéi, sa veuve KMung King jura de ne pas se remarier, et résista aux sollicitations pressantes de ses propres parents. « Une barque vogue dans un endroit déterminé, ditelle ; de même une veuve ne doit jamais passer à un second mari. »
1. Cette barque de bois de cyprès qui se balance sur leau, garde p.52 toujours le milieu du Fleuve. Ce prince, avec ses deux touffes de cheveux pendants, était et sera toujours mon unique époux. Je le jure, jamais je ne changerai de résolution. Ma mère est pour moi bonne comme le ciel ; mais elle ne croit pas à ma persévérance ( HYPERLINK \l "n023" 23).
2. Cette barque de bois de cyprès qui se balance sur leau, suit toujours cette rive du Fleuve. Ce prince, avec ses deux touffes de cheveux pendants, était et restera toujours mon unique époux. Je le jure, jamais je ne me rendrai coupable dinconstance. Ma mère est pour moi bonne comme le ciel ; mais elle ne croit pas à ma persévérance.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant II
46. TSIANG IOU TSEU
Dans le palais de Wéi, il est des choses si honteuses quon ne peut les raconter.
1. Sur le mur croît une plante épineuse (Herse ou Croix de Malte) ; on ne peut len arracher (sans nuire au mur). Lhistoire des appartements intérieurs ne peut être entreprise ; ce quon en pourrait raconter, serait honteux à dire. p.53
2. Une plante épineuse croît sur le mur ; on ne peut lenlever (sans nuire au mur). Lhistoire des appartements secrets ne peut être racontée en détail ; ce quon en pourrait raconter, serait trop long à dire.
3. Une plante épineuse croît sur le mur ; on ne peut la lier et lenlever. Lhistoire des chambres intérieures ne peut être répétée. Ce quon en pourrait répéter, souillerait les lèvres.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant III
47. KIUN TZEU KIAI LAO
Beauté et parure de Siun King mises en contraste avec sa conduite déréglée.
1. Destinée à demeurer jusqu à la mort avec le prince son époux, la tête parée dune tresse de cheveux empruntés, de deux épingles et de six pierres de prix, elle marche dun air calme, avec la gravité dune montagne et la majesté dun fleuve. Sa tenue est en rapport p.54 avec son costume officiel. Mais cette jeune femme nest pas vertueuse ; que lui servent sa parure et sa beauté ? ( HYPERLINK \l "n024" 24)
2. Sa robe de cérémonie est neuve et brillante. Ses beaux cheveux noirs forment comme une nuée autour de sa tête ; elle ne sabaisse pas à porter perruque. Elle a des pierres de prix sur les oreilles et une épingle divoire ; son large front est bien blanc. Oh ! nest-ce pas un esprit céleste ! nestce pas une déesse !
3. Sa robe blanche pour les visites est neuve et brillante. Elle couvre une tunique de fine toile frisée. (Ou bien, en été une tunique de fine toile frisée couvre sa robe ordinaire). Une ceinture la retient. Cette jeune personne a les yeux brillants, le front large, les angles du front bien remplis. Une telle femme est vraiment la plus belle de la principauté.
HYPERLINK \l "table" @
p.55 I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant IV
48. SANG TCHOUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc44"k&
Le poète, pour rendre le vice odieux, fait parler un jeune libertin d une grande famille de Wéi, lequel cherchait à séduire trois femmes mariées du plus haut rang.
1. Je cueille la cuscute dans le pays de Mei. Savezvous à qui je pense ? A la belle Meng Kiang, cest-à-dire à laînée des Kiang, de la maison de Tsi. Elle ma fixé Sang tchoung pour lieu de rendez-vous, est allée audevant de moi jusquà Chang koung, et ma reconduit jusquà Ki chang.
2. Je cueille le blé dans la partie septentrionale de Mei. Savez-vous à qui je pense ? A la belle Meng I. Elle ma fixé Sang tchoung pour lieu de rendezvous, est allée audevant de moi jusquà Chang koung, et ma reconduit jusquà Ki chang.
3. Je cueille le navet dans la partie orientale de Mei. Savezvous p.56 à qui je pense ? A la belle Meng Ioung, cest-à-dire à la fille aînée des Ioung, de la principauté de ce nom. Elle ma fixé Sang tchoung pour lieu de rendezvous, est allée audevant de moi jusquà Chang koung, et ma reconduit jusquà Ki chang ( HYPERLINK \l "n025" 25).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant V
49. CHOUENN TCHEU PENN PENN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc07"k&
Le peuple de Wei, dans son indignation, fait dire à Houéi, fils et successeur de Siun, prince de Wéi, que son frère Wân et sa mère Siun King, à cause de leurs mSurs déréglées, sont pires que les animaux.
1. Les cailles, les pies vont deux à deux et sont fidèles lune à lautre. Cet homme est vicieux, et je le considère encore comme mon frère !
2. Les pies, les cailles vont par paires, et sont fidèles lune à lautre. Cette femme est vicieuse, et je la considère encore comme une princesse !( HYPERLINK \l "n026" 26)
HYPERLINK \l "table" @
p.57 I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant VI
50. TING TCHEU FANG TCHOUNG
Les T- barbares du nord ayant ravagé la principauté de Wéi, et dévasté la capitale, qui était située au nord du FleuveJaune dans le Siún hién actuel, le prince Tái alla demeurer à Ts aô, au sud du fleuve, dans le Hou hién actuel. Sou successeur, le prince Wênn, établit une nouvelle capitale à Tch òu k iMu, dans le Chan toung. Il se signala, dit le poète, par sa diligence, sa prévoyance et son dévouement pour son peuple.
1. À l époque de l année où la constellation Ting passe au méridien (vers la tombée de la nuit), (le prince Wenn) commença la construction du palais de Tchou kiou. Après avoir déterminé les points cardinaux par lobservation (du lever et du coucher) du soleil, il fit construire les bâtiments de Tchou kiou. # Il y planta des coudriers et des châtaigniers (afin que les fruits fussent offerts dans les temples) ; il planta aussi des catalpas de trois espèces et des sumacs, afin que le bois servît à faire des luths ( HYPERLINK \l "n027" 27).
2. (Avant de prendre sa détermination), il monta sur les murs ruineux de Tsao, pour considérer de loin le site de Tchou kiou. Il considéra de loin le site de Tchou kiou et de Tang. (Pour connaître p.58 lorientation), il observa les ombres des montagnes et des collines. Étant descendu dans la plaine, il chercha les terrains propres à la culture du mûrier. Il consulta la tortue, reçut une réponse favorable, et mena son uvre à bon terme.
3. Une pluie favorable ayant arrosé la terre, il donna ordre à lintendant de ses équipages datteler sa voiture dès le matin avant la disparition des étoiles, (de partir) et de sarrêter au milieu des plantations de mûriers et des champs cultivés. Ce grand homme ne borna pas là ses soins et son dévouement ; il avait trois mille juments hautes de plus de sept pieds (1,4 m).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant VII
51. TI TOUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc16"k&
Une union qui n est pas contractée selon les règles, est semblable à l arcen-ciel, qui résulte d un trouble dans la nature, est de mauvais augure et prive la terre de la pluie du matin.
1. Lorsque l arcenciel paraît à l orient, personne n ose le montrer du doigt. Une fille qui se marie, quitte ses parents et ses frères ( HYPERLINK \l "n028" 28).
2. p.59 Lorsque larcenciel paraît le matin à loccident, la pluie cesse avec la matinée. Une fille qui se marie, quitte ses parents et ses frères.
3. Cette fille pense à se marier (sans tenir compte des usages). Elle se perd ellemême, et ne connaît plus la loi naturelle.
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I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant VIII
52. SIANG CHOU
Lurbanité est lornement et le complément de la personne ; elle maintient lordre dans la conduite. Un homme qui nobserve pas les convenances, se met audessous des plus vils animaux, qui ont une peau pour couvrir leur corps, des dents rangées en ordre et quatre membres intacts. Il nest pas vraiment homme, et ne devrait pas vivre.
1. Voyez le rat, il a une peau ; et lhomme manquera de dignité ! Un homme qui manque de dignité, pourquoi ne meurtil pas ?
2. Voyez le rat, il a des dents ; et lhomme nobservera pas les convenances ! Un homme qui nobserve pas les convenances, quattendil pour mourir ?
3. p.60 Voyez le rat, il a quatre membres ; et lhomme ne remplira pas ses devoirs ! Un homme qui ne remplit pas ses devoirs, que ne meurtil bien vite ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant IX
53. KAN MAO
Un tái fMu grand préfet de Wéi honore de sa visite un sage qui demeure à Siun, dans la principauté de Wei.
1. L étendard aux crins de bSuf se dresse dans la plaine de Siun. Le pennon est fixé à la hampe par un cordon de soie blanche. Il est porté sur une voiture traînée par quatre beaux coursiers attelés de front. Ce sage distingué, que rendratil au grand préfet en retour dun tel honneur ?
2. Létendard orné de faucons se dresse près des murs de Siun. Le pennon est fixé à la hampe par un cordon de soie blanche. Il est porté sur une voiture traînée par cinq superbes coursiers. Ce sage distingué, que donneratil au grand préfet en retour de tant dhonneur ?
3. p.61 Létendard aux plumes de diverses couleurs se dresse dans les murs de Siun. Le pennon est fixé à la hampe par un cordon de soie blanche. Il est porté sur une voiture traînée par six bons coursiers. Ce sage distingué, quels enseignements donneratil au grand préfet ?( HYPERLINK \l "n029" 29)
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IV. Ioung foung, Chant X
54. TSAI TCHEU
Une fille de Houân, prince de Wéi, et de Siun King était mariée à MOu, prince de Hiù. Ses parents étant déjà morts, elle apprend que la principauté de Wei a été ravagée par les barbares du nord. Elle veut aller consoler son frère, qui s est retiré dans la ville de Ts aô. Elle se met en marche, bien que les usages ne permettent pas à une femme mariée de retourner à la maison paternelle après la mort de ses parents. Au milieu de la route, elle est rappelée par un grand préfet. Elle exprime sa douleur dans ce chant.
1. Je voyage rapidement et presse la course de mes chevaux ; je veux retourner au pays natal et consoler le prince de Wei. À force de presser mes coursiers, je suis déjà loin, et jespère aller jusquà Tsao. Mais le grand préfet est venu par terre et par eau ; mon cur en est dans laffliction. p.62
2. Grand préfet, puisque vous napprouvez pas ma détermination, je ne puis retourner dans mon pays. Mais, malgré cette désapprobation, la pensée du retour ne me quittera pas. Puisque vous napprouvez pas ma détermination, je ne puis traverser leau et retourner dans mon pays. Mais, malgré cette désapprobation, je ne cesserai de penser au retour.
3. Je monte sur cette colline qui est plus élevée dun côté que de lautre ; jy cueille des lis (pour dissiper ma tristesse). Beaucoup de pensées envahissent mon esprit de jeune fille ; chacune delles peut être mise à exécution. Les habitants de Hiu me blâment ; ils sont tous jeunes et inconsidérés dans leurs jugements.
4. Je traverse cette plaine, où le blé est déjà grand : Je voudrais gagner un prince puissant (à la cause du prince de Wei). Mais en qui mettrai-je mon appui ? A qui aurai-je recours ? Vous, grand préfet, et vous tous, habitants de Hiu, cessez de me blâmer. p.63 Tous vos plans ne valent pas mon dessein de retourner dans mon pays ( HYPERLINK \l "n029a" 29a).
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE V. WEI FOUNG
Chant I
55. KI IU
Où, prince de Wéi (812757), sest perfectionné lui-même, comme louvrier travaille livoire ou les pierres précieuses. Sa vertu sest développée comme les bambous, qui naissent, grandissent et atteignent enfin toute leur croissance.
1. Voyez ce tournant de la Ki ; les bambous verdoyants sont jeunes et beaux. Ce prince sage, orné de toutes les qualités du corps et de lâme, imite louvrier qui coupe et lime livoire, ou qui taille et polit les pierres précieuses. Sa tenue est grave, majestueuse, imposante, distinguée. Ce sage accompli ne pourra jamais être oublié.
2. Voyez ce tournant de la Ki ; les bambous, verdoyants sont vigoureux et beaux. Ce sage orné de toutes les vertus porte des p.64 pierreries sur les oreilles ; les perles sur les coutures de son bonnet brillent comme des étoiles. Sa tenue est grave, majestueuse, imposante, distinguée. Ce sage accompli ne pourra jamais être oublié.
3. Voyez ce tournant de la Ki ; les bambous verdoyants sont si drus quils semblent former une natte. Ce sage accompli est comme lor ou létain le plus pur, comme une tablette oblongue ou ronde parfaitement polie. Sa tenue annonce un cur grand et généreux ; oh ! on dirait un haut dignitaire appuyé sur lun des angles de sa voiture ! Il rit et plaisante à propos ; il na rien de dur ( HYPERLINK \l "n030" 30).
HYPERLINK \l "table" @
p.65 I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant II
56. KAO PAN
Contentement dun solitaire.
1. Ce grand homme a construit sa hutte (ou, bat la mesure sur une écuelle) dans la vallée au bord de la rivière ; son cur est au large. Il dort, veille et parle tout seul ; il jure que jamais il ne renoncera à ce bonheur ( HYPERLINK \l "n031" 31).
2. Ce grand homme a construit sa hutte dans lanfractuosité dune montagne ; son cur sy trouve au large. Il dort, veille et chante tout seul ; il jure que jamais il ne désirera un plus grand bonheur.
3. Ce grand homme a construit sa hutte dans le flanc de la montagne ; (elle est si étroite qu)il se tient replié sur lui-même. Il dort, veille et se repose tout seul ; il jure que jamais il ne dira à personne (ce bonheur auquel personne ne contribue).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant III
57. CHEU JENN
Arrivée de Tchoung King à la cour de Wéi, pour célébrer ses noces avec le prince Tchoung.
1. C est une femme de grande taille ; elle porte une tunique de p.66 toile simple sur une robe de soie à fleurs. Elle est la fille du prince de Ts i, l épouse du prince de Wei, la sur de lhéritier présomptif de Tsi, la sur de la femme du prince de Hing ; le prince de Tan a aussi épousé lune de ses surs ( HYPERLINK \l "n032" 32).
2. Ses doigts sont blancs et délicats comme les jeunes pousses de laiterons, sa peau blanche comme la graisse figée, son cou blanc et long comme le ver qui ronge le bois, ses dents blanches et régulières comme les pépins de la courge, son front large comme celui de la cigale, ses sourcils minces et arqués comme les antennes du papillon du ver à soie. Un gracieux sourire embellit ses joues ; ses beaux yeux brillent dun éclat où le noir et le blanc tranchent bien lun sur lautre.
3. Cest une femme dune taille élevée ; elle sarrête au milieu des champs cultivés. Ses quatre coursiers sont robustes ; des cordons rouges brillent aux extrémités des freins. Dans une voiture ornée p.67 de plumes de faisans et fermée par devant et par derrière, elle se rend au palais. Grands préfets, retirezvous de bonne heure ; ne fatiguez pas notre prince (laissezle recevoir à loisir la princesse) ( HYPERLINK \l "n033" 33).
4. Leau du FleuveJaune est très élevée ; son cours sétend vers le nord. Les filets tombent dans leau avec bruit ; les esturgeons de grande et de petite espèce sont très nombreux. Les roseaux et les joncs sont hauts. La princesse est accompagnée dun brillant cortège de ses parentes ; les hommes de sa suite ont une allure martiale.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant IV
58. MENG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc66"k&
Une fille de Wéi, dans l espoir d un légitime mariage, est partie à la suite d un homme qui paraissait honnête et ne l était pas. Elle déplore son imprudence et son infortune.
1. J ai vu un homme qui paraissait simple et sans malice ; il apportait une pièce de soie, et venait (disaitil) léchanger contre p.68 du fil de soie. En réalité, tu ne venais pas pour acheter du fil, mais pour me faire des propositions. Avec toi, jai traversé la Ki, et suis allée jusquà Touenn kiou. # (Cétait vers la fin du printemps. Je tai dit) : Ce nest pas que je veuille différer notre union ; mais il faut des entremetteurs honnêtes, et tu nen as pas. Ne te fâche pas, je ten prie ; convenons ensemble de nous marier en automne. » (Alors nous nous sommes quittés).
2. (Lautomne arrivé), je montai sur ce mur ruineux et regardai vers Fou kouan (ton pays). Tant que je ne vis personne venir de Fou kouan, je ne cessai de pleurer. Dès que je te vis venir de Fou kouan, je souris et dis : « Interroge la tortue, consulte lachillée ; si leurs réponses ne sont pas défavorables, tu amèneras ta voiture, et me conduiras avec mon bagage à ta maison. »
3. Les feuilles du mûrier paraissent onctueuses, jusquà lépoque p.69 où elles commencent à tomber. (Ainsi la beauté du visage dure tout le temps de la jeunesse). Ah ! tourterelle, ne mange pas de mûres, (tu deviendrais ivre). Ah ! femme, ne recherche pas les plaisirs dans la société de lhomme. Chez lhomme, la recherche des plaisirs est encore explicable ; chez la femme, elle ne lest pas ( HYPERLINK \l "n034" 34).
4. Les feuilles du mûrier jaunissent et tombent, quand le temps est venu. (Ainsi la beauté se flétrit). Entrée dans ta maison, jai souffert durant trois années les privations de lindigence. (A présent que tu mas chassée, je retourne dans mon pays). Leau de la Ki est si haute quelle a mouillé la partie inférieure des tentures de ma voiture. # Ce nest pas moi, femme, qui ai manqué à ma parole ; toi, homme, tu as changé de conduite deux ou trois fois. Tu ne connais pas de mesure ; tes sentiments ont changé deux ou trois fois.
5. Ta femme durant trois années, je nai jamais trouvé trop pénible le soin des affaires domestiques. Me levant tôt, me couchant tard, je nai pas eu une matinée de repos. Quand notre p.70 convention a été conclue (et notre union dûment réglée), tu en es venu aux mauvais traitements. Mes frères ne savent pas (combien tu es coupable ; quand ils me verront de retour), ils riront et se moqueront de moi. Je penserai à mon infortune, en silence, et renfermerai mon chagrin dans mon cur.
6. Je devais vivre et vieillir avec toi ; la vieillesse venue, tu mas donné de justes sujets de plaintes. La Ki a des digues ; les marécages ont des bords élevés. (Toi, tu ne connais aucune limite). Quand javais encore les cheveux divisés en deux touffes, nous nous réjouissions ensemble ; nous parlions, nous riions dans une concorde parfaite. Nous nous sommes juré fidélité en termes plus clairs que le jour ; je ne prévoyais pas le changement actuel. Je nai pas prévu ce changement ; à présent cest fini (le mal est sans remède).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant V
59. TCHOU KAN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc45"k&
Une fille de la maison de Wei, mariée à un prince étranger, désire revoir les rivières, les bambous de son pays, et faire visite à ses parents.
1. Tiges de bambous longues et terminées en pointe, vous p.71 servez pour la pêche à la ligne dans la K i. Comment ne penserais-je pas à vous ? Mais je suis trop loin pour aller vous revoir.
2. La Tsiuen coule à gauche et la Ki à droite. Une jeune fille qui sen va pour se marier, quitte ses parents et ses frères.
3. La Ki coule à droite et la Tsiuen à gauche. Les promeneurs dans leur rire gracieux laissent voir leurs belles dents blanches, et dans leur marche cadencée font entendre le son des jolies pierres suspendues à leurs ceintures.
4. La Ki déroule ses eaux ; les rames de cèdre et les barques de pin ne manquent pas. Attelez ma voiture, que je parte, me promène (sur les bords de la Ki) et dissipe ma tristesse.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant VI
60. HOUAN LAN
Vanité prétentieuse dun jeune garçon qui portait à la ceinture un poinçon divoire et un doigtier darcher, comme un homme fait.
1. Ce jeune garçon, qui ressemble à la tige traînante du houan p.72 lan, porte à la ceinture un poinçon divoire. Bien quil porte un poinçon divoire, je nai pas encore découvert sa capacité. Sa tenue est nonchalante et ses manières trop libres ; les extrémités de sa ceinture sont pendantes ( HYPERLINK \l "n035" 35).
2. Ce jeune garçon, qui ressemble à la feuille du houan lan, porte à la ceinture un doigtier divoire. Bien quil porte un doigtier divoire, il ne ma pas encore fait estimer sa capacité. Nonchalant dans sa tenue et trop libre dans ses manières, il laisse flotter mollement les extrémités de sa ceinture.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant VII
61. HO KOUANG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc48"k&
Une fille de Siun King, princesse de Wéi, ayant été mariée à Houân, prince de Sóung, lui donna un fils ; puis, fut répudiée et obligée de retourner à Wei. Après la mort de Houan, elle apprend que Sing kMung, son fils, a hérité de la principauté. Elle désire vivement aller le voir. Une seule chose l arrête : comme elle a été répudiée. les convenances ne lui permettent pas de retourner à Soung. Elle compte pour rien la distance et le passage du FleuveJaune.
1. Qui dira que le FleuveJaune est large ? Je le traverserais sur un roseau (ou sur une botte de roseaux). Qui dira que Soung est p.73 loin ? En me dressant sur la pointe des pieds, je lapercevrais dici.
2. Qui dira que le FleuveJaune est large ? Son lit ne contiendrait pas même une nacelle. Qui dira que Soung est loin ? Je ferais le voyage en moins dune matinée.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant VIII
62. PE HI
La femme dun officier militaire déplore la longue absence de son mari.
1. Mon seigneur est vaillant ; cest lhomme le plus capable du pays. Mon seigneur, la lance à la main sur son char de guerre, conduit lavantgarde de lempereur ( HYPERLINK \l "n036" 36).
2. Depuis que mon noble mari est allé vers lorient, ma tête est comme larmoise dont la graine voltige emportée par le vent : # Estce que je manque de parfum et deau ? (Non ; mais en labsence de mon mari), pour quel maître voudraisje me parer ? ( HYPERLINK \l "n037" 37) p.74
3. Oh ! la pluie ! que la pluie tombe ! Le soleil apparaît brillant. (Je suis comme un homme qui désire vivement la pluie, et voit toujours le ciel serein.). Je veux que mon esprit soit tout occupé du souvenir de mon seigneur, au point den avoir mal à la tête.
4. Où trouverai-je lhémérocalle ? Je la planterai derrière ma maison, (et la mangerai pour dissiper ma tristesse. Mais non) ; je veux penser à mon mari, au point den avoir le cur malade ( HYPERLINK \l "n038" 38).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant IX
63. IOU HOU
Le poète dépeint, sous la figure dun renard, un malheureux habitant de Wei, qui, chassé de sa maison par les troubles de son pays, manque de vêtements.
1. Un renard se promène seul auprès de ce barrage établi dans la Ki. Mon cur est affligé ; cet homme na pas de vêtement inférieur.
2. Un renard se promène seul sur le bord de la Ki auprès du gué profond. Mon cur est affligé ; cet homme na pas de ceinture.
3. Un renard se promène seul sur le bord de la Ki. Mon cSur p.75 est affligé ; cet homme n a pas de vêtements pour se couvrir.
HYPERLINK \l "table" @
p.75 I. Kouo foung, V. Wei foung, Chant X
64. MOU KOUA HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc28"k&
Les petits présents en appellent de grands ; mais lamitié vaut mieux que tous les présents.
1. À celui qui moffre un coing, je donne une belle pierre de prix kiu. Par là, je ne prétends pas le payer de retour, (car aucun présent ne vaut laffection quil ma témoignée par sa prévenance) ; mais je veux rendre notre amitié à jamais durable.
2. À celui qui moffre une pêche, je donne une pierre de prix iao. Par là je ne crois pas le payer de retour suffisamment ; mais je veux rendre notre amitié à jamais durable.
3. À celui qui moffre une prune, je donne une pierre de prix de couleur noire. Je ne crois pas que cela suffise pour le payer de retour ; mais je veux rendre notre amitié à jamais durable.
HYPERLINK \l "table" @LIVRE VI. WANG FOUNG
Chant I
p.76 65. CHOU LI
Lempereur Pîng wâng a transféré sa cour de Haó (près de Si ngan fou) à LO iâng (près de Ho nan fou). Un tái fMu grand officier, passant à Hao, voit les moissons croître sur l emplacement de l ancienne résidence des Tcheou. La tristesse s empare de son cSur.
1. Ici du millet chou avec sa tête pendante ! ici du millet tsi encore en herbe ! Javance dun pas lent ; mon cur est très agité. Ceux qui me connaissent, disent que je suis triste. Ceux qui ne me connaissent pas, demandent ce que je cherche. O ciel azuré, si, élevé audessus de nous ! quel homme a causé ce changement ? ( HYPERLINK \l "n039" 39)
2. Ici du millet chou avec sa tête pendante ! ici du millet tsi en épi ! Javance dun pas lent ; jai lesprit troublé comme un homme ivre. Ceux qui me connaissent, disent que je suis triste. Ceux qui ne me connaissent pas, demandent ce que je cherche. O ciel azuré, ciel si loin de nous ! Quel homme a causé ce changement ?
3. p.77 Ici du millet chou avec sa tête pendante ! ici du millet tsi dont le grain est presque mûr ! Javance dun pas lent ; je suis comme suffoqué. Ceux que me connaissent, disent que je suis triste. Ceux qui ne me connaissent pas, demandent ce que je cherche. O ciel azuré qui es si élevé audessus de nous ! quel homme est lauteur de ce changement ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant II
66. KIUN TZEU IU I
La femme dun officier déplore la longue absence de son mari.
1. Mon seigneur est sous les armes ; je ne sais quand il doit revenir ? Où estil à présent ? La poule prend son repos dans le trou du mur ; vers la fin du jour, les brebis et les bufs reviennent dans leurs étables. Mon seigneur est retenu par le service militaire (et privé de repos) ; comment ne penseraisje pas à lui ?
2. Mon seigneur est sous les armes ; les jours, les mois écoulés depuis son départ, ne se peuvent plus compter. Quand p.78 reviendratil auprès de moi ? La poule juche sur un poteau ; à la fin du jour, les brebis et les bufs rentrent dans leurs étables. Mon seigneur est retenu par le service militaire (et ne revient pas) ; si du moins il navait pas à souffrir de la faim ni de la soif !
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant III
67. KIUN TZEU IANG IANG
Joie dune femme au retour de son mari. Celui-ci danse et joue de la flûte.
1. Mon seigneur est content. De la main gauche il tient sa flûte ; de la droite il me fait signe et mappelle à la maison. Oh ! quelle joie !
2. Mon seigneur est joyeux. De la main gauche il tient léventail de plumes (des pantomimes) ; de la droite il me fait signe et mappelle au théâtre. Oh ! quelle joie ! ( HYPERLINK \l "n040" 40)
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant IV
68. IANG CHEU CHOUEI
Les soldats de lempereur Pîng wâng sont en garnison dans les principautés de Chenn, de Fou et de Hiu, et les défendent contre les attaques des habitants de Tchòu. Ils gémissent de vivre séparés de leurs familles.
1. Le courant est faible et na pas la force dentraîner un fagot. p.79 Ainsi nos femmes et nos enfants (sont faibles, et) ne sont pas avec nous dans les garnisons de Chenn. Oh ! comme je pense à ma famille ! Que je désire la revoir ! En quel mois retourneronsnous dans nos foyers ?
2. Le courant est faible et na pas la force dentraîner une bourrée dépines. Nos femmes et nos enfants ne sont pas avec nous dans le pays de Fou. Oh ! comme je pense à ma famille ! que je désire la revoir ! En quel mois retourneronsnous dans nos foyers ?
3. Le courant est faible et na pas la force dentraîner une botte de joncs. Nos femmes et nos enfants ne sont pas à Hiu avec nous. Oh ! comme je pense à ma famille ! Que je désire la revoir ! En quel mois retourneronsnous dans nos foyers ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant V
69. TCHOUNG KOU IOU TOUEI
La disette, causée par la sécheresse, force les personnes dune même famille à se séparer et à chercher leur nourriture en différentes contrées.
1. Dans la vallée croît lagripaume ; dans les terrains secs elle p.80 sest desséchée. Des femmes quittent leurs familles et sont dénuées de tout secours ; elles gémissent et soupirent. Elles gémissent et soupirent sous le poids des malheurs auxquels la vie humaine est exposée.
2. Dans la vallée croit lagripaume ; déjà grande (ou dans les terrains secs) elle sest desséchée. Des femmes quittent leurs familles et manquent de tout secours. Elles poussent de longs soupirs semblables à des sifflements. Elles poussent de longs soupirs semblables à des sifflements, sous le poids de leur infortune.
3. Dans la vallée croît lagripaume ; elle est desséchée, même dans les terrains humides. Des femmes quittent leurs familles et manquent de tout secours ; elles versent des torrents de larmes. Elles versent des torrents de larmes ; mais que leur servent leurs lamentations ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant VI
70. TOU IUEN
Les princes se révoltent contre lempereur : le trouble est partout. Ceux qui, semblables au faisan, sont courageux et amis du devoir, ont beaucoup à souffrir. Ceux qui sont rusés comme le lièvre, échappent seuls à linfortune. Cette vue inspire le dégoût de la vie.
1. Le lièvre savance lentement avec précaution ; le faisan tombe p.81 dans le filet. Dans les premières années de ma vie, les difficultés nexistaient pas encore. Mais ensuite mille maux mont assailli. Que ne puisje dormir privé de mouvement (que ne puisje mourir) !
2. Le lièvre savance lentement avec précaution ; le faisan tombe dans le trébuchet. Dans les premières années de ma vie, les difficultés nexistaient pas encore. Mais ensuite mille chagrins mont environné. Que ne puisje dormir privé de sentiment !
3. Le lièvre savance avec lenteur et précaution ; le faisan tombe dans le trébuchet. Dans les premiers temps de ma vie, jétais exempt dafflictions ; mais ensuite mille infortunes me sont survenues. Que ne puisje dormir et ne plus rien entendre !
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant VII
71. KO LEI
Un homme obligé de vivre loin de sa famille déplore son sort.
1. Les dolics unis entre eux sétendent sur la rive du p.82 FleuveJaune. Moi, je suis séparé pour toujours de mes frères ; je donne le nom de père à un étranger. Je donne le nom de père à un étranger, et il ne soccupe pas de moi.
2. Les dolics sétendent au bord du Fleuve en se tenant entre eux. Moi, je suis séparé de mes frères pour toujours ; je donne le nom de mère à une étrangère. Je donne le nom de mère à une étrangère, et elle ne me considère pas comme son fils.
3. Les dolics sétendent sur la digue escarpée du Fleuve sans jamais se séparer. Moi, je suis séparé de mes frères pour toujours ; je donne le nom de frères à des étrangers. Je donne le nom de frères à des étrangers, et ils sont sourds à ma voix.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant VIII
72. TSAI KO HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc18"k&
Désir de voir un ami que ses occupations tiennent éloigné.
1. Il cueille le dolic. Un jour passé sans le voir me paraît long comme trois mois.
2. p.83 Il cueille l armoise. Un jour passé sans le voir me paraît comme trois automnes (neuf mois).
3. Il cueille l absinthe. Un jour passé sans le voir me paraît comme trois années ( HYPERLINK \l "n041" 41).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant IX
73. TA KIU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc43"k&
La sévérité d un tái fMu grand préfet met un frein à la licence des mSurs.
1. La grande voiture du préfet s avance avec bruit, et les broderies vertes de son vêtement ressemblent aux joncs nouveaux. Comment ne penseraisje pas à toi ? La crainte du préfet mempêche de rien oser.
2. La grande voiture du préfet savance lourdement ; les broderies rouges de son vêtement sont comme des rubis. Comment pourraisje toublier ? La crainte du préfet mempêche daller à toi ( HYPERLINK \l "n042" 42). p.84
3. Nous sommes séparés pendant la vie ; une même fosse nous réunira après la mort. Si tu doutes de ma sincérité, je prendrai à témoin le soleil qui nous éclaire.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VI. Wang foung, Chant X
74. KIOU TCHOUNG IOU MA HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc27"k&
Désir de revoir deux amis ou deux sages.
1. Sur la colline il y a du chanvre, et Tzeu tsie y est retenu. Tzeu tsie y est retenu ; que ne vientil d un air joyeux !
2. Sur la colline il y a du blé, Tzeu kouo y est retenu. Tzeu kouo y est retenu ; que ne vientil prendre son repas ! (HYPERLINK \l "n043"43)
3. Sur la colline il y a des pruniers ; ces deux seigneurs y sont retenus. Ces deux seigneurs y sont retenus ; (sils viennent), ils me donneront des pierres de prix pour ma ceinture (ou de précieux enseignements).
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE VII. TCHENG FOUNG
Chant I
p.85 75. TCHEU I
Les sujets de lempereur Pîng wâng témoignent leur reconnaissance à Où kMung, prince de Tchéng, qui a succédé à son père Houàn kMung dans la charge de su t ôu ministre de l instruction publique à la cour impériale. Ils expriment le désir de l avoir toujours pour ministre.
1. Le vêtement noir vous sied parfaitement ; quand celui que vous portez sera usé, nous vous en ferons un neuf. Nous irons à votre appartement dans le palais impérial (pour vous exprimer notre reconnaissance) ; et quand vous serez de retour dans votre maison, nous vous offrirons des mets ( HYPERLINK \l "n044" 44).
2. Le vêtement noir vous convient admirablement ; quand le vôtre sera usé, nous vous en ferons un neuf. Nous irons à votre appartement dans le palais ; et quand vous serez de retour dans votre maison, nous vous offrirons des mets.
3. Votre vêtement noir est large (comme votre cur) ; quand il sera usé, nous vous en ferons un neuf. Nous irons à votre p.86 appartement dans le palais ; et quand vous serez de retour dans votre maison, nous vous offrirons des mets.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant II
76. TSIANG TCHOUNG TZEU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc40"k&
Résistance aux désirs empressés d un ami ou d un conseiller nommé Tchoung.
1. Je prie Tchoung de ne pas se jeter dans mon hameau, de ne pas casser les saules que j ai plantés. Estce que je tiendrais à ces arbres ? Non ; mais je crains mes parents. Tchoung mérite dêtre aimé ; mais les reproches de mes parents sont aussi à craindre.
2. Je prie Tchoung de ne pas sauter pardessus mon mur, de ne pas casser les mûriers que jai plantés. Estce que je tiendrais à ces arbres ? Non ; mais je crains mes frères. Tchoung mérite dêtre aimé ; mais les reproches de mes frères sont aussi à craindre.
3. Je prie Tchoung de ne pas sauter dans mon jardin, de ne pas p.87 casser les tan que jai plantés. Estce que je tiendrais à ces arbres ? Non ; mais je crains les bavardages du public. Tchoung mérite dêtre aimé ; mais les bavardages sont aussi à craindre ( HYPERLINK \l "n045" 45).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant III
77. CHOU IU TIEN
Éloge décerné par le peuple ou par des flatteurs à KMung chOu touán, qui complotait contre son frère Tchoung, prince de Tchéng.
1. Chou se livre à la chasse ; dans les bourgs il n y a pas d habitant. Comment n y auraitil aucun habitant ? Je veux dire qu aucun habitant n égale Chou en bonté, en bienveillance.
2. Chou se livre à la chasse en hiver ; dans les bourgs il ny a pas de banquet. Comment ny auraitil pas de banquet ? Je veux dire que personne noffre le vin avec autant de bonté et de bienveillance que Chou. p.88
3. Chou est dans la plaine ; dans les bourgs personne ne conduit les chevaux. Comment personne ne conduiraitil les chevaux ? Je veux dire que personne ne les conduit dune main si habile et si ferme que Chou.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant IV
78. TA CHOU IU T IEN
Dextérité de KMung chOu touán, frère de Tchoung, prince de Tchéng (On intitule ce chant [ ] pour le distinguer du précédent).
1. Chou va à la chasse ; sa voiture est traînée par quatre chevaux attelés de front. Il manie les rênes comme des rubans ; les deux chevaux qui sont aux extrémités, marchent en cadence comme les danseurs. Chou entre dans les endroits marécageux ; un feu violent sallume de tous côtés. Chou, les bras dénudés, saisit un tigre et va le présenter au prince. Chou, je vous en prie, ne renouvelez pas souvent cet acte de courage ; prenez garde quun tigre ne vous blesse ( HYPERLINK \l "n046" 46).
2. Chou va à la chasse ; sa voiture est traînée par quatre chevaux roux attelés de front. Ses chevaux vont comme les oies sauvages, p.89 les deux du milieu dépassant un peu les deux autres. Chou entre dans les endroits marécageux ; une flamme furieuse sélève partout. Chou est habile à tirer de larc ; il excelle à conduire une voiture. Tantôt il fait courir ses chevaux, tantôt il les arrête. Sa main droite décoche la flèche, et sa main gauche se meut en avant comme pour accompagner le trait.
3. Chou va à la chasse ; sa voiture est traînée par quatre chevaux blancs tachetés de noir, comme loutarde. Les deux chevaux du milieu ont leurs têtes sur la même ligne ; les deux autres, un peu en arrière, les accompagnent comme les mains accompagnent la tête. Chou entre dans les endroits marécageux ; un violent incendie sétend partout. Chou ralentit la marche de ses chevaux, décoche ses flèches plus rarement. Il ouvre son carquois (pour y remettre ses flèches) et serre son arc dans son étui.
p.90 I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant V
79. TSING JENN
Wênn, prince de Tchéng (672627), qui naimait pas y KaM K O, le chargea de lever des troupes dans le territoire de Ts +ng, et d aller s établir sur les bords du FleuveJaune pour empêcher les incursions des T- Barbares du nord. L armée stationna longtemps dans les villes de P oung, de Siao et de Tchou. Enfin, fatiguée de rester en garnison sans rien faire, elle se dispersa dellemême.
1. Les soldats de Tsing sont à Poung ; les quatre chevaux munis de cuirasses et attelés de front aux chars de guerre ne cessent de courir. Les deux lances, avec leurs touffes de plumes élevées lune plus haut que lautre, voltigent comme en se jouant sur le bord du Fleuve ( HYPERLINK \l "n047" 47).
2. Les soldats de Tsing sont à Siao ; les quatre chevaux munis de cuirasses et attelés de front présentent une apparence martiale. Les deux lances, avec leurs crochets élevés lun plus haut que lautre, courent comme en se jouant sur la digue du Fleuve ( HYPERLINK \l "n048" 48).
3. Les soldats de Tsing sont à Tchou ; les quatre chevaux munis de cuirasses et attelés de front se promènent paisiblement. Le conducteur, debout à gauche, tourne bride ; le soldat qui est à droite, p.91 saisit une lance (par manière de jeu) ; le chef de larmée (Kao Ko) qui est au milieu, a lair dun homme qui est à son aise.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant VI
80. KAO K IOU
Éloge d un tái fMu grand officier dont les qualités morales sont en rapport avec le brillant costume.
1. Sa tunique garnie de peaux d agneaux paraît luisante ; le poil est bien en ordre, elle est vraiment belle. Cet officier remplit son devoir avec une invariable fidélité.
2. Sa tunique garnie de peaux dagneaux a des manches parées de peau de léopard ; elle annonce du courage et de la vigueur. Cet officier maintient lobservation du devoir dans tout le pays.
3. Sa tunique garnie de peaux dagneaux est neuve et brillante ; elle est parée de trois ornements de soie. Cet officier est la gloire de sa patrie.
HYPERLINK \l "table" @p.93 I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant VII
81. TSIUN TA LOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc32"k&
Efforts pour retenir un ami et conserver son amitié, ou pour retenir un sage qui veut quitter son pays troublé par la mauvaise administration du prince Tchoung (743701).
1. Sur la grande route, je vous saisis et vous retiens par la manche. Ne vous en offensez pas ; nos anciennes relations ne doivent pas être rompues si vite.
2. Sur la grande route je vous saisis et vous retiens par la main. Ne me dédaignez pas ; notre amitié ne doit pas être rompue subitement.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant VIII
82. GNIU IUE KI MING HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc42"k&
Une femme presse son mari d aller à la chasse, et l engage à cultiver l amitié d hommes vertueux.
1. La femme dit : Le coq chante. Le mari répond : Le jour commence à poindre. (La femme reprend) : Levezvous, Seigneur, et voyez si la nuit touche à son terme, si lÉtoile du matin paraît. Courez, volez ; décochez votre flèche sur les canards et les oies sauvages.
2. p.93 Si vous en tuez, je vous les assaisonnerai convenablement. Je les assaisonnerai et nous boirons ensemble ; jespère vivre et vieillir avec vous. Voici deux luths ; tout respire la paix et la concorde.
3. Quand je connaîtrai ceux dont vous recherchez lamitié, je leur donnerai les pierres de prix suspendues à ma ceinture. Quand je connaîtrai ceux qui partageront vos sentiments, je les saluerai et leur offrirai les pierres de prix suspendues à ma ceinture. Quand je connaîtrai ceux qui seront vos amis, je leur donnerai en retour les pierres de prix suspendues à ma ceinture.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant IX
83. IOU GNIU TOUNG KIU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc36"k&
Éloge de Meng Kiang, fille du prince de Ts î.
1. Dans la voiture du prince est une femme qui ressemble à la fleur du cirier. Son vêtement flotte au vent ; les ornements carrés de sa ceinture sont de belles pierres rouges. Cette noble fille aînée p.94 de la famille des Kiang est vraiment distinguée et accoutumée à lobservation des convenances.
2. Une femme accompagne le prince ; elle ressemble à la fleur du cirier. Son vêtement flotte au vent ; les ornements de sa ceinture retentissent. Les paroles de cette noble fille aînée de la famille des Kiang sont pleines de sagesse et ne seront jamais oubliées.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant X
84. CHAN IOU FOU SOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc31"k&
Les belles plantes ne manquent pas ; mais les hommes distingués font défaut.
1. L arbuste appelé fou sou croît sur les montagnes, et le nénufar dans les endroits humides. Je ne vois aucun Tzeu tou, mais seulement des insensés.
2. Le sapin à la cime élevée croît sur les montagnes, et la renouée se traîne dans les endroits marécageux. Je ne vois aucun Tzeu tchoung, mais des enfants astucieux.
HYPERLINK \l "table" @
p.95 I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XI
85. TOUO HI HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc15"k&
Demande de secours. D après les anciens commentateurs, les officiers subalternes de Tcheng font appel au dévouement de leurs supérieurs pour remédier aux maux de leur pays.
1. Feuilles flétries, feuilles desséchées, le vent souffle sur vous. O vous qui êtes comme nos pères, commencez le chant ; nous le continuerons avec vous.
2. Feuilles mortes, feuilles desséchées, le vent vous agite. O vous qui êtes comme nos pères, commencez le chant ; nous le terminerons avec vous.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XII
86. KIAO TOUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc30"k&
Amitié rompue. D après l ancienne école, satire dirigée contre le prince TchaM, qui était jeune et écartait des charges les hommes capables. (701700).
1. Enfant rusé, tu refuses de me parler. Pensestu qu à cause de toi, seigneur, je perde l appétit ?
2. Enfant rusé, tu refuses de manger avec moi. Pensestu qu a cause de toi, seigneur, je perde tout repos ?
HYPERLINK \l "table" @p.96 I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XIII
87. MEN CHANG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc51"k&
Amitié ébranlée par des soupçons. D après l ancienne école, le peuple de Tcheng exprime le désir qu un prince puissant intervienne et rétablisse la concorde entre le prince HOu ou TchaM kMung, et son frère TOu, qui est appelé le plus insensé de tous les jeunes insensés.
1. Si vous avez des sentiments damitié pour moi, je relèverai mon vêtement jusquaux genoux, et traverserai la Tchenn à gué (pour aller à vous). Si vous ne pensez pas à moi, croyezvous que je nen trouve pas un autre ? O le plus insensé de tous les jeunes insensés !
2. Si vous avez des sentiments damitié pour moi, je relèverai mon vêtement jusquaux genoux et traverserai la Wei à gué. Si vous ne pensez pas à moi, croyezvous que je nen trouve pas un autre ? O le plus insensé de tous les jeunes insensés !
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XIV
88. FOUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc35"k&
Un jeune homme est allé inviter une jeune fille (sa fiancée, pour la célébration des noces, disent les anciens commentateurs). La jeune fille a refusé, contrairement aux usages. Elle exprime son repentir.
1. Un homme de bonne apparence mattendait dans la ruelle. Je regrette de ne lavoir pas suivi.
2. p.97 Un homme dune belle prestance mattendait dans la salle. Je regrette de ne lavoir pas suivi.
3. Jai revêtu une tunique simple sur une tunique de soie à fleurs, et un vêtement inférieur simple sur un autre de soie à fleurs. Messieurs, Messieurs, attelez une voiture, emmenezmoi avec vous.
4. Jai mis un vêtement inférieur simple sur un autre de soie à fleurs, et une tunique simple sur une autre de soie à fleurs. Messieurs, Messieurs, préparez une voiture, conduisezmoi avec vous à la maison.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XV
89. TOUNG MENN TCHEU CHEN
Affection refroidie.
1. À la porte orientale, près du terrain aplani, la garance croît sur le talus. La maison de cet homme est près dici (à la porte orientale) ; mais lui-même se tient loin de moi.
2. À la porte orientale, près des châtaigniers, sont des rangées p.98 de maisons. Comment ne penseraisje pas à vous, Seigneur ? Mais vous ne venez pas à moi.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XVI
90. FOUNG IU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc13"k&
Dans ces strophes, d après les interprètes modernes, une femme exprime sa joie en voyant son mari de retour. Au sentiment des anciens, le poète célèbre un sage qui vient rétablir l ordre dans la principauté de Tcheng, et dont l arrivée est comme le chant du coq au milieu dune nuit orageuse.
1. Le vent et la pluie produisent un froid glacial ; le coq fait entendre son chant accoutumé. À la vue de ce sage, comment mon cur ne seraitil pas en repos ?
2. Le vent et la pluie mugissent ; le coq répète son chant accoutumé. À la vue de ce sage, comment la santé ne me seraitelle pas rendue ?
3. Le vent et la pluie obscurcissent le ciel ; le coq ne cesse de chanter. À la vue de ce sage, comment ne seraisje pas dans la joie ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XVII
91. TZEU KIN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc38"k&
Une femme ou un compagnon d études reproche à un étudiant son absence trop prolongée.
1. Jeune homme au collet bleu, depuis longtemps je soupire p.99 après vous. Bien que je naille pas vous voir, que nenvoyezvous continuellement des messages ?
2. Jeune homme qui portez à la ceinture des ornements attachés par des cordons bleus, depuis longtemps je pense à vous. Bien que je naille pas vous voir, que ne venezvous ici ?
3. Vous folâtrez, vous vous amusez ; du haut de la tour, au-dessus de la porte de la ville, (vous promenez des regards curieux). Un jour sans vous voir me paraît long comme trois mois.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XVIII
92. IANG TCHEU CHOUEI HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc33"k&
Protestations de fidélité d une femme à son mari ou d un ministre à son prince.
1. Le courant est si faible qu il n entraînerait pas une bourrée d épines. (Ainsi l amitié des hommes est faible et instable). Peu dhommes vivent ensemble comme des frères jusquà la fin ; mais nous deux, nous le devons. Ne croyez pas ce que vous disent (contre moi) les étrangers ; les étrangers vous disent des faussetés. p.100
2. Le courant est si faible quil nentraînerait pas une hotte de branchages. Peu dhommes vivent ensemble comme des frères jusquà la fin ; mais nous deux, nous le devons. Ne croyez pas ce que vous disent les étrangers ; les étrangers ne méritent pas créance.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XIX
93. TCH OU K I TOUNG MENN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc23"k&
Contre le luxe des femmes.
1. En dehors de la porte orientale on voit une nuée de femmes richement parées. Bien qu elles soient (nombreuses et belles) comme une nuée, mes pensées ne sarrêtent pas sur elles. Celle qui me plaît, cest ma compagne qui porte un pauvre vêtement de soie blanche et un bonnet de couleur grise.
2. En dehors de ce mur surmonté dune tour qui masque la porte de la ville, on voit des femmes qui sont comme des fleurs blanches. Bien quelles soient comme des fleurs blanches, mes pensées ne sont pas pour elles. Celle qui seule est capable de me rendre heureux, cest cette compagne qui porte un simple vêtement de soie blanche et un bonnet teint en garance.
HYPERLINK \l "table" @
p.101 I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XX
94. IE IOU MAN TS AO HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc10"k&
Rencontre fortuite d un ami ou d un sage.
1. Dans la plaine croît une plante rampante ; elle est chargée de rosée. Il est un excellent homme remarquable par la beauté de ses yeux et de son front. Je lai rencontré par hasard ; il est conforme à mes désirs ( HYPERLINK \l "n049" 49).
2. Dans la plaine croît une plante rampante ; elle est couverte de rosée. Il est un excellent homme remarquable par la beauté de ses yeux et de son front. Je lai rencontré par hasard, et me trouve bien avec lui.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VII. Tcheng foung, Chant XXI
95. TCHENN WEI HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc52"k&
Au printemps, dans le courant du troisième mois, les habitants de Tcheng vont cueillir une plante destinée à combattre l influence des mauvais esprits, et célèbrent des fêtes à cette occasion.
1. La Tchenn et la Wei sont gonflées (par la fonte des neiges). Les hommes et les femmes se mettent à cueillir la plante kien p.102 (peutêtre leupatoire ou la valériane). Les femmes disent : « Avezvous parcouru la campagne ? » Les hommes répondent : « Nous lavons parcourue. » « Que nallonsnous la parcourir encore ? Au delà de la Wei, la plaine est vaste et riante. » Alors les hommes et les femmes se livrent à des jeux et soffrent des pivoines.
2. Leau de la Tchenn et de la Wei est haute et limpide. Les hommes et les femmes remplissent la plaine. Les femmes disent : « Avezvous parcouru la campagne ? » Les hommes répondent : « Nous lavons parcourue. » « Que nallonsnous la parcourir encore ? Au delà de la Wei, la plaine est vaste et riante. » Alors les hommes et les femmes se livrent à des jeux et soffrent des pivoines ( HYPERLINK \l "n050" 50).
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE VIII. TSI FOUNG
Chant I
p.103 96. KI MING
La femme du prince de Tsi presse son mari de se lever et de donner audience, Dans sa préoccupation, elle confond le bourdonnement des mouches avec le chant du coq, la clarté de la lune avec la lumière de l aurore. D après l ancienne interprétation Siú, ce prince serait Ngi kMung (934893), qui était indolent et licencieux.
1. Le coq a chanté ; déjà la cour est pleine dofficiers qui attendent laudience. Ce nétait pas encore le chant du coq, mais le bourdonnement des mouches vertes.
2. Laurore paraît à lorient ; déjà les officiers sont tous réunis. Ce nest pas lapparition de laurore à lorient, mais la clarté de la lune à son lever.
3. Les insectes voltigent et bourdonnent ; il me serait doux de rêver sur cette couche auprès de vous. Mais les officiers réunis à la cour sen retourneraient chez eux ; prince, je crains quils ne sindignent contre vous et contre moi.
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant II
p.104 97. SIUEN
Sotte vanité et compliments réciproques de deux chasseurs. Ce chant est une satire contre la passion de la chasse.
1. Cest vous, Seigneur, qui êtes agile. Vous mavez rencontré entre la ville et le mont Nao ; pressant la course de nos chevaux, nous avons poursuivi ensemble deux animaux de trois ans. Puis, me saluant, vous avez loué mon agilité.
2. Cest vous, Seigneur, qui êtes adroit. Vous mavez rencontré sur le chemin du mont Nao ; pressant la course de nos chevaux, nous avons poursuivi ensemble deux animaux mâles. Puis, me saluant, vous avez loué ma dextérité.
3. Cest vous, Seigneur, qui êtes habile. Vous mavez rencontré au midi du mont Nao ; pressant la course de nos chevaux, nous avons poursuivi ensemble deux loups. Puis, me saluant, vous avez loué mon habileté.
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant III
p.105 98. TCHOU
Une nouvelle mariée se plaint de ce que son fiancé, au lieu daller au-devant delle, est resté dans sa maison à lattendre, et la reçue avec des ornements qui nétaient pas de la couleur requise.
1. Il ma attendue entre la porte de son habitation et la cloison intérieure. Sur ses oreilles pendaient des cordons de soie blanche ornés de pierres du genre kiôung houâ (de couleur incarnat) ( HYPERLINK \l "n051" 51).
2. Il ma attendue dans la cour de sa maison. Sur ses oreilles pendaient des cordons de soie verte ornés de pierres du genre kiôung iôung.
3. Il ma attendue dans la salle de réception. Sur ses oreilles pendaient des cordons de soie jaune ornés de pierres du genre kiôung ing ( HYPERLINK \l "n052" 52).
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant IV
p.106 99. TOUNG FANG TCHEU JEU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc41"k&
Le poète dévoile et blâme les mSurs de Ts i.
1. Le soleil paraît à l orient ; cette charmante femme est dans ma maison. Elle est dans ma maison ; elle y est entrée à ma suite.
2. La lune paraît à l orient ; cette femme charmante est à ma porte. Elle est à ma porte, et sort à ma suite.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant V
100. TOUNG FANG WEI MING
Un officier de Tsi se plaint dêtre appelé au palais à des heures indues, et le jour et la nuit.
1. Laube du jour ne paraît pas encore à lorient ; (dans mon empressement) je mets à lenvers mes vêtements. Mes vêtements mis à lenvers, je reçois lordre daller à la cour.
2. Le soleil ne paraît pas encore à lorient ; je mets à lenvers p.107 mes vêtements. Mes vêtements mis à lenvers, je reçois un ordre de la cour.
3. Jentoure mon jardin de quelques branches de saule recourbées ; les hommes les plus inconsidérés savent respecter cette clôture. Le prince ne connaît pas les limites du jour ni de la nuit ; quand ses ordres ne viennent pas trop matin, ils viennent trop tard dans la nuit.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant VI
101. NAN CHAN
Wênn King, princesse de la maison de Ts î, avait épousé Houân, prince de Lòu. Étant retournée à Ts î avec son mari, elle eut des relations criminelles avec son propre frère, Sing, prince de Ts i. Le poète blâme l impudicité du frère et l imprudence ou la faiblesse du mari. Cf. Chant IX, page 110.
1. Sur cette haute montagne, au midi de Tsi, un renard (le prince Siang) savance à pas lents (cherchant une compagne). La route de Lou est unie ; la jeune fille de Tsi (Wenn Kiang) la suivie pour aller épouser le prince de Lou. Puisquelle a contracté mariage, pourquoi son frère pensetil encore à elle ?
2. Cinq paires de souliers de chanvre, une paire de cordons de chapeau, (cest la règle. Ces objets vont toujours par paires. Ainsi p.108 lunion conjugale doit être respectée). Le chemin de Lou est uni ; la jeune fille de Tsi la suivi. Puisquelle la suivi, pourquoi son frère la recherchetil encore ?
3. Comment cultiveton le chanvre ? On trace des sillons de lest à louest et du nord au sud. # Comment un jeune homme contractetil mariage ? Il doit avertir ses parents. Puisque le prince de Lou a averti ses parents (et contracté un légitime mariage), pourquoi laissetil sa femme satisfaire sa passion criminelle ?
4. Comment fendon le bois de chauffage ? Il faut une hache. Comment contracteton mariage ? Il faut un médiateur. Puisque le prince de Lou a contracté mariage selon les règles prescrites, pourquoi laissetil sa femme arriver à cette extrémité ?
I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant VII
102. FOU TIEN
On doit éviter de trop entreprendre, et imiter la nature qui procède avec ordre et sans précipitation.
1. Ne cultivez pas un champ trop vaste ; seul le faux millet sy p.109 étalerait avec orgueil. Ne cherchez pas à attirer ceux qui sont trop loin de vous ; vos efforts ne vous apporteraient que du chagrin.
2. Ne cultivez pas un champ trop étendu ; seul le faux millet y dresserait sa tête superbe. Ne cherchez pas à attirer ceux qui sont trop loin de vous ; vos efforts vous donneraient beaucoup de trouble.
3. Un enfant délicat et beau porte encore les cheveux liés en deux touffes. Dans peu de temps, lorsque vous le reverrez, il aura grandi et portera déjà le bonnet des hommes faits ( HYPERLINK \l "n053" 53).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant VIII
103. LOU LING
Le poète critique la folle estime accordée à la chasse dans la principauté de Tsi. Il reproduit les vains compliments adressés par un chasseur à un autre.
1. Le chien de chasse fait retentir lanneau de son collier ; son maître est admirable et bon.
2. Le chien de chasse porte un petit anneau attaché au grand ; son maître est admirable et porte une belle barbe.
3. p.110 Le chien de chasse porte deux petits anneaux attachés au grand ; son maître est admirable et a beaucoup de barbe.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VIII. Ts i foung, Chant IX
104. PI KEOU
Wênn King, après la mort de Houân, prince de Lòu, son mari, retourne plusieurs fois à Ts î, sa patrie, et entretient un commerce incestueux avec Sing, prince de Ts i, son propre frère. Le poète blâme la faiblesse de Tchoung, prince de Lou, qui n empêche pas sa mère d aller à Ts i. Il le compare à une nasse usée qui ne peut retenir les poissons. Cf. Chant VI, page p.107 .
1. Une nasse usée est dans leau auprès du barrage ; il sy présente une brême, une énorme kouan (Wenn Kiang). La fille de la maison de Tsi (Wenn Kiang) retourne en son pays ; sa nombreuse escorte forme comme une nuée.
2. Une nasse usée est auprès du barrage ; il sy présente une brême, une tanche. La fille de la maison de Tsi retourne en son pays ; sa nombreuse escorte ressemble à une pluie torrentielle.
3. Une nasse usée est au barrage ; le poisson entre et sort librement. Le fille de la maison de Tsi retourne en son pays ; sa nombreuse escorte a l apparence d un torrent.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, VIII. Ts i foung, Chant X
p.111 105. TSAI K IU
Le poète blâme l impudence de Wênn King, qui se rend de Lòu à Ts î avec un nombreux équipage, et affronte sans rougir les regards des nombreux voyageurs quelle rencontre.
1. Elle presse la course de ses chevaux ; la partie postérieure de sa voiture est couverte dune natte à carreaux, et la partie antérieure, dun cuir enduit de vernis rouge. La route de Lou est unie, la fille de la maison de Tsi (Wenn Kiang) quitte lendroit où elle a passé la nuit.
2. Quatre beaux coursiers noirs sont attelés de front à sa voiture ; les rênes flottent mollement. La route de Lou est unie ; la fille de la maison de Tsi est au comble de la joie.
3. La Wenn coule large et profonde (aux confins de Tsi et de Lou) : les voyageurs sont très nombreux. La route de Lou est unie ; la fille de la maison de Tsi la parcourt joyeuse (sans craindre les regards).
4. La Wenn roule au loin ses eaux ; les voyageurs se suivent nombreux. La route de Lou est unie ; la fille de la maison de Tsi la parcourt à son aise (sans éprouver la moindre honte).
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, VIII. Tsi foung, Chant XI
p.112 106. I TSIE
Le poète loue les belles qualités de Tchoung, prince de Lòu, et déplore sa faiblesse à l égard de sa mère Wênn King, dont il n empêche pas les désordres.
1. Hélas ! un prince si accompli ! Sa taille est élevée. Quand il cherche à cacher sa beauté, elle paraît encore avec plus déclat. Son renard est magnifique. Sa démarche est élégante, rapide ; il semble avoir des ailes. Il excelle à tirer de larc.
2. Hélas ! un prince si digne de renom ! Ses beaux yeux brillent. Ses manières sont distinguées. Il tire à la cible toute une journée ; chacune de ses flèches frappe le centre. Cest vraiment le fils de la sur de notre prince.
3. Hélas ! un prince si élégant ! Ses yeux brillent, son front est beau. Il exécute des chants avec pantomime mieux que personne. Quand il tire à larc, il est si fort quil transperce la cible, et si adroit que ses quatre flèches atteignent toutes le même point. Il est capable de maintenir lordre dans lÉtat ( HYPERLINK \l "n054" 54).
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE IX. WEI FOUNG
Chant I
p.113 107. KO KIU
Le poète blâme lavarice dun homme riche qui oblige sa femme à travailler aussitôt après la célébration de leurs noces, et se hâte de mettre des vêtements dont la confection nest pas terminée.
1. Sil convient de mettre des souliers dété tressés de brins de chanvre pour marcher au milieu du givre, il convient aussi demployer les doigts délicats dune nouvelle mariée à coudre des vêtements. À peine le vêtement inférieur atil une ceinture et la tunique un collet, aussitôt cet homme qui est dune condition élevée sen revêt ( HYPERLINK \l "n055" 55).
2. Cet homme dune condition élevée est toujours calme, et se place poliment au côté gauche. Il porte à la ceinture un poinçon divoire (comme les officiers et les lettrés). Mais il est avare ; cest la seule chose que je blâme en lui ( HYPERLINK \l "n056" 56).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IX. Wei foung, Chant II
p.114 108. FENN TSIU JOU
Le poète blâme lavarice des officiers de Wei qui vont cueillir des plantes sauvages et des feuilles de mûrier, cest-à-dire qui recherchent de petits profits comme les hommes du peuple.
1. Dans ces marécages sur le bord de la Fenn, (lintendant des équipages du prince) cueille loseille sauvage. Cet officier a des manières infiniment distinguées. Bien quil ait des manières infiniment distinguées, il nest nullement ce que doit être un intendant des équipages du prince.
2. Dans cet endroit sur le bord de la Fenn, (lintendant des voitures de guerre) cueille les feuilles des mûriers. Cet officier est élégant comme une fleur. Bien quil soit élégant comme une fleur, il nest nullement ce que doit être un intendant des voitures de guerre.
3. Au tournant de la Fenn, (le président du tribunal chargé de régler les affaires de la famille du prince) cueille le plantain. Cet officier brille comme une pierre précieuse. Il brille comme une pierre précieuse ; mais nest nullement ce que doit être le président du tribunal chargé de régler les affaires de la famille du prince.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IX. Wei foung, Chant III
p.115 109. IUEN IOU TAO
Le poète safflige de voir son pays mal gouverné. De même quon mange des fruits pour apaiser un peu la faim ou la soif, de même il emploie le chant et la promenade pour calmer sa douleur, qui nest comprise de personne.
1. Un pêcher est dans le jardin ; son fruit est bon à manger. Pour dissiper ma tristesse, je chante avec ou sans accompagnement de guitare. Ceux qui ne me connaissent pas, maccusent dorgueil. « Ces ministres dÉtat, disentils, font bien leur devoir ; que leur reprochezvous ? Parmi mes censeurs qui comprend mon chagrin ? Qui comprend mon chagrin ? cest quaucun deux ne réfléchit.
2. Un jujubier est dans le jardin ; son fruit est bon à manger. Pour dissiper ma tristesse, je voyage un peu dans la principauté. Ceux qui ne me connaissent pas maccusent de prendre une licence sans borne. « Ces ministres dÉtat, disentils, font bien leur devoir ; que leur reprochezvous ? » Parmi mes censeurs qui comprend mon chagrin ? Qui comprend mon chagrin ? cest quaucun deux ne réfléchit.
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, IX. Wei foung, Chant IV
p.116 110. TCHEU HOU
Un jeune soldat pense avec douleur à sa famille.
1. Je gravis cette montagne couverte darbres, et lève les yeux vers la maison de mon père. Mon père dit : « Hélas ! mon fils est au service du prince, et na de repos ni jour ni nuit. Puissetil prendre garde à lui, ne pas rester là, mais nous revenir ! »
2. Je gravis cette montagne nue, et lève les yeux vers la maison de ma mère. Ma mère dit : « Hélas ! mon plus jeune fils est au service du prince, et na de sommeil ni jour ni nuit. Puissetil prendre garde à lui, ne pas laisser là son corps, mais nous revenir ! »
3. Je monte sur la crête de cette montagne, et lève les yeux vers la demeure de mes frères. Mes frères disent : « Hélas ! notre jeune frère est au service du prince, jour et nuit avec ses compagnons. Puissetil prendre garde à lui, éviter la mort et nous revenir !
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, IX. Wei foung, Chant V
p.117 111. CHEU MEOU TCHEU KIEN
Le gouvernement de Wei étant mal réglé, un officier propose à un autre de quitter tous deux la vie publique, de retourner dans leurs foyers et de se livrer aux travaux des champs.
1. (Dans son jardin) auprès de ses dix arpents de terre, un planteur de mûriers vit content. Vous et moi, retournons dans nos foyers.
2. (Dans son jardin) en-dehors de ses dix arpents, un planteur de mûriers vit heureux. Vous et moi, allonsnousen.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, IX. Wei foung, Chant VI
112. FA TAN
Le poète blâme la paresse des officiers qui reçoivent des traitements considérables et ne rendent aucun service au public. « On voit parfois, ditil, des ouvriers, des charrons, qui, après sêtre imposé de grandes fatigues, ne recueillent pas le fruit de leurs travaux, et supportent la faim avec résignation. Ils pensent que, puisquils nont ni cultivé la terre ni été à la chasse, il est naturel quils naient ni grain ni gibier. De même, le sage se résigne à travailler sans profit ; mais jamais à recevoir sa nourriture sans travailler.
1. Un ouvrier abat des arbres, taille à coups retentissants le bois (nécessaire pour faire une voiture), et le dépose sur le bord du fleuve. Leau du fleuve est limpide et ridée par le vent. (Elle emporte le bois. Louvrier se console de sa perte et se résigne à souffrir la faim. Il se dit) : « Tu ne sèmes ni ne moissonnes ; p.118 comment recueilleraistu le grain de trois cents fois cent arpents de terre ? Tu ne vas pas à la chasse ; comment verraistu des blaireaux suspendus dans ta cour ? » Cet homme est un sage ; il ne mange pas sa nourriture sans lavoir méritée par son travail ( HYPERLINK \l "n057" 57).
2. Un ouvrier taille à coups retentissants le bois nécessaire pour faire les rais dune voiture, et le dépose auprès du fleuve. Leau du fleuve est limpide, et ridée par un vent qui souffle dans le sens du courant. (Elle emporte le bois. Louvrier se résigne à supporter la faim, qui sera la conséquence de cette perte. Il se dit) : « Tu ne sèmes ni ne moissonnes ; comment recueilleraistu trois cents fois cent mille gerbes ? Tu ne vas pas à la chasse ; comment verraistu des animaux de trois ans suspendus dans ta cour ? » Celui-là est un sage ; il ne mange pas sa nourriture sans lavoir méritée par son travail.
3. Un ouvrier taille à coups retentissants le bois nécessaire pour faire les roues dune voiture, et le dépose sur le bord escarpé du fleuve. Leau du fleuve est limpide ; un léger vent la fait tournoyer. (Elle p.119 emporte le bois. Louvrier se résigne à son sort, en disant) : « Tu ne sèmes ni ne moissonnes ; comment recueilleraistu trois cents grandes corbeilles de grain ? Tu ne vas pas à la chasse ; comment verraistu des cailles suspendues dans ta cour ? » Cet homme est un sage ; il ne mange pas sa nourriture sans lavoir méritée par son travail.
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, IX. Wei foung, Chant VII
113. CHEU CHOU
Un habitant de Wei se propose daller habiter une autre contrée, pour échapper à la rapacité des exacteurs, quil compare aux rats.
1. Grand rat, grand rat, ne mange pas mon millet. Depuis trois ans (depuis longtemps) jai affaire à toi ; jamais tu nas voulu prendre soin de moi. Je vais te quitter et aller dans cette terre fortunée. Terre fortunée ! terre fortunée ! Jy trouverai un séjour commode.
2. Grand rat, grand rat, ne mange pas mon blé. Depuis trois ans jai affaire à toi ; tu nas jamais voulu me faire de bien. Je vais p.120 te quitter et aller dans ce royaume fortuné. Royaume fortuné ! royaume fortuné ! Là je jouirai de mes droits.
3. Grand rat, grand rat, ne ronge pas ma moisson en herbe. Depuis trois ans jai affaire à toi ; tu nas jamais voulu rien faire pour moi. Je vais te quitter et aller dans cette campagne fortunée. Campagne fortunée ! campagne fortunée ! Là, de qui aurai-je à me plaindre ?
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE X. TANG FOUNG
Chant I
114. SI CHOUE
Lhiver approche, les travaux des champs sont terminés. Il convient de prendre du repos et de se réjouir, mais avec modération.
1. Le grillon est dans la salle, et lannée touche à sa fin. Si nous ne nous réjouissons pas maintenant, (quand le feronsnous) ? les jours et les mois nous échapperont. Mais ne nous livrons pas p.121 trop à la joie ; il importe de ne jamais oublier les travaux de sa profession. Aimons les réjouissances avec modération ; un homme sage se tient toujours sur ses gardes.
2. Le grillon est dans la salle, et lannée va finir. Si nous ne nous réjouissons pas à présent, (quand le pourronsnous) ? les jours et les mois sécouleront. Mais ne nous livrons pas trop à la joie ; il importe de penser aux choses extraordinaires qui peuvent survenir. Aimons les amusements avec modération ; un homme sage est toujours diligent.
3. Le grillon est dans la salle, les charrettes sont au repos. Si nous ne nous réjouissons pas à présent, (quand le pourronsnous) ? les jours et les mois passeront. Mais ne nous livrons pas trop à la joie ; il importe de prévoir les soucis à venir. Aimons les réjouissances, mais sans excès ; un homme sage est toujours calme ( HYPERLINK \l "n058" 58).
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant II
p.122 115. CHAN OU TCHOU
Contre lavare qui amasse des biens et nen jouit pas.
1. Lorme épineux croît sur les montagnes et lorme blanc dans les vallées. Vous avez de beaux vêtements, et ne les portez pas, des voitures et des chevaux, et ne les faites pas courir. Immobile, vous attendez la mort, et un autre jouira de tous vos biens.
2. Le kaò croît sur les montagnes et le gniòu dans les vallées. Vous avez une salle et des appartements ; vous ne les arrosez ni ne les balayez (pour y donner des fêtes). Vous avez des cloches et des tambours ; vous ne les frappez ni ne les battez. Immobile, vous attendez la mort, et un autre possédera vos biens.
3. Larbre du vernis croît sur les montagnes et le châtaignier dans les vallées. Vous avez des liqueurs et des provisions de bouche. Aux jours de repos, pourquoi ne jouezvous pas du luth, pour p.123 vous réjouir et trouver le jour plus long. Immobile, vous attendez la mort, et un autre occupera votre maison.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant III
116. IANG TCHEU CHOUEI
TchaM, prince de Tsin, donna la terre de K im Ou à son oncle Tch êng chu ou Houân chOu. Celui-ci étant devenu puissant, les habitants de Tsin formèrent le dessein de se donner à lui. Ils louent sa sagesse ; ils expriment le désir de le voir revêtu des insignes réservés aux princes tchMu heôu, et de vivre sous ses lois, au lieu d obéir au prince Tchao.
1. Dans une eau qui coule à peine un rocher blanc se dresse bien haut. (Dans la principauté de Tsin affaiblie, le fief de K iu ou devient très puissant). J irai à Kiu ou présenter au prince (Houan, chou) la tunique blanche à collet rouge brodé (que portent les tchou heou, lorsquils font des offrandes), et je me rangerai sous ses lois. Quand jaurai vu ce sage prince, comment ne seraisje pas dans la joie ?
2. Dans une eau qui coule à peine brille un rocher blanc. Jirai à Kao (dans le fief de Kiu ou) présenter au prince la tunique blanche à collet rouge brodé, et me ranger sous ses lois. Quand jaurai vu ce sage prince, comment seraisje encore dans la tristesse ? p.124
3. Dans le faible courant dune eau limpide apparaît un rocher blanc. Jai entendu dire que le prince a (formé un complot et) donné des ordres ; je nose en parler à personne.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant IV
117. TSIAO LEAO
Le poète compare la puissance de Houân chOu, prince de K im Ou, au poivrier qui étend ses branches et produit beaucoup de fruits.
1. Le poivrier, de plus en plus fertile, donne assez de fruits pour remplir un dixième de boisseau. Ce prince n a pas d égal en grandeur, en puissance. Oh ! le poivrier étend loin ses branches !
2. Le poivrier, de plus en plus fertile, donne assez de fruits pour remplir les deux mains réunies. Ce prince est grand, puissant et libéral. Oh ! le poivrier étend loin ses rameaux !
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant V
118. TCHEOU MEOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc61"k&
Un homme et une femme, qui n ont pu se marier à l époque ordinaire, au printemps, ont célébré leurs noces plus tard, lorsque les Trois Étoiles (Antarés et deux autres du Scorpion) paraissaient le soir dans le ciel. Chacun d eux se félicite lui-même tour à tour, et se demande comment il témoignera à lautre son affection.
1. Les branchages sont liés ensemble solidement (le mariage p.125 est contracté) ; les Trois Étoiles paraissent dans le ciel. Quel soir que ce soir, où je vois cet excellent homme ! Moi, son épouse, que ferai-je pour cet excellent homme ? ( HYPERLINK \l "n059" 59)
2. Lherbe est liée solidement ; les Trois Étoiles paraissent à langle sudest de la maison. Quelle nuit que cette nuit, où je vois cette union inattendue ! Moi, mari, que doisje faire après cette union inattendue ?
3. Les épines sont liées ensemble solidement ; les Trois Étoiles paraissent en face de la porte (au midi). Quelle nuit que cette nuit, où je vois cette excellente femme ! Moi, son mari, comment doisje traiter cette excellente compagne ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant VI
119. TI TOU
Le sorbier solitaire a des feuilles qui lornent et le protègent. Son sort est préférable à celui dun homme qui na plus ni frères ni parents du côté paternel, ou qui en est abandonné.
1. Un sorbier solitaire a du moins un feuillage touffu. Je vais p.126 seul sans compagnon. Estce que les hommes, font défaut ? Non ; mais ils ne sont pas pour moi ce que seraient des frères nés du même père. Ah ! voyageurs, pourquoi ne vous joignezvous pas à moi ? Pourquoi naidezvous pas un homme qui na pas de frères ?
2. Un sorbier solitaire a du moins un feuillage épais. Je vais seul, sans secours de personne. Estce que les hommes font défaut ? Non ; mais ils ne sont pas pour moi ce que seraient des parents portant le même nom de famille. Ah ! voyageurs, pourquoi ne vous joignezvous pas à moi ? Pourquoi naidezvous pas un homme qui na pas de frères ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant VII
120. KAO KIOU
Plaintes du peuple contre ladministration dun grandpréfet.
1. O vous qui portez une tunique garnie de peaux dagneaux, avec des manches dont les parements sont de peau de léopard, p.127 vous nous traitez, nous vos sujets, avec trop de sévérité. Nexiste-til donc aucun autre grand préfet (dans les terres duquel nous puissions nous retirer ? Nous voulons vous rester fidèles) à cause de votre grande renommée ( HYPERLINK \l "n060" 60).
2. O vous qui portez une tunique garnie de peaux dagneaux, avec des manches dont les parements sont de peau de léopard, vous nous traitez avec une sévérité trop minutieuse. Estce quil nexiste aucun autre grand préfet ? (Nous voulons vous rester fidèles) à cause de notre ancienne affection pour vous.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant VIII
121. PAO IU
Les habitants de Tsin, obligés de vivre dans les camps au service de lempereur et de laisser leurs terres incultes, se comparent à des outardes obligées de percher sur les arbres, et expriment la crainte que leurs parents ne manquent du nécessaire. Les outardes nayant pas de pouces, ne peuvent se tenir sur les branches.
1. Les outardes font retentir leurs ailes et se rassemblent sur un massif de chênes. Il nest pas permis de négliger les affaires de lempereur, je ne puis semer le millet ; quelle sera la subsistance de mes parents ? O ciel azuré, qui es si loin de nous, quand rentrerai-je dans ma demeure ? p.128
2. Les outardes font retentir leurs ailes et se rassemblent sur un massif de jujubiers. Il nest pas permis de négliger les affaires de lempereur, je ne puis semer le millet ; que mangeront mes parents ? O ciel azuré, ciel si éloigné de nous, quand ce service finiratil ?
3. Les outardes rangées en lignes font retentir leurs ailes, et se rassemblent sur un massif de mûriers. Il nest pas permis de négliger les affaires de lempereur, je ne puis semer le riz ni le sorgho ; de quoi vivront mes parents ? O ciel azuré, ciel si éloigné de nous, quand pourrai-je remplir mes devoirs envers les personnes de ma famille ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant IX
122. OU I
Le prince Où, nommé après sa mort Tchêng kMung, petitfils de « Houân chMu, prince de K im Ou, s est emparé de la principauté de Tsin. Il a les vêtements aux sept emblèmes des tchMu heôu. Il pourrait, dit-il, s arroger lui-même le droit de les porter ; mais il croit plus sûr d en demander l autorisation à l empereur H+ wâng. Il l obtiendra par des présents.
1. Diraton que je n ai pas les vêtements aux sept emblèmes ? p.129 (Je les ai ; mais) ceux qui viennent de l empereur, apportent plus de tranquillité et de bonheur ( HYPERLINK \l "n061" 61).
2. Diraton que je nai pas les vêtements aux six emblèmes ? (Je les ai ; mais) ceux qui viennent de lempereur, donnent plus de tranquillité et de chaleur ( HYPERLINK \l "n062" 62).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant X
123. IOU TI TCHEU TOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc26"k&
Un homme désire recevoir un sage dans sa maison. Mais il est pauvre, et comme un sorbier solitaire qui ne donne pas d ombre. Il craint que le sage ne consente pas à venir sous son toit.
1. Un sorbier solitaire est au côté gauche de la route. Ce sage consentiratil à venir chez moi ? Je laime du fond du cur ; mais comment lui fournirai-je la boisson et la nourriture ?
2. Un sorbier solitaire est au tournant de la route. Ce sage consentiratil à venir se promener avec moi ? Je laime du fond du cur ; mais comment lui fournirai-je la boisson et la nourriture ?
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant XI
p.130 124. KO CHENG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc37"k&
Une femme déplore l absence de son mari engagé dans une expédition militaire, Elle est de pire condition qu une plante grimpante ou rampante, qui trouve toujours un appui. Cependant elle assure que, dût son mari ne revenir jamais, elle n en prendra point dautre.
1. Le dolic couvre les arbustes épineux ; le liseron se répand dans la plaine. Celui qui est lobjet de mon estime, est allé loin dici ; laissée seule, avec quel autre pourraisje demeurer ?
2. Le dolic couvre les jujubiers ; le liseron se traîne sur les tombes. Lobjet de mon estime est loin dici ; laissée seule, avec quel autre goûteraisje le repos ?
3. Notre coussin nuptial garni dornements de corne est très beau et notre couverture de soie à fleurs est brillante. Lobjet de mon estime est allé loin dici ; laissée seule, avec quel autre attendraisje le matin ?
4. Que les jours dété et les nuits dhiver (me paraissent de longue durée ! Cependant, dusséje vivre encore cent ans, je naccepterais pas un second mariage). Même après cent ans, jirais munir à mon époux dans sa dernière demeure.
5. p.131 Que les nuits dhiver et les jours dété (me paraissent de longue durée) ! (Cependant) même après cent ans de vie, jirais munir à mon époux dans son dernier logement (dans la fosse).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, X. Tang foung, Chant XII
125. TSAI LING
Personne najouterait foi à laffirmation de celui qui dirait quon trouve la réglisse, le laceron ou le sénevé sur le mont Cheou iang. De même on doit refuser toute créance à la calomnie.
1. On cueillerait la réglisse au sommet du Cheou iang ! Les histoires qui se racontent, ne doivent pas être admises facilement. Rejetezles, rejetezles ; ne leur donnez pas votre assentiment sans examen. Alors comment les inventeurs de fables arriverontils à leurs fins ?
2. On cueillerait le laceron au pied du Cheou iang ! Les histoires qui se racontent, ne doivent pas être crues facilement. Rejetezles, rejetezles ; ne leur donnez pas votre assentiment sans examen. Alors comment les inventeurs de fables atteindrontils leur but ?
3. p.132 On cueillerait le sénevé à lest du Cheou iang ! Les histoires qui se racontent ne doivent pas être admises facilement. Rejetezles, rejetezles ; ne leur donnez pas votre assentiment sans examen. Alors comment les inventeurs de fables atteindrontils leur but ?
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE XI. TS IN FOUNG
Chant I
126. KIU LIN
Sing kMung, le premier des tái fMu de Ts în qui ait obtenu le titre de tchMu heôu, a des voitures et des chevaux magnifiques ; il est servi par des eunuques. Lun des officiers de sa cour chante cette splendeur, et dans sa joie joue du luth et de la flûte.
1. Le prince a de nombreuses voitures au bruit retentissant, et des chevaux au front marqué dune étoile blanche. Avant de le voir, il faut se faire annoncer par un eunuque.
2. Larbre du vernis croît sur le penchant des collines et le châtaignier dans les vallées. (Chaque arbre croît dans le terrain qui lui convient. Ainsi la joie convient et doit éclater en ce jour). Ayant vu le prince, je massieds en sa présence et joue du luth. Si je ne p.133 me réjouis pas à présent, (quand le ferai-je) ? Peu à peu jarriverai à lâge de quatrevingts ans.
3. Le mûrier croît sur le penchant des collines et le peuplier dans les vallées. Après avoir vu le prince, je massieds en sa présence et joue de la flûte. Si je ne me réjouis pas à présent, (quand le ferai-je) ? Peu à peu la mort approche.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XI. Tsin foung, Chant II
127. SEU TIE
Description dune chasse.
1. Quatre chevaux grisdefer dune belle corpulence sont attelés de front au char du prince ; (deux rênes sont fixées par leurs extrémités sur le devant de la voiture), les six autres sont dans les mains du conducteur.
2. (Les gardiens du parc) font lever ceux des animaux mâles qui conviennent à la saison ; ces animaux sauvages sont gros et gras. Le prince ordonne de diriger son char vers leur côté gauche. Il décoche ses flèches ; ils sont à lui ( HYPERLINK \l "n063" 63).
3. p.134 (Après la chasse, le prince et ses compagnons) se promènent dans le parc situé au nord ; les quatre chevaux montrent quils ont été bien dressés (ou bien, se reposent en marchant lentement). Les chiens de chasse, les uns à long museau, les autres à court museau, se reposent portés sur les voitures légères, dont les chevaux agitent les grelots fixés au mors de leurs brides.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XI. Tsin foung, Chant III
128. SIAO JOUNG
Les S+ jôung barbares de l occident s étant révoltés contre le gouvernement chinois, Sing, prince de Ts în, reçut ordre de marcher contre eux. La femme d un officier décrit le char de guerre, témoigne son estime pour la valeur militaire, et fait des vSux pour le retour de son mari.
1. Le petit char de guerre est moins long (que les autres voitures). Des courroies enroulées avec élégance en cinq endroits affermissent le timon, qui est recourbé comme une voûte. Un anneau mobile (retient les rênes) ; les courroies costales tiennent à lécart p.135 (les deux chevaux extérieurs). Les extrémités des traits sont fixées à la voiture par des anneaux argentés, et sont masquées (par une planche). Dans la voiture est un coussin rayé. Les moyeux sont longs. Elle est traînée par nos chevaux, dont les uns ont le pelage gris-noir et les autres le pied gauche blanc. Je pense à mon seigneur (à mon mari), il est doux comme le jade. Il demeure (comme les barbares de loccident) dans une cabane faite de planches ; mon cur en est ému jusque dans ses replis les plus profonds.
2. Les quatre chevaux mâles sont vigoureux ; six rênes sont dans les mains du conducteur. Les deux timoniers sont lun gris-noir, lautre roux à crinière noire ; les deux chevaux extérieurs sont lun jaune à bouche noire, et lautre entièrement noir. Sur la voiture sont deux boucliers ornés de figures de dragons ; les rênes intérieures des deux chevaux extérieurs sont fixées sur le devant du char au moyen de boucles argentées. Je pense à mon mari ; ce seigneur si doux est dans une ville près des frontières. Quel sera le temps fixé pour son retour ? pourquoi suisje condamnée à déplorer son absence ?
3. p.136 Les quatre chevaux, munis de minces cuirasses de métal, sont attelés de front et marchent bien daccord. Les lances triangulaires ont le pied argenté ; le bouclier aux couleurs variées est très élégant. Le carquois est de peau de tigre. Sur le poitrail des chevaux, les courroies portent des ornements ciselés. Deux arcs sont dans un p.137 même fourreau ; chacun deux est muni dune armature de bambou. Je pense à mon mari ; je me couche, je me lève (sans pouvoir trouver de repos). Cet excellent homme est très paisible ; le renom de sa vertu a grandi graduellement ( HYPERLINK \l "n064" 64).
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, XI. Ts in foung, Chant IV
129. KIEN KIA HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc54"k&
Un homme s efforce vainement d aller trouver quelqu un qui est dans le voisinage. Il est arrêté par les obstacles, et celui qu il cherche n a pas de lieu fixe. Les interprètes supposent dans cette pièce une allusion à un fait quils ne savent pas deviner.
1. Les roseaux et les joncs sont verdoyants ; la rosée se change p.138 en gelée blanche. Celui que je cherche, est en quelque endroit de la rivière. Pour aller à lui, je marche en sens contraire du courant ; mais le chemin est semé dobstacles et fort long. Je marche dans le sens du courant ; mais voilà cet homme immobile au milieu de leau.
2. Les roseaux et les joncs sont luxuriants ; la blanche rosée nest pas encore évaporée. Celui que je cherche est sur la rive verdoyante. Pour aller à lui, je marche en sens contraire du courant ; mais le chemin est semé dobstacles et va en montant. Je marche dans le sens du courant ; mais voilà cet homme immobile au milieu dun îlot.
3. Les roseaux et les joncs sont bons à couper ; la blanche rosée na pas encore disparu. Celui que je cherche est sur la digue de la rivière. Pour aller à lui, je marche en sens contraire du courant ; mais le chemin est semé dobstacles et tourne à droite (fait des détours). Je marche dans le sens du courant ; mais voilà cet homme immobile au milieu dun îlot.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XI. Tsin foung, Chant V
p.139 130. TCHOUNG NAN
Le poète célèbre larrivée du prince de Tsin a Haô. Le mont Tchoung nan est couvert de beaux arbres ; de même le prince porte des vêtements magnifiques, marques de sa dignité de tchMu heôu. Ce prince est peutêtre Siâng kMung, le premier tchou heou de Ts in. (777765).
1. Que voiton sur le mont Tchoung nan ? des catalpas et des pruniers. Notre prince est venu au pied de cette montagne ; il porte une tunique de soie à fleurs sur une tunique garnie de fourrures de renards. Son visage est dun rouge vermeil. Il a bien lapparence dun prince !
2. Que voiton sur le mont Tchoung nan ? des lieux escarpés et des plateaux. Notre prince est venu au pied de cette montagne ; il porte deux vêtements inférieurs, lun orné de haches, lautre orné de diverses broderies. Les pierres de prix suspendues à sa ceinture font entendre un son. Puissetil vivre longtemps, et ne jamais tomber en disgrâce !
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, XI. Ts in foung, Chant VI
p.140 131. HOUANG GNIAO
MOu, prince de Ts in, étant mort, le prince K ng fit immoler sur la tombe de son père, cent soixante dixsept personnes, parmi lesquelles étaient trois hommes remarquables de la famille des Tzèu kik. Le peuple déplore le sort de ces trois victimes. Les oiseaux, ditil, reposent librement sur les arbres ; de même, les hommes doivent avoir la liberté de vivre, et il nest pas permis de les précipiter dans la tombe.
1. Loiseau jaune (peutêtre le loriot) trace dans les airs des sillons qui sentrecroisent, puis il se repose sur un jujubier. Qui accompagne au tombeau le prince Mou ? Cest Tzeu kiu Ien si. Ce Ien si se distinguait entre cent. Arrivé près de la fosse, il tremble de peur. Le ciel nous enlève cet excellent homme. Sil était possible de le racheter, chacun de nous donnerait volontiers cent vies pour le sauver.
2. Loiseau jaune trace dans les airs des sillons qui se croisent, puis il se repose sur un mûrier. Qui accompagne au tombeau le prince Mou ? Cest Tzeu kiu Tchoung hang. Ce Tchoung hang à lui seul vaut autant que cent. Arrivé près de la fosse, il tremble p.141 de peur. Le ciel nous enlève cet excellent homme. Sil était possible de le racheter, chacun de nous voudrait avoir et donner cent vies pour le sauver.
3. Loiseau jaune trace dans les airs des sillons qui se croisent, puis il se repose sur un arbuste épineux. Qui accompagne au tombeau le prince Mou ? Cest Tzeu kiu Kien hou. Ce Kien hou à lui seul vaut autant que cent. Arrivé près de la fosse, il tremble de peur. Le ciel nous enlève cet homme éminent. Sil était possible de le racheter, chacun voudrait avoir et donner cent vies pour le sauver.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XI. Tsin foung, Chant VII
132. CHENN FOUNG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc57"k&
Une femme déplore l absence prolongée de son mari. « Le faucon, ditelle, revient dans la forêt ; mon mari ne revient pas à la maison. Les montagnes et les vallées ont les arbres qui leur conviennent ; moi, je n ai pas lobjet de mes désirs. »
1. Le faucon au vol rapide se retire au nord dans cette épaisse forêt. Tant que je ne vois pas mon seigneur, je suis triste et ne cesse de penser à lui. Comment peutil moublier si longtemps ?
2. p.142 Les montagnes ont des massifs de chênes, et les vallées, des ormes dont lécorce est tachetée de blanc. Tant que je ne vois pas mon seigneur, mon cur inquiet na pas de joie. Comment peut-il moublier si longtemps ?
3. Les montagnes ont des massifs de pruniers, et les vallées, de grands poiriers sauvages. Tant que je ne vois pas mon seigneur, mon cur est triste, et troublé comme celui dun homme ivre. Comment peutil moublier si longtemps ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XI. Tsin foung, Chant VIII
133. OU I
Un ami engage son ami à partir avec lui pour une expédition contre les barbares de loccident ; il lui promet de lui fournir des vêtements, si cest nécessaire.
1. Direzvous que vous navez pas de vêtements ? Je partagerai avec vous lusage de mes tuniques ouatées. Lempereur met des troupes en campagne. Je prépare mes lances ; vos ennemis seront les miens.
2. Direzvous que vous navez pas de vêtements ? Je partagerai p.143 avec vous lusage de mes vêtements intérieurs. Lempereur met des troupes en campagne. Je prépare mes lances, et partirai avec vous.
3. Direzvous que vous navez pas de vêtements ? Je partagerai avec vous lusage de mes vêtements inférieurs. Lempereur met des troupes en campagne. Je prépare ma cuirasse et mes armes ; je voyagerai avec vous.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XI. Ts in foung, Chant IX
134. WEI IANG
Tch ôung éul, fils de Hién, prince de Tsin, ayant été calomnié auprès de son père, se réfugia à la cour de MOu, prince de Ts în, dont la femme était sa sSur. Quinze ans après la mort du prince Hien, Tch oung eut fut appelé à gouverner la principauté, et devint le célèbre Wênn, prince de Tsin. Son neveu, le prince K ng, héritier présomptif du prince MOu, l accompagna à son départ de Ts in, puis composa les deux stances suivantes.
1. Jaccompagne mon oncle maternel jusquau nord de la Wei. Quels présents lui offrirai-je ? Une voiture de tchou heou avec quatre chevaux jaunes ( HYPERLINK \l "n065" 65).
2. p.144 Jaccompagne mon oncle maternel, et tout le temps du voyage, je pense (à ma mère). Quels présents offrirai-je à mon oncle ? Des pierres de prix et des ornements de jade pour sa ceinture.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XI. Tsin foung, Chant X
135. KIUEN IU
Les hommes de talent se plaignent dêtre négligés par le prince.
1. Pour nous (autrefois dans le palais) était une vaste salle (où nous recevions la nourriture). À présent, le prince ne nous offre plus les restes de sa table après aucun repas. Hélas ! la suite ne répond pas au commencement ( HYPERLINK \l "n066" 66).
2. Pour nous quatre plats étaient servis à chaque repas. Maintenant, à aucun repas, nous navons assez pour nous rassasier. Hélas ! la suite ne répond pas au commencement.
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE XII. TCHENN FOUNG
Chant I
136. IUEN K IOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc62"k&
Contre la dissipation habituelle des officiers de Tch enn.
1. p.145 Vous prenez, vos ébats sur le Iuen k iou. Vous y trouvez vraiment du plaisir ; mais votre conduite n est pas belle à voir.
2. Vous battez le tambour au pied du Iuen kiou. Hiver comme été, vous tenez à la main votre plume de héron (comme les danseurs. Cf. pages p.44 et p.78).
3. Vous battez (la mesure sur) le tambourin dargile dans le chemin du Iuen kiou. Hiver comme été, vous tenez à la main votre éventail de plumes de héron (comme les pantomimes).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant II
137. TOUNG MENN TCHEU FENN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc63"k&
Contre les habitudes légères des jeunes gens de Tch enn.
1. Il y a des ormes blancs près de la porte orientale, et des p.146 chênes sur le Iuen k iou. La fille de Tzeu tchoung danse sous ces arbres.
2. On choisit une belle matinée, et l on se donne rendezvous sur le terrain uni qui est au midi. Au lieu de filer son chanvre, la jeune fille danse sur la place publique.
3. Un beau matin, on va se promener, et lon marche en troupe. « Tu me parais belle comme la fleur de la mauve ; tu me donnes une poignée de grains aromatiques. »
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant III
138. HENG MENN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc24"k&
Contentement d un sage qui mène une vie pauvre et obscure.
1. Dans une cabane qui n a pour porte que quelques barres de bois, on peut se reposer à son aise. Auprès d une fontaine qui coule, on peut supporter la faim avec joie.
2. Pour manger du poisson, estil nécessaire davoir une brême p.147 du FleuveJaune ? Pour se marier, estil nécessaire dobtenir la main dune fille de la famille des Kiang qui règnent à Tsi ?
3. Pour manger du poisson, estil nécessaire davoir une carpe du FleuveJaune ? Pour se marier, estil nécessaire dobtenir la main dune fille de la famille des Tzeu qui règnent à Soung ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant IV
139. TOUNG MENN TCHEU TCHEU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc29"k&
Éloge d une femme.
1. Près de la porte orientale, le fossé des remparts peut servir à rouir le chanvre. Avec cette femme aimable, vertueuse et sage, on peut chanter d accord ( HYPERLINK \l "n067" 67).
2. Près de la porte orientale, le fossé peut servir à rouir lortie blanche. Avec cette femme aimable, vertueuse et sage, on peut converser et être daccord.
3. Près de la porte orientale, le fossé peut servir à rouir le jonc p.148 textile. Avec cette femme aimable, vertueuse et sage, on peut parler et être daccord.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant V
140. TOUNG MENN TCHEU IANG HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc04"k&
Vers le soir, à l heure ordinaire des mariages, un jeune homme est allé attendre sa fiancée. À l aube du jour, elle n était pas encore venue.
1. Près de la porte orientale sont des peupliers au feuillage touffu. Le crépuscule du soir était le moment fixé (pour sy rendre), et déjà lÉtoile du matin brille.
2. Près de la porte orientale sont des peupliers au feuillage épais. Le crépuscule du soir était lheure fixée, et déjà lÉtoile du matin brille.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant VI
141. MOU MENN
Le poète donne un avertissement à un méchant homme, qui ne craint pas lopinion publique et ne veut pas se corriger. Il ne lui présente que des objets lugubres, des tombes, des arbustes épineux, des hiboux.
1. À la porte du cimetière sont des arbustes épineux ; on a soin de les couper. Cet homme nest pas bon ; tous les habitants de la p.149 principauté le savent. Ils le savent, et cependant il ne veut pas se corriger ; il en est ainsi depuis fort longtemps.
2. À la porte du cimetière sont des pruniers ; les hiboux sy rassemblent. Cet homme nest pas bon ; je chante pour lavertir. Je chante ; mais il ne fait pas attention à moi. Quand il sera entièrement perdu, il se souviendra de mes avis.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant VII
142. FANG IOU TS IO TCH AO HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc34"k&
Chaque chose possède et garde ce qui lui convient. Moi, j ai perdu mon ami. Les mauvaises langues m ont ravi son cSur.
1. Sur la digue est un nid de pie ; sur la colline croissent dexcellents pois. Qui a circonvenu mon ami ? Mon cur est dans langoisse.
2. Au milieu de la cour du temple des ancêtres, lallée est pavée de grandes briques ; sur la colline croissent dexcellentes plantes à raies de diverses couleurs. Qui a circonvenu mon ami ? Mon cur est dans les tourments.
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant VIII
143. IUE TCHOU
La beauté du visage comparée à la clarté de la lune.
1. La lune à son lever brille dune clarté pure. Ce beau visage est aimable. Sa vue dilate un cur serré par la tristesse. Linquiétude fatigue mon cur.
2. La lune à son lever brille dune clarté pure. Ce beau visage est aimable. Sa vue dissipe la tristesse la plus profonde. Linquiétude agite mon cur.
3. La lune à son lever éclaire la terre. Ce beau visage est brillant. Sa vue dilate un cur serré par le chagrin. Linquiétude accable mon âme.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant IX
144. TCHOU LIN
Le peuple de Tch ênn flétrit la conduite du prince Lîng, qui va à TchMu lîn voir la veuve d un tái fMu de la famille des Hià, dont le fils s appelle Nân.
1. Pourquoi notre prince vatil à Tchou lin ? Il cultive l amitié p.151 de Hia Nan. Il ne va pas visiter Tchou lin ; il cultive lamitié de Hia Nan ( HYPERLINK \l "n068" 68).
2. Il fait atteler de front nos quatre coursiers, et sarrête dans la plaine de Tchou lin. Il fait atteler de front nos quatre jeunes coursiers, et le matin il déjeune à Tchou lin.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XII. Tchenn foung, Chant X
145. TCHE POUO HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc55"k&
Douleur causée par l absence d un ami.
1. Dans ce marais, le long de la digue, le jonc croît avec le nénufar. Il est un homme distingué ; (son absence afflige mon cSur). Quel remède chercherai-je à ma blessure ? Je ne puis penser à aucune affaire, ni le jour ni la nuit. De mes yeux, de mes narines, leau coule comme la pluie.
2. Dans ce marais, le long de la digue, le jonc croit avec la valériane. Il est un homme distingué, grand, noble, aux cheveux bouclés. Je ne puis penser à aucune affaire, ni le jour ni la nuit ; mon cur est sans cesse dans la tristesse.
3. Dans ce marais, auprès de la digue, le jonc croît avec la fleur du nénufar. Il est un homme distingué, grand, noble, majestueux. Je ne puis penser à aucune affaire, ni le jour ni la nuit. Je me tourne et me retourne, la tête appuyée sur mon oreiller.
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE XIII. KOUEI FOUNG
Chant I
146. KAO K IOU
Le prince de Kouéi cherche à briller par le luxe de ses vêtements, et néglige les affaires publiques.
1. Vous revêtez la tunique garnie de peaux dagneaux pour aller vous promener, et la tunique garnie de peaux de renards pour donner audience. Comment ne penseraisje pas à vous ? Mon esprit, tourmenté par linquiétude, est tout occupé de vous ( HYPERLINK \l "n069" 69).
2. Vous revêtez la tunique garnie de peaux dagneaux pour vous promener çà et là, et la tunique garnie de peaux de renards pour demeurer dans votre salle daudience. Comment ne p.153 penseraisje pas à vous ? Mon cur est comme blessé par le chagrin.
3. Votre tunique garnie de peaux dagneaux est luisante, et brille quand le soleil paraît. Comment ne penseraisje pas à vous ? Au fond du cur, jéprouve comme la douleur dune blessure.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XIII. Kouei foung, Chant II
147. SOU KOUAN
Le poète déplore le manque de piété filiale et lhabitude de ne plus porter le deuil durant trois années après la mort des parents.
1. Que je désirerais voir le bonnet blanc, et un homme devenu maigre à cause de son application à remplir les observances du deuil ! Mon cur est dans laffliction.
2. Que je désirerais voir le vêtement blanc ! Mon cur éprouve comme la douleur dune blessure. Jirais demeurer avec le sage (qui garderait ainsi le deuil durant trois années).
3. Que je désirerais voir les genouillères blanches ! Mon cur est comme serré par la tristesse. Je ne ferais quun cur et quune âme avec ce sage ( HYPERLINK \l "n070" 70).
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, XIII. Kouei foung, Chant III
148. SI IOU TCHANG TCHOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc02"k&
Le peuple, opprimé par ses chefs, porte envie aux êtres privés de sentiment et exempts de souffrance.
1. Dans la vallée croît le carambolier ; ses rameaux sont tendres et flexibles. Il est jeune, beau et luisant. (Arbuste), je te félicite d être dépourvu de sentiment.
2. Dans la vallée croit le carambolier ; ses fleurs sont tendres et flexibles. Il est jeune, beau et luisant. (Arbuste), je te félicite de navoir pas de famille.
3. Dans la vallée croît le carambolier ; ses fruits sont tendres et délicats. Il est jeune, beau et luisant. (Arbuste), je te félicite de navoir pas de famille.
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, XIII. Kouei foung, Chant IV
149. FEI FOUNG
Le ciel ne manifeste pas son courroux et ne déchaîne pas les vents ; les voyages noffrent ni difficulté ni danger. Cependant le poète éprouve un profond chagrin. Cest que les voyageurs sont rares sur la route de la capitale de lempire. Lempereur ne conserve plus quune ombre de pouvoir, et peu de sujets fidèles se rendent à sa cour. Celui qui fait cuire un poisson, se prépare un mets excellent ; de même celui qui rend honneur et obéissance à lempereur, obtient de grands avantages.
1. Le vent ne souffle pas avec fureur, la voiture dans sa course p.155 néprouve pas de cahots violents. Cependant, quand je considère la route de Tcheou, mon cur est ému de douleur.
2. Le vent ne tourbillonne pas, la voiture néprouve pas de cahots violents. Néanmoins, quand je considère la route de Tcheou, mon cur est dans laffliction.
3. Quelquun atil un poisson à faire cuire ? Je lui laverai sa chaudière : Quelquun veutil aller à loccident (à Hao, la capitale de lempire) ? Je lencouragerai par mes chants.
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE XIV. TSAO FOUNG
Chant I
150. FEOU IOU HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc25"k&
Le poète compare les hommes frivoles à un insecte de la famille des scarabées, dont les ailes sont brillantes et la vie ne dure qu un jour. Il voudrait les attirer à lui et les instruire.
1. Les ailes du feou iou sont comme un vêtement neuf et brillant. Mou cur est triste. Que cet homme frivole vienne demeurer chez moi.
2. p.156 Les ailes du feou iou sont comme un vêtement aux couleurs variées. Mon cur est triste. Que cet homme frivole vienne demeurer chez moi.
3. Le feou iou sort de la terre ; sa robe de chanvre est blanche comme la neige. Mon cur est triste. Que cet homme frivole vienne demeurer chez moi.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XIV. Tsao foung, Chant II
151. HEOU JENN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc17"k&
Le prince augmente beaucoup le nombre des officiers, donne les charges à d indignes favoris, et laisse les hommes de mérite dans l obscurité et l indigence.
1. Ces dignitaires chargés de recevoir à la cour les hôtes et les visiteurs portent la lance et lépieu. (Audessous deux), ces hommes vils (les grands préfets), au nombre de trois cents, portent des genouillères rouges.
2. Le pélican, immobile sur le barrage, ne mouille pas ses ailes. # Ainsi, ces hommes vils ne font rien qui soit en rapport avec le magnifique vêtement dont ils sont parés.
3. p.157 Le pélican, immobile sur le barrage, ne mouille pas son bec. Ces hommes vils ne font rien qui réponde à la faveur dont ils jouissent.
4. Au midi, sur la montagne, la végétation est luxuriante, et le matin on voit des vapeurs sélever. (La cour du prince est pleine dindignes ministres, et ladministration est mal réglée). La plus jeune des filles du prince est délicate et belle ; cependant elle meurt de faim (cest-à-dire les hommes de bien sont entièrement négligés).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XIV. Tsao foung, Chant III
152. CHEU KIOU
La huppe ne quitte pas le mûrier et soigne assidûment tous ses petits. De même, bien que les hommes et les circonstances changent avec la même mobilité que les petits de la huppe, le sage ne sécarte jamais de la voie de la vertu, et remplit fidèlement tous ses devoirs.
1. La huppe reste sur le mûrier ; ses petits sont au nombre de sept. Lhonnête homme, le vrai sage tient toujours la même conduite. Sa conduite est toujours la même, parce que son cur est comme enchaîné au devoir.
2. La huppe reste sur le mûrier ; ses petits sont sur le prunier. p.158 Lhonnête homme, le vrai sage porte une ceinture de soie de couleur naturelle. Sa ceinture est de soie simple ; son bonnet de peau est gristacheté.
3. La huppe reste sur le mûrier ; ses petits sont sur le jujubier. Lhonnête homme, le vrai sage est irréprochable dans sa conduite. Sa conduite est irréprochable ; il réforme toute notre principauté.
4. La huppe reste sur le mûrier ; ses petits sont sur le coudrier. Lhonnête homme, le vrai sage réforme la conduite de tous les habitants de cette principauté. Il réforme la conduite de tous les habitants ; pourquoi ne continueraitil pas ainsi dix mille ans ?
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XIV. Tsao foung, Chant IV
153. HIA TSIUEN
La dynastie des Tcheou est en décadence. Lautorité de lempereur, semblable à une eau glaciale ; est plus nuisible quutile aux peuples de lempire.
1. Une eau glaciale coule de cette source et arrose les touffes p.159 du grand millet. Dès mon réveil, je soupire et gémis, à la pensée de la capitale de lempire ( HYPERLINK \l "n071" 71).
2. Une eau glaciale coule de cette source et arrose les touffes de larmoise. Dès mon réveil, je soupire et gémis, au souvenir de la capitale de lempire ( HYPERLINK \l "n072" 72).
3. Une eau glaciale coule de cette source et arrose les touffes de lachillée. Dès mon réveil, je soupire et gémis, au souvenir de la grande capitale ( HYPERLINK \l "n073" 73).
4. (Autrefois) le millet était beau ; la pluie larrosait en temps opportun. Toutes les principautés jouissaient des bienfaits de lempereur, et le prince de Siun leur venait en aide ( HYPERLINK \l "n074" 74).
HYPERLINK \l "table" @LIVRE XV. PIN FOUNG
Chant I
p.160 154. TS I IUE HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc21"k&
1. Au septième mois (d après le calendrier des Hia, qui faisaient commencer l année civile avec le deuxième mois lunaire après celui où tombait le solstice dhiver), Antarès du Scorpion sécarte du méridien (vers le soir). Au neuvième mois (de lannée des Hia, le père de famille) distribue des vêtements (dhiver aux personnes de sa maison). Au premier mois de lannée (daprès le calendrier des Tcheou, cest-à-dire au mois lunaire où tombe le solstice dhiver), souffle un vent froid. Au deuxième mois (de lannée des Tcheou), lair est glacial. Sans vêtements chauds, sans habits de laine, pourraiton atteindre la fin de lannée (des Hia, ou le deuxième mois lunaire après celui du solstice dhiver). Au troisième mois (des Tcheou), on va préparer la charrue. Au quatrième mois (des Tcheou), on va labourer la terre. Avec ma femme et mes enfants, p.161 # je porte des vivres aux travailleurs dans les champs qui sont au midi. Quand linspecteur des travaux des champs arrive, il est content ( HYPERLINK \l "n074a" 74a).
2. Au septième mois de lannée (des Hia), Antarès sécarte du méridien vers le soir. Au neuvième mois (des Hia), on distribue les vêtements dhiver. # Au printemps, quand lair devient tiède et que le loriot commence à chanter, les femmes prennent leurs élégantes corbeilles, et suivant les petits sentiers, cherchent les feuilles tendres du mûrier. HYPERLINK "coutumes_matrimoniales.doc" \l "n73"¡% Quand les jours du printemps sont devenus plus longs, elles vont en grand nombre cueillir l armoise blanche (pour les vers à soie.). Le cSur de la jeune fille est triste, (elle pense que bientôt elle devra quitter ses parents) ; le temps approche où le fils du prince viendra la chercher pour célébrer leurs noces.
3. Au septième mois (de lannée des Hia), Antarès passe au méridien vers le soir. Au huitième mois, on recueille les joncs et p.162 les roseaux (et lon en fait des clayons pour les vers à soie). À lépoque où lon nourrit les vers à soie, on enlève les branches des mûriers ; on coupe avec la hachette celles qui sécartent le plus du tronc ou qui sélèvent le plus haut. Aux jeunes mûriers on enlève seulement les feuilles. Au septième mois, la piegrièche se fait entendre. # Au huitième mois, on commence à filer le chanvre. On teint la soie et le chanvre, partie en noir, partie en jaune. Mon étoffe rouge est très brillante ; on en fera des vêtements pour le fils du prince.
4. Au quatrième mois (de lannée des Hia), la plante iao (peut-être le polygala) a de la graine. Au cinquième mois, la cigale crie. Au huitième mois, on récolte les grains. Au dixième mois, les feuilles tombent des arbres. Au premier mois (de lannée des Tcheou, au mois où tombe le solstice dhiver), on va chasser aux blaireaux. On prend les renards ; de leurs peaux on fait des tuniques pour le fils du prince. Au deuxième mois, on se réunit et lon continue le vigoureux exercice de la chasse. Les chasseurs ont pour eux les jeunes sangliers dun an ; ils offrent au prince ceux de trois ans.
5. p.163 Au cinquième mois (de lannée des Tcheou), la sauterelle remue les pattes (saute et fait du bruit avec les pattes). Au sixième mois, le grillon champêtre agité ses ailes ; au septième, il est dans la plaine ; au huitième, il est sous le bord du toit ; au neuvième, il est dans la maison. # Au dixième mois, le grillon domestique pénètre sous mon lit. On bouche les fentes ; on enfume les rats. On ferme bien les fenêtres qui regardent le nord ; on enduit les portes de terre glaise. Plein de compassion pour ma femme et mes enfants, je leur dis : « La nouvelle année approche ; retironsnous et demeurons dans cette maison. »
6. Au sixième mois (de lannée des Tcheou), on mange des prunes et du raisin. Au septième mois, on fait cuire des mauves et des pois. Au huitième mois, on abat les jujubes. Au dixième mois, on recueille le riz ; on en fait une liqueur qui sera bonne à boire au printemps, et soutiendra les forces des vieillards aux longs p.164 sourcils. Au septième mois, on mange des melons. Au huitième mois, on coupe les courges. Au neuvième mois, on recueille le grain du sésame. On cueille le laiteron, on coupe lailante pour faire du feu, et lon prépare la nourriture de nos laboureurs.
7. Au neuvième mois (de lannée des Tcheou), on bat le jardin potager et on le transforme en aire. Au dixième mois, on apporte dans laire les grains récoltés, les deux sortes de millet à panicules, le millet tardif, le millet hâtif, le sésame, les pois, le blé. # « Oh ! mes laboureurs, tous nos grains sont recueillis. # Allons à la ville ou au village, et donnons nos soins à nos bâtiments. # Le jour recueillons de la paille, le soir faisons des cordes ; hâtonsnous de monter sur les toits (et de les réparer. Au printemps) nous commencerons à semer les différents grains ( HYPERLINK \l "n075" 75). »
8. p.165 Au deuxième mois (de lannée des Tcheou), on casse la glace à coups redoublés ; au troisième mois, on la transporte dans la glacière. Au quatrième mois, de bon matin, on offre en sacrifice un agneau et des poireaux. Au neuvième mois, lair est froid, le givre se forme. # Au dixième mois, un terrain est aplani et nettoyé ; on apporte deux amphores de vin, et lon dit : « Tuons un agneau, allons à la salle de notre prince, (emplissons de vin) cette corne de rhinocéros, et la tenant levée, souhaitons au prince dix mille ans de vie, une vie sans fin. »
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XV. Pin foung, Chant II
155. TCHEU HIAO
Où wâng, fondateur de la dynastie des TcheMu, après avoir ravi l empire à Tcheóu, chargea ses deux frères Kouàn chOu et Ts ái chOu de surveiller Où kng, fils du tyran Tcheou. à qui il avait laissé une petite principauté. Après la mort de Ou wang, son fils Tch êng wâng gouverna l empire avec l aide de TcheMu kMung, frère de Ou wang. Ou keng se révolta contre le nouvel empereur. Il fut soutenu par Kouan chou et Ts ai chou, qui accusèrent leur frère Tcheou koung d infidélité envers Tch eng wang, leur commun neveu. Tcheou koung prit les armes, défit les rebelles et mit à mort Ou keng et Kouan chou. Dans les stances suivantes, il rend compte de sa conduite à Tcheng wang, pour dissiper les soupçons que la calomnie avait fait naître contre lui dans lesprit de son neveu. Il se compare à un oiseau ; son nid est la maison ou la dynastie des Tcheou, à laquelle il donne tous ses soins. Il compare Ou keng à un hibou, qui lui à ravi ses petits, à savoir, ses deux frères Kouan chou. et Tsai chou, et sest efforcé de détruire son nid.
1. Hibou, hibou, après mavoir enlevé mes petits, ne détruis pas p.166 ma maison (mon nid). Je déplore amèrement le sort de ces petits que javais nourris avec tendresse et sollicitude.
2. Avant que les nuages annonçassent la pluie, jai enlevé de lécorce à la racine de ce mûrier, et lié solidement la fenêtre et la porte de ma demeure (de mon nid. Je disais) : « O hommes qui passez sous mon nid, quelquun de vous oseratil à présent moutrager ? »
3. Mes griffes (et mon bec) ont travaillé péniblement à arracher des joncs, à réunir des matériaux (pour mon nid) ; mon bec en est tout déchiré. Je me disais : « Je nai pas encore dhabitation, (il faut en construire une sans retard). »
4. (Dans ce travail) mes plumes ont été usées et ma queue diminuée. Cependant, ma maison est en péril, elle est battue par le vent p.167 et la pluie, (la calomnie menace de me perdre dans lesprit du prince, et de renverser par ce moyen la puissance de notre famille). Je ne puis que pousser un cri dalarme.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XV. Pin foung, Chant III
156. TOUNG CHAN HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc08"k&
Tcheou koung, revenu de son expédition contre Où kng, exprime ses sentiments et ceux de ses soldats. Voyez le chant précédent.
1. Je suis allé aux montagnes de l est, et resté longtemps sans revenir à la maison. Pendant mon retour, une pluie fine est tombée. Au moment où dans lest jai reçu lordre de revenir, je pensais à louest avec tristesse. Aussitôt jai préparé mes vêtements ordinaires, heureux (de quitter le costume militaire, et) de ne plus voir ni rangs ni bâillons. (En chemin, considérant le ver à soie, je me disais) : « Cet insecte demeure et se meut dans le champ de mûriers. Moi, je passe ici la nuit, loin de ma maison, de ma femme et de mes enfants. Mais du moins je suis encore vivant sous mon char de guerre, cest-à-dire je ne suis pas mort. »
2. Je suis allé aux montagnes de lest, et resté longtemps sans p.168 revenir à la maison. Pendant mon retour, une pluie fine est tombée. (En chemin je me disais) : « (Ma maison sera sans doute abandonnée). Les courges pendront au bord du toit. La cloporte sera à lintérieur, et laraignée à la porte. Tout autour, les cerfs auront battu le terrain. Le ver luisant y promènera sa lumière la nuit. Javais des sujets de crainte, mais aussi des sujets de joie.
3. Je suis allé aux montagnes de lest, et resté longtemps sans revenir à la maison. Pendant mon retour, une pluie fine est tombée. La cigogne chantait sur un nid de fourmis. Ma femme soupirait à la maison. (En prévision de mon retour), elle avait arrosé et balayé la terre, et bouché les fentes. Soudain je suis revenu de lexpédition. Les coloquintes pendaient séparées les unes des autres aux branches du châtaignier. Je navais pas vu ma maison depuis trois ans.
4. p.169 Je suis allé aux montagnes de lest, et resté longtemps sans revenir à la maison. Pendant mon retour, une pluie fine ma accompagné. # Quand le loriot vole, ses ailes brillent. # Quand la jeune fille va célébrer ses noces, elle a des chevaux jaunes ou roux tachetés de blanc. Sa mère lui lie la serviette à la ceinture. Mille ornements lenvironnent. Si les nouveaux époux sont si heureux, quelle nest pas la joie des anciens, (quand ils se revoient après une longue séparation) ?
HYPERLINK \l "table" @I. Kouo foung, XV. Pin foung, Chant IV
157. P OUO FOU
Les soldats, au retour de l expédition dirigée coutre Où kng, font l éloge de TcheMu kMung. Il leur a imposé de grandes fatigues, disentils, mais uniquement dans l intérêt de l empire ; et ils s en réjouissent.
1. Après avoir cassé ma hache, jai encore ébréché ma cognée. (Malgré tant de fatigues, je suis content). Tcheou koung, par son expédition dans lest, a rétabli lordre dans tout lempire. Plein de commisération pour nous, hommes du peuple, il nous a rendu le plus signalé service.
2. p.170 Après avoir brisé ma hache, jai encore ébréché mon ciseau. Tcheou koung, par son expédition dans lest, a transformé tout lempire. Il a signalé sa commisération envers le peuple dune manière éclatante.
3. Après avoir cassé ma hache, jai encore ébréché ma cognée. Tcheou koung, par son expédition dans lest, a affermi lunion des peuples de lempire. Il a signalé excellemment sa compassion envers nous tous.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XV. Pin foung, Chant V
158. FA KO HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc65"k&
Les habitants de l est se réjouissent de l arrivée de Tcheou koung. Depuis longtemps, disentils, ils désiraient le voir, et ne pouvaient obtenir ce bonheur. À présent, il leur est si facile de le voir qu il est facile à un homme de tailler un manche de hache, quand il a une hache, ou de se marier, quand il a un entremetteur.
1. Pour tailler un manche de hache, que fautil ? Il faut une hache (munie de son manche). Pour avoir une épouse, que fautil ? Il faut un entremetteur.
2. p.171 Quand je taille un manche de hache, jai le modèle près de moi. (Ce modèle est le manche de la hache qui me sert dinstrument. Si jai un entremetteur, il mest facile davoir une femme). Je vais au devant de cette jeune fille (que lentremetteur ma trouvée) ; les vases sont déjà rangés en ordre pour les offrandes (tout est prêt pour la cérémonie du mariage).
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XV. Pin foung, Chant VI
159. KIOU IU
Les habitants de lest, apprenant que Tcheou koung doit les quitter et retourner à la cour, expriment le désir de le retenir au milieu deux. Ils le comparent à un poisson excellent, à un oiseau de passage.
1. Les poissons pris dans le filet à neuf poches sont la brême et le rouget. Nous avons le bonheur de posséder ce prince qui porte la robe et les insignes de sa haute dignité.
2. Loie sauvage dans son vol longe les îlots (et sarrête peu de temps). Ce prince natil pas sa demeure où il doit retourner ? Chez vous (habitants de lest), il est venu passer deux nuits seulement.
3. Loie sauvage dans son vol longe la terre ferme. Ce prince une fois parti ne reviendra plus. Chez vous il est venu passer deux nuits seulement.
4. p.172 Deux nuits nous lavons eu avec son vêtement royal au milieu de nous. Que notre prince ne retourne pas chez lui, et ne laisse pas nos curs dans laffliction.
HYPERLINK \l "table" @
I. Kouo foung, XV. Pin foung, Chant VII
160. LANG POUO
Le loup devenu vieux trébuche souvent ; sa queue et la peau qui pend sous son cou ont une longueur démesurée et embarrassent sa marche. Tcheou koung, au milieu de grandes et nombreuses difficultés, na jamais fait un faux pas.
1. Lorsquun vieux loup avance, la peau qui pend sous son cou arrête le mouvement de ses pattes de devant ; alors (il recule, mais sa queue se prend entre ses pattes de derrière. Tcheou koung, poli, grand, admirable, avec ses sandales rouges marche dun pas ferme et assuré.
2. Lorsquun vieux loup recule, sa queue se prend entre ses pattes de derrière ; alors (il essaie davancer, mais) la peau qui pend sous sou cou embarrasse ses pattes de devant. Tcheou koung, toujours poli, grand, admirable, conserve intacte sa bonne renommée.
HYPERLINK \l "table" @
DEUXIÈME PARTIE
SIAO IA
Ià signifie tchéng correct, convenable, bienséant. Siaò ià Ce qui convient dans les circonstances ordinaires. Tà ià Ce qui convient dans les grandes circonstances. Deuxième partie du Cheu king : Siao ia. Troisième partie du Cheu king : Ta ia.
Les chants qui composent ces deux parties du Cheu king, étaient exécutés à la cour impériale, les premiers, Siaò ià, dans les festins, les seconds, Tà ià, dans les réunions des princes tchMu heôu et dans les cérémonies en l honneur des ancêtres. Les uns et les autres étaient réservés à l empereur. Les princes et même les ministres d État se sont quelquefois permis d en faire usage ; mais c était une usurpation, un abus introduit par suite de la décadence de la dynastie des Tcheou.
Le Siaò ià se divise en huit chu décades ou huit livres contenant chacun dix chants et désignés respectivement par les premiers mots du premier chant.
Les vingtdeux premiers chants célèbrent des faits qui se passèrent sous les règnes de Wenn wang, de Ou wang et de Tcheng wang, et lon pense que Tcheou koung en est lauteur.
LIVRE I. LOU MING
II. Siao ia, I. Lou ming, Chant I
p.174 161. LOU MING
Lempereur donne un festin à ses ministres et aux envoyés des princes feudataires. Il compare ses invités à une troupe de cerfs qui brament ensemble et broutent lherbe dans la plaine.
1. Les cerfs brament de concert et broutent le cresson dans la plaine. Jai dexcellents convives ; pour eux on touche le luth, on joue de la flûte. On joue de la flûte ; toutes les lamelles retentissent. Des corbeilles pleines de présents sont offertes aux convives. Ils maiment, ils menseigneront la grande voie (les principes de la sagesse).
2. Les cerfs brament de concert et broutent larmoise dans la plaine. # Jai dexcellents convives ; leur vertu brille dun grand éclat. Ils apprennent au peuple à ne pas se conduire dune manière abjecte ; ils sont la règle et le modèle des officiers. Jai un vin exquis ; je p.175 loffre dans ce festin à mes excellents convives, afin quil se réjouissent.
3. Les cerfs brament de concert et broutent la plante kîn dans la plaine. Jai dexcellents convives ; pour eux on touche le luth et la guitare. On touche le luth et la guitare ; la concorde et lallégresse règnent, la réjouissance se prolonge. Jai un vin exquis ; je le sers dans ce banquet à mes excellents convives, afin de réjouir leurs curs ( HYPERLINK \l "n076" 76).
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, I. Lou ming, Chant II
162. SEU MEOU
Un officier exprime son dévouement envers lempereur et son affection envers ses parents. Ce chant, disent les interprètes, a été composé, non par cet officier lui-même, mais par un autre, et chanté en son honneur dans un festin qui lui fut offert à la cour.
1. Mes quatre chevaux ont voyagé sans cesse, parcourant les longs détours de la grande route. Comment naurais-je pas désiré retourner à la maison ? Mais je ne pouvais négliger le service de lempereur. Mon cur était dans laffliction.
2. p.176 Mes quatre chevaux ont couru sans cesse ; nombreux étaient les coursiers blancs à crinière noire. Comment nauraisje pas désiré retourner à la maison ? Mais je ne pouvais négliger le service de lempereur ; je navais pas le temps de prendre un peu de relâche, même à genoux.
3. Les tourterelles vont çà et là ; tantôt elles volent, tantôt elles se posent sur les arbres. Elles se rassemblent sur un massif de chênes. Je ne pouvais négliger les affaires de lempereur ; je navais pas le temps de soigner mon père.
4. Les tourterelles vont çà et là ; tantôt elles volent, tantôt elles sarrêtent. Elles se rassemblent sur un massif de lyciets. Je ne pouvais négliger les affaires de lempereur ; je navais pas le temps de soigner ma mère.
5. Mes quatre coursiers blancs à crinière noire couraient avec rapidité. Comment nauraisje pas désiré retourner à la maison ? p.177 Voilà pourquoi jai composé ce chant, et viens exprimer mon désir de donner mes soins à ma mère.
II. Siao ia, I. Lou ming, Chant III
163. HOUANG HOUANG TCHE HOUA
Éloge dun officier qui, chargé dune mission par lempereur, part avec une suite nombreuse, voyage en toute hâte, et demande partout des renseignements et des avis.
1. Léclat des fleurs resplendit partout, sur les plateaux des montagnes et dans les plaines basses. Ainsi les voyageurs (lenvoyé et ses compagnons) partent nombreux et marchent rapidement. Ils sont dans une sollicitude continuelle, comme sils se croyaient incapables de remplir leur mission.
2. Mes chevaux sont tous jeunes et vigoureux ; leurs six rênes sont luisantes. Je presse, je fouette mes coursiers. Je vais partout demander des renseignements et des avis.
3. Mes chevaux sont tous gris tachetés ; leurs six rênes sont flexibles comme des fils de soie. Je vais partout chercher des renseignements et des avis.
4. p.178 Mes chevaux sont tous blancs et ont la crinière noire ; leurs six rênes paraissent luisantes. Je presse, je fouette mes coursiers ; je vais partout solliciter des renseignements et des conseils.
5. Mes chevaux sont tous gris pommelés ; leurs six rênes vont bien ensemble. Je presse, je fouette mes coursiers ; je vais partout, interroger et délibérer.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, I. Lou ming, Chant IV
164. TCHANG TI
Lempereur, dans un festin offert à ses frères, fait léloge de lamitié fraternelle.
1. La fleur du prunier nestelle pas plus brillante que toutes les autres ? De même, les frères sont préférables à tous les autres hommes qui sont au monde.
2. Parmi les terreurs de la mort et des funérailles, les frères montrent la plus grande affection. Ils vont sur les hauteurs et dans les vallées chercher les nombreux cadavres de leurs frères.
3. p.179 La bergeronnette sagite dans la plaine ; de même, les frères sont parfois agités par le sort. Alors les meilleurs amis poussent sans cesse des gémissements, (mais ne viennent pas en aide).
4. Lors même que des frères se querellent entre eux dans lintérieur des murs, ils se réunissent toujours pour repousser les attaques du dehors, tandis que les meilleurs amis ne sont daucun secours.
5. Quand les deuils et les troubles ont cessé, et que la paix et la tranquillité sont rétablies, ne seraitil pas déraisonnable destimer daimer moins ses frères que des amis ordinaires ?
6. Je suppose que vos vases de bois soient rangés pour les offrandes et quon boive le vin à longs traits. Quand vos frères sont tous présents, alors règnent la concorde, la joie et la plus tendre affection.
7.p.180 Je suppose que vous, votre femme et vos enfants ; vous vous accordiez comme le luth et la guitare. Quand laccord régnera entre vous et vos frères, alors seulement la bonne intelligence, la joie et le bonheur seront de longue durée.
8. De la concorde avec vos frères dépendent le bon ordre de votre maison, le bonheur de votre femme et de vos enfants. Examinez à fond cette question, réfléchissezy ; et ditesmoi sil nen est pas ainsi.
HYPERLINK \l "table" @II. Siao ia, I. Lou ming, Chant V
165. FA MOU
Lempereur, dans un festin offert aux princes, loue la concorde et lamitié. Le bruit des haches dans la forêt, ditil, le chant des oiseaux, tout dans la nature tend à lharmonie, et invite lhomme à cultiver lamitié.
1. Le bruit des haches retentit en cadence dans la forêt. Les oiseaux chantent de concert. Du fond de la vallée ils vont sur la cime des grands arbres. Ils se répondent et sappellent lun lautre. Voyez donc, un oiseau sait par son chant appeler un compagnon. # Comment un homme ne rechercheraitil pas lamitié dun autre p.181 homme ? (Sil le fait) les esprits lexauceront ; il aura toujours la concorde et la tranquillité.
2. Le bruit des haches retentit avec force. Mon vin est clarifié et bien pur, et jai des agneaux gras. Jinviterai mes oncles paternels (les grands princes feudataires qui portent le même nom de famille que moi). Si par hasard ils ne viennent pas, jaime mieux que ce soit pour une autre raison que pour celle dun manque dattention de ma part. Oh ! arrosez et balayez proprement (la salle pour le festin) ; servez huit plats sur la table. Jai des agneaux gras. Jinviterai mes oncles maternels (les grands princes feudataires qui ne portent pas le même nom de famille que moi). Si par hasard ils ne viennent pas, jaime mieux que ce soit pour une autre raison que pour celle dune négligence de ma part.
3. On coupe les arbres sur le penchant de la colline. Le vin clarifié est abondant. Les vases de bois sont déjà disposés sur la p.182 table. Tous mes frères (les petits princes) sont présents. Les hommes du peuple négligent les devoirs de lamitié (par avarice) pour épargner leurs aliments secs. (Moi, je traite mes amis avec libéralité). Quand jai du vin, je le fais clarifier ; quand je nen ai pas, jen fais acheter. Je fais battre le tambour et exécuter des chants avec pantomime. Puisque nous avons du loisir, buvons ensemble ce vin pur.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, I. Lou ming, Chant VI
166. TIEN PAO
Les princes et les officiers, invités à la table de lempereur, prient le ciel dacquitter lui-même la dette de leur reconnaissance.
1. Que le ciel vous protège, et vous accorde une prospérité constante et assurée. Quil vous fasse jouir dun bonheur sans mélange, et vous renouvelle sans cesse toutes ses faveurs. Quil vous comble de ses dons, et vous envoie tous les biens en abondance.
2. Que le ciel vous protège et vous fasse jouir dune félicité p.183 constante ; quil vous comble de tous les biens. Que votre conduite soit toujours parfaite, et vous attire toutes les faveurs célestes. Que le ciel vous accorde une grande prospérité, qui ne soit pas seulement passagère, mais dure toujours.
3. Que le ciel vous protège et vous fasse jouir dune prospérité constante. Que vos biens saccumulent, et soient comme une montagne, comme un monticule, comme la crête dune montagne ; comme une haute colline, comme un fleuve dont les eaux, après avoir commencé à couler, ne cessent de croître.
4. Vous choisissez un jour heureux, et après les purifications dusage, vous préparez les dons que vous destinez à vos ancêtres. # Au printemps, en été, en automne et en hiver, vous faites des offrandes aux anciens princes et aux empereurs de votre famille. Vos ancêtres vous disent (par la bouche de leur représentant). « Nous vous accordons une vie longue, une vie sans fin ( HYPERLINK \l "n077" 77). » p.184
5. Les mânes de vos ancêtres sont présents, et vous obtiennent un grand nombre de faveurs célestes. # (Grâce à eux), le peuple est simple, et ne soccupe que de chercher chaque jour sa nourriture. # Les cent familles, tous vos sujets sappliquent à cultiver la vertu daccord avec vous.
6. Comme le croissant de la lune, comme la marche ascendante du soleil, comme lâge des montagnes australes qui ne diminuent ni ne sécroulent jamais, comme la végétation du sapin et du cyprès, votre prospérité durera toujours pleine et entière.
HYPERLINK \l "table" @II. Siao ia, I. Lou ming, Chant VII
167. TSAI WEI
Les soldats de lempereur expriment leurs sentiments à leur retour pour une expédition contre les barbares du nord. Ils marquent les époques par les différents états de la fougère.
1. On cueille la fougère ; la fougère sort de terre (cest le printemps). Quand on parlera de revenir à la maison, lannée touchera p.185 à son terme. Pour nous, plus de maison, plus de famille ; cela, à cause des invasions des Hien iun. Nous naurons pas un instant pour nous reposer, même sur nos genoux, à cause des invasions des Hien iun ( HYPERLINK \l "n078" 78).
2. On cueille la fougère ; la fougère est encore tendre (lannée nest pas très avancée). Quand je pense à (lépoque si éloignée de) notre retour, mon cur est triste. Mon cur est tourmenté par le chagrin ; nous souffrirons la faim et la soif. Tant que notre service ne sera pas terminé et que nous garderons le pays, nous ne pourrons pas même envoyer un messager saluer nos parents.
3. On cueille la fougère ; la fougère est déjà dure (lannée est avancée). Quand on parlera de retour, nous serons au dixième mois de lannée. Les affaires de lempereur ne peuvent être négligées ; nous naurons pas un instant pour nous reposer, même sur nos genoux. Mon cur est plongé dans la tristesse ; je ne reviendrai pas de cette expédition.
4. p.186 Quelle est cette fleur élégante ? Cest la fleur du prunier : Quelle est cette voiture ? Cest la voiture du chef de larmée. Ce char de guerre est attelé ; il est traîné par quatre coursiers robustes. Comment oseraisje me donner du repos ? Chaque mois nous devrons (livrer trois combats et) remporter trois victoires.
5. Les quatre coursiers sont attelés, les quatre coursiers sont très vigoureux. Ce char est celui qui porte le chef de larmée et protège les simples soldats. La marche des quatre coursiers est très régulière. Larc du chef a des extrémités divoire ; son carquois est de peau de veau marin. Comment ne serionsnous pas sans cesse sur nos gardes ? Les Hien iun nous pressent vivement.
6. À notre départ, les saules étaient brillants de verdure. Maintenant que nous retournons à la maison, la neige tombe à gros flocons. Le voyage sera long ; nous souffrons la soif et la faim. p.187 Mon cur est accablé de tristesse ; personne ne connaît nos souffrances.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, I. Lou ming, Chant VIII
168. TCHOU KIU
Nan Tchoung, chef de larmée impériale, reçoit les félicitations de la cour à son retour dune expédition contre les barbares du nord et de louest.
1. Nous avons été avec nos chars (et lavantgarde de larmée) jusquaux pâturages (à plus de cent stades de la capitale. Nan Tchoung a dit) : « De la demeure du Fils du ciel un ordre mest arrivé. » Aussitôt il a appelé le conducteur de sa voiture, lui a ordonné de mettre sur son char les armes et les autres objets, et lui a dit : « Laffaire que lempereur me confie est pleine de difficultés ; la promptitude est surtout nécessaire. »
2. Nous avons été avec nos chars (et le gros de larmée) dans les campagnes audelà des faubourgs de la capitale, (lorsque lavant-garde était déjà arrivée aux pâturages). Nous avons arboré létendard qui est orné de tortues et de serpents et surmonté dune touffe de crin de buf. Comment létendard orné déperviers et létendard orné de tortues et de serpents nauraientils pas flotté (le premier p.188 à lavantgarde, le second au centre de larmée) ? Notre chef était agité par linquiétude (à cause de la responsabilité qui pesait sur lui ; et pour une raison semblable), le conducteur de sa voiture séchait de crainte ( HYPERLINK \l "n079" 79).
3. Lempereur avait ordonné à Nan Tchoung détablir des fortifications dans le pays de Fang. Nos chars étaient nombreux ; nos étendards brillaient, ornés les uns de dragons, les autres de tortues et de serpents. « Le Fils du ciel, dit Nan Tchoung, ma ordonné détablir des fortifications dans le pays de Chouo fang. « Nan Tchoung est redoutable ; les Hien iun ont été chassés. »
4. À notre départ, les deux sortes de millet à panicules étaient à peine en fleur. Maintenant, à notre retour, la neige est tombée et fondue, la route est boueuse. Laffaire dont lempereur nous avait chargés était pleine de difficultés ; nous navons pas eu le temps de nous arrêter un peu et de nous reposer, même sur nos genoux. p.189 Comment naurionsnous pas désiré retourner dans nos foyers ? Mais nous respections la volonté de lempereur (qui avait ordonné cette expédition).
5. (La femme de Nan Tchoung disait) : « Le grillon champêtre crie, la sauterelle bondit (lannée savance). Je ne vois pas encore mon seigneur ; linquiétude agite mon cur. Quand je reverrai mon seigneur, le calme rentrera dans mon cur. » Nan Tchoung est redoutable ; il a dompté sans peine les barbares de louest.
6. Le printemps est revenu, les jours sallongent, et la végétation est très active. Le loriot chante ; une foule de personnes cueillent larmoise (pour les vers à soie). Nous prenons avec nous les chefs des barbares qui doivent être jugés et toute la multitude des prisonniers de guerre, et nous retournons dans nos familles. Nan Tchoung est redoutable ; à présent les Hien iun se tiennent en repos.
HYPERLINK \l "table" @II. Siao ia, I. Lou ming, Chant IX
p.190 169. TI TOU
Au retour dune expédition contre les Hien iun, les femmes des soldats expriment le désir quelles avaient de les revoir et les inquiétudes dont elles étaient tourmentées.
1. Le poirier sauvage est solitaire, et ses fruits sont beaux (lautomne est venu). Le service de lempereur ne peut être négligé. Pour moi les jours se succèdent et sajoutent lun à lautre ; déjà le dixième mois de lannée est arrivé. Mon cur de femme est dans laffliction. Les soldats de lexpédition devraient avoir leur congé.
2. Le poirier sauvage est solitaire, son feuillage est verdoyant (le printemps est revenu). Le service de lempereur ne peut être négligé. Mon cur est dans laffliction. Le végétation est luxuriante. Mon cur de femme est inquiet. Les soldats de lexpédition devraient revenir.
3. Je gravis cette montagne qui est au nord, et jy cueille le lyciet (le printemps touche à sa fin). Le service de lempereur ne peut être négligé. Les parents de mon mari sont inquiets. Les chars en p.191 bois de tan sont usés ; les chevaux nont plus de force. Les soldats de lexpédition doivent nêtre plus loin.
4. Ils nont pas encore chargé leurs voitures, et ne reviennent pas. Mon cur est dans une grande angoisse. Le temps où jespérais les revoir est déjà passé, et ils ne sont pas arrivés ; jen suis très inquiète. Je consulte à la fois la tortue et lachillée ; toutes deux me répondent que mon mari approche. Les soldats de lexpédition sont près dici.
II. Siao ia, I. Lou ming
169a. CHANT X. NAN KAI.
Nan kai, daprès Tchou Hi, était le titre d un air de musique qu on exécutait sur le chng. Selon d autres, il existait sous ce titre une exhortation à la piété filiale, qui s est perdue sous la dynastie des Ts in.
LIVRE II. PE HOUA
169b. CHANT I. PE HOUA.
169c. CHANT II. HOUA CHOU.
Pe houa et Houa chou ; comme Nan kai, selon l opinion de Tchou Hi, étaient les titres de deux airs de musique qu on exécutait sur le chng. Selon d autres, ils désignent des chants dont les paroles se seraient perdues sous les Ts in. Le premier aurait eu pour objet la piété filiale, et le second, lharmonie des saisons.
II. Siao ia, II. Pe houa, Chant III
170. IU LI
Éloge des liqueurs, des poissons et des autres mets servis à un festin.
1. Les poissons passent dans la nasse ; ce sont des chang p.192 (poissons gros et longs dont les ouïes sont jaunes) et des cha (petits poissons qui lancent le sable par la gueule). Notre hôte nous sert une liqueur exquise et abondante ( HYPERLINK \l "n080" 80).
2. Les poissons passent dans la nasse ; ce sont des brèmes et des muges (ou des tanches). Notre hôte nous sert un vin abondant et exquis.
3. Les poissons passent dans la nasse ; ce sont des silures et des carpes. Notre hôte nous sert un vin exquis et abondant.
4. Les mets sont nombreux ; ils sont tous excellents.
5. Les mets sont exquis et de toute espèce.
6. Les mets sont excellents ; ils sont tous de la saison.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, II. Pe houa
170a. CHANT IV. IOU KENG
Titre dun air de musique ou dun chant qui nexiste plus.
II. Siao ia, II. Pe houa, Chant V
p.193 171. NAN IOU KIA IU
Lempereur invite à sa table un grand nombre dhommes distingués, comme on pêche le barbeau. Les convives sattachent à lui, comme les courges sattachent aux branches des arbrisseaux. Ils reviendront volontiers une seconde fois, comme une troupe doiseaux.
1. Au midi (dans le Kiang et la Han) on prend beaucoup de barbeaux sous des paniers renversés. Le maître de la maison a du vin ; ses excellents convives fêtent et se réjouissent.
2. Au midi on prend beaucoup de barbeaux à laide de nasses. Le maître de la maison a du vin ; ses excellents convives fêtent et se réjouissent.
3. Au midi il est des arbres aux branches pendantes. Les concombres doux sy attachent. Le maître de la maison a du vin ; ses excellents convives fêtent et sont contents. p.194
4. Les tourterelles volent çà et là et viennent en grand nombre. Le maître de la maison a du vin ; ses excellents convives fêtent et reviendront encore.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, II. Pe houa
171a. CHANT VI. TCHOUNG MOU.
Titre dun chant ou dun air de musique qui nexiste plus.
II. Siao ia, II. Pe houa, Chant VII
172. NAN CHAN IOU TAI
Lempereur fait léloge des princes et des ministres réunis à sa table. Il les compare aux arbres des forêts, et leur souhaite les faveurs du ciel.
1. Sur les montagnes, au midi croît la plante tai, au nord la plante lai. Convives aimables et distingués, vous êtes les soutiens des États. Convives aimables et distingués, puisse votre vie durer dix mille ans et navoir pas de fin ! ( HYPERLINK \l "n081" 81)
2. Sur les montagnes, au midi croît le mûrier, au nord le peuplier. Convives aimables et distingués, vous êtes la gloire des États. Convives aimables et distingués, puissiezvous vivre dix mille ans, vivre toujours ! p.195
3. Sur les montagnes, au midi croît lailante, au nord le prunier. Convives aimables et distingués, vous êtes les pères du peuple. Convives aimables et distingués, puisse le souvenir de vos vertus se perpétuer toujours !
4. Sur les montagnes, au midi croît le kao, au nord le gniou. Convives aimables et distingués, pourquoi natteindriezvous pas la vieillesse aux longs sourcils ? Convives aimables et distingués, puisse votre vertu être à jamais célèbre !
5. Sur les montagnes, au midi croît le kiu, au nord le iu. Convives aimables et distingués, pourquoi natteindriezvous pas la vieillesse aux cheveux jaunes ? Convives aimables et distingués, puissent les mérites de votre vertu protéger et conserver votre postérité !
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, II. Pe houa
172a. CHANT VIII. IOU I.
Titre dun chant ou dun air de musique qui nexiste plus.
II. Siao ia, II. Pe houa, Chant IX
p.196 173. LOU SIAO
Lempereur fait léloge des princes réunis à sa table. Il souhaite que, semblables à larmoise humectée par la rosée, ils reçoivent les faveurs du ciel.
1. Cette armoise est grande ; sur ses feuilles brillent les gouttes de rosée. La vue de ces princes sages réjouit mon cur. Cette fête, ces joyeux entretiens nous attireront des éloges et sont le gage dun bonheur constant.
2. Cette armoise est grande ; elle est couverte dune rosée abondante. La présence de ces princes sages est pour moi une faveur et un honneur. Leur vertu sans tache leur assure une vie longue et une gloire immortelle.
3. Cette armoise est grande ; elle est humectée par la rosée. Je vois ces princes sages fêter ensemble avec allégresse et cordialité. Ils traiteront bien tous leurs frères, et leur vertu insigne leur méritera une vie longue et prospère. p.197
4. Cette armoise est grande ; elle reçoit la rosée en abondance. Jai vu ces sages princes. Les extrémités des rênes pendaient mollement de leurs mains, et les sonnettes retentissaient daccord à lappui de leurs voitures et aux freins de leurs chevaux. Jen augure pour eux laffluence de tous les biens.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, II. Pe houa, Chant X
174. TCHAN LOU
Lempereur offre un festin aux princes feudataires. Cette faveur impériale est comparée à une rosée abondante, et la tenue respectueuse des princes à la forme élégante des plus beaux arbres.
1. La rosée est abondante ; seule la chaleur du soleil peut la dissiper. Nous buvons à loisir et longtemps jusque pendant la nuit ; personne ne se retirera quaprès avoir bu son soûl.
2. La rosée est abondante sur ces plantes vigoureuses. Nous buvons à loisir et longtemps jusque dans la nuit ; la fête se termine dans les appartements particuliers de lempereur.
3. La rosée est abondante sur ces saules et sur ces jujubiers.p.198 Ces princes sages sont distingués et sincères ; ils sont tous dune vertu remarquable.
4. Cet éléococca et ce catalpa sont chargés de fruits. Ces princes sages sont dun commerce agréable et facile ; (même au milieu dun festin) leur tenue est parfaite.
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE III. TOUNG KOUNG
II. Siao ia, III. Toung koung
175. CHANT I. TOUNG KOUNG.
Lempereur, pour récompenser un prince feudataire, lui offre un festin et lui fait présent dun arc rouge.
1. Larc rouge est débandé ; reçu des mains de louvrier, il a été mis en réserve. Jai un hôte distingué ; je le lui donne de bon cur. Les cloches et les tambours sont préparés ; dès le matin je lui offre un banquet.
2. Larc rouge est débandé ; reçu des mains de louvrier, il a été muni dune armature de bambou (qui lempêche de se déformer). Jai un hôte distingué ; mon cur trouve en lui sa joie. Les p.199 cloches et les tambours sont préparés ; dès le matin je le fais asseoir à ma droite (à la place dhonneur).
3. Larc rouge est débandé ; reçu des mains de louvrier, il a été mis dans un étui. Jai un hôte distingué que jaime du fond du cur. Les cloches et les tambours sont préparés ; dès le matin je lui offre le vin pour la seconde fois.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. Toung koung
176. CHANT II. TSING TSING TCHE NGO. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc53"k&
L armoise prospère dans les terrains qui lui conviennent. De même, le cSur se réjouit à la vue d un sage.
1. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n09301"º% L armoise croit admirablement sur cette colline. En voyant ce sage, je suis content, et remplis les devoirs de lhospitalité envers lui.
2. Larmoise est fort belle sur cet îlot, A la vue de ce sage, mon cur se réjouit.
3. p.200 Larmoise est fort belle sur cette hauteur. À la vue de ce sage, je me réjouis comme si je recevais cinq cents (ou deux cents) coquillages précieux ( HYPERLINK \l "n082" 82).
4. La barque de peuplier, ballottée par les flots, tantôt descend tantôt sélève. (Ainsi mon cur était agité). La vue de ce sage donne le repos à mon âme.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. T oung koung
177. CHANT III. LOU IUE.
HYPERLINK "memoires_historiques_intro.doc" \l "n219"&! Expédition contre les Hien iun, barbares du nord.
1. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n090" º% Au sixième mois de l année, il y eut grand empressement. On prépara les chars de guerre avec leurs quatre chevaux robustes. On y mit les vêtements ordinaires (le bonnet et la tunique de peau que les soldats prennent au moment du combat). Les Hien iun p.201 faisaient une invasion furieuse ; nous devions nous hâter. Lempereur avait ordonné lexpédition pour maintenir lordre et la paix dans lempire ( HYPERLINK \l "n083" 83).
2. Les quatre chevaux noirs de chaque attelage étaient de même force, bien exercés et habitués à suivre toutes les règles. Dès ce sixième mois, nos vêtements militaires furent achevés. Nos vêtements achevés, nous fîmes trente stades par jour. Lempereur avait ordonné cette expédition pour maintenir lautorité du Fils du ciel ( HYPERLINK \l "n084" 84).
3. Les quatre chevaux de chaque voiture étaient grands, corpulents ; ils avaient la tête grosse. Nous avons battu les Hien iun et bien mérité de notre pays. Notre chef a dirigé lexpédition avec une sévère exactitude. Il a dirigé lexpédition et affermi lempire. p.202
4. Les Hien iun, sans mesurer leurs forces, avaient occupé Tsiao et Hou, envahi Hao et Fang, et pénétré jusquau nord de la King. Nos étendards aux figures de faucons étaient déployés ; les bordures de nos bannières aux figures de tortues et de serpents brillaient comme neuves. Dix grands chars de guerre ouvraient la marche.
5. Nos chars de guerre étaient bien équilibrés, également hauts par devant et par derrière. Leurs quatre chevaux étaient robustes ; ils étaient robustes et bien exercés. Ki fou excelle dans ladministration civile et dans le commandement militaire ; il est le modèle de tout l empire.
6. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n115"Ø% Ki fou fête et se réjouit ; il est très heureux. Nous sommes p.203 revenus de Hao ; notre voyage a duré longtemps. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0689" % Ki fou offre à tous ses amis du vin, des tortues grillées, des carpes hachées. Et quel est le principal invité ? C est Tchang Tchoung, le modèle des fils et des frères (l ami de Ki fou).
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. T oung koung
178. CHANT IV. TS AI K I.
Récit d une expédition dirigée par Fang chou contre les barbares du midi, en l année 825, sous Siun wâng.
1. Nous avons cueilli le laiteron (pour nous et pour nos chevaux) dans les champs qui avaient été défrichés soit lannée précédente soit lannée même de lexpédition. Fang chou prit le commandement de larmée. Il avait sous ses ordres trois mille chars de guerre, avec des soldats bien exercés. Il dirigeait la marche, porté sur un char attelé de quatre chevaux de couleur grisnoir. Ses quatre chevaux grisnoir étaient dociles et marchaient daccord.p.204 Son char de guerre était peint en rouge, et couvert dune natte à carreaux. Son carquois était de peau de veau marin. Des rubans fixés par des boucles aux cous de ses chevaux descendaient sur leurs poitrails. De ses mains pendaient les extrémités des rênes.
2. Nous avons cueilli le laiteron dans les champs qui avaient été défrichés lannée précédente, et auprès des bourgs et des villages. Fang chou prit le commandement de larmée. Il avait sous ses ordres trois mille chars de guerre. On voyait briller nos étendards ornés, les uns de dragons, les autres de tortues et de serpents. Les moyeux des roues étaient entourés de lanières rouges, et le joug paré de divers ornements. Les huit sonnettes retentissaient aux extrémités des mors des chevaux. Fang chou portait son costume p.205 officiel. Ses genouillères rouges brillaient. Une agrafe de jade couleur doignon retentissait à sa ceinture.
3. Lépervier vole rapidement et sélève jusquau ciel ; puis il descend et se repose au lieu qui lui convient. Fang chou (semblable à lépervier) prit le commandement de larmée ; il avait trois mille chars de guerre, avec des soldats bien exercés. Fang chou dirigea la marche, avec des cymbales et des tambours. Il rangea ses troupes en ordre de bataille et harangua ses cohortes. Fang chou (donnait ses ordres) avec clarté, (punissait et récompensait) avec justice. Le tambour battait avec lenteur (pour lattaque), et avec force pour la retraite.
4. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n090"º% Barbares méridionaux de King, vous avez été insensés ; vous p.206 vous êtes attaqués à un puissant empire. Fang chou était d un âge très avancé ; mais ses conseils annonçaient encore une grande vigueur. Fang chou dirigea la marche, saisit les chefs qui devaient être soumis à un jugement, et fit une multitude de captifs. Nos chars de guerre étaient nombreux. Ils étaient nombreux, et terribles comme le tonnerre et la foudre. Les ordres de Fang chou étaient clairs, ses récompenses et ses châtiments étaient justes. Il a terrassé les Hien iun (barbares du nord), et les barbares méridionaux de King, frappés dépouvante, sont venus faire leur soumission.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. Toung koung
179. CHANT V. KIU KOUNG.
Lempereur Siun wâng va de Haò à LO iâng, dans le Ho nan actuel. Il y convoque les princes feudataires, reçoit leurs hommages et les conduit à la chasse. Le poète décrit dans les trois premières strophes les préparatifs qui furent faits à Haò avant le départ ; dans la quatrième, larrivée des princes feudataires à Lo iang ; dans les quatre dernières, la chasse et le retour à Lo iang.
1. Nos chars étaient solides et les quatre chevaux bien assortis (également rapides). Les quatre chevaux étaient corpulents. p.207 (Lempereur dit) : « Attelez les voitures ; allons à lest (à Lo iang). » ( HYPERLINK \l "n085" 85)
2. Les voitures de chasse étaient excellentes et leurs quatre chevaux très corpulents. À lest sont les prairies de Fou. Lempereur dit : « Attelez les voitures, et allons chasser. »
3. Les officiers choisirent les hommes pour la chasse ; (seuls) ils faisaient entendre leurs voix. Ils dressèrent (sur les voitures) les étendards, les uns ornés de tortues et de serpents, les autres ornés de dragons et surmontés de touffes de crin de buf, afin de chasser au pied du mont Ngao.
4. Les princes feudataires, sur leurs voitures attelées de quatre p.208 chevaux, arrivèrent à la suite les uns des autres. Avec leurs genouillères de couleur rouge pâle et leurs chaussures dorées, ils se réunirent et se rangèrent par ordre de dignité (dans le palais de Lo iang) ( HYPERLINK \l "n086" 86).
5. Le doigtier et le brassard allaient bien ensemble ; les flèches étaient appropriées à larc. Les archers (des princes), unissant leurs efforts, nous aidèrent à enlever le gibier amassé ( HYPERLINK \l "n087" 87).
6. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4351"Ù% Des quatre chevaux jaunes attelés de front à chaque voiture, les deux qui étaient aux extrémités n inclinaient (ni du côté du timon ni du côté opposé). Le conducteur observait parfaitement les règles de son art. L archer lançait les flèches avec une force capable de transpercer (le gibier).
7. (Après la chasse), les chevaux au repos hennirent, et les étendards se balancèrent mollement au vent. Les piétons et les p.209 conducteurs sabstinrent de crier. La cuisine impériale ne fut pas remplie, (parce que lempereur fit distribuer le gibier aux chasseurs, et en garda peu pour lui).
8. Les officiers impériaux dans leurs courses firent entendre le bruit de leur marche, mais aucun cri. Vraiment lempereur est un prince sage, et il accomplit de grandes choses.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. T oung koung
180. CHANT VI. KI JEU.
Description d une chasse dirigée par l empereur Siun wâng dans le domaine impérial, prés de Haò dans le Chen si actuel.
1. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n287" % Le cinquième jour du cycle est un jour heureux ; nous avons fait des offrandes et des prières au génie protecteur des chevaux. Les voitures de chasse étaient en bon état, et leurs quatre chevaux p.210 très vigoureux. Nous avons résolu de gravir cette grande colline, et dy poursuivre les troupes danimaux sauvages ( HYPERLINK \l "n088" 88).
2. Le septième jour du cycle, qui est un jour heureux, nous avons choisi (pour chaque voiture) quatre chevaux (également rapides ; et nous avons examiné les endroits) où les animaux sauvages se réunissent, où les biches et les cerfs sont en grand nombre. Les bords de la Tsi et de la Tsiu sont les meilleurs endroits pour la chasse impériale.
3. Nous avons vu cette plaine. Les animaux sauvages en remplissaient la vaste étendue. Ils couraient, marchaient, deux ou trois ensemble. Nous avons conduit avec nous tous nos hommes, pour donner une réjouissance au Fils du ciel.
4. Nous avons bandé nos arcs et encoché nos flèches. Ici nous p.211 avons percé de petites laies ; là, tué de grands bufs sauvages. Nous en avons servi la chair avec du vin nouveau à nos visiteurs et à nos hôtes.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. Toung koung
181. CHANT VII. HOUNG IEN.
Le peuple chante les souffrances de sa dispersion sous Li wâng, la joie de son retour sous Siun wâng, la reconstruction des maisons, la tranquil lité dont il jouit. Il se compare aux oies sauvages qui, après les fatigues d un long voyage, trouvent leur repos dans les lieux marécageux.
1. Les oies sauvages dans leur vol font entendre le bruit de leurs ailes. Ces enfants (de notre peuple) dans leurs voyages ont souffert mille fatigues au milieu des déserts. Dans leurs souffrances ils étaient à plaindre. Quelle compassion ne méritaient pas ces hommes privés de leurs femmes, ces femmes privées de leurs maris !
2. Les oies sauvages dans leurs voyages se reposent ensemble au milieu des marais. Les enfants de notre peuple, (revenus sur le sol natal), se sont mis à construire des murs ; ils en ont élevé cinq mille pieds à la fois. Sans doute leur fatigue a été grande ; p.212 mais enfin ils ont eu des habitations commodes pour se reposer ( HYPERLINK \l "n089" 89).
3. Les oies sauvages dans leur vol crient dune voix plaintive ngaô ngaô. (Lorsquils entendront notre chant), les hommes sages (auront compassion de nous, et) diront que nous avons supporté de grandes souffrances ; mais les insensés diront que nous montrons de larrogance.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. Toung koung
182. CHANT VIII. T ING LEAO.
Ce chant est un soliloque nocturne de l empereur. L empereur, qu on croit être Siun wâng, doit recevoir dès le matin, selon l usage, les princes feudataires. Il craint de se lever trop tard et d être surpris au lit par ses illustres visiteurs. Il juge de lheure de la nuit par lapparence des torches quil simagine voir allumées dans la cour du palais. Daprès son appréciation, minuit nest pas encore venu, et déjà il pense entendre les sonnettes des chevaux des princes.
1. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n07701"º%La nuit estelle avancée ? Il n est pas encore minuit. Cependant les torches brillent dans la cour. Les princes arrivent ; j entends les sonnettes aux mors des brides de leurs chevaux ( HYPERLINK \l "n090" 90).
2. p.213 La nuit estelle avancée ? La nuit n est pas encore terminée. Mais dans la cour la lueur des torches commence à pâlir. Les princes approchent ; j entends distinctement les sonnettes de leurs chevaux.
3. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n02903"º% La nuit estelle avancée ? La nuit va faire place au jour. Dans la cour la flamme des torches est mêlée de fumée. Les princes arrivent ; déjà je vois leurs étendards.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, III. Toung koung
183. CHANT IX. MIEN CHOUEL
Le poète déplore lindifférence de ses concitoyens qui ne se mettent pas en peine de faire cesser les troubles du pays. Les cours deau et les oiseaux savent trouver le lieu de leur repos et suivre certaines règles. Les hommes ne savent pas travailler à rétablir la paix et la tranquillité. Les mauvaises langues sont la cause de tout le mal, et personne ne sapplique à les réprimer.
1. Ces fleuves coulent à pleins bords ; ils vont offrir leurs hommages et payer tribut à la mer. Le faucon au vol rapide tantôt fend lair, tantôt se repose. Hélas ! parmi mes frères, mes concitoyens, p.214 mes amis, personne ne veut chercher un remède aux troubles actuels. (Et cependant) qui na pas un père, une mère (dans laffliction à cause de ces désordres) ? ( HYPERLINK \l "n091" 91)
2. Ces fleuves coulent à pleins bords ; leurs eaux sont abondantes. Le faucon au vol rapide tantôt plane, tantôt sélève dans les airs, (et jamais ne se repose. Ainsi) à la pensée de ces hommes qui sécartent de la voie droite, je suis dans une continuelle agitation. Je ne puis ni calmer ni oublier le chagrin de mon cur.
3. Le faucon dans son vol rapide suit le flanc de la colline (il suit la route qui lui est comme tracée par la colline. Les hommes au contraire sécartent du droit chemin). On répand des faussetés ; pourquoi personne ny metil obstacle ? Si mes amis (mes frères et mes concitoyens) veillaient sur euxmêmes avec soin, tant de médisances auraientelles cours ?
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II. Siao ia, III. Toung koung
p.215 184. CHANT X. HO MING.
Le poète propose quatre allégories, dont la signification nest pas très apparente. Daprès Tchou Hi, sous la première, il nous enseigne que la vérité ne doit pas rester cachée ; sous la deuxième, que lapplication des principes doit varier avec les circonstances ; sous la troisième, que les meilleures choses ne sont pas exemptes de défaut ; sous la quatrième, que les plus mauvaises choses ont des qualités louables. Ces quatre allégories et ces quatre enseignements sont les mêmes dans les deux strophes.
1. La cigogne crie dans le marais au milieu des neuf étangs ; sa voix retentit jusque dans les déserts. Le poisson tantôt se cache dans les profondeurs des abîmes, tantôt demeure auprès des îlots (où leau est peu profonde). Ce jardin est agréable ; il est planté de tân, mais à leur pied on ne voit que des feuilles mortes. Les pierres de cette montagne (paraissent grossières, et cependant) on peut en faire des pierres à aiguiser.
2. La cigogne crie dans le marais au milieu des neuf étangs ; sa voix retentit jusque dans le ciel. Le poisson tantôt demeure auprès des îlots, tantôt se cache dans les profondeurs des abîmes. Ce jardin est agréable ; il est planté de tân, mais à leur pied ce ne sont que des mûriers à papier. Les pierres de cette montagne (bien que grossières) peuvent servir à polir les pierres précieuses.
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p.216 LIVRE IV. KI FOU.
185. CHANT I. KI FOU.
Les soldats de larmée ou de la garde impériale se plaignent davoir été retenus longtemps dans une expédition lointaine.
1. Ministre de la guerre, nous sommes les griffes et les dents (les défenseurs) de lempereur. Pourquoi nous avezvous précipités dans le malheur, et réduits à navoir pas de demeure fixe ?
2. Ministre de la guerre, nous sommes les griffes, les soldats de lempereur. Pourquoi nous avezvous précipités dans le malheur, et condamnés à des fatigues sans fin ?
3. Ministre de la guerre, vous navez pas été très perspicace. Pourquoi nous avezvous précipités dans le malheur, et (au mépris des lois) réduit les mères (avancées en âge à aller chercher ellesmêmes leau et le chauffage), à faire tout le travail de la cuisine, (au lieu de recevoir les soins de leurs fils) ? ( HYPERLINK \l "n092" 92)
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II. Siao ia, IV. Ki fou
p.217 186. CHANT II. PE KIU.
Le poète sefforce de retenir un sage. Ny parvenant pas, il le prie de vouloir bien du moins envoyer souvent des messagers.
1. Que le jeune cheval dune blancheur éclatante (dont ce sage a coutume de se servir) mange les plantes qui croissent dans mon aire (transformée en jardin potager). Que je le lie par le pied, par le cou, afin de prolonger la joie de cette matinée. Que le sage dont je parle, goûte ici un repos agréable.
2. Que son jeune cheval dune blancheur éclatante mange les feuilles des haricots qui croissent dans mon aire. Que je le lie par le pied, par le cou, afin de prolonger la joie de cette soirée. Que le sage dont je parle demeure ici, hôte distingué.
3. Que ce jeune cheval dune blancheur éclatante vienne richement paré (ou promptement). (Et alors vous, mon sage ami), vous obtiendrez la dignité de koung ou de heou, et jouirez dun repos et p.218 dun bonheur sans fin. Prenez garde de vouloir aller çà et là ; bannissez la pensée de vivre dans la retraite.
4. Ce jeune cheval dune blancheur éclatante est dans cette vallée déserte. (Il sen va ; il ne veut ni des haricots ni des autres plantes de mon jardin, et se contente dune botte dherbe verte. Son maître est (par ses belles qualités) comme une pierre précieuse. (Sage ami), ne soyez pas avare de vos paroles, comme dautres le sont de lor et des pierres précieuses (envoyezmoi souvent des lettres, des messagers.) ; ne me retirez pas votre affection.
II. Siao ia, IV. Ki fou
187. CHANT III. HOUANG GNIA0.
Un homme étant allé dans un pays étranger avec lintention dy fixer sa demeure, et ny trouvant pas laccueil quil souhaitait, compare les habitants à des oiseaux jaunes qui lui sont nuisibles, et prend la résolution de retourner dans sa patrie.
1. Oiseau jaune, oiseau jaune, ne te pose pas sur le mûrier à papier, ne mange pas mon grain. Les habitants de cette contrée ne veulent pas me bien traiter. Je veux me retirer, je veux retourner dans mon pays ; jirai revoir ma patrie et ma parenté.
2. p.219 Oiseau jaune, oiseau jaune, ne te pose pas sur le mûrier, ne mange pas mon sorgho. Avec les habitants de cette contrée il est impossible de sentendre. Je veux men retourner et rentrer dans mon pays ; jirai revoir tous mes frères.
3. Oiseau jaune, oiseau jaune, ne te pose pas sur le chêne, ne mange pas mon millet. Avec les habitants de cette contrée il est impossible de demeurer. Je veux men retourner et rentrer dans mon pays ; jirai revoir tous mes oncles.
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II. Siao ia, IV. Ki fou
188. CHANT IV. NGO HING KI IE.
Un homme dans lindigence espère trouver du secours auprès dun parent par alliance dans une contrée étrangère. Il entreprend un long voyage. Sur la route, il na pour abri que des ailantes, des arbres qui ont peu de feuillage ; il na pour nourriture que des herbes sauvages. Arrivé chez son parent par alliance, il le trouve marié à une seconde femme, et très indifférent envers lui. Il se détermine à retourner dans son pays.
1. Jai traversé les déserts, nayant dautre abri que des ailantes. À cause de notre affinité, je suis allé pour demeurer chez vous. Vous p.220 ne me donnez pas la nourriture ; je retournerai dans mon pays et dans ma maison ( HYPERLINK \l "n093" 93).
2. Jai traversé les déserts, cueillant un peu de patience pour apaiser la faim. À cause de notre affinité, je suis allé pour loger chez vous. Vous ne me donnez pas à manger ; je veux rentrer dans mon pays et pense au retour.
3. Jai traversé les déserts, cueillant la phytolaque pour me nourrir. Vous navez pas souci de votre ancien parent par alliance ; vous ne cherchez quà plaire à votre nouvelle compagne, non parce quelle est plus riche que la première, mais uniquement parce que cest une autre (le changement vous plaît).
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II. Siao ia, IV. Ki fou
189. CHANT V. SEU KAN.
Lempereur Siun wâng, après avoir fait rebâtir son palais, donna un festin a ses officiers. On y chanta les strophes suivantes, dans lesquelles le poète raconte les travaux de construction, décrit le site et la beauté de l édifice, et souhaite à l empereur des songes heureux et la naissance d enfants nombreux dans la nouvelle demeure.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n530" % (D un côté) la rivière (Foung) forme un demi-cercle p.221 régulier ; au midi est le mont (Tchoung nan) sombre et silencieux. (Les murs de lédifice sont compacts et solides) comme un massif de bambous ; (la charpente est serrée et gracieuse) comme une forêt de pins verdoyants. Que (dans cette demeure) les frères soient unis daffection, et ne trament rien les uns contre les autres !
2.HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0519" % L empereur, héritier et successeur de ses aïeux, a construit ce palais dont les murs ont ensemble cinq mille pieds de longueur ; les portes regardent, les unes l occident, les autres le midi. Ici il habitera et demeurera, il donnera des réjouissances et tiendra ses conseils.
3. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0020"¡% HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n1424" % Les ouvriers disposèrent d abord parfaitement les planches (entre lesquelles ils devaient élever les murs ; puis versèrent dans l intervalle et) battirent avec soin la terre. Le vent et la pluie ny p.222 pénétreront pas ; les oiseaux et les rats ny entreront pas. La présence du souverain rendra ce lieu auguste ( HYPERLINK \l "n094" 94).
4. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0524" % (La grande salle d audience est majestueuse) comme un homme qui se tient avec respect sur la pointe des pieds. (Les angles sont droits) comme le vol rapide d une flèche. (La toiture est élégante) comme un oiseau dont le plumage est renouvelé. (Les bords du toit sont recourbés) comme les ailes dun faisan qui vole. Le souverain montera à cette salle (pour donner audience).
5. La cour est bien unie, et entourée de colonnes très hautes. Les parties de lédifice qui reçoivent les rayons du soleil sont très gaies ; les autres sont vastes et profondes. Notre souverain y goûtera le repos.
6. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco089"Ù% Sur une natte de jonc recouverte d un natte de bambou, il p.223 reposera commodément. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n378" % Il reposera, se lèvera (et dira) : « Interprétez mes songes. Quels sont les songes d heureux augure ? (Pendant mon sommeil j ai vu) des ours et des serpents de deux espèces.
7. Le grand devin répondra : « Les ours annoncent la naissance de garçons et les serpents la naissance de filles. »
8. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n730" % HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n210"Ù% HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n3"¡% Des garçons naîtront à l empereur ; ils seront couchés sur des lits. Ils seront vêtus de belles robes, et auront pour jouets des tablettes d honneur. (Devenus grands) ils porteront des genouillères rouges brillantes, et recevront en héritage les principautés et l empire ( HYPERLINK \l "n095" 95).
9. p.224 HYPERLINK "langue_pensee.doc" \l "n032" % Des filles naîtront à l empereur ; elles seront déposées à terre. On les enveloppera de langes, et on leur donnera pour jouet une tuile. (Devenues grandes), elles ne feront rien de mal ; de leur propre chef elles nentreprendront aucune uvre même louable. Il leur suffira de donner leurs soins à la boisson et à la nourriture, et de nattirer aucun désagrément à leurs parents ( HYPERLINK \l "n096" 96) ( HYPERLINK \l "n097" 97).
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II. Siao ia, IV. Ki fou
190. CHANT VI. OU IANG.
État florissant des troupeaux et prospérité de lempire sous le règne de Siun wâng.
1. Diraton que vous n avez pas de brebis ? Chacun de vos troupeaux en compte trois cents. Diraton que vous n avez pas de bSufs ? Vos bSufs roux à museau noir s élèvent au nombre de quatrevingtdix (sans compter les autres). Vos brebis viennent, et ne p.225 se battent pas entre elles avec les cornes. Vos bufs viennent, et leurs oreilles sont moites (signe de vigueur).
2. (Parmi vos moutons et vos bufs), ceuxci descendent des replis des collines, ceuxlà boivent aux amas deau ; les uns sont couchés, les autres sont en mouvement. Vos pâtres viennent, portant le manteau de jonc et le chapeau de paille ; quelquesuns portent sur le dos leurs provisions de vivres. Vous avez trente (brebis et trente bufs) de chaque couleur ; les victimes ne vous manquent pas.
3. Vos pâtres viennent avec du bois, des branchages ou des herbes pour le chauffage, avec du gibier de toute sorte. Vos brebis viennent ; elles sont fortes et vigoureuses, aucune nest faible ni malade. Vous leur faites signe de la main ; elles viennent toutes, et les voilà rentrées dans les étables.
4. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco089"Ù% HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n378" % Puis vos pâtres ont des songes. (Dans leur sommeil ils p.226 voient) des multitudes d hommes qui sont remplacés par des poissons, des guidons ornés de tortues qui sont remplacés par des étendards ornés de faucons. Le grand devin interprète ces songes. « Les poissons substitués aux hommes, (ditil), annoncent une année fertile (parce que les poissons se multiplient beaucoup plus que les hommes). Les étendards iû substitués aux guidons tchaó annoncent un grand accroissement de population (parce que les tchaó servent dans les campagnes peu habitées, et les iû dans les villes et les districts populeux). »
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II. Siao ia, IV. Ki fou
191. CHANT VII. TSIE NANCHAN.
Plaintes du tái fMu grand préfet Ki Fòu contre In, ministre de l empereur IMu wâng.
1. Au midi cette montagne est très élevée ; ses rochers paraissent comme amoncelés les uns sur les autres. Ainsi vous, In, vous qui êtes grand maître, vous inspirez le respect par votre haute dignité, et tous les regards sont tournés vers vous. Mais un feu brille dans les curs attristés ; personne nose se permettre même une plaisanterie (de crainte dexciter vos soupçons et votre colère). Déjà lempire (la dynastie) est sur le point de prendre fin et de disparaître ; pourquoi nouvrezvous pas les yeux ?
2. p.227 Au midi cette montagne est très élevée ; les environs sont couverts darbres. Vous êtes très élevé en dignité, grand maître In ; pourquoi nobservezvous pas la justice (dans votre administration) ? Le ciel irrité nous afflige de plus en plus ; les morts (causées par la famine) se multiplient, et les désordres (les brigandages) deviennent de plus en plus graves et nombreux : Les discours des hommes ne sont pas en votre faveur ; jusquici vous ne vous êtes ni corrigé ni repenti.
3. Chef de la famille des In, vous êtes grand maître, le soutien de la dynastie des Tcheou. Vous tenez la balance de lempire et faites la loi à tous les États. Vous êtes chargé daider le fils du ciel, pour empêcher le peuple de ségarer. Il ne convient pas que (par votre conduite) vous rendiez lauguste ciel impitoyable, et nous fassiez tous périr.
4. Vous ne faites rien vousmême, vous ne traitez pas les p.228 affaires vousmême ; le peuple na pas confiance. Que les hommes dépourvus de connaissances et dexpérience (soient exclus des charges et) ne trompent pas lempereur. Soyez juste, destituez (les mauvais officiers) ; que des hommes vils ne mettent plus lempire en péril. Que vos misérables parents par alliance n occupent plus les postes les plus lucratifs.
5. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0550" % L auguste ciel, qui ne nous est pas propice, a envoyé ces troubles destructeurs. L auguste ciel, qui nous a retiré sa faveur, a envoyé cet immense bouleversement. Si nos gouvernants veillaient euxmêmes sur les affaires, les curs des sujets auraient un peu de repos. Si nos gouvernants étaient équitables, les colères et les haines disparaîtraient ( HYPERLINK \l "n098" 98).
6. Lauguste ciel na pas pitié de nous, et les troubles nont pas de fin. Ils croissent chaque mois, et ne laissent au peuple aucune p.229 tranquillité. Dans mon chagrin jéprouve comme le trouble de livresse. # Qui donc est à la tête des affaires ? Il ne soccupe pas luimême de ladministration, et ne cesse de faire le malheur du peuple.
7. Jattelle mes quatre coursiers, mes quatre coursiers à forte encolure. Je parcours du regard toutes les contrées de lunivers. Elles sont toutes dans la détresse ; il nen est pas une où je puisse diriger ma course.
8. (Perturbateurs de lordre public), parfois votre fureur est à son comble, et je vous vois tourner vos lances les uns contre les autres. Quand vous êtes apaisés et contents, vous êtes ensemble comme des hommes qui soffrent à boire réciproquement.
9. Lauguste ciel ne nous est plus propice comme il lest aux autres hommes, et lempereur na pas de repos. (Le grand maître In) au lieu de se corriger, sirrite contre ceux qui lui donnent des avis.
10. p.230 Moi Kia Fou, jai composé ce chant pour mettre à nu le désordre de ladministration de lempire. (Prince), changez de sentiments, et vous rendrez tous vos peuples heureux.
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II. Siao ia, IV. Ki fou
192. CHANT VIII. TCHENG IUE.
Un tái fMu déplore les malheurs de l État. L empereur IMu wâng donne toute sa confiance à d indignes officiers et à PaM Séu, sa favorite.
1. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0550" % Au quatrième mois (au mois de mai ou de juin) la gelée blanche couvre la terre. (Cette anomalie est un châtiment du ciel) ; mon cur est dans langoisse. La calomnie devient de plus en plus puissante. Quand je considère que personne autre que moi nen a souci, mon inquiétude augmente encore beaucoup. Dans ma sollicitude je suis à plaindre ; le chagrin dévore mon cur et me rend malade ( HYPERLINK \l "n099" 99).
2. Pourquoi mes parents montils donné le jour dans ce temps daffliction ? Ces malheurs sont survenus juste dans le cours de ma p.231 vie, pas avant ni après. (A présent) les paroles louangeuses, comme les paroles de blâme, ne partent que des lèvres. Mon chagrin augmente de plus en plus, et mattire des outrages.
3. Mon cur est tourmenté par le chagrin ; je pense à mon malheureux sort. Avec les citoyens innocents, je serai réduit à létat de serviteur et desclave : Infortunés que nous sommes, de qui pouvonsnous attendre le salut ? Je vois des corbeaux prêts à se poser ; mais je ne sais sur quelle maison ils sarrêteront. (De même je ne sais en qui mettre mon espoir).
4. Dans une forêt je distingue du gros bois et du menu bois. À présent le peuple est en péril, et voit le ciel ne faire aucune distinction (entre les bons et les méchants). Quand le ciel aura résolu de soumettre les hommes par la force, personne ne pourra lui p.232 résister. Ce suprême dominateur plein de majesté atil de la haine contre quelquun ?
5. (Les calomniateurs) disent (et voudraient faire croire) que les montagnes sont basses, tandis quelles ont des crêtes et des plateaux. Pourquoi personne ne metil un frein à la calomnie ? HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco089"Ù% L empereur fait venir les vieillards, ses vieux serviteurs ; il interroge les interprètes des songes. Chacun lui répond : « Je suis sage. » Mais entre les corbeaux, qui peut distinguer le mâle de la femelle ? (De même qui saurait discerner le vrai du faux dans les discours des hommes) ?
6. Bien quon nous dise que le ciel est très élevé, nous nosons ne pas nous tenir courbés. Bien quon nous assure que la terre est épaisse et solide, nous nosons y marcher que très doucement. Cependant, ceux qui (laffirment et) le proclament, le disent avec raison, avec fondement. Mais hélas ! (nous ne pouvons plus nous fier au témoignage de personne) ; pourquoi les hommes à présent p.233 sontils (trompeurs et méchants) comme les serpents et les lézards ?
7. Voyez ce champ semé daspérités ; (malgré la pauvreté du sol) la moisson sy dresse verdoyante. (Au contraire, malgré la bonté naturelle de son cur), le ciel magite en tous sens, comme sil navait pas la force de me renverser. Il a dabord voulu faire de moi le modèle des peuples, et ma cherché avec sollicitude comme sil avait craint de ne pas me trouver. Ensuite il ma saisi et traité en ennemi, et na plus voulu se servir de moi ( HYPERLINK \l "n100" 100).
8. Mon cur est dans langoisse, comme sil était serré par un lien. Pourquoi le gouvernement actuel estil si tyrannique ? Lorsquun grand incendie est une fois allumé, qui peut léteindre ? Pao Seu elle seule anéantira la grande capitale de la dynastie des Tcheou (la ville de Hao) ( HYPERLINK \l "n101" 101).
9. p.234 La crainte du dénouement me poursuit sans cesse ; la pluie et le mauvais temps causent un grand embarras (les chemins sont très mauvais, et le voyage, cest-à-dire le gouvernement de lÉtat, est extrêmement difficile). Votre voiture est chargée, (grand empereur), et vous rejetez les armatures des roues (les ministres sages). La charge de votre voiture tombera ; (alors vous irez partout demander du secours, et direz) : « Je vous en prie, seigneur, aidez-moi. » ( HYPERLINK \l "n102" 102)
10. Si vous ne rejetiez pas les armatures qui doivent affermir les rais de vos roues, si vous surveilliez assidûment le conducteur de votre voiture, votre charge ne serait pas renversée. Vous franchiriez jusquà la fin les endroits les plus escarpés. Ces réflexions ne vous sontelles pas encore venues à lesprit ?
11. Un poisson (pris dans un fleuve ou dans un grand lac et) condamné à rester dans un bassin, ny peut vivre joyeux. Il aura beau chercher à disparaître au fond de leau, il sera toujours parfaitement vu parce quelle nest pas profonde, et il sera facilement p.235 repris. Tel est le sort du peuple). HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3372"f& Mon cSur est accablé de tristesse, quand je pense à la tyrannie du gouvernement.
12. Ces vils favoris de l empereur ont des vins exquis, des mets savoureux. Ils ont des réunions avec leurs voisins, des relations fréquentes avec leurs parents par alliance. Moi, je me vois seul, et mon cur en éprouve une grande douleur.
13. Ces viles créatures ont des maisons, ces homme abjects ont leurs émoluments. À présent le peuple est dépourvu de tout, et le ciel le frappe de ses calamités. Le sort du riche est encore supportable ; mais bien malheureux est le pauvre qui est délaissé.
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II. Siao ia, IV. Ki fou
193. CHANT IX. CHEU IUE TCHEU KIAO.
Un officier de lempereur IMu wâng décrit les phénomènes effrayants qui se produisent dans le ciel et sur la terre et annoncent la chute de la dynastie. Il recherche les causes des désordres, et déclare sa résolution de rester à son poste et de remplir fidèlement son devoir.
1. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0545" % HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0555"º% HYPERLINK "chou_king.doc" \l "n078"¡% A la conjonction du soleil et de la lune, le premier jour du p.236 dixième mois lunaire, jour qui était le vingthuitième du cycle, le soleil a été éclipsé, ce qui est de très mauvais augure. La lune p.237 subit des éclipses, et le soleil aussi. À présent le sort des hommes ici-bas est bien à plaindre ( HYPERLINK \l "n103" 103).
2. Le soleil et la lune annoncent des malheurs ; ils sécartent des principes qui doivent les diriger. Cest que lempire est mal gouverné, et les hommes de bien exclus des charges. Que la lune soit éclipsée, ce nest pas un grave désordre. Mais quand le soleil p. 238 est éclipsé, (on doit se demander) quel malheur est sur le point d arriver ( HYPERLINK \l "n104" 104).
3. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n19505"º% Il tonne, il éclaire, le ciel paraît tout embrasé ; il n est ni tranquillité ni bonheur. Tous les cours d eau bouillonnent et débordent ; les rochers les plus élevés tombent de la cime des montagnes. Les bords escarpés des montagnes et des fleuves sont remplacés par des vallées, et les vallées profondes par des collines. Hélas ! Pourquoi personne à présent ne réformetil ladministration ?
4. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n109"Ù% HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n121"Ø% Houang fou est président des ministres d État, Fan ministre de l instruction, Kia pe premier ministre, Tchoung iun grand maître d hôtel, Tcheou tzeu ministre de l intérieur et de la justice, Kouei intendant des écuries, Kiu censeur impérial. Une femme dune grande beauté, nouvellement élevée au rang dimpératrice, attise la discorde.
5. p.239 Ce Houang fou voudraitil jamais reconnaître que ses ordres sont intempestifs ? Pourquoi nous envoietil au loin (faire des expéditions ou des corvées), sans avoir délibéré avec nous ? Il nous oblige à quitter nos maisons ; nos champs restent tout couverts deau stagnante ou de mauvaises herbes. Il dit : « Je ne vous fais aucun tort ; vous devez ce service (à lempereur). »
6. Houang fou est (ou se croit) très perspicace. Il a bâti pour lui-même une grande ville dans la terre de Chang (qui fait partie du domaine propre de lempereur). Il y a constitué trois ministres choisis parmi les habitants les plus riches, et na pu se résoudre à laisser un seul des anciens ministres pour garder notre empereur. Il a contraint ceux qui possédaient des voitures et des chevaux daller demeurer à Chang.
7. Je continue mon service avec grande fatigue, et nose p.240 demander mon congé. Je ne suis coupable daucun crime, daucune faute, et cependant les mauvaises langues font grand vacarme. Ce nest pas le ciel qui envoie des malheurs à la terre. Lorsque les détracteurs sont en face de nous, ils ne tarissent pas déloges, et en secret ils nous poursuivent de leur haine. Les principaux auteurs de nos souffrances sont les hommes.
8. Je suis très inquiet pour mon village ; il est dans la plus grande affliction. Partout règne laisance ; seul je suis dans la gêne. Personne nest privé de tout agrément ; seul je nose prendre un peu de repos. Le ciel ne fait pas les parts égales, (nous devons tous acquiescer à ses décrets). Je nose imiter mes amis, qui saccordent des jouissances.
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II. Siao ia, IV. Ki fou
194. CHANT X. IU OU TCHENG.
Sous le règne de Li wâng ou de IMu wâng, l empire est mal gouverné et la disette est grande. Beaucoup d officiers ont quitté la cour. Les autres qui sont restés, les engagent à revenir.
1. L auguste ciel, qui est si grand, ne déploie pas une grande p.241 bienfaisance. Il envoie la mort et la famine exercer partout leurs ravages et trancher la vie des hommes. Le ciel, qui est si miséricordieux, use dune rigoureuse sévérité, sans tenir compte daucune considération. Quil ait rejeté (et livré à la mort) les coupables, (cest justice) ; ils ont porté la peine de leurs crimes. Mais pourquoi sur toute létendue de lempire les innocents sontils enveloppés dans la même condamnation ?
2. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n109"Ø% Déjà la dynastie des Tcheou s éteint ; le trouble n aura pas de limite. Les grands préfets qui dirigeaient les officiers, sont allés demeurer loin de la capitale ; aucun d eux ne connaît nos souffrances. Parmi les trois principaux ministres d État et les grands préfets (qui sont restés), aucun ne veut se lever matin ni se coucher tard (pour vaquer aux affaires). Aucun prince feudataire ne veut aller à la cour impériale le matin ni le soir. Oh ! si lempereur se mettait à faire le bien ! Au contraire, il fait le mal de plus en plus.
3. p.242 Auguste ciel, comment ce prince refusetil dentendre ceux qui lui rappellent les lois ? Il est comme un voyageur qui avance toujours sans savoir où il sarrêtera. O vous tous qui exercez des charges, veillez chacun sur vousmêmes. Pourquoi ne vous respectezvous pas les uns les autres, et ne respectezvous pas le ciel ?
4. La guerre a éclaté ; lempereur na pas fait un pas en arrière (dans la voie du mal). La famine a sévi ; il na pas fait un pas en avant (dans la voie du bien). Moi qui nai jamais été quun serviteur de la chambre impériale, jen suis malade de chagrin. Parmi les officiers de tout grade, aucun ne veut donner davis à lempereur. Lorsquil (les interroge et) désire les entendre, ils se contentent de répondre à ses questions. Mais dès quils sont en butte à la calomnie, ils se retirent loin de la cour.
5. Malheur aux avis (sincères) quil nest pas permis de donner. Non seulement ils sont inutiles, mais ils sont nuisibles à celui p.243 qui les donne. Heureux est le sort des discours quil est permis de faire entendre. Un langage artificieux est comme un cours deau (qui ne rencontre pas dobstacle) ; il assure un bonheur constant à celui qui le tient.
6. La plupart des hommes disent : « Exercez des charges. » (Ils ne savent pas qu)elles ont des épines et des périls. Si vous donnez un conseil que lempereur ne croie pas devoir suivre, vous offenserez le Fils du ciel. Si vous donnez un (mauvais) conseil quil approuve vous exciterez lindignation de vos amis (qui sont hommes de bien).
7. (Vous tous qui êtes allés loin dici), je vous engage à revenir à la capitale de lempire. Vous me répondez : « Nous ny possédons pas de maisons. » Vous versez des larmes de sang, et ne dites pas une parole qui nexprime la douleur. Mais autrefois, quand vous êtes partis pour habiter une terre lointaine, qui vous a suivis pour vous y construire des maisons ?
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p.244 LIVRE V. SIAO MIN
195. CHANT I. SIAO MIN
Un tài fMu grand préfet déplore l aveuglement de l empereur, qui donne toute sa confiance à d indignes conseillers et prend de mauvaises décisions.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n678" % Le ciel, élevé à des hauteurs inaccessibles, exerce sa sévérité et répand la terreur sur la terre. Quand viendra le jour où les mauvais conseils et les mauvaises décisions nauront plus cours ? Les bons conseils ne sont pas suivis, les mauvais sont mis à exécution. Quand je considère ces conseils et ces décisions, jéprouve la plus vive douleur.
2. (Quand les conseillers de lempereur sont en face les uns des autres), ils sont de parfait accord, (mais en secret) ils se dénigrent réciproquement ; cest vraiment lamentable. Si un avis est bon, ils le rejettent tous ; sil est mauvais, ils y adhèrent tous. Quand je p.245 considère ces conseils et ces décisions, (je me demande) où tout cela aboutira.
3. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco076c" % Nous avons fatigué nos tortues (à force de les consulter) ; elles ne veulent plus nous indiquer les décisions à prendre. Les conseillers sont extrêmement nombreux, et pour cette raison rien ne se fait. Leurs discours remplissent la grande cour du palais ; mais qui oserait prendre sur lui la responsabilité de lexécution ? Ils sont comme des hommes qui délibéreraient sur un voyage sans faire un pas, et par suite navanceraient pas en chemin.
4. Ils prennent leurs décisions dune manière déplorable ; ils nimitent pas les anciens sages, et ne suivent pas les grands principes. Ils nécoutent que les discours et ne discutent que les opinions de ceux qui les entourent. Ils sont comme un homme qui, pour bâtir une maison, délibérerait avec tous les passants, et par suite navancerait pas en besogne.
5. p.246 Bien que les conseillers de la cour soient sans cesse flottants, quelquesuns dentre eux sont perspicaces. Bien que la population soit peu nombreuse, on trouve encore des hommes prudents, des hommes de bon conseil, des hommes dun maintien grave, des hommes capables de gouverner. Mais, semblables à une source qui coule toujours, ne couronsnous pas tous ensemble à notre perte ?
6. HYPERLINK "louen_yu.doc" \l "c0803" % Il serait très téméraire d attaquer un tigre (sans avoir aucune arme) ou de traverser le FleuveJaune en marchant sur l eau. L empereur et ses conseillers le comprennent ; mais il est une autre chose quils ne comprennent pas, (à savoir, le péril de lempire). Je tremble de peur et prends garde à moi, comme si je mettais le pied sur le bord dun gouffre profond ou marchais sur une glace très mince.
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II. Siao ia, V. Siao min
196. CHANT II. SIAO IUEN.
Un grand préfet, à une époque de trouble, engage ses frères à remplir fidèlement leurs devoirs, à pratiquer constamment la vertu, à veiller avec soin sur euxmêmes.
1. Le pigeon ramier est petit ; dans son vol il sélève jusquau ciel. (Un grand courage surmonte toutes les difficultés). Mon cur p.247 est blessé par la douleur ; je pense à mes parents défunts. Au point du jour, quand je ne puis dormir, je me rappelle le souvenir de mon père et de ma mère.
2. Un homme grave et sage, lorsquil boit du vin, se modère et reste maître de lui-même. Il est des hommes aveugles et dépourvus dintelligence qui se plongent dans livresse chaque jour de plus en plus. Ayez soin de garder votre gravité ; les dons du ciel (une fois perdus) ne peuvent être recouvrés.
3. Dans la plaine croissent des haricots, et tout le monde en cueille. (Ainsi tout homme peut et doit pratiquer la vertu). La chenille du mûrier a des petits ; la guêpe les transporte (dans son trou et leur donne ses soins ; au bout de sept jours, ils sont changés en petites guêpes). Enseignez, instruisez vos enfants ; vertueux vousmêmes, vous les rendrez vertueux comme vous.
4. Voyez la bergeronnette ; elle chante en volant (elle fait deux p.248 choses à la fois, afin demployer son temps le mieux possible). Je dois faire des progrès de jour en jour, et vous devez avancer de mois en mois. Levezvous de bonne heure et couchezvous tard ; ne déshonorez pas ceux qui vous ont donné le jour.
5. Lémérillon du mûrier (qui est un oiseau de proie) vole çà et là dans laire ; (il est réduit à) manger du grain. (Ainsi) parmi nous les personnes faibles, les hommes veufs et les femmes veuves sont à plaindre ; (au lieu de les secourir), on juge quil convient den remplir les prisons de la province et de la capitale. Je prends une poignée de grain, et vais consulter les sorts, pour savoir comment je pourrai pratiquer la vertu.
6. Soyons accommodants et respectueux, (craintifs) comme si nous étions perchés sur des arbres (et exposés à tomber). Soyons attentifs avec anxiété ; comme si nous étions sur le bord escarpé dune vallée profonde. Tremblons et prenons garde, comme si nous marchions sur une glace très mince.
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II. Siao ia, V. Siao min
p.249 197. CHANT III. SIAO P AN.
HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt5851"Ù% Î kióu, fils aîné et héritier présomptif de l empereur IMu wâng, déplore sa disgrâce et celle de sa mère. PaM Séu, femme de second rang, a supplanté l impératrice ; un fils de la favorite a été déclaré héritier de l empire. I kiou et l impératrice sa mère, princesse de Chnn, ont été relégués dans la principauté de ce nom (Nân iâng fóu actuel, province de Honan).
1. Les corbeaux battent des ailes, et volant en troupe, retournent tranquillement à leur endroit habituel. Chacun jouit du bien-être ; moi seul, je suis dans laffliction. Quelle offense ai-je commis contre le ciel ? quel crime est le mien ? Mon cur est triste ; que doisje faire ?
2. La route de la capitale est unie et facile à parcourir. (Cependant, à cause des troubles, elle est presque déserte) ; elle est toute couverte dherbes épaisses.. Mon cur, blessé par la douleur, souffre comme sil était sous le pilon. Je me couche tout habillé et gémis sans cesse ; le chagrin me fait vieillir avant le temps. Mon cur est triste ; jéprouve comme des douleurs de tête.
3. p.250 Un fils doit honorer et respecter même les mûriers et les catalpas (que son père a plantés). Il doit mettre tout son espoir en son père et tout son appui en sa mère. À présent, je ne vis plus de la même respiration que mes parents, et nai plus de place en leurs curs. Pour me donner la naissance, quelle heure (néfaste) le ciel atil choisie ?
4. Les saules sont très vigoureux ; les cigales crient dune voix stridente. Leau est très profonde ; les joncs et les roseaux y croissent en abondance. Comme une barque entraînée par le courant, je ne sais où jaboutirai. Mon cur est triste ; je nai pas même le temps de me reposer un peu tout habillé.
5. Les cerfs courent, mais lentement (pour ne pas se séparer). Le faisan crie le matin ; lui-même sait appeler sa compagne. Je suis (seul), semblable à un arbre gâté, malade et sans branches. p.251 Mon cur est triste ; comment personne ne connaîtil ma douleur ?
6. Lorsquun lièvre cherche un protecteur, il trouve quelquun qui se met audevant de lui (et le sauve). Lorsquun cadavre gît dans un chemin, il se trouve quelquun pour lenterrer. Le souverain (lempereur) na que de la dureté. Mon cur est triste ; les larmes coulent de mes yeux.
7. Le souverain admet les calomnies, comme il accepterait une coupe de vin. Il ne maime pas ; il nexamine pas à loisir les accusations. Celui qui coupe un arbre par le pied, lui attache la cime avec une corde, (de peur quil ne se casse en tombant) ; celui qui fend du bois suit les veines. Le souverain laisse aller les coupables (les calomniateurs), et me traite en criminel.
8. Rien nest haut comme une montagne, ni profond comme une p.252 source. Que le souverain ne parle pas à la légère ; des oreilles sont appliquées au mur (pour écouter). Que (le fils de Pao Seu) napproche pas de mon barrage et nenlève pas ma nasse ; cest-à-dire ne me ravisse pas lempire. Le souverain ne soccupe pas de ma personne ; auratil le loisir détendre sa compassion à ma postérité ?
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II. Siao ia, V. Siao min
198. CHANT IV. KIAO IEN.
Un grand préfet, victime de la calomnie, adresse ses plaintes au ciel.
1. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco048e"Ø% O ciel qui occupez des régions vastes et inaccessibles, vous que nous appelons notre père, (comment pouvezvous permettre que) des innocents soient ainsi victimes d un tel désordre ? Auguste ciel, vous êtes trop rigoureux ; je m examine, et ne trouve en moi aucun crime. Auguste ciel, (votre sévérité) est excessive. Je mexamine, et ne trouve en moi aucune faute.
2. Le trouble est venu de ce que la calomnie a dabord été bien accueillie. Il sest accru, parce quensuite elle a obtenu créance auprès de lempereur. Si lempereur faisait éclater sa colère contre les calomniateurs, probablement le trouble serait bientôt comprimé. p.253 Si lempereur se montrait heureux (dentendre les bons avis), probablement le trouble finirait bientôt.
3. Lempereur (à cause de la défiance qui règne entre lui et les princes feudataires), fait renouveler souvent les serments solennels ; le trouble nen devient que plus grand. Il ajoute foi aux accusations des brigands (ses favoris), et le trouble amène loppression. Les discours de ces brigands lui sont très agréables, et le trouble sétend de plus en plus. (Ces indignes ministres) ne remplissent pas les devoirs de leurs charges ; ils ne servent quà perdre lempereur ( HYPERLINK \l "n105" 105).
4. (En voyant) la magnificence d un temple des ancêtres, (je juge qu ) un prince vertueux l a fait construire. (En considérant) la belle ordonnance des grandes institutions, (je juge qu ) elles ont été fixées par les plus grands sages. # HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3151"Ù% Un homme a une pensée ; je p.254 puis la deviner. Le lièvre rusé bondit et court très vite ; il rencontre un chien qui le saisit. (Les ruses des calomniateurs se devinent facilement) ( HYPERLINK \l "n106" 106).
5. Les arbres dont le bois est tendre et flexible, (utile et facile à travailler), sont plantés par les sages. Dans les discours des passants qui vont et viennent, lintelligence sait discerner le vrai du faux. Exprimer les grandes pensées qui viennent naturellement à lesprit, (cela convient). Mais tenir des discours artificieux avec un bruit semblable à celui des languettes dune flûte, cest de limpudence.
6. Ces calomniateurs quels sontils ? Des hommes qui vivent au milieu des herbes sur les bords des rivières, nont ni force ni courage, et font leur principale occupation de propager le désordre. (Hommes méprisables), avec vos jambes ulcérées et enflées, quel courage pouvezvous avoir ? Vous formez des projets grands et nombreux ; mais combien avezvous de partisans ? ( HYPERLINK \l "n107" 107)
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II. Siao ia, V. Siao min
p.255 199. CHANT V. HO JENN SEU.
Le prince de SMu, privé de sa charge, voyant que le prince de Paó, son ancien ami, qui est k +ng ministre d État, ne vient plus le voir, le soupçonne d avoir été la cause de sa disgrâce : nosant pas laccuser ouvertement, il accuse un compagnon quil ne nomme pas.
1. Quel est cet homme ? Il forme des projets très dangereux. Pourquoi vatil à mon barrage, et nentretil pas dans ma maison ? Quel est celui quil accompagne ? Cest le prince de Pao.
2. Ces deux hommes (le prince de Pao et son compagnon) marchent à la suite lun de lautre ; lequel des deux ma causé ce malheur ? Pourquoi celui-ci vatil à mon barrage ; et nentretil pas pour me consoler (de ma disgrâce) ? Auparavant, il me traitait bien différemment ; il ne me trouve plus digne de son amitié.
3. Quel est cet homme ? Pourquoi vientil jusquà lallée de ma cour ? Jentends sa voix et naperçois pas sa personne. (Il maccuse)p.256 sans craindre le regard des hommes ni la colère du ciel ( HYPERLINK \l "n108" 108).
4. Quel est cet homme ? Il est comme un vent violent. Pourquoi ne vientil pas du nord ? pourquoi ne vientil pas du midi ? (Il va et vient, fait semblant de vouloir continuer ses relations amicales avec moi, et cependant reste toujours à distance). Pourquoi vatil à mon barrage, et troubletil ainsi mon esprit ?
5. Même lorsque vous voyagez lentement, (vous dites que) vous navez pas le temps de vous arrêter (pour venir me voir. Et cependant), même lorsque vous voyagez rapidement, vous prenez le temps de graisser lessieu de votre voiture. Oh ! venez au moins une fois ; combien je désire vous voir !
6. Si à votre retour vous entrez chez moi, mon cur sera soulagé. Mais si à votre retour vous nentrez pas, votre refus sera difficile à expliquer. Ne viendriezvous quune seule fois, vous me rendriez content.
7. p.257 (Quand nous étions tous deux ministres dÉtat à la cour de lempereur), nous nous accordions comme deux frères, dont laîné joue du hiuen, et lautre joue de la flûte. Nous étions unis comme deux perles enfilées ensemble. Si vraiment vous ne connaissez pas mes sentiments, faites venir les trois victimes ordinaires (un chien, un porc et un coq ; après avoir frotté vos lèvres de leur sang), jurez que vous ne me connaissez pas ( HYPERLINK \l "n109" 109).
8. Si vous étiez un esprit ou une tortue à trois pattes, personne ne pourrait vous voir. Mais vous avez un visage et des yeux qui sont très apparents, (les hommes vous voient et devinent sans peine vos sentiments) ; vous aussi, vous voyez continuellement les hommes. Jai composé cet excellent petit chant, pour mettre à découvert votre inconstance et votre duplicité ( HYPERLINK \l "n110" 110).
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II. Siao ia, V. Siao min
p.258 200. CHANT VI. HIANG PE.
Un eunuque, nommé Méng tzèu, qui était hiáng p préposé à la garde d un passage dans le palais, se plaint d avoir été victime de la calomnie.
1. L ouvrier, par un heureux assemblage de lignes et de fleurs élégantes, tisse une pièce de soie dont les dessins imitent les veines des coquillages précieux. Ainsi les calomniateurs (ayant trouvé en moi quelques légers défauts, les ont peints des couleurs les plus noires, et) ont beaucoup exagéré ( HYPERLINK \l "n111" 111).
2. Quatre points lumineux qui vont en sécartant, et semblent ouvrir une grande bouche, forment le Van du midi. Ainsi ces calomniateurs (sils étaient seuls, ne sauraient combiner un plan) ; quels sont donc ceux qui président à leurs délibérations ?( HYPERLINK \l "n112" 112)
3. Vous promenez partout votre bavardage ; vous ne pensez et ne cherchez quà médire. Faites attention à vos paroles ; on dira que vous ne méritez aucune créance. p.259
4. Doués dun esprit vif et changeant, vous pensez et cherchez à médire. Ce que vous faites à autrui, comment enfin ne vous seraitil pas rendu à vousmêmes ?
5. Les orgueilleux (les calomniateurs) sont dans la joie ; les malheureux (victimes de la calomnie) sont dans la tristesse. Ciel azuré, ciel azuré, voyez ces orgueilleux, ayez compassion de ces malheureux.
6. HYPERLINK "vie_mort.doc" \l "n076"Ï% Quels sont ceux qui président aux délibérations de ces calomniateurs ? Je prendrai ces calomniateurs, et les jetterai aux loups et aux tigres. Si les loups et les tigres ne veulent pas les dévorer, je les jetterai aux régions glacées du nord, (afin quils périssent de faim et de froid). Si les régions boréales ne veulent pas les recevoir, je les livrerai au trèshaut (afin quil les châtie).
7. p.260 Lallée du jardin des peupliers (qui est dans un terrain bas) aboutit à la colline qui est couverte de champs cultivés. (Les calomniateurs, après avoir renversé les officiers de bas étage, sattaqueront aux plus élevés). Moi, leunuque Meng tzeu, jai composé ce chant. Écoutezle avec attention, vous tous, grands dignitaires, quel que soit votre rang.
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II. Siao ia, V. Siao min
201. CHANT VII. KOU FOUNG.
Un ami se plaint de linconstance de son ami.
1. Lorsque le vent dest souffle doucement, bientôt il amène la pluie. (Ainsi nous étions toujours ensemble). Quand vous aviez des périls à redouter, vous et moi, nous étions tout entiers lun à lautre. La sécurité et la prospérité reparaissant, vous avez changé de conduite et mavez rejeté.
2. Lorsque le vent dest souffle doucement, bientôt il produit des tourbillons au sein de lair. Ainsi, quand vous aviez des périls à redouter, vous me portiez sur votre cur. La sécurité et la p.261 prospérité reparaissant, vous mavez rejeté comme un objet livré à loubli.
3. Lorsque le vent dest souffle doucement, il (échauffe de sa tiède haleine) les cimes des hautes montagnes. Cependant il ne peut soustraire aucune plante, aucun arbre à la loi du dépérissement et de la mort. (Il nest personne qui ne soit borné dans ses facultés et sujet à quelques défauts.). Vous oubliez les grands services que je vous ai rendus, et ne vous souvenez que de vos petits griefs contre moi.
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II. Siao ia, V. Siao min
202. CHANT VIII. LOU NGO.
Un fils, longtemps retenu au service de son prince, exprime sa douleur de navoir pu donner ses soins à ses parents jusquà leur mort.
1. Larmoise appelée ngô croît grande et large. Je ne suis plus cette belle armoise (qui donnait de grandes espérances) ; mais une armoise des plus viles, (parce que je nai pas rempli les devoirs de la piété filiale). Hélas ! hélas ! ô mon père ! ô ma mère ! vous mavez élevé avec tant de peine et de fatigue !
2. Larmoise appelée ngô croit grande et large ; je ne suis plus cette belle armoise, mais un armoise des plus viles. Hélas ! Hélas ! p.262 ô mon père ! ô ma mère ! vous mavez élevé avec tant de travail et de peine !
3. Si la bouteille est vide, cest une honte pour lamphore (qui ne lui fournit pas de vin. Si les parents sont dans labandon, cest une honte pour les enfants). Il vaudrait mieux être mort depuis longtemps, que de prolonger sa vie, quand on na plus ses parents. Celui qui na plus de père, en qui mettratil son espoir ? Celui qui na plus de mère, en qui mettratil sa confiance ? Hors de la maison, il porte partout son chagrin avec lui ; dans la maison, il na personne à qui sadresser.
4. Mon père ma engendré, ma mère ma porté dans son sein. Ils mont traité avec tendresse, nourri, élevé, préservé de tout mal, gardé avec sollicitude, entouré de soins continuels. Ma reconnaissance naurait jamais pu répondre parfaitement à leurs bienfaits, qui ont été sans limite, comme le vaste ciel.
5. La montagne qui est au midi, est haute et large ; le vent y p.263 souffle avec violence. (Mon sort est très agité). Tous les autres sont heureux ; pourquoi suisje seul malheureux ?
6. La montagne qui est au midi, est haute et large ; le vent y souffle avec violence. Tous les autres sont heureux ; moi seul je nai pu remplir jusquà la fin les devoirs de la piété filiale.
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II. Siao ia, V. Siao min
203. CHANT IX. TA TOUING.
Un officier de la principauté de Tân se plaint de ce que le gouvernement impérial, dont le siège est à Haó dans le Chen si actuel, favorise les contrées occidentales, et accable dexactions les régions orientales. Les esprits qui régissent les étoiles du ciel, voient les souffrances des opprimés, et ne font rien pour les secourir. Tân était dans le (Chan toung).
1. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt5541"Ù% (Sous les premiers empereurs de la dynastie des Tcheou, régnait l abondance). Il y avait de grands vases remplis de millet (qu on offrait aux esprits), et des cueillers recourbées en bois de jujubier (qui servaient à retirer les viandes des chaudières). La route de la capitale était unie comme une meule, droite comme la trajectoire dune flèche. (Elle était très battue). Les dignitaires la suivaient (pour aller rendre leurs hommages à lempereur) ; les hommes du peuple la voyaient (et la parcouraient). À présent, lorsque je tourne mes regards vers cette route, (je la vois déserte), je verse un torrent de larmes.
2. p.264 Dans les principautés orientales, petites ou grandes, la navette et lensouple sont inoccupées. Les habitants sont réduits à fouler les frimas avec des souliers dété faits de brins de dolics tordus ensemble. Les fils délicats des grands dignitaires parcourent à pied la route de la capitale. Quand je les vois aller et venir ainsi, mon cur est saisi de douleur.
3. La source qui répand ses eaux glaciales en différentes directions, ne va pas mouiller (et gâter) le bois recueilli pour le chauffage. (Lempereur, moins compatissant que cette source, opprime ses propres sujets). Dans ma douleur, je gémis privé de sommeil. Oh ! que nous sommes malheureux ! Lorsque le bois a été recueilli pour le chauffage, il a lespoir dêtre voituré (et mis en lieu sûr). Hélas ! infortunés que nous sommes, nous devrions aussi pouvoir jouir dun peu de repos.
4. Dans les contrées orientales, les fils des habitants sont voués à la souffrance, et ne reçoivent aucun encouragement. (Au contraire) dans les régions occidentales, les fils des habitants sont p.265 vêtus dhabits magnifiques. Les fils des bateliers portent des tuniques garnies de peaux dours. Les fils des serviteurs sont admis à remplir toutes sortes de magistratures.
5. Si quelquun de nous offre du vin aux habitants des contrées occidentales, ils lestiment moins que leur eau de riz. Si on leur offre de longs pendants de ceinture ornés de belles pierres, ils ne les trouvent pas assez longs. HYPERLINK "légendes_mythologiques.doc" \l "n087"# Cependant, du haut du Ciel, les étoiles de la Voie lactée nous regardent, et elles ne manquent pas de lumière. Il y a aussi les trois étoiles disposées en triangle et formant la constellation de la Vierge qui fait de la toile (Wéga et deux autres étoiles de la Lyre) ; elles parcourent dans la journée sept des douze parties de la sphère céleste ( HYPERLINK \l "n113" 113).
6. Bien quelles parcourent sept des stations du ciel, elles ne font pas une belle pièce de soie pour nous récompenser. Ce Buf traîné à laide dune corde (le Cou de lAigle) est très brillant ; p.266 mais il ne nous sert pas à traîner une voiture. À lorient paraît lÉtoile du matin, et à loccident lÉtoile du soir, (elles ne nous sont daucun secours). Il y a aussi dans le ciel ce Filet recourbé qui semble fait pour prendre des lièvres (les Hyades) ; il est bien étendu à sa place (parmi les autres constellations zodiacales ; mais il ne nous sert pas même à prendre un lièvre).
7. Au midi est le Van ; il ne peut servir à vanner le grain. (Cf. page p.258). Au nord est la Cuiller (lÉpaule et lArc du Sagittaire) ; elle ne peut servir à tirer du vin ou de la liqueur. Au midi le Van allonge sa langue (comme pour dévorer lorient). Au nord la Cuiller lève son manche vers loccident (comme pour prendre à lorient et donner à loccident).
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II. Siao ia, V. Siao min
204. CHANT X. SEU IUE.
Un officier déplore ses malheurs.
1. Au quatrième mois de lannée, lété commence ; au sixième, la chaleur décroît. (Tout passe ; seuls mes maux nont pas de fin). Mes ancêtres ne sontils pas hommes (nontils pas un cur bon et humain) ? comment souffrentils que je sois si malheureux ? ( HYPERLINK \l "n114" 114)
2.p.267 Les jours dautomne sont froids ; toutes les plantes herbacées se flétrissent. (Ce deuil de la nature est limage de la désolation actuelle de lempire). Au milieu du trouble, de la dispersion générale, je suis dans laffliction ; où irai-je chercher un refuge ?
3. Les jours dhiver sont très rigoureux ; le vent souffle avec violence. (Malgré tant de maux), chacun paraît content (résigné à son malheureux sort) ; pourquoi moi seul suisje dans le chagrin ?
4. Sur les montagnes croissent de beaux arbres ; à savoir, des châtaigniers, des pruniers. (Au contraire, dans lempire il nest plus dofficiers intègres). Ils sont devenus malfaiteurs cruels ; et personne ne se reconnaît coupable.
5. Voyez leau de cette source ; elle est tantôt limpide tantôt trouble, (elle nest pas trouble tous les jours). Moi, je suis malheureux tous les jours ; quand pourrai-je enfin jouir du bonheur ?
6. p.268 Le Kiang et la Han, ces deux grands cours deau sont comme les grandes artères des principautés du midi. (Ils ne sont inconnus de personne). Moi, je me consume tout entier dans lexercice de ma charge ; comment se faitil que personne ne semble connaître mon existence !
7. Je ne suis ni aigle ni faucon pour menvoler jusquau ciel ; ni esturgeon, grand ou petit, pour plonger et fuir au fond des eaux. (Je nai aucun moyen déchapper à mon malheur).
8. Les fougères croissent sur les montagnes, le lyciet et lorme dans les vallées. (Chaque chose occupe le lieu qui lui convient. Moi, je vis loin du foyer domestique). Je suis officier ; jai composé ce chant pour faire connaître ma douleur.
LIVRE VI. PE CHAN.
205. CHANT I. PE CHAN.
Un grand préfet se plaint dêtre retenu longtemps loin de sa famille et condamné à des fatigues continuelles pour le service de lempereur, tandis que beaucoup dautres jouissent dun paisible repos.
1. Nous gravissons cette montagne qui est au nord, et nous y p.269 cueillons le lyciet (pour notre nourriture). Nous sommes tous des officiers robustes et courageux ; du matin au soir nous sommes occupés par les affaires. Il nest pas permis de négliger le service de l empereur ; (par mon absence) je laisse mes parents dans le chagrin.
2.HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n256" % HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt5181"¡% Sous l immensité des cieux, il n est pas un endroit qui n appartienne à l empereur. Entre les rivages des quatre mers, il nest personne qui ne soit sujet de lempereur. (Chacun des habitants de lempire devrait supporter sa part des charges publiques) Les ministres dÉtat ne sont pas justes ; ils mobligent à faire seul tout le service, comme si javais seul la sagesse nécessaire.
3. Mes quatre chevaux sont toujours en marche ; les affaires de lempereur ne me laissent point de relâche. On me loue de navoir pas encore vieilli ; on madmire davoir conservé mes forces jusquà présent. Tant que mon épine dorsale est encore assez robuste, je suis chargé de dessiner et dexécuter les plans dans toutes les parties de lempire.
4. Parmi les citoyens, les uns sont en repos et à leur aise ; les autres p.270 se dépensent entièrement au service de lÉtat. Les uns se reposent étendus sur leurs lits ; les autres sont toujours en voyage.
5. Les uns (retirés au fond de leurs appartements) nentendent pas même un cri ; les autres, toujours dans linquiétude, sont accablés de fatigue. Les uns, oisifs et tranquilles comme des oiseaux perchés sur les arbres, lèvent et baissent les yeux tout à leur aise ; les autres, occupés au service de lempereur, sont dans le trouble et lagitation.
6. Les uns passent un temps considérable dans les plaisirs et les orgies ; les autres sont dans la peine et craignent encore dêtre blâmés. Les uns, à la maison et au dehors, ne font que censurer et critiquer ; les autres sont condamnés à exécuter tous les travaux.
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II. Siao ia, VI. Pe chan
206. CHANT II. OU TSIANG TA KIU.
Un officier, accablé de travail au service de lempereur, ne trouve pas de meilleur soulagement à sa peine que de la bannir de son esprit et de ny pas penser.
1. Ne poussez pas à la roue pour faire avancer la grande p.271 charrette ; vous ne feriez que soulever et recevoir sur vous la poussière. (De même) ne pensez pas à vos nombreux chagrins ; vous ne feriez que vous rendre vousmême malheureux.
2. Ne poussez pas à la roue pour faire avancer la grosse charrette ; vous ne feriez que soulever la poussière et vous aveugler. (De même) ne pensez pas à vos nombreux chagrins ; votre intelligence en serait troublée, obscurcie.
3. Ne poussez pas à la roue pour faire avancer la grosse charrette ; vous seriez couvert de poussière. (De même) ne pensez pas à vos nombreux chagrins ; vous ne feriez que vous charger dun poids accablant.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VI. Pe chan
207. CHANT III. SIAO MING.
Un grand préfet, envoyé en expédition, se plaint dêtre retenu longtemps loin de sa maison, et il en appelle au ciel. Il envie le sort des officiers qui sont à la cour, et leur donne des avis.
1. HYPERLINK "légendes_mythologiques.doc" \l "n093"# O ciel qui brillez audessus de nous, vous exercez votre p.272 vigilance et votre autorité sur tout lunivers. (Écoutez ma plainte). Je suis allé à loccident jusquaux déserts de Kiou. Depuis le premier jour du deuxième mois de lannée, jai supporté le froid et le chaud. Mon cur est tourmenté par le chagrin, comme par un amer poison. En pensant aux officiers qui exercent leurs fonctions (à la cour et jouissent de la tranquillité), je verse des torrents de larmes. Comment ne désireraisje pas mon retour ? Mais je crains de commettre une offense (sans le vouloir), et de tomber ainsi comme dans un filet ( HYPERLINK \l "n115" 115).
2. Au temps de mon départ, le soleil et la lune venaient de clore lannée précédente. Quand retournerai-je ? Déjà lannée touche à son terme. Je me vois seul et sous le poids daffaires très nombreuses. Mon cur est triste ; au milieu de mes fatigues je nai p.273 aucun loisir. Au souvenir des officiers qui exercent des charges à la cour, mes affections et mes regrets tourmentent mon cur. Comment ne désireraisje pas mon retour ? Mais je crains le blâme et la colère (de lempereur).
3. Au temps de mon départ, le soleil et la lune commençaient à donner une douce chaleur. Quand retournerai-je ? Les affaires du gouvernement sont de plus en plus pressantes. Lannée touche à son terme ; on cueille larmoise, on récolte les haricots. # Mon cur est triste ; je me suis attiré moi-même ces souffrances, (jaurais dû prévoir ces difficultés et fuir bien loin). En pensant aux officiers qui exercent des charges (à la cour, je ne puis dormir), je me lève et vais passer la nuit dehors. Comment ne désireraisje pas mon retour ? Mais je crains (dexciter la colère de lempereur et de provoquer) une catastrophe.
4. Oh ! vous, grands officiers de la cour, ne demeurez pas sans cesse dans le repos. Remplissez avec calme et réflexion les p.274 devoirs attachés à vos dignités ; aidez les hommes probes et sincères. Les esprits seconderont vos efforts, et vous combleront de biens.
5. Oh ! vous, grands officiers de la cour, ne vous livrez pas constamment au repos. Remplissez avec calme les devoirs attachés à vos dignités ; aimez les hommes probes et sincères. Les esprits seconderont vos efforts, et vous accorderont libéralement les biens les plus précieux ( HYPERLINK \l "n116" 116).
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VI. Pe chan
208. CHANT IV. KOU TCHOUNG.
Lempereur IMu wâng se livre au plaisir de la musique et à d autres divertissements, sur le bord de la Houai, depuis le moment où les eaux du fleuve commencent à croître jusqu à celui où elles ont diminué au point de laisser apparaître trois îlots.
1. Les cloches retentissent. Leau de la Houai va croissant. Mon p.275 cur est triste et affligé. Je pense sans cesse aux sages et vertueux empereurs (Wenn wang, Ou wang, Tcheng wang et Kang wang).
2. Les cloches retentissent ; leau de la Houai coule à pleins bords. Mon cur est dans la tristesse et la douleur. La conduite de nos sages et vertueux souverains fut toujours irréprochable.
3. Les cloches retentissent, on bat le grand tambour. Dans la Houai apparaissent trois îlots. Mon cur est triste et agité. Telle nétait pas la conduite de nos sages et vertueux souverains.
4. Les cloches retentissent ; on entend le luth et la guitare. Les flûtes et les pierres sonores unissent leurs accords. On exécute les chants du Siao ia, du Ta ia, du Tcheou nan et du Chao nan ; les pantomimes jouent de la flûte. La musique et la représentation sont parfaites ; (mais la conduite du prince est très déréglée).
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VI. Pe chan
p.276 209. CHANT V. TCHOU TSEU.
Description des cérémonies faites par un grand dignitaire en l honneur de ses ancêtres.
1. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n032"Ù% HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0243"" HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n484" % HYPERLINK "societe_religion_hm.doc" \l "n004"# HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n288"¡% Autrefois les chardons couvraient ce champ ; ils ont été arrachés, ainsi que tous les arbustes épineux. Pourquoi les anciens ont-ils fait ce travail de défrichement ? Afin que je cultivasse le chou et le tsi (les deux sortes de millet à panicules quon a coutume doffrir aux ancêtres). Mon chou est verdoyant et beau ; mon tsi est luxuriant. Mes greniers sont remplis ; jai dans les champs cent mille monceaux de grain. Jen fais des liqueurs et des mets, pour les offrir à mes parents défunts. Je fais asseoir commodément (le représentant de mes ancêtres), et linvite à boire et à manger. Jobtiendrai en récompense un accroissement de prospérité ( HYPERLINK \l "n117" 117).
2. Avec un maintien grave et une démarche respectueuse, nous allons choisir des victimes parfaites, des bufs et des brebis. Nous p.277 les faisons servir aux cérémonies dhiver, dautomne (et des autres saisons). Parmi les serviteurs, les uns écorchent les victimes, les autres en font cuire la chair ; ceuxci mettent les viandes sur les supports, ceuxlà vont les offrir aux mânes. Lorateur chargé de prendre la parole dans la cérémonie est auprès de la porte du temple (attendant larrivée des mânes). Le service est complet et splendide ; les mânes des ancêtres entrent avec majesté. Leur répondant (leur représentant) agrée les offrandes, et moi, leur descendant dévoué, jaurai du bonheur. Ils maccorderont en récompense un accroissement de prospérité, dix mille années de vie, une vie sans fin ( HYPERLINK \l "n118" 118).
3. Les serviteurs soignent les foyers avec grand respect, et disposent des supports très grands (pour placer les viandes). Quelquesuns font rôtir (la chair des victimes), dautres font griller (le foie). La princesse dispose avec calme et respect un grand nombre de vases (destinés à contenir les ragoûts, les sauces,...). Les étrangers (qui ont été désignés par le sort et invités à la cérémonie), p.278 soffrent du vin mutuellement à la ronde. # Toutes les cérémonies, grandes ou petites, sont observées conformément aux prescriptions ; les sourires et les paroles sont toutàfait comme il convient. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n434" % HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "n577"a" Le répondant des mânes arrive, (et les mânes avec lui). Ils m accordent, en récompense une grande prospérité et dix mille années de vie ( HYPERLINK \l "n119" 119).
4. J ai fait tout ce qui était en pouvoir, et accompli toutes les cérémonies avec la plus grande exactitude. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0699" % L habile orateur me transmet les paroles des mânes, et vient de leur part me promettre des récompenses, en retour de ma piété filiale. « Votre pieuse offrande, ditil, a exhalé une agréable odeur. Les esprits ont agréé la boisson et les mets. Ils vous accordent en partage toutes sortes de biens, qui vous viendront conformément à vos désirs et de la manière convenable. Vous avez été grave, prompt, irréprochable, attentif. Les esprits vous accordent pour toujours les faveurs les plus signalées ; ils vous les enverront sans cesse par myriades et par dizaines de myriades. »
5. p.279 Les cérémonies, grandes et petites, sont terminées ; les cloches et les tambours ont annoncé la fin. Moi, descendant dévoué, je vais reprendre mon siège. Lhabile orateur me dit (au nom du représentant des mânes) : « Les esprits ont tous bu largement. Alors lauguste représentant des mânes se lève. Les tambours et les cloches le reconduisent ; les esprits se retirent avec leur répondant. La princesse et tous les serviteurs enlèvent les offrandes sans retard. Tous les parents en ligne masculine, soit dune génération antérieure à celle du prince, soit dune génération postérieure, prennent part à un festin privé, (ils mangent les mets qui ont été offerts aux mânes).
6. Tous les musiciens entrent (dans la salle du festin, derrière le temple des ancêtres), et exécutent des chants, pour accompagner les promesses de prospérité qui doivent être faites (par les convives). Les mets sont servis ; personne nest mécontent, chacun est heureux. Quand les convives ont bu et mangé suffisamment, tous, p.280 jeunes et vieux, inclinent la tête (et disent) : « Les esprits ont agréé la boisson et la nourriture, et vous ont octroyé, Seigneur, une vie longue. Vous avez fait ces offrandes de la manière la plus convenable et aux temps marqués (à chaque saison de lannée) ; vos fils et tous vos descendants les continueront à jamais sans interruption. » ( HYPERLINK \l "n120" 120)
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VI. Pe chan
210. CHANT VI. SIN NAN CHAN.
Soins donnés à lagriculture et honneurs rendus aux parents défunts par un grand dignitaire de lempire.
HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n17601"º%1. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n032"Ù% Cette montagne qui est au midi (et ses alentours) ont d abord reçu les soins du grand Iu. # (Mes ancêtres) ont défriché les hauteurs et les vallées, et moi, leur arrière-petitfils (leur descendant), je cultive ces champs. Jen ai marqué les limites, je les ai divisés (par des fossés et des canaux) ; les arpents sétendent, les uns du nord au sud, les autres de lest à louest.
2. Un épais nuage couvre tout le ciel, et la neige tombe à gros flocons ; une pluie fine vient sy ajouter (en printemps). La terre ainsi fécondée, imbibée, arrosée et saturée, produit toute sorte de grains.
3. p.281 La délimitation et la division du terrain sont bien régulières ; les deux espèces de millet à panicules y sont prospères. Je les recueille et jen prépare des liqueurs et des mets, que joffre au représentant de mes ancêtres et aux invités (qui assistent à la cérémonie) ; jobtiendrai en récompense dix mille années de vie.
4. Au milieu des champs sont les cabanes ; le long des bordures du terrain et de ses parties, croissent des concombres. Je coupe ces concombres en plusieurs morceaux, les conserve dans leau salée, puis les offre à mes augustes ancêtres. Moi, leur descendant, jaurai une vie longue, et recevrai les faveurs du ciel ( HYPERLINK \l "n121" 121).
5. Je répands en libation une liqueur très pure ; ensuite je prends un taureau roux pour loffrir à mes ancêtres. Avec le couteau dont p.282 le manche est muni de sonnettes, je coupe une ligne de poil ; je tire du sang et enlève la graisse des intestins ( HYPERLINK \l "n122" 122).
6. Japporte et présente mes offrandes ; elles exhalent toutes une odeur agréable. Rien ne manque à la cérémonie ; aussi mes ancêtres (arrivent) avec majesté. Ils mobtiendront en récompense les plus grandes faveurs, dix mille années de vie, une vie sans fin.
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II. Siao ia, VI. Pe chan
211. CHANT VII. FOU TIEN.
Soins donnés à lagriculture et offrandes faites aux esprits par un prince ou un grand dignitaire.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n290"º% Ce vaste terrain est divisé d une manière bien nette ; chaque année je reçois les produits de dix mille meou. Avec les vieux p.283 grains je nourris mes laboureurs. Depuis les temps les plus reculés les récoltes ont été abondantes. À présent je vais aux champs qui sont au midi. Là les travailleurs sont occupés, les uns à arracher les mauvaises herbes, les autres à butter les plantes. Les deux espèces de millet à panicules y sont très florissantes. Dans un endroit spacieux et commode, je réunis et jencourage les hommes de talent ( HYPERLINK \l "n123" 123).
2. Joffre du millet pur et une brebis dune seule couleur aux esprits de la terre et à ceux des quatre points cardinaux. Si mes champs sont fertiles, cest grâce à lheureuse fortune de mes laboureurs. Avec le luth, la guitare et le tambour (de terre cuite), je vais inviter le Père de lagriculture (Chenn noung), pour demander une pluie favorable, récolter beaucoup de millet, et nourrir mes travailleurs, leurs femmes (et leurs enfants) ( HYPERLINK \l "n124" 124).
3. p.284 Je viens dans ces champs de mes pères, avec les femmes, et les enfants qui portent la nourriture aux travailleurs dans la plaine du midi. Linspecteur des champs arrive et témoigne sa joie. Prenant un peu de nourriture à droite et à gauche, je la goûte pour savoir si elle est bonne. Les moissons sont bien soignées dans toute létendue du terrain ; la récolte sera belle et abondante. Je ne suis pas mécontent de mes laboureurs ; (ma bonté envers eux) stimule leur diligence.
4. Les tiges des plantes sont (serrées entre elles) comme les brins de chaume sur un toit ; la moisson (est ondulée et) présente lapparence du timon recourbé dun char. Les monceaux de grain seront grands comme des îlots, comme des monticules. Il faudra mille greniers (pour serrer le grain), et dix mille voitures (pour transporter les gerbes sur laire). Ce millet de deux espèces, ce riz, ce sorgho sont dus à lheureuse fortune de mes laboureurs. Les p.285 esprits leur obtiendront en récompense une grande prospérité, dix mille années de vie, une vie sans fin.
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II. Siao ia, VI. Pe chan
212. CHANT VIII. TA TIEN.
HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco052a"Ù% Travaux des champs et sacrifices offerts aux esprits protecteurs des moissons.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n289"º% Dans ce vaste terrain nous devrons semer beaucoup. Déjà nous avons choisi la semence et préparé nos instruments. Pourvus de toutes les choses nécessaires à nos travaux, nous prenons nos charrues au soc bien affilé, et donnons nos premiers soins aux champs qui sont au midi. Nous y semons toute sorte de grains. Déjà les tiges se dressent, déjà la moisson est haute ; à la grande satisfaction de lhéritier de nos anciens princes.
2. HYPERLINK "cordier_histoire.doc" \l "ch066"Ù% Déjà les épis apparaissent ; déjà le grain se forme ; déjà il durcit, déjà il est mûr et d excellente qualité. Il ne reste ni faux sorgho ni faux millet. Il faut exterminer ces insectes qui rongent soit la moelle, soit les feuilles, soit les racines, soit les nSuds des p.286 plantes, afin qu ils ne nuisent pas à nos jeunes moissons. Le Père de l agriculture est un esprit très puissant ; qu il prenne ces insectes et les livre aux flammes !
3. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4151"Ù% Qu il se forme d épais nuages, et que la pluie commence à tomber doucement ! Quelle arrose dabord notre champ commun, puis nos champs particuliers ! Il y aura des tiges encore jeunes et petites qui ne seront pas coupées, des gerbes qui ne seront pas recueillies, des poignées qui seront laissées, des épis qui échapperont aux moissonneurs. Les femmes veuves en feront leur profit.
4. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0509" % HYPERLINK "feodalite_chinoise.doc" \l "n41"Ï% L héritier de nos anciens princes vient avec les femmes et les enfants, qui apportent la nourriture (à leurs maris et à leurs pères) dans les champs qui sont au midi. L inspecteur des champs arrive et témoigne sa joie. Le prince vient faire des offrandes aux esprits des quatre points cardinaux. Il offre une victime rousse p.287 (aux esprits du sud), une victime noire (aux esprits du nord), avec deux sortes de millet à panicules. Par cette offrande et ces sacrifices, il obtient un grand accroissement de prospérité.
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II. Siao ia, VI. Pe chan
213. CHANT IX. TCHEN PEI LO I.
Félicitations adressées à lempereur par les princes réunis à Lo iang pour délibérer sur les affaires militaires.
1. Voyez cette rivière Lo ; ses eaux sont profondes et étendues. Le souverain (lempereur) est venu ; le ciel la comblé de biens. Il porte les genouillères de cuir rouge garance, quil prend lorsquil met en campagne les six légions.
2. Voyez cette rivière Lo ; ses eaux sont profondes et étendues. Le souverain est venu ; louverture et lextrémité du fourreau de son épée sont de pierre précieuse. Durant dix mille années, il vivra et maintiendra sa maison.
3. p.288 Voyez cette rivière Lo ; ses eaux sont profondes et étendues. Le souverain est venu ; tous les biens du ciel sont réunis en sa personne. Durant dix mille années il vivra, et soutiendra sa maison et tout lempire.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VI. Pe chan
214. CHANT X. CHANG CHANG TCHE HOUA.
Lempereur répond aux félicitations qui lui ont été adressées dans le chant I. Il compare les princes aux fleurs les plus brillantes.
1. Les fleurs sont brillantes, le feuillage est luxuriant. À la vue de ces princes, mon cur est pleinement satisfait. Mon cur est pleinement satisfait ; ces princes méritent dêtre loués et de conserver à jamais leurs dignités.
2. Les fleurs sont brillantes, leur couleur est jaune foncée. Je vois ces princes qui brillent par la distinction de leur maintien et de leurs manières ; à cause de cette distinction (indice de leur vertu), ils méritent dêtre comblés de biens.
3. p.289 Les fleurs sont brillantes ; les unes sont jaunes, les autres blanches. Je vois ces princes qui montent des voitures traînées par quatre chevaux blancs à crinière noire. Ils montent des voitures traînées par quatre chevaux blancs à crinière noire ; les six rênes sont luisantes.
4. Quon emploie ces princes ici ou là, partout leur capacité sera suffisante. Ils sont réellement capables, et ils le paraissent.
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE VII. SANG HOU
215. CHANT I. SANG HOU.
Lempereur félicite les grands feudataires réunis à sa table. Voyant leurs manières aisées et cordiales, il les compare aux bruants du mûrier.
1. p.290 Les bruants du mûrier voltigent ensemble çà et là ; leur plumage est varié. Ces princes sages sont aimables ; ils recevront les faveurs du ciel.
2. Les bruants du mûrier voltigent ensemble çà et là ; ils ont le cou orné de diverses couleurs. Ces princes sages sont aimables ; ils sont les remparts de tous les États.
3. Remparts et soutiens des États, ils sont les modèles de tous les princes. Ne sontils pas modérés ? Ne sontils pas diligents ? Les faveurs quils recevront du ciel ne serontelles pas nombreuses ?
4. Cette corne de rhinocéros est recourbée ; elle contient un vin exquis et très doux. Les princes (assis à ce banquet) ne sont pas arrogants entre eux ; toutes les faveurs du ciel viendront dellesmêmes soffrir à eux.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VII. Sang hou
216. CHANT II. IUEN IANG.
Réponse des princes feudataires aux félicitations et aux souhaits exprimés par lempereur dans le chant précédent.
1. Les canards mandarins vont par paires ; on les prend (en grand nombre) avec de petits filets munis dun long manche et avec des filets ordinaires. Notre souverain mérite de vivre dix p.291 mille ans, et de jouir sans cesse des faveurs du ciel.
2. Les canards mandarins se tiennent par paires sur les barrages, avec leurs ailes gauches réunies (lun tournant la tête du côté où lautre tourne la queue, et ne se séparant jamais). Notre souverain mérite de vivre dix mille ans, et davoir toujours la félicité pour compagne.
3. Lorsque les quatre chevaux dun char sont dans lécurie, on les nourrit de paille hachée et de grain. Notre souverain vivra dix mille ans, nourri, comblé des bienfaits du ciel.
4. Lorsque les quatre chevaux dun char sont dans lécurie, on les nourrit de grain et de paille hachée. Notre souverain vivra dix mille ans, sans cesse comblé des faveurs du ciel.
II. Siao ia, VII. Sang hou
217. CHANT III. KOUEI PIEN.
Chant adressé à lempereur dans un festin offert par lui à tous les princes ses parents.
1. Quels sont ces hommes qui portent des bonnets de peau ? p.292 Puisque vous leur avez fait servir des liqueurs excellentes et des mets exquis, pourraientils être des étrangers ? Ce sont vos frères, et pas dautres. Le gui et la cuscute sétendent sur le sapin et le cyprès. (Ainsi ces princes vous sont unis). Avant davoir vu ces hommes distingués, mon cur était triste et agité. À présent que je les vois, je suis heureux et content.
2. Quels sont ces hommes qui portent des bonnets de peau ? Puisque vous leur avez fait servir des liqueurs excellentes et des mets de la saison, pourraientils être des étrangers ? Ce sont vos frères, qui sont tous venus. Le gui et la cuscute sétendent sur le sapin. (Ainsi ces princes vous sont unis). Avant davoir vu ces hommes distingués, mon cur était plein de tristesse. À présent que je les vois, il jouit du repos.
3. Ils ont la tête couverte du bonnet de peau. Puisque vous p.293 leur avez fait servir des liqueurs exquises et des mets nombreux, pourraientils être des étrangers ? Ce sont vos frères, vos cousins du côté maternel et vos parents par alliance. Lorsque la neige doit tomber, il se forme dabord du grésil. (Ainsi les cheveux blancs sont les précurseurs de la mort). La mort viendra bientôt ; les réunions ne se renouvelleront pas longtemps. Ce soir il faut boire ensemble gaiement ; que ces princes se livrent tout entiers à la joie.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VII. Sang hou
218. CHANT IV. KIU HIA. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc60"k&
Joie d un nouveau marié.
1. Les coups retentissants du marteau ont fixé les armatures aux extrémités de l essieu de ma voiture ; je suis allé audevant de cette belle jeune fille. Je n avais ni faim ni soif ; (cependant j éprouvais comme le sentiment de la faim et de la soif. Je désirais vivement que) cette fille dune vertu tant vantée vînt avec moi. Quand même nous naurions pas avec nous dexcellents amis, nous deux nous fêterions et serions dans la joie.
2. p.294 Dans cette plaine la forêt est épaisse ; les faisans sy réunissent. Cette fille dun rare mérite a été mariée au temps convenable ; sa vertu exemplaire minstruira (et maidera). Je lui offre un festin et fais son éloge. (Chère épouse), je vous aime et vous aimerai toujours.
3. Bien que je naie pas de bonnes liqueurs, vous daignerez boire, jespère. Bien que je naie pas de mets exquis, vous daignerez manger, jespère. Bien que ma vertu ne soit pas à la hauteur de la vôtre, nous chanterons et danserons ensemble.
4. Je monte sur cette crête élevée, et jy fends des branches de chêne pour le chauffage. Jy fends des branches de chêne ; les feuilles sont verdoyantes. Par un bonheur incomparable, je vous vois ; mon cur est content.
5. HYPERLINK "memoires_historiques_intro.doc" \l "mhi01"&! Je pouvais contempler cette haute montagne et parcourir ce grand chemin. J ai quatre coursiers bien dressés ; leurs six rênes p.295 sont comme les cordes d un luth. (Je suis allé vous chercher). Je vous vois, vous devenez ma compagne ; je suis au comble de mes vux.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VII. Sang hou
219. CHANT V. TSING ING.
Le poète prie lempereur de ne pas prêter loreille à la calomnie, quil compare au bourdonnement de la mouche verte.
1. La mouche verte va bourdonner çà et là, et se pose sur la haie. Prince aimable, ne croyez pas ce que dit le calomniateur.
2. La mouche verte va bourdonner çà et là, et se pose sur les jujubiers (de la haie). Le calomniateur ne connaît point de bornes : il trouble tous les États.
3. La mouche verte va bourdonner çà et là, et se pose sur les coudriers (de la haie). Le calomniateur ne connaît pas de bornes ; il mettrait le désaccord entre vous et moi.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VII. Sang hou
220. CHANT VI . PIN TCHIEU TCHOU IEN.
Sur le bon usage et labus des liqueurs fermentées.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0664" % (Quand les archers se préparent à lutter ensemble deux à p.296 deux), les invités, arrivés auprès des nattes, se rangent à droite et à gauche. Les vases de bois sont disposés en ordre ; les ragoûts et les fruits à noyaux sont servis (les ragoûts dans les vases appelés teou, les fruits dans les vases appelés pieu). Une liqueur excellente est préparée ; tous boivent dune manière très bienséante. Les cloches et les tambours étant disposés, (ils soffrent à boire les uns aux autres), la coupe est levée et circule dans un ordre parfait. La grande cible est déployée ; chacun des archers encoche sa flèche et tire à soi la corde de son arc (comme pour lancer la flèche). Ils sont divisés en couples daprès leur force ou leur habileté. (Les deux rivaux se disent lun à lautre avec courtoisie) : « Je vous invite à signaler votre talent darcher. » (Et ils se répondent) : « Je tirerai si bien que je frapperai cette cible, et vous prierai de boire la coupe (destinée au vaincu). »
2. (Pour honorer vos ancêtres), des pantomimes dansent la flûte à la main, au son des orgues et des tambours. Votre offrande réjouit vos illustres ancêtres, et vous observez toutes les cérémonies. Toutes les cérémonies sont accomplies ; elles sont p.297 magnifiques et très nombreuses. (Les mânes) vous obtiennent en récompense un bonheur sans mélange (à vous et à vos descendants) ; vos fils et vos petitsfils sen réjouissent. Dans leur joie et leur allégresse, chacun deux fait tout ce quil peut (ils offrent à boire au représentant des ancêtres). Alors lun des invités puise de la liqueur ; un serviteur de la maison entre et remplit la coupe. Il remplit cette coupe salutaire, (et vous loffrez au représentant des défunts). Ainsi se terminent les cérémonies de chaque saison.
3. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0694" % HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0075"º% (Aux banquets donnés en d autres occurrences que celles du tir à l arc ou des offrandes en l honneur des ancêtres), lorsque les invités approchent des nattes, ils sont polis et respectueux. Tant quils ne sont pas ivres, la gravité et la bienséance sont gardées selon toutes les règles. Quand ils sont ivres, la gravité et la bienséance sont fort ébranlées. Ils quittent leurs places pour en prendre dautres ; à plusieurs reprises ils dansent et font des cabrioles. Tant quils ne sont pas ivres, ils conservent leur gravité, observent les bienséances. Quand ils sont ivres, ils négligent entièrement la p.298 gravité et les bienséances. Dans livresse, ils ne connaissent plus aucune règle.
4. Quand les invités sont ivres, ils poussent des cris et des vociférations. Ils mettent en désordre nos vases de bois ; à plusieurs reprises ils dansent en chancelant. Quand ils sont ivres, ils nont plus conscience de leurs déportements. Avec leurs bonnets inclinés de côté, ils dansent à plusieurs reprises et longtemps. Quand un invité a trop bu, sil se retire, cest heureux pour lui et pour le maître de la maison. Ne pas se retirer, quand on est ivre, cela sappelle ruiner sa vertu (se conduire mal et perdre sa réputation). Lusage des banquets est excellent ; mais il faut que les bienséances y soient parfaitement gardées.
5. Dans tous ces banquets, il est des invités qui boivent trop, et dautres qui boivent sobrement. On établit un surveillant ; p.299 parfois on lui adjoint un censeur (qui note les paroles et les actions. En dépit du surveillant et du censeur), ceux qui senivrent se conduisent mal. Les autres en ont honte ; mais ils ne peuvent pas les avertir, ni les empêcher de suivre leur fantaisie. (Ils ne peuvent pas leur dire) : « Evitez de dire des choses quil ne convient pas de dire, et de parler de choses quon ne doit pas faire. Si vous parlez dans livresse, le bélier sans cornes arrivera. Avec trois coupes vous perdez la raison ; quel dommage que vous osiez en boire davantage ! » ( HYPERLINK \l "n125" 125)
II. Siao ia, VII. Sang hou
221. CHANT VII. IU TSAO.
Dans un banquet à la cour impériale, les princes feudataires font léloge de lempereur. Il est heureux et tranquille dans sa capitale, disentils, comme le poisson au milieu des plantes aquatiques.
1. Où demeure le poisson ? Dans les herbes aquatiques, et sa tête y devient grosse. Où réside lempereur ? A Hao ; aimable et joyeux, il y boit du vin.
2. Où demeure le poisson ? Dans les herbes aquatiques, et sa p.300 queue y devient longue. Où réside lempereur ? A Hao ; heureux et aimable, il y boit du vin.
3. Où demeure le poisson ? Dans les herbes aquatiques ; il y est protégé par les joncs. Où réside lempereur ? A Hao ; c est un séjour tranquille.
HYPERLINK \l "table" @
II. Siao ia, VII. Sang hou
222. CHANT VIII. TS AI CHOU.
HYPERLINK "chou_king.doc" \l "n019" % Réponse de l empereur aux félicitations que les princes lui ont exprimées dans le chant précédent.
1. Les haricots sont cueillis, et mis dans des corbeilles, les unes carrées, les autres rondes. (Nombreux comme les haricots) les princes arrivent à ma cour. Quels présents leur offrirai-je ? Quand même je naurais pas autre chose à leur offrir, je leur donnerai des voitures impériales avec leurs quatre chevaux. Que leur donnerai-je de plus ? Des tuniques ornées de dragons et des vêtements inférieurs ornés de haches.
2. p.301 Dans leau dune source jaillissante on cueille le cresson. (De même) lorsque les princes arrivent à ma cour, on voit de loin leurs étendards ornés de dragons. Leurs étendards flottent au vent ; les sonnettes de leurs chevaux retentissent doucement : ils ont deux chevaux latéraux ; en tout, quatre chevaux attelés de front. À ces signes on reconnaît larrivée des princes.
3. Des genouillères de couleur rouge pâle leur couvrent la partie supérieure des jambes ; des bandes détoffe enveloppent de leurs contours obliques la partie inférieure. Dans ces réunions, les princes ne négligent nullement les bienséances ; le Fils du ciel en est heureux. Ils sont aimables ; le Fils du ciel leur accorde de nouvelles dignités. Ils sont aimables ; le Fils du ciel augmente leurs honneurs et leurs revenus.
p.302 4. Sur les branches du chêne le feuillage est très touffu (et sert à les protéger). Ces princes sont aimables ; ils défendent les États du Fils du ciel. Ces princes sont aimables ; ils sont comblés de tous les biens. Des hommes dune tenue irréprochable les suivent et les accompagnent.
5. La barque en bois de peuplier est ballottée par les vagues ; on la fixe à laide dune amarre. (Ainsi lempereur sattache les princes par la collation des dignités). # Ces princes sont aimables ; le Fils du ciel pèse leurs mérites. Ils sont aimables ; le Fils du ciel augmente beaucoup leurs honneurs et leurs revenus. Avec quel plaisir et quelle joie ils sont venus ici !
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II. Siao ia, VII. Sang hou
223. CHANT IX. KIO KOUNG.
Le poète reproche à lempereur de traiter avec froideur ses propres parents, et de prêter loreille aux détracteurs ambitieux.
1. Un arc a été bien travaillé et ses extrémités ont été garnies de corne ; (lorsquon le détend), il se redresse, (et ses extrémités p.303 sécartent lune de lautre). Des frères, des parents par alliance ne doivent pas séloigner les uns des autres (comme les extrémités dun arc quon détend).
2. Vous vous éloignez de vos parents ; vos sujets vous imitent. Vous donnez lexemple ; vos sujets le suivent.
3. Les bons frères sont extrêmement généreux. Les mauvais frères se font de la peine les uns aux autres.
4. Les sujets qui manquent de probité, se plaignent les uns des autres, chacun soutenant son sentiment. Sils obtiennent des dignités, ils ne sont pas modestes, (ils se les disputent entre eux), jusquà ce quenfin ils les perdent.
5. Un vieux cheval veut faire le jeune poulain, et ne prévoit pas à quoi il sexpose. (Ainsi ces détracteurs ambitieux veulent exercer des charges malgré leur incapacité ; ils ne prévoient pas les difficultés qui les attendent. Plus ils obtiennent dhonneurs, plus ils en convoitent ; leur ambition est insatiable). Celui qui mange, doit cesser de vouloir manger, quand il est repu ; celui qui boit, doit sarrêter, quand il a déjà beaucoup bu.
6. p.304 (Le peuple est par lui-même très enclin à négliger ses parents ; craignez de ly porter encore par vos exemples). Napprenez pas au singe à grimper sur les arbres ; naccumulez pas la boue sur la boue. Quand le souverain se conduit bien, tous les sujets font le bien avec lui.
7. Une neige abondante est tombée ; au premier rayon du soleil elle se fond. (Au moindre signe de la colère du souverain, les détracteurs rentrent dans le silence). Vous ne voulez ni abaisser ni éloigner aucun (de ces calomniateurs) ; aussi leur arrogance augmente sans cesse.
8. Une neige abondante est tombée ; le premier rayon du soleil la dissipe. (A cause de votre faiblesse) nous devenons semblables aux barbares (pour les murs) ; jen éprouve une grande douleur.
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II. Siao ia, VII. Sang hou
224. CHANT X. IU LIOU.
Un prince feudataire dit quil est impossible daller à la cour impériale, à cause de la tyrannie de lempereur.
1. Un saule est magnifique ; ne désireton pas se reposer (à son p.305 ombre ? Si lempereur était bon, ne désireraiton pas aller à sa cour) ? Mais ce maître suprême de lunivers est très redoutable ; je ne veux pas de moi-même lapprocher. Si je contribuais à affermir son pouvoir, il maccablerait ensuite par ses exigences ( HYPERLINK \l "n126" 126).
2. Sous un saule magnifique, ne désireton pas se reposer ? Mais ce maître suprême de lunivers est très redoutable ; je ne veux pas me nuire à moi-même. Si je travaillais à affermir son pouvoir, il exigerait ensuite de moi beaucoup trop.
3. Un oiseau vole très haut ; arrivé au ciel, il sarrêtera. Jusquoù cet homme (lempereur) étendratil ses prétentions ? Pourquoi travailleraisje à affermir sa puissance ? Je nen retirerais dautre fruit que des vexations cruelles et lamentables.
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LIVRE VIII. TOU JENN CHEU.
p.306 225. CHANT I. TOU JENN CHEU.
Le peuple dispersé par suite des troubles de lempire regrette de ne plus voir les costumes, de ne plus entendre le langage élégant des habitants de Haó, la capitale.
1. (En hiver) les officiers de la capitale portaient des tuniques jaunes garnies de peaux de renards. Leur tenue était constamment irréprochable et leur langage élégant. Retourner à la capitale, cest le désir de tout le peuple.
2. (En été) les officiers de la capitale portaient des chapeaux de jonc et des bonnets de toile noire. Les femmes des grandes familles avaient les cheveux épais et lisses. Je ne les vois plus ; mon cur na pas la joie.
3. Les officiers de la capitale portaient sur les oreilles des pierres de prix appelées siou. Les femmes de haut rang étaient si distinguées quon les aurait crues toutes issues des illustres familles des p.307 In et des Ki. Je ne les vois plus ; mon cur est comme glacé par la douleur.
4. Les officiers de la capitale portaient de longues ceintures pendantes. Les femmes distinguées avaient (sur les tempes) des boucles de cheveux semblables à la queue du scorpion. Je ne les vois plus ; (si je les voyais), je me mettrais à leur suite.
5. Les officiers ne prenaient pas soin de faire pendre leurs ceintures ; elles pendaient dellesmêmes, parce quelles étaient plus longues quil ne fallait pour ceindre les reins. Les femmes ne bouclaient pas leurs cheveux ; leurs cheveux bouclaient deuxmêmes. Je ne les vois plus ; oh ! que je désire les revoir !
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II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
226. CHANT II. T S AI LIU. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc20"k&
Une femme attend avec impatience le retour de son mari. Tout entière à cette pensée, à ce sentiment, elle est incapable de sappliquer au moindre travail.
1. Jai employé toute la matinée à cueillir des roseaux ; je nen ai pas recueilli assez pour remplir mes deux mains. Mes cheveux sont en désordre ; je vais retourner à la maison et me laver la tête, (afin dêtre en état de recevoir convenablement mon mari).
2. p.308 Jai passé toute la matinée à cueillir lindigotier ; je nen ai pas recueilli assez pour remplir le pan de ma robe. Mon seigneur devait être de retour dans cinq jours. Au sixième jour, je ne le vois pas encore.
3. Sil (revient et quil) aille à la chasse, je replacerai son arc dans létui. Sil va pêcher à la ligne, je ferai la corde de sa ligne.
4. Quels poissons prendratil avec sa ligne ? Des brèmes et des perches. Ces brèmes et ces perches, jirai les voir.
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II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
227. CHANT III. CHOU MIAO.
Expédition et travaux de Mou, prince de Chao, chargé par lempereur Siun wâng (827781) de bâtir dans la terre de Sié la nouvelle capitale de la principauté de Chnn.
1. Le millet à panicules croît avec vigueur, fécondé par la pluie du ciel. (De même) nous allons fort loin vers le midi, encouragés par le prince de Chao.
2. p.309 Cest nous qui portons les bagages, traînons les voitures, conduisons les charrettes et les bufs. Quand notre expédition sera terminée, alors peutêtre on parlera de retour, (jusquelà il nen sera pas question).
3. Nous allons à pied et en voiture ; nous sommes soldats des légions et des cohortes. Quand notre expédition sera terminée, alors peutêtre on parlera de retour et de repos ( HYPERLINK \l "n127" 127).
4. Les travaux exécutés à Sié ont une apparence sévère ; le prince de Chao en a tracé le plan. Les soldats de lexpédition sont pleins dardeur ; le prince de Chao les forme (et les encourage).
5. Les terrains hauts et les terrains bas ont été arrangés ; le lit des rivières a été débarrassé. Le prince de Chao a terminé ses travaux, et lempereur est content.
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II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
p.310 228. CHANT IV. SI SANG. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "fc03"k&
Le poète exprime son estime et son affection pour les hommes sages. Il les compare aux mûriers touffus qui croissent dans les terrains bas et humides.
1. Dans un terrain bas et humide le mûrier devient beau ; son feuillage est luxuriant. À la vue d un sage, quelle nest pas ma joie !
2. Dans un terrain bas et humide le mûrier devient beau ; ses feuilles sont onctueuses et luisantes. À la vue dun sage, comment ne seraisje pas dans la joie ?
3. Dans un terrain bas et humide le mûrier devient beau ; son feuillage est vert foncé. À la vue dun sage, la renommée de sa vertu fait une plus grande impression sur mon cur.
4. (Déjà auparavant) je laimais en mon cur ; pourquoi ne le diraisje pas ? Je garde son souvenir au fond de mon âme ; pourrais-je jamais l oublier ?
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II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
p.311 229. CHANT V. PE HOUA.
La fille du prince de Chnn, mariée à l empereur IMu wâng, reproche à celui-ci de l avoir délaissée, et de lui avoir substitué PaM Séu, qui était une femme de second rang.
1. La plante appelée pe houa, pour être rouie, est liée avec du chiendent. (Ainsi les deux époux doivent rester unis). Cet homme (lempereur fou) se sépare de moi, et me condamne à la solitude ( HYPERLINK \l "n128" 128).
2. Un petit nuage dune blancheur éclatante arrose le pe houa et le chiendent. Les temps sont durs et difficiles ; cet homme est moins bon (pour moi que le petit nuage pour les plantes les plus viles).
3. Leau des marais sécoule vers le nord et arrose le champ de riz. Je chante et pousse des soupirs qui ressemblent à des sifflements ; je pense à ce prince auguste (moins bon pour moi que le ruisseau pour le champ de riz).
4. p.312 Les branches du mûrier sont coupées pour le chauffage, (et elles devraient servir à cuire la nourriture) ; je les brûle sur un petit fourneau (uniquement pour avoir de la lumière). De même ce grand prince (me prive de mon rang et) afflige mon cur.
5. Lorsque les tambours et les cloches retentissent dans le palais, au dehors lécho leur répond. Je pense à cet homme avec anxiété ; lui me regarde avec mépris (il ne répond pas à mon affection).
6. La cigogne est sur le barrage (où le poisson abonde), et la grue est dans la forêt (sur la montagne où elle meurt de faim. La favorite est dans labondance, et lépouse légitime dans la pénurie). Vraiment ce grand prince afflige mon cur.
7. Le canard mandarin et sa compagne sur le barrage (se tournent en sens inverse ; et) laile gauche de lun touche laile gauche de lautre. (Ainsi les époux doivent rester unis). Cet homme manque de probité ; il change sans cesse de conduite.
8. Celui-là est très bas qui se tient sur une pierre très basse. p.313 (Un prince se dégrade qui sattacha à une personne vile). Cet homme, en se séparant de moi, me rend malade.
II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
230. CHANT VI. MIEN MAN.
Un soldat, sous lemblème du loriot, se plaint de ses fatigues, et réclame du soulagement.
1. Le loriot babillard dit en son langage : « Je marrête dans un enfoncement au pied de la colline. La route est longue ; je suis fatigué, que puisje faire ? » Donnezlui à boire, donnezlui à manger ; donnezlui des avis et des instructions. Donnez des ordres au conducteur de cette voiture (de bagages) qui est derrière ; diteslui de le transporter en voiture (HYPERLINK \l "n129"129).
2. Le loriot babillard dit en son langage : « Je marrête à langle de la colline. Me permettrais-je de reculer devant la fatigue du voyage ? Non, mais je crains de ne pouvoir avancer vite. » Donnezlui à boire et à manger, donnezlui des avis et des instructions. Donnez des ordres au conducteur de la voiture qui est derrière ; diteslui de le transporter en voiture.
3. p.314 Le loriot babillard dit en son langage : « Je marrête auprès de la colline. Me permettraisje de reculer devant la fatigue de la route ? Non, mais je crains de ne pouvoir atteindre le terme du voyage. » Donnezlui à boire et à manger ; donnezlui des avis et des instructions : Donnez des ordres au conducteur de cette voiture qui est derrière ; diteslui de le transporter en voiture.
II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
231. CHANT VII. HOU IE.
Le repas le plus frugal est agréable aux invités, si les règles de 1urbanité y sont parfaitement observées.
1. Des feuilles de concombres sont tremblantes sur leurs tiges ; on les cueille et on les fait cuire. Le maître de la maison a du vin ; il en remplit une coupe et le goûte (pour savoir sil est bon).
2. On a un lièvre ; on le fait cuire sous la cendre sans le dépouiller de son poil, ou bien on le fait cuire sur le feu. Le maître de la maison a du vin ; il le verse dans les coupes et loffre à ses invités.
3. p.315 On a un lièvre ; on le fait cuire sur le feu ou rôtir auprès du feu. Le maître de la maison a du vin ; les invités en remplissent une coupe et la lui offrent à leur tour.
4. On a un lièvre ; on le fait cuire sur le feu, ou bien on le met sous la cendre chaude sans le dépouiller de son poil. Le maître de la maison a du vin ; il en remplit les coupes, et de nouveau invite à boire ( HYPERLINK \l "n130" 130).
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II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
232. CHANT VIII. TCHAN TCHAN TCHEU CHEU.
Le chef dune expédition militaire raconte les difficultés des voyages et les souffrances endurées par ses soldats.
1. Ces rochers sourcilleux sont très élevés. Les montagnes et les rivières qui sétendent au loin, rendent les voyages très difficiles. Soldat (et chef) de cette expédition dans les contrées orientales, je nai pas même une matinée de repos.
2. Ces rochers sourcilleux sont escarpés et très hauts. Quand p.316 verronsnous lextrémité de ces montagnes et de ces rivières qui sétendent au loin ? Soldat, je menfonce dans ces contrées orientales, et nai pas le loisir de prévoir comment jen sortirai.
3. Les pieds des pourceaux (ordinairement sales et noirs) sont blancs, parce quils marchent dans leau (qui couvre les chemins). La lune va entrer dans les Hyades ; elle amènera des pluies torrentielles. Soldat, je porte les armes en orient, et nai pas le temps de penser à autre chose.
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II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
233. CHANT IX. TIAO TCHEU HOUA.
Le poète déplore la décadence de la dynastie des Tcheou et les souffrances du peuple.
1. Les fleurs de la bignonie sont déjà dun jaune foncé (et vont tomber. Ainsi lempire menace ruine). Mon cur est triste ; il est comme blessé.
2. Les fleurs de la bignonie (sont tombées) ; ses feuilles sont encore vertes, (mais ne le seront plus longtemps). Si javais su p.317 les maux qui mattendaient dans le monde, jaurais mieux aimé ne pas naître.
3. La tête des brebis devient grosse, (parce quelles manquent de nourriture et sont amaigries) ; dans la nasse (on ne voit pas de poissons, mais seulement la lumière de) trois étoiles (réflétée par leau). Les hommes ont assez de vivres (pour ne pas mourir) ; mais peu en ont assez pour se rassasier pleinement ( HYPERLINK \l "n131" 131).
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II. Siao ia, VIII. Tou jenn cheu
234. CHANT X. HO TSAO POU HOUANG ?
Les hommes sont constamment retenus loin de leurs familles, et accablés de fatigue dans les expéditions militaires. Ils sont comme des plantes qui dépérissent.
1. Estil une plante qui ne soit devenue jaune ? Estil un jour où nous ne voyagions pas ? Quels sont les hommes qui ne vont pas supporter mille fatigues dans toutes les parties de lempire ?
2. Quelle est la plante qui nest pas devenue noire ? Quels sont les hommes qui vivent avec leurs femmes ? Malheureux soldats engagés dans cette expédition, seuls nous ne sommes plus traités comme des hommes.
3. p.318 Sans être ni rhinocéros ni tigres, nous parcourons ces pays déserts (comme les animaux sauvages). Malheureux soldats engagés dans cette expédition, du matin au soir nous navons aucun repos.
4. Les renards à longue queue voyagent à travers ces épaisses touffes dherbe (ils y trouvent leur agrément). Nous, avec nos charrettes surmontées de clayons (et chargées de bagages), nous parcourons cette grande route (très péniblement).
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TROISIÈME PARTIE
TA IA
LIVRE I. WENN WANG
p.319 235. CHANT I. WENN WANG.
TcheMu kMung, fils de Wênn wâng et frère puîné de Où wâng, qui fonda la dynastie des TcheMu, rappelle au jeune empereur Tchêng wâng, fils de Ou wang, les exploits de Wenn wang, dont les vertus ont mérité les faveurs du ciel et valu l empire à la famille des Tcheou.
1. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4161"Ù% HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "ca342" % HYPERLINK "memoires_historiques_intro.doc" \l "n219"&! Wenn wang est làhaut ; Oh ! comme il brille dans le ciel ! Bien que la principauté particulière des Tcheou soit ancienne, ils ont reçu un mandat nouveau (qui leur confère le pouvoir impérial). Les Tcheou nétaientils pas illustres ? Et le mandat du roi p.320 du ciel nestil pas venu en son temps ? Wenn wang monte et descend, Toujours à la droite ou à la gauche du roi du ciel ( HYPERLINK \l "n132" 132).
2. Wenn wang a déployé une grande énergie ; Sa gloire na pas de fin. (Le roi du ciel) étend ses bienfaits sur la famille des Tcheou, sur les descendants de Wenn wang. Les descendants de Wenn wang régneront durant cent générations, lhéritier principal (sur lempire), les autres (sur des principautés). Et tous les officiers des Tcheou ne serontils pas illustres dâge en âge ? ( HYPERLINK \l "n133" 133)
3. Ne serontils pas illustres dans tous les âges ? Ils poursuivent lexécution de leurs plans avec activité et circonspection. p.321 # Beaucoup dexcellents officiers sont nés dans les États de Wenn wang. La principauté de Wenn wang les a produits ; ils sont les soutiens des Tcheou. Les officiers sont très nombreux ; Wenn wang se tient assuré quils soutiendront la dynastie.
4. Wenn wang était profondément vertueux ; Oh ! il se signala par son application constante à remplir ses devoirs ! Le mandat du ciel est grand ; HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4691"Ù% Témoins les descendants des Chang. Les descendants des Chang étaient plus de cent mille. Sur l ordre du roi du ciel, ils se soumirent tous aux princes de Tcheou.
5. Ils se soumirent tous aux princes de Tcheou ; c est que le ciel ne laisse pas constamment son mandat (à la même famille. Maintenant) les officiers distingués et agiles des In versent et p.322 présentent les liqueurs pour les libations (offertes aux ancêtres des Tcheou) dans la capitale. Lorsquils aident à faire des libations, ils portent toujours le vêtement inférieur orné de haches brodées, et le bonnet de cérémonie qui était en usage sous les In. Officiers dévoués de lempereur actuel, ne vous souviendrezvous pas toujours de votre aïeul (Wenn wang) ?
6. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3722"Ù% Ne penserezvous pas toujours à votre aïeul ? Perfectionnez vos vertus. # HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0550" % HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4671"Ù% Tâchez de vous conformer sans cesse aux ordres du ciel ; vous recevrez de lui beaucoup de faveurs. # Tant que les In ont gardé le gouvernement du peuple, ils ont été comme les assesseurs du roi du ciel. Ayez constamment devant les yeux lexemple (la déchéance) des In ; le mandat suprême (le pouvoir impérial) nest pas facile (à conserver).
7. Le mandat du ciel nest pas facile (à garder ; prince), craignez de vous perdre vousmême. Étendez au loin le renom de votre vertu, et considérez comment le ciel a retranché la dynastie des In. Les opérations du ciel ne sont perçues ni par louïe ni par p.323 lodorat. (Il est impossible de les deviner davance). # Pour être sûr de vous conformer toujours à la volonté du ciel, # imitez, copiez Wenn wang ; tous les peuples se lèveront et vous donneront leur confiance ( HYPERLINK \l "n134" 134).
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III. Ta ia, I. Wenn wang
236. CHANT II. TA MING.
Le poète célèbre la naissance et les vertus de Wênn wâng, la naissance de Où wâng, la défaite du tyran Tcheóu et lavènement des TcheMu à l empire.
1. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0550" % Lorsqu une vertu extraordinaire brille sur la terre, l auguste mandat lui est conféré dans le ciel (le ciel lui confie le gouvernement de l empire). Il serait téméraire de se reposer uniquement sur la faveur du ciel ; il nest pas facile dexercer le pouvoir impérial. Lhéritier des In (le tyran Tcheou) avait la dignité de Fils du ciel ; (le ciel) lui retira lempire.
2. La fille cadette du prince de Tcheu, dont la famille sappelait Jenn, vint du domaine impérial de In ou Chang, se maria à Tcheou, et fut dans la capitale la femme (de Wang Ki, prince de Tcheou). # Elle et son époux sadonnèrent à la pratique de p.324 toutes les vertus. Cette auguste princesse de Jenn devint enceinte et enfanta Wenn wang.
3. Wenn wang, toujours attentif et diligent, servit parfaitement le souverain roi et reçut beaucoup de faveurs. Sa vertu ne se démentit jamais, et il obtint l empire du monde.
4. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n300" % Le ciel veillait sur les peuples dici-bas ; déjà il avait décrété dune manière irrévocable (lavènement des Tcheou à lempire). Dès les premières années de Wenn wang, le ciel lui prépara une compagne, au nord de la Ho, sur le bord de la Wei. Quand Wenn wang fut à lâge de se marier, le chef dune grande principauté avait une fille (nommée Tai Seu).
5. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n295" % Le chef d une grande principauté avait une fille (si vertueuse qu ) on l aurait prise pour la sSur cadette du ciel. Les p.325 présents (envoyés par Wenn wang au père de la princesse) confirmèrent le pacte préliminaire de cette union approuvée par les augures. Wenn wang alla en personne audevant de sa fiancée jusquà la Wei. (Pour traverser la rivière), il fit construire un pont de bateaux. Cette alliance natelle pas été glorieuse ?
6. Un décret émané du ciel avait fixé que Wenn wang régnerait sur la principauté et dans la capitale de Tcheou. La princesse qui devait occuper la place (de la mère de Wenn wang), était de la principauté de Chenn. La fille aînée (du prince de Chenn) vint épouser (Wenn wang), et eut le bonheur de mettre au monde Ou wang. « (Jeune prince, le ciel) vous protège, vous aide, vous confie son mandat. Docile à ses ordres, vous renverserez la puissante dynastie des Chang. » ( HYPERLINK \l "n135" 135)
7. HYPERLINK "cordier_histoire.doc" \l "n00185"Ù% Les soldats de In ou Chang réunis (dans leurs campements), étaient (nombreux et serrés) comme les arbres d une forêt. Ils furent rangés en bataille dans le désert de Mou ie. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco023b"Ù% Mais les nôtres p.326 seuls étaient pleins d ardeur. (Ils dirent à Ou wang) : « Le souverain roi est avec vous ; nhésitez pas (à engager le combat). »
8. Le désert de Mou ie était très vaste. Les chars en bois de tân étaient resplendissants ; leurs quatre chevaux noirs au ventre blanc étaient robustes. Le grand maître Chang fou, semblable à un aigle qui vole, aida Ou wang. Ce prince déchaînant lardeur de ses guerriers, défit la puissante armée de Chang. Le jour même du combat, lempire fut entièrement purgé (des souillures accumulées par le tyran Tcheou).
III. Ta ia, I. Wenn wang
237. CHANT III. MIEN.
Origine et progrès de la famille des TcheMu.
1. HYPERLINK "cordier_histoire.doc" \l "n00191"Ù% Les fruits de la courge naissent et se développent les uns à la suite des autres sur la même tige. (Ainsi notre nation a grandi peu à peu). HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0324" % HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n074"º% Notre peuple est originaire de la terre (de Pin) où coulent la Ts in et la Ts i. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0020"¡% Au temps de l ancien prince Tan fou, il habitait des huttes et des cavernes disposées en forme de fours ; il n avait pas encore de maisons ni de bâtiments.
2. p.327 HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3381" Ù% L ancien prince Tan fou un matin (quitta la terre de Pin souvent ravagée par les barbares, et) pressa la marche de ses chevaux, pour venir (dans la terre de Tcheou). Suivant les bords des rivières de louest (qui sont la Tsiu et la Tsi), il arriva au pied du mont Ki. Là, avec son épouse issue de la famille des Kiang, il chercha un endroit pour fixer sa demeure.
3. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0294" % (Au sud du mont K i), les plaines de Tcheou étaient belles et fertiles ; la violette et le laiteron (qui sont des plantes amères) avaient la douce saveur d un gâteau de riz. Ou wang délibéra d abord (avec ses compagnons), grilla (et consulta) notre tortue. Puis il déclara qu il convenait de se fixer en cet endroit, que le moment était favorable, et qu il fallait bâtir des maisons ( HYPERLINK \l "n136" 136).
4. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n541" % Il encouragea ses sujets, et fixa les emplacements des habitations, les uns à droite, les autres à gauche. Il détermina les grandes limites et la division des terres. Dans tout le pays il établit p.328 des hameaux (ou des canaux dirrigation), et régla la disposition des arpents. Il alla de louest à lest arranger toutes choses.
5. Il appela le ministre et le conducteur des travaux publics, et leur ordonna de construire les maisons et les autres bâtiments. Ils employèrent le cordeau pour que tout fut droit. Ils firent (disposer et) lier les planches, de manière quon pût (les élever au fur et à mesure, et) continuer (la maçonnerie jusquà la hauteur voulue). En premier lieu le temple des ancêtres séleva beau et majestueux.
6. Un grand nombre dhommes remplirent de terre les paniers. Ils la jetèrent entre les cloisons de planches avec un bruit confus de voix, et la battirent à coups retentissants. Ils raclèrent les aspérités, et le bruit annonçait la solidité du travail. Cinq mille pieds de mur sélevèrent à la fois. Le grand tambour était impuissant à modérer l ardeur des ouvriers.
7. Ils élevèrent la porte de l enceinte du palais ; elle eut une p.329 grande hauteur. Ils élevèrent la porte des appartements du prince ; elle fut belle et majestueuse. HYPERLINK "dieu_du_sol.doc" \l "n028"# HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco052"Ù% Ils élevèrent le grand autel de la Terre, point de départ de tous les grands mouvements ( HYPERLINK \l "n137" 137).
8. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt6382"Ù% Bien que T ai wang ne parvint pas à arrêter entièrement la fureur des barbares, sa gloire nen fut pas diminuée. (Au lieu des taillis épais qui servaient de retraites aux ennemis), de grands chênes sélevèrent, et des chemins furent ouverts. Les Kouenn i senfuirent en toute hâte, pouvant à peine respirer.
9. Les princes de Iu et de Jouei firent la paix entre eux, et Wenn wang augmenta rapidement sa puissance. Je le reconnais, (il neut pas seul tout le mérite de cette grande uvre. Parmi ses sujets), les uns engagèrent leurs concitoyens à sattacher à lui ; les autres ou le précédèrent (et lencouragèrent par leurs exemples et leurs avis), ou le suivirent (et laidèrent à remplir son devoir).p.330 Dautres allèrent partout publier ses vertus ; dautres le défendirent contre les outrages de ses ennemis ( HYPERLINK \l "n138" 138).
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, I. Wenn wang
238. CHANT IV. IU POU.
La vertu de Wenn wang lui attire un grand nombre dhommes, comme les beaux arbustes attirent les bûcherons. Elle brille comme la Voie lactée, durant une longue suite dannées. Elle est semblable aux objets dor ou de pierre précieuse les mieux travaillés.
1. Les belles touffes de iu sont coupées pour être brûlées immédiatement ou mises en réserve. Le prince qui nous gouverne est admirable à voir ; de tous côtés on accourt à lui.
2. Le prince qui nous gouverne est admirable à voir ; les ministres qui lentourent, lui offrent la coupe pour les libations. Il lui offrent la coupe avec beaucoup de dignité, comme il convient à des officiers distingués ( HYPERLINK \l "n139" 139).
3. Cette barque vogue sur la King ; un grand nombre de rameurs unissent leurs efforts. Lorsque le prince de Tcheou (Wenn wang) p.331 part pour une expédition, les six légions se mettent à sa suite.
4. Cette Voie lactée est vaste ; elle est lornement du ciel. Le prince de Tcheou a vécu longtemps ; natil pas excité les hommes (à pratiquer la vertu) ? ( HYPERLINK \l "n140" 140)
5. Ces ornements sont ciselés et bien travaillés ; ils sont dor et de pierres précieuses. Notre prince est sans cesse agissant ; il donne des institutions et des lois à toutes les parties de lempire.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, I. Wenn wang
239. CHANT V. HAN LOU.
La vertu de Wenn wang lui attire les faveurs du ciel et toute sorte de biens.
1. Voyez le pied de ce mont Han ; il y croît beaucoup de p.332 coudriers et de hòu. Ainsi notre prince est gracieux et affable ; par son aménité il sattire beaucoup de biens et d honneurs.
2. Cette coupe de jade est finement travaillée ; on y verse la liqueur jaune pour les libations. Ainsi notre prince est gracieux et affable, et les faveurs du ciel descendent sur lui ( HYPERLINK \l "n141" 141).
3. Lépervier en son vol sélève jusquau ciel ; le poisson bondit dans les profondeurs des eaux. # Notre prince est gracieux et affable ; comment nattireraitil pas les hommes à sa suite ?
4. Une liqueur pure est dans la coupe ; une victime mâle de couleur rousse est préparée. Notre prince les offre aux esprits tutélaires, et reçoit un accroissement de biens.
5. Ces petits chênes sont très drus ; ils servent pour le chauffage (ou bien, on brûle autour deux les mauvaises herbes qui nuisent à leur croissance). Notre prince est gracieux et affable ; les esprits le récompensent.
6. p.333 Le dolic est très vigoureux ; il sattache au tronc et aux branches des arbres. Notre prince est gracieux et affable ; sa vertu constante lui attire beaucoup de biens.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, I. Wenn wang
240. CHANT VI. SEU TCHAI.
Éloge de Wenn wang, de sa mère, de sa grand mère et de sa femme.
1. HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n7" % L Auguste Jenn, mère de Wenn wang, fut irréprochable. Toujours aimable envers Kiang (femme de T ai wang, prince) de Tcheou, elle fut la digne épouse du prince (Wang Ki). L Auguste Seu (épouse de Wenn wang) hérita de la bonne renommée (de l Auguste Jenn) ; cent fils ou petitsfils naquirent à Wenn wang ( HYPERLINK \l "n142" 142).
2. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3171"Ù% Wenn wang suivit les traces des princes de sa famille ; aussi jamais leurs mânes ne furent ni mécontents ni attristés. Ses exemples eurent une puissante influence dabord sur sa femme, puis sur ses frères, enfin sur tous les peuples.
3. p.334 Il était très ami de la concorde dans le palais et très respectueux dans le temple des ancêtres. Loin de tout regard, il agissait comme sil avait été en présence de quelquun. (Lors même quil pratiquait la vertu) sans effort, il veillait encore sur lui-même.
4. Bien quil nait pas prévenu les grands malheurs qui arrivèrent (son emprisonnement, les invasions des barbares), sa gloire et sa grandeur sont sans tâche. Tout ce quil exécutait était parfait, même les choses sur lesquelles il navait jamais reçu ni enseignement ni avis ( HYPERLINK \l "n143" 143).
5. (Grâce à lui), les hommes faits étaient vertueux, et les jeunes gens sappliquaient à le devenir. Notre ancien prince travaillait sans relâche ; ses ministres acquirent un grand renom, une rare capacité ( HYPERLINK \l "n144" 144).
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, I. Wenn wang
p.335 241. CHANT VII. HOUANG I.
HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco042a"Ù% Par ordre du Chang ti, T ái wâng s établit au pied du mont K î, dans la terre qui prit le nom de TcheMu ou K i Tcheou ; Wâng Ki continua l Suvre de son père ; Wênn wâng défit le prince de M- et détruisit la capitale de Tch Oung.
1. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n300" % HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0248"" Le roi du ciel est auguste ; il veille avec majesté sur les choses dici-bas. Regardant et contemplant les quatre parties de lempire, il a cherché une contrée pour fixer notre peuple. Le gouvernement de ces deux dynasties impériales (des Hia et des Chang) navait pas été bien réglé. Le roi du ciel considéra les diverses principautés, et chercha avec soin (un prince qui répondit à ses désirs). Layant trouvé (en la personne de Tai wang), il voulut augmenter létendue de ses possessions. Tournant ses regards avec affection vers loccident, il y donna (à Tai wang) un endroit pour sétablir, (à savoir, la terre de Ki Tcheou) ( HYPERLINK \l "n145" 145).
2. p.336 (Tai wang, arrivé dans la terre de Ki Tcheou), fit arracher et enlever les arbres morts, dont les uns étaient restés debout et les autres gisaient à terre. On tailla, on régularisa ceux qui formaient des massifs ou des rangées. On éclaircit les tamaris et les catalpas. On émonda les mûriers de montagne et les mûriers tinctoriaux. Le roi du ciel ayant établi (à Ki Tcheou) ce prince dune vertu éclatante, les barbares doccident appelés Kouan i senfuirent par toutes les routes. Le ciel lui prépara une compagne (Tai Kiang). Ainsi fut confirmé le mandat (du ciel, qui voulut en faire le père dune nouvelle dynastie impériale).
3. Le roi du ciel considéra cette montagne (Ki chan, et vit que) les chênes sy dressaient majestueux, que les sapins et les cyprès étaient bien espacés. Après avoir fondé la principauté, le roi du ciel choisit un prince capable pour la gouverner (après Tai wang ; il fit ce choix) dès la naissance de Tai pe et de Wang p.337 Ki (fils de Tai wang. Il préféra Wang Ki à Tai pe, qui était laîné). Wang Ki aima son frère aîné (Tai pe) dune affection sincère. Il aima son frère aîné, augmenta sa propre grandeur, et procura une grande gloire à Tai pe (dont il publia la sagesse et le désintéressement). Il fut comblé de biens, les conserva toujours, et bientôt posséda tout lempire ( HYPERLINK \l "n146" 146).
4. HYPERLINK "memoires_historiques_t.III.doc" \l "n24243" © Le roi du ciel donna à Wang Ki un jugement exquis, et dans le silence prit soin d étendre la renommée de sa sagesse. La sagesse de Wang Ki fut intelligente. Elle le rendit capable de comprendre et de discerner les choses, de former et de gouverner les hommes. Chargé de gouverner cette grande principauté, il sut obtenir la soumission et laffection de ses sujets. Wenn wang, qui lui succéda, neut jamais rien à se reprocher. Il jouit des faveurs du ciel, et les transmit à ses descendants.
5. p.338 Le roi du ciel dit à Wenn wang : « Ne soyez pas intrigant comme les hommes vulgaires, qui abandonnent celui-ci pour sattacher à celui-là. Ne soyez pas comme eux cupide ni ambitieux. : Devancez de bien loin tous les autres, et montez au sommet de la perfection. » Les habitants de Mi, refusant l obéissance due à leur suzerain, osèrent résister à la grande principauté (de Tcheou). Ils envahirent la principauté de Iuen et allèrent jusqu à Koung. # HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3301"Ù% Le prince (Wenn wang), dans son courroux plein de majesté, rassembla ses cohortes, pour arrêter la marche des cohortes ennemies, augmenter la grandeur de la famille des Tcheou, et répondre aux vSux de tout l empire.
6. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0629" % Wenn wang demeura en repos dans sa capitale. (Mais ses soldats, après avoir repoussé les barbares), sortant des frontières de Iuen, pénétrèrent (dans le pays ennemi) et gravirent les crêtes élevées des montagnes, qui dès lors nous appartinrent. (Les ennemis) nosèrent pas se ranger en bataille sur nos collines ; les p.339 collines (de Mi) étaient à nous, les montagnes étaient à nous. Ils ne burent pas à nos fontaines ; les fontaines (de Mi) étaient à nous, les lacs étaient à nous. Wenn wang chercha la meilleure plaine, et fixa sa résidence au sud du mont Ki, sur le bord de la Wei. Cette nouvelle capitale) devint le centre de toutes les principautés, le rendezvous de tous les peuples ( HYPERLINK \l "n147" 147).
7. Le roi du ciel dit à Wenn wang : « Jaime votre vertu, votre sagesse. Vous ne faites pas éclater votre colère par des cris menaçants ; vous évitez la profusion et linconstance. Vous suivez les lois du souverain suprême, sans vous fier à votre expérience ni à votre habileté. » Le roi du ciel dit à Wenn wang : « Prononcez la condamnation de cette principauté ennemie, (à savoir, de Tchoung). Aidé p.340 de vos frères, prenez vos échelles munies de crocs, vos tours roulantes et vos catapultes ; attaquez la capitale de Tchoung. » ( HYPERLINK \l "n148" 148).
8. Les tours roulantes et les catapultes savancèrent peu à peu. Les murs de la capitale de Tchoung étaient très élevés. (Les principaux défenseurs de la place) furent pris les uns après les autres ; on leur coupa loreille gauche après mûr examen. Alors (Wenn wang) offrit des sacrifices au roi du ciel et à linventeur de lart militaire ; puis il invita (tous les princes) à venir se joindre à lui. Dans tout lempire aucun ne lui fit affront (par un refus. Seul le prince de Tchoung persista dans sa révolte). Alors les tours roulantes et les catapultes attaquèrent vivement la place ; mais les remparts étaient très forts. Wenn wang prononça la sentence définitive, lança ses soldats, renversa le temple des ancêtres et mit fin à p.341 la principauté de Tchoung. Dès lors il neut plus un seul adversaire dans tout lempire ( HYPERLINK \l "n149" 149).
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, I. Wenn wang
242. CHANT VIII. LING TAI.
Wenn wang ordonne la construction de la Tour des esprits et le peuple exécute le travail avec une joie, une ardeur merveilleuse. Le prince prend plaisir à considérer les animaux dans le Parc des esprits, à entendre la musique dans lécole du palais.
1. HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "n510"a" Wenn wang mesura (et traça) les fondements, puis commença la construction de la Tour des esprits ; il en mesura et traça les fondements. Tout le peuple y travailla et la termina en moins d un jour (en très peu de temps). # Lorsque le prince traça les fondements et commença la construction, il dit qu il ne fallait pas se hâter ; mais tous ses sujets accoururent (avec empressement) comme des fils à leur père ( HYPERLINK \l "n150" 150).
2. HYPERLINK "feodalite_chinoise.doc" \l "n18"Ï% Le prince se promenait dans le Parc des esprits ; les biches et les cerfs étaient couchés sur lherbe. Les biches et les cerfs avaient le corps luisant de graisse : les oiseaux blancs étalaient leurs ailes brillantes. Le prince allait auprès du Bassin des esprits ; oh ! le bassin était plein de poissons qui prenaient leurs ébats !
3. p.342 HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n1399" % HYPERLINK "feodalite_chinoise.doc" \l "n21"Ï% Les montants étaient dressés avec la dentelure ; les grands tambours étaient préparés avec les grosses cloches. Oh ! que les sons des tambours et des cloches étaient harmonieux ! Oh ! que le lac circulaire était joyeux ! ( HYPERLINK \l "n151" 151)
4. Oh ! que les sons des tambours et des cloches étaient harmonieux ! Oh ! que le lac circulaire était joyeux ! Le tambour de peau de crocodile battait doucement ; les musiciens aveugles exécutaient leurs chants.
III. Ta ia, I. Wenn wang
p.343 243. CHANT IX. HIA OU.
Ou wang, par limitation de ses prédécesseurs et la pratique de la piété filiale, a obtenu lempire, et en a assuré lhéritage à ses descendants.
1. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco046h" Ù% Ou wang fonda la dynastie des Tcheou (ou bien, Wenn wang et Ou wang fondèrent la dynastie des Tcheou) ; mais déjà avant le règne de Ou wang, sa famille, depuis plusieurs générations, avait produit des rois sages, (à savoir, T ai wang, Wang Ki et Wenn wang). Ces trois rois sont dans le ciel ; Ou wang fut leur émule dans la capitale.
2. Ou wang fut leur émule dans la capitale ; il sefforça de conserver lhéritage de leurs vertus. Toujours attentif à suivre la volonté du ciel, il assura à lempereur (à sa personne) la confiance des peuples.
3. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt5191"Ù% Il assura à l empereur la confiance des peuples ; maître de l univers, il en fut le modèle. Il fut toujours attentif à pratiquer la piété filiale, et sa piété filiale fut exemplaire.
4. p.344 Ce souverain de l univers fut aimé des peuples, qui répondirent à ses soins par leur soumission. Toujours attentif à pratiquer la piété filiale, il se signala en continuant les uvres de ses prédécesseurs.
5. Il se signala ainsi, et les descendants suivront constamment les traces de leur aïeul (Ou wang). Durant des myriades dannées ils recevront les faveurs du ciel.
6. Ils recevront les faveurs du ciel et les hommages de tous les princes de lempire. Durant des myriades dannées, manquerontils jamais de soutiens ?
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, I. Wenn wang
HYPERLINK \l "n147" %244. CHANT X. WENN WANG IOU CHENG.
Wenn wang établit sa résidence à Foung et Ou wang à Hao. Éloge de ces deux princes.
1. Wenn wang eut du renom, et son renom fut grand. Il chercha la pacification de l empire, et il la vit saccomplir. Wenn wang fut un vrai souverain !
2. p.345 Wenn wang, sur lordre du ciel, fit une expédition militaire. Après avoir châtié le prince de Tchoung, il rebâtit une ville à Foung (dans la principauté de Tchoung, et il y fixa sa résidence). Wenn wang fut un vrai souverain ! ( HYPERLINK \l "n152" 152)
3. Il fit construire les remparts le long des fossés (de lancienne ville ruinée), et bâtir la ville de Foung dans les limites des remparts. (Il ne voulut pas que la nouvelle ville fut plus grande que lancienne). Cest quil ne cherchait pas à satisfaire son orgueil ; mais (à assurer, comme ses pères, la tranquillité du peuple, et) à pratiquer, comme eux, la piété filiale. Cet auguste prince fut un vrai souverain !
4. Les travaux de Wenn wang devinrent célèbres, surtout après quil eût construit les remparts de Foung. La ville devint le centre de tous les États, et cet auguste prince en fut la colonne. Cet auguste prince fut un vrai souverain !
5. p.346 La Foung (coulait) à lest de la ville, (se jetait dans la Wei, et avec la Wei) déversait ses eaux (dans le FleuveJaune), par suite des travaux du grand Iu. Les habitants de toutes les contrées se rendaient à la capitale en suivant le cours de la Foung ; et lauguste empereur (Ou wang) gouverna seul tout lempire. Cet auguste empereur fut un vrai souverain !
6. Dans Hao, sa capitale, Ou wang établit le lac circulaire (lécole du palais). HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3711"f& De l orient à l occident, du midi au septentrion, chacun se soumit à lui de cSur. Cet auguste prince fut un vrai souverain !
7. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0514" % Ou wang consulta les sorts, avant de fonder la ville de Hao. La tortue donna une réponse favorable ; Ou wang exécuta le travail. Ou wang fut un vrai souverain !
8. Leau de la Foung arrose la plante potagère nommée ki ; Ou p.347 wang ne remplitil aucun office ? Il assura lempire à ses descendants, et la tranquillité à (Tcheng wang) son fils respectueux. Ou wang fut un vrai souverain !
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE II. CHENG MIN
245. CHANT I. CHENG MIN.
Naissance merveilleuse, travaux agricoles et sacrifices de Heou tsi, père de la race des Tcheou. Sa mère le conçut par l opération du ciel et l enfanta sans douleur, contrairement aux lois de la nature humaine.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0419" % HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n16504"º% HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n293"¡% HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "t448a"Ù% HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco052a"Ø% HYPERLINK "chou_king.doc" \l "n026"²% HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n60" % HYPERLINK "légendes_mythologiques.doc" \l "n191" # La mère qui donna naissance à la race des Tcheou, fut Kiang Iuen. Comment atelle enfanté ? Elle fit une offrande avec une intention pure ; elle offrit un sacrifice, pour obtenir de ne pas rester sans enfants. Marchant sur la trace laissée par le pouce du p.348 pied du souverain roi, elle éprouva un frémissement. Elle retourna au palais agrandi et habité par elle. Elle conçut, et demeura retirée (dans un appartement latéral). Elle mit au monde et éleva un fils. Ce fils fut Heou tsi ( HYPERLINK \l "n153" 153).
2. Les mois de sa grossesse étant écoulés, elle enfanta son premierné aussi facilement quune brebis met au jour un agneau, sans rupture, sans fissure, sans mal, sans lésion ; et lon vit clairement que cette naissance était un prodige. Le roi du ciel ne futil p.349 pas content ? nagréatil pas loffrande pure de Kiang Iuen, lui qui la fit enfanter sans aucune difficulté ? ( HYPERLINK \l "n154" 154)
3. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n728" % HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0068"¡% On déposa l enfant dans un étroit sentier ; mais les bSufs et les brebis, le protégeant de leurs corps, lui donnèrent des soins affectueux. On le déposa dans une plaine couverte d arbres ; mais il y avait des bûcherons (qui le recueillirent). On le déposa au milieu de la glace ; mais un oiseau le couvrit (de lune de ses p.350 ailes, et de lautre) lui fit une couche. Loiseau sen étant allé, Heou tsi se mit à vagir. Ses vagissements prolongés et puissants furent entendus par tous les chemins ( HYPERLINK \l "n155" 155).
4. À peine pouvaitil se traîner sur ses pieds et sur ses mains, que déjà il était grand et vigoureux. Dès quil fut capable de porter lui-même la nourriture à sa bouche, il sema de grands haricots ; ses grands haricots flottèrent au vent comme des bannières. Ses moissons semées en lignes furent très belles. Ses plantes oléagineuses et ses céréales furent drues et vigoureuses. Ses concombres, gros ou petits, furent très nombreux.
5. p.351 HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0447"º%Heou tsi dans ses travaux agricoles aidait la nature (il consultait les saisons, les qualités du sol). Il débarrassa la terre des épaisses touffes d herbe, et lui fit produire des moissons jaunes. Lorsque le germe, d abord caché dans l enveloppe du grain, commençait à gonfler, le grain était semé. Le germe sortait de terre, la tige croissait, lépi se formait ; le grain durcissait et était de bonne qualité. Lépi sinclinait plein de grains excellents. (Heou tsi, en récompense de ses services), reçut (de lempereur Chouenn) la terre de Tai, qui avait appartenu à son père.
6. Il distribua au peuple des semences des meilleurs grains, du millet noir ordinaire, du millet noir qui avait deux grains dans une seule enveloppe, du sorgho rouge, du sorgho blanc. Partout on sema du millet noir ordinaire et du millet noir à double grain ; la moisson fut recueillie et mise en monceaux dans les champs. Partout on sema du sorgho rouge et du sorgho blanc ; HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n335" % on porta le grain à la maison, sur les épaules ou sur le dos, pour faire les offrandes instituées (par Heou tsi).
7. p.352 HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0308" % Comment se font nos offrandes ? Ceuxci écorcent le millet sous le pilon, ceuxlà le retirent du mortier. Les uns le vannent ; les autres foulent les épis (pour faire sortir le grain). On le lave avec bruit, et on le fait cuire à la vapeur (ou avec dégagement de vapeur). Alors on consulte (sur le choix du jour et des ministres de la cérémonie) ; puis on réfléchit, cest-à-dire on fait les purifications dusage. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco046" Ù% On prend de l armoise et on offre la graisse (on les mêle ensemble et on les brûle). On prend un bouc pour l offrir aux esprits des chemins. On fait cuire de la viande, on en fait rôtir, afin que l année suivante soit prospère.
8. Nous mettons (les mets) dans les vases de bois, (les mets) dans les vases de bois et (les sauces) dans les vases de terre. Dès que leur agréable odeur sélève dans les airs, le roi du ciel la respire avec joie. Estce uniquement parce que ce parfum sexhale à lépoque voulue ? Cest surtout parce que, depuis linstitution de ces offrandes par Heou tsi jusquà nos jours, jamais il ne sy est glissé une seule faute quon dût déplorer.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, II. Cheng min
p.353 246. CHANT II. HING WEI.
Festin offert par lempereur aux princes de sa famille, et suivi dun exercice de tir à larc, probablement après une cérémonie en lhonneur des ancêtres.
1. Le long du chemin les roseaux sont en touffes épaisses ; que les bufs, les brebis naillent pas les fouler sous leurs pieds. Bientôt ils se développeront, bientôt ils seront entièrement formés ; leurs feuilles tendres seront luisantes. Ainsi les frères (les membres dune même famille) sont unis (par le sang) ; quaucun deux ne se tienne éloigné, mais quils approchent tous. Pour chacun une natte est préparée ; quelquesuns (les plus âgés) reçoivent (en outre) des escabeaux (pour sappuyer étant assis).
2. Sur chacune des nattes étendues à terre une seconde natte est placée ; les escabeaux sont distribués, et les serviteurs se succèdent sans interruption. Le maître de la maison offre du vin aux convives ; ceuxci lui en offrent à leur tour. Le maître de la maison lave la coupe (et offre du vin une seconde fois) ; les convives déposent la coupe (et ne boivent pas). On apporte les bouillons ou les sauces et les hachis de viande conservés dans la saumure. On p.354 sert la viande grillée, le (foie) rôti, et les mets exquis, à savoir, la rate et la lèvre supérieure (la langue ou le palais). On chante avec accompagnement de guitare, on bat le tambour.
3. Les arcs peints sont forts ; les quatre flèches de chaque archer sont bien équilibrées. Les archers ont tous frappé la cible (plus ou moins près du centre, un nombre de fois plus ou moins grand) ; ils sont rangés daprès leur dextérité. Ils ont tiré à eux la corde de leurs arcs le plus possible, pris (et lancé) leurs quatre flèches. Leurs quatre flèches sont comme plantées dans la cible. Ils sont rangés daprès leur modestie respectueuse ( HYPERLINK \l "n156" 156).
4. Le descendant éloigné (qui vient de faire des offrandes à ses ancêtres) est le maître de la maison, et son vin doux est p.355 généreux. Il emplit les coupes avec la grande cuiller, et souhaite à ses hôtes une vieillesse si longue que leurs cheveux deviennent jaunes. Il leur souhaite de vivre jusquà ce que leurs chevelures soient jaunes, et la peau de leurs dos rugueuse et tachetée comme celle du marsouin, afin quils se guident et saident (mutuellement dans la voie du devoir). Il leur souhaite une vieillesse prospère, afin que leur félicité augmente encore.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, II. Cheng min
247. CHANT III. KI TSOUEI.
Les princes invités à la table de lempereur, le remercient de sa bonté, et lui souhaitent en récompense un accroissement de bonheur.
1. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt5791"Ù% Vous nous avez fait boire le vin à pleines coupes, et nous avez comblés de vos bienfaits. Prince, que le ciel vous accorde dix mille ans de vie et un accroissement de prospérité !
2. Vous nous avez fait boire le vin à pleines coupes, et offert des mets exquis. Prince, que le ciel vous accorde dix mille années de vie, et augmente léclat de votre gloire !
3. Léclat de votre gloire sera très grand, et votre sublime clarté p.356 brillera sans cesse à travers les âges. Cette gloire durable a son fondement (dans votre vertu ; vers la fin de la cérémonie en lhonneur de vos ancêtres), le représentant des princes vos ancêtres vous a promis de grandes faveurs.
4. Que vous atil annoncé ? Vos vases de bambou et vos vases de bois contenaient des offrandes pures et exquises. Les amis qui vous ont aidé, lont fait avec dignité et bienséance.
5. (Les offrandes, les cérémonies que vous avez faites) avec dignité et bienséance, ont été conformes à la saison ; et vous avez un fils dune grande piété filiale. # Votre fils a rempli son devoir parfaitement ; vous jouirez à jamais des faveurs du ciel.
6. Quelles seront ces faveurs ? Dans votre palais, au sein de votre famille, vous vivrez dix mille ans ; votre félicité et votre nauront pas de fin.
7. Que sera votre postérité ? Le ciel vous a revêtu de la dignité suprême. Il vous donnera dix mille années de vie, et son grand mandat restera attaché à votre personne.
8. p.357 Comment resteratil attaché à votre personne ? Le ciel vous a donné une femme héroïque ; par elle vous aurez des descendants.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, II. Cheng min
248. CHANT IV. FOU I.
Le lendemain dune cérémonie en lhonneur des ancêtres, les restes des offrandes sont servis dans le tsin, derrière le temple des ancêtres, au représentant des mânes. Celui-ci est heureux à ce festin comme le canard ou la mouette au milieu de leau.
1. Le canard sauvage et la mouette sont sur leau de la King. Le représentant des princes vos ancêtres vient fêter et se reposer. Votre vin est pur, et vos mets exhalent une odeur agréable. Le représentant des princes vos ancêtres fête et boit ; la félicité et les honneurs viennent à lui dans toute leur plénitude.
2. Le canard sauvage et la mouette sont sur le sable. Le représentant des princes vos ancêtres vient fêter et recevoir les honneurs qui lui sont dus. Votre vin est abondant et vos mets exquis. Le représentant des princes vos ancêtres fête et boit ; la félicité et les honneurs viennent et sont à son service.
3. p.358 Le canard sauvage et la mouette sont sur un îlot. Le représentant des princes vos ancêtres vient fêter et se reposer. Votre vin est purifié, et vos mets sont des tranches de viande. Le représentant des princes défunts fête et boit ; la félicité et les honneurs descendent sur sa personne.
4. Le canard sauvage et la mouette sont au confluent de deux rivières. Le représentant des princes vos ancêtres vient fêter et recevoir des honneurs. (Hier) il a goûté les offrandes dans le temple des ancêtres, et fait descendre sur vous la prospérité et les honneurs. (Aujourdhui) il fête et boit (dans le bâtiment situé derrière le temple des ancêtres) ; les biens et les honneurs viendront en plus grande affluence.
5. Le canard sauvage et la mouette sont sur leau dans une gorge de montagne. Le représentant des princes vos ancêtres vient ; il est affable et joyeux. Votre excellent vin excite la joie ; vos viandes grillées, vos viandes rôties exhalent une odeur agréable. Le représentant des princes vos ancêtres fête et boit ; aucun mal ne vous arrivera à lavenir.
HYPERLINK \l "table" @
p.359 249. CHANT V. KIA LO.
En réponse au chant précédent, le représentant des mânes promet à lempereur Tchêng wâng toutes sortes de biens.
1. Le prince est admirable et aimable ; sa vertu brille dun grand éclat. Il gouverne bien le peuple et dirige bien les officiers. Le ciel le comble dhonneurs et de richesses. Il le protège, laide, lui confie le mandat souverain, et sans cesse lui renouvelle ces faveurs.
2. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4621"Ù% Le prince s attire les richesses, les honneurs, toutes sortes de biens. Ses descendants se compteront par milliers et par centaines de milliers. Respectueux, distingués, ils seront capables de bien gouverner les principautés et l empire. Exempts de faute et noubliant rien, ils suivront exactement les anciens statuts.
3. Leur tenue, leurs manières seront dune gravité irréprochable ; leur bonne renommée naura pas de déclin. Exempts de ressentiment et de haine, ils céderont aux avis des hommes sages quip.360 partageront avec eux les soins du gouvernement. Ils jouiront dune prospérité sans limite, et seront la loi vivante des quatre parties de lempire.
4. Grâce à ces lois, à ces règles vivantes, leurs amis et leurs officiers auront la tranquillité. Tous les princes et les ministres dÉtat aimeront le Fils du ciel. Si lempereur ne demeure pas oisif sur le trône, tout le peuple jouira de la paix.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, II. Cheng min
250. CHANT VI. KOUNG LIOU.
Kang, prince de Chao, nommé dans le Chou king kikn Chu le sage Cheu, raconte à l empereur Tch èng wâng comment le prince Liou, quittant le pays des s+ Jôung barbares occidentaux alla s établir dans la terre de P+n.
1. Le prince Liou était tout dévoué à son peuple : il ne prenait ni relâche ni repos. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3371"Ù% (Vivant au milieu des barbares), il fixa les limites et la division de son territoire. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n311" % Il amassa des grains dans les champs et dans les greniers ; il fit mettre des aliments secs dans des sacs qui souvraient aux deux extrémités, et des grains dans p.361 des sacs munis de fonds. Dans lintention de rassembler ses sujets et de rendre sa race illustre, il fit prendre les arcs, les flèches, les boucliers, les lances, les haches darmes, et se mit en marche.
2. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0054" % Le prince Liou était tout dévoué à son peuple ; (arrivé à Pin), il alla examiner la plaine. Déjà ses sujets étaient nombreux, contents et disséminés partout ; ils ne se lamentaient pas sans cesse (au souvenir du pays qu ils avaient quitté). Le prince monta et sarrêta sur la cime de la montagne ; puis descendit et sarrêta dans la plaine. Que portaitil à la ceinture ? Des ornements de jade, des pierres de prix, un fourreau dont louverture était de pierre précieuse, une épée bien ornée (ou une épée dans le fourreau).
3. Le prince Liou était tout dévoué à son peuple ; il alla au lieu où coulent les cent sources, et examina cette vaste plaine. Puis il monta sur la crête de la montagne au sud, et de là il considéra cette haute colline, ce haut plateau propre à recevoir une grande p.362 multitude. HYPERLINK "feodalite_chinoise.doc" \l "n78"Ï% Il y construisit des habitations, y reçut les étrangers, y donna ses ordres et ses avis, y tint les délibérations ( HYPERLINK \l "n157" 157).
4. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0549" % Le prince Liou était tout dévoué à son peuple. Il établit sa demeure sur la colline. (Ses officiers arrivèrent) avec un maintien grave et des manières distinguées ; il leur fit préparer des nattes et des escabeaux. Lorsquils furent entrés (dans le lieu du festin, ils sassirent sur les nattes et) sappuyèrent (contre les escabeaux). Le prince envoya au pâturage prendre un porc dans létable. Il offrit du vin à ses convives dans des courges. Il leur servit à manger et à boire, et se constitua leur roi, et le chef de famille de toute sa parenté.
5. Le prince Liou était tout dévoué à son peuple ; il défricha les terres sur une vaste étendue en long et en large. HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0171"º% Il observa les ombres (pour déterminer les points cardinaux), et s éleva sur les crêtes des montagnes (pour considérer la contrée). Il examina les coteaux exposés au nord et ceux exposés au midi ; il observa le p.363 cours des rivières. Son armée n était que de trois légions. Il observa les endroits bas et les endroits élevés. Il partagea les terres et fixa limpôt. Il examina la région située à louest de la montagne, (la fit habiter et cultiver) ; létablissement de Pin fut vraiment vaste ( HYPERLINK \l "n158" 158).
6. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0117" % HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n1655"¡% Le prince Liou était tout dévoué à son peuple. À son arrivée à Pin, n ayant encore qu une demeure temporaire (avant de se fixer définitivement), il fit faire des bacs, pour traverser la Wei et amener des pierres meulières et du fer. Après sêtre fixé (à Pin), il traça les limites des terres. Ses sujets devinrent nombreux et riches. Ils établirent leurs habitations des deux côtés de la vallée de Houang, et continuèrent leurs constructions jusquà la vallée de Kouo. La population étant devenue très dense, ils sétendirent jusquau tournant de la Jouei ( HYPERLINK \l "n159" 159).
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, II. Cheng min
p.364 251. CHANT VII. HIOUNG TCHO.
Le sage Cheu Kang, prince de Chao, dit à Tchêng wâng : « La chose la plus vile, leau qui coule dans les chemins, peut rendre quelque service. À plus forte raison un prince sage et aimable contribueratil au bonheur de ses sujets. »
1. Prenez cette eau qui coule loin dici dans le chemin, prenezla et versezla ici ; elle pourra servir pour faire cuire le riz à la vapeur et le faire bouillir. Un prince sage, aimable et bon est le père du peuple ( HYPERLINK \l "n160" 160).
2. Prenez cette eau qui coule loin dici dans le chemin, prenez-la et versezla ici ; elle pourra servir à laver les amphores. Un prince sage, aimable et bon est le refuge du peuple.
3. Prenez cette eau qui coule loin dici dans le chemin, prenez-la et versezla ici ; elle pourra servir à laver, à rincer les objets. Un prince sage, aimable et bon assure la tranquillité de son peuple.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, II. Cheng min
p.365 252. CHANT VIII. KIUEN NGO.
Lempereur Tchêng wâng et kikn Chu le sage Cheu, prince de Chao, se promenant ensemble, entrèrent dans un enfoncement sur le versant d une colline. Là, l empereur ayant chanté, le sage ministre lui répondit par les strophes suivantes. Il souhaite à son maître une félicité parfaite, et lui recommande de choisir des officiers vertueux. Ils sont semblables au phénix, ditil ; pour les attirer et les garder, il faut les traiter comme il convient.
1. Dans cet enfoncement sur le versant de la colline le vent souffle du midi. Notre prince aimable et bon est venu se promener et chanter. Je profite de cette occasion pour lui faire entendre les sons de ma voix.
2. Pour charmer vos loisirs vous vous promenez ; vous vous délassez par une agréable promenade. Prince aimable et bon, fasse le ciel que vous accomplissiez toutes vos années, et que vous finissiez comme les princes vos pères !
3. Votre territoire est grand, renommé, et na rien à craindre. Prince aimable et bon, fasse le ciel que vous accomplissiez toutes vos années, et que tous les esprits attendent sans cesse de vous p.366 (comme de leur principal sacrificateur) les honneurs qui leur sont dus !
4. Vous avez reçu le mandat du ciel (lempire) depuis longtemps ; vous jouissez en paix de votre félicité et de vos richesses. Prince aimable et bon, fasse le ciel que vous accomplissiez toutes vos années, et jouissiez sans cesse dun bonheur sans mélange !
5. Ayez des soutiens, ayez des aides ; ayez des officiers dune grande piété filiale, dune vertu insigne, qui vous aident de leurs conseils et de leurs soins. Prince aimable et bon, vous serez le modèle de tout lempire.
6. Que votre maintien soit grave et majestueux, (et votre vertu pure) comme le jade. Que votre renommée soit bonne et votre extérieur distingué. Prince aimable et bon, vous serez la loi vivante de tout lempire.
7. Lorsque les deux phénix volent, on entend le bruit de leurs p.367 ailes ; ils vont se reposer dans le lieu qui leur convient. Ayez un très grand nombre dofficiers vertueux ; soyez le seul à les diriger, et ils vous aimeront, Fils du ciel.
8. Lorsque les deux phénix volent, on entend le bruit de leurs ailes ; ils sélèvent jusquau ciel. Ayez un très grand nombre dofficiers vertueux ; soyez le seul à les mettre en charge, et ils aimeront tous vos sujets.
9. Les deux phénix chantent au sommet de la montagne ; léléococca croît verdoyant et touffu sur le versant oriental. Les phénix chantent ensemble dune voix mélodieuse ( HYPERLINK \l "n161" 161).
10. Prince, (vous pouvez traiter avec honneur beaucoup de sages officiers ; car) vous avez des voitures en grand nombre, et des p.368 chevaux bien exercés et très rapides. Jai composé ces quelques vers uniquement pour répondre à votre chant.
III. Ta ia, II. Cheng min
253. CHANT IX. MIN LAO.
Sous lempereur Li wâng, un ministre dÉtat engage lun de ses collègues à combattre les flatteurs, qui oppriment le peuple et mettent le trouble dans la capitale.
1. Le peuple est accablé de maux, mais il pourrait être un peu soulagé. Faites du bien à cette capitale, et vous procurerez la paix à tout lempire. Ne laissez pas toute liberté aux flatteurs astucieux, et les méchants se tiendront sur leurs gardes. Réprimez les spoliateurs, les oppresseurs, qui ne craignent pas de résister aux volontés manifestes du ciel. Traitez avec bonté les étrangers, policez les habitants du pays ; vous affermirez la puissance de notre prince (Li wang).
2. Le peuple est accablé de souffrances, mais il pourrait avoir un peu de tranquillité. Faites du bien à cette capitale, afin de rétablir lunion parmi le peuple. Ne laissez pas toute liberté aux p.369 flatteurs astucieux, et les criards turbulents se tiendront sur leurs gardes. Réprimez les spoliateurs, les oppresseurs, afin quils cessent daffliger le peuple. Ne renoncez pas à servir votre pays ; vous assurerez le bonheur du prince.
3. Le peuple est accablé de maux, mais il pourrait avoir un peu de repos. Faites du bien à cette capitale, afin de procurer la tranquillité à tous les peuples de lempire. Ne laissez pas toute liberté aux flatteurs astucieux, et vous rendrez circonspects ceux qui ne connaissent aucune limite. p.370 Réprimez les spoliateurs, les oppresseurs ; empêchezles détendre leurs vexations. Ayez soin davoir un extérieur grave et des manières bienséantes, afin dattirer les hommes de bien.
4. Le peuple est accablé sous un pesant fardeau, mais il pourrait être un peu soulagé. Faites du bien à cette capitale, pour dissiper la douleur du peuple. Ne laissez pas toute liberté aux flatteurs artificieux, et les vilains malfaiteurs se tiendront sur leurs gardes. p.370 Réprimez les spoliateurs, les oppresseurs ; ne permettez pas que la voie du devoir soit méconnue. Quelle que soit votre faiblesse, vous devez accomplir de grandes choses.
5. Le peuple est accablé de maux, mais il pourrait avoir un peu de repos. Faites du bien à cette capitale, et le salut de tous les États sera assuré. Ne laissez pas toute liberté aux flatteurs artificieux, et les favoris du prince se tiendront sur leurs gardes. Réprimez les spoliateurs, les oppresseurs, pour que les vrais principes ne soient pas renversés. Le prince désire vous aimer et vous traiter avec honneur comme une pierre précieuse ; voilà pourquoi je vous avertis sérieusement.
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III. Ta ia, II. Cheng min
254. CHANT X. PAN.
HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4641"Ù% Dans un temps de troubles, un officier ami du devoir rappelle à l un de ses collègues qu il faut craindre la colère du ciel.
1. Le roi du ciel a changé de conduite, (il est irrité et) les hommes ici-bas sont accablés de maux. Vos paroles ne sont pas p.371 conformes à la vérité ; vos vues ne sétendent pas loin. « Il ny a pas de grand sage, (pensezvous), tout appui fait défaut, (je ne puis pratiquer la vertu). Vous nêtes pas vraiment sincère. Vos vues ne sétendent pas loin ; voilà pourquoi je vous avertis sérieusement.
2. À présent le ciel envoie des afflictions ; ne soyez pas si satisfait. À présent le ciel ébranle la terre ; ne soyez pas si peu soucieux. Si vos paroles étaient conformes (à la droite raison et aux sentiments du peuple), lunion se rétablirait parmi le peuple. Si vos paroles étaient pleines de douceur, le peuple deviendrait tranquille.
3. Bien que ma charge soit différente de la vôtre, je suis votre collègue. Quand je viens pour délibérer avec vous, vous mécoutez avec suffisance. Je ne vous parle que daffaires urgentes ; ne vous moquez pas de ce que je dis. Les anciens répétaient souvent : « Prenez conseil même des villageois dont le métier est de ramasser de lherbe ou du bois pour le chauffage. »
4. p.372 A présent le ciel sévit ; ne vous moquez pas de ses fléaux. Moi qui suis plus âgé que vous, je parle sincèrement ; vous qui êtes plus jeune, vous êtes plein dorgueil (et méprisez mes avis). Ce nest pas que mon langage soit celui dun vieillard qui déraisonne ; mais vous riez de nos maux. Le trouble croissant toujours deviendra comme un grand incendie, et sera sans remède.
5. À présent le ciel fait éclater son courroux ; ne soyez ni vantard ni flatteur. On ne verrait plus dans votre conduite ni gravité ni bienséance ; les hommes de bien deviendraient semblables aux représentants des mânes (qui mangent et boivent, mais ne font rien). À présent le peuple soupire et gémit ; aucun de nous nose seulement examiner (les causes du mal). Il ny a partout que ruines, troubles, destructions, gémissements ; jusquici personne ne console notre peuple.
6. HYPERLINK "memoires_historiques_t.III.doc" \l "n24246" &! Le ciel éclaire l intelligence de l homme aussi facilement que la flûte de bambou accompagne le sifflet d argile, que deux tchang p.373 font un kouei, et que l acceptation suit la demande ; il suffit de recevoir. # Il est très facile d éclairer l intelligence de lhomme (et de le porter au bien. Mais il est également aisé de le porter au mal). Les hommes ont beaucoup de vices ; nallez pas vousmême étaler vos vices à leurs yeux.
7. Les hommes dune grande vertu sont comme la haie (de lempire) ; la multitude du peuple en est le mur. Les grandes principautés sont comme la cloison élevée devant la porte ; les grandes familles sont les colonnes. Lamour de la vertu assure la tranquillité ; les princes du sang sont les remparts. Ne renversez pas les remparts ; ne vous condamnez pas à la solitude, à des craintes continuelles.
8. Craignez la colère du ciel, ne vous abandonnez pas à la dissipation ou à loisiveté. Craignez les dispositions changeantes du ciel ; prenez garde de vous précipiter dans le désordre. Lauguste ciel est vigilant, son il vous suit partout où vous allez. Lauguste ciel est clairvoyant ; il est témoin de vos dérèglements et de votre conduite licencieuse ( HYPERLINK \l "n162" 162).
LIVRE III. TANG
255. CHANT I. TANG.
Le poète représente à Li wâng le péril auquel l expose sa conduite licencieuse. Il met en scène Wênn wâng donnant des avis à Tcheóu, dernier souverain de la dynastie des *n ou Chng.
1. Le roi du ciel dans son immensité étend son pouvoir sur tous les peuples de la terre. (A présent) il déploie une grande sévérité ; aux dons naturels quil départit se mêlent beaucoup de vices. # Cest p.375 le ciel qui donne lêtre à tous les hommes ; mais personne ne doit se tenir assuré de conserver les qualités naturelles quil a reçues de lui. Tout homme naît bon ; mais peu le demeurent jusquà la mort ( HYPERLINK \l "n163" 163).
2. Wenn wang dit : « Hélas ! Malheur à toi, InChang ! Encore ces oppresseurs violents ! Encore ces exacteurs impitoyables ! Encore ces dignitaires ! Encore ces officiers ! Le ciel produit des insolents (pour nous punir) ; toi, en les élevant aux charges, tu les rends puissants ! »
3. Wenn wang dit : « Hélas ! Malheur à toi, InChang ! Tu devrais employer des hommes vertueux. (Au contraire), des p.376 oppresseurs cruels qui excitent beaucoup de mécontentement, qui répondent (à tes questions) par des paroles sans fondement, des spoliateurs, des voleurs occupent les charges à ta cour. De là viennent des imprécations, des malédictions sans fin. »
4. Wenn wang dit : « Hélas ! Malheur à toi, InChang ! Tu te montres violent et cruel dans lempire ; tu crois que multiplier les actes odieux cest pratiquer la vertu. Ta vertu nest pas éclairée ; aussi, ni derrière toi ni à tes côtés, tu nas dofficiers (vraiment dignes de ce nom). Ta vertu nest pas éclairée ; aussi tu nas ni assesseurs ni ministres dÉtat (qui remplissent leurs devoirs). »
5. Wenn wang dit : « Hélas ! Malheur à toi, InChang ! Ce nest pas le ciel qui te pousse à te plonger dans livresse, jusquà ce que tu aies le visage tout rouge, ni à prendre des hommes iniques pour guides p.377 et pour ministres. Oubliant toute bienséance, (tu bois) jour et nuit. Tu pousses des cris, des clameurs, et fais du jour la nuit. »
6. Wenn wang dit : « Hélas ! Malheur à toi, InChang ! (Les esprits sont tellement agités que le peuple est) comme une troupe de cigales (qui crient toutes ensemble), comme une eau qui bout à gros bouillons. Toutes choses, grandes ou petites, sont sur le point de périr ; et cependant, toi et tes officiers, vous marchez toujours dans la même voie. Lindignation soulevée dans tout lempire sétend jusquà Kouei fang (jusquaux contrées étrangères les plus éloignées). »
7. Wenn wang dit : « Hélas ! Malheur à toi, InChang ! Ce nest pas le roi du ciel qui a rendu les temps mauvais ; mais toi, In, en rejetant les anciens (ministres et les anciennes lois). Quand même tu naurais plus dhommes âgés et expérimentés, tu as encore les p.378 institutions et les lois. Mais tu ne suis ni les lois ni les avis des sages ; aussi ton empire est sur son déclin. »
8. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4651"Ù% Wenn wang dit : « Hélas ! Malheur à toi, InChang ! Le proverbe dit : « Lorsqu un arbre tombe et que ses racines sortent de terre, si les branches et les feuilles sont encore intactes, cest que les racines ont été coupées (et détachées du sol). In a un miroir (un exemple) peu ancien, qui date du temps (de Kie, dernier empereur de la dynastie) des Hia ( HYPERLINK \l "n164" 164).
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, III. Tang
256. CHANT II. I.
Règles de conduite que Ou, prince de Wei, écrivit pour son usage, et se fit lire chaque jour jusquà lâge de quatrevingtquinze ans. Sadressant la parole à lui-même, il se reproche ses fautes, et sexcite à bien remplir ses devoirs.
1. Une gravité constante, un soin habituel de garder les bienséances sont les indices extérieurs de la vertu. On dit communément : « (A présent) il nest pas de sage qui ne devienne insensé. » La folie des hommes vulgaires vient surtout de leurs défauts naturels. p.379 Mais la folie de ceux qui sont (naturellement) sages résulte de la perte de leurs bonnes dispositions naturelles.
2. Nulle puissance nest comparable à celle dun homme vraiment homme ; tout lunivers suit ses enseignements. Une vertu sublime attire à elle tous les peuples. # Un prince dont les plans sont vastes, les décisions fixes, les institutions durables, les avis appropriés aux circonstances, la tenue et la conduite toujours graves et parfaites, un tel prince est le modèle du peuple.
3. Toi, à présent, tu aimes les ténèbres et la confusion, dans les affaires publiques. Tu ruines entièrement tes bonnes dispositions naturelles, en te plongeant dans livresse. Malgré cet amour effréné des plaisirs, ne penserastu pas enfin à lhéritage que tu as reçu de tes pères ? Nétudierastu pas sérieusement les exemples des anciens princes, afin de suivre leurs sages lois ?
4. p.380 Lauguste ciel nest pas satisfait. Semblables à leau dun torrent, ne couronsnous pas tous à notre perte ? Lèvetoi de bonne heure et couchetoi tard ; arrose et balaie lintérieur du palais, pour donner lexemple du travail à ton peuple. Prépare tes chars, tes chevaux, tes arcs, tes flèches, tes autres armes, pour te défendre contre les attaques des ennemis, et repousser les hordes du midi.
5. HYPERLINK "louen_yu.doc" \l "c1105"¡% Forme bien tes ministres et tes sujets, remplis avec soin tes devoirs de prince, pour te prémunir contre les dangers imprévus. # Prends garde à tes paroles ; que ton maintien soit grave et ta conduite bienséante ; en toutes choses sois doux et distingué. Un défaut dans une tablette de jade blanc peut être corrigé ; les écarts de la langue ne peuvent être réparés.
6. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n674" % Ne parle pas à la légère. Ne dis pas : « Cette chose n a p.381 aucune importance, on peut en parler sans y avoir beaucoup réfléchi. » Comme personne ne peut se charger de retenir ma langue pour moi, je dois veiller moi-même à ne laisser échapper aucune parole inconsidérée. HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n1017" %Toute bonne parole reçoit sa récompense ; toute bonne action est payée de retour. Sois bon envers tes ministres, et envers tes sujets qui sont tes enfants. Tes descendants se succéderont d âge en âge, et personne ne refusera de leur obéir.
7. On te voit, dans tes relations avec les grands, prendre un air gracieux et doux, et avoir soin que tout en toi soit irréprochable. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco053a" # Ù% A la maison, il importe que tu ne fasses rien dont tu doives avoir honte, même lorsque tu es sous les ouvertures du toit, cest-à-dire dans les appartements qui sont situés au nordouest et ne reçoivent la lumière que par des ouvertures pratiquées dans le toit. Ne dis pas : Ce lieu est fermé à tous les regards, personne ne me voit. » Lapproche des esprits ne peut être devinée ; il faut respecter leur présence.
8. HYPERLINK "Tso_tchouan_T3.doc" \l "tt310012" % Toi qui tiens le premier rang, pratique la vertu d une p.382 manière parfaite et insigne. # Compose bien ton extérieur, ne manque en rien aux bienséances. Ne commets aucune erreur, aucune injustice. Il sera presque impossible que le peuple ne te prenne pas pour modèle, (ou bien, ceuxlà seront rares qui ne te prendront pas pour modèle). (Quand le prince est vertueux, le peuple le devient ; de même que), quand on me donne une pêche, en retour je donne une prune. (Mais vouloir que le peuple soit vertueux sans lui donner toi-même lexemple, cest) vouloir quun veau ou un agneau de quelques mois ait déjà des cornes ; cest te tromper toi-même comme un petit enfant.
9. Un bois flexible et élastique peut être entouré dun cordon de soie (et devenir un arc). De même, un caractère enclin à la déférence et au respect est le fondement de la vertu. Si jenseigne une bonne maxime à un homme naturellement sage, il la mettra en pratique avec docilité. Au contraire, un homme insensé dira que mes principes sont faux. Les esprits des hommes sont différents.
10. p.383 Hélas ! petit enfant, tu confonds encore le bien avec le mal. Cependant, non seulement je te conduis par la main, mais je tenseigne de vive voix. Non seulement je te donne des avis en tête-àtête, mais je te tire les oreilles. Ne dis pas que tu nas pas encore la raison ; tu portes déjà un fils dans tes bras. Quel est lhomme qui, après avoir connu tôt la vertu, la pratique tard, à moins quil ne soit plein de lui-même ?
11. Lauguste ciel est très perspicace, (je crains quil ne te châtie) ; ma vie se passe sans joie. La vue de ton aveuglement accable mon cur de chagrin. Je ne cesse de te répéter mes avis ; tu mécoutes avec une froide indifférence. Tu ne me considères pas comme un maître qui tenseigne, mais comme un tyran. Ne dis pas que tu nas pas encore la raison ; tu as déjà quatrevingtdix ans.
12. p.384 Hélas ! petit enfant, je te rappelle les anciens principes. Ecoute et suis mes avis ; tu tépargneras damers repentirs. Déjà le ciel envoie des malheurs et des afflictions ; bientôt il mettra fin à ta principauté. Je déduis mes enseignements dun principe évident ; cest que le ciel ne saurait se tromper. En étouffant les heureuses dispositions que la nature ta données, tu attirerais de grands maux sur le peuple.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, III. Tang
257. CHANT III. SANG JEOU.
HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4721"Ù% Le prince de Jouei déplore les malheurs de l empire. Il les attribue à la tyrannie de Li wâng et aux mauvais conseils de ses officiers.
1. Ce jeune mûrier était très verdoyant ; il offrait un épais ombrage. Ses feuilles ont été cueillies, arrachées ; il dépérit, et ceux qui se reposent à son pied sont incommodés. (Ainsi la dynastie des Tcheou autrefois florissante, est à présent en décadence, et rend le peuple malheureux). Mon chagrin est continuel ; mon cur p.385 est affligé depuis longtemps. Lauguste ciel voit toutes choses ; comment natil pas compassion de nous ? ( HYPERLINK \l "n165" 165)
2. (Le service militaire dépeuple lempire). Les quatre chevaux robustes (attelés de front à chacun des chars de guerre) sont sans cesse en courses ; les étendards voltigent, ornés les uns de tortues et de serpents, les autres déperviers. Le trouble ne sapaise pas ; toutes les principautés sont près de séteindre. Il ne reste plus dhommes à cheveux noirs ; tous (ceux qui étaient capables de porter les armes) ont été accablés de souffrances et exterminés. Hélas ! que cest lamentable ! lempire court à sa perte.
3. Lempire court à sa ruine, cest lamentable ; le ciel nous abandonne. Nous ne trouvons plus où nous fixer ; où ironsnous ? Si les officiers avaient pris à cur détablir la concorde et déviter tout différend, de qui serait venue la longue chaîne de mécontentements qui nous a conduits à cette extrémité dinfortune ?
4. p.386 Mon cur est dans la plus grande affliction ; je pense à mon pays, à ma maison (que je désire revoir) Je suis né à une époque malheureuse, où le ciel est fort irrité. De loccident à lorient, je ne trouve pas un endroit pour me fixer. Jai rencontré beaucoup de souffrances ; le trouble est très grand aux frontières où je suis.
5. (Le poète sadresse à lempereur). Vous tenez des conseils, vous employez des précautions ; cependant le trouble augmente toujours et votre pouvoir diminue. Je vous dirai ce qui devrait exciter votre douleur et votre commisération. # HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4692"Ù% Je vous enseignerai à conférer les dignités (aux hommes sages), d après le mérite de chacun. Qui peut tenir un objet brûlant, s il ne s est mouillé la main ? (Si les charges ne sont pas remplies par de bons officiers), l administration pourratelle être bien réglée ? Nous irons tous ensemble nous engloutir dans les flots.
6. (A présent, les hommes de talent sont) comme des p.387 voyageurs qui marchent en sens contraire du vent et sont tout essoufflés. À la campagne on en trouve qui désireraient remplir des charges ; mais ils disent quils ne parviendraient pas (à rétablir lordre). Ils aiment mieux cultiver la terre, travailler comme les gens du peuple, que de vivre des appointements dune charge. La culture des champs leur paraît plus honorable que lexercice des charges, et le fruit du travail préférable aux appointements.
7. Le ciel envoie la mort et le trouble, et anéantit lautorité de notre empereur. Il envoie des insectes qui rongent les racines et les nuds des plantes ; les moissons dépérissent tout à fait. Lempire est dans un état lamentable ; tout est entraîné à la fois dans une ruine complète. Je nai plus même la force délever ma pensée vers le ciel (et de chercher à lapaiser).
8. Un prince juste et bon est lespoir des petits et des grands. Il a toujours soin de consulter les sentiments du peuple, et dexaminer avec soin la conduite de ses officiers. Au contraire, un prince p.388 inique simagine que lui seul pense bien. Il suit ses propres idées, et finit par exciter la fureur du peuple.
9. Au milieu de la forêt voyez comme les cerfs vont par troupes. (Les hommes sont moins sages que ces animaux). Les compagnons, les amis se trompent mutuellement, et ne saident pas à faire le bien. Selon ladage, nul ne peut (sans danger) ni avancer ni reculer.
10. Les vues et les avis du sage sétendent à cent stades (il voit et signale les dangers les plus éloignés). Linsensé au contraire (ne voit pas le péril, et) à cause de sa folie est toujours joyeux. Je serais capable de donner des avis (à lempereur) ; pourquoi suisje retenu par la crainte ? ( HYPERLINK \l "n166" 166)
11. Les hommes de bien ne sont ni cherchés ni promus aux charges. Les hommes cruels sont aimés et promus plusieurs fois. p.389 Aussi le peuple devient avide de sédition, et se plaît à nuire comme un poison amer.
12. Les vents violents ont leurs routes : ils suivent les grandes vallées où rien ne les arrête. (Ainsi chaque homme suit la voie qui lui est propre). Lhomme de bien procède toujours avec bonté ; lhomme méchant marche par des voies ténébreuses et fangeuses.
13. Les vents violents ont leurs routes. Lambitieux renverse ses collègues (ou les hommes de bien). Si lempereur voulait prêter loreille à mes avis, je les lui présenterais. Je me contente de les chanter, (avec lesprit troublé) comme un homme ivre. Il nemploie pas les hommes de bien ; sa conduite (mafflige au point de) me troubler lintelligence.
14. Ah ! mon ami, toi (ambitieux, dismoi), estce dans lignorance que jai composé ce chant ? (Je rencontre parfois la vérité), p.390 comme le chasseur atteint parfois loiseau en son vol. Je suis venu (tengager à changer de conduite, et) te tirer du péril (auquel tu texposes) ; toi au contraire, tu tirrites contre moi.
15. La licence illimitée du peuple doit être imputée à ces hypocrites qui savent prendre toutes les formes. Ils travaillent à priver le peuple de ses ressources (avec un acharnement toujours croissant), comme sils craignaient de ne pas atteindre leur but. La perversité du peuple doit être imputée à ces hommes qui luttent de toutes leurs forces (dans lintérêt de leur cupidité).
16. Si le peuple nest pas encore rentré dans le calme, la faute en est aux officiers rapaces qui commettent des brigandages. (En présence des hommes de bien), ces hypocrites disent quil nest pas permis (dopprimer le peuple) ; en secret ils les dénigrent très habilement. (Hypocrites), quoique vous disiez : « Ce nest pas nous (qui dénigrons les honnêtes gens) », jai composé ce chant pour vous.
HYPERLINK \l "table" @
III. Ta ia, III. Tang
p.391 258. CHANT IV. IUN HAN.
HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n19404"º% HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco053"Ù% L empereur Siun wâng déplore la stérilité de la terre causée par la sécheresse. Il a fait et il fait encore des supplications et des sacrifices à tous les esprits du ciel et de la terre. Jusqu à présent il n a pas été exaucé. Ce chant est attribué à un officier nommé Jêng ChOu.
1. HYPERLINK "religion_chinoise_hm.doc" \l "n08"Ï% HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n1226" % HYPERLINK "légendes_mythologiques.doc" \l "n087"# La voie lactée était brillante, et ses feux tournaient avec la voûte azurée. Lempereur (levant les yeux au ciel) dit : « Hélas ! de quel crime les hommes peuventils être accusés à présent ? Le ciel envoie la mort, le trouble ; les grains et les légumes ont manqué plusieurs années de suite. Il nest pas desprit que je naie honoré ; je nai pas épargné les victimes. Il ne reste plus de tablettes de jade, ni oblongues ni circulaires. Pourquoi ne suisje pas exaucé ? ( HYPERLINK \l "n167" 167)
2. La sécheresse est très grande ; la chaleur accumulée dans lair est très intense. Je nai pas cessé de faire des offrandes avec une intention pure, dans la campagne (au ciel, à la terre) et dans p.392 le palais (aux mânes de mes ancêtres). Jai offert des sacrifices aux esprits du ciel et de la terre, puis enterré les offrandes ; il nest aucun esprit que je naie honoré. HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n63" % Mais Heou tsi n est pas assez puissant, et le roi du ciel ne nous est pas favorable. Pourquoi cette dévastation, cette désolation de la terre arrivetelle de mon vivant ? (Ou bien, mieux vaudrait faire retomber sur moi tous les maux, que de désoler et de ruiner tout le pays) ( HYPERLINK \l "n168" 168).
3. La sécheresse est très grande, et par suite, sans remède. Je crains et tremble à la vue du péril, comme si jentendais le roulement et le fracas du tonnerre. De tous les hommes à cheveux noirs qui obéissaient aux Tcheou, il ne reste plus un seul survivant, pas même un estropié. Lauguste roi du ciel ne me laissera pas survivre non plus. Comment ne craindrionsnous pas tous ? p.393 Le temple de mes ancêtres sera détruit ( HYPERLINK \l "n169" 169).
4. La sécheresse est trop grande pour quil soit possible dy mettre fin. Elle est accompagnée dune chaleur excessive ; je nai plus dendroit où je puisse me retirer. La mort est proche ; je ne sais plus où lever les yeux, où tourner la tête. Les mânes des anciens princes et des anciens ministres dÉtat mont tous délaissé. Comment mon père, ma mère, mes ancêtres ontils le cur assez dur pour navoir pas compassion de moi ? ( HYPERLINK \l "n170" 170)
5. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n289" % La sécheresse est très grande ; les montagnes sont dénudées et les rivières sont à sec. Le démon de la sécheresse, dans sa cruelle tyrannie, semble promener la flamme et l incendie. Les chaleurs m épouvantent ; mon cSur affligé est comme dans un feu. p.394 Les mânes des princes et des ministres dÉtat refusent tous de mentendre. Mieux vaudrait que lauguste roi du ciel, (au lieu de châtier le peuple à cause de moi), me permît de me retirer (dans la vie privée) ( HYPERLINK \l "n171" 171).
6. La sécheresse est très grande ; je me fais violence (pour demeurer) ; je nose me retirer (parce que je ne sais où aller et ne veux pas abandonner mon peuple). Pourquoi le ciel menvoietil le fléau de la sécheresse ? Je nen sais pas la cause. De très bonne heure jai demandé une année fertile ; je nai pas sacrifié tard aux esprits de la terre et des quatre points cardinaux. Lauguste roi du ciel ne considère pas (avec quel soin jai accompli ces cérémonies). Jai honoré avec respect ces esprits intelligents ; il est juste quils naient contre moi ni haine ni colère ( HYPERLINK \l "n172" 172).
7. p.395 La sécheresse est extrême ; mes officiers sont dispersés, je nen ai plus qui maident à gouverner. Tous les ministres sont à bout de forces ; le premier ministre est malade de fatigue. Lintendant des écuries, le capitaine des gardes, le chef des cuisines, tous mes serviteurs se sont efforcés de secourir le peuple ; aucun deux na refusé son concours sous prétexte dimpossibilité. Levant les yeux vers le ciel, je dis : Pourquoi suisje plongé dans une telle affliction ? ( HYPERLINK \l "n173" 173)
8. Je lève les yeux vers le ciel ; les étoiles brillent (rien nannonce la pluie). Vous, grands officiers, hauts dignitaires, vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour rendre le ciel propice. Bien que la mort soit imminente, ne cessez pas vos supplications. Estce pour moi seul que vous priez les esprits ? Non ; cest aussi pour calmer les inquiétudes des ministres dÉtat. Je lève les yeux vers le ciel ; quand nous accorderatil la faveur que nous lui demandons ?
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III. Ta ia, III. Tang
p.396 259. CHANT V. SOUNG KAO.
Le prince de Chenn, oncle maternel de lempereur Siun wâng, ayant reçu en fief la terre de Sié (à présent, dans le Ho nan), *n K- fòu, l un de ses collègues, composa ce chant pour le féliciter.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n406" % HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n19801"º% HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "n021"a" Les montagnes sacrées sont étendues et élevées ; leurs cimes touchent au ciel. Un esprit descendu de ces montagnes a donné le jour au prince de Fou et au prince de Chenn. Ces deux princes sont les colonnes de la maison des Tcheou, les défenseurs de toutes les principautés, les bienfaiteurs de tout l empire ( HYPERLINK \l "n174" 174).
2. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n154"Ù% Le prince de Chenn est courageux et infatigable. L empereur lui a ordonné de continuer les uvres de ses pères, détablir sa capitale à Sie, afin quil fût le modèle des princes du midi. Lempereur a chargé le prince de Chao de préparer la résidence du prince de Chenn (à Sie), de constituer parfaitement cette p.397 principauté du midi, afin que les services du prince de Chenn fussent continués dâge en âge par ses descendants.
3. Lempereur a dit au prince de Chenn : « Soyez le modèle des princes du midi. Employez les habitants de Sie à construire les remparts de votre capitale. » Lempereur a ordonné au prince de Chao de soumettre au système appelé tche le territoire du prince de Chenn. Il a ordonné à lintendant de la maison (du prince de Chenu) de conduire (à Sie) les serviteurs.
4. Le prince de Chao a réglé les travaux de construction dans la nouvelle capitale du prince de Chenn. On a dabord élevé les remparts. Puis on a construit le temple des ancêtres et le bâtiment postérieur ; ils ont une grande profondeur. Lempereur a donné au prince de Chenn quatre chevaux robustes, qui portent sur le poitrail des courroies et des boucles très luisantes.
5. p.398 Lempereur a envoyé le prince de Chenn (à Sie) sur un char impérial attelé de quatre chevaux, (et lui a dit) : « Après mûres réflexions, je ne trouve pas de meilleur endroit pour votre résidence que le midi. Je vous donne la grande tablette (des tchou heou), qui sera linsigne de votre dignité. Allez donc, oncle maternel de lempereur, et protégez les principautés du midi. »
6. Le prince de Chenn est parti en effet, (et se dirigeant vers le nordouest, est allé dabord à Mei, où lempereur se trouvait) ; lempereur lui a offert à Mei le festin dadieu. Le prince de Chenn, retournant vers le midi, sest rendu à Sie. Lempereur avait ordonné au prince de Chao détablir dans les terres du prince de Chenn le système agraire appelé tche, afin de lui préparer des provisions de vivres qui lui permissent daccélérer sa marche.
7. Le prince de Chenn au visage martial a fait son entrée dans Sie, avec une suite nombreuse de piétons et dhommes montés en p.399 voiture. Les habitants du territoire impérial se sont tous réjouis. (Ils se félicitaient les uns les autres, en disant) : « Vous avez un excellent défenseur (qui gardera les frontières au midi). Le prince de Chenn nestil pas distingué ? Il est laîné des oncles maternels de lempereur, le modèle des officiers civils et militaires. »
8. Le prince de Chenn est remarquable par sa douceur, sa bienfaisance et sa droiture. Il établira lordre dans toutes les principautés ; son nom est célèbre dans tout l empire. Moi Ki fou, j ai composé ce chant. Les vers en sont magnifiques, l air coulant et harmonieux. Je l offre au prince de Chenn.
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III. Ta ia, III. Tang
260. CHANT VI. TCHENG MIN.
Tchóung Chn fòu, prince de Fan, tchôung tsâi premier ministre de l empereur Siun wâng, et t ái paò grand tuteur, ayant reçu l ordre d aller fortifier la capitale de la principauté de Ts i, dans le Lin tchu hién actuel (province de Chan toung), son collègue *n K- fòu lui offrit à son départ les stances suivantes.
1. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt5651"Ù% HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n300" % Tout homme reçoit du ciel avec l existence les parties constitutives de son être et la loi qui doit régir ses actions. Il a en son p.400 cur la loi naturelle, et par suite, il aime la vertu, dont il reconnaît la beauté. Le ciel a contemplé le prince qui gouverne Tcheou (Siuen wang). Attiré par léclat de sa vertu, il sest incliné vers la terre. Pour défendre le Fils du ciel, il a fait naître Tchoung Chan fou (et la orné de ses dons les plus insignes).
2. La vertu de Tchoung Chan fou est aimable, admirable, entièrement conforme à la loi morale. Son maintien, lair de son visage sont pleins de dignité ; son esprit est toujours attentif à laccomplissement du devoir. Les enseignements des anciens sont sa règle ; il sapplique à garder la gravité, à observer les bienséances. Entièrement soumis aux volontés du Fils du ciel, il semploie à répandre partout ses instructions et ses décrets.
3. Lempereur dit à Tchoung Chan fou : « Soyez le modèle de tous les princes ; continuant les services rendus par vos ancêtres, défendez la personne de lempereur. Transmettez mes ordres et rendezmoi compte de leur exécution ; soyez ainsi comme mon p.401 portevoix. Publiez partout mes décisions administratives, afin que le peuple sy conforme dans tout lempire.
4. Les ordres de lempereur sont très importants ; Tchoung Chan fou les exécute. Dans les principautés il discerne parfaitement si ladministration est bonne ou mauvaise. Il est habile, perspicace, et sait conserver intacte sa vertu. Du matin au soir il travaille sans relâche pour le service de celui qui seul commande à tout lempire.
5. On dit communément : « Ce qui est tendre est avalé ; ce qui est dur est rejeté de la bouche. » Tchoung Chan fou ne dévore pas ce qui est tendre, et ne rejette pas de la bouche ce qui est dur. (Je veux dire qu)il nopprime pas les hommes veufs ou les femmes veuves, et ne craint pas de résister aux forts et aux violents.
6. On dit aussi communément : « La vertu est légère comme un poil ; cependant peu dhommes sont capables de la soulever ; » cest-à-dire p.402 la vertu est facile à pratiquer, et cependant peu dhommes sont vertueux. Quand jy réfléchis, je vois que Tchoung Chan fou seul la soulève. Bien que jaime Tchoung Chan fou, je ne laide pas (il pratique la vertu sans le secours de personne). Si celui qui porte la robe impériale (si lempereur) manque à son devoir, Tchoung Chan fou répare la faute.
7. Tchoung Chan fou part et sacrifie au dieu des chemins. Ses quatre chevaux sont robustes ; ses compagnons de voyage sont agiles. Il craint sans cesse de ne pouvoir bien exécuter les ordres de lempereur. Ses quatre chevaux sont beaux et robustes ; leurs huit sonnettes retentissent en cadence. Lempereur a ordonné à Tchoung Chan fou de fortifier cette région orientale (la principauté de Tsi).
8. Ses quatre chevaux sont robustes, et leurs huit sonnettes retentissent en cadence. Tchoung Chan fou va à Tsi ; mais quil se hâte den revenir. Moi Ki fou, jai composé ce chant, afin que, comme un souffle subtil, il pénètre jusquau cur de Tchoung p.403 Chan fou, et le console dans les regrets que lui causera longtemps le souvenir (de sa famille et de ses amis).
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III. Ta ia, III. Tang
261. CHANT VII. HAN I.
Visite du jeune prince de Han à l empereur Siun wâng pour recevoir l investiture après la mort de son père ; son mariage ; beauté de son territoire ; étendue de sa puissance.
1. Le mont Leang est vraiment grand ; Iu lui a donné ses soins. La route en est clairement tracée ; le prince de Han (la suivie pour aller) recevoir linvestiture. Lempereur lui a dit : « Succédez à vos ancêtres ; remplissez fidèlement le mandat que je vous confie. Du matin au soir soyez diligent, acquittezvous avec soin des devoirs attachés à votre dignité ; et mon mandat ne vous sera pas retiré. Faites rentrer dans lobéissance les princes (vos subordonnés) qui refusent de venir à ma cour ; aidez ainsi votre souverain. »
2. Avec ses quatre beaux chevaux, bien longs et bien grands, le p.404 prince de Han arriva à la cour impériale, portant la grande tablette de jade, marque de sa dignité. Il arriva et parut devant l empereur. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0208" % Lempereur donna au prince de Han un bel étendard orné de dragons avec un pendant de plumes de diverses couleurs, une natte à carreaux pour couvrir la partie postérieure de sa voiture, un joug bien orné, une robe noire, des chaussures rouges, des courroies munies de boucles pour le poitrail de ses chevaux, des ornements ciselés pour le front de ses chevaux, un appui de voiture entouré de cuir et recouvert dune peau de tigre, des rênes garnies danneaux de métal à leurs extrémités.
3. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0689" % Le prince de Han, à son départ de la cour impériale, sacrifia au dieu des chemins. Il passa une nuit à T ou. Là (au nom de l empereur) Hien fou lui offrit le repas des voyageurs, avec cent jarres de vin. Quels étaient les mets principaux ? Des tortues rôties, du poisson frais. Quels étaient les légumes ? De jeunes pousses de p.405 bambou et de jonc. Quels étaient les présents ? Une voiture impériale avec quatre chevaux attelés de front. Il y avait beaucoup de fruits et de ragoûts dans les vases de bois. Tous les princes (qui étaient allés à la cour impériale) prirent part au festin ( HYPERLINK \l "n175" 175).
4. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0807" % HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n183"¡% Le prince de Han épousa la fille de la sSur du roi de la Fenn (Li wang), la fille de Kouei fou. Il alla chercher la jeune fille au lieu où Kouei fou avait sa résidence. Cent voitures le suivirent, chacune munie de huit sonnettes retentissantes. Ne fûtce pas un grand honneur (pour Kouei fou) ? La fiancée parut, accompagnée de plusieurs de ses jeunes parentes, qui marchaient à pas lents et formaient comme une nuée. Le prince de Han les regarda ; léclat de leur splendeur remplissait le palais ( HYPERLINK \l "n176" 176).
5. Kouei fou plein dardeur et dactivité, avait parcouru toutes p.406 les principautés, cherchant un établissement à (sa fille) Han Ki ; nul endroit ne lui avait paru si agréable que le pays de Han. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0116" % La terre de Han est délicieuse ; les cours d eau et les lacs y sont grands. Les brèmes et les perches sont très grosses ; les biches et les cerfs abondent. Il y a des ours ordinaires, des ours gris, des chats sauvages et des tigres. Cet excellent séjour avait plu à Kouei fou ; Han Ki y trouve la paix et le bonheur ( HYPERLINK \l "n177" 177).
6. Les remparts de la capitale de Han ont une vaste étendue ; ils tint été construits par le peuple de Ien. Parce que les ancêtres du prince de Han, au nom des empereurs précédents, avaient gouverné les différentes tribus barbares dune manière conforme aux coutumes de ces peuples, lempereur confia au prince de Han les Tchouei, les Me, afin que, comme ses pères, il gouvernât ces contrées p.407 septentrionales en qualité de chef, quil y fît élever des fortifications solides et creuser des fossés profonds, quil réglât le partage des terres et la levée des impôts, et quil offrît (à lempereur) des peaux de léopards blancs, de panthères rousses et dours jaunes ( HYPERLINK \l "n178" 178)( HYPERLINK \l "n179" 179).
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III. Ta ia, III. Tang
262. CHANT VIII. KIANG HAN.
Hòu, prince de Chaó, désigné après sa mort sous le nom de MOu, soumet les barbares établis au sud de la Houai, et règle le partage des terres et la levée des impôts. L empereur Siun wâng lui confie de nouvelles charges et lui accorde de grandes faveurs.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0128" % Les eaux du Kiang et de la Han sont très élevées ; nos soldats (à la jonction de ces deux fleuves) descendent d un pas rapide(vers l est). Sans jamais interrompre ni ralentir leur marche, ils vont chercher les barbares établis sur les bords de la Houai. Déjà nos chars sont dehors, nos étendards aux faucons sont dressés. Jamais notre marche nest interrompue ni ralentie ; nous venons attaquer les barbares de la Houai en bataille rangée.
2. Les eaux du Kiang et de la Han sont très élevées ; nos soldats ont un air martial. Nous rétablissons lordre dans toute létendue de p.408 ces pays barbares, et nous annonçons à lempereur lheureuse issue de la guerre. Partout la tranquillité règne, et le domaine propre de lempereur est en sûreté. À présent les combats ont cessé ; l empereur est exempt d inquiétude.
3. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n155"Ù% Hou, prince de Chao, étant encore aux bords du Kiang et de la Han, reçoit de nouveaux ordres. « Étendez ma domination en tous sens, lui dit l empereur. Partout aux frontières établissez le système du travail et du tribut en commun, non pour vexer et opprimer les habitants, mais pour soumettre tous les pays au régime établi dans le domaine impérial. Fixez les limites, partagez les terres, jusquà la mer qui sétend au sud de la Houai. »
4. Lempereur dit à Hou, prince de Chao : « Étendez partout (mon système agraire. Mes ancêtres) Wenn wang et Ou wang, parvenus au pouvoir, eurent pour principal soutien le prince de Chao (le sage Cheu, lun de vos aïeux). Ne me considérez pas comme un p.409 petit enfant ; mais imitez le prince de Chao (le sage Cheu). Vous avez commencé à rendre des services signalés ; je veux vous en récompenser.
5. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0208" % « Je vous donne une coupe fixée sur une tablette de jade et une jarre de liqueur aromatisée (pour faire des libations à vos ancêtres). Après avoir consulté (dans son temple) le plus humain des hommes (Wenn wang), je vous donne des montagnes, des terres, des champs cultivés. Vous en recevrez linvestiture à Tcheou, comme votre aïeul le prince de Chao (le sage Cheu). » (A la réception de ce message), Hou salua en inclinant la tête jusquà terre, (et dit) : « Que le Fils dit ciel vive dix mille ans ! »
6. Hou salua en inclinant la tête jusquà terre (dans le temple du sage Cheu son aïeul), et par reconnaissance exalta les bienfaits de lempereur. Il fit (fondre un vase avec une inscription, où, après avoir reproduit le message de lempereur et raconté) ses propres travaux, (il ajouta) : « Dix mille ans au Fils du ciel ! Que le Fils du ciel, dont le génie est si perspicace, ne cesse de signaler son règne p.410 (par des expéditions militaires). Quil déploie ses vertus civiles, et les rende utiles à tous les peuples de lempire.
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III. Ta ia, III. Tang
263. CHANT IX. TCH ANG OU.
Récit d une expédition de l empereur Siun wâng contre les barbares établis au nord de la Houai.
1. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n090"º% L empereur, avec une majesté terrible et en termes clairs, donne ses ordres à son ministre, le grand maître Houang fou, descendant de Nan Tchoung. « Formez, ditil, mes six légions, et disposez mon appareil de guerre. Puis, avec diligence et circonspection, portez secours aux contrées du sud (troublées par la révolte des barbares qui sont établis au nord de la Houai) ( HYPERLINK \l "n180" 180).
2. Lempereur dit au (secrétaire, In Ki fou) chef de la famille des In : « Écrivez de ma part à Hiou fou, prince de Tcheng, daider Houang fou à former les rangs, de donner des avis à mes légions, à mes cohortes, de suivre la rive de la Houai, dexaminer p.411 le pays de Siu, de ne pas laisser de garnison et de ne pas demeurer longtemps dans le même endroit, afin que dans les champs les trois sortes de travaux suivent leur cours. » ( HYPERLINK \l "n181" 181)
3. Le Fils du ciel paraît dans léclat de sa grandeur, de sa puissance et de sa majesté. Les soldats de lempereur savancent lentement, paisiblement ; ils ne marchent ni trop serrés entre eux ni trop écartés les uns des autres. La terreur se répand dun endroit à lautre dans le pays de Siu ; les habitants de Siu tremblent épouvantés. Ils tremblent dépouvante, comme sils entendaient le roulement ou le fracas du tonnerre.
4. Lempereur déploie son ardeur militaire ; sa fureur est semblable au courroux du tonnerre. Il lance en avant ses bouillants officiers, qui frémissent comme des tigres. Ses soldats en rangs serrés couvrent la rive de la Houai ; à la première attaque, il fait un grand p.412 nombre de prisonniers. Cette rive de la Houai est bien gardée ; les légions impériales y stationnent.
5. Larmée impériale est nombreuse ; elle semble voler, avoir des ailes. (Ses lignes se déploient longues et larges) comme le Kiang et la Han, (fermes) comme le pied dune montagne ; (elles renversent tous les obstacles) comme le cours dun torrent. Rien ne peut les rompre ni les mettre en désordre. Avec des stratagèmes impénétrables et une force irrésistible, elle soumet entièrement le pays de Siu.
6. Les intentions (pacifiques et bienveillantes) de lempereur sont sincères et certaines ; aussi les habitants de Siu se donnent à lui. Ils se réunissent et se donnent à lui, grâce à la bonté du Fils du ciel. Tout le pays de Siu est pacifié ; les chefs viennent promettre obéissance. Lempereur se tient assuré que les habitants de Siu ne changeront plus de sentiments, et dit : « Retournons dans nos foyers. »
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III. Ta ia, III. Tang
p.413 264. CHANT X. TCHEN IANG.
Le poète déplore les maux qui accablent le peuple sous le règne de l empereur IMu wâng. Il les attribue à l ingérence de la favorite Po Séu et des eunuques dans les affaires publiques.
1. Je lève les yeux vers l auguste ciel (pour implorer son secours) ; mais il ne nous est pas favorable. Depuis longtemps il nous envoie de grandes afflictions, sans nous laisser aucune trêve. LÉtat na plus de stabilité ; les officiers et les particuliers sont dans la souffrance. Il est des vers rongeurs (de mauvais ministres) qui ruinent le peuple et le tourmentent sans cesse. Les lois injustes et cruelles sont comme des filets toujours tendus ; il ny a ni relâche ni espoir de guérison.
2. Dautres possèdent des terres ; (vous, prince), vous vous en emparez. Ils ont les sujets et des serviteurs ; vous les leur enlevez. Un homme ne mérite aucun châtiment ; vous le faites saisir. Un autre mérite une peine sévère ; vous ly soustrayez.
3. p.414 Un homme habile élève des remparts (et rend lÉtat florissant) ; HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n1482" % une femme habile renverse les remparts (et ruine l État). Une femme belle et habile (qui intervient dans les affaires) est un hibou malfaisant. Une femme qui a longue langue, attire une suite de malheurs. Les malheurs viennent, non du ciel, mais de la femme. Aucun enseignement utile, aucune instruction ne peut venir des femmes ni des eunuques.
4. Par leurs ruses criminelles ils réduisent au silence leurs adversaires. Ils trompent dabord le prince par leurs mensonges, puis ils labandonnent. Avoueraientils jamais que leurs mensonges nont point de limite ? (Ils disent) : « En mes discours quel mal y atil ? »
Il serait étrange quun homme dun rang élevé fît le commerce et sût retirer de ses marchandises trois fois le prix dachat ; de même cest un renversement, quune femme, exclue des affaires publiques (à raison de son sexe, sy livre tout entière, et) abandonne ses vers à soie et son tissage.
5. (Prince), pourquoi le ciel vous envoietil des avertissements ? p.415 Pourquoi les esprits ne vous accordentils pas leurs faveurs ? # Vous laissez les hordes puissantes des barbares envahir librement vos frontières, et navez de haine que contre moi (à cause de ma franchise). Vous ne déplorez pas les malheurs (que le ciel vous envoie comme avertissements) ; vous navez pas soin de garder la gravité dans votre maintien ni la décence dans votre conduite. Vous navez plus de bons ministres ; lÉtat affaibli touche à sa ruine.
6. Le ciel envoie ses (châtiments, qui nous enveloppent comme des) filets, et ils sont nombreux. Les bons ministres ont disparu ; jen suis affligé. Le ciel envoie ses châtiments, et ils sont proches. Les bons ministres ont disparu ; jen suis affligé.
7. Une eau qui jaillit, bouillonne et vient directement de la source, sort dune grande profondeur. Mon chagrin (est très profond) ; estce seulement à présent quil commence ? Ces malheurs sont arrivés juste durant ma vie, ni avant ni après. Lauguste ciel peut tout p.416 raffermir. Ne déshonorez pas vos glorieux ancêtres, et vous sauverez votre postérité.
III. Ta ia, III. Tang
265. CHANT XI. CHAO MIN.
Maux causés à lempire par les mauvais ministres de lempereur IMu wâng.
1. Le ciel, qui est naturellement miséricordieux, sévit à présent avec fureur. Il envoie des fléaux meurtriers, et nous afflige par la famine. Tout le peuple se disperse et périt. Partout jusqu aux frontières règne la désolation.
2. Le ciel envoie des châtiments qui nous enveloppent comme des filets. Les (mauvais ministres, semblables à des) vers rongeurs, mettent le trouble à lintérieur, répandent les ténèbres, usent de violence et ne remplissent aucun de leurs devoirs. Ces perturbateurs vicieux sont (les hommes que lempereur choisit pour) maintenir lordre et la tranquillité dans notre pays.
3. p.417 Ils sont orgueilleux et médisants ; lempereur ne connaît pas encore leurs défauts. Nous, très diligents et très circonspects, depuis longtemps nous navons pas de repos ; cependant nos dignités nous sont enlevées ou sont diminuées.
4. Je vois notre pays entièrement troublé, et semblable à une plante qui, dans une année de sécheresse, nacquiert aucune vigueur, ou à une plante aquatique qui (arrachée du fond de leau) sest desséchée sur un arbre.
5. Lopulence des temps anciens était loin de ressembler à notre condition actuelle ; jamais la détresse na été si grande quà présent. Ces ministres perturbateurs diffèrent des honnêtes gens, autant que le riz le plus grossier diffère du riz le plus épuré. Pourquoi ne se démettentils pas euxmêmes de leurs charges, et prolongentils ainsi nos angoisses ?
6. Le bassin est desséché, et lon ne dit pas que cest parce que p.418 les bords (ne reçoivent plus deau du dehors) ; la fontaine est tarie, et lon ne dit pas que cest parce que la source (ne donne plus deau. On ne dit pas la vraie cause de nos maux). Les mauvais ministres étendent partout leurs ravages, et sont lunique cause de nos angoisses. Le malheur ne matteintil pas moi-même ?
7. Sous les règnes des anciens souverains (Wenn wang et Ou wang), il y avait un homme comme le prince de Chao, et létendue de lempire augmentait de cent stades par jour. À présent elle diminue de cent stades chaque jour. Hélas ! que cest lamentable ! De notre temps ny atil plus dhommes semblables aux anciens ? (Il y en a, mais ils sont exclus des charges).
QUATRIÈME PARTIE
SOUNG
La quatrième partie du Cheu king contient quarante chants, dont trente et un sont de la dynastie des Tcheou, quatre des princes de Lou et cinq de la dynastie des Chang. Elle se divise en cinq livres. Ces chants sont appelés Éloges, parce que la plupart sont des hymnes qui étaient exécutés dans le temple des ancêtres, en lhonneur des anciens souverains. Ceux des Tcheou forment trois livres ou décades. Les rimes y sont très rares, on ne sait pour quelle raison.
LIVRE I. TCHEOU SOUNG TSING MIAO.
p.419 266. CHANT I. TSING MIAO.
TcheMu kMung, après avoir fait préparer une résidence impériale à LO iâng (ville située à l ouest de Hô nân fòu dans le Ho nan actuel), s y rendit lui-même, y réunit tous les princes de l est, et dans une cérémonie en l honneur de Wenn wang, fit exécuter l hymne suivant.
# HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "n599"a" Oh ! que le temple est retiré et silencieux ! Les aides distingués, pleins de respect et de modération, et tous les officiers, qui sont en si grand nombre, possèdent les vertus de Wenn wang (le respect et la modération). Imitateurs (de Wenn wang dont les mânes sont) dans le ciel, ils marchent à grands pas avec rapidité p.420 (en présence de sa tablette qui est) dans son temple. Les vertus de Wenn wang ne sontelles pas glorieuses ? Ne se perpétuentelles pas ? On ne se lasse jamais (de les célébrer ni de les imiter) ( HYPERLINK \l "n182" 182).
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IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
267. CHANT II. WEI TIEN TCHEU MING.
Vertu de Wenn wang comparée à laction du ciel.
1. Oh ! laction du ciel est cachée et incessante ! Oh ! la vertu sans mélange de Wenn wang ne brilletelle pas ?
2. Sil a compassion de moi et mobtient les faveurs du ciel, je les recevrai. (Pour les mériter) je mefforcerai dimiter mon aïeul Wenn wang ; et mes descendants les plus éloignés sappliqueront à faire de même ( HYPERLINK \l "n183" 183).
IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
268. CHANT III. WEI TSING.
Éloge des statuts de Wenn wang.
HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco053b"Ù% Les statuts de Wenn wang brillent et doivent briller sans cesse p.421 d un vif éclat. Depuis qu on a commencé à lui faire les offrandes, jusqu à nos jours où ses règlements ont enfin donné à l empire sa perfection, ils sont la fortune des Tcheou.
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IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
269. CHANT IV. LIE WENN.
Lempereur Tchêng wâng, après une cérémonie en lhonneur de ses ancêtres, remercie les princes présents.
1. Princes illustres et distingués, je vous suis redevable des faveurs (que les mânes de mes pères mont accordées aujourdhui). Vous me les avez fait obtenir pour toujours ; mes descendants les conserveront.
2. Vous nêtes ni exacteurs ni prodigues dans vos principautés ; lempereur doit pour celle raison vous décerner des honneurs en récompense. À cause de la grande cérémonie (que vous venez daccomplir avec moi), jespère que vos héritiers dâge en âge mériteront les mêmes honneurs et de plus grands encore.
3. Il nest rien de plus puissant que la bienfaisance ; elle attire p.422 tout lunivers à son école. # Il nest rien de plus beau que la vertu ; tous les princes imitent un souverain vertueux. Oh ! les premiers souverains (Wenn wang et Ou wang) ne seront jamais oubliés.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
270. CHANT V. TIEN TSO.
Éloge de Tai wang et de Wenn wang.
Le ciel a fait cette haute montagne (le mont Ki) ; Tai wang a défriché les terres environnantes. Il a commencé louvrage ; Wenn wang la terminé. (Grâce à eux), des chemins unis conduisent au pied de cette montagne escarpée. Leurs descendants puissentils la conserver !
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
271. CHANT VI. HAO TIEN IOU TCHENG MING.
Éloge de Tcheng wang.
HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n498" % Le ciel dans sa bonté résolut de confier son mandat (à une nouvelle dynastie) ; les deux souverains (Wenn wang et Ou wang) l ont reçu. # Tch eng wang ne se permit pas de vivre dans le repos ; mais du matin au soir il travailla à établir solidement son pouvoir (par lexercice de toutes les vertus). Oh ! il soutint la gloire de ses pères.
p.423 Il déploya toute son énergie ; cest à lui que nous devons la paisible possession de lempire.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
272. CHANT VII. NGO TSIANG.
Au Chang ti et à Wenn wang.
1. HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n472" % J amène et j offre une brebis et un bSuf. Le (roi du) ciel descendra, j espère, à la droite de ces victimes ( HYPERLINK \l "n184" 184).
2. Je suis et j observe avec la plus grande fidélité les statuts de Wenn wang. Je maintiens ainsi constamment la tranquillité dans tout l empire. Wenn wang, à qui mon règne doit sa prospérité, déjà est à la droite de mes offrandes et les accepte avec joie.
3. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt3291"Ù% Nuit et jour (j aurai devant les yeux et) je respecterai la majesté du ciel, afin de conserver toujours sa faveur et celle de Wenn wang.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, I. Tcheou soung ts ing miao
p.424 273. CHANT VIII. CHEU MAI.
Où wâng, après avoir renversé la dynastie des *n, parcourt l empire, réunit les princes, et offre des sacrifices au ciel, aux esprits des montagnes et des rivières.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0884" % HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0477"º% HYPERLINK "feodalite_chinoise.doc" \l "n13"Ï% HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n61" % Je visite les principautés au temps voulu. Le ciel dans sa bonté me traitera, j espère, comme son fils.
2. Le ciel a élevé la famille des Tcheou audessus de toutes les familles princières, et lui a donné rang parmi les familles impériales. HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "n569"a" J ai quelque peu secoué les princes feudataires ; il n en est pas un qui n ait tremblé. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco051"Ù% J ai gagné et me suis attaché tous les esprits tutélaires, jusquà ceux des fleuves et des hautes montagnes. Je suis vraiment le maître et le souverain de tout lempire ( HYPERLINK \l "n185" 185).
3. La maison des Tcheou est illustre et glorieuse. Jai assigné à chacun des dignitaires son rang daprès les lois. Jai fait rapporter les boucliers et les lances, et remettre dans les fourreaux les arcs et les flèches. Je vais cultiver la vertu et la répandre dans tout lempire. Je mériterai de conserver le pouvoir impérial.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
p.425 274. CHANT IX. TCHEU KING.
Aux trois empereurs Ou wang, Tcheng wang et Kang wang.
1. La force dâme de Ou wang a été constante ; ses belles actions sont incomparables. Quelle nest pas la gloire de Tcheng wang et de Kang wang ? Le roi du ciel leur a donné lempire.
2. Dès que Tcheng wang et Kang wang furent en possession de tout lempire, ils se signalèrent par leur intelligence.
3. Les cloches et les tambours retentissent daccord ; les pierres sonores et les flûtes mêlent leurs sons harmonieux. Des faveurs insignes et nombreuses descendent du ciel.
4. De grandes faveurs descendent du ciel. Les témoignages de respect redoublent. (Les mânes) ont respiré tout leur soûl lodeur des liqueurs et des mets. De nouvelles faveurs descendent du ciel.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, I. Tcheou soung tsing miao
p.426 275. CHANT X. SEU WENN.
À Heou tsi, qui fut ministre de lagriculture sous le règne de Chouenn.
HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0304" % HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "t448b"¡% HYPERLINK "memoires_historiques_intro.doc" \l "n219"&! HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n60" % O Heou tsi, prince orné de toutes les vertus, vous avez été comme l associé du ciel (pour faire du bien aux hommes). Cest uniquement à votre incomparable bienfaisance que notre peuple doit davoir des grains. Vous nous avez donné le blé et lorge, que le ciel a destinés pour être la nourriture de tous. Sans distinction de contrées ni de territoires, vous avez enseigné et fait observer partout dans lempire les lois des relations sociales.
HYPERLINK \l "table" @
LIVRE II. TCHEOU SOUNG TCHENN KOUNG
276. CHANT I. TCHENN KOUNG.
Instructions données par lempereur aux inspecteurs des travaux des champs.
1. Ah ! ah ! ministres et officiers (préposés aux travaux des champs), remplissez avec soin les devoirs de vos charges. Lempereur vous a donné des règlements. Venez les examiner, et délibérer (sur la manière de les appliquer dans les différents pays).
2. p.427 Ah ! ah ! assistants des officiers, déjà le printemps touche à sa fin. À quoi devezvous penser, si ce nest à la manière de cultiver les terrains qui sont défrichés depuis un ou deux ans ? Oh ! que le blé et lorge sont splendides ! HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco046"Ù% Bientôt on recueillera ces magnifiques (dons du roi du ciel). Le roi du ciel, plein de gloire et de magnificence, nous donnera une récolte abondante. Dites à tous nos travailleurs : « Préparez vos bêches et vos houes. » Bientôt nous verrons la moisson tomber sous la faucille.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
277. CHANT II. I HI.
Instruction adressée aux inspecteurs des travaux des champs par lun des successeurs de lempereur Tcheng wang.
Oh ! Tcheng wang est manifestement avec vous (pour vous diriger). Conduisez vos laboureurs semer les différentes espèces de grains. Cultivez avec soin vos champs particuliers, sur toute p.428 létendue des trente stades. Appliquezvous au travail (avec un accord parfait), comme si les dix mille familles ne formaient quune seule association de deux ( HYPERLINK \l "n186" 186).
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
278. CHANT III. TCHENN LOU.
Éloge donné par lempereur au prince de Ki et au prince de Sóung, qui lont assisté dans une cérémonie en lhonneur de ses ancêtres. Le premier était issu de la famille impériale des Hià, et le second de celle des Chng.
1. Les hérons volent en troupe auprès du lac occidental. Ainsi mes hôtes sont venus gracieux et élégants ( HYPERLINK \l "n187" 187).
2. p.429 Là (dans leurs principautés) personne ne les a en aversion ; ici personne n est fatigué de leur présence. Jen ai la confiance, on célébrera à jamais leurs louanges nuit et jour.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
279. CHANT IV. FOUNG GNIEN.
Chant qui accompagnait les sacrifices offerts en automne et en hiver pour remercier le ciel des produits de la terre.
La récolte a été abondante ; nous avons beaucoup de millet et de riz. Les greniers sont pleins ; les boisseaux de grain y sont accumulés par dizaines de mille, par centaines de millions, par dizaines de quadrillions. Nous en ferons de la liqueur fermentée, de la liqueur douce, que nous offrirons à nos aïeux et à nos aïeules. Ainsi nous accomplirons toutes les cérémonies, et le ciel nous accordera toutes sortes de faveurs ( HYPERLINK \l "n188" 188).
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
p.430 280. CHANT V. IOU KOU.
TcheMu kMung, après avoir fixé les cérémonies et organisé la musique de la dynastie des Tcheou, donne un concert dans la cour du temple des ancêtres.
1. Les musiciens aveugles sont ici ; ils sont dans la cour (du temple des ancêtres) des Tcheou.
2. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n1408" % On a disposé (les suspensions des instruments de musique), les montants, la planche transversale, avec les dents qui se dressent et les plumes qui sont fixées audessus. Le petit tambour, le grand tambour, le tambourin à manche, les pierres musicales, la caisse musicale, le tigre couché, tous les instruments sont prêts, et le concert commence. On prend à la fois la flûte à vingttrois tuyaux et celle à deux tuyaux.
3. p.431 Tous les instruments unissent leurs sons avec gravité, accord et harmonie. Les ancêtres prêtent loreille. Les hôtes qui sont venus, entendront avec plaisir tous les morceaux (depuis le premier jusquau dernier).
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
281. CHANT VI. TSIEN.
Chant que lempereur faisait exécuter quand il offrait des poissons à ses ancêtres en hiver et au printemps, dans le bâtiment situé derrière la salle des ancêtres.
Oh ! dans la Tsi et la Tsin les parcs enferment beaucoup de poissons, des esturgeons grands et petits, des tiao, des tchang, des ien, des carpes. Je les présente, je les offre à mes ancêtres, et jobtiens un accroissement de félicité ( HYPERLINK \l "n189" 189).
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
p.432 282. CHANT VII. IOUNG.
HYPERLINK "louen_yu.doc" \l "c0302"¡% Ce chant fut composé pour la cérémonie faite par Où wâng en l honneur de son père Wênn wâng. Il est aussi appelé tch , parce qu il était chanté à la fin de la cérémonie, pendant quon emportait les offrandes.
1. Les princes feudataires sont venus avec des dispositions amicales, et assistent à la cérémonie avec grand respect. Ceux qui aident lempereur en cette fête, sont des chefs de principautés ; le maintien du fils du ciel est parfait.
2. Oh ! ils offrent un gros taureau, et maident à disposer les offrandes. Mon auguste père comble de joie mon cur de fils ( HYPERLINK \l "n190" 190).
3. (Mon père) homme intelligent et sage, prince bon et courageux, répondit aux désirs de lauguste ciel, et assura la grandeur de son héritier (Ou wang).
4. p.433 Il mobtient de longues années de vie et les faveurs nombreuses. Après avoir honoré mon auguste père (par des offrandes, comme sil avait été revêtu de la dignité impériale), jhonore de la même manière ma vertueuse mère (Tai Seu).
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
283. CHANT VIII. TSAI HIEN.
Pour une offrande faite par Tchêng wâng à son père Où wâng, en présence des princes feudataires.
1. Les princes viennent se présenter devant lempereur (Ou wang dans son temple), pour lui demander les statuts quils doivent observer. Leurs étendards ornés de dragons sont déployés. Les sonnettes de leurs voitures et de leurs étendards retentissent daccord. Les (anneaux qui entourent les) extrémités des rênes de leurs chevaux sentrechoquent avec bruit. Les princes brillent dun éclat magnifique.
2. Je les conduis devant mon père dont la tablette est placée du côté gauche ; je témoigne ma piété filiale et présente des offrandes ( HYPERLINK \l "n191" 191).
3. p.434 En récompense je reçois lassurance dune vie longue, et je conserverai toujours les magnifiques et nombreuses faveurs qui me sont accordées. Grâce aux (mérites de ces) princes distingués et vertueux, je suis en possession de beaucoup de biens. Je garderai ces biens dans toute leur splendeur, et jouirai dun bonheur sans mélange.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
284. CHANT IX. IOU KO.
Le prince de Wei, rejeton de la dynastie des *n, créé prince de Sóung, entre dans le temple des ancêtres des Tcheou. Tch êng wâng le revoit avec joie et s efforce de le retenir longtemps.
1. J ai un noble visiteur ; (comme ses pères) il a encore des chevaux blancs. Les hommes d élite (les hauts dignitaires) qui laccompagnent, sont respectueux et attentifs ( HYPERLINK \l "n192" 192).
2. Jai un hôte qui veut demeurer seulement une ou deux nuits. Je lui donnerai des cordes pour attacher ses chevaux (afin quil reste plus longtemps).
3. p.435 (A son départ) jirai après lui, et lui ferai mille caresses (pour le retenir). Ma famille lui a conféré de grandes distinctions et de grands bienfaits sans la moindre difficulté.
IV. Soung, II. Tcheou soung tchenn koung
285. CHANT X. OU.
Ce chant appelé Tá Où fut composé pour accompagner la représentation mimique des exploits de Où wâng.
HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n501" % Oh ! Ou wang, auguste souverain, vos belles actions n ont pas d égales. Wenn wang, prince d une vertu vraiment parfaite, à commencé luvre que ses successeurs devaient achever ; vous, Ou wang, vous lavez continuée. Vainqueur des In, vous avez mis fin aux massacres et affermi votre ouvrage.
LIVRE III. MIN IU SIAO TZEU
286. CHANT I. MIN IU SIAO TZEU.
Tchêng wâng, trois ans après la mort de son père Où wâng, quitte ses vêtements de deuil, entre dans le temple de ses ancêtres, et leur exprime ses sentiments.
1. Je suis à plaindre, moi petit enfant, à qui lempire est échu, p.436 quand notre dynastie nest pas encore solidement établie. Dépourvu de ressources, je suis dans l angoisse. Oh ! mon auguste père, vous avez pratiqué la piété filiale durant toute votre vie.
2. HYPERLINK "croyances_opinions.doc" \l "hco053c"Ù% Vous aviez présent à la pensée mon auguste aïeul (Wenn wang, et croyiez le voir) sélever au ciel et descendre dans la cour du palais. Moi petit enfant, sans cesse je vous respecterai (et vous imiterai, vous et mon aïeul).
3. Oh ! augustes souverains (Wenn wang et Ou wang), je mappliquerai à continuer votre uvre, et ne vous oublierai jamais.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
287. CHANT II. FANG LO.
Tchêng wâng, après avoir consulté ses ministres au commencement de son règne, entre dans le temple de ses ancêtres et promet de suivre les traces de son père Où wâng.
Jai consulté mes ministres sur ce que je dois faire au commencement de mon règne. Je suivrai les traces de mon père dont la tablette est ici à gauche. Oh ! quil est allé loin (dans la voie de la vertu) ! Je ne puis arriver jusque là. Je voudrais men approcher ; p.437 mais je mécarte encore de la route quil a tracée. Moi qui suis comme un petit enfant, je suis incapable de faire face aux difficultés si nombreuses que rencontre ma dynastie. Je suivrai (jimiterai) mon père revenant de la cour daudience ou sy rendant, sortant de la maison ou y rentrant. Mon auguste père, qui est si bon, me protégera et méclairera.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
288. CHANT III. KING TCHEU.
Tchêng wâng, en réponse aux avis de ses ministres, promet de faire sans cesse des progrès dans la vertu et leur demande de vouloir bien laider.
1. « Faites attention, (mavezvous dit), faites attention : laction du ciel est manifeste ; son mandat (le pouvoir souverain) nest pas facile à conserver. Ne dites pas quil se tient dans les hauteurs fort loin de nous. Il monte et descend ; il est présent à nos actions. Chaque jour il est ici examinant toutes choses. »( HYPERLINK \l "n193" 193)
2. p.438 Moi qui suis comme un petit enfant, je nai pas assez dintelligence pour être toujours attentif (à remplir mes devoirs). Je ferai des progrès de jour en jour, chaque mois javancerai. Par létude jacquerrai sans cesse de nouvelles lumières, jusquà ce que jarrive à une clarté parfaite. Aidezmoi à porter le fardeau qui pèse sur mes épaules ; enseignezmoi par quelles actions je dois signaler ma vertu.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
289. CHANT IV. SIAO PI.
Kouàn et Tsái, frères de Où wâng, et Où kng, fils du tyran Tcheóu, s étant révoltés, ont été soumis par les armes. Tch êng wâng se repent d avoir prêté l oreille aux calomnies répandues contre TcheMu kMung, et sollicite le concours de ses ministres. Il compare ses oncles Kouan et Ts ai à deux guêpes, et Ou keng à un oiseau qui, dabord petit, est devenu grand.
Je me repens du passé, et me tiendrai en garde pour lavenir. Je naurai plus affaire aux guêpes, de peur de mattirer la piqûre de leurs cruels aiguillons. Ou keng était dabord un très petit oiseau ; il sest mis à voler, et il est devenu un gros oiseau. Je ne suis pas capable de faire face aux nombreuses difficultés que rencontre ma dynastie ; je me trouve de nouveau au milieu damers soucis.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
p.439 290. CHANT V. TSAI CHAN.
Description des travaux des champs, et actions de grâces après une récolte abondante.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0292" % HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n17601"º% HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n032"Ù% HYPERLINK "histoire_chine_rg.doc" \l "t01a"Ø% Les laboureurs arrachent les herbes et les souches d arbres ; la charrue fend la terre et la réduit en poussière.
2. Deux mille hommes vont deux à deux enlever les mauvaises herbes dans les terres labourées et aux lisières des champs.
3. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n13901"º%Voici le père de famille, son fils aîné, ses autres fils, tous les jeunes gens de la famille, les aides vigoureux et les ouvriers gagés. Ils mangent avec bruit la nourriture (que les femmes leur ont apportée). Les maris témoignent leur satisfaction à leurs femmes ; cellesci sattachent de plus en plus à leurs maris. Les laboureurs affilent leurs socs, et commencent leur travail par les champs situés au midi.
4. HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n172" % Ils sèment les différents grains ; la semence contient un principe de vie.
5. p.440 HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n1335" % Les grains sortent de terre en rangées continues ; les plantes qui trouvent des sucs plus abondants, s élèvent audessus des autres.
6. Les moissons en herbe trouvent des sucs abondants. Les ouvriers nombreux et serrés enlèvent les mauvaises herbes.
7. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n18501" % Un grand nombre de moissonneurs recueillent les grains ; (les monceaux dans les aires) sont au nombre de dix mille, de cent millions, de dix quadrillions. On en fait des liqueurs fermentées et des liqueurs douces, qui sont offertes aux aïeux et aux aïeules, et servent à accomplir toutes les cérémonies.
8. Ces liqueurs ont un parfum très agréable ; (servies dans les réunions des princes), elles font honneur à lÉtat. Elles ont lodeur du poivre ; elles soutiennent les forces des vieillards.
9. Ce nest pas seulement ici que règne une telle abondance, et ce nest pas de notre temps quelle a paru pour la première fois. Elle a existé dans les temps les plus anciens.
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
p.441 291. CHANT VI. LEANG SEU.
Actions de grâces rendues aux esprits de la terre et des grains.
1. HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0704"º% HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n56" % HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n301"¡% Les socs des charrues sont bien affilés ; on commence le travail par les champs situés au midi.
2. On sème les différents grains ; la semence contient un principe de vie.
3. On vient vous voir, avec des paniers, les uns carrés, les autres ronds. Pour votre nourriture on vous apporte du millet.
4. Les bords des chapeaux de bambou se relèvent et sagitent ; les houes creusent le sol et arrachent les mauvaises herbes.
5. Les mauvaises herbes pourrissent (et engraissent la terre). Le millet à panicules devient très vigoureux.
6. Il tombe avec bruit sous la faucille : il est mis en monceaux serrés. Les monceaux sont hauts comme les remparts dune ville, p.442 serrés comme les dents dun peigne. Les cent maisons souvrent (pour recevoir le grain) ( HYPERLINK \l "n194" 194).
7. Les cent maisons sont pleines ; les femmes et les enfants sont dans la joie.
8. Nous allons immoler ce taureau roux aux lèvres noires, aux cornes recourbées, afin de suivre les exemples et de continuer les observances des anciens.
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
292. CHANT VII. SEU I.
Tenue respectueuse et soins diligents des officiers employés à préparer une cérémonie en lhonneur des ancêtres et le festin qui suivait.
Ils sont vêtus dune tunique de soie très propre, et portent sur la tête un bonnet (de toile rouge) mis très décemment. Des bâtiments intérieurs situés près de la porte ils vont dans le passage (informer le maître de la maison). Après avoir examiné la brebis, p.443 ils vont voir le buf, puis la grande et la petite chaudière. (Ils ont préparé) la corne de rhinocéros de forme recourbée, avec dexcellentes liqueurs qui sont très douces. Ils sabstiennent de crier, de se montrer arrogants. Une vie longue sera leur récompense ( HYPERLINK \l "n195" 195).
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
293. CHANT VIII. TCHO.
Ce chant, destiné à célébrer les exploits de Où wâng, est intitulé TchO, parce que ce prince consultait les circonstances avant de prendre les armes.
HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n503" % Oh ! que les légions de l empereur (Ou wang) étaient belles ! Consultant les circonstances, il les forma avec soin, (et les tint dans l inaction), tant que les temps furent obscurs (tant que la volonté du ciel et du peuple ne parut pas manifeste). Lorsque le temps fut manifestement arrivé, il revêtit la grande cuirasse. Grâce à la faveur du ciel, luvre commencée par ce prince courageux nous a été confiée. Pour la continuer, nous imiterons sincèrement votre conduite (la conduite de Ou wang).
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
p.444 294. CHANT IX. HOUAN.
Faveurs accordées par le ciel à la vertu de Ou wang.
Tous les peuples jouissent de la paix ; souvent les récoltes sont abondantes. Le ciel ne se lasse pas de confier lempire (à la maison des Tcheou). Le valeureux Ou wang garda ses anciens officiers, les distribua dans toutes les parties de lempire, et put ainsi affermir sa dynastie. Oh ! il brille dans le ciel, lui qui fut fait empereur pour mettre fin (à la dynastie des Chang) ! ( HYPERLINK \l "n196" 196)
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
295. CHANT X. LAI.
Où wâng lái confère des fiefs, comme son père Wênn wâng.
Wenn wang a déployé la plus grande diligence. Il est juste que (moi et mes successeurs), nous soyons les héritiers (de sa puissance et de sa vertu). Nous imiterons partout et toujours ses exemples, que nous devons étudier et nous rappeler sans cesse ; et nous travaillerons uniquement à affermir la tranquillité. Ces fiefs sont p.445 conférés par les Tcheou ; oh ! il faut étudier et se rappeler (les exemples de Wenn wang) !
IV. Soung, III. Min iu siao tzeu
296. CHANT XI. PAN.
Ou wang pân va çà et là, visite les différentes principautés, gravit les hautes montagnes, offre des sacrifices, assemble les princes feudataires.
Oh ! que la maison des Tcheou est puissante ! Nous gravissons ces hauteurs, ces collines étroites et longues, ces montagnes élevées. Suivant le FleuveJaune, dont le cours est devenu paisible, par tout lempire nous réunissons les princes, et leur donnons des (instructions et des) réponses. Cest que le mandat du ciel est confié à la maison des Tcheou.
LIVRE IV. LOU SOUNG
297. CHANT I. KIOUNG.
H+, prince de Lou (659626), étend sa vigilance à toutes les branches de l administration. Il donne des soins intelligents à l élevage des chevaux.
1. Des chevaux grands et gras sont dans les plaines près des frontières. Parmi ces chevaux grands et gras, les uns sont noirs et p.446 ont les cuisses blanches, les autres sont jaune pâle ; dautres sont noirs, dautres sont jaunes. Pour traîner les voitures ils sont excellents. Les pensées du prince ont une étendue sans limite ; il pense aux chevaux, et les chevaux sont bons ( HYPERLINK \l "n197" 197).
2. Des chevaux grands et gras sont dans les plaines près des frontières. Parmi ces chevaux grands et gras, les uns sont gris-blanc, les autres sont jauneblanc ; dautres sont roux, dautres sont noir pâle. Pour traîner les voitures ils ont de la force. Les pensées du prince ont une étendue sans limite ; il pense aux chevaux, et les chevaux sont forts.
3. Des chevaux grands et gras sont dans les plaines près des frontières. Parmi ces chevaux grands et gras, les uns sont noir pâle et comme couverts décailles, les autres ont le corps blanc et la crinière noire ; dautres ont le corps roux et la crinière noire, dautres ont le corps noir et la crinière blanche. Attelés aux voitures, ils p.447 marchent sans relâche. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0176"º%L esprit du prince ne se lasse jamais ; il pense aux chevaux, et les chevaux s élancent.
4. Des chevaux grands et gras sont dans les plaines près des frontières. Parmi ces chevaux grands et gras, les uns sont gris, les autres sont blancroux ; dautres ont de longs poils blancs sur les jambes, dautres ont les yeux blancs comme les poissons. Pour traîner les voitures ils sont robustes. Les pensées du prince nont rien doblique ; il pense aux chevaux, et les chevaux marchent.
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, IV. Lou soung
298. CHANT II. IOU PI.
Banquet offert par le prince de Lou à ses officiers.
1. Les quatre chevaux jaunes attelés de front aux voitures des officiers sont gras et robustes, sont gras et robustes. (Les officiers) sont toute la journée dans le palais. Ils sont dans le palais, rangés en ordre (pour le festin). Les hérons accourent en troupe ; les hérons se posent à terre (cest-à-dire les pantomimes arrivent tenant à la main des plumes de héron ; ils imitent cet oiseau volant, puis p.448 descendant à terre). Les tambours font entendre des sons graves et prolongés. Les convives ont bien bu, ils se mettent à danser ; ainsi ils se réjouissent ensemble.
2. Les quatre chevaux mâles attelés de front aux voitures des officiers sont gras et robustes, sont gras et robustes. (Les officiers) sont du matin au soir dans le palais ; dans le palais ils boivent du vin. Les hérons viennent en troupe ; les hérons se mettent à voler, Les tambours font entendre des sons graves et prolongés. Les convives, après avoir bien bu, retournent chez eux (pour éviter tout excès) ; ainsi ils se réjouissent ensemble.
3. Les quatre chevaux gris attelés de front aux voitures des officiers sont gras et robustes, sont gras et robustes. Les officiers sont du matin au soir dans le palais ; dans le palais ils prennent part à un banquet. « Quà lavenir, (disentils), les récoltes soient abondantes ! Que notre sage prince jouisse de grands biens et les transmette à ses descendants ! nous continuerons de nous réjouir ensemble. »
HYPERLINK \l "table" @
IV. Soung, IV. Lou soung
p.449 299. CHANT III. PAN CHOUEI.
HYPERLINK "feodalite_chinoise.doc" \l "n21"Ï% Visite de H+, prince de Lou, à l école publique qu il avait restaurée ; souhaits pour la personne du prince et pour le succès de ses armes.
1. Que ce demi-cercle d eau est agréable ! Nous y cueillerons un peu de cresson. Le prince de Lou approche ; on voit son étendard orné de dragons. Son étendard flotte au vent ; les sonnettes de ses chevaux retentissent daccord. Tous les habitants, sans distinction de grands ou de petits, suivent le prince dans sa marche.
2. Que ce demi-cercle deau est agréable ! Nous y cueillerons quelques prêles. Le prince de Lou arrive ; ses chevaux sont très beaux. Ses chevaux sont très beaux ; sa renommée est très brillante. Son visage est doux et souriant ; il enseigne sans impatience.
3. p.450 Que ce demi-cercle deau est agréable ! Nous y cueillerons un peu de plantain. Le prince de Lou est arrivé ; dans le gymnase il boit du vin. Après avoir bu un vin exquis, puissetil avoir le privilège de ne jamais vieillir, suivre toujours la grande voie (du devoir et de la justice), et rendre tous ses sujets dociles à ses lois !
4. Que le prince de Lou, qui est profondément vertueux, cultive soigneusement ses bonnes qualités, sapplique à garder la gravité et les bienséances, et soit le modèle de son peuple ! Que ses vertus civiles et militaires comblent de joie ses illustres ancêtres ! Que sa parfaite piété filiale lui attire les faveurs du ciel !
5. Le prince de Lou est très intelligent ; il a donné le plus grand lustre à ses vertus. Après quil a relevé le gymnase public, puissent les barbares de la Houai se soumettre à lui ! Que ses officiers, courageux comme des tigres, lui offrent dans le gymnase les oreilles p.451 gauches des ennemis tués ! Que ses juges, sages comme Kao iao (ministre de Chouenn et de Iu), lui présentent dans le gymnase les prisonniers de guerre !( HYPERLINK \l "n198" 198)
6. Que les officiers de tout grade développent les bons sentiments de leurs curs ! Quils déploient leur valeur dans lexpédition, et repoussent les barbares de lorient et du midi ! Que redoutables par leur nombre et leur puissance, ils évitent de crier et de sagiter sans raison ! Quils ne saccusent pas les uns les autres (et ne se disputent pas le mérite des belles actions) devant les juges (chargés de régler les différends des soldats) ; mais quils exposent leurs faits darmes dans le gymnase !
7. Les arcs ornés de corne sont tendus ; les flèches volent par centaines avec un bruit strident. Les chars de guerre sont très grands ; les piétons et les conducteurs sont infatigables. Les barbares de la Houai sont subjugués. Entièrement soumis, ils ne feront p.452 plus de résistance. (Prince), combinez bien vos plans, et les barbares de la Houai seront à vous pour toujours.
8. Les oiseaux de nuit (dont le cri est naturellement si désagréable) volent çà et là, et se posent sur les arbres du gymnase. Ils mangent les fruits de nos mûriers, et leurs voix devenues harmonieuses charment nos oreilles. (Ainsi) les barbares de la Houai, devenus raisonnables, viendront offrir ce quils ont de plus précieux, de grandes tortues, des dents déléphants et une grande quantité dor du midi.
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IV. Soung, IV. Lou soung
300. CHANT IV. PI KOUNG.
Origine de la famille impériale des Tcheou et de la famille princière de Lou ; assurance de félicité et de succès donnée au prince H+, qui a fait restaurer le temple des ancêtres, et leur rend les honneurs qui leur sont dus.
1. HYPERLINK "la_civilisation_chinoise.doc" \l "n0790" % HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n509"Ù% HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n60"¡% Le temple des ancêtres, situé dans un endroit retiré et fermé, est solitaire et silencieux. Les fondements en sont solides et la structure parfaite. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n16504"º% HYPERLINK "cordier_histoire.doc" \l "n00126"Ù% HYPERLINK "chou_king.doc" \l "n026" % Kiang Iuen est très vénérable ; sa vertu a toujours été irréprochable. Le roi du ciel abaissa sur elle un regard favorable. Dès que les mois de sa grossesse furent écoulés, aussitôt, sans p.453 lésion ni douleur, elle mit au monde Heou tsi. Le roi du ciel donna à Heou tsi toutes sortes de biens, les deux espèces de millet à panicules, les grains qui se sèment tôt et mûrissent tard, ceux qui se sèment tard et mûrissent tôt, ceux qui se sèment tôt et ceux qui se sèment tard, les haricots et le blé. Bientôt Heou tsi reçut en fief une principauté, et fit cultiver par les habitants les deux espèces de millet à panicules, le riz et le millet noir. Peu à peu il étendit ses bienfaits partout sous le ciel, et continua luvre de Iu.
2. Lun des descendants de Heou tsi fut Tai wang. Il sétablit au sud du mont Ki, et travailla le premier à renverser les Chang. Plus tard Wenn wang et Ou wang continuèrent luvre de Tai wang, et exécutèrent lordre définitif du ciel dans la plaine de Mou ie. (Le peuple dit à Ou wang) : Loin de vous toute hésitation, toute perplexité ; le roi du ciel est avec vous. » Ou wang châtia les cohortes des Chang ; il eut part à cet exploit (avec tous les siens).
p.454 Lempereur (Tcheng wang) dit (à Tcheou koung, qui avait contribué plus que personne à la défaite des Chang) :
Mon oncle, je crée et constitue votre fils aîné (Pe Win) prince de Lou. Jaugmente considérablement létendue de vos domaines, afin que (vous et vos descendants) vous souteniez puissamment la maison des Tcheou.
3. Il conféra au prince de Lou (à Pe Win) linvestiture, et lautorité de tchou heou dans lest. Il lui donna des montagnes, des fleuves, des terres, des champs cultivés et des annexes. (Notre prince Hi koung) ; descendant de Tcheou koung et fils du prince Tchouang, avec son étendard orné de dragons, vient faire des offrandes ; les six rênes de ses chevaux flottent mollement. Au printemps et en automne, il ne manque jamais de faire des offrandes avec toute la perfection possible. HYPERLINK "depot_enfant.doc" \l "n63" % Au très auguste roi et seigneur du ciel, à son auguste aïeul Heou tsi, il offre une victime rousse. p.455 Ils agréent, ils approuvent cette offrande, et le comblent de biens : Tcheou koung et vos autres glorieux ancêtres, (prince), vous accordent aussi des faveurs.
4. En automne le prince offre le sacrifice de la saison ; (il immole) des bufs aux cornes desquels on a fixé un bois transversal en été (pour les empêcher de nuire). (Il offre) un buf blanc (à Tcheou koung) et un buf roux (à Pe kin et aux autres princes de Lou). Il y a des coupes majestueuses ornées de figures de bufs, de la chair rôtie dun porc qui a été (échaudé et) dépouillé de son poil, des hachis, des sauces, des vases de bois dont les uns sont carrés et les autres ronds, de longues tables très basses qui ont lapparence de bâtiments (et sur lesquelles on offre la chair des victimes). Il y a de magnifiques danses, les unes civiles, les autres militaires. Prince, en récompense de votre piété filiale, vous recevrez beaucoup de biens. Vos pères vous obtiendront un règne glorieux et florissant, une vie longue et une santé parfaite. Vous garderez cette contrée orientale. La principauté de Lou sera à vous pour toujours. Elle ne sera ni diminuée ni renversée ni p.456 ébranlée ni troublée. Vous aurez trois ministres d État avec lesquels vous vieillirez, dans une conformité de sentiments inébranlable comme les collines et les montagnes.
5. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "mt4551"Ù% HYPERLINK "memoires_historiques_intro.doc" \l "n219"&! Le prince a mille chars de guerre, portant chacun deux lances ornées de rubans rouges et deux arcs entourés de cordons verts. Le prince a trente mille fantassins, dont les casques sont ornés de coquillages cousus en ligne avec du fil rouge ; leur multitude est imposante. Avec ces forces nous repousserons les barbares de lest et du nord, nous arrêterons les hordes de King et de Chou ; personne nosera plus nous résister. (Que vos ancêtres) vous obtiennent un règne florissant et glorieux, une longue vie, une grande opulence ! Que des vieillards à la chevelure jaunissante, à la peau rugueuse, vous aident à gouverner lÉtat ! Que vos ancêtres vous obtiennent de régner avec grandeur et gloire, datteindre la vieillesse et de conserver vos forces, de vivre des p.457 milliers et des myriades dannées, et dêtre exempt de toute incommodité !
6. HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "tc219"a" Le T ai chan est très élevé ; la principauté de Lou le contemple. Elle possède déjà les monts Kouei et Moung ; bientôt elle s étendra vers l extrême orient jusqu aux contrées voisines de la mer. HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "n578"a" Les barbares de la Houai viendront faire alliance avec nous ; toutes les nations nous seront soumises. Le mérite en sera au prince de Lou.
7. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n19403"º% La principauté de Lou possède et garde le mont Fou et le mont I ; bientôt elle aura le territoire de Sin, et sétendra jusquaux contrées voisines de la mer. Les habitants des bords de la Houai, les Man, les Me et les autres barbares du midi feront tous leur soumission ; aucun peuple nosera la refuser. Ils obéiront au prince de Lou.
8. p.458 Le prince recevra du ciel un bonheur sans mélange ; il vivra longtemps et gardera la principauté de Lou. Il reprendra les districts de Chang ; et de Hiu, et possédera tout le territoire quavait Tcheou koung. Le prince de Lou sera heureux et content, ainsi que sa vertueuse épouse, sa vieille mère, les grands préfets ses amis et tous ses autres officiers. Il conservera la principauté, et comblé de tous les biens, avec une chevelure jaunissante il aura des dents nouvelles comme les enfants.
9. Les sapins du mont Tsou un et les cyprès du mont Sin fou ont été coupés, puis mesurés avec le cordeau de huit pieds ou avec le pied. Les chevrons de sapin sont gros ; parmi les bâtiments situés derrière le temple des ancêtres (et destinés à contenir les vêtements de cérémonie), le principal est très vaste. Les salles du temple sont magnifiques ; elles sont luvre de (larchitecte) Hi sen. Elles sétendent sur une grande longueur, sont vastes et plaisent à tout le monde.
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LIVRE V. CHANG SOUNG
IV. Soung, V. Chang soung
p.459 301. CHANT I. NOUO.
Pour une cérémonie faite par un empereur de la dynastie des Chng en l honneur de T ng Tch êng T ng, fondateur de cette dynastie.
1. Oh ! que de musiciens ! Ils disposent nos tambourins et nos tambours. Les tambours font entendre des sons graves, et réjouissent mon illustre aïeul (Tch eng T ang).
2. Mon aïeul T ang vient attiré par ma musique, et mapporte la joie que je désirais (la joie de sa présence). Les tambourins et les tambours font entendre des sons graves, et les flûtes des sons clairs et perçants. Ces instruments unissent leurs accords à ceux de nos tablettes de jade. Oh ! que le descendant de Tang est majestueux ! (que sa musique est belle !
3. Les grosses cloches et les tambours font entendre des sons p.460 plus pleins ; les pantomimes se mettent en rang, et représentent des actions, les unes civiles, les autres militaires. Jai dexcellents hôtes ; ne sontils pas joyeux et contents ?
4. Depuis les temps les plus reculés, nos devanciers nous ont donné lexemple : ils ont toujours été doux, respectueux, et fidèles à remplir avec soin leurs devoirs.
5. Tang agréera, je lespère, les offrandes que je lui fais en été et en automne ; ce sont les offrandes de son descendant.
IV. Soung, V. Chang soung
302. CHANT II. LIE TSOU.
En lhonneur de Tchêng tàng.
1. Oh ! combien nous sommes redevables à votre aïeul (Tcheng tang) ! Ses bienfaits sont continuels. Renouvelés sans cesse, ils sont venus jusquà vous en ce lieu.
2. Déjà les coupes sont pleines de liqueurs pures (dit lempereur) ; mon aïeul mapporte la joie que je désirais (la joie de sa p.461 présence). # Il y a aussi des sauces ; elles ont été préparées davance et bien assaisonnées. Jattire mon aïeul par lodeur des mets (ou par la musique), sans recourir aux paroles, et il ne sélève pas de dispute (entre les princes qui maident dans cette cérémonie). HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0077"º% Mon aïeul m accorde de longues années, une vieillesse couronnée de cheveux jaunissants, une vie sans fin.
3. HYPERLINK "memoires_historiques_t.III.doc" \l "n23105" &! Avec des voitures dont les moyeux sont entourés de bandes de cuir et le joug orné de courroies, avec huit sonnettes retentissantes aux mors des chevaux, (les princes viennent) évoquer (les mânes de mon aïeul) et leur faire des offrandes. Jai hérité dun empire vaste et puissant. HYPERLINK "danses_legendes.doc" \l "n0831" % Du ciel nous vient la prospérité ; les récoltes sont très abondantes. Mon aïeul arrive, il est ici, il jouit des mets offerts, et m obtient une félicité sans limite.
4. Il regarde avec complaisance les dons que je lui offre en été et en automne ; ce sont les offrandes de son descendant ( HYPERLINK \l "n199" 199).
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IV. Soung, V. Chang soung
p.462 303. CHANT III. HIUEN GNIAO.
Origine de la famille impériale des Chng ; éloge de Tch êng t âng (17661753) et de Où t+ng (13241265).
1. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n16603"º% Par ordre du ciel, une hirondelle descendit, et la famille des Chang lui dut son origine. Les Chang habitèrent la terre de In et devinrent puissants. Le roi du ciel ordonna au belliqueux Tch eng yang de fixer les frontières dans toutes les parties de lempire ( HYPERLINK \l "n200" 200).
2. Dans tout lempire Tang constitua les princes ; il gouverna les neuf provinces. Premier empereur de la famille des Chang, il reçut un pouvoir stable, qui demeure à Ou ting, son descendant.
3. p.463 Ou ting, son descendant, prince belliqueux, est capable de faire face à tout événement. Les grands princes, chacun avec leurs dix voitures attelées de quatre chevaux (ou bien, un grand nombre de princes, avec leurs voitures attelées de quatre chevaux) et leurs étendards ornés de dragons, viennent offrir les précieux grains (les deux sortes de millet à panicules, dans le temple des ancêtres).
4. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "n18801"º% Le territoire propre de l empereur n a que mille stades d étendue en tous sens ; son peuple y fixe sa demeure. Mais les grandes limites de son empire sont les quatre mers.
5. HYPERLINK "légendes_mythologiques.doc" \l "n099"# Des rivages des quatre mers les princes viennent (assister aux offrandes). HYPERLINK "la_pensee_chinoise.doc" \l "n0170" % Ils viennent en très grand nombre. (Pouo, la capitale, est d un accès facile). Située au pied du mont King, elle est entourée de grands fleuves. La maison des In (ou Chang) méritait d avoir l empire ; elle soutient admirablement toutes ses dignités.
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IV. Soung, V. Chang soung
304. CHANT IV. TCH ANG FA.
Éloge de Si, père de la famille des Chng, de Siáng t óu, petit-fils de Sie, de Tch êng t âng, premier empereur de la dynastie des Chang, et de * in, premier ministre de T ang.
1. Les Chang se sont toujours signalés par une profonde sagesse ; p.464 les présages de leur grandeur avaient paru depuis longtemps. Lorsque les eaux du déluge couvraient la terre, Iu les fit écouler. Il fixa les limites des grandes principautés qui nétaient pas dans le domaine propre de lempereur, et létendue de ce domaine fut augmentée. La maison de Soung devint puissante. Sie, fils (dune fille du prince de Soung), fut nommé ministre par lempereur (Chouenn), et donna naissance à la famille des Chang.
2. (Sie), prince dune sagesse profonde (ou bien, le prince noir) gouverna avec fermeté. Chargé dun petite principauté, il la transformait (par ses enseignements) ; chargé dune grande, il la transformait encore. Il observait lui-même les lois et ne sen écartait jamais ; puis il enseignait, et tout le peuple suivait ses enseignements. Siang tou (descendant de Sie) brilla par sa vertu ; HYPERLINK "légendes_mythologiques.doc" \l "n100"# l ordre régna partout entre les quatre mers et audelà ( HYPERLINK \l "n201" 201).
3. p.465 HYPERLINK "cordier_histoire.doc" \l "n00176"Ù% Les Chang ont toujours été dignes de recevoir le mandat du roi du ciel (le pouvoir impérial) ; quand parut T ang, il se trouva convenir pour ce dessein. HYPERLINK "légendes_mythologiques.doc" \l "n188"# T ang ne naquit ni trop tard (ni trop tôt). Doué d une éminente sagesse et très diligent, il fit des progrès chaque jour ; longtemps ses brillantes vertus touchèrent (le cur du roi du ciel). Il honora le roi du ciel, et le roi du ciel le créa empereur, afin quil servît de modèle dans les neuf circonscriptions ou provinces.
4. Les princes de tous les États, grands ou petits, allèrent à lui avec les tablettes de jade (insignes de leurs dignités) ; ils devinrent pour lui ce que les pendants sont pour un étendard (ils se mirent sous sa dépendance). # Il fut comblé des dons du ciel. Sans violence ni faiblesse, sans dureté ni mollesse, il gouverna tout lempire avec une grande douceur. Tous les biens lui vinrent à la fois.
5. Il reçut le tribut de tous les princes, grands et petits, et fit la puissance et la force des principautés qui dépendaient de lui. p.466 Il fut comblé des faveurs du ciel. Déployant partout sa valeur, il nétait jamais ému ni agité ni effrayé ni tremblant. Tous les biens lui venaient à la fois.
6. HYPERLINK "tai_chan.doc" \l "n546"a" Ce prince belliqueux dressa son étendard (sur son char de guerre), et soumis avec respect (aux ordres du ciel), il prit sa hache d armes. Son ardeur égala celle du feu ; personne n osa nous résister. La racine avait trois rejetons ; aucun ne put croître ni grandir. (Kie avait trois alliés : les princes de Wei, de Kou et le Kouenn ou. Ils ne purent arriver à leurs fins). Tang rétablit lordre dans les neuf provinces. Il défit dabord les princes de Wei et de Kou, puis le prince de Kouenn ou, et Kie, (dernier empereur) de la dynastie des Hia.
7. Dans les temps qui sécoulèrent depuis Sie jusquà Tang, lempire avait été ébranlé et mis en péril. Mais le ciel donna à son fils (Tang) un ministre (I in), qui fut le soutien et tint la balance de lÉtat, et seconda le fondateur de la dynastie des Chang.
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IV. Soung, V. Chang soung
p.467 305. CHANT V. IN OU.
HYPERLINK "chine_travers_ages.doc" \l "t019a"Ø% Éloge de Où t+ng ou KaM tsMung, qui régna de 1324 à 1265 avant J.-C., et raffermit lempire des Chang ou In.
1. Lempereur (Kao tsoung), de la famille des In, déploya une valeur énergique ; il se précipita sur le pays de King tchou. Pénétrant avec audace dans les endroits les plus périlleux, il prit (et soumit) tous les habitants. Lordre fut établi dans cette contrée. Cette uvre (commencée par Yang) fut terminée par lun de ses descendants (par Kao tsoung).
2. (Kao tsoung dit aux vaincus) : « Habitants de King tchou, votre pays est situé au midi du domaine impérial. Autrefois sous le règne de Tcheng yang, même parmi les Ti kiang, aucun chef nosait refuser de venir offrir son tribut ; aucun nosait refuser de venir rendre hommage à lempereur. Ils disaient que cétait la règle établie par la maison des Chang. (A plus forte raison, vous, habitants de King tchou, devezvous venir à ma cour). »
3. p.468 Cest le ciel qui a constitué les princes avec leurs capitales dans les terres que Iu a rendues habitables. Ils sont venus rendre compte à lempereur de leur administration année par année. (Ils semblaient lui dire) : « Ne nous infligez ni châtiment ni réprimande ; nous avons donné des soins assidus à lagriculture. »
4. Le (roi du) ciel se fait une loi de descendre et de considérer la terre. (Il entend la voix du peuple ; aussi le souverain) doit craindre le peuple. (Kao tsoung) accorda les récompenses avec justice, et nexcéda pas (dans lapplication des châtiments). Il nosa jamais sabandonner à la paresse, à loisiveté. (Cest pourquoi le ciel) lui soumit les royaumes dici-bas, et affermit grandement son pouvoir.
5. La capitale des Chang fut admirablement gouvernée et devint le modèle de toutes les contrées de lempire. Sa renommée fut grande, et sa puissance resplendit partout. Kao tsoung eut une vie longue et paisible, et ses institutions nous sauvegardent encore, nous qui sommes venus après lui. p.469
6. Nous avons gravi ce mont King (qui est dans lenceinte de la capitale) ; les sapins et les cyprès sy dressent majestueusement. Nous avons coupé de ces arbres ; nous les avons transportés ici. Nous les avons équarris et aplanis avec la hache, puis sciés de la longueur voulue. Les chevrons de sapin sont longs, les colonnes grosses et nombreuses. Nous avons achevé ce temple ; (la tablette de Kao tsoung) y reposera et nen sortira plus.
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NOTIONS TIRÉES DU CHEU KING
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Étendue de lempire des Tcheou
Lempire des Tcheou, du douzième au septième siècle avant notre ère, avait des limites beaucoup plus étroites que la Chine actuelle. À présent, les dixhuit provinces sétendent du 21e au 41e degré de latitude septentrionale, et du 15e degré de longitude occidentale au 5e degré de longitude orientale, en comptant la longitude à partir de Pékin. À lépoque du Cheu king, lempire chinois sétendait seulement du 34e au 38e degré de latitude, et du 10e degré de longitude occidentale au 3e degré de longitude orientale.
Les Chinois avaient pour voisins, au nord les Hièn iùn, à louest et au nordouest les Jôung, au midi les Mân et les K+ng. Ils eurent souvent à repousser les invasions de ces peuplades à demi barbares. II. I. 7 et 8, II. III. 3 et 4, III. III. 2 et 7, IV. IV. 4, IV. V. 5.
Travaux du grand Iu
Iù (2205 2197), fondateur de la dynastie des Hià, fit écouler l eau qui couvrait la surface du pays, creusa des canaux, régla le cours des rivières et rendit possible la culture du sol. II. VI. 6, III. I. 10, III. III. 7, IV. V. 4.
Dynastie des Chang
Si naquit d un Suf d hirondelle que sa mère avait avalé. IV. V. 3. Il fut ministre de l instruction publique sous le règne de Iaô (23562255), et reçut en fief la terre de Chng. Par ses enseignements il transforma sa principauté. Siang tou, descendant de Sie, brilla par ses vertus. IV. V.4.
T ang ou Tch eng T ang (17661753) honora le roi du ciel, toucha son cur et mérita lempire. « Ce prince belliqueux dressa son étendard sur son char de guerre, et soumis avec respect aux ordres du ciel, il prit sa hache darmes. Sa bouillante ardeur égala celle du feu... Il défit les princes de Wei, de Kou, de Kouenn ou, et Kie, dernier empereur de la dynastie des Hia. » IV. V. 4. « Dans tout lempire Tang constitua les princes. Il gouverna les neuf provinces, et fut le premier empereur de la dynastie des Chang. » IV. V. 3.
Où t+ng ou KaM tsMung (13241265), descendant de Tch eng T ang, se signala par ses exploits militaires. Il soumit les peuplades établies au nord du Kiang. IV. V.,3 et 4.
Naissance merveilleuse de Heou tsi
« Kiang Iuen offrit un sacrifice pour obtenir des enfants. Marchant sur la trace laissée par le pouce du pied du souverain roi, elle éprouva un frémissement. Elle retourna au palais,... conçut,... mit au monde un fils. Ce fils fut Heou tsi.
« Les mois de sa grossesse étant écoulés, elle enfanta son premier fils, aussi facilement quune brebis met au jour un agneau, sans rupture ni fissure, sans mal ni lésion ; et lon vit clairement que cette naissance était un prodige. Le roi du ciel ne futil pas content ? Nagréatil pas loffrande pure de Kiang iuen, puisquil lui donna denfanter sans aucune difficulté ?
« On déposa lenfant dans un étroit sentier ; mais les bufs et les brebis, le protégeant de leurs corps, lui donnèrent des soins affectueux. On le déposa dans une plaine couverte darbres ; mais il y avait des bûcherons (qui le recueillirent). On le déposa au milieu de la glace ; mais un oiseau le couvrit (de lune de ses ailes, et de lautre) lui fit une couche. Loiseau sen étant allé, Heou tsi se mit à vagir. Ses vagissements prolongés et puissants furent entendus par tous les chemins. » IV. II. 1.
« Les anciens lettrés ont quelque peu révoqué en doute lhistoire de la trace laissée par le pouce du pied. Mais le philosophe Tchang dit : « Avant le commencement du ciel et de la terre, certainement il nexistait pas dhomme ; il a fallu un être qui le formât et lui donnât naissance. » Le philosophe Sou dit aussi : « Tout être dune nature extraordinaire naît dune façon extraordinaire. La licorne naît autrement que le chien et lagneau ; le crocodile et le dragon ne naissent pas comme le poisson ou la tortue. Certainement il en est ainsi pour les animaux. Doiton sétonner que la naissance des hommes extraordinaires diffère de celle des autres hommes ? » Ce raisonnement est juste. » (Tchou Hi).
« Une femme avait couru et enfanté contrairement aux lois ordinaires de la Nature. On craignit que ce ne fût un mauvais présage. Pour ce motif on voulut se défaire de lenfant. Mais survinrent les choses extraordinaires racontées plus haut ; aussitôt on le recueillit et on léleva. » (Tchou Hi).
« Kiang iuen est digne de vénération ; sa vertu a toujours été irréprochable. Le roi du ciel abaissa sur elle un regard favorable : Dès que les mois de sa grossesse furent écoulés, aussitôt, sans lésion ni douleur, elle mit au monde Heou tsi. Le roi du ciel donna à Heou tsi toutes sortes de biens, les deux espèces de millet à panicules,... les haricots, le blé. » IV. IV. 4.
Origines de la famille et de la principauté de Tcheou
KMung Liôu, descendant de Heou tsi, vivait avec son peuple au milieu des Si Jôung, dans le Kan siu actuel. Inquiété sans cesse par ces tribus remuantes, il résolut de s en éloigner. En 1796 avant notre ère, prenant avec lui des provisions de vivres, il alla s établir à P+n, à l ouest de la ville actuelle de Sn chouèi, dans le Pin tcheOu fóu, province de Chén s+.
Il détermina le site des montagnes par l observation des ombres, examina la direction des cours d eau, distribua les terres et régla les impôts. Il passa la Wéi et fit extraire des pierres meulières et du fer. III. II. 6. Les travaux des habitants de Pin sous Koung Liou sont décrits. I. XV. 1.
Le roi du ciel, qui veille avec majesté sur les choses dici-bas, résolut de donner au peuple chinois une terre qui fût moins exposée aux attaques des barbares, et de retirer le pouvoir impérial à la famille des Chang, qui sen étaient rendus indignes. Contemplant les quatre parties de lempire et considérant les diverses principautés, il chercha une contrée favorable à un nouvel établissement, et un prince qui répondit aux intentions de sa providence. Il choisit un descendant de Koung Liou, lancien prince Tan fou, qui reçut le nom posthume de Tái wang. Tournant ses regards avec affection vers loccident, il y marqua à son élu un endroit pour sa demeure. III. I. 7.
En 1325, Tan fou un matin quitta la terre de Pin, ses cavernes et ses cabanes disposées en forme de four. Pressant la course de ses chevaux, il suivit les bords de la Tsi et de la Tsiu et arriva au pied du mont Kî. Il parcourut et examina les environs avec sa femme Tai Kiang, délibéra avec ses compagnons, consulta la tortue et décida quil convenait de sétablir dans cette contrée, dans le Kî chan hién actuel. III, I. 3.
Il fit arracher les arbres morts, éclaircir les massifs et les taillis, émonder les mûriers. Les Kouan i, barbares de loccident, senfuirent par toutes les routes. III. I. 7. Tai wang appela le ministre et le conducteur des travaux publics, et leur ordonna de construire les maisons et les autres bâtiments... En premier lieu le temple des ancêtres séleva beau et majestueux. III. I. 3.
Pour succéder à Tai wang, le roi du ciel choisit Wang Ki, son second fils, de préférence à Tai pe, qui était laîné. Wang Ki sut obtenir la soumission et laffection de ses sujets. III. I. 7.
Règne de Wenn wang
Wenn wang, fils et successeur de Tai wang (12311135), fut toujours irréprochable. Il jouit des faveurs du ciel et les transmit à ses descendants. III. I. 7.
« Le ciel lui prépara une compagne... Le chef dune grande principauté avait une fille si vertueuse quon leût prise pour la sur cadette du ciel. » Wenn wang la demanda en mariage, et envoya des présents pour confirmer les fiançailles. Puis il alla en personne chercher sa fiancée. Pour traverser la Wei, il fit construire un pont de bateaux. III. I. 2. La femme de Wenn wang était Tai Seu, fille du prince de Chenn. I. I. 1, 2, 3, 4, 5.
Les habitants de Mi ayant osé se soulever contre lui, Wenn wang, animé dun courroux plein de majesté, rassembla ses cohortes et terrassa les rebelles. Il fonda une nouvelle capitale, nommée Tcheng, à louest du mont Ki. Puis, sur lordre du roi du ciel, il prit une seconde fois les armes, et attaqua la principauté de Tchoung.
Le roi du ciel dit à Wenn wang : « Jaime votre vertu, votre sagesse. Vous ne faites pas éclater votre colère par des cris menaçants ; vous évitez la profusion et linconstance. Vous suivez les lois du souverain suprême, sans vous fier à votre expérience ni à votre habileté. » Le roi du ciel dit à Wenn wang : « Prononcez la condamnation de cette principauté ennemie, (à savoir, de Tchoung). » III. I. 7.
Wenn wang fit le siège de la capitale avec des tours roulantes et des catapultes, saisit les principaux défenseurs de la place, les fit juger et leur fit couper loreille gauche. Après avoir offert des sacrifices au roi du ciel et à linventeur de lart militaire, il escalada les murs avec des échelles munies de crocs, rasa la ville et mit fin à la principauté. III. I. 7.
Lode suivante raconte la construction de la Tour des Esprits, les délassements que Wenn wang prenait dans le Parc des Esprits et sur le bord du Bassin des Esprits, les concerts de musique quil entendait dans le gymnase ou école du palais. III. I. 8. Wenn wang fonda ou rebâtit la ville de FMung, sur le bord de la rivière de ce nom, à l ouest de la ville actuelle de S+ ngn fòu, et il y fixa définitivement sa résidence. III. I. 10.
Il divisa l ancienne terre de Tcheou ou K i Tcheou en deux fiefs, conféra la partie orientale à son second fils Tán, qui prit le titre de TcheMu kMung prince de Tcheou, et la partie occidentale à son ministre K ng, qui prit le titre de Chaó kMung prince de Chao, et est désigné dans le Chou king sous le nom de kikn Chu sage Cheu.
Tcheou koung aida puissamment son frère Ou wang et son neveu Tcheng wang. On lui attribue plusieurs chants du Cheu king. Léloge de Chao koung se trouve en différents endroits, notamment dans le livre intitulé Chaó nân. Les chants 6, 7 et 8 du premier livre du Ta ia sont des instructions adressées par lui à Tcheng wang.
Avènement de la dynastie des Tcheou
Tai Seu, femme de Wenn wang, lui donna un fils, qui fut Ou wang. « Jeune prince, le ciel vous protège, vous aide, vous confie son mandat. Docile à ses ordres, vous renverserez la puissante dynastie des Chang. »
Les soldats de Chang étaient nombreux et serrés comme les arbres dune forêt. Ils furent rangés en bataille dans la plaine de Mou le. Mais les nôtres seuls étaient pleins dardeur. Ils dirent à Ou wan : « Le souverain roi est avec vous ; nhésitez pas à engager le combat. » Le grand maître Chang fou, semblable à un aigle qui vole, seconda Ou wang. Ce prince déchaînant lardeur de ses guerriers, défit la puissante armée de Chang. Aussitôt lempire fut entièrement purgé des souillures accumulées par le tyran Tcheóu. III. I. 2.
Sur lordre du roi du ciel, les princes de la famille des Chang se soumirent au nouvel empereur. Portant toujours les vêtements et le bonnet de cérémonie adoptés sous la dynastie déchue, ils assistèrent aux libations faites en lhonneur des ancêtres de Ou wang. III. I. 1.
Successeurs de Ou wang
Après Ou wang, Tcheng wang (11151078) et Kang wang, (10781052) furent élevés successivement au souverain pouvoir par le roi du ciel. Ils brillèrent par leur intelligence. IV. I. 9. Tcheng wang fit fleurir lagriculture. Après sa mort les laboureurs lhonorèrent de leurs offrandes, et le roi du ciel leur donna des récoltes abondantes. IV. II. 1 et 2.
La mauvaise administration de lempereur Li wang (878827) cause les plus grands maux à tout lempire. Le roi du ciel est fort irrité et déploie sa justice sévère. La dynastie des Tcheou doit craindre dêtre retranchée comme celle des Chang. III. II. 1. et 3.
Siuen wang (827781), fils de Li wang, supplie le roi du ciel de mettre fin à la sécheresse qui désole le pays. III. III. 4. Le prince de Chenn, oncle maternel de lempereur, rend les services les plus signalés aux principautés méridionales. III.III. 5.
Le ciel abaisse ses regards sur le prince de Tcheou (Siuen wang). Pour donner au Fils du ciel un puissant défenseur, il fait naître Tchoung Chan fou. III. III. 6. Hou, prince de Chao, soumet les peuplades établies sur les bords du Kiang et de la Han. III. III. 8.
Siuen wang dirige en personne une expédition sur la rive septentrionale de la Houai. À son approche tout tremble, comme au bruit du tonnerre, au fracas de la foudre. Il lance ses officiers qui frémissent comme des tigres. Ses guerriers, rapides comme des oiseaux, semblent avoir des ailes. Ils font une multitude de prisonniers. Les habitants, voyant que lempereur désire avant tout leur faire du bien, acceptent sa domination avec bonheur, et sont à lui pour toujours. III. III. 9.
Les troubles recommencent à lintérieur sous le règne de Iou wang (781770), qui donne toute sa confiance à une favorite nommée Pao Seu et à dindignes ministres. Le ciel, malgré sa bonté et sa miséricorde, inflige de cruels châtiments. III. III. 10.
Le chant VI du livre XI des Kouo foung est une élégie sur la mort de trois hommes distingués dune illustre famille. Aux obsèques de Mou, prince de Tsin, le prince Kang (610608) les a fait immoler sur la tombe de son père. Tsouo Kiou ming dans ses commentaires rapporte que cent soixantedixsept victimes humaines ont été sacrifiées en cette occasion. Le poète déplore une telle barbarie. Les Tsin la renouvelèrent, diton, à la mort de leur grand héros Tsin Cheu houang, en lannée 209 avant J.C.
Les petits États eurent fréquemment des guerres à soutenir, soit entre eux soit contre les étrangers, surtout au temps de la décadence de la dynastie des Tcheou. Ainsi les barbares du nord ravagèrent la principauté de Wéi, sous le règne du prince 0 (668660). I. IV. 6 et 10.
L empereur est le fils du ciel
Le ciel donna à son fils (T ang) un ministre (I in), qui fut le soutien et tint la balance de l État, et seconda puissamment le fondateur de la dynastie des Chang. IV. V. 4.
Tch eng wang dit : « Je visite les principautés au temps voulu. Le ciel dans sa bonté me traitera, jespère, comme son fils. Le ciel a élevé la famille des Tcheou audessus de toutes les familles princières, et lui a donné rang parmi les familles impériales. Jai quelque peu secoué les princes feudataires ; il nen est pas un qui nait tremblé. Jai gagné et me suis attaché tous les esprits tutélaires, jusquà ceux des fleuves et des hautes montagnes. Je suis vraiment le maître et le souverain de tout lempire. » IV. I. 8.
« Lempereur est le fils du ciel. En qualité de fils, il est chargé par le ciel de veiller en même temps au soin des hommes et des esprits. »
Gouvernement
Le gouvernement était féodal. Le domaine que lempereur gouvernait directement par lui-même kî avait mille li stades en tous sens. IV. V. 3. Le reste de lempire était partagé entre les princes feudataires. Lempereur donnait des fiefs même dans son domaine propre. Tous les feudataires recevaient de lui linvestiture. Ils devaient aller lui rendre compte de leur administration et demander ses ordres ; l empereur lui-même devait visiter les fiefs à des époques déterminées.
L empereur et les princes feudataires avaient des k +ng ministres d État et des t ái fMu grands préfets. De plus l empereur avait sn kMung trois ministres qui étaient audessus de tous les autres. C étaient le t ái chu grand maître, le t ái fóu grand précepteur et le t ái paó grand tuteur.
HYPERLINK "cordier_histoire.doc" \l "n00239"Ù% Les feudataires de l empire étaient divisés en cinq ordres kMung heôu p tzèu nân. Chacun d eux recevait de l empereur une tablette de jade comme marque de dignité. Cette HYPERLINK "dessins.doc" \l "tablette"tablette était de forme oblongue pour les trois premiers ordres et de forme annulaire pour les deux derniers. I. V. 1.
Constitution physique des Chinois
Dans un prince on admirait un visage d un rouge vermeil. I. XI. 5.
Un type de beauté nous est offert en la personne de Siun King. « Elle a les yeux brillants, le front large, les angles du front bien remplis... Son large front est très blanc. Ses beaux cheveux noirs forment comme une nuée autour de sa tête. » I. IV. 3.
Tchoung King n est pas moins remarquable. « Sa taille est élevée. Ses doigts sont blancs et délicats comme les jeunes pousses de laiterons, sa peau blanche comme la graisse figée, son cou blanc et long comme le ver qui ronge le bois, ses dents blanches et régulières comme les pépins de la courge, son front large comme celui de la cigale, ses sourcils minces et arqués comme les antennes du papillon du ver à soie. Un gracieux sourire embellit ses joues. Ses beaux yeux brillent dun vif éclat, où le blanc et le noir tranchent bien lun sur lautre. » I. V. 3.
À Haò, capitale de lempire, les cheveux des femmes de haut rang étaient épais et lisses. Sur les tempes ils étaient bouclés naturellement, et présentaient lapparence de la queue du scorpion. II. VIII. 1.
Le Cheu king ne fournit aucun renseignement sur la taille des Chinois. Dans Meng tzeu, Livre VI. Chapitre II. 2, on lit : « Moi Kiao, jai entendu dire que Wenn wang avait dix pieds de taille (2 mètres), Tang neuf pieds (1,80 m.). Moi, jai neuf pieds et quatre dixièmes (1,88 m.). » Le pied des Tcheou valait environ vingt centimètres.
Vêtements
Les deux parties principales du vêtement des hommes et des femmes étaient une sorte de grand tablier ou de jupe fendue châng, qui couvrait la partie inférieure du corps depuis les reins jusqu aux talons, et une veste ou tunique +, qui couvrait la partie supérieure du corps. La tunique avait un collet. I. IX. 1. Elle était serrée aux reins par une ceinture. I. IV. 3. Dans le chn + ou tch âng +, les deux pièces étaient réunies de manière à n en former qu une seule. Il était porté par les hommes de toutes les classes indistinctement, lorsqu ils étaient en leur particulier. Il était de soie blanche pour l empereur, les princes et les grands préfets ; il était de toile pour les simples officiers et les hommes du peuple. Parfois on en mettait un autre par-dessus ; il s appelait alors tchMung +. (Li ki, ch. XXXVI)
Les vêtements d été étaient faits d une simple étoffe de soie ou de chanvre, avec ou sans doublure. Ceux d hiver étaient garnis de ouate ou de fourrures. I. XI. 8, I. VII. 6. Les anciens habitants du Chèn s+ portaient en hiver une étoffe grossière de laine. I. XV. 1.
Les femmes portaient communément un vêtement de soie ou de chanvre de couleur naturelle, et un bonnet gris ou garance. I. VII. 19. Une jeune fille de la principauté de Tcheng revêt une tunique et un vêtement inférieur simples sur une tunique et un vêtement inférieur de soie à fleurs. I. VII. 15.
La tunique de cérémonie des princesses était ornée de broderies représentant des plumes de faisan. I. IV. 3. Lorsque Siun King paraissait devant un prince, en été elle portait une tunique de soie blanche sur une tunique de fine toile frisée, ou, selon une autre interprétation, une tunique de fine toile frisée sur une tunique de soie blanche. I. IV. 3.
L empereur et les feudataires du premier rang kMung avaient sur leurs vêtements kouènn neuf emblèmes tchng ; dont cinq sur la tunique, à savoir, des dragons lMung, des montagnes chn des faisans : houâ tch ôung, des flammes houò, des vases sacrés tsMung î ; et quatre sur le vêtement inférieur, à savoir, des algues tsaò, des grains de riz fènn mi, des haches fòu et des lettres iá appelées fOu -. XV 16, II. VII. 8.
Les feudataires du deuxième et du troisième rang heôu p avaient sur leur vêtement intérieur quatre emblèmes, comme l empereur et les feudataires du premier rang ; mais ils n en avaient que trois sur leur tunique, à savoir, des faisans, des flammes et des vases sacrés. I. X. 9.
La tunique des feudataires des deux derniers rangs tzèu nân avait aussi trois emblèmes : des algues, des grains de riz et des vases sacrés. Leur vêtement inférieur nen avait que deux : des haches et des lettres. Ces vêtements appelés tchouéi + étaient aussi portés par les tái fMu grands officiers de l empereur hors du territoire impérial. I. VI. 9.
En hiver, les tchMu heôu mettaient la tunique garnie de fourrures d agneaux, lorsqu ils donnaient audience, et celle garnie de fourrures de renards, lorsqu ils faisaient visite à l empereur. I. XIII. 1. Les k +ng ministres d État et les tái fMu grands préfets portaient la tunique garnie de peaux d agneaux, avec des manches dont les parements étaient de peau de léopard. I. VII. 6, I. X. 7.
Le prince de Ts în, arrivant à Haó, portait une tunique de soie à fleurs sur une tunique garnie de fourrures de renards, et un vêtement inférieur orné de diverses broderies sur le vêtement officiel orné de haches. I. XI. 5.
Les k +ng ministres d État à la cour impériale étaient vêtus de noir, lorsquils vaquaient aux affaires dans le palais même de lempereur. I. VII. 1.
Les tchou heou, dans les cérémonies en lhonneur des ancêtres, portaient une tunique de soie blanche à collet rouge. I. X. 3.
Le blanc était la couleur du deuil. I. XIII. 2.
Les cinq couleurs principales sont, daprès les Chinois, lazur, lincarnat, le jaune, le blanc et le noir. Les couleurs intermédiaires sont le vert qui tient le milieu entre lazur et le jaune, le rouge qui tient le milieu entre lincarnat et le blanc, le vert pâle qui tient le milieu entre lazur et le blanc, le violet ou brun qui tient le milieu entre lincarnat et le noir, le rouge-brun qui tient le milieu entre le jaune et le noir. Le vert domine et convient en printemps, le rouge en été, le blanc en automne, et le noir en hiver. Le jaune convient également dans toutes les saisons.
Le collet des lettrés était bleu ts+ng k+n. Cette expression est encore employée maintenant pour désigner un sióu ts âi. I. VII. 17.
L empereur, les princes et les officiers portaient des jambières ou genouillères ou fOu, longues de trois tch u (60 cm., larges d un tch u (20 cm.) à la partie supérieure et de deux tch u (40 cm.) à la partie inférieure. Celles de l empereur étaient rouge foncé ; celles des feudataires des trois derniers rangs et celles des officiers inférieurs étaient rouge pâle.
Les kMung et les heôu portaient des genouillères rouge foncé, quand ils donnaient audience, et des genouillères rouge pâle, quand ils paraissaient devant lempereur. II. III.4 et 5, II. VII. 8.
Les chaussures ordinaires en été étaient des souliers de chanvre. I. VIII. 6. I. IX. 1. Les chaussures de cérémonie s- étaient des souliers de couleur rouge, dont les semelles étaient très épaisses et les ornements étaient d or ou dorés. I. XV. 7, II. III. 5.
Les hommes portaient à la ceinture un doigtier d ivoire qui se mettait au pouce de la main droite pour tirer de larc, un poinçon dos ou divoire qui servait à défaire les nuds, une épingle divoire qui servait à gratter la tête et à démêler la chevelure. I. V. 6, I. IX. 1. Les femmes avaient une serviette à la ceinture. I. II. 12.
Les personnes de distinction, hommes et femmes, portaient à la ceinture des pierres de prix unies ensemble par des cordons. La forme de ces pierres était toujours la même : mais la qualité et la couleur variaient. La principale était une grande agrafe HYPERLINK "dessins.doc" \l "pendeloque"hêng, d où pendaient trois cordons tsou. Le cordon du milieu portait une pierre ronde et une pierre triangulaire hèng ià. Les deux autres avaient en leur milieu une pierre carrée kik, et à leur extrémité une pierre semi-circulaire houang. I. V. 10. Ces pierres sentrechoquaient et faisaient entendre un son, lorsquon marchait. I. V. 5. On en donnait en présent. I.V.10, I.VII.8, I.XI, 9.
À la campagne, les hommes portaient le chapeau de paille en été, et le manteau de jonc contre la pluie. II. IV. 6. À la capitale, en été, les officiers portaient des chapeaux de jonc et des bonnets de toile noire. Ils avaient de longues ceintures pendantes. II. VIII. 1. Le chapeau ou le bonnet était retenu par deux cordons, dont les extrémités étaient nouées et pendaient sous le menton. I. VIII. 6.
Des pierres de prix ou des ornements d ivoire, suspendus au bonnet par des cordons, couvraient les oreilles tch Mung éul. I. V. 1, I. VIII. 3, II. VIII. 1.
Où, prince de Wéi, avait de belles pierres de prix sur les oreilles, et les perles brillaient comme des étoiles sur les coutures de son bonnet. I. V. 1.
Lorsqu une princesse aidait son mari à faire une offrande, elle avait sur la tête un ornement fóu composé de cheveux. Deux épingles k+ dont la tête représentait une poule k+, y étaient enfoncées, et portaient des cordons tàn ornés de six pierres de prix ki, qui pendaient sur les oreilles. Une troisième épingle tch éu servait à démêler la chevelure. I. IV. 3.
Sous Wenn wang, la femme d un prince préparant une offrande ou soignant les vers à soie, portait sur la tête un ornement pi formé de cheveux étrangers tressés ensemble. I. II. 2.
Trois mois après la naissance dun enfant, garçon ou fille, on lui coupait les cheveux, à lexception de deux touffes quon lui laissait sur les tempes, et quon liait en forme de cornes. Ces deux touffes de cheveux devaient lui rappeler sans cesse les devoirs de la piété filiale. À la mort de son père, il coupait celle qui était sur la tempe gauche ; à la mort de sa mère, il coupait lautre. I. IV. 1, I. V. 4, I. VIII. 7.
Constructions
Les anciens habitants de P+n, sous Tàn fóu, au quatorzième siècle avant notre ère, habitaient des huttes ou des cavernes en forme de four. III. I. 3.
Les bâtiments principaux regardaient le midi. Pour déterminer l orientation, on observait le lever et le coucher du soleil et l ombre d un gnomon.
Les fondements étaient tracés et les terrassements commencés au mois de novembre, quand la constellation Ting ou În chu (Markab et une autre étoile de Pégase) atteignait sa culmination vers la tombée de la nuit. I. IV. 6.
HYPERLINK \l "n094" º% La plupart des constructions étaient de terre. Les ouvriers qui devaient élever un mur, après avoir établi le soubassement, plantaient des pieux tchng, et posaient de champ une ligne de planches kán, de chaque côté des fondations. Dans cette sorte de caisse, ils mettaient de la terre et la battaient avec force. Quand la caisse était remplie et la première assise ou banchée terminée, ils enlevaient les planches, les plaçaient plus haut, de manière à former comme une nouvelle caisse audessus de la première assise, et élevaient la seconde assise. Ils continuaient ainsi jusquà ce que le mur eût atteint la hauteur voulue. II. IV. 5.
Ce genre de construction, appelé Pisé ou Maçonnerie de pisé, est usité dans plusieurs contrées de lEurope.
À la campagne, les toits étaient couverts de chaume. On les réparait chaque année avant lhiver. I. XV. 1.
Agriculture
Le territoire était divisé en carrés qui avaient un li stade ou trois cents pòu pas de chaque côté, et contenaient neuf cents meòu. La longueur du pou était de six tchu, et celle du tch eu était de vingt centimètres environ. Par conséquent, le pou valait approximativement un mètre vingt centimètres, le stade 360 mètres, le stade carré 129 600 mètres carrés, et le meou 144 mètres carrés ou un peu moins d un are et demi.
Les Carrés étaient subdivisés en neuf parties égales, et appelés tsing, parce quils présentaient la forme de cette lettre.
En dehors du domaine particulier de lempereur, un tsing était confié à huit familles de laboureurs. Chacune delles en avait en propre une partie comprenant cent meou (144 ares). Elles cultivaient ensemble la partie centrale ou kMung t iên. dont les produits revenaient au chef de l État. III. II. 6.
Dans le domaine propre de l empereur, il n y avait pas de champ commun, mais seulement des champs particuliers. La dixième partie des produits de la terre était donnée à l État.
Chaque laboureur avait une habitation auprès de son champ pour le temps des travaux, et une autre au village ou à la ville pour lhiver. I. XV. 1 II. VI. 6. Un inspecteur tiên tsiún surveillait les travaux. II. VI. 7. Linstitution des inspecteurs est attribuée à lempereur Tcheng wang (11151078). IV. II. 2.
Les femmes et les enfants portaient la nourriture aux travailleurs dans la campagne. II. VI. 7 IV. III. 6.
Les animaux domestiques étaient les chevaux, les bufs, les brebis, les porcs, les poules, les chiens.
On cultivait surtout le millet, spécialement deux variétés d une même espèce de millet à panicules chòu, ts-. I. XV. 1 III. II. 1. Les autres grains cultivés étaient le blé, les pois, les haricots, le chanvre, l orge, le riz, le grand millet ou sorgho. I. X .8 III. II. 1 IV. I. 10.
Plusieurs espèces de concombres croissaient sur la lisière des champs et dans les jardins potagers. I. XV. 1. Les courges servaient à la natation. I. III. 9. La moitié dune calebasse était une coupe primitivement admise même dans les banquets des princes. III. II. 6. Les poireaux kiòu sont mentionnés. I. XV. 1.
Les arbres fruitiers étaient le pêcher, le jujubier, le poirier, le cognassier, la vigne. I. II. 13 I. V. 10 I. XV. 1.
Un peu avant la moisson, le jardin potager était transformé en aire pour le battage des grains. I. XV. 1 II. IV. 1.
Les moissonneurs laissaient des épis, des javelles pour les glaneuses. II. VI. 8.
Les fils des laboureurs, sils se distinguaient par leur intelligence, pouvaient arriver aux charges. II. VI. 7.
HYPERLINK \l "n063" º% Chasse. Pêche
Les princes, les grands officiers étaient portés sur des voitures traînées par quatre chevaux attelés de front. II. III. 5. Les voitures légères débusquaient le gibier. Aux extrémités du mors de chaque cheval des voiture légères étaient fixés des grelots dont le son imitait le cri de loiseau fabuleux louân. On se servait de chiens. I. XI. 2.
La voiture du chasseur devait être dirigée de telle sorte quil pût frapper lanimal au côté gauche. I. XI. 2.
Dans les endroits marécageux on mettait le feu aux herbes. I. VII. 4.
En hiver on chassait le loup, en été le grand cerf mî, au printemps et en automne le cerf ordinaire et le sanglier. I. XI. 2. On chassait aussi le renard, le blaireau, le buf sauvage. I. IX. 6 I. XV. 1 II III. 6. Un prince saisit un tigre avec les mains. I. VII. 4. Les particuliers prenaient le lièvre au filet. I. I. 7. Dans la principauté de Han ; on trouvait des cerfs, deux espèces dours, des tigres, des chats sauvages. III. III. 7.
Les engins de pêche étaient la ligne, le filet, la nasse keòu ou liòu, une sorte de panier renversé tchaó. I. II. 13 I. III. 10 I. V. 5 II. II. 3 et 5.
On établissait dans leau des barrages de pierre, avec des ouvertures auprès desquelles on plaçait des nasses. I. III. 10. Les viviers nétaient pas rares. II IV. 8. Wenn wang avait un vivier. III. I. 8.
On pêchait lesturgeon, la carpe, la tanche, la brême, le barbeau, le pimélode,...
Travaux des femmes
Après les soins du ménage, les principales occupations des femmes, même des princesses, étaient de cueillir les plantes textiles, délever les vers à soie, de lier, de tisser et de préparer les vêtements. Une fille dans son bas âge avait une tuile pour jouet, parce que les fileuses se servaient de tuiles, on ignore à quel usage. II. IV. 3.
La femme de Wenn wang coupe les dolics. De leurs fibres elle tisse deux sortes de toiles, se fait des vêtements et les lave ellemême. I. I. 2.
Au printemps, les femmes cueillent les feuilles des mûriers et larmoise blanche pour les vers à soie. I. XV. 1.
Les plantes textiles étaient les dolics, lortie blanche, le chanvre. I. XII.4.
Lensouple et la navette du métier à tisser sont mentionnées. II. V. 9.
Les tissus à fleurs imitaient les coquillages précieux péi kin. II V. 6.
Une femme ne doit rien entreprendre de son propre chef. Sa principale vertu est lobéissance, dabord à ses parents, puis à son mari. II. IV. 5.
Voyages
On voyageait à pied ou en voiture. Il nest pas fait mention de voyageurs à cheval, non plus que de cavaliers dans les armées, lusage daller à cheval nétant pas encore introduit, disent les auteurs chinois.
Afin que la jambe fût plus ferme, une bande de toile était enroulée autour de la partie inférieure depuis le pied jusquau genou. Elle sappelait siê p-, parce qu elle formait des replis obliques. II VII. 8.
Les princes, les officiers avaient à leurs voitures quatre et quelquefois même cinq ou six chevaux attelés de front. I. IV. 10. Des sonnettes étaient fixées sur le devant de la caisse de la voiture et aux extrémités des mors des chevaux. IV. II. 8. Voy. la HYPERLINK "dessins.doc" \l "char"description du char de guerre. I. XI. 3.
Ceux qui, pour honorer un voyageur, lavaient accompagné une partie de la route, devaient, avant de le quitter, offrir avec lui un sacrifice au dieu des chemins et faire un festin. I. III. 14.
Tir à larc. Jeu de flèches
Le tir à larc était lun des six arts libéraux, et faisait partie de lenseignement dans les gymnases ou écoles. Des exercices, des luttes avaient lieu en public, spécialement les jours de réjouissance. II VII. 6.
Les archers portaient au pouce ; de la main droite un doigtier dos ou divoire qui les aidait à tirer la corde de larc, et au bras gauche une armure de cuir contre laquelle ils appuyaient larc. II III. 5.
Ils tiraient à la cible deux à deux, à trois reprises différentes. Chaque fois ils lançaient chacun quatre flèches. I. VIII. 11 III. II 2. Les vainqueurs recevaient des félicitations. Les vaincus étaient condamnés à boire une coupe de liqueur. II. VII. 6. Les vainqueurs étaient rangés daprès la modestie plus ou moins grande quils montraient dans leur triomphe. III. II. 2. Venait ensuite un banquet où la sobriété et les bienséances nétaient pas toujours observées. II. VII. 6.
Jeu de flèches (Li ki, ch. XXXVII) : ce chapitre contient la description dun jeu qui consistait à lancer avec la main un certain nombre de flèches dans louverture dun vase. On y jouait ordinairement après le repas, soit dans la salle, soit sur la plate-forme au sud de la salle, soit dans la cour. La longueur des flèches variait de 40 à 72 cm. Le vase était éloigné dau moins un mètre.
Guerre
Les HYPERLINK "dessins.doc" \l "char"chars de guerre faisaient la principale force des armées. Chacun deux avait quatre chevaux attelés de front et munis de cuirasses, portait trois hommes également munis de cuirasses, et avait une escorte de quatrevingtdixsept fantassins. I. XI. 3 II. III. 4.
Il nest pas question de cavalerie. Daprès les auteurs chinois, lusage de monter les chevaux ne sest introduit quau troisième siècle avant notre ère.
Lempereur avait six légions divisées en cinq cohortes de cinq cents hommes chacune ; il avait en tout soixantequinze mille hommes. II. VI. 9 II.VIII. 3.
Le tambour appelait les soldats sous les armes. I. III. 6. On le battait avec lenteur pour donner le signal de lattaque, et avec force pour donner le signal de la retraite. II. III. 4.
Létape ordinaire était de trente li stades (environ vingt kilomètres). II. III. 3. Les soldats bavards étaient bâillonnés. I. XV. 3.
Sur les étendards étaient représentés des éperviers, des dragons, ou des serpents enroulés autour de tortues. II. I. 8.
Les armes étaient l arc, la javeline kouM, la lance meôu, le chôu faisceau de lattes de bambou, la hache de guerre, le sabre. I,V. 8 I. VII. 5 I. XI. 3 III. II. 6. « Larc du chef a des extrémités divoire ; son carquois est de peau de veau marin. » II. I. 7.
Un archer avait deux arcs réunis dans un même étui. IV. IV. 4. Lempereur avait des arcs rouges tôung kMung ; il en offrait aux officiers qu il voulait récompenser. II. III. 1. Avant de mettre un arc dans son étui, on le débandait, et, pour l empêcher de se déformer, on lui accolait une armature de bambou qu on liait fortement. II III. 1.
Les soldats se préparant au combat prenaient le casque et la tunique de cuir. II III. 3. Les fantassins du prince de Lou avaient des casques ornés de coquillages, qui étaient cousus en lignes avec du fil rouge. IV. IV. 4. Lempereur portait des genouillères de cuir rouge garance. II. VI. 9.
Le service militaire était obligatoire. Les soldats étaient des laboureurs arrachés aux travaux des champs. En plusieurs endroits du Cheu king, nous les entendons se plaindre davoir été envoyés et retenus longtemps loin de leurs familles, au milieu des fatigues et des périls, et de ne pouvoir ni cultiver leurs terres ni donner leurs soins à leurs parents. Le parent, déplorent le sort de leurs fils. I. III. 6 I. X. 8 I. XV. 3 et 4 II. I. 7 II. VI. 3.
Les fils uniques dont les parents étaient avancés en âge, étaient exempts du service militaire. II. IV. 1.
Mariages
Un jeune homme qui désire se marier, doit dabord informer ses parents. I. VIII. 6. Pour contracter les fiançailles, un entremetteur est nécessaire. I. VIII. 6 I. XV. 5. La famille du fiancé envoie des présents à la fiancée. III. I. 2. Parmi les présents figure une oie sauvage. I. III. 9.
Les noces se célèbrent après la fonte des glaces, vers lépoque de la floraison du pêcher. I. III. 9 I. I. 6. La mère fixe une serviette lî à la ceinture de sa fille. I. XV. 3.
Le fiancé va lui-même chercher sa fiancée pour la célébration des noces. I. VIII. 3. Un jeune prince alla chercher sa fiancée avec une escorte de cent voitures. La princesse partit accompagnée de cent voitures de la maison de son père. I. II. 1. La cérémonie du mariage se fait le soir au crépuscule. I. XII. 5.
Une femme veuve, âgée de cinquante ans au moins, et nayant pas denfant mâle, servait de maîtresse à la jeune fille., avant et après le mariage. I. I. 2. La nouvelle mariée gardait le repos durant trois mois après la célébration des noces. Ce temps écoulé, elle allait rendre hommage aux ancêtres de son mari dans leur temple. Puis elle commençait à soccuper des affaires domestiques. I. III. 10 I. IX. 1.
La femme d un prince était libre de retourner à la maison paternelle pour voir ses parents, tant qu ils étaient en vie. Après leur mort, elle devait se contenter d envoyer un tái fMu grand préfet saluer ses frères. I. III. 14 I. IV. 10.
Il est beau pour une veuve de ne pas contracter un second mariage. I. IV. 1 I. X.11. Daprès le Li ki, un jeune homme doit être marié avant lâge de trente ans, et une fille avant lâge de vingt ans.
Festins
Les mets étaient servis, non sur des tables, mais à terre sur des nattes. II. VII. 6. Les invités sasseyaient à terre sur une double couche de nattes, et sadossaient contre des escabeaux. III. II. 2.
Vers 1796 avant notre ère, Koung Liou, après avoir fait construire des habitations dans son nouveau domaine, à Pin dans le Chen si, prépara un grand festin, où les invités prirent place sur des nattes étendues à terre, sappuyèrent le dos contre des escabeaux, mangèrent de la viande de porc, et burent une sorte de liqueur fermentée qui leur fut servie dans des calebasses. III. II. 6.
Wenn wang ou lun de ses descendants faisait servir huit plats. II. I. 5. Lempereur disait aux invités : « Quaucun de vous ne se retire sans avoir bu son soûl. » Les invités répondaient : « Oui, oserionsnous ne pas boire notre soûl ? » II. II. 10.. Pendant le repas, les musiciens jouaient, les pantomimes donnaient une représentation. II. I. 5.
Hien fou, ministre de lempereur Siuen wang (827781), offre, par ordre de son maître, un festin au prince de Han et à ses compagnons de voyage. Le repas se compose de poisson frais, de tortues et de jeunes pousses de bambou et de massette. Cent bouteilles de liqueur fermentée égaient les voyageurs. III. III. 7.
Ki fou, revenu vainqueur dune expédition contre les Hien iun, réunit ses amis à un festin. Il leur fait servir des tortues rôties et des carpes hachées. II. III. 3.
On peut inviter et traiter convenablement un ami, quand même on naurait à lui servir que des feuilles de concombres, un lièvre et un peu de liqueur fermentée. Le repas le plus frugal est agréable aux invités, si les règles de lurbanité y sont parfaitement observées. II. VIII. 7.
Au commencement du repas, le maître de la maison offrait à boire. Les invités, après avoir bu, lui rendaient la pareille. Le maître de la maison emplissait et présentait de nouveau les coupes. Les invités les recevaient ; mais les déposaient aussitôt et ne buvaient pas. II. VIII. 7 III. II. 2.
Parfois un surveillant, aidé dun censeur, avait la charge difficile de rappeler à lordre ceux qui, dans la chaleur du vin, oubliaient les bienséances. II. VII. 6.
Le riz et le millet étaient employés à la préparation des liqueurs fermentées. I. XV. 1.
Les parents de lempereur, invités par lui à un banquet, portaient le bonnet de peau pién. II. VII. 3.
Musique
La musique tenait une place importante dans les cérémonies et les réjouissances. Le mot aveugle semploie pour désigner les musiciens. Les chefs de musique étaient des aveugles. IV. II. 6. On croyait que, privés du sens de la vue, ils avaient le sens de louïe plus parfait.
Les principaux instruments étaient la cloche ordinaire tchMung, la grosse cloche iôung, la petite cloche tchng, le tambour ordinaire kòu, le grand tambour t iên, le tambour de peau de crocodile t ouô kòu, le tambour à caisse d argile t òu kòu, le tambour de forme tubulaire ing qui mêlait ses sons ing houó à ceux du grand tambour tiên ; HYPERLINK "dessins.doc" \l "tambourin"le tambourin à manche taô muni de deux balles suspendues qui frappent sur les peaux et les font résonner, lorsquon agite linstrument en le tenant par le manche ; la pierre musicale king, le luth à cinq ou sept cordes kîn, le HYPERLINK "dessins.doc" \l "luth"luth à dixneuf ou vingtcinq cordes ch, la HYPERLINK "dessins.doc" \l "flute"flûte à deux tuyaux kouán, la flûte à seize ou vingtquatre tuyaux siaM, la flûte à treize ou dixneuf tuyaux (sorte de petit HYPERLINK "dessins.doc" \l "orgue"orgue à bouche) chng, la flûte traversière iO, une autre flûte traversière tch êu, la flûte ou sifflet d argile en forme d Suf hiun. I. I. 1 I. III. 13 II. I. 1 II. V. 5 et 7 III. I. 8 IV. II. 5.
On battait la mesure sur un vase d argile, feòu. I. XII. 1.
On donnait le signal, au moment de commencer un morceau de musique, en faisant retentir une sorte de HYPERLINK "dessins.doc" \l "caisse"tonnelet de bois tchOu ; et au moment de terminer, en frappant sur un autre instrument de bois iù, qui avait la forme d un HYPERLINK "dessins.doc" \l "tigre"tigre couché. IV. II. 5. Le son du tambour ouvrait la symphonie. III. I. 8.
Les cloches, les HYPERLINK "dessins.doc" \l "pierre"pierres musicales et plusieurs espèces de tambours étaient fixées à des suspensions. III. I. 8.
Pantomime avec chant
Les pantomimes où jènn se mouvaient et gesticulaient sur la scène en chantant. Ils tenaient dans les mains un bouclier et une hache darmes, lorsquils représentaient un exploit militaire, une flûte iO et une plume de faisan t- ou un éventail de plumes de héron t aô, lorsqu ils représentaient une action civile. I. III. 13 I. VI. 3.
HYPERLINK \l "n151" º% Écoles ou gymnases
L empereur et les princes établissaient des écoles publiques dans leurs capitales.
L école impériale s appelait P- iMung, parce qu elle était entourée d un cercle d eau, et présentait l apparence de la tablette annulaire p-. III. I. 8.
Les écoles instituées par les pinces se nommaient P án kMung, P án chouèi ou P án lîn, parce que lenceinte était baignée par un demi-cercle deau, du côté du midi. IV. IV. 3.
Dans ces gymnases, les jeunes gens apprenaient les six arts libéraux ; à savoir, lurbanité, la musique, le tir à larc, lart de conduire une voiture, lécriture et le calcul. HYPERLINK \l "n198" %Après une guerre, c était dans le gymnase que la paix était annoncée. Les oreilles gauches des ennemis tués y étaient présentées au prince, et les prisonniers jugés. IV. IV. 3.
Astronomie. Éclipses
Les mois sont désignés par les constellations qui atteignent le méridien vers la tombée de la nuit aux différentes époques de l année. I. IV. 6 I. XV. 1.
S+ng, les 28 constellations zodiacales, toutes les étoiles fixes qui forment comme la chaîne du tissu céleste, et les cinq planètes Vénus, Jupiter, Mercure, $%)*+./0346BSîáÍî½îáª}ujubjuUJ@h /ÉhRu5CJ0h /ÉhRuCJ(aJh /ÉhRuCJ$OJQJhb[OJQJh /ÉhRuOJQJh}(OJQJh /ÉhRu5CJ8OJQJaJ8h}(5CJ`OJQJaJ8h /ÉhRu5CJ`OJQJaJ8$h /ÉhRu5B* CJ$OJQJphh /ÉhRu0J>*CJOJQJ'jh /ÉhRuCJOJQJUh /ÉhRuCJOJQJ!jh /ÉhRuCJOJQJU *56BTUòòòòåòòÙÙÎ$¤à$Ifa$$$Ifa$gdRu
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Tchênn, les 12 demeures qui se partagent le zodiaque, où le soleil et la lune se rencontrent.
Pour déterminer les équinoxes et les solstices, les astronomes observaient la longueur des ombres au moyen dun gnomon.
À léquinoxe de printemps, la durée du jour tient le milieu entre sa plus courte et sa plus longue durée. Les Chinois font commencer les saisons six semaines plus tôt que nous. L équinoxe marque le milieu du printemps.
Gniaò, TchMu gniaò, ou TchMu tsiO comprend les sept constellations zodiacales du sud et occupe ainsi le quart du zodiaque. Son centre est Chouênn houò le CSur de l Hydre.
Houò ou T ái houò, Antarès ou le CSur du Scorpion, est le centre du Ts ng lMung Dragon azuré, qui comprend les sept constellations orientales du zodiaque.
Hik, l Epaule du Verseau, est le centre Hiuên òu Guerrier noir, qui comprend les sept constellations boréales du zodiaque.
Maò les Pléiades occupent le centre du Tigre blanc, qui comprend les sept constellations occidentales du zodiaque.
Lorsque la lune est dans les Hyades, elle amène souvent une pluie torrentielle. II. VIII. 8.
Les éclipses, surtout celles de soleil, sont des signes menaçants. Une éclipse est une perturbation, sinon dans lordre physique, au moins dans lordre moral. Le principe +n ne devrait jamais l emporter sur le principe iâng. D après Tchou Hi, lorsque le gouvernement est bien réglé, le principe lumineux iâng, représenté par le soleil, acquiert une grande force, et le principe obscur +n représenté par la lune devient très faible. La lune évite de se placer exactement sur le soleil ou en face de lui. Plus soucieuse de lui rester soumise que dobéir aux lois astronomiques, elle sécarte, sil le faut, de sa route ordinaire. Léclipse na pas lieu, même lorsquelle devrait se produire. II. IV. 9.
Arcenciel. Phénomènes de mauvais augure
Larcenciel résulte dun trouble dans la nature, et prive la terre de la pluie du matin. Il est le symbole dune union contractée au mépris des règles et des usages. I. IV. 7. Cf. HYPERLINK "fetes_chansons.doc" \l "cknotions01"Fêtes et Chansons, app. II
Les corbeaux, les renards, les intempéries des saisons annoncent des malheurs. I. III. 16.
Les éclairs, les tonnerres, la crue extraordinaire des eaux, la chute des rochers, les collines abaissées, les vallées élevées sont les avertissements du ciel et les signes précurseurs de ses châtiments. II. IV. 9.
Le P. de la Charme ajoute lannotation suivante :
« Sub finem cujuslibet dynastiæ, historia sinensis refert præsagia ejusmodi, quæ dynastiam jamjam ruituram portendere credunt Sinenses. Unde gentem sinicam præ cæteris fere gentibus orbis universi superstitiosam habeo. Et historiam sinensem cæterosque libros sinenses legenti patebit quam aliena sit hæc natio ab atheismo, cujus ipsam insimulant nonnulli. Inter quos alii, corde ipsimet athei, vellent nationem quæ sapientissima audit, pravitatis et impietatis suæ consciam facere ; alii male sani, audientes de quibusdam philosophis sinensibus, qui pauci quidem nec sibi constantes, atheorum in modum ratiocinantur, in atheismi crimen gentem universam vocare conantur. Nonne eodem jure Sinenses de gentis europæ quibusdam, quos paucos esse maxime vellem, atheismum venditantibus audiendo, gentem europæam universam atheismi insimulare possent ? Male sanos dixi ; non enim sibi nec religioni satis attenduut, asserendo gentem adeo antiquam quæ ab ultima antiquitate iisdem fere moribus, eodem imperii regimine perseveravit, quæ libros antiquissima traditione acceptos diligentissime evolvit, cognitionis Dei expertem esse. Quidni de gente sinica dicunt, quod verum est quodque de omnibus idololatris gentibus dicendum esse arbitror, nempe Sinas hodiernos cognitionem Dei cum idololatria male conjungere, nec sibi ipsos constare ; quemadmodum accidit populo judæo sub regibus suis, in templo Deum adoranti et in montibus idola sua colenti ? »
Le ciel donne à lhomme lexistence, lintelligence et la loi morale
« Tout homme reçoit du ciel avec lexistence les parties constitutives de son être et la loi qui doit régir ses actions. Il a en son cur la loi naturelle, et par suite il aime la vertu, dont il connaît la beauté. » III. III. 6. « Le ciel éclaire lintelligence de lhomme. » III. II. 10.
Le ciel voit tous nos actes. Nous devons le craindre
« Laction du ciel est manifeste ; son mandat (le pouvoir souverain) nest pas facile à conserver. Ne dites pas quil se tient dans les hauteurs fort loin de nous. Il monte et descend ; il est présent à nos actions. Chaque jour il est ici examinant toutes choses. » I. III. 3. Tchou Hi explique ainsi ce passage : « Ne dites pas que le ciel est très élevé et ne nous observe pas. II faut savoir que sa perspicacité est très grande et redoutable, que sans cesse il monte et descend en quelque sorte, quil est présent à nos actions, quil nest pas un seul jour sans venir porter ici ses regards. Il faut donc faire attention. »
« Sans craindre ni le regard des hommes ni la colère du ciel. » II. V. 5. « Vous ne rougissez pas devant les hommes, parce que vous croyez quon peut tromper les hommes. Mais on ne trompe pas le ciel. » (Tchou Hi). « Le regard du ciel est très perspicace ; rien ne lui échappe, tout lui est transparent. On doit le redouter beaucoup. »
« Craignez la colère du ciel... Lauguste ciel est vigilant ; son il vous suit partout où vous allez. Lauguste ciel est clairvoyant ; il est témoin de vos dérèglements et de votre conduite licencieuse. » III. II. 10.
« Le ciel est très perspicace. » III. III. 2. « Il voit et discerne le bien et le mal sans jamais se tromper. »
« O ciel qui brillez audessus de nous, vous exercez votre vigilance et votre autorité sur tout lunivers. » II. VI. 3. « Le ciel qui brille audessus de nous, exerce sa vigilance et son autorité sur tout lunivers... Rien ne doit échapper à ses investigations... Pourquoi nexaminetil pas ma cause ? »
Le ciel est notre père
« O ciel qui occupez des régions vastes et inaccessibles, vous que nous appelons notre père, (comment pouvezvous permettre que) des innocents soient ainsi victimes dun tel désordre ? » II. V. 4. « Le ciel dans sa bonté me traitera, jespère, comme son fils. » IV. I. 8.
Le ciel est bon et miséricordieux
« O Heou tsi, prince orné de toutes les vertus, vous avez été comme lassocié du ciel (pour faire du bien aux hommes). Cest uniquement à votre incomparable bienfaisance que notre peuple doit davoir des grains. Vous nous avez donné le blé et lorge, que le ciel a destinés pour être la nourriture de tous. » IV. I. 10.
« Le ciel, qui est naturellement miséricordieux, sévit à présent avec fureur. » III. III. 11.
« Le ciel envoie la mort, le trouble. » III. III. 4. « Siuen wang dit : « Il est étonnant que des calamités arrivent à présent ; car le ciel, dont le cur est si bon. aime les princes. »
Le ciel récompense la vertu et punit le vice
« Que le ciel vous protège et vous fasse jouir dune félicité constante ; quil vous comble de tous les biens ! Que votre conduite soit toujours parfaite, et vous attire toutes les faveurs célestes! » II. I. 6.
« Le ciel a contemplé le prince qui gouverne Tcheou. Attiré par léclat de sa vertu, il sest incliné vers la terre. Pour protéger le Fils du ciel, il a fait naître Tchoung Chan fou. » III. III. 6.
« Nuit et jour (jaurai devant les yeux et) je respecterai la majesté du ciel, afin de conserver toujours sa faveur et celle de Wenn wang. » IV. I. 7.
« Le ciel irrité nous afflige de plus en plus... Lauguste ciel, qui ne nous est plus propice, a envoyé ces troubles destructeurs. Lauguste ciel, qui nous a retiré sa faveur, a envoyé cet immense bouleversement. » IL IV. 7.
« Je livrerai les coupables au TrèsHaut. » II. V. 6. « Je les livrerai au Très-Haut, au ciel, afin quil les juge et les punisse . » (Tchou Hi).
« Le ciel envoie ses (châtiments qui nous enveloppent comme des) filets, et ils sont nombreux. Les bons ministres ont disparu ; jen suis affligé... Lauguste ciel peut tout raffermir. Ne déshonorez pas vos glorieux ancêtres, et vous sauverez votre postérité. » III. III. 10.
« Bien que le ciel, qui est très élevé, semble ne plus soccuper des choses de la terre, son action, sa. perspicacité sont infinies. Bien que le danger et le trouble soient extrêmes, il nest rien que le ciel ne puisse consolider. Si Iou wang pouvait se corriger, se renouveler, et ne plus déshonorer ses ancêtres, il pourrait faire changer les dispositions du ciel. sauver sa postérité, et assurer le bonheur à ses descendants. »
Le ciel donne le pouvoir aux princes vertueux et le retire aux princes vicieux
« Lorsquune vertu extraordinaire brille sur la terre, lauguste mandat lui est conféré dans le ciel (le ciel lui confie le gouvernement de lEmpire). Il serait téméraire de se reposer uniquement sur la faveur du ciel ; il nest pas facile dexercer le pouvoir impérial. Lhéritier des In (le tyran Tcheou) avait la dignité de Fils du ciel ; le ciel lui retira lempire. III. I. 2.
« Le ciel veillait sur les peuples dici-bas ; déjà il avait décrété dune manière irrévocable (lavènement des Tcheou à lempire). Dès les premières années de Wenn wang, le ciel lui prépara une compagne... Le chef dune grande principauté avait une fille si vertueuse quon laurait prise pour la sur cadette du ciel... La fille aînée (du prince de Chenn) vint épouser (Wenn wang), et eut le bonheur de mettre au monde Ou wang. (Jeune prince, le ciel) vous protège, vous aide, vous confie son mandat. Docile à ses ordres, vous renverserez la puissante dynastie des Chang. » III. I. 2.
Ce fut Ou wang qui fonda notre dynastie des Tcheou. Comment la naissance de Ou wang auraitelle été un effet du hasard ?
« Wenn wang et Ou wang continuèrent luvre de Tai wang. et exécutèrent lordre définitif du ciel dans la plaine de Mou ie. (Le peuple dit à Ou wang) : « Loin de vous toute hésitation, toute perplexité ; le roi du ciel est avec vous. » IV. IV. 4.
« Le ciel ne se lasse pas de confier lempire (à la maison des Tcheou)... Oh ! Il (Ou wang) brille dans le ciel, lui qui fut fait empereur pour mettre fin (à la dynastie des Chang) ! » IV. III. 9. « La vertu de Ou wang, en procurant la paix au peuple, réjouit le cur du (roi du) ciel. qui cherche à établir la tranquillité ; et elle brille à présent là-haut dans le ciel. »
« Le mandat du ciel nest pas facile à garder ; prince, craignez de vous perdre vousmême. Etendez au loin le renom de votre vertu, et considérez comment le ciel a retranché la dynastie des In. Les opérations du ciel. ne sont perçues ni par louïe ni par lodorat. (Il est impossible de les deviner davance. Pour être sûr de vous conformer toujours à la volonté du ciel), imitez Wenn wang ; tous les peuples se lèveront et vous donneront leur confiance. » III. I. 1.
Imiter Wenn wang, cest le moyen dimiter le ciel. Par là vous réjouirez lâme de votre aïeul qui est dans le ciel, et conserverez le pouvoir souverain qui est toujours révocable.
« Cest le ciel qui a constitué les princes avec leurs capitales dans les terres que Iu a rendues habitables. IV. V. 5.
« Le ciel magite en tous sens, comme sil navait pas la force de me renverser. Il a dabord voulu faire de moi le modèle des peuples, et ma cherché avec sollicitude, comme sil avait craint de ne pas me trouver. Ensuite il ma saisi et traité en ennemi, et na plus voulu se servir de moi. II. IV. 8. « Le cur du ciel est naturellement très bienfaisant ; cependant il ne nous fait plus de bien.
Mieux vaudrait que lauguste ciel, (au lieu de châtier le peuple à cause de moi), me permit de me retirer (dans la vie privée). » III. III. 4.
Lauguste roi du ciel est larbitre des biens et des maux ; il décide si lon doit savancer ou se retirer.
Sacrifices et supplications en lhonneur du ciel
« Le ciel descendra, jespère, à la droite de ces victimes. » IV. I. 7. « Lempereur amène un buf et une brebis, les offre au roi du ciel, et dit : Jespère que le ciel descendra à la droite de ce buf et de cette brebis. Il nose pas lassurer. » (Tchou Hi).
Lempereur adresse des supplications au ciel et aux esprits, afin dobtenir la pluie. III. III. 4. « Je lève les yeux vers lauguste ciel (pour implorer son secours) ; mais il ne nous est pas favorable. » III. III. 10.
Puissance du Chang ti
« Heou tsi nest pas assez puissant, et le roi du ciel ne nous est pas favorable. » III. III. 4. Le plus grand des esprits honorés dans le temple des ancêtres est Heou tsi. Il a toujours agréé nos offrandes ; mais il nest pas assez puissant pour triompher des calamités. Le plus grand des esprits honorés dans la campagne est le roi du ciel. Il est certainement assez puissant pour triompher des calamités ; mais il nagrée pas nos sacrifices. » (Cheu king pei tcheu).
Le chang ti récompense la vertu et punit le vice
« Ce roi du ciel plein de majesté atil de la haine contre quelquun ? » II. IV. 8. Le Chang ti est lesprit du ciel. « Estce que le ciel affligerait quelquun par motif de haine ? Il protège les bons et afflige les méchants, comme la justice le demande, et voilà tout. » (Tchou Hi)..
« Le roi du ciel dans son immensité étend son pouvoir sur tous les peuples de la terre. (A présent) il déploie une grande sévérité ; aux dons naturels quil départit, se mêlent beaucoup de vices. Cest le ciel qui donne lêtre à tous les hommes ; mais personne ne doit se tenir assuré de conserver les qualités naturelles quil a reçues de lui. Tout homme naît bon ; mais peu le demeurent jusquà la mort. » III. III. 1.
« Le poète blâme Li wang, qui court à sa perte. Les troubles de lempire, ditil, nont pas surgi deuxmêmes ; certainement ils ont été amenés par une cause. Ce souverain seigneur, dans son immensité, embrasse le monde entier ; il est le roi des peuples de la terre. Puisquil est roi et gouverne les peuples, il doit donner aux hommes un bon naturel. À présent, ce souverain seigneur, devenu sévère, leur donne beaucoup dinclinations vicieuses. Où est donc le soin quil prend des peuples de la terre en sa qualité de roi ? La nature que le ciel donne aux hommes est par ellemême toujours bonne, et nullement mauvaise. À présent, sils ont beaucoup dinclinations dépravées, auxquelles on ne peut se fier, viennentelles originairement de la nature ? Au moment où les hommes reçoivent lexistence, leur nature est également bonne ; il nest personne en qui elle soit mauvaise par ellemême. Mais après quils ont commencé dexister, leurs facultés se dépravent en sattachant à différents objets. Par suite, ils commettent des excès et des désordres, violent la loi naturelle, perdent les belles qualités quils ont reçues de la nature ; peu parviennent à suivre la voie de la vertu jusquà la fin. Si ces troubles violents sont survenus, sil semble que le ciel donne beaucoup de penchants vicieux, les hommes en sont la cause. Estil permis den attribuer la faute au ciel ? Ce nest pas le souverain seigneur qui fait ces temps mauvais ; mais cest vous, In, qui avez attiré ces malheurs, en rejetant les anciens ministres et les anciennes lois des empereurs vos ancêtres. Seraitil juste daccuser le souverain seigneur, parce que les temps sont mauvais ? »
Le chang ti gouverne le monde
« Le Chang ti est auguste ; il veille avec majesté sur les choses dici-bas... Le Chang ti considéra les diverses principautés, et chercha avec soin (un prince qui répondît à ses désirs). Layant trouvé (en la personne de Tai wang), il voulut augmenter ses possessions. Tournant ses regards avec affection vers loccident, il y donna à Tai wan un endroit pour sétablir. » III. I. 7.
« Le Chang ti est le roi du ciel. Bien que cet auguste seigneur suprême soit très élevé audessus de nous, il abaisse sur la terre ses regards très perspicaces et pleins de majesté. En regardant et en considérant les quatre parties du monde, il na dautre intention que de procurer au peuple la paix et la tranquillité. Ainsi la volonté du ciel est de donner au peuple la tranquillité, et, pour y parvenir, le choix dun prince est la chose la plus nécessaire. »
« Après avoir fondé la principauté, le roi du ciel choisit un prince capable pour la gouverner... Le roi du ciel donna à Wang Ki un jugement exquis. » III. I. 7.
« Le roi du ciel dit à Wenn wang : « Ne soyez pas intrigant... Devancez de bien loin tous les autres, et montez au sommet de la perfection. « Le roi du ciel dit à Wenn wang : « Jaime votre vertu, votre sagesse... Vous suivez les lois du souverain suprême. » « Le roi du ciel dit à Wenn wang... Attaquez la capitale de Tchoung ..... Alors Wenn wang offrit des sacrifices au roi du ciel et à linventeur de lart militaire. » III. I. 7.
Le chang ti donne lempire aux princes vertueux et le retire aux princes vicieux.
« Les Chang ont toujours été dignes de recevoir le mandat du roi du ciel... Tang, doué dune éminente sagesse et très diligent, fit des progrès chaque jour ; longtemps ses brillantes vertus touchèrent (le cur du roi du ciel). Il honora le roi du ciel, et le roi du ciel le créa empereur, afin quil servit de modèle dans les neuf circonscriptions ou provinces. » IV. V. 4.
« Le roi du ciel ordonna au belliqueux Tcheng Tang de fixer les frontières dans toutes les parties de lempire. » IV. V. 3.
« Les descendants des Chang étaient plus de cent mille. Sur lordre du roi du ciel, ils se soumirent tous aux princes de Tcheou... Cest que le ciel ne laisse pas constamment son mandat à la même famille... Tâchez de vous conformer sans cesse aux ordres du ciel ; vous recevrez de lui beaucoup de faveurs. Tant que les In ont gardé le gouvernement du peuple, ils ont été comme les assesseurs du roi du ciel. Ayez constamment devant les yeux lexemple (la déchéance) des In ; le mandat suprême (le pouvoir impérial) nest pas facile (à conserver). » III. I. 1. Le Chang ti est le maître et le roi du ciel.
« Wenn wang, toujours attentif et diligent, servit parfaitement le souverain roi et reçut beaucoup de faveurs. Sa vertu ne se démentit jamais, et il obtint lempire du monde. » III. I. 2.
« Homme intelligent et sage, prince bon et courageux, Wenn wang répondit aux désirs de lauguste ciel, et assura la grandeur de son héritier (Ou wang). Il mobtient de longues années de vie et des faveurs nombreuses. » IV. II. 7.
« Wenn wang sut procurer la paix au peuple, et par là réjouir le cur (du roi) du ciel qui cherche à établir la tranquillité. Pour cette raison, le ciel le traita avec grande affection, et lui accorda des faveurs abondantes, qui sétendirent jusquà son successeur. » (Cheu king pei tcheu).
« Quelle nest pas la gloire de Tcheng wang et de Wang wang ! Le roi du ciel leur a donné lempire. » IV. I. 9. « Le Chang ti est le maître et le gouverneur du ciel.. : Ce fut le roi du ciel qui les constitua empereurs. Comment pourraiton dire que ce fut le hasard ? »
Sacrifices et prières en lhonneur du chang ti
Wenn wang, avant son départ pour son expédition contre les habitants de Tchoung, offrit des sacrifices au Chang ti, et à linventeur de lart militaire, III. I. 7.
« Au très auguste roi et seigneur du ciel, à son auguste aïeul Heou tsi, il (le prince Hi koung) offre une victime rousse. Ils agréent, ils approuvent cette offrande, et le comblent de biens. » IV. IV. 4.
« De très bonne heure jai demandé (au ciel) une année fertile. » III. III. 4.
« Au commencement du printemps, on demandait une bonne récolte au roi du ciel. » (Tchou Hi).
« Oh ! que le blé et lorge sont splendides ! Bientôt on recueillera ces magnifiques (dons du roi du ciel). Le roi du ciel, plein de gloire et de magnificence, nous donnera une récolte abondante. » IV. II. 1. « « Les grains sont les dons brillants du roi du ciel. » (Tchou Hi).
Les esprits nous voient en tous lieux
À la maison, même dans les appartements les plus secrets, Il faut veiller sur soi, se composer, comme si lon était sous les regards de personnes distinguées, et sabstenir de tout mal, par respect pour la présence des esprits. Ne dis pas : « Ce lieu est fermé à tous les regards, personne ne me voit. » Lapproche des esprits ne peut être devinée ; il faut respecter grandement leur présence. III. III. 2.
Les esprits aident lhomme de bien et délaissent lhomme vicieux
« Oh ! vous, grands officiers de la cour, ne vous livrez pas constamment au repos. Remplissez avec calme les devoirs attachés à vos dignités ; aimez les hommes probes et sincères. Les esprits seconderont vos efforts, et vous accorderont les biens les plus précieux. » II. VI. 3.
« Si vous ne pensez quà remplir vos devoirs avec fidélité et diligence, vous aurez la confiance des intelligences célestes, et ne tromperez pas leur attente. Les esprits seconderont vos entreprises, abaisseront sur vous leurs regards, vous prêteront le secours de leurs lumières, vous accorderont une félicité sans égale, et vous combleront de tous les biens avec une libéralité sans limite. Il ne convient donc pas de garder longtemps le repos. Si au contraire vous laissiez de côté vos obligations et ne les remplissiez pas, si vous écartiez les hommes sincères et vertueux et ne les aidiez pas, les esprits evomerent vos vous rejetteraient avec dégoût. Pourraientils, quand même ils le voudraient, vous combler de félicité ?
Les bons souverains après leur mort sont dans le ciel
« Mon aïeul Tcheng tang regarde avec complaisance les dons que je lui offre en été et en automne. Ce sont les offrandes de son descendant. IV. V. 2. « Je nose pas assurer que dans le ciel lâme de mon illustre aïeul abaisse sur moi des regards favorables. Puissetil regarder avec complaisance les dons que je lui offre en été et en automne ! » (Cheu king pei tcheu).
« Les trois rois (Tai wang, Wang ki et Wenn wang) sont dans le ciel. » III. I. 9. « Après leur mort, leurs esprits allèrent sunir au ciel. » (Cheu king pei tcheu).
« Wenn wang est làhaut. Oh ! comme il brille dans le ciel !... Wenn wang monte et descend, toujours à la droite ou à la gauche du roi du ciel. » III. I. 1.
« Dans cette strophe il est dit quaprès la mort de Wenn wang, son esprit est monté dans les hauteurs des cieux, où il brille dun vif éclat ; que par suite, bien que la principauté particulière des Tcheou ait été fondée par Heou tsi (le premier de leurs ancêtres connus), plus de mille ans auparavant, leur famille a reçu du ciel tout récemment un nouveau pouvoir (le pouvoir impérial)... Parce que lesprit de Wenn wang monte et descend, sans cesse à la droite ou à la gauche du roi du ciel, sa postérité jouit des faveurs du ciel, possède et gouverne lempire. » (Tchou Hi).
« Lesprit de Wenn wang est sans cesse auprès du roi du ciel. Il unit sa vertu à celle du ciel, se meut et agit avec lui. » (Cheu king pei tcheu).
« Je mefforcerai dimiter mon aïeul Wenn wang. » IV. I. 2. « La mémoire des vertus de Wenn wang ne périra pas avec le temps, et son âme dans le ciel recevra un peu de consolation. » (Cheu king pei tcheu).
Les âmes des morts sont dans le ciel
« Je répands en libation une liqueur très pure ; ensuite je prends un taureau roux pour loffrir à mes ancêtres. Avec le couteau dont le manche est muni de sonnettes, je coupe une ligne de poil ; je tire du sang et enlève la graisse des intestins. » II. VI. 6.
Le sacrificateur coupait une ligne de poil aux oreilles de la victime, et déclarait que cette, victime était de la couleur voulue et navait aucune tache. Il prenait du sang, et :annonçait que la victime avait été immolée. Ensuite il enlevait la graisse qui enveloppait les intestins, y mêlait du grain de millet et la brûlait avec de larmoise, afin que lodeur attirât les mânes.
« Sous les Tcheou, on offrait de préférence les choses odorantes. On répandait a terre du vin aromatisé, afin que le parfum descendit jusquaux sources deau, parce que les corps des ancêtres défunts étaient retournés à la terre. Au millet on mêlait de larmoise trempée dans la graisse, et on le faisait chauffer, afin que lodeur pénétrât les murs et le toit, parce que les âmes des ancêtres étaient allées au ciel. »
Les parents défunts voient leurs descendants sur la terre
« Que le prince de Lou, qui est profondément vertueux, cultive soigneusement ses bonnes qualités, sapplique à garder la gravité et les bienséances, et soit le modèle de son peuple! Que ses vertus civiles et militaires comblent de joie ses illustres ancêtres! Que sa parfaite piété filiale lui attire les faveurs du ciel! » IV. IV. 3.
« La mort est proche ; je ne sais plus où lever les yeux, où tourner la tête. Les mânes des anciens princes et des anciens ministres dÉtat mont tous délaissé. Comment mon père, ma mère, mes ancêtres ontils le cur assez dur pour navoir pas compassion de moi ? » III. III. 4.
« Jai fait des offrandes aux anciens princes et aux anciens ministres, dans lespoir quils viendraient à mon secours et me rendraient le bonheur. Ils me regardent sans rien faire et sans me secourir, comme si je leur étais étranger. Mais mon père, ma mère et mes aïeux, qui sont mes plus proches parents, et ont en quelque sorte une même respiration avec moi, pourquoi souffrentils que je sois dans laffliction, et ne se mettentils pas en peine de men délivrer ? » (Cheu king pei tcheu).
« Mes parents défunts nontils pas un cur humain ? Comment nontils pas pitié de moi ? » II. V. 10.
Description dune cérémonie en lhonneur des parents défunts
II. VI. 5
Dans les champs défrichés par les ancêtres, on cultive deux sortes de millet à panicules, qui servent à la préparation des liqueurs et des mets destinés aux parents défunts.
Lun des membres de la famille est désigné par le sort pour représenter les mânes des morts. Le maître de la maison le fera asseoir, se prosternera devant lui, linvitera a manger et à boire, et lui rendra tous les honneurs quil voudrait rendre à ses ancêtres.
On va choisir des victimes parfaites, des bufs et des brebis. Les serviteurs les dépouillent, font cuire la chair, font griller le foie, placent les viandes sur les supports et vont les offrir aux mânes. La princesse dispose un grand nombre de vases destinés a contenir les ragoûts, les sauces,...
Les cérémonies, grandes et petites, les sourires, les paroles, tout doit être conforme aux prescriptions.
Un officier est chargé de lire des panégyriques en lhonneur des ancêtres, de leur demander leur protection, de recevoir et de transmettre leurs réponses. Il attend leur venue à la porte du temple.
Leur représentant arrive ; ils entrent euxmêmes à sa suite avec majesté.
Lorateur chargé de prendre la parole en leur nom, dit au maître de la maison : « Votre pieuse offrande a exhalé une agréable odeur. Les esprits vous accordent toutes sortes de biens... » Le maître de la maison retourne à son siège. Lorateur lui dit : « Les esprits ont tous bu largement. »
Alors lauguste représentant des mânes se lève. Les tambours et les cloches le reconduisent ; les esprits se retirent avec lui. La princesse et tous les serviteurs enlèvent les offrandes sans retard.
Les parents en ligne masculine se réunissent dans le bâtiment situé derrière le temple, et mangent les mets qui ont été offerts aux morts.
Tous les musiciens entrent dans la salle du festin et exécutent des chants.
Quand les convives ont bu et mangé suffisamment, tous, jeunes et vieux, inclinent la tête et disent : « Les esprits ont agréé la boisson et la nourriture, et vous ont octroyé, Seigneur, une vie longue. Vous avez fait ces offrandes de la manière la plus convenable et aux temps marqués ; vos fils et tous vos descendants les continueront à jamais sans interruption. » II. VI. 5.
Les parents défunts assistent aux cérémonies faites en leur honneur
Tcheng Tang, attiré par la musique, vient dans son temple, et apporte à son descendant la joie et les faveurs du ciel. IV. V. 1 et 2.
« Déjà Wenn wang est à la droite de mes offrandes, et les accepte avec joie. » IV. I. 7.
« Tous les instruments unissent leurs sons avec gravité, accord et harmonie. Les ancêtres prêtent loreille. » IV. II. 5.
« Au printemps, en été, en automne et en hiver, vous faites des offrandes aux anciens princes et aux empereurs de votre famille. Vos ancêtres vous disent (par la bouche de leur représentant) : « Nous vous accordons une vie longue, une vie sans fin. » Les mânes de vos ancêtres sont présents, et vous obtiennent un grand nombre de faveurs célestes. » II. I. 6.
« Déjà les coupes sont pleines de liqueurs pures ; mon aïeul mapporte la joie que je désirais (la joie de sa présence)... Jattire mon aïeul par la musique, sans recourir aux paroles... Du ciel nous vient la prospérité ; les récoltes sont très abondantes. Mon aïeul vient, il est ici, il jouit des mets offerts, et mobtient une félicité sans limite. » IV. V. 5.
Les parents défunts obtiennent à leurs descendants
les faveurs du ciel
« Au milieu des champs sont les cabanes ; à lextérieur et à lintérieur, le long des bordures croissent des concombres. Je coupe ces concombres en plusieurs parties ; les conserve dans leau salée, puis les offre à mes augustes ancêtres. Moi, leur descendant, jaurai une vie longue, et recevrai les faveurs du ciel... Japporte et présente mes offrandes ; elles exhalent toutes une odeur agréable. Rien ne manque à la cérémonie ; aussi mes ancêtres (arrivent) avec majesté. Ils mobtiendront en récompense les plus grandes faveurs, dix mille années de vie, une vie sans fin. » II. VI. 6.
« Les biens qui constituent le bonheur dépendent du ciel. Comment ces augustes ancêtres peuventils les départir ? Ils ne font que procurer une vie longue à leur descendant, afin quil reçoive longtemps ces biens. » (Cheu king pei tcheu).
« Je les présente, je les offre (les poissons) à mes ancêtres, et jobtiens un accroissement de félicité. » IV.II. 6. Hiàng séu signifie présenter, et non faire un sacrifice ou une offrande solennelle. (Cheu king pei tcheu). Siu Tchang ki dit : « Hiàng séu cest présenter, et non faire une offrande solennelle. Cest procurer les différentes choses qui conviennent selon les saisons, avec les sentiments dune piété filiale très sincère.
Repas offert au représentant des parents défunts
Le lendemain dune cérémonie en lhonneur des ancêtres, les restes des offrandes sont servis au chu représentant des mânes. Celui-ci est heureux à ce festin comme le canard ou la mouette au milieu de l eau. III. II. 4.
Sacrifices. Serments solennels
« Wenn wang offrit des sacrifices au roi du ciel et à l inventeur de l art militaire. » III. I. 7.
On sacrifiait aux esprits de la terre et des quatre points cardinaux, au Père de lagriculture Chênn nôung. II. VI. 7. On immolait une victime rousse aux esprits du sud., et une victime noire à ceux du nord. II. VI. 8.
Chenn noung, en sa qualité de souverain ou dieu du feu Iên tí, était prié de brûler les insectes nuisibles. II. VI. 8.
En printemps, avant la chasse, on offrait un sacrifice au Dompteur des chevaux P ou Mà tsòu. II. III. 6. Les voyageurs sacrifiaient aux dieux des chemins. I. III. 14.
Les serments solennels étaient prêtés sur le corps d une victime. II. V. 4, note. « Faites venir les trois victimes ordinaires (un chien, un porc et un coq, et après avoir frotté vos lèvres de leur sang), jurez que vous ne me connaissez pas. » II. V. 5.
Sortilèges. Songes
La tortue et lachillée donnent des augures. I. V. 4, II. I. 9. On soumet à laction du feu une écaille de tortue, et lon examine les fissures qui sont produites. III. I. 3.
Les ours vus en songe annoncent la naissance denfants mâles, et les serpents, la naissance de filles. II. IV. 5. Une multitude dhommes remplacée par des poissons est le pronostic dune année fertile. Les étendards aux tortues remplacés par les étendards aux faucons sont le présage dun grand accroissement de population. II. IV. 6.
Proverbes
« Que le souverain ne parle pas à la légère ; des oreilles sont appliquées au mur (ce qui revient à notre proverbe : Les murs ont des oreilles). » II. V. 3.
« Jéprouve autant de joie que si je recevais deux cents (ou cinq cents) coquillages précieux. (Certains coquillages servaient de monnaie). » II. III. 2.
« Les faibles sont dévorés ; les forts sont rejetés de la bouche (ils savent résister, personne nose les dévorer). III. III. 6.
Napprenez pas au singe à grimper sur les arbres ; naccumulez pas la boue sur la boue. (Le peuple est naturellement enclin à négliger ses devoirs ; évitez de lexciter au mal par vos mauvais exemples). » II. VII. 9.
« Lorsquun arbre tombe et que ses racines sortent de terre, si les branches et les feuilles sont intactes, cest que les racines ont été coupées (et détachées du sol). » III. III. 1.
« Quel est celui qui peut saisir un objet très chaud, sil ne sest mouillé la main : (pour obtenir une fin il faut en prendre les moyens). » III. III. 3.
« La vertu est légère comme une plume (elle est facile à connaître) ; et cependant peu dhommes la soulèvent. » III. III. 6.
« Prenez conseil même des villageois dont le métier est de ramasser de lherbe et du bois pour le chauffage. » III. II. 10.
« Un vieux cheval veut faire le jeune poulain, et ne prévoit pas à quoi il sexpose. (Ainsi les ambitieux veulent exercer des charges malgré leur incapacité ; ils ne prévoient pas les difficultés qui les attendent. Plus ils obtiennent dhonneurs, plus ils en convoitent ; leur ambition est insatiable). Celui qui mange, doit cesser de vouloir manger, quand il est repu ; celui qui boit, doit sarrêter, quand il a déjà beaucoup bu. » II. VII. 9.
« Un homme habile élève des remparts et rend lÉtat florissant ; une femme habile renverse les remparts et ruine lÉtat. Une femme belle et habile qui intervient dans les affaires est un hibou malfaisant. Une femme qui a longue langue, attire une suite de malheurs. Les malheurs viennent, non du ciel, mais de la femme. Aucun enseignement utile, aucune instruction ne peut venir des femmes ni des eunuques. » III. III. 10.
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NOTES
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(HYPERLINK \l "t001"1) Tsik kiMu, oiseau aquatique. Il ressemble à la mouette ou au petit canard appelé fôu. Il est le symbole de la fidélité conjugale. Plusieurs anciens auteurs prétendent que c est une espèce d aigle de mer.
T ai Seu, c est-à-dire l auguste Seu, était fille du prince de Chenn, dont la famille se nommait Seu.
(HYPERLINK \l "t002"2) K în, luth à 5 ou 7 cordes. Ch, luth à 19 ou 25 cordes. [cf. HYPERLINK "dessins.doc" \l "luth"dessins]L accord de ces deux instruments est le symbole de la concorde entre les époux.
KO, espèce de dolic, plante grimpante ou rampante dont les fibres servent à faire de la toile.
( HYPERLINK \l "t003" 3) Une femme veuve, âgée de 50 ans et n ayant pas d enfant mâle, servait de maîtresse à la jeune fille avant et après le mariage.
( HYPERLINK \l "t004" 4) Houi t ouêi, maladie qui rend les chevaux incapables de gravir une montée. Lêi, vase à vin sur lequel étaient représentés des nuages et des foudres.
( HYPERLINK \l "t005" 5) KMung, grande coupe faite d une corne de rhinocéros, ou en forme de corne de rhinocéros.
( HYPERLINK \l "t006" 6) Koui, se dit d une fille conduite à la maison de son fiancé pour la célébration des noces.
Les mariages se célébraient au printemps, vers l époque de la floraison du pêcher. Le Li ki Mémorial des Institutions et des Cérémonies veut quun jeune homme soit marié avant trente ans, une fille avant vingt ans. Plusieurs auteurs disent quun jeune homme doit se marier de vingt à trente ans, une fille, de quinze à vingt ans. Un homme ne se remarie plus après soixante ans, ni une femme après cinquante ans.
Fênn, chenevis, nombreux comme les grains du chanvre.
( HYPERLINK \l "t007" 7) Tchng tchng, bruit des coups de maillet. La solidité des piquets figure la fermeté des officiers.
( HYPERLINK \l "t008" 8) L intimité des officiers avec le prince est figurée par les profondeurs des bois.
( HYPERLINK \l "t009" 9) Ki, retrousser et tenir le pan de sa robe avec la main, et mettre un objet à l intérieur. Hi, retrousser le pan de sa robe, et le fixer sous la ceinture, pour y mettre ou après y avoir mis quelque chose.
( HYPERLINK \l "t010" 10) La queue de la brême est naturellement blanche ; mais elle devient rouge, dit-on, quand lanimal sest agité et fatigué beaucoup. Plusieurs commentateurs expliquent ainsi le dernier vers : « Vos parents sont très près, (votre négligence au service du prince leur attirerait des chagrins). »
( HYPERLINK \l "t011" 11) La pie sait construire un nid solide et commode. La tourterelle na pas cette habileté ; et cependant, à cause de sa douceur, elle mérite davoir un bon nid. Daprès les commentateurs, quand les petits de la pie se sont envolés, la tourterelle dépose ses ufs à leur place. De même cette jeune princesse a mérité par ses vertus une réception magnifique.
( HYPERLINK \l "t012" 12) Pí, ornement formé de cheveux étrangers tressés ensemble. On le voyait savancer, lorsque la princesse marchait.
( HYPERLINK \l "t013" 13) Le premier des ancêtres dun grand officier était né du fils dune femme de second rang dun prince tchMu heôu. La salle où était sa tablette était au nord et regardait le midi. La porte, qui se trouvait à droite en entrant, et la fenêtre qui se trouvait à gauche, regardaient aussi toutes deux le midi. La tablette était du côté occidental, non loin de la fenêtre, et regardait lorient. Les offrandes se plaçaient devant la tablette.
( HYPERLINK \l "t014" 14) Les prunes mei mûrissent au printemps, à lépoque ordinaire des mariages. « Dans les principautés du midi, dit Tchou Hi, grâce à linfluence de Wenn wang, les jeunes personnes avaient appris à garder la chasteté et la fidélité à leurs engagements. »
( HYPERLINK \l "t015" 15) Chouéi, linge quon porte suspendu à la ceinture pour essuyer les objets.
( HYPERLINK \l "t016" 16) Le chagrin et le manque de sommeil causent le rhume de cerveau, disent les commentateurs.
( HYPERLINK \l "t017" 17) On voit, dit Tchou Hi, que les soldats étaient débandés et ne pensaient plus à combattre.
( HYPERLINK \l "t018" 18) Elle espère que par la pratique constante de la vertu, ils obtiendront dêtre toujours sains et saufs.
( HYPERLINK \l "t019" 19) La jeune épouse ne travaillait pas durant les trois premiers mois après la célébration du mariage.
( HYPERLINK \l "t020" 20) Wán, nom générique des chants exécutés avec accompagnement de gestes. Pour les chants guerriers, chaque pantomime tenait en main un bouclier et une hache d armes ; pour les autres chants, il tenait une flûte et une plume de faisan.
( HYPERLINK \l "t021" 21) Hi, pièces de fer quon fixait aux extrémités de lessieu immédiatement avant le départ, et quon retirait dès larrivée.
( HYPERLINK \l "t022" 22) Le nord correspond aux ténèbres, la porte du nord est la porte des malheurs.
( HYPERLINK \l "t023" 23) Trois mois après la naissance dun enfant, garçon ou fille, on lui coupait les cheveux, à lexception de deux touffes quon lui laissait sur les tempes pour lui rappeler sans cesse les devoirs de la piété filiale. À la mort de son père, il coupait celle qui était sur la tempe gauche ; à la mort de sa mère, il coupait l autre.
( HYPERLINK \l "t024" 24) Lorsqu une princesse aidait son époux à faire une offrande, elle portait sur la tête un ornement fóu composé de cheveux. Elle y enfonçait deux épingles k+, dont la tête représentait une poule et portait des cordons tàn. À ces cordons étaient suspendues six pierres de prix ki ou t ién, qui pendaient sur les oreilles. Elle y ajoutait une troisième épingle tch éu qui servait à peigner la chevelure. La robe de la princesse sappelait le vêtement de la loi, cest-à-dire le vêtement de celle qui devait être comme la loi vivante. Des plumes de faisan y étaient représentées.
( HYPERLINK \l "t025" 25) On lit dans lédition impériale : « Le grand sage (Confucius) qui a corrigé le Cheu king, auraitil admis des vers obscènes ? Le chant Sang tchoung blâme le vice, et met en lumière ce qui est dit (dans les Éloges de Lou, chant I) : « Bannir toute pensée mauvaise. »
( HYPERLINK \l "t026" 26)[] dit : « Un arbre gâté engendre des vers ; un royaume corrompu sattire des ennemis. Confucius a conservé ce chant, afin quon vit bien pourquoi les barbares avaient envahi la principauté de Wei. »
( HYPERLINK \l "t027" 27) La constellation Ting comprend Markab et une autre étoile de Pégase. Sous le règne de Wenn (659634), elle passait le soir au méridien vers la fin de novembre. Elle sappelait Îng chu, parce que c était l époque la plus favorable pour commencer les constructions. Pour orienter les bâtiments, on observait le lever et le coucher du soleil, et l ombre d un gnomon de huit tch u.
( HYPERLINK \l "t028" 28) Personne n ose montrer du doigt larcenciel, lorsquil apparaît vers le soir à lorient. De même, il ne convient pas de parler dune jeune personne qui a limpudence de quitter ses parents et ses frères, et de se marier contrairement aux règles établies.
(HYPERLINK \l "t029"29) Siû Koung k i, ministre d État et lettré célèbre, qui fut baptisé par le P. Matthieu Ricci à la cour de Wan li, dit dans son commentaire sur le Cheu king : « Les voitures des officiers étaient traînées par quatre chevaux attelés de front ; c était la règle ordinaire. Ainsi, sous les Han, le préfet tái chóu avait une voiture à quatre chevaux. Son traitement ayant été élevé jusquà vingt mille boisseaux de grain, il ajouta à sa voiture un cinquième cheval du côté droit. Pour cette raison un préfet est appelé òu mà. On lit dans le HYPERLINK "chou_king.doc" \l "p20305a"Chou king : « Comme si je devais avec des guides pourries conduire six chevaux attelés à une voiture. » Les règlements permettaient donc aux anciens, ce semble, datteler cinq ou six chevaux à leurs voitures. »
(HYPERLINK \l "t029a"29a) On dit que le lis a la propriété de dissiper la tristesse.
( HYPERLINK \l "t030" 30) Tablette oblongue ou ronde : cf. HYPERLINK "dessins.doc" \l "tablette"dessins. Tch ôung kiO, les deux angles antérieurs de la caisse de la voiture l un grand dignitaire. Ils étaient plus élevés que l appui chu, et formaient comme deux cornes. Ils servaient euxmêmes d appuis, quand on se tenait debout dans la voiture.
( HYPERLINK \l "t031" 31) P ân écuelle, plat, butte faite de pièces de bois ou de branchages agencés ensemble. Selon plusieurs interprètes, [] signifie frapper sur une écuelle pour battre la mesure en chantant.
( HYPERLINK \l "t032" 32) TMung kMung, palais oriental. Cette expression désigne lhéritier présomptif, parce quil occupait la partie orientale du palais. Tchouang Kiang était sur de lhéritier présomptif, et apparemment, née de la même mère, disent les commentateurs. Sa mère était donc la femme principale du prince de Tsi.
( HYPERLINK \l "t033" 33) Les mors des chevaux étaient terminés aux deux extrémités par des pièces de fer piaM et ornés de cordons rouges. PiaM piaM, d après Tchou Hi, exprime seulement la beauté de ces cordons. Les voitures des princes étaient complètement fermées et ornées de plumes de faisans. Les tentures qui étaient devant et derrière s appelaient fOu.
( HYPERLINK \l "t034" 34) Lorsque la tourterelle mange beaucoup de mûres, elle devient ivre, dit Koung Ing ta.
( HYPERLINK \l "t035" 35) Le houan lan est une plante rampante, à jus laiteux, comestible. Le poinçon divoire servait à défaire les nuds. Le doigtier divoire se met au pouce de la main droite pour tirer de larc.
( HYPERLINK \l "t036" 36) Chôu, faisceau de lattes de bambou, de forme octogone, et sans pointe de fer, qui servait en guise de lance ou de massue sur les chars de guerre.
( HYPERLINK \l "t037" 37) P ôung, plante dont le vent met les feuilles en désordre, et emporte la graine qui est munie de duvet.
( HYPERLINK \l "t038" 38) Hiun, oublier. On mange l hémérocalle hiuen ts ao pour oublier les chagrins.
( HYPERLINK \l "t039" 39) Chòu, ts-, deux variétés d une même espèce de millet à panicules.
( HYPERLINK \l "t040" 40) Les pantomimes se cachaient le visage avec un éventail de plumes.
( HYPERLINK \l "t041" 41) D après les anciens commentateurs, dans cette pièce il sagit dun officier qui, envoyé loin de la cour pour traiter dune affaire, désire y retourner au plus tôt, de peur dêtre calomnié auprès de lempereur. Ils traduisent ainsi : « Cet officier cueille le dolic, cest-à-dire remplit sa mission. Un jour passé sans voir lempereur lui paraît comme trois mois. »
( HYPERLINK \l "t042" 42) Lorsquun grand préfet sortait du domaine impérial, il lui était permis de porter les vêtements des tzèu et des nân, et de monter la grande voiture des tchMu heôu.
(HYPERLINK \l "t043"43) D après les anciens commentateurs, le peuple exprime dans ce chant le désir de voir le retour et de recevoir les enseignements de deux sages qui ont été exilés injustement sous Tchoung wâng. « Le chanvre, le blé, les fruits sont cueillis et employés, dit le poète ; les sages sont rejetés.
( HYPERLINK \l "t044" 44) Kouan, appartement où le ministre, vêtu de noir, vaquait aux affaires de sa charge dans le palais même de lempereur.
( HYPERLINK \l "t045" 45) Lancienne école met ces paroles dans la bouche de Tchoung, prince de Tcheng, refusant de suivre les avis de l un de ses ministres, nommé Tchài Tchóung, qui l engageait à prévenir la révolte de son frère. Tchouang, sur les instances de sa mère, avait conféré un fief considérable à son frère KMung chMu touán. Celui-ci se rendit agréable au peuple, et forma le projet de déposséder le prince Tchouang. Tchouang, pressé par Tchai Tchoung de déjouer le complot, répondit quil craignait le blâme de sa mère, de ses parents et de ses sujets.
Tàn, arbre dont le bois est très dur et sert à faire des essieux.
( HYPERLINK \l "t046" 46) Les chasseurs mettaient le feu aux herbes des marais, pour débusquer les animaux sauvages.
( HYPERLINK \l "t047" 47) Deux lances, au fer recourbé en forme de crochet, étaient liées sur chaque voiture de guerre. Lune, appelée tsiôu meôu, avait vingt pieds de long, et lautre, appelée î meôu, avait vingt-quatre pieds. Comme elles étaient dinégale longueur, les touffes de plumes pendantes dont elles étaient ornées à la partie supérieure, se trouvaient à des hauteurs inégales au-dessus du chariot. Les quatre chevaux attelés de front aux chars de guerre étaient munis de cuirasses.
( HYPERLINK \l "t048" 48) Larmée est restée si longtemps sur les bords du FleuveJaune que les lances ont perdu leurs touffes de plumes. Les fers recourbés apparaissent dépouillés de cet ornement.
( HYPERLINK \l "t049" 49) Une plante rampante occupe une grande place et reçoit beaucoup de rosée. La rosée est le symbole des bons enseignements dun sage.
( HYPERLINK \l "t050" 50) La pivoine est appelée lî tsaô, plante de la séparation, parce que les anciens avaient coutume de loffrir au moment des adieux.
( HYPERLINK \l "t051" 51) Les anciens portaient sur les oreilles des pierres de prix ou des ornements divoire suspendus au bonnet par des cordons.
( HYPERLINK \l "t052" 52) La porte principale des habitations est masquée à lintérieur par une cloison ping. Lespace compris entre la porte et la cloison sappelle tchou. Pour aller de la cloison à la salle de réception tâng, on traverse une cour tîng.
( HYPERLINK \l "t053" 53) On recevait le bonnet viril à 20 ans.
( HYPERLINK \l "t054" 54) Au tir à larc, chacun des archers paraissait trois fois. Chaque fois, il lançait quatre flèches.
( HYPERLINK \l "t055" 55) La nouvelle mariée, trois mois après la célébration des noces, allait au temple des ancêtres de son mari. Cette cérémonie terminée, elle commençait à soccuper des affaires domestiques.
( HYPERLINK \l "t056" 56) Anciennement le côté droit était considéré comme le plus honorable. À présent, cest le côté gauche.
( HYPERLINK \l "t057" 57) Tchên, habitation dun laboureur et de sa famille. Chaque famille avait cent meòu (1,44 ha).
( HYPERLINK \l "t058" 58) , kik, voitures pour les bagages des soldats, charrettes des laboureurs.
( HYPERLINK \l "t059" 59) Leâng jênn, expression dont une femme se sert pour désigner son mari.
( HYPERLINK \l "t060" 60) Les k +ng ministres d État et les tái fMu grands préfets portaient des tuniques garnies de peaux d agneaux, avec des manches dont les parements étaient en peau de léopard.
( HYPERLINK \l "t061" 61) Les tcheou heou et les p avaient trois emblèmes tchng brodés sur la tunique : à savoir, des faisans, des flammes et des vases employés dans le temple des ancêtres. Ils en avaient quatre sur le vêtement inférieur châng : à savoir, des algues, des grains de riz, des haches et des lettres.
( HYPERLINK \l "t062" 62) Aucun dignitaire ne portait de vêtement orné de six emblèmes. Le prince dit six par une sorte deuphémisme.
( HYPERLINK \l "t063" 63) Cf. introduction, HYPERLINK \l "chasse" chasse.
( HYPERLINK \l "t064" 64) Char de guerre. Cf. HYPERLINK "dessins.doc" \l "char"dessins.
( HYPERLINK \l "t065" 65) Cf. HYPERLINK "dessins.doc" \l "voiture"dessins.
( HYPERLINK \l "t066" 66) Kiuên, poids de balance. Iû, plate-forme dune voiture. Kiuen iu signifie commencement parce que ceux qui les premiers construisirent des balances, des voitures, firent dabord le poids, la plate-forme.
( HYPERLINK \l "t067" 67) K+, nom de famille des TcheMu. Les filles de cette famille étaient d un perfection accomplie. Leur nom sert à désigner une femme parfaite.
( HYPERLINK \l "t068" 68) Le poète dit Hia nan, parce qu il n ose pas dire clairement que l objet des affections du prince est la mère de Hia nan.
( HYPERLINK \l "t069" 69) En hiver, les tchMu heôu mettaient la tunique garnie de fourrures d agneaux, lorsqu ils donnaient audience, et celle garnie de fourrures de renards, lorsqu ils faisaient visite à l empereur.
( HYPERLINK \l "t070" 70) Le bonnet, le vêtement et les genouillères de couleur blanche se portaient la troisième année de deuil.
( HYPERLINK \l "t071" 71) Les plantes arrosées par une eau glaciale ne parviennent pas à maturité.
( HYPERLINK \l "t072" 72) On employait larmoise pour faire éclore les vers à soie.
( HYPERLINK \l "t073" 73) Lachillée servait à la divination.
(HYPERLINK \l "t074"74) Cette pluie qui féconde la terre est limage des bienfaits que Wenn wang et ses premiers successeurs répandaient dans tout l empire.
Siun, petite principauté. Un descendant de wenn wang la gouverna, et aida les autres princes à régler leur administration.
À la tête de chacune des neuf provinces était un p.
(HYPERLINK \l "t074a"74a) Au temps de Koung liou, sous la dynastie des Hia, le premier mois de lannée civile était, comme sous la dynastie actuelle, le deuxième mois lunaire après celui où tombait le solstice dhiver, sous les Tcheou, cétait le mois lunaire où tombait le solstice dhiver. Le septième mois de lannée des Hia correspondait à notre mois daoût ou à notre mois de septembre.
Dans cette pièce, les mois sont désignés tantôt daprès le calendrier des Hia, tantôt daprès celui des Tcheou, ce qui engendre de la confusion, et paraît fort étrange dans la bouche dun contemporain de Koung liou, qui vivait sept siècles avant lavènement des Tcheou.
( HYPERLINK \l "t075" 75) Chaque laboureur avait une maison au milieu des champs pour le temps des travaux, et une autre au village ou à la ville pour lhiver.
( HYPERLINK \l "t076" 76) Kîn, plante herbacée, rampante, dont les feuilles ressemblent à celles du bambou. Elle croît dans les terrains salés et humides. Les chevaux et les bufs sen nourrissent.
( HYPERLINK \l "t077" 77) Avant une offrande, on s abstenait de certaines choses durant plusieurs jours, et on lavait avec soin les vases. Après une offrande, le chu représentant des ancêtres prenait la parole en leur nom, et promettait les faveurs célestes en récompense de la piété filiale.
( HYPERLINK \l "t078" 78) Daprès les auteurs chinois, Hien iun, Hioung nou, Hiun iu, Tou kiue sont des noms différents qui désignent les mêmes peuplades du nord, probablement les Huns.
( HYPERLINK \l "t079" 79) On appelait kiaM la zone de terrain qui s étendait depuis les faubourgs de la capitale jusqu à une distance de cent stades. Au-delà étaient les mOu pâturages.
( HYPERLINK \l "t080" 80) Liou, sorte de nasse grossière qu on plaçait à l ouverture d un barrage.
( HYPERLINK \l "t081" 81) Tâi, plante à feuilles lancéolées dont lécorce sert à faire des chapeaux dété et des manteaux contre la pluie.
( HYPERLINK \l "t082" 82) Jusquau 2e siècle avant notre ère, certains coquillages servaient de monnaie.
( HYPERLINK \l "t083" 83) Après la mort des empereurs Tchêng wâng et Kng wâng (1078), la dynastie des Tcheou tomba en décadence. Li wâng, le septième des successeurs de K ang wang, fut si cruel que ses sujets le chassèrent (878). Il se retira à 19 Tchéu, aujourd hui Fénn s+ dans le, P ing iang fou, province de Chan si. Les Hien iun profitèrent de ces troubles pour faire invasion, et s avancèrent jusque près de la capitale de l empire. Li wang étant mort, son fils Tsing fut reconnu empereur, et prit le nom de Siun wâng (827). Le nouvel empereur mit In Ki fou à la tête de ses troupes, et le chargea de repousser les barbares. Daprès les Seu ma fa Règlements du Ministère de la guerre, aucune expédition ne devait être entreprise en été ni en hiver. On dérogea aux usages en cette circonstance, à cause de la nécessité.
( HYPERLINK \l "t084" 84) Pour les cérémonies et les visites, les quatre chevaux dun attelage devaient être de même couleur. Pour la guerre, on les choisissait dégale force. Pour la chasse, on les choisissait également rapides à la course. Létape ordinaire était de trente stades.
( HYPERLINK \l "t085" 85) La capitale de l empire était Haô dans le Chèn s+. Tcheou koung avait fait bâtir une seconde résidence impériale à Lo iang, à l ouest de la ville actuelle de Ho nan fou dans le Ho nan. V. page 3. Les premiers empereurs de la dynastie des Tcheou sy transportaient à certaines époques ou y réunissaient les princes feudataires de cette partie de lempire. Leurs successeurs, peu soucieux de bien gouverner, se dispensèrent de ce voyage. Siuen wang (827781) réforma ladministration, repoussa les invasions des barbares et rétablit les anciens usages. Il tint des assemblées de princes à Lo iang.
( HYPERLINK \l "t086" 86) Les princes portaient des genouillères rouge foncé, quand ils donnaient audience à leurs subordonnés, et des genouillères rouge pâle, quand ils paraissaient devant l empereur. Les chaussures de cérémonie s- étaient des souliers de couleur rouge, dont les semelles étaient très épaisses et les ornements étaient d or.
( HYPERLINK \l "t087" 87) Kiu, doigtier d ivoire qui se mettait au pouce de la main droite, et aidait à tirer la corde de l arc. Chu, armure de cuir que l archer avait au bras gauche, et contre laquelle il appuyait son arc.
( HYPERLINK \l "t088" 88) Les Chinois divisent les années, les mois, les jours et les heures par périodes ou cycles de soixante. Soixante dénominations servent à désigner les soixante parties dun cycle. Elle sont les mêmes pour les années, les mois, les jours et les heures. Elles sont formées des douze caractères horaires tzèu tcheòu în maò chênn seu òu wéi chnn iòu sim hái combinés avec les dix caractères ki - p-ng t+ng meó i ki kng s+n jênn kouéi.
Les jours d ordre impair sont appelés kng ju jours où la force prédomine ; ils sont favorables pour les entreprises au dehors, pour les voyages, la guerre,... Les jours d ordre pair sont appelés jeôu ju jours où la douceur prédomine ; ils sont favorables pour les affaires domestiques, pour les offrandes aux défunts, les mariages,... Le cinquième et le septième jour du cycle devaient être favorables pour la chasse.
P ou Mà tsOu, le Dompteur des chevaux préside à la constellation Fâng, qui fait partie du Scorpion. On lui faisait des offrandes au printemps. En été, on sacrifiait à Sin mOu, qui le premier nourrit des chevaux ; en automne, à Mà ché, qui le premier attela ces animaux ; en hiver, à Mà póu, esprit malfaisant qui se plaît à leur nuire.
( HYPERLINK \l "t089" 89) Quand les anciens élevaient des murs de terre, ils disposaient des planches de chaque côté, afin de maintenir la terre. Les planches avaient ordinairement un tcháng ou dix tchu de long. Pour cette raison, on appelait pán une longueur de dix tch u. On appelait tòu une longueur de cinq pàn ou cinquante tch u. Voy. plus loin L. IV. Ch. 5.
( HYPERLINK \l "t090" 90) Un peu avant le jour, lorsqu une audience devait avoir lieu, on allumait de grandes torches tá tchOu dans la rue devant la porte principale et dans la cour du palais de l empereur et des princes. Elles étaient faites de bois résineux ou de roseaux enduits de graisse. L empereur avait dans sa cour cent t îng leaô grandes torches ; les kMung en avaient cinquante ; les heôu, les p les tzèu et les nàn, seulement trente.
Iaô Chouénn môu dit qu à minuit les torches n étaient peut-être pas encore allumées. Siun wâng, dans son anxiété, s imagine déjà les voir briller, et n ose plus prolonger son sommeil.
( HYPERLINK \l "t091" 91)Tch aô se dit de la visite que les princes tchou heou faisaient à l empereur en printemps, et tsMung, de celle qu ils lui faisaient en été. Les fleuves sont comparés aux princes, et l océan à l empereur.
( HYPERLINK \l "t092" 92) Les fils uniques dont les parents étaient avancés en âge, étaient exempts du service militaire. Les soldats se plaignent de ce que cette loi n avait pas été observée.
( HYPERLINK \l "t093" 93) Hounn, prendre femme, épouse, nom qu un homme donne aux parents de sa femme. *n, prendre un mari, mari, nom qu une femme donne aux parents de son mari. Hounn +n, se marier, mariage, parent par alliance.
( HYPERLINK \l "t094" 94) Cf. introduction, HYPERLINK \l "constructions" constructions.
( HYPERLINK \l "t095" 95) Les HYPERLINK "dessins.doc" \l "tablette"tablettes de jade étaient des marques de dignité. On donnait des tablettes pour jouets aux enfants mâles des grandes familles, pour signifier les honneurs qui les attendaient.
( HYPERLINK \l "t096" 96) Anciennement les fileuses employaient une tuile, on ignore à quel usage. La mère donnait pour jouet à sa fille une tuile pour linitier aux occupations des femmes. Lóung tchâng se dit communément de la naissance dun garçon, et lóung wà, de celle dune fille.
( HYPERLINK \l "t097" 97) Ce passage nous montre quelle différence les Chinois mettaient dans leur estime entre les garçons et les filles, alors comme aujourdhui. Les garçons sont déposés sur un lit, revêtus de beaux vêtements et destinés aux honneurs. Les filles, même celles qui naissent sur les marches du trône impérial, sont déposées à terre, enveloppées de langes et destinées aux travaux domestiques. Elles nauront dautre mérite que celui de lobéissance.
( HYPERLINK \l "t098" 98) Le ciel ne nous traite plus avec sa bonté ordinaire, avec cette bienfaisance quil a coutume dexercer envers tous les hommes.
( HYPERLINK \l "t099" 99) Le quatrième mois de lannée, daprès le calendrier des Hiá et celui de la dynastie actuelle, correspond à notre mois de mai ou de juin. On lappelait tchéng iu, parce due c est le moment où le principe iâng, qui est le principe de la chaleur, domine dans la nature.
( HYPERLINK \l "t100" 100) Le poète dit : « Le cSur du ciel est par nature très bienfaisant ; cependant il ne nous fait plus de bien. N est-ce-pas une chose dont la raison est difficile à comprendre ? »
( HYPERLINK \l "t101" 101) On appelait tsMung TcheMu principale ou première capitale des Tcheou la ville de Haò, pour la distinguer de LO iâng, qui était la seconde capitale.
La favorite de Iou wang s appelait Seu. Elle était de la principauté de Pao.
( HYPERLINK \l "t102" 102)Fòu, bâtons qu on liait aux rais des roues pour les rendre plus solides.
( HYPERLINK \l "t103" 103) Dans les Annales des T ang T âng chMu tchéu, il est dit que cette éclipse arriva la sixième année de Iou wang (775 avant notre ère). Ici le dixième mois lunaire, au sentiment de Tchou Hi, est celui du calendrier des Hià, qui faisaient commencer lannée à la deuxième néoménie après le solstice dhiver, comme sous la dynastie actuelle. Dautres rapportent ce mois au calendrier des TcheMu, qui faisaient commencer l année deux lunaisons plus tôt. Les astronomes ont calculé qu une éclipse de soleil dut avoir lieu le 29 août de l année 775 avant J.C.
Sur ce passage, Tchou Hi dit : « Les astronomes divisent la sphère céleste en 365 tóu degrés 1/4. Le ciel tourne de gauche à droite autour de la terre. En un jour et une nuit, il accomplit - tcheMu une révolution entière, augmentée d un degré. Le soleil et la lune se meuvent l un et l autre dans le ciel. En un jour et une nuit, le soleil parcourt un degré, et la lune 13 degrés 7/19. Ainsi, le soleil emploie une année à faire un tour complet dans le ciel. La lune met vingtneuf jours et plus.
« Elle est alors sur le même méridien que le soleil et en conjonction avec lui houéi. En un an, cette conjonction se reproduit douze fois. Au moment même de la conjonction, la lune na plus de lumière et est entièrement obscure houéi. Après la conjonction, sa lumière renaît feóu sMu ; une nouvelle lunaison commence chouO. Le quinzième jour de chaque lunaison, le soleil et la lune sont en face l un de l autre sing touéi. Alors la lune est pleine tchéng mân ; les deux astres sont en opposition wáng.
« A la fin d une lunaison et au commencement de la suivante, le soleil et la lune ont la même longitude tMung s+ t ôung tóu. Lorsque de plus ils ont la même latitude nân p t ôung taó, la lune cache le soleil ; le soleil est éclipsé. Au moment de l opposition, le soleil et la lune sont en face lun de lautre. Lorsque de plus leur latitude est la même, la lune entre en lutte avec le soleil et en est éclipsée.
« Tous ces phénomènes sont soumis à des règles constantes. Cependant, lorsque lempereur est vertueux et gouverne bien, lorsquil emploie les hommes sages et rejette les hommes vicieux, il peut faire prévaloir le principe iâng sur le principe +n (le soleil sur la lune). Le principe in étant affaibli, ne peut empiéter ts in sur le principe iàng. Par suite, lors même que le soleil et la lune, en suivant leur marche réguliére, devraient s éclipser, la lune se tient toujours à l écart du soleil. Elle accélère ou retarde sa marche, monte ou descend, de manière à ne se trouver jamais juste sur le soleil ou en face de lui. Ainsi, lors même quune éclipse devrait se produire, elle na pas lieu.
« Quand le gouvernement est mal réglé et les hommes vertueux exclus des charges, le sujet résiste à son prince et le fils à son père ; la femme commande à son mari ; les inférieurs sont arrogants envers leurs supérieurs ; les barbares envahissent lempire. Alors le principe in devient très puissant, et le principe iâng très faible. Lorsquune éclipse doit avoir lieu, elle arrive infailliblement. Bien quelle résulte du cours ordinaire des astres, elle nen est pas moins une perturbation vraiment extraordinaire. » Tcheng Kang tcheng dit : « Au point de vue des lois astronomiques, cest un phénomène régulier ; au point de vue de la raison ou du devoir, cest un désordre. »
( HYPERLINK \l "t104" 104) « Toutes les fois quil arrive une éclipse de soleil ou de lune, dit Tchou Hi, ces deux astres suivent leur cours régulier ; et cependant ils sont censés ne pas obéir aux principes qui doivent les régir. La lune, en ne se tenant pas à lécart du soleil, manque à son devoir. Ce désordre provient de ce que lempire est mal gouverné et les hommes de bien laissés dans la vie privée. Ainsi, les éclipses de soleil et de lune sont toutes contraires aux principes. Cependant une éclipse de lune nest pas une perturbation extraordinaire ; mais une éclipse de soleil annonce un grand malheur. Que le principe +n luttant contre le principe iàng, ait le désavantage, cela s explique. Mais que le principe +n l emporte sur le principe iâng et parvienne à l éclipser, c est un prodige inexplicable. Aussi Confucius dans les Annales de Lou a toujours signalé les éclipses de soleil, et na pas noté les éclipses de lune. »
( HYPERLINK \l "t105" 105) Une victime était immolée. Avec son sang on se frottait les lèvres. Elle était enterrée avec la copie des conventions.
( HYPERLINK \l "t106" 106) Le bâtiment principal du temple des ancêtres des Tcheou se composait de neuf petites salles Kiòu miaó, dans lesquelles était la tablette de lun des ancêtres. Derrière se trouvait un autre bâtiment tsin, où lon conservait les vêtements et tous les objets nécessaires aux cérémonies.
( HYPERLINK \l "t107" 107) Les habitants des pays humides et marécageux sont faibles, maladifs, exposés à diverses infirmités.
( HYPERLINK \l "t108" 108) Tchênn, allée qui conduit de la porte dune habitation à la salle principale.
Vous ne rougissez pas devant les hommes, parce que vous croyez quon peut tromper les hommes. Mais on ne trompe pas le ciel. Le regard du ciel est très perspicace ; rien ne lui échappe, tout lui est transparent. On doit le redouter beaucoup.
( HYPERLINK \l "t109" 109) Hiuen, instrument dargile, percé de six trous, dans lequel on soufflait pour en tirer des sons. Il avait la forme et la grosseur dun uf de poule ou doie.
Flûte traversière, longue de 28 cm environ, percée de 8 trous, et dont les sons imitaient les cris dun petit enfant.
( HYPERLINK \l "t110" 110) Im, tortue à trois pattes, qui cause des maladies et même la mort, en lançant du sable sur les personnes qu elle voit au bord de l eau, ou en soufflant dans l eau sur leur ombre. Elle vivait dans le Kiang et dans la Houai.
( HYPERLINK \l "t111" 111) Les coquillages précieux pei servaient de monnaie. Leur diamètre variait de 14 à 20 cm.
( HYPERLINK \l "t112" 112) K+, Van, l une des 28 constellations zodiacales des Chinois. Elle comprend quatre étoiles du sagittaire, dont deux, très rapprochées l une de l autre, forment ce qu on appelle le talon tchòung, et les deux autres la langue ch.
( HYPERLINK \l "t113" 113) Tchou Hi dit qu il ne comprend pas bien le sens du dernier vers de cette strophe ; il se contente de rapporter l opinion de Tcheng K ang tcheng, commentateur du deuxième siècle de notre ère. La sphère céleste se divise en douze parties ou stations, qui correspondent aux douze signes du zodiaque. Les étoiles parcourent sept de ces stations, de cinq heures du matin à sept heures du soir, et les cinq autres, de sept heures du soir à cinq heures du matin.
( HYPERLINK \l "t114" 114) Ici les mois lunaires sont ceux du calendrier des Hia, lequel était conforme au calendrier actuel.
( HYPERLINK \l "t115" 115) TchMu k-, le premier jour du mois lunaire, ainsi nommé parce qu il était favorable pour commencer une entreprise. Les mois lunaires sont indiqués d après le calendrier des Hia, lequel était conforme au calendrier actuel.
L officier en appelle au ciel et lui exprime sa plainte en ces termes : « Le ciel qui brille audessus de nous, exerce sa vigilance et son autorité sur tout lunivers... Rien ne doit échapper à ses investigations... Pourquoi nexamine-til pas ma cause ? »
( HYPERLINK \l "t116" 116) Sil en est ainsi, si vous ne pensez quà remplir vos devoirs avec fidélité et diligence, vous aurez la confiance des intelligences célestes, et ne tromperez pas leur attente. Les esprits seconderont vos entreprises, abaisseront sur vous leurs regards, vous prêteront le secours de leurs lumières, vous accorderont une félicité sans égale et vous combleront de tous les biens avec une libéralité sans limite. Il ne convient donc pas de garder longtemps le repos. Si au contraire vous laissiez de côté vos obligations et ne les remplissiez pas, si vous écartiez les hommes sincères et vertueux et ne les aidiez pas, les esprits evomerent vos vous rejetteraient avec dégoût. Pourraientils, quand même ils le voudraient, vous combler de félicité ? »
( HYPERLINK \l "t117" 117) L un des membres de la famille était désigné par le sort pour représenter les parents défunts. Il prenait le nom de chu. Le maître de la maison le faisait asseoir commodément, se prosternait devant lui, l invitait à manger et à boire, et lui rendait les mêmes honneurs qu à ses ancêtres.
( HYPERLINK \l "t118" 118) TchOu ou TchOu tsi, celui qui lisait des panégyriques en l honneur des esprits, leur adressait des demandes, recevait et transmettait leurs réponses.
( HYPERLINK \l "t119" 119) Le répondant qui représente les mânes arrive, et les mânes arrivent avec lui.
( HYPERLINK \l "t120" 120) Le festin avait lieu dans le [] où lon gardait les vêtements de cérémonie.
( HYPERLINK \l "t121" 121) Un li stade carré de terrain contenait neuf cents meou, et était divisé en neuf parties égales. Il sappelait tsing, parce que sa division en neuf parties rappelait la forme de cette lettre. Huit familles avaient chacune en propre lun des huit carrés extérieurs, et une cabane dans le carré du milieu. Ces cabanes occupaient ensemble vingt cinq meou. Les soixantequinze meou restants étaient cultivés en commun par les huit familles, et les produits servaient à couvrir les dépenses publiques.
Les biens qui constituent le bonheur dépendent du ciel. Comment ces augustes ancêtres peuvent-ils les départir ? Ils ne font que procurer une longue vie à leur descendant, afin quil reçoive longtemps ces biens.
( HYPERLINK \l "t122" 122) Le sacrificateur coupait une ligne de poil aux oreilles de la victime, et déclarait que cette victime était de la couleur voulue et navait aucune tache. Il prenait du sang, et annonçait que la victime avait été immolée. Ensuite il enlevait la graisse qui enveloppait les intestins, y mêlait du grain de millet et la brûlait avec de larmoise, afin que lodeur attirât les mânes.
« Sous les Tcheou, on offrait de préférence les choses odorantes. On répandait à terre du vin aromatisé, afin que le parfum descendit jusquaux sources deau, parce que les corps des ancêtres défunts étaient retournés à la terre. Au millet on mêlait de larmoise trempée dans la graisse, et on le faisait chauffer, afin que lodeur pénétrât les murs et le toit, parce que les âmes des ancêtres étaient allées au ciel. »
( HYPERLINK \l "t123" 123) Un prince, un grand dignitaire percevait la neuvième partie des produits des terres qui lui étaient allouées. Celui qui parle dans ces strophes, recevait les produits de dix mille meou. Il avait par conséquent quatre-vingtdix mille meou de terre. Les fils des laboureurs étaient ordinairement laboureurs ; mais les plus intelligents pouvaient parvenir aux charges.
( HYPERLINK \l "t124" 124) Ce tambour sappelait tou kou ; la caisse était de terre cuite.
( HYPERLINK \l "t125" 125) On menace ici du bélier sans cornes les ivrognes privés de raison, comme en Europe on menace du loup blanc les enfants qui pleurent.
( HYPERLINK \l "t126" 126) Fou kouang dit : « Il voit dans la personne de son souverain comme le Maître suprême de lunivers ; il sait quil lui doit un grand respect. »
La lettre taó doit être remplacée par la lettre chenn, qui signifie doué dune puissance surhumaine et redoutable. Selon dautres auteurs, la lettre tao doit être conservée, et signifie changeant, inconstant.
( HYPERLINK \l "t127" 127) La cohorte était de 500 hommes. Cinq cohortes formaient une légion.
( HYPERLINK \l "t128" 128) P hou, nom d une plante à fleurs blanches, de la famille des graminées. Ses fibres servent à faire des cordes. Après le rouissage, elle prend le nom de kin. Sa racine donne une fécule qui est bonne à manger.
( HYPERLINK \l "t129" 129) Mien man est le petit cri de loiseau fatigué, qui ne pouvant plus voler, appelle au secours.
( HYPERLINK \l "t130" 130) Les invités recevaient les coupes présentées pour la seconde fois ; mais ils les déposaient aussitôt, et ne buvaient pas la liqueur.
( HYPERLINK \l "t131" 131) Tsang iang, femelle du bélier. Quand une brebis est maigre, disent les commentateurs, sa tête devient ou paraît plus grosse.
( HYPERLINK \l "t132" 132) Dans cette strophe il est dit quaprès la mort de Wenn wang, son esprit est monté dans les hauteurs des cieux, où il brille dun vif éclat ; que par suite, bien que la principauté particulière des Tcheou ait été fondée par Heou tsi (le premier de leurs ancêtres connus), plus de mille ans auparavant, leur famille a reçu du ciel tout récemment un nouveau pouvoir (le pouvoir impérial)... Parce que lesprit de Wenn wang monte et descend, sans cesse à la droite ou à la gauche du roi du ciel, sa postérité jouit des faveurs du ciel, possède et gouverne lempire. Lesprit de Wenn wang est sans cesse auprès du roi du ciel. Il unit sa vertu à celle du ciel, se meut et agit avec lui.
( HYPERLINK \l "t133" 133) Wenn wang par ses vertus a mérité les faveurs du ciel, et obtenu lempire pour son fils Où wàng. Mais lui-même na jamais été wâng empereur. Ce titre lui a été conféré après sa mort, ainsi quà son père et à son aïeul par TcheMu kMung, son second fils.
( HYPERLINK \l "t134" 134) Imiter Wenn wang, c est le moyen d imiter le ciel. Par là vous réjouirez l âme de votre aïeul qui est dans le ciel, et conserverez le pouvoir souverain qui est toujours révocable.
( HYPERLINK \l "t135" 135) Ce fut Ou wang qui fonda notre dynastie. Comment la naissance de Ou wang aurait-elle été leffet dun hasard ?
( HYPERLINK \l "t136" 136) Kin, plante comestible, peut-être une espèce de violette.
Ki, instrument employé par le devin pour allumer le feu et faire griller lécaille de tortue.
( HYPERLINK \l "t137" 137) Avant dentreprendre une affaire importante ou de mettre une armée en campagne, on sacrifiait à la Terre.
( HYPERLINK \l "t138" 138) Les princes de Iu et de Jouei se disputaient depuis longtemps la possession dune terre. Ils convinrent de prendre Wenn wang pour arbitre et se rendirent auprès de lui. Lesprit de conciliation quils remarquèrent dans tous les rangs de la société, les frappa tellement quils eurent honte de leurs démêlés, et conclurent deuxmêmes un accommodement. Ce fait ayant été publié partout, augmenta beaucoup linfluence de Wenn wang sur tous les autres princes.
( HYPERLINK \l "t139" 139) Koui, tablette de jade qui était une marque de dignité ou de mission. Cf. HYPERLINK "dessins.doc" \l "tablette" dessins. Tchng, tablette de jade qui était la moitié d un Koui divisé dans le sens de sa longueur. Tchng ou Tchng tsàn, vase fixé sur un tchang et employé pour les libations. Koui tsan, vase fixé sur un kouei et employé pour les libations. Le souverain prenait lui-même le kouei tsan pour les premières libations, et recevait le tchang tsan des mains de ses ministres pour les secondes.
( HYPERLINK \l "t140" 140) Wenn wang vécut 97 ans.
( HYPERLINK \l "t141" 141) Im tsàn, coupe d or fixée sur une tablette de jade. Houang liou, ou iu tchang, liqueur jaune extraite du kiù chòu millet noir, et aromatisée avec une plante appelée im.
( HYPERLINK \l "t142" 142) Le poète dit que Wenn wang fut en partie redevable de sa gloire à sa mère et à sa femme.
( HYPERLINK \l "t143" 143) Wenn wang fut détenu dans les fers pendant deux ans à Iou li, par le tyran Tcheou, dernier empereur de la dynastie de In ; Dans sa prison il étudia et expliqua les kouá, symboles inventés par Fou hi.
( HYPERLINK \l "t144" 144) On appelle homme fait celui qui a reçu le bonnet viril. Les jeunes gens le recevaient à lâge de 20 ans.
( HYPERLINK \l "t145" 145) Bien que cet auguste seigneur suprême soit très élevé audessus de nous, il abaisse sur la terre ses regards très perspicaces et pleins de majesté. En regardant et en considérant les quatre parties du monde, il na dautre intention que de procurer au peuple la paix et la tranquillité. Ainsi la volonté du ciel est de donner au peuple la tranquillité, et pour y parvenir, le choix dun prince est la chose la plus nécessaire. Ce quont fait les deux dynasties des Hia et des Chang, nétait pas le moyen de donner au peuple la tranquillité. Elle ont mal administré lempire. Il ne contient pas de leur laisser plus longtemps le soin dexécuter les volontés du ciel. Le souverain seigneur examine, et cherche dans tous les royaumes de la terre, pour y trouver un prince qui procure la paix au peuple, et exécute les desseins de sa majesté suprême.
( HYPERLINK \l "t146" 146) Du vivant de son père Tai wang, Tai pe sachant déjà que le ciel avait destiné lempire à Wenn wang, fils de Wang Ki, se retira dans le pays de Ou et ne revint pas. À la mort de T ai wang, Wang Ki lui succéda. Plein d affection et de reconnaissance pour son frère aîné T ai pe, il publia partout ses vertus.
( HYPERLINK \l "t147" 147) La ville fondée par Wenn wang s appela Tch êng -. Plus tard, il fonda ou rebâtit la ville de FMung, sur le bord de la rivière de ce nom, et y fixa définitivement sa résidence. Voy. HYPERLINK \l "ck147" III. I. 10.
( HYPERLINK \l "t148" 148) La principauté de Tch oung était le Hou hien actuel, dans le Si ngan fou. La capitale était peut-être la ville de Foung, rebâtie par Wenn wang, et qui devint la capitale de tout lempire. « Le souverain roi considère Wenn wang avec affection. Il dit que sa vertu est intérieure et cachée, sans bruit, sans éclat, sans apparence ; que sans se prévaloir de sa sagesse, il se conforme aux lois du ciel, quil est prudent, et nuse pas de sa prudence particulière ; quil est éclairé, et nuse pas de ses propres lumières ; quil se contente dobéir au souverain roi, et de le servir assidûment. »
( HYPERLINK \l "t149" 149) Léi, sacrifice offert au roi du ciel un peu avant le départ pour une expédition. Má, sacrifice offert à linventeur de lart de la guerre après larrivée dans le lieu de lexpédition.
( HYPERLINK \l "t150" 150) La tour de Wenn wang fut appelée tour des esprits, parce que les travailleurs la construisirent avec la promptitude des esprits.
( HYPERLINK \l "t151" 151) Pierres musicales, cf. HYPERLINK "dessins.doc" \l "pierre"dessins. Cf. introduction, HYPERLINK \l "ecole" école.
( HYPERLINK \l "t152" 152) Ce fut peut-être l ancienne capitale de Tch oung que Wenn wang fit rebâtir, après l avoir détruite.
( HYPERLINK \l "t153" 153) Kiang Iuen était fille du prince de T i, qui descendait de Chênn nôung, et femme de l empereur KaM s+n ou de l un de ses descendants. Son nom de famille était Kiang, et son nom propre Iuen.
Le fils de Kiang Iuen fut appelé K i Abandonné. Il devint ts- ministre de l agriculture sous le règne de Iao, et pour cette raison reçut le nom de Heou tsi.
Daprès Tchou Hi, Ti désigne le Chang ti ; selon dautres commentateurs, il désigne lempereur, le mari de Kiang Iuen.
Tcheng Kang tcheng dit : « Au moment de loffrande faite pour avoir des enfants, il y avait la trace du pied du souverain seigneur qui est un esprit très puissant. Kiang Iuen la vit en faisant son offrande. Elle foula du pied la trace du gros orteil du seigneur ; son pied ne put la couvrir entièrement... Alors elle éprouva un frémissement et conçut.
« Les anciens lettrés ont quelque peu révoqué en doute lhistoire de la trace laissée par le pouce du pied. Mais le philosophe Tchang dit : « Avant le commencement du ciel et de la terre, certainement il nexistait pas dhomme ; il a fallu un être qui le formât et lui donnât naissance. Le ciel et la terre ont fourni les principes qui lont composé. » Le philosophe Sou dit aussi : « Tout être dune nature extraordinaire naît dune façon extraordinaire. La licorne naît autrement que le chien et lagneau ; le crocodile et le dragon ne naissent pas comme le poisson ou la tortue. Certainement il en est ainsi pour les animaux. Doiton sétonner que la naissance des hommes extraordinaires diffère de celle des autres hommes ? » Ce raisonnement est juste. » (Tchou Hi)
Le P. de la Charme dit : « Quoad fabulam natalium principis Heou tsi, patet illam inventam fuisse ad commendandam gentis Tcheou originem. Simili fabula commendatur origo familim Chang, ut videbitur inferius (IV. V. 3), et dynastiæ sequentes his artibus usas sunt. Tartari ipsi, qui nunc regnant, nonne asserunt gentis suæ originem repeti a virgine quæ nullo viri consortio peperit ? Sic audivi a P. Parennin.
« Interpretes plerique hanc fabulam rejiciunt ; clare tamen rejicere non audent. Alii : « Videmus, inquiunt, in rerum natura generationes mirabiles. Initio mundi primus homo certe aliter genitus est ac homines cæteri. Animal ki lin et draco aliter ac hos et piscis. Quidni vir sanctus aliter gignetur ac vulgus hominum ? », Ita illi interpretes. Quorum modus loquendi nobis viam facit ad praedicandam incarnationem Christi. »
( HYPERLINK \l "t154" 154) « Tout enfant qui vient au monde, déchire, fend et lèse gravement le sein de sa mère, surtout si cest le premierné. Or Kiang Iuen enfanta Heou tsi, son premierné, aussi facilement quune brebis met au jour un agneau, sans rupture, sans lésion ni douleur ; cela montre que cette naissance fut merveilleuse et extraordinaire. Le roi du ciel ne futil pas content ? nagréatil pas le sacrifice pur de notre aïeule Kiang luen, lui qui lui donna de concevoir et denfanter sans difficulté et contrairement aux lois de la nature humaine ? »
Le ciel a voulu manifester au monde sa puissance merveilleuse, et montrer que la naissance des grands sages est bien différente de celle des hommes vulgaires.
( HYPERLINK \l "t155" 155) « Une femme avait conçu et enfanté contrairement aux lois de la nature humaine. On craignit que ce ne fût un mauvais présage. Pour ce motif on voulut se défaire de lenfant. Mais survinrent ces choses extraordinaires ; alors on le recueillit et on léleva. » « On le déposa dabord dans un étroit sentier. pensant que les bufs et les brebis lécraseraient infailliblement sous leurs pieds. Mais au contraire les bufs et les brebis en eurent compassion et le réchauffèrent de leurs corps. Alors on le déposa dans une plaine au milieu dune forêt, croyant que dans un endroit désert et couvert de bois il ne se trouverait personne pour lui sauver la vie. Mais des bûcherons survinrent et le recueillirent. Ensuite on le déposa dans la glace, pensant quil ny trouverait plus aucun secours. Qui laurait deviné ? Un oiseau le couvrit de lune de ses ailes, et de lautre lui fit une couche. Loiseau sen étant allé, Heou tsi poussa des vagissements. Bien quil eût subi longtemps ces vicissitudes successives, sa voix était encore puissante, se faisait entendre au loin, et retentissait tout le long des chemins. Nétaitce pas bien extraordinaire ? Alors enfin Kiang Iuen le recueillit et le nourrit. Tels sont les prodiges qui parurent, quand Heou tsi fut abandonné. Quun oiseau ait eu un instinct merveilleux, ce fut évidemment par la volonté du ciel. Si loiseau était resté, à la fin Heou tsi serait mort. Loiseau se retira ; ce fut le ciel qui le fit partir. La force de la voix de lenfant montra que le ciel lavait doué dune nature vigoureuse. Il fut plusieurs fois abandonné, et toujours il parut des signes extraordinaires. Ce furent des manifestations de la volonté du ciel qui ordonnait de lui conserver la vie. »
( HYPERLINK \l "t156" 156) L expression tiaM kMung s emploie spécialement pour désigner l arc de l empereur. Elle est employée ici dans un sens plus étendu,. parce que cet exercice eut lieu à la cour impériale. Heôu, flèche munie de plumes et d une pointe métallique. Kikn, bien équilibré. Une flèche est bien équilibrée, lorsque son centre de gravité est au tiers de sa longueur mesurée à partir de la pointe. Chacun des archers lançait quatre flèches. Ils ont tous frappé la cible, mais à des distances différentes du centre, les uns avec une flèche, les autres avec plusieurs. Les vainqueurs devaient éviter de se montrer arrogants et dinsulter aux vaincus. On ne dit pas si lappréciation de leur modestie et leur classement étaient faciles. [ ] est employé pour Keóu, tirer à soi la corde dun arc le plus possible pour lancer une flèche.
( HYPERLINK \l "t157" 157) Sur cette colline il établit sa capitale. De là vint lusage dappeler k+ng chu la ville principale d un grand État.
( HYPERLINK \l "t158" 158) Le territoire était divisé en carrés qui avaient un li stade de chaque côté 360 mètres environ), et contenaient neuf cents meòu. Les carrés étaient subdivisés en neuf parties égales. Un stade carré contenait environ 129 600 mètres carrés. Un meou valait 144 mètres carrés ou un peu moins dun are et demi. Chaque famille possédait un champ de cent meou, un hectare quarantequatre ares ; cétait peu. La partie centrale était le champ commun. Voy. page p.281 .
( HYPERLINK \l "t159" 159) Kiú, partie convexe du tournant dune rivière. La Jouei, affluent de la K+ng, traversait la Principauté de Pin.
( HYPERLINK \l "t160" 160) Fnn, riz qui a été cuit à la vapeur seulement, riz à moitié cuit. Tch éu, riz parfaitement cuit, mets tout préparé, repas. Après que le riz a été chauffé à la vapeur une première fois, on y verse de leau et on le fait bouillir.
( HYPERLINK \l "t161" 161) Le sommet de la montagne désigne la cour impériale. Le phénix ne se repose que sur léléococca. De même, le sage ne demeure à la cour dun prince que sil y est traité comme il convient. TchaM ing, soleil du matin, celui des côtés d une montagne qui voit le soleil le matin.
( HYPERLINK \l "t162" 162) Rien n échappe aux regards ni à la justice terrible du ciel. Bien que cet auguste ciel soit très haut, il prend soin des choses d ici-bas, et sa grande clairvoyance est redoutable. Quand vous allez et venez, il vous voit certainement. Bien que lauguste ciel soit éloigné, il observe, il voit, et sa perspicacité est très grande. Vos courses, vos dérèglements lui sont certainement connus. En quelque lieu que vous alliez, vous néchapperez pas à son regard perspicace. Ainsi certainement il faut le craindre.
( HYPERLINK \l "t163" 163) « Le poète blâme Li wang qui court à sa perte. Les troubles de lempire, dit-il, nont pas surgi deuxmêmes ; certainement ils ont été amenés par une cause. Ce souverain seigneur dans son immensité embrasse le monde entier ; il est le roi des peuples de la terre. Puisquil est roi et gouverne les peuples, il doit donner aux hommes un bon naturel. À présent, ce souverain seigneur, devenu sévère, leur donne beaucoup dinclinations vicieuses. Où est donc le soin quil prend des peuples de la terre en sa qualité de roi ? La nature que le ciel donne aux hommes, est par elle-même toujours bonne, et nullement mauvaise. À présent, sils ont beaucoup dinclinations dépravées auxquelles on ne peut se fier, viennentelles originairement de la nature ? Au moment où les hommes reçoivent lexistence, la nature est également bonne en chacun ; elle nest jamais mauvaise par ellemême. Mais après quil ont commencé dexister, leurs facultés se dépravent en sattachant à différents objets. Par suite, ils commettent des excès et des désordres, violent la loi naturelle, perdent les belles qualités quils ont reçues de la nature ; peu parviennent à suivre la voie de la vertu jusquà la fin. Si ces troubles violents sont survenus, sil semble que le ciel donne beaucoup de penchants vicieux, les hommes en sont la cause. Estil permis den attribuer la faute au ciel ? Ce nest pas le souverain seigneur qui fait ces temps mauvais ; mais cest vous, In, qui avez attiré ces malheurs, en rejetant les anciens ministres et les anciennes lois des empereur vos ancêtres. Seraitil juste daccuser le souverain seigneur, parce que les temps sont mauvais ?
( HYPERLINK \l "t164" 164) La dynastie des In est tombée, sans quil y ait eu révolte des princes ni attaque de la part des étrangers. Les branches et les feuilles étaient donc intacts. Mais les empereurs de cette dynastie avaient eux-mêmes rompu avec le ciel par leurs injustices.
( HYPERLINK \l "t165" 165) « Lauguste ciel, si prévoyant, si perspicace, connaît parfaitement ce qui fait la sûreté ou le péril des peuples ; rien néchappe à sa vigilance. Comment na-t-il pas pitié de nos maux ? Pourquoi nécarte-t-il pas les périls, et ne ramène-t-il pas la tranquillité ? »
( HYPERLINK \l "t166" 166). Si je ne donne pas davis à lempereur, ce nest pas que les avis me fassent défaut. Mais je sais quils seraient inutiles et mattireraient des malheurs.
( HYPERLINK \l "t167" 167) Siuen wang dit : « Il est étonnant que des calamités arrivent à présent ; car le ciel, dont le cur est si bon, aime les princes. » Dans les grandes calamités, on faisait des sacrifices à tous les esprits, même à ceux qui ne recevaient plus aucun honneur depuis longtemps. On offrait des tablettes de jade de différentes couleurs aux esprits du ciel, de la terre, des astres, des montagnes, des cours deau,... et on les enterrait.
( HYPERLINK \l "t168" 168) Le plus grand des esprits honorés dans le temple des ancêtres est Heou tsi. Il a toujours agréé nos offrandes, mais il nest pas assez puissant pour triompher des calamités. Le plus grand des esprits honorés dans la campagne est le roi du ciel. Il est certainement assez puissant pour triompher des calamités ; mais il n agrée pas nos sacrifices.
( HYPERLINK \l "t169" 169) Ki, celui à qui manque le bras droit, manchot, estropié. C est une hyperbole de dire qu il ne restait plus un seul homme à cheveux noirs. HYPERLINK "meng_tzeu.doc" \l "ckn169"Meng tzeu, L. V. Ch. I. 4, observe que cette phrase ne doit pas être prise à la lettre.
( HYPERLINK \l "t170" 170) « Jai fait des offrandes aux anciens princes et aux anciens ministres, dans lespoir quils viendraient à mon secours et me rendraient heureux. Ils me regardent sans rien faire et sans me secourir, comme si je leur étais étranger. Mais mon père, ma mère et mes aïeux, qui sont mes plus proches parents, et ont en quelque sorte une même respiration avec moi, pourquoi souffrentils que je sois dans laffliction, et ne se mettentils pas en peine de men délivrer ? »
( HYPERLINK \l "t171" 171) Démon à forme humaine, haut de 2 à 3 pieds, 40 à 60 cm, ayant les yeux au sommet de la tête, allant à pied sans vêtement, avec la rapidité du vent.
Lauguste roi du ciel est larbitre des biens et des maux ; il décide si lon doit savancer ou se retirer.
( HYPERLINK \l "t172" 172) Au commencement du printemps, on demandait une bonne récolte au roi du ciel ; au commencement de l hiver, on demandait une année fertile aux honorables du ciel, c est-à-dire au soleil, à la lune et aux étoiles. [], employé pour fng, offrande faite aux esprits des quatre points cardinaux.
( HYPERLINK \l "t173" 173) Plusieurs commentateurs pensent qu au lieu de [] on doit lire [] et traduire : (Les officiers ou les habitants) sont dispersés, il n y a plus de gouvernement.
( HYPERLINK \l "t174" 174) On appelait iO les montagnes sur lesquelles les empereurs offraient des sacrifices. C étaient le T ái chn dans le Chan toung actuel, le Hêng chn dans le Hou nan, le Houá chn dans le Chen si, le Hêng chn dans le Tcheu li, et, à partir de la dynastie des TcheMu, le SMung chn dans le Ho nan.
Le poète dit qu un esprit descendu des montagnes sacrées donna naissance au prince de Fou et au prince de Chenn, parce qu ils étaient tous deux de l illustre famille des King, et descendaient du premier ministre de l empereur Iaô. Ce ministre portait le titre de séu iO gardien des quatre montagnes sacrées.
( HYPERLINK \l "t175" 175) Joui, pendant composé de crins de bSuf ou de plumes d oiseaux, teint de diverses couleurs, et fixé à l extrémité supérieure de la hampe d un étendard. Tién, natte tressée à carreaux. FOu, natte qui couvrait la partie postérieure d une voiture. Iàng, ornement de métal qui se plaçait sur le front des chevaux.
( HYPERLINK \l "t176" 176) HYPERLINK "la_chine_antique.doc" \l "n087"º% L empereur Li wâng, chassé du trône à cause de sa tyrannie, se retira sur les bords de la Fenn, et fut appelé par dérision le roi ou l empereur de la Fenn. Sa sSur avait épousé Kouei fou, grand ministre d État dont la famille se nommait K-. La fiancée d un prince emmenait avec elle huit de ses parentes, qui devenaient femmes de second rang.
( HYPERLINK \l "t177" 177) La fille de Kouei fou, après son mariage avec le prince de Han, sappela Han Ki, Ki étant le nom de sa propre famille, et Han le nom de famille de son mari.
( HYPERLINK \l "t178" 178) Les remparts de la capitale de Han avaient été construits, sur lordre de Ou wang, par le sage Cheu kikn Chu, K ang prince de Chao, qui était aussi prince de Ien, et ministre des travaux publics su k Mung.
( HYPERLINK \l "t179" 179) *n, gouverner un pays d une manière conforme au caractère et aux coutumes des habitants. Mân, barbares du sud, tribu barbare quelconque. Pî, animal sauvage de couleur blanche ; il ressemble au renard, à lours, au tigre ou au léopard.
( HYPERLINK \l "t180" 180) Par exception, les deux lettres du titre ne sont pas tirées du chant lui-même. Elles signifient que lempereur Siuen wang, doué dune vertu constante, se signala par des exploits militaires. Les belles actions de Nan Tchoung sont racontées dans le Siao ia, L. I. Ch. VIII, page 187.
( HYPERLINK \l "t181" 181) Tchêng était prés de FMung dans le domaine propre de l empereur.
Les travaux dans les trois sortes de terrains, à savoir, dans les terrains élevés, dans les terrains bas et dans les plaines.
( HYPERLINK \l "t182" 182) La rapidité de la marche était une marque de respect.
( HYPERLINK \l "t183" 183) La mémoire des vertus de Wenn wang ne périra pas avec le temps, et son âme dans le ciel recevra un peu de consolation.
( HYPERLINK \l "t184" 184) Dans lantiquité, le côté droit était le plus honorable. Lempereur amène un buf et une brebis, les offre au roi du ciel, et dit : « Jespère sue le (roi du) ciel descendra à la droite de ce buf et de cette brebis. » Il nose pas lassurer.
( HYPERLINK \l "t185" 185) Lempereur est le fils du ciel. En qualité de fils, il est chargé de veiller en même temps au soin des hommes et des esprits.
( HYPERLINK \l "t186" 186) Il est fait mention de Tcheng wang, parce que le premier il préposa des officiers aux travaux des champs, et leur donna des règlements. Dans le domaine propre de lempereur, il ny avait pas de champ commun, mais seulement des champs particuliers. La dixième partie des produits de la terre était donnée à lÉtat.
Un stade carré était divisé en dix parties égales, chacune de cent meou, et cultivé par dix familles. Un terrain carré dont chaque côté avait en longueur trentetrois stades et un peu plus, contenait mille stades carrés, et était cultivé par dix mille familles, Les familles étaient associées deux à deux pour la culture des terres. Trente stades est un nombre rond employé au lieu de trentetrois stades. V. page p.363 .
« Dans lédition impériale du Cheu king, il est dit que ce chant était une prière pour demander, au printemps et en été, une bonne récolte au souverain seigneur. Telle est la tradition constante des anciens. Tous les lettrés de tous les temps lont suivie, et dit que cette prière était une cérémonie importante. Tchou Hi avait dabord admis cette opinion, et affirmé quelle était traditionnelle. Ensuite il a changé de sentiment, et prétendu, on ne sait pour quelle raison, que ce chant était un avis adressé aux chefs des laboureurs. Après lui ceux qui ont fait une étude approfondie des King, sont restés dans lincertitude. »
( HYPERLINK \l "t187" 187) Le plumage du héron est blanc et son vol élégant. Ce lac occidental est. croiton, celui de l école impériale Pi iMung, qui était située à l ouest de la capitale.
( HYPERLINK \l "t188" 188) Le millet croît dans les terrains secs, et le riz dans les terrains humides. Quand ils réussissent l un et l autre, c est que les saisons ont été favorables pour toutes sortes de terrains, et toutes les récoltes sont abondantes.
, signifie ordinairement cent mille, et quelquefois dix mille fois dix mille ou cent millions. Tzèu signifie ordinairement cent millions, et parfois cent millions de fois cent millions ou dix quadrillions. Ces deux lettres, daprès Tchou Hi, doivent sentendre ici dans le second sens.
( HYPERLINK \l "t189" 189) Siu Tchang ki dit : « Hiang seu, cest présenter, et non faire une offrande solennelle. Cest procurer les différentes choses qui conviennent aux diverses saisons, avec les sentiments dune piété filiale très sincère. »
( HYPERLINK \l "t190" 190) Il sut ainsi procurer la paix au peuple, et par là réjouir le cSur (du roi) du ciel qui cherche à établir la tranquillité. Pour cette raison, le ciel le traita avec grande affection, et lui accorda des faveurs abondantes, qui s étendirent jusqu à son successeur.
( HYPERLINK \l "t191" 191) On appelle mOu les tab¤v¨ª¸ÀÈÊÌÐÒÚ@DFLNXðöüþ@Jæì45TU,.^`hnp
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