Td corrigé cours 4 - Univ-lille1 pdf

cours 4 - Univ-lille1

Débit de 0,66 à 4,93 m3/h, pression de 2,5 à 6,2 bars .... Raccordement spécifique d'un pluviomètre et de sondes ..... Il est rappelé à ce sujet que les capots devront laisser les extrémités des conducteurs jouer librement. ..... l'objet d'un examen visant à vérifier la capacité professionnelle, technique et financière de chaque ...




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pas, dans la phase de rédaction (voir cours 5), de rédiger des phrases de présentation et des transitions.


5) Le contenu et la longueur des différentes parties du plan doivent si possible être équilibrés, ou du moins en rapport avec le volume des textes correspondants dans le dossier.


6) Lorsque la problématique n'est pas définie par le sujet, la problématique choisie pour la note de synthèse et le plan qui en découle doivent prendre en compte toutes les idées relevées dans les textes.



I - CHOIX DU PLAN


Nous avons vu dans l'analyse du sujet (cours 2) que deux cas peuvent se présenter :


Premier cas : le plan est suggéré, voire imposé par le sujet.
Il convient alors de s'y conformer strictement, tant dans le contenu des différentes parties que dans l'ordre proposé pour les traiter.
Il ne faut toutefois pas oublier que les grandes parties devront également présenter une organisation logique interne (cf. III, page 8).


Deuxième cas : le plan n'est pas indiqué par le sujet.
Il convient alors de l'élaborer, soit en se référant aux types classiques (cf. II, page 4), soit en fonction de la dynamique qui semble se dégager de la lecture du dossier.

Ainsi, dans le dossier sur la pollution présenté en exercice 3 du cours 2, le plan qui semble évident est :
I - dégâts occasionnés par la pollution
II - Solutions

Cependant, une lecture plus approfondie du dossier ainsi qu'une définition de la problématique font apparaître l'importance accordée aux obstacles que rencontre la mise en œuvre des solutions. C'est donc un plan en 3 parties qui est imposé par la dynamique du dossier :
I - Dégâts
II - Solutions
III - Obstacles à la mise en place des solutions

Cette 3ème partie pourra, à elle seule, être aussi importante que les deux autres réunies.


( Remarque : Si un des textes, très structuré, paraît fondamental par rapport au sujet, il peut servir de base à la synthèse. Les idées des autres textes serviront dans ce cas à apporter précisions, confirmations, compléments, voire objections et contradictions.

II - PRINCIPAUX TYPES DE PLANS

A) Le plan analytique

Ce plan est souvent utilisé pour traiter des sujets « dynamiques », ou des sujets-problèmes, c'est-à-dire des sujets qui présentent un problème dans une perspective d'évolution, ou de remédiation.

Ex : la nouvelle pauvreté
la montée du chômage
l'évolution du travail au noir
la dénatalité dans le monde occidental.

Si le libellé du sujet ne donne pas d'indications précises et si le contenu du dossier le permet, on peut alors construire le plan de la note de synthèse selon une logique analytique :

- exposé de la situation
- inventaire des causes
- inventaire des conséquences
- solutions mises en œuvre et/ou solutions proposées (avec le cas échéant, étude des conditions d'application)
- perspectives.


Remarque : Le contenu du dossier ne permet pas toujours de traiter toutes les parties du plan, mais seulement deux ou trois. Ex : Causes et solutions (la situation est dans ce cas souvent évoquée rapidement dans l'introduction).


B) Le plan inventaire

Ce plan traite des différents « aspects » d'un thème, qui constituent les grandes parties de la synthèse. Il sert à répondre aux sujets « statiques » qui présentent une institution ou un phénomène stable.

Ex : le rôle du médiateur de la République
les conditions d'accès au dossier médical.

Selon le libellé du sujet et le contenu du dossier, on peut envisager de traiter successivement :
- l'aspect individuel
- l'aspect social
- l'aspect économique
- l'aspect politique
- ...
Le choix des aspects étudiés se fera, bien sûr, en fonction de ceux qui sont traités dans les textes.

Remarque : le plus souvent, on limitera le nombre des grandes parties (quatre est un maximum) afin d'éviter l'impression d'éparpillement. Pour ce faire, on pourra regrouper deux ou trois aspects différents sous une même rubrique plus large, et diviser ensuite en sous-parties.


Certains dossiers portant sur des phénomènes de société ou de civilisation - sans perspective d'évolution - abordent le sujet selon différents niveaux de référence. Ce sont ces niveaux qui serviront à organiser le plan :

Ex : Pour le sujet : « L'accueil des malades au service d'urgence des hôpitaux » le plan pourra s'organiser de la façon suivante :

I - Le point de vue des malades
II - Le point de vue des personnels
III - Le point de vue de l'administration hospitalière.

Remarque : Cette logique des « points de vue » se retrouve lorsqu'on envisage un sujet :
au niveau collectif et individuel
du point de vue de l'Etat, de la collectivité et de l'individu
etc.

Dans les dossiers, on retrouve fréquemment, en effet, les clivages sociaux classiques : hiérarchie dans l'entreprise, place de l'individu face aux systèmes socio-économique et politique, ou face à la collectivité.

Ex : Dans un dossier sur l'école, la parole peut être donnée aux élèves, aux professeurs, à la Direction, au Recteur d'Académie, au Ministre de l'éducation Nationale.


Enfin, pour les sujets traitant d'un organisme ou d'une institution, on s'efforcera d'en faire une présentation précise en envisageant :

- le contexte
- les objectifs, les missions
- les moyens (ressources financières, humaines)
- le statut et le fonctionnement
- le bilan (positif, négatif)
- les propositions (de modifications, d'améliorations, ...).

Ici encore, comme dans toute note de synthèse, le choix des points abordés dépend du libellé du sujet et du contenu du dossier.


C) Le plan « analyse d'une politique »


Ce plan est utilisé pour présenter une politique ou une réglementation.

Ex : la nouvelle politique de l'eau en France
la loi sur le financement des partis politiques en France
le revenu Minimum d'Insertion
la loi Informatique et Libertés

Voici quelques pistes à suivre ou questions à se poser lorsqu'on aborde ce type de dossier.


1. Observez la politique mise en place


Distinguez :

- des actions : ce qui a été fait
- des échecs : ce qui a échoué
- des insuffisances : ce qui a manqué
- des projets : ce qu'il reste à faire (court terme)
- des perspectives : ce que l'on va faire (long terme)
- des propositions : ce que l'on pourrait faire


2. Identifiez les domaines d'action concernés


Domaines :

- politique
- économique
- technique
- financier
- informatif (éducatif)
- recherche


3. Examinez la qualité de la politique mise en place


- long terme / court terme
- préventive / curative
- utopique (théorie) / applicable, réaliste (pratique)

On aboutit alors à une logique de ce type :

circonstances et contextes de la réglementation ou de la loi
contenu de la réglementation ou de la loi (domaines d'action et personnes concernées, conditions d'application)
étude des résultats de cette politique (réussites, échecs, limites, insuffisances...)
propositions et modifications souhaitables ou adoptées (avec précautions nécessaires ou conditions de réussite).

Ex : pour un dossier sur le dispositif RMI, les différentes rubriques envisagées ci-dessus ont permis d'aboutir au plan suivant :

I - Les problèmes révélés par l'application de la loi du 01-12-1988
A) La complexité du dispositif institutionnel
B) L'inadaptation du dispositif insertion

II - Les modifications apportées par la loi nouvelle du 29-07-1992
A) La clarification des compétences
B) La consolidation du contrat insertion

D) Le plan antithétique

Il s'agit d'un plan « débat » permettant de traiter un sujet controversé.

Ex : Polémique autour de la valeur culturelle de la télévision
Débat suscité par l'autoroute A16 sur le transport des marchandises en France
Controverses autour des manipulations génétiques

Dans ce type de sujet, on opérera un premier classement entre les arguments « pour » et les arguments « contre ». Mais il sera nécessaire ensuite d'organiser logiquement ces deux parties en reclassant les arguments en sous-séries. Pour trouver ce classement interne, on envisagera avec profit les différents « aspects », niveaux, points de vue, etc., utilisés pour le plan inventaire (cf. B, ci-dessus).

Ex : Un dossier présentant les projets du Ministre de la Justice concernant les toxicomanes (voir exercice 5, cours 2) a été synthétisé selon le plan suivant :

I - Les mesures envisagées
A) Point de vue judiciaire
B) Point de vue médical

II- Les réserves émises à propos de ces mesures
A) Point de vue judiciaire
B) Point de vue médical

III - Les oppositions manifestées contre ces mesures
A) Point de vue judiciaire
B) Point de vue médical
III - PRINCIPES D'ORGANISATION INTERNE


Pour établir un plan logique et détaillé de la note de synthèse, il ne suffit pas d'organiser les informations relevées en grandes parties, il faut aussi opérer un classement à l'intérieur de chacune des grandes parties. Ce second classement se fait en deux phases successives :

On regroupe les informations en fonction du rapport qu'elles entretiennent entre elles : similitude, différence, complémentarité (cf. ci-dessous).
On classe les informations de même type.


A) Regroupement d'informations


Il s'agit de regrouper diverses informations selon un rapport logique.

Ce rapport peut être :

- un rapport de similitude : on rapproche des idées communes à plusieurs textes ;
- un rapport de différence : des idées peuvent s'opposer, complètement ou partiellement ; il peut y avoir confrontation entre différents points de vue ;
- un rapport de complémentarité : certaines informations peuvent enrichir, illustrer ou préciser d'autres informations relevées.


B) Classement d'informations de même type


Il existe différentes façons de classer des informations de même type. Voici les principales :

1. L'accumulation organisée

a) L'ordre le plus souvent retenu est l'ordre progressif. En effet, il convient généralement de retenir l'attention du lecteur par des arguments de plus en plus forts, le dernier emportant la conviction.

Ex :
1° L'avènement de l'informatique peut être préjudiciable aux libertés individuelles
2° Il menace l'emploi dans de nombreux secteurs
3° Et surtout, le monopole de grandes sociétés privées comme I.B.M. remet en cause l'indépendance nationale et même l'équilibre économique et politique international.

Remarque : C'est le dossier et lui seul qui doit vous aider à déterminer quelle est l'idée la plus importante. Ici, le danger que représente le monopole d'I.B.M. était souligné longuement (1 page environ) par deux des auteurs du dossier.

b) On peut imaginer un ordre dégressif, c'est-à-dire que l'on choisit de « frapper fort » du premier coup et qu'on indique ensuite que cela ne doit pas faire oublier les autres aspects, plus secondaires mais non négligeables du problème.

Ex : La principale raison de l'exclusion est assurément la pauvreté.
Mais cela ne doit pas nous faire oublier les autres facteurs : l'origine raciale, le niveau d'instruction, le chômage, l'âge, les handicaps physiques ou mentaux, etc.

c) On peut imaginer enfin un ordre déductif dans la mesure où il y a un argument très fort dont les autres découlent. L'argument fort sera alors utilisé en 1, les autres étant indiqués comme étroitement liés à celui-là.

Ex : Les obstacles à la commercialisation en série de la voiture électrique :
1° les obstacles technologiques (batteries lourdes et encombrantes, faible autonomie, nécessité d'une infrastructure spéciale) sont les principaux freins ;
2° cette technologie lourde entraîne un prix de revient élevé ;
3° l'ensemble des contraintes et le prix rebutent les consommateurs, d'où une production en petite série qui empêche les prix de baisser et de devenir compétitifs.


2. Le classement chronologique

Le simple ordre chronologique peut être employé, mais il faut qu'il ait une signification. Dans tous les cas où la logique progressive l'emporte sur la chronologie, c'est bien entendu la première qui doit être déterminante.

Ex : Idée commentée : Par son caractère instantané, l'information influe bien souvent sur l'événement même qu'elle présente.

Jadis la nouvelle cheminait lentement. On sait qu'en 1821 la mort de Napoléon ne fut connue à Paris que près de trois mois après qu'il eut rendu à Sainte-Hélène le dernier soupir, et près d'un an plus tard seulement en province. Avec la radio et la télévision, la relation est devenue instantanée. En 1969, des centaines de millions de téléspectateurs de plus de trente pays ont pu assister aux premiers pas de l'homme sur la lune. A ce stade, la diffusion des faits commence d'influer sinon sur ces faits eux-mêmes, du moins sur leurs conséquences immédiates. Et ce n'est pas tout. En France, dès avril 1961, les transistors des soldats d'Algérie contribuaient puissamment à empêcher l'armée de basculer du côté des généraux révoltés. Et plus encore, en mai 1968, les récits haletants des radioreporters sur le fond sonore des affrontements ponctués par le bruit des explosions précipitaient vers le Quartier Latin des milliers de Parisiens, et donnaient à ce qui aurait pu n'être qu'une bagarre d'étudiants le caractère d'une émeute. Ainsi l'information sur les ondes, par son instantanéité, ne modifie plus seulement la suite, mais la nature même de l'action qu'elle annonce.

L'ordre qui semblait le plus évident ici était l'ordre chronologique, mais on lui a préféré un ordre progressif, l'exemple le moins probant (les premiers pas de l'homme sur la lune) étant utilisé en premier et le plus frappant (mai 68) étant cité en dernier.

On peut aussi utiliser le procédé dit de « synchronie » qui permet de mettre en parallèle des informations sur des événements qui se sont passés au même moment.

Ex : Pour étudier la montée du fascisme pendant la deuxième guerre mondiale, on a relevé d'une part les événements concernant l'Allemagne et d'autre part les événements concernant l'Italie (diachronie). Dans la synthèse, on met alors les deux en parallèle selon l'époque où ils se sont passés (synchronie).


3. L'élargissement progressif

On peut envisager des développements concentriques du champ d'investigation.

Ex : En ce qui concerne le problème de l'eau, on peut envisager le rôle des communes, celui des régions et enfin celui de l'État.

On peut aussi passer du particulier au général (voir ci-dessus exemple de « l'avènement de l'informatique » : retombées sur l'individu, puis sur la société, puis sur la politique nationale et internationale).
Le contraire (du général au particulier) est également envisageable, si par exemple on veut souligner le fait que l'individu est la dernière victime « en cascade » d'une politique de grande envergure.



Les modes de classement sont donc nombreux (nous n'avons indiqué ici que les principaux). Tout type de classement est défendable. L'essentiel est d'éviter le fouillis non organisé, de choisir un mode et de rendre évident pour le lecteur quel est le mode choisi et pourquoi on l'a choisi.
Exercice 1



( Prenez rapidement connaissance du dossier.

( Relevez les idées principales.

( Établissez un plan détaillé avec titres et sous-titres.



Sujet :


A partir du dossier ci-joint, rédigez une note de synthèse exposant les avantages de l'horaire variable et les obstacles qui s'opposent à sa bonne application.



Documents joints :


Article relatif à une étude du B.I.T. dans Intersocial n° 7 du mois de juillet 1975 « L'horaire variable : une réforme de l'organisation ».

Extrait d'un article relatif à une enquête du CATRAL publié dans Liaisons Sociales n° 7420 du 3 décembre 1976 « Une radiographie de l'horaire variable en Île-de-France ».

Article sur le premier rapport CHALENDAR concernant l'horaire variable publié dans Liaisons Sociales n° 6333 du 17 mai 1972.















1er texte

L'horaire variable :

une réforme de l'organisation


En France, les premières études de principe sur l'horaire variable ont eu pour motivation l'étalement du trafic pour écrêter les heures de pointe. C'est, en général, les motivations psychologiques individuelles qui ont été déterminantes dans son introduction, beaucoup plus que les contraintes matérielles inhérentes à telle ou telle politique de transport. La prise en compte de ces problèmes ou de ces aspirations était souvent liée, chez l'employeur, à une situation de marché de l'emploi l'incitant à faire des efforts pour conserver ou attirer des salariés qualifiés.

Ce n'est que plus tard – une fois lancées les premières expériences – que « la relation entre l'horaire variable et les deux principaux types de besoins découlant de la théorie des motivations – à savoir le besoin qu'a l'homme d'être respecté et apprécié, ainsi que son aspiration à se réaliser – a été pleinement reconnue ». En d'autres termes, la doctrine à la base de l'horaire variable a été reconnue, non pas d'emblée, mais seulement à mesure qu'on a vraiment pris conscience de la vaste portée du nouveau système, encore qu'il soit souvent difficile, ici comme ailleurs, de déterminer si cette même doctrine n'a pas parfois été mise bien en évidence, comme une enseigne sur une façade, pour marquer qu'elle prime toutes les autres considérations d'ordre pratique ou relevant de facteurs tels que le marché de l'emploi, l'organisation et la physiologie du travail, la psychologie industrielle, etc. ».


Une liberté d'aménagement
du temps de travail

L'étude du B.I.T. donne de l'horaire variable une définition assez précise, excluant ainsi d'autres systèmes un peu moins libéraux qui lui sont souvent assimilés : « il s'agit d'un système dans lequel le salarié est habilité en principe à aménager comme bon lui semble son temps de travail quotidien et à le fixer lui-même chaque jour ».

« Grâce à ce système, le salarié a toute liberté d'aménager son temps de travail comme bon lui semble, mais sans être obligé d'établir d'avance l'horaire qui lui convient. Au contraire, il lui est loisible de le fixer au jour le jour, car la caractéristique de l'horaire variable réside précisément dans le fait que le salarié peut, en tout temps et sans avis préalable, répartir entièrement à sa guise, dans certaines limites, les heures de travail qu'il est tenu d'accomplir ».

Toutefois, cette liberté de choix comporte des limites : avant tout une période quotidienne de présence obligatoire, dont la répartition est dûment spécifiée.

Une deuxième limitation concerne le nombre d'heures qui dépassent cette « plage obligatoire ». Cette limite peut coïncider avec la durée journalière maximum prévue par la loi, y compris les pauses réglementaires, et protège le salarié contre toute tentation d'abuser de ses forces. Elle peut aussi être inférieure, si la direction de l'entreprise souhaite ne pas garder ses portes ouvertes pendant un temps trop long, ce qui entraîne des frais excessifs.

Unité de calcul minimum : la semaine

L'horaire variable se conçoit, au minimum, dans le cadre d'une semaine sinon d'un mois, estime l'auteur de l'étude. Un « horaire variable » dans le cadre de la journée ne permet de « choisir librement que la répartition quotidienne des heures de travail. Si bien que l'adoption du régime de l'horaire variant chaque jour est exclue. Seule est supprimée l'obligation d'être ponctuel… ».

Mais, même dans le cadre d'une semaine, les possibilités de moduler à sa guise l'horaire quotidien sont restreintes. Beaucoup d'entreprises ont adopté un cadre mensuel, avec possibilité de constituer, sur un mois, des « débits » ou « crédits » reportés sur le mois suivant. Cette possibilité de report est également limitée, dans son étendue généralement, (elle est de 10 à 20 heures) et dans sa durée. A partir du moment où peuvent se constituer ces « stocks » d'heures de travail, le problème est de savoir s'ils peuvent être compensés pendant les périodes obligatoires de présence, sous forme, par exemple, de demi-journées ou de journées de travail.

Très souvent, cette formule n'est pas autorisée ou ne l'est qu'à titre exceptionnel ; en effet, de par la nature même de la période obligatoire, les salariés doivent s'y trouver au travail. En outre, une compensation étendue à la journée risquerait d'aboutir à une sorte de semaine de quatre jours. Elle perturberait fortement l'activité de l'entreprise aux jours charnières des week-ends, les lundi et vendredi.


Les problèmes :
absences, heures supplémentaires

L'adoption de l'horaire variable suppose que soient bien précisées les conditions de prise en compte des absences, selon leur nature :

Heures de travail accomplies en dehors de l'entreprise. Bien que pouvant être considérées dans le cadre d'un horaire théorique, elles sont difficiles à évaluer : « d'où la nécessité de faire figurer dans les règlements, à ce sujet, des dispositions détaillées ou de traiter chaque cas séparément ».

Absences payées (déménagement, mariage, etc.). « Quand elles tombent sur la période de présence optionnelle, elles sont imputées comme temps de travail tantôt jusqu'à concurrence de la durée journalière réglementaire, tantôt seulement dans la mesure où elles sont comprises dans les limites de l'horaire théorique. Le risque inhérent aux absences payées doit être limité de part et d'autre : il ne peut pas être étendu, aux dépens de l'entreprise, jusqu'au maximum du temps de travail possible (addition de la période de travail obligatoire et de la période optionnelle), ni être limité, par l'entreprise, à l'horaire de travail minimal (période obligatoire).

Absences non payées. Ces types d'absences (interruption du travail pour raisons personnelles) doivent coïncider avec la période de présence optionnelle. Ainsi, une autorisation n'est pas nécessaire.

L'un des problèmes les plus épineux posés par l'introduction de l'horaire variable est celui des heures supplémentaires : « il s'agit de faire une distinction entre le travail supplémentaire proprement dit, qui doit être rémunéré par un taux de salaire majoré, et celui qui sert à accumuler des crédits ou à compenser des débits d'heures ». « Il faut éviter en principe que des salariés ne contraignent pratiquement leurs chefs, en modulant leurs horaires journaliers, à ordonner des heures supplémentaires rémunérées à un taux majoré. De leur côté, les entreprises ne sauraient prétendre faire l'économie de majorations pour heures supplémentaires en parant à des fluctuations temporaires du volume de travail par le biais des périodes de présence optionnelles ».

L'auteur de l'étude exclut, a priori, toute formule consistant à admettre que chaque heure de travail qui a été ordonnée en sus de la période obligatoire soit payée à un taux majoré, comme heure supplémentaire. Il évoque deux systèmes possibles :

1 – Les heures de travail supplémentaires ordonnées ne sont payées à un taux majoré que lorsque le salarié a accompli le temps réglementaire de travail pendant la période de décompte. S'il ne l'a pas fait, ce qui se traduit pour lui par un débit d'heures, les heures supplémentaires ordonnées servent tout d'abord à compenser cette dette.
2 – Les heures supplémentaires et le travail accompli pendant la période optionnelle font l'objet de deux décomptes distincts ; les majorations sont accordées indépendamment des crédits ou des débits d'heures. Mais les heures supplémentaires sont définies de façon restrictive. C'est ainsi que sont reconnues comme telles, et payables à un taux majoré, celles qui doivent être effectuées en plus de la durée réglementaire de la journée de travail. Si par exemple, cette durée est de 8,80 heures, seules peuvent être considérées comme donnant droit à majoration les heures supplémentaires ordonnées qui obligent l'intéressé à travailler au-delà de cette norme.

Autre problème : la compensation des journées de travail chômées. Celle-ci « peut être assurée par une augmentation de la durée réglementaire du travail, voire de la période de présence obligatoire pendant un certain laps de temps et même, le cas échéant, tout au long de l'année. Il est possible aussi de considérer simplement le temps en question comme une dette qui doit être compensée, par avance ou a posteriori, par des crédits d'heures. Mais il faut alors veiller, dans ce cas, à ce que les possibilités de reporter les crédits ou les débits soient suffisamment souples ».


Un éclatement des structures établies

Ainsi que le souligne l'auteur de l'étude, l'horaire variable est « sous-tendu par des attitudes mentales parfaitement définies. Il exige de l'employeur, outre un comportement favorable à la participation du personnel aux destinées de l'entreprise, la reconnaissance de la maturité d'esprit – et du libre arbitre du travailleur… Mais il exige également du travailleur la volonté de coopérer, de la loyauté et une nette conscience de ses responsabilités à l'égard de l'ensemble de l'entreprise, afin que son autonomie en matière de répartition des heures de travail et les restrictions de la compétence de ses supérieurs hiérarchiques qui en sont la contrepartie n'aboutissent pas à des querelles internes, à la désintégration et au chaos ».

L'horaire variable entraîne donc, la plupart du temps, un « éclatement des structures solidement établies ». Il suppose une multiplication des contacts entre salariés, une diffusion accrue de l'information, une décentralisation générale des pouvoirs de décision. Faute de s'exercer dans ce contexte, les inconvénients de l'horaire variable risqueraient fort de l'emporter sur ses avantages.

En outre, l'horaire variable oblige les supérieurs hiérarchiques, à tous les niveaux, à planifier le travail, afin que chacun sache suffisamment tôt ce qu'il a à faire.


Les avantages pour les salariés

Le premier avantage de l'horaire variable pour les salariés est une liberté d'action accrue.

Le contrôle de la ponctualité n'existe plus. Toutefois l'enregistrement des heures de présence (avec mécanismes de pointage) est maintenu ou rétabli, mais il n'a pour but que de prouver la réalité du travail accompli.

Les « prestations gratuites » – travail bénévole supplémentaire du salarié – sont supprimées.

Les privilèges d'horaires accordés à certaines catégories de personnel ou de profession disparaissent.

L'horaire variable apparaît plus adapté au rythme de vie individuel et au mode d'existence personnel.

« Mais le critère, essentiel, pour les salariés, est sans doute l'amélioration de la qualité des loisirs », rendue possible grâce à l'amélioration des trajets et à la meilleure répartition des achats et rendez-vous personnels. L'horaire variable rend, indirectement, le travail plus agréable. Il contribue à améliorer l'atmosphère générale dans l'entreprise.


Les avantages pour l'entreprise

En tête des avantages énumérés par l'étude, l'amélioration de la productivité. Celle-ci peut être due à différents facteurs : réduction du temps de travail par unité produite, diminution des rebuts, fléchissements de la rotation du personnel, régression de l'absentéisme…

Permettant de procéder à certaines adaptations (horaires d'école des enfants, par exemple), l'horaire variable supprime une des causes de l'instabilité du personnel.

Dans le travail, l'horaire variable favorise la compression des temps morts, ainsi qu'une mise au travail plus rapide.

De nombreuses entreprises ont constaté une forte réduction des absences de brève durée, motivées par des maladies plus ou moins « diplomatiques », ceci étant dû tant à la suppression du contrôle de la ponctualité qu'à l'amélioration générale du climat de travail.

Les risques de perte de temps (retard, etc.) sont assumés par les salariés.

Enfin, pour bien fonctionner, l'horaire variable pré-suppose une bonne organisation de l'entreprise : ce qui oblige celle-ci à adopter des méthodes de gestion modernes et rationnelles.


Les inconvénients
de l'horaire variable

L'horaire variable peut être à l'origine de sentiments de frustrations, soit chez les salariés qui ne peuvent en bénéficier, soit chez ceux qui, ayant eu auparavant un régime spécial, se trouvent alors soumis à un contrôle des heures de présence. Il peut aussi obliger un salarié à se conformer au désir majoritaire d'un groupe.

Ce système peut également avoir des inconvénients pour les salariés dont les absences de brève durée étaient tolérées.

L'introduction, presque inévitable, des « horloges à pointer », provoque également des réactions psychologiques négatives. Mais dès que les salariés se rendent compte que ces horloges ont un but tout différent des pointeuses classiques, l'hostilité s'évanouit généralement.

Pour l'entreprise, l'horaire variable occasionne des frais : achats de matériel de pointage, durée étendue d'ouverture de l'entreprise, paiement des heures qui autrefois représentaient des « cadeaux ».


Les limites de son extension

L'horaire variable ne peut répondre aux espoirs mis en lui que si trois conditions préalables sont remplies : être adapté aussi bien aux besoins de l'entreprise qu'à ceux du personnel ; être expliqué très largement au personnel et introduit en fonction de ses réactions ; faire l'objet d'une collaboration étroite ente la direction de l'entreprise, le personnel, ses représentants et les syndicats.

Ainsi compris, l'horaire variable ne « saurait être une panacée » ; mais il peut être, dans de nombreux cas, la formule la mieux appropriée aux besoins tant de l'entreprise que des salariés.

2ème texte


Une radiographie de l'horaire variable
en Ile-de-France

( ( ( ( ((
Résultats de l'enquête auprès des dirigeants


( Réactions du personnel d'encadrement

Dans à peu près le tiers des entreprises, le personnel d'encadrement était exempt, dans l'ancien régime, de tout horaire. Cette situation lui est conservée dans le nouveau régime. Dans les autres entreprises, les membres du personnel d'encadrement émettent les uns des opinions favorables, les autres des opinions défavorables.

Ceux qui émettent des opinions favorables, même certains cadres de haut niveau, préfèrent l'horaire variable parce qu'il les dispense de l'obligation morale à laquelle ils étaient tenus dans l'ancien régime de solliciter toute autorisation d'absence de leur « supérieur » hiérarchique, ou tout au moins, dans le meilleur des cas, de l'en informer.

Les autres, trois fois plus nombreux que les premiers, estiment que l'horaire variable traduit l'arrière-pensée de la direction de contrôler les temps de travail du personnel d'encadrement ; ils font valoir que ce contrôle est inutile, sinon même désobligeant, parce que leur temps de travail est généralement supérieur au temps réglementaire. Le comportement des cadres traduit parfois une réaction au système même de l'horaire variable qui peut aller jusqu'à ne pas utiliser l'appareil d'enregistrement du temps de présence et provoquer une série de réunions qui amènent la direction à accepter de ne pas tenir compte des temps de présence relevés sur leur compteur.

Lorsque les cadres sont chefs de service, les 2/3 d'entre eux prennent a priori une position défavorable lorsque s'installe l'horaire variable dans l'entreprise. Ils justifient cette position en prétendant que ce système d'horaire complique l'exécution du travail et par cela même perturbe l'organisation et enlève toute signification au rôle de surveillant dont ils n'acceptent pas de se défaire. Environ la moitié d'entre eux n'hésite pas, lorsque l'horaire variable est appliqué depuis un certain temps, à exiger de chaque membre de son personnel la prévision de ses heures d'entrée et de sortie pour les jours à venir, c'est-à-dire l'application d'un système d'horaires variés et même pour certains jours l'observation stricte d'un horaire préalablement fixé par eux. On relève chez certains chefs de service la tendance à croire que tout ne va bien que lorsqu'ils sont présents ; aussi n'est-il pas rare de les trouver à leur poste durant toute l'amplitude de la journée de travail.

Les chefs de service qui sont favorables à l'application de l'horaire variable acceptent sans réaction aucune l'installation de cet horaire, soit qu'ils sont suffisamment informés pour savoir que le salarié à horaire variable s'en tient presque toujours à un horaire qu'il s'est choisi, soit qu'ils s'interdisent de mettre en cause les décisions de leur direction.

Enfin, il existe des chefs de service (moins de 10 %) qui se félicitent de l'horaire variable parce qu'il fait pratiquement disparaître la notion de retard et qu'il leur évite ainsi d'avoir à faire des remarques à ce sujet à leur personnel.


( Réorganisation du travail

Au cours des entretiens avec les dirigeants, la question leur a été posée de savoir si, pour instaurer l'horaire variable, ils ont dû réorganiser le travail. Si curieux que cela puisse paraître, c'est à une écrasante majorité (90 %) qu'ils ont répondu que le passage à ce système d'horaire n'avait entraîné aucune réorganisation, même lorsque celle-ci leur était apparue nécessaire. Pour justifier ce renoncement, ils font valoir que c'est au personnel de se « débrouiller », le cas échéant, dans le nouveau système, ou encore que toute réorganisation serait inutile du fait que les chefs de service demandent à leur personnel de les informer par avance de leurs heures d'entrée et de sortie. Enfin, quelques dirigeants affirment qu'une réorganisation entraînerait la nécessité de doubler les postes.
Dans les très rares cas où l'instauration de l'horaire variable a entraîné une réorganisation, celle-ci n'a pas été toujours préméditée ; elle s'est progressivement installée par l'usage. Ce n'est que dans des cas d'une rareté extrême que la direction a procédé à une réorganisation, celle-ci ayant surtout consisté dans une formation appropriée du personnel destinée à développer sa polyvalence.

( Les avantages

Les dirigeants déclarent que, au bout d'un certain temps d'application, l'horaire variable améliore le climat social dans les rapports hiérarchiques mais ils doutent que cette amélioration s'étende dans les rapports entre collègues. Cette amélioration s'explique par le fait que le personnel se sent libéré de la plus lourde contrainte de temps, celle d'être obligé d'observer l'heure à la minute. Le sentiment de liberté qu'il en éprouve retentit dans les rapports avec la hiérarchie et celle-ci, à son tour, se sent libérée de son rôle de surveillant en ce qu'il a de plus irritant, celui de faire des observations pour toute absence irrégulière. Cette amélioration du climat social, et aussi la possibilité donnée au personnel par l'horaire variable d'organiser son temps dans la journée en fonction de ses propres besoins, ont pour effet, d'après 70 % des dirigeants, de réduire sensiblement l'absentéisme de courte durée. En revanche, tous les dirigeants sont d'accord pour estimer que la diminution du « turn over » (rotation du personnel) qu'ils ont constatée depuis quelque temps ne saurait être totalement attribuée à l'horaire variable, la plus grande part de cette diminution venant probablement de la situation économique. Enfin, la grande majorité des dirigeants (83 %) estime que, même lorsque l'horaire variable n'augmente pas le rendement, il favorise l'amélioration de la qualité du travail.

La question des heures supplémentaires est controversée selon qu'elles peuvent être converties ou non en heures excédentaires et selon le mode de conversion ; certains dirigeants affirment que l'horaire variable diminue le nombre d'heures supplémentaires, d'autres que ce nombre reste pratiquement sans changement.


( Les inconvénients

Sur les 54 dirigeants interrogés, 14 seulement ont déclaré que l'horaire variable ne leur avait posé aucun problème d'application ; les 40 autres ont éprouvé des difficultés qui, pour la plupart, persistent encore. Ces difficultés sont de deux ordres :

Les premières concernent l'inspection du travail : il arrive parfois que dans la pratique, le décompte des heures supplémentaires donne lieu à des interprétations différentes qui amènent l'inspection du travail à exiger que les appareils d'enregistrement des temps de présence soient relevés chaque semaine même lorsque la période de référence s'étend sur plus d'une semaine ou un mois. Il arrive aussi que les salariés mineurs, du fait même que la loi limite leur temps de travail à huit heures par jour, doivent être exclus de l'application de l'horaire variable lorsque l'inspection du travail le demande.

Les autres difficultés concernent le personnel lui-même : selon les dirigeants, l'horaire variable suscite a priori auprès du personnel une hostilité de principe qui lui fait considérer la nécessité d'un enregistrement des temps de présence comme une intention voilée d'instituer un régime de pointage ; mais cette hostilité disparaît au bout d'un certain temps d'application de l'horaire variable.

Les dirigeants reconnaissent volontiers que ce n'est pas réellement une volonté de fraude mais bien plutôt par plaisanterie ou par négligence que certains salariés vont parfois jusqu'à « s'amuser » à ne pas utiliser correctement l'appareil d'enregistrement par des procédés plus ou moins astucieux, ou bien à « oublier » de déclencher la mise en route de ces appareils. En revanche, ils déplorent que certains de leurs chefs de service, en infraction avec le règlement d'application de l'horaire variable, aillent jusqu'à exiger de leur personnel d'être présent au travail lorsqu'ils le sont eux-mêmes.

Notons, malgré tout, qu'au total la grande majorité des dirigeants (77 %) se déclare favorable à l'horaire variable alors que 23 % seulement, sans être défavorables, n'accordent pas à l'horaire variable les vertus qu'on lui prête généralement.


( Résultats de l'enquête auprès des salariés

On constate que quelques salariés seulement ont déclaré que leur temps de transport avait diminué avec la pratique de l'horaire variable : ce gain de temps serait de l'ordre de 10 à 20 minutes.

La majorité des salariés (60 %) consacre au déjeuner une durée d'environ 45 minutes ; cette durée est celle généralement imposée par les règlements. Trois salariés sur quatre déjeunent au comité d'entreprise. Moins de 6 % vont déjeuner chez eux. 62 % restent encore attachés à une coupure de mi-journée comprise entre 30 minutes et une heure. On doit relever cependant qu'un peu plus d'un salarié sur quatre désirerait que cette coupure soit inférieure à 30 minutes. Il n'est pas improbable que cette proportion aille croissant avec le désir de réduire au strict minimum l'absence hors du domicile.

Les salariés pratiquent en majorité (58 %) un horaire fixe dans le cadre de l'horaire variable. Quelques-uns d'entre eux (13,52 %) se sont construit un horaire fixe qu'ils estiment répondre à leur mode de vie et ils entendent s'y tenir. Les autres, donc la grande majorité, ont construit leur horaire fixe, certes en fonction de leurs convenances, mais dans les limites étroites des contraintes auxquelles ils sont soumis et qui les empêchent de profiter pleinement des possibilités offertes par l'horaire variable. Ces contraintes viennent essentiellement des horaires de train, plus précisément d'une fréquence insuffisante des trains de banlieue, surtout en dehors des heures de pointe ; de l'immuabilité des heures d'ouverture et de fermeture des services, surtout des crèches et des écoles maternelles et primaires.

Au total, plus de la moitié des salariés s'en tiennent fermement à l'horaire qu'ils ont choisi ; peu d'entre eux sont amenés à y déroger.

Pratiquement, un salarié sur trois est tenu d'annoncer à son chef de service ses heures d'entrée et de sortie. Cette proportion est nettement plus élevée que celle qui est apparue à l'analyse du contenu des règlements. L'explication de cette différence vient de ce qu'en fait, un assez grand nombre de chefs de service font eux-mêmes cette obligation au personnel placé sous leur autorité. Pour la grande majorité des salariés soumis à cette obligation, cette annonce doit être faite de un à trois jours à l'avance.

La grande majorité des salariés (84 %) confirme, comme l'avait révélé l'analyse des entretiens avec les dirigeants, que l'introduction de l'horaire variable n'a pas entraîné de modification dans l'exécution du travail. Parmi les salariés qui déclarent que l'horaire variable a entraîné des modifications dans leur travail, la majorité d'entre eux déclare que ces modifications vont dans un sens favorable.

La mise en application de l'horaire variable n'a entraîné, à quelques rares exceptions près, aucune modification dans l'exécution du travail : elle n'a pas entraîné, non plus, de modification dans les relations entre collègues. Quand il est reconnu que ces relations ont été modifiées, la grande majorité des salariés estime qu'elles l'ont été dans le sens d'une amélioration. Il en est pratiquement de même lorsqu'il s'agit de l'intérêt du travail.

Il est intéressant de constater que, si la majorité des salariés déclare qu'aucun changement véritable n'a été entraîné dans le travail par l'introduction de l'horaire variable, en revanche, près de la moitié d'entre eux a mis à profit les possibilités de cet horaire pour aménager, dans la limite des contraintes auxquelles ils restent soumis, leur vie familiale. Cet aménagement répond généralement au souci de s'occuper des enfants. Un pourcentage élevé de salariés (50,30 %) qui ont conservé le même mode de vie familiale a été contraint de maintenir le statu quo, pour des raisons indépendantes de leur volonté (transports, gardes des enfants, modalités d'application de l'horaire variable trop restreintes, etc.).

On note également que plus grande est la variabilité de l'horaire appliqué, meilleurs sont les aménagements opérés dans la vie familiale.

Relativement peu de salariés mettent à profit les possibilités de l'horaire variable pour consacrer, dans les jours de travail de la semaine, un temps pour le sport, ou toute autre activité de loisir.

Il est intéressant de noter que les quelques salariés qui se donnent une activité de loisir dans les journées de travail utilisent la plage variable de la mi-journée, ce qui sous-entend qu'ils trouvent des équipements de loisir à proximité du lieu de travail, voire dans l'entreprise elle-même.

Il y a trois fois plus de salariés qui sont satisfaits de l'horaire variable que de salariés qui ne le sont pas. Les principales raisons de leur satisfaction sont d'abord le sentiment de liberté et ensuite la possibilité de s'absenter pour convenances personnelles sans avoir à solliciter une autorisation. Quant à ceux qui ne sont pas satisfaits, les uns c'est principalement parce qu'ils estiment que la variabilité de l'horaire est insuffisante à tous égards, les autres parce que les avantages dont ils jouissaient antérieurement, surtout les autorisations d'absences non réglementaires qu'ils obtenaient sans avoir aucunement l'obligation de les compenser, leur sont désormais supprimées.

Comme on le voit, pour les salariés, le principal avantage de l'horaire variable est la suppression de la hantise du retard. Cette constatation confirme les nombreuses affirmations énoncées dans la documentation publiée jusqu'ici sur ce système d'horaire. Il n'est pas surprenant que ce soit la possibilité d'une meilleure organisation de la vie familiale qui soit classée tout de suite après ; toutes les autres conséquences citées ne représentent ensemble que 40 %, ce qui confirme bien que, pour la majorité des salariés, l'horaire variable n'entraîne pratiquement aucune conséquence notable ni sur leur travail ni sur les conditions de leur transport.


( Conclusion

Malgré une procédure de mise en place parfois maladroite, malgré un environnement inadapté et malgré une variabilité trop souvent médiocre ou à peine passable, l'horaire variable ne se porte pas mal en Île-de-France : une majorité confortable de dirigeants et de salariés interrogés s'en est déclarée satisfaite. Cependant, pour améliorer sa santé, quelques recommandations peuvent être faites à partir des révélations de cette « radiographie ».

En premier lieu, il faut clairement et objectivement informer le personnel sur le mécanisme de cet horaire et sur ses conséquences naturelles afin d'écarter les préjugés et de combattre les réticences et les oppositions de bonne foi, les autres n'étant pas convertibles.

Ensuite, il faut associer le personnel tout entier à la mise en place de l'horaire, au besoin par un référendum qui fasse connaître son avis sans aucune ambiguïté.

Enfin, il est bon de recourir à un essai en évitant de le limiter au seul service, qui, en raison même de ses attributions (services du personnel, de la comptabilité), est le plus apte à suivre les règles du nouveau régime. Bien sûr, pour avoir une signification probante, cet essai doit avoir une durée suffisante ; mais elle ne devrait pas raisonnablement excéder six mois.

Et puis, même si elle n'apparaît pas strictement nécessaire, il devrait être systématiquement procédé à une réorganisation du travail au moment de la mise en place de l'horaire variable. Avec lui, en effet, c'est un nouveau régime de travail qui s'installe. C'est un régime plus libéral qui lève la plus lourde contrainte de temps, celle de l'observation de l'heure à la minute ; en contrepartie il demande à tous plus d'initiative et une meilleure prise de conscience des responsabilités, ce qui implique un changement radical des mentalités, surtout de la part des chefs de service. Non seulement ceux-ci doivent s'interdire toute pratique contraire aux règles fondamentales de l'horaire variable, telle celle qui consiste à obliger le personnel à annoncer à l'avance ses heures d'entrée et de sortie, mais aussi ils doivent s'efforcer, dans leurs activités, de s'attacher plus encore à un rôle d'entraînement qu'à un rôle de surveillant.

Si nécessaires que soient ces recommandations, leur application ne serait pas cependant suffisante pour que l'horaire variable connaisse une santé florissante. Une telle santé, il ne la connaîtra que lorsque sa variabilité se sera sensiblement accrue et lorsque le coefficient de variabilité sera le plus élevé possible. Pour élever cet indice de variabilité, une troisième plage variable, lorsqu'elle n'existe pas, devrait être instituée dans la mi-journée en s'abstenant bien entendu de toute ingérence dans l'utilisation de cette plage, en particulier en s'interdisant de faire une obligation au personnel de s'absenter pendant une durée minimum quelconque, fût-ce pour se substituer à lui dans la conduite de sa santé.

Mais l'effort ainsi demandé ne suffit pas ; encore faut-il que « l'intendance suive » pour que cet effort porte ses fruits. Et, l'intendance, c'est ici les crèches, les garderies d'enfants, les écoles maternelles et primaires et aussi les transports collectifs. On pourrait même dire que l'intendance comprend aussi l'administration de l'inspection du travail dans la mesure où celle-ci, prisonnière d'une réglementation qui demande cependant à évoluer, limiterait à la semaine toute période de référence, sans parler de la délicate question que pose la comptabilisation des heures supplémentaires.


3ème texte

L'horaire variable :
premier rapport Chalendar



Le résultat des expériences


INCORPORER MS_ClipArt_Gallery Pour les entreprises

Il est difficile d'évaluer – surtout dans des services administratifs – les éventuels « gains en rendement » affectés par l'horaire variable. Interrogés par la direction du Brown-Boveri, les 26 chefs des départements pratiquant l'horaire variable ont conclu, pour 5 d'entre eux, à une amélioration du rendement, 1 à une baisse et 20 à une stabilité. En France, une compagnie d'assurances note une plus grande « application au travail ». Parmi les avantages, certains ont noté :

une réduction des embouteillages internes (ascenseurs, etc.) ;
la diminution des accidents de trajet. Anecdote amusante, la S.N.P.A., située dans le quartier de la Défense, constate la disparition des entorses dues aux courses entre les chantiers…
la diminution de l'absentéisme de courte durée. Les « pannes de réveil » ne se transforment plus en journées d'indisposition. En Suisse, la baisse de l'absentéisme de courte durée serait de 40 à 55 %. En France, jusqu'à présent, les entreprises ont maintenu le régime existant des absences payées pour motifs personnels ou familiaux tel qu'il était prévu dans les accords d'entreprise ou les usages ;
certaine baisse des heures supplémentaires ;
avantages éventuels de l'allongement de l'ouverture de l'entreprise ;
embauche facilitée (au moins à l'étranger) et diminution du « turn-over » (rotation du personnel) de 2 à 5 % en Suisse sur un taux moyen de 20 %.

A ces avantages mesurables, s'ajoute une amélioration du climat :

atténuation des conflits internes ;
plus grand sens des responsabilités ;
entente mutuelle, chacun prévoyant et « s'arrangeant » avec ses collègues ;
meilleurs rapports entre le personnel subalterne et les cadres moyens, ceux-ci étant appelés à abandonner les contrôles tatillons et les sanctions de retard.


INCORPORER MS_ClipArt_Gallery Pour les salariés

Selon des sondages effectués en France et en Allemagne, plus des 2/3 des salariés déclarent que l'horaire variable a amélioré leur situation. Les principales raisons invoquées sont :

un sentiment de détente ; plus de « course contre la montre » ;
une amélioration dans les conditions de transport : diminution des encombrements, suppression des temps morts entre l'arrivée du train et le début du travail ;
la possibilité d'une option pour l'arrêt du milieu de la journée ;
une meilleure adaptation entre la vie professionnelle et la vie personnelle et familiale (aménagement des conduites à l'école, des courses, des loisirs quotidiens). Ce sont surtout les femmes qui apprécient ces avantages ;
une revalorisation de la situation des salariés : sentiment d'une plus grande autonomie, apprentissage d'une plus grande polyvalence, c'est-à-dire promotion.

« Il y a un lien évident, constate le rapport, entre le développement de l'horaire variable et ce qu'il est convenu d'appeler « l'enrichissement des tâches ». Dans les deux cas, les finalités sont les mêmes : augmenter à la fois la liberté et la responsabilité du salarié ».

Chez les cadres, par contre, les réactions sont quelque peu différentes : ils craignent d'avoir à assurer les permanences pendant une journée d'amplitude plus grande (en fait, un roulement est possible). Ils redoutent aussi d'être privés de leurs collaborateurs pendant une partie de la journée (mais cela les oblige à effectuer une prévision, et cet effort peut être bénéfique). Enfin, un petit nombre de cadres sont réticents à se soumettre à un contrôle.
Pourtant, dans la plupart des entreprises étudiées, « ce sont les cadres qui ont été les "pionniers" du nouveau système et qui ont eux-mêmes convaincu peu à peu leurs collègues ».


INCORPORER MS_ClipArt_Gallery Utilisation des horaires variables par les salariés et conséquences sur la vie hors du travail

Une fois effectués, les choix des salariés paraissent stables.

Les variations d'un jour à l'autre sont de l'ordre de 10 minutes au plus. Les variations les plus importantes s'expliquent par exemple par la maladie d'un enfant, le désir de faire des courses tel jour, etc.

On constate, quelle que soit la saison, une tendance à arriver plus tôt le matin ; dans la région parisienne, 60 à 70 % des arrivées se situent avant l'heure fixée antérieurement pour le début du travail.

Les plages variables sont largement utilisées et la possibilité de constituer des « crédits d'heures » nettement appréciée. La plupart du temps, le personnel est largement « créditeur ». Ces crédits sont utilisés, soit pour partir certains jours immédiatement après la fin de la plage fixée, soit, chaque fois que le règlement le permet, pour prendre des demi-journées ou des journées de congé supplémentaires.

Un étalement des pointes de transports est réalisé, ce qui permet d'envisager l'amélioration des problèmes de trafic dans les grandes agglomérations. Toutefois, note le rapport, cet « écrêtement des superpointes et allongement des pointes de trafic » oblige à une augmentation de la fréquence des trains et des métros pendant toute la durée de ces pointes et donc, peut-être, à des dépenses publiques de fonctionnement et d'investissement supplémentaires.

L'horaire variable permet aux salariés de s'accommoder des horaires souvent rigides des administrations, banques, écoles. Mais, suggère le rapport, pourquoi ne pas aussi chercher à appliquer l'horaire variable à ces secteurs ?


Les problèmes posés

INCORPORER MS_ClipArt_Gallery Problèmes de mise en place et d'application


( Pour les entreprises

En ce qui concerne la mise en place des horaires variables, des études préalables très sérieuses sont nécessaires avant toute décision, souligne le rapport. Chaque aspect de l'organisation du travail doit être revu. Quant au personnel, une information très large – surtout pour les cadres – est également indispensable : « lorsque la maîtrise est d'accord, 50 % des problèmes sont résolus », a déclaré au groupe M. ZUMSTEG, représentant de l'entreprise OMEGA.

L'horaire libre peut demander quelques investissements supplémentaires pour la mise en place et l'adoption des systèmes de contrôle (compteurs…). Il peut s'y ajouter quelques dépenses de fonctionnement, dues notamment à l'allongement de la durée d'ouverture de l'entreprise.

Des difficultés peuvent apparaître entre les salariés, au début de l'expérience, du fait de la limitation du « temps de communication » à la plage fixe : difficultés aussi vis-à-vis de la clientèle, ou des interlocuteurs extérieurs de l'entreprise, qui n'ont pas pris encore l'habitude de concentrer sur la plage fixe leurs interventions téléphoniques ou leurs visites.

Quant au risque de changement constant dans les horaires du personnel, redouté au départ, il est en fait minime. Le flottement dure peu de temps et chacun prend un rythme régulier, les seuls changements importants suivent les saisons : on arrive plus tôt en été, plus tard en hiver.


( Pour les salariés

L'horaire libre n'est pas toujours possible pour tous les salariés d'une même entreprise : ces discriminations peuvent provoquer des difficultés et des demandes de compensation.

Certaines absences que l'entreprise acceptait en fait de ne pas imputer sur le temps de travail sont considérées comme pouvant intervenir pendant la période de non-travail. Cette attitude peut susciter des réserves de la part des salariés.

Les salariés – surtout les cadres – se montrent parfois réticents au contrôle strict de leur temps de présence. Un premier sondage, effectué au siège social d'une entreprise parisienne, fait apparaître que l'existence du compteur est ressentie comme une contrainte par 31 employés sur 73. Cependant, il semble que l'attitude du personnel évolue progressivement et que le pointage apparaisse non plus « comme une brimade » mais comme « justificatif du temps de travail ».

Dans les formules prévoyant un report au-delà du cadre de la semaine, l'horaire variable n'est pas compatible avec la législation en vigueur. Les heures effectuées pendant une semaine donnée, au-delà de 40, doivent être en effet autorisées par l'inspection du travail et rémunérées comme heures supplémentaires, même dans le cas où le salarié a exécuté au cours d'une semaine plus de 40 heures pour convenance personnelle, afin de pouvoir effectuer la ou les semaines suivantes moins de 40 heures.

Dans l'état actuel des textes, estime le rapport, « il ne saurait être dérogé, ni par accord avec un salarié, ni même par convention collective de travail, à l'obligation légale pour l'employeur d'obtenir l'autorisation de l'inspecteur du travail avant de recourir aux heures supplémentaires, de décompter ces heures dans le cadre de la semaine civile et de leur appliquer au minimum le taux des majorations fixées par la loi du 25 février 1946 ».

Toutefois, au vu des expériences étrangères, le groupe n'est pas sans envisager une adaptation des textes existants. Il juge qu'il est « bien dans sa compétence de procéder à une première étude de la question, sans que celle-ci engage pour l'avenir ni les organisations syndicales, ni le ministre du travail ».

Des dérogations à la loi de 1946 pourraient être envisagées, sous les conditions suivantes :

existence d'une convention d'entreprise ou d'établissement passée avec les organisations syndicales représentatives après avis du comité d'entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel ;
respect de la durée maximale du travail journalier de chaque salarié, fixée actuellement à 10 heures ;
limitation des heures excédentaires pour convenance personnelle (non payées au tarif majoré) à 5 h par semaine en plus de l'horaire moyen et dans les limites d'un horaire total maximal de 50 heures par semaine ;
nécessité d'assurer une distinction précise entre ces heures « excédentaires » et les heures « supplémentaires » par un moyen formel, par exemple en obligeant l'employeur à indiquer, par note de service, les heures « supplémentaires » qu'il demande au salarié d'effectuer en sus de son horaire et qui devraient être payées au tarif majoré ;
limitation à 10 h (ou 15 h ?) par mois des débits d'heures normales reportables d'un mois sur l'autre ;
indication dans la convention d'établissement des catégories de personnel auxquelles le système d'horaire libre avec report au-delà de la semaine sera appliqué et de celles pour lesquelles il ne sera pas appliqué ;
fourniture à l'inspection du travail de possibilités de contrôle (sur ce dernier point d'ailleurs, le rapport estime qu'il est sans doute nécessaire de repenser les méthodes au moyen desquelles ce contrôle est exercé).


INCORPORER MS_ClipArt_Gallery Horaire libre et droit syndical

Selon les textes, les délégués du personnel, les membres des comités d'entreprises, dans certains cas les délégués syndicaux, disposent d'un certain nombre d'heures par mois, payées comme temps de travail. Il va de soi, selon le rapport, que ces heures peuvent être imputées, selon le choix des intéressés, sur les plages fixes ou sur les plages mobiles.

En ce qui concerne les réunions d'information du personnel organisées par les syndicats, le rapport suggère qu'elles se tiennent à l'issue de la plage fixe de l'après-midi.

Quant aux collectes de cotisations et aux diffusions de publications syndicales, qui doivent théoriquement avoir lieu à l'extérieur des horaires de travail, le rapport souligne que l'horaire variable pose un problème. Mais « c'est souligner la nécessité d'une négociation collective largement décentralisée des conditions concrètes de mise en place de l'horaire variable ».


INCORPORER MS_ClipArt_Gallery Accidents de trajet

Comment savoir si l'accident de trajet a lieu quand le salarié se rend à son travail, en cas d'horaire variable ?

Dans le cas d'un horaire variable, il faut pouvoir apporter la preuve de l'heure de sortie du travail ou du départ du domicile. Même si elle est différente chaque jour, elle peut être enregistrée ou connue par le responsable hiérarchique ou les collègues. Il sera nécessaire de prévenir les salariés de ces particularités. Quant à l'employeur, il devra faire apparaître sur la déclaration d'accident les modalités « d'horaire variable » qui peuvent justifier certaines anomalies apparentes dans les circonstances de l'accident.

Sur ce plan, il semble qu'une modification de la législation ne soit pas nécessaire.



Exercice 2




( Prenez rapidement connaissance du dossier.

( Relevez les idées principales.

( Établissez un plan détaillé avec titres et sous-titres.



Sujet :


A partir des documents ci-joints, vous établirez une synthèse sur le phénomène de « rurbanisation » que vous définirez. Vous ferez apparaître les principales motivations des « rurbains », ainsi que les incidences économiques et sociales du phénomène sur le monde rural.


Documents joints :


Document 1 : Vous avez dit rurbanisation ? de René Groussard et Henri de Farcy.

Document 2 : Vive la campagne ! Jean-Claude Guillebaud, Le Nouvel Observateur, 1997.

Document 3 : L'univers des emplois ruraux, Alain Lebaube, Le Monde, 3/07/91.

Document 4 : Les « rurbains », Jean Menanteau, Le Monde, 3/07/91.

Document 5 : Réservoir d'activités, Valérie Devillechabrolle, Le Monde, 3/07/91.

Document 1



Vous avez dit

« rurbanisation » ?


L'exode urbain ne fait que commencer. A la question : « si vous aviez le choix, où voudriez-vous vivre ? », 80 % des Français répondent : « dans une petite ville, dans un village ou à la campagne ». Et déjà beaucoup sacrifient d'innombrables autres possibilités pour leur résidence secondaire. Leur nombre total atteint 1 300 000 ; il est désormais supérieur à celui des exploitations agricoles.

Refus des nuisances urbaines ? Bien sûr. Mais aussi volonté délibérée de satisfaire des aspirations positives. Résolument, beaucoup de ces ruraux n'admettent pas de subir les changements de vie qu'on leur impose. Ils veulent en être les acteurs. Ils pensent être à même, en milieu rural, de jouer un rôle essentiel dans un pays où chacun souhaite le changement, tout en comprenant mal les efforts qu'il lui demande.

L'exode rural avait jeté des paysans sans préparation vers des cités sans accueil. L'exode urbain provoque déjà des antagonismes entre détenteurs du sol et « envahisseurs ». S'il s'intensifie, sans orientation ni contrôle, il risque de créer de graves déséquilibres. Les Français qui doivent changer de cadre de vie urbain auront-ils le vouloir politique pour, en même temps, aménager l'exode urbain ?

Les deux objectifs peuvent se mener de pair. A condition d'éveiller les énergies latentes que pourrait dégager la nouvelle politique de décentralisation.

Malgré certaines déficiences, la qualité des services rendus en milieu rural s'améliore continuellement. L'évolution constante des techniques de transport ou de communication atténue l'attirance des villes due à la densité et à la variété des relations que l'on est capable de s'y créer. La campagne n'est plus la campagne. Il s'y passe ce que les ruralistes américains appellent déjà « rurbanisation ».

Si tant de néo-ruraux sont attirés par la rurbanisation, ce n'est pourtant pas uniquement pour les services qu'ils peuvent en attendre mais pour ce qu'ils peuvent faire eux-mêmes dans ce nouveau cadre, en profitant de ce changement de civilisation apporté par la conquête du temps libre.

Plus facile à réaliser qu'en ville, l'alternance entre le gagne-pain et le loisir transforme le temps libre en temps libérateur. Le manuel, simple exécutant dans son travail, se libère en menant de bout en bout son projet de jardin ou d'équipement. L'intellectuel ne s'y contente pas de manier des idées sans défense, mais se heurte aux exigences d'une matière qu'il ne peut maîtriser sans la respecter.

En outre, les ruraux offrent aux nouveaux venus un cadre qui, malgré les apparences, est profondément socialisé (ou mieux « sociétisé »). Sait-on que ces agriculteurs que l'on juge comme individualistes lorsqu'on les voit isolés sur leur tracteur dans la plaine, embauchent dans leurs organisations près de la moitié des employés de l'économie sociale, alors qu'ils représentent moins du dixième de la population ? Et qu'ils tissent avec les autres ruraux un tissu serré d'associations de toutes sortes, notamment sur le plan familial ?

C'est peut-être un des faits les plus porteurs d'avenir de notre génération que l'aspiration de ces Français, ruraux et citadins, qui cherchent à la fois à s'enraciner dans l'espace rural et à créer de nouveaux modes de vie. Ils peuvent, comment disent les viticulteurs, constituer un excellent pied de cuve pour la civilisation du XXIè siècle, parce qu'ils cherchent à concilier ce qui jusqu'ici paraissait contradictoire : vivre en symbiose avec la nature, tout en se créant un très dense réseau de relations. Ils peuvent apporter une meilleure contribution aux changements de la société, tout simplement parce que, mieux qu'en ville, ils se sentent acteurs de ces changements.

Ces aspirations pourtant sont fragiles. Si elles ne trouvent pas de répondant dans un choix politique national, chaque individu ou chaque groupe risque de se replier en ne se passionnant que pour ses propres projets. Le triple souci de décentralisation, d'autogestion et de participation, souvent exprimé par le pouvoir actuel, permettrait de mettre en œuvre une nouvelle politique : le dynamisme de personnes physiques ou morales se sentant directement concernées par le changement. Autrement dit, une politique des énergies humaines.


René GROUSSARD,
Directeur Général du Centre National pour l'Aménagement des Structures
des Exploitations Agricoles

Henri de FARCY,
Jésuite, de l'Académie d'Agriculture

Document 2

Vive la campagne !


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Une heureuse mémoire
des lieux

Alors que disparaît peu à peu – et de façon déchirante – un certain monde et une culture paysanne, avec ses traditions, ses métiers, ses équilibres gagne-petit et ses géographies minuscules, une formidable entreprise de réappropriation de ce même passé est à l'œuvre un peu partout. Détail significatif : elle est le fait, cette fois, des ruraux eux-mêmes.

Dans la région des Charentes où j'habite, on ne compte plus les démarches associatives organisées dans un but de sauvegarde, de résurrection, de réapprentissage : remise en service des anciens moulins à eau, réinvention des métiers oubliés (maréchal-ferrant ou tailleur de pierre), refabrication de produits spécifiques (huile de noix ou miel de pays), renouveau des foires thématiques, brocantes ou rassemblements divers, syndicats intercommunaux, etc. Tout se passe comme si, face au proche passé et aux traditions disparues, on avait dépassé le stade de la complainte nostalgique au profit d'une volonté plus active de retrouvailles, de réactivation. Le travail de deuil est fini. Les chansons de Ferrat ne sont plus de saison.

Notons d'ailleurs que la presse dite de proximité et la micro-édition régionale – albums photos, monographies érudites, guides touristiques – sont plus dynamiques qu'hier et s'emploient, département par département, à rapatrier le passé. Avec érudition. Avec succès. Avec bonheur, parfois. Le proche passé fait donc symboliquement retour, au moment même où l'on pleurait sa disparition. Dans la vitrine de tel ou tel libraire de chef-lieu de canton, les livres de qualité traitant des réalités locales et régionales gagnent désormais du terrain, au détriment de la grosse (et souvent médiocre) cavalerie nationale.

Le passé, en somme, s'incorpore pour de bon à la mémoire des lieux. Ici au moins la quête de racines et d'identité se fait sans crispation ni barricadement xénophobe.


De nouveaux métiers

En abolissant l'espace, les technologies nouvelles ont introduit jusqu'au fin fond de la France profonde des métiers, des activités, des habitudes et des personnages qui appartenaient en propre à la grande ville. Oh, certes, on glosait hier sur l'avenir du télétravail avec un peu trop d'enthousiasme. Les technocrates de la Datar, qui comptaient sur lui pour « revitaliser » le milieu rural, sont revenus de leur rêve. Délocalisation pour délocalisation, les bas salaires de l'île Maurice ou de Madras rendent problématique l'installation dans la Creuse d'entreprises de saisie informatique. Ce rêve parisien a tourné court.

En revanche, l'ordinateur en réseau – qui, tout comme le fax ou le e-mail, efface les distances – a spontanément engendré une nouvelle génération de néoruraux qui défrichent tant bien que mal un nouvel avenir. Ceux-là ont choisi la campagne non plus pour y élever des chèvres ou y faire du fromage, mais pour y travailler plus commodément. Et avec quelle productivité ! Traducteurs, documentalistes, éditeurs, secrétaires, comptables, techniciens, maquettistes, créateurs de logiciels, pour ne citer que quelques exemples : tous ont su tirer parti de cette nouvelle forme, permise par les nouvelles technologies d'information et de télécommunication (NTIC), de travail à domicile, affranchi de toutes les contraintes spatiales. Ils ont parfois créé des mini-entreprises de télé-quelque-chose ou bien ont bénéficié de projets plus systématiques comme le Téléspace du Vercors, inauguré par René Monory en octobre 1996. Bien sûr, ils ne sont pas encore très nombreux. D'ores et déjà, pourtant, ils profitent d'une Association Nationale pour le Développement du Télétravail (ANDT) et disposent d'une presse spécialisée comptant plusieurs titres. Notamment « Village, le magazine de l'acteur rural » et « Télétravail magazine », avec petites annonces, conseils pratiques, espaces de rencontre, etc. Ces amorces, ces commencements, ces pionniers, on aurait bien tort d'en sous-estimer l'importance. Hier encore, le thème à la mode était celui de la « désertification des campagnes ». Le thème est aujourd'hui obsolète, même si, d'une région à l'autre, des risques demeurent. Le géographe Bernard Kayser, auteur d'un essai remarquable sur le monde rural, est le premier à souligner le caractère très discutable de cette « désertification » liée au déclin démographique, idée qui ne résiste plus, dit-il, à l'analyse. Quelque chose se joue là qui gouvernera une partie du futur. Et qui, sur place, change déjà le présent.


Mille fenêtres sur le monde et mille vies associatives

En termes de chiffre d'affaires, ces réalités nouvelles et ces reconquêtes du milieu rural par la matière grise ne pèsent pas encore lourd. En termes culturels – et symboliques, comme disent les sociologues – , c'est une autre histoire. Même si cela ne va pas de soi, il faut s'habituer à l'idée que la ville est en train de perdre son principal privilège historique, celui qui faisait d'elle, par essence, le lieu de la culture, du brassage intellectuel et de l'échange. A l'inverse, la campagne, encore tout étourdie par ce qui lui arrive, s'est arrachée à la solitude forcée, à ce recroquevillement sourcilleux que Lénine – qui détestait la campagne – appelait le « crétinisme villageois ».

Les enquêtes d'opinion à ce sujet réservent quelques surprises. Ainsi celles qui concernent l'idée de progrès. Dans la France déboussolée et inquiète de la fin du siècle, alors que vacille un peu partout la « croyance au progrès », il se trouve que c'est désormais dans le monde rural que celle-ci est le plus vivace. « De tous les groupes sociaux, les gens de la terre sont ceux pour qui cette idée est le plus positive à 85 %, contre une moyenne intergroupe de 78 % », assurent Hervieu et Viard. Le supposé « archaïsme » des campagnes n'est plus du tout ce qu'il était. Mais encore ?

Première évidence : tandis que l'audiovisuel, sous toutes ses formes, devenait culturellement hégémonique, les frontières se brouillaient à mesure entre villes et campagnes. Les paraboles qui ornent aujourd'hui les toits des hameaux les plus reculés en sont le symbole. Les « bouquets » de chaînes, les films à la demande, les mille fenêtres sur le vaste monde ne sont plus un apanage urbain. L'audiovisuel – dont on peut dire, certes, tout le mal que l'on veut sur le plan culturel – a littéralement banalisé la ville en lui confisquant ses privilèges. L'air du temps dans la campagne, le vocabulaire, les réflexes, les manières d'être s'en ressentent. Aujourd'hui, on regarde autant de films, de variétés, d'émissions littéraires ou historiques à la campagne qu'à la ville.

Sans vouloir trop en faire dans l'optimisme volontaire, on doit ajouter que la vie culturelle et associative du monde rural est plus dense et vivante qu'il y a dix ans. Les veillées au coin du feu ont disparu, mais d'autres manières d'être ensemble ont prospéré. Des écoles de musique aux centres d'équitation, des ateliers de modélisme aux clubs d'ULM, des médiathèques aux centres d'initiation à l'astronomie, à l'informatique ou à la fouille archéologique, des cafés-philo aux cyberclubs, il faut habiter la campagne, avec plusieurs enfants en charge (c'est mon cas), pour prendre la mesure de ce nouveau foisonnement. Tout porte à penser que, dans les faits, les activités culturelles du milieu rural ne souffrent plus aujourd'hui de véritable retard. Localement, c'est parfois d'avance qu'il faudrait parler.

Ce dynamisme associatif, notons-le, trouve son équivalent sur le terrain de l'entraide sociale et de ces mille réseaux de solidarité qui, en vérité, tiennent la France debout en ces années de gros temps. C'est dans les campagnes, les petites villes, les sous-préfectures ou chefs-lieux de canton qu'on rencontre les plus acharnés de ces animateurs sociaux, sentinelles du désastre ravaudant inlassablement ce fameux « tissu social » que l'époque déchire. Paradoxe des paradoxes : le social survivrait mieux dans les campagnes, qui pourtant passaient jadis pour le territoire de l'individualisme.

Ainsi s'estompent à toute allure les distinguos culturels entre la ville et la campagne tandis que s'uniformisent ce qu'on appelait autrefois les mentalités. Ni sur le plan des mœurs ni sur celui de l'ouverture d'esprit, de la curiosité ou de l'ouverture de l'autre, l'opposition ville-campagne n'a désormais de vraie pertinence. Et ce n'est qu'un début.


Cosmopolitisme,
mixité et intégration

Il est vrai que, vus de certaines campagnes parmi les plus équilibrées (les Charentes sont de celles-là), les fantasmes du moment – immigration, insécurité, désarroi identitaire – se trouvent ramenés à peu de chose. L'intégration des immigrés ? Dans un bourg paysan, un village ou une sous-préfecture, elle s'opère en douceur. Il faut assister à la sortie de certaines écoles ou collèges ruraux. Il faut fréquenter les piscines municipales ou les terrains de sport campagnards pour vérifier à quel point fonctionne encore, dans ce contexte rural, la fameuse intégration à la française. Jeunes beurs avec l'accent du coin, mères de famille papotant sans distinction d'origine, copains et couleurs mélangés… Affaire de pourcentage ou de « seuil » ? Peut-être, mais la réussite est bien là.

De la même façon, le monde rural a commencé à s'habituer à un cosmopolitisme de fait – ou à une « européanisation » relative – qui commence à faire partie du décor. On trouve aujourd'hui des agriculteurs britanniques ou hollandais dans les campagnes de Dordogne, du Limousin ou d'ailleurs. Dans certains cas, ils ont racheté des terres délaissées par les Français, dans d'autres, ils ont mis à profit une pression démographique moins forte que dans leur pays d'origine. On évalue à un peu moins de 5 000 le nombre de paysans venus d'Europe et ayant fait souche en France au cours des quinze dernières années. Mais d'autres sont arrivés, qui n'étaient pas paysans. On voit se multiplier aujourd'hui dans certains départements des B & B (bed and breakfast) calqués sur le modèle anglais et tenus par des Britanniques. Les plus anciens parlent le français et commencent à s'assimiler à la vie locale. Les couples mixtes se sont multipliés, ce qui, dans les écoles, ajoute à la diversité. Pour les nouveaux venus ou pour les « résidents secondaires » venus du pays de Galles ou d'Angleterre, les journaux régionaux ont pris l'habitude de publier, durant l'été, des rubriques, voire des pages entières en anglais. C'est le cas de l'édition périgourdine du journal « Sud-Ouest », pour ne citer qu'un exemple. Des associations « nationales » sont nées, tandis que se publiaient de petits journaux en anglais, en allemand ou en néerlandais. Des organismes et des stages ont été mis sur pied pour faciliter l'intégration de ces paysans venus d'ailleurs.

Rétifs au début, les ruraux s'accoutument à cette présence, qui n'est plus aussi souvent perçue que dans les années 70 comme une « invasion ». Des réactions de rejet ou même de « mise en quarantaine » sont encore enregistrées, mais la tendance semble inversée et l'habitude prise. Le mode de vie, les réflexes culturels, les comportements s'en trouvent, mine de rien, transformés.

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Le nouveau lieu symbolique
de l'émancipation

En définitive, de tous les changements, le plus significatif est peut-être bien celui qui est en train de s'opérer sur le terrain symbolique. Tous les sondages en témoignent : la perception de la campagne par les Français, le statut de celle-ci dans l'imaginaire collectif est en train de se modifier du tout au tout. Et pas seulement parce que les Français continuent d'associer instinctivement l'idée de bonheur ou de santé à l'image – rêvée – de la campagne. Cela, ils l'ont toujours fait, même s'ils n'en tiraient pas de conséquences. Dans les mentalités, c'est à un tout autre niveau que s'opère ce qu'on pourrait appeler la « révolution symbolique ».

Depuis toujours, la campagne comparée à la ville pâtissait en quelque sorte d'un déficit symbolique au sujet de la liberté individuelle. Territoire du groupe, de l'appartenance communautaire et de la pression sociale, la campagne était par définition le lieu de l'assujettissement. C'est « à la ville » qu'on partait pour s'émanciper. « La ville rend libre », disait Max Weber, et bien d'autres avant lui. S'urbaniser, même au prix d'un arrachement et d'une souffrance, c'était peu ou prou se libérer. Du seigneur ou du curé, de la famille ou du groupe, de la misère ou de l'ennui…

Sur ce terrain, les représentations collectives ont spectaculairement changé. Pénétrée par le monde et la modernité mais mieux sauvegardée que la ville, citadinisée pour le meilleur mais rarement pour le pire, la campagne, de sondage en sondage, rattrape ce handicap, à mesure que la ville et surtout la banlieue creusent le leur. Le mal-être des métropoles et la désespérance des banlieues rejaillissent par contrecoup – et positivement – sur la perception des campagnes. Si l'on est en quête de bonheur et de liberté, voilà qu'on ne part plus vers la ville mais qu'on en revient…


Jean-Claude Guillebaud,
Le Nouvel Observateur,
1997
Document 3


RETOUR A LA CAMPAGNE
L'univers des emplois ruraux

D'un côté, la cause est malheureusement entendue. La France serait en friche et, l'évolution de l'agriculture moderne aidant, rien ne devrait ralentir cette évolution. Sauf, comme le proposent certains, à transformer les paysans en jardiniers de notre environnement naturel, au moins pour ceux dont les exploitations sont condamnées, la solutions de l'exode rural n'étant plus de mise. De toute manière, les chiffres parlent d'eux-mêmes : on ne compte plus, en 1990, que 1,2 million d'exploitants agricoles, représentant 5,2 % de la population active, contre trois fois plus il y a à peine vingt ans. Les Etats-Unis, on le sait, en sont arrivés à 3 % de la population active…

D'un autre côté, et parce qu'il ne faut pas se désespérer, la France redécouvre qu'elle est d'abord un pays rural et que tout cet espace peut ou doit vivre, sous d'autres conditions. D'abord, en raison du nombre impressionnant de personnes qui y vivent et y travaillent déjà, de l'ordre de 5,65 millions d'actifs, dont 1,1 million de salariés, qui n'ont pas grand-chose à voir avec les activités traditionnelles de la campagne et constituent pourtant un tissu économique réel. Ensuite, à cause d'un certain nombre de phénomènes, qui soit provoquent un mouvement de retour incontrôlé dans certaines zones rurales, soit permettent l'apparition de nouvelles activités, plus ou moins bien cernées. D'ailleurs, il existe des missions dont la tâche est précisément le développement économique rural.

C'est devenu une évidence. La cherté des logements en ville ou la recherche d'une meilleure qualité de vie ont conduit nombre de citadins à choisir de résider à la campagne. Une telle explosion se « lit » dans les localités proches des grandes agglomérations, et pas seulement avec la création de ces confortables « villages » que prisent tant les cadres fourbus par leurs journées citadines. Il n'empêche, l'arrivée des « rurbains », comme on les appelle, fait mieux qu'aider au maintien d'infrastructures ; elle permet l'implantation d'activités adaptées à leurs besoins.

Même constat : la préretraite, les difficultés de vivre en ville pour des personnes âgées et le désir de retourner au pays à la fin de la vie active ont entraîné un mouvement vers les campagnes. Ce qui, en retour, a fait naître une nouvelle demande, notamment de services dits de « proximité », dont témoigne la vitalité d'une association comme l'ADMR (Aide à domicile en milieu rural).

Parallèlement, et la mutation se constate de plus en plus dans les régions du Sud, bien desservies par les moyens de communication, il apparaît que nombre d'emplois ne sont pas soumis à la présence de ressources naturelles ou de matières premières. Certains métiers peuvent indifféremment s'exercer en ville ou en zone rurale et la tendance devrait s'accélérer. C'est vrai pour une partie de l'industrie, et davantage encore pour des secteurs du tertiaire dont, dans des endroits bien précis, la croissance vient appuyer un réseau d'entreprises déjà existantes.

Métiers du futur

On côtoie là, sur ces frontières indécises, ce que l'on pourrait nommer les « nouveaux ruraux », souvent jeunes, que rien ne distingue plus des citadins dans leur manière d'être et de travailler, sauf leur localisation. Parfaitement modernes et intégrés, ils agissent ainsi par choix, et peuvent tout autant avoir une activité à des années-lumière de leur environnement immédiat que décliner une version avant-gardiste de ce que pourrait être un métier rural. Ce sont des créateurs informatisés de fermes-auberges qui produisent des conserves de qualité, ou des animateurs de musées de plein air, en Quercy, qui inventent une forme d'instrument économique pour leur terroir.

Tout cela se met en place, sur fond de profondes mutations du monde agricole lui-même, bien obligé de se transformer face aux exigences du temps. Désormais, les fermes doivent s'entourer d'avis et de conseils, fournis par des services extérieurs toujours plus performants, qui vont de l'expertise comptable à l'aide à la gestion en passant par les agronomes. Mais on voit aussi de vieux métiers dévalorisés, tels que celui d'ouvrier agricole, redorer leur blason. Ainsi en est-il des « assistants » d'exploitation viticole, depuis que les viticulteurs se sont lancés dans une politique de qualité de leurs vins et qu'ils doivent consacrer l'essentiel de leur temps à la commercialisation en direct. Dans ce cas, la réussite est même double, puisque, compte tenu de la mauvaise image, il a fallu embaucher, et former, de jeunes ruraux en chômage de longue durée.

Alain LEBAUBE
Le Monde,
3 juillet 1991 Document 4


Les « rurbains »

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Travailler en ville et habiter aux champs :
un choix de vie et une évolution économique

Le phénomène en France est relativement récent. Il a une vingtaine d'années. Ce que les spécialistes nomment entre eux la « péri-urbanisation » ou encore « rurbanisation » a non seulement bouleversé le paysage des périphéries des villes mais a aussi engendré une nouvelle catégorie de Français ayant, soit par choix personnel, soit sous la pression de la contrainte économique, choisi de vivre à la campagne et de travailler dans les centres-villes.

Il s'agit des « rurbains », bien connus des promoteurs-développeurs : les « résidences de rêve » blotties dans un « écrin de verdure », de « grand luxe » avec golf et tennis, éloignées de 10 à 30 kilomètres, voire plus, des grandes métropoles, ont poussé comme des champignons en fonction de « l'emplacement ». Et qui dit emplacement a pour corollaire obligatoire desserte autoroutière, ferroviaire, et RER pour l'Ile-de-France. Car c'est la notion d'espace-temps qui définit le « rurbain ». Ces lotissements, en zone (encore ?) rurale, groupés ou diffus, sont bien évidemment destinés à une clientèle de cadres qui acceptent des migrations quotidiennes entre leur résidence et les centres-villes.

Exigences
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Ces cadres auraient des « exigences très fortes » en termes professionnels et de services culturels, tout en ayant un souci aigu de la qualité de leur environnement. Il existe aussi une population dite « intimiste ». Elle est, selon Guy Moreau, conseiller du groupe Breguet, « très centrée sur son milieu familial, a fait le choix d'une maison fermée sur elle-même et isolée dans la nature ». Le « rurbain » intimiste travaillerait de préférence dans de grands pôles tertiaires, type Défense, ou dans des zones de haute technologie de type Palaiseau-Orsay.

Phénomène marginal : une population à revenus élevés émergerait, qui, du fait de la flambée des prix de l'immobilier dans Paris intra-muros, a choisi délibérément l'habitat rural pour peu que celui-ci soit placé sur un grand axe de communication. A cet égard, le TGV Atlantique suscite de nouvelles vocations campagnardes sur les marges de l'agglomération parisienne.

Par ailleurs, la création des parcs technologiques et d'activités ainsi que la décentralisation de grands établissements publics et privés, de sièges sociaux et de campus scientifiques ont provoqué de grands bouleversements dans des départements à vocation rurale et agricole tels que la Seine-et-Marne. Autour de Marne-la-Vallée, les lotissements et les résidences, les « nouveaux villages », accompagnent cette évolution. Déjà, les emplois y sont de plus en plus locaux, phénomène qui ira en s'accélérant.

Dans un livre consacré à la péri-urbanisation en France, Bernard Désert, Alain Metton et Jean Steinberg, trois universitaires, notent que « cette nouvelle dynamique de croissance trouvant son illustration dans des implantations volontairement périphériques » conduit à « une vaste conquête d'espaces jusque là voués à l'agriculture dans le péri-urbain de Paris »(1). « Les nouvelles logistiques d'entreprise exigent beaucoup de place et ont remis en cause l'immobilier d'entreprise, la résidence, les transports », écrivent les auteurs, qui prévoient un développement des « aérovilles ». C'est chose faite : Aéroports de Paris (ADP) a confié au promoteur Kaufman and Broad le soin d'édifier 40 000 mètres carrés de bureaux au cœur de Roissy-pôle. Ils seront livrés en 1993.

De son côté, le département de l'Oise est prêt à recevoir, à deux pas de la forêt de Chantilly, de futurs rurbains.


Jean MENANTEAU
Le Monde,
3 juillet 1991

Document 5



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Réservoir d'activités

« La société rurale présente l'avantage d'être plus simple que
son homologue citadine », estime Michel Bérard

Depuis quelques années, les habitants rejetés des villes viennent gonfler la population des bourgades(1). Sans être encore jugé alarmant, ce phénomène « préoccupe » toutefois les responsables de l'Union nationale des missions locales rurales (UNMLR) spécialisées dans la lutte contre le chômage.

« Alors que le monde rural n'est pas encore en mesure de donner du travail à toutes ses ouailles qui ne partent plus en ville, l'arrivée de ces nouvelles populations, souvent plus fragiles sociologiquement, peut déstabiliser l'action entreprise », fait observer Michel Bérard, secrétaire général de l'UNMLR. Ce dernier se déclare d'autant plus « inquiet » que certains responsables politiques et associatifs se proposent d'inciter – « artificiellement », redoute-t-il – des citadins à venir s'installer dans les zones rurales, dans une hypothétique réponse au malaise des banlieues.

« Les campagnes n'ont découvert le chômage que tardivement car jusqu'au milieu des années 70 elles résolvaient leurs problèmes d'emploi par l'exode rural », rappelle Michel Bérard. Avec la fin de cet exode, les ruraux se sont mis à rechercher des solutions locales qui ont, dans un premier temps, reconnaît-il, « débouché sur la précarité » (TUC, CES…). « Le monde rural n'attend plus aujourd'hui de mesure nationale miracle, poursuit le secrétaire général de l'UNLMR, mais il souhaite développer des activités économiques viables, susceptibles de répondre aux aspirations de bien-être qui se font jour dans la population. »

Souplesse

« En dix ans, nous avons avancé sur la connaissance de ces réservoirs d'activités », affirme Michel Bérard, citant l'émergence de nouveaux besoins en matière de services sociaux de proximité (garderies, animateurs culturels…) ou de gestion de l'environnement (création de déchetteries). « La société rurale présente l'avantage, affirme-t-il, d'être plus simple que son homologue citadine. » La détection de ces besoins « donne aux acteurs du monde rural de nouveaux critères pour repenser le développement économique et créer des emplois stables et non plus précaires ».

Ces possibilités apparaissent toutefois encore trop souvent entravées, estime le secrétaire général de l'UNMLR, par les modes d'intervention des pouvoirs publics qu'il juge « inadaptés au monde rural ». Ainsi l'Etat devrait-il adopter, selon Michel Bérard, « une approche territoriale des problèmes au lieu de morceler son action en fonction des publics (jeunes, chômeurs…) et des secteurs ». Et de proposer « une globalisation des enveloppes financières distribuées par les pouvoirs publics sous l'égide des élus locaux et une adaptation de la répartition des compétences de l'Etat en fonction des problèmes et non plus des structures ».

Le secrétaire général de l'UNMLR souhaite également que les pouvoirs publics laissent une certaine « souplesse financière » à ces activités économiques naissantes. Prenant l'exemple des déchetteries, il relève que celles-ci « s'autofinancent de plus en plus alors qu'il y a dix ans ce secteur n'existait pas ».

Reste que ces marges de manœuvre supplémentaires n'auraient qu'un effet limité si elles n'étaient soutenues, dans l'esprit du secrétaire générale de l'UNMLR, par une politique d'aménagement du territoire volontariste, en particulier de désenclavement des zones rurales. En outre, plaide-t-il, « les services de l'Etat doivent être maintenus dans les campagnes », saluant au passage l'attitude de la Poste et de l'Education nationale. Celles-ci ont en effet développé les contacts avec les élus locaux afin d'examiner toutes les alternatives à la fermeture unilatérale des bureaux de poste et des écoles. Une voie à suivre…

Valérie Devillechabrolle,
Le Monde,
3 juillet 1991 Exercice 3




( Prenez rapidement connaissance du dossier.

( Relevez les idées principales.

( Établissez un plan détaillé avec titres et sous-titres.



Sujet :


D'après les documents ci-joints, vous décrirez le phénomène de la mondialisation, et vous analyserez ses causes et ses conséquences.


Documents joints :


Document 1 : Faut-il avoir peur de la mondialisation ? Loïc Grasset, Capital, juillet 1997.

Document 2 : Les effets de la globalisation, Guy Herzlich, Le Monde, 9 mai 1996.

Document 3 : La mondialisation, versant nord, Daniel Cohen, Paysans, mai-juin 1997.

Document 4 : Concentrations, économies d'échelle et flexibilité, Martine Orange, Le Monde, 24 janvier 1997.
Document 1

Faut-il avoir peur de la mondialisation ?

Globalisation, mondialisation : rarement termes auront été aussi usés, ressassés et, au bout du compte, incompris. De Franck Ribou, PDG de Danone, à Claude Smadja, organisateur du forum de Davos, la dizaine d’experts ont donné chacun leur définition. Tous s’accordent sur un point : la mondialisation est un phénomène acquis qui concerne, chaque jour, un nombre croissant de secteurs et de citoyens. Se dessine un nouvel ordre économique dont, même s’il y a des victimes, entreprises et consommateurs tirent profit. (…)
Attrape-tout, le terme mondialisation (inscrit au Larousse depuis 1960) habille, il est vrai, très large. Il part pourtant d’un postulat simple et de plusieurs constats. Le postulat : l’économie de marché s’est imposée par KO sur la planète en modèle unique de développement. Les constats : boom des technologies, baisse conjuguée du prix des transports et des communications, accès facile au capital et irruption des pays pauvres dans le jeu du commerce mondial… Tout contribue à amplifier l’ouverture des économies, à doper les échanges entre nations et à nous rendre plus riches. CQFD.
La mondialisation n’est pas un phénomène contemporain. Notre économie ne s’est pas endormie, un soir, scindée en blocs étanches, et réveillée, le lendemain, globalisée. Depuis des décennies (voire des siècles, la Venise des marchands du Moyen Age vivait, à sa façon, de la mondialisation), les pays et les firmes occidentales se battent dans une économie planétaire. La nouveauté, c’est l’arrivée massive de joueurs et de secteurs nouveaux dans cette gigantesque compétition.
Des chiffres ? En 1979, la découverte par la Chine du capitalisme a fait entrer dans l’économie de marché 1,2 milliard d’individus. Aujourd’hui, le dernier empire rouge attire 40 % des investissements planétaires. Ce qui a représenté, en 1996, 1 400 milliards de francs. L’implosion du bloc soviétique et l’abandon par l’Inde de son autarcie économique ont précipité 1,5 milliard de consommateurs supplémentaires dans cette économie globale.
Parallèlement, le nombre de secteurs « contaminés » ne cesse de croître. « Voilà dix ans, hormis le pétrole, peu de filières étaient véritablement mondialisées sur le plan, à la fois, des prix, des débouchés et de la logistique, explique Dominique Turcq, spécialiste de la globalisation chez McKinsey. Aujourd’hui, c’est le cas, entre autres, de la restauration rapide, des télécoms et des chaînes de distribution. Au total, 65 % de nos richesses, soit 16 000 milliards de dollars contre 4 000 milliards il y a dix ans, sont produites dans le cadre d’une économie mondialisée. »
Epoustouflant, cet éclatement des frontières a été amplifié par deux événements convergents : l’explosion de la planète financière et la révolution des techniques de l’information. Chaque jour, sur le marché mondial des changes, 1 400 à 1 500 milliards de dollars changent de mains : 600 fois plus qu’en 1973. De Total à Moulinex, les décisions des grandes entreprises sont soumises au verdict des fonds de pension anglo-saxons qui gèrent les retraites de leurs adhérents. Le capital a des ailes, écrit dans son livre One World, Ready or Not, William Greider. A tout instant il peut arbitrer entre une vingtaine de pays pour y placer ses investissements. Ce Monopoly est facilité par l’essor des technologies nouvelles : la mise en réseau des ordinateurs de la planète, le téléphone cellulaire, le satellite, Internet...
Pourtant, la mondialisation est souvent assimilée à l’horreur économique. Selon les Cassandre, elle augmenterait le chômage, menacerait l’Etat providence… Autant d’idées reçues qui, on le verra, ne résistent pas à l’épreuve des faits.
Premier effet pervers, les délocalisations. Vu du pavé de Denain, capitale française du RMI, les tares d’un monde ouvert, ce sont les T-shirts tissés à Madagascar par des ouvrières payées 1,50 franc l’heure ou les fleurs cueillies en Colombie et retrouvées, le lendemain, sur le marché d’Antibes à un prix inférieur à celles de l’arrière-pays niçois. Mais ce sont aussi les informaticiens de Bengalore (Inde) qui, pour un demi-Smic, conçoivent des logiciels sophistiqués. De fait, amorcées il y a vingt ans dans les secteurs du textile, les délocalisations gagnent les services. Elles menacent des filières qu’on croyait protégées : sondages d’opinion, prothèses dentaires.
Certes, sur les 3,1 millions de chômeurs que compte le pays, les économistes n’en imputent, au pire, qu’entre 120 000 et 300 000 aux délocalisations. La course à la productivité tue bien plus de métiers que les petites mains de Manille. Néanmoins, pour ceux qui en souffrent, l’impact de ces délocalisations est terrible. Allez expliquer aux ouvriers licenciés d’une ville qui compte 35 % de chômeurs qu’ils ont tout à gagner d’un monde plus ouvert !
En réalité, et là est le deuxième effet pervers de la mondialisation, elle détruit surtout, chez nous, des emplois sous-qualifiés. « J’y vois deux enseignements, analyse Daniel Cohen, auteur de Richesse du monde, pauvreté des nations. Le premier, positif : notre économie se tertiarise. Trois générations de travailleurs à la chaîne, c’est assez ! Seconde leçon, plus négative : l’écart se creuse entre ceux qui ont une compétence rare et qui, très recherchés, s’enrichissent, et les autres, en compétition avec les salariés sous-payés et sans protection sociale des pays pauvres. En France, les 10 % les mieux lotis gagnent sept fois mieux leur vie que les 10 % les plus pauvres. Aux Etats-Unis, l’écart est de 1 à 9.
Dernier effet pervers, l’affaiblissement des nations. De plus en plus d’entreprises s’affranchissent des politiques de leurs pays d’origine. ABB, British Airways ou Nike sont autant de firmes sans drapeau ou culture nationale dominante, qui soustraitent, délocalisent, achètent, vendent et nouent des alliances, parfois même contre nature pour peu qu’à terme le profit soit au rendez-vous. (…) Les firmes sont de plus en plus a-nationales, tournées vers l’extérieur. Bientôt, elles seront virtuelles. Ancien secrétaire d’Etat au Travail de Bill Clinton, Robert Reich avait, dès 1991, stigmatisé, dans The Work of Nations, une société recomposée, c’est-à-dire sans produits, ni technologies, ni entreprises propres ; un univers où les actifs d’un pays restent les seuls talents de ses citoyens.
Excessive, la diabolisation de la mondialisation rappelle, sous bien des aspects, nos peurs anciennes : peur de l’an 1000, peur des trains à vapeur, bref, peur du progrès. « Lors d’une conférence, j’ai été interpellé par des paysans fustigeant la mondialisation, témoigne l’économiste Daniel Cohen. Ma réponse fut simple : sans elle, vous ne vendriez pas votre blé. »
Les faits lui donnent raison. Agriculteurs, entreprises, services publics … La mondialisation élargit, chaque jour, les débouchés de notre économie. En Chine, la demande en céréales devrait, d’ici à 25 ans, passer de 300 à 400 kilos par habitant. Soit 120 milliards de tonnes, l’équivalent de 857 ans de production de blé pour l’Union européenne. Si EDF décroche des contrats de concession en Côte-d’Ivoire ou en Argentine, c’est parce que ces pays ne ferment plus leurs marchés. Même l’emploi bénéficie du boom des échanges.
Dans leur essai Concurrence internationale et balance en emplois, Claude Vimont et François Farhi démontrent que l’ensemble de nos échanges créent davantage de jobs qu’ils n’en détruisent : 75 000 emplois créés en 1994, 115 600 en 1995… L’automobile et l’aéronautique ont, à elles seules, généré un solde positif de 220 000 emplois en 1995. Ces études révèlent aussi que les fossoyeurs d’usines ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Ainsi, en 1995, nos échanges avec l’Italie ont mis 97 000 personnes au chômage. Quant au commerce avec les fameux dragons (Hong Kong, Corée, Taïwan…), il a entraîné une création nette de 47 000 emplois.
Pour les entreprises, cette nouvelle donne est une extraordinaire aubaine. Selon la cnuced (qui dépend des Nations unies), 40 000 firmes dans le monde réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires hors de leur pays d’origine. Elles étaient une centaine voilà vingt ans. « C’est un tropisme( naturel. Nous allons vers les pays où la croissance est la plus forte : Chine, Europe de l’Est, Amérique du Sud », constate Franck Riboud, le PDG de Danone. Les firmes françaises ne sont d’ailleurs pas restées l’arme au pied. En 1996, elles ont investi 145 milliards hors de notre cher et beau pays (+ 84 % par rapport à 1995).
Territoire élargi, compétition accrue, profits décuplés… Pour nos entreprises, la mondialisation offre davantage d’opportunités que de désagréments. Un exemple : la Chine va, d’ici à 2001, consacrer 660 milliards de francs à ses travaux d’infrastructures. « De nombreux pays affichent un revenu par habitant compris entre 1 000 et 5 000 dollars. Ils entrent dans la société de consommation, illustre Dominique Turcq, de McKinsey. Or, poursuit-il, quand, dans un pays, ce revenu progresse de 4 %, le chiffre d’affaires "produits grand public" des industriels concernés augmente mécaniquement de 25 %. Vous imaginez les débouchés offerts ! »

Loïc Grasset, in Capital, juillet 1997
Document 2

Les effets de la globalisation

L
a globalisation, à travers la mobilité internationale accrue du capital et la formation de réseaux de production transnationaux, crée une nouvelle forme de concurrence entre territoires : il ne s’agit plus seulement d’exporter des produits et des services, mais également d’attirer ou de retenir des investissements mobiles.
Cela dans le contexte d’une reconfiguration accélérée de la géographie des activités obéissant à des tendances contradictoires. Première tendance : un rééquilibrage progressif au profit des zones à faible coût de main-d’œuvre. Ce schéma explique bien la délocalisation de la confection vers le pourtour méditerranéen ou celle de la saisie informatique vers l’Extrême-Orient. Il a une version pessimiste – les pays développés progressivement ruinés par la concurrence de l’Asie – et une version optimiste – la convergence généralisée et harmonieuse des niveaux de développement.
Une autre tendance, en partie contradictoire avec la première, a été mise en évidence par les travaux du professeur Pierre Veltz : l’implantation prioritaire des entreprises à proximité des grandes métropoles déjà très développées. Importance du bassin de main-d’œuvre, taille du marché local, économies de temps, qualité des infrastructures deviendraient, selon cette approche, des avantages bien plus décisifs que les seuls coûts salariaux. Ce schéma conduirait à une polarisation croissante des activités autour de quelques zones hyperdéveloppées, le reste du territoire se trouvant délaissé. Conséquences pour la France : si nos coûts de production sont, dans l’ensemble, compétitifs par rapport à ceux de nos voisins, si Paris et quelques autres métropoles sont bien placées dans une concurrence accrue entre villes européennes, on voit se profiler le risque d’une société et d’une géographie à deux vitesses : d’un côté, les « gagnants » de la mondialisation, propriétaires de capitaux ou détenteurs de qualification de haut niveau, localisés dans les métropoles les plus dynamiques ; de l’autre, les perdants, moins qualifiés, menacés de perdre leur emploi si leur productivité ne justifie pas le niveau relativement élevé des salaires et des protections dont ils bénéficient par rapport à leurs concurrents du Sud ou de l’Est.

Seule une partie des pays en développement s’intègrent dans l’« économie-monde » et pourront le faire encore plus au cours de la décennie à venir grâce à la croissance du commerce international. Mais l’écart risque de se creuser avec le reste du Tiers-monde. L’avenir du Tiers-monde, à moyen terme, semble, selon les projections de la Banque mondiale, se présenter sous de bons auspices : un boom continu du commerce mondial, progressant de 6,3 % par an en moyenne jusqu’en 2005, notamment par suite des accords du « cycle de l’Uruguay », des taux d’intérêt plus bas, des prix de l’énergie stables, une croissance économique accélérée dans les pays en développement (5,3 % par an), modérée mais régulière dans les pays industrialisés, grâce aux politiques de rigueur.
Déjà, au cours de la dernière décennie, le Tiers-monde, pris globalement, a autant profité de l’accélération du commerce mondial que les pays industrialisés, et il a augmenté sa part de l’investissement direct étranger. Mais les bénéfices de cette intégration ont été fort inégalement répartis : dix pays seulement ont vu la part du commerce extérieur dans leur PIB augmenter sensiblement ; dix-sept n’ont connu que des augmentations légères, et quarante-quatre ont vu diminuer la part de ces échanges. La moitié des pays en développement n’ont pratiquement pas reçu d’investissements directs.
Ces inégalités risquent de subsister, notamment au détriment des plus pauvres, en raison de la réapparition ou de la persistance de mécanismes de défense des pays industrialisés, de l’insuffisance des infrastructures, des coûts de transport, particulièrement élevés en Afrique, et de la restriction de l’aide publique aux pays à faible revenu. Néanmoins certains pays peuvent, selon les économistes de la Banque mondiale, accélérer leur intégration dans l’économie mondiale, en poursuivant ou en accentuant la libéralisation du commerce extérieur et des investissements étrangers. (…)
Guy Herzlich, Le Monde, 9 mai 1996 Document 3

La mondialisation, versant nord

N
ous connaissons, dans nos sociétés occidentales, le sentiment assez répandu que nous sommes entrés dans une ère où les pauvres commencent à s’enrichir, alors que les riches tendent à s’appauvrir.

En réalité, si notre taux de croissance actuel – de l’ordre de 2 à 2,5 % par an – est moitié moindre que celui des années soixante, il n’en est pas moins nettement supérieur à celui du siècle précédent (1860 – 1960). Nous continuons à bénéficier d’une croissance soutenue. Donc à nous enrichir globalement. Le vrai problème est celui de la précarisation, prolongée par la paupérisation d’un pourcentage croissant de la population. En Europe, ce phénomène de précarisation se traduit par un fort taux de chômage (environ 12,5 % de la population active en France), alors qu’il s’est traduit aux Etats-Unis par une forte baisse des salaires des catégories les moins favorisées. Si le chômage est bien un tragique fléau chez nous, n’oublions pas que la France a connu sur la période 1973-1992 exactement le même taux de croissance annuel moyen que les Etats-Unis (2,3 %). Alors ? Ceux-ci ont bien un taux de chômage qui est la moitié du nôtre ; mais pour deux tiers de la population, le pouvoir d’achat stagne depuis vingt ans, et pour certaines catégories, ce pouvoir d’achat a plongé : moins 40 % pour les jeunes Noirs !

Chômage, exclusion ou dégradation du pouvoir d’achat des moins bien lotis… Quelle est l’origine de ces phénomènes inégalitaires ?

Il est devenu coutumier d’attribuer ces dysfonctionnements à la « mondialisation », et plus précisément à l’entrée dans le jeu du commerce international de vastes régions du monde qui en étaient jusqu’ici absentes. C’est la thèse que développe, par exemple, Jimmy Goldsmith dans Le piège : si, tout d’un coup, quatre milliards d’individus sans qualification – et très mal payés ! – font irruption sur un marché du travail globalisé (par le jeu du commerce mondial), comment nos emplois ne seraient-ils pas menacés ?

Qu’en est-il ?

Prenons le cas de la France : nos importations en provenance des « pays pauvres » représentent l’équivalent d’à peu près 3 % de notre produit intérieur brut. Mais nous avons avec ces mêmes « pays pauvres » un excédent commercial de l’ordre de 60 milliards de francs. Si nous faisons le solde du contenu en emplois (perdus) de nos importations en provenance de pays à bas salaires et du contenu en emplois (créés) de nos exportations à ces mêmes pays, nous constatons que nos échanges avec les « pays pauvres » ont détruit entre 150 000 et 300 000 emplois : c’est la fourchette maximum que retiennent tous les économistes qui ont sérieusement étudié cette question. Certains secteurs – chantiers navals, textiles, etc. – sont plus sérieusement touchés, parfois même sinistrés. Mais, globalement, le phénomène reste limité. Si 150 000 emplois perdus, ce n’est pas rien, sachons qu’il se crée et se détruit, chaque année en France, quatre millions d’emplois !

Conclusion : la « mondialisation » et le nouveau profil du commerce international ne suffisent absolument pas à expliquer l’état de précarisation – bien réel – dont souffrent nos sociétés. Quelles en sont alors les causes ?

Les années 50 et 60 ont été marquées par le triomphe du modèle fordiste (du nom du constructeur automobile américain Henry Ford). Modèle que pouvaient symboliser, par exemple, les usines Renault. Dans ce modèle de type pyramidal, largement intégré et caractérisé par le travail à la chaîne, les éléments les plus qualifiés – ingénieurs, techniciens, etc. – mettaient leurs compétences au service des moins qualifiés qui exécutaient les tâches définies par l’organisation du travail. Les uns et les autres voyaient en quelque sorte leurs destins associés dans cette organisation d’ensemble où les gains de productivité de l’entreprise bénéficiaient à tous. On avait affaire à un développement capitaliste de type très égalitaire. Cette organisation de type pyramidal s’est brisée depuis le milieu des années 70. Elle s’est retrouvée découpée en tranches, chaque tranche prenant son autonomie par rapport à celles d’amont, comme par rapport à celles d’aval. Les unités de production sont devenues plus petites et plus homogènes, se concentrant sur leur(s) métier(s) essentiel(s). Elles sont prises dans une chaîne de traitance et de sous-traitance. Et la concurrence souffle à travers chaque échelon (chacune des tranches de l’ancienne pyramide) qui doit servir l’échelon d’au-dessus, tandis qu’il met lui-même en concurrence les acteurs de l’échelon d‘en dessous dont il utilisera les prestations. Qu’il s’agisse de grandes entreprises comme Renault, ou d’unités de moindre taille comme des organes de presse, un nombre croissant de fonctions (nettoyage, maintenance, service de cantine, etc.) sont externalisées, c’est-à-dire sous-traitées à des entreprises extérieures. Ce profil d’organi-sation industrielle est en train de se généraliser partout.

Il n’est absolument plus question pour un journal, par exemple, d’avoir sa propre imprimerie ou son propre circuit de diffusion. Mieux ! ses équipes rédactionnelles se réduiront à un petit noyau dur de journalistes permanents, le gros de la production du journal étant assuré par des pigistes mis en concurrence pour le meilleur article.

Dans un autre secteur, voyons l’aventure comparée d’Apple et de Microsoft. Apple, qui a connu la gloire avec son Macintosh, connaît aujourd’hui de graves difficultés, alors que la capitalisation boursière de Microsoft a dépassé celle d’IBM ! Pourquoi ? Parce que Apple a voulu intégrer toute la chaîne du produit : pas seulement les logiciels, mais aussi les écrans, les claviers, les imprimantes … Il s’obligeait ainsi à être le meilleur sur tous les fronts à la fois : il n’y est pas parvenu. Alors que Microsoft a conduit la stratégie inverse, complètement ouverte, ne faisant lui-même que ce qu’il faisait de mieux, les logiciels, et laissant d’autres se battre pour lui fournir les meilleurs produits aux meilleurs prix.

La « mondialisation », en définitive, c’est – chez nous – l’effondrement d’un type d’organi-sation de la production très administré qui avait triomphé dans les années 50 et 60. Ce n’est pas un phénomène venu du dehors ; c’est nous-mêmes qui l’avons généré.

Il s’agit d’abord d’une révolution dans les techniques de production liée à la révolution informatique. Après la révolution du chemin de fer au XIXe siècle, de l’automobile au XXe siècle, nous vivons sans doute la « troisième révolution industrielle » : l’informatique permet une externalisation efficace et très large des fonctions et fabrications concourant au produit fini. Un symbole : cette anecdote selon laquelle M. Lopez, ancien directeur des achats de Volkswagen et numéro deux du groupe, rêvait que le grand constructeur se concentre sur son « cœur de cible », et se contente ultimement d’apposer l’écusson VW sur la calandre de la voiture ! C’est-à-dire garantisse l’identité et la qualité du produit fini, assemblé à partir de pièces réalisées en totalité à l’extérieur de Volkswagen !

Deuxième cause probable de cette mutation : la lassitude du corps social face au travail à la chaîne. Au fur et à mesure de l’élévation du taux de scolarisation et du niveau de formation, la nécessité a été plus fortement ressentie de tâches « plus intelligentes ». Cette aspiration a d’abord conduit à une étape intermédiaire visant à une décentralisation des fonctions à l’intérieur de l’entreprise, ce que l’on a appelé le « toyotisme ». Etape intermédiaire sur la voie du modèle actuel marqué par la décentralisation à l’extérieur de l’entreprise, par ce qu’on appelle l’externalisation.

A l’ère des grandes organisations industrielles intégrées, bâties sur une solidarité de fait entre différentes catégories d’agents, a succédé une ère de spécialisation et de concurrence à outrance. Sous le voile de la « mondialisation », il s’agit bien d’une profonde révolution « intérieure » dans nos modes d’organisation de la production, révolution dont nous n’avons pas fini d’enregistrer les effets …

Daniel Cohen,
Paysans,
mai-juin 1997
Document 4


Concentrations, économies d’échelle et flexibilité

L
es grandes entreprises se mondialisent à vitesse accélérée et les économies occidentales de même. En 1995, 40 000 firmes « multinationales » qui produisent, au travers de leurs filiales à l’étranger, 8 % du produit national brut mondial ont été recensées. Elles emploient plus de 30 millions de salariés hors de leur pays d’origine et participent aux deux tiers des flux de commerce international. Leurs flux d’investissements directs ont atteint 315 milliards de dollars.
Tout laisse prévoir que ces flux vont encore croître dans les prochaines années, selon un rapport sur « l’investissement international à l’horizon 2001 » réalisé par le ministère de l’économie, en collaboration avec le cabinet Arthur Andersen, la Cnuced et la Datar, publié jeudi 23 janvier. D’après cette enquête, effectuée auprès de 320 dirigeants des plus grandes multinationales de tous pays, 57 % d’entre eux prévoient une augmentation supérieure à 20 % du montant de leurs investissements à l’étranger. Alors qu’ils ne sont que 28 % à réaliser plus de 60 % de leur chiffre d’affaires à l’étranger aujourd’hui, 53 % comptent atteindre cet objectif au cours des cinq prochaines années.
L’ouverture progressive des frontières, le fort mouvement mondial de privatisation et l’adoption de politiques bienveillantes à l’égard des investisseurs étrangers facilitent ce mouvement d’intégration international. Les croissances fortes des pays dits « émergents » y contribuent aussi en attirant les entreprises occidentales.
Dans le même temps, les bouleversements technologiques et industriels dans de nombreux secteurs poussent les groupes à grossir dans leur activité, afin d’amortir les coûts et d’atteindre des économies d’échelle significatives. « Cet objectif ne peut être atteint, dans la plupart des cas, qu’à travers une internationalisation, voire une mondialisation, du chiffre d’affaires », note l’étude. Placées au premier rang de ces changements, les firmes occidentales ont été les premières à rechercher cet effet de taille internationale. Dès les années 60, les groupes américains sont partis à la conquête du monde. Ils ont été suivis par tous les autres, puis rattrapés.
Ce basculement des flux d’investissement vers les pays émergents risque de relancer les inquiétudes sur les transferts de productions vers les pays à bas coûts salariaux. Si la volonté de bénéficier de prix peu élevés de main-d’œuvre est un ressort puissant pour investir à l’étranger, notamment pour les sociétés japonaises ou allemandes, cette motivation n’est « que relativement secondaire », selon l’étude. Interrogés sur leurs critères d’investissement à l’étranger, les dirigeants soulignent en effet qu’ils privilégient la croissance du marché et les perspectives de profit plutôt que le coût du travail.
Souhaitant s’implanter rapidement sur un marché, les groupes veulent aussi être économes dans leurs dépenses. Alors que, dans les années 60, leur développement international passait en majorité par la création d’usines, construites de toutes pièces, cette forme, jugée coûteuse, est délaissée. Les accords de licences, qui permettaient d’entrer sur les marchés fermés, sont eux aussi en train de tomber en désuétude.
A l’inverse, les fusions-acquisitions dans les pays développés, les créations de sociétés conjointes (joint-ventures) et les alliances entre groupes deviennent les méthodes les plus répandues d’internationalisation. Permettant des évolutions plus rapides des périmètres d’activité, elles apportent cette « flexibilité stratégique » tant recherchée par les groupes.
L’internationalisation des entreprises ne se traduit pas, toutefois, par un transfert de leurs fonctions essentielles. Si les firmes acceptent volontiers d’implanter à l’étranger la production, la distribution et les services après-vente, la recherche, en revanche, la conception, le développement des nouveaux produits et la stratégie financière restent soigneusement dans leur pays d’origine. Quoi qu’ils en disent, les groupes choisissent encore des schémas simples, leur permettant d’intégrer les sites internationaux sans bousculer leurs racines nationales. Le modèle de la firme « globale » est encore à inventer.

Martine Orange
Le Monde,
24 janvier 1997
Exercice 4


( A partir du texte ci-dessous, établissez un plan détaillé analysant la politique de l'eau.

Un patrimoine qui coule
entre les doigts


Protéger les ressources, veiller à leur répartition, réduire les risques d’inondation sont les tâches essentielles qui incombent à l’Etat dans son rôle d’arbitre et de défenseur du patrimoine hydrographique. La complexité croissante des problèmes techniques ne facilite pas la conciliation.


Ce n’est pas une ressource banale que l’eau. Pour son usage, l’homme la soustrait un bref moment de son cycle naturel et l’y restitue rapidement. Tantôt, elle se fait rare dramatiquement, tantôt, elle est surabondante au point d’être à l’origine de catastrophes. Les acteurs qui interviennent dans le domaine de l’eau sont nombreux. Leurs intérêts étant souvent contradictoires, ils sont contraints à une solidarité de fait : l’eau est à la fois un produit pour l’économie, un bien socioculturel et un milieu de vie. Avec quatre mille mètres cubes disponibles pour la consommation annuelle de chaque habitant, la France est plus favorisée que ses voisins européens. Mais, malgré cette relative abondance, des problèmes de répartition se sont toujours posés, ne serait-ce qu’en raison d’inégalités géographiques. Et le développement économique et les phénomènes d’urbanisation ont très largement aggravé les déséquilibres. Des transferts d’un bassin à un autre, des stockages et des prélèvements supérieurs aux possibilités de certaines rivières ont créé des situations de pénurie et rendent très fragiles les ressources en eau lorsque surviennent des années sèches.
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L’essor industriel et urbain est à l’origine de pollutions massives qui ont rendu - ou risquent de rendre - l’eau impropre à certains usages et, dans des cas extrêmes, à tout usage. Si des efforts importants ont pu être accomplis pour réduire les contaminations, un long chemin reste à parcourir. L’assainissement des villes est encore largement à compléter. Et de nouvelles difficultés apparaissent : large diffusion de produits toxiques de plus en plus divers, accroissement du risque de pollutions accidentelles, pollutions dues aux substances fertilisantes ; qu’il s’agisse des nitrates en provenance des engrais et dont les taux augmentent dans les nappes ; ou bien des phosphates qui, avec les nitrates, contribuent à l’eutrophisation (prolifération des algues) des cours d’eau et des lacs.
De façon générale, les rivières sont de plus en plus mal entretenues : leurs riverains se sentent de moins en moins concernés par les berges, le lit ou la rivière elle-même ! Une urbanisation mal maîtrisée, une exploitation souvent excessive des alluvions des lits mineurs et majeurs des cours d’eau rendent la situation plus critique encore. Des problèmes complexes surgissent. Les uns sont très particuliers, comme celui de la remontée du niveau des nappes phréatiques et donc de la nécessité d’une maîtrise de ces niveaux, ou celui de l’arrêt des pompes d’exploitations minières qui vient perturber des régimes hydrauliques installés depuis parfois plus d’un siècle. Les autres sont très généraux, comme la prise en compte de l’eau en tant qu’élément de l’environnement, aspiration d’ordre culturel, exprimée par une population de plus en plus urbanisée ; ou comme les activités nautiques qui échappent à l’arsenal législatif en vigueur.
La gestion de l’eau est d’autant plus complexe que le nombre des usagers ne cesse d’augmenter. Il y a les collectivités locales, gestionnaires de la distribution publique d’eau et de l’assainissement, mais qui peuvent intervenir aussi dans l’entretien et l’aménagement des cours d’eau ou la protection contre les crues. Il y a les agriculteurs, irriguants ou pollueurs, mais aussi gestionnaires du sol où se forme une grande part de la ressource ; les industriels et les particuliers, préleveurs et pollueurs ; ou encore les pêcheurs et la population en quête de loisirs qui a de plus en plus voix au chapitre.
Que fait l’Etat dans ce concert discordant ? Il doit intervenir à trois niveaux. D’abord, l’évaluation de la ressource, avec la mise en place et l’exploitation de réseaux de mesure des débits, de la qualité des eaux de surface, marines ou souterraines. Ensuite, la fixation d’objectifs : on établit des cartes départementales d’indicateurs de qualité, des schémas de vocation piscicole ou des schémas d’aménagement des eaux. Enfin, la programmation et la mise en oeuvre d’investissements : l’Etat élargit son domaine à la navigation, l’irrigation et le drainage, les loisirs ou la protection de la santé publique. L’apparition de pénuries ou de pollutions extrêmes qui ne pouvaient que nuire au développement économique a donné sa raison d’être à la loi de 1964. Elle a apporté, outre une législation applicable aux rejets polluants, des outils de gestion. Elle a d’abord établi la nécessité de tenir compte simultanément de l’ensemble des usages et fonctions de l’eau au sein des unités naturelles que constituent les six bassins hydrographiques.
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Elle a ensuite institué à ce niveau deux organismes : un comité de bassin, réunissant les acteurs principaux, est chargé d’émettre un avis sur les aménagements et travaux, ainsi que sur les différends pouvant survenir entre les intervenants ; une agence financière, établissement public administratif doté de l’autonomie budgétaire, est chargée de faciliter les diverses actions d’intérêt commun au bassin. Il s’agit d’une sorte de mutuelle fonctionnant sous le contrôle du comité de bassin, percevant des redevances sur l’ensemble des usagers et attribuant des aides à ceux qui concourent à l’exécution du programme arrêté par l’agence et le comité de bassin. Autre initiative : une meilleure concertation de l’ensemble des usagers, des collectivités locales et de l’Etat est assurée au sein du Comité national de l’eau, créé par la loi de 1964. Les mesures prises depuis cette année-charnière ont montré l’intérêt d’une gestion par bassin et à travers une coordination de tous les usagers.
Le succès des organismes de bassin est indéniable. Mais il est apparu un certain nombre d’insuffisances. Le régime juridique de l’eau, peu modifié par la loi de 1964, reste inadapté à la situation actuelle. A l’unité de la ressource devrait correspondre un droit unifié. La réforme de la réglementation est à mettre en oeuvre pour considérer comme un tout l’eau en tant qu’élément de l’environnement et en tant que moyen de production et de développement économique et social. L’administration ne s’est pas structurée par bassin hydrographique à l’instar des comités et agences de bassin. Tant pour lui permettre de gérer dans ce cadre inhabituel que d’agir en plus étroite liaison avec les agences de bassin, une organisation nouvelle a été mise en place en nommant des préfets coordonnateurs de bassin et des délégués de bassin. La prise en compte simultanée de toutes les fonctions de l’eau sera facilitée par l’établissement de documents de planification au niveau départemental portant sur les aspects économiques ou socioculturels de l’utilisation du précieux liquide. Enfin, il est apparu nécessaire, en réunissant au niveau local l’ensemble des acteurs du domaine de l’eau, de se donner les moyens de gérer ses ressources comme un patrimoine national.


Claude Gleizes,
Extrait de la revue GEO,
1988


 Les techniques d'introduction et de conclusion ainsi que la rédaction des transitions seront étudiées cours 5.
 Dans certains concours, les consignes indiquent que la note de synthèse doit être présentée sans titres ni sous-titres. Dans ce cas, les titres et sous-titres du plan seront intégrés dans les phrases d'enchaînement (voir cours 5).
 B.I.T. : Bureau International du Travail.
(1) La Péri-urbanisation en France. CEDES, 1991
(1) Le dépouillement du dernier recensement a mis en lumière le développement des communes rurales se situant dans la grande banlieue des villes. Ces communes comptabilisent, en effet, 9,7 millions d'habitants en 1990 contre 7,8 en 1975 alors que les villages installés dans les zones reculées (montagne) ont vu leur population rester stable.
( tropisme : mouvement par lequel un organisme s'oriente par rapport à une excitation extérieure.

Cours 4 -

CUEEP - Dépt. EEO – Préparation aux concours – Note de synthèse


Cours 4 - Leçon

Cours 4 - Exercices

Cours 4 - Exercices

Cours 4 - Exercices

Cours 3 - Corrigés


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