Td corrigé Enseignant Référent, une nouvelle fonction pdf

Enseignant Référent, une nouvelle fonction

Cette logique du marketing ?uvre tantôt dans le sens d'une meilleure ... Leur fonction affichée est pourtant bien de nous simplifier la vie, en rendant notre ...




part of the document






Université de Cergy Pontoise
M2 MASTER EDUCATION ET FORMATION
Spécialité Enseignement Education
Remédiation et Besoins Educatifs ParticuliersSeptembre 2011




















Sylvie Goasdoué Directrice Catherine DORISON

 TOC \o "1-3" \h \z \u  HYPERLINK \l "_Toc302134413" Introduction  PAGEREF _Toc302134413 \h 2
 HYPERLINK \l "_Toc302134414" 1 Contexte institutionnel dans lequel émergent ces nouvelles fonctions :  PAGEREF _Toc302134414 \h 6
 HYPERLINK \l "_Toc302134415" 11 l’évolution historique qui a porté la loi de 2005  PAGEREF _Toc302134415 \h 6
 HYPERLINK \l "_Toc302134416" 111 Rappel de la loi du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées  PAGEREF _Toc302134416 \h 6
 HYPERLINK \l "_Toc302134417" 112 Rôle et place des commissions dans la loi de 1975  PAGEREF _Toc302134417 \h 7
 HYPERLINK \l "_Toc302134418" 113 Evolution de l’activité des CDES : la volonté d’intégrer  PAGEREF _Toc302134418 \h 8
 HYPERLINK \l "_Toc302134419" 114 Critiques formulées à l’encontre des CDES  PAGEREF _Toc302134419 \h 10
 HYPERLINK \l "_Toc302134420" 115 Propositions issues de différents rapports aux ministères concernés  PAGEREF _Toc302134420 \h 15
 HYPERLINK \l "_Toc302134421" 117 Place et fonctionnement des commissions dans la loi de 2005  PAGEREF _Toc302134421 \h 23
 HYPERLINK \l "_Toc302134422" 12 Les textes fondateurs :  PAGEREF _Toc302134422 \h 26
 HYPERLINK \l "_Toc302134423" 121 le Décret n°2005-1752 du 30 décembre 2005 relatif au parcours de formation des élèves présentant un handicap :  PAGEREF _Toc302134423 \h 26
 HYPERLINK \l "_Toc302134424" 122 la Circulaire n°2006-119 du 31-7-2006 sur de la Scolarisation des élèves handicapés (préparation de la rentrée 2006) :  PAGEREF _Toc302134424 \h 27
 HYPERLINK \l "_Toc302134425" 123 l’Arrêté du 17 août 2006 relatif aux enseignants référents et à leur secteurs d’intervention :  PAGEREF _Toc302134425 \h 28
 HYPERLINK \l "_Toc302134426" 124 la Circulaire n°2006-126 du 17-8-2006 sur la Mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation:  PAGEREF _Toc302134426 \h 29
 HYPERLINK \l "_Toc302134427" 2 Quelle définition de la mission et du rôle concret ?  PAGEREF _Toc302134427 \h 33
 HYPERLINK \l "_Toc302134428" 21 Prescriptions institutionnelles nationales  PAGEREF _Toc302134428 \h 33
 HYPERLINK \l "_Toc302134429" 211 Qui est il ?  PAGEREF _Toc302134429 \h 33
 HYPERLINK \l "_Toc302134430" 212 Quel est son cadre d’évolution ?  PAGEREF _Toc302134430 \h 34
 HYPERLINK \l "_Toc302134431" 213 Quels sont les attendus ?  PAGEREF _Toc302134431 \h 35
 HYPERLINK \l "_Toc302134432" 214 Quelle est sa place au sein de l’institution scolaire?  PAGEREF _Toc302134432 \h 36
 HYPERLINK \l "_Toc302134433" 215 Un ouvrage / guide à destination des Enseignants Référents  PAGEREF _Toc302134433 \h 37
 HYPERLINK \l "_Toc302134434" 22 Déclinaisons locales  PAGEREF _Toc302134434 \h 40
 HYPERLINK \l "_Toc302134435" 221 Un exemple de pilotage départemental : le Val d’oise  PAGEREF _Toc302134435 \h 41
 HYPERLINK \l "_Toc302134436" 222 Regard sur quelques lettres de mission ou documents qui en tiennent lieu  PAGEREF _Toc302134436 \h 51
 HYPERLINK \l "_Toc302134437" 223 Enquête auprès des ER de 65 départements  PAGEREF _Toc302134437 \h 55
 HYPERLINK \l "_Toc302134438" 3 L’exercice du métier  PAGEREF _Toc302134438 \h 72
 HYPERLINK \l "_Toc302134439" 31 Cadre théorique  PAGEREF _Toc302134439 \h 72
 HYPERLINK \l "_Toc302134440" 311 méthodologie  PAGEREF _Toc302134440 \h 74
 HYPERLINK \l "_Toc302134441" 32 Portrait de groupe avec dames : Une monographie sur le Val d’Oise  PAGEREF _Toc302134441 \h 76
 HYPERLINK \l "_Toc302134442" 321 Un poste majoritairement féminin  PAGEREF _Toc302134442 \h 76
 HYPERLINK \l "_Toc302134443" 322 Des origines communes  PAGEREF _Toc302134443 \h 78
 HYPERLINK \l "_Toc302134444" 323 Des qualifications supplémentaires et des parcours riches  PAGEREF _Toc302134444 \h 81
 HYPERLINK \l "_Toc302134445" 324 Un âge certain  PAGEREF _Toc302134445 \h 82
 HYPERLINK \l "_Toc302134446" 325 Un poste où l’on s’installe ?  PAGEREF _Toc302134446 \h 82
 HYPERLINK \l "_Toc302134447" 326 Une fonction dévolue au premier degré  PAGEREF _Toc302134447 \h 85
 HYPERLINK \l "_Toc302134448" 327 Des motivations variées  PAGEREF _Toc302134448 \h 89
 HYPERLINK \l "_Toc302134449" 33 Zooms sur les individus  PAGEREF _Toc302134449 \h 93
 HYPERLINK \l "_Toc302134450" 331 « ô temps suspend ton vol »  PAGEREF _Toc302134450 \h 94
 HYPERLINK \l "_Toc302134451" 332 « Soigner la relation »  PAGEREF _Toc302134451 \h 95
 HYPERLINK \l "_Toc302134452" 333 « Une liberté conditionnelle »  PAGEREF _Toc302134452 \h 97
 HYPERLINK \l "_Toc302134453" 334 « Contacts multiples et solitude : le paradoxe »  PAGEREF _Toc302134453 \h 98
 HYPERLINK \l "_Toc302134454" 335 « Une place unique, une place au carrefour des enjeux »  PAGEREF _Toc302134454 \h 99
 HYPERLINK \l "_Toc302134455" 336 « Des personnalités affirmées et curieuses d’apprentissage»  PAGEREF _Toc302134455 \h 101
 HYPERLINK \l "_Toc302134456" 337 « Le manque originel »  PAGEREF _Toc302134456 \h 103
 HYPERLINK \l "_Toc302134457" 338 « Parti pour rester »  PAGEREF _Toc302134457 \h 104
 HYPERLINK \l "_Toc302134458" 34 Zooms sur des réalités vécues, telles qu’elles apparaissent à travers le discours des Enseignants Référents  PAGEREF _Toc302134458 \h 105
 HYPERLINK \l "_Toc302134459" 341 « Le super pouvoir du médical »  PAGEREF _Toc302134459 \h 105
 HYPERLINK \l "_Toc302134460" 342 Des facettes multiples pour une unicité globale  PAGEREF _Toc302134460 \h 106
 HYPERLINK \l "_Toc302134461" 343 Un type de partenariat privilégié  PAGEREF _Toc302134461 \h 107
 HYPERLINK \l "_Toc302134462" 344 Une fonction en construction  PAGEREF _Toc302134462 \h 108
 HYPERLINK \l "_Toc302134463" 345 Au second degré…  PAGEREF _Toc302134463 \h 110
 HYPERLINK \l "_Toc302134464" 346 Les nouvelles technologies au service de l’Enseignant Référent  PAGEREF _Toc302134464 \h 112
 HYPERLINK \l "_Toc302134465" 35 Le regard des partenaires  PAGEREF _Toc302134465 \h 115
 HYPERLINK \l "_Toc302134466" 351 L’Enseignant Référent est un partenaire  PAGEREF _Toc302134466 \h 116
 HYPERLINK \l "_Toc302134467" 352 L’Enseignant Référent est une personne ressource  PAGEREF _Toc302134467 \h 118
 HYPERLINK \l "_Toc302134468" 353 L’Enseignant Référent est un « contrôleur/conseil »  PAGEREF _Toc302134468 \h 119
 HYPERLINK \l "_Toc302134469" 354 L’Enseignant Référent est un recours  PAGEREF _Toc302134469 \h 119
 HYPERLINK \l "_Toc302134470" En guise de conclusion  PAGEREF _Toc302134470 \h 120
 HYPERLINK \l "_Toc302134471" Références Bibliographiques  PAGEREF _Toc302134471 \h 125
 HYPERLINK \l "_Toc302134472" Table des Sigles  PAGEREF _Toc302134472 \h 129

Introduction

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ouvre une nouvelle ère dans la prise en compte du handicap en France, et bien évidemment dans la façon d’envisager la scolarisation des élèves handicapés.
Par bien des aspects, cette loi est en rupture avec les principes de la loi de 1975 en faveur des personnes handicapées. Elle induit des changements cruciaux pour ce qui concerne la scolarisation, en instituant la mise en place d’un dispositif inédit, motivé par une volonté affichée de tout mettre en œuvre pour que le projet de l’élève ou de sa famille puisse aboutir. Cette loi révolutionne le jeu institutionnel à l’œuvre dans les prises de décisions. Quels sont les enjeux de tels bouleversements ? Quels changements sont attendus par rapport au fonctionnement induit par la loi de 1975 ?

L’étude de ce cadre général nous sera nécessaire pour aborder l’objet de notre réflexion, à savoir en quoi l’Enseignant Référent est un maillon essentiel dans l’application de la loi de 2005 pour la scolarisation des élèves handicapés.
En effet, qu’est-ce qui a conduit le législateur à créer cette fonction unique ne serait-ce que par son champ d’intervention depuis la petite section d’école maternelle jusqu’au BTS, au sein de l’Education Nationale ? Comment cette idée a émergé en regard des critiques adressées au fonctionnement précédent ? Et Quelle place occupe l’Enseignant Référent présenté comme la « pierre angulaire du dispositif » ?

Afin de mieux percevoir cette fonction, nous attacherons à cerner les missions de l’Enseignant Référent, définies par les textes de loi, le décrivant comme « l’acteur central des actions conduites en faveur des élèves handicapés", mais aussi par des prescriptions « intermédiaires » telles que celles proposées dans l’ouvrage de Fabienne Ramond et Jean-Marc Louis, (respectivement conseillère pédagogique ASH et IEN en Moselle) détaillant le contexte de ses actions, ses champs d’intervention et les compétences qu’il doit mettre en œuvre pour parvenir à exercer sa mission. Notre premier corpus sera donc constitué des textes réglementaires qui organisent la fonction, auxquels viendront s’ajouter les rapports officiels émanant de plusieurs instances institutionnelles.

Cependant, la prescription de la loi pour nationale qu’elle soit, est-elle déclinée localement de façon identique ? Existe-t-il des disparités dues à des facteurs locaux qui infléchiraient le cadre réglementaire, des choix de pilotage particulier ou des contraintes inhérentes au département ? Nous tenterons, avec les informations en notre possession (fiches de poste, lettres de mission) de voir si des différences apparaissent, et d’apprécier si ce sont des différences de nature (liés à des politiques locales) ou de degré dans l’application de la loi. Ce corpus de consignes officielles locales, a été recueilli auprès d’Enseignants Référents ou directement sur les sites des Inspections Académiques.

Nous examinerons par ailleurs la situation dans le Val d’Oise, puisque c’est notre lieu d’implantation et que la possibilité d’entretiens directs avec les Enseignants Référents a permis de dégager une typologie départementale. Qui sont les enseignants référents du Val d’Oise, comment sont-ils arrivés à ce poste ? Quelle place occupe t-il dans leur carrière ? Comment conçoivent-ils leur mission, quelle part d’autonomie ont-ils ? Comment se perçoivent-ils ? Quelle distance s’accordent-ils par rapport aux prescriptions locales ? Comment construisent-ils au quotidien l’exercice de leur profession ?
Notre second corpus est lui constitué par les entretiens avec les acteurs mêmes, que ce soit bien sûr, les entretiens semi-directifs réalisés auprès de 16 Enseignants Référents du Val d’Oise, les entretiens avec quelques partenaires des Enseignants Référents, l’entretien avec l’Inspecteur d’Académie du Val d’Oise et bien entendu l’entretien avec l’IEN-ASH en charge du pilotage des Enseignants Référents.

Un troisième corpus vient compléter ce matériel par un questionnaire élaboré à partir des premiers entretiens réalisés, destiné à affiner le profil des 47 Enseignants Référents en Val d’Oise et envoyé à chacun d’eux.

Ces rencontres, ainsi que les réponses au questionnaire, ont permis de mettre à jour certaines caractéristiques, qui n’autorisent pas à généraliser, mais à repérer des préoccupations récurrentes, une culture professionnelle commune articulée sur des fonctionnements similaires, des échanges de pratiques, autour de la création ou l’harmonisation d’outils communs.

C’est d’ailleurs pour avoir une image un peu plus globale des pratiques des Enseignants Référents à travers la France qu’un dernier questionnaire a été établi et adressé à tous les Enseignants référents de France joignables par courrier électronique via le site de l’Inspection Académique du département. Les réponses à ce questionnaire constituent notre quatrième et dernier corpus.
Retrouve-t-on une unité professionnelle au travers des fonctionnements propres de chacun ? Les éléments apportés par les Enseignants Référents de nombreux départements, les témoignages de partenaires des Enseignants Référents (médecins scolaires, psychologues scolaires, coordonnateur MDPH, directeurs d’établissements, IEN, AVS,…), la constitution d’associations départementales d’Enseignants Référents, nous laissent entrevoir dans la fonction même plus qu’une simple émanation de la profession d’enseignant spécialisé (enseignant titulaire d’un CAPA-SH).

Nous nous inscrirons pour cette étude d’une fonction plurielle, dans la démarche utilisée par Anne Barrère. Nous tenterons d’analyser ce que nous avons perçu des pratiques des Enseignants Référents, leur manière de gérer le contexte et de s’approprier les injonctions institutionnelles. Notre but étant d’approcher « l’unité et la diversité des Enseignants Référents au travers de leur manière de faire, de dire et de vivre, ce qui est jour après jour, leur travail. » 

Nous terminerons notre réflexion en examinant comment ce positionnement si particulier de l’Enseignant Référent dans le système de scolarisation des élèves handicapés lui confère une place fondamentale, encore en cours de construction et en constante évolution. A la fois interlocuteur « fil rouge » de la famille, tout au long du Projet de Scolarisation de l’enfant, mais sans possibilité de décision directe sur sa scolarité ; enseignant spécialisé de formation, mais agissant en dehors du cadre de la classe ; partenaire incontournable de plusieurs instances institutionnelles dans le champ de la santé, du médico-social, mais sans pouvoir hiérarchique aucun ; au carrefour d’enjeux et d’intérêts parfois contradictoires, l’Enseignant Référent dans un contexte aux champs multiples doit malgré tout assurer la cohérence du projet personnalisé de scolarisation en étant peut-être autre chose qu’une simple courroie de transmission, interface entre l’Education Nationale et la MDPH…


1 Contexte institutionnel dans lequel émergent ces nouvelles fonctions :

11 l’évolution historique qui a porté la loi de 2005

111 Rappel de la loi du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées

La loi du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées s’inscrit dans une réflexion issue du rapport Bloch Lainé (les associations d’handicapés ou de parents d’enfants handicapés ayant été entendues). Elle définit des orientations nouvelles, au regard d’un référentiel d’action publique :

- Elle affirme l’importance de la prévention.

- Elle impose l’obligation éducative.

- Par ailleurs, elle ne donne pas de définition du Handicap. Simone Veil, alors Ministre de la Santé, ne voulait pas s’enfermer dans une définition a priori qui risquait selon elle, de figer des catégories et d’exclure du bénéfice de la loi des personnes non prévues au départ. Elle déclare devant le Sénat le 3 avril 1975 « Sera désormais considérée comme handicapée toute personne reconnue comme telle par les Commissions départementales ».

- C’était donc aux commissions départementales de l’éducation spéciale (CDES) ou aux commissions techniques d’orientation et de reclassement professionnel (COTOREP) qu’était dévolue la reconnaissance du handicap.

112 Rôle et place des commissions dans la loi de 1975

« Les Commissions départementales de l’éducation spéciale (CDES) reconnaissent
-un niveau de handicap aux enfants et jeunes handicapés de moins de 20 ans…
-leur accordent des prestations (allocation d’éducation spéciale, carte d’invalidité...),
-les orientent vers les structures médico-éducatives et sont en outre sollicitées - pour divers avis (transport scolaire, tiers temps pour examen…). Idem pour les COTOREP au-delà de 20 ans.
Les CDES n’abordent toutefois qu’en partie le champ de la scolarisation des enfants et adolescents handicapés, essentiellement à travers leur orientation vers des établissements médico-éducatifs.
En effet, la loi stipule que la CDES peut déléguer certaines de ses compétences qui n’ont « pas d’incidence financière » aux plus de 1 100 commissions de circonscription préscolaire et élémentaire (CCPE) et environ 200 commissions de circonscription de second degré (CCSD).»

Une CDES existe dans chaque département.
Toutes les décisions de la CDES sont normalement prises pour une durée limitée, en général 1 ou 2 ans. Le dossier est alors revu et complété, de manière a prendre en compte toutes les évolutions de l'enfant ou les changements dans sa situation.
La CDES prend des décisions qui s’imposent à la fois aux organismes de sécurité sociale, aux établissements scolaires ordinaires ou de l’éducation spéciale.
Elle est constituée de 12 membres, 1 secrétariat de permanent et plusieurs équipes techniques. Les 12 membres titulaires représentent l'Education Nationale (3), La DDASS (3), les usagers (3), les organismes de sécurité sociale (3).
L’Education Nationale qui préside en alternance avec la DDASS ces commissions y occupe une place de choix, les organisent, les chapotent et y détient un pouvoir de décision important. La composition des équipes techniques varie selon la spécificité des dossiers à traiter : handicaps moteurs, psychique, intellectuel- sensoriel. Elle comprend un enseignant spécialisé, un éducateur spécialisé, un psychologue, une assistante sociale, un médecin de PMI ou de santé scolaire ou un pédiatre, un médecin généraliste et selon le cas un médecin d'inter secteur de psychiatrie infanto juvénile, un médecin spécialiste en médecine physique et réadaptation.
Le rôle de ces commissions est donc prépondérant dans la mise en oeuvre de la loi de 1975. La nature des décisions d’orientation qu’elles vont prendre, va évoluer dans le temps, notamment avec une réaffirmation progressive de la volonté d’intégration des enfants handicapés dans les classes ordinaires. Peu de données statistiques fiables existent afin de rendre compte des décisions, avis etc… Nous y reviendrons.

113 Evolution de l’activité des CDES : la volonté d’intégrer

Cependant, selon une étude de la Direction de la Recherche des Etudes de l’Evaluation et des Statistiques (DREES), s’attachant à l’évolution du travail des CDES sur la période 1989/2003, l’activité de ces dernières a été amenée à se modifier quelque peu :
• Le nombre de demandes d’Allocation d’Education Spéciale n’a cessé d’augmenter depuis le début des années 90 : 70 900 en 89/90
113 000 en 2002/2003
Soit une augmentation de 60%.
• Les CDES sont seules compétentes pour l’orientation des jeunes vers les établissements médico-éducatifs et les SESSAD qui jouent un rôle de plus en plus important.

Les orientations prononcées par les CDES par type de structure reflètent les évolutions structurelles du secteur médico-éducatif.
« Ainsi, près des deux tiers des 18 000 places en Sessad,installées au 1er janvier 1998, ont été créées au cours des dix années précédentes(source : Enquête ES). De 1998 à 2001, ces services ont vu leur capacité encore augmenter de plus d’un quart et représentent l’essentiel de l’augmentation du nombre de places du secteur médico-éducatif. Ces services dispensent des soins et une éducation spéciale sur les lieux de vie des enfants et concourent notamment au développement de l’intégration scolaire. La progression des orientations en Sessad constitue aussi l’une des évolutions les plus notables des orientations prononcées par les CDES : elles ont représenté 25%des orientations annuelles vers les établissements et services du secteur médico-éducatif durant l’année scolaire2002-2003, contre moins de 10 % au début de la décennie 90. »

• La capacité globale des établissements pour enfants déficients intellectuels a par ailleurs diminué, à l’inverse de celle des instituts de rééducation et des établissements pour enfants polyhandicapés. L’orientation vers un établissement pour « déficients intellectuels » constituait 2/3 des orientations vers le secteur médico-éducatif en1989-1990 et seulement la moitié en 2002-2003.
L’augmentation considérable des places en SESSAD explique en partie cette diminution.
• La nature et le nombre d’avis rendus par les CDES sont très inégalement enregistrés :
Pour la scolarisation sans autre prise en charge médico-éducative, les CCPE et les CCSD se chargent de l’orientation des enfants et adolescents handicapés.
Quelques avis concernent des dossiers d’enfants transmis par les commissions de circonscription, dont la CDES estime qu’ils ne relèvent pas d’une orientation vers le secteur médico-éducatif.
« Viennent ensuite des avis qui, s’ils ont trait à l’orientation des enfants, n’entraînent pas de décision d’orientation explicite de la part de la CDES.» 
On peut donc constater que depuis la volonté réaffirmée de favoriser l’intégration, la redéfinition d'institutions médico-sociales créées par le Décret du 09/03/1956 et modifiées par le décret du 27/10/1989 (annexes 24) et l’essor des SESSAD la nature même des décisions et avis des CDES a évolué vers une plus grande proportion d’intégrations notamment.
114 Critiques formulées à l’encontre des CDES
Malgré cette évolution et une tentative d’actualisation de leurs activités, les CDES, CCPE et CCSD ; différentes missions mandatées par des ministères de l’Education Nationale, des Affaires Sociales ou de l’Emploi et de la Solidarité ont émis des critiques plus ou moins virulentes sur les fonctionnements et les dysfonctionnements des dites commissions. Déjà, dès 1978, le rapport du Dr E. Zucman et L. Oudard met en exergue le fait qu’il subsiste, malgré la loi de 1975, un clivage Soin/ Education/ Action sociale. « Les CDES n’orientant pas les enfants traités dans les CMPP et les CAMSP, c’est le type d’établissement vers lequel est orienté un enfant qui détermine son statut : malade/handicapé ».
La circulaire du 14 novembre 1979 (circulaire n°79-389 et 50 AS du 14.11.1979) prend en compte ces remarques concernant le cloisonnement et fait les recommandations suivantes:
« À la lumière des indications fournies, deux écueils sont cependant apparus dans le fonctionnement de certaines commissions de l'éducation spéciale.
1) Le premier réside dans le fait que la commission départementale est parfois saisie directement du cas d'enfants et d'adolescents qui ne sont pas véritablement atteints d'un handicap lourd, appelant une prise en charge par l'assurance maladie, mais qui éprouvent des difficultés temporaires dans leur vie familiale, sociale ou scolaire. Par conséquent, il importe à la fois de préciser les règles de saisine de la commission départementale et de prévoir des mécanismes tels qu'un premier examen de ces cas, dans la mesure où la commission en serait néanmoins saisie, ait lieu au niveau des commissions de circonscription.
2) Le second écueil est que les commissions se substituent aux personnes ou aux équipes qui, sur le terrain, suivent déjà l'enfant pour réunir les éléments du diagnostic et de l'orientation, alors que leur rôle est de vérifier que le dossier a été correctement étudié, que la décision résulte de l'action concertée des différents intervenants en accord avec la famille, et que le mode de prise en charge est cohérent avec les éléments recueillis. » (circulaire n°79-389 et 50 AS du 14.11.1979)
Le manque de collaboration, de suivi et d’harmonisation entre les différents services, commissions, équipes etc… apparaît déjà dans ces premiers constats après quelques années de fonctionnement.
Quelques années plus tard, que ce soit dans le Rapport sur l’accès à l’enseignement des enfants et adolescents handicapés, le Rapport de la mission d’étude en vue de la révision de la loi d’orientation du 30 juin 1975 , le Rapport sur l’intégration des enfants handicapés en milieu scolaire ou le Rapport de la Cour des Comptes sur la vie avec un handicap, plusieurs points préoccupants apparaissent de façon récurrente:
Une des principales critiques faite aux CDES réside dans le fait qu’elles soient devenues de simples chambres d’enregistrement des décisions préparées par les équipes techniques des CCPE ou des CCSD.
- Les décisions d’orientation sont souvent prises en fonction des places disponibles dans les établissements et non en fonction des besoins spécifiques de l’enfant. Dans certains départements, les dossiers des enfants n’arrivent en commission que lorsque les enfants sont déjà dans les établissements pour régulariser et permettre la prise en charge par la sécurité sociale !
- La volonté de l’intégration, affichée par les institutions à partir des années 82/83, se traduit dans le premier degré par une augmentation significative des enfants handicapés inclus dans les classes ordinaires (au moins à temps partiel), sans tenir compte des CLIS qui, à partir de 1991, constituent une intégration « collective » ; mais ce chiffre baisse en arrivant au collège (si l’on excepte les UPI qui constituent des enclaves intégrées), au lycée l’intégration n’est pas encore complètement entrée dans les mœurs jusqu’en 2004/2005.




 
 
1998-1999
2004-2005
2007-2008
2008_-2009
2009_-2010

Intégrations individuelles***
1er degré
27 900
58 000
70 100
74 300
79 129


2ème degré
17 200
24 600
40 700
45 700
50 125


dont SEGPA****
SEGPA+EREA


11 000
13 500


Intégrations collectives
1er degré CLIS
44 900
37 600
39 600
40 200
41051


2ème degré UPI
2800
6 100
11 600
14 500
17 185

Etablissements médico-éducatifs et sanitaires*


62 000
71 000**
75 500


   
Site du Ministère EN :  HYPERLINK "http://media.education.gouv.fr/file/2010/16/9/RERS_2010_152169.pdf" http://media.education.gouv.fr/file/2010/16/9/RERS_2010_152169.pdf > page 82 et page 131 * Etabl. médico-éducatifs et sanitaires : il s'agit ici du nombre d'enfants scolarisés. ** En 2007-2008 : nombre d'enfants accueillis : 121 700. Nombre d'enfants scolarisés : 71 000 *** Dans cette rubrique, l'EN comptabilise tous les enfants qui ont fait l'objet d'un PPS, mais aussi les enfants qui ont fait l'objet d'un PAI "fort et durable", conformément à la loi du 11 février 2005 qui fait état des troubles de santé invalidants dans la définition du handicap ( HYPERLINK "http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page211.htm" article 2). Chiffres publiés dans "repères et statistiques" du Ministère de l'E.N. Editions 2005 et 2009 (p27). **** Il s'agit des élèves handicapés, faisant en principe l'objet d'un PPS, non des effectifs totaux des élèves de SEGPA ou d'EREA
- Des ruptures apparaissent également au moment du « passage de dossier » éventuel de la CDES vers la COTOREP par exemple. Bien souvent les CDES, COTOREP, structures médico-éducatives, services hospitaliers, groupes Handiscol ne partagent pas d’information ou de façon très parcellaire.
- Le rapport Forgues (2000) souligne la difficulté accrue de gérer son parcours ou celui de son enfant quand la représentation au sein des commissions des personnes handicapées est réduite à la portion congrue. Un seul représentant d’associations de parents d’enfants handicapés en CDES sur 12 membres…
- Ce même rapport fait état du problème des COTOREP où deux commissions travaillent en parallèle sous la responsabilité de deux administrations différentes (travail et emploi/ affaires sociales et santé). L’une accorde le statut de travailleur handicapé et oriente tandis que l’autre fixe le taux d’invalidité et oriente vers des établissements de travail protégé.
- D’autre part, l’audition des parents, uniquement à leur demande, semble statistiquement exceptionnelle quelle que soit la commission concernée.
- Le fonctionnement concret des CCPE et des CCSD montre que le traitement d’un dossier prend environ 10 minutes ! En CDES, le temps de vérification d’un dossier pendant la séance est inférieur à 5 minutes ! Presque partout les décisions sont prises par bordereaux ou signées par listes, sans examen individuel des dossiers d’orientation…
- De plus, la présidence des CDES alternativement assumée par les Directeurs DDASS et les Inspecteurs d’Académie peut être remise en cause (sachant que l’un et l’autre délègue bien souvent cette prérogative), ces autorités ayant à mettre en œuvre les décisions prises étant à la fois juge et partie et engageant des conséquences humaines et financières considérables (prix de journée en établissement, décision quasiment jamais remise en cause).
Des faiblesses importantes du système d’information sur les enfants et les adolescents handicapés sont constatées. Faiblesses qui sont dues à une non harmonisation nationale de la collecte de données, à « un système de gestion de dossiers inadapté à la production de statistiques utiles aux décideurs » , à un système de gestion informatique défaillant dans de nombreux départements : Outil de Pilotage d’Administration Locale de l’Education Spéciale (OPALES).
- A cela s’ajoute l’exiguïté ou la vétusté des locaux attribués à ces différentes commissions, où il n’y a pas toujours la possibilité de garantir la confidentialité des entretiens. Ces rapports soulignent aussi le manque de moyens de fonctionnement et le fait que ces locaux ne soient pas toujours accessibles aux personnes handicapées !
- Le rapport de la cour des comptes insiste sur le manque de formation des personnels du secrétariat permanent des CDES.
- Les commissions de l’Education Spéciale et de nombreux autres services ou organismes partie prenante dans les décisions, ne partagent pas l’information ; « s’en suit un « tronçonnage » des enfants entre les commissions et une nuisance humaine et administrative. » 
- Selon les départements, l’accès aux droits et à l’information dispensée par les CDES et autres CCPE et CCSD est très inégal. Il est également souvent difficile pour les parents de connaître les ressources d’un département ou d’une région vu la multiplicité des lieux susceptibles de les renseigner. Là encore le dispositif Handiscol’ créé en 1999, est très inégalement actif.
- En effet, la mise en place des groupes départementaux Handiscol’ et les 20 mesures qui les accompagnaient devaient permettre d’optimiser l’informatisation des CDES et d’en améliorer le fonctionnement. Mais le rapport de la cour des comptes de 2003, pointe notamment ce manque de finalisation d’OPALES et une amélioration du fonctionnement des CDES qui se fait attendre.

115 Propositions issues de différents rapports aux ministères concernés

Considérant ces nombreuses critiques, les auteurs des rapports ont fait différentes propositions pour améliorer le fonctionnement des commissions. Propositions que nous allons maintenant passer en revue, afin de voir celles qui ont été jugées les plus pertinentes pour élaborer le fonctionnement des nouvelles commissions et leur inscription dans la loi de 2005.
Il nous faudra également tenir compte de l’évolution de la conception du handicap au sein de la société qui a bien entendu influé sur le rôle de ces nouvelles commissions, mais aussi sur l’ensemble du dispositif proposé pour la scolarisation des élèves handicapés et notamment la création d’une fonction nouvelle : l’Enseignant Référent.

Bien entendu, les rapports en question préconisent une meilleure accessibilité des locaux, la confidentialité lors du traitement des dossiers. La mise en œuvre d’actions coordonnées, harmonisées, pour corriger des fonctionnements cloisonnés est fortement recommandée. Le renforcement des équipes techniques est prôné dans certains départements, notamment par le recrutement de pédopsychiatres.
La prise en compte par l’institution scolaire que «l’intégration est la solution de principe et l’accueil dans un internat ou demi-pensionnat dans un établissement médico-social l’exception » .

Ces rapports insistent aussi sur le fait que les décisions d’orientation prises par les CDES ne sont presque jamais remises en cause et qu’elles engagent financièrement l’Etat pour de longues années. Ce n’est pas expressément mentionné, mais cela laisse entendre que le coût supporté par l’assurance maladie doit être pris en compte avant de prononcer une décision lourde de conséquences.

Le rapport de la Cour des comptes recommande entre autres d’améliorer l’information des parents sur les procédures suivies et activées devant les CDES.
Ce rapport de la Cour des comptes et celui d’Yvan Lachaud , qui sont en fait les rapports les plus récents que nous étudions, antérieurs à la loi de 2005, invitent de concert à définir une démarche partenariale entre l’Etat et les collectivités territoriales et les organismes sociaux pour la mise en place de commissions départementales, dont la présidence serait confier à une autorité indépendante.

Un changement d’appellation est largement souhaité par différents rapports, comme par exemple le rapport de la mission d’étude 2002 en vue de la révision de la loi d’orientation du 30 juin 1975, mais aussi par le rapport Lachaud qui soulignent que la référence à l’éducation spéciale ne favorise pas l’élan vers l’intégration scolaire.

Il apparaît aussi opportun compte tenu des ruptures et des cloisonnements observés, de créer «dans le cadre des futures Maisons du Handicap une commission de travail
commune entre les CDES, les COTOREP et l’AGEFIPH en vue d’apporter une réponse institutionnelle aux besoins des jeunes handicapés étudiants ou en formation professionnelle.»


Ces propositions, dont nous n’avons retenu que les principales, s’inscrivent dans un contexte plus général, social, politique, économique mais aussi « sociétal » qui a vu la conception du handicap changer en France depuis 1975. On est passé d’une conception où le handicap était pensé en lien avec une situation personnelle provenant d’une déficience ou d’un accident de vie, à une conception plus sociale où le handicap se définit en lien avec l’environnement dans lequel vit la personne.
Les Associations de personnes handicapées ont aussi fait entendre leurs voix et participé à la concertation engagée dans le cadre de la préparation de la loi. Les influences internationales, notamment anglo-saxonnes par « l’independent living movement », La Convention relative aux droits des personnes handicapées adoptée par l’Organisation des Nations Unies, en 2006 ont pénétré les façons de penser, de faire.

Preuve en est de l article 3 de cette convention :
Principes généraux ’! « Les principes de la présente Convention sont :
a) Le respect de la dignité intrinsèque, de l autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses propres choix, et de l indépendance des personnes ;
b) La non-discrimination ;
c) La participation et l’intégration pleines et effectives à la société ;
d) Le respect de la différence et l’acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la diversité humaine et de l’humanité ;
e) L’égalité des chances ;
f) L’accessibilité ;
g) L’égalité entre les hommes et les femmes ;
h) Le respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et le respect du droit des enfants handicapés à préserver leur identité. »





116 La loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005

La loi de 1975 issue d’un nouveau référentiel, mettait l’accent sur la prévention, le dépistage, l’intégration sociale, le maintien dans un cadre de vie ordinaire. Elle affirmait le droit à l’éducation pour tout enfant handicapé.

La loi de 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » introduit clairement les notions essentielles. Concernant l’éducation, le ton a changé aussi, puisque tout enfant handicapé est de droit un élève, acteur de ses apprentissages.

La loi se risque à donner une définition du handicap en tenant compte des évolutions des cadres conceptuels internationaux. Définition certes imparfaite, mais qui a le mérite d’exister :
« Constitue un handicap, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.» Loi n°2005-102 du 11 février 2005

Trois grands principes ont été retenus :
« - garantir aux personnes le libre choix de leur projet de vie grâce à des mesures pouvant leur assurer la compensation des conséquences de leur handicap et un revenu d’existence.
permettre leur participation à la vie sociale grâce à des mesures favorisant l’accessibilité aux lieux de vie ordinaires (école, travail, cadre de vie) ;
placer la personne au centre des dispositifs en substituant une logique de services à une logique administrative, en particulier en mettant en place une nouvelle structure, la Maison départementale des personnes handicapées,  «guichet unique» , à disposition des personnes et de leur famille. » 

La compensation se concrétise par le « plan personnalisé de compensation » qui vise à ce que des mesures individuelles permettent autant que possible l’égalité des droits et des chances. Exemple : accompagnement par une AVS, prise en charge en établissement médico-social… La compensation dépasse l’aspect financier pour un concept plus général d’aide.

L’accessibilité, ce n’est pas seulement l’accès aux locaux, c’est aussi l’accessibilité à la connaissance, aux apprentissages. Cela veut dire concrètement que l’élève handicapé est de droit inscrit dans son école de secteur qui reste son établissement de référence et selon la nature et le degré de son handicap, l’inscription dans un autre type d’établissement sera envisagée.

La place centrale de la personne handicapée dans les décisions qui la concernent est affirmée, c’est elle qui choisit dans la mesure du possible son projet de vie.

La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) est une des principales innovations de la loi de 2005. Elle s’ancre dans un des grands principes de la loi qui est de placer la personne au centre des dispositifs, « en substituant une logique de service à une logique administrative. »

La loi n°2005-102 du 11 février 2005 précise les missions de la MDPH :
Elle exerce  une mission d'accueil, d'information, d'accompagnement et de conseil des personnes handicapées et de leur famille. 
Elle assure à la personne handicapée et à sa famille l’aide nécessaire à la mise en œuvre des décisions prises par la Commission des droits à l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH).
Elle met en œuvre l’accompagnement nécessaire aux personnes handicapées et à leur famille après l’annonce et lors de l’évolution de leur handicap.

Sur le plan institutionnel, La MDPH évalue, propose, décide et l’Education Nationale met en application en lien avec les autres acteurs de la scolarisation des élèves handicapés. Cette instance est un groupement d’intérêt public (GIP) sous la tutelle administrative Département. Elle rassemble les quatre principaux acteurs de la politique du handicap au niveau local, à savoir le Conseil Général, l’Etat, l’Assurance Maladie et les Caisses d’Allocations Familiales.
Les Associations de personnes handicapées y ont aussi une place avérée, car elles sont membres de la commission exécutive du GIP.
Le fonctionnement de la MDPH est donc principalement financé par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, créée en 2004, et des subventions de l’Etat. Les personnels des MDPH sont ceux antérieurement affectés aux CDES et COTOREP pour partie.

La MDPH est également chargée de mettre en place l’équipe pluridisciplinaire qui évalue « les besoins de compensation de la personne handicapée et son incapacité permanente sur la base de son projet de vie et de références définies par voie réglementaire et propose un plan personnalisé de compensation du handicap. » Loi n°2005-102 du 11 février 2005
« L’équipe pluridisciplinaire réunit des professionnels ayant des compétences médicales, paramédicales, des compétences dans le domaine de la psychologie, du travail social, de la formation scolaire et universitaire, de l’emploi et de la formation professionnelle. Sa composition doit permettre l’évaluation des besoins de compensation du handicap quelle que soit la nature de la demande et le type du ou des handicaps ; cette composition peut varier en fonction des particularités de la situation de la personne handicapée. » (Décret 2005-1587 relatif à la Maison Départementale des Personnes Handicapées - Art R 146-27)
Le plan personnalisé de compensation peut contenir des recommandations concernant :
des prestations,
des orientations en établissement ou services,
des préconisations ou conseils.
Le volet concernant la scolarisation s’inscrit dans un parcours de formation qui fait l’objet d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS). Ce PPS est élaboré par l’EPE en tenant compte des souhaits de l’enfant ou de sa famille, de l’évaluation de ses besoins, notamment scolaires. C’est sur la base de ce PPS que la CDAPH se prononce sur l’orientation d’un élève et d’éventuelles mesures d’accompagnement. Le PPS fait l’objet de révisions régulières, pouvant aboutir si nécessaire à un changement d’orientation.
Le PPS est suivi au moins une fois par an, par une équipe de suivi de scolarisation (ESS), elle réunit « l’ensemble des personnes qui concourent à la mise en œuvre du PPS. »
 - les parents ou l’élève majeur (qui peuvent être assistés ou se faire représenter),
 - le ou les enseignants qui ont en charge sa scolarité,
 - le chef d’établissement, le directeur de l’établissement de santé ou médico- social, 
 - les professionnels de l’éducation, de la santé (y compris du secteur libéral) ou des services sociaux, le psychologue scolaire ou le Conseiller d’Orientation Psychologue, les personnels sociaux et de santé de l’éducation nationale
- les personnels de l’établissement de santé ou médico-social qui participent à la prise en charge de l’enfant ou de l’adolescent.
- l’enseignant référent.
L’ESS « veille aux modalités de mise en œuvre du PPS et à la conformité de son déroulement, selon les préconisations décidées par la CDAPH.» Elle peut faire des propositions de modifications du PPS à l’EPE en vue d’un éventuel réexamen de la situation par la CDAPH.

C’est l’Enseignant Référent qui transmettra ces propositions. L’Enseignant Référent est un enseignant spécialisé du 1ier ou du 2nd degré, qui dans un secteur déterminé « veille aux conditions dans lesquelles se réalise la scolarisation de chaque élève handicapé ». Il est le garant du bon déroulement du PPS, l’interlocuteur de tous les partenaires concernés par le PPS, et en premier lieu des parents.
C’est lui qui provoque et anime les ESS.
C’est lui qui établit les comptes rendus de ces réunions qu’il transmet aux différents partenaires qui y ont assisté et bien sûr à l’EPE.
C’est également lui qui recevra la notification de la MDPH et veillera à sa mise en œuvre.
L’Enseignant Référent suit l’enfant pendant toute sa scolarité (sauf déménagement). C’est ici un principe de la loi qui est incarné par le suivi du parcours scolaire de l’enfant qui s’inscrit dans la durée. En effet, la continuité des parcours est une des priorités affirmées pour éviter les ruptures et les dangers d’une orientation insuffisamment anticipée par le passé.
Les ESS sans être des instances de décisions, réunissent tous les partenaires qui gravitent autour de l’enfant et font des propositions que l’Enseignant Référent va transmettre à l’Equipe Pluridisciplinaire d’Evaluation pour mettre en place ou aménager un PPS ; laquelle sans être une CCPE bis (puisqu’elle ne doit en principe pas donner d’avis définitif), va tout de même faire des propositions qui seront elles examinées (dans les textes au moins), par la CDAPH.

117 Place et fonctionnement des commissions dans la loi de 2005

Dans la nouvelle loi, les CDES et COTOREP disparaissent donc au profit d’une seule entité : la CDAPH.
Outre l’aspect administratif et éloigné des préoccupations des personnes qui leur était reproché, outre le fait qu’elles ne favorisaient pas toujours la vie en milieu ordinaire, ces commissions étaient sous « l’influence » de l’Education Nationale.

La composition et le fonctionnement de la CDAPH réduisent considérablement cette influence et attribue à l’Education Nationale, un rôle nettement moins important.
La part des Associations de personnes handicapées y est renforcée. On trouvait un seul représentant de ces associations dans les CDES qui comportaient 12 membres, ici le ratio passe à un tiers pour une commission d’environ 25 personnes.
Elle est donc composée comme suit :
« 1° Quatre représentants du département désignés par le président du conseil général ;
« 2° Quatre représentants de l’État : a)Le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales ou son représentant ; b)Le directeur départemental du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle ou son représentant ; c)L’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale ou son représentant ; d)Un médecin désigné par le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales ;
« 3° Deux représentants des organismes d’assurance maladie et de prestations familiales proposés conjointement par le directeur régional des affaires sanitaires et sociales et le chef du service régional de l’inspection du travail, de l’emploi et de la politique sociale agricoles, parmi les personnes présentées par ces organismes ;
« 4° Deux représentants des organisations syndicales proposés par le directeur départemental du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, d’une part, parmi les personnes présentées par les organisations professionnelles d’employeurs les plus représentatives, d’autre part, parmi les personnes présentées par les organisations syndicales de salariés et de fonctionnaires les plus représentatives ;
« 5° Un représentant des associations de parents d’élèves proposé par l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale, parmi les personnes présentées par ces associations ;
« 6° Sept membres proposés par le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales parmi les personnes présentées par les associations de personnes handicapées et de leurs familles ;
« 7° Un membre du conseil départemental consultatif des personnes handicapées désigné par ce conseil ;
« 8° Deux représentants des organismes gestionnaires d’établissements ou de services pour personnes handicapées, dont un sur proposition du directeur départemental des affaires sanitaires et sociales et un sur proposition du président du conseil général.» Décret n° 2005-1589 du 19 décembre 2005

La CDAPH réunit à la fois le versant des orientations et des prestations attribuées aux personnes. Elle prend ses décisions sur la base de l’évaluation des besoins de la personne qui a été faîte par une équipe pluridisciplinaire d’évaluation (EPE), et en tenant compte des désirs de la personne ou de sa famille.
Ces décisions sont en rapport :
- avec l’orientation scolaire ou professionnelle.(Elle oriente mais n’affecte pas contrairement aux CDES, c’est l’Inspecteur d’Académie qui procède aux affectations).
- avec la proposition de type d’établissements et de services correspondant aux
besoins.
- avec l’attribution des allocations.
- avec la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.

Contrairement au fonctionnement antérieur, la famille ou la personne handicapée, doit être étroitement associée aux décisions.

La part des acteurs locaux est plus importante dans cette nouvelle commission par rapport aux CDES ou COTOREP où l’Etat chapeautait le dispositif. On peut penser que ces dispositions favoriseront un meilleur dialogue avec les familles directement au contact d’élus locaux. Ou comme Eric Plaisance, s’interroger sur le fait que « les élus seront susceptibles d’être sensibles également à leurs responsabilités budgétaires, comme aux réactions possibles des familles non touchées par le handicap. »

Nous l’avons vu l’esprit de la loi a changé, évolué par rapport à la conception qui prévalait lors de la promulgation de la loi de 1975. La loi de 2005, centrée sur la personne, ses projets de vie, sur la compensation de son handicap, sur l’accessibilité et la participation à la vie sociale et citoyenne propose de droit une place dans la société. Les Instances institutionnelles ayant vues le jour avec cette loi sont le prolongement de cette nouvelle façon de voir et de concevoir le handicap.
La CDAPH qui reprend entre autres, les missions des anciennes CDES et COTOREP s’inscrit dans cette dynamique et devrait permettre une meilleure scolarisation des élèves et une meilleure participation des personnes à la vie de la cité dans le respect de leur droit et de leur projet, dans la mesure où les acteurs institutionnels pourront jouer pleinement leur rôle. Tel est l’objectif de cette loi ambitieuse où apparaît un personnage institutionnel nouveau : l’Enseignant Référent.

Après avoir parcouru le cadre général dans lequel s’inscrit la création de la fonction d’Enseignant Référent, il semble opportun de nous pencher plus en détail sur les missions qui lui sont assignées par les textes officiels, par les ouvrages émanant directement d’éditions de l’Education Nationale (SCEREN), par les instances départementales de l’Education Nationale au moyen des lettres de mission ou des fiches de poste départementales, par les consignes données par l’IEN ASH lors des réunions. En effet, cette démarche devrait nous éclairer sur les éventuelles déclinaisons locales de la loi en ce qui concerne l’Enseignant Référent, en fonction de contraintes ou d’interprétations particulières.

12 Les textes fondateurs :

Avant de nous arrêter sur les missions des Enseignants Référents telles qu’elles sont définies par les différents textes réglementaires, nous pouvons juste souligner que la Loi du 11 février 2005, ne mentionne pas la fonction d’Enseignant Référent, il faut attendre le Décret n°2005-1752 du 30 décembre 2005 pour que cette dernière apparaisse. Simple décalage temporel ? Parcourons maintenant les quatre principaux textes officiels qui définissent la fonction dans un cadre réglementaire national.

121 le Décret n°2005-1752 du 30 décembre 2005 relatif au parcours de formation des élèves présentant un handicap : 
La première mention de l’Enseignant Référent se trouve dans ce décret.
- L’article 9 précise qu’un enseignant spécialisé « exerce les fonctions de référent auprès de chacun des élèves handicapés du département afin d’assurer, sur l’ensemble du parcours de formation, la permanence des relations avec l’élève, ses parents ou son représentant légal, s’il est mineur.
Cet enseignant est chargé de réunir l’équipe de suivi de la scolarisation pour chacun des élèves handicapés dont il est le référent. Il favorise la continuité et la cohérence de la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation. »
Cet article met en évidence un des principes qui ont guidé la création de la loi. Les élèves handicapés ou leur familles doivent avoir le libre choix de leur projet de vie. Le rôle de l’Enseignant Référent est de leur permettre l’accès au parcours de scolarisation qui s’inscrit dans le projet de vie. En effet, l’importance du lien étroit qui doit exister avec la famille est soulignée. D’autre part, ce lien étroit doit s’inscrire dans la durée, afin de permettre l’élaboration d’un parcours scolaire qui prendra en compte l’évolution des acquisitions et les modifications éventuelles des souhaits de la famille quant à l’orientation scolaire choisie. C’est à un suivi rapproché, continu et évolutif que la loi invite en plaçant l’enfant et sa famille au cœur du dispositif.
- L’article 10 précise que c’est l’Inspecteur d’Académie qui détermine le nombre et le secteur d’intervention des Enseignants Référents et qu’ils sont affectés dans une école ou un établissement scolaire de leur secteur.
Ce décret reste très général et dessine les contours de la fonction, sans entrer dans le vif du sujet, se contentant d’en jeter les bases, insistant sur le rôle de « fil rouge » de la scolarisation de l’élève handicapé attribué à l’Enseignant Référent.

122 la Circulaire n°2006-119 du 31-7-2006 sur de la Scolarisation des élèves handicapés (préparation de la rentrée 2006) :

- Les Enseignants Référents sont présentés comme « les rouages essentiels de la mise en œuvre des projets personnalisés de scolarisation (PPS) ».

- Ils doivent apporter leur contribution aux travaux des Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation (EPE) en lien constant avec les Equipes de Suivi de Scolarisation (ESS).
- Tous les parents d’élèves doivent disposer par écrit des coordonnées de l’Enseignant Référent. Les autres acteurs de la scolarisation devant pouvoir l’identifier.
- La circulaire précise que les frais de fonctionnement sont imputés sur les dépenses des MDPH.
- Une distinction est faîte en ce qui concerne les frais de déplacement :
• Ceux effectués dans le cadre des « prestations de missions pour les MDPH » qui seront pris en charge par les MDPH. (participation aux EPE par exemple)
• Ceux qui incombent à l’autorité académique. (ESS par exemple)

Cette circulaire circonscrit l’intervention des Enseignants Référents au niveau des Equipes de suivi de Scolarisation pour la mise en œuvre du PPS, dans un travail de lien avec tous les partenaires pouvant intervenir dans la scolarisation de l’élève handicapé ; en relation « naturelle » avec les EPE puisque ce sont ces dernières qui se penchent avec attention sur la situation de l’élève handicapé.

123 l’Arrêté du 17 août 2006 relatif aux enseignants référents et à leur secteurs d’intervention :

Ce texte apporte des précisions sur les missions et le champ d’intervention des Enseignants référents.
- L’article 1 stipule que ce sont des enseignants spécialisés qui exercent sous l’autorité de l’Inspecteur d’Académie qui occupent les fonctions d’Enseignant Référent.
-L’article 2 en fait « l’acteur central des actions conduites en direction des élèves handicapés. Il est l’interlocuteur privilégié des parents… Il assure auprès de ces familles une mission essentielle d’accueil et d’information. »

Là encore, on voit que l’Enseignant Référent s’inscrit dans la logique des principes de la loi : Il est partie prenante de l’aspect « compensation » de la loi par son inscription dans un concept plus général d’aide, puisqu’il accueille et informe. Il favorise l’accessibilité à la connaissance et aux apprentissages de par sa mission d’accueil et d’information. - L’article 3 précise que l’Enseignant Référent exerce ses missions « en application des décisions de la CDAPH et en vue de favoriser leur réalisation. Il veille à la continuité et à la cohérence de la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation et il est l’interlocuteur principal de toutes les parties prenantes de ce projet. Il assure un lien permanent avec l’équipe pluridisciplinaire prévue par l’article L. 146-8 du code de l’action sociale et des familles, dont il est le correspondant privilégié. »
- L’article 4 mentionne que l’Enseignant Référent intervient dans tous les types d’établissement, « y compris dans un établissement sanitaire ou médico-social et dans les établissements relevant du ministère chargé de l’agriculture, ainsi qu’auprès des élèves bénéficiant d’une scolarisation à domicile ou en milieu hospitalier, avec ou sans intervention du Centre national d’enseignement à distance. »
- L’article 5 apporte des informations sur les critères qui déterminent le nombre des Enseignants Référents du département arrêtés annuellement par l’Inspecteur d’Académie.
- L’article 6 rapporte que c’est le même Inspecteur d’Académie qui délimite les secteurs d’intervention.
- L’article 7 indique que les Enseignants Référents sont affectés dans une école ou un établissement scolaire de leur secteur.

124 la Circulaire n°2006-126 du 17-8-2006 sur la Mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation:

C’est finalement ce texte qui donne le plus de précisions sur les attendus des missions de l’Enseignant Référent et sur son « positionnement ».

- L’Enseignant Référent est chargé d’animer et de coordonner les équipes de suivi de scolarisation.
- « L’Enseignant Référent veille au maintien de l’inscription dans l’établissement de référence. »
- Si la famille a saisi la MDPH avant la scolarisation d’un enfant, l’équipe éducative se réunit et transmet par l’intermédiaire de l’Enseignant référent des éléments préparatoires d’un PPS à l’EPE.
- Si tel n’a pas été le cas, l’équipe se réunit et le directeur remet aux parents les coordonnées de l’Enseignant Référent, qui leur proposera son aide en vue de les accompagner.
- C’est l’Enseignant Référent qui réunit l’ESS au moins une fois par an et qui doit s’assurer que « les horaires de la réunion ne soient pas un obstacle à la participation des parents. »
- L’ESS ( sous-entendu par le canal de l’Enseignant Référent) doit rendre compte à l’EPE « des observations qu’elle établit relativement aux besoins et aux compétences de l’élève. » et doit informer l’IEN, « des modalités d’organisation de la scolarisation de chaque élève handicapé telles qu’elles sont mises en œuvre. »
- Il est aussi important de noter que « l’ESS doit se doter d’outils d’observation et d’analyse des besoins de l ‘élève handicapé en situation scolaire. »

- L’Enseignant Référent est au service du projet personnalisé de scolarisation :
• Sens de sa mission :
« Il intervient principalement après décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. »
« Il assure un suivi du parcours de formation des élèves handicapés scolarisés au sein de son secteur d’intervention, afin de veiller à sa continuité et à sa cohérence. »
« Il assure la coordination des actions de l’équipe de suivi de la scolarisation. »
« Il favorise l’articulation entre les actions conduites par les équipes pédagogiques et les autres professionnels intervenant auprès de l’élève. »
« Il favorise les échanges d’informations entre ces partenaires. »
« Il veille notamment à la fluidité des transitions entre les divers types d’établissements que l’élève est amené à fréquenter au long de son parcours. »
« Il se rapproche » le moment venu, « de l’instance d’insertion professionnelle des personnes handicapées. »
 « Il peut être amené à intervenir avant décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. »
Il a alors « un rôle essentiel d’information, de conseil et d’aide, tant auprès des équipes enseignantes que des parents. Il doit en effet contribuer à l’accueil et à l’information des familles et les aider, si nécessaire, à saisir la MDPH dans les meilleurs délais. »
« En cas de divergences d’appréciation entre une équipe enseignante et une famille sur la nécessité d’une telle saisine, il aide à la recherche de la solution la plus appropriée à la situation de l’élève avec l’appui de l’IEN de circonscription. »
• Ses modalités d’action :
 « L’enseignant référent réunit et anime les équipes de suivi de la scolarisation. »
« Il rédige les comptes-rendus des réunions de ces équipes et en assure la diffusion auprès des parties concernées, notamment auprès de IEN ou du chef d’établissement secondaire de référence. »
«  Il constitue et tient à jour un “dossier de suivi” du projet personnalisé de scolarisation regroupant les divers documents rassemblés ou constitués par l’équipe de suivi de la scolarisation. »
« Il est, au sein de l’équipe de suivi de la scolarisation, le mieux à même d’assurer le lien fonctionnel entre celle-ci et l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH …À ce titre, il transmet à cette équipe tout document ou observation de nature à l’éclairer de façon exhaustive sur les compétences et les besoins en situation scolaire d’un élève handicapé. »
« Il peut être invité à participer à ses réunions si nécessaire. (aux réunions de l’Equipe Pluridisciplinaire). »
 « Il peut être consulté par les équipes enseignantes, dans une perspective d’aide à l’élaboration du projet d’accueil individualisé. »

Des précisions sont ensuite données sur les relations institutionnelles :

- « Pour chaque élève handicapé dont il assure le suivi, l’Enseignant Référent tient à la disposition de l’IEN ou du chef d’établissement, les informations relatives à la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation. »
- « Il informe la cellule de veille de toute difficulté importante. »
- « L’enseignant référent se place constamment en position d’aide et de conseil, sans positionnement hiérarchique, vis-à-vis des directeurs d’écoles, de l’équipe de direction des établissements publics locaux d’enseignement, des établissements privés sous contrat ou des établissements de santé ou médico-sociaux, des enseignants -spécialisés ou non- qui ont en charge l’élève handicapé, en vue de leur apporter toute précision utile à sa scolarité, notamment en ce qui concerne son parcours et ses besoins scolaires, tels qu’ils ont été définis par l’équipe pluridisciplinaire de la maison départementale des personnes handicapées. »
- « L’enseignant référent assure un lien permanent avec l’équipe pluridisciplinaire de la maison départementale des personnes handicapées. »
- « L’enseignant référent remet annuellement un rapport d’activités à l’inspecteur ayant reçu une formation spécifique pour la scolarisation des élèves handicapés… Ce rapport d’activité précise, outre les conditions particulières d’exercice de l’enseignant référent, un bilan chiffré assorti d’une évaluation qualitative de ses actions, ainsi que les difficultés éventuellement rencontrées et les pistes envisagées pour l’année scolaire suivante. L’inspecteur procède en tant que de besoin à l’inspection de l’enseignant référent après consultation du ou des IEN ainsi que du ou des chefs d’établissements auprès desquels l’enseignant référent est amené à travailler. »
- « L’IEN-ASH réunit les enseignants référents du département au moins deux fois par an. Ces réunions ont pour but d’assurer la régulation du fonctionnement d’ensemble des équipes de suivi de la scolarisation. Ils veillent à la coordination des enseignants référents et à l’harmonisation départementale de leur fonctionnement, sans pour autant rechercher leur uniformisation. Ils contribuent directement aux actions de formation continue organisées annuellement pour ces personnels dans le cadre du plan académique annuel de formation. »
- « L’IEN-ASH remet annuellement à l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale, une brève synthèse des rapports d’activités des enseignants référents assortie d’une analyse prospective globale du fonctionnement des équipes de suivi de la scolarisation. L’évaluation de la charge de travail des enseignants référents, à partir notamment des critères définis dans l’arrêté relatif aux enseignants référents et à leurs secteurs d’intervention, constitue un critère essentiel d’appréciation du nombre d’emplois consacrés à cette fonction dans le département. »
- « Les secteurs d’intervention des enseignants référents, définis par l’inspecteur d’académie, constituent un maillage couvrant la totalité du territoire départemental sans recouper nécessairement les sectorisations administratives ou fonctionnelles des services départementaux de l’éducation nationale. »
- « Les enseignants référents sont de préférence installés dans un des collèges de leur secteur d’intervention afin que cette implantation soit centrale dans le secteur considéré et qu’elle concrétise visiblement les liens fonctionnels de ces personnels avec la maison départementale des personnes handicapées. »
Ces larges extraits des textes officiels nous montrent que ceux-ci se font de plus en plus précis dans la définition du rôle et des missions assignées à l’Enseignant Référent. Il est simplement fait mention de ce dernier dans le Décret n°2005-1752 du 30 décembre 2005 relatif au parcours de formation des élèves présentant un handicap, alors que la Circulaire n°2006-126 du 17-8-2006 sur la Mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation lui est presque uniquement consacrée.

Les textes reprennent globalement les mêmes thèmes, mais les affinent, les argumentent, les documentent, les assortissent de détails, les rectifient au besoin, au fur à mesure du temps pour arriver à construire (au moins sur le papier) un véritable cadre de fonctionnement à l’Enseignant Référent.

2 Quelle définition de la mission et du rôle concret ?
21 Prescriptions institutionnelles nationales

211 Qui est il ? => C’est un Enseignant spécialisé titulaire

- du CAPA-SH (Certificat d’Aptitude Professionnelle pour les Aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en Situation de Handicap) ou des équivalents précédents que sont le CAPSAIS (Certificat d’Aptitude aux Actions Pédagogiques Spécialisées d’Adaptation et d’Intégration Scolaires) ou encore du CAEI (Certificat d’Aptitude à l’Education des enfants et adolescents déficients ou Inadaptés) pour les enseignants du premier degré.
Ou
- du 2 CA-SH (Certificat Complémentaire pour les enseignements Adaptés et la scolarisation des élèves en Situation de Handicap) pour les enseignants du second degré.
Présenté comme un « rouage essentiel de la mise en œuvre du PPS »,l’Enseignant Référent est donc « l’acteur central des actions conduites en direction des élèves handicapés » et « l’interlocuteur privilégié des parents ou des représentants légaux de chaque élève handicapé », ainsi que « l’interlocuteur principal de toutes les parties prenantes… ».


212 Quel est son cadre d’évolution ?=>

- L’Enseignant Référent travaille dans tous les types d’établissement où un enfant handicapé peut être scolarisé que ce soit en élémentaire, dans le second degré, dans les établissements sanitaires, médico-sociaux, ceux dépendant du Ministère chargé de l’agriculture, à domicile, à l’hôpital qui se trouvent sur son secteur d’intervention. A ce titre, il est l’interlocuteur des parents, des enseignants, des directeurs d’établissement, des médecins scolaires, des médecins des établissements, des psychologues scolaires…etc, et de tous les partenaires extérieurs qui peuvent intervenir dans le chapitre de la scolarisation des élèves handicapés (orthophonistes, ergothérapeutes, psychomotriciens…)

- L’Enseignant Référent se situe à l’interface entre les acteurs qui ont à intervenir directement dans la scolarisation de l’élève handicapé, et les instances de décision. Il ne prend pas lui-même de décisions concernant la scolarité de l’enfant handicapé, mais fournit à l’EPE tous les éléments nécessaires à la prise de décision. Une fois les dispositions prises par la MDPH, charge à lui de les mettre en œuvre et d’accompagner leur mise en œuvre dans le cadre scolaire.

- Il évolue dans le cadre et pour le compte de l’Education Nationale, avec des moyens de fonctionnement fourni par le Conseil Général (MDPH) dans une articulation subtile où Il transmet des informations rassemblées à l’EPE afin qu’elle puisse examiner la situation d’un enfant et faire des propositions à la CDAPH, laquelle adressera une notification (envoyée à la famille, à l’Enseignant Référent et au service d’Aide Handicap Elève si besoin). A l’Enseignant Référent de s’assurer de sa mise en œuvre.

- Il est de préférence installé dans un des collèges de son secteur d’intervention afin que cette implantation soit centrale dans le secteur considéré, défini par l’Inspecteur d’Académie et qui n’est pas nécessairement une sectorisation administrative des services départementaux de l’éducation nationale. Il est donc amené à travailler avec plusieurs IEN le cas échéant, mais il ne dépend pas d’eux puisque c’est à l’IEN-ASH qu’il doit rendre des comptes. Nous reviendrons sur le travail de collaboration nécessaire avec les IEN.

- Les frais de déplacement sont normalement pris en charge de façon différente;une distinction est faîte entre les déplacements qui constituent des prestations de missions pour les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), et qui ont donc vocation à être pris en charge par celles-ci, de ceux qui incombent à l’autorité académique.

213 Quels sont les attendus ? =>

Les attentes institutionnelles sont explicitées de façon assez précise par les quatre textes que nous avons examinés. Les principales missions de l’Enseignant Référent sont déclinées autour de l’Equipe de Suivi de Scolarisation:
- Il intervient dans tous les types d’établissements où les élèves handicapés peuvent être scolarisés sur un secteur géographique donné.
- Il facilite la saisine de la MDPH par les parents en les accompagnant si besoin.
- Il est l’interlocuteur privilégié des parents, il assure auprès de ces familles une mission d’accueil et d’information.
- Il peut solliciter l’IEN de circonscription pour un appui si l’équipe enseignante et les parents n’arrivent pas à se mettre d’accord sur l’opportunité d’une saisine de la MDPH.
- Il exerce principalement ses missions en application des décisions de CDA et en vue de favoriser leur réalisation.
- Il veille à la continuité et à la cohérence de la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation.
- Il assure un lien permanent avec l’équipe pluridisciplinaire.
- Il réunit et anime l’Equipe de Suivi de Scolarisation au moins une fois par an.
(l’ESS devant se doter d’outils d’observation et d’analyse des besoins de l’élève handicapé en situation scolaire).
- Il assure la coordination des actions de l’ESS.
- Il rédige les comptes-rendus des ESS et en assure la diffusion auprès des différents partenaires et notamment à l’Equipe Pluridisciplinaire afin de permettre la réévaluation régulière du PPS.
- Il constitue et tient à jour un dossier de suivi du PPS.
- Il assure le lien entre l’ESS et l’EPE.
-Il peut être invité à participer à l’EPE.
- Il informe l’IEN concerné ou le chef d’établissement des modalités d’organisation de la scolarisation de chaque élève handicapé telle qu’elles sont mises en œuvre.
- Il remet un rapport d’activités annuel à l’IEN-ASH, (contenant un bilan chiffré, une évaluation qualitative, les difficultés rencontrées et les pistes envisagées pour l’année suivante).


214 Quelle est sa place au sein de l’institution scolaire? =>

- Il est placé sous l’autorité de l’Inspecteur d’Académie et par délégation de l’IEN-ASH, mais plus de l’IEN comme l’était le secrétaire de CCPE.
- Il tient à la disposition de l’IEN ou du chef d’établissement les informations relatives à la mise en œuvre du PPS pour chaque élève handicapé concerné. (Mais l’IEN n’est pas son autorité hiérarchique).
- Il se place en position d’aide sans positionnement hiérarchique vis à vis des directeurs d’école, d’établissement ou des équipes qui ont en charge
- Il assure un lien permanent avec l’EPE de la MDPH.
- C’est l’IEN-ASH qui peut l’inspecter en consultant les IEN ou chefs d’établissements.
- L’IEN-ASH doit réunir les Enseignants Référents au moins deux fois par an pour une régulation du fonctionnement d’ensemble des ESS.
-Il est prévu que chaque année par le biais du Plan Académique Annuel de Formation l’IEN-ASH propose des actions de formation continue.

L’ensemble de ces textes législatifs, somme toute très « cadrants », se voulant à la foi fondateurs et organisateurs de la fonction, semble laisser peu de place à des variations, des interprétations ou de déclinaisons locales. Qu’en est-il exactement ? C’est ce que nous tenterons de dégager au vu des informations dont nous disposons, dans un temps ultérieur.

215 Un ouvrage / guide à destination des Enseignants Référents

Mais avant cela, nous allons tenter d’examiner les prescriptions « intermédiaires » proposées par l’ouvrage de Fabienne Ramond et Jean-Marc Louis, (je le rappelle respectivement conseillère pédagogique ASH et IEN en Moselle) détaillant le contexte des actions de l’Enseignant Référent, ses champs d’intervention et les compétences qu’il doit mettre en œuvre pour parvenir à exercer sa mission.
Cet ouvrage se présente comme un guide pour les Enseignants Référents eux-mêmes avant toute chose, organisant en les regroupant dans différentes rubriques les prescriptions des textes d’application de la loi de février 2005. Mais c’est également un outil institutionnel (puisqu’il est publié par des éditions de l’Education Nationale à savoir le SCEREN : Services Culture Editions Ressources Pour l’Education Nationale par le biais du CRDP de Bourgogne). C’est d’ailleurs le seul ouvrage totalement consacré aux Enseignants Référents.
Il rappelle l’esprit de la loi, les attentes institutionnelles et élabore un véritable carnet de route de l’Enseignant Référent en précisant ses domaines d’action au travers de ses différentes fonctions qui sont détaillées avec précision : fonctions d’animation, d’aide, d’information, de liaison, de mémoire, de veille. Chacune faisant l’objet d’une observation appuyée, ce qui permet aux auteurs de proposer au fil des pages une sorte de « référentiel de compétences » du Référent, tout en l’invitant de façon très pragmatique à explorer les situations professionnelles qu’il va être amené à rencontrer et en précisant quelle doit être sa position et les actions qu’il doit entreprendre à ces différents moments.

La fonction d’animation (de l’ESS) par exemple, fait l’objet de toute l’attention des auteurs. Ceux-ci dressant une liste des « paramètres organisationnels » et des « paramètres humains » à prendre en compte et des compétences que l’Enseignant Référent doit développer dans ce type de réunions à savoir « savoir présenter, animer, synthétiser, conclure, mettre en perspective, relancer la parole, etc. »

Totalement imprégné du discours officiel, (et c’est logique puisque c’est un ouvrage destiné à expliquer comment mettre en œuvre la fonction d’Enseignant Référent) c’est à la fois un manuel de l’Enseignant Référent idéal et une source d’informations qui précise et concrétise les textes officiels. Ainsi, alors qu’il n’en est pas fait mention dans les textes explicitement, concernant la tenue des Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation, les auteurs stipulent « qu’on peut, si le nombre de dossiers est élevé, concevoir un examen de l’ensemble des situations à partir d’une équipe technique de secteur composée d’un panel représentatif d’une équipe de suivi type.» Ce qui ouvre la voie à une EPE Localisée. Et donc par voie de conséquence, à la constitution d’un équipe de professionnels « locaux », lesquels peuvent être amenés à connaître les situations et à ne pas avoir le recul nécessaire.

Un nombre important de conseils, de précisions, de définitions, de techniques mêmes sont données au travers de différents chapitres qui détaillent les interventions attendues de l Enseignant Référent, pour lui permettre de s approprier la fonction telle qu elle est définie dans la loi :
" Le référent et la procédure de scolarisation
’!,Les différentes procédures possibles
’! Identification des acteurs de la scolarisation
’! Les difficultés, les écueils
’! La construction de nouvelles compétences
’!L'entretien d'explicitation avec l'élève " Accompagner les parents ’! Analyse des enjeux ’!Mettre en place des relations positives
’! Mieux connaître les parents ’!Communiquer " Accompagner les enseignants
’! Premier degré ’! Second degré ’! Aides matérielles&
En fin d ouvrage on trouve des modèles de lettres adressées aux familles pour signifier la nécessité de saisir la MDPH en vue de l’élaboration d’un PPS, une plaquette d’information destinée aux parents sur la fonction d’Enseignant Référent, un modèle d’invitation à une équipe de suivi de scolarisation…en fait des instruments pratiques et concrets pour le travail de « l’Enseignant Référent au quotidien ». Autant
d’outils qui peuvent inspirer l’Enseignant Référent dans la construction de sa propre banque quand, ces derniers n’existent pas encore au sein du département.

Toutes ces prescriptions et reprises de la loi et des textes légaux « illustrés » au niveau national, ne semblent pas permettre une « élasticité » locale importante. Compte tenu des éléments en notre possession, nous allons pourtant essayer d’observer comment le cadrage local, s’il y en a un, peut ou non imprimer des variations de fonctionnement.

(Y a t-il un pilotage affiché ? Le fonctionnement des Enseignants Référents dans le Val d’Oise est-il conforme à ce que la loi de 2005 a instauré ? Qui pilote et par quel moyen ? Existe-t-il une lettre de mission ? La confrontation à la « réalité quotidienne » de la fonction a t-elle engendré des aménagements ?
Autant de questions qui vont nous guider dans notre exploration départementale.)

22 Déclinaisons locales

Afin d’observer la réalité de la mise en place de la loi de 2005 au niveau de la mission des référents, j’ai été amenée à rencontrer l’Inspecteur d’Académie du Val d’Oise directeur des services départementaux de l’Education Nationale, l’IEN-ASH (Inspectrice de l’Education Nationale pour l’Adaptation scolaire et la Scolarisation des élèves Handicapés), ainsi que 16 Enseignants Référents du département.
Avant de nous intéresser au pilotage proprement dit, arrêtons un instant sur le regard porté par l’IA sur la fonction d’Enseignant référent.

« Donc le maître référent sa mission fondamentale, c’est celle d’être un accompagnateur, d’être un traducteur, d’être un passeur, d’être… Quelqu’un qui a pour mission non pas de dresser des herses, et de se cacher derrière les sigles, et de construire des parcours et des réunions compliquées et sophistiquées ; mais qui doit en permanence avoir pour mission de simplifier le vécu des parents et des enfants.
C’est la mission essentielle du maître référent, et pour la mettre en place, le législateur va très loin, puisqu’en obligeant le ministre de l’Education Nationale à travers la loi de 2005, à créer cette fonction, il nous oblige à créer une fonction qui est tout à fait unique et tout à fait singulière, et tout à fait paradoxale dans l’histoire de l’Education Nationale pour 2 raisons :
La première c’est qu’on a un enseignant qui est compétent, pour intervenir dans tous les lieux de formation de la petite section de maternelle jusqu’au delà du baccalauréat et quel que soit l’organisateur des enseignements, on sait que l’Education Nationale n’a pas le monopole de l’organisation des enseignements. Le ministère de l’Armée a de l’enseignement, le ministère de l’Agriculture a de l’enseignement.
Et deuxième caractéristique tout à fait étonnante voire même révolutionnaire, et contraire à la déontologie classique du fonctionnaire d’Etat, l’enseignant référent est le référent d’élèves connus nominalement. C’est un enseignant public attaché à des élèves identifiés nominalement. Ce qui est le contraire de la fonction enseignante classique. »

221 Un exemple de pilotage départemental : le Val d’oise

L’IA du Val d’Oise a exercé antérieurement la fonction d’Inspecteur de l’Education Nationale, spécialisé dans l’adaptation et l’intégration scolaire, pendant près de 15 ans. Son parcours en fait un acteur attentif de l’application de la loi de 2005 dans un département où il est arrivé en mars 2009.
L’IEN-ASH chargée du pilotage des Enseignants Référents, arrivée sur le Val d’Oise à la rentrée 2009 s’emploie activement à conjuguer les termes de la loi et la réalité du terrain.
Rappel du contexte :
Comme dans de nombreux départements et bien que la philosophie de la loi ait changé, les 27 « premiers » postes d’Enseignants Référents du Val d’Oise se superposent aux postes de secrétaires de CCPE qui préexistaient trouvant « naturellement »leur place auprès des circonscriptions de l’Education Nationale. Ils apparaissent au mouvement départemental de 2007 et les secrétaires de CCPE qui souhaitent conserver leur poste sont prioritaires pour les obtenir et devenir ainsi Enseignant Référent dans une sorte de continuité dans le changement.

Le département est divisé en trois circonscriptions ASH qui se partagent les postes d’Enseignants Référents comme suit :
8 pour Soisy ASH
9 pour Eragny ASH
et 10 pour Garges ASH.
Soit un total de 27 Enseignants Référents pour 2007/2008.

Au Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN) d’avril 2008, en fonction de l’analyse des besoins et aussi sans doute parce que, comme il est recommandé dans la circulaire de rentrée, « La montée en charge du dispositif conduit, partout où cela est nécessaire, à prendre les mesures de carte scolaire qui permettront d’ajuster au mieux le nombre d’emplois consacrés à cette fonction avec les besoins constatés », il est décidé l’ouverture de 9 postes d’Enseignants Référents pour l’année scolaire suivante, répartie comme suit :
+ 5 pour Soisy ASH ce qui porte le nombre à 13 pour cette circonscription
+ 2 pour Eragny ASH ce qui porte le nombre à 11 pour cette circonscription
+ 2 pour Garges ASH ce qui porte le nombre à 12 pour cette circonscription.
Soit un total de 36 Enseignants Référents pour 2008/2009.

A cette époque les trois IEN-ASH du département ont chacun la charge d’une circonscription, amorçant des pratiques d’Enseignants Référents parfois légèrement différentes d’une circonscription à l’autre. D’après l’IEN-ASH actuelle en charge des Enseignants Référents, ce manque d’harmonisation des pratiques pouvait conduire à une différence de traitement des situations. Le nouvel IA va décider d’un changement dans la répartition des tâches incombant aux IEN-ASH, passant d’une logique « géographique » à une logique de « missions ». Chacun des IEN-ASH ayant la responsabilité non plus d’un secteur, mais d’un type de missions ou d’établissements… C’est pourquoi une seule IEN-ASH s’est vue confier le cadrage et le pilotage des Enseignants Référents du Val d’Oise sous la responsabilité de l’IA.

D’autre part, le CTPD de mars 2009 fait état d’une augmentation du nombre de postes d’Enseignants Référents répartis comme suit :
+ 2 pour Soisy ASH ce qui porte le nombre à 15 pour cette circonscription
+ 4 pour ERAGNY ASH ce qui porte le nombre à 15 pour cette circonscription
+3 pour Garges ASH ce qui porte le nombre à 15 pour cette circonscription
Soit un total de 45 Enseignants Référents pour 2009/2010 (d’après le SNUipp 95).

Cette décision (accompagnée de la fermeture des 6 derniers postes d’Enseignants Itinérants sur le Val d’Oise) sera finalement effective à la rentrée 2010 soit un an plus tard. L’augmentation conséquente du nombre de postes témoigne dans le département, comme au niveau national, de l’évolution importante du nombre d’enfants handicapés scolarisés entre 2005 et 2010. (remarque sans aucune intention de jugement sur les conditions de scolarisation ou autre paramètre qualitatif, car ce n’est pas ici l’objet de l’étude, même si ces éléments mériteraient d’être examinés avec la plus grande attention).

Pour la rentrée 2011, le CDEN d’avril 2011 ne prévoit « que » l’ouverture d’un poste d’Enseignant Référent à profil particulier sans incidence sur la charge de travail actuelle des Enseignants Référents du département. Il s’agit d’un poste à mission pédagogique spécifique pour un dispositif appelé PHARE (Par delà le Handicap, Avancer, Réussir ses Etudes) en partenariat avec l’ESSEC (Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales). Ce dispositif vise à accompagner des élèves handicapés à partir de la classe de 3ième et au lycée scolarisés en milieu ordinaire par un système de tutorat et d’ateliers spécialisés. Expérience qu’il conviendrait de suivre dans la durée.

Le processus de nomination sur les postes d’Enseignant Référent semble s’être clarifié avec le temps et la procédure apparaît maintenant rôdée : Titulaire d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH, il faut faire acte de candidature au moyen d’une lettre adressée à l’IEN-ASH. Après passage devant une commission qui valide ou non cette candidature, la règle classique du mouvement s’applique.
Ce qui n’a pas toujours été le cas, puisqu’on peut noter dans un bulletin de mars 2007 du SNUipp 95 que « l’IA a attribué une priorité aux Enseignants Référents sur les postes sur lesquels ils ont fait fonction en 2006/2007pour assurer la continuité du service et le suivi des dossiers. » On peut donc considérer qu’il y a eu quelques années de rodage de la loi.

Plus complexe apparaît la nomination d’une enseignante du second degré qui, bien que titulaire du 2CA-SH, peine à obtenir un arrêté d’affectation sur le poste d’Enseignant Référent qu’elle occupe depuis 2010/2011 dans le Val d’Oise. Tout au plus a-t-elle pu obtenir du Rectorat la possibilité d’exercer des «activités à  responsabilité académique ». Situation curieuse pour le moins, puisqu’au regard de la loi, elle serait tout à fait à même d’être titulaire de ce poste.

Afin de mieux fixer aux Enseignants Référents du département les tâches qui leur incombent, l’IA a rédigé une lettre de mission synthétisant les principaux attendus.
Il pose le cadre institutionnel tel que nous l’avons évoqué précédemment en reprenant les différents décrets définissant la fonction, précisant leur lieu d’implantation, les types d’établissements d’intervention le processus de définition des secteurs et le fait qu’ils aient à rendre compte à l’IEN-ASH directement. Puis, il dégage quatre axes de travail prépondérants s’articulant autour du suivi des parcours de formation des élèves handicapés, s’attachant à traduire en termes concrets les tâches qui incombent à l’Enseignant Référent :

Une mission d’accueil et/ d’information
Aide auprès des familles dans leurs démarches vers la MDPH
Aide et conseil auprès des directeurs d’école, d’établissements médico-sociaux, d’enseignants spécialisé…
Information des membres des ESS quant aux adaptations pédagogiques
Information des IEN et chefs d’établissement des élèves dont ils assurent le suivi

Une mission au sein de l’équipe de suivi de scolarisation
Animation et coordination de l’ESS
Contribution à l’élaboration et à la mise en œuvre du PPS
Rédaction et diffusion des comptes-rendus d’ESS
Information de la CDAPH si il existe des difficultés dans la mise en œuvre du PPS
Proposition de révision d’orientation en accord avec la famille

Des missions en lien avec l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH
Lien permanent avec l’EPE
Transmission à celle-ci tout document relatif aux compétences et aux besoins en situation scolaire
Eventuelle participation à l’EPE sur invitation
Propositions à l’EPE (qui reste décisionnaire) au nom de l’ESS

Des missions au sein du dispositif départemental de scolarisation des élèves handicapés :
Participation aux réunions organisées par l’IEN-ASH
Alimentation de la base de données ASH pour l’élaboration du schéma de scolarisation des élèves handicapés
Compte-rendu et signalement à l’IEN-ASH de toute difficulté liée à la scolarisation d’un élève handicapé
Remise en fin d’année d’un rapport d’activité qualitatif et quantitatif des actions menées ainsi qu’un descriptif des difficultés rencontrées et les pistes envisagées pour l’année scolaire suivante


Cette lettre de mission se situe dans la droite ligne des textes officiels et à quelques détails près ne donne pas d’indication supplémentaire sur d’éventuels ajustements locaux ou de directives précises de fonctionnement (ce qui est le cas dans certains départements, comme nous le verrons ultérieurement). Il y est évoqué la nécessité de l’alimentation de la base de données, qui n’est pas mentionnée dans les textes de loi, mais qui ne constitue pas à proprement parler une caractéristique du département.
L’entretien mené auprès de l’IA confirme que le Val d’Oise, si c’est un département important par le nombre d’élèves scolarisés, n’a pas de particularité saillante en ce qui concerne la mise en œuvre de cette loi. Il est tout de même intéressant de constater que, même s’il m’a conseillé de m’adresser à l’IEN-ASH pour le suivi, l’accompagnement et le pilotage direct des Enseignants Référents du Val d’Oise, l’IA a semblé très concerné par leur travail et très au courant de la progressive installation de cette nouvelle mission : « Les missions du maître référent sont des missions difficiles, complexes, lourdes, et elles se mettent en place avec une relative lenteur, mais tout ça c’est bien naturel.
Parce que les maîtres référents, sont en fait, quand j’ai dit qu’ils étaient les référents des parents ; les maîtres référents, on savait très bien en instituant ce dispositif, que les maîtres référents sont les référents de tout le monde.
Pas seulement des parents, c’est à dire que si vous voulez être un accompagnateur de la famille pour expliquer à la famille comment les choses vont se passer ; qui entre en jeu pour la prise en charge de l’élève, comment les choses s’organisent, quelles sont les dates des prochains bilans, comment les choses vont se passer, comment la CDA peut se déterminer, etc…
En fait, c’est une série d’informations qui sont singulières pour chacun des enfants, que vous devez aussi avec vos mots traduire et accompagner, pas seulement à la famille, au directeur de l’école, à vos collègues enseignants dans les classes, au principal du collège ; c’est à dire que vous êtes une forme de vigie, vous êtes une forme de référence, pour expliquer tout ça sans s’y enfermer, à tous les acteurs de cette scolarisation ; qui sont naturellement pas des acteurs spécialisés.
Donc ça se met en place de façon qui est quand même difficile… Alors le résultat de tout ça, c’est que vous avez dans les départements de France et de Navarre des équilibres qui sont trouvés qui sont des équilibres partiels, inconfortables, et des rapports au nombre de dossiers qui sont en permanence remis en question.
En tout cas, on a une montée en puissance du dispositif qui n’est pas achevée. »

L’organisation choisie, d’une seule IEN-ASH pour encadrer les Enseignants Référents (alors qu’il y a trois IEN-ASH dans le Val d’Oise), relève bien d’un souci de cohérence et d’harmonisation des pratiques au sein même du département.
Deux axes forts guident l’IEN-ASH dans la conduite du pilotage départemental : l’idée que l’Enseignant Référent est avant tout celui de l’enfant et de la famille et la nécessité affichée de se mettre le plus possible en conformité avec la loi.
Le cadrage départemental est fortement empreint de ces deux options.

Afin que ces deux axes s’articulent dans une réalité de terrain, l’IEN-ASH a dès son arrivée, modifié certaines pratiques en cours dans le Val d’Oise et continue de s’y employer :
- Les 2 Enseignants Référents qui ne s’occupaient que des lycées lors des premières années de mise en œuvre de la loi n’existent plus en tant que tels et le principe du suivi de la globalité de la scolarité de l’élève handicapé est réinstauré.
- Pour que les Enseignants Référents aient du temps à consacrer à la famille, et même si la pression est constante, l’IEN-ASH essaie de préserver un nombre de situations prises en charge par chacun,compatibles avec le sens de la mission. Certes, il ne s’agit pas de 36 situations par Enseignant Référent dans le Val d’Oise comme l’écrit Paul Blanc dans son rapport au Président de la République : « Ainsi dans le Val d’Oise, 44 Enseignants Référents gèrent 1568 élèves handicapés, soit 36 chacun, alors que dans le Tarn, 4 enseignants pour un nombre quasi identique d’élèves gèrent chacun 223 élèves. Il s’agit là de politiques académiques plus ou moins facilitées… »
Les chiffres donnés par les Enseignants Référents eux-mêmes et par l’IEN-ASH n’ont rien à voir avec ces 36 dossiers évoqués !
Monsieur Blanc n’a probablement pas eu accès au bon chiffre d’élèves handicapés scolarisés dans le Val d’Oise en établissements ordinaires puisque celui-ci tourne autour de 5000 soit 3100 dans le 1ier degré et 1900 dans le 2d degré (chiffres fournis par l’IEN-ASH du département). La moyenne mathématique s’élevant alors à 114,7 situations à charge par Enseignant Référent.

Il est tout de même important de constater que les chiffres en eux-mêmes, comme souvent, ne peuvent constituer une donnée exploitable à elle seule. Ils ne reflètent pas l’importance du travail en tant que tel. Quid du nombre d’ESS pour une situation suivie, qui dans les textes a lieu une fois par an, mais peut donner lieu à 3 voire 4 ESS si nécessaire ? (On est à 1,8 ESS pour le Val d’Oise, d’après l’IEN-ASH). Quid du nombre d’accompagnements de familles pour monter des dossiers MDPH qui n’aboutiront pas ? …

- De même pour que les Enseignants Référents restent ceux de la famille et de l’élève et ne deviennent pas ceux de l’établissement dans lequel ils auraient à mener un très grand nombre d’ESS, le choix a été fait pour un ITEP où 90 dossiers d’enfants sont à traiter chaque année, de partager les situations entre 3 Enseignants Référents.

- Ce souci du choix de la famille est aussi présent dans la décision de l’IEN-ASH de demander aux Enseignants Référents de ne pas assister aux Equipes Educatives préliminaires à la saisie de la MDPH. La présence de l’Enseignant Référent pouvant certes incarner une possibilité du suivi de la scolarité de leur enfant mais aussi infléchir la décision de la famille.

- Afin d’être au plus près de la loi l’IEN-ASH a demandé aux Enseignants Référents « d’investir » les ITEP, IME et tout établissement qui accueille des enfants handicapés pouvant bénéficier d’un PPS. En effet jusque récemment cette disposition de la loi n’était pas appliquée dans le Val d’Oise, pour diverses raisons. Une des plus importante était le nombre insuffisant d’Enseignants Référents au regard des situations à considérer. 9 postes d’Enseignants Référents ont donc été créés pour la rentrée 2010, afin d’impulser cette dynamique de travail avec les établissements. Même si juste cette augmentation du nombre de postes et la directive de l’IEN-ASH ne sont pas toujours suffisantes pour ouvrir aux Enseignants Référents, la porte des établissements en question, nous y reviendrons. On ressent en effet, aussi bien dans les propos de l’IEN-ASH que dans ceux des Enseignants Référents cette entrée très progressive au sein des établissements.

- L’implantation des Enseignants Référents dans les collèges est également évoquée dans les textes de loi, mais n’était pas effective dans le Val d’Oise avant l’arrivée de la nouvelle IEN-ASH. Raisons financières ? (puisque dans les collèges c’est le Conseil Général et non plus l’Education Nationale qui prend en charge les frais de fonctionnement). Raisons plus stratégiques en terme de positionnement vis à vis des partenaires ? (prise d’autonomie par rapport au premier degré et affirmation d’un ancrage sur l’ensemble de la scolarité). Raisons plus pragmatiques (centralité des déplacements au regard d’un secteur de collège). Toujours est-il que le départ des Enseignants Référents des écoles, Inspections de circonscription vers les collèges est en passe d’être achevé sur le département.

- Une autre « particularité » du Val d’Oise était jusque là, l’organisation des l’Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation. :
Les EPEC (Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation Centralisées) ont lieu au pôle enfance de la MDPH. Elles évaluent les demandes d’orientation vers les établissements ou services médico-sociaux ainsi que les demandes de prestations. Il y a 5 EPEC correspondant aux découpages des secteurs de psychiatrie infanto-juvénile (Gonesse, Argenteuil, Pontoise, Montmorency, Beaumont).
Les EPEL (Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation Localisées) se réunissent dans les collèges des secteurs concernés. Elles évaluent les demandes de PPS et d’orientation vers les dispositifs spécialisés de l’Education Nationale.
Il y a 8 EPEL Cergy, Herblay, Argenteuil, Beaumont, Goussainville, Montmorency, Sarcelles, Garges lès Gonesse.
Jusqu’ici existe aussi une EPE départementale et centralisée dédiée aux PPS des troubles spécifiques du langage, sans trouble associé, qui intervient après un premier examen par les EPEC et les EPEL.

Pour remettre les fonctionnements en accord avec la loi, une réorganisation impliquant MDPH et Education Nationale par la voix de l’IEN-ASH, est en cours.
Des modifications vont progressivement intervenir pour que les Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation soient Centralisées comme les termes de la loi le précisent. Ceci sera mis en place afin aussi d’éviter de retomber dans le travers des Commissions de proximité qu’étaient les CCPE où les professionnels intervenant au sein des commissions pouvaient avoir à traiter les dossiers de leurs propres situations pour des médecins directeurs de CMP ou des psychologues scolaires… La distance nécessaire devrait ainsi être préservée.

A ce propos, l’article du sociologue François Sicot (juin 2009) examinant les travaux d’une CDOEA (Commission Départementale d’Orientation vers les Enseignements Adaptés du second degré) et d’une EPE dans la durée, montre que le dossier est un élément crucial pour permettre aux professionnels de prendre une décision. « La centralité du dossier est physiquement manifeste. Les analyses des situations et les discussions débutent systématiquement par la lecture des évaluations, bilans, projets. A plusieurs reprises au cours des échanges, les membres reviennent sur une information déjà donnée, interviennent en apportant un complément tiré du dossier, discutent collectivement d’un indice, répondent à une question (« Qu’est-ce qu’elle dit l’assistante sociale sur la famille ? »). En l’absence de professionnels connaissant les élèves dont le cas est discuté, le listing et le dossier sont les seuls éléments dont disposent les membres pour prendre leur décision. L’importance de ces écrits est tangible a contrario lorsque le listing contient une erreur ou des contradictions. Lorsque les pièces du dossier produisent une image non cohérente ou lorsqu’il manque une pièce, les membres ont beaucoup de difficultés à cadrer la situation. »
Ce passage illustre le professionnalisme des intervenants certes, mais nous permet aussi de nous poser la question de la distance par rapport à une situation en fonction de la proximité des professionnels avec le dossier examiné. Il semblerait que, si le dossier est complet et a une forme de cohérence, « l’anonymat » relatif permet un examen de la situation plus distancié. Mais toutes les décisions reposent alors sur les éléments contenus dans le dossier.

L’IEN-ASH estimant par ailleurs, que les Enseignants Référents n’ont pas, sauf exception ou invitation, à défendre leur dossier en EPE si les outils permettant l’évaluation de la situation sont suffisamment élaborés. Cette pratique était courante dans le Val d’Oise jusqu’à il y a peu, de voir une Enseignant Référent accompagner les dossiers qu’il jugeait devoir l’être.

-Un travail engagé conjointement par la MDPH et via l’IEN-ASH, par les Enseignants Référents vise à élaborer des outils adéquats pour faciliter une évaluation de la situation de l’élève et le suivi du PPS par la suite. Des documents existent déjà depuis un an ou deux, parmi eux le Guide d’Evaluation des Besoins en situation scolaire se modifie, au fur et à mesure de son utilisation pour s’ajuster au mieux à la réalité de son usage. Ce GEB fondé sur un ensemble de critères déterminés se décline en fonction du socle commun de connaissances en une version « maternelle », une version « élémentaire » et une version « collège ». Une version « lycée » et une version destinée aux établissements médico-sociaux sont à l’étude.
Le Compte Rendu de l’ESS est aussi un document issu du travail en concertation ASH / MDPH validé par l’IA, pour le Val d’Oise.

Dans le Val d’Oise, la lettre de mission proposée par l’IA reprend donc les grandes lignes de la fonction d’Enseignant Référent. L’IEN-ASH sous l’autorité de l’IA, imprime une politique locale en ce qui concerne les Enseignants Référents et fait des choix de qui modifient le cadre de fonctionnement de ces derniers et a des incidences, comme nous l’avons vu sur le processus de scolarisation des élèves handicapés dans le département.
A titre de comparaison attachons nous à poser un regard sur les quelques lettres de missions, sur les fiches de postes, sur les référentiels de compétences ou autres circulaires départementales sur la scolarisation des élèves handicapés auxquels nous avons eu accès par le biais des Enseignants Référents ou sur les sites des Inspections Académiques. Notons que de nombreux Enseignants Référents ont eu accès à des référentiels, des fiches de postes, mais pas forcément à une lettre de mission.

222 Regard sur quelques lettres de mission ou documents qui en tiennent lieu

Sans que nous soyons en mesure, compte tenu du peu de documents examinés, de dégager des caractéristiques locales bien définies, on peut distinguer tout de même deux catégories :
Ceux qui reprennent les textes de loi en les organisant en chapitres assez généraux (lettres de mission qui tiennent en deux pages).
Ceux qui rentrent dans le concret de la fonction en donnant des consignes précises de fonctionnement. Nous pourrions parler d’un cadrage assez large pour la première catégorie et d’un cadrage assez serré pour la deuxième, laissant apparemment moins de marge de manœuvre aux Enseignants Référents.
Mais cette remarque est à nuancer, car la lettre de mission ou la fiche de poste peut être assez générale et l’IEN-ASH peut intervenir de façon beaucoup plus rapprochée par des réunions périodiques…
Ainsi là où un document assez général reprendra exactement les termes des textes en ce qui concerne l’Equipe de Suivi de Scolarisation par exemple, un document plus cadrant donnera des précisions plus spécifiques. Comme on le voit dans le document qui suit. L’Inspecteur de l’Académie concernée n’ayant pas autorisé que le lieu soit précisé. Nous soulignons juste les éléments qui constituent un cadrage plus précis. « Ils organisent des réunions d’équipes de suivi de la scolarisation à leur initiative ou à la demande de l’équipe éducative (à l’initiative du directeur d’école ou du chef d’établissement).
Ils rédigent les comptes-rendus des réunions de ces équipes et en assurent la diffusion auprès des parties concernées notamment auprès de l’IEN ayant autorité sur l’école de référence ou du chef d’établissement. Rq : les acteurs professionnels réunis en ESS leur apportent une contribution écrite au compte rendu.
Ils constituent  «  un dossier de suivi » du PPS regroupant les divers documents rassemblés ou constitués par l’équipe de suivi.
A l’issue de l’année scolaire, ils réunissent l’équipe de suivi de la scolarisation afin de dresser un bilan pour chacun des élèves handicapés dont ils sont référents ; il est transmis à la MDPH.
Ils sont les garants de la continuité du parcours de l’élève par la permanence de leurs relations avec les élèves ou leurs parents ou leur représentant légal, ainsi qu’avec les équipes de suivi successives et l’équipe pluridisciplinaire tout au long du parcours de formation de l’élève.
Ils favorisent la continuité et la cohérence de la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation.
Ils tiennent à jour les dossiers des élèves et effectuent les comptes-rendus écrits, les relevés de conclusion des échanges, propositions et débats se tenant au sein des équipes de suivi de scolarisation. »

Des cadrages très précis peuvent être faits, comme ce détail des procédures de travail dans les Bouches du Rhône :
Procédures de travail

LE PROJET PERSONNALISE DE SCOLARISATION (PPS)
Elève non connu de la MDPHElève connu de la MDPHMDPH saisie
préalablement à toute
inscription scolaire
Des aménagements de la
scolarité sont souhaités :
Réunion d’une équipe éducative
(annexe 1 ou 1bis) qui émet un
avis sur les aménagements à
apporter (annexes 3 et 3 bis)
L’enseignant référent de la
scolarité peut être invité à cette
équipe éducative.
Les parents sont invités à saisir la
MDPH
Voir CAS 1 ou 2
Une équipe de suivi de la
scolarisation est réunie au moins
une fois par an.
Une évolution du PPS est
souhaitée.
L’enseignant référent réunit
l’ESS (annexe 2)
Toutefois le chef
d’établissement peut organiser
des équipes éducatives
complémentaires, notamment
s’il s’agit de faire un simple bilan
intermédiaire sans que les
propositions qui en découlent
n’aient besoin d’être validées par
la MDPH. L’enseignant référent
de la scolarité est tenu informé
des évolutions.
Voir CAS 3La famille a saisi la
MDPH, préalablement à
toute inscription dans un
établissement scolaire.
Les besoins de l’enfant
hors de toute situation
scolaire ont été évalués,
un plan de compensation
initial (sans PPS) existe et
l’école en a été informée.
Voir CAS 4
CAS 1
Désaccord des parents


CAS 3
Evolutions qui nécessitent
des modifications aux
objectifs fixés antérieurement
par la CDAPHCAS 4
Anticipation de la
1ère scolarisationLes parents (ou le responsable
légal) disposent de 4 mois pour
saisir la MDPH (annexe 4 bis ).
A l’issue de ces quatre mois si la
MDPH n’est pas saisie, le
directeur ou le chef
d’établissement rendent compte à
l’IA DSDEN. Celui-ci informe la
MDPH pour qu’un contact soit
pris avec la famille (annexe 5,
annexe 5bis.)
L’Equipe de Suivi de la
Scolarisation transmet à l’Equipe
Pluridisciplinaire de la MDPH
l’ensemble des renseignements
nécessaires au réexamen du
dossier de l’élève (annexe 10,
annexe 3, annexe 6 , annexe 6
bis, annexe 7, annexe 8, annexe
9)
Les parents (ou le responsable
légal) transmettent à la MDPH
tout renseignement relatif à leur
enfant
L’équipe pluridisciplinaire de la
MDPH poursuit les
investigations nécessaires et
construit, une proposition de
modification du PPS pour
l’élève.
La CDA décide des
modifications à apporter au PPS
de l’élève.
L’enseignant référent veille à la
mise en oeuvre des
modifications apportées au PPS.
Par anticipation, dès
l’inscription et avant la fin
de l’année scolaire qui
précède l’entrée à l’école
de l’enfant, le référent
réunit une Equipe de Suivi
de la Scolarité (annexe
2).
L’ESS conçoit les
éléments précurseurs
d’un Projet Personnalisé
de Scolarisation (annexe
3, annexe 10).
L’enseignant référent
transmet ces éléments à
l’Equipe Pluridisciplinaire
d’Evaluation de la MDPH.
(voir cas n°2 : constitution
du dossier)
L’équipe pluridisciplinaire
d’évaluation de la MDPH
valide ou amende les
propositions de l’équipe
de suivi de la scolarisation
de sorte que le PPS soit
mis en oeuvre dés la
rentrée scolaire.
CAS 2
Accord des parentsLes parents de l’élève (ou le responsable légal) sont d’accord avec les constats faits par
l’équipe éducative.
Les parents (ou le responsable légal) souhaitent saisir la MDPH.
Le chef d’établissement, le directeur et/ou l’enseignant référent donnent les coordonnées de
la MDPH et les modalités de saisie aux parents de l’élève (ou au responsable légal).
Ce rappel des procédures est accompagné de son lot d’annexes téléchargeables sur le site de l’Inspection Académique et des précisions concernant les pièces à fournir pour la constitution du dossier , un calendrier des opérations liées à la mise en œuvre ou à l’élaboration des PPS pour l’année scolaire, une procédure préconisée « afin d’éviter les contretemps et les surcharges de travail pour l’ensemble des partenaires » et enfin un mémento rappelant ce que sont la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH), l’Equipe Pluridisciplinaire d’Evaluation (EPE), la mise en oeuvre et le suivi du Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS), l’Equipe de Suivi de la Scolarisation (ESS) et l’Enseignant référent de la scolarité.
Autant dire un accompagnement institutionnel local important et concret.

Le site de l’Inspection Académique de Seine et Marne notamment, destiné à un large public puisqu’en accès libre, n’en demeure pas moins précis, par exemple pour le public concerné « après décision de la CDAPH, l’ERSEH a pour mission de suivre la mise en oeuvre du projet personnalisé de scolarisation des élèves handicapés tout au long de leur parcours de formation dans le premier et le second degré (de la petite section maternelle à la fin des études secondaires) ». Précis et actualisé puisqu’il ajoute « et, depuis la rentrée 2010, les enfants handicapés admis dans les établissements médico-sociaux et notamment les élèves entrant dans les unités d’enseignement. »

Les lettres de mission sont aussi parfois « personnalisées », c’est à dire adressées aux Enseignants Référents  « Vous utilisez les outils départementaux, par exemple… », « Vous utilisez les documents retenus au niveau du département et agréés par la MDPH… », « Vous veillez à faire respecter le calendrier fixé en accord avec la MDPH quant aux demandes ou modifications du PPS ».
Cette désignation directe concerne et responsabilise d’autant plus.

Certains documents sont plus étoffés et directifs que la lettre de mission du Val d’Oise, mais pour ce département, c’est au travers des entretiens menés que j’ai pu saisir l’importance du pilotage rapproché, au moyen de réunions périodiques, de propositions de réflexions, d’échanges réguliers de courriers électroniques notamment. En effet, ces rencontres avec l’IA, l’IEN-ASH et 16 Enseignants Référents du département (entretiens auxquels nous reviendrons ultérieurement) apportent un éclairage sur la mise en œuvre de la loi 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées dans le Val d’Oise.

Au regard du contenu de ces différents entretiens, il a semblé intéressant de confronter le mode de fonctionnement du Val d’Oise avec par exemple celui des Yvelines où je connaissais une Enseignante Référente. De fil en aiguille, un questionnaire portant sur des critères de fonctionnement, modulant une inscription dans le sens des textes plus ou moins étroite, est apparu ;
Un questionnaire destiné à observer les fonctionnements mis en place dans la pratique de la fonction d’Enseignant Référent au quotidien pour percevoir d’éventuelles options privilégiées dans tel ou tel département.
Ce questionnaire a donc été adressé à tous les Enseignants Référents de France joignables par courrier électronique…

223 Enquête auprès des ER de 65 départements
’! méthodologie :
" Elaboration du questionnaire
J ai construit ce questionnaire en tenant compte des problèmes soulevés lors des entretiens (avec 16 Enseignants Référents du Val d Oise, l entretien avec l IA et l IEN-ASH du département) ainsi que la confrontation de ces réalités avec les textes, en tenant compte également des indications fournies par une Enseignante Référente des Yvelines, qui fut une interlocutrice privilégiée :
> Processus de nomination sur le poste, zones d’opacité ? Je cherchais à savoir si les procédures de nomination étaient harmonisées dans tous les départements ou s’il subsistait des sortes de cooptation plus ou moins officielles.
> Nombre d’Enseignants Référents sur le département (incidence sur les contacts entre ER et sur la proximité avec l’IEN-ASH…)
Le pilotage ne s’effectuera peut-être pas de la même façon dans un département où les Enseignants Référents sont au nombre de 4 et installés dans les locaux de l’Inspection Académique et dans un département où ils sont 83 et disséminés à travers tout le département.
> Ceux issus du second degré (les titulaires du 2CA-SH sont-ils nombreux à investir la fonction ?),
> Charge de travail (variations d’un département à l’autre),
> Lieu d’installation (« central » ? par bassin de collège ?, enjeu financier ?),
> Prise en charge des frais de déplacement
> Equipe Pluridisciplinaire d’Evaluation Centralisée (un seul lieu dans le département en général la MDPH) ou Localisées (sur plusieurs lieux à travers le département)
> Présence de l’Enseignant Référent à cette EPE (et quels enjeux ?)
> Intervention des Enseignants Référents dans les établissements médico-sociaux, hospitaliers…(dixit la loi)
> Contacts avec la MDPH (proximité, échanges, co-construction)
> Harmonisation d’outils d’évaluation des situations des élèves handicapés, et d’outils fonctionnels tels que les compte-rendus d’ESS
> Rédaction des PPS (dans les faits)
> Formations, Informations, Réunions de cadrage…
> Rencontres entre pairs pour échanges de pratiques ou autres travaux …

• « Validation » du questionnaire auprès de 2 Enseignantes Référentes du Val d’Oise 

• Envoi du questionnaire à tous les Enseignants Référents de France joignables par courrier électronique, accompagné d’une lettre explicative :

Les sites de nombreuses Inspections Académiques permettent d’obtenir les adresses mail des Enseignants Référents. J’ai donc procédé par ordre des départements de toute le France, y compris l’Outre-Mer afin d’envoyer le questionnaire à tous ses éventuels destinataires, en adressant une demande à l’IEN-ASH pour les petits départements, de façon à ne pas mettre les Enseignants Référents en porte à faux. Pour les plus grands départements, j’ai envoyé directement le questionnaire aux Enseignants Référents parce qu’il s’agissait d’une étude universitaire et non d’une demande interne à l’Education Nationale.

Certains sites d’Inspections Académiques ne communiquent pas les coordonnées mail des Enseignants Référents (ou alors je n’ai pas su les trouver), c’est le cas notamment de La Haute Corse, de la Corse du sud, de la Haute-Vienne, c’est le cas du Nord, où j’ai fait transiter ma demande par l’IEN-ASH qui a lui même répondu. Pour les départements d’Outre-Mer, je n’ai pas réussi a priori à trouver le bon site pour avoir accès aux coordonnées électroniques des Enseignants Référents.
Dans l’ensemble, hormis ces quelques départements, tous les Enseignants Référents ont été destinataires du questionnaire par courrier électronique à moins que les coordonnées aient été obsolètes ou qu’il n’ait été jugé inopportun par l’IEN-ASH du département …

Paul Blanc dénombre 1476 Enseignants Référents dans son dernier rapport sur la scolarisation des enfants handicapés. L’échantillon représenté n’a pas du tout vocation à être un reflet statistique des différentes modalités de fonctionnement, mais présente un état des lieux de pratiques existantes. Néanmoins 233 Enseignants Référents de 65 départements différents ont répondu, permettant ainsi d’approcher les fonctionnements à travers la France de façon significative.

• Dépouillement du questionnaire et organisation des informations recueillies sous forme de tableaux regroupant les principaux critères retenus.
Ces tableaux présentés en annexes soulignent des constantes bien inscrites dans le fonctionnement des Enseignants référents au quotidien, mais aussi des disparités que nous allons tenter d’analyser.

• Précisions méthodologiques :
Toutes les informations portées dans ce tableau ont été obtenues grâce aux réponses des Enseignants des 65 départements qui ont bien voulu prendre le temps de consacrer quelques minutes au questionnaire envoyé. Elles ne sont peut-être pas le reflet exact de la réalité du département, mais, et nous y reviendrons, elles traduisent la perception que ces Enseignants Référents ont de leur travail et du fonctionnement qui s’y rattache.

Pour une question de commodité de rédaction, les Enseignants Référents en charge de la scolarisation des élèves handicapés sont appelés ER dans le questionnaire et dans les tableaux récapitulatifs.

Le nombre de situations suivies indiquées par les Enseignants Référents peut faire l’objet d’une discussion. S’agit-il comme le chiffre donné par l’IEN-ASH du nombre de PPS validés effectivement en cours ? Prend-on en compte les situations en cours de validation, les accompagnements qui n’aboutiront pas à la mise en route d’un PPS ? Ce nombre inclut-il les dossiers en établissement ? Il faut prendre ces chiffres avec précaution et les considérer comme un indicateur de tendances, sans les brandir pour estimer qu’un département est plus ou moins bien loti, même s’ils recouvrent sans doute de vraies disparités.

Le nombre de réponses obtenues dans chacun des départements figure dans la case même où est nommé le département. J’ai essayé de faire une synthèse des réponses apportées pour chacun des départements. Par exemple concernant le nombre de dossiers suivis, j’ai fait figurer le chiffre le plus bas donné et le chiffre le plus haut.

Quand des Enseignants Référents du même département m’ont donné des réponses contradictoires pour ce qui concerne la localisation des EPE, je l’ai fait apparaître, de même, pour le nombre d’Enseignants Référents à un ou deux près parfois ou d’autres contradictions qui ont pu apparaître dans les différentes réponses. Ces cas de figure restent marginaux.
La dernière case du tableau est intitulée « particularités, précisions ». Elle répertorie les dispositifs, les originalités mentionnées par les Enseignants Référents quant à ce qui existe dans leur département et qui ne se retrouve peut-être pas partout.

Ces quelques remarques pour faciliter la lecture des deux tableaux récapitulatifs.
Que nous apprend la lecture de ces réponses ? Au travers de cette enquête, pouvons nous distinguer des constantes ou des disparités dans le mode de fonctionnement des Enseignants Référents de ces nombreux départements ? Et ces éléments nous renseignent-ils sur un type de pilotage départemental ou des consignes de cadrage qui seraient plus « nationales » ? Nous allons tenter d’aborder ces questions.

’! Constantes et disparités
On peut constater dans tous les départements que les Enseignants Référents sont massivement issus du premier degré. Sur les 65 départements représentés, 27 ne comptent aucun Enseignant Référent du second degré. Dans les autres départements, hormis le Rhône, où on en compte 8, ces professeurs titulaires du 2CA-SH ne sont pas légion.

Doit-on expliquer cette quasi-absence par le fait que les enseignants du premier degré voient leur formation prise en charge durant leurs heures de travail effectif, avec des périodes d’alternance formation/ terrain (400 heures de formation) alors que les enseignants du second degré doivent effectuer cette formation (150 heures de formation) en dehors de leurs heures de cours ? Doit-on aussi se poser la question de la méconnaissance de cette formation par les dits professeurs du second degré et des débouchés qu’elle est à même de leur apporter ? Doit-on enfin considérer les difficultés rencontrées par certains pour obtenir une nomination à titre définitif sur un poste d’Enseignant Référent par exemple (alors que la loi les autorise à occuper ce type de poste au même titre qu les enseignants du premier degré) ?
Toujours est-il que dans tous les départements, ces enseignants sont rares et cette connaissance apportée par des professeurs du second degré ne pourrait être que profitable à tous les acteurs entrant en jeu pour la scolarisation des élèves handicapés. Nous y reviendrons.

Comme la loi l’indique, les collèges doivent accueillir les Enseignants Référents.
Dans la réalité, c’est grandement le cas. Une majorité d’Enseignants Référents y « résident » et ceux qui ont répondu à l’enquête rapportent pour beaucoup, que les Enseignants Référents qui sont encore chez les IEN de circonscription devraient rejoindre les collèges à plus ou moins brève échéance.On peut noter quelques lieux d’implantation différents. Outre les écoles, on trouve aussi des Enseignants Référents dans les lycées, dans les lycées professionnels, dans les Inspections Académiques, dans les antennes MDPH du Conseil Général, à la MDPH même, dans les SAPAD, dans des UTAMS, ou plus surprenant dans les Landes dans une clinique ! Ces dernières implantations restent toutefois très marginales. Nous ne reviendrons pas sur les questions relevées précédemment quant au choix du lieu, notons simplement que dans les Landes, les structures d’accueil des Enseignants Référents sont très variées (écoles, collèges, lycée, lycée professionnel, EREA, MLPH, ou clinique !), qui hormis les écoles et vraisemblablement la clinique dépendent toutes du Conseil Général. Ce qui peut situer l’Enseignant Référent dans un « hors-cadre » Education Nationale pour la famille ou les partenaires qui le côtoient. La dissémination des lieux peut peut-être trouver son explication dans le fait que le département des Landes est un département très étendu en regard de la population qui y vit.

D’autre part, 40 départements sur les 65 étudiés ont fait le choix de réunir des Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation Centralisées (EPEC) à la MDPH. 14 départements ont opté pour des Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation Localisées en différents lieux du département (EPEL) et 11 pour un système où coexistent les deux types de commissions. Ce choix massif en faveur des EPEC semble corroborer l’idée que l’option de l’examen distancié de la situation d’un enfant a été privilégiée dans les 2/3 des départements. Pourtant certains départements à l’instar des Yvelines ont fait le choix récent de décentraliser ces EPE pour mieux aller à la rencontre des familles et des partenaires, d’après une Enseignante Référente des Yvelines.
Je m’interrogeais sur le fait qu’une troisième voie où les deux types d’EPE existent au sein du même département serait un compromis possible entre une distanciation excessive et un partenariat trop étroit pour certaines situations ?
Il est à noter que l’article du décret instituant l’EPE ne fait pas mention de sa localisation, même si on peut supposer que cette réunion de professionnels se tienne au sein de la MDPH .

Equipe pluridisciplinaire
Article R. 146-27.—« L’équipe pluridisciplinaire mentionnée l’article L. 146-8 réunit des professionnels ayant des compétences médicales ou paramédicales, des compétences dans les domaines de la psychologie, du travail social, de la formation scolaire et universitaire, de l’emploi et de la formation professionnelle. Sa composition doit permettre l’évaluation des besoins de compensation du handicap quelle que soit la nature de la demande et le type du ou des handicaps ; cette composition peut varier en fonction des particularités de la situation de la personne handicapée.
Les membres de l’équipe pluridisciplinaires sont nommés par le directeur de la maison départementale, qui désigne en son sein un coordonnateur chargé d’assurer son organisation et son fonctionnement.
Le directeur peut, sur proposition du coordonnateur, faire appel à des consultants chargé de contribuer à l’expertise disciplinaire.»

On pourrait supposer que le fait de distancier l’étude des situations en optant majoritairement pour des EPEC (je n’imagine pas qu’il puisse s’agir de considérations budgétaires resserrant une équipe restreinte d’intervenants experts), aurait une incidence sur la participation des Enseignants Référents à ces Equipes d’Evaluation. A savoir, les Enseignants Référents assisteraient sans doute plus facilement aux EPEL, dans un contexte de proximité à la fois géographique et partenarial. Il n’en est rien ! On trouve une grande disparité de fonctionnement à ce sujet et le fait que le département pratique les EPEC ou les EPEL ne paraît pas influer. En revanche, la hiérarchie semble aller dans le sens d’une restriction de cette présence aux EPE, peut-être en raison de l’augmentation impressionnante du nombre de demandes qui mobilise beaucoup les Enseignants Référents, peut-être pour des raisons de financement et de coût financier occasionné, peut-être aussi, comme l’évoquait l’IEN-ASH du Val d’Oise parce que si les outils qui permettent l’évaluation sont suffisamment élaborés, il n’y a pas à accompagner le dossier.

Certaines MDPH, comme dans le Maine et Loire, octroient par roulement semble-t-il le titre d’expert aux Enseignants Référents qui participent aux EPE pour des dossiers qui ne sont pas les leurs. Dans d’autres, l’Enseignant Référent peut être invité. Dans certains départements, ce peut être pour les renouvellements d’AVS, quand arrive le moment de l’orientation ou pour les réexamens.
Et enfin, il y a toutes les EPE qui voient systématiquement l’Enseignant Référent y participer.


L’article 4 de l’Arrêté du 17 août 2006 relatif aux Enseignants Référents et à leur secteurs d’intervention mentionne que l’Enseignant Référent intervient dans tous les types d’établissement, « y compris dans un établissement sanitaire ou médico-social et dans les établissements relevant du ministère chargé de l’agriculture, ainsi qu’auprès des élèves bénéficiant d’une scolarisation à domicile ou en milieu hospitalier, avec ou sans intervention du Centre national d’enseignement à distance. »
Cette mise en application de la loi au sein des différents établissements médico-sociaux par exemple a vocation à rendre plus lisible sur le long terme, pour les parents notamment, le projet de l’enfant scolarisé en Unité d’Enseignement ou en temps partagé dans un établissement « ordinaire » d’après les Enseignants Référents. C’est de fait une véritable incursion dans le fonctionnement établi de ces établissements où jusque là l’Education Nationale agissait par le biais d’un enseignant spécialisé, au sein d’une équipe de professionnels souvent dirigée par les psychologues et les médecins de l’établissement. Comme dans le Val d’Oise, en raison de l’application progressive de la loi, cette disposition n’est effective que depuis cette année, j’ai voulu voir ce qu’il en était dans les autres départements.

Globalement là encore, on peut avancer que cette incursion des Enseignants Référents dans les différents types d’établissements précédemment cités est amorcée, puisque l’on constate que dans 30 départements les Enseignants Référents ont répondu « oui », et dans 24 autres la réponse a été plus modulée mais pourrait être englobée sous le vocable de « progressivement ».
Pour beaucoup cela semble être une consigne récente de l’IEN-ASH remontant à une ou deux années tout au plus. On peut donc supposer que cette directive a été donnée aux IEN-ASH préalablement. Elle induit cependant une charge de travail supplémentaire qui s’est traduite, dans le Val d’Oise en tout cas, par l’ouverture de 9 postes d’Enseignants Référents à la rentrée 2010.

Là encore des particularités locales peuvent apparaître. Dans les Hauts de Seine par exemple, 3 Enseignants Référents travaillent uniquement en lien avec ces établissements. On peut observer aussi que pour une majorité de départements, l’intervention des Enseignants Référents et la réalité d’un véritable PPS n’est effective que pour les enfants scolarisés en Unité d’Enseignement et ceux scolarisés à l’extérieur en temps partagé. Pour les autres, c’est encore seulement un projet.

Dans les départements les plus peuplés, tels que le Rhône, les Bouches du Rhône, le Nord, le Pas de Calais, la couronne parisienne, la Gironde, la Loire Atlantique, la Haute-Garonne etc... il est fréquent de trouver plusieurs IEN-ASH qui se partagent la gestion et le pilotage des Enseignants Référents. On peut alors se poser la question d’un pilotage conjoint ou non qui peut induire le cas échéant des modes de fonctionnement légèrement différents. Un grand nombre de départements a cependant choisi (mais c’est aussi dicté par la taille du département et surtout par la densité de population) de confier la mission de pilotage des Enseignants Référents à un seul IEN-ASH.

Par contre, il y a une véritable disparité en ce qui concerne les réunions regroupant les Enseignants Référents et les IEN-ASH ou les CPC-ASH et on peut donc penser le cadrage qui en découle. Ces réunions ont souvent lieu sur une ½ journée. De deux réunions par an, une au début de l’année et une en fin d’année à la réunion mensuelle institutionnalisée, de nombreux cas de figure sont évoqués : une réunion par trimestre, une par période (c’est à dire 6 ou 7 dans l’année), voire une réunion toutes les 3 semaines. Mais il ne s’agit pas seulement de réunir les Enseignants Référents, encore faut il se préoccuper du contenu de ces réunions. Pour beaucoup, elles sont destinées à l’information, au cadrage, à la régulation, à l’harmonisation des pratiques, aux échanges. Certaines prennent la forme de groupe de travail sur des thèmes spécifiques ( application informatique de gestion de PPS, documents autour du PPS, les scolarités à temps partagés, procédure de demande d’AVS…)

Les stages et/ou formations sont encore plus disparates.
Théoriquement, « L’IEN-ASH réunit les enseignants référents du département au moins deux fois par an. Ces réunions ont pour but d’assurer la régulation du fonctionnement d’ensemble des équipes de suivi de la scolarisation. Ils veillent à la coordination des enseignants référents et à l’harmonisation départementale de leur fonctionnement, sans pour autant rechercher leur uniformisation. Ils contribuent directement aux actions de formation continue organisées annuellement pour ces personnels dans le cadre du plan académique annuel de formation. »
Dans la réalité,on trouve pêle-mêle des propositions de formation hors temps scolaire, des formations proposées par la MDPH, des rencontres avec les partenaires, des incitations à aller assister à des conférences ou à des séminaires, des formations proposées uniquement aux Enseignants Référents qui prennent leur fonction, des séances d’analyse de pratique, des interventions de directeurs d’Etablissement spécialisés, un stage départemental spécial Enseignants Référents, des visites d’ITEP, d’IME etc., des séminaires annuels sur 2 jours à thème (ex : l’autisme) . On peut souligner que ces propositions de formation sont évoquées par les Enseignants Référents sur une quinzaine de départements seulement…

Les rencontres entre Enseignants Référents ou tout au moins les contacts, se font de façon beaucoup plus informelle, d’une manière générale. Ces rencontres sont rarement institutionnalisées, mais sont mentionnées dans de nombreux départements.

Si l’on s’attache à ce que l’on peut considérer comme des outils de travail de l’Enseignant Référent, il est frappant de constater un véritable contraste entre les différents types d’outils. 41 départements sur les 65 concernés ne disposent pas d’un outil commun pour évaluer les besoins de l’enfant handicapé dans le cadre de sa scolarité. Ce qui est aussi noté par Paul Blanc dans son rapport : « confrontées à une forte pression de la demande, les MDPH sont en difficulté pour évaluer les besoins et assurer l’égalité de traitement des enfants handicapés, faute de moyens et d’outils adaptés. ». Que ce soit le Recueil d’Observations en Milieu Scolaire (REOMS) ou le Guide d’Evaluation des Besoins en situation scolaire (GEB) ou d’autres outils encore, établis comme les Enseignants Référents le précisent conjointement par les Enseignants Référents, l’IEN-ASH et la MDPH, ces outils semblent encore peu développés. Par contre, les trames, modèles, et autres documents harmonisés pour établir les comptes-rendus des Equipes de Suivi de Scolarisation sont légion, puisque 52 départements semblent posséder ce type de document.

Comment expliquer un tel décalage ? Certes la rédaction des comptes-rendus d’ESS est le lot quotidien des Enseignants Référents, alors que l’évaluation de la situation se situe en amont et les Enseignants Référents déjà engagés dans le suivi des situations n’ont peut-être pas le temps nécessaire de s’y pencher plus avant. Ce point aurait mérité un éclaircissement qu’il ne nous sera pas possible de mener dans l’immédiat.

L’Equipe Pluridisciplinaire d’Evaluation de la MDPH peut accueillir en son sein un ou plusieurs enseignants spécialisés chargés, entre autre, de préparer et d’animer les Equipes Pluridisciplinaire d’Evaluation (EPE). Ce sont ces personnels (appelés dans le Val d’Oise coordinateur des EPE, qui présentent les dossiers des enfants suivis par les Enseignants Référents ou en passe de l’être. Afin d’appréhender quel était la teneur de la relation partenariale qui liait ces « coordinateurs MDPH » et les Enseignants Référents qui leur transmettait leurs dossiers, j’ai demandé aux Enseignants Référents d’indiquer la fréquence de leurs contacts. Il apparaît qu’on trouve une grande variabilité de fréquence. Les courriers électroniques et les appels téléphoniques sont cités par quasiment tous les Enseignants Référents. Les mails permettant un contact facile apparaissent d’un usage « illimité », les appels téléphoniques sont décrits par nombre d’Enseignants Référents comme fréquents. Par contre les rencontres de visu offrent une palette de pratiques étendue, les réponses allant de « jamais » à « à volonté ». Dans deux départements particulièrement, la communication Enseignants Référents/MDPH s’avère a priori difficile. Mais dans beaucoup d’autres les rencontres sont soit institutionnalisées (deux fois par mois, une fois par mois, une fois par trimestre, 7 ½ journées par an ou une fois par an), soit en fonction des besoins, sans que cela paraisse poser problème.Tous ceux qui assistent aux EPE rappellent bien sûr qu’ils peuvent voir leur coordinateur MDPH à cette occasion. Certains Enseignants Référents vont déposer leurs dossiers à la MDPH et en profitent pour le rencontrer. Ces contacts, même s’ils ne font pas toujours de visu permettent notamment de faire « descendre et monter » l’information.

Pour en terminer avec les constantes et les disparités que l’on peut retrouver dans les fonctionnements, penchons nous un instant sur la rédaction des PPS qui, dans les textes, incombe à la MDPH. Seuls 24 départements sur les 65 semblent être en accord avec la loi sur ce point. Pour 26 d’entre eux, le PPS est constitué par la notification de la MDPH, le compte-rendu de l’ESS ou la mise en œuvre du PPS rédigés par l’Enseignant Référent. Cette solution est adoptée, faute de temps à consacrer à une véritable rédaction, la pression du nombre aidant.
Un formulaire MDPH avec cases à cocher est mentionné. Pour un autre département encore, le médecin de la MDPH rédige les PPS pour les cas délicats, sinon ce sont les notifications et les comptes-rendus qui en tiennent lieu. 3 départements semblent ne pas avoir de document PPS…

Comment interpréter ces rédactions de PPS faîtes d’amalgame de plusieurs documents, faute de mieux ? Si l’on se base sur le récent rapport de Paul Blanc « la faiblesse et l’extrême hétérogénéité des moyens et des outils d’évaluation ont des conséquences négatives sur la prise en charge des enfants handicapés. Le contenu des projets personnalisé de scolarisation (PPS) se révèlent ainsi extrêmement variables, et se résument souvent à des notifications administratives, sans description du projet individuel de l’enfant. »

Il ne s’agit pas là de chercher des responsabilités, mais juste de procéder à un constat de ce qui transparaît. Nous considèrerons plus tard l’évolution globale de la situation à travers le prisme des Enseignants Référents.

Il nous faut à présent, avant de nous focaliser sur l’exercice du métier vécu par les Enseignants Référents dans le Val d’Oise, recenser et questionner les particularités ou les dispositifs de certains départements « remarquables » au sens où ils sont d’une façon ou d’une autre dans un fonctionnement singulier :

Dans certains départements, ce sont les Enseignants Référents qui recrutent AVS et EVS et les gèrent. Une tâche qui ne leur incombe pas au sens de la loi.

Signalons aussi que dans l’Orne les Enseignants Référents affecteraient et rédigeraient les affectations en CLIS.

Création en 2008 de l’ADER 13 (Association des Enseignants Référents des Bouches du Rhône), puis en 2011 de l’ADER 33 en Gironde, et projet d’une ADER 78 dans les Yvelines.
« Apparue avec la loi du 11 février 2005, cette nouvelle fonction fait des enseignants spécialisés qui l’exercent des acteurs centraux de la scolarisation des élèves handicapés.
La mise en place progressive de la loi du 11 mai 2005 est complexe, tout d’abord par le sujet auquel elle s’adresse. Les nombreux partenaires concernés (administrations d’Etat, collectivités territoriales, associations…) ont par ailleurs chacun leurs logiques, leur histoire, leurs habitudes, leurs intérêts.
C’est à des objectifs communs que la loi les appelle. La tâche est donc complexe. Elle l’est d’autant plus qu’elle suppose des changements de mentalités.
La représentativité de l’ADER13 en fait un partenaire capable de contribuer aux multiples échanges, confrontations d’idées, réflexions qui président à la mise en place de cette loi sur le terrain en développant des prises de position éclairées, fruit d’un travail collectif. Les relations que l’ADER13 développent régulièrement avec des enseignants référents des autres départements enrichissent sa réflexion.
Serviteur de l’Etat de droit, c’est dans le respect des textes mais aussi dans le respect de chacun des partenaires concernés que les enseignants référents des Bouches du Rhône entendent exercer leur mission au profit des élèves handicapés et de leurs familles. »
Cette association regroupe presque tous les enseignants Référents du département, ce qui permet une réflexion commune sur l’exercice du métier et des échanges dans un cadre hors de l’institution scolaire en tant que telle. Il faudrait une étude plus approfondie de ses contours et de ses objectifs pour savoir comment elle se situe par rapport à une démarche identitaire comme les associations des personnels des Réseaux d’aides Spécialisés (RASED), ou à une démarche « syndicale » de représentation.

A noter aussi la mise en place d’un « PADYS » (protocole d’accueil pour enfants « dys », sauf dyspraxiques) à la rentrée 2011 dans les Pyrénées Atlantiques pour éviter l’aiguillage systématique de ces enfants vers la MDPH et par conséquent alléger si possible le nombre de situations des Enseignants Référents.

Certains départements comme le Calvados (sous le vocable Pôle Pour le Handicap), Paris ou encore le Bas-Rhin semblent avoir conservé le dispositif des Enseignants Itinérants qui évaluent les situations, conseillent les enseignants sur les pédagogies ou sur les matériels adaptés. Ce dispositif complémentaire permet un meilleur accompagnement des enseignants et des enfants dans leur classe, au plus près des difficultés quotidiennes.

Dans l’Académie de Rennes, un logiciel concernant les AVS de la demande à la fin du contrat est en cours de réalisation au Rectorat.

Une « valise » de l’enseignant Référent est proposée dans l’Aveyron avec des exemples de courriers type, des fiches d’évaluation, etc…, il existe aussi un Vade-mecum de l’Enseignant Référent dans le Haut-Rhin.

Ces départements ne sont sans doute pas les seuls à proposer aux Enseignants Référents des outils de fonctionnement harmonisés « clé en main ».
En Haute-Garonne un outil informatique « gestion du PPS » de type base de données, facilite l’échange d’informations lorsqu’un élève change de secteur ou jpour prévoir les affectations de personnel dans le cadre de la cellule AVS.
La Meurthe et Moselle dispose également d’une base de données informatique du même type, de même que l’Oise qui propose aux Enseignants Référents un Guide du Mandatement électronique établi par la responsable du pôle Enfance de la MDPH en collaboration avec l’équipe d’Enseignants Référents et l’IEN-ASH, revu chaque année, contenant PPS et base de données…
Une Enseignante Référente de Haute-Savoie signale aussi la mise en place d'une base de donnée ASH (approuvée par la CNIL)  accessible par les Enseignants Référents, l'IEN-ASH, la coordonnatrice des Enseignants Référents et la responsable des contrats AVS et EVS de l'IA, qui facilite considérablement la vie des Enseignants Référents, évitant la multiplication des enquêtes qui leur sont demandées.

Il faut également mentionner le site de l’Inspection Académique de la Seine et Marne et plus particulièrement le Guide Départemental pour la Scolarisation des Elèves Handicapés qui s’avère être extrêmement bien alimenté en documents pour la « pratique » en accès libre.

Tous ces outils ou solutions destinés à aider les Enseignants référents et par delà même à favoriser la scolarisation des enfants handicapés apparaissent sous forme d’initiatives locales ou régionales, mais ne semblent pas avoir d’existence nationale.


On pourrait aussi se poser la question de ces nombreux départements où sont mentionnés des Enseignants Référents issus de l’Enseignement Privé, mais qui sont pilotés par les IEN-ASH du département en question. Quand ces Enseignants Référents « privés » n’existent pas, ce sont les Enseignants Référents « publics » qui se chargent des PPS dans les établissements privés sous contrat ?

En conclusion on pourrait tout de même dégager un nombre de constantes de fonctionnement qui se retrouvent à travers une majorité des départements représentés : les Enseignants Référents sont majoritairement issus du premier degré, ils sont implantés dans les collèges et ont pour la plupart un seul IEN-ASH qui cadre leurs actions (sauf quelques grands départements). Le travail en établissement médico-social est amorcé de façon significative pour une majorité d’entre eux. De même une majorité de départements ont opté pour des EPEC, mais ne possèdent pas d’outil harmonisé pour évaluer la situation de l’enfant. Par contre ils ont élaboré souvent de façon conjointe avec la MDPH un document leur permettent d’établir le compte-rendu d’ESS. Une dernière constante à relever dans les modes de fonctionnement serait sans doute le peu de formations proposées à l’échelle de tous les départements (on recense seulement 15 départements où les Enseignants référents font état de ces formations).

Au chapitre des disparités, on peut noter que la rédaction des PPS rencontre des bonheurs et des auteurs très variés. Les Enseignants Référents sont loin de connaître le même sort en matière de fréquence des réunions de pilotage.
Les contacts avec le coordinateur MDPH sont aussi très variables selon les départements.
En ce qui concerne la prise en charge des frais de déplacement occasionnés par les nombreux déplacements des Enseignants Référents, on peut trouver là encore une disparité évidente. Certains Enseignants Référents sont défrayés par le Conseil Général uniquement, d’autres par l’Education Nationale uniquement, d’autres par le Conseil Général (CG) pour les ESS et pour les réunions à la MDPH, mais par l’Education nationale pour des réunions avec des IEN. Dans certains départements au contraire, c’est l’Education Nationale qui rembourse les frais de déplacement liés aux ESS et le CG, ceux liés aux Equipes Pluridisciplinaires…Sans compter les départements ou jusqu’en Janvier c’est l’Education Nationale qui prend encharge puis pour la fin de l’année le CG…Etc. Peut-être cette grande diversité est-elle le fruit de négociations initiales locales. Toujours est-il que les Enseignants Référents soulignent la grande réactivité des Conseils Généraux par rapport à l’Education Nationale en matière de remboursement.


J’ai volontairement abandonné le dépouillement du questionnaire concernant le recrutement et la nomination sur un poste d’Enseignant Référent. Soit ma question n’était pas claire, soit les réponses étaient trop évasives et je n’ai pas la certitude effective que toutes les nominations s’effectuent par voie du mouvement départemental. Je préfère donc n’en tirer aucune conclusion.

Plusieurs Enseignants Référents m’ont fait remarquer qu’il manquait une question sur les AVS ou sur le lien avec le coordinateur des AVS, les formulaires de demandes d’AVS etc. C’est exact, mais je ne mesurai pas à quel point l’augmentation de demande d’AVS était exponentielle et transitait par l’Enseignant Référent…Sans compter les éventuelles rencontres Enseignants Référent et AVS intervenant sur son secteur… 
« Face à l’augmentation très importante du nombre d’élèves accompagnés par un AVS-I, les pouvoirs publics peinent aujourd’hui à répondre à la demande », (l’augmentation du nombre des AVS-Co du fait de l’augmentation du nombre de structures CLIS et ULIS est aussi importante mais n’impacte pas tant le travail des Enseignants Référents). En effet si l’on se réfère encore au rapport de Paul Blanc datant du mois de mai, entre 2006 et 2010 le nombre total d’emplois AVS-Co, AVS-I et EVS compris a augmenté de 127%.

J’ai recensé un certain nombre de particularités départementales, mais je me dois aussi de signaler des réponses qui ont débordé du cadre.
Sur les 233 réponses reçues, à un moment ou à un autre du questionnaire, près d’un quart d’entre elles ont fait état du nombre croissant de demandes envers la MDPH et de fait, de la difficulté pour les Enseignants Référents de continuer à assumer une mission de qualité auprès des familles et des partenaires ; alors que cette question ne figurait pas dans l’enquête.
Il est exact que le nombre d’Enseignants Référents a considérablement augmenté depuis la création de la fonction en 2005, pour suivre l’augmentation des demandes à la MDPH, mais cette augmentation est-elle suffisante pour absorber le nombre croissant de demandes ? Le nombre d’enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire (y compris CLIS et ULIS) a augmenté d’un tiers depuis 2005, mais dans le même temps le nombre de postes d’Enseignants Référents n’a lui augmenté « que » de 18,6%.

Après avoir essayé d’approcher au plus près la définition du rôle dévolu aux Enseignants Référents et les déclinaisons qui en découlent, il apparaît opportun d’essayer de rentrer dans l’exercice du métier tel qu’il est pratiqué, ressenti, appliqué, exécuté et vécu.
3 L’exercice du métier
31 Cadre théorique

Le travail de recueil et d’analyses des données suivant s’inspire de la démarche suivie par Anne Barrère notamment dans deux de ses ouvrages ; Ouvrages où elle entreprend l’analyse des pratiques des enseignants du second degré pour le premier, des chefs d’établissement pour le second, la manière de s’approprier le contexte et de gérer les injonctions. Rappelons simplement qu’Anne Barrère s’inscrit clairement dans le registre de la sociologie interactionniste. Laquelle « saisit » le social à partir des interactions entre les individus.

Dans le premier ouvrage, elle s’essaie à « approcher l’unité et la diversité des enseignants à partir de leur manière de faire, de dire et de vivre ce qui est, jour après jour leur travail ». Pour ce faire elle s’inscrit dans le projet « d’une sociologie compréhensive, qui donne toute sa place aux épreuves subjectives des acteurs, dans la mesure où elle les socialise et les lit en articulation avec les évolutions institutionnelles. »

Dans le second ouvrage, consacré aux chefs d’établissements, elle s’attache à « comprendre les contraintes et les opportunités qui, au-delà des personnes, structurent les organisations. » Elle se focalise sur le couple chef d’établissement / enseignants et elle tente d’analyser et d’éclairer les tensions et les conflits entre les différentes zones d’action. Mais « il s’agit de le faire toujours en comprenant comment les individus façonnent et refaçonnent sans cesse les tâches qu’ils sont censés effectuer, non seulement parce qu’ils les réalisent dans des contextes spécifiques, mais aussi parce que ces tâches ont pour eux des valences subjectives différentes et leur procurent des satisfactions ou des difficultés particulières. »

Pour entreprendre ce type d’analyses, dans les deux ouvrages, elle a recours à une méthodologie similaire. Elle effectue une relecture attentive des résultats quantitatifs des enquêtes menées par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), et surtout elle mène sur la durée d’une année scolaire des entretiens semi-directifs des différentes populations qu’elle souhaite étudier. Selon ses objectifs, elle met en place des dispositifs supplémentaires : des groupes de discussion avec les enseignants (dans le premier ouvrage) ou un portrait un peu plus serré d’un établissement en particulier et de ses acteurs principaux (dans le second ouvrage). Pour rendre compte de ses recherches, elle regroupe sous des rubriques, différents aspects de ses analyses en en dégageant les caractéristiques saillantes, en les articulant, pour mener à bien son « portrait de groupe », dans le premier ouvrage et son « tableau vivant des chefs d’établissement » dans le second.

C’est dans cette démarche que nous tenterons modestement de mettre nos pas, afin de rendre compte des caractéristiques saillantes propres aux Enseignants Référents dans le Val d’Oise, telles que les témoignages les font apparaître ; et à ce cadre d’analyse que nous nous efforcerons de nous affilier.

311 méthodologie

L’enquête proprement dite est constituée d’un questionnaire adressé aux 47 Enseignants Référents du Val d’Oise. Ce questionnaire à visée principalement morphologique cherche à cerner leur trajectoire professionnelle antérieure et les motivations qui les ont conduites à ce poste. Tout en préservant l’anonymat des Enseignants Référents, il est destiné à recueillir des informations sur leur sexe, leur âge, leur ancienneté générale de service, leur ancienneté dans la fonction, leur spécialisation antérieure et d’éventuels autres diplômes ou qualification… Autant de données qui nous feront approcher la réalité de ce groupe de professionnels unique.

40 des 47 Enseignants Référents ont répondu, par courrier ou par courrier électronique. Ce qui, sans constituer la totalité du groupe, représente un échantillon suffisamment important pour que nous le qualifiions de représentatif. Un tableau récapitulatif de toutes ces informations figure dans les annexes, numérotant les réponses au questionnaire de 1 à 40.
D’autres part, 16 Enseignants Référents et 1 ex Enseignant Référent ont accepté de se prêter à un entretien semi-directif d’une durée d’environ une heure, voire deux pour certains, portant sur les différents aspects de leur travail au quotidien proprement dit, abordant aussi bien l’organisation, les contacts, les outils… Nous tenterons au travers de différentes rubriques d’en traduire l’essentiel.

Parmi les Enseignants Référents sollicités, aucun n’a décliné la proposition, même s’il a fallu, compte tenu de leur charge de travail, prévoir les rendez-vous suffisamment en amont. Les 3 Enseignants Référents intervenant sur mon secteur de RASED m’étaient connus (sans plus). J’ai également interrogé une amie qui fait partie de ce groupe. Là encore, la liste des entretiens numérotés figure en annexe. Cependant, dans un souci de préserver l’anonymat (excepté pour l’Enseignante Référente issue du second degré puisqu’il n’y en qu’une), les propos sont référés à leur numéro d’entretien sans autre précision de lieu ou de personne.

Il sera toutefois possible de croiser des propos avec des caractéristiques de personnes, disponibles grâce au premier questionnaire, afin de référer une éventuelle interprétation à un cursus professionnel, tant que ce procédé ne permet pas d’identifier la personne.

Enfin, pour compléter ce dispositif et apporter un regard extérieur sur la fonction d’Enseignant Référent telle qu’elle est perçue et comprise par ses éventuels partenaires, j’ai rencontré un certain nombre d’acteurs potentiellement amenés à croiser leur route professionnelle, dont les entretiens sont eux aussi référencés en annexe et numérotés.
Ces entretiens individuels ont pu avoir lieu avec un directeur de CAMSP, une directrice d’IME, un directrice de CMPP, deux inspecteurs de l’Education Nationale chargés de circonscription du premier degré, un médecin scolaire, une directrice d’école maternelle, une directrice d’école élémentaire, une enseignante d’école maternelle, une enseignante d’école élémentaire, une psychologue scolaire membre d’une EPEL, une autre psychologue scolaire, une conseillère d’orientation psychologue, un professeur de collège, deux AVS, deux mamans d’enfant handicapé scolarisé en milieu ordinaire, deux enseignants chargés de l’aide à dominante pédagogique (poste E de RASED).

Les quelques questions posées étaient toujours les mêmes, à savoir « A quoi sert un Enseignant Référent ? Quelles sont les relations professionnelles que vous entretenez avec lui ? A quelle occasion le rencontrez-vous ? »
Il aurait fallu pour compléter ce panorama pouvoir avoir accès à un chef d’établissement du second degré, mais ceux auxquels je me suis adressée, n’ont pas donné suite.

32 Portrait de groupe avec dames : Une monographie sur le Val d’Oise

321 Un poste majoritairement féminin

Détail qui n’en est peut-être pas un, les postes d’Enseignants référents du Val d’Oise attire plus les femmes que les hommes. 3 hommes seulement pour 44 femmes (même si je n’ai pas eu tous les questionnaires en retour, cela m’a été confirmé lors des entretiens individuels). 3 sur 47, c’est tout de même une proportion féminine bien importante. Si l’on rapporte ces chiffres à la répartition hommes/femmes des enseignants du premier degré, on se retrouve à peu près dans le même cas de figure, voire avec une représentation féminine encore plus conséquente :
Personnels de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur par type d'établissement(1) : à partir de 2008, les enseignants du Cned sont comptabilisés avec les enseignants du premier ou du second degré public.(2) : non compris les personnels de la Recherche et de Jeunesse et Sports.Champ : France.Source : Depp.Au 31 janvier 2009Au 31 janvier 2010Effectifsdont femmes (en %)Effectifsdont femmes (en %)Enseignement scolaire du 1er degré public (1)321 73981,3323 44581,5Enseignement scolaire du 2ème degré public (1)393 86057,5389 00857,6Formations supérieures (y c. enseignants en IUFM)62 14137,074 08536,7Stagiaires des établissements de formation21 00271,117 50574,4Non enseignants 174 83971,7183 24871,6Total du personnel du secteur public (2)973 58167,0987 29166,8Enseignement du 1er degré privé46 14090,945 48391,0Enseignement du 2ème degré privé95 52165,794 97165,8Total des enseignants des classes sous contrats du secteur privé141 66173,9140 45474,0
En effet dans l'enseignement public, il y a quatre femmes pour cinq enseignants dans le premier degré et moins de trois sur cinq dans le second degré. À ce niveau d'enseignement, les répartitions sont très différentes selon les corps. On compte un nombre équivalent de directeurs et de directrices, mais 32,5% de femmes chez les IEN, et seulement 30.8% chez les personnels de direction du second degré.

On sait que, dans l’Education Nationale comme ailleurs, où pourtant les femmes sont surreprésentées, leur proportion diminue au fur et à mesure que l’on monte dans les postes à responsabilités et la hiérarchie. On pouvait supposer que les postes d’Enseignants Référents attireraient un nombre d’hommes plus important compte tenu des fortes responsabilités qui pèsent sur eux. Et pourtant, c’est peut-être sans compter sur l’effet « mobilité horizontale » que représente une arrivée sur ce poste. Jusqu à cette année, les Enseignants Référents ne percevaient aucune gratification supplémentaire (ils doivent depuis 2010/2011 recevoir une prime de 900 ¬ par an).
L Enseignant Référent, s il est partenaire de nombreux interlocuteurs et doit composer dans différents champs, y compris hors de l’Education Nationale, n’a aucun pouvoir en tant que tel. « L’enseignant référent se place constamment en position d’aide et de conseil, sans positionnement hiérarchique, vis-à-vis des directeurs d’écoles, de l’équipe de direction des établissements publics locaux d’enseignement, des établissements privés sous contrat ou des établissements de santé ou médico-sociaux, des enseignants -spécialisés ou non- qui ont en charge l’élève handicapé, en vue de leur apporter toute précision utile à sa scolarité, notamment en ce qui concerne son parcours et ses besoins scolaires, tels qu’ils ont été définis par l’équipe pluridisciplinaire de la maison départementale des personnes handicapées. »  Cette caractéristique peut-elle influer sur une relative désaffection des hommes pour ce type de poste ?

322 Des origines communes

Sachant que pour devenir Enseignant Référent il est nécessaire d’être titulaire d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH pour le premier degré et d’un 2CA-SH pour le second degré, on pouvait supposer que les options représentées au sein du groupe serait peut-être en lien avec différents types de handicap. Voyons ce qu’il en est :

23 sont titulaires d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH E
6 parmi ces 23 ont également un CAPA-SH D
1 parmi ces 23 a également un DEPS (Diplôme d’Etat de Psychologue Scolaire)
1 parmi ces 23 est également titulaire d’un CAPA-SH G

5 sont titulaires d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH G
1 parmi ces 5 est également titulaire d’un CAPSAIS E comme nous l’avons vu

9 sont titulaires d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH D
Et donc 6 parmi ces 9 ont également un CAPSAIS E comme nous l’avons vu

3 sont titulaires d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH F

2 sont titulaires d’un CAPA-SH C

3 sont titulaires d’un CAEI

2 sont titulaires d’un diplôme de psychologue

1 est titulaire du 2 CA-SH C

Le total étant supérieur à 40 puisque 9 Enseignants Référents possèdent une double spécialisation. Nous découvrons ainsi que parmi les 40 Enseignants Référents qui ont répondu au questionnaire, 23 sont titulaires au moins d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH E. Parmi ceux-ci, 6 à la suite de leur CAPSAIS E, ont obtenu un CAPA-SH D et 4 de ces 6 là, ont été amenés à passer le CAPA-SH pour pouvoir conserver en leur temps le poste d’Enseignant Itinérant qu’ils occupaient.
Si l’on ajoute à ces 23 titulaires d’un CAPSAIS ou d’un CAPA-SH E, les 5 titulaires CAPSAIS ou d’un CAPA-SH G, on arrive à un total de 28 représentants issus des RASED au sein de la population d’Enseignants Référents.

Les options plus directement liées au Handicap sont même sous-représentées si l’on considère aussi que parmi les titulaires d’un CAPSAIS ou CAPA-SH E, 6 sont aussi titulaires de l’option D, il ne reste plus ensuite que 2 titulaires d’un CAPA-SH C, 1 titulaire du 2CA-SH C et 3 titulaires d’un CAPSAIS ou CAPA-SH D.

Les autres origines des Enseignants Référents du Val d’Oise en terme de spécialisation sont peu représentées, puisqu’il y a seulement 3 titulaires du CAPSAIS ou CAPA-SH F, 2 psychologues et enfin 3 titulaires d’un CAEI.

7 des titulaires d’une spécialisation E ou G exercent la fonction d’Enseignant Référent depuis 2 ans. Cette date correspond à la suppression de 43 postes RASED dans le Val d’Oise et l’on peut rapprocher les deux faits, d’autant plus que si l’on observe la liste des candidatures à un poste d’Enseignant Référent, on note une nette augmentation en 2009. Il y a donc 32 candidatures en 2009 alors que l’on en dénombrait une quinzaine l’année précédente, en 2010 le nombre de candidatures chutent à 16 pour remonter à 26 en 2011 où 43 suppressions de postes E et G en Rased sont à nouveau annoncées.
Sur ces 26 candidats on compte 12 Titulaires du CAPSAIS E et 5 du CAPSAIS G, soit 17 issus des RASED. Les autres options constituant la part restante.

Et en effet, plusieurs réponses au questionnaire mentionnent clairement cette incertitude concernant l’avenir des RASED comme une des motivations qui ont amené les répondants à demander un poste d’Enseignant Référent :
Réponse questionnaire 10 « Les annonces gouvernementales m’ont déstabilisée et j’ai voulu envisager d’autres possibilités ».
Réponses questionnaire 18,19 et 30 « les modifications envisagées dans les Rased, inquiétude quand à l’avenir des postes E ».
Réponses questionnaire 20 et 36 « suppression poste E »
Réponses questionnaire 31 et 35 « menaces sur les postes G ».

Les réponses questionnaire 4, 9, 11, 22 et 27 mentionnent, elles, clairement la suppression des postes d’Enseignants itinérants (il en restait 6 jusqu’en 2009), comme la raison du changement de poste. Rappelons que, comme pour tout enseignant dont le poste est supprimé, ces Enseignants Itinérants étaient prioritaires et donc avaient la possibilité de postuler sur un des 9 postes d’Enseignants Référents qui ont été créés à la rentrée 2011. Il n’y a donc plus de doute qu’en Val d’Oise, la suppression d’autres postes de l’ASH alimente le vivier des Enseignants référents.

On peut peut-être aussi se demander si les options plus directement liées au handicap sont sous-représentées dans la population d’Enseignants Référents du Val d’Oise, cela pourrait être aussi parce que proportionnellement jusqu’ici le nombre de postes des RASED étaient supérieurs au nombre de postes des autres options. Puisque sans entrer dans le détail, il y avait 62 Clis à la rentrée 2010, 31 ULIS, etc. aller questionner les chiffres plus finement nous apporterait la réponse, mais c’est une donnée que nous n’avons pas à l’heure actuelle et qu’on ne peut dons pas exploiter. (Combien de postes option A, B, C, D en regard des postes E, F, G ?)

323 Des qualifications supplémentaires et des parcours riches

Pour compléter ce tableau et avant de chercher à l’interpréter, arrêtons nous un instant sur les autres diplômes détenus. En plus de ces spécialisations propres à l’ASH, 14 Enseignants Référents ont d’autres diplômes :

1 Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Instituteur ou de Professeur des Ecoles Maître
Formateur (CAFIPEMF)
1 Diplôme d’Etat d’Educatrice de jeunes enfants
1 diplôme d’Etat d’Assistante de Service Social
1 licence de psychologie
1 master de Sciences de l’Education
1 licence d’Arts Plastiques
1 maîtrise de Littérature anglaise et américaine
1 maîtrise de Psychologie
1 DESS de Psychologie clinique et de psychopathologie
1 DEUG d’Allemand
1 maîtrise de Droit Privé
1 licence de Sciences Economiques
1 maîtrise de Sciences de l’Education et 1 DU de Neuropsychologie
1 diplôme d’ingénieur et 1 doctorat de SVT.

Les Enseignants Référents du Val d’Oise qui n’ont eu qu’un type d’affectation dans l’ASH avant d’occuper cette fonction sont moins nombreux que les autres. On peut effectivement en trouver quelques uns qui ont passé 12 ans en SEGPA ou 13 ans en Rased d’affilé, mais la majorité des cursus montre plusieurs expériences dans différents domaines de l’ASH sinuant entre différentes options et fonctions ou pour certains occupant un poste de CPC-ASH ou un poste de mission de coordination des CAPA-SH ou encore un poste de faisant fonction de directeur d’établissement spécialisé.

Ces quelques précisions pour nous amener à un constat : Les Enseignants Référents du Val d’Oise sont des gens expérimentés, rompus aux rouages du fonctionnement de l’ASH. Pour une part non négligeable (14), ils possèdent un diplôme de l’Enseignement supérieur, témoignant de leur capacité à s’adapter à des situations nouvelles et à évoluer dans leur parcours professionnel, même si cette mobilité n’est pas forcément synonyme de progression hiérarchique.

324 Un âge certain

Parmi les Enseignants Référents enquêtés du Val d’Oise :
4 ont entre 35 et 40 ans
7 ont entre 41 et 45 ans
14 ont entre 46 et 50 ans
12 ont entre 51 et 55 ans et
3 ont entre 56 et 60 ans

La plus jeune des Enseignants référents recensés a 36 ans et la plus vieille 57. La moyenne exacte de l’âge des Enseignants Référents du Val d’Oise est de 50 ans. Ce qui semblerait plutôt en faire un poste de fin de carrière a priori. Mais il faut considérer que la majorité d’entre eux se situe dans la fourchette 46 à 55 ans et ont peut-être une perspective d’évolution de carrière pour certains, ou au moins pour les 14 âgés de 46 à 50 ans. Il n’en reste pas moins que cela vient confirmer notre constat précédent. Au trois quart âgés de 41 à 55 ans, ce sont tous des professionnels expérimentés. On n’arrive pas sur ce type de poste sans avoir fréquenté plusieurs facettes de l’ASH.

D’ailleurs, il reste 4 anciens secrétaires de CCPE parmi ce nouveau groupe. Nous aurons l’occasion d’aborder ultérieurement la façon dont ce changement de fonction a pu être vécu, mais pour l’heure, ces quelques personnes encore titulaires du CAEI témoignent de l’adaptabilité « contrainte » aux évolutions du système éducatif.

325 Un poste où l’on s’installe ?

La fonction elle-même est relativement récente et l’évolution du statut de secrétaire de CCPE à celui d’Enseignant Référent s’est opérée progressivement au fur et à mesure que les structures s’adaptaient à la loi de 2005. Les Enseignants Référents enquêtés, sont-ils anciens dans la fonction ? Y a-t-il un « turn over » important. « Non », nous laisse entendre l’IEN-ASH, mais regardons les données en notre possession d’un peu plus près.
5 Enseignants Référents occupent le poste depuis sa création (6 ans)
1 Enseignant Référent occupe le poste depuis 5 ans
5 Enseignants Référents occupent le poste depuis 4 ans
10 Enseignants Référents occupent le poste depuis 3 ans
12 Enseignants Référents occupent le poste depuis 2 ans
12 Enseignants Référents occupent le poste depuis 1 an

Il y avait 27 postes d’Enseignants Référents en 2007/2008
36 postes en 2008/2009 et
45 postes en 2010/2011
Un accroissement sensible du nombre de postes par deux fois.

Il nous est difficile au regard des seuls chiffres d’affirmer que le poste d’Enseignant Référent est un poste où l’on s’installe dans la durée.

Néanmoins, on peut observer que les 6 Enseignants Référents les plus anciens, ont été secrétaires de CCPE ou de CCSD et se sont inscrits dans la démarche de changement de leur fonction. Ils constituent globalement la frange la plus âgée du groupe et l’on peut supposer que leurs collègues sont progressivement partis en retraite…appelant de nouveaux postulants.

Les 15 Enseignants Référents en poste depuis 3 ou 4 ans évoquent leur prise de fonction suite à une création de poste, une redéfinition du secteur ou à un départ en retraite. Parmi ceux arrivés à la rentrée 2009, plusieurs font état de la suppression de leur poste en RASED et d’autres de la menace d’une suppression qui les a décidés à franchir le pas.

Il faut également prendre en compte la création de 9 postes à deux reprises, qui a amené à chaque fois, une nouvelle vague d’Enseignants Référents, dont les Enseignants Itinérants dont les postes avaient été supprimés.

Pour pouvoir tirer des conclusions de ces évolutions, il faudrait connaître le nombre de départ en retraite par année et les mettre en relation avec les « arrivées », il faudrait aussi savoir ce que deviennent les Enseignants Référents qui quittent leur fonction. Mais excepté pour 2 ou 3 situations, il nous a été difficile de collecter ces informations. Certains, après plusieurs années d’exercice, tentent de devenir Directeur d’Etablissement Spécialisé, une d’entre eux a accepté une mission hors Education Nationale, une autre a exercé pour un temps en ULIS puis est revenue prendre son poste d’Enseignante Référente. Ces quelques cas ne nous permettent pas une lecture à l’échelle du groupe. On peut tout de même noter que seule, une personne a mentionné qu’elle ne souhaitait pas renouveler l’expérience de ce poste qu’elle occupait au titre de faisant fonction en 2010/2011.

D’après les questionnaires, 5 personnes se sont signalées comme occupant ce poste au titre de faisant fonction en 2010/2011. Ce qui représente tout de même un peu moins de 11% des postes. Pour la rentrée 2011, on peut répertorier 5 appels à candidatures concernant des postes vacants disséminés à travers le département et 2 appels concernant des postes susceptibles de l’être. Pas de changement essentiel donc par rapport à ce qui semble être une situation habituelle.

On peut donc parler d’un « turn-over » plutôt relatif sur ce type de poste, mais comme nous l’avons expliqué, il faudrait entrer en possession d’informations plus précises pour pouvoir affirmer cela plus avant. Trop de paramètres interviennent : départs en retraite, prise de fonction sur un autre poste, retour sur un poste d’origine, créations de postes importantes par deux fois (2008 et 2010). Malgré plusieurs sollicitations, la DIPER (Division du Personnel) du Val d’Oise n’a pas répondu à nos demandes et nous ne pouvons rien déduire avec certitude.
Sans compter que, comme nous l’avons souligné, la création de la fonction est relativement récente et le recul peut-être insuffisant pour pouvoir avoir une vision globale de la situation. Nous reviendrons pourtant sur ces questions de stabilité au cours de l’examen des entretiens avec quelques 17 Enseignants Référents du départements, afin d’examiner des points de vue et des trajectoires personnels.


326 Une fonction dévolue au premier degré

Nous avons déjà évoqué la quasi-absence des enseignants du second degré parmi la population des Enseignants Référents dans de nombreux départements. Cette tendance est largement confirmée dans le Val d’Oise puisqu’une seule Enseignante Référente, professeur en collège précédemment et titulaire du 2 CA-SH est en poste.
Elle éprouve d’ailleurs des difficultés à être réellement titularisée sur le poste car le rectorat, dont elle dépend administrativement, ne la délègue que pour exercer « une activité à responsabilité académique » le temps de l’année scolaire.

Si l’on cherche à comprendre cette situation déficitaire des professeurs du second degré au sein des Enseignants Référents en général, il est intéressant de se pencher sur le rapport annuel des inspections générales 2009. En effet depuis la promulgation de la loi de 2005, l’Inspection Générale de l’Éducation nationale établit chaque année un rapport de suivi permettant aux ministres de disposer d’éléments d’appréciation concernant la mise en oeuvre de celle-ci dans le champ de la scolarisation des élèves handicapés. « En 2008, elle a choisi de concentrer son travail sur la question de la formation et de l’accompagnement des équipes pédagogiques du second degré, étant donné que ce point est ressorti à la fois comme le maillon faible et comme la cheville ouvrière d’un système en construction. »

Il en ressort que les équipes pédagogiques du second degré ont encore du mal à s’adapter à l’accueil et la scolarisation à part entière des adolescents handicapés.
« Il est vrai que le second degré ne disposait pas en 2007, comme c’était le cas pour le premier degré, d’un ensemble structuré de cadres et de formateurs spécialisés, ayant, depuis de nombreuses années, l’expérience de ces problématiques et dont la mission première est de s’y consacrer. Plutôt que d’un problème de compétences, il s’agit donc d’un problème de culture, avec tout ce que cette notion contient de représentations ancrées dans les habitudes de travail. Comme on l’a souvent entendu dire au cours de l’enquête : « le second degré n’a pas la culture de l’ASH » »… « Beaucoup d’enseignants restent encore très ignorants des conséquences et des modalités d’application de la loi. Ils n’ont pas totalement pris la mesure de la nouvelle responsabilité qui leur incombe et continuent généralement à croire que le handicap est une affaire de spécialistes. »

La mission de l’Inspection Générale a donc choisi de mener son enquête
sur trois champs complémentaires : le pilotage académique, la formation des
enseignants, l’encadrement par les corps d’inspection. Passons rapidement sur le pilotage académique et l’encadrement par les corps d’inspection, qui sont des domaines importants mais que nous ne pouvons hélas développer ici, pour nous centrer sur la formation des professeurs dans le second degré.

Soulignons simplement que beaucoup de recteurs ont confié le pilotage académique bien souvent à un de leurs IA-DSDEN et que les outils de pilotage académique, quand ils existent, restent insuffisamment diffusés et employés. La mission souligne également la nécessité pour les IEN-ASH du premier degré et les IEN-IO, IEN-ET et IA-IPR de travailler conjointement à la nécessaire mise en place de la continuité du parcours scolaire des élèves handicapés.

Il existe des réseaux de professeurs ressources qui se mettent petit à petit en place dans le second degré. « Il s’agit généralement de professeurs titulaires du certificat
complémentaire pour les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap (2CA-SH), déjà référents ou non, qui peuvent, selon les cas, bénéficier d’une décharge à mi-temps ou être rémunérés en heures supplémentaires. Leur rôle est très différent de celui des Enseignants Référents qui s’occupent quant à eux du bon accomplissement des parcours scolaires des élèves. Ils sont placés en général auprès des services de la formation continue et ont un rôle de conseil d’accompagnement et de soutien pour les professeurs « ordinaires » du second degré. »
Par ailleurs 17 des 24 IUFM proposent des formations au 2CA-SH, mais « Au fil des années, on observe une érosion sensible du nombre de candidatures au 2CA-SH. De plus, tous les inscrits ne passent pas l’examen et les abandons en cours de formation se font de plus en plus nombreux. »… «Il existe également un manque de reconnaissance institutionnelle après l’obtention du certificat : si tous les candidats soulignent le bénéfice qu’ils ont pu retirer de cette formation pour leur travail au quotidien, y compris avec des élèves « ordinaires », ils n’ont pas toujours le sentiment que l’effort demandé soit correctement valorisé. Même dans l’hypothèse où la certification déboucherait sur des fonctions particulières, ce qui est une situation extrêmement rare pour l’instant dans le second degré, puisqu’il n’existe pas de postes à profil dans ce domaine, tous les enseignants ne souhaitent pas les exercer. »

Nous pouvons constater ainsi, que même les instances officielles, par le biais de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale ne semblent pas considérer que l’obtention du 2 CA-SH puisse mener à autre chose qu’à devenir professeur ressources, oubliant par là même que le poste d’Enseignant Référent est un poste à profil…susceptible d’accueillir des professeurs du second degré !…

Ce petit détour par le rapport 2009 de l’IGEN, nous offre donc la possibilité d’entrevoir les causes de la quasi-absence des professeurs du second degré chez les Enseignants Référents. Il y en a finalement peu qui suivent la formation et l’achèvent. Et il ne semble pas non plus que le poste d’Enseignant Référent soit proposé comme une alternative possible ; l’articulation entre le premier et le second degré nécessitant encore quelques rôdages, qui auront peut-être la chance de s’accélérer compte tenu de l’implantation croissante d’ULIS au sein des collèges et des lycées professionnels.

D’ailleurs ces ponts entre premier et second degré apparaissent de plus en plus. Pour l’Académie de Versailles, un groupe de pilotage académique pour la scolarisation des élèves handicapés, placé sous la responsabilité de l’IA- DSDEN du Val d’Oise et de la conseillère technique académique ASH, en présence des IEN-ASH et des IA IPR, IEN ET-EG avec mission ASH ou IEN IO selon les groupes de travail.
Il s’est organisé en 2010/2011 autour de trois volets :

-Pédagogie et handicap’! traitant notamment
" du livret personnalisé de compétences
" de la continuité des parcours en améliorant la diffusion des informations concernant les différentes modalités d orientation
" de l élaboration d une fiche type des points de vigilance à traiter en ULIS collège
" de formaliser des contenus de formation adaptés
" de faciliter les stages de découverte en collège

-formation professionnelle’! insistant sur
" la carte des ULIS et des formations
" les modalités d organisation d une ULIS multisites en réseaux
" les ULIS en lycée agricole
" le profil des élèves d ULIS professionnels
" la procédure d orientation et d affectation des élèves
" l aménagement des examens

-Ressources humaines’! se penchant sur
" les procédures de nomination des enseignants du 2nd degré en ULIS
• la lettre de mission du coordonnateur d’ULIS en fonction du corps d’origine et du type d’ULIS
• La mission des professeurs ressources
• la communication sur les certifications du 2CA-SH
• les formations académiques éventuelles proposées aux personnels d’encadrement, aux professeurs ressources du second degré et aux Enseignants Référents.

On le voit, la préoccupation est clairement centrée sur les dispositifs ULIS, ce qui n’est guère étonnant, compte tenu de l’augmentation « exponentielle » de ces Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire à travers l’Académie, mais aussi à travers la France.
En effet, en 2004, on comptait 5 988 élèves scolarisés en UPI, on en compte 20 229 en 2010, soit une évolution de 237%. Cette augmentation s’accompagnant d’une baisse de la scolarisation individuelle (-12,4%) dans le second degré au contraire du premier degré (+6,4%). « La culture de l’ASH » semble donc, au delà de bonnes volontés individuelles ou locales, devoir prendre place au sein du second degré. Quand un nombre significatif de coordonnateurs d’ULIS ou d’Enseignants Référents seront issus de son sein notamment, on pourra alors y voir la concrétisation d’un changement en mouvement.

327 Des motivations variées

On n’a pas rêvé de devenir Enseignant Référent, d’abord parce que c’est une fonction qui n’existait pas il y a encore quelques années, et puis parce qu’il apparaît au fil des réponses, que les motivations des personnes en poste sont parfois multiples et souvent entremêlées. On peut distinguer quelques registres de motivations récurrentes, que nous proposons d organiser en fonction des réponses apportées par ordre « décroissant » si l on peut dire, des plus cités au moins cités :

’! Désir de changement, d apprentissage, de compréhension
- « Depuis 2006, j’envisageais de demander un poste de Référente. J’ai eu l’opportunité d’une réaffectation cette année. Intérêt pour ce poste comme soutien des équipes pédagogiques et des familles, accompagnement, informations… »
- « Me renouveler, apprendre…étendre mes connaissances sur le champs du handicap.
Intérêt pour la partie relationnelle de la fonction (avec familles, services de soins, écoles) et la relative indépendance de l’Enseignant Référent.
Ouverture sur les établissements scolaires au delà du premier degré, travail sur la continuité du parcours scolaire. »
- « Incompréhension et méconnaissance quand j’étais maître E des procédures MDPH. Désir de réponses que je n’obtenais auprès de l’Enseignant Référent du secteur. Désir de mieux aider les élèves en situation de handicap et leur famille. »
- « Envie de changer, de découvrir d’autres missions. »
On le voit, le désir de renouvellement peut être à la base de l’impulsion nécessaire pour demander un poste de ce type. Mais il existe d’autres motivations, plus pragmatiques et indépendantes au départ, de la volonté du futur Enseignant Référent.

’! Suppression de poste ou crainte d une suppression de poste
- « Suppression du poste d enseignant Itinérant. »
- « suppression du poste d Itinérant et possibilité d’exercer sur le même secteur, donc même si le travail était différent, je connaissais déjà presque tous les dossiers. »
- « Les annonces gouvernementales concernant les Rased m’ayant déstabilisée, je me suis mise à réfléchir à d’autres possibilités… »
- « continuité ‘’logique ‘’ de mon parcours, E puis CLIS puis D, puis itinérante, et choix de devenir Enseignante Référente avant la fermeture des postes. »
- « Envie de changement, inquiétude sur le devenir des maîtres E en Rased. »
- « C’est un profil de poste qui m’attirait, mais j’ai accéléré cette demande à cause de la suppression des postes Rased. »
- « Fermeture du poste d’itinérant. Possibilité de poursuivre autrement l’aide à l’enseignant, possibilité d’aider aux aménagements pédagogiques,mise en œuvre du PPS. »
- « suppression de la mission d’itinérant. »
- « Chronique d’une mort annoncée des postes E et lassitude de la fonction. »
- « Menaces sur les postes Rased.»
Pour tous ces postulants, la candidature à un poste d’Enseignant Référent a été guidée par la fermeture pure et simple du poste précédent ou par le menace latente environnante qu ils ressentaient. C est donc un poste choisi par défaut.

’! Attrait pour l autonomie, la relative liberté d organisation
- « Liberté d organisation, suivi dans le temps des dossiers, multiples partenaires professionnels, soutien et aide aux familles, mieux connaître un domaine peu côtoyé jusque là : le handicap. »
- « Autonomie dans la mise en place et les objectifs de la mission. »
- « travail en équipe, volonté de changer, gestion de l’emploi du temps. »
- « travail avec les différents partenaires, travail permettant une certaine souplesse dans son organisation. »
Une certaine et relative latitude dans l’organisation et la gestion de l’emploi du temps semble avoir séduit quelques candidats, plus que d autres facteurs.



’! Envie d un élargissement du cercle partenarial
- « comprendre le fonctionnement de la MDPH, trouver des solutions pour les situations difficiles, développer des compétences professionnelles supplémentaires. Travailler dans le second degré. »
- « Découvrir un travail de partenariat en relation avec l’enfant handicapé et sa famille, aider les familles, réfléchir et accompagner le projet de l’enfant. »
- « Besoin de changement de positionnement relativement aux élèves et à leur famille. Challenge personnel et professionnel. »
- « Le travail en Rased poste E s’ouvrant à des élèves en PPS m’a permis de découvrir la fonction, envie d’en savoir plus sur l’articulation IA/ MDPH. Envie de travailler avec un partenariat plus important. »
On retrouve bien sûr le besoin de changement dans ce type de motivations, mais « additionné » d une envie de découverte d un travail plus ample, au sens où le cercle partenarial s élargit.



’! Lien avec le ou les postes précédents, utilisation de connaissances
- « Ce qui m’a motivé c’est l’approche globale de la situation de handicap, le versant relationnel et mes connaissances en psychologie largement sollicitées lors des missions. »
- « lien direct avec mes expériences professionnelles précédentes, sentiment de cohésion et de cohérence au niveau de ma carrière. »
- « désir d’accompagner les famille dans leur différentes démarches, travailler à plein temps dans le domaine de l’enseignement spécialisé. »
- « ouvrir le champ professionnel, découvrir une nouvelle fonction en prenant appui sur quelques compétences acquises antérieurement. »
- « Réinvestir des compétences acquises en tant qu’enseignante spécialisée dans un cadre élargi. Intérêt pour le travail en partenariat et pour une adaptation de la scolarité à des publics ayant des besoins particuliers. »
- « le changement progressif de la mission des postes E et l’envie de réinvestir des connaissances universitaires nouvellement acquises. »
Comme nous avons pu nous en rendre compte précédemment, plusieurs Enseignants Référents possèdent des qualifications « supplémentaires », c’est à dire des qualifications leur permettant un regard affûté différemment ou plus expert dans certains domaines. Pour plusieurs d’entre eux, cette expérience ou ces diplômes (ou les deux) ont constitué une motivation à solliciter un poste d’Enseignant Référent.

’! Raisons diverses (personnelles, continuité du parcours de secrétaire de CCPE, quitter la classe& )
-« Intéressée par le domaine du handicap, motivant de réfléchir sur les situations et de proposer des solutions en terme d accompagnement ou d orientation.
Intéressée par la mobilité de cette fonction. Désir de quitter la classe. »
-« Poste occupé à titre provisoire que je ne souhaite pas redemander. »
-« demande de réaffectation après un poste de direction pédagogiques en ITEP pour parfaire ma connaissance de l’ASH en vue de demander un départ en formation DDEEAS. »
-« Poursuite de parcours après avoir été secrétaire de CCPE. »
-« Dans la continuité du poste de secrétaire de CCPE. »
-« Proposition de mon IEN d’alors qui souhaitait une réponse quasi-immédiate, donc la motivation de poursuivre est venue avec l’intérêt pour la diversité de la tâche. »
-Les outils utilisés lors de ma précédente fonction (secrétaire de CCPE) me permettaient de poursuivre dans celle-ci. Raisons personnelles. »
-« Fermeture de mon poste précédent. Raisons personnelles. »
Enfin des raisons plus variées ont été évoquées. J’ai regroupé celles-ci avec celles des anciens secrétaires de CCPE, car eux aussi étaient moins nombreux.
Le désir de quitter la classe n’est mentionné qu’une seule fois, il aurait été opportun de questionner les Enseignants Référents directement sur la question, car ce serait à vérifier, mais cette motivation pourrait en constituer une parmi d’autres.

L’envie de changement ainsi que la suppression du poste précédent ou la crainte de voir ce poste supprimé apparaissent comme les motivations les plus souvent avancées. Comme ces inquiétudes concernent les postes de Rased notamment, cela constitue une raison supplémentaire qui expliquerait l’importance du nombre de maîtres E et G chez les Enseignants Référents dans le Val d’Oise.

Après nous être arrêtés sur les qualifications, parcours, trajectoires, caractéristiques ou les facteurs qui ont motivé les Enseignants Référents du Val d’Oise, essayons d’avoir une vue un peu plus en profondeur de leur métier au jour le jour, comme nous l’avions proposé. Rappelons que 16 Enseignants Référents et 1 ex Enseignant Référent ont accepté de se prêter à un entretien semi-directif d’une durée d’environ une heure, voire deux pour certains, portant sur les différents aspects de leur travail au quotidien proprement dit, abordant aussi bien l’organisation, les contacts, les outils…
Nous allons essayer au travers de différentes rubriques d’en traduire l’essentiel.


33 Zooms sur les individus

Nous nous focaliserons plus précisément sur les aspects saillants du travail qui ressortent au travers des propos tenus lors des entretiens. Mais avant cela, arrêtons nous un instant sur le ressenti, le regard, le vécu de ce groupe composite et malgré tout unifié par les tâches accomplies.
Afin de rendre compte des propos des Enseignants Référents rencontrés, et dans la mesure où je vais citer nombre d’entre eux, j’ai numéroté les entretiens de 1 à 17. J’ai retranscrit les idées forces et les phrases-clés de ces entretiens dans les annexes proposés à la fin du mémoire.

331 « ô temps suspend ton vol »

Fonction kaléidoscope, au sens où dans un cadre déterminé apparaissent une multitude de tâches et de modes d’action, la fonction d’Enseignant Référent semble impliquer un rapport au temps pour le moins difficile. Quasiment tous les Enseignants Référents interrogés ont évoqué une gestion du temps des plus compliquées.
Au-delà de l’emploi du temps établi par leur soin ou par des contraintes institutionnelles du jour, des impondérables, des aléas de dernière minute, des urgences viennent constamment fragiliser le déroulement des journées. C’est une fonction kaléidoscope et cette multiplicité des tâches renvoie l’image d’une fuite en avant.
Une Enseignante Référente me disait « il faut prioriser les priorités » (E2 ) et cela semble être une des caractéristiques de la fonction, le travail dans l’urgence, d’où parfois une impression de course contre le temps:
- Il faut en permanence gérer l’urgence.E1
- C’est un travail où on est dans une course au temps perpétuelle.E1
- Travail de planification, renseigner les enquêtes, ça prend aussi beaucoup de temps. Et puis en dehors des ESS, la rédaction des comptes-rendus, c’est ce qui mange le plus de temps aussi.E1
-Etre à l’écoute des familles notamment, c’est souvent ce qui n’est facile, l’accompagnement à cause de la course au temps.E3
-Il y a des moments où on a l’impression d’être en apnée.E2
- C’est un boulot multitâches.E2
- C’est difficile d’établir des priorités.E2
- On passe un temps incroyable au téléphone, avec les partenaires, avec les familles.E2
-C’est très prenant.E5
- Y a beaucoup de stress parce qu’on est sans arrêt sollicité : faut une AVS de remplacement, faut remplir le dossier de demande avec la famille, faut reprogrammer une réunion, … et en attendant on est submergé.
- Pour organiser une ESS, il faut prévoir ça 3 à 4 semaines à l’avance. Il y a parfois 4 professionnels de santé différents.E6
- En général, je fais 2 réunions le matin et 2 l’après-midi.E6
- C’est lourd quand même, au niveau des horaires, physiquement aussi.E6
- On a une cadence de travail soutenue.E7
- C’est toujours un peu la course au temps. Il y a les comptes-rendus (moi j’utilise Dragon, c’est un logiciel de reconnaissance vocale, qui permet d’avancer plus vite).
- Il y a aussi les déplacements pour les réunions.E9
- Ce qui est difficile à gérer c’est la multiplicité des tâches. On passe beaucoup de temps à organiser.E9
- Il y a toujours quelque chose en route.E9
- Au niveau de l’emploi du temps, y a des invariants. Quand on arrive le matin, on a une quantité de messages, ce matin par exemple 9, ensuite, on a aussi des mails tous les jours. Ca fait des contraintes supplémentaires.E11
- On a des ESS tous les jours, la moyenne, c’est un peu plus de deux par enfants sur l’année.E11
- ce qui serait bien c’est d’avoir un calendrier avec les fondamentaux. Une fiche avec un rétroplanning de ce qui est cyclique sur l’année. Voilà ce qu’on va vous demander fin octobre, puis à telle date. Au lieu de ça les demandes vous tombent dessus et faut y répondre dans l’urgence. Par exemple la liste de tous les élèves qui sont orientés en CLIS, en ULIS.E11
- On a des questions tout le temps. Y a une montée en puissance.E16
- Il y a tout le temps des urgences à gérer.E16

332 « Soigner la relation »

Un grand nombre de témoignages s’arrêtent sur l’importance de la relation, présentée comme un des piliers de la fonction. C’est grâce à la qualité de la relation qu’il pourra établir avec l’ensemble de ses partenaires que l’Enseignant Référent sera à même de mener à bien sa mission. Cette idée force jalonne nombre de propos et semble valoir pour toutes les relations bilatérales en jeu dans la pratique de chacun :
- Essayer d’être fiable, de tenir ce qui est dit, de retourner vers les partenaires.
- Etre à l’écoute des familles notamment, c’est souvent ce qui n’est facile, l’accompagnement à cause de la course au temps.E3
- Faut bâtir une relation dans le temps avec tous les partenaires.E5
- Moi je pense qu’on doit être l’interlocutrice privilégiée des familles.E5
- L’aspect relationnel peut être intéressant dans le temps.E5
- Au CMP du secteur, il y a un éducateur missionné pour chaque ESS.E5
Deux ou trois fois par an, j’ai un rendez-vous avec le psychiatre du CMP pour faire le point.E5
- Ce métier permet de mettre un pied dans les IME, IMP, Hôpital de jour, où le regard est différent. L’Education Nationale a un cadre dont on sort peu. D’autres types de structures ont des objectifs différents. L’Education Nationale a une vision très restrictive.E5
- La relation aux profs du second degré n’est pas toujours simple. Ca dépend si on est soutenu par le chef d’établissement.E6
- Il faut accorder au maximum les avis contradictoires dans l’intérêt de la scolarité de l’enfant. Il faut pas hésiter à reformuler, à redire, à enfoncer le clou.E6
- L’important c’est que chacun soit reconnu dans les difficultés qui sont les siennes à la place qui est la sienne.E6
- Sur le plan de l’éthique, c’est important de rester très neutre quand même.E7
- Ne pas oublier qu’on est l’Enseignant Référent d’un enfant avant tout.E7
- Etre ouvert et rassurant pour les parents.E7
- On a beaucoup de contacts divers, les médecins, tous les partenaires de soins, y a une confiance qui s’installe, ça se construit dans le temps.E8
- Tout se passe au niveau relationnel.E11
- Quand on garde le poste, on a un autre genre de travail. Au début, c’est administratif. Une fois les relations établies, une fois qu’on a fait sa place, on peut travailler différemment.E11
- Tout se joue au niveau de l’ESS, il faut être intuitif, l’Enseignant Référent a beaucoup de possibilités d’intervenir.E11
- L’essentiel, c’est le lien, la relation.E13
- Il faut tisser des liens avec tous les partenaires extérieurs, mais identifier et relationner avec les personnes pas seulement avec les fonctions.E13
-Chacun a droit à la parole. Il faut créer les conditions pour que les familles puissent se faire entendre. Il faut offrir tous les moyens de communication possibles.E13
- Je vois beaucoup les parents de maternelle. Les autres, je les ai au moins au téléphone une fois avant chaque ESS.E14
- C’est un travail, où il y a beaucoup de relationnel.E15
- Il faut créer des liens avec les familles, il faut créer la confiance. C’est tout un relationnel. Il y a une porte à ouvrir entre l’Institution et la famille.E15
- Le positionnement par rapport aux familles : c’est un soutien indéfectible au projet de leur enfant, sans être pourtant pieds et poings liés.E17

333 « Une liberté conditionnelle »

L’Enseignant Référent organise et gère les ESS , la rédaction des comptes-rendus, le contact avec les familles, les partenaires, les rencontres avec les IEN, les AVS… Il dispose pour cela d’une latitude qui lui permet la gestion de son emploi du temps en autonomie :
- Y a une liberté. C’est un nouveau métier qui me plaît vraiment. E6
- On a une certaine liberté aussi, et ça c’est aussi une motivation. On a une gestion libre de notre emploi du temps.E7
- J’apprécie le fait de pouvoir organiser mon emploi du temps comme je veux.E8
- En tant que Référent, on a une indépendance qui est essentielle, aussi pour dire ce qu’on veut aux partenaires.E13

Mais cette liberté est toute relative, si l’on regarde un peu plus précisément les contraintes incontournables qui organisent l’emploi du temps : Equipes de suivi de scolarisation en fonction de la disponibilité des partenaires, rédaction des comptes-rendus, formations mensuelles des vendredis matins, rencontres mensuelles avec les coordinatrices MDPH pour quelques uns, rencontres institutionnalisées avec les IEN ou les psychologues pour certains… Alors certes oui, l’Enseignant Référent dispose d’une autonomie d’organisation, mais dans un cadre défini et en tenant compte de nombreux paramètres :
- Pour l’organisation pratique, à la rentrée, je suis invité à la réunion des directeurs (1 seul IEN), E10
- A chaque début de trimestre, on voit le planning avec le médecin scolaire et le psychologue, en ce qui concerne les ESS et les équipes éducatives, le calendrier des orientations. Le médecin scolaire et le psychologue sont les premiers interlocuteurs. E10
- Je participe à l’implantation des AVS en début d’année, en fonction de leur lieu de résidence (25 ou 30). Bilan en fin d’année.E10
- Une fois par mois, j’ai une réunion de travail avec l’IEN, pour parler des situations, mais aussi pour faire le point sur le fonctionnement, pour faire circuler les infos.E10
- Je peux participer aux recrutements des AVS, à la demande des directeurs. En fait, c’est selon les circonscriptions.E11
- Je fais le point avec les IEN une fois par trimestre.E11
- Je vais à la MDPH rencontrer ma coordonnatrice environ une fois par mois, faire le point des situations bizarres ou qui posent souci.E11

334 « Contacts multiples et solitude : le paradoxe »

« - On est quand même pas mal seul. On voit beaucoup de monde, mais paradoxalement on est assez seul. »E9

La journée d’un Enseignant Référent est faîte de multiples rencontres, de contacts de visu, de coups de téléphones, d’échanges de mails, voire de correspondance par courrier. Il peut au cours d’une seule journée de travail avoir affaire à plusieurs dizaines d’interlocuteurs différents, pour des motifs très variés :
- On a énormément de partenaires, + cette année les établissements spécialisés.E5
- Faut bâtir une relation dans le temps avec tous les partenaires.E5
- En général, je fais 2 réunions le matin et 2 l’après-midi.E6
- Le COP (Conseiller d’Orientation Psychologue) est un partenaire important.E7
- On a beaucoup de contacts divers, les médecins, tous les partenaires de soins, y a une confiance qui s’installe, ça se construit dans le temps.E8
- Les collègues proches, ce sont les médecins et les psys scolaires.E11
- C’est un travail, où il y a beaucoup de relationnel.E15
- En fait, les partenaires de premier ordre, c’est le médecin scolaire et le psychologue scolaire. Après, y a aussi les médecins de CMP, du CATTP, du CAMSP, de plus en plus aussi, les orthophonistes libérales, les psychomotriciennes libérales aussi.E15
Etc…
Le nombre de personnes en relation avec les Enseignants Référents est conséquent. Mais ces contacts multiples n’empêchent pas ces derniers de ressentir une certaine solitude. On peut comprendre ce sentiment de différentes façons.
Malgré une communication importante tout au long de la journée, l’Enseignant Référent se retrouve seul dans son bureau, pour rédiger ses comptes-rendus...

Mais il est aussi symboliquement seul, au sens où il est le seul à occuper cette fonction sur son secteur et donc le seul à avoir un type de préoccupations bien particulières, à avoir un fonctionnement bien particulier, sans pouvoir partager avec des collègues dans l’instant. D’ailleurs les Enseignants Référents qui partagent le même bureau n’éprouvent pas ce sentiment d’isolement :
- C’est un boulot où on est seul.E5
- Des fois, y a des maladies génétiques ou des trucs lourds, t’es plombée. Des maladies évolutives, c’est des situations douloureuses.E5
- C’est pas une qualité, mais faut pas avoir peur de la solitude, pas de l’isolement mais de la solitude.E8
- Sinon, on est quand même assez isolés, faut le savoir.E10
- C’est vraiment un plus d’être à deux dans le même bureau !E16

335 « Une place unique, une place au carrefour des enjeux »

Effectivement l’Enseignant Référent est unique et sa place de ce fait, n’est pas toujours aisée à trouver et à faire valoir. C’est tout de même une fonction récente et le positionnement, s’il est défini par les textes, n’est pas toujours simple à adopter dans la réalité. En effet, l’Enseignant Référent a beau être la « cheville ouvrière » ou « l’acteur central des actions conduites en direction des élèves handicapés », il est pour toutes les parties un partenaire sans place hiérarchique. Cette particularité lui confère effectivement une liberté de ton, une souplesse et une autonomie dans ses actions, mais la contrepartie à payer semble être parfois, une difficulté à faire entendre sa voix ou plus exactement celle de la famille. Il est parfois pris entre des intérêts divergents. Que la famille souhaite un temps de scolarisation plus important et l’école un temps moins important pour des raisons légitimes ou présentées comme telles, que la présence d’une AVS soit fortement demandée par la famille et l’école et refusée par la MDPH…
Il est parfois aussi, pris entre des luttes de pouvoir « institutionnelles » si l’on peut ainsi qualifier les résistances qui caractérisent l’accès à certains établissements. L’établissement refusant implicitement ce qu’il considère comme le « contrôle » de l’Education Nationale sur ses choix de projet pour l’enfant.
Enfin, et quelques Enseignants référents le soulignent, des enjeux, des contentieux plus personnels peuvent trouver lors des ESS un espace où exprimer des désaccord qui n’ont pas à voir avec la situation de l’enfant.:
- Les interlocuteurs demandent des comptes. Faut pouvoir répondre.
Ce n’est pas toujours serein. Il faut effectuer la coordination de tout ça et contribuer à mettre tout en rapport, avec les limites du système, composer. E1
- Quand on arrive, faut faire sa place. E4
- On est pris en étau entre l’Education Nationale et la MDPH.E5
- Quand tu es à l’école, comme tu es Education Nationale, on te pense acquis aux causes de l’école. Le positionnement est très compliqué.E5
- Nous, on a un problème de statut par rapport aux partenaires.E5
- Il faut accorder au maximum les avis contradictoires dans l’intérêt de la scolarité de l’enfant. Il faut pas hésiter à reformuler, à redire, à enfoncer le clou.E6
- Sur le plan de l’éthique, c’est important de rester très neutre quand même.
- Ne pas oublier qu’on est l’Enseignant Référent d’un enfant avant tout.
- Présenter et composer le dossier de l’enfant pour que ça marche.
- Sur le plan éthique, mon positionnement est clair. Un dossier avec un maximum de pièces, pour aider les personnes à prendre la décision. Garder la ligne de cohérence, pas de falsification !E7
- Il y a des approches différentes. Il faut se recentrer sur la mission. On est là pour la famille. Il ne faut pas hésiter à prendre les rênes de la réunion et distribuer la parole. Mais c’est pas toujours évident, c’est lié à certaines personnalités ou à certaines familles.E9
- A la fin, il faut qu’on soit calé. Pour qu’il n’y ait pas d’interprétations différentes, je fais un résumé en fin de séance. Et on prend ensuite les dates des prochains rendez-vous.E10
- On a une position quand même insolite, on est seul au sens « unique » dans notre position, sur notre secteur.E11
- On est identifié « handicap », si on est invité à une réunion d’équipe éducative, ça signe le handicap.E11
- Il y a des établissement qui ne veulent pas de nous, c’est difficile d’établir le contact.E13
- On est parfois au cœur de lutte de pouvoir, entre institutions mais aussi entre personnes et ça parasite le bon déroulement des choses.E14
- On a une position assez curieuse par rapport aux AVS, on n’a aucun rapport de hiérarchie, mais elles ont parfois besoin d’étayage.E16
- Fermeté dans le sens « kérébelien » du terme, c’est à dire, faut être positionné ! C’est pour la famille que je suis là. Il faut amener à accepter le principe de réalité.E16
- La difficulté c’est d’avoir cette posture d’Enseignant référent, y compris par rapport à certains anciens collègues.E17

Afin de pouvoir parvenir à leur objectif de réunion, certains proposent et posent un cadre assez strict :

- La totalité du cadre de l’ESS repose sur l’enseignant référent, il faut être très cadrant, poser le cadre dès le départ :
• La réunion dure une heure et il devra en ressortir une décision collégiale.
• La famille aura le premier et le dernier mot en terme de prise de parole.
• Les professionnels s’expriment ensuite par rapport à la parole des parents.
• Le lieu doit être suffisamment sécure pour les uns et les autres.E17
336 « Des personnalités affirmées et curieuses d’apprentissage»

Tous les Enseignants Référents que j’ai rencontrés, sans exception, étaient des personnes très impliquées, plus ou moins enthousiastes, critiques ou mordants vis à vis de certains fonctionnements ou dysfonctionnements, de certaines évolutions, mais très investies dans leur mission. Aucun de ceux que j’ai sollicités, n’a répondu défavorablement à ma demande d’entretien.
Et au-delà de qualités ou de compétences professionnelles, ce sont des personnalités qui tout en ne s’en laissant pas compter, montre un profond respect de l’Autre en général. Ils peuvent adapter à leur convenance certaines consignes :
- Consigne cette année=ne plus aller aux EPEL. Mais j’y vais quand la situation est un peu compliquée et qu’il y a des éléments que je ne peux pas écrire.E3
- J’y vais quand même, quand je veux accompagner le dossier.E4
- Théoriquement, on ne doit plus aller aux équipes éducatives. Mais bon.E6
- En fait, même si la consigne est de ne plus y aller, moi je continue quand même à y aller, pour apporter mon regard sur les dossiers.E12
Ils semblent également avoir un intérêt pour la découverte, pour l’apprentissage de fonctionnements et de relations nouveaux :
- Y a un intérêt extraordinaire à rencontrer un nombre de personnes d’horizons très différents.E6
- La curiosité pour apprendre… des connaissances et la curiosité pour le système, comment ça fonctionne…E4

Mais ils ont également un regard acéré sur le système auquel ils appartiennent :
- Les EPE Localisées n’existent pas en tant que telles dans les textes. D’ailleurs, il y a le médecin de PMI du secteur, le Médecin scolaire du secteur et le psychiatre du CMP du secteur ! Y a un côté pas très juste dans le fait qu’ils sont partie prenante de certains dossiers. Toi t’es l’avocat de tes dossiers quand tu y vas.E14
- Y a des affectations en CLIS parfois, c’est ambigu, on leur donne (aux parents) un choix qui n’en est pas un !E16
- Y a des questions monétaires, c’est aussi parfois d’autant plus complexe qu’on a enlevé les itinérants. Nous, on n’a pas cette aptitude au conseil aussi poussée.Il faut tout de même trouver le positif quand il y en a, montrer à l’enseignant que quoi qu’il en soit, il soutient l’enfant.E16
- La situation de la personne handicapée, tout le monde s’en tape. Ca coûte des sous et ça vote pas ! Je suis dans la provocation, mais y a un vrai retour en arrière.E17
- Indépendamment de ça, nous on a à faire que des enfants handicapés soient scolarisés. Mais y a un décalage entre le discours officiel et la réalité.E5
Ce sont des « personnages », des personnalités fortes qui n’hésitent pas à faire passer leur message, à exposer leur point de vue, tout en prenant celui de l’autre en compte.

337 « Le manque originel »

Quelle que soit leur appartenance d’origine, nombreux sont les Enseignants Référents à faire état d’un manque lié à une méconnaissance d’un type de handicap ou d’une procédure.
Il semble que l’apprentissage se fasse sur le tas, au fur et à mesure du fonctionnement, en ayant recours aux pairs ou à l’IEN-ASH pour certains ou encore à d’autres partenaires. Ce qui peut être très formateur, certes, mais interroge sur « l’expertise supposée » de la fonction et une possible période sinon de formation au moins de stage de « prise de fonction » comme peuvent s’en voir proposer les directeurs d’école.

Cette remarque peut être nuancée par le fait que la conduite de réunion prime sur la connaissance du handicap, dans la mesure où les professionnels de soins sont à même de donner les informations correspondantes, mais il n’en reste pas moins que si l’on se place dans une perspective d’accompagnement de l’Equipe Educative, ces connaissances sont les bienvenues :
- Je me suis auto-formée, parce que j’avais besoin de billes pour la dyspraxie par exemple, ou pour l’autisme.E4
- Au départ, comme j’étais issue d’un Rased, y a un tas d’infos qui m’ont énormément manqué. Je trouve qu’il y a un manque de formation en général.
Moi, j’ai beaucoup appris au cours des ESS.E6
- Ca ne pose pas vraiment trop de problème d’être issue d’un Rased. On ne pose pas de diagnostic, l’idée c’est plutôt de faire émerger les besoins de l’enfant. Parfois, y a des manques.E7
- T’apprends en même temps que tu travailles.E7
- Le fait d’avoir été Enseignant Itinérant c’est forcément un plus. T’as une meilleure lisibilité. T’es plus à même de donner des conseils aux enseignants et d’aider les familles.E9
- Tu sais ce qui va marcher avec telle patho, par contre tu peux être sec sur un autre type de handicap. Par exemple sur les IMC je suis moins formé.E9
- C’est vrai que vu ma formation, je suis beaucoup plus à l’aise dans le champ moteur.E11
- On a des journées de formation et heureusement pour certaines choses. Par exemple au départ, l’orientation en lycée, c’était pas évident.E12
- Y a beaucoup de choses plus formalisées maintenant. Un même type de compte-rendu, des conditions objectives. On travaille pas à vue.E12
- Renseigner l’enquête statistique, c’est pas toujours très clair quand on débute.E15
- Pour moi les savoirs techniques liés aux différents handicaps, c’est une nécessité
impérieuse.E17
338 « Parti pour rester »

On l’a évoqué, une grande partie des Enseignants Référents est venue à la fonction par défaut, parce que leur poste était supprimé ou par crainte d’une suppression. Une seule des personnes interrogées, pourtant semblait mal vivre cette urgence permanente et ce travail intense qui caractérise la fonction. Et encore celle-ci trouvait-elle des satisfactions dans la découverte d’un partenariat hors Education Nationale.
Les autres, n’ont pas du tout manifesté d’envie de retourner dans leur spécialité d’origine ou de se tourner vers d’autres fonctions. (Certains le font nous l’avons vu quand nous avons étudié les réponses faîtes aux questionnaires écrits).
Néanmoins, malgré une charge de travail importante, évoquée par tous, la diversité, l’intérêt de la tâche, le côté aventureux et pionnier de la mission séduit :
- Motivation …au fil du temps.E1
-Ce n’est pas toujours serein. Il faut effectuer la coordination de tout ça et contribuer à mettre tout en rapport, avec les limites du système, composer. Mais c’est aussi très intéressant.E1
- Ce métier permet de mettre un pied dans les IME, IMP, Hôpital de jour, où le regard est différent. L’Education Nationale a un cadre dont on sort peu. D’autres types de structures ont des objectifs différents. L’Education Nationale a une vision très restrictive.E5
- Je pourrais partir en retraite mais si je continue c’est par intérêt.E6
- Y a une liberté. C’est un nouveau métier qui me plaît vraiment. E6
- Plus ça va, plus je trouve le travail intéressant. Plus j’ai de satisfactions.
- Chaque jour est une aventure.E11
- On passe sa vie à résoudre des problèmes. Y a une notion de challenge très intéressante. Il faut beaucoup de créativité, il faut imaginer des ficelages, innover, tenter.E11
- C’est un travail très intéressant et très varié.E12


34 Zooms sur des réalités vécues, telles qu’elles apparaissent à travers le discours des Enseignants Référents
Intéressons nous à présent aux aspects saillants du travail qui ressortent au travers des propos tenus lors des entretiens. Afin de déterminer les rubriques qui font l’objet de ce traitement, je me suis intéressée aux thèmes qui revenaient le plus souvent. Il y aurait bien sûr d’autres aspects à considérer, comme les restrictions budgétaires conséquentes au sein de l’Education Nationale, ressenties comme un frein à la bonne mise en application de la loi de 2005, ; la montée en puissance des « dys » ( tous les handicaps liés à un trouble d’apprentissage en relation avec le langage écrit, le langage oral, la gestion des gestes graphiques, les habiletés numériques, l’organisation des gestes…) qui est signalée à plusieurs reprises, le manque de transmission lors de la prise de fonction ou l’élaboration et l’utilisation d’outils harmonisés, mais nous nous bornerons à examiner les axes les plus cités ou les plus apparents.

341 « Le super pouvoir du médical »

En premier lieu, il apparaît très nettement selon les dires des Enseignants Référents que le médical a pris le pouvoir au sein des EPEL notamment, mais aussi dans les retours de la MDPH.
Les décisions pour collégiales qu’elles soient, sont fréquemment guidées par des prises de position du médecin psychiatre du CMP, du médecin scolaire, du médecin de PMI ou des praticiens évoluant dans le paramédical ou le soin.
La loi d’ailleurs est tout de même très claire à ce sujet puisque « L’équipe pluridisciplinaire réunit des professionnels ayant des compétences médicales, paramédicales, des compétences dans le domaine de la psychologie, du travail social, de la formation scolaire et universitaire, de l’emploi et de la formation professionnelle. Sa composition doit permettre l’évaluation des besoins de compensation du handicap quelle que soit la nature de la demande et le type du ou des handicaps ; cette composition peut varier en fonction des particularités de la situation de la personne handicapée. » (Décret 2005-1587 relatif à la Maison Départementale des Personnes Handicapées - Art R 146-27). C’est donc à un glissement de pouvoir de l’Education Nationale vers le personnel de Santé auquel assistent les Enseignants Référents :
- L’Education Nationale n’est plus le seul décisionnaire. Cette loi, c’est une dépossession.E2
- Il y a une place importante accordée au médical maintenant. Trop importante ?E2
- C’est le médical qui prime++.E3
- Par exemple, pour la dyspraxie, le psy a pas son mot à dire ! Tout ce qui est neuro, dys, c’est le médical qui prend le dessus. E3
- Y a parfois des situations où des enfants ont des problèmes de comportement, mais c’est pas du handicap. Si ils voient un psychiatre, la demande est appuyée, y a une AVS et comme ça tout enfant pas conforme devient handicapé.E5
- Le médical est quand même très prégnant, c’est toujours un médecin qui dira !E6
- C’est médicalement qu’on dit qu’un enfant est handicapé.E11
- Y a un paradoxe à gérer tout le temps, aussi sur le côté médical. En fait, y a un pouvoir du pédopsy.E16

342 Des facettes multiples pour une unicité globale

J’aurais dans cette rubrique pu reprendre un grand nombre de propos exprimant la multiplicité de la tâche justement :
- C’est un boulot multitâches.E2
- Y a beaucoup de stress parce qu’on est sans arrêt sollicité : faut une AVS de remplacement, faut remplir le dossier de demande avec la famille, faut reprogrammer une réunion.E5
- Je crois qu’il y a autant de pratiques différentes que d’Enseignants Référents.E6
- Ce qui est difficile à gérer c’est la multiplicité des tâches. On passe beaucoup de temps à organiser.E9
- En ESS, on a une position d’animateur, on doit faire circuler la parole.E10
- On se rencontre une fois par mois avec les collègues, pour échanger sur nos pratiques. On a parfois le sentiment que personne ne fait la même chose.E16
- Pour organiser une ESS, il faut prévoir ça 3 à 4 semaines à l’avance. Il y a parfois 4 professionnels de santé différents.E6
- sinon, y a d’autres réunions. Je fais des points avec chaque directeur sur les PPS en cours, l’orientation prévue ou à venir, les PPS à venir...E6
-Etc.
Mais ces interventions multiples de l’Enseignant Référent se situent essentiellement dans les deux champs que sont le côté gestion et administration du dossier de l’enfant et de son suivi d’une part et le travail de la relation, de la communication présents dans tous les contacts établis au cours de la tâche. L’ensemble des actions menées, même si elles n’empruntent pas toutes le même chemin, tendent toutes vers un seul but : assurer la continuité et à la cohérence de la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation.
Et c’est dans cette mission essentielle que l’unicité globale du travail prend tout son sens.

343 Un type de partenariat privilégié

Pour mener à bien leur mission, les Enseignants Référents côtoient nous l’avons vu, de nombreux interlocuteurs. Mais il en est deux qui ressortent comme les plus précieux partenaires pour envisager les situations des enfants dont ils ont la charge. Le médecin scolaire et le psychologue scolaire sont tous deux fréquemment cités :
- Les partenaires essentiels c’est le médecin scolaire et le psy, mais y a aussi beaucoup d’autres partenaires déterminants.E3
- C’est important de se connaître avec le psy et le médecin, la confiance vient avec les expériences partagées.E6
- A chaque début de trimestre, on voit le planning avec le médecin scolaire et le psychologue, en ce qui concerne les ESS et les équipes éducatives, le calendrier des orientations. Le médecin scolaire et le psychologue sont les premiers interlocuteurs. E10
- Les collègues proches, ce sont les médecins et les psys scolaires.E11
- Je travaille beaucoup avec le médecin scolaire et le psy scolaire, on se voit et on s’appelle régulièrement pour faire le point sur les dossiers.E12
- Le médecin scolaire est un partenaire essentiel. Le psychologue scolaire peut aussi être incontournable.E13
- En fait, les partenaires de premier ordre, c’est le médecin scolaire et le psychologue scolaire.E15

Tout d’abord, de part la connaissance du terrain sur lequel ils officient chacun, mais aussi par le fait qu’ils sont les invités récurrents des ESS, ils sont amenés à rencontrer l’Enseignant Référent de façon périodique et régulière.
Cette fréquence des rencontres permet aux uns et aux autres de mieux tisser les liens professionnels nécessaires à l’examen et à l’accompagnement des situations qu’ils suivent, dans un échange d’informations réciproques en fonction de leurs compétences respectives.


344 Une fonction en construction

Que ce soit avec l’apport du pilotage de l’IEN-ASH, avec l’adaptation permanente aux évolutions, avec la construction d’outils ajustés au fur et à mesure du fonctionnement, avec la réflexion sur les pratiques, la fonction d’Enseignant Référent se construit peu à peu, dans un cadre lui-même en évolution. Les Enseignants Référents eux-mêmes ressentent ce côté « construction » de leur fonction :
- Le guide d’évaluation des besoins évolue (un pour le primaire, un pour le collège, il y en aura un pour le lycée).E1
- Travail de planification, renseigner les enquêtes, ça prend aussi beaucoup de temps. Et puis en dehors des ESS, la rédaction des comptes-rendus, c’est ce qui mange le plus de temps aussi.E1
- On se voit entre référents du secteur une fois par mois. On fait le tour de « comment on s’y prend ».S’il y a des questions qu’on se pose toutes, on fait remonter à Madame Kérébel.E1
- C’est sûr que dans cette fonction, on perd le contact direct avec les enfants. Mais c’est une autre façon de voir le projet de l’enfant.E7
- Au début dans le Val d’Oise, on ne travaillait que sur les écoles, après on en est arrivé aux collèges, ça vient progressivement. Avant y avait un ou deux postes de référents rien que pour les lycées. Puis depuis cette année, on se met en conformité.
On couvre tous les lieux publics/privés, IME, ITEP, Hôpital de jour. La mission se construit selon ce schéma.E2
- Pour demander du matériel adapté, il existe un document MDPH.E3
- Le recrutement des AVS, ça dépend des lieux en fait. Dans chaque circonscription, l’organisation peut être un peu différente. E9
- Ce qui serait bien c’est d’avoir un calendrier avec les fondamentaux. Une fiche avec un rétroplanning de ce qui est cyclique sur l’année. Voilà ce qu’on va vous demander fin octobre, puis à telle date. Au lieu de ça les demandes vous tombent dessus et faut y répondre dans l’urgence.E11
- Y a beaucoup de choses plus formalisées maintenant. Un même type de compte-rendu, des conditions objectives. On travaille pas à vue.E12
- On a des réunions par secteurs de bassin une fois par mois, et une autre avec Madame Kérébel environ une fois par mois aussi.E8
- Les formations proposées c’est des demi-journées optionnelles (orientation dans le secondaire par exemple.E8
Les contours de la fonction sont évidemment dessinés, mais dans la pratique quotidienne d’exercice du métier, il reste à harmoniser certaines démarches, certains outils, certains gestes professionnels:

• Le cadrage départemental dans un esprit de collaboration avec la MDPH organise une démarche générale de fonctionnement, induisant la présence des Enseignants Référents en EPEL seulement sur invitation, les rencontres entre cordonnatrices et les Enseignants Référents, donnant des consignes pour la mise en œuvre des PPS en établissement, supprimant les Enseignants Référents attachés seulement aux lycées etc.

• La création et la gestion d’outils communs là encore en concertation avec la MDPH, n’a que quelques années d’existence, d’où les adaptations et les changements qui interviennent afin de s’ajuster au mieux à l’utilisation des outils en question. Le Guide d’Evaluation des Besoins utilisé pour permettre à l’EPEL de considérer la situation de l’enfant, la fiche d’évaluation d’autonomie pour faciliter l’appréciation concernant une éventuelle attribution d’AVS, le document MDPH pour demander du matériel adapté … sont autant d’outils destinés à faciliter la mise en application de la loi à une échelle départementale.

• Des gestes professionnels communs eux aussi se font jour peu à peu, qui sans enfermer les Enseignants référents dans un modèle unique, permettent une reconnaissance de la fonction, une connaissance de la professionnalité aux yeux des familles et des partenaires.
L’Enseignant Référent centralise les pièces du dossier pour les adresser à la MDPH, il contacte Aide Handicap Elève en cas de besoin, il contacte les partenaires pour planifier la prochaine ESS, il adresse le compte-rendu à chacun…etc. là encore, on trouve toute une série d’actions qui lui sont propres et constituent sa spécificité professionnelle.

345 Au second degré…

Les Enseignants Référents ressentent une difficulté supplémentaire à travailler au sein du second degré. Ce problème est vraiment cité par nombre d’entre eux :
- La loi, faut absolument l’appliquer, mais y a de telles difficultés… On va vers les lycées, les secondes ULIS, la validation des compétences, ça va être compliqué à mettre en place. Certains font illusion un certain temps.E1
- Dans le secondaire, c’est encore plus compliqué. Ca date de 2005 quand même ! La formation des profs par rapport au handicap, c’est hypercompliqué !E5
- Un enfant handicapé ! Attention ! Le PPS c’est un combat permanent.E5
- La relation aux profs du second degré n’est pas toujours simple. Ca dépend si on est soutenu par le chef d’établissement.
- On a des journées de formation et heureusement pour certaines choses. Par exemple au départ, l’orientation en lycée, c’était pas évident.E12
- Les ESS sont globalement plus faciles en primaire et en maternelle. Le chaînon le plus difficile c’est le collège. Au lycée, c’est encore différent. Ceux qui y arrivent, c’est déjà qu’il y a eu un sacré boulot.E14
- Pour le passage en 6ième, c’est la lutte !E14
- La présence des AVS en collège, c’est pas toujours simple non plus.
- Quand les profs sont d’accord, ça se passe bien.E14
- Pour les ESS en collège, honnêtement tous les handicaps qui se voient, tout ce qui est sensoriel, ça va.E14
- Pour les autres, c’est plus compliqué.E14
- Le fait d’appartenir à la base au second degré, ça facilite forcément les choses, au moins au départ, dans le contact avec les profs.E15
- Le prof principal doit bien faire le tour de tout le monde. La difficulté c’est l’entrée.
- le relais au lycée ou au collège, ça peut être l’infirmière.E15
- En général, ça va mieux une fois qu’ils ont compris qu’on n’était pas là pour les remettre en cause.E15
- En fait, le contact avec les directeurs, chefs d’établissement est un peu compliqué parfois.E15
- Concrètement, plus on monte dans les niveaux, moins je suis en contact avec eux.E15
On peut revenir sur le fait que le second degré ne se sentait pas si concerné que cela par l’ASH, comme nous l’avons évoqué, et peut-être prendre en considération que l’investissement des collèges et des lycées par les Enseignants Référents dans le Val d’Oise s’est faîte par étapes et de façon encore récente.
L’organisation par matière ne facilite pas toujours la circulation de l’information. le manque de formation des professeurs du second degré en général, sur tout ce qui concerne le handicap est aussi un frein. L’incursion a lieu par le biais des ULIS dans certains établissements. Il y a une volonté certaine au niveau académique, il faudra en observer les effets.

346 Les nouvelles technologies au service de l’Enseignant Référent

Pour pouvoir travailler l’Enseignant Référent a besoin d’utiliser les moyens de communication actuels, qui lui permettent d’accéder aux informations, de donner de l’information, bref, d’échanger en un temps court, pour avoir une réactivité nécessaire à l’exercice de la fonction.
L’utilisation des nouvelles technologies est indispensable :
- On passe un temps incroyable au téléphone, avec les partenaires, avec les familles.E2
- L’Enquête DGESCO permet une analyse des répartitions sur le département. Par exemple, sur le secteur, avant, il y avait plus de handicap moteur, et maintenant on trouve beaucoup de TSL (troubles spécifiques du langage).E3
- J’ai un ordinateur portable professionnel. Et le budget c’est 1000 euros par an alloués par le Conseil Général.E8
- J’envoie au maximum par mail. Ca fait moins de budget courrier. Je l’envoie à tous les partenaires, avec une copie à l’AVS et aussi aux parents bien sûr.E9
- Au niveau de l’emploi du temps, y a des invariants. Quand on arrive le matin, on a une quantité de messages, ce matin par exemple 9, ensuite, on a aussi des mails tous les jours. Ca fait des contraintes supplémentaires.E11
- On utilise beaucoup les mails.E13
- Je vois beaucoup les parents de maternelle. Les autres, je les ai au moins au téléphone une fois avant chaque ESS.E14
- Chaque Enseignant Référent a reçu son portable.E15
- Beaucoup de collègues envoient par messagerie.E15
- Renseigner l’enquête statistique, c’est pas toujours très clair quand on débute.E15
- Etre à jour dans les comptes-rendus, ça prend du temps. On a un ordinateur pour deux .E16
-On a beaucoup vu l’IEN au départ, quand on s’installait. Maintenant, on a surtout des contacts par mail ou par téléphone. On a prévu une réunion de régulation en juin.E16
Les outils type bases de données comme il en existe dans d’autres départements, pourraient sans doute aider à fluidifier certains aspects de la tâche.

J’ai demandé aux Enseignants Référents de me donner trois qualités principales importantes à posséder pour exercer la fonction, les voici telles qu’elles ont été formulées :
- Sens de l’organisation
- Disponibilité
- Ne pas avoir peur de l’inachevé.E1

- être tenace
- savoir s’organiser
- Prendre sa place, faire sa place, trouver sa place…E2

- Etre organisée
- Essayer d’être fiable, de tenir ce qui est dit, de retourner vers les partenaires.
- Etre à l’écoute des familles notamment, c’est souvent ce qui n’est facile, l’accompagnement à cause de la course au temps.E3

- La persévérance
- L’organisation
- La curiosité pour apprendre… des connaissances et la curiosité pour le système, comment ça fonctionne…E4


- Bah la disponibilité
- L’aptitude à créer des liens de confiance
- La résistance.E5

- Faut savoir s’adapter
- Faut être très organisée, très rigoureuse.
- Faut aller vers les autres.E6


- Etre cohérent, avoir une éthique professionnelle
- Etre organisée
- Etre ouvert et rassurant pour les parents.E7

- C’est pas une qualité, mais faut pas avoir peur de la solitude, pas de l’isolement mais de la solitude.
- Faut être rapide et avoir l’esprit de synthèse pendant les ESS.
- Faut être rigoureux pour suivre tous ses dossiers.E8

- Le sens du contact
- L’empathie
- Accepter le fait de ne pas vouloir être à jour dans son travail en partant le soir.E9

- organisation et méthode
- écouter et entendre
- esprit de synthèse
- savoir animer une équipe.E10

- La créativité
- La curiosité
- Le fait de soigner la relation. E11

- Faut être équilibré, garder un équilibre, parce que des fois c’est un peu plombant, faut évacuer.
- Faut être curieux, avoir envie de découvrir.
- Faut aller vers les autres.E12

- Quitter l’Education Nationale dans sa tête. (Ne pas être asservie dans sa tête, être libre, pour être plus proche de la famille, avoir un esprit de résistance).
- Ne pas être dans la séduction avec ceux qui sont dans le partenariat, comme le pédopsychiatre par exemple.
- Faut être dans la communication et l’écoute.E13

- Le sens du contact
- Les connaissances dans le domaine du handicap
- le côté organisation.E14

- L’écoute
- De bonnes capacités de synthèse
- Savoir prendre du recul (on représente la famille, mais il y a un décalage entre les attentes , il faut arriver à être les différentes personnes à la fois).
- Bien rester à sa place.
- Savoir résister à la pression. E15

- Disponibilité
- Ecoute
- Fermeté dans le sens « kérébelien » du terme, c’est à dire, faut être positionné ! C’est pour la famille que je suis là. Il faut amener à accepter le principe de réalité.E13

Indépendamment de l’écoute, du sens du contact, de l’empathie, de bonnes capacités de synthèse, de la fiabilité, de la résistance, de la créativité, on l’aura compris, pour être Enseignant Référent, il faut être organisé !

35 Le regard des partenaires

Quelles représentations ont-ils des Enseignants Référents, quelles attentes vis à vis d’eux ? Quelles sont leurs relations professionnelles ? Ce micro-sondage renvoie une image somme toute assez « conforme » de la mission, à quelques exceptions près…
A quoi sert un Enseignant Référent ? Est-ce qu’il vous apporte quelque chose dans votre travail ? A quelle occasion le rencontrez-vous ? Voici le type de questions posées aux interlocuteurs qui ont accepté de m’accorder une trentaine de minutes pour évoquer leurs rapports avec les Enseignants référents.

Bien sûr j’aurais aimé rencontrer un chef d’établissement du second degré, et un professeur de collège, mais… les rendez-vous pris ont été annulés…
Malgré tout, les autres acteurs gravitant dans la sphère de la scolarisation des élèves handicapés se sont montrés disponibles que ce soit deux IEN, une directrice de CMPP, une directrice d’IME, un médecin scolaire, une coordonnatrice MDPH, deux enseignantes d ‘école maternelle, deux enseignantes d’école élémentaire, deux enseignantes en RASED, deux psychologues scolaires, une conseillère d’orientation psychologue, deux AVS et deux mères d’enfants handicapés.

Ces points de vue ne permettent pas de généralisation, car ils reflètent la relation de personne à personne à un instant T. Notre but n’étant pas de globaliser sur la place attribuée aux Enseignants Référents par leurs partenaires dans le Val d’Oise, mais d’avoir un bref instantané de la situation au travers de quelques témoignages, pour entrevoir comment l’image de l’Enseignant Référent peut s’incarner.

Quatre facettes se dessinent tout de même selon la place de laquelle on parle :

• L’Enseignant Référent est un partenaire
• L’Enseignant Référent est une personne ressource
• L’Enseignant Référent est un « contrôleur/conseil »
• L’Enseignant Référent est un recours
A laquelle pourrait s’ajouter une dernière catégorie sur laquelle nous reviendrons brièvement
• L’Enseignant Référent est une nébuleuse…


351 L’Enseignant Référent est un partenaire

Si l’on est directeur d’établissement spécialisé, directeur de CMPP, IEN, COP, psychologue scolaire, médecin scolaire ou bien encore coordonnatrice MDPH, il est bien évident qu’on a une représentation de ce qu’est un Enseignant Référent et de son rôle car on est soi-même un des acteurs mobilisés par l’application de la loi de 2005.

Bien sûr, si l’on est coordonnatrice MDPH, on va attendre d’eux « des dossiers complets, des comptes-rendus d’ESS clairs et synthétiques » (EP1). Si l’on est IEN, on proposera peut-être des rencontres dans le courant de l’année « pour faire le point sur toutes les situations d’enfants handicapés scolarisés sur la circonscriptions » (EP2), on se positionnera en « soutien de leur action » (EP3).
Il est à noter que les deux IEN rencontrés ont clairement fait mention d’une dépossession concernant la scolarisation des enfants handicapés, d’un repositionnement au sein de l’organisation globale qui en amène un à dire « Je connais moins bien le parcours de chaque enfant ». (EP2).

La notion de partenariat est évoquée a priori par la directrice de CMPP, qui décrit la relation aux Enseignants Référents comme un ensemble d’échanges et d’ajustements réciproques. « On se réunit en début d’année pour définir la nature de nos échanges » (EP4).

La directrice d’IME parle d’un partenariat à construire, puisque c’est la première année que l’Enseignant Référent vient s’insérer dans le dispositif de scolarisation des enfants accueillis à l’IME, des résistances rencontrées. Mais elle présente ce partenariat en devenir comme « une valeur ajoutée  pour se re-questionner sur le projet scolaire de l’enfant » (EP5).

Le médecin scolaire les côtoie régulièrement lors des ESS et leur confie ses comptes-rendus médicaux à destination de la MDPH, elle aussi parle « d’échanges d’informations, de points réguliers pour connaître l’avancée des dossiers de certains enfants, de rencontres informelles » (EP6).

Les psychologues scolaires font état de liens professionnels de confiance dans la mesure où ils leur confient leur compte-rendu psychologique, attendent « qu’ils fassent le lien entre les partenaires, qu’ils soient la mémoire de la scolarisation d’un enfant quand il s’en va au collège pour assurer la continuité, qu’ils soient un soutien logistique pour les parents, etc.. » (EP7). « Les liens sont multiples et de nature diverse, on peut se voir pour savoir comment aider une AVS, comment s’ajustent les procédures envers la MDPH pour l’année en cours, comment réguler une situation problématique dans une école, c’est un vrai travail de partenariat. »(EP8).


352 L’Enseignant Référent est une personne ressource

Pour les enseignants des RASED, pour les enseignants de l’école, pour les directeurs d’école, l’Enseignant Référent se présente souvent plus comme une personne ressource qu’on sollicite afin d’avancer dans les méandres de l’ASH, et aussi pour solliciter des conseils d’aménagement au sein de la classe ou de l’école.
(EP9, EP10, EP11, EP12, EP13 EP14).
Les deux directrices connaissent les procédures pour orienter le cas échéant les parents vers la MDPH et l’Enseignant Référent du secteur.
L’une d’elle me fait simplement remarquer qu’elle explique aux parents que « cette personne va les aider dans leurs démarches auprès de la MDPH et assurer ensuite le suivi de la scolarisation de leur enfant, qu’elle va les accompagner tout au long de la scolarité, alors qu’en trois ans, suite à un changement et une re-sectorisation, c’est le troisième Enseignant référent qui officie… » (EP14)

Pour ce qui est de la position et de la connaissance des enseignants devrais-je dire, deux cas de figure se présentent. Ou l’Enseignant a déjà accueilli ou accueille un enfant en PPS dans sa classe auquel cas il a une représentation, « l’Enseignant Référent aide la famille dans les démarches, regroupe le dossier complet,il est lié avec la MDPH, il convoque les Equipes de Suivi, il nous envoie le compte-rendu » (EP11). Dans ce cas l’Enseignant Référent est perçu comme la personne qu’on peut solliciter s’il y a un souci dans la mise en œuvre du PPS.
Ou l’enseignant n’a jamais eu affaire à un Enseignant Référent et dans ce cas la représentation est beaucoup plus floue, voire brouillée, « c’est l’enseignant spécialisé qui vient donner des conseils dans les classes quand un enfant handicapé est scolarisé. » (EP12). La confusion avec l’Enseignant Itinérant peut s’expliquer, car la formation des enseignants en matière de handicap est relativement succincte et quand l’enseignant lui-même n’est pas confronté à la situation, compte tenu de tout ce qu’il a à gérer, il regarde tout cela avec une certaine distance. C’est ce cas de figure qui m’a fait écrire l’Enseignant Référent est une nébuleuse.


353 L’Enseignant Référent est un « contrôleur/conseil »

Contrairement à tous les autres interlocuteurs que j’ai interrogés, les deux AVS qui ont accepté de me répondre étaient très étonnées par ma démarche, voire un peu intimidées. Pour elles l’Enseignant Référent est perçu comme quelqu’un qui a un droit de regard sur leur travail « il demande comment on s’y prend, comment on fait avec l’enfant » (EP15). Il peut aussi avoir fait parti de la commission de recrutement. C’était le cas pour l’une d’entre elles qui le voyait comme un supérieur hiérarchique sans bien savoir qui il était.
« Il demande comment les choses évoluent. Après la réunion, il me donne des conseils des fois. Pendant les grandes vacances, il demande si on renouvelle» (EP16)
Le rapport Enseignant Référent/AVS mériterait un vrai travail en profondeur pour préciser le positionnement de chacun et les attentes institutionnelles qui ne semblent pas toujours établies clairement.



354 L’Enseignant Référent est un recours

Pour les deux mamans rencontrées, l’Enseignant référent est «  un relais entre la famille, l ‘école et la MDPH, et si je n’ai pas l’écoute de l’école, je m’adresse à elle. » (EP17). « Elle a un rôle d’écoute, elle est joignable assez facilement. Elle peut être un médiateur entre les parents et les autres intervenants. Si j’ai un souci avec l’AVS, je fais appel à elle. Je passe aussi par elle pour faire passer les infos au collège. » (EP18).
On le voit indépendamment des premiers accompagnements liés aux démarches vers la MDPH, l’accompagnement est constant dans les rapports avec la sphère éducative. Les mamans rencontrées n’hésitent pas à appeler et à faire part de leurs réactions, demandes ou incompréhensions si elles ne se sentent pas comprises par le corps enseignant.


En guise de conclusion
L’Enseignant Référent, nous l’avons observé, occupe une place centrale dans le dispositif introduit par la loi de 2005 pour l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Sa fonction unique et insolite fait de lui un relais incontournable pour les familles et les partenaires institutionnels.
Unique dans son habilitation à intervenir depuis la première section de maternelle jusqu’en BTS éventuellement, dans tous les types d’établissements, y compris ceux dépendant du ministère de l’Agriculture ou ceux de la Défense. Aucun autre agent de l’Education Nationale n’a cette particularité.
Insolite aussi dans sa « référence » à un élève désigné, alors que classiquement les personnels de l’Education Nationale ne sont absolument pas attachés à des élèves connus nominalement. Le fait de poser cette disposition dans la loi, humanise bien sûr la relation, mais l’inscrit aussi dans la durée pour amorcer la construction et la cohérence du parcours de formation de l’élève.

L’esprit de la loi garantissant le choix d’un projet de vie par des mesures de compensation, l’accessibilité aux lieux de vie mais aux études également, et la place centrale de la personne handicapée dans le dispositif, fait de l’enseignant référent un interlocuteur central pour les parties en présence.
Il se situe dans un espace intermédiaire entre les acteurs de la scolarité et les instances de décision de la MDPH, dans un souci d’accompagnement constant des familles. Ses principales missions sont déclinées autour de l’Equipe de Suivi de Scolarisation, qu’il organise, et anime pour que le Projet Personnalisé de Scolarisation de l’élève émanant des décisions prises par la CDAPH, soit mis en œuvre dans les meilleures conditions possibles.

Toutes ces dispositions législatives se mettent progressivement en place, avec comme pour l’application de toutes les lois, des freins, des résistances, des déclinaisons locales de prescriptions nationales. La fonction d’Enseignant Référent s’avère être un analyseur intéressant de la façon dont cette loi du 11 février 2005, aux accents d’authenticité, est interprétée par les acteurs de l’Institution Scolaire, mais aussi par les partenaires institutionnels que constituent les Conseils Généraux par le biais de la MDPH, et les personnels de santé qui prennent une place conséquente dans les décisions même de scolarité.

En effet, très clairement au niveau institutionnel, un glissement du pouvoir de décision s’est opéré avec l’avènement de cette loi. L’Education Nationale n’est plus le seul maître à bord, comme elle pouvait l’être précédemment, puisque la constitution des Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation fait la part belle aux instances médicales. Les EPE peuvent dicter à l’Education Nationale la conduite à tenir en matière de scolarisation et d’aménagement du PPS, en fonction bien entendu des éléments apportés par l’équipe éducative. Il n’en demeure pas moins que l’Education Nationale a perdu le quasi monopole qui était le sien en matière de décision. L’enseignant Référent n’a lui, qu’un rôle de transmission, même si ce passage de relais peut être effectué de différentes façons selon qu’il ira ou non présenter son dossier en EPE, et selon la façon dont seront agencés les éléments du dit dossier.
Les IEN, comme les enseignants ne parlent pas ouvertement de dépossession mais d’un fonctionnement nouveau qui éloigne l’Enseignant Référent, tant géographiquement que symboliquement de la circonscription scolaire et des équipes d’école.

Inversement, dans le même temps, l’Education Nationale voit son « entrée » dans les établissements médico-sociaux légitimée par la loi de 2005 et renforcée par le décret de 2009 relatif à la scolarisation des enfants dans ces établissements. L’Enseignant Référent y intervient théoriquement de la même façon que dans les autres établissements pour l’accompagnement des familles et la mise en place du PPS et des réunions d’ESS. Cette disposition se met en place progressivement du fait d’un empressement modéré des établissements dans leur ensemble à voir l’Education Nationale prendre place dans leurs instances de réflexion internes, mais aussi parce que le nombre de situations attachées à l’Enseignant Référent sont telles d’année en année qu’il a fallu créer des postes pour envisager enfin un travail auprès des élèves scolarisés en établissements.

D’un point de vue interne à l’Education Nationale, la question du pilotage est cruciale. En effet, la loi se décline dans un cadrage national, en fonction de particularités ou de partenariats locaux ; d’autant plus que cette loi intervient dans un contexte de décentralisation où les Conseils Généraux ont été sollicités pour la mise en place et le fonctionnement de la MDPH.
Le pilotage national semble à quelques exceptions près trouver un écho fidèle dans le pilotage départemental, car l’installation des Enseignants Référents dans les collèges par exemple, la tendance importante à l’ouverture d’ULIS ou la consigne notamment d’investir les établissements médico-sociaux semble arriver peu ou prou au même moment dans les différents départements.
Mais pour cadrantes qu’elles soient les consignes nationales doivent parfois composer avec des composantes locales. Ainsi dans les Yvelines, la MDPH a choisi de délocaliser ses antennes à travers le département, à l’inverse de la tendance générale. Les contacts MDPH/ Education Nationale sont rapportés comme difficiles dans un ou deux départements…engendrant des tensions entre coordonnateurs MDPH et Enseignants Référents.
La question du partenariat avec des institutions décentralisées dépend là, on le voit, de négociations directes entre l’IEN-ASH et la MDPH. C’est pourquoi on peut trouver par exemple 41 départements sur les 65 qui ne disposent pas d’un outil commun pour évaluer les besoins de l’enfant handicapé dans le cadre de sa scolarité. Les outils communs semblent très peu nombreux aussi en ce qui concernent des bases de données informatiques qui permettraient des échanges EN/MDPH plus rapides et plus directs. Les formulaires établis conjointement, de comptes-rendus d’ESS sont par contre plus fréquents (52 sur 65).
Force est de constater que si des initiatives locales ont été prises, il n’existe aucun outil d’évaluation de la situation de l’enfant, aucun document PPS et aucune gestion informatique EN/MDPH commune au niveau national. Ce manque d’outils harmonisés peut être préjudiciable au traitement des situations.

On peut également s’interroger sur la question du second degré. En effet, ce qui ne peut manquer de frapper aussi quand on s’intéresse aux enseignants qui exercent la fonction d’Enseignants Référents, c’est la quasi-absence de représentation des enseignants du second degré, alors que la fonction leur est ouverte tout autant qu’à leurs collègues du premier degré. Les enseignants du second degré sont-ils incités à entreprendre une formation sur leur temps personnel, la « non-reconnaissance » générale du 2CA-SH d’un point de vue institutionnel est-elle en cause ? (Il n’y a hormis le poste d’enseignant référent que peu de débouchés, puisque les professeurs référents titulaires du 2CA-SH se voient attribuer des heures supplémentaires pour accompagner la scolarité d’élèves handicapés dans le second degré ou être partiellement dégagés de leur service. )
Indépendamment de cet état de fait, le second degré semble encore au delà des chiffres, être le parent pauvre de la scolarisation des élèves handicapés.
Que ce soit à travers le discours des Enseignants Référents, qui évoquent les réticences des équipes ou par l’éclatement des cours en différentes disciplines qui ne facilite pas la circulation de l’information depuis le professeur principal jusqu’aux autres professeurs concernés.
Le pilotage national le plus contraignant peut trouver un écho au niveau académique ou départemental, mais si certains chefs d’établissement ou certains professeurs opposent une résistance importante à la scolarisation d’élèves handicapés, il apparaît difficile que celle-ci s’effectue dans de bonnes conditions.
Ces remarques ne sont heureusement pas applicables à l’ensemble des établissements du second degré.
L’implantation importante d’ULIS dans les collèges, puis dans les lycées pourrait amorcer un changement global de tendance si toutes les conditions de pilotage, de moyens, de formation des personnels sont réunies afin que le second degré cultive enfin « la culture de l’ASH » et de l’inclusion scolaire.

La fonction d’Enseignant Référent s’inscrit à la jointure entre l’Education nationale et la MDPH. Est-il nécessaire d’avoir été enseignant pour occuper cette fonction ? Qu’adviendrait-il si ce rôle était tenu par des personnels plus administratifs ? Pourquoi ce choix d’un professionnel qui a été enseignant et possède une expérience pédagogique qui plus est spécialisée ? La question de la professionnalité de l’Enseignant Référent est également essentielle dans l’exercice de la fonction.
Il apparaît que chacun possède un savoir-faire, des compétences, une expérience construits antérieurement dans son passé professionnel. Cette professionnalité ancienne, différente selon le parcours de chacun vient alimenter la nouvelle fonction qu’il occupe. L’ancien Enseignant Itinérant n’hésitera pas à donner des conseils d’aménagement pédagogique très précis parfois, l’ancien maître G ou l’ancien psychologue aura une qualité d’écoute particulière, l’ancienne secrétaire de CCPE aura une connaissance plus globale des circuits d’orientation…etc.
L’ampleur et la diversité des tâches de l’Enseignant Référent permettent à chacun d’avoir une position d’appui dans le domaine qui était le sien au préalable. Mais il est nécessaire que chacun modifie son regard, étende son champ d’action, construise de nouvelles connaissances, enrichisse ses compétences pour accéder à cette professionnalité nouvelle.

Un autre aspect qui apparaît de façon transversale au travers de l’examen des différents corpus est la difficulté parfois importante d’exercer sur un poste « en tension ». Tenir une position vis à vis d’une équipe d’école ou de professeurs dans le second degré, argumenter et porter un dossier vis à vis de la MDPH, accompagner des parents dans des choix douloureux ou difficiles, animer des ESS où les différents partenaires arrivent avec des positions divergentes, déjouer le jeu des alliances et être identifié clairement comme l’Enseignant Référent de la famille, tout en tenant compte du principe de réalité ; autant de positionnements périlleux parfois, qui doivent pourtant aboutir à une scolarisation la meilleure possible pour l’élève concerné.

Cette question d’une éthique professionnelle se retrouve au cœur des relations avec les partenaires. Comment composer avec un chef d’établissement qui résiste, tout en voulant préserver la qualité de la relation ? Quels éléments rendre saillants dans un dossier pour respecter les données objectives de la situation ? La solitude ressentie par certains peut-elle induire des prises de décision trop « personnelles » ? Les Enseignants Référents ont en tout cas, conscience d’être investis d’une mission de responsabilité qu’ils exercent avec une implication, un engagement et une humanité certains.

Au delà, de la place déterminante de l’Enseignant Référent au sein du dispositif mis en place par la loi de 2005, il conviendrait de s’interroger sur un certain nombre de points ayant une incidence directe sur le travail même de ce dernier.
Notons pêle-mêle l’augmentation considérable des demandes formulées auprès de la MDPH notamment pour tous les troubles « dys », l’évolution du statut des AVS et les conditions de leur « attribution », l’accueil par les équipes éducatives d’enfants handicapés dans des conditions de gestion de classe parfois difficiles, la formation des enseignants du premier et du second degré au handicap, la scolarisation en ULIS dans les lycées professionnels, la coopération entre l’Education Nationale et le secteur médico-social…etc.



















Références Bibliographiques
Ouvrages

Barrère, A. (2002) Les enseignants au travail, routines incertaines, Paris, l’Harmattan

Barrère, A. (2006) Sociologie des chefs d’établissement Les managers de la République, Paris, Presses Universitaires de France

Bureau de l’adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés de la Direction générale de l’enseignement scolaire. (2008) Scolariser les élèves handicapés, Futuroscope, SCEREN/CNDP

Champy, F. (2009) La sociologie des professions, Paris, Presses Universitaires de France

Chauvière, M. (1980) Enfance inadaptée : l’héritage de Vichy, suivi de l’efficace des années quarante, Paris, l’Harmattan (rééd. 2009)

Gardou, C. (dir.) (2009) Le handicap par ceux qui le vivent, Toulouse, Erès

Louis, J-M. Ramond, F. (2006) L’enseignant référent au quotidien, Dijon CRDP de Bourgogne, Nancy, CRDP de Lorraine, SCEREN/CNDP

Plaisance, E. (2009) Autrement capables Ecole, emploi, société : pour l inclusion des personnes handicapées, Paris, éditions Autrement



Articles de revues

Magnin De Cagny, C. (2007) Enseignant Référent : un nouveau métier pour une nouvelle philosophie, In La nouvelle revue de l adaptation et de la scolarisation, n°39 3ième trimestre 2007. pp 89-99

Ourghanlian, P. (2008) « L’enseignant référent au cœur du dispositif », in Ortho magazine, n°74 janvier-février 2008.pp16-18

Sicot, F. (2009) De l'usager en personne à l'usager en dossier,
In Actes éducatifs et de soins, entre éthique et gouvernance | Actes du colloque international (Felix C., Tardif J., éd.), Nice 4-5 juin 2009 



Textes officiels

Loi n°2005-102 du 11 février 2005 (2005) pour l’égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées J.O. n°36 du 12 février 2005

Ministère de la santé et des solidarités Décret (2005) n°2005-1587 du 19 décembre 2005, relatif à la Maison départementale des Personnes Handicapées et modifiant le code de l’action sociale et des familles J.O. n° 295 du 20 décembre 2005 page 19589 texte n° 51

Décret n°2005-1752 du 30 décembre 2005 (2005) relatif au parcours de formation des élèves présentant un handicap J.O. n°304 du 31 décembre 2005

Ministère de l’Education Nationale (2006) Circulaire n°2006-119 du 31 juillet 2006, Scolarisation des élèves handicapés : préparation de la rentrée scolaire B.O. n°31 du 31 août 2006

Ministère de l’Education Nationale (2006) Arrêté du 17 août 2006, relatif aux enseignants référents et à leur secteur d’intervention J.O. N° 192 du 20 août 2006

Ministère de l’Education Nationale (2006) Circulaire n°2006-126 du 17-8-2006 sur la Mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation B.O. N° 32 du 7 septembre 2006

Ministère de l’Education Nationale (2007) Préparation de la rentrée 2007
Circulaire n°2007-011 du 9 janvier 2007 B.O. N°3 du 18 janvier 2007

Ministère de l’Education Nationale Code de l’action sociale et des familles Décret (2009) n°2009-378 du 2 avril 2009 relatif à la scolarisation des enfants, des adolescents et des jeunes adultes handicapés et à la coopération entre les établissements mentionnés à l’article L. 351-1 du code de l’éducation et les établissements et services médico-sociaux mentionnés aux 2° et 3° de l’article L 312-1 du code de l’action sociale et des familles J.O. n°0080 du 4 avril 2009

Ministère de l’Education Nationale (2009) Arrêté du 2 avril 2009 précisant les modalités de création et d’organisation d’unités d’enseignement dans les établissements et services médico-sociaux ou de santé pris pour l’application des articles D. 351-17 à D. 351-20 du code de l’éducation. B.O. n° 17 du 23 avril 2009



Rapports officiels

Ministère de l’Education Nationale, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité (1999) Gossot B., Mollo C., Naves P., Gauzère M., Trouvé C., Rapport sur l’accès à l’enseignement des enfants et adolescents handicapés IGEN/IGAS, n° 99-002, mars 1999.
Ministère délégué à la famille à l’enfance et aux personnes handicapées (2002) Assante V. Rapport remis à Ségolène Royal, ministre délégué à la famille, à l’enfance et aux personnes handicapées, Mission d’étude en vue de la révision de la loi d’orientation du 30 juin 1975, 2002.

Ministère de l’Education Nationale ( 2003) Lachaud Y. Intégration des enfants handicapés en milieu scolaire, Secrétariat d’Etat aux Personnes Handicapées, Ed. de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche, 2003.

Rapport de la Cour des comptes (2003) La vie avec un handicap. Cour des comptes, nº 4455. Editions des Journaux officiels, 2003. 324 p
Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement - Ministère de la Santé et des Solidarités, (2005) Trémoureux C., L’activité des CDES en 2002-2003 et la réforme des compléments de l’Allocation d’éducation spéciale, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) - Etudes et Résultats N° 423 août 2005

Ministère de la Santé et des Solidarités (2006) Déficiences et handicaps des enfants passés par la CDES, Vanoveirmer S. Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) - Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement -, Etudes et Résultats N° 467 février 2006

Ministère de l’Education Nationale et de la recherche (2009) IGEN, IGAER, Rapport annuel des inspections générales 2009 , Paris : La documentation Française, 08/2010, 250 p.

Présidence de la République (2011) Blanc P. La scolarisation des enfants handicapés, Rapport au Président de la République, Paris, mai 2011



Sites Web

ANAPEDYS : Association Nationale d’Associations d’Adultes et de Parents d’Enfants Handicapés :  HYPERLINK "http://www.apedys.org/dyslexie/index.php?op=edito" http://www.apedys.org/dyslexie/index.php?op=edito

Blog de l’Association Départementale des Enseignants Référents des Bouches-du-Rhône :  HYPERLINK "http://ader13.over-blog.org/#" http://ader13.over-blog.org/#

CAIRN. INFO : chercher, repérer, avancer, Sciences de l’éducation :  HYPERLINK "http://www.cairn.info/disc-sciences-de-l-education.htm" http://www.cairn.info/disc-sciences-de-l-education.htm

Calin, D. : Psychologie, éducation & enseignement :  HYPERLINK "http://dcalin.fr/auteur.html" http://dcalin.fr/auteur.html

CRISALIS Collectif Ressource Internet Sur l’Adaptation et l’Intégration Scolaire : Document-outil pour enseignant référent :  HYPERLINK "http://www.crisalis-asso.org/index.php?option=com_content&view=article&id=436:document-outil-pour-enseignant-referent&catid=124:enseignant-referent&Itemid=143" http://www.crisalis-asso.org/index.php?option=com_content&view=article&id=436:document-outil-pour-enseignant-referent&catid=124:enseignant-referent&Itemid=143

CTNERHI Centre Technique National d’Etudes et de Recherches sur les Handicaps et les Inadaptations : Etudes et recherches :  HYPERLINK "http://www.ctnerhi.com.fr/ctnerhi/pagint/etudes/presentation.php" http://www.ctnerhi.com.fr/ctnerhi/pagint/etudes/presentation.php

Esén : La formation des cadres et des personnels ATSS : ASH- Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves handicapés :  HYPERLINK "http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-theme/priorites-nationales-ash-culture-numerique-education-prioritaire-securisation/ash-adaptation-scolaire-et-scolarisation-des-eleves-handicapes/" http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-theme/priorites-nationales-ash-culture-numerique-education-prioritaire-securisation/ash-adaptation-scolaire-et-scolarisation-des-eleves-handicapes/
Idées ASH : Scolarisation et handicap :  HYPERLINK "http://sites.google.com/site/ideesash/scolarisation-et-handicap" http://sites.google.com/site/ideesash/scolarisation-et-handicap

Intégration scolaire et partenariat : Le partenariat au service de l’intégration scolaire :  HYPERLINK "http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr" http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr

INS HEA : Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés :  HYPERLINK "http://www.inshea.fr/" http://www.inshea.fr/

La documentation Française : rapports publics :  HYPERLINK "http://www.ladocumentationfrancaise.fr/" http://www.ladocumentationfrancaise.fr/

Legifrance : Le service public de la diffusion du droit :  HYPERLINK "http://www.legifrance.gouv.fr/" http://www.legifrance.gouv.fr/

Ministère de l’Education Nationale : Les acteurs du système éducatif, les rectorats et inspections académiques :  HYPERLINK "http://www.education.gouv.fr/cid3/les-rectorats-et-les-inspections-academiques.html" http://www.education.gouv.fr/cid3/les-rectorats-et-les-inspections-academiques.html

Ministère de l’Education Nationale,Repères pour l’analyse de gestion, Direction Générale de l’enseignement scolaire : Eléments de bilan rentrée scolaire 2010-2011 premier degré public  :  HYPERLINK "https://www.pleiade.education.fr/portal/gear/generic/SelectPageContent?itemDesc=contenu&contentid=7043972" https://www.pleiade.education.fr/portal/gear/generic/SelectPageContent?itemDesc=contenu&contentid=7043972

Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur Bulletin officiel   : Enseignement élémentaire et secondaire :  HYPERLINK "http://www.education.gouv.fr/bo/2006/31/MENE0601960C.htm" http://www.education.gouv.fr/bo/2006/31/MENE0601960C.htm

Ministère de l’Education Nationale : Scolarité et handicap :  HYPERLINK "http://www.onisep.fr/Scolarite-et-handicap" http://www.onisep.fr/Scolarite-et-handicap

Sénat : Rapports et documents de travail :  HYPERLINK "http://www.senat.fr/" http://www.senat.fr/

SNUipp 95 : Dossiers ASH :  HYPERLINK "http://95.snuipp.fr/spip.php?rubrique10#27" http://95.snuipp.fr/spip.php?rubrique10#27

Unapei : s’informer sur le handicap mental :  HYPERLINK "http://www.unapei.org/" http://www.unapei.org/

Vie publique, Direction de l’information légale et administrative : La politique du handicap, chronologie :  HYPERLINK "http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-handicap/chronologie/" http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-handicap/chronologie/

Wikipedia : La loi « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées» du 11 février 2005 :  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_handicap" http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_handicap

Table des Sigles

2CA-SH : Certificat Complémentaire pour les enseignements Adaptés et la scolarisation des élèves en Situation de Handicap
ADER13 : Association des Enseignants référents des Bouches-du-Rhône
AEEH : Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé
AES : Allocation d’Education Spéciale
AGEFIPH : Association pour la Gestion des Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées
AIS : Adaptation et Intégration Scolaire
ASH : Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves Handicapés
AVS : Auxiliaire de Vie Scolaire
AVSco : Auxiliaire de Vie Scolaire collectif
AVSi : Auxiliaire de Vie Scolaire individuel
CAPSAIS: Certificat d’Aptitude aux Actions Pédagogiques Spécialisées d’Adaptation et d’Intégration Scolaires
CAEI: Certificat d’Aptitude à l’Education des enfants et adolescents déficients ou Inadaptés
CAFIPEMPF: Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Instituteur ou de Professeur des Ecoles Maître Formateur
CAMSP: Centre d’Action Médico-Sociale Précoce
CAPA-SH: Certificat d’Aptitude Professionnelle pour les Aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en Situation de Handicap
CCPE: Commission de Circonscription pour l’enseignement Préélémentaire et Elémentaire
CCSD: Commission de Circonscription de l’enseignement du Second Degré
CDA: Commission des Droits et de l’Autonomie des personnes handicapées
CDAPH: Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées
CDEN: Conseil Départemental de l’Education Nationale
CDES: Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées
CDOEA: Commission Départementale d’Orientation vers les Enseignements Adaptés
CG : Conseil Général
CLIS : CLasse d’Intégration Scolaire (1991)puis CLasse pour l’Inclusion Scolaire (2009)
CLIS 1: CLasse d’Intégration Scolaire pour enfants handicapés mentaux
CLIS 2: CLasse d’Intégration Scolaire pour enfants handicapés auditifs
CLIS 3: CLasse d’Intégration Scolaire pour enfants handicapés visuels
CLIS 4: CLasse d’Intégration Scolaire pour enfants handicapés moteurs
CMP: Centre Médico-Psychologique
CMPP: Centre Médico-Psycho-Pédagogique
CNIL: Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés
COP: Conseiller d’Orientation Psychologue
CPC-ASH: Conseiller Pédagogique de Circonscription chargé de l’Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves Handicapés
CRDP: Centre Régional de Documentation Pédagogique
COTOREP: Commission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnels
CTNERHI: Centre Technique National d’Etudes et de Recherches sur les Handicaps et les Inadaptations
CTPD: Comité Technique Paritaire Départemental
DDASS: Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
DDEEAS: Diplôme de Directeur d’Etablissement d’Education Adaptée et Spécialisée
DGESCO: Direction Générale de l’Enseignement Scolaire
DEPP: Direction de l’Evaluation de la Prospective et de la Performance
DEPS: Diplôme d’Etat de Psychologie Scolaire
DESS: Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées
DEUG: Diplôme d’Etudes Universitaires Générales
DIPER: Division des Personnels
DREES : Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques
DU: Diplôme Universitaire
EPE: Equipe Pluridisciplinaire d’Evaluation
EPEC: Equipe Pluridisciplinaire d’Evaluation Centralisée
EPEL: Equipe Pluridisciplinaire d’Evaluation Localisée
EREA: Etablissement Régional d’Enseignement Adapté
ESS: Equipe de Suivi de la Scolarisation
ESSEC: Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Sociales
GEB: Guide d’Evaluation des Besoins
GIP: Groupement d’Intérêt Public
IA: Inspecteur d’Académie
IA-DSDEN: Inspecteur d’Académie - Directeur des Services Départementaux de l’Education Nationale
IA-IPR: Inspecteur d’Académie-Inspecteur Pédagogique Régional
IA-IPR-ASH: Inspecteur d’Académie-Inspecteur Pédagogique Régional
IEN: Inspecteur de l’Education Nationale
IEN-ASH: Inspecteur de l’Education Nationale pour l’Adaptation scolaire et la Scolarisation des élèves Handicapés.
IEN-ET/EG: Inspecteur de l’Education Nationale -Enseignement Technique/ Enseignement Général
IEN-IO: Inspecteur de l’Education Nationale en charge de l’Information et de l’Orientation
IGAENR: Inspection Générale de l’Administration de l’Education Nationale
IGAS: Inspection Générale des Affaires Sociales
IGEN: Inspection Générale de l’Education Nationale
IME: Institut Médico-Educatif
IMP: Institut Médico-Pédagogique
INS HEA: Institut National Supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes Handicapés et les Enseignements Adaptés
ITEP: Institut Universitaire de Formation des Maîtres
MDPH: Maison Départementale des Personnes Handicapées
MLPH: Maison Landaise des Personnes Handicapées
OPALES : Outil de Pilotage d’Administration Locale de l’Education Spéciale
PADYS : Protocole d’Accueil pour enfants « dys » (sauf dyspraxiques)
PAI: Maisons Départementales des Personnes Handicapées
PHARE : Par-delà le Handicap, Avancer et Réussir ses Etudes
PMI: Protection Maternelle et Infantile
PPS: Projet Personnalisé de Scolarisation
RASED: Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté
SAD: Service d’Assistance à Domicile
SAPAD: Service d’Assistance Pédagogique à Domicile
SCEREN: Service Culture Editions Ressources pour l’Education Nationale
SEGPA: Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté
SESSAD: Service d’Education et de Soins Spécialisés A Domicile
SNUipp: Syndicat National Unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC
TSL: Troubles Spécifiques du Langage
ULIS: Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire
UPI : Unité Pédagogique d’Intégration
UTAMS: Unité Territoriale d’Actions Médico-Sociales






 Arrêté relatif aux enseignants référents et à leur secteur d’intervention BO N° 32 du 7 septembre 2006
 Louis Jean-Marc, Ramond Fabienne, L’enseignant référent au quotidien, Dijon CRDP de Bourgogne, Nancy CRDP de Lorraine, 2006
 Les fiches de poste, lettres de missions, grilles d’entretiens semi-directifs, questionnaire aux Enseignants Référents du val d’Oise, questionnaire aux Enseignants Référents des autres départements sont présentés en annexe.
 CAPA-SH : certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap
 Barrère A,  Les enseignants au travail, routines incertaines, Paris l’Harmattan 2002
 Ibid
 Déficiences et handicaps des enfants passés par la CDES, Vanoveirmer S. Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) - Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement - Ministère de la Santé et des Solidarités, Etudes et Résultats N° 467 février 2006

Trémoureux C., L’activité des CDES en 2002-2003 et la réforme des compléments de l’Allocation d’éducation spéciale, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) - Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement - Ministère de la Santé et des Solidarités, Etudes et Résultats N° 423 août 2005

 Ibid

 Trémoureux C., L’activité des CDES en 2002-2003 et la réforme des compléments de l’Allocation d’éducation spéciale, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) - Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement - Ministère de la Santé et des Solidarités, Etudes et Résultats N° 423 août 2005

 Zucman E., Oudard L., Magnier M.J. Etude de la mise en place des commissions d’éducation spéciale. 1ière partie janvier 2007-juillet 1978 ,CTNERHI Vanves, 1979, 261 p.
 Gossot B., Mollo C., Naves P., Gauzère M., Trouvé C., Rapport sur l’accès à l’enseignement des enfants et adolescents handicapés IGEN/IGAS, n° 99-002, mars 1999.

 Assante V. Rapport remis à Ségolène Royal, ministre délégué à la famille, à l’enfance et aux personnes handicapées, Mission d’étude en vue de la révision de la loi d’orientation du 30 juin 1975, 2002.

 Lachaud Y. Intégration des enfants handicapés en milieu scolaire, Secrétariat d’Etat aux Personnes Handicapées, Ed. de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche, 2003.

 La vie avec un handicap. Cour des comptes. Rapport de la Cour des comptes,
nº 4455. Editions des Journaux officiels, 2003. 324 p

 Lachaud Y. Intégration des enfants handicapés en milieu scolaire, Secrétariat d’Etat aux Personnes Handicapées, Ed. de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche, 2003.

 La vie avec un handicap. Cour des comptes. Rapport de la Cour des comptes,
nº 4455. Editions des Journaux officiels, 2003. 324 p

 Gossot B., Mollo C., Naves P., Gauzère M., Trouvé C., Rapport sur l’accès à l’enseignement des enfants et adolescents handicapés IGEN/IGAS, n° 99-002, mars 1999.

 Ibid

 Lachaud Y. Intégration des enfants handicapés en milieu scolaire, Secrétariat d’Etat aux Personnes Handicapées, Ed. de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche, 2003.

 La vie avec un handicap. Cour des comptes. Rapport de la Cour des comptes,
nº 4455. Editions des Journaux officiels, 2003. 324 p

 Ibid
 Gossot B., Mollo C., Naves P., Gauzère M., Trouvé C., Rapport sur l’accès à l’enseignement des enfants et adolescents handicapés IGEN/IGAS, n° 99-002, mars 1999.

 Ibid

 La vie avec un handicap. Cour des comptes. Rapport de la Cour des comptes,
nº 4455. Editions des Journaux officiels, 2003. 324 p

 Lachaud Y. Intégration des enfants handicapés en milieu scolaire, Secrétariat d’Etat aux Personnes Handicapées, Ed. de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche, 2003.

Ibid
 Plaisance Eric. Autrement capables Ecole, emploi, société : pour l inclusion des personnes handicapées, Paris,éditions Autrement, 2009.

 Plaisance Eric. Autrement capables Ecole, emploi, société : pour l inclusion des personnes handicapées, Paris,éditions Autrement, 2009.

 la Circulaire n°2006-119 du 31-7-2006 sur de la Scolarisation des élèves handicapés (préparation de la rentrée 2006)
 Arrêté du 17 août 2006 relatif aux enseignants référents et à leur secteurs d’intervention 
 Arrêté du 17 août 2006 Ibid
Arrêté du 17 août 2006 Op.cit.
 Louis Jean-Marc, Ramond Fabienne, L’enseignant référent au quotidien, Dijon CRDP de Bourgogne, Nancy CRDP de Lorraine, 2006

 Ibid
 Louis Jean-Marc, Ramond Fabienne, L’enseignant référent au quotidien, Dijon CRDP de Bourgogne, Nancy CRDP de Lorraine, 2006

 Entretien avec l’Inspecteur d’Académie du Val d’Oise directeur des services départementaux de l’Education Nationale
 Ministère de l’Education Nationale Préparation de la rentrée 2007
Circulaire N°2007-011 DU 9-1-2007
 Entretien avec l’IEN-ASH du Val d’Oise chargée du pilotage des Enseignants Référents

 Bulletin du SNUipp 95 n° 111 mars 2007 compte rendu CAPD du 15 mars 2007
 Cf. lettre de mission de l’Enseignant Référent en charge de la scolarisation des élèves handicapés adressée par l’IA aux Enseigna A‘’ £§¨©ª«­®ÜÝÞø* G H J üøêÜÎÃεÜêܧê~o~X~ê§M§?hÓ[´CJOJQJ^JaJhDmÿ5OJQJ^J,jh,jh,j5CJHOJQJU^JaJHhDmÿ5CJHOJQJ^JaJH#hDmÿhS—5CJHOJQJ^JaJH,j¶h,jh,j5CJHOJQJU^JaJHhDmÿCJOJQJ^JaJh—ðCJOJQJ^JaJh,j5OJQJ^Jh,jh,j5OJQJ^Jh,jCJOJQJ^JaJhS—CJOJQJ^JaJhS—hÆ
Ü Ad’¡¢£¤¥¦ýýôççççÛxôôôôckd$$If–FÖ0äýü#” Ö
tàÖ
ÿÿö6ööÖÿÿÖÿÿÖÿÿÖÿÿ4Ö4Ö
laöPþpÖ
ÿÿ $$Ifa$gd—ð
„”ÿ$If^„”ÿgd,j„äý^„äýgdS—
á'5ABAýýý¦§¨©ª®ÞßàáâãäåæçèéG I ² =
´
ööñöååööööööööñàö××ÎÅÎ(
Æe#
gdÓ[´)
Æe#
gdÓ[´„äý^„äýgdDmÿgdDmÿ $„äý^„äýa$gdDmÿgd,j„äý^„äýgdS—J K b c d e  ‚ ƒ „  ‘ ’ ¬ é×鼦’¦p¼¦Z@Z3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHuBjh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu#h¨‘hÓ[´;CJOJQJ^JaJ,jh¨‘hÓ[´;CJOJQJU^JaJ
¬ ­ ® ¯ ° ± ² ³ ´ Ð Ñ Ò Ó 
äʴʙ‚kYIY+kY:jh¨‘hÓ[´>*B*CJUaJmHnHphÿuh¨‘hÓ[´CJaJmHnHu#h¨‘hÓ[´0JCJaJmHnHu,jh¨‘hÓ[´0JCJUaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu6j‘h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu



7
8
9
:
;
<
=
>
?
[
\
]
^
’
îØîÀØîØ©’waMa+waBjh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu,h¨‘hÓ[´5;CJ\^JaJmHnHu,jh¨‘hÓ[´0JCJUaJmHnHu.j‹h¨‘hÓ[´CJUaJmHnHu+jh¨‘hÓ[´CJUaJmHnHu"h¨‘hÓ[´CJaJmHnHu’
“
”
®
¯
°
±
²
³
´
µ

Ò
Ó
Ô
Õ
   9 êÐê´ÐêЙ‚™lXl6™lêÐêBjh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu6j…h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu9 : ; < = > ? @ A ] ^ _ ` • – — ± ² ³ äʴʙ…™o…oM™o´Ê´1Ê6jyh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHuBjüh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu6jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu´
? · 6 § 2
µ
ɇ.ÙSÄ€á_â=¹I¹i½Eööööööíööööäíöööööíöööäíöí(
Æe#
gdÓ[´)
Æe#
gdÓ[´*
Æe#
gdÓ[´³ ´ µ ¶ · ¸ ¹ Õ Ö × Ø    0 1 2 3 4 5 6 7 8 T U êе¡µ‹¡‹iµ‹êÐêMÐêе¡µ‹¡‹6jsh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHuBjöh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHuU V W „ … †   ¡ ¢ ¤ ¥ ¦ § ¨ © Å Æ Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jm h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjðh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuÆ Ç È 


+
,
-
/
0
1
2
3
4
P
Q
Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jg
h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjê h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuQ
R
S
’
“
”
®
¯
°
²
³
´
µ

·
Ó
Ô
Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6ja h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjä
h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuÔ
Õ
Ö
ð
ñ
ò

12Þí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6j[ h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÞ h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu234¦§¨ÂÃÄÆÇÈÉÊËçèÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jU
h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjØ h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuèéêdef€‚„…†‡ˆ‰¥¦Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jOh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÒ
h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu¦§¨  
'()+,-./0LMÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jIh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÌh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuMNO¶·¸ÒÓÔÖרÙÚÞí—}—a}—}ÃM6,jh¨‘hÓ[´0JCJUaJmHnHu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jCh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÆh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu
ÚÛ÷øùú012LMNPQRSTíÝí¿¨í–€–h€–€¨Q64jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu,h¨‘hÓ[´5;CJ\^JaJmHnHu.j=h¨‘hÓ[´CJUaJmHnHu+jh¨‘hÓ[´CJUaJmHnHu"h¨‘hÓ[´CJaJmHnHu,jh¨‘hÓ[´0JCJUaJmHnHu:jÀh¨‘hÓ[´>*B*CJUaJmHnHphÿuh¨‘hÓ[´CJaJmHnHu#h¨‘hÓ[´0JCJaJmHnHuTUqrst¡¢£½¾¿ÁÂÃÄÅÆâãéÕ鳘é‚h‚Lh‚h˜5˜éÕé-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6j7h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjºh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHuãäåõö÷67Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j1h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj´h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu789]^_yz{}~€‚žŸÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j+h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj®h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuŸ ¡¾¿ÀÚÛÜÞßàáâãÿÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j%h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj¨h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuXYZ\]^_`a}~Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj¢h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu~€¿ÀÁÛÜÝßàáâãäÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjœh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu678:;?[\Þí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj–h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu\]^–—˜²³´¶·¸¹º»×ØÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j
h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuØÙÚ&'(BCDFGHIJKghÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjŠh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuhij–—˜²³´¶·¸¹ºÞí—}—a}—}ÃM6,jh¨‘hÓ[´0JCJUaJmHnHu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj„h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu
º»×ØÙÚðñò 
íÝí¿¨í–€–h€–€¨Q64jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHu,h¨‘hÓ[´5;CJ\^JaJmHnHu.jûh¨‘hÓ[´CJUaJmHnHu+jh¨‘hÓ[´CJUaJmHnHu"h¨‘hÓ[´CJaJmHnHu,jh¨‘hÓ[´0JCJUaJmHnHu:j~h¨‘hÓ[´>*B*CJUaJmHnHphÿuh¨‘hÓ[´CJaJmHnHu#h¨‘hÓ[´0JCJaJmHnHu1234FGHbcdfghijk‡ˆéÕ鳘é‚h‚Lh‚h˜5˜éÕé-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6jõh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjxh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHuˆ‰Šš›œ¶·¸º»¼½¾¿ÛÜÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jïh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjrh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuÜÝÞ"#$>?@BCDEFGcdÞí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6jéh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjlh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿudefŠ‹Œ¦§¨ª«¬­®¯ËÌÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jãh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjfh¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuE­
‹áF³pÓ2˜rЃëcÍ2 ‹ !s!ã!\"Ø"öööööööíööööööööíööööööíööö)
Æe#
gdÓ[´*
Æe#
gdÓ[´ÌÍÎçèé 
  ()Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jÝ h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj` h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu)*+hij„…†ˆ‰Š‹Œ©ªÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j×!h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjZ!h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuª«¬¾¿ÀÚÛÜÞßàáâãÿÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jÑ"h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjT"h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu#$%?@ACDEFGHdeÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jË#h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjN#h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuefg‘’¬­®°±²³´µÑÒÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jÅ$h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjH$h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuÒÓÔïðñ  
01Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j¿%h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjB%h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu123MNOijkmnopqrŽÞí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6j¹&h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu‘°±²ÌÍÎÐÑÒÓÔÕñòÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j³'h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj6'h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuòóô+,-/01234PQÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j­(h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj0(h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuQRSuvw‘’“•–—˜™š¶·Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j§)h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj*)h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu·¸¹íîï 
 
./Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j¡*h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj$*h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu/01lmnˆ‰ŠŒŽ‘­®Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j›+h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj+h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu®¯°ïðñ  
12Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j•,h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj,h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu234NOPjklopqrst‘Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j-h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj-h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu‘’“¬­®ÈÉÊÍÎÏÐÑÒîïÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j‰.h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj .h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuïðñ_`a{|}€‚ƒ„…¡¢Þí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6jƒ/h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj/h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu¢£¤ÇÈÉãäåèéêëìí 
Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j}0h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj0h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu
  ?@A[\]`abcde‚Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jw1h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjú0h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu‚ƒ„©ª«ÅÆÇÊËÌÍÎÏëìÞí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jq2h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjô1h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuìíî   * + , / 0 1 2 3 4 P Q Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jk3h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjî2h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuQ R S g h i ƒ „ … ˆ ‰ Š ‹ Œ  © ª Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6je4h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjè3h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuª « ¬ î ï ð
! ! !!!!!!!0!1!Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6j_5h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjâ4h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu1!2!3!O!P!Q!k!l!m!p!q!r!s!t!u!‘!’!Þí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6jY6h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÜ5h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu’!“!”!¿!À!Á!Û!Ü!Ý!à!á!â!ã!ä!å!""Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jS7h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÖ6h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu"""8"9":"T"U"V"Y"Z"["\"]"^"z"{"Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jM8h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÐ7h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu{"|"}"´"µ"¶"Ð"Ñ"Ò"Õ"Ö"×"Ø"Ù"Ú"ö"÷"Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jG9h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÊ8h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu÷"ø"ù"!#"###=#>#?#B#C#D#E#F#G#c#d#Þí—}—a}—}ÃMíM­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu6jA:h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBjÄ9h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿuØ"E# #$U$W$d$e$‚%Õ'Ö'Â(\*]*d-e-+0,0†244ø4ù4g6öíííÞÓÞÞÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈ
$dha$gdÓ[´
%$dha$gdÓ[´$„Ädh`„Äa$gdÓ[´)
Æe#
gdÓ[´*
Æe#
gdÓ[´d#e#f#|#}#~#˜#™#š##ž#Ÿ# #¡#¢#¾#¿#Þí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6j;;h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj¾:h¨‘hÓ[´>*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu¿#À#Á#Ü#Ý#Þ#ø#ù#ú#ý#þ#ÿ#$$$$$Þí—}—a}—}ÃJí6­'h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6j5*B*CJOJQJUaJmHnHphÿu$ $!$1$2$3$M$N$O$R$S$T$U$V$W$d$Þí—}—a}—}ÃJ?2+ hl2­hÓ[´h¨‘hÓ[´OJQJ^Jjh¨‘hÓ[´U-h¨‘hÓ[´5CJOJQJ\aJmHnHu6j/=h¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu3jh¨‘hÓ[´CJOJQJUaJmHnHu*h¨‘hÓ[´CJOJQJaJmHnHu+h¨‘hÓ[´0JCJOJQJaJmHnHu4jh¨‘hÓ[´0JCJOJQJUaJmHnHuBj²*B*CJOJQJUaJmHnHphÿud$ô&õ&B+C+É+Ê+ /¿/æ7ç7::ƒ:„:W;ð;ñ;ò;ó;Ï?Ð?@@@O@P@™@A¾A[CtC±CóéóÖóÖóéóÖóÖóÖóȸ£È󕌆}v•vóéól^hl2­hÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´0J\ hl2­hÓ[´hCXÕhÓ[´KH
hÓ[´KHhl2­hÓ[´KHhl2­hÓ[´5>*CJaJ(jhl2­hÓ[´0J6OJQJU^Jhl2­hÓ[´0J6OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^J%jhl2­hÓ[´0JOJQJU^JhÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J g6h6é7::ó;ô;Î?Ï?Ð?@@O@P@™@š@¿AÀAîAïABBÑCôôôåôåôôôÚÚÏôÄôåôôôôôô
&$dha$gdÓ[´
%$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´$„Ädh`„Äa$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´±C²CÍCÔCDwD¥D¨DÞDßDàDáDâDE.E3EEEyEzEEÏEÛEäEîE
F3F>F@FkF}G‚G#H'HðâÕÇÕÇÕÀ²¡‘€pcpRpcpRpRpRpRpRpRpR!hl2­hÓ[´56OJQJ]^JhÓ[´6OJQJ]^Jhl2­hÓ[´6OJQJ]^J!hl2­hÓ[´6OJQJ\]^Jhl2­hÓ[´OJQJ\]^J!hl2­hÓ[´5OJQJ\]^Jhl2­hÓ[´OJQJ]^J hl2­hÓ[´hl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´5OJQJ\^J ÑCÒC§D¨DÞDßD/E{EÖE˜F]GqHrH›H‘I/JK¡M@OAOO€OPQcQôôåÚåååååååååôÏÏÏååÚåååå
$dha$gdÓ[´
&$dha$gdÓ[´$dh7$8$H$a$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´'HhHlHnHoHpHqHrHuHzH‘IJ.JKKÎKÏKðßðϹ¨–‰z‰i[iH:-h((ChÓ[´OJQJ^Jh((ChÓ[´5OJQJ^J$hl2­hÓ[´5B*OJQJ^JphÿhÓ[´B*OJQJ^Jphÿ!hl2­hÓ[´B*OJQJ^Jphÿhl2­hÓ[´0JOJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J#hl2­hÓ[´5CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ+jhl2­hÓ[´0J5OJQJU]^Jhl2­hÓ[´5OJQJ]^J!hl2­hÓ[´56OJQJ]^Jhl2­hÓ[´6OJQJ]^JÏKÐK M¡M@OAOOñOòO›PºPòQùQR'R«R¬R­R@SJSòUóUôUõU÷UVEVWWWcWzWîWöéØÊ½¶Ê¡Ê‘ʑʑʃ½ueu½ƒPʽƒ½ƒ½ƒ½(jhl2­hÓ[´0J5OJQJU^Jhl2­hÓ[´6OJQJ]^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ]^J(jhl2­hÓ[´0JOJQJU]^J hl2­hÓ[´hl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ]^J!h((ChÓ[´B*OJQJ^Jphÿh((ChÓ[´OJQJ^JhÓ[´OJQJ^JcQQ'R(R«RöU÷U|WÓW+XÇX†Y#Z†[´[u^%_»_+bdÜd…fðððððððððÝÝÝÒÇÒÒ¼¼¼¼Ò
$dha$gdÓ[´
&$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´$
& Fdh7$8$H$a$gdÓ[´$dh7$8$H$a$gdÓ[´îWùWÇX…Y†Y‡YZ Z!Z"Z#Z†Z‡Z†[´[]]º]»]q^r^ñä×äǹǹ¤–…p…i…[…G4G$hl2­hÓ[´6B*OJQJ^Jphÿ'hl2­hÓ[´56B*OJQJ^JphÿhÓ[´B*OJQJ^Jphÿ hl2­hÓ[´)hl2­hÓ[´B*CJOJQJ^JaJphÿ!hl2­hÓ[´B*OJQJ^Jphÿh((ChÓ[´6OJQJ^J(jhl2­hÓ[´0J6OJQJU^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^Jr^s^t^u^%_
aaêcëcìcddÜdUeVe·e¸e¹efíÔÆµ§œ§Œq§µYµYD1$hl2­hÓ[´B*OJQJ\^Jphÿ)hl2­hÓ[´B*CJOJQJ^JaJphÿ.jhl2­hÓ[´0JB*OJQJU^Jphÿhl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^JhÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^J!hl2­hÓ[´B*OJQJ^JphÿhÓ[´B*OJQJ^Jphÿ1jhl2­hÓ[´0J6B*OJQJU^Jphÿ$hl2­hÓ[´6B*OJQJ^Jphÿff,fBfCfDff±fâfKgVgmg{gÑgÕghòhýhKiYiaimiAjHjTj^jkkkkæÓÀ¨‘À|À|À|À|À|À|À|À|À|À|ÀkWP hl2­hÓ[´&hl2­hÓ[´5CJOJQJ\^JaJ hÓ[´5CJOJQJ\^JaJ(hl2­hÓ[´0J5B*OJQJ^Jphÿ-hl2­hÓ[´0JB*CJOJQJ^JaJphÿ.jhl2­hÓ[´0JB*OJQJU^Jphÿ%hl2­hÓ[´0JB*OJQJ^Jphÿ$hl2­hÓ[´B*OJQJ\^Jphÿ1jhl2­hÓ[´0JB*OJQJU\^Jphÿ…fMgÝhkkkkkkkkk&k1kÊ#€€€_€öˆ6ööÖÿÿÿÿÖÿÿÿÿÖÿÿÿÿÖÿÿÿÿ3Ö-4ÖaöytÓ[´ŠT [u_u©u²uÝuvKvLvMv’v£vªvÀvbwzwx)x x±xËxÕxÙxÞxyy?y@yEyMyXyoyzzTzXzpzrzëØëØëØÀ§ØëØëØëØëØëØëؒ|’c’Ø’ØëØëØëØëØë1jhl2­hÓ[´0J6B*OJQJU^Jphÿ+hl2­hÓ[´0J56B*OJQJ^Jphÿ(hl2­hÓ[´0J6B*OJQJ^Jphÿ0hl2­hÓ[´0J5B*CJOJQJ^JaJphÿ.jhl2­hÓ[´0JB*OJQJU^Jphÿ%hl2­hÓ[´0JB*OJQJ^Jphÿ(hl2­hÓ[´0J5B*OJQJ^Jphÿ&rzzzözüz{
{{;{{À{Ï|K~ÄÅ
€€zÍ‚΂Z„……¥†¦†?‡ÓˆÔˆ$Š%ŠìÙÙÙÙÙÎÃÃÃÃÃÃÃÃÃÃÃÃÃÃ
$dha$gdÓ[´
&$dha$gdÓ[´$„Є˜þdh^„Ð`„˜þa$gdÓ[´$„Є0ýdh^„Ð`„0ýa$gdÓ[´Ï|Ó|ë|}C}N} ~!~8~I~GHIJÃÄÅ
€á‚ƒ[ƒ\ƒ»ƒÛƒèÕÀÕÀÕÀÕÀըՏÕngZPZ=ZP%jhl2­hÓ[´0JOJQJU^JhÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J hl2­hÓ[´!häS:hÓ[´B*OJQJ^JphÿhÓ[´0JB*OJQJ^Jphÿ0hl2­hÓ[´0J5B*CJOJQJ^JaJphÿ.jhl2­hÓ[´0JB*OJQJU^Jphÿ(hl2­hÓ[´0J5B*OJQJ^Jphÿ%hl2­hÓ[´0JB*OJQJ^Jphÿ-hl2­hÓ[´0JB*CJOJQJ^JaJphÿۃîƒ
„X„Y„Z„Œ„„…………………¢†£†Ç†È†y‡z‡{‡¸‰¹‰v‹x‹y‹ÝŽúŽ]•XóéóÛéóËÛÀ˲óÛóŠóŠóвó²óybóéóRóhl2­hÓ[´5OJQJ\^J-jhl2­hÓ[´0JCJOJQJU^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ%jhl2­hÓ[´0JOJQJU^J(jhl2­hÓ[´0J5OJQJU^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^JhÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^JhÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J%ŠËŠz‹{‹|‹føùXø’3’}’“"“7“e“ó“ô“õ“ö“÷“ø“~””e•ððååååååÚÚÚÚÚÚÚÚÚåååååååå
$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´$dh7$8$H$a$gdÓ[´X|–öøP‘€‘˜‘’6’z’
““'“5“ó“÷“ø“ü“ý“~”N—¶˜·˜ëÝʹʥʥʥʥʥʛŽ{kVŽH?hl2­hÓ[´0Jhl2­hÓ[´6OJQJ^J)hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ\^JaJhÓ[´5>*CJOJQJ\aJ%hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ\aJhl2­hÓ[´OJQJ^JhÓ[´OJQJ^J'hl2­hÓ[´56B*OJQJ^Jphÿ!h ‘hÓ[´B*OJQJ^Jphÿ$hl2­hÓ[´6B*OJQJ^JphÿhÓ[´B*OJQJ^Jphÿ'hl2­hÓ[´5B*OJQJ\^Jphÿe•f•’–“–N—Ù˜Ú˜™À™Zšƒ›„›æœçœcždžŸ Ÿ/ 0 w ø µ¡I¢ôôôôôôôáÓÓÓôôôôôôôôôÓÓÓ$
& Fdha$gdÓ[´$„Є0ýdh^„Ð`„0ýa$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´·˜Ø˜™™'™A™t™ƒ™
ššaš†š
›9›››‚›ƒ›„›“›çœöœdžžùžŸ Ÿ;Ÿ0 w „ n¡¬¡´¡µ¡H¢I¢J¢Ü¢ñäÔÆÔÆÔÆÔÆÔÆÔÆÔ°¥Æ—ä—ä—ä—ä—äñä‰y‰käaäñhÓ[´OJQJ^Jh ‘hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ\^Jhl2­hÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^JhÓ[´6OJQJ^J+jhl2­hÓ[´0J56OJQJU^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´0JOJQJ^J&I¢J¢¤ ¤ž¥Ÿ¥ÿ¦m©Â©Ô©ª%ª*¬Ø¬.­g­ðååååÔÉÁ¬¬¬š………$dh¤d-DMÆ
ÿÿÿÿa$gdÓ[´$dh¤d¤d[$\$a$gdÓ[´$
& Fdh¤d¤d[$\$a$gdÓ[´dhgdÓ[´
$dha$gdÓ[´$„Ðdh¤x]„Ða$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´$„hdh^„ha$gdÓ[´Ü¢ý¢Ÿ¥Ð¥Ò¥ë¥ì¥÷¥ù¥¬¦Ù¦Ú¦Ü¦ÿ¦§§¨Q¨
©m©‘©Â©ˆª­ªB«ôåØÊº¬ØžŽ}ŽžåžmžcžØQ@ØÊØ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ#hl2­hÓ[´5CJOJQJ^JaJhl2­hÓ[´0J6hl2­hÓ[´56OJQJ^J!hl2­hÓ[´56OJQJ]^Jhl2­hÓ[´6OJQJ]^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´5OJQJ\^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´0JOJQJ^JhÓ[´0JOJQJ^JB«C«Y¬~¬„¬…¬Š¬‘¬×¬Ø¬-¯/¯F¯L¯Ò¯Ó¯×¯O°P°W°l°Æ°É°ù°Y±Z±H³h´:¶;¶|¶Ù¶öéÛéÛéÎÀ²¥—‰ÎÀ~tÎfΉÎXÎÀtΉÎéQé hl2­hÓ[´hl2­hÓ[´0JH*OJQJh ‘hÓ[´0J6OJQJhÓ[´0JOJQJhÓ[´0J6OJQJhl2­hÓ[´0J5OJQJhl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´0J6OJQJhl2­hÓ[´0JOJQJhl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^JhÓ[´OJQJ^Jg­À­ª®-¯F¯P°Q°ä±²˜²ô²i´:¶;¶|¶}¶ã¶Ü·Ý·€¸m¹‘¹êêêêêêêêêêêêßÔßßßßßßß
&$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´$dh¤d-DMÆ
ÿÿÿÿa$gdÓ[´Ù¶á¶ã¶Ü·€¸l¹m¹v¹{¹‘¹ººfºiºÔº×ºD»G»†Á‡Á³Á¸ÁÙÁåÁíÁøÁÃ9÷ÃÞÃÄ1Ä:ÄrÄvÄ÷ÄñÆòÆ|Ç}ÇPÈQȉͥͦÍÏϘϙÏñäñäñÖäÌä¾³¾³¾³¾³¾¬äñäñäñäñäñäñäñäñä™äÌäÌä¬äˆzˆzhÓ[´CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ%jhl2­hÓ[´0JOJQJU^J hl2­hÓ[´hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^JhÓ[´OJQJ^Jh¬(hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^J0‘¹é¹Ÿ»í¼‰¾^¿ À‡À¯Á°Áé ðÃÄ
Ä3ÄuÄvÄ÷ÄøÄóÆôÆåÈÉÊÊÊˆÍææææææææÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛ
$dha$gdÓ[´$„„„dh¤d]„^„`„a$gdÓ[´ˆÍ‰Í¥Í¦Í™ÏšÏÐVÐ|ÑjÒuÕRÖO×P×Ë×Ì×^Ø_Ø
Ù¯ÙÚYÚ÷Ú;ÛôéôÞÞÓÈÈÈÈÈÈÓÓÞÞÞÞÞÞÞÞÞ
$dha$gdÓ[´
&$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´
%$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´™ÏšÏÐXÐcЈÐÑOяÑÅÑÒhÒjҙӚÓuՃÕO×P×Ë×Ì×ý×ÿ×ïæÕÂÕ¯›¯›¯›¯ÕÕÂՂ{gVD#hl2­hÓ[´6CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ&hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´hÓ[´>*CJ\aJhÓ[´B*OJQJ^Jphÿ'hl2­hÓ[´56B*OJQJ^Jphÿ$hl2­hÓ[´6B*OJQJ^Jphÿ$hl2­hÓ[´5B*OJQJ^Jphÿ!hl2­hÓ[´B*OJQJ^Jphÿhl2­hÓ[´aJ h¬(hÓ[´CJOJQJ^JaJÿ×TØ_Ø{ؗØÁØÆØ ÙiÙÏÙæÙBÚVڀڑڧڪÚÍÚÑÚöÚ÷ÚÛ'Û*Û-Û:Û;ÛÎÜÏÜ3Ý4Ý›Ý©ÝµÝØÝÞBÞCÞOÞZÞvÞ¬ÞÒÞÞÞ(ß)߃à‡à^áìÚÉ·É·É·É·É·ÉÚìÚÉ·ÉÚÉ·É·ÉÚÉÚ°œÉ·É·É·Š·ÉìÚìÚìÚÉ|ÉhÓ[´CJOJQJ^JaJ#h¬(hÓ[´5CJOJQJ^JaJ&hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´#hl2­hÓ[´5CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ#hl2­hÓ[´6CJOJQJ^JaJ&hl2­hÓ[´56CJOJQJ^JaJ0;Û*CJOJQJ^JaJ!hl2­hÓ[´B*OJQJ^Jphÿ$hl2­hÓ[´5B*OJQJ^Jphÿ#hÇ^hÓ[´5CJOJQJ^JaJ#hÇ^hÓ[´6CJOJQJ^JaJ&hl2­hÓ[´56CJOJQJ^JaJ#hl2­hÓ[´6CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ#hl2­hÓ[´5CJOJQJ^JaJ"Žæöæ÷æRçgçsç…ç†ç­ç³çºçÄçÉçëçìçOèéé¼éÇéÉéÑéæéëéê+ê-ê„êŒêÂêÜêÝê9ë:ëPëRëÆëìëîë]ìbìdì°ì²ì³ìµìùåØÊØºÊØÊØÊØÊ¬žØžØÊžØÊØÊ؞ŽÊØÊ؞ØÊ؞؞ºžØÊ؀ØhÇ^hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ\^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^JhÇ^hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J&hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´-Éé„êÆëaìbì³ìÊìCíïíCî×îïµï#ð¡ð®ñ¦òÁòóÙóôöuöýöþöH÷ôôôôôåÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚÚôô
$dha$gdÓ[´$„hdh^„ha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´µìÇìÊìËìíBíCíEí‡íºíîíïíûí?îEîfî€î˜î™îµîØîïï&ï1ïwïÊïÙï&ðð¡ð«ð®ðµðÀðãð®ñ¦ò§ò¨ò¾òÁòÄòóóó‰óÜó6ô ô§ôôôûôö%öDöuövöúöþöñäÖÆÖ»ÖÆÖÆ­ÖÆÖÆÖÆÖÆÖÆÖÆÖÆÖäÖÆÖäÖÆÖÆÖÆä¦ñ䜯œÖÆÖÆÖÆÖÆÖÆÖÆÖÆÖhl2­hÓ[´56 hl2­hÓ[´hÇ^hÓ[´6OJQJ^JhÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´>*OJQJ^J;þöG÷H÷I÷M÷-ørøsøwøÄøîúïúzû{û~û¾ûüüþqþšþ¶þ8n°‹Œúû
@AñæØÊ½Ê½­œÊ­œŽÊ~ÊsÊ~Ê~Ê~Ê~ʎʎb[T hÇ^hÓ[´ hl2­hÓ[´ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJhÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^JhÇ^hÓ[´6OJQJ^J!hl2­hÓ[´56OJQJ\^Jhl2­hÓ[´6OJQJ\^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^JhÇ^hÓ[´5OJQJ^JhÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^J H÷I÷-øsøîú{ûþ4ÀûÞß 
Aop¯°

( ôôôôôôåôôôÚÚÚÚÏÄÚÚôôôô
%$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´$
Ædha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´Aop€®¯µ¼¾¿ † ‡ ì ù ú þ X




( < L ùèßË蹬ž¬|ž¬|¬|j|¬|ž|¬\K!hl2­hÓ[´56OJQJ]^Jhl2­hÓ[´OJQJ]^J#hl2­hÓ[´5CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJhl2­hÓ[´5OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J#hl2­hÓ[´>*CJOJQJ^JaJ&hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ^JaJhl2­hÓ[´0J' hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´L P g i j ‰ Œ  × Ø Þ  : < = K … ‡ ˆ ‹  ± ´ ´¶¸ÕÖðßѼÑðßð¦™ß𙆙ßð¦ð™}k™d™}R#hl2­hÓ[´5CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´#hl2­hÓ[´6CJOJQJ^JaJhl2­hÓ[´0J'%jhl2­hÓ[´0JOJQJU^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J+jhl2­hÓ[´0J6OJQJU]^J(jhl2­hÓ[´0JOJQJU]^Jhl2­hÓ[´OJQJ]^J!hl2­hÓ[´56OJQJ]^Jhl2­hÓ[´6OJQJ]^J( ‹ Œ  ´ µ pqKLEFYZ·¸ÙÚÁJÊ@­í?³ôôôéôôôôôôôôôôôéôôôôôôôôôôô
$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´ÖØÙÚQÁÊÏЭ©áâ š›œ×ØÚÜ×#Ø#$$$ª$«$+'+/+E+¹+,ïÛÍÀÍÀ͸ÍÀÍÀÍÀ®À¥ÛÀÍÀ™’Ž|ÀiÀ[À[À[hl2­hÓ[´6OJQJ^J%jhl2­hÓ[´0JOJQJU^J#hÓ[´5>*CJOJQJ\^JaJhÓ[´ hl2­hÓ[´hÓ[´5>*CJ\aJhl2­hÓ[´0J'hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´5hl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^J&hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ!³å§â 7Þš›œÛÜn; Ñ !^!ä!l"m"×#Ø#$$¦%½'‰*Š*ôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôééôôôôô
&$dha$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´,,,î-º.».,3H3ð4,55969Â:Ú:Û:þ—>ˆ?‘?¥?@@@@É@·AÒAŠBCCCCCPCQC1EëÝÐÝëÐÆÐÆÐ¸Ð± ÐݐݐݐݐݐݐݐݐÝë…бq &hl2­hÓ[´5>*CJOJQJ^JaJhÓ[´6OJQJ^Jhl2­hÓ[´56OJQJ^J hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´hl2­hÓ[´5OJQJ^JhÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^J(jhl2­hÓ[´0J6OJQJU^J&Š*, ,£/¤/Š1æ142˜2Ö2,344Æ4.577Ö7×75969p:Á:Â:Ú:Û:p*OJQJ^Jhl2­hÓ[´6OJQJ^J hl2­hÓ[´(jhl2­hÓ[´0J5OJQJU^JhÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^J-
¡t¡D¢F¢¹¢Ï¢Тþ¢£0£¥r¦}¦u§€§§‚§0¨1¨€¨ލðâÔÄ·Ä£‘}n\n\n\‘ðJðJn\‘}‘}n\#hl2­hÓ[´6B*CJ]aJphÿ#hl2­hÓ[´6B*CJ]aJphÿhl2­hÓ[´B*CJaJphÿ&hl2­hÓ[´5CJOJQJ\^JaJ#hl2­hÓ[´5B*CJ\aJphÿ&hl2­hÓ[´5CJOJQJ\^JaJhÓ[´5OJQJ\^Jhl2­hÓ[´5OJQJ\^Jh€+ÙhÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´B*CJaJphÿh£i£€£›£º£Ù£õ£¤/¤R¤d¤‰¤ޤž¤Ÿ¤¹¤•‚‚‚‚‚‚‚‚‚‚‚‚‚‚$IfgdÓ[´lÆ ÿ—ikdº[$$If–FÖF”ÿ¬ ÄÜ#  
tàö6ööÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿ4Ö4Ö
laöytÓ[´¹¤Û¤ì¤¥¥-¥>¥P¥o¥†¥¡¥Æ¥á¥ÿ¥"¦A¦b¦r¦}¦“¦©¦æÛ¦ó¦ §%§=§Z§ììììììììììììììììììììììììììì$IfgdÓ[´lÆ ÿ—Z§u§€§§‚§ˆ§ž§Ÿ§ §¡§§§§اììì‚oooooooo$IfgdÓ[´lÆ ÿikd\$$If–FÖF”ÿ¬ ÄÜ#  
tàö6ööÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿ4Ö4Ö
laöytÓ[´$IfgdÓ[´lÆ ÿ— ا÷§¨
¨¨0¨1¨P¨p¨¨³¨ͨ⨩#©@©ììììì‚ìììììììììikdx\$$If–FÖF”ÿ¬ ÄÜ#  
tàö6ööÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿ4Ö4Ö
laöytÓ[´$IfgdÓ[´lÆ ÿލV©n©o©ª`ªë«ì«˜¬£¬õ¬ ­V®W®X®q®s®t®دÙ¯Ú¯°±æ±ë±4²5²d²f²Þ²â²U³ ´ ´.´/´ðÞÌðÞðÌðÞðÞð̸Ìð¸ð¸­ ’ ’ ’ ’ ’…wjW%jhl2­hÓ[´0J6B*Uphÿhl2­hÓ[´6B*phÿhl2­hÓ[´6B*\phÿhl2­hÓ[´B*\phÿhl2­hÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´CJaJ&hl2­hÓ[´5CJOJQJ\^JaJ#hl2­hÓ[´5B*CJ\aJphÿ#hl2­hÓ[´6B*CJ]aJphÿhl2­hÓ[´B*CJaJphÿ"@©`©n©o©‡©©©Ç©å©ªª=ª]ª`ªªª¿ªƪèªúª«6«O«X«j«Š«–«¸«Ë«ììììììììììììììììììììììììììì$IfgdÓ[´lÆ ÿË«ë«ì«¬ ¬8¬S¬l¬‡¬Ÿ¬£¬µ¬ʬã¬ü¬ ­!­9­U­n­‹­—­³­Ë­à­ù­®/®ììììììììììììììììììììììììììì$IfgdÓ[´lÆ ÿ/®D®V®W®X®^®q®r®s®ìììììììmkd×\$$If–F4”ó ÖF”ÿ¬ ÄÜ# ` `
tàö6ööÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿ4Ö4Ö
laöytÓ[´$IfgdÓ[´lÆ ÿs®t®Ï®ã®$¯¯Ö¯ׯد’$IfgdÓ[´lÆ ÿmkdG]$$If–F4”²ÖF”ÿ¬ ÄÜ#  
tàö6ööÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿ4Ö4Ö
laöytÓ[´دÙ¯Ú¯ ³T³U³÷µøµv·º·»·YºZº’‡xxxmxxx‡‡‡
$dha$gdÓ[´$dh7$8$H$a$gdÓ[´
$dha$gdÓ[´mkd·]$$If–F4”{ ÖF”ÿ¬ ÄÜ#  
tàö6ööÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿÖ ÿÿÿ4Ö4Ö
laöytÓ[´ /´,µ2µQµSµôµõµ÷µh¶j¶o¶¥¶©¶þ¶·v·º·¹ ¹͹ιÙ¹ݹ9ºDºYºóèÛ˽¨óšŠyŠyŠyŠšlblSlšlšlhl2­hÓ[´0JOJQJ^JhÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J!hl2­hÓ[´56OJQJ\^Jhl2­hÓ[´6OJQJ\^Jhl2­hÓ[´OJQJ\^J(jhl2­hÓ[´0J56B*Uphÿhl2­hÓ[´56B*phÿhl2­hÓ[´56B*\phÿhl2­hÓ[´B*\phÿhl2­hÓ[´B*phÿhl2­hÓ[´6B*phÿYºZº
»-»½ ½!½N½¾"¾&¾^¾Ç$Ç[ÇqÇ}É~ɩͪÍaÎbÎÏ1ÏhÐiÐlЉÐ;Ò=ÒÓÓkÕlÕÒÚÓÚÜ6ܐÜÝæßçß‘à’à0á1áËâãã.ã@åAåQåRåŠå‹åÇæÈæ½ç¾çÂèïâØâØâÑʹâ«â«â«âØâ˜âØâ«âØâ«âØâØâØâØâ¹â«âØâØâ˜â«â«â˜â˜âØâ˜âØâ%jhl2­hÓ[´0JOJQJU^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^J hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ há@ÁhÓ[´ hl2­hÓ[´hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^J hl2­hÓ[´CJ OJQJ^JaJ 7; ;Ù¼ÙëÝÍÝÍÝÍݽݭÝëÝëÝ¢‘݁z¢ÝëݢݭjÝ­jZÝ­h™dÛhÓ[´6OJQJ\^Jhl2­hÓ[´6OJQJ\^J hl2­hÓ[´hl2­hÓ[´>*OJQJ\^J!hl2­hÓ[´56OJQJ\^JhÓ[´OJQJ\^Jhl2­hÓ[´5OJQJ\^Jhl2­hÓ[´H*OJQJ\^Jhl2­hÓ[´>*OJ QJ \^Jhl2­hÓ[´OJQJ\^J(jhl2­hÓ[´0JOJQJU\^J#¨ÄÅRÅTÅ ÅÆtÆœÆÐÆjÇkÇoÈÂÊÃÊßÊàÊŠÍŒÍþÍæÎ8ÏÍÏDÐ3ÑkÑììììììììììììÝÒìììììììììì
&$dha$gdÓ[´$dh7$8$H$a$gdÓ[´$„˜þdh7$8$H$^„˜þa$gdÓ[´kÑÄÒÆÒ@Ó¦Ó€ÔÕ¡ÕîÕjÖ×A׏ײ×ټ١ÚçÚ2Û¢Û~܀܂܄ܿÜìÝììììììììììììÝìììììììììì$dh7$8$H$a$gdÓ[´$„˜þdh7$8$H$^„˜þa$gdÓ[´¼Ù¢Û„ÜæÜLàNàÊáÎáÐá.âæåyçzçèÆèÈè;ëëPëQëìñäÚÖÏÖÏÆ´ä£‘£‘£‘£‘£‘£‘£‘£‘£‘£ˆ{l`hl2­hÓ[´0J6]hl2­hÓ[´0J56\]hl2­hÓ[´0J6\]hl2­hÓ[´0J#hl2­hÓ[´6CJOJQJ^JaJ hl2­hÓ[´CJOJQJ^JaJ#hl2­hÓ[´5CJOJQJ^JaJhl2­hÓ[´aJ hl2­hÓ[´hÓ[´hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´OJQJ^Jhl2­hÓ[´5OJQJ^J!­ç®ç¯çËçÔçÕç.è/è°è±èwéxéÒéÓéZê[ê§ê¨ê(ë)ë’ì”ì–ì˜ì¾ìÀì$î%îúúòúúííííííííííííííúííííííúgdÓ[´%$a$gdÓ[´gdÓ[´ììZì\ì’ì˜ì¾ìÀìöì„í$î%î*CJ^JaJh?A¦hÓ[´5>*CJaJ'jh?A¦hÓ[´0J5>*CJUaJhÓ[´0J56>*CJ^JaJh?A¦hÓ[´>*CJ^JaJ(jh?A¦hÓ[´0J>*CJU^JaJhÓ[´!h?A¦hÓ[´5>*CJ]^JaJhÓ[´5>*CJ^JaJ%h?A¦hÓ[´0J56>*CJ^JaJh?A¦hÓ[´5>*CJ^JaJ˜.™.þ./B/C/D/z/Ä/æ/ç/è/é/ð/ñ/ó/ô/\0]0d0e0²0³0´0µ0¼0¿0À0õ0l1m1ìßÑßÀµ¤’¤ŽÀµ¤€¤€’n¤a¤ŽÀµ¤€¤M¤Ž&hpI•hÓ[´6CJOJQJ\^JaJh¯'-hÓ[´OJQJ^J#hpI•hÓ[´5CJOJQJ^JaJhÓ[´CJOJQJ^JaJhÓ[´#hpI•hÓ[´6CJOJQJ^JaJ hpI•hÓ[´CJOJQJ^JaJhpI•hÓ[´CJaJ!jhpI•hÓ[´0JCJUaJh³V†hÓ[´H*OJQJ^Jh³V†hÓ[´OJQJ^J%jh³V†hÓ[´0JOJQJU^Jm1n1o1†1‡1ˆ1š1ñ1ò1ó1ô1û1þ1ÿ142«2¬2­2®2Å2Æ2Ç2Ù203132333i3îãÏ»©–…w…i…U…wÏ»©–…w…&hpI•hÓ[´6CJOJQJ\^JaJhÓ[´CJOJQJ^JaJjhÓ[´0JUhÓ[´ hpI•hÓ[´CJOJQJ^JaJ$hpI•hÓ[´0JCJOJQJ^JaJ#hpI•hÓ[´5CJOJQJ^JaJ'hpI•hÓ[´0J5CJOJQJ^JaJ'hpI•hÓ[´0J6CJOJQJ^JaJhpI•hÓ[´CJaJ!jhpI•hÓ[´0JCJUaJ0313Õ3×3Þ3ß3˜4™4ç455%5É5Ê5Ñ5Ò5 6V6W6777ž8 8¼9¾9V:úîúúúåúîîúúîúîúîîúåúúàúàúúgdÓ[´ 7$8$H$gdÓ[´ $¤