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extraits d'archives libre expression (2012-2018) - unBlog.fr

Aujourd'hui, une banale altercation avec un informaticien zélé au sujet d'un code ...... sexuelle : en 2016, l'équivalent du Viagra sera disponible pour « mesdames les femmes ». ...... Un messager, à 16 h04 (la 3ème de Traviata a commencé) : ...... traditionnelles pour être reversées à une myriade de pôles culturels ouverts ...




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EXTRAITS D’ARCHIVES
LIBRE EXPRESSION
(2012-2018)



LIBRE EXPRESSION 1 : C’est parti en sucette (1er trimestre 2012 – début du blog, premier texte)

Message adressé à France Musique après Einstein on the beach :

« Je viens d’écouter Le casque et la plume (bon/mauvais titre) du 23 mars. Je suis machiniste à l’Opéra de Montpellier. J’ai fait Einstein on the beach. Les machinistes de notre Maison n’ont pas été « mis sur le côté » par Bob and co, ni aucun des techniciens français ou immigrés d’ailleurs. Nos équipes, bien au contraire, se trouvaient toutes en première ligne, comme en 14. Moi je campais aux cintres manuels avec mon ami Claude (mon ami Fathi s’activait au pupitre des porteuses électriques). Nous effectuions tout au long du spectacle, pendant cinq heures, de très nombreuses et délicates manœuvres.
Les autres machinistes, une quinzaine de permanents et d’intermittents, travaillaient en coulisses et sur la scène pour des changements de décors millimétrés.
Bob Wilson et l’équipe des techniciens américains (en moyenne beaucoup plus jeunes que nous et moins expérimentés et moins intelligents techniquement) nous ont félicités à la fin du spectacle et après le rechargement du dernier camion pour notre travail. Ils nous ont même offert des fleurs, et sucés. Oui. (Jean-Luc Caizergues) »


LIBRE EXPRESSION 15 : Tout le monde meurt à la fin

« Comment est mort ce Tarkos, qui m’a l’air d’un fou ? »
(Anonyme)

La réaction : Il est mort d’une tumeur au cerveau, en décembre 2004, à quarante ans. Son vrai nom est Christophe Ginet. Tarkos, c’est Sokrat. Socrate est le philosophe qui ne sait rien, comme Tarkos, poète qui doit se répéter sans cesse pour tenter de nommer les choses (évidemment, je simplifie). 
Il y a là, peut-être, un rapport avec la musique dite contemporaine, et, pourquoi pas (sans doute) avec celle de Philip Glass, compositeur d’Einstein on the beach (spectacle que pour ma part j’ai beaucoup aimé : 8 à 12 heures par jour de cette scie dans les oreilles pendant plus d’une semaine aux cintres, ça force à aimer). 
J’avais déjà écouté de la musique répétitive dans les années soixante-dix, au Sénégal (10ème BIMa, Dakar). Un petit caporal drogué écoutait ça en boucle dans la chambrée en se masturbant sous sa moustiquaire.
Tarkos était féru de musique contemporaine. Je pense qu’il connaissait la musique de Philip Glass mais aussi celle, moins variété, de René Koering, notre ancien monsieur le Directeur. Je ne sais pas, des deux, laquelle il préférait.
Et vous, vous aimez mieux Glass ou Koering ?
Et, à ce petit jeu, vous préférez Koering ou Scarpitta ? 
Et vous aimez mieux madame Laffargue ou monsieur Cavelier ?
Constantin ou Ramette ?
Ca n’en finit plus. Ca va durer, comme dit Tarkos. 



LIBRE EXPRESSION 16 : Camarade syndiqué

« Putain, Caizergues, tu dis que t’es un machiniste raté et tu gagnes 300 euros de plus que moi qui ne suis pas un raté professionnellement ! »
(un travailleur)

La réaction de Jean-Luc Caizergues : Je ne savais pas que tu aimais l’argent au point d’en manquer.
Relis Tarkos (Expressions libres 5 et 5 bis).
En vérité je suis pour la baisse des salaires en France. Oui.
Un pauvre ce n’est pas quelqu’un qui n’a pas d’argent à la banque, mais quelqu’un qui n’a pas de bibliothèque dans sa maison.
Dire de quelqu’un qu’il est riche parce qu’il a de l’argent, c’est conforter les pauvres dans leur pauvreté en leur donnant pour mètre-étalon l’argent. 
Je te signale qu’à la librairie Joseph-Gibert, place de la Préfecture, il y a des livres d’occasion vendus 1 euro, et même 20 centimes. Cours-y, camarade. 


LIBRE EXPRESSION 53 : Je vous dis tout

Hier, 10 avril 2012, j’ai adressé à mon délégué syndical Philippe Alcaraz, d’origine espagnole, ce mail : Alcaraz, tu as peut-être remarqué que les LIBRES EXPRESSIONS s’accumulent. J’ai toute liberté pour œuvrer et développer le concept mais, évidemment (car tu es responsable du site CFDT), si une chose te déplaît n’hésite pas à la supprimer (ou, si tu préfères, demande-moi de le faire à ta place : j’obéirai dans la minute).
Caizergues, l’ordure.

Alcaraz m’a répondu dans la soirée : Je ne suis pas allé sur le site depuis plusieurs jours. Je suis à Marseille pour le boulot. Je te fais confiance. Cet après-midi Jean-Marie Gavalda, de Midi Libre, m’a téléphoné pour avoir des nouvelles de la situation à l’Opéra/Orchestre. Je t’appelle quand je rentre de Marseille. A+. M’enfin ! Philippe.

Ce matin au lever du soleil, pour m’amuser (et sans avertir mon délégué ibère) j’ai envoyé à Midi Libre, sur la messagerie du pauvre Gavalda, tous les épisodes de Cage de scène ainsi que Libre expression en cours. Oui.

Un peu plus tard, tandis que je lui parlais de Libre expression sur le chemin de son magasin de bijoux comme des bonbons, mon adorée m’a dit : Tu n’en as pas assez de tes bêtises ?
Elle pensait sans doute à Cage de scène.
Je n’ai pas répondu mais j’ai réfléchi en marchant et je lui ai raconté ma nouvelle idée après le détournement des réponses aux questions des DP : détourner les comptes rendus du CE.
Elle a haussé les épaules et on s’est embrassés comme dans les films d’amour. Puis elle s’est enfermée dans sa boutique comme dans une maison de poupée et je suis allé m’installer (comme d’habitude quand je n’ai rien à faire grâce à mon règlement de travail gentil) au café où monsieur Koering, qui passe devant car il habite derrière, me rejoint parfois pour que nous parlions non pas de musique, non, ni de monsieur Scarpitta, non non, mais de littérature. Oui. 

La réaction : C’est un très bon film, oui. Un film angoissant, oui. Mais un chef-d’œuvre, non.
Aucun film au monde n’est un chef-d’œuvre. Il n’y a pas de chefs-d’œuvre au cinéma.
Comme il n’y a pas de chefs-d’œuvre dans la musique ou la peinture.
Le cinéma, la musique, la peinture sont des arts mineurs. Du spectacle. De l’amusement. Des conneries.
La musique c’est des bruits d’animaux dans la forêt, la peinture des traces de doigts sur les murs de la grotte et le cinéma une lumière au bout du couloir.
Seule la littérature est un art majeur.
L’Histoire (l’histoire des hommes) commence avec l’écriture, 3000 ans avant J.-C. en Mésopotamie, pays de Gilgamesh (l’Irak actuel). Amen. 




LIBRE EXPRESSION 269 : Avec la Poste, tout est possible



OPERA Jean-Paul Scarpitta Directeur
ORCHESTRE Lawrence Foster Directeur musical
NATIONAL
MONTPELLIER
Languedoc-Roussillon


Monsieur Jean-Luc CAIZERGUES
22, rue Durand
34 000 Montpellier

Montpellier, le 22 mai 2012


LR/AR
Objet : Convocation à un entretien


Monsieur,

Nous devons vous informer que nous sommes amenés à envisager à votre égard une sanction pouvant aller jusqu’à la rupture de votre contrat de travail avec l’OONM entraînant une remise à disposition dans votre collectivité d’origine avant l’expiration normale de la période de détachement mentionnée à l’arrêté 2009-2652 du 12 octobre 2009.

En application des dispositions des articles L. 1232-2 et suivants du Code du travail, nous vous prions de bien vouloir vous présenter dans mon bureau au Corum, le Lundi 4 juin 2012 à 9 h 45 pour un entretien sur cette éventuelle mesure, en présence de Monsieur Bernard Ramette, Président de l’Association.

Au cours de cet entretien nous vous exposerons les motifs pour lesquels nous envisageons de prendre cette sanction et nous recueillerons vos explications.

Nous vous précisons que vous avez la possibilité de vous faire assister, lors de cet entretien, par une personne de votre choix appartenant obligatoirement au personnel de notre Association.

Nous vous prions de recevoir, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

Jean-Paul SCARPITTA
Directeur Général





Réponse adressée à monsieur Jean-Paul Scarpitta par courriel le jeudi 24 mai 2012 à 14 h 39 :


Monsieur,
 
J'ai bien reçu votre convocation pour un entretien d'embauche le lundi 4 juin 2012 à 9 h 45 dans votre bureau.
Je vous en remercie.
Vous me proposez aimablement d'y venir accompagné de mon chef d'équipe, Charles de Gaulle. Malheureusement il est retenu à Londres par un gros et long chantier.
Je viendrai donc seul.
Respectueusement.
 
Jean Moulin


 

LIBRE EXPRESSION 270 : Seul contre tous

« Jean-Luc,
Nous serons devant vous pour leur mener même le plus rude des combats.
Jean-Paul sera à nos côtés pour défendre les valeurs intouchables. »
(Sun Tzu)

La réaction : Merci, Sun Tzu. Mais je pense pouvoir régler cette affaire seul.
J’ai l’impression de revivre ce que j’ai vécu il y a près de trente ans.
Au cours de l’été 1984 j’ai reçu une lettre de Georges Frêche m’ordonnant de me présenter au Palais des sports le 1er septembre (on appelait cette mesure disciplinaire une « mutation »).

Il y avait deux raisons à ma mutation : notre lutte contre l’ancien directeur technique et la publication du Nœud à coulisse (5000 exemplaires distribués gratuitement au public).
J’ai continué évidemment le Nœud à coulisse depuis le Palais des sports (faisant passer notre journal de 6 à 12 pages).
Le chef du service des sports était monsieur Bourquin (CFDT comme moi), qui est aujourd’hui président de la Région, notre deuxième financeur.
Grâce à l’action conjointe d’une grande partie des employés de l’Opéra, d’un adhérent du Parti socialiste, des personnels et de la directrice du Palais des sports (l’admirable madame Vigne) j’ai pu, à l’arrivée de Henri Maier à la tête de notre Maison un an plus tard, rentrer chez nous par la grande porte (Frêche aurait dit, pour expliquer son revirement, que j’étais quelqu’un de grande valeur).

A mon retour, c’était le bordel dans les services techniques de scène. Il n’y avait plus de chef machiniste, il n’y avait pas de règlement de travail et le directeur technique (l’ancien) avait emmagasiné 3000 heures de récupération (ses sbires 1000 heures chacun et mes amis étaient tous en négatif).
Peu à peu, l’ensemble des techniciens s’est rallié à moi et à la CFDT. Puis, grâce à Gaby, et avec l’appui de monsieur Maier et de madame Panabière nous avons pu, à l’occasion du passage en association (1990) foutre dehors le directeur technique, rédiger un règlement de travail, restructurer et relancer la machine lyrique avec une ambition inégalée jusqu’à aujourd’hui.
Tous les employés de notre Maison (chœurs, administratifs, entretien, accueil, service information, loge, etc.) ont relevé les manches pour propulser l’Opéra vers le label national (une fierté pour nous tous).

Au début des années 2000, monsieur Koering a remplacé Henri Maier (qui en partant m’a remercié personnellement pour mon action au service de l’entreprise).
Tout s’est passé finalement sans encombre avec le nouveau directeur (grâce à la médiation de madame Panabière). Mais le personnel de l’Opéra a toujours regretté Henri Maier, vrai directeur car uniquement directeur.

Enfin, l’Opéra national et l’Orchestre national ont été réunis.
Et il ne s’est rien passé de grave pendant dix ans. Pas une grève. Le travail. La paix.

A l’approche de la retraite, monsieur Koering a obtenu de Georges Frêche la nomination de Jean-Paul Scarpitta à sa succession (selon René Koering, Frêche était contre).
En me renseignant de part et d’autre (car j’ai de bonnes relations avec messieurs Koering et Scarpitta), j’ai cru comprendre que le deal entre les deux hommes était que Jean-Paul Scarpitta prendrait, une fois en place, René Koering comme conseiller artistique.
Or, selon Koering, dès que Scarpitta a obtenu le poste (contrat signé) il a coupé les ponts.
Mais selon Scarpitta, Koering voulait se servir de lui comme d’une marionnette et « faire la Saison » à sa place, ce qu’il n’a évidemment pas accepté.

Quand monsieur Scarpitta est arrivé à la tête de notre Maison, il y a un an et demi, je crois pouvoir dire que 80 % des gens l’aimaient (même si beaucoup s’en méfiaient à cause de son comportement outrancièrement policé – comportement qui me séduit beaucoup au contraire, car je suis issu d’un milieu plutôt rustre).

Le malheur a été que Patrice Cavelier, notre ancien Secrétaire général (que j’admire pour son papisme, sa rigueur, sa froide humanité), soit parti au moment où nous avions le plus besoin de lui.
Madame (…), qui l’a remplacé (mais au poste d’Administrateur général qu’occupait précédemment Renée Panabière), n’avait aucune expérience de management d’une entreprise aussi importante que la nôtre et, surtout, elle ne connaissait rien des métiers de la scène lyrique.
Elle a fait des erreurs qui nous ont, au plan relationnel, coûté beaucoup. Elle a très mal conseillé monsieur Scarpitta et l’a, par maladresse, conduit au conflit perpétuel.
Les techniciens, se sentant en danger (« Ils ont fini de manger leur pain blanc », disait(-t-elle), étaient contraints de se révolter s’ils ne voulaient pas crever la gueule ouverte.
D’où leur premier préavis de grève en 25 ans.

La crise passée, au cours des réunions de l’Accord unique menées par madame Laffargue et Laurence (excellente professionnelle) j’ai été impressionné par le travail accompli et je l’ai reconnu ici-même. Je ne m’y attendais pas.
Manque de chance, parallèlement, souterrainement il se passait quelque chose que je ne maîtrisais pas : le personnel dans son ensemble, et en particulier les cadres (dans leur quasi-totalité, je peux le dire aujourd’hui où tout se précipite), s’est mis à détester leur directeur. Et le mot « détester » me paraît faible.

Je me suis retrouvé dans d’incroyables discussions où on m’engueulait parce que je disais du bien de Jean-Paul Scarpitta, ne serait-ce qu’au plan artistique.
J’ai même vu des employées les larmes aux yeux à l’évocation de son nom.
Ce qui est fou, c’est que je n’ai jamais compris ce qui se passait vraiment, car monsieur Scarpitta a toujours été d’une gentillesse et d’une patience incroyables envers moi (je lui en saurai d’ailleurs toujours gré).

L’affaire du rapport ministériel, les élections présidentielles (où notre directeur a eu le courage d’afficher ses préférences politiques), la venue du formidable Bob Wilson (j’écoute en boucle du Philip Glass sur mon MP3) et les tensions que cela a pu créer, ainsi que l’éventuel retour de Cavelier (espéré par moi, contesté par d’autres) n’ont pas arrangé les choses.
Bref, pour faire échapper de la marmite un peu de toute cette vapeur nauséeuse avant que ça « pète », j’ai créé avec Philippe Alcaraz et la CFDT le site Libre expression.
Objectivement, ce site n’a rien d’extraordinaire (même si cela est très nouveau et surprenant) dans un univers culturel comme le nôtre. Nous y parlons de notre Maison. Nous faisons parler de notre Maison. Tout cela est bon et utile. Même la polémique.
Le danger c’est le silence, l’indifférence, l’ennui.

Aujourd’hui, une banale altercation avec un informaticien zélé au sujet d’un code secret révélé officiellement à 230 personnes est en train de prendre des proportions inégalées dans un lieu de culture, d’art et de civilisation.
L’accusé est l’agressé.
Les mêmes qui présentent sur scène des bites et des croix en feu dont s’offusquent des spectateurs qu’ils traitent de moyenâgeux parce qu’ils voudraient attenter à la liberté d’expression osent ensuite vouloir étouffer la parole d’un simple machiniste, un poète raté, une pauvre merdre qui décharge des camions à leur service depuis trente ans.
Et les élus du peuple tombent dans le panneau.
Misère.
Allez tous vous faire pendre.

NB : L’intitulé de cette Libre expression (Seul contre tous) est aussi le titre d’un film extraordinaire, glauque et sanglant du génial réalisateur argentin Gaspar Noé (Irréversible). Avec le grand, le très grand Philippe Nahon.
Âmes sensibles s’abstenir.


LIBRE IMPRESSION 293 : Jean Paul Gaultier m’a serré la main

Ce mardi 29 mai 2012, à 10 h 32, après que nous avons jeté dans le camion les décors de La petite renarde rusée je me retrouve, au sortir des toilettes, nez à nez avec mon directeur, Jean-Paul Scarpitta (lunettes noires, costume noir, élégant, racé, splendide) dans le couloir du niveau zéro du Corum.
Heureux de me voir, surtout ces temps-ci, monsieur mon Jean-Paul me présente à son Jean Paul Gaultier, qui se tient près de lui comme une apparition.
Eberlué, je tends la main au prestigieux créateur, qui la serre sans me reconnaître. Ne sait-il pas que je suis le guillotiné du lundi 4 juin dans le bureau où il signera son contrat pour les Noces ?
Je le saisis aux épaules et lui dis, droit dans les yeux, que mon épouse est fan de ses robes à paillettes.
Monsieur le directeur, qui regrette déjà de m’avoir présenté à cet ambassadeur de la Beauté et du bon goût, l’arrache à mon étreinte et tous deux s’enfuient rapidement vers le fond du couloir. J’imagine Jean Paul demander à Jean-Paul : « C’est qui, ce maboule ? »


LIBRE EXPRESSION 316 : Je sais tout

« C’est quoi cette histoire de Cavelier nommé Secrétaire général parce que tu aurais soufflé l’idée au directeur, et en plus dans le dos de madame Laffargue (Libre expression 310) ?
Tu serais pas un peu mythomane, Caizergues ? »
(un technicien)

La réaction : Quand on a la prétention d’écrire, même des futilités (comme ici), on est toujours un peu mytho.

Au sujet de Patrice Cavelier :
J’ai toujours regretté le départ de ce grand monsieur. Je l’ai dit souvent. Et je l’ai écrit dans mes lettres de psychopathe adressées à Anne Laffargue et Jean-Paul Scarpitta.
Je savais, oui, que notre directeur voulait engager un Secrétaire général. Qu’il souhaitait le retour de Patrice Cavelier.
Quand madame Laffargue a appris que j’étais au courant (et peut-être avant elle), elle est tombée des nues.

A deux reprises monsieur le directeur m’a parlé, à demi-mot, de ce projet.
La première fois c’était il y a quelques mois, dans le couloir des loges : « Vous aurez bientôt une surprise, Jean-Luc, une grande et belle surprise, vous verrez. » J’ai pensé, sur le coup, qu’il s’agissait de la venue à l’Opéra du président Sarkozy et de son épouse Carla, amie de Jean-Paul Scarpitta (par exemple à l’occasion d’Einstein on the beach).

La seconde fois c’était derrière le décor d’Elektra, côté cour, pendant un service technique.
Monsieur le directeur vient me saluer tandis que je tire les fils de manœuvre des fenêtres, sous la passerelle, et il me dit, se penchant (il est plus grand que moi) : « Ne vous inquiétez pas, Jean-Luc, je vais engager un Secrétaire général. »
A ce moment son téléphone a sonné. Une femme. Peut-être la secrétaire d’un politique, d’un sous-préfet ou autre zèbre. Elle quémandait pour son patron, me semble-t-il, des invitations au spectacle. Monsieur Scarpitta a été charmant, comme d’habitude, avec la madame. Il lui a murmuré dans l’oreille du téléphone : « Vous avez une voix magnifique. » J’ai senti qu’à l’autre bout du fil la préposée se tortillait sur sa chaise comme quand ça gratte.
J’étais admiratif d’un tel pouvoir à distance et je l’ai fait savoir à mon directeur une fois sa conversation terminée. Je lui ai dit : « Vous êtes fort. » Il n’a pas répondu mais j’ai bien senti que ça lui faisait plaisir, surtout venant de moi.
Ensuite, nous sommes allés faire de la figuration pour les éclairages au milieu du plateau, derrière le lit d’Electre. J’étais fier d’être seul à côté de monsieur Scarpitta devant le peuple des techniciens, sous le feu des projecteurs. A son pupitre, un électro nous criait de la salle, en se marrant (car notre couple était cocasse) : « Avancez ! Reculez ! Un peu plus à jardin ! Non, à cour ! »
Nous avons parlé cinéma. De Bardot et d’Adjani, deux stars que mon épouse aime beaucoup (elle déteste en revanche la Binoche et la Cotillard). On n’a pas parlé de Laffargue.
Enfin il y a eu la pause et, passant dans le couloir des loges j’ai vu, affiché au tableau de service rebaptisé « PROPAGANDE » par des galopins, un article de journal titré : « Le Précieux ridicule ». Cela faisait deux jours que ce brûlot fleurissait partout dans les couloirs et les ascenseurs. Je l’ai arraché puis jeté ostensiblement dans la corbeille. Et j’ai passé mes consignes pour que ça s’arrête.
Ca s’est arrêté.


LIBRE IMPRESSION 329 : Extraits de Climats, d’André Maurois (1885-1967)

Début : « Mon brusque départ a dû vous surprendre. Je m’en excuse et ne le regrette pas. Je ne sais si vous entendez, vous aussi, cet ouragan de musique intérieure qui s’élève en moi depuis quelques jours comme les hautes flambées de Tristan. Ah ! que je voudrais m’abandonner à la tourmente qui, avant-hier encore, dans la forêt, me jetait vers votre robe blanche. Mais j’ai peur de l’amour, Isabelle, et de moi. J’ignore ce que Renée, ce que d’autres, ont pu vous apprendre de ma vie. Nous en avons quelquefois parlé ; je ne vous ai pas dit la vérité. C’est le charme des êtres nouveaux que cet espoir de transformer pour eux, en le niant, un passé que l’on eût voulu plus heureux. Notre amitié n’en est plus au temps des confidences trop flatteuses. Les hommes livrent leur âme, comme les femmes leur corps, par zones successives et bien défendues. L’une après l’autre, j’ai jeté dans la bataille mes troupes les plus secrètes. Mes souvenirs véritables, forcés dans leur réduit, vont se rendre et paraître au jour.
Me voici loin de vous et dans la chambre même où j’ai passé mon enfance. Au mur est accrochée l’étagère chargée de livres que ma mère, depuis plus de vingt ans, garde « pour l’ainé de mes petits-fils », dit-elle. Aurai-je des fils ? Ce large dos rouge, taché d’encre, est mon vieux dictionnaire grec, ces reliures dorées, mes prix. Je voudrais tout vous dire, Isabelle, depuis le petit garçon tendre jusqu’à l’adolescent cynique, jusqu’à l’homme blessé, malheureux. Je voudrais tout vous dire, avec naïveté, avec exactitude, avec humilité. Peut-être, si j’achève d’écrire ce récit, n’aurai-je pas le courage de vous le montrer. Tant pis. Il n’est pas inutile, fût-ce pour moi seul, de faire le bilan de ce qu’a été ma vie. »

Fin : « Tout à coup, il ouvrir les yeux et me dit : « Isabelle, j’étouffe ; je crois que je vais mourir. »
Ces quelques mots furent prononcés d’une voix très claire et puis il retomba dans sa torpeur. Sa mère me prit par les épaules et m’embrassa. Le pouls, que je tenais, devint imperceptible. A six heureux du matin, le docteur vint et fit une piqûre qui le ranima un peu. A sept heures, Philippe rendit le dernier soupir sans avoir repris connaissance. Sa mère lui ferma les yeux. Je pensais à une phrase qu’il avait écrite au moment de la mort de son père : « Serais-je donc seul un jour devant la mort ? Je souhaite que ce soit le plus tôt possible. »
C’était venu très tôt, Philippe, comme tu l’avais souhaité, et c’était dommage, mon très chéri. Je crois, si j’avais pu te garder, que j’aurais su te rendre heureux. Mais nos destinées et nos volontés jouent presque toujours à contretemps. »

La réaction : Ce roman de 1928, Climats, est le premier vrai livre d’ « adulte » que j’ai lu après le Club des Cinq. J’avais douze ans. Mon voisin du dessus (Jean-Louis, dix-sept ans, 1m92, demi-débile qui me montrait des magazines des années cinquante exposant des femmes bien en chair aux poils gommés comme au Japon) m’avait échangé ce bouquin contre un 45-tours de Billy Storm (?) qui traînait dans notre cave du Mas-Drevon.
André Maurois, célèbre mauvais écrivain de l’époque (comme Pierre Benoit, l’auteur de L’Atlantide qu’on réédite ces temps-ci – connu pour sa passion exacerbée des femmes, au même titre que Pierre Louys ou Georges Simenon), était de l’Académie française. Du coup, quand le samedi ma mère me donnait mes 2,50 F (le prix d’un Livre de poche), mon choix se portait invariablement sur un auteur de l’Académie : Mauriac (Les Anges noirs), Giraudoux (Ondine), Green (Sud), Chamson (Les Hommes de la route), etc.
Il me semble qu’André Maurois est mort en tombant dans les escaliers. Oui.



LIBRE EXPRESSION 340 : Cage de scène illisible

« Votre Cage de scène 6/2 (le face à face avec le président Ramette et Anne Laffargue, dans Libre impression 333) m’a un peu déçu, Jean-Luc. On y reconnaît votre style, c’est plaisant à lire mais il manque quelque chose. Je ne sais quoi. Du punch ? De l’acidité ?
Je suis resté sur ma faim. »
(un machiniste intermittent)


La réaction : Plusieurs personnes m’ont fait la même remarque et ça me touche (quand j’écris je tiens compte des critiques, oui – alors que dans le combat syndical je n’ai confiance qu’en mon jugement, toujours juste et victorieux).
Sans doute vous ai-je habitué à plus de hargne et de méchanceté dans la transcription des faits, mais, malheureusement, le président Ramette est quelqu’un dont il est difficile de dire du mal, même avec ironie.

Peut-être ai-je été complaisant envers moi-même (au plan littéraire).
Je crois que la fatigue a joué.

Au moment où j’écris ce que vous lisez je suis mort de fatigue aussi. Il est 2 h 27 à l’horloge de mon ordinateur et ça fait plus d’un an qu’ils nous cassent les couilles. Qu’ils nous font passer pour de la merde. Qu’ils ne nous lâchent pas. Qu’ils veulent notre peau. Qu’ils essaient de nous voler notre Maison. Qu’ils cherchent par tous les moyens à nous remplacer par leurs amis. Leurs faux amis. Leurs laquais. Leurs prochaines victimes.
Ca use.

Je suis rentré du travail à minuit. J’ai pris ma douche, j’ai mangé un reste de nouilles à la sauce tomate, j’ai mis mon casque sur les oreilles (rap américain) et j’ai commencé d’organiser Libre expression pour aujourd’hui, avec le questionnaire de notre amie Soizic en ouverture.
Je comptais écrire Cage de scène 6/3 (la journée de mardi), c’est impossible. Je vous laisse (je ne vous abandonne pas), je vais dormir. Il faut que je dorme. Il faut que je rêve. Il faut que je croie que je rêve. Il faut que je me réveille. Je suis réveillé. Je suis là.




LIBRE IMPRESSION 348 : Néant

2 h 07
Je m’endors sur le clavier.
Je poste et au lit.
Le parfum de mon épouse adorée.
Oui.



LIBRE EXPRESSION 349 : Message de Gilles Loulier, délégué CGT, aux techniciens et à la CFDT

« Jeudi 7 juin à 21 h 06
Voici comme convenu les résultats du vote. Ce qui est quand même assez significatif.
Encore merci pour le soutien total de la technique. Je pense que nous avons fait ce qu'il fallait pour obtenir ce résultat.
Gilles »

En pièce jointe, le message adressé à l’ensemble des personnels de notre Maison par Gilles Loulier, maître d’œuvre de la Motion de défiance envers Jean-Paul Scarpitta :

« Suite à l’Assemblée Générale du 7 Juin 2012, je vous communique les résultats du vote :
236 personnes sur les listes. 199 suffrages exprimés, dont 64 procurations.

OUI : 17 voix, 8,5 %
NON : 165 voix, 82,9 % (question posée au personnel : Êtes-vous d’accord avec la gouvernance de notre Directeur général ?)
BLANC : 13 voix, 6,5 %
NUL : 4 voix, 2 %

Merci à tous pour votre présence, votre mobilisation, et merci à ceux qui ont voté par procuration.
Amicalement, Gilles. »

La réaction : Je n’aime pas les « réunions », et encore moins les « AG » (assemblées générales). On y côtoie des gauchos, des anars, des végétariennes.
Moi je suis pour la dictature des élus du peuple (j’aime Cincinnatus).
Cela dit je ne me suis pas ennuyé un instant, cette fois. Et j’ai trouvé que le vote était bien organisé (sans doute le bon travail d’Hélène et Marie-Anne).

Des élus ont fait un discours :

Gilles Loulier (grand musicien selon Koering) : carré, empli d’une colère très retenue.
Jean-François Nouri (choriste, mais il n’est pas dans le viseur de JPS) : belle et puissante voix (a toujours su « bien parler »).
Alain Servel (cadre au placard) : premier de la classe qui lit son poème (très ému, touchant).
Denis Lardic (musicien, excellent secrétaire de CE) : un peu longuet – avec deux fausses sorties – mais très sympathique et enthousiaste.
Philippe Alcaraz (chef adjoint électricien, augmenté par JPS) : surprenant, sûr de lui, à peine hésitant.
Corinne Bourre (musicienne minoritaire) : égale à elle-même, posée, intelligente, courageuse.

Quelques intervenants dans l’assemblée : tous parfaits, s’opposant dans le respect démocratique ; pas d’intervention déplacée sauf, bien sûr, de la part de ce con de Caizergues, machiniste raté (qu’on le foute définitivement dehors, merdre !).

Oui.


LIBRE EXPRESSION 370 : Nous sommes le centre de l’Univers

France Info, dimanche 10 juin 2012, vers midi :

Après une analyse de la situation (les problèmes actuels de l’Opéra/Orchestre de Montpellier) le journaliste aurait terminé (achevé) en disant (substance) : « On a l'impression que les temps heureux de la culture sous monsieur Frêche et René Koering sont terminés. »

Pour ma part je pense à peu près comme Renaud Camus (écrivain passéiste, donc révolutionnaire) et Alain Finkielkraut (philosophe franceculturiste) : c’est foutu – et pas seulement à l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon.
Frêche ou pas, oui, c’est foutu. Le problème est profond, démographique, sociologique, civilisationnel.
Jean-Paul Scarpitta, personnage de fiction (il n’existe pas) n’y est malheureusement pour rien.
Il n’a pas les épaules. Il n’est, en vérité, que le représentant hyperréaliste (c’est-à-dire onirique) d’un monde fini, le nôtre, celui de nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents, celui de nos enfants et petits-enfants (stop), peuple erratique de la civilisation occidentale.

Nous sommes, nous seuls, ici, à Libre expression (quintessence absolue de l’Opéra/Orchestre, centre de l’Univers – Aden, pour les puristes, les rimbaldiens, les nizaniens, les boreriens, les anusiens), le dernier faux-semblant de liberté et de culture. Oui.
Résisterons-nous ?
Oui.
Pourquoi ?
Parce que.
Comment ?
Ubu sauve.




LIBRE EXPRESSION 375 : Pipi

« Jean-Paul Scarpitta, la porte est ouverte, y’a plus qu'à tirer la poignée. »
(Francky)

La réaction : Il est minuit et 26 minutes lorsque je reçois ton message, Francky. J’arrive du boulot (éclairages avec l’Amerloque – très pro et sympa, ça nous change de Kaputt).

Ton histoire de porte et de poignée à tirer tombe à pic : je viens de rester coincé une demi-heure dans les chiottes du couloir des loges.
La porte est neuve, depuis les travaux, et solide et salope. J’avais beau tourner la poignée, impossible d’ouvrir. Et personne dans le couloir, tous sur le plateau.
Je me suis arraché la peau des mains sur cette poignée, sans résultat. J’ai filé deux grands coups de pompe (chaussures de sécurité à semelle métallique) sans pouvoir l’exploser.
Heureusement Bébert m’a délivré en passant par hasard côté loges pour faire pipi (j’espère qu’il n’a pas de problème de prostate).

Cela dit, mon Francky, je t’interdis absolument de tirer la poignée de cette porte sur monsieur Scarpitta. C’est dangereux.


La réaction : J’avais quinze ou seize ans lorsque j’ai découvert cette extraordinaire utilisation de la deuxième personne du pluriel en littérature.
J’étais seul dans l’appartement, à La Paillade (immeuble Le Saturne), debout dans le salon, appuyé à la table en acajou laqué. C’était le mois d’août (à cette époque je ne mettais jamais un pied dehors pendant les vacances). Mon prof de français (il s’est, peu après, à cause de son fils rouquin, suicidé – pendu je crois) me l’avait prêté (ainsi que Les gommes, de Robbe-grillet, et Moderato cantabile, de Duras). Ce brave homme voulait que je lise autre chose que les « existentialistes » (Sartre, Camus…). Ainsi je me suis enfilé toute la bande, ennuyeuse (oui, un peu, tout de même) du Nouveau Roman : Pinget, Sarraute, Ricardou, Ollier, Claude Simon (qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1985).
Que dire de plus ?


LIBRE EXPRESSION 431 : Dans le trou, par François Charles-Nouri
UN CHORISTE FÊTE SES NOCES DE FIGARO DANS LA FOSSE D’ORCHESTRE
« La fosse d'orchestre. La porte s'ouvre. Je me glisse derrière les musiciens à coté des collègues. Un signe entre nous ; pas de bruit. "E Suzanna non vien...". Merde, on nous a encore fait descendre trop tôt. Tant pis, je m'assieds sur le pratiquable. Quel air génial. Je suis tombé amoureux de ma femme, qui est de l'autre coté avec les soprani, en l'écoutant chanter cet air. Henri Maier, membre du jury au concours de Vichy, l'avait entendue aussi le chanter, il y a ... je sais plus. Il m'avait dit : « E., c'est une chanteuse ». Ca je le savais. Il ne parlait pas plus que ça, Maier, parce que lui, il connaissait le chant…
Quelquefois, elle le chante encore dans les MJC, à genoux au milieu des petits enfants. Les parents se tiennent un peu derrière. Un jour, un vieux monsieur de La Paillade est venu la voir en lui disant : "Merci madame vous m'avez fait voyager, vous me rappellez les grandes divas arabes"… Ma femme, elle aime aller à la Paillade, là où l’Opéra ne va jamais, parce que, tout compte fait, le génie s'exporte bien : même à La Paillade. Ma femme, tout compte fait, elle préfère chanter devant ceux-là, qui écoutent, plutôt que pour celui-là, qui l’a traité de "grosse vache". Il a de la chance, je lui ai pas mis mon poing dans la gueule. Ma femme, elle a été félicitée par plein de chefs, par Luigi Alva, par Renata Scotto et, avec elle, l'autre jour, nous avons chanté ensemble dans une cour d’école à Pompignan.
 Nous sommes là, dans le trou. Une violoniste m’a dit : "C'est super ce que vous faites derrière nous". Là haut, le Comte, la Comtesse, Figaro, Suzanne.
Nous sommes là, dans le trou. Je regarde les femmes : c’est sûr, c'est pas Carla Bruni. Mais c’est pas obligatoire non plus pour faire les paysannes dans Mozart.
 Nous sommes là, dans le trou. Là-haut les éphèbes se trémoussent pendant que nous faisons le « taf ». 
Je ne sais pas si je vais pas lui foutre mon poing dans la gueule. »
 François-Charles

La réaction : Emouvant. Lire aussi la « réaction » à Libre expression 422 d’hier, mardi 19 juin (une vision depuis la salle de cet enterrement de première classe).
Divagation : Le problème n’est pas que le chœur aille chanter dans la fosse, ou en coulisse ou derrière le cyclo, comme pour Elektra. Après tout il s’agit d’un choix de mise en scène (et Jean-Paul Scarpitta est, de mon point de vue, un véritable artiste). Mais nous inaugurons l’Opéra Comédie après travaux de 14 millions. L’Opéra Orchestre est subventionné à 25 millions d’euros. Comment peut-on cacher notre chœur national à la vue du public au moment, unique, de la réouverture de notre Maison, et exposer à la place des figurants muets métaphorisant le peuple tandis que le vrai peuple chantant est relégué dans l’ombre, aux oubliettes. Il s’agit là d’une volonté mortifère.
J’ai l’impression – mais je peux comprendre qu’on ne la partage pas – que monsieur Scarpitta a un problème avec le peuple, avec les vieux, avec les employés (artistes, administratifs, techniciens) qui ont fait cette Maison, cette Maison qu’ils ont portée si haut, jusqu’au label national que l’arrivée d’un nouveau directeur met soudain en danger.
Nous sommes peut-être le symbole d’un passé qui renvoie à Jean-Paul Scarpitta l’image de ce qu’il est aujourd’hui. Nous sommes son fantôme. Il a hérité de notre Maison. Cette Maison que lui a donnée en héritage son ami Koering, devenu aujourd’hui son pire ennemi. Pour éliminer de sa mémoire celui à qui il doit tout, Jean-Paul Scarpitta doit nous éliminer tous de son champ de vision.
Oui.

La réaction : Si D.-H. Lawrence (ne pas confondre avec T.E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, auteur des Sept Piliers de la sagesse) n’avait pas écrit L’Amant de lady Chatterley, on n’entendrait vraisemblablement plus parler de lui.
Pourtant ce roman d’amour, érotique et social, n’est pas un grand livre. Il y a quelques longueurs et des platitudes. Mais il y a aussi de la force et de la beauté dans l’écriture, souvent.
Ce roman est simple à résumer : le mari part à la guerre et il en revient infirme et impuissant. Sa femme, jeune encore, couche avec le garde-chasse pour assouvir ses instincts. Oui.
J’ai lu ça quand j’étais adolescent, à la Paillade (immeuble Le Saturne). Je n’en ai pas retenu grand-chose à part la forêt, la clairière, la cabane, le type qui se lave à poil.
Il y a une dizaine d’années je me suis souvenu, je ne sais à quelle occasion, d’un passage où le garde-chasse, calfeutré dans la cabane avec la lady, utilise deux doigts. Oui. J’ai recherché ces quelques lignes dans le livre, que j’ai racheté en collection de poche, d’occasion, et ne les ai jamais retrouvées. Elles n’existent peut-être pas.


La réaction : 14 février dernier. Première répétition d’Elektra, de Richard Strauss.
Je me trouve coulisse jardin. Bastien, casque de chef sur les oreilles, apprend que ça chauffe côté cour. Brutus, metteur en scène, grogne.
« Va voir », m’ordonne Bastien, perché sur un tabouret de contrebassiste, près de X., régisseur pas méchant.
J’obéis. J’aime obéir. J’aime saluer le drapeau.
J’arrive à cour, pas fatigué. Chanteurs, figurants, techniciens, le décorateur, la régisseuse (grande professionnelle) partition à la main, et crayon. Brutus qui fait son numéro. Rien ne va, dit-il. Impossible de répéter. La rambarde du praticable des fenêtres, pas bon. Le tissu noir dégueu (provisoire) derrière l’ouverture de la porte. Impossible lui travailler dans conditions abominables telles. Non. La faute à eux : nous.
Brutus, s’adressant aux machinos, frontière scène/coulisse cour :
Que font là ces messieurs ? (traduction : vous ne servez à rien).
On est à notre poste de travail (Roméo, sur le qui-vive).
Vous pouvez partir, je n’ai pas besoin de vous (geste de la main, comme pour chasser les mouches).
Faut pas nous le dire deux fois (Roméo, toujours le bon mot).
Je m’approche, gentiment, comme la fleur au fusil, mains dans les poches (mes médicaments pour réguler mon hyperthyroïdie font merveille).
Bonjour, monsieur. Je suis Jean-Luc Caizergues, représentant des techniciens (tous les regards braqués sur nous, bien sûr).
Bonjour (étonné – je ne suis qu’un manant).
Il va falloir baisser d’un ton, monsieur.
Ah bon ? J’ai mal parlé ? (très très étonné, ou le feignant).
Oui. Et tout le monde comprend ce que vous voulez dire.
(Re-)Ah bon ? Tout le monde comprend ? Moi je ne comprends pas. Que faudrait-il que je fasse pour comprendre ? (ironique).
Lisez des livres.
(Un silence, puis :) Et il faut que je lise quoi ? (curieux, en attente).
Tarkos.
Puis je tourne les talons, le plantant là, seul, inculte, en jachère. Oui.


Lundi 25 avril 2012 : 248 visiteurs sur  HYPERLINK "http://operagglocfdt.unblog.fr/" http://operagglocfdt.unblog.fr/
Auxquels s’ajoutent nos lecteurs de l’intranet Opéra Orchestre. Oui.

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Dimanche soir, après avoir pris connaissance de ces chiffres à la rubrique Statistiques du blog, je m’apprête à poster L.E. de lundi quand notre site Irp-CFDT Zimbra, d’intranet, de même que Unglog (notre blog hors les murs) refusent ma demande de mise en ligne. J’ai beau cliquer sur « ouvrir », inlassablement une formulation de rejet due au poids du fichier s’inscrit sur mon écran.

Il est plus de minuit. Que faire ? Il faut poster pour demain matin. Car nous sommes, depuis trois mois, un « journal ».
A tout hasard j’envoie un message désespéré à l’informaticien du syndicat. Peut-être est-il devant son ordinateur, comme moi et les onanistes.
En attendant une réponse qui ne viendra jamais je supprime des photos, du texte, pour alléger. Rien n’y fait. On était à 13 Mo et on descend tout juste à 11. Pourtant j’ai effacé du site les 360 pages d’archives + Cage de scène, 70 pages). La réponse est toujours : Niet, va te faire enculer, clochard, tu n’entreras pas dans la boîte.

Les heures passent et j’imagine un complot. Un hacker. L’Informaticien ? (je viens justement de lui adresser des excuses publiques). Je suis près de baisser les bras, d’aller dormir. Mais non. Jamais.
A six heures, après un combat jacobien toute la nuit contre l’Ange, enfin je trouve quel est mon péché. J’ai copié/collé la page du Nœud à coulisse que m’a envoyée Jean-Pierre Grominet, notre chef comptable (il possède les 32 numéros du mythique journal). Cette page pèse un « âne mort ». En la supprimant, le fichier tombe de 13 Mo à 3300 Ko. Oui.

Il est environ sept heures du matin. Je n’ai pas fermé l’œil. Je clique sur « ouvrir » : Bingo ! Le sablier se met en route.
Je regarde les stats : déjà 52 visiteurs. Ils prennent leur petit déjeuner sur la terrasse, devant l’ordi, au soleil levant. Oui.



LIBRE IMPRESSION 459 : Soir de petite grève gentille avant la méchante

Il est exactement 7 h 18 (19, ça vient de changer) et je dois me dépêcher de poster Libre expression de ce mercredi. Je me suis couché à 3 heures et me suis levé à 5 pour finir mais ce n’est pas fini, il me reste ça : le compte rendu de la grève d’hier soir, petite grève gentille d’une ½ heure en début de spectacle.

Je débarque sur le plateau vers 19 h 45. Bonjour, tu vas bien ?
Même ambiance sereine que mercredi dernier (1 heure de retard au lever du rideau). Les collègues assis en coulisse ou se promenant, bavardant doucement, souriant tandis qu’on entend bruisser la salle.
Je ne vois pas monsieur Scarpitta. Il reste, sciemment je crois, dans le couloir des loges, s’entretenant poliment avec des solistes que j’ai entendus ensuite, par mégarde, encourager discrètement des choristes en révolte. Oui.

Je ne travaille pas ces jours-ci, vous le savez, je suis juste passé prendre mes tickets-resto dans l’après-midi, et mon bulletin de salaire (oui), et emprunter la visseuse pour refixer les boîtes aux lettres de mon immeuble ; elles se sont effondrées sur mes pantoufles au moment où je retirai mon courrier – dont la facture EDF. Il vaut mieux que je m’occupe de remettre en état moi-même, même si manchot, plutôt que d appeler le syndic  300 ¬ au moins, l (Censuré).

François-Charles Nouri, grand choriste barbu, fait son petit discours au public, debout à l avant-scène devant le rideau baissé. Grave, talentueux. Discours très applaudi. Ca marche à tous les coups. Des choristes l’attendent à sa sortie, côté jardin. L’applaudissent aussi, sans taper fort dans les mains, juste pour le geste.

Philippe Alcaraz, le délégué CFDT me prend à part : « Il faut que je te parle. » Il m’explique que les CGT (musiciens, choristes) ont proposé la grève totale pour jeudi soir sur la dernière des Noces. Qu’il leur a répondu (c’était dans l’après-midi et j’étais absent à ce moment-là) qu’il allait consulter « les autres » (les techniciens). Les autres étant tous partants, il a dit oui à la CGT.
Il me regarde droit dans les yeux pour voir si j’approuve la décision (je suis représentant des techniciens de scène, et, en général, toujours, c’est moi qui décide en leur nom et il n’y a pas à discuter : sur mon placard quelqu’un a d’ailleurs collé l’affiche du film THE DICTATOR).
Je dis : « Très bien. Mais il faut dans le préavis inscrire noir sur blanc qu’il existe une porte de sortie. Que le but n’est pas la grève mais le spectacle. Si les politiques acceptent d’entendre, de recevoir l’intersyndicale – même s’il ne s’agit pas pour eux, évidemment, de décider tout de suite du sort de monsieur Scarpitta –, on doit pouvoir lever le rideau jeudi. Il ne faut pas que tout soit joué d’avance. Il faut que la partie soit ouverte. »
Oui. Philippe Alcaraz me dit autre chose, ensuite, de plus confidentiel, au sujets d’autres gens (dans les angles), mais ça je vous en parlerai une autre fois, ou jamais. Non. Oui ?



La réaction : La fin n’est pas mal. Je n’ai jamais pu l’atteindre. Plusieurs fois, tout au long de ma vie, qui, je l’espère, finira bientôt, j’ai essayé d’atteindre la fin de ce roman, qu’on dit être un chef-d’œuvre, et qui l’est sans doute ; mais je n’ai jamais pu, non, aller au bout de son chemin abrupt et tomber, oui, dans le volcan.

Je n’aime pas les ivrognes. Malcom Lowry était un ivrogne et son livre ne parle que d’ivrognerie.
Bon, le talent sauve la face. Un type alcoolisé devant sa page blanche, de papier ou d’écran, c’est toujours mieux qu’assis sur une marche du parvis, devant l’Opéra, engueulant son chien, bestiole généralement aussi méchante que lui.

La première fois que j’ai ouvert ce livre, c’était chez ma belle-sœur. Elle a une bibliothèque, oui. C’est de plus en plus rare. De nos jours les gens ont plutôt une piscine, parfois même en plastique, ou un barbecue. Une bibliothèque ça les effraie, ça ressemble à un cercueil debout. Rempli de fantômes. Les fantômes de leurs ancêtres les Gaulois, ou autres Mongols. Ils ne veulent pas d’une maison hantée. Ils veulent une maison pour faire la fête en buvant de l’alcool (et, accessoirement, fumer du chichon).

Au-dessous du volcan ne parle que d’ivrognerie, oui. Ca saoule.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt, en revanche, et comme tout le monde, la préface, dans laquelle Lowry explique l’aventure de son livre. Je crois me souvenir que le manuscrit a failli être perdu dans l’incendie de la cabane où le poivrot vivait. Que ce manuscrit a été longtemps refusé par les éditeurs, et beaucoup retravaillé avant d’être publié enfin. Puis qu’il a eu un énorme succès international.

Voici le début de la célèbre préface, qui justifie ce que je viens d’écrire (aujourd’hui 27 juin 2012, à 2 h 41 ; oui, pendant que vous dormez je veille sur vous ; écrire, c’est veiller sur vous, non ?).

« J’aime les préfaces. Je les lis. Parfois, je ne vais pas plus avant, et il est possible qu’ici, vous non plus, n’alliez pas plus avant. Dans ce cas, cette préface aura manqué son but, qui est de rendre l’accès de ce livre un peu plus facile ; toutefois, lecteur, ne considérez pas ces pages comme un affront à votre intelligence. Elles prouvent plutôt que, par endroits, l’auteur interroge la sienne. »

Et la fin de cette préface : « Après ce long préambule, mon cher lecteur français, il serait peut-être honnête de vous avouer que l’idée chère à mon cœur était de faire, dans son genre, une sorte d’œuvre de pionnier et d’écrire enfin une authentique histoire d’ivrogne. Je ne sais pas si j’ai réussi. Et maintenant, mon ami, continuez, je vous prie, votre promenade au bord de la Seine. Et remettez le livre dans la boîte de bouquiniste à 100 francs où vous l’avez trouvé. »

Oui.


La réaction : C’est un très bon film, oui. Un film angoissant, oui. Mais un chef-d’œuvre, non.
Aucun film au monde n’est un chef-d’œuvre. Il n’existe pas de chefs-d’œuvre au cinéma.
Comme il n’existe pas de chefs-d’œuvre dans la musique ou la peinture.
Le cinéma, la musique, la peinture sont des arts mineurs. Du spectacle. De l’amusement. Des conneries.
La musique c’est des bruits d’animaux dans la forêt, la peinture des traces de doigts sur les murs de la grotte et le cinéma une lumière au bout du couloir.
Seule la littérature est un art majeur.
L’Histoire (l’histoire des hommes) commence avec l’écriture, 3000 ans avant J.-C. en Mésopotamie, pays de Gilgamesh (l’Irak actuel). Amen.


La réaction : Ce roman noir a été publié en 1934. Albert Camus a dû le lire, ça se sent – la plage, la prison – (de même qu’il a lu des romans d’Hemingway, Steinbeck, Caldwell) au moment où il range définitivement dans un tiroir La Mort heureuse (mauvais livre) pour écrire L’Etranger (1939-1941), où il applique en partie les méthodes de composition littéraire américaines (cinématographiques) influencées (ou le contraire) par le béhaviorisme (comportementalisme). De la description des faits, et des faits seulement découle la psychologie des personnages (cela dit Nathalie Sarraute, dans L’Ere du soupçon, contestera le béhaviorisme de Camus, son écriture blanche, de même qu’Alain Robbe-Grillet dans Pour un nouveau roman).
A la quatrième page, à peine, du Facteur sonne toujours deux fois, tout semble dit, comme dans la tragédie grecque.
« - C’est ma femme, a dit le Grec.
Elle ne m’a pas regardé. J’ai fait un signe de tête au Grec, j’ai tiré une bouffée de mon cigare et ç’a été tout. Elle est sortie avec les assiettes, et nous aurions pu croire qu’elle n’était jamais venue. Je suis parti quand même, mais cinq minutes plus tard, je suis revenu « soi-disant » pour laisser un mot au type à la Cadillac. J’ai bien perdu une demi-heure à me mettre d’accord avec le Grec, mais, au bout de ce temps, j’étais installé au poste d’essence et je réparais des pneus.
- Comment qu’tu t’appelles ?
- Franck Chambers ?
- Moi, Nick Papadakis.
Nous nous sommes donné une poignée de main et il est sorti. Une minute après, je l’ai entendu chanter. Il avait une chic voix. De ma station d’essence, je voyais très bien ce qui se passait dans la cuisine. »

Compte rendu de la grève par un machiniste en congé :

Je viens de me lever : 5 h 54, croquettes pour mes deux chats (dont un petit con), café au lait. Mon adorée fait encore dodo.

Me suis couché à 2 h 02 pour finir Libre expression.
Me reste à vous raconter ma soirée à l’Opéra Comédie, fermé un jour de spectacle pour la première fois en trente ans. Oui.

Hier jeudi, jour de la dernière des Noces, quand je descends vers 16 h les quatre étages de mon immeuble de 1956 dont je suis à 15 % propriétaire pour 148 000 euros les soixante-quatre mètres carrés + balcon de 12 mètres + cave, j’emporte la visseuse (avec laquelle j’ai refixé ma boîte aux lettres) pour la ramener au local et l’enfermer dans le placard sous la télé, face aux canapés de Toni et Marcel.

Je m’arrête sur le parvis de l’Opéra, hélé au passage par un petit groupe de travailleurs assis en terrasse qui boivent des ballons de rosé. Il s’agit de Gilles, délégué musicien de la CGT pas gentille, de Philippe Lespagnol, mon délégué à vélo électrique et d’Alain Lemalin, cadre au placard qui a une dent contre, que certains voulaient arracher.

On me narre ce qui s’est passé à midi à la réunion avec monsieur mon Patrice arrivé de l’Ina en trompette et le président Lamourette, qui n’est pas méchant.
Le président leur a dit que le directeur était puni au placard comme Alain Lemalin, et qu’il ne s’occuperait désormais que de l’art sauf de nous. Que monsieur Patrice était désormais le Number one et qu’il fallait lever le rideau des Noces ou que sinon coup de règle sur les doigts avant marteau et enclume.

J’explique à mes camarades syndiqués qu’il faudrait faire comme si on jouait à lever le rideau grâce à mon Patrice pour lui faire endosser le personnage de Zorro et ainsi l’avoir sous cape. Mais mes messieurs au rosé dans le ciboulot ne comprennent rien de ce que je leur dis, sauf mon Lespagnol à vélo électrique, qui connaît par cœur le chemin de mon cerveau atomique.
Je rajoute tout de même, pour les rassurer, que nous les techniciens on est des gens normaux, et que donc on demeure solidaires des artistes vieux, gros, laids et moches. Qu’ils peuvent compter sur nous comme en quarante.

Je débarque sur le plateau visseuse à la main en pistolet et je trouve tout en ordre et propret comme si.
Je remarque que les solistes sont habillés en civil sans crème ni peinture sur la figure en chair et en os. Et qu’ils n’ont sur la tête que leurs cheveux ni perruque. Ils sont agglutinés en coulisse et ils parlent et rient comme au théâtre, mais tout doucement, comme au cabinet. Je veux dire au cabinet du docteur.

Le lit des accessoiristes pas fainéants est rangé au fond de la coulisse, côté jardin, et il est occupé comme un divan par mon directeur de l’Opéra.
Tout seul assis avec une main posée pour le soutenir de tomber évanoui, mon bien-aimé me regarde ou pas. Il a un visage tout pâle comme poudré mais mouillé. Et des yeux de merlan. Je m’approche avec ma visseuse au bout du bras, l’embout pointé vers le sol pour faire un signe de paix comme Jésus. Ne sachant quoi dire de moins, je dis : « Qu’est-ce qui se passe ? » Il me répond comme au téléphone après la mort d’un ami ou d’un chien : « Vous ne le savez pas ? »
Je m’assois à côté de lui à distance de profil et je dis simplement : « Il fallait m’écouter. »

Des techniciens sont arrivés par le couloir des loges et s’arrêtent pour nous regarder en silence comme à l’enterrement du père, de l’autre côté du trou, ou comme Laurel et Hardy.
Se présente alors gentiment Pamela, responsable du personnel, qui a coupé ses cheveux ou ses lunettes. Elle me demande, avec son cahier des grévistes serré, si je vais bien Jean-Luc et si je suis en grève. Je vais répondre que je suis en congé et puis non je dis oui : gréviste. J’ajoute que ce n’est pas mon opinion mais que je suis solidaire comme les noyés.

Monsieur Patrice déboule tout en noir, pour l’extrême onction, et ça me fait un petit choc de ne pas l’avoir vu depuis longtemps comme ressuscité. Ca me fait même chaud au cœur parce qu’on a voté pareil aux élections. Avec les avant-bras il fait un geste de ciseau des jardiniers à l’adresse de monsieur mon Scarpitta : la grève est maintenue ça veut dire.
Ce Patrice était le dernier espoir de mon Jean-Paul, qui est au bord des larmes comme un jouet cassé ou autre bobo.
Madame Lartefigue est là aussi en personne et en colère pour de faux. On se serre la main comme si on se connaissait ou pas.
Elle annonce, gravement, comme s’il y avait le feu, que tous les grévistes doivent sortir de la Maison.

Sur le parvis, voyant la foule d’artistes, techniciens, administratifs rassemblés et causant tranquillement, presque joyeusement avec le public déçu mais gentil, je me dis que peut-être, oui, la page Scarpitta est définitivement tournée.

Non ?


La réaction : Ce premier roman de Jean Rouaud, paru en 1990 aux éditions de Minuit (Rouaud a été racheté depuis par Gallimard – qui vient de racheter les éditions Flammarion aux italiens, ce qui est une bonne chose pour notre pays de merdre), a obtenu le prix Goncourt et connu un immense succès public.
Je me souviens avoir entendu l’heureux auteur dire, au cours d’une émission télé de Bernard Pivot, qu’avec sa femme il avait fait le compte de ce que lui avait rapporté chaque ligne de son best-seller. Cette révélation incongrue m’avait, bizarrement, un peu dégoûté de la littérature. Et, du coup, chaque fois que je croisais Jean Rouaud (il habitait à cette époque Montpellier, comme la pauvre Christine Angot et sa copine Mathilde Monnier, peuchère – rue Jacques-Cœur –, et il achetait son pain à la même boulangerie que moi, rue de Verdun), je repensais à cette histoire de petits sous (100 F la ligne) avec un brin de pitié (je vous conseille le passionnant Quitter la ville – Montpellier – de Christine Angot, qui parle un peu de ça aussi : les livres vendus à la pelle).
J’ai dû lire, après Les Champs d’honneur, deux ou trois autres romans de Rouaud (des trucs machins choses sur sa famille). C’est du petit artisanat de la langue. Très bien fait. Un peu ennuyeux. Il n’en restera pas grand-chose. Il n’en restera rien.
Non.
Dommage. Oui.




La réaction : Jean Echenoz fait partie de la bande à Minuit (éditions) de Jérôme Lindon (avec notamment Jean-Philippe Toussaint, l’auteur inculte de La salle de bain) : écriture blanche, faux polars… On a rejoué là, un peu, le coup du Nouveau Roman (Robbe-Grillet, Butor, Ollier, Sarraute, Pinget, Simon) et ça a marché. Ca disparaîtra pareil.

La femme de Robbe-Grillet a écrit son autobiographie. Passionnante pour ceux qui aiment fureter dans le milieu littéraire et cinématographique (Robbe-Grillet a fini cinéaste) des années 50/60/70.
Catherine Robbe-Grillet a eu des « relations » avec Jérôme Lindon. Qu’elle raconte.
Je résume : elle se marie jeune avec Alain et « il ne peut pas ». Incapable de. Pour raison « médicale ». Et donc un soir, chez eux, sur le lit conjugal : Catherine et Jérôme. Et puis Alain veut « regarder » (n’oublions pas qu’il a écrit Le Voyeur et La Jalousie – la jalousie qui est, aussi, une fenêtre). Et il regarde.
Ai-je bien résumé ?
Ai-je bien résumé le livre de Jean Echenoz ?
Plutôt que Je m’en vais, lisez Cherokee, son meilleur mauvais livre.

Un dernier mot : Alain Robbe-Grillet et Jérôme Lindon sont morts. Catherine est vivante.


La réaction : C’était en sixième, au Lycée Joffre. A l’étude. Je lisais Les Anges noirs, de François Mauriac. J’en étais à la vingtième page environ. Je n’y comprenais rien. Mais Mauriac était de l’Académie française et je ne voulais lire que les écrivains de cette Maison (j’étais un pauvre, je vivais avec les cafards, les souris, les Espagnols et pour moi les Académiciens, c’étaient les riches, les cultivés). Il y avait peu d’élèves à l’étude ce matin-là. Du soleil, printanier, entrait par la fenêtre. Je me souviens que le store était cassé, et poussiéreux. Le pion, de sa chaire (avec estrade, c’était avant 68 de merdre) m’a demandé : « Qu’est-ce que vous lisez ? » (à l’époque les pions vouvoyaient les élèves, même les « sixièmes »). Je lui ai montré la couverture bleu-nuit du Livre de poche N°580 et il a émis un sifflement d’admiration. Lire Mauriac à mon âge, et à l’approche de la révolution, Seigneur ! Du coup je suis allé au bout de ce roman pénible pour le cas où je croiserais un de ces quatre le pion dans la cour, et qu’il aurait idée de m’interroger.
Je n’ai jamais croisé cet individu dans la cour ni aux cabinets et donc il ne m’a jamais interrogé au sujet des Anges noirs (heureusement car je ne savais même pas de quoi ça parlait après l’avoir lu).
Jamais je ne l’ai croisé, non, pour l’excellente raison qu’il s’est suicidé très vite (il devait avoir vingt-cinq ans) en se jetant du pont du Lycée Joffre sur les rails à cause d’une femme, une femme en fauteuil roulant. Oui.
De François Mauriac, écrivain chrétien (à la sexualité ambiguë bien sûr), lisez Thérèse Desqueyroux, Le Baiser aux lépreux et Le Sagouin. Trois chefs-d’œuvre. Le reste, laissez tomber.


La réaction : J’avais 25 ans. Je dormais dans le canapé de leur salon. J’avais laissé ma chambre du 1, impasse Leboux sur un coup de tête. Comme quand je suis parti de chez ma mère à la Paillade, sans un sou en poche, et que je suis monté à Paris en stop et que j’ai dormi sur des bancs et que je n’ai rien mangé d’une semaine.
Là je dormais dans un canapé et le matin je me levais à cinq heures pour faire le manœuvre de mon oncle carreleur, qui aujourd’hui est mort. C’était au mois de novembre. Ou en décembre. Il faisait bon dans cet appartement. Ils chauffaient au mazout, je crois. J’ai refermé Un diable au Paradis après avoir corné la page et l’ai posé par terre avant d’éteindre la lampe du salon. Oui. (la suite, censurée par P.)

La réaction : J’ai lu plusieurs romans de Christine Angot. J’ai beaucoup aimé Quitter la ville (la ville de Montpellier, où elle a vécu), un livre dans lequel elle raconte, obsessionnellement, le succès de L’Inceste. Succès qui a commencé, implosif, chez Pivot lorsqu’elle a descendu, gommé, dégommé la première ligne du roman Première ligne de Jean-Marie Laclavetine, directeur de collection chez Gallimard (contre qui elle devait avoir une rancœur éditoriale).
Dans un de ses livres, Angot raconte comment elle a piqué une colère contre une lectrice qui lui tendait, pour autographe, librairie Molière derrière l’Opéra (librairie aujourd’hui disparue, comme son propriétaire et peut-être sa femme et sans doute son chien), L’inceste en collection de poche. C’est-à-dire un bouquin sur lequel elle n’allait toucher à la vente que 5 % de droit d’auteur, au lieu des 10 à 12 habituels en édition « normale ».
Hier après-midi en sortant du travail (on équipait sur le plateau je ne sais plus quoi tandis que quatre collègues, perchés dans les cintres, commençaient une formation de pupitreur avec les nouvelles porteuses informatisées), je suis allé fureter dans les bacs de la librairie Gibert et j’ai trouvé, d’occasion, un exemplaire de L’Inceste où j’ai recopié les extraits ci-dessus. J’ai payé ce livre une misère : 20 centimes. Oui. Pauvre Christine.


La réaction : L’argent donné à la culture c’est comme les sacs de riz expédiés dans le tiers-monde, ça part d’un bon sentiment mais on ne sait jamais dans quel ventre ça tombe.

La vérité, et je vais faire simple, c’est que les directeurs des grandes institutions culturelles subventionnées comme la nôtre sont souvent trop payés. Et que lorsque ces gens-là, en plus, sont metteurs en scène ou chefs d’orchestre ils arrondissent grassement leurs fins de mois (mises en scène, concerts, échanges de bons procédés avec d’autres directeurs, etc.). Le tout joliment masqué sous une couche de vernis « culturel » pour faire passer la note.

Autre chose. Ces directeurs se comportent généralement comme si la Maison dont ils sont les concierges était leur propriété. Comme s’ils se trouvaient à la tête d’une entreprise privée bâtie de leurs mains et dans laquelle ils auraient investi leur argent. Ils se voient comme des « patrons ». Et ils agissent comme tels, sans les contraintes du vrai monde de l’entreprise et du marché.
Pire encore. Quand la Maison connaît des difficultés financières, jamais ils ne se remettent en cause ; ils demandent au contraire des rallonges aux responsables politiques en les culpabilisant au nom de l’Art, toujours, et ils mettent la faute évidemment sur les employés, disant que cette racaille est trop nombreuse, qu’elle travaille mal et pas assez. Ils oublient bien sûr de rappeler combien ils ont fait embaucher d’assistants amis, de cireurs de pompes, de porteurs de bagages et de serviteurs de tasses de thé (souvent cadres supérieurs).
Ces directeurs ne sont pas plus méchants ou malhonnêtes que vous ou moi. Simplement, les responsables politiques leur donnent trop de pouvoirs sous prétexte qu’il s’agit là de culture, d’art, de magie (domaines auxquels, malheureusement, ils ne comprennent pour la plupart pas grand-chose, travaillant surtout à régler au quotidien les problèmes des populations, ce qui est bien sûr à leur honneur).

Que faut-il faire dans une Maison de notre importance nationale pour régler le problème avant qu’il ne soit trop tard ?

1) Baisser le salaire du directeur (artistique) : 5000 ¬ (brut) est largement suffisant (il ne mourra pas de faim, non, ne vous inquiétez pas).
2) Interdiction pour lui de faire une mise en scène ou de donner un concert, même gratuitement, durant la période de son contrat. Le directeur artistique doit se consacrer à la programmation des spectacles. Point.
3) Nommer un directeur administratif (l équivalent de notre secrétaire général actuel, le très compétent Patrice Cavelier) et le payer 2000 ¬ de plus que le directeur artistique (qui devient, de fait, son « conseiller artistique »). Ce directeur administratif doit être le numéro 1 de la Maison pour qu’il puisse contrôler les éventuelles dérives de la scène – car on ne doit pas, sous prétexte d’ « art », faire n’importe quoi.
4) Nommer un directeur financier (l’équivalent de notre administrateur général actuel, mais qui serait relégué à un simple rôle comptable – rôle dans lequel, justement, madame Laffargue excelle). Ce directeur financier serait numéro 2 bis, c est-à-dire placé au même niveau que le directeur artistique sous les ordres du directeur administratif. Il gagnerait lui aussi 5000 ¬ maximum. Oui.

La réaction : Lorsque, il y a une heure, j écrivais ma réaction au papier précédent je n avais pas lu cette dépêche, qui confirme bel et bien mes propos. Ces gens-là ne se rendent même plus compte de ce qu’ils disent, font, encaissent (1 million d’euros par an ? Et depuis combien d’années ?). Ces malotrus ont de quoi vivre encore un siècle, eux et leurs familles, et ils se permettent de jouer les grands princes en baissant leurs salaires (le fric du contribuable) d’à peine 10 % en période de crise, et dans une Maison en déficit !
Relisez posément l’article de Culturebox, lisez bien entre les lignes l’arrogance et le cynisme de ces directeurs et « artistes » : bla bla bla… ce n’est qu’un « geste »… cela ne résoudra pas la situation mais c’est un message clair à envoyer à tous (tous qui ? moi ? vous ?)… les recettes sont en hausse… il ne faut pas sacrifier la culture en tant de crise… bla bla bla…
Bande de.


La réaction : J’ai fait l’armée à Dakar, au camp de Bel Air. Engagé volontaire. Je voulais servir la France et la quitter. Je l’aimais et elle me dégoûtait. Je ne l’aime plus et elle me dégoûte encore.
Il y avait une plage privée en contrebas du camp, Tahiti Plage, et chaque militaire français avait droit à une carte gratuite pour y accéder. Les pêcheurs sénégalais longeaient le bord de l’eau, sans déborder sur le sable sec.
La fille qui devait un jour devenir mon épouse fréquentait Tahiti Plage en vacancière. C’était le début des seins nus à la mer. Nous étions sans doute allongés sur le même sable au même moment, sous le même soleil, face à l’île de Gorée où s’entassaient jadis les esclaves en partance. On a dû se baigner dans la même eau chaude et cristalline. On a dû se croiser au bar sous la paillote, sans se reconnaître, moi la considérant trop belle, inaccessible, elle me considérant avec dédain comme un crâne rasé parmi les autres brailleurs vaquant autour du billard.
En ce temps-là je m’intéressais à la linguistique : Saussure, Chomsky, Jakobson. Je suis revenu du Sénégal avec des dizaines de livres ne parlant que de ça. J’espérais dans cette voie (après avoir suivi les divagations d’un Teilhard de Chardin) prouver l’existence de Dieu (j’avais déjà prouvé en terminale, dans une copie de quatre pages à ma prof de philo, une post-soixante-huitarde, mon « immortalité » ; oui).
J’ai rencontré mon adorée (l’« In-connue » de Tahiti Plage) un jour d’été à Aniane, chez un prof de français de bonne famille d’agriculteurs (il m’avait noté 20/20 au bac parce que je lui avais demandé de me mettre zéro). Oui.
Tout de suite après mon mariage d’amour la linguistique m’a passé comme une lettre à la poste. J’ai revendu tous mes livres chez Collin, bouquiniste rue de l’Université, et je suis venu décharger des camions de décors à l’Opéra où je les décharge encore comme une performance, une installation, un chef-d’œuvre. C’est là, sur notre scène, que j’ai vu et entendu pour la première fois Mory Kante. Mais je préfère Eminem et Aznavour. Oui.


La réaction : Bon, j’étais dans la cour du lycée Joffre, un samedi matin, juste avant les grandes vacances, et j’ai prêté L’Arrache-cœur de Boris Vian à Castel, qui était cultivé presqu’autant que moi. J’avais quinze ans et j’admirai Vian parce qu’il était mort à trente-neuf ans au lieu de quarante. Moi je ne voulais pas atteindre vingt ans puisque j’étais un génie, tout le monde autour le disait sauf Castel, qui couchait déjà avec une fille régulièrement. Comme ce petit monsieur ne voulait pas être mon inférieur au plan des découvertes littéraires, il m’a prêté Les Fruits d’Or, de Nathalie Sarraute, la mère de la pauvre Claude, l’amie milliardaire du pauvre Ruquier, milliardaire aussi, et de gauche (il s’en vante comme les droitiers se moquent des gauchers, sur les bancs d’école).

Boris Vian et Nathalie Sarraute ont fini dans la Pléiade, aux côtés de Roger Martin-du-Gard, l’auteur de Jean Barois (vous n’avez pas lu Jean Barois ?).
Castel a fini au barreau de Montpellier. Oui.
Et moi j’ai fini où vous savez.

(en fait : l’inverse : il m’a fait découvrir Boris Vian et je lui ai fait découvrir Nathalie Sarraute)


La réaction : « Inviter les gens à regarder de nouveau leur ville, leur environnement. »
Seigneur ! Ces charlatans se sentent toujours obligés de se justifier comme s’ils avaient honte, finalement, de ce qu’ils sont obligés de faire pour exister.
Pourquoi ne font-ils pas plombier ou médecin ou machiniste, comme tout le monde. Ils n’auraient, au moins, aucune « explication » à donner.

C’est comme les chorégraphes. Avez-vous déjà lu sérieusement, sans pouffer de rire, la présentation d’un spectacle de danse contemporaine dans un programme ?
La vérité c’est que les danseurs, comme les musiciens, sont pour la plupart incultes et qu’ils ne savent pas expliquer ce qu’ils font.
Et ce que fait un danseur, en vérité, c’est du sport (oui, les danseurs sont des sportifs, disons des sportifs ratés, des sauteurs en hauteur – ou en longueur – incapables de se qualifier pour les Jeux Olympiques ; ni plus ni moins).


La réaction : C’était en 1978-79, au café de la Préfecture. La troisième table en entrant à droite, tournée vers le comptoir à gauche. La salle était très enfumée (on avait le droit de fumer dans les bars à l’époque ; à cette époque on avait tous les droits, la droite était au pouvoir). Je prenais des notes pour un roman d’avant-garde : Aventures, processions, schémas. J’étais assis à côté d’une laide et d’un écrivain, Gilles B. Ce n’était pas un vrai écrivain puisqu’il n’avait encore jamais rien publié. D’ailleurs il n’a jamais rien publié du tout, à part des traductions (j’ai vu ça sur Google).
Je prenais des notes pour APS, oui, mais je préparais aussi un journal : Le Mouvement Schématique. Avec mes amis Philippe B., Laurent Q. et Hélène H. on avait distribué des tracts de ce mouvement littéraire dans la rue pendant un mois. Vingt mille tracts, de cinquante sortes (j’avais payé les photocopies avec l’argent que mon oncle carreleur mort me donnait chaque fin de semaine pour faire son manœuvre à tout faire). Je me souviens d’un tract où étaient imprimées les photos d’une chatte et d’un chat humains. Je me souviens aussi d’un tract avec en gros plan le visage pâle de Philippe B. (qui a été machiniste sous le nom de Félicien dans Cage de scène). Il distribuait sa propre photo dans la rue. Sous la photo était écrit : « Je vous emmerde. » Les gens lui demandaient s’ils se foutaient de leur gueule et il répondait oui. Ensuite Le Mouvement Schématique a paru et on a balancé les 5000 exemplaires un après-midi sur la place de la Comédie, qui en a été tapissée jusqu’au lendemain matin.

Gilles B., l’écrivain qui a fini traducteur, était un jeune homme très intelligent et très cultivé. Je ne peux pas dire qu’il était de mon niveau (non, il ne l’était pas, personne ne l’est), mais il était d’un très haut niveau quand même. Il me disait : « J’ai lu quatre fois A la recherche du temps perdu. » Quatre fois. Cela me paraissait impossible. Surtout que nous étions relativement jeunes encore. Mais la manière, très détaillée, dont il me parlait des sept tomes du chef-d’œuvre assommant de Proust ne laissait aucun doute quant à la véracité de son propos.

Comme il voyait que j’écrivais sur des bouts de papiers de toutes sortes tout ce qu’il me disait, sans même lever la tête pour le regarder (il ressemblait au Robert de Niro de Taxi driver), j’ai dû lui expliquer mon projet Aventures, processions, schémas. A savoir : écrire ma vie « en direct » dans le moindre détail, en essayant de ne rien laisser échapper de ce qui m’arrivait ou pas. Chaque détail comptait, oui. Par exemple Gilles B. avait mis dans son café la moitié d’un sucre et je l’avais noté. J’avais noté aussi la chanson qui passait au juke-box, Copacabana, et celle qui suivait, de Lou Reed.

Gilles B. a basculé lentement en arrière sur sa chaise (en fait, oui, il n’était pas assis à côté de moi sur la banquette mauve mais en face, de l’autre côté de la table – c’est seulement la fille laide, une de ses connaissances, qui était assise à ma droite, et d’ailleurs sa présence me gênait fortement car, surtout, elle buvait de la bière et fumait de la drogue). Il a réfléchi longuement, très longuement avant de me dire que mon idée de tout écrire était une bonne idée. Comme c’était quelqu’un d’intelligent, le plus intelligent des êtres vivants que je connaissais à part moi, sa remarque m’a fait plaisir. Oui.

Quelque temps plus tard j’ai connu mon adorée et un jour que je montais l’escalier qui menait à l’appartement que nous occupions rue Farges, derrière la gare, j’ai trouvé sur une marche le manuscrit (des milliers de pages) de mes Aventures, processions, schémas réduit en cendres. Posé à côté du gros tas noir et fumant il y avait un flacon vide. C’était écrit « Chanel » sur l’étiquette. Mon adorée avait arrosé mon précieux manuscrit avec du parfum cher et elle avait frotté une allumette.
Je n’ai jamais su pourquoi. Sans doute un truc que j’avais noté là-dedans et qui n’avait pas dû lui plaire.

A bien y réfléchir, là, cette nuit, à 2 h 56 (putain ! je bosse à 8 h et je n’ai pas encore posté Libre expression que vous êtes en train de lire entre 9 et 10), à bien y réfléchir, oui, ce n’est pas La Recherche que Gilles B. m’a dit avoir lu quatre fois, mais Ulysse, de Joyce.
Cela dit, se taper quatre fois Ulysse, c’est pas mal non plus. Non ?


La réaction : On entendait beaucoup Polnareff à la radio au début des années soixante-dix. J’étais pensionnaire au lycée Joffre. J’avais voulu absolument être pensionnaire, comme un caprice. Pourtant j’habitais Montpellier, à La Paillade, avec des Espagnols et des Portugais. Les internes de Joffre étaient en général des villageois, des bouseux. Moi j’étais enfermé volontaire du lundi au samedi à la cantine et au dortoir par imitation de Bennett dans Bennett et Mortimer, la série de l’écrivain anglais Buckeridge. Ces deux collégiens sont pensionnaires et ils font plein de bêtises gentilles. Je voulais faire les mêmes car à la fin on n’est jamais puni ou tué. En plus ils portent un uniforme avec un blason et la casquette du collège et une cravate rouge et des shorts anglais comme les scouts.
Moi j’étais Bennett, bien sûr, le meneur, et mon ami Tournier était Mortimer, l’alchimiste. Mais Tournier ne jouait pas le jeu aussi bien que moi, il était plus normal, il voulait être seulement demi-pensionnaire, comme tout le monde. Mais il était bien forcé de rester dormir à Joffre parce qu’il habitait S., un village où ils font la fête tous les étés à coups de bouteille sur la tête et dans les yeux.
Je lui ai amené un été justement une liasse de poèmes pour qu’il me les conserve le temps de mon voyage à Paris où je me suis fait à demi violer dans un hôtel à cause d’un couteau sous la gorge sous l’oreiller, mais sa mère les a jetés à la poubelle avec les ordures de son ménage en grand, sans doute à la mort de son mari ou autre animal.
Puis Tournier est tombé amoureux d’une fille comme pas moi à ce moment. J’étais dans les livres plutôt que dans les jupes de n’importe quelle (qu’elle ?). Il a quitté carrément le lycée pour faire le commis comique dans un grand magasin et se fiancer et se marier et faire un enfant et divorcer et tenter de se suicider. Mais il n’en était pas encore à cette fin ultime et je l’ai donc croisé d’abord à Monoprix au rayon des 45-tours où il achetait avec l’argent du salaire petit un disque de Polnareff pour l’offrir à sa fiancée pour qu’elle ne le quitte jamais la première. Ca s’appelait Toutou pour ma chérie, ce disque. Non, Tout tout pour ma chérie. Oui.
Tournier avait l’air vraiment heureux ce jour-là à cause du disque de Polnareff pour sa chérie. Mais bien sûr ça n’a pas duré autant que moi aujourd’hui comme hier et demain avec mon adorée. Non.


La réaction : Nous étions en seconde, avec comme prof de français madame Doubosc, formidable petite bonne femme qui est morte du cœur au milieu de l’année, suivie de près, le mois suivant je crois, et du cœur pareillement, dans la tombe chrétienne par son mari.

Gueyrel, d’un an plus jeune que moi, avait une copine mariée qui lui laissait faire des choses dans son ventre quand le cocu avait le dos tourné au travail. Gueyrel possédait un doigt du milieu de la main (le majeur) plus long que celui du mari. Il exerçait son doigt à la guitare, c’est pour ça. Quand on joue de la guitare, ou du piano, les doigts s’allongent et peuvent pénétrer n’importe où, quelle que soit la distance pour atteindre le point G ou X.

Dans notre classe il y avait un élève qui s’appelait Gallary et qui voulait faire l’amour pour la première fois. Il était très timide et distingué dans son manteau avec des boutons croisés devant comme les chanteurs en automne. Gueyrel a pensé qu’il pourrait plaire à sa copine qui lui avait demandé des copains. Et il lui a fixé rendez-vous chez la femme mariée seule chez elle.
Du coup j’ai imaginé en une dizaine de pages comment ça s’était passé entre elle et Gallary. Je me souviens avoir écrit qu’il avait pris deux douches et acheté un slip neuf et laissé pousser ses ongles pendant quinze jours pour allonger ses doigts et mieux agir.
Quand Gallary a lu ce que j’avais écrit il m’a dit que c’était exactement comme ça que ça s’était passé quand il était arrivé à l’appartement et quand il en était reparti, mais qu’au milieu non. Que je n’avais pas du tout su raconter ce qui avait eu lieu vraiment entre elle et lui et tout nu sur le lit et sur la table et par terre et sur le tabouret.

Voilà, c’est tout.

Non, ce n’est pas tout du tout. J’ai oublié de vous dire que Gueyrel était un fan des Rolling Stones.



La réaction : Quand j’étais adolescent, je voulais construire une ville entre Marseille et Nice. Elle s’appelait Vivante. Elle était reliée à Paris par un tube dans lequel un train filait à 80 km/seconde, aspiré par le vide. Oui.

Cette ville possédait la plus haute tour du monde : 1 kilomètre. Et pour ne jamais être surpassés par les Allemands ou les Japonais mesquins on ajoutait un étage de dix mètres tous les ans grâce aux progrès de la science.

Pour trouver l’argent qui devait me permettre de créer Vivante, j’écrivais un livre à succès et j’achetais un autobus que je transformais en camping-car. Au fond de l’autobus il y avait mon bureau où je continuais à écrire des livres. Des livres de voyage car je parcourais le monde dans ce véhicule qui roulait avec de l’eau de mon invention. Des livres qui me rapportaient de plus en plus d’argent.

J’emmenais avec moi cinq copains. Je les avais choisis à la cité du Lemasson et du Mas-Drevon sur des critères d’admiration de ma personne. Mais ces coéquipiers changeaient tout le temps, car chaque fois qu’ils me disaient un mot de travers ou me vexaient d’un silence je les débarquais et les remplaçais. Ils en étaient très malheureux chaque fois. Ils me suppliaient de les reprendre dans mon autobus, de les emmener même à pied dans mon voyage autour du monde. Mais j’étais intraitable. Un « débarqué » ne rembarquait jamais. Il était maudit comme un rat.

L’argent de mon tour du monde et de mes livres et de mes films merveilleux devait me permettre, grâce à mes études d’économie (au lycée j’étais en B exprès), de construire ma ville de 10 millions d’habitants.

A partir de cette réussite incontestable de bâtisseur je devenais président de la République française à quarante ans puis président de l’Europe à quarante-cinq et enfin président du Monde à cinquante.

Cette ambition d’une vie a duré dans ma tête jusqu’à mes dix-huit ans. Elle a disparu d’un coup quand j’ai décidé de me suicider pour devenir Dieu à l’aide de ma théorie de l’anti-structure, théorie développée dans un roman jeté à la poubelle : Hors sujet.

Mon ambition de me suicider, elle, ne m’a jamais quitté.
Mais pas en me jetant du haut d’une tour, non.
En me tirant une balle dans la tête comme mon père. Oui.



La réaction : C’était cinq ans avant mon cancer. A l’ancienne bibliothèque, sur l’Esplanade, qui sentait le bois comme notre ancien opéra avant qu’on l’assassine avec du fer et des puces.
J’ai pris le livre sur une étagère gentille, toute pleine de ses copains en papier. J’ai longuement regardé la couverture avec son titre bizarre : Extension du domaine de la lutte. La lutte ? Encore un roman de gauchiste.
Debout devant les étagères j’ai lu le début et j’ai trouvé ça tendance, finalement. Mais comme à cette époque j’étais plutôt Princesse de Clèves, j’ai reposé le livre à sa place toute froide déjà et je me suis évanoui.
Oui, depuis quelque temps j’avais des malaises comme dans la brousse, au soleil, quand on est face à un lion ou une jeep lancée à rebrousse-poil sur les traces d’un journaliste enlevé par des dingos.
C’était à cause de mon cancer qui se développait comme si j’étais pourri.

En 1998 a paru Les Particules élémentaires et je me suis fait violence pour ne pas lire ce roman parce que j’étais sûr que ça me plairait. Je n’aime pas que ça me plaise. Ca voudrait dire que je suis faible ou puceau.
Et tout à coup en 1999 j’ai eu mal au ventre et je suis allé au médecin des intestins et de l’anus. Et bien sûr je n’avais rien là ni à la tête et aux pieds. Je m’étais fait des idées comme au loto.

Heureusement à cause de cette fausse maladie j’ai été obligé de me remettre à écrire comme petit avant de mourir, pour qu’on ne m’oublie pas pour de bon.
Et j’ai écrit des poèmes à cause de Houellebecq qui venait de réussir dans le roman. Je savais que je n’arriverais pas à le dépasser tout de suite. Je n’avais pas le temps à cause de vieillir. Surtout que j’avais eu mon dernier anniversaire en mars.
Houellebecq essayait d’introduire la poésie dans le roman et bien sûr il n’y est pas arrivé. Moi j’ai fait l’inverse, j’ai introduit le roman dans la poésie en inventant la poésie-fiction et ça a marché comme une fusée dans la lune ou autre chameau qui survit dans le désert. Oui.

Alors j’ai lu les Particules et Extension et Lanzarote et Plateforme et La Possibilité et La Carte et j’ai écrit Bébé rose, des poèmes où je tue des enfants pour m’amuser. Mais ça n’amuse personne.
Et depuis je continue de décharger des camions et de les recharger pleins de décors d’arbres et de charrettes et je préfère ça que me suicider. Oui.


D’abord je vais au café, en terrasse. Je finis de lire un poche acheté 20 centimes à Gibert en écoutant dans l’oreillette comme au lit Philip Glass découvert grâce à Jean-Paul S., mon bien-aimé directeur en grève de nous qui a fait venir Bob pas gratuit.

Un musicien à lunettes s’arrête et me dit bonjour comme jamais. Il m’est tout de suite sympathique comme un chat. Il me demande vous lisez quoi et je lui montre la couverture verte, vieille et méchante du livre. Léger recul gentil.
Je lui demande : Où vous vous situez ? Il me répond comme si je ne savais pas qui il est, comme si je ne l’avais pas reconnu, comme s’il était un mendiant qui voulait me demander un salaire : Je suis musicien, m’affirme-t-il sans mentir. Je réponds à mon tour : Je sais, je voulais dire où vous situez-vous dans le conflit avec monsieur notre directeur pour le renvoyer chez Carla ?
Il bouge d’un pied sur l’autre et je réponds pour lui : Au milieu.
Il me dit oui : Oui, c’est ça, en quelque sorte. Et m’explique, toujours debout car je n’aime pas trop que les gens s’assoient à ma table au café (ça m’empêche de lire et de penser à mon suicide), qu’au début du conflit il était plutôt de l’autre côté, du côté de ceux qui aiment le directeur pour son argent qui n’a pas d’odeur, et autre parfum comme la rose ou la violette dont il s’arrose comme au jardin, mais que madame la souffrance des gens, des choristes en particulier, l’a touché et que donc il est tombé dans le camp du Bien, de la grève, de la révolution, de la guillotine.

Un second musicien débarque comme en quarante et lui dit : On est pressés. Pressés tous les deux de faire grève sur le parvis et de parler au public et autres clochards et chiens ils s’éloignent de dos, m’oubliant déjà comme un porc.
Surtout je deviens vite chiant avec mes discours de génie.

Dès qu’ils ont disparu de la surface de mon regard absolu je me lève, rangeant mon Hitler (oui, c’est un livre sur la vie et l’œuvre du monsieur le Maboule) dans mon cartable de ministre râpé que m’a offert Raymond à qui on l’a offert en publicité d’un dentiste ou autre charcutier.
Raymond est en récupération du travail de fainéant de machiniste. Il a choisi ses dates en se trompant sur le planning où il n’a pas vu écrit : « jour férié ». Oui, le 14 juillet est un jour férié, c’est la fête nationale des derniers Français au monde. On nous paye 175 % de l’heure en surplus pour pouvoir s’acheter du boudin et autres magrets à rejeter par le trou des cabinets dans la mer au bout d’un tuyau.

Avant de partir je vois à mes pieds assis groupés quatre personnes d’un âge et d’une politesse d’aspect qui me télécommuniquent, au premier jet d’œil, que ce sont des clients de l’Opéra. Je leur dis ce que je pense d’eux et ils me répondent oui nous sommes. Je leur explique le retard mais ils disent on sait on a le tract. Ils ajoutent que pas grave c’est l’été les vacances avant la mort prévue. Je leur dis du bien de mon directeur puis du mal puis du bien puis du mal et je leur donne l’adresse de Libre expression pour qu’ils y viennent se vautrer.
Puis je vais sur le parvis avec les grévistes pour les regarder distribuer leurs tracs comme en 68 et autre Mao.

Là je viens de m’apercevoir, car tout se mélange à force dans ma tête de ratatouille, que je suis en train de vous raconter quelque chose qui n’est pas l’assemblée générale de vendredi mais le débrayage avant la première des Noces de Radio France samedi. Merdre.

Donc, vendredi c’était la générale et à 18 heures on descend au foyer des musiciens où il y a des robinets à bière que François essaie de faire marcher mais rien. Il y a une centaine de personnes. De tout. Un ramassis. Gilles, le musicien parmi les meilleurs selon l’ancien directeur (il ne parle pas évidemment du caractère, un peu grognon), mène les débats, épaulé par le grand choriste barbu qui parle fort comme les Allemands quand ils s’occupent de nous.
C’est démocratique, tout le monde a le droit de parler, même les nigauds et nigaudes dont une. Des rebelles interviennent pour dire non ou oui. Je trouve ça bien, même si certains crient dehors le vendu ou ta gueule le traître.

Les débats son ranimés grâce à un jeune chevelu, un rabougri et une posée. Ils sont chahutés comme dans la cour. Des claques se perdent. Pas méchantes. De temps en temps un moustachu d’origine ibère, électricien de profession, s’échappe pour aller préparer les tapas de ce soir.
Gilles en a marre aussi et dit bonsoir et s’en va à cheval moi à pied. Beaucoup disent qu’il ne faut plus que les amis du directeur reviennent dans nos réunions à la con et je dis si, chacun a le droit de s’exprimer en public c’est la liberté. Et comme ça après on connaît les ennemis et on peut les assommer pas de face, oui. Alors tout le monde se tourne et me regarde comme Hitler ou autre guenon.

Puis je vais chercher mon adorée au travail chez Agatha, bijoux jolis. Oui.

La réaction : Je tenais beaucoup à écrire cette « réaction » à ma lecture de Vipère au poing (en 1970). Mais là, vraiment, je suis trop fatigué.
Je suis rentré des Noces vers minuit trente et me suis jeté immédiatement sur l’ordinateur.
Il est 5 heures 31.

Bon, je vous laisse (il est 6 h 18). Je vais poster. Je poste. Voilà. Vous êtes là. Face à moi. Bravo.


La réaction : C’était un soir d’orage, un dimanche, et j’étais dans mon lit à la Paillade. J’avais acheté ce livre de poche la veille au bureau de tabac. Le buraliste était encore vivant à cette époque.
Dès les premières lignes, j’ai senti une communion entre la menace qui pèse sur le monde dans le roman de Wells et le bruit du tonnerre après l’éclair gentil.
Sous ma chambre, au premier étage, il y avait la salle à manger des Portugais. Une famille de dix ou vingt. Je les entendais lire la télévision.

Dans ces années-là je ne sortais pas de chez moi, sauf pour le lycée. De seize à dix-huit ans j’ai passé tous mes week-ends, toutes mes vacances d’été, de Noël et de Pâques, soit environ trois à quatre mois par an, enfermé dans ma chambre, à lire et écrire et regarder par la fenêtre les voitures en espérant qu’il y ait un accident dont un mort.
J’aime voir les gens mourir par surprise. J’en ai vu un une fois, vers dix-sept heures, mais pas en voiture, non, à mobylette. C’était un jeune de mon âge, moins méritant sans doute, il est passé sous un camion et sa mère qui l’attendait sur le balcon a poussé un cri de bête qu’on tue à mains nues. Je crois que ma petite sœur est morte un peu comme ce jeune, mais sous les roues d’un autobus.

Au lycée Joffre où j’étais pensionnaire, dans le dortoir, je lisais sous mon lit en fer avec une lampe de poche. Une nuit ils ont essayé de me punir de ça à trois. Trois illettrés. Ils m’ont attrapé par les jambes et m’ont tiré de dessous et ont essayé de me descendre mon pyjama comme à un autre qu’ils avaient en plus attaché en saucisson dans les douches et que ça faisait rire en semblant. Moi ils n’ont pas réussi à me faire prisonnier grâce à un Vietnamien, un anticommuniste, et je me suis vengé en plantant un stylo dans l’oreille du plus âgé à trois heures du matin la nuit suivante, pendant qu’il dormait sur le côté, l’innocent. Ca a fait une histoire mais petite, et je n’ai pas été renvoyé ni assassiné par les deux autres. Bien au contraire ils ont eu peur jusqu’à la fin de l’année que je leur crève quelque chose à eux aussi. Pendant que je continuais de lire sous mon lit, ils surveillaient de derrière un coin de drap la lumière de ma lampe de poche. Quand elle s’éteignait ils commençaient à trembler. Oui.

Une nuit ma mère a été très malade et elle m’a réveillé pour que j’aille chercher le docteur sans téléphone à pied à travers la cité parce que son mari remarié ne voulait pas se déranger suite à leur dispute dans la soirée à coups de pots de fleurs et marteau. Moi je ne voulais pas sortir non plus depuis que je l’avais décidé. J’avais dit je sors que pour aller au lycée et donc j’étais obligé de m’obéir sinon je perdais mon honneur. Personne n’aurait pu me faire changer d’avis sauf Dieu ou mon adorée mais ces deux-là n’existaient pas encore.
Ma petite sœur de huit ans s’est rhabillée en sommeil et elle est allée de force chercher le docteur qui n’est pas venu quand même.
Ma mère a alors continué d’avoir mal à ses reins et elle a empêché son mari de dormir en geignant comme une capricieuse. Il a fini par s’énerver et ils se sont battus comme au ring. Ma mère a perdu par KO et comme elle était évanouie dans le salon elle n’avait plus mal à rien de pire.

Ne pouvant plus dormir après toutes ces simagrées j’ai repris mon livre où je l’avais corné et j’ai poursuivi ma lecture jusqu’au petit matin mouillé. Enfin je suis monté dans le bus avec mon sac pour la semaine en pension à Joffre et j’étais heureux. Dans le sac il y avait La Guerre des Mondes et mon goûter. Le soir même je me suis glissé avec le livre sous mon lit en fer équipé de ma lampe de poche sous les yeux des pas crevés encore mais les piles étaient mortes. Oui.



La réaction : Il s’appelait Louis, avait dix-huit ans et mesurait 1m92. Il était un peu sourd et passait pour moitié débile, comme ses soeurs et leur chien. Il n’était pas affreux, non, au contraire, mais faisait peur aux enfants filles, qui croyaient que c’était un obsédé mais oui.

Louis était notre voisin du dessus au Mas-Drevon, qui était un endroit normal dans ces années-là. A cause d’être sourd et dingue il voulait toujours regarder la télé à fond pour entendre parler Thierry la fronde, et se disputait avec son père qui avait un appareil dans l’oreille que ça déréglait comme le passage d’un avion ou les cris de la mère.
La mère était folle comme les sœurs et le fils. Elle avait des preuves de cerveau malade sur ordonnance par le médecin avec qui elle couchait pour l’argent de la Sécurité sociale en retour.
Cette voisine empruntait du sel à ma mère tous les jours pour économiser. Puis elle se mettait à son balcon et criait que ma mère trompait son mari quand il était au travail, ce qui s’est révélé exact un matin à 11 h 30 dans la cuisine quand j’y suis venu boire un verre d’eau après écrire et lire par instinct. J’avais dit à ma mère c’est interdit sinon. C’est pour ça que je suis parti pour la vie.

Louis cachait sous sa chemise à carreaux rouges et noirs des magazines de femmes nues américains comme les Japonais, qui aiment les pubis gommés façon cul de singe ou autre bébé.
Louis et moi on traînait souvent ensemble comme deux moutons. Mais je n’avais que douze ans et bien sûr j’étais trop petit à côté de lui grand comme une girafe.
J’écrivais à ce moment une histoire d’enfants qui dénoncent des vagabonds à la police comme le Club des cinq. Je l’ai faite lire à Louis et il m’a dit qu’il voulait la publier sous son nom pour être célèbre dans le dictionnaire à ma place. Je lui ai immédiatement sauté dessus et j’ai grimpé à son cou pour l’étrangler comme Dracula. C’était trop haut comme un cocotier et j’ai pleuré et il m’a rendu mon manuscrit à l’encre rouge de cinquante pages et je l’ai déchiré devant ses yeux ébouriffés comme mon masque d’Indien que m’a mère m’avait offert et que j’avais détruit pour la punir en me punissant. Oui.

Un jour j’ai accompagné Louis à l’hôtel Métropole pour un rôle dans un film de passage dans notre région de minables. Il avait acheté un costume exprès, couleur de vin rouge. Et une cravate verte assortie. Il y avait une centaine de prétendants dans le hall de l’hôtel et chacun regardait l’autre, du moins laid au plus laid. Il fallait s’inscrire au casting 120 francs et Louis s’est inscrit deux fois pour avoir plus de chance de réussir dans le cinéma et les femmes. On lui a dit on vous écrira. Et on lui a écrit en effet. Dans le journal. Oui, il y avait écrit dans le journal qu’une équipe de malandrins écumait les villes de France en déclin en organisant de faux castings pour un film de gangsters, et que des millions avaient été soutirés à des Louis et autres nigauds, ainsi que nigaudes.

C’est vers cette époque que le concierge du pâté d’immeubles, un ennemi de Louis à cause qu’il était sourd lui aussi, a fait une inspection de notre cage d’escalier et a constaté de grandes traces de peinture sur les murs salopés. Je l’ai croisé en descendant et il m’a demandé avec un bonbon si je savais qui était le coupable. J’ai répondu que je ne savais pas mais que j’avais vu Louis peindre des chaises la veille dans la cave commune.
Louis a été obligé de nettoyer les murs au savon (oui, en ce temps-là on était obligé de nettoyer ce qu’on salissait). Mais il ne m’en a pas voulu comme Jésus. Il m’a juste dit que ça ne se faisait pas. Ou qu’alors tu tombes en Enfer.

L’autre soir quand j’ai appris qu’un musicien, dans le couloir des loges, avait dénoncé au monsieur de la région gentille mais sévère des collègues avec qui il joue de la belle musique depuis deux mille ans, je me suis souvenu de ça. Que moi aussi j’avais été un mouchard. Ca s’était envolé de ma mémoire comme un oiseau de malheur. Mais là tout d’un coup ça revenait au nid dans ma tête à poil gris. En me rappelant les paroles du pauvre Louis qui s’est suicidé d’une balle ou autre couteau il y a bien longtemps j’ai eu envie de dire moi aussi à ce musicien pas gentil mais pas méchant non plus : Ca ne se fait pas ou tu risques d’aller pas au Paradis.
Oui.



Il lisait tranquillement sur son lit au-dessus du mien dans la chambrée où s’entassaient vingt soldats de la patrie. Je lui ai demandé tu lis quoi sur ton lit et il m’a montré la couverture du livre où on voit une photo avec chapeau melon. Je lui ai dit tu ressembles à Kafka.
C’était au camp de Fréjus, fin 1974, on avait tous réussi à s’engager dix-huit mois ou trois ans ou cinq pour partir Outre-Mer et voir du pays gentil. Nous n’avions pas comme aujourd’hui les moyens d’y aller en avion pas gratuit ou vélo.
Quand nous sommes arrivés il faisait chaud comme en Afrique où on était.
Il a fallu s’entraîner au fusil avec un sac-à-dos et marcher dans le sable pendant quarante kilomètres à minuit jusqu’à sept heures du matin pour rejoindre le camp de Dakar sans boire ni dormir debout. Puis on a dormi allongé une heure et le sergent nous a réveillés pour aller apprendre à démonter une A52, c’est facile. Oui, c’est très facile au bout de cent coups de pieds dans les reins par le sergent. C’était le plus gentil sergent de la compagnie, il jouait bien au football et s’est tué par inadvertance au tir à blanc d’une balle en vraie.

Avec mon ami Kafka on n’allait pas au cinéma mais à la piscine de l’Hôtel Teranga où il s’est fait passer de la pommade de bronzage dans le dos par une femme mariée tandis que Tarzan plongeait du deuxième étage dans l’eau sur un petit garçon qui n’est pas mort quand même. C’est Tarzan qui a fini aux urgences entre les mains des docteurs vaudous. Ils l’ont guéri avec du sang de poulet dans les narines grâce à de l’argent de son père à la poste. Heureusement son père travaillait au chômage.

Puis je n’ai plus parlé de ma vie pendant un an à Kafka parce qu’il me soutenait que quand on est plus grand que moi on se suspend moins bien à la branche d’un arbre comme un singe. Or je n’aime pas qu’on me soutienne des théories autres que les miennes jamais. Non.

Donc je suis allé au restaurant français où on a mangé une langouste géante avec Tarzan tandis que Kafka montait la garde à l’entrée du camp sans que je lui dise bonsoir ou ta gueule. J’ai préféré passer devant la guérite en silence mais Tarzan lui a parlé de la pluie par derrière de moi et fait rire.
Nous avons mangé la langouste et la maillonnaise à l’aïl que j’ai payées en francs CFA sans maugréer car j’avais été promu caporal chef après le peloton dans la brousse avec les zébus et les mangues. Mais j’étais jaloux de Kafka depuis deux mois qu’il l’était déjà à cause du capitaine qui l’aimait bien bronzé.

Au milieu de cette brousse on faisait exploser des grenades en plâtre dans les igloos de la jungle en pleine nuit pour réveiller les eskimos noirs. Personne n’était raciste comme le sergent. Je lui ai dit devant tout le monde avec mon plateau de restes au-dessus de quoi planait un vautour dans la cantine en plein air : Je donne oui ma viande à ces gens qui construisent la cantine en pierre et qui ont faim comme à la télévision. Il m’a dit je fais du karaté alors viens derrière le baraquement. J’y suis allé et je l’ai tué. Je l’ai tué dans ma tête et il l’a senti passer. Il m’a dit je te laisse en vie parce que tu es trop intelligent et que la France a besoin de soldats comme toi, qui savent penser à tout. J’ai répondu à vos ordres sergent et je suis retourné finir ma viande à moitié pour donner l’autre à un Africain comme si j’étais riche en paroles.

Puis Tarzan, Kafka et moi on est rentrés en France dans un avion qui fonctionnait au-dessus de la mer comme de la terre et j’ai vu Paris en petit d’en haut. Nous avons encore mangé mais dans un restaurant alsacien qui regorgeait de choucroutes et de cafards. J’ai reparlé à Kafka ce soir-là devant mon plat à saucisse parce que je me doutais qu’il allait mourir un jour. Je lui ai demandé ce qu’il lisait en ce moment et il m’a répondu qu’il n’avait pas fini de lire La Métamorphose depuis l’année d’avant l’année dernière à Fréjus. Oui.

On s’est immédiatement perdus de vue et il a débarqué à 15 heures à Montpellier cinq ans plus tard pour me retrouver au hasard derrière la Préfecture un jour où j’étais marié à qui de droit qui attendait un bébé grâce à moi et l’amour. Il m’a dit quelque chose que j’ai oublié. Je ne l’ai plus revu du tout de ma pauvre existence mais Tarzan oui, dont la femme venait de s’assassiner en voiture avec ses deux enfants dont le sien. On était assis au café des Trois-Grâces dehors où tout le monde passe sans se gêner pour vous cacher le soleil. De fil en aiguille tordue on a évoqué Kafka et il m’a appris son suicide au revolver dans le cœur puis la tête. Il avait raté le cœur en tremblant et il a dû viser la tête pour être sûr de détruire complètement ce qu’on appelle cerveau et qui contient la mémoire de la vie. Oui.



Je n’étais pas parti en vacances comme les morts sur la route. J’habitais au Mas-Drevon avec mon vélo payé par le mari de ma mère qui avait installé sur le guidon un compteur pour que je pédale cinquante kilomètres par jour. Sinon pas de vélo pour le bâtard.

Il était un peu fou comme les ouvriers, il s’enfermait dans un placard avec ses timbres de collection jetés finalement aux ordures comme sa moto contre un arbre pour l’assurance. Deux fois il a recommencé à cent à l’heure dans le platane parce que la première ça n’avait cassé aucun os. Quand il a eu le cou en minerve il s’est acheté avec l’argent gratuit une autre moto plus grosse contre un mur. Puis il a lancé une voiture sans freins dans un ravin. Puis une camionnette sans roues avant de prendre le bus avec des béquilles.

Quand je suis arrivé ce dimanche-là au Lemasson pour voir Gomez il n’était pas là. Ni Garcia ni Roméro ni rien. Je suis monté à vélo jusqu’à des immeubles où je n’allais pas d’habitude par peur des Pieds-noirs et autres zouaves. Il y en avait quatre ou cinq dont une fille ou deux dans la cave où ils jouaient au ping-pong et autres baisers.
Celui de ma taille petite m’a dit qu’est-ce que tu fais là avec ton vélo pas chez toi. J’ai répondu je fais rien. Et que je venais voir Gomez qui était à la plage en Espagne avec ses parents en 4L rouge.
Je m’étais glissé dans la cave pour regarder le ping-pong et jouer en appliquant ma tactique de défense inventée comme je sais. Mais ils ne m’ont pas laissé le temps de perdre que déjà le petit de ma taille aux yeux gros m’a saisi le col de ma chemise en pas soie pour me tordre. Je lui ai fait du judo que j’avais appris dans un livre du Club des Cinq. J’allais finir de le tomber sur le ping-pong quand le grand aux cheveux et à la peau marron m’a attrapé par derrière la peau de chemise et m’a tiré dehors sans que je puisse mordre une main.
Nous étions dans un petit passage qui donnait sur le terrain vague et le ciel. Tandis que je surveillais mon vélo au mur il m’a, ce grand marron, administré une gifle comme les gangsters aux femmes. La pluie m’est montée aux yeux et j’ai ouvert la bouche et il m’en a remis une autre et j’ai vu dans un coin du cil le petit se moquer et la fille et un chien contre moi tout seul et mon vélo.
Ce vélo que le marron grand a pris à deux mains et bras et appuis sur jambes et poussé jeté loin devant lui. J’ai couru après mon véhicule sous les rires pour le rattraper comme un cheval et, dans le même mouvement, sans me retourner ni broncher sur un trottoir ou une racine d’arbre suis reparti vers le Mas-Drevon à travers le vague terrain pour chercher une fourchette dans un tiroir et crever deux yeux ou quatre ou huit.

Quand je suis arrivé chez moi devant la porte fermée je suis redescendu à clé et j’ai attendu ma mère et son mari et le bus assis par terre contre le mur en béton. Ils sont rentrés avec la lune et j’ai pris une fourchette dans le tiroir et un couteau et me suis mis attablé pour couper ma viande avec les nerfs et mâcher. J’ai avalé en pleurant dans ma serviette à carreaux de cuisine et jamais, non jamais ne me suis vengé finalement de ce grand marron ni de ce petit méchant. Non.



Donc je suis entré dans la chambre après avoir ouvert la porte en tournant la poignée. Le lit était un matelas par terre comme Brigitte Bardot. Sur l’oreiller de moi j’ai vu un papier bleu blanc rouge comme à la mairie. C’était pour me marier avec elle en brune jolie pour toujours ou jamais.

J’y suis allé avec ma grand-mère et Hélène et Francois qui s’est suicidé d’une balle tout seul à la mairie. Hélène a pris une photo de nous où on est mariés de profil en se regardant comme. Puis je suis arrivé dans la salle de bains pas fermée ni nue. Elle était ravissante en peignoir bleu ou rouge mais jaune comme Le Mépris. Elle a agité devant mon nez un petit bout de carton layette garçon. Ca voulait dire oui dedans un bébé.
J’ai dit qu’en échange du bébé qui resterait dans le carton j’offrirais une robe de Gaultier ou autre prix Nobel. Elle a pleuré comme les enfants et a fait venir tante Babette et tante Lulu qui m’ont enfermé dans la chambre à côté du matelas par terre de l’amour. Elles m’ont dit qu’il n’y a qu’un spermatozoïde sur des milliards. Moi je pensais que comme j’étais éternel on pouvait repousser un bébé le même mais non. Elles ont été contentes de moi pour le bon Dieu en sortant de la chambre et elles ont embrassé la mariée au ventre pas rond mais bientôt. J’ai poussé la poussette rue Boussairolles où deux filles se sont arrêtées et ont dit chacune j’en veux un aussi comme ci les yeux bleus.

On s’est promené à l’Esplanade et au Peyrou et il avait déjà quatre ans puis dix. Il a joué du violon et du karaté. Et du bébé nageur et du scout avec une hache qu’il a lancé en l’air dans le feu de camp et il s’est fait renvoyer avec son vélo du pensionnat où un satyre que j’avais connu au lycée Joffre était gardien avant la prison. Je me suis regardé sur une photo d’hier des Copains d’avant en classe de Google où j’ai reconnu un avocat et un notaire qui sont vivants aujourd’hui sauf un. Le satyre portait des gants noirs déjà pour étrangler. Il avait une barbe et des cheveux et il était gentil comme le boucher.

On a vécu amoureux comme aujourd’hui pour toujours dans le lit sur des pieds. La fenêtre est ouverte et on voit un arbre avec des oiseaux qui crient après leurs petits qui mangent dans des nids au-dessus des repas qu’organise la mairie pour les fainéants. Ils jouent de la musique de mille neuf cent quatre-vingt-un comme Nous, cette chanson de la nuit où dans le taxi du bébé avant de naître j’ai téléphoné à ma grand-mère morte qui m’a demandé combien il pèse pour se l’imaginer au petit matin dans l’écouteur comme Hervé Villard.

Elle écoute France Musique dans les draps où elle a toujours froid quand je lui porte chaud à côté de la fraise en confiture sur un plateau le café au lait et des biscottes et du jus en verre d’ananas et autre sucre faux. Il ne faut pas oublier deux cuillères petites pour pas la confiture et l’autre si. Quand j’oublie la serviette je retourne sans me tromper dans la cuisine de couleur claire pour elle et la foncée pour moi. Une moyenne couleur est au bébé grand dans sa chambre avec jazz et violon.

Me voilà dans ma chambre à moi seul où tout est blanc et gris. La porte s’ouvre en tournant la poignée comme partout sur la terre comme au Ciel. On entre où je repose avec un plateau roulant et la purée d’infirmière quand il est soir ou nuit et hiver. La dame dit il est mourant et je le suis dans mon lit électrique à télécommande sans espoir. Mon amour est invisible dans l’ascenseur pour un livre à me rapporter de ma collection de poche mais mort.
C’est la remontée du trou noir où j’attends le Paradis qu’on m’a dit avec tatie Lulu et tatie Babette et ma grand-mère et tout le monde et personne.
Elle me regarde les yeux fermés sous le drap en cercueil en feu derrière la vitre enterrée.
Elle viendra me rejoindre moi seul en premier son amour.
Nous serons heureux comme dans la vie vivante pour l’éternité. Oui.



C’était en pleine nature comme les animaux. J’y suis allé en mobylette bleue de ma mère et les autres aussi. Il y avait Gomez, Romero, Garcia et dix autres d’origine du Lemasson et du Mas-Drevon pour devenir riches comme les villas grâce au trésor des Templiers.
On est arrivés dans un chemin dans la garrigue. Il restait du soleil rouge dans le ciel depuis la révolution du printemps à Paris. Je suis descendu en sous-marin de mobylette sous un arbre bossu dans un premier trou de cinq mètres profond ou dix.
Ce premier trou du chemin n’était pas le grand vrai trou du château des Templiers mais d’un puits où il y avait peut-être au bout une pièce d’or ou deux de Napoléon et autre marquis en apéritif. C’était finalement des os d’une chèvre ou d’un enfant comme nous.
Quand j’ai voulu remonter je n’ai pas pu plus haut à cause d’un caillou qui s’est arraché de ma main comme un morceau. Je suis tombé sur le dos sans mourir sur le crâne et j’ai vu le ciel petit et rond et des têtes penchées qui me le bouchaient à moitié pour me voir crier que je suis vivant.
Gomez est descendu en quinconce trois mètres, a calé ses jambes et je m’y suis accroché comme un crabe à son soulier en plastique. Nous avons réussi à me sauver et on a vite ressauté sur nos mobylettes de toutes les couleurs et on est entrés dans le château en ruines par la grande porte ouverte qui n’existait plus.
Un grand trou existait que mon oncle de deux mètres qui avait fait la résistance avec les Allemands en cuir dans un camp avait creusé pour s’évader. Il cherchait le trésor des Templiers et ne l’a pas vu en enlevant la terre en camion et pioche. Il avait abandonné au bout d’un an ou trois pour travailler comme un Français avant sa retraite.

Malgré mon dos égratigné du premier trou plein d’os j’ai voulu descendre comme en rappel. Tout le monde m’a dit n’y va pas pour que j’y aille et ramène le coffre.
Je me suis asphyxié dedans comme les poissons dans l’air. Garcia m’a dit derrière ses lunettes quand je suis ressorti par les pieds que c’était le gaz carbonique que nous avons tous les humains en nous qui est aussi dans les trous d’air sous la terre et dans l’espace des fusées et qui empêche de remonter les trésors des pyramides. Il m’a demandé si je ne m’étais pas là-dessous soulevé de terre pareil comme un cosmonaute qui s’amuse devant la caméra la tête en bas en mangeant une pomme et j’ai répondu non. Je tournais la tête à gauche et il criait sa question penché sur le guidon pour me dépasser en riant jaune puis rouge puis noir sur la route de Montpellier au moment du camion.

Sa mère espagnole comme lui et son père de même n’ont plus revu le petit Garcia qu’en image sur le buffet. C’est la police qui leur a ramené ses lunettes et raconté par ma faute l’accident. J’ai eu droit à une rouste à coups de gifles et de ceinture pour avoir entraîné tous ces mangeurs de tomates à la poursuite du trésor et autres lubies jusqu’à la mort d’un enfant qui de toute façon serait mort un jour comme moi bientôt et mon oncle et les Templiers. Oui.





LIBRE EXPRESSION 599 : L’Eternel retour

« Tous les lundis je me régale de lire Libre expression. »
Francky

La réaction : Je suppose que, comme moi, tu n’es parti nulle part en vacances.
Tu as raison. Autant ne pas partir, si c’est pour revenir.






La réaction : Ce ramassis de journalistes et cette pauvre ministre des cultivés auraient mieux fait de se manifester en décembre 2004, à la mort du poète Christophe Tarkos (aujourd’hui encore ils ne savent même pas que Tarkos a existé).
Ceci dit, j’aimais bien Jean-Luc Delarue.



La réaction : La génération de Richard Millet (celle du baby boom) est l’avant-dernière avant le grand saut dans le vide. Cette génération (qui a en moyenne un ou deux enfants – pour la plupart incultes, célibataires et sans progéniture) continue de hanter les librairies, d’assister à nos opéras et concerts; après elle, rideau.
Richard Millet et quelques autres savent ça parfaitement. Et s’en inquiètent.




La réaction : Franky (machiniste) a pris avec son iPhone de nombreuses photos de la cage de scène de l’Opéra Comédie avant démolition. Elles sont plus belles, et surtout plus vraies que celles du dépliant officiel.
Il y en a une punaisée sur le mur face à moi (derrière l’écran de mon ordinateur). Elle a été prise au premier cintre jardin. Je figure sur cette photo (assis sur une pile de contrepoids). J’ai mon gilet noir « Technique scène ». Franky a dû refaire dix fois la photo avant que j’en sois satisfait. Je me levais et je regardais de quoi j’avais l’air sur l’écran de l’iPhone. Jamais je n’étais content de mon image (destinée à ma postérité). Franky a été patient et finalement sur la photo je suis exactement comme je voulais être, et que je ne suis plus (deux ans ont passé).



La réaction : Pour moi aussi, crématorium sans fleurs ni couronnes (mais je veux une croix sur mon cercueil).

La réaction : Moi, cet été, j’ai fait du sport. Chaque matin je suis allé à vélo boire mon café à Palavas, sur le port. Pas une fois je n’ai vu la plage ni la mer. Pas une fois non plus je ne me suis fait écraser par une voiture, un camion ou un train. Je me suis bien exercé à pédaler. J’ai acheté ce vélo à mon voisin qui l’avait trouvé dans notre couloir d’immeuble. Oui, j’ai acheté à mon voisin un vélo qui n’était pas à lui. Quelqu’un, sans doute un voleur, l’avait déposé là et oublié parce que soûl ou drogué ou amnésique. Mon voisin m’a demandé : Il est à vous, ce vélo ? J’ai dit non. Alors il l’a descendu dans la cave commune par l’escalier à cafards. Un jour, j’ai glissé sous la porte de mon voisin un petit mot lui proposant d’acheter cent euros le vélo abandonné, et il m’a répondu OK dans ma boîte au lettres. J’ai mis un chèque dans la sienne et il l’a encaissé. Oui.


La réaction : J’ai connu, dans ma préadolescence, un garçon qui s’appelait François. On jouait souvent au foot ensemble. Un jour, François m’a annoncé qu’il allait s’appeler Françoise (des seins lui poussaient). Le lendemain, ses parents ont décidé de déménager. Je n’ai plus jamais revu François(e).


La réaction : Il m’arrive de faire remarquer à mes semblables (les machinistes), qu’il est inélégant de porter un short dans la cage de scène, même pendant la canicule. Je leur dis : « Nous ne sommes pas des clochards qui, sous prétexte qu’ils sont fatigués, s’assoient par terre dans la rue au lieu de se tenir debout, tête baissée, à la porte de l’église. Nous sommes des techniciens. Nous devons nous habiller de telle sorte que, au premier coup d’œil, on nous reconnaisse comme tels et qu’on nous respecte sur notre territoire. »



La réaction : J’ai retrouvé sur internet une photo de classe (seconde). Je me souviens que la plupart de mes camarades étaient gentils, mais médiocres au plan intellectuel. Je suppose qu’il en va de même avec les adolescents d’aujourd’hui, à la seule différence qu’en plus d’être médiocres, ils sont méchants.

La réaction : Quand nous avons, voici huit mois, créé et baptisé ce blog : « Libre expression », nous ne pouvions imaginer qu’en France, au XXIème siècle, sous un pouvoir de gauche étendu à tous les étages de notre société, la liberté d’expression allait devenir un « problème ».
Cela dit, au sein de notre entreprise de spectacles et de culture, le fait que le responsable et l’animateur de Libre expression aient pu être sanctionnés, au premier prétexte, d’un avertissement et d’un blâme par des « démocrates » aurait dû nous alerter.
Je crois pouvoir dire, sans être devin, que jamais plus en France, en Europe, en Occident on ne sera aussi libres de s’exprimer qu’on a pu l’être depuis une quarantaine d’années. Et que cette formidable liberté d’expression ne ressuscitera jamais, à moins d’une révolution des esprits, ou d’une révolution tout court, ce qui paraît absolument improbable tant nos peuples civilisés, à bout de souffle, sont bien incapables d’un quelconque sursaut de courage intellectuel et physique.

J’ai vu « en vrai » Daniel Mesguich pour la première fois en 1997, à l’Opéra Berlioz, où il mettait en scène Go-gol, de Michael Levinas. C’était un matin, à 7 h 50. J’étais assis en coulisse à la table de régie, sous la petite lampe, seul. Mesguich a surgi par la petite porte des loges, m’a dit bonjour et s’est légèrement penché pour voir la couverture du livre que je lisais. Il a sourcillé, puis s’est dirigé vers le plateau plongé dans la pénombre. J’ai refermé mon livre et allumé les lumières de service pour que Mesguich puisse voir, dans toute leur splendeur, les tours noires sur roulettes que nous avions montées la veille. Le titre du livre ? Pétain, de Marc Ferro.


La réaction : Il y a trente ans, nous avons donné l’Histoire du soldat dans une mise en scène de Jérôme Savary. Je me souviens d’un tableau où une bicyclette surmontée d’un gros cigare fumant traversait le plateau, de jardin à cour. Le cigare était chevauché par une jeune femme en string à paillettes, les seins nus. Rémi, ce machiniste qui possédait une Traction-Avant Citroën blanche de collection, aidait l’ « actrice » à grimper sur le cigare en la poussant aux fesses sur un escabeau. Dès que la bicyclette commençait sa traversée sous les yeux avinés du public, Rémi, l’escabeau sur l’épaule, courait côté cours par le lointain, derrière la toile de fond, pour aider la fille à descendre du grand cigare. C’était son seul travail durant le spectacle, et il le faisait bien ; en professionnel. Oui.

La réaction : Pour moi, Lyon, c’est Les Six Compagnons, de Paul-Jacques Bonzon. C’est un peu grâce à cet écrivain pour la jeunesse que j’ai aimé, vers douze ans, les centrales nucléaires (Les Six Compagnons et la pile atomique).

La réaction : Il y a une trentaine d’années, un employé de l’Opéra est mort en dressant, sur terre ferme, le mat de son bateau. C’était sous une ligne à haute tension. Le mat n’a pas touché la ligne mais, comme le temps était orageux, un « arc » s’est produit. Le pauvre garçon avait un petit chien noir qui, au moment du drame, jappait dans l’herbe humide autour du bateau, et qui, Dieu merci, a survécu. Oui, il a survécu quelques semaines avant de mourir à son tour, de chagrin.


La réaction : Être riche, je vous le rappelle, ce n’est pas avoir de l’argent dans sa poche mais des livres dans la tête. En martelant que les « pauvres » sont pauvres parce qu’ils n’ont pas d’argent, on entretient la pauvreté (c’est un peu comme les associations antiracistes, qui font du « testing » aux portes des discothèques au lieu de prendre d’assaut les bibliothèques).

La réaction : Le cinéma français ? Qu’il crève. Et le cinéma américain aussi. Sans oublier Bollywood, le cinéma coréen, le cinéma nippon, le cinéma brésilien et le théâtre.

La réaction : J’ai entrevu Pompidou au lycée Joffre, en mai 68, pendant les grèves. Pompidou était Premier ministre et rendait visite à notre proviseur. Il était assis à l’arrière d’une voiture noire qui est passée à vive allure devant le muret sur lequel je me tenais juché. J’avais quatorze ans et j’étais contre la grève, les pavés, la liberté d’expression. J’étais pour les CRS et pour de Gaulle. Oui.

La réaction : Combien de jeunes, à l’époque, se sont drogués et sont morts à cause de ces vieux cons, toujours vivants, eux ?

Vendredi 16 novembre à 16 h 37, un électricien (d’origine basque) téléphone du Corum à mon domicile, 22, rue Durand, 34 000 Montpellier, 4ème étage, 1208¬ mensuels de remboursement jusqu en 2022.
Au moment où la sonnerie retentit, je suis en train d écrire Libre expression avant d aller prendre mon service à l Opéra Comédie pour le concert de la soirée, deux heures plus tard.
Je décroche le téléphone, sûr qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle.
Le Basque, agent de maîtrise, propriétaire d’une coquette villa, sportif, marié (avec enfants), m’informe qu’il manque 1 votant dans les collèges non cadre pour remplir le quota. Bref, à vingt minutes de la clôture du scrutin, la catastrophe semble inévitable.

Je rétorque à ce Basque gentil (m’énervant un peu) qu’il faut tout de même être une bande de nigauds pour attendre les dernières minutes avant de s’en inquiéter. Je lui demande d’avertir immédiatement Fred, premier de nos candidats au Comité d’entreprise, pour qu’il sonne le tocsin. Il en va de l’intérêt de la Maison et de la démocratie. Il faut que Fred consulte les listes et repère quel « idiot utile » n’aurait pas encore voté, puis qu’il coure dans les coulisses et couloirs et cabinets de toilette pour le rameuter par les cheveux ou pieds ou parties.
Il ne reste plus que quinze minutes avant le couperet.
Fred, remarquable d’efficacité comme toujours, trouve en un clin d’oeil l’animal (petite taille, lunettes, malin) et se dépêche de le joindre sur son mobile.

Pour ma part, affolé, je cours au Novelty boire un café en terrasse.

Je n’ai pas vu René Koering dans les parages. Parfois, en fin d’après-midi, il se promène là (c’est son quartier), m’aperçoit, s’arrête et s’installe à ma table, où il me fait l’honneur d’une conversation au sujet de Rimbaud, Malher ou qui vous savez. Oui.

Une demi-heure plus tard, je me pointe au Corum. Ils sont en plein dépouillement, par petits groupes studieux autour des tables, comme à l’école. Fred me dit que c’est bon, qu’un technicien d’orchestre intermittent a déboulé à la dernière minute, tout essoufflé comme après un marathon, et qu’il a sauvé par son bulletin miracle le quota démocratique.
Qui est ce héros ?
Petit Roland.

Petit Roland aurait eu, sur le chemin du vote, une panne de scooter. A l’instant même où cet individu, vif et débrouillard, venait de déposer son dernier bulletin dans l’urne et que, sourire aux lèvres, il levait les bras au plafond, mains ouvertes pour bien montrer qu’il ne touchait plus à rien, notre Secrétaire général, monsieur Cavelier, qui venait de décompter à voix haute les secondes sur son iPhone annonçait, solennel : « Le vote est fermé. »
Bravo, petit Roland.
En récompense je demanderai au Comité d’entreprise qu’il offre à notre sauveur un scooter neuf, des places de cinéma et une semaine de vacances en Corse.


A ce jour, la plus grande civilisation de tous les temps est la civilisation occidentale.



On m’a fait parvenir, il y a un mois à peine, une photo des années cinquante sur laquelle figure mon père. Mon « vrai » père. Je n’avais jamais vu cet homme, qui se trouve je ne sais où sur la terre aujourd’hui.
Peut-être est-il sous terre, finalement.


Je suis contre l’« accès de tous au patrimoine ». Ne me demandez pas pourquoi (cherchez dans la racine du mot « patrimoine »).


J’ai bien aimé de lui « La Drôlesse ». C’était il y a longtemps, quand j’allais au cinéma (je croyais encore à cette connerie d’images « animées »).
Pour les « images », lire Pierre Reverdy.


J’aimais bien monsieur Grison, je le trouvais sympathique (même si, un jour, ce fut « chaud » entre lui et moi, lors d’une réunion au sujet des garçons d’orchestre intermittents).
Je me souviens d’une autre réunion où l’ancien président de l’OONM, Daniel Constantin, a expliqué avec cynisme que Philippe Grison devait quitter notre entreprise car il était « trop qualifié pour son poste ». Sur un ton badin, insupportable, il a parlé ensuite du départ forcé de madame Panabière à la retraite. J’ai failli interrompre ce goujat pour lui dire : « Bonjour, monsieur, je me présente : Jean-Luc Caizergues, machiniste. J’ai lu votre éditorial dans le programme de l’Opéra Orchestre national, il est si mal écrit et insipide que j’aimerais, la Saison prochaine, que vous vous absteniez de sévir. Car vous faites honte à notre Maison. » Toutefois, pour ne pas nuire aux intérêts des techniciens, j’ai préféré la boucler. Aujourd’hui, Dieu merci, je suis bien content que l’animal ne soit plus dans nos pattes (Bernard Ramette, son successeur, est mieux éduqué; la preuve, c’est qu’il m’a gratifié il y a quelques mois, grâce à Libre expression, d’un blâme dont je m’honore encore).


David Fray serait, paraît-il, le gendre de Riccardo Muti. Il paraît aussi que c’est un bon pianiste (mais je n’y connais rien : pour moi le piano c’est comme l’accordéon ou la cornemuse, c’est-à-dire une trompette, voire un tam-tam).




Aujourd’hui dimanche. Il est 2 h 12 à l’horloge de mon écran. Oui, c’est la « noui ». Et tandis que je vous écris « ça », j’écoute une émission en podcast de France Culture, au sujet du Nouveau Roman. Là, c’est Nathalie Sarraute qui parle de Tropismes – « les tropismes sont de petits textes brefs », dit-elle, avant d’ajouter : « C’est alors que j’ai songé d’écrire Portrait d’un inconnu. »
2 h 17. Je continue d’écrire ? Je vais me coucher ?
Lisez Les Gommes, d’Alain Robbe-Grillet (c’est Pouilleux, mon professeur de français, qui me l’avait prêté quand j’étais en première à Joffre ; vous n’avait pas connu Pouilleux ? Il avait un fils rouquin dans sa propre classe ; je ne sais pas comment ce fils a fini, non ; Pouilleux, lui, s’est suicidé).
Ne lisez pas Les Gommes.
Je m’efface.
Je dors.
Je ne dors plus. 5 h 08. Oui.
Non. 5 h 09.



Oui.
Mais non. Car l’opéra, dans vingt-trente ans : terminus (problème démographique). Et puis tous nos musiciens et choristes seront morts. Il ne restera plus que des techniciens et des comptables et des pompiers et un directeur du ministère des Cultivés. Oui.
Où je serai, moi ? Au Ciel, avec mon adorée.
Oui, monsieur Cavelier y sera aussi, à ma droite de Dieu. Avec Gaby et toute sa bande, plus quelques-uns d’entre vous, les gentils.
J’en ferai aussi entrer trois ou quatre par la porte du Purgatoire.
L’Enfer ? C’est pour les autres.


Ne perdez pas votre temps avec Proust. Lisez Emmanuel Bove (Mes amis, Armand, Le Piège).

Les architectes se prennent pour des artistes, comme les metteurs en scène.


Au nom de Sagan

Jean-Paul Scarpitta a noué des liens très étroits avec l’écrivain Françoise Sagan : « Nous avions une passion démesurée pour Proust. J’ai passé de très longs moments à son chevet quand elle était malade. Françoise m’a aidé à développer ma passion pour la littérature, et appris à vivre dans l’insouciance. Et aujourd’hui, elle me manque énormément. A la veille de sa mort, elle m’a offert un livret d’opéra qu’elle avait écrit autour de la disparition de Paris, et que j’envisage sérieusement de mettre en scène. Ce serait extraordinaire.»
Gil Lorfèvre

Précision : ce sont TOUTES les catégories de personnels de l’Opéra ET de l’Orchestre qui sont opposées à Jean-Paul Scarpitta, leur Directeur général.

Nous savons tous parfaitement dans cette Maison, quelle que soit notre opinion au sujet du conflit actuel, qu’avant la prise de fonction de Jean-Paul Scarpitta il ne régnait ici aucun « malaise ».

Que ceux qui l’ignorent encore le sachent une bonne fois pour toutes : l’Opéra national et l’Orchestre national de Montpellier ont voyagé et se sont produits depuis une vingtaine d’années partout en France, en Europe et dans le monde (au Japon et en Argentine, notamment, pour nos productions lyriques). Il suffit d’interroger, en coulisse, de simples techniciens (à défaut d’entretenir un dialogue « normal » avec les professionnels plus directement impliqués, cadres et artistes) pour le savoir.
Il faut cesser, donc, de se répandre dans les médias en propos qui peuvent non seulement ternir l’image de la Maison qu’on a l’honneur de diriger (en « minimisant » son rayonnement), mais, aussi, faire pâlir les couleurs de l’Agglomération et de la Région qu’on est censé défendre dans le paysage culturel national ainsi qu’auprès du ministère de tutelle.

Il s’agit là, selon moi, d’une menace feutrée, dont voici la traduction en français usuel : « J’ai eu la patience, jusqu’à aujourd’hui, de ne pas m’en prendre aux employés individuellement, mais cela ne saurait tarder ; d’autant que les politiques me soutiendront dans cette démarche répressive personnalisée. »
Ma « traduction » n’est, on s’en doute, qu’une amusante interprétation du signifié d’un signifiant peu clair, dont mon bien-aimé directeur a le secret ; elle n’a sûrement pas grand-chose à voir avec la réalité réelle (cf. Jacques Scherer : « Ceux qui écrivent pour être clair ont tort », Le « Livre » de Mallarmé).

Comment peut-on affirmer qu’« un malaise règne depuis très longtemps » à l’Opéra, tout en avouant ne l’avoir « pas du tout » senti ?
Jean-Paul Scarpitta a été, dès le début des années 2000, un metteur en scène régulier de l’Opéra de Montpellier dirigé par René Koering (qui l’y a introduit par le biais du Festival de Musique). Il fut même, avant d’être nommé Directeur général de l’Opéra et de l’Orchestre national le 1er janvier 2011, artiste en résidence et directeur désigné.
Il a vécu, d’une façon ou d’une autre, parmi nous tout au long d’une période de près de dix ans. Il nous connaissait tous comme sa poche, et on le connaissait comme la nôtre (je viens d’ailleurs de régler mes impôts locaux). Impossible donc, dans ces conditions, que cet homme intelligent et sensible n’eût pas « senti » un « malaise régnant » si ce malaise avait existé.
L’ambiance était si bonne, d’ailleurs, que nous recevions en offrande de sa part, rituellement, des paniers d’énormes fraises et de mandarines juteuses, ainsi que de délicates barres de cake, le tout importé du Jardin des Sens où notre bienfaiteur résidait, et où préside, majestueux, un jacuzzi dans lequel, de surcroît, certains membres du personnel permanent (pas des techniciens, je vous rassure) et de jeunes intermittents, des « figurants », ont aimé (en tout bien tout honneur, il va sans dire) se baigner sous l’œil expert du Maître de cérémonie. Bonne ambiance donc, festive, à la Jack Lang, ou autre Mitterrand Frédéric, et sûrement pas « malaise ». Non.
Comment peut-on croire que Georges Frêche eût permis qu’au sein de son fleuron artistique et culturel qui a fait, fait encore et fera rayonner toujours, avec ou sans nous, avec ou sans son directeur actuel notre ville, notre agglomération, notre région, notre pays, notre continent, notre monde, notre univers entier dans toute la galaxie, oui, comment peut-on croire vraiment que le grand homme eût permis qu’il existât « depuis longtemps » un malaise d’une telle gravité, d’une telle énormité, d’une telle audience sans réagir à sa manière, tonitruante ? A moins de prendre monsieur Frêche pour ce qu’il n’était pas, personne ne saurait croire à de telles sornettes.
En vérité, le début du « malaise » date de mars 2011, quand Jean-Paul Scarpitta, en poste depuis trois mois à peine, a écarté notre régisseur général (que de notoriété publique il n’aime pas), du Manon Lescaut qu’il mettait en scène (et ce en faveur d’un régisseur qui avait, bizarrement, démissionné de l’Opéra de Paris quelque temps plus tôt). Le malaise s’est rapidement étendu aux techniciens, qui, pris dans la tourmente, se sont révoltés ; puis ce malaise a atteint le chœur, et gangréné l’orchestre, tandis que des cadres et des employés se voyaient, un à un, déstabilisés professionnellement, voire déplacés, dévalorisés, méprisés (c’était tout du moins leur « ressenti », et il n’est pas de mon ressort d’en juger).
Alors je vais redire, pour la énième fois, en toute franchise, ma vision des choses :
Jean-Paul Scarpitta est un véritable metteur en scène, un vrai « faiseur d’images », un « artiste » qui vit son art à l’aventure, sans trop savoir où il vogue dans le maelstrom de son imagination luxuriante, et qui finit par aboutir, au hasard d’une porte dérobée, dans le tabernacle du Beau ou la caverne du Hideux, ce en quoi je l’admire car j’entrevois chez lui quelque facette troublante de l’insaisissable et formidable Isidore D. des Chants de M.
A son arrivée parmi nous comme Directeur général, JPS était aimé par, disons, 80 % des personnels, qui certes le trouvaient « étrange », « différent », mais qui éprouvaient pour lui une forme de sympathie curieuse.
Soudainement, dès sa nomination, ce directeur s’est comporté avec les salariés de notre Maison comme il se comportait avec les « gens du monde » qu’il fréquentait de château à château, dans un espace « ouvert », où tout ce qu’il disait et faisait de contradictoire (comme d’encenser et de rabaisser à la fois ses interlocuteurs, de face, de profil ou de trois-quarts) se perdait dans la nature, qui est indifférente à la mauvaise herbe répandue.
Or, dans notre milieu fermé, étroit, où tout se vit en coulisse autour de la machine à café et dans l’ascenseur, rien ne se perd; bien au contraire tout est répété au creux de l’oreille, et tout se transforme, et tout se « vit » de l’intérieur (de la bâtisse comme de l’âme). Le ressentiment, la haine se sont développés d’individu à individu, de service en service. Le résultat était inéluctable : les 80 % de personnels séduits ont basculé en une année à peine dans le camp de l’aversion. Et il n’y aura pas, me semble-t-il, entre eux et l’héritier prodigue de René Koering, de retour possible à la normalité des rapports professionnels courants. Non.
Une Renée Panabière ou un Patrice Cavelier aurait pu sans doute, par son savoir-faire, son métier, son talent diplomate redresser le cours des choses et sauver l’artiste. Malheureusement, l’une était partie à la retraite et l’autre a subitement disparu de la surface de la scène (Dieu merci, il est de retour). Durant toute cette période creuse, Jean-Paul Scarpitta fut mal secondé, mal conseillé, et, surtout, caressé dans le sens du poil, du mauvais poil, et poussé malhabilement dans le dos contre le mur.
Je crois que le scénario se répètera désormais indéfiniment, quelles que soient les personnes que cet artiste unique en son genre, venu d’un espace improbable et d’un passé révolu (mais charmant pour ce qui me concerne), aura trop pleinement sous sa responsabilité dans une grande entreprise sérieuse et moderne comme la nôtre.
Il s’agit, peut-être, d’un problème qui remonte à l’enfance, qui vient de l’intime. Certes, le résultat, dans le domaine si particulier de « l’art », est souvent merveilleux, baroque, extravagant, et me plaît beaucoup (j’aime énormément le travail d’artiste de monsieur mon Jean-Paul, il le sait), mais dans le rapport humain et professionnel au quotidien, ces artifices invraisemblables, que ne peuvent goûter que les extravagants, les excentriques de mon genre, sont vécus difficilement, maladivement par les gens « normaux », les travailleurs, le peuple (un peuple qui a besoin, avant tout, d’être rassuré, éclairé, mené par un « patron » sérieux et compétent). C’est ainsi, et je n’y peux rien. Et je le regrette profondément, pour notre directeur comme pour mes camarades embarqués dans cette histoire. Cette histoire de fous qui, à moins d’être fou soi-même, n’a pas lieu d’être rendue réelle dans une entreprise dédiée au spectacle, fût-il « vivant » (et subventionné).

Madame Sagan
Des « amis », la prolixe Françoise Sagan en avait cent, mille, dix mille.
Et Sagan n’était pas un grand écrivain. Elle le savait. Et pleurnichait de le savoir. Elle a écrit quelques jolis petits romans que j’ai lus et relus (Bonjour tristesse, Aimez-vous Brahms, La Chamade, Un certain sourire, Un peu de soleil dans l’eau froide, Dans un mois, dans un an). Elle a écrit aussi de très mauvais livres, comme La Laisse, qui est une horreur. Et son théâtre est daté, ne vaut rien. L’écrivain de génie qu’elle admirait vraiment n’est pas Proust (qui n’en est pas un), mais Joyce (qui n’en est pas un non plus).
Dès lors, quand l’idée nous vient, sur l’oreiller ou le trône, de mettre en scène un livret de madame Sagan, il faut nous demander, sincèrement, si cette idée lumineuse aurait pu surgir de notre nuit intérieure à la lecture d’un livret de madame Michu, concierge à l’Opéra.


Ce lundi 3 décembre, le spectacle est fini.
Hier dimanche, c’était, Ô Seigneur ! la dernière de Jetzt et What Next ? Après les saluts, l’armée des personnes âgées est repartie au loin, dans des autocars, en direction des maisons de retraite.
La maigre bande de « jeunes » qui ont enfourché leurs scooters a filé à toute allure en direction des platanes.
Quant aux couples de quarante à soixante ans, ils ont pris le volant et roulé cahin-caha en direction de l’Hôtel de police pour une déclaration de vol (avec agression) dans le parking. La vie bat son plein.
Aujourd’hui, les équipes techniques démontent ce qu’elles ont monté. Oui, le spectacle est fini. Les machinistes rechargent le peu de décors dans un camion qui se renversera dès le premier tournant et brûlera, au soleil de décembre dans un fossé, les roues en l’air, comme à la guerre. Le spectacle est bien fini. Oui. Il n’en restera rien. Non.

J.R., c’est d’abord Jules Renard (Poil de Carotte).
Jules Renard est né en 1813, ce qui veut dire qu’aujourd’hui il est mort, comme le J.R. de Dallas.
Mais J.R., c’est surtout Jacques Rigaut, écrivain dadaïste et ami de Drieu La Rochelle, qui en a fait son personnage du Feu follet, suicidé d’une balle dans le cœur, comme son modèle. Evidemment Drieu, à l’exemple de Rigaut, s’est suicidé aussi (au Gardénal).
Quand j’étais manoeuvre (lire Le Journal d’un manœuvre, de Thierry Metz, qui s’est suicidé, oui), manœuvre au service d’Angelo, mon oncle carreleur qui ne s’est pas suicidé mais qui est mort quand même, je regardais Dallas chez ma grand-mère Léontine, morte également.
Conclusion : il faut lire Rester vivant, de Michel Houellebecq, qu’on a de fortes chances de retrouver mort un de ces jours, suicidé. Oui.


Précision 2 : La grande majorité des personnels de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc Roussillon semblent ne plus pouvoir travailler avec Jean-Paul Scarpitta dans des conditions « normales ». La seule solution, affirment-ils, est « son départ », EPCC ou pas.
Toutefois, certains déclarent que se braquer, emprunter cette voie hostile est « dangereux ». C’est ce qu’a écrit (courageusement, suicidairement) le syndicat FO dans sa profession de foi des élections représentatives du 16 novembre. Résultat : FO a chuté de 24 à 11 % de représentativité syndicale. Car les « gens », les salariés, les travailleurs s’en foutent pas mal que ce soit « dangereux ». Ils n’ont pas peur. Ils n’ont plus peur. Ils n’aiment plus JPS, ne peuvent plus le voir en peinture, le détestent même, et le disent. Il est devenu l’obsession de leur vie professionnelle, leur pire cauchemar.
Pour beaucoup, c’est une souffrance individuelle et collective d’être en contact, d’une manière ou d’une autre, avec ce « Monsieur ». C’est pour eux un tourment horrible de le savoir dans nos murs, et, pire encore, à la tête de notre belle Maison.
Il s’agit d’une haine qui n’a pas de nom, qui est de l’ordre du surnaturel. Il n’y a plus rien à y faire. Les politiques auront beau tourner la patate dans leurs mains délicates, puis sentir, renifler leurs doigts parfumés à la rose, le féculent restera chaud, brûlant, infernal. Oui.
Il est trop tard. L’ambiance à l’intérieur de la Maison est pourrie, moisie, cadavérique. On ne parle que de « ça », on ne pense qu’à « ça ». A peine JPS apparaît-il sur le plateau ou dans la salle, à l’horizon d’un couloir ou à la porte d’un ascenseur, d’un bureau, d’une loge, voire au sortir des sanitaires que les gens soupirent de dépit, baissent la voix : « Il arrive. Il est là. Attention. »
Même les solistes, pourtant de passage, s’y mettent. Dès les Noces j’ai pu constater ce phénomène, qui s’est amplifié sur Lakmé et qui semble à son apogée pour La Bohème (cela s’est ressenti déjà fortement en salle de répétition au Corum, où le climat était électrique). En coulisses, certains chanteurs, néophytes ou accomplis, ne cachent plus leur solidarité avec le personnel de la Maison, ni leurs sourires en coin à l’évocation du metteur en scène, leur hôte. Et cela se véhicule de Maison à Maison, de théâtre à théâtre, de mobile à mobile. L’image de notre grande institution en ressort nationalement ternie. Quel malheur. Quelle pitié.
La plupart d’entre nous se demandent pourquoi les tutelles (Agglo, Région, Etat), toutes de gauche, soutiennent avec une telle virulence, un tel « aveuglement » quelqu’un qui fut le soutien officiel, affiché, du pouvoir sarkozien jusqu’au dernier jour des dernières élections présidentielles (ce qui était son droit absolu et démocratique). On avance parfois, comme explication, que l’une des tutelles menacerait les deux autres de retirer sa participation financière si Jean-Paul Scarpitta n’était pas maintenu à son poste. Je ne crois pas à cette théorie du complot; les hommes politiques sont souvent bien plus intelligents, subtils, et moins retors qu’on ne l’imagine. La majorité d’entre eux ne perdent jamais du regard l’intérêt public, et ne transigent pas avec le sens du devoir (car cela pourrait, ils le savent bien, tôt ou tard le leur être reproché).
Ce qui me paraît probable, en revanche, c’est que, si Nicolas Sarkozy avait été réélu, un consensus de gauche contre le peuple de l’Opéra et de l’Orchestre en faveur de l’ami du Président de droite n’aurait pu se faire à l’approche d’élections municipales fratricides.
Mais bon, je l’avoue humblement, je n’y connais rien à ces choses de la politique. Et je m’en fous un peu beaucoup. Il ne restera très vite, de toute façon, plus rien de tout ça dans les mémoires. Vous souvenez-vous de Pompidou, de Giscard, de Bernard Richard ? Non.
Ce qui reste, c’est : Mozart, Homère, la Bible, l’Epopée de Gilgamesh. Oui.
En attendant le futur proche, voici la fiche Wikipédia de mon bien-aimé directeur (à qui je resterai fidèle jusqu’au bout, car il est mon personnage de fiction préféré, après Meursault, Lafcadio et Toni) :

Pendant le montage d’Elektra à l’Opéra Berlioz, monsieur Scarpitta, en présence de Philippe Alcaraz notre délégué CFDT, m’a dit, au sujet des choristes : « Ils sont vieux. Nous leur ferons passer des tests de compétence. Certains devront partir. Nous leur donnerons de bonnes indemnités » (ce sont à peu près ses paroles – en tout cas le sens exact en est conservé –, ceux qui me connaissent bien savent que, par conviction religieuse et intelligence pratique, je ne mens jamais). J’ai répondu à monsieur Scarpitta que les techniciens et la CFDT seraient solidaires des choristes. Il ne m’en a pas fait reproche, bien au contraire, il m’a dit : « Je comprends. »
Le rapport du ministère a été « influencé », oui. Il suffit d’y jeter un simple coup d’œil, en diagonale, de connaître la Maison, les divers services et métiers, les cadres, le petit personnel, et de savoir lire entre les lignes. Pas plus.
Avec mes maigres compétences de technicien, j’affirme que la page 45 n’a pu être rédigée entièrement par les deux petits rapporteurs du ministère des Cultivés. Je sais écrire. Je sais ce qu’écrire veut dire. Je sais comment on écrit. Comment on influence, de l’intérieur ou de l’extérieur, ce qui s’écrit. Personne ne peut me donner de leçons, et surtout pas une bande d’illettrés parés de médailles culturelles en chocolat. La page 45, qui concerne les techniciens, a été influencée par quelqu’un qui travaille à l’intérieur de nos murs, avec nous, parmi nous, contre nous. Oui.
Madame l’Administratrice a affirmé benoîtement, en réunion officielle avec les syndicats, avoir influencé la « fin du rapport » (croyant nous faire plaisir en racontant ça, car elle nous en parlait positivement, sur le ton : « Heureusement que j’étais là pour influencer la fin de ce rapport, sinon, cela aurait été pire »). Je lui ai alors fait remarquer que si elle avait influencé la fin, elle avait très bien pu influencer aussi le début et le milieu. Non ? Et aurait-elle pu agir ainsi sans l’approbation de son supérieur hiérarchique ?
Madame l’Administratrice a même raconté une seconde fois son « exploit » à l’accueil de l’Evêché, en redescendant de la réunion, car elle était très en colère, à juste titre, contre moi – oui, j’avais été impoli ce jour-là et je l’ai regretté et m’en suis excusé auprès d’elle (le directeur technique, présent à la réunion, me l’avait même ordonné).
Ce que je reproche surtout à ceux qui ont, d’une manière ou d’une autre, influencé le rapport du ministère pour imposer leurs idées et assouvir (avec la complaisance, peut-être, d’appuis politiques du moment) leur haine inconsciente du peuple, c’est d’avoir mis la Maison et le label national en danger. Et aussi de n’avoir pas assumé leur propre responsabilité tout en la reportant sur les personnels, les innocents, les victimes, les dindons de la farce.
Car, tout de même, si des fautes ont été commises durant des années dans la gestion de notre entreprise, si des dysfonctionnements se sont installés, si de l’argent a été jeté par la fenêtre, à qui la faute ? Et qui en a profité en premier lieu, et dans les plus grandes proportions ? Seulement René Koering, parfait bouc émissaire ? Qui a couvert ? Oui, qui a couvert tout ça, si tout ça existe vraiment ? La direction actuelle (hormis monsieur Cavelier, notre Secrétaire général), était-elle ou n’était-elle pas dans les murs bien avant 2011 ? Pourquoi a-t-elle joué le jeu ? Pourquoi ces gens-là n’ont-ils pas démissionné ? Pourquoi ont-ils continué de signer de juteux contrats ? Etais-je, moi, le machiniste à leur service, le déchargeur de camion de décors, l’opéré de l’épaule, le défoncé du dos, le brisé du genou, étais-je à la tête du budget ? Etais-je « metteur en scène abonné du tiroir-caisse » ? Etais-je « artiste en résidence », « directeur désigné » ? Ai-je, sur la même période, bénéficié d’autant de largesses curieusement ignorées par le fameux rapport ?
Certes, je l’avoue, j’ai croqué quelques bonnes fraises du Jardin des Sens, et mordu dans une tranche de bon cake cuit dans les fourneaux de Satan. Mea culpa. Je réciterai, pour me laver de ces péchés véniels, deux Notre Père et trois Je vous salue Marie. Ainsi j’aurai droit d’accès au Paradis, dont monsieur Cavelier détient, enfin ! la divine clé. Alléluia !
Mars 2011. Au bout de trois mois à peine à la tête de notre Maison, première attaque méchante contre notre gentil régisseur général (lire l’archive 14 de Libre expression). Trois mois plus tard, attaque en traître contre les techniciens, abasourdis : un courrier pesant est adressé au Directeur technique pour lui signifier que nous ne sommes pas « motivés » (pendant près de dix ans, Jean-Paul Scarpitta, metteur en scène, n’avait fait que nous couvrir de mignardises et friandises). Parallèlement, est rédigée « en douce » l’indigne page 45 du fameux rapport.
Détail (apostille) : Vous remarquerez que, jamais, ceux qui parlent de « remise en question » n’adressent cette recommandation à eux-mêmes. Et que souvent ils débarquent sans expérience ni compétence particulière dans un poste dont ils ont hérité par copinage, se permettant toutefois de donner des leçons aux personnels en place qui en savent plus qu’eux, les dénigrant, essayant de les pousser hors de la Maison qu’ils ont bâtie pour les remplacer par des gens à leur solde, qu’ils foutront dehors aussi, dès la moindre contradiction de leur ego. Oui.
Concernant les dysfonctionnements créés par Jean-Paul Scarpitta, Directeur général actuel de l’OONM, voici, une nouvelle fois, l’analyse du CHSCT communiquée par l’intersyndicale à monsieur Patrice Cavelier, notre Secrétaire général :
- Des propos inappropriés et menaces verbales à l'encontre de douze des cadres.
- Double langage semant le trouble dans l'esprit de l'interlocuteur.
- Non respect des fiches de poste ayant provoqué une diminution des attributions ou une mise à l'écart de douze des cadres.
- Pratique inappropriée de la confidentialité, provoquant des retards dans la transmission des informations - voire rétention d'informations - et menant à des dysfonctionnements logistiques et financiers. Certains chefs de services signalent manquer ainsi de données nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise en général et de certaines productions en particulier.
- Division des personnes entre elles, voire des différents services entre eux, due notamment à des incitations implicites à la délation, et entraînant un climat de méfiance et de suspicion.
- Mise en porte-à-faux de certains chefs de service, le Directeur général adressant parfois les informations ou les demandes plutôt à des employés des services concernés, ou à des intermittents, ou à des personnes extérieures à l'entreprise.

Les répercussions dans la vie des 21 cadres concernés sont aussi détaillées dans ce rapport : nous pensons que vous en avez eu connaissance et qu'il n'est nul besoin de vous les remémorer.


A part la Corse et le Maghreb (encore que nous ayons dépêché à Marrakech, dernièrement, notre plus haut dignitaire), je ne vois pas trop vers quelles contrées d’Europe lyrique et symphonique de son rang, l’Opéra et l’Orchestre national de Montpellier ne se sont pas, en vingt ans, et d’une façon ou d’une autre, « tourné » pour échanger, travailler, coopérer.
Jamais ne vient à l’esprit de notre Directeur général que la grande entreprise culturelle qu’il a sous sa responsabilité est un exemple au niveau national et international. Ne sait-il pas que notre Maison est citée en exemple en de nombreuses villes, en de nombreux pays ? Ignore-t-il que des chefs de service comme, par exemple, Gabriel Hélayel, notre directeur technique, ont leurs tiroirs et leur messagerie professionnelle remplis de témoignages qui vont dans ce sens, avec des remerciements et questions et suppliques du genre : « Comment faites-vous ? Donnez-nous la recette. Envoyez-nous d’urgence des documents pour que nous appliquions vos méthodes » ?
Depuis le début de sa prise de fonction, notre directeur disqualifie dans ses déclarations publiques notre Institution, notre Ville, notre Région, minimisant leur importance, leur histoire, souverainement, à la « parisienne ». Ce n’est pas normal. C’est injuste. Il faut que cela cesse. C’est pourquoi je me permets, bien malgré moi, de le souligner ici.
Je me souviens que sur le montage de Manon Lescaut, au printemps 2011, après le gentil petit-déjeuner qu’il nous avait offert sur le plateau, mon bien-aimé directeur m’a dit, navré, me montrant en étendant le bras dans un geste rayonnant, mes camarades au travail, courbés sur les décors étalés à plat, les assemblant, les boulonnant : « Jamais Fanny Ardant et Bob Wilson ne pourront accepter ça. »
Oui, c’est tellement fou, pareille déclaration (qui plus est, à l’adresse du représentant des techniciens de scène !) qu’on pourrait croire que c’est moi qui délire. Heureusement, Christophe, sous-chef machiniste (qui n’éprouve d’ailleurs, à mon image, aucune antipathie particulière envers « Jean-Paul », qu’il tutoie et qui le tutoie réciproquement depuis qu’il l’a accompagné à Paris, dans le cadre de son travail, pour La Flûte enchantée), était présent, et pourrait en témoigner avec le calme qui le caractérise, sans dramatiser, en souriant.
Monsieur Scarpitta sait-il, au moins, que c’est l’Opéra de Montpellier, du temps de Henri Maier et René Panabière, qui a « lancé » (oui) le renouveau du « baroque » en France, avec Atys, coproduction Montpellier/Paris ? Avant même l’énorme succès du film Tous les matins du Monde, d’Alain Corneau (avec Gérard Depardieu, oui), d’après le livre de Pascal Quignard - dont je conseille la lecture (il s’agit d’un récit court, à l’écriture simple, efficace, racoleuse même).
Einstein on the beach ? Bravo et merci, Jean-Paul Scarpitta.
(Parenthèse : c’est à Montpellier, France, que ça s’est le mieux passé ; en Italie, moyen ; en Angleterre, catastrophe). Yes.
Dommage qu’une lettre publicitaire (pas gratuite), rédigée dans un style comparable à celui qu’on emploie dans les dictatures pour rendre hommage aux dictateurs, ait paru dans un grand journal national, signée par des musiciens et choristes qui ne l’avaient pourtant ni écrite ni signée ni même lue avant publication ; lettre qui a fait rire sur toute la planète et dans les airs (je connais quelqu’un qui l’a lue en avion) tous les artistes qui savent lire le français, y compris peut-être, et surtout, Riccardo Muti, l’improbable destinataire.
On a fait des économies en 2011 parce qu’on n’a pratiquement rien branlé, en tout cas dans les services techniques de scène (il y a eu, semble-t-il, des annulations). Moi, vous me donnez 24 millions d’euros de budget, et je vous fais des bénéfices. Je paie le personnel, je ne présente aucun spectacle, j’investie en Bourse et je rappelle le docteur Maboule pour des pronostics aux courses. Oui.
Un jour que madame Panabière me parlait d’un budget « difficile » (en général elle ne parlait jamais de ça, assumait seule ce genre de problème avec le directeur, ne faisait pas porter le chapeau de la responsabilité financière aux employés), je lui ai dit : « Annulez un opéra, c’est facile. » Elle m’a répondu qu’il ne fallait jamais annuler d’opéra, qu’on ne devait pas habituer le public, le personnel et les financeurs à une saison amoindrie, que ça entachait notre image et mettait en péril la saison suivante, où le budget risquait de baisser automatiquement. Car après avoir donné huit opéras, disait-elle, on n’en donnerait plus que sept, puis six, puis zéro. »
Monsieur Scarpitta était prévenu depuis longtemps. Rappelez-vous mes « lettres de psychopathe », évoquées dans Cage de scène durant le conflit des techniciens, à l’automne 2011 (certaines de ces lettres ont été publiées dans Libre expression, n’y revenons pas).
Début 2011, le Directeur technique m’a demandé de faire un petit discours d’accueil, salle d’Angle au Corum, pour monsieur Scarpitta nommé Directeur général, qui nous avait réunis en compagnie des deux régisseurs et du régisseur général. Madame l’Administratrice doit s’en souvenir, elle était présente aussi. C’était le début de mes problèmes de thyroïde. J’étais amaigri, amoindri. Je me suis levé, j’ai prononcé quelques mots et me suis tu pendant au moins trente secondes, pour reprendre souffle, comme en apnée. Puis j’ai dit : « Je suis un machiniste moyen, obéissant, soumis. » Puis : « Nous sommes un triangle. Il y les techniciens, le directeur technique, le syndicat. » Puis : « La régie fait partie de la scène. La technique et la régie sont solidaires » (je connaissais, par avance, les vilains projets de monsieur Scarpitta concernant ce service). Puis, enfin : « Vos amis, vos vrais amis, monsieur le directeur, sont ici, rassemblés dans cette salle. » A la fin de la réunion, il est venu me serrer dans ses bras, me dire merci. Peu de mes camarades, ce jour-là, ont compris mon discours divagant. Moi je savais que le binôme que formaient JPS et « Madame » à la tête de notre entreprise était la pire chose qui pouvait exister dans le monde des Maisons sérieuses. Que nous avions affaire à un grand artiste et une grande comptable, certes, mais pas à un grand directeur artistique et un grand directeur administratif. Que donc ça n’irait pas. Que ça ne marcherait pas sur l’eau. Que ça se noierait dans un jacuzzi. Que ça nous entraînerait dans la noyade en haute Mer morte. Déjà je regrettais amèrement la fuite de monsieur Cavelier (je le lui avais signifié le jour de son pot de départ, à l’Evêché). La seule chose que j’espérais, par mon petit discours gentil et trébuchant, c’est pouvoir, le jour J de la déclaration de guerre, influer sur JPS pour le ramener dans le camp du Bien. Mais les forces du Mal étaient en marche, plus fortes que moi.
Je me souviens qu’un jour monsieur Scarpitta a réuni les choristes pour leur « parler ». Lorsqu’ils ont été de retour sur le plateau, j’ai demandé à l’un d’eux ce que le directeur leur avait dit et il m’a répondu : « Il nous a dit que nous étions formidables. » Puis j’ai demandé au directeur pourquoi il ne leur avait pas révélé ce qu’il colportait partout à leur sujet (notamment dans le rapport du ministère) et il m’a avoué, l’air embarrassé : « Je ne pouvais pas. » C’est ce genre de double discours qui a, en partie, provoqué son discrédit actuel. Mais je ne crois pas, contrairement à beaucoup d’entre vous, à de la duplicité. J’y vois plutôt de l’« inconscience », car le personnage possède une élégance racée, une bonne éducation, une délicatesse à nulles autres pareilles qui l’incitent à vouloir toujours faire « plaisir », même quand il fait souffrir.
Les premières attaques contre les personnels ont eu lieu dans l’année qui a précédé les résultats du rapport « sous influence » (lire l’archive 14 de Libre expression). Le rapport (dont l’existence n’a été révélée par Midi Libre aux personnels de l’OONM qu’en janvier 2012) n’a rien à voir avec les premières révoltes (le conflit des techniciens date d’octobre 2011).
En effet, « aujourd’hui » Carla Bruni-Sarkozy ne peut, en rien, influencer le rapport. Mais il suffit de se reporter à Cage de scène 2 et 3 pour savoir que mon bien-aimé directeur avait l’habitude, au cours de réunions conflictuelles, de se lever pour dire : « Je vais alerter le ministère ! » Alerter le ministère des Cultivés parce que des techniciens de scène veulent que soit écrit, dans un misérable protocole d’Accord unique Opéra/Orchestre, « techniciens de scène » au lieu de « techniciens » ? Diable ! Il faut avoir un sacré appui auprès du gouvernement Sarkozy pour oser une telle menace pour si peu.
Baudelaire, c’est Toni (21 cm).

En conclusion, malgré quelques erreurs d’appréciation et contrevérités (pardonnables, car naïves, enfantines, visibles comme le nez au milieu de la figure de Pinocchio), il s’agit là tout de même d’une belle interview, intéressante, voire passionnante. Un bon point, donc, pour mon bien-aimé directeur. Oui.

En trente ans de carrière (comme machiniste), je n’ai jamais participé à un spectacle aussi beau, original et intelligent qu’Einstein on the beach. Non.


Nous avons joué Un chapeau de paille d’Italie il y a quelques années. Mais je n’en ai aucun souvenir précis. Le plus souvent, en effet, ma mémoire ne conserve rien de toutes ces « bêtises » (les spectacles) pour lesquelles nous nous chamaillons et nous entretuons rituellement en coulisse. Non.

Pour moi, ce sera Van Gogh et Hopper. Si je monte à Paris. Mais je n’y monterai pas, non. Je ne vais nulle part. Jamais. Je vais au Novelty, à Sauramps, à Gibert, à la Bibliothèque municipale, à Monoprix, à mon travail et à celui de mon adorée, que j’accompagne après lui avoir apporté son petit-déjeuner au lit (sur le plateau : un petit bol de Ricoré chauffé 2 minutes et 25 secondes posé sur une assiette, 2 tranches de pain de seigle, margarine, confiture de fraise allégée, 2 sachets de Stevia, 1 verre de jus d’orange ou de pamplemousse ou d’ananas, un couteau à lame arrondie + 2 cuillères à café + une serviette de table gris clair).
Parfois, quand je ne travaille pas, je vais à vélo à Palavas boire un café sur le port sans regarder la mer ni rien d’autre que la page d’un livre posé sur la table ronde et froide, en terrasse, même l’hiver. Oui. Non, personne ne m’a jamais volé mon vélo attaché à côté de moi contre le mur du Café du port. Il est trop vieux et nigaud. Je l’ai payé cent euros à mon voisin qui me l’a vendu alors qu’il n’était pas à lui car trouvé dans le couloir. Je lui ai proposé cent euros et il les a acceptés. Oui. Moi je croyais que non. Je croyais qu’il allait me dire : Ce vélo n’est pas à moi, il est inutile de me l’acheter, prenez-le gratuitement. Mais non, il a pris les sous en chèque, et le chèque a été débité de mon compte du Lion deux jours plus tard. Oui. Mais bon, j’aime bien mon voisin, il ne fait pas de bruit, il est contrôleur fiscal. Mon autre voisin, plus jeune, je ne sais pas ce qu’il fait. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait plus aucun bruit de techno depuis que je suis monté réparer sa hifi avec mon marteau en fer. Non.



La convocation des délégués syndicaux par le Secrétaire général est l’application de la loi. Après dépôt d’un préavis de grève, la direction doit engager le dialogue.

Là, le dialogue fut bref. Monsieur Scarpitta : « En fait, vous voulez mon départ ? » Réponse des délégués : « Oui. »



J’étais aux cintres (au pupitre informatisé). J’ai entendu, en effet, quelques grognements après une dizaine de secondes d’intervention du représentant de l’intersyndicale devant le rideau. Des applaudissements nourris ont couvert immédiatement ces voix isolées.

Aux saluts, JPS a été beaucoup hué. Mais c’est un phénomène relativement habituel pour les metteurs en scène. René Koering subissait le même sort ; à cela près qu’aujourd’hui le public est exacerbé par le conflit qui divise les personnels et leur directeur ; et que ce public semble pencher plutôt en faveur du peuple (mais ce n’est qu’une « impression »; je peux me tromper).



Pour des raisons qui ne sont pas seulement artistiques ou économiques (mais démographiques et de « civilisation »), les théâtres lyriques de province, nationaux ou pas, traverseront de grandes crises mortelles dans les prochaines années. A moins d’être rachetés (comme le PSG ou le Louvre) par des puissances étrangères – au prix de « concessions » dont nous n’avons pas idée aujourd’hui – ces « opéras » ne produiront plus rien, ne feront que de l’accueil et (re)deviendront des théâtres généralistes, voire disparaîtront, transformés en centres commerciaux, en maisons de retraite ou en asiles de fous. Oui.

Je ne suis pas allé à l’enterrement de mon cousin, de ma tante, de mon oncle, de mon frère, de ma sœur, de ma grand-mère. Je n’irai pas à celui de ma mère, ni au mien. Et je n’irai pas au vôtre. Laissons les morts enterrer les morts.
Que Vitali, homme de talent et de cœur, repose en paix. Amen.

En tant qu’employé de l’OONM, je suis solidaire de la majorité d’entre vous et de l’intersyndicale CGT/CFDT/Unsa (dont je ne fais pas partie; je ne suis qu’adhérent de la CFDT et représentant des techniciens de scène).
Mon opinion « personnelle » est que le dialogue aurait pu être rétabli entre les employés et leur directeur si Patrice Cavelier, notre Secrétaire général, avait été de retour parmi nous dès février/mars 2012, c’est-à-dire avant l’entrée en lice (avril) des musiciens et de la CGT (en renfort de la CFDT et des techniciens, qui étaient le fer de lance de la contestation à cette époque). Le soulèvement inattendu de l’orchestre, massif et déterminé (en grande partie pour la défense du chœur et des cadres), ne pouvait qu’aboutir au vote rebelle (83 %) de la « Motion de défiance » du mois de juin.
A ce moment, il était trop tard.
Après ce vote extraordinaire, Monsieur Scarpitta aurait dû (c’est mon opinion avec du recul) démissionner fièrement pour éviter à notre Maison de sombrer dans la cacophonie.
La représentation des Noces de Figaro annulée était, selon moi, une erreur de l’intersyndicale (je l’ai dit ce jour-là à ses représentants). Mais la lettre des tutelles (lettre de soutien au directeur) n’était pas une bonne idée non plus, car elle a conforté Jean-Paul Scarpitta dans une attitude que d’aucuns jugent méprisante envers les personnels et la Maison elle-même, son histoire, sa grandeur (notamment par des déclarations à la presse inconsidérées, provocatrices, et des choix artistiques pour le moins maladroits – concert du Nouvel An, casting de La Bohème...).
Aujourd’hui, même avec l’appui de l’inspection du travail, des prud’hommes, du conseil d’administration, des tutelles, de François Hollande, de la famille Sarkozy ou du Pape il n’y aura aucun retour en arrière en faveur de Jean-Paul Scarpitta de la part des personnels de l’Opéra et de l’Orchestre, j’en suis convaincu. Le rejet me semble total et définitif.
Et je le regrette beaucoup.
J’ai d’ailleurs tout fait, avec mes faibles moyens de machiniste de base, pour qu’on n’en arrive jamais à un tel niveau de mépris et de haine de part et d’autre (il suffit de relire attentivement les archives de Libre expression depuis février 2012 pour s’en convaincre). Malheureusement, monsieur Scarpitta s’est longtemps fié aux mauvais conseils des mauvaises personnes. Ces irresponsables nous ont dressés les uns contre les autres pour son propre malheur et celui de notre belle Maison. Je n’ai pourtant eu de cesse de le prévenir (j’ai même été sanctionné d’un « blâme » en partie à cause de cela !).
Dans vos têtes, je le sais, cet incroyable directeur, si « différent », si étrange et déroutant n’existe déjà plus. Il est entré dans le passé, l’Histoire, la légende, tel le « fantôme de l’Opéra »; il est devenu, comme annoncé depuis toujours par Cage de scène, un véritable « personnage de fiction ».
N’est-ce pas le meilleur destin qu’on puisse souhaiter à un artiste de talent ?


Je n’assiste pas au spectacle de la salle mais des cintres, côté cour, dans une vue plongeante et partielle.
En revanche, je peux voir « l’image » de face sur l’écran de contrôle que m’a installé Gribouille, près du pupitre informatisé d’où je manipule le rideau historique et les trappes (Roméo, depuis le pupitre mobile du plateau, s’occupe – joliment – de la neige artificielle et blanche qui tombe avec douceur, puis violence, pendant les deux tiers du spectacle sur le décor au dépouillement noir – heureuse rencontre du Bien et du Mal, de la vie et de la mort).
Il ne faut pas confondre le directeur d’opéra malhabile et le metteur en scène accompli. Dans les circonstances actuelles, peu propices à la création « artistique » (pour les raisons que l’on sait), j’estime que Jean-Paul Scarpitta – servi à merveille dans son travail par les sombres effets lumières d’Urs Schönebaum (produites par le technicien du « jeu » extrêmement complexe dont l’Opéra vient de se doter) – a réussi à boucler in extremis une mise en scène de grande tenue qui procure, avec grâce et intelligence, par sa froide beauté et sans efforts vains, des sensations richement ambiguës (sur l’enfance, la jeunesse, l’amour); sensations à la fois douloureuses et jouissives, voire rédemptrices.
Oui, Christ est ressuscité.

Nous avons connu Alain Lombard du temps de Henri Maier, à l’occasion d’un Otello mis en scène par le tonitruant Petrika Ionesco.
Je me souviens d’une grosse dispute entre le Roumain, penché au-dessus de la fosse d’orchestre, et Alain Lombard (à cause de grilles incorporées aux planchers du décor, sur lesquelles passait en courant la meute des choristes dans un vacarme épouvantable). Henri Maier aussi avait donné de la voix, dans son bureau, en tête à tête avec Petrika.
Il y a eu trois représentations d’Otello, bien applaudies.
Puis nous avons jeté le décor (1 million de francs) à la décharge de Maurin ; ce que, bien sûr, j’ai relaté dans le Nœud à coulisse, notre journal tiré à 5000 exemplaires et distribué au public. J’expliquais, en toute innocence, que la valeur du décor parti à la poubelle avec les ordures équivalait à 1500 violons pour enfants.
Monsieur Maier l’a eu mauvaise. Et madame Panabière m’a gentiment grondé, non pas pour avoir écrit un si périlleux article (elle a toujours garanti notre liberté d’expression), mais pour l’avoir publié en première page et en grosses lettres d’aveugles.
Georges Frêche, lui, a piqué une colère monstre à l’entracte. Il s’en est pris aux choristes, leur reprochant de « cracher dans la soupe » (évidemment ces énergumènes n’y étaient pour rien – mais ils adhéraient à l’époque majoritairement, comme les techniciens, au syndicat CFDT, responsable du vilain petit canard).
Les années 80/90, c’était le bon temps. Oui.


1) La CGT n’est pas ma tasse de thé, non. D’ailleurs, un blog tel que Libre expression ne pourrait exister au sein de cette organisation syndicale. Chacune de mes phrases y serait analysée, commentée, censurée.
2) Je ne souhaite pas le départ de Jean-Paul Scarpitta, que j’aime beaucoup. Il sent bon, il est distingué, c’est un vrai « artiste ». Non, vraiment, je ne souhaite pas son départ (en tout cas pas plus que le vôtre ou celui de quiconque). Mais, étant donnée la situation actuelle (sans retour), et dans l’intérêt de notre Maison, de ses personnels et du public, je ne vois aucune autre issue possible (et raisonnable) à la crise qui nous agite, nous divise, nous conduit au mépris et à la haine de l’autre. Cela me cause beaucoup de peine, oui. Mais j’ai fait plus que mon devoir dans cette affaire (relire TOUT Libre expression depuis février 2012). Monsieur Scarpitta a eu le tort d’écouter les conseils d’incompétents, d’irresponsables, d’… Il aurait dû, plutôt, faire confiance à ses cadres (que beaucoup nous envient), et ne pas rester sourd aux petites voix humaines des gens de bien (qui ont travaillé avec obstination et talent à construire, au fil des années, cette belle Maison à la réputation sans tache dont il a hérité sans effort).
Non, je n’éprouve aucune antipathie à l’égard de Jean-Paul Scarpitta. Un homme qui a mis en scène si joliment Didon et Enée pour Opéra Junior (en 2009) mérite, bien au contraire, ma sympathie (et mon plus grand respect au plan artistique). Oui.
3) L’hypocrisie est une forme de politesse. Dire bonjour, tenir la porte à quelqu’un ou souhaiter une bonne année est hypocrite (lire Eloge du paraître, de Renaud Camus).



Le ministère des Cultivés ferait bien de s’intéresser aux gros cachets de l’art lyrique subventionné (directeurs, metteurs en scène et chefs d’orchestre cumulards notamment). La culture a bon dos. Les poches et culottes des donneurs de leçons, des copains, des coquins, des copines et coquines, je l’ai dit et le répète, sont pleines à croquer de l’argent du peuple des nigauds (et nigaudes). Oui.

Dans les années quatre-vingt, le Nœud à coulisse a publié une interview de Casadesus (il venait souvent diriger l’orchestre). A cette époque les chefs, les metteurs en scène, les artistes ne craignaient pas de s’exprimer ; ils n’avaient peur de rien. Aujourd’hui, pour la plupart, ce sont des lâches ; ou des rebelles de pacotille. Oui.

Karpo a mis en scène Don Carlos à l’Opéra Comédie dans les années quatre-vingt. Don Carlos est le premier ouvrage dont Gaby, sous-chef machiniste à l’époque, a été responsable. Au final de la première représentation, quand on a voulu lever le mur du lointain pour le plus bel effet du spectacle, on n’a pas pu. On était pourtant quatre aux cintres à tirer comme des sauvages sur la commande. En fait, un machiniste qui avait vu pendre du mur un fil de rappel en coulisse l’avait guindé au praticable. Evidemment on a dit à Karpo, pour échapper à sa rage éthylique, que c’était un choriste qui avait fait le coup. Oui.

Nicolas Joel a mis en scène chez nous La Gioconda, sous l’ère Maier. Enorme décor, quatre actes, trois changements titanesques : tout le monde nous surveillait pour chronométrer combien de temps on mettait (dont notre ennemi juré, l’ancien directeur technique). Gaby, nommé chef machiniste, a été impérial. C’est à l’occasion de ce spectacle, je crois, que nous sommes devenus une grande équipe technique, la meilleure de France. On est passé meilleure équipe d’Europe lorsqu’Albert a été de retour du théâtre de Grammont, qu’il a repris son poste de chef et que Gaby est monté directeur technique à la place de l’autre qu’on a foutu dehors en 1990 (au passage en Association). C’est seulement depuis Einstein on the beach (2012) qu’on est la meilleure équipe technique du monde. Oui.

Quand j’étais en primaire (à l’école Louis Blanc), j’avais un copain dont les parents avaient divorcé puis s’étaient remariés ensemble deux ans plus tard. Ce couple faisait de la moto (lui devant et elle derrière, agrippée à son blouson de cuir). Ecolos avant l’heure, ils partaient tous les week-ends à la découverte de la campagne, de la montagne, des forêts. Ils ont fini, vous vous en doutez, dans un platane. Et j’ai appris, il y a quelques jours à peine, que leur fils s’est pendu dans son jardin, à un cerisier. Bravo, la nature.

Marseille est la ville du cipM (centre international de poésie Marseille), lieu de création et de diffusion de poésie contemporaine.
Arthur Rimbaud est mort à Marseille le 20 novembre 1891 (hôpital de la Conception).
Pour le reste, cette ville ne m’intéresse pas.

L’escalier du 6, rue Boussairolles, à Montpellier, est magnifique. J’ai habité là de 1980 à 2004. Un matin d’hiver, à 7 h 30 (je partais au travail, on avait des camions de décors à décharger sous la neige), j’ai trouvé dans le hall en marbre deux clochards endormis sur des cartons. Je les ai virés à coups de pied (Dieu merci ! j’avais mes chaussures de sécurité, dont le bout est métallique).
Dans l’escalier du 29, rue de l’Argenterie, j’ai eu le même problème un soir après le travail, à minuit. Et donc, rebelote : ping ! pan ! poum !
Enfin, rue Durand, dès le premier jour de mon installation j’avais encore deux clodos dans mes pattes. Ils avaient même bloqué la minuterie avec un canif. Je me suis emparé de cette arme pointue qui crève un œil et je leur ai demandé de sortir gentiment de mes 15 % de couloir (oui, ma part de propriété est de 15 %). Ces vauriens ont ramassé leurs frusques et sont partis en me traitant de bourgeois.

J’ai un cousin américain qui s’appelle William. Il doit avoir cinq ou six ans de plus que moi. Il mesure près de deux mètres. Il est venu à Montpellier quand j’avais onze ans et que j’habitais 12, rue du plan de l’Olivier, au milieu des Espagnols et autres zombies. Il mangeait sa soupe avec du sucre au lieu de sel. Il buvait du lait mélangé à de la banane mixée et à des vitamines. Il m’a offert un disque de Billy Storm que j’ai échangé un an plus tard à un obsédé sexuel contre Climats, de Maurois, qui a été mon premier livre de poche. Oui.
Depuis 1965 je n’ai plus de nouvelles de mon cousin William. Il n’est peut-être pas mort. Si vous allez en Amérique et que vous le croisez dans la rue ou au restaurant, dites-lui que vous me connaissez. Oui.

Je crois me souvenir que dans les années quatre-vingt, à la fin d’une représentation, la femme d’un soliste italien s’est battue dans le hall de l’Opéra Comédie avec des spectateurs qui avaient hué son mari (lui-même, aux saluts, avait apostrophé les mécontents dans la salle d’un mémorable « Va fan culo ! »)


La dernière fois que nous avons donné Le Vaisseau fantôme, c’était au Corum en 1993, sous l’ère Maier. La mise en scène était de Tobias Richter (grand monsieur). Il s’agissait d’une reprise du Vaisseau de 84 à l’Opéra Comédie (à cette date j’étais absent, relégué au Palais des sports par Georges Frêche à cause du Nœud à coulisse).
Je me souviens qu’au Corum, à l’occasion d’un changement de décor en précipité, quand le tulle du lointain a été plafonné au gril, une tour Samia en alu rangée en coulisse a commencé de basculer, emportée par un fil de tension du tulle qui y était accroché. Je fus (avec Christian Favantines) un des seuls machinos à pouvoir la retenir (nous traînions dans les parages). Sans l’aide de choristes vaillants et membrés, la tour se serait majestueusement effondrée sur la scène, déchirant le tulle, fracassant un décor de glace ainsi que le crâne gentil d’un accessoiriste. La représentation aurait dû être interrompue, voire annulée. Oui.


Pays de merde. Peuple de merde. Artistes de merde.


Boule est le berger allemand qui m’a mordu à la cuisse quand j’avais quatre ans, sur le chemin de La Castelle (près de Lattes), et que mon père ( ?), ouvrier agricole, a, dans la grange (j’avais l’oreille collée à la porte), exécuté à coups de barre de fer pour me venger. Bravo, papa.

Bill, c’est Burroughs, l’ami de Kerouac et Ginsberg. William Burroughs a tué sa femme d’un coup de revolver, au Mexique (il jouait à Guillaume Tell, visant une pomme posée sur la tête de madame). Oui.

Ne lisez pas de BD. Non.
Les auteurs de bandes dessinées sont des nigauds (leurs lecteurs aussi).



A la fin de mon séjour au 10ème BIMa/Dakar (où j’étais un gentil « marsouin » comme ceux qui combattent au Mali), ma section a organisé conformément à la tradition un pot de départ et m’a offert un cadeau. Rituellement, on achetait au libérable un portefeuille ou un ceinturon de cuir. Moi qui passais pour l’intellectuel, le cérébral, le maboule de la bande (un peu comme chez les machinistes aujourd’hui), j’ai eu droit au « Vocabulaire de la psychanalyse », un gros livre de J.-.B. Pontalis (et J. Laplanche).
Evidemment je n’ai même pas ouvert cette connerie, que, dès mon retour à Montpellier, je me suis empressé de revendre à un bouquiniste (Collin, rue de l’Université ; son fils était un ancien camarade de classe qui ne m’aimait pas ; personne ne m’aimait, à l’époque).



En 1962 j’habitais 12, rue du plan de l’Olivier, et j’allais à l’école Louis Blanc. Je venais de passer un an chez les sœurs (pensionnaire dans un établissement catholique situé derrière les anciens abattoirs). Je voulais être curé. C’est à quatorze ans seulement que j’ai envisagé d’être président de la République. Puis, entre seize et dix-huit, j’ai bâti une théorie pour être Dieu en me suicidant (je l’ai exposée dans un écrit de quatre pages que j’ai remis à ma prof de philo – une soixante-huitarde ; elle a gardé la copie au cas où je deviendrais quelque chose dans l’existence ; malheureusement, « l’existence précède l’essence »).
Aujourd’hui, j’aimerais simplement écrire une « phrase juste » (selon la formule d’Ernest Hemingway, qui la tenait de Gertrude Stein – elle-même renseignée par je ne sais qui).

J’ai vu L’Empire des sens à Paris dans un cinéma de Pigalle en 1976, à mon retour de Dakar (par avion militaire en compagnie de B., qui s’est suicidé quelques années plus tard, et H., qui était un garçon très laid, un Alsacien de Lorraine).
Au moment de la fameuse scène des œufs durs, une dame s’est mise à hurler dans le fond de la salle. Elle criait : « Salaud ! Salaud ! Vous n’avez pas honte ?! » Et un homme d’un certain âge, assis près d’elle, s’est levé pour sortir précipitamment du cinéma, tête basse. La femme continuait de crier : « Salaud ! Quel salaud ! Quelle honte ! » Les spectateurs, lassés, ont fini par lui demander de se taire et elle les a traités de « fascistes », de « porcs », d’« œufs pourris », de « Japonais ». Oui.

Je finis de lire, ces jours-ci, le troisième tome de la Correspondance Rimbaud. Formidable. J’attends avec impatience les tomes IV, V et VI. Oui.

Jusqu’à la page 1130 du tome III, j’étais toujours persuadé que, contrairement à la légende, Rimbaud n’avait pas eu de relations sexuelles avec Verlaine. Qu’il ne pouvait pas en avoir eu car ce n’était ni dans sa nature ni dans son œuvre. Que s’il avait eu des penchants homosexuels, on l’aurait su par des témoignages venus de Harar ou Aden (ses employeurs, ses connaissances…).

Or, page 1130 du tome III de Correspondance Rimbaud, je lis la lettre d’un certain Ad. Mariette à Pierre Quillard (lettre sur papier à en-tête de la Compagnie du chemin de fer franco-éthiopien de Djibouti à Addis-Abeba, datée samedi 16 décembre 1911 à Diré-Daoua). Ad. Mariette dit tenir l’information d’ « un vieil entrepreneur de contrebandes d’armes » :

« (…) A propos de A. Raimbaud (sic), la suite de mon enquête m’a appris qu’il passait ici pour un sodomite (passif) universellement apprécié des broussards broussaillant dans ces régions à l’époque de son séjour. Les personnes qui m’ont renseigné ignorant que Raimbaud fut un poète et encore bien plus qu’il fut accusé de faire les belles siestes de Verlaine. (..) Raimbaud était un drôle de type qui… mais c’était à l’œil… toujours. Un gentil garçon tout de même (...) »

En attendant un hypothétique démenti de Jean-Jacques Lefrère, je vous conseille de lire sa monumentale biographie de Rimbaud (moins « littéraire » que celle d’Enid Startie – 1938 –mais largement mieux informée, bien sûr). Oui.


Le problème est démographique ; et de civilisation. Il ne fallait pas mettre le doigt dans l’engrenage.

L’ « explication » est dans la littérature : Mallarmé (« l’absente de tous bouquets »), Gertrude Stein (« a rose is a rose is a rose is a rose »), Tarkos (Le signe =) sont des clés pour comprendre cet échec absolu.

Le mot « France » = La France.



La France vieillit. La France meurt. La France disparaît de la surface de la France.


Soyons sérieux, « les plus grands » ne sont pas Lombard, Capuçon, Depardieu, madame Michu (il ne restera rien de cette bande). Les plus grands sont Mozart, Beethoven, Eminem, Molière ; c’est-à-dire des « créateurs ».

Si l’on veut, à tout prix, parler des « grands » de la sphère médiatique (à laquelle fait référence monsieur Cavelier pour montrer à quel niveau d’élévation gravite notre directeur), alors citons, au hasard : l’abbé Pierre, sœur Teresa, sœur Emmanuelle.

En revanche, pas mal de choses justes (vraiment bien senties) sont formulées par Patrice Cavelier au sujet de Jean-Paul Scarpitta. Oui.




Urs Schönebaum, J.- J. G.

Urs Schönebaum assurait, au moment de la mise en place de La Bohème programmée en fin d’année à l’Opéra Comédie (dont il était partie prenante contractuellement), la conception, la mise en scène et les lumières de Jetzt et What Next au Corum.

Sans doute parce qu’il avait grand besoin de nos équipes techniques pour réussir son propre spectacle, monsieur Schönebaum n’a pas affiché au Corum son mauvais comportement rituel (nous connaissons Urs depuis des années). D’ailleurs j’ai écrit, dans Libre expression, tout le bien que les techniciens qui travaillaient sur Jetzt et What Next m’avaient dit à son sujet.

Malheureusement, sur La Bohème, face au problème de timing auquel il était confronté (puisqu’il a débarqué l’après-midi de la générale piano), Urs a repris instinctivement ses mauvaises habitudes : il s’est « lâché » (La Bohème, contrairement à Jetzt et What Next, n’était pas « son » spectacle, mais celui de Jean-Paul Scarpitta, dont il est l’éclairagiste attitré).

Par miracle, le talent d’Urs Schönebaum et le dévouement des électriciens ont permis le tour de force d’une lumière belle et réussie (de mon point de vue) au service d’une mise en scène que pour ma part, et à contre-courant, j’ai admirée.

Il faut savoir, du reste, que monsieur Schönebaum est le seul éclairagiste (nous en avons vu défiler) qui peut, chez nous – par la grâce de son ami Jean-Paul – se permettre d’arriver plusieurs jours après le début des services lumières d’un spectacle, ou faire ses valises plusieurs jours avant la fin sous prétexte qu’il a d’autres contrats ailleurs (non, vous ne rêvez pas). La Bohème en est la preuve, une fois de plus.

A noter :
Avec les machinistes, Urs est gentil. Il ne se risque pas à l’impolitesse. Il a bien essayé, à l’époque, de nous manquer de respect mais il a été stoppé net. On lui a réappris les bonnes manières. Oui.

Un petit mot au sujet d’A.-C. S., puisqu’elle apparaît dans le compte rendu de réunion du Comité d’entreprise.
A.-C. est une bonne collègue de travail, une vraie technicienne, aux qualités reconnues de tous (son CV en fait foi). Sa position dans cette affaire était impossible à tenir. Elle s’est retrouvée prise entre deux feux ; qui que ce soit aurait « craqué ». Elle a été, selon moi, une victime. Je tiens à le dire car c’est quelqu’un d’estimable. Il n’est pas normal qu’elle supporte les erreurs des autres (et l’inconsciente dureté humaine qui nous habite tous). Pour moi, elle fait partie de l’« équipe ».

J.-J. G.
L’excellent J.-J. G., très affecté (compte tenu de ses immenses responsabilités) par tous les problèmes liés à la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta, est souffrant. Lors de l’Assemblée générale du vendredi 25 janvier, la grande Dorota Anderszewska, notre violon solo supersoliste, a demandé à tous les personnels d’apporter à J.-J. leur soutien moral. Ce que nous faisons ici au nom de tous.





L’AG a lieu au foyer des musiciens de l’Opéra Comédie à 17 heures.
Beaucoup de monde. De tous les services, de tous les sexes.
Les meneurs du débat : Gilles, François-Charles, Fred, Agnès, Denis (Philippe un peu en retrait, assis par terre contre le mur, comme un mendiant).
Gilles dit que monsieur Cavelier a fait savoir qu’on n’a pas droit à plus de 2 heures par mois pour ce genre de réunion. Et qu’on ne doit pas aller au-delà de 18 h 20 (?).

Gilles dit qu’il n’y a pas eu de grève ni de prise de parole devant le public lors de la deuxième représentation de La Bohème à la demande du président de l’Agglo. Que ce dernier a souhaité aussi que les musiciens et le chœur assurent le concert du Nouvel An, et que les artistes ont répondu favorablement à ce souhait, palliant aux errements de Jean-Paul Scarpitta qui avait mis notre prestigieux concert en danger.

Gilles dit que l’intersyndicale a rencontré le nouveau directeur de la DRAC. Ce monsieur gentil a rappelé aux délégués que pour le choix du directeur musical, la voix de Jean-Paul Scarpitta serait prépondérante.
Gilles nous informe que la direction a demandé aux artistes de proposer une liste de quatre noms pour le poste de directeur musical. Il appelle les artistes à ne pas jouer le jeu pour ne pas cautionner JPS, qui finalement nommera qui il voudra. Quelqu’un de l’intersyndicale approuve Gilles d’une voix tonitruante : « On ne peut tout de même pas cautionner un tel processus alors qu’un incompétent aura la décision à la fin ! »
Gilles précise que quelques musiciens, toujours les mêmes, se sont déjà précipités pour remettre leur liste.

Il est ensuite question d’un coffret Massenet enregistré par l’orchestre et auquel la direction ne fait aucune publicité, comme s’il n’existait pas.
Un musicien prophétise que l’enregistrement de L’Etranger est peut-être le dernier enregistrement. Il complète en rappelant que monsieur Scarpitta a beaucoup promis au sujet des CD, mais qu’on ne voit toujours rien venir.

Denis lit le compte rendu de réunion de CE au sujet de La Bohème. Compte rendu effarant qui fait pousser de petits cris d’horreur à l’assemblée.
Concernant Urs, l’éclairagiste de La Bohème, un électricien affirme qu’il a été odieux, très agressif envers les membres de l’équipe. Un autre parle de véritable « harcèlement ».
Un musicien évoque le problème des enfants qui chantaient : ils n’avaient pas de contrats de chanteurs mais de figurants.
Il est rapporté aussi que les enfants étaient en danger à cause des trappes et des grands escaliers. Un technicien précise que deux adultes seulement étaient présents pour les surveiller et les protéger. Que sans les personnels de la régie, on ne sait pas comment cela aurait fini. Il raconte qu’une choriste a sauvé une fillette de l’engloutissement dans une trappe.
Longuement, il est question du surcoût dû aux dédits artistiques, de l’incompétence de Jean-Paul Scarpitta comme directeur et metteur en scène.

Gilles et Denis expliquent qu’ils manquent d’éléments pour se prononcer au sujet de l’EPCC.
François-Charles dit que le CE a demandé un audit pour savoir combien l’amateurisme de la direction actuelle coûte à la Maison.
Cet audit sera payé par le CE, qui veut obtenir des éléments fiables pour se décider. François-Charles, qui ressemble à Jésus, professe que le CE est moralement responsable vis-à-vis du personnel.
Une expertise a été demandée aussi, que l’entreprise n’a pas le droit de refuser de payer. Non.
Un grand garçon aux cheveux d’argent affirme que l’EPCC ne se fera sans doute pas avant juin, voire septembre, voire janvier 2014. Gilles répond : « Hum. »

Denis, toujours fringant, revient sur leur rencontre avec le nouveau directeur de la DRAC, à qui il a signifié que les personnels ne voulaient pas voir Jean-Paul Scarpitta à la tête de l’EPCC. Il lui a martelé que la DRAC ne pouvait laisser les tutelles se débrouiller seules face à une si grave situation, que la DRAC était garante du label national, qu’elle n’avait pas le droit de rester « en retrait ».
Il ajoute qu’un article de loi indique que lorsqu’il y a un conflit avéré entre les personnels et le directeur lors du passage en EPCC, il est recommandé de… Mais Gilles le coupe en faisant : « Hum… hum…»
François-Charles explique que les contrats des personnels lors du passage en EPCC ne seront pas modifiés, sauf celui du directeur. Fred, pertinent comme d’habitude, fait part de ses doutes à ce propos.

Agnès se souvient de la réponse que monsieur Cavelier a fourni à leur questionnement concernant l’éclairagiste débordé et le chef d’orchestre incompétent de La Bohème, à savoir : « Celui qui est engagé doit être conscient de ce qu’il peut faire. » Sous-entendu : « Ce n’est pas la faute du directeur si les gens signent n’importe quoi. » Agnès ironise : « Très fort, le Cavelier. »

Agnès parle ensuite des entretiens avec la psychologue qui se sont déroulés au mois de décembre par tirage au sort de 22 personnes. Et des nouveaux entretiens appelés « diagnostics psychologiques collectifs et individuels volontaires » qui auront lieu en février dans un cabinet particulier, à Montpellier. Il y aura de 1 à 5 entretiens selon le degré de gravité psychologique décelé. Ce sera confidentiel. La direction recevra juste la note des honoraires. Il y a déjà 17 volontaires. Oui.

Un musicien bourru soulève le problème de l’entretien accordé à Midi Libre par Patrice Cavelier, dans lequel celui-ci parle de « salariés achetés ». Le musicien est véhément : « Qui a été acheté ? Qui achète ? On veut des noms ! » La meute est d’accord. Gilles conclut que l’intersyndicale va réagir fermement là-dessus.

Au sujet des applaudissements intempestifs du public lors des concerts, un autre musicien, fluet, dit qu’au concert de Renaud Capuçon, JPS a applaudi à la fin d’un mouvement, et que c’est sans doute de lui que parlait le fin mélomane Cavelier dans la « Puce » de Midi Libre.
Tout le monde s’esclaffe de bon cœur.

François-Charles nous dit, baissant la voix, que de nouvelles actions, dont certaines percutantes, se préparent contre la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta, mais qu’il ne peut les révéler au risque de mettre la direction au courant. Oui, les murs ont des oreilles.

Jean-Jacques est évoqué par la grande musicienne Dorota. Elle dit qu’il va mal. Très mal. Elle propose qu’on signe une pétition de soutien.
Il est formulé par diverses personnes, des mieux informées, que depuis que Jean-Jacques est en maladie, tout part à vau-l’eau. Que Karine tient artistiquement la Maison à bout de bras, mais pour combien de temps encore ? Qu’elle ne peut pas, seule, supporter une charge qui n’est pas la sienne.
En l’absence de Jean-Jacques, nous révèle un nouvel intervenant (dont le physique me rappelle un cinéaste célèbre), personne à la direction ne veut prendre de décision sur quoi que soit car, susurre-t-il, au plan musical personne n’y connaît rien. Et il enfonce le clou avec un humour so british, à la Andrew Ferguson : « Personne de la direction ne sait une note de solfège. ».
Une dame affirme que Jean-Jacques sera de retour début février pour sauver la programmation. Une autre est sûre qu’il ne reviendra pas. Certains redoutent qu’on finisse par avoir un concert de retard. « Ils vont devoir remplacer Jean-Jacques ! » lance un défaitiste.

Tout ça commence à faire peur. Ma main tremble en écrivant. Comment vais-je continuer de payer des croquettes à mes deux chattes si le bateau coule ?
Fort heureusement la Tigrette va bientôt mourir dans son panier, contre le radiateur. Ce sera une bouche de moins à nourrir, non ?

Oui.


KZRG




Je me souviens encore d’Einstein on the beach, au Corum. Gaby nous avait rassemblés pour nous dire, en substance : « Je vais vous demander d’énormes efforts. Il faut « passer » Einstein, coûte que coûte. La Maison compte sur vous. »
Et bien sûr les techniciens ont dit amen. D’où la dérogation du CE pour des plannings implosifs (60 heures hebdomadaires, etc.).
Nous répétions non stop jusqu’à minuit tous les jours (pause-repas du soir de 16 heures à 17 heures, oui).
Je campais aux cintres manuels avec Claude. On a épaté Brad, le machiniste américain qui passait quelques minutes avec nous en début de spectacle (ensuite il redescendait, car ne voyant pas trop en quoi il pouvait nous être utile, compte tenu de notre niveau de technicité exceptionnel – oui, trente ans de cintres à l’Opéra Comédie, ça finit par payer, même quand on est un nigaud de mon espèce).

C’est à Montpellier que ce spectacle surhumain et magnifique, que je n’oublierai pas de sitôt (merci à JPS d’avoir eu le courage, seul en France, de le programmer), s’est le mieux déroulé. En Italie : moyen. En Angleterre : désastre.

Tout ça pour dire : sauvons Poppée. Oui, rempilons. Il faut nous battre pour la Maison. Techniciens, régisseurs, artistes. Il ne faut pas se lamenter sous prétexte que le « boulot » n’aurait pas été fait correctement en amont. Monteverdi, c’est plus important que Scarpitta, non ?

Le spectacle continue. Oui.


Poppea et Nerone sera donné à l’Opéra Comédie en mai 2013. Oui. Oui. Oui.


Quelque chose m’intrigue : monsieur Cavelier ne s’exprime pas ainsi habituellement (il est d’un tout autre niveau intellectuel et professionnel).
Mon idée est qu’on lui a soufflé de tels propos.

Je me souviens (je l’ai d’ailleurs écrit) que madame l’administrateur général a déclaré en réunion, au mois d’octobre 2011, que Renée Panabière (la regrettée RP, qui a pris sa retraite en 2009) avait « acheté la paix sociale pendant vingt ans ». Peuvent témoigner de ces paroles insensées : monsieur le directeur général, monsieur le directeur technique, monsieur le délégué de la CFDT, une assistante de direction et moi-même.

Mon avis est que ceux qui ont œuvré pour conduire Jean-Paul Scarpitta dans l’impasse où il se trouve actuellement continuent d’œuvrer pour amener Patrice Cavelier au même endroit (sinon à la même heure). Oui.

J’ai pleinement confiance, comme au premier jour de l’année 2010, en notre secrétaire général (dont monsieur Koering nous avait dressé, à juste titre, un portrait extraordinaire avant son arrivée). J’étais délégué du personnel, à l’époque, et j’ai eu affaire à ce responsable très positivement. Toujours. Et je ne suis pas le seul.

Lorsque Patrice Cavelier prend la défense de Jean-Paul Scarpitta, il est dans son rôle : il fait son travail. S’il se comportait autrement, il serait indigne de la fonction qu’il occupe.
Faire son travail ne veut pas dire qu’on n’a pas d’opinion « personnelle » au sujet d’un conflit en cours.



Mon fils a fait du violon pendant une dizaine d’années (de 4 à 12 ans). Il est allé au conservatoire de musique de Montpellier.

Voulez-vous savoir comment cette histoire de madame la musique s’est terminée ?
En massacre à coups de marteau de monsieur le violon.
Qui tenait le marteau ?
Devinez.


Lorsqu’il a mis en scène L’Ombre de l’âne, en 2004, René Koering a demandé aux machinistes de se déguiser en footballeurs pour effectuer devant le public les changements de décors. On a accepté (pour l’argent). Puis RK nous a demandé d’entrer sur scène en trottinant, comme au stade. Mais on a refusé ; on était déjà assez ridicules comme ça, d’autant que le décor était composé de grands pénis en érection. Oui.


Je suis un « mauvais père ». Les bons pères sont des cons. Leurs enfants se tuent dans un arbre avec la voiture qu’ils leur ont achetée. Oui.


Jamais je n’irai en Corse ou en région PACA. Et je me demande même si je ne vais pas quitter le Languedoc-Roussillon. Et peut-être aussi l’Hexagone, l’Europe, le monde. Oui, je vais sans doute me suicider.

J’ai toujours vu une pile de magazines de mode (1m de haut) par terre à côté de mon lit (côté droit, le côté de mon adorée).

Au printemps 1974 je suis allé à Nice, sans bagages, prendre le train pour Montpellier. Oui, je suis parti en stop avec l’argent du voyage retour en poche à 10 heures du matin, un samedi. J’ai brandi le pouce route de Nîmes, en contrebas de la voie de chemin de fer, où une fillette avait été assassinée deux jours plus tôt.
Un chauffeur routier qui m’a embarqué après Avignon m’a posé des questions bizarres. Puis, du côté de Marseille, un ingénieur du son de la télé m’a demandé si je voulais l’accompagner à Genève dans sa DS et j’ai dit non.
Arrivé à Nice à 3 heures dans la nuit, j’ai attendu sur un banc mon train jusqu’à 5 heures et suis reparti pour Montpellier. Oui.



Je rappelle qu’un « riche » qui n’a pas lu de livres est un pauvre.

Opéra, musique et danse classiques, théâtre, cinéma, tout va y passer. Tout. L’accélération de cette descente aux Enfers est due à la chute vertigineuse de la démographie en Occident, où l’héritage technologique, superficiel et destructeur, est facilement transmis aux populations nouvelles mais pas l’héritage culturel, qui nécessiterait, pour l’être en profondeur, plusieurs générations. D’ici là, il sera trop tard.
Les Etats-Unis, nation mosaïque et technologiquement avancée, connaît ce problème depuis plusieurs dizaines d’années déjà. Le niveau culturel des Américains est, en moyenne, le plus bas du monde développé pour cette raison. Un même sort attend l’Europe, et la France en particulier. Oui.


Quand j’entends le mot « musique », je sors mes boules Quiès. HYPERLINK "http://www.follejournee.fr/index.php?option=com_content&ampview=article&ampid=46&ampItemid=84&amplang=fr" 

Nous avons connu Nicolas Joel à l’Opéra de Montpellier avec La Gioconda. Quatre actes, trois changements de décors monstrueux. Il fallait faire vite chaque fois pour économiser des quarts d’heure de musiciens à madame Panabière (et qu’en plus Maier, nouveau directeur, ainsi que l’ancien directeur technique, notre ennemi fatal – fatal pour lui – nous surveillaient pour voir si on était compétents ou nigauds).
Entre le II et le III j’ai grimpé à une échelle très haute et vacillante que me tenait Patrick pour réparer une rame de gondole à coups de marteau. Dans ma précipitation j’ai donné vingt à trente coups de marteau en ratant chaque fois le clou. Patrick m’a crié « Descends, nigaud ! Je vais le faire. » Je suis descendu et il l’a fait en deux coups tandis que je lui tenais l’échelle. Oui.

J’avais 12 ans et ma mère, chaque samedi, me donnait 2 F 50, le prix d’un livre de poche que j’allais m’acheter au Suma du Mas Drevon. Je choisissais toujours une œuvre d’Académicien (c’était écrit sur la couverture). Un de mes premiers achats : Les Hommes de la route, d’André Chamson.
Cela dit, Les Hommes de la route n’est pas un grand livre, non. Et André Chamson n’est pas un grand écrivain non plus.

Ma tante s’appelle Adèle. Oui, elle est vivante (c’est ma tante Rose qui est morte).
En 1960, Adèle a habité avec ma mère, mon faux père, ma sœur métisse et moi, 12, rue du plan de l’Olivier, dans un petit trois-pièces.
C’était l’hiver, on avait un poêle pour se chauffer. Ce matin-là, le charbon ne prenait pas. Adèle a soulevé le couvercle en fonte du poêle et a versé de l’alcool à brûler. La bouteille en plastique et la main d’Adèle se sont enflammées, et les cheveux et la robe et l’appartement, en quelques secondes.
Nous avons fui sur le palier, oubliant ma petite sœur de quatre ans endormie dans la chambre sans fenêtre. Oui.
L’appartement a été dévasté. Oui.
Ne vous inquiétez pas, ma sœur n’est pas morte ce jour-là, non, mais beaucoup plus tard, dans les années quatre-vingt, écrasée sous un bus après s’être jetée, quelque temps plus tôt, du deuxième étage d’un hôtel en flammes sans se faire le moindre mal. Non.


J’ai raconté un jour aux machinistes rassemblés dans notre local du Corum que lorsque je suis monté en stop à Paris, au mois d’août 1973, j’ai été abordé par un travailleur immigré. Il était minuit et j’étais allongé sur un banc du côté de la gare de l’Est. Cela faisait une semaine que je me trouvais à la rue sans manger ni dormir. L’homme m’a proposé de passer la nuit à son hôtel sans étoile. Il m’a dit : « Dans ma jeunesse, un Français m’a aidé. Alors je veux moi aussi aider un jeune Français. »
Une fois la porte de la chambre fermée à double tour, il a passé doucement sa main sur le lit, puis l’a glissée vite sous l’oreiller pour y cacher la clé. Fugacement, j’ai aperçu à cet endroit un couteau (ou un rasoir).
Si vous voulez connaître la fin de l’histoire, demandez à un machiniste.
Oui.



J’étais à la générale publique avec mon adorée, au balcon, côté jardin. A force de tourner la tête j’ai attrapé un torticolis, et suis donc parti à l’entracte, malheureusement. Une fois sous la couette, le cou bien droit contre l’oreiller, j’ai poursuivi ma lecture de Dada & les dadaïsmes, de Marc Dachy). Puis j’ai éteint la lumière (une lampe frontale de travail – que m’a offerte mon fils à Noël). Oui.
La suite est une autre histoire.

Je ne sais pas ce qui m’arrive, là, à l’instant, face à l’écran de mon Sony, ce samedi 9 février 2013 à 10 h 23, mais ça ne va pas. Oui, je recommence à penser au suicide. Pas vous ?
Je crois que cette baisse de moral vient des cachets de régulation de ma thyroïde que je ne prends plus sous prétexte que je suis guéri.
En fait, je pense que je ne suis pas guéri du tout et que je vais me suicider ou, séance tenante, manger un éclair au chocolat qui m’attend dans le frigo. Oui.


Dix minutes plus tard :
Ca y est, j’ai mangé mon éclair. Ca va mieux. Je n’ai plus envie de me suicider. Non.


Une nuit du printemps 1999, au 6, rue Boussairolles, 5ème et dernier étage, souffrant terriblement je suis resté allongé jusqu’au lever du jour à plat ventre par terre, tout nu (oui) sur les dalles froides. De temps en temps le chat Lorenzo (qui est allé se perdre l’année suivante sur les toits pour mourir seul dans un coin) venait me renifler.
Dans la matinée, j’ai téléphoné à mon médecin et il m’a grondé de le déranger pour « rien ». 
J’ai pris rendez-vous avec un spécialiste du « rien » et il m’a découvert « quelque chose ».
Je suis allé à la clinique et je suis ressorti et me voilà aujourd’hui parmi vous jusqu’à ma mort ou presque. Oui.

Au 1, impasse Leboux (une « chambre » du 2ème étage à droite), j’avais un tout petit chauffage à résistance que je retournais pour cuire dessus ma boîte de cassoulet ou mes pâtes à l’harissa. Quand les piles de mon transistor à cassettes faiblissaient, je les posais à côté de l’appareil et, je ne sais par quel miracle (que sans doute Gribouille notre chef sonorisateur pourrait m’expliquer), elles se rechargeaient comme neuves.
Je possédais seulement deux cassettes (que m’avait données ma grand-mère Léontine, aujourd’hui au Ciel comme les grands-mères de beaucoup d’entre vous); c’étaient des cassettes d’Aznavour et Piaf. Dans celle d’Edith Piaf, il y avait Les Trois cloches (avec les Compagnons de la chanson, qui n’étaient pas beaux sauf un).
J’écoutais surtout Aznavour. Je l’accompagnais de ma voix horrible quand il chantait La Bohème et ça faisait rire mon adorée, à qui j’avais promis par ailleurs : « Je te couvrirai d’or et de lumière. Mais surtout de lumière. » Oui.

Je venais d’avoir 8 ans et je passais les trois mois d’été à l’institut Saint-Pierre de Palavas car j’avais des ganglions au cou (les ganglions étaient, à cette époque, un moyen pour l’assistante sociale d’envoyer un enfant de famille « pauvre » à la mer).
Les bonnes sœurs de l’Institut nous surveillaient pendant la sieste, baguette à la main, pour qu’on reste immobile sur le lit, jambes étendues et bras le long du corps.
On avait notre gant de toilette sur les yeux car il était interdit de regarder la pendule perchée au-dessus de la porte derrière laquelle les « grands » (de 10 ans) avaient droit, eux, de jouer pendant la sieste (on les entendait rire et galoper et sauter sur les lits à ressorts).
Comme je n’avais jamais sommeil, je chantais dans ma tête en attendant la fin du supplice. Je me souviens que sur l’air d’Il est né le Divin enfant je fredonnais, de mon invention : « Il est né Johnny Hallyday, roi du twist et de la guitare. » Oui, c’était le temps des Yéyés. Le temps béni où je voulais être curé (ou balayeur de feuilles mortes).
Oui.

Lorsque mon adorée a été opérée de l’appendicite, dans les années quatre-vingt-dix, elle a passé quelques jours dans la chambre d’une petite dame gentille qui avait un garçon qui jouait du piano et était fan de Richard Clayderman, dont il possédait tous les disques. Et ça s’est mal terminé, bien sûr. Pour lui et sa mère. Et pour son père aussi. De même que pour le chien et le chat et le canari de la famille. Sans compter le poisson rouge.
Que s’est-il passé ?
Il s’est passé que les parents ont emmené l’enfant à un concert de Clayderman et qu’en leur absence la villa a pris feu. Et qu’elle a explosé à cause du gaz (oui, le père, pharmacien, faisait des expériences de voiture à gaz dans le garage, où il entreposait des bombonnes de toutes dimensions).
Comment la villa a-t-elle pris feu ?
C’est leur voisin, un retraité, qui s’est introduit par la fenêtre en leur absence et qui a aspergé de produit inflammable la pile de disques trouvés dans la chambre du garçon, qui chaque soir et le week-end écoutait du Clayderman comme si c’était du rap, sur des enceintes monstrueuses, ce que ne supportait pas le voisin, un abonné de l’orchestre philharmonique. Oui.

Monsieur Scarpitta, qui dans son droit de réponse à L’Express accordait si peu de crédit à un rapport de la Cour des comptes le mettant en cause, devrait, dans la même logique, cesser de faire référence inconsidérément auprès de la presse, du Conseil d’administration de l’OONM et des « politiques », à l’invraisemblable rapport du ministère des Cultivés concernant notre Maison (surtout lorsque l’on sait dans quelles circonstances, et en quelle période d’amitiés particulières, a été rédigé cet étrange roman ). Oui.



On perçoit, à la lecture de ce procès-verbal (même s’il ne s’agit que d’extraits), une tension permanente entre les élus du CE et notre Directeur général, Jean-Paul Scarpitta (pourtant absent), dont Patrice Cavelier est l’improbable émissaire.

A mon avis, ce genre de réunion tournerait au naufrage si nous n’avions affaire, ici, à un Secrétaire général d’une telle qualité et à des élus du personnel si unis et responsables.

Notre navire Opéra/Orchestre royal semble prendre l’eau de toutes parts, comme s’il n’avait plus de capitaine. C’est son « second », Patrice Cavelier, qui s’est emparé courageusement du gouvernail dans la tempête. Bon gré mal gré cet homme de foi tente de sauver le navire pour l’amener à bon port, quitte ensuite à ce que son capitaine soit jugé et condamné pour abandon de poste (ce que, clairement, les matelots, les révoltés du Bounty, la fanfare du Titanic revendiquent dans la nuit zébrée d’éclairs et assourdie de tonnerre, lançant vers un ciel en furie leurs imprécations, leurs prières, leurs S.O.S.). Oui.


C’était il y a deux semaines, vers 13 h 45; je retournais au travail en traversant la place Molière pour entrer dans notre Maison gentille côté Etuves (la petite porte verte avec l’interphone et la caméra de surveillance). J’ai croisé un petit groupe ami qui arrivait du restaurant (moi j’avais mangé une boîte de cassoulet). L’une des personnes m’a dit que monsieur Maier avait « téléphoné », oui. Cette personne est crédible, ce n’est pas une « mythomane ». Elle m’a affirmé, oui oui oui, devant les deux autres (qui semblaient au courant aussi), que le Henri Maier avait cherché à « prendre contact » et qu’il avait téléphoné à qui de droit, etc. J’ai demandé à cette personne crédible et bien informée et « normale » (selon mes critères) si je pouvais communiquer l’info dans Libre expression et elle m’a répondu oui Jean-Luc Caizergues, vous pouvez.
Et c’est ce que j’ai fait.
Oui.

N.B. : Souvent on me demande pourquoi j’écris « Oui » en permanence dans Libre expression.
Oui est le titre d’un petit livre du grand poète Christophe Tarkos.
« Oui » est aussi le dernier mot du chef-d’œuvre de James Joyce : Ulysse. Ce oui sensuel ponctue et conclut le monologue de Molly : « …j’étais jeune fille et une Fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme les filles Andalouses ou en mettrai-je une rouge oui et comme il m’a embrassée sous le mur mauresque je me suis dit après tout aussi bien lui qu’un autre et alors je lui ai demandé avec les yeux de demander encore oui et alors il m’a demandé si je voulais oui dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je lui ai mis mes bras autour de lui oui et je l’ai attiré sur moi pour qu’il sente mes seins tout parfumés oui et son cœur battait comme fou et oui j’ai dit oui je veux bien Oui. »
« Oui » est enfin, et surtout, le oui que mon adorée a prononcé après notre premier baiser quand je lui ai demandé : « Voulez-vous me revoir ? »

Il faut baisser le salaire des directeurs d’opéra.
5000 ¬ seraient largement suffisant à leur suffisance. Oui.
Je trouve extraordinaire que ces gens-là gagnent plus qu un ministre, ou qu un musicien d orchestre national qui a commencé d apprendre son métier à la maternelle. Oui.
Il faudra qu un de ces jours, nous, les gardiens du Temple, on lance un préavis de grève pour faire cesser, définitivement, l’odieux scandale. Oui.
Ah ! j’allais oublier : il devrait être interdit aux directeurs d’opéra de faire des mises en scène. N’ont-ils pas assez de boulot ? Qu’ils descendent dans la rue décharger les camions de décors, s’ils s’ennuient dans leur fauteuil ! Oui.

Voilà ce que j’écrivais il y a quelques semaines à peine :
Le ministère des Cultivés ferait bien de s’intéresser aux gros cachets de l’art lyrique subventionné (directeurs, metteurs en scène et chefs d’orchestre cumulards notamment). La culture a bon dos. Les poches et culottes des donneurs de leçons, des copains, des coquins, des copines et coquines, je l’ai dit et le répète, sont pleines à croquer de l’argent du peuple des nigauds (et nigaudes). Oui.

Et l’année dernière :
L’argent donné à la culture c’est comme les sacs de riz expédiés dans le tiers-monde, ça part d’un bon sentiment mais on ne sait jamais dans quel ventre ça tombe.

La vérité, et je vais faire simple, c’est que les directeurs des grandes institutions culturelles subventionnées comme la nôtre sont souvent trop payés. Et que lorsque ces gens-là, en plus, sont metteurs en scène ou chefs d’orchestre ils arrondissent grassement leurs fins de mois (mises en scène, concerts, échanges de bons procédés avec d’autres directeurs, etc.). Le tout joliment masqué sous une couche de vernis « culturel » pour faire passer la note.

Autre chose. Ces directeurs se comportent généralement comme si la Maison dont ils sont les concierges était leur propriété. Comme s’ils se trouvaient à la tête d’une entreprise privée bâtie de leurs mains et dans laquelle ils auraient investi leur argent. Ils se voient comme des « patrons ». Et ils agissent comme tels, sans les contraintes du vrai monde de l’entreprise et du marché.
Pire encore. Quand la Maison connaît des difficultés financières, jamais ils ne se remettent en cause ; ils demandent au contraire des rallonges aux responsables politiques en les culpabilisant au nom de l’Art, toujours, et ils mettent la faute évidemment sur les employés, disant que cette racaille est trop nombreuse, qu’elle travaille mal et pas assez. Ils oublient bien sûr de rappeler combien ils ont fait embaucher d’assistants amis, de cireurs de pompes, de porteurs de bagages et de serviteurs de tasses de thé (souvent cadres supérieurs).
Ces directeurs ne sont pas plus méchants ou malhonnêtes que vous ou moi. Simplement, les responsables politiques leur donnent trop de pouvoirs sous prétexte qu’il s’agit là de culture, d’art, de magie (domaines auxquels, malheureusement, ils ne comprennent pour la plupart pas grand-chose, travaillant surtout à régler au quotidien les problèmes des populations, ce qui est bien sûr à leur honneur).

Que faut-il faire dans une Maison de notre importance nationale pour régler le problème avant qu’il ne soit trop tard ?

1) Baisser le salaire du directeur (artistique) : 5000 ¬ (brut) est largement suffisant (il ne mourra pas de faim, non, ne vous inquiétez pas).
2) Interdiction pour lui de faire une mise en scène ou de donner un concert, même gratuitement, durant la période de son contrat. Le directeur artistique doit se consacrer à la programmation des spectacles. Point.
3) Nommer un directeur administratif (l équivalent de notre secrétaire général actuel, le très compétent Patrice Cavelier) et le payer 2000 ¬ de plus que le directeur artistique (qui devient, de fait, son « conseiller artistique »). Ce directeur administratif doit être le numéro 1 de la Maison pour qu’il puisse contrôler les éventuelles dérives de la scène – car on ne doit pas, sous prétexte d’ « art », faire n’importe quoi.
4) Nommer un directeur financier (l’équivalent de notre administrateur général actuel, mais qui serait relégué à un simple rôle comptable – rôle dans lequel, justement, madame Laffargue excelle). Ce directeur financier serait numéro 2 bis, c est-à-dire placé au même niveau que le directeur artistique sous les ordres du directeur administratif. Il gagnerait lui aussi 5000 ¬ maximum. Oui.

Le reste n est que politique et flûte enchantée. OUI.


Je suis en train d écouter sur France Culture (tandis que je concocte Libre expression) une émission au sujet de « la culture en prison ». C’est à mourir de rire. Exemple : un directeur de prison branchouille vante longuement les bienfaits d’une bibliothèque dans son établissement, puis finit par avouer, à la dernière seconde (vite zappée par les nigauds de chroniqueurs et d’invités présents), que la « fréquentation » pose problème (les livres n’intéressant évidemment pas, en général, les détenus – comme ils n’intéressent pas le moins du monde, non plus, la majorité des salariés de l’OONM, de l’Agglo et de la Région).
Pays de merde. Peuple de merde. Bourreaux et victimes de merde.
Oui.


Quand j’étais au lycée Joffre, je jouais N°5 (libéro) dans les matchs interclasses. J’étais bon dribbleur (je courais tête baissée et ne passais le ballon à personne). Un camarade de seconde (qui aujourd’hui est professeur de yoga) a enregistré en super 8 l’un de mes exploits : je traverse tout le terrain en dribblant la totalité de l’équipe adverse et je marque (il s’en souvenait encore lorsque je l’ai rencontré par hasard, l’année dernière).
Je n’ai jamais vu ce film, qui est enseveli dans le bric-à-brac de son père décédé (un pied-noir).
Cela dit, je ne m’intéresse plus au football depuis le France-Algérie de 2001. Non.


C’était en pleine guerre avec l’ancien directeur technique (qu’on a réussi à foutre dehors deux-trois ans plus tard, en 1990, au moment du passage en association).
J’étais aux cintres et le régisseur américain, qui ne parlait pas un mot de notre langue gentille, voulait absolument donner tous les tops (lumières, son, cintres).
Bref, j’ai envoyé le rideau pour un premier précipité que j’ai confondu avec le second et, du coup, j’ai fait lever par trois machinos (montés du local à la dernière minute en traînant des pieds) toutes les toiles rouges pour mettre en place les jaunes. J’ai entendu l’Américain hurler dans le casque : « Go taps ! Go taps ! » Il voulait que je rappuie le rideau alors que la scène était encore nue. Moi je me demandais pourquoi ce misérable voulait que je lève si vite le rideau alors que les toiles jaunes n’étaient pas en place.
Je me suis approché du tableau (où j’avais écrit la conduite à la craie), et j’ai alors compris qu’à ce précipité la Trisha Brown dansait de tous ses os et rognons devant le rideau d’avant-scène et que rien ne devait être changé derrière. Qu’il fallait relever le rideau sur le même tableau de toiles rouges et ne plus bouger. Aïe.
Trisha Brown, les dents serrées, improvisait des trémoussements devant le public pour gagner du temps en se demandant pourquoi ce sale gros tissu noir ne se levait pas (son crâne devait bouillir de haine contre nous les Français, ces amateurs, ces bouffeurs de grenouilles, ces porcs). Oui.
J’étais perdu. Mes trois collègues machinos me regardaient avec de grands yeux car ils n’étaient au courant de rien, ayant surtout envie de redescendre finir leur partie de cartes au local.
J’ai levé le rideau et quand Trisha Brow s’est retournée, soulagée qu’enfin cette saloperie empoussiérée disparaisse, elle a vu la scène vide, sans la moindre toile, elle a vu les coulisses, avec les deux escaliers en bois au fond, les caisses contre les murs, dans les renfoncements, ainsi que le régisseur, une habilleuse, un électricien et deux pompiers, un assis à cour et l’autre debout à jardin, avec son uniforme en cuir et son casque argenté qui brillait sous le feu des projecteurs. Oui.
J’ai fait recharger à vue du public, et de ma propre initiative, les toiles jaunes, j’ai rechargé le rideau au top de l’Américain, j’ai effectué le second précipité (toiles jaunes en bas et les rouges en haut) et j’ai rappuyé le rideau en tirant sur mes petits bras musclés. Et jusqu’au bout, ensuite, le spectacle s’est bien déroulé comme en Amérique. Oui.
Après les saluts des danseurs et les applaudissements du public j’avais deux solutions : ou descendre en passant par la passerelle du lointain, et donc échapper à ce qui m’attendait sur le plateau, ou prendre l’escalier de fer en colimaçon et me livrer à mes juges comme Jésus.
Vous me connaissez, j’ai joué mon Jésus.
Il y avait là, groupés derrière le rideau de fer : le régisseur américain, Trisha Brown, une interprète, le directeur du Festival de danse et son directeur technique (un faux rouquin), Henri Maier, madame Panabière gentille et, bien sûr, mon ennemi, l’ancien directeur technique de l’Opéra, qui ricanait.
Je me suis approché comme un somnambule de madame la Trisha Brown, et dans un silence de cimetière je lui ai dit (pour dédouaner son régisseur, qui pourtant me fixait de ses yeux de vengeance comme un qui se retient de me casser le nez ou une dent) : « C’est ma faute. » Madame Brown n’a pas daigné me jeter un regard, la méchante. Elle parlait à l’interprète qui me traduisait. L’interprète, une femme méchante aussi, me disait que si demain, au cours de la seconde représentation du programme 1, il y avait le moindre incident, les deux représentations du programme 2 en fin de semaine seraient annulées (Trisha Brown s’était tournée vers le directeur du Festival, monsieur Montanari Jean-Paul, en proférant cette menace d’outre-tombe). Oui.
J’ai rejoint mes copains machinistes tout ensommeillés en fond de scène, déjà rhabillés pour partir, et on s’est dispersés aussitôt comme des poules sans demander notre reste, mais sans oublier de marquer d’une croix sur le planning l’heure de nuit payée double. Oui.
A quatorze heures le lendemain j’ai décroché le téléphone du local et c’était Gaby, chef machiniste à l’époque. Il m’a demandé, depuis le lit d’une pétasse sans doute, si tout s’était bien passé hier soir car il était de « congé », et je lui ai répondu en riant qu’il avait rendez-vous ce jour à quinze heures avec Trisha Brown et tous les commandants pour faire le point, qu’il allait être enguirlandé à cause de moi et qu’il avait intérêt d’être présent ce soir pour la seconde représentation du programme 1. Il m’a dit j’arrive et il a enfilé son pantalon moulant, sa chemise à fleurs et ses mocassins de Sioux avant de sauter sur sa mobylette. Oui.
Ce soir-là j’avais Gary en direct au casque. L’Américain lui donnait les tops en anglais et Gary me les transmettait dans son patois de Figuerolles. Toute la bande était avec moi aux cintres, au garde-à-vous. Je leur disais faites gaffe, les mecs, ne vous trompez pas de porteuses. Je risque ma peau.
On a passé les deux précipités impeccablement. Pas une faute. Des professionnels. De véritables Yankees.
Quand on est arrivé à la manœuvre à vue des frises qui s’appuient en même temps que la porteuse des projections d’images, j’ai bien regardé les mains de mes cintriers pour contrôler qu’elles tenaient avec fermeté les commandes des bonnes porteuses gentilles.
Evidemment je n’ai pas surveillé mes propres mains et, au top de Gaby, j’ai appuyé un jeu de pendrillons au lieu de ma frise. Les images projetées ne passaient donc pas sur l’écran. Gaby me l’a signalé calmement au casque : « Tu te trompes, Jean-Luc Caizergues. Recharge les pendards, appuie la frise. » Une sueur froide a coulé dans mon dos, sous le tee-shirt du Festival de danse qu’on nous avait offert pour qu’on travaille bien.
Après la manœuvre, Khadir m’a regardé en souriant : « Mon pauvre Jean-Luc. »
C’est lui finalement qui a pris en main aux cintres le programme 2 à ma place, et, bien sûr, avec ce technicien hors pair tout s’est déroulé à merveille (Gaby m’avait mis en « récupération » d’office pendant quinze jours).
Pourquoi le programme 2 n’a-t-il pas été annulé, conformément à la menace de cette Trisha Brown de malheur ?
En fait, même si j’avais appuyé la frise à l’instant voulu, toutes les images n’auraient pas été projetées sur l’écran, un des trois appareils installés par l’Américain n’ayant pas fonctionné. Non. Alors quand ce nigaud s’est énervé pour la frise et a crié : « Go ! Go !  », Gary lui a répondu (je les entendais au casque) : « Ferme ta gueule. C’est ta faute. » Et l’autre l’a fermé et n’a rien balancé ensuite à la méchante chorégraphe, de peur d’être puni aussi. Oui.

Sur un grand tableau en liège accroché dans le local des machinistes, Michel a punaisé des dizaines de photos de l’équipe, au fil du temps (1980-2010). Tout le monde a vieilli. Il y a même un mort. Un intermittent. Ca fait peur. Oui.

Le jeune fan de techno qui louait l’appartement au-dessus du mien a déguerpi. Je crois qu’il est allé habiter Saint-Jean-de-Cuculles. Je lui souhaite bien du plaisir.
Un couple s’est installé à sa place. Des retraités qui aiment la musique classique. Classique ou pas, je les ai prévenus : j’ai des problèmes de thyroïde, à tout moment je peux « craquer ».
Donc, silence.
Oui.

Oui, il faut baisser les salaires des directeurs. Ca ne peut plus durer ainsi, surtout en période de crise, surtout quand ce sont les « riches » qui font la leçon au peuple.
Le salaire du directeur devrait figurer dans la grille comme ceux des cadres de notre Maison, et ne pas dépasser (à l’embauche) les 5000¬ . Je ne vois pas où est le scandale. N oubliez pas qu il s agit de l argent des impôts.
Cette mesure ne ferait aucunement baisser votre salaire, quel qu il soit, pour la bonne raison que le directeur ne serait pas obligatoirement le mieux payé de l entreprise. Un cadre qui aurait une plus grande ancienneté que le directeur pourrait parfaitement gagner plus que lui, de même qu’un musicien. Quelle loi divine empêche-t-elle un salarié d’être mieux rémunéré que son supérieur hiérarchique (moi-même, simple machiniste, je gagne plus qu’un sous-chef qui est moins avancé que moi dans la grille) ? Pourquoi l’argent serait-il le mètre-étalon du pouvoir, de la supériorité sociale, intellectuelle, artistique ?
Et ne croyez pas que c’est le salaire qui fait la compétence. Henri Maier, qui avait un salaire bien inférieur à celui de Jean-Paul Scarpitta, est considéré unanimement comme le plus « compétent » des deux (sans oublier que Maier, lui, faisait le boulot seul, sans directeur de production, ce qui n’engendrait aucun surcoût salarial).
En revanche, oui, Jean-Paul Scarpitta est un artiste, un artiste né. Mais cela ne change rien à l’affaire.
Quant à la double casquette de directeur et de metteur en scène, sachez que le grand Alfredo Arias a affirmé, lors d’un pot qu’il offrait aux machinistes pour les remercier après le montage des décors de L’Enlèvement au sérail, que les deux fonctions étaient totalement incompatibles. Que lui-même avait eu des propositions en ce sens et qu’il les avait toutes refusées pour cette raison. Oui.
Je voudrais aussi rappeler une chose dont vous ne parlez pas dans votre message : l’organigramme de direction tel que je le conçois.
Fin 2011 dans le couloir du sixième, au Corum, madame l’Administratrice évoquait devant moi notre ancien directeur, dont le salaire a défrayé la chronique (salaire voté par à peu près le même Conseil d’Administration qui l’a dénoncé ensuite). Je lui ai demandé pourquoi elle n’avait rien dit à l’époque, pourquoi elle avait « couvert ». Elle m’a répondu, en toute bonne foi : « Fallait-il que je démissionne ? » J’ai rétorqué : « Oui. »
En fait, tant que le directeur général d’une Maison comme la nôtre sera son directeur artistique, le problème se posera. Gaspillage, copinage, dérives de toutes sortes continueront.
Prenez par exemple l’affaire Muti. Le père, le gendre, la fille. Là encore, madame l’Administratrice « sait », comme tout le monde. Mais elle ne dit rien. Et si je lui posais à nouveau la question, elle me répondrait : « Ben quoi ? C’est une famille de talent. »
En vérité elle a raison de « couvrir ». Car il est de son devoir hiérarchique de dire amen au Directeur général. Le contraire serait une faute professionnelle. Et même une trahison.
Que faut-il faire pour empêcher les folies des directeurs, les caprices des artistes, les échanges de bons procédés entre copains-coquines du « beau monde » sur le dos du contribuable et du salarié ?
Il faut, tout simplement, que le directeur artistique ne soit plus N°1 mais N°2, à égalité avec le directeur financier, qui sera alors en mesure de le contenir dans ses dérives (croyez-vous que madame l’Administratrice aurait accepté, si elle en avait eu le pouvoir, toutes les bêtises dénoncées actuellement par l’intersyndicale, et qui coûtent des fortunes à notre Maison ?).
Le N°1 doit être le directeur administratif.

Je résume :
N°1, Patrice Cavelier, directeur administratif. Le boss. Il gère la Maison et ses personnels, arbitre les inévitables conflits entre le directeur artistique et le directeur financier. Il sera payé 7000¬ bruts à l embauche.
N°2, Jean-Paul Scarpitta (ou son remplaçant), directeur artistique. C est lui qui définit le « projet » artistique de la Maison et programme les spectacles. Le directeur artistique ne fait aucune mise en scène, et, s il est chef d orchestre, ne dirige aucun concert durant son mandat. Il sera payé 5000¬ bruts à l embauche.
N°2bis, Anne Laffargue, directeur financier. Elle gère le budget. Si elle est en désaccord avec le directeur artistique sur un projet qu elle considère trop onéreux, elle demande l arbitrage du directeur administratif, qui a la décision finale. Le directeur financier est payé 5000¬ bruts à l embauche.
Oui.
Ai-je été assez « clair » ?

J avais quinze ans et je lisais L Etranger sur mon lit à La Paillade, quand ma mère est entrée dans la chambre sans frapper et m’a demandé de l’aider à arracher la vieille tapisserie du salon pour que mon faux père, peintre en bâtiment, la remplace. Ca m’a mis en colère car j’avais horreur des travaux manuels. Moi j’étais Meursault, je tuais un homme et je mourais guillotiné.
J’ai mis L’Etranger dans ma poche, je suis descendu et j’ai pris le bus pour me rendre en ville. Je suis remonté de la place de la Comédie au palais de Justice et j’ai demandé le juge des enfants et j’ai accusé ma mère, cette méchante, de me faire travailler manuellement au lieu de me laisser m’instruire en lisant Camus. Oui.
Je suis resté jusqu’à minuit dans un foyer, près de l’école Louis Blanc, puis un travailleur social m’a ramené en 2 CV à La Paillade. Dans l’appartement il y avait ma mère, mon faux père, mes demi-frères et sœurs et deux tantes et des voisins-voisines qui m’attendaient comme le Messie. J’ai filé dans ma chambre sans dire bonsoir ni merde, je me suis mis en pyjama à rayures et j’ai fini de lire dans mon lit L’Etranger.
Ma mère a arraché seule la tapisserie du salon le lendemain, pendant que je dormais encore. Oui.

De la « variété » à l’Opéra Comédie ?
Tôt ou tard notre scène redeviendra « généraliste » (variété, théâtre, danse, musique, opéra, spectacles amateurs, etc.) comme dans les années 70/80, quand la location de salle était le ciment de notre « économie ».
Les belles heures de l’opéra (de production) vont finir avec les baby-boomers de l’après-guerre. La classe moyenne occidentale, relativement aisée et éduquée, bascule peu à peu dans la sénilité et la mort. Comme le remplacement de cette population ne sera pas assez rapidement assuré (et certainement pas, du reste, dans les mêmes conditions culturelles), il sera impossible de remplir les salles pour des spectacles lyriques (ou des concerts classiques). Du coup, les « politiques » ne suivront pas (raisons électorales), et les subventions baisseront.
Reste le mécénat. Mais à Montpellier, je n’y crois guère. La preuve : JPS a-t-il ramené 5 millions d’euros de la poche des mécènes (c’était le prix que je fixais, il y a un an, pour qu’il sauve sa tête) ?

Un jour il ne restera plus en France que deux ou trois opéras dignes de ce nom, dont bien sûr l’Opéra de Paris.
L’Opéra de Montpellier ? Il sera redevenu, depuis longtemps, un théâtre généraliste. Comme quand j’étais petit. Oui. Je me souviens d’ailleurs avoir vu Dalida quand j’avais 4 ans, du pigeonnier. C’est la seule fois où je suis entré dans ce bâtiment avant d’y travailler par hasard.
A l’époque on ne disait pas l’Opéra, mais le Théâtre; le « Théâtre de la Comédie ». Oui.
Jamais je n’aurais pensé que je travaillerais un jour dans ce « machin ». Qui plus est en coulisse. Quelle horreur. Si on m’avait dit, enfant, que je trimballerais toute ma vie des bouts de bois et des barres de fer au service des « artistes », moi le génie, j’aurais vomi ma soupe. Oui.

Mon faux père m’interdisait, enfant, de lire de la BD. Il voulait que je lise de « vrais » livres.
Mais lui-même ne lisait rien, même pas le journal, et il n’y avait bien évidemment aucun livre à la maison.
Que « lisait » ma mère ? Détective, Nous-Deux, des romans photos italiens (d’amour toujours).
C’est dans Détective, à la maternité, que ma mère a trouvé mon nom de baptême. Un article sanglant racontait qu’une femme avait tué son nouveau-né pour se venger de l’homme qui venait de la quitter. L’enfant, vous l’aurez compris, s’appelait Jean-Luc. Il fut tué par la maman dans des conditions atroces : la hache puis le four. Oui.
Ca donne envie de s’appeler Jean-Luc, non ?

Je déteste Paris autant que Marseille. Je déteste Montpellier aussi. Et la France. Et l’Europe. Je déteste le monde entier. Oui.

A la lecture du Livre des morts des Anciens Egyptiens j’ai compris, comme William Burroughs, ce qui arrive quand on meurt : tu es sur ton lit d’hôpital et ton corps devient brûlant, tu le sens brûler de l’intérieur, comme en Enfer; puis soudain tu as froid, tu grelottes, ton corps est de glace. Après une ou deux minutes de froid intense, enfin, enfin ton corps explose, il explose comme une grenade, une grenade défensive, et tu te répands partout à la surface de la terre et dans l’espace infini; tu n’as plus de centre, tu vois tout et tu ne vois rien, tu n’entends rien, tu ne sens rien, tu es vacant, tu es mort.
« On t'a rendu ton cœur de ta mère, le viscère du cœur de ton corps; on a placé ton âme-bâ au ciel, ton corps dans la terre. » (Le Livre des morts des Anciens Egyptiens)

Message de lecteur 6 Mon suicide
KZRG,
Tu parles tout le temps de suicide. Tu comptes te suicider comment et où ?
Je ne te demande pas quand, car tu ne te suicideras jamais… comme Cioran…
Papy Boom

Une balle dans la tête, à « l’Horloge » (au-dessus de la salle de l’Opéra Comédie). Oui.
Je ne suis pas musicien (Dieu, merci !) mais j’ai des acouphènes depuis dix ans (à cause du rap – du rap « américain »).
J’ai l’impression que ce bruit interne (qui ressemble au bruit d’un frigo en marche, la nuit, quand vous allez pieds nus quelque part) s’amplifie avec le temps. Oui.
Mes acouphènes me protègent des humains. Je préfère entendre ce bruit méchant dans ma tête que le bruit gentil de la rue, de la ville, du pays, du continent, de la planète. Oui.
De toute façon, bientôt, ce bruit, tout ce bruit, dedans et dehors, cessera définitivement. Il se sera échappé en fumée noire (une fois mes oreilles réduites en cendres) par la cheminée du crématorium de Grammont. Oui.
J’ai vu une fois Jean-Marie Besset. C’était en 2010. Je me trouvais aux cintres, sous la loupiote, les pieds sur ma petite table en tôle rouillée et lisant Kerouac en attendant de lever le rideau pour Traviata, mise en scène par mon bien-aimé directeur (qui avait été victime d’une cabale le soir de la première).
Deux hommes sont apparus face à moi comme des inspecteurs. Jean-Marie Besset venait d’être nommé directeur du CDN et mon JPS lui faisait visiter mes cintres gentils.
Monsieur Scarpitta Jean-Paul m’a présenté en toute modestie au grand homme de théâtre inconnu de moi puis, les larmes aux yeux, il a posé sa tête sur mon épaule en me disant : « Vous vous rendez compte…le public me traite d’escroc… » Je lui ai répondu : « Ne vous inquiétez pas, monsieur le directeur, ce n’est qu’une cabale… Votre spectacle est magnifique. » Il m’a remercié chaleureusement et m’a conseillé d’écouter une émission prochaine sur France Culture, dont il serait l’invité (ce que j’ai fait, bien sûr; je crois qu’il y avait comme chroniqueur Vincent Huguet, le futur metteur en scène de Lakmé, qui a parlé avec intelligence de La Traviata de JPS). Oui.
Enfin j’ai entendu mon chef dans le casque me crier : « Attention pour appuyer le rideau ! » et j’ai posé mes deux mains sales sur la commande. Monsieur mon bien-aimé directeur a chuchoté alors : « On vous laisse travailler ». Et les deux artistes se sont évaporés dans la nuit des cintres, comme deux fantômes de l’Opéra. Oui.

Quand j’étais enfant, rue du plan de l’Olivier (au deuxième étage du n°12), on écoutait en famille le mardi soir à la radio, dans la cuisine lumière éteinte, « Les Maîtres du mystère ». La radio éclairait faiblement nos visages dans le noir, avec des ombres. Mon beau-père me faisait peur. Oui.

Les méchants


Attention ! Ils n’ont sans doute pas fini de nuire. Peut-être même vont-ils vouloir se venger.

N’oublions pas que pour dévaloriser le travail et le talent de certaines catégories de personnels de notre grande et belle Maison, ils n’ont pas hésité à influencer le rapport « politique » du ministère sarkozyste, au risque de faire perdre le prestigieux label à l’institution dont ils avaient la charge.

Rappelons-nous comment, dans les réunions avec les représentants du personnel ainsi que dans les médias, ils brandissaient la menace du label perdu dont ils creusaient eux-mêmes la tombe, se servant de l’indigne rapport pour cracher sur nous, sur notre travail, sur notre dévouement au service du public et de la cité du peuple.

Désormais, après le retrait financier de leurs « amis », ils vont vous dire et vous répéter inlassablement, pour bien vous l’enfoncer dans le crâne, que vous avez fini de « manger votre pain blanc ». Et ils vous feront à vous, employés modèles, dévoués, porter le chapeau d’éventuels problèmes de budget dont ils sont en grande partie la cause.

C’est eux, et eux seuls, qui depuis le 1er janvier 2011 ont leurs entrées régulières à la Région. C’est eux qui ont introduit dans cette sobre administration leurs « cocotteries », leurs « carlabruneries », leur « depardieuseries »…

Auprès du président de Région, homme réputé honnête et droit, ils ont desservi notre Maison, ses personnels, son histoire; ils ont déversé des torrents de méchancetés sur notre institution. Comment un homme politique responsable aurait-il pu, avec de tels émissaires, avoir envie de soutenir de toute son âme l’héritage culturel que lui a légué le grand Georges Frêche ?

Et bien sûr ces méchants garderont intacts, dans leurs poches profondes, leurs salaires bien gras, salaires dont ils ne méritent pas le dixième si l’on s’en tient au résultat catastrophique qui ternit à présent l’image de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon au-delà même des frontières de France.

Heureusement le président de l’Agglo et la ministre de la Culture, tenus informés par l’intersyndicale CGT-CFDT-Unsa des pratiques de ces méchantes personnes que vous souhaitez voir très vite disparaître de la surface de notre scène rénovée (et gentille), ont à cœur de sauver le navire où flotte encore, haut et fier, notre magnifique label national.

Oui.

KZRG


Voici comment moi, nigaud de la classe inférieure, je suis entré à l’Opéra (du temps où nous étions municipaux) :


C’était en 1979. Je descendais la rue des Etuves. J’ai vu mon ami Philippe B. décharger un camion de décors en compagnie d’une bande d’ouvriers (en fait, lui ne déchargeait rien, il était adossé au mur et regardait, les mains dans les poches). Je lui ai demandé qu’est-ce qu’il foutait là avec ces cons. Il m’a répondu qu’il était « machiniste » ( ?). Je lui ai demandé s’il y avait du travail pour moi (sa majesté Rmi ne trônait pas encore).

Philippe B. m’a présenté séance tenante à Antoine M., chef machiniste (un petit homme passionné d’opéra, colérique, gentil, inoubliable) qui m’a embauché comme vacataire (aucun droit au chômage, la mairie ne cotisant pas).

En 1981, la gauche arrive au pouvoir et crée les emplois « solidarité ». Trois AOP (aides ouvriers professionnels payés au Smic) sont embauchés à l’Opéra par la mairie (sur recommandation d’Antoine M., Corse comme le chef du personnel de l’époque) : Philippe A., Thierry G. (retourné depuis à l’Agglo) et moi, Jean-Luc C. (Philippe B. a été mis à la porte à ce moment-là, il reviendra dix ans plus tard par la fenêtre avant de repartir par la route – accident de trajet, fracture de l’avant-bras, incapacité encore de porter les décors).

Oui c’est ainsi, et pas autrement, que je suis devenu un fainéant de fonctionnaire, un con d’ouvrier, un nigaud de machiniste.
Merci la gauche.


J’ai été condamné à de la prison. A l’armée. A Dakar. Pour abandon de poste et abandon d’arme. Je montais la garde, je suis allé aux toilettes en laissant dans la guérite mon pistolet-mitrailleur et le colonel est arrivé dans sa voiture à chauffeur et il m’a vu de ce pas revenir désarmé et m’a accusé et puni. Oui.
Mais en fait, je n’ai pas été emprisonné. La prison du camp était encore en construction, il manquait les portes des cellules. Oui.
J’ai juste fait des corvées pendant un mois : nettoyage des chiottes, et tutti quanti. Oui.
A la fin de mon engagement avant de repartir en France le colonel m’a reçu en grande pompe une heure dans son bureau pour s’excuser de mon mois de prison qu’il m’avait accordé car il avait eu le génie de se rendre compte que j’étais plus intelligent et cultivé et amusant que lui et qu’il voulait m’en rendre grâce comme il sied avant de se suicider de remords. Voilà.

LIBRE EXPRESSION 768 : TRANSPARENCE FINANCIERE des salariés de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon.

Vous pouvez participer à ce jeu de la transparence en adressant à Libre expression les renseignements suivants : votre salaire de base brut mensuel + votre patrimoine (familial) : immobilier, placements, comptes courants, livrets A, etc.

Aujourd’hui : l’animateur du blog Libre expression, Jean-Luc Caizergues, machiniste, 32 ans d’ancienneté, ouvre le bal de la transparence financière à l’OONM. Oui.



Jean-Luc Caizergues (déclaration sur l’honneur)


Salaire de base brut mensuel : 2327,71¬ depuis le 1er janvier 2012 (salaire de « détaché » de l Agglo, hors grille OONM).

Patrimoine familial (époux/épouse)
Immobilier : 1 appartement de 64 m2 à Montpellier, acheté 148 000¬ en février 2008 (remboursement mensuel : 1208¬ jusqu en 2022).

PLACEMENTS
Valeurs mobilières (actions, obligations, etc.) : néant
Capital Préfonretraite (ou/et autre retraite complémentaire) : néant
Assurance vie : néant

Comptes courants (total époux/épouse cumulés) : à zéro ou légèrement positif ou négatif chaque fin de mois

Livret A : environ 5000¬

Véhicule : 1 vélo payé 100¬ à un voisin

Autres : 2000 à 2500 livres de poche achetés d occasion au fil des ans (0,20¬ l unité pour la plupart)
+ 2 chats (1 dominé et 1 dominant) 
Aucun leg à enfant effectué, aucun héritage en vue

 INCLUDEPICTURE "http://blog.slateafrique.com/ma-guinee-plurielle/files/2011/08/cureuil.jpg" \* MERGEFORMATINET 
Miam-miam, les noisettes !

Pourquoi veulent-ils tous être « directeurs » ? S’ils faisaient machiniste, comme moi, ils ne perdraient pas bêtement leur place gentille.

Moi ça fait trente-deux ans que je suis machiniste permanent (+2 ans vacataire) et il ne m’est jamais rien arrivé de méchant (sinon un petit tour au palais des sports à cause du Nœud à coulisse, du temps de Georges Frêche).
En revanche j’ai vu défiler du beau monde au portillon, dans les deux sens, entrée et sortie : Delabarre, Richard, Andreu (suicidé), Maier, Koering, Scarpitta. Et la liste n’est peut-être pas finie si le prochain nous recommence des bêtises.

Pourquoi veulent-ils tous faire le directeur au lieu de le machiniste ou la concierge ?

Ne me dites pas que ces ambitieux veulent ça à cause de l’argent au lieu de l’art !? Si ?! L’argent de qui de gentil ? Du contribuable méchant ? Oui ? Mais combien ça gagne de beaucoup d’argent, directeur du lard, pour s’en disputer à coups de langue la chaise en paille d’or ? Tant que ça d’euros ? Et pour quoi faire de dépenses ? Du cake ? Des pantoufles en croco ? Une chemise en ver à soie ? Oui ?!


J’étais au concert dans le local des machinos (sauf la dernière demi-heure, où je suis allé tendre une oreille en coulisse).
A la fin j’ai rappuyé dans le gril (à l’aide de la manette gentille du pupitre informatisé) le cyclo, la toile Fragonard, le tulle et le mur afin de faciliter la tâche des garçons d’orchestre, qui devaient débarrasser leur bric-à-brac. Oui.

Puis j’ai fait monter et descendre le monte-décors avec les 2 clés petites de sécurité. Les garçons d’orchestre rechargeaient leurs caisses d’instruments dans une camionnette rouillée à qui ils faisaient faire des allers-retours de l’Opéra Comédie au Corum dans la nuit, comme des bandits. Oui.

A la fin de toutes ces sottises, j’ai éteint les lumières du plateau sauf une pour la ronde des pompiers et j’ai éteint la salle et j’ai tombé le rideau de fer et je suis parti par la petite porte verte de la rue des Etuves et je suis allé retrouver dans notre appartement à 148 000¬ mon adorée qui m attendait en dégustant une tasse de chocolat chaud devant la télévision où officiait Laurent Ruquier, le milliardaire de gauche. Oui.

Elle est pas belle, la vie ?


L’Opéra de Montpellier accueillera des compagnies lyriques indépendantes s’il redevient généraliste. Et s’il perd le label national (il ne le perdra pas si notre Maison est rachetée par un riche pays du golfe ou un milliardaire russe ; car pour des raisons démographiques, donc culturelles, l’opéra « middle class » c’est fini ; quant à l’opéra « populaire », il n’existe plus depuis longtemps – et n’existera jamais plus, non).

Oui.

Voici le communiqué en question, pour nos lecteurs hors les murs (journalistes, politiques, gens du métier) :
COMMUNIQUE CFDT

Lundi prochain 22 avril 2013, dans Libre expression sur  HYPERLINK "http://operagglocfdt.unblog.fr/" \t "_blank" http://operagglocfdt.unblog.fr/  LE JEU DE LA TRANSPARENCE FINANCIERE à l’OONM, avec comme 1er candidat : Jean-Luc Caizergues, machiniste, animateur de Libre expression.

Salaire, patrimoine familial, comptes bancaires, vous saurez tout sur sa fortune.

OUI


A quoi ça sert ?
J’en ai soupé d’entendre des privilégiés nous donner des leçons (d’économie). Ils veulent nous mettre sur le dos les problèmes financiers qu’ils ont eux-mêmes créés.
En parlant de l’« héritage » Koering, par exemple, c’est nous qu’ils visent, nous les racailles des classes moyennes inférieures. Ils insinuent que nous étions « complices ». Or c’est eux (tutelles, conseil d’administration, entourage des directeurs successifs) qui ont voté, signé, fermé les yeux sur les « dérives ».
Le problème est que le monde de la culture subventionnée est devenu un monde aussi « corrompu » que le football (et sans doute plus gravement encore, car il s’agit essentiellement d’argent public).
Les chefs d’orchestre et chanteurs de renom, les directeurs et leurs suppôts, tous ces gens de l’entre-soi, qu’ils soient de vrais « professionnels » ou des artistes de talent, sont aujourd’hui généralement trop payés. Point.
Je vous le dis, en vérité, le temps de nettoyer les écuries est venu.
Amen.

Avec les maboules, il ne faut pas réfléchir. Tu dois sévir tout de suite, sinon ils se croient tout permis et recommencent à mabouler.
Mais bon, ceux à qui j’ai affaire en ce moment sont indécrottables, ils ont la bêtise et la méchanceté dans le sang. Je sais ce qu’ils font, ce qu’ils pensent. Je les gêne. C’est pour ça qu’ils ont demandé à monsieur Cavelier et à l’Agglo, entre les lignes de leur « rectificatif », de me foutre dehors de la Maison, moi le premier résistant de ce combat de cour d’école, qui a toujours été dans mon esprit une plaisanterie, un truc gagné d’avance (ils tétaient encore leur directeur mal-aimé que je lançais mes premiers missiles, dès mars 2011). Des JPS et des CGT, il m’en faut douze pour mon quatre-heures (chaque jour). Oui.
IL FAUT REVOIR
A LA BAISSE
LES SALAIRES
DE LA DIRECTION



Jean-Luc Caizergues, machiniste, et François Hollande, président de la république



Riccardo Muti, comme vous et moi, est payé essentiellement par le contribuable (commerçant, ouvrier, caissière de supermarché…). L’idée que sa valeur sur le « marché » serait fonction du libre jeu de l’offre et de la demande est un mensonge par omission. Car en France, sans l’argent public, sans un fonctionnement « à perte » des orchestres et des opéras, les « stars » ne valent pas grand-chose.
Riccardo Muti n’est qu’un chef d’orchestre, un agent de la circulation posté au carrefour et qui fait bien son boulot, en professionnel. Il n’est pas un « créateur ». Il n’est ni Verdi ni Mozart. Il s’auréole simplement de leur prestige en servant avec passion leur génie musical par l’exercice parfait de son métier, qui est un « artisanat ».
Bref, je crois qu’il faut baisser les cachets des Muti and family (comme il faut baisser les salaires des directeurs) et privilégier plutôt la « création ».
Oui.

Je ne connais rien à cette histoire et ne vais certainement pas m’en mêler (on a assez à faire ici).
Néanmoins, je pense que le problème est plus profond et généralisé qu’il n’y paraît.
Les directeurs ont fini par se prendre pour des « patrons ». Ils se comportent comme si l’opéra était leur entreprise, et qu’ils y avaient investi leur argent. Or, ces « fonctionnaires » de la culture (j’utilise sciemment le mot « fonctionnaire » car ils l’invoquent souvent pour humilier les personnels) sont payés comme des ministres (mieux parfois) avec l’argent du contribuable, avec la sueur du peuple. Et lorsqu’ils sont metteurs en scène ou chefs d’orchestre, ils s’en fourrent encore plus dans la poche et, avant même de penser à l’avenir des Maisons qu’ils sont censés diriger au service des citoyens, ils profitent de la situation pour développer leurs carrières personnelles (dans des échanges de bons procédés entre confrères directeurs).
Au plan managérial, ces malotrus graissent la patte de leurs cercles d’ « amis » artistes, montent les salariés les uns contre les autres en achetant le silence et la soumission par des augmentations de salaires préférentiels, lèchent les bottes des politiques et les influencent d’autant plus facilement que la plupart des élus sont incultes.
Que faire ?
Il faut revoir à la baisse le salaire des directeurs d’opéra (salaire qui doit apparaître dans la grille salariale au même titre que celui d’une femme de ménage). Il faut réduire les pouvoirs exorbitants de cette caste de parvenus. Pour ça il est nécessaire, comme je l’ai déjà écrit, que le directeur général soit le directeur administratif (le directeur artistique et le directeur financier devant être positionnés ??????????????

La première fois que j’ai entendu le Boléro c’était en sixième au Lycée Joffre, dans la classe de monsieur B., un prof de musique aveugle. Il nous repérait de son oreille délicate quand on bougeait ou murmurait et il nous criait par exemple : « Caizergues, venez ici ! » Je m’approchais de son bureau qui sentait bon la cire qu’on passait nous-mêmes chacun son tour. Il me disait approchez encore et je m’approchais jusqu’à son ventre rebondi. Il me situait en tâtonnant de part et d’autre de mon petit corps maigre, puis remontait ses mains jusqu’à ma petite figure gentille. Enfin il écartait légèrement les bras et m’applaudissait sur mes joues. Plusieurs fois. De plus en plus vite et de plus en plus fort, comme au concert. C’était beau, le Boléro. Oui.

L’église catholique a voulu « désacraliser » sa présence au monde (concile Vatican II) : abandon de la messe en latin, de la soutane, etc. Résultat : déclin.
L’éducation nationale a suivi dans cette voie moderniste après mai 68. Sa première mesure « révolutionnaire » fut d’enlever l’estrade sur laquelle trônait le bureau du professeur dans les classes. Résultat : chute vertigineuse du niveau général et coups de couteau à hauteur d’homme.
La sanction sera similaire pour l’opéra après « désacralisation ». Oui.


Un machiniste qui travaillait sur Poppea e Nerone à l’Opéra Berlioz (je suis resté à l’Opéra Comédie pour une formation pupitre et pour Don Giovanni) m’a dit que c’était un spectacle « violent », qu’il y avait par exemple une scène où des Blancs (des nazis ?) tabassaient un Noir et que cela pouvait être « choquant » pour le public. Je lui ai répondu que ce serait vraiment choquant si on montrait l’inverse : des Noirs massacrant un Blanc.

En vérité, j’ai bien l’impression que les artistes « rebelles » d’aujourd’hui ne font que porter des révoltes convenues et dépassées (mythes de la petite bourgeoisie moyennement cultivée).


Le challenge était, suite à une erreur de programmation, de ne pas aller au-delà de quatre jours de montage du très complexe et imposant décor de Poppea et Nerone.
Finalement ce montage n’a duré que trois jours (contre dix en Espagne, avec une équipe machinerie trois fois plus nombreuse que la nôtre). Pourtant, un imprévisible retard aurait pu survenir au moment où la dernière grande et lourde colonne fut dressée sous le plafond. Oui.
Une dizaine de machinistes, menés par Khadir, relevaient cette colonne en poussant comme des bœufs tandis que deux ou trois autres, dont Bardin, la retenaient au pied pour qu’elle ne ripe pas sur le plancher glissant. Mais la poussée était si virile que Bardin, malgré son expérience et sa force de taureau, a commencé à céder et reculer, ce qui n’arrive jamais d’habitude à cet individu tenace.
La colonne, déjà relevée de plusieurs mètres, devenait instable sans un point d’appui fixe. Elle risquait de retomber et se briser en explosant au passage quelques crânes humains.
Bardin a alors crié à Khadir de lui venir en aide pour bloquer avec lui le pied de la colonne méchante. Le cerveau de Khadir n’a fait qu’un tour. Ce héros s’est immédiatement précipité à la rescousse de celui qu’il appelle rituellement son « frère ». Mais dès lors, la horde qui poussait, affaiblie par cette absence soudaine, risquait de relâcher l’effort, ce qui allait entraîner inévitablement la chute de la colonne.
Miraculeusement personne n’a baissé les bras, bien au contraire. Et l’intervention du puissant Khadir a stoppé net la glissade en arrière du pied de la colonne. L’érection a pu se poursuivre ainsi jusqu’à son terme dans un jouissif cri de victoire, suivi d’un soupir de Bardin. Oui.
Bravo, les nigauds.

Des incapables,
des nigauds
et un salaud.
OUI


Fallait pas voter pour ces racailles politiques qui ne songent qu’à préserver ou étendre leurs pouvoirs de merde, ces incultes qui s’entredéchirent sur le dos des citoyens et s’en fourrent plein les poches avec leurs copains directeurs d’opéras ou d’hôtels de passes.
Qui sont les coupables ? En premier lieu ceux qui n’ont eu de cesse, depuis le 1er janvier 2011, de dénigrer notre Maison et ses personnels auprès des politiques, des médias et des petits rapporteurs du ministère des Cultivés, alors que leur devoir exigeait au contraire qu’ils défendissent becs et ongles l’institution dont ils avaient la charge. L’un a distillé son venin, l’autre a « couvert ». On sait bien de qui je parle. Ces pompiers pyromanes se trouvent encore dans nos murs, grassement payés par le contribuable et continuant d’œuvrer, consciemment ou pas, à la défaite de la culture.
Un plan social ? Le chômage ? Le retour à l’Agglo pour les détachés ? La préretraite pour d’autres ? Et alors ? Des millions de personnes en France sont actuellement dans cette situation. Oui.
N’ayez pas peur. Vous êtes la vérité et ils sont le mensonge. Ils ne vous méritent pas.


Après l’Assemblée générale de jeudi dernier, durant la première répétition orchestre de Don Giovanni, Jean-Paul Scarpitta enveloppé de sa grande écharpe, les yeux rougis et larmoyants, s’est adressé à deux machinistes assis sur une table d’accessoires en coulisse jardin. D’une voix très émue il leur a déclaré, tout en grignotant des noisettes : « Je vous en supplie, dites-leur d’arrêter. Dites-leur à vos camarades. On va dans le mur. Ca suffit. Personne n’est contre vous. Monsieur Bourquin ne vous en veut pas, il est avec vous, il va sauver la maison. Moi, de toute façon, je m’en vais. C’est fini pour moi. Tout ce que je fais, c’est pour vous. »
Du coup, devant monsieur notre directeur gentil, les deux machinistes se sont disputé l’honneur de transmettre ce message d’amour et de paix à l’ensemble des nigauds : « Tu leur diras ? » « Non, toi dis-leur. » « Non, toi ! »

Oui.


Que vous soyez mon allié ou mon adversaire, je vous conseille de ne jamais baisser les bras.
Celui qui gagne à la fin, ce n’est pas le plus fort mais le plus tenace.
Oui.

Le venin savamment inoculé (par qui vous savez) dans le rapport « sarkozien » du ministère de la culture étant resté actif malgré l’élection de François Hollande, une haine obsessionnelle de notre chœur national persiste sur la feuille de route du Conseil d’administration socialiste.
Les vrais incompétents, les vrais incapables, ceux qui auraient besoin d’un « contrôle général de compétences » sont ceux qui ont semé la discorde et jeté notre Maison dans la situation ubuesque où elle se trouve pour longtemps encore.

Savez-vous qu’en 2012, tandis qu’ils étaient grassement payés pour conduire ce grand et bel édifice au naufrage, ces privilégiés, ces irresponsables n’ont pas eu honte d’accorder une augmentation de 2¬ 50 (4¬ la trentième année) aux quatre pupitreurs lumière et son, dont les salaires bruts de base vont de 1500 à 1900¬ (pour 5 à 20 ans d ancienneté) ?
On comprend dès lors pourquoi ces malotrus, ces égoïstes n ont pas souhaité faire connaître à l ensemble des salariés de l’OONM, pour répondre à la demande du comité d’entreprise, le montant de ce qu’ils encaissent chaque mois.

J’espère qu’à l’occasion du passage en EPCC la gabegie cessera enfin et que justice sera rendue.


Jean-Paul Scarpitta, qui est je crois le salarié le plus âgé de notre Maison (1949 ?), semble fasciné par la « jeunesse ». Dans quasiment toutes ses interviews il est question de « ça » : la jeunesse, les jeunes.
On comprend mieux, dès lors, pourquoi JPS a caché dans la fosse d’orchestre les « vieux » choristes de notre Opéra national à l’occasion de ses Noces de Figaro (été 2012) tandis que de jeunes figurants paradaient sur scène en costumes Gaultier ; et pourquoi ces mêmes choristes (qu’il a qualifiés de « vieux » devant moi et Philippe Alcaraz, délégué CFDT) n’apparaîtront dans aucune de nos productions lyriques jusqu’en 2014. Non.



Ceci dit, le Don Giovanni qui clôt la saison 2012-2013 est effectivement, avec Jeanne au bûcher (mais aussi Didon et Enée pour Opéra Junior), une des belles réussites de l’ « artiste » Jean-Paul Scarpitta. Oui.

Je suis allé au Théâtre des Champs-Elysées du temps de Maier, à la fin des années 80. Je ne sais plus avec quel ouvrage on a débarqué dans cet endroit à l’ambiance mauvaise. Je me souviens juste que Michael Lonsdale était le metteur en scène et qu’il a balayé le plateau parce qu’aucun des machinistes du lieu ne voulait le faire.

Monsieur le Secrétaire général,
Merci de nous rappeler que Libre expression n'a pas le droit de diffuser dans l'univers citoyen des informations concernant l'emploi de l'argent du contribuable.
Il faut respecter la loi et nous allons retirer immédiatement les textes en question du site public  HYPERLINK "http://operagglocfdt.unblog.fr/" \t "_blank" http://operagglocfdt.unblog.fr/. En revanche nous les garderons en ligne sur Zimbra.
Sachez toutefois, monsieur le Secrétaire général, que beaucoup de salariés de l'OONM ne consultent jamais leur messagerie professionnelle et les sites Irp. Ils ne connaissent la vie intime de notre Maison que par la lecture de Libre expression.
Nous tenons à rappeler que c'est à la demande d'(censuré)* que la CFDT de l'OONM a créé un blog hors les murs. Elle nous y a conviés après avoir fermé durant plusieurs semaines les sites syndicaux pour nous censurer. Monsieur le président Ramette était présent ce jour-là, qui pourrait en témoigner.
Si après la réouverture des sites syndicaux nous avons choisi de conserver notre blog public, c'est que nous avons craint que les ennemis de la liberté d'expression sévissent encore. Heureusement vous êtes de retour parmi nous. Et vous protégerez, nous le croyons, ce bien si précieux qu'est la liberté de penser et d'écrire en démocratie.
Dès que les problèmes de notre Maison seront résolus, nous cesserons évidemment de poster Libre expression hors les murs.
Avec notre plus grand et sincère respect pour votre personne et pour votre travail (qui vient pallier les carences de l'administration précédente),

Jean-Luc Caizergues, animateur de Libre expression (au nom de Philippe Alcaraz, délégué CFDT)


Ca s’aggrave, docteur.
Lors de la présentation à la presse de la saison 2013/2014, la semaine dernière, Jean-Paul Scarpitta a eu une « attitude étrange », nous a rapporté un journaliste. La raison artistique de sa présence face à la presse semblait loin de ses préoccupations. Il avait l’air d’un homme perdu atteint d’un trouble existentiel, pas d’un directeur de grande structure lyrique nationale. Il n’a parlé que de lui, de ses états d’âme, des « attaques » subies de la part du personnel. Il s’en est même pris aux journalistes à l’« encre noire ». Deux d’entre eux ont préféré se lever et partir. Oui.


Potins de merdre 3 : LA COURSE AU POGNON. Palmarès établi par un jury international composé d’artistes et de mécènes.


OPERAVISION
Palmarès

Number 1
Jean-Paul Lebrigand : 7 500 en 2010 14 070 points en 2011

Number 2
Maurice Lechevalier : 8 831 points en 201019 250 en 2012

Number 3
Jeanne Larteffigue : 4 800 en 2008 5 075 en 2010 7 839 points en 2011

Number 4
Jean-Jacques Legros : 6 332 points en 2011 6 450 en 2012


LES DERNIERS DU CLASSEMENT en 2011
Emilio Grici : 1645 points
Guilhaume Alaïs : 1636 points
Christine Dasc : 1613 points
Daniel Manollo : 1562 points
Ondine Muti : 1544 points
Lilly Laville : 1534 points

Bientôt sur vos écrans : le palmarès d’Opéravision 2013 !

Nominée en remplacement de Jean-Jacques Legros pour 2013
Victorine Viking : 6 450 points + 1000 de bonification

La réaction : Les premiers seront les derniers.

Évangile selon saint Matthieu Chapitre XX
Mt 20,1. Le royaume des Cieux est semblable à un père de famille, qui sortit de grand matin afin de louer des ouvriers pour sa vigne.
Mt 20,2. Et étant convenu avec les ouvriers d'un denier par jour, il les envoya à sa vigne.
Mt 20,3. En sortant vers la troisième heure, il en vit d'autres qui se tenaient oisifs sur la place publique.
Mt 20,4. Et il leur dit: Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste.
Mt 20,5. Et ils y allèrent. Il sortit encore vers la sixième et vers la neuvième heure, et il fit de même.
Mt 20,6. Et étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui se tenaient là, et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ?
Mt 20,7. Ils lui dirent : Parce que personne ne nous a loués. Il leur dit : Allez, vous aussi, à ma vigne.
Mt 20,8. Lorsque le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paye-leur le salaire, en commençant par les derniers, et en finissant par les premiers.
Mt 20,9. Ceux qui étaient venus vers la onzième heure vinrent donc, et reçurent chacun un denier.
Mt 20,10. Les premiers, venant ensuite, crurent qu'ils recevraient davantage; mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier.
Mt 20,11. Et en le recevant, ils murmuraient contre le père de famille,
Mt 20,12. Disant : Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et vous les avez traités comme nous, qui avons porté le poids du jour et de la chaleur.
Mt 20,13. Mais il répondit à l'un d'eux : Mon ami, je ne te fais point de tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier ?
Mt 20,14. Prends ce qui t'appartient, et va-t-en; je veux donner à ce dernier autant qu'à toi.
Mt 20,15. Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux ? ou ton oeil est-il méchant parce que je suis bon?
Mt 20,16. Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers; car il y en a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.

Nouvelle traduction, Bible Bayard (Marie-André Lamontagne et André Myre) :

Le règne des Cieux, c’est ce maître de maison debout avec l’aube, qui sort recruter des ouvriers pour sa vigne.
« Je vous embauche, leur dit-il, au salaire de un denier par jour. »
Les ouvriers acceptent. Il les envoie dans sa vigne.
Vers la troisième heure, il sort de nouveau. Des hommes sont là, sur la place, à ne rien faire. Il les aperçoit et leur dit : « Allez, vous aussi, dans ma vigne. Je vous paierai ce qu’il faut. »
Ils partent donc. Le maître ressort vers la sixième et la neuvième heure. La scène se répète. Vers la onzième heure, il sort une dernière fois. Des hommes sont là, sur la place, à ne rien faire. Il les aperçoit. Le maître leur demande : « Pourquoi restez-vous là, toute la journée, à ne rien faire ? »
Ils répondent : « Il n’y a pas de travail pour nous. »
Et lui : « Allez, vous aussi, dans ma vigne. »
Le soir venu, le propriétaire de la vigne dit à son régisseur : « Fais venir les ouvriers et donne à chacun son salaire. Tu commenceras par payer les derniers et tu finiras par les premiers. »
Les ouvriers de la onzième heure s’avancent : chacun reçoit un denier. Les ouvrier de la première heure s’avancent à leur tour, protestent, se plaignent au maître de la maison : « Regarde, ceux-là n’ont travaillé qu’une heure et tu les traites comme nous qui sommes fourbus après toute une journée de travail, et par cette chaleur ! »
A l’un d’eux, le maître rétorque : « Ami, en quoi t’ai-je lésé ?  Nous étions bien d’accord pour un denier, non ? Prends ton dû et rentre chez toi. Au dernier arrivé, je veux donner autant qu’à toi. N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux avec ce qui m’appartient ? Ou est-ce ton cœur qui tourne en mal ma bonté ? »
Ainsi les derniers seront-ils les premiers et les premiers seront-ils les derniers.

Quand j’ai été muté au Palais des sports par Frêche, en 1984, j’ai continué le Nœud à coulisse, qui est passé en un an de 4 à 12 pages (et de 2 400 à 15 000 F de publicités).
Ce qui signifie que ma mise à l’écart de la Maison ne garantit nullement aux ennemis de la liberté d’expression l’arrêt de notre divin blog. Non.

Le Bon Dieu est avec les gentils contre les méchants. Oui.


A l’occasion de la dernière réunion des délégués du personnel, j’ai demandé à la remplaçante de l’irremplaçable Jean-Jacques Groleau si Chiara Muti avait décroché la mise en scène d’Orfeo ed Euridice parce qu’elle était la fille du célèbre chef d’orchestre.
Madame la remplaçante a d’abord fait mine de ne pas comprendre ma question. Puis elle nous a annoncé, avec une sorte d’allégresse, que « Chiara » réalisait actuellement sa première mise en scène en Italie ; ce qui signifie que la fille du père n’avait aucune expérience dans ce domaine au moment de signer son contrat avec Montpellier. Oui.

Ainsi peut-on mieux comprendre comment JPS a pu monter un Nabucco à Rome avec Riccardo Muti dans la fosse.
Miam-miam, la culture.

Pour éviter les renvois d’ascenseur, il ne faut pas que le futur directeur de l’EPCC soit metteur en scène. Non.


Lettre envoyée par la CFDT à Jean-Paul Scarpitta, directeur général de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon


De : IRP.CFDT Objet : BAISSE VOLONTAIRE DES SALAIRES DE LA DIRECTION EN TEMPS DE CRISEÀ : Jean-Paul SCARPITTA mar., 25 juin 2013 18:28
Copie à l’ensemble des personnels de l’OONN


Monsieur le directeur,

A l'occasion des négociations NAO 2013, et "dans un contexte d'économie budgétaire imposée par nos tutelles", nous vous demandons d'agir de telle sorte que les salaires de la direction soient volontairement revus à la baisse et que l'argent ainsi économisé puisse être engagé pour réparer des injustices salariales commises depuis deux ans et demi "en votre nom" dans l'entreprise dont vous avez la charge.

Cette mesure au symbole fort serait, avec la programmation d’Einstein on the beach, une des marques positives de votre passage parmi nous.

Dans l'attente, et respectueusement.

CFDT


Nous n’attendons rien de cette démarche, sinon un réveil des consciences. Il y a de nombreuses et grandes inégalités sociales dans notre Maison. Les salaires de la direction sont trop élevés, surtout au regard des mauvais résultats obtenus (motion de défiance, 4 M¬ de subventions perdus, déficit de mécénat, image de l OONM dégradée au plan national).
Un directeur ne devrait gagner que 7000¬ brut mensuel. Avec interdiction d’arrondir ses fins de mois par des mises en scène ; ainsi il pourrait faire le boulot à plein temps.
JPS va encore partir à Rome bosser pour son compte. Sera-t-il payé intégralement par l’OONM à la fin du mois ? Si oui, ce n’est pas normal. Il faut que cesse la gabegie : cet argent est celui des caissières de supermarché, des ouvriers du bâtiment, des retraités aux petites pensions... Oui.

Dans l’Accord général des 35 heures de 2002 (Opéra), les heures de jour ne sont pas payées mais récupérées (1,5 pour 1 au-delà de 39 heures, du lundi au samedi). Cela a toujours été la règle en tout cas, raison pour laquelle ces récupérations se sont accumulées.
Sachant que certains membres du personnel, au plus haut niveau, se sont enrichis dans cette affaire pendant que beaucoup d’autres, dont la plupart de petits salaires, ont été lésés (on les a obligés à prendre leurs récupérations ou on s’est débrouillé pour qu’ils n’en aient pas), je refuserai qu’on me paie des heures de récupération fin 2013 si mon solde est positif. Je préfère perdre définitivement ces heures.

La musique, classique ou contemporaine, est un art mineur.


Je me demande en quoi pouvait bien consister le « travail » de Jean-Paul Scarpitta comme artiste en résidence et directeur désigné (de 2006 à 2010) pour justifier au total (avec ses 3 années passées à la tête de notre Maison depuis le 1er janvier 2011) une prime de départ si élevée.
René Koering devrait sortir de sa réserve, et dire enfin la vérité sur la « présence » de JPS à l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon sous sa direction.

Je me demande aussi pourquoi les deux petits rapporteurs du ministère des Cultivés sarkozien n’ont pas dénoncé l’émargement de Jean-Paul Scarpitta à l’OONM (plus de la moitié de son salaire actuel durant l’année 2010 !). Ou alors pourquoi, si un tel salaire était justifié, ces Dupont et Dupond n’ont pas associé JPS à l’« héritage » Koering dans leur fameux rapport (héritage vilipendé il y a un an par nos trois tutelles) ?


La culture est dans les livres, pas au théâtre. Le théâtre, l’opéra, les concerts et le cirque c’est comme le cinéma ou la télévision : du divertissement, de l’éphémère, des bulles de savon, des traces de pas sur le sable, un éclair, un coup de tonnerre dans le ciel, de la fumée d’Indien. Oui.

J’espère que le salaire du prochain directeur sera revu à la baisse. Mais je n’y crois pas trop (à moins d’une révolte générale).
En revanche, je pense que monsieur Cavelier (si l’Agglo ne le jette pas dans la charrette de JPS) peut faire en sorte que des injustices salariales soient gommées. Je sais qu’il a conscience du problème.
Si j’en avais le pouvoir, je nommerais Patrice Cavelier directeur de l’EPCC en tant que directeur administratif (je baisserais évidemment son salaire, qui serait de 7 000¬ brut mensuel, oui). Il aurait sous ses ordres un directeur artistique (une sorte de Henri Maier, pas un metteur en scène) + un directeur financier (madame Laffargue, que je garde car elle sait compter à défaut de savoir écrire). Ces deux directeurs adjoints se situeraient à égalité dans la hiérarchie, avec un salaire de 5 000¬ (à prendre ou à laisser).
Le directeur artistique ferait la saison, librement, mais sous contrôle du directeur financier. S il y a accord entre eux, le directeur administratif approuve nécessairement. S’il y a désaccord, il tranche. Oui.
Mais bon, ce n’est pas cet organigramme que vont choisir les nigauds (et nigaudes) qui nous gouvernent. La routine l’emportera et un metteur en scène, de nouveau, sera directeur général de l’OONM. Il aura tous les pouvoirs : artistique, administratif et financier. Le contrôle public sera de façade (seul le personnel en fera les frais).
Ce directeur conduira sa carrière de metteur en scène sur le dos de notre Maison, comme d’hab. Et la politique des copains/coquines repartira de plus belle.
Oui, c’est cette race de directeurs qui creuse la tombe du théâtre et de l’opéra.

L’hypocrisie est une diplomatie, une élégance, un savoir-vivre. Dire bonjour et merci, céder sa place dans le tramway, tenir une porte, c’est de l’hypocrisie.
Lire Eloge du paraître, de Renaud Camus.

Cela fait des décennies que les directeurs d’opéra, les grands chefs d’orchestre, les metteurs en scène de renom, les stars du bel canto et leurs agents se gavent sur le dos du contribuable. Ils sont en train de tuer la poule aux œufs d’or.

Il faudrait remettre chacun à sa vraie place.
Le directeur, c’est un cadre supérieur. Le chef d’orchestre, un artisan. Le metteur en scène, un contremaître. L’artiste, un ouvrier qualifié. L’agent, un parasite.

Il faut revoir les salaires et les cachets à la baisse. Sinon, la chute (inéluctable compte tenu des bouleversements démographiques en Occident, et du déclin du niveau culturel qui en découle) sera encore plus rapide que prévu pour la musique classique et lyrique. Oui.

Dans les années quatre-vingt, un soir à minuit, j’ai lâché le rideau de fer sans regarder dessous. Dessous, il n’y avait pas un Steinway, non, mais un Bösendorfer. Oui.

Evidemment quand j’étais enfant, dans les années soixante, je prenais le petit train de Palavas (la gare se situait à l’entrée de l’Esplanade).
Pendant le trajet on jouait à trappette entre les wagons. Un jour, un copain est tombé sur les rails et il a eu la jambe coupée par une roue méchante. Oui.
Je ne sais pas ce qu’est devenu ce garnement.
Peut-être est-il mort.

Les fossoyeurs
Jeudi 18 juillet en fin d’après-midi, après le concert des Percussions de l’Orchestre national de France, Jean-Paul Scarpitta et Balázs Kocsár (chef d’orchestre d’Orfeo ed Euridice qui sera mis en scène par la fille de Riccardo Muti à la rentrée) se sont efforcés de trouver une place en fosse pour notre choeur national dans le chef-d’œuvre de Gluck. Les deux hommes semblaient se demander avec inquiétude et mépris : "Où pourrait-on bien les parquer ?"
Les choristes, convoqués pour l’occasion, étaient assis dans la salle, l’air résigné en attendant leur sort. Appelés en fosse, ils ont finalement essayé leurs places, mais sans enthousiasme tant la situation était claire : une fois de plus on voulait les faire disparaître de la surface de la scène, les cacher aux yeux du public, leur ôter toute dignité professionnelle.
Vu du plateau, où je vaquais, ce spectacle était vraiment pitoyable. Oui.

La plupart des responsables du monde artistique aiment se gargariser du mot « culture », qui est surtout un alibi pour faire carrière et s’en mettre plein les poches. Quant au mot « gauche », c’est (disons) la cerise sur le gâteau.

Exemple frappant : Riccardo Muti se faisant l’apôtre de la culture à l’occasion du Nabucco de Jean-Paul Scarpitta donné à Rome pour la première fois en 2011.
Berlusconi était dans la salle, et, du coup, tous les nigauds (et nigaudes) de journalistes ont jugé « courageuse » l’attitude du talentueux, célèbre et richissime chef d’orchestre.
Moi je n’y ai vu que démagogie, cynisme et vulgarité.
Car ça veut dire quoi, de la part d’un Riccardo Muti, de demander du fric pour la culture ? Ca veut dire que l’Opéra de Rome ou l’Orchestre de Montpellier ont besoin d’argent, beaucoup d’argent pour lui, sa fille et son gendre. Oui.

Vive la France !

Au sujet du sondage effectué par Libre expression auprès des salariés de l’OONM (et de quelques personnalités extérieures) concernant la désignation de notre futur directeur général


Une cinquantaine de personnes se sont exprimées (1/5ème environ des salariés), me confiant par mail ou oralement le nom de celui ou celle qu’elles aimeraient voir désigné(e) par le conseil d’administration à la tête de l’OONM. C’est plus que je ne m’y attendais (d’autant que beaucoup de salariés ne consultent jamais leur messagerie professionnelle et n’étaient donc pas au courant du sondage de Libre expression).

Je préfère cependant, après réflexion, ne pas livrer dans l’immédiat le résultat obtenu car je me rends bien compte (un peu tardivement, je l’avoue) qu’il ne serait pas correct de le faire, à la fois vis-à-vis du jury et des candidats eux-mêmes (qui sont tous des « pointures »).

En revanche, une fois notre futur directeur désigné officiellement, Libre expression publiera le résultat de son sondage, accompagné de quelques commentaires significatifs et/ou amusants des personnes qui se sont prêtées au jeu, et que je remercie. Oui.


KZRG

Bonne nouvelle pour la Maison, le personnel et le public.

Et beau travail des élus du Comité d’entreprise, qui ont défendu avec détermination et pragmatisme leurs arguments face à la direction représentée par monsieur Cavelier, qui a su écouter, œuvrer efficacement et concrétiser avec le conseil d’administration cet ambitieux projet mis au service des arts de la scène ; projet dont les répercussions économiques devraient être bénéfiques pour notre ville et notre région. Oui.
 
Je persiste à croire que Jean-Paul Scarpitta, s’il avait été mieux conseillé (par Cavelier ou Panabière + RK pendant une ou deux Saisons), pouvait réussir. Car le « personnage » (unique, étonnant, attachant) n’est pas sans qualités artistiques et humaines – il serait injuste, voire idiot, de ne pas l’admettre.

Malheureusement, oui, JPS a fait souffrir (peut-être sans le vouloir) d’honnêtes, talentueux et dévoués salariés, et laissera un étrange passif à notre Maison (rapport « orienté » du Ministère, conflit social, guerre intestine, lutte fratricide entre l’Agglo et la Région qui s’est soldée par une perte de plusieurs millions d’euros au détriment de l’OONM…).
Quel gâchis.
Oui.


Depuis une trentaine d’années beaucoup de directeurs d’opéra, en France comme dans toute l’Europe, s’engraissent sur le dos du contribuable. Ces gens en toc signent des contrats en or, pillent et coulent les Maisons dont ils ont la charge, crachent sur leurs personnels et méprisent, les jugeant incultes, des élus du peuple qui les remercient pour leur mauvaise gouvernance en leur octroyant des conditions de départ scandaleusement avantageuses, gagnées sous la table par des avocats de même caste, de même obédience, de même clique. Il faut que cela cesse. Oui.

Cols blancs et cols roses unis contre le petit peuple de France. Oui.

Antoine Perragin, directeur général d’Enjoy, devrait montrer l’exemple et revoir son salaire à la baisse.
Ce qui est révoltant, pour le petit peuple de France, c’est d’entendre les nantis, les privilégiés, les parvenus leur donner des leçons de rigueur économique. Oui.

Il faut être solidaire. Il faut faire obstacle aux méchants. Ce sont eux les responsables de la création, de la gestion, de la perdition de l’Arena. C’est cette engeance qui doit être « externalisée », foutue dehors de l’entreprise, du Parti, de la Région, de la France, de l’Europe, de la planète et de la galaxie. Oui.

Ce sera plus sain. Un directeur ne doit pas être metteur en scène ; ces deux activités cumulées conduisent la plupart du temps au malheur d’une Maison. Oui.


Voici quelques années, à l’occasion d’une fête du C.E. à l’Opéra Comédie, vers 1 heure du matin un membre du personnel a voulu montrer notre jolie salle à des amis qu’il avait invités. Il a ouvert la porte d’une loge du premier étage et les visiteurs ont pu admirer, dans la demi-pénombre, le lustre, les dorures, les fauteuils rouges. Ils ont vu aussi, cramponné à la rampe de la fosse d’orchestre, courbé, pantalon baissé, un monsieur; et derrière lui un autre monsieur, pantalon baissé aussi, le tenant aux hanches et trépignant (cf. AR/PV). Oui.

« Metteuses en scène » est une horrible appellation. Je crois qu’il vaut mieux s’en tenir à « metteurs en scène » pour les hommes, les femmes et les trans. Oui.

On peut toujours racler les fonds de tiroirs des classes moyennes pour y récupérer quelques jeunes (par exemple, à l’OONM, l’excellent travail des services Mission enseignement supérieur et Jeune Public porte ses fruits). Mais nous sommes confrontés à un problème de civilisation irréversible : le déclin démographique occidental (accepté, voulu, organisé par les élites et les banques) est un rouleau compresseur trop puissant pour espérer inverser la tendance (à moins d’une improbable révolution identitaire).
C’est l’individualisme post/néo-chrétien de Mai-68, né au siècle des Lumières et grandi sur le terreau du positivisme au XIXème, qui a porté le coup fatal – le fédéralisme américain et l’Union européenne se contentant de dépecer la charogne (il n’est d’ailleurs pas étonnant, dans ce mouvement historique, de voir un Cohn-Bendit passer allègrement des barricades de Saint-Germain-des-Prés aux bancs de l’Assemblée de Strasbourg).
Bref, ne vous bercez pas d’illusions : c’est cuit.
Des millions d’euros de subventions supplémentaires ne serviront à rien, artistiquement, si le public n’est pas au rendez-vous parce que trop vieux, mort ou massivement remplacé par une jeunesse indifférente à notre héritage culturel (classico-lyrique).
En ce qui concerne notre petit univers de l’OONM il faudrait, pour sauver la baraque, amorcer un retour rapide au généralisme : musique, opéra, théâtre, danse, variétés, congrès, spectacles amateurs, jeux de cirque, peep-shows, taureau piscine (dans la fosse d’orchestre)… Oui.

Quand on aime les arts de la scène, pourquoi vouloir tenir une baguette plutôt qu’un plumeau ?
Dernièrement, une femme de ménage m’a confié que lorsqu’elle a été embauchée à l’Opéra elle était si heureuse de travailler dans ce lieu mythique, artistique, culturel qu’au début elle ne pouvait s’empêcher, en dépoussiérant les fauteuils de la salle, de relever la tête et de la tourner en tous sens pour contempler les moulures des balcons, le grand lustre, les noms des musiciens célèbres inscrits en lettres d’or au plafond. Oui.


En vérité, ces histoires de parité hommes/femmes ne sont que des affaires de caste, pour ne pas dire de classe. Rien d’autre.


Je n’aime pas ce Barroso, ce Portugais. Je n’aime pas le Portugal. Et je n’aime pas l’Europe. Je n’aime pas non plus l’audiovisuel. Et encore moins la « diversité », fût-elle culturelle. D’ailleurs je n’aime pas la culture. Non.

Les gens qui visitent la tour Eiffel devraient se jeter dans le vide. Ils n’ont rien à faire là-haut. Non.
Qu’ils crèvent tous.
Oui.


Je n’aime pas la mandoline. Et je n’aime pas Lunel.

Je n’ai signé qu’une pétition dans ma vie, celle pour l’augmentation des effectifs policiers en ville (du temps de Georges Frêche). Oui.

Compte tenu des bouleversements démographiques actuels, cela ne peut aller qu’en empirant.
Le niveau culturel général va continuer de baisser de façon exponentielle avec l’enterrement des classes moyennes nées du baby-boom. La musique classique disparaîtra massivement dans le caveau de cette génération suicidaire. Au mieux, elle sera un bruit de fond résiduel dans des rassemblements de sectes nostalgiques (queue de comète d’une lointaine civilisation indo-européenne effacée des livres d’Histoire par les nouveaux Maîtres et leurs commis). Oui.

J’aime bien Rachmaninov, mais je préfère Poutine.
A voir absolument comment Poutine « négocie »
avec la racaille en col blanc sur Youtube.
Ce n est pas long (1 minute et 46 secondes) mais efficace.

www.youtube.com/watch?v=sn7npsJDrcg

Je ne vois là aucune « renaissance ». C est au contraire un signe de pourrissement. Le début de la fin.

Vatican II a voulu « s’adapter » à la vie « moderne » et n’a fait que vider les églises.
Les seuls peuples qui tiennent le choc et traversent les âges sont ceux qui ne cèdent rien quant à leurs croyances (y compris les plus désuètes et anachroniques).

Si la France, si l’Europe, si l’Occident s’effondrent c’est parce que nous avons renié notre passé, sapé nos fondations alors que des cultures moins riches, moins élaborées, moins puissantes ont préservé, elles, leurs racines.
La fin de notre musique classique en est une des nombreuses conséquences (dont les pires sont à venir). Oui.

Le mardi 29 octobre à l’Opéra Comédie, après le concert des mandolines et de l’Orchestre de Montpellier, Jean-Paul Scarpitta a lancé de sa loge des poignées de confettis blancs sur les cheveux et les épaules des artistes qui venaient saluer et qui en ont souri de surprise. Le public, heureux du geste convivial et festif de ce monsieur si distingué sorti d’un siècle révolu, riait en applaudissant.
Voilà mon directeur tel que j’eusse aimé qu’il demeurât en toutes circonstances : gentil, naïf, évoluant dans un monde parallèle et merveilleux.
Ce soir-là en coulisse, JPS aurait dit à un technicien : « Personne ne m’aime. » Avant d’ajouter : « Moi je n’aime que la justice. »
Oui.

Arrêtons de cirer les pompes à tous ces millionnaires, ces racailles en queue-de-pie qui sont par leur voracité et leur ego illégitime en grande partie responsables du désastre actuel de la musique classique et de l’art lyrique. Oui.


Oui, les finances étaient saines du temps de Renée Panabière (contrairement à ce qui a été colporté par les « méchants » pour justifier leurs propres erreurs et incompétences).
Madame Panabière ne se plaignait jamais. Elle faisait le boulot (et le faisait pour pas cher au regard de ce qui s’est passé de scandaleux ensuite). Elle ne « stressait » pas continuellement le personnel de l’OONM avec des problèmes de budget; elle ne se libérait pas du poids de sa mission en le reportant sur les autres. Avec courage elle assumait ses responsabilités, permettant ainsi à chacun de travailler sereinement à sa propre tâche.
Enfin, Renée Panabière n’aurait jamais, elle, activement misé (au risque de mettre en péril le label national) sur un rapport du ministère de la Culture qui, sous influence, s’est évertué de désigner comme boucs émissaires des catégories de personnels de l’entreprise qu’elle administrait. Non.

***

Le projet d’Eric Vigié serait de diriger à la fois l’Opéra de Lausanne (une réussite) et l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon; ce qui pourrait, m’a-t-on affirmé, donner des coproductions intéressantes (d’autant que Vigié a su récolter, au fil des ans, près de 1,5 millions de sponsoring).
A signaler qu’à une époque lointaine, le directeur du théâtre de Toulon dirigeait aussi les théâtres de Besançon et de Montpellier (en régie privée).

***

A l’inverse de l’opinion majoritaire (qui s’est répandue semble-t-il jusqu’au Club lyrique), je pense que nous aurons besoin d’un Patrice Cavelier, professionnel intelligent, dans le cadre de l’EPCC. Sans lui le nouveau directeur général de l’OONM risque, je le crains, d’être livré aux mêmes influences néfastes qui ont mené Jean-Paul Scarpitta au naufrage. Oui.

Je n’aime pas Bacon, New York, Warhol, Koons, Richter, l’Art, la Chine, les pays du Golfe.
La Russie, j’aime bien (grâce à Poutine, qui est gentil et malicieux et circonspect).
Oui.

Pas grand monde dans notre Maison n’est dupe de cet argumentaire.
François-Charles Nouri, porte-parole de l’intersyndicale, n’a écrit pour La Gazette que ce que pense (à tort ou à raison) la quasi-totalité des personnels au sujet de l’actuel directeur et de son action à l’OONM durant trois ans.
Pour ma part je suis convaincu que JPS, véritable artiste (sur scène et dans la vie), est plus sensible et « vrai » qu’on ne se l’imagine. Le conflit l’a blessé, profondément. Il aurait aimé que nous fussions toujours « gentils » avec lui comme il le fut avec nous au début (les fraises, le cake…), que l’on continuât de l’aimer malgré ses erreurs (dues en grande partie à de mauvais conseils distillés par de mauvaises gens). Oui.
JPS reste et restera mon bien-aimé directeur. Il est, avec Meursault, Roquentin et Victor Bâton, mon personnage de fiction préféré.
Dans la vie réelle, la vie politico-culturelle de province, j’ai apprécié surtout la manière si courtoise, gracieuse et mignonne avec laquelle cet homme merveilleux, extraordinaire, unique a berné les nigauds (et nigaudes). Chapeau, l’artiste ! Et bonnet d’âne, bien sûr, au roi des bourricots de notre région. Oui.
Toutefois, une chose me déplaît dans les propos de Jean-Paul Scarpitta : c’est son évocation, encore, des préconisations du ministère de la Culture (le rapport de 2011, sous gouvernance Sarkozy). Monsieur le directeur sait parfaitement comment se sont « ficelées » ces préconisations. Et s’il ne s’en souvient plus, qu’il demande à madame son administrateur général, qui a peut-être meilleure mémoire que lui…Oui.

Le retrait de Laurent Spielmann et les déclarations insensées d’Alain Daguerre de Hureaux en conseil d’administration (évocation d’un licenciement du chœur et de 30 musiciens sur 94) feraient craindre en effet un plan social après les élections.

C’est refroidi par la perspective d’un plan social qu’Alain Surrans aurait donc reculé ?

Pas sûr, car Jean-Pierre Moure, sauveur de l’OONM l’été dernier, a toujours eu pour ambition de préserver le fleuron culturel de Georges Frêche, finalisant les travaux de rénovation de la cage de scène de l’Opéra Comédie (14M¬ ) et compensant pour une large part la baisse de subvention de la Région.

La raison du retrait d Alain Surrans serait donc à chercher, éventuellement, du côté du ministère de la Culture, où Aurélie Filippetti bataille ferme pour installer des femmes à la tête de grandes Maisons comme la nôtre.
Si, en 2014, Alain Surrans quittait l’Opéra de Rennes pour un poste gratifiant sous influence ministérielle, ce serait clair.

Mais personne à l’heure actuelle, sinon les décideurs et l’intéressé lui-même, ne semble connaître la véritable raison, économique ou politique (ou d’une autre nature, plus mystérieuse) qui expliquerait le brusque désistement d’Alain Surrans.
La meilleure solution, pour couper court aux rumeurs, est que le directeur de l’Opéra de Rennes dise la vérité sans tourner autour du pot, plutôt que s’exprimer en langue de bois. Oui.

Le désistement d’Alain Surrans n’est peut-être pas une si bonne chose pour Jean-Paul Scarpitta, qui sera directeur artistique de l’OONM pendant six mois (ou plus).
Ne disait-on pas, il y a quelques temps, que JPS s’était rapproché du directeur de l’Opéra de Rennes en vue de sa nomination à Montpellier ?
Valérie Chevalier, si elle est nommée directrice de l’OONM, sera certainement (selon ceux qui la connaissent) moins facile à manœuvrer qu’Alain Surrans.

Pour ma part, si j’avais le pouvoir de décision, je nommerais directeur général de notre grande Maison un directeur administratif (Patrice Cavelier). Et je lui adjoindrais, en numéros 2 à égalité, un directeur artistique (pas metteur en scène ni chef d’orchestre) et un directeur financier (Anne Laffargue).

Je ne crois absolument pas au directeur providentiel.
Ce genre de messie a mené la plupart des grandes Maisons lyriques d’Europe au désastre (et s’est rempli les poches avec une avidité de patron du CAC 40). Oui.


1) Les déclarations d’Alain Daguerre de Hureaux, mal interprétées ou pas, ont été relayées nécessairement par une personne présente au Conseil d’administration du 22 octobre.
Et ce qu’explique Bernard Serrou est dans le fond la traduction en langue de bois des propos qui ont paru dans la presse : on peut licencier le chœur et une partie de l’orchestre sans que le label national soit remis en cause, du moment que la qualité est là et que les équilibres financiers entre l’artistique et le fonctionnement sont respectés (les salaires des musiciens faisant partie des frais de fonctionnement).
Or, le rapport de 2011 (ficelé par qui on sait et dans quelles circonstances politiques) met en doute cette qualité artistique. Et les dépenses de fonctionnement ont grimpé suite à la baisse des subventions (important retrait de la Région, compensé en partie seulement par un effort supplémentaire, et courageux, de l’Agglo).
2) Il n’existe donc que deux solutions pour sortir de la zone rouge : rétablissement du budget antérieur (par la subvention, le mécénat, les recettes propres) ou économies financières drastiques (plan social ?).
Seule une volonté politique à la hauteur des ambitions culturelles d’un Georges Frêche peut régler le dilemme. Certains croient en cette volonté politique, d'autres font part de leur doute.
Il faudrait que le choix des décideurs s’énonce clairement, et vite, de telle sorte que les personnels de l'OONM puissent travailler enfin dans la sérénité, en bonne entente avec leur nouvelle direction au service du public, de la cité et de l’art.
Quoi qu’il en soit, Alain Daguerre de Hureaux (représentant de l’Etat) n’aurait jamais dû évoquer un plan social, même entre les lignes, car ses propos ont prêté le flanc à la rumeur.
D’autant qu’un « vrai » plan social coûterait cher, très cher. Il faudrait voter une subvention pour l’appliquer. Du coup, le serpent se mordrait la queue… Oui.

Laurent Spielmann est arrivé largement en tête.
Eric Vigié a récolté très peu de voix car il est (était) metteur en scène, hobby incompatible avec la fonction de directeur selon la plupart des salariés de l’OONM.
C’est Valérie Chevalier-Delacour qui a été finalement nommée et nous devons, d’un même élan collectif et enthousiaste, l’aider à gommer les erreurs de la gouvernance mouvementée dont nous sommes les malheureux héritiers, de telle sorte que le fleuron culturel de la ville et de la région recouvre rapidement tout son prestige.
Le meilleur atout de notre nouvelle directrice, dans l’accomplissement de sa tâche immense, est l’ensemble des personnels hautement qualifiés et expérimentés de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon : artistes, administratifs et techniciens qui par la volonté du grand Georges Frêche ont construit pierre à pierre un Temple merveilleux dédié à la musique, au chant, au théâtre et à la danse. Ces professionnels passionnés en sont la mémoire vive, c’est-à-dire l’avenir.
Les « méchants », les irresponsables qui, dans l’ombre, vont essayer à nouveau de détruire ce vivier unique ont une haine irrépressible de notre grande Maison. Ils rêvent d’abattre ses murs en sapant leurs fondations par l’intrigue et le mensonge, pour que s’efface à jamais de la surface de la scène notre héroïque passé. Méfiance.
Oui.

Le lundi 9 décembre à 14 heures, peu avant la première répétition de Cosi fan tutte avec les chœurs (tout heureux de fouler enfin la scène dans un ouvrage lyrique après de long mois de frustration), Jean-Paul Scarpitta s’inquiète auprès du chef accessoiriste : comment un choriste peut-il entrer en scène avec trois chandeliers pour deux mains ?
Un machiniste lambda, armé d’un aspirateur pour combattre la poussière susceptible de s’être nichée dans la moquette bleue qui recouvre le décor en pente (les chanteurs redoutent la poussière), s’approche poliment du metteur en scène :
Le machiniste : « Ca ne vous dérange pas si je passe l’aspirateur ? »
Jean-Paul Scarpitta : « Faites comme vous voulez. Vous êtes chez vous. »
Oui.


Le texte publié dans Libre expression du 16 décembre (Archives 64 en ligne) au sujet de la réunion entre l’intersyndicale et le président Serrou qui s’est tenue le 9 décembre n’était pas un « communiqué » de la CGT-CFDT-Unsa, mais un simple compte rendu que j’ai rédigé à partir de ce qui fut rapporté oralement par les délégués syndicaux à titre d’information des personnels.

N’ayant pas assisté à cette fameuse réunion, j’ai pu ne pas être absolument précis (je veux dire au mot près) en transcrivant de façon indirecte les propos du président Serrou, ou bien manquer tout bonnement de diplomatie. Oui.

Pour ce qui concerne Patrice Cavelier (que je tiens en très haute estime), j’espère qu’il demeurera longtemps à la tête de l’administration de notre Maison.

Amen.

Jean-Luc Caizergues, machiniste (animateur de Libre expression pour la CFDT)



Pas de plan social mais des « décisions difficiles et lourdes » qui vont « devoir être prises »…

Ce genre de déclaration peut provoquer dans la Maison de nouvelles rumeurs (et des angoisses).
Le président Serrou devrait, avec franchise, lever le voile sur cette menace insidieuse qu’on fait peser une fois encore sur les têtes innocentes du petit peuple de l’art.
Oui.





Rudes journées pour la reine

Valérie Chevalier-Delacour est passée en coup de vent à l’Opéra Comédie il y a une semaine, à l’occasion de sa conférence de presse, et y a croisé des employés avec qui elle a échangé quelques mots.
« Elle semble s’intéresser aux gens, m’a-t-on dit, à ce qu’ils font… Elle parle en te regardant droit dans les yeux, et te serre la main avec fermeté. » Oui.

***

Ce lundi 23 décembre, la nouvelle directrice est de retour parmi nous en vue de sa rencontre avec le conseil d’administration.
Elle a profité du voyage pour assister, hier après-midi, au beau Cosi fan tutte de notre Jean-Paul Scarpitta.
A l’entracte, Valérie Chevalier-Delacour a été vue dans le couloir des loges. Monsieur Scarpitta encerclait d’un bras protecteur les épaules de sa remplaçante en riant de bon cœur, comme au théâtre. Oui.


Beaucoup ont été surpris que la direction n’ait pas été informée de la tenue par l’Agglo d’une conférence de presse lors de la venue à Montpellier, la semaine dernière, de Valérie Chevalier-Delacour.
Il paraît clair que si Jean-Paul Scarpitta avait été présent face à la presse aux côtés de madame Chevalier et de Jean-Pierre Moure pour une passation de pouvoir ce jour-là, la nouvelle directrice de l’OONM se serait exprimée avec moins de naturel (son franc-parler, notamment à l’égard des proches de JPS et des « gros salaires », a d’ailleurs ravi les journalistes, ainsi que la grande majorité des personnels – qui à la lecture de propos si librement imprimés dans la presse locale n’en croyaient pas leurs yeux, à tels points qu’il a régné toute la journée dans la Maison une euphorie révolutionnaire et un élan idolâtre pour sainte Valérie boutant le Bourbon et sa cour hors du palais de Versailles). Oui.

Résistance au pardon 

Le 18 décembre à 20 heures, quelques minutes avant que ne commence la générale de Cosi fan tutte, Jean-Paul Scarpitta, metteur et scène et directeur pour quelques jours encore de l’OONM, présente, debout dans la salle et micro à la main, son beau et bleu spectacle au public.
En coulisse, nombreux sont ceux qui tendent l’oreille tandis que d’autres demandent : « Qu’est-ce qu’il raconte ?»
JPS parle un peu de Mozart (compositeur génial) et beaucoup d’Urs Schönebaum (éclairagiste blond). Il parle élogieusement aussi des chanteurs, qui sont jeunes et jeunes. Puis de Valérie Chevalier-Delacour à qui il souhaite passer le relais dans les meilleures conditions possibles. Enfin il évoque, discrètement, élégamment les problèmes qu’a connus la Maison cette année, concluant d’un royal : « Je pardonne » qui fera écho à son interview publiée dans Midi Libre deux jours plus tard : « Cosi fan tutte est l’œuvre de Mozart avec laquelle je me sens le plus en harmonie. Elle nous apprend à la fois la résistance et le pardon. »
Oui.

Allô, Mozart ?

A l’entracte de la 1ère de Cosi fan tutte, coulisse jardin, une discussion animée attire mon attention : Jean-Paul Scarpitta vient de demander qu’on rajoute un changement rapide de costumes pour André Schuen (Guglielm) et Wesley Rogers (Ferrando) au moment de la scène finale du mariage.
Mais le temps est si bref musicalement qu’il y a de grandes chances, si le coup est tenté sans répétition préalable, que les deux solistes ne manquent dans la précipitation leur entrée en scène.
 
Soucieuses de ne pas mettre en danger le spectacle, les régies générale et technique décident sagement que les habilleuses ne doivent pas effectuer ce changement de costumes non répété.
A ce moment, quelqu’un murmure à mon oreille : « Il faudrait téléphoner à Mozart pour qu’il  compose un pianoforte bar... »

Oui.


Vendredi soir, aux saluts de la première représentation de Cosi fan tutte, les chanteurs et le chœur national ont reçu une belle ovation, le chef a été applaudi et le metteur en scène un peu hué (par ses ennemis habituels et une partie du public déçue d’avoir assisté à un spectacle certes de qualité, mais impropre à ses habitudes en période de fêtes).

La deuxième représentation, dimanche, a été un grand succès. Vraiment.
Dommage que Jean-Paul Scarpitta ait choisi de ne pas venir saluer.
D’autant que madame Valérie était dans la salle pour l’applaudir.
Oui.



Je n’aime pas le piano (qui n’est, à vrai dire, qu’un tam-tam un peu amélioré).


Moi j’aime bien la Russie de Poutine. C’est un pays confortable et onctueux. Oui.


Lundi 23 décembre à l’Opéra Berlioz, où se poursuivaient le matin les éclairages d’Eugène Onéguine, les techniciens ont vu débarquer en coulisse Anne Laffargue, notre administrateur général, et Valérie Chevalier-Delacour, nouvelle directrice de l’OONM.

Près du poste de régie, coulisse jardin, quelques machinistes étaient assis en rond. Ils se sont levés poliment comme un seul homme et madame la directrice leur a demandé s’ils la reconnaissaient. Un machiniste a répondu : « On vous a vue en photo ». Elle lui a serré la main en lui faisant préciser son nom et sa fonction. Puis chacun son tour s’est présenté à elle comme au régiment. Madame Laffargue demeurait légèrement en retrait, silencieuse.

Lorsque les deux dames sont parties saluer les électriciens sur le plateau, messieurs les machinistes se sont rassis pour discuter de l’événement. Madame Valérie leur ayant fait une très bonne impression, ils pensent a priori pouvoir la garder. Oui.


Einstein on the beach demeure une vraie réussite du passage de JPS à la tête de notre Maison.
Grâce à Jean-Paul Scarpitta et à l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, Bob Wilson et Philip Glass ont pu remonter leur chef-d’œuvre en France et en Europe.
Oui.


Je n’étais pas au procès; on démontait et rechargeait ce matin-là le décor du Cosi fan tutte de JPS pour le stocker l’après-midi dans notre hangar du marché gare.

De toute façon, même si j’avais été de repos je ne me serais pas rendu à l’audience. J’évite les réunions, les manifs, les meetings, les enterrements.
En revanche, j’ai témoigné par écrit de mon soutien total aux sept collègues qui ont porté plainte, relevant que le 29 décembre 2013, date de la prise de fonction de Valérie Chevalier-Delacour, j’avais ressenti en tant que technicien de scène et délégué du personnel une véritable délivrance, une euphorie libératrice parmi les salariés côtoyés en coulisse.
Le petit peuple de l’art semblait en effet, ce jour-là, n’avoir définitivement plus peur de son prince.

Moi, vous le savez, je n’ai jamais eu le moindre problème avec Jean-Paul Scarpitta, personnage extraordinaire, artiste unique pour lequel j’ai toujours éprouvé une sorte d’admiration amusée.

JPS n’avait aucune capacité à être directeur de l’OONM. Il aurait dû demeurer le metteur en scène que nous aimions, rien de plus. En lui remettant les clés de notre prestigieuse Maison, René Koering lui a fait (ainsi qu’à nous tous) un beau cadeau empoisonné.
La malheureuse destinée de Jean-Paul Scarpitta ici-bas était tracée d’avance.


JEAN-LUC CAIZERGUES 04/07/2012 À :  HYPERLINK "mailto:gilles.loulier@oonm.fr" gilles.loulier@oonm.fr * Gilles Loulier, délégué CGT-Spectacle

Ne vous inquiétez pas, je vous le dis clairement : Scarpitta c'est fini.




Qui gagne trop ?


« Si certains proches de Jean-Paul Scarpitta ne veulent pas rester, je ne les retiendrai pas. Il y a assez de compétences dans cette maison. (...) D'ailleurs, certains ont des salaires proches du prix d'une production. » (Valérie Chevalier-Delacour, nouvelle directrice de l’OONM, lors de sa conférence de presse en décembre 2013).


Pour mémoire : le salaire de Jean-Paul Scarpitta directeur de l’OONM équivalait à (X) fois le Smic. Somme à laquelle venait s’ajouter les contrats des mises en scène, « urbi et orbi » (lorsque JPS s’est absenté pour créer son Nabucco à Rome il a continué de percevoir, avec la bénédiction du Conseil d’administration, son salaire à Montpellier – ce qui nous fut confirmé en réunion des délégués du personnel). Oui.



En tant que machiniste, délégué du personnel et représentant des techniciens de scène voici ma propre chronologie des événements (jusqu’à la « motion de défiance » de juin 2012) :


Mars 2011 : Après trois mois de gouvernance JPS, tentative de mise à l’écart du régisseur général de l’Opéra et contre-attaque immédiate des techniciens de scène et de la CFDT.

Octobre 2011 : Préavis de grève de la CFDT sur Rusalka pour que soit maintenue l’appellation spécifique « techniciens de scène » dans le protocole d’Accord unique Opéra/Orchestre.
Les représentants des artistes (qui ignorent ce qui se trame contre notre chœur national dans le rapport du ministère établi avec des complicités internes) se désolidarisent des techniciens et de la CFDT.
La veille de la signature du protocole d’Accord unique, la CFDT obtient malgré tout l’appellation spécifique « techniciens de scène ». Le préavis de grève est levé.

Octobre/novembre/décembre 2011 : Je rédige divers épisodes de Cage de scène, qui amusent la galerie et créent la polémique, notamment l’épisode 3 (La Grève) car il décrit une fellation pratiquée par une figurante sur le machiniste Toni (21cm). Pour corser l’affaire, Philippe Alcaraz, délégué CFDT, envoie le fichier de cet épisode gluant aux 250 messageries professionnelles intranet de l’OONM.
Suite à cet incident, les sites syndicaux seront bientôt créés par la direction à la demande de la CFDT.

C’est au mois de décembre 2012 que je perçois un malaise chez les cadres.
Les cadres ont peur. Peur de Jean-Paul Scarpitta.
Pour la première fois, certains cadres de l’administration me font part de leur souffrance (qu’à l’époque il m’est difficile de comprendre étant donné que les techniciens ont l’habitude, eux, de réagir au quart de tour lorsqu’une menace se présente, ne laissant jamais à l’adversaire le loisir de les faire « souffrir »).

Bientôt, me parvient un texte rédigé par une vingtaine de cadres dénonçant les pratiques professionnelles anormales de Jean-Paul Scarpitta. En tant que délégué du personnel, je propose de révéler ce texte incendiaire à la prochaine réunion des DP, en janvier 2012.
Les cadres se consultent, et rejettent ma proposition. Ils sont terrorisés à l’idée de devoir se découvrir, d’avoir à parler à visage découvert. Ils refusent même d’évoquer « ça » avec moi au téléphone ou sur leur messagerie professionnelle (certains se croient espionnés). On me supplie de mettre à la corbeille des mails qu’on a postés sur ma messagerie personnelle, et de vider immédiatement cette corbeille !
Le fameux « texte des cadres » demeurera dans l’ombre six mois encore. Il sera lu au personnel le jour du vote de la motion de défiance.

Fin janvier 2012 : Un article paraît dans Midi Libre au sujet du rapport du ministère, évoquant une charge terrible contre le chœur national et, marginalement, contre les services techniques de scène.
Tout le monde comprend, entre les lignes, comment a pu être mitonné ce rapport. Un membre de la direction avouera même innocemment quelques semaines plus tard, au cours d’une réunion syndicale, l’avoir influencé en partie (« Heureusement que j’étais là pour la fin du rapport ! » A quoi je répondrai : « Si vous avez influencé en bien la fin de ce rapport, vous pouvez avoir influencé en mal le début et le milieu. »).

Au moment où paraît l’article de Midi Libre, le chœur est à Toulon, isolé, défait.
La CFDT dénonce le rapport du ministère comme étant « orienté » et « politique » (nous sommes à l’époque Sarkozy et JPS est l’ami de Carla).
Suite à cette réaction de la CFDT, Jean-Paul Scarpitta me téléphone chez moi. Puis il m’adresse un mail où il reconnaît la compétence des techniciens de scène de l’OONM.
Avec son autorisation, la CFDT rend public son message :



CFDT -  Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon

Montpellier, le 3 février 2012

Chers collègues,

Je vous communique le message reçu par Jean-Luc Caizergues, représentant des techniciens de scène, de la part de monsieur Jean-Paul Scarpitta, notre directeur.


« Cher Jean-Luc Caizergues,

La longue conversation téléphonique que nous venons de partager m’a autant causé de plaisir que de la lassitude.
L’évaluation du Ministère de la Culture ne met absolument pas en cause la compétence de l’équipe technique. En revanche, les inspecteurs croient devoir souligner des points avec lesquels nous ne sommes pas toujours d’accord.
Au sein de la direction, je tiens à vous affirmer, une nouvelle fois, que vous êtes non seulement compétents, investis dans l’histoire de notre Maison, et indispensables au bon fonctionnement de nos deux plateaux.
Croyez bien que je ne vous écris pas tout cela pour vous satisfaire mais bien pour vous persuader de la confiance que je vous porte.
Les propos que nous avons échangés me font me rapprocher de vous tant je ressens votre sincérité. Mais permettez-moi de vous faire remarquer  que vos interprétations sont infondées, injustes et injustifiées.
Je vous demande instamment de m’aider à rétablir un climat serein.
Fidèlement,

Jean-Paul Scarpitta »


En ce qui concerne les techniciens de scène, la CFDT considère donc « l’incident Midi Libre » clos.
En revanche, elle réitère son soutien total aux artistes du chœur national.

Philippe Alcaraz, délégué CFDT et délégué du personnel



Le 2 février 2012 Philippe Alcaraz, délégué CFDT, a adressé à l’ensemble des personnels de l’OONM, depuis sa messagerie professionnelle, un soutien puissant à notre chœur national.


DP – CFDT
Montpellier, de 2 février 2012

Chers collègues de l’Opéra et de l’Orchestre,

Suite à l’intervention de notre chœur national ce jour dans Midi Libre, je tiens en tant que délégué du personnel à assurer de mon soutien total et infaillible nos collègues artistes et j’appelle l’ensemble des personnels et leurs représentants aux DP, au CE, ainsi que les autres syndicats CGT, FO, Unsa à adopter la même attitude.

Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que la CFDT soit aux côtés de nos choristes pour la défense de leur art et de notre Maison.

Philippe Alcaraz, délégué du personnel (et délégué CFDT)


15 février 2012 : J’envoie un message à l’ensemble des personnels de l’OONM depuis ma messagerie professionnelle :


Chers collègues,

Je vous informe que je viens d’être élu « Secrétaire adjoint de la section CFDT de l’Agglo ».
Dans mes nouvelles fonctions je compte défendre bien évidemment à l’Agglo les carrières des « détachés », mais je veux aussi défendre la dignité de tous les personnels de notre Maison, tous ces artistes, administratifs et techniciens qui ont gagné par leur travail, leur talent et leur dévouement au service du public le « label national ».

Au sujet de l’indigne rapport, « orienté » et « politique », du ministère de la Culture concernant l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, des échos indignés me parviennent de tous les services, dont je serai la caisse de résonnance auprès de notre principal financeur.
Il semblerait, en effet, que de l’intérieur de nos murs des gens ont œuvré déraisonnablement contre les intérêts de notre Maison et de ses personnels, au risque de mettre en danger l’institution.

Depuis un an, chers collègues, on vous rabâche que les problèmes de budget, c’est vous, que l’éventuelle perte du label, c’est vous.

Chers collègues, ne vous sentez ni responsables ni coupables.
Non, ce ne sont pas les employés qui ont provoqué les « dérives financières » si elles existent.
Non, ce ne sont pas les employés les « profiteurs » de ces dérives.
Non, ce ne sont pas les employés qui ont « couvert » pendant des années ces dérives.
Non, les employés ne seront pas les boucs émissaires des nantis et des incompétents de la culture subventionnée.
Oui, chers artistes, administratifs, techniciens, vous faites et avez toujours fait votre devoir avec professionnalisme et talent. Vous le ferez encore quand ceux qui vous veulent du mal ne seront plus là.

Ne vous laissez plus harceler. Ne vous laissez pas humilier dans votre travail. Ne permettez pas qu’on dénigre les capacités professionnelles et le talent de ceux qui travaillent à vos côtés ou dans d’autres services, car à votre tour vous serez dénigrés. Ne permettez pas que plus riches que vous vous traitent de « privilégiés ».
Ne restez pas isolés. Contactez les syndicats, les délégués du personnel, les élus du Comité d’entreprise. Ne craignez rien. Vous n’êtes plus seuls.

Jean-Luc Caizergues, machiniste, Secrétaire adjoint CFDT de l’Agglo


16 avril 2012 : La CGT-Spectacle prend position officiellement en adressant ce message à l’ensemble des personnels de l’OONM :

Bonjour à tous,

En ces temps de tensions dans plusieurs services de notre Maison, d'un rapport du Ministère qui est : "une évaluation et non une sanction" (comme le souligne Monsieur le Directeur Général), de problèmes qui empoisonnent le quotidien et qui inquiètent beaucoup d'entre nous, il est urgent de resserrer les boulons et de retrouver la force qui nous habite depuis toujours, la Solidarité ! 
Que les Artistes du Chœur sachent que le syndicat CGT-Spectacle les soutient et les soutiendra dans toutes les épreuves à venir (article du Midi Libre du 13 avril 2012).
Que la Musique vive et calme tous les esprits !   

Gilles Loulier, délégué CGT-Spectacle



Première quinzaine de mai 2012 : Les sites syndicaux sont fermés par la direction de l’OONM à cause de Libre expression. Conséquence : le site operagglocfdt sera créé à l’extérieur.

LIBRE IMPRESSION 229 : Vous êtes libres de les foutre dehors

Jeudi 17 mai 2012, à 5 h 27
Message de la CFDT à l’ensemble des personnels :

« En attendant la réouverture des sites Irp-syndicats, voici en PIECE JOINTE votre Libre expression du jeudi 17 mai 2012.

A demain, les rebelles !

ET NE VOUS LAISSEZ PLUS FAIRE.
EXPRIMEZ-VOUS.
LIBEREZ-VOUS.
LA LUTTE CONTINUE.
VOUS AVEZ LE DROIT, VOUS AVEZ LE DEVOIR DE TRAVAILLER EN PAIX.
DE NE PAS ÊTRE HARCELES.
DE NE PAS ÊTRE HUMILIES.
VOUS NE LEUR DEVEZ RIEN. ILS VOUS DOIVENT TOUT.
JAMAIS ON N'AVAIT VU DE TELLES CHOSES SURVENIR DANS NOTRE GRANDE ET BELLE MAISON.
ILS SE CROIENT TOUT PERMIS.
ILS VEULENT NOUS INTERDIRE DE PARLER.
ILS VEULENT NOUS INTERDIRE DE CREER DANS UN LIEU VOUE A LA CREATION.
ILS CROIENT QUE CETTE ENTREPRISE FINANCEE PAR L'ARGENT DU PEUPLE LEUR APPARTIENT.
ILS SE REMPLISSENT LES POCHES.
ILS REMPLISSENT LES POCHES DE LEURS AMIS ET DE LEURS VALETS.
ILS PARTIRONT ET VOUS RESTEREZ.
CEUX QUI ONT TRAHI DEVRONT RENDRE DES COMPTES.
IL Y A UNE JUSTICE.
CONTINUEZ DE BIEN TRAVAILLER AU SERVICE DES ARTISTES ET DU PUBLIC.
TÔT OU TARD, BIENTÔT, VOUS GAGNEREZ.
VOUS SEREZ LIBRES. »

LIBRE EXPRESSION
CFDT



Juin 2012 : Création de l’intersyndicale et motion de défiance. Résultat : 82,9 % des votants contre la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta (aux élections professionnelles d’octobre 2012 le syndicat Fo, pro-Scarpitta, chutera de 26 à 11 %).

A partir de ce moment (historique pour notre Maison), l’intersyndicale CGT/CFDT/Unsa (dont je ne fais pas partie) oeuvrera jour après jour, épaulée par le Comité d’entreprise et le CHSCT, pour trouver une issue logique au conflit, et ce jusqu’à la nomination le 29 décembre 2013 de Valérie Chevalier-Delacour.
Tout ce temps-là je n’ai fait qu’animer le blog Libre expression. Je n’ai participé à aucune des activités de l’intersyndicale, à qui je dis bravo pour son travail sans relâche au service de notre Maison.

Et merci à l’ensemble des personnels de l’OONM, qui se sont comportés pendant trois longues années avec courage et solidarité.
Quant à ceux qui, à divers titres, n’ont pas partagé l’opinion du plus grand nombre, c’était leur libre choix. Pour moi ils sont des collègues de travail et je leur conserve bien évidemment toute mon estime.
Et je souhaite aussi bonne chance à l’artiste Jean-Paul Scarpitta dans sa passion de la musique, qui est sa seule véritable voie.

Oui.



Marie-Eve Signeyrole est très estimée des techniciens, qui ont jugé de grande valeur, comme le public et la critique, sa mise en scène de La petite Renarde rusée.
Mercredi dernier (le 15), j’étais à la générale publique d’Eugène Onéguine. Mais j’ai dû partir à l’entracte. Dommage car il paraît que la deuxième partie, infiniment plus courte et dépouillée que la première, est très belle.
Moi, j’aurais viré la moitié des ferrailles et les deux tiers des accessoires le plus vite possible au cours de la première partie. Ce foutoir sème le désordre visuel et annihile souvent le formidable travail de mise en scène accompli avec les solistes, choristes, danseurs. D’autant que les éclairages ne sont pas assez tranchés pour rétablir l’ordre dramaturgique et les priorités visuelles. Une projection en gros plan des solistes sur le cyclo aurait pu, éventuellement, pallier au problème (l’image du plateau vu d’en haut ajoute au contraire à la confusion).
Ceci dit, tous les salariés qui ont assisté au spectacle et m’en ont parlé avaient l’air réjouis, voire enthousiastes.

Tôt ou tard, l’opéra s’éteindra. Le problème est démographique et de civilisation. Les classes moyennes cultivées issues du baby-boom vieillissent, meurent, sont remplacées par des populations pour qui la musique classico-lyrique est le cadet des soucis. Leurs élus ne voteront pas des crédits pour jouer du Mozart ou du Koering.

Ceci dit, Valérie Chevalier-Delacour peut tout à fait, avec son éclatante détermination et l’aide enthousiaste des personnels encore vivants de l’OONM, sauver les meubles quelques années encore.

En attendant la fin, il faudrait toutefois revenir doucement à un théâtre généraliste, plus compatible, dans sa diversité intrinsèque, avec la baisse générale du niveau intellectuel et culturel de nos concitoyens du futur.
Oui.



Le 28 janvier, dans l’après-midi, s’est tenue la première réunion des DP présidée par la nouvelle directrice de l’OONM, Valérie Chevalier-Delacour, qui a fait une excellente impression à l’ensemble des élus du personnel, tant artistes que techniciens et administratifs.

A cette occasion, la CFDT a posé une question brûlante; brûlante si du moins l’on considère que nous travaillons dans un lieu à haut risque, et qu’à tout moment de la journée, ainsi qu’en soirée surtout, il peut y avoir « urgence » à éteindre des incendies dans les bureaux, les coulisses, les loges ou en salle (rappelons-nous les aventures fameuses de Toni – 21cm –, machiniste de son état quand il est « au repos »).
Bref, tandis qu’autour de la grande table en bois vernis tous se gaussaient de la question de la CFDT (syndicat des « puissants » techniciens de scène), madame la directrice lui apportait non sans humour une réponse fermement négative.
La question posée était pourtant d’actualité, et transgenre : « Ne pourrait-on prévoir un distributeur de préservatifs à l’Opéra Comédie ? » Oui.


Provocateur gentil (en retard artistique de deux guerres, voire trois, sans doute par manque de lettres), nommé à la tête du CDN parce qu’il fit, à la bonne époque et sous le bon régime, pipi-caca sur la bonne icône. Oui.


La question a été posée par la CFDT-Unsa. Elle émanait d’un technicien; un machiniste; un homme viril (21 cm) qui a toujours des préservatifs dans son placard mais qui, en bon chrétien, pense aux autres, ceux qui en sont démunis et peuvent être amenés malgré tout, dans l’urgence, à agir au détour d’un couloir, derrière la porte d’une loge ou d’un bureau. Oui.
Prochaine question pour les DP de la part de ce machiniste surpuissant : « Ne pourrait-on distribuer gratuitement aux petits salaires de l OONM du Viagra ? » Il est à noter que le Viagra existe désormais en générique (par boîte de 90 de 100mg, le comprimé revient à moins d 1¬ ).
Petite info révélée par ce machiniste bien informé sur toutes les questions relevant de la bonne santé sexuelle : en 2016, l’équivalent du Viagra sera disponible pour « mesdames les femmes ». Oui.

On a joué une Fille du Far-West à l’Opéra Berlioz en 2002 (metteur en scène : Giancarlo del Monaco). Je me souviens de décors énormes et, surtout, du démontage et du rechargement. C’était un dimanche soir. La majorité de l’équipe était planifiée jusqu’à minuit. Trois ou quatre nigauds devaient rester avec les intermittents jusqu’au lever du jour. Je faisais partie des nigauds. Tout le monde dormait debout. J’ai fermé les portes du dernier camion à sept heures du matin et je suis allé acheter des croissants pour mon adorée avant de rentrer me coucher. Oui.



Valérie Chevalier-Delacour et l’intersyndicale CGT/CFDT/Unsa

Une rencontre a eu lieu mercredi 5 février entre l’intersyndicale CGT/CFDT/Unsa et Valérie Chevalier-Delacour à l’Opéra Comédie, salle Delteil (Joseph Delteil, poète, 1894-1978).
Cette rencontre a duré une heure et trente minutes environ.

Valérie Chevalier-Delacour a tout d’abord demandé à Philippe Alcaraz, délégué CFDT, s’il était bien ce salarié de l’OONM qui dernièrement avait passé des vacances en Nouvelle-Calédonie (où notre directrice a de la famille).
Philippe Alcaraz, tout bronzé et vitaminé, a répondu oui.

Ensuite le délégué de la CGT, Gilles Loulier, a fait l’historique du conflit mené contre Jean-Paul Scarpitta, ex-directeur de l’OONM (conflit à l’origine de l’intersyndicale).

Tout a commencé en mars 2011 par une lettre du délégué CFDT adressée au directeur de l’OONM, suite à des attaques menées contre le régisseur général de l’Opéra.
Plus tard a éclaté l’affaire des choristes, affaire liée au rapport « orienté » du ministère de la Culture.
Et tandis qu’une dégradation du climat professionnel et humain se propageait dans notre Maison, la création d’un « petit orchestre » au sein de l’orchestre semait la zizanie chez les musiciens.
Enfin, la motion de défiance votée à près de 83 % contre la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta en juin 2012 par le personnel de l’OONM, suivie d’une grève sur Les Noces de Figaro en juillet (seule grève d’annulation de spectacle en plus de trente ans), venait parachever ce chef-d’œuvre d’incompétence dans le management d’un opéra national.

Après ce bref historique, les représentants syndicaux ont tenu à faire savoir à Valérie Chevalier-Delacour que le public, contrairement a ce qui a été dit par la direction d’alors, fut durant le conflit en très grande majorité favorable aux personnels révoltés.

Il a été réaffirmé aussi qu’il n’y avait pas eu de la part de l’intersyndicale de « cabale » menée contre Jean-Paul Scarpitta, un tel mode d’expression n’ayant jamais été une pratique des syndicats de notre Maison à l’encontre d’un directeur quel qu’il fût, et quels que fussent les griefs que les personnels eussent pu avoir à son encontre.

Puis les fameux « gros salaires » ont été évoqués. Ainsi que certaines hausses de rémunération bizarres et fulgurantes.

Jean-Paul Scarpitta aurait par ailleurs déjà touché sa très grosse prime de départ (prélevée fort heureusement sur le budget 2014 déjà bouclé).

Virpi Nurmi, Directrice de l’administration artistique, quittera l’OONM au mois de juillet prochain.
Patrice Cavelier, Secrétaire général, « devrait partir » lui aussi en juillet.
Anne Laffargue, Administrateur général, restera aux « affaires courantes » (comptables), « où il y a du travail ». L’administration du personnel n’est pas de son ressort, ni le passage en EPCC.

Au sujet de l’Accord unique Opéra/Orchestre et du travail accompli durant huit mois en 2011-2012 par Anne Laffargue et les syndicats, il a été rappelé à madame la Directrice que monsieur le Secrétaire général avait affirmé qu’on ne reviendrait pas sur les textes qui ont été approuvés par la direction et les syndicats (reprendre ces discussions à leur début aurait le grave inconvénient de freiner encore la mise en place de l’EPCC).

La direction et les musiciens semblent d’accord sur le choix de  HYPERLINK "http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CDEQFjAA&url=http://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Sch%25C3%25B8nwandt&ei=HxD1Us6sDq2b0wXLwYCYCg&usg=AFQjCNFEDVqIz_C0Xksq78arucyZRNcAQw" \t "_blank" Michael Schønwandt comme directeur musical. Mais le contrat ne pourrait être signé avant 2016. Michael Schønwandt (« grand monsieur » selon les musiciens) serait premier chef invité avant de devenir, éventuellement, directeur musical.

Afin d’établir la programmation symphonique, quelqu’un pourrait être rapidement désigné par voie interne. En ce qui concerne le lyrique, Valérie Chevalier-Delacour prévoirait l’embauche d’un assistant (ou d’une assistante). Il semblerait qu’elle eût quelqu’un en vue.

Les problèmes du chœur (et de sa direction) ont été évoqués.

Pas un mot, en revanche, sur les services techniques de scène (sa structure est si forte et efficiente qu’à aucun moment celle-ci n’a été ébranlée par le conflit; et il n’y a jamais eu la moindre division dans le groupe quant à l’attitude à tenir).

Pour clore cette rencontre, Gilles Loulier a demandé au nom de l’intersyndicale qu’une AG soit convoquée (par la direction et/ou les syndicats) afin que Valérie Chevalier-Delacour puisse expliquer à l’ensemble des personnels sa vision de l’avenir de notre Maison, et répondre en direct aux questions que beaucoup se posent.
Madame la Directrice serait d’accord pour une AG, mais pas avant septembre-octobre, lorsqu’elle travaillera à plein temps sur sa propre saison. Pour l’heure, il s’agit encore d’affiner la saison Scarpitta (à ce propos, le représentant des musiciens a souligné des aberrations dans le programme de l’orchestre la saison prochaine : ouvrages déjà joués, chefs qui reviennent trois fois en un an !).

NB : Ceci n’est pas un compte rendu officiel de l’intersyndicale, mais mon interprétation des renseignements pris auprès de participants (je n’étais pas présent à cette réunion).
En conséquence, il peut s’être glissé des « approximations », voire des « indiscrétions » (qui peuvent m’être logiquement reprochées). Qu’on me pardonne par avance, je ne suis qu’un pauvre machiniste. Oui. KZRG



Vendredi 14 février à 20 heures était présenté, à l’Opéra de Montpellier, un spectacle de la compagnie de danse Olivier Dubois : Tragédie. La nudité était son seul intérêt chorégraphique.

Les danseurs (9 hommes et 9 femmes) évoluaient nus en effet, ce qui n’est pas nouveau (il y a quelques années, dans le cadre du Festival, un type a même dansé à poil sous les tapis).

L’amusant, avec la compagnie d’Olivier Dubois, c’est que ces messieurs-dames ne voulaient voir personne traîner en coulisse pendant leur exhibition sur scène (la pudeur, sans doute).




Une civilisation, c’est d’abord un peuple. Le problème est donc démographique. Fin du peuple occidental = fin de la civilisation occidentale (et donc fin de la culture occidentale). Amen.



Mercredi 27 février avait lieu la réunion mensuelle des délégués du personnel et de la direction.
Madame Chevalier-Delacour, nouvelle Directrice de l’OONM, était présente, ainsi que la sympathique Virpi Nurmi, Directrice de l’administration artistique (dont le contrat s’achève au mois de juillet).

A une question des musiciens, Virpi Nurmi a eu le malheur de répondre : « C’est calé. »
Je n’ai pas très bien compris (je faisais un sudoku) s’il était question du programme de tous les concerts de la Saison Scarpitta 2014/15 ou d’un concert particulier, mais madame Valérie a sèchement interrompu la gentille Virpi (alors que jusque-là le ton était demeuré chevalieresque, voire convivial) pour lui signifier que non « rien » n’était calé, qu’on ne pouvait laisser dire ça (genre : c’est moi qui décide quand c’est calé).
Tout le monde bien sûr a sursauté autour de la grande table, dans la petite salle Delteil (où le robinet d’eau ne fonctionne plus depuis des mois). J’ai même dû arrêter immédiatement mon sudoku pour commencer des mots croisés. Oui.

Les joues de Virpi ont rosi sous l’attaque mais le dos n’a pas bronché, il est demeuré bien droit, comme à l’école celui de la bonne élève. Cette descendante des Vikings a même continué de s’entretenir tranquillement avec Gilles Loulier, délégué des musiciens (dont la queue de cheveux restait elle aussi de marbre, si j’ose m’exprimer ainsi).
Mais, au bout de quelques secondes à peine, la Virpi parvenait à glisser finement (finoisement ?), une deuxième fois le verbe « caler » au sujet du concert dont il était question à ce moment-là. Elle a dit précisément (je l’ai noté pour vous) : « Ca, en tout cas, c’est calé. »
Madame la Directrice, à qui rien ne semble échapper, a souri de cette contre-attaque.
La discussion s’est poursuivie comme si de rien n’était, et Virpi, au sujet d’un autre concert, a répété une troisième fois « C’est calé », pour bien enfoncer la banderille. Mais cette fois madame Valérie n’a pas souri, non.

A l’automne 2011 (au moment du préavis de grève des techniciens de scène de l’Opéra de Montpellier), on me rapporta un jour (afin de m’avertir) que JPS aurait dans une discussion fait référence à Serge Dorny, disant qu’à Lyon le directeur avait « maté les techniciens en trois ans » mais qu’ici ce serait plus rapide (et accompagnant son propos d’un écrasement métaphorique de la piétaille que nous sommes avec la pointe de sa chaussure de marque). C’est ce jour-là précisément (le jour où on m’a rapporté cette anecdote – vraie ou légendaire), que j’ai décidé d’écrire mes petites Cage de scène et d’y appeler un des héros « mon bien-aimé » directeur, en écho peut-être au Cantique des Cantiques, voire au Prince (de Niccolò di Bernardo dei Machiavegli). Oui.
J’aime bien Poutine (il est convivial).

Pour des raisons essentiellement de démographie (vieillissement et disparition des classes moyennes cultivées), il ne fait aucun doute que beaucoup de festivals de musiques lyrique et classique vont disparaître dans les dix à vingt ans qui viennent. Des orchestres disparaîtront aussi. Et des opéras seront transformés en théâtres généralistes. Amen.


Nous avons créé Le Nœud à coulisse (bimestriel) au printemps 1982. Fin 1986, j’en avais un peu marre et j’ai arrêté. D’autres, encouragés par la CFDT/Mairie, ont persévéré. J’ai continué de fournir des textes (dont Vision d’un machiniste) mais j’ai cessé de m’occuper de la fabrication (maquette, imprimerie, pubs). Après quelques numéros sans moi, un gouffre financier s’étant creusé j’ai dû revenir aux commandes pour rétablir les comptes. Avec l’aide notamment de Jean-Pierre Ganivet, le problème fut réglé en un petit semestre. Je me souviens avoir réunis Jean-Pierre et Fabienne (future madame Galvez) au Y’a Bon (Le Café du Théâtre) pour leur dire : «Il nous manque de l’argent en caisse, nous allons donc investir ! »
Ainsi nous avons créé un nouveau « gratuit » destiné au public : A l’Opéra, dépliant bicolore qui donnait le programme des spectacles de l’Opéra Comédie, de la salle Molière et du théâtre de Grammont. Un mois sur deux paraissait Le Nœud à coulisse (5000 exemplaires), et un mois sur deux A l’Opéra (5000 exemplaires aussi). Oui.
PS : On peut s’étonner du ton acide employé par Aurore à mon égard dans Douche froide. En fait, c’est moi qui lui demandais de ne pas m’épargner (pour donner du « piquant » à notre Divin journal).
KZRG


Gerard Mortier (comme tous les directeurs d’opéra) sera vite oublié. Il n’en restera rien. La seule chose qui reste, c’est l’œuvre (l’œuvre de Mozart, de Verdi, d’Eminem…). Oui.

Paix à son âme.


Le roman d’Edouard Louis se situe dans la lignée de Vipère au poing (Hervé Bazin) et Le Bonheur des tristes (Luc Dietrich). Le niveau d’écriture est relativement bon, compte tenu de l’âge de l’auteur. Mais l’ensemble est sans grand intérêt pour les lecteurs de (disons) Pierre Guyotat ou Georges Bataille.


Je n’aime pas Olivier Py, rebelle en tant de paix. Si les metteurs en scène, les directeurs de théâtre, les artistes, les écrivains étaient par nature des « résistants », ça se saurait (pendant l’Occupation, ils ont été au-dessous de tout; le poète René Char, qui résista les armes à la main, fut une exception). Bref, je n’ai aucune confiance morale, intellectuelle et patriotique en ces racailles nombrilistes. Non.


La disparition physique du peuple occidental conduit inévitablement à la mort culturelle de l’Occident.


Contrairement à la légende, l’OONM-LR ne serait pas passé en EPCC le 1er janvier 2014.
Pourquoi ?
Parce qu’on ne peut créer un EPCC quand il y a déficit.
Or, le bruit court que les comptes de l’OONM-LR se trouvaient bel et bien dans le rouge à l’aube de la nouvelle année.

Selon de mauvaises langues, la prime de départ de Jean-Paul Scarpitta (exigée par lui au 28 décembre 2013, la veille de la fin de son contrat de directeur général) et le manque financier occasionné par le non respect des engagements envers l’OONM-LR de la fondation Aria (dont JPS fut – est ? – le président) ne seraient pas pour rien dans ce maudit déficit qui s’élèverait, dit-on, à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Une nouvelle rumeur court depuis l’élection le 30 mars de Philippe Saurel à la mairie de Montpellier : l’EPCC ne se ferait plus et nous basculerions en régie municipale. Oui.
Non ?



Gilles Loulier a apporté son soutien (critique) à Jean-Pierre Moure car, oui, Moure a sauvé l’OONM que s’apprêtait à détruire – trahissant la politique culturelle du grand Georges Frêche – un président de région envoûté par des ânes.

Gilles Loulier (un des cinq plus grand hautboïstes de France selon René Koering) est délégué CGT-Spectacle. En tant que musicien et représentant syndical, il était en droit de prendre position dans le cadre de l’Orchestre. Il n’y a là rien d’étonnant ni de scandaleux. A l’occasion d’élections nationales ou locales, les syndicats ont toujours fait des choix politiques; je me souviens d’un tract CFDT de 1983 appelant les employés municipaux à voter Frêche (UNION DE LA GAUCHE). Oui.
Donc, bravo à Gilles Loulier pour son engagement loyal et sincère au service de notre Maison. Et merdre à L’Agglo-Rieuse (ainsi qu’à ses informateurs) !


Réunion des délégués du personnel de l’OONM (le 10 avril)

C’est toujours l’état de grâce pour notre directrice, Valérie Chevalier.
Tout le monde, en réunion des délégués du personnel, l’écoute religieusement, sans la contredire jamais.
Et elle écoute chacun de même, à la fois sérieuse, souriante et compréhensive.
Elle ne dit du mal de personne. Elle défend toujours les gens qu’on dénigre, et se fait l’avocate du diable.

Valérie Chevalier a une autorité naturelle.
J’ai ri, intérieurement, de voir comment elle faisait passer comme une lettre à la poste son idée (sa « réflexion ») concernant les invitations pour les concerts.
« Il y a trop d’invitations », a-t-elle dit. Et nous avons opiné. Le personnel ne pourrait-il payer 5¬ sa place gratuite ? Oui.
Et nous étions tous ébahis d une telle bonne idée de Valérie, que ni RK ni JPS, ces losers, n avaient eue avant elle. Non.

Valérie Chevalier a évoqué son projet d’embauche d’un compositeur en résidence.
Elle songe aussi à supprimer le concert du samedi soir à l’Opéra Berlioz et avancer celui du vendredi à 19 heures. Elle souhaite qu’il n’y ait que trois tarifs, et que les spectateurs de dernière minute paient leur place seulement 10¬ .
Elle aimerait, par ailleurs, que des discussions puissent s engager dans le foyer de l Opéra Comédie entre les artistes et le public. Et elle voudrait ouvrir la Salle Molière à des musiciens amateurs trois fois par an. Chacun aurait une vingtaine de minutes pour exprimer son art de la flûte (ou du piano sur notre merveilleux Bösendorfer). Les familles et les amis des artistes en herbe (ou foin) paieraient leurs places comme des gens normaux. Oui.
Ces événements n’auraient rien à voir, bien sûr, avec l’abominable Fête de la musique. Non.

Il a été question ensuite du concert donné par nos choristes à la prison gentille de Béziers.
Il y avait à peine 22 spectateurs pour 800 détenus ! Bravo, les organisateurs.
Deux présidents des tribunaux de grande instance étaient présents au concert et au goûter qui a suivi. Une artiste aurait dit à ces messieurs costumés qu’elle trouvait l’endroit très bien, qu’elle aimerait être SDF pour être embarquée dans la rue et jetée en cellule pour manger et dormir gratuit. Oui.
Tous les délégués, autour de la table de réunion, étaient grandement offusqués de cette anecdote sauf moi (mais je n’ai rien dit, par crainte de me faire lyncher par ces humanistes).

Les qualités professionnelles du jeune chef d’orchestre engagé pour La Clemenza di Tito (saison 2014/2015) ont été soulignées très négativement par les délégués de l’orchestre.
J’ai demandé à un musicien assis à ma droite pourquoi ils craignaient tant la venue de ce chef, et il m’a murmuré à l’oreille : « C’est dangereux. »

L’évocation d’une bizarre affaire d’alto solo, et d’avenant signé en catimini entre lui et la direction au début de 2013, a fait planer sur notre réunion la menace d’un nouveau procès devant les prud’hommes. Procès qui pourrait plomber encore les comptes de la Maison.
« Merci JPS », a conclu un artiste grognon assis à ma gauche.

Puis les musiciens ont parlé en toute décontraction d’une histoire de vestes noires pour les concerts de l’été.
Leur délégué (un bon vivant) a dit qu’il possédait encore, rangée dans la naphtaline de son armoire, une veste héritée du temps de Koering. 
Alors Valérie Chevalier, taquine : « Mais vous ne rentrez plus dedans ? »
Le délégué : « Mais si ! »
Comme l’achat pour tout l’orchestre de vestes noires nouvelles coûterait 30 000¬ , madame la directrice a conclu : « On verra plus tard. »

En revanche, pour les 2 000¬ d une fontaine d eau sur le pallier des machinistes qui ont soif en travaillant et parlant, elle a dit oui, au grand dam de mon directeur technique (dont la boucle d’oreille en diamant étincelait comme jamais sous l’ampoule vacillante de la salle Delteil).


Le jour de sa nomination à la tête de l’OONM, en 2011, la première chose qu’aurait dû faire Jean-Paul Scarpitta, c’est lire les 32 vieux numéros du Nœud à coulisse conservés religieusement par Jean-Pierre Ganivet dans son bureau du sixième étage au Corum. Notre nouveau directeur aurait peut-être compris, notamment à la lecture de cette Douche froide d’Aurore Mathieu, que, dans un grand opéra comme le nôtre, il ne faut pas traiter avec mépris et irrespect une équipe technique, et en particulier messieurs les machinistes, qui sont les « gardiens du Temple » (selon Henri Maier).
Réunion des NAO (négociations salariales annuelles)
La réunion se déroule le 18 avril, salle Delteil à l’Opéra Comédie (par beau temps).
Sont présents les syndicats CGT, Unsa et CFDT (je remplace Philippe Alcaraz, retenu dans son jacuzzi). Mais pas trace de FO (syndicat réputé pro-JPS).
Pour la direction : mesdames Valérie Chevalier (directeur général), Anne Laffargue (administrateur général) et Laurence Mérinon (responsable des ressources humaines).
Débarquant d’une répétition de la 9ème symphonie de Beethoven (donnée les 18 et 19 avril à l’Opéra Berlioz), l’énergique Marie-Anne retire son grand manteau en nous informant que le chœur slovaque ne veut pas se mélanger à celui de l’OONM, qui a été relégué derrière et qu’on n’entend pas. Oui.
En préalable aux propositions des syndicats, Valérie Chevalier évoque les tutelles. Marc Daniel et Christian Fina, de l’Agglo, devraient rester en place, ce qui lui semble une bonne chose car ce sont des personnes « modérées », « à l’écoute », et qui connaissent la Maison. « Ils sont là pour nous, ajoute-t-elle. On ne se sent pas isolés. »
Mais l’identité de l’adjoint à la culture choisi par Philippe Saurel n’est pas encore connue*.
Les propositions Unsa portent sur la revalorisation de la prime de fin d’année et les disparités de salaires à fonction égale. Concernant ce dernier point, il faut souligner la très bonne exposition du problème par Claude et Yamina. D’ailleurs, la direction prend note des cas particuliers évoqués. En revanche, au sujet la prime, madame Chevalier dit : « Vous connaissez la situation », et tout le monde comprend que cette année, comme l’année dernière, ce sera zéro augmentation pour les primes et zéro pour la grille). Gilles, délégué CGT des musiciens, secoue nerveusement la tête en faisant virevolter sa queue de cheveux, puis rappelle les abus de l’ancienne direction, les dédits d’artistes, les productions onéreuse… Mais il s’interrompt soudain car la robinetterie de l’évier, au fond de la salle de réunion, fait glouglou. Claude, professionnel du service entretien, se lève et règle illico le problème en ouvrant et refermant le robinet (ça permet l’évacuation d’un peu d’eau mêlée à de l’air coquin). Bravo, Claude.
Gilles poursuit : « Si l’argent n’avait pas été dépensé inconsidérément, on n’en serait pas là. Nous l’avons donc un peu en travers. » Marie-Anne, vêtue d’une robe de laine, surenchérit : « Le personnel s’est beaucoup battu pour cette Maison et c’est lui qui aujourd’hui paie la note. On est doublement pénalisés, financièrement et parce qu’il y a moins de travail, moins de programmations. »
Madame Chevalier, calme, posée, sérieuse comme un écureuil explique que ce matin justement, elle et Anne Laffargue ont fait le point… « Nous cherchons de l’argent partout, dit-elle, on doit gratter, économiser… On est en train de réfléchir à tout ça avec Anne… C’est une année de vaches maigres. Dans six mois nous y verrons plus clair. . »
Madame Valérie nous fait rêver un instant à des « sponsors », des « mécènes ». « Malheureusement, soupire-t-elle, ce n’est pas dans la culture française. Et il n’y a aucune grande entreprise dans la région. » Non.
Madame Laffargue (qui en l’absence de monsieur l’administrateur général semble miraculeusement combler le vide laissé à droite de notre nouvelle directrice) précise que la subvention de l’état a baissé cette année de 7 % (200 000¬ ). Plus trivialement elle ajoute, parlant de deux personnalités de la Région (ou de la Région et de l Agglo, je n ai pas bien compris) : « Ils se haïssent. » Et Valérie Chevalier de conclure, philosophe : « Souvent, quand les gens se haïssent, on ne sait pas pourquoi. »
Il est question ensuite d’artistes supplémentaires dans le choeur et à l’orchestre. Madame Chevalier se demande, à haute voix, s’il ne vaudrait pas mieux embaucher des choristes permanents plutôt que faire travailler des intermittents qui coûtent très chers en cotisations patronales. « D’ailleurs, les tutelles sont conscientes qu’il faut remettre de la matière humaine artistique », précise-t-elle avant de confirmer que le ténor partant à la retraite sera bel et bien remplacé (l’appel à candidature est déjà en ligne sur le site de l’OONM).
Puis sont évoquées les deux pianistes de la Maison. Une discussion complexe (faite de non-dits) s’engage entre la directrice et Marie-Anne. La directrice avance avec bonhomie divers arguments visant au statu quo. Son but est de ne rien concéder tout en préservant la délicate harmonie qui règne entre elle et les représentants du personnel (l’idée qu’on est tous solidaires sur un même bateau livré à la tempête).
Enfin j’évoque, pour la CFDT, les régisseurs d’orchestre intermittents. Il est anormal que le dimanche ils soient payés moins gentiment que leurs subalternes (dont les heures sont majorées). Madame Chevalier semble comprendre mon point de vue. Du côté d’Anne Laffargue, évidemment, je sens une réticence contenue. Je ne m’énerve pas. Je reconnais même les grandes compétences de cette madame l’administrateur général. Mais je développe qu’il est regrettable qu’un problème si simple ne soit pas réglé immédiatement au sein du service concerné, sans qu’il faille en appeler aux syndicats. Un salarié doit ne pas avoir peur d’expliquer une situation injuste à son chef de service, et ce dernier a pour devoir de trouver la solution équitable. On éviterait ainsi pas mal d’histoires ridicules ? non ? De façon anecdotique je rapporte alors aux personnes présentent autour de la table qu’une étude américaine révèle qu’en entreprise ce sont les emmerdeurs qui sont les mieux payés. Les emmerdeurs et les salariés beaux physiquement. Oui. Madame Chevalier me rétorque en riant qu’à ce jour elle n’a pas encore vu de ces gens-là dans la Maison, non. Mais je ne sais pas si elle parle des emmerdeurs ou des bellâtres.
Au sujet des sous-chefs techniciens de scène (qu’il faut hisser dans la grille au-dessus des pupitreurs repositionnés en A2 l’année dernière), je rassure d’emblée la direction en expliquant que nous envisageons cette revalorisation seulement à partir de 2015, avec étalement sur trois ans et financement par le non remplacement d’un éventuel départ à la retraite. Madame Chevalier me répond que cette façon d’exposer les choses plaira aux tutelles (à noter que les tutelles sont souvent évoquées par la direction, comme si, contrairement au passé, pas un seul euro ne devait sortir des caisses sans un contrôle drastique des représentants du contribuable).
En partant pour Monoprix (où il me faut acheter un pot de fromage blanc de la marque Calin), je croise à la conciergerie des femmes de ménages qui me demandent : « Alors, Jean-Luc, cette réunion ? » Comme madame Chevalier déboule derrière moi je réponds : « La directrice a décidé de vous augmenter chacune de 1000 euros mensuels. » Du coup, Valérie Chevalier précise : « 1000 euros nets. » Oui.

*Selon Midi Libre du dimanche 20 avril, « Cédric de Saint-Jouan, 43 ans, devrait être désigné adjoint à la culture lors du prochain conseil municipal du jeudi 24 avril ».
Le problème est démographique. Changement de population = changement de culture. Oui.

Je suppose qu’en 1962 cette belle âme aurait milité « pour » l’expulsion d’Algérie de ses compatriotes français…

Je crois me souvenir que Delacroix est l’un de ceux, avec Cougnenc notamment, qui ont œuvré au départ, fin 2008, de la regrettée Renée Panabière (ex-administrateur général de l’OONM).

Je n’ai aucune confiance en ces gens-là.

Suis-je assez clair ?



Le spectacle continue ?

Traviata

Le mur noir du fond de scène sera finalement repeint couleur argent les 3 et 4 mai pour la reprise au mois de juin à l’Opéra Comédie de Traviata (mise en scène : Jean-Paul Scarpitta).
Ce mur sera ensuite re-repeint en noir.
Miam-miam, la peinture.

Les répétitions de Traviata ont lieu l’après-midi, de 14h30 à 19h30.
Le matin, l’assistant du metteur en scène, Jean-Yves Courrègelongue (Elektra en 2012, Idomeneo en 2014), qui n’était pas à la création, visionne l’enregistrement du spectacle de 2010 car JPS ne se souvient pas dans le détail de son beau travail d’il y a deux ans.

Ces répétitions traînent en longueur. Une ambiance de mort règne dans la coulisse et autour. Les gens d’ici paraissent se demander pourquoi leur ex-directeur n’est pas ailleurs. Ils comprennent mal ce qu’il fait encore là, à traîner dans leurs pattes comme un boulet, et ils ont la boule au ventre à l’idée de devoir le supporter encore, avec sa bande, jusqu’en 2015 (les contrats de mises en scène ont été signés du temps où Jean-Paul Scarpitta était encore directeur).

Beaucoup de salariés de l’OONM haïssent cet homme, ou le méprisent. Surtout depuis qu’ils connaissent le montant de son indemnité de départ (indemnité qui, dans l’imaginaire collectif, s’ajoute à des sommes colossales que notre Maison lui aurait versées depuis trop longtemps comme metteur en scène, artiste en résidence, directeur désigné, directeur général et, enfin, directeur artistique).
Mon bien-aimé ex-directeur aurait dû, je pense, refuser une telle indemnité au moment où l’OONM passait dans le rouge après trois ans de sa gouvernance. Il m’a déçu. Naïvement, je le croyais indifférent à l’euro. Oui.

Toutes ces horribles choses que j’écris là, sous vos yeux, n’enlèvent rien dans mon esprit aux talents artistiques de Jean-Paul Scarpitta. Car oui, c’est un artiste. Un immense artiste. J’en connais peu de cette envergure, dont la présence au monde est en soi une œuvre d’art.
Baudelaire, peut-être.
Baudelaire, grand poète mais insupportable dandy.
Si vous aviez connu Baudelaire, vous l’auriez détesté et méprisé. Oui.

Bon, qu’ai-je retenu des répétitions de Traviata la semaine dernière ?

Rien, sinon qu’à un moment, Courrègelongue a donné comme indications de jeu à Omo Bello (l’une des deux Violetta) : « Like Actors Studio* » et « It’s a Work in Progress »*. Yes.


*L’Actors Studio est une association regroupant des  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Acteur" \o "Acteur" acteurs professionnels,  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Metteur_en_sc%C3%A8ne" \o "Metteur en scène" metteurs en scène et  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Dramaturge" \o "Dramaturge" dramaturges, située au Old Labor Stage, 432 West 44e rue à  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/New_York" \o "New York" New York. Consacrée à l’ HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_dramatique" \o "Art dramatique" art dramatique, elle a été fondée par  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheryl_Crawford" \o "Cheryl Crawford" Cheryl Crawford,  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Elia_Kazan" \o "Elia Kazan" Elia Kazan et  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Robert_Lewis&action=edit&redlink=1" \o "Robert Lewis (page inexistante)" Robert Lewis à  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/New_York" \o "New York" New York en  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/1947" \o "1947" 1947. (Wikipédia)

*Work in progress, ou Work in Process, acronyme WIP, est une locution  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Anglais" \o "Anglais" anglaise fréquemment utilisée en français ainsi que dans d'autres langues et qui désigne un  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Travail_(%C3%A9conomie)" \o "Travail (économie)" travail en cours, non terminé et ayant requis un investissement. Le terme « chantier en cours » peut être utilisé comme locution française. (Wikipédia)

Vendredi 25 avril, il n’y a pas eu de répétition, un concert étant programmé le soir sur la scène de l’Opéra Comédie.

Concert magnifique.
Emmanuel Christien et Adam Laloum interprétaient des œuvres pour piano de Mozart, Schubert, Rachmaninov, Ravel.
Deux jeunes pianistes prometteurs, aux tempéraments différents mais qui se complètent à merveille, dans une véritable alchimie.

Signalons que les deux pianos Steinway, de grande qualité, avaient été excellemment accordés par Corine Sistel.
Même les tourneurs de pages étaient parfaits.

Valérie Chevalier et Jean-Paul Scarpitta se trouvaient dans la salle. Ce dernier a été le plus remarquable des deux par son bruyant enthousiasme tout le long du concert. Il est d’ailleurs venu à l’entracte demander à l’un des pianistes s’il l’entendait crier « Bravo ! ». Oui.

A la fin de la représentation, une fois le public parti, Jean-Paul Scarpitta a félicité, pouce levé, l’électricien de service au sujet des éclairages particulièrement réussis. A ce moment l’électricien (qui avait installé à midi un lustre au plafond de ma cuisine en échange d’une salade frisée aux lardons que j’avais préparée) coupait les lumières de la salle dans une petite armoire du couloir des loges. Le couloir embaumait la rose, signature olphatique de Jean-Paul Scarpitta.
J’assistais à la scène depuis le pupitre mobile des cintres que je venais d’éteindre en coulisse. La porte du couloir était restée ouverte, retenue d’une main blanche par notre directeur artistique, dont le parfum délicat mais piquant parvenait (effet du courant d’air) à mes narines comme d’un jardin des sens.
Jean-Paul Scarpitta portait une écharpe noire et des cheveux assortis. Il était souriant et fier, à juste raison, du beau concert programmé ce soir-là de sa propre compétence. Oui.

L’électricien, amateur de rugby, a fini par enfourcher sa moto ovale et moi je suis rentré à pied, tenant blotti dans ma poche, sous la main, un couteau à clochards et racailles.

Avant de me coucher, j’ai mangé les restes de la salade frisée aux lardons de midi, à laquelle j’avais promptement ajouté quelques dés de foie gras. C’est bon pour le l’art. Oui.


Je pense que si des « informations » n’avaient pas été cachées sous le paillasson durant des années, nous n’en serions pas là aujourd’hui. A l’OONM, comme dans toute la France, depuis trop longtemps les directeurs des Maisons lyriques ont pu, avec l’argent du contribuable, faire impunément tout et n’importe quoi au nom de la Culture parce que rien n’était diffusé à l’extérieur des murs, les abus étant même « couverts » (parfois) par des représentants des salariés frileux qui s’autocensuraient pour ne pas nuire à la cause commune : l’Art. D’ailleurs on m’a souvent dit, au sujet de Libre expression : « C’est dangereux. Ne nous tirons pas une balle dans le pied. »

Faut-il, pour pouvoir continuer de payer nos retraites, laisser la racaille en col blanc et rose s’empiffrer sur le dos des ouvriers du bâtiment et des caissières de Monoprix qui nous financent ?

Non.



LA TRAVIATA (mise en scène : Jean-Paul Scarpitta, assisté de Jean-Yves Courrègelongue, dit « Brutus »).

Quelques notes écrites le mercredi 30 avril :
12 h 30, terrasse du Novelty. Je mange un bâton de saucisson Monoprix et la moitié d’un gros pain Festival arrosés d’un café. Oui.
14 heures. Je passe la serpillière sur le plateau en pente et dans les coulisses avec Patrick.
14 h 45. La répétition commence doucement, silencieusement.
Je m’installe près de la régie de Torao (assisté de la très compétente Mireille) sur un tabouret de contrebasse au volant du pupitre mobile des cintres (Christian, pupitreur du spectacle, est de repos aujourd’hui).
14 h 55. Torao mange des fruits secs. Il m’en propose mais je refuse (je digère mon saucisson).
Brutus semble « accomplir » la mise en scène de Jean-Paul Scarpitta (une complicité artistique fusionnelle, touchante même, s’est installée entre les deux hommes). De temps en temps, JPS monte sur le plateau depuis la fosse d’orchestre à grandes enjambées gracieuses. Dans la fosse, résident aussi la pianiste, le chef d’orchestre et l’éclairagiste anglais (que je trouve gentil, ce qui fait bien sourire un ami électricien). Quand JPS intervient auprès des chanteurs, c’est avec une délicatesse infinie. Il n’élève jamais la voix. Il sourit au contraire, il caresse même : la nuque, les cheveux, le dos, la main. Je l’admire d’être si doux et onctueux.
Cet après-midi, JPS n’est pas tout de noir vêtu comme de coutume. Il porte une veste marron à grands carreaux finement dessinés et un pantalon bleu nuit. Ses cheveux non plus ne sont pas noirs, contrairement à la légende, mais gris. Malgré tout, l’homme demeure élégant. Et comme après la pluie les statues de marbre, son visage blanc est luisant. C’est joli.
J’oubliais les chaussures. Elles sont noires, grandes, pointues. Avec ça aux pieds, j’aurais l’air d’un nigaud. Au bout de ses longues jambes à lui, c’est magnifique.
La Violetta qui répète aujourd’hui n’est pas Omo Bello, mais Kelebogile Pearl Besong. Les deux chanteuses sont de qualité, dans des registres différents.
Aux « tops » de Torao (sous l’œil de Khadir, mon chef du spectacle), j’exécute sur l’écran du pupitre mobile le programme (créé par l’excellent Christian) des mouvements enchaînés de lustres et du tulle de la face. Il faut appuyer sur l’HOMME MORT en même temps que sur MARCHE et surveiller les petits ronds verts qui ne doivent pas devenir rouges. C’est rigolo.
JPS prend les mains de Violetta, pose son front sur sa poitrine, et se redresse en éclatant d’un rire muet. Puis il va glisser quelques mots dans l’oreille de Brutus, qui opine.
Soudain, on entend des éclats de voix en provenance du gril. Sans doute des travailleurs du service entretien et sécurité. Fronçant les sourcils, Torao monte par l’ascenseur imposer silence (en complément d’avoir été danseur chez Béjart, notre régisseur général pratiqua naguère les arts martiaux).
Jeu de jambes de JPS pour montrer à une soliste comment tournoyer. Merveilleux. Je pivote sur mon tabouret : « Là, Torao, vous admettrez que nous avons affaire à un grand metteur en scène ! » Torao joint ses mains, comme pour prier, et s’incline devant moi dans une révérence toute japonaise.
Gaby, mon directeur technique, débarque en coulisse, peigné en arrière et portant un jean retenu par une ceinture en cuir du Sénégal, à laquelle pend un bruyant trousseau de clés. Il affiche une croix en or sur sa poitrine velue et, à son oreille, un vrai diamant de Figuerolles. Gaby me dit : « Arrête de m’envoyer des mails au sujet du règlement de travail, je le connais mieux que toi. » JPS, à ce moment, passe délicatement (deux fois) du Labello sur ses lèvres. Oui.
Avant le top de descente du tulle (alors que j’ai un doigt sur l’HOMME MORT et le bout en gomme de mon crayon à proximité du mot MARCHE), je regarde avec fascination JPS allongé par terre à l’avant-scène, mimant, bouche grande ouverte, le chant de Violetta accroupie au-dessus de lui. Il tend douloureusement vers elle son bras, main crispée comme pour lui arracher le cœur ou saisir l’âme de la musique. C’est beau.
Un soliste blond chante depuis la coulisse. Le chef d’orchestre n’étant pas satisfait du son rendu, une dame à lunettes (la chef de chant, je crois) entraîne le jeune artiste sur l’escalier de fer donnant accès au couloir du bureau de madame la directrice (qui vient d’être repeint et aménagé sobrement). Mais l’essai n’est pas concluant non plus. On fait alors chanter Blondinet carrément dans le couloir, et ça ne va pas encore. Du coup, on expédie l’individu dans les dessous de scène par l’escalier qui conduit aux toilettes des musiciens, et là, oui, ça convient enfin au chef d’orchestre (à noter que ces toilettes, découvertes par Michel après un bœuf bourguignon, sont splendides; c’est d’ailleurs là que tous les machinistes vont faire désormais leurs besoins de grosse commission). Oui.
La répétition s’éternise. Heureusement il y a deux pauses, une à 16 heures et l’autre à 18. C’est à l’occasion de la seconde pause que j’entends mon Jean-Paul avouer à un technicien, au sujet d’un éventuel retard dans les répétitions : « Je suis nul. » C’est émouvant, car mon bien-aimé ex-directeur est conscient des critiques, souvent injustes, dont il est l’objet en tant que metteur en scène de la part des personnels de notre Maison. Oui.
19 h 30. Fin de répétition. J’éteins le pupitre en songeant à monsieur Cavelier. Puis je tombe le rideau de fer.
Demain, 1er mai (je n’aime pas le 1er mai).


3) Jean-Paul Scarpitta, qui aurait établi et signé une Convention de mécénat non honorée de 380 000¬ , était à l époque à la fois directeur de l OONM-LR et président de la Fondation Aria. Il est faux de dire que cette Fondation a le loisir de ne pas payer ce qu elle doit à notre Maison. Les présidents de l’Agglo et de la Région peuvent décider d’une suite judiciaire à donner à cette affaire incroyable. S’ils ne le font pas, c’est simplement qu’ils n’en ont pas la volonté.
Une fois de plus, bien joué JPS ! Car j’ai bien l’impression que notre nouveau maire s’est fait envoûter, lui aussi. Espère-t-il souper avec Depardieu, Fanny Ardant, Carla Bruni ?
Tant qu’il y aura des ânes…


Potin de merdre 5 : Le spectacle continue ?

LA TRAVIATA (répétitions à l’Opéra Comédie) Metteur en scène : Jean-Paul Scarpitta, assisté de Jean-Yves Courrègelongue, dit « Brutus ».

Mardi 6 mai
7 h 45. Local des machinistes. Seul pour l’instant. Je bois un café en dosette Monoprix et je mange une demi-plaquette de chocolat noir à l’aide de la moitié d’un gros pain.
Je sors du local. Je traverse le plateau plongé dans l’obscurité, m’éclairant de ma lampe frontale. J’allume les lumières de service. Je lève le rideau de fer après avoir vérifié que sa petite porte, côté cour, est bien fermée (ouverte, elle pourrait déchirer le tulle).
Puis je mets en route le pupitre mobile des cintres (une minute et trente secondes pour que sur l’écran tous les petits ronds des porteuses informatisées passent au vert, couleur gentille).
Je retourne au local, où arrivent en file indienne les machinistes (qui se font la bise du matin).
9 heures. Je suis appelé au micro par Torao, régisseur général, pour exécuter la manœuvre des lustres et du tulle de la face (programmée par Christian).
Brutus est dans la salle, où il règle les lumières en l’absence de Jean-Paul Scarpitta. Sur scène, deux figurants : une fille et un garçon.
La pause. Local des machinistes. Discussion entre machinos et électros au sujet de JPS, dont le CDD de directeur artistique finit le 31 juillet. On propose des mesures d’urgence le concernant : 1) Il doit rendre son badge 2) Suppression de sa ligne téléphonique 3) Consigne donnée aux gardiens de lui interdire l’accès à la Maison.
Quelqu’un raconte qu’en ce moment Jean-Paul Scarpitta susurre ici et là, perfidement : « Valérie Chevalier a fait de bonnes choses à Nancy. J’aurais dû la prendre comme assistante. »
Puis quelqu’un rappelle que JPS va revenir en 2015 pour la reprise de son Barbe-Bleue qu’il s’est autoprogrammé (et qui coûtera le prix d’une nouvelle production – les décors ayant été détruits alors que contractuellement l’OONM aurait obligation de remonter le spectacle d’origine).
Quelqu’un ajoute que JPS ne sera pas présent à la générale piano de Traviata ni à la pré-générale, qu’il se trouvera au Japon (tout en étant payé ici) pour son Nabucco romain de 2011. Les Japonais n’auraient pas besoin de ses talents (seul le maestro Muti les intéresse, et il ne s’agirait que d’une mise en espace), mais JPS aurait insisté pour être du voyage.
Pour finir, nous évoquons l’histoire du musicien à qui madame Chevalier aurait collé un avertissement (info de L’Agglo-Rieuse). Y a-t-il un rapport avec la bagarre qui opposa deux artistes de l’orchestre lors d’une répétition ? Est-ce la queue de comète du conflit des pro et anti-Scarpitta ? Apparemment, non. Il s’agirait plutôt d’une affaire personnelle.
11 h. J’échange quelques mots au sujet de Tous à l’Opéra avec Gaby, notre directeur technique. Je remarque qu’il porte ce matin un gilet de hippie.
14 h 41. Les choristes alignés debout en fond de scène, sur trois rangs. C’est pour eux le premier jour de répétition. Jean-Paul Scarpitta leur présente les solistes, un à un. Le choeur applaudit chaleureusement. Ensuite JPS leur présente son assistant, Jean-Yves Courrègelongue, que les choristes connaissent très bien et qu’ils semblent peu apprécier. Donc pas d’applaudissements pour Brutus (et même quelques « Hou ! Hou ! »).
Nous refaisons plusieurs fois la manœuvre des lustres (avec les solistes qui se promènent dessous). Brutus demande à Torao, en régie, de ralentir la descente d’un des lustres pour qu’une chanteuse ait le temps de passer. Torao calcule ce temps avec le boulier japonais incrusté dans sa tête puis me dit de mémoriser dans le programme 40 secondes au lieu de 22. On fait l’essai et c’est exactement la bonne durée. Oui.
Je demande à Torao si Jean-Yves Courrègelongue est au courant qu’on l’appelle Brutus. Une choriste assise en coulisse derrière moi répond à sa place : « Non. » Je conclus de cette intervention pour le moins surprenante que tout le monde dans cette Maison surnomme ainsi l’assistant fétiche de Jean-Paul Scarpitta (à noter que « Brutus » est une trouvaille des machinistes).
16 h 37 (à la pendule située au-dessus de la porte qui donne accès, depuis la scène, au couloir des loges). Apparition de madame Chevalier, descendue de son bureau par l’escalier de fer. Elle s’arrête et dit bonjour à Torao ainsi qu’à nos deux sonorisateurs (petit et grand Gribouille) qui viennent d’installer une télévision en coulisse. Puis elle discute à part avec la chef des chœurs avant de se rendre dans la salle pour assister à la répétition.
17 h 02. Madame Chevalier remonte l’escalier de fer. Elle retourne dans son bureau, téléphone mobile à l’oreille.
Un choriste me confie : « Je crois que Valérie Chevalier n’imaginait pas trouver l’OONM dans un tel état. Elle pensait que le personnel exagérait, que les torts étaient partagés. »
17 h 14. J’envoie le grand lustre (et la porteuse qui l’éclaire). Puis le tulle de la face. Torao demande à Khadir (chef machiniste adjoint, responsable du spectacle) de veiller à ce qu’il n’y ait personne dessous (une barre en métal est glissée dans le fourreau du tulle). La soliste qui doit entrer en scène au moment de la montée du tulle dit à Khadir : « Quel professionnalisme ! »
Final acte II, soirée mondaine chez Flora. A la fin de l’air, Brutus aux chœurs femmes : « Mesdames, ne vous cachez pas derrière ! C’est un spectacle. Regardez ce qu’il se passe. »
19 h 30. Fin de répétition.
Je retire mon gilet technique-scène et le range dans mon placard. Je mange un dernier carreau de chocolat.
Puis je tombe le rideau de fer et j’éteins le pupitre des cintres.
Je vais chercher mon adorée. Je l’attends accoudé à une balustrade en regardant une distribution de nourriture à des SDF devant la camionnette d’une association. Je n’aime pas les SDF.


Vendredi 9 mai
9 h 55. Patrick, Christophe, Franck et moi installons dans le couloir du 13 une frise noire derrière le pongé blanc du final de Traviata.
Gaby sort de son bureau et nous voit travailler, ce qui lui fait plaisir. Il porte un tee-shirt gris made in China qui lui colle à la peau (qui est poilue).
Petite discussion avec cet individu au sujet des méchants (et méchantes) de notre Maison. Gaby nous dit : « Ne vous croyez pas, vous les machinistes, de blanches colombes. Toi, Caizergues, par rapport à certains salariés de l’Opéra qui sont noirs, tu es blanc. Mais par rapport à certains qui sont blancs, tu es noir. »
Sur ce, Gary s’éloigne, colombe noire, en direction du bureau de la directrice. Oui.
12 h 30. Terrasse du Novelty. Un pain au raisin arrosé d’un café.
Passe un garçon d’orchestre. On discute de la programmation très maigre en ce moment. Il me fait part de ses craintes pour les intermittents garçons d’orchestre qui risquent de perdre leur statut, comme déjà certains machinistes. Je mets ça sur le compte des incapables qui ont dirigé notre Maison ces dernières années, et qui s’en sont fourré plein les poches.
Après-midi. Répétition. Une des deux Violetta à l’avant-scène, tenant une fleur blanche. Jean-Paul Scarpitta face à elle, immobile, la pénètre de son regard auréolé de lunettes d’écaille. Aucune directive : de l’émotion pure. Soudain il pose une main délicate sur le bras de la soliste, l’obligeant sans la contraindre à pivoter vers le chanteur blondinet étendu au sol côté cour. Elle continue de chanter tandis que le metteur en scène, d’un geste doux, fait glisser de ses épaules l’écharpe blanche qui l’enveloppe. Merveilleux.
19 h 30. Quittant l’Opéra, je rencontre un technicien absent depuis une semaine. Il lui est arrivé dernièrement un petit malheur (il a un pansement au-dessus de l’œil droit). Je lui dis : « Ca m’a l’air d’aller mieux. » Il répond : « C’est dégonflé. » On marche quelques dizaines de mètres ensemble. Il est en compagnie de son épouse (ils vont au cinéma voir une comédie). Il me dit : « Tu sais qui m’a téléphoné pour prendre de mes nouvelles ? Scarpitta. C’est gentil, non ? »

Samedi 10 mai
14 h. Valérie Chevalier et Gaby attablés en terrasse du Welcomédia.
14 h 30. Le tulle de la face baissé. Christian installé aux commandes du pupitre des cintres.
A l’occasion de Tous à l’Opéra, des visiteurs prennent place dans la salle pour assister à la répétition. Jean-Paul Scarpitta s’adresse à eux avec un micro. Il leur présente son « collaborateur », Jean-Yves Courrègelongue, qui a fait Elektra et fera Idomeneo la saison prochaine. Murmures du choeur en coulisse. Brutus, depuis la fosse d’orchestre, ordonne de faire silence : « Chut ! On travaille, ici ! »
Après le discours (applaudi) de Jean-Paul Scarpitta, Brutus en rajoute une louche, criant aux choristes : « Vous pourriez au moins respecter le public ! » Puis JPS, enfonçant le clou : « Merci, merci pour le silence ! »
Un salarié de l’ombre : « Ils déversent leur haine du chœur. » Un autre : « Ils s’imaginent être encore les patrons. Qu’ils dégagent. » Un autre enfin : « Ils se prennent pour des artistes, alors qu’ils ne sont que des … »
La répétition commence. Filmés par la télévision devant un public bon enfant, JPS et Brutus paradent. En coulisse, ça ricane (ils sont traités de « clowns »).
Le bruit court que madame la directrice (toujours très appréciée de l’ensemble des personnels) n’a pas été vue dans la salle. Elle serait encore au Welcomédia, en discussion avec sa future assistante (au salaire peu élevé, selon un membre du Comité d’entreprise).
Pause. Il semble de plus en plus évident, renseignement pris (mais je m’en doutais), que Brutus et JPS préfèrent une Violetta à l’autre. Cela risque de créer des tensions, car ils en deviennent subtilement cruels envers l’une de ces deux jeunes solistes. Oui.
Mon service aujourd’hui se termine à 18 heures. La répétition se poursuit jusqu’à 19 h 30, avec Khadir et Christian pour la machinerie.
Dehors il fait chaud. Beaucoup de monde. Les rues sont sales.

Dimanche 11 mai
8 heures. Christian et moi préparons, pour Tous à l’Opéra, un programme de porteuses libres (c’est-à-dire en dehors du spectacle Traviata). Joseph est à la console électrique. Alcaraz crée des éclairages (avec talent). Petit Gribouille contrôle le son (du micro).
9 heures. Christian allume la Wifi du pupitre (sorte de valise sur roulette qu’on doit déplacer dans la salle). A peine allumée, Madame la Wifi s’éteint. Bien sûr Christian règle le problème.
Gaby (que les électriciens appellent Mike Brant) débarque, cheveux plaqués en arrière, œil noir, after-shave. On lui dit : « Tout baigne. »
Les visites du matin se succèdent (petits groupes guidés par Alain, Pascal, Marie, Fanny, Jean-Michel, Maya, Cathy, Gaby – tous différents dans leur discours au public, mais tous excellents, et très professionnels). Quant à Alcaraz et Christian, je les trouve impériaux dans leurs explications techniques. D’ailleurs je n’ai rien à faire qu’admirer (assis dans un fauteuil de la salle).
13 heures. Repas offert au Welcomédia par l’OONM. Entrée : salade au camembert chaud ou salade au jambon/melon. Plat : steak-frites ou tajine. Dessert : salade de fruits. Pas de café gratuit.
15 h. La batterie de la Wifi à plat. Froncement de sourcils de Gaby. Christian court allumer le pupitre mobile côté jardin. Bravo, Christian.
15 h 15. Un groupe conduit par Gaby. Madame Chevalier apparaît au premier balcon, seule. Gaby aussitôt la présente au public, qui se tourne, lève la tête et fait une ovation à notre nouvelle directrice. Bravo, Gaby. Plus fort que JPS.
16 heures. Le rideau du pupitre mobile refuse de se lever pour la démonstration au public. Petit point rouge sur l’écran. Le défaut s’affiche : SURCHAUFFE. Gaby en surchauffe aussi. Christian réagit au quart de tour, il monte à la cabine électrique située au-dessus de la salle, ouvre l’armoire coupable et change avec dextérité les fusibles de la porteuse du rideau. Il redescend en courant par l’ascenseur. Il lève le rideau. Bravo, Christian.
17 heures. Nouveau groupe de visiteurs mené par Gaby. Gaby explique que les coups de brigadier sur le sol avant les spectacles proviennent d’un corsaire qui avait une jambe de bois. Puis à un visiteur qui lui demande combien coûte une place à l’Opéra, il répond : 1 500 euros. Et il raconte que les places « aveugles », sur les côtés de la cinquième galerie, sont qualifiées ainsi parce qu’on y loge des aveugles. Enfin il désigne Alcaraz (qui s’amuse à l’appeler Mike Brant devant tout le monde) comme l’un des salariés les mieux payés de la Maison. Et il conclut en disant, parlant de nous les techniciens : « Je vous laisse entre les mains de ces braves gens. »
Bref, Gaby a bien fait rire le public. J’ai cru même qu’il allait raconter une de ses blagues de lapin sodomisé par un ours. Oui.
18 heures. Je cours vite à mon quatrième étage de la gare terminer Libre expression que vous avez sous les yeux. Oui.

La réaction :

Rappel : Philippe Saurel : "A deux reprises lors de la réunion à laquelle assistait donc le préfet et le responsable de la DRAC, aveugle visiblement, j'ai dit que l'outil était mis à mal. Ce matin, avec une nuit sereine et avec le recul, je dis que tout est mis en oeuvre pour tuer l'Opéra. C'est un coup mortel porté à l'Orchestre national et c'est inadmissible". L'élu montpelliérain le répète : "Scarpitta doit partir de suite"... (L’Agglo-Rieuse du 30 mars 2013)

En 2007, aux élections présidentielles, Jean-Paul Scarpitta soutenait Ségolène Royal, du parti socialiste. En 2012, il soutenait Nicolas Sarkozy, de l’UMP (et, au lendemain de l’élection de François Hollande, il racontait qu’il avait encore sa carte du PS). Bref, à moins d’être un nigaud, Philippe Saurel doit bien savoir de quelle nature est l’affection que lui porte aujourd’hui Jean-Paul Scarpitta.

Extrait du Communiqué de l’Etat, de la Région et de l’Agglo (présidée par Jean-Pierre Moure), au mois de juillet 2012, après la motion de défiance (votée à 82,9 % par les personnels de l’OONM-LR contre la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta) et le dépôt d’un préavis de grève à l’occasion des Noces de Figaro :


Communiqué de presse OONMLR
12 juillet 2012
Etat, Région Languedoc-Roussillon, Montpellier Agglomération

(…) Pour l’Etat, la Région et l’Agglo, il n'est pas l'heure de faire un bilan d'action de Jean-Paul Scarpitta, après seulement quelques mois de direction et une demi-saison de programmation.
Au niveau artistique, le succès national - voire international - de toutes les propositions de sa saison 2012 (Einstein on the beach, Elektra, Requiem de Verdi, Noces de Figaro) a été unanimement reconnu et la programmation 2012-2013 est prometteuse. (…)


Ainsi, contrairement à ce qu’affirme Jean-Paul Scarpitta, l’ex-président de l’Agglo (de même que le président de Région et le ministère) l’a « ménagé » et « soutenu » au début du conflit. Ce n’est qu’après avoir étudié sérieusement le dossier, et fini par comprendre qu’il avait affaire à quelqu’un de totalement incapable de diriger une Maison aussi importante et prestigieuse que la nôtre sans créer la confusion et le conflit, que Jean-Pierre Moure (avec l’aval du ministère) a décidé de s’en débarrasser pour sauver l’institution.
Si l’ex-président de l’Agglo avait, comme le préconisait alors le dentiste Philippe Saurel (membre du conseil d’administration de l’OONM-LR et chargé de la culture à la Ville), extrait « de suite » cette dent cariée de notre mâchoire lyrique, on n’en serait pas aujourd’hui à devoir traiter l’infection par des remèdes de cheval.
Mais Jean-Pierre Moure ne pouvait agir aussi brutalement que le souhaitait l’impétueux Philippe Saurel, car le président de Région, Christian Bourquin, qui, sous prétexte de conflit entre Jean-Paul Scarpitta et les salariés, venait de retirer 5 millions d’euros de subvention à l’OONM-LR (somme dont il avait besoin pour ses propres visées politiques), menaçait de récupérer encore 4 millions si on touchait à son « ami », n’hésitant pas, de façon irresponsable, à mettre en danger de mort, comme l’homme de droite Jacques Blanc vingt ans plus tôt, l’héritage de Georges Frêche (à qui pourtant ce compagnon des ânes doit tout).

Oui, il fallait un « calibre » à la tête de l’institution. Et je crois que nous l’avons trouvé en la personne de Valérie Chevalier, notre nouvelle directrice, qui me semble avoir la carrure et le charisme nécessaires pour l’immense tâche qui l’attend.
Jean-Paul Scarpitta n’est pas un directeur d’opéra-orchestre national. Il est visiblement incompétent dans ce domaine. Il ne me semble d’ailleurs absolument pas doué pour diriger quoi que ce soit. C’est un « artiste ». Un vrai. Il est Lord Byron, Oscar Wilde, Cocteau. Rien de plus.

Jean-Paul Scarpitta, ex-directeur de l’OONM-LR, et madame l’administrateur général savent parfaitement qui, de l’intérieur, a influencé les deux petits rapporteurs du ministère des Cultivés en 2011, et dans quel but. Oui.

Le conflit a débuté bien avant que le rapport du ministère ne soit révélé aux salariés de notre Maison (par Midi Libre, en janvier 2012). Dès mars 2011, la CFDT et les techniciens de scène s’insurgeaient contre le mauvais traitement professionnel subi par le régisseur général de l’Opéra. Cette même CFDT et ces mêmes techniciens déposèrent ensuite, en octobre de la même année, un préavis de grève pour contrer des attaques qui, comme par hasard, se retrouvèrent quelques mois plus tard dans le fameux rapport. Quant aux « méchancetés » dont fut victime notre chœur national, elles ont été répandues en coulisse (notamment auprès de techniciens) dès la nomination de Jean-Paul Scarpitta à la tête de l’OONM-LR en janvier 2011.

Nos deux complices se tenaient par la barbichette. Bourquin avait besoin de Scarpitta pour « clasher » Moure et récupérer de l’argent en faveur de compères politiques. Scarpitta avait besoin de Bourquin pour obliger Moure à liquider les résistances internes (sociales et artistiques). Heureusement ce dernier, en homme de gauche, s’est positionné du côté du peuple contre le marquis et le baron d’opérette.

Oui, Jean-Paul Scarpitta est responsable du désengagement de la Région et des déséquilibres financiers qui en ont découlé. D’abord parce qu’il était directeur général, et donc capitaine du vaisseau. Ensuite parce qu’il a joué un jeu dangereux en livrant des armes à l’adversaire, en lui dessinant une image négative de notre grande Maison, en distillant des arguments de haine ordinaire contre le petit personnel et les artistes. C’est d’ailleurs ce qui m’a frappé le plus dans toute cette histoire : la haine bête, viscérale d’un président de Région socialiste (par ailleurs quasi inculte, contrairement à son prédécesseur) pour un art qu’il finance sans le connaître.

La « réforme immédiate qui s’impose depuis de longs mois », c’est que vous partiez et que vous laissiez les professionnels de cette Maison travailler en paix au service de la musique et des citoyens.

Et moi je vous répète, monsieur Scarpitta, que vous êtes responsable (ou du moins coresponsable) des difficultés financières de l’OONM-LR. Non seulement parce que vous avez été le plus mauvais directeur que nous ayons jamais connu, mais aussi parce que depuis près de quinze ans vous êtes dans la place, et que vous avez toujours fermé les yeux sur les problèmes que désormais vous dénoncez. Vous n’êtes pas le poussin tombé du nid, non, vous avez fait beaucoup de mises en scène chez nous avec les francs puis les euros des ouvriers du bâtiment et des caissières de supermarché, vous avez été artiste en résidence, directeur désigné, directeur général et directeur artistique. Même celui qui vous faisait confiance, René Koering, a reconnu publiquement que cela avait été, de sa part, une erreur monumentale d’introduire pareille calamité dans notre belle Maison. Aujourd’hui encore il s’en mortifie. Oui.

Jean-Paul Scarpitta s’est engagé en tant que président de la Fondation Aria et directeur général de l’OONM-LR. Il est au centre du dispositif. L’argent, jamais versé mais promis pour ses propres productions et celles de ses coquins-coquines, est dû. En d’autres temps, pour ce genre de faute d’honneur, un gentilhomme, à défaut de pouvoir payer, se tirait une balle dans la tête. Quant aux présidents de l’Agglo et de la Région, s’ils ne trouvent pas utile de poursuivre en justice la Fondation Aria au nom des citoyens qu’ils représentent, c’est qu’ils ne valent pas mieux.

Le départ de Jean-Paul Scarpitta est le résultat d’un coup de pied au cul donné par les salariés de l’OONM-LR à leur directeur. Amen.

La somme évoquée en Comité d entreprise, et jamais contredite, est de 180 000¬ (380 000¬ pour celle due contractuellement par la Fondation Aria). Au lieu de crier au mensonge, JPS n a qu à révéler le montant exact de la modique somme glissée dans sa poche par le contribuable. Quoi qu il en soit, même 1¬ d indemnités de départ pour quelqu un qui rend les clés d une Maison laissée en pareil état, c est encore trop cher payé. Oui.

Cette lettre n a sans doute pas été écrite par l artiste. C est plutôt le style d’un conseiller juridique. La vraie prose de Jean-Paul Scarpitta, la voici :

Le chant n’est–il pas le prolongement de la pensée ?
Ces vocalises, ces trilles les plus pures, masquent sans doute une quête de la perfection, une quête de la beauté absolue, une quête du sens des valeurs de l’existence, allant vers le haut, toujours plus haut. La musique est révélatrice de notre état mental, comme de notre acuité physique. Si nous ne pouvons pas voler comme les oiseaux, la voix chantée, elle, en utilisant la colonne d’air, nous fait nous envoler. (extrait de l’Editorial de Jean-Paul Scarpitta, saison 2013-2014, en ligne sur le site de l’OONM-LR)
LOL = laughting out loud (mort de rire)


LA TRAVIATA and Co.
Lundi 12 mai à 8 h du matin. Je reprogramme, au pupitre des cintres, la vitesse d’un petit lustre de Traviata sur indications hier de Christian (le pupitreur du spectacle) à la demande de Torao, régisseur général, selon les vœux de Brutus (Jean-Yves Courrègelongue), assistant du metteur en scène : Jean-Paul Scarpitta.
10 heures. Je grimpe au bureau de Gaby, directeur technique, pour remplir ma feuille de congés annuels. Un grand jeune homme blond est assis en face de lui, intimidé. C’est un stagiaire. Il a un BTS et voudrait devenir scénographe. Il restera dans la Maison durant un mois. Gary me demande de le prendre en charge jusqu’à midi. Oui.
Je fais découvrir au stagiaire les cintres, le gril, le dessus de la salle et les dessous de scène. Puis je retourne coulisse jardin et je continue d’œuvrer au pupitre pour les éclairages de Traviata (Brutus est dans la salle avec des électriciens et l’éclairagiste anglais; deux figurants figurent les solistes sur scène). De temps en temps, sur ordre de Torao, je balade dans les airs des lustres ou le tulle de la face. Ca distrait.
Fred, électricien, prend en charge le stagiaire. Il lui raconte des histoires de projecteurs.
Michel Garcia échange aussi quelques mots avec le grand jeune homme, en levant la tête. Il a un brin d’herbe entre les dents (du blé d’un ancien spectacle). Je demande au génial chef accessoiriste si ça va et il me répond qu’il en a marre : « Trente ans de labeur dans cette Maison, ça use ! ».
Des salariés évoquent positivement Libre expression de la semaine. Ils ont lu avec intérêt « Le spectacle continue ? » (notamment les piques contre JPS, ainsi que la façon dont j’ai relaté la journée Opéra pour tous). Mais l’interview par La Gazette de Philippe Saurel, nouveau président de l’Agglo et maire de Montpellier, les inquiète. Ses étranges déclarations concernant Jean-Paul Scarpitta, qu’il « aime bien » (comme moi), et sa proximité avec le président de Région adorateur des ânes sèment le trouble.
Au local des machinistes Christophe montre au stagiaire, sur son mobile, des photos de la cage de scène avant démolition en 2010.
Un intermittent passe nous dire bonjour. Il n’a plus de travail. Il va perdre son statut, comme d’autres. Je lui explique que c’est la faute de notre ex-direction, qui a coulé le beau navire en se remplissant les poches (les lingots, ça pèse).
Après-midi. Je suis de repos : sieste (rêve de suicide).
Soir. 1 Lexomil et au lit (rêve de suicide et de meurtre).
Mardi 13 mai à 8 h du matin. J’allume le pupitre mobile des cintres, coulisse jardin. J’essaie de m’identifier en entrant le MOT DE PASSE. Refus de la machine. Je l’éteins, la rallume, l’éteins encore, la débranche, la rebranche, la rallume. J’essaie une nouvelle fois d’entrer le MOT DE PASSE : nouveau refus. Je suis un con.
Brutus demande le tulle de la face en bas. Je monte en haut, au pupitre central des cintres, côté cour. J’allume l’écran et j’entre le MOT DE PASSE sans problème. Ouf. J’envoie le tulle. Je descends au local et j’informe Khadir et Albert au sujet du problème rencontré avec le pupitre mobile, qui est en panne. Albert décide que Christian téléphonera cet après-midi à Adeline, l’ingénieur qui a conçu cette machine à puces savantes.
On me rappelle aux cintres pour appuyer le tulle. Je monte par l’escalier au lieu de l’ascenseur (où préside un miroir assassin). J’appuie le tulle. Je reste allongé sur le canapé N°3 que nous avons l’année dernière monté aux cintres. Les deux ventilateurs sont braqués sur ma thyroïde.
Au bout d’une demi-heure sans manœuvre je descends au local boire un café en dosette Monoprix. Au moment de sortir le produit de mon placard, on me rappelle aux cintres. Je monte vite et je charge le tulle. J’attends une demi-heure et je redescends. A peine arrivé au local, on me rappelle pour rappuyer le tulle. Je remonte, je rappuie et je m’assoupis sur le canapé N°3 jusqu’à midi.
Après-midi. Repos. Je commence de rédiger Libre expression que vous avez sous les yeux.
16 h 45. Je passe par la coulisse jardin pour me rendre à la réunion des délégués du personnel qui débute à 17 heures, salle Delteil. Une répétition de Traviata est en cours. Deux personnes, tour à tour, m’informent, à l’abri d’un pendrillon, que Gaby a été vu à midi déjeunant en terrasse du Welcomédia avec madame l’Administrateur général. Complotaient-ils quelque chose ? Je les rassure : Gaby est « avec nous » contre les méchants.
Christian siège au pupitre mobile. Il a appelé vers 13 heures Adeline, qui de Paris a réglé le problème. Bravo.
Le jeune stagiaire grand et blond se tient debout en coulisse, émerveillé de tout ce qu’il voit de banal pour nous. Je lui demande : « Ca vous plaît ? » « Oui. » « Vous avez vu travailler le metteur en scène ? » « Oui. » « C’est comment ? » « C’est gestuel. »
17 h, salle Delteil. Sont présents à cette réunion les représentants de la CGT, de la CFDT, de l’Unsa + 1 choriste de Fo + des chefs de service : Gaby (qui a fini de digérer son couscous), Olivier, Virpi. Et pour la direction : Valérie Chevalier et Laurence, responsable des ressources humaines. Pas de madame l’Administrateur général en vue. Tant mieux car c’est le premier sujet abordé : non, nous ne voulons pas que cette madame des sous s’occupe de gérer, au plan administratif, le personnel en remplacement de notre ancien Secrétaire général. Elle a déjà fait ses mauvaises preuves, merci.
Pendant que sont traitées les nombreuses questions posées par les artistes de l’orchestre et du chœur, je jette un coup d’œil aux « propositions de la direction » concernant les négociations annuelles (assis à ma droite, Philippe Alcaraz, délégué CFDT, vient de me communiquer le texte). Rubrique « salaires » : « PAS D’AUGMENTATION ».  Et rubrique « primes » : « PAS D’AUGMENTATION ».
Il est à présent question du chef d’orchestre de Don Quichotte et La Clémence de Titus, très critiqué par les musiciens. « Il est gentil, mais… » « C est un peintre qui bouge le bras&  » « Il faut apporter quelque chose, quand même&  » « Bon, on va jouer&  Les notes, on va les faire, oui& »
Un musicien évoque les 400 000¬ de dédits payés par la Maison sous la gouvernance Scarpitta : « Un de plus, un de moins… Pourquoi pas un dédit pour ce chef… »
Madame Chevalier, diplomate (épaulée de Virpi, toujours très correcte et professionnelle, sans aigreur malgré son proche départ) : « Nous allons lui parler… Il est jeune, il faut lui donner le temps… Il faudrait qu’il soit moins timide… » 
Un musicien : « Lui donner un opéra de Mozart, ce n’est pas lui rendre service… »
Valérie Chevalier : « On pourrait l’embaucher pour autre chose, en région. J’attends de voir. Un jeune chef, ça peut évoluer très vite. » Virpi approuve.
Les musiciens redisent leur inquiétude pour La Clémence de Titus avec ce jeune chef : « On nous glisse une peau de banane… C’est pas gentil de nous faire ça… »
Qui « ON » ? JPS ?
Silence de Valérie Chevalier.
Est prononcé ensuite, au sujet d’une autre affaire, le nom d’un musicien de l’orchestre. Valérie Chevalier coupe court : « On est en procédure avec lui. »
Puis on en vient aux queues de pie imposées aux musiciens quand il fait 29° sur scène. Pourquoi pas des chemises blanches ou des vestes légères noires en été ? Longue discussion. Humour de Valérie Chevalier. Ambiance bon enfant chez les délégués du personnel (rien à voir avec les réunions tendues des mois précédents, dirigées par notre ex-secrétaire général).
Madame la directrice n’a pas encore rencontré Saurel et Nyssen. En revanche, elle s’est entretenue avec l’excellent Marc Daniel (qui officiait déjà du temps de Moure).
Philippe Saurel a promis de recevoir l’intersyndicale à partir de mi-juin.
La réunion se termine vers 19 heures.
Sur le plateau, la répétition est terminée. Demi-pénombre, rideau de fer baissé, silence de mort.
Je rencontre, en descendant le boulevard Victor-Hugo, une troisième personne qui m’informe que Gaby a mangé ce midi au Welcomédia avec madame l’Administrateur général. Et plus bas, devant L’Huître rieuse, une autre encore me raconte la même chose. Puis elle ajoute, baissant la voix : « Un proche de Saurel aurait dit que si l’OONM ne trouvait pas 5 millions d’euros dans les mois qui viennent, il allait y avoir de GRANDS changements. » Oui.
Mercredi 14 mai à 8 h du matin. Les machinistes doivent démonter la contrepente de Traviata pour un spectacle du Conservatoire (on la remontera ensuite).
Je grimpe chercher une visseuse chez les électriciens. Joseph revêt sa tenue de travail. Il est torse nu, muscles saillants. Il gonfle alors un biceps devant la glace et me dit : « Abrite-toi de mon ombre. »
Le jeune stagiaire équipe avec nous une frise. Je l’interroge : Jean-Paul Scarpitta lui a-t-il parlé, hier. Il me répond oui, qu’il lui a demandé très gentiment ce qu’il faisait là en coulisse, et que donc il a expliqué qu’il était stagiaire et que plus tard il voulait être scénographe. Je demande alors si JPS s’est exclamé : « C’est magnifique ! » ou « C’est formidable ! ». Le stagiaire réfléchit puis répond que monsieur Scarpitta a dit simplement : « C’est merveilleux. »

Le spectacle continue ?

Mardi 20 mai à 9 h. On équipe sur le plateau de l’Opéra Comédie un fond noir pour le spectacle du Conservatoire de danse (le samedi 24 mai). Je suis installé au pupitre mobile des cintres, coulisse jardin, près du pupitre de régie, sous la pendule postée au-dessus de la porte du couloir des loges, non loin de l’escalier qui donne accès à la sortie de la Maison par l’entrée des artistes. Oui.
J’introduis dans le programme du pupitre, enregistré hier par Mario, les mouvements de montée et descente du fond noir enchaînés à ceux des pendrillons, sur indications de l’éclairagiste et de Philippe Alcaraz, chef électricien du spectacle, qui me surveillent.
Derrière moi, le grand jeune stagiaire blond observe aussi, bras croisés, le déplacement de mes doigts sur l’écran. Oui.
Une fois l’effet enregistré, j’exécute tous les mouvements de cintres du programme. Au début, c’est bon. Mais arrivé à la manœuvre du fond noir et des pendrillons en « enchaîné », le pendrillon cour monte au lieu de descendre, et ceux du milieu et du jardin font l’inverse. Philippe Alcaraz et l’éclairagiste me regardent comme un nigaud. Alcaraz me dit : « Tu t’en sors pas ? »
L’erreur vient d’un dérèglement du paramétrage de l’écran survenu ces jours derniers. Il existe un petit écart entre ce que désigne la flèche et ce qu’elle enregistre. Et donc j’ai confondu la porteuse 29 avec la 30. La 29 a même disparu je ne sais où dans le programme.
Je recommence vite l’enregistrement du mouvement du fond noir et des pendrillons car l’éclairagiste et Alcaraz s’impatientent (ce sont des gens qui aiment travailler tout de suite et beaucoup). Oui.
On refait l’essai et ça marche. Personne ne me félicite néanmoins.
Tandis que Philippe Alcaraz et l’éclairagiste retournent dans la salle finir leur conduite des lumières, le jeune grand stagiaire blond planté derrière moi me dit, l’air gêné, qu’il reste une « erreur » dans mon programme. Une erreur ? Oui, à l’effet 1. La porteuse 29 du pendrillon cour s’est inscrite par inadvertance dans la mise du rideau historique. Cette porteuse n’a absolument rien à faire là, non.
Je vérifie et, en effet, l’individu grand, jeune, blond et stagiaire a raison. Je suis obligé de dire merci. Puis je demande à cet énergumène s’il veut essayer la machine, faire le mouvement des cintres tout seul sous ma surveillance. Il me répond : « Pas la peine. » Oui, il a regardé comment je faisais et donc il sait faire. Il ajoute même : « C’est facile. »

10 h, local des machinistes. Albert, notre chef qui revient de la Côte d’azur, est enthousiaste : « Cette région est magnifique. Les rues sont propres. Il n’y a que des riches. » Et du côté de Menton il a vu une foule marcher au bord de la route, accompagnée d’une horde de journalistes. C’était, il l’a appris ensuite à la radio : Jérôme Kerviel. Oui.
Gaby, directeur technique, entre dans notre local sans frapper. Il m’ordonne de lui faire un café avec une de mes dosettes personnelles nichées dans mon placard derrière un saucisson et un gros pain. Je fais.
Gaby porte aujourd’hui un jean délavé et un haut de jogging gris muni d’une capuche de racaille. Il me parle du message comique que je viens de lui envoyer concernant le « driver » de l’écran du pupitre mobile, dont la flèche indique une position faussée d’1 centimètre. Si on fait venir l’ingénieur en ce moment ça coûtera des euros à l’OONM, alors que s’il ne vient qu’en septembre comme prévu pour l’ensemble des révisions du système, ce sera gratuit.
Christian, pupitreur comme moi (mais meilleur), pense qu’on peut attendre jusque là (il est allé nettoyer l’écran avec du produit vitre comme le lui a conseillé l’ingénieur au téléphone et le défaut s’est atténué de quelques millimètres). Oui.
11 h 30. On passe la serpillère sur les tapis de danse pour la répétition de cet après-midi et on évoque la signature des détachés de l’Agglo à la fin de l’année. Je me souviens qu’à l’automne 2011, au début des conflits, madame l’Administrateur général m’avait envoyé publiquement un mail bizarre faisant allusion à l’éventuel renouvellement de mon détachement fin 2014. Méfiance.
De nombreux salariés croisés en coulisse ou dans les couloirs me félicitent pour ma réponse (Libre expression du 19 mai) à la lettre de Jean-Paul Scarpitta parue dans La Gazette : un « costume taillé sur mesure », selon un membre de l’équipe technique.
20 h. Seul de service avec Patrick. La répétition se déroule sans nous. Je me prépare une verveine au gingembre. La dégustant, je repère un livre sur le placard de Christian. Le titre : Réussir son potager.
Il faudrait justement que j’implante un potager sur mon balcon de 13 mètres de long sur 1 de large avec vue plongeante sur la police municipale. Oui.

Jeudi 22 mai. Je me rends à vélo rouillé au marché gare (où on entrepose nos décors) pour récupérer un carton de livres de la bibliothèque du local (montée à l’époque par Abdel).
Une petite équipe débarrasse plusieurs cases de notre entrepôt. Des décors sont évacués « définitivement », dont ceux de Manon Lescaut (premier opéra de JPS comme directeur général de l’OONM, au printemps 2011). Une page se tourne.

Vendredi matin, 23 mai. J’emprunte la perceuse à l’atelier pour l’installation d’une main courante sur mon balcon à cause d’un plancher en acacia nouvellement construit qui surélève de dix centimètres le corps qui se penche par-dessus la rambarde en béton et peut basculer dans le suicide.
Soir, 20 h 14. Une averse orange sur mon balcon en acacia de 13 mètres de long sur 1 de large. Immense arc-en-ciel au sommet de l’arbre qui surplombe la police municipale. Le plus bel arc-en-ciel jamais vu de mon vivant. Trop vite il s’éteint dans le gris du soir. Heureusement mon adorée a eu le temps de le photographier avec son mobile gentil et coréen. Oui.

Samedi après-midi 24 mai. Répétition des petits danseurs.
En arrivant, Pounnette a repéré deux beaux fauteuils au coin de la rue. Un type déménage et les jette. Christophe va chercher un chariot pour les récupérer et les monter à notre local des machinistes (où résident déjà deux canapés, deux fauteuils et neuf chaises). Il revient bredouille car un Rasta handicapé était en train de les faire charger dans une camionnette par des passants.
Claude dit que de toute façon notre local est trop petit. L’idée est alors lancée de récupérer le vaste bureau de madame la directrice, qui viendrait s’installer ici en échange (on se souvient que les machinistes on récupéré manu militari deux fauteuils et un canapé dans le bureau du régisseur général, il y a six ou sept ans). Oui.
Je fais écouter à Christophe sur Youtube So Dope, de Tech9 (rap américain). Claude sort du local (il préfère Johnny).
16 h. Philippe Alcaraz (chemise Vichy) dans notre local des machinistes compétents. Il ouvre pour Claude le site de son fils qui fait le tour du monde. Des photos magnifiques commentées dans un style sobre, impeccable. Claude me montre la photo d’un désert et me dit : « Tu serais bien, là. »
17 h 30. On passe la serpillière en parlant des impôts socialistes et du report du délibéré des prud’hommes au 23 juin (« Veille de la Saint-Jean », souligne un technicien).
Je défile le programme des cintres, seul sur le plateau, puis je vais boire un café place Molière en écoutant sur mon MP3 une interview de John Gilmore. Il parle de son livre qui vient de paraître au sujet des Doors et de Jim Morrison (mon chanteur préféré, avec Aznavour et Eminem).
18 h 15. Mireille, la régisseuse, me demande de baisser le rideau (le public entre à 18 h 30).
En coulisse, discussion de veille d’élections européennes avec Philippe Alcaraz et Jacques Grigal, chef sonorisateur (je n’aime pas l’Europe).
19 h. Début du spectacle. Boléro de Ravel.
Les groupes de petits danseurs du Conservatoire s’enchaînent. Je déroule le programme sous la conduite très professionnelle de Mireille. Entre l’effet 12 et l’effet 17, longue conversation avec Philippe Alcaraz concernant Jack Kerouac et Sur la route, qu’à juste raison cet électricien aux bottines mexicaines ne considère pas comme un chef-d’œuvre (plutôt un livre culte).
20 h 30. Je suis dehors. Des clochards, de la crasse, du beau temps. Oui.


Il faut évacuer définitivement de nos Maisons classico-lyriques la racaille en col blanc et rose qui, depuis l’accession de la Gauche au pouvoir en 1981, s’est empiffrée avec cynisme, au nom de l’Art, de la Culture et de la Civilisation sur le dos des ouvriers du bâtiment et des caissières de supermarché. Oui.



Ces temps-ci, en France (mais aussi en Europe), des scandales de différentes natures éclatent dans les opéras, les théâtres, les orchestres. Avec la crise, la gabegie des directeurs et des chefs, encouragée naguère par Jack Lang et sa clique semble accuser le coup. Pour sauver l’art, la culture, la civilisation il ne faut surtout pas relâcher l’emprise, et garder cette racaille en col blanc et rose la tête sous l’eau à jamais. Oui.




Potin de merdre 4 : Le spectacle continue ?

Lundi 26 mai. Lendemain des élections européennes (le FN est arrivé en tête).
7 h 30. J’allume les services, je lève le rideau de fer et mets en route le pupitre mobile des cintres côté jardin, sous la pendule qui marque l’heure de rester dans ce bunker jusqu’à midi. Sur la porte qui donne accès au couloir des loges, une grande photo des choristes femmes est scotchée (sans doute un clin d’œil adressé à Jean-Paul Scarpitta et son assistant Brutus).
Patrick arrive et prépare, comme à son habitude, le café pour tous les machinistes. Oui.
8 h 15 ? On roule les tapis de danse et on déséquipe les pendrillons et le fond noir installés pour le Conservatoire. Puis on commence à remettre en place la contrepente de Traviata, ainsi que les lustres. La contrepente a été repoussée de deux mètres contre le mur du lointain.
Christian reprend tous ses repères des cintres dans le programme. Les électriciens vérifient leurs « effets » avant de continuer la conduite, qui est loin d’être terminée (d’autant que l’éclairagiste américain n’est pas, selon la rumeur, une « lumière »).
Philippe Alcaraz raconte à Christian ma « connerie » de samedi concernant l’inversion des porteuses 29 et 30 dans le mouvement des pendrillons.
Gaby débarque sur le plateau en chemise marron et jean délavé (bas du jean en accordéon). Il s’est coiffé, ce matin, d’une petite queue de cheveux noire retenue par un élastique. Fred, l’électricien pugnace du Comité d’entreprise, m’informe que cette coiffure bizarre de derrière la tête de Gaby s’appelle un « catogan ». Oui.
Soudain c’est la pause.
On parle des élections et un technicien me dit : « Cette fois, j’ai voté pour les vainqueurs. »
Un machiniste demande si les bulletins de salaire (agrémentés des tickets-restaurant) sont arrivés.
Puis il est question des congés et de voyages. Je me moque de ceux qui partent à l’autre bout du monde et reviennent comme des nigauds à leur point de départ. Mario, qui n’aime pas voyager loin, dit que l’année dernière il a passé ses vacances dans une caravane à Palavas.
Après la pause je remplace Christian au pupitre et je casse bien sûr un petit lustre en l’appuyant au-delà du repère. Je me fais engueuler par Khadir, qui engueule ensuite Alcaraz (le lustre s’est fracassé contre une porteuse de projecteurs qu’il surveillait en regardant par terre les néons).
Entre deux manœuvres de cintres, j’écoute sur mon MP3 (Sony, 49¬ à la Fnac) les Grandes gueules de RMC, où ils font semblant de se disputer au sujet du vote FN.
Le grand jeune blond stagiaire surveille mon pupitre des cintres dans mon dos. Il me donne de pertinents conseils à suivre (la semaine dernière, vous vous en souvenez, il m’a évité une erreur de programme).
Christian reprend sa place au pupitre. Je lui dis que j’ai cassé un petit lustre et il ne me croit pas. Je prends à témoin le jeune grand blond stagiaire qui opine que oui c’est vrai, j’ai cassé un décor de la Traviata de messieurs Mozart et Scarpitta.
14 heures. On apprend que Fred est tombé au guidon de sa moto en tournant place Molière. Un scooter lui a coupé la route avant de prendre la fuite. Fred est allé passer une radio des orteils.
15 h 58. La contrepente, les lustres, les pendrillons noirs en dur sont en place. Mission accomplie pour les machinistes. Direction le local, où mijote le thé à la menthe.
Discussion au sujet de Barcelone, belle ville selon Claude, Pounnette, Mario. Je dis que je ne mettrai jamais les pieds en Espagne, ni d’ailleurs hors de France. On me répond : « Suicide-toi. »
A la télévision du local, il y a un reportage sur un village d’abrutis. Mario préfère aller passer la machine à laver les tapis sur la contrepente. C’est une de ses spécialités.
Gaby descend de son bureau et constate l’excellente remise en état par Khadir et sa troupe du décor de Traviata. Gaby et moi parlons de Valérie Chevalier, notre directrice, que tout le monde dans la Maison s’accorde pour l’instant à juger « très bien ». Oui.

Mardi 27 mai. Sur le chemin de l’Opéra je m’achète un gros pain et une saucisse sèche.
Dans la matinée je reçois un mail d’une employée qui me félicite pour le générique de cette semaine dans Libre expression.
Khadir, à la demande des électriciens, m’ordonne d’aller charger les cycliodes.
Fred est de retour de sa radio des orteils. Ils sont normaux.
Philippe Alcaraz me reproche de rester les yeux rivés sur l’écran du pupitre quand je manœuvre des porteuses, au lieu de regarder physiquement ce que je fais. C’est pour ça, oui, que j’ai cassé le petit lustre par sa faute.
Roland dit au blond grand jeune stagiaire que la différence entre les électriciens et les machinistes, c’est que les électriciens se prennent pour des ingénieurs. Ne sachant quoi répondre à remarque si pointue, Alcaraz lance à Roland : « Tu as pris du ventre sous ton tee-shirt. »
Je reçois à 11 h 02 un mail de mon adorée : elle amène à 14 heures notre chatte Tigrette (de 19 ans et malade) au vétérinaire pour la faire « piquer ».
Je montre à Roland sur internet la photo d’un chat qui a été torturé parce qu’il ressemble à Hitler.
Je retourne au plateau rééquiper le petit lustre cassé que les électriciens ont réparé de leur propre compétence. Bravo, les ingénieurs.
Midi. Je déjeune d’un café et d’un pâté de tête de porc en terrasse du Novelty.
14 h. Seul sur le plateau. Je veux vérifier la butée haute de la porteuse 10 (éclairages du grand lustre). J’appuie de 1 mètre et je touche quelque chose qui émet un petit bruit suspect. Je me retourne pour voir si personne n’a vu ni entendu et bien sûr le grand blond jeune stagiaire est immobile derrière moi.
Nous montons au cintre jardin voir s’il y a du dégât. La porteuse des projecteurs a touché le cyclo en garage. Du coup, un projecteur m’a l’air déréglé. Je dis au stagiaire : « Evidemment je n’ai pas manoeuvré cette porteuse, hein ? » Il me répond : « D’accord, ça reste entre nous. »
15 h 25. Tigrette doit être au paradis des chats depuis une petite demi-heure.
Les éclairages reprennent. Un figurant sur scène. Des électriciens, l’éclairagiste américain, Brutus et Jean-Paul Scarpitta dans la salle.
Jean-Paul Scarpitta ? N’était-il pas au Japon avec Muti pour son Nabucco de Rome de 2011 ? Vite je me renseigne.
En fait, m’a-t-on dit, les Japonais n’avaient pas besoin de lui là-bas, car il y a une seule représentation de Nabucco (les autres ont été annulées) et il ne s’agit finalement que d’une « mise en espace ».
Jean-Paul Scarpitta arpente le plateau avec Brutus et l’éclairagiste pour vérifier quelques points lumière. Il voit Roland en coulisse et lui lance : « Bonjour, Joseph ! »
Puis JPS à Brutus : « On me méprise. Tout le monde pense que je suis un amateur. »
Je retourne au local voir s’il se passe quelque chose d’intéressant. En entrant je croise un machiniste qui en sort. Il me dit, comme une information capitale : « Je vais faire caca aux cabinets des musiciens. Je ne vais quand même pas infecter les nôtres… »
Le stagiaire vient me chercher au local pour les lustres : « Ils vous appellent. »
Je fonce au pupitre et Christophe me suit pour surveiller la manœuvre.
Puis Christophe discute en coulisse avec le figurant, qui est aussi danseur et coach sportif. Ils parlent de nutrition, de produits « sains ». Je sors d’une poche de mon gilet technique-scène un bout de saucisse sèche et un quignon de pain. Christophe porte une chemise rose (petit pull noir jeté sur ses épaules). Le figurant-danseur-coach sportif fait des étirements sur une chaise. Il a un pantalon afghan noir et les bras nus, un peu musclés.
18 h 30. En arrivant chez moi je trouve Tigrette vivante dans son couffin. Le vétérinaire l’a piquée seulement aux antibiotiques, pas au poison. Je la caresse. Le petit chat Pounnette se tient en embuscade sur le balcon pour l’empêcher d’aller à sa litière. Oui.

Mercredi 28 mai. Je suis de repos. Je passe au Corum chercher des Nœud à coulisse au bureau de Jean-Pierre Ganivet, chef comptable (c’est pour Libre expression). Quelqu’un croisé dans le couloir du sixième me dit que mes réponses à la lettre de Jean-Paul Scarpitta publiée par La Gazette étaient trop longues.

Jeudi 29 mai (férié). Etant le seul machiniste présent ce matin et cet après-midi, je mets la clim du local à fond (les autres ont toujours froid).
Je me suis acheté une plaque de chocolat à la pistache et une baguette de pain. Je mange ça arrosé de deux cafés en dosette.
Trois garçons d’orchestre installent dans la fosse des pupitres et des chaises (première répétition orchestre cet après-midi). Un électricien me raconte qu’hier, avant la générale piano, le chef sonorisateur a tendu un micro HF à Brutus dans la salle mais que ce dernier a refusé de le prendre, prétextant qu’il n’y avait pas de bouton « marche-arrêt », et ajoutant qu’on les espionnait lui et JPS, que tout ce qu’ils disaient et faisaient se retrouvait dans un blog. Oui.
A midi trente, après avoir mangé dans le local un sandwich au saucisson, je vais m’acheter un pain aux raisins dont je me régale en buvant mon café à la terrasse du Novelty, où je lis Le Pressentiment d’Emmanuel Bove (l’auteur de Mes amis).
14 heures, l’orchestre est dans la fosse. Répétition à l’italienne. Torao a disposé des chaises sur la contrepente. Il me dit qu’il m’appellera au micro s’il a besoin de moi pour les cintres, ce qui est peu probable.
Je continue Libre expression à l’ordinateur gratuit du local puis je m’allonge sur le canapé N°2. Il fait froid car je suis en tee-shirt et que la clim est toujours au maximum de sa puissance régénératrice. La télévision n’est pas allumée.
Je suis réveillé par des cris de foule provenant de la place de la Comédie. Je descends voir. Il s’agit d’une manifestation républicaine. Cent à deux cents lycéens et quelques végétariennes aux cheveux gris hurlent leur haine du FN. Il fait soleil. Quasiment pas de représentants de la « diversité » parmi ces gens. Un drapeau de la gay-pride. Sur une pancarte, un slogan humoristique : « ETRANGERS, VENEZ MANGER LE PEN DE NOS FRANÇAIS ». Les jeunes chantent (faux et pas longtemps) « La Marseillaise ». Un clochard d’une trentaine d’années, pieds nus, leur crie : « Moutons ! » Ils le regardent sans comprendre.
Je retourne à mon travail du local par la petite porte verte. Un garçon d’orchestre est planté devant, en compagnie de musiciens. Sans doute la pause. Il me demande : « C’est quoi, cette manif ? » Je réponds que ce sont des jeunes contre le FN. Il prend un air sérieux, attristé et me dit : « Il en faut de ces jeunes, Jean-Luc, car l’heure est grave. » Je monte immédiatement me faire un thé au gingembre.
Puis j’apprends, oui, que c’est de pire en pire pour une des deux Violetta. « Ils » lui mettent la pression. « Ils » préfèrent l’autre. « Ils » aimeraient qu’elle déclare forfait et qu’elle laisse à sa collègue toutes les représentations. Mais elle refuse, elle s’accroche.
J’apprends aussi que Christian hier soir a eu un problème avec le pupitre, qui est resté bloqué. Il a dû monter en vitesse aux armoires électriques, couper le courant, mettre off l’onduleur puis rallumer tout. La machine est alors repartie. Bravo, Christian.
« Ils » auraient toutefois parlé de « sabotage » de la part des techniciens. Oui.

Vendredi 30 mai. J’arrive à l’Opéra à 7 h 18. Je ne me suis pas acheté de croissant.
Je rallume la clim du local, que l’équipe d’hier soir a coupée. Puis je mets en marche le pupitre des cintres.
8 h 50. Je cours à Monoprix m’acheter un paquet de 10 croissants au chocolat. J’en mange 1 sur le chemin du retour. J’en mange 1 au local. J’en mange 1 assis au pupitre pendant les éclairages.
Je dois charger une porteuse électrique et le petit lustre réparé. Christophe et Abdel déplacent les pendrillons en dur pour que les porteuses passent. Thierry, l’accessoiriste, traîne en coulisse. Il porte un tee-shirt rouge sur lequel est écrit : « GARDE TA MERDE, MAC DO ! » Thierry me révèle que ce matin pour son petit-déjeuner il s’est fabriqué des tartines de miel. Christophe, qui est en train de manger un croque-monsieur, dit avoir englouti deux croissants et deux gâteaux tunisiens. A 10 h 30 précises, nous informe-t-il par avance, il ira s’acheter une, deux ou trois fougasses ou pizzas, selon qu’il aura un petit ou grand creux. Oui.
Je me tourne vers le stagiaire, toujours présent derrière moi, et lui demande ce qu’il a mangé à son petit-déjeuner. Il me répond : « Du Nutella. »
Torao, notre régisseur général, arrive à point nommé. Je lui pose la même question. Réponse : « Omelette aux lardons. »
Torao porte des bretelles pour retenir son petit pantalon en Tergal. Elles sont, précise-t-il avec fierté, de marque italienne.
Je monte chez Marie, l’assistante du directeur technique, pour récupérer mes deux invitations de la générale de Traviata lundi prochain. Dans le couloir, il y a les chaises et pupitres de la « banda ». La porte du vestiaire des chœurs hommes est ouverte. Je lis sur une feuille accrochée à un portant près de l’entrée : « BONJOUR MESSIEURS. MERCI DE FAIRE VOTRE TEINT AVEC LE 4W ET DE POUDRER AVEC LA POUDRE HT20. MERCI. SOIZIC. »
Je redescends au local. Christophe est en grande conversation avec le coach sportif. Je dis à Roland : « Vous devriez passer une petite annonce de massages au miel du désert. Vous vous habilleriez en touareg pour envoûter les mesdames. Je suis sûr que vous auriez beaucoup de succès. »
Roland me raconte qu’il a connu un petit bonhomme maigre, aux cheveux longs noués en couette, qui arrivait sur la plage vêtu d’un kimono et faisait des exercices de tai-chi face à la mer. Il choisissait toujours un endroit où il y avait des filles qui bronzaient. On l’appelait Sam Kookaï.
Roland a revu ce type l’année dernière dans la salle d’attente d’un médecin. Sam Kookaï était habillé en Indiana Jones : chapeau de cow-boy, bottes à lacets jusqu’aux genoux et une canne d’explorateur à la main. Oui.
J’ouvre discrètement mon placard pour récupérer un croissant au chocolat de Monoprix. Christophe me surprend et me dit qu’hier soir en rentrant il en a mangé huit trempés dans un litre de lait froid. A ce moment, Albert débarque par surprise dans le local : « C’est les vacances, ici ? » Puis il me demande d’établir la liste des pannes survenues au pupitre, et de noter les améliorations qu’on pourrait y apporter, ceci en vue de révisions à la rentrée par l’informaticien.
Je retourne en coulisse m’assoir au pupitre. On entend la musique de Traviata en cassette dans la salle. Sur scène, une figurante. Le figurant, lui, est assis en coulisse. Il feuillette un magazine : Bio-contact.
Midi. « Bon appétit ! » lance Brutus au micro depuis la salle.
Joseph, professionnel, rallume les services.
Local. Christophe enfile élégamment une veste bleu marine à boutons dorés. Il a aux pieds des mocassins crème. Sa chemise est assortie aux mocassins.
Après-midi. Repos. Libre expression à rédiger. Puis sieste après lecture du Journal de l’abbé Mugnier. Oui.
17 h 30, terrasse du Café de la Préfecture. Ma table est face à la porte d’entrée de l’immeuble où est né Francis Ponge. Je lis le compte rendu dans Midi Libre de la manifestation anti-FN à Montpellier. Une dame, interrogée par le journaliste, se demande comment les gens peuvent voter Front National. A côté de cet article merveilleux, un fait-divers : une femme agressée à l’arrêt de tramway par trois « jeunes ». Elle a « reçu un coup de pied en plein visage, s’est écroulée au sol puis a été tirée par les cheveux avant de se faire dérober son sac ; ses agresseurs n’ayant pas réussi à lui faire lâcher son Smartphone. »

Samedi matin, 31 mai. Je mange les 3 croissants au chocolat qui restaient en réserve dans mon placard, cachés derrière mes chaussures de sécurité.
Coulisse jardin, pendant les éclairages. « Plus mauvais que lui tu meurs, me dit un électricien au sujet de l’éclairagiste de Traviata. Va voir en salle, tu comprendras. »
Torao a changé de bretelles (hier, c’était des « fantaisies cachemire »). Il affirme en posséder une dizaine de paires, toutes italiennes, dont une « vintage » avec des boutons. Oui.
Christophe porte un tee-shirt dont l’imprimé est un poing dont deux doigts émergent, tendus et provocants. Torao nous explique que pour les Italiens ce geste veut dire « cocu », et pour les Américains « cool ».
Je suis assis au pupitre, adossé à la régie de Torao. Joseph, lui, est assis sous la pendule. Je le regarde. Il me dit : « Je suis à mon poste de travail, Caizergues. J’attends les ordres. »
Avec Christophe, Abdel et Mario nous devons réinstaller le fond noir (qui s’est décroché) derrière le pongé dans le couloir situé au-dessus du fond de scène (derrière la porte de fer qui s’ouvre au final de Traviata). On allume la lumière du couloir. Le Basque, responsable électricien du spectacle, demande à Mario si ça ne nous dérange pas qu’il éteigne cette lumière pendant qu’on réinstalle le fond noir. Mauvaise question à la mauvaise personne.
10 h 50. Je retourne coulisse jardin et me rassois au pupitre. Le chef accessoiriste passe par là, toujours avec son brin d’herbe sèche à la bouche. Il tient à me faire savoir qu’hier il est tombé sur l’épaule (douloureuse aujourd’hui) en descendant les marches de la contrepente, et ce à cause du scotch blanc que les machinistes avaient mal mis et qui s’est décollé. Je lui demande s’il a bien remis du scotch blanc sur les marches après sa chute maladroite et il grommelle que oui.
11 h 55. Je rappuie le grand lustre et je charge la frise rajoutée par Christian au programme sur la porteuse 39. Puis je mets l’écran du pupitre en veilleuse et je me tourne vers le grand blond jeune stagiaire qui s’apprête à partir déjeuner. Je lui dis qu’il risque de finir chômeur. Il me rétorque que non, qu’il partira faire scénographe aux Etats-Unis s’il le faut. Et qu’il reviendra avec de l’argent qu’il distribuera « aux autres ». Je le quitte en lui conseillant de lire Philippe Muray.
Christophe est encore au local avec Abdel, qui s’apprête à s’enfuir vers sa maison de village. Christophe possède dans son placard une veste de marque qu’il a acheté 7 euros à la brocante de Palavas. Mais cette veste, il s’en aperçoit maintenant, ne lui va pas : elle est trop courte. Et donc il veut me l’offrir. Il me dit : « A toi elle t’ira, tu as les bras courts. » Oui.

20 h 02, chez moi devant l’ordinateur. Curieux message d’un certain EXELsieur pour Libre expression titré : FAUT-IL VIRER OMO BELLO ? (à lire plus loin, dans « Message des lecteurs »).

(à suivre)




La réaction : En septembre 1984, j’ai été « muté » par Georges Frêche au Palais des sports à cause du Nœud à coulisse et de nos ennemis (dont le directeur technique de l’époque, prédécesseur de Gaby). La « mutation » était alors un instrument de sanction destiné à écarter de leur pôle d’influence les individus de mon espèce.

Depuis le palais des sports, aidé de l’intérieur de l’Opéra par les techniciens et quelques autres (dont Jean-Pierre et Aurore notamment), j’ai poursuivi quand même la publication du Nœud à coulisse (que nous avons fait passer de six à douze pages).

En décembre 1984, le soir de la première de La Vie parisienne, des machinistes et moi distribuions le Nœud à coulisse au public devant l’entrée. J’avais publié un article très laudatif à l’égard de Jérôme Savary, et ce dernier m’a alors promis de parler au maire pour accélérer ma réintégration à l’Opéra, qui s’est produite six mois plus tard, après la nomination d’Henri Maier au poste de directeur (Georges Frêche lui avait donné à mon sujet carte blanche). Maier m’a reçu longuement dans son bureau et a décidé, suite à notre conversation, de me faire revenir par la grande porte.

A mon retour, les comptes ont été réglés méticuleusement avec l’ennemi. Peu à peu, nous (les techniciens) avons pu reprendre le pouvoir dans la cage de scène et faire disparaître les uns après les autres les méchants de notre champ de vision.

Au passage en Association (1990), le directeur technique a dû partir et Gabriel Hélayel, talentueux chef machiniste, fut très logiquement nommé à sa place par Henri Maier (ce qui constitua, vous l’aurez compris, le triomphe du Bien contre le Mal).

Si JPS avait connu cette petite histoire des coulisses à son arrivée à la tête de l’OONM-LR (et s’il avait été mieux conseillé), il n’aurait peut-être pas commis l’ « erreur fatale » de se couper des techniciens de scène (l’alliance techniciens/artistes étant redoutable pour le directeur d’une grande Maison).


« Celui qui ne comprend pas que l’équipe technique, dans un théâtre, c’est l’épine dorsale,
celui-là n’est qu’un Charlot. » (Jérôme Savary).


Oui.

Le spectacle continue ?

Lundi 2 juin à 8 heures, au marché gare. Les machinistes qui ne sont pas planifiés sur Traviata (une équipe réduite demeure à l’Opéra Comédie sous les ordres de Khadir, chef adjoint) doivent faire du rangement dans le hangar où reposent, poussiéreux, les décors de productions passées qui n’ont pas encore été expédiés à la décharge de Maurin (miam-miam, les mouettes !).

A 7 heures ce matin j’ai envoyé des mails à quelques techniciens et artistes de Traviata pour qu’ils me tiennent informés des événements (choses vues, potins, etc.) pour Libre expression que vous avez là sous vos yeux dans votre lit ou au bureau. Oui.

J’arrive au marché gare sur mon vélo rouillé. Je suis équipé de lunettes noires et de ma casquette rouge à tête de mort (achetée deux euros chez « Tout à 2¬  »). Le gardien hésite à m ouvrir la barrière.

A l instant où je parviens en pédalant de toutes mes forces devant le hangar, deux machinistes s enfuient à moto flamboyante pour aller boire un café au bar du marché gare, qui est un repère d ouvriers et de fainéants. Ils me crient : « Viens avec nous ! » Mais je préfère rester assis par terre à manger du chocolat Carrefour adossé à la porte fermée du hangar (en écoutant la merveilleuse France Culture, radio nationale où les traîtres à la France pullulent). Oui.
Je me souviens alors qu’hier soir après lecture de Cage de scène dans Libre expression mon adorée m’a demandé si c’était vrai que je mangeais tout le temps du chocolat et du saucisson au travail. Elle m’a prévenu : « Tu vas faire un AVC. »

Claude arrive en petite voiture Renault, mince et sportif. De l’autre côté du grillage il y a une entreprise de peinture sur métaux, avec de vrais travailleurs. C’est dégoûtant. Je n’aimerais pas travailler là.

Une fois toute l’équipe en place, il faut retrousser les manches de nos tee-shirts d’été. Albert, chef machiniste méchant mais gentil, porte une chemisette rose rayée comme les zèbres.
Cet Albert nous crie de vider une case remplie de décors qu’il faut déplacer dans une autre case (ordre de Gaby, notre directeur technique qui a gagné au loto).
Albert me demande d’ôter mes lunettes noires de mes yeux et les écouteurs de mes oreilles : « Tu vois rien, t’entends rien, tu vas te blesser. » J’obéis.

Puis on remplit de décors des opéras de JPS, et autres metteurs en scène nigauds, la benne d’un camion broyeur de Nicollin garé devant le portail. Il ne restera bientôt rien de toutes ces bêtises de l’art vivant. C’est rigolo.

Je retrouve dans un coin du hangar la petite urne en bois (sur laquelle est écrit CAIZERGUES) qui m’a permis en 1990 de faire voter aux techniciens, sans conflit, le passage en Association. Il fallait glisser dans la fente le bulletin OUI ou NON. Le oui l’a heureusement emporté de deux voix sur une trentaine. Si le non avait gagné nous serions partis en guerre contre Georges Frêche et on aurait perdu, je le savais. Comme je n’aime pas entraîner mes soldats techniciens dans la défaite, je me suis positionné pour le oui. Oui.

Albert sauve de la destruction un tableau de Benjamin Carbonne qui a servi pour un opéra de Koering. Je lui ai dit, quand j’ai vu que ça filait dans le broyeur : « Carbonne est coté ! ». Albert a alors crié stop à l’artiste de Nicollin qui allait faire une « installation » en actionnant les dents mangeuses de son camion. Puis la toile a été découpée et roulée par un machiniste dont je tairai le nom (au cas où il voudrait garder pour son salon cette œuvre de valeur).

Il y a aussi une grande reproduction de 3 mètres sur 3 de L’Origine du monde de Courbet à jeter dans la benne dévoreuse d’art. On l’expose au soleil contre le mur en tôle du hangar à décors. Le chauffeur du camion des ordures se marre en se grattant : « Enfin une raie à ma taille ! »

Albert s’est blessé au doigt avec un miroir. Il part vite sur son scooter se soigner le bobo.
Un homme d’une cinquantaine d’années arrive alors et demande à voir le responsable de notre équipe de travailleurs immobiles. Roland répond : « Il n’est pas là. »
Une fois l’homme parti, Mario nous informe que c’était le directeur du marché gare. Mais tout le monde s’en fout de ce directeur. Oui.

Albert est de retour avec un pansement au doigt. Si JPS le voyait, il dirait : « Bébert, vous êtes magnifique ! »

Pause obligatoire. Quelques chaises ont été disposées à l’ombre à l’entrée du hangar. Des machinistes les occupent, dont Michel.
Thierry roule des guindes devant son antre des accessoires. Mario, assis à côté de Michel, se retourne et conseille à Thierry de bien en profiter pendant que son chef n’est pas là, oui, et de bien faire semblant de rouler des guindes. L’accessoiriste, qui porte des sandales de Jésus, préfère sourire que répondre à ce taquin.
Christophe continue de balayer la case qu’on vient de débarrasser. Il porte une élégante tenue de travail sombre. Il a gardé, contrairement à moi, ses lunettes noires de marque.
Albert photographie et filme pour Gaby, avec son mobile, les cases vides et les décors qui ont échappé à notre destruction.


Mardi 3 juin. Matin. A l’Opéra Comédie avec Abdel, Jérôme, Franck et Christophe. On doit envoyer au marché gare les planchers de la fosse d’orchestre pour les peindre en noir. Jérôme va chercher la camionnette de l’Opéra pendant qu’on jette tout ce bois lourd et joli dans le monte-charge. Mais il n’y a presque plus d’essence dans le réservoir et une roue est crevée, qu’il faut changer. Oui.

Pendant que Jérôme et Abdel emmènent un premier voyage de planchers au marché gare, Franck, Christophe et moi rangeons et balayons les dessous de scène (ordre d’Albert, qui est un sadique du travail).

Pause-café (+ chocolat Monoprix aux noisettes entières). Et échange de mails à l’ordinateur gratuit du local avec plusieurs interlocuteurs, techniciens et artistes.



Un messager :

« JPS a viré Omo Bello après la pré-générale de Traviata. Il en a pleuré, le pauvre !
En fait, nous savions tous que ce rôle n'était pas pour elle, et qu'elle allait s'y brûler les ailes. JPS, ébloui par sa nomination aux Victoires de la Musique, a insisté pour qu'elle prenne le rôle et dès le début des répétitions, il était évident que ça ne le ferait pas.
Cet (censuré) a essayé de la faire lâcher toute seule depuis un moment déjà mais n'y est pas arrivé, alors il a fait venir le chef pour faire le sale boulot.
Inutile de dire que la petite était très mal.
Il a parlé hier soir avant la générale publique. Discours pontifiant comme d'hab.
Les chanteurs ont eu du succès. »

Un messager :

« La seule chose dont je suis sûr, c’est qu’à la pré-générale le chef disait à la direction qu'Omo Bello mettait en danger l'orchestre et les solistes pour les décalages de tonalités. » 

Un messager :


« Interview de JPS par la télé avant la générale derrière le rideau, à 19 h. Puis avec un soliste et la danseuse, il danse un ballet. »

Un messager :

« Il dansait avec la danseuse et le soliste sur scène derrière le rideau, côté cour, pendant que la caméra filmait. J’ai alors coupé une partie des lumières de service. De toute façon c’était l’heure de commencer le spectacle. Le public invité était dans la salle. »

Un messager :

« Omo n'a pas chanté, ils l’ont virée. La place est libre pour l'autre. »



Un messager :
« Suite au petit discours d'avant la générale, remarque de certaines personnes du public, après qu'il ait mis à plusieurs reprises en avant la jeunesse des interprètes : "Y’en a marre de ce jeunisme, il ne parle que de ça !!!!!" Il n'y a pas que les jeunes qui ont des qualités !!!!! »

Un messager :
« Omo Bello est partie lundi soir à 20 heures à la gare pour Paris au moment même où commençait sans elle la générale. La directrice a dit qu’Omo était « soulagée ». Mais non, elle avait la boule au ventre. On lui a envoyé des messages d’amitié. »

Un messager :

« Omo Bello a été congédiée (avec la goujaterie habituelle...).
Applaudissements à la fin de la générale publique, oui, mais que dire d'une salle de néophytes, de jeune public positivement conditionné, de "pelucres" privilégiés de l'Agglo béats et ravis d'être là ?
En tous cas, pas un public de connaisseurs ni de mélomanes avertis.
Discours d'avant-première lénifiant à souhait de JPS, identique à l'usuel bla-bla sur l'amour-de-la-musique-et-le-dévouement-à-l'art-qui-que-bla-bla... ponctué à la fin par un "houuu" solitaire.
De fleurs, que nenni, pas plus que de salut du metteur en espace et de son staff.
Incident, pas le moindre, la technique ayant été irréprochable.
Anecdotes : que dire de plus sinon qu'un énième dédit (Omo Bello) se profile, avec tous les dégâts collatéraux que nous ne connaissons que trop bien (humains, financiers, retombées néfastes pour la réputation de notre belle Maison).
En bref, une fois encore, une démonstration d'amateurisme teintée de méchanceté, et aggravée de médiocrité lyrique.
Le chef et l'orchestre ont bien assuré, et la distribution, même si elle recèle de vrais talents, n'est pas celle que méritait l'ouvrage, surtout avec le temps qui lui fut imparti.
Au fait, il y a un pot ce soir après la première. Je pense qu'il serait bon que pas UN SEUL membre de la technique ne soit présent. Soyons logiques, on ne peut pas "aller à la gamelle" trinquer avec des gens qui vomissent sur nous et coulent sciemment la maison. Comme tu le sais, il y a toujours des pique-assiette et quelques mange-merdre pour y traîner leurs guêtres... Venant de toi, un mot d'ordre d'absence serait bienvenu. »

Moi à un machiniste de Traviata :
« Je sais que les machinos n'ont pas l'habitude d'aller aux pots.
Mais ce soir particulièrement c'est mieux sans doute de ne pas s’y rendre.
Message à passer à tous les techniciens. Caizergues »


Le machiniste :

« OK, pas de problème. Je fais passer le mot. »

Moi à d’autres techniciens et artistes :
« Ce serait bien de ne pas aller au pot de JPS ce soir. KZRG »

Un technicien :
« Le pot !!!! Jamais de la vie ! Il n'en est pas question !!!!! »


Un artiste :

« Je suis parfaitement d'accord. J'avais l'intention d'appeler à ne pas y aller.
INFO : LES INTERMITTENTS DU CHATEAU D'O viennent bloquer la 1ère de Traviata ce soir. Ils demandent notre solidarité. »



Ma réponse concernant l’intervention des intermittents :

« Des intermittents qui bloquent le spectacle ce soir, c'est d’abord le problème de la direction. D'autant qu'il n'y a aucun mot d'ordre officiel des syndicats de l'OONM (aucun vote des personnels) concernant ce problème spécifique.
Une annulation du spectacle avec l'aide des salariés de l'OONM incomberait aux artistes et techniciens du lieu. Or, il ne faut pas jouer contre les intérêts de la Maison (200 000 euros de perte pour l’OONM si toutes les représentations de La Traviata étaient annulées, m’a-t-on fait savoir).
Ceci dit, rien n'empêche d’affirmer que nous sommes solidaires avec les intermittents (puisque nous le sommes).
La direction pourrait leur permettre de parler aux spectateurs devant le rideau avant le spectacle. C'est peut-être cela que vous pouvez défendre auprès des intermittents et de la direction (plutôt qu'envisager le pire).
En fait, les intermittents se retrouvent, face aux socialistes qu'ils ont élus, dans la même position que nous au début du conflit avec JPS soutenu par les tutelles de gauche.
Tout ça est bien malheureux. Oui. KZRG »


Un salarié de l’OONM :
« Je propose un retard sur chaque représentation avec prise de parole des intermittents (sans envahissement de la scène) et possibilité de tractage et de discussion avec le public dans l'heure qui précède le spectacle.
Je pense qu'il faut parler avec Mme Chevalier pour avoir son accord et son soutien. »


Ma réponse :

« Oui au retard, mais sans préavis de grève (même pour 1/2 heure). Ca peut nous diviser. D'abord parce que c'est gênant une grève CFDT contre un texte signé par ce même syndicat. Et puis certains m’ont rappelé incidemment que lors de la grève contre JPS en 2012, aucun intermittent n'est venu des festivals pour nous soutenir. KZRG »


Un salarié de l’OONM :
« Il me semble que nous pouvons adopter une "bienveillante solidarité". »


Mercredi 4 juin. Au marché gare pour plier, marquer, et ranger des tulles et toiles que nous conservons dans des caisses roulantes qu’on préfère à des caisses qu’il faut porter. Oui.
Lorsque Mario arrive dans sa VW il fonce sur Abdel et moi assis par terre devant le hangar. Il freine au dernier moment, à cinquante centimètres de nos corps recroquevillés. C’est rigolo.
Je demande à Thierry s’il ne veut pas faire machiniste au lieu d’accessoiriste, qui est un métier triste. Il répond non. Je lui dis que de toute façon il ne pourrait pas être machiniste car c’est un boulot où il faut savoir rester une heure sans bouger à étudier les plannings et comparer le sien avec celui des autres.
Dans le hangar, Christophe touche par derrière les côtes sensibles d’Abdel, qui met un coup de Karaté à Mario dans la poitrine (dès qu’on touche Abdel, il ne peut s’empêcher de frapper). C’est rigolo.
A la fin du service on se lave les mains au robinet du hangar. Il y a là une vieille savonnette de Lakmé qui sent très bon. Thierry me dit que chez Broussous on peut acheter du savon de Marseille et d’Alep à la coupe. C’est intéressant, non ?
Dans la soirée Philippe Alcaraz, électricien et délégué CFDT, me téléphone. Hier aux NAO il a déclaré à la directrice que les gens se demandaient (notamment au sujet de Jean-Paul Scarpitta qui crée des tensions en coulisse et parade comme s’il était encore directeur) : « Qu’est-ce qu’elle fait Chevalier ? » Madame la directrice, agacée par l’intervention du délégué, a répondu : « Dites-leur qu’elle se fait les ongles. »
Et ce matin, donc, Alcaraz a reçu une convocation dans le bureau de Valérie Chevalier pour vendredi. Aïe !

20 heures. Christian lève (peut-être) le rideau sur la 1ère de Traviata, au top de Torao relayé par Khadir.

20 h 14. Le téléphone sonne à mon quatrième étage avec balcon de 13 mètres. Mais je n’entends rien, j’écris Libre expression en écoutant du rap américain dans mes oreilles à acouphènes. Mon adorée me passe le combiné sans fil (oui, nous sommes au XXIème siècle).
C’est un de mes envoyés spéciaux. Il m’informe que des centaines d’intermittents ont envahi le plateau avec des pancartes. Madame Chevalier a parlé au public devant le rideau baissé, elle a dit qu’elle était solidaire du mouvement de révolte. Saurel, le maire, a parlé aussi en faveur des intermittents. Il a affirmé avoir écrit une lettre au gouvernement socialiste nauséabond. Mon reporter me précise qu’avant que Saurel aille parler, JPS lui a ostensiblement passé la main dans le dos avec amabilité. Oui.
Une comédienne a lu un texte au public. Tout le monde a été applaudi. Puis le rideau a été rechargé par Christian.
Quand la directrice a annoncé que les intermittents allaient voter, il y a eu un bruissement désapprobateur dans le public (qui croyait que le spectacle allait commencer).
Gaby est présent au milieu de la scène, avec ses cheveux et son pantalon.
François-Charles Nouri le grand délégué du personnel des choristes, Fred l’électricien impétueux mais raisonnable ainsi qu’Alcaraz le célèbre délégué CFDT qui porte une moustache et aime la paëlla sont en discussion avec les meneurs de la révolte.
Mon reporter me signale que des intermittents n’arrêtent pas de regarder l’heure et de dire qu’ils ont encore un peu de temps. Sans doute parce qu’ils savent qu’après une certaine heure la représentation sera annulée. D’ailleurs ils commencent à s’asseoir par terre sur la contrepente. Ca veut dire qu’ils ne veulent pas partir.
Brutus, l’assistant de JPS, regarde d’un œil sombre cette racaille, ces pouilleux qui occupent le plateau.
Des intermittents ont l’air très remontés. Les représentants du personnel de l’OONM essaient de les convaincre de quitter la scène et de laisser se dérouler la représentation en échange d’une prise de parole accordée par madame la directrice à chaque représentation. En vain.
Madame Chevalier reprend donc le micro et dit que la représentation est annulée. La salle hue et siffle les intermittents.
Saurel, lui, s’en est allé dépité. En apportant son soutien au mouvement des intermittents il croyait, comme madame Chevalier, pouvoir sauver le spectacle de son « ami » Scarpitta.
Le rideau de fer tombe peu après sur ordre de Gaby.
Mon reporter enfiévré me dit qu’un soliste n’a pas arrêté de le suivre depuis qu’il a commencé de me téléphoner, essayant d’écouter ce qu’il racontait. Oui.
Le courageux reporter me rappelle une deuxième fois pour me signaler que notre Madame l’administratrice générale est présente, faisant son importante au milieu des manants.
Puis une troisième fois pour m’informer que les intermittents sont partis, contents d’avoir fait annuler le spectacle et mécontents d’avoir été conspués par le public. Il ajoute qu’un irréductible est resté assis en fond de scène, voulant passer la nuit à l’Opéra. Gaby et un vigile l’ont amené à la raison et il a fini par déguerpir.

Après cette conversation au téléphone je me remets à l’ordinateur. Des photos de l’événement me sont envoyées sur ma messagerie. Ainsi que des comptes rendus qui recoupent plus ou moins ce que je sais déjà.


Un messager :
« Intervention des intermittents à 20 h. Invasion du plateau. Prise de parole de la patronne pour apporter un soutien « total » aux intermittents. Prise de parole devant le public pour explications. Applaudissements du public. Intervention de P. Saurel pour dire qu’il a envoyé 2 lettres au gouvernement, affirmant son soutien et celui des élus aux intermittents, applaudi par le public et par le plateau. Ensuite discussions sur le plateau pour savoir si l’occupation cesse ou si elle continue ; embrouilles, divergences, voire pagaille. Et à 21 h décision d’annuler le spectacle. Annonce au public. Huées ! »
Un messager :
« 300 intermittents sur le plateau de l’Opéra, arrivant du «  Printemps des comédiens ».
Déclaration au public de Valérie Chevalier qui affirme son soutien à tous les intermittents. Philippe Saurel prend la parole et appuie le soutien. Lui et son conseil municipal ont même écrit à deux ministres. Le seul qui ne parle pas, Scarpitta, pourtant si prompt aux discours et bientôt intermittent.
Le rideau tombe, le public est invité à prendre l’air. Les artistes restent entre eux et les intermittents mandatent quelques représentants pour parler avec les délégués du personnel permanent de l’Opéra, présents sur le spectacle. Ils leurs demandent de s’engager dans la grève avec eux.
La discussion se prolonge en coulisse et les délégués de l’Opéra affirment leur impossibilité de se prononcer sans consultation du personnel.
Les intermittents décident d’occuper le plateau.
Valérie Chevalier annonce au public l’annulation du spectacle.
Scarpitta peut aller pleurer pour de bon. »

Un messager :
« Bon, il a été rapidement suggéré à Chevalier de faire la proposition suivante aux intermittents : Nous sommes solidaires, ainsi qu’elle et Saurel, et nous leur laissons la possibilité de faire une tribune ouverte tous les soirs de spectacle, au public et à la presse, mais nous n’annulons pas la représentation.
Les délégués ont tenté d’expliquer aux intermittents leur vision de la stratégie qui gagne, en gardant le soutien du public et l’appui des politiques, mais rien n’y a fait.
Ceux qui étaient venus ce soir avec la volonté d’annuler ont eu le dernier mot, et ce par manque d’organisation et de coordination de la part des intermittents.
Je suis triste et vis cela comme un échec car ce n’est pas l’intelligence qui l’a emporté ce soir. Je comprends toutefois le désespoir et le jusqu’auboutisme de certains car ils sont en situation de grande précarité et détresse, mais au final, nous y perdons tous en crédibilité et en pouvoir de parole.
Enfin je crois que Saurel, en bon politique, n’est pas prêt d’oublier ce camouflet et le fera payer un jour ou l’autre.
Restons sur la brèche. »


Un messager :

« Il y a eu annulation parce que les intermittents ont voté majoritairement pour ne pas partir du plateau. Et vue l’heure, la directrice était obligée d’annuler. »


Moi à des messagers :

« Dans l'article de Midi Libre en ligne, que veut dire « le spectacle a été annulé malgré la colère des musiciens » ? KZRG »
Un messager :

« Je n’étais pas dans la fosse. Je n’ai pas vu si quelques musiciens étaient en colère au sujet de l’annulation du spectacle. Peut-être quelques soutiens de Scarpitta. En tout cas je n’ai rien à dire là-dessus. »


Un messager :
« Quand je suis arrivé sur le plateau, il était rempli d’intermittents. Je n’ai pas entendu ni vu la “colère” des musiciens. Les intermittents attendaient un vote de grève des salariés de l’Opéra.
Certains voulaient absolument bloquer la représentation décidée à leur AG.  “Ventre affamé n’a pas d’oreille”.

Voici le lien d’une des allocutions de Valérie Chevalier. » :

 HYPERLINK "http://www.midilibre.fr/2014/06/05/montpellier-les-manifestations-des-intermittents-deroutent-le-public,1002109.php" http://www.midilibre.fr/2014/06/05/montpellier-les-manifestations-des-intermittents-deroutent-le-public,1002109.php



Un messager :

« Valérie Chevalier a transmis la requête du collectif de rencontrer des délégués sur scène coulisse cour. J’étais pas loin d’eux pour entendre. Et donc les réactions tant du public que des musiciens m’étaient inconnues au moment de l’annulation.
J’ai passé quelques coups de fils pour en savoir plus et il apparaît la chose suivante : comme d’habitude les avis sont partagés, mais en ce qui concerne le public il s’est manifesté avec plus de ferveur et d’unicité pour réclamer vers 20h30 le spectacle en applaudissant en rythme que lors de l’annonce de Valérie Chevalier d’annuler et de signaler le remboursement.
A 20h55 les protestations étaient plus diffuses.
Pour les musiciens de fosse, sur l’effectif l’on dénombrait 10 intermittents supplémentaires qui ne se sont pas manifestés; certains des permanents compréhensifs ou non ont regretté le coup de force des nombreux intermittents sur le plateau qui ont joué la montre pendant que les représentants respectifs sur place parlementaient en vue de trouver une éventuelle position commune.
Les musiciens sont également partagés sur la question, certains approuvant l’événement d’autres non, comme bien souvent. Du coup, c’est Valérie Chevalier qui a pris la décision d’annuler au vu de l’heure tardive. Aucune des différentes options proposées n’a eu grâce aux yeux du collectif sur scène. »

Un messager :

« Pour ce qui est de « la colère des musiciens », d’après une source dans l’orchestre, en qui j’ai confiance, il s’agirait de toujours les mêmes !! Tout au plus une dizaine de personnes !
L’article de Midi Libre est évidemment partisan !!!! »
Pour le dédit d’Omo Bello c’est leur problème !! Je trouve ça carrément gonflé !!! Qu’ils s’en prennent à eux-mêmes !!!! »

Moi :
« Comment les intermittents sont-ils entrés dans l’Opéra et arrivés sur le plateau ? »

Un messager :

« Apparemment ils ont envahi l’Opéra par la façade, et nous sur le plateau avons vu arriver tous ce monde par la porte de la salle côté cour accompagné de Gaby et Chevalier.
Puis à la fin Chevalier a annoncé au public l’annulation de cette représentation, huée par le public.
Décision de tomber le rideau de fer.
Des intermittents n’étaient pas contents de n’avoir pu s’exprimer, et certains de l’annulation. Puis grandes discussions et décision de leur part de ne finalement pas dormir dans l’opéra. Puis dispersion sauf un irréductible que les vigiles ont pris en charge. A ce moment-là on est partis aussi. »

Un messager :
« Ils sont entrés par la façade à 19h50. Chevalier et Gaby venaient d’apprendre qu’ils se regroupaient au Pavillon populaire. La direction n’avait d’autre choix, pour éviter l’affrontement, que de les laisser entrer et de leur donner la parole.
Ils sont partis à 21 h, lorsque l’annulation à été annoncée par Chevalier, pour essayer de discuter à l’extérieur avec le public ou la presse. Une seule exception, un mec à décidé de rester tout seul sur le plateau assis au lointain contre le mur dans le noir. Gaby a été prévenu par Marie. Quand je suis parti il était sur le plateau avec Karine, 2 Siaps et un mec des ouvreurs, manifestement le mec résistait, assis, je ne connais pas la suite. Je suis parti.
Pour ce qui est de la grève il me semble qu’une AG est prévue !! Après chacun se détermine ! Mais je te trouve, Jean-Luc, bien craintif et bien peu solidaire ! Peut-être que tu trouves que ton syndicat CFDT a bien fait de signer l’accord avec le Medef, Cgpme, Upa et Cftc, Fo ! Pour la suite je ferai ce que ma conscience me dicte ! Peut-être qu’il faudrait que tu multiplies tes sources ! »  

Moi :
« Merci pour les renseignements (précis et précieux). Si tu en as d'autres, envoie.

Une grève venant de nous diviserait la Maison et ne servirait à rien, qu'à ternir notre image auprès du public, qui est contre les intermittents.
Entretenons un soutien solidaire et moral, c'est tout.
Le résultat d'hier soir c'est qu'ils ont fini hués.
Pour ma part, chaque semaine, et depuis des mois, je relaie dans Libre expression, contre le positionnement de la CFDT nationale, les communiqués de la CGT concernant les intermittents. J'entretiens d'ailleurs, par des messages, d'excellentes relations avec Eva Loyer, Secrétaire Générale URF LR CGT Spectacle, Déléguée Régionale SYNPTAC-CGT.

Il faut que les annulations découlent des intermittents, de la direction et de Saurel, pas des salariés de notre Maison (qui est déjà financièrement en ruine). KZRG »

Un messager :
« Ils sont entrés par la grande porte et en masse.
C’est effectivement Mme Chevalier qui les a accueillis. »

Un messager :
« Valérie Chevalier et Gaby étaient au courant qu’ils voulaient venir à l’Opéra, donc la consigne était de les recevoir sur le parvis, de leur redire notre solidarité avec leur mouvement, de leur laisser la possibilité de s’exprimer devant le public et devant le rideau. Ils sont arrivés, environ 300, par surprise, et ils ont forcé le passage pour enfin entrer par le coté cour de la salle et se retrouver très vite sur scène (ils connaissaient le chemin, car il y avait beaucoup d’intermittents qui ont déjà travaillé a l’Opéra). Donc on les a reçus sur scène et la direction leur a proposé de faire leur discours, ce qu’ils ont fait et après ils sont restés sur scène et ont bloqué  le spectacle et tu connais la suite... »

Un messager :

« Mon mail boggue et j’ai du mal à me connecter.
Bref, le spectacle a bien été annulé parce que les intermittents ont refusé de quitter le plateau.
De toute évidence une partie d’entre eux était venue dans cette intention. Je comprends, dans le sens où c’était le dernier moyen qu’ils avaient de se faire entendre.
Visiblement ça commence à bouger au niveau national.
Il me semble que nous pourrions éviter de nouvelles annulations chez nous (tout en étant solidaires) en leur proposant de faire un retard avant chaque représentation pour leur permettre de prendre la parole et surtout, comme nous l’avions fait nous contre Scarpitta, pour parler et expliquer au public avant le spectacle. En échange de quoi, ils s’engageraient à ne pas bloquer les représentations. Ce choix n’engendrerait pas de dépassement horaire pour la maison et nous aiderait peut-être à débloquer la situation.
Cela me paraît être la meilleure solution pour éviter la casse tant du côté des politiques et du public que du côté de nos collègues intermittents. Voilà. »

Un messager :
« Ils vont revenir vendredi. A 14 h réunion avec nos délégués et certainement le gratin de l’Opéra. Puis décision pour le soir le spectacle. »

Moi :

On m’a dit que les syndicats et les intermittents et la direction avaient rendez-vous vendredi à 14 h. C’est vrai ? KZRG »

Un messager :
« Je ne suis pas encore au courant. »


Jean-Paul Scarpitta sur scène, de dos, parmi la foule des intermittents. A quoi l’artiste pense-t-il en cet instant tragique ?


On aperçoit, en fond de scène, le mur noir repeint couleur argent pour La Traviata.


Vue du plateau à partir du pont-lumière (situé derrière le rideau d’avant-scène).

VIDEO ANNULATION de la "Traviata"
Opéra Comédie de Montpellier, le 4 juin 2014,
par le CIP-LR.
Notes techniques : pas de temps pour le montage, nettoyer le son des interviews ou autre…
00:18:34
Ajoutée le 06/06/2014

le lien video occupation du plateau :
http://youtu.be/e61hlNlTxw4

Très intéressante vidéo de près de 19 minutes.
Ce qui est amusant (et cruel) à 5’30’’, c’est quand madame Chevalier déclare au public, avant de laisser la parole à une comédienne intermittente : « En préambule à La Traviata, vous aurez la voix des intermittents. Et merci de les soutenir. » A ce moment, la directrice de l’OONM-LR pense qu’un deal tacite est passé entre elle et les intermittents : « le droit de parole accordé contre le droit de représentation ».
D’où le dépit naïf du maire de « Montpellier la surdouée », Philippe Saurel, après le vote (joué d’avance) d’occupation de la scène par le peuple qui l’a élu.

A noter encore, sur cette vidéo, Fred qui dit à un intermittent : « Là, il nous reste un quart d’heure avant l’annulation dans les délais… Je te dis juste que là on peut pas discuter trop longtemps non plus. »
Et l’intervention très posée, mais délicate, de François-Charles Nouri.
Peu après, une femme hurle : « Merde ! » A ce moment les jusqu’auboutistes l’emportent.
« Qui veut rester ? » demande Chevalier. « Tout le monde ! » lance un intermittent. Une fille murmure : « Non. » Mais beaucoup lèvent le bras.
Madame Chevalier : « Le spectacle est annulé, bonsoir. »
Petite remarque : sur cette vidéo, les huées du public (évoquées par une intermittente) ne figurent pas.

Vendredi 6 juin. Ce soir à 20 h, deuxième représentation programmée de La Traviata.
Un messager :
« J’ai parlé de tout ça avec des représentants du personnel. Ils sont d'accord sur le principe et contactent Mme Chevalier pour organiser le tout en bonne intelligence. Ils contacteront ensuite les représentants (fiables) des intermittents pour que l'intervention soit cadrée et que le retard ne dépasse pas la demi-heure.
En gros, tractage et pédagogie des intermittents en  direction du public (en précisant qu'il n'est pas question d'annuler mais bien de sensibiliser). Ensuite, lecture d'un texte devant le rideau en présence d'un membre de l'intersyndicale (pour affirmer notre soutien). Pendant ce temps, sur le plateau, "explication" succincte de leur mouvement et des implications pour le reste de la profession à l'attention du personnel de l'OONM présent sur le spectacle, permanent ou intermittent.
Bien organisé, cela ne dépassera pas la demi-heure et là-dessus, on démarre le spectacle sans engendrer de dépassement financier !
Ouf.
A suivre. »


Un messager :

« J'ai lourdement insisté au sujet de la tribune que constitue l'Opéra et sur l'intérêt qu'il y a à conserver l'appui du public et des politiques, en ne les frustrant pas pour les premiers et en ne les défiant pas pour les seconds. (cf. Saurel hier...). »

Un messager :
« Attendons demain car peut-être les choses vont se muscler.
SAUREL a à y gagner sur le plan de son autorité. Service d’ordre à l’entrée ???? »

Vers 15 heures je passe au local des machinistes. La première chose que je vois, ce sont les orteils de pieds nus dépassant du canapé N°1 (canapé positionné face à la télévision).
Les machinistes présents sont des témoins, des rescapés de la prise du plateau par les intermittents avant-hier soir. Je leur pose quelques questions pour le blog. L’ambiance est rigolarde. Un machiniste aurait dit à l’intermittent qui ne voulait pas partir du plateau qu’il prenait le risque d’être sodomisé pendant la nuit. C’est rigolo.
Le jeune grand stagiaire blond qui a l’ambition de faire scénographe est présent dans le local. Il a assisté en direct aux événements de mercredi soir et ce fut une bonne expérience de spectacle vivant. Je lui demande si quelque chose, un détail l’a frappé. Aussitôt il me répond qu’il a remarqué, oui, que certains dans la foule des révolutionnaires avaient une canette de bière à la main, ce qui lui a paru déplacé en la circonstance. Il a discuté avec un intermittent pour lui dire qu’il était d’avis que ce n’était pas bien de faire annuler le spectacle, et alors l’intermittent lui a rétorqué, assez justement il en convient, qu’ils se battaient pour les jeunes comme lui qui un jour seraient intermittents comme eux. Oui.
Je monte chez les électriciens et on reparle de tout ça. Je me fais un peu engueuler, notamment par leur chef, parce que je ne suis pas assez virulent dans la défense des intermittents.
Alcaraz arrive. Il vient de rencontrer madame Chevalier, qui l’a convoqué suite à sa petite parole intempestive de la réunion des NAO. Il me fait lire sur son mobile l’impeccable lettre qu’en réponse à un message d’elle il lui a envoyée pour excuser la maladresse de l’expression employée lors de la réunion. Là, ils viennent de s’expliquer de vive voix et tout est pour le mieux. Madame Chevalier a demandé au délégué CFDT qu’il lui fasse l’historique des problèmes de la Maison ces trois dernières années. Elle savait déjà pas mal de choses. Il lui a parlé, entre autres, du rapport du ministère et de madame l’Administrateur général. Et ils ont évoqué ensuite le mouvement des intermittents.
Poursuite de la discussion avec les électriciens au sujet de l’envahissement du plateau mercredi soir. Quelqu’un dit que Scarpitta essayait de rester au milieu des intermittents et des délégués de l’OONM pendant leur conciliabule et que madame Chevalier est venue lui demander à plusieurs reprises, vainement, de ne pas rester là. JPS a même proposé aux délégués des deux camps de faire une AG à l’Opéra le jeudi au lieu du vendredi ! (l’idée d’une AG avec le personnel de l’OONM venait d’être vaguement évoquée).
Puis un électricien raconte que Jean-Paul Scarpitta lui a dit, à propos de son Nabucco donné au pays du soleil levant : « Qui donc se permet de dire que je suis allé au Japon ne rien faire !? On n’imagine pas le travail de damné que j’ai fourni là-bas ! » Sans doute notre ancien directeur évoquait-il les potins de Libre expression.
On parle ensuite des « soutiens » de JPS, Saurel et Bourquin, et des bruits qui courent concernant son éventuelle nomination à la tête du festival de Radio France. Quelqu’un affirme de source sûre : « C’est lui-même qui colporte ces bruits. Et Bourquin n’est pas si ami que ça avec Scarpitta. Quant à Saurel, il s’en amuse comme d’un pantin. »
A 20 heures je vais chercher mon adorée à son travail de bijoux et on parle de son voyage à Milan la semaine prochaine. Je la raccompagne jusqu’à l’appartement en lui portant son sac Chanel dans les étages (le rouge à lèvres Dior, ça pèse).
Puis je cours à l’Opéra et je vois un technicien devant l’entrée des artistes. Et quand je monte au plateau je croise dans l’escalier des musiciens qui descendent, habillés en civil et leur instrument à l’épaule. Mauvais présage.
Arrivé dans le couloir des loges, j’aperçois deux habilleuses à leur poste. Et une régisseuse avec son casque intercom sur les oreilles. J’entends aussi la musique dans les retours. Oui.
Je pénètre en coulisse par la porte battante. Un chanteur braille sur scène, les projecteurs sont en action et Christian est installé derrière le pupitre mobile des cintres, adossé à celui de la régie de Torao. Khadir se tient à côté de Christian pour surveiller les manoeuvres. Le spectacle a commencé.
Je serre la main que me tend Torao tout en continuant de donner ses tops lumière.
Khadir et Favantines me racontent la prise de parole sur scène par Chevalier, Nouri et un intermittent avant le lever de rideau.
Je rentre vite manger une boîte de cassoulet Monoprix avant de me remettre à Libre expression.

En fin de soirée, quand le spectacle est fini, j’envoie un message :
« Je suis passé à l’Opéra vers 20 h 30.
On m'a dit que : 4 intermittents devant le rideau + discours d'un intermittent applaudi/hué + discours de Nouri très applaudi (qui a dit la solidarité des personnels de l'OONM) + discours de Chevalier très applaudi (qui a dit qu'elle est avec les intermittents mais contre l'annulation des spectacles, et qu'elle n'aurait pas accepté une annulation ce soir – sous-entendu, d’après un technicien, vigiles aux portes dimanche). C'est bien ça ?

Et final ? Applaudissements ? Fleurs JPS ?

KZRG »



Réponse d’un messager :
« Concernant les prises de paroles, c'est ça, concret, digne et efficace.
Notre nouvelle directrice commence à montrer sa vraie nature et c'est quelqu'un.
Pour la rigolade, JPS s'est faufilé en coulisse jusqu'à une des intermittentes venues parler. Il lui a fait son cirque habituel jusqu'à ce qu'elle s'esquive car il se montrait "collant"... JPS, quoi. »

Un autre messager :
« Non, pas de fleurs à la fin et un accueil plutôt houleux lorsque "Sa Grâce" est venue saluer... »


Un autre messager :
Oui c'est ça (la prise de parole). Et final du spectacle moyen, applaudissements pas trop importants pour Violetta. Pas de fleurs, car JPS était sur le plateau pour les saluts et il a eu droit à des Hou ! Hou ! appuyés dans le public. »
Un autre messager :

« Ni fleurs ni couronne, mais huées pour JPS.
Succès pour les chanteurs et musiciens. » 


Un autre messager :

« 5 intermittents, pas 4.
Pas de fleurs, les solistes très applaudis, la mise en scène un peu huée. »


Un autre messager :

« Il n'était pas dans sa loge au balcon, donc pas de fleurs. Les sifflements et huées étaient pour lui aux saluts comme DAB.  Il est venu juste pour embrasser les solistes et surtout pour applaudir largement Kelobogile (Violetta). »


Un des messagers :
« Il me revient que JPS a intercepté les intermittents dans le couloir des loges de solistes pour leur dire qu'il comprenait leurs revendications et qu'il comptait même venir à une de leurs AG au Printemps des Comédiens. Vu ce qui a été entendu sur lui là-bas, je crains qu'il ne finisse sous un olivier ! »

Dimanche 8 juin. Après-midi. Chez moi devant l’ordinateur, bouclant Libre expression.

Un messager, à 16 h04 (la 3ème de Traviata a commencé) :
« Les intermittents sont venus, comme prévu, en début de représentation, pour faire une déclaration devant le rideau, après avoir été présentés par Mme Chevalier.
Là-dessus, F.Ch. a pris la parole, brièvement mais très bien, rappelant les enjeux de cet accord.
Enfin, Mme Chevalier a conclu en disant que parmi les solistes aussi il y avait une forte proportion d'intermittents, ainsi qu'à l'orchestre, dans les chœurs et à la technique !
Nous avons fait tourner une caisse de solidarité en faveur des grévistes (les vrais), et les intermittents ont amené de la documentation qu'ils donnent au public, le tout sous l'égide de Mme Chevalier.
La suite après les saluts, certainement quand je rentre chez moi. »
Un messager, à 17 h 56 (le spectacle est fini) :

« Rien, tout normal. Scarppita pas de fleurs, pas de salut de sa part. Je rentre maison. » 

Un dernier messager :
« Saluts sans surprise (et sans JPS), bon accueil du public, que ce soit pour le spectacle ou pour les intermittents. Le public s'est montré bienveillant à leur égard. Les discours sont posés et instructifs. Encore une belle déclaration et une attitude qui inspire le respect de la part de Mme Chevalier.
Côté intermittents, ceux qui viennent là en délégation sont des professionnels censés et responsables. 
Du coup, le résultat est très positif.
Voilà. »

(à suivre)

Je ne vais pas me prononcer (il y a malheureusement des tribunaux pour ça). Mais, tout de même, une franche discussion autour d’un thé et un cake entre le metteur en scène ami de la « célébrité » et cette personne en détresse ne permettrait-elle pas finalement de dénouer ce qui n’est sans doute qu’un malentendu, un hasard, une « correspondance » baudelairienne telle qu’on en rencontre au détour d’une rue de Paris dans Nadja, d’André Breton ?
Quoi qu’il en soit, pour ce qui concerne le plagiat dans les arts je suis résolument favorable à la plus complète des libertés d’expression. Il faut relire à ce propos Isidore Ducasse :
« Le plagiat est nécessaire, le progrès l’implique. » (Poésie II)

Le spectacle continue ?

Lundi 9 juin, très tôt. Je bois mon café au lait en prenant mes cachets inventés contre l’hyperthyroïdie. Puis je consulte ma messagerie qui est parfois gentille et souvent méchante.

Un messager, au sujet de la représentation de dimanche après-midi (je vous rappelle que je ne suis pas planifié sur Traviata) :

« Bon spectacle. 
Public content. 
Ni fleurs ni couronne ni huées, JPS n'étant pas venu affronter le public du dimanche, le plus réfractaire au vide intersidéral…Au bout de 10 ans à Montpellier, JPS finirait-il par apprendre ? »


Moi à des messagers (la veille) :

« Comme je ne travaille pas à l'Opéra Comédie cette semaine non plus, n'hésitez pas à m'envoyer des messages pour m'informer du plus grand nombre de détails possibles (si du moins vous en avez le loisir).
Le montage des mails dans Le Spectacle continue ? a bien fonctionné et a été apprécié par les lecteurs (c'était "vivant", m'a-t-on dit). » KZRG

Réponse d’un messager :

« Vivant est un euphémisme. 
Quant au courrier de ResMusica (Maxime Kapriélian), il tombe à pic et va engendrer des retombées (attitude du service de Com', etc.).
Pour le reste, je vois que tu es bien informé, quoi qu'il arrive, mais je continuerai à te tenir au jus, de mon point de vue, dans la mesure de mes disponibilités. »

Un messager :

Début de spectacle, accueil des intermittents et speechs respectifs du collectif de l'intersyndicale et de V. Chevalier qui a annoncé les intermittents comme présents et habillés en noir à l'entracte pour expliquer à ceux qui le souhaitent du public leur action. 
Elle a demandé de les accueillir courtoisement et avec respect. 
Voilà. »


Un messager :

@infos140:  INCLUDEPICTURE "https://a.gfx.ms/emoji_1F534.png" \* MERGEFORMATINET INTERMITTENTS La CGT assigne devant le tribunal de grande instance de Paris les six signataires de la convention chômage (@mediapart)
La CGT attaque en justice les signataires de l'assurance-chômage
10 juin 2014 |  Par  HYPERLINK "http://www.mediapart.fr/biographie/202709" \o "Tous les articles de Rachida El Azzouzi" Rachida El Azzouzi
La CGT assigne devant le tribunal de grande instance de Paris pour « déloyauté, manque de sérieux des négociations » les six signataires de la convention chômage à l'origine de la fronde des intermittents. Une première. Entretien avec Denis Gravouil, le secrétaire général de la CGT-spectacles largement majoritaire dans le secteur.
La CGT, qui a boycotté la signature de la convention de l'assurance-chômage à l'origine de la fronde des intermittents du spectacle, a décidé d'assigner devant le tribunal de grande instance de Paris pour « déloyauté, manque de sérieux des négociations » les six signataires de cet accord qui doit être agréé d'ici la fin du mois par le ministre du travail François Rebsamen. L'organisation syndicale, qui n'a jamais paraphé une convention chômage, demande l'annulation de l'accord et a prévu de l'annoncer ce mardi matin lors d'une conférence de presse au siège de la centrale à Montreuil.

Un messager :

« Tiens, ça parle encore de l’OONM ici et des prouesses de JPS… »
 HYPERLINK "http://www.sallepleyel.fr/francais/concert/13458-la-boheme-royal-philharmonic-orchestra-jean-luc-tingaud-" \t "_blank" http://www.sallepleyel.fr/francais/concert/13458-la-boheme-royal-philharmonic-orchestra-jean-luc-tingaud-

Moi à des messagers :
« Avez-vous des renseignements concernant le retrait de l'Opéra de Montpellier (voir extrait ci-dessous) ? »
En raison de difficultés budgétaires, l'Orchestre National de Montpellier a renoncé à sa participation pour La Bohème. Ce retrait entraîne des conséquences sur la distribution qui est désormais la suivante : (…)

Réponse d’un messager :
 « Non, mais il y a fort à parier que le CA a dû refuser suite au gouffre financier du Roi d’Ys. »
Un autre messager (en réponse à la même question) :

ColineOpéra  a dû demander à JPS de faire venir gratuitement l'orchestre  pour ce concert. Le CA a dû dire non, je suppose.
Ils ont déjà travaillé avec lui l'année dernière  pour je ne sais plus quel opéra à le demande de la mezzo Sophie Koch, et Montpellier avait déjà tout payé  avec une irrégularité  (déduction d'impôts  possible à condition qu’il n'y ait pas de contrepartie, alors que ce fut le cas). »

Un autre messager (en réponse à la même question) :

« Non, aucune info, si ce n'est que le dernier concert donné pour ColineOpéra avait été financé intégralement par l'OONM (les « bonnes œuvres » de l'ancienne direction en quelques sortes). »


En cherchant sur Youtube des vidéos du rappeur américain Tech N9ne, je tombe sur un clip formidable de RES Cru, que je décide immédiatement de faire partager à certains de mes messagers (surtout amateurs de musique classique) :


Je vous conseille ce clip de CES Cru (Klick clack bang live).
Formidable !

 HYPERLINK "https://dub123.mail.live.com/mail/www.youtube.com/watch?v=jjWNPWOxJlk" \t "_blank" www.youtube.com/watch?v=jjWNPWOxJlk

KZRG

Réponse d’un messager :
« Même  pas sous titré. J’avoue que si tu aimes, je ne pige pas. »
Un autre messager (au sujet du même clip) :

« Navrant. »

Un autre messager (au sujet du même clip) :
« Pas du tout. Mais c’est pas non plus la daube de M6 Music ou NRJ. »

Un autre messager, jazzman (au sujet du même clip) :
« Très bon beat. »
Un autre messager, amateur de rap (au sujet du même clip) :
« C’est une bombe musicale ! Vous savez que j’aime ce style. Si vous en avez d’autres comme ça, n’hésitez pas à me les transmettre. »
Ma réponse à ce messager amateur de rap :

 HYPERLINK "https://www.youtube.com/watch?v=hmbvQLrjUas" \t "_blank" www.youtube.com/watch?v=hmbvQLrjUas

 HYPERLINK "http://www.youtube.com/watch?v=SfbIhUYXzQ8" www.youtube.com/watch?v=SfbIhUYXzQ8

« Mais vous connaissez peut-être… »


Mardi 10 juin. Ce soir à 19 heures commence la grève SNCF reconductible. Fuck la SNCF ! Mon adorée doit prendre mercredi matin un train électrique pour Paris avant de s’envoler en avion à réaction pour Milan. Vite je lui achète un nouveau billet de TGV pour aujourd’hui avant l’heure fatidique des fainéants.

Une fois mon adorée envolée en train vers la capitale de la France qui n’existe plus que dans les livres d’Histoire (et encore ! pas pour longtemps, car les traîtres et la racaille en col blanc et rose « revisitent » ces livres sacrés la nuit pour en éradiquer ma Jeanne d’Arc et mon Napoléon), je vais boire un café à la terrasse du Penalty, où là un machiniste intermittent s’assoit à ma table pour discuter avec mon cerveau de la grève des intermittents gentille mais méchante.


A 20 heures à l’Opéra Comédie, c’est encore Traviata.

Un messager (après le spectacle) :

« Comme d'habitude, discours devant le rideau au début.
Sauf que des profiteurs dans l'anonymat du public se sont manifestés. L'un interrompant presque Valérie Chevalier en un tonitruant  " Hou ! Dehors !" L'autre pendant l'allocution du collectif d'intermittents : " Ca va durer encore longtemps ?!"
Pour le final :
Ni fleurs ni couronne… JPS pourtant présent dans la pénombre n'est pas venu assumer sa mise en scène face au public, ni n'a acclamé de ses spectaculaires "Bravo !" les solistes. Faiblirait-il ? Il est vrai que l'on se rapproche de la date du dernier report du rendu des prud'hommes à son sujet. »

Un messager :

« De mon côté pas grand-chose, comme DAB. Valérie Chevalier paraît plus détendue. »


Un messager :

« Un gueulard dans la salle au moment de l’intervention devant le rideau, vite rabroué par ses voisins. Scarpitta dans la coulisse demandant très inquiet à une intermittente venue s’exprimer : « Mais que puis-je donc faire pour vous ? » Réponse d’un artiste des chœurs qui a entendu : « Disparaître le plus vite possible ! » 
Très gros succès des chanteurs. »
Un messager :

« R.A.S. Allocution, spectacle sans anicroche.
La collecte pour le soutien financier des intermittents se passe bien, tout le monde donne (JPS et Laffargue aussi).
Quelques radins à gros salaire donnent  des piécettes, les musiciens sont généreux, j'y étais. Les machinistes, pas solidaires, ne donnent pas. »
Moi en réponse :

« Par solidarité avec les machinistes, je ne donnerai rien non plus. »

Un messager :

« L’intermittent qui a parlé après Chevalier a été hué et quelqu’un de la salle a crié : « Ca suffit, maintenant ! »

Un électricien a confié la caisse de solidarité en euros à une figurante et lui a dit d’aller voir les machinistes. Un machiniste a dit à la fille : « Si tu te mets toute nue, peut-être qu’on te donnera quelque chose. »

(Il paraît qu’à La Traviata de l’Opéra Bastille des intermittents se sont mis tout nus). »


Un messager :

« La routine, prise de parole sans texte préparé, et du coup beaucoup plus efficace, voire touchant. 
Mme Chevalier impeccable et F.-Ch. concret et sobre. Quelques huées vite réprimées par un public attentif et réclamant le silence.
Ensuite, à l'entracte, des échanges fructueux et parfois techniques entre public et intermittents.
La caisse de solidarité a tourné dans tous les bureaux, Opéra et Corum, et à part quelques pingres (JPS : 10 euros !), tout le monde s'est fendu d'une contribution.
Les seuls à avoir refusé obstinément toute participation : les machinistes... pas un centime.
Hier, collecte personnel + public = 800 euros.
Sinon, spectacle très applaudi, que ce soient les choeurs ou les solistes, avec de nombreuses "descentes" de plateau. Pas de salut de "sa Grâce" certainement échaudé par les lazzis et huées de sa seule tentative.
Voilà.
La suite jeudi. Avec dernière collecte pour les retardataires et les absents. »

Le même messager :

« Pour hier soir j'ai oublié de dire que François-Charles Nouri a répercuté au public la demande des spectateurs de la Traviata annulée. Soit : le fait qu'une partie des spectateurs a souhaité que l'argent des places remboursées aille dans la cagnotte des intermittents grévistes et que ce geste de solidarité soit communiqué au public.
Voilà. »


Un messager :



 HYPERLINK "http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&cad=rja&uact=8&ved=0CC4QFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.dailymotion.com%2Fvideo%2Fx1z1ee5_aurelie-filippetti-prise-a-partie-par-des-intermittent-nus-a-guise_news&ei=ju2XU8XrD83bPfi4gfgF&usg=AFQjCNHrdj5zscskVLfr7eSkgLkZuYGXaw" Aurélie Filippetti prise à partie par des intermittents nus, à …
 HYPERLINK "http://www.dailymotion" www.dailymotion.com/…/x1z1ee5_aurelie-filippetti-prise-a-partie-par-de...





 INCLUDEPICTURE "http://www.aisnenouvelle.fr/sites/default/files/imagecache/vdn_photo_principale_article/articles/ophotos/20140612/1301283958_B972906992Z.1_20140612105022_000_GG32KCV1L.1-0.jpg" \* MERGEFORMATINET 


Mercredi 11 juin au marché-gare pour rangement de décors. J’y vais à vélo rouillé, et sur la route Albert notre chef machiniste arrivant à ma hauteur au feu rouge dans sa camionnette me crie par-dessus la vitre baissée (sans doute à cause de ma casquette à tête de mort rouge et de ma chemise bleue Ralph Lauren) : « T’es le véritable ! »
Le véritable quoi ?


Jeudi matin 12 juin à l’Opéra Comédie pour décharger des praticables du Corum. Coup d’œil à ma messagerie du local. Echange de mails avec mon adorée :

Elle : Je suis à Roissy.
Moi : Si tu n’es pas dans l’avion, ça ne sert à rien d’être à Roissy.
Elle : Prête à embarquer.
Moi : Tant que tu n'es pas dans l'avion, tu n'es pas embarquée. »

Déchargement des praticables avec Albert et la petite équipe qui ne fait pas Traviata.
Jean-Loup, l’accessoiriste, passe dans la rue avec ses deux petits chiens, un Bichon maltais et un Jack Russell. Soudain le Jack Russell aboie comme un fou en sautant et levant la tête. Jean-Loup me dit qu’il a toujours ce comportement quand un avion traverse le ciel, ce qui est le cas à l’instant.
Je lève la tête aussi, me demandant si mon adorée ne serait dans ce véhicule. Oui.

Albert, qui porte une chemise tapissée de papillons, m’informe qu’hier Gaby le directeur technique était très énervé contre moi et qu’il voulait me parler.
Justement voilà Gaby qui surgit de la petite porte verte dans la rue où nous vaquons. Pour une fois il est habillé en Français moyen et non pas en hurluberlu. Il fume un cigarillo (je croyais que cet individu s’était mis à la cigarette électronique). Il me prend à part et me demande qu’est-ce que c’est que toutes ces bêtises que j’écris en ce moment dans Libre expression. Et il ajoute : « Monte à mon bureau à midi. » 

A la pause obligatoire je montre aux machinistes la vidéo d’occupation du plateau par les intermittents à l’occasion de la première de Traviata. La plupart sont contre, même s’ils comprennent parfaitement le combat de ces « pouilleux » (c’est ainsi qu’ils les appellent).
Un machiniste pour le moins nerveux affirme : « Moi je me serais posté à la petite porte cour par laquelle ils sont entrés et j’aurais assommé le premier qui pointait le nez, puis le deuxième. Et les autres seraient repartis en courant. »

Après la vidéo, je mets du rap (Klick Clack Bang, de RES Cu).
Très vite tout le monde me crie au secours et je suis obligé de changer pour Paris au mois d’août, d’Aznavour. « Ca oui, c’est joli », dit Michel.

Il n’y a que Christophe qui s’intéresse vraiment au rap. Booba est son préféré.
Je note qu’aujourd’hui Christophe porte un short militaire, une casquette grise et une chemisette bleue assortie à ses tennis.

A midi je monte au bureau de mon directeur technique, puisque je suis convoqué.
Gaby est installé en toute décontraction dans son fauteuil pivotant et il parle au téléphone d’une voix d’homme. Il me désigne la chaise en face de lui en claquant des doigts. Je prends place. Il dit à son interlocuteur, qui doit être une femme ou un transgenre : « Je m’appelle Gabriel Hélayel. » Et il épelle : « H.E.L.A.Y.E.L. »
Je remarque, posés sur un coin du bureau spacieux, une petite bouteille de whisky entamée et un masque à tête de loup. Oui.
Après avoir raccroché, Gaby m’explique à voix basse pourquoi il m’a convoqué.
Rideau.

Quand je redescends au local il est déjà 13 heures. Je reste un peu devant l’ordinateur pour écrire Libre expression que vous avez devant vos yeux de sadiques.

A 13 h 30 je reçois un message de mon adorée : « L’hôtel est au centre de Milan, très beau. Je t’envoie des photos tout à l’heure. »

Les machinistes de Traviata commencent d’arriver : Patrick, Christian, Pounnette et Khadir.
On me raconte que mardi soir un machino a posé sur une marche de l’escalier qui descend à la fosse d’orchestre un billet de 50 euros des accessoires. Evidemment le premier musicien qui est descendu s’en est emparé tel un vautour et l’a vite enfoui dans sa poche de pie.
Ce soir mes amis coquins glisseront de ces faux billets dans la caisse de solidarité des intermittents. C’est rigolo.
Je montre la fameuse vidéo d’occupation de notre scène gentille. Un machiniste crie à une comédienne intermittente qui apparaît sur l’écran : « Va faire ton ménage, clocharde ! C’est plein de poussière chez toi ! »
Désapprobation, bien sûr, des électriciens présents dans notre local. « Vous êtes horribles », nous disent-ils.

Le soir, je reçois en direct de Traviata des photos prises par un de mes messagers :




Prise de parole le jeudi 12 juin à 20 h à l’Opéra Comédie, devant le rideau d’avant-scène


Un messager :

« Le public a applaudi les intermittents au début. 
Le spectacle a été très applaudi à la fin. »

Un messager :

« Valérie Chevalier a mentionné dans son discours au public l'affiche des intermittents accrochée sur la façade de l’Opéra Comédie en accord avec la direction de l’OONM et la Mairie. »

Un messager :
« Discours du début toujours applaudi.
Applaudissements de fin toujours pas mal. Ce soir les roses blanches sont revenues !!!! »
Un messager :
« Au final sur les saluts des roses blanches arrivaient d’un balcon sur le plateau. Ce ne fut pas une surprise de savoir par qui elles étaient envoyées. » 


Un messager :
« La seule chose à dire sur cette représentation, hormis les habituelles prises de parole, toujours bien, c'est le grand retour de "Sa Grâce" dans le rôle du lanceur-de-fleurs-fou ! (mais en restant soigneusement caché derrière sa tenture...) »

Vendredi 13 juin.

Message de mon adorée :

« Nous déjeunons place de la cathédrale de Milan, sur le toit du grand magasin Rinascente, où je me suis acheté une robe. »

Samedi 14 juin, après la dernière de Traviata l’après-midi.

Un messager :

« Une abonnée a pris la parole avec l'autorisation de Chevalier pour défendre le combat des intermittents, public très attentif. Puis un comédien, puis Nouri, puis Chevalier. »

Un messager :
« Cet après-midi aux saluts, pas de roses mais des pivoines et un bouquet spécial roses pour Kelebogile par son mari.
Et JPS est allé saluer avec des Houuuuuh !!!!!!!!!!! »
Un messager :

« Scarpitta est revenu saluer pour la dernière après un jet de pivoines. Huées de la coulisse, de la salle et même depuis les choeurs. Scarpitta s'en est pris à une intermittente des choeurs qui n'y est pour rien. »

Un messager :

« JPS s’est fait huer en coulisse et même dans la salle. J’ai entendu crier « Voleur ! »

Un messager :

« Bon spectacle, des fleurs comme des fléchettes à la fin.
Dès que JPS a été repéré, de grands hououou houou ou… !!!! … » 

Un messager :

« JPS copieusement hué par la salle !
On a eu des pivoines, de couleurs rose et violette ce coup-ci pour la "masse". Et Violetta a eu droit à son bouquet perso  de roses bien ficelées.
Ces "lancés" ont été ponctués de quelques « Hou hou ! » 

Un messager :

« Jean-Luc,
Pour le final, des pivoines ont été apportées et offertes certainement par le « fleuriste » habituel mais je ne l'ai pas vu le faire.
Par contre le « fleuriste » est enfin venu saluer pour sa mise en scène qui fut accueillie avec les huées du public, mais huées entrecoupées par les applaudissement pour Violetta chaque fois qu'elle se dissociait du metteur en "vide" en approchant du bord de scène... ce qui l'a rassurée sur le récipiendaire des " Hou ! " de désapprobation. 
Voilà... et un intermittent de plus... »


Un messager :

« Prise de parole d'un abonné souhaitant s'exprimer sur le conflit actuel et analysant l'évolution et la place de la culture dans notre société. Très bonne intervention applaudie par le public.
Il en a été de même pour celle des intermittents, de Mme Chevalier et de F.-Ch.
A la fin de la représentation, applaudissements nourris pour les artistes, jets de fleurs (pivoines roses) déchaînés d'un JPS qui, ne reculant devant rien, s'est permis un dernier salut sur scène. Erreur : le public n'a pas raté cette dernière occasion de le siffler et  huer copieusement.
En réaction, n'écoutant que son courage légendaire, JPS a alors propulsé la Violetta au devant, lui laissant ainsi le "plaisir" de subir ces cris et sifflets... Bref, égal à lui-même, jusqu'au bout, quoi. »

(à suivre)


La réaction : Je n’aime pas déteste Edwy Plenel.


Les journalistes, comme le commun des mortels, se trompent sur le « monde de la culture ». Par exemple : sait-on que la grande famille du spectacle consomme annuellement (et surtout l’été) plus de canettes de bière que de livres ?

Moi c’est ce que j’aime chez Scarpitta : son style noir, à la fois aérien et cérébral. Et j’aime que théâtralement son art ne soit pas « profond ».
Et oui je confonds l’homme et l’artiste.
Si JPS était un « brave homme », un « honnête homme », un « homme sans histoire » on crierait au génie en évoquant son style unique.
On ne se souvient de quasiment aucun des metteurs en scène qui ont pratiqué la mise en scène lyrique sur nos plateaux de l’Opéra Comédie et de l’Opéra Berlioz ces trente dernières années. On se souviendra longtemps (certes pour les mauvaises raisons) de Jean-Paul Scarpitta, un artiste mort-né, un artiste né mort, un artiste vivant. Oui.

Cette « tribune » de Jean-Paul Scarpitta publiée dans Libération en juillet 1996 suite à l’affaire du Musée Jacquemart-André, dans laquelle il fut mis en cause, nous est adressée non pas pour qu’on revienne sur une affaire qui a été jugée, mais pour montrer, nous dit-on, que JPS n’a pas changé, que c’est un être qui aime reproduire (ou aime subir) à l’infini (sans doute inconsciemment, et depuis sa plus tendre enfance) un même schéma existentiel où toujours il est « victime » des autres, des méchants, des démons (relire en ce sens, plutôt que Freud, Georges Bataille et Michel Leiris). Oui.


Potin de merdre 4 : Le spectacle continue ?

Lundi 16 juin. Hier soir France-Honduras en coupe du Monde. La France a gagné 3-0. Claudou, électricien, dit que le Honduras joue au rugby.

Démontage de la contrepente de La Traviata. On me raconte que samedi après-midi, aux saluts de la dernière représentation, JPS a lancé sur scène des pivoines au lieu de roses. Un machino me confie que ce n’était peut-être pas des pivoines, mais qu’en tout cas ça ressemblait à cette race de fleurs. Il faudrait demander à Jean-Paul lui-même pour être sûr.

Je remarque, affichée sur la porte des accessoires, un article titré : « VIVE LES INTERMITTENTS ! »
Gaby, mon directeur technique, est sur le plateau, mains dans les poches et cheveux plaqués en arrière. Philippe Alcaraz, notre délégué CFDT, déséquipe des projecteurs habillé en petit garçon avec un short violet de marque C&A ou Tati. Je lui rappelle, ainsi qu’à d’autres électriciens, qu’il faut me remettre avant la fin du mois leur chèque pour le syndicat (précisant une fois de plus que 66 % de ce modeste montant est remboursé par les impôts gentils). Une de ces personnes électriciennes me répond, sans lever la tête de son travail pour le moins important et pressant, qu’elle a un « problème de conscience » avec la CFDT (sans doute à cause des positions de la CFDT nationale concernant les intermittents).

Autocensuré
Je reçois sur ma messagerie des photos prises par mon adorée à la Scala de Milan (on lui a permis d’en prendre parce qu’elle a dit que son époux était machiniste à l’Opéra de Montpellier).

Albert prévient Roland qu’il va devoir partir l’année prochaine à la Scala pour monter les décors d’Orfeo (mis en scène par la fille du milliardaire Muti, coquin de JPS). Oui.
On charge la contrepente dans un camion. Elle sera stockée cet après-midi par une partie de l’équipe à notre dépôt du marché-gare. Moi je resterai avec le peuple de l’Opéra Comédie pour mettre en place les praticables des chœurs d’enfants qui se produiront devant leurs familles chaque jour jusqu’à vendredi (l’opération s’appelle « Bancs de sable », elle réunira 3000 enfants des écoles qui chanteront des « tubes » de la chanson française).
Gaby est dans la rue avec nous au chargement de la contrepente. Il nous regarde travailler de nos bras et bouches en fumant un cigarillo. Je lui demande si c’est vrai que la saison prochaine il faudra baisser de 40 centimètres le niveau de la scène pour l’opéra d’Urs Schönebaum, l’éclairagiste de JPS monté en grade dans la grande famille du spectacle parce qu’il est blond et il me répond oui. Moi : « C’est possible, ça, de descendre la scène ? » Gaby : « Tout est possible à l’Opéra de Montpellier. »
Puis Gaby, que j’interroge au sujet de l’intermittent qui voulait passer la nuit à l’Opéra après l’occupation de la scène lors de la première de Traviata, me raconte que le type leur a dit qu’au Moyen Âge il existait l’hospitalité chrétienne dans les églises et que donc, dans le droit fil de cette tradition, en ce XXIème siècle commençant, il demandait l’hospitalité à l’Opéra de Montpellier. Gaby lui a répondu que ce serait avec plaisir mais qu’on ne pouvait lui accorder cette faveur pour des raisons de sécurité. Le type lui a dit alors : « Comme vous êtes sympathique en tant que directeur technique, je ne veux pas vous embêter, je vous comprends, je m’en vais. »
Je remonte au plateau. Un machiniste me signale un bouquet de fleurs écrabouillé dans la petite poubelle d’une loge d’artiste. Je vais voir, je constate et prends note pour vous ici-bas. Oui.

12 h 30 à ma maison après avoir acheté à Monoprix du sorbet citron Carte d’Or et des yaourts Taillefine au pamplemousse pour mon adorée de retour de Milan et se reposant désormais sur notre balcon de 13 mètres de long. Oui.

Dans l’après-midi, à la pause obligatoire de l’installation des praticables et pendrillons et frises et lumières des chœurs d’enfants, on me signale dans notre local climatisé que madame Panabière se trouve en bas dans la rue en train de parler à Noël, notre chez électricien qui possède une Harley Davidson. Je me penche à la fenêtre et constate que cette information est exacte. Par politesse envers notre ancienne administratrice gentille et compétente, je ne crie pas : « Bonjour madame Panabière ! » par la fenêtre, non, je me prépare à la place un café en dosette.
Un machiniste qui s’est disputé hier avec une femme en voiture (elle est sortie de son véhicule et il est sorti du sien) nous informe que désormais pour lui c’est fini d’être gentleman au volant (oui, l’individu femme a pris un coup de boule).
Je suis au pupitre des cintres en coulisse jardin, sous la pendule du couloir des loges où résident des WC presque aussi beaux et parfumés que ceux des musiciens.
On change le cyclo de porteuse (de la 9 on le passe sur la 27). En rappuyant la porteuse vide à toute vitesse comme j’aime, je tape dans un projecteur là-haut et donc un porte-filtre en acier tranchant tombe à vingt centimètres des cheveux noirs de Gaby qui sont solides comme un casque. Gaby se retourne et me regarde comme s’il ne m’avait jamais vu.
Un intermittent électricien qui travaille sur le festival de danse passe nous voir. Nous échangeons lui et moi quelques mots et Albert me grommelle de plutôt faire attention à mon pupitre, et il ajoute : « Ca suffit, les discussions avec les intermittents ! »
Quelques minutes plus tard on prête un mégaphone des accessoires à la CGT-Spectacle de l’admirable Eva Loyer pour leur manif sur la Comédie (le leur est tombé en panne, ce con).
En coulisse, un électricien me révèle qu’il a invité pour la générale de Traviata deux personnes. L’une, habituée, n’a pas trop aimée la mise en scène. Mais l’autre, qui n’avait jamais vu de sa vie un opéra, a trouvé ça extraordinaire (la chanteuse qui tenait le rôle de Violetta l’a sidérée, d’autant qu’elle chantait sans micro). Oui.

Mardi 17 juin. Je continue d’écrire, sur indications de Mario, Jérôme et Christian (les trois autres pupitreurs) la liste des problèmes informatiques à résoudre en septembre, lors de la venue de l’entreprise spécialisée et intelligente.
Je me lève de mon fauteuil de l’ordinateur pour remonter la clim du local, qu’on m’a baissée par sadisme.
Puis je vais rappuyer les cycliodes pour messieurs les électriciens qui travaillent tout le temps et sans transpirer. J’écoute à l’oreillette de mon MP3 l’émission Les Grandes gueules de RMC où ils parlent des grèves de la SNCF et des intermittents qu’ils détestent.
A 14 heures, Fred l’électricien pugnace du Comité d’entreprise nous apporte au local des machinistes (qu’il pose sur la table encombrée de tasses de café et de journaux gratuits et de miettes de mon gros pain au saucisson) nos Bons vacances de 250, 300 ou 380 euros selon qu’on est riche ou indigent.
Extraordinaire discussion de machinistes maboules à ce sujet. Il vaut mieux dire qu’on a touché le maximum de Bons vacances car ça signifie qu’on est en dessous du plafond salarial annuel, et que donc on est à plaindre plutôt qu’à jalouser. Moi j’avoue que j’ai eu 300, comme ça je suis considéré dans la tranche des « moyens », des « normaux », des « Français ».
Eclairages sur le plateau. De temps en temps je vais charger ou appuyer une porteuse.
A l’ordinateur du local, un machino nous montre une vidéo de métro bondé au Japon. Images incroyables. Il y a sur le quai des types en costumes payés à pousser les gens qui s’entassent dans les wagons pour que les portes puissent se refermer. Tout le monde pense évidemment à notre ami Torao, le régisseur général de l’Opéra qui est d’origine japonaise en plus d’italienne et française.

 HYPERLINK "http://www.youtube.com/watch?v=N-X6dC2yrUc" www.youtube.com/watch?v=N-X6dC2yrUc

Puis on lance une vidéo d’un train aux Indes. Des voyageurs sont assis sur le toit des wagons. Mario dit : « Ils ont pas compris qu’il faut monter à l’intérieur. »
Répétition du spectacle des chœurs d’enfants à 18 h 30. Je ne suis planifié que jusqu’à 18 heures (début du match Algérie - Belgique). Mario me remplace au pupitre avec détermination.
A 20 heures je vais chercher mon adorée. Pas un coup de klaxon ni de cris dans les rues, pas de voitures et scooters à toute vitesse avec drapeaux déployés, non. L’Algérie a dû perdre contre la Belgique. Oui.

Mercredi 18 juin. Nouvelle discussion à n’en plus finir dans le local des machinistes au sujet des Bons vacances. Moi je pense alors (je ne sais pourquoi) à mon grand général de Gaulle, l’ancêtre du grand Georges Frêche parrain du petit Bourquin.
Soudain, à 10 heures, il faut envoyer le fond noir et des pendrillons dans des caisses roulantes au niveau moins 3 par le monte-charge. Albert, Patrick, Claude et moi descendons par le petit ascenseur cour une fois le monte-charge parti.
Tandis que je tourne la clé pour ouvrir la porte du monte-charge qui vient d’arriver dans les dessous, je demande à mes trois collègues s’ils préfèrent, après leur mort, être enterrés ou incinérés. Albert répond enterré et Patrick et Claude incinérés. On me demande : « Et toi ? » Je réponds : « Brûlé. »

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En remontant on croise en coulisse un pompier, Nour, Jérôme, Fred, Claude et Claude qui s’exercent à sauver l’Opéra et ses salariés en cas d’incendie car ils sont responsables si je mets le feu.

Jeudi 19 juin. Matin. On s’installe à la fenêtre du local pour regarder dans la rue les gens de la formation éteindre avec un extincteur un feu sur de l’eau dans une bassine en fer (ou peut-être en plastique). Ils ont l’air doués. On leur crie n’importe quoi de rigolo et puis on referme la fenêtre et on remet un coup de vidéo du métro de Tokyo. J’ai remonté la clim qu’on m’a rebaissée pour m’assassiner ma thyroïde.
Albert revient de sa réunion avec madame Chevalier, notre directrice. Il était en compagnie du chef électricien et d’Alcaraz comme représentant syndical. Albert nous résume : « Bonne impression. Elle est claire dans sa tête… Tu sais que je me trompe pas sur les gens, Jean-Luc... »
Puis Albert nous dit, la conversation ayant déviée sur la formation incendie de Jérôme et Fred, qu’un jour à la cité il a vu une bonbonne de gaz exploser (des jeunes s’étaient amusés) et qu’elle était montée à cent mètres dans le ciel en s’ouvrant « comme un cartable ». Oui.
Khadir rappelle qu’un jour dans la salle d’eau du local un machiniste, pour s’amuser lui aussi, l’a électrifié d’un coup de taser dans les reins. Ouille !
Des machinistes, en coulisse, parlent de sexes gros et petits. Le chef sonorisateur, Grand Gribouille, m’affirme : « Ils sont fumés, tes copains. Ils ne peuvent plus rien faire sans pilules. » Gribouille a lu dernièrement que des vieux sont morts après avoir avalé du Viagra en prévision d’une « partie ». Il promet aux machinistes le même sort s’ils s’entêtent dans la fornication à leur âge. Sur scène, les enfants chantent Belle-Île-en-Mer.
Je vais vite m’acheter dix croissants en sachet en plastique à Monoprix + une plaque de chocolat aux noisettes.
A midi : pâté de tête à la coupe acheté au marché (que je mangerai avec un gros pain et un pain aux raisins).
Petit café gentil à la terrasse du Penalty en lisant une biographie de Boris Vian. Mais il me trotte dans la tête une histoire d’AG organisée par la CGT de l’OONM au sujet des intermittents révoltés (j’en ai été informé par hasard en coulisse). Cette AG a été organisée sciemment en dehors de l’intersyndicale. Il faut que je réagisse à ma façon (qui est de ne jamais rien laisser dans l’ombre, territoire des méchants, mais au contraire de toujours faire éclater la vérité dans la lumière des gentils). Oui.

14 h 16. J’envoie un message à de nombreux correspondants, dont les responsables CGT de l’OONM et madame Valérie Chevalier, notre directrice impériale.

Mon message :
« Je viens d'apprendre que la CGT organise (ou a organisé) seule une AG à l'Opéra Berlioz au sujet des intermittents et de je ne sais quoi d'autre, et que seulement certains salariés de l'OONM en ont été informés, dont quelques non CGT (pas moi, bien sûr).
C'est dommage de ne pas continuer d'afficher une attitude solidaire en appelant plutôt à une AG de l'intersyndicale CGT/CFDT/Unsa. Lorsque François-Charles Nouri a parlé sur scène au public de La Traviata pour soutenir le mouvement des intermittents, il l'a fait au nom de l'intersyndicale, pas en celui de la seule CGT.
Bref, je n'arrive pas à vous comprendre.
Vous devriez vous faire psychanalyser par le docteur Scarpitta. » Jean-Luc Caizergues, machiniste, délégué du personnel, animateur de Libre expression de merdre

Un messager :
« Je ne suis pas à l'origine de cette réunion. Quant à la psychanalyse, je choisirai un autre spécialiste. »
Ma réponse à ce messager :
« Je sais. Vous n'êtes pas un nigaud, vous. » KZRG
Un autre messager :
« Une question : par quel heureux privilège me retrouvé-je sur cette liste d'envois ? Autrement dit, quel lien unit toutes ces personnes ? »
Ma réponse à ce messager :
« Bonne question. Peut-être parce que vous êtes au CE. Mais bon, j'ai surtout essayé de couvrir l'ensemble du paysage (la CGT aime bien agir dans le secret et moi au grand jour). » KZRG
Réponse de ce messager à ma réponse :
« Vous me rassurez. Bonne après-midi. »
Un autre messager :
« Bonjour, Jean-Luc,
Attendu la position de ta confédération sur ce dossier (la CFDT nationale est signataire de l’Accord du 22 mars concernant les intermittents), c'est sans doute (cette AG de la seule CGT de l’OONM) pour ne pas mettre en porte-à-faux ses représentants (de la CFDT de l’OONM) ??? Je crois qu'il faut l'appréhender plutôt comme ça. »

Ma réponse à ce messager :

« C'est ce que m'a dit Loulier, en effet. Mais ce n'est pas bon. La prise de parole devant le public de la Traviata au nom des salariés de l’OONM s'est faite par un porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-Unsa (d'ailleurs il y avait discussion en coulisse avec les intermittents entre un délégué CFDT, un élu CFDT-Unsa du CE et un élu CGT du CE).  Ceci dit, ce n'est pas un problème grave. Mais ça divise. La CFDT de l'OONM ne se désolidarise pas de la CFDT nationale (ça ne voudrait rien dire), elle est simplement et naturellement solidaire des intermittents. Point. » KZRG


Réponse à ma réponse par ce messager :

« J'entends, mais c'est une situation compliquée et peut-être faut-il ne pas mélanger les choses, la solidarité en interne existe réellement et fortement et c'est ça qui compte avant tout, mais comme dit dans mon mail précédent la situation est délicate... et la division ne serait finalement que leur réussite contre les salariés qui sont dans la m///, permanents comme intermittents via les budgets de misère et les droits sociaux. A chacun de ne pas se tromper d'ennemi. »

Ma réponse :
« Il n'empêche. Je maintiens qu'il faut continuer l'intersyndicale CGT-CFDT-Unsa. D'autant qu'il se prépare à l'OONM un plan social camouflé avec le passage en EPCC en octobre. » KZRG Réponse de ce messager :
« Bien sûr. »
Un autre messager :
« Bravo, Jean-Luc !
Je suppose que tu es au courant que lors de cette assemblée il a été évoqué le plan social qui est en train de se mettre en place.
La question doit être posée lors de la réunion des DP de ce jour. Il faut arrêter la langue de bois et dire les choses !!!
On se tient au courant.
A bientôt. »
Et un autre messager :
« Bonjour Jean-Luc,
Sais-tu ce qu'il en est ressorti de cette réunion ? Moi je pense que ce ne sont pas les détachés qui ont du souci à se faire, vu les salaires qu'ils ont. »
Ma réponse à ces deux messagers successifs, envoyée après la réunion des DP de 16 h 45 (que j’évoque plus loin) :
« Au cours de la réunion des DP a été évoqué l'EPCC en octobre, et la possibilité éventuellement pour certains de partir à la retraite (négociée).
Et, surtout, après question d'Alcaraz concernant les détachés, l'éventuelle non proposition de renouvellement des détachements (qui coûtent 850 000 euros à l’entreprise, selon la direction). Saurel serait contre les détachés à l'OONM.
On nous a dit que si ça arrivait (et pour ceux à qui ça arriverait), il ne s'agirait pas d'une mise au chômage mais d'un retour à notre "maison", l'Agglo. Bref, on ne perdrait pas notre emploi.
J'ai dit que notre Maison c'était l'OONM, que nous avions créé. Et qu'un départ à l'Agglo c'était une perte de 3 à 500 euros nets (16 % du salaire et prime Euterp + perte de tous les avantages acquis ici, dont la prime de départ à la retraite).
Puis j'ai dit que, concernant la décision finale à ce sujet, je ne me faisais aucune illusion au sujet des pourris qui ont coulé l’Opéra et de la racaille socialiste.
Quant aux musiciens et choristes présents, pas 1 n'a pris la défense des détachés. Ils n'ont pas dit un mot. Non. » KZRG


Un technicien (pas machiniste) entre dans notre local et me dit qu’il a reçu mon message et qu’il est d’accord avec moi au sujet de l’AG dont est exclue l’intersyndicale, et qu’il va écrire à ce sujet à Loulier (Gilles Loulier, grand musicien selon René Koering, est délégué de la CGT-Spectacle de l’OONM).

Puis arrive Philippe Alcaraz, casque intercom sur les oreilles (un des spectacles de chœurs d’enfants est en cours). Il m’entraîne dans le couloir pour me rapporter les propos de Loulier (il l’a eu au téléphone). Je lui dis que ce sont des « salades ». Alcaraz, un peu agacé, retourne à son poste sur le plateau.

Christophe a refait du thé à la menthe (le troisième de la journée). Et il a apporté des gâteaux tunisiens.
A 16 h 45 je dois monter salle Delteil pour la réunion des DP. Les machinos me demandent de leur ramener le scalp de Queue de cheveux (Loulier).
Roland, allongé sur le canapé N°2, tend son pied nu vers un machino : « Suce-moi l’orteil ! » Puis : « Tu vas me sucer l’orteil, connard ?! »
L’autre ouvre son petit sac à dos posé sur la table et en sort une bombe lacrymogène qu’il dirige sur Roland. Tout le monde rit et boit du thé à la menthe et mange des gâteaux tunisiens. Oui.

Franck raconte qu’il croise souvent Jean-Paul Scarpitta dans son quartier, près du Corum (JPS loge non loin, au Jardin des sens). Notre ancien directeur ne manque jamais de dire bonjour à Franck, de lui serrer la main.
Quand Franck promène son chien, un Bichon Maltais comme en a un Jean-Loup, l’accessoiriste, monsieur Scarpitta s’exclame : « Qu’il est joli ! Qu’il est beau ! » Mais il s’en écarte vite car il craint que ce petit chien lui grimpe au pantalon et le souille de son pipi. Oui.

15 h 15, coulisse jardin. Je viens de rappuyer le rideau. Xavier est régisseur du spectacle des chœurs d’enfants. Il est de retour de Nice où il a travaillé sur « Dreyfus », un opéra de Michel Legrand et Didier van Cauwelaert (dont il me dit le plus grand bien). Il a passé deux mois là-bas. Beaucoup de travail pour les machinistes sur cet opéra (et pour lui aussi) : 53 tableaux, 14 représentations. Xavier me précise que l’intérêt de cet ouvrage est qu’il a été écrit du point de vue non pas de Dreyfus mais d’Esterhazy, le traître.


16 h 45, salle Delteil, réunion mensuelle des délégués du personnel. Loulier, dans le couloir, m’affirme qu’il apprend aujourd’hui que la CFDT de l’OONM est solidaire des intermittents ! J’en parle dans un coin à François-Charles Nouri, qui fut le porte-parole au nom de l’intersyndicale des salariés permanents devant le public de Traviata. Il m’affirme n’être pour rien dans l’organisation par la CGT de cette AG au sujet des intermittents.
Début de la réunion des DP. Madame Chevalier s’adresse immédiatement au délégué de la CGT : « Vous avez reçu le mail de monsieur Caizergues ? » Grognement de Loulier.
Puis on passe aux choses sérieuses. Et en préambule à l’ordre du jour, Loulier demande à notre directrice des nouvelles du dernier et nouveau Conseil d’administration de l’OONM.
Voici, de façon non officielle bien sûr, quelques propos tenus au cours de cette réunion des DP :
Le nouveau président, le nouveau secrétaire et le nouveau trésorier ont été désignés par Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de l’Agglo. Le pouvoir sur le Conseil d’administration, c’est Saurel et lui seul.
L’audit à l’OONM serait pour juillet-août (il n’y aura plus personne dans la Maison !). La Région semble traîner des pieds (un énième audit…).
Saurel s’est engagé à combler le déficit de l’OONM à hauteur de sa participation au budget (en pourcentage). La Région aussi mais seulement si l’EPCC se fait.
L’EPCC sera lancé en octobre.
Un plan social ? Non, mais il peut y avoir des départs à la retraite négociés (l’âge maximum de départ à la retraite passera, pour les nouveaux salariés, de 70 à 65 ans).
Avec l’EPCC, les « règles » vont changer.
Philippe Alcaraz, délégué CFDT, rappelle qu’à la fin de l’année les 18 ( ?) détachés (sur environ 250 salariés permanents) doivent signer le renouvellement de leur détachement de l’Agglo à l’OONM. La direction (madame Chevalier et la responsable des Ressources humaines) répond que l’OONM n’est pas obligé de garder les détachés. Qu’ils coûtent 850 000 euros par an à l’entreprise. Que si leur détachement ne devait pas être renouvelé, ils ne perdraient pas leur emploi mais retourneraient simplement à leur maison d’origine, l’Agglo.
Sachant depuis un moment déjà qu’un sale coup se prépare (c’est pour ça que j’ai demandé à Alcaraz de poser la question), j’interviens pour dire que la Maison des détachés n’est pas l’Agglo mais l’Opéra, l’Opéra national qu’ils ont créé. Qu’ils n’ont jamais rien connu d’autre, qu’ils ont été embauchés comme personnel municipal à l’Opéra, pas à la mairie. Que les foutre dehors de l’OONM aujourd’hui (ne jouons pas sur les mots, il s’agit bien de ça) leur ferait perdre entre 300 et 500 euros par mois + tous les droits acquis, dont leur prime de départ à la retraite. Mais je préviens que je ne m’enchaînerai pas aux grilles de l’Opéra.
Puis je hausse le ton, dans un silence gêné, et j’évoque les « pourris » qui ont coulé l’OONM ainsi que la « racaille socialiste » (autour de la table : deux ou trois sourires approbateurs).
Remarque : pas un seul artiste, pas un seul CGT (tous sont contractuels) n’ouvre sa « gueule » pour défendre les détachés, ou du moins marquer sa solidarité envers eux.
Passons.
Madame Chevalier tient à remercier les personnels de scène, artistes, techniciens, régisseurs pour leur attitude dans le sauvetage de 5 représentations sur 6 de Traviata (la représentation annulée a coûté 28 000 euros à notre entreprise; l’addition aurait pu donc être 6 fois supérieure si nous nous étions comporté déraisonnablement; madame Chevalier en a d’ailleurs fait part aux responsables politiques).
Il est dit aussi que la direction, les personnels et une grande partie du public sont solidaires des intermittents, qui sont indispensables au bon fonctionnement de notre Maison.
On reparle des gros salaires. Madame l’Administrateur général, comme d’habitude, focalise toutes les rancoeurs du personnel. Elle était au centre du « dispositif » sous l’ère Koering et sous l’ère Scarpitta mais n’en a subi jusqu’à présent aucune conséquence, bien au contraire. S’en débarrasser (comme le souhaiterait sans doute la majorité des personnels) coûterait très cher à l’entreprise.
Autre chose : l’OONM paie 4 millions par an de location au Corum. C’est trop. Il faudrait payer seulement 1 million. Mais si le Corum, déjà en difficulté, perd 3 millions de plus il coule.
On parle de la lettre de Maxime Kapriélian (ResMusica) parue dans Libre expression (c’est une question CGT) et des journalistes refusés d’invitation par Jean-Paul Scarpitta et sa communication nationale. Puis du retrait financier de l’OONM sur La Bohème présentée salle Pleyel par ColineOpéra (nouvelle question CGT suite à un article paru dans Libre expression).
Puis il est question (mais je saute pas mal de points, que vous retrouverez prochainement dans le procès-verbal de la réunion) du chef d’orchestre qui a dirigé le concert du Nouvel An et Don Quichotte et qui est prévu (choix de JPS qui a fait la prochaine Saison) pour La Clémence de Titus. Les musiciens n’en veulent absolument pas. Ils disent : « C’est impossible. » D’ailleurs, ils ont fait un sondage individuel parmi les musiciens de la série « Don Quichotte ». Résultat : sur 44 artistes titulaires approchés, seulement 5 disent que le chef d’orchestre de cette série ne les « dérange pas ».
« Ca veut dire quoi ? demande Valérie Chevalier. Il sent mauvais ? »
Par les petites fenêtres, pénètre dans la salle une musique de variété assourdissante (la Fête de la Musique se prépare place de la Comédie ; la télévision n’a d’ailleurs pas voulu de notre orchestre classique sur le podium).
Loulier : « Ca veut dire que c’est non pour le Mozart. »
Madame Chevalier : « Pour moi, il peut faire Clemenza. A priori il pourrait le faire. Il n’est pas mauvais, il est jeune. Maintenant, on ne va pas le laisser aller au casse-pipe. Et le débarquer au bout de trois jours ne serait pas juste. Il faut lui parler simplement. Lui dire que ça ne s’est pas bien passé avec l’orchestre. »
Puis : « Ca vous semble une peu juste, un peu vert, c’est ça ? »
Un musicien : « On est inquiets. »
Madame Chevalier : « D’accord, on va lui parler. Il faut voir avec lui. On va voir ce qu’on peut lui proposer. »
Loulier : « Oui, c’est ça, lui proposer autre chose. »
Ensuite, madame Chevalier déclare qu’il faut absolument un directeur musical à l’orchestre. Qu’elle va voir ça avec le Conseil d’administration. Qu’il faudrait que ça se fasse non pas en 2016 mais au 1er janvier 2015 (rien n’est sûr, toutefois).
Les musiciens insistent pour avoir  HYPERLINK "http://www.opera-orchestre-montpellier.fr/intervenant/609" Michael Schønwandt. La directrice semble d’accord, mais elle prévient qu’ils seront surpris par les candidatures internationales (si l’appel à candidature est lancé à la rentrée).
En fin de réunion, Gilles Loulier informe madame la directrice que la majorité des artistes et des personnels de l’OONM boycotteront demain salle Molière la présentation de la Saison 2014-15 concoctée par Jean-Paul Scarpitta.
Madame Chevalier me demande (Alcaraz est reparti travailler sur le spectacle des enfants) ce qu’il en est des techniciens et je réponds que nous ne serons pas présents non plus.
A 18 h 45 nous sommes libres. Je vais à Monoprix acheter du « Calin » (Yoplait) pour mon adorée. A la radio (mon MP3), Valls propose de donner des sous aux intermittents avec les impôts des Français en échange de la levée des grèves. Il se met le doigt dans l’œil, je crois.
Le soir, depuis l’ordinateur de mon appartement gentil empli du parfum à la vanille de mon adorée, j’envoie un message aux délégués du personnel et à la direction au sujet de l’affaire des détachés :

Mon message :

Sur fond gris, et "en gras", l'évocation en 2012 par madame Laffargue de mon "détachement" de l'Agglo qui prend fin le 31 décembre 2014 (auquel j'ai fait allusion lors de la réunion des DP de cet après-midi).
Ceci pour montrer qu'il existe, depuis longtemps, une envie méchante de se débarrasser de ceux qui ont, avec quelques autres, "fait" l'Opéra national de Montpellier (qui est leur Maison avant d'être celle des profiteurs et incompétents responsables de la faillite de l'OONM).
 
Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel adjoint

Lettre de Jean-Luc Caizergues à l'ensemble des salariés de l'OONM :
Opéra/Orchestre, 15 février 2012
 
Chers collègues,
 
Je vous informe que je viens d’être élu « Secrétaire adjoint de la section CFDT de l’Agglo ».
Dans mes nouvelles fonctions je compte défendre bien évidemment à l’Agglo les carrières des « détachés », mais je veux aussi défendre la dignité de tous les personnels de notre Maison, tous ces artistes, administratifs et techniciens qui ont gagné par leur travail, leur talent et leur dévouement au service du public le « label national ».
 
Au sujet de l’indigne rapport, « orienté » et « politique », du ministère de la Culture concernant l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, des échos indignés me parviennent de tous les services, dont je serai la caisse de résonnance auprès de notre principal financeur.
Il semblerait, en effet, que de l’intérieur de nos murs des gens ont œuvré déraisonnablement contre les intérêts de notre Maison et de ses personnels, au risque de mettre en danger l’institution.
 
Depuis un an, chers collègues, on vous rabâche que les problèmes de budget, c’est vous, que l’éventuelle perte du label, c’est vous.
 
Chers collègues, ne vous sentez ni responsables ni coupables.
Non, ce ne sont pas les employés qui ont provoqué les « dérives financières » si elles existent.
Non, ce ne sont pas les employés les « profiteurs » de ces dérives.
Non, ce ne sont pas les employés qui ont « couvert » pendant des années ces dérives.
Non, les employés ne seront pas les boucs émissaires des nantis et des incompétents de la culture subventionnée.
Oui, chers artistes, administratifs, techniciens, vous faites et avez toujours fait votre devoir avec professionnalisme et talent. Vous le ferez encore quand ceux qui vous veulent du mal ne seront plus là.
 
Ne vous laissez plus harceler. Ne vous laissez pas humilier dans votre travail. Ne permettez pas qu’on dénigre les capacités professionnelles et le talent de ceux qui travaillent à vos côtés ou dans d’autres services, car à votre tour vous serez dénigrés. Ne permettez pas que plus riches que vous vous traitent de « privilégiés ».
Ne restez pas isolés. Contactez les syndicats, les délégués du personnel, les élus du Comité d’entreprise. Ne craignez rien. Vous n’êtes plus seuls.
 
Jean-Luc Caizergues, machiniste, Secrétaire adjoint CFDT de l’Agglo

 
Lettre d'Anne Laffargue, Administrateur général, en réponse à Jean-Luc Caizergues (copie à l'ensemble des salariés de l'OONM) :
 
Monsieur,
Je tenais personnellement à vous féliciter pour vos nouvelles fonctions de Secrétaire adjoint de la section CFDT de l'agglomération.
Cependant, je me dois de vous rappeler que votre détachement au sein de notre maison jusqu'au 31 décembre 2014 vous oblige à respecter, pendant cette période,  les règles internes de l'Opéra Orchestre national de Montpellier, règles édictées pour l'ensemble des salariés.
A plusieurs reprises, dont vendredi 10 février dernier pour être exacte, j'ai demandé au Délégué Syndical de la CFDT de bien vouloir s'abstenir de toute diffusion de tracts syndicaux sur les adresses professionnelles des salariés de la maison et ce afin de respecter le droit d'information et d'opposition préalable de chaque individu ; chaque salarié doit pouvoir clairement manifester sa volonté de recevoir ou non un message syndical.
Dans ce même courrier, je lui rappelais que lors de la prochaine réunion (soit le lundi 20 février) une proposition d'accord serait étudiée avec les partenaires sociaux.
 
Je suis sincèrement navrée que vous ne respectiez aucune règle et ne souhaitant pas laisser planer le doute sur un éventuel cautionnement de ce mode de diffusion de ce que je considère comme un tract syndical, je me permets de retourner ma réponse à l'ensemble des destinataires...

 
Réponse de Jean-Luc Caizergues à Anne Laffargue (copie à l'ensemble des salariés de l'OONM) :
Ministère de l'Education nationale
Jean-Luc Caizergues à Anne Laffargue pour sa rédaction du 15 février 2012 : Forme : 16/20 Fond : 10/20 Moyenne : 13/20 Des progrès, mais peut mieux faire. Doit persévérer.
 
Vendredi 20 juin. Dès 8 heures j’informe les machinistes de ce qui s’est passé à la réunion des DP concernant les détachés (beaucoup de techniciens sont de cette race maudite). Je leur dis que cette affaire, si elle tourne mal, risque de finir encore en justice (un procès de plus pour l’OONM, oui).
Enfin on rigole de notre départ à l’Agglo. Un machino me prédit que moi j’atterrirai à la voierie de Cournonsec, le village de Jean-Pierre Moure.
A ce moment l’électricien Claudou, d’origine basque, pénètre dans le local des machinistes pour serrer des mains et faire la bise (oui). Roland étant grognon ce matin, Claudou lui dit qu’il est comme Alcaraz qui devient méchant après avoir mangé un kebab. Puis Claudou se tourne vers Abdel (assis comme d’habitude dans le fauteuil N°1 positionné contre la fenêtre) pour lui dire : « C’est toi le seul gentil. »
A 12 h 30, quelqu’un m’entraîne au balcon technique de la salle Molière. Sur scène une table et au milieu le nouveau président de l’OONM, avec sa tête de parvenu. A sa droite, mon bien-aimé ex-directeur en train de parler, et à sa gauche Valérie Chevalier, l’impératrice. Dans la salle, quatre pelés et un tordu. Tout va bien.
Dans la journée, plusieurs fois j’appuie et recharge le rideau d’avant-scène. Chaque fois que le rideau se lève, les enfants dans la salle font « Oh ! ». Je me demande alors combien sur trois cents (ils sont à peu près ce nombre à chaque fournée) arriveront vivants à l’âge de dix-huit ans. Il faudrait, pour savoir, que je consulte les statistiques des individus morts avant dix-huit ans en pays occidental dégénéré.
Samedi 21 juin. L’horrible Fête de la Musique de Jack Lang, racaille socialiste absolue, m’oblige à fermer les doubles vitrages de l’appartement que je dois payer mensuellement à ma banque 1271 euros jusqu’à mes 68 ans (j’espère m’être suicidé avant, entraînant dans la mort gentille mon adorée jolie, oui).

(à suivre)



Le problème est démographique (donc civilisationnel). Pétitions, dollars et euros n’y changeront rien. Non.



La réaction : A la fin d’une représentation sur six il y a eu, en effet, des sifflets en coulisse de la part de quelques artistes et techniciens. Mais aucun machiniste n’a sifflé. Les machinistes s’en branlent de JPS et de sa Traviata, ils ne vont pas perdre leur temps à de pareilles conneries. Non.



Potin de merdre 9 : Le spectacle continue ?

Lundi 23 juin à 7 h 45, local des machinistes.
Un machino trouve que j’y suis allé un peu fort dans Libre expression de cette semaine avec la « racaille socialiste ».
Un autre m’encourage : « C’est très bien ce que tu fais. »
Plus tard, un accessoiriste me signale que « racaille » est un qualificatif réactionnaire. Et que sous ma plume il n’a aucun sens puisque je traite ainsi tout le monde.
J’évoque alors Lovecraft, pour qui tout ce qui n’était pas Anglo-Saxon était « métèque ». Et je lui conseille de lire H.P. Lovecraft, contre le monde, contre la vie, de Michel Houellebecq.

Pendant qu’on démonte sur scène les praticables des chœurs d’enfants de la semaine dernière, on s’amuse à se traiter les uns les autres de « racaille socialiste ».
Les praticables une fois rangés dans le monte-décors pour les renvoyer au Corum, on descend charger la camionnette. Nous sommes sept machinistes dans le petit ascenseur. Mario se bouche le nez et grogne : « Prenez des douches, le matin ! »

Dans la rue, on parle du match de l’Algérie qui s’est joué hier soir. Les supporters ont klaxonné en ville jusqu’à 1 heure du matin. Je raconte que dans mon demi-sommeil j’ai cru que l’Algérie avait gagné la Coupe du Monde. En fait, ils avaient battu la Corée du Sud.

Puis on remonte installer des praticables de l’orchestre sur scène pour une chorale d’enfants de Castries. Pendant ce temps, les électriciens équipent leurs projecteurs sans transpirer.

10 heures. Gaby, notre directeur technique, fait visiter la salle et la scène à un groupe de personnes âgées. Il les fait rire par ses commentaires. Il demande à une dame si elle est déjà venue voir un opéra et elle répond non. Il veut savoir comment elle s’appelle. « Ginette. » « Eh bien, Ginette, je vous inviterai pour un spectacle en matinée. » « Pourquoi pas en soirée ? » « Le soir, c’est dangereux. Quel âge vous avez, Ginette ? » Ginette refuse de répondre.
Lorsque Gaby m’aperçoit en coulisse près de Mario qui manoeuvre le rideau historique, il demande aux retraités de me dire bonjour et ils obéissent : « Bonjour, Jean-Luc ! »
Un machiniste me montre un petit vieux tout blanc et courbé à l’avant-scène : « Lui, il est vraiment amoché, c’est la fin. »

A midi, je mange un gros pain et une saucisse sèche en marchant vers mon café Le Novelty.
Je bifurque en direction de la librairie Gibert où je m’achète un petit livre de Cioran d’occasion à 20 centimes.
Puis je vais boire mon café à mon Novelty.
Puis je vais chez Sauramps et j’achète un roman de Maurice Blanchot tout neuf et brillant.
Puis je vais à Monoprix acheter des yaourts pour mon adorée qui aime Yoplait.
Puis je passe devant le Well’Comédia où Gaby mange proprement un steak-frites. Il m’invite à sa table, me propose de boire tout ce que je veux. Je ne veux rien.
On parle de l’éventuel retour des détachés à l’Agglo le 1er janvier 2015. Puis des « pourris qui ont coulé l’OONM ».
Un salarié du Corum, lecteur de Libre expression, passe non loin et tend le pouce vers moi (« racaille socialiste », ça a dû lui plaire). Ensuite il fait mine de nous photographier.

Notre directrice faisant l’unanimité parmi le personnel, je demande à Gaby si en vérité elle ne serait pas « maline », si elle ne jouerait pas un « rôle ». Il répond que non, que Valérie Chevalier est « naturelle ». Qu’à Nancy ils ont pleuré son départ. Que lorsqu’elle y retourne tout le monde la fête, surtout les techniciens (un peu comme nous avec madame Panabière).

14 heures. Au local, les machinistes reparlent des détachés et de l’Agglo. Mario s’énerve : « Vous n’allez pas parler de ça pendant six mois ! »

On balaie nos coulisses pendant que messieurs les électriciens règlent leurs éclairages nauséabonds.
Je réclame le chèque pour la CFDT à un électricien qui me fait languir. Mario dit : « L’année prochaine, c’est moi qui relève les chèques. Ca se fera à coups de gifle et de roue de moto crevée. »

Pause. Mario n’arrête pas de fredonner : « Monsieur le Président, je vous fais une lettre… »
Je lui demande s’il sait qui est l’auteur de cette chanson (Le Déserteur).
Il hésite, puis : « Boris Vian. »

Le soir, j’envoie un message à propos du procès JPS qui a eu lieu aujourd’hui aux prud’hommes : « Alors, le verdict ? »
Réponse : « Déboutés. »


Mardi 24 juin, 8 heures. Un machiniste qui a lu Midi Libre : « Je te l’avais dit. » Moi : « Ils feront appel. » Lui : « Ce sera pareil. Il a le bras long, le monsieur. »

Bertrand (excellent constructeur de décors) vient repeindre en noir le mur du lointain (qui a été peint couleur argent pour Traviata). Il est seul mais équipé d’un pistolet très performant. En quelques heures le travail est fait et bien fait. Bravo, Bertrand.

Discussion entre machinistes aux sujet des Eskimos qui vous accueillent gentiment dans leur igloo en vous conviant à passer la nuit sous la peau de phoque avec leur madame. Puis qui vous rejoignent sous cette peau. Oui.
Aucun machiniste ne veut partir en vacances au pays des Eskimos. Non.

A midi je m’achète à Monoprix 10 pains aux raisins chimiques en sachet. Je les mange en cachette de mon cartable à la terrasse du Novelty avec mon reste de saucisse sèche d’hier.

A 14 heures, un machiniste est de retour du Café du Théâtre. Il nous dit qu’il a regardé toutes les femmes passer au soleil, même les moches. Aucune n’a échappé à son regard, non. Son regard les a pénétrées toutes, oui.

Quelqu’un nous informe qu’hier au sixième étage du Corum, JPS, madame l’Administrateur général et une attachée de direction se congratulaient après le verdict des prud’hommes. Beaucoup, là-bas, ont trouvé cette joie particulièrement malsaine.


Mercredi 25 juin. C’est mon jour de repos. Je cours à vélo à Palavas boire mon café après avoir accompagné mon adorée à son travail mignon et pimpant. Elle a toujours peur que je meure sur la route en pédalant sous un camion. Oui.

A 17 h 30 je me rends au Corum pour récupérer dans le bureau de Jean-Pierre, le grand comptable onctueux, quelques Nœud à coulisse.
Je discute devant l’entrée des artistes avec des salariés de cet établissement dont monsieur le directeur est le pauvre Antoine Perragin. On parle du festival de danse. Il y a eu du chahut hier à l’Agora. Un gréviste de l’extérieur a bousculé une habilleuse et, du coup, un intermittent non gréviste s’en est mêlé avec virulence et testostérone. Ca aurait pu mal finir.
A quelques mètres de nous, deux clochardes. L’une dit à l’autre, enceinte : « Viens avec moi, je sais où on peut boire des coups gratuits. »
A ce moment, madame l’Administrateur général de l’OONM sort du bâtiment par la porte vitrée qui s’ouvre avec un badge ou le bouton du pompier. Elle nous dit bonsoir et disparaît sous le parking, qui est un endroit peu rassurant.


Jeudi 26 juin. Grosse polémique au sujet de la « prime du dixième ». Personne ne comprend rien à cette prime. C’est comme une loterie. Ce qui est sûr, c’est que certains touchent des centaines d’euros et d’autres des centaines de zéros.
Je monte chez Gaby chercher mon bulletin puis je redescends au local. On me demande quel est le montant de ma prime de loto du dixième. J’ouvre l’enveloppe, je cherche dans les petits et moyens et gros chiffres, puis je révèle mon montant et la polémique redémarre.

A midi je mange une saucisse sèche, un gros pain et une banane + je dévore une tasse de café au Novelty.
Après-midi, manif de la CGT place de la Comédie où règnent les drogués. Un rappeur à cheveux blancs sur une camionnette s’attaque au grand capital et à François Hollande qui est notre nigaud.

A 18 heures, je vais chercher mon adorée à son travail capitaliste.


Vendredi 26 juin. Je suis de service l’après-midi et le soir (la chorale des enfants de Castries).
A 14 heures, on me demande si j’ai pu dormir la nuit dernière après la qualification de l’Algérie face aux Russes. Je réponds oui, que j’étais équipé de boules Quiès et de mon casque de chantier. Qu’ils ont quand même klaxonné jusqu’à 2 heures du matin et qu’à un moment, comme dans un rêve j’ai cru, tellement ces braves gens avaient l’air heureux, que l’Algérie venait de décrocher un prix Nobel. Oui.

20 h 30. Je n’ai que le rideau à manœuvrer, au début du spectacle et à la fin.
La très professionnelle Mireille est de régie. Il faut qu’elle soit vigilante car il y a 250 enfants sur scène (les parents sont dans la salle).
Khadir, mon chef, se tient près de moi en coulisse. A la fin du spectacle une collégienne sortant de scène lui demande si « ça lui a plu ». Il répond oui évidemment. Elle ajoute : « Ca doit vous changer de d’habitude, des grands chanteurs, non ? »
Une fois la jeune fille disparue dans le couloir des loges avec la meute, Khadir me dit : « Cette fois, c’est sûr, on est devenu opéra départemental. »
Oui.


Samedi 28 juin. J’écris Le spectacle continue ? jusqu’à 1 h 13 dans la nuit.


Dimanche 29 juin. Ce matin à 9 heures, j’essaie d’ouvrir Libre expression. Impossible : la page reste bleue. Je dois alors récupérer Libre expression du samedi matin sur ma clé USB et récrire Le spectacle continue ?

Donc, ce que vous venez de lire n’est pas la version originelle (qui était plus longue et sans doute meilleure).

Bon, il est l’heure d’aller chercher mon adorée à son travail le Jour du Seigneur. Oui.


(à suivre)



La réaction: Les gens qui se sont occupés de régler ce problème depuis tant et tant d’années sont des incompétents, des nigauds, des crapules (et je mets dans le tas les syndicats, les gouvernants, les intermittents eux-mêmes, qui pour la plupart feraient bien d’ouvrir au moins un livre dans l’année au lieu de décapsuler une, voire dix canettes de bière par jour – sans parler du chichon).

Je suis solidaire du combat des intermittents, certes, mais je ne supporte pas la sur-utilisation qui est faite par eux du mot « culture »; car oui, la plupart des intermittents préfèrent la bière et le chichon aux livres.
Je pourrais dire un peu la même chose des salariés permanents de tous les théâtres de France. Mais il faudrait que je remplace, dans ma critique, la bière et le chichon par une irrépressible passion pour les congés payés et les points retraite. Oui.
Ceci dit, il ne faut pas prendre toutes mes « réactions » au premier degré. Non.



Le spectacle continue ?

Lundi 30 juin. A 7 h 30 je prends mon café à la brasserie du marché-gare au milieu du peuple.
Franck arrive et s’assoit à ma table qui est non loin de mon vélo que je surveille garé dehors comme un cheval. On parle de nos acouphènes et du match Algérie-Allemagne de ce soir après France-Nigéria qui sont deux pays du Tiers-monde. Je dis à Franck que pour la première fois de ma vie je serai supporter des Teutons (pas envie de subir toute la nuit des nuisances sonores nauséabondes).

8 heures. Je file d’un coup de vélo au hangar où on stocke nos décors. Franck, venu en tramway, s’y rend à pied comme un quidam.

Devant la porte fermée du hangar il y déjà Thierry, l’accessoiriste, et Abdel et Roland qui sont deux machinistes pour le moins vaillants.
Jérôme arrive sur une moto noire et verte neuve. Il vient de se l’acheter à crédit aux Japonais. J’interroge Jérôme : il s’agit d’une Kawasaki Z800. Thierry ricane en me voyant écrire : « Tu notes tout ? »
Roland enfourche cette moto comme une jument pour essayer la selle (c’est un cavalier émérite et célèbre à la Croix d’Argent). Il la met en route pour écouter le bruit coquin. Jérôme : « C’est une nouvelle génération. Rien à voir avec ton tracteur. » Roland : « Moi si je veux, j’en achète quatre comme ça. Et je paie en liquide, comptant. Mais je saurais pas quoi en faire. »
Arrive Christian sur son engin rouge et blanc, une 125 gentille.
Christian trouve très belle la moto de Jérôme.

Arrive Pounnette en scooter, muni d’un chèque pour la CFDT qu’il me remet vierge et que je remplis. Il le signe sans regarder.
Pounnette rentre de congés en Espagne. Le pays est en ruine, les chantiers sont arrêtés. Beaucoup de femmes, d’enfants, de vieux dorment dans les rues de Barcelone. Oui.
Albert se pointe en camionnette. Puis les habilleuses en voiture. Puis Michel en voiture aussi et Mario en scooter et Christophe en scooter et Patrick en scooter et Khadir en scooter. Oui.

Dans le hangar, petite discussion avec les habilleuses et Thierry au sujet de Cohn-Bendit, que je qualifie de racaille. Ils ne sont pas d’accord avec mes propos réactionnaires. Je leur révèle alors l’existence d’une vidéo qui traîne sur Youtube.

HYPERLINK "http://www.youtube.com/watch?v=e5J02_6uMX8"www.youtube.com/watch?v=e5J02_6uMX8


L’arrivée d’un camion interrompt notre discussion.
Il s’agit des décors et costumes de 14-18, un opéra d’enfants rajouté par Valérie Chevalier à la maigre Saison de JPS. Cet opéra, venu de Nancy, sera mis en scène par Marie-Eve Signeyrole (Eugène Onéguine).

Je monte dans le camion avec Michel et Franck. L’équipe du bas réceptionne les décors et les range dans une case. Le chauffeur s’appelle Jean-Luc, comme moi. Je lui dis que tous les Jean-Luc sont des cons.
Nous déchargeons des bureaux d’écoliers, des bancs, des panneaux en bois très lourds, des marches d’escaliers, de la ferraille, des armoires à costumes roulantes. Je transpire. Je veux mourir.
Mario monte dans le camion nous aider. Cinq minutes plus tard il redescend, assommé par une barre en équilibre sur une armoire.

18 heures : France-Nigéria. On gagne 2-0. Je vais d’abord sur mon balcon du quatrième pour crier comme Tarzan puis je cours chercher mon adorée à son travail mélancolique et précieux. Oui.

A minuit, après le match perdu par l’Algérie (qui s’est bien défendue), je m’endors comme un bébé. Merci, les Boches.


Mercredi 2 juillet. Dès 8 heures, Grand Gribouille le chef sonorisateur veut déséquiper ses micros. Il vient me chercher au local et je me rends avec lui sur le plateau. J’essaie en vain d’allumer coulisse jardin le pupitre mobile des cintres. Impossible, pas de réarmement. L’écran me signale un problème de clé.
Je vais chercher en renfort Christian, qui règle le problème en enfonçant et débloquant un arrêt d’urgence coulisse cour. Bravo, Christian.

Jérôme débarrasse le canapé N°3 du cintre pour la commission de sécurité. On débarrasse ensuite le monte-décors.

Sur scène, on laisse les praticables du chœur d’enfants de Castries pour un concert qui aura lieu seulement la semaine prochaine (avant ça, rien ; oui, « ils » ont coulé la Maison, vidé les caisses, été incapables de programmer des spectacles pour cette fin de saison; pourtant ces incompétents, ces cupides, ces pique-assiette continuent de toucher entre 8 000 et 15 000 euros mensuels sur le dos du petit peuple de France, les ouvriers du bâtiment, les caissières de supermarché… Je suis même sûr qu’au bout du compte, à l’occasion de l’audit et de l’EPCC, ils réussiront à rendre coupables de leur vilénie les salariés de l’OONM).

Au local on se rappelle avec nostalgie le bon temps de Maier et Panabière, quand les Saisons étaient pleines, quand on travaillait jour et nuit, sept jours sur sept à monter des décors et donner des spectacles lyriques, symphoniques, chorégraphiques, théâtraux. Miam-miam, le travail.

Puis on parle football. Abdel nous dit qu’il a été dans sa jeunesse avant-centre de l’équipe de Font Couverte mais qu’il n’a jamais marqué un but. Non.
Je raconte mes dribles en interclasses lorsque j’étais au lycée Joffre dans les années soixante-dix. Claude m’interrompt : « Tu radotes comme Patrick. »
Changeant de conversation, Michel me réclame, sachant que je n’en fais rien, les tickets publicitaires du restaurant Courtepaille (1 repas payé / 1 repas offert) qui figurent à la fin de mon carnet de bons vacances. Je les lui donne avec plaisir et cholestérol.

A midi je m’achète une boîte de corn-flakes aux noix Jordan’s à Monoprix et je les mange en terrasse du Novelty avec mon gros pain arrosé d’un café. Oui.
Je lis un vieux poche 10/18 acheté d’occasion chez Gibert (Colloque de Cerisy / Butor).

14 heures. Albert notre chef et Michel sont allés pêcher la nuit dernière au même endroit où ils ont failli être dévorés par des molosses. Cette fois ils ont été attaqués par un ragondin. Pétrifié sur sa chaise face à l’étang, Michel donnait des coups de pied dans le noir mais c’était la jambe d’Albert qu’il prenait pour le ragondin.

Albert reraconte la nuit des chiens et nous fait rire encore. La propriétaire du terrain criait à ses bâtards : « Pas toucher ! Pas toucher ! » Albert venait de dire à Michel : « Cours ! » Heureusement Michel n’a pas couru. « Sinon, dit Albert, ils l’auraient grignoté ».

Franck montre ses nouvelles lunettes à Claude, qui les essaie et les compare aux siennes. Je leur dis : « Comparez vos prostates. » Ca fait rire Roland allongé sur le canapé N°2. Du coup, Franck se jette sur lui et fait mine de le sodomiser.

Albert prend l’air à la fenêtre. A une clocharde qui fait la manche dans la rue, il demande : « T’as pas 1 euro ? »

J’ouvre ma messagerie professionnelle. Mail du service informatique : ALERTE VIRUS !


Jeudi 3 juillet. Matin. Discussion politique dans le local. Christian : « Parlez de foot et du Tour de France, pas de politique ! Vous ne connaissez qu’un quart de ce qui se passe en vérité. »

Message de mon adorée : elle m échange 1 chèque-cadeau de 100¬ contre un chèque LCL de 400. Ne comprenant rien à ce troc, je lui réponds de garder son chèque-cadeau et d encaisser quand même les 400¬ . Réponse à ma réponse : « J aurais dû dire 500. » Oui.

Midi en terrasse du Novelty : 1 croissant au chocolat trempé dans mon café et relecture des Chants de Maldoror (l’hilarant épisode des poux).

14 heures. Les machinistes détachés évoquent les divers services de l’Agglo où ils pourraient atterrir au cas où l’OONM ne signerait pas leur détachement à la fin de l’année. J’informe Mario que si on s’en va, Roland sera le chef et qu’il le commandera. Mario, qui se prépare un café en dosette, répond : « Il mourira sans m’avoir commandé. »
Roland sourit dans sa barbe.
Franck dit : « Roland n’est pas capable de remplacer Albert. »
Roland, assis dans le fauteuil N°1 adossé à la fenêtre, tend son pied vers Franck : « Suce-moi les orteils. Et commence par le gros. »

Je montre à Christophe le Nœud à coulisse N°4 de 1983, avec l’article sur La Périchole (lire plus loin). Il me dit : « C’est ton karma. »
Ensuite je lui fais écouter deux morceaux de rap américain sur Youtube (Hopsin).
Roland : « C’est reposant comme musique. »

HYPERLINK "http://www.youtube.com/watch?v=hRVOOwFNp5U"www.youtube.com/watch?v=hRVOOwFNp5U

HYPERLINK "http://www.youtube.com/watch?v=Vuv2mvfO_mg"www.youtube.com/watch?v=Vuv2mvfO_mg


Vendredi 4 juillet. A 7 h 45 j’allume machinalement les services de scène, je lève le rideau de fer, je mets en marche le pupitre mobile des cintres. Sur la scène, devant le cyclo, les mêmes petits praticables nus.
Au local, Michel nous raconte que ce matin à 5 h 30 son voisin est mort d’une crise cardiaque. Il avait 62 ans, était à la retraite depuis un an. Sa femme a entendu un grand bruit, il était tombé raide après s’être levé pour aller aux toilettes. Elle a essayé de ranimer le cadavre mais rien à faire. Leur fille était en larmes dans le jardin. « On est rien », dit Michel. Pounnette approuve. Moi je dis que je vais me suicider.
Soudain, aux infos de mon MP3, une institutrice d’une école maternelle a été poignardée à mort dans sa classe devant les enfants par la mère d’une élève. Bravo, les femmes.
Ce soir France-Allemagne.
Midi. Je tombe le rideau de fer, j’éteins les services et le pupitre. Oui.
Après-midi, repos. Je me rends à la CFDT de la Mairie de Saurel pour remettre des chèques de cotisations. On me demande des infos de l’Opéra. Je réponds que la nouvelle directrice est « très bien ». Oui.
Soir. La France éliminée de la Coupe du Monde. Bon débarras.

Samedi 5 juillet. Palavas à vélo. Deux prostituées blondes sur le bord du chemin (des filles des pays de l’Est ou des Méditerranéennes teintes). Non loin, une camionnette de la mairie en stationnement. A la radio (France Culutre), Répliques, l’émission de Finkielkraut. Le thème de ce matin : Napoléon. Le médiocre Lionel Jospin est l’un des invités (il vient de publier un livre, évidemment à charge, sur notre héros national).
Au Café du port je repère un vieux lisant Les déserts de l’amour (François Mauriac) dans une édition de poche des années soixante. Moi je lis une étude sur Les Faux-monnayeurs de Gide.
23 heures. Je finis d’écrire Le Spectacle continue ? quand soudain mon adorée m’oblige à la suivre sur notre balcon de 13 mètres de long pour observer dans le ciel un OVNI. Oui.


Oui, Jean-Paul Scarpitta « metteur en scène » peut quitter Montpellier la tête haute.
JPS directeur, non. Il devrait même avoir honte et demander pardon. Car il a semé la discorde et mis en péril notre Maison.
Mais il n’est pas seul coupable. Il a été, avec l’assentiment d’hommes politiques vulgaires et incultes de notre région, mal conseillé et guidé sur le chemin du Mal par des cupides et des méchants qui, comme lui, se sont enrichis sur le dos du petit peuple de France.

Tout ceci n’occulte pas, bien sûr, le fait indéniable que nous devons à JPS, et à lui seul, la résurrection en France et en Europe de l’extraordinaire Einstein on the beach de Bob Wilson et Philip Glass. Non.




Potin de merdre 4 : Le spectacle continue ?

Dimanche 6 juillet, vers 11 heures. Un salarié de l’OONM s’arrête quelques minutes devant ma table en terrasse du Novelty, où je revois mes notes pour Le Spectacle continue ? Il me demande : « C’est donc ici que vous mangez du fromage de tête ? » Puis, comme cet individu secret revient d’Orange, il me donne des nouvelles de Nabucco. Selon ses dires, le directeur des Chorégies (Raymond Duffaut) ne supporte plus JPS et s’en plaint à tout le monde.


Lundi 7 juillet au local des machinistes, vers 8 h 30. Alcaraz, électricien, dit à un machino étendu sur le canapé N°2 : « Tu as pris du ventre. » Il lui conseille alors de faire attention en se retournant, car il risque de tomber par terre.

Aux infos de mon MP3, mademoiselle Lonarda veut revenir en France. Son père aurait dit : « Hollande et Valls, on va leur montrer qui est le chef. » Bravo, les Roms.

Sur le plateau, à 9 heures, petite discussion entre Alcaraz et Pounnette au sujet des élections invalidées à Palavas.
A ce moment, Gaby, directeur technique, déboule de son bureau par l’escalier en fer. Il est moyennement énervé aujourd’hui, et vêtu d’un pantalon et d’une chemise marron.

Gaby m’ordonne d’appuyer le cyclo. J’obéis.
Puis Gaby exige qu’on nettoie et débarrasse les coulisses (cet après-midi : visite de la commission de sécurité méchante).
Tous les machinistes sortent du local après un deuxième petit café gentil en dosette, armé de balais. C’est la guerre.


Mardi 8 juillet. Matin. J’embête tout le monde au local avec mon bruit de mitraillette sur le clavier pour Libre expression de la semaine prochaine.
Ca parle à nouveau des tickets de réduction du restaurant Courtepaille, qui figurent à la fin du carnet de nos Bons vacances. Michel explique à Albert, qui met du temps à comprendre, qu’avec un seul de ces tickets tu peux manger à 8 en payant pour 4.
Comme certains ricanent, Michel les punit : « Je ne vous dirai plus mes combines. »

15 heures. Le staff de L’Enfant et les sortilèges (Opéra Junior en 2015). Gaby (épaulé de son assistante Marie ainsi que d’Albert, chef machiniste) expose les diverses possibilités de notre cage de scène moderne (qui peuvent compenser le manque d’argent).
Gaby me demande de lever et descendre le monte-toiles situé au fond du plateau, pour chronométrer. C’est comme un mur qui se dresse sur trois mètres. Bien éclairé, y compris de l’intérieur, ça fera un bel effet en spectacle. Le staff est emballé. Gaby (de même que Torao qui nous a rejoints) insiste toutefois sur les règles de sécurité à respecter quand il y a des enfants sur scène.
Ce Gaby m’ordonne ensuite de charger le rideau puis le tulle. Et il exige, montant au gril avec le staff, qu’en leur absence un programme soit enregistré pour des mouvements enchaînés de six porteuses.
Je crée vite le programme avec Albert à côté de mon corps pour surveiller mon cerveau.
Quand la petite troupe redescend du gril c’est prêt et je fais la démonstration en cliquant sur EXECUTER puis MARCHE.
Le staff, impressionné par la magie de notre pupitre informatisé, veut que je leur refasse un tour de manège. Je refais. Et je conclus : « C’est du matériel français. » Gaby corrige : « Européen. » (car le metteur en scène est du pays de Dante).

Vers 16 h 15 j’écoute France Culture sur mon MP3 coréen. Je change de station à cause d’un nigaud et m’arrête sur Radio Aviva, reconnaissant la voix unique de mon bien-aimé ex-directeur.
Une dame interroge complaisamment JPS au sujet de notre Maison et du conflit. Monsieur égraine son discours habituel : le chœur, le rapport du ministère, les accusations injustes de harcèlement. Toutefois il nous pardonne d’avoir été méchants avec lui.
JPS ne parle pas des 380 000 euros que la Fondation Aria, dont il est le président majestueux, doit à l’OONM-LR, non. En revanche il encense Philippe Saurel, nouveau maire de Montpellier qui semble être sa chose, oui.
A la fin de l’interview, JPS dit à la dame de l’interview de Radio Aviva qu’elle est magnifique; qu’il sait lire cette magnificence dans ses yeux. Et il susurre : « Vous avez le sens de l’âme… Avec les artistes, vous embrassez l’invisible. » Oui.

Soir. Brésil-Allemagne en Coupe du Monde de football. Je suis évidemment pour les Boches. Nous sommes tous des Allemands français, non ?


Mercredi 9 juillet. On déséquipe le tulle de Traviata et on le range dans notre local du – 3.
A 10 heures, Albert me convoque avec Jérôme dans son bureau.
Adeline (patron de l’entreprise française qui a installé le pupitre des cintres) nous attend. On défile avec lui et Gaby la liste des petits problèmes qu’il faudra régler en septembre.

A midi, j’ai rendez-vous dans le bureau d’un salarié qui est en conflit avec son supérieur hiérarchique. Il souhaite mon avis. Mon avis est qu’il a tort.

Une demi-heure plus tard je mange un pain aux raisins arrosé d’un café en terrasse du Novelty. Je lis Thomas Bernhard.

14 heures. Pounnette et Michel ont acheté des vêtements d été au Polygone. Ils ont payé 1¬ 70 les tee-shirts et 7¬ 50 les pantalons. Je note ça pour mon Cage de scène. Michel me demande de noter aussi que je m habille en clochard.


Vendredi 11 juillet. A 14 heures un machiniste interroge un autre machiniste : « Tu as fait caca ce matin ? » Réponse : « Oui, quatre fois. »
Puis on évoque JPS qui fait Nabucco à Orange mais continue d’être payé comme directeur artistique de l’OONM. Miam-miam, la culture.

Christian m’informe qu’hier (j’étais de repos) Albert a dit aux machinistes détachés : « J’ai deux nouvelles à vous annoncer, une bonne et une mauvaise. La mauvaise, c’est qu’on sera tous virés à l’Agglo en janvier prochain. La bonne, c’est qu’on pourra choisir son service. »
Comme je choisis la bibliothèque, Pounnette pense qu’ils m’y nommeront directeur pour pas que je les emmerde avec un blog de ma libre expression.


Samedi 12 juillet.

L’électricien Claudou me réclame sur le plateau pour régler les hauteurs des porteuses de ses projecteurs (en vue du concert du lundi 14 juillet).

Retour au local, où ils m’ont encore baissé la clim de ma thyroïde.
Roland m’informe qu’il veut acheter et élever des pintades. Il a déjà des poules et un cheval végétarien.
J’interroge Roland sur mesdames les poules. J’apprends une chose pour le moins extraordinaire, c’est que ces volailles préhistoriques peuvent pondre des œufs sans coq. Comme une mère transgenre, oui.
Je demande alors à mon Roland comment qu’on reconnaît un œuf de poule sans coq d’un œuf de poule de coq qui peut donner un enfant, mais il n’a pas la réponse. Il me dit : « Je suis pas gynécologue. »

A midi je mange un gros pain arrosé d’un café au Novelty. Je lis la correspondance (tome 2) de Jack Kerouac. Je m’en régale comme d’un saucisson.

A 14 heures Roland me ramène de son jardin à poules et cheval végétarien des tomates et une courgette. La courgette est énorme (50 centimètres de longueur sur 10 de large). Evidemment tout le monde remarque que ce légume est comme une érection de Toni. Oui.

Le pompier de la loge appelle au local. Une camionnette est garée pour nous rue des Etuves devant la petite porte verte qu’il faut descendre ouvrir.
Je descends comme un seul homme. C’est Radio France avec du matériel de son. Donc pas pour nous, ouf. Le professionnel Petit Gribouille s’en occupe.
Je remonte au local en courant et Michel remarque que je suis essoufflé tel un petit vieux. Que je vais claquer du cœur. Je songe alors à Boris Vian. Oui.

En fin d’après-midi je tombe le rideau de fer, j’éteins le pupitre et les lumières de service. Je suis seul dans la cage de scène. Bravo, la solitude.


Dimanche à 1 h 10 du matin. Réveillé par de la musique techno dans la ville.
Je vais immédiatement sur mon balcon de 13 mètres de long sur 1 de large pour enquêter, suivi de mon petit chat Poupie.
Cette musique de drogués m’arrive de la place de la Comédie. Sans doute la Gay-Pride. Ils ne pourraient pas écouter du rap, ces racailles ?
En bas, au carrefour de la gare nouvelle, je vois passer en me penchant un petit groupe de scouts. Ceux-là, au moins, ils sont gentils et polis et normaux.
Bravo, les scouts. Et bon voyage en pays de France, notre mère patrie. Oui.

9 heures. Message de mon adorée qui est en vacances à la montagne pour une semaine avec mon fils, mes 2 belles-sœurs + 1 beau-frère instituteur (oui).



Un petit nuage accroché à la montagne d’en face.


(à suivre)



Le spectacle continue ?


Mardi 29 août

Matin. Je reçois de l’Agglo un formulaire de renouvellement pour cinq ans de mon détachement à l’OONMLR à compter du 1er janvier 2015 :


Monsieur,

Vous êtes actuellement en position de détachement auprès de l’Association Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon jusqu’au 31 décembre 2014.
Il est prévu au 1er octobre 2014 que l’Association Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon se transforme en Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC).
Conformément à la règlementation, votre contrat de travail établi par l’Association sera transféré à l’EPCC (…).
Aussi nous vous invitons à renouveler votre détachement pour une nouvelle durée de cinq ans au terme de la période en cours. Pour ce faire, veuillez compléter le formulaire ci-joint (…).


Coupon-réponse (à retourner au plus tard le 30 septembre 2014 à la DRH de l’Agglo)

Je soussigné,

Nom :
Prénom :
Grade :

Sollicite le renouvellement du détachement pour une durée de 5 ans à compter du ... auprès de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon (EPCC), en application de l’article 22° du décret n°86-68 du 13 janvier 1986.

OUI*
NON*

Date : Date :
Signature de l’agent : Avis de la structure d’accueil

*Cocher la case correspondant à votre choix


Après-midi. Je me rends en tramway à la mairie pour faire changer ma carte d’identité de 1977.
Au retour je regarde derrière la vitre les mains du chauffeur manœuvrer les manettes. C’est comme le pupitre informatisé des cintres. Si au 1er janvier on ne veut plus de moi à l’Opéra et qu’on m’expédie à l’Agglo, je conduirai un tramway. J’ai le droit.

Je me souviens qu’à la dernière réunion des délégués du personnel, la direction nous a rappelé que la « maison » des détachés (une quinzaine sur les 250 salariés à l’OONM) était l’Agglo, et qu’on coûtait au total 850 000 euros par an (à peu près l’équivalent du « trou » creusé au départ de JPS). Oui.


Samedi 30 août

Coup de fil à ma vraie maison (appartement) d’un collègue machiniste détaché. Il a reçu lui aussi le formulaire de détachement. Il s’inquiète. Il a peur que la direction refuse de signer.
Un autre machiniste m’envoie un mail pour la même raison.


Lundi 1er septembre

Retour de congés. C’est la reprise pour l’équipe des machinistes.
J’arrive une demi-heure en avance. Seul dans le local. Il fait chaud. Pas de clim. L’Agglo a dû la couper dans tout l’Opéra pour faire des économies sur ma thyroïde.
J’enfile mon gilet technique scène. J’ai dans les poches ma petite lampe frontale et mon couteau multi-lames (on ne sait jamais).

J’allume les services de scène et je lève le rideau de fer.
Je monte aux cintres, j’allume le pupitre fixe et je m’assois sous le ventilateur.
La porte de l’ascenseur s’ouvre. C’est le responsable sécurité. Il me demande si j’ai passé de bonnes vacances. Il me dit que le monde va mal, qu’il n’a jamais vu ça.

Quand je redescends au local, l’équipe est présente dans toute sa splendeur.
On boit le café en dosette.
Claude dit que cet été les tigres ont envahi la région, qu’il n’a pu manger dans son jardin car ces animaux vous dévorent les chevilles sous la table. Il a dû gifler sa voisine pour tuer un tigre sur sa joue.

Un machiniste affirme que les caméléons mangent les moustiques. Claude corrige : ce sont des iguanes.
Christian explique que la journée c’est intenable avec les moustiques-tigres. Que la nuit c’est l’autre race de moustique qui attaque.
Je consulte Wikipédia. Ce sont les femelles qui sont méchantes. Les mâles eux sont gentils, inoffensifs, ils ne piquent pas, ils n’ont pas de dard.
Le mot dard déclenche le rire car bien sûr il évoque le pénis en érection. Et inoffensif veut dire impuissant. D’ailleurs tout le monde convient que la plupart des mâles de l’OONM sont inoffensifs. Oui.

Je suis convoqué dans le bureau de Gaby, directeur technique. Albert, chef machiniste, est présent.
On m’annonce que vendredi soir est programmé un récital pour le personnel du tribunal administratif. Gaby fera une brève présentation des travaux de rénovation de la cage de scène et j’effectuerai au pupitre un mouvement d’ensemble des porteuses pour une démonstration.
Je remarque que Gaby s’est attaché les cheveux en petite queue derrière la tête, comme les Japonais.
Avant de quitter son bureau je lui dis que s’il a encore de l’autorité à l’Agglo il doit faire remettre la clim dans la cage de scène. Il réplique que c’est moi qui suis anormal d’avoir toujours chaud.

Christian s’installe au pupitre mobile, côté jardin, et envoie les 47 porteuses à hauteur d’homme pour qu’on inscrive au marqueur blanc sur chacune les mètres et les demi-mètres.
L’écran du pupitre mobile est défectueux (sans doute la poussière), la flèche a un centimètre d’écart avec le point qu’on vise du doigt. Plusieurs porteuses se mettent souvent en défaut. Oui.

En fin d’après-midi, rue des Etuves, Christian et moi discutons avec madame Panabière, notre ancienne (et excellente) administratrice. Elle s’est arrêtée pour dire bonjour en nous voyant sortir par la petite porte verte.
Je lui parle des Evangiles. Je dis à madame Panabière qu’elle aurait pu sauver JPS de l’enfer si elle avait été présente à ses côtés, munie d’une carotte et d’un bâton.

François enfourche sa moto rouge et blanche. Oui.


Mardi 2 septembre

Maintenance de la cage de scène. Trois employés de l’entreprise Fechoz vont passer en revue pendant deux semaines les porteuses des cintres, les moteurs du gril, les trappes des dessous de scène, le monte-charge, la fosse d’orchestre, le pont lumière…


Mercredi 3 septembre

Gaby boit le café gratuit au local. Je lui reparle de la clim, lui signalant que vendredi soir le public dans la salle va crever de chaleur. Gaby rétorque que si je suis renvoyé à l’Agglo on me casera au service climatisation.

En allant faire caca dans les magnifiques toilettes des musiciens, je vois passer en coulisse Jean-Yves Courrègelongue (l’assistant de JPS). Il se rend au dépôt de maquette d’Idomeneo, qu’il mettra en scène pour les fêtes de fin d’année.
D’après Gaby, Courrègelongue sait qu’on l’appelle Brutus. Il aurait lu ça dans Libre expression. Oui.

Les machinistes déplacent et positionnent des trappes dans les dessous de scène pour Happy Happy, création mondiale en novembre prochain.
Deux d’entre nous se languissent d’être à ce soir, car il y a Blacklist sur TF1. Roland se moque : « A 20 h 55 en pyjama sur le divan ! »

Pendant la pause je descends à l’administration remettre à une secrétaire les formulaires de détachement signés par les machinistes concernés (ces formulaires devront être signés ensuite par la direction et renvoyés à l’Agglo avant le 1er octobre, date du passage de l’OONM en EPCC).
Cette secrétaire a dû prendre l’affaire en main car personne dans la Maison ne semblait s’intéresser vraiment au sort des détachés. D’autant que madame la directrice sera absente, paraît-il, jusqu’au 22 septembre.
En fin de matinée je téléphone à la personne qui s’occupe de notre dossier à l’Agglo. Elle m’assure que pour sa part elle suivra l’affaire de près.
Un machiniste me dit : « L’EPCC est bouclé depuis plus un mois. C’est Patrice Cavelier qui a tout fait avant de partir. Les autres n’y connaissent rien. »

J’envoie un mail à Gaby : As-tu téléphoné à l’Agglo pour la clim ? Les gens de justice vendredi vont crever de chaleur dans la salle si la clim n'est pas en marche et ils vont te mettre en prison pour leur avoir gâché la soirée.



Gaby me répond : Demain matin un technicien du service énergie viendra à l’Opéra et augmentera la clim.

Jeudi 4 septembre

On finit de marquer les distances sur les porteuses. Travail long et ingrat. Roland marque les numéros des porteuses au sol, cour et jardin. Je l’admire.
Une équipe continue de fixer les trappes de Happy Happy dans les dessous de scène.

J’apprends que Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de l’Agglo, a annulé le conseil d’administration prévu pour le passage en EPCC. L’EPCC ne se fera donc pas au 1er octobre.
Se fera-t-il au premier janvier ?
Un mauvais coup se prépare-t-il ?
Je n’ai aucune confiance en la racaille en col rose.


Vendredi 5 septembre

A 11 heures je vais récupérer le résultat de mes analyses de sang. Je constate que je n’ai pas de cholestérol méchant mais du gentil. Je peux donc remanger à foison du saucisson, du chocolat et de l’huile.
A midi je reviens de Monoprix avec ces aliments écologiques lorsque je rencontre sortant de l’Opéra le responsable du Développement des publics et médiation culturelle. Il me fait part de choses secrètes puis me demande des nouvelles de Libre expression. Oui.

14 heures. Je suis seul machiniste pour le récital de ce soir. Un électricien et un sonorisateur sont de service avec moi et le directeur technique.
Au lointain cour, derrière un pendrillon noir, je sens le souffle de la climatisation en marche. Bravo, Gaby.

Dans l’après-midi je programme les 47 porteuses pour la démonstration. La E47 descendra d’abord, en fond de scène. Puis les autres apparaîtront par 10 ou 12 du lointain vers la face. Au top de Gaby je ferai disparaître une par une en enchaîné dans le gril toutes les porteuses, de la E1 à la E47. Ca fera un bel effet.

A 19 heures, l’électricien va aider la harpiste à monter son instrument sur le plateau pendant que j’exécute un essai des mouvements de porteuses devant Gaby, qui conclut : « Parfait. »
Puis j’envoie le rideau.

Je demande à Gaby s’il est vrai qu’Einstein on the beach a coûté 1 million d’euros à l’OONM alors que les autres villes n’ont payé que 200 à 300 000. Il refuse de répondre. Il me dit juste qu’à l’époque de Maier, quand on a coproduit Atys avec l’Opéra Comique, on a joué gratuit ici et on a encaissé 15 % sur les contrats chaque fois que c’était programmé ailleurs. Oui.

A 20 heures le public est dans la salle. La harpiste se produit devant le rideau baissé. Quand elle a fini, Gaby en coulisse prend le micro : « Bravo, Isabelle ! »
Puis Gaby se présente à l’avant-scène. Il me demande de lever le rideau et présente l’Opéra, la salle, la cage de scène, les travaux de modernisation. Il invente que le lustre pèse 7 tonnes : ça fait lever les têtes avec méfiance.
Ensuite Gaby raconte que les travaux ont été retardés à cause de la découverte d’un mur d’enceinte de la ville datant du Moyen Âge. Que lorsque les travaux ont repris les archéologues ont demandé aux ouvriers de rapporter tout ce qu’ils trouveraient en creusant. Et que donc un soir il est allé cacher dans les gravas une cassette des accessoires remplie de fausses pièces d’or, cassette que bien sûr personne n’a jamais rendue.
Rires dans la salle.

Gaby me fait signe d’envoyer les porteuses. Puis de les faire disparaître. Les mouvements de cette masse gracieuse de ferraille étonnent le public, qui applaudit, entraîné par l’électricien présent en cabine au premier balcon.
Enfin, devant le rideau à nouveau baissé, la contrebassiste et une soprano donnent leur récital. Des airs populaires et jolis.

Quand les salariés du tribunal administratif désertent la salle pour se rendre au foyer où un repas les attend, l’électricien me dit que puisqu’il a aidé la harpiste à monter son instrument sur le plateau, c’est à moi d’aider à le descendre. Oui.


Lundi 8 septembre

7 h 45. Café en dosette au local avec Abdel et Franck. Puis je vais allumer le pupitre et retirer les butées hautes et basses du programme de démonstration d’hier soir.
Les autres machinistes arrivent. Ils boivent le café en commentant l’actualité de François Hollande, pour qui je n’ai pas voté.
Christophe porte un chapeau de plage noir et rose à fleurs, un tee-shirt rouge, un short crème et des tennis blancs.

Le monte-charge est en panne. Le responsable de l’équipe Fechoz se démène pour le remettre en état. C’est un vaillant, il ferait un bon machiniste. Non ?

Christian, Abdel et Franck plongent du gril les câbles des 25 moteurs pour la révision par l’entreprise Fechoz.
J’envoie deux moteurs à cour pour aider au démontage de l’échafaudage.
Michel, Pounnette et Christophe rangent les éléments devant le monte-charge en panne.

A midi je vais poster une lettre que m’a confiée mon adorée.
La poste est située près du cinéma Gaumont.
Comme la lettre ne veut pas tomber dans le bac, je glisse pour la pousser ma main par la fente à l’intérieur, puis mon avant-bras et mon coude.
Une fois la lettre tombée dans le bac, je n’arrive pas retirer mon bras de la fente et j’appelle au-secours les passants dans la rue.
Un collégien tire de son cartable une règle en fer, écarte le couvercle de la boîte-à-lettres et me délivre enfin le bras griffé et sanglant. Merci, mon adorée.

15 h 30. Le monte-charge fonctionne. On descend les éléments de l’échafaudage à la cave avec entrain et détermination.

Le technicien de Yapi vient d’arriver. C’est un jeune homme équipé de lunettes et d’un ordinateur portable. Il discute au milieu du plateau avec le responsable de Fechoz, Gaby et Albert. Moi je suis assis au lointain cour sur une caisse derrière le pendrillon noir, dos collé à la clim.

Albert et Fechoz me font manœuvrer les trappes pour la révision.
Fechoz doit aussi rétablir l’horizontalité du nez de scène, qui penche à jardin de quelques centimètres par rapport au proscenium.
A la pause, je remarque soudainement qu’il y a de nouveau trois canapés dans notre local depuis qu’on a redescendu le rose des cintres à l’occasion du passage de la commission de sécurité. Oui.
A 18 heures il pleut. Je vais à la librairie Sauramps voir si L’Enregistré, second volume des œuvres complètes du poète Christophe Tarkos, est paru.

Mardi 9 septembre

Je traverse la scène plongée dans le noir. Je lève la tête au gril. Les voyants bleus des moteurs sous tension sont comme un ciel étoilé. Oui.

Albert est de repos. Il a demandé aux pupitreurs présents (Jérôme, Christian et moi) de ne pas lâcher de la journée le technicien de Yapi chargé de résoudre les problèmes informatiques des cintres.

Pause. Gaby vient au local boire le café gratuit. On parle des cintres. Je dis que je regrette nos porteuses manuelles. Gaby ricane que j’aurais dû vivre au siècle de Louis XIV, comme Jean-Paul Scarpitta. Il ajoute qu’il faut être de son temps, qu’il faut être « comme les frères Lumière qui ont découvert la lumière ». Oui.

A 13 h 30 je m’apprête à quitter mon chez moi quand on sonne à la porte. Par l’œil de Moscou je vois deux petites racailles. J’ouvre. Ils prétendent chercher un Marocain. Je leur dis qu’il n’y a que des Français de souche dans l’immeuble.

En descendant pour aller travailler je m’aperçois que la porte d’entrée de l’immeuble a été forcée. Je décide de faire installer une porte blindée à mon appartement.


Mercredi 10 septembre

Pounnette raconte en buvant le café qu’hier en fin d’après-midi il est allé courir à la plage et qu’il a vu un type avec des rollers et des bâtons de ski embêter une jeune fille. Il s’est approché. Le type lui a alors conseillé de s’occuper de ses affaires. Pounnette lui a mis un emplâtre en lui conseillant d’aller se faire enculer derrière les dunes. Oui.

Pounnette félicite Christian qui a fait le café : « Il est bon, ton café. »

Abdel arrive. Il veut faire la bise à Pounnette comme chaque matin mais Claude lui touche les reins et Abdel, au lieu d’une bise, donne à Pounnette un coup de poing dans le ventre car il est très sensible quand on le touche.
Abdel ressaie de faire la bise à Pounnette mais Claude le retouche et Pounnette reçoit encore un coup de poing dans le ventre. Oui.

Aujourd’hui Christophe porte un tee-shirt violet et une casquette de rappeur assortie. Il me dit qu’il a vu L’Enlèvement de Michel Houellebecq sur Arte. Ca lui a plu.

Deux femmes de ménage viennent nettoyer le local. Je leur demande qui sont les plus sales de l’Opéra. Réponse : les machinistes. Elles ajoutent : « Vous êtes des mongols. »

12 h 30. Je pousse la porte d’un magasin qui vend des portes blindées.


Jeudi 11 septembre

8 heures. Roland rigole à la fenêtre du local. Je me penche. C’est Christophe qui arrive à vélo.

Jérôme et moi montons avec le technicien de Yapi aux armoires électriques situées au-dessus de la salle. On pose des questions. Comment dépanner ci, comment dépanner ça : sur-course, défaut-puissance…
Je demande si on ne pourrait pas avoir un variateur d’avance car il faut, paraît-il, trois semaines de délai pour en avoir un. Il me répond que c’est une bonne idée.
Combien ça coûte ?
Entre 2000 et 7000 euros selon la porteuse.
Jérôme sourit. Il suggère de ne pas en parler à Gaby tout de suite.


Vendredi 12 septembre

A 11 heures, réunion dans le bureau de Gaby.
Sont convoqués les pupitreurs, le chef machiniste, le responsable de l’équipe AMG-Fechoz et le technicien de la société informatique Yapi International.
Il s’agit de faire le point sur les travaux de maintenance.
A peine sommes-nous installés autour de la table ovale que Gaby prévient le Fechoz et le Yapi : « Si je ne signe pas vos rapports, vous n’êtes pas payés. Ah ! Ah ! »

On passe en revue tous les problèmes mécaniques et informatiques qui se posaient dans le fonctionnement des moteurs, des porteuses, des pupitres, du monte-charge, du proscenium et qui ont été résolus.
Nous signalons à Gaby que le rideau rouge EAS ne s’ouvre pas complètement coulisses cour et jardin. Et que lorsqu’on appuie ce rideau à l’allemande il est dangereux de l’ouvrir aussi à la grecque.
Gaby s’énerve : « Dans le cahier des charges, ça n’a pas été vendu comme ça. »
Yapi et Fechoz rentrent la tête dans les épaules.

Au sujet des altimétries des moteurs, le technicien de Yapi explique qu’au bout de deux ans d’utilisation il est normal qu’il y ait des écarts de quelques centimètres.
Gaby le regarde : « T’es technicien ? T’es pas con, toi. »

Concernant le nez de scène dont il a fallu rétablir l’horizontalité, le responsable de l’équipe Fechoz explique : « Le bois travaille. »
Gaby : « Ici, y a bien que le bois qui travaille ! Ah ! Ah ! »
Et il se lève en remontant son pantalon : « Merci, messieurs. »
Fechoz glisse à Albert : « J’ai faim. »
Oui.


Samedi 13 septembre

Jour de repos. A midi je reçois le professionnel qui va installer dans quelques semaines ma porte blindée. Il prend les mesures et fait le devis. Ca va me coûter un mois de salaire.

A 20 h 30 je déloge de ma cage d’escalier non pas un moustique-tigre, mais un individu racaille. Je suis arrivé au moment où il s’introduisait dans l’immeuble par effraction.
Tandis qu’il s’éloigne dans la rue, je lui lance : « Soyez honnête si vous voulez gagner le Paradis ! » Oui.



Le spectacle continue ?

Lundi 15 septembre

Jour de repos. Libre expression que j’ai posté hier soir était le premier de la Saison. Oui.

On me signale la vidéo de Sarkozy et BHL où on entrevoit JPS. Je fais suivre le lien sur Youtube à quelques dizaines de salariés de l’OONMLR. Réaction diverses, dont l’une très favorable à JPS mais que l’auteur me demande de ne pas publier dans Libre expression. Dommage, car cette réaction était de qualité et sincère. Oui.


Mardi 16 septembre

Un technicien m’affirme, descendant de sa moto devant l’entrée de l’Opéra rue des Etuves : « L’EPCC ne se fera ni le 1er octobre ni le 1er janvier. Il faut tirer un trait. Ils veulent dépecer la bête, séparer l’opéra et l’orchestre puis engager un plan social. Le chœur sera licencié, l’orchestre décimé. »

M’inquiétant de ces paroles intempestives, et étant donné que la vingtaine de salariés détachés de l’Agglo (sur 250) ont signé le formulaire de renouvellement du détachement pour un OONMLR en EPCC et non en Association comme actuellement, et qu’en plus ce formulaire qui doit être renvoyé avant le 1er octobre n’a pas encore été contresigné par la directrice absente, je réfléchis à une solution à ce problème dans la position allongée.
Allongé où ?
Dans le fauteuil de mon dentiste qui doit me poser une couronne à 550 euros. Oui.

Dans la matinée, du local des machinistes qui est mon quartier général, je téléphone à notre tutelle l’Agglo. J’ai en ligne le standard, puis une secrétaire de la DRH qui me passe une responsable qui m’en passe une autre qui me promet d’en référer à son responsable. Oui.

A 14 h 30 je téléphone à mon syndic pour le supplier d’envoyer quelqu’un réparer l’entrée de la porte de mon immeuble pris d’assaut depuis une semaine par des racailles de souche. C’est l’assistante du syndic qui répond. Je lui demande si son patron est en dépression ou en train de divorcer, ce qui expliquerait qu’il ne fasse rien pour la sécurité de l’immeuble dont je suis le fleuron.

Soir. Mail de la CFDT à la DRH de l’Agglo au sujet des détachés. Copie à la directrice de l’OONMLR et à sa responsable des Ressources humaines, aux syndicats et au Comité d’entreprise. Conclusion du message :

Les personnels détachés de l'OONMLR sont des personnels de l'entreprise OONMLR au même titre que les autres et il convient de ne pas les ignorer, voire les mépriser.


Mercredi 17 septembre

Philippe Alcaraz, délégué CFDT, ainsi qu’un membre du Comité d’entreprise ont alerté la Responsable des ressources humaines de l’OONMLR au sujet de l’inquiétude des détachés qui sont ses poussins. Celle-ci leur envoie, quelques heures plus tard, un message expliquant qu’elle a contacté la DRH de l’Agglo.
Pas trop tôt.

Sur scène les électriciens équipent des projecteurs pour les Journées du Patrimoines, samedi et dimanche prochain. Pauvre France.
Jérôme me montre son programme de mouvement de vagues avec quatre porteuses à dix mètres de hauteurs. Bravo, Jérôme.

A la pause, dans le local des machinistes, je fais un discours de combat au sujet des détachements et de la racaille en col rose.
En aparté, un machino affirme à un autre : « Un mort tu le réveilles pas. Quand t’es vieux et que t’as un morceau de peau à la place de la quique, tu peux rien y faire. »

10 h 30. Les électriciens ont fini d’équiper vaillamment leurs projecteurs. Les machinistes installent les praticables pour le concert du chœur samedi après-midi. J’ai une conversation houleuse au sujet des détachés avec un collègue délégué du personnel. Je me fais engueuler par Albert, chef machiniste. Oui.

Une régisseuse vient jeter un coup d’œil sur le plateau. Elle porte une parka militaire. Je l’interroge sur son travail du moment. Réponse : les répétitions du spectacle 14-18 avec des enfants « en difficulté ».
Je me souviens que je dois faire installer une porte blindée à mon appartement.


Jeudi 18 septembre

Bureau de Gaby, directeur technique. Gaby discute travail avec Michel du service entretien. Je les interromps pour dire le mépris avec lequel sont traités les détachés, les « sans dents ».
Gaby me lance : « Tu vas pas refaire le monde ! »
Comme je note pour mon blog de ma libre expression ce qu’il vient de me dire, Gaby s’inquiète : « Qu’est-ce que tu marques ? »
Puis, reculant dans son fauteuil à roulettes, il joint les mains : « Je vais t’apprendre un proverbe chinois, Caizergues : Si tu veux perdurer tu te mets au bord de la rivière et tôt ou tard tu verras passer au fil de l’eau le corps de ton ennemi. »
« Lao Tseu », dit Michel, professeur de karaté.
Gaby se lève et nous informe qu’il doit se rendre tel un météore au Corum pour l’audit lancé par l’Agglo sur notre Maison majestueuse et en ruines. Oui.

Je redescends au local bondé de travailleurs.
Pounnette présente aux machinistes une boîte d’ampoules. C’est beaucoup plus puissant que le Viagra. Il faut prendre une ampoule chaque jour pendant trois jours. Lui en est à sa deuxième.
Un machiniste allongé dans le canapé N°1 réclame des ampoules.

Christophe est torse nu. Il a des abdos sur le ventre et des poils sur la poitrine. Pas de graisse. Il porte un bas de survêtement noir Ünkut, la marque du rappeur Booba.
Christophe déambule de son placard au lavabo surmonté d’une glace. Il a au poignet droit une montre Pulsar et au gauche une gourmette en argent. Une fine chaîne pend à son cou, embellie d’une médaille rectangulaire Police gravée à ses initiales et « offerte par maman ».
A midi, Christophe mangera des lasagnes et une portion de frites.

Coups de pistolet dans la rue. On se penche aux fenêtres.
Ce sont les électriciens qui, un masque blanc sur le nez, dépoussièrent leurs projecteurs avec le pistolet à air comprimé. Pounnette leur crie d’arrêter de faire du bruit, d’aller faire ça au marché-gare.
Un machino ricane : « Ils travaillent bruyamment à cause de l’audit. »

Midi moins cinq. Albert entre dans le local : « Bon appétit, messieurs ! »

Midi pile. Claude mange du poisson au riz en regardant à la télévision le combat d’un lion contre une mangouste.
Abdel, un journal roulé dans la main, se tient debout derrière lui, fasciné par la mangouste.
Pour se distraire pendant que sa barquette Monoprix Gourmet réchauffe au micro-ondes, Pounnette titille les reins d’Abdel qui, sensible à cet endroit, frappe Claude sur la tête avec son journal comme un bâton.

Suite au message de la CFDT à la DRH de l’Agglo, Valérie Chevalier, notre nouvelle directrice, a envoyé ce matin un message à sa secrétaire, lui donnant mission de rassurer les détachés : le renouvellement pour cinq années de leur détachement de l’Agglo sera signé par l’OONMLR la semaine prochaine. Oui.
Bravo, Valérie.

J’informe de cette bonne nouvelle par mail tous les salariés concernés par le détachement, ainsi que les syndicats et le Comité d’entreprise. A ce moment je reçois un message du syndic de mon immeuble. Un serrurier passera demain matin à 11 h 30 pour tenter de faire obstacle à la racaille déterminée et compétente.

Vendredi 19 juin

Message d’un voisin. Il n’aime pas que dans mes messages au syndic, dont il reçoit copie, j’emploie le mot « racaille » pour désigner les intrus de notre immeuble, qui sont des gentlemen.

Midi. Le serrurier résout le mystère de la porte. C’est l’horloge qui est déréglée. La clé du facteur fonctionne jour et nuit et les voleurs s’introduisent dans l’immeuble grâce à un double. Le serrurier coupe séance tenante avec sa pince gentille le petit fil électrique défectueux complice des méchants. Oui.


Samedi 20 septembre

Ce matin, repos. Le comité de quartier, dont fait partie Jean-Loup l’accessoiriste, ferme avec des barrières l’accès à la rue pour une journée plantes vertes.
Ils commencent à sortir des tables. Je m’arrête et échange quelques mots avec Jean-Loup. Je lui dis que ce ne sont pas des pots de fleurs qui vont amadouer la racaille carnivore.

A 14 heures, Roland et moi au local. Le concert des chœurs est à 17 heures.
Christophe, de repos aujourd’hui, passe se changer devant son placard impeccablement rangé. Il enfile un short moulant pour aller faire du vélo. Il porte un tricot de peau noir très « mode ».

Coup d’œil en coulisse. Torao, régisseur général, fait visiter la cage de scène pour les Journées du Patrimoine à un groupe d’Occidentaux vieillissants. Il me fait bonjour de la main. Des têtes se tournent, me sourient avec respect car j’ai mon gilet technique-scène qui prouve que je suis un professionnel.
Dans la poche révolver du gilet : un chocolat Rocher de race noire que je me réserve dans son papier alu pour après mon café en dosette. Oui.

L’assistante de Torao vient nous chercher au local pour monter la fosse d’orchestre et avancer les praticables à la demande de la chef des chœurs. C’est moi qui appuie sur le bouton de madame la fosse d’orchestre. Manque de chance, j’arrache le portillon jardin.
Roland va quérir au local un outil pour réparer.

Après le concert, deux bonhommes récupèrent le piano. Je descends de ma propre intelligence le monte-décors avec le piano dedans. Je ne casse rien jusqu’en bas.
En ouvrant la porte du monte-décors, j’arrache la poignée. Oui.

A mon retour en début de soirée dans ma rue, je vois les membres de l’association de quartier ranger les tables de la journée plantes vertes. Pauvre France.


Dimanche 21 septembre

7 h 30. En descendant travailler à mon opéra gentil et miséricordieux, je découvre la porte d’entrée de mon immeuble entrouverte.
Ne pouvant s’introduire ici avec madame la clé du facteur, un somnambule a dû utiliser son monsieur le tournevis.

Dans la matinée, reconfiguration des praticables du chœur pour l’orchestre. Je suis en compagnie de Roland, Michel, Abdel. Roland commande ses hommes, dont je suis, de main de maître. Bravo, Roland.
Sont présents aussi, déterminés à travailler de toutes leurs forces, deux garçons d’orchestre pour la mise en place des chaises et pupitres, ainsi que deux électriciens qui éclaireront l’ensemble du dispositif avec talent et rémunération majorée de 75 % le dimanche.
Un salarié de l’entreprise privée de nettoyage aspire dans la salle la poussière à l’aide de ce qu’il est commun d’appeler un aspirateur. Oui.

A midi je frappe la porte de mon immeuble à coups de marteau pour la réparer car elle ne ferme plus à cause du malandrin de cette nuit.
Puis j’envoie un nouveau message au syndic lui ordonnant de dépêcher demain à la première heure un serrurier pour finir mon travail pour le moins grossier.

A 16 heures l’orchestre répète et à 17 heures il joue. La salle est pleine jusqu’au poulailler. De tous les âges. Bravo, la musique.
Après le concert nous démontons telles des fourmis une partie du matériel puis nous rentrons chez nous en France.

Je poste Libre expression de merdre que vous avez présentement devant vos yeux écarquillés. Oui.

(à suivre)


Le spectacle continue ?

Lundi 22 septembre

Jour de repos. Vers 10 heures, brève conversation devant l’entrée des artistes avec un salarié de la Com’ qui fume sa cigarette gentille mais cancérigène. Je lui demande s’il préfère travailler à l’Opéra Comédie plutôt qu’au Corum, d’où son service a déménagé. Il me répond : « Oui. »
Mon café à la terrasse du Novelty. Puis Monoprix puis dans mon appartement tout l’après-midi pour le surveiller en attendant la porte blindée dans deux semaines, commandée à cause des racailles qui se sont introduites dernièrement comme des taupes dans l’immeuble.
Message de l’avocate du rez-de-chaussée : si le syndic ne répond pas à nos demandes réitérées de sécurité elle lui enverra un recommandé. Oui.
J’ai croisé en montant le propriétaire du 1er étage, un ancien de Mai 68. Il veut occuper les bureaux du syndic comme la Sorbonne.

Allant chercher le soir mon adorée à son travail de bijoux comme elle, je m arrête à la librairie Sauramps pour acheter le volume 4 de Rimbaud, Correspondance posthume par Jean-Jacques Lefrère (54,90¬ ).


Mardi 23 septembre

Aujourd hui réunion du Comité d entreprise. En fin de réunion, dans les questions subsidiaires, un de nos élus parlera des détachés de l’Agglo (laissés à l’abandon dans l’affaire du renouvellement des détachements). Oui.

8 heures. Local des machinistes. On boit le café préparé par Patrick, qui arrive toujours en avance comme moi.
Pounnette porte un pantalon pirate des Caraïbes beige rayé verticalement. Il me dit : « T’as pas les moyens de t’en payer un comme ça. » Il ajoute : « J’ai pas mis de slip. » Michel en déduit : « C’est à échappement libre… »
Claude trouve que ce pantalon ressemble à un pyjama.
Abdel porte remarquablement une chemise assortie au pantalon de Pounnette. Oui.

Un machino consulte les plannings. Cette semaine, c’est « formation ».
« Quelle formation ? » demande Pounnette.
« Altitude. Aujourd’hui, c’est les électros. »
« J’ai un papier du docteur, dit Pounnette. J’ai pas droit de monter à l’échelle. »
Le machino allongé sur le canapé N°3 dit : « Moi j’ai pas le droit de sauter à l’élastique. Je peux juste sauter les femmes. »

Michel tourne longtemps la cuillère dans son café pour faire de la mousse. Il explique : « J’aime bien la mousse, ça a goût de noisette. »
Claude coupe la clim du local, que j’ai mis à fond. Tout le monde a froid sauf moi. Je dis : « Vous êtes des petits vieux. »

Travail gentil sur le plateau. On déplace le cyclo et le fond noir et on équipe une patience en préparation du Yom Kippour. Il faut aller chercher des galets pour la patience. Je me propose mais Albert, chef machiniste, me stoppe net : « Pas toi ! »

Tandis qu’on accroche le fond noir à la porteuse, parlant de je ne sais quelle gente dame, un machino dit : « En ce moment je bande à moitié, donc j’y mettrai que la moitié. Que 50 %. » Il ajoute : « Quand la bête est morte, elle est morte. C’est une bestiole. »
Un autre machino : « Moi j’ai un pistolet en bois. »
Un autre encore : « Moi un pistolet de pompiste. Avant c’était un colt. »

Tandis qu’on équipe la patience avec les galets rapportés par Khadir, Albert raconte que les voleurs désormais peuvent, avec un Smartphone, lire le code de ta carte bancaire dans ta poche devant un distributeur. Oui.
A ce moment il est 9 h 55 et Pounnette me prévient qu’il va au local préparer son ampoule pour bander. Il la boira à 10 h 30 précises. Il ajoute : « Ecris-le dans le blog. » Je l’écris.

A l’heure où Pounnette ingurgite son ampoule je suis appelé sous la pendule du couloir des loges par l’assistante de la responsable des Ressources humaines. Je dois signer mon avancement à l’Agglo. D’autres l’ont signé aussi. Ceux qui n’ont pas droit à cette gâterie car ils n’ont pas encore l’ancienneté requise comptent sur leurs doigts combien de points et combien d’euros en plus ça fait sur le salaire.
Je calcule que le rappel depuis février paiera la moitié de ma porte blindée anti-racaille.

Soir. Message d’un élu du Comité d’entreprise. Madame l’Administrateur général de l’OONMLR a semé l’angoisse durant la réunion. Si les 4 millions d’euros de subvention promis par la Région ne sont pas versés rapidement, les salaires de novembre ne pourront pas être payés.
Or, les millions de la Région ne peuvent être débloquées puisque la condition sine qua non est que l’OONMLR passe en EPCC (ce qui n’est toujours pas le cas).
Adieu, veaux, vaches, portes blindées…


Mercredi 24 septembre

Tôt le matin, discussion houleuse dans le local des machinistes au sujet des propos de madame l’Administrateur général, de l’attitude de Philippe Saurel et de la guerre en Irak.

Aujourd’hui je fais partie de l’équipe formation altitude avec Claude, Abdel, Patrick + Petit et Grand Gribouille les sonorisateurs + Joseph l’électricien qui danse la salsa.

On commence la formation au foyer des musiciens. Il y a une grande table provenant de l’ancienne bibliothèque municipale et des chaises nombreuses et avenantes.
Le formateur, de 35-40 ans, ressemble à un éleveur de chèvres. Il est dynamique et connaît parfaitement son métier. Il parle vite, reste debout, arpente l’espace, s’arrête soudain mains aux hanches, jambes écartées pour nous poser une question comme : « A-t-on le droit de monter sur cette chaise pour changer une ampoule ? » Il attend la réponse en reculant dans la même position étrange jusqu’à la porte au fond de la salle. Oui.
Abdel répond que non on n’a pas le droit de monter sur la chaise et le formateur lui crie bravo en fondant sur lui comme un assassin.
Puis il explique : « Petite hauteur mais gros ennuis. »
Comme je n’arrête pas d’écrire le formateur me demande quoi que c’est. Je dis que c’est pour le blog où je raconterai sa vie. Le haut de son corps recule d’effroi.
Enumérant tous les dangers des échelles, nacelles, échafaudages, il me surveille du coin de l’œil. Il emploie soudain une expression curieuse : « Assez beaucoup ». Il se reprend et m’ordonne : « N’écris pas ça. » Trop tard.
Ensuite il dit : « On a rien le droit. Une fois que tu t’es fait très-très mal il va y avoir une enquête, et là ça va mal se passer ! Cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. »
Silence de nous les coupables.
Le formateur dit : « Je suis dur, je sais. J’exagère. Je suis bon acteur. Mais c’est pour votre sécurité. »
Hier matin il a vu le directeur technique. Il l’a informé qu’on n’avait pas de casques pour travailler sur le plateau quand d’autres se promènent au gril. Je demande quoi le directeur technique a répondu et le formateur dit : « Il m’a répondu bonjour. »
Le formateur nous raconte aussi que hier après-midi un électricien ne voulait pas mettre le casque pour la formation pratique parce qu’il avait fait un shampoing le matin. Oui.

On répond à un questionnaire écrit. Il y a vingt questions dont les réponses sont dans un petit livre qu’on a le droit de copier. Grand Gribouille est le meilleur avec 16. Moi j’ai 15 grâce à Abdel et Joseph qui m’ont soufflé. Sinon j’aurais eu 11.

A la pause on offre au formateur un café en dosette dans notre local rutilant de fauteuils et canapés.
Il nous raconte qu’il a été prof de gym. Qu’il a démissionné pour faire autre chose. Je lui demande s’il a démissionné parce qu’il avait des problèmes avec les enfants. Ca fait rire nous tous et lui. Il avoue qu’au théâtre il aime les tutus. Oui.

13 heures. Terrasse du Novelty. Un café, une plaque de chocolat aux amandes Monoprix, 2 croissants, un saucisson et une barre bretonne de 250 grammes. Miam-miam, le cholestérol.

A 13 h 45 retour au local. Télé à fond, canapés envahis de corps mous, fenêtres fermées, odeur de cuisine, chaleur étouffante. Je remets la clim à fond et j’ouvre les fenêtres. Claude me conseille d’aller me faire opérer de la thyroïde.

Coup de fil de la comptabilité. J’ai eu un trop perçu de 400 euros en juin sur mon bulletin de salaire. On va me les retenir ce mois-ci. Bref, on m’arrache un morceau de ma porte blindée.

Nous mettons nos chaussures de sécurité pour le travail de formation sur le plateau.
On enfile un harnais et on pose les casques du formateur sur nos têtes ancestrales. Puis on se suspend au harnais et on réapprend à faire des nœuds. Vite je m’échappe aux toilettes des musiciens qui sont magnifiques de déodorant. J’évite de me regarder dans les miroirs en marchant de profil comme les crabes. Oui.

En fin d’après-midi on remplit la feuille d’appréciation de la formation. On marque tous très bien ainsi que pour le formateur, qui en effet était intéressant et professionnel comme nous les machinistes. Par exemple j’ai appris qu’il ne faut pas faire un garrot quand le sang jaillit de la gorge, mais enfoncer le doigt dans le trou.
Au moment où Abdel remet sa feuille d’appréciation, Claude lui touche les côtes (sensibles) et alors Abdel crie mécaniquement « Connard ! » au formateur en brandissant son poing sous son nez qui est pointu. Oui.


Jeudi 25 septembre

Aujourd’hui c’est au tour de Pounnette, Michel, Khadir et Albert de faire la formation altitude.
A 9 heures le formateur débarque dans le local et on lui offre le café et des biscuits de toutes les races qu’il grignote comme un renard.
Christophe, qui a apporté ces biscuits dont se régale le formateur, porte un short à carreaux gris-blanc, une chemise bleu-ciel et des baskets blanches. Il passe la serpillère sur le sol, les meubles du local et l’écran de télévision tandis qu’on offre aussi le café à une femme de ménage qui vient d’arriver avec ses produits d’entretien. Oui.
Pounnette propose au formateur des ampoules pour bander. L’individu refuse par crainte du priapisme, qui est une maladie nauséabonde.


Pounnette raconte au formateur que son premier métier était trapéziste, qu’il est tombé sur le dos pendant une représentation au cirque et qu’il a dû se recycler machiniste, qui est un travail de terrien.

A la pause Michel, excellent pêcheur, montre au formateur un nœud que celui-ci ne connaissait pas et Pounnette sa fiancée nue en photo sur son mobile. Pounnette précise : « Je suis pas jaloux, je l’aime. J’y pardonne tout, je l’aime c’est ma vie. »
Puis il montre une autre photo où cette fiancée est en panoplie de soirée libertine.
Le formateur : « Moi je suis sado à mort. J’utilise des chaînes ! »
Un machino lui demande s’il fouetterait Gaby.
« C’est une secrétaire ? »
« Non, c’est notre directeur technique. »

A 10 h 55 l’équipe en formation altitude essaie les harnais et les casques. Je traverse le plateau pour me rendre à la réunion des délégués du personnel qui doit se tenir salle Delteil.
Pounnette m’interpelle, brandissant une ampoule par-dessus la tête du formateur : « Jean-Luc ! Jean-Luc ! J’ai pris mon ampoule ! »

11 heures. Début de la réunion des DP. Pas mal de monde autour de la table compte tenu des circonstances inquiétantes pour l’avenir de l’OONMLR.
Côté direction : madame Valérie Chevalier et la responsable des Ressources humaines.
« J’espère que cette rentrée s’est bien passée », commence la directrice, souriante. 

D’abord les questions des musiciens. Deux pages. Ca durera une heure et demie. Oui.

L’hiver, en l’église de St-Guilhem-le-désert, quand on met le chauffage pour un concert, ça disjoncte.

Au sujet des répétitions d’Idomeneo : « 3 heures 15 sans coupures, 2 heures la 1ère partie ça fait beaucoup », fait remarquer Gilles Loulier, délégué CGT. « Il faut penser aux musiciens, ce qu’ils subissent… ».
Un autre musicien, au sujet de Happy Happy : « La musique contemporaine, c’est des amplitudes sonores spécifiques… »

Puis une histoire de congés sans solde. Madame Chevalier : « On s’arrange toujours pour que vous perdiez le moins d’argent possible… c’est normal… on fait au mieux… »

Madame Chevalier ne comprend pas une demande des musiciens : « Vous dites qu’il n’y a pas de titulaire… c’est une question de justice ou de qualité ? »

Gilles Loulier à l’adresse du Coordinateur artistique et du régisseur général de l’orchestre : « On tourne en rond, là. Deux solistes, 1er et 2ème, est-ce qu’ils ont à se retrouver dans l’orchestre quand le 3ème soliste joue un concerto ? »
Un autre musicien : « Ce que je trouve le plus gênant c’est qu’il y ait deux solistes sur un service et pas trois. Car s’il y a un problème, on se retrouve à deux solistes. »

Autre affaire. Madame Chevalier : « C’est un jeune musicien qui joue exceptionnellement bien. »
Loulier : « On ne peut pas considérer qu’un soliste joue moins bien qu’un supplémentaire. On trouve ça anormal. »
Chevalier : « On va lui en parler. »

Au sujet d’une musicienne dont le cas est particulier : « Qu’est-ce qu’elle a cette dame ? » demande Yamina, standardiste.
Le régisseur général : « Elle ne travaille pas… Elle fait sa vie. »
Chevalier, très calme : « Il y a de petits conflits. C’est très compliqué. Ca peut s’arranger. Mais il y a une plainte aux prud’hommes. »

Puis une histoire de cachet qui s’ajoute à des heures payées.
« Plus la crémière », plaisante Philippe Alcaraz, électricien et délégué CFDT.

« Deux ventilateurs pour 27 musiciens en été salle Beracasa au Corum, c’est scandaleux ! grogne un musicien. Où sont passés les autres ventilateurs ? »
Le régisseur général répond qu’ils résident dans les bureaux, cinq identifiés, cinq cassés. « Cassés à la maison », ricane quelqu’un.
Loulier : « Je sais dans quels bureaux ils sont. Personne n’est allé les chercher. »

Les musiciens se plaignent aussi de la chaleur à l’Opéra Comédie pour leur concert des Journées du patrimoine.
Madame Chevalier : « C’est compliqué, la clim. »
Un musicien : « C’est compliqué aussi la musique. »

François-Charles Nouri, délégué du chœur, prend la parole : il est étonné qu’à chaque réunion les mêmes questions sont posées, que des décisions sont prises mais que jamais elles ne sont mises en œuvres. » Yamina approuve.

Puis il est question de vaisselle en porcelaine, de meubles, de chaises à 2 000 euros pièce achetés par JPS quand il était directeur pour les loges du Corum. Des trucs auraient disparu. La responsable des Ressources humaines, foulard rouge autour du coup, précise : « Ca lui a été facturé. »
Puis elle se lève et ferme une fenêtre (le froid).
Un musicien se lève à son tour et ferme l’autre fenêtre (le bruit).

Loulier au sujet d’une soliste : « Elle dit je vais arriver en fin de saison, j’ai trop d’heures, je ne travaille plus… Qu’est-ce que c’est ce métier ?! »
Madame Chevalier : « Vous pouvez répéter ? »
Le coordinateur artistique : « C’est le trop d’heures par rapport au reste des pupitres. La direction doit veiller à… »
Loulier : « On s’arrange entre nous. »
Coordinateur artistique : « Oui, oui. »
Un musicien : « On ne dit jamais les choses aux gens concernés. »
Madame Chevalier : « Parce que le climat est tendu en ce moment. Il ne faut pas jeter de l’huile sur le feu. »
Yamina : « Il faut prendre le taureau par les cornes. Ils sont pas en sucre. Ils vont pas fondre. »
Bravo, Yamina.

L’enregistrement TV des Prodiges de la musique classique. Des fauteuils vides dans la salle parce que des membres du personnel qui avaient réservé des places ne sont pas venus.
« Ca se verra pas à la télé », dit madame Chevalier.
Un musicien murmure quelque chose que je n’entends pas.
La directrice le reprend et il répond : « Je fais de l’ironie. »
Madame Chevalier : « Ne faites pas d’ironie sur ce sujet. »
« On n’est pas du bétail, dit Loulier au sujet des 2 h 45 d’enregistrement. On n’est pas à la botte de la Prod. »
Un autre musicien, faisant allusion à la pause pipi : « On a des besoins comme tout le monde. » Ca fait rire la responsable des Ressources humaines.
Loulier : « Ca vous fait rire ? »
Un musicien : « Une marque de mépris de la part de la Prod.  Pourtant l’orchestre a fait un effort remarquable qui aurait pu être remarqué. »

Questions du chœur. Il est midi et demi.
Concours ténor supprimé : seulement 4 candidats avec des « profils pas terribles » (dixit Chevalier). Du coup, quelqu’un d’engagé pour la saison seulement.
Trois choristes sur le départ. Madame Chevalier : « Dommage, ce sont des gens de talent. »

La partition d’Happy Happy pas terminée.
Madame Chevalier à Nouri : « C’est vous, le chœur, qui avez le rôle principal. »
Nouri : « Il paraît. »
François-Charles Nouri explique la grande difficulté de la partition pour les choristes (problème de mémorisation difficilement surmontable).
Moqueries générale (sauf Chevalier) au sujet de la musique « contemporaine ».

Pas de directeur musical (pas d’argent). En revanche un Chef principal (plutôt qu’un Chef invité) : HYPERLINK "http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&cad=rja&uact=8&ved=0CC8QFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.concerts.fr%2FBiographie%2Fmichael-schonwandt&ei=XygnVJalLpTeaoelgKAF&usg=AFQjCNHYxQgbegKNhAnf883bWmtFCbTJ4Q&bvm=bv.76247554,d.d2s"Michael Schönwandt, apprécié des musiciens, du chœur et de madame Chevalier.
Un jeune chef assistant sera embauché sur audition.

Discussion au sujet de l’EPCC repoussé, de l’audit, de la déclaration alarmante de madame l’Administrateur général en réunion du Comité d’entreprise.
Je dis qu’il est irresponsable de lancer des bruits pareils qui sèment la panique chez les salariés.
« Est-on oui ou non en cessation de paiement ? » demande un délégué du personnel.
Madame Chevalier : « Non, non, non… On va rencontrer la banque en prévision… »

Soudain l’argent semble couler à flots.
Le discours de madame la directrice se veut apaisant, voire optimiste : Saurel, le président de l’Agglo, est très attaché à notre Maison, il l’a prouvé, les 4 millions de la Région sont provisionnés et il suffit d’une signature, l’Etat est très enthousiaste à l’idée de voir se créer un grand EPCC en France.

Viennent les questions CFDT/Unsa.
Brutale altercation au sujet du renouvellement des détachements de l’Agglo pour les dix-huit salariés concernés (dont moi). Une affaire qui a été gérée avec désinvolture par l’OONMLR.
Madame Chevalier réaffirme que les détachements seront signés cette semaine.
Du coup, je clos le débat : « N’en parlons plus. »

La musique du standard sera modifiée en fonction des événements lyriques de la saison (le personnel en avait marre de Mozart, identifié à JPS).

Madame Chevalier, au sujet des futures renégociations des accords d’entreprise dans le cadre de l’éventuel EPCC : « On discutera. On ne sera pas toujours du même avis… mais il en faut beaucoup pour m’énerver. »

Fin de la réunion des DP à 13 h 45 !


Vendredi 26 septembre
Quand j’arrive à 7 h 30 la badgeuse est en panne.
Sur le plateau une partie des services de scène ne s’allument pas et il est impossible de lever le rideau de fer.
Au local on boit le café en discutant du projet de tramway pour Palavas. Les Palavasiens du local semblent opposés à ce projet car le tramway ramènera toute la racaille sous leur soleil, sur leur sable et dans leur mer polluée. Oui.
Puis la conversation bifurque sur les hommes soumis à leur femme à la maison et dans le jardin. Quelle honte ! Quelle ignominie !

L’avocate du rez-de-chaussée de mon immeuble de 1956 m’envoie copie de son recommandé au syndic pour la porte anti-racaille et l’urine. Bravo.

A 11 h 01 Gaby, directeur technique, vient me chercher au local : « Caizergues, je t’avais dit à 11 heures sur le plateau. »

Je m’installe au pupitre.
Claude, du service entretien, est à la recherche de la panne du rideau de fer.
J’envoie trois porteuses. Gaby, accompagné de son assistante avec les plans de Happy Happy, discute avec Noël, chef électricien, et le constructeur Bertrand au sujet de la création d’Urs Schoenbaum, l’éclairagiste allemand introduit dans notre bergerie par JPS. Je demande à Gaby si Urs a rabaissé son claquet depuis la mise à la porte de son mentor. Il me répond oui.

Après-midi. J’adresse à Torao, régisseur général de l’Opéra, une question concernant l’éventuelle cessation de paiement dont il est question depuis trois jours à l’OONMLR. A-t-il une opinion sur le sujet ?

Mail de Torao : « Non. »

Moi : Comment se dit « non » en japonais.

Réponse de Torao : « Avec 25° degré inclinaison buste + colonne vertébrale droite et on dit mochiwakemasen ...zonjitemasen ! (traduction en italien "marameo !!!!?") En même temps : avec main droite + doigts ouverts et pouce pointé sur nez et les autres doigts qui font un arpège comme si on appuyait sur les pistons de trompette. »

Oui.

(à suivre)


Potin de merdre 5 : Le spectacle continue ?

Lundi 29 septembre
Jour de repos. Orages. Alerte rouge.
Je passe à l’Opéra vers 14 heures emprunter la perceuse électrique d’un machiniste : je dois fixer la porte d’entrée de mon immeuble pris d’assaut par la racaille. Sur scène, répétition de 14-18 avec des enfants des zones « sensibles ». C’est joli.
15 heures. J’attends chez moi, au lit avec Rimbaud, le voisin du dessous qui doit m’aider à fixer la porte en fer. Dring-dring à mon appartement. J’ouvre. Mon voisin dit : « Je ne peux pas vous aider. Il pleut. Je suis mouillé. »
Je descends et fixe la porte moi-même de travers. Oui.

Mardi 30 septembre
A 7 h 30 me voici à mon poste de travail au local des machinistes.
La troupe arrive et la discussion s’engage au sujet des inondations tout en buvant l’excellent café de Patrick. Des voitures ont été projetées à l’envers sur le toit des villas ainsi que des animaux et des retraités. Oui.
On reparle ensuite de la formation altitude. Un machiniste assis a été, me dit-on, ceinturé de derrière par le formateur qui s’est alors couché sur son dos et lui a enfoncé les poings dans le plexus pour lui montrer comment on sauve un corps tombé des cintres. Mais le machiniste s’est révolté, a crié à ce monsieur puissant et membré : « Ne me touche pas ! » car il avait peur d’être sodomisé à travers les barreaux de sa chaise. Oui.
Il me faut une plaque de 22/50 cm pour boucher le trou pratiqué par l’urine des clochards au bas du montant fixe de ma porte d’immeuble. Un machiniste trouve pour moi une étagère vacante d’un placard métallique des accessoiristes généreux et me la découpe à la cave avec intelligence et maestria.
Une secrétaire croisée dans un couloir nous dit qu’au sixième étage du Corum les bureaux sont inondés. C’est rigolo.
Midi. A mon café Le Novelty je lis mon journal le Midi Libre. Je remarque un article pour le moins nauséabond : « L’Opéra dans le rouge ? »
Je me fabrique dans mon sac à l’abri des regards des autres clients un sandwich de gros pain et mousse de canard. C’est délicieux. Puis je mange deux bananes et un autre sandwich de mousse de canard + une fougasse et une troisième banane et, Dieu merci ! je n’ai plus faim.
13 heures. Franck et Mario fument la cigarette devant l’entrée des artistes. Madame Chevalier, notre directrice gentille pour l’instant, sort de cet endroit en compagnie de son assistante. En me croisant elle est obligée de me dire « Bonjour, monsieur. » Mais elle a l’air pas contente comme si elle fulminait. Sans doute a-t-elle lu l’article inspiré de ma libre expression de merdre.
Sur la scène de notre Opéra national : rien.
Au local Patrick me répond à une question importante que je peux trouver de la peinture verte pour ma porte d’immeuble dans un magasin pas cher où il faut passer par-derrière. Un machino le coupe : « Il faut toujours passer par-derrière ! » Ce qui fait rire nous autres les machinistes au complet. Oui.
Puis il est question de Philippe Saurel notre maire et président de l’Agglo et principal financeur de notre Maison gentille et copieuse. Quelqu’un dit : « Je l’ai connu à l’école. Il était un élève moyen mais sportif. » Je demande si cet enfant était un dominant comme Pounnette. Réponse : « Non, on lui mettait des claques. »
Vers 16 heures, Claude à la fenêtre me signale que mon épouse se promène dans la rue. Je me penche et l’appelle de toute ma gorge déployée mais elle continue son chemin avec désinvolture. Ou bien cette adorée écoute ses chansons d’amour à son MP3, ou bien elle refuse de lever la tête à un malotru.
Khadir revient du bureau de Gaby le directeur technique qui est en réunion de travail avec des professionnelles alors que les caisses sont vides. Il nous signale que Gaby aujourd’hui n’a pas fait sa petite couette de cheveux, non.
18 heures. Me voilà dans la salle d’attente du dentiste pour une couronne à 550 euros. Oui.
Mon fils déboule. Il exige ma clé de l’appartement. Sa mère mon adorée est enfermée sur le palier avec une vétérinaire qui doit endormir à vie notre chatte Tigrette de 19 ans qui hier soir faisait du sang. Il est sorti de l’appartement pour aider la vétérinaire à monter son gros sac d’aiguilles et la porte s’est refermée en courant d’air sur eux trois à cause du stress de la mort imminente de Tigrette qui miaulait à l’intérieur. Oui.
Après le dentiste j’arrive à mon chez moi et la pauvre Tigrette n’est plus dans son couffin. Mon adorée me dit qu’elle l’a prise dans ses bras et qu’elle lui parlait pendant que la vétérinaire la piquait en caressant sa patte. Puis que le corps de Tigrette s’est ramolli en s’alourdissant. Qu’elle n’a pas souffert, qu’elle est montée au paradis des chats en s’endormant et rêvant à des souris. Oui.

Mercredi 1er octobre
A 6 heures j’accompagne mon adorée à la gare pour son travail de bijoux à Paris la journée.
Tigrette n’est pas venue ce matin manger avec Poupie ses croquettes.
La gare est comme une passoire malgré la menace d’attentat des méchants. Un homme qui boite inspecte entre deux wagons avec son mobile pour l’éclairer. C’est rassurant, non ?
A 8 h 30 au local. Gaby boit le café gratuit. Il est vêtu d’un slip et de chaussettes. On parle des 4 millions d’euros que la Région n’a toujours pas versés à l’OONM qui pourtant est une entreprise dynamique au service de l’art et de la civilisation. Gaby nous déclame un long discours très pointu mais abscons.
A 10 heures les électriciens équipent le pont lumière que Christian leur a chargé depuis le pupitre mobile jardin qui est situé sous la pendule du couloir des loges qui donne sur l’escalier qui mène à la sortie de cet opéra virevoltant.
On équipe le cyclo et le fond noir pour la Bibliothèque nationale de France demain et après-demain et pour le Yom Kippour vendredi soir et samedi. Oui.
Petit et grand Gribouille installent leur appareil de diapositives pour la Bnf. L’électricien Claudou m’informe que son fils adolescent a lu ma libre expression et qu’il a bien ri du pantalon en pyjama de Pounnette.
Sur le proscenium, durant les éclairages du cyclo, je fomente une discussion avec Alcaraz notre délégué CFDT au sujet de ma chatte Tigrette morte. Lui sa chatte Clochette a été piquée gentiment l’été dernier. Elle avait un cancer à la tête, peuchère.
Noël, chef électricien aussi viril que Gaby, se joint à notre conversation : « 52 % des animaux sauvages, affirme-t-il, ont disparu ces dernières années de la surface de la terre. »
Sur le cyclo est projetée l’image de trois pingouins. Claudou remarque que ces pingouins ressemblent à Gaby, Noël et Albert mon chef machiniste. Il insiste surtout sur celui du milieu avec son bec noir et ses bras écartés, qui est Gaby tout craché. Alcaraz corrige que nous n’avons pas affaire ici à des pingouins mais à des manchots, voire des empereurs. Il le sait parce que son fils médecin a fait le tour du monde. Oui.

Jeudi 2 octobre
9 heures. Sur le proscenium une table (recouverte d’un tissu rouge) avec une dizaine de chaises derrière face à la salle où culmineront pendant deux jours des bibliothécaires venus de tout notre pays décadent. Je jette un coup d’œil au prospectus :
Bibliothèque nationale de France / Etat, Région, Agglo
Café de bienvenue, offert par Montpellier Agglomération
Les usages savants enrichis
Les usages ludiques
Les usages créatifs
Réception à l’Hôtel de région, offert par la Région
Conclusion des Journées / Fin des Journées
Pauvre France.
Albert s’amuse au micro des Gribouille : « Vous ne serez pas payés à la fin du mois ! »
On lui signale que la directrice et des gens de l’Agglo se baladent dans les couloirs en compagnie de Gaby qui fait visiter son territoire.
Au local, discussion autour de la création d’entreprise. Si on doit être foutus dehors de ce travail, autant créer une pizzéria.
Je monte au bureau de Gaby pour photocopier notre planning frugal. Je demande l’heure à l’assistante de Gaby, qui répond : « 10 h 55 ». Je m’écrie : « Quelle honte ! » Elle, surprise : « Quelle honte qu’il soit 10 h 55 ?! » « Oui. » « Eh bien, monsieur Caizergues, vous vous battez contre des moulins à vent ! »
Midi. Revue de presse de l’OONM : un article dans la Gazette au sujet de l’éventuelle cessation de paiement. Oui.
12 h 30. Librairie Sauramps, rayon « Religions ». Je discute avec Abdel qui m’y a rejoint. J’achète deux livres de Shlomo Sand.
13 h. Je monte à la permanence du Comité d’entreprise récupérer pour Michel des tickets de cinéma. Traversant la salle Verdi je m’arrête à la table de Fred, électricien et membre du CE. Il mange des saucisses aux lentilles (Fred est venu ce matin emprunter à Christophe le pot de moutarde). Nous échangeons quelques mots concernant le sombre avenir de la Maison.
Retour au local. La grande table a été tournée dans le sens de la largeur (ainsi les machinistes pourront manger à plusieurs face à la télé). Christophe est le designer. Bravo, Christophe.
14 heures. Dès que Roland arrive, je lui demande pour Libre expression s’il préfère 10 femmes et 1 cheval ou 10 chevaux et une femme. Roland, excellent cavalier, préfère les 10 femmes. Oui.
Michel affiche au tableau les nouveaux plannings végétariens d’Albert. Je sors mes papiers de mon gilet professionnel et je note pour Libre expression : « Marcel affiche les plannings. » Marcel s’arrête de travailler à punaiser et me demande, suspicieux : « Pourquoi tu marques ça ? »
Quelques instants plus tard j’emploie, pour je ne sais quelle raison, l’adjectif « callipyge ». Un machiniste m’interroge alors sur la signification de ce mot barbare. Je lui explique et il le note sur son mobile pour invectiver sa voisine. Oui.
A 16 heures je vais écouter la conférence par une porte entrouverte de la salle où règnent des bibliothécaires en vacances à Montpellier. Certains ont un PC portable sur leurs genoux pour regarder ensuite des films X à l’hôtel. Il y a sept personnes derrière la table sur scène. Une dame parle au micro mais elle n’est pas trop ennuyeuse.
Retour à monsieur le local. Je mange des biscuits de Christophe. Christophe en a amené une grande boîte en fer. Sa grand-mère qu’il adore possède des centaines de boîtes pareillement remplies de nourriture pour en cas de guerre. Merci, mamie. Oui.

Vendredi 3 octobre
8 heures. On a scotché sur mon placard une publicité d’Arte où figure un bénitier avec des rats dedans. Légende : DELIVREZ-NOUS DU MAL. Je me demande si Arte se permettrait un tel blasphème avec d’autres religions. Puis je bois mon café en dosette.
Aujourd’hui encore la Bnf (de 10 heures à 17 heures).
Un machiniste me dit : « Il y a bisbilles entre Saurel et Alary. Pas sûr que les 4 millions soient versés par la Région. »
Fin de matinée. Trois personnes se pointent en camionnette comme chaque année avec leur petit temple en bois pour le Yom Kippour (les prières commencent aujourd’hui à 19 heures et se terminent demain soir).
Nous descendons vaillamment au niveau rue dans le couloir pour décharger mademoiselle la camionnette. Mais la porte du monte-charge ne s’ouvre pas. On appelle Albert, puis Gaby, puis Claude de l’entretien.
Finalement Albert m’envoie au plateau et je crie de là-haut que le monte-charge ne se trouve finalement pas au niveau de la rue mais de la scène, et que c’est pour cette raison précautionneuse que la porte informatisée d’en bas ne s’ouvre pas. Et pour bien me faire comprendre d’Albert je crie tout ce propos encore jusqu’à m’apercevoir que dans la salle madame la conférence a commencé et s’est arrêtée pour raison de cris. Oui. Bravo, Caizergues.
Pendant que monsieur Slim, responsable de la sécurité de cet Opéra pour le moins inflammable, change les piles de la badgeuse du local à matériel des machinistes où je suis allé chercher de petits chariots pour véhiculer le temple hors du monte-charge, monsieur Thierry, l’accessoiriste écologiste, me raconte qu’il s’est fait voler son poirier. Bravo, les Roms.
Peu de temps après, au sortir du monte-charge, je croise le Roland et je lui demande s’il partagerait avec ses camarades machinistes 7 millions qu’il aurait gagnés au loto. Sans même réfléchir, ce Roland me répond : « Non. »
Après-midi chez moi à garder l’immeuble en cas de racailles.
Message d’Alcaraz : « Pourrais-tu poster sur le blog l’annonce d’une AG salle Molière mardi à 12h15 sur invitation de l'intersyndicale (problème avec la Région) ? »

J’informe par mail quelques salariés de l’OONM au sujet de l’Assemblée générale de mardi. Réponse d’un de ces salariés : « Quel est le déclencheur de l’AG ? »
Moi : « Après une réunion du Conseil d’Administration de l’Opéra de Rome, le maire de Rome vient d’annoncer le licenciement de 182 des 460 employés de l’institution (le chœur et l’orchestre). »

Lui : « Prudence M. Caizergues, installer une psychose provoquerait bien des dégâts surtout chez les plus faibles. »
Moi : « La psychose a été inoculée par madame l’Administrateur général en réunion du CE lorsqu'elle a annoncé que les salaires de novembre risquaient de ne pas être payés. » 
Lui : « Justement ce n'est peut-être pas besoin d'en rajouter.  Mais peut-être aussi avez-vous raison (ou pas)... Ces quelques années passées à l'OONM m'ont rendu plus sage, entre
autres... »
Samedi à 10 heures. J’accompagne mon adorée à son travail mignon. Je lui donne 300 euros pour s’offrir des sandalettes. Oui.
11 heures. J’achète de la peinture verte pour la porte en fer de mon immeuble assailli d’urine.
Sur le chemin de ma terrasse de café je croise Christophe en short et vélo.
En repartant du Novelty je m’achète, par imitation de Fred hier, une grosse boîte de saucisses aux lentilles.
13 h 30. J’entre dans mon Opéra par la rue des Etuves (qui est envahie depuis hier d’étals de chiffons et bibelots comme en Afrique). Un clochard dort près de la porte avec son petit chien qui me rappelle Tigrette vivante.
Christian est à son poste au local. Il me prévient que sur scène c’est la récitation des prières et qu’il ne faut pas faire de bruit. Non.
Christian s’enfuit à son village et moi je vais jeter un coup d’œil sur le plateau où on entend des prières ainsi que dans la salle. Une bougie allumée est posée au sol derrière le temple dans un petit bocal. Un pompier surveille la flamme depuis la coulisse jardin. Cette bougie, allumée hier en fin d’après-midi, ne doit pas s’éteindre jusqu’à ce soir. Non.
Je retourne à mon local et j’ouvre ma boîte de saucisses aux lentilles. Le pot de moutarde dans le frigo est vide. Bravo, Fred.
Le clochard dehors n’arrête pas de chanter. Il chante en espagnol et je déteste les langues étrangères. Je ferme la fenêtre et monte la clim à fond. Puis je m’allonge sur le canapé N°3 et je songe à ce qui risque de nous arriver à nous les travailleurs fainéants. Les 4 millions pas versés. Les salaires pas payés. La mise en vente de mon appartement coquet mais obsolète. J’espère au moins que messeigneurs les Saurel et Alary seront payés par le contribuable à la fin de chaque mois jusqu’au terme de leur mandat coquin. J’espère aussi que notre madame l’Administrateur général possède assez de réserves à son Ecureuil pour pouvoir survivre comme les Jean-Paul et consort. Oui.
A 15 heures je retourne voir ce qui se passe. Les prières sont chantées cette fois. Et la bougie est toujours vivante.
Là je commence d’écrire ce que vous lisez.
A 18 h 30, depuis la coulisse, j’écoute en compagnie de Torao notre régisseur général et d’un jeune homme équipé d’un talkie-walkie, le discours de Saurel adressé aux personnes réunies dans la salle pour le Yom Kippour. Deux fois le maire assène : « Je ne suis pas Georges Frêche, je suis Philippe Saurel. » Son discours (à double sens) se veut rassurant pour la communauté juive, qui depuis les dernières manifestations pro-palestiniennes se sentirait en danger à Montpellier comme dans l’ensemble du pays.
Saurel ne sortira pas de scène par la coulisse, où j’aurais pu le voir et l’admirer. Non, il ira s’asseoir directement dans le public.
20 h 30. La salle s’est vidée. J’appuie le fond noir tandis que Fred coupe les lumières. Torao range bien à l’abri dans une loge les livres saints et un PC portable oublié sur scène.
Peu après, Torao enfourche son scooter japonais et Fred sa moto de même race. Moi je me rends à pied jusqu’à mon immeuble de la gare. Tout au long du chemin je croise des clochards et de la racaille, dont je me prémunis avec mon couteau de travail multi-lames.
A peine endormi près de mon adorée, je rêve de retourner au temps de Montpellier en France, à l’époque de notre grandeur sous la gouvernance du général de Gaulle et François Delmas. Oui.
(à suivre)


Assemblée générale des personnels de l’OONMLR convoquée par l’intersyndicale CGT-CFDT-Unsa le 7 octobre 2014 à 12 h 15, salle Molière.

Compte rendu subjectif et partiel.
Ce fut noté à la va-vite, pas enregistré.
Les propos sont parfois tronqués car je n’ai pu tout noter
(et parfois même je n’arrivais plus à me relire).
Mais l’essentiel est là.


Beaucoup de monde salle Molière. Entre 120 et 150 personnes (l’OONM-LR compte 242 salariés).

Debout dans la salle, devant l’assemblée : des représentants de l’intersyndicale CGT-CFDT-Unsa et du Comité d’entreprise.
Ils viennent de rencontrer Valérie Chevalier, directrice de l’OONM-LR, qui devait après eux recevoir la banque pour se faire avancer des fonds en attendant l’éventuel versement des 4 millions d’euros de la Région.
Notre directrice était en compagnie de Didier Deschamps, (président de l’Association), Elysé Lopez (trésorier) et madame l’Administrateur général.

Au début on n’entend pas très bien (sans micro) ce que disent les représentants du personnel à cause des cris et rires de la place Molière, qui est un endroit de livraisons et de drogue.
Roland (machiniste) se lève et ferme avec autorité la fenêtre à double vitrage. Bravo, Roland.

Gilles (musicien, délégué CGT-Spectacle) parle d’abord, puis Denis (musicien, secrétaire du Comité d’entreprise). Ils n’ont pas appris grand-chose, les décisions venant essentiellement de Saurel, qui n’a rencontré notre directrice dernièrement qu’au cours d’un repas dans le cadre des rencontres de la Bnf à l’Opéra Comédie.
Madame Chevalier leur a dit, en tout cas, que le paiement des salaires serait une priorité, que cela passerait avant le paiement des loyers (Corum) et autres factures.
C’est, précise François-Charles (choriste, porte-parole de l’intersyndicale), l’annonce d’une Assemblée générale dans la presse qui a provoqué la réunion avec la direction et le président : « Ca a servi au moins à ça. »

La cessation de paiement interviendra mi-novembre si les 4 millions n’arrivent pas. Selon Didier Deschamps il n’y a pas de souci, c’est une histoire de « procédure », de « signature ». Il faut que la Région signe le versement à l’Association au lieu de l’EPCC (prévu dans l’accord de 2013 et qui a été repoussé par Saurel car le Conseil d’administration de septembre n’a pas eu lieu suite au décès de Christian Bourquin).
Mais après il faudra faire des économies. Les 4 millions ne suffiront pas. Ils permettront juste de boucler la saison 2013-2014.

Le budget actuel artistique de 2,8 millions ne justifie pas notre existence. Il était de 5 millions avant le retrait de l’ex-président de la Région.
Madame Chevalier sait ce qu’elle veut. Elle a un projet artistique qui nécessite 3 millions de plus pour 2015. Or, Didier Deschamps a affirmé qu’aucune tutelle ne les donnera.

Philippe Saurel, président de l’Agglo (notre principale tutelle avec 13 millions), fera une conférence de presse à 14 heures. Deschamps semblait au courant de ce que Saurel allait dire.
« Ce qui est sûr, dit François-Charles, c’est que le versement des 4 millions est la mesure à prendre immédiatement, inch Allah ! Ou bien alors ce sera une grosse diminution d’effectifs à l’orchestre et au chœur. Mais Chevalier ne peut pas envisager un opéra sans chœur. »

Un musicien : « Il y aura un plan de sauvegarde. Ils vont couper là, là et là sans négociations. »
Alcaraz (électricien, délégué CFDT) : « On n’en sait rien. Ca n’a jamais été dit. »
François-Charles : « Il est évident qu’il va y avoir des… (illisible dans mes notes)
Une secrétaire : « Il y a des gens qui travaillent à l’administration ! Ce sera autant à l’administratif qu’à l’artistique… »
François-Charles : « Des gens (à la Région ?) ont proposé de supprimer le choeur et de réduire l’orchestre à 65 musiciens… Cette Maison est là avec un projet clair pour faire de l’artistique, qu’on soit artiste ou derrière un bureau. »

A propos des problèmes de déficit, dont les salariés ne sont pas responsables (chacun son boulot) un musicien s’écrie, révolté : « Il n’y avait pas une administratrice chargée de ça ???!!! » (au cours de cette AG, plusieurs interventions auront pour cible madame l’Administrateur général, à qui le personnel semble reprocher, entre autres, sa gestion sous la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta).

Denis : « Le Comité d’entreprise a fait faire un rapport par un cabinet extérieur, il y a des productions qui ont coûté très cher (Einstein on the beach, etc.). L’audit, on ne sait pas ce qu’ils en attendent. Un audit si on veut parler de sous-emploi, par exemple, on peut y mettre ce qu’on veut. C’est la faute des programmations. Et c’est depuis de nombreuses années que tant d’argent s’est envolé. On paie les pots cassés des dérives. Certains élus politiques actuels ont signé. Maintenant ils ne font que dire qu’ils ne savaient pas. »
« C’est ça qui est grave ! » lance quelqu’un dans la salle.

Fred (électricien, membre du CE) nous explique ce qu’est un « plan de sauvegarde de l’emploi » : mise entre parenthèses des règlements de travail, des primes et de tous les avantages acquis sans négociations, de gré ou de force. Ce PSE dure 1 ou 2 ans. Au moment des renégociations il faut faire très attention à ce que l’on signe. Il faut être prudent sur ce qu’on avance et ne pas revenir sur certains principes sans les avoir discutés. Baisser la tête ne sert à rien. Dans la plupart des entreprises où le PSE a été appliqué il y a eu ensuite, finalement, des licenciements massifs dans les 2/3 des cas. Oui.
Gilles : « En 87-88 à l’orchestre, un administrateur avait été nommé et les mesures avaient été drastiques pendant deux ans. L’administrateur avait fini par relever la structure. »

Denis : « Saurel a une idée assez précise de ce qu’il veut. Aucun argent ne viendra nous sauver compte tenu de la situation économique. Et ça va durer encore quelques années. On n’aura pas le choix. Ca nous sera imposé. Les suppositions ne servent à rien avant la conférence de presse de Saurel à 14 heures. L’artistique est la raison d’être de cette Maison. Cette restructuration va nous tomber dessus et elle s’inscrit dans des difficultés économiques globales. »

Fred : « Petite précision. Sur les vingt dernières années on était aux alentours de 30 à 55 % de frais de fonctionnement. On est aujourd’hui à 65 %. Des frais de fonctionnement aggravés ces quatre dernières années. »

Quelqu’un demande où en est l’EPCC ?
« Désir d’EPCC », plaisante un autre.
Un Conseil d’administration serait prévu le 20 octobre.

Quelqu’un : « Est-ce que la production du Barbe-Bleue de Scarpitta va avoir lieu ? »
Un autre : « Il vaut mieux louer une production. C’est une honte ! »
Un autre : « On a qu’à annuler la production Idoménée de Courrègelongue ! » (l’assistant attitré de JPS)
Un autre encore : « A l’époque de Panabière des spectacles ont été annulés mais les employés étaient payés au moins. »
Fred : « Si on déprogramme ces ouvrages, la Maison sera obligée de verser des dédits, voire des dommages. Ca a été signé avec quatre avocats par la structure et JPS. »
Quelqu’un : « Y a des gens qui n’ont pas fait le boulot ! »
Quelqu’un : « L’administratrice générale a tout signé et nous on paie les pots cassés et elle est toujours là ! »
Applaudissements nourris dans la salle.
Denis : « On a dénoncé au CE ces dérives. »

Un musicien : « Pour les compressions de personnels, ils sont dans des conditions idéales. Ils savent que beaucoup d’entre nous sont en âge de préretraite. Ils le savent très bien. »
Quelqu’un : « Rupture conventionnelle de contrat. Mais c’est un choix délicat pour eux. »
Un musicien : « N’avez-vous pas l’impression d’un fossoyage en col blanc ? »

Fred parle de la pyramide des âges en entreprise : « Le CE a voulu débattre avec la direction, on n’a jamais pu. Sur la parité par exemple on est au 3ème âge. A 50 ans on est un petit jeune. Le silence qui nous a été oppos酠»
Un cadre : « Sous Cavelier 1, il y a eu un quelque chose sur la préservation de l’emploi des séniors. »

Une musicienne : « Est-ce que monsieur Schønwandt (chef d’orchestre annoncé pour le 1er janvier 2015 en réunion des DP comme Chef principal) va accepter de venir dans ces conditions ? »
Un musicien : « Il n’acceptera pas un orchestre réduit. »
François-Charles : « Michael Schønwandt, ce n’est pas rien. »

Jean-Marc (musicien), dans un échange avec d’autres musiciens : « C’est le patriotisme culturel. Vous irez jouer à Toulouse avec pour prime un bon d’essence et on aura l’effectif du temps de Bertholon ! »

Un élu du Comité d’entreprise : « Je vous conseille de lire les comptes-rendus de CE. Depuis plusieurs années les choix de spectacles et leur cherté sont évoqués. Et la responsabilité de l’Administratrice générale qui a accepté de tout cautionner est posée. »

Le bibliothécaire musical : « Il y a des œuvres avec chœurs à la bibliothèque qui ne coûteraient pas cher à monter. »

Une musicienne : « Combien coûte l’ensemble en résidence Les Ombres ? »
François-Charles : « L’ensemble baroque fait partie de l’opéra national. Apparemment ce n’est pas un ensemble très cher. Mais on ne sait pas exactement combien. »
Un musicien : « Plus que nous en tout cas. »
La musicienne : « On est déjà à Montpellier Danse pour rester opéra national. »

Quelqu’un : « Pourquoi on ne part pas du Corum ? » (l OONM-LR surpaie, dit-on, notre présence au Corum; cette location de 3 M¬ serait un moyen malin de subventionner la structure)
François-Charles : « Koering y pensait déjà. Mais deux problèmes se poseraient si l orchestre déménageait du Corum. D’abord la salle Berlioz est la seule où l’orchestre peut jouer en grande formation. Ensuite Montpellier Events dépendant du Conseil régional, si nous retirions cet argent au Corum la région pourrait nous couper sa subvention. »
Denis : « Mais c’est quand même un objectif. »
François-Charles : « En attendant, il faut payer les salaires ici et retarder le paiement de la location au Corum. »

Un choriste : « Happy Happy ne jouera pas ? (metteur en scène : Urs Schoenbaum, l’éclairagiste attitré de JPS) 
Quelqu’un : « Les contrats sont signés. »
Un autre : « JPS a signé des contrats à ses amis jusqu’aux derniers jours de décembre 2013. » (son contrat de directeur finissait le 28 décembre)
Un musicien : « On ne peut rien supprimer à cause des avocats de monsieur Scarpitta ! »
Le même choriste : « Il faut faire des économies quelque part… Les salles vides, c’est pas bon. Barbe-Bleue, je suis sûr que c’est pas plein. Où on en est des abonnements, qui sont le cœur du public ? »
Quelqu’un : « Globalement c’est plus. Mais sur le lyrique on a baissé. »
François-Charles : « La perte d’un chef permanent, c’est terrible. L’arrivée de Schønwandt est quelque chose d’inespéré. Encore faut-il lui donner les moyens. »
Denis : « L’orchestre est coincé entre Toulouse et Marseille. Il faut qu’on réussisse à tenir. Si on touche à l’orchestre, comment pourra-t-on se comparer ? On ne peut pas être l’élément B de cet espace musical dans l’univers de la Métropole… C’est pour eux le moment idéal de tailler ce qui dépasse. Après, ça pourrait repartir avec Chevalier et Schønwandt. Il ne faut pas voir les choses absolument noires. Ce serait peut-être un suicide politique de tout foutre en l’air. »

Jean-Marc se lève. Evoquant longuement à deux reprises la situation dans une analyse distanciée, il prône à moyen terme (départs massif en retraite) une  mutualisation des musiciens (pas des orchestres) entre Toulouse et Montpellier moyennant seulement un défraiement, ce qui permettrait de programmer les grandes œuvres du répertoire. « Et ce sera très bien ainsi. C’est notre  magnifique profession et sa mission qu’il faut défendre et non un corporatisme. Si Toulouse devient la  Rome souhaitons que Montpellier soit la Florence de la future grande Région. »
Jean-Marc s’emporte aussi  contre  l’éclatement de l’orchestre en autant de petites formations de « chambristes » érigées en système trop rémunérateur pour certains tandis que l’orchestre est sous-employé, confiné et triste.
Il poursuit : « Je vais vous raconter une anecdote : deux musiciens se rencontrent. Je suis à la maison, je n’ai pas de travail, dit l’un. Réponse de l’autre : Moi ça m’arrange, je vais cachetonner à Toulouse… Si ça c’est être musicien, je préfère que ça coule ! Nous sommes soit un boat-people, soit le radeau de la Méduse. Je préfère le boat-people, le dernier métro. Il va falloir sortir de l’égoïsme et de l’individualise, de l’ego surdimensionné ! »
Salve d’applaudissement, notamment chez les administratifs et les techniciens.
Jean-Marc conclut : « Et je voudrais dire à Lilas2mai qui a écrit… (Jean-Marc lit un commentaire de lecteur – salarié de l’OONM-LR sans doute – paru dans Midi Libre) :
lilas2mai il y a 1 jour 05 Octobre 14:30
Ils nous ont foutus le bordel dans cette belle maison pendant plus d'un an, à se plaindre sans arrêt, sans voir comment cela se passe ailleurs, c'est eux qui nous ont brûlés, nous sommes beaucoup à travailler dedans, muselés par des extrémistes syndicalistes, ils ont coupé la branche sur laquelle ils étaient assis, mais nous tomberions aussi à cause de ces c.....ds, je refuse d'y croire. Frêche aurait fait un sacré ménage à l'époque au début des émeutes de certains nantis au gros salaire, c'est injuste que nous, petits salaires, devions payer pour ces personnes emplies d'ego qui s'écoutent parler, au QI plus que limité.Alerter Répondre
Jean-Marc : « … Je voudrais dire à Lilas2mai qu’ici c’est vraiment une belle Maison qui mérite d’être servie. Demandons-nous ce qu’on peut faire pour cette Maison, pour paraphraser Kennedy. Les « chambristes » devront… (illisible dans mes notes, mais ce doit être une expression onaniste) au lieu de se payer sur la bête. »

Fred : « On a pensé qu’il faudrait organiser rapidement un gros concert de solidarité en faveur des sinistrés des inondations. On attend toujours une réponse. J’espère que vous serez tous d’accord. La demande a été envoyée officiellement à la direction. »
François-Charles : « En 2002, le chœur de l’Opéra est allé chanter à Alès. Le projet a été monté en un quart d’heure… Mais monsieur Saurel ne nous parle pas... »

Un électricien : « Qu’est-ce qui va se passer par rapport à la Métropole ? »
Denis : « Saurel a l’air favorable à la Métropole. »

Il est 13 h 15. Quelques musiciens commencent à quitter la salle.

François-Charles : « 1 euro investi dans la culture retourne dans la vie économique et sociale. Il faudrait que les politiques en soient conscients. Si Saurel veut exister face à Toulouse, il ne doit pas réduire la voilure de l’OONM-LR.
Un musicien : « 1 euro investi dans la culture rapporte 3 euros selon l’Insee. A Aix, 1 euro dépensé = 80 euros. Ici ce n’est pas positif car nous ne jouons pas assez. Mais si nous réduisons l’outil en dimensions, eh bien nous perdrons notre public et les possibilités de retombées n’existeront plus. On a les mêmes moyens qu’à Bordeaux, mais pour 840 dates là-bas on en fait 80 ici.
Un autre musicien : « On aurait besoin de quelqu’un qui sache vendre l’orchestre. Et ça, on n’a pas. »
Quelqu’un confirme que la proposition de concerts en région n’est pas bien faite. Il donne des solutions comme : « Les maires choisiraient eux-mêmes leur programme, car dans la région il n’y a pas de grandes salles. Deux semaines de travail pour un ou deux concerts à Montpellier, ça ne va pas. J’en ai parlé à Valérie Chevalier, mais il y a une routine… »
François-Charles : « Discours riche et argumenté, mais si la direction ne suit pas… »
Un musicien : « On n’a pas le droit d’avoir de bonnes idées. »
François-Charles : « Valérie Chevalier a dit que même à un prix ridicule les maires ne veulent plus acheter un concert. »
Quelqu’un : « Administrateur général, c’est un métier. »
Jean-Marc : « A Nîmes nous sommes grillés. Je ne veux pas faire de la délation… C’est parce qu’il y a eu des abus… »
Un musicien : « On ne fait plus de concerts dans les églises, d’opérettes, de ballets… »
Denis : « Ca va revenir. »

Il est 13 h 30. Des gens continuent de partir.

François-Charles : « Merci de votre présence. On attend la conférence de presse de Saurel. On se reverra peut-être rapidement après. »

Applaudissements.



Ils bâtissent un Opéra Orchestre national, se font briller avec, le subventionnent à hauteur de leurs ambitions politiques puis, au premier coup de vent, à la première dispute de roitelets ils lui coupent les vivres pour pouvoir crier au déficit !

Racailles.
Philippe Saurel semble mal informé. La somme avancée est inexacte, car elle englobe le salaire versé à deux tiers par l’OONM-LR et un tiers par Radio France puis le Festival de Radio France.
Ceci dit, le salaire à l’OONM-LR avait été approuvé par le Conseil d’administration majoritairement de gauche de l’époque, où figuraient le président de Région RPR Jacques Blanc en personne et le directeur de la Drac chiraquienne. Tous, de gauche comme de droite, ont voté à l’unanimité ce salaire. 
Les bons comptes font les bons amis. Oui.
Ne rêvons pas : l’éventuel sauvetage de l’OONM-LR ne serait qu’un répit, une parenthèse. Dans les décennies, voire les années à venir la racaille en col blanc et rose sacrifiera toute représentation de la culture occidentale à la « diversité » (pour raisons électorales liées aux grands bouleversements démographiques engagés depuis la fin du XXème siècle). Ainsi, les subventions aujourd’hui attribuées à nos arts classiques ancestraux seront reversées, par effet naturel de vases communicants, aux arts et bruits du monde global. Oui.



Le spectacle continue ?

Lundi 6 octobre

Je croise rue des Etuves le chef de la sécurité de l’Opéra qui me demande comment va la porte de mon immeuble (il n’a pas encore lu Libre expression que j’ai posté hier soir). Je réponds que je l’ai repeinte en vert de mes propres euros ce week-end et que l’avocate du rez-de-chaussée m’en a félicité d’un « Belle initiative ! » reçu dans ma boîte mail qui reçoit aussi des informations secrètes concernant les méchants et méchantes de notre Opéra gentil. Oui.

Au local des machinistes on boit le café de Patrick en discutant de l’AG de demain qui fait trembler sauf nous.
On se rappelle que madame l’Administrateur général, qui est d’une délicatesse extrême, a annoncé au Comité d’entreprise que peut-être on ne serait pas payés en novembre car il manque 4 millions dans sa tirelire dont elle est innocente. Oui.

« Quand y a pas d’argent, y a plus d’argent », dit Albert notre chef machiniste qui est le plus riche de son quartier.
Pounnette, debout devant son placard une grosse boîte à la main, demande à l’électricien Claudou qui vient de s’introduire dans notre local avec bonhommie : « Tu veux des ampoules ? Tu veux bander toute la semaine ? »
Puis on évoque le licenciement du chœur et de l’orchestre de l’Opéra de Rome. « Bien fait ! » dit un machiniste en portant à sa bouche un biscuit de la grand-mère de Christophe. Oui.

Gaby nous rejoint au local pour déguster le café gratuit. Me voyant feuilleter un livre, il me lance en riant : « Bientôt, Caizergues, tu auras le temps de lire ! »
Et Pounnette ajoute à un machino assis dans le fauteuil N°2 : « Et toi tu pourras aller nager. Tu seras moins gras. Tu auras des abdos. »

Pendant que l’équipe démonte le petit temple en bois du Yom Kippour et le charge dans la camionnette, j’appuie des porteuses dont la 11 qui se révolte et se met en défaut. En compagnie de Roland, qui sent toujours bon, je monte avec compétence dans les cintres puis aux armoires électriques pour ne pas trouver la panne. Non.

Plus tard dans la matinée j’envoie ce message à Albert et Gaby :

Défaut sur la E11, qui s'est arrêtée en appuyant à 13.960 Défaut 655361 Tolérance écart codeurs dépassée - 0.651

Un des messieurs en salopette du Yom Kippour nous a donné 50 euros pour notre mansuétude. Michel a couru acheter du Coca Cola, du jus d’orange, des paquets de café, du chocolat au lait et du cake (en souvenir de Jean-Paul).
On boit et on mange tout ça tandis qu’un machiniste raconte que Saurel garde en permanence sur son bureau à l’Agglo la lettre des musiciens appelant à voter Moure. C’est rigolo.

A minuit j’entends du bruit dans la cage d’escalier de mon immeuble et je sors sur le palier et ce sont deux dobermans mouillés de pluie et qui ont chacun une balle rouge en caoutchouc dans la bouche pour pas me mordre. Ces animaux sont suivis d’humains : deux membrés et une femme punk avec une bière. Ils montent chez le voisin du dessus et je leur intime de ne pas mettre de musique ni danser. Ils me rotent.

Je rentre dans mon lit de mon adorée à la vanille avec en mes oreilles des boules Quiès et par-dessus, d’une couleur orange coquette, mon casque de chantier. Oui.

Mardi 7 octobre

A la terrasse de mon café le Novelty je lis mon journal où Saurel me promet un plan drastique comme aux obèses. Je le maudis en faisant de mon pouce sur sa photo du journal le signe de la Croix. Oui.

A 12 h 15 je me rends en toute décontraction à l’Assemblée générale salle Molière. Je suis en bonne compagnie de la bande des machinistes que j’ai rejoints au local et qui se retenaient de manger, se réservant pour après s’être nourris des paroles de nos représentants du peuple. Christophe à ce moment se préparait des pâtes. Michel regardait à la télévision les violentes inondations dans l’Hérault, se lamentant qu’il allait « être obligé de faire les grillades dans la maison. » Oui.

Après l’Assemblée générale (lire mon compte rendu dans Potin de merdre 7) il faut manger.
Michel s’attable devant un rôti de veau aux endives saucé au pain grillé. Pour son dessert : du Babybel et un yaourt Perle de lait.
Claude sort du frigo qui regorge de tout un magret de canard maison aux pommes de terre à la sarladaise.
Pour Abdel au régime dans le canapé N°1 : sandwich aux crudités.

« Ils auraient pu prévoir un micro, dit Patrick, on n’entendait rien. »
Par ailleurs tout le monde a remarqué que les cadres supérieurs ne sont pas venus à cette AG, même Gaby.
« Ils venaient quand il fallait foutre dehors JPS », note un machino.
Un autre : « Le plan social ne les concerne pas. Ca ne touchera que les petits. »
Khadir : « On va finir comme à Nîmes. »
Un machino énervé : « Je partirai pas d’ici sans avoir frappé quelqu’un. J’en ai deux ou trois dans ma tête. »
Un autre : « Pour 1500 euros en préretraite, moi je m’en vais. »
Un autre encore : « Moi pour 1300. »
Pounnette : « Si vous voulez des sous, messieurs, allez branler des vieux sur les aires de repos. »

Ils m’ont encore coupé la clim, j’ai chaud, je me penche à la fenêtre et aperçois Jean-Marc le musicien qui me fait signe de le rejoindre. Je descends, on discute, je remonte.
Un intermittent à scooter s’est arrêté. Il m’a dit : « Montpellier c’est foutu, je vais aller bosser à Paris. » Oui.

Un machino exprime sa rancœur : il ne supporte pas l’idée que des salariés de la Maison finissent au chômage et que madame l’Administrateur général continue d’encaisser son gros salaire. Il ajoute : « Fais quelque chose. »
Du coup j’écris, au titre de délégué du personnel, un message relatant la mise en cause de Madame, sous les applaudissements, par des salariés de la Maison lors de l’Assemblée générale. Et j’envoie cette gentillesse, depuis le site intranet CFDT, aux 240 messageries professionnelles de l’OONM-LR.
Avant d’appuyer sur ENVOI je me suis tourné vers les machinos et je leur ai demandé le feu vert. Tous ont crié : « Go ! »

19 heures. Je suis de permanence avec Khadir pour le concert baroque. Le régisseur est Xavier. Nous allons dans la salle enlever le cinq-marches qui donne accès au proscenium. C’est fatigant.

Je reçois au sujet de mon message de cet après-midi des « Bravo ! » et des « Youpi ! » On me raconte que Madame est rentrée chez elle, perturbée d’apprendre que nous la tenions pour responsable de la situation. Oui.

En coulisse pendant le concert on discute de la conférence de presse de Saurel, qui a parlé comme on s’en doutait de plan drastique, de réduction de la masse salariale. On s’inquiète de comment toucher nos droits au chômage. Khadir nous rassure : « Maintenant l’Assedic c’est sur internet, c’est facile. Il suffit de cliquer. »

Local des machinistes en attendant la fin du concert. Khadir, petit Gribouille le sonorisateur et moi. Petit Gribouille porte un tee-shirt The Rocky Horror Show. A la télévision il y a Mentalist. C’est joli.
Je reçois un message de mon adorée : elle a lu l’article où Saurel parle d’un salarié de l’OONM payé 35 000 euros et me demande si c’est moi. Elle a vu des escarpins à 600 euros.

A la fin du spectacle j’éteins le pupitre. Petit Gribouille reste pour ranger son matériel. Il tombera le rideau de fer. La chanteuse est revenue sur le plateau dire merci à Xavier. Deux pompiers faisaient leur ronde. Etant au courant de la situation économique de la Maison, ils nous regardaient avec pitié.

En rentrant je mange une boîte de lentilles au petit salé Carrefour (bien meilleure et moins chère que la William Saurin).
Va falloir que je m’entraîne à manger des pâtes à l’eau. Oui.


Mercredi 8 octobre

Repos immérité à la terrasse du café le Novelty. De nombreux articles dans la presse : l’Opéra de Montpellier dans le rouge, l’Orchestre au bord du gouffre. C’est rigolo.

En allant à Monoprix m’acheter des pâtes, je lis sur la façade de notre Maison : « OPERAS, CONCERTS A PARTIR DE 2 EUROS ». On vaut pas cher.


Jeudi 9 octobre

A 7 h 30 il pleut. J’arrive à mon poste de travail au local où je bois séance tenante mon café en dosette et mange un chocolat Rocher. Oui.
Puis je vais lever le rideau de fer, allumer les services, mettre en route le pupitre des cintres.
Un piano est sur la scène pour une répétition d’Opéra Junior qui est l’avenir de notre civilisation.

Gaby vient boire le café gratuit au local. Il est habillé en Français.
Patrick coupe en deux sa pomme rouge et tend la moitié à Gaby qui prétend être pauvre.
Gaby nous montre son dernier IPhone professionnel, une merveille, et en discute avec Jérôme notre spécialiste.
Pounnette sort de sa poche une liasse de billets de 100 euros et propose à Gaby de lui racheter moitié prix cet IPhone payé zéro. Oui.

Discussion au sujet de Saurel.
Un machino : « Saurel n’a pas de projet pour l’héritage de Frêche, à part le détruire. »
Gaby renverse alors sa tasse de café sur son pantalon en Tergal.
On ressert à notre directeur technique un café gratuit. Il boit une gorgée puis se tourne vers moi : « Note ça pour ton blog, Caizergues… Il faut que nous, opéra et orchestre, ayons les pieds sur terre, la tête sur les épaules. Et surtout il faut que le matin si on te retrouve avec deux paires de couilles, tu ne penses pas que t’es un surhomme, non, c’est qu’on sera en train de te sodomiser. Alors pour éviter la sodomie à sec il faut réagir. Il faut que ce soit le bon interlocuteur qui mette en route les réformes nécessaires. Et moi je dis que le bon, le seul interlocuteur est une interlocutrice : c’est madame la directrice générale de l’OONM, madame Valérie Chevalier derrière laquelle nous devons tous être en ordre de bataille ! »
A ce moment un type entre dans le local pour nous demander un renseignement. Il s’introduit à pas comptés et au ralenti pour ostensiblement ne pas nous déranger, nous les fainéants pendant que lui travaille.
Evidemment il repart bredouille.

Ensuite Gaby filme un machiniste assis sur le canapé N°3 et qui vient de dire qu’il y a trop d’employés dans certains services de l’Opéra.
Jérôme me prend à part et me dit : « Jean-Luc, la blague de Gaby n’est pas conforme. Elle est rudimentaire. En fait, le vrai texte c’est de la poésie :

Si au crépuscule
Tu te réveilles avec quatre testicules
Ne te prends pas pour Hercule
C’est quelqu’un qui t’encule

A ce moment, passant la main dans ses cheveux du Moyen-Orient, Gaby évoque le chœur : « Là où il n’y a pas de chœur il y a problème. Où a-t-on vu un opéra sans chœur ? Il faut l’orchestre et le chœur. »
Gaby se tourne à nouveau vers moi : « Ecoute bien, Quatre-œil. » Et il m’explique longuement comment faire des économies pour sauver la Maison.
Enfin il conclut : « Comme ça c’est réglé ! »

Je remarque alors que Christophe aujourd’hui porte un maillot de foot jaune de l’équipe du Brésil. Oui.

Khadir raconte qu’hier il a vu madame Chevalier devant l’entrée des artistes donner 2 euros à une petite Rom. Il raconte aussi que chez son médecin il y avait dans la salle d’attente, penchée à la fenêtre, une jeune femme qui portait une jupe courte munie d’une culote. Quand la femme s’est retournée c’était un homme, un travesti. »
« Un transexuel », corrige Pounnette qui en connaît à foison. Et il ajoute : « Ca suce mieux qu’une femme. »

A tout hasard je traverse la scène et je remarque que Christian a rechargé le cyclo. Sans doute pour la générale de 17 heures de la nouvelle formation baroque. Un clavecin est en place, autour duquel rôdent grand Gribouille, le chef sonorisateur, et le type qui est venu au local nous déranger par inadvertance. Oui.

Retour à mon quartier général, le local. On évoque le pot de 12 h 30 offert par la direction au Foyer pour le départ en retraite d’un choriste. On veut s’y rendre par politesse mais Christophe a eu vent qu’il n’y aurait pas grand-chose dans les verres et assiettes.
Michel proteste qu’il ne veut pas se rendre au pot par politesse mais pour manger.

A midi je me nourris d’un croissant à ma terrasse du Novelty.
A mon retour on raconte que certains sont allés au pot et qu’ils en sont repartis le ventre vide. Il n’y avait que 2 paquets de chips, 1 paquet de cacahuètes, une bouteille de multi-fruits, une bouteille de Badoit et 3 bouteilles de Joker à l’orange. Jean-Paul, revient !

Michel et Khadir sont partis au restaurant. Les autres savent ce qu’ils ont dû commander. Michel le plat du jour avec réclamation à la serveuse dans le style : « T’aurais pas quatre pommes de terre en plus et trois feuilles de salade avec la sauce à part ? » Puis à la fin : « T’aurais pas une cigarette pour la route ? » Quant à Khadir : « Poisson pané. »

Michel et Khardir arrivent. Qu’est-ce que vous avez mangé ? Plat du jour et poisson pané. Oui.

A 15 heures Alcaraz notre délégué syndical vient nous rendre compte d’un rendez-vous de l’intersyndicale avec la directrice dans son bureau. Etait présente aussi madame l’Administrateur général. Ils n’ont rien appris de plus. La Valérie n’ayant aucun pouvoir, elle ne peut qu’attendre les décisions de Saurel (qui ressemble de plus en plus à Jean Lefevre).

Puis Alcaraz m’entraîne dans le couloir. La directrice a évoqué mon message aux personnels concernant l’AG et madame l’Administrateur général. Elle a failli téléphoner aux avocats car elle considérait ce texte à la limite de la diffamation. Madame l’Administrateur à côté d’elle se tenait coite, buvant du petit lait. Oui.

De retour au local j’informe les machinos. Quelqu’un dit : « On risque de regretter JPS. »


Vendredi 10 octobre

Hier soir j’ai prévenu la CFDT. Réponse : « On a aussi des avocats, et ce ne sont pas les plus mauvais. »

Il est environ 9 h 30 lorsque Pounnette nous dit : « Ma pharmacienne m’a demandé qu’est-ce que je faisais de tous ces cachets et ampoules. J’ai répondu que j’ai plusieurs partenaires. Elle m’a fait : Tu te protèges au moins ? J’ai dit bien sûr et elle m’a conseillé de nouveaux préservatifs plus fins et pratiques à poser sur la verge. »
Un machino : « C’est quel genre, ta pharmacienne ? »
Pounnette : « Réservée. »
Puis, consultant son mobile, Pounnette s’écrie : « Ca y est, Nîmes et Alès sont inondées et la digue de Lattes a cédé. » Oui.

On a besoin de mon professionnalisme pour charger le cyclo. Les chœurs sont installés en demi-cercle sur des chaises. Passant près d’eux pour me rendre au pupitre, je réfléchis.

De retour au local j’écris à l’intersyndicale. Je demande qu’elle envoie à madame la Directrice une lettre de solidarité envers Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel ayant relaté ce qui s’est passé à l’AG concernant le rôle joué par madame l’Administrateur général dans la crise actuelle. Oui.

Après de nombreux échange de mail et coups de téléphone, et grâce à l’entremise d’Alcaraz, le Père tranquille, une lettre est envoyée dans l’après-midi.

Le soir, je poste depuis mon quatrième étage conjugal, de nombreuses copies de cette lettre à des salariés de l’OONM-LR pour les informer. Je titre : « MISSILE ENVOYE DEPUIS UN DRONE SURVOLANT LE CORUM ». Oui.


Week-end de repos. J’ai reçu vendredi soir un message m’informant pour Libre expression qu’à dix minutes du début du concert baroque madame la directrice, trouvant les éclairages trop froids, a demandé aux électriciens d’installer des gélatines rouges sur les cycliodes. Le message, ironique, se terminait par : « Valérie Chevalier, éclairagiste en résidence. » Oui.

(à suivre)


Les mêmes qui, les yeux fermés, ont TOUT voté depuis vingt-cinq ans, présenteront-ils la note à l’innocent petit peuple de l’OONM-LR ? Suspense…
Autre chose. Vendredi matin, quelqu’un d’habituellement bien informé m’a confié que l’EPCC ne se ferait pas. Hum… J’ai demandé à un autre, tout aussi bien informé, et il m’a répondu quelques heures plus tard : « Personne n'en a vraiment envie. On m'avait dit que ça ne se ferait plus, puis le contraire !!!! En revanche, les fameux 4 millions viennent d’être versés par la Région. Oui. »

Dernière chose. On m’a raconté il y a quelques jours qu’Alain Surrans, en 2013, avait bel et bien été nommé directeur de l’OONM-LR (Valérie Chevalier n’ayant été classée que deuxième). Surrans aurait examiné les comptes et conclu qu’il fallait licencier du personnel (beaucoup). Il aurait alors demandé aux politiques d’agir avant son arrivée quelques mois plus tard*. Mais les politiques auraient refusé, suggérant plutôt à Surrans de prendre la responsabilité des licenciements une fois passées les élections. Surrans aurait alors préféré jeter l’éponge. Oui.

* « Grillé » de toute façon, notre ex-secrétaire général (que j’estime beaucoup, on le sait) aurait été partant pour faire le sale boulot, espérant sauver la structure d’une mort annoncée. Oui.

Il faut soutenir, par notre solidarité professionnelle, madame Valérie Chevalier, directrice de l’OONM-LR, dans sa détermination à relever notre Maison après la malheureuse gouvernance précédente. Oui.
C’est en effet Christian Bourquin (sous influence) qui est à l’origine de cette crise financière et culturelle. Oui.
Paix à son âne.


Audition.

Mardi 14 octobre, dans l’après-midi, avait lieu une audition de solistes sur la scène de l’Opéra Comédie. Valérie Chevalier, directrice de l’OONM-LR et Karine Joly, directrice de production étaient dans la salle. Anne Pagès-Boisset, grande pianiste et chef de chant, accompagnait les solistes au piano.
Les solistes étaient 9 (3 hommes et 6 femmes, français et étrangers).
Il s’agissait d’une audition pour nos spectacles lyriques en général (pas pour un spectacle particulier). Cette pratique, banale ailleurs, avait été abandonnée du temps de Jean-Paul Scarpitta, qui faisait peu d’auditions, engageant les solistes surtout par le « bouche-à-oreille » (quand il en faisait c’était à l’extérieur, ce qui entraînait des frais de déplacement pour la Maison). Oui.

Carte postale

Une carte postale de l’Opéra Comédie vient d’être publiée, réalisée pour l’OONM-LR par la marque Callate la Boca (7, rue en Gondeau, 34000 Montpellier. Description : CLB est une marque qui, au travers de ses dessins et style uniques, exprime sa propre façon de voir le monde, avec des produits inspirés de la vie quotidienne variés et de qualité).
Parmi le personnel les avis sont partagés, et tranchés. Les uns trouvent ça nul et les autres formidable, moderne, rafraîchissant.
Un élu musicien du Comité d’entreprise aurait dit : « Ce dessin est moche et ne représente pas le prestige de l’Opéra. » Philippe Alcaraz, délégué CFDT, semble d’un avis contraire : « J’adore. J’aime la BD. »

Lors de la prochaine réunion du CE, devrait être posée à la direction une question concernant l’aspect financier de cette carte publicitaire. Grosso modo : « Pourquoi dépenser de l’argent pour ce gadget en période de disette financière ? » (il est possible toutefois qu’il s’agisse d’une opération « blanche », un simple échange commercial entre l’OONM-LR et Callate la Boca – qui je le rappelle veut dire en espagnol : FERME TA GUEULE !).


Les 35 ans de l’Orchestre
Le Comité d’entreprise (surtout les musiciens) souhaite fêter les 35 ans de l’Orchestre le soir de la dernière de Happy happy en novembre. Or, le lendemain dimanche les techniciens démontent le décor, les éclairages, le son, etc. La remarque en a été faite au Secrétaire du CE (un musicien), qui aurait qualifié ce démontage (dont toute la scène abaissée de 80 cm pour Happy happy à remettre en état) de « petit déménagement ». Du coup, un élu technicien (particulièrement taquin) a adressé un message au Secrétaire du CE, lui demandant que soient fêtés aussi les 126 ans de l’Opéra. Ce à quoi le Secrétaire a répondu : « Pitoyable. » Le technicien a immédiatement répliqué : « Impitoyable ! »
Oui.

La chute vertigineuse de la culture, de la civilisation occidentale ne fait que commencer. Elle accompagne, consanguine, le déclin démographique (les classes moyennes nées du baby-boom, qui vieillissent et meurent aujourd’hui, n’étant pas remplacées). Miam-miam, la pilule.

Ce déclin démographique des classes moyennes (moyennement « cultivées ») entraîne la baisse de fréquentation qui entraîne la baisse des subventions pour raisons électorales (un spectateur = un électeur). C’est un cercle vicieux. Oui.

Il faudrait, pour enrayer le processus, racler les fonds de tiroirs de la jeunesse populaire, malheureusement pas éternelle non plus (ces jeunes feront peu d’enfants). Ou bien encore compter sur un remplacement par une nouvelle classe moyenne, et « cultivée », d’origine étrangère (l’expérience du spectacle 14-18 s’inscrit dans ce projet du futur). Mais, concernant cette dernière catégorie, et compte tenu que le socle culturel des populations nouvelles n’est pas celui sur lequel reposent nos arts classico-lyriques, il ne semble pas falloir y compter rapidement, sauf de façon résiduelle. C’est pourquoi d’ailleurs, aux niveaux local, national et européen les subventions commencent à être retirées de nos grandes structures traditionnelles pour être reversées à une myriade de pôles culturels ouverts au monde global et diversifié. Oui.

Bref, tôt ou tard l’OONM-LR passera à la trappe de l’Histoire.

En attendant, battons-nous pour qu’il existe le plus longtemps possible. Amen.



Le spectacle continue ? (réalité-fiction)

Lundi 13 octobre

A 7 h 30 je m’achète des dosettes de café à Carrefour-City les moins chères. Oui.

Au local des machinistes Dédé notre chef est revêtu d’un sweat Maya l’abeille et Paul d’un short de petit garçon qui lui sied. Boris porte un tee-shirt bleu-ciel East Lake, il se tient debout devant son placard avec son casque de rap sur les oreilles. Il est majestueux.

Comme on craint d’être volés de nos salaires de novembre par notre Opéra pour le moins débonnaire, François nous signale qu’on demande des chômeurs en Afrique pour combattre le virus Ebola qui est un insecte. Il nous dit : « Messieurs, les ONG ont besoin de bras. »
Personne de nous ne lève la main. Non.
Puis François m’informe que samedi avant le concert, d’obédience baroque comme Jean-Jean, lui et le jeune Eric ont tout bien nettoyé les coulisses et le plateau et lavé à grande eau et rangé, à cour et jardin, les pendrillons noirs en dur comme une haie d’honneur de la culture française. Ils ont même installé le fond noir étoilé pour cacher le mur du fond en pierre et montrer qu’on est encore un Opéra vivant, pas un résidu ou une crotte. Non.

A 8 h 30 c’est l’alerte du service de sécurité comme une scie dans les haut-parleurs : « Veuillez rejoindre la porte de sortie la plus proche ! Veuillez rejoindre la porte de sortie la plus proche, please, ladies and gentlemen ! » Yes.
Nous au local, personne ne bouge car on est malins. On se doute que le feu n’existe pas, qu’il ne s’agit que d’un exercice pour les pompiers et autres nigauds. Oui.

Un machiniste se retourne de la fenêtre et nous clame qu’il a vu Fernandel notre maire entrer subrepticement dans la banque Chaix avec un autre monsieur qui avait un gros cartable. Tout le monde rit que c’est pour nous chercher nos 4 millions. Et qu’on pourra enfin payer nos maisons et hamburgers. Bravo, Fernandel.
Puis ce machiniste pour le moins perspicace aperçoit un choriste remontant la rue avec lenteur et tristesse comme s’il était déjà au chômage : « Il a l’air perdu, peuchère. »
Je reçois à ce moment de mon adorée sur ma messagerie une photo de mon petit chat Poupie qui s’est enchevêtré sous une chaise de jardin de mon balcon de 12 mètres. C’est rigolo.

A midi j’entends les choristes répéter de toutes leurs forces et poumons salle Voltaire pour prouver qu’ils savent chanter.
Moi, n’ayant plus rien à prouver de mon incompétence, je vais acheter mon gros pain et mon saucisson.

A 14 heures il y a sur la scène de l’Opéra une audition et dans la salle madame De La Tour, qui en plus d’être directrice est une noble des îles. Cette marquise extraordinaire a les oreilles grandes ouvertes pour sélectionner les meilleurs chanteurs du monde réunis ce jour dans notre antre.
L’ancien directeur Jean-Jean lui n’écoutait pas la voix des chanteurs mais l’avis de Gérard Depardieu. Et chaque fois donc il se trompait et on devait renvoyer la cantatrice mythomane en fusée. C’est ainsi qu’on s’est ruiné et qu’il nous manque au moins 4 millions dans la poche de la Madame des sous qui est une survivante de Jean-Jean au sixième étage. Oui.

Je remets ma clim du local que Paul m’a coupée tellement il a froid en tee-shirt. Bastien m’affirme en croquant sa pomme que j’ai l’andropause. Il m’appelle en plus « vieille chaussette ».

François a installé en fond d’écran de notre ordinateur professionnel un cochon rose avec des dents qui ressemble à Eric.
Boris range son placard qui est toujours bien plié.

17 heures. Boris m’a photographié assoupi sur le canapé N°3 et a mis ça en fond d’écran à la place d’Eric en cochon. Il menace d’envoyer cette photo à Fernandel. Oui.


Mardi 14 octobre

Toni hier à sa salle de musculation a dû aider une dame oiselle à soulever avec ses jambes un gros poids. Cette madame la femme lui a dit entre quatre yeux : « Il faut que tu m’aides. » Elle posait en même temps sa main gominée sur la cuisse musclée et redondante de Toni debout derrière elle comme un psychanalyste.
Karim conseille à Toni d’administrer à cette patiente un massage en plus de la sodomie. Oui.

On déplace le cyclo et le fond noir pour je ne sais quel concert du planning. Tous on est sur le plateau et on rit comme si on avait déjà gagné au loto les 4 millions de Fernandel et ses contribuables gentils et obséquieux.
Marcel est emmitouflé d’un short et d’une chemise à manches courtes. Il a faim.
Comme on parle du déficit de Jean-Jean avec les électriciens qui font semblant d’être débordés de travail par crainte de subir un sort, Toni leur lance : « Vous serez moins gras bientôt ! Vous irez faire les manœuvres sur des chantiers. »
Mimant un exercice d’assouplissement, Paul ajoute : « Il va falloir être souple des adducteurs. »

Je remplace Eric au pupitre et manœuvre des porteuses pour les électriciens qui virevoltent, accrochent bruyamment des projecteurs pour prouver qu’ils travaillent plus que nous.
Mes machinistes syndiqués, eux, sont retournés au local boire le café de madame la pause. Oui.

On me montre, en riant sous mon nez et lunettes, la nouvelle carte postale publicitaire de l’Opéra. Je demande son avis à Hernandez, notre délégué, et il me dit : « J’adore. J’aime la BD. »
A ce moment, Eric et Boris sortent de l’ascenseur cour avec deux bonbonnes d’eau pour la fontaine qu’on a réquisitionnée du foyer de l’orchestre.
Un collègue de l’entretien descend l’escalier en fer à jardin, près du pupitre qui est mon avion. Je lui demande de remettre la clim dans la cage de scène, que c’est inhumain de travailler dans des conditions du Moyen Âge. Il sourit : « Je m’en occupe. »

Les électriciens font leur pause et j’en profite pour envoyer un message à Gary, notre directeur technique qui possède un bureau. J’écris : « J’ai chaud. Remets la clim sinon je te dénonce à l’inspection du travail. »
Le fond d’écran de l’ordinateur a encore changé : des falaises, la tempête, un ciel noir.
Toni dit : « Il faut qu’elles s’attendent au pire. Elles n’auront pas le choix. Ce sera la route de Nîmes. Elles gagneront plus qu’à l’Opéra. C’est facile. Les vieux à peine tu les touches, ils éjaculent. » Oui.

Retournant sur le plateau je croise Ramirez, chef électricien qui possède une Harley comme Johnny. Je lui demande d’ordonner à Gary de remettre la clim au plateau. Il répond : « Pas de problème. »
Toni lance encore aux électriciens : « Vous allez être moins gras, mes cocos ! »
Titou remonte alors des dessous avec un projecteur rouillé. Il n’est pas content parce que ses collègues ne l’ont pas prévenu de la pause. Il veut casser un nez ou deux.

Les électriciens ayant fini d’équiper leurs projecteurs nauséabonds, je rappuie toutes les porteuses à 8 mètres puis je lève la tête sur la pendule située au-dessus de la porte du couloir des loges qui mène à l’escalier qui mène à la sortie dont nous sommes friands.

Au local, Boris prépare une poêlée forestière aux lardons pour lui et Toni qui est déjà attablé.
Djibril attaque un poulet aux spaghettis. Oui.

Cet après-midi je fais ma sieste après lecture de Rimbaud l’Africain dans mon lit de mon adorée. Sonnerie du téléphone. C’est Toni. Mon planning de demain et des jours suivants a changé. Je suis flexible. Oui.
Je m’assois devant l’ordinateur pour continuer ma libre expression que vous avez sous vos yeux ébouriffés.

Le soir je montre la carte postale de l’Opéra à mon adorée et elle me dit : « C’est original. J’aime bien. »
Moi aussi je suis original, c’est pour ça. Non ?


Mercredi 15 octobre

A 19 heures dans l’escalier qui monte au local par l’entrée de derrière, je sens une bonne odeur de manger.
Ce soir, concert. Je suis planifié avec Eric et Toni. Eric mange des macaronis à la sauce tomate qu’il me demande si j’en veux. Non à cause d’un saucisson déjà dans mon ventre associé à un gros pain et une quiche. Oui.
Le fond d’écran de l’ordinateur du local représente la banquise. J’aimerais vivre là-bas, il y fait bon.
Eric, ceinture noire, est énervé contre le Comité d’entreprise démoniaque qui veut fêter avec cynisme l’anniversaire de l’orchestre le soir du démontage d’un opéra le lendemain dimanche où nous les techniciens serons comme des loirs. Il envoie un SMS au secrétaire de ce comité qui lui répond séance tenante: « Pitoyable ».
Eric rerépond : « Impitoyable », qu’il me montre fièrement sur son mobile à 400 euros.

Aujourd’hui on a appris qu’un grand chef d’orchestre allait être engagé et que le président de Région, un rouquin, voulait rencontrer notre maire Fernandel pour lui donner peut-être nos 4 millions pour le moins mérités. Oui.

Les coulisses sont plongées dans le noir sauf des loupiotes bleues comme sur la lune.
Sur scène il y a une batterie. Je demande quoi c’est à la régisseuse et elle répond : « Le festival de mandoline. »
Le public est en train de s’installer dans la salle tel un pacha.

A mon retour devant l’ordinateur du local, qui est ma chose, l’écran a encore changé en une cascade au milieu de la forêt. C’est magique.
A la télévision devant le canapé N°1 il y a un reportage de crime à l’assurance. Toni est vautré.
L’écran de l’ordinateur vient de se transformer en désert des Rocheuses. Oui.


Jeudi 16 octobre

J’envoie de bonne heure un message à l’intersyndicale au sujet de l’absence des cadres à l’assemblée générale de la semaine dernière concernant le danger qui pèse sur nos porte-monnaie du peuple de l’Opéra. Et j’adresse copies à quelques gens dont Gary qui me fulmine en réponse que je m’éparpille et que je devrais me souvenir aussi que sans ces cadres-là qui n’ont pas collaboré avec Jean-Jean nous avons beaucoup, dont moi, échappé à madame la guillotine qui est tranchante. Oui.

J’accompagne mon adorée à son travail de bijoux comme elle et puis je vais m’asseoir à la terrasse du Penalty qui est ma chaise.
Dans mon journal gratuit, monsieur le Fernandel veut donner des euros à la danse du ventre en échange de l’Opéra qui doit maigrir. Je lui crache sur sa photo en papier.

A 19 heures je travaille encore au local avec Eric et Toni. Eric mange des macaronis + une pizza. Toni une barquette de poisson et du riz. Oui.
Gary a offert aujourd’hui à les machinistes chacun un couteau de travail qui a beaucoup de lames et coûte des euros en déficit. J’aurai le mien la semaine prochaine qui est dans un tiroir de Dédé s’il ne s’envole pas. Au cas qu’un clochard ou une racaille me grognerait dans la rue ce week-end, j’ai encore mon ancien poignard qui est gras de saucisson.
Toni compte bien réclamer à Gary pour décharger les semi-remorques des lunettes de soleil OAKLEY pas chères à moins de 200 euros. Oui.
Eric exige aussi des placards plus grands et somptueux.


Sur la scène il y a un piano pour le festival de mandoline. Je demande quoi s’agit à petit Gribouille le sonorisateur qui répond : « Chanson française. » Beurk.


Vendredi 17 octobre
Lundi il y a le conseil d’administration et je résume pour Bastien et Karim la situation critique de notre entreprise pour le moins culturelle. Karim me dit : « Ecoute, Jean-Luc, si la situation empire je reprends du Viagra, je bande un peu et c’est l’essentiel. Le reste passe au second plan. »
A 8 h 30 il nous survient dans la rue une camionnette du journal la Gazette pour des photos d’une jeune fille dans une baignoire qui ressusciteront l’opéra. Le chauffeur est un grand maigre avec une casquette en laine couchée sur l’oreille. A l’autre oreille pendouille une boucle mais pas en diamant de Figuerolles comme Gary qui immédiatement déboule de l’ascenseur en pantalon et cheveux noirs. Gary demande à cet intermittent du spectacle maigre si la baignoire en fonte est ignifugée. Oui.
Il y a aussi deux voitures munies de coffres remplis de chapeaux et colifichets ainsi que trois personnes de sexe femme dont la fille de la baignoire à qui Karim révèle qu’il est photographe. Oui.
On monte toutes ces bêtises moins la baignoire qui passera par la façade dans la loge des musiciens du sous-sol qui est vulgaire.
Gary me convoque ensuite dans son bureau et me donne mission de porter un escabeau au photographe professionnel qui installe ses fanfreluches au foyer du public. Je m’exécute comme un seul homme.
Gary me reconvoque pour discuter à la salle de repos de l’Opéra où réside un distributeur de boissons. Il tente de m’acheter avec un café. Refus catégorique de ma part : ce sera un Coca light.
Gary m’explique des choses secrètes de la politique et de l’art puis me tance que mon message des cadres était de la démagogie. Je réponds oui. A ce moment une secrétaire vient le chercher pour un monsieur dans son bureau qui est chauve. Gaby se lève avec cérémonie de sa chaise en plastique et m’informe : « Je travaille, moi ! »
En quittant mon Opéra à midi pour m’acheter une boîte de petit salé aux lentilles Carrefour, je croise Titou dans l’escalier qui m’annonce avoir fait lire ma libre expression à Mister Brown (monsieur Brun, électricien à la retraite) et que ça l’a beaucoup amusé, surtout Toni et Karim dont les pénis resplendissent sous mon projecteur. Oui.

Samedi 18 octobre
Je lis dans mon journal du Penalty que Fernandel a obtenu hier du président de Région qui est non seulement un rouquin mais un frisé, les 4 millions manquant dans la tirelire de notre Opéra. A cette bonne nouvelle de Jésus, je cours immédiatement m’acheter dix boîtes délicieuses de petit salé aux lentilles à mon Carrefour. Oui.
Cette nuit je n’ai pas dormi mon content car à 3 heures du matin le jeune voisin du dessus et sa clique ont joué de la guitare et crié leur bonheur d’avoir une terrasse. Je les entendais se pourfendre alors que même j’avais mes boules Quiès et mon casque de chantier. Je suis monté comme un furieux à leur porte de terrasse en verre mais elle était fermée en serrure et j’avais oublié de prendre le marteau dans mon pyjama.
J’ai bondi sur mon balcon, suivi du petit chat Poupie, et j’ai escaladé la gouttière qui s’est arrachée. Je me suis retenu à un lierre de tomber du cinquième sur une voiture dont j’aurais dû ensuite payer la tôle à son propriétaire. J’ai réussi à passer ma tête de mon balcon à leur terrasse dans le vide et j’ai grommelé à mon jeune voisin et sa horde.
Cette engeance ayant éprouvé de la compassion pour ma personne et un pot de fleurs que je leur brandissais, elle est allée dormir enfin comme nous les normaux. Oui.

Dimanche 19 octobre

Je ne vais pas à Palavas sur mon vélo à réaction car je dois finir ça que j’écris là. Oui.

(à suivre)

Prochain Conseil d’administration : début décembre, quand l’audit commandé par Philippe Saurel, président de l’Agglo (principale tutelle de l’OONM-LR), aura été rendu et analysé.
Comme, dans un contexte politique, on peut faire dire ce qu’on veut à ce genre de document (rappelons-nous le fameux rapport du ministère de 2011, où l’on repérait sans peine les passages inspirés par nos ennemis en interne), il faut s’attendre au pire.
Seul et dernier rempart contre le Mal : Valérie Chevalier, notre directrice.


Je ne crois pas que les membres du Conseil d’administration aient du temps à perdre à lire le blog. Et puis, ils n’aiment pas la lecture. A l’époque du grand Georges Frêche, ne votaient-ils pas les yeux fermés ce qu’aujourd’hui ils critiquent ?

Je pense exactement le contraire.
Depuis quelques années les projecteurs sont outrageusement braqués sur notre Maison, alors profitons de cette publicité locale et nationale pour en remettre une couche et rebondir. La meilleure défense, c’est l’attaque. Plus on parlera de l’Opéra Orchestre national de Montpellier, moins on l’oubliera.
Evidemment, il faut que derrière ça suive. Il faut une grande et belle programmation. Oui.

Ca s’est très bien passé. Vraiment.
Madame la Directrice, en présence de la responsable des Ressources humaines, m’a rappelé que madame l’Administrateur général n’avait pas le pouvoir de décision, que ce pouvoir-là était du ressort du Directeur et du Conseil d’administration. Que donc les reproches professionnels que lui faisaient une grande partie des salariés de l’OONM-LR concernant la situation financière actuelle de notre Maison étaient tout simplement injustes. Oui.
Selon ce qui m’a été rapporté de la réunion du Comité d’entreprise du 21 octobre (je ne suis pas élu du CE mais des DP), Michael Schønwandt est chef principal jusqu'à la fin de la saison 2014-2015.
Il peut, s’il le désire, être directeur musical de l’orchestre dès la saison prochaine (2015-2016) : « La balle est dans son camp », a déclaré effectivement Valérie Chevalier devant les élus du Comité d’entreprise.

Michael Schønwandt, qui n'a pas encore signé pour le poste de directeur musical, semble ne pas souhaiter s’engager sans savoir quel sera le sort réservé à l’orchestre (voilure réduite ou pas). Sans doute exige-t-il des « garanties artistiques »…
*
Amusant :
Au sujet des 35 ans de l’Orchestre, madame Chevalier aurait dit aux musiciens lors de la dernière réunion du CE : « Vous voulez fêter les 35 ans ? Pourquoi pas les 36, 37, 38 ?" Puis : "Vous avez fêté les 30 ans, non ? Alors on fêtera les 40… Il paraît d'ailleurs que les 30, vous les avez bien-bien fêtés… » (allusion au coût ?). Une choriste : « Ah bon ?! les 30 ans ont été fêtés du temps de la fusion Opéra-Orchestre et on ne nous a pas invités ? »

Plus sérieux :
Lors du premier concert de Michael Schønwandt comme chef principal, Jean-Paul Scarpitta aurait prévenu la direction de sa venue en coulisse au dernier moment. Madame Chevalier lui aurait alors fait savoir qu’elle souhaitait, à l’avenir, être prévenue dans un délai de 48 heures. Oui.


Madame Chevalier n’a pas fait cette déclaration le mercredi en réunion des DP, non, mais le mardi au CE (selon ce qui m’a été rapporté).

Pour l’anecdote : j’ai demandé de façon informelle à notre directrice, le lendemain du CE, s’il était vrai qu’elle souhaitait « relever la Maison humainement ». Elle m’a répondu : « Oui. » Et elle a ajouté : « Mais il y a un Conseil d’administration. » Ce qui recoupait ce qu’on m’avait dit la veille après la réunion du Comité d’entreprise, à savoir que madame Chevalier aurait déclaré, en substance, qu’elle n’accepterait pas de plan social, que s’il y avait un plan social elle s’en irait…

Je voudrais ajouter que Valérie Chevalier semble toujours faire l’unanimité parmi les personnels de notre Maison, et que ce style de déclaration (calme et franche), ne peut qu’augmenter son capital sympathie. Oui.



Note de KZRG : Je considère pour ma part Jean-Paul Scarpitta comme un vrai « artiste ». Je ne crois pas qu’on puisse lui enlever ce miraculeux don du Ciel. Non.



Compte-rendu (très subjectif) de la réunion des délégués du personnel de l’OONM-LMR qui s’est tenue le mercredi 22 octobre à l’Opéra Comédie

16 heures, salle Delteil


D’abord une question CFDT : « Ne pourrait-on organiser une expo photos des coulisses dans le foyer du public à l’occasion de chaque spectacle lyrique ? »
Madame Chevalier (directrice) : « Très bonne idée. Mais difficile à mettre en œuvre matériellement. »

Puis la longue liste des questions CGT-Spectacle :
Un musicien commence par protester au sujet des réponses de la direction dans les comptes-rendus de réunion : « Elles ont l’air malhonnêtes. On n’y retrouve pas ce qui a été dit en vérité. »
François-Charles (choriste) : « Il est vrai qu’on a eu des réponses parfois caricaturales par rapport à la profondeur des débats. »
La responsable des Ressources humaines : « Un compte-rendu n’est pas un procès-verbal comme au comité d’entreprise, ce n’est pas la transcription des discussions mais simplement les réponses de la direction. »
François-Charles : « Oui, mais les réponses sont souvent peu satisfaisantes. Comme par hasard, fond et forme des réponses ne fonctionnent pas. »
Le musicien (ironique) : « Ca doit être compliqué d’inventer des réponses. »

Question pointue des artistes (qui m’échappe).
Madame Chevalier : « Bon, si je comprends bien, il faut que je me dépêche. Vous allez me mettre la pression, c’est ça ? »
Gilles (délégué CGT des musiciens) : « On attend ces réponses… »
François-Charles : « On n’a pas vu les réponses. »
Madame Chevalier : « Oui, je comprends, vous avez derrière vous les salariés qui vous pressent… »
Responsable des Ressources humaines : « J’ai envoy酠»
François-Charles : « Je ne peux pas ouvrir ma messagerie. Notre boulot c’est de chanter. Et puis l’informatique n’est pas un moyen officiel de communication. Donc pour les trucs importants, il faut que ce soit affiché. »
Madame Chevalier : « Il faut limiter les papiers. Surtout vu la grande campagne écologique que nous sommes en train de lancer. »
Philippe (délégué CFDT, électricien) : « Beaucoup de techniciens n’ouvrent pas leur messagerie professionnelle. »

Au sujet de la température l’été en répétition, un musicien : « Les ventilateurs fonctionnent très bien dans les bureaux. »
Gilles : « On est passé de 1 ventilateur à 4. »
Un garçon d’orchestre : « Nous on en avait un, et il nous a été enlevé pour les musiciens. »
Madame Chevalier : « Le directeur du Corum nous a dit qu’il n’était pas au courant que la clim ne marchait pas bien. »
François-Charles : « 3 millions d’euros la location, tout de même… »
Madame Chevalier : « On ne lui remonte pas forcément les informations. Il a noté tout ce qu’on lui a dit : chaud, froid. Il ne pourra plus dire qu’il ne savait pas. »
Puis : « Il y a eu paraît-il un accrochage avec une dame qui traversait mouillée le foyer des musiciens. »
Une musicienne : « Nous, ils nous accusaient d’utiliser la machine à café avec de fausses pièces. »

Au sujet des Prodiges de la musique classique, émission télévisée enregistrée pour les fêtes de fin d’année au palais de congrès par une boîte de production.
Un musicien : « La pause doit intervenir 1 h 40 maximum après le commencement du service. Pour 4 heures, 40 minutes de pause. Il aurait fallu en faire deux. »
Gilles : « On a fait plusieurs télés et ça s’est mieux passé. »
Le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « C’était du direct. Le direct, c’est plus simple. »
Moi à Philippe : « On perd du temps avec une affaire passée. »
Philippe à moi : « C’est pour pas que ça se reproduise. »
Le musicien : « On était sur notre chaise et on est resté 2 heures et quarante-cinq minutes sans pause. Ils ne le savaient pas ? »
Coordinateur artistique : « Bien sûr qu’ils le savaient. Les pauses étaient prévues. Cela avait été accepté par la prod… Mais qu’est-ce qu’on fait à un moment donné, on va au clash ? Là on est en tournage. On est coincé et ils le savent qu’on est coincé. »
Le musicien (plaisantant sans doute) : « Normalement l’heure et les cinq minutes, vous devez les payer. »
Madame Chevalier (agacée) : « On va payer ! Au point où on en est… » Puis : « Ils ont fait travailler comme un malheureux notre bibliothécaire musical… On a passé des mois à faire en sorte… il y a eu des réunions en amont. Ce sont des gougnafiers. Quel intérêt nous on aurait à vous laisser cramer sous les projecteurs ? C’est une boîte de prod privée. Ils vont vendre ça pour les gamins à Noël et faire pleurer dans les chaumières… Ou on le fait, ou on ne le fait pas. On avait la pression de la Région, on l’a fait. »
Philippe dit se souvenir que pour Einstein on the beach de Bob Wilson, en 2012, ce fut la même chose. Il y avait des contraintes inhabituelles et hors règlement, comme de prendre son repas du soir entre 16 heures et 17 heures, travailler soixante heures dans la semaine et de 8 heures du matin à minuit. Et on l’a fait. Oui.
Madame Chevalier : « Avec cette émission de Noël, le capital sympathie de la Maison va augmenter, ça va passer à une heure de grande écoute… Mais c’est tout ce que ça va rapporter. »
Le musicien demande que pour l’avenir soient prévues des pénalités pour non respect des accords négociés avec la boîte de production.
Au sujet d’un prochain enregistrement télé, Madame Chevalier dit : « Là ça risque d’être pareil, on ne sera pas à l’abri d’un dépassement… Avec France Télévision ça se passe mieux, ils sont comme nous dans un cadre. Une boîte de prod, non. »
Responsable des Ressources humaines : « Conclusion, le dialogue. »
Le musicien : « Nous mettre devant le fait accompli, nous piéger sur scène on n’aime pas. »
Pendant que ce musicien parle, on me montre une faute d’orthographe dans les questions de la CGT. Hi hi.
Madame Chevalier au sujet de la responsable des Ressources humaines : « Elle croule sous le travail en ce moment. »
Responsable des Ressources humaines : « Je suis en vacances la semaine prochaine. »

Au sujet de Julien Masmondet, chef d’orchestre de La Clémence de Titus sur qui les musiciens émettent de grands doutes.
Madame Chevalier : « Il y a des chefs de pupitre qui me disent avoir du plaisir à travailler avec lui. Ce n’est pas un nul. Il est jeune. Ce n’est pas un mauvais. Il peut le faire. Moi j’y crois sur le Mozart. Mais en cas de problème… Ceci dit, je n’ai jamais eu un dédit avec un chef. »
Une musicienne : « Ce n’est pas parce qu’on veut casser un chef… »
Gilles : « On en a cassé qu’un. C’était au bout d’un service. Un monsieur âgé. Et pourtant des mauvais, on en a vus. »
Madame Chevalier évoque en plaisantant avec les musiciens ce vieux chef qu’ils ont cassé. Elle l’a croisé un jour (à Toulouse ?), il lui a raconté que l’orchestre n’était pas parti à son ordre. Et il a ajouté : « Quand ça vous arrive, on s’en souvient à vie. »
Gilles : « Koering nous avait dit d’écouter ce monsieur avec Beethoven et l’Orchestre de Prague… Il a fallu que ça tombe sur nous. Le monsieur nous disait en pleine répétition : « Ecoutez l’orage. »
Madame Chevalier (riant) : « Il était allumé ! » Puis, reprenant son sérieux : « Moi, Masmondet, j’y crois. »
Gilles : « Le problème, c’est dans le rapport avec l’orchestre. Masmondet il arrête, on reprend. Pourquoi on reprend ? On sait pas. Mozart… les dynamiques, s’il les dit pas, va falloir les trouver. »

Retour sur la chaleur. Castelnaudary.
Madame Chevalier : « C’est vrai que les projecteurs étaient très bas… Moi j’ai gardé mon manteau. »
François-Charles, revenant sur la chaleur au Corum : « Ce directeur qui dit au bout de deux ans qu’il n’était au courant de rien pour la clim, et qu’il allait s’en occuper, vous allez le revoir ? »
Coordinateur artistique : « L’été à 20 heures, là-bas ils coupent la clim dans les bureaux. »
Quelqu’un : « Montpellier Events est à 3 millions de déficit. »
François-Charles : « Les gamins d’Opéra Junior crevaient de chaud. »
Madame Chevalier : « Dans la salle du chœur, les enfants ont froid. »

Puis on passe à la question 7 des musiciens.
Madame Chevalier : « Ah ! le point 7 qui fâche tout le monde… »
La question : « Rencontre Artistes / Public : l’idée est sympathique, mais en arrivant au niveau 1 de la Brasserie du Corum, les artistes restèrent debout, faute de chaises. Après un programme difficile et très long (le fameux concert Schønwandt), sans reparler de la chaleur excessive, pas un verre d’eau pour se désaltérer. Les artistes auraient souhaité que le bar soit ouvert afin de s’offrir une boisson. »
Madame Chevalier : « Nous n’avons pas été livrés. Fiasco total. Nous n’avons pas été livrés et ce n’est pas la première fois. Il faut que ce soit la dernière. Le public était là. Les tutelles étaient là. C’était Schønwandt. Opération bisous avec Alary (président de Région). C’était la première fois qu’on organisait ce genre de rencontre avec le public. Il y avait du monde. Ils avaient envie de rencontrer les artistes. La personne qui n’a pas livré… Ils auraient dû courir à Monoprix. Si on l’avait su on y serait allés nous-mêmes à l’entracte, j’y serais allée, on aurait acheté des packs de Coca. Nous, on ne savait pas qu’il n’y avait rien à boire. On se demandait si on était au bon étage. Toutes les rencontres étaient balisées pourtant. Et là, on ne nous prévient pas. On serait parti à Monoprix sinon. J’étais la première désolée. »
François-Charles : « Il y a un problème de communication. »
Puis François-Charles évoque les Journées du Patrimoine, où une photo du chœur de l’Opéra national était en fait celle d’Opéra Junior. « Hallucinant ! » dit-il.
Madame Chevalier : « Il faudrait d’ailleurs refaire des photos de l’orchestre. Des musiciens sont partis, d’autres sont arrivés. »
François-Charles : « On a besoin de rouvrir des portes dans la presse qui nous ont été fermées à cause de Jean-Paul Scarpitta, et qui avant lui étaient ouvertes. »

Questions diverses.

Il est question de la récurrente tenue des musiciens en concert quand il fait chaud.
A Bagnols-sur-Cèze la veste a été tombée par certains. Des musiciens n’étaient pas d’accord.
Madame Chevalier : « Si on tombe la veste, on tombe la veste. Tous. »
Un musicien : « C’est vrai qu’on était bien en chemise. »
Madame Chevalier : « Il y avait deux tee-shirt noirs. Il faut être un peu habillé quand même. Y a tee-shirt et tee-shirt. Le tee-shirt Decathlon, non ! Le jean noir, non plus.
Le musicien : « Précisons les tenues acceptées. Les trois-quarts des femmes n’avaient pas les bras couverts. »
Madame Chevalier : « Et non plus la chemise orange sur le pantalon, comme j’en ai vu une en coulisse… Les garçons d’orchestre étaient bien mis, eux. »
Une musicienne : « Quelqu’un une fois a dit qu’on était mal habillés. » 
Madame Chevalier : « Chacun est mal habillé pour un autre. »
Coordinateur musical : « Je souhaite que la décision de changer de tenue vienne du délégué. Ce n’est pas à chacun de donner son avis. Si le délégué ne dit rien, alors personne ne change de tenue. »
Madame Chevalier  « On ne m’a toujours pas montré la fameuse tenue de Koering, à col Mao. »
Garçon d’orchestre : « Vous l’avez vue sur moi. »
Madame Chevalier : « Ah bon, c’était ça ? On aurait dit un Savoyard à la salle Gaveau. »

Gilles évoque ensuite un salarié de la Maison qui a voyagé en voiture pendant que les musiciens prenaient le bus : « Pourtant c’est un employé comme un autre ! »
Madame Chevalier : « Dans la voiture pendant le trajet on discute, on en profite. »
Gilles : « Et puis se faire photographier avec Schønwandt… »
Madame Chevalier : « C’était un selfie, une photo personnelle. »

Enfin est évoquée l’histoire d’un chef (argentin ?) ami d’un musicien de l’orchestre. Il a contacté Valérie Chevalier pour diriger l’orchestre national et le faire tourner en Amérique du Sud. Mais d’abord il veut un contrat pour tester la qualité de notre orchestre, se rendre compte par lui-même si nos musiciens sont dignes de la tournée qu’il projette.
Tout le monde rit et conclut que cet individu est un fou.

Enfin Valérie Chevalier nous raconte qu’au retour de Castelnaudary le chauffeur de la voiture de Schønwandt a eu un malaise en soufflant dans l’alcotest des gendarmes. C’est Schønwandt lui-même qui a dû conduire pour ramener le véhicule. Il était épuisé, il avait son avion pour Copenhague à 5 heures du matin. »
Philippe : « Ce Schønwandt est certainement un grand chef, mais c’est aussi un chat noir. Il paraît que deux orchestres ont coulé au Danemark et un au Pays-Bas après son passage. Méfiance. »
Rires bon enfant autour de la table. Fin de la réunion. Merci à tous. Bonne soirée. Oui.



Rappelons que Valérie Chevalier a quitté l’Opéra national de Lorraine pour celui de Montpellier. Et que Laurent Spielmann, qu’elle secondait à Nancy, postulait comme elle au poste de directeur général de l’OONM-LR (il s’est désisté au dernier moment).
Oui, le monde est petit.

Ceci dit, concernant la crise des opéras et des orchestres, le problème n'est pas que financier. Il est aussi, et surtout, démographique. Les enfants du baby-boom vieillissent et meurent. Les nouvelles populations n'ont pas, pour l’instant, de classe moyenne cultivée. Et de toute façon la culture classico-lyrique n'est pas la leur. Non.

Bref, la plus grande civilisation de tous les temps va mourir parce qu’elle n’aura pas fait assez d’enfants. Miam-miam, la pilule.
Le spectacle continue ? (réalité-fiction)

Lundi 20 octobre

Jour de repos.
Mais à 18 heures, Gary mon directeur technique m’ordonne dans le téléphone de travailler à 20 heures pour la répétition des Zombres, le joli orchestre baroque en résidence dans notre Maison en déficit.
Je préviens mon adorée et je cours à l’Opéra en m’arrêtant à Carrefour-City : miam-miam, le chocolat aux noisettes.
Je suis seul technicien avec les artistes et Gérald le régisseur qui porte une chemise et un pantalon.
Je rajoute, dans la mémoire extraordinaire du pupitre des cintres, de nouveaux effets au programme de François puis je défile jusqu’à presque minuit les mouvements de porteuses devant un metteur en scène doux et craintif qui me demande si ce sera moi au spectacle. Je le rassure que non. Oui.


Mardi 21 octobre

Il est 8 heures et 12 minutes au local des machinistes lorsque, buvant son café, Karim nous déclare : « Elle m’a serré la main en baissant les yeux… Aucun intérêt. Elle n’aime pas les hommes. » 

Sur le plateau, où règne le travail des électriciens, nous emperchons le fond noir et arrangeons avec des épingles le bas du ciel étoilé qui est comme un chiffon.
Toni (21 cm) m’informe alors que le 1er novembre il participe à une soirée FEMMES OFFERTES. Il me demande de passer l’info dans le blog de ma libre expression : « Si des filles de l’Opéra sont intéressées, qu’elles s’inscrivent. »

Tandis que nous travaillons avec entrain de tous nos bras et bouches, que nous rions et pétons de toutes nos entrailles, plongés dans la demi-pénombre à cause des électriciens qui sont pourtant des lumières, nous entendons à l’avant-scène la mademoiselle éclairagiste des Zombres nous crier : « Silence ici ! On règle. »
« Nous on se branle ! » réplique Toni, qui porte un tee-shirt Festival de danse noir, un pantalon beige et des mocassins assortis. Puis il lui grogne avec douceur : « On parle pas comme ça, ici, ma petite. »
Oui.

Quelques minutes après cet incident, pour se faire pardonner son outrecuidance, la jeune éclairagiste ira expliquer à Toni en coulisse qu’elle a une petite voix et nous des grosses. Toni répondra : « Moi je suis sur les nerfs parce que mon copain m’a quitté. »
Enfin Boris, gentleman, portera dans la matinée à cette professionnelle juchée sur une échelle pour régler des projecteurs, un thé brûlant de la part de Toni. Oui.

Le metteur en scène demande à Karim un praticable pour la fosse qu’on va chercher dans le monte-charge où il faut lever la grille bruyante, et donc Karim s’en excuse par avance à la dame oiselle éclairagiste qui répond : « Je vous en prie. »
Roméo et Laurent le barbu moquent Karim au local d’être soumis à une femme. Karim avoue qu’il aime être fouetté par le sexe faible. Oui.

C’est la pause N°1. Marcel m’a éteint en cachette la clim du local et je la rallume en faisant semblant d’aller aux toilettes pour pipi (Marcel interdit caca).
Paul lit à voix haute un article du journal qui devrait nous intéresser : « EJACULATION PRECOCE, PARLONS-EN. DEUX HOMMES SUR TROIS CONNAISSENT CE PROBLEME. »
Comme nous sommes alors six hommes dans le local, ça fait quatre éjaculateurs précoces.
Laurent le barbu, qui cherche à s’acheter au Bon coin une fourgonnette en rouille, se tourne de l’ordinateur et lance que le problème n’est pas d’éjaculer mais de bander. Oui.

François est resté au pupitre des cintres avec Karim pour les éclairages tandis qu’à la télévision du local on voit, accroché à une branche, un koala.
Le téléphone sonne mystérieusement. Du travail ? Je décroche avec courage.
C’est la secrétaire de madame ma directrice De La Tour (une noble des îles). Je suis convoqué demain à son bureau, sans doute pour mon message contre sa madame des sous qui est innocente de notre Opéra en déficit.
François, que je vais remplacer au pupitre, soupçonne cette marquise De La Tour de me convoquer en prévision de quand je serai célèbre. Oui, pour pouvoir se vanter ensuite qu’elle m’a convoqué.

Le soir à mon appartement à crédit, je reçois un message m’informant de la réunion du comité d’entreprise : De La Tour aurait dit que si le conseil d’administration décidait un plan social contre les travailleurs, même fainéants, elle repartirait avec sa valise en train. Bravo, madame la comtesse.
A ce moment que je découvre cette information capitale pour payer mon crédit, mon adorée fait irruption à la porte de mon bureau qui est son dressing pour le moins envahissant de robes et chaussures en or. Elle m’annonce, interrompant son émission comique qu’elle regardait au salon, que si elle meurt elle m’interdit de rire avec quiconque jusqu’à ma propre mort. Oui.

Mercredi 22 octobre

Dédé, notre chef pécunieux, discute avec Paul et Roméo du prix des enterrements. Roméo affirme qu’il existe des enterrements discount. Et Paul a déjà vu des cercueils en carton. Oui.
Dédé raconte que son cousin, croquemort, a eu un accident sur un pont et que le corbillard a failli tomber dans le vide, que c’était comme une balance par-dessus le parapet. Roméo calcule que le cadavre faisait contrepoids comme aux fruits et légumes. Et Dédé s’amuse qu’au quartier les jeunes disent que son cousin a « failli tuer le mort ».
Puis Dédé se tourne vers Djibril et lui commande d’aller à 14 heures aux ateliers avec la camionnette chercher des planchers pour le prochain spectacle de l’Allemand de Jean-Jean. Marcel demande s’il peut accompagner Djibril mais Dédé, implacable, répond non. Oui.

Gary me convoque immédiatement pour un lavage de cerveau avant ma rencontre de cet après-midi avec De La Tour madame. Quand je déboule dans son bureau il engueule quelqu’un au téléphone. En me voyant il dit à ce quelqu’un : « Toi tu es comme Caizergues ! » Et il lui raccroche.

A midi je mange deux chocolats Rocher et un gros pain à la terrasse du Penalty où je bois mon café en lisant le journal gratuit. Puis je vais à la librairie et j’achète L’Enregistré de Christophe Tarkos qui est un poète mort. Enfin je vais reboire un café en terrasse à l’Esplanade et je commence de lire mon Tarkos. Je m’arrête sur la phrase : « Il n’y a pas d’endroit précis. » C’est joli.

A 15 h 30 me voici dans le bureau de madame De La Tour en présence de Pamela, responsable du personnel qui me demande comment je vais Jean-Luc.
Comme le soleil est rayonnant trop dans cet espace confiné et clair, madame la directrice ferme les stores avec majesté. Oui.

A 16 heures nous nous retrouvons tous trois ainsi que d’autres manants à la réunion des délégués du personnel dans une pièce jaune du cinquième étage. C’est convivial. (lire plus haut Potin de merdre 9)


Jeudi 23 octobre

Il est environ 7 h 30 lorsque, buvant mon café en dosette Carrefour, j’allume l’ordinateur du local et découvre en fond d’écran une photo de madame la baronne De La Tour en compagnie du prince Jean-Jean. C’est ravissant.





Tout mon monde des machinistes arrive en queue-le-leu et me demande quoi qu’y s’est passé hier de ma convocation chez la duchesse. Je réponds que c’était charmant et coquet.
Roland le barbu peste qu’il a raté une affaire au Bon coin d’un fourgon à 4 000 euros. Grrrr.
Toni nous rappelle de penser à nos cadeaux de Noël. Il vend en solde des lots de sextoys « spécial gay ».
Alors bien sûr on parle avec colère du plug anal qui a été attaqué, démonté, remballé place Vendôme à Paris, qui était naguère la capitale de la France. Et tous, nous les normaux, on crie bien fait contre la racaille postmoderne ! Oui. 

Une fois calmés et repus de café, nous lisons l’article du journal de province dont le titre, pour le moins rutilant, est que notre Opéra se retrouve le dos au mur comme un fusillé. Oui.
Karim dit : « Cet article est vicieux. Il faut le lire entre les lignes. » Et se tournant vers moi : « Ils vont en profiter pour te décapiter, Caizergues. »
Oui mais dans cet article nauséabond il y aussi qu’en cas de plan social décidé par la racaille socialiste, madame De La Tour partira comme une reine dans son île plutôt qu’écraser de ses talons notre peuple. Cette Jeanne d’Arc défendra bec et ongles, nous en sommes persuadés, nos tickets-restaurant. Oui.
Toni conclut : « Vous serez moins gras. »
Et Marcel, qui me surprend en train de jeter un petit sachet vide à la poubelle : « Il s’est enfilé un paquet de cacahuètes et il croit qu’on l’a pas vu ! »

A 22 heures me voilà poliment dans mon lit de mon adorée à lire mon Tarkos lorsque j’entends du bruit à travers ma porte qui sera blindée demain. Serait-ce une racaille dans mes escaliers d’immeuble à crédit ?
Je sors en pantoufles sur le palier puis je monte doucement les marches et découvre devant la porte d’entrée en vitre de mon voisin un jeune homme avec une planche à voile. Allait-il, sans ma courageuse intervention, fracasser cette porte fragile à l’aide de son engin sous-marin ? Non, me répond le visiteur en ouvrant d’une clé la porte et me considérant de haut comme un vil importun, je suis le frère de celui qui habite là. »
Alors je rétorque en brandissant un couteau à pain : « Vous avez de la chance, mon garçon ! »


Vendredi 24 octobre

A 7 h 30 je vais au docteur me faire vacciner de la grippe qui est notre Ebola, mais avant je lave la porte d’entrée de mon immeuble où un clochard a uriné (ou peut-être même l’individu d’hier soir).
Puis je m’achète à Carrefour du chocolat aux noisettes. Oui.

J’arrive au palais des congrès où il nous faut récupérer des planchers pour l’opéra de l’Allemand de Jean-Jean. Je suis en agréable compagnie de Marcel, Marc, Toni et Djibril qui boivent le café à la machine payante.
Un salarié de ce palais m’explique, au sujet de leur directeur Picsou qui a licencié neuf malheureuses : « J’ai changé d’avis. Monsieur Picsou est venu faire ce pour quoi on l’a embauché. C’est un homme qui peut avoir un fond valable. Mais il est entouré de crapules. Combien de crapules ? Entre sept et huit. »
Je demande si ce Picsou sait que ces crapules en sont.
Réponse : « Il est en train de se rendre compte que les mauvais ne sont pas dans le camp qu’il croyait. Ces mauvais, depuis l’arrivée de Picsou, sont devenus pires qu’avant car ils ont peur pour eux-mêmes. »
Oui.

Tandis que le pompier nous ouvre le portail du quai pour charger les planchers dans la camionnette conduite magistralement par Marcel, Toni lui demande s’il veut participer à sa soirée FEMMES OFFERTES : « C’est 70 euros. »
Comme le pompier refuse par peur sans doute de n’avoir pas un assez gros sexe, Toni lui annonce : « Dans six mois tu seras moins gras. »
« Pourquoi ? » demande le pompier en reculant d’un pas comme les militaires.
« Parce que tu seras à la porte. Tu n’auras plus le temps de te branler sur internet. Tu seras route de Nîmes en mini-jupe. »

Quand j’arrive à ma maison du quatrième étage devant ma porte blindée enfin installée pour à peine 2 000 euros je suis fasciné d’une telle beauté anti-racaille. Je la caresse, je me recule pour la regarder longuement puis je me ravance et la recaresse et l’embrasse. Merci, la sécurité française.


Samedi 25 octobre

Matin au local avec Karim et Marc, qui est en jogging. Marc nous informe qu’il a arrêté de fumer. Il dit qu’il faut être con pour fumer, non ?
Je consulte les blogs de musique classique et j’apprends que l’Opéra d’où provient madame De La Tour est en difficulté aussi comme nous, qu’un spectacle lyrique vient d’être annulé et que sera donnée à la place une version concert. Pauvre France.
Stressé, je mange un gros pain avec des morceaux de sucre.
A ce moment, Brad l’électricien du comité d’entreprise nous rend visite au local et je lui démontre la disparition de la civilisation occidentale, que je relie à la disparition de notre opéra gentil. Oui. Cet anarchiste libéral ne répond rien à mon propos nauséabond mais j’ai bien l’impression tout de même que sa vision des choses commence à évoluer car il est intelligent beaucoup, et beaucoup plus qu’un Denis la malice son secrétaire du comité, par exemple. Non ?

En fin d’après-midi je remonte le boulevard de l’Opéra quand deux jeunes racailles déboulent d’une ruelle, poursuivies par d’autres racailles, mais gentilles, et d’un blondinet rapide et mince et musclé qui est sur le point d’en rattraper une qui alors lâche sa proie par terre qui est un appareil blanc muni d’un fil de même race. Oui.
Je continue ma montée vers la place de la Tragédie d’où provient une musique forte. L’orchestre de mon Opéra ? Non, des tams-tams.
La place est noire et marron de monde. Je traverse ce continent inconnu et me retrouve en France sur l’Esplanade où il y existe encore tous les samedis des étals de livres d’occasion. Oui.

J’échoue finalement en terrasse de mon café le Penalty puis je vais chercher mon adorée à son travail de bijoux comme elle.

Le soir derrière ma porte blindée que j’ai encore caressée et embrassée je commence d’écrire ce que vous lisez de vos yeux remplis de joie ou d’effroi. Et je ris sous cape. Oui.

(à suivre)


Je n’aime pas la Belgique.


Je n’aime pas déteste Jack Lang.



Le spectacle continue ? (réalité-fiction)


Lundi 27 octobre
Suis-je nigaud de me lever en avance pour n’avoir pas changé l’heure d’hiver ?
J’apporte à mon adorée son déjeuner petit au lit puis je vais à mon travail d’opéra avec détermination et pieds.

La clim du local est en marche par Boris qui l’a mise hier dimanche en partant du spectacle baroque pour moi ce matin, m’informe Bastien en slip et chaussettes devant son placard de fer où il se change en travail sur un carré de carton.
Le local a été lavé par Boris et le jeune Eric, m’ajoute Bastien qui prépare le café dont il est le dépositaire. Buffet, four et frigo ont changé de place ainsi que les fauteuils, ce qui donne une impression de plus grand espace et confort bourgeois à notre repaire. Oui.
Sur scène il y a un clavecin et des pupitres prêts à partir en camion. Eric s’installe au pupitre pour Pipi Pipi, le spectacle de l’Allemand de Jean-Jean qu’on commence à monter aujourd’hui pour la première fois au monde. Dédé notre chef porte une chemise blanche et par-dessus son gilet de travail noir qui est un signe de pas être fainéants dans ses parages. Il y a aussi Gary le directeur technique en pleine forme et nervosité et petit nœud de cheveux derrière son cou velu. Paul l’appelle Chico car cet individu ressemble de plus en plus aux Gipsy Kings.
Deux machinistes descendent par le râtelier du lointain la grande échelle dans les dessous pour ouvrir les trappes, d’autres vont chercher les patiences au – 3 et d’autres enfin, les plus nombreux et joyeux, équipent la frise rouge de la face tandis que je monte dans l’ascenseur avec Paul qui m’a conseillé de l’accompagner au gril où je pourrai me cacher. Marcel nous a suivis. Oui.
Nous positionnons une quinzaine de moteurs en obéissant à Paul qui a en chiffon dans ses mains le plan. Chaque câble est plongé à l’aplomb dans le vide pour Eric au pupitre qui le manœuvre après que j’ai branché la prise sans m’électrocuter. Marcel regarde à travers du grillage en bas le petit monde s’agiter et conclut : « Ils sont stressés à cause du changement d’heure, comme les vaches. » Puis : « Et ils ont peur de l’Allemand. »
Soudain c’est la pause. Toni nous rappelle de penser à nos cadeaux de Noël : des sex-toys qu’il vend en solde.
Dédé passe déjà sa tête à la porte du local en grognant.
Les électriciens équipent des néons beaucoup sous le regard de l’Allemand de Jean-Jean qui trône dans la salle avec son ordinateur et ses cheveux blonds.
Laurent le barbu campe dans les dessous pour fixer les trappes avec Marc et Djibril et François sous les ordres olympiens de Boris qui se penche par le trou dans la scène tandis que grand Gribouille le chef sonorisateur est grimpé en pantalon sur une échelle pour accrocher de gros haut-parleurs en compagnie du compositeur postmoderne de Pipi Pipi qui est long et maigre et allemand comme le blond de Jean-Jean. Je préviens d’en bas de l’échelle à grand Gribouille : « Tu joues ta carrière ! »
Comme je m’ennuie, je descends aux trappes pour regarder Laurent le barbu boulonner. Ce barbu me raconte que cette nuit il a rêvé d’un incendie en forêt où il m’a sauvé dans sa voiture. Je l’en remercie. Ensuite je me rends aux toilettes magnifiques des musiciens qui sont au même niveau que les dessous de scène puis je vais avec Roméo décharger un camion dans la rue qui est rempli de cubes noirs et de ferrailles. C’est intéressant. Enfin je suis appelé au bureau de Gary qui porte des lunettes d’écaille comme Jean-Jean puis je redescends au local et j’envoie vite un message secret aux syndicats. Oui.
L’électricien Salséro, qui lit ma libre expression tous les lundis, me ricane que lui n’est pas marié parce qu’ainsi il n’a pas besoin comme moi d’acheter des sandalettes à 300 euros à sa madame. Toni lui demande alors s’il veut venir à sa soirée « femmes offertes », c’est 70 euros. Salséro rétorque qu’il n’aime pas les trimardes, qu’il préfère les Aveyronnaises qui ont des biens, la Française de village dont le mari est mort et qui a touché l’assurance, la femme un peu ancienne, la femme de l’Ardèche qui sent la naphtaline. Toni dit : « Tu veux pas venir parce qu’il faut payer. T’es un faux guerrier. T’iras te branler sur internet. » Tandis que Salséro nous montre sur son mobile un message plein de bisous envoyés par « la fille du maire d’un village », Figeac l’accessoiriste me glisse dans l’oreille : « C’est l’hôpital psychiatrique, cet opéra. » Toni dit à Salséro : « Il existe un service à 1 centime pour se faire envoyer des messages. »
Dédé et l’Allemand de Jean-Jean règlent les hauteurs des porteuses de néons pendant que Djibril, assis les yeux mis clos sur une chaise près du pupitre d’Eric, attend un ordre en retenant les fils de la patience du néon vertical blanc. Bastien lui demande si ça va et Djibril répond : « Si toi ça va, moi ça va. »
On a déchargé deux fauteuils dont un vert à roulettes dont Marcel a pris possession et que François promène en coulisse. C’est rigolo.
A 18 heures Eric accroche au plafond le pantalon de travail de Paul oublié sur le canapé N°3 du local. Oui.

Mardi 28 octobre
J’allume les services du plateau encombré des deux fauteuils, d’un canapé, de la petite échelle des accessoiristes, d’une cantine rouge en métal, de planchers en tas, de cubes noirs, de ferrailles noires, de néons en vrac. J’ai l’impression de revivre la même scène depuis trente ans. Non ?
Gary, qui aujourd’hui n’a pas sa couette, porte un blouson en cuir marron d’aviateur. Roméo me dit, voyant que je prends des notes : « Le blouson, c’est du skaï. » Eric, installé au pupitre des cintres côté jardin, me demande si je sais quelle est la maladie du boulanger et je réponds la farine et il me dit non : c’est la brioche qui grossit et la baguette qui diminue. Oui.
L’électricien Hernandez, notre délégué, m’informe que les syndicats ont bien reçu mon message et qu’un courrier a été adressé à madame De La Tour pour empêcher Jean-Jean de venir assister aux répétitions de son Allemand blond. Il m’ajoute que Queue de cheveux, le délégué des musiciens, a par ailleurs des idées de restructuration pour sauver notre opéra en déficit, qu’il va proposer de retirer des avantages à l’orchestre et qu’il voudrait rencontrer les techniciens gentils. Je rétorque à cet Hernandez qu’on ne rencontrera pas son Queue de cheveux car je sais quoi il a derrière la tête, à savoir demander des euros aussi aux techniciens qui gagnent trois fois moins que sa clique. Oui. Toni dit alors à Karim, parlant de je ne sais qui et lapant un petit pot de compote de pomme : « Elle doit faire de beaux estrons. » Et Karim complète : « Avec la cogne qui bave, c’est sûr. »
Les trappillons par lesquels doit apparaître la structure métallique où sont arrimés des néons rouges ferment mal et il me faut quérir pour Laurent le barbu, qui resserre sous la scène avec une sangle deux montants en fer, un mousqueton de taille grosse que Boris a déjà trouvé quand je reviens de ma recherche avec cet ustensile. Oui. Oui car je me suis arrêté au local des accessoires où il y a un joli ventilateur qui m’a rafraîchi la figure et le corps. Les accessoiristes Figeac et Châtel peignaient en noir une centaine de caches de néons pour les électriciens dont ils étaient les esclaves. Ils avaient mis comme ambiance de travail une musique de mai 68. Oui.
Dans l’après-midi je monte au gril avec Djibril pour déplacer des câbles de la structure des néons rouges et, en poussant une barre roulante soutenant deux moteurs de 200 kilos chacun, une roulette de mon côté sort du rail par inadvertance et c’est dangereux comme pour Boris qui a reçu une fois sur la poitrine un moteur mais qui est musclé. J’appelle au secours mon Dédé qui intervient aussitôt avec Boris et François et alors ces mousquetaires inventent une solution avec un pied de biche et un câble lancé depuis le faux-gril pour sauver la situation du désastre que j’ai engendré. Bravo, messieurs.
Au local de la pause, un machiniste dit à un machiniste : « Elle va te mettre à quatre pattes et te carrer l’appareil. » Puis : « Elle doit se talquer. » Puis : « Les babines, c’est deux entrecôtes. » Puis, faisant le geste de tenir une personne à genoux par les cheveux : « Tiens, broute, c’est l’heure du goûter ! »
Je commence à l’ordinateur ma libre expression de la semaine prochaine et je montre à messieurs les machinistes la photo de Neal Cassady et du rouleau de On the road de Kerouac en leur racontant un peu de la beat génération. Il règne alors dans ce local pour le moins confiné un silence inattendu. A la fin de mon petit discours Roméo dit à Marcel assoupi dans le canapé N°3 : « Ce sont des informations importantes de la vie. Jean-Luc t’informe, il essaie de te faire mourir moins con et toi tu penses qu’à un poulet rôti aux pommes de terre ! » Djibril dit : « Moi je m’endormais. » Eric ajoute : « Bastien dormait aussi, mais les yeux ouverts. »



On retourne au plateau et je m’assois au lointain cour dans le fauteuil à roulettes de Marcel. Dédé m’apprend que ce fauteuil a été acheté chez Emmaüs et que deux vieilles sont mortes dessus. A ce moment arrive dans un manteau et sous un chignon madame De La Tour notre directrice qui est une noble des îles. On est nous tous les machinistes rassemblés dans le même coin comme un piège et elle se dirige pour nous saluer en tant qu’êtres humains. Je me lève et tend mon bras opéré du tendon. Elle me le tord et dit, à cause de grand Gribouille qui teste son son : « Y a de l’ambiance ici ! C’est chouette. »
Madame repartie, Toni remarque : « Parfum lavande ou romarin. »
Roméo me promet que quand il partira de cet opéra ce sera un 14-Juillet, un feu d’artifices de coups de poing et boule dans des pifs. A cet instant Figeac se tient près de nous immobile, les mains derrière le dos et la tête rentrée dans les épaules. Oui.

Mercredi 29 octobre
A 13 h 30 je quitte mon chez moi qui est la même rue de Châtel qui marche de concert avec ma personne vers notre travail mignon quand on passe devant le magasin de piercing où Châtel me conte que son voisin de palier lui a montré en lui ouvrant la porte une fois pour du pain son gland percé d’un anneau. Oui.
J’entre au local dont la télévision pas allumée est signe de beaucoup de travail au plateau ce matin. Je reste en coulisse mon gobelet de café en dosette à la main et je regarde l’équipe passer la serpillère pour la répétition de Pipi Pipi tandis que le chœur arrive doucement par brochettes et que Gary discute à l’avant-scène avec l’Allemand de Jean-Jean qui est plus haut que lui d’une tête blonde. Oui.
Je descends pour la trappe des néons rouges à ouvrir avec Djibril et Marcel et Paul au moment qu’aussi Dédé vient inspecter et que je lui suggère qu’il faudra deux tops dont un pour prévenir d’ouvrir et il me demande du coup si je le prends pour un nigaud.
Dès que Dédé a remonté les marches qui mènent au couloir des cabinets des musiciens et à l’escalier du plateau, Marcel se confectionne dans le bas du râtelier au fond des dessous de scène un lit avec de la mousse et un pendrillon pour le drap. Oui.
On entend le chœur piétiner au-dessus de nos têtes et crier Pipi ! Pipi !
Finalement on ne fait pas la manœuvre à cause de madame la pause.
Toni nous informe que les réservations pour ce spectacle postmoderne sont au point mort et Boris renchérit qu’à l’entracte la moitié de la salle aura déserté. Sur scène la répétition a repris avec le chœur sans nous et on entend les cris dans les retours. Toni dit : « Quelle souffrance, cette musique. » Puis il se penche à la fenêtre et nous informe qu’un type vend des paquets de cigarettes aux passants. Bastien lui a vu tout à l’heure un clochard uriner contre notre petite porte gentille. « Cette ville est sale, dit Toni, y a des estrons partout. »
Je vais voir au plateau à l’instant que l’Allemand de Jean-Jean ordonne au chœur d’aller à cour et ils vont à jardin. Je demande depuis la coulisse à Grand Choriste rebelle si la musique lui plaît et il détourne sa barbe. Oui.
On redescend dans les dessous et je monte avec Paul sur une barre pour ouvrir et fermer les trappillons des néons rouges et je m’entaille la main d’où coule mon sang de la même couleur que les néons. C’est joli.
En fin d’après-midi je remplace Eric au pupitre des cintres car j’ai mon permis. Brad l’électricien a peur quand même que je lui casse ses néons sur la tête des choristes qui portent des masques de loup et crient Pipi ! Pipi !
Pendant que je programme de nouveaux effets, Boris mon chef du spectacle me grogne qu’on a fait du bruit dans les dessous avec le fer des trappes, qu’on n’est pas à l’usine. Il espère du moins qu’on a bien refermé et je le rassure en allant avant de partir à ma maison du quatrième étage marcher dessus mais ça s’enfonce, oui, et je descends vite remonter sur les barres pour fermer bien en me retaillant ma main. Bravo, ma conscience professionnelle.

Jeudi 30 octobre
En arrivant à le local je me rends compte que quelqu’un m’a allumé le chauffage en octobre. Vite je l’éteins et je mets la clim. Puis j’ouvre les portes des couloirs pour du courant d’air sur la scène et j’allume le pupitre et dès ma première manœuvre de la porteuse 44 le petit point vert sur l’écran devient rouge. Je corrige au mauvais endroit et le défaut persiste. Je réunis mes deux cerveaux et j’appuie réarmement au lieu de riset et enfin le point rouge méchant redevient vert, qui est la couleur gentille. Merci, mes cerveaux.
Karim et Laurent le barbu équipent une nouvelle patience, Bastien nettoie au balai une frise et Roméo les observe, assis à cheval sur une chaise près de moi et disant : « Ce matin, je suis vraiment pas d’humeur. »
Me promenant côté cour j’observe Bastien qui maintenant rabote pour Titou un plancher qui recouvre des câbles électriques et alors Titou m’informe que les œufs pochés c’est 6 minutes. Dédé me réquisitionne sur cet entrefaite pour mesurer le monte-charge en prévision d’un prochain spectacle puis je rejoins la bande au local où je discute avec Djibril du voyage en civière de Rimbaud pendant douze jours à travers le désert jusqu’à Aden où il prendra le bateau pour Marseille où on lui coupera sa jambe. Oui.
Puis je retourne au plateau désert et je m’installe sur une caisse à cour afin d’écrire ça que vous lisez. Je remarque soudain que les fluos rouges s’appellent la montagne parce qu’ils dessinent une montagne. Bravo, ma rapidité d’esprit.
Il faut faire l’essai de la balançoire à la face jardin et je m’assois au pupitre et l’Allemand de Jean-Jean sur la chaise que je monte jusque sous le pont lumière et que je redescends en trois minutes tandis que dans le même temps Djibril manœuvre la patience jusqu’au milieu de la scène et que les néons blancs et rouges se positionnent dans la configuration du programme d’Eric que j’exécute à la perfection. « Très bien », me dit Dédé qui craignait un crime de ma part.
A midi je remarque, scotchés sur le placard de Marcel, une dizaine biscuits. Oui.
14 heures. Tandis que Marcel et Boris se brossent les dents, Eric fait un câlin à Bastien qu’il n’a pas vu depuis hier et qui est son nounours. Il lui dit : « Tu as une peau de bébé. »
Eric et moi allons au pupitre et je lui explique les nouveautés du programme dont la balançoire puis il fait la mise pour la répétition et comme dans un copier-coller j’ai programmé la balançoire avec un enchaîné à vingt secondes de la montagne, eh bien la structure de néons rouges sur laquelle Hernandez est en train de travailler se met en mouvement et manque lui arracher la tête avant de se fracasser au sol. Heureusement Eric lâche l’Homme mort qui est une sécurité en cas de crise cardiaque et la manœuvre s’interrompt et nous rions lui et moi de ce Hernandez qui est un nigaud. Oui.
Eric doit faire la manœuvre des trappes mais la 2 ne part pas et on cherche le défaut dans l’armoire des dessous et celle du dessus de la salle et finalement c’est Hernandez à la rescousse qui isole un fusible défectueux. Bravo, Hernandez.
A la pause je m’aperçois qu’ils ont rallumé le chauffage du local en octobre. Eric sort des toilettes et dit que des machinistes sont atteints de la maladie de Parkinson.

Vendredi 30 octobre
Boris, Marcel et Toni balaient la scène avant la répétition et je vais chercher la pelle que je ne trouve pas.
Gary porte un sweat léger d’un bleu « anis » selon Boris qui me voyait hésiter en notant. Il a par-dessus son sweat une veste de jogging à capuche style « boxeur », toujours selon Boris. Gary me donne une tape sur la nuque et l’Allemand de Jean-Jean qui s’entretenait avec lui m’interroge au sujet de la hauteur d’une frise et je le renvoie à Eric dont je ne suis que l’assistant et qui passe la machine à laver la scène pour que ça sente bon. Le directeur technique du centre dramatique national est là aussi que je n’ai pas vu depuis au moins deux ans et à qui j’affirme que son nouveau directeur mexicain est un rebelle d’opérette car il a insulté notre Seigneur Jésus le Christ. Oui. Et soudain une choriste du comité d’entreprise demande à Boris le droit de parler aux techniciens du tri sélectif à la pause et Boris me signale ensuite que si cette madame était une vraie écologiste elle ne prendrait pas l’ascenseur mais l’escalier. A ce moment Châtel dit à son collègue Figeac qu’avec ses cheveux en pointe sur les côtés il ressemble à Bozo le clown. Oui.
En même temps qu’il exécute aux ordres de Boris la mise du tableau 1 de Pipi Pipi en néons rouges et blancs, Eric nous informe qu’on peut avec du dissolvant et un filtre de cigarette fabriquer du faux sperme pour s’essuyer la main sur un placard de machiniste. Puis on discute héritage de mon appartement et les choristes arrivent et donc je leur préviens que la création de Pipi Pipi c’est comme le Sacre du Printemps et alors tous me ricanent. Puis ils se mettent à la queue-leu-leu et au top de l’Allemand de Jean-Jean ils entrent en scène au bruit du piano en brandissant de petits drapeaux gris et criant Pipi ! Pipi !
A 16 heures près du monte-charge la choriste du comité nous fait une assemblée de deux régisseurs, deux accessoiristes et trois machinistes pour trier les poubelles car les canettes de bière peuvent devenir des trottinettes. C’est passionnant.
Au local Toni mange avec Marcel des noix et il dit qu’il a vu Jean-Jean remonter la rue en pantalon noir comme un perdu. Que son parfum de vieille fille remontait jusqu’à la fenêtre comme une traînée. Je demande à Toni de jurer sur sa famille que c’est vrai car c’est un menteur et il jure. Marcel raconte qu’une fois dans le local des accessoires il a mangé en cachette toutes les noix d’un paquet de Figeac et qu’il a ensuite recollé les coquilles vides. Oui.
Djibril, Marcel et moi descendons aux trappes et au top de Boris la mienne N°2 ne part pas car le bouton orange de l’Homme mort des dessous que j’appuie trop fort ne s’allume pas. On recommence la manœuvre et j’arrive à appuyer comme un machiniste normal et les trappes descendent et remontent et on entend piétiner les choristes au-dessus de nos têtes tandis que Marcel allongé dans son lit du râtelier avec le pendrillon sur lui jusqu’au cou remarque qu’on dirait un troupeau d’éléphants. Oui.
A l’heure de partir chacun à sa maison en véhicule ou pieds, le chef accessoiriste Cardona apparaît au local nous dire bonjour avec une barbe blanche qu’il ne peut plus se raser à cause de son bras qu’il a en écharpe posé sur une boîte comme une glacière parce qu’il a été opéré de son accident l’été dernier en tombant sur scène grâce à nous d’un deux-marches qu’on n’avait pas balisé. Je me moque de son bras et lui demande s’il reviendrait travailler parmi nous autres si l’Opéra lui donnait 100 000 euros et il répond non qu’il reviendrait jamais et je lui rassure qu’on lui donnerait que 10 000 voire 1000.
Boris m’offre Romancero gitan de Garcia Lorca acheté aux Puces et je me l’engouffre dans mon sac où règne le désordre. Boris mets ses bottines cirées, enfile sa veste cintrée puis nous traversons le plateau désert pour aller éteindre les lumières et tomber le rideau de fer. Oui.

(à suivre)



Mardi 4 novembre

A 7 h 30 j’accompagne dans le bon froid et la bonne pluie mon adorée à son travail d’inventaire de bijoux puis j’arrive à mon local des machinistes où j’ouvre immédiatement la fenêtre à ma thyroïde sous le regard en pullover de Marcel qui trempe dans son café chaud un biscuit. Oui.

Je vais allumer le pupitre des cintres et j’inspecte le programme du spectacle d’Eric pour ne pas être nigaud devant le metteur en scène allemand de Jean-Jean. Non.
Toni arrive par la porte des loges et me dit qu’il me montrera les photos de la maison de sa soirée du 1er novembre qui était un spécial « femmes offertes ». Je lui demande s’il a été performant et il répond que bien sûr.
L’accessoiriste Figeac qui passe près de nous en coulisse avec un caisson noir sur la tête grommelle que c’est « dégueulasse ». Oui.

Marcel s’assoit en coulisse d’en face moi à l’autre côté de la scène sur le fauteuil à roulettes vert devant le monte-charge où Bastien et compères rangent des choses dans du bruit.
François vient me visiter au pupitre et m’informe qu’il a failli l’autre jour qu’il était sans moi ni Eric casser les néons de la montagne par terre en programme rapide et impromptu. Et que l’Allemand a été en colère et blond et rouge comme les néons. Oui.

Gary mon directeur technique porte des cheveux sur l’arrière de son blouson d’aviateur et me prévient qu’il m’a planifié les 28 et 29 pour un congrès politique où je pourrai m’ouvrir aux autres. Il me prononce les noms des intervenants qui sont des journalistes et je lui ricane que ces gens sont un panier de crabes et il me demande si je crois qu’il n’y a pas de crabes à l’Opéra et même des langoustes.
A ce moment grand Gribouille débarrasse un micro de derrière mon pupitre à côté de notre aspirateur renversé que je lui demande de bien vouloir remettre debout qu’il refuse. Oui.
A ce moment encore et tandis que les électriciens équipent de nouveaux projecteurs à une de mes porteuses professionnelles Toni balaie sur scène les confettis en pestant que c’est le travail des accessoiristes puis il réunit ces petites rondelles de papier qu’il transporte alors dans un véhicule appelé une pelle jusqu’au local de Figeac dans lequel au milieu du sol il les déverse. Oui.

Le metteur en scène allemand débarque en téléphonant en italien et ordonne à Karim de tendre le cyclo noir et Karim obéit sans rechigner ni frapper en compagnie de Paul et Laurent le barbu et Marcel qui va ensuite se rassoir dans son fauteuil vert à roulettes après m’avoir informé qu’hier à mon jour de repos il m’a vu avec Toni acheter dans Carrefour un saucisson.

L’électricien Salsero roule un câble en me disant qu’il a lu ma libre expression de la semaine où j’ai parlé de lui au sujet des Auvergnates qui sentent la naphtaline et il tient à me féliciter de l’y décrire comme un personnage sympathique et puissant.

Titou demande à Brad son chef lumière du spectacle si c’est bientôt la pause et Karim lui intime de s’exprimer comme un homme en criant que c’est l’heure de la pause au lieu de réclamer ce dû comme un soumis.
Toni crie alors aux électriciens de rentrer chez eux avant qu’on les foute dehors de cet opéra puis il se rend au local suivi de Marcel.

Pendant la pause des travailleurs il y a une visite sur scène d’enfants avec une dame munie de beaucoup de cheveux et de lunettes et accompagnée de deux messieurs dont un habillé en villageois comme Figeac. Les enfants s’assoient par terre et regardent les alentours et lèvent la tête au gril pendant que la dame leur raconte notre maison de l’opéra et que Myrtille la régisseuse se présente en coulisse de son bureau et me demande si ça va tandis que moi j’écris à voix haute : « Myrtille me demande si ça va. » Myrtille me dit : « Je ne vous parle plus, Jean-Luc » et alors j’écris : « Je ne vous parle plus, Jean-Luc. » Oui.

L’Allemand veut savoir si possible moi faire manœuvrer les néons inversés avec la montagne rouge en même temps qu’accélérer la balançoire qui descendra avec la chanteuse et je réponds oui qu’Eric saura faire.

A 14 heures après avoir passé la machine à laver le plateau tandis qu’Eric reprend en main le pupitre pour la répétition, je descends aux dessous avec Djibril pour ouvrir les trappillons de la montagne rouge puis les refermer à son sortir avec une invention de Paul qui est un bâton.

Je remonte coulisse jardin où Eric m’explique son programme de la revendication de l’Allemand et aussi qu’il ne veut pas me mettre la pression mais qu’à la générale il sera absent et que donc c’est moi qui serai au volant en cas d’accident.
Je retourne au local où la télévision vrombit devant le canapé N°1 de Toni et Marcel.
Karim qui a oublié sa convocation de cet après-midi à la médecine du travail téléphone vite mais il doit attendre qu’on lui passe madame l’infirmière et donc Toni suppose qu’elle est en train de sucer un patient. Oui.

Commençant d’écrire ma libre expression à l’ordinateur du local je me tourne et demande à Djibril assis face au radiateur qu’ils ont allumé en cachette de moi s’il préfère avoir réussi sa vie et être mort ou avoir raté sa vie et être vivant et il répond mort.
Eric qui revient du bureau de Gary nous raconte que cet individu lui a dit que les ruisseaux font des fleuves et les fleuves des lacs et les lacs des mers et les mers des océans et que toute cette eau qui est la métaphore de l’argent arrive dans les poches de nous les machinistes. Oui.


Mercredi 5 novembre 2014

A 7 heures ce matin mon adorée au lit où je lui apporte son café de lait et tartines et jus d’orange me prévient qu’à cause des drones au-dessus des nucléaires centrales il faut que j’achète en prévision des bougies. Oui.

J’achète un gros pain et je vais à mon travail qui réside à l’Opéra.
J’ouvre les fenêtres du local pour faire rentrer du froid gentil.
J’allume le pupitre et je passe en revue la conduite d’Eric qui commence d’être copieuse.

Pendant les éclairages de ce spectacle pour le moins contemporain, Salséro explique à Laurent le barbu et Karim assis dans le canapé à roulettes derrière le pendrillon que depuis dix ans ils n’ont rien eu à foutre mais qu’ils n’ont pas à s’inquiéter car il ne le dira à personne qu’ici entre nous. Et bien sûr à cet instant Brad appelle Salséro pour du travail au lieu de discuter.

Karim monte au gril changer le moteur du pendu 14 par le 11 dont je modifie les données dans le programme avec une compétence indiscutable. Karim redescend et dit à Bastien au sujet d’une être humaine : « Elle a un beau cul. Si je suis directeur de l’Opéra, je l’engage. »
Puis on fait du filage avec les lumières et donc mes compatriotes machinistes descendent sous la scène pour ouvrir puis fermer les trappillons de la montagne rouge avant que Marcel s’allonge sur son lit qu’il s’est confectionné dans le râtelier.

L’Allemand grimpe de la salle au plateau expliquer à Myrtille et moi les mouvements de la lune du lointain que Karim devra mouvoir sur patience derrière la montagne rouge pour faire joli. Oui.
Malheureusement pour l’Allemagne, c’est la pause.

Buvant son café, Karim explique que la personne lui parlait en bombant son sein.

L’équipe des dessous redescend aux trappes tandis qu’en coulisse Salséro interrompt une conversation avec Karim à cause de son mobile qui vient de vibrer. Il s’éloigne pour répondre puis revient et reprend la conversation au sujet d’une dévoreuse qu’il faut calmer à deux au moins. Il a appelé à la rescousse un ami qui a eu peur, préférant s’économiser pour la branlette.

A midi je mange un steak haché congelé et une salade en plastique arrosés d’un yaourt. Puis je reviens à mon travail de l’art où Boris porte une chemise grenat et des bottines noires tandis que je demande à Marcel de passer la machine à laver la scène et que ce Marcel préfère le balai qu’il raccroche ensuite dans le petit couloir du local alors que je continue de passer la machine. Oui.
Eric me filme à cette machine avec son mobile en compagnie de le Figeac qui roule une petite table vers la coulisse en me doublant cheveux au vent. Puis Eric va au pupitre baisser la trappe N°4 avec l’Allemand dessus qui essaie un projecteur dedans au moment que Gary intervient à l’avant-scène auprès du compositeur en langue de Shakespeare et que ce compositeur lui répond finalement en un français de Molière. Oui.

Je vais m’assoir en coulisse sur le canapé à roulettes mais Figeac me gronde que j’écrase les masques de loup rangés derrière. Je me soumets. Puis je vais aux dessous avec Djibril pour appuyer sur les Hommes morts des trappes pendant que le chœur galope là-haut en criant Pipi ! Pipi !
Les trappes ne partent pas et Boris nous envoie François qui est un ingénieux.
François ouvre les armoires des trappes et fait remarcher immédiatement ces véhicules. Je lui affirme qu’il est le plus compétent de lui et moi mais il se méfie de mon satanisme. Je demande donc la vérité à Djibril qui confirme à François qu’en comparaison de lui en effet je ne vaux rien. Oui.

Nous remontons au plateau pour les fils des patiences quand les choristes crient Je mange, Il mange, Elle mange en portant chacun une assiette et tournant en carré autour d’une table où la soliste se nourrit en faux d’une soupe. Marcel est à la patience de la balançoire et Djibril à celle du néon vertical blanc et moi rien. Je suis assis au canapé à roulettes et quand Djibril a fini son travail il vient s’assoir près de moi puis Paul puis Marcel à qui je laisse ma place car il est prioritaire. Enfin Marcel va chercher une chaise pour ses jambes.
Boris demande à la soliste si ça va mieux sa cheville qu’elle s’est blessée et elle dit redouter demain la scène pendue par les pieds en chantant.
Myrtille nous distribue des pastilles de Vichy qui me rappellent mon général de Gaulle. Revigoré je remplace Eric au pupitre et j’envoie les quatre néons verticaux blancs autour desquels tournent en ovale les choristes criant Pipi ! Pipi !
Eric filme Marcel, Djibril et Paul à la retraite sur le canapé. C’est alors que Myrtille annonce la pause. Bravo, Myrtille.

Je chante de l’Aznavour dans les toilettes du local et Marcel m’accuse qu’à mon âge je ne devrais pas chanter aux toilettes.
Comme je marque sur mon papier que Marcel m’a formulé ce reproche il me grogne d’arrêter d’écrire tout ce que fait Marcel, que ça peut lui porter préjudice, que je suis un malin, que je veux écrire un livre pour gagner des sous à ma retraite. Et que lui sa retraite ce sera pêche, champignons, poireaux. Oui.


Jeudi 6 novembre

Après les trappes on fait le pendu avec la soliste à l’envers qui chante.
Soudain on entend à cour des cris du régisseur Gérald à une choriste qui a raté son entrée en scène et qui l’accuse. Il lui grogne : « Tu te fous de ma gueule ? C’est de la mauvaise foi ! » L’Allemand de Jean-Jean demande à Gérald s’il peut toper avec sa main gauche et Gérald demande si la choriste veut pas aussi qu’il fasse l’avion.
Enfin après la manœuvre de la traversée de lune derrière la montagne rouge, l’Allemand félicite les choristes d’avoir bien fait le tour de la cage de néons blancs en criant Pipi ! Pipi !
Pendant tout ça Figeac a pris la place de Marcel sur le canapé à roulettes de jardin et Marcel est obligé de s’assoir sur les genoux de cet individu pour le faire s’enfuir de sa propriété.
Les choristes foncent alors sur nous pour ranger leurs masques de loup derrière notre canapé à roulettes en criant : « Merci, petit personnel ! »


Vendredi 7 novembre

Je m’installe au canapé à roulettes avec Djibril qui attend sa manœuvre de la patience des néons qui est une manœuvre délicate de croisement en X que j’aime regarder.
Boris m’appelle pour tenir les fils de patience de la balançoire où la soliste s’installe et qu’il attache pour qu’elle ne se tue pas en tombant.
Comme il y a encore des à-coups à la descente de la balançoire dans le changement de vitesse, Eric calcule à l’aide de son jeune cerveau gorgé de sang.
En même temps que la balançoire il y a la manœuvre programmée des néons en X puis en inversé et la montagne rouge pendant que les choristes un à un défilent au micro de l’avant-scène pour dire Je rêve de 800 000 euros ou Je rêve de silence ou Je rêve d’un steak-frites.

Sur le plateau tout le monde est frigorifié sauf moi, et du coup Myrtille se demande si je n’ai pas un problème d’hormones.
Je m’assois au canapé à roulettes avec Djibril et Marcel et je leur avoue que je suis un raté. Marcel me rassure que non, me donnant l’exemple de lui-même qui projette à son âge d’ouvrir un restaurant. Oui.
Boris s’est enroulé le cou d’une écharpe palestinienne et il a enfilé son blouson de travail en doudoune. Eric, équipé d’un épais sweat jaune canari, descend la trappe 4 d’où s’échappe une fumée magnifique de Figeac mais qui déclenche l’alarme des pompiers. Oui.
Toni nous informe alors qu’il est en train de créer une agence de transsexuels.

La répétition reprend avec la soliste debout sur la table et les choristes disent chacun leur tour au micro : Je rêve de fleur bleue, Je rêve de lune, Je rêve de pipi au pot. L’Allemand les félicite et leur dit bonne soirée à tous. Oui.


Samedi 8 novembre

Eric doit encore affiner la descente en deux vitesses de la balançoire avec l’enchaîné des néons et ensuite l’Allemand se pend par les pieds au câble de la soliste et Eric consulte sur l’écran du pupitre le poids qui est de 100 kilos.
Je me lève de ma chaise pour attacher à l’échelle des électriciens le fil de la balançoire et quand je me retourne Marcel y est assis. Oui.

A la pause Toni regarde à la télévision une émission de crime d’une femme dont le mari a commandité un jardinier à qui un marquis a fourni le fusil. Djibril est assis au radiateur et Marcel dans le canapé N°3 où bientôt il bascule son corps en position allongée.
Paul et Toni doivent retourner avec Djibril dans les dessous pour les trappes et Marcel se rend au canapé N°1 pour une émission de crocodiles. Oui.


(à suivre)

Lundi 10 novembre

Quoi se passe ? Y passe qu’à 6 heures minutes du matin au lit j’entends couler dans le fer des radiateurs l’eau chaude à gaz de mon adorée frileuse qui rêve de moi. Oui.

En arrivant à monsieur le local des machinistes j’arrête le chauffage électrique qui est pour les retraités. Puis je vais au plateau que j’allume de lumière et de silence et je recopie au pupitre des cintres de Eric le programme de l’opéra pour le moins contemporain Pipi Pipi de l’Allemand de Jean-Jean en buvant mon café gentil en dosette et mangeant mon reste de carré de chocolat trouvé dans ma poche de gilet de professionnel du spectacle vivant et gourmand. Oui.

Karim se présente au plateau et croise Salséro l’électricien et lui dit que s’ils abordent dans la rue l’un après l’autre une personne du sexe femme, même blonde aux yeux bleus, c’est lui le Karim qui gagnera la tirelire. Salséro préfère ne répondre à ce Karim qu’en sourire car il a un projecteur à porter de cour à jardin s’en s’arrêter dans sa mission.

Je remplace Eric au pupitre toute la matinée d’éclairage pour m’entraîner les puces savantes.
Hernandez, qui est notre délégué syndical électricien en plus de porter un chandail, me demande de lui descendre les porteuses latérales avec la permission de Boris mon chef du spectacle qui est orné d’une chemise finement rayée bleue sous un blouson vert-armé ainsi que d’un bonnet sous quoi il écoute Booba dans une oreillette.
Figeac l’accessoiriste vaque, chaussé de sandales de Spartacus.

L’Allemand commande qu’on change à le repère du programme les svobodas qui sont des projecteurs polonais solides et membrés et je sais faire. Je sais faire en me trompant de manœuvre manuelle au lieu d’automatique et donc cette Pologne monte de cinquante centimètres au lieu de cinq. L’Allemand se tourne comme un canon vers ma personne française au pupitre en chaise haute comme les bébés et il me lance de toute sa blondeur : « Très bien ! »

Karim et Laurent le barbu reviennent bredouilles de chercher à la cave pour le câble du pendu un crochet à récupérer sur un des 12 anciens moteurs du gril à 1500 euros pièce qui auraient tous disparu par inadvertance. Oui.
Gary ordonne à Toni d’aller en son scooter acheter un crochet sans remboursement de l’essence après sa pause.
Car oui c’est la pause.

Boris buvant du thé à la bergamote recouvre d’un plaid Djibril étendu dans le canapé N°3 tandis que le jeune Eric crie « Top trappe ! » dans l’oreille de Paul assoupi au canapé N°1 devant des pandas à la télévision. Paul se redresse d’un bond les bras levés comme s’il se rendait aux Allemands et il fonce au lieu de la porte du plateau sur la porte du cagibi à balais. Oui.

Après madame la pause je retourne à mon poste du pupitre qui fait de moi un machiniste pour le moins utile. Un et une figurants sont debout en statues au milieu de la scène sous des projecteurs qu’on appelle une douche mais qui sont secs.
Salséro non loin en coulisse sur une demoiselle chaise tourne son cou en hauteur vers la pendule de la porte des loges pour en attente de midi et dit : « Quand on arrive après la pause, c’est gagné. »
A cette seconde Eric me montre deux astuces pour être intelligent au pupitre : comment enlever un effet du spectacle qui n’est pas parvenu à son millimètre et comment faire venir la hauteur de la butée dans le programme sans en ressortir. C’est merveilleux.
Puis Eric m’informe qu’il s’est mis au golf et je le regarde désormais comme un mondain.

Voilà midi. Toni et Boris au local s’attablent devant une soupe de poisson maison en pensant à Marcel. L’odeur est nauséabonde. Je fonce à mon Carrefour City m’acheter du pâté de canard. Puis je monte en cachette par l’ascenseur de derrière mon Opéra aux cintres jardin et je m’assois au pupitre central sous les deux ventilateurs pour me fabriquer, à l’aide d’un gros pain, un sandwich de ce volatile réduit en mousse. Oui.

A 14 heures je passe la machine à laver au plateau pour la répétition et tout le monde, dont l’Allemand metteur en scène comme Jean-Jean et l’Allemand compositeur comme Raymond King, m’admire du coin de l’oeil d’être un travailleur pas fainéant. Oui.
Brad l’électricien qui gouverne ce spectacle pour le moins électronique vient finalement me chuchoter, tandis que j’en suis proprement au milieu de ma tâche, que dans ma machine à laver il n’y a pas d’eau, non. Je me retourne en toupie pour regarder mon par terre lavé et en effet il est non mouillé et sale. Oui.
Que faire sinon appeler Eric qui est un spécialiste de remplir d’eau cet engin de malheur ?

Eric m’informe que Ramirez le chef électricien a acheté d’occasion 100 euros un blouson de motard qui coûte 20 euros neuf chez Kiabi. Oui.
La répétition commence et Ramirez s’assoit à côté de mon corps dans le canapé à roulettes en coulisse jardin et il me demande quoi j’ai de le regarder avec des circonvolutions.
Ensuite s’assoit Figeac et je l’interroge quoi il voulait faire petit et il répond paysan. Puis ce paysan me demande quoi moi voulais faire et je réponds balayeur ou président de la république.
Figeac est remplacé au canapé par mes Djibril et Marcel qui moquent les choristes criant Pipi ! Pipi ! Oui.

Marcel descend puis remonte des trappes et aide Boris à la patience de la lune qui sera à vue du public et qui est un travail délicat rapportant une prime, puis il manoeuvre la patience de la balançoire avant de me confier le fil de cet ustensile pour aider Djibril à la patience du fluo vertical avant de revenir m’ôter ma chaise de la balançoire pour ses pieds dans le canapé à roulettes. C’est tout.

A la pause notre local est plongé dans le noir des rideaux que Paul remonté des trappes se précipite d’ouvrir qu’on lui a fermés exprès. Il dit : « Je suis un homme de la nature, un randonneur au soleil dans les collines ». Et il parfume d’huile essentielle son nez pour le déboucher. Pendant ce temps j’ai réteint le radiateur qu’on m’avait rallumé.
Toni dit au sujet d’une madame que connaît Karim : « Je l’ai vue sur la plage, elle marchait la cogne en avant. »
Moi j’écris ma libre expression et Paul me grogne que j’invente des mensonges, que ce n’est pas vrai que quand on l’a réveillé en sursaut du canapé il a levé les bras pour se rendre aux Allemands, que simplement il s’étirait les muscles. Oui.

Dès qu’on reprend la répétition Eric repère un défaut au bouton vert devenu rouge de la porteuse 5 des néons verticaux et il court en hauteur aux armoires électriques de dessus la salle mais la porte est verrouillée qu’on n’a pas le droit de casser même à coups d’extincteur.

L’Allemand de Jean-Jean recommence à la place des néons une autre scène avec les choristes qui doivent marcher sur la pointe des pieds comme des diablotins. Nous c’est la pause car il ne faut pas faire de bruit en coulisse ni péter. Non.

Eric photographie, à côté du radiateur du local rallumé, Djibril sur la chaise en cuir rouge qui est interdite de s’assoir sauf Bastien.


Mercredi 12 novembre

Se changeant en habits et souliers de machiniste sur sa chaise de cuir rouge avec par terre son morceau de carton pour les chaussettes, Bastien voit en fond d’écran de l’ordinateur la photo de Djibril sur sa chaise et il devine que c’est l’œuvre d’Eric qu’il appelle Cul rose. Il promet qu’il se vengera par un seau d’eau en hiver. Oui.

Dédé notre chef est de retour du Maroc où on plante de l’huile qui est délicieuse à acheter et revendre.
Nous sommes immobiles en coulisse pour les éclairages avant la générale piano de cet après-midi et Dédé nous affirme qu’au Maroc avec 1000 euros tu es le pacha. Marcel m’enfonce alors sur mon crâne la couronne d’accessoire du spectacle que Figeac immédiatement m’arrache de jalousie.
Dédé raconte qu’au Maroc il mangeait de l’huile avec du miel sur une galette et il s’en frotte le ventre devant Marcel tandis que Salséro explique à Toni comment économiser 60 euros d’impôts en prenant le tramway. Oui.

A 14 heures c’est la générale piano et je reste mes bras croisés derrière le Eric au pupitre pour bien regarder ses doigts et son cerveau en prévision que je serai tout seul face à mon destin à la générale orchestre où il y aura du public gratuit et impitoyable comme Hitler. Oui.
Soudain je me rappelle que le petit couloir de la régie est allumé et qu’il faudrait l’éteindre au cas qu’un ignorant ouvre la porte dans le noir du spectacle, et donc en prévision de cet ennemi je vais ouvrir cette porte et la lumière éclaire alors la scène et aussitôt je referme et j’éteins et je fais le tour par le couloir des loges et j’ouvre la porte de ce couloir-là et je refais de la lumière sur la scène noire. Bravo, mes initiatives.

De retour d’en salle Dédé affirme que le spectacle est joli et pas long.
Comme un têtu, l’Allemand de Jean-Jean veut répéter encore mais c’est la pause.

Au local je réfléchis de manger de mon bon chocolat aux noisettes, mais comment faire quand Marcel est posté au fauteuil N°2 dans l’axe de mon placard dont la porte en fer ne me cachera pas ? Je prends délicatement de ce placard mon cartable où réside la plaquette et je casse au fond de ce réceptacle une barre qu’immédiatement Marcel reconnaît être le bruit caractéristique du chocolat qu’on rompt comme Jésus le pain qu’il faut partager. Oui.
Toni boit une pilule pour son sexe et me demande si j’en veux.

Je remplace au pupitre Eric afin de m’entraîner ma compétence. Quand j’appuie au top de Boris du top de Myrtille les trappes, ces morceaux de bois et fer refusent de m’obéir.

A la fin de toutes ces aventures de cette journée, madame la soliste vient récupérer au tableau derrière mon cou sa clé de loge que d’habitude Eric lui décroche moi non. Elle regarde Boris avec étonnement de ma présence incongrue et je la braque de ma lampe frontale qui l’éblouit et la fait fuir comme une démone avec de l’ail. Oui.


Jeudi 13 novembre

Après mon adorée à son travail je pédale à toute vite vers Palavas boire mon café pour revenir pareil.
Puis un faux ramoneur me frappe à ma porte blindée.
Puis je vais rechercher mon adorée et il pleut. Oui.


Vendredi 14 novembre

Coiffeur.


Samedi 15 novembre

Tout le monde me félicite de mes cheveux coupés comme un parachutiste ou la racaille.

Je m’assois au pupitre pour recopier les changements du programme d’Eric hier tandis que quelqu’un que je ne nommerai pas ici passe à mon côté et fait quelque chose d’invisible dont je me rends compte que quand il est à l’autre bout de la scène et que je dois me boucher mes narines avec mon gilet de professionnel du spectacle vivant et puant. Oui.

Brad me demande de lui descendre les porteuses des fluos pour changer les gélatines et je m’exécute en me riant de l’informatique.
L’Allemand de Jean-Jean se présente alors sur le plateau en pantalon long et dit à Marcel : « Bonjour Marcel, comment allez-vous ? » Marcel lui répond avec cérémonie comme à Versailles : « Et vous ? »
Oui.

Boris m’apporte un café du local et m’informe que je remplacerai Eric à la répétition orchestre de cet après-midi qui me permettra ainsi de filer tous les effets du programme pour qu’à la générale publique de mardi je ne tue personne.
Là pour l’éclairage de ce matin je manoeuvre la balançoire en me trompant de repère inter 1 pour le 2 et je promène la figurante dans l’espace à toutes les vitesses sans qu’elle tombe toutefois. Bravo, les miracles.
Comme mademoiselle la figurante est enroulée d’une écharpe, Marcel lui demande si elle a la gastro. Et il lui conseille, au cas, de soigner sa maladie en jus de riz. Oui.
A ce moment vibre le mobile de Salséro qui me signale, montrant le nom d’une madame sur l’écran : « Les affaires reprennent. »

A midi Marcel me propose de sa paëlla mais, préférant manger écologique, je cours m’acheter à mon Carrefour un saucisson que je grignote en terrasse du Penalty dans un gros pain.

Eric avant la répétition nous montre une vidéo que lui a envoyée Dédé dont la maison a été attaquée à 3 heures du matin par un karatéka qui après avoir sauté le portail s’est mis en position face à lui et a poussé des cris de Japonais jusqu’au lever du jour. Oui.

On file tout le spectacle deux fois l’après-midi et une autre encore le soir et j’entends Paul depuis les dessous de scène dire à Boris dans le casque : « Ma robe de chambre, mes pantoufles. »

Eric me félicite à 23 heures d’avoir fait honneur à son programme en le déroulant sans problème et il conclut qu’on fait une bonne équipe et je lui réponds, pensant au vieillissement et à la mort : « Ca va pas durer. »


(à suivre)


Pour d’évidentes raisons électoralistes, les collectivités territoriales réorientent leurs subventions vers les arts et coutumes des nouvelles populations qui supplantent peu à peu celles, autochtones, issues du baby boom (vieillissantes, mourantes et sans descendance suite à la révolution soixante-huitarde aux conséquences que l’on connaît dans le domaine des mœurs et de la contraception).
L’ironie, c’est que Télérama, promoteur béat de la « diversité » à grande échelle et porteur d’eau utile des fossoyeurs de la culture occidentale, vienne aujourd’hui verser sa larme sur les ruines de son propre aveuglement.


La réaction : Un résultat ridicule face à l’ampleur des dégâts.
Seule une guerre civile pourrait, éventuellement, sauver la musique classique.



Il est étonnant qu’à Montpellier (de même qu’au plan régional) les partis « conservateurs » n’aient pas inconditionnellement pris la défense de notre culture « classique » contre les partis « de gauche » qui, de façon insidieuse et démagogique, semblent souhaiter la mort de cette culture « bourgeoise » (et « française ») pour satisfaire un électorat « populaire » (et « diversifié »).
Car oui, le problème n’est pas seulement économique et social, il est aussi (et surtout) politique et civilisationnel. Mais la racaille en col blanc et rose, inculte et préoccupée surtout de ses petits pouvoirs locaux, en a-t-elle seulement conscience ?



Pour ma part, je répondrais que la situation de notre Maison est la même que celle de la Maison France.
Le déclin démographique, le vieillissement, la mort annoncée de la civilisation occidentale, et donc de ses arts et de sa culture, ne laissent l’espoir à terme d’aucune issue heureuse à moins d’une improbable révolte citoyenne, populaire et identitaire.

Ceci dit, une fois notre orchestre et notre chœur national massacrés (car n’imaginez pas que la racaille en col blanc et rose a renoncé à son projet de récupérer tôt ou tard l’argent du petit peuple de France pour le réinjecter dans d’autres us et cultures), la programmation du bâtiment Opéra Comédie redeviendra généraliste (location de salle, musique, danse, théâtre, variété, clowns, etc.).
Ensuite (disons vingt ans après), ce bâtiment ne sera peut-être même plus un lieu de spectacle. Il servira à autre chose pour d’autres gens. A moins qu’il ne soit tout simplement détruit pour construire un cimetière, voire un mémorial. Oui.






Potin de merdre 1 : Compte rendu non officiel (et très subjectif) de la réunion des délégués du personnel de l’OONM-LR qui s’est tenue le mercredi 26 novembre à l’Opéra Comédie

14 h 30, salle Delteil. Peu de monde autour de la table.
Le Directeur technique (avec humour) : « Ce n’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité. »
Un délégué : « Il manque les musiciens. »
Le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique (avec humour) : « Ils sont en conclave. »

Quelques minutes plus tard, les musiciens et choristes arrivent de répétition.

D’abord les questions CFDT/Unsa :

Problème de coordination quand les techniciens d’orchestre débarquent de l’Opéra Berlioz à l’Opéra Comédie. Puis l’histoire des congés posés à l’Opéra et à l’Orchestre à des dates différentes. Puis une histoire d’écrans de surveillance à la loge de l’entrée des artistes. Et enfin une question grave qui ouvre le débat :

« Depuis quelque temps, et ce n’est un secret pour personne, l’OONM-LR est dans l’obligation de faire des économies. Pour se faire, une réduction de la masse salariale pourrait être la seule option envisagée par nos tutelles (cf. les propos de Didier Deschamps, président de l’Association dans L’Agglo à chaud de novembre).  Un plan social est-il le seul recours ? Si tel est le cas, comment s’opèrera-t-il ? Pouvez-vous nous définir les critères objectifs qui guideront vos choix ? »

Madame Chevalier (directrice) répond que ni elle ni monsieur Deschamps ne sont partisans d’un plan social, que ceux (au sein des tutelles ?) qui parlent de « plan social » ne savent pas de quoi ils parlent : « Il y d’autres moyens de faire des économies. »
Madame Chevalier ajoute que monsieur Deschamps conteste d’ailleurs avoir déclaré au journal officiel de l’Agglo : « Nous devons réduire la masse salariale »
Gilles (musicien, délégué CGT-Spectacle) : « Didier Deschamps était directeur de la DRAC. Jamais, au cours du conflit avec Jean-Paul Scarpitta, il n’est intervenu. La personne qu’il a envoyée n’a fait que sabrer la Maison. Et lui-même a toujours tenu des propos contre la Maison. »
Madame Chevalier répète que monsieur Deschamps bien au contraire défend l’institution.

Madame Chevalier : « L’OONM c’est 240 emplois, une activité…Il faut sauvegarder l’activité, sauvegarder l’économie… Il y a beaucoup de possibilités à moyen et long termes… Virer 100 personnes, on peut, mais pour quoi faire après ?  Il faut des solutions humainement acceptables. Ca coûtera de l’argent. On espère que le CA le 9 décembre votera les pistes proposées. »

Au sujet de l’audit ?
Madame Chevalier : « Il n’y a rien d’officiel pour l’instant. »

Au sujet de l’EPCC ?
Madame Chevalier (qui est favorable, semble-t-il, au passage en EPCC) : « Va falloir y aller ! »
Gilles (embrayant sur les accords d’entreprise unifiés Opéra-Orchestre) : « On n’est pas obligé d’attendre l’EPCC pour reprendre les négociations déjà bien avancées... »
Madame Chevalier approuve.

Gilles demande si le Conseil d’administration consultera le secrétaire du Comité d’entreprise au sujet de la situation périlleuse actuelle.
Madame Chevalier : « Non. »
François-Charles (choriste) : « Pourtant ça avait été annoncé. »
Madame Chevalier : « Oui. »

Petit discours guerrier de ma part, qui débute ainsi : « Autour de cette table, nous sommes innocents. Et tous les personnels de la Maison sont innocents. »
Je poursuis (sentant l’approbation tacite de mes collègues) en déclarant que les responsables de la situation actuelle sont partis les poches pleines. Mais qu’une des responsables est restée en poste et que les salariés pensent, compte tenu du lourd silence qui règne en attendant les décisions du Conseil d’administration, que cette personne est peut-être en train de participer dans l’ombre aux mauvaises choses qui pourraient arriver à certains d’entre eux.
J’ajoute que monsieur Saurel, maire de Montpellier et président de l’Agglo, ne s’exprimait pas comme il le fait aujourd’hui du temps de Frêche, et que les membres du Conseil d’administration où il siégeait ont toujours voté ce que pourtant aujourd’hui ils dénoncent.
François-Charles (à madame Chevalier) : « Vous êtes assez claire sur ce que vous faites. Mais c’est l’omerta qui rend inquiet le personnel. »
Le Directeur technique (à madame Chevalier) : « Quelles que soient les pistes envisagées, il y aura des réunions avec les élus du personnel ? »
Madame Chevalier : « Oui, évidemment, nous aurons des réunions. »

Nous évoquons ensuite le manque de publicité par affichage en ville pour Happy Happy, l’opéra contemporain programmé par JPS (Urs Schönembaum, le metteur en scène, en était d’ailleurs furieux).
François-Charles : « De ma vie je n’ai jamais vu la salle de l’Opéra aussi vide. »
Madame Chevalier : « On savait qu’on ne remplirait pas. »

Puis viennent les questions CGT-Spectacle (concernant essentiellement l’orchestre) :

Un dépassement de répétition de 4 minutes et pas de régisseur pour arrêter le chef. Un délégué a dû intervenir. Ce n’est pas normal.
Madame Chevalier est fâchée de l’absence d’un régisseur car les dépassements, même de quelques minutes, coûtent cher. Puis, agacée par la discussion qui s’éternise : « On arrête là. On va tourner en rond. » Et s’adressant au Coordinateur artistique : « On la marque. » (l’heure)
Gilles : « On ne la demande pas. »
Madame Chevalier : « Vous ne la demandez pas ? »
Gilles : « Non… Et c’est la quatrième fois depuis le début de la saison. »
Madame Chevalier (ne perdant pas le nord) : « La troisième. »

La discussion bifurque sur le grand chef Ion Marin qui, selon madame Chevalier, serait intéressé par le poste de Directeur musical de l’Orchestre national de Montpellier.
Madame Chevalier : « J’étais contente. La nouvelle m’a fait plaisir. »
Gilles : « Ce qui prouve que notre orchestre intéresse de grands chefs. »
(J’ai l’impression toutefois que les musiciens et choristes préfèrent pour Directeur musical Michael Schønwandt).

Autre question des musiciens : « Nous réitérons notre demande quant aux services de 2 heures (au lieu de 2 h 30) pour la musique contemporaine. »
Le Coordinateur artistique : « Ce qui veut dire 1 heure 45 de travail. » (avec la pause)
Gilles : « C’est pas pour travailler moins. »
Madame Chevalier : « Si on réduit à 2 heures le service, ça risque d’être un peu juste. »
Gilles : « Si on fait l’expérience, c’est pas dit que le concert se passera mal. »
François-Charles : « On a le même problème avec les metteurs en scène. Idoménée, c’est trois semaines de services ! »
Gilles (dans un échange un peu vif avec le Coordinateur artistique, lui-même ancien musicien de l’orchestre) : « Je pense qu’on n’a pas à demander au chef d’orchestre pour le fonctionnement de la Maison. »
Une musicienne : « La musique contemporaine, c’est une attention énorme. 
Le Coordinateur artistique : « Le débat, finalement, c’est qu’est-ce qu’on appelle musique contemporaine… » 
La musicienne : « C’est une prise de tête, la musique contemporaine. »
Coordinateur artistique : « Dutilleux, oui, c’est un peu bruyant. »
Gilles : « C’est pas que les décibels… »

Autre question des musiciens : « Nous demandons que l’entrée sur scène, dite à l’américaine soit généralisée à l’ensemble des artistes musiciens, pour tous les concerts. »
J’interroge un artiste : « C’est quoi à l’américaine » ? Il me répond qu’au lieu d’entrer en scène tous ensemble, les musiciens entrent quand ils veulent, les uns après les autres.
Madame Chevalier semble réticente : « Ca coupe un peu la magie. Ca désacralise un peu. »

Autre question des musiciens : « Que comptez-vous faire quant à l’utilisation trop fréquente des téléphones portables pendant les répétitions ? »
Madame Chevalier : « Rien. C’est la responsabilité de chacun des musiciens. »
Un musicien : « Moi pendant le concert je vérifie que mon portable est bien éteint. »
Un autre musicien : « Il faudrait une note de service. »
Madame Chevalier : « Il faut aussi une note de service pour se brosser les dents ? »
Le Directeur technique : « Il y a des systèmes pour brouiller les ondes. »
Madame Chevalier : « Bon, on va faire une note. »

Puis une question compliquée et allusive concernant des bruits de couloir : grosso modo, les musiciens empêcheraient la direction de travailler par leur manque de souplesse lié à leurs accords d’entreprise…
Madame Chevalier fait mine de ne pas comprendre la question.
Gilles, qui en précise le sens, s’interrompt brusquement pour s’adresser à la Responsable des Ressources humaines : « Et s’il te plaît, ne souffle pas ! »
La Responsable des Ressources humaines : « Je souffle pas, je prends des notes. »
Je dis : « Je ne voudrais pas jeter de l’huile sur le feu mais j’ai déjà entendu ces bruits de couloir concernant les musiciens. »
Madame Chevalier : « Vous ne voulez pas jeter d’huile sur le feu mais vous en jetez quand même. »
Puis, au sujet de je ne sais plus quoi, madame la Directrice me répond : « Je sais que je ne suis pas sympathique. » Et enfin : « Quand il y a un problème, on en parle. Je ne me fâche pas. On peut me dire ce qu’on veut. Je me fâche seulement si on me dit que mon tailleur n’est pas bien (elle caresse la manche de son tailleur). »

Autre question des musiciens : « Qui est chargé du nettoyage du sol extérieur devant le quai de déchargement au Corum ? Plusieurs crevaisons de deux roues dues aux bris de verres. »
Madame Chevalier : « C’est le Corum qui est chargé de nettoyer. »
Puis une obscure affaire de places à 5 euros pour le personnel au guichet de la billetterie. Madame Chevalier conclut : « Ca s’appelle faire du zèle. »
Puis une histoire d’instruments déplacés par des fantômes avant un concert à Alès.
Puis, dans les « questions diverses », la franchise à payer en cas de dégât sur un instrument de musique. Anecdote amusante racontée par un délégué : l’ancien Secrétaire général de l’OONM-LR aurait dit aux musiciens : « Le fait que vous ayez une franchise vous permet de prendre davantage soin de vos instruments. »

Au sujet des « Prodiges » (enregistrés pour la télévision), les musiciens n’apparaissent pas nominativement au générique comme prévu car il n’y avait plus de place, alors que madame l’Administrateur général (qui a géré l’affaire pour la Maison) y figure. Et ce serait trop tard pour rectifier le tir.
Madame Chevalier aux musiciens : « Je suis d’accord avec vous. On va s’en occuper, ce n’est jamais trop tard. Le générique de fin, on peut le mettre au début. »

Enfin Gilles, au sujet des futures programmations de la Maison : « Vous êtes avancée sur 2015/16 ? »
Madame Chevalier : « Je suis en avance très bien. 5 opéras pour l’instant. 12 symphoniques doublés sur place. En région aussi. Musique de chambre : 2 week-ends avec chaque fois 6 concerts par week-end (un événement avec des rencontres. 1 concert avec le choeur. 1 avec Opéra Junior). J’aurais voulu élargir : les chœurs ne sont pas assez impliqués dans la musique de chambre. Il faudrait qu’ils se rapprochent des musiciens. 2 concerts, 1 ensemble et 1 soliste. Des concerts Amadeus, Figures du siècle, des ateliers, un peu de musique de chambre autour de concerts, des rencontres, l’échange. 3 Opéra Junior et une commande pour le Petit Opéra. » (J’ai pris ces notes à la va-vite, ce n’est donc pas le programme officiel)

Une opérette à Noël ?
Madame Chevalier : « Non. On n’avait pas prévu au sujet de deux musiciens (lire plus bas la « réaction »)… Ce sont de grosses sommes qui vont tomber… donc pour Noël 2015 on fera un truc grand public qui mobilisera le chœur et l’orchestre mais pas de type opérette. En 2016, en revanche, il y a une opérette de prévue. Un Offenbach. »
Un musicien : « Nous, on le savait que ça allait « tomber » pour les musiciens. La direction ne le savait pas ? »
Madame Chevalier : « Ca tombe, il faut bien l’assumer. » Et, ironique : « On va pas faire appel à des sponsors pour ça… Donc on gratte. »

Nouvelle réunion le 16 décembre à 16 h 45. Oui.


La réaction : Par un élu du personnel (et non KZRG)

En 2014 et 2015, deux musiciens vont voir leur longue maladie (entre 3 et 5 ans) convertie par la Sécurité sociale en reconnaissance d'invalidité. La conséquence en est la procédure de reclassement (il n'y a pas de postes disponibles mais c'est obligatoire), avec un habituel refus des postes proposés (souvent indignes). Et donc : procédure réglementaire pour licenciement ayant causé une invalidité. Les accords d'entreprise prévoient le mode de calcul de l'indemnité en fonction de l'ancienneté : plus c'est long, plus c'est cher. Mais comme les cas sont connus car résultants de longue maladie sur au moins 1 millier de jours, il paraît incompréhensible qu'une direction responsable n'en ait pas mesuré et prévu les conséquences matérielles.




***



Potin de merdre 2 : Quelques échos de la réunion du Comité d’entreprise du 27 novembre à 16 h 15 salle Aulric à l’Opéra Comédie. Echos très réductifs car je n’étais pas présent, ne faisant pas partie du CE mais des DP

Une question concernant l’audit. Madame Chevalier a-t-elle des informations ?
Madame Chevalier dit n’avoir aucune nouvelle officielle. Ce n’est même pas sûr qu’elle ait accès aux résultats de l’audit. Et rien n’oblige d’ailleurs Philippe Saurel, président de l’Agglo, d’informer de ces résultats les autres tutelles puisque c’est lui seul qui l’a commandé.
Elle ajoute que la spécialité de la Maison, c’est les « bruits de couloir ». Le Conseil d’administration se tiendra le 9 décembre. Le jour même, à la fin du CA, madame Chevalier rencontrera les élus du personnel puis l’ensemble des salariés pour rendre compte des décisions afin d’éviter justement ces bruits de couloir. Mais aussi pour que le personnel apprenne ce qu’il a à apprendre par leur directrice et non dans la presse.
Elle a proposé à l’Agglo de participer à cette rencontre avec le personnel. L’Agglo a refusé.
Et madame Chevalier conclut : « Je ne vous cache pas qu’il y a à l’OONM-LR un réel problème structurel. »

Concernant Michael Schønwandt :
Il sera Chef principal à compter du 1er janvier 2015 pour deux ans.
(Cette information, réjouissante pour notre Maison, ne pourra être considérée comme « officielle » que lorsque l’annonce en aura été faite par le président du Conseil d’administration)

Saison prochaine :
5 opéras + les concerts, le rideau sera levé 180 fois (en tous lieux).

Une musicienne pose une question à madame Chevalier concernant les pistes envisagées par la direction pour éviter de réduire l’effectif des postes artistiques (question liée notamment au licenciement actuel d’un musicien inapte à son poste) (lire plus haut la « réaction » au compte rendu de la réunion des DP).
Au bout d’un moment de discussion, suit ce dialogue (transcrit de mémoire par un témoin de la scène) :
Valérie Chevalier à la musicienne qui a posé la question ci-dessus : « Madame, vous êtes violoniste ? »
La violoniste : « Oui. »
Madame Chevalier : « Eh bien, vous savez ce que vous faites ? Vous prenez votre violon, un chapeau et un tabouret et vous allez sur la place de la Comédie si vous voulez gagner des sous. » Puis : « Sachez, madame, que pour que vous puissiez faire un concert il n’y a pas que vous les artistes et le chef. Il y a beaucoup de monde autour qui travaillent, femmes de ménage, techniciens… mais je ne veux pas citer des cas particuliers et en oublier d’autres… Sans ces personnes, vous ne seriez rien. »
Ca avait déjà un peu chauffé à la question précédente au sujet du nombre d’opéras la saison prochaine (ce qui explique sans doute, de la part de madame Chevalier, les mots doux-amers prononcés ensuite) :
Le secrétaire du CE ayant dit que l’année précédente l’ensemble des concerts symphoniques avaient coûté 440 000 euros tandis que l’opéra Poppea e Nerone en avait coûté à lui seul 900 000, madame Chevalier répliquait : « Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de dire ? Je ne peux pas vous laisser dire ça. D’abord, je ne suis pas d’accord avec les chiffres que vous avancez. Ensuite, une des raisons d’être de la Maison est de faire des opéras. Moi je veux bien faire des concerts tous les soirs, mais sachez que la réalité des choses c’est que nous avons du mal à remplir les salles. Et ce problème est national. Mon but est de remplir de nouveau les salles en redonnant confiance au public montpelliérain et de la région. Si on rend confiance aux abonnés, ils viendront même voir un opéra contemporain comme Happy Happy. L’opéra contemporain fait partie d’ailleurs du cahier des charges. »



Potin de merdre 1 : Conseil d’administration anxiogène du 9 décembre

Mardi 9 décembre, le Conseil d’administration de l’OONM-LR se réunira.

Les derniers temps, des avocats spécialistes en restructuration (paraît-il) ont débarqué à l’Opéra. Ces fantômes avec leurs chaînes en or (car le malheur rapporte) n’étaient pas vraiment discrets, inspirant au personnel de notre Maison hantée d’horribles prophéties.

Lueur d’espoir, un membre du Conseil d’administration a confié à un salarié, rencontré en ville par hasard, que pour le personnel il ne se passerait « rien de grave ». Hum.

En tout cas Valérie Chevalier, notre nouvelle directrice, a déclaré (en substance) au Comité d’entreprise que s’il y avait un plan social elle démissionnerait.
Espérons que les solutions « humaines » qu’elle a préconisées (dit-elle) pour relever notre Maison laissée en ruines par qui l’on sait (mais tous n’ont pas déménagé) soient retenues.
Le 9 décembre, après le CA, les délégués syndicaux seront reçus par madame Chevalier.
Une réunion d’information destinée à l’ensemble du personnel aura lieu ensuite, organisée par la direction afin que les salariés ne découvrent pas dans la presse quel sort, méchant ou moyen-gentil, leur auront réservé pour sauver le navire, ceux-là mêmes qui l’ont sabordé.

A noter : Philippe Alcaraz, délégué syndical, étant absent pour raison majeure depuis le 4 décembre, je représente la CFDT jusqu’à son retour. Oui.


Potin de merdre 1 : Compte rendu très subjectif (notes prises à la va-vite, et qui peuvent donc être contestées, et même jugées inexactes) de la réunion d’information du personnel qui a eu lieu le 9 décembre à 17 heures salle Molière à l’Opéra Comédie de Montpellier France Europe Monde après la tenue du Conseil d’administration de l’OONM-LR qui venait de voter des mesures pour rétablir la situation financière et artistique à laquelle doit faire face notre Maison gentille

A 16 h 55 la salle est déjà pleine (plus de monde, le double voire le triple, qu’à l’AG de début octobre).
Je m’installe en haut, derrière l’administration. Mes collègues machinistes sont en bas, au pied de la scène, regroupés autour de notre chef.
Un machino vient me chercher. Etant donné l’avertissement qui vient de m’être notifié, ils veulent que je sois au milieu de l’équipe pour marquer leur solidarité. D’autant qu’à peine arrivé, le président Didier Deschamps aurait demandé qu’on lui désignât Jean-Luc Caizergues du doigt (en cachette derrière la main). Oui.

La réunion d’information commence.
De jardin à cour sur la scène, attablés : le président de l’Association, la directrice générale, l’administratrice générale (qui ne prendra pas la parole).

Le président Deschamps parle le premier et se présente comme « grand chauve » pour désarmer d’avance les moqueurs. Puis il déroule un long discours intéressant au début, ennuyeux à la fin. Je crois qu’il lit son texte mais ça ne se voit pas, l’homme a dû être comédien amateur dans une vie antérieure (avant de finir à la DRAC).
Madame Valérie Chevalier, directrice, explique ensuite avec précision et concision, posément, les mesures qui vont être prises pour sauver les meubles.

Rapidement les salariés comprennent, même si le chantage plane, qu’il n’est pas question pour l’instant de PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Et donc ils semblent soulagés.
Mais ils comprennent aussi qu’ils vont perdre 4 % de salaire. Alors l’agacement prend le pas. Des questions viennent titiller les conférenciers, qui répondent parfois sèchement (Chevalier) ou ironiquement (Deschamps).
Personne, parmi ceux qui posent des questions, n’ose franchir le pas de la révolte agressive. Sans doute par réserve naturelle ou peur de se désigner comme candidat à une hypothétique future « liste ». D’autant qu’on vient d’apprendre qu’une vingtaine de personnes en âge de partir à la retraite (ou proches de) se verront proposer de l’argent et des mesures d’accompagnement pour les inciter à dégager la piste.
Il semble, mais je me trompe peut-être, qu’on essaie de faire peser sur les salariés âgés un sentiment de culpabilité : s’ils refusent de partir, le PSE sera inéluctable, et donc ils mettront en danger leurs collègues plus jeunes.
On oublie de dire qu’une personne âgée salariée rapporte en cotisant, mais qu’au contraire un retraité coûte. Et que, multipliée aux quatre coins de France, cette politique de dégraissage liée à l’âge, contradictoire avec le recul de l’âge de la retraite, peut avoir sur l’économie nationale des conséquences graves à moyen et long termes. Mais bon, je ne suis pas un spécialiste en la matière. Il faudrait demander à « oeconomica musicus », notre éditorialiste.


Paroles relevées durant cette réunion (mais ce n’est pas un enregistrement, il y a donc des raccourcis à l’écrit, et sans doute de petites erreurs ici et là) :

Deschamps (au micro) : « Je vais faire un point le plus précis possible au sujet des mesures à prendre pour la Maison. »
« La Maison traverse une triple crise : artistique, sociale, financière. La crise financière n’est pas la plus passionnante mais l’argent c’est le nerf de la guerre. »
« En octobre il y a eu un équilibre financier en trompe-l’œil. »
« Diminution du budget artistique : on est passé de 5,3 millions à 2,8 avec à peine 13 % du budget de la Maison. Et au train où vont les choses, la masse salariale et le loyer du Corum en expansion, notre budget artistique tombera à 10 % puis moins encore. Ce n’est pas acceptable financièrement, moralement, politiquement. »
« Il y a un déficit structurel de 3 millions. »
« 2010 a été un tournant décisif. 1) Disparition de Georges Frêche. 2) Le départ de René Koering, laissant d’ailleurs un déficit de 700 000 euros, l’équivalent du déficit de 2014. 3) La crise qui rattrape les collectivités locales. »

Au sujet de ces 700 000 euros, je me suis renseigné. Voici ce qu’on me répond (qui n’est selon moi qu’une hypothèse, bien sûr) :

« Ca a l'air d'être ça (700 000) et pourtant il y a à redire. Le trou au départ de Koering n'est pas dû à ses fautes de gestion mais à ses indemnités de départ (au titre de la rupture de contrat + 1 an de salaire au titre de la rallonge de 2 ans que Georges Frêche lui aurait accordée et pour laquelle il n'aurait effectué qu'un an partiellement. Avec l'hydre, on devrait ne pas être loin des 700 000, mais c’est à vérifier). 
Le départ de RK ayant été inattendu, la somme semble n’avoir pu être approvisionnée. »

Autre chose, me dit-on, concernant le budget artistique réduit : « Des dédits pour 2014/2015 ont été payés pour des opéras annulés (2 paraît-il, dont la création mondiale " La Dispute", qui avait déjà été repoussée à cette saison). Il paraît difficile de ne pas conclure que si on n’allait de procès en dédit, saupoudrés de maladroites non-coproductions, le budget artistique ne serait pas tant réduit à peau de chagrin.
Ces malheurs jamais assumés auront-ils une fin ? Apparemment non, puisque l’OONM-LR ferait appel en justice pour des décisions qui lui sont défavorables. » 


Deschamps (suite) « Il ne faut pas mettre ça sur le compte d’une mauvaise gestion. Je veux démentir les rumeurs sur la gestion financière de l’OONM-LR. Je l’ai dit aux politiques. C’est une légende urbaine à qui il faut tordre le cou. »
« Entre 2002 et 2010 : augmentation de 500 000 euros par an (salaires, etc. ?). L’équipe sortante (Jean-Paul Scarpitta ?) a réduit ces coûts de 60 000 euros. Mais ça ne peut se poursuivre, ces réductions, sans mettre en péril le fonctionnement. La Région a retiré 5 millions. L’Agglo n’a compensé que partiellement cette subvention perdue et on a 500 000 en moins du département. »
« Mais ça ne sert à rien de dire que c’est à untel ou untel la faute, ce n’est pas très productif. »
« Le constat : nous héritons d’une situation extrêmement difficile. Toute l’équipe dirigeante et le président sont nouveaux… L’actualité en France et ailleurs… Les vaches maigres succèdent aux vaches maigres… La réponse à ma lettre au Père Noël (les politiques) est aussi brève que négative (réponse à une demande augmentation de la subvention ?). »

« Comment faire pour redresser la situation compromise ? Grâce à Allary (président de Région) qui a versé la subvention (4 millions) nous passerons l’hiver. Mais ce n’était pas gagné il y a deux mois encore… Les difficultés ne font que commencer. Il manque 3 millions pour doter cet opéra d’un budget artistique digne d’un opéra orchestre national. Augmentation des recettes et baisse des dépenses… La billetterie n’augmentera pas, elle diminuera avec une programmation maigrelette (la saison 2014/2015 de JPS)… L’autre ressource : le mécénat. Je ne suis pas sûr que l’image renvoyée par cette Maison depuis deux à trois ans invite les mécènes à vouloir dans un premier temps associer leur image à notre entreprise… Comment diminuer les dépenses ? Pas question de diminuer le budget artistique. Il faut carrément les ( ? illisible dans mes notes). »
« 3 millions de loyer à Montpellier Events, c’est scandaleusement trop. Nous allons négocier, Chevalier et moi. Mais la convention court jusqu’en 201 (?) (janvier 2016 ?). J’espère gratter 1 million sur le loyer du Corum en 2016, mais pas sûr de réussir. »
« Masse salariale : 65 % des dépenses de l’établissement. »

Deschamps (président des Retraités anonymes ?) en tire cette conclusion : « Départs non remplacés à la retraite en tenant compte de la pyramide des âges. »
Il ajoute : « Certains (des politiques ?) voulaient un plan social et une liquidation totale de la Maison puisqu’il y a un excellent opéra en activité à Toulouse (d’autant que la Région donne 4 millions à Montpellier et rien à Toulouse). »
« Personne n’a dit ni murmuré que c’était la faute des personnels. »
« C’est la méthode douce, des moyens doux qui ont été choisis pour arriver aux objectifs chiffrés. »
« Partout en Europe et en France, il y a des protestations pour soutenir le rôle essentiel de la culture joué dans la vie en société. J’adhère. Pendant deux ans j’ai moi-même écrit des discours en ce sens. Victor Hugo a écrit des choses extraordinaires à ce sujet. C’est une conviction profonde de ma part… On n’est pas une entreprise privée où les patrons font suer le burnous pour toujours plus de dividendes. On est dans le même bateau. »
« La seule raison d’être de la Maison est de donner des concerts et des opéras de bonne qualité. Personne dans le pays ne pourrait accepter que 20 millions ne servent qu’à sauver des emplois. Le but c’est de lever le rideau sur des spectacles de qualité. Faute de quoi, si on laisse filer les choses pendant cinq ans on aura 20 millions d’argent public pour 1 seul concert le jour de la Fête de la Musique, et ce n’est pas acceptable… Après avoir consulté pas mal d’experts qui ont dit (le président prend l’accent du midi, sans doute pour moquer gentiment l’un des experts) : «  A un moment donné, faut que ça bouge ! »
« Valérie a travaillé sur des mesures efficaces, humaines, acceptables. »


Valérie Chevalier a la parole :

« Projet artistique et culturel… Maintien du label national… Réponse à un cahier des charges précis + EPCC… Toutes les hypothèses sont arrivées vers nous… Ces hypothèses ne nous plaisaient pas pour des raisons humaines… Notre projet a été validé par le CA à l’unanimité... dans un climat apaisé, pas d’invectives, les gens se sont parlé correctement… Maintien de la vie de l’Opéra… »

Un musicien l’interrompt : « Et l’Orchestre ? »
Réponse de Chevalier : « L’Opéra et l’Orchestre. On parle de l’un ou l’autre pour dire la même chose. »
Puis Chevalier continue : « Réduction des coûts, réduction du loyer au Corum et de la masse salariale… Accord de principe sur la réduction du loyer en 2016… Pas question pour nous d’aller travailler ailleurs pour les répétitions… L’indexation du loyer au Corum nous plombe : 150 000 euros d’augmentation ces trois dernières années… La masse salariale : nous sommes en sureffectif. Je l’assume. Il y a des services pléthoriques. Il faut l’accord de tous pour les négociations avec vos instances représentatives. Nous évitons le PSE, le départ contraint de plusieurs dizaines de personnels (de certains services artistiques notamment, mais c’est dans tous les services). Je me suis basé sur l’activité des différents services. Activité partielle. Ca veut dire l’ensemble du personnel, pas un service particulier, ça je ne voulais pas. Ca fera 4 % de baisse de l’activité partielle pour développer l’activité artistique. »
« Départs à la retraite. Certains améliorent leur retraite avec le salaire (selon madame Chevalier, ces personnes touchent actuellement une retraite tout en travaillant à l’OONM-LR), ils pourraient partir. Les départs, sinon, ça ne concerne pas seulement des gens proches de la retraite et qui l’ont dépassée. Ca peut être des gens qui veulent changer d’orientation professionnelle. On les accompagnera. »

« Il y a des accords d’entreprise qui plombent et qui sont obsolètes. Il y aura des négociations à partir de mars. De juin à décembre on fera un bilan. Si c’est insuffisant, les tutelles maintiendront un positionnement classique, un PSE, c’est-à-dire un plan social… Donc on va se mettre au travail avec les instances représentatives. »

Didier Deschamps : « Saurel a fait une conférence de presse aujourd’hui où il a dit sa ferme volonté de sauver la Maison. »

Les questions du personnel s’enchaînent ensuite, aux quatre coins de la salle : musiciens, choristes, administratifs, techniciens.

Réduction partielle ?
« 1,5 millions en août 2015 sous réserve de l’accord de la direccte. » (la plupart des salariés de la Maison n’avaient jamais entendu parler, jusqu’à ce 9 décembre 2014, de cette fameuse direccte. La direccte prend en charge financièrement, semble-t-il, une partie de la baisse d’activité de 30 %, ce qui fait 4 % de moins sur le bulletin de paie pour le salarié.)

Nombre de départs volontaires espérés ?
« Un peu plus de vingt. »

Quelle est le positionnement des tutelles pour le passage à la grande région ?
Deschamps : « Philippe Saurel a dit que si Martin (?) et Damien Allary (…) tout se passera bien. » (mes notes sont quasi illisibles à cet endroit)

Au sujet de l’EPCC ?
Deschamps : « C’est MOI qui l’ai demandé en 2007… Quand j’étais à la DRAC… On était presque prêt sauf qu’il manquait un projet artistique et culturel articulé… Les prédécesseurs de Chevalier ne l’avaient pas préparé… Pas de projet, pas de moyens et des difficultés culturelles et structurelles, bref, on n’était pas prêt… Le président de l’Agglo et de la Région n’ont pas une position de principe sur l’EPCC. Quand on sera prêt, sans déficit, on sera prêt pour passer en EPCC. »

Y a-t-il des modalités d’accompagnement pour les départs volontaires. Avez-vous thésaurisé ?
Deschamps : « Les départs volontaires seront accompagnés d’indemnités légales, au moins, et incitatives. Pour ceux qui n’ont pas 65 ou 66 ans, ils pourraient partir aussi avec des indemnités qui leur permettraient de se recycler professionnellement avec accompagnement… Chevalier : « Les départs volontaires permettent aussi de redéployer en interne, de changer de poste. »

Les économies iront alimenter les départs volontaires ou l’entreprise ?
Chevalier : « Pour l’instant ce serait de l’autofinancement… On est en train de renégocier avec les tutelles pour qu’elles nous aident financièrement à sauver l’entreprise… 250 000 à 300 000 euros d’augmentation chaque année sur la masse salariale, c’est voué à disparaître, on deviendrait un garage, comme d’autres Maisons. »

Les départs à la retraite : postes gelés ou supprimés ?
Chevalier : « Pas question de supprimer les postes gelés… En 2015 il y a 24 personnes qui pourraient prendre leur retraite et beaucoup d’autres qui le voudraient. Si les 24 personnes décidaient de partir, on ferait appel à des intermittents… Les suppressions sont à peu près réparties dans chaque pôle, harmonieusement réparties. »

Le Directeur musical ?
Deschamps : « On n’a pas aujourd’hui 65 000 euros à donner pour un Directeur musical. » (selon mes sources, c’est par an, charges comprises… mais + les cachets ça fait beaucoup; on se contentera donc pour l’instant d’un Chef principal : le grand Michael Schønwandt, à compter du 1er janvier 2015).

Info qui n’a rien à voir, ou presque : « Des chefs prennent (selon mes sources toujours) 10 000 boules mini par concert. Les chanteurs, entre 5 et 15 000 selon la gloire. » 

Les « sources » de mes sources : le Figaro.fr « salaires des chefs » et « salaires des chanteurs », page 1 de Google.

Christian Merlin / 2010 :
« La rémunération des chefs invités varie selon leur notoriété. Les maestros en pleine ascension peuvent toucher de 8 000 à 20 000 euros par soirée. Les chefs de réputation mondiale émargent entre 20 000 et 30 000 euros. Les stars gagnent plus de 30 000 euros par concert, voire 50 000. »

Léna Lutaud / 2009
« Le « top fee » réservé aux quinze plus grandes voix est de 15 000 euros brut par soir. Les étoiles montantes comme Diana Damrau ou Sophie Koch obtiennent entre 5 000 et 12 000 euros. »


Un salarié s’insurge au sujet des dérives financières, de la « gabegie »
Chevalier : « Je préfère regarder l’avenir que le passé. Il s’agit aujourd’hui de sauver cet opéra-orchestre. »
Le salarié : « Il y a des gens qui peuvent travailler jusqu’à 70 ans (ils ont le droit). »
Chevalier : « C’est une responsabilité citoyenne. Vous avez des enfants ? Il y a des jeunes qui sont sur le marché de l’emploi. Y en a qui cumulent leur retraite et leur salaire et pendant ce temps des gens de 35 à 50 ans ne retrouvent pas de travail. Alors le choix est fait. »

Chevalier (à un musicien qui s’inquiète du répertoire à jouer s’il y a des départs de l’orchestre) : « On parle de réduction d’effectifs, on veut activer les départs contraints. On ne va pas aller dans le détail maintenant de la nomenclature de l’orchestre. On fera travailler les intermittents. On a besoin d’eux. »

Au sujet des 4 % de réduction de salaire, un salarié dit que gagner 1500 euros ou beaucoup plus, ce n’est pas pareil (un autre crie « Bravo ! »).
Chevalier : « On en parlera aux négociations, j’en suis consciente. »

La date butoir avant le PSE ?
Chevalier répond et un salarié lui dit : « Trois ans de sursis, alors ? »
Chevalier comprend « Trois ans de soucis. » Rires dans la salle.

Peut-on se permettre d’embaucher un Chef Assistant ?
Chevalier : « On en a besoin pour les concerts en région, et on aide un jeune chef à se développer. J’ai fait ce choix. » (il s’agit peut-être d’un poste aidé par l’Etat)

Chevalier dit qu’elle expliquera son projet artistique avec Opéra Junior. Et elle veut redynamiser les ressources propres : billetterie, sponsoring.

Visibilité de l’OONM-LR à Montpellier et en région (communication) :
Chevalier : « La publicité coûte extraordinairement cher. C’est 20 000 euros les 20 secondes de spot publicitaire pendant 10 jours sur Radio Classique. »

Mécénat :
Deschamps : « René m’a dit : « On s’est entendu avec Georges Frêche. Tout le mécénat est siphonné sur le Festival de Radio France, et on n’en met pas sur l’Opéra et Orchestre. »

Deschamps encore : « Tous les efforts, c’est pour faire remonter cette Maison en 1ère division, avec une qualité qui lui donne une visibilité nationale. Il faut que le public de Montpellier et la région soit satisfait. »

Un musicien prend longuement la parole, debout dans l’allée centrale : « Jamais un réel projet artistique à long terme… Quelle est la différence entre les dirigeants de Toulouse et les nôtres ?... (Toulouse semble réussir) Vous essayez… et ça va se faire, mais la situation qui va se mettre en place est en fait un dérivatif car les personnes qui n’ont pas pris au moment crucial leurs responsabilités, ce sont ces personnes les responsables. Elles sont responsables par leur inactivité et par leurs jeux de pouvoir. Leurs querelles larvées, c’était au détriment de notre Maison. C’est maintenant au personnel de réparer… Madame Chevalier, vous ne connaissez pas la situation… »
Chevalier : « Oui, vous la connaissez mieux que moi. »
Deschamps : « En tant que président de l’Association, et c’est de mon devoir… (Deschamps parle de l’absence de différence entre Toulouse et Montpellier, mais je ne comprends rien à ce qu’il dit).
Le musicien : « A Toulouse, le financier et l’artistique sont serrés et ici non… Vous allez faire porter le chapeau au personnel de cette Maison. Pourquoi ne pas passer en régie municipale ? »
Grognement de Deschamps (à un moment il glissera qu’il est bénévole, lui – contrairement à nous –, que les politiques sont venus le chercher; moi je pense que s’ils étaient venus le chercher pour travailler gratuitement sur les chantiers, à l’usine ou à la mine, il n’y serait pas allé, non).

Dans les services pléthoriques, vous allez convoquer les gens ?
Chevalier : « Aucun service n’est visé particulièrement. Le sureffectif concerne tous les pôles. »
Deschamps, qui commence à en avoir marre ou a rendez-vous ou commence à avoir faim, lance : « C’est l’heure de l’apéro ! » (beaucoup y verront du mépris)

Un salarié signale qu’aujourd’hui il n’y a en ville aucune affiche de nos spectacles par rapporte à avant.
Deschamps : « On va demander à la Ville de faire un effort. On avait rendez-vous mardi mais elle a disparu. » (la responsable de la Culture venait d’être virée par Saurel)
Un salarié : « Pourquoi demander à la Ville si tard ? »
Chevalier : « Parce nous venons d’arriver. »
Deschamps : « Et nous allons partir. »

Tout le monde se lève et s’en va. Des salariés applaudissent. Oui.



Quelques réactions (écrites ou orales) de salariés après cette réunion d’information :



Je ne sais s'il existe beaucoup d'entreprises où les employés applaudissent massivement à la fin d'une réunion leurs employeurs qui annoncent qu'ils vont être moins payés, et que les effectifs vont diminuer....!

Sacher Masoch

On est cocus et on paye la chambre.

Gorge fraîche

Voici mon point de vue sur la situation actuelle :
1) Tous les conseils d'administration qui se sont succédé ont approuvé les comptes de l'OONM, malgré les dépenses pharaoniques ayant pour commandant de bord un surintendant. 2) Les 4 % de baisse salariale, en ces temps difficiles, doivent toucher en toute équité les gros salaires de cette Maison et pas ceux qui rament depuis de nombreuses années avec un petit salaire. 3) En ces temps difficiles, de morosite ambiante dans notre pays, il serait bon que dans la programmation les choix soient éclectiques. Le lyrique à gogo touche une élite de personnes. Notre théâtre, autrefois municipal et maintenant bâtiment Agglo, doit accueillir certes de l'opéra, mais aussi d'autres genres : théâtre, et pourquoi pas one man show en location de salle, etc. Plus populiste, on remplirait les salles. Une belle opérette pour les fêtes de fin d'année au lieu d'un spectacle sinistre, par exemple. Le public a besoin d'humour, de gaieté.
4) Si la billetterie se désertifie, il faut dire aussi que pour aller acheter ses places c'est peu engageant :
- pas de calicot en façade avec une affiche alléchante, comme dans tous les théâtres parisiens - il faut enjamber les toxicos ivres dès le matin qui vomissent dans les escaliers d'accès à la billetterie (à Paris on ne voit pas cela, la sécurité du lieu ne laisse pas ces personnes obstruer les accès).
Il faudrait aussi un peu plus de simplicité dans les dépenses. Les temps ont changé, les fastes de la cour sont d'un autre siècle. Et arrêt des grèves : on ne prend pas un public en otage, c'est le seul remède pour finir seul.

Lilas mai

Je n’ai pas eu d’érection après cette réunion.

Karim

Notre direction est à l’image de notre président Hollande : « Le changement, c’est maintenant. »

Eric

C’est le commencement de la fin.

El Salséro

Je n’étais pas à cette réunion. Mais selon ce qu’on m’en a rapporté, il faudrait d’abord baisser les gros salaires.

Bastien

J’ai l’impression qu’on a eu affaire qu’à des hypocrites.

Djibril

Ma première impression au début de la réunion, dès que le président a parlé, j’ai pensé : « On est morts. »

Boris

Réunion d’information nulle. Vraiment nulle. Ca n’a pas porté ses fruits… Je regrette de ne m’être pas exprimé sur le moment. J’aurais eu des choses à dire.

Dédé
Bonjour Jean-Luc,
Les réactions sont très nombreuses ce matin, beaucoup de déception. Le discours de Valérie Chevalier n'a pas convaincu, comment peut-elle annoncer que la quasi-totalité des services est en sureffectif alors qu'elle-même est venue avec une assistante (par ailleurs très bien…), c'est mal venu !!!
Le problème n'est pas réglé. Je suis très déçue des politiques qui cautionnent des projets de saisons lyriques au-dessus de nos moyens, mais à quel PRIX !!!!!
Il ne faut pas se faire d'illusions, les personnes ne vont pas se bousculer devant la porte de la DRH (pour démissionner), l'esprit civique ne fait pas partie de cette "maison".
Pas sûre que tout le monde ait compris que le personnel allait se retrouver à temps partiel avec une diminution de salaire; on engraisse encore les "GROS" !!!
Les précisions sont prévues pour QUAND ?
Fantômette
Salut Jean-Luc,
Je te balance quelques idées en vrac :
Valérie Chevalier qui ouvre l'AG en disant qu'on est en sureffectif, c'est l’hôpital qui se fout de la charité.
Faire perdre 4 % de salaire à tout le monde c'est reculer pour mieux sauter. Dans 1 an, plan social et hop ! tout ça pour des prunes !
Et les économies sur les frais de la direction ?

Véritas

Je m’inquiète à cause d’une baisse de salaire de 4 % car je ne pourrai plus organiser autant de soirées libertines dans l’année.
Si l’OONM-LR veut subventionner mes soirées, je peux les organiser sur la scène de l’Opéra Comédie pour donner du travail au personnel avec pour présentateur monsieur le directeur technique nu (c’est un ami de trente ans).

Toni

Ils n’ont qu’à augmenter de 40 % mon salaire comme ils ont fait pour eux. Et après ils me le baissent de 4 %, et même de 5. Ca me fera + 35 %.
Et je leur fais cadeau des récupérations qu’ils se sont partagées fin 2012 (des centaines de milliers d’euros !).

Louis Le Généreux
Hors de question que l’on touche à mon salaire d’ouvrier pour sauver les Millionnaires de l’Orchestre ! Sinon, méfie aux peaux de bananes dans les escaliers*.
A quant foutras.......
*Humour ?
A l'AG j'ai trouvé dommage que certains musiciens ramènent tout à leur petite personne alors que l'on venait d'annoncer que tout le monde allait perdre 4 % de son salaire.  Bien évidemment pour tous les musiciens qui cachetonnent ailleurs, 4 % ce n'est pas bien grave. Par contre pour certains administratifs à 1500 euros par mois, oui c'est grave ! 60 euros en moins par mois c'est beaucoup ! Et ils ne cumulent pas les emplois, eux !

Germinal
Des responsables pas coupables --- Un président fin politique-rusé-et-matois --- Une directrice qui fait ce qu'elle dit --- Un personnel incrédule, assommé, révolté, lucide ou complètement décalé --- Une époque qui est révolue, un monde qui s'effondre, une page d'histoire qui se tourne...

Jacques le Fataliste

Qu’ils aillent tous se faire enculer !

Le Suceur

« Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. »

A. R.

Ca m’a choqué quand le président a dit : « La réunion est finie, c’est l’heure de l’apéro ! » C’était méprisant.
Ca sous-entendait qu’on était des ouvriers, des fonctionnaires, des fainéants, des ivrognes.
Les techniciens par exemple ne boivent pas, ne fument pas, ne prennent pas de la cocaïne et ils font du sport quand leur travail leur en donne le temps.

Marcel

Je ne bois pas l’apéro, moi !

Anonyme

Une bonne chose de faite, cette réunion.
Tout en douceur…

Paul

Quelle tronche de… ce Deschamps ! Le vrai…
Laissez-le-moi un quart d’heure dans un local à poubelles, je vais m’en occuper.

Justin Bridou

La seule personne correcte des trois sur scène : Chevalier.
Le reste, ça vaut rien.

Le voyeur

Je pense que c’est de la poudre aux yeux.
Dans quelques mois il y aura un plan social, c’est prévu.
Surrans a refusé et Chevalier a accepté.
Elle est là pour ça. Elle est payée pour ça.

Jean Foutre

Tous les salariés seront-ils à temps partiel, direction comprise ??
La réduction des horaires de 30 %, cad 25 heures pour les personnes à 35h, et 20h pour les temps partiels me semble un peu difficile dans certains cas.
En théorie cela paraît simple mais dans la pratique il va falloir ajuster...
Pierre Vive
Je trouve que la directrice a très bien expliqué la situation de la Maison de façon ordonnée, claire et concise.

Châtel

Je suis resté sans voix.

Un choriste






***




Potin de merdre 1 : Compte rendu très subjectif de la réunion des délégués du personnel de l’OONM-LR qui s’est déroulée le 16 décembre 2014 salle Delteil à l’Opéra Comédie, Montpellier France Europe Monde

Pendant que nous nous installons autour de la table, Gaby (directeur technique) lance à un musicien au sujet de je ne sais trop quoi : « Que veux-tu que la bonne y fasse, si le bébé ne veut pas téter ?! »

La réunion commence.

Madame Valérie Chevalier (directrice) : « Ce sera un peu serré, aujourd’hui. J’ai rendez-vous à 18 h 10 avec un énième avocat. »

D’abord les questions CFDT/Unsa :

L’utilisation pour le travail de mobiles personnels par les techniciens d’orchestre, qui finalement y sont de leur poche.
Intervention du régisseur général de l’orchestre. Le problème sera résolu.

Concernant mon « avertissement ».
Madame Chevalier (s’adressant à moi) : « On saute la question ? » (sous-entendu : cela a déjà été réglé entre nous dernièrement)
Je réponds : « Oui. »

Au sujet des personnels détachés de l’Agglo (17 – dont moi – sur environ 240 permanents), madame Chevalier affirme avoir signé le renouvellement de leur détachement à l’OONM-LR pour cinq ans à compter du 1er janvier 2015. Mais elle ajoute (mauvais présage ?) : « Ce n’est pas moi qui décide, c’est l’Agglo. » (Le non-renouvellement du détachement permettrait à l’OONM-LR de se débarrasser facilement de certains salariés)

Est posée ensuite la question des heures de récupération des cadres supérieurs (qui pourtant ne badgent pas ?).
Madame Chevalier semble ne pas comprendre la question.
J’explique que fin 2012 il s’est produit un traumatisme pour le (petit) personnel. L’OONM-LR devait passer en EPCC et il fallait que les compteurs soient remis à zéro. Et donc 300 000 euros (montant non-officiel) d’heures de récupération (effectivement dues, mais choquantes car certains salaires élevés semblaient se justifier a priori par le non-paiement des heures supplémentaires) auraient été réglées, notamment à des cadres supérieurs.
Beaucoup de salariés non concernés par la manne avaient ressenti cette « régularisation » (qui traînait depuis des années) comme une injustice, voire un scandale.
On espérait donc que l’accumulation anormale d’heures de récupération ne se reproduirait plus.

Questions de la CGT-Spectacle

En préambule, madame Chevalier évoque des réflexions déplacées et réitérées ces derniers temps de la part de certains musiciens (aucun des délégués de l’orchestre présents autour de la table ne sont concernés), réflexions à l’encontre du coordinateur artistique (ancien musicien lui-même), dont elle se dit « très satisfaite ».
Madame Chevalier : « Des réflexions… des attaques personnelles très virulentes et plus que déplacées pendant des répétitions… Un peu toujours les mêmes personnes grossières… Ca déstabilise pendant toute une série... »
Un musicien : « On ne va pas refaire la nature humaine. »

On passe aux questions proprement dites. Je prends des notes rapidement et par bribes, sans bien comprendre ce que j’écris :

Gilles (musicien, délégué CGT-Spectacle) : « Dans les bacs de l’Office du tourisme on voit tout sur Avignon, rien sur Montpellier… Ceci-dit, Avignon a annulé son concert du Nouvel An, la subvention de la Mairie a baiss酠»
Les musiciens semblent dénoncer une mauvaise communication sur l’orchestre et l’OONM-LR en général.
Un musicien affirme que c’est lui qui a fourni la discographie de l’orchestre pour qu’elle figure sur le site officiel de notre Maison.
Madame Chevalier : « On a beaucoup de visiteurs sur le site. »
Gilles : « Y a rien à l’Office du tourisme sur nous. Même pas un flyer… »
Madame Chevalier : « On commence à le faire. »
Gilles : « Ils ont des choses mais ils ne les exposent pas… »
Madame Chevalier : « Il y a beaucoup de dépliants. »
Gilles : « … qui ne sont pas dans les bacs… Si on veut attirer des gens… »
Un musicien : « Je serais très surpris de voir des enregistrements de l’Orchestre de Montpellier sur iCloud… Parce qu’il me semble que l’orchestre n’a pas un seul exemplaire… Je doute en effet qu’il ait un exemplaire de chacun des enregistrements… Pourquoi ? Parce que tout simplement si je n’étais pas intervenu il y a quelques années, eh bien sur le site il n’y aurait même pas les photos qui y sont… certaines sont floues d’ailleurs parce qu’elles n’ont pas été scannées à l’époque… »
Madame Chevalier : « On a toutes les archives. J’ai vu des placards entiers. »
Le musicien : « Pourquoi mettre des iCloud sur le site qui vont générer des problèmes de droits, alors qu’on ne peut même pas les acheter en cliquant dessus ? »
Yamina (elle travaille au standard) dit avoir aiguillé sur La Boîte à musique des spectateurs qui voulaient après un concert acheter un CD de l’Orchestre de Montpellier.
Gilles : « La Boîte à musique n’a malheureusement pas tout de l’orchestre. »
Madame Chevalier : « L’idée n’est pas de vendre des disques. L’idée c’est que les gens écoutent (sur internet ?) et aillent au concert… »
Le musicien : « Moi je suis sûr que ça se vend encore. Mais si les gens doivent faire un effort… »
Madame Chevalier : « Les disques ne se vendent plus… On peut vendre vingt disques jusqu’à épuisement du stock, oui… »
Une musicienne : « Si on fait pas de la publicité avec ça, alors on ne fait rien. »
Madame Chevalier : « Oui, soutenons La Boîte à musique. Il n’y a plus que trois indépendants en France. »
Le musicien : « Mais renvoyons alors en lien sur le site. »
Madame Chevalier : « Oui. »
Gilles : « S’il y avait si peu de ventes de disques, le Livre de la jungle n’aurait pas été réédité. »
Madame Chevalier : « Oui, mais vous ne savez pas combien il s’en est vendu… »
Le musicien : « Il ne faut pas être trop pessimiste… La production, c’est quand même soixante-dix disques de l’Orchestre de Montpellier. »
Madame Chevalier : « Combien ont été vendus ? Il faudrait voir La Boîte à musique. »
Gilles : « Concernant la discographie chez Universal, il y a 46 à 49 titres de l’Orchestre de Montpellier. Et il n’y en a que 16 qu’ils ne veulent pas rééditer. Le reste est en stock à la vente. Je suppose qu’ils s’occupent à les rééditer et les vendre. »
Le musicien : « Quand on dit que les temps sont durs, si on ne prend pas toutes les possibilités, évidemment… »
Gilles : « Même si ce n’est pas une grosse somme, les vente ça pourrait à un moment servir à faire un concert. »
Madame Chevalier : « C’est vrai que rien n’est négligeable. »

Autre sujet : une histoire de pause.

Gilles : « Alors on arrête… c’est la pause. »
Un musicien (au régisseur général de l’orchestre) : « Mais quand ? »
Gilles (à madame Chevalier) : « Ca prend deux minutes avant le service. » Puis (riant) : « Ce n’est pas vraiment à vous de le faire… » Puis encore : « Ce n’est pas vous qui allez dire au chef… c’est le chef qui demande au délégué comment ça fonctionne. »

Autre histoire de pause (pour les répétitions d’un concert de musique contemporaine, je crois).

Madame Chevalier : « Ce qu’on vous propose, c’est deux pauses d’1/4 d’heure au lieu d’une de 20 minutes par service. Ca vous convient ? Vous perdrez du temps de travail, quand même… »
Un musicien : « Le chef acceptera les deux pauses de 15 minutes ? Ca m’étonnerait. »
Madame Chevalier : « Je pense qu’il sera plus enclin d’accepter ça que… »
Gilles : « … les portables… »
Madame Chevalier (outrée) : « Les portables, alors là par rapport à ce qui s’est passé vendredi, j’ai trouvé ça… »
Gilles : « Il n’était pas sur scène. Le micro n’était pas fermé à la régie. C’est pour ça… »
Un musicien : « Vous n’avez toujours pas fait de note pour les portables… »
Madame Chevalier : « On n’a pas fait, non. Pas de note. Ni pour le brossage des dents. »

Concernant l’entrée sur scène « à l’américaine » (les musiciens entrent librement, un à un, quand le public est déjà dans la salle).

Gilles : « On peut entrer dans la pénombre. Puis quand la lumière jaillit, Dorota arrive et c’est l’explosion dans la salle ! »
Madame Chevalier : « Ce serait plutôt des bravos… On en parlera avec les musiciens… »
Coordonateur artistique : « On pourrait mettre pour lumière une demi-salle. »
Un musicien (humour ?) : « A 40 %, on voit bien. »
Gilles (riant) : « On a tous une torche sur nos portables. »
Madame Chevalier (qui selon moi n’est pas favorable à cette proposition d’entrée à l’américaine) : « On en reparlera. »

Autre sujet : la franchise pour l’assurance des instruments.

Gilles : « La franchise est de 120 euros…»
Un musicien : « La franchise n’a pas à être à la charge de l’employé. »
Un autre musicien : « C’est sur le plan du principe. »
Gilles : « Ce sont des instruments qui coûtent très chers et qui en plus perdent de la valeur. »
Un musicien : « En plus il y a des accidents qui ne sont pas remboursés. Par exemple un instrument à vent déformé à cause de l’hydrométrie, l’assurance ne prend pas en compte… Ou bien des instruments qui se décollent ou quand on doit reconstruire le manche, tout ça pour l’assurance ça n’existe pas. »
Une musicienne : « Donc tous les ans il faut payer à cause de notre… (illisible dans mes notes : peut-être « fonction »)
Gilles : « On s’est retrouvé, après les inondations, avec les instruments dans des placards à 35°. Il y aurait pu y avoir des catastrophes. Les instruments étaient très chauds et ça n’entre pas dans les cordes des assurances. Quel que soit le prix qu’on paie ça ne sera pas assuré. Il faudrait au Corum pas plus de 20°. »
Madame Chevalier : « Le Corum ne maîtrise pas ça malheureusement. »
Gaby : « Ca va aller de pire en pire, au Corum. »
Gilles : « Et dans le local syndical il y avait 15°. »

Au sujet des prochains accords liés à la situation actuelle de notre Maison.

Madame Chevalier : « Il y aura un calendrier… trois réunions. Une réunion par mois. On est en train de préparer les documents pour l’activité partielle, les départs volontaires… On va vous remettre ces documents… La révision de tous les accords, qui a été commencée en 2011… On verra quels seront les accords à revoir prioritairement… Il y a des départs qui vont sûrement intervenir dans les mois qui viennent… On va s’entendre sur les montants… On se donne huit mois pour ça… »
Une musicienne : « Ce sont les seules mesures que vous allez prendre ? »
Madame Chevalier : « Oui, pour l’instant. On espère éviter… »
Un musicien : « C’est pour la pérennité de la structure, les départs ? »
Madame Chevalier : « Il n’y a pas de casse. Il y a des gens qui subissent la pression, qui se sentent stigmatisés alors qu’ils sont dans une situation de précarité, qui ont de petits salaires, qui appartiennent à l’Opéra, qui n’ont pas les annuités. Ceux-là il faut les aider... Des gens qui sont à deux ans de la retraite, le chômage qui prend le relai. Il y a plein de possibilités. Des gens peuvent racheter leurs années, on va voir comment les aider. Les détachés qui ont 60/61 ans, on va voir… J’ai l’idée d’un organigramme en dessous duquel on ne peut pas fonctionner. On ne va pas tomber à 100 personnes… Il y a des postes dont on n’a pas besoin car on a beaucoup externalisé. »
Un musicien : « Externaliser, ça coûte. »
Madame Chevalier : « Ca coûte moins qu’un salaire à plein-temps. On ne peut pas échapper à l’externalisation. Gaby le sait… pour des raisons de sécurité… et on ne peut pas s’en occuper, c’est l’évolution de tout ce qu’on nous demande aujourd’hui… Si on passe par exemple en EPCC, il faut un agent comptable que pour l’EPCC, qui va ensuite gérer le marché public. C’est un travail énorme. Qui va gérer ça ? Il faut embaucher quelqu’un. »

Vive discussion avec les musiciens.

Madame Chevalier : « Le projet d’une Maison comme la nôtre, c’est à dix ans, vingt ans. On ne peut pas s’arrêter à… L’idée, c’est de récupérer… récupérer c’est la diminution des charges générales puisqu’on n’aura pas de dotation supplémentaire. »
Un musicien : « Je vais poser la question plus clairement… Si dix musiciens sont volontaires au départ, ça va déstabiliser la programmation des concerts, non ? »
Madame Chevalier : « Vous croyez que je vais là désigner des postes de musiciens pas remplacés ? »
Un autre musicien : « Si on veut l’adhésion des personnels au projet, il faut être clair, savoir où on va. J’ai entendu à la réunion d’information qu’il y avait des services pléthoriques… Lesquels ? »
Madame Chevalier : « C’est pas à vous que je vais le dire là aujourd’hui. »
Le musicien : « Dire qu’il y a des postes en trop et…
Madame Chevalier : « Vous voulez des postes et des noms ? » (rire moqueur)
Le musicien : « Je ne plaisante pas. Je vous dis des choses importantes. »
Madame Chevalier : « Elles le sont. »
Le musicien : « Je veux finir ! (de parler)… Si vous dites juste aux salariés qu’il faut supprimer des postes… »
Madame Chevalier : « Je vous énerve, mais je n’en parle pas avec vous aujourd’hui. »
Le musicien : « Il ne faut pas tarder. »
Madame Chevalier : « Ce n’est pas nous qui décidons du calendrier. »
Gilles : « Ce sera proposé entre juin et décembre ? »
Madame Chevalier : « Oui… Et entre janvier et… on va se mettre d’accord sur les montants, les conditions… il y a tellement de sortes de salariés dans cette Maison… chacun est différent. »
Une musicienne : « On ouvre le journal et on lit : Il y a 32 postes supprimés décidés. On se dit : Ah bon ?... Et alors l’inquiétude monte… La presse, où elle va chercher ces informations ? Je trouve ça étonnant. Il paraît que les salaires des musiciens… c’est étonnant. »
Un musicien : « Même dans sa conférence de presse, Saurel a dit : Il y a des gens de plus de 65 ans… Ce qu’il dit là, c’est jeter l’opprobre. Il y en a qui vont se sacrifier parce qu’ils pensent qu’ils vont sauver la Maison et puis… PSE. »
Madame Chevalier : « Le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi), c’est l’effondrement de la structure. »
Un musicien : « Si tous les sexagénaires de l’orchestre partent… »
Madame Chevalier : « C’est dans tous les services. Ca fait 17 à 20 % par service. »
Un musicien : « Et 20 % de musiciens, ça coûte. »
Madame Chevalier : « Oui, ça coûte. »
Le musicien : « Et vous les remplacez par des intermittents ? »
Madame Chevalier : « Oui. Puis à terme par des CDI. »

Le musicien lit alors le texte d’un habitué des concerts (lire plus haut Message de lecteur 4) : « Une saignée… »
Le musicien (après sa lecture) : « Les 35 ans d’histoire de l’orchestre rayés d’un trait de plume… Qu’est-ce que ça va être quand 18 musiciens ne seront plus là dans l’effectif ? »
Gaby (un peu vif) : « Toi, tu parles que de l’orchestre ! L’évolution, c’est l’opéra aussi. »
Le musicien : « Je parle de ce que je connais, l’orchestre. »
Madame Chevalier : « Il faut prendre des mesures. Je ne sais même pas si en 2016 on aura les mêmes subventions. On aura peut-être moins. »
Le musicien : « Le plan va capoter si une faible part du personnel seulement adhère… Donc il faut nous… (mot illisible dans mes notes)
Un musicien : « Quel est l’objectif ? »
Madame Chevalier : « Aujourd’hui… »
Le musicien : « Aujourd’hui, on s’en fout ! Il faut se hâter. »
Madame Chevalier : « Il y aura un calendrier. »

Comme ça chauffe un peu, je prends la parole pour apaiser, dire que l’ennemi n’est pas autour de cette table, que madame Chevalier depuis un an n’a jamais prononcé il me semble une parole hostile. Puis je ne peux m’empêcher d’évoquer la figure enfarinée du président de l’OONM-LR et la racaille en col blanc et rose qui a détruit notre Maison et qui, à présent, veut nous faire porter le chapeau. Je conclus par : « Ils sont tous les mêmes. C’est une caste. »
Les musiciens et madame Chevalier, du coup, passent vite à autre chose, sentant que je peux déraper plus encore.

Un musicien : « Les délais, ça crée pas la confiance… Et ça va pas s’améliorer… »
Madame Chevalier : « Ca ne s’améliorera pas. »
Gilles : « Vous savez ce qui se passe derrière, vous… »
Madame Chevalier : « Oui. On a une fourchette... »
Un autre musicien (à mon oreille) : « Un couteau. »
Gilles : « Vous avez dit, madame, que vous pourriez révéler votre salaire… »
Pas de réponse.
Puis, confusément, la réunion s’interrompt.
Oui.


Mêmes causes = mêmes effets qu’au Danemark et partout en Europe et dans le monde occidental. Le déclin démographique (miam-miam, la pilule !) entraîne une baisse mécanique de fréquentation des lieux de culture, donc une baisse du nombre d’électeurs potentiels, donc une baisse des subventions octroyées en échange des votes.
Prochaine étape : déclin civilisationnel. Oui.



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de Comité d’entreprise du 21 janvier 2015
La réunion a commencé à 18 heures et s’est terminée à 21 h 30. Elle s’est déroulée dans un climat particulièrement tendu car elle portait notamment sur l’activité réduite (avec perte de salaire) et le plan de départs volontaires.
Un document de travail avait été fourni aux élus du Comité d’entreprise et aux syndicats.
L’activité réduite serait de 10 à 40 % selon les services (mise en place au 1er février jusqu’au 30 juin). La perte de salaire pour le personnel se situerait entre 1,5 et 4,5 %, une partie de la baisse d’activité étant compensée par l’Etat (la DIRRECTE).
L’économie pour l’OONM-LR serait d’environ 800 000 à 1 million d’euros, ce qui permettrait de financer le dernier trimestre 2015 de la programmation artistique (pour lequel actuellement il n’y a pas le budget nécessaire) ainsi qu’une partie du plan de départs volontaires.
Les départs volontaires impacteraient tous les services. Il faudrait qu’environ 30 postes soient supprimés sur trois ans, ce qui représente entre 15 et 20 % de l’effectif global. Actuellement, 24 postes potentiels à supprimer ont été recensés (salariés qui ont atteint l’âge de la retraite ou l’atteindront en 2015).
Chaque cas est particulier. Parmi les 24 salariés visés, tous n’ont peut-être pas leurs annuités. Et pour l’instant, quelques personnes à peine se sont présentées pour information.
D’autres salariés, qui ont 57/58 ans, pourraient partir en départ négocié ou en départ progressif à mi-temps (avec indemnisation pour racheter le taux plein).
Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM-LR, aurait dit : « 20 à 30 départs, et on est sauvés ! » Puis (en substance) : « Il faudrait qu’une quinzaine de postes de musiciens sur 95 soient supprimés. A 80 musiciens, on préserve le label national. »
Le chœur, en revanche, ne peut réduire son effectif (une trentaine) si l’OONM-LR veut conserver le label.
Le document présenté par la direction est un document de travail. Il a été jugé par le Comité d’entreprise et les syndicats trop imprécis pour être voté en l’état. Des propositions seront faites en vue d’une transmission (que la direction espère rapide) au préfet pour l’obtention de la subvention par la DIRRECTE.
Une des propositions de la CFDT : baisse des salaires de la Directrice générale et de l’Administratrice générale, pour l’exemple. Oui.

La réaction : Le bruit court qu’à l’insu du Comité d’entreprise et des syndicats, des réunions de travail auraient eu lieu dans diverses administrations (caisses de chômage, de retraite, impôts, etc.) pour la mise en place d’un éventuel plan social. Les procédures seraient prêtes. Et il y aurait bien plus de licenciements prévus qu’on ne l’imagine.
Dans ce scénario pessimiste, la réduction d’activité et le plan de départs volontaires seraient un leurre pour rester dans les clous de la loi. Les politiques (qui auraient acté le plan social) pourraient dire ensuite : « Vous voyez, on a tout essayé, ça ne marche pas. »
Espérons qu’il ne s’agisse que d’une rumeur. Auquel cas, il faut un démenti.
Rappelons toutefois que fin 2013 Alain Surrans, directeur de l’Opéra de Rennes, était arrivé en tête de la sélection pour diriger l’OONM-LR. Il aurait refusé le poste car les politiques lui demandaient de lancer un plan social après les élections municipales (lui préférait bien sûr n’entrer en fonction qu’une fois la boucherie accomplie, afin de ne pas être impliqué).
C’est dans ces conditions que Valérie Chevalier aurait été appelée à la direction de l’OONM-LR.
Notre nouvelle directrice semble de bonne foi. C’est une personne qu’on dit droite, humaine et compétente. Elle a d’ailleurs affirmé, lors de l’avant-dernière réunion du Comité d’entreprise, qu’en cas de plan social elle partirait.
Madame Chevalier a la volonté de réussir (par l’activité réduite et le plan de départs volontaires sur trois ans). Nous devons l’aider afin d’éviter le pire (c’est-à-dire le plan social qui serait organisé dans son dos).
Espérons qu’elle réussisse, mais cela paraît un tour de force compte tenu des véritables enjeux.
Les politiques (de tous bords) semblent vouloir à terme détruire les grandes structures emblématiques de nos arts classiques pour récupérer l’argent des subventions et le reverser ailleurs. Cela s’inscrit visiblement dans un projet global européen de destruction de la culture occidentale (mais de façon inconsciente sans doute pour les cerveaux incultes de ceux qui nous gouvernent au plan local). Il suffit d’ouvrir un livre d’Histoire ou de français étudié à l’école aujourd’hui pour comprendre ce qui se passe vraiment.
N’ayant ni courage ni énergie, les racailles en col blanc et rose, au lieu de lutter pour défendre notre héritage culturel et civilisationnel, préfèrent s’adapter, se soumettre à la « diversité » démographique exponentielle en la tirant vers le bas plutôt que vers le haut.
JE SUIS VERDI. Oui.
Rencontre de Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM-LR, avec les techniciens de scène (au sujet de la réduction d’activité) le 27 janvier à 14 heures dans la salle de l’Opéra Comédie (les propos ne sont pas rapportés au mot près; ils ne sont que la traduction de notes prises à la va-vite)
Sont présentes face aux techniciens de scène : mesdames Valérie Chevalier (Directrice générale), Anne Laffargue (Administrateur général) et Laurence Mérinon (Responsable des Ressources humaines).
Madame Chevalier arrive avec quelques minutes de retard, elle était en réunion avec les musiciens et « ça a un peu duré » (dit-elle). Puis : « Excusez-moi, je vais avaler mon chewing-gum. » Une fois son chewing-gum avalé, madame Chevalier dit : « Nous sommes là à votre demande. Je suppose que vous avez des questions on sujet de l’activité réduite… »
A ce moment débarque Toni, arborant sur sa tête une kippa blanche. Madame Chevalier demande à voix basse à Laurence : « Qui c’est, ce monsieur ? » Un technicien : « C’est un artiste. »
Le débat commence. Madame Chevalier : « On refera une AG et on répondra à toutes les questions de tous les services fin février. Les musiciens ont demandé que monsieur Saurel soit présent, mais ce n’est pas sûr qu’il vienne. »
Les questions des techniciens s’enchaînent. Tout le monde sent bien que madame Chevalier essaie de sauver la structure, mais peu y croient. Un PSE (plan social) est évoqué.
Madame Chevalier : « Dans le cadre d’un PSE, ce sont les derniers qui doivent partir. Et ça, ce n’est pas possible. Ce sont les jeunes qui doivent rester. » Elle ajoute qu’il faudra entre 1 et 5 ans pour faire baisser l’effectif de la Maison.
Madame Chevalier dit qu’à l’Agglo les responsables n’ont en général jamais travaillé dans le privé, et que donc ils n’ont pas de vision claire de notre entreprise; que c’est à nous de bien leur expliquer et qu’en tout cas ils sont à l’écoute. Elle évoque ensuite le « fait du prince »  en parlant des millions d’euros retirés à l’OONM-LR par la Région en 2013. Elle fait juste le constat, sans jugement porté. Mais la seule évocation du nom de l’ex-président de région soulève des réactions épidermiques dans le public.
Puis il est question de Philippe Saurel. Certains lui reprochent de ne pas aimer l’Opéra ni l’Orchestre, d’être méprisant, de n’avoir pas serré la main des techniciens en coulisse la dernière fois qu’il est venu pour une conférence. Madame Chevalier, amusée : « C’est quelqu’un d’impulsif. » Un technicien : « Nous aussi on est impulsifs ! »
Un autre technicien veut « qu’on revienne comme avant », quand l’Opéra et l’Orchestre étaient deux structures séparées. C’est l’Orchestre qui aurait entraîné dans sa chute l’Opéra. René Koering aurait voulu la fusion pour prendre de l’argent à l’Opéra et le donner à l’Orchestre. Ce serait la raison du départ forcé de madame Panabière (Administratrice générale jusqu’en 2008), qui présageait ce qui arrive aujourd’hui et tentait de sauver l’Opéra.
Madame Chevalier : « Lorsque je suis arrivée, on m’a dit : Il faut renouer le dialogue avec les salariés… il faut relancer le projet pour que l’OONM-LR devienne un établissement branché dont on parle, car aujourd’hui il est tombé dans les oubliettes de la presse nationale et internationales et les salles sont vides. »
Puis : « Saurel a dit que ça ne pouvait plus durer comme ça… Et il a raison. On ne peut plus continuer ainsi, on est à bout de ressources. Et surtout de ressources propres de billetterie… Il y a la concurrence d’Avignon, de Toulouse. On ne peut pas augmenter les contributions. Toutes les collectivités sont exsangues. Les 13 millions de l’Agglo à l’entreprise, c’est le montant de son déficit… Pas de ressources supplémentaires, ça veut dire diminuer les charges… location du Corum et charges en personnel… La fusion a été faite dans la précipitation… Il y a des postes en doublon, et pire même… Il y a trop de personnel sur certains postes et c’est lié aussi à l’activité réduite… L’Agglo a lancé un audit… Sur les 5-6 ans à venir ça peut coûter entre 3 et 6 millions d’euros… Le ratio est très mauvais… on ne propose pas grand-chose… Alors on nous dit : Il faut vous restructurer ou licencier... »
Puis : « Les tutelles devaient s’engager dans la restructuration, c’est-à-dire aider financièrement pour les départs volontaires… Mais au dernier CA c’était un autre discours : pas d’argent, autofinancement total… En gros, c’est à nous de nous débrouiller… ou cesser toute activité pendant 18 mois ou plus, comme ça s’est fait ailleurs pour pouvoir mettre en place un PSE. Mais un opéra qui fait ça ne se relève pas avant 6 ou 7 ans. C’est irrécupérable… Licencier une partie du personnel, pour moi ce n’était pas recevable… d’où le plan d’activité réduite. »
« Il n’y aura pas de chasse aux sorcières. On n’a pas les moyens de savoir qui a ou pas son nombre d’annuité et quelle est la situation personnelle de chacun… En janvier 2016, il y aura 24 personnes qui auront l’âge de la retraite mais ça n’ouvre pas les droits à 100 % pour tout le monde… On a la liste, mais il n’y aura pas un courrier envoyé nominativement aux gens qui auraient l’âge légal. Si vous avez l’âge de la retraite ou un âge proche, il faut que vous contactiez la direction. Mais ce n’est pas parce que vous viendrez vers nous que vous recevrez un courrier pour partir… Il y a aussi des gens un peu plus jeunes qui veulent se reconvertir professionnellement et on les y aidera. »
Puis : « Le constat est clair. Une partie du personnel est en activité réduite de fait depuis plusieurs saisons. » Réplique d’un technicien : « Dans l’audit de l’Agglo et les conclusions chiffrées, le fait que la structure ait été en activité réduite à cause des travaux de 2010 à 2012 n’a pas été pris en compte. Ca n’a pas été comptabilisé. Les conclusions sont donc erronées. » Madame Chevalier : « Oui, c’est vrai. »
Puis : « Il faut savoir aussi que le budget de l’Agglo à la culture a baissé de 5 %. Or ça n’a pas baissé pour l’OONM. D’ailleurs si c’était le cas, ce serait la mort. »
Un technicien : « Les tutelles ne veulent plus entendre parler de l’OONM. Il y a eu un article dans La Gazette où Saurel parlait de culture et ne disait pas un mot de nous, comme si on n’existait pas. » Madame Chevalier : « Non, je ne suis pas d’accord avec ça. Si Saurel ne voulait pas être impliqué, il ne viendrait pas aux conférences de presse nous concernant. Et l’adjoint à la culture est un mélomane, il vient à l’opéra. »
Puis : « La marotte de monsieur Saurel, c’est le tourisme. Et nous on est inclus dedans. Il ne l’a peut-être pas encore complètement intégré, c’est tout. Il ne nous a pas encore consultés pour ça… Même les nouvelles technologies, nous pouvons nous y inclure… Le projet était pour septembre dernier, on attend encore… Les structures se rencontrent. Par exemple avec Montanari. La meilleure façon de s’en sortir, c’est de s’unir. Avant c’était à couteau tiré entre les structures. Il faut la mutualisation des forces. On essaie de développer ça. On doit rencontrer monsieur Saurel de façon collégiale. »
Un technicien : « Qu’est-ce qu’il se passera fin juin, après l’activité réduite payée par la DIRRECTE ? » Pas de réponse de madame Chevalier. Un autre technicien : « Monsieur Saurel vous demande un autofinancement alors que la structure est exsangue. Ca ne vous inquiète pas ? » Madame Chevalier : « Non. Monsieur Saurel n’est pas en train de nous dire qu’il nous retire de la subvention… Mais il faut réagir maintenant parce que chaque année c’est 300 000 euros d’augmentation des salaires en plus, à cause de l’ancienneté, etc. »
Puis : « L’OONM n’est pas un garage mais une unité de production. Les politiques l’ont bien intégré. Ils ont bien intégré aussi qu’il faudra un peu embaucher… Là on est acculé. On a un soutien moral. On espère que Saurel viendra à notre secours, qu’il réagira. Il nous soutient sur des opérations ciblées, de petites aides supplémentaires. La Région, c’est 4 millions et pas plus. On ne sait pas ce qui se passera après les élections régionales, en 2016. Et si l’EPCC se fera ou pas… L’Agglo est exsangue, je le répète. La réalité c’est ça. On doit se débrouiller. »
Puis : « L’activité réduite, c’est 800 000 euros d’économies. Et c’est entre 2 et 4,5 % de baisse de salaire pour le personnel selon la baisse d’activité par service. Chaque mois en moins sur la mise en œuvre de la baisse d’activité entre février et juin, on perd 250 000 euros. »
Un technicien : « Et si au 30 juin le compte n’y est pas ? »
Madame Chevalier : « On récupèrera moins d’argent. On réduira les programmes. On se repositionnera à partir de janvier 2016. »
Un technicien : « Une fois les régionales passées, il y a des garanties ? »
Madame Chevalier : « Pas de garanties… Et il y aura deux orchestres : Montpellier et Toulouse… »
Un technicien : « L’activité réduite n’est-elle pas un leurre pour ensuite un PSE ? »
Madame Chevalier : « Non. Je vois mal Saurel responsable de la dissolution de la structure. C’est aussi 240 emplois. Compte tenu de son ambition, je le vois mal faire ça. Il me paraît attaché à la Maison.
Le technicien : « Ca ne nous a pas frappés. »
Madame Chevalier : « Par rapport à d’autres municipalités qui retirent leurs billes, monsieur Saurel n’en donne pas les signes… Il ne se désengage pas. Il y a plein de villes qui se désengagent. En tout cas on a bon espoir. On a un Conseil d’administration courant février, et on a un plan aidé à la Chambre régionale des comptes… On a vraiment des économies à faire. Et c’est Saurel qui décide des économies. C’est à lui de voir et de nous dire. Il est seul maître à bord. Il ne faut pas se fâcher avec lui.
Un technicien : « C’est lui qui est fâché avec nous. »
La réunion se termine.
Je ne travaille pas aujourd’hui. Je vais boire un café en terrasse, continuant de lire Les Vies parallèles de Jack Kerouac, par Barry Gifford et Lawrence Lee. Oui.


***



Potin de merdre 3 : Petit compte rendu (subjectif, partiel et non officiel) de la réunion des délégués du personnel du 28 janvier à 14 h 30 salle Delteil à l’Opéra Comédie
Est évoqué d’abord le concert du vendredi soir avec le chef d’orchestre russe. L’entracte a duré 45 minutes. Le chef ne voulait pas retourner sur scène pour la seconde partie, prétextant qu’il était malade. Madame Chevalier lui a dit dans sa loge : « On fait venir un médecin. Si vous n’êtes pas malade, vous remboursez la salle. » Du coup le chef est retourné sur scène sous les applaudissements. Gilles (musicien, délégué CGT-Spectacle) : « Dès mardi matin il avait une dent contre moi. C’était ciblé. Il a dit en russe en me désignant : Vous voyez ce monsieur, la dernière fois pour une minute il a arrêté la répétition. Et le vendredi matin la générale n’a pas eu lieu. Le chef n’est pas venu. »
Un professeur de musique aurait expliqué à ses élèves (un enfant l’a dit à son père musicien à l’orchestre) que les musiciens étaient indisciplinés parce qu’ils n’étaient pas contents de leur diminution de salaire, et que donc le chef avait été gêné par cette indiscipline et qu’il n’était pas venu à la générale à cause de ça !
On a même raconté, dans le public, que les musiciens n’étaient pas assez bons pour être dirigés par ce chef russe, que c’était pour cette raison que le courant ne passait pas. Gilles demande à madame Chevalier qui peut bien faire courir de telles rumeurs ? Madame Chevalier (Directrice générale) : « Pourtant, après le concert, le chef était content. » Gaby (Directeur technique) : « Il n’y a pas de fumée sans feu. »
Par ailleurs une dame a écrit à la direction pour se plaindre d’un musicien en particulier, de sa tenue vestimentaire, de son physique et de sa valeur artistique.
Gilles informe madame Chevalier que des musiciens souhaitent que Jean-Paul Scarpitta (ex-Directeur général de l’OONM-LR) ne soit plus présent aux « soirées » (après les concerts ou les opéras). Madame Chevalier, qui ne veut pas entrer dans le conflit existant toujours entre son prédécesseur et les salariés de la Maison, rétorque : « Jean-Paul Scarpitta est un confrère. » Gaby : « S’il vient à une de ces soirées et qu’il a un accident, il est assuré ? » Gaby ajoute : « Je plaisante, bien sûr. »
Madame Chevalier souligne la bonne attitude professionnelle observée par les personnels de scène et des artistes de l’orchestre et du chœur avec Jean-Yves Courrègelongue (Idomeneo) et Urs Schönebaum (Happy Happy). Ceci dit, les élus semblent préférer (et de loin !) Schönebaum à Courrègelongue, dont les talents de metteur en scène sont sérieusement contestés.
Grosse discussion au sujet de l’injustice des baisses de salaires. L’exemple devrait être donné par le haut. Le salaire élevé de madame l’Administrateur général est au centre des débats. Gilles affirme à madame Chevalier que demain, au CE, les élus demanderont officiellement le départ de l’Administrateur général (cette demande n’a finalement pas été formulée, semble-t-il).
Madame Chevalier refuse de baisser son salaire. Elle dit travailler beaucoup. Si elle fait un geste de solidarité, ce sera en faveur d’une association (caritative sans doute). Un choriste dit que l’OONM-LR aussi a besoin de solidarité.
La Billetterie en activité réduite conservera les mêmes horaires d’ouverture au public. Un salarié de la Communication basculera au service Billetterie.
Discussion au sujet de rumeurs concernant un éventuel plan social après l’activité réduite. Madame Chevalier dément qu’il se trame quelque chose (en tout cas elle n’est au courant de rien en ce sens).
Au sujet de l’activité réduite et de la DIRRECTE, madame Chevalier dit (ironique) : « Merci monsieur le préfet, merci l’Etat, merci la France, merci les impôts ! »
Est évoquée ensuite la publicité « mensongère » d’un spectacle du Cadre Noir de Saumur à l’Aréna. Ils n’avaient pas le droit d’utiliser le label « Orchestre national de Montpellier » (quelques musiciens de l’orchestre et des supplémentaires ne sont pas l’Orchestre national). Madame Chevalier dit : « Nous avons des avocats. »
Les musiciens hommes n’ont pas eu droit à des ballotins de chocolat à l’issue du concert du Nouvel An. Madame Chevalier : « Ils ont eu des roses. » Ce concert a duré 1 h 45 sans pause. Madame Chevalier : « C’est vrai que c’était long. Mais le public était ravi. 2000 spectateurs. C’était complet. » Un musicien : « Avec Koering on était toujours complet au Nouvel An. Une année, on a même fait deux concerts le même jour. Et les hommes ont eu des chocolats. »
Les viroles pour les pupitres sont arrivées enfin. Mais seulement 60. Ce n’est pas suffisant.
Puis une histoire de local où ranger les instruments et les affaires des musiciens à l’Opéra Comédie. Gaby, s’adressant à Gilles : « Tu ne parles pas à Moulinet ? (CHSCT) Il m’a demandé un truc et vous posez une question contraire… Vous ne vous voyez pas ? » Gilles : « Quand on se voit, on parle musique. » Gaby (agacé) : « Ah bon ? » Gilles : « T’énerve pas… » Puis : « Ca c’est un directeur technique ! » Une musicienne prend alors la parole, poursuivant la discussion. Gaby : « Je préfère que ce soit toi qui me parles. C’est plus clair. » Gilles (énervé) : « Je vais partir ! » Gaby : « Bon, j’ai mal compris la question sans doute… » Et Gaby fournit des explications supplémentaires concernant le rangement des instruments et les affaires des musiciens à l’Opéra Comédie. Du coup, madame Chevalier : « Vous vous verrez et visiterez les lieux… Gaby, Moulinet et Olivier. » (Olivier est le régisseur général de l’Orchestre) Du coup, un musicien : « Je veux bien venir, moi aussi. » Regard noir de Gaby.
Les musiciens aimeraient avoir à l’Opéra Berlioz les mêmes chaises qu’à la salle Pasteur.
Au sujet d’un musicien qui semble avoir commis je ne sais quelle bêtise, un élu demande s’il y aura une sanction. » Madame Chevalier : « On va d’abord le recevoir. »
Pour le ciné-concert Le Cirque, les musiciens auraient préféré jouer sur scène plutôt qu’en fosse. Madame Chevalier rétorque que ce n’était pas possible techniquement : « On aurait été obligé de reculer l’écran et on aurait perdu des places dans les étages. »
Les musiciens sont troublés par la présence de nombreux musiciens supplémentaires sur ce ciné-concert (ainsi que sur le Schubert) : « Ca représente un montant très élevé. » Madame Chevalier répond qu’on n’avait rien en période de fête comme spectacle tout-public : « Ca a très bien marché. On était complet. On a même refusé du monde sur la dernière. »
Les élus du personnel sont unanimes pour dire que le ciné-concert Le Cirque était un beau spectacle.
Petite discussion au sujet du quatuor Molière, que les musiciens jugent avantagé : « Il y a d’autres ensembles. Il faut, madame la directrice, que vous en teniez compte pour qu’il y ait un équilibre. Le quatuor Molière est favorisé… C’est un reliquat de Scarpitta... Il y a des ensembles qui ont dû arrêter et le quatuor Molière a joué cinq fois. » Madame Chevalier : « Ils sont hyperactifs. Et ce sont les collectivités qui accueillent et choisissent leurs programmes. » Un musicien : « Oui, mais c’est l’Orchestre qui paie. On doit avoir notre mot à dire. » 
Deux postes devraient être créés à l’Orchestre : « Quels sont-ils ? » demande un musicien. Madame Chevalier : « On en reparlera… »
Au sujet de la résidence de Juliette Deschamps, madame Chevalier explique : « Ce n’est pas une résidence comme celle de Jean-Paul Scarpitta, qui était rémunérée. Là, il n’y a pas de salaire. C’est une appellation. C’est un compagnonnage, une fidélisation. Ce n’est pas du tout une création de poste. »
Enfin une question concernant le chœur qui prépare un concert baroque, mais qui a manqué de temps à cause des répétitions (12 jours de répétitions-piano !) sur Idomeneo. Selon un choriste : « Brutus (rire de Gaby et Chevalier) se promenait sur le plateau en regardant ses chaussures pendant que nous attendions des plombes en coulisse. » Ce choriste rappelle que le baroque n’est pas la spécialité d’un chœur lyrique. « On nous met en danger artistiquement », dit-il, se demandant si cela n’a pas été fait exprès. Puis : « Heureusement, le chef de chant italien est de grande qualité. C’est un monsieur. »
Oui.


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Potin de merdre 4 : Petit compte rendu (subjectif, partiel et non officiel) de la réunion du Comité d’entreprise du 29 janvier à 16 h 55 (jusqu’à 18 h 30) salle Delteil à l’Opéra Comédie
Sont présents Didier Deschamps, Président de l’OONM-LR, Valérie Chevalier, Directrice générale, Anne Laffargue, Administrateur général, Laurence Mérinon, Responsable des Ressources humaines, ainsi que les élus du CE et les représentant syndicaux.
Monsieur Deschamps prend la parole en premier. Il explique qu’il déploie tous les efforts possibles pour convaincre les tutelles de sauver la structure. Qu’il n’est pas sorti de sa retraite pour mettre en place un plan social, qu’il ne serait jamais venu pour ça, que son objectif est de sauver la structure à tout prix.
Madame Chevalier dit la même chose. Elle ajoute que son but est de préserver le label national. Que pour cela nous avons le soutien de l’Etat. Que si le plan d’activité réduite ne suffisait pas on demanderait à la DIRRECTE de le prolonger.
Puis les musiciens prennent la parole. Ils s’expriment longuement car ils sont inquiets pour l’avenir de l’orchestre.
Tout le monde se félicite de la nomination de Michael Schønwandt comme « chef principal ». C’est un gage de pérennité et ça va peut-être redorer le blason artistique de la Maison.
C’est ensuite toute une série de questions techniques posées par les élus.
La direction demande un délai supplémentaire pour la mise en place du plan d’activité réduite, car madame l’Administrateur général dit n’avoir pas le temps de fournir toutes les réponses aux questions des élus du CE sous huitaine. Des élus demandent de réduire ce délai au minimum pour ne pas perdre de temps et lancer le plus tôt possible le plan d’activité réduite, mais des musiciens signalent qu’ils vont être en vacances au mois de février (confortant ainsi madame l’Administrateur général dans sa position concernant le manque de temps pour fournir les réponses à toutes les questions des élus). Résultat : l’activité réduite ne pourra sans doute débuter avant le mois de mars (pour la Maison, c’est une perte de 250 000 euros).
Un Conseil d’administration aura lieu entre le 20 et le 25 février. Et les élus du Comité d’entreprise seront appelés à voter le 20 février lors d’un CE extraordinaire.
Durant les dernières minutes de la réunion, dans un certain brouhaha, Gilles (musicien et délégué CGT-Spectacle) va parler à mesdames Chevalier et Laffargue sur un ton passablement énervé. Oui.

Potin de merdre 1 : R.A.S. (Réduction d’Activité Suspendue)
La mise en place de l’activité réduite a été repoussée d’un mois. Pourquoi ? Parce que les élus du personnel (délégués syndicaux et Comité d’entreprise) avaient posé à la direction des questions importantes auxquelles il n’a pas été répondu dans les délais.
La perte qu’entraîne pour notre Maison le report au mois de mars de l’activité réduite serait, selon la direction, de 250 000 euros. Pour rattraper cette perte, un élu du Comité d’entreprise a suggéré à la direction de prolonger d’un mois l’activité réduite, rappelant que l'ensemble du personnel travaillait jusqu’à fin juillet (festivals obligent) et qu'il n’y avait donc aucune raison de ne pas demander à la DIRRECTE la prolongation du dispositif sur la période. Mais cette option semble n’avoir pas été retenue par la direction de l’OONM-LR.
Du million d’euros récupéré avec la mise en place de l’activité réduite pendant cinq mois dépendent le dernier trimestre de la saison artistique, le paiement de quelques départs volontaires et l’évitement du plan social.
Mon impression est que pas mal de salariés proches de la retraite aimeraient quitter la Maison le plus vite possible car ils en ont par-dessus la tête de toutes ces histoires dans lesquelles nous ont plongés ces dernières années une bande de « salauds » (au sens sartrien du terme, bien sûr).
Bonne nouvelle, tout de même : le président de l’Agglo semble aujourd’hui plus serein qu’en 2014 dans sa vision de l’OONM-LR (nous en avons eu l’écho par un proche de Philippe Saurel). Cela est dû, sans doute, à l’influence positive de Valérie Chevalier et à l’arrivée du grand Michael Schønwandt à la tête de notre orchestre national.
Pendant ce temps, sur la scène de l’Opéra Comédie comme dans toute la Maison, le travail ne manque pas. Nous préparons intensément L’Enfant et les sortilèges pour Opéra Junior, une des brillantes facettes de l’avenir de l’OONM-LR. Oui.

Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de Comité d’entreprise du 19 février 2015
La réunion du Comité d'entreprise a eu lieu le jeudi 19 février à 10 heures salle Delteil à l'Opéra Comédie. Elle a duré environ 40 minutes.
Etaient présents, pour la direction : Didier Deschamps, président de l'OONM-LR, Valérie Chevalier, directrice générale, Anne Laffargue, administrateur général.
Après l'approbation rapide du PV de la réunion précédente, les élus (tous n’étaient pas présents) sont passés au vote de l'activité réduite.
Le vote s'est déroulé à bulletins secrets. Résultat : 6 NON et 2 abstentions. Didier Deschamps, Valérie Chevalier et Anne Laffargue faisaient grise mine.
Le secrétaire du CE s'est levé pour lire un texte expliquant le vote négatif des élus. Ce qui ressort de ce texte notamment, c'est une mise en cause de la gestion, de la programmation et de la compétence de la direction de l'OONM-LR. Didier Deschamps, Valérie Chevalier et Anne Laffargue étaient livides.
Le vote des élus du Comité d'entreprise concernant l'activité réduite n'a valeur que d'avis. La demande de financement à la DIRRECTE sera déposée le plus tôt possible par la direction pour une mise en place de mars à juillet.
Les 2/3 de la somme qui pourrait être versée à l'OONM-LR par la DIRRECTE devraient financer des départs volontaires.
En fin de réunion, madame la directrice générale a lu la "liste noire" des personnels à licencier (liste envoyée anonymement à la direction). Dans cette liste figure Valérie Chevalier, oui. Mais pas Anne Laffargue, non.


***


Potin de merdre 3 : Le procès-verbal de la réunion extraordinaire du Comité d’entreprise du 29 janvier 2015 est en ligne sur Irp-CE (intranet de l’OONM-LR)
Voici quelques petits échos de ce PV pour inciter les salariés de la Maison à prendre connaissance du texte complet et officiel sur le site du Comité d’entreprise.

Didier Deschamps, président de l’OONM-LR (et ancien Directeur de la DRAC) rappelle les difficultés financières de la Maison : « Fin 2014, on s’est retrouvé dans une situation réellement dramatique au point qu’un certain nombre de personnes importantes mais pas vraiment passionnées de musique, trouvaient qu’il serait plus simple d’arrêter tout : l’Opéra Orchestre national représente 50 % du budget culture de l’Agglo. »
Il faut récupérer 3 millions pour nos ressources propres : réduction de la masse salariale, renégociation de la location au Corum, économies de fonctionnement, redressement des recettes par la programmation.
Monsieur Deschamps dit avoir accepté de venir s’occuper de l’OONM pour sauver la structure, pas la fermer : « Mais cette solution extrême ne fait pas peur à tout le monde. Il y a une menace évidente liée à la réforme territoriale. » « Il nous faut donc faire un plan optimiste, car si on dégage du pessimisme on devient des cibles. »
Philippe Saurel, président de l’Agglo, a téléphoné à Didier Deschamps pour l’assurer qu’il veut sauver l’Opéra et l’Orchestre, mais pas à n’importe quel prix.
Le secrétaire du CE souligne que notre secteur d’activité est générateur de richesses.
Monsieur Deschamps explique que la direction est assistée d’un avocat qui cherche des solutions douces.
Monsieur Deschamps comprend les inquiétudes de tous et tient à assurer qu’il n’y a strictement aucun coup tordu caché. 
Existe-il plusieurs nouveaux organigrammes prévus ? Valérie Chevalier répond qu’il y a plusieurs organigrammes, qui reflètent plusieurs possibilités.
Rapprochement possible avec Toulouse, mutualisation par exemple des ateliers de décors.
Activité réduite. Questions/Réponses. Aucun impact sur l’ancienneté, les échelons, y compris pour les détachés. Les tickets-restaurant seront proratarisés en fonction de la baisse d’activité. Un tableau précis des baisses d’activité et des salaires par service est à consulter sur le PV mis en ligne par le Comité d’entreprise.
900 000 euros de marge financière seront dégagés grâce à l’activité réduite. 1/3 de la somme sera réservé à l’artistique dès septembre 2015.
Départs : une trentaine de personnes en 3 ans ? Départs volontaires ? Licenciements ?
L’activité réduite peut être reconduite, mais aucune assurance que la DIRRECTE accepte.
Etc., etc. (les salariés de l’OONM-LR sont invités à lire ce riche procès-verbal sur Irp-CE (intranet/Zimbra). Oui.

La réaction : Dans quelle langue faut-il vous dire que le problème est démographique ? En espagnol, en arabe, en wolof ou en occitan ?



Potin de merdre 4 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des délégués du personnel du 26 février 2015
La réunion s’est tenue à l’Opéra Comédie, salle Delteil, à 16 heures. Madame Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM-LR, était accompagnée de la responsable des Ressources humaines, du Régisseur général de l’Orchestre et du Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique.
Avant que ne commencent les débats (questions/réponses), Philippe (électricien, délégué CFDT) interroge en aparté Gilles (musicien, délégué CGT-Spectacle) au sujet d’une rencontre syndicale le lendemain avec la Dirrecte pour parler de l’activité partielle, pensant en toute logique que CFDT et Unsa (délégué : Claude, du service maintenance) vont participer à la rencontre. Or, l’anodine interrogation de Philippe agace fortement Gilles, qui dit avoir travaillé neuf jours d’arrache-pied pour obtenir ce rendez-vous, et que donc c’est la CGT-Spectacle, et elle seule, qui rencontrera la Dirrecte. Oui.
Lecture des questions des syndicats par madame Chevalier. Réponses, discussions.
Question récurrente au sujet de ceux qu’on imagine pouvoir échapper à l’activité partielle. Madame Chevalier répond qu’une seule personne à temps partiel (80 %) reviendra au temps-plein à l’occasion de l’activité partielle.
L’activité partielle au 1er mars ? On attend la réponse imminente de la Dirrecte. La Maison, en tout cas, est en ordre de marche. C’est prêt, mais… Madame Chevalier : « Si la Dirrecte dit non, c’est non. On arrêtera alors ce qu’on a mis en place… » Puis : « Ce matin, le Conseil d’administration a voté le budget en équilibre… Réduction d’effectifs à l’orchestre validé… Postes gelés, mais pas supprimés… »
Remarque de Gilles, qu’on sent inquiet tout de même quant au projet réel à terme de réduction des effectifs de l’orchestre. Madame Chevalier dévie la remarque en évoquant une Assemblée générale du personnel qu’elle a prévue prochainement pour expliquer l’ensemble du projet.
Puis : « Ce matin on a réexpliqué le projet au CA, l’activité partielle, etc. Tout n’était pas bien compris… on a expliqué, avec Didier Deschamps (président de l’OONM-LR), que l’activité partielle n’était pas faite pour virer les gens mais pour sauvegarder les emplois… J’ai choisi le PDV (Plan de départs volontaires) pour que ce soit humainement accepté… C’est pour ça que je n’ai pas choisi le PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi)… Ce matin au CA, il n’y avait pas Alary (président de Région), mais il avait envoyé ses représentants. Monsieur Saurel (président de l’Agglo) était présent. Il vient et c’est important pour nous… Il y a deux jours, on nous a quand même annoncé qu’on allait nous retirer 100 000 euros dans le cadre des restrictions des budgets de la culture… Si on nous retire 100 000 euros, on est mal… Donc Saurel est venu. »
Philippe : « Il y avait le préfet ? » Madame Chevalier : « Oui. » Philippe : « Qu’est-ce qu’il a dit pour l’activité partielle ? » Madame Chevalier : « Il a salué notre travail… On a donné les grandes lignes de la restructuration. Et on a expliqué quelle serait la suite sur trois ans… comment on réinjectera l’argent de la Dirrecte et où… Le préfet ne pouvait pas s’engager là, mais pour lui c’était quand même un avis favorable… et il a voté le plan de restructuration… Mais il n’est pas la Dirrecte. » Gilles (affirmatif) : « Le préfet valide et c’est la Dirrecte qui décide. » Madame Chevalier : « Et on n’a pas de moyens de pression. A la Dirrecte, ils sont transparents… »
Au sujet des départs volontaires, si Schønwandt (nouvellement nommé chef principal) refuse la réduction des effectifs de l’Orchestre, cela veut-il dire que les trente départs se feront essentiellement à l’Opéra ?
Madame Chevalier (l’ai embarrassé sur ce sujet pointu) : « A l’orchestre il ne s’agirait pas de postes supprimés mais de postes gelés… » Puis : « Pour l’instant, les plus impactés, ce sont les services administratifs + le service technique/maintenance… 19 % d’administratifs… » Gilles : « Pourquoi parlez-vous en pourcentages. Ce sont des personnes ! » Madame Chevalier : « Je ne parle pas des personnes. Je parle de postes… Ca peut être aussi des personnes déplacées, changées de service selon les besoins. »
Je demande à madame Chevalier si, quand elle parle de « technique », elle pense aux techniciens de scène ou seulement à la maintenance/sécurité. Madame Chevalier : « Il s’agit de l’ensemble de la technique. » Elle ajoute que lorsque des techniciens de scène partiront à la retraite dans les prochaines années, ils ne seront pas forcément remplacés, que d’autres postes peuvent être créés : au son, à la vidéo. 
Madame Chevalier (aux musiciens inquiets) : « L’harmonie restera par quatre. On ne va pas tomber à huit violons. Schønwandt ne viendra pas pour diriger un orchestre de 60 personnes. » Un musicien : « Ni même de 80 ! » Madame Chevalier : « Pour l’instant, vous êtes 95. » Gilles : « 93 + des mi-temps. » Madame Chevalier : « Il y a des postes qui… il y a le poste d’alto-solo… c’est le chef qui… le travail plus approfondi qu’il fera avec vous… »
Puis : « Le service administratif sera le plus impacté. » Un musicien : « Et le chœur ? » Madame Chevalier : « Ce serait bien qu’il reste à 32. »
Puis : « Aujourd’hui j’ai vu les deux inspecteurs du ministère de la Culture. Ils veulent… Ils sont assez fermes sur l’effectif de l’orchestre… Vous (les musiciens) avez le soutien du ministère. »
Madame Chevalier, au sujet de la visite des inspecteurs : « Nous ne savions pas que nous allions avoir une inspection. Ils ont rencontré aujourd’hui les élus de l’orchestre et rencontreront demain les élus du chœur… La semaine prochaine, ils feront le tour des autres services… L’un des inspecteurs est musicien. L’autre est un énarque, il a travaillé sur le rapport de 2011 qui a mis le feu aux poudres… il s’en est rendu compte… Il s’occupe de tout ce qui est national en musique, opéra, danse… Si un opéra-orchestre perdait le label, ça la foutrait mal… Je lui ai dit qu’au niveau des levers de rideau on n’était pas bon, qu’on devait être à 50. Mais personne n’est bon en levers de rideau, même pas Lyon… En revanche, notre orchestre est l’un de ceux qui tournent le plus… » Gilles : « En région. » Madame Chevalier : « Oui, en région. » Gilles : « Parce qu’au national, non. » Madame Chevalier : « Sans chef, ce n’était pas évident de tourner. » Gilles : « On n’a jamais beaucoup voyagé. Koering n’était pas voyageur. »
Madame Chevalier (toujours au sujet de l’inspection par le ministère) : « C’est un triple contrôle. Le contrôle général sur le label, le renouvellement de la convention entre l’Etat et l’institution, l’état de la Maison en particulier… En ce moment, ces deux inspecteurs font le tour des cinq labels : Strasbourg, Montpellier, Nancy, Bordeaux et Lyon. »
Au sujet de l’argent de la Dirrecte : est-ce bien légal de l’utiliser pour payer des départs volontaires ?
Madame Chevalier : « C’est politiquement incorrect. Mais si on ne finance pas des départs volontaires pour sauver l’artistique, on ne sait pas comment on réinjecte dans l’activité artistique… L’économie qu’on peut faire c’est N+1 (amortissement d’un départ volontaire sur une année + 1)… On est ric-rac… Ce n’est même pas ric-rac, c’est… »
Les élus du personnel peuvent refuser l’activité partielle pour eux-mêmes, oui. C’est la loi.
Madame Chevalier : « Donc on fera signer chaque élu. Mais chacun fera comme il veut. » Petite colère de Yamina (déléguée du personnel, standardiste) : « Il ne manquerait plus que ça, qu’un élu du personnel n’accepte pas d’être solidaire ! »
La Responsable des Ressources humaines, au sujet de l’activité partielle des cadres : « Oui, tous les cadres seront impactés. » Madame Chevalier : « Je suis la seule à n’être pas impactée. Je ne le savais pas. J’ai découvert le texte. Je travaillerai à 100 %, et même à 120 %. »
Puis, un peu agacée par la polémique (son salaire qui ne baissera pas) : «  Mais je suis solidaire. Très solidaire… Et je donne à qui je veux. » (la CFDT/Unsa suggérait à la Directrice générale de donner, par solidarité, une partie de son salaire à l’association OONM-LR !).
Soudain, grosse dispute entre Gilles et la responsable des Ressources humaines au sujet de la question ci-dessous de la CGT-Spectacle :
Non respect du Code du Travail ; cinq réunions sur sept entre janvier et septembre 2014. Je cite : « la direction s’engage à respecter le délai prévu par le Code du Travail ». Nous attendions les réponses de la direction suite à la réunion du 28 janvier dernier, le 5 février. Nous les avons reçu (sic) le 12 février 2015 ! Nous vous demandons depuis janvier 2014 de respecter le Code du Travail.
Gilles, à la responsable des Ressources humaines (qui vient de répondre quelque chose que je n’ai pas eu le temps de noter) : « C’est scandaleux ce que tu racontes. Ca m’emmerde ! » La responsable des Ressources humaines, à Gilles (après un vif échange) : « Et vous étiez où la dernière fois ? » Gilles : « La dernière fois, c’était un oubli de ma part. Oh ! Merde ! » Madame Chevalier : « Déjà, on évite les grossièretés, surtout quand on s’adresse à une dame ! » Gilles : « Je peux en placer une ?! Je suis hautboïste, pas… » La responsable des Ressources humaines : « D’accord, sur les dates on est en tort. » Gilles : « Mais faites-le, bon sang ! » Responsable des Ressources humaines (un peu énervée) : « On en est conscient, puisque… » Madame Chevalier (à la responsable des Ressources humaines) : « Ne vous énervez pas comme ça… » Gilles : « Le discours est différent dans ton bureau et ici… » Responsable des Ressources humaines : « Ce n’est pas vrai… Et la dernière fois… » Gilles : « La dernière fois, je te dis que c’était un oubli. Il faut que je me mette à genoux ? Je te répète que c’est un oubli. » Un musicien (à la responsable des Ressources humaines) : « Il faut que ça rentre dans les clous… Ce n’est pas un retard… c’est qu’il n’y a pas eu de réunion… » Responsable des Ressources humaines : « On est en retard, on est en retard, oui… » Gilles (cynique ?) : « Mais non… » Responsable des Ressources humaines : « On ne le fait pas exprès… On fait le mieux qu’on peut. » Gilles : « Si le chef me demande un… je lui fais pas un forte. Non. On est des professionnels… » Puis (à la responsable des Ressources humaines) : « Quand on reçoit les réponses en retard, on n’a pas le temps… Pourquoi tu ne prends pas des initiatives ? » Responsable des Ressources humaines : « Je ne prends pas d’initiatives sans l’avis de madame Chevalier. » Madame Chevalier (voulant calmer les esprits) : « On va arranger ça… »
Au sujet de la franchise sur l’assurance des instruments de musique sur le lieu de travail.
Madame Chevalier : « C’est non. » Une musicienne : « Pourquoi c’est non ? Vous ne pourriez pas étayer votre réponse ? » S’ensuit une discussion n’aboutissant finalement à rien.
Puis le procès aux prud’hommes intenté par un musicien contre l’OONM-LR (une histoire de poste de supersoliste occupé depuis des années sans rémunération ni concours – le différentiel étant de 1 500 euros net mensuels).
Un musicien, à madame Chevalier : « Vous avez reçu le délibéré ? » Madame Chevalier : « Oui, on l’a reçu… Il a été débouté. Il est solo et pas supersoliste. Je ne sais pas s’il fera appel. Il a un mois pour faire appel. »
Madame Chevalier, pourtant soulagée par la décision de justice, semble désolée de la situation du salarié débouté. Un musicien : « Pourquoi prendre sa défense systématiquement ? » Madame Chevalier : « Je ne prends pas sa défense… mais c’est beaucoup d’énergie et de stress pour lui. » Le musicien : « Je ne vois pas pourquoi vous êtes désolée… Partout il faut un concours… Un concours, c’est un concours. »
Ensuite il est question d’une photo de groupe de l’orchestre pour remplacer l’ancienne (vieillissement inéluctable des visages et des corps au fil du temps). Michael Schønwandt souhaitant donner un concert en plein air devant le Pavillon populaire, cela pourrait être l’occasion de la photo nouvelle. Mais un concert en plein air coûte cher car il faut de gros moyens pour sonoriser.
La tournée en Amérique du Sud.
Finalement, ce n’était pas une blague. La tournée aurait éventuellement lieu en septembre 2016. Le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique donne des explications : « La productrice est brésilienne. Mais on n’en est pas encore à faire la tournée… On ferait deux concerts par pays tous les trois jours. En tout 10 à 12 concerts. Les frais sur place seraient pris en charge par le tourneur. A notre charge : le transport et le fret pour 100 personnes à 1 000 euros par personne. » Madame Chevalier : « Il faudrait trouver des partenaires, la Région peut-être, pour minimiser le coût. » Puis : « On vendrait un concert à peu près 10 à 12 000 euros, mais il y a les défraiements… Aucun orchestre n’équilibre en tournée, on essaie de s’en sortir à peu près… Ca ne rapporte rien financièrement. On le fait pour l’image, le prestige international. » Un musicien (ricanant) : « Ca coûtera moins cher qu’à Orange, j’espère ?! » Sourire de madame Chevalier : « Ca coûtera moins cher, oui ! » (le Nabucco de Jean-Paul Scarpitta aux Chorégies d’Orange, en 2014)
Les Prodiges. C’est la Région qui soutient ce projet. L’année prochaine ça se fera dans le Sud-Ouest, à Pau peut-être. L’Orchestre national de Montpellier ne participera donc pas, sans doute, aux Prodiges 2015.
Autre question des musiciens de la CGT-Spectacle :
Certains pupitres ont choisis (sic) de ne pas remplacer ponctuellement les artistes musiciens en longue maladie, en travaillant à leur place. Que pensez-vous de cette démarche ? Est-elle contradictoire financièrement avec le travail partiel que vous souhaitez mettre en place ?
Joute verbale entre les élus musiciens et le Régisseur général de l’orchestre.
Un musicien (au Régisseur général) : « T’as fait les comptes ? » Madame Chevalier (ironique ?) : « Il passe son temps à faire les comptes. »
Puis l’histoire d’une altercation entre un chef de pupitre et la violon solo supersoliste de l’orchestre. Finalement le chef de pupitre ira présenter ses excuses pour avoir répondu trop vivement à la supersoliste, et celle-ci avouera qu’elle a été un peu loin dans le reproche (notamment en évoquant une « faute professionnelle »). Madame Chevalier : « Bref, balle au centre. »
Puis l’affaire d’une affiche de concerto où ne figure pas le nom de la soliste, une musicienne de l’orchestre (ni celui du chef, d’ailleurs). Madame Chevalier (ironique ?) : « Une affaire qui n’est pas remontée jusqu’à Fleur Pellerin (ministre de la Culture), mais presque. » Puis : « C’est inadmissible que son nom ne soit pas sur l’affiche... là je suis d’accord… Mais il faut dire à son entourage de ne pas la stresser… Ca va un peu trop loin… son avocat devrait calmer les choses… C’est surtout l’accusation de discrimination qui me choque… il n’y a pas discrimination ici… vraiment… »
Puis : « C’est contractuel… On a réédité quelques affiches. Son avocat veut de grandes affiches… des panneaux… c’est impossible… ce n’est pas nous qui avons la gestion des panneaux dans la ville… La difficulté du concerto, c’est légitime. Mais il faut vraiment dire à son entourage de l’apaiser… La prochaine fois on fera attention. C’est monsieur Scarpitta qui a la responsabilité des affiches de la saison qu’il a programmée. » Un musicien : « Il a validé les affiches sans les noms ? » Madame Chevalier : « Oui, il l’a fait avant de partir… Moi je ne vais pas vérifier chaque affiche… » Un autre musicien : « L’année dernière déjà il y avait un concerto de piano sans le nom du soliste sur l’affiche. » Gilles : « Il (il ne s’agit pas de JPS) lui aurait dit (à la musicienne concernée) : Je suis responsable. Je fais ce que je veux et tu n’auras pas ton nom sur l’affiche. Tu peux appeler les délégués que tu veux. »
Puis discussion entre les musiciens et madame Chevalier au sujet d’une musicienne qui se déprogramme depuis des années sur des séries en déboulant dans le bureau du Régisseur général de l’orchestre. N’y comprenant pas grand-chose, je ne vais pas développer ici (je risquerais d’écrire des bêtises).
En fin de réunion, Gilles évoque la « liste noire » (liste de salariés à licencier envoyée anonymement à la direction). Gilles : « On a quelques suspicions sur une personne qui visiblement vient régulièrement aux concerts et dénigre autour d’elle l’orchestre et les musiciens. » Oui.

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de Comité d’entreprise de l’OONM-LR du 10 mars 2015
La réunion a lieu salle Delteil à l’Opéra Comédie, de 16 h 45 à 18 h 30 environ.
La direction est représentée par Valérie Chevalier (Directrice générale) Anne Laffargue (Administrateur général) et la responsable des Ressources humaines. Le président Didier Deschamps est présent aussi.
En introduction, monsieur Deschamps évoque Libre expression et réfute le qualificatif « livide » qui lui a été accolé dans le compte rendu non officiel de la réunion de CE du 19 février dernier; lividité prétendument survenue, selon le blog, à la lecture par le secrétaire du CE d’un texte justifiant le « NON » des élus à l’activité partielle. Le président assure qu’il lui en faut plus pour devenir « livide »… Un élu susurre : « Le blog, c’est pas nous. »
Au sujet du « NON » des élus du Comité d’entreprise à l’activité partielle (ce n’était qu’un avis sans conséquence concrète, puisqu’elle est en place depuis le 1er mars), le président Deschamps se dit « consterné » : « Comment voulez-vous que madame Chevalier et moi soyons crédibles auprès de Saurel et du préfet ? »
La réunion dans son ensemble se déroule sans heurts. Mais la tension est sous-jacente.
Approbation du PV du 26 février (en ligne sur Irp-CE de Zimbra/Intranet de l’OONM-LR).
Remise aux élus du CE et aux délégués syndicaux d’un épais document de travail (un « pavé », diront les ironiques) sur lequel ils vont travailler avec l’expert mandaté par le Comité d’entreprise.
Il s’agit d’un « CONFIDENTIEL » DOSSIER d’INFORMATION / CONSULTATION DU COMITE D’ENTREPRISE - LIVRE 1 et 2, PROJET DE PLAN DE DEPARTS VOLONTAIRES ET MESURES D’ACCOMPAGNEMENT : les raisons des économies à faire, le projet de plan de départs volontaires et les mesures d’accompagnement, les difficultés économiques de l’OONM-LR et les bilans négatifs, la masse salariale, le budget artistique, la réduction des charges de fonctionnement, le redimensionnement des effectifs en fonction de l’activité, la réduction des effectifs, le développement et le projet d’orientation artistique et culturelle, la prospective budgétaire 2015/2018, des articles de journaux et des tracs syndicaux appelant à « sauver la culture »…
La dernière partie du document est datée de novembre 2014. Elle est titrée : DEVELOPPEMENT ET PROJET D’ORIENTATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE. Il s’agit a priori du projet artistique de Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM-LR, auquel sont bizarrement mêlés en ANNEXES des tableaux de toutes sortes où figurent les levers de rideau, les budgets prévisionnels, l’organigramme des services, la masse salariale avec les salaires moyens par service, l’effectif avec les dates de naissance, les âges, les âges de départ légal à la retraite, la résidence baroque les Ombres, le projet de résidence du metteur en scène Juliette Deschamps, les actions pédagogiques et culturelles chiffrées, la décentralisation des concerts et les difficultés de Pégase et de la diffusion…
Valérie Chevalier parle de son projet artistique pour la saison 2015/2016, orchestre et opéra, en précisant qu’un certain nombre de contrats ne sont toujours pas signés pour ne pas exposer la Maison à des dédits en cas de problèmes financiers.

Les musiciens évoquent à nouveau l’activité partielle, regrettant que la « tourne » (sorte d’astreinte pour le cas où un artiste prévu sur une série tomberait malade) ne soit pas comptabilisée. Madame Chevalier répond que cela se produit une fois tous les six mois : « Le bout du monde, au vu de la programmation restreinte. »

Un élu technicien de scène souligne qu’à la technique, malgré l’activité partielle, il y a autant de travail mais dans un temps plus réduit (planning de six jours sur sept comme d’habitude, y compris le soir et le week-end jusqu’à 48 heures par semaine), ce qui entraîne une perte de tickets-restaurant.

Un autre élu technicien explique qu’en cas de réduction des effectifs (il est prévu de les baisser de 1/5ème dans les services techniques de scène en faisant croire que Montpellier Méditerranée Métropole a un besoin urgent de ses détachés dans des placards), il faudra apprendre aux metteurs en scène à travailler autrement (avec moins de temps de répétition).

Oui.

Petite erreur (pas bien grave, mais amusante en un certain sens) : ce ne sont pas les musiciens qui font grève, mais les techniciens de scène et les régisseurs.
Les (des) musiciens, quant à eux, ont demandé à leur délégué CGT-Spectacle (au demeurant solidaire personnellement et courageusement de la revendication de la CFDT – de même qu’un des représentants CGT-Spectacle du chœur) de solliciter auprès de la direction l’autorisation de donner « un intermède musical dans le hall pour faire patienter le public » durant le débrayage du 7 avril. Oui ! Certains musiciens sont même prêts, dit-on, à jouer une version concert de La Clémence de Titus devant le rideau baissé. Oui !
Info : le débrayage sera cette fois d’1 heure 30 (et non plus d’1 heure), à moins que la revendication citoyenne du petit peuple de la scène n’aboutisse : à savoir un engagement de la direction concernant l’exigence CFDT du paiement de la créance de 380 000 d’euros due par la Fondation Aria à l’OONM-LR (dont le président est Jean-Paul Scarpitta, notre ex-directeur général – que j’aime bien toujours quand même !). Oui.

Mal nommer les choses
Le président de l’OONM-LR Didier Deschamps, et Valérie Chevalier directrice générale ont reçu mardi 31 mars le délégué CFDT au sujet de l’annonce d’une grève des personnels de scène sur La Clémence de Titus ; grève dont le motif était une demande de baisse immédiate, drastique et volontaire des salaires de la direction par solidarité avec l’ensemble des personnels, auxquels il est demandé de consentir d’importants sacrifices en cette période difficile pour notre Maison.
Suite à cette entrevue, qui fut brève et conviviale, monsieur Deschamps a écrit immédiatement ce message, d’apparence anodine, à la CFDT de l’OONM-LR (avec copie à l’ensemble du personnel) :
Monsieur

En réponse au courriel que vous avez envoyé à Madame la Directrice générale le vendredi 27 mars, je tiens à vous préciser que le motif invoqué ne saurait justifier une grève.

En effet, la demande de baisse de salaire volontaire de deux salariées ne constitue pas une revendication salariale.
Par ailleurs cette revendication porte atteinte à leur contrat de travail et crée de surcroît une rupture d'égalité.
Ceci ne remet évidemment en cause, ni le droit de grève, ni le nécessaire dialogue social.

Avec mes salutations les meilleures.



Réponse immédiate de la CFDT à monsieur le président de l’OONM-LR (copie à l’ensemble du personnel) :

Monsieur,

Nous prenons acte que madame la Directrice générale et madame l'Administrateur général semblent chercher à échapper à l'effort de solidarité exigé de l'ensemble des salariés de l'OONM-LR, auxquels vous demandez par ailleurs, avec des vibratos dans la voix et confortablement installé dans une retraite dorée que ces mêmes salariés méprisés financent, des sacrifices. (…)

Nous vous rappelons aussi qu'aucun préavis de grève n'a encore été déposé.

Pour nous conformer à la loi, à laquelle vous faites référence pour interpréter au profit des "gros salaires" le droit de grève, nous vous informons que le préavis, déposé par voie informatique sur intranet OONM-LR au dernier moment avant la première de La Clémence de Titus, sera modifié.
Si les bureaux de l'administration sont fermés, nous déposerons aussi une version papier de ce préavis à l'accueil de l'Opéra Comédie.
Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT



Long message très documenté de madame l’Administrateur général, titré DROIT DE REPONSE et adressé à la CFDT (ainsi qu’à l’ensemble du personnel de l’OONM-LR) suite à une question posée en vue de la réunion des DP du mois d’avril et à un message envoyé au secrétaire du Comité d’entreprise sur le même sujet :

Madame et Monsieur de la CFDT

Je sors aujourd’hui de mon devoir de réserve afin de faire taire le « bruit qui court » sans attendre une prochaine réunion du comité d’entreprise et apporter quelques précisions aux allégations tenues dans les derniers mails que vous avez fait parvenir à l’ensemble du personnel. (…)


Réponse de la CFDT, titrée REPONSE AU DROIT :

Madame,

Nous vous remercions infiniment pour toutes ces précisions qui font honneur à vos avocats.

Sachez que les syndicats ont tout à fait le droit, et même le devoir, de poser des questions dans le cadre du Comité d'entreprise et des DP.

(…)
Si les syndicats et les salariés de cette Maison n'ont plus le droit que de négocier le sacrifice des revenus du travail et le renvoi des fainéants, des inutiles et des justes, dites-nous-le clairement.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT

Puis ceci :

Madame l'Administrateur général,

Souhaitez-vous que soit publié dans Libre expression votre droit de réponse (que d'abord nous avons pris pour un poisson d'avril) ?
Bien sûr nous en corrigerions préalablement les fautes d'orthographe.

Nos salutations respectueuses et cultivées.

CFDT




CFDT de l'OONM-LR
à 
Monsieur Didier Deschamps, président
Copie à l'ensemble du personnel

OBJET : Grève sur La Clémence de Titus


Monsieur,

Conformément à la loi, nous vous prévenons à nouveau qu’un préavis de grève sera déposé à l’occasion des représentations de La Clémence de Titus.

Par souci d’apaisement, et afin d’éviter à l’entreprise l’accusation grave d’entrave au droit de grève (car en aucun cas nous prétendons, contrairement à ce que vous écrivez, à une « revendication salariale »), le motif de notre action est une simple demande de forte solidarité financière, sous quelque forme que ce soit, de la part de la direction de l’OONM-LR envers les salariés ; ce qui ne saurait porter atteinte, en ces termes consensuels, au contrat de travail de quiconque ni à la rupture d’égalité.

Nous pensons que la prise en compte de cette revendication pourrait remobiliser positivement les forces vives de notre Maison dans l’espoir d’un redressement économique et artistique souhaité par tous. Car notre direction, aujourd’hui déconsidérée malheureusement, pourrait sur de nouvelles bases reconquérir la confiance perdue des salariés de l’OONM-LR.

Il n’y a pas de déshonneur, au contraire monsieur le président, quand on est responsable d’une Maison aussi prestigieuse que la nôtre, à reconnaître que les salariés ont le droit, le droit moral de revendiquer une solidarité de la part d’une hiérarchie qui leur demande précisément d’être solidaires et de consentir, y compris pour les plus fragiles et les plus faibles d’entre eux, à d’importants sacrifices.

La grande majorité des personnels de l’entreprise, même ceux qui ne sont pas favorables à une grève, nous soutiennent dans cette demande de solidarité de la part de la direction car, s’ils sont prêts à vous suivre dans l’épreuve pour sauver la structure, ils refusent totalement l’injustice et l’absence d’exemplarité.

Nous espérons, monsieur Deschamps, que vous ferez recouvrer la raison, et la raison morale surtout, à la direction de la grande Maison que vous présidez, et ce dans l’intérêt général.

Si vous souhaitez contester une fois encore le motif de grève modifié que nous vous adressons, veuillez nous le faire savoir rapidement dans la journée de mercredi.
En l’absence de réponse de votre part ce jour-là, nous considérerons que ce motif vous paraît valable et nous attendrons, avant de déposer le premier préavis de grève sur La Clémence de Titus, une éventuelle réponse positive à notre juste et belle revendication.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT



Réponse du président Deschamps à la CFDT :

Non, la solidarité n'est pas un vain mot, en effet:

1. l'Administratrice générale participe à l'effort collectif d'économies au taux maximum prévu
2. la Directrice générale est exclue de ce processus par la Loi: c'est à elle, et à elle seule, qu'il appartient donc de décider ce qu'elle entend faire, et la menace n'est sans doute pas le meilleur moyen de persuasion.
3. pour rappel : le président, lui,  travaille quasiment à mi-temps à titre strictement bénévole.

Non, ce n'est pas la Direction (au sens large) qui a décidé de lancer un plan de redressement, ce sont nos tutelles (qui nous financent à plus de 90 % sur de l'argent public) qui nous ont enjoint de construire un tel plan, faute de quoi elles se réservaient la possibilité de recourir à des méthodes plus radicales (que nous souhaitons, pour notre part, éviter).

La Direction est "seulement " chargée de mettre ce plan en œuvre et n'a pas, dans ces conditions, à être pénalisée financièrement de manière discriminante.

Je vous redis donc très clairement que le motif invoqué ne peut en aucun cas être retenu comme un motif de grève au sens du Code du travail.

Au vu de ces arguments, qui ne constituent en rien une quelconque entrave au droit de grève, je vous serais reconnaissant de revenir sur votre intention et de laisser les cinq représentations de la Clémence de Titus se dérouler sereinement.

Le temps de la concertation et des négociations vient juste de commencer et va durer de longues semaines : c'est à l'occasion des nombreuses réunions prévues dans notre calendrier que chacun pourra défendre ses positions dans un échange que je souhaite constructif et dont il ne sortira - je suis certain que vous l'espérez comme moi - qu'un seul vainqueur : l'Opéra-Orchestre National de Montpellier.

Didier Deschamps
Président

Réponse de la CFDT au président Deschamps :

Monsieur le président,

Vous employez un ton de menace qui pourrait être considéré comme une entrave au droit de grève. Car en aucun cas vous ne pouvez être juge de la validité légale du motif.
Cela dit, pour apaisement, nous modifions une fois de plus le motif de cette grève juste.
Sachez qu'il est calqué sur celui déposé par l'intersyndicale en 2012, et qui n'a absolument pas été contesté par l'ancienne direction, son président et la justice :

A plusieurs reprises, la CFDT de l’OONM-LR a alerté madame Valérie Chevalier, directrice générale, ainsi que monsieur le président Didier Deschamps par l’annonce d’une éventuelle grève sur La Clémence de Titus et l’énoncé d’un motif lié à la solidarité dont devrait faire preuve envers les salariés la direction de notre Maison déstabilisée par l’injustice que constitue l’exigence de sacrifices sans juste réciprocité à l’approche d’un plan de redressement dramatique et traumatisant.

Les exigences morales et financières de la direction envers les salariés sans réciprocité génèrent une dégradation délibérée du climat de travail, ce qui constitue un abus de l’état de subordination dans lequel se trouvent les salariés, abus qui vise à les culpabiliser dans la situation économique actuelle dégradée, dont ils ne sont en rien responsables, et constitue une exécution de mauvaise foi du contrat de travail par l’employeur et un abus de droit manifeste. Pour la pérennité de l’institution et le respect des droits fondamentaux des salariés, nous réclamons une réponse de solidarité morale et financière de la direction avec ses salariés en adéquation avec les demandes réitérées ces derniers temps.

C’est pourquoi, en l’absence de réponse claire et juste visant à rétablir la confiance entre les salariés et leur direction, le syndicat CFDT appellera les personnels de scène permanents, techniciens et régisseurs de l’Opéra, à la grève le vendredi 3 avril, pour un débrayage ou une annulation du spectacle.

CFDT


Puis à nouveau la CFDT au président Deschamps :
TROPISMES

Monsieur le président,

La générale de La Clémence de Titus vient de finir et nous pouvons donc répondre à quelques-uns de vos tropismes :

Non, l’(…)ne participe pas à l’effort d’économies au taux maximum. Car en vérité elle est, quelles que soient ses fonctions et compétences, surpayée si l’on compare son salaire à celui de madame Panabière en 2008, « le premier chien dans la rue vous dira cela ».

Oui, la Directrice générale est exclue du processus d’activité partielle par la Loi, mais au même titre que les élus du personnel, qui eux ont massivement fait preuve de solidarité.

Non, le droit de grève n’est pas une menace. C’est vous, en qualifiant ce droit de « menace », qui le menacez.

Oui, vous êtes bénévole à l’Opéra Orchestre national de Montpellier. Non, vous n’êtes pas bénévole à l’usine, sur les chantiers ou aux champs.

Oui, vous souhaitez éviter les méthodes radicales. Vous préférez les méthodes douces. Depuis des décennies en effet votre génération égoïste, sans foi ni loi et suicidaire a détruit notre pays et notre culture à petit feu. La mort de la civilisation occidentale est ancrée en vous et dans la viande de vos semblables. Vous êtes un perdant de la culture. Vous faites partie de la meute qui nous entraîne dans sa course putride loin du Tombeau d’Anatole. Amen.


CFDT



Et encore la CFDT au président Deschamps :

Monsieur le président,

Si vous n'avez pas répondu à notre nouveau motif de grève modifié sur La Clémence de Titus avant ce soir, nous considérerons que vous le jugez légitime.
Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT


Et enfin, la CFDT à la responsable des Ressources humaines (excellente professionnelle – rien à redire) :

Madame la responsable des Ressources humaines,

Suite à votre questionnement oral, nous confirmons qu'un appel à la grève par la CFDT aura bien lieu lors de la première représentation de La Clémence de Titus.
Car les salariés qui sont en état de se révolter contre l'injustice et le mépris semblent ne pas vouloir faiblir malgré la menace feutrée qui pèse sur eux en cette période dramatique qu'on les oblige à vivre.

Nous rappelons que le président Deschamps a écrit hier à notre syndicat : "la menace n'est sans doute pas le meilleur moyen de persuasion".
Il est clair ici que la menace dont parle le président de l'OONM-LR est la grève.
La grève est-elle une menace ou un droit pour le président de l'OONM-LR ?
Les écrits hasardeux de cette haute autorité pourraient être interprétés comme une remise en cause du droit de grève et une entrave à ce droit.

Au cas d'un rejet aujourd'hui (c'est le délai que nous donnons) par le président Deschamps du troisième motif de grève modifié, un nouveau motif lui sera adressé.

CFDT


Puis, hop ! une fois de plus la CFDT au président Deschamps :

Monsieur le président,

1) La CFDT n'appellera pas à la grève les dimanches de représentation de La Clémence de Titus, compte tenu de la présence nombreuse de personnes âgées dans la salle.

2) Il semble que le message titré TROPISMES n'ait pas été compris par beaucoup de ses lecteurs. Sans doute l'avons-nous habillé de trop de références littéraires parfaitement incompréhensibles pour le commun, dont vous n'êtes évidemment pas. Et donc ce message a été compris au premier degré.

"Le premier chien dans la rue vous dira cela" fait référence bien sûr à une lettre du poète Arthur Rimbaud dictée à sa soeur la veille de sa mort :

« Monsieur le Directeur,
Je viens vous demander si je n’ai rien laissé à votre compte. Je désire changer aujourd’hui de ce service-ci, dont je ne connais même pas le nom, mais en tout cas que ce soit le service d’Aphinar. Tous ces services sont là partout, et moi, impotent, malheureux, je ne peux rien trouver, le premier chien dans la rue vous dira cela. Envoyez-moi donc le prix des services d’Aphinar à Suez. Je suis complètement paralysé : donc je désire me trouver de bonne heure à bord. Dites-moi à quelle heure je dois être transporté à bord.
Arthur Rimbaud »

Quant au dernier paragraphe il fait évidemment référence à Pour un tombeau d'Anatole de Stéphane Mallarmé, dont vous devez bien percevoir le sens, qui n'a rien d'insultant mais de triste.
Nos salutations respectueuses et symbolistes.
CFDT



Réponse du président Deschamps à la CFDT :

En réponse à votre dernier courriel, je vous redis que je ne considère pas le motif de la grève comme légitime.

La grève au motif de la solidarité "dont devrait faire preuve envers les salariés la Direction de notre Maison déstabilisée par l'injustice que constitue l'exigence de sacrifices sans juste réciprocité à l'approche d'un plan de redressement dramatique et traumatisant" est de mon point de vue illicite, parce qu'elle ne tend pas, au-delà du mobile de la solidarité que vous évoquez, à défendre des intérêts professionnels intéressant directement les salariés qui y participent.

Je vous rappelle également que nos tutelles nous ont enjoint (sic) de lancer le plan de redressement qui vous a été présenté, faute de quoi elles se réservaient la possibilité de recourir à des méthodes plus radicales, que je souhaite éviter pour cette Maison.

Le temps de la concertation et des négociations, je vous l'ai dit, vient à peine de commencer et va durer plusieurs semaines: de nombreuses réunions sont prévues et chacun pourra défendre ses positions dans un échange constructif pour l'OONM et ses salariés.

Dans "la situation économique actuelle dégradée", il me paraît très important de laisser les cinq représentations de la Clémence de Titus se dérouler sereinement.

Et de grâce, épargnez-moi, pour une fois, l'antienne de l'entrave au droit de grève: il ne 'agit évidemment pas de cela, vous le savez aussi bien que moi.

Didier Deschamps
Président




Du coup, la CFDT au président Deschamps :

Monsieur,

Nous regrettons votre entêtement à vouloir entraver la grève (d'autant qu'au sujet du nouveau motif invoqué vous dites "de mon point de vue", ce qui sème encore plus le trouble dans notre Maison et parmi les salariés). Nous vous rappelons qu’hier soir vous avez écrit à la CFDT : la menace n'est sans doute pas le meilleur moyen de persuasion. Ainsi vous semblez considérer la grève comme une menace et non comme un droit, ce qui est une remise en cause implicite du droit de grève.

Nous maintenons la grève sur la première représentation de la Clémence de Titus, dont le motif, modifié encore une fois par votre entêtement à ne pas considérer la soif de justice des salariés, est qu'au nom de la défense de l'emploi nous contestons la stratégie de l'entreprise.

Un préavis (qui n'est pourtant pas obligatoire) vous sera envoyé au dernier moment, complété dans sa formulation. Une version papier pourra vous être offerte sur le plateau, ou à l'un de vos représentants.
Nous vous prions de ne pas répondre à ce message, car les salariés se sentent harcelés et menacés par vos écrits, dans lesquels vous nommez "menace" la grève.

Vos messages ne seront plus ouverts jusqu'à la grève. Si vous voulez négocier venez à la rencontre, en coulisse, du petit peuple de l'Opéra et de France. Vous y serez a priori bien reçu.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT

COMMUNIQUE CFDT (adressé à l'ensemble du personnel de l'OONM-LR)
Chers collègues de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon,
Aujourd’hui 3 avril 2015 un débrayage d’1 heure, de 20 h à 21 h, aura lieu à l’occasion de la première de La Clémence de Titus, et ce à l’appel de la CFDT de l’OONM-LR.
Sont conviés à ce débrayage les personnels de scène permanents, techniciens et régisseurs de l’Opéra (les personnels administratifs, les techniciens de la maintenance et les artistes qui le souhaitent peuvent, sans être de service ou en grève, venir en soutien de leurs collègues de travail dans la coulisse pendant cette heure de débrayage).
Le motif de ce mouvement de révolte, engagé pour la défense des droits salariaux et moraux de l’ensemble des personnels de notre Maison, est une « contestation de la stratégie de l’entreprise au nom de la sauvegarde de l’emploi ». Ce motif sera complété dans le préavis de grève.
Le préavis (qui n’est pas obligatoire) sera adressé au président Deschamps et diffusé à l’ensemble du personnel, via intranet, avant l’heure officielle de représentation de La Clémence de Titus.
Aucune action de grève n’aura lieu lors des représentations le dimanche, car de nombreuses personnes âgées seront dans la salle.
Il n’y aura aucune annulation des autres représentations en soirée de la part du syndicat CFDT, mais d’éventuels débrayages d’1 heure, 1 h 30 ou 2 heures si la revendication accompagnant le motif de grève n’est pas satisfaite.
Ce mouvement social engagé par la CFDT de l’OONM-LR est un vent d’espoir pour le réveil des consciences assoupies. Personnel et direction doivent repartir sur des bases saines, solidaires et justes dans une action déterminée pour qu’un plan de redressement intelligent, humain et efficace réussisse et relève des ruines notre prestigieuse Maison, héritage et fleuron culturel du grand Georges Frêche.
Après La Clémence de Titus, madame la directrice générale devra faire un geste de solidarité volontaire, hors de toute pression, pour adhérer à la cause du petit peuple de l’Opéra, artistes, techniciens, administratifs qui après des mois, des années d’agressions ininterrompues qu’ils ont dû subir de la part des méchants et des incompétents qui ont mené l’entreprise si bas, ont soif de justice et de reconnaissance.
Le président Deschamps doit redescendre de son piédestal. Il doit aller à la rencontre des salariés. Il ne doit plus se barricader derrière une armada d’avocats ignorants de nos métiers spécifiques qui sont l’honneur de notre culture, de notre pays, de notre civilisation.
Il est inadmissible, pour le simple bon sens, que l’OONM-LR en ces temps difficiles paie, avec l’argent du contribuable, deux cabinets d’avocats ennemis l’un de l’autre, l’un défendant le projet de la direction, l’autre la cause des salariés.
Max Stirner a « basé sa cause sur rien ». Les avocats de la direction et ceux du comité d’entreprise, qui certainement n’ont pas eu connaissance de L’Unique et sa propriété en librairie (on le trouve pourtant en libre accès sur internet), savent en appliquer tout naturellement la philosophie à la lettre (et euro).
Si des négociations informelles et conviviales avaient été tenues préalablement, il y a plusieurs mois, nous n’aurions nul besoin d’avocats dans nos murs, car rien de toutes les aberrations et guerres internes que nous vivons aujourd’hui n’aurait pu survenir.
Ni la CFDT de l’OONM-LR, ni les personnels de scène, ni l’ensemble des salariés de notre Maison sans doute n’ont a priori d’hostilité envers madame Chevalier et monsieur Deschamps, qui semblent faire ce qu’ils peuvent pour sauver l’institution.
Mais des forces obscures agissent dans la coulisse. C’est elles qui sèment le trouble depuis longtemps et que nous devrions une bonne fois pour toutes expédier en stage reconductible au pays de Littré et de Bourdieu. Oui.
CFDT




PREAVIS



A Montpellier, le 3 avril 2015


Le syndicat CFDT
de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon
à
Monsieur le Président de l’Association Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon
(et copie à Madame Valérie Chevalier, Directrice générale)

OBJET : Préavis de grève


Au nom de la défense de l’emploi, qui risque d’être fortement touché par le plan de restructuration, nous contestons la stratégie de l’entreprise qui réduit une partie de l’activité et des salaires alors que la direction se refuse à exiger le paiement immédiat d’une créance importante, à savoir celle de la Fondation Aria.

C’est pourquoi la CFDT appelle les personnels de scène permanents, techniciens et régisseurs de l’Opéra, à effectuer un débrayage le vendredi 3 avril, entre 20 h et 21 h.

CFDT


La CFDT au président Deschamps après la grève du vendredi 3 avril :

Monsieur le président, Nous déposerons un préavis de grève pour la représentation de la Clémence de Titus du 7 avril 2015. Le préavis sera rédigé identiquement à celui du 3 avril. Le débrayage aura une durée de 1 h ou 1 h 30. Pour que ce débrayage n'ait pas lieu, il faudrait que l'OONM-LR s'engageât par écrit à poursuivre en justice la Fondation Aria pour sa créance. Il paraît inconcevable que le président de cette fondation qui doit une importante somme d'argent à notre Maison puisse prochainement, dans les circonstances financières actuelles, et alors qu'on demande des sacrifices aux salariés, revenir parmi nous commettre une mise en scène comme si de rien n'était. Nous salutations respectueuses et syndicales. CFDT

COMMUNIQUE CFDT (adressé à l’ensemble des personnels de l’OONM-LR) :

Chers collègues,

Merci pour vos nombreux messages de soutien.
Nous comprenons tout à fait que vous ne puissiez rejoindre physiquement la « résistance » dans ce mouvement de révolte pour la justice morale et sociale. Mais n’ayez pas peur. Nous sommes encore là. Nous sommes, comme disait monsieur Maier en parlant de la scène : les « gardiens du Temple ».

N’hésitez pas à nous signaler, en cette période trouble où on essaie de nous monter les uns contre les autres, comme dans le jeu des chaises musicales, toute tentative d’intimidation, de menace (même feutrée) et de chantage à la discrimination envers les seniors.

Notre détermination nous a permis de déjouer les pièges et les mensonges. La grève a eu lieu vendredi 3 avril, de 20 h à 21 h, sur la scène de l’Opéra Comédie à l’occasion de la première de La Clémence de Titus.
Il existait un seul article de presse hier pour annoncer ce spectacle médiocre (que les techniciens et les artistes de notre Opéra Orchestre national ont sans doute sauvé du désastre par leur professionnalisme et leur talent). Sans l’annonce d’une grève, cet articulet n’aurait même pas vu le jour. C’est dire à quel niveau de déchéance est tombée notre Maison.

Nous tenons à remercier particulièrement Gilles Loulier, grand musicien selon René Koering, et délégué de la CGT-Spectacle. Il est venu personnellement nous apporter son soutien en coulisse. Respect à lui.

Un nouveau débrayage, d’1 heure ou 1 heure 30, aura lieu mardi 7 avril avec le même motif de grève.

Si la direction s’engage au sujet de la créance de la Fondation Aria, dont le président est Jean-Paul Scarpitta, un espoir de sortie du conflit est possible.
En cas de refus de la direction de servir les intérêts de l’entreprise, des salariés et du contribuable, un autre préavis de grève, de 1 heure 30 ou 2 heures, sera ensuite déposé pour la dernière représentation de La Clémence de Titus, le jeudi 9 avril.

CFDT


COMMUNIQUE CFDT à l’ensemble des personnels de l’OONM-LR
Voici ce que nous venons de répondre à un salarié (pas trop au courant de la grève) qui nous demandait : "Mais que se passe-t-il ?" :

C'est quand même fou que les techniciens de scène et les régisseurs se retrouvent seuls au front, sans soutien de personne (sinon, en leur nom propre, Gilles Loulier, musicien, délégué CGT-Spectacle, et François-Charles-Nouri, choriste, porte-parole de l’intersyndicale dans la lutte victorieuse contre l’ancienne direction) pendant que chaque mois on retire de l'argent sur les salaires de l'ensemble des personnels sauf celui de la directrice générale (qui est pourtant la mieux payée de la Maison et qui répond quand on lui reproche de ne pas être solidaire : "Je fais ce que je veux."); et ce, alors que notre argent, à savoir les 385 000 euros dus à l'OONM-LR par la Fondation Aria, court dans la nature tandis que le président de ladite fondation va bientôt être payé chez nous pour une mise en scène qu'il s'est programmée, accueilli bras ouverts par ceux-là même qui nous appellent à la raison.

Réagissez, MERDRE !
CFDT

***


Potin de merdre 4 : Réponses de la direction aux questions des délégués du personnel (réunion des DP de mars 2015)

Les questions et réponses sont en ligne sur le site Irp-CFDT (intranet/Zimbra de l’OONM-LR)


Trois points importants :
La direction ne répond pas à la question concernant l’éventuelle part de la subvention destinée au paiement des détachés dans le cas où ceux-ci seraient contraints de rejoindre de force et par malice la Métropole (leur détachement à l’OONM-LR a été signé il y a trois mois à peine pour cinq ans !). Si cette éventuelle part de subvention restait à l’OONM-LR tandis que les détachés s’en iraient, cela voudrait-il dire que le contribuable paierait deux fois l’agent, à l’OONM-LR où il ne serait plus, et à la Métropole dans un placard ?
Au sujet du déménagement de Nancy de madame Chevalier, « payé en partie » par notre entreprise aux abois, la tournure de phrase pour répondre à notre questionnement est rigolote. Bravo, Pamela. Nous attendrons avec impatience la réponse à la question concernant la « parenté » lors de la réunion des DP du mois d’avril.
Au sujet des « frais divers » de madame Chevalier, qui seraient éventuellement plus importants que ceux de JPS, la direction répond qu’elle ignore ce que dépensait la direction précédente et ne peut donc comparer ! Les comptes ne sont-ils pas tenus par l’administration de l’OONM-LR ? Les archives comptables de 2011 à 2013 auraient-elles disparu ?
Bref, quand c’est fini ça recommence.


Message de lecteur 1 : Au sujet du défaitisme, et autres moeurs

« Caizergues plus fort, plus malin que Scarpitta ???
Peut-être mais vraiment pas sûr...

Caizergues-Scarpitta même combat oh non !!!
Pourtant... 

JPS avait promis* que la Maison ne lui survivrait pas.
Caizergues est capable de trouver cela amusant** pour son prochain livre...
(lui, il est fonctionnaire, pas les collègues qu'il prétend représenter et "défendre")

Faut-il dire, ou rappeler, qu'au prochain CE, cette semaine, vont débuter
des discussions et négociations véritablement attentives à des solutions
de restructuration alternatives et applicables, dans l'intérêt des salariés ? 

La solidarité c'est pas fait pour le sabordage !!! »

Une élue non défaitiste***


* mais on sait ce que valent ses promesses
** sans inspiration, il étouffe sans ragots, sarcasmes et faux dires
***  « Défaitiste » : Se dit de quelqu'un (de son comportement) qui ne croit pas à la victoire, 
au succès d'une entreprise et qui affaiblit le moral des autres par ses déclarations.
Propagande défaitiste.
(c'est l'exemple exact choisi par le Larousse en ligne !...)



La réaction : Oui.
NB : le « sabordage » évoqué ici est sans doute le débrayage (3 avril) et la menace de grève (7 avril) sur La Clémence de Titus (lire plus loin, Potins de merdre 1 et 2).



Je ne sais trop qui a signé et qui n'a pas signé. Cela m’est absolument égal.
Nous allons toutefois poser la question lors de la prochaine réunion des délégués du personnel, puisque de nombreux salariés s’interrogent à ce sujet.
 Ce qui est sûr, c’est que TOUS les élus « techniciens de scène », et je crois même tous les techniciens de l’Opéra (les techniciens de l’Orchestre, je n’en sais rien) ont signé.
 Mais je voudrais rappeler que les élus du personnel ont tout à fait le droit de ne pas accepter pour eux-mêmes l’activité partielle. C’est légal.
Par ailleurs, ceux qui n’ont pas signé ont sans doute agi en conscience et pour de bonnes raisons, pas seulement financières (et ils n’ont fait que suivre finalement l’exemple de leur directrice générale, qui avait le droit de ne rien perdre de son salaire et qui, en effet, n'a rien perdu).
 Bref, pour ma part, je ne juge en rien le choix de mes collègues élus qui n’ont pas signé. Non.

Message de lecteur 4 :La chèvre et le chou 97
« Monsieur l’animateur de Libre expression,
Bravo pour votre victoire sur La Clémence de Titus. Bravo aux techniciens de scène et aux régisseurs pour leur courage face à la direction, au président Deschamps et à la CGT-Spectacle des artistes du chœur et de l’orchestre (qui n’ont pas suivi malheureusement l’appel à la révolte morale). Quel sens extraordinaire du timing ! Quelle solidarité sans faille ! Quel plaisir de lire sur nos messageries professionnelles des lettres « CFDT » mordantes, ironiques, instruites et folles en réponses aux fades poncifs du président Deschamps (a-t-ilvraiment travaillé un jour dans la culture ?!).
Si un jour la Fondation Aria de JPS paie ce qu’elle doit à l’OONM-LR, ce sera grâce à vous et à vous seuls, les petits personnels de la scène. Merci.
A la semaine prochaine. »
Anonymous

La réaction : En vérité, les choristes et musiciens pour la plupart n’étaient pas informés de la situation exacte. Le soir du 7 avril (après la levée de la grève et la victoire des gentilssur les méchants), un choriste déguisé en lapin m’a demandé en coulisse: « Pourquoi c’était pas une intersyndicale ? Pourquoi on n’était pas unis ? »
Je lui conseille de poser la question à ses représentants syndicaux.
Quant au président Deschamps, oui, il a vraiment travaillé dans la culture. Et, ne vous y trompez pas, c’est un homme qui a lu quelques livres.
CHUCHOTEMENTS / C’EST OFF
Par La Gazette du 9 avril 2015
Fin de la grève à l’Orchestre : il a suffi d’un retard d’une heure au lever de rideau lors de la première de l’opéra de Mozart La Clémence de Titus, vendredi 3, pour que la CFDT obtienne de la direction qu’on engage les démarches pour recouvrer les créances de la fondation Aria, soit 380 000 euros. Cette somme promise par Jean-Paul Scarpitta, l’ancien directeur, a le don d’énerver le personnel à qui on demande en ce moment quelques sacrifices…

La réaction : Par « Toni (21 cm) » et « Tannhäuser 2015 » (et non KZRG)
Et maintenant, tous avec JPS !
Toni (21cm)
Cet article de la Gazette nous donne des infos inexactes : Le 1° préavis de grève pour le 3 avril demandait une baisse des salaires de la Directrice et de l'Administratrice. Avez-vous obtenu depuis ce débrayage une réponse positive de la Direction sur ce point ?
Dans ce cas, vous nous l'auriez dit ?  Si le motif de cette grève est légitime, pourquoi ne pas l'avoir gardé ensuite ? Le second préavis pour le 7 réclamait le remboursement de la dette d'Aria. Le Président a aussitôt répondu qu'il avait la semaine précédente lancé la démarche.
Tant que cette dette n'est pas recouvrée rien ne peux nous assurer qu'elle le sera.

Ce qui est certain : la moyenne d'âge du public étant avancée, il suffit d'écouter les réactions de ces personnes, furieuses de devoir rentrer chez elles une heure plus tard que prévu. Le public montpelliérain a ses limites, le traiter sans considération n'arrangera pas les finances de l'OONM.
Certains, que je connais, ont stoppé leur abonnement après l'annulation d'une représentation de La Traviata (manifeste des intermittents) précédée d'un retard de 2 heures. S'ils reviennent au cas par cas et retombent sur un débrayage, on peut douter qu'ils apprécient le fait à sa juste valeur.

La Direction a choisi en réponse à la crise le chômage partiel plutôt qu'un plan social. Chacun a le droit de ne pas être d'accord. Mais il est conseillé d'apporter des solutions plus convenables. Lesquelles ? Baisser 2 salaires ne suffira pas à combler le déficit. Alors, lesquelles ?

Tannhäuser 2015


***

Potin de merdre 2 : La victoire en chantant
Message de la CFDT de l’OONM-LR au président Didier Deschamps le 6 avril 2015, la veille de la troisième représentation de La Clémence de Titus (un débrayage a eu lieu le vendredi 3 avril, mais pas le dimanche pour épargner les personnes âgées) :


Monsieur le président,

Un préavis de grève vous sera adressé, ainsi qu'à l'ensemble des personnels et à la presse, le mardi 7 avril 2015 avant la représentation en soirée de La Clémence de Titus.
Le motif de grève sera identique à celui du 3 avril.
Le débrayage des personnels de scène permanents sera d'1 heure et trente minutes (de 20 h à 21 h 30).

Vous pouvez mettre immédiatement fin au conflit par un engagement clair au sujet de la créance de la Fondation Aria, dont le président est Jean-Paul Scarpitta (localisable très bientôt en France, dans le Languedoc-Roussillon à Montpellier, sur la scène de l'Opéra Berlioz ou au Jardin des sens près du cimetière Saint-Lazare). 

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT


Madame Chevalier, directrice générale de l’OONM-LR, à Philippe Alcaraz, délégué CFDT :

Monsieur Alcaraz,

Le Président et moi-même, proposons de vous rencontrer à 17h dans mon bureau de l'Opéra-Comédie.
Merci d'avoir l'obligeance de me confirmer votre disponibilité.

Cordialement.


Philippe Alcaraz à madame Chevalier :

Bonjour. 
Je serai disponible.
Merci.


La CFDT au président Deschamps (suite à un petit échange de courriels doux-amers entre monsieur Deschamps et Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel et animateur du blog Libre expression pour la CFDT) :

Monsieur le président,

Le préavis de grève sur La Clémence de Titus ce soir vous sera envoyé avant la représentation.
Le débrayage se produira, comme annoncé, de 20 h à 21 h 30.
Le motif validé le 3 avril par l'OONM-LR sera exactement le même aujourd’hui 7 avril, comme annoncé aussi.

Vos messages étant toujours considérés par les salariés comme menaçants (du fait que vous avez dernièrement, dans un de vos messages, considéré vous-même la grève comme une "menace"), nous vous prions une fois encore de ne pas nous écrire avant le débrayage. Nous n'ouvrirons pas vos messages. Nous serons en activité professionnelle avant 20 heures et n'aurons donc pas trop de loisirs à vous consacrer.

En revanche le syndicat CFDT est ouvert à la discussion pour mettre fin au conflit, sachant toutefois que la Fondation Aria n'est pas le motif de grève mais une illustration collatérale parmi d'autres de ce motif. Motif qui est exactement le même que le 3 avril : à savoir qu’au nom de la défense de l’emploi nous contestons la stratégie de l’entreprise.

Nous salutations respectueuses et syndicales.

CFDT





PREAVIS

A Montpellier, le 7 avril 2015

Le syndicat CFDT
de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon
à
Monsieur le Président de l’Association Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon
(et copie à Madame Valérie Chevalier, Directrice générale)

OBJET : Préavis de grève

Au nom de la défense de l’emploi, qui risque d’être fortement touché par le plan de restructuration, nous contestons la stratégie de l’entreprise qui réduit une partie de l’activité et des salaires alors que la direction se refuse à exiger le paiement immédiat d’une créance importante, à savoir celle de la Fondation Aria.

C’est pourquoi la CFDT appelle les personnels de scène permanents, techniciens et régisseurs de l’Opéra, à effectuer un débrayage le mardi 7 avril, entre 20 h et 21 h 30.

Philippe Alcaraz, délégué CFDT

NB : Les négociations ayant abouti à 18 heures ce jour-là, le préavis n’a finalement jamais été envoyé (il devait l’être à 19 h 55, cinq minutes avant la grève). Il a simplement été lu par le délégué CFDT dans le bureau de madame la directrice générale, en présence de celle-ci, du président Deschamps et de madame l’Administrateur général.

MESSAGE DE LA CFDT à l’ensemble des personnels de l’OONM-LR :

Chers collègues,

Suite aux négociations cet après-midi avec la direction de l'OONM-LR et le président Didier Deschamps, le débrayage d'1 h 30 minutes annoncé à l'occasion de la représentation de La Clémence de Titus est levé.
La représentation aura bien lieu comme prévue au programme, à 20 h.

Voici le message de monsieur le président Deschamps à la CFDT (7/04/2015 à 18 : 14) :

"En réponse à votre dernier courriel, je tiens à vous préciser que - sans attendre votre annonce de préavis de grève pour la représentation de ce soir, et conformément aux engagements que j'avais pris le 26 devant l'ensemble du personnel -, j'ai engagé la semaine dernière les démarches nécessaires pour explorer et exploiter les voies, moyens et recours juridiques permettant de recouvrer la créance Aria. Nous ne manquerons pas de tenir le personnel de la Maison informé de l'avance de ce dossier."

Didier Deschamps

Merci à tous pour votre soutien.
Merci à la direction et au président Deschamps.

Philippe Alcaraz, délégué CFDT de l'OONM-LR

NB : Le premier texte du président Deschamps proposé à la CFDT durant les négociations (qui ont duré de 17 h à 18 h ce 7 avril) était légèrement différent de celui communiqué au personnel juste avant le spectacle commencé à l'heure. Mais d'une différence capitale. Dans le premier texte, monsieur Deschamps disait avoir demandé à l’« avocate » de l’OONM-LR « d’explorer et d’exploiter, etc. ». C'est-à-dire qu'il ouvrait déjà la porte d’une éventuelle sortie vers le renoncement aux poursuites.
Le délégué CFDT nous a lu cette première proposition au local des machinistes (après nous avoir informés que la direction comptait, par notre faute donc, annuler la représentation si…). Les machinos étaient en train de manger un poulet aux olives devant des animaux à la télévision.
Le premier texte du président Deschamps :
en réponse à votre dernier courriel, je tiens à vous préciser que - sans attendre votre annonce de préavis de grève pour la représentation de ce soir, et conformément aux engagements que j'avais pris le 26 devant l'ensemble du personnel -, j'ai saisi la semaine dernière notre avocateen lui demandant d'explorer et d'exploiter les voies et moyens juridiques permettant de recouvrer la créance Aria.
nous ne manquerons pas de tenir le personnel de la Maison informé de l'avancée de ce dossier.
Didier Deschamps
La réponse du peuple a été NON à ce premier texte du président Deschamps. Pas question de voir figurer le mot « avocate », car alors la décision d’engager des poursuites aurait été liée à l’avis de cette personne, et non à la volonté du président.
Du coup, avec le calme et la détermination bonhomme qu’on lui connaît, le délégué CFDT est remonté au bureau de la directrice pour annoncer notre réponse négative.
Comme les minutes s’écoulaient au local des machinistes, j’ai prophétisé à mes collègues qui entamaient leur dessert (yaourts bio) – tandis qu’à la télévision on avait changé d’animaux à plumes pour des animaux à écailles – que le président était en train de gommer le mot maudit d’« avocate » de sa littérature sérielle (aurait-il lu Paul Bleton ?).
J'étais bon prophète.

Message de la CFDT de l’OONM-LR à monsieur le président Deschamps :

Monsieur le président,

Le blog Libre expression, créé par la CFDT en 2012 pendant le conflit avec l'ancienne direction pour servir de lieu d'exutoire aux personnels de l'OONM-LR, n'était initialement posté qu'en interne sur Irp-CFDT (intranet/Zimbra).

A la demande de madame l'Administrateur général, le blog a été posté aussi à l'extérieur de l'OONM-LR (cette demande a été faite au délégué CFDT Philippe Alcaraz ainsi qu'à l'animateur du blog Jean-Luc Caizergues en présence du président Ramette).
Pour argument, madame l'Administrateur général a évoqué l'encombrement informatique de Zimbra dû aux centaines de connexions internes et externes.
Evidemment, pour ne pas nuire au bon fonctionnement de nos excellents services informatiques, nous avons répondu positivement au souhait de madame l'Administrateur général et avons créé le blog operagglocfdt en externe (l'évocation de l'Agglo dans la désignation de notre blog est due au fait que l'animateur de Libre expressionest secrétaire adjoint de la CFDT/Agglo, désormais Métropole).

Dans les circonstances particulières actuelles, à l'approche des négociations du plan de redressement, nous accepterions de ne poster à nouveau Libre expression qu’en interne sur Irp-CFDT (provisoirement pendant 15 mois ou définitivement, selon votre volonté ou celle de la direction).
Ce qui compte pour nous, c'est la libre expression et la libre lecture des salariés de l'OONM-LR, pas le regard à la fenêtre des passants dans la rue, fussent-ils considérables.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT


Message (depuis Irp-CFDT) de Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel, au président Deschamps :

Monsieur le président,

Une réunion entre des élus du personnel et les envoyés du ministère de la Culture doit avoir lieu vendredi prochain.
Je déteste les réunions, mais celle-là je souhaiterais y assister.
Je suis l'un des mieux informés, avec monsieur le directeur technique, du fonctionnement des services techniques de scène (j'ai participé à la rédaction de tous les règlements de travail). 
(…)
Bref, puis-je assister à cette réunion des élus et des envoyés du ministère ?
Mes salutations respectueuses. Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel 


Réponse de monsieur Deschamps à Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel (sur Irp-CFDT) :

Monsieur,
ce sont les inspecteurs qui décident, en toute indépendance, des personnes qu'ils souhaitent rencontrer, c'est donc à eux qu'il faut adresser votre demande.
( …)
Didier Deschamps
président


Message de la CFDT à monsieur le président Deschamps de l’OONM-LR, suite à la rencontre entre un inspecteur du ministère de la Culture et des élus du personnel, techniciens et administratifs, qui a eu lieu le 10 avril :

Monsieur le président Deschamps,

Votre réponse adressée à monsieur Jean-Luc Caizergues, technicien de scène et délégué du personnel, le 7 avril au sujet de la rencontre d’élus administratifs et techniques avec les envoyés du ministère de la Culture est une contre-vérité.

L’inspecteur du ministère présent le 10 avril à 9 h 30 salle Auric à l’Opéra Comédie a affirmé devant des élus du personnel qu’en aucun cas les inspecteurs ne composent la liste des invités, que vous pouviez bien dire ce que vous vouliez mais que lui appelait « un lapin un lapin », et que tous les élus étaient les bienvenus.

Nous considérons donc que monsieur Caizergues a été exclu volontairement de cette rencontre officielle importante par la direction de l’OONM-LR et son président, et discriminé pour son action syndicale; ce qui nous semble tout à fait illégal.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT



La réaction : Par « Toni (21cm) » et « Anonymette » (et non KZRG)

Un comique.

Toni (21cm)

Pouvons-nous avoir confiance en ces gens-là ? je me le demande.
Il faudrait que l'on arrête de s'en prendre à Jean-Luc Caizergues, cela devient agaçant; il faudrait que ces gens-là balaient un peu devant leur porte.
Voilà, je voulais juste le dire.

Anonymette




***



Potin de merdre 3 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la rencontre des élus du personnel administratif et technique avec un inspecteur du ministère de la Culture le 10 avril 2015

La rencontre a lieu salle Auric à l’Opéra Comédie, de 9 h 30 à 10 h 30.
5 élus du personnel sont présents (techniciens et administratifs).
L’inspecteur du ministère, monsieur Chassaing, est un homme sympathique, instruit musicalement, compétent. Il a eu une carrière professionnelle de chef de chœur et de chef d’orchestre. Il a été directeur de conservatoire.
Monsieur Chassaing rappelle qu’il y a cinq ans il y avait urgence : des préconisations ont été proposées dans le rapport soumis à la direction, aucune n'a été suivie. Aujourd'hui la structure est au pied du mur.
Une élue rappelle pour sa part, et avec vigueur, que notre Maison est une pyramide, qu’il y a à sa tête des tutelles, un conseil d’administration, un président et une direction; que par le passé ce sont ces « responsables » qui ont pris les décisions, qui ont tout signé, qui ont « laissé faire »; et que donc il est injuste aujourd’hui de faire payer les « pots cassés » de leur mauvaise gestion, de leur incompétence et de leur aveuglement aux salariés innocents qui n’ont accompli que leur travail.
Un élu technicien et un élu administratif ont fait, chacun son tour, un long exposé très documenté et brillant de la situation et de l’historique de l’OONM-LR qui a étonné par sa précision et son bon sens l’inspecteur du ministère, qui en a pris note.
Ces élus ont notamment expliqué que le Comité d’entreprise avait depuis des années préconisé des solutions pour sauver la Maison mais qu’elles n’avaient jamais été prises en compte malheureusement par les directions successives.
Le cas du délégué du personnel CFDT Jean-Luc Caizergues, visiblement écarté de cette rencontre avec l’inspecteur du ministère par la direction et le président de l’OONM-LR, a été évoqué par les élus du personnel présents, qui ont défendu fermement leur collègue, rappelant que monsieur Caizergues était, non pas le personnage irresponsable dont certains à la tête de notre institution auraient brossé le portrait auprès des envoyés du ministère, mais une personne cultivée qui avait publié deux livres dans la collection Poésie/Flammarion*. L’inspecteur a répondu qu’il adorait la poésie et lirait donc les livres de monsieur Caizergues; qu’en aucun cas les inspecteurs n’avaient interdit à celui-ci de venir à cette rencontre, que ce n’était pas eux qui établissaient les listes des invités, que tous les élus étaient les bienvenus, contredisant en cela clairement le président Deschamps. Pour illustrer son propos l’inspecteur du ministère a ajouté, de façon nette et ironique : « J’appelle un lapin un lapin. »
Les élus ont par ailleurs signalé que Jean-Luc Caizergues était victime d’attaques, pour certaines ignobles, visant à l’empêcher de faire son devoir de délégué du personnel et de syndicaliste au sein de la CFDT de notre Maison. Un des élus a expliqué que si monsieur Caizergues avait, comme prétendu, tenu dans le blog Libre expression des propos condamnables, il aurait été depuis longtemps traîné en justice car le blog est lu AUSSI à l’extérieur de l’entreprise. Il a ajouté que ceux qui voulaient extraire des écrits de ce « poète » certains passages hors contexte prenaient le risque de se voir accuser à leur tour de « dénonciation calomnieuse »; ce qui pouvait leur coûter très cher, au propre comme au figuré. Enfin, l’élu a tenu à dire qu’en règle générale Jean-Luc Caizergues écrivait en connotant sa prose de références culturelles et de citations d’auteurs célèbres, et que donc en l’attaquant sur des expressions et termes pris au premier degré, les personnes malveillantes qui semblent tenter de lui causer du tort professionnellement, syndicalement et moralement démontraient par là toute leur « inculture ».
L’inspecteur, qui a répondu qu’il était au courant de cette curieuse affaire, a pris là aussi bonne note pour une éventuelle suite. Oui.
Si vous souhaitez, chers collègues, plus de précisions concernant la rencontre avec monsieur Chassaing, rapprochez-vous de vos élus présents.
* Flammarion, éditeur de Michel Houellebecq, fait partie du groupe Gallimard.

La réaction : Par « Fille de fer » (et non KZRG)
Honneur à nos élus !
Fille de fer


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Potin de merdre 4 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE du 10 avril 2015
La réunion a eu lieu salle Delteil à 10 h 30. L’objet de la réunion : Note d’étape du plan de redressement.
Etaient présents les élus du personnel, le conseil juridique et l’expert comptable du Comité d’entreprise, l’avocat de la direction, la directrice générale de l’OONM-LR, l’administratrice générale, la responsable des Ressources humaines et le président Deschamps (qui s’est éclipsé avant la fin pour raison familiale).
Cette réunion s’est déroulée dans un climat crispé. Il y a même eu des cris en fin de parcours, notamment entre l’expert-comptable du CE et l’avocat de la direction ainsi que madame l’Administrateur général.
L’expert du CE a contesté le plan sur 3 ans de la Directrice générale de l’OONM-LR (qui pour une fois semblait avoir perdu son légendaire masque serein). L’expert du CE a affirmé que les comptes prévisionnels du plan de redressement présentés par la direction étaient « incohérents ». Madame l’Administrateur, très énervée, lui a répondu qu’il n’avait pas les bons comptes. Elle a dit, concernant la contestation par le conseil juridique du CE de la note d’étape : « Vous auriez dû nous en parler avant. » L’expert a répliqué que depuis dix jours ils lui réclamaient en vain un rendez-vous.
Bref, c’est mal parti.
Le mois de juin sera un tournant.
Tout le monde commence à se demander si on ne file pas directement, en aéroglisseur, vers le plan social. Oui.
Non ?

***


Potin de merdre 5 : Annulation du concert de l’Orchestre National de France au Théâtre des Champs-Elysées
Par HYPERLINK "http://www.resmusica.com/author/laredaction/" \t "_blank" \o "Articles par La Rédaction"La Rédactionde ResMusica du 10 avril 2015

 En raison d’un appel à la grève déposé par plusieurs organisations syndicales portant sur les difficultés budgétaires et la défense des emplois à Radio France, le concert de l’Orchestre National de France programmé ce vendredi 10 avril à 20h au Théâtre des Champs-Elysées est annulé.


La réaction : Par « Laviolette » (et non KZRG)

Comme quoi, on peut être musicien, syndiqué et avoir le sens de la solidarité... et aussi une paire de C.......

Laviolette.




Ah ! Bon ! Madame la directrice colonelle aurait raconté pareille chose au public ? Si cela est vrai, ça frise le … le quoi ?
La CFDT, dans son motif de grève, ne protestait pas contre les tutelles, non, mais contre « la stratégie de l entreprise ». La preuve, c est que ce ne sont pas les tutelles qui vont devoir, sous la pression du petit personnel de scène, engager des poursuites contre la Fondation Aria pour sa créance de 380 000¬ , mais bel et bien l OONM-LR. Oui.

Madame Chevalier, pour ce péché véniel vous nous réciterez en pénitence 2 Notre Père et 3 Je vous salue Marie.

Amen.



Le grand Georges Frêche m’avait écrit (à cause du Nœud à coulisse) en août 1984 pour m’expédier au palais des sports le 1er septembre (d’où je suis revenu 1 an plus tard jour pour jour – au grand désespoir de mes ennemis, qui ont l’un après l’autre disparu ensuite, et définitivement, des coulisses, couloirs et toilettes de l’Opéra de Montpellier). Oui.



Potin de merdre 1 : Procès-verbal de la réunion du CE en ligne (intranet de l’OONM-LR / Zimbra)

Bonjour à tous,

Les PV du CE mensuel du 10 mars et du CE extraordinaire du 24 mars sont désormais en ligne.

Vous en souhaitant bonne lecture,

L'Equipe du CE





La réaction : D’habitude Libre expression ne communique pas les procès-verbaux des réunions de CE (suite à un rappel à l’ordre en 2013 du brillant Patrice Cavelier, notre ex-secrétaire général); mais là, les attaques de madame la directrice générale et de certains élus acoquinés du Comité d’entreprise sont si « hénaurmes » (référence littéraire – je préfère le signaler pour ne pas avoir de nouveaux ennuis avec la censure inculte), que nous nous devons de publier exceptionnellement un extrait de cette comique prose.




COMMUNIQUE CFDT (à l’ensemble du personnel de l’OONM-LR) :

Comme vous le savez, le procès-verbal de la dernière réunion du Comité d'entreprise est en ligne sur Irp-CE.
Peut-être certaines et certains d'entre vous ne l'ont pas encore consulté.
Voici, concernant le blog Libre expression de la CFDT, les horreurs qui sont proférées dans ce PV par la direction et certains élus du personnel (des "artistes").
C'est à vous, lectrices et lecteurs du blog, de vous faire une idée personnelle concernant la bonne foi et la noblesse de vue de nos accusateurs (qui sont tous "Charlie", bien sûr).

CFDT

Extrait du procès-verbal de réunion du CE de l'OONM-LR (mars 2015) :
A propos de la question de confidentialité posée par la diffusion en ligne du blog hebdomadaire de la CFDT auprès du personnel, mais aussi de personnes extérieures à l'entreprise, dont des journalistes, Mme Chevalier dit que si on se limite à des faits exacts, cela ne lui pose pas de problème.
Par contre, selon elle, ce blog tient des propos insultants, sexistes, racistes, orduriers, des jugements de valeur dégradants. La direction doit voir avec l'Agglo, une fois encore, ce qu'il faut faire par rapport à ce blog.
De plus, des personnes sont insultées, certains reçoivent des mails personnels, les week-ends, avec des contenus clairement menaçants, les limites sont largement franchies et tout cela, sur le fond comme sur la forme, relève du pénal. Elle en a parlé directement à son auteur ( ???????????????????????!!!!!!!!!!!! – Ndlr).
(Le secrétaire du CE)  rappelle  qu'il  n'y  a  pas  à  publier  de  comptes-rendus  avant  qu'ils  ne  soient  approuvés, cela a déjà été dit plusieurs fois et chacun doit prendre ses responsabilités. (Une élue artiste) ajoute que dans les meilleurs délais, au fur et à mesure de l'approbation des PV de réunion, elle les transfère dès que possible (quand le fichier est finalisé) sur le site IRP-CE.
(Une élue artiste) précise que si la CFDT souhaite faire un compte-rendu au nom de la CFDT pour le personnel, elle peut le faire sur le site IRP-CFDT. Même si c'est avec son interprétation, il n'y a pas de  problème.  Par  contre  ce  qui  ne  va  pas,  c'est  que  suite  aux  réunions  de  CE  des  résumés  ou comptes-rendus,  non  approuvés  par  les  membres  du  CE,  soient publiés dans des termes pas forcément exacts par rapport à ce qui a été dit, et diffusés auprès de la presse et de toute personne extérieure à l’entreprise qui lit ce blog. Frédéric J. (technicien de scène) n'a jamais vu de documents officiels dans ce blog, qui est apparu il y a quelques années,  à  une  époque  où  nous  étions  scandalisés  d'apprendre  uniquement  par  la  presse  ce  qui concernait la maison. Quels que soient les événements ou les décisions, on ne les a jamais appris en interne,  et  ce  blog  a  servi  de  source  d'informations  alternatives  ou  autonomes.  Et  d'exutoire.  S'il  y avait  moins  d'inquiétudes  et  d'incertitudes  depuis  plusieurs  années,  ce  blog  aurait  probablement moins d'écho.
M. Deschamps souligne que l'on peut rendre justice à Mme Chevalier de ne pas retenir d'information, de  dialoguer,  de  nous  tenir  informés  aussi  souvent  que  possible  de  la  situation,  et  de  travailler  en complète transparence, avec les cabinets d'experts également. Il insiste sur le fait qu' « il n'y a rien de caché dans les tiroirs, tout ce qu'on a, tout ce qu'on sait, on vous le redonne au fur et à mesure ».
(Le secrétaire du CE) revient sur le fait que ce qui est publié n'est pas forcément exact - c'est pourquoi il faut une approbation des PV à la réunion suivante -, et on ne sait pas par qui c'est lu, ni ce qui en est fait, car  selon  la  connaissance  de  la  maison  ou  des  dossiers,  des  choses  peuvent  être  réinterprétées n'importe comment.
Philippe A. (délégué CFDT, technicien de scène) répond que dans ce blog jamais rien de secret n'est publié. (Une artiste) rappelle  que  des  choses  très  humiliantes  et  insultantes  pour  les  femmes  du  Chœur sont parues en 2011 (le blog n’existait pas en 2011 ! – Ndlr). Elles ont écrit une lettre à la CFDT par courrier recommandé, mais n'ont reçu aucune réponse. Cela a été très mal vécu, et elles n'ont pas oublié. ( ????????????!!!!!!!!!!!!!!! – Ndlr)
Mme Chevalier conclut que l'« on est tous d'accord sur le caractère insultant d'une grande partie de ce blog ».
Message de KZRG (animateur pour la CFDT de Libre expression) au secrétaire du Comité d’entreprise (copie à des élus du personnel) :

Monsieur (le secrétaire du CE),

Tous les comptes rendus (subjectifs et partiels) de réunion de CE qui sont publiés dans Libre expression le sont après relecture par deux ou trois élus qui étaient présents. Il n'y a donc aucune "contre-vérité" d'écrite (ni rien de secret et de grave non plus - nous faisons très attention à cela).

En revanche ceci est faux (que vous avez pourtant signé) : Mme Chevalier conclut que l'« on est tous d'accord sur le caractère insultant d'une grande partie de ce blog ».
C'est faux car dans le procès-verbal lui-même il est écrit que Philippe A. et Frédéric J. ne sont pas d'accord avec vos accusations complaisantes envers la direction.
Vous m'avez l'air d'un beau "Charlie".

Salut, l'artiste.

KZRG










Message de la CFDT le 8 avril 2015 à monsieur Didier Deschamps, président de l’OONM-LR (et copie à l’ensemble du personnel) :


RETOUR A LA MAISON ?

Monsieur le président,

Le blog Libre expression créé par la CFDT en 2012 pendant le conflit avec l'ancienne direction pour servir de lieu d'exutoire aux personnels de l'OONM-LR, n'était initialement posté qu'en interne sur Irp-CFDT (intranet/Zimbra).

A la demande de madame l'Administrateur général, le blog a été posté aussi à l'extérieur de l'OONM-LR (cette demande a été faite au délégué CFDT Philippe Alcaraz ainsi qu'à l'animateur du blog Jean-Luc Caizergues en présence du président Ramette).
Pour argument, madame l'Administrateur général a évoqué l'encombrement informatique de Zimbra dû aux centaines de connexions internes et externes.
Evidemment, pour ne pas nuire au bon fonctionnement de nos excellents services informatiques, nous avons répondu positivement au souhait de madame l'Administrateur général et avons créé le blog operagglocfdt en externe (l'évocation de l'Agglo dans la désignation de notre blog est due au fait que l'animateur de Libre expression est secrétaire adjoint de la CFDT/Agglo, désormais Métropole).

Dans les circonstances particulières actuelles, à l'approche des négociations du plan de redressement, nous accepterions de ne poster à nouveau Libre expression qu'en interne sur Irp-CFDT (provisoirement pendant 15 mois ou définitivement, selon votre volonté ou celle de la direction).
Ce qui compte pour nous, c'est la libre expression et la libre lecture des salariés de l'OONM-LR, pas le regard à la fenêtre des passants dans la rue, fussent-ils considérables*.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT


*Faut-il ici encore donner la référence littéraire pour être bien compris, et ne pas se voir accusé de crime contre l’humanité par des ignares ?**

**Ce commentaire ne figurait pas dans le message originel adressé à monsieur Deschamps – qui lui, au moins, sait de quoi nous parlons quand nous employons l’adjectif « considérable » à proximité du nom commun « passant ».

N.B. : Ce message (RETOUR A LA MAISON ?) n’a pas reçu de réponse de la part du président Deschamps.


COMMUNIQUE adressé à l’ensemble des personnels de l’OONM-LR :

Question qui sera posée à la direction de l'OONM-LR à l'occasion de la prochaine réunion des délégués du personnel (fin avril 2015) :

Nous avons découvert avec étonnement dans le procès-verbal de la réunion du Comité d’entreprise de mars 2015 les propos de madame la directrice générale de l’OONM-LR concernant le blog CFDT Libre expression. Nous lui demandons de fournir aux délégués du personnel des preuves de ce qu’elle avance. D’autant que jamais, depuis trois ans que le blog existe, de tels propos censément contenus dans le blog n’ont été dénoncés par la direction de l’OONM-LR, qui pourtant héberge chaque semaine Libre expression au sein de ses sites Irp sans protester (bien au contraire, puisque ses services lui font même parvenir pour publication, et à juste titre, son magasine l’HEBD’OONM).
Voici deux extraits significatifs du procès-verbal de la réunion du CE, sur lesquels notamment nous souhaitons que madame la directrice générale de l’OONM-LR s’explique preuves à l’appui :

« selon elle (madame la directrice générale), ce blog tient des propos insultants, sexistes, racistes, orduriers, des jugements de valeur dégradants. »
« Mme Chevalier conclut que l'« on est tous d'accord sur le caractère insultant d'une grande partie de ce blog ». (Ce dernier extrait rapporte une « erreur » : à savoir que dans le texte lui-même du procès-verbal il est prouvé que deux élus au moins ne sont certainement « pas d’accord » avec un tel raccourci.)
CFDT
La seule guerre qui me paraisse digne d’intérêtaujourd’hui est celle à mener contre (et avec) les mots, sur la page comme théâtre d’opération (lire à ce propos, et dans deux registres opposés, Le Théâtre des opérations de Maurice G. Dantecet Une vie, de Roger Laporte).
Concernant notre directrice générale, beaucoup dans la Maison – vous le savez mieux que moi – ne lui font plus confiance, tant sur le plan professionnel que simplement humain (en coulisse, certains ne la « calculent » même plus !). Les qualificatifs pour définir sa personne et son action, après un an à peine, sont si éloquents que je me garderai bien de les rapporter ici.
Par ailleurs, la volonté extraordinaire de cette « responsable » de ne pas faire l’effort de baisser, ne fût-ce que d’1 euro symbolique, son salaire en solidarité de l’ensemble des personnels soumis à l’activité partielle, ainsi que son histoire de déménagement payé « en partie » par l’entreprise et celle du remboursement des tasses de thé – sans parler de l’éventuel contrat artistique dont pourrait bénéficier un membre de sa famille (au moment même où il est question de « virer » certains d’entre nous) – ont, il me semble, ternison image.
Bon, veuillez m’excuser pour cette vision si pessimiste et triste, mais je ne fais que traduire en mots choisis « une » réalité que je constate chaque jour davantage autour de moi. Rideau.
Cela dit, si vous pensez exactement le contraire de ce que vous venez de lire sous ma plume, écrivez à Libre expression, qui publiera par souci d’objectivité. Oui.

Je ne suis pas planifié sur Barbe-Bleue à l’Opéra Berlioz. Je demeure à l’Opéra Comédie pour Shakespeare. Mais j’ai été tenu informé, en effet, du « bel accueil » (embrassades, etc.) que les machinistes ont réservé à l’artiste Jean-Paul Scarpitta.
Je pense que l’attitude inqualifiable de madame Chevalier ces derniers temps, en particulier envers les équipes techniques et les « détachés », n’est pas étrangère à ce retournement de situation. Et puis, les « machinos » ont toujours eu un certain respect, admiratif et amusé – c’est-à-dire sans être dupes –, à l’égard de JPS. Oui.

Potin de merdre 2 : Sens interdit ?

Message de la CFDT adressé à Didier Deschamps, président de l’OONM-LR (copie à l’ensemble du personnel) :

Monsieur le président,

Le blog Libre expression, créé par la CFDT en 2012 pendant le conflit avec l'ancienne direction pour servir de lieu d'exutoire aux personnels de l'OONM-LR, n'était initialement posté qu'en interne sur Irp-CFDT (intranet/Zimbra).
A la demande de madame l'Administrateur général, le blog a été posté aussi à l'extérieur de l'OONM-LR (cette demande a été faite au délégué CFDT Philippe Alcaraz ainsi qu'à l'animateur du blog Jean-Luc Caizergues en présence du président Ramette).
Pour argument, madame l'Administrateur général a évoqué l'encombrement informatique de Zimbra dû aux centaines de connexions internes et externes.

Evidemment, pour ne pas nuire au bon fonctionnement de nos excellents services informatiques, nous avons répondu positivement au souhait de madame l'Administrateur général et avons créé le blog operagglocfdt en externe (l'évocation de l'Agglo dans la désignation de notre blog est due au fait que l'animateur de Libre expression est secrétaire adjoint de la CFDT/Agglo, désormais Métropole).

Dans les circonstances particulières actuelles, à l'approche des négociations du plan de redressement, nous accepterions de ne poster à nouveau Libre expression qu'en interne sur Irp-CFDT (provisoirement pendant 15 mois ou définitivement, selon votre volonté ou celle de la direction).
Ce qui compte pour nous, c'est la libre expression et la libre lecture des salariés de l'OONM-LR, pas le regard à la fenêtre des passants dans la rue, fussent-ils considérables.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT


Réponse (tardive) du président Deschamps à la CFDT de l’OONM-LR :

Messieurs,
je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire..... mais cela ne relève aucunement de mon champ de compétence: il faut adresser cette demande à Valérie Chevalier, votre Directrice générale.
d.

Réponse de la CFDT (et copie à l’ensemble du personnel de l’OONM-LR) :

Monsieur le président,

Il ne s'agit en aucune façon d'une "demande" de notre part.
C'est seulement une réponse indirecte, mais pragmatique, aux accusations de madame la directrice générale concernant le blog CFDT Libre expression.

Il faudra d'ailleurs que cette responsable, qui n'a sans doute aucune notion de l'"universel reportage" mallarméen, s'explique preuves à l'appui au sujet de ses propos excessifs lors de la réunion des délégués du personnel le 29 avril.

Nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT


La réaction : Extrait de « Crise de vers » (Stéphane Mallarmé, 1842-1898) :
Narrer, enseigner, même décrire, cela va et encore qu'à chacun suffirait peut-être pour échanger la pensée humaine, de prendre ou de mettre dans la main d'autrui en silence une pièce de monnaie, l'emploi élémentaire du discours dessertl’universel reportage dont, la littérature exceptée, participe tout entre les genres d'écrits contemporains. 
A quoi bon la merveille de transposer un fait de nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole, cependant; si ce n'est pour qu'en émane, sans la gêne d'un proche ou concret rappel, la notion pure. 
Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets.
Au contraire d'une fonction de numéraire facile et représentatif, comme le traite d'abord la foule, le dire, avant tout, rêve et chant, retrouve chez le Poëte, par nécessité constitutive d'un art consacré aux fictions, sa virtualité.



Message adressé par la CFDT de l’OONM-LR au secrétaire du Comité d’entreprise (copie à l'ensemble du personnel) :

Monsieur le secrétaire du Comité d’entreprise, Le mois dernier, les délégués du personnel (administration/technique) ont posé à la direction de l’OONM-LR cette question :
"Il a toujours été dit que les salaires des détachés étaient inclus dans la subvention de l'Agglo. Est-ce vrai ? Et dans ce cas, si des détachés retournaient à leur collectivité d'origine (que d'ailleurs ils ne connaissent pas, n'y ayant jamais travaillé), cette part de la subvention serait-t-elle rendue par l'OONM-LR pour ne pas léser le contribuable ?"
Réponse officielle de la direction :"Ce point fait partie des questions à poser aux représentants de Montpellier Méditerranée Métropole."
Vous seriez donc bien aimable, monsieur le secrétaire du CE, de communiquer à l’expert payé par le Comité d’entreprise à la défense des intérêts de l’ensemble des salariés de l’OONM-LR (et pas seulement ceux d’une catégorie particulière) cette question et cette réponse pour de plus amples informations afin qu’il n’écrive pas, concernant les détachés, des inepties susceptibles de monter les salariés les uns contre les autres à la grande satisfaction de nos ennemis. Par ailleurs, à quoi servirait que soit reniée la signature de notre prestigieuse Maison concernant les détachés si l’argent ainsi récupéré devait retourner dans les coffres de la tutelle qui subventionne ici leurs salaires ?
D’autant que pour le cas où la somme des salaires des détachés partants ne serait par reversée à la Métropole, l’affaire pourrait prendre un tour politique suite aux inévitables plaintes en justice qui découleraient du parjure.
Merci de bien vouloir informer de tout cela, et dans les plus brefs délais, l’expert du CE.
Nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT

Le message ci-dessus a ensuite été adressé par Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel, à l’expert du Comité d’entreprise pour information (car nous n’étions pas certainsdu tout que le secrétaire du CE, qui n’est pas un aigle, le transmette rapidementmalgré notre demande) :

Monsieur l'expert du CE,

Voici, pour information, le message que la CFDT a adressé avant-hier au secrétaire du Comité d'entreprise de l'OONM-LR concernant les détachés (qui n'ont rien à faire dans le plan de redressement).
Les détachés ont signé un contrat pour 5 ans il y a quelques mois à peine; si on les renvoyait à la Métropole, ce serait un parjure.
Et il faudrait de toute façon que la subvention prévue pour payer leurs salaires à l'OONM-LR réintègre aussi la Métropole, ce qui reviendrait à une opération nulle financièrement (à moins de vouloir faire payer double le contribuable).

Je vous prie donc, monsieur l'expert du CE (c'est-à-dire de l'ensemble des salariés et pas seulement les contractuels, les musiciens et la CGT-Spectacle), de bien vouloir en tenir compte dorénavant.

Merci.


Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel (et détaché jusqu'à fin 2019 à l'OONM-LR)
On m’a dit, à l’extérieur, beaucoup de bien de Didier Deschamps. Voilà.
Quant à madame la directrice générale de l’OONM-LR, nombreux sont celles et ceux, à l’extérieur et à l’intérieur, qui pensent qu’elle n’a pas la taille, le bagage, l’énergie nécessaire pour ambitionner autre chose que la réduction d’activité et la fonte glaciale des effectifs comme seules solutions à une éventuelle survie de la prestigieuse structure dont elle a obtenu, semble-t-il, la charge par défaut.
Notre Maison a besoin d’un véritable capitaine, un grand patron ou une grande patronne, quelqu’un de charismatique, de « génial », un être désintéressé, juste, habité de « morale », optimiste, ambitieux pour la Ville, les citoyens, la culture, une personnalité capable de viser haut et loin, de motiver ses troupes dans la joie et de remplir les salles…
Notre belle Maison n’a nul besoin d’une « responsable » dont la priorité est de solliciter auprès des « tutelles » un rendez-vous dans l’espoir d’obtenir « la peau » et les maigres euros de quelques salariés parmi le petit peuple, ainsi que « la tête » d’un élu du personnel défenseur d’une fragile et miraculeuse liberté d’expression dans un lieu pourtant voué à l’expression et aux arts (et ce à une époque où cette liberté civilisatrice est partout menacée par des méchants avec la complicité de lâches). Merdre !
Je ne me fais plus aucune illusion au sujet de cette dame, qui n’a malheureusement pas fini de proférer des « horreurs » sans même, je crois, s’en rendre compte (ses déclarations totalement « déplacées » concernant la disparition du musicien Jean-Paul Merrienne en atteste – lire plus loin, à ce sujet, mon compte rendu très subjectif de la réunion des DP du 29 mars).
Je n’aurais pu agir ces derniers temps sans le délégué CFDT, l’ensemble des techniciens de scène, les régisseurs et des gens comme vous (il en existe encore pas mal dans la Maison).

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion au sujet du PDV (Plan de Départs Volontaires) entre la direction et leur avocat, les experts du Comité d’entreprise, des élus du CE et les syndicats

La réunion a lieu le 28 avril 2015 salle Delteil à l’Opéra Comédie, à 9 heures.

Les experts du CE proposent à la direction, chiffrent à l’appui, une alternative au PDV : ils demandent, pour sauver des emplois, que les départs soient remplacés au bout de dix-huit mois (le temps du redressement financier de l’OONM-LR).
L’avocat de la direction répond que c’est une « bonne idée » à étudier, qu’on pourrait en effet lier ce délai de dix-huit mois au PDV.

Cette proposition sera présentée ensuite en réunion du Comité d’entreprise.



***




Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion du Comité d’entreprise du 28 avril 2015

La réunion a lieu le 28 avril 2015 salle Delteil à l’Opéra Comédie, à 11 h 30.

Les élus du CE font remarquer qu’il n’y a rien de clair quant aux catégories de personnels dans les tableaux présentés par la direction, et que ce flou général est embêtant pour tout ce qui en découle au niveau du PDV et du plan de restructuration (il semble, en effet, que pour souligner qu’un service est pléthorique, la direction y ait mêlé des salariés n’ayant rien à voir entre eux dans leurs fonctions, qu’elles soient administratives, techniques ou artistiques).

Le secrétaire du Comité d’entreprise prend ensuite la parole à propos de messages de la CFDT concernant le rôle des experts du CE. Il tient à dire que les experts de SECAFI s’occupent de tout le monde, de tous les salariés de la Maison (contractuels et détachés, artistes, administratifs et techniciens), contrairement à ce que suggèrent les messages de la CFDT.
Madame Chevalier (directrice générale de l’OONM-LR) demande qu’on arrête de parler des mails, qu’on va perdre du temps en vaines discussions.

Au sujet des personnels détachés (dont la direction voudrait se débarrasser en partie dans le plan de restructuration après leur avoir signé un contrat de 5 ans il y quelques mois à peine), un expert du CE interroge madame Chevalier. Il dit, en substance : « Vous êtes allée voir la Métropole pour les détachés, quelle a été la réponse à votre demande ? »
Madame Chevalier rétorque qu’elle n’a pas obtenu de réponse claire.
Madame Chevalier et l’avocat de l’OONM-LR ajoutent que la Métropole n’a pas l’intention de récupérer les détachés.
Concernant la subvention allouée de longue date par la collectivité d’origine à l’OONM-LR pour les détachés, la direction affirme qu’elle ne serait pas rendue à la Métropole. Comme argument, elle rappelle que rien n’a jamais été rendu à l’occasion des divers départs de détachés ces dernières années. (Remarque insensée qui ferait certainement « plaisir » à la Cour des comptes si elle en était vraiment informée, car cela veut dire que le détaché peut être « subventionné » deux fois par les citoyens : à l’OONM-LR + à la Métropole ou à la caisse de retraite de la Fonction publique).
Madame Chevalier, qui insiste sur le départ des détachés, dit vouloir prendre en considération la longue carrière de ces personnels à l’Opéra.
A la fois elle sous-entend que les détachés partiront à la Métropole seulement s’ils le souhaitent (ou à la retraite avant la fin de leur détachement), et d’autre part elle rappelle sans cesse que la Métropole peut les récupérer d’office (même si elle a répondu à l’expert que la Métropole ne voulait pas les reprendre !).
Elle dit aussi, pour corser l’affaire, que la Métropole étudie juridiquement le « problème » des détachés.
Précision : les détachés ne peuvent pas figurer dans le PDV, auquel ils n’ont pas droit dans le détachement – sauf si bien sûr on leur signe un contrat de disponibilité, par exemple, ce qui éventuellement pourrait être une proposition de l’expert du CE bientôt.

Grand débat au sujet du fameux tableau de l’administration qui n’existe pas (contrairement aux tableaux des artistes et techniciens).
Tous les élus et leurs experts s’en offusquent : « C’est pourtant pas difficile à faire ! »
Madame l’administrateur général (aux abois, semble-t-il) répond : « Il faudra en discuter. »
(Cette absence de tableau de l’administration signifie peut-être : ou bien que la direction veut supprimer des postes, ou bien préserver ceux de copains-coquines, ou bien encore en créer pour d’autres coquins-copines. Non ?)

Au sujet de la différence entre PDV et licenciement, un expert du CE dit : « Il ne faut pas confondre, ce ne sont pas les mêmes indemnités. »
Précision : les musiciens ont un accord prévu en cas de licenciement.
Les indemnités de licenciement (1/2 mois par année d’ancienneté) sont soumises à charges et impôts. Le PDV, non.

Question du CE au sujet de la communication : « Y a-t-il quelqu’un de payé en externe ? »
Madame Chevalier : « Non. »

Le délégué de la CFDT (chef adjoint électricien) fait remarquer que dans le plan de restructuration, proportionnellement les services techniques de scène sont les plus touchés : 4 machinistes, 1 accessoiriste et 1 électricien, ce qui paraît invraisemblable alors qu’aujourd’hui encore on a du mal à fonctionner avec un effectif inférieur à ceux des services techniques de scène des autres opéras nationaux.
Cette remarque n’obtient pas de réponse de la part de la direction, qui souhaite surtout fonctionner avec des intermittents (c’est-à-dire avec les caisses de chômage !).

En aparté, après la réunion, le délégué CFDT demande à l’avocat de l’OONM-LR ce que la direction fera si les 400 000 euros d’économies espérés ne sont pas au rendez-vous de leurs solutions miracles (s’il n’y a par exemple que 200 000 euros). L’avocat lui répond benoîtement : « Je ne comprends pas votre question. » Alors un autre élu technicien de scène intervient : « Vous ne pouvez pas comprendre ! »




***




Potin de merdre 3 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des délégués du personnel du 29 avril 2015

La réunion se tient salle Delteil à l’Opéra Comédie le 29 avril à 10 h 30.

Sont présents une dizaine de personnes : artistes, administratifs, techniciens, ainsi que madame la directrice générale de l’OONM-LR (Valérie Chevalier) et la responsable des Ressources humaines.

D’ABORD LES QUESTIONS DE LA CGT-SPECTACLE (CONCERNANT ESSENTIELLEMENT LES MUSICIENS) :

La première question porte sur l’affiche et la publicité (une pleine page dans un quotidien gratuit) du spectacle de Juliette Deschamps programmé le 11 avril dernier (alors que rien n’est jamais prévu d’équivalent pour les concerts symphoniques et les opéras).

Madame Chevalier répond que l’insert dans « 20 Minutes » a coûté 1 000 euros. Qu’il s’agissait d’un spectacle « hors saison Scarpitta ». « Jean-Paul Scarpitta, précise-t-elle, est responsable de la com’ pour la saison 2014-15 en ce qui concerne les concerts et les opéras ».
Madame Chevalier poursuit : « Y en a qui pensent que faire de la pub, c’est déchoir. Moi non. L’année prochaine, on changera la manière de communiquer. On va faire plus de pub et cibler davantage. »
Un musicien : « Donc JPS a verrouillé ? »
Madame Chevalier : « Non, c’est pas verrouillé. Ce sont ses choix en tant que directeur artistique. »
Le musicien : « Nous, on appelle ça verrouiller… »
Interrompu par madame Chevalier, le musicien demande : « Je peux finir ma phrase, s’il vous plaît ? » Mais il ne peut la finir quand même.

La modification de l’horaire d’ouverture des portes de la salle Beracasa au Corum.
Un musicien : « Tout ça pour économiser 1 heure et trente minutes d’activité partielle par semaine ! »
Un autre musicien (Gilles, délégué CGT-Spectacle) : « Ca n’a pas lieu d’être. C’est de l’artistique, tout de même. C’est désolant. »
Madame Chevalier : « L’horaire sera rétabli comme avant. »

Pour les concerts qui pourraient être programmés de plus en plus souvent à l’Opéra Comédie, il faudrait un salon de concert. Or, il n’y en a pas.

Gilles m’interroge à ce sujet (je suis machiniste). Je réponds que l’ancien salon de concert a été détruit il y a plus de dix ans.
Madame Chevalier : « On verra cela avec le directeur technique. » (Pour éventuellement en faire reconstruire un ?)

Les musiciens jugent impensable de jouer du Wagner pour la Fête de la Musique avec l’effectif de cordes annoncé (très grand coût financier dû aux nombreux musiciens supplémentaires sur un concert gratuit).

Madame Chevalier : « On va changer le programme. »
Gilles : « JPS accepte ? »
Madame Chevalier : « Oui. On en a parlé hier. »
Un musicien (ironique) : « Sans contrepartie ? »
Madame Chevalier (riant) : « Oui, sans contrepartie. » Puis : « On aura un joli programme de musique française… Pour monsieur Caizergues on aura de la littérature française, Hugo, Corneille... »

Question de la CGT-Spectacle au sujet de l’ « astreinte » : « Lors du CE du mois de mars dernier, vous avez dit au sujet de l’astreinte : « Il est d’usage à Montpellier que les artistes musiciens ne soient pas rappelés ». Maintenez-vous toujours ces paroles qui sont blessantes et qui vont à l’encontre du respect des accords d’entreprise ? »

Madame Chevalier : « Je vous prie de m’excuser si j’ai blessé certains d’entre vous. »
Un musicien : « Il n’y a aucun concert en parallèle perso, non. Chez nous ça n’arrive jamais.»
Madame Chevalier : « On doit replancher sur l’ensemble des accords. »
Gilles : « Il y a des exceptions, il y a deux poids deux mesures. »
Madame Chevalier : « Non, il n’y a pas d’exceptions. On rappelle tout le monde. »
Gilles insiste, de même que les autres musiciens.
Madame Chevalier (agacée) : « Je n’ai rien à dire de plus à ce sujet. Je retire mes paroles et je vous présente mes excuses. Point. » Puis : « On fera attention à la programmation. »
Un musicien : « Il n’y a pas à faire attention parce que ça ne se reproduit plus… et qu’il y aura de moins en moins de musique de chambre. »

Le coût du pot offert au public lors de la première et la deuxième représentation de la Clémence de Titus.

500 euros la première et 300 euros la deuxième, selon la direction.
Madame Chevalier ajoute que l’heure de grève CFDT des personnels de scène (1ère représentation) a coûté 10 200 euros en remboursement de places. (Elle ne précise pas que si l’engagement de l’OONM-LR concernant les poursuites qui seront engagées contre la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta, qui doit à notre Maison 380 000 euros, avait été pris dès la première représentation, la grève n’aurait pas eu lieu et nous n’aurions pas perdu 10 200 euros.)

Les problèmes de lumière lors d’une répétition, le 15 avril, ont gêné les musiciens (« ce qui n’est pas respectueux de leur travail »).

« Il faudrait, répond en substance Madame Chevalier, que ces problèmes soient résolus en amont avec le directeur technique. » 

Sur quelle base sont comptés les 50 % de (une musicienne) ?

Il s’agit, je crois, du calcul d’activité partielle pour une musicienne à temps partiel. Discussion sèche entre Gilles et la responsable des Ressources humaines.
Gilles : « J’arrête, c’est bon… Si je peux même pas finir mon expos酠»
Puis Gilles reproche à madame Chevalier de n’avoir pas accusé réception d’un mail à ce sujet. Madame Chevalier avoue ne l’avoir pas vu dans le flot de ses messages.

Quid de la présentation de la saison prochaine ?

Le régisseur général de l’Orchestre : « La présentation de la Saison doit rester confidentielle jusqu’au conseil d’administration. »
Gilles dit qu’il faut travailler plus tôt avec les musiciens sur la saison à venir (pour l’établissement des plannings), que d’habitude ce travail commence en mars.
Un musicien (à madame Chevalier) : « Quand vous dites qu’on doit attendre le 26 mai, moi je saute au plafond ! »
Madame Chevalier : « La plaquette sera imprimée entre les 8 et 15 mai. Le 2 juin, présentation au personnel. Le 3 juin, présentation à la presse locale, le 4 juin à la presse nationale. Le 3 ou le 5 juin, présentation au public. Le public pourra commencer à s’abonner début juin. »
Gilles : « Comme tous les ans, on est toujours à la traîne. D’autres Maisons ont déjà commencé les abonnements. »
Madame Chevalier : « Oui. »

Calcul des heures d’activité partielle et des prélèvements sur les salaires.

On sent que cette affaire d’activité partielle passe très mal chez les musiciens.
Piques des uns et des autres autour de la table. Agacement général.
La responsable des Ressources humaines : « Cela vous a déjà été expliqué. » Les musiciens : « Non. » Responsable des Ressources humaines : « Si. »

Retour, encore, sur l’affaire de la franchise (assurance des instruments de musique).

Peu d’accidents et peu de problèmes, selon les musiciens. Dans la discussion des DP de mars, il était question de formaliser un accord. Mais la réponse de la direction dans le compte rendu de réunion a été finalement : « La Direction rappelle que les garanties prévues dans le contrat souscrit par l’OONM sont supérieures à celles conseillées par la Convention Collective et l’accord d’entreprise. »
Gilles : « Vous ne nous donnez jamais de réponse claire. »
Madame Chevalier : « Pour l’instant, je vous dis non. »

La dernière question des musiciens est longue et sensible, le sujet étant la « non prise de parole » par madame Chevalier lors des deux concerts qui ont suivi la disparition du musicien Jean-Paul Merrienne, ainsi que son absence à la cérémonie.

Grosse et douloureuse tension. Colère contenue des musiciens (surtout Gilles, grand ami de Jean-Paul Merrienne).

Madame Chevalier lit lentement la question de la CGT-Spectacle. Elle marque un temps d’arrêt sur : « Même Monsieur DESCHAMPS (président de l’OONM-LR) a été surpris de l’absence de la direction… » Madame Chevalier : « Qui parle dans la question ? » Gilles : « C’est moi. »
Madame Chevalier finit de lire la question, qui se termine par : « L’ensemble du personnel de l’OONM a été choqué par votre attitude. »
Madame Chevalier : « Je n’aurais pas pris la parole. Ca échappe au public, personne ne sait qui est Jean-Paul Merrienne. » Protestation de Gilles. Madame Chevalier : « Je n’allais pas présenter mes condoléances aux musiciens. Je suis une des dernières arrivées dans la Maison. » Gilles : « Monsieur Koering l’avait fait à l’époque. Et ce n’était pas simplement un petit papier comme le vôtre. »
Madame Chevalier : « C’est très triste, cette mort, mais la mort fait partie d’un cycle de la vie. Je vous ai soutenus. Vous avez joué. L’orchestre a rendu un hommage à votre collègue à Grammont. Les obsèques étaient organisées avec la famille. Je ne pouvais pas être là, j’avais un rendez-vous loin de Montpellier. Je n’aurais pas participé de toute façon aux obsèques avec la famille, ça c’est clair. Monsieur Deschamps savait que je ne serais pas là. Il était là parce que je n’étais pas là. »
Gilles : « Ce n’est pas un ressenti personnel, c’est général. »
Madame Chevalier : « L’approche de la mort, l’attitude face à la mort est personnelle. Je n’aurais pas pris la parole. Je suis pour les hommages sobres. »
Gilles (amer) : « Merci. »


ENSUITE LES QUESTIONS DE LA CFDT/UNSA (TECHNICIENS ET ADMINISTRATIFS) :

Est-il vrai que l’OONM-LR envisage de signer, pour une prochaine saison artistique, un contrat avec la fille de madame la directrice générale ?

Madame Chevalier : « Non. »
Puis madame Chevalier demande ironiquement à la responsable des Ressources humaines de faire des recherches dans la Maison pour savoir qui est de la famille de qui. (Cela dit, personne ne reprocherait à madame la directrice générale de faire embaucher sa fille comme technicienne de surface ou de scène, non.)

Est-il vrai que madame (X) ait dit à madame la Directrice générale et à monsieur le Président Deschamps que madame (Y) a laissé en partant de l’OONM-LR un déficit important ?

Madame Chevalier : « Je ne m’en souviens plus. » (La plupart des élus présents interprètent sans doute cette réponse comme un aveu.)
J’informe madame Chevalier que nous avons un témoin de la conversation. J’ajoute qu’il est très grave tout de même de présenter au Conseil d’administration des comptes comme étant équilibrés et d’affirmer ensuite à la directrice générale et au président de l’OONM-LR qu’il y avait un déficit.

Des salariés souhaitent connaître les noms des élus du personnel qui n’ont pas accepté (en toute légalité) l’activité partielle.

Il y a unanimité autour de la table, apparemment, pour que les noms ne soient pas révélés. Cela ne servirait à rien. Mais le fait que des élus n’aient pas montré l’exemple (à l’exemple de notre directrice générale, d’ailleurs) choque tout de même.

Dans l’activité partielle, à poste égal les détachés (notamment administratifs) semblent lésés par rapport aux contractuels.

Madame Chevalier : « On va regarder ça. On en reparlera aux NAO. »

Ainsi, selon madame l’Administrateur général qui l’aurait affirmé publiquement, la situation financière était bonne à l’orchestre jusqu’au départ de René Koering ?

Cette question semble saugrenue (ou sans intérêt) pour madame la directrice générale de l’OONM-LR.

Le spectacle de Juliette Deschamps A Dios : combien de spectateurs payants ?

270 payants (sur 470 spectateurs), selon madame Chevalier.

Le salaire de la directrice générale, son refus de montrer l’exemple par une baisse de salaire solidaire durant l’activité partielle, etc.

Madame Chevalier est agacée par ce genre de question posée en réunion des délégués du personnel. Elle parle même de « calomnies ». Du coup, j’enchaîne avec la question concernant les accusations de la directrice générale de l’OONM-LR proférées au sujet du blog Libre expression en réunion du Comité d’entreprise (« ce blog tient des propos insultants, sexistes, racistes, orduriers, des jugements de valeur dégradants », est-il rapporté avec outrance dans le procès-verbal).
Je dis à madame Chevalier : « Portez plainte, vous perdrez, car ce sont des mensonges. » Du coup, Madame Chevalier m’accuse de l’avoir agressée en coulisse le soir de la grève (en fait, venant d’apprendre dans l’après-midi qu’elle répandait au sujet du blog et de ma personne des horreurs, je l’interpellais à ce propos; et je lui parlais « d’égal à égal » – faisant ainsi référence, métaphoriquement, au Signe = de Christophe Tarkos; mais parler d’égal à égal à un supérieur hiérarchique est toujours considéré comme une agression).
Je reproche alors à madame Chevalier, globalement, son attitude méprisante, son cynisme, son ironie déplacée envers le personnel (cf. ce qu’elle vient de débiter inconsidérément aux musiciens à propos de la mort de Jean-Paul Merrienne).
L’altercation se poursuit au sujet des détachés dont la direction voudrait se débarrasser après leur avoir fait signer il y a quelques mois à peine un contrat de 5 ans.
Madame Chevalier, n’en pouvant plus de ma longue et virulente apostrophe, veut couper court en passant à la question suivante (l’éventuelle embauche pour refaire le site informatique de l’OONM-LR au prix, dit-on, de 10 000 euros alors que nous avons une webmaster dans la Maison en poste permanent).
La façon hautaine qu’a madame Chevalier de m’interrompre m’oblige à réagir : « Je vous prie, Madame, de me parler un ton plus bas. » (Je fais ici référence, bien sûr, au Très-Bas de Christian Bobin.)
Du coup, pour la première fois en un an, la directrice générale de l’OONM-LR perd son sang-froid (qui n’était, à mon avis, qu’une posture masquant un profond désarroi face aux grands problèmes économiques, sociaux et artistiques que connaît actuellement notre Maison). Madame Chevalier se lève et dit : « Ca suffit comme ça ! »
La réunion s’arrête brusquement et la responsable des Ressources humaines nous informe de la date des prochains DP : le 26 mai.

Au sortir de cette réunion pour le moins loufoque, il est 12 h 30. Je cours m’acheter un poulet rôti que je mangerai dans le local des machinistes. Miam-miam les hormones.

Le spectacle pour enfants (Shakespeare) est à 17 heures. Je serai en poste au pupitre informatique des cintres sous les ordres de Christian, à qui notre régisseur général donnera les tops d’apparition du bateau, de la forêt et tutti quanti. Oui.
JPS n’aura aucun problème sur Barbe-Bleue avec la CFDT. Les poursuites de la Fondation Aria, dont il est le président, sont désormais l’affaire des avocats de l’OONM-LR et du Comité d’entreprise (suite à la grève victorieuse des personnels de scène sur La Clémence de Titus).
Même si la CGT-Spectacle se lançait dans un mouvement de grève contre JPS sur Barbe-Bleue, la CFDT ne suivrait pas (la solidarité syndicale ayant été malheureusement rompue par les artistes musiciens et choristes les 3 et 7 avril derniers).


La grève d’1 heure du 3 avril sur la Clémence de Titus puis la menace de grève de 1 h 30 le 7 ont obligé la direction de l’OONM-LR, par la voix du président Deschamps, à se décider à engager des poursuites contre la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta dans l’espoir de récupérer les fameux 380 000 euros de créance. Oui. Merci donc la CFDT, les techniciens de scène et les régisseurs de l’Opéra, sans qui rien n’aurait eu lieu. Non.


Espérons que le PDV marchera et que votre pessimisme sera déjoué.

Mais la lettre du directeur régional de la DIRECCTE adressée dernièrement au Président de l’OONM-LR (et que nous ne publions pas ici sur conseil d’élus du CE) fait peur, car elle montre que notre direction et notre administration (malgré l’aide d’avocats sans doute bien payés) ne maîtrisent pas totalement d’élémentaires rouages du PDV.

Et à la fin du mois c’est le Conseil d’administration. Aïe !


Une nouvelle question qui fâche sera posée lors de la prochaine réunion des délégués du personnel, à la fin du mois.
Mais bon, à force vous allez m’attirer des ennuis (qui sont déjà bien avancés, car les méchants veulent ma peau et son prêts à tout pour l’obtenir de la Métropole)!

La question DP du joli mois de mai :

Au sujet de son éventuelle participation solidaire à la baisse générale des salaires imposée par l’activité partielle, madame la directrice générale a dit lors de la réunion des DP du mois d’avril (mais aussi de mars et février) qu’elle étudiait la possibilité de donner de l’argent à une « association » (qui pourrait être, selon la remarque d’un élu du personnel, l’OONM-LR). Ce projet s’est-il enfin concrétisé, ou n’était-ce qu’un rêve lacanien ? Selon Lacan, s'opère dans le rêve, quand vous vous mettez à en parler, une série de transformations, de transpositions de personnage à un autre, de circonstance à une autre qui fait que vous avez l'impression d'attraper quelque chose du sens qui vous file, pourtant, aussitôt entre les doigts. (« Rêves, délires et réveils », par Esthela Solano)


Ce qui surtout intéresse certain(e)s à l’heure actuelle, ce n’est évidemment pas la liberté d’expression (bien que ces braves gens soient tous Charlie !), mais les euros qu’ils vont pouvoir engranger s’ils bénéficient d’un plan de départ volontaire.


Une réunion PDV (Plan de départ volontaire) a eu lieu mercredi 13 mai, à laquelle participaient l’expert du CE et des représentants du personnel de l’OONM-LR

Un document tenant compte de la modification apportée sur le montant de l’indemnité versée en cas de départ à la retraite pour un salarié contractuel à taux plein dans le cadre du volontariat a été présenté par l’expert aux délégués syndicaux et à des élus du CE.
Tel que convenu, ce document (« Projet – Confidentiel ») a été envoyé ensuite à la direction. Il a pour thèmes : Mise en place de départ en retraite – retraite progressive – indemnités de départ.
Demandez aux délégués syndicaux et aux élus du CE de vous informer sur ce document si vous vous sentez concerné(e).

Pour ma part, j’ai écrit ceci à quelques élus du personnel (dont certain(e)s ont la charge du dossier en notre nom) :

Mesdames, messieurs,

Dernièrement, dans un des messages qu'il vous a adressés, l'expert du CE proposait que soit demandé à la direction que les détachés puissent s'ils le désirent passer un contrat avec l'OONM-LR afin d'être inclus dans le plan de départ volontaire (je rappelle d'ailleurs que des détachés sont déjà sous contrat de disponibilité, et depuis longtemps).

Or, dans le document qui a été transmis à la direction (très alléchant financièrement pour les contractuels, bravo), il n'est nullement question des détachés.
Bref, on est bien loin des belles paroles du secrétaire du Comité d'entreprise au sujet de l'égalité de traitement promise et due à toutes les catégories de personnels.

Bonne continuation, et que le Contribuable soit avec vous.

Amen.


Jean-Luc Caizergues, détaché, technicien de scène, délégué du personnel, animateur du blog Libre expression pour la CFDT



La destruction totale de notre culture est en marche et rien n’arrêtera ce processus lié au déclin démographique inexorable des peuples occidentaux (à moins d’une révolution citoyenne et identitaire – peu probable toutefois, compte tenu de la lâcheté et de l’individualisme de nos contemporains).

Il y a quelques jours, en fin de réunion des NAO, la directrice générale de l’OONM-LR a affirmé au délégué CFDT que, dans le cadre du plan de restructuration, aucun détaché ne quitterait la Maison avant la fin de son contrat sans qu’il en soit d’accord.
Nous attendons, dès lors, une déclaration écrite.
Et les syndicats CFDT, CGT-Spectacle et Unsa ont décidé de ne pas approuver le plan de départ volontaire des contractuels (PDV) si la situation des détachées n’était pas clarifiée de façon concrète.

Il faut qu’un PDV soit possible pour les détachés qui le désirent (dans la foulée d’un contrat contractuel); les autres accompliraient tout simplement, comme signé il y a quelques mois à peine avec l’OONM-LR et la Métropole, leur détachement de 5 ans.
Hors de ces conditions, tout n’est que blabla, entourloupe, parjure, injustice et arnaque du contribuable (qui devrait payer deux fois le détaché renvoyé : ici par la subvention qui lui est allouée, et à la Métropole par le salaire versé dans un placard).

Ceci dit, le comportement de bien des cadres, de même que celui des « artistes », me laisse pantois.
Leur indifférence au sort du petit peuple de l’Opéra (voire leur rôle d’idiots utiles de la direction dans les circonstances actuelles) est affligeante.
Aucun d’entre eux n’est-il capable de dire haut et fort, nommément, son indignation et sa solidarité ?
Ne savent-ils pas que sans les techniciens et administratifs de bas étages ils ne seraient plus là à parader, ou qu’alors ils marcheraient comme naguère en canard dans les couloirs, les coulisses et sur la scène ?
Ne se souviennent-ils plus, ces ladres, que sans nous la motion de défiance et les grèves contre Jean-Paul Scarpitta, dont ils avaient une si grande trouille, n’auraient pu avoir lieu avec tant de succès, et que donc Chevalier Valérie, leur mère nourricière, n’aurait jamais été nommée directrice générale de l’OONM-LR pour leur garantir aujourd’hui de ne pas monter dans la charrette ?

Je conseille à ces gens-là, en attendant de recouvrer la mémoire et un peu d’honneur (ou que le vent tourne – car oui, il tourne et fait tourner les girouettes), de lire Le Mépris, d’Alberto Moravia (ou, pour les aphasiques, de revoir le film de Godard, avec Bardot et Piccoli). Oui.

Evidemment je ne publierai pas la lettre que j’ai envoyée au Président de Montpellier Méditerranée Métropole dans Libre expression. C’est une lettre personnelle (avec copie, tout de même, à la DRH de la Métropole, au Président de l’OONM-LR et à la direction).

Le post-scriptum de cette lettre est ma vision générale de la situation (qu’en revanche, oui, je peux publier) :


P.-S. : Pour élever le débat, monsieur le Président, sachez que dans cette sombre et dérisoire affaire, le petit peuple de l’art (qu’il soit détaché, contractuel ou intermittent du spectacle) est victime d’une caste de dirigeants, parmi lesquels souvent des « artistes », qui au nom de la culture s’engraisse depuis des lustres à la barbe de politiques (vous n’en faites heureusement pas partie) aveuglés par le prestige suranné de nos arts de la scène.
Cette caste veut faire payer aujourd’hui la note de son embonpoint au petit peuple des coulisses, alors qu’elle est la vraie et seule responsable du désastre civilisationnel auquel nous assistons à Montpellier comme partout en France et en Europe. Oui.





Potin de merdre 1 : La liste de SHAME 
Après la liste des 37 « individus pouvant être remerciés et/ou qualifiés de : AIGREFIN / ENFÔLEUR / INUTILE / OMINEUX / USURPATEUR / YEUSE » qui fut envoyée anonymement à la direction de l’OONM-LR il y a quelques mois, une nouvelle liste circule, tout aussi anonyme, celle des 15 élus du personnel de l’OONM-LR qui ont (légalement, et à l’exemple d’ailleurs de notre directrice générale) refusé le temps partiel.
Cette liste circule dans toute la Maison et est affichée ici et là.
Nous n’allons pas livrer bien sûr les noms de ces élus qui créent la polémique, mais seulement publier le texte qui accompagne la liste :
SHAME !
Ils sont censés nous représenter et nous défendre. Ils disposent à cet effet de décharges horaires. Et ils ont osé se réfugier derrière leur statut de « personnel protégé » pour s’exonérer de l’effort de solidarité qui nous a été demandé (et même imposé) à tous :
Pour eux, pas de temps partiel !
Pour eux, la rémunération à taux plein pendant que ceux qui les ont élus doivent renoncer à 4,5 % de leur salaire !

Qui sont-ils ?

Délégués syndicaux (Délégués du personnel) :
(suivent 8 noms, dont 7 artistes)


Délégués au Comité d’Entreprise :
(suivent 5 noms, dont 5 artistes)

Membres du CHSCT :
(suivent 2 noms, dont 2 artistes)

Nous penserons bien à eux lors des prochaines élections !

1) Nous passerons à autre chose quand la direction arrêtera de faire des détachés les boucs émissaires de la gabegie orchestrée au sommet (un exemple de gabegie que nous avons tous encore en mémoire, tant elle fut extraordinaire : les centaines de milliers d’euros d’heures de « récupération » accumulées on ne sait comment ni pourquoi, et payées notamment et scandaleusement fin 2012 à des membres de la direction et à des cadres supérieurs).
2) L’expert du Comité d’entreprise a adressé pour validation le 28 mai aux élus du CE chargés du PDV, et ce en vue de la réunion de négociation du 3 juin avec la direction et l’avocat de l’OONM-LR, un document de propositions des organisations syndicales. Extrait du message de l’expert du CE  aux élus: « Il faut être conscient que toutes les mesures d’accompagnement de reclassement peuvent sembler en décalage de votre structure mais nous ne savons pas comment le PDV va tourner au regard du sort des détachés ou des personnes qui se positionnent sur le plan. »
Mon avis est que jamais la direction de l’OONM-LR n’aurait dû comptabiliser, dans le plan de restructuration, le bénéfice (sans remboursement de la subvention !) d’un éventuel départ à la Métropole de détachés auxquels, dans le même temps, on faisait signer un renouvellement du contrat pour 5 années supplémentaires. C’est tellement insensé d’avoir agi ainsi qu’on se demande, à vrai dire, si cela n’a pas été fait exprès pour mettre la Métropole au pied du mur.


Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion du Comité d’entreprise du 28 mai 2015 (précédée d’une réunion des délégués syndicaux, des élus du CE et de leurs deux experts)

La veille, c’était le Conseil d’administration de l’OONM-LR.
Il paraît que Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole (principal financeur de notre Maison), n’y a pas assisté.

Le 28 mai entre 9 h 30 et 11 h 30, réunion salle Delteil à l’Opéra Comédie des délégués syndicaux (CGT, CFDT, Unsa) et d’élus du CE en compagnie de leurs deux experts (cabinet SECAFI) pour présentation du PDV mis en place par la direction + les contrepropositions syndicales.

Les experts du CE expliquent que le PDV (plan de départ volontaire) repose financièrement sur les 8 (dont 6 techniciens) fins de détachement, mais que rien n’est sûr car la Métropole n’a encore rien décidé quant aux demandes pressentes de l’OONM-LR (Ndlr : qui veut se débarrasser absolument de ces salariés considérés, semble-t-il, comme « monnaie d’échange »).

Par ailleurs, selon l’analyse du projet de la direction par les experts du CE, « les frais de personnel restent constants après le plan de départ volontaire alors que la programmation devra être assurée et il est difficile de penser que ce sera le cas. En effet, même si le personnel permanent reste éventuellement stable, il y a de fortes chances que l’OONM fasse appel à du personnel extérieur. »
« En outre, il n’est pas démontré que les coûts qui seraient engendrés par le recours à du personnel extérieur (intermittents, intérimaires…) pour pallier aux suppressions de poste (de techniciens de scène) pour tenir la programmation permettent réellement des économies au niveau exigé. »

De plus, « les recettes propres progressent peu et représentent toujours moins de 10 % du total des recettes en 2018 malgré la nouvelle stratégie mise en place. »

« En conclusion, selon l’analyse des experts du CE, si on ne peut que s’interroger sur le manque d’anticipation des différentes directions s’étant succédées, on constatera que le présent projet, tel que présenté au Comité d’entreprise, ne semble pas avoir véritablement traité l’ensemble des problématiques liées à ce type de réorganisation. »

Sera évoqué ensuite, furtivement, le renouvellement du label national (qui se décidera au mois de novembre, et dont dépend la survie de l’OONM-LR).


Enfin ce 28 mai, entre 11 h 30 et 14 h 30, réunion du Comité d’entreprise. Sont présents les délégués syndicaux (CGT, CFDT, Unsa), les élus du CE et leurs deux experts (cabinet SECAFI) ainsi que la direction de l’OONM-LR et leur avocat.

Approbation par le CE des procès-verbaux du mois d’avril.

Question du CE au sujet des coûts générés par les deux spectacles de Juliette Deschamps (Adios et Queen of Heart). La direction répond que les recettes ont été en dessous de ses attentes.

Dénonciation des accords d’entreprise. A l’unanimité le CE vote contre la dénonciation de ces accords (déjà largement renégociés fin 2011 et début 2012).

A propos de cette renégociation envisagée par la direction de l’OONM-LR, madame Chevalier (directrice générale) informe le CE qu’un certain Jacques Hédouin (lire plus loin trois articles de presse le concernant) sera embauché à mi-temps pour 6 mois et touchera la somme globale de 20 000 euros (hors taxes ?) + les frais de déplacement et de bouche). Il se promènera d’opéra en opéra (le téléphone et internet n’existent donc plus en France ?) pour récolter des accords d’entreprise sur les métiers spécifiques (afin de permettre ici ensuite une remise en cause des nôtres). Oui.


AVEC JACQUES HEDOUIN,
20 000 ¬ EN MOINS !
(hors taxes ?)


Le président Didier Deschamps, qui est peut-être un ami de ce Jacques Hédouin, et l a donc peut-être conseillé à madame Chevalier (ou l inverse) déclare, compte tenu de l effarement général suscité par l’annonce de cette nouvelle dépense totalement inutile, surtout en temps de disette financière : « Vous ne vous rendez pas compte ! Qui peut se permettre de faire ce travail à mi-temps ?! »

Présentation du PDV. Discussion entre les experts du CE et l’avocat de l’OONM-LR.
Les experts insistent sur les points essentiels, dont celui concernant les détachés. L’avocat de l’OONM-LR dit attendre la réponse de la Métropole. On sent qu’il se réjouit par avance, comme la direction (mais pas seulement), à l’idée que les personnels détachés, malgré un tout récent contrat de travail de cinq ans à l’OONM-LR, puissent être rapidement expédiés, à coups de pied au cul, n’importe où là-bas après plus de trente années de bons et loyaux services ici. Oui.

Didier Deschamps, toujours ironique (l’ironie est tout ce qui lui reste d’Une vie bien ratée), précise que lundi de Pentecôte (jour férié) il a « travaillé » bénévolement pour nous. Il a rencontré, en effet, un membre du cabinet de Philippe Saurel qui lui a promis une réponse rapide au sujet des détachés (ces profiteurs, ces misérables, ces salauds ?).

Présentation du budget prévisionnel.
Le budget prévisionnel jusqu’en 2018 est de 6 300 000 euros (+ 3 millions). Madame Chevalier n’est pas très optimiste dans son plan quant à la fréquentation des salles par rapport à la moyenne nationale. Elle compte sur les économies dues au PDV et à la renégociation des accords d’entreprise.
Les experts demandent : « Comment pouvez-vous faire plus de spectacles avec moins de personnels techniques ? »

Discussion entre des techniciens de scène et madame Chevalier au sujet de l’éventuel départ de 6 techniciens sur 32. Le service machinerie serait le plus touché, avec 4 machinistes de moins.
Madame Chevalier : « Il n’y a pas besoin de 14 machinistes. »
Puis, à la limite de l’illégalité, elle évoque les « maladies ». Pour se couvrir elle ajoute : « De toute façon ce n’est pas moi qui donne les chiffres, c’est le directeur technique. »

NB : Etant, par chance, d’une santé particulièrement robuste (vous l’aurez constaté en me voyant tour à tour décharger des camions de décors, manœuvrer le pupitre informatisé des cintres, faire mon devoir d’élu du personnel et animer le blog Libre expression), je n’ai jamais été en trente-cinq années passées à l’Opéra de Montpellier en arrêt maladie. Non. Pas un seul jour ni même une petite heure. Et donc mon éventuel départ des services techniques de scène (mais je ne suis qu’un exemple parmi ceux dont on veut la peau) pourrait bien contredire les calculs hasardeux de madame la directrice générale (qui devrait plutôt diagnostiquer son propre comportement l’année dernière, à peine débarquée chez nous, non ?).

Rappelons qu’une étude (que la direction connaît parfaitement) signale que dans les théâtres et opéras, ce sont les techniciens de scène qui ont le moins d’espérance de vie à la retraite (au premier rang desquels bien sûr les machinistes, car ils font tout au long de leur vie professionnelle un travail très physique dans la manipulation des décors, d’où d’ailleurs les nombreux accidents dont ils sont victimes – et pour lesquels aujourd’hui dans cet opéra on les récompense par du mépris, voire de la haine).

Remarque. Vous aurez bien compris, gentils lecteurs, que tout ce que fait et dit en ce moment la direction de l’OONM-LR a pour but de culpabiliser le petit peuple de notre Maison (techniciens et administratifs, détachés ou contractuels) et de démontrer son inutilité latente, sa présence nuisible ici-bas. Mais ne vous laissez pas faire. Ne renoncez pas à espérer. Méchanceté et rapacité sont la faiblesse des sans foi ni loi aux ventres trop pleins, aux têtes vides d’idéal et de justice. Vous vaincrez tôt ou tard comme vous avez déjà vaincu. Car le Bien l’emporte toujours sur le Mal. Oui.

En fin de réunion, le délégué CFDT conclut que tout ce qui nous arrive actuellement est la faute des politiques, notamment ceux de la Région, car ils ont retiré en 2013, brutalement, 5 millions de subvention à l’OONM-LR.
Alors Didier Deschamps, décidément en verve pour un dernier tour de piste avant peut-être le Paradis de Dante (après un bref passage tout de même au Purgatoire), réplique : « Si les 4 millions qui restent de la Région n’étaient plus donnés, la discussion que nous avons aujourd’hui n’aurait même pas lieu d’être. »


La réaction : Aucun membre de la direction (ni aucun de ses « obligés ») n’est visé bien sûr par le plan de restructuration, ces gens-là se croyant indispensables pour sauver du naufrage l’OONM-LR. Ils me font penser à ces capitaines qui jettent leurs marins par-dessus bord quand le navire est trop lourd, mais qui les premiers sautent dans l’eau quand il brûle.
Mauvais Français !
Et dire que si les hauts salaires (notamment ceux qui se sont gavés fin 2012) consentaient, ne serait-ce que durant deux ou trois Saisons, à revoir leurs revenus à la baisse on sauverait des emplois…

***


Potin de merdre 3 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des délégués du personnel du 29 mai 2015

La réunion se tient salle Delteil à l’Opéra Comédie le 29 mai à 10 heures.

Sont présents une dizaine de personnes : artistes, administratifs, techniciens, ainsi que madame la directrice générale de l’OONM-LR (Valérie Chevalier), la Responsable des ressources humaines, le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique et le Régisseur général de l’Orchestre.

Madame la directrice générale décide de commencer par les questions de la CFDT/Unsa.
Un musicien demande de commencer plutôt par un « préliminaire ». Madame Chevalier accepte.
Le musicien explique que l’inspecteur du travail a fait savoir que les personnes non élues (par exemple un chef de service) devaient quitter la réunion quand les questions ne les concernaient pas.
Madame Chevalier : « Qu’est-ce que vous voulez dire ? Quel est le problème ? C’est embêtant s’ils restent ? (le Coordinateur artistique et le Régisseur général) Je voudrais comprendre. »
Le musicien : « Eh bien, c’est simplement qu’on ne veut pas mobiliser quelqu’un qui aurait par ailleurs du travail… »
Madame Chevalier : « C’est gentil de vous inquiéter de leur travail, de l’organisation du travail mais… »
Gilles (musicien, délégué CGT-Spectacle) : « C’est juste un retour de l’inspecteur du travail. Pas plus. »
La Responsable des ressources humaines : « Je ne connais pas cette loi. »

Dans l’après-midi, la Responsable des ressources humaines adressera aux délégués du personnel ce message :

Madame, Monsieur,

En réponse au préambule formulé ce matin lors de la réunion mensuelle, vous trouverez ci-dessous l'article du code du travail qui prévoit que l'employeur a la possibilité de se faire assister par des collaborateurs.

L'ensemble des interlocuteurs patronaux ne peut pas être en nombre supérieur à celui des délégués du personnel titulaires. (C. trav., art. L. 2315-8).
Cordialement.

Responsable des ressources humaines



Questions de la CFDT-Unsa :

« Est-il vrai que la direction veut embaucher quelqu’un pour refaire le site internet de l’OONM-LR ? Et si oui, est-il vrai que c’est pour la somme de 10 000 euros alors que nous avons une webmaster dans la Maison en poste permanent ? Pourquoi le site serait-il refait alors qu’il l’a été il y a moins de 2 ans ? etc. »

Madame Chevalier : « Je pensais qu’on vous avait déjà répondu le mois dernier. »
Un musicien rappelle à madame la directrice générale que la dernière réunion a été interrompue avant la fin (suite à l’altercation qu’elle a eu avec moi au sujet des détachés, de son salaire et du blog Libre expression).
Madame Chevalier : « Le site ne marche pas très bien. Il n’y a pas de cohérence entre le site, l’application et les réseaux sociaux. Il y a une webmaster qui fait excellemment bien son travail, elle le fait avec la boîte avec qui on travaille… mais honnêtement, non, elle ne peut pas… c’est de la programmation pure. »
Une musicienne : « On n’arrive pas à suivre ce que vous dites… 10 000 euros, dans une époque de réduction des budgets… »
Madame Chevalier : « Oui, c’est notre webmaster qui alimente le site, mais non, c’est pas le même travail. »
Un musicien : « Il y a un site actuel. Est-ce qu’il y a urgence à le refaire ? »
Madame Chevalier : « Oui, il y a urgence. Les gens achètent énormément en ligne. »
Gilles : « L’ensemble des délégués du personnel est plutôt contre cette dépense pour refaire le site. »

Autre question : « N’ayant pas obtenu satisfaction lors de la réunion des DP du mois d’avril, nous réitérons notre demande au sujet des graves propos tenus par madame la directrice générale de l’OONM-LR en réunion du Comité d’entreprise concernant le blog CFDT Libre expression : à savoir que nous exigeons les preuves de ce qu’elle avance. Extrait du procès-verbal de la réunion de CE : « selon elle (madame Chevalier), ce blog tient des propos insultants, sexistes, racistes, orduriers, des jugements de valeur dégradants. »

Madame Chevalier : « Oui, effectivement. »
Et elle veut passer à la question suivante. J’insiste alors pour qu’elle fournisse les preuves de ses graves propos. Mais visiblement elle n’en a pas, l’huissier qu’elle affirme avoir payé de ses propres deniers n’ayant sans doute rien trouvé de répréhensible par la justice.
Une belle dispute s’ensuit entre madame Chevalier et moi.

Madame Chevalier m’informe que son jugement porté sur le blog est une appréciation « personnelle ». Je lui demande pourquoi elle ne m’a accusé que de racisme, et pas de pédophilie, d’antisémitisme, d’homophobie.

La Responsable des ressources humaines tente de calmer le jeu en m’expliquant que ce n’est pas moi personnellement qui ai été mis en cause mais le blog, car je ne suis pas seul à écrire, n’est-ce pas ?

Je prends à témoins les délégués, leur demandant s’ils trouvent normal que la directrice générale de l’OONM-LR fasse des déclarations si graves concernant un blog syndical lors d’une réunion du Comité d’entreprise. François-Charles (délégué du chœur) et Gilles confirment que non.
Gilles dit à madame Chevalier qu’en effet, tout de même, des propos tels que ceux qu’elle a tenus en réunion de CE se retrouvent ensuite dans les procès-verbaux, et que ce n’est pas rien. J’ajoute que pareils propos sont de la diffamation.
Gilles se tourne vers moi et me rappelle que j’ai le droit de porter plainte.
Je réponds que je n’ai pas le salaire de madame Chevalier pour me permettre de faire appel à un huissier de justice. Puis j’exige de cette dame des excuses. Elle refuse avec aplomb. Gilles lui dit que dans les discussions on peut prononcer des paroles qu’on regrette ensuite, et qu’il n’y a donc pas de mal à s’excuser.

Madame la directrice générale finit par admettre qu’elle ne cautionne pas la dernière phrase de ce qui a été écrit dans le procès-verbal de la réunion du Comité d’entreprise du mois de mars concernant Libre expression, à savoir : « Mme Chevalier conclut que l' « on est tous d'accord sur le caractère insultant d'une grande partie de ce blog » (car en effet cela est bien évidemment faux, deux élus ayant clairement contredit cette affirmation dans le procès-verbal lui-même). Rideau.

Autre question (tout aussi délicate que la précédente) : « Au sujet de son éventuelle participation solidaire à la baisse générale des salaires imposée par l’activité partielle, madame la directrice générale a dit lors de la réunion des DP du mois d’avril (mais aussi de mars et février) qu’elle étudiait la possibilité de donner de l’argent à une « association » (qui pourrait être, selon la remarque d’un élu du personnel, l’OONM-LR). Ce projet s’est-il enfin concrétisé, ou n’était-ce qu’un rêve lacanien ? Selon Lacan, s’opère dans le rêve, quand vous vous mettez à en parler, une série de transformations, de transpositions de personnage à un autre, de circonstance à une autre qui fait que vous avez l’impression d’attraper quelque chose du sens qui vous file, pourtant, aussitôt ente les doigts. » (« Rêves, délires et réveils », par Esthela Solano)

Madame Chevalier : Oui, je suis en train de concrétiser les choses… Et je ne suis pas lacanienne mais freudienne.

Puis une question concernant les envois groupés sur Zimbra (intranet de l’OONM-LR).
La Responsable des ressources humaines : « Il faut, en cas de problème, contacter le service informatique. »

Pour finir, deux questions épineuses au sujet des élus qui ne se sont pas prononcés ou ont refusé, ce qui n’est pas pareil, l’activité partielle (et donc ne se voient pas amputés d’une part de leur salaire).
Longues explications agacées des musiciens (il y a 14 artistes sur 15 élus qui ne se sont pas prononcés ou ont refusé l’activité partielle).
Pour comprendre leurs explications, il faut relire attentivement la « lettre au corbeau » du Trésorier du Comité d’entreprise (Potin de merdre 1).
Je pense que ces élus sont de bonne foi. Mais ce n’était pas, il me semble, le moment idéal pour se lancer dans un tel combat. Le personnel, dont nous sommes les représentants face à la direction, ne peut comprendre pareille attitude actuellement, quelles que soient les raisons et explications fournies, même si elles sont valables.


Questions de la CGT-Spectacle (choristes) :

1ère question : « Quelle est la réponse officielle de la direction aux questions des élus du chœur concernant l’activité à temps partiel ? »
Madame Chevalier : « On va vous répondre par écrit. »

Autre question : une histoire de choriste ténor 2 et de soliste engagé comme artiste soliste pas obligé de chanter (je n’y comprends rien). Que compte donc faire madame Chevalier pour remédier à cette incohérence qui engendre un problème sur Fantasio (diffusé en direct sur France Musique) ?
Madame Chevalier : « On va étudier ça. »

Autre question : une histoire de ténors 1 qui travaillent, de même que les mezzi, à deux au lieu de quatre : « N’estimez-vous pas qu’en rajoutant à la réduction ininterrompue des effectifs une réduction de salaire sans réduction de travail, vous pratiquez la double peine ? »
François-Charles répète plusieurs fois l’expression « double peine ».
Malheureusement je n’ai pas noté la réponse (qui a dû être évasive) de madame Chevalier.

Autre question : au sujet de l’éventuel départ définitif d’un choriste, une audition pour le remplacer aura-t-elle lieu ? Si oui, à quelle date d’engagement ?
Madame Chevalier : « Non, pas d’audition pour l’instant. »
François-Charles évoque le recours à un intermittent qui coûtera carrément le double.
Madame Chevalier : « On en a parlé au Conseil d’administration. On attend la réponse. »

Autre question : quel effectif du chœur prévu sur Turandot l’an prochain ?
Madame Chevalier : « Soixante-dix. »
Un musicien (aux deux choristes présents) : « Il va falloir vous mettre en quatre, les gars ! »

Dernière question : « Les artistes du chœur n’ont toujours pas compris clairement si ceux qui désirent partir à la retraite peuvent bénéficier d’un « encouragement » et de quelle valeur est cet « encouragement ».
La Responsable des ressources humaines : « Il y aura un encouragement à partir mais pas dans le PDV. Ce sera un GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et compétences). »
(Dans le plan de restructuration il n’y a pas de suppression de postes prévue au sein du chœur – seulement des gels de postes –, sans doute pour que l’OONM-LR puisse garder le label national.)


Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

Question : « Pour la série Barbe-Bleue il a encore manqué des viroles de pupitre. Est-il possible d’avoir ce matériel rapidement ? »
Petit long débat fatigué et fatigant, car sempiternel, entre les musiciens et le régisseur général de l’Orchestre concernant ce matériel.
Le régisseur général de l’Orchestre : « Les stocks de viroles sont épuisés au fur et à mesure. Ca vient des Etats-Unis. »
Gilles : « Il y aura toujours une raison. Le fait est que nous on ne peut pas travailler. On met du scotch, on s’en prend plein les mains.
Le régisseur général de l’Orchestre : « On renouvelle le stock, mais… »
François-Charles (d’humeur joyeuse) : « On pourrait embaucher des intermittents pour tourner les pages. »
Madame Chevalier : « Il faudrait un stock. »
Une musicienne : « Ca fait des mois que ça dure. »
(Bref, on dirait du Gertrude Stein, du Samuel Beckett, du Charles Pennequin, du Christophe Tarkos ou du Christophe Fiat théorisé par Gilles Deleuze.)

Autre question : « Quel est le décompte pour l’habillage de la série 14-18 ? » (les musiciens seront costumés)
François-Charles (coquin) : « Ca fait sans doute partie des 35 heures qu’on ne fait pas. »
S’ensuit une discussion incompréhensible pour moi. Phrases notées à la volée : « Il n’y a pas de service habillage » et « Il y a confusion entre habillage et essayage ».
Je demande à un musicien s’il portera un costume militaire avec un casque. Il me répond : « Pas de casque. »

Autre question : « Certains collègues s’étonnent du coût des déplacements de petits ensembles constitués partiellement de musiciens extérieurs à l’OONM. Nous aimerions les rassurer, quel est coût total de ce déplacement ? »
Gilles : « L’orchestre ne travaille pas et on paie des musiciens extérieurs à l’orchestre. »
Une musicienne : « Il y a moyen tout de même dans l’orchestre, alors que les musiciens sont en activité réduite à la maison, de faire des groupes variables ! »
Madame Chevalier : « On ne peut pas obliger à faire tourner ensemble des gens qui ne veulent pas. Il faut que les musiciens fassent eux-mêmes des propositions. Ils n’en font pas beaucoup. »
Gilles : « Ne défendez pas une programmation comme ça, qui n’est pas la vôtre mais celle de JPS. Si la Cour des comptes se penche là-dessus, ça nous plombe. »
Madame Chevalier : « Des municipalités demandent des groupes de musique de chambre. »
Un musicien : « Nous, ce qu’on voudrait, c’est que les musiciens promeuvent l’orchestre, pas les carrières individuelles. »
Madame Chevalier : « Il y a des municipalités qui ne veulent pas certains programmes parce que les compositeurs ne sont pas connus. »
François-Charles : « Les gens sont ravis dans les petites villes d’aller au concert. Quand on arrive, c’est la fête. »
La musicienne : « Si on continue comme ça il n’y aura plus que des petites formations et l’orchestre restera à la maison… Si vous voulez ça faites-le, mais dites-le clairement. Moi je trouve ça très grave. »
François-Charles : « Ca nous plombe. Notre image à l’extérieur c’est qu’on ne fout rien, qu’on est surpayés, qu’on reste à la maison. Ca nous plombe vraiment, ça. »
Gilles : « Et depuis trois-quatre ans on dénonce ça. La priorité c’est l’orchestre, c’est le chœur, pas la musique de chambre. La musique de chambre, c’est facile. »
La musicienne : « On commence à se faire du souci. On ne demande qu’à travailler. »

Autre question : « Il n’y a pas de bis pour la série Région fin mai. Pourquoi (dommage) ? »
Gilles : « Pour les 35 ans de l’Orchestre on avait dit qu’à chaque déplacement on offrirait un bis. Ca n’a jamais été fait. Un coup il faut demander au chef d’orchestre, un coup il faut voir à la bibliothèque ce qu’on a. Il y a de moins en moins de bis. Pourquoi depuis cinq ans c’est si compliqué ?
Madame Chevalier : « Les chefs n’en demandent pas. Ce n’est pas tendance. »
François-Charles : « C’est pas tendance ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? »
Remuement de tête de madame Chevalier.
Une musicienne : « Et il faut un bis avec tout l’orchestre, sinon c’est aberrant. Depuis le temps qu’on en parle, il faudrait s’organiser un peu. »
Le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique évoque un compositeur derrière qui un bis est impossible à faire.
François-Charles (riant) : « Au chœur il y a toujours des bis. On chante Le curé de Camaret. »


Le curé de Camaret a les couilles qui pendent. (bis)  Et quand il s'assoit dessus  Elles lui rentrent dans le cul  Il bande ! (ter)


Gilles (sérieux) : « Alors, quelle réponse à cette question des bis ? »
Madame Chevalier : « On trouve toujours un bis. Quand le programme est trop copieux, on peut garder quelque chose pour le bis. On va demander aux chefs. »
Gilles : « C’est le public qui paie, pas le chef. Le public il en veut des bis. »

Autre question : « Il est temps de changer les tenues des femmes. »
François-Charles (taquin) : « J’osais pas le dire ! » (rires autour de la table). Puis : « Et celles des pianistes. Ca aussi j’osais pas le dire. »

Autre question : « Les accidents sur les instruments que les musiciens entretiennent sur leurs deniers et mettent gracieusement à la disposition de l’OONM donnent lieu à une dépense obligée par la carence de l’employeur. Dans quel cadre cette dépense s’inscrit-elle ? Est-elle considérée comme une sanction ? Y a-t-il rupture d’égalité entre les salariés à qui l’on fournit leur outil de travail (ordinateur, bureau, matériel d’écriture, etc.) et ceux qui non contents de payer leur instrument doivent de surcroît faire face à des dépenses dont ils ne sont pas responsables ? »
Madame Chevalier (voulant passer à autre chose) : « D’accord, on a déjà… »
Un musicien : « Désolé, mais ce n’est pas satisfaisant. Il y a des questions. »
Gilles : « C’est le coût d’un pot. » (il songe peut-être au dernier pot offert par la direction à l’occasion du Barbe-Bleue de Jean-Paul Scarpitta) :
Un musicien : « Un petit pot. »
Madame Chevalier : « Vous êtes assurés partout.. »
Le musicien : « Est-ce une sanction ? »
Madame Chevalier : « Vous parlez de rupture d’égalit酠»
Le musicien : « C’est pénalisant. »
Madame Chevalier : « C’est pénalisant comme beaucoup d’autres choses. »
Le musicien : « Quels autres salariés prennent en charge les dégâts dont ils ne sont pas responsables dans la Maison ? »
Madame Chevalier : « C’est votre instrument. »
La Responsable des ressources humaines : « L’instrument appartient à l’artiste. »
Le musicien : « Y a-t-il oui ou non rupture d’égalité ? »
La Responsable des ressources humaines : « Les instruments vous appartiennent selon la Convention collective. C’est vos syndicats qui ont écrit ça. Ils n’appartiennent pas à l’OONM… Ce que dit madame Chevalier, c’est que… »
Le musicien : « Ca m’intéresse pas ! »
Gilles (à madame Chevalier) : « Vous n’êtes pas très honnête là-dessus. Il y a des orchestres, dont Lille, où on prend en compte… Ca a même existé chez nous pour le renouvellement des cordes… Bon, il y a eu des abus sur les cordes les plus chères… ça a été arrêté à cause de ça. René Koering, on lui a demandé, ça a été refusé… Mais pour les cordes, oui, ça a existé… Demander 350 euros à l’année, c’est rien… ça fait quatre mois qu’on revient sur cette question… c’est la Convention collective, d’accord, mais on peut revenir là-dessus, c’est pas comme ça et rien d’autre… On demanderait le remboursement et ça passerait ou pas… »
Madame Chevalier : « Moi aussi je crains les abus. »
Le musicien : « S’il y avait des abus, il serait toujours temps d’y revenir. »
Madame Chevalier : « Quand c’est lancé, c’est lancé. »
Le musicien : « Jusque-là on a été gentils. On peut passer par une forme plus précise et plus juridique. Il y a deux mois vous nous avez dit qu’on allait passer par des accords… » Puis : « Et pendant ce temps vous faites un PDV pas utile qui va coûter des fortunes… Ca, ça coûte très cher en avocats… Eux c’est 350 euros quand ils passent juste la porte… On pourrait tout de même essayer de voir si ça fonctionne, le remboursement… »
Madame Chevalier : « Ce qu’on peut faire, c’est au cas par cas. »
Le musicien : « Non. On rembourse 2014 et on attend pour 2015 ! »
Madame Chevalier : « On verra ça dans la renégociation des accords. »
François-Charles : « Honnêtement, vu de l’extérieur, je ne comprends pas comment vous n’êtes pas arrivés à un accord à ce sujet. Ce sont des queues de cerises, ces histoires. »
Le musicien : « Madame, vous n’allez quand même pas discuter de ça dans les accords d’entreprise ? »
Madame Chevalier ne répond pas.
Le musicien : « Répondez à ma question et puis on verra ! » Il ajoute (agacé par le silence de madame Chevalier) : « Bon, passons à la question suivante ! »
Madame Chevalier sourit.
Le musicien : « Je comprends que ça vous fasse sourire. »
Madame Chevalier : « Ce ne sont pas les revendications qui me font sourire, je les comprends. C’est juste la forme. La forme employée par les uns et les autres (là, je suis visé). »
Gilles répond que ça vient un peu d’elle, cette forme employée.
Je prends la parole et avoue qu’en effet ce qu’il se passe dans les échanges verbaux ces derniers temps est anormal, mais que les maladresses, les erreurs que madame la directrice générale a commises y sont pour beaucoup, surtout dans le cadre du plan de restructuration. Je précise que je ne me serais jamais permis de hausser le ton avec madame Panabière (notre ex-administratrice générale), et que j’aurais même eu honte de le faire.

(Aujourd’hui, franchement, je n’ai aucun scrupule à m’exprimer sans réserve, tant les attaques de la direction contre le petit peuple de l’Opéra me paraissent depuis quelques mois particulièrement cyniques, vulgaires et indignes. Jamais une Renée Panabière ne se serait comportée ainsi envers le personnel, non.)

Autre question : « Madame la directrice générale a-t-elle fait une visite de la fosse d’orchestre pendant Barbe-Bleue ? Qu’en a-t-elle conclu ? » (les musiciens étaient installés à l’étroit et très inconfortablement pour jouer, d’après ce que je comprends du débat)
Madame Chevalier : « Oui, je suis venu voir la fosse sur Barbe-Bleue. Si on ne peut pas faire Barbe-Bleue au Corum, alors… !
Un musicien : « Je ne sais pas si on ne peut pas faire Barbe-Bleue mais vraiment le passage dans la fosse était mal commode avec l’instrument à la main, et dangereux… Vous avez VU la fosse, mais vous n’êtes pas ENTREE dans la fosse ! »
Madame Chevalier : « Je l’ai vue, je l’ai revue. »
Le musicien : « Quand il y aura un accident vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenue. »
Gilles : « Il faut être confortable pour jouer. On nous a raccourci la fosse du Corum pour rajouter cinq rangées de fauteuils et remplir la salle. »
François-Charles (riant) : « Pour l’instant il y a de la place dans la salle ! »
Gilles (au régisseur général de l’Orchestre et au Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique) : « Il manque deux pare-son. Je pense qu’il y a moyen de faire différemment. »
Le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « Il faut voir avec le chef. »
Une musicienne : « On est mal installés mais le chef nous dit qu’il faut qu’on commence, qu’il n’y a pas le temps… »
Gilles : « Ca fait longtemps que je demande un service du chef avec les solistes dans la fosse avant les répétitions. »

Autre question : « Les postes gelés devraient être non pourvus lors des spectacles. »
Un musicien : « S’ils sont gelés, il devrait y avoir zéro centime dessus. Donc pas remplacés, non ? »
Madame Chevalier : « On a dit au Conseil d’administration qu’on ne pouvait plus fonctionner, que les intermittents coûtaient plus cher. Ils ne comprenaient pas qu’on ne peut prendre des musiciens de l’orchestre ici et les mettre là, que ce n’est pas pareil. » 
François-Charles : « Au CA il faut leur parler rugby et leur dire que les arrières ne peuvent pas jouer piliers. Là ils comprendront peut-être. »
Madame Chevalier : « On leur a expliqué, ils ont compris… On doit écouter leurs suggestions avec sérieux. »
François-Charles : « Je compatis. »

Dernière question : au sujet de l’activité partielle, de la Dirrecte et du décompte des heures d’astreinte.
Madame Chevalier : « On a remis la copie. Il n’y a pas d’infos particulières de la Dirrecte… Non, le décompte des heures d’astreinte n’est pas compté comme travaillé. »
Gilles : « Ca ne l’a jamais été. Et c’est bien dommageable. »
La Responsable des ressources humaines : « L’astreinte a un cadre juridique. »

Questions diverses : la fosse de l’Opéra Comédie où il traîne toujours des papiers et saletés après l’installation des pupitres et des chaises + la photo d’un orchestre qui n’est pas celle de notre orchestre en illustration d’un article de Midi Libre.
François-Charles : « Je suis passé à l’Office du tourisme et je n’ai trouvé qu’un petit dépliant de la Saison, il n’y a rien de spécifique pour la semaine en cours, pas de programme calendaire. Ca ne fonctionne pas. Je parle en simple citoyen. Je ne suis pas un génie de la communication mais je pense pouvoir faire mieux. On n’a pas plus de place dans les bacs de l’Office du tourisme avec un budget de 23 millions qu’une petite structure qui a une salle de 30 places. »
Madame Chevalier : « L’Office du tourisme gère comme il veut. »
François-Charles : « Pourquoi l’Office du tourisme aurait-il une haine de l’OONM ? Il suffit de passer, de leur parler. Je dis qu’on ne leur fournit pas le bon matériel. »
Madame Chevalier : « On leur laissera la Saison prochaine un écran tactile. »
Le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique s’engage à envoyer à Midi Libre la bonne photo de l’orchestre.
François-Charles : « Trop de conjonctions de mauvaises informations ! »
Un musicien : « Trop de ratés. »
Gilles : « Mettez-nous au service Com’, vous allez voir comment la communication va être faite ! »

A ce moment, Gilles reçoit un message (qu’il nous lit sur son mobile) au sujet du déjà fameux Jacques Hédouin (monsieur 20 000 euros !) :

RHÔNE
Les couacs de l'Opéra de Lyon

Au lyrique, ce ne sont pas toujours les caprices des divas qui coûtent le plus cher ! Ainsi, les 2,3 millions de francs de rémunération de Louis Erlo, ancien administrateur général de l'Opéra de Lyon, pour la seule année 1994, ont fait bondir les magistrats de la chambre régionale des comptes. D'autant que cet homme-orchestre continuait à diriger, en parallèle, le festival d'Aix-en-Provence ! Plus grave encore, Louis Erlo, Jean-Pierre Brossmann, son successeur, et Jacques Hédouin, directeur financier, auraient indûment perçu des royalties sur les enregistrements de disques réalisés grâce au budget de l'Opéra. Une affaire qui leur vaut d'être mis en examen pour abus de confiance et prise illégale d'intérêts. 
Read more at HYPERLINK "http://www.lexpress.fr/informations/rhone-alpes_628839.html" \l "pG4Uziji6G3OUflG.99" \t "_blank"http://www.lexpress.fr/informations/rhone-alpes_628839.html#pG4Uziji6G3OUflG.99

Merci à nos dirigeants pour ce nouveau cadeau ! 

Courage à tous !!!!!

Madame Chevalier (prise les doigts dans la confiture ?) : « C’est vieux, cette affaire. Et il a été acquitté ! »
Quelqu’un (en aparté) : « Ils sont toujours acquittés, ces gens-là. »


***


YES WE CAN !

OUI NOUS POUVONS
PAYER 20 000 ¬
JACQUES HEDOUIN

PODEMOS





***





La réaction : QUESTION QUI SERA POSEE A LA DIRECTION LORS DE LA REUNION DES DP DU MOIS DE JUIN :

Payer, en cette période de sacrifices pour les salariés de notre Maison, à une personne (Jacques Hédouin) déjà fameuse selon la presse pour ses démêlés avec la justice à l’Opéra de Lyon (mais qui fut « acquittée » selon madame la directrice générale de l’OONM-LR), la somme (hors taxes ?) de 20 000 euros (+ les frais de déplacement et de bouche), et ce pour un travail à mi-temps de 6 mois, est-ce bien raisonnable ? Surtout quand il s’agit simplement de récolter les règlements de travail des emplois spécifiques dans quelques théâtres de France alors qu’il suffirait que notre administration utilisât à bon escient le téléphone et internet… Nous pensons vraiment qu’il faut, une bonne fois pour toutes, cesser d’avoir recours à de telles vieilles méthodes, qui semblent du « copinage », et utiliser plutôt l’argent du contribuable de manière saine et pragmatique.

Toutes les nouvelles directions des grandes structures artistiques malheureusement font ça : se lancer, sous prétexte d’innovation, dans des dépenses de prestige (souvent liées à de petits intérêts collatéraux), mais aussi mettre au placard ou à la porte des employés qu’ils remplacent par des amis payés souvent en tant que cadres, alors que ces incompétents tombés du nid ne servent qu’à noter les appels téléphoniques et porter le café (ou le thé, of course) à leur maître(sse).

Croient-ils que nous sommes aveugles, sourds, innocents ?
Tout le monde sait de quoi il retourne dans une Maison, ses couloirs, ses bureaux, ses cabinets de toilette. Même quand cette engeance veut, dans le secret, refiler un contrat d’artiste à sa parentèle (toujours pleine de talent) la foule mallarméenne des coulisses est au courant avant l’heure. Et lorsqu’il existe des élus du personnel déterminés, qui se dévouent pour servir courageusement les intérêts des salariés et la structure subventionnée par le contribuable, alors, Dieu merci ! la racaille en col blanc ou rose est obligée de reculer.

Mais sache bien, gentil lecteur, que ces gens sans foi ni loi ne perdent jamais le nord et attendent, toujours tapis dans l’ombre comme la peste camusienne, le moment opportun de réitérer leurs égoïstes méfaits, car ce qui motive avant tout cette caste de la culture de pacotille c’est l’argent facile, la bonne graisse à prélever sur le petit peuple des Maisons Opéra et France, le citoyen modeste, et ce à la barbe de politiques bernés. Oui.


Logiquement si la direction de l’OONM-LR, le président Deschamps et leurs complices arrivent à leurs fins (ce que, par charité chrétienne, je souhaite à ces pauvres gens car sinon ils n’en auront pas fini de sitôt avec moi et ma soif de justice), je devrais recevoir ma lettre de la Métropole cet été, tandis que vous serez à la plage ou encastrés avec votre voiture dans un platane (oui, cela arrive beaucoup durant l’été, ces choses-là, attention ! et c’est plus dangereux encore qu’une mise au placard; moi je ne risque rien, non, je ne pars jamais en vacances et n’ai pas de voiture – ni même le permis).

J’espère au moins que ces « pignoufs » (au sens rimbaldien – le Rimbaud d’Abyssinie en prise avec ses employeurs, les Bardey) ont su bien placer « notre » argent (au sens basilien – cf. Actes des Apôtres 2, 43-46).
Réunion NAO (Négociations annuelles obligatoires) et réunion PDV (Plan de départs volontaires) le 3 juin 2015 salle Delteil à l’Opéra Comédie

NAO :
Pas de revalorisation des salaires sur la grille OONM-LR.
Les syndicats ont préféré ne pas accepter la proposition d’augmentation du ticket-restaurant de 50 centimes, compte tenu de la situation financière actuelle de notre Maison (grâce à cette économie, on pourra peut-être payer les frais de bouche du fameux - et innocent ! - Jacques Hédouin)

Aux syndicats, qui demandaient où en étaient les poursuites engagées (suite à la grève des personnels de scène) contre la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta pour tenter de récupérer la créance de 380 000 euros due à l’OONM-LR, Valérie Chevalier (Directrice générale) a répondu qu’au dernier Conseil d’administration on lui avait ordonné très officiellement, ainsi qu’au Président Deschamps Didier (bénévole), de « laisser tomber ces poursuites ». Oui.


PDV :
Proposition direction pour départ volontaire : indemnités plancher à 15 000 euros.
Proposition des syndicats : indemnités plancher à 40 000 euros (somme qui pourrait finalement être acceptée par la direction).

La question a été posée à nouveau concernant le « sort » (terme joliment choisi par le brave président Deschamps) des 8 détachés qui figurent sur le plan de restructuration de l’OONM-LR et pourraient donc être « rappelés » misérablement à la Métropole.
Cet éventuel rappel est un élément financier capital du plan, car l’argent de la subvention versée par la Métropole pour les détachés (techniciens et administratifs) ne serait pas rendu au contribuable – qui ainsi paierait deux fois ! – mais glisserait habilement dans la tirelire du PDV des contractuels, donc dans la poche notamment de musiciens).
Cela dit, madame Chevalier a déclaré aux syndicats et élus du CE (accompagnés de leurs experts) : « Pour moi c’est clair, les détachés ont signé 5 ans. On ne les renverra pas de force à la Métropole, ce sera volontaire ou pas. »
Evidemment je n’ai aucune confiance dans ces belles paroles de la direction, car rien n’est écrit et des mensonges ont déjà été proférés avec un toupet extraordinaire depuis quelque temps.
Si les droits des détachés sont respectés, ce ne sera pas la volonté profonde de madame Chevalier, de monsieur Deschamps et leurs complices – qui ont tout calculé et mis en place pour nier ces droits –, mais celle du président de la Métropole.

Précision : la loi interdit le PDV pour les détachés, mais peut-être y a-t-il une possibilité de leur faire signer un contrat de contractuel suivi d’un PDV (ce qui mettrait ces salariés à égalité, en toute justice, avec l’ensemble des personnels).
Il semble que sur ce point une réponse soit attendue des services juridiques de la Métropole, qui sans doute ne se pressent pas car cette ténébreuse affaire ne peut que les indisposer – d’où l’angoisse de la direction de l’OONM-LR, du président Deschamps, de leur avocat et même des experts du CE, tous ayant intérêt financièrement à ce que les détachés « dégagent » de la surface de la scène et filent s’émietter dans la stratosphère des services publics (qui sont la caverne d’Ali Baba de nos 40 voleurs de la culture); et ce afin que notre Maison puisse continuer de s’amuser comme une folle à programmer Juliette Deschamps et consoeurs – filles de pères et mères pour le moins talentueux génétiquement depuis la préhistoire où ces nobles familles des tréteaux éclairaient déjà, à la torche et au son de trompes de mammouth, un cyclorama en peau de dinosaure au fond de la caverne où Platon, plus tard, a découvert la vérité derrière les apparences. Oui).


La réaction : Communiqués adressés aux 250 messageries professionnelles de l'OONM-LR depuis Irp-CFDT :

Question qui sera posée à la direction lors de la réunion des DP du mois de juin :
Madame l’Administrateur général ayant rappelé, dans une émouvante lettre adressée à la CFDT il y a quelques mois, qu’elle était favorable à une baisse des 10 plus hauts salaires de l’OONM-LR, nous souhaitons que cette idée généreuse et pragmatique soit remise à l’ordre du jour pour sauver des emplois mis en danger dans la situation actuelle.
Rappel de la proposition de madame l’Administrateur général :
« Je vous informe que j’ai moi-même proposé en décembre 2013 à une délégation issue du conseil d’administration m’ayant reçue en entretien individuel puis en réunion de bureau, de baisser les 10 plus fortes rémunérations… cette proposition n’a pas été à ce jour suivie d’effets. »
Autre question qui sera posée à la direction lors de la réunion des DP du mois de juin, et qui complète la précédente :
Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, a déclaré lors de la présentation de la Saison 2015-2016 à la presse le 3 juin (Midi Libre du 4 juin) : "J'espère que nous serons à flots d'ici deux ans, trois maximum. Ce sera à deux conditions : que les personnels jouent le jeu des négociations et que les collectivités ne réduisent pas leurs subventions, sinon l'opéra sera en danger de mort".
Ce qui veut dire que monsieur Deschamps espère que les salariés accepteront de voir leur pouvoir d’achat baisser par la perte d’acquis notamment (l’inutile et controversé Jacques Hédouin étant embauché pour cela) tandis que la direction, les cadres supérieurs et certains artistes de l’orchestre continueront de s’enrichir sur le malheur du petit peuple de notre Maison.
Or, l’exemple doit venir du sommet, pas de la base. Mettre en place la proposition de madame l’Administrateur général faite au CA en 2013, à savoir « baisser les 10 plus fortes rémunérations », est une proposition intelligente et réaliste :
Une baisse moyenne de 2000 euros en brut sur 12 mois pour 10 privilégiés (madame la Directrice générale pourrait consentir une baisse d’1/3 de sa rémunération mensuelle sans mourir de faim) permettrait une économie charges comprises d’environ 300 000 euros par an. Il suffirait de répéter cette baisse durant deux ou trois Saisons (ensuite nos 10 altruistes seraient rétablis dans leurs privilèges salariaux) pour régler au moins le problème de certaines économies nécessaires, d’autant qu’alors certains d’entre nous partiront d’eux-mêmes à la retraite sans l’effet d’aubaine du PDV, qui est très coûteux et aléatoire.
Mesdames et Messieurs de la direction,
vous voulez vraiment renflouer les caisses de notre Maison ?
MONTREZ L’EXEMPLE :
Baissez vos salaires !
Rendez l’argent de 2012 !
Payez vos tasses de thé !

Espérons que la justice tranchera de la même façon en faveur des salariés détachés de l’OONM-LR si les méchants parviennent à les faire exclure de leur Maison avant le terme de leur contrat de 5 ans qui vient à peine de commencer.



CASINOPERA


A tous les coups l on gagne !

Jacques H.
20 000¬

Florence R.
24 600¬



Pour une mise maximum de 0¬


« C est pas cher ! »

(Didier D.)


Vous partez puis vous revenez. A quoi vous sert alors de partir ?


Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion du Comité d’entreprise du 8 juin 2015

La réunion s’est déroulée de 11 h à 13 h salle Delteil à l’Opéra Comédie.
Approbation des comptes du CE. Tout va bien.
L’attachée de presse Florence Riou*, qui s’occupe de la communication de l’OONM-LR au plan national et international, serait payée 24 600¬ par an (selon notre Directrice générale). (Mais est-ce bien le lieu et le moment d une telle dépense ?)

Au sujet de Jacques Hédouin (20 000¬ les six mois à mi-temps pour se promener dans des théâtres de France et photocopier, entre autres circonvolutions, des accords d’entreprise spécifiques en vue sans doute de torpiller ceux de l’OONM-LR), le président Didier Deschamps s’exclame, lyrique face à la désapprobation générale (compte tenu notamment de l’inutilité de cette embauche) : « Il faut savoir que lorsqu’on fait appel à un expert, c’est cher ! Et lui, c’est le moins cher… »
Les amis de mes amis sont toujours les moins chers, non ?

Durant cette réunion la Directrice générale de l’OONM-LR n’a de cesse d’insister sur le départ de techniciens et d’administratifs (les choristes ne sont pas touchés par le plan de restructuration et le chef principal Michael Schønwandt a sans doute obtenu des garanties quant à l’orchestre). Du coup (en avant, la musique !) les musiciens demandent cyniquement s’il est prévu en remplacement des techniciens et administratifs expédiés hors les murs de notre Maison de dégeler des postes à l’orchestre.

Au sujet des détachés. La direction attend toujours une réponse de la Métropole concernant le « sort » (terme joliment choisi par le retraité bénévole Didier Deschamps) de 8 d’entre eux.
Le PDV (plan de départ volontaire) n’étant pas possible légalement pour les détachés, ni une « disponibilité » suivie du PDV, la solution plausible proposée par la direction est : démission de la Fonction publique, départ de l OONM-LR avec au minimum 40 000¬ et 3 ans de chômage (pour les musiciens en PDV, ça pourra monter jusqu à 80 000¬ , of course).
Miam-miam, la culture. Merci, le contribuable. Bravo, les experts.

Pour les salariés contractuels qui n’entrent pas dans le cadre du PDV (trop éloignés par exemple de l’âge de la retraite), il y a le GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). C’est moins intéressant que le PDV car les indemnités sont imposables. En revanche, la direction peut remplacer ensuite le salarié au poste laissé libre (a priori en le payant moins cher – tout en gardant soi-même, il va sans dire, un salaire élevé).
Des informations écrites seront diffusées au personnel avant les congés.
Les inscriptions pour le PDV se feront à compter du 1er septembre (pour l’instant personne ne s’est inscrit). Au 30 septembre, le point sera fait.
Fin décembre il faut que 30 salariés soient prêts à partir, valises sur le trottoir devant l’entrée des artistes ou la petite porte verte de la rue des Etuves (ancienne rue des prostituées).
Un technicien de scène demande : « Et s’il n’y a pas à cette date 30 personnes volontaires au départ, que se passera-t-il ? »
Réponse de l’avocat de l’OONM-LR (étonné, courroucé, un rien méprisant) : « On ne l’a même pas envisagé ! »
Il s’agit là, vous l’aurez compris, d’un sous-entendu à la limite du chantage. A savoir : ces 30 départs sont la seule alternative au plan social.
Evidemment les personnels que la racaille (terme affectif de ma part) en col blanc et rose espère voir quitter la piste ne font pas partie de la direction ni de la petite bande de copains-coquines qui cirent les pompes (et + si affinités). Pourtant ces gens-là sont les mieux payés et, pour certaines et certains d’entre eux, les plus inopérants de l’entreprise. Oui.

Non ?

*Libre expression a enquêté sur le cas Florence Riou :
En cherchant dans le ventre copieux de Google on ne trouve pas grand-chose concernant cette attachée de presse « nationale et internationale ». Pas de site internet, pas de références à son agence. Rien. On ne sait pas si elle emploie des personnes ou bosse seule.
On apprend tout de même que cette dame travaille pour l'Opéra de Lorraine depuis 2004 et qu'elle est l'attachée de presse personnelle de Valérie Chevalier, directrice générale de l’OONM-LR. Nous vous laissons, gentils lecteurs, tirer de cette info (si elle s’avère toujours d’actualité) vos propres conclusions.
C'est Jean-Paul Scarpitta, prédécesseur de Valérie Chevalier, qui a lancé la mode de l'attachée de presse externe alors que depuis leurs débuts, l'Opéra et l'Orchestre travaillaient en interne. Pour l'Opéra, de mémoire, c'était d'abord Dani Maier (épouse du grand directeur Henri Maier) qui s'acquittait de cette mission, puis elle a formé quelqu’un de la Maison pour reprendre sa suite. 
Le salaire de Florence Riou est celui d'un chargé de communication expérimenté (au moins 5 ans) à temps complet. C’est un salaire « normal », si du moins cette vaillante personne travaille effectivement à plein-temps pour l'OONM-LR ; ce qui n’est pas sûr du tout, notre Maison n’étant sans doute qu’une roue de sa charrette, dont madame Chevalier serait à titre privé un des rayons.
Il y a du personnel au service Communication de l’OONM-LR et on fait encore appel à des prestataires ! N’est-ce pas insultant pour nos collègues de voir que la direction préfère employer des externes ?
Que dire de plus, sinon que décidément, et malgré nos problèmes financiers dramatiques, le spectacle continue en fanfare et qu’on ne semble pas au bout de nos surprises avec cette direction de l’OONM-LR rocambolesque (après avoir été lupinesque du temps de JPS), cautionnée par un président Deschamps sous hypnose et un conseil d’administration parti aux champignons hallucinogènes.
Espérons qu’un de ces quatre Philippe Saurel, dynamique président de la Métropole, va se décider à mettre vraiment un grand bon coup de pied dans le haut de cette fourmilière !
PS : Infos de dernière minute concernant Florence Riou, attachée de presse nationale, internationale et interplanétaire. Florence Riou aurait d'abord travaillé pour des grands groupes avant de monter sa propre agence en 2009. Sur les réseaux professionnels (Viadéo, LinkedIn), elle présente quelques-uns de ses clients: l'Opéra de Lorraine, Valérie Chevalier, Benoît Bénichou (si, si, vous connaissez, nous l'avons eu récemment, c’est un brave garçon), un label discographique et une agence de location de scooters. Oui.

HYPERLINK "http://www.viadeo.com/fr/profile/florence.riou2"http://www.viadeo.com/fr/profile/florence.riou2
Directrice et Gérante
HYPERLINK "http://www.viadeo.com/fr/v/search/members/?company=Agence+Les+%C3%A9toiles+-+Florence+Riou&companyExactSearch=on¤tCompany=on&ga_from=Fu:/profilev3/%3bFb:profile-leftcolumn%3bFe:company-name%3b" \t "_blank"Agence Les étoiles - Florence Riou
Agence de Relations Presse et Communication Clients : - Opéra national de Lorraine (Opéra de Nancy) depuis 2004/2005 - agOgique : label discographique - Valérie Chevalier, Directrice Générale de l'OONM - Benoît Bénichou, metteur en scène - ScootupLoc : agence de location de scooters à l'heure (Nouveauté sur Paris) etc...
Tout cela bien sûr, « sous réserve » des réponses que nous apportera madame la Directrice générale de l’OONM-LR lors de la réunion des délégués du personnel du mois de juin au sujet de Florence Riou, qui est très certainement une professionnelle compétente (et gentille).
Extrait de la question qui sera posée par la CFDT à la direction lors de la réunion des DP du mois de juin :
(…) Par ailleurs, est-il vrai que Florence Riou est ou a été l’attachée de presse personnelle de madame la directrice générale de l’OONM-LR ?
Oui, l’institution est opaque et le climat tendu. Et c’est, en grande partie, la faute de madame la directrice générale et de monsieur le président de l’OONM-LR.
Madame la directrice n’est pas exemplaire dans son comportement et ses déclarations, parfois provocantes (pour ne pas dire plus) envers le personnel. Et surtout la manière dont elle s’accroche au montant pourtant élevé de son salaire (alors qu’elle demande à tout le monde de faire des sacrifies, voire de se sacrifier pour sauver la Maison) est choquante.
Madame la directrice est par ailleurs influencée (car peu au courant sans doute de l’administration, des comptes et de l’historique de l’OONM-LR) par de méchantes personnes en interne qui la délestent, à son grand soulagement peut-être, de fardeaux qui pourtant devraient être les siens pour que justice soit rendue à chacun selon ses qualités réelles.
Le président de l’OONM-LR, lui, est bien connu ici-bas pour ne rien connaître à nos métiers de la scène classico-lyrique. Alors les méchants l’expédient comme une balle, voire une bille, auprès des politiques pour quémander la « peau » de bons et loyaux serviteurs de l’Opéra.
Tout cela se ressent sur l’état d’esprit général des personnels. Direction et présidence de l’OONM-LR semblent marcher main dans la main avec leur avocat (sombre caricature) contre les salariés. D’où l’impression de conflit permanent; d’où la suspicion, les petites traîtrises quotidiennes, la souffrance personnelle et collective, la peur, le défaitisme, le manque de confiance en soi et en l’avenir de notre belle et prestigieuse Maison qui semble aujourd’hui une colonie de vacances au service de spectacles de patronage.
La direction d’aujourd’hui, comme la précédente, avait un boulevard qui s’ouvrait devant elle pour entraîner à sa suite dans un sursaut « unanimiste » (cf. Jules Romains) l’ensemble des salariés de la Maison, artistes, administratifs et techniciens. Or, en un an à peine, elle a tout gâché et flanqué à l’eau par une attitude et un management consternants.
La légende (ironique ?) qui accompagne la photo de la directrice générale publiée dans l’hebdomadaire local La Gazette en dit long sur ce que sont devenus, sous la responsabilité de madame Chevalier, l’image et le message de l’Opéra Orchestre national de Montpellier en ce printemps 2015.
Parmi les nouveautés proposées par Valérie Chevalier, la directrice de l’Orchestre et Opéra national, une : « GARDERIE POUR ENFANTS » !



La réaction de la réaction : Evidemment, et vous vous en doutez, je suis seul à dire frontalement de telles choses. Beaucoup les pensent mais, dans le contexte actuel, chacun craint si fort de perdre sa place, de ne pouvoir payer ses crédits et assurer l’avenir de sa famille qu’il préfère baisser la tête ou jouer les ignorants pour ne pas faire partie, au jour J et à l’heure Hache, de la charrette.
Mais peu m’importe. J’en ai soupé de ces directeurs artistiques qu’on nomme à la tête de grandes structures nationales comme la nôtre. Le directeur général de l’OONM-LR devrait être un directeur administratif. Le directeur artistique (madame Chevalier, par exemple) devrait être positionnée en dessous, à égalité avec le directeur financier (madame l’Administrateur général actuel). Ainsi le directeur financier neutraliserait le directeur artistique dans ses penchants à la dépense et au copinage, qui sont la nature même de cette caste qui a conduit, partout en France et en Europe, les théâtres lyriques et les orchestres classiques à la décadence.
Aujourd’hui comme hier sous les directions précédentes, la responsable du budget de la Maison doit dire amen à toutes les folies et bêtises de la direction artistique à qui elle est hiérarchiquement inféodée, et ce sans possibilité de recours même si elle n’est pas d’accord.
Si le directeur général était le directeur administratif, c’est lui qui trancherait en cas de conflit entre le financier et l’artistique. Point. Quant aux salaires, ils ne devraient pas être supérieurs à 7 000¬ pour le directeur administratif et 5 000¬ pour le directeur artistique et le directeur financier. A prendre ou à laisser.
Seule cette voie peut, dans l avenir, régler les problèmes récurrents de notre Maison (qui, comme bien d autres, est destinée sinon et inévitablement à la ruine entre les mains de directeurs artistiques). Oui. 

Le problème étant démographique, donc civilisationnel, dans le contexte économique, politique et social actuels le déclin est irréversible.
Comme le latin et le grec à l’école, les conservatoires disparaîtront de même que les opéras, les orchestres classiques et, tôt ou tard (et ce sera le plus grave), Molière, Shakespeare, Dante, etc. Oui.




Hold-up 

BANCOPERA











Les Pieds Nickelés ?
Les frères Dalton ?
Bonnie and Clyde ?

Jacques et Florence !


Récompense : 20 000¬ + 24 600¬ = 44 600¬



« C est pas cher ! »

(Inspecteur Didier, brigade financière)



Selon la presse et madame Chevalier, notre directrice générale, ce « monsieur » aurait été relaxé dans « l’affaire des royalties » de l’Opéra de Lyon. Quant à Nice, ce serait plus trouble (je veux dire « bizarre » ou « politique ») mais je m’en fous un peu.

Ce qui est sûr c’est que si cet « expert » est mandaté pour voyager en France aux frais de la princesse et photocopier des règlements de travail spécifiques dans des opéras, comme la direction et le président de l’OONM-LR ont paru l’indiquer, alors oui, c’est totalement inutile. Et même scandaleux.


Potin de merdre 1 : Réunion DP du mois de mai
Les réponses (officielles) de la direction de l’OONM-LR aux questions posées par les délégués du personnel le 29 mai dernier sont en ligne sur Irp-CFDT (intranet/Zimbra).

Petit extrait (qui intéressera peut-être les lecteurs de Libre expression) :

Question : En réunion des DP du mois d’avril, madame Chevalier a dit que les propos qu’elle avait tenus en Comité d’entreprise concernant le blog CFDT Libre expression étaient une « opinion personnelle » et qu’elle avait alerté un huissier. L’huissier a-t-il était payé par les propres euros de madame Chevalier ou ceux de l’OONM-LR ?
Et si l’huissier a été payé par l’OONM-LR, il l’a été pour quel résultat concret ?

Réponse de la Direction : Valérie Chevalier confirme qu’elle a fait appel au service d’un huissier à titre personnel. Il est donc payé sur ses deniers personnels.

Question : N’ayant pas obtenu satisfaction lors de la réunion des DP du mois d’avril, nous réitérons notre demande au sujet des graves propos tenus par madame la directrice générale de l’OONM-LR en réunion du Comité d’entreprise concernant le blog CFDT Libre expression : à savoir que nous exigeons les preuves de ce qu’elle avance.
Extrait du procès-verbal de la réunion de CE : « selon elle (madame Chevalier), ce blog tient des propos insultants, sexistes, racistes, orduriers, des jugements de valeur dégradants. »
Réponse de la Direction : La Direction ne souhaite pas revenir sur ce sujet.

Echec et mat.

Rideau.

2 questions (entre autres) qui seront posées lors de la réunion des DP du mois de juin :
Madame l’Administrateur général ayant rappelé, dans une émouvante lettre adressée à la CFDT il y a quelques mois, qu’elle était favorable à une baisse des 10 plus hauts salaires de l’OONM-LR, nous souhaitons que cette idée généreuse et pragmatique soit remise à l’ordre du jour pour sauver des emplois mis en danger dans la situation actuelle.
Rappel de la proposition de madame l’Administrateur général :
« Je vous informe que j’ai moi-même proposé en décembre 2013 à une délégation issue du conseil d’administration m’ayant reçue en entretien individuel puis en réunion de bureau, de baisser les 10 plus fortes rémunérations… cette proposition n’a pas été à ce jour suivie d’effets. »

La seconde question portera sur les contrats signés par l’OONM-LR, et en particulier sur ceux des fameux « expert » et attachée de presse « nationale et internationale » (Remarque : pendant qu’on envoie l’argent du contribuable local par la fenêtre dans toute la galaxie, on ne trouve ici-même, dans les rues de Montpellier, aucune affiche pour valoriser l’Opéra et l’Orchestre !).

La désignation de ces personnes n’étant pas un modèle de transparence dans une entreprise subventionnée, les délégués du personnel souhaitent donc savoir s’il y a eu des appels d’offres ou (si la loi n’y oblige pas) quels ont été les critères de choix, d’autant que par exemple l’attachée de presse désignée par notre Maison serait ou aurait été celle, personnelle, de notre directrice générale !

Peut-être cet étrange expert et cette « attachante » attachée de presse ont-ils, à défaut d’appels d’offres, décroché leurs contrats avec la bénédiction du Conseil d’administration. Mais, on le sait, les directions de Maisons comme la nôtre s’abritent parfois derrière le CA pour se dédouaner de pratiques choquantes.
Le CA est une noble et grande assemblée qui ne peut analyser et comprendre le détail des comptes dans l’instant, et il se retrouve souvent devant le fait accompli des mois ou des années plus tard.
Ainsi, vous l’aurez compris (notamment par le pitoyable spectacle qui nous est offert au sommet de notre édifice depuis bien longtemps), les dirigeants des opéras comme l’OONM-LR ont-ils d’une certaine façon les mains libres pour faire avaler des « couleuvres » aux politiques. Et cette caste ne se gêne pas, d’autant que les directeurs généraux de ces « entreprises » sont les directeurs artistiques, c’est-à-dire des cigales plutôt que des fourmis. D’où les catastrophes financières.

Question que nous nous posons aujourd’hui : l’appel d’offres est-il obligatoire en toute chose dans une entreprise culturelle telle que la nôtre (association loi 1901), subventionnée par la Métropole, la Région et l’Etat ?
Libre expression, qui n’est vraiment pas spécialiste en le domaine, a enquêté et obtenu quelques réponses de divers correspondants.
Ensuite j’ai écrit, en tant que délégué du personnel, au Comité d’entreprise :


CRITERES DE CHOIX ET APPELS D'OFFRES HEDOUIN, RIOU, PRESTATAIRE EXTERIEUR, QUESTIONA POSER EN REUNION DE CE
Mesdames, messieurs du Comité d’entreprise,

Comme vous le savez, nous avons adressé à la direction de l’OONM-LR une question pour la réunion des DP de ce mois-ci au sujet des contrats de Jacques Hédouin, Florence Riou et le « prestataire extérieur » des travaux à réaliser sur le site internet.
Le choix de ces personnes ne s’est pas fait, c’est le moins qu’on puisse dire, dans la transparence.
 
Et donc vous ne devez pas, à mon avis, vous contenter d’enregistrer des annonces de dépenses contestables voire inutiles sans demander des « explications », et cela afin de laisser des traces officielles dans les comptes rendus du CE. C’est votre devoir devant les salariés, l’entreprise et le citoyen contribuable.
 
Je vous prie donc de poser très prochainement une question ayant trait aux critères de choix pour la désignation des bénéficiaires de ces dépenses contestables.
Mais aussi il serait bon que vous vous intéressiez à la légalité du processus.
N’y connaissant absolument rien au plan juridique, je me suis renseigné et voilà ce que différentes personnes me répondent quant à ces appels d’offres (quelques mots sont gommés pour publication dans Libre expression) :
 
 
L'OONM est-il une association de droit privé ou de droit public ?
Privé : pas d'obligation légale d'appel d'offres.
Public : des modalités en fonction du montant du marché.
Il n'y a pas de différence. Les associations sont régies par la loi de 1905.
Pour le reste, je te renvoie à la fiche du Ministère de l’Économie (voir pièce jointe*) et l'OONM est en plein dans le cas 2. L’OONM a été crée par la Métropole et d'autres collectivités qui contrôlent le CA et lui procurent l'essentiel de ses ressources financières (subventions) et matériel (bâtiments et moyens humains). C'est donc une structure dite « transparente » soumise au code des marchés publics.
Depuis le 18 janvier 2010 la directive qui fait suite au décret européen Monti/Kroes imposerait des appels d'offres dont le seuil serait de 15 000 euros.
La directive porte sur les services d'intérêt général, les limites et contraintes des aides autorisées par l'Europe aux opérateurs privés. Elle met fin à l'antique époque où l'on créait une association pour contourner le code. Désormais même les associations doivent être mises en concurrence. Je ne parle même pas des achats de la structure.
Par exemple, les collectivités ne peuvent plus confier la gestion de la fourrière animale à la SPA sans la mettre en concurrence avec d'autres opérateurs pour une partie de l'activité concurrentielle (partie fourrière) et doit lui imposer des obligations strictes de services publics pour la partie non concurrence (refuge).
 
 On le sait bien, l'OONM (…) d'appel d'offres. Or, d'après ce document (la pièce jointe), (…) légalement l'obligation. C'est tout juste si (…) devis sont (…) avant chaque achat. Il vous faut vraiment être sûr du (…) de l'OONM.
Est-ce que vous réalisez qu'avec cette question (la question DP au sujet des appels d’offres concernant « l’expert », « l’attachée de presse » et le « prestataire extérieur » pour le site OONM-LR), c'est tout le fonctionnement d'achat (matériels et services) de l'OONM qui est remis en question ?
(…)
Je tiens à préciser à nouveau, mesdames et messieurs les élus du CE, que je n’y connais strictement rien dans ces domaines.
Mais je pense en tout cas que les dépenses annoncées dernièrement, hormis qu’elles devraient être pleinement justifiées (et c’est loin d’être le cas), devraient au moins susciter de votre part en réunion du Comité d’entreprise une question visant à connaître les critères de choix des personnes et entreprises désignées – si préalablement bien sûr les appels d’offres (qui n’ont sans doute jamais existé) n’étaient pas nécessaires au plan légal, ce qui semble contredit par certains de mes interlocuteurs comme vous venez de le lire plus haut.
 
Quoi qu’il en soit : SUR QUELS CRITERES, par exemple, FLORENCE RIOU QUI EST OU A ETE L’ATTACHEE DE PRESSE PERSONNELLE DE MADAME CHEVALIER FUT CHOISIE POUR DEVENIR L’ATTACHEE DE PRESSE NATIONALE ET INTERNATIONALE DE L’ENTREPRISE FINANCEE PAR DES FONDS PUBLICS QUE MADAME CHEVALIER DIRIGE ? ET QUI CETTE ATTACHEE DE PRESSE AVAIT-ELLE POUR CONCURRENT(E)S AU MOMENT DU CHOIX ?

Je compte sur vous et votre sens du devoir, au nom du personnel, pour poser ce genre de question en réunion de CE.
 
Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel suppléant
PS : En pièce jointe, la loi.




PIECE JOINTE :


ESPACE MARCHÉS PUBLICS Rubrique Conseils aux acheteurs / Vos questions – Nos réponses 13/09/2012

ASSOCIATIONS ET COMMANDE PUBLIQUE 
QUESTION
Les associations sont-elles soumises aux règles de la commande publique pour la réalisation de travaux, leurs achats de services ou de fournitures ?

RÉPONSE
Une association est soumise aux règles de la commande publique dans trois cas :
1/ Si l’association est un pouvoir adjudicateur.
Une association est un pouvoir adjudicateur si elle remplit les conditions énoncées au 1° du I de l’article 3 de l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 modifiée relative aux marchés passés par certaines personnes publiques ou privées non soumises au code des marchés publics (cf. pour le détail de ces conditions la fiche technique « Les pouvoirs adjudicateurs »).
Dans l’affirmative, l’association devra respecter les dispositions du décret n°2005-1742 du 30 décembre 2005 fixant les règles applicables aux marchés passés par les pouvoirs adjudicateurs non soumis au CMP.
2/ Si l’association est une association transparente.
Une association doit appliquer les règles de code des marchés publics si elle constitue, en fait, une association transparente au sens de la jurisprudence, à savoir si elle est créée à l’initiative de la personne publique qui en contrôle l’organisation et le fonctionnement et qui lui procure l’essentiel de ses ressources (CE, 21 mars 2007, Commune de Boulogne-Billancourt, n° 281796).
3/ Si l’association agit comme mandataire d’une personne elle-même soumise au code.
Une association doit également appliquer les règles de code des marchés publics si elle agit, en application de l'article 1984 du code civil, en tant que mandataire d’une personne soumise au code (CE, Ass., 5 mars 2003, Union nationale des services publics industriels et commerciaux, n° 233372).
Elle doit alors, pour les marchés passés en exécution de ce mandat, respecter les dispositions du code des marchés publics.

Enfin, suite à une rencontre entre la CFDT Métropole, une tierce personne haut placée et moi-même :

COMMUNIQUE CFDT (à l’ensemble des messageries professionnelles de l’OONM-LR depuis Irp-CFDT)

Voici la lettre qu’a adressée, au sujet des commandes publiques de l’OONM-LR, la CFDT Métropole
à
Madame Christel Célié, Directrice du Pôle Ressources et Moyens de la Métropole
Copie à monsieur Vinh Pham, Directeur des Ressources humaines de la Métropole

Madame,
Comme vous le savez, nous accompagnons nos collègues de l'OONM dans le cadre de la restructuration de l'Opéra.
Alors que l'on demande des efforts financiers aux agents, nous nous étonnons de certaines pratiques managériales notamment en matière de commande publique.
La politique d'achat ne semble en effet pas respecter toute l'orthodoxie exigée pour une association transparente ce qui, dans la confirmation, pourrait représenter des marges d'économies importantes et permettrait de réduire la pression sur les salariés.
En tant qu'autorité organisatrice du service, pourriez-vous rassurer les agents sur le respect des bonnes pratiques et sur le fait que toutes les sources d'économies ont été explorées avant de demander un nouvel effort aux agents ?
En vous remerciant, nous vous prions, Madame, d'accepter l'expression de nos salutations syndicales.
Olivier DELAGE
--
Section CFDT de Montpellier Méditerranée Métropole


Conclusion (pour l’instant) :

Nous attendrons sagement la réunion des DP du 25 juin et la réponse de la direction de l’OONM-LR concernant cette histoire d’appels d’offres. Croisons les doigts pour que la Maison soit dans les clous.
Mais je suppose (je suis même persuadé) que notre administration (qui valide et signe) a toujours fait les choses dans les règles de l’art, en respectant la loi à la virgule près.

Cela ne m’empêche pas pour autant de penser, en tant que délégué du personnel, que les critères de choix devraient être clairement exposés par la direction auprès des représentants des salariés, surtout en période de crise financière.

Nous éviterions ainsi toute ambiguïté. Non ?


***




Potin de merdre 2 : Projet collectif majoritaire de plan de sauvegarde de l’emploi à l’OONM-LR (dans le cadre de la restructuration)

Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel, technicien de scène détaché


à


Philippe Alcaraz, délégué CFDT



La CFDT (et c’est valable pour les autres syndicats) ne doit pas signer de projet où figurerait, y compris en annexe ou dans quelque tableau que ce soit, l’expression « fin de détachement », qui est contradictoire dans son ambiguïté avec la page 4 du projet actuel et l’attente d’une réponse de la Métropole concernant un PDV pour les détachés avec renoncement au statut de fonctionnaire territorial.

Ou bien alors l’expression, partout dans le projet, les tableaux, annexes, etc. doit être rédigée ainsi : « fin de détachement par renoncement au statut de fonctionnaire territorial ». Ce qui signifie que, sans réponse positive de la Métropole concernant la possibilité d’un PDV pour les détachés avec renoncement au statut de fonctionnaire territorial, la fin de détachement par un départ forcé n’a pas l’accord des syndicats signataires.

Cette modification dans le texte n’empêcherait pas la Métropole (à la demande de la direction de l’OONM-LR et de son président, qui depuis le début oeuvrent malheureusement en ce sens malgré leur acceptation à compter du 1er janvier 2015 du renouvellement pour cinq ans des détachements) de rappeler des détachés. Mais au moins cela éviterait aux syndicats de collaborer à un parjure et permettrait ensuite aux détachés de se pourvoir en justice avec appui syndical.



Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel, technicien de scène détaché

Copie aux experts du CE, au CE, aux syndicats, à la direction, à l'avocat de la direction

Message de Philippe Alcaraz, délégué CFDT, à la direction, etc. :
« Evidemment je suis entièrement d’accord avec Jean-Luc Caizergues (…). »

Philippe Alcaraz 

DS CFDT




Finalement, deux jours plus tard, message de Jean-Luc Caizergues aux détachés :

L'Accord PDV (projet 2) a été modifié par la direction comme demandé par la CFDT au sujet des détachés.
A savoir que l'expression "fin de détachement" ne figure plus. Ce qui est une excellente chose.

Voici ce qui est simplement écrit (sans même qu'il soit fait allusion à la Métropole - qui a sans doute donné son accord pour cette formule) :

« Il (le PDV) pourra s’appliquer aux salariés détachés sous réserve que ceux-ci renoncent au statut de fonctionnaire territorial après validation de leur projet par la Commission de validation (définie à l’article 6 du présent accord). »

Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel  
po Philippe Alcaraz, délégué CFDT


Amen.


Le problème est démographique.
Ce problème est la racine de tous nos maux.
Les conséquences seront telles que, peu à peu mais très vite, toutes les structures classiques de France, d’Europe et du monde occidental tout entier vont imploser.
Il ne restera rien de ce que vous avez connu ou avez cru connaître.
Vous ferez l’amour (si vous en avez encore la force entre vieux machins et choses) sur un matelas de ruines. Oui.
Miam-miam, la pilule !

Pour les appels d'offres, madame la directrice générale a reconnu jeudi dernier, en réunion des délégués du personnel, que l'OONM-LR n'était pas dans les clous et ne l'avait jamais été. Elle a ajouté qu'on allait y remédier, mais que ce serait beaucoup de travail (lire plus loin le compte rendu de la réunion des DP dans Potin de merdre 2).

Pour ce qui concerne « l’expert » Jacques Hédouin (contrat CDD) et l’attachée de presse « nationale et internationale » Florence Riou (facturation d’honoraires), le CA aurait « validé ». Mais il n’y a pas eu d’appel à concurrence, et selon moi ce n’est pas normal.
Je maintiens par ailleurs que, dans les circonstances actuelles, ces dépenses sont totalement inutiles. Oui.

Sans doute. Mais ce serait une bonne chose pour les finances de la Maison. Et les conflits que vous évoquez seraient tranchés par le directeur administratif, qui aurait aussi le titre de directeur général (poste qu’occupe aujourd’hui madame Chevalier, ce qui la conduit nécessairement à faire des choix ambigus dans ses fonctions artistiques et son management).

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion extraordinaire du Comité d’entreprise du 24 juin 2015

La réunion a lieu à 15 heures salle Delteil à l’Opéra Comédie de Montpellier, France, Europe, Monde, Galaxie.

Invité (qui n’est pas venu – soucoupe volante en panne, sans doute) : Didier Deschamps, président « bénévole » de l’OONM-LR.

Sont présents : la direction (madame Chevalier, madame l’Administrateur général, la responsable des Ressources humaines), l’avocat de l’OONM-LR, quelques élus du CE et les syndicats.


Approbation du procès-verbal de la réunion ordinaire du 8 juin 2015.

Consultation du Comité d’entreprise sur un projet de réorganisation et ses conséquences sur l’emploi, en application de la Partie II du Code du travail (remise d’un avis).

Les élus du CE votent NON à l’unanimité (un OUI signifierait que le CE est d’accord avec les suppressions de postes prévues dans divers services de l’OONM-LR).

Consultation du Comité d’entreprise sur un projet d’accord de Plan de Départ Volontaire, en application de la Partie I du Code du travail (remise d’un avis) ou du document unilatéral.

1 heure et demie de discussions. Les musiciens semblent souhaiter que les syndicats ne signent pas le PDV et que le CE émette un avis défavorable tant que la GPEC (Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences) n’aura pas été négociée au sujet des indemnités de départ à la retraite hors PDV avant 2020; indemnités que ces musiciens jugent (compte tenu de leur « longue et brillante carrière » à l’Orchestre) trop peu importantes (c’est-à-dire : 6 mois de salaire en + du nombre de mois conventionnel pour les salariés qui annonceraient avant l’âge limite légal – qui est de 70 ans pour les contractuels – leur départ en retraite dans l’année du taux plein).

Après cette longue discussion, les élus du CE demandent une suspension de séance.
La direction et l’avocat de l’OONM-LR sortent de la pièce sur la pointe des pieds.

Les élus musiciens, en huis clos, insistent à nouveau auprès des syndicats pour que le PDV ne soit pas signé.

A savoir : si le PDV n’est pas signé par les syndicats (accord non négocié donc), les salariés qui pourraient y prétendre n’auraient pas droit aux 40 000 euros minimum et 80 000 euros maximum (non imposables) prévus finalement après négociations.

La direction et l’avocat de l’OONM-LR reviennent de leur promenade dans le couloir.

Vote du CE (mais des élus sont absents) concernant le PDV : 3 ABSTENTIONS (musiciens) et 5 POUR.
Soulagement de la direction.

La signature des syndicats est reportée, compte tenu de la réserve de la CGT-Spectacle (artistes surtout – les techniciens et les administratifs de l’OONM-LR étant représentés essentiellement par la CFDT et l’Unsa) au sujet de la GPEC.

A savoir : la GPEC est dissociée du PDV à la demande de la DIRRECTE.

Consultation du Comité d’entreprise sur le projet d’accord collectif portant sur la Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences.

Le vote est repoussé.
La direction s’engage à organiser une réunion de négociation.
A savoir : cette négociation de l’OONM-LR se fera avec les avocats présents.

Proposition de date pour la fête de Noël du personnel.

Ce sera un dimanche.

Oui.


PS : le PDV a été finalement signé par les syndicats CGT-Spectacle, CFDT et Unsa le vendredi 26 juin.



Le secrétaire du Comité d’entreprise (un musicien CGT-Spectacle) a par ailleurs adressé vendredi 26 juin à l’ensemble des élus du CE, pour information compte tenu des absences, ce message :

Objet : Fête de Noël
Bonjour,

pour celles et ceux qui n'ont pu assister à notre dernière réunion, voici le résultat des votes qui ont été prononcés:

- sur le projet de réorganisation et ses conséquences sur l'emploi - livre 2-
8 votes contre

- sur le projet d'accord de Plan de Départ Volontaire - livre 1-
5 pour, 3 abstentions

Enfin concernant le projet d'accord collectif portant sur la Gestion Prévisionnelle de l'Emploi et des Compétences (GPEC) il a été décidé de reporter notre décision en attendant que  nos contre-propositions soient étudiées par la direction et négociées par les représentants syndicaux.
[ Indemnités portées de 6 à 12 mois, de 4 à 8 et de 2 à 4 en plus des 4,5 mois conventionnels.]

La date de la fête des enfants a été arrêtée, elle aura lieu le 13 décembre.
Afin de faciliter la tâche de la prochaine équipe du CE, il serait bon de nous occuper du choix du spectacle.
Avez-vous des propositions à faire ?

La correction du dernier PV devrait se faire ce we.... et pour les personnes intéressées, et n'habitant pas trop loin, nous donnons un concert à Aniane ce soir à 20h45 !

Bonne journée

Le Secrétaire du CE





***



Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP du 25 juin 2015

La réunion a lieu à 16 h 45 salle Delteil à l’Opéra Comédie de Montpellier, France, Europe, Monde, Galaxie.

Peu de participants. Elus du personnel : 4 musiciens, 1 administratif (une standardiste), 1 technicien (de scène). Direction : la directrice générale, la responsable des Ressources humaines et le régisseur général de l’Orchestre.

J’arrive le dernier. Il fait chaud dans la pièce. Je dis bonjour sans serrer de main.
Au moment où je m’assois, madame la directrice me lance : « Bonjour, monsieur Caizergues. » Je réponds : « J’ai déjà dit bonjour. »
Le ton est donné.

Par précaution sans doute, madame Chevalier commence par les questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :


Réponses envoyées en retard par la direction (réunion mensuelle de mai). La direction ne respecte pas ses engagements (délai prévu par le Code du Travail).

Madame Chevalier : « On ne respecte peut-être pas les délais, oui… Je voudrais juste vous rappeler que la responsable des Ressources humaines, qui gère ça, est en ce moment surchargée de travail. Un peu d’indulgence… La DRH est en sous-effectifs, contrairement à certains services. » (vilaine allusion au plan de restructuration ?)

Gilles (musicien, délégué CGT-Spectacle) insiste : « Si au moins les réponses étaient un peu étoffées, on comprendrait que les délais soient un peu plus longs… mais là…
Madame Chevalier : « On va essayer d’étoffer. »
Gilles (ironique) : « On va avoir les réponses en septembre, alors. » Puis, se tournant vers la responsable des Ressources humaines : « Et il ne faut pas nous faire à nous la remarque des délais pour les questions à poser sous 48 heures ! Nous aussi on a autre chose à faire. »
Madame Chevalier : Musicalement ?
Gilles (ne sentant pas la pique) : Oui.


Les « virolles » commandées dès le mois d’octobre 2014.
Dans la question de la CGT-Spectacle (qui est récurrente depuis des mois) le mot est écrit avec deux l. En fait, après vérification, il n’en faut qu’un.

Définition de « virole » par l’internaute.com :
HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/anneau/"Anneau HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/metallique/"métallique HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/fixe/"fixé HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/a-1/"à HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/l/"l'HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/extremite/"extrémité HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/des/"des HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/manche/"manches HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/de-1/"de HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/certains/"certains HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/outil/"outils HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/afin-de/"afin de HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/le/"les HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/preserver/"préserver HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/de-1/"de HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/l/"l'HYPERLINK "http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/usure/"usure.
Nos musiciens se servent de « viroles » comme freins pour que leurs pupitres ne coulissent pas sous le poids de partitions trop lourdes. Malin, non ?

Gilles (au régisseur général de l’orchestre) : « Elles sont arrivées ? »
Régisseur général (balbutiant) : « Tout n’est pas encore arrivé. La dernière fois, on en a commandé 50 et on en a reçu 39.»
Gilles (agacé) : « C’est un gag ? »


L’idée de mettre une plaque en bas du Corum, côté tram, indiquant le siège de l’Orchestre national de Montpellier.

Madame Chevalier : « Il faudrait qu’on voie avec le directeur technique et la Métropole. Il faut que ce soit une plaque normée. »
Gilles : « Pourquoi le directeur technique ? »
Madame Chevalier : « C’est lui qui gère la signalétique. »
Haussement de sourcils de Gilles.


Le « pédiluve » situé à l’entrée des artistes Corum est toujours existant.

Madame Chevalier : « On en avait parlé à Antoine Perragin (décédé depuis). On va en parler à son adjoint. »

Pédiluve

Un pédiluve pour enlever le sable des pieds.
Le pédiluve, du latin médiéval pedilluvium, bain de pied, désigne tout dispositif provisoire ou permanent destiné à laver les HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Pied_(anatomie)" \o "Pied (anatomie)"pieds nus (par exemple à l'entrée de piscines, de saunas ou de zones de cures thermales, HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Thalassoth%C3%A9rapie" \o "Thalassothérapie"thalassothérapie, etc.), ou destinés à désinfecter ou nettoyer les chaussures ou bottes susceptibles d'avoir été souillés par des HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Microbe" \o "Microbe"microbes ou matériaux indésirables (radioactifs, sales, etc.). Il peut aussi s'agir de tapis ou bacs destinés à nettoyer les pieds, pattes, sabots d'animaux d'élevage, domestiques, de zoos. Ils peuvent être placés dans des exploitations agricoles, élevages industriels, zones de HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Quarantaine" \o "Quarantaine"quarantaine humaine ou vétérinaire, usines agroalimentaires, HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Abattoir" \o "Abattoir"abattoirs, etc.
Le pédiluve désigne également un HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Soin_infirmier" \o "Soin infirmier"soin infirmier consistant en un lavage des pieds d'un patient.
On parle aussi de tapis pédiluves : ce sont des tapis en matière synthétique, mous et étanches, susceptibles de retenir une certaine quantité de désinfectants dans lequel on marchera. Certains de ces tapis sont constitués d'une mousse absorbante à imbiber d'un désinfectant, éventuellement additionné d'un colorant qui rend visible le manque de désinfectant. (à ne pas confondre avec les tapis anti-poussière qui ne font que capter des particules).
Le fait de marcher sur ces tapis permet la désinfection des semelles ou des pieds d'animaux. Ces tapis peuvent être provisoirement posés dans les couloirs, sur les paliers, seuils ou lieux jugés stratégiques après un incident, accident ou problème à l'origine d'une contamination suspectée ou avérée.
Certains désinfectants sont homologués pour ce type d'usage dans les industries agroalimentaires.
Ces tapis sont plus efficaces pour les semelles plutôt lisses et propres. Les semelles ne doivent pas être souillées de terre ou d'excréments ou matières susceptibles de protéger les microbes du biocide utilisé. Si elles le sont, il faut un dispositif d’humidification puis de brossage préalable.
Le pédiluve est obligatoire dans certains lieux publics, tels que les HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Piscine_(bassin)" \o "Piscine (bassin)"piscines et les mosquées.
C'est aussi une des mesures barrières préconisées par l'HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_mondiale_de_la_sant%C3%A9" \o "Organisation mondiale de la santé"OMS, et rendu obligatoire par les plans gouvernementaux pour freiner ou bloquer certaines épidémies.
(Wikipédia)

Longue question qui en comprend plusieurs. Réponses 5 et 6 de la direction à des questions de la réunion des DP du mois de mai. Dans quel cadre juridique se situe la franchise (sujet récurrent) ? Est-elle une sanction ? Y a-t-il rupture d’égalité entre les salariés ? La convention collective en ce domaine. Propos de madame Chevalier tenus, paraît-il, en réunion du CHSCT. Article 4.22 de l’accord d’entreprise au sujet du mot « astreinte ».
Tout est très confus pour moi. Je vous livre en vrac ce que j’ai noté :
La responsable des Ressources humaines lit un texte d’accord concernant, je suppose, la franchise pour les instruments de musique et conclut : « Elle (madame Chevalier ? madame l’Administrateur général ?) va signer demain. »
Discussion pointue entre Gilles, madame Chevalier, la responsable des Ressources humaines et le régisseur général de l’orchestre.
Gilles : « Quand on vient en jean noir, c’est pas terrible… » (là, je ne sais pas à quoi Gilles fait allusion)
Madame Chevalier lit à voix haute la 2ème partie de la question CGT-Spectacle concernant la franchise. Puis : « La convention dit que vos instruments sont assurés sur le lieu de travail. On va recalculer et on va demander un devis à l’assurance. Le mois prochain on vous fera un retour. »
Responsable des Ressources humaines : « On va demander à l’assurance de tout recalculer et de faire des propositions. »
Madame Chevalier (sur un autre sujet) : « Non, je ne crois pas qu’en réunion du CHSCT j’aie dit que la fosse d’orchestre du Corum était exiguë. Non, ils ont mal compris… Que c’était inconfortable, oui. Mais j’ai dit ça ici aux DP, pas au CHSCT… La fosse du Corum est immense. Ce n’est pas une petite fosse. »
Un musicien : « Les discussions du CHSCT sont enregistrées. »
Ensuite, au sujet de l’astreinte, madame Chevalier dit : « On est allés à la Direccte. » La responsable des Ressources humaines lit la définition légale de l’astreinte. Selon cette définition, le salarié doit « rester à son domicile ou à proximité pour pouvoir intervenir ».
Un musicien : « Et si on est à Katmandou ? »
Gilles : « Tu dois pas y être. »
Le musicien : « On joue sur les mots. Aujourd’hui qu’on soit à son domicile ou ailleurs, avec les moyens de communication on est joignable partout. Je persiste à penser que c’est assimilable à… »
La standardiste : « Si tu es d’astreinte, tu dois être joignable tout de suite n’importe où. J’en sais quelque chose. »
Responsable des Ressources humaines : « Dans les 24 heures, c’est pas de l’astreinte, c’est autre chose. L’astreinte c’est dans l’heure. Tu dois intervenir tout de suite selon le Code du Travail. »
Madame Chevalier : « Pas dans l’heure, mais on espère vous joindre à un moment donn酠»

Absence de musicien (…) solo sur une série.
Gilles (au régisseur général de l’orchestre) : « C’est pas recevable. On efface. »
Régisseur général : « … »
Une musicienne : « C’est un mensonge. »
Gilles (au régisseur général) : « C’est pas sympa ce que tu dis. Je ne peux pas te laisser dire… »
La musicienne : « … On m’a répondu qu’on n’avait pas d’argent pour remplacer les gens. »
Régisseur général : « … »
La musicienne : « Pourquoi il ne faut pas ? »
Gilles (ironique ?) : « C’est les économies. »
La musicienne : « On remplace des solistes mais on ne remplace pas des premières catégories, des secondes catégories ! Je suis désolée de m’énerver avec ça… On ne remplace pas. On n’a pas d’argent. Depuis mars, rien n’a changé chez les solistes. Chez nous, si. On travaille plus. »
Le régisseur général secoue la tête.
Madame Chevalier : « Non. C’est niet, on ne remplace personne. On regarde les heures. »
La musicienne : « Pourquoi on travaille deux fois plus que les autres ? Je suis désolée, ce n’est pas juste. »
Régisseur général : « Personne ne travaille plus que les autres. »
Gilles vient à la rescousse de la musicienne.
La musicienne : « Si, y en a qui travaillent plus ! Et ne dites pas qu’on travaille moins. On travaille plus en étant en diminution horaire (l’activité réduite à laquelle sont soumis actuellement tous les personnels de l’OONM-LR). »
Madame Chevalier : « Vous travaillez plus, oui. Mais en volume d’heures, non. »
Gilles : « On respecte le planning. Ne dites pas aux gens qu’on travaille moins ! »
Madame Chevalier : « Je ne dis pas ça. »
La musicienne : « Les gens se posent des questions et voudraient avoir des réponses claires. C’est quoi ne pas faire ses heures ? C’est vraiment dégueulasse de dire ça. C’est dramatique d’accepter ça. Y a un planning jusqu’au dimanche. On fait les heures programmées. Alors ne dites pas ça… C’est normal de payer un supplémentaire au poste de (…) ? » Puis, s’adressant au régisseur général de l’orchestre : « Tu veux les mêmes personnes pour un service alors que tu sais que les personnes n’y sont pas. Qu’est-ce que tu veux dire par avoir les mêmes personnes ? »
Madame Chevalier : « C’est mieux d’avoir les mêmes personnes. »
La musicienne (au régisseur général) : « Ne les mets pas alors sur une série qu’ils n’ont pas faite. Tu me dis : Il faut les mêmes et tu mets une personne sur cette série alors que (…). Je voudrais comprendre le français quand même ! »
Régisseur général : « Il y a des exigences. »
La musicienne : « Je ne vois pas pourquoi ces gens (…). »
Gilles : « On ne doit pas s’amuser à dire je fais ci et je fais pas ça. »
La musicienne : « Pourquoi ça a été accepté ? »
Régisseur général : « … »
La musicienne : « Je n’ai rien contre ces gens-là mais ce n’est pas juste. Et toi tu dis ce n’est pas grave. Y a rien de grave ! »
Gilles (à madame Chevalier) : « Il y a des règles et il faut les respecter. »
S’ensuit une longue discussion sur un autre sujet, particulier, délicat et auquel je ne comprends rien. Mes notes passent donc à la corbeille.

Pourquoi la direction a-t-elle décidé de fermer la billetterie le lundi (journée la plus haute en vente) sans avoir consulté le personnel de ce service ? Les autres structures sont fermées le samedi. 
Madame Chevalier : « Le lundi n’est pas la journée la plus haute en vente. »
Gilles : « Le samedi est la plus basse en vente. Il y a plus de recettes le lundi. »
Madame Chevalier : « Mais pas plus de fréquentation. »
Responsable des Ressources humaines : « C’est pas pareil. »
Gilles : « C’est important les recettes. C’est ce que les tutelles demandent. »

Problèmes de planning la saison prochaine, avec un concert le jeudi soir. Les musiciens voudraient trouver un compromis pour ne pas travailler le jour de repos hebdomadaire.
Madame Chevalier : « Michael Schønwandt a souhaité que vous travailliez le lundi. Il y a sept lundis travaillés. »
Gilles : « C’est inacceptable. A Toulouse ils ont deux jours de repos hebdomadaire. La saison dernière nous avons travaillé trois lundis. Et avec Koering tout était négocié.
Une musicienne : « C’est bien d’avoir un jour de repos fixe. »
Madame Chevalier : « On doit s’adapter. »
Gilles : « Le concert de monsieur Schønwandt ne passera pas. C’est pas parce que c’est monsieur Schønwandt qu’on acceptera tout… Après, vous ferez ce que vous voudrez. »
Madame Chevalier, le régisseur général de l’orchestre et les musiciens étudient le planning des séries (déplacements en région).
Gilles : « On demande à supprimer celle-ci. » Puis : « Il y a six répétitions pour Turandot. Nous avons déjà joué Turandot. Nous avons eu des récompenses à tous niveaux. Vous vous rendez compte de la fatigue des cordes ? On en parle depuis un mois. Il faut négocier. Dire je vous impose ça : non. » (petit rire nerveux de madame la directrice générale).
Madame Chevalier : « Les chefs font avec ce qu’ils ont. C’est bien d’avoir des chefs qui veulent travailler. »
Gilles : « Y a pas de chef qui veut travailler le lundi. Ceux qui vous ont dit ça, c’est des menteurs… On est des professionnels. On est à même de savoir si on peut faire une symphonie de Mozart en 4 ou 5 services… Ou alors que monsieur Schønwandt fasse toutes les séries en région et se déplace avec les musiciens en car ! On verra comment il sera le mardi. Et en plus sans connaître la météo. A Saint-Chély, il y a trente centimètres de neige. »
Madame Chevalier conclut : « On va revoir ça. »

Pourquoi inviter 4 solistes pour les Figures du siècle 2016 ? Des percussionnistes de l’orchestre pourraient jouer les parties solistes (économies).
Madame Chevalier : « C’est cet ensemble qui a créé l’œuvre. C’est un quatuor qui se développe… qui est connu. Vous connaissez l’œuvre ? »
Gilles : « Non. »
Madame Chevalier : « Ecoutez-la. Il faudrait faire venir des intermittents. Mettre sur pied un quatuor comme ça pour l’orchestre, c’est colossal en quinze jours. Et s’il faut qu’ils travaillent pendant six mois de répétitions à payer…  »

Est-ce si difficile d’obtenir la date des générales durant le festival de Radio France ?
Gilles (au régisseur général de l’orchestre) : « Tous les ans on demande les dates des générales et on les demande pour y assister.
Régisseur général : « … »
Gilles (souriant) : « L’année dernière on a eu les dates au début du festival. »

Pourquoi un récitant extérieur à Montpellier (un Belge) engagé sur L’Oiseau de feu (spectacle pour les enfants) ?
Madame Chevalier : « Parce que je l’aime bien. Je le trouve talentueux… » Puis (un peu méprisante) : « Pourquoi cette question ? Il faut faire travailler les artistes locaux ? »
Une musicienne : « Pourquoi faire venir des gens de si loin ? J’ai rien contre ce monsieur mais il faut faire des économies… En plus il arrive et il ne dit même pas bonjour. Il fait son truc et c’est tout… J’ai jamais vu ça. Avant, c’était bon enfant… » Puis (à madame Chevalier qui vient d’esquisser un mouvement de bouche) : « Ca vous fait rire ? »
Madame Chevalier : « Je souris. » Elle ajoute : « Chaque comédien fait comme il veut. Il ne faut pas interpréter son attitude. »
Gilles : « C’était juste pour vous dire qu’il y a des comédiens locaux. »

Questions diverses :
Pas de presse pour le dernier concert de la saison.
Gilles : « Il n’y a pas eu d’article non plus pour le concert de la salle Pasteur… Alors s’il n’y a pas d’aide de la presse, on est complètement abandonnés. N’y a-t-il pas un souci au niveau de la com’ ?

Madame Chevalier : « On va demander. »

Les musiciens voudraient qu’on leur installe un tableau en liège salle Beracasa au Corum pour y afficher leurs « petites annonces ».

Oui.



Questions CFDT/Unsa :

Nos questions portaient essentiellement sur l’ « expert » Jacques Hédouin à 20 000 euros et l’attachée de presse « nationale et internationale » Florence Riou à 24 600 euros + les appels d’offres + la proposition de baisse des 10 plus hautes rémunérations de l’OONM-LR faite par madame l’Administrateur de l’OONM-LR auprès du conseil d’administration en 2013 et jamais aboutie.

Coup de théâtre

Au moment où madame Chevalier va commencer de lire notre première question, Gilles se tourne vers moi pour me rappeler ce qu’est un délégué du personnel. Il a sorti de son cartable en chiffon un petit livre bleu qu’il feuillette. Bref, il veut dire par là sans doute que nos questions ne sont pas du ressort des DP.

Pendant que Gilles me parle, je réfléchis à ce que je vais répondre.
Je décide de garder mon calme et de ne pas répondre.
Mais finalement je réponds, car qui me chatouille se pique.

Je réponds que je sais parfaitement que nos questions ne sont pas vraiment du ressort des DP mais qu’elles sont posées ici car les syndicats et le Comité d’entreprise ne se chargent pas de cette tâche très importante qui est de demander des comptes quant aux embauches extraordinaires d’un expert et d’une attachée de presse nationale, internationale et interplanétaire en ces jours de disette pour notre Maison.
Gilles rétorque qu’en ce moment ils n’ont pas que ça à faire, qu’ils n’ont pas le temps.
Je réplique qu’en effet ils n’ont pas le temps car ils sont trop occupés à calculer combien ils vont toucher d’indemnités de départ volontaire sur le dos du contribuable.
Se sentant visés, les musiciens se lèvent comme un seul homme et quittent la pièce en fanfare sans attendre la fin de la réunion.

Décidément j’ai un don pour faire fuir les gens. Rappelez-vous qu’au mois d’avril c’est la directrice qui s’est levée et a quitté sans tambour ni trompette le champ de bataille après une de mes interventions. Oui.

Ne restent dans la pièce surchauffée que madame Chevalier, la responsable des Ressources humaines, la standardiste et moi (le régisseur général de l’orchestre a dû partir – ainsi qu’un musicien souffrant – dix minutes plus tôt).

La réunion ne s’éternise pas. On discute assez paisiblement.
Madame Chevalier s’interroge sur mon attitude ces dernières semaines, elle dit ne pas comprendre ce que je veux, et trouve qu’en m’attaquant à elle je me trompe de cible car elle n’est pas comme je crois qu’elle est. Non.
Elle me répète que personne ne quittera la Maison s’il n’est pas volontaire.

Pour en venir au problème des appels d’offres, j’explique qu’avec mon syndicat la CFDT j’ai rencontré dernièrement quelqu’un de la Métropole. Et que c’est à la Métropole que j’ai appris que notre Maison n’était pas dans la légalité à ce sujet.
Madame Chevalier reconnaît, oui, que notre Maison n'est pas dans les clous et ne l'a jamais été. D’ailleurs la chambre des comptes a déjà fait des remarques en ce sens. On va y remédier mais ce sera beaucoup de travail (les 3 devis, etc.) pour les services techniques et la communication notamment.
Responsable des Ressources humaines : « C’est beaucoup de photocopies ! »

Quant à Jacques Hédouin (contrat CDD) et Florence Riou (honoraires/facturation) le CA, selon madame la directrice générale de l’OONM-LR, a validé. Oui.

Non, Jacques Hédouin n’est pas un « copain » de madame Chevalier (elle en éclate même de rire). Et Florence Riou, qui travaillait pour l’Opéra de Nancy où madame Chevalier était en poste jusqu’à fin 2013 / début 2014, n’a été son attachée de presse personnelle que deux mois au début de sa prise de fonction ici, et ce pour ne pas surcharger de travail à son sujet (qui était le principal intérêt des journalistes, etc.) les services com’ des deux opéras.

On en vient ensuite à parler du paiement de plusieurs centaines de milliers d’euros d’heures de récupération (en particulier à des membres de la direction et à des cadres supérieur) fin 2012.
Madame Chevalier se dit autant choquée que moi par ce « scandale ».

Dans le feu de l’action on oublie la question de la baisse des dix plus gros salaires de l’OONM-LR (l’idée de madame l’Administrateur général). Nous la reposerons lors de la réunion des DP du mois de juillet. Madame Chevalier sera absente et c’est madame l’Administrateur général qui la remplacera. Ca tombe bien.


Rappel de cette question qui sera posée par la CFDT/Unsa en juillet :

Madame l’Administrateur général ayant rappelé, dans une émouvante lettre adressée à la CFDT il y a quelques mois, qu’elle était favorable à une baisse des 10 plus hauts salaires de l’OONM-LR, nous souhaitons que cette idée généreuse et pragmatique soit remise à l’ordre du jour pour sauver des emplois mis en danger dans la situation actuelle.
Rappel de la proposition de madame l’Administrateur général :
« Je vous informe que j’ai moi-même proposé en décembre 2013 à une délégation issue du conseil d’administration m’ayant reçue en entretien individuel puis en réunion de bureau, de baisser les 10 plus fortes rémunérations… cette proposition n’a pas été à ce jour suivie d’effets. »
L’exemple doit venir du sommet, pas de la base. Mettre en place la proposition de madame l’Administrateur général faite au CA en 2013, à savoir « baisser les 10 plus fortes rémunérations », est une proposition intelligente et réaliste :
Une baisse moyenne de 2000 euros en brut sur 12 mois pour 10 privilégiés (madame la Directrice générale pourrait consentir une baisse d’1/3 de sa rémunération mensuelle sans mourir de faim) permettrait une économie charges comprises d’environ 300 000 euros par an. Il suffirait de répéter cette baisse durant deux ou trois Saisons (ensuite nos 10 altruistes seraient rétablis dans leurs privilèges salariaux) pour régler au moins le problème de certaines économies nécessaires, d’autant qu’alors certains d’entre nous partiront d’eux-mêmes à la retraite sans l’effet d’aubaine du PDV, qui est très coûteux et aléatoire.

Oui.

La majorité des artistes de notre Maison sont avant tout dévoués à leur art. Nos histoires leur passent au-dessus de la tête. Et ceux qui parfois me mettent des bâtons dans les roues, souvent sont venus à ma rescousse dans d’autres combats. Donc, nos jugements doivent être en la circonstance nuancés. Oui.


Marrant. Surtout si l’on songe à la petite caste dirigeante qui a détruit l’OONM-LR (ou d’autres structures classico-lyriques en France), et qui aujourd’hui vient donner des leçons d’économie, de management, voire de stratégie culturelle.




Le PDV a été signé le 26 juin par les syndicats. Le chiffre annoncé de 30 départs volontaires pour éviter le plan social a peut-être été « gonflé » par la direction. Une vingtaine de départs pourrait suffire.
En tout cas, depuis qu’il n’est plus question de 8 « fins de détachement » (mais d’éventuels renoncements à la Fonction publique territoriale – donc de volontariat), on peut lire sur la porte du local des machinistes ce mystérieux et élégant message : « PAS 1 SEUL DEPART DE MACHINISTE AVANT FIN 2019… DANS TON Q ! »
Quant au GPEC il devait être négocié vendredi 3 juillet, mais la réunion a dû être reportée faute de participants. Oui.

Le projet que décrit madame Chevalier, c’est grosso modo le Théâtre de Montpellier fin des années soixante-dix : un petit orchestre professionnel, un chœur amateur, une poignée d’administratifs et techniciens permanents (employés municipaux) + une ribambelle de vacataires payés au Smic. Beaucoup de spectacles : lyrique (accueils), musique classique, théâtre subventionné ou de boulevard, danse, variétés, troupes amateurs, écoles... Bref, un Théâtre généraliste (rebaptisé aujourd’hui « diversité »). On y retourne. On y va droit. Et cela s’inscrit dans un plan (ou complot) global, européen, universaliste (lié aux bouleversements démographiques) de démolition têtue des cultures et de la civilisation occidentales (avec pour prétexte, bien sûr, l’intégration de populations nouvelles – qu’en vérité on tire vers le bas). Oui.



1) Le dernier Libre expression de la saison paraîtra le 20 juillet. Reprise en septembre ou octobre, selon l’actualité.
2) Mon compte rendu de la réunion sur le PDV figure plus loin, dans Potin de merdre 1.
3) Je ne sais pas si je vais signer un PDV. Mais j’aimerais bien. Ca finirait d’éponger mes dettes. Et puis j’en ai un peu marre de tout ce cirque, de ces incompétents, de ces racailles en col blanc et rose, de ces « salauds » (au sens sartrien) qui ont atomisé en toute bonne conscience la culture et la civilisation occidentales, et qui prétendent aujourd’hui sauver le bout de gras.



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion d’information sur le PDV (Plan de Départs Volontaires)

La réunion s’est tenue le 10 juillet salle Molière à l’Opéra Comédie.
Etaient présents sur scène : Didier Deschamps (président de l’OONM-LR), Valérie Chevalier (directrice générale), Anne Laffargue (administrateur général), l’avocat de l’OONM-LR et deux représentantes de l’Afpa (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes).
Présents dans la salle : entre 60 et 80 salariés (beaucoup de seniors, très peu de musiciens).

Didier Deschamps prend la parole le premier.
Quelques bribes de son propos général :
« Le plan de redressement et le projet artistique de madame Chevalier ont été approuvés par le conseil d’administration. »
« Il faut augmenter les recettes avec plus d’activité artistique… C’est une politique ambitieuse… En deux ans, le budget artistique a été divisé par 2 par rapport à avant (avant la baisse de contribution de la Région)… L’argent manquant pour l’artistique doit être compensé. 1) Par une baisse des loyers du Corum… mais là toute discussion pour l’instant est totalement inutile depuis le décès du directeur et la nomination d’un administrateur judiciaire, ce qui ne sent jamais bon. 2) Par une baisse des frais de fonctionnement… Il n’y a pas de gabegie. C’est très tenu. » 3) Par la baisse de la masse salariale, qui représente aujourd’hui les 2/3 du budget. »
« L’activité partielle a été validée par la Dirrecte, ça s’est passé de façon positive malgré des embûches. »
« Le PDV, qui nous a beaucoup agités ces derniers temps, a été voté à l’unanimité et signé par tous les syndicats. Il a été validé lui aussi par la Dirrecte. »
« Les négociations pour le GPEC sont en cours. » (réunion des syndicats et de la direction l’après-midi même)
« Nos engagements ont été tenus pour nos tutelles. L’activité artistique a été relancée grâce à l’activité partielle. Vous avez vu le programme de la saison prochaine, il est très fourni…Toutes les Maisons de France ont les yeux rivés sur Montpellier. Si Montpellier s’effondre, elles le savent, c’est comme un… (là, trois mots de mes notes sont illisibles) »
« Il faut que les tutelles voient que tout le monde soutient la relance de l’activité artistique… Ca coupera l’herbe sous les pieds de ceux qui préféraient, plutôt que la méthode douce, respectueuse des personnels et de l’histoire de la Maison, le massacre à la tronçonneuse… Certains nous disaient : Ce que vous faites c’est des mesurettes, soyez plus radical. » 
« On est au milieu du gué. La moitié du travail est fait. Pas de triomphalisme, mais moi je vois la lumière au bout du tunnel… Afin que tout fonctionne au bout de deux ans, il faut que tout le monde joue le jeu pour sauver la Maison et lui redonner tout son lustre… Il faut aussi que les politiques ne nous plantent pas… Il y a la réforme territoriale… Quelle sera l’attitude des politiques par rapport à la culture, à l’opéra, à la musique en particulier… ?  Plus nous serons forts en arrivant à la négociation devant le nouvel exécutif après les élections, plus nous aurons de chances d’être écoutés. »
« Je souhaite que vous partiez en vacances avec tous le même niveau d’information. Les mauvais bruits, la désinformation, il n’y a rien de pire... Haut-les-cœurs ! je suis convaincu maintenant que nous allons nous en sortir… Je remercie la responsable des ressources humaines, Anne Laffargue… »
Monsieur Deschamps remercie aussi les avocats de l’OONM-LR. Madame Chevalier ajoute à sa liste le cabinet Cecafi, conseil du comité d’entreprise. Elle précise que toutes ces personnes ont contribué à ce qu’il n’y ait pas eu besoin de recourir aux « solutions brutales ».

Puis l’avocat de l’OONM-LR prend la parole au sujet du Plan de départs volontaires. Il rappelle que chaque salarié concerné dans le plan de redressement (son poste devant être supprimé à terme) va ou ne va pas souscrire au PDV. Il est libre de refuser.
Un salarié qui n’est pas concerné (son poste ne faisant pas partie des 27 destinés à être supprimés) peut toutefois souscrire au PDV, tout dépend ensuite du nombre de volontaires au départ parmi les salariés qui ne seront pas remplacés.

Dans tous les cas le salarié a jusqu’au 31 décembre pour prendre sa décision.
L’avocat : « La réunion d’aujourd’hui est faite pour que vous puissiez y réfléchir pendant les vacances. »
« Le PDV est mis en œuvre depuis hier 9 juillet. Les départs peuvent s’échelonner jusqu’au 30 juin 2018. Mais il faut se positionner avant le 31 décembre. Et pour cela vous avez besoin de conseils. »

Le salarié intéressé peut se renseigner auprès de la responsable des ressources humaines, voire de son chef de service, mais aussi auprès de l’Espace mobilité métier qui évaluera sa situation, calculera ses indemnités de départ, fera le point sur sa retraite, son chômage ou ses perspectives d’emploi.

Ensuite le salarié intéressé remplira un dossier qui sera soumis à une commission de validation. Cette commission est paritaire : 3 représentants de la direction et les 3 représentants syndicaux (ou des suppléants).
S’il y a trop de demandes, la commission de validation choisira. Des critères comme l’antériorité de la demande ou la rapidité du départ (à compter de février 2016) compteront.

Madame Chevalier, après cette première intervention de l’avocat, demande aux salariés dans la salle : « C’est clair ? Sinon il peut répéter. »
Silence.

Le président Deschamps affirme qu’il ne faut pas avoir peur de la retraite (il est retraité lui-même), que c’est une nouvelle vie, que c’est formidable, etc.

S’ensuivent des questions de la part de salariés.

L’avocat : « Une fois que c’est signé, c’est signé. Les deux parties sont liées. La date de départ ayant été arrêtée, le salarié ne peut pas dire : je ne pars plus. »

Un salarié : « Si le PDV est refusé, il n’y a pas de recours ? »
L’avocat : « Non. Ca se fait en toute transparence par la commission de validation paritaire, donc il n’y a pas de raison. »

Puis, au sujet des détachés, l’avocat : « Pour les détachés, après plusieurs échanges avec Montpellier Méditerranée Métropole, on a trouvé une procédure supplémentaire par rapport à la classique. Première phase, identique : ils vont pouvoir aller voir l’Espace mobilité métier qui va évaluer le projet qui sera présenté devant la commission de validation. Deuxième phase : pour pouvoir signer le PDV, il ne faut plus qu’ils soient fonctionnaires. Ils devront démissionner de la Fonction publique territoriale entre la date où la commission aura validé et la signature du PDV. La veille ou concomitamment. »
Le salaire du détaché devenu contractuel sera jusqu’à son départ identique à ce qu’il est aujourd’hui (primes comprises), mais calculé sur la grille de l’OONM-LR. Donc pas de perte de salaire.
Conséquences sur les annuités ? Non, les annuités c’est tous régimes confondus. Et l’incidence sur le montant de la retraite sera faible étant donné le peu de temps passé dans le régime général en fin de carrière.
L’avocat : « Il ne faut pas s’en faire un monde. Un an ou deux au régime général ne va pas vraiment changer votre retraite. Une évaluation vous sera faite par l’Espace mobilité métier. La simulation vous permettra de savoir quand partir. »

En cas de plan social avant le départ, que se passerait-il pour les signataires d’un PDV, qu’il soit détaché ou contractuel ?
L’avocat : « Rien. A partir du moment où vous avez signé pour un départ, vous ne pouvez être intégré dans un autre départ. »

La prime conventionnelle de départ à la retraite (qui est de 4,5 fois le salaire pour un maximum d’ancienneté) s’ajoute-t-elle aux indemnités liées au PDV ?
L’avocat sourit : « Bien tenté ! Mais non, bien sûr. C’est tout compris. »

Puis l’avocat se lance dans une longue explication au sujet d’une aide mensuelle de 500 euros pendant deux ans en complément de la retraite et/ou du chômage (afin de compenser la perte de rémunération).
Là, je n’y comprends rien.

L’avocat, à la fin de sa longue explication : « Il faut que ce plan de départs volontaires soit un succès. Si personne ne lève le doigt pour partir, il y a un problème. Mais je ne doute pas du succès. »

L’indemnité, payée au salarié à son départ, sera de 40 000 euros minimum (quels que soient le salaire et l’ancienneté) et de 80 000 euros maximum (en fonction de l’ancienneté, du salaire et du taux plein ou non à la retraite). Cette somme n’est pas imposable. Les charges sont faibles (moins de 1 000 euros sur 40 000 ; mais pour des sommes plus élevées, les charges sont en pourcentage plus importantes).

Un choriste demande si le chœur a droit au PDV.
L’avocat : « Non. »
Président Deschamps, coquin : « Non car aucun administratif ne peut remplacer un choriste. » (rires dans la salle) Puis, taquin : « Mais un choriste qui voudrait être administratif peut permettre le départ d’un administratif. »
L’avocat (ou le président Deschamps, je n’ai pas noté) : « Si quelqu’un du chœur est prêt à changer de métier, qu’il se signale auprès de l’espace mobilité métier ou de la direction. »
Mon sentiment, suite à la question du choriste, c’est que soudain certains comprennent qu’il est peut-être préférable, à un certain âge, de figurer dans le plan de redressement que de n’y pas figurer (il y a quelques semaines à peine c’était le contraire, notamment pour le chœur).

Une salariée redemande : « Et s’il y a plan social ? »
L’avocat : « Espérons qu’il n’y aura pas de PSE. Le plan social, c’est moins bien que le PDV. » (les indemnités du PSE sont imposables)

La responsable Afpa (Espace mobilité métier) prend la parole.
Son organisme accompagne les personnes en transition professionnelle dans le cadre du PDV. Les salariés intéressés par le PDV peuvent prendre rendez-vous. Le salarié est reçu par un consultant qui l’accompagne dans la réflexion au sujet des indemnités, de la retraite, du chômage. Le consultant est là pour renseigner. Les échanges sont confidentiels : « Nous sommes des spécialistes de l’emploi, des projets de formation. On va sécuriser votre projet, vous apporter un soutien car ce n’est pas évident. Vous aurez un choix à faire. C’est notre rôle de vous sécuriser. »
Le consultant peut avoir accès à des documents de retraites que vous n’avez pas reçus, que vous avez perdus.

Question d’un salarié à l’avocat : « Qui finance le PDV ? »
L’avocat : « Personne. C’est de l’autofinancement. »
Le salarié : « Et s’il y a faillite de l’ONNM-LR, qui paie l’indemnité du PDV ? »
L’avocat élude la question. Il dit vaguement que la caisse de chômage paierait… mais qu’il y a un plafond… et que euh… euh… »
Président Deschamps, un peu agacé : « Il y a trois ans que la France entière est en faillite ! »

Cela dit, en effet, la question se pose : car si après les élections régionales ou nationales, par exemple, une forte baisse des subventions survient, voire la disparition de l’OONM-LR, est-on assuré que les indemnités signées seront payées ? Et par qui le seront-elles puisqu’il s’agit d’autofinancement ? Rappelons-nous la crainte de la direction, fin 2014, au sujet d’une éventuelle cessation de paiement lorsque les 4 millions d’euros de la Région n’avaient pas été versés.
Il est tout de même bizarre qu’il n’y ait aucune garantie au sujet du paiement de l’indemnité PDV. Et qu’il faille croiser les doigts pour que la Maison ne s’écroule pas sur décision politique avant que tous les signataires du PDV aient été payés, c’est-à-dire au plus tard le 30 juin 2018. Non ?

(Du coup, nous allons poser la question de cette « garantie de paiement des indemnités de départ » lors de la réunion des délégués du personnel le 16 juillet.
Espérons une réponse claire qui dissipera les doutes et les craintes.)

En fin de réunion je me tourne vers Jean-Pierre, notre chef comptable, et lui demande si en cas de décès avant le départ volontaire, la famille du défunt hérite des indemnités.
Ma question amuse ce bon vivant. Il me dit qu’il n’y a vraiment que moi qui puisse penser à une horreur pareille.
Jean-Pierre interroge tout de même l’avocat et ce dernier répond, surpris et hésitant : « Non… en principe non, les indemnités ne sont pas payées… »
Bref il n’en sait rien, le bougre.

Après la réunion, je relève pour Libre expression auprès d’une des dames de l’Afpa l’adresse et le numéro de téléphone de son organisme gentil et professionnel :

AFPA Transition
2, quai Flora-Tristan
34 070 Montpellier
04 67 83 03 95
Téléphoner à partir de mercredi 15 juillet
(signaler que c’est pour l’OONM-LR, et ainsi être en relation avec le bon consultant)
C’est ouvert au mois d’août.
(Il y aura sans doute une antenne au Corum)


Puis je demande à cette dame si elle sait qui était Flora Tristan. Elle répond non et je l’informe que Flora Tristan était la grand-mère du peintre Paul Gauguin, une féministe. Oui.

FLORA TRISTAN

Flora Célestine Thérèse Henriette Tristán y Moscoso, née le HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/7_avril" \o "7 avril"7 HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Avril_1803" \o "Avril 1803"avril HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1803" \o "1803"1803 à HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Paris" \o "Paris"Paris et décédée le HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/14_novembre" \o "14 novembre"14 HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Novembre_1844" \o "Novembre 1844"novembre HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1844" \o "1844"1844 à HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Bordeaux" \o "Bordeaux"Bordeaux, est une HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Femme_de_lettres" \o "Femme de lettres"femme de lettres, militante HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Socialisme" \o "Socialisme"socialiste et HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minisme" \o "Féminisme"féministe HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/France" \o "France"française, qui fut l’une des figures majeures du débat social dans les HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Ann%C3%A9es_1840" \o "Années 1840"années 1840 et participa aux premiers pas de l’HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Internationalisme" \o "Internationalisme"internationalisme.




Potin de merdre 2 : Délégués du personnel de l’OONM-LR

Les réponses de la direction aux questions posées par les délégués du personnel lors de la réunion des DP de juin sont en ligne sur Irp-CFDT (Intranet/Zimbra).

2 questions qui seront posées par la CFDT/Unsa lors de la prochaine réunion (16 juillet) :

1) Concernant les appels d'offres, la réponse écrite de la Direction à la question posée en réunion des DP de juin ne correspond pas à la réponse donnée oralement. C’est même contradictoire.

Réponse écrite de la Direction : « La Direction confirme que le choix des prestataires, autres qu’artistiques, se fait en toute transparence et qu’il s’opère dans le respect de procédures de mise en concurrence mis en place au sein de l’OONM. »

Réponse orale de madame la Directrice générale lors de la réunion de juin en présence d’un délégué CFDT et d’une déléguée Unsa, ainsi que de la Responsable des ressources humaines : « Madame Chevalier reconnaît que notre Maison n'est pas dans les clous et ne l'a jamais été. D’ailleurs, dit-elle, la chambre des comptes a déjà fait des remarques en ce sens. On va y remédier mais ce sera beaucoup de travail (les 3 devis, etc.) pour les services techniques et la communication notamment. »

La Direction évoquant dans sa réponse écrite des « procédures de mise en concurrence mis en place au sein de l’OONM », peut-elle fournir aux délégués du personnel ce guide des procédures internes ?


2) Etant donné que madame l’Administrateur général remplacera madame la Directrice générale lors de la réunion des DP de juillet, nous reposons la question posée en juin car elle la concerne directement :

Madame l’Administrateur général ayant rappelé, dans une émouvante lettre adressée à la CFDT il y a quelques mois, qu’elle était favorable à une baisse des 10 plus hauts salaires de l’OONM-LR, nous souhaitons que cette idée généreuse et pragmatique soit remise à l’ordre du jour pour sauver des emplois mis en danger dans la situation actuelle.
Rappel de la proposition de madame l’Administrateur général :
« Je vous informe que j’ai moi-même proposé en décembre 2013 à une délégation issue du conseil d’administration m’ayant reçue en entretien individuel puis en réunion de bureau, de baisser les 10 plus fortes rémunérations… cette proposition n’a pas été à ce jour suivie d’effets. »
 
NB : La réponse écrite de la Direction à cette question posée lors de la réunion de juin est : « La Direction ne souhaite pas apporter de réponse à cette question. »



Etant donné les bouleversements démographiques en Europe vieillissante et mourante, le seul espoir d’une survie de la culture, voire de la civilisation occidentale se situe en Asie. Oui.


Il n’y a plus d’avenir pour la musique classique en France. Ne pas comprendre ce qui est en train de se passer vraiment (y compris à l’OONM-LR), c’est être aveugle (ou sourd).


René Koering a raison quant à la mauvaise idée d’un « programme adapté à un budget de crise ». Il n’y a là aucune ambition, aucune imagination, aucun génie créateur. On applique les vieilles méthodes d’un libéralisme artistique dépassé. Et on finance avec les caisses sociales des travailleurs. On se vantera ensuite d’avoir sauvé la Maison, d’avoir « fait des économies » alors qu’on aura, par un jeu de vases communicants, fait payer la facture deux fois (ici par les subventions, et dehors par le chômage ou la retraite). Oui.

La programmation 2015-16 (avec toutes ces conneries de clips à la Juliette Deschamps and Co), le plan de redressement, le PDV et sa destruction des services techniques de scène annoncent la fin de l’OONM-LR, c’est-à-dire de l’opéra et de la musique classique à Montpellier.
L’orchestre tel qu’on le connaît aujourd’hui, et malgré les apparences (le grand Michael Schønwandt n’est qu’un vieux mirage), n’en a plus pour longtemps.
Et le chœur, tôt ou tard, sera détruit. Oui.

Quant à madame Chevalier, ce qu’elle fait en vérité dans notre Maison (qui redeviendra un « théâtre », un « Guignol »), c’est un petit tour de manège après avoir décroché le pompon. Non ?


Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des délégués du personnel du 16 juillet 2015

Cette réunion s’est tenue le 16 juillet à 10 h à l’Opéra Comédie.
Etaient présents pour la direction : Madame l’Administrateur général et la responsable des Ressources humaines.
Et pour tout représentant du personnel : MOI.

La réunion doit avoir lieu salle Delteil, mais, comme il y fait très chaud, madame l’Administrateur général décide qu’on aille salle Auric, qui est équipée de la climatisation. C’est au même étage, côté cour dans les étages de l’Opéra Comédie. Le sol du couloir est en bois laqué. Nous surplombons le foyer du public. Tout est vide et silencieux.

Madame l’Administrateur général me dit, tandis que nous nous dirigeons vers la salle Auric en compagnie de la responsable des Ressources humaines, que la CGT-Spectacle (essentiellement des artistes) a prévenu la direction que ses délégués ne viendraient pas. Elle ajoute (ironique) : « Moi je suis là. Je suis toujours là. » A mon avis, elle sous-entend que rien ni personne n’a réussi jusqu’à présent à la déboulonner (alors que tout le monde autour d’elle est parti, de gré ou de force : Grison, Panabière, Koering, Cavelier, Scarpitta).

Nous nous installons salle Auric. Je demande si la CGT a décidé de ne pas participer à cette réunion des délégués du personnel à cause de moi (lors de la dernière réunion, en juin, j’ai fait fuir les musiciens par ma réplique à une remarque intempestive de son délégué me concernant).
Madame l’Administrateur général répond qu’elle n’en sait rien, mais qu’en tout cas l’attitude de la CGT-Spectacle, même si son absence aujourd’hui n’est « pas un problème, pas un problème du tout », est irrespectueuse envers les salariés de l’OONM-LR : « C’est un manque de respect. Les élus de la CGT-Spectacle ne représentent pas que les artistes, mais l’ensemble du personnel. »


1ère question CFDT/Unsa

Concernant les appels d'offres, la réponse écrite de la Direction à la question posée en réunion des DP de juin ne correspond pas à la réponse donnée oralement. C’est même contradictoire.

Réponse écrite de la Direction : « La Direction confirme que le choix des prestataires, autres qu’artistiques, se fait en toute transparence et qu’il s’opère dans le respect de procédures de mise en concurrence mis en place au sein de l’OONM. »

Réponse orale de madame la Directrice générale lors de la réunion de juin en présence d’un délégué CFDT et d’une déléguée Unsa, ainsi que de la Responsable des ressources humaines : « Madame Chevalier reconnaît que notre Maison n'est pas dans les clous et ne l'a jamais été. D’ailleurs, dit-elle, la chambre des comptes a déjà fait des remarques en ce sens. On va y remédier mais ce sera beaucoup de travail (les 3 devis, etc.) pour les services techniques et la communication notamment. »

La Direction évoquant dans sa réponse écrite des « procédures de mise en concurrence mis en place au sein de l’OONM », peut-elle fournir aux délégués du personnel ce guide des procédures internes ?


Je rappelle que madame Chevalier, directrice générale, a déclaré lors de la réunion des délégués du personnel du mois de juin que l’OONM-LR « n’était pas dans les clous et ne l’avait jamais été ».
Madame l’Administrateur général, qui ne veut pas commenter ce propos, m’affirme que notre Maison respecte l’ordonnance de 2005 qui règlemente les appels d’offres hors cadre industriel et commercial, l’artistique étant exclu de certaines contraintes. Elle ajoute que l’OONM-LR respecte la règle des « 3 devis » (notamment pour les achats des services techniques). Cela nécessite toutefois une procédure adaptée. Il n’y a pas, à l’OONM-LR, de code de mise en concurrence écrit mais nous sommes dans la procédure légale. Madame l’Administrateur général tient à souligner que laisser entendre le contraire (comme le blog Libre expression l’a fait) peut jeter le discrédit sur notre Maison.
Elle ajoute que tout serait plus clair si l’OONM-LR était passé en « EPCC ». Les règles, alors, seraient strictes et bien définies.

Je rappelle à la responsable des Ressources humaines (madame l’Administrateur général n’était pas présente) que madame Chevalier a dit en réunion des délégués du personnel de juin que la Chambre régionale des comptes avait fait des remarques concernant les appels d’offres.
Madame l’Administrateur général répond qu’il s’agit peut-être de remarques orales, en aparté, mais qu’il n’y a rien dans le rapport provisoire. Elle conclut : « On leur a transmis les 3 devis, on verra avec eux si c’est suffisant. »

Question 2 de la CFDT/Unsa :

Etant donné que madame l’Administrateur général remplacera madame la Directrice générale lors de la réunion des DP de juillet, nous reposons la question posée en juin car elle la concerne directement :

Madame l’Administrateur général ayant rappelé, dans une émouvante lettre adressée à la CFDT il y a quelques mois, qu’elle était favorable à une baisse des 10 plus hauts salaires de l’OONM-LR, nous souhaitons que cette idée généreuse et pragmatique soit remise à l’ordre du jour pour sauver des emplois mis en danger dans la situation actuelle.
Rappel de la proposition de madame l’Administrateur général :
« Je vous informe que j’ai moi-même proposé en décembre 2013 à une délégation issue du conseil d’administration m’ayant reçue en entretien individuel puis en réunion de bureau, de baisser les 10 plus fortes rémunérations… cette proposition n’a pas été à ce jour suivie d’effets. »
 
NB : La réponse écrite de la Direction à cette question posée lors de la réunion de juin est : « La Direction ne souhaite pas apporter de réponse à cette question. »

Madame l’Administrateur général souligne que l’expression « émouvante lettre » lui semble déplacée. C’était une lettre « professionnelle ».
Elle ajoute : « Je confirme ce que j’ai dit. J’ai proposé cette baisse des dix plus hautes rémunérations au bureau du conseil d’administration. Les membres du bureau ne s’y opposaient pas. Mais ça n’a pas été suivi d’effet… Je n’allais pas être la seule, tout de même, à baisser mon salaire !… Les baisses de salaire sont une modification du code du travail. Ca doit être validé par un accord collectif. »
La responsable des Ressources humaines : « On peut geler des salaires par un accord collectif comme on peut les augmenter. »
Madame l’Administrateur général : « Le gel des salaires est une mesure prise pour une période donnée. Ensuite les salaires sont généralement rétablis. »

Notre proposition d’une baisse de salaire de 2 000 euros « en moyenne » pour les dix plus hautes rémunérations semble amuser madame l’Administrateur général (croyait-elle que nous allions proposer une baisse de 200 euros ?).

Soudain, au fil de la conversation, madame l’Administrateur général s’interrompt pour me dire : « Je ne mens jamais. J’ai d’autres défauts mais je ne mens jamais. J’ai toujours fait mon travail en toute conscience. Je peux me regarder dans la glace chaque matin. Mon salaire, je ne l’ai pas demandé. On me l’a donné. »
Je tiens à préciser ici qu’en effet madame l’Administrateur général n’a pas la réputation de tenir des propos mensongers.

Autre précision : selon la presse (La Gazette), le salaire mensuel brut de base de madame l’Administrateur général serait de 8 000 euros. Celui de madame l’Administrateur général précédent était, dit-on, d’environ 5 000 euros.

Question 3 de la CFDT/Unsa :

En cas de baisse des subventions, de cessation de paiement, de plan social voire de fin de l’OONM-LR ou de changement de statut (passage en EPCC par exemple), quelle garantie a-t-on que les indemnités liées au PDV seront payées ? Et payées par qui ? Car qui est financièrement engagé pour le contrat passé, à part l’OONM-LR ? Le conseil d’administration de l’association ayant validé le PDV, les tutelles sont-elles engagées dans le paiement des indemnités quelle que soit la situation statutaire et financière de l’entreprise ?
S’il n’y a aucune garantie de paiement des indemnités en cas de graves problèmes budgétaires, ne peut-on employer comme fonds de garantie en autofinancement l’éventuelle baisse des 10 salaires (ou + ou -) les plus élevés de l’OONM-LR ?

Avec 2 000 euros de baisse mensuelle en moyenne sur 10 salaires par an durant 2 ans et ½ maximum (janvier 2016 à juin 2018), le fonds de garantie global pourrait être de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Ce fonds de garantie, alimenté à compter de janvier 2016 jusqu’au dernier départ volontaire (au plus tard le 30 juin 2018), produirait des intérêts.
L’argent non utilisé serait rendu (avec les intérêts) le 1er juillet 2018 dernier délai aux salariés qui auraient alimenté le fonds garantie.
Les salaires seraient rétablis le mois suivant le dernier départ volontaire, que le fonds de garantie ait servi ou non.


Madame l’Administrateur général : « Je n’ose même pas envisager que l’OONM-LR fermera ses portes. Je ne veux même pas en entendre parler. Tout ce qu’on fait là, le plan de redressement, le PDV, c’est pour ne pas en arriver là ! »

Au sujet de l’éventuelle cessation de paiement de fin 2014, madame l’Administrateur général minimise : « C’était une procédure d’alerte du commissaire aux comptes. C’était un problème de trésorerie. Nous n’avions plus les moyens de payer. Nous devions passer en EPCC et nous sommes restés en Association. La subvention de la Région avait été votée pour l’Association et non pour l’EPCC. Il fallait revoter. Techniquement oui, on était en cessation de paiement. Mais c’était juste un jeu d’écriture. »

Concernant le paiement effectif des indemnités du PDV en cas de problème financier grave, de baisse des subventions pour raisons politiques, de plan social, madame l’Administrateur général déclare que le PDV est un contrat de travail, qu’il a été signé par les syndicats et la direction, que le conseil d’administration l’a validé au nom des tutelles, et que donc personne ne pourra revenir sur sa parole.
Elle affirme que quoi qu’il arrive les signataires du PDV seront payés.
Bien sûr elle ne peut promettre que la somme sera réglée le jour même du départ s’il se passe des événements graves, si la Maison ferme. Mais tôt ou tard le signataire sera payé.
Madame l’Administrateur général : « A partir du moment où une créance est due, elle doit être provisionnée et honorée. »

L’inquiétude que certains salariés intéressés par le PDV semblent avoir est que, s’ils signent début 2016 pour partir en 2017 ou 2018 et qu’entre-temps il n’y a plus d’argent dans les caisses, ils ne soient jamais payés (ce qui serait très grave, par exemple, pour un détaché qui aurait nécessairement quitté la Fonction publique dans le cadre du PDV).
Madame l’Administrateur général tient à être rassurante sur cette question, mais il n’y en vérité rien d’écrit dans l’accord du PDV.
L’idéal serait que les tutelles s’engagent à payer quoi qu’il arrive, ce qui n’est pas le cas. Mais d’après ce que j’ai compris de ma discussion avec madame l’Administrateur général, cela va de soi par le fait même que le conseil d’administration représentant les tutelles a validé le PDV.

Puis nous discutons à bâtons rompus et madame l’Administrateur général me demande de ne pas prendre de notes (ce sont des propos généraux sur la Maison qui n’ont rien de secret ni d’effarant, mais qui n’ont pas à être diffusés – et qui d’ailleurs sont déjà totalement sortis de ma mémoire).

Que vous dire de plus ?

La réaction :1) Peut-être. 2) Si oui, 2017 ou 2018 (en 2016 je reste, c’est l’année de la renégociation des Accords d’entreprise). 3) En cas de PDV, je toucherai l’indemnité minimum, car dès 2016 j’aurai le fameux « taux plein » ; cette somme remboursera en partie mes dettes ; ma retraite mensuelle de la Fonction publique territoriale après départ de l’OONM-LR  (35 ans d’Opéra et 18 mois d’armée en tant qu’engagé EVSOM) : 1 284 euros net (estimation dont je suis satisfait, car je comptais avoir moins). Mais je risque de ne pas vivre longtemps ensuite, si j’en crois les études faites sur l’espérance de vie des diverses catégories de salariés du théâtre vivant. Les techniciens de scène sont en effet, statistiquement, les premiers à mourir. Avec, en tête de cortège, les machinistes (cela s’explique par le travail physique et les horaires – deux choses qui, ces dernières années à l’OONM-LR, se sont notablement améliorées grâce aux actions conjointes de la direction technique, du CHSCT et des Ressources humaines ; sans compter, bien sûr, l’effet positif qu’ont eu sur les conditions de travail la réfection et la modernisation de la cage de scène, réalisées par la Métropole de 2010 à 2012).

Potin de merdre 1 : Réponses de la direction de l’OONM-LR aux questions posées par les délégués du personnel lors de la réunion DP de juillet 2015

Extrait :

Préambule :

La Direction regrette l’absence des délégués du personnel du collège artistique musiciens qui n’ont pas souhaité assister à cette réunion.
Questions de la CGT Spectacle Questions de la CGT Spectacle : Aucune question.

Questions de la CFDT et d’UNSA : (…)

Les questions de la CFDT/Unsa portaient sur les appels d’offres, la baisse des 10 salaires les plus élevés de l’OONM-LR (proposition de madame l’Administrateur général faite en 2013 auprès du Conseil d’administration), la garantie du paiement des indemnités de PDV en cas de plan social, etc.

Les questions et réponses officielles sont à consulter sur Irp-CFDT (intranet/Zimbra de l’OONM-LR).




***



Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des délégués du personnel du 24 septembre 2015
Etaient présents Valérie Chevalier, directrice générale, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique, le régisseur général de l’Orchestre et des délégués du personnel (artistes, administratifs, techniciens).

16 h 45.

Questions de la CFDT/Unsa :

Est ce que les musiciens peuvent prétendre bénéficier du PDV ou de la GPEC alors que leurs représentants n'ont pas participé à l'effort collectif sur l'activité partielle ?  

Le personnel de l'OONM-LR s'interroge au sujet des congés de madame la Directrice générale. Départ : 10 juillet 2015, après la première du Festival de Radio France. Retour : 8 septembre. Comment sont calculés ses congés ?

Le montant à 100 % de l’indemnité PDV (calculée selon les modalités préalablement définies) est-il garanti quelle que soit la durée du travail du bénéficiaire au moment du départ (par exemple : temps partiel, activité partielle, réduction du temps de travail pour cause de plan social, etc.) ?

Il semble que l’ancienneté prise en compte pour les détachés dans le cadre du PDV soit l’entrée dans la structure Opéra quelle que soit son statut. Peut-on nous le confirmer officiellement ? Car il est écrit dans l’Accord PDV :

"Il est expressément convenu que pour les anciens détachés qui bénéficieraient du Plan de départ volontaire après avoir renoncer (sic) au statut de fonctionnaire territorial, l'ancienneté prise en compte est la date d'entrée au sein de l'Association." Or, l'Association date de 1990.

Les questions sont lues à voix haute par madame Chevalier, auxquelles elle répond ensuite succinctement.
Réponse 1 : « Oui. »
Réponse 2 : Le 10 juillet, madame Chevalier n’était pas en vacances. Et ses congés sont calculés comme « ceux de tout le monde », selon la responsable des Ressources humaines.
Réponse 3 : « Grosso modo, oui : 100 %. » (les précisions figureront dans la réponse écrite de la direction).
Réponse 4 : L’entrée à l’Opéra est la date prise en compte pour le calcul de l’indemnité du PDV des détachés (la phrase contenue dans l’Accord, et faisant référence à l’entrée dans l’Association, est fautive).

Questions de la CGT-Spectacle :

Tension entre les délégués musiciens et madame Chevalier (qui semble n’avoir pas du tout apprécié la plainte contre X déposée par trois élus de l’Orchestre – lire plus loin).

Longue discussion aigre-douce suite à une lettre des délégués du personnel Orchestre CGT-Spectacle adressée le 6 septembre 2015 à Valérie Chevalier, directrice générale de l’OONM-LR.

Extrait postmoderne de cette lettre :
« Après des congés annuels bien mérités pour tous, nous espérons (…) étonnement quant à votre absence pour la réunion mensuelle du mois de juillet dernier (…) Nous nous sommes tous sentis abandonnés par notre direction lors des deux derniers concerts du festival Radio-France Montpellier. (…) personnalités politiques et autres étaient présentes (…) photographes (…) guichets fermés (…) énorme succès (…) Il serait peut-être judicieux (…) votre absence pour le dernier concert de la saison dirigé par Monsieur Darlington (…) regrettable et inquiétant (…) préoccupation considérable : l’accroissement du budget artistique (…) réduction des effectifs de l’orchestre (…) contraire à un « plus de musique » (…) nous vous souhaitons une bonne rentrée musicale (…) Veuillez accepter (…) respectueuses.
Les dé(…)ués du (…) Orches(…) de ( …)pellier

Phrases saisies au vol durant la discussion (je n’ai pu tout noter) :

Un musicien : « Artistique et administratif, c’est différent, ils ont très peu à voir ensem… ».
Madame Chevalier : « On travaille ensemble. »
Un musicien : « … » (inaudible)
Madame Chevalier : « Y a qu’à espérer… Il faut voir. »
Un musicien : « C’est tout vu. »
Madame Chevalier : « Je suis présente à 95 % des prestations. »
Un musicien : « L’année dernière, vous n’avez assisté à aucun concert du festival de musique. »
Madame Chevalier : « Je crois que si. »
Un musicien : « En tout cas pas des nôtres. »
Un choriste : « Le chœur aussi est touché par ça. » (l’absence supposée de madame Chevalier aux concerts)
Madame Chevalier : « Il y a d’autres membres de la direction. Le président, Jérémy (le coordinateur artistique), Anne Laffargue (administrateur général)… »
Un choriste : « C’est notre Maison, notre Opéra. Vu de l’extérieur, la représentation c’est madame Chevalier, pas madame Laffargue. »
Madame Chevalier : « C’est votre point de vue. »
Le choriste : « C’est pas seulement le mien. C’est toute la Maison. »
La responsable des Ressources humaines : « Anne Laffargue est allée … »
Un musicien : « … à un seul concert ! »

2) Assurance des instruments de musique, franchise.
Madame Chevalier : « On a contacté l’assureur. On a des réponses qu’on doit étudier, avec de nouvelles propositions. »

3) Rappeler au chef assistant qu’il doit respecter le filage des générales comme le stipule l’Accord d’entreprise.
Un musicien : « Il peut travailler après la générale jusqu’à l’heure de fin de service… » Puis : « Vous hochez la tête ? »
Madame Chevalier : « J’acquiesce. » (sourire). Ils le savent tous, on le dit et redit. »
Un musicien : « S’ils veulent interrompre la générale, alors on peut être plus ferme... S’il faut que les délégués aillent les voir, ils iront… »
Madame Chevalier : « On va lui redire. On va lui réexpliquer. »
Un musicien : « On n’imaginerait pas une générale d’opéra s’arrêter ainsi… c’est pareil. »
Madame Chevalier : « C’est pareil sans être pareil. La machine n’est pas la même… Demain matin, on lui dira. »
Un musicien : « Il peut travailler jusqu’à minuit. Mais il faut enchaîner la symphonie. C’est bien d’enchaîner… C’est pas méchant ce qu’on dit, mais il faut filer l’œuvre. S’il reste une demi-heure, le chef peut travailler s’il veut. »

4) Gel de poste (qui ne peut être qu’une mesure à court terme). Cinq postes de musiciens gelés. Danger pour la qualité de l’Orchestre. Musiciens supplémentaires.
Madame Chevalier : « C’est toujours la même chose… l’accroissement du budget artistique… On essaie de le remonter évidemment… On peut reprendre les tableaux et les retourner dans tous les sens, ces dernières années vous jouez très rarement en effectif complet. »
Un musicien : « C’est pas nous qui faisons la programmation. »
Madame Chevalier : « C’est un juste équilibre. »
Un musicien : « C’est un injuste équilibre. »
Madame Chevalier : « Nous essayons de ne pas fermer pendant six mois. »
Un musicien : « Vous devez essayer d’employer tout le monde. C’est facile. »
Madame Chevalier : « C’est pas facile. »
Un musicien : « Pourquoi vous n’employez pas plus l’effectif de l’orchestre ? »
Madame Chevalier : « Parce que lorsqu’on emploie tout l’effectif, on doit engager un nombre de supplémentaires important… Il ne faut pas faire de procès d’intention. On fait les choses telles qu’elles sont. »
Un musicien : « Telles que vous les voyez. »
Madame Chevalier : « Evidemment je ne suis pas dans la tête de mes voisins… » Puis : « L’idée, c’est de faire des concours. Vous n’êtes pas assez nombreux mais on va faire... C’est pas notre idée d’avoir des intermittents qui changent toujours. Il y a la réalité économique et il y a aussi la réalité artistique. »
Un musicien : « Quels concours on a pour l’instant ? »
Un autre musicien : « Cor anglais et ténor. »
Madame Chevalier : « On fera tout pour gratter. On est bloqué par un autre poste. On est soutenu par la Métropole et l’Etat. On verra au prochain Conseil d’administration. Ca n’est pas qu’une logique économique. Quand on va se réunir pour la commission (la commission artistique ?), on réfléchira. Il y a des gens qui veulent partir et qu’on ne veut pas laisser partir car ce ne serait pas intéressant pour la Maison. »
Un musicien : « A quels postes vous pensez ? »
Madame Chevalier : « (elle cite un instrument), il faudrait qu’on arrive à dégeler. Ils ne sont pas mis en cause… mais… »
Un musicien : « Ca va être difficile de toujours tout faire à effectif complet sans supplémentaires. »
Madame Chevalier : « Le comité artistique c’est fait pour ça, en parler. »

Ménage absent sur la scène de l’Opéra Comédie le 11 septembre (confettis). Aménagement envisagé à l’arrière-scène pour les concerts : tables, chaises, cintres, de l’eau. Fabrication d’un salon d’orchestre, chaises de concert très inconfortables, concert du 12 septembre annoncé complet, mais pas mal de fauteuil inoccupés.

Les confettis, c’est à cause d’un concert des gendarmes. Ils se sont amusés avec ça, on dirait.
Pour l’aménagement de l’arrière-scène et l’eau, discussion entre les musiciens, la directrice générale et le régisseur général de l’Orchestre. Ton apaisé. Concernant les chaises, proposition d’installation de « galettes » pour les fesses. Ou de rembourrage (idée de madame Chevalier).
Le salon de concert de l’Opéra Comédie a été détruit il y a longtemps. Les circonstances économiques actuelles ne permettent pas d’envisager sa reconstruction.
Le 12 septembre, des fauteuils étaient vides à cause de l’alerte orange.

Questions du chœur (CGT-Spectacle) :

1) Pourquoi n’a-t-il pas été donné suite à la demande de transfert dans une église d’un concert de musique religieuse baroque prévu à l’Opéra Comédie. L’église est un lieu qui correspond mieux à ce répertoire. (je résume la question)
Madame Chevalier : « La demande du chef est arrivée un peu tard. Ca ne me dérange pas que ce soit dans une église, mais on n’a pas d’église sous la main, là… »
Un choriste : « Ce serait moins dangereux pour nous. On nous fait chanter de l’opéra dans des églises, ce qui fait un brouhaha épouvantable, et là, une musique d’église on doit la chanter à l’Opéra. »
Madame Chevalier : « Les opéras dans les églises, ce sont des demandes qu’on nous fait. »
Le choriste : « C’est un très bon chef, je ne comprends pas que sa demande soit traitée comme ça. C’est une demande importante. Je ne comprends pas. Vraiment pas. On ne lui a même pas donné de réponse. Il y a des églises, tout de même, à Montpellier où on peut chanter ! Je ne comprends pas. Il y a Notre-Dame-des-Tables. »
Madame Chevalier : « Ce concert, c’est un abonnement. Et on essaie de relancer les abonnements. Si c’était un concert hors abonnement, ce serait facile. Là c’est un rendez-vous baroque à l’Opéra Comédie. »
Un autre choriste : « On nous met en danger. Ca va être très difficile. »
Le choriste : « On va à la catastrophe. Les compositeurs baroques faisaient ça pour les églises. Il y avait un aspect religieux mais aussi acoustique. Chantons du baroque à la Comédie mais dans les opéras… C’est une œuvre remarquable. On ne remet pas ça en question. Mais nos voix sont marquées surtout opéra. Là, c’est un supplice. Il n’y a pas de plaisir. C’est infaisable. »
Madame Chevalier : « C’est un autre travail. »
Le choriste : « C’est un autre travail pour d’autres voix, vous le savez. »
Madame Chevalier : « OK. »

2) Pourquoi la répartition des personnages interprétés dans les opéras par le chœur n’est-elle jamais faite le premier jour de répétition et parfois même les jours suivants ? Cela génère une perte de temps dans les lectures.
Un choriste : « Est-ce que la question est claire ? Sur scène, souvent il y a les nobles, les valets… La répartition est facile… Il y a des mois pour la faire… On attaque les répétitions sans savoir quel rôle on va jouer. »
Madame Chevalier : « La répartition est pourtant faite. »
Le choriste : « Alors l’info n’arrive pas jusqu’à nous… En plus, on nous demande de chanter tous les rôles ! »
Madame Chevalier (rire) : « Je comprends… Il faut que je voie avec elle ( ?). C’est son travail. »
Le choriste : « En plus, ça gêne les chefs de chant de ne pas savoir qui chante quoi. »

3) Le manque de présence de madame Chevalier aux concerts du chœur.
Madame Chevalier : « Ca rejoint les souhaits des musiciens. »
Un choriste : « Oui, c’était au bord des lèvres de tout le monde, l’autre jour ( ?). La question est claire : on a besoin de votre présence. De votre présence artistique. C’est ce qui importe aux gens, aux artistes. »
Madame Chevalier : « Il y a des concerts où j’aurais mieux fait de ne pas venir. »
Le choriste : « C’est ça qu’on veut. Que vous voyiez. »
Une élue de l’administration : « Que madame Chevalier voie quoi ? »
Le choriste : « Qu’elle voie pourquoi c’est pas bon. Moi je le sais. Je ne cache pas qu’il y a des concerts du chœur où j’aurais pété les murs. J’étais pas content. On n’était pas prêts. »

4) Le concert du chœur du mois de juin dernier à Saint-Gervais-sur-Mare n’a pas été mentionné sur FACEBOOK. FACEBOOK de l’OONM-LR est-il réservé aux prestations de la métropole ?
Madame Chevalier : « Il n’y a pas que FACEBOOK, il y a le site aussi. Tous les concerts sont sur le site. »
Un choriste : « On voit sur FACEBOOK des choses à intérêt relatif… »
Madame Chevalier : « Qu’est-ce qui est relatif ? »
Un choriste : « Y a pas de raison que ce concert ne soit pas sur FACEBOOK. »
Madame Chevalier : « La référence, c’est le site. » Puis : « Vous pouvez vous-même alimenter FACEBOOK. Le chœur peut envoyer l’info, c’est tout de suite rebasculé, s’il manque un concert. Nous avons 5 000 followers. C’est en progrès depuis un an. »

Dans les questions diverses, Gilles, délégué musicien de la CGT-Spectacle, évoque notre excellent « chargé de diffusion » qui va sans doute signer un PDV. Gilles demande s’il y a appel à candidature.
Madame Chevalier : « Non, pas d’appel à candidature. »
Gilles : « C’est un poste important. »
Madame Chevalier : « Très important. »
Gilles : « Pourquoi pas d’appel ? »
Madame Chevalier : « Je ne souhaite pas faire un appel à candidature sur ce poste-là. »
La responsable des Ressources humaines : « Son poste n’est pas ciblé. » (sur le plan de redressement) Ca pourrait être un glissement de poste. Quelqu’un qui glisserait là. »
Madame Chevalier : « On anticipe l’offre. Il y aura entretien annuel et professionnel. Tout le monde pourra s’exprimer. En présence de son supérieur hiérarchique et de madame l’Administrateur général. Pour le poste de chargé de diffusion, il y a deux personnes intéressées. »

Un choriste évoque les attentes d’une à deux heures dans la salle avant de pouvoir répéter sur scène (problèmes techniques ou échanges à n’en plus finir entre les metteurs en scène et les solistes) : « On a connu un temps où le travail était mieux organisé ! »
Le délégué musicien de la CGT-Spectacle informe madame Chevalier de l’existence d’un Orchestre de chambre du Languedoc (16 cordes) : « Nous, on se pose des questions. A terme, ne vont-ils pas… ? Je vous donne l’info, c’est tout. »
Madame Chevalier opine. Puis : « C’est tout ? Il faut que j’aille travailler ailleurs. » A ce moment, la secrétaire de direction vient lui rappeler son rendez-vous.
Avant de partir, madame Chevalier raconte l’affaire de la plainte contre X.
Madame Chevalier : « J’ai été convoquée au commissariat, place de la Comédie. Le brigadier m’a dit que c’était au sujet des musiciens. Je ne m’inquiétais pas du tout. Je suis arrivée, c’était une procédure comme dans les films. On m’a rappelé mes droits : parler ou garder le silence, avoir un avocat… Trois musiciens ont porté plainte. Violation du secret professionnel + plainte contre le ou les personnes qui ont diffusé fin mai la liste des élus qui ont refusé l’activité partielle. La plainte date de juin. Ce n’est pas une simple main courante. Je n’ai pas accès au dossier. C’est entre les mains du procureur. J’ai fait savoir que les gens qui avaient pu avoir accès aux noms des élus étaient (...). Si l’affaire est classée, elle est classée. Sinon il y aura une petite enquête et les salariés concernés seront entendus. »
Puis : « J’ai eu un appel du cabinet de Saurel, ainsi que du préfet, qui a entendu parler de cette affaire. Il est un peu consterné. Il m’a appelée pour me faire part de son soutien et du soutien de l’Etat. Ca relève quand même du pénal. Je n’ai pas de commentaires. »
Une élue de l’administration : « Le mal est fait, avec cette plainte ! »
Un musicien (à madame Chevalier) : « Vous aviez le loisir de réagir au moment où la liste a été affichée… »
L’élue de l’administration : « Sachez, madame la directrice, que tout le monde dans la Maison trouve cette plainte scandaleuse. »
Le musicien : « Laisse-moi finir, s’il te plaît ! »
Madame Chevalier : « Ils auraient pu déposer une simple main courante… C’est entre les mains de la justice. Ca ne se retire pas, une plainte, contrairement à ce que dit le secrétaire du CE. Et vous n’avez pas à juger ce que je fais. Bonne soirée, je vais continuer le travail ailleurs ! »
Un musicien : « Y a pas que vous ! »
Un choriste l’approuve : « Nous aussi ! » (le chœur répète en ce moment Chérubin sur la scène de l’Opéra Comédie)
Puis le ton baisse et ça redevient convivial. Madame Chevalier se tient debout en bout de table, près de la porte ouverte, penchée sur Gilles qui lui explique doucement qu’après trente-cinq ans de travail assidu aux DP, il va prendre un peu de recul, se consacrer avant tout et essentiellement à la musique (Gilles Loulier est, selon René Koering, l’un des cinq plus grands hautboïstes de France).
Pour ma part j’aime bien monsieur Loulier. C’est un élu qui a beaucoup fait pour l’Orchestre et la Maison. Respect à lui. Oui.



***



Potin de merdre 3 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion du Comité d’entreprise qui s’est tenue à l’Opéra Comédie le 15 septembre 2015, salle Delteil

Etaient présents Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, Valérie Chevalier, directrice générale, la responsable des Ressources humaines et les élus du Comité d’entreprise.

16 heures : CE « formation ».
Depuis que la loi a changé, les budgets formation partout en France ont été divisés par 5, et le CPF (Compte Personnel Formation), qui est le dispositif censé prendre le relai, est une enveloppe vide et une usine à gaz (inintelligible malgré des visites nombreuses et poussées du site par les élus du CE chargés de la commission formation).

17 heures : CE « extraordinaire »
Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, félicite onctueusement l’orchestre pour la qualité de sa prestation lors du concert de reprise.
Monsieur Deschamps donne ensuite lecture d’extraits d’une lettre du préfet semblant mettre en garde le Comité d’entreprise de l’OONM-LR contre un éventuel « avis négatif » au sujet de la reconduite de l’activité partielle (de septembre à décembre 2015). Bref, le préfet et les tutelles (Métropole et Région) attendraient du CE un avis « non négatif » (« oui » ou « abstention »).
Un élu du CE s’écrie : « On nous met le couteau sous la gorge ! »
Un autre élu demande à monsieur Deschamps une relecture, mais in extenso, de la lettre du préfet; et lecture aussi du courrier que la direction de l’OONM-LR a adressé à la Dirrecte pour la reconduite de l’activité partielle.

Puis le vote a lieu. Résultat : 7 « abstentions » et une voix « pour ».
Sous réserve d’acceptation de la Dirrecte, l’activité partielle (subordonnée aux besoins des services) se fera donc. Et sans perte de salaire cette fois.
Si le vote avait été négatif, l’activité partielle aurait été reconduite quand même, mais avec perte de salaire non compensée, comme au premier semestre.

La direction et le président Deschamps semblent satisfaits par le vote des élus du CE (pas une seule voix négative). Mais ils auraient préféré sans doute, pour présenter un front commun aux autorités, un vote majoritairement positif; ce qui était impossible à obtenir dans les circonstances actuelles, la direction et le président Deschamps ayant malheureusement perdu la confiance d’une majorité d’élus et d’une grande partie des salariés de l’OONM-LR. Cette mauvaise pente semble ne pouvoir être remontée. A moins que la renégociation des Accords d’entreprise se passe bien et que la direction montre l’exemple en acceptant des baisses de salaire.

A partir du 30 septembre : dénonciation des Accords d’entreprise.
Il y aura 3 mois de préavis puis 1 an de négociations jusqu’au 31 décembre 2016.
Si de nouveaux Accords d’entreprise n’étaient pas signés par la direction et les syndicats au terme des négociations, la direction pourrait éventuellement appliquer la Convention collective.
Le préfet et les tutelles souhaitent fermement que les salariés (leurs syndicats) aient une attitude « constructive » à l’occasion de cette renégociation des Accords. Une économie annuelle de plusieurs centaines de milliers d’euros est espérée. Sinon…
Sinon l’Etat pourrait retirer à notre Maison son label national, et les tutelles revoir leurs financements (c’est du moins la menace qui semble peser).


La réaction : N’ayez pas peur. Vous êtes dans le camp du Bien.

Les politiques, le Conseil d’administration, les directions successives de l’OONM-LR sont responsables de la situation actuelle. Vous, vous avez fait le boulot. Vous êtes innocents. Oui.





***



Potin de merdre 4 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion du Comité d’entreprise qui s’est tenue à l’Opéra Comédie le 23 septembre, salle Delteil

Etaient présents Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, Valérie Chevalier, directrice générale, Anne Laffargue, administrateur général, la responsable des Ressources humaines et les élus du Comité d’entreprise.

16 heures.

Approbation du projet de procès-verbal de la réunion ordinaire du 15 juillet 2015.
Demande d’informations rapport du ministère.
La direction de l’OONM-LR et le président Deschamps attendent de pied ferme ce rapport. Il est parti. Il est en route. Il doit arriver. La direction le gardera deux mois sous la main pour faire des « observations ». C’est le président Deschamps qui validera ces observations et renverra le rapport au ministère. Le rapport sera définitif et officiel fin décembre.
Demande d’informations rapport de la chambre régionale des comptes.
Le rapport est en cours d’élaboration. Sa responsable a eu un accident cet été, du coup le rapport n’a pu être envoyé en temps voulu. Il sera validé fin octobre par le contrôleur de la chambre régionale des comptes.
Demande d’informations contrôle URSSAF.
2 redressements pour l’OONM-LR : 1) Importante pénalité pour des cartes de parking considérées comme « avantage en nature non soumis à charge ». 2) Importante pénalité sur la transaction du départ d’un directeur musical il y a quelques années. La direction actuelle a fait une réclamation, qui a été rejetée.
Demande d’informations bilan financier de la première période d’activité partielle.
La première période d’activité partielle (mars à juillet 2015) a rapporté, en économie sur le personnel, des centaines de milliers d’euros (dont une partie versée par la Dirrecte, c’est-à-dire l’Etat).
Les conseils d’avocats du CE et de l’OONM-LR ont coûté « cher ».
(Si le CE avait eu pleine confiance en la direction, il n’aurait peut-être pas engagé ses propres conseils, ce qui aurait divisé par deux la facture.
Les chiffres précis – activité partielle et conseils d’avocats – seront publiés dans le compte rendu officiel du Comité d’entreprise, que vous pourrez lire bientôt sur Irp-CE).

Demande d’informations lissage des salaires de mars à juillet 2015.

Le lissage s’est fait sur le temps de travail.

Demande d’informations sur l’avancée de la mission de monsieur Jacques Hedouin.

Les élus : « Il fait quoi exactement, Jacques Hédouin ? »
La direction : « Il travaille. Il est très compétent. »

Avis personnel (sous réserve d’informations supplémentaires) :
En vue de la renégociation des Accords d’entreprise, l’ « expert » Jacques Hédouin – une connaissance de madame la directrice générale, dit-on – aurait collationné des photocopies de règlements de travail spécifiques (techniciens de scène, artistes…) dans divers théâtres lyriques de France. Tarif : la modique somme de (…) euros (+ frais de déplacement et de bouche ?... Miam-miam, la gastronomie française !).

Renégociation contrat mutuelle santé AUDIENS ?

Les élus du CE demandent une renégociation du contrat de l’OONM-LR avec AUDIENS pour des garanties étendues selon les nouvelles dispositions des remboursements Sécurité sociale en regard des besoins personnels. La direction va demander à AUDIENS de faire des propositions.

Pourquoi le CFA de Nancy pour un contrat d’apprentissage à la régie générale ?

Le CFA est la seule école de formation de régisseurs en France. Et le candidat retenu est le seul qui se soit présenté.

Demande d’explications quant à l’absence de la direction lors des deux derniers spectacles de l’OONM-LR au Festival de Radio France et Montpellier.

Madame Chevalier répond qu’elle n’est pas le seul membre de la direction; que d’autres membres de la direction peuvent assister à des spectacles à sa place; et que, de toute façon, sa présence ou son absence aux concerts du festival ne regarde pas le Comité d’entreprise. Elle dit : « Si je n’étais pas ici, j’étais ailleurs. Je faisais autre chose. »

Demande d’informations sur la réorganisation de la billetterie.

Un élu du CE déclare (en substance) : « Il aurait fallu respecter le fond et la forme sur les changements d’horaires et de jours d’ouverture de la billetterie. On doit prendre en compte les remarques et suggestions du personnel, et ne pas informer les gens par SMS. Il fallait envoyer un mail de confirmation officiel. Par ailleurs, ces changements d’horaires et de jours d’ouverture de la billetterie auraient dû faire l’objet d’une information et d’une consultation du CE, comme chaque fois que l’on touche à l’organisation du travail. »
La responsable des Ressources humaines : « Ce n’est pas vrai. »
L’élu : « C’est écrit noir sur blanc dans les attributions du Comité d’entreprise. »


Puis le secrétaire du CE, un musicien, annonce que c’est la dernière réunion de ce Comité d’entreprise avant les élections professionnelles du 6 octobre. Il ne se représentera pas.


Fin de réunion un peu houleuse.

Madame Chevalier, très « remontée » semble-t-il, évoque la plainte contre X de 3 représentants du personnel (artistes ?) à cause de la diffusion de la liste des élus qui ont refusé (légalement) l’activité partielle. Elle dit avoir été convoquée par la police.
Le délégué musicien de la CGT-Spectacle parle, concernant la liste « SHAME » diffusée dans la Maison, d’ « atteinte à la vie privée », de non respect du « secret professionnel ».
Un élu des services administratif lui demande : « Tu soutiens ceux qui ont porté plainte ? »
Le délégué CGT-Spectacle : « Je ne répondrai pas à cette question. »
L’administratif : « Pas besoin. Tu viens d’y répondre. »
Madame Chevalier se lève : « Je vous laisse entre vous. »

Fin des débats. Tout le monde se lève aussi et quitte la salle Delteil*.



Les bouleversements démographiques annoncés en Europe vont rayer assez rapidement de la carte mémorielle nos cultures classiques. Oui.


La réaction : Par KZRG
En français, le mot « hôte » a double sens.
Sens 1
Personne qui offre l’hospitalité
Sens 2
Personne qui est invitée chez quelqu’un
Ces deux sens s’opposent. Et donc ça peut mal finir. Car il arrive que l’hôte (l’invité) devienne l’hôte de son hôte. L’hôte (qui a accueilli) se sent soudain « étranger » dans sa propre maison. Il doit, s’il est incapable de préserver son territoire, son mode de vie, ses valeurs morales, quitter les lieux, s’effacer.
Pour un groupe humain, une nation, un peuple par exemple, les conséquences sociales, culturelles, civilisationnelles qui résultent de cet effacement, de cette « disparition » (cf. La Disparition, de Georges Perec) sont incalculables.
Ce qui se passe actuellement à l’OONM-LR et dans d’autres structures « classiques » de France, d’Europe et dans le monde occidental tout entier, est le symptôme de cette disparition fulgurante. Mozart et Verdi n’ont aucune chance. Aucune chance de survie. Ils ne nous survivront pas. C’est mort d’avance. Nous ne laisserons rien derrière nous. Pas d’héritage. Rien. L’Opéra Comédie ne sera jamais plus un opéra. Même pas un théâtre. Peut-être un hôtel. Un lieu de refuge. Oui.

Lire : Du sens, de Renaud Camus, et L’Hôte, d’Albert Camus (nouvelle du recueil L’Exil et le Royaume).

Ceux qui, à longueur de journée, parlent de « sauver la Maison » ne figurent pas dans le plan de redressement. S’ils étaient dans la charrette, ils ne songeraient qu’au montant de leurs indemnités. Ils penseraient : « Après moi le déluge » et iraient en courant demander conseil à leur avocat pour toucher le pactole, comme on l’a vu faire par le passé.
Bref, la parole des donneurs de leçon ne vaut rien. Aucune confiance en ces gens. Ils ne vont rien sauver du tout, sinon leur carrière et leur compte en banque. Et ils feront payer l’addition aux caisses de chômage et de retraite, c’est-à-dire à l’ouvrier, à l’employé, au petit commerçant, au paysan, au pigeon. Oui.



Côté coulisses, l’ambiance n’est pas chaude entre Juliette Deschamps (encombrée de sa mère décoratrice) et les équipes techniques.
Un clan, celui de la nouvelle direction, en a remplacé un autre (celui de JPS).
Des pas gentils ont pris la place des méchants.
Vivement le prochain clan !

Le problème est profond, démographique. L’hécatombe n’est pas finie, elle commence à peine. Tout doit disparaître : musique « classique », art « moderne », littérature. Il ne restera rien. Vos opéras, vos théâtres, vos cinémas seront réduits en cendres.
Sans peuple « occidental », pas de culture, pas de civilisation occidentales : non.

Non, la « renaissance » tant espérée de nos arts classiques n’aura pas lieu. Pas de Renaissance sans héritiers, sans bébés dans les ventres. Pas de Renaissance dans les hospices et les cimetières. Inutile de se bercer d’illusions, de se nourrir de chimères et de s’inventer je ne sais quelle renaissance à partir de je ne sais quelles nouvelles « couches de la population ». C’est trop tard.
Il faillait y penser avant, à l’époque des jours fastes de nos arts classiques, à l’arrivée à maturité des babies-boomers dans les années 80-90, du temps où Jack Lang encensait le « tag » et où des apprentis sorciers faisaient du « testing » à l’entrée des discothèques au lieu d’inciter les « jeunes » à fréquenter les bibliothèques; époque fabuleuse où les directeurs d’opéra, les metteurs en scène, les chefs d’orchestre et les divas, cautionnés par des responsables politiques aveugles, ont commencé de se remplir sérieusement les poches au nom de la culture sans songer à l’avenir (pourtant clairement lisible dans les courbes démographiques). Oui.



Ce n’est pas une question d’âge, mais de civilisation. Le « classique », c’est fait pour ceux qui l’ont créé, c’est-à-dire les Occidentaux. C’est fait d’abord pour eux, et, marginalement, pour quelques autres peuples fortement influencés par la culture occidentale. Donc si les Occidentaux vieillissent et meurent sans descendance, il y a peu d’espoir que leur musique (et leurs arts en général) survive à leurs cadavres. Non ?


Qu’ils dégagent tous ! C’est cette vieille caste qui nous a conduits là où nous sommes : dans l’impasse, la caverne, le trou. Merdre !


Le problème est démographique, et le sera de plus en plus. Jusqu’à extinction.



Potin de merdre 1 : Dénonciation des Accords collectifs de l’OONM-LR !

COMMUNIQUE CFDT

Suite à la dénonciation de nos Accords d'entreprise
par Didier Deschamps, président de l’OONM-LR,
vous pouvez "réagir" (anonymement) dans Libre expression.
Envoyez vos "réactions" à : HYPERLINK "mailto:irp.cfdt@oonm.fr"irp.cfdt@oonm.fr
ou  HYPERLINK "mailto:jlc3po@hotmail.fr"jlc3po@hotmail.fr , messagerie personnelle de l'animateur du blog.



LA DENONCIATION DES ACCORDS D'ENTREPRISE
ADRESSEE PAR LE PRESIDENT DE L'OONM-LR
A LA SNAPAC-CFDT
(ainsi qu’aux autres syndicats)
EST EN LIGNE SUR IRP/CFDT (INTRANET/ZIMBRA)


Extrait (début) de la méchante prose du président Deschamps :

« Madame, Monsieur,

Compte tenu de sa situation économique et financière notre association a dû mettre en œuvre un Projet de plan de rééquilibrage budgétaire et de l’activité artistique qui prévoit (document ci-joint livre II présenté), outre la relance de l’activité artistique et un Plan de Départ volontaire, la dénonciation des accords collectifs.
En effet, face à la baisse des ressources, il est difficilement envisageable de maintenir l’ensemble des avantages conventionnels largement plus favorables que les dispositions de la convention collective de branche. »

Rappelons que le président Deschamps s’est engagé, lors de la grève CFDT des techniciens de scène et régisseurs d’avril 2015 (Clémence de Titus), à poursuivre en justice la Fondation Aria (président : Jean-Paul Scarpitta) pour recouvrer une créance de 380 000 euros; somme qui nous serait bien utile aujourd’hui, alors que nos accords collectifs sont remis en cause au prétexte de la « situation économique et financière » de l’Association.

Message adressé par le président Deschamps à la CFDT le 7 avril 2015 :

« En réponse à votre dernier courriel, je tiens à vous préciser que - sans attendre votre annonce de préavis de grève pour la représentation de ce soir, et conformément aux engagements que j'avais pris le 26 devant l'ensemble du personnel -, j'ai engagé la semaine dernière les démarches nécessaires pour explorer et exploiter les voies, moyens et recours juridiques permettant de recouvrer la créance Aria.
Nous ne manquerons pas de tenir le personnel de la Maison informé de l'avancée de ce dossier.

Didier Deschamps »

Or, où en est aujourd’hui ce dossier ? A-t-on engagé des poursuites contre la Fondation Aria ? La question a été posée par la CFDT de l’OONM-LR samedi 31 octobre au président Deschamps (copie à l’ensemble des personnels et aux instances de notre syndicat). Nous attendons sa réponse, que nous publierons éventuellement dans Libre expression, ainsi que notre lettre, pour information du citoyen et du contribuable au sujet de cette sombre affaire. Oui.



RESISTONS !





Ne laissons pas
les profiteurs
(et profiteuses)
de la culture subventionnée
donner des leçons d’économie
au petit peuple
de notre Maison.
NON.





La direction
doit montrer l’exemple.


BAISSE DES GROS SALAIRES !

OUI.



Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion du Comité d’entreprise qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 28 octobre 2015

Sont présents Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, Valérie Chevalier, directrice générale, madame l’Administrateur général, la responsable des Ressources humaines et les élus du nouveau CE.

Approbation de procès-verbaux en souffrance. Ces PV ayant été retoqués par l’ancienne mandature, il faut les valider avec quelques petites modifications apportées par la responsable des Ressources humaines.
Alain Servel, chargé des concerts décentralisés et ex-élu du CE, vient expliquer sa demande de PDV. Son départ faisant l’objet d’une négociation transactionnelle, le CE doit valider. Il faut qu’Alain Servel motive ce départ et convainque l’auditoire.
Blaser bleu-marine, chemise blanche et petit jean postmoderne, Alain, théâtral, plein d’humour comme à son habitude, fait un discours poétique, épique et gaullien (il reprendra des paroles du général), provoquant maintes fois le rire autour de la table.
Il définit son projet personnel, à savoir travailler en liaison avec les politiques dans le domaine culturel, puis évoque son parcours à l’OONM-LR durant six ans : panégyrique de l’orchestre, tournées en région « assis au fond du bus à deviser avec des musiciens historiques », découverte de la Maison Opéra qui est « comme un gros village » avec sa place (l’accueil), sa maternité (« Il y a eu une naissance ! »), son « parrain », son journal (le blog) et son rédacteur en chef entouré de nombreux journalistes.
Très applaudi après ce magistral et amusant discours d’une vingtaine de minutes, Alain Servel se retire élégamment de la salle une fois accompli le vote positif et unanime du CE validant son PDV.
Ensuite, des musiciens demandent à la direction par qui Alain Servel sera-t-il remplacé ? Réponse : le poste ne faisant pas partie au départ des postes visés par le PDV, la priorité pour le remplacer a été donnée à un des postes visés par le PDV, c’est-à-dire une personne de la Communication.
Là-dessus, grosse polémique entre un musicien et madame Chevalier. Pourquoi n’a-t-elle pas fait un appel à candidature interne au lieu de choisir seule dans son coin ? Le ton monte. Tension assez vive jusqu'à ce qu’un élu technicien de scène pose naïvement cette question : « Pour ce genre de procédure, je suppose qu’il doit y avoir une règle, quelle est-elle ? Et dans ce cas elle doit s’appliquer. »
Du coup, le président Deschamps appelle de ses vœux cette règle. Mais madame Chevalier le reprend à la volée : elle est la directrice et c’est elle qui décide. Na !

Il n’y a pas eu de questions diverses, puisque ce CE était légalement consacré à la désignation du bureau : secrétaire, secrétaire adjoint, trésorier, trésorier adjoint.
1 seul candidat pour chaque poste. Tous élus à l’unanimité.
Le président Deschamps : « Mais c’est un plébiscite ! »

OUI.


***



Potin de merdre 3 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des délégués du personnel qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 29 octobre 2015

Sont présents Valérie Chevalier, directrice générale, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique, le régisseur général de l’Orchestre et les délégués du personnel (artistes, administratifs, techniciens). Bref, pour cette première réunion des DP de la nouvelle mandature, beaucoup de monde autour de la grande table neuve (qui grince).

Avant de commencer, madame Chevalier demande à chaque élu de se présenter : nom, prénom, fonction.
La réunion se déroule dans une ambiance conviviale et paisible. Aucune vraie prise de bec. Les nouveaux élus (effectif rajeuni) prennent sagement et poliment leurs marques. D’autant que l’année 2016, avec l’anxiogène et « déloyale » dénonciation des Accords collectifs, risque d’être particulièrement animée.

16 h 30.

Questions artistes des chœurs (CGT-Spectacle) :

Une première question zappée à la demande de madame Chevalier (avec accord des choristes).

2) « Le dernier concert Baroque du chœur, ce dimanche, a mis en avant ses faiblesses et spécialement celles de certains pupitres. Les compliments polis ne changent rien à l’affaire. Les postes gelés par des personnalités mal intentionnées, incompétentes et malheureusement décisionnaires ainsi que l’ignorance fautive des problèmes inhérents à un groupe par ses responsables depuis plusieurs années, n’ont pas aidé le chœur à conserver le niveau qu’il avait. Les chefs invités nous feront toujours progresser, merci de les faire venir. (…) »

Madame Chevalier : « On espère pouvoir embaucher 2 ténors. »
Un choriste : « Merci. » Et il signale deux sites, national et international, où ces concours de recrutement n’apparaissent pas. Madame Chevalier prend bonne note des coordonnées.

3) La programmation du premier trimestre très lourde et déséquilibrée.

Madame Chevalier : « C’est toujours un problème d’équilibrer une saison en fonction des disponibilités. Mais on va essayer. »
Un choriste évoque le chef de chœur Gianluca Capuano (le concert Choeur Baroque) : « Nous avons eu un très bon chef de chœur. Un chef remarquable. Mais cela a été, je le répète, très difficile pour nous. C’est difficile pour nous de nous adapter au baroque. »
Madame Chevalier en profite pour glisser finement (perversement ?) qu’elle a reçu hier soir le rapport du ministère de la Culture : « Il faut jouer toutes les musiques… »
Le choriste : « Il existe du baroque plus dans nos cordes. Gluck, par exemple. » Puis : « Il y a eu « de la presse au sujet du concert ? »
Madame Chevalier : « Non, pas encore. »

4) « Les chaises rouges utilisées par le chœur, dont l’assise de la plupart est effondrée, mettent les artistes dans des positions difficiles pour répéter toute la journée. (…) »
Madame Chevalier : « On va faire faire des devis pour les chaises. Et aussi pour la salle des chœurs du Corum, qui n’est pas adaptée pour l’instant. »
Le choriste : « Merci. »
En questions diverses, les choristes demandent à madame Chevalier quelle est l’utilité de leur présence pour le concert du 1er de l’An, si c’est pour chanter seulement « Dou ! Dou ! Dou ! » et « Conga ! Conga ! Conga ! »
Un choriste : « On ne va pas beaucoup nous entendre. On pourrait faire plutôt Candide de Bernstein. Il y a de beaux passages pour les chœurs. »
Enfin, un choriste insiste auprès de madame Chevalier pour qu’elle communique au sujet du Diapason d’Or de Michael Schønwandt (enregistrement de Maskarade).

Questions de l’Orchestre (CGT-Spectacle) :

1) Question récurrente concernant les réponses de la direction rendues avec du retard (10 jours, cette fois) : « Il serait bien de respecter l’article L 2315-12 du Code du travail sur les délais de réponse. »
Je n’ai pas bien entendu la réponse de la responsable des Ressources humaines (j’étais en bout de table). Sans doute a-t-elle dit : « Excusez-nous. Pas eu le temps de faire plus vite. On va essayer de faire mieux la prochaine fois. »

2) Qu’en est-il des animations en maternelle ?

La Métropole aurait, selon ce que j’ai compris mais c’est à confirmer, retiré la subvention (30 000 euros).
Du coup, la direction va établir un planning pour des TAP (Temps d’Activités Périscolaires). Elle sollicitera des salariés de tous les services. Par exemple pour des séances d’initiation à la musique classique et à l’opéra.
Madame Chevalier : « On essaiera d’occuper les enfants des ZAP (Zones d’Actions Prioritaires) de façon intelligente. »
Un musicien : « On n’est pas des Dumistes. »
Madame Chevalier : « Non, vous n’êtes pas des Dumistes. »
Le DUMISTE cumule une double compétence, celle d’un pédagogue connaissant l’école et celle d’un assistant spécialisé susceptible d’ouvrir cette école à d’autres réalités locales qu’elle-même.
Plusieurs musiciens et choristes, qui semblent s’interroger sur l’utilité d’une intervention dans le cadre des TAP (et même s’en effrayer, surtout en ZAP), disent : « Les TAP, c’est la garderie. »
Un musicien : « Ils font musique, puis ils vont faire rollers. »
Madame Chevalier : « On ne se dégagera pas des TAP. Non. Mais il y en a (des entreprises comme la nôtre) qui refusent. C’est de 16 h 30 à 17 h 30 après l’école. C’est très court. Il n’y a pas forcément d’instituteur ou le chef d’établissement.
Un choriste répète : « C’est la garderie. »
Un musicien : « On va nous l’imposer ? »
Un choriste : « Les animations en maternelle, ça c’était formidable. C’était travaillé, préparé par l’institutrice. »

3) « Aménagements des espaces de stockage pour les boîtes d’instruments à l’Opéra Comédie au niveau de la fosse d’orchestre ? » (le CHSCT a fait des remarques à ce sujet)
Le régisseur général de l’Orchestre : « Il faut voir avec le directeur technique. »
Madame Chevalier : « On va voir avec le directeur technique. »

4) Perte de temps de travail pour arranger le mauvais placement des musiciens dans la fosse.

Madame Chevalier : « On va pouvoir arranger ça. Les chefs de pupitre viendront un peu avant. Qu’ils prennent sur leur temps de travail ! »
Régisseur général de l’Orchestre : « Moi je propose à 13 heures. »

5) Une solution pour que des musiciens puissent venir répéter à l’Opéra Comédie (refoulement par le gardien quand la Maison est vide, notamment le week-end) ?

Un musicien raconte qu’on ne l’a pas laissé entrer pendant la série Chérubin (un samedi, entre deux représentations). Le gardien lui a dit : « Non, c’est pas possible. Il faut prévenir. »
Une élue de l’administration (accueil) : « C’est la régie qui doit prévenir. C’est comme ça. C’est devenu comme ça. Le gardien a raison, monsieur. Il fait son travail. Il a des ordres. Il vous faut donner l’information. Le gardien sinon n’a pas le droit de laisser passer. Il n’y a que madame Chevalier qui ait le droit d’aller et venir comme elle l’entend, et de rentrer dans l’Opéra à l’heure qu’elle veut, même à 4 heures du matin ! »
Madame Chevalier au musicien : « Il vous faut avertir le régisseur général de l’Orchestre, qui le dit au régisseur général de l’Opéra, qui le dit au gardien. »
Une choriste : « J’ai une idée. »
Le choriste : « Laissez-la parler ! Elle a une idée. »
La choriste : Dès fois le week-end, il n’y a pas de régisseur. On met un registre de présence à l’accueil, on rentre et on signe le registre. »
Un musicien : « On peut même laisser sa carte de musicien. »
Le choriste : « C’est à la régie de l’Opéra d’organiser ça. »
Madame Chevalier : « Oui, on va regarder comment régler ça avec la régie. »

6) La franchise de l’assurance des instruments.

Madame Chevalier : « L’assurance nous a fait un devis. Le coût n’est pas énorme. La cotisation est correcte. On va proposer un essai sur une année. Là c’est une majoration. S’il y a sinistre, ça basculera… »
La responsable des Ressources humaines : « Entre majorer la facture de base et voir à la fin de l’année en fonction des sinistres… »
Madame Chevalier : « On va voir si les sinistres augmentent de façon énorme. Ca m’étonnerait. »
Un choriste (ironique) : « Notre ancien secrétaire général ne serait pas d’accord avec vous. Il pensait même le contraire. »

7) L’Orchestre aurait besoin, sur le plan musical, d’une personne régulière au poste de cor solo.
La direction attend la réponse du cor solo aux propositions qui lui ont été faites.

8) « Le 9 octobre 2015, l’Orchestre d’Avignon a donné un concert à Bagnols-sur-Cèze. Au vu du passé de l’OONM à Bagnols-sur-Cèze, pourquoi pas nous ? »

Madame Chevalier : « Pour l’instant, ils n’ont pas donné suite. Nous n’avons pas de propositions.
Le choriste (blagueur) : « On ira en bagnole à Bagnols ! »
Je lui glisse : « Dans Les Demoiselles de Rochefort, Jacques Perrin dit à Françoise Dorléac : « J’ai une perme à Nantes. »
Le choriste me répond qu’il n’aime ni les films de Jacques Demy ni la musique de Michel Legrand : « Ca ne me touche pas ! »

9) « Suite à votre remarque (une remarque de madame Chevalier) lors de la dernière réunion, sur le fait qu’il est très rare de voir l’effectif de l’orchestre au complet sur une œuvre, nous répondons que c’est à vous qu’il appartient de programmer de telles œuvres. Nous n’attendons que ça. »
Je n’ai pas bien saisi la réponse de madame Chevalier.

Dans les questions diverses, le choriste d’ « en bagnole à Bagnols » (décidément en forme !) demande à madame Chevalier : « Est-ce que vous pouvez acheter des cordes vocales baroques pour le chœur ? »

Questions Administration et Technique (CFDT/Unsa) :

« A propos de la reprise de l'activité partielle.
Tous les salariés semblent ne pas être sur un pied d'égalité devant cette mesure... Certains services y sont soumis et d'autres pas, au bon vouloir des chefs de service, ce qui ne fait qu'accroître les inégalités dans la Maison, les injustices, les rivalités entre les gens... Une fois de plus, on apprend les choses par des bruits de couloirs... On nage en eaux troubles... Pourquoi n'y a-t-il aucune information précise de la part de la direction, par exemple sous forme de note de service ? La direction peut-elle remédier le plus tôt possible à ce manque d'information ? »

Madame Chevalier : « Non, ce n’est pas au bon vouloir des chefs de service. La responsable des Ressources humaines a fait une note. »

Responsable des Ressources humaines : « Les chefs de service ont eu cette note. Mais s’ils n’ont pas fait passer l’information… »

Une élue de l’administration (accueil) : « Il y a des chefs de service qui n’ont rien compris. Et si eux-mêmes n’ont rien compris, ils ne pouvaient pas donner la bonne information. »

2) « Un salarié en disponibilité a-t-il le droit de signer un PDV ? »

Madame Chevalier : « Non. »
Selon la direction, qui s’est renseignée auprès de la Métropole, les salariés en disponibilité, comme les détachés, ne peuvent signer un PDV. Ils doivent démissionner de la Fonction publique territoriale pour pouvoir le faire.

3) « En cas de plan social (ou autre événement grave), que se passerait-il pour un signataire de PDV qui aurait l’âge de la retraite et droit au taux plein. Pourrait-il être mis à la retraite d’office ou licencié sans percevoir avant l’heure son indemnité PDV ? »

Les réponses orales de la direction sont floues. Il vaut mieux attendre le procès-verbal de la réunion.
Dans la discussion, j’ai compris qu’il était prévu dans le plan de redressement 34 suppressions de poste. Et que 27 PDV sont souhaités par la direction.
La première commission PDV a eu lieu en octobre : 9 demandes sur 9 ont été acceptées. La prochaine commission aura lieu en novembre et la dernière en janvier.
Les membres de la commission PDV sont la directrice générale, l’administratrice générale, la responsable des Ressources humaines et les trois délégués syndicaux (CGT-Spectacle, CFDT et Unsa).

4) « La date limite pour une demande de PDV est-elle le 31 décembre 2015 ? Quelle est la date limite de signature d’un PDV ? La signature du PDV intervient-elle immédiatement après l’acceptation ? Une demande de PDV peut-elle être acceptée mais finalement pas signée par l’intéressé ? »

Je n’ai pas tout compris aux réponses données. Attendons le procès-verbal.
Il semble en tout cas qu’on puisse, par exemple, déposer une demande de PDV en novembre et ne signer qu’en janvier, voire en février (pour les détachés notamment, qui devront être reçus préalablement à la Métropole ; en effet des fonctionnaires qui démissionnent c’est exceptionnel, et la Métropole veut s’assurer légalement qu’ils n’y sont pas forcés).

5) « Une nouvelle loi sur les mutuelles d’entreprise doit, paraît-il, s’appliquer à compter du 1er janvier 2016. L’OONM-LR est-il concerné ? Si oui, de quelle façon ? »

La responsable des Ressources humaines : « Non, c’est déjà en place à l’OONM-LR. On cotise pour tous les salaires sur le socle de base. On remplit déjà nos obligations. Mais on attend des propositions nouvelles d’Audiens pour une complémentaire plus intéressante. Madame l’Administrateur général est montée négocier à Paris. On pourrait payer moins, ou obtenir de meilleures conditions. »

6) « La CFDT a mis en ligne sur son site les courriers de dénonciation des accords d’entreprise. La direction de l’OONM-LR énumère de nombreux avenants (pour la plupart très anciens) sans que soit précisée leur nature. Nous souhaitons que la direction les énumère avec précision dans sa réponse aux délégués du personnel, de telle sorte que l’ensemble des salariés de notre Maison puissent en avoir connaissance en ligne sur le site CFDT où ces réponses seront postées. »

La direction assure que l’ensemble des accords et des avenants seront bientôt mis en ligne officiellement.

7) « Question concernant l'organigramme.
Il a été dit que le service "Développement des publics et médiation culturelle" ainsi que la "Billetterie" étaient rattachés au service "Communication", formant ainsi un "Pôle Communication". Quelle est la forme exacte de ce rattachement ? Est-ce le responsable de la Communication qui est le supérieur hiérarchique de ces deux services ? Dans ce cas, quelles sont exactement ses prérogatives, responsabilités, obligations envers ces deux services ? Quelle est la marge d'autonomie de ces deux services ? Quelles sont les prérogatives, responsabilités et obligations des responsables des services "Billetterie" et "Développement des publics et médiation culturelle". De quelle manière est arrêtée une réorganisation de l'organigramme ? (unilatéralement par la direction ou par le CA, consultation des représentants du personnel ?). »

Madame Chevalier : « La billetterie est bien rattachée au service Com’. »
Une élue de l’administration (accueil) : « Pourquoi on les a mélangés ? »
Madame Chevalier : « On ne les a pas mélangés. »
Une élue de l’administration : « Ce n’est pas bizarre que la billetterie soit rattachée à la Com’ ? »
Madame Chevalier : « Non. »
Un élu de l’administration : « A priori ça pose problème. »
Madame Chevalier : « On a tous quelqu’un au-dessus de nous. TOUS. »

La dernière phrase en dit long sur l’avenir de la culture en France (terre d’asile).




Potin de merdre 1 : Dénonciation des Accords collectifs pour « difficultés financières » et créance de 380 000 euros de la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta, ex-directeur général de l’OONM-LR


La CFDT de l’OONM-LR a adressé le 31 octobre 2015 le courriel ci-dessous au président Didier Deschamps (copie à l’ensemble du personnel) :


Montpellier, le 31 octobre 2015


CFDT de l’OONM-LR
à
Didier Deschamps, président de l’OONM-LR


Monsieur le Président,

Le 7 avril 2015, vous adressiez ce messageà la CFDT (copie à l’ensemble des personnels de l’OONM-LR) :

« En réponse à votre dernier courriel, je tiens à vous préciser que - sans attendre votre annonce de préavis de grève pour la représentation de ce soir, et conformément aux engagements que j'avais pris le 26 devant l'ensemble du personnel -, j'ai engagé la semaine dernière les démarches nécessaires pour explorer et exploiter les voies, moyens et recours juridiques permettant de recouvrer la créance Aria.
Nous ne manquerons pas de tenir le personnel de la Maison informé de l'avancée de ce dossier.

Didier Deschamps »
Monsieur le Président, les poursuites contre la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta, ex-directeur général de l’OONM-LR, ont-elles été engagées depuis ? Vous deviez informer le personnel. Or, sept mois ont passé sans nouvelles officielles de cette affaire très importante pour les finances de l’OONM-LR. Cela nous paraît d’autant plus étonnant que vous venez d’adresser aux syndicats un courrier de dénonciation des accords collectifs « compte tenu de (la) situation économique et financière » de notre Association.

Par ailleurs, est-il vrai que vous auriez dit à des salariés de l’entreprise, dont des élus, que le Conseil d’administration avait interdit à l’OONM-LR, sur ordre du président de la Métropole, de poursuivre la Fondation Aria pour sa créance ?

Enfin, la Chambre régionale des comptes et les envoyés du ministère de la Culture ont-ils été réellement informéspar la direction de l’OONM-LR, pour établir leurs rapports, de l’existence d’une créance de la Fondation Aria dont le montant s’élève à 380 000 euros ?

Dans l’attente de réponses rapides et claires de votre part à ces questions qui concernent non seulement notre Maison et ses salariés mais aussi l’intérêt public, veuillez agréer, monsieur le Président, nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT de l’OONM-LR

Pour information : CFDT-Interco, CFDT-Métropole, UD-CFDT, SNAPAC-CFDT, l’ensemble des personnels de l’OONM-LR


Le président Deschamps n’ayant toujours pas répondu à cette lettre de la CFDT de l’OONM-LR, un nouveau conflit social semble se profiler à l’horizon. Oui.


La réaction : Quelques articles de presse éclairants (2013/2014)

Le doigt de Saurel

Par Jeudi tout du 4 avril 2013

« Je suis en colère. Si c’est une victoire, je mange un rat ! » Philippe Saurel s’est fâché tout rouge après que le conseil d administration de l Orchestre a prolongé de 15 mois la direction de Scarpitta et que l Agglo a accepté de compenser les 5,5 M¬ de subvention retirés par la Région.
« Le président Bernard Ramette a évoqué sa démission », raconte Saurel pour dépeindre la stupeur de l’ancien directeur régional de la Banque de France, qui égalait celle du préfet et de la Drac. « La délibération a été rédigée sur un coin de table avec l’amateurisme le plus total. La Ville s’est abstenue parce que de telles pratiques mettent en danger l’existence de l’Orchestre. »


***



Scarpitta : "Il doit partir de suite", dixit Saurel
Par Jean-Marc Aubert, L’Agglo-Rieuse du 30 mars 2013

"On ne peut pas attendre quinze mois, le problème du départ de Jean-Paul Scarpitta de la direction de l'Opéra et de l'Orchestre national de Montpellier doit être réglé au plus tôt, c'est le message que j'ai fait passer deux fois hier soir lors du conseil d'administration, où le nouveau préfet de Région, préfet de l'Hérault, a découvert une situation incroyable, il était visiblement éberlué par les joutes verbales qui ont émaillé cette réunion", assure Philippe Saurel, l'adjoint au maire en charge de la culture et qui représentait la Ville de Montpellier : "Hélène Mandroux m'a dit, allez-y et défendez au mieux les intérêts de la Ville dans cette affaire".

Philippe Saurel dénonce le fait que "la Région ait basculé, lors de ce conseil d'administration, 5,5 millions d'euros dont elle se désengage désormais vers Montpellier Agglomération et ce sans que nous voyons ces fonds. Il y a visiblement une entente entre Christian Bourquin et Jean-Pierre Moure, sur le dos des salariés de l'Opéra et de l'Orchestre national et des contribuables, car ce sont eux qui vont payer cette folie. La Ville de Montpellier a demandé à voir les comptes financiers. On ne joue pas aux dés avec 5,5 millions d'euros".

Tour de passe-passe

En clair, lors de ce conseil d'administration curieusement reporté trois fois depuis septembre dernier, mois où il était prévu, la Région a annoncé se désengager de l'enveloppe financière de 5,5 millions d'euros, au profit de l'Agglo. Un tour de passe-passe qui irrite Philippe Saurel : "A deux reprises lors de la réunion à laquelle assistaient donc le préfet et le responsable de la DRAC, aveugles visiblement, j'ai dit que l'outil était mis à mal. Ce matin, avec une nuit sereine et avec le recul, je dis que tout est mis en oeuvre pour tuer l'Opéra. C'est un coup mortel porté à l'Orchestre national et c'est inadmissible".L'élu montpelliérain le répète : "Scarpitta doit partir de suite"...




***


Jean-Paul Scarpitta, le retour ?

Par La Gazette du 24 avril 2014
(extrait)

(…) A tout le monde, l’ancien directeur de l’Orchestre et de l’Opéra national de Montpellier (OONM), dont la mission a été prolongée comme « simple » directeur artistique jusqu’en juillet, clame qu’il est « un grand ami » du nouveau maire.



***


Interview de Philippe Saurel : « La culture à Montpellier, ça pourrait changer partout ! »
Par La Gazette du 8 mai 2014

Extrait
La Gazette : On a beaucoup vu Jean-Paul Scarpitta près de vous ces temps-ci, vous l’aimez bien ?
Philippe Saurel : Oui, je l’aime bien. J’ai le droit !
Aurait-il un avenir près de vous ?
Son sort a été scellé par le conseil d’administration de l’OONM (NDLR : Orchestre et Opéra national de Montpellier). Il arrête ses fonctions prochainement. C’est clair. J’ai des idées pour quelques grandes directions culturelles de Montpellier, mais je ne pense pas à M. Scarpitta. Cela n’empêche pas qu’il me fasse sourire.
Est-ce que cela vous fait sourire, les (presque) 400 000 euros de mécénat qu’il doit à l’OONM et qui ont contribué au déficit de son budget 2013 ?
On peut comprendre qu’étant viré de la structure, il ne veuille plus s’en acquitter. Mettez-vous à sa place ! Le mécénat est un acte volontaire. On ne peut obliger personne à être mécène. Sinon, c’est du stalinisme !
Plus globalement, selon vous, Jean-Paul Scarpitta a-t-il fait ou pas du tort à l’Orchestre ?
Son éviction était le vœu de l’ancien président d’Agglo. Mais pas celui de la Région, souvenez-vous, lequel tenait à ce que Scarpitta reste pour qu’il fasse, excusez-moi, « le sale travail », c’est-à-dire remonter le niveau de l’OONM sur la base des préconisations du ministère de la Culture. Et que nous a coûté le départ de Scarpitta ? Cinq millions ! Soit le montant du désengagement de la Région de l’OONM à la suite de cette éviction qu’il ne cautionnait pas. Comment peut-on jouer avec les finances publiques comme cela ? C’est inadmissible.


Potin de merdre 1 : Dénonciation des Accords collectifs pour « difficultés financières »
+ créance de la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta. Vive la France !



Historique des derniers jours :


Le président Deschamps n’ayant pas répondu aux questions qui lui ont été posées le 31 octobre 2015 concernant la créance de la Fondation Aria, le syndicat CFDT de l’OONM-LR lui a adressé ce courriel le 12 novembre à 15 h 51 :




Montpellier, le 12 novembre 2015
CFDT de l’OONM-LR
à
Didier Deschamps, président de l’OONM-LR
 
Monsieur le Président,

Un article paru dans La Gazette d'aujourd'hui rappelle à ses lecteurs que la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta doit toujours 380 000 euros à l'OONM-LR.

Or, vous n'avez pas répondu aux questions que la CFDT vous posait le 31 octobre 2015 concernant cette créance budgétée, alors que vous venez de dénoncer les Accords collectifs sous prétexte de difficultés financières à l'OONM-LR.
 
Nous considérons cette attitude irrespectueuse envers les salariés et le contribuable.
Cela peut conduire malheureusement à un nouveau conflit social et nous préférons vous en prévenir.
 
 
Rappel de votre courriel du 7 avril 2015 :
 
« En réponse à votre dernier courriel, je tiens à vous préciser que - sans attendre votre annonce de préavis de grève pour la représentation de ce soir, et conformément aux engagements que j'avais pris le 26 devant l'ensemble du personnel -, j'ai engagé la semaine dernière les démarches nécessaires pour explorer et exploiter les voies, moyens et recours juridiques permettant de recouvrer la créance Aria.
Nous ne manquerons pas de tenir le personnel de la Maison informé de l'avancée de ce dossier.
 
Didier Deschamps »
 
Rappel des trois questions que la CFDT vous a posées le 31 octobre 2015 :
 
1) Les poursuites contre la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta, ex-directeur général de l’OONM-LR, ont-elles été engagées ?
2) Est-il vrai que vous auriez dit à des salariés de l’entreprise, dont des élus, que le Conseil d’administration avait interdit à l’OONM-LR, sur ordre du président de la Métropole, de poursuivre la Fondation Aria pour sa créance ?
3) La Chambre régionale des comptes et les envoyés du ministère de la Culture ont-ils été réellement informés par la direction de l’OONM-LR, pour établir leurs rapports, de l’existence d’une créance de la Fondation Aria dont le montant s’élève à 380 000 euros ?
 
Dans l’attente de réponses rapides et claires de votre part à ces questions qui concernent non seulement notre Maison et ses salariés mais aussi l’intérêt public, veuillez agréer, monsieur le Président, nos salutations respectueuses et syndicales.
 
CFDT de l’OONM-LR

 
Pour information : CFDT-Interco, CFDT-Métropole, UD-CFDT, SNAPAC-CFDT, l’ensemble des personnels de l’OONM-LR, la presse (Midi Libre et La Gazette)


Réponse du président Deschamps à la CFDT (que nous publions ici pour rester objectif – d’autant que l’homme est respectable, intelligent et très cultivé)

12 novembre à 17 h 42 :

Je pouvais difficilement vous répondre tant que le PV du CA qui a traité de cette affaire n'avait pas été validé, c'est tout sauf irrespectueux...
Comme je l'avais écrit le 7 avril, j'ai bien entrepris d'explorer les moyens de recours qui pourraient permettre de recouvrer la créance Aria.
La décision que le Conseil d'administration a prise à la suite de cela  figure au PV du CA du 27 juin 2015, PV qui a été approuvé à l'unanimité lors du dernier CA (le 20 octobre).
Rien donc qui justifie l'annonce d'un quelconque "conflit social", sauf à vouloir à tout prix créer un conflit social: la Maison n'a pas besoin de cela en ce moment, croyez-moi.
Enfin, je n'ai évidemment jamais dit avoir reçu un ordre de qui que ce soit, pour la simple et bonne raison que cela n'a pas été le cas. Cela va sans dire, mais cela va apparemment mieux en le disant.
didier deschamps


La réponse de la CFDT de l’OONM-LR à la réponse du président Deschamps (toujours le 12 novembre, à 22 h 44) se termine ainsi :

« (…) nous demandons un engagement ferme de votre part auprès du CA pour la poursuite en justice de la Fondation Aria afin de récupérer les 380 000 euros budgétés, somme qui serait bien utile aujourd’hui où vous dénoncez les Accords collectifs en culpabilisant des salariés victimes de la gabegie au plus haut niveau.
Dans une démocratie telle que la France il n’est pas acceptable en effet que le président d’un Opéra et Orchestre national subisse des pressions politiques pour rayer d’un trait une dette si importante sans mettre en jeu son honneur ou sa démission.
Veuillez agréer, monsieur le Président, nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT de l’OONM-LR

Pour information : CFDT-Interco, CFDT-Métropole, UD-CFDT, SNAPAC-CFDT, l’ensemble des personnels de l’OONM-LR »


La réaction : LE SOUVENIR DE SCARPITTA

Par Valérie Hernandez, La Gazette du 12 novembre 2015

C’est le cheval de bataille de la CFDT : obtenir que Jean-Paul Scarpitta, l’ancien directeur, rembourse les 380 000 euros de mécénat promis, budgétés et jamais versés par sa fondation Aria, introuvable. Le président de l’orchestre Didier Deschamps s’était engagé à recouvrir cette créance. Mais rien n’a bougé.

Valérie Hernandez


A Montpellier, pendant les travaux à l’Opéra Comédie, il y a eu de nombreux vols, dont l’imposant et beau treuil de 1888, qui permettait de hisser dans les combles le grand lustre de la salle.
Heureusement la cloche de l’orchestre, d’origine elle aussi, a été mise à l’abri au Corum par les bons soins d’un régisseur. Oui.

La réaction : Extrait du courriel que j’ai adressé à l’Afpa (copie à la direction de l’OONM-LR) :

« Je viens vous signaler que lundi 16 novembre, lors de la deuxième commission PDV, la réponse à ma demande a été curieusement suspendue sur décision de la direction (et non des syndicats) jusqu'en janvier après la dernière commission. 
Je dis "curieusement" car en octobre dernier toutes les demandes ont été acceptées et que de surcroît cette mesure de report de décision ne s'applique, m'a dit la direction (j'en ai été informé le même jour dans le bureau de madame la directrice générale), qu'aux techniciens de scène car il est supposé qu'il y aura d'autres demandes de la part de salariés de notre service, ce qui pourrait poser problème (m'a-t-on affirmé) notamment pour les postes de pupitreur (je suis pupitreur).
J'ai répondu à madame la directrice générale que pour ce qui me concerne je ne changeais pas d'avis quant au motif de ma demande de PDV. Je l'ai faite pour aider au plan de redressement et préserver l'emploi des jeunes (je songe d'abord et surtout et essentiellement à l'emploi des jeunes pupitreurs). Et donc la direction peut décider de l'acceptation ou non de mon PDV comme elle le souhaite dans l'intérêt de la Maison, je ne contesterai absolument pas un rejet de ma demande (même si je l'ai présentée avant d'autres dont les demandes pourraient être acceptées pourtant). »



Potin de merdre 1 : Lettre CFDT adressée au président de l’OONM-LR pour contester la dénonciation des accords collectifs d’entreprise

CFDT-Interco de l’Hérault  / 1, place Georges Frêche, Hôtel de ville de Montpellier 34 267 Montpellier Cedex 2
à
Didier Deschamps, Président de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon
Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Le Corum - CS 89024 34 967 Montpellier cedex 2
Recommandé avec avis de réception
Montpellier, le 19 novembre 2015
Monsieur le Président,
La CFDT juge déloyale votre dénonciation des accords collectifs d’entreprise pour raison « économique et financière » alors qu’un PDV est en cours et que les salariés sont en activité partielle renouvelée grâce au financement de la DIRRECTE.
Surtout, la direction a toujours prôné, comme les PV du comité d’entreprise en attestent, une renégociation en continuité du travail de révision effectué sur l’accord unique Opéra/Orchestre par les syndicats et la direction de 2011 à 2012; travail de révision interrompu unilatéralement par la direction de l’OONM-LR.
Nous sommes donc plus que surpris qu’au lieu de privilégier cette renégociation sereine, que vous avez interrompue en 2012, vous décidiez de dénoncer de manière unilatérale les accords collectifs en vigueur, imposant une renégociation dans l’urgence qui sera forcément préjudiciable à l’ensemble des salariés de l’OONM-LR.
Ce sentiment d’injustice est exacerbé par la créance de 380 000 euros de la Fondation Aria qui n’a toujours pas été recouvrée malgré vos engagements écrits et volontaristes d’avril dernier.
Enfin il nous paraîtrait opportun, en cette période où l’entreprise a recours à l’aide de la DIRRECTE, c’est-à-dire du contribuable, que les membres de la direction dont les salaires sont très élevés comparativement à ceux des employés les plus fragiles (auxquels il est demandé pourtant un effort d’économie) montrassent l’exemple comme l’a fort justement préconisé madame l’Administratrice générale, qui écrivait il y a quelques mois à la CFDT : « Je vous informe que j’ai moi-même proposé en décembre 2013 à une délégation issue du conseil d’administration m’ayant reçue en entretien individuel puis en réunion de bureau, de baisser les 10 plus fortes rémunérations… cette proposition n’a pas été à ce jour suivie d’effets. » Cette demande a même été confirmée dans le compte rendu de la réunion des DP de juillet 2015 : « La Direction confirme avoir évoqué cette possibilité lors d’un bureau réunissant des membres du Conseil d’Administration. »
Pour toutes ces raisons, la CFDT conteste votre dénonciation déloyale des accords collectifs d’entreprise; dénonciation qui s’est faite contre l’avis unanime des syndicats et du comité d’entreprise de l’OONM-LR, et sous l’habituelle menace feutrée en ce genre de circonstances.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT-Interco

La réaction : L’argent des autres

Mon sentiment profond concernant le plan de redressement, dont l’opération PDV est le socle, c’est qu’il s’agit d’une catastrophe pour le contribuable.
Rendez-vous compte : les deux activités partielles (financées par la Dirrecte, c’est-à-dire l’Etat) + les 30 PDV entre 40 000 et 80 000 euros chacun + à la sortie les caisses de chômage et de retraite qui verront grossir artificiellement leurs rangs déjà bien encombrés… L’addition est colossale.

Et par-dessus le marché, ceux qui au sommet de l’OONM-LR ont décidé de tout ça, aidés par des avocats qui « font leur beurre », continueront de s’enrichir (salaires de ministre) en faisant payer la note aux innocents salariés restant en poste.

Et c’est par cette caste-là que nous sommes gouvernés… Merdre !

Vive la France !



Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion du Comité d’entreprise qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 17 novembre 2015

Sont présents Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, Valérie Chevalier, Directrice générale, madame l’Administrateur général, la responsable des Ressources humaines et quasiment tous les élus du CE.

16 h 30
Préambule : Remerciements de la secrétaire du CE (musicienne) à l’équipe sortante, et en particulier à son prédécesseur, Denis Lardic (musicien aussi), qui a œuvré pendant trente ans au service des salariés.

Approbation du procès-verbal de la réunion de CE du 28 octobre 2015.

La direction remet à la secrétaire du CE les PV du CA des 26 février et 27 mai 2015.

Travail de nuit des enfants sur L’Enfant et les sortilèges (décembre 2015) et Turandot (2016). Détail des horaires, nombre et âge des enfants. Quel est le dispositif scénique en termes de sécurité ? Nombre de personnes prévues pour l’encadrement.
Réponses détaillées de la régisseuse d’Opéra Junior.
Un élu musicien demande que les enfants d’Opéra Junior soient rétribués sur ces spectacles, comme le veut la loi.
Madame Chevalier, Directrice générale, répond que si on se met à payer les enfants on doit nécessairement augmenter les droits d’inscription à Opéra Junior, ce qui n’est pas le but (Opéra Junior étant un projet pédagogique).
Résultat du vote sur le travail de nuit des enfants : POUR à la quasi unanimité (1 CONTRE, 1 ABSTENTION).

Bilan provisoire du PDV après deux commissions (octobre et novembre) : 13 départs validés (5 en retraites et 8 autres projets).
Prochaines commissions : 15 décembre et 15 janvier (pour traiter les dernières demandes déposées en décembre). Prévus : 30 PDV.
Un élu soulève le problème de dossiers en suspens (le lundi 16 novembre, étrangement, les réponses aux dossiers de techniciens de scène ont été repoussées jusqu’au mois de janvier).
Madame Chevalier évoque, sous couvert de remarques du directeur technique, des problèmes de postes au sein des services techniques de scène en cas de départ de certains salariés (chefs et pupitreurs notamment).
Un autre élu : « C’est vous qui avez réclamé et décidé le PDV. Vous ne pouvez pas faire marche arrière sur des demandes. Vous vous êtes engagés. Il faut assumer. »

Pourquoi des approximations dans les estimations des indemnités ? (on a annoncé à des salariés intéressés par un PDV des indemnités de 50 000 euros nets, qui sont finalement retombées à 40 000 euros bruts)
La direction répond qu’il y a eu incompréhension entre l’Afpa et l’avocat de l’OONM-LR au sujet du calcul de certaines indemnités.

Le bilan chiffré de l’Espace mobilité (conseil pour un projet professionnel après départ).
Réponse : les 25 premiers cas sont pris en charge par l’Afpa. Les suivants seront payés par l’OONM-LR.

Activité partielle. Combien de salariés exclus de l’activité partielle en fonction du volume d’activité ?
Réponse : 90 salariés, dont les techniciens de scène, les techniciens d’orchestre, la régie d’opéra, la régie d’orchestre, les chœurs, la billetterie et la Com’.
Un élu demande en fonction de quels critères ce choix s’est-il effectué (la question vise surtout le service Com’)
Réponse : Ce sont les chefs de service qui ont choisi en fonction de leur activité spécifique.
La direction table, par le renouvellement de l’activité partielle, sur une économie de (…) euros.

Pourquoi une personne extérieure (le fameux Jacques Hédouin – voir Google, c’est édifiant !) a-t-elle été recrutée pour la renégociation des accords collectifs d’entreprise dénoncés par le président Deschamps ?
Madame Chevalier explique que ce monsieur a été recruté pour une mission de « documentation » (20 000 euros + frais de déplacements)
Un élu : « Quel est son statut ? »
Madame Chevalier : « CDD. »
L’élu : « Jusqu’à quand ? »
Madame Chevalier est incapable de répondre à cette question.
L’élu : « Je suppose que son CDD, s’il existe, prend fin au 31 décembre ? »
Madame l’Administrateur général : « Oui, le CDD de Jacques Hédouin se termine le 31 décembre. »
L’élu : « Donc aucune raison de renouveler son CDD… »
Madame Chevalier : « On reconduira certainement son CDD jusqu’au 31 mars pour qu’il nous conseille. » (20 000 euros de + ? 10 000 ? Bénévolat ?)
Le délégué de la CGT-Spectacle : « Si Jacques Hédouin est présent aux réunions, les syndicats ne siègeront pas. »
Madame Chevalier : « Jacques Hédouin ne sera pas aux réunions de renégociation des accords. » (dans le PV d’un CE précédent, la direction affirme le contraire)

Demande de communication des chiffres des abonnements pour la saison 2015-16.
Madame l’Administrateur général fournit une liste de chiffres qui figurera au PV du CE.

Activité pédagogique.

Demande d’information sur le budget.
Madame l’Administrateur général fournit une liste de chiffres qui figurera au PV du CE.

Concert chœur baroque. Manque de publicité.
Intervention d’un élu choriste.

Axes de communication pour rendre visible l’OONM-LR.

Demande d’explications sur l’horaire erroné paru dans Midi Libre pour le concert d’Alès.
(selon certains élus, ce genre de question n’a pas à figurer à l’ordre du jour du CE)

Le plan Vigipirate à renforcer.
Un élu : « Quand va-t-on se décider à prendre des mesures sérieuses pour assurer la sécurité du public et des personnels ? »
(l’équipe d’accueil a été réduite et il n’y a aucun contrôle ni filtrage « sérieux », aucun barrièrage; or, il y a des intrusions et des vols à l’Opéra Comédie; sans compter que les valises et colis reçus à l’accueil restent en dépôt sans être ouverts)
Madame l’Administrateur général (madame Chevalier est partie) : « Oui, on va s’en occuper. C’est très important. »

Mise sous badge de la porte de la régie générale à cause des intrusions et vols. Ce système d’ouverture est réclamé depuis trois ans.
Madame la responsable des Ressources humaines : « Un devis a été demandé. On aura un retour dans deux mois. »

Oui.




La réaction de la réaction : Houellebecq a raison : la population française « n’a échoué en rien ». Nous sommes un grand peuple. Personne n’a à donner de leçons au peuple français. C’est la Révolution de 1789 qui a éclairé le monde. Les Lumières, c’est nous. Et on est chez nous.
A l’OONM-LR, pareillement, les salariés n’ont « échoué en rien ». Et ils sont chez eux. Ce sont les directions successives, le CA et leurs présidents d’opérette à la botte de politiques sans vision à moyen et long termes qui ont échoué. Les salariés sont innocents. Ils n’ont fait que leur travail et leur devoir. Ce sont de bons Français, eux. Ils ont le droit de chanter la Marseillaise et de saluer le drapeau. Les autres racailles en col blanc et rose, qu’ils la bouclent et continuent de planquer tant qu’ils le peuvent (car tout a une fin) l’argent du contribuable sous leurs fesses tremblantes. Oui.

Message de lecteur 1 : La chèvre et le chou 121

« Monsieur l’animateur de Libre expression,
Concernant le plan de redressement de l’OONM-LR, et en particulier le PDV, je crois malheureusement que vous avez raison, surtout au moment où le déficit de la France se creuse et où la liste des chômeurs s’allonge.
Comment peut-on jeter tant d’argent des impôts par la fenêtre pour faire grossir artificiellement les caisses de retraite et de chômage avec des personnes encore en poste et/où en âge de travailler ? C’est effarant… Aiguiller les salariés intéressés par un PDV vers le chômage en attendant la retraite après encaissement des indemnités, cela arrange tout le monde, bien sûr… sauf les cotisants et le contribuable.
Quel manque de citoyenneté de la part de nos dirigeants !
A la semaine prochaine. »
Anonymous

La réaction : Vive la France !



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 27 novembre 2015

Sont présents Valérie Chevalier, Directrice générale, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique, le régisseur général de l’Orchestre, la directrice de production et une dizaine d’élus des DP.

10 heures
Bonne ambiance. Les artistes présents autour de la table chantent « Joyeux anniversaire » pour un jeune musicien.

Questions CFDT/Unsa (administratifs / techniciens) :

« Pourquoi la production Tannhäuser, projet déjà bien engagé (metteur en scène : Stefan Kaegi) et d’un coût total (scène, chœurs, solistes) de plus de 800 000 euros, a-t-il été abandonné (ce qui a entraîné des problèmes de justice) et remplacé par L’Arbore di Diana (400 000 euros) donné en 2011 ? »

C’est la directrice de production (présente quelques minutes lors de la réunion des DP) qui répond à cette question étrange et peu d’actualité.
Selon elle les deux productions, Tannhäuser et L’Arbore di Diana, étaient de René Koering, prédécesseur de Jean-Paul Scarpitta à la tête de l’OONM-LR. Mais ces deux productions n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Tannhäuser aurait été annulé par Jean-Paul Scarpitta et c’est René Koering qui aurait proposé Manon Lescaut.
Je réponds que selon mes informations c’est René Koering qui aurait annulé Tannhäuser, pas Jean-Paul Scarpitta. Et qu’il l’aurait remplacé par L’Arbore di Diana pour raison financière.
Discussion confuse (l’affaire date de plusieurs années et il est normal que les souvenirs s’estompent).
Madame Chevalier explique que le contentieux avec le metteur en scène Stefan Kaegi (qui devait faire Tannhäuser) est terminé (« transaction de 15 à 17 000 euros »).
(Aux dernières nouvelles - sous réserve de confirmation officielle - René Koering aurait annulé Tannhäuser parce que le conseil général venait de retirer 500 000 euros à l’Orchestre. Et Tannhäuser aurait été remplacé par L’Arbore di Diana, beaucoup moins cher. Jean-Paul Scarpitta aurait alors promis Manon Lescaut à Stefan Kaegi mais l’aurait finalement mis en scène à sa place, d’où les prud’hommes et les 15 à 17 000 euros de dédit révélés par madame Chevalier.)

Pour conclure, j’évoque le bruit qui court d’une hypothétique reconnaissance de dette disparue, et je demande à madame Chevalier de bien vouloir interroger le commissaire aux comptes à ce sujet pour éclaircissements, car il était en poste à l’époque. Madame Chevalier promet de lui poser la question. (Nous y reviendrons s’il y a lieu.)

La CFDT a posé dernièrement 3 questions précises à monsieur le président de l’OONM-LR concernant la créance de 380 000 euros de la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta. Or, monsieur Deschamps n’a répondu précisément à aucune de ces questions. Nous les posons donc à nouveau, un peu modifiées, à la direction de l’OONM-LR :
Les poursuites contre la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta, ex-directeur général de l’OONM-LR, ont-elles été engagées ?
Des membres de la direction ont-ils entendu le président Deschamps dire à des élus du personnel en réunion de CE du mois de juin dernier que le Conseil d’administration avait interdit à l’OONM-LR… (…) ?
La Chambre régionale des comptes et les envoyés du ministère de la Culture ont-ils été réellement informés par la direction de l’OONM-LR, pour établir leurs rapports, de l’existence d’une créance de la Fondation Aria dont le montant s’élève à 380 000 euros ? Et cette information a-t-elle été bien retranscrite dans les rapports ?

Madame Chevalier : « Non, les poursuites contre la Fondation Aria n’ont pas été engagées. On (le CA ?) nous a dit : Vous n’y arriverez pas. On laisse tomber. »
Echange un peu vif entre madame Chevalier et moi concernant notamment l’attitude du président Deschamps, dont l’honneur est en jeu tout de même (il avait promis d’engager des poursuites).

Madame Chevalier nous raconte en riant que lorsqu’elle a posé la question à Jean-Paul Scarpitta au sujet de la créance de 380 000 euros de la Fondation Aria, il a répondu : « Je viens d’apprendre, à mon grand étonnement, que ma fondation est partie aux îles Caïmans ! Elle est peut-être au Panama, j’en sais rien. »
Et madame Chevalier d’ajouter, levant les yeux au ciel : « C’est vrai que c’est surréaliste… »
Concernant les propos tenus par le président Deschamps auprès d’élus du personnel, madame Chevalier préfère éluder.
Enfin, madame Chevalier dit que « rien ne peut échapper à la Chambre régionale des comptes » (et sûrement pas la créance de la Fondation Aria). En revanche leur rapport n’est pas encore arrivé : « Ils sont très en retard ».
Quant au ministère de la Culture, non, cette affaire pourtant célèbre n’a pas été évoquée par la direction avec les rapporteurs, et donc la somme due par la Fondation Aria n’apparaît pas dans le rapport. (Ce dont je me doutais, car ce genre de rapport n’est pas fait généralement pour désigner des responsables en haut, mais des coupables en bas. Il doit fournir, en bonne intelligence avec la direction – comme on l’a vu en 2011 –, des arguments pour détruire les accords collectifs d’entreprise sans toucher aux privilèges financiers et managériaux de la caste dominante – les privilèges managériaux étant, entre autres, et souvent, l’embauche de copains/coquines. Oui.)

Est-il vrai que le CDD de (…) ?
Oui, ce CDD va être renouvelé dans une forme différente et sur une autre mission. Oui, il sera ensuite transformé en CDI.
Echange vif entre madame Chevalier et moi.
Un élu choriste m’apporte son soutien, calme et posé.

Combien va coûter le renouvellement de CDD du fameux Jacques Hédouin, payé pour conseiller la direction dans sa lutte contre les privilèges financiers des salariés de l’OONM-LR ?

La direction envisage de renouveler le CDD de Jacques Hédouin pour 3 mois à compter du 1er janvier 2016. Jacques Hédouin ayant été rémunéré ?0 000 euros pour six mois en 2015 (+ frais de déplacement et de bouche), je demande à madame Chevalier si l’individu touchera cette fois ?0 000 euros divisé par deux.
Vif échange avec madame Chevalier. Elle me prévient (c’est gentil) que je suis à la limite de la diffamation.
Le délégué syndical CGT-Spectacle (musicien) m’apporte son soutien calme et posé. Il est d’accord avec moi : pas question que Jacques Hédouin participe aux réunions de renégociation des accords collectifs d’entreprise dénoncés par le président Deschamps le 20 octobre 2015 (dénonciation contestée par la CFDT).

De façon discriminatoire, et contrairement à ce qui avait été convenu, la décision concernant les demandes de PDV des techniciens de scène a été suspendue jusqu’en janvier 2016. Pourquoi ?

Madame Chevalier : « Parce que en fait… d’abord globalement on a eu un peu plus de demandes que de possibilités. On a eu des surprises. Des gens auxquels on n’aurait pas pensé du tout… Les premiers arrivés sur le PDV, il n’y aura pas de problèmes. On va voir avec monsieur le directeur technique… on va voir pour les chefs, les pupitreurs… Il y a des gens qui veulent partir, ils n’ont pas du tout l’âge de la retraite, des gens qui font des formations, qui veulent évoluer contrairement à certains… Il faut une réunion… C’est tout simple… Mais on ne peut empêcher les deux premiers qui ont déposé un PDV de partir… »
Un choriste : « Je regrette que ce discours n’ait pas été pris en compte pour l’orchestre. C’est une grosse erreur pour l’avenir. Il fallait aussi l’équipe pour jouer… »
Madame Chevalier : « Il faut aussi regarder la réalité, excusez-moi. »
Le choriste : « Je n’ai pas entendu ce débat pour l’orchestre. »
Madame Chevalier : « Si, on l’a eu. »
La responsable des Ressources humaines : « Bien sûr, on l’a eu ! »
Le délégué de la CGT-Spectacle : « Avec la réduction d’effectifs, il y a des œuvres majeures qu’on ne pourra plus aborder, sauf avec l’intermittence. Mais un chef a besoin de travail avec son orchestre, son opéra, ses permanents. »
Puis le délégué évoque un rapport national de 140 pages interdit de diffusion par le ministère tellement il est scandaleux.
Madame Chevalier : « C’est vrai que ce rapport préconise de grosses maisons de la musique pour la région… mais avec quels moyens ? »

La discussion reprend au sujet du PDV (j’ai présenté ma demande le 16 novembre). Je redis que je n’en ai rien à foutre qu’on me l’accorde ou pas. Les 40 000 euros, c’est pas grave. J’ai fait ma demande pour aider la Maison et les jeunes. J’ai fait mon devoir. Qu’on me refuse le PDV ou non, ça ne me regarde pas, ça ne me regarde plus. S’il faut que je reste jusqu’à fin 2019 parce que je suis pupitreur, parce qu’on a besoin de moi, de ma science, de ma culture, de mon intelligence et de mon outrecuidance, je reste. Si on veut que je parte avant, je pars. Oui.

Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

(Les questions, longues et passionnantes, sont résumées)

Série Chaplin, très bon principe, pourquoi seulement 3 concerts cette année ? Pourquoi le projet n’a pas été mené en partenariat avec Cinémed ?

Madame Chevalier : « Le Cinémed a lâché pour de nombreuses raisons. On devait faire un partenariat, effectivement. L’idée était de faire un film sur le cinéma égyptien, c’est tombé à l’eau malheureusement. On a trouvé une solution de repli et de change… Il y a aussi une réalité, c’est les « droits ». C’est très-très cher. On arrive à équilibrer un peu. On perd pas autant que ça. On est en très bonne relation, on a échangé beaucoup. C’est un équilibre à trouver. Disney, par exemple, il y a des films très chers. Il y a un trust des éditions, c’est énorme. Ca fait très mal. »
Un musicien : « Entre son et image, les gens sont enthousiastes. Ca marche très bien, ces séries. »
Une élue de l’administration : « Chaplin, c’est cher ? »
Madame Chevalier : « Non… West Side Story, c’est une fortune. Mais c’est formidable. »
Un musicien : « Selon les différents éditeurs, tu payes sur chaque enregistrement et sur chaque concert. »

Retours sur la série des Planètes / La Mer. La photo proposée par la direction avec le Maestro Schønwandt, les musiciens l’ont refusée à cause de supplémentaires qui auraient figuré dessus.

Un musicien : « On peut prévoir un service pour faire les photos des musiciens permanents dans le foyer de l’Opéra Comédie. »
Une musicienne : « Les escaliers, c’est super-beau. »
Un choriste : « Je propose que le chœur y soit associé. »
Madame Chevalier : « Vous, les choristes, c’est plus simple de vous réunir. Vous êtes toujours ensemble. »
En effet le problème se pose du rajout ou de la suppression d’un service pour faire une photo des musiciens. De plus, des artistes ne veulent pas y figurer.
Un musicien : « Il faut l’imposer. Cette photo, c’est important. » Et, se tournant vers son voisin musicien aussi : « C’est hyper-important. » Puis à l’adresse de madame Chevalier : « C’est pour la bonne cause. »
Le choriste : « De toute façon on ne peut pas se plaindre de la communication et refuser de faire la photo. »

Les musiciens ont apprécié d’être diffusés sur Radio Classique pour une série comme Planètes / La Mer, mais la photo sur le site n’était pas celle de leur orchestre alors qu’il y avait pourtant le logo OONM.

Madame Chevalier : « On l’a remarqué aussi. C’est une erreur de Radio Classique. »
Un musicien : « C’est pas la première fois. » (pique contre la Com’ de l’OONM-LR ?)
Le choriste : « Idem pour le chœur. » (re-pique ?)
Le choriste évoque alors la publication d’une photo du chœur où apparaissaient, en fait, des élèves d’Opéra Junior.
Madame Chevalier : « Comment ne pas se rendre compte que ce sont des enfants ? »
Une choriste : « On ne vieillit pas. »
Madame Chevalier : « Le problème, c’est qu’on n’a même pas un droit de relecture des interviews… alors les photos ! »

Durant les concerts en régions, les musiciens peuvent-ils entrer en scène à l’américaine ? (de façon individuelle, décontractée)

Madame Chevalier : « En fait, c’est vrai que le public adore ça. Moi je trouve ça pas beau mais… Il faut voir ce qui intéresse les gens. Ils regardent, ils font des commentaires, c’est amusant d’entendre ça dans la salle. »
La responsable des Ressources humaines : « Les gens disent : Regarde, ils se font la bise ! Eh oui, ils se font la bise… »
Madame Chevalier : « J’aime pas ça. Jérémy non plus (le coordinateur artistique, qui opine). Mais le public de Montpellier adore, c’est convivial. Même pour les concerts familles, étudiants… Ca désacralise, ça rend plus accessible. Ca rend les gens curieux. »

Série Musique dégénérées. Programme approximatif juste avant le concert famille du mercredi.

Un choriste : « J’étais dans le public. Ca m’a intéressé, mais ma fille est passée à côté. C’était pas adapté, du tout, du tout… Le concert pour une enfant de 5 ans, c’est pas un problème, mais c’est les commentaires. »
Un musicien : « On lui a dit au chef (il ne s’agit évidemment pas du maestro Schønwandt) c’est trop long et il a zappé une partie… »
Le choriste : « Ah, c’est pour ça ! Je me suis dit : c’est déjà le concerto ? »
Madame Chevalier : « C’est inhérent à sa personnalité. Pourtant il était prévenu. Il savait très bien qu’il n’avait pas affaire à des doctorants. »
Un musicien : « Il n’avait pas compris que c’était une heure de musique, pas une heure de paroles. »
Madame Chevalier : « Ce chef, c’est un grand intellectuel, un grand érudit mais il n’est pas professeur d’université. »
Un musicien : « C’était amateur. Il y avait des images de camps. »
Madame Chevalier : « Mais ça fait partie de la vie. Ca existe… Il n’y a pas de musiques interdites, il y a la musique et c’est tout. Il n’y a pas de musique pas adaptée pour les enfants. Ils ont été informés que le terrorisme ça existe. Ils voient de tout à la télé. Il faut leur expliquer. »
Le choriste : « Il est d’autant plus important d’être attentif sur le choix. »
Madame Chevalier : « Le travail a été très bien préparé par le service pédagogique. Après, c’est aux familles de voir comment expliquer aux enfants. »
Le choriste : « Il manquait les guillemets à Musiques « dégénérés » et « interdites ».

Suite aux attentats parisiens, concert de l’orchestre annulé le samedi alors que celui du dimanche a été maintenu.

Madame Chevalier : « J’ai eu au téléphone Travier (chargé de la culture à la Ville). On attendait de connaître la position du préfet et de monsieur Saurel. On ne savait si c’était à nous de gérer le dispositif au niveau du Corum. Le problème, c’est que c’était en matinée et pas le soir. Il y avait des cars. Remboursement ? Pas remboursement ? On n’avait pas le temps de mettre un dispositif de sécurité en place pour 17 heures au Corum. Donc le concert de 17 heures, j’ai décidé de l’annuler et de ne pas annuler celui du soir car le directeur technique était sur le coup. Il a géré. C’est à nous de financer tous les accès de sécurité du Corum. Il y aurait peut-être un fonds spécial. Mais il vaudrait mieux selon moi le mettre à disposition des victimes. Les musiciens ont joué. C’était encore assez lourd comme ambiance. Le fascisme perdure, continue, maintenant on a tout sécurisé. Toutes les parties scolaires ont été suspendues.
La responsable des Ressources humaines : « Là, ça reprend. »
Madame Chevalier : « Monsieur Saurel a décidé finalement que rien ne serait annulé. Il a décidé un rassemblement citoyen le samedi.
La responsable des Ressources humaines : « Un homme et une femme seront habilités à palper. » (rires autour de la table)
Une choriste évoque les problèmes d’intrusion à l’Opéra Comédie. Des musiciens parlent de celles qui ont lieu régulièrement au Corum.
J’hésite à parler de ce type qui est monté aux étages de l’Opéra Comédie pendant le démontage d’un spectacle par les techniciens. Il nous a regardés travailler sur scène en faisant caca dans la cabine des sonorisateurs. Il a emporté deux ordis et a demandé en redescendant par l’ascenseur la sortie de l’Opéra à un machiniste, qui la lui a indiquée poliment bien sûr (surtout pas de discrimination !).
Finalement je ne raconte pas cette anecdote à mes collègues élus, ça peut donner des idées.

L’orchestre a joué la Marseillaise.

Un musicien : « Quand on a décidé de jouer la Marseillaise, une personne ne l’a pas jouée en répétition. Au concert ça n’a pas été fait non plus et ça a été remarqué par les musiciens, ça s’est vu aussi dans le public. Le régisseur général de l’orchestre est même intervenu… »
Un autre musicien : « Pour les circonstances, c’est pas bien ce qui s’est passé. »
Madame Chevalier : « C’est regrettable. Mais c’est une question de citoyenneté. Ce n’est pas obligatoire de jouer la Marseillaise… »
Un musicien : « C’était peut-être un malentendu… »
Madame Chevalier : « Monsieur Deschamps a expliqué dans quel esprit il fallait voir ça, jouer la Marseillaise. »
Un musicien : « A ce moment-là il fallait que la personne sorte, plutôt que de faire semblant de jouer. »
Un musicien : « Y a des gens qui ne supportent pas la religion mais on est obligé de jouer dans les églises. Il faut des fois se plier. »
Un autre musicien : « C’est pas à nous de décider de ne pas jouer. »
Un musicien : « Pourquoi on n’a pas joué debout ? La Marseillaise, ça se joue debout. Nous on est les seuls à jouer assis la Marseillaise. »

Pourquoi l’alto solo invité n’a été engagé que pour la moitié de la série ?

Explications du régisseur général de l’orchestre. Puis : « On était coincés. »
Une musicienne : « Je trouve que c’est pas normal d’engager quelqu’un pour la moitié d’une série. Ca s’est jamais fait. Et c’est pas normal. Donc on fait une série à 10, et là c’est éducatif à 9. Non. Les gens n’étaient pas au courant. Ca ne peut pas passer, une décision comme ça. Ca crée un précédent… Même lui, l’alto de Paris, ça l’a choqué. Il a trouvé ça étonnant et choquant. »
Un musicien : « Trouver des musiciens intermittents dans la région, c’est pas évident. »
Madame Chevalier : « Oui, c’est un problème. Il n’y en a pas tant que ça. »

Questions concernant la situation professionnelle et personnelle d’un(e) musicien(ne).
Madame Chevalier me dit : « N’écrivez pas ça. »

Le délégué de la CGT-Spectacle, au sujet de je ne sais quelle affaire de pupitre : « Vous allez jamais vous en sortir comme ça, madame Chevalier. On a eu un directeur qui disait : Si vous n’êtes pas content, allez voir ailleurs ! »
Autre affaire. Le coordinateur artistique : « Je trouve ça, à titre personnel, regrettable que des musiciens soient allés voir Michael Schønwandt dans sa loge avant le concert. C’est, quelque part, mettre en danger l’orchestre. »
Le délégué de la CGT-Spectacle : « Oui, c’est déstabiliser l’orchestre que d’aller voir le chef avant le concert ou à l’entracte. »
Un musicien : « On s’en fout de savoir qui c’est. Ca ne se fait pas. »

Peut-on trouver une meilleure gestion des postes à 75 % ?

Le régisseur général de l’orchestre : « On est coincés, on y arrive pas. »
Un musicien : « Ca a été programmé comme ça, il faut réfléchir avant. »
Le régisseur général de l’orchestre : « La programmation a été réfléchie. C’est pas au petit bonheur la chance. »
Le délégué CGT-Spectacle : « On va avoir un souci avec les PDV, avec ces départs. La priorité c’est l’Opéra Berlioz et la Comédie. Vu le PDV, y a un manque derrière. » Puis : « Si quelqu’un monte de catégorie, il n’y a plus de seconde catégorie. »
Une musicienne : « On n’est pas des robots. On ne tiendra pas. Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour que les gens jouent. »
Madame Chevalier : « On ne peut pas d’un côté dire on remplace, et de l’autre côté dire qu’on est en dessous des heures à effectuer. » Puis : « On en a déjà parlé. Il faut revoir globalement le temps de travail des musiciens. C’est une réflexion générale. Les musiciens ne sont pas débordés… On sait que vous travaillez à côté, on s’en doute, on le sait… » (phrase à double sens, très vicieuse, qui veut dire que les musiciens répètent chez eux et/ou travaillent ailleurs)

Une musicienne évoque l’article de Valérie Hernandez paru dans la Gazette il y a deux semaines. Il était question des « privilèges » de l’orchestre.
La musicienne : « Tout est faux dans cet article. On peut démonter 1 à 1 les arguments. On dénigre toujours les musiciens et que les musiciens. »
Madame Chevalier : « La cible, la stigmatisation, elle tourne. Ca ne touche pas que les musiciens. Quand ça nous touche personnellement, c’est vrai que… Mais ça tombe pas du ciel. Des gens l’appellent (Valérie Hernandez). »
Le délégué de la CGT-Spectacle : « Je l’ai rencontrée il y a un an au sujet des primes. Tout ça pour dire que j’aurais pu en tant que syndicat faire un droit de réponse. On en a discuté à l’orchestre, ça n’était pas la peine. Mais peut-être que vous, vous devriez répondre et dire à cette dame que ses chiffres ne sont pas bons. »
Madame Chevalier : « Un droit de réponse, ça veut dire quoi ? On ne peut pas museler la presse. Ils n’attendent que ça, qu’on réagisse. »
Le choriste : « La direction prend ses responsabilités pour réagir. Les musiciens seraient des « privilégiés », c’est ce qui circule dans la ville… »
Madame Chevalier : « Une ville qui a 14 % de chômage. »
Un musicien : « Ils font l’amalgame avec les salaires de Koering et Scarpitta. »
Le choriste : « Un hebdomadaire, c’est une semaine d’influence, pas plus. C’est pas ça qui fait que le CA prend des décisions bonnes ou mauvaises. »
Le choriste ajoute qu’il est contre un droit de réponse.
Une musicienne rappelle qu’une année la Gazette disait que l’Orchestre de Montpellier était le moins bien payé de France.

Questions CGT-Spectacle (choristes) :

Le poste de bibliothécaire de l’Opéra étant supprimé après départ en PDV, qu’est-il prévu pour le remplacement des tâches effectuées actuellement ?
La responsable des Ressources humaines : « On va réfléchir à son remplacement, oui. »

Qu’est-il envisagé pour le poste de régisseur des chœurs ?
Tout le monde à l’unisson : « Ca se passe très bien avec cette personne ! »

Les congés sans solde pris par les artistes du chœur sont-ils remplacés par des intermittents ?
La responsable des Ressources humaines : Oui.

Quelles sont les mesures de sécurité mises en place côté entrée du public ?
La responsable des Ressources humaines : « Il y aura une note de service. »

Où en est l’étude de remplacement des chaises du chœur ?
Une choriste suggère de prendre les mêmes chaises que pour l’orchestre.
La responsable des ressources humaines : « Mais elles viennent d’Australie et ne sont pas pliables ! »
Un choriste : « Existe-il ailleurs qu’en Australie quelque chose d’équivalent ? »
Le régisseur général de l’orchestre : « Elles sont les moins chères. 300 euros pièce. »
Une choriste : « Elles sont super, ces chaises. »
La responsable des Ressources humaines : « On va voir pour l’équivalent et pliable. »
Le régisseur général de l’orchestre : « A ma connaissance, l’équivalent pliable ça n’existe pas. »
Le choriste : « L’important, c’est la position assise. »

Pourrait-on équiper les pupitres du chœur de tablettes ?
Madame Chevalier : « Vous voulez des iPhones ? »
Rires.
Le choriste : « Nous voulons simplement des tablettes pour poser nos crayons, gommes, lunettes. »
Une choriste : « L’important, c’est la position sur la chaise. Il faut privilégier le bien-être. »
Madame Chevalier : « Monsieur Caizergues, vous semblez songeur… »
Moi : « Oui, je songe à la position assise. »
Commençons par payer moins les directeurs d’opéra, qui ne sont à vrai dire ni des créateurs ni des artistes mais des contremaîtres, des artisans, de petits fonctionnaires sovkhoziens au service de la culture et du contribuable.
Le directeur artistique (celui qui fait la programmation) ne doit pas être le directeur général. Sinon on sera toujours confrontés aux mêmes problèmes dont nous débattons à longueur d’année dans les réunions de CE et de DP : à savoir les passe-droits et le copinage, qu’est obligée de couvrir l’administration (quitte ensuite à faire peser la faute, quand le budget est mis à mal, sur l’ensemble des salariés).


Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 16 décembre 2015 à 15 heures.

Sont présents Valérie Chevalier, directrice générale, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique, le régisseur général de l’orchestre et de nombreux délégués du personnel.

Comme d’habitude depuis quelque temps, madame Chevalier commence par les questions, souvent polémiques, de la CFDT/Unsa.


Première question (non polémique, celle-ci) de la CFDT/Unsa (administratifs et techniciens) :
« Un accord plus favorable pour les salariés de l'OONM-LR a-t-il été trouvé entre la direction et Audiens dans la perspective de la réunion salle Molière de janvier 2016 ? »

La responsable des Ressources humaines : « La convention collective prévoyait un socle de base. On avait pris des garanties supplémentaires. Il y a un petit changement légal au 1er janvier 2016 sur ce socle de base. Nos garanties doivent donc bouger aussi. La question, c’est la garantie chez Audiens en complément du socle de base… On a demandé à Audiens de nous chiffrer ce que deviendrait notre contrat actuel. Audiens a fait des propositions aux entreprises musicales avec des garanties étendues à tous les orchestres et opéras. Les garanties actuelles en tout cas seront maintenues… »

Le délégué CFDT : « Pour nous, à l’OONM, le socle de base va bouger en mieux ou en moins bien ? »
La responsable des Ressources humaines : « En mieux… Ce qu’on a demandé, c’est un document avant la réunion de décembre mais on ne l’a pas reçu. Audiens n’est pas en mesure actuellement de nous répondre. C’est pourquoi la réunion avec le personnel salle Molière a été reportée en janvier. »


Seconde question (polémique) de la CFDT/Unsa:

« Est-il vrai que dans un PV de CA il est écrit que mesdames la directrice générale et l'administratrice générale ont affirmé qu'elles étaient les cibles d'attaques, d'injures et de harcèlement? Si cela est vrai qu'elle est la nature de ces attaques, de ces injures, de ce harcèlement ? Et qui en sont les auteurs ? Il serait grave de propager dans le conseil d'administration des rumeurs nauséabondes et paranoïaques sans preuves, au risque de dénigrer l'ensemble des salariés comme aux heures les plus sombres de l'histoire de l'OONM-LR. »

Petit agacement de madame Chevalier. Elle ne souhaite pas répondre aujourd’hui à cette question, affirmant qu’elle n’a pas lu le PV du CA évoqué (quelqu’un me glisse à l’oreille : « Moi je l’ai lu. C’est écrit. »). Nous devrons donc reposer la question lors d’une prochaine réunion des DP.
Les délégués du personnel semblant tomber des nues, j’explique de quoi il s’agit et je dis à madame Chevalier qu’il est tout de même grave de propager de tels bruits au sein du conseil d’administration.

Mon sentiment est que madame la Directrice générale de l’OONM-LR souhaite tourner la page de cette ténébreuse affaire; elle doit bien se douter que tenir (s’ils ont été tenus) de si étranges propos en réunion de CA est pour le moins hasardeux et choquant (probablement a-t-elle été mal conseillée – comme d’hab). J’imagine la tête qu’ont dû faire les membres du CA à l’écoute de déclarations qui jettent de l’huile sur le feu alors que la Maison prend l’eau de tous côtés et que le pays est au bord de la guerre civile…


Questions de la CGT-Spectacle (musiciens et choristes). Ces questions proviennent essentiellement des musiciens :

« Suite aux réponses de la réunion du 27 novembre que nous estimons incomplètes, nous aimerions proposer de rédiger un compte rendu que nous soumettrions à la direction dans les 10 jours faisant suite à la réunion. »

La responsable des Ressources humaines : « La direction ne fait pas de compte rendu mais répond aux questions. »
Petite discussion houleuse. Le délégué de la CGT-Spectacle semble évoquer la loi (je n’entends pas tout, je suis comme toujours assis en bout de table, un peu à l’écart).
Le ton monte. La responsable des Ressources humaines rappelle que, selon la loi, un suppléant (le délégué de la CGT-Spectacle est suppléant, comme moi) n’a pas le droit de prendre la parole en réunion.
Le délégué se lève, ramasse ses affaires et s’en va.
A la demande de madame Chevalier, le coordinateur artistique quitte précipitamment la pièce à son tour pour tenter, mais en vain, de convaincre le délégué de la CGT-Spectacle de reprendre sa place parmi nous.

La responsable des Ressources humaines précise que bien sûr la direction n’a jamais empêché les suppléants de parler en réunion, et qu’évidemment il n’est pas question de revenir sur cette dérogation à la règle. Mais les comptes rendus, qui existent en Comité d’entreprise, n’ont pas légalement de raison d’être aux DP.
La responsable des Ressources humaines : « Un compte rendu, ce n’est pas possible. Il n’y en a jamais eu. »
Madame Chevalier évoque alors le blog Libre expression du syndicat CFDT, où est publié un compte rendu après chaque réunion. Le délégué CFDT précise, et tout le monde en est d’accord, que ce compte rendu s’autoproclame « non officiel et subjectif ».

Une musicienne : « Je sais que les comptes rendus, c’est au CE. Mais il y a des réponses de la direction dans les PV des DP qui sont erronées. On peut tout de même se permettre de le souligner. »
La direction indique que certaines questions posées ici sont parfois en dehors des compétences des délégués du personnel, qu’elles relèvent plutôt du comité d’entreprise.
Un choriste : « Certes, mais les délégués du personnel font remonter les interrogations, les inquiétudes des salariés de la Maison… On avait déjà posé la question d’un compte rendu des réunions de DP à l’ex-Secrétaire général… Moi-même j’étais choqué à l’époque de l’écart entre les discussions en réunion et les réponses apportées par la direction dans les PV… Faisons un compte rendu syndical, comme fait le blog de la CFDT… »
La responsable des Ressources humaines : « Ce qui pose problème, c’est que les salariés qui lisent le blog comme quelque chose de subjectif ne lisent pas les réponses officielles de la direction. »
Le choriste : « Les réponses de la direction sont elles-mêmes subjectives. Cela peut être différent de la réponse en réunion, et ça ne fait pas valoir la richesse des discussions… »
Madame Chevalier : « Vous ne dites pas que vous n’avez pas les réponses, mais que les réponses sont erronées. C’est plutôt ça le problème. »
Une élue de l’administration : « Les réponses de la direction dans les PV sont bios. Elles ne sont pas complètes. »

Une musicienne lit, pour exemple, une réponse de la direction dans un précédent PV où n’apparaît pas clairement la réponse donnée en réunion (une histoire de 9 musiciens au lieu de 10 sur un concert éducatif).
Madame Chevalier : « Ce n’est pas pareil. Il y a réponse erronée et question récurrente. D’un côté restitution exacte, et de l’autre question sans réponse. »
Le choriste : « Si pas de réponse de la direction, qu’est-ce qu’on fait ? »
Madame Chevalier : « On la repose. »


« Est-il possible pour les délégués de travailler en collaboration avec le coordinateur artistique et la régie à l’élaboration des plannings pour les futurs enregistrements ? La présence obligatoire des solistes ne serait-elle pas souhaitable, voire indispensable pour des enregistrements comme celui de la série Rossini ? »

Le régisseur général de l’orchestre : « A l’époque il y avait le problème du jour de repos qui se posait et on avait accepté avec votre accord deux (trois ? je n’ai pas bien entendu) jours off.

Ensuite madame Chevalier, comme sautant sur l’occasion, prend la parole et insiste longuement au sujet de l’enregistrement Rossini.
Je n’y connais rien et donc je n’ai pas tout compris et tout noté (c’était impossible car madame Chevalier a dit et répété beaucoup de choses, semblant vouloir enfoncer le clou, soutenue en cela d’ailleurs par certains musiciens aussi choqués qu’elle par l’attitude de certains autres à l’occasion de cet enregistrement – mais bon, je ne voudrais pas soulever une polémique…).

Madame Chevalier : « C’est un live gravé dans le marbre, vendu à des milliers d’exemplaires. Ce n’est pas un simple produit promotionnel… »

Un musicien (ou musicienne ?) : « Quand il est important comme ça, l’enregistrement c’est pas une bonne idée… »

Madame Chevalier : « L’idée c’est que le live soit sur le disque. Il y avait d’énormes problèmes de justesse, de concentration, j’étais assez surprise, étonnée du comportement de certains pour un orchestre comme celui-ci… L’enjeu n’est pas le même pour un live… c’est pas le même son, pas le même souffle… L’orchestre a perdu du temps dans l’arrogance. Le chef qu’ils (la maison de disque ?) ont envoyé est important. J’ai été étonnée de l’arrogance de certains d’entre vous quand ils répondaient au chef… Lui, il est dans son casque, il vous connaît pas, il sait pas qui joue…Il y a quand même des gens qui… je ne parle pas du bis… il y a eu quand même deux fois où des musiciens n’avaient pas leur partition… Je suis tombée de ma chaise… j’étais en cabine… La supersoliste m’a quand même dit : « Il fallait nous prévenir que c’était très important ! »... Il fallait que je dise moi que c’était important ?! C’est un investissement pour nous, c’est pour Universal Classique… Je suis tombée de ma chaise… Je pense que vous avez aussi perdu beaucoup de concentration… On a vu des larmes, on a vu des gens qui ont craqué… On peut travailler avec vous sur des enregistrements, oui, mais il y avait les peurs et les doutes… Certains étaient excédés par ceux qui se comportaient mal. Il y a un temps pour tout… C’est tout le monde qui… Il y avait beaucoup de fatigue nerveuse… Vous n’avez pas assez bossé sérieusement… Mais on a encore un projet avec eux en studio, pour un jeune artiste français qu’Universal voudrait lancer. On essaie de les convaincre… On en était à se demander si on allait pouvoir sortir un disque. Vous avez été tous sous pression. On a perdu quinze minutes à chercher des partitions. On a tout de même pu… Tout le monde a apprécié… y a pas de problème. Mais il y en a qui sont arrivés comme ça… c’est la fête !… Un enregistrement, ce n’est pas la fête. »

Un musicien : « On sait très bien que si on enregistre dessus ( ?) c’est pas le problème. Si on revient le lendemain pour… »

Madame Chevalier : « Ils ne pouvaient pas tout garder… Je ne sais pas si… Enfin l’Orchestre de Montpellier, c’est quand même une indiscipline incroyable ! On est pas vos parents. Vous avez 50 ans… et encore la moyenne est 55 ans… C’est ce qu’on a vécu… Y en avait qui se grattaient ou ricanaient, qui faisaient des commentaires pendant l’enregistrement. J’étais en cabine. Je ne sais pas si vous avez déjà été en cabine… mais quand quelqu’un tombe ses pages et se baisse on entend tout, il faut tout refaire. »
Un choriste : « Et le chœur ? »
Madame Chevalier : « Le chœur, c’était impeccable. »
Une musicienne : « Le chœur, c’était moins long. »
Madame Chevalier : « Il y a d’autres orchestres, c’est la même chose. Il y en a qui contestent. Les chefs ne savent pas comment réagir. L’orchestre, c’est une grande communauté qui juge en permanence. Le chef va vous reprendre une fois, deux fois… Sur un concert, c’est pas pareil qu’en enregistrement… »
Une musicienne : « Il y a des choses qui se sont mal passées, en effet… »
Le choriste : « Il faut dire que l’orchestre n’a pas eu de directeur musical pendant longtemps. C’est important de le souligner. »
Un musicien : « Il faudrait parler de ces choses qui se sont mal passées pendant l’enregistrement devant l’orchestre… Il faudrait qu’on différencie bien l’enregistrement du concert… On n’arrivait pas trop à différencier… »
Un autre musicien (à madame Chevalier) : « Si vous voulez l’excellence, il ne faut faire que l’enregistrement. »
Le choriste : « C’est le genre de truc que Rossini ne supporte pas. C’est une succession de pièges… »
Madame Chevalier : « C’est vrai qu’en général vous n’en jouez jamais, du Rossini... »
Une musicienne : « On fait une partition en ouverture… tout se ressemble… »
Madame Chevalier : « C’est une succession de pièces… »
Un musicien : « Nous, on a envie que ce soit un super-disque. »
Madame Chevalier : « On espère. »
Un musicien (une musicienne ?) : « Le régisseur général aurait dû intervenir sur la discipline. »
Le régisseur général ne réplique pas.
Madame Chevalier : « Attendez, on ne va pas intervenir sur la discipline ! »
Un musicien (une musicienne ?), au régisseur général : « Tu aurais dû leur dire : Je vous demande un peu plus de sérieux ! »
Une élue de l’administration : « Il paraît qu’il y a des gens (des musiciens) qui se moquent des autres (d’autres musiciens)… »
Le délégué de la CFDT (amusé) : « En plus de ça, c’est l’école ! »
La responsable des Ressources humaines (amusée) : « On les met au coin ! »
Madame Chevalier : « C’est la moindre des corrections… C’est pas une classe d’école, c’est un orchestre professionnel… »
Un choriste : « Il y a des problèmes personnels qui s’expriment. C’est un gros ensemble. Nous, on est une trentaine et il y a aussi des problèmes. Ce sont des choses qui s’engrainent… »
Madame Chevalier : « C’est toujours les mêmes (les indisciplinés). »
Une élue de l’administration : « En tant que directrice générale vous devez intervenir. De temps en temps il faut être ferme. Si c’est le régisseur général qui parle à l’orchestre, ce n’est pas pareil que Madame Chevalier. »
Madame Chevalier : « On est là pour travailler, pas pour faire la discipline. »
Une musicienne : « Il ne faut pas détruire l’outil de travail. »
Le choriste : « Il y a en a qui subissent… Et nous avons dans le chœur ce problème-là aussi. »
La musicienne : « Il y a des gens (des musiciens) qui ne supportent pas la moindre remarque. »
Un musicien : « A partir de là, quand cela aura été dit, on pourra travailler. Pour Chérubin il y a même eu des insultes. »
Madame Chevalier : « Pour l’instant c’est des bruits de couloir. S’il y a des témoins, il y aura de grosses sanctions. »
La responsable des Ressources humaines : « Les témoins ne témoignent pas. »
Le choriste : « Il y a beaucoup de témoins qui n’ont jamais témoigné depuis de nombreuses années. »
Le coordinateur artistique : « Si on doit faire un enregistrement avec la Warner, ce débat servira. J’ai fait beaucoup de lives. Le studio, c’est le studio. »

Puis retour à la question originelle : « La présence obligatoire des solistes ne serait-elle pas souhaitable, voire indispensable pour des enregistrements comme celui de la série Rossini ? »
Une musicienne : « Même avec Koering ça se passait ainsi (présence obligatoire des solistes ?). Au Festival de Radio France, même. »
Madame Chevalier : « Je pense que sur Rossini c’est pas obligatoire. »



« Où en sommes-nous avec l’assurance des instruments ? »

Madame Chevalier (amusée) : « Monsieur B. (musicien passé des DP au CE et spécialiste entêté, depuis des lustres, de l’assurance des instruments) nous manque beaucoup en matière d’assurance des instruments de musique. Ses demandes n’auront pas été vaines. »

En gros, il n’y aura plus de franchise. Augmentation forfaitaire de base de 2 500 euros par an.
La responsable des Ressources humaines : « La cotisation finale bougera en fonction des sinistres de 2016. Donc c’est pas fini. »
Le régisseur général de l’orchestre : « Il faut déclarer la valeur réelle des instruments. Il ne faut pas surévaluer. Sinon ça fait augmenter la cotisation. »


« Où en est l’organisation du service pour prendre des photos de l’orchestre et du chœur ? »

Des photos seront prises au Corum et à l’Opéra Comédie. Le 11 février, jour de la 3ème de Turandot, de 9h30 à 12h dans le hall de l’Opéra Comédie (pour l’orchestre et le chœur).
Madame Chevalier (aux dames) : « En robe noire. Mais pas votre uniforme (la robe noire de concert). Habillez-vous en civil. »
Je demande à une choriste pourquoi ce rejet de la robe noire de concert. Elle me répond que ces robes sont affreuses.


« Nous (les musiciens) aimerions connaître les dates et les lieux des concerts en région pour la saison 2016-2017. »

Madame Chevalier : « C’est difficile. Il y a en ce moment des changements de direction à la tête de pas mal de structures culturelles de la région. »
Le coordinateur artistique : « On prend contact. Les petites salles, ça se décide au dernier moment. Les scènes nationales, c’est entre janvier et mars.


« Est-il envisageable d’avoir des invitations supplémentaires dans le cas où la salle n’est pas pleine ? »

Madame Chevalier : « Il n’y a pas d’invitations. Il y a des places à 5 euros. On va maintenir ça. »

Les « Jeudis express ». Le prochain aura lieu le premier jeudi de janvier. Apéritif avant le concert. Deux places seront glissées dans l’enveloppe du bulletin de salaire de décembre.
Les « Places de dernière minute » (la dernière heure avant le concert) à 10 euros. Ca marche très bien. De même que la « Vente flash » (1 place vendue, 1 place offerte).


« Il y a encore eu des problèmes de placement dans la fosse lors de la série Ravel/Laks. Est-il possible d’organiser un service en amont du premier tutti avec quelques solistes pour régler ce problème pendant Turandot ? »

Madame Chevalier : « Oui. »
Un musicien : « Comme d’habitude on a encore perdu 20 minutes. »
Un autre musicien : « On en a déjà parlé la dernière fois. »
Le régisseur général de l’orchestre : « J’ai constaté que le problème surgit toujours quand on fait l’accord. Je suis venu avant et je n’ai pas vu de problème a priori. J’enverrai un mail. Il y aura un garçon d’orchestre et un régisseur à partir de 13 heures. »
Le coordinateur artistique : « Le problème, c’est qu’il y en a qui arrivent à 14 heures. »
Un musicien : « On est trop serrés. »
Un autre musicien : « Tout le monde devant est assis, mais nous les percus au fond de la fosse, il ne reste plus beaucoup de place. »


« Comment se fait-il que le Quatuor Molière se produise sous le nom de l’OONM avec un musicien qui n’est pas membre permanent de l’orchestre ? »

Longue et vive discussion entre des musiciens et madame Chevalier au sujet du Quatuor Molière, qui vient de remplacer ponctuellement, pour raison de santé, un de ses membres par un musicien extérieur à l’Orchestre national de Montpellier.

Une musicienne : « Le problème, c’est de savoir si la Maison mandate le Quatuor Molière… »
Madame Chevalier : « Il n’est pas mandaté… Mais c’est une demande de la Métropole. »
Un musicien : « La Métropole ? »
Madame Chevalier : « Oui, la Métropole… Non, on n’intervient pas. C’est comme n’importe quelle association qui fait la demande à la Métropole. Nous on met à disposition la salle Molière. Ce n’est pas un concert que nous, l’OONM-LR, avons programmé. »
La musicienne : « Mais le sigle OONM-LR ? »
Madame Chevalier : « Quand il y a un concert au Corum, il y a des musiciens qui ne font pas partie de l’Orchestre de Montpellier. Là, c’est pareil. Il y a eu un remplacement de façon exceptionnelle dans le Quatuor Molière. On ne va pas s’immiscer. C’est un quatuor indépendant. On ne va pas leur imposer un musicien en remplacement. »
La musicienne : « Si c’est payé par l’Orchestre de Montpellier, il serait normal qu’on demande à un autre musicien de l’Orchestre de Montpellier de faire le remplacement. »
Madame Chevalier : « Non. »
La musicienne : « Je suis pas d’accord. Il y a écrit OONM-LR. »
Madame Chevalier : « Dans des orchestres de musique de chambre, il y a toujours des musiciens qui viennent d’ailleurs. On ne fait pas barrage. »
La musicienne : « Non, je ne comprends pas. »
Une autre musicienne (à la musicienne) : « Non, il n’y a pas de souci. Quand tu prends quelqu’un, tu prends quelqu’un qui a l’habitude de faire de la musique de chambre. C’est leur problème. C’est leur quatuor. »
La musicienne : « Pas s’ils sont mandatés par l’OONM-LR. »
Un choriste : « Si c’est écrit chœur de l’Opéra de Montpellier, je ne remplace pas par un choriste de l’extérieur. »
Madame Chevalier : « Ce quatuor, c’est aussi un vecteur de… Des musiciens sont repérés ainsi. Je ne vois pas pourquoi on se priverait de ça ? C’est quelque chose qui nous amène un public. Ce quatuor a son public. On ne va pas les débaptiser parce que de façon ponctuelle il y a un remplacement… Personne n’est empêché dans l’orchestre de faire de la musique de chambre. Les trois du Quatuor Molière jouent toujours ensemble. On ne va pas leur imposer quelqu’un (pour remplacer le quatrième). C’est un quatuor… »
Un musicien : « Ca rappelle une mauvaise période, celle de Scarpitta. »
Madame Chevalier : « Ca n’a rien à voir. »
Une musicienne : « Je vous ai donné ma position et on clôt le sujet. »
Le musicien : « Donc si on crée un autre ensemble ?... »
Madame Chevalier : « Allez-y ! Ce serait formidable. Pour nous, c’est un plus. »
La musicienne : « Vous ne comprenez pas. »
Madame Chevalier : « Si, je comprends. Mais je ne suis pas d’accord. »
Le musicien : « Je retiens que n’importe quel quatuor qui se crée sera programmé. »
Madame Chevalier : « Vous me le demandez et on peut mettre OONM. Si vous êtes de l’OONM, vous êtes de l’OONM… Au contraire c’est un gros plus pour nous. »
La musicienne : « Là, pour le Quatuor Molière, le remplaçant c’est un étranger à l’OONM. Ce serait normal qu’il soit remplacé par un OONM. »
Madame Chevalier : « Non, moi ça ne me dérange pas. Ils jouent avec quelqu’un avec qui ils s’entendent bien. Tout le monde a à y gagner, nous, vous, les tutelles. Y a pas deux poids deux mesures. Non. »


En questions diverses, un choriste reparle des chaises du chœur.
Madame Chevalier : « On fait des devis en ce moment. »
Le régisseur général de l’orchestre disserte sur des chaises bleues ou noires.
Madame Chevalier (aux choristes) : « Vous souhaiteriez quoi en ce moment ? »
Un choriste : « Les chaises bleues du Corum, anciennes chaises de l’orchestre. »
Madame Chevalier : « Vous voulez dire les chaises qui se sont effondrées pendant l’enregistrement (là, on sent que madame Chevalier garde en travers de la gorge l’affaire de l’enregistrement) ?

Autre question diverse : une élue de l’administration transmet la demande d’un salarié concernant des isoloirs pour les votes (aux dernières élections professionnelles, il n’y en avait pas).
Madame Chevalier : « On pourra s’en faire prêter deux par la Métropole. »
Un musicien : « Ca se fabrique. C’est simple. »

On en vient ensuite au PDV (Plan de Départs Volontaires).
Une élue de l’administration: « Il y a des gens compétents qui vont partir. Ca m’inquiète pour la Maison. »
Une musicienne : « C’est la vie ! »
La responsable des Ressources humaines : « Les départs s’étalent jusqu’en 2018. C’est pas tous les départs tout de suite. »
Un choriste : « Il faudrait se demander pourquoi tant de gens veulent se barrer. »
Madame Chevalier : « Il y a des gens qui ont quarante-deux ans de travail dans les jambes… »

Dernier sujet dans les questions diverses : les attentats.
La responsable des Ressources humaines : « Vous allez recevoir une note de prévention et de comportement en cas d’attaque terroriste (préconisations nationales). »
Madame Chevalier : « Eteindre vos portables, vous cacher sous les fenêtres, ramper. » (Vive la France !)

Enfin, toujours dans le cadre de la sécurité, discussion ayant pour objet la petite porte verte qui donne sur la rue des Etuves. Elle reste parfois ouverte et des suspects peuvent s’introduire dans la Maison (comme celui qui l’été dernier a volé deux ordinateurs dans la cabine son après avoir fait caca sur la moquette en regardant du balcon les techniciens de scène démonter un spectacle de danse).
Un choriste nous montre sur son mobile la photo du Père Noël : « C’est le nouveau vigile de l’Opéra ! »

Oui.



***





Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le 17 décembre 2015, de 9h30 à 12h30


Sont présents Valérie Chevalier, Directrice générale, Didier Deschamps, Président de l’OONM-LR (pour la réunion plénière seulement), l’Administratrice générale, la responsable des Ressources humaines et les élus du comité d’entreprise.


Formation professionnelle (de 9h30 à 10h30)

A retenir : les nouveaux dispositifs légaux qui encadrent la formation professionnelle, à savoir le CPF (Compte personnel de formation), ont réduit de ¾ le budget alloué au plan de formation.
Conclusion : priorité sera donnée à la formation urgente à caractère strictement professionnel ou ayant trait à la sécurité.


Réunion plénière (de 10h30 à 12h30)

Approbation du PV de novembre.

Demande de clarification des dispositions qui encadrent le travail des enfants d’Opéra Junior lors de productions scéniques.

Proposition de la direction : Pour être en conformité avec la loi, quand les enfants participeront à un spectacle qui sort du programme strictement pédagogique d’Opéra Junior et où il y a une billetterie, ils percevront la rémunération légale (un pourcentage du Smic horaire).
Ce dispositif est approuvé par le CE.


Information par la direction et consultation du CE au sujet du travail de nuit des mineurs inscrits à Opéra Junior qui vont participer à Step in ! (nouvelle production d’Opéra Junior avec « Les Ombres »).

A savoir : chaque fois que des enfants sont sur un spectacle de l’OONM-LR, le comité d’entreprise doit être consulté.

Sécurité/accueil du public.

Demande par le CE d’un document qui précise la responsabilité pénale dans l’accueil du public (accident, attentat, état d’urgence, etc.).
Réponse de monsieur Deschamps : Le président de l’association OONM-LR est pénalement responsable.

Retour sur les mesures prises.
Filtrage systématique à l’entrée, ouverture et fouille des sacs, contrôle au détecteur de métaux, fermeture des portes 5 minutes après le début du spectacle.

Quelle est la formation des hôtes de salle pour les mesures d’urgences ?
Briefing en début de saison concernant les accès et les issus de secours, conduite à tenir en cas de danger.
Pour l’ensemble du personnel : gestion des ouvertures de portes sous badges, etc. (les portes ne doivent pas rester ouvertes).

Etat du PDV, commission du 15 décembre.

7 demandes. 2 dossiers validés. 5 en attente jusqu’au mois de janvier 2016 (dernière commission le 19 janvier).

Les abonnements. Demande de précisions.

Discussion complexe. Lire le PV de la réunion, à paraître dans quelques semaines sur Irp-CE.

Demande de précisions sur les PV du conseil d’administration de février et de mai 2015 (sujets abordés en CA relatifs à la publicité, etc.). Une régie publicitaire a-t-elle été mise en place pour couvrir le coût des programmes papier ?

Réponse (triomphale) du Président Deschamps : « Oui ! » (1 page de pub sur le programme de L’Hirondelle inattendue).
Un élu du CE : « Où en est la recherche de mécénat ? »
Président Deschamps : « C’est en cours. »
L’élu rappelle à monsieur Deschamps qu’à sa prise de fonction il avait annoncé que le mécénat serait une de ses principales missions.
Le Président Deschamps reconnaît que c’est « très difficile », et que la direction va confier ça à une personne qui sera rémunérée au pourcentage des mécénats rapportés.
Madame Chevalier préfère des interventions de mécénat ciblées, ponctuelles. Par exemple la boisson énergisante « Red Bull » sur un concert.

HistoriqueA l’origine, il y a une boisson thaï sucrée permettant selon ses fabricants de rester éveillé : le KratingDaeng. Elle contient de la caféine et une substance nutritionnelle appelée taurine. Le concept séduit un entrepreneur autrichien. Le Red Bull, (en anglais : « taureau rouge », comme le nom de son modèle thaï) est né. La boisson énergisante va se faire connaître très vite grâce au sens des affaires de son inventeur : partenariats avec plusieurs sports extrêmes, image sulfureuse due à des rumeurs persistantes et à des interdictions de commercialisation... Depuis son lancement en 1987, Red Bull a tout fait pour faire parler de lui et vendre en jouant habilement sur le caractère supposé extrême de sa composition. Il a en effet été interdit d’importation dans de nombreux pays par mesure de précaution car on ne connaît pas ses effets à long terme.(lanutricition.fr)

Quelles sont les coproductions réalisées avec Marseille et Nancy ?
Madame Chevalier énumère de nombreux spectacles à venir coproduits avec une multitude de villes, et pas seulement Marseille et Nancy (Strasbourg, Karlsruhe en Allemagne, etc.).

En quoi consiste « l’étude approfondie des publics » préconisée par monsieur Deschamps en vue d’une « véritable politique tarifaire » ?
Le Président Deschamps se lance alors dans une interminable et soporifique litanie (certains élus s’assoupissent).

Quelle est la fiabilité du budget prévisionnel initial pour la saison 2015/16, au vu des chiffres annoncés par la direction ? (madame l’Administratrice générale aurait annoncé au CA, selon le PV ( ?), 160 000 euros de recettes prévisionnelles sur Chérubin, de Juliette Deschamps.
Après controverse et débat animé entre des élus du CE et madame l’Administratrice générale, celle-ci finit par « retrouver » le chiffre exact de la billetterie réalisée : 84 995 euros, c’est-à-dire la moitié de la somme qui aurait été annoncée au CA.
Tollé dans l’assistance !
Puis cacophonie chez des élus musiciens, qui semblent contester les choix artistiques de la direction.
Un élu : « Comment peut-on remplir des Zénith avec des spectacles à bas prix venant de pays de l’Est ? »
Réponse de la direction : « Parce que c’est des tubes. »
Un musicien : « Pourquoi nous ne faisons plus de tubes ? Ainsi on remplirait des salles ! »
Madame Chevalier rappelle que l’OONM-LR, en tant que structure nationale, a un cahier des charges concernant la création, et qu’à ce titre on ne peut pas se contenter de faire Nabucco, Aïda, etc.
Réflexion d’un élu, en aparté : « Donc autant faire des m… avec des demi-salles. »

Des concerts en formation symphonique ou orchestre de chambre sont-ils prévus dans la Métropole (cf. saison 2012/13) ?

Réponse de la direction : Pas de demande particulière de la Métropole à ce sujet, mais il y a des concerts prévus.

Demande de l’accord du Président Deschamps pour le financement par le CE de la journée de formation des délégués du personnel.

Le Président Deschamps est d’accord.


QUESTIONS DIVERSES

Animations musicales dans les écoles. Qui fait quoi (de l’orchestre) ?
C’est très flou. Lire le PV du CE quand il paraîtra.

Créneaux de dates pour la mise à disposition de la salle de l’Opéra Comédie aux réseaux d’éducation prioritaire (chorales d’enfants – 3000, qui sont les spectateurs de demain).
Très flou là aussi. Lire le PV du CE quand il paraîtra.


Oui !





***












Potin de merdre 3 : Rappel de la lettre CFDT de contestation de la dénonciation des accords collectifs d’entreprise par le président de l’OONM-LR + réponse de Didier Deschamps à la CFDT + Communiqué de la CFDT à l’ensemble des personnels de notre Maison




CFDT-Interco de l’Hérault  / 1, place Georges-Frêche, Hôtel de ville de Montpellier 34 267 Montpellier Cedex 2
à
Didier Deschamps, Président de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon
Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Le Corum - CS 89024 34 967 Montpellier cedex 2

Recommandé avec avis de réception

Montpellier, le 19 novembre 2015

Monsieur le Président,

La CFDT juge déloyale votre dénonciation des accords collectifs d’entreprise pour raison « économique et financière » alors qu’un PDV est en cours et que les salariés sont en activité partielle renouvelée grâce au financement de la DIRRECTE.
Surtout, la direction a toujours prôné, comme les PV du comité d’entreprise en attestent, une renégociation en continuité du travail de révision effectué sur l’accord unique Opéra/Orchestre par les syndicats et la direction de 2011 à 2012; travail de révision interrompu unilatéralement par la direction de l’OONM-LR.
Nous sommes donc plus que surpris qu’au lieu de privilégier cette renégociation sereine, que vous avez interrompue en 2012, vous décidiez de dénoncer de manière unilatérale les accords collectifs en vigueur, imposant une renégociation dans l’urgence qui sera forcément préjudiciable à l’ensemble des salariés de l’OONM-LR.
Ce sentiment d’injustice est exacerbé par la créance de 380 000 euros de la Fondation Aria qui n’a toujours pas été recouvrée malgré vos engagements écrits et volontaristes d’avril dernier.
Enfin il nous paraîtrait opportun, en cette période où l’entreprise a recours à l’aide de la DIRRECTE, c’est-à-dire du contribuable, que les membres de la direction dont les salaires sont très élevés comparativement à ceux des employés les plus fragiles (auxquels il est demandé pourtant un effort d’économie) montrassent l’exemple comme l’a fort justement préconisé madame l’Administratrice générale, qui écrivait il y a quelques mois à la CFDT : « Je vous informe que j’ai moi-même proposé en décembre 2013 à une délégation issue du conseil d’administration m’ayant reçue en entretien individuel puis en réunion de bureau, de baisser les 10 plus fortes rémunérations… cette proposition n’a pas été à ce jour suivie d’effets. » Cette demande a même été confirmée dans le compte rendu de la réunion des DP de juillet 2015 : « La Direction confirme avoir évoqué cette possibilité lors d’un bureau réunissant des membres du Conseil d’Administration. »
Pour toutes ces raisons, la CFDT conteste votre dénonciation déloyale des accords collectifs d’entreprise; dénonciation qui s’est faite contre l’avis unanime des syndicats et du comité d’entreprise de l’OONM-LR, et sous l’habituelle menace feutrée en ce genre de circonstances.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT-Interco


















COMMUNIQUE CFDT (15 décembre 2015)


Chers collègues,

Vous trouverez en pièce jointe la réponse du président Deschamps à la contestation CFDT de la dénonciation des accords collectifs d'entreprise par la direction de l'OONM-LR.
Dans son courrier le président Deschamps s'interroge au sujet d'une intervention CFDT extérieure à notre Maison, faisant mine d'oublier que sa dénonciation des accords collectifs était adressée à la Snapac-CFDT, syndicat extérieur domicilié Bourse du Travail, 85, rue Charlot 75 003 Paris.
Quant au CA qui a voté le plan de redressement évoqué par monsieur Deschamps, c'est le même qui vient de renoncer "définitivement à toutes poursuites" contre la fondation Aria, dont la créance envers l'OONM-LR est de 380 000 euros.
Bref, en ce lendemain d'élections les attaques contre les serviteurs de la culture, de l'art et de la civilisation vont pouvoir reprendre de plus belle.


CFDT




Blabla…
Ce qui menace essentiellement notre culture, c’est le déclin démographique.
De ce problème découlent tous les autres : politiques, sociaux, culturels, civilisationnels.
Tout ce que nous avons vu, lu ou entendu disparaîtra sous la vague, sous le nombre.
Il ne restera rien de nous : pas un mot, pas un son, pas une image…



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non-officiels) de la réunion des délégués du personnel qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 27 janvier 2015

La réunion est prévue à 10h30. Madame Chevalier, directrice générale, arrive en retard (10h43). « Elle ne s’excuse même pas », murmure un élu du personnel.

Sont présents la directrice générale, la responsable des Ressources humaines, le régisseur général de l’Orchestre et les délégués du personnel (artistes, administratifs, techniciens).

La responsable des Ressources humaines nous fait part, tout d’abord, de la démission d’un élu du collège des chœurs. Une suppléante est désignée à sa place comme titulaire.

Le délégué syndical de la CGT-Spectacle (musicien) est absent. Quelqu’un me glisse à l’oreille : « Il boude. » (lors de notre dernière réunion, le délégué de la CGT-Spectacle est parti au bout de cinq minutes, suite à une remarque de la responsable des Ressources humaines concernant la prise de parole des suppléants – prise de parole tolérée ici, mais non-autorisée selon les textes en vigueur)

Questions de la CFDT-Unsa (services administratifs et techniques) :

Est-il possible, après la dernière commission PDV, que la liste nominative des salariés concernés (avec les dates de départ prévues) soit transmise par la direction aux élus du personnel ?
Madame Chevalier : « Oui, on fera une note. Il y aura une information. Je passerai même dans les divers services. »


La Direction a-t-elle finalement vérifié ce qui a été mentionné dans les PV du CA concernant les attaques, les injures et le harcèlement dont auraient été victimes la Directrice générale et l’Administratrice générale de l’OONM-LR de la part de salariés ?

Rappel de la question CFDT/Unsa de décembre 2015 :

Est-il vrai que dans un PV de CA il est écrit que mesdames la directrice générale et l'administratrice générale ont affirmé qu'elles étaient les cibles d'attaques, d'injures et de harcèlement ? Si cela est vrai qu'elle est la nature de ces attaques, de ces injures, de ce harcèlement ? Et qui en sont les auteurs ? Il serait grave de propager dans le conseil d'administration des rumeurs nauséabondes et paranoïaques sans preuves, au risque de dénigrer l'ensemble des salariés comme aux heures les plus sombres de l'histoire de l'OONM-LR.

Réponse de la Direction dans le PV des DP de décembre 2015 : « La Direction souhaite vérifier ce qui a été mentionné dans les PV des CA avant de répondre à cette question. »


Madame Chevalier : « Oui, j’ai vérifié. »
Silence autour de la grande table rectangulaire et grinçante.

Le délégué de la CFDT : « Et donc ? »
Madame Chevalier : « Et donc c’est bien dans le PV du 27 mai 2015 approuvé au CA d’octobre. »
Nouveau silence. Puis madame Chevalier passe aux questions de la CGT-Spectacle.
Quelqu’un me demande, discrètement : « Tu ne relances pas ? »
Moi : « Non, j’aime bien faire le contraire de ce qu’on attend. »

Questions de la CGT-Spectacle choristes :

Souhait d’une meilleure coordination entre l’Opéra de Montpellier et Opéra Junior. (problèmes de répétition et de planning pour le concert du Nouvel An et L’Enfant et les sortilèges)

Une choriste : « Le chœur est très en colère. Quand on est arrivé sur scène (il est question, semble-t-il, du concert du Nouvel An) on n’avait pas répété, les enfants si. Nous sommes passés pour ridicules. »
Le directeur d’Opéra Junior est mis en cause.
Madame Chevalier : « Il n’a rien à voir avec ça. »
La choriste : « Et dans L’Enfant et les sortilèges, tous les plannings étaient modifiés. Et en dernière minute, re-changement. Opéra Junior le savait très bien depuis des mois. On peut modifier mais avec notre accord, et en nous informant à l’avance. »
Madame Chevalier : « Ca peut être un problème technique… »
La choriste : « Ce n’était pas technique, c’était en fonction de l’école des enfants. Tout ce qu’on demande, c’est d’être informés. Il n’y a pas de souci à travailler avec Opéra Junior, mais il faut un planning à l’avance pour qu’on soit averti. »
Madame Chevalier : « Je suis un peu étonnée, car comme nous faisons des demandes à la Direccte pour les enfants, les plannings sont nécessairement prévus à l’avance… Ce n’est pas une production d’Opéra Junior… Ca a sans doute à voir avec la metteur en scène. C’est la metteur en scène qui a dû changer les plannings en fonction de… »
Le délégué CFDT (technicien de scène) : « Oui, elle changeait d’avis souvent. »


Question au sujet de l’audition des petits rôles et ensembles.

Long échange tendu entre une choriste et madame Chevalier.

Je ne comprends pas tout de cette joute verbale, mais je crois deviner qu’il s’agit d’un cas particulier sur une production. Selon madame Chevalier il y aurait bien eu « audition » de l’artiste du choeur dont il s’agit, et selon l’élue choriste (qui n’en fait pas une affaire personnelle mais une question de principe) plutôt un « passe-droit ».

Paroles saisies à la volée :

Madame Chevalier : « Moi je fais des auditions pour les petits rôles. »
La choriste : « C’est faux. Pas au départ (du moins dans ce cas particulier). Ca commence à créer un malaise au sein du groupe. »
Madame Chevalier : « Je suis encore libre de choisir qui je veux… Les gens qui ont un petit rôle ont tous passé une audition. Elle n’aurait jamais eu le rôle si elle n’avait pas passé une audition. » Sourire de la choriste.
La choriste : « Il y a deux poids deux mesures. »
Madame Chevalier : « Il n’y a pas deux poids deux mesures. Je n’arrive pas à comprendre ce que vous dites. »
La choriste maintient sa position : « Ca s’est passé comme ça, je suis désolée. »
Une déléguée du personnel me dit : « C’est chaud ! »
Madame Chevalier : « Elle a passé l’audition. Je l’ai entendue. J’ai même trouvé ça bien. J’ai trouvé qu’elle était adaptée au rôle. »
La choriste : « C’est pas le problème. Elle est très bien. Mais tout le monde est venu pour l’audition et elle, elle ne voulait pas la passer... Elle l’a dit… »
Un musicien (en soutien de la choriste) : « L’injustice pour le groupe, c’est… »
Madame Chevalier : « Elle a passé l’audition. Elle l’a passée toute seule. Et c’est pas facile… » Puis : « Vous êtes durs entre vous, je trouve. »


Questions de la CGT-Spectacle musiciens :

Une musicienne régulièrement remplacée alors qu’engagée à 100 % (je n’entre pas dans le détail de la question car le nom est cité)

Très long échange, tendu là aussi, entre la directrice et des musiciens. Les élus administratifs et techniciens ne comprennent pas grand-chose à l’affaire, qui a l’air sérieuse vu le niveau de passion qu’elle déclenche.

Paroles saisies à la volée :

Madame Chevalier : « Elle a trop d’heures… »
Un musicien : « C’est impossible. Elle ne peut pas. »
Madame Chevalier : « Alors il faut revoir son contrat. »
Un musicien : « Alors il faut faire pareil à d’autres. »
Madame Chevalier : « Oui. »
La musicienne : « On me dit toujours oui, mais pour certaines personnes il y a deux poids deux mesures. »
Madame Chevalier : « Je vais vous éclaircir les choses… »  Et elle explique longuement (sans convaincre pour autant les élus musiciens).
Madame Chevalier : « Monsieur Schønwandt veut la tester… Le fait d’accepter qu’elle fasse un petit peu moins d’heures ne me semble pas un scandale. Car elle apparaît souvent en première ligne… Donc l’idée qu’elle ait une série ou deux en moins… »
Un musicien : « C’est pas rien ! »

La conversation, très vive, se poursuit.

Madame Chevalier : « Elle est à 100 %. Son contrat est à 100 %. Vous ne pouvez pas comparer son 100 % avec le 100 % d’un autre pupitre qui n’est pas en première chaise de façon aussi régulière. Vous voulez quoi ? Qu’elle fasse un 100 % ou qu’elle soit première chaise ? On a un chef qui veut la mettre plus souvent en valeur. »
Une musicienne : « 100 % des heures c’est 100 %. On parle pas la même langue, je pense. »
Madame Chevalier : « Non, on parle pas la même langue. »
La musicienne : « Si vous voulez la faire passer première chaise, faites-lui passer un concours. »
Madame Chevalier : « On peut pas lui faire passer un concours alors que c’est déjà dans son contrat. Il faut essayer d’être juste. Il faut qu’elle soit exposée comme le chef le souhaite. Il faut lui donner une chance. »
Un musicien : « Elle est comme tout le monde. »
Une musicienne : « Lorsqu’on est à 100 %, on doit faire ses heures. Quand je vois l’argent qui va passer par la fenêtre de cette façon, je suis obligée d’être en colère…»
Madame Chevalier : « On ne peut pas parler que d’heures. »

La conversation s’éternise. Les élus musiciens ont l’air d’accord face à la direction.
Une élue de l’administration me dit : « J’y comprend rien. »
Moi non plus. Alors je demande à un initié. Il me répond, en chuchotant : « Elle va être remplacée sur une série alors qu’elle est en contrat à 100 % et qu’elle ne fait pas ses heures. »

Une musicienne (comme pour elle-même, mais s’adressant à madame Chevalier) : « Aller dans le bureau et réclamer des choses, ça marche on dirait ! S’il faut aller dans le bureau… » Puis, soupirant : « Moi ça me dépasse… »

Le débat, épuisé, bifurque alors sur les « tournes ».
Madame Chevalier : « Le but n’est pas de vous presser comme des citrons. »


SERIE BEETHOVEN – MARS/AVRIL 2016
Sur la série Beethoven avec Laurence Equilbey, spectacle complet de 75 minutes ou 75 minutes de musique ? Dans ce dernier cas, prévoir un entracte.

Madame Chevalier : « 75 minutes complet, sans entracte. »

Pourquoi pas de violon solo permanent sur cette série alors que deux congés sans solde sont accordés sur le même pupitre ? Quels sont les critères d’acceptation ou non-acceptation des congés sans solde ? (je résume)

Explications de madame Chevalier concernant les deux violons solo en question (je crois comprendre qu’avec l’argent économisé d’un congé sans solde sur une série, on peut embaucher sans frais supplémentaires pour l’orchestre quelqu’un de l’extérieur).

Madame Chevalier : « On ne peut pas accepter le congé sans solde d’une personne et pas d’une autre. »
Remarque amusée d’une musicienne (au sujet d’un des congés sans solde).
Madame Chevalier : « Vos commentaires, c’est à la limite. »
La musicienne, surprise, relativise (sa remarque n’était pas méchante).
Madame Chevalier : « Quand même… »


Changer les costumes hommes des musiciens ? (ils ne sont pas à l’aise dans ces costumes mal coupés, etc.)

Madame Chevalier : « On va faire appel à quelqu’un pour ça. » (Jean Paul Gaultier ?)


Remplacer les chaises des musiciens de l’Opéra comédie, très inconfortables ?

Le régisseur général de l’Orchestre informe les musiciens que c’est en cours. Et que pour raison de stockage à l’Opéra Comédie, ce seront des chaises empilables (pas les mêmes qu’au Corum).


Les Jeudi Express, bonne opération. Très bons retours public. Attention tout de même au choix des programmes, qui doit être adapté au nombre de répétitions (lundi exclu).

Madame Chevalier : « On essaie d’éviter les lundis de répétition, mais il y en aura peut-être un peu… »


Retours sur le concours : confidentialité des candidats à améliorer (téléphone, contact entre les candidats, musiciens en auditeurs libres).

Un musicien prévient la direction qu’un concours peut être « cassé » par manque de confidentialité.
Madame Chevalier, s’adressant à la responsable des Ressources humaines : « Vous trouverez le texte… les motifs pour casser un concours. »

Madame Chevalier, au sujet de la confidentialité : « Les candidats ne sont pas sortis. »
Un musicien : « Si. »
Madame Chevalier : « Evidemment quand ils vont aux toilettes, on peut les croiser. Mais on ne les connaît pas de toute façon… » Puis : « Vous trouvez que c’était un peu léger le concours de cor anglais ? »
Pas de réponse de la part des musiciens.
Le régisseur général de l’Orchestre : « La chose qui me pose problème, c’est de ne pas renuméroter les candidats entre les deux tours. »
Madame Chevalier : « On pourrait faire ça, oui, renuméroter. » Puis, au sujet de la lauréate du concours de cor anglais : « On a trouvé une petite perle. Tiphaine Vigneron, 26 ans. Elle joue aussi de la harpe et du hautbois. »


Retours sur la tournée en Lozère : l’hôtel « XXX » (j’efface le nom) à Mende était catastrophique !! Eau froide, pas de chauffage après 10h. Accueil médiocre. Pas de salle sécurisée pour les instruments. Que compte faire la direction à ce sujet ?

Un musicien : « C’est un hôtel qui était fermé et qui a rouvert pour l’orchestre. »
Le régisseur général de l’Orchestre : « Il tourne au ralenti, disons. »
Un musicien : « Y en a qui ont eu de l’eau chaude. »
Un musicien : « Pour le chauffage, la patronne nous a dit : « C’est 10h et il fait pas froid ! » Alors qu’il gelait dehors. Quant à la sécurité des instruments, elle a dit qu’il n’y avait que nous dans l’hôtel. »

Les musiciens et choristes évoquent avec amusement leurs galères de tournée.
Moi je dis au délégué CFDT que lorsque le chef machiniste, il y a une vingtaine d’années, a dû aller monter un décor en Autriche il a eu droit pendant une semaine, midi et soir, au même repas (steak-frites) car c’était le contrat passé entre le restaurant et l’Opéra de Montpellier.


Retours sur la Générale de 1, 2, 3 Mozart :
Vu le nombre impressionnant d’étudiants, est-il possible de renouveler l’expérience ?

Madame Chevalier : « Oui. Et il faudrait faire la même chose avec un lyrique. »

Madame Chevalier est très fière et heureuse de cette réussite, d’autant que la présidente de Région s’est dite impressionnée par la photo qui montre une file de jeunes spectateurs entre l’Opéra Comédie et la fontaine de l’Esplanade. La présidente a demandé ce qui s’était passé et madame Chevalier a répondu : « Rien. Juste Mozart. »
Consensus autour de la table au sujet de l’impressionnante photo de ces jeunes et de la publicité que cela représente pour notre Maison.
Je dis à madame Chevalier que le concert Esprit de l’Est du Corum, avec Michael Schønwandt et le grand violoniste franco-serbe Nemanja Rajulovic, était formidable aussi. L’idée d’un concert d’une heure seulement, et programmé à 19 heures, me semble excellente. De même l’idée de glisser deux invitations pour le personnel dans l’enveloppe du bulletin de salaire. Cela a incité des salariés qui n’avaient jamais eu la curiosité d’assister à un concert de franchir le pas. Et ils n’ont pas été déçu, bien au contraire.

Concert Mozart  à l’Opéra Comédie : le matériel (tables, chaises, portants pour les habits), ainsi que la lumière étaient insuffisants en coulisse.

Le délégué CFDT (chef adjoint électricien) explique que lorsqu’il y a un cyclo, comme c’était le cas à la demande du chef d’orchestre sur le concert Mozart, on voit inévitablement en transparence derrière, et donc il n’est pas possible d’éclairer trop les coulisses. Quant à l’avant-scène, le problème vient d’être résolu en prévision du prochain concert à l’Opéra Comédie : ce sera mieux éclairé.


DIVERS :

Une histoire de machine à affranchir le courrier remplacée par une nouvelle inadaptée aux enveloppes trop grandes et en trop grand nombre.

Une élue de l’administration (concernée) : « On se débrouillera, mais il aurait fallu avant de commander cette machine prévenir ceux qui s’en servent. Car comme d’habitude personne n’a été prévenu, bien sûr. »


Une choriste dit que pour les interventions du choeur (hôpitaux, etc.), il n’y a souvent pas d’endroit pour se changer.

Madame Chevalier répond que ça ne la gêne pas s’ils chantent en tenue de ville.


Une élue de l’administration évoque le problème des téléphones fixes. Depuis qu’on a changé d’opérateur, il y a trois ans environ (de Orange à SFR), il faut attendre 5 à 6 secondes avant d’entendre la voix de l’interlocuteur qui vous appelle.

Le délégué Unsa (du service maintenance) répond que le problème sera réglé en septembre (un appel d’offre a été lancé).


Un musicien demande que les délégués du personnel aient un site Irp.

La responsable des Ressources humaines lui répond que le site existe mais qu’il n’a jamais été utilisé faute de secrétaire.
Ce musicien est alors désigné secrétaire. Il prendra contact avec la responsable des Ressources humaines pour mettre en route le site des DP. Dès lors, les questions-réponses de nos réunions pourront y être postées (jusqu’à aujourd’hui, la CFDT se chargeait de cette mission sur son propre site).

Oui.


La dernière phrase de cet article est curieuse. Turandot « premier programme de la création de l’Opéra de Montpellier en 1985 » ? Sans doute Michèle Fizaine veut-elle dire que le Turandot de 1985 (une production de l’Opéra national du Rhin datant de 1976) a été le premier spectacle lyrique programmé à l’Opéra de Montpellier par Henri Maier (nommé directeur quelques mois plus tôt).
Les machinistes évoquent souvent, et avec nostalgie, ce magnifique Turandot de Jean-Pierre Ponnelle. Je me souviens des énormes changements de décors en précipité. Gaby, chef machiniste à l’époque, fut magistral. C’est à dater de Turandot, d’ailleurs, que la confiance s’installa définitivement entre notre équipe et Henri Maier. Jusqu’à son départ en 2002, Maier défendra bec et ongles « ses » machinistes, aimant répéter : « Les machinistes sont les gardiens du Temple. » Oui.




Je dois d’abord (avant de signer le PDV) démissionner de la Fonction publique.
Mon départ est prévu le 30 juin 2018. Mais, d’ici-là, je peux avoir des problèmes de libre expression (on m’a déjà collé un blâme + un avertissement) ou tomber gravement malade et mourir. Oui.



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non-officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le 17 février 2016 (de 15h30 à 18 h)

Sont présents Valérie Chevalier, Directrice générale, Didier Deschamps, Président de l’OONM-LR, madame l’Administratrice générale, madame la responsable des Ressources humaines et la plupart des élus du comité d’entreprise.


24 sujets sont abordés. Voici les plus importants :

Point 4. Demande d’explications au sujet du travail des mineurs d’Opéra Junior sur « Geneviève de Brabant » junior (adaptation, à l’Opéra Comédie, du spectacle en préparation à l’Opéra Berlioz – les machinistes commencent de monter le décor ce lundi).

Des précisions sont données par la direction au sujet des horaires, de l’encadrement et de la sécurité des enfants.


Point 5. Demande d’informations sur le PDV (Plan de départs volontaires).

24 départs jusqu’au 30 juin 2018, pour un coût total de 1 430 000 euros environ.
Au prochain CE, en avril, sera communiquée la liste précise des salariés concernés (les détachés de la Métropole doivent d’abord démissionner de la fonction publique territoriale).


Point 6. Demande d’informations sur le plan de restructuration.

Des glissements de postes dans les services techniques (dus à des suppressions de postes).
Des suppressions de postes dans l’administration et à la communication.
Des suppressions de postes dans les services artistiques.
Service Jeune public : réorganisation totale (vers un regroupement en un Pôle général de médiation). Question et remarque d’un élu du CE : « Quel sera l’impact sur le personnel restant, sachant qu’il faudra remplacer les partants par des intermittents ? Les intermittents ne font pas l’ensemble des tâches et il faut toujours du personnel permanent pour les encadrer et assumer les responsabilités. Par ailleurs, les intermittents sont plus souples que les permanents car ils sont à la merci de l’employeur. » En réponse, petite moue circonspecte de madame la Directrice générale.
Aide de la DIRECCTE pour la restructuration : 560 000 euros environ, dont 250 000 en réductions de charges.
La renégociation des accords collectifs s achèvera fin février 2017.
Le loyer du Corum (environ 3,5M¬ ) sera baissé de 500 000 euros en 2016 (pour 2017, une baisse de 1 million d euros supplémentaires a été demandée par l OONM-LR  mais le résultat de cette demande reste incertain).


Point 7. Question du CE au sujet du projet d’organigramme consécutif à la restructuration.

La direction doit en parler au bureau du conseil d’administration le 7 mars. La réponse à cette question du CE sera donc apportée par la direction de l’OONM-LR après cette date.


Point 8. Demande de communication sur le rapport du ministère de la Culture.

Didier Deschamps, président de l’OONM-LR : « Ce rapport est nul et non avenu. Il ne sera pas édité. Point final. »
(Y a-t-il un lien avec le changement de ministre de la Culture ? En tout cas, selon monsieur Deschamps, tous les postes dirigeants du ministère viennent d’être remplacés.)


Point 9. Demande de communication sur le rapport de la chambre régionale des comptes.

Monsieur Deschamps a adressé son rapport contradictoire à la chambre régionale des comptes.
Le rapport sera édité après audition du président de l’OONM-LR, si du moins la chambre régionale des comptes souhaite l’entendre (ce qui en général se pratique).


Point 10. Dates du début des entretiens professionnels et individuels.

Les premiers entretiens professionnels (évaluation annuelle par les chefs de pôle) auront lieu entre mai et juillet.
Les entretiens individuels (biannuels) se dérouleront à partir de septembre. Ces entretiens sont proposés aux salariés, pas imposés. Il s’agit de faire un point sur leur carrière.


Point 11. Demande d’information sur le GPEC (Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences).

En cours de finalisation avec les délégués syndicaux.


Point 12. Composition et rôle du comité artistique.

Réponse de la direction : le comité est composé de musiciens, de choristes et de salariés de la direction artistique, il se réunit trois fois par saison et n’échange que sur la matière artistique.


Point 13. Quels sont les projets de l’équipe culturelle de la nouvelle Région pour l’OONM-LR ?

La direction ne connaîtra les projets de l’équipe culturelle de la nouvelle Région qu’à l’occasion du prochain CA, qui se tiendra peut-être en avril.

Les nouveaux responsables au CA sont :
Madame Salomon (élue vert)
Madame Rességuier (Front de gauche)
Monsieur Assaf (PS)
Monsieur Serrou serait reconduit comme président du CA


Point 14. Animations en maternelle / T.A.P. (Temps d’activité périscolaire).

Ces animations sont suspendues car la Ville a supprimé le budget pour 2016.
Il y a un projet pour 2017, qui serait d’une heure et trente minutes par semaine sur six semaines.


Point 15. Bilan de l’offre « partage » (1 place achetée, 1 place offerte).

681 forfaits « partage » (pour un total de 1362 spectateurs).
Sur Turandot : 168 forfaits « partage » vendus.


Point 16. Coût de production, nombre d’entrées payantes et invitations sur L’Enfant et les sortilèges et L’Hirondelle inattendue ?

Coût de production : 338 000 euros.
Entrées : 2913 (dont 184 invitations et 118 partenariats).


Point 17. Demande de mise en place d’un rescrit fiscal pour les dons, le mécénat… (rien n’existe à ce sujet sur le site de l’OONM-LR).

Réponse de la direction : c’est une bonne idée à mettre en place.


Point 18. Coût et origine de fabrication du « tote bag » (sac publicitaire de l’OONM-LR).

3000 sacs livrés pour 8 400 euros HT. Produits par l’entreprise « Main gauche ». Les sacs ont été assemblés en Grande-Bretagne.
Un élu demande alors où et par qui ces sacs ont-ils été « fabriqués » ? Est-on bien sûr qu’ils n’ont pas été fabriqués par des enfants du Tiers-Monde ?
La direction ne sait pas.
L’élu : « Et l’éthique ? »
Monsieur Deschamps rétorque : « Et vous, est-ce que vous savez d’où vient le steak que vous mangez ? »
Une élue : « Je ne mange que de la viande de l’Aubrac ! »
Un autre élu, à la cantonade : « Il nous prend pour qui ? »


Point 20. Problème d’anticipation dans la préparation de la série Boîte à bijoux (les partitions ont été remises aux musiciens juste avant les premières répétitions).

Réponse de la direction : « Il s’agit d’un problème de droits. » (il y a 9 ayants-droit, dont certains causent des difficultés).


Point 21. Problème concernant les dépôts de maquette tardifs sur les opéras cette saison (ce problème n’existait pas avant).

Les salariés concernés pensent que cela provient des équipes artistiques extérieures, qui ne respecteraient pas les délais. Madame Chevalier répond : « C’est exclusivement un problème interne à la Maison, qui vient de la direction de production et de la direction technique. »


Point 22. Demande de précisions sur les textes de loi concernant la responsabilité pénale en cas d’accident au sein de la Maison (cela fait suite à plusieurs questions au sujet de la sécurité du public; questions posées avant l’état d’urgence et après les attentats du 13 novembre 2015).

La direction avait affirmé que la responsabilité incombait au président de l’OONM-LR. Après vérification, il s’avère que le président Deschamps est responsable s’il s’agit d’un dommage aux salariés. S’il s’agit d’un dommage à spectateur ou intervenant extérieur, il y aura une recherche de responsabilité (lampiste ?).


Point 23. Quelle est la mesure de compensation prévue par la direction pour les personnels non-impactés par l’activité partielle sur la seconde période (septembre/ décembre 2015) ?
Rappel : une partie du personnel était à 25 % d’activité partielle sans impact sur le salaire, alors que d’autres salariés continuaient à travailler à plein-temps (d’où l’inégalité de traitement). La réponse écrite dans le procès-verbal de CE était une compensation par récupération.

Petite mauvaise humeur de la direction. Puis : la question sera étudiée avec les responsables des services concernés (dont les services techniques et le service communication notamment).


Point 25. Date de recrutement des postes de cor et d’alto à l’orchestre.

Concours poste de cor : 13 juin 2016.
Poste d’alto : le concours ne peut encore être ouvert car il y existe toujours un conflit, le poste n’est donc pas libéré (le dossier est aux prud’hommes).



***



Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 19 février 2016 de 14 heures.

Sont présents Valérie Chevalier, directrice générale, la responsable des Ressources humaines, le régisseur général de l’orchestre et des délégués du personnel.

Pas de questions CFDT/Unsa (services administratifs et techniques).
Pas de questions du chœur (CGT-Spectacle).

Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

Reclassement d’une musicienne en maladie professionnelle.
Les délégués du personnel titulaires (ou leurs suppléants) doivent se prononcer sur une proposition de reclassement à un poste de « médiateur culturel » (initiation des enfants à la musique). La salariée concernée est libre de refuser les propositions de reclassement (ensuite : licenciement et indemnités).
Une élue du personnel : « Qu’est-ce qui se passe si un élu vote non ? »
Madame Chevalier : « Rien. » Puis : « On doit proposer quelque chose de cohérent, qui correspond de près ou de loin à l’activité professionnelle. »
Vote des élus : 7 votants, 7 oui.
Un musicien : « Il y a peu de chances qu’elle accepte la proposition de reclassement. »
Un autre musicien : « Et pour les remplacements ? »
Madame Chevalier : « Ca fera deux remplacements au lieu d’un. Il faudra revoir l’organigramme, la faire glisser si elle fait encore partie de la Maison. »
Un musicien : « Et si elle ne fait plus partie de la Maison ? »
Madame Chevalier : « Ce sera un remplacement sur concours. »
La responsable des Ressources humaines : « Le processus est long. La proposition de reclassement sera faite. Puis le médecin du travail recevra la musicienne. Il faut l’avis du médecin. »

Quelles sont les modalités de départ de monsieur… (un musicien) ?
Ce musicien ne fait plus partie de la Maison (il sera remplacé sur concours). Inaptitude pour maladie « ordinaire » (les délégués du personnel n’ont pas à se prononcer sur les propositions de reclassement, auxquelles d’ailleurs le médecin du travail s’est opposé).
La responsable des Ressources humaines (réponse à une question d’un musicien) : « Pour les modalités, on a appliqué l’accord d’entreprise. »

La direction a-t-elle pris des dispositions légales sur les départs en retraite des personnes ayant atteint la limite d’âge légale ?
Madame Chevalier : « On demande chaque fois. Mais les gens répondent qu’ils aiment leur entreprise et qu’ils veulent travailler. Et puis d’autres ont des contraintes. Ils ont besoin de travailler. »
Un musicien : « On peut pas les mettre à la retraite à 70 ans ? »
Madame Chevalier : « Si, mais il faut payer. » Puis : « Ils peuvent rester jusqu’à 100 ans, ça ne me dérange pas… Le licenciement, ça a un coût énorme pour l’entreprise. »
La responsable des Ressources humaines : « Il y a le départ volontaire de l’employé et la mise à la retraite… »
Madame Chevalier : « Les conditions sont les mêmes. » Puis : « On se dit qu’au bout d’un moment, ils fatiguent… Ils ne peuvent pas rester. Les machinistes, par exemple, ça s’est jamais vu qu’ils restent (travail physique). Les musiciens, oui. » Puis : « On a reçu un courrier d’une salariée, une musicienne qui a dépassé l’âge légal et qui va partir. » Puis : « Certains salariés, on les mettrait en difficulté si on les obligeait à partir. Ils auraient de très petites retraites parce qu’ils ont commencé tard à travailler… A partir de 65 ans, on envoie un courrier tous les ans pour poser la question du départ. » Puis : « Il y avait une disposition particulière pour les musiciens, ils avaient leur salaire et touchaient une retraite. Ca n’existe plus depuis août 2015. C’est terminé. »

Aucun musicien ne doit pouvoir prétendre à un changement de contrat non lié à son concours d’entrée dans l’entreprise. C’est une question de déontologie professionnelle et un respect des accords d’entreprise (article 2.3). La direction est-elle en accord avec cette règle ?
Madame Chevalier lit la première partie de la question et répond : « Oui. » Puis, au sujet de la deuxième phrase : « L’article de loi que vous avez sorti ne correspond pas tout à fait… Vous visez quelqu’un en particulier ? » (sourire) Puis, au sujet de la dernière partie de la question : « Oui, je suis d’accord avec ce principe. »

Questions diverses :
Un badge pour la porte du bureau de la régie générale de l’Opéra Comédie (intrusions, vols…).
Madame Chevalier : « C’est en cours. Le responsable de la maintenance et de l’entretien s’est rapproché du régisseur général. C’est dans les tuyaux. »

Une question au sujet du repas du soir pour le concert de Céret. Le concert a été repoussé d’une heure à cause de la cavalcade de l’après-midi dans ce village.
Le régisseur général de l’orchestre promet une collation après le concert.

Madame Chevalier évoque ensuite une sombre petite histoire qui a eu lieu en fin de répétition sur Turandot. Le chœur étant au centre du débat, madame Chevalier regrette qu’aucun élu choriste ne soit présent à la réunion d’aujourd’hui.
Madame Chevalier : « Je tiens à faire une mise au point concernant un incident avec le chœur… Michael Schonwandt (chef principal) est très-très heureux d’être là, plus que ravi d’être dans cette Maison. Ca se passe bien avec tout le monde… Il a été très surpris par le comportement du chœur. Le chœur de Montpellier, pas de Nancy… » Puis : « La technique a super bien travaillé. »
Selon ce que je crois comprendre des propos de madame Chevalier, une élue choriste aurait refusé, au nom du chœur, la dizaine de minutes demandée en fin de répétition pour des notes, des remarques (je ne sais pas si ce refus concerne le chef ou le metteur en scène – mais je suppose qu’il s’agit plutôt de mise en scène). La déléguée aurait dit (sans doute était-ce la fin du service) : « Ce n’est absolument pas dans les accords d’entreprise. »
Madame Chevalier : « C’était non en bloc. Michael Schonwandt était choqué. »
Madame Chevalier ajoute que la déléguée du chœur aurait même dit à l’assistante que le décor était « mal foutu », qu’il était « en pente » (question de sécurité, je suppose).
Madame Chevalier : « C’était quelque chose d’absolument aberrant. Tout ça était un petit peu étrange, et Michael a été déstabilisé… Je vais en parler au chœur… Michael est là pas payé… Il n’est pas du tout dans les conditions de Foster (Lawrence Foster, ex-directeur musical de l’Orchestre de Montpellier). Il a du plaisir à venir échanger avec nous… Des attitudes comme ça… il était carrément déçu… C’est quelqu’un d’intelligent. Il a envie de faire des productions, il est ravi, il a du plaisir à venir ici… » Puis : « A la commission artistique, on a mis les points sur les « i » sur cette attitude. Le problème c’est que c’est une ou deux personnes, pas tout le chœur. » Puis, revenant sur les circonstances de l’incident : « On n’allait pas garder la technique et l’orchestre pour quelques notes au chœur. »
Une déléguée du personnel : « Pour dix minutes, quand même ! Ce n’est rien, dix minutes dans une vie. »

Au sujet des Jeudi express. Un musicien demande qu’on évite les programmes « difficiles ». Madame Chevalier semble d’accord.
Le régisseur général de l’orchestre parle d’un projet d’enregistrement (une programmation « grand public »). Madame Chevalier : « Peut-être y aura-t-il un chanteur. » Puis : « Ce ne sera pas du Janacek. Déjà, ce sera facile à lire. » Puis : « L’année prochaine, on fait le Théâtre des Champs-Elysées, tout de même ! Et l’année d’après une tournée en Amérique du Sud. »

Une élue des services administratifs : « Pour en revenir à la machine à affranchir les enveloppes… Pourquoi vous avez changé de contrat et qu’on se retrouve avec cette petite machine ? Elle était bien celle qu’on avait avant la nouvelle, on se bat avec la nouvelle ! »
Madame Chevalier admet qu’on n’aurait pas dû changer cet outil de travail sans en informer ceux qui l’utilisent.
L’élue des services administratifs : « Elle affranchit quand elle veut, comme elle veut. »
Un élu de l’administration : « Elle va mal finir, cette machine. Par la fenêtre… »
Madame Chevalier : « En hélico. »

Au sujet des congés d’été. La responsable des Ressources humaines annonce que les bureaux seront fermés du 1er au 28 août.

La réunion se termine. Elle a duré moins d’une heure, ce qui est rare.

Prochaine réunion des DP : 22 mars à 16h45.

Oui.


Tous ceux qui ont travaillé au Corum sur Geneviève de Brabant et m’en ont parlé (j’étais à l’Opéra Comédie pour Step in), m’en ont dit du mal : spectacle « nul », « horrible » (sans compter l’ambiance « pourrie », côté coulisse, à cause du comportement exécrable de Carlos Wagner et son entourage).



Valérie dans les îles, Valérie à Paris, Valérie à New York, Nancy, Montpellier…, éloge de la « diversité » (mais bon, l’entretien date d’avant Bruxelles, capitale du vivre-ensemble), hantise du vieillissement, « amour de l’humain » et mépris feutré du peuple… On croirait JPS.
Cela dit, Turandot et les files d’étudiants sur la Comédie pour assister à un concert de Mozart sont des réussites indéniables. Oui.
J’ai bien aimé, par ailleurs, la tentative d’enfumage au sujet de l’éventuelle fermeture de la Maison :
Valérie Chevalier : Il a fallu dire aux salariés que certains d’entre eux devraient partir. C’était ça ou on fermait. On me l’a dit ! « Y a pas d’argent, on ferme ! » Pour moi, c’était inconcevable.
La Gazette : Qui a dit : « On ferme » ?
Valérie Chevalier : On nous a conseillé de fermer quelques mois, oui…
(Le « on » est si vague que l’intervieweuse insiste…)
Les élus ?
Valérie Chevalier : Non… Il n’y a pas que les élus qui nous conseillent…
(En effet ce ne sont pas les élus, mais sans doute les avocats de l’OONM-LR qui ont évoqué une telle éventualité; ce qui relativise le rôle joué par Jeanne d’Arc dans cette affaire, d’autant que politiquement une fermeture de notre Maison, même provisoire, était impossible en 2014/15)
Enfin, j’ai adoré cette merveilleuse interrogation au sujet des « hommes de l’ombre » (les techniciens) : « A un moment donné, ils les avaient, les compétences. Pourquoi ne les ont-ils plus aujourd’hui ? »

Février 2012 :

Cher Jean-Luc Caizergues,

La longue conversation téléphonique que nous venons de partager m’a autant causé de plaisir que de la lassitude.
L’évaluation du Ministère de la Culture ne met absolument pas en cause la compétence de l’équipe technique. En revanche, les inspecteurs croient devoir souligner des points avec lesquels nous ne sommes pas toujours d’accord.
Au sein de la direction, je tiens à vous affirmer, une nouvelle fois, que vous êtes non seulement compétents, investis dans l’histoire de notre Maison, et indispensables au bon fonctionnement de nos deux plateaux.
Croyez bien que je ne vous écris pas tout cela pour vous satisfaire mais bien pour vous persuader de la confiance que je vous porte.
Les propos que nous avons échangés me font me rapprocher de vous tant je ressens votre sincérité. Mais permettez-moi de vous faire remarquer que vos interprétations sont infondées, injustes et injustifiées.
Je vous demande instamment de m’aider à rétablir un climat serein.
Fidèlement,

Jean-Paul Scarpitta



Le problème est démographique. Si les héritiers de la culture occidentale disparaissent sans laisser eux-mêmes d’héritiers (miam-miam la pilule), eh bien nécessairement la culture occidentale va disparaître, donc l’opéra. Oui.

Le problème financier est la conséquence du problème démographique.
Déficit démographique et pression migratoire auront très vite des conséquences terrifiantes sur la culture italienne, européenne, occidentale… Miam-miam, la pilule !

Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue salle Delteil à l’Opéra Comédie le 12 avril 2016 à 16 h 45.
Sont présents Valérie Chevalier, directrice générale de l’OONM-LR, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique, le régisseur général de l’orchestre et des élus du personnel.

Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :
La direction a-t-elle rencontré les personnes concernées au sujet de la programmation du 3ème alto solo ? Qu’en découle-t-il ?
(Discussion compliquée pour un néophyte tel que moi. Je n’ai pas tout noté non plus, par souci de confidentialité.)
Madame Chevalier : Vous parlez de (X) ou de (Y) ? (X) fait beaucoup de concerts ailleurs. (Y) je l’ai rencontrée accompagnée d’un membre du CHSCT… vous avez fait des progrès, là, je suis bluffée (sourire). J’ai dit à (Y) qu’en essayant de revoir la nomenclature du pupitre… Ca passera au CA le 27… Je me suis engagée à la soulager jusqu’au mois de juin. A la rentrée on reverra en fonction de la modification du pupitre et si on modifie son contrat, son poste, le temps de travail. On verra ça sur le temps de travail des solistes du pupitre d’alto. Elle a fait appel à un avocat qui a contacté notre avocat. Ca se passe par avocats interposés. C’est plus sain finalement.

(La discussion se poursuit, à couteau moucheté, entre madame Chevalier et des musiciens.)
Madame Chevalier (à un musicien): Je ne suis absolument pas d’accord avec vous. Vous allez peut-être trouver ça désobligeant mais le concours que vous passez, c’est un poste de chef artistique… Dans les violons, les solistes passent des concours de soliste… 
Le musicien : Vous jouez sur les mots.
Madame Chevalier : Non, je ne joue pas sur les mots.
Le musicien : Si, vous jouez sur les mots. D’ailleurs… (il évoque le cas d’un musicien)
Madame Chevalier : C’est sûr qu’il n’a pas le poste de supersoliste depuis treize ans qu’il l’occupe… Puis : Sur le temps de travail, on sera amené à en reparler (renégociation des accords d’entreprise en 2016).

L’enregistrement prévu fin juillet est-il toujours d’actualité ?

Le régisseur général de l’orchestre : Non, pour moi ce n’est plus d’actualité.
Un musicien : Ca se fait ou non ?
Le coordinateur artistique : Ca se fait pas, non. Les dates ne leur convenaient plus trop. Ils ont trouvé d’autres dates avec a priori un autre orchestre.

Quand seront les concours de violons 2ème et 3ème catégories ?

Le régisseur général : Ils se feront à la rentrée… avant janvier 2017.
Une musicienne (étonnée du délai) : Heureusement ! On peut quand même commencer à organiser, non ?
Le régisseur général : Bien sûr.
Le coordinateur artistique : A priori pour moi ça sera début novembre. Il faut juste que je voie avec Michael (Michael Schonwandt, le chef principal de l’orchestre) pour réfléchir à un programme.

Retours sur l’article de la Gazette. Beaucoup de salariés ont été choqués par les propos de madame Chevalier la directrice sur « l’orchestre et le chœur vieillissants ».

Madame Chevalier : C’est-à-dire ?
Une musicienne : Ce que vous avez marqué sur la Gazette.
Madame Chevalier : J’écris rien dans la Gazette.
(La musicienne, activement soutenue par une choriste – et tacitement par l’ensemble des élus présents, semble-t-il, lit des passages de l’entretien public accordé par Valérie Chevalier à Valérie Hernandez au Gazette café le 18 février dernier – entretien publié dans la Gazette du 24 mars.)

RAPPEL
Déclarations de Valérie Chevalier à La Gazette :
Les artistes du chœur et de l’orchestre
Valérie Chevalier : Je ne pousse personne vers la sortie, pour des raisons humaines et sociales. On a des personnes qui sont encore là à 69 ans ou 70 ans, mais on ne met pas de pression. C’est à eux de savoir s’ils sont encore capables de chanter ou de jouer. Mais c’est vrai qu’on doit adapter certaines mises en scène. On ne bouge pas à 20 ans comme à 60 ans. On le dit aux metteurs en scène invités : nous avons un chœur vieillissant, il faut en tenir compte… (…) pour une mise en scène, on nous a proposé quinze femmes en maillot de bain… On a dit non !
Les techniciens de scène
Valérie Chevalier : Il y a aussi tous ces hommes de l’ombre qui sont là depuis longtemps aussi. Certains sont rentrés à 17 ans ! Mais ils ne sont pas là par hasard ! Ce sont des salariés qui sont ici depuis trente ans, quarante ans, qui ont fait leur vie dans cette ville. Nous, nous ne sommes que de passage. On ne vient pas tout bousculer. A un moment donné, ils les avaient, les compétences. Pourquoi ne les ont-ils plus aujourd’hui ?
L’administration
Valérie Chevalier : Je sais que je ne peux pas changer les gens du jour au lendemain. Je veux juste qu’ils montent dans le même train que moi. Il y a une secrétaire qui tape avec un seul doigt ? Oui, mais elle tape !

Madame Chevalier (à la musicienne) : En quoi c’est des gros mots ?
La musicienne : On a pas parlé de gros mots.
Madame Chevalier : On ne bouge pas à 20 ans comme à 60. Je confirme. C’était à la Gazette café, c’était beaucoup de questions. J’ai mis énormément en valeur les qualités des salariés et des musiciens.
La musicienne : On lit ça et on a pratiquement compris ça. Vous avez pratiquement parlé que de l’âge.
Madame Chevalier : C’est extrait d’une heure et demie d’entretien. Ils mettent ce qu’ils veulent.
Une choriste : On est tous dans le chœur un peu étonnés de cette histoire de maillot de bain qu’on pouvait pas mettre (sur « Geneviève de Brabant »).
Madame Chevalier : C’était un exemple.
La choriste : Quelqu’un a demandé pourquoi on ne nous a pas posé la question ? Même celles qui étaient complètement contre le maillot de bain ont dit qu’on aurait pu faire autrement. Il y a toujours des solutions à trouver. Les filles étaient un peu… Il faut qu’elles soient d’accord pour être en maillot de bain, mais personne ne leur a posé la question… Des gens entendent (en lisant ce que dit Valérie Chevalier à la Gazette) les propos de Scarpitta qui reviennent sur le tapis (propos au sujet du « vieillissement » - que certains salariés visés ressentent comme stigmatisants, voire injurieux).
Madame Chevalier : Encore une fois, ce sont des propos extraits d’un ensemble de choses. Moi aussi je suis vieillissante, ce n’est pas une insulte. Sur plusieurs concerts après une série, des musiciens étaient fatigués.
Une musicienne : On est capable ou on est pas capable, c’est pas une question d’âge.
Madame Chevalier : J’ai dit des choses extrêmement gratifiantes qui ne sont pas dans l’article.
La choriste : C’est dommage.
La musicienne : Sur les Noirs aussi… Chez nous les concours se font derrière un paravent.
Madame Chevalier : (…) ce qui se passe dans les écoles de musique… (la phrase n’est pas complète, impossible de me relire).
La choriste (Américaine) : On est six venus d’ailleurs chez les choristes (sur une trentaine), c’est pas mal quand même.
(A noter : c’est Valérie Hernandez, la journaliste, qui aborde ce sujet – que pour ma part je trouve décalé dans le cadre d’un entretien sur l’OONM-LR, où il n’y a vraiment aucun problème de ce genre.)

RAPPEL
La Gazette : Quelles sont vos origines, justement ?
Valérie Chevalier : Je suis un mélange de Normandie et de Nouvelle-Calédonie et aussi de Wallis-et-Futuna ! Un grand mélange ! C’est une grande chance et cela induit une vraie ouverture aux autres.
La Gazette : Sur la diversité, il y a eu un débat autour de la démission de Benjamin Millepied du Ballet de l’Opéra de Paris, qui a dénoncé cette attristante réalité : un ballet exclusivement blanc où l’on ne veut pas de Noirs ! Ce n’est pas beaucoup mieux dans la musique classique !
Valérie Chevalier : C’est pas génial. Pour ma part, j’ai toujours fait des plateaux multicolores, multiconfessionnels, ce qu’on appelait des distributions « Benetton » à Nancy. Mais je le faisais naturellement, sans y réfléchir. Dans la musique classique, il y a encore, en 2016, des metteurs en scène qui font des demandes inacceptables. Pour eux, une Traviata ne peut pas être asiatique ou noire. Ou même typée… Il faut se battre un peu ! Je ne suis pas pour une discrimination positive, mais si on ne mélange pas sur la scène, on ne peut espérer mélanger le public. Tout est lié. Il existe des villes en France avec des publics 100 % blancs. Ce n’est pas le cas, heureusement, à Montpellier.
La Gazette : On ne voit pas beaucoup de diversité à l’orchestre…
Valérie Chevalier : C’est vrai à Montpellier, oui. Des choix ont été faits qui n’allaient pas dans ce sens. C’est un vieil orchestre qui a été créé en 1979 et les gens sont toujours là ! Dans le chœur aussi, il y a peu de gens nés ailleurs. Ca bouge un peu : nous venons de recruter un ténor français d’origine portugaise et un jeune ténor né en Chine.
La musicienne : Moi je lis ce qui est écrit : l’orchestre est vieillissant.
Madame Chevalier : C’est une boîte dont la moyenne d’âge est élevée, c’est un fait.
La musicienne : Je ne comprends pas que vous ne compreniez pas que ça choque les gens… Par exemple les techniciens « qui avaient les compétences et qui ne les ont plus ».

Je demande la parole. Je dis être assez d’accord avec les artistes sur la lecture de l’entretien de notre directrice générale publié dans la Gazette; j’ajoute avoir l’impression que madame Chevalier, comme JPS, a un problème avec le vieillissement, et surtout (en substance) le vieillissement des « vieux Blancs »; je précise ne parler de ça seulement parce que les artistes y font écho – d’ailleurs la CFDT/Unsa n’a pas inscrit ce genre de question (l’âge, la « diversité »…), trop polémique, à l’ordre du jour des DP; madame Chevalier me répond que je suis réductif dans mon analyse, et précise que lorsqu’elle parle de « diversité », c’est notamment de diversité « sociale » dont il s’agit.)

La musicienne : Cet article au lieu de nous servir et vous aussi, il nous dessert.
Une choriste : Bon, c’est la Gazette… un (censuré), je ne l’achète plus. Puis : Vous êtes sûre que les concerts sont pleins ? Et les opéras ?
Madame Chevalier : Valérie Hernandez est une journaliste qui pose plus de questions sur l’orchestre que sur l’opéra.
La choriste : Je disais ça parce que j’étais dans la salle pour Chérubin (de Juliette Deschamps) et il y avait beaucoup de places vides.

(Pour signifier que la Gazette publie parfois des contrevérités, une musicienne rappelle l’article concernant les salaires des musiciens.)
Madame Chevalier : Ils (les chiffres publiés) étaient « un peu » faux.

Retours sur la série Beethoven : manque d’efficacité de la direction de Laurence Equilbey face à l’orchestre. Raccord. Eclairage scène et coulisse. Tables en coulisse. Utilisation des flightcases pour la région.

Madame Chevalier : Vous avez perdu du temps ? (avec Laurence Equilbey)
Un musicien : On a pas appris grand-chose. Ce n’est pas un grand chef et elle nous a mis en danger.
Un musicien : C’est dommage de faire un concert avec le chœur et que ce ne soit pas abouti. On reste sur notre faim.
Une choriste : Elle est plus quelqu’un qui dirige un groupe vocal. J’avais peur pour l’orchestre. Vocalement on pouvait suivre, mais… Puis : Le chœur était content de faire un concert avec l’orchestre, ça faisait très longtemps. Avec monsieur Maier (Henri Maier, directeur de l’Opéra de Montpellier de 1984-2002), on en faisait souvent.
Un musicien : La pauvre… (chef d’orchestre) Je dis la pauvre parce qu’elle est venue après Schonwandt. La comparaison…
Une musicienne : Un raccord d’une heure ! Il n’y avait aucune raison de faire un raccord, ça ne servait à rien. C’était n’importe quoi, c’était plus un raccord technique pour les lumières.
Madame Chevalier : Pour vous un raccord ça doit être 20 minutes, tchac-tchac ! une demi-heure maximum ?
La musicienne : Oui.
Une musicienne : C’est juste un raccord de chaise, c’est pas pour jouer. Une heure c’est trop.
Un musicien : Un grand chef sait comment ça s’annonce après 2 à 3 concerts, c’est pas en une heure de toute façon qu’on va récupérer si c’est pas bon.

(Au sujet des problèmes d’éclairage à l’Opéra Comédie.)
Une musicienne : Avant 14 heures on n’avait pas de lumière pour travailler. Il faut qu’on puisse anticiper. Il y a toujours des problèmes de lumière en coulisse à l’Opéra Comédie quand on arrive ou quand on part.
Le régisseur général : C’est un problème récurent.
Madame Chevalier : C’était une projection. L’idée du directeur technique c’était de ne pas vous mettre trop près du cyclo… On a déjà vu des musiciens se déshabiller derrière le cyclo.
Moi : Et comme ils sont vieux… (rire général)
(A ce moment on entend Beethoven au-dessus de nos têtes; c’est une répétition des élèves du conservatoire de danse; tous sont « jeunes », oui, mais je ne sais pas s’il y a de la « diversité » dans le groupe, je n’ai pas fait attention, ça ne m’intéresse pas, je n’aime pas la danse.)

Pour quelles raisons les supplémentaires dans le pupitre de violoncelles ne font-ils pas les œuvres à effectif réduit ?

Un musicien : Il faudrait qu’il puisse y avoir un supplémentaire.
Une musicienne : La violoncelliste qui comptabilise nos heures a demandé si c’est possible quand il n’y a pas un service entier, on lui a répondu : « J’ai eu des ordres, c’est non. »
Madame Chevalier : Pourquoi non, puisque ça se fait ?
Un musicien : Non, ça se fait pas.
Madame Chevalier : Vous parlez des supplémentaires ou des remplaçants ? Puis : Bon, ça a été dit mais ce n’est pas appliqué…
Un musicien : Ca ne se fait plus.
Madame Chevalier (au régisseur général de l’orchestre) : Ca se fait encore, non ?
Le régisseur général de l’orchestre : Il y a un malentendu.

Questions de la CGT-Spectacle (choristes) :

Pourquoi n’y a-t-il jamais d’auditions pour le recrutement des supplémentaires, alors que la convention collective nationale (que nous avons signée) stipule que la procédure de recrutement en CDD doit être identique à celle des artistes engagés en CDI ?

Madame Chevalier : La dernière audition remonte à quand ?
Une choriste : On n’a pas fait une audition de supplémentaires depuis je ne sais quand… Elle (chef du chœur) fait ça dans la salle quand elle veut. Les gens sortent de je ne sais où. Il faut une vraie audition des supplémentaires.
Madame Chevalier : Elle connaît des chanteurs qu’elle a déjà auditionnés. Mais il faudrait refaire des auditions, oui…
La choriste : Oui, il faudrait.
Madame Chevalier : Au niveau du comportement des supplémentaires, on ne peut rien garantir…
La choriste : Une chef de chœur m’a dit qu’au niveau du comportement elle voyait ça lors des auditions… Ici, en ce moment, les auditions ça devient du grand n’importe quoi.

Pour quelle raison n’avons-nous pas eu la même feuille que l’orchestre pour la série Beethoven ? Peut-on y remédier à l’avenir.

Une choriste : Le chœur vocal d’Equilbey avait tout complet sur le pupitre. On était par exemple page 33, mais nous (le chœur de l’Opéra de Montpellier) on savait pas où on était… vraiment on était comme des ploucs. J’ai demandé pourquoi on n’avait pas pareil… mais on ne devrait même pas avoir à demander.
(Madame Chevalier dit qu’il faudra à l’avenir harmoniser cette affaire de partitions.)

Surcharge de travail à la billetterie, il est urgent de trouver une solution pour le remplacement de (il s’agit d’un ex-salarié de la billetterie). Avez-vous trouvé la solution à ce problème ?

Madame Chevalier : Ca veut dire qu’à la billetterie ils ont une surcharge de travail ?
La choriste (après avoir lu le message qu’elle a reçu concernant ce problème): Le poste n’a pas été remplacé depuis le mois de janvier. Il n’y a pas quelqu’un qui pourrait... ?
Madame Chevalier : Non, il n’y a pas quelqu’un qui va remplacer à temps complet à la billetterie… Elles tournent à deux sur les week-ends. Il faudrait quelqu’un en interne, on songe à une personne de la communication pour venir en soirée et le week-end soulager.
(La choriste précise que le problème se pose surtout le dimanche; la responsable des Ressources humaines dit qu’il faudrait former du personnel d’accueil pour effectuer des remplacements au pied levé.)

Qu’en est-il du remplacement de (il s’agit du bibliothécaire de l’Opéra parti en PDV) ?

Madame Chevalier : On a reçu un courrier d’un membre du chœur qui serait éventuellement intéressé. Il faudrait qu’on le reçoive.
Une choriste : Très bien.

Question CFDT/Unsa (administratifs et techniciens) :

Dans son entretien avec Valérie Hernandez publié dans la Gazette du 24 mars, madame Chevalier dit : « On a baissé des salaires, mis en place un plan de départs volontaires. » Quels sont ces salaires qui ont baissé ?

Madame Chevalier : Valérie Hernandez a fait un raccourci.
Moi : Mais vous avez baissé votre salaire ou non ?
Madame Chevalier : Vous voulez dire par rapport aux salaires des directeurs antérieurs ?
Moi : C’était 23 000 et 14 000… Le vôtre, c’est combien… 15 000 ?
Madame Chevalier : Vous visez haut.
Moi : 12 000 ?
Pas de réponse.

(En question diverse, évocation des places de concert à 5 euros pour le personnel; les artistes souhaiteraient pouvoir les acheter à l’avance car parfois, quand il s’agit de concerts en vue, c’est complet.)
Madame Chevalier : On va voir comment faire. Puis : Il y a des concerts d’orchestres de chambre (composés de musiciens de l’Orchestre de Montpellier) qui se remplissent très vite. On est déjà à 75/80 % pour le prochain. Ca va très-très vite. Je pense que les gens ont envie de découvrir d’autres visages de leur orchestre national.

Madame Chevalier évoque ensuite (je ne sais plus à quel propos) un salarié (un machiniste) « qui a commencé de travailler à l’Opéra à 17 ans » (en vérité 15, comme vacataire).
Moi : C’est Toni ! Il a 21 centimètres…
Brouhaha. Tout le monde rit autour de la table.
Un musicien m’interroge : Tu l’a vue ? 
Moi : Toni a fait un film X. Mais la cassette a disparu de son placard. 
Madame Chevalier (repliant ses dossiers) : Bon, ça ne fait pas partie des DP…

Prochaine réunion des DP le 25 mai à 12 h 30. Si vous avez des questions (elles seront posées à la direction anonymement), adressez-les à vos délégués ou aux syndicats.

Je ne sais trop de quel climat vous parlez, ni de quelle bizarrerie.
Mais s’il s’agit des relations entre le personnel et la direction, je peux vaguement vous éclairer. Dernièrement, un salarié m’a dit : « On n’a pas de chance. Après Scarpitta, Chevalier... » Et un élu du personnel, parlant de la direction de l’OONM-LR en général : « Ils me débectent. » (j’édulcore le verbe)

Bref, ce n’est plus trop la confiance.




Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le 19 avril 2016
Etaient présents monsieur Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, madame Valérie Chevalier, directrice générale, madame Anne Laffargue, administratrice générale, madame la responsable des Ressources humaines ainsi que des « invités » (pour le Point 5 de l’ordre du jour) : le directeur artistique d’Opéra Junior, le directeur technique de l’OONM-LR, la directrice de production, le secrétaire du CHSCT.
Points 1 et 2 : Approbation de PV.
Point 3 : Information et consultation travail de nuit des mineurs sur « Royal Palace et « Il tabarro ! »
Le CE vote pour.
Point 4 : Information et consultation mise en place du système d’évaluation du personnel au sein de l’OONM-LR.
Déjà approuvé par le CHSCT. Rejeté par le CE (8 contre / 1 pour) car le projet ne paraît pas adapté à nos métiers.
Point 5 : Organisation du travail et des équipes lors de la production « Step in ».
Il n’est pas fait état ici de cette discussion polémique. Lire prochainement le PV sur Irp-CE.
Point 6 : PDV : liste des personnes concernées et dates de départ.
Départs : 2 en 2015, 11 en 2016, 5 en 2017, 5 en 2018. Les noms sont donnés « en rafale » par la direction aux membres du CE.
Point 7 : PDV : Différentiel entre le prévisionnel chiffré et le réalisé.
Madame l’administratrice générale ne peut fournir de chiffres, expliquant que les comptes ne sont pas encore définitifs.
Point 8 : Demande d’information sur renégociation loyer du Corum.
Ce sera discuté fin 2018, avec la possibilité d’obtenir une ristourne pour 2019.
Point 9 : Montant indemnisation Direccte pour la période 2 (fin 2015).
Montant de l’indemnisation : 59 000 euros.
Point 10 : Demande communication organigramme cible de l’OONM-LR.
Pour communication sur ce nouvel organigramme, il faudra attendre la validation par le prochain CA (mi-mai).
Point 11 : Demande d’information sur le GPEC.
Selon la direction : « La négociation se déroule sans problème. »
Un délégué syndical corrige : « Ca n’avance pas. Aucune réponse n’a encore été apportée par la direction aux propositions faites. »
Point 12 : Coût de production, etc., pour « Turandot », « Geneviève de Brabant » et concert Beethoven.
Des chiffres sont donnés par la direction (mais ne peuvent pas être communiqués avant publication du bilan financier).
Point 13 : Quelles sont les modalités d’accès à la BDES (Banque de données économiques et sociales).
La BDES sera accessible à tous les élus du personnel (avec code d’accès) avant fin 2016.
Point 14 : Situation OONM-LR vis-à-vis des cotisations URSSAF.
Selon madame l’administratrice générale (qui se dit surprise d’une telle question), toutes les cotisations sont à jour.
Point 15 : Bilan 2015 sur heures supplémentaires et complémentaires.
Aucun dépassement  (sauf 2 services pour à peine 15 heures, et un troisième pour 30 et 40 heures).
Point 16 : Nouveau cahier des charges Label national.
Le nouveau label est à l’état de projet. Il s’agit d’un décret prévu en septembre. Les premières pistes annoncées sont des réductions en nombre de levers de rideau et d’obligation d’emplois (ce qui équivaut à des réductions de chœurs ou d’orchestres ou de ballets, et signifie peut-être que l’Etat est en train de vider de leur substance les labels nationaux).
Point 17 : Coût installation jeu vidéo (dans le foyer de l’Opéra) pour « Geneviève de Brabant ».
La direction ne peut fournir de chiffres, ne les ayant pas encore. Elle les fournira dans deux mois.
Point 18 : Demande d’un contact avec la responsable des Ressources humaines à l’Opéra Comédie.
Ca reste au Corum et au Corum seulement, 6ème étage. Et sur rendez-vous uniquement.
Point 19 : Retour sur l’interview de madame Valérie Chevalier dans La Gazette.
Dans un entretien à la Gazette, madame Chevalier a tenu des propos considérés comme stigmatisants et incorrects à l’égard des personnels, semblant faire l’amalgame entre vieillissement et incompétence.
Un élu précise que le dernier directeur s’étant risqué à ce genre d’appréciation au sujet des compétences des équipes techniques notamment avait été obligé après Einstein on the beach de reconnaître son erreur. Madame Chevalier semble ne pas apprécier d’être comparée à Jean-Paul Scarpitta.
Des élus musiciens demandent à madame Chevalier si elle compte exercer son droit de réponse dans la Gazette. Madame Chevalier répond qu’elle l’a déjà exercé puisque qu’elle a validé l’entretien avant publication, mais que ses propos ont été sortis de leur contexte (une heure et demie d’entretien). Certes, mais on se demande alors pourquoi elle les a validés…
Point 20 : Information sur les conditions techniques et financières de l’accueil des concerts de chœurs d’enfants des écoles de Montpellier.
Le Corum, à la demande de la Métropole, offre la gratuité de la salle (la location coûte 33 256 euros). Reste à la charge des chœurs d’enfants : 17 912,22 euros (frais de personnel et de matériel).
Précédemment ces concerts avaient lieu durant cinq jours à l’Opéra Comédie entre le dernier opéra de la saison et le festival de danse. Cette année rien n’a été prévu, ce que certains élus du CE regrettent car les enfants sont l’avenir de la musique classique à Montpellier. Oui.
Le PV de la réunion ordinaire du comité d’entreprise du 17 février 2016 est en ligne sur Irp-CE (Intranet/Zimbra)

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le 19 avril 2016
Etaient présents monsieur Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, madame Valérie Chevalier, directrice générale, madame Anne Laffargue, administratrice générale, madame la responsable des Ressources humaines ainsi que des « invités » (pour le Point 5 de l’ordre du jour) : le directeur artistique d’Opéra Junior, le directeur technique de l’OONM-LR, la directrice de production, le secrétaire du CHSCT.
Points 1 et 2 : Approbation de PV.
Point 3 : Information et consultation travail de nuit des mineurs sur « Royal Palace et « Il tabarro ! »
Le CE vote pour.
Point 4 : Information et consultation mise en place du système d’évaluation du personnel au sein de l’OONM-LR.
Déjà approuvé par le CHSCT. Rejeté par le CE (8 contre / 1 pour) car le projet ne paraît pas adapté à nos métiers.
Point 5 : Organisation du travail et des équipes lors de la production « Step in ».
Il n’est pas fait état ici de cette discussion polémique. Lire prochainement le PV sur Irp-CE.
Point 6 : PDV : liste des personnes concernées et dates de départ.
Départs : 2 en 2015, 11 en 2016, 5 en 2017, 5 en 2018. Les noms sont donnés « en rafale » par la direction aux membres du CE.
Point 7 : PDV : Différentiel entre le prévisionnel chiffré et le réalisé.
Madame l’administratrice générale ne peut fournir de chiffres, expliquant que les comptes ne sont pas encore définitifs.
Point 8 : Demande d’information sur renégociation loyer du Corum.
Ce sera discuté fin 2018, avec la possibilité d’obtenir une ristourne pour 2019.
Point 9 : Montant indemnisation Direccte pour la période 2 (fin 2015).
Montant de l’indemnisation : 59 000 euros.
Point 10 : Demande communication organigramme cible de l’OONM-LR.
Pour communication sur ce nouvel organigramme, il faudra attendre la validation par le prochain CA (mi-mai).
Point 11 : Demande d’information sur le GPEC.
Selon la direction : « La négociation se déroule sans problème. »
Un délégué syndical corrige : « Ca n’avance pas. Aucune réponse n’a encore été apportée par la direction aux propositions faites. »
Point 12 : Coût de production, etc., pour « Turandot », « Geneviève de Brabant » et concert Beethoven.
Des chiffres sont donnés par la direction (mais ne peuvent pas être communiqués avant publication du bilan financier).
Point 13 : Quelles sont les modalités d’accès à la BDES (Banque de données économiques et sociales).
La BDES sera accessible à tous les élus du personnel (avec code d’accès) avant fin 2016.
Point 14 : Situation OONM-LR vis-à-vis des cotisations URSSAF.
Selon madame l’administratrice générale (qui se dit surprise d’une telle question), toutes les cotisations sont à jour.
Point 15 : Bilan 2015 sur heures supplémentaires et complémentaires.
Aucun dépassement  (sauf 2 services pour à peine 15 heures, et un troisième pour 30 et 40 heures).
Point 16 : Nouveau cahier des charges Label national.
Le nouveau label est à l’état de projet. Il s’agit d’un décret prévu en septembre. Les premières pistes annoncées sont des réductions en nombre de levers de rideau et d’obligation d’emplois (ce qui équivaut à des réductions de chœurs ou d’orchestres ou de ballets, et signifie peut-être que l’Etat est en train de vider de leur substance les labels nationaux).
Point 17 : Coût installation jeu vidéo (dans le foyer de l’Opéra) pour « Geneviève de Brabant ».
La direction ne peut fournir de chiffres, ne les ayant pas encore. Elle les fournira dans deux mois.
Point 18 : Demande d’un contact avec la responsable des Ressources humaines à l’Opéra Comédie.
Ca reste au Corum et au Corum seulement, 6ème étage. Et sur rendez-vous uniquement.
Point 19 : Retour sur l’interview de madame Valérie Chevalier dans La Gazette.
Dans un entretien à la Gazette, madame Chevalier a tenu des propos considérés comme stigmatisants et incorrects à l’égard des personnels, semblant faire l’amalgame entre vieillissement et incompétence.
Un élu précise que le dernier directeur s’étant risqué à ce genre d’appréciation au sujet des compétences des équipes techniques notamment avait été obligé après Einstein on the beach de reconnaître son erreur. Madame Chevalier semble ne pas apprécier d’être comparée à Jean-Paul Scarpitta.
Des élus musiciens demandent à madame Chevalier si elle compte exercer son droit de réponse dans la Gazette. Madame Chevalier répond qu’elle l’a déjà exercé puisque qu’elle a validé l’entretien avant publication, mais que ses propos ont été sortis de leur contexte (une heure et demie d’entretien). Certes, mais on se demande alors pourquoi elle les a validés…
Point 20 : Information sur les conditions techniques et financières de l’accueil des concerts de chœurs d’enfants des écoles de Montpellier.
Le Corum, à la demande de la Métropole, offre la gratuité de la salle (la location coûte 33 256 euros). Reste à la charge des chœurs d’enfants : 17 912,22 euros (frais de personnel et de matériel).
Précédemment ces concerts avaient lieu durant cinq jours à l’Opéra Comédie entre le dernier opéra de la saison et le festival de danse. Cette année rien n’a été prévu, ce que certains élus du CE regrettent car les enfants sont l’avenir de la musique classique à Montpellier. Oui.
Le PV de la réunion ordinaire du comité d’entreprise du 17 février 2016 est en ligne sur Irp-CE (Intranet/Zimbra)
Message de lecteur 1 : La chèvre et le chou 145

« Monsieur l’animateur de Libre expression,
Il ne se passe donc rien ?
A la semaine prochaine. »
Anonymous

La réaction : ILS préparent secrètement leur poison dans un épais document qui ne va pas tarder à tomber sur les victimes expiatoires de leur gabegie.
Avant de distiller ce poison ils auront bien sûr, pour eux-mêmes et leurs copains-coquines, élaboré l’antidote...

Extrait de La mutinerie du cuirassé Potemkine, de Richard Hough :
« Il y eut une lueur aveuglante, la déflagration puis son écho renvoyé presque instantanément par les maisons… et cinquante kilos d’explosifs sifflèrent au-dessus des toits avant d’exploser hors de vue de la passerelle du cuirassé Potemkine. Pourtant, de la hune de tir, l’observateur avait vu le point de chute. « Long ! » cria-t-il. Ce qui, inévitablement, signifiait que quelque autre bâtiment que le théâtre avait été atteint, des femmes et des enfants innocents pulvérisés peut-être. Cette idée leur était insupportable. Pas un instant ils n’avaient pensé qu’ils pourraient manquer leur cible, surtout de si près. Bedermeyer ajusta son télémètre. « Ne te trompe pas cette fois, lui dit Matushenko farouchement. C’est le théâtre que nous voulons détruire et rien d’autre, tu entends ? » (…)
Comme le Potemkine lui arrivait par le travers, les écoutilles du pont et des tourelles s’ouvrirent comme un signal et un grand nombre de membres de l’équipage déferla sur le pont, agitant leurs bonnets en hurlant : « Vive le Potemkine ! » « Salut aux camarades ! » Et, avant que le Potemkine eût dépassé la poupe, le pont supérieur et le gaillard d’arrière étaient bondés de marins qui les acclamaient. Matushenko devait écrire : « C’était là le moment que nous avions tant attendu. C’était le vrai début de la Révolution. Ces acclamations étaient l’expression spontanée de la solidarité des travailleurs qui savaient que la tyrannie touchait à sa fin. Les marionnettes du tsar avaient ordonné de nous saluer par des obus, et à la place il y avait des ovations. »

Potin de merdre 6 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non-officiels) de la réunion des délégués du personnel de l’OONM-LR qui s’est tenue au foyer des musiciens de l’Opéra Comédie le 25 mai 2016 à 12 h 30 (jusqu’à 14 heures)

Etaient présents madame l’Administrateur général, madame la responsable des Ressources humaines, monsieur le régisseur général de l’Orchestre et les délégués du personnel.
En préambule, madame l’Administrateur général informe les délégués du personnel que madame Chevalier étant retenue à Paris elle la remplace.
Questions de la CGT-Spectacle (artistes)
Peut-on faire un point sur les droits du personnel concernant les tarifs et les délais pour obtenir des places de spectacle et de concert ?
Mesdames l’Administrateur général et la responsable des Ressources humaines expliquent qu’il y a deux cas de figure : a) Les concerts symphoniques à 5 euros la place (pas hors-abonnement) : 2 places par salarié 5 jours avant le concert dans la limite des places disponibles (depuis quelque temps la SACEM inclut dans son mode de calcul les invitations au-delà de 5 % de la jauge). b) Les spectacles lyriques : 2 places par salarié quand on ouvre la générale, sinon tarif réduit pour l’ensemble du personnel.
Selon des musiciens, le service billetterie ne serait pas vraiment au fait de ces règles. Madame l’administrateur général s’engage à clarifier la situation.
Pourquoi doit-on obligatoirement attendre la validation du CA pour avoir la pré-bible ? Nous souhaitons revenir sur le « manque de confiance » de la direction envers les délégués. Pourquoi nous avoir donné le planning sans programme officiel lors du premier rendez-vous de travail avec la régie ? Peut-on envisager dans les années à venir d’anticiper le travail des délégués sur la saison suivante, en toute confiance et confidentialité ?
Madame l’Administrateur général : « C’est vrai que, sur le principe, la Saison doit être entérinée par le CA. C’est le CA qui vote la Saison et engage la Saison artistique. Le CA a eu lieu le 18 mai… L’expression « manque de confiance » ne va pas… je ne crois pas… La Saison ne peut pas être annoncée tant que le CA ne s’est pas prononc酠»
Une musicienne : « C’est la première année que nous n’avons pas le programme avant. »
Le régisseur général de l’Orchestre : « Le CA ne veut pas qu’on diffuse avant. »
La musicienne : « Pourquoi cette année ? »
Le régisseur général de l’Orchestre : « Il y a eu des fuites, paraît-il… »
La musicienne : « On ne détient pas des secrets, tout de même ! »
Une choriste : « J’ai posé la même question au sujet de la pré-bible parce que le Comité d’entreprise est au courant, en revanche… Soit on peut dévoiler le programme avant le CA, soit on ne peut pas. »
Madame l’administrateur général : « Je suis d’accord avec vous, il n’y a pas de secret… le programme n’est pas un secret-défense… Mais ça n’a pas été présenté au CE, c’était sans doute une discussion à part… La présentation de la saison au personnel aura lieu le 2 juin à 12h15, salle Molière. »
La responsable des ressources humaines : « Le planning annuel est en cours. »
La choriste : « Il faut le donner en avance. Une année, on nous a dit : vous avez vingt-quatre heures pour le valider. »
Un musicien : « Ne pourrait-on anticiper notre boulot de DP ? Dans d’autres orchestres, on connaît des délégués qui ont des pré-plannings. »
Madame l’administrateur général : « On peut. Je n’y vois pas d’inconvénient. Mais on peut toujours vous annoncer quelque chose qui peut ensuite être modifié. Il y a beaucoup se paramètres qui entrent en jeu. Les directeurs aiment qu’il y ait un petit effet de surprise. Sinon, ça ne va plus intéresser personne dans les conférences de presse. »
Une musicienne : « Chez nous c’est annoncé très tard, trop tard. »
Madame l’administrateur général : « Bien sûr on annonce trop tard, mais jusqu’au dernier moment cette année il y a eu un problème de budget. Une semaine avant (avant le CA), on avait des bruits de couloir, on n’était pas certains d’avoir 4 millions de la Région. Les bruits de couloir disaient : 1 million d’euros en moins. Avec 1 million de moins, la Saison aurait dû être modifiée… Je vous rassure tout de suite, on aura les 4 millions. »
Madame l’administrateur général : « C’est le projet artistique… Le conseil d’administration donne son blanc-seing au niveau de la programmation… Le budget voté est en équilibre. Toute la programmation qui est faite est faite dans le cadre d’un budget qui est alloué. On ne dépense que les sommes allouées. »
Une musicienne : « On doit faire des économies, des économies… je veux bien, mais on dépense aussi… » (la musicienne semble vouloir dire qu’on demande des économies pour certaines choses, mais que pour d’autres on ne regarde pas à la dépense)
Un musicien évoque la programmation d’œuvres contemporaines : « Il y a énormément de percussionnistes, ça coûte très cher… »
Madame l’administrateur général : « Le projet artistique est validé par le conseil d’administration. C’est une discussion que vous pourrez avoir au comité artistique. »
La musicienne : « Tout ça va vers une diminution des effectifs. On le voit bien. »
Une musicienne : « On ne pourra pas tenir. Un orchestre de cordes ne pourra pas tenir toute une Saison avec les maladies. »
Une musicienne : « La moitié du pupitre était des supplémentaires. »
Madame l’administrateur général : « Dans le projet de plan de redressement, il a été décidé une réduction des cordes… On aurait pu passer de 95 à 65 musiciens. Mais pour Michael Schonwandt et Valérie Chevalier, il était hors de question de tomber sous 85 musiciens. »
Une musicienne : « Ca devient aberrant. Le fossé devient énorme. On joue des œuvres pour cordes… mais on peut pas toujours tirer… »
Un musicien : « … sur les cordes ! » (rire général)
La musicienne : « Il y a la réalité de tous les jours… des inégalités flagrantes (temps de travail entre les divers pupitres ?)… »
Madame l’administrateur général : « Oui, il y a des inégalités… du moins des différences. Le rapport (entre les pupitres ?) n’a jamais été équitable. »
Une autre musicienne : « Le fossé se creuse. »
Madame l’administrateur général : « Le choix artistique qui a été fait a été de réduire seulement les cordes. » Puis : « Qu’on soit bien clair, tous les postes qui sont supprimés dans le cadre du PDV ne seront pas remplacés. Si on exclut le PDV, il reste les postes gelés : 2 postes chœurs, 2 postes musiciens. Nous sommes arrivés à faire dégeler 2 postes chœurs au CA. L’objectif sur le budget 2017, c’est arriver à dégeler 1 poste musicien. »
Est-il vrai que l’OONM a été approché par Ubisoft pour l’enregistrement de musique de jeux vidéos ? Qu’en est-il de ce projet ?
Madame l’administrateur général : « J’ai appelé Valérie car je n’avais pas connaissance de ce projet. Valérie m’a dit qu’elle n’était pas opposée à la participation de l’orchestre à ce projet, mais qu’il n’y avait rien eu de concret.
Un musicien : « L’Orchestre de Toulouse aurait, paraît-il, récupéré la bête… »
Madame l’administrateur général : « Je n’en ai pas eu vent... Il y a 3-4 ans on était allés assez loin dans les démarches, mais c’était trop dur et on n’était pas arrivés à se mettre d’accord. Cette fois-ci, je ne suis pas au courant. »
Une musicienne : « C’aurait été intéressant que l’orchestre joue au moment de l’inauguration… (de quoi ?) »
Madame l’administrateur général : « On en parlera avec Jérémy (le coordinateur artistique de l’OONM-LR) pour voir ce qu’il en est l’année prochaine. »
La musicienne : « Si on avait un mécénat, ce serait bien. »
Un musicien : « C’est international. » (Ubisoft ?)
La direction a-t-elle avancé sur l’organisation des concours de violons ?
1 départ en retraite fin juin. Il sera remplacé. 1 départ sur inaptitude sera remplacé aussi. Les concours auront lieu en octobre. 1 départ en retraite aussi chez les chœurs. La date du concours n’est pas encore annoncée.
Qu’en est-il du poste de percussion ?
Madame l’administrateur général : « Ce poste est toujours gelé. Budgétairement, il n’était pas possible de dégeler tous les postes d’un coup. C’était pas jouable. »
Une musicienne fait remarquer que sur certaines séries, le coût de supplémentaires ou de titulaires, ça revient au même.
Madame l’administrateur général : « Il faut comparer ce qui est comparable… En tout cas, sur 2016, il n’y a rien de prévu. Sur 2017 on peut toujours proposer, mais forcément l’enveloppe étant ce qu’elle est… » Puis : « Poste gelé, ça veut dire que le poste existe mais qu’il n’y a pas de budget dessus. »
Quelle a été la décision du CA au sujet de votre proposition de la transformation du poste gelé d’alto supersoliste en un nouveau poste soliste dans les altos, et de quel poste s’agirait-il exactement ?
Madame l’administrateur général : « Il vaut mieux que vous en discutiez avec Valérie… Au CA il a été décidé de supprimer le poste d’alto solo supersoliste (poste gelé depuis de nombreuses années) et de réorganiser le pupitre des cors. Ca, c’est entériné par le CA : 1 cor solo et 1 cor co-soliste. »
Madame (…) est-elle partie en PDV ou à la retraite ? Dans le cas d’un départ à la retraite, son poste sera-t-il remplacé ?
Madame l’administrateur général : « Elle est partie… Son poste est rentré dans le plan de redressement. On reste sur 6 contrebasses… Dans le plan de redressement voté par le CA, il y a 24 PDV et 9 suppressions de postes non-pourvus. On a préféré des suppressions de postes où il n’y avait personne, plutôt que supprimer des postes où il y avait des salariés.
Une musicienne : « Ca a le mérite d’être clair. »
Où en est le devis pour le remplacement des chaises du chœur ?
Une choriste : « La question a déjà été posée en décembre, et on est quand même en mai ! »
Madame l’administrateur général : « Nous devons maintenant respecter les procédures des marchés publics, les appels d’offre. Nous avons une jeune stagiaire actuellement pour trois mois qui travaille sur le projet des chaises. On doit passer par des procédures adaptées. Ca devrait être réglé dans les mois à venir.
La choriste : « On est très-très mal sur les chaises actuelles. On est assis sur des trucs vraiment pas top. » Puis : « La température de la salle et en plus les chaises ! Au Corum en concert dans les petites chaises en dur noires… Avant, on avait les chaises bleues rembourrées, c’était mieux. »
Le régisseur général de l’Orchestre : « La seule chose que je voudrais souligner, c’est qu’à la régie de l’Opéra ils préfèrent des chaises pliantes pour le rangement. »
La choriste : « Les chaises noires ne sont pas pliantes. Les moins pires des deux modèles, c’est les bleues.
Madame l’administrateur général : « Il faudrait récupérer ces chaises bleues. »
La choriste : « Il y en a plein dans les loges du Corum. On demande pas que vous dépensiez quoi que ce soit, elles sont là-bas ces chaises. »
Un musicien (amusé) : « C’est NOS chaises ! »
Question diverse, au sujet des chaises de contrebasse.
Madame l’administrateur général : « Je m’en excuse, mais j’avais enterré ce problème des chaises de contrebasse qui grincent… En effet j’ai remarqué ça au dernier concert. »

Questions CFDT/Unsa (administratifs et techniciens) :
La direction n’a toujours pas informé l’ensemble du personnel sur les départs en PDV comme promis. Qui part ? Et quand ?
Madame l’administrateur général : « Les Irp ont été déjà informés. » Puis : « 24 PDV s’échelonnent de fin 2015 au 30 juin 2018. » Elle lit ensuite, à haute voix, la liste des noms et les dates de départ de chacun. Cette liste et ces dates figureront dans le PV de la réunion des délégués du personnel. Le PV sera posté sur Irp-DP par le secrétaire (musicien) des DP.
Quelles sont les dispositions écrites collectives qui régissent le paiement ou non des reliquats d’heures et de repos compensateurs à l’occasion d’un départ en PDV ? Un avantage qui s’applique à certains salariés ne devrait-il pas s’appliquer à tous par respect de la règle d’égalité de traitement ?
Madame l’administrateur général : « Dans l’accord du PDV, ce n’est pas écrit. Et l’inégalité de traitement n’existe pas car les salariés sont payés sans travailler. » Puis : « Nous avons demandé à l’ensemble des chefs de service que les gens prennent leurs récupérations. Ils partent avant. Ils sont donc payés. Ca c’est le mot d’ordre. » (mais si le chef de service a besoin de planifier le salarié pendant la période, les reliquats d’heures et de repos compensateurs seront réglés)
Quelle est la période de référence pour le calcul des congés annuels ? Cette période est-elle la période légale prévue par les dispositions du code du travail, soit du 1er juin de l’année N-1 au 31 mai de l’année N, ou bien est-ce une autre période, prévue dans la convention collective ou un accord collectif de l’entreprise ?
La convention prévoit la période de référence du 1er septembre au 31 août de l’année suivante (article VI.3 de la convention collective). Elle stipule aussi que « les salariés ayant accumulé un crédit d’heures effectuées au-delà de 35 heures au moment de la rupture du contrat de travail reçoivent une rémunération correspondant à leurs droits acquis. » (article V1.10).
La réponse de la direction est complexe, car il y a deux systèmes : celui de l’Opéra, héritage de la fonction publique calculé par année civile, et celui de l’Orchestre calculé conformément à la législation. Madame l’administrateur général : « C’est une gymnastique de l’esprit. Mais ça se gère. »
(Je demande à madame l’administrateur général et à la responsable des Ressources humaines d’apporter une réponse légale précise dans le PV de la réunion des DP. Il m’est répondu que ce sera précis mais pas trop non plus.)
Question diverse. Une déléguée de l’administration demande si la direction a déjà décidé qui va être à la tête du service Jeune public réorganisé. Madame l’administrateur général répond non.
Oui.
Prochaine réunion des DP : 29 juin 2016 à 14 heures.



Il y a devoir de réserve. Donc je n’entrerai pas dans les détails (d’autant que je ne suis pas le délégué syndical de la CFDT – je remplaçais ce jour-là Philippe souffrant). Simplement, et d’un commun accord, la CGT-Spectacle et l’Unsa ont signé le protocole et la CFDT non (la CFDT ayant jugé déloyale la dénonciation des accords d’entreprise par la direction, il serait incohérent qu’elle signât ce protocole). Mais nous approuvons évidemment la signature de la CGT-Spectacle et de l’Unsa, car cela permet aux syndicats d’avoir un conseil présent aux réunions. Anecdote : à la fin de cette première réunion, j’ai soupesé le rapport du fameux Jacques Hédouin (merci la photocopieuse…) et j’ai dit : « 50 000 euros les 50 pages, ça fait combien la page ? » Madame l’administrateur général (sans doute peu favorable à cette dépense) a souri. Madame la directrice m’a gentiment rappelé à l’ordre : « Allons, monsieur Caizergues ! » Quant à l’avocat de l’OONM, il aurait confié à quelqu’un, qui nous l’a répété, qu’il n’y avait « rien » dans ce rapport).
Prochaines réunions : 4 juillet et 12 juillet.

En ce qui concerne la machinerie (décors, eau sur scène, cintres) : de grosses difficultés et tensions les premiers jours, puis travail intense pour rattraper le retard et enfin, comme d’habitude, lever de rideau impeccable le soir de la générale publique.
La première a été, disons, un succès.
Dimanche, lors de la deuxième représentation (beaucoup de personnes âgées dans la salle), Royal Palace (musique contemporaine et images vidéos) a subi quelques huées. Il Tabarro en revanche (Puccini + belle mise en scène expressionniste) a été très applaudi.

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le mercredi 15 juin à 9 h 30
Etaient présents monsieur Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, mesdames l’administratrice générale et la responsable des Ressources humaines ainsi que les élus du comité d’entreprise.
Avant même l’ouverture de la réunion, compte tenu de l’absence de la directrice générale (madame Valérie Chevalier) des élus demandent le report à une date ultérieure de certaines questions – pour lesquelles le président et l’administratrice générale ne sont pas compétents. Une réunion extraordinaire du Comité d’entreprise aura donc lieu dans 15 jours.
Préliminaires : Présentation des comptes du CE par un cabinet spécialisé qui les a certifiés, félicitant même le trésorier pour son excellente gestion. Adopté sans discussion.
Approbation du projet de procès-verbal de la réunion ordinaire du 19 avril 2016. Adopté sans discussion.

Vote du règlement intérieur du CE. Adopté.

Vote des différentes commissions facultatives. Adopté.

Vote du bilan des ASC. Adopté.

Vote des conventions du CE avec (…) (l’OONM passe des conventions avec des entités soit pour accompagner le CE, soit sur l’analyse des comptes, soit sur la formation juridique, soit carrément pour un conseil juridique en cas de conflit ou débat sans issu avec la direction.) Adopté.

Election du secrétaire adjoint remplaçant (son prédécesseur est en maladie). Elu : Frédéric Jacquemet (sous-chef électricien).

Vote sur le recours au cabinet (…) pour l’accompagnement du CE et des organisations syndicales dans le cadre de la renégociation du statut collectif dénoncé en date du 20 octobre 2015, et vote du montant de la dépense engagée par le CE. Adopté.
Désignation d’un cabinet d’expertise-comptable en vue de la consultation annuelle sur la situation économique et financière de l’OONM. (Tous les ans, la direction rend un rapport sur la situation financière et économique de l’OONM. Le CE étant appelé à voter sur ce rapport, il a désigné un cabinet d’expertise – pris en charge par l’employeur – en vue d’être consulté sur l’analyse du rapport.)

Demande de communication du dernier PV approuvé lors du Conseil d’Administration du 18 mai 2016. La direction a remis le PV.

Demande de communication du rapport de la Chambre régionale des Comptes. Le président Deschamps rappelle que ce rapport est « totalement confidentiel ». Il adressera, avant fin juin, à la Chambre régionale des Comptes sa réponse écrite, dans laquelle il contestera ou critiquera le rapport. Cette réponse sera publiée, avec ledit rapport, après avoir été soumise aux différentes instances (CA, tutelles...).

Demande de communication de l’organigramme-cible de l’OONM. Reporté à la demande du CE compte tenu de l’absence de la directrice générale, seule compétente en ce domaine. A l’issue du PDV, en août 2018, il restera 207 salariés à l’OONM-LR.

Demande d’informations sur la mise en place de la GPEC. Les syndicats disent que la GPEC va démarrer trop tard. Des élus du CE lancent alors l’idée d’un emprunt bancaire pour accélérer sa mise en œuvre. Selon madame l’administratrice générale il faut pour cela un accord des collectivités locales, et c’est très difficile de l’obtenir.

Demande du récapitulatif des concerts décentralisés de la saison 2015/16, avec le coût détaillé de chaque concert (cachets, transport, défraiements…). Reporté (en l’absence de madame Chevalier).

Quelle sera la nature de la collaboration Montpellier/Toulouse dans le cadre de la nouvelle région, à Montpellier et à Toulouse ? Il faudra attendre au moins un an la nomination du nouveau directeur du Capitole.

Comment s’articule la collaboration avec l’Opéra de Palerme ? Blablabla… La vérité ? Philippe Saurel, président de la Métropole, serait très copain avec le maire de la célèbre ville sicilienne, avec qui il aurait des velléités de collaboration. Comment ? On ne sait pas. (du temps de Henri Maier et Georges Frêche, la même annonce avait été claironnée, qui rapidement tomba à l’eau suite à un petit tour sur place de nos dirigeants, revenus effarés de leur voyage)

Comment se décomposent les 235 levers de rideau annoncés lors de la présentation de la Saison ? Poudre aux yeux… ou comment épater la galerie avec un miroir aux alouettes. Reporté (en l’absence de madame Chevalier).

Sur quel budget a été financée la formation des chefs de pôle en vue des entretiens annuels d’évaluation ? Sur le budget de la branche (pas celui de l’OONM), dans le cadre de la formation prioritaire financée par l’AFDAS.

Bilan des TAP (Temps d’activité partagée dans les écoles). Reporté (en l’absence de madame Chevalier).

Pourquoi le chœur n’est-il pas programmé pour le concert du Nouvel An ? (ni pour la Fête de la Musique) Reporté (en l’absence de madame Chevalier).

Demande de communication des coûts de production de Geneviève de Brabant et Geneviève Junior. Les chiffres sont communiqués au CE.

Retour sur des points déjà abordés et en attente de réponse :
Partenariat avec les écoles de musique de la Métropole.
Quels sont les moyens retenus pour le développement du mécénat ?
Les concerts en Métropole en formation symphonique et orchestre de chambre pour la Saison 2016/17. Ces trois premiers points reportés (en l’absence de madame Chevalier).
Coût de l’installation du jeu vidéo, foyer de l’Opéra. Coût global d’environ 6 600 euros. Réalisation fortement contestée par les connaisseurs, et démonstration en réunion de CE par des élus spécialistes de la question. Cette démonstration (images à l’appui circulant autour de la table) fait rire l’assemblée. Une élue demande à madame l’administratrice générale : « Pouvez-vous nous rappeler les noms des deux artistes qui ont réalisé cette œuvre ? » Grande gêne de madame l’administratrice générale, puis aveu : l’une des deux « artistes » est mademoiselle Delacour, fille de madame Chevalier.
22) Récupération des heures de délégation effectuées pendant et hors du temps de travail : demande d’un cadre redéfini et précis. Madame l’administratrice générale reconnaît que pendant des années la direction a gardé sur ce sujet « la tête dans le sac » et « laissé filer ». Elle convient qu’il faut trouver une solution viable pour le passé et l’avenir. Conclusion : réunion fin juin avec un panel d’élus du CE représentatifs pour trouver cette solution.
Oui.

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue salle Auric (pas climatisée) à l’Opéra Comédie le 29 juin 2016 à 14 heures.

Etaient présents madame Valérie Chevalier, directrice générale de l’OONM-LR, madame la responsable des Ressources humaines, monsieur le coordinateur artistique, monsieur le régisseur général de l’Orchestre et des élus du personnel (pas de choriste).

Question de la CFDT/Unsa :

Suite à des réponses insatisfaisantes de la direction lors de la réunion des DP de mai :

Réponse de la direction relative aux reliquats de crédits d'heures et repos compensateurs au moment de la rupture du contrat :
Le paiement ou la récupération des heures se ferait à la discrétion des responsables et directeurs de services / pôles. Or, la convention collective prévoit le paiement des heures (art. VI.10). L'OONM ne peut y déroger et obliger le salarié à récupérer ces heures en cas de départ du salarié. Certains doivent récupérer et d'autres peuvent être payés, n'est-ce pas illégal au regard du droit du travail ?

La réponse de la direction au sujet de la période de référence pour le calcul des congés :
L'OONM prévoit deux règles différentes selon qu'on soit à l'Opéra ou à l'Orchestre. L'association ne garantit donc pas le même traitement à tous ses salariés en n'appliquant pas les mêmes règles. N'est-ce pas illégal ?
Quel accord ou règlement écrit au sein de l'OONM stipule ces dispositions ? La convention collective prévoit la période de référence du 1er juin de l’année précédente au 31 mai de l’année en cours (art. IX.3) En l'absence d'accord ou règlement signé par les partenaires sociaux, n'est-ce pas la convention collective qui s'applique ?  Quelle règle doit légalement appliquer l'entreprise ?

La direction répondra par écrit à ces questions complexes dans le PV.

Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

Quel sera l’intitulé du prochain concours d’alto solo ? Après recrutement, quelle sera donc la nouvelle organisation du pupitre d’alto ? Selon nos accords d’entreprise, en cas de vacance temporaire d’un poste pour une durée supérieure à trois mois, la Direction fera appel à un Artiste Musicien intérimaire qui est recruté sur audition. Comment est organisé le remplacement de notre 3ème alto solo ?

Madame Chevalier : « Pour l’instant, pas encore de concours. Le CA a validé que nous puissions modifier le pupitre. L’idée serait de créer un troisième poste d’alto solo. De faire glisser madame (…) en 2ème chaise et d’avoir quelqu’un en 3ème chaise. »

Intervention un peu abrupte des musiciens (sans que je comprenne de quoi il s’agit exactement).

Madame Chevalier: « Vous y tenez ! C’est un truc qui vous tient à cœur… » (soufflement agacé) Puis : « Vous faites allusion à (…) pour son congé maternité ? On a prévu de la faire remplacer par quelqu’un qui vient déjà régulièrement dans l’orchestre. »

Les musiciens dans leur ensemble demandent une audition, plutôt qu’un remplacement automatique.

Madame Chevalier : « Si on fait une audition, on la fait en septembre. »
Une musicienne : « Ca, c’est votre problème. Ca peut se prévoir. On n’a jamais attendu qu’une personne soit en congé maternité pour faire une audition. »
Un musicien (d’accord avec sa collègue) : « Ca a toujours été comme ça. »
Madame Chevalier : « Non. »
Une musicienne : « C’est une application des accords d’entreprise. Je ne vois pas pourquoi les choses ne se font pas comme elles doivent se faire alors que c’est écrit. »
Madame Chevalier : « Oui, mais non. »
Une musicienne : « Moi j’ai l’impression qu’on cherche la petite bête. » Puis (à madame Chevalier) : « Ne me regardez pas comme si je demandais la lune… Un congé maternité, ça se prévoit. »
Madame Chevalier : « Ca se prévoit si on vous prévient. »

Intervention du coordinateur artistique et du régisseur général de l’Orchestre (en appui de madame Chevalier).

La responsable des Ressources humaines : « Elle n’aura pas un contrat à durée déterminée de quatre mois. »
Madame Chevalier : « Elle sera remplacée par série. On n’est pas obligé de l’avoir à temps-plein. »
Une musicienne : « On se bat sur des choses qui me paraissent évidentes. Je n’arrive pas à comprendre. »
Madame Chevalier : « On essaie d’avoir de la souplesse… Faire une audition, c’est pas rien… »
Une musicienne : « On a l’impression que c’est la première fois que ça arrive, or il y a déjà eu des personnes enceintes dans l’orchestre et il y a toujours eu des auditions. » Puis : « C’est pas juste. Il y a toujours des problèmes au pupitre d’alto. Vous dites ce que vous voulez, mais… »
Madame Chevalier : « Oui, je dis ce que je veux. »
Une musicienne : « Pour éviter des impressions de favoritisme, il y a les textes. »
Madame Chevalier : « On fait tourner. On ne favorise personne. »
Le coordinateur artistique : « On fera une audition, mais pour deux mois et demi on peut n’avoir personne… » (et il explique qu’une audition ajoute à la surcharge de travail du service requis)
Une musicienne : « C’est pas sérieux, ta façon de réagir. »
Le coordinateur artistique : « On n’a pas le temps. J’essaie de minimiser le travail à la bibliothèque, qui est déjà débordée. »
Madame Chevalier (parlant de l’éventuel remplaçant): « Quand on a besoin de lui à la dernière minute, il est toujours présent. Quand on veut le faire changer de chaise, il change. Il mouille la chemise. »
Une musicienne : « Alto solo, c’est un poste important et on traite les choses à la légère… Ce n’est pas une question de personne mais de principe. »
Une autre musicienne (à madame Chevalier) : « Bref, vous estimez qu’il a fait ses preuves sur le tas. »
Madame Chevalier : « Oui, un peu quand même. »
Une musicienne : « D’autres ont fait leurs preuves. Pourquoi on ne leur propose pas de monter en 1ère chaise ? Il y a des textes pour ça et on doit faire ce qui est marqué dans les textes. » 
Un musicien (d’accord avec les musiciennes) : « Le prochain arrêt maladie, on fait comment ? Ca va faire jurisprudence. »
Une musicienne : « Il faut penser à l’avenir, ce qu’il se passera en appliquant ces principes… »

La discussion s’anime.
La responsable des Ressources humaines (aux musiciens) : « Ne parlez pas tous en même temps ! »
Madame Chevalier : « Il n’est pas question qu’il fasse tous les concerts, mais la majorité, oui. » Puis (pour en finir) : « Le plus simple, on fait une audition ouverte à tout le monde mi-septembre. S’il y en a qui veulent monter de chaise pour certains concerts… »
Une musicienne (à madame Chevalier) : « Vous me donnerez la définition de faire ses preuves. »
Madame Chevalier : « Quelqu’un dont l’alto solo n’a pas à se plaindre, qui est disponible… »
Une musicienne : « Je crois que vous ne réalisez pas bien… »
Madame Chevalier : « Je réalise très bien. C’est le passif que je ne réalise pas. »


Quels sont les projets envisagés avec M. Scharowsky ? (chef d’orchestre)

Madame Chevalier : « Pour l’instant il n’y a pas des projets. Il y a 1 projet que serait une tournée, un (illisible dans mes notes) d’Aix, avec quelques musiciens seulement... » Puis : « On a fait venir monsieur Scharowsky, vous avez pu jouer avec lui sur la Fête de la Musique… (ricanement des musiciens, peut-être au sujet du programme).
Madame Chevalier (ironique) : « Chacun met le niveau où il veut… »
Un musicien (rieur) : « On a bien dans酠»

Madame Chevalier évoque une tournée en Amérique du Sud avec monsieur Scharowsky : « Une tourneuse argentine qui fait tourner des orchestres en Amérique du Sud, à raison d’une dizaine de concerts, deux par pays. On a fait les comptes. A la grosse louche : 250 000 euros + le transport des instruments. On n’a pas cet argent à dépenser. Monsieur Scharowsky a proposé de nous faire aider par une association prosélyte, une communauté loubavitch. »
Les élus DP demandent quésaquo ?
Madame Chevalier : « C’est une communauté juive orthodoxe… La communauté loubavitch soutient les tournées de monsieur Scharowsky. » Puis : « Je ne vais pas faire de commentaires là-dessus. Allez voir sur internet, renseignez-vous. Vous trouverez sans problème. Il y a une petite communauté à Montpellier. »

Dynastie hassidique Habad-Loubavitch
Le hassidisme Haba'd ou de Loubavitch ( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9breu" \o "Hébreu" hébreu : ×áÙÓÕê×Ñ'Ó Hassidout Haba'd, Haba'd étant l'acronyme de Hokhma Bina Da'at, « sagesse, compréhension, savoir ») est l'une des branches principales du  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Hassidisme" \o "Hassidisme" hassidisme contemporain.
Il est fondé au xviiie siècle par le rabbin  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Shneur_Zalman_de_Liadi" \o "Shneur Zalman de Liadi" Shneur Zalman de Liadi, dit l’Alter Rebbe, qui tient sa cour à  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Liozna" \o "Liozna" Liozna, puis déménage à  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Liadi&action=edit&redlink=1" \o "Liadi (page inexistante)" Liadi, un village en  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Bi%C3%A9lorussie" \o "Biélorussie" Biélorussie.
Dovber Schneuri déplace le centre du mouvement à  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Lyubavichi,_District_de_Rudnyansky_District,_Oblast_de_Smolensk" \o "Lyubavichi, District de Rudnyansky District, Oblast de Smolensk" Loubavitch qui demeure le centre de Habad jusqu'à ce que, fuyant la guerre et le  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Nazisme" \o "Nazisme" nazisme,  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Yosef_Yitzchok_Schneersohn" \o "Yosef Yitzchok Schneersohn" Yosef Yitzchok Schneersohn, sixième  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Rebbe" \o "Rebbe" rebbe du mouvement, établisse sa synagogue à New York.
Le hassidisme Habad acquiert sous l'impulsion de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Menachem_Mendel_Schneerson" \o "Menachem Mendel Schneerson" Menachem Mendel Schneerson, le septième et dernier  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Rebbe" \o "Rebbe" rebbe de la dynastie, une importance sans précédent au sein du  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Juda%C3%AFsme_orthodoxe" \o "Judaïsme orthodoxe" judaïsme orthodoxe : Habad développe des institutions dans environ 950 villes à travers le monde et, au début du xxie siècle, on estime le nombre de ces institutions à 3 300. Réparties dans 75 pays, elles fournissent des activités de sensibilisation et d'éducation pour les Juifs dans les centres communautaires juifs, les synagogues, les écoles et les camps de vacances. En 2007, 1 350 établissements ont été répertoriés dans l'annuaire Habad.
Le septième  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Rebbe" \o "Rebbe" rebbe introduit depuis son centre de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Crown_Heights" \o "Crown Heights" Crown Heights de nombreux changements dans la politique sociale du mouvement et dans sa doctrine même. Il suscite une telle vénération parmi ses disciples que nombreux sont ceux qui voient en lui le Roi Messie, même après sa disparition, ce qui cause actuellement une certaine division au sein du mouvement. (Wikipédia)

Apparemment, madame Chevalier n’a pas l’intention de faire financer une tournée de l’Orchestre national de Montpellier par une communauté religieuse, quelle qu’elle soit.


Période d’essai des nouveaux musiciens recrutés en CDI ?

La responsable des Ressources humaines : « 1 mois renouvelable une fois. C’est notre convention collective. »

Discussion au sujet des stages.
La responsable des Ressources humaines : « La seule solution légale, c’est de ne pas recruter en CDI. Le stage, on ne peut plus le faire, c’est interdit. »
Un musicien : « L’énorme avantage ici (à l’Orchestre de Montpellier), c’est qu’on est recruté en CDI. Ce n’est pas partout comme ça. »


Peut-on imaginer une tenue moins conventionnelle pour les concerts spéciaux (comme l’inauguration du tram ou la Fête de la Musique) ?

Un musicien : « On en a déjà parlé. »
Madame Chevalier : « Vos chemises sont en synthétique… La chemise noire toute simple c’est pas mal. On peut faire mieux, mais ça a un coût… » Puis : « Vous avez un jeu de chemises noires mais il faudrait aussi du blanc… Par exemple pour l’inauguration du tramway vous serez en noir mais cela aurait été mieux en blanc. »
Un musicien envisage des chemises colorées.
Madame Chevalier : « Ca ne va pas à tout le monde, les chemises colorées… En couleur, ça fait un peu chorale ou étudiant… Une chemise blanche qu’on ne mettrait pas dans le pantalon, ce serait bien… »
Une musicienne (amusée) : « …qui aille à tout le monde. »
Madame Chevalier (amusée) : « Avec un soufflet derrière… »


Pourquoi les partitions d’Offenbach sont-elles arrivées si tardivement ? Même question pour les partitions du concert pour l’inauguration du tram. 

Madame Chevalier : « C’est toujours des questions de droits d’auteur. Il faut toujours des bidouillages pour contourner. »

Un musicien conseille la lecture d’un article de la Lettre du Musicien au sujet du rachat du patrimoine musical français par de grands groupes internationaux (anglais, italiens…).
Le coordinateur artistique évoque une histoire de cartons de partitions bloqués l’année dernière à Milan pour une question de droits : « Une horreur ! »

Madame Chevalier : « L’inauguration du tramway, on s’y est collé assez tard pour monter un programme et chercher des partitions que nous n’avions pas. »
Puis madame Chevalier informe les élus du personnel que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, sera présent à l’inauguration : « Sa femme est violoniste. »
(Manuel Valls, qui avait à ses côtés sur l’estrade Philippe Saurels, président de la Métropole, et Carole Delga, présidente de la Région, s’est fait copieusement siffler par une partie du public et a dû écourter son discours).



Retour sur les questions en attente depuis octobre.

Concernant les arrêts intermédiaires lors des trajets en bus, quelle sera finalement la solution retenue et communiquée par la régie ?

Madame Chevalier : « Il n’y aura pas d’arrêt. »

Comme évoqué en décembre, qu’en est-il de la possibilité d’augmenter le nombre de places à 5 euros pour les membres du personnel en cas de salles peu remplies ?

Madame Chevalier : « On le fera au cas par cas. »

Avez-vous avancé sur le projet de nouveaux costumes pour les hommes de l’orchestre ? Et sur celui de (…).

Madame Chevalier : « Non. » (au sujet des nouveaux costumes des techniciens d’instrument)

Concernant le costume de (…), la responsable des Ressources humaines explique que ce costume a été fait sur mesure et payé par l’OONM en 2014, mais qu’il n’existe plus car l’intéressé n’est jamais allé le chercher : « C’est pour ça qu’il ne le met pas. » Puis : « Pour appeler un chat un chat, il ne veut pas de costume. »
Le coordinateur artistique : « Il paraîtrait qu’il fait un blocage sur le costume. »
Madame Chevalier : « Qu’il mette une veste. On ne veut pas l’habiller en pingouin, non plus. »

Où en est l’expérience menée sur l’assurance des instruments ? Quels sont les retours ? Les sinistres ont-ils augmenté ?

La responsable des Ressources humaines : « Rien à signaler à part le vol... »
Madame Chevalier : « …le violon volé dans la voiture d’un musicien de l’orchestre. (affaire évoquée dans la presse locale). L’assurance a remboursé, bien remboursé. »
La responsable des Ressources humaines : « On a une très bonne assurance. »

Nous avons fait des photos de l’orchestre en février. A quoi sont-elles destinées ?

Madame Chevalier : « C’est pour la Com’. Quelques-unes sont accessibles sur le site, libres de droits. »

Qu’en est-il du visuel de l’OONM au Corum ?

Madame Chevalier : « C’est la Métropole qui gère. Mais c’est long… Rien que pour mettre la plaque à l’entrée des artistes, ça a duré un an. »

Qu’en est-il des tabourets du pupitre de contrebasse ?

La responsable des Ressources humaines : « C’est en cours. » (rires de musiciens)
Un musicien : « Ces tabourets sont bruyants. On en a parlé fin octobre et on est en juin. »
Le régisseur général de l’Orchestre (à qui on demande le prix du tabouret) : « 450 euros HT l’unité. »

Une élue de l’administration évoque alors le lino de son bureau et de tout le sixième étage (Corum) : « Il se dégrade après à peine trois mois. »
Une autre élue de l’administration parle du cendrier installé devant l’entrée des artistes de l’Opéra Comédie (sous le badge d’ouverture de la porte). Ce cendrier semble gêner une salariée de l’OONM (sans doute pour ce qu’il représente et l’odeur qui s’en dégage).
Quelqu’un : « Certains sont chiants à l’année et toute leur vie ! »

Le coordinateur artistique fait le point au sujet des concours :
3 concours musiciens en octobre + une potentielle audition (3ème alto solo) :
2 postes violon (1 violon soliste, 1 violon tuttiste)
1 poste clarinette solo
1 concours choriste (baryton basse) le 3 octobre.

Pour finir, madame Chevalier annonce qu’une musicienne passera de mi-temps thérapeutique à mi-temps tout court.


Pas de réunion des DP au mois de juillet. Non.



La réaction : Au sujet de la salle Auric (Opéra Comédie) :
Georges Auric est un  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Compositeur" \o "Compositeur" compositeur  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/France" \o "France" français, né à  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Lod%C3%A8ve" \o "Lodève" Lodève ( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9rault_(d%C3%A9partement)" \o "Hérault (département)" Hérault) le  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/15_f%C3%A9vrier" \o "15 février" 15  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9vrier_1899" \o "Février 1899" février  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1899" \o "1899" 1899 et mort à  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Paris" \o "Paris" Paris ( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/8e_arrondissement_de_Paris" \o "8e arrondissement de Paris" 8e) le  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/23_juillet" \o "23 juillet" 23  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Juillet_1983" \o "Juillet 1983" juillet  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1983" \o "1983" 1983. Il fut compagnon de route du Parti communiste français.
Biographie
Il fait ses premières études de piano au  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Conservatoire_%C3%A0_rayonnement_r%C3%A9gional_de_Montpellier" \o "Conservatoire à rayonnement régional de Montpellier" conservatoire de Montpellier puis entre en 1913 au  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Conservatoire_national_sup%C3%A9rieur_de_musique_et_de_danse" \o "Conservatoire national supérieur de musique et de danse" conservatoire de musique de Paris où il est l'élève jusqu'en  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1914_en_musique_classique" \o "1914 en musique classique" 1914 de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Caussade" \o "Georges Caussade" Georges Caussade (1873-1936) en  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Contrepoint" \o "Contrepoint" contrepoint et  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Fugue" \o "Fugue" fugue. À partir de 1914, il étudie la composition avec  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_d%27Indy" \o "Vincent d'Indy" Vincent d'Indy à la  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Schola_Cantorum_de_Paris" \o "Schola Cantorum de Paris" Schola Cantorum de Paris. À partir de 1915, il fréquente  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Igor_Stravinsky" \o "Igor Stravinsky" Igor Stravinsky et  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Erik_Satie" \o "Erik Satie" Erik Satie avant de se joindre au  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_six" \o "Les six" groupe des Six avec  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Honegger" \o "Arthur Honegger" Arthur Honegger,  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Darius_Milhaud" \o "Darius Milhaud" Darius Milhaud,  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Poulenc" \o "Francis Poulenc" Francis Poulenc,  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Durey" \o "Louis Durey" Louis Durey et  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Germaine_Tailleferre" \o "Germaine Tailleferre" Germaine Tailleferre. Ami de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cocteau" \o "Jean Cocteau" Jean Cocteau, du peintre  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Hugo" \o "Jean Hugo" Jean Hugo, de Valentine Hugo et de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Radiguet" \o "Raymond Radiguet" Raymond Radiguet il passe avec eux plusieurs vacances au Piquey (bassin d'Arcachon) et dactylographie le texte du  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bal_du_comte_d%27Orgel_(roman)" \o "Le Bal du comte d'Orgel (roman)" Bal du comte d'Orgel.
Ses premières  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9lodie_(genre)" \o "Mélodie (genre)" mélodies s'inspirent d' HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Erik_Satie" \o "Erik Satie" Erik Satie, d' HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Igor_Stravinski" \o "Igor Stravinski" Igor Stravinski, d' HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Chabrier" \o "Emmanuel Chabrier" Emmanuel Chabrier.
Il a écrit des critiques musicales dès 1913 (il avait 14 ans) dans la Revue française de musique. Le 10 décembre 1913, celle-ci publie son article intitulé « Erik Satie, musicien humoriste » qui ravira le compositeur. Satie lui demandera à le rencontrer et sera tout surpris de l'âge du rédacteur HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Auric" \l "cite_note-4" 4.
Il est notamment l'auteur avec  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_de_Diaghilev" \o "Serge de Diaghilev" Diaghilev des ballets  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_F%C3%A2cheux" \o "Les Fâcheux" Les Fâcheux et  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Matelots" \o "Les Matelots" Les Matelots ainsi que de la tragédie chorégraphique  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ph%C3%A8dre_(ballet)&action=edit&redlink=1" \o "Phèdre (ballet) (page inexistante)" Phèdre. Parallèlement, il signe des musiques de films aussi célèbres que  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Sang_d%27un_po%C3%A8te" \o "Le Sang d'un poète" Le Sang d'un poète( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1930_au_cin%C3%A9ma" \o "1930 au cinéma" 1930),  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_et_la_B%C3%AAte_(film,_1946)" \o "La Belle et la Bête (film, 1946)" La Belle et la Bête ( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1946_au_cin%C3%A9ma" \o "1946 au cinéma" 1946) et  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Orph%C3%A9e_(film,_1949)" \o "Orphée (film, 1949)" Orphée ( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1950_au_cin%C3%A9ma" \o "1950 au cinéma" 1950) de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cocteau" \o "Jean Cocteau" Jean Cocteau,  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Moulin_Rouge_(film,_1952)" \o "Moulin Rouge (film, 1952)" Moulin Rouge ( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1952_au_cin%C3%A9ma" \o "1952 au cinéma" 1952), réalisé par  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Huston" \o "John Huston" John Huston,  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Lola_Mont%C3%A8s_(film,_1955)" \o "Lola Montès (film, 1955)" Lola Montès ( HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1955_au_cin%C3%A9ma" \o "1955 au cinéma" 1955) de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Oph%C3%BCls" \o "Max Ophüls" Max Ophüls,  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Du_rififi_chez_les_hommes" \o "Du rififi chez les hommes" Du rififi chez les hommes, réalisé par  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Dassin" \o "Jules Dassin" Jules Dassin (1955), HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_de_Paris_(film,_1956)" \o "Notre-Dame de Paris (film, 1956)" Notre-Dame de Paris de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Delannoy" \o "Jean Delannoy" Jean Delannoy et  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Vadrouille" \o "La Grande Vadrouille" La Grande Vadrouille de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Oury" \o "Gérard Oury" Gérard Oury.
Il fut président de la  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_des_auteurs,_compositeurs_et_%C3%A9diteurs_de_musique" \o "Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique" Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1954" \o "1954" 1954 à  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1978" \o "1978" 1978, administrateur de la  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9union_des_th%C3%A9%C3%A2tres_lyriques_nationaux" \o "Réunion des théâtres lyriques nationaux" Réunion des théâtres lyriques nationaux du 1er juin  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1962" \o "1962" 1962 au 31 juillet  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/1968" \o "1968" 1968 et membre du conseil culturel du Cercle Culturel de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaumont" \o "Royaumont" Royaumont.
Georges Auric a épousé le 30 octobre 1930, l'artiste peintre Eleonore Vilter (Watra (Autriche) 1902 - Paris 1982) connue sous le nom de  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Nora_Auric&action=edit&redlink=1" \o "Nora Auric (page inexistante)" Nora Auric. Georges Auric est inhumé au  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_du_Montparnasse" \o "Cimetière du Montparnasse" cimetière du Montparnasse à  HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Paris" \o "Paris" Paris.
(Wikipédia)

NON PARU DANS LIBRE EXPRESSION

Potin de merdre 3 : Jeu vidéo « Geneviève de Brabant »

Dans Libre expression du 20 juin 2016 était publié ceci (extrait du compte rendu officieux de la réunion de CE du 15 juin) :
Coût de l’installation du jeu vidéo, foyer de l’Opéra. Coût global d’environ 6 600 euros. Réalisation fortement contestée par les connaisseurs, et démonstration en réunion de CE par des élus spécialistes de la question. Cette démonstration (images à l’appui circulant autour de la table) fait rire l’assemblée. Une élue demande à madame l’administratrice générale : « Pouvez-vous nous rappeler les noms des deux artistes qui ont réalisé cette œuvre ? » Grande gêne de madame l’administratrice générale, puis aveu : l’une des deux « artistes » est mademoiselle Delacour, fille de madame Chevalier.
Ce compte rendu a semblé si peu croyable à certains lecteurs que nous nous sentons obligés de publier ici un (très) court extrait du procès-verbal pour « preuve » (mais aussi pour rester objectifs) de la réalité de notre résumé.
Evidemment, les noms ont été gommés.

-M. (un élu du CE) fait part de ses réserves quant à l’appellation de jeu vidéo. (…)
-M. (un élu du CE)(…) note aussi un problème sur la qualité de l’application, loin d’être du niveau d’un développeur professionnel. (…)
- M. (un élu du CE) trouve que la capture du projet officiel ressemble aux projections que les techniciens font pour l’implantation des décors. (…)
- A la demande de Mme (une élue du CE), Mme (représentante de la direction) précise que les intermittents qui ont réalisé la prestation sont M. (…) et Mlle (…).
- M. (un élu du CE) demande si cette dernière a rapport avec Mme (la directrice de l’OONM-LR).
- Mme (la représentante de la direction) précise qu’il s’agit de sa fille. (…)



La réaction : Extrait de l’interview de Valérie Chevalier, directrice générale de l’OONM-LR, par New Tank du 13 juin 2016 :

Valérie Chevalier : (…) Ainsi, en 2015, j’ai fait visiter le décor au public pendant un spectacle, Geneviève de Brabant, durant l’entracte. Le public a ainsi visité au Corum le décor et surtout l’envers du décor. Ila découvert les matériaux, les métiers et les savoir-faire qui ont construit nos maisons.
En parallèle, une artiste a proposé de concevoir un jeu vidéo numérique, toujours à partir du décor du spectacle. C'était un beau projet et je compte développer ce type d’initiatives. Le jeu vidéo est toujours accessible en ligne sur le site de l’opéra. (…)



Réaction à la réaction : Toute honte bue.




RESISTONS !


Ne laissons pas
les profiteurs
(et profiteuses)
de la culture subventionnée
donner des leçons d’économie
au petit peuple
de notre Maison.

QU’ILS MONTRENT L’EXEMPLE !
QU’ILS BAISSENT
LEURS SALAIRES
DE MINISTRE* !

*Traitement mensuel total d’un ministre (mars 2015) : 9 940, 20 ¬ bruts (indemnité de base de 7 720, 55 ¬ ).
Un ministre peut toucher dans le meilleur des cas 12 698 ¬ bruts (avec mandats locaux).

RAPPEL

Revenons quatre ans en arrière. Du temps de JPS. Après l entrée en résistance de la CFDT le 2 février 2012 (message de soutien du délégué CFDT de l’OONM au chœur), avant l’entrée en guerre des musiciens et de leur syndicat (CGT-Spectacle) au mois d’avril de la même année, et préalablement à la Motion de défiance du 4 juillet (qui a produit son effet définitif le 29 décembre 2013, avec le départ de l’ancien directeur général désavoué par le peuple et les politiques).

Lettre de Jean-Luc Caizergues à l'ensemble des salariés de l'OONM :
Opéra/Orchestre, février 2012
 
Chers collègues,
 
Je vous informe que je viens d’être élu « Secrétaire adjoint de la section CFDT de l’Agglo ».
Dans mes nouvelles fonctions je compte défendre bien évidemment à l’Agglo les carrières des « détachés », mais je veux aussi défendre la dignité de tous les personnels de notre Maison, tous ces artistes, administratifs et techniciens qui ont gagné par leur travail, leur talent et leur dévouement au service du public le « label national ».
 
Au sujet de l’indigne rapport, « orienté » et « politique », du ministère de la Culture concernant l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, des échos indignés me parviennent de tous les services, dont je serai la caisse de résonnance auprès de notre principal financeur.
Il semblerait, en effet, que de l’intérieur de nos murs des gens ont œuvré déraisonnablement contre les intérêts de notre Maison et de ses personnels, au risque de mettre en danger l’institution.
 
Depuis un an, chers collègues, on vous rabâche que les problèmes de budget, c’est vous, que l’éventuelle perte du label, c’est vous.
 
Chers collègues, ne vous sentez ni responsables ni coupables.
Non, ce ne sont pas les employés qui ont provoqué les « dérives financières » si elles existent.
Non, ce ne sont pas les employés les « profiteurs » de ces dérives.
Non, ce ne sont pas les employés qui ont « couvert » pendant des années ces dérives.
Non, les employés ne seront pas les boucs émissaires des nantis et des incompétents de la culture subventionnée.
Oui, chers artistes, administratifs, techniciens, vous faites et avez toujours fait votre devoir avec professionnalisme et talent. Vous le ferez encore quand ceux qui vous veulent du mal ne seront plus là.
 
Ne vous laissez plus harceler. Ne vous laissez pas humilier dans votre travail. Ne permettez pas qu’on dénigre les capacités professionnelles et le talent de ceux qui travaillent à vos côtés ou dans d’autres services, car à votre tour vous serez dénigrés. Ne permettez pas que plus riches que vous vous traitent de « privilégiés ».
Ne restez pas isolés. Contactez les syndicats, les délégués du personnel, les élus du Comité d’entreprise. Ne craignez rien. Vous n’êtes plus seuls.
 
Jean-Luc Caizergues, machiniste, Secrétaire adjoint CFDT de l’Agglo


Jeudi 17 mai 2012, à 5 h 27
Message de la CFDT à l’ensemble des personnels :

« En attendant la réouverture des sites Irp-syndicats, voici en PIECE JOINTE votre Libre expression du jeudi 17 mai 2012. (le site Irp-CFDT avait été fermé par la direction parce qu’il y diffusait une parole libre)

A demain, les rebelles !

ET NE VOUS LAISSEZ PLUS FAIRE.
EXPRIMEZ-VOUS.
LIBEREZ-VOUS.
LA LUTTE CONTINUE.
VOUS AVEZ LE DROIT, VOUS AVEZ LE DEVOIR DE TRAVAILLER EN PAIX.
DE NE PAS ÊTRE HARCELES.
DE NE PAS ÊTRE HUMILIES.
VOUS NE LEUR DEVEZ RIEN. ILS VOUS DOIVENT TOUT.
JAMAIS ON N'AVAIT VU DE TELLES CHOSES SURVENIR DANS NOTRE GRANDE ET BELLE MAISON.
ILS SE CROIENT TOUT PERMIS.
ILS VEULENT NOUS INTERDIRE DE PARLER.
ILS VEULENT NOUS INTERDIRE DE CREER DANS UN LIEU VOUE A LA CREATION.
ILS CROIENT QUE CETTE ENTREPRISE FINANCEE PAR L'ARGENT DU PEUPLE LEUR APPARTIENT.
ILS SE REMPLISSENT LES POCHES.
ILS REMPLISSENT LES POCHES DE LEURS AMIS ET DE LEURS VALETS.
ILS PARTIRONT ET VOUS RESTEREZ.
CEUX QUI ONT TRAHI DEVRONT RENDRE DES COMPTES.
IL Y A UNE JUSTICE.
CONTINUEZ DE BIEN TRAVAILLER AU SERVICE DES ARTISTES ET DU PUBLIC.
TÔT OU TARD, BIENTÔT, VOUS GAGNEREZ.
VOUS SEREZ LIBRES. »

LIBRE EXPRESSION
CFDT






La réaction : L’Histoire se répète, malheureusement. Mais toujours, après l’effet de surprise d’une attaque félonne, la Résistance s’organise. Et toujours la Victoire est bout. Oui.


Message de lecteur 1 : Renégociation des accords d’entreprise
« Jean-Luc,
Où en sont les négociations ?
On est au courant de rien ! »
Leburo

La réaction : DEMANDE D’ASSEMBLEE GENERALE
Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel suppléant, représentant des techniciens de scène pour la CFDT
aux délégués syndicaux de l’OONM-LR : Gilles Loulier (CGT-Spectacle), Philippe Alcaraz (CFDT) et Claude Ain (Unsa)
Copie à l’ensemble du personnel, au président de l’association, à madame la directrice générale, au conseil des syndicats, à l’avocat de l’OONM-LR
Montpellier, le 11 septembre 2016
Messieurs,
N’étant pas délégué syndical ni élu du Comité d’entreprise, je n’ai pas l’habitude des réunions importantes.
J’en ai fait l’expérience pour la première fois le 6 septembre lors de la réunion de renégociation des accords d’entreprise consacrée aux personnels sur plannings, dont les techniciens de scène.
En dehors du fait que j’ai dû, dans les cinq premières minutes, dire ce que j’avais sur le cœur à l’avocat de l’OONM-LR au sujet de la honteuse affaire des détachés, je veux témoigner ici de ma stupéfaction à l’écoute, trois heures durant, de ce monsieur parlant à la place de notre directrice générale et de notre administratrice générale alors qu’il ne connaît absolument rien de nos métiers. Quelque chose me dit que la situation est malsaine.
Dès lors, comme je reçois des messages de salariés m’interrogeant sur l’avancée des négociations, et que je n’y connais rien sauf sur le sujet particulier du règlement de travail des techniciens de scène, je viens, à la demande de ces personnels anxieux, vous prier de bien vouloir organiser unitairement dans les semaines prochaines, ou quand vous le jugerez bon, une assemblée générale salle Molière en présence de notre excellent conseil. 
Mes salutations syndicales.
Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel suppléant


La réaction : La manière dont cette prose s’est diffusée avec jubilation au sein de l’OONM par la voie des messageries tant professionnelles que privées montre, malheureusement, que notre directrice générale semble avoir perdu peu à peu la confiance d’une grande partie des salariés de notre Maison.
Espérons que madame Chevalier en prendra conscience. Et qu’elle saura alors, peut-être, et enfin, œuvrer au rassemblement plutôt qu’à la division. Mais pour cela il faudrait, c’est impératif, qu’elle se débarrassât des influences néfastes qui déstabilisent nos services depuis trop longtemps.


Potin de merdre 1: Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue au foyer des musiciens de l’Opéra Comédie le 20 juillet 2016

Etaient présents madame l’administrateur général (en l’absence de madame la directrice générale), la responsable des ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre et les élus du personnel.
Madame l’administrateur général : « Avant de commencer, nous présentons nos excuses aux musiciens pour la captation qui a eu lieu sans prévenir samedi sur France Musique. Nous n’avions pas été non plus tenus informés. France Musique a pris la décision unilatérale de faire cet hommage aux victimes de l’attentat de Nice, c’est pourquoi vous n’avez eu aucune information préalable. »
(Décidément on ne sait plus quoi inventer pour pallier à notre désespérante naïveté; naïveté qui au fil des décennies, et par les voies enfumées de l’esprit et de l’art, a mené notre peuple bêlant jusqu’à l’affreuse réalité démographique et historique que nous connaissons aujourd’hui – et dont il n’y aura d’issue que dans le pire. Ici, à Montpellier, on joue, on diffuse sur les ondes avec des trémolos tandis que là-bas, à Perpignan, on annule pour se recueillir ! Ainsi, on reste dans le pathos avec l’espoir secret d’arriver au moins vivant à la retraite. Pauvres artistes. Pauvre France. Pauvre civilisation occidentale.)

« Dans le cadre du festival Montpellier Radio France, l'Orchestre national de Montpellier devait jouer à Perpignan, mais les autorités locales ont préféré annuler ce concert à cause des HYPERLINK "http://www.lefigaro.fr/culture/2016/07/18/03004-20160718ARTFIG00176-attentat-de-nice-kev-et-gad-annulent-leur-spectacle.php"événements de Nice.
Tous les musiciens sont donc revenus vers Montpellier et ont décidé, avec Jean-Pierre Rousseau le directeur du festival, de donner un concert gratuit au Corum. Après quelques mots de Jean-Pierre Rousseau et une poignante minute d'un silence lourd et respectueux, les musiciens sous la baguette de Paul Daniel ont joué la Cinquième symphonie de Beethoven comme un hymne à la liberté et à la fraternité. » Le Figaro.fr

(Pour info tragi-comique, Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, se serait pointé ce jour-là à Perpignan, n’ayant pas été prévenu de l’annulation du concert…)

Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :
La direction prévoit-elle de remplacer le poste de Mme (une musicienne) après son départ à la retraite ?
Madame l’administrateur général : « Nous n’avons reçu sa demande que ce matin. Elle souhaite faire valoir ses droits le 1er octobre 2016. Et donc dans le cadre d’un départ à la retraite, oui, elle sera remplacée sur concours. Pas avant septembre 2016 dans le meilleur des cas. Maximum, mars 2017. Pour les départs à la retraite, l’usage veut que nous ne provisionnions pas. Si nous le faisions pour tous les musiciens, il faudrait 2 500 000 euros, ce qui n’est pas possible. Donc on se débrouille pour couvrir l’indemnité de départ quand on remplace. Je vous dis ça pour être honnête. Valérie Chevalier doit rencontrer les chefs de pupitre pour voir comment remplacer. L’idée est de ne pas remplacer systématiquement. »
Une musicienne : « Dans les cordes, on est déjà en sous-effectif. »
Madame l’administrateur général : « Justement, j’ai relancé madame Chevalier pour voir si elle avait pris rendez-vous avec les différents pupitres concernés. On a six mois pour organiser les concours. »
Une musicienne : « On ne peut pas tourner comme ça ! »
Une musicienne : « Dans les cordes, ça ne paraît pas possible. »
Une musicienne : « Les cordes qui diminuent, c’est une hérésie. On est pas là pour payer les pots cassés. Quand quelqu’un est malade, c’est un travail énorme. On va droit dans le mur. »
Madame l’administrateur général : « On en est conscients. »
Une musicienne : « Vous en étiez déjà conscients mais ça s’est fait. »
Madame l’administrateur général : « Le plan de redressement a été soumis au CA et a été voté. Le choix a été fait de procéder à des réductions d’effectifs et de réduire les cordes par deux. Ce choix n’était peut-être pas judicieux mais il ne m’appartient pas de le dire. Dans les départs que l’on gère, on est bien conscients des difficultés qui peuvent se produire pour certains pupitres. On les règlera au cas par cas. »
Une musicienne : « Que vous repoussiez les concours est une chose… »
Madame l’administrateur général : « On ne repousse pas les concours. »
Un musicien : « C’est légal de retarder les concours ? »
Madame l’administrateur général : « Le poste doit être remplacé dans les six mois. »
Un musicien : « Les violoncelles, c’est une catastrophe. »
Une musicienne : « La répartition du temps de travail entre les musiciens, elle n’y est pas. A salaire égal, le travail n’est pas le même. »
Une musicienne : « Le problème existe vraiment. Mais on l’accepte, nous… »
Une musicienne : « Ce n’est pas égalitaire. »
Madame l’administrateur général : « Ce n’était pas égalitaire non plus avant. L’égalité au sein des pupitres c’est normal, mais au sein de l’orchestre, non… Là, c’est une remise en cause de l’effectif tel qu’il a été décidé par le CA. »
Une musicienne : « Qu’on remplace au coup par coup, ça c’est nouveau ! »
Madame l’administrateur général : « Il y a eu des cas où on n’a pas remplacé automatiquement. »
Une musicienne : « C’est pas légal. »
Madame l’administrateur général : « Moi je ne veux pas aller au-delà de ce qui est sorti de la réunion qu’on a faite il y a un mois. Ce n’est pas faire des économies. La provision n’existe pas. A partir du moment où quelqu’un part, on n’a pas l’argent immédiatement. »
Une musicienne : « Vous n’avez pas à… C’est aberrant ! »
Madame l’administrateur général : « Qu’on remplace 1 mois ou par service, ce n’est pas le même coût de remplacement… C’est ça qu’on doit décider. »
Une musicienne : « En fait, c’est un dialogue de sourds. Dans les cordes on fait tout. Il faut remplacer. »
Une musicienne : « Dans le cor anglais il y a (nom de musicien illisible dans mes notes) qui est venu. On aurait pu remplacer avant la date. Je ne comprends pas. »
Coordinateur artistique : « Il faut vraiment procéder par pupitre. Pour les cordes, oui, c’est vraiment un problème. Pour les clarinettes ça pourrait me choquer. »
Madame l’administrateur général : Moi je parle en général, pas seulement au sujet des cordes. J’ai relancé madame Chevalier afin que la réunion d’il y a un mois serve à quelque chose. »
Un musicien : « Il faudrait commencer à provisionner un petit peu. On sait qu’il y a des gens qui vont partir à la retraite. »
Madame l’administrateur général : « Le budget 2016 était si contraint qu’on ne pouvait pas. La courbe des âges, on connaît… »
Un musicien : « On le sait, tout de même ! »
Madame l’administrateur général : « Ces postes-là (retraite) seront pourvus, les économies on les trouvera quelque part. S’il y a besoin de quelqu’un, il y aura quelqu’un en supplémentaire. »
Un musicien : « On sait en économie que ceux qui vont rentrer dans l’orchestre seront des jeunes qui vont coûter moins cher. »
Madame l’administrateur général : « C’est à terme échu. La personne qui part à la retraite, c’est one shot. On le sait, on l’anticipe, mais… »
Une choriste : « On va avoir le même problème dans le chœur. Je ne comprends pas le raisonnement qui consiste à ne pas faire des concours. On est en sous-effectif. »
Responsable des ressources humaines : « En plus vous avez des malades. »
Madame l’administrateur général : « En ce moment, il y a des malades partout. »
Une choriste : « Je ne comprends pas pourquoi on ne remplace pas les malades partout. »
Responsable des ressources humaines : « J’ai seulement un courrier de départ à la retraite pour (le nom d’un choriste). Pour (un autre) et (un troisième), je n’ai rien. »
Une choriste : « Avec tous les gens qui cherchent du boulot, je ne comprends pas… »
Madame l’administrateur général (aux musiciens) : « Il faudra qu’on voie sur toutes les séries où on en est. On fera le point. »

Quand aura lieu le concours pour le poste d’alto suite au décès de (une musicienne) ?
Madame l’administrateur général : Cette deuxième question rejoint la première. On n’a pas calé de date. Il faudra voir la disponibilité de monsieur Schonwandt. »
Régisseur général de l’orchestre : « J’ai entendu des bruits de gens (musiciens) qui veulent être rétrogradés. »
Un musicien : « Donc des solistes ? »
Un musicien : « Y en a qu’un. »
Un musicien : « C’est des bruits qui vont être concrétisés ? »
Régisseur général de l’orchestre : « Oui. Mais n’on a pas de papiers officiels. »
Madame l’administrateur général : « Sur ce pupitre, c’est encore plus compliqué. Ca mérite qu’on se pose deux minutes et demie… »
Un musicien : « Il y a plusieurs personnes (musiciens) qui s’en vont ? »
Madame l’administrateur général : « Il y en a quatre. »
Une musicienne : « Ce pupitre (alto) est-il remplacé jusqu’au concours ? »
Madame l’administrateur général : « Oui. D’ailleurs c’est le cas actuellement. »
Un musicien : « On ne peut pas tenir comme ça. Ca va pas s’arrêter. C’est normal et c’est légal de remplacer. Il faut que les gens soufflent un peu. On n’est pas des ouvriers, on est des artistes. »
(NB : cette dernière phrase, passée inaperçue, a été prononcée sérieusement, au premier degré et en toute innocence par quelqu’un d’intelligent et sympathique; elle me paraît pourtant représentative d’un certain climat à l’orchestre, à la direction de l’OONM et dans la caste dirigeante, médiatique et culturelle française qui méprise le peuple; d’où – pour faire bref – le vote FN massif de ces fameux « ouvriers »)
Madame l’administrateur général : « J’entends bien vos remarques. Le but n’est pas de mettre les pupitres en danger. On le fait de façon intelligente. »

Est-ce qu’une solution a été trouvée pour régler le décalage d’heures dans le pupitre de contrebasse ?
Madame l’administrateur général : « Je crois qu’il y a eu une réunion voilà une semaine. Je n’y étais pas. »
Responsable des ressources humaines : « On a reçu une partie du pupitre mercredi dernier. Ce qu’on a dit, c’est que les tuttistes montent pour soulager les solistes. On a examiné la saison prochaine, il y a un écart énorme de 100 heures. On va en parler. Valérie Chevalier a dit travailler sur des alternatives. Eux aussi (les contrebasses ?) ont été impactés par le PDV. »
Une musicienne : « Il faut pas qu’ils bossent pas à 120 % de la moyenne du pupitre. »
Coordinateur artistique : « A part faire venir des supplémentaires de longue, il n’y a pas de solution… Une série, c’est 2000 heures par personne. Je ne vois pas tellement de solutions. Il faudrait qu’ils en discutent, mais… »
Madame l’administrateur général : « S’il y avait une solution, on l’aurait trouvée depuis longtemps. »
Un musicien : « Un concours interne, c’est envisageable ? »
Coordinateur artistique : « Oui, mais je ne suis pas sûr qu’il y aura un candidat. Quand on recrute des gens à un poste à temps partiel 1ère et 2ème catégories, il faut faire attention. Les faire tourner plus… C’est bien beau de mettre des gens devant, mais avant on avait deux solistes sur trois et maintenant un sur trois. Il faut bien y réfléchir, et que les choses soient bien cadrées. »
Madame l’administrateur général : « On va essayer de caler une réunion avec Valérie (Chevalier) en septembre. »

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de transport organisé pour les retours des services en soirée pour le festival des Folies d’O ?
Une choriste : « A partir de 20 h 30 il n’y avait plus de train. »
Responsable des ressources humaines : « Au début des Folies d’O il y avait des trains… »
L’idée d’avoir recours à la location de trottinettes électriques fait rire l’assemblée (notre directeur technique possède un tel engin).
Une choriste : « Un soir il y avait arrêt total. C’était vraiment limite pour les choristes qui n’avaient pas de voiture. »
Une musicienne : « En plus il y avait grève. »
Madame l’administrateur général : « Manque de chance, oui... Dans la Métropole en général, on ne met pas à disposition un transport en commun. »
Une choriste : « Une année il y a eu ça. »
Madame l’administrateur général : « On verra ça l’année prochaine. »
Coordinateur artistique : « Mais nous n’aurons pas malheureusement à trouver une solution. La Métropole voudrait récupérer le domaine, or les Folies d’O sont financées par le département. » (la fin des Folies ?)
Madame l’administrateur général : « On verra en septembre. Aucun budget n’est engagé au-delà du 31 décembre pour les Folies d’O. »
Une choriste : « Dommage ! »

Pour la série « Mille et une nuits », pourquoi les musiciens n’ont-ils pas eu les mêmes partitions du Shéhérazade de Rimsky-Korsakov qu’en mai ?
Coordinateur artistique : « Il y a eu un montage à faire entre le Rimsky-Korsakov et le Ravel. Ils ont repris le 1er pupitre avec toutes les annotations. »
Une musicienne : « Même Schonwandt a été étonné. »
Coordinateur artistique : « Le 1er pupitre avait été photocopié et inséré. C’est ce qu’on m’a dit à la bibliothèque. »
Une musicienne : « Ca nous a surpris parce que c’était facile de faire la photocopie du 1er pupitre. »
Madame l’administrateur général (ironique) : « Ca doit être un problème de photocopieuse. »
Coordinateur artistique (aux musiciens) : « Désolé, c’est bizarre. »

Question de la CFDT/Unsa (personnels administratifs et techniques) :
Pourquoi sur l’organigramme de l’OONM-LR n’y a-t-il pas la qualification exacte d’un salarié du service Maintenance alors que sur sa fiche de poste il est « technicien de maintenance » ?
Responsable des ressources humaines : « L’organigramme a été validé par le directeur technique et Valérie Chevalier. L’appellation technicien de maintenance est une proposition qui a été faite par le salarié mais pas encore validée, elle est en cours d’étude. »

Questions diverses :
Plannings et concerts de mars 2017
Une choriste : « Il y a déjà un concert le vendredi 13. Et répétition avec l’orchestre le 14. On va répéter comment et quand ? »
Coordinateur artistique : « Avec l’orchestre, le 15 au soir. »
Une choriste : « Quand va-t-on répéter avec lui (le chef) avant ? »
Coordinateur artistique : « Je ne sais pas. Valérie Chevalier fera le point avec lui. »
Une choriste : « On a seulement 1 jour. Il faudrait qu’il soit disponible avant. »

Chaises :
Une musicienne : « Au sujet des chaises sur les déplacements, peut-on trouver une solution notamment pour les violoncelles. Les pliables, c’est très inconfortables. »
Madame l’administrateur général : « On a lancé une consultation pour l’achat des chaises du chœur. On a demandé dans le marché des chaises pour qu’on les essaie dès septembre. Concernant les musiciens, on a une demande pour l’Opéra Comédie. Les chaises sont un peu fatiguées. Le régisseur général de l’orchestre a dit qu’on pourrait peut-être mettre des galettes sur les chaises. Le directeur technique a fait faire un prototype. Il faut les tester aussi pour la sécurité incendie. »
Le régisseur général de l’orchestre : « Avant il n’y avait pas de chaises pliantes, donc on prenait ce qu’il y avait sur place. Puis on a fait le choix de chaises pliantes mais qui ne sont pas de grand confort. Effectivement il faudrait faire plus de galettes. »
Une musicienne : « Moi je trouve que c’est pas évident, les galettes. »
Madame l’administrateur général : « Pour l’instant, on n’a pas prévu d’investir pour des chaises dans les régions. C’est trop lourd à transporter. »
La conversation s’oriente une fois de plus sur la récupération des chaises bleues du Corum pour les choristes.
Madame l’administrateur général : « La saison prochaine on va essayer de les récupérer. Ce serait bien de les avoir sur Lohengrin. Mais on n’en a que quarante. Vous prenez les quarante bleues et vous laissez les choristes invités sur les noires… » Puis : « Je plaisante. »

Petite discussion au sujet d’une musicienne licenciée pour inaptitude (raison médicale).
Un musicien : « Il y a eu négociation financière ? »
Madame l’administrateur général : « Non, pas de négociation, indemnités de licenciement prévues dans les accords d’entreprise. C’est à l’ancienneté. Trente ans d’ancienneté. La somme est importante. De 1 à 12 ans, le salaire. Puis 0,5. Et 0,25 après la vingtième année. »
Un musicien (taquin, compte tenu des nombreux départs) : « Il va falloir recruter quelqu’un à plein temps pour les concours. »
Madame l’administrateur général : « Pas de réunion des délégués du personnel en août. Plutôt fin septembre, la prochaine réunion. Le Corum ferme 15 jours. Il sera inaccessible du 1er au 31 août. Il n’y aura même pas de gardien. »
Enfin, madame l’administrateur général nous souhaite de bonnes vacances. J’écris donc, en épelant à haute voix : « BON-NES VA-CAN-CES A TOUS ». 
Madame l’administrateur général : « Je n’ai pas dit bonnes vacances, j’ai dit excellentes vacances. »
(Je corrige. Une musicienne me demande si j’arrive à me relire tant j’écris mal. Je réponds non.
C’est l’heure de partir. Tandis que le coordinateur artistique, en bout de table, explique à des musiciens une nouvelle application pour les plannings, le régisseur général de l’orchestre me prend à part et nous discutons, debout, dans un coin de la salle.)

Oui.



Potin de merdre 3 : Renégociation des accords d’entreprise par la direction de l’OONM-LR en octobre 2015

Message de la direction de l’OONM aux syndicats (juste avant les congés, sans doute pour que les personnels visés puissent passer d’ « excellentes vacances ») :
Envoyé: Jeudi 28 Juillet 2016 14:27:58

Objet: REUNION TITRE 3 DU PROJET D'ACCORD SUR LA DUREE ET L'AMENAGEMENT DU TEMPS DE TRAVAIL

Bonjour,

La prochaine réunion aura lieu le mardi 6 septembre 2016 à 10h30 au foyer des musiciens.
Objet : Titre 3 - Organisation du travail du personnel à l'horaire planifié (techniciens de scène, techniciens d'orchestre, régisseurs et billetterie) : annualisation.
Cordialement,

PS : En pièce jointe les textes des titres 1, 2, 4, 5 et 6 issues des réunions des 4 et 12 juillet 2016.

Réponse de Jean-Luc Caizergues (représentant des techniciens de scène pour la CFDT) (copie au président Deschamps, à madame la directrice générale, à madame l’administrateur général, au directeur technique et aux syndicats) :


Le mot "annualisation" est de trop. Il est provocant et vulgaire à partir de 4 000 euros par mois avec paiement des heures supplémentaires de jour comme fin 2012.
C'est fin 2012, oui, qu'il fallait s'appliquer à soi-même la convention collective et l'annualisation.

Mais il n'y a pas de petits profits pour les profiteurs de la culture subventionnée sous le soleil du "Pacifique". (lire R. R.)

Et puis, toute honte bue, si on peut "caser" (cf. Melville) en toute impunité la "famille" (Milton) et les copains/coquines (JH, les porteuses de thé, The game of Geneviève, etc.), pourquoi se gêner ?

Cela dit, il existe dans le Livre et sur Terre (W. B.) une justice immanente. Les méchants seront punis par les "gentils". (Wikipédia)
Car ... ("nulla dies sine linea") ... des cendres de Joseph ... dans la langue de maître Huld ... disputer ... celle de Lemaître avec bénédiction de saint Isidore... il faudra. (J. de M.)

Oui.

Jean-Luc Caizergues, représentant des techniciens de scène pour la CFDT


Réponse, le 28 juillet 2016, du président Didier Deschamps à Jean-Luc Caizergues (représentant des techniciens de scène pour la CFDT) :
Un final d'avant vacances en feu d'artifice, et les destinataires du message n'auront pas trop de 4 semaines pour le décoder jusqu'à la dernière référence...
et, sans vouloir casser l'ambiance, si l'on pouvait raisonnablement croire qu'au bout du bout, les méchants seront punis par les gentils, on aurait le coeur plus léger et l'humeur plus joyeuse: il n'y a que dans les westerns hollywoodiens de l'après-guerre que les méchants sont systématiquement punis par les gentils (si tant est que l'on range John Wayne dans la catégorie des gentils...).
Bonnes vacances à tous, et reparlons sereinement de tout cela à la rentrée entre "hommes de bonne volonté" (J.R. version française...).

Dd





***


CFDT de l’OONM-LR
à
Monsieur le président Didier Deschamps et madame Valérie Chevalier, directrice générale

Copie à tous les personnels et responsables concernés, aux syndicats de l’OONM-LR, au conseil des syndicats ainsi qu’à la CFDT-Interco, UD et Métropole.

OBJET : Renégociation des accords d’entreprise (personnels sur planning : techniciens de scène, techniciens d’instrument et régisseurs de scène ou de production).



Montpellier, le 1er septembre 2016


Madame, Monsieur,

Considérant que des personnes n’étant pas de nos métiers ne peuvent nécessairement rien entendre aux sujets qui nous occupent, la CFDT tient à vous informer que lors de la réunion du 6 septembre elle ne débattra avec aucun « avocat » représentant la direction.
Il nous paraîtrait donc raisonnable, dans un esprit de dialogue et afin de ne plus perdre de temps avec cette affaire en grande partie réglée par le directeur technique, que l’avocat de l’entreprise OONM n’assistât finalement pas à la réunion consacrée aux personnels de scène sur planning, où sa présence parfaitement inutile pourrait semer la confusion et provoquer un nouveau conflit.

(etc.)

Nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT


La réaction : Le (etc.) signifie que nous préférons ne pas diffuser la suite pour raison de confidentialité.
Par ailleurs, dans une première version (non envoyée) de cette lettre, il y avait un post-scriptum :

Pour les illettrés qui ne comprendraient pas ce message écrit dans la langue de Molière,
voici sa traduction par Gabriel Pomerand (1925-1972), poète lettriste :

Tabou.
Yam BamboyamBambo
Roum pika il cango sa longo
Roum pika il narabielnara
Baïlayamborömbi al Kié
Mata rombacoussoramba
YamBamboyamBambo
Yam bambo


La réaction de la reaction : L’avocat de l’OONM était présent lors de cette réunion. Comme la vengeance est un plat qui se mange très froid, je lui ai passé un savon dès son arrivée en chemise blanche dans la salle (il venait à peine de s’asseoir pour trôner), et ce en punition de l’affaire des détachés (qui, vous vous en souvenez peut-être, a mal tourné pour lui et ses complices).
Ensuite la réunion s’est bien passée.
Toutefois dans la nuit je me suis réveillé d’un cauchemar me révélant que l’individu juriste avait, le malin, entourloupé les techniciens de scène dont je suis le représentant maudit. Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr. Donc à 4 heures du matin j’écris partout. Puis le soir j’écris à la direction. Puis le surlendemain 7 heures j’écris à cet avocat, et c’est sanglant. Dieu merci, l’entourloupe a été déjouée dans l’après-midi grâce à quelqu’un de la direction (d’après ce que l’on m’a glissé en sourdine). Quelle aventure !


Message de lecteur 4 : La chèvre et le chou 155

« Monsieur l’animateur de Libre expression,
Vous avez, paraît-il, adressé à la direction votre relevé de retraite de la Fonction publique. Peut-on profiter nous aussi de cette information capitale ?
A la semaine prochaine. »
Anonymous

La réaction : Voici donc la fin de la lettre adressée le 10 septembre 2016 par la CFDT à la direction de l’OONM-LR pour expliquer, dans le cadre des renégociations des accords d’entreprise, le fonctionnement des services techniques de scène
(…) ne l’oublions pas, cela fait cinq ans que le petit peuple de l’ombre est harcelé avec un lustre d’imagination et de perversité inconnu jusqu’alors, et qu’on le menace, et qu’on remet inlassablement en cause ses compétences et qu’on l’accuse même, en quelque sorte, d’être responsable des difficultés financières de notre Maison.A ce sujet, voici le montant net de la retraite Fonction Publique de Jean-Luc Caizergues, représentant des techniciens de scène (engagement dans l’Armée française compris) (montant total au 31 juillet 2018, à l’âge de 64 ans et avec deux ans de cotisations supplémentaires au taux plein):
Décompte provisoire suite à simulation de calcul de pension CNRACL
Bénéficiaire : CAIZERGUES JEAN-LUC (154033417200893)
Situation de l'agent auteur du droit
CAIZERGUES
154033417200893
01/01/2016
ADJOINT TECHNIQUE PRINCIPAL DE 1ERE CLASSE
536
-
01/02/2014
JEAN-LUC
09
02a 07m 00j
Nom patronymique : Prénom :
N° de sécurité sociale :
Date souhaitée de radiation des cadres :
Emploi - grade :
Echelle/Groupe :
Indice brut retenu pour la liquidation :
Echelon :
Date de nomination : Ancienneté globale :
Résultat
Attribution du droit
145
02/10/2015
01/01/2016
Trimestres en constitution du droit :
Date d'ouverture du droit :
Date d'effet du paiement :
Date de liquidation : 01/01/2016
Droit à pension : Oui
Motif : Pension normale (âge révolu)
Eléments de calcul
146
66,3636 %
1,25 %
65,5341 %
25 392,51 ¬
Trimestres liquidables :
Pourcentage de liquidation :
Coefficient de minoration :
Pourcentage de calcul :
Traitement annuel servant de base au calcul :
Durée d'assurance : 164 trim 58,0 j
Durée d'assurance pour calcul coefficient de majoration : 164 trim 58,0 j
Droit au calcul du minimum garanti : Non
Ce décompte restitue les résultats de l'étude des droits à pension réalisée sur la base des informations déclarées par internet. Il
n'a qu'une valeur indicative et à ce titre, il constitue un ensemble d'informations dépourvues de toute valeur contractuelle.
Imprimé le 14/09/2015
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Décompte provisoire suite à simulation de calcul de pension CNRACL
Bénéficiaire : CAIZERGUES JEAN-LUC (154033417200893)
Montant mensuel net minimum estimé de la pension : 1284 ¬
Montant brut sur la base des services et bonifications
1386 ¬  65,5341 % du dernier traitement
 
Montant net minimum estimé 1284 ¬ net (mensuel)
Ce

+ estimé CARSAT (privé) avant Mairie de Montpellier : 86,15 ¬ brut (mensuel)
+ estimé CARSAT (du 1er janvier 2016 au 31 juillet 2018, OONM) : 26 ¬ brut (mensuel)
 
CFDT
 
Ca me rappelle, en moins subtil, le scandale du reliquat des heures supplémentaires de jour payées fin 2012 à l’OONM-LR (il paraît qu’elles ont coûté à notre Maison 300 000 euros). Certains (et certaines) savaient qu’il fallait épurer les comptes des récupérations à la fin de l’année pour le passage en EPCC (qui finalement n’a pas eu lieu). Du coup, le compteur (la badgeuse) a continué de tourner allégrement.
L’affaire fut si grave que Patrice Cavelier, notre ex-secrétaire général, a décidé d’aligner la plupart des personnels de notre Maison sur le système parfait des techniciens de scène, qui eux bien sûr n’ont pas participé au partage du gâteau (contrairement à des membres de la direction !).
Règlement de travail des techniciens de scène : « Sauf en cas d’arrêt de travail ou d’accord entre l’intéressé et la direction générale, les crédits d’heures de la saison révolue doivent être écoulés avant le 30 novembre de la saison en cours. » Oui.



UBU à l’OPERA
Feuilleton de merdre





DISTRIBUTION

Père Ubu : Ferdinand Desnigauds, de la Comédie-Françoise.

Mère Ubu : Honorine Dujardin, du centre dramatique municipal de Clermont-Ferrand (Auvergne). Cette jeune comédienne (elle n’a que 55 ans) a beaucoup travaillé avec la vidéaste postmoderne Suzette Méchante.

Ubu junior : Gédéon de Barbant, comédien amateur, clown, transformiste.

Grand chambellan : Gaspard Jolipourry. Cet ancien magistrat reconverti dans le théâtre a brillamment interprété la saison dernière le rôle de Charles Marteau dans J’arrête les Français à Marseille, comédie grinçante écrite par Dominique Figuemolle (en collaboration avec le rappeur NIKLOPERA) lors d’une résidence « Partage et diversité(s) » à la prison des Baumettes.

Gouvernante : Marcelle Marceau (de l’école du mime). Connue pour ses apparitions muettes – coupées au montage – dans des films populaires des années 80 : Les Rois du gag, Pour cent briques t’as plus rien, Ripoux contre ripoux…

Bonniche : Christiane Bobine. Cette artiste de rue (installations, happenings) alterne vaillemment les « petits boulots » (figuration, accueil du public, secrétariat) pour conserver son statut d’intermittente du spectacle.

Maître de musique : Raymond King dans son propre rôle (de dé-composition).

Maître de ballet : Juan-Paulo Lemigrant. Après une carrière éclair, interrompue brutalement par un accident du métier (jet de tomates), le come back de ce merveilleux comédien qui vécut longtemps au Brésil (il a tourné dans des telenovelas) est attendu avec impatience par les maraîchers de la région.

Capitaine Aigle noir, Jean-Loustic Merdenpot…

NB : UBU A L’OPERA est un pastiche de l’œuvre théâtrale d’Afred Jarry (1873-1907), elle-même inspirée de la création potache de Charles Morin Les Polonais, qui relate les tribulations de P. H., devenu roi de Pologne (Monsieur Hébert, professeur de physique au lycée de Rennes). De fait, toute ressemblance avec des personnes vivantes, mortes ou ressuscitées serait pure coïncidence.


Le bureau de Père Ubu, au 666ème étage de l’Opéra royal. Pas un meuble, pas une chaise, le vide sidéral. Père Ubu n’a besoin de rien, il ne travaille jamais.
Murs, sol et plafond sont verts, tout est vert : la porte donne sur un couloir vert, et par la fenêtre on voit le ciel vert.
Debout au milieu de la pièce, Père Ubu (treillis vert, béret vert, pantoufles vertes) et Mère Ubu (manteau vert, chignon vert, tongs vertes). 

Père Ubu : Merdre !

Mère Ubu : Voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand cochon !

Père Ubu : Que ne vous assom’je, Mère Ubu !

Mère Ubu : Ce n’est pas moi, Père Ubu, c’est d’autres qu’il faudrait bastonner.

Père Ubu : De par ma chandelle verte, je ne comprends goutte.

Mère Ubu : Comment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?

Père Ubu : De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : ancien directeur des affaires culturelles de Palavas, marionnette-chef du roi Sauterelle, décoré de l’ordre du Raton vert de Roussillon et, cerise sur le nigaud, président d’honneur de l’Opéra royal dont vous êtes, mamour, la fine mouche artistique, que voulez-vous de mieux ?

Mère Ubu : Misérable ! Vous savez fort bien ce que je veux.

Père Ubu : Et que voulez-vous donc, ma doulce ?

Mère Ubu : Je veux, mon couillu, que vous ne vous contentiez point de mener sur scène des grappillons d’artistes ratés.

Père Ubu : Précisez votre pensée, bougresse.

Mère Ubu : Ne faites pas l’ignorant, bougre, et financez plutôt la carrière naissante de notre postérité ubuesque, le talentueux Ubu junior que les plus riches, les plus fécondes lignées du royaume nous jalousent.

Père Ubu : Allons ! Mère Ubu, ce bougron n’a pas le moindre talent. Son exposition « Art des poubelles » a été un flop magistral dont on s’est gaussé jusqu’au palais du roi Sauterelle. Ses photos de détritus, de chiens errants et de SDF étaient si floues que tout le comité des travailleurs fainéants de mon Opéra royal a ri à s’en fendre le cul ! Même notre gouvernante, si triste et dénuée d’humour pataphysique, pouffait sous cape.

Mère Ubu : Qui t’empêche, cornu ! de massacrer tous ces ingrats que nous engraissons de nos estrons ?

Père Ubu : L’assassinat n’est pas légal. Notre grand chambellan, qui a une formation de juriste, me l’affirmait encore récemment.

Mère Ubu : Le couard !

Père Ubu : Ce renard n’a pas hésité pourtant à braver, pour notre meilleur profit et le sien, Grand choriste rebelle ainsi que le redoutable Queue de cheveux, de l’orchestre royal.

Mère Ubu : Qu’ils crèvent tous, les félons !

Père Ubu : Certes, ils mériteraient la potence. Mais ce n’est pas légal.

Mère Ubu (câlinant le béret vert de Père Ubu) : Mon tendre, mon bel Ubu je vous en conjure au nom de l’Art, libérez quelques estrons du coffre à merdre de l’Opéra royal pour la nouvelle création mondiale d’Ubu junior, enfant de l’amour et du partage.

Père Ubu (songeur) : Rappelez-nous, Mère Ubu, combien a coûté l’exposition « Art des poubelles » de ce salopiot.

Mère Ubu : 6 000 estrons, et quelques crottes.

Père Ubu (hésitant) : 6 000 estrons, c’est pas cher. Et quel serait le projet avant-gardiste du jeune créateur ?

Mère Ubu : Une vidéo.

Père Ubu : Une vidéo ? Des photos qui bougent, comme en invente Suzette Méchante ?

Mère Ubu : Suzette Méchante, oui. La prestigieuse Méchante Suzette.

Père Ubu : N’est-ce pas projet trop ambitieux pour notre galopin ?

Mère Ubu : Rien n’est assez glorieux pour un Ubu.

Père Ubu : Certes.

Mère Ubu (enlaçant Père Ubu) : Mon prince.

Père Ubu (repoussant Mère Ubu) : Par ma chandelle verte, ce bouffron n’a aucun talent !

Ubu junior surgit du couloir, vêtu d’une robe à carreaux verts de petite fille (comme en porte souvent la célébrissime Suzette Méchante). Il se jette en pleurs aux pieds de Père Ubu, dont il baise les pantoufles.

Ubu junior : Papounet ! gentil Papounet, donne-moi des estrons ! J’ai besoin d’estrons pour créer, pour nourrir mes rêves d’artiste.

Mère Ubu : Donne-lui des estrons, Père Ubu, puisque là est sa vocation. Ce petit bougre est un véritable artiste, regarde-le gigoter à tes pieds, quelle grâce ! Nous sommes artistes de mère en fils. N’ai-je pas chanté, quand j’étais encore fleur sauvage, sur tous les tréteaux du département ?

Père Ubu (attendri) : On t’appelait la diva de Pézenas.

Ubu junior (qui n’a cessé de baiser les pantoufles de Père Ubu en sanglotant) : Papounet, mon Papounet, quand je serai le plus grand artiste de merdre du monde, alors à mon tour je te couvrirai d’estrons !

Mère Ubu : Le petit ange.

Père Ubu : Essuie tes larmes, merdreux, et file dans ta chambre ! Tu auras tes estrons.

Ubu junior s’enfuit joyeux.

Père Ubu : La Mère, combien faudrait-il d’estrons pour financer le chef-d’œuvre de ce drôle ?

Mère Ubu : 1 petit million.

Père Ubu : Cornegidouille ! 1 million d’estrons pour une vidéo de merdre ?

Mère Ubu : C’est le prix du marché.

Père Ubu : Par ma chandelle verte, voyons d’abord ce qui nous reste dans le coffre à phynances.

Mère Ubu (passant la tête dans le couloir) : Bonniche ! va quérir notre gouvernante !

Bonniche (vêtue de vert, en garçonnet) : J’y cours, Mère Ubu !

Apparaît le grand chambellan.

Grand chambellan (quasi nu, peint en vert, string vert, cravate verte et entonnoir vert sur la tête) : Mes hommages, Mère Ubu. Père Ubu, voici mon tout nouveau croc à phynances. C’est un instrument plus efficace que le pique-porc pour récolter des estrons.

Père Ubu (examinant le croc à phynances) : C’est légal ?

Grand chambellan : Je suis juriste de formation.

Père Ubu : Parfait. Vous en distribuerez à nos larbins et larbines.

Grand chambellan : Je prends, c’est l’usage, mes 20 % de commission.

Mère Ubu : Et moi 30 % pour mes œuvres de charité et de diversité.

Le grand chambellan se retire. Entre la gouvernante (cape verte, spartiates vertes).

Père Ubu : Madame ma gouvernante, combien avons-nous d’estrons, à la crotte près, dans notre coffre à merdre ?

Gouvernante : Zéro estron, zéro crotte.

Père Ubu : Zéro estron ? alors qu’obstinément notre pompe à merdre besogne jour et nuit !

Mère Ubu : Voleuse !

Père Ubu : Madame la gouvernante, je suis très surpris d’apprendre qu’il n’y a plus un estron dans mon coffre à merdre ce matin, tandis qu’hier encore il en était tout débordant. Démontrez-nous sans délai, je vous prie, la réalité de cette information pour le moins nauséabonde.

Gouvernante : Larbins, le coffre !

Entrent deux larbins (en justaucorps et collants verts) porteurs du coffre à merdre, qu’ils déposent aux pieds de Père Ubu et dont ils relèvent le couvercle avant de se retirer.

Père Ubu : Misère ! mon coffre à merdre est vide.

Mère Ubu: Pilleuse d’estrons !

Père Ubu : Gouvernante, où sont cachés mes millions d’estrons ? Vous êtes hautement responsable devant la loi.

Mère Ubu (repassant la tête dans le couloir) : Bonniche, vite ! va quérir notre chambellan ! On nous assassine !

Père Ubu : Notre grand chambellan est juriste de formation, madame la comptable, il vous fera rendre gorge.

Mère Ubu : Comment allons-nous parrainer des artistes aussi exigeants que Suzette Méchante et Ubu junior si nous sommes volés par notre propre compteuse d’estrons ? Père Ubu, faites quelque chose ! Etranglez cette sorcière.

Gouvernante : Je connais les coupables.

Mère Ubu : Menteuse !

Père Ubu : Qui sont-ce ?

Mère Ubu : Parle, complice !

Gouvernante : Ces gredins sont les machinistres.

Mère Ubu (faisant un bond en arrière) : Malédiction !

Père Ubu : Les machinistres ? Qu’est-ce que cette secte ?

Gouvernante : Ce sont des travailleurs fainéants, Père Ubu, les pires de votre Opéra royal. Ils pataugent dans la merdre. Non pas la bonne merdre à estrons que nous chérissons, et qui par ailleurs finance l’Art et comble de ses bienfaits les artistes, mais la mauvaise merdre, la merdre des égouts, celle du peuple de l’ombre, de l’enfer sous terre.

Père Ubu : Diable !

Gouvernante : Le repaire de ces démons est si puant que la scène en est empestée. Les artistes se plaignent. Ces machinistres sont des êtres immondes, des crapules, ils rotent, ils pètent, ils insultent et cognent tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin. Circuler en coulisses est devenu pour nos artistes et larbins extrêmement dangereux. On y risque sa peau.

Mère Ubu : Qu’on les achève, ces monstres !

Père Ubu : Ce n’est pas légal.

Mère Ubu : Il nous faut pourtant ravoir nos estrons, Père Ubu !

Père Ubu : Par ma chandelle verte, j’y compte bien. Madame ma gouvernante, ces messieurs les machinistres, que font-ils au juste dans mon Opéra royal ?

Gouvernante : Ils font la pause et la grève.

Mère Ubu : Quelle honte ! Pendant que nous oeuvrons à soustraire de la poche du contribuable royal des estrons pour sauver l’Art, la Culture, la Diversité, ces fainéasses nous dévalisent notre coffre à merdre. Vengeance, Père Ubu ! Vengeance, et pas de quartier !

Père Ubu : Restons dans l’observation stricte de la loi.

Entre le grand chambellan.

Père Ubu : Nous avons besoin, chambellan, de votre science, de votre connaissance parfaite de la merdre et des lois qui la gouvernent.

Mère Ubu : Sauvez-nous, grand chambellan ! cette incompétente a laissé les coquins de machinistres voler nos précieux estrons.

Grand chambellan (refermant le coffre à merdre après inspection complète): Sait-on où les malfaiteurs dissimulent ces richesses ?

Gouvernante : Ils ont tout avalé.

Mère Ubu : Horreur !

Père Ubu : Grand chambellan, mon ami, auriez-vous une solution légale pour reconquérir notre trésor ?

Grand chambellan : Oui.

Mère Ubu : Parle, cornichon !

Grand chambellan : Il suffit d’attendre que les estrons soient évacués par voie naturelle dans la pompe à merdre.

Père Ubu : Bravo, chambellan ! Quelle réactivité.

Mère Ubu : Alléluia !

Gouvernante : Prudence. Les machinistres sont des zanimaux malins, très malins.

Père Ubu : Que voulez-vous dire, madame ?

Mère Ubu : Parle, oiseau de mauvais augure !

Gouvernante (baissant la voix): Ils retiennent les estrons dans leur ventre.

Père Ubu : Seigneur ! par quel stratagème ?

Gouvernante (plus bas encore): Ils ont confectionné des bouchons.

Grand chambellan : Des bouchons à estrons ?

Mère Ubu : Les porcs !

Père Ubu : Quelle ingéniosité. Est-ce bien conforme, grand chambellan ?

Grand chambellan : Je le crains.

Père Ubu : Que faire ?

Grand chambellan : Remonter nos manches, partir à l’assaut.

Père Ubu : Attaquer leur tanière ?

Mère Ubu : Oui, à l’attaque !

Gouvernante : Je vous souhaite bien du courage.

Mère Ubu : Défaitiste !

Père Ubu (réfléchissant): Comment crocheter dans les entrailles de ces pourceaux nos estrons ? Le pique-porc est trop court et le croc à phynances trop large.

Grand chambellan : Un tisonnier fera l’affaire.

Père Ubu (raisonnant) : Le tisonnier va percer le bouchon à estrons, piquer les estrons mais sans pouvoir ramener la moindre crotte à l’air libre.

Grand chambellan : Je ferai équiper chaque tisonnier d’un aimant à estrons.

Père Ubu : Judicieux. Mais est-ce légal ?

Grand chambellan : Absolument.

Gouvernante : Quel homme sain de corps et d’esprit oserait s’aventurer chez les horribles machinistres ?

Grand chambellan : Pas moi, j’ai piscine.

Père Ubu : Ni moi, je suis retraité.

Mère Ubu : Envoyons des larbins !

Gouvernante : A peine auront-ils pointé le nez chez l’ennemi qu’ils seront asphyxiés par les émanations de mauvaise merdre.

Grand chambellan : Je vais commander des masques à merdre que je ferai transformer selon les normes en vigueur dans le nucléaire.

Gouvernante : Même équipés de masques à merdre atomiques nos larbins seront immédiatement neutralisés par la horde, désarmés, et leurs tisonniers retournés contre leurs propres fondements.

Père Ubu: Par ma chandelle verte, nous sommes donc perdus.

Mère Ubu : Merdre ! Merdre, Père Ubu. Pas question d’abandonner nos estrons à ces emmerdreurs de machinistres. Bonniche ! Bonniche ! cours rameuter tous les larbins, tous les courageux guerriers de notre Opéra royal ! Je les veux tous rassemblés en armure dans le bureau de Père Ubu avant l’heure de débadger !

Père Ubu (ragaillardi) : Vive la Mère Ubu !

Grand chambellan : Vive Mère Ubu !

Larbins (ils accourent, peu nombreux) : Vive notre Mère Ubu !

Gouvernante (en aparté, ricanant) : Mon piège à estrons se referme sur cette mégère.

Rideau (vert)


(à suivre)













Episode 2

Le bureau de Père Ubu, au 666ème étage de l’Opéra royal. Pas un meuble, pas une chaise, le vide sidéral. Père Ubu n’a besoin de rien, il ne travaille jamais.
Murs, sol et plafond sont verts, tout est vert : la porte donne sur un couloir vert, et par la fenêtre on voit le ciel vert.
Père Ubu, Mère Ubu, Grand chambellan, Gouvernante.
Deux larbins, retour de combat, paraissent à la porte. Visiblement ils ont été défaits par les machinistres : armure en carton vert déchirée, casque en pot de chambre vert cabossé, figure, bras et jambes recouverts de sang (vert).

Père Ubu : Cornegidouille ! l’armée des machinistres serait donc si redoutable ?

Les larbins poussent des cris d’effroi à l’évocation de leurs bourreaux.

Mère Ubu : Couillons !

Grand chambellan : Où sont vos armes ? vos tisonniers à merdre ?

Gouvernante : Et nos estrons ?

Les larbins baissent la tête.

Père Ubu : Approchez, malheureux.

Les larbins s’avancent.

Père Ubu : Déclinez vos identités.

1er larbin : Mangecul, de Lavérune.

2ème larbin : Mangemerdre, de Clapiers.

Père Ubu : Et les autres ? Tombés au combat ?

1er larbin : Partis en courant…

2ème larbin : …dans la garrigue.

Père Ubu : Je veux des noms !

1er larbin : Mangerat, Mangemort, Mangetout…

2ème larbin : …Lèchedur, Lèchemou, Têtebêche.

Père Ubu : Chambellan, est-ce réglementaire de déserter le champ de bataille ?

Grand chambellan : Certainement non.

Père Ubu : Et d’en revenir vaincu ?

Grand chambellan : Moins encore, Votre Excellence.

Mère Ubu : A la trappe ! Jetez ça à la trappe, Père Ubu.

Père Ubu (aux larbins) : Soldats !

Mère Ubu : Trouillemerdres !

Père Ubu : (tandis qu’une fine chaîne verte descend du plafond) : Soldats, je ne vous décore pas de l’Estron royal.

Père Ubu tire la chaîne : une trappe s’ouvre sous les pieds des larbins, qui disparaissent. La trappe se referme aussitôt.

Mère Ubu : Ah ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un homme.

Père Ubu : Point trop de férocité, femelle. Je n’accomplis là que mon devoir.

Mère Ubu : Votre devoir, bougre ! serait de financer la vidéo avant-gardiste d’Ubu junior, fruit de vos mignardises.

Grand chambellan (s’écartant de la trappe) : Diantre ! où mène ce passage ?

Gouvernante : 666 étages plus bas, chambellan, sous la scène, dans la merdre des égouts. Les machinistres y rôdent en permanence, à la recherche d’égarés qu’ils dépouillent de leurs estrons.

Père Ubu : Par ma chandelle verte, nous allons contre-attaquer !

Grand chambellan : Je me charge d’inventer une nouvelle arme infaillible contre l’engeance des machinistres.

Gouvernante : Appelons plutôt à la rescousse un professionnel, Aigle noir, leur capitaine.

Père Ubu : Aigle noir ? Ce bouffre est toujours vivant ? Je le croyais mort d’une indigestion d’estrons.

Gouvernante : Nous payons en effet bien cher ce soudard.

Mère Ubu (elle sort du bureau) : Me voilà épuisée, foutremerdre, je me retire dans mes appartements et vous laisse manigancer.

Gouvernante (en aparté) : Paresseuse.

Mère Ubu (dans le couloir) : Bonniche ! viens me border. N’oublie pas mon thé et ma choucroute.

Passe dans le couloir, à vive allure sur sa crottinette électrique, Aigle noir.

Père Ubu : Capitaine !

Aigle noir, en marche arrière, pénètre dans le bureau.

Aigle noir (salopette noire, un corbeau empaillé sur la tête) : Bonjour la compagnie !

Père Ubu (examinant le véhicule d’Aigle noir) : Etrange monture, capitaine.

Aigle noir : C’est une crottinette, mon général. Une trottinette équipée d’un aspirateur qui récolte les crottes perdues. Le plus minuscule crottin, même camouflé dans un lieu improbable, ne peut échapper à la vigilance de son renifleur infrarouge.

Père Ubu : Remarquable. Est-ce autorisé, grand chambellan ?

Grand chambellan : Cela demande réflexion.

Père Ubu : Cette activité supplémentaire, capitaine, est-elle bénévole ?

Aigle noir : Dix crottes me font un estron. Ca arrondit mes fins de mois, ma solde est si faible.

Gouvernante : Si vous permettez, messieurs, j’ai du travail. (elle sort)

Père Ubu : Capitaine Aigle noir, quittons là vos crottes et revenons à nos estrons. Les machinistres, cette secte maléfique, ont dérobé dans le coffre à merdre de madame la gouvernante notre subvention royale. Nos vaillants larbins, qui pourtant ont tenté avec l’arme la plus sophistiquée qui soit de reconquérir ces estrons vitaux pour notre communauté artistique, ont subi un petit revers et dès lors, cher capitaine, nous n’avons plus espoir qu’en vous.

Aigle noir : C’est trop d’honneur.

Père Ubu : Au nom de l’Art, monsieur, je vous conjure de négocier avec ces travailleurs fainéants, vos subalternes, le rapatriement intégral d’au moins la moitié de nos estrons. Une récompense vous est promise, parole d’Ubu.

Aigle noir : Ce serait tout à mon profit certes, maréchal, de soumettre mes compétences à votre invitation à parlementer, d’autant que nous sommes des êtres civilisés qui avons le sens du devoir, mais je dois bien avouer que depuis une vingtaine d’années je n’ai mis les pieds dans la cage de scène, qui est l’espace privatif, et exclusif, des machinistres. Si je me risquais dans cet endroit, et surtout au nom de l’Art, mot particulièrement honni de ces pouilleux, j’y serais accueilli, je vous l’assure, sous une cascade de merdre.

Père Ubu : Tout de même, capitaine, on ne vous demande là que d’accomplir votre mission contractuelle.

Aigle noir : Mon travail, assumé jusqu’aux limites du supportable, ne peut s’épanouir que dans un cadre parfaitement sécurisé.

Père Ubu : Grand chambellan, qu’en pensez-vous ?

Grand chambellan : En effet, la convention collective impose la sécurisation absolue du salarié. Le cadre de travail doit être un espace de paix, d’échange, de convivialité. Et l’employeur doit s’évertuer, impérativement, à réunir les conditions de ce vivre ensemble.

Père Ubu : Par ma chandelle verte, chambellan, il faut bien que le capitaine commande ses hommes !

Grand chambellan : Sans doute.

Père Ubu (au capitaine) : Comment faites-vous pour donner vos ordres ?

Aigle noir : Nul ne peut se targuer, j’en témoigne, de donner un ordre, une indication ou le moindre conseil à un machinistre. Il en irait de son intégrité physique.

Père Ubu : Vous m’en contez de bonnes, capitaine ! Grand chambellan, est-ce dans la convention collective de désobéir ?

Grand chambellan : Je ne crois pas, Votre Excellence.

Père Ubu : Mais alors, jambedieu ! de quel droit ces fumistres refusent-ils d’obtempérer ?

Aigle noir : Ce sont des syndicalistres, des communistres, des gauchistres.

Père Ubu : Des partagistres ?

Aigle noir : Des anarchistres, des extrémistres, des jusqu’au-boutistres.

Grand chambellan : Des juristres !

Père Ubu : Que me conseillez-vous alors, capitaine, dans votre grande expérience de cette peuplade insoumise ?

Aigle noir (il redémarre sa crottinette): Voyez Merdenpot !

Père Ubu : Merdenpot ?

Aigle noir (filant dans le couloir) : Jean-Loustic Merdenpot, pitre des machinistres !

Père Ubu : Chambellan, mon seul ami, je vais vous charger d’une noble mission.

Grand chambellan (courbette) : A vos ordres, Excellence.

Père Ubu : Descendez quérir, manu militari, ce monsieur Merdentube.

Grand chambellan (effrayé) : Merdenpot ?

Père Ubu : Je veux ce pitre dans mon bureau prestement.

Grand chambellan : Mais, Père Ubu, j’ai piscine.

Père Ubu: Passez donc par la trappe, Messager, c’est le chemin le plus court pour joindre les machinistres ! (il tire la chaîne) 

Une trappe s’ouvre sous les pieds du grand chambellan, qui disparaît. Elle se referme aussitôt.

Rideau (vert)


(à suivre)









Episode 3 (dernier épisode d’Ubu à l’Opéra)

Le bureau de Père Ubu, au 666ème étage de l’Opéra royal. Pas un meuble, pas une chaise, le vide sidéral. Père Ubu n’a besoin de rien, il ne travaille jamais.
Murs, sol et plafond sont verts, tout est vert : la porte donne sur un couloir vert, et par la fenêtre on voit le ciel vert.
Père Ubu, mains dans le dos, fait les cent pas en attendant que Jean-Loustic Merdenpot, leader (et pitre) des machinistres, daigne se présenter à lui.
Entre vivement le Maître de musique, Raymond King.


Père Ubu (surpris) : Que me vaut votre visite, Maître ?

Raymond King (tout en blanc : costume, écharpe, espadrilles, chapeau de paille) brandit une partition sous le nez de Père Ubu.

Père Ubu : Votre opus est déjà composé ? Auriez-vous un si pressent besoin d’estrons ?

Raymond King : Les estrons sont fruits de la nature, Père Ubu, ils m’inspirent autant que les fleurs.

Père Ubu : Et vous n’avez jamais été, cher Maître, en peine d’inspiration. Dites-moi vite ces notes qui fleurent bon la nature.

Raymond King ouvre sa partition. Raclement de gorge.

Père Ubu : Nous ferons mander ensuite notre Maître de ballet.

Raymond King (colère) : Pas question que ce zigoto piétine de ses ronds de jambe la musique de Raymond King !

Père Ubu : Je vous fais souvenir, Maître, que le roi Sauterelle exige pour son mariage non seulement de la musique mais de la danse, dont la future reine Olga est friande. Les estrons qui nous rassasient ont un fondement, une source qu’il ne faut point tarir par caprice.

Raymond King (il referme sa partition): Navré, Ubu, mais je ne transige pas avec la Musique.

Père Ubu : Pas de musique, pas d’estrons.

Raymond King rouvre sa partition.

Père Ubu (fermant les yeux) : Je suis tout ouïe, Maître.

Raymond King (nouveau raclement de gorge) : Do.

Maître de ballet (depuis la porte, où il vient de paraître accoutré d’un costume rose, d’une écharpe rouge, de bottines lie-de-vin et d’une perruque frisée violette) : Magnifique !

Raymond King (agacé) : Ré.

Maître de ballet (avançant) : Merveilleux !

Raymond King (très agacé) : Mi.

Maître de ballet (bras ouverts) : Sublime !

Raymond King : Dégage ! ballet de chiottes.

Père Ubu : Maître, ne vous laissez pas distraire.

Raymond King : Mi. Ré. Do. (silence) Do. Mi. Ré. (silence) Ré. Do. Mi…

Maître de ballet (dansant) : Cela m’inspire une gigue.

Tandis que Raymond King poursuit la lecture de sa musique minimale, le Maître de ballet, faisant un faux pas, évite la chute en saisissant la chaîne qui pend du plafond. Une trappe s’ouvre alors sous les pieds de Raymond King, qui disparaît. La trappe reste ouverte, le Maître de musique s’y étant agrippé.

Maître de ballet (il se précipite): Raymond ! je vais vous sauver. Prenez ma main.

Raymond King : Plutôt crever !

Merdenpot (salopette noire) vient d’entrer dans le bureau, suivi du grand chambellan recouvert de merdre (marron) car il est passé à la trappe, tombant du 666ème étage de l’Opéra royal dans les dessous de scène, où s’écoulent les égouts de la ville.

Merdenpot empoigne Raymond King suspendu dans le vide, et le remonte. La trappe refermée, le Maître de musique se rétablit dignement. Puis, avec élégance, il réajuste son chapeau.

Maître de ballet (enlaçant Merdenpot) : Jean-Loustic ! vous êtes extraordinaire.

Père Ubu (à Merdenpot) : De quel droit, pitre de machinistre, connaissez-vous mon Maître de ballet ? Chambellan, est-ce légal ?

Le Maître de ballet renifle avec dégoût le chambellan.

Grand chambellan (s’éclipsant): Je dois me doucher.

Raymond King : Merci, Merdenpot. 

Père Ubu : Comment, Maître ! vous aussi fréquentez cet affreux ?

Merdenpot : Père Ubu, vous m’avez convoqué, je vous écoute.

Père Ubu : Par ma chandelle verte ! parle-moi sur un autre ton, bouffre. Et pour commencer, vous allez nous réciter une de vos pitreries. Je veux juger moi-même de votre réputation de merdre.

Merdenpot tire de sa salopette un rouleau de papier WC, qu’il déroule pour lire.

Merdenpot : « Pitrerie au clair de lune ».

Père Ubu : Charmant.

Maître de ballet : Chut !

Merdenpot (après un long silence, durant lequel est apparu, dans un coin de porte, Ubu junior tendant l’oreille) :

« Pipi caca
Pipi caca
Pipi caca

Caca pipi
Caca pipi
Caca pipi

Pipi au lit
Pipi au lit
Pipi au lit

Caca au pot
Caca au pot
Caca au pot »

Merdenpot roule lentement puis rempoche son manuscrit.

Maître de ballet : Exquis.

Père Ubu (à Raymond King) : Votre verdict, Maître ?

Raymond King (après s’être incliné devant Merdenpot) : Je serais enchanté, Père Ubu, si la pitrerie de Monsieur venait illustrer ma musique.

Maître de ballet : Et ma danse !

Le Maître de ballet fait sa révérence à Merdenpot.

Père Ubu : Cette heureuse communion artistique serait en effet de bon goût, fichtremerdre ! aux noces du roi Sauterelle et de princesse Olga. Mais le financement d’une si prodigieuse mixture nécessite des estrons, beaucoup d’estrons.

Maître de musique : Il va sans dire.

Ubu Junior (disparaissant) : Bonniche ! alerte Mère Ubu, on vendange mes estrons !

Entre le grand chambellan, douché. Le Maître de ballet, dansant autour de lui, le renifle.

Père Ubu (à Merdenpot) : Or, et vous ne l’ignorez pas, ces coquins de machinistres ont pillé copieusement notre coffre à merdre. Nous n’avons plus un estron vaillant.

Maître de ballet (s’arrêtant de danser) : Misère. (il s’évanouit dans les bras du grand chambellan)

Père Ubu : Je compte donc sur votre diligence, monsieur le pitre, pour admonester vos camarades fripouilles, qu’en la circonstance j’aurai la bonté de ne pas faire embastiller par mon chambellan.

Grand chambellan (qui vient de ranimer le Maître de ballet) : Parfaitement, la loi m’autorise à appréhender les bandits.

Merdenpot (main levée, comme au tribunal) : Je fais serment, Père Ubu, que les machinistres ne sont nullement coupables du forfait immonde dont on les accuse sans preuves.

Père Ubu : Cornegidouille ! madame la gouvernante les a démasqués de sa propre intelligence.

Merdenpot : Rocambolesque ! Ces innocents étaient confinés dans leur atelier devant la télévision. Ils regardaient « Un repas presque parfait », dont ils ne ratent aucun épisode.

Père Ubu : La gueuse aurait donc menti ? Chambellan, notre gouvernante est-elle habilitée à mentir ?

Grand chambellan : Je réserve ma réponse, Père Ubu. La législation est complexe en le domaine, elle évolue tous les jours.

Père Ubu : Allez quérir cette dame. La bouffresque doit s’expliquer sur-le-champ.

Le chambellan sort, bousculé par Mère Ubu qui entre, furieuse, un grand parapluie vert replié sous le bras (derrière la fenêtre, on voit tomber une pluie verte).

Mère Ubu : Tas de merdres ! jaloux ! je ne vous laisserai pas détrousser mon petiot de ses dons d’estrons. Il faudra me passer sur le ventre.

Père Ubu (moqueur) : Mamour, vous êtes bien laide aujourd’hui. Est-ce parce que nous avons des visiteurs ?

Mère Ubu (le menaçant de son parapluie) : Infanticide !

Père Ubu (à Raymond King) : Maître, il me vient une idée. Ne pourrait-on faire gazouiller votre jolie musique par notre diva ? (il désigne Mère Ubu, qui rougit)

Maître de ballet (esquissant un pas de danse): Et danser ma ravissante gigue !

A ces mots, Raymond King exaspéré tire la chaîne : une trappe s’ouvre sous les pieds du Maître de ballet, qui disparaît. La trappe se referme. Mère Ubu, serrant le parapluie contre son cœur, fait ses gammes (façon Castafiore) devant Père Ubu admiratif.
Le Maître de musique semble chercher quelque chose par terre.

Raymond King : Je crains que ma partition n’ait disparu par la trappe.

Mère Ubu (tirant la chaîne): Va donc la chercher, pouffre !

La trappe s’ouvre et Raymond King disparaît. La trappe se referme.

Mère Ubu (à Merdenpot) : Quant à toi, fouillemerdre, cague-nous sans délai nos estrons bouchonnés dans les tripes des machinistres, sinon tu vas avoir affaire à mon parapluie.

Père Ubu : La Mère, ces petits hommes de l’ombre ne sont point des brigands. Tout au plus des chenapans. Merdenpot nous en fait le serment solennel.

Mère Ubu : Menterie ! Je veux qu’on pratique un examen médical approfondi des suspects.

Grand chambellan (de retour) : Madame la gouvernante est recluse dans son bureau, elle a un travail urgent à finir. Mais elle ne saurait tarder.

Mère Ubu (au chambellan): Videmerdre ! que trames-tu avec cette rapine ?

Père Ubu : Grand Chambellan, la Médecine du travail peut-elle, sous contrôle du ministère s’entend, procéder à une investigation scientifique de la panse des machinistres pour y rechercher d’éventuels estrons ?

Le chambellan s’apprête à répondre. Merdenpot tire la chaîne, une trappe s’ouvre et le chambellan disparaît. La trappe se referme.
Entre la gouvernante.

Gouvernante (solennelle) : Père Ubu, Mère Ubu, je viens vous annoncer en toute hâte, avec une certaine satisfaction comptable, que nos estrons sont de retour dans mon coffre à merdre. Je les y ai découverts en relevant par réflexe professionnel le couvercle.

Père Ubu : Miracle !

Mère Ubu : Sorcellerie. Es-tu sûre, perfide, que le compte y est ?

Gouvernante (outrée) : C’est mon métier, madame Ubu. J’ai compté et recompté. Il ne manque pas une crotte.

Aigle noir (passant à vive allure sur sa crottinette dans le couloir, et chantant sur l’air de « A bicyclette ») : « Je m’en allais de bon matin… à crottinette ! »

Mère Ubu : Je suis comme sainte Tomate, tant que je n’aurai pas plongé mes mains dans cette merdre ressuscitée, je ne pourrai y croire.

Elle confie d’autorité son parapluie à la gouvernante.

Mère Ubu : Garde-moi ça, drôlesse. Et veille qu’on ne le dérobe ! (regard appuyé sur Merdenpot)

Elle sort. Entre Ubu junior.

Ubu junior (agité) : Je veux mes estrons ! je veux mes estrons ! je veux mes estrons !

Père Ubu : Par ma chandelle verte, petit bougre, tu vas te calmer où je te passe à la trappe.

Ubu junior (désignant Merdenpot) : J’ai droit autant que ce pitre à ma part d’estrons !

Père Ubu (il empoigne la chaîne): Cornegidouille ! tu vas y passer.

Ubu junior (pleurnichant) : Papounet, je veux tourner ma vidéo. J’aurai l’Estron d’Or au festival de Palavas et te le dédierai.

Père Ubu (attendri) : Qu’envisages-tu de filmer exactement, petit couillon ? Encore des poubelles ?

Ubu junior : Des zizis.

Gouvernante (bond en arrière) : Seigneur !

Père Ubu : De vrais zizis ? Des zizis vivants ?

Ubu junior : Des zizis de zhommes. Des zizis de machinistres.

Père Ubu (suspicieux, se tournant vers Merdenpot): Pourquoi les machinistres ?

Ubu junior : Ils sont musclés !

Père Ubu (après un silence): Soit.

Nouveau silence, durant lequel Père Ubu semble réfléchir intensément.

Père Ubu : Merdenpot, mon brave, votre règlement de travail prévoit-il qu’un artiste filme les zizis des machinistres ?

Merdenpot : Notre règlement, que j’ai élaboré jadis en collaboration avec le capitaine Aigle noir…

Aigle noir repasse en trombe (en sens inverse) dans le couloir, chantant toujours « A crottinette ! ».


Merdenpot : …prévoit tous les cas de figure, même les plus inattendus, car je suis très attentif aux conditions de travail de notre confrérie.

Père Ubu : Trêve de boniments, pitre. Ubu junior peut-il filmer vos zizis ?

Merdenpot : Il existe un droit à l’image. Tarifé.

Père Ubu (pour confirmation) : Gouvernante !

Elle opine de la tête.

Père Ubu (à Merdenpot): Et quel est donc, monsieur le syndicalistre, ce conventionnel tarif ?

Merdenpot : 5 000 estrons le zizi.

Ubu junior : Escroc !

Merdenpot (précisant): Le zizi normal.

Père Ubu : Et l’anormal ?

Merdenpot : Nous n’avons qu’un seul cas répertorié, Toni.

Ubu junior : Il est musclé !

Merdenpot : Toni prend 10 000. Plus les frais.

Père Ubu : Les frais ?

Merdenpot : Pilules, gel, accessoires.

Ubu junior : Je veux Toni !

Père Ubu : Où trouver ce gentleman ?

Merdenpot : Toni rôde dans les dessous de scène. Il y pourfend tous ceux qui passent à la trappe.

Ubu junior : Je veux être pourfendu !

Père Ubu : Ainsi soit-il.

Il tire la chaîne. Une trappe s’ouvre sous les pieds d’Ubu junior, qui disparaît. La trappe se referme.
Entre Mère Ubu, l’air méchant. Ses bras sont marron de merdre.

Mère Ubu (à la gouvernante) : Maudite ! j’ai plongé dans ton coffre à merdre jusqu’aux coudes, et j’ai eu beau touiller je n’ai pas reconnu notre bonne merdre verte et onctueuse. Cette merdre est de la mauvaise merdre marronne, celle des égouts, celle qui pue. Où sont mes estrons parfumés, escroque ?!

Gouvernante : Mais madame, je vous assure.

Mère Ubu fonce sur elle, bras tendus.

Mère Ubu : Je vais te barbouiller !

La gouvernante garde à distance Mère Ubu de la pointe du parapluie.

Père Ubu: Un peu de tenue, mesdames ! nous sommes à l’Opéra.

Folle de rage, Mère Ubu donne un coup de pied à la gouvernante, qui la frappe en retour sur son chignon avec le parapluie.

Mère Ubu (à Père Ubu): Compère ! la trappe !

Père Ubu tire la chaîne, une trappe s’ouvre et la gouvernante disparaît. La trappe se referme.

Mère Ubu : Bien joué, mon cochon.

Elle ramasse son parapluie, se redresse brusquement et tente de frapper par surprise Merdenpot. Père Ubu la ceinture, Merdenpot la désarme. Mère Ubu se retourne alors contre Père Ubu. Ils s’empoignent. Elle l’étrangle mais il parvient à lui mettre un coup de boule. Mère Ubu tombe assise par terre. Les trois personnages sont immobiles : Père Ubu et Merdenpot debout, Mère Ubu assise. Dans un long silence pétrifié, la tête de Mère Ubu fait un tour complet sur son axe, comme dans L’Exorciste.

Merdenpot (tirant la chaîne) : Vade retro satana !

Une trappe s’ouvre sous les fesses de Mère Ubu, qui disparaît. La trappe se referme.

Père Ubu : Tu oses, pitre, envoyer en enfer ma commère !

Père Ubu tire la chaîne. Mais, contre toute attente, une trappe s’ouvre sous lui et il disparaît. La trappe se referme. Merdenpot est seul au centre de la scène. Long silence. Merdenpot ramasse le parapluie de Mère Ubu et l’ouvre. Long silence.

Merdenpot (tirant la chaîne) : Merdre.

Le plafond s’ouvre par le milieu et une grande et longue coulée de bonne merdre verte tombe sur Merdenpot. Il est protégé par le parapluie. La merdre se répand en abondance autour de lui sur toute la scène. De la merdre verte coule aussi le long des murs. Derrière la fenêtre, on voit la pluie verte redoubler d’intensité (elle n’a cessé de tomber, très fine, depuis l’apparition de Mère Ubu et son parapluie). Le ciel vert s’assombrit.
Des machinistres (salopette noire) apparaissent bruyamment, armés de seaux. Ils font la chaîne pour récupérer la bonne merdre verte en riant, pétant et rotant. Aigle noir apparaît à son tour sur sa crottinette. Il ne chante pas, il a l’air éberlué par tant de richesses, tant d’estrons accumulés dans le bureau de Père Ubu.
Aigle noir : Crotte !

Lui aussi fait sa récolte de bonne merdre verte en l’aspirant avec sa crottinette, effectuant des allers-retours sur scène, jambes écartées, presque à l’horizontale, pour ne pas salir ses chaussures de sécurité.
Enfin rassasiés, les machinistres se retirent. Puis Aigle noir. Puis Merdenpot.
Bureau désert. Le plafond vert se referme.

Bonniche (du couloir – on ne la voit pas) : Mère Ubu ! le thé va refroidir.

Bonniche apparaît, s’arrête à la porte, étonnée du spectacle de désolation (flaques de merdre verte, seau qui traîne, parapluie de Mère Ubu ouvert à l’envers). Elle entre doucement, regardant autour d’elle, inquiète. Le ciel devient marron. C’est l’orage : éclair marron, tonnerre, pluie très intense et marron.
Merdenpot reparaît, il déroule une lance à merdre (à incendie). Il l’actionne depuis la porte, dirigeant le puissant jet de mauvaise merdre marron sur les murs et le plafond. Les trappes s’ouvrent, la merdre des égouts en jaillit, marron. Bonniche court vers la fenêtre en hurlant et se jette dans le vide.

Merdenpot cesse d’actionner sa lance à merdre et s’avance en pataugeant, la tirant et déroulant jusqu’à l’avant-scène.

Merdenpot (au public – des vieux Blancs) : Public de merdre ! Peuple de merdre ! Pays de merdre !

Il actionne à nouveau la lance à merdre, qu’il dirige sur la salle. Cris épouvantables du public (comme arrosé par des tirs de Kalachnikov).

Le régisseur (en coulisse) : Rideau !

Le rideau (marron) tombe pour faire écran, mais s’arrête à mi-hauteur. Merdenpot peut continuer d’arroser de mauvaise merdre marron le public. La salle se vide dans l’hystérie collective.
Le rideau finira par descendre complètement. Merdenpot rejoindra alors ses camarades pour remettre en état le décor en vue de la prochaine représentation.


Prévoir une équipe de nettoyage pour la salle, le règlement des machinistres n’autorisant pas une intervention de leur part au-delà du rideau de fer. Non.







NON

NON

NON


***




Message de lecteur 2 : Au sujet du règlement de travail des techniciens de scène dans le cadre de la renégociation des accords d’entreprise
« Jean-Luc,
Et alors ? »
Machinistre


La réaction : Lettre adressée par la CFDT au président Deschamps et à la directrice générale de l’OONM-LR dans la nuit du 20 au 21 septembre 2016 (à 2h10)
CFDT de l’OONM-LR
à
Monsieur le président Didier Deschamps et Madame Valérie Chevalier, Directrice générale

Copie : Administratrice générale, Directeur technique, syndicats CGT-Spectacle et Unsa, conseil des syndicats, avocat de l’OONM-LR
Objet : Règlement de travail des services techniques de scène

Montpellier, le 21 septembre 2016

Madame, Monsieur,

1) Puisque le ciel semble s’éclaircir enfin, nous souhaitons résumer la situation pour qu’ici-bas aussi les choses soient claires.

Le vendredi 16 septembre, madame la directrice générale a reçu le directeur technique et le délégué de la CFDT au sujet du projet de règlement des techniciens de scène élaboré par le directeur technique et notre syndicat. Elle a affirmé (…)

2) Le lundi 19 septembre, à notre grand étonnement (…)
En fin de réunion nous avons interrogé à propos de ce mystère madame la directrice générale, qui nous a répondu : (…)
(…) ce dont nous remercions madame la directrice générale ainsi que le président Deschamps.

Et nous confirmons dès lors qu’il n’y aura évidemment pas (…) sur Par-delà les marr (…) Ceci établi, pour ne pas retomber dans la polémique il faudra que (…)

(…) Nos salutations (…) et syndicales.

CFDT



CFDT de l’OONM-LR
à
Monsieur le président Didier (…) et Madame (…), Directrice générale

Copie : Administratrice générale, Directeur (…), syndicats CGT-Spectacle et Unsa, conseil des syn(…), avocat de l’OONM-LR
Objet : Règlement de (…) des services techniques de scène

Montpellier, le 23 septembre 2016

Madame, Monsieur,

La direction vient de nous transmettre, une fois le (…) de grève sur (…)  levé, un document de projet d'accord titre 3 où les engagements de madame Che(…) auprès du directeur technique et de notre syndicat il y a quelques jours à peine (…)
Nous voulons (…) qu'il s'agit là d'une nouvelle erreur de l'avocat de l'OO (…), et que cette (…) va être point par (…) corrigée (…) qui nous écrit ceci :

(...)

La h(…) envers les techniciens de scène semble (…) de la direction, alors même que paraît aujourd'hui dans Midi (…) un article qui montre, (…) du rapport de la (…) régionale des comptes, comment pendant des années les dirigeants de notre Maison ont (…) le contribuable et, (…), comment à l'extérieur mais aussi à l'intérieur des responsables ont (…). 
S'ingénier à vouloir faire payer la (…) au petit (…) de l'ombre est i(…)e.

Si (…) n'est pas corrigée cette semaine, un courrier du représentant des techniciens de scène CFDT sera adressé rapidement au (…) pour (…) des injus(…).

C(…)T



***



PREAVIS DE GREVE



Montpellier, le 24 sept(…) 2016

Le syndicat CFDT
de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon

à Monsieur le Président de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon (copie à Madame Valérie Chevalier, Directrice générale)

OBJET : (…) de grève

(…)

Voici d’ailleurs ce qu’écrivait en juillet dernier monsieur le directeur technique à madame la directrice générale :

« Comme je vous l’ai précisé à plusieurs reprises je soutiens le règlement de travail des techniciens de scène proposé par le syndicat CFDT, puisque nous avons élaboré et actualisé ce document ensemble. Ce qui, à mon avis, aurait dû être fait en amont, entre la direction et les instances représentatives du personnel concerné, avant l’intervention des "avocats" et des "experts". Ce règlement est équilibré entre les droits et les devoirs, il garantit à l’employeur un bon fonctionnement de l’espace scénique pour les productions et l’accueil de spectacles vivants, et il garantit à l’employé la préservation de son état de santé physique et moral en début et en fin de carrière.
Je ne comprends pas que pour un souci d’économie on puisse rendre plus contraignantes des conditions de travail déjà assez dure, et de diminuer le pouvoir d’achat d’une catégorie de personnel. Il y a certainement d’autres endroits ou l’on peut faire des économies. »

Le 16 septembre (…) Engagement (…) le 19 septembre en fin de réunion.
(…)
Après discussion avec les salariés, la CFDT (…) ou non ce préavis avant (…) prévue de la représen(…), conformément à la (…).

CFDT




Ma(…)me,

Le manquement à la (…) donnée (…) est une chose très (…). 
L'affaire des (…) et celle de la F(…) (…)a, (…)
(…)
Il faut que la droiture redevienne une (…) dans (…) Maison. 
Et il faut que cesse le harcèlement du petit peuple de l'(…), ces (…) exemplaires qui sont depuis si (…) au service des (…); artistes avec lesquels ils ont fait l'Opéra Orchestre national de Montpellier que vous (…).

Si, (…) demain, (…) monsieur Des(…) et le directeur (…)nique, (…) nous écrirons (…) le conflit.

CFDT



De: "CHEVAL(…) Val(…)" (…) À: "IRP.CFDT"(…)
Objet: Re: PREAVIS DE GREVE (…) SEPTEMBRE 2016

Monsieur (…),
Je vous confirme à nouveau qu'il a été convenu qu'à l'issue des négociations, le règlement synthétique (…) annexé et sign(…).
(…)
Merci
Envoyé de mon iPhone
(…)érie (…)ier
(…)rectrice général(…) 
(…) national (…)pellier Languedoc-(…)


NDLR : Les passages entre parenthèses ont été censurés pour raison artistique.


Message de lecteur 3 : La chèvre et le chou 156

« Monsieur l’animateur de Libre expression,
Tous les personnages d’UBU A L’OPERA ne sont pas exactement le reflet de leurs modèles. Tous ne se comportent et ne parlent point comme vous l’écrivez… Sinon, oui, c’est très amusant.
A la semaine prochaine. »
Anonymous

La réaction : Plutôt que l’apparence, je montre l’âme. Et plutôt que la réalité, la vérité.


Potin de merdre 1: Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le jeudi 22 septembre 2016 à 16 heures.

Etaient présents madame la directrice générale, la responsable des ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre et les élus du personnel.
En préambule, est évoqué l’accident de trottinette survenu dans le hall de l’entrée des artistes du Corum. Une interdiction de circuler avec ce véhicule « dangereux » à l’intérieur des locaux sera sans doute décrétée.


Questions de la CGT-Spectacle (musiciens et choristes) :

Retour sur la série de concerts des 10 et 11 septembre à l’Opéra Comédie : manque de matériel en arrière-scène, température élevée…

Madame Chevalier : « Il faudrait faire une réunion avec le directeur technique. Je pense qu’il y a un petit problème de sécurit酠» 

Une musicienne : « Et il y a eu une panne de clim. »

Madame Chevalier : « Mais le lendemain, vous avez eu la clim. C’est tout ou rien, cette clim, on n’arrive pas à la régler. »

Une musicienne : « C’est pas nouveau les pannes de clim. Pendant les concerts, la lumière qu’on a sur la tête chauffe énormément. »

Une musicienne : « On va prendre des thermomètres et mesurer. C’est pénible, on est là pour faire de la musique. On a de la sueur sur les mains, pour les cordes c’est difficile. »

Un musicien : « Il faut refroidir suffisamment tôt. »

Madame Chevalier : « C’est de la grosse pierre bétonnée. C’est plus du tout les mêmes matériaux. Les travaux c’est formidable, mais le béton c’est pas le bois qui respire, ça retient la chaleur. »

Une musicienne : « On a toujours chaud depuis des années à l’Opéra Comédie. »

Madame Chevalier : « C’était une panne, la dernière fois. »

Une musicienne : « C’est pas la première fois qu’on se plaint de la chaleur. »

Madame Chevalier : « C’est toujours en panne. On va refaire une réunion avec le directeur technique. »

Un musicien : « Encore ? »


Concours à venir :
- Comment respecter la confidentialité des candidats ?
- Devant le très grand nombre d’inscrits aux concours de violon et de clarinette, comment la direction compte-t-elle organiser le concours sur une seule journée ?

Un musicien : « Il y a eu un problème de téléphone. »

Madame Chevalier : « On doit vous mettre dans une petite boîte comme des enfants ? »

Une musicienne : « Des personnes du jury peuvent savoir qui est qui. On souhaite la confidentialité. »

Un musicien : « Un paravent. »

Madame Chevalier : « Les membres du jury s’engagent à la confidentialité. Ca fait partie du turf. » Puis (au régisseur général de l’orchestre) : « Il y a combien de candidats ? Et vous les casez où ? »

Régisseur général de l’orchestre : « 68 candidats en clarinette pour 1 poste. 64 en violon pour 2 postes. »Puis : « Moi c’est pas que je veux pas de paravents, je peux en mettre 100, mais la porte est cassée… » (problème de toilettes)

Madame Chevalier : « En gros, le paravent ce sera pas possible alors ? Et la circulation des candidats ? »

Coordinateur artistique : « Il suffit d’envoyer le jury au 4ème étage (Corum). Il y a des toilettes. »

Madame Chevalier : « On va donc organiser ça, puisqu’on ne peut pas avoir confiance au jury. »

Un musicien : « C’est parce qu’il y a des membres de l’orchestre dans le jury. Et il y en a qui essaient d’avoir le numéro de passage des candidats. »

Madame Chevalier (ironique) : « Le régisseur général de l’orchestre est garant de la confidentialité totale. »


Concours de violoncelle.

Une histoire de train à ne pas louper par certains candidats.

Un musicien : « Entre 9h30 et 22 h on peut quand même choisir entre 68 candidats. »

Coordinateur artistique : « Ce sera cinq minutes maximum pour chacun. »

Madame Chevalier : « S’ils passent à 22 h, ils restent à Montpellier. »

Coordinateur artistique : « C’est un concours, les candidats doivent s’organiser. »

Madame Chevalier : « Il faut épurer. Et garder 25 candidats. »

Une musicienne : « Le concours aura lieu quand ? »

Madame Chevalier : « Dans les six mois à partir du 1er octobre. Le problème c’est la présence de Schonwandt. Il faut qu’il trouve deux jours dans son agenda. On ne fera pas le concours en janvier, on essaiera de le faire dans les six mois. On va essayer de voir à s’organiser. »

Une musicienne : « Vous allez essayer de vous organiser ? Pourtant c’est pas nouveau ce concours, ça se prévoit tout de même à l’avance. »

Madame Chevalier : « On essaiera de faire le maximum pour que ça se passe dans les six mois, mais il faut voir avec l’agenda du chef principal… » Puis (ironique) : On ne tuera pas les violoncelles. »

Une musicienne : « Quasiment, si. »


Concours d’alto.

Madame Chevalier : « Il faut faire un concours. On va remplacer là aussi. On va essayer de faire ça en janvier. On va essayer de se dépêcher. On va faire le maximum. »

Une musicienne : « Je comprends pas. Les concours c’est quelque chose d’important pour la cohésion de l’orchestre. »

Madame Chevalier : « On en est conscient. »

Discussion au sujet du procès d’un musicien.

Madame Chevalier : « On a l’accord de principe du CA, mais on est en procédure prud’homale. On ne peut pas organiser un concours sans avoir les réponses des avocats. On échange avec eux. »

La discussion se poursuit au sujet de musiciens qui voudraient être « rétrogradés ».

Madame Chevalier (aux musiciens) : « C’est pas moi qui vous ai dit ça. Moi je ne suis même pas au courant. »

Je déclare alors (sans rien comprendre à cette affaire, juste pour info) : « C’était une conversation en présence de madame Laffargue, qui remplaçait madame Chevalier. Il faut relire mon compte rendu de la réunion des DP du 20 juillet dans Libre expression. »

RAPPEL :
Quand aura lieu le concours pour le poste d’alto suite au décès de (une musicienne) ?
Madame l’administrateur général : « Cette deuxième question rejoint la première. On n’a pas calé de date. Il faudra voir la disponibilité de monsieur Schonwandt. »
Régisseur général de l’orchestre : « J’ai entendu des bruits de gens (musiciens) qui veulent être rétrogradés. »
Un musicien : « Donc des solistes ? »
Un musicien : « Y en a qu’un. »
Un musicien : « C’est des bruits qui vont être concrétisés ? »
Régisseur général de l’orchestre : « Oui. Mais on n’a pas de papiers officiels. »
Madame l’administrateur général : « Sur ce pupitre, c’est encore plus compliqué. Ca mérite qu’on se pose deux minutes et demie… »
Un musicien : « Il y a plusieurs personnes (musiciens) qui s’en vont ? »
Madame l’administrateur général : « Il y en a quatre. »
Une musicienne : « Ce pupitre (alto) est-il remplacé jusqu’au concours ? »
Madame l’administrateur général : « Oui. D’ailleurs c’est le cas actuellement. »



Doutes sur la possibilité d’entrer en grande formation sur la scène de l’Opéra Comédie notamment pendant la série de concerts des 28 et 29 octobre (E. Martinez Isquierdo, environ 75 musiciens avec piano, célesta et harpe).


Madame Chevalier : « C’est de l’implantation, ça. »

Une musicienne : « Je me méfie de l’implantation. Chaque fois que c’est implanté, on a d’énormes problèmes. »

Une musicienne : « La réverbération du mur, on entend ça au pupitre. »

Discussion technique entre les musiciens et le régisseur général de l’orchestre.

Une musicienne : « C’est bien beau de placer les gens avec un logiciel, mais ensuite sur scène c’est une hérésie. »

Madame Chevalier : « Non. »

La musicienne : « Ne me dites pas non. »

Madame Chevalier : « Je vous dis non. »

La musicienne : « Ca fait trente ans qu’on est là et qu’on le sait. Ne mettez pas ma parole en doute. »

Madame Chevalier : « Je ne parle pas de vous en particulier. »

La musicienne : « Moi non plus je ne parle pas de vous. » Puis : « C’est de l’hérésie. Selon les programmes c’est du n’importe quoi. Chaque fois je le fais remarquer, un pupitre ici et la chaise là, ça peut pas marcher. »

Madame Chevalier : « Ca marche bien les logiciels, mais il faut adapter. Peut-être faut-il reparamétrer. Ca se reparamètre. Le paramétrage, c’est important. »

Un musicien : « On n’est jamais bien placé. »

Madame Chevalier : « Au niveau du son c’est vrai que c’est pas bien. J’espère que vous mettez des bouchons d’oreille. C’est comme jouer avec des gants. »

Un musicien : « A l’Opéra de Marseille il y a plein de musiciens qui ont perdu l’oreille. »

Un musicien : « Il faudrait que les gens qui font le logiciel viennent dans la fosse. Chaque fois on perd une demi-heure de répétition à se replacer. On s’engueule au sujet des pupitres et des chaises. »


Pourquoi aucune photo faite en février n’apparaît lors de la communication de l’orchestre ou dans les locaux de notre Maison ?

Madame Chevalier : « C’est ce qu’on donne à la presse… Pour les locaux de la Maison, il suffit qu’on fasse de beaux tirages et qu’on les affiche. »

Un musicien : « Sur le site de l’orchestre, on voit rien, on ne voit pas les photos. »

Une musicienne : « La dernière fois, pour Radio Classique, c’était pas notre photo. »

Une élue de l’administration : « Je trouve la photo de l’orchestre très moche. La moitié des gens, on ne voit pas leur tête. Il faut mettre les petits devant, les moyens au milieu et les grands derrière. »


Les tenues de scène des musiciens hommes vieillissent très mal… Un renouvellement est-il envisagé ?

Madame Chevalier : « C’est défraîchi un peu, oui. »

Un musicien : « On perd les boutons. »

Madame Chevalier : « C’est pas de l’usure, ça. »

Une musicienne : « Ils ont très chaud. Ils ne mettent pas les gilets. »

Madame Chevalier : « On va changer ça. Ils sont engoncés. »

Une élue de l’administration : « Avec l’âge, ils ont forci. »

Madame Chevalier : « Il faut des doublures sympas. »

Un musicien : « Et bien taillées. »

Madame Chevalier : « Pour les femmes aussi il faut changer. Elles écartent les jambes pour jouer, il faut que la robe soit longue jusqu’aux chevilles. »

Un musicien : « L’orchestre va se renouveler. Des jeunes musiciennes vont arriver. »

Madame Chevalier : « On passera à la mini-jupe. » Puis : « Pour l’instant, pantalon ou robe longue. »

Un musicien : « Djellaba. »

Un musicien : « Le public regarde tout, même avec des jumelles. Un mec du public s’est plaint des bras nus des femmes. »

L’élue de l’administration : « Il disait c’est de la gélatine. »

Le musicien : « Ils disent aussi : elle, elle est mal coiffée. »

Une musicienne (question posée au nom du chœur, qui est à Nantes) :« Où ça en est de leurs chaises pour Lohengrin ? »

Régisseur général de l’orchestre : « Il y aura le nombre de chaises nécessaire. »

Une musicienne : « Pour les musiciens, les galettes sur les chaises de l’Opéra Comédie, ce serait très bien. »

Régisseur général de l’orchestre : « D’accord. »



Questions CFDT-Unsa

Madame Chevalier : « Vous avez des questions, monsieur Caizergues ? »

Je réponds non.




Divers

Les musiciens interrogent madame Chevalier au sujet du nombre de places vendues sur Par-delà les marronniers, le spectacle musical de Jean-Michel Ribes (l’orchestre joue – très peu – dans la fosse, et ce n’est pas valorisant semble-t-il pour des musiciens de label national).

Madame Chevalier : « Il y aura environ 500 spectateurs par représentation. Mais pas toutes des places vendues. » (ce qui veut dire : beaucoup d’invitations)

Un musicien : « Les abonnés de l’opéra sont très déçus. »

Madame Chevalier : « On n’a pas d’opéra car on n’a pas d’argent. C’était ça où on fermait pendant des mois. On ira mieux en 2019.  Les financements annoncés ne sont pas venus. On est en autofinancement. C’est la réalité. L’année prochaine on est exsangue et après ça ira mieux. » Puis (au sujet de« Par-delà les marronniers ») : « Parfois le résultat n’est pas celui qu’on attend. On prend des risques. C’est pas une comédie musicale. De la musique a été enlevée. »

Une musicienne : « Ca a mis une ambiance hypertendue. Ils étaient pas prêts. On patientait beaucoup entre les scènes. Il y avait des raccords. On aurait dû prendre la pause à ce moment-là au lieu d’attendre. »

Madame Chevalier : « C’était une pré-générale. On est tous ensemble. »

Une musicienne : « C’était pas une scène orchestre. »

Une musicienne : « On fait des opéras, on sait ce que c’est une scène orchestre. Ce n’était pas une scène orchestre. »

Un musicien : « Nous, on était prêts. »

Madame Chevalier : « J’ai du mal à vous comprendre. Je vous trouve extrêmement intolérants. S’il avait fallu reprendre cinquante fois avec l’orchestre, personne n’aurait rien dit. »

Un musicien : « Les chanteurs ne savaient pas leur texte. »

Une musicienne : « Et après on dit qu’on veut partir plus tôt. On n’est pas des pions. C’est dommage, ça met une ambiance désagréable. »

Une musicienne : « Ils ne savaient pas leur texte, leur mise en scène. »

Madame Chevalier : « Ca arrive. »

En fin de réunion, la responsable des ressources humaines nous informe qu’à partir du mois de janvier entrera en vigueur la loi Rebsamen (réunion des DP, CE et CHSCT pour qu’il y ait moins d’élus du personnel – et, de fait, d’heures de délégation car elles coûtent cher). Un musicien veut savoir qui décide de l’application de cette loi dans l’entreprise. Madame Chevalier répond : « La direction. » Je demande s’il y aura de nouvelles élections à l’OONM-LR en vue de l’appliquer. La responsable des ressources humaines me répond oui. Je plaide pour qu’on attende l’échéance d’octobre 2018, car ce n’est pas le moment d’organiser des élections (renégociation des accords d’entreprise).

Sortant de la réunion, je croise un élu du CE. Il m’affirme que c’est interdit d’organiser de nouvelles élections pour appliquer la loi Rebsamen avant échéance du mandat en cours.


Loi sur le dialogue social, dite "Loi REBSAMEN » : conséquences pour les CE et CHSCT

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture la « loi REBSAMEN » le 2 juin 2015. Ce texte est en ligne sur le site de l’Assemblée Nationale (travaux parlementaires puis textes adoptés n°521).
Le CE, les DP et le CHSCT sont directement impactés par les articles 8 à 13 inclus. Ce sont ces six articles dont nous synthétisons ci-après les modifications les plus importantes.
Nous rédigeons ci-après au présent comme si la Loi était adoptée en l’état après son passage au Sénat.
Un nouveau dispositif

Ce sont les DUP existantes, les CE, DP et CHSCT des entreprises de moins de 300 salariés (70 à 80 % des entreprises ayant un CE) qui vont vivre le plus grand bouleversement. Créée en décembre 1993, la DUP, qui réunit DP et CE, est déjà la solution choisie par l’immense majorité des employeurs de moins de 200 salariés. La Délégation Unique du Personnel (DUP) peut être désormais mise en place par l’employeur dans les entreprises de moins de 300 salariés (contre moins de 200 actuellement). Cette DUP réunit le CE, les DP et le CHSCT. Cette nouvelle DUP remplacera l’actuelle au plus tard dans deux mandats et au plus tôt à la première échéance électorale soit 2 ans au plus (échéance d’un CHSCT).
Le nombre d’élus de cette nouvelle DUP sera déterminé par décret. La DUP désigne obligatoirement un Secrétaire et un Secrétaire-adjoint (et un trésorier pour la fonction
Sur le fonctionnement

Les attributions du CE, des DP et du CHSCT restent identiques. L’ordre du jour de la DUP traite successivement des sujets concernant chaque instance. Quand un sujet fait l’objet d’une consultation du CE et du CHSCT, il n’y a qu’une seule consultation de la DUP. Les délais pour remettre un avis de la DUP sont ceux propres au CE. Si un expert peut être légalement désigné par un CE et un CHSCT, la DUP n’en désigne qu’un seul.
La DUP se réunit au minimum tous les 2 mois (contre chaque mois minimum pour la DUP actuelle). De 16 réunions minimales (12 pour une DUP actuelle et 4 pour un CHSCT) on passe  donc à 6 réunions minimales. Il est vrai que de nombreux CE se réunissent plus d’une fois certains mois (et pas le mois d’août en général) et beaucoup d’autres moins de 12 fois par an.
Au moins 4 des réunions de cette nouvelle DUP doivent avoir à l’ordre du jour des thèmes propres au CHSCT. Réunions pour lesquelles le médecin du travail et l’inspecteur du travail doivent être invités.
Les suppléants de la DUP assistent à toutes les réunions avec voix consultative. Ce qui représente un progrès pour la fonction DP où les suppléants n’avaient pas clairement droit à la parole.
L’ordre du jour est transmis au moins 8 jours avant chaque réunion (contre 3 pour le CE et 15 pour le CHSCT actuels).
Le nombre d’heures de délégation sera fixé par décret. Les élus doivent respecter un délai de prévenance de 8 jours. Les heures sont partageables entre tous les titulaires et suppléants et annualisables. Le partage des heures est impossible légalement actuellement, même si de nombreux employeurs le tolèrent. L’annualisation, par contre est une vraie nouveauté. Le « défaut » principal de la DUP de 1993 était la réduction du nombre d’heures de délégation (20 au lieu de 35). Cette nouvelle situation apporte donc des solutions intéressantes. Le décret fixant le nombre d’heures mensuelles et leur condition d’utilisation sera attendu avec impatience.
Autres modifications importantes

Concernant tous les CE, quelle que soit la taille de l’entreprise, la loi prévoit d’autres modifications :
La DUP décrite ci-dessus peut être mise en place par accord d’entreprise dans les entreprises de 300 salariés et plus,
Le nombre de réunions de CE peut être réduit par accord (minimum 6),
La visioconférence est légalisée pour réunir CE, CCE ou le CHSCT par un accord, à défaut d’accord l’usage est limité à 3 réunions par an,
Un décret fixera le délai pour rédiger le PV du CE,
Le CCE est seul consulté sur une réorganisation de l’entreprise s’il n’y a pas de mesures d’adaptation à prévoir dans un ou plusieurs établissements,
L’employeur peut réunir DP, CE et CHSCT ensemble avec un ODJ commun transmis 8 jours avant,
Les projets d’accord collectifs, leur révision ou leur dénonciation ne sont plus soumis à l’avis du CE.
Comme pour les précédentes lois, c’est la réalité pratique qui dira si ces innovations sont pertinentes ou nuisible au dialogue social. L’efficacité réelle des DP, du CE ou du CHSCT dépend d’abord du travail des élus au quotidien et du soutien qu’ils obtiennent de la part des salariés pour le faire.
Nicolas DUBOST
Corédacteur du Mémento CE et auteur de « Comités d’entreprise, syndicat, patrons : le grand remue-ménage » (2007, Éditions de l’Atelier)


La réaction : Tous les salariés de l’OONM-LR ne sont pas à mettre dans le même sac. Et il n’y a pas de guerre de clans chez les techniciens. Et il n’y en aura jamais ! Non.
Les seuls « responsables » sont les directions successives, et tous ceux qui, à l’extérieur comme à l’intérieur, ont « couvert » les abus. Mais il manque à cette énumération des horreurs financières repérées par Midi Libre dans le rapport de la chambre régionale des comptes, les 385 000¬ dus à l OONM-LR par la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta, ainsi que le scandale du monstrueux reliquat d heures de récupération payées y compris à des cadres dirigeants en 2012, au moment où l Association devait passer en EPCC (ce qui ne s’est finalement pas produit); reliquat dont les techniciens de scène n’ont bien sûr pas vu la couleur puisque depuis toujours, règlementairement, leurs récupérations sont écoulées au 30 novembre. Ce système efficace a d’ailleurs été finalement adapté à l’ensemble de la Maison. Que ne l’a-t-on pas fait plus tôt ! au lieu de perdre son temps à déverser dans le creux de chaque oreille (celle de RK, puis de JPS, puis de VC) une haine tenace du petit peuple de l’ombre…

Réaction de la réaction par « Grain de sable »
« Voici le lien pour accéder à l'intégralité de ce thriller haletant... Ce que le rapport contient est à peu de choses près ce que nous claironnions au monde entier depuis 2012. »

Grain de sable
HYPERLINK "http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Association-Opera-et-Orchestre-National-de%20Montpellier-Herault-Rapport-d-observations-definitives-2016"http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Association-Opera-et-Orchestre-National-de Montpellier-Herault-Rapport-d-observations-definitives-2016



Réaction à la réaction de « Grain de sable » : Ce rapport est effrayant. Honte aux profiteurs (et profiteuses) de la culture subventionnée qui voudraient, après avoir TOUT « couvert », aujourd’hui encore donner au petit peuple de l’ombre des leçons d’économie…



La réaction : La France, l’Europe et l’Occident tout entier seront bientôt à la retraite (miam-miam, la pilule !). Conséquences : fin de notre peuple et de notre civilisation. C’est d’ailleurs bien résumé par le slogan christo-gauchiste (à l’humour involontaire) figurant en couverture du programme 2016/17 de l’OONM : « Partage et diversité(s) »; formule qui signifie le contraire de ce qu’elle dit, car le noble projet atteindra un but inverse à celui qu’on espère : tout sera tiré vers le bas, comme dans l’Education nationale; feuilletez un manuel scolaire de littérature française et comparez-le à ceux des années soixante-dix, vous serez vite pris de malaise et de vomissements. La même déchéance menace nos arts millénaires. Opéra, musique et théâtre classiques ne survivront pas au problème démographique, héritage de l’individualisme post-soixante-huitard. Non.



La réaction de la réaction de la réaction : Cette piqûre de rappel est republiée aujourd’hui pour son actualité brûlante; mais aussi parce que nous avons de l’ « Umour », tant la situation est ubuesque.
Mais bon, la Fondation Aria de JPS doit bel et bien 380 000 euros à l’OONM-LR ! Et le CA (l’actuel) a bel et bien refusé « à l’unanimité » de la poursuivre !
Je suis bien content toutefois que Didier Deschamps n’ait pas (comme le pauvre ex-président Ramette ! qui m’a collé un blâme pour avoir dit la vérité avant l’heure) démissionné. C’est notre meilleur président depuis Elysé Lopez (époque Panabière, avec qui il faisait un duo de choc). Son engagement total pour la survie de notre Maison a été capital (les réponses qu’il a fournies à la Chambre régionale des comptes sont un chef-d’œuvre de langue de bois, mais comment faire autrement que « couvrir » qui a « couvert » sans mettre grandement en danger la structure ?).

Par ailleurs, Didier Deschamps est la seule personne désintéressée, compétente et cultivée de toute la bande.
Et, cerise ! il comprend et soutient le petit peuple de l’ombre. C’est pourquoi les techniciens de scène, dans leur grande majorité, le respectent – ce qui est très important pour l’avenir de notre Opéra Orchestre national.
Donc je l’adoube.
Oui.


Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le jeudi 29 septembre 2016 à 16 h 45.
Etaient présents monsieur Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, mesdames la directrice générale, l’administratrice générale et la responsable des ressources humaines ainsi que les élus du comité d’entreprise.
Information sur l’approbation des procès-verbaux des réunions suivantes :
Réunion ordinaire du 15 juin 2016
Réunion extraordinaire du 27 juin 2016
Déjà approuvé en juillet.
Demande de remise des rapports annuels 2014 et 2015.

Pour 2014, remis ce jour aux élus du CE.
Pour 2015 : publication en novembre 2016.

Information et consultation, en application de l’article L. 3122-36 du code du travail, sur la mise en place du travail de nuit pour les mineurs participant à la production « Lohengrin ».

Approuvé.

Information et consultation, en application de l’article L. 31122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production « Songe d’une nuit d’été ».
Approuvé.
Information et consultation, en application de l’article L. 3122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production « Mystère de l’Est ».
Approuvé.
Quel est le nombre d’heures effectuées par les intermittents pour chaque spectacle de l’année 2015 et du premier semestre 2016 ?

Musiciens : environ 540. Chœur : ( ?). Techniciens : environ 11000.
(mais seul un calcul détaillé par spectacle pourrait être véritablement instructif).

Demande de communication du nombre d’abonnements dans chaque catégorie, et de la répartition par catégorie de l’abonnement « Liberté » pour la saison 2016/17.

Symphonique : environ 800. Amadeus : une soixantaine. Lyrique : environ 600. Découverte et liberté : environ 130.

Pourquoi les 3 spectacles de théâtre musical n’ont-ils pas été intégrés à l’abonnement « Lyrique » ?

Ce ne sont pas des « opéras ».

Demande de communication du montant total et détaillé de chaque résidence et des frais afférents pour la saison 2015/16, et nombre de spectacles / prestations réalisés par chaque résident.

Veto de madame la directrice générale, qui ne souhaite pas que les cachets soient connus.

Bilan des places à 10¬  : nombre total pour la saison 2015/16, impact estimé sur l achat de la place à prix normal, pourcentage des spectateurs des places à 10¬ qui prenaient auparavant des places à tarif normal ?

Sondage du public en 2017 (par un organisme spécialisé).

Quel est le budget de communication ? Quelle sera la politique de communication pour cette saison ? Des affichages en ville sont-ils prévus ? Pourquoi les bannières de façade de l’Opéra Comédie ne comportent-elles pas de noms d’ouvrages et d’artistes ? Demande d’installation d’un logo OONM sur les 2 entrées du Corum.

Budget communication 2014 : environ 290 000 euros réalisés. 2015 : environ 320 000 euros. Hors personnel permanent.
Pour le reste, la direction est avare de détails. Explications floues.

Point sur les heures de délégation (élus du personnel) passées et future.
Madame l’administratrice générale répond que le sujet est actuellement en consultation avec les Irp. Madame la directrice générale serait favorable à l’invalidité de ces heures au bout de trois ans. Cela jette un froid chez les élus.
Demande d’informations sur la mise en place du CET (Compte Epargne Temps).

Réponse de la direction : gestion interne, et plutôt en argent qu’en heures. Problème : 100 euros aujourd’hui ne vaudront plus 100 euros demain.

Un compte rendu des réunions du comité artistique est-il prévu ?

Madame la directrice générale dit que les membres du comité artistique souhaitent avoir une libre parole. Donc pas de compte rendu.

Demande de communication de la date du prochain CA.

Certainement en décembre.

Combien de Tote bag (sac publicitaire OONM) ont-ils été vendus ? D’autres objets publicitaires sont-ils prévus ?

Quinze Tote bag vendus. Le reste offert aux artistes et techniciens de passage. Pas d’autres objets publicitaires prévus.

Date de la fête de Noël (pour les enfants du personnel de l’OONM).

11 décembre 2016 à 15 heures.

Madame la directrice générale, ironique (voire plus) : « Y en a encore qui ont des enfants ? » (sous-entendu : « A leur âge ? » car l’âge moyen est élevé à l’OONM selon le rapport de la Chambre régionale des comptes; âge moyen qui correspond parfaitement à celui de madame Chevalier elle-même)
(Du reste, je conseillerais à notre directrice générale de ne plus ironiser sur le dos des séniors de l’OONM comme le faisait JPS – mais avec plus de « classe » –, et de cesser carrément ses déclarations intempestives dans la presse ou ailleurs à leur sujet, car cela peut, tôt ou tard, l’exposer à une plainte en justice de la part de salariés pour discrimination; or, notre Maison n’a vraiment pas besoin d’un procès supplémentaire en ce moment. Non.)

Information sur le contrat de prévoyance de l’ex-personnel administratif cadre et non cadre de l’orchestre.

Réponse très complexe. Se renseigner éventuellement auprès de la responsable des ressources humaines.

Information sur la complémentaire santé.

Idem.

Oui.




La réaction : Bonne idée, à laquelle d’ailleurs j’ai songé dès le début. Je comptais refaire, mais en ligne, le Nœud à coulisse (bimestriel tiré à 5000 exemplaires et distribué gratuitement au public de 1982 à 1988). Je conserve même depuis 2012 dans ma cave, où ils moisissent, des cartons de tracs destinés à communiquer le plus largement possible le lien du blog : HYPERLINK "http://operagglocfdt.unblog.fr/"http://operagglocfdt.unblog.fr/
Il serait peut-être judicieux, oui, de construire un pont entre les salariés, les artistes et le public…



La réaction : Il y a eu problème (préavis de grève) au sujet du règlement de travail des techniciens de scène, mais, grâce à notre directeur technique et à Didier Deschamps, président de l’OONM, ça s’est provisoirement débloqué.
Le hic, c’est l’orchestre. Pas sûr que les musiciens se laisseront tondre.



Message de lecteur 3 : Z

« L’évolution de carrière de (& ) Mme Z& , qui exerçait auparavant les fonctions de comptable (& ) à 2 723 ¬ (& ) 3 734 ¬ (& ) 4 700 ¬ (& ) 7 800 ¬ (& ) 8 331,15 ¬ (& )

L ordonnateur fait valoir que l augmentation de salaire dont a bénéficié Mme Z&
doit être mise au regard des responsabilités exercées. »

(Extrait du rapport de la Chambre régionale des comptes)


Zorro




La réaction :
Un cavalier, qui surgit hors de la nuit Court vers l'aventure au galop Son nom, il le signe à la pointe du stylo D'un Z qui veut dire Zorro
Zorro, Zorro Renard rusé qui fait sa loi Zorro, Zorro Vainqueur, tu l'es à chaque fois Zorro, Zorro Combat sans peur l'ennemi Zorro, Zorro Défend toujours son pays
Quand il paraît Les bandits effrayés Fuient tremblants le nom de Zorro Mais les opprimés n'ont jamais redouté Son signe, le signe de Zorro
Zorro, Zorro Renard rusé qui fait sa loi Zorro, Zorro Vainqueur, tu l'es à chaque fois Zorro, Zorro Combat pour la liberté Zorro, Zorro Défend toujours l'amitié
Ceux qui ont faim Au pays des coquins (et coquines) Prient pour le retour de Zorro S'il vient un jour Ils suivront les vautours Au signe, le signe de Zorro
Zorro, Zorro Renard rusé qui fait sa loi Zorro, Zorro Vainqueur, tu l'es à chaque fois Zorro, Zorro Accourt sur son cheval noir Zorro, Zorro Partout va porter l'espoir
zic zic zic (le "bruit du Z")
Zorro ! Z


Résumons : Georges Frêche finançait puissamment, admirablement l’Opéra et l’Orchestre. Les avocats de l’OONM (les mêmes qui osent préconiser aujourd’hui des économies sur le dos du personnel innocent !) imaginaient des contrats en béton au bénéfice de nos dirigeants et leurs valets (et soubrettes). Le CA obéissait d’un seul homme, par soumission naturelle ou intérêt ponctuel. Après la mort de Frêche, ces braves gens ont continué dans cette voie; rien n’a changé, personne n’a pipé mot – ah ! on n’avait pas affaire aux révoltés du Bounty ou aux marins du Potemkine, non. Contrats d’embauche et indemnités de départ, dépenses incongrues n’ont jamais soulevé en réunion de CA la moindre indignation ou objection. Tout a été avalé. Je me souviens des lendemains de CA où la direction – dont faisait partie intégrante une personne toujours en poste (mais à qui nul ne songe de demander des comptes !) – nous répondait sententieusement, lorsqu’on s’étonnait des folies en cours : « Le CA a validé. » Or, le rapport semble révéler que le CA n’était pas renseigné sur tout.
Bien sûr on peut passer l’éponge, tirer un trait sur ces temps révolus et repartir du bon pied... Le problème c’est que les trouillards, les incompétents, les cyniques, les profiteurs (et profiteuses), ces racailles en col blanc et rose (cf. Joseph de Maistre) veulent aujourd’hui faire payer la note aux victimes : les salariés de l’OONM, ceux qui doivent assumer l’héritage et qu’on désigne comme « privilégiés » pour rogner leur pouvoir d’achat sans donner soi-même l’exemple. J’ai demandé dernièrement à un haut responsable ce qu’il allait perdre, ainsi que la direction, dans le cadre du plan de redressement et il m’a répondu : « Rien. » Bravo, la sincérité.
Bon, je vous l’annonce : une fois les efforts consentis, la gabegie se poursuivra au sommet sous d’autres formes, et la Maison s’écroulera quand même car les politiques, pour d’évidentes raisons démographiques, donc électoralistes, tôt ou tard reverseront « ailleurs » l’argent de l’orchestre, de l’opéra, de notre culture occidentale. Cela commence déjà : ici comme ailleurs en France, en Europe et dans le monde, voire la galaxie (n’envoit-on pas déjà des grigris dans l’espace ?). Partout la disparition de notre génie civilisationnel est annoncée. Elle est en cours. Elle est la lettre E. La lettre E de OUISTITI, oui (cf. Georges Perec et/ou Jacques Roubeau)*.

*Lire E, La Disparition, Les Revenentes


L’Occident a tout inventé ces derniers siècles, et colonisé le monde et les esprits qui l’habitent. Du coup, il a cru que c’était « arrivé ». Et donc il a agi en paternaliste avec les peuples conquis par ses richesses, son mode de vie, son pouvoir intellectuel et moral.
Le retour de bâton est terrible, et terrifiant.

Ce qui a conduit l’Occident à une telle hégémonie, c’est l’individualisme salvateur né du télescopage entre le judéo-christianisme et la culture gréco-romaine. L’individualisme a emporté une nette victoire sur le tribalisme. A partir du XVIII siècle (Lumières, effondrement de l’Empire ottoman) l’individualisme a libéré et décuplé les forces et capacités intellectuelles de création et d’invention en Europe, puis en Amérique. Ce fut un progrès gigantesque pour l’Humanité.

Mais l’individualisme est porteur, à terme, du déclin démographique. Ce déclin est bien visible aujourd’hui autour de nous. Il est même sémantique : qui appelle-t-on un « jeune » en France en 2016 ? et qui désigne-t-on quand on parle des « vieux » ? (lire Du sens de Renaud Camus)

Le processus de destruction de notre civilisation est irréversible, à moins d’une révolte populaire radicale; mais vu le niveau de lâcheté et d’individualisme général, il ne faut guère y compter. Il faudra donc se soumettre au sens de l’Histoire. Et l’Histoire retourne à sa source naturelle : le tribalisme (appelé poliment « communautarisme »). Tant que l’Occident, qui est une anomalie historique, n’aura pas totalement disparu de la surface de la terre, alors le processus ne sera pas arrivé à son terme.

Ensuite on réinventera l’Histoire : non seulement il sera dit que les « personnages » d’Aïda ne doivent pas être joués par « des étudiants blancs », mais il sera écrit dans les manuels scolaires que Verdi était Egyptien ou Nubien – on lui inventera même des arrière-grands-parents en Papouasie. Oui.

En fait, ce qui se passe actuellement à l’OONM (vieillissement des salariés et du public) est une métaphore du déclin démographique – et donc culturel – de l’Occident.
L’OONM ne sera éventuellement sauvé que provisoirement.
La scène de l’Opéra de Montpellier sera le dernier point de chute de notre civilisation.
Quant à Aïda il n’en restera rien, sinon des mensonges dans les livres. Même sa musique disparaîtra, oui, car nos ennemis n’aiment pas notre musique, non.




La réaction de la réaction : Ainsi il aura fallu une lettre de l’intersyndicale (lettre grave, juridique) pour que des « explications » soient immédiatement fournies et des réunions planifiées. Bravo, la Poste.

L’intersyndicale a compris enfin que la direction (ou plutôt l’administration et l’avocat de l’OONM – car madame Chevalier est sous influence de ces gens-là depuis son arrivée parmi nous, ce qui lui a causé beaucoup de tort) essaie de les conduire dans la nasse.
Les accords collectifs ont été dénoncés en octobre 2015, et doivent être légalement signés (ou non) au plus tard en février 2017. A cette date butoir, hop ! chantage à la convention collective : ou vous signez et perdez un peu-beaucoup, ou vous ne signez pas et perdez tout. C’est ça leur plan diabolique et simplet. Oui.

Si vous aviez vu comment ils nous ont baladés pendant des mois pour quelques lignes du règlement de travail des techniciens de scène (ouvriers planifiés du lundi au dimanche jusqu’à 48 heures hebdomadaires de 0 h à minuit et dont le salaire de base à l’embauche est de 1 500 euros bruts !), alors vous auriez comme moi jugé cette attitude indigne et irresponsable. Sans compter que tout ça, toute cette littérature juridique déconnectée de la réalité du spectacle vivant a abouti finalement à son point de départ, c’est-à-dire le règlement de travail élaboré et proposé par notre directeur technique et la CFDT. Oui. Heureusement le président Deschamps est intervenu, sinon les fadas continuaient leur boulot de sape et nous obligeaient à la grève. Quant à madame Chevalier, peuchère, elle ne voyait pas que son entourage dressait contre elle le petit peuple de l’ombre (comme déjà pratiqué du temps de JPS par les mêmes personnes).

Quand nous avons, au début des années 2000, négocié les accords des 35 heures avec Renée Panabière (qui elle au moins connaissait son métier d’Administratrice), on n’a pas eu besoin d’experts et d’avocats. Non. On a fabriqué ça entre nous, paisiblement. Nous avions confiance en notre direction et notre direction avait confiance en nous, syndicats et chefs de service. Point.

Savez-vous qu’aujourd’hui l’OONM, dont les grandes difficultés financières s’étalent publiquement dans le rapport de la Chambre régionale des comptes, rémunère pour cette pitoyable renégociation des accords collectifs 2 cabinets d’avocats, 1 pour la direction et 1 pour les salariés ? Bravo, les économies ! Sans parler de l’inutile rapport du fameux Jacques Hédouin, dont le machin pondu en six mois (des photocopies) a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros à notre Maison pour finir dans la corbeille jaune. Bravo, le tri sélectif.

La réaction : Madame Chevalier a été nommée à la tête de l’OONM-LR parce que les salariés ont éjecté JPS (je résume). Nous attendions beaucoup d’elle. Durant le premier semestre de l’année 2014, ce fut l’état de grâce. A toutes les réunions des DP, j’en suis témoin, les artistes comme les administratifs et techniciens pensaient être tombés sur la perle rare. Elle était vraiment formidable. Oui.
J’ai commencé à déchanter lorsque madame Chevalier a dit (ou plutôt accepté qu’on dise à sa place – et qu’on écrive dans le plan de redressement) que les personnels détachés « retourneraient à leur Maison » (la Métropole). Le renouvellement des détachements devait être signé, fin 2014, à quelques salariés proches de la retraite et qui toute leur vie n’avaient eu de maison professionnelle que l’Opéra de Montpellier, pour lequel ils avaient, grâce à leur travail et leurs compétences, décroché sous le règne de Georges Frêche, Henri Maier et René Panabière le label national (comme l’Orchestre de René Koering quelques années plus tôt). Evidemment la Métropole n’a pas marché dans la combine et l’OONM a dû signer le renouvellement des détachements. Cela s’est même conclu, pour certains (dont moi), par un PDV à 40 000, 50 000 ou 60 000 euros ! Merci, le contribuable. Et bravo les avocats de l’OONM. Je comprends mieux désormais pourquoi nos dirigeants ont obtenu de si beaux contrats d’embauche et de si belles indemnités de départ. En revanche, je comprends moins pourquoi on garde comme « conseils » cette bande.

Bref, sous l’effet de diverses influences néfastes, l’image de notre directrice générale, qui possède pourtant d’incontestables qualités humaines et artistiques, a été écornée, ternie, souillée. Peu de monde dans la Maison lui accorde encore du crédit, dans aucun domaine. C’est effarant. Je n’entends que critiques, persiflages.
Toutefois la cause n’est pas perdue, non. Cette affaire n’a rien à voir avec celle connue à l’époque sanglante de JPS (même si les influences, nous le savons, viennent du même endroit, de la même source enfiellée). Je pense qu’il reste un espoir. Cet espoir est notre président, Didier Deschamps, homme cultivé, désintéressé, capable et rassembleur. J’ai pu juger dernièrement qu’il avait un véritable rayonnement positif sur le cours des choses. C’est notre seul espoir, vraiment. Les autres, comme dirait un machiniste : « Ca vaut rien. »

La réaction : Qui a couvert ? Qui a fermé les yeux ? Qui savait et n’a rien dit ? Et pourquoi ?

La réaction : Merdre au partage ! Merdre à la diversité !

La réaction : Ca me rappelle Vatican II. Soixante ans plus tard, les églises sont vides.




Tribune  Sur HYPERLINK "http://operagglocfdt.unblog.fr/" \t "_blank"http://operagglocfdt.unblog.fr/


Le syndrome du saumon

Par le collectif Artifishier1

21 octobre 2016

Avertissement au lecteur
La pensée Baurrésienne est complexe et beaucoup se perdront dans ses méandres. Difficile d’aller vers l’amont quand l’auteur lui-même ne cite pas toutes ses sources*. Beaucoup renonceront. A ceux-là nous conseillons d’aller directement à la fin pour participer au test. Les plus studieux prendront de l’aspirine.

* les petits futés, utiliseront au besoin, à chaque italique, le site Whiskypédia pour dilater les ventricules du cerveau.

Passions et fashion françaises.
Petit manifeste en forme de palimpseste et de canule Art


FLASCHISME & FLASCHISTES ou le syndrome du saumon


Le flaschisme provient de l’union sacrée et du pacs libertin et libertaire entre les mots flash, schisme et schiste (avec ou sans faux cils) pour désigner un courant artistique né au début de notre ère. L’art flaschiste bien que récent mais fort de ses couches sédimentaires et métamorphiques remontant bien avant 1789, aspire à se plonger dans un état plus sédentaire et métaphorique. Avant d’en rajouter une couche, il est vivement conseillé à tout artiste flaschiste d’avoir une technique éprouvée, une parfaite connaissance du terrain et même du sol pour les musiciens désirant être entendus par un groupe de mélomanes anti-fa.

Le flaschisme est surtout une rébellion du flashé contre le flasheur qui va donc devoir subir à son tour un violent flash-back rétinien, acoustique ou psychologique. Ce mouvement artistique n’entend en aucune manière se laisser dépouiller de sa LH lutéinisante, qui comme chacun sait, lui permet de garder ses hormones sexuelles. En cela, le flaschisme ne rechigne aucunement à utiliser le langage chébran auprès de ses détracteurs, leur demandant à leur tour de ne pas faire « d’amalgame » avec un autre mouvement de pensée.

Genèse française, exégèse et bio-ego-excentrique

En 1914, Maurice dit adieu à Jean qu’il aurait voulu pouvoir librement aimer. Un siècle plus tard, enfin unis grâce au mariage pour tous, Jean Jaurès et Maurice Barrès ont un fils : Jean-Maurice Baurrès, artiste mécontemporain dont on ne saura jamais s’il est légitime, naturel ou adoptif.

Entre terre et mer, Jean-Maurice grandit dans un climat familial détestable. Avoir 20 ans chez les Baurrès est difficile. Enfant tiraillé sans être jamais allé une seule fois au Sénégal, égaré et tourmenté, il est sujet à de soudaines et profondes crises de fous rires ou de mélancolie. Fils aimant, ne supportant plus les chamailleries entre ses deux pères, il élabore, en solitaire, une forme de sextantialisme pour syncrétiniser (le verbe syncrétiser n’existant pas) son essence et son existence.

Lors d’un voyage initiatique où Jean l’amène à Palavas-les-Flots pour lui montrer que c’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source, Maurice le harcèle de selfies, pour lui demander de rentrer d’urgence à la maison. C’est dans ce déchirement qu’il a cette révélation : Il est un saumon désargenté (quoique riche en alpha et oméga 3) qu’il ne faut pas désespérer de sa source. D’instinct il a le (res)sentiment qu’on lui fait barrage pour mieux le mal élever et l’enfumer, ce qui l’incite à être à contre courant contrairement à la biomasse d’autres poiscailles qui se fish éperdument de revenir au bercail. Comme on ne lui tend jamais l’échelle comparé aux autres saumons rouges et roses, il devra donc rompre l’eau et recomposer le poisson soluble. Avec l’eau rompue, libre enfin de sauter, il éclaboussera sa terre asséchée pour qu’elle ne soit plus bonne pour tous les incendies. Le flaschisme est né que d’aucuns hydréologues déjà de crier : « le flaschisme ne passera pas ! ».

Musicien, auteur et poète, Jean-Maurice Baurrès écrira et composera désormais sur un ton plus haut pour faire aimer son œuvre à ceux qui la comprennent mal mais en bien, et la faire détester aux autres qui ne l’ont que trop bien comprise mais en mal. Constatant une démoralisation profonde de l’Europe occidentale, et surtout qu’il est consternant de faire un pareil constat aggravé par la pauvreté du vocabulaire français (novlangue) il cherchera et travaillera, sans esprit moralisant, pour une remoralisation de ses contemporains.

Le procès de Barrès par les surréalistes fut pour lui un choc. Banni, honni, exilé, Maurice vit désormais dans les colonies de Cisjordanie. Israël refusant son extradition (par le boycott illégal de ses avocats), Jean-Maurice voit peu à peu a peu s’amenuiser ses chances d’obtenir la révision du procès de ce père.

Loin de lui, délaissé par Jean qui est toujours passionné par la mer mais a trouvé un moyen moins dispendieux de prendre le large grâce aux cargos porte-containers, Jean-Maurice se contient, de peur d’une brouille définitive, mais, il est livré à lui-même. Il se réfugie dans une forme de néoromantisme re-maîtrisé (remastérisé en franglais), conscient que ce dernier ne l’attire pas en randonnée au Berghof sous le regard célèbre d’un peintre qui rêvait devant les Alpes bavaroises à travers sa grande baie vitrée, tout en écoutant du Wagner.
Conscient aussi qu’il faut des maîtres et des pères pour être bien chaussé et apprendre à se lasser tout seul, il profite aussi que la roche de Solutré ne soit plus dans le catalogue des tours opérateurs pour partir en pèlerinage, sans la foule des grands jours, espérant découvrir le mystère de la colline inspirée, où Jean et Maurice ont pu s’aimer dans l’intimité avec autant de gens autour d’eux.

L’acte flaschiste le plus simple

Le flaschiste est joueur par nature. L’acte surréaliste flaschiste le plus simple consiste à descendre dans la rue et de reconnaître un surréaliste avec ses revolvers aux poings ou une ceinture bombée, une kalache, un couteau. …………………………………………………………………………………….
Surdité absurde 

Le flaschiste n’entend pas le ré quand on le traite de réactionnaire. Il s’imagine investir par ses toiles, ses textes et musiques dans des petites préoccupations grotesques d’Occidentaux : l’art (pas passéiste) et la culture. Culturellement placé lui-même en détention provisoire, il ne fait pas partie des zélites, des zartistes, zidoles et autres zicones et ne touchera pas un centime* du Finistère de la culture  faisant ainsi de lui, la vraie exception culturelle française. Sans cette ressource financière, il doit renoncer à acquérir l’indispensable dictionnaire des rimes et a dû dérober, affamé de culture l’imagination au pouvoir  pour faire usage de ce slogan. Poursuivi, rattrapé et molesté par les 68, il s’est justifié en leur disant que de tous leurs slogans c’était le seul qui le tentait et qui pour eux, n’avait de toute façon plus aucune valeur.

* Évitons l’oseille qui dissout les arêtes afin que les nôtres leurs restent en travers de la gorge.

À table 

Avec une bonne tête de litote, de tempérament joyeux, épicurien, le flaschiste aime faire le con. On l’invite donc souvent à dîner, ce qu’il accepte volontiers si la cuisine n’est pas végan. Il sait, plus que tout autre, qu’il lui faudra être incarné. À table et selon la tablée, il feint de lever le coude sans lever le pied pour mieux la renverser. Sur la table, il pose tout, c’est ce à quoi on ne le reconnaît pas de suite. À ses amis qui lui demandent comment en es-tu arrivé là ? il répond : parce que j’ai pris le temps de mâcher ! De maux en bris de mots, entre la foire et le fromage, les odorats sensibles lui reprochent d’avoir porté l’époisses.

À la maîtresse de maison qui le raccompagne à la porte il lance : comment voulez vous gouverner une table où il y a plus de 258 variétés de fromage ?

Si les absents ont toujours tort, (le con c’est lui), à l’inverse, on ne compte plus les dîners ennuyeux ou les mêmes se sont fait chier comme des cons parce qu’il n’a pas été invité ou pire, fermé sa gueule, préférant étudier le professeur qu’étudier avec. Entre ces deux types de cons, le descendant et l’ascendant, entre le diktat et l’autodidakt QUE CHOISIR ? Le flaschiste, discrètement, s’absentera pour aller consulter la revue dans les toilettes.


Cécile tu tombes pile ! Ou comment éviter les prétoires

Entendu que :

a) Si de nos jours il est plus facile de faire avouer à Cécile Duflot* qu’elle aime le confit de porc

b) que d’avoir un face-à-face hilarant avec un magistrat syndiqué CQFD P(pénalement),

c) il est de plus en plus difficile de rire de tout, surtout avec quelqu’un qui n’est pas n’importe qui.

d) Le flaschiste optera donc de rire d’un rien avec n’importe qui, pour que celui qui n’est pas n’importe qui lui réponde : n’importe quoi !

* Pour avoir donné Térébenthine comme prénom à sa fille, Cécile a résolu d’un coup ses problèmes de dualité entre essence et existence. D’où cette question : la députée EELV et son assistant « préféré » en communication sont-ils flaschistes ?

Poète, boxeur, comment chevaucher Arthur Cravan le plus beau Dada sauvage.

La société du spectacle ne manquera pas de traiter un flaschiste de faux cil rescapé du jurassique. Il répondra que pas vu pas pris à la TV, lui, ne maquille pas la misère des rues puis ripostera par un uppercut à la Cravan : dans la rue on ne verra bientôt plus que des artistes, et l’on aura toutes les peines du monde à y découvrir un homme. De quoi faire déraper n’importe quel comité de soutien d’un rappeur poursuivi par le syndicat Alliance. Merci Arthur. Débarrassé des bas-résilles, un barrésien-jaurassien (100% saumoné) tentera une approche plus matoise de ce bel étalon sauvage en l’amadouant doucement, sans lasso, (car aucune gloria et réciproquement) et si possible en lui faisant croire que vous êtes un gaucho argentin. Venu d’une autre planète (d’alai en occitan, rien à voir avec la comète de Halley) notre Dada, vous répondra en lama argentin (pas tibétain) : Qu’il vienne celui qui se dit semblable à moi, que je lui crache à la gueule. Restez stoïque, essuyez-vous le visage, ne vous décontenancez pas (dites-vous que c’est tout de même mieux qu’un KO ou son crochet du gauche) et préparez-vous à dire deux mots aux crétins qui pensaient que le mariage du saumon et du Dada se ferait dans le cadre de Saumur. La seule façon de monter notre Arthur Dada est donc de le retourner. Tentez une autre approche. Pour le mettre en confiance, Dagad’Aragon, proposez-lui une glace au citron et vanille. Il ne pourra pas résister et va briser la glace : je sens nager les vers dans mon cerveau mouillé. Dominez-vous, restez maître de vous-même. En aucun cas il ne doit lire dans vos yeux que vous êtes un saumon affamé prêt à lui sauter dessus. Le moment est venu de lui chanter un vers d’Aragon, en précisant bien que c’est d’Aragon et avec une voix bien chevrotante : toi qui va demeurer dans la beauté des choooooses. Le vers de trop. Notre bel étalon va détester, vous traiter d’uns de ces abrutis qui ne voient le beau que dans les belles choses, puis, vous tournera les talons. Enfin il vous tend la croupe. Soyez rapide.
Dada et autre surréaliste de nos jours. Autre époque, autre mors.

Si un jeune garçon vous demande conseil pour monter et cravacher un Dada d’aujourd’hui, répondez-lui : ce sera plus excitant pour toi de faire du cheval d’arçon.

Parqué dans des théâtres ou des œuvres contemporaines subventionnés, notre Dada porno-uro-scato est fier de ses selles. S’il part en picnic à Golgotha, il omet de mettre en scène Mahomet le Prophète de Voltaire. Agrée par le Finistère, il fait le « tree » place Vendôme mais surtout par ordre de dangerosité des blasphèmes. Dégonflé. Soit dit en passant (de la place Vendôme), une fois dégonflé, Tree  ressemblait à un énorme et flasque préservatif usagé laissé sur un trottoir Porte de la Chapelle, et le Finistère aurait pu saluer la performance au lieu de convoquer Goebbels et Google. Ne manquait plus qu’un Gulliver pour s’asseoir dessus, en faire une vessie péteuse et dire à nos joailliers de la FIAC que foutu pour foutu, autant qu’ils en aient pour leur argent.

S’il n’y a donc plus aucun panache à faire du rodéo avec un Dada attardé, on pourra toujours s’amuser à lui mettre une plume d’autruche dans le postérieur, la ressortir, lui demander de nous signer un autographe au nom du ou de la ministre en charge, pour l’envoyer rue de Valois. Ne pas oublier de remettre la plume à sa place pour le locataire suivant.

Montée du flaschisme, bruit de bottes et commandos flaschiste

Conscient des problèmes de la surpêche dont il est lui-même victime, un flaschiste ne pèche jamais par excès, même dans un bureau de vote où il est difficile de garder la pêche. Tout au contraire, il fera tout pour maintenir la ligne qu’il s’est fixée. Tout au plus utilisera t-il deux gaules, une pour chaque main, en référence à son livre de chevet À demain de Gaulle.

L’odeur du panier de pêche, mélange d’herbe mouillée et d’écailles de poisson est la madeleine de Proust du flaschiste. Empoisonneur public n° 1, très en pointe sur les moyens utilisés pour le consumérisme ambiant, il utilisera ce parfum d’ambiance en envoyant des commandos olfactifs le diffuser subrepticement chez les grands bottiers de Paris. Devenues tendance, de magnifiques créatures poseront demain pour la revue Média Art et défileront en cuissardes vertes sur les Champs-Elysées sur l’air de Hello! Edwy, à l’eau, ah ah ah !

Remarques sur l’art de prononcer les mots

Les mots flaschiste et flaschisme doivent être prononcés en insistant sur le L car il vaut mieux se faire une hernie linguaeinale que proférer une seule fois un lapsus linguae, calami ou clavis.

Ils ne peuvent être prononcés qu’à l’italienne (chisme-chiste) et non à la française (scisme et sciste) ruinant ainsi les efforts de ses détracteurs pour confondre le flaschisme, phonétiquement du moins, avec une infection urinaire. Une flaschistite aiguë n’est pas concevable dans une œuvre se revendiquant de ce mouvement.

Aqua bon la culture

Quand François, un ami de Jean sur le tard parlait de SOS saumon à son chien Baltique (un labrador), ce dernier remuait la queue. Si toute espèce de salmonidé est noble, il est bon de rappeler aussi que le lobby des aquaculteurs de Terre Neuve est un think Tank PS (passage saumon) favorisant la migration et la fraie du saumon atlantique, ce qui effraie nombre d’environnementalistes. Entre eaux territoriales ou internationales, tous s’affrontent pourtant au nom de la biodiversité et du partage des eaux. La qualité de ses eaux, fussent-elles saumâtres, sera le seul sushi d’un flaschiste. Faute de quoi, le saumon désargenté pourrait hybrider avec le saumon de fontaine*, aussi appelé omble, vivant plus en amont et qui lui, exige pour sa survie, davantage d’oxygène. Ce serait un comble sachant qu’il ne faut jamais dire fontaine… même si l’expression ne vient pas d’une fable de La Fontaine.

*Le poisson pourrit par la tête avait prédit le chevesne, (Cephalus Belfortus) conscient de cette possible mutation, mais Le Monde de la pêche, journal de révérence, avait fait une campagne contre lui, le traitant de menteur.

Sans contrefaçon je suis un étron

Il fut un temps où le Professeur Breton et ses internes en médecine préconisaient aux trafiquants de drogue d’aider notre civilisation à la guérir de ses maux, quitte à la terrifier en se jetant sur elle. Stupéfiants furent les résultats chez certains Zartistes. La frasque est depuis devenue tendance et la fresque tendancieuse. A faire une « shit » d’artiste autant la mettre en boîte et sur le marché de l’art. Les prix grimperont si l’œuvre sécrétée par l’artiste (et non sa secrétaire) est authentique, certifiée et numérotée. À l’inverse le sertissage et l’étanchéité de la boîte ne sont pas garantis. Or, il nous vient un flash. Pour le faire caguer, il faudrait profiter d’une boîte périmée pour convoquer untel artiste devant les tribunaux, demander soit le remboursement de la boîte au prix du marché avec les dommages et intérêts pour le préjudice subit, soit qu’il défèque à nouveau dans et devant le tribunal sous contrôle d’un huissier de justice. Une performance. Une vraie.
Un curieux et récurrent phénomène de société se produit, quand l’opinion générale, inculte, insensible à l’Art moderne et ne possédant pas l’argumentaire critique nécessaire, prétend que cette « shit » d’artiste : c’est de la merde !
Aussitôt le Finistère de la culture emploiera le type de phrase bien sentie : critiques nauséabondes.

On rappellera aux uns et aux autres que l’art flaschiste :

1 N’a pas vocation à emmerder les gens

2 Ni dogmatique ni totalitaire, il donne comme seule consigne aux apprentis flaschiste : démerdez-vous !

3 Il rappelle qu’il est loin le temps où Camille et Auguste coulaient leurs bronzes

« La France moisie »

Mycologique, cynégétique, halieutique, le flaschiste en connaisseur, aime et recherche cette odeur particulière. Loin du café de Flore, il respire l’humus des bois, s’enfonce dans les forêts profondes, salue les dieux des fontaines, est salué par les faunes et les ondines, connaît quelques chansons qui montent des cantons, goûte l’heure des amis, taiseuse au fumet des salmis.

Pour finir en queue de poisson voici une conclusion prématurée mais dont il faut bien accoucher

Mouvement trop récent, nous n’avons pas encore recensés tous les flaschistes qui s’ignorent sous le terme de néocons pas plus qu’il ne peut exister de néo-flaschistes ou de réelle flaschosphère. Le flaschisme est-il un syllogisme de mauvais goût ? Le mot silo-isthme conviendrait mieux tant il est un réservoir d’inspiration et de créations nouvelles pour de jeunes tacons des deux rives.
Après l’artiste engagé (dans la nasse ou à la masse s’il est enragé) puis l’artiste dégagé, (pour la masse*) le flaschiste s’engage dans une perspective nouvelle : artiste mal engagé il est le troisième et dernier à entrer dans l’impasse. C’est donc à lui que reviendra le privilège de libérer les deux autres*. Ils ne sont pas obligés de le remercier de suite.

*L’observatoire du saumon à Vichy ne dira pas le contraire : Il faut-être téméraire ou fou d’Allier pour remonter à contre courant alors qu’il il est plus facile de se laisser aller vers l’aval.

Studieux ou futés amis lecteurs avez-vous tout bien compris ?

Si oui, dites : je vous ai compris !

Si vous avez compris, vous avez surement tort disait Lacan.

TEST AMUSANT : Si vous ne voulez pas avoir totalement tort, précisez (entre 0 et 100) à combien de % vous pensez avoir compris.
Si vous préférez ne pas avoir compris, à quel % êtes-vous prêts à reconnaitre vos torts ?

1 Le collectif Artifishier

Proches de Jean-Maurice Baurrès, les membres de ce collectif d’artistes étonnant, déconnant, détonant (boum) et détonnant (hou !) forment un think banc de poissons (salminus) et réfléchissent dans leurs œuvres futures à retrouver une culture Européenne au saumon de sa forme. Le flaschisme n’assume pas le machisme. Sur le grill*, très critiqués au début pour ne pas avoir respecté les quotas imposés par quelques poissonnières, les membres du collectif ont ouvert le banc aux orphies : les groupies uniquement, sans les harpies, préférant intégrer les Superfishielles que les Artifishielles.
*Cela n’a pas empêché certaines soirées de se terminer en chansons et en parillade, certains membres ayant depuis contracté la salmonellose.



La réaction : KZRG n’est pas l’auteur de ce texte. Il n’est pas flaschiste, il est machiniste.
La réaction : Jean-Paul Scarpitta a eu raison de programmer Einstein on the beach. C’est la meilleure chose (et la plus courageuse) qu’il ait faite en tant que directeur de l’OONM.
Mais il aurait dû négocier l’addition (personne n’a été capable de lui imposer ça; je le sais car il m’a raconté lui-même comment l’affaire s’est conclue).

La réaction : Tout dépendra de l’attitude de l’orchestre. Il s’agit là d’un grave enjeu politico-financier (l’éventuel prétexte d’un clash entre la Région et la Métropole).
Heureusement les musiciens ont un excellent représentant syndical (Gilles Loulier, de la CGT-Spectacle), à la fois réaliste et combattif. Et l’OONM a un « vrai » président (Didier Deschamps), qui tente par tous les moyens de sauver les meubles (et la Maison).



La réaction : Je devrais faire attention, oui (mais non).
Depuis 1981, et malgré un engagement ininterrompu, j’ai finalement été peu « sanctionné » : 1 an d’exil au palais des sports en 1984 (Georges Frêche) à cause du journal Le Nœud à coulisse, 1 blâme signé du président Ramette en 2012 pour Libre expression, et 1 avertissement (caduc) de madame Chevalier en 2014 parce que j’avais posé une question dérangeante dans un message de l’intersyndicale : « Qui a couvert ? »



Potin de merdre 1 : Mise au point de René Koering
Compte tenu de l’actualité récente, Libre expression (blog CFDT des salariés de l’OONM-LR) a interrogé René Koering, ex-surintendant de la Musique et ex-directeur du Festival de Radio France et Montpellier, qui a bien voulu répondre en nous adressant le texte ci-dessous. Nous l’en remercions.

Oh ! le joli bouc émissaire
Par René Koering
Avant de venir implanter à Montpellier en 1988 le Festival International de Radio France et Montpellier, j’avais occupé, en dehors de mes activités de compositeur, les postes suivants : enseignant de 1970 à 1982 aux Beaux-Arts de Paris en archi UP6 (quai Malaquais), producteur à France Musique où j’ai créé les « Journées Spéciales » et autres émissions ou concerts (philharmonie de Berlin, Karajan, Solti, etc.), producteur du Midem Classique et directeur de France Musique de 1981 à 1985 (poste dont j’ai démissionné pour créer le Festival).

Après avoir créé le Festival de Radio France, le maire de Montpellier (Georges Frêche) m’a demandé de diriger l’Orchestre philharmonique et de résorber son déficit grave en 1990.
J’ai fait accéder l’orchestre au titre de national, ainsi que l’opéra au départ de mon ami Henri Maier en 2000.
Mon contrat stipulait à ma demande « sans exclusivité », ce qui m’a permis de dire oui aussi à la proposition du président de Radio France pour le poste de directeur des orchestres et formations musicales de Radio France à Paris en 2000, et ce seulement pour une durée de 5 ans.
Afin qu’il n’y ait pas cumul de deux titres de directeur, les présidents ont suggéré d’adopter à mon poste de Montpellier le titre habituel de « surintendant », ce qui a toujours fait la joie de ceux qui ignoraient que c’était le titre usuel dans les opéras et orchestres d’Europe.
Pour la petite histoire, il m’a été proposé à l’issue de mon contrat de directeur de la Musique à Radio France en 2005, de diriger une grande maison étrangère sous condition « d’exclusivité ». J’ai choisi de continuer l’aventure audacieuse montpelliéraine.

Le lendemain du décès de Georges Frêche, le CA par la voix de son président m’a fait parvenir un courrier me signifiant ma mise à la retraite, avec les répercussions financières prévues par mon contrat. La surprise pour moi fut grande car aux funérailles du président Frêche à Puylaurens, son successeur à la Région, Christian Bourquin, me fit part de son intention de « continuer avec moi le travail que j’avais si bien réussi ».
Ce licenciement n’avait pas été prévu par le CA ni par le président, puisque la somme de mise à la retraite qui en résultait n’a jamais été provisionnée dans les budgets consécutifs.
J’en conclus que j’avais échoué dans mon travail et que mon successeur allait enfin réussir à faire de Montpellier une ville musicale d’importance.


Parlons de mon contrat 

Il est important pour moi de signaler que dans mon parcours je n’avais jamais, ni à Radio France, ni aux Beaux Arts, ni à Montpellier a fortiori, participé à un concours de recrutement ni fait la moindre demande. J’ai toujours été sollicité, et j’ai accepté ou non.

Deuxième point, je n’ai jamais évoqué mes appointements car j’ai toujours accepté les propositions qu’on me faisait. Ma seule exigence était que dans mon contrat figure la clause de « non exclusivité », me laissant ainsi la possibilité de m’exprimer par d’autres projets qui m’intéressaient.

Le CA de l’OONM a voté de tout temps et à l’unanimité le budget en équilibre de l orchestre et de l opéra. La seule exception fut l obligation imposée de ramener l équilibre au moment où le président André Vezinhet (Département) a supprimé à l OONM sa subvention de 600 000¬ pratiquement en fin d année.

Concernant ma rémunération adoptée par le CA, il s’est avéré que le ministère de la Culture l’a estimée conforme à celle de mes collègues, et même inférieure dans deux cas.

Qu’attendait-on de moi ?
De réussir tant par le Festival que par l’OONM, au même titre que Jean-Paul Montanari à la danse, Michel Hilaire au musée Fabre, Henri Maier (que j’avais désigné à Georges Frêche) pour l’Opéra, Jacques Nichet puis Jean-Claude Fall aux 13-Vents pour faire de Montpellier une ville culturelle remarquable en France.
J’ai la faiblesse de croire que nous y avons tous réussi.


Parlons de ma gestion

Contrairement à ce que l’on tente de faire endosser au « gentil bouc émissaire », je n’ai jamais, ni au Festival ni à l’OONM, connu de résultat déficitaire de mon fait. Lorsque le Département a fait défaut j’ai immédiatement remplacé le Tannhäuser prévu (en me « fâchant » avec un grand chef d’orchestre et un grand metteur en scène) par l’Arbore di Diana que j’ai négocié avec mes amis du Liceu de Barcelone pour une somme qui rétablit l’équilibre.

Je m’étais engagé à faire des trois ensembles qui m’étaient confiés un exemple, et ils ont réussi au-delà de toutes les espérances.

Où sont, depuis mon départ, les chefs d’orchestre : les Haitink, Krivine, Svetlanov, Conlon, Colin Davis, Jordan, Maazel, Steinberg, Abbado, Nagano, Masur, Inbal, Fischer, ou leurs frères… ?
Les solistes : Pires, Kissin, Berezovski, Repin, Ciccolioni, Hahn, Kremer, Venguerov, Dumay, Mork, Mullova, Labeque, Lang lang, Fleisher Say ou Leonskaia, etc. ?
Où sont les voix de : Gheorghiu, Hannigan, Behrens, Ricciarelli, Caballé, Schöne, Rysanek, Pertusi, Alagna ou Jonas Kaufmann, Margaret Price, Waltraut Meier ou Gwineth Jones et leurs soeurs…?
Où est le public… ?
Je vous rappellerai que les budgets n’étaient guère plus somptueux qu’aujourd’hui à l’orchestre…

Je ne tiens pas spécialement à faire le malin mais je voudrais citer quelques résultats de ces vingt ans :
- près de 40 enregistrements dont de nombreux prix
- Montpellier est à l’origine de 76 opéras inédits ou très rarement joués
- 550 œuvres rares du passé remises aux programmes
- 180 chefs d’orchestre venus à Montpellier
- 1300 solistes, 450 jeunes artistes en concert
- 350 groupes de jazz s’y sont produits

Encore un peu de gestion 

Mon salaire était largement couvert par les économies réalisées par mes négociations tant au Festival qu’à l’Opéra ou à l’Orchestre en faisant chuter les cachets et productions de 20 à 50 %. Comment aurais-je pu acheter pour l’orchestre en 1998 un violon Roggiero de 1712 estimé 450 000 ¬ (que j ai négocié à 320 000 ¬ ) si je n avais pas eu la confiance et l amitié de ces artistes qui ont renoncé à leurs cachets pour m y aider ?

N oublions pas que chaque année, avec l aide de l administratrice générale du Festival j ai fait gagner, selon Emmanuel Négrier (CNRS), 10 millions d euros aux commerçants de Montpellier. Georges Frêche disait : « Quand je donne 5 ¬ à Koering, il m en rend 8. » Et c était équivalent pour le Festival de danse de Jean-Paul Montanari.

Il m est impossible de passer sous silence mon successeur à l’OONM. Il est vrai que j’ai recommandé un moment monsieur Scarpitta comme mon successeur possible en 2015. Mais il est vrai aussi que j’ai envoyé (en même temps que d’autres personnes) un courrier à Georges Frêche dès septembre 2010, lui demandant d’oublier ma proposition et de renoncer absolument à cette nomination stupide. Hélas, entre-temps, le président de l’OONM (Daniel Constantin) avait convaincu Georges Frêche des talents certains de mon successeur désigné. On a vu pour quel résultat.

C est le moment de rappeler qu en CA a été entériné un mécénat émanant de la Fondation Aria (président Jean-Paul Scarpitta) de 380 000¬ destiné à abonder le budget de La Flûte enchantée donnée au Châtelet de Paris. Ne me faites pas l’injure de croire un instant que le CA et Georges Frêche auraient autorisé la production du Châtelet sans l’assurance formelle de cet apport obligatoire au budget. Malgré une reconnaissance de dette formulée et signée, l’OONM n’a jamais pu voir honorée cette dette de la Fondation Aria après mon départ.

Pour clore un sujet « amusant »

Georges Frêche m’avait demandé de prendre ma retraite en 2015, dans le même temps que lui quitterait la présidence de la Région (car il ne se présenterait plus à aucune élection (sic)). Si on avait respecté ce « contrat » tacite, les économies auraient été conséquentes : je ne touchais pas l indemnité inscrite dans mon contrat lors de ma mise à la retraite (173 000 ¬ ), on aurait épargné les 6 mois de préavis dont m a fait cadeau le nouveau régime de 2011 (156 980 ¬ ), le directeur n aurait pas été licencié abusivement (80 000 ¬ ), l orchestre serait parti en tournée en Chine et en Allemagne à la place de celui de Marseille et on aurait épargné à l OONM le déficit grave de deux années de gestion calamiteuse, et créé certainement un avenir plus radieux…

Dernière réflexion du « bouc » 

J’ai pu entendre lors d’un dernier Conseil municipal madame Jamet (FN) et monsieur Dumont (LR) raconter à peu près n’importe quoi sur la gestion des orchestres en France.
Quant à Bernard Travier…

Donnons les chiffres réels :
L’Opéra de Lyon indique le budget suivant : 35 M et un orchestre de 62 musiciens
L’Orchestre et Opéra de Toulouse (régie municipale puis métropolitaine) : plus de 35 M
L’Opéra de Bordeaux avec 106 musiciens : 30 M (de même régie municipale)
TOUS ces orchestres fonctionnent avec 81 à 83 % de subventions et non, comme prétendu, 82 % de recettes propres. Les recettes propres de ces opéras sont pour tous aux environs de 15 %.
Il n’y a que 5 opéras nationaux en France : Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Montpellier et Nancy. L’Opéra de Strasbourg n’a pas d’orchestre et son budget est de 21 M (l’orchestre utilisé étant le philharmonique de Strasbourg).

Pour rire un peu : l’Opéra Bastille a un budget de 100 M et l’ensemble des 13 autres opéras de France se partagent un budget total de 200 M.

JESUS CRIE ET LA CARAVANE PASSE…

René Koering

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non-officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le mardi 25 octobre 2016 à 16 h 45
Sont présents mesdames l’Administratrice générale et la responsable des Ressources humaines, le Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le Régisseur général de l’Orchestre et des élus du personnel. En préambule, madame Administratrice générale prie les élus du personnel de bien vouloir excuser l’absence de Valérie Chevalier (Directrice générale), retenue à Paris.
Questions CFDT/Unsa (administratifs / techniciens) :
A-t-on le droit de faire analyser et vérifier des documents comptables à l’extérieur de l’OONM par des tiers sans ordre de mission ?

Selon madame l’Administratrice générale, cette question (qu’elle comprend mal, dit-elle) ne relève pas des DP. Puis (répondant tout de même) : « Non, on n’a pas le droit. » Moi : « Et si on le fait, on va en prison ? » Administratrice générale : « Ca dépend du document, et dans quel cadre… Par exemple Secafi (cabinet d’avocats de l’OONM pour la renégociation des accords collectifs) pourrait consulter des documents… avec un droit de réserve bien sûr. »

Suite au paiement fin 2012 des reliquats d’heures de récupération évoqué dans le rapport de la Chambre régionale des comptes, quelle est la procédure actuelle de comptage général des heures pour les cadres dirigeants ?

Réponse confuse (ou gênée). Je comprends que certains cadres sont soumis au décompte horaire et badgent, mais que d’autres non.

L’actuel cabinet d’avocats de l’OONM a négocié certains contrats d’embauche et indemnités de départ évoqués négativement par la Chambre régionale des comptes dans son rapport. En conséquence, les relations privilégiées de notre Maison avec ce cabinet qui semble avoir servi contradictoirement à la fois les intérêts de la Maison et ceux, particuliers, de membres de la direction vont-t-elles être prolongées ?
Cette question, selon madame l’Administratrice générale, ne relève pas des DP.
Administratrice générale : « Je n’y répondrai donc pas. » (elle y répond en off)

Après lecture du rapport de la Chambre régionale des comptes, les salariés de l’OONM se posent une question : pourquoi la personne qui était en fonction de responsabilité aux affaires financières de la Maison n’a-t-elle pas alerté le CA ?

Cette question, selon madame l’Administratrice générale, ne relève pas des DP.
Discussion vive entre madame l’Administratrice générale et votre serviteur.

Comment se passe le remboursement du concert de vendredi 14/10 (annulation cause intempérie). Qui paie le remboursement ? Assurance ou l’OONM ?

Administratrice générale : « Il reste seulement 163 places non-remboursées. Des spectateurs ne sont pas venus en faire la demande. C’est en cours. » Puis : « Il n’y a pas d’assurance d’annulation de spectacle, car c’est très rare. Ca coûterait trop cher à l’année. On essaie de voir auprès de notre compagnie d’assurance pour la prise en charge d’une partie des cachets d’artistes (indemnité compensatoire force majeure). »


Questions CGT-Spectacle (musiciens) :

Avant les questions, une musicienne interpelle l’Administratrice générale au sujet d’une réunion des élus musiciens avec madame Chevalier devant avoir lieu le jeudi.

Une musicienne : « La décision a été prise avant la réunion, ce n’est pas normal. Je ne comprends pas ce que veut dire une discussion si la chose est déjà actée. La direction veut faire des économies en ne remplaçant pas des postes vacants, j’appelle ça intérimaires moi, pas supplémentaires…. On a déjà supprimé des postes, on ne va pas geler encore des postes, ça ne va pas. »

Administratrice générale : « Je comprends, mais c’est dommage d’avoir des remplaçants alors que des titulaires ne sont pas là… Là aussi, ça va pas… C’est une problématique déjà ancienne. Cette réunion de jeudi, ce sera l’occasion de mettre sur la table toutes les problématiques. »

Une musicienne : « Il y a 2 postes sur concours. Je ne vois pas où est le problème. Départs en retraite, invalidité, il y a beaucoup de choses… et maintenant vous ne voulez plus remplacer des postes qui doivent être remplacés ! »

Administratrice générale : « On doit voir… »

Une musicienne : « Ca va arrêter tout. »

Administratrice générale : « Jeudi, on verra. »

Une musicienne : « Le combat n’est pas égal. C’est pas égal du tout. »

Administratrice générale : « Le problème se pose forcément… Il y a un postulat… Il y a des postes gelés… ça a été dit… »

Un musicien : « On a jamais dit ça ! »

Une musicienne : « On est en sous-effectif dans les cordes. Si on avait des intérimaires comme c’est écrit dans les textes, on n’aurait pas ces problèmes aujourd’hui avec des supplémentaires qui viennent au coup par coup. Ca coûte cher. Et on nous demande encore et encore de faire des efforts. On est pas des robots, on le redit. »

Administratrice générale : « Les gens malades, on le sait aussi, ils sont malades… ils sont en arrêt… Des malades, on en a énormément. »

Un musicien : « A l’orchestre ? »

Administratrice générale : « Mais bien sûr ! Des malades remplaçants de malades… »

Un musicien : « Il faut un effectif d’un orchestre digne de ce nom, a dit Schonwandt (le chef d’orchestre). »

Administratrice générale : « Je parle des malades remplaçants de malades. Je vais demander au service paie de faire le détail. »

Responsable des ressources humaines : « En 2015, il y a eu en tout 106 arrêts inférieurs ou égal à 3 jours, dont 44 chez les musiciens. »

Administratrice générale : « Les arrêts de moins de trois jours coûtent énormément. Et un musicien malade dans ces conditions est remplacé sur toute la série. » Puis : « Jeudi on verra jusqu’où on peut aller. Il n’est pas question de presser les musiciens qui restent. »

Un musicien : « C’est très lourd notre programme. » 

Une musicienne : « Être un peu allégé, ça permettrait aux cordes de se reposer un petit peu. Je trouve dommage d’imposer les choses et puis de dire on va discuter… »

Administratrice générale : « Je partage votre avis là-dessus, on aurait dû avoir cette discussion il y a longtemps. Jeudi on va voir ce qu’on peut faire jusqu’à la fin de la saison pour savoir ce que ça engendre financièrement. »


Concernant la vigilance rouge, pourquoi les musiciens ont-ils été prévenus bien après le public ?

Administratrice générale : « Jusqu’au dernier moment on a espéré faire ce concert. A 17 heures la préfecture a demandé qu’on annule la représentation. On a fait le communiqué à partir de ce moment-là, pas avant. Les musiciens ont été prévenus en même temps, à 5/10 minutes près, que le public.


Pourquoi avoir programmé la réunion DMOS pendant un service d’orchestre ?

Administratrice générale : « Effectivement c’est pas très bien tombé, on ne doit pas le nier… C’est pour les quartiers… (elle cherche l’adjectif) sensibles… défavorisés… »

Un musicien : « La Ruée vers l’or, c’était très difficile, on manquait de temps, on était sur des œufs. »

Discussion entre les musiciens et le Coordinateur artistique (je n’y comprends rien).

Coordinateur artistique : « La seule solution c’est qu’on raccourcisse le service… La Métropole ne veut absolument pas décaler… »

Un musicien : « Ca va être compliqué. »

Coordinateur artistique : « Les politiques ont leur temps à eux. Ils espèrent lancer ça en février. Moi je peux pas, c’est trop juste. »


Pourquoi le tubiste supplémentaire de la Symphonie fantastique n’a pas été prévu dès le premier service de la série ?

Régisseur général de l’orchestre : « Moi j’avais fait une réunion pour les trompettes en coulisse… Avec Schonwandt on avait… le tuba c’est pas la peine de venir, il a dit… »

Un musicien : « Moi il m’a dit complètement l’inverse. Ca doit pas arriver ce genre de chose. Il manquait quelqu’un dans le pupitre. »

Régisseur général de l’orchestre : « C’est pas moi qui l’ai sollicité. »

Un musicien : « Le sentiment général, c’est qu’une fois de plus on fait des économies de bouts de chandelle. Pour nous, au plan artistique, il manque une voix. Je ne sais pas comment on peut venir travailler… »

Lourd silence. Puis rire général.

Un musicien : « Pour 2 services… »

Administratrice générale : « On n’a pas dit à monsieur Schonwandt : on va économiser 2 services… »

Un musicien : « Si monsieur Schonwandt a dit qu’il n’avait pas besoin de ces 2 services… »


Le poste de (…) fait-il toujours partie de l’effectif de l’orchestre ?
Administratrice générale : « Ce poste est gelé. »
Une musicienne : « Gelé depuis quand ? »
Administratrice générale : « Depuis un petit moment, 3 à 4 ans, je sais plus. »
Un musicien : « Avec le PDV ça fera 3 musiciens de moins dans le pupitre. Ca devient très inquiétant. On était 14, on va passer à 12, non à 10 ¾. » 
Administratrice générale : « Ca fait partie des choses qu’il faut typiquement aborder jeudi. C’est pas la peine d’attendre d’aller au clash… 2 postes gelés chez les chœurs, 3 chez les musiciens… Budgétairement, un poste gelé ça veut dire qu’il n’a pas de budget affecté… Voyons jeudi dans toute la problématique des pupitres si éventuellement… »
Une musicienne : « Dans les cordes, c’est une catastrophe ! »

Concours : Avez-vous fixé les dates des concours de 3ème cor, alto 3ème catégorie et de violoncelle ?
Coordinateur artistique : « Je m’y étais engagé, la réponse est oui. Une date en mars et deux en mai. Je vous ai épargné le 1er mai. Alto, puis cor, puis violoncelle. Je n’ai pas eu de possibilité de dates avant. C’était difficile de trouver des dates avec monsieur Schonwandt. »
Une choriste : « Nous aussi on a un concours. »
Un musicien : « On est une Maison qui fait de l’artistique… »
Une choriste : « …et on s’en fout. »
Administratrice générale : « Malheureusement pour nous les budgets qui nous sont alloués stagnent. Et les tutelles ne les augmentent pas… La seule variable d’ajustement, c’est l’artistique malheureusement. On ne va même pas rentrer dans les recettes qu’on comptait avoir. On cumule toutes les problématiques… Ce n’est pas une programmation lyrique, dit Chevalier. On en avait pas les moyens. Et dans les deux prochaines années malheureusement ce sera pareil. Les subventions sont figées pour 17-18-19. Zéro augmentation. Il faut savoir ce que veulent les politiques. L’engagement politique, on l’a. Ils disent qu’ils nous soutiennent… La programmation doit être ajustée pour le symphonique, la musique de chambre et le lyrique… »
Une musicienne : « La Métropole donne beaucoup d’argent, pas la Région. »
Une choriste : « Le public veut une véritable saison lyrique. On la fait à Dijon. Pour Aïda on a pas besoin d’éléphant sur scène. Les gens veulent de grands opéras. Il faut pas nous dire on sait pas… »
Un musicien : « Nous on fait pas la programmation mais on sait… »
La discussion dévie sur l’EPCC.
Administratrice générale : « Ce qui change en EPCC, c’est que c’est pas des subventions mais des contributions. A priori on ne peut pas enlever des versements. Mais il faut pas rêver, en EPCC aussi une collectivité peut se désengager si elle veut… En EPCC il faut qu’il y ait une coopération culturelle consciente du projet qu’elle veut donner à la structure. » Puis : « Chevalier va être obligée de revoir sa programmation de 17/18 car les budgets ne sont pas ce qu’ils devaient être. »
Une choriste (lasse) : « Je comprends pas. Je comprends plus. Il faut programmer ce que le public veut voir, pas Soupe pop. » Puis : « Madame Chevalier est arrivée dans une structure difficile, et j’ai l’impression qu’on est dans une situation plus difficile qu’avant sa venue. »
Administratrice générale : Il y a eu les attentats. Et les salles ne se remplissent plus comme avant, il faut pas se le cacher. A Montpellier il y a beaucoup de choses qui se passent (spectacles). »
Une musicienne : « Sans parler de la communication ! »
Un musicien : « On est des professionnels, on sait ce que le public aime. »
Une musicienne ( ?) : « Pourquoi madame Chevalier ne le sait pas, elle ? »
Est évoquée la programmation de Lohengrin (version concert).
Une musicienne : « Wagner de 19 h à minuit un jeudi soir ! Il n’y a pas que des chômeurs à Montpellier, tout de même… »

Qu’en est-il des démarches prud’homales au sujet des (2 musiciens) ?
Administratrice générale : « Pour moi il y a une seule démarche. » Puis (se tournant vers la responsable des ressources humaines) : « Vous avez quelque chose d’autre, vous ? »
Responsable des ressources humaines : « Non. »
Une musicienne : « Je n’ai pas rêvé quand même ! Elle (une musicienne) me l’a dit. »
Administratrice générale : « C’est en cours. Les contentieux sont toujours très longs. La conciliation n’a rien donné, évidemment. L’audience est fixée en mai 2017. »
Une musicienne : « Il (le musicien en procès) n’est plus à l’Orchestre pourtant… »
Moi (amusé) : « Je vais porter plainte aussi. On m’a trop fait de mal. »

Allons-nous saisir l’opportunité de faire appel aux finalistes des concours comme musiciens supplémentaires ?
Discussion entre le régisseur général de l’orchestre et les musiciens. Je ne comprends pas grand-chose.
Un administratif (ironique, au sujet d’une finaliste anglaise) : « Elle pourra pas venir à cause du Brexit. »

Questions CGT-Spectacle (chœur) :
Les robes de concert sont dans un état pitoyable, quelle solution propose la direction ? 2) Tenue concert homme : ils demandent de faire comme à Nantes. Costume noir, chemise noire sans nœud papillon.
Administratrice générale : « Les chœurs, vous avez des robes de concert. »
Une choriste : « Sur le croquis, oui. Mais en chair et en os non. A Nantes c’était assez honteux. Les robes sentaient mauvais et elles se déchiraient. Les fermetures Eclair sont en très mauvais état. Une choriste a dû mettre une épingle à nourrice pour tenir la fermeture Eclair de sa robe. Il y a un problème avec ces robes. »
Administratrice générale : « J’en ai parlé avec Valérie. Elle souhaitait que les choristes aient le choix. Elle n’est pas hostile à une indemnité avec vêtement individuel. Tout le monde ne peut pas être habillé de la même façon. On n’a pas les mêmes morphologies. Il faut qu’on pèse le pour et le contre budgétairement. »

Le chœur est en manque d’effectif, est-ce qu’on peut avoir des remplacements à l’année, surtout une alto et un basse ?
Administratrice générale : « On en revient à la même problématique. 2 postes gelés, 1 alto et 1 ténor, il n’y a pas de budget affecté sur 2017. Voilà. Je rappelle que sur le chœur un gros effort a été fait l’année dernière par le CA. Valérie est montée au créneau. On ne pourra pas aller au-delà de ça. Il est vrai que vous jouez de malchance parce que vous avez des longues maladies dans vos rangs. »

(La chef des chœurs) souhaiterait une bonne chaise pour diriger. La sienne penche de plus en plus en avant et engendre des maux de dos.
Administratrice générale : « Ce n’est pas une question DP. Si la chef des chœurs a besoin de matériel, elle appelle le responsable de service concerné. »
Un musicien évoque alors les chaises de l’Opéra Comédie : « Quand on est beaucoup à la Comédie, il en manque toujours. Et elles sont inconfortables. »
Le Coordinateur artistique fait une plaisanterie que je n’entends pas.
Administratrice générale : « J. a beaucoup d’humour en ce moment. »

Le jeudi 13 novembre, les artistes du chœur ont été avertis après 17 h de l’annulation de la représentation. Cette décision tardive aurait pu mettre en danger (alerte rouge) les salariés concernés.
L’Administratrice générale répond que la question a déjà été traitée avec les musiciens.

Questions diverses :
Est-ce que les pianistes de répétition peuvent disposer de chaises réglables ?
Administratrice générale : « On est en train de commander des chaises pour le chœur. Il faudrait en commander deux de plus. »

Il est 1 h 22 du matin (nuit du samedi/dimanche 30 octobre 2016) lorsque je finis de recopier mes notes prises au cours de la réunion des DP du 25. Je vais me coucher et continuer ma lecture de Virginia Woolf (coucou amical à P. F.).
Prochaine réunion DP, le 25 novembre. Adressez vos questions aux délégués du personnel ou aux syndicats jusqu’au 23 dernier délai. Oui.


La réaction : Je ne suis pas sûr que L’Agglo-Rieuse ait légalement le droit de publier les noms de salariés que le rapport rendu public ne désigne que par des lettres de l’alphabet (et de toute façon je ne trouve pas ça très correct ; nommer René Koering, oui, mais des cadres de l’OONM en activité, non).

La réaction : Dans les années 90, les babies-boomers arrivaient à maturité. La gauche au pouvoir les caressait dans le sens du poil (c’était cool d’aller à l’opéra et au concert). Aujourd’hui, nos babies-boomers ont vieilli ou sont morts ; et ne seront quasiment plus remplacés in situ ; ils le seront in vitro.
Les nouvelles populations arrivantes-remplaçantes n’ont pas notre culture. Pour faire entrer cette génération spontanée dans nos salles classiques, il faudrait la tirer vers le haut. Or elle est poussée vers le bas. Sous couvert de « partage », de « diversité », de « vivre-ensemble » les hommes politiques et les bobos (artistes, intellectuels, journalistes) vont tous à la soupe citoyenne. Exécutant la danse du ventre au rythme du tam-tam, ils bradent l’héritage civilisationnel. Après eux, le Déluge !
Les conséquences de cette lâche attitude seront (et sont déjà) terribles. Oui.



La réaction : Je conseille à la direction de ne pas tenter, une fois encore, de faire du mal au petit peuple de l’ombre; sinon, une fois encore, je devrai malheureusement employer la méthode expéditive (et laxative) du docteur Maboule. Oui.



La réaction : 1) J’espère pouvoir publier prochainement une interview de Renée Panabière sur sa carrière à l’Opéra de Montpellier puis à l’OONM (dont elle a été l’exceptionnelle administratrice générale).
De temps en temps, lorsqu’on décharge un camion de décors, on voit passer madame Panabière; elle s’arrête toujours car elle était proche des machinistes. Toni lui fait la bise en déclarant sa flamme : « Renée, je vous aime ! »
Retraitée depuis 2009, mais toujours aussi active, Renée Panabière préside l’Orchestre Régional Avignon-Provence dirigé par Philippe Grison.

2) Ce que vous évoquez concernant les DP n’avait pas lieu d’être publié. Quand c’est du off, c’est du off.



La réaction : Je n’avais pas regardé, non; mais je n’ai pas été déçu du voyage (du pain bénit pour un Philippe Muray s’il était encore de ce monde). J’en ris encore. J’en ai les larmes aux yeux. Ca n’a peut-être rien à voir mais, ayant fait l’armée en Afrique (engagé dans les Troupes de Marines de 1974 à 1976), le vidéo-clip de Juliette Deschamps me rappelle un séjour guerrier en brousse au cours duquel un grand frère amena à minuit sa petite sœur, d’une douzaine d’années, sous la tente de mon adjudant pour quelques francs CFA. J’ai vu ça, oui, je n’ai pas rêvé (j’étais de garde).

Bref, on connaît bien ces discours faussement éblouis (illuminés) par la misère splendide de l’Afrique. Ca n’a pour but nombriliste, en fait, que de consolider une position artistique sous les ors de la République subventionnée.
Mais bon, cette pauvre Juliette Desbrousses ne doit même pas être consciente du « tropisme » dont elle est la mule (ou le mufle).



La réaction : L’arroseuse arrosée. La pourfendeuse naturelle des méchants colonialistes (les Deschiens ne faisant pas des chats) qu’on accuse naturalistement de néo(post)-colonialisme…



La réaction : Concernant cette renégociation des accords collectifs de l’OONM-LR, une réunion des syndicats et de la direction a eu lieu le 8 novembre. Deux autres sont prévues les 14 et 16. Ambiance bizarre. Aucune confiance entre la direction et les syndicats. Seule personne crédible selon moi (hormis les représentants syndicaux et leur excellent avocat) : le président Didier Deschamps. Malheureusement, cet homme compétent et intègre ne participe pas aux discussions.



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de l’Assemblée générale qui s’est tenue (à l’appel de l’intersyndicale CGT-Spectacle / CFDT / Unsa) le 22 novembre 2016 à 12 h 15 salle des Chœurs de l’Opéra Berlioz

Un peu moins d’une centaine de salariés présents (sur environ 230).
Maître de cérémonie : Gilles (musicien), délégué syndical de la CGT-Spectacle. A ses côtés : Philippe (électricien), délégué CFDT, Claude (service entretien), délégué Unsa, et Fred (électricien), élu du CE et participant aux négociations des accords collectifs pour la CFDT.

Gilles (debout): « En l’état actuel des négociations, ça ne pousse pas à signer la finalité des accords. »
Puis (lisant sur son iPad le préambule de la renégociation) : « Compte tenu de… plan de redressement… dénonciation des accords collectifs… face à… réviser… étant donné… convention collective… » Puis : « Il y a toute une tartine d’annexes… On a reçu la dénonciation des accords en octobre 2015. Le 31 mai, les négociations ont commencé. La première réunion a eu lieu en juillet 2016. Sachant que le délai c’est 12 mois + 3 mois de préavis = 15 mois… Maintenant on nous presse à la roue en nous disant de finaliser avant fin décembre, ce qui est impossible compte tenu de l’avancement des négociations… Le 26 octobre on a appris qu’on pouvait continuer de négocier, et repousser la signature jusqu’en février… et même plus tard. Ca nous rassure sur un point, c’est que fin décembre on n’est pas obligés de finaliser… Il faudra l’accord des deux parties… La réunion du 4 juillet, c’était le temps de travail. Le 12 juillet, le chœur et les musiciens. Puis septembre et novembre… Il y a eu des réunions spécifiques pour les techniciens de scène et les régisseurs... »
Philippe (électricien), délégué de la CFDT, rappelle que dans un premier temps cela avait été refusé aux techniciens de scène (dont la direction voulait modifier négativement le règlement de travail; il a fallu réagir par un préavis de grève; heureusement le petit peuple de l’ombre avait le soutien du directeur technique et du président Deschamps – dont l’intervention a été capitale pour éviter le conflit).

Gilles développe ce qui a été validé au cours des négociations. Il conclut : « Vous voyez, il n’y a pas grand-chose. »
Puis : « Il y a des points de désaccord qui devraient être finalisés du 7 au 13 décembre… »
Puis, au sujet de l’avocat chargé de la mise en forme des accords : « C’est l’avocat de la direction, alors qu’il devrait travailler pour la Maison et l’ensemble de ses salariés… Souvent il fait des copier-coller de la convention collective car il ne connaît pas nos métiers… »
Puis : « Beaucoup de réunions ont été demandées… On a fait sans arrêt des courriers et on n’a jamais eu de réponses. Madame ne répond pas. Ou elle répond : je vous ai déjà répondu. »
Fred : « Il a fallu l’épouvantail du délai d’entrave pour obtenir un pseudo-calendrier… »
Gilles : « C’est une volonté de la direction de faire traîner les choses. On a dû envoyer une lettre d’avocat. »
Fred : « C’est très laborieux. On a perdu beaucoup de temps. On en aurait gagné si on avait travaillé en amont sur les divers métiers. »
»
Philippe : « L’avocat de la direction ne connaît que l’application du code du travail et de la convention collective. »
Fred : « Le tri, c’est nous. L’autre jour, l’avocat de la direction était perdu. Il ne disait plus rien. Il ne savait pas comment ça fonctionnait. Il prend pour exemple la grande distribution et la banque, pas le spectacle vivant. »
Philippe : « Ils nous demandent tout le temps comment on fonctionne. Ils ne comprennent pas. »

Gilles : « Pour les prochaines négociations, on a obtenu deux dates. Mais ce n’est pas un calendrier. On sait ce qu’on fait jusqu’au 13 décembre et pas après… On n’a pas encore entamé les rémunérations et primes, ce qui prendra beaucoup d’énergie… Le plan de redressement, c’est pour faire des économies : 400 000 euros par an… On a fait le compte, on n’atteint pas cette somme. »
Philippe : « La direction a dit qu’on n’arriverait pas à 400 000 euros. »
Fred : « Salaire forfaitaire annuel, salaire de base annuel, on peut passer une demi-heure sur un mot. Un mot changé peut avoir des conséquences énormes à l’arrivée… »
Gilles : « La direction avait mandaté (monsieur X) pour aller voir les usages dans les autres opéras de France. Coût : 25 000 euros sans ses frais. L’avocat de la direction aurait dit : « C’est pas un travail de juriste, ça sert à rien et c’est passé à la poubelle. »
Puis : « Pour les réunions du 14 et du 16 novembre, on nous a dit qu’on n’avait pas besoin de conseils (avocats) car ça coûte. Les voyages de notre avocat étaient intégrés aux 20 000 euros alloués. Son travail arrive à terme. On lui envoie des messages, il nous répond. Les avocats, le nôtre et celui de la direction, font des remarques dans des cases en marge des documents. »
Puis : « Il manque le titre 4, rémunérations, ça va chauffer. Indemnités : ça va chauffer. Enregistrements (musiciens) : ça va chauffer. Le chœur : ça va chauffer aussi. »

Fred : « Il y a beaucoup de détails sur lesquels il a fallu formaliser. Pour la retraite, nous avions 1 mois par année. Ils proposaient ½ mois. La convention collective, c’est 1/5ème. »
Gilles (ricanant) : « Ils n’ont pas travaillé. Pour supprimer les ¼ d’heure à la fin de chaque service (musiciens), on leur a demandé de chiffrer fin juillet, mais ça n’a pas été fait. Rien n’a été fait. Du temps perdu. C’est pour ça qu’on a écrit un courrier d’avocat. »
Fred : « Pour les intermittents embauchés permanents, il y aura prise en compte de l’ancienneté d’intermittence en cas de licenciement. Une heure de discussion. »
Philippe : « Plus, même. Et je ne crois même pas que la direction ait compris. »
Fred : « Nous si, on a compris. » Puis : « Concernant les congés annuels il y a un détail validé : le droit de prendre les congés dans les périodes scolaires. »
Gilles : « Là où on a bataillé, c’est pour les enfants de moins de 12 ans. C’était 5 jours par an, on a obtenu 6 quel que soit le nombre d’enfants. »
Fred : « Il a fallu revenir 10 ans en arrière pour faire les calculs. »
Gilles : « Chose pas très gaie, les décès. On est passé de 4 à 5 jours. 1 jour de plus que la convention collective. Pour les petits-enfants aussi, car malheureusement ça arrive. »
Philippe : « On a abordé aussi la notion de prévenance en cas de décès. »
Fred : « On a autre chose à faire en cas de décès que penser à courir à la poste envoyer un certificat. »
Gilles : « Il faudra juste téléphoner pour prévenir. »
Fred : « En cas de maladie, la direction voulait faire envoyer un médecin spécialiste pour constater non pas la présence mais la validité de la maladie. C’était surréaliste. Le salarié pouvait demander une contre-expertise. Ca a été écarté. »
Gilles : « On lâche ça en obtenant ça. C’est ça négocier. Sinon, je leur ai dit, mettez les accords à la poubelle et appliquez la convention. »
Philippe : « On a demandé qu’est-ce qui se passe si on ne tombe pas d’accord à la date butoir. L’avocat de la direction a répondu qu’on pouvait reculer cette date. »
Un salarié dans la salle : « Et s’il n’y a pas d’accord au recul de la date butoir ? »
Gilles : « On prend les douze derniers salaires avec primes et heures supplémentaires, y compris ce qui est soumis à charge, et on divise. Ca fera le salaire. »
Philippe : « La directrice s’est engagée à ce que le règlement de travail de chacun reste en place si on ne tombe pas d’accord. »
Gilles : « Mais c’est oral. »
Philippe : « Oui, mais il y avait tous les membres de la direction et moi (c’était le jour du préavis de grève des techniciens de scène sur Par-delà les marronniers)… Les nouveaux entrants seraient, eux, a minima de la convention collective. »
Un salarié dans la salle : « C’est dégueulasse ! »
Fred : « Il y aurait une ambiance désagréable. Et ce serait ingérable. C’est pas le but, non. Mais on se le demande… »

Gilles : « Moi j’aimerais revenir un petit peu sur ce qui se passe dans la Maison. On entend le président et l’ex-trésorier de l’association qui nous disent : on va droit dans le mur. Ils disent texto que Madame n’aime pas les opéras populaires. Pourtant, le CA valide une saison de centaines de levers de rideau de madame Chevalier. Il y a 70/75 concerts de l’orchestre sur 235 levers de rideau. Si on nous reproche (aux musiciens) de ne pas faire notre temps de travail, nous pourtant on est demandeurs. Monsieur Saurel et le préfet nous ont demandé de faire des efforts. Départs volontaires et PDV pas remplacés, les efforts sont faits. »
Un salarié dans la salle : « Ils nous font rire tous ces gens. Ils nous cassent les… C’est eux les décideurs… C’est nous qui… »
Un autre salarié dans la salle : « Et le trésorier qui quitte le navire ! »
Gilles : « Ils ont clairement dit que nous devions nous tirer d’affaire sans supplément de subvention. Et nous financer sur nos recettes propres, aurait dit Saurel. Or, nous sommes actuellement à 6 %.  Les recettes de tous les orchestres, c’est entre 10 et 16 %. C’est ce qui est demandé par le ministère. » Puis (lisant un mail) : « Si tout le monde y met du sien, nous serons tirés d’affaire dans deux ans. » Puis : « On est en pleine analyse des comptes. 2014/15, la billetterie est en chute libre à cause de l’Opéra. L’administratrice générale ne pouvait pas donner de réponses à l’expertise du CE parce qu’elle n’était pas dans son bureau et n’avait pas son ordinateur. On aura l’analyse complète en janvier 2017. »
Fred : « Ce qui était censé augmenter les recettes de la billetterie s’est cassé la figure : Chérubin, L’Enfant et les sortilèges, Les Marronniers, catastrophe… Quant à la Soupe Pop… » Puis : « Si on analyse les comptes, on est dans le bon sens artistiquement avec Turandot : grosse recette de billetterie. On voit bien, à l’arrivée, ce qui est bon pour le public. Ce qu’on fait actuellement, c’est pas bon. Les politiques nous disent pas 1 euros de plus, démerdez-vous. On peut continuer à faire des concessions, mais ça ne changera rien. »
Gilles : « Le budget artistique, on voit dès le début de saison où il va aller avec Les Marronniers. »

Gilles s’adresse ensuite au responsable de la Communication, présent dans la salle : « On s’étonne tous de ne pas voir d’affiches, pas de pub, rien… Madame Chevalier avait dit que pour chaque spectacle on aurait la dernière page d’un quotidien gratuit. »
Le responsable de la Communication ne se dérobe pas : « Pas question que pour 5 ou 6 représentations on affiche partout, je m’y refuse. C’est très cher. Je fais des affiches. Une centaine de 60/80 sur le Songe d’une nuit d’été. Toulouse et Strasbourg ont les mêmes difficultés que nous et les mêmes plaintes des musiciens. On n’est plus dans les années 90, où les réseaux d’affichage étaient offerts par les communes. Aujourd’hui c’est 20 000 euros par réseau d’affichage.
Un musicien : « A Mulhouse il y a des affiches tous les 200 mètres. »
Responsable de la Communication : « Mulhouse est entièrement en régie municipale. »
Un musicien : « Ils ont un budget. »
Responsable de la Communication : « C’est un budget municipal. »
Un musicien : « Ici, sur un budget communication de 300 000 euros en 2015, il n’y a eu que 16 000 euros d’affichage, c’est faible. »
Un musicien : « Les gens disent qu’est-ce que c’est que ces affiches où on ne comprend rien ? »
Un autre musicien : « La Soupe pop, par exemple, on ne sait rien, on ne sait pas si c’est un opéra, une installation… »
Responsable de la Communication : « C’est le choix de madame Chevalier et la production artistique de nommer chaque spectacle, ce qui n’avait jamais été fait sur les concerts… C’est compliqué en tant qu’image. »
Une musicienne : « Ce n’est pas de la responsabilité du service Communication ! »
D’autres musiciens interviennent.
Responsable de la Communication : « Laissez-moi reprendre, s’il vous plaît. Sur Second empire, qui n’avait rien à voir avec le Second empire, j’en conviens, c’était compliqué. J’ai ajouté Symphonique sur les affiches. »
Le directeur d’Opéra Junior intervient en tant que directeur artistique des Folies d’O pour soutenir le responsable de la Communication : « Afficher un spectacle sur le département coûte environ 60 000 euros. Et 300 000 euros de budget communication pour l’OONM, c’est peu. »
Responsable de la Communication : « Dans les années 90, les affiches proposées étaient monstrueuses. »
Un musicien : « Ces affiches étaient claires. »
Responsable de la Communication : « Les affiches c’est de la communication interne, pas externe, quoi que vous en pensiez. Il y a d’autres systèmes de communication. »
Des musiciens contestent que l’affichage ne soit pas communiquant.
Philippe : « Est-ce qu’on ne peut pas avoir une campagne d’affichage de la Métropole ? »
Responsable de la Communication : « La Métropole n’a pas le droit. Ce serait une subvention déguisée. »

Gilles (au sujet de la GPEC, qui incite au départ volontaire à l’âge de la retraite) : « Ca fait un an et demi que ça dure. On était pratiquement arrivé à un accord avec la direction pour 2017. On était d’accord sur l’enveloppe en plus des 4 ans et demi de prime retraite. Mais, de même que pour les NAO, la réponse ne vient pas. Le 10, Madame était occupée, elle a dit : J’ai pas mon agenda sur moi. Ce qu’on nous a annoncé le 16, c’est qu’il y avait un directeur à la Métropole qui aurait dit que pour les départs en GPEC la somme était trop élevée. On attend le prochain CA de décembre. Ce n’est plus dans les mains de la direction mais du CA. Deschamps y est favorable. Travier aussi. » Puis : « La Métropole souhaite que tout le monde reste jusqu’à 70 ans, alors qu’ils veulent de la jeunesse… Les jeunes, ce sont des économies. »
Philippe : « Ce qui est remis en cause, c’est pas la GPEC, ce sont les primes trop importantes selon eux. Ca coûte très cher alors qu’on est déjà dans le rouge. »
Un musicien : « C’est pas nous le rouge ! »

Fin de l’Assemblée générale.

Dans le couloir une élue du Comité d’entreprise (musicienne) demande à Philippe (et à moi) de ne pas publier de compte rendu de cette Assemblée générale parce que des journalistes lisent Libre expression.

Oui mais non.




***




Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue le 23 novembre 2016 à 17 h salle Delteil à l’Opéra Comédie. Seul le procès-verbal (diffusé plus tard en interne par la direction et le CE) aura valeur officielle

Etaient présents : Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, Valérie Chevalier, Directrice générale, madame l’Administratrice générale, madame la responsable des Ressources humaines et les élus du Comité d’entreprise.


Information sur l’approbation du procès-verbal de la réunion ordinaire du 29 septembre 2016.

R.A.S.


Abonnements :
Demande de communication du nombre des abonnements par catégorie à mi-novembre.
La direction les communiquera plus tard.

- A quoi correspond l’abonnement Découverte pour Petits et Grands évoqué lors de la précédente réunion ?
Il s’agit de l’abonnement famille. Ce n’est pas un nouvel abonnement.

Résidences :
Demande de communication du coût détaillé des résidences de Tal Isaac Haddad, Marie-Eve Signeyrole, Julien Guillamat, David Niemann et Les Ombres pour la saison 2016/17 ? (honoraires, salaires, frais de déplacement et d’hébergement).
La direction préfère ne pas communiquer ces coûts car ce sont des informations nominatives. Les élus du CE demandent alors le coût global. La direction répond qu’il lui sera fourni lors de la prochaine réunion de décembre.
Précision : le Stabat Mater ne sera pas mis en espace par Marie-Eve Signeyrole (retenue ailleurs). La direction préfère ne pas annoncer pour l’instant qui remplacera madame Signeyrole car le contrat n’est pas encore signé.

Dernière minute (vendredi 25 novembre). Message de madame la Directrice générale à l’ensemble des personnels de l’OONM :

Bonjour,

Pour des raisons techniques, la production du Stabat Mater de DvoYák a été confiée à Sandra Pocceschi et Giacomo Strada.
La distribution musicale reste inchangée. 

Cordialement, 

Valérie Chevalier


Nombre de spectacles et prestations réalisés par chaque résident.
Cette information sera communiquée avec le coût global des résidences lors de la prochaine réunion de décembre.

Demande de communication des coûts de production, recettes prévisionnelles, nombre d’entrées payantes et d’invitations pour les spectacles :

« Par-delà les Marronniers » : 163 000 euros (recettes : 85 000 euros, 1249 places vendues sur 3 représentations, 113 invitations)
« Esprit Second empire » : 56 000 euros (recettes : 42 000 euros, 2316 places vendues pour 2 concerts, 65 invitations)
« Ciné-concert » : 40 000 euros (…)
« Lohengrin » : prévu 309 000 euros (inclue l’annulation de la 1ère représentation pour alerte rouge) (…)
« Rythmes de Corée » : pas encore calculé
« Songe d’une nuit d’été » : pas encore calculé

Quel a été le coût de l’annulation de la 1ère de Lohengrin ?
48 000 euros.

Demande de communication du budget prévisionnel de la Soupe Pop, charges et recettes.
Madame Chevalier répond que son conseil juridique lui a affirmé que rien n’obligeait la direction à fournir ces chiffres.

Demande de communication du budget prévisionnel des concerts décentralisés 2016/17 et de la tournée Rossini.
44 000 euros.

Pourquoi l’OONM n’a pas participé à l’opération Orchestres en fête ?
L’OONM n’a pas participé mais a donné un concert ce jour-là, rappelle madame la Directrice générale.

TAP : demande d’informations sur le projet pour la saison 2016/17.
Temps d’activité partagé dans les écoles.
La Ville donne 2 200 euros (somme dérisoire; avant il y avait un vrai programme d’éveil des enfants à la musique classique avec les musiciens de l’Orchestre de Montpellier; désormais il s’agit plutôt de « garderie  musicale »).

Projet DEMOS : comment s’organise la suite de la mise en place du projet ?
Le conservatoire et Jérôme Pillement seraient impliqués dans ce projet (qui semble très flou).

A quelle date la BDES sera-t-elle accessible ?
Banque des données économiques et sociales.
Dans chaque entreprise un fichier (non-nominatif) regroupe toutes les données économiques et sociales de l’ensemble des salariés.
Les codes d’accès seront communiqués au personnel de l’OONM après le 15 décembre.

Quel est le coût global du remplacement des malades sur la saison 15/16 ? Quel est le montant pris en charge par la Sécurité sociale et Audiens ?
Après remboursement Sécurité sociale et Audiens, (…) euros pour les musiciens. Le chœur : (…) euros. Pour le reste du personnel, il s’agit de remboursements différents selon les catégories de personnel.

Demande de communication du rapport de (monsieur X). Quel a été le coût total de sa mission (salaires, honoraires, frais divers). Quel en a été le bénéfice pour l’entreprise ?
Au total, 35 000 euros.
Selon madame la Directrice générale, le travail de (monsieur X) a « appuyé et soutenu la direction dans sa réflexion sur la dénonciation des accords collectif ».
Madame Chevalier précise avoir arrêté la mission de (monsieur X) pour des « considérations humaines » qu’elle ne souhaite pas aborder en réunion de CE.
(NB : les syndicats avaient menacé de ne pas participer aux réunions de renégociation des accords collectifs en cas de présence de monsieur X.)

Demande de mise en place d’un calendrier 2017 pour les 3 consultations annuelles du CE concernant les orientations stratégiques, la situation économique et financière et la politique sociale de l’OONM.
La responsable des Ressources humaines : « Non, il n’y aura pas de calendrier. »
Finalement un calendrier approximatif est donné aux élus du CE : mars 2017 « orientation stratégique », juillet ou septembre « situation économique et financière », novembre « politique sociale et de l’emploi ».

Suite aux observations du rapport de la Cour des comptes :
Demande de communication du règlement intérieur de l’Association.
Il existe deux règlements intérieurs qui datent de 1993 et 1997 (l’un pour l’Opéra et l’autre pour l’Orchestre). Ils n’ont pas été actualisés.
Une élue demande à quoi sert un règlement intérieur. Un élu répond : « Ca te dit où tu peux aller fumer. »

La composition de l’assemblée générale est-elle à ce jour toujours identique à celle du CA ?
Oui.

Les statuts de l’Association ont-ils été corrigés ?
Didier Deschamps : « Non, car si on passe en EPCC on aura fait le travail deux fois. »
Le projet de formalisation de délégation a-t-il été réalisé ?
Oui.
Le CA est-il désormais informé systématiquement – et consulté – des décisions structurelles et financières exceptionnelles concernant l’OONM ?
Didier Deschamps : « Oui, mais il faut enlever le désormais car c’est le cas depuis 2014. » (sous-entendu : depuis l’arrivée de Didier Deschamps et Valérie Chevalier aux commandes de l’OONM).





***







Potin de merdre 3 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 25 novembre 2016 à 9 h 30 au foyer des musiciens de l’Opéra Comédie

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale, madame la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’Orchestre et les délégués du personnel.


Questions de la CFDT / Unsa (administratifs et techniciens) :

Le 13 octobre, les salariés planifiés ayant été prévenus de l’annulation du spectacle pour alerte rouge au dernier moment, leurs heures non effectuées seront-elles comptabilisées ?

Responsable des Ressources humaines : « Oui. On applique la convention collective. Si le salarié s’est déplacé, c’est du temps de travail effectif. Sinon c’est comptabilisé mais non assimilé à du temps de travail effectif. »

Vif échange entre un élu de l’administration (qui est concerné) et la responsable des Ressources humaines.

Responsable des Ressources humaines : « Ca a été régularisé hier. »

L’élu de l’administration : « Si je n’avais pas réagi, j’aurais perdu un jour de congé. »

Responsable des Ressources humaines : « Je reçois beaucoup de mails. Ce n’est pas parce qu’on m’envoie un mail que je l’ai lu. Et ce n’est pas parce que je ne réponds pas dans les délais que je ne répondrai pas. Je conseille aux salariés d’appeler mon assistante pour les demandes. Quand je ne suis pas là elle répond qu’elle va se renseigner auprès de moi. »

L’élu de l’administration : « Ne renvoie pas la balle sur ton assistante ! »

Madame Chevalier : « On ne va pas faire ce matin le procès de… (la responsable des Ressources humaines). »

L’élu de l’administration : « C’est une situation anormale. »

Responsable des Ressources humaines : « C’est régularisé. »

Madame Chevalier : « On n’est pas à l’abri d’une erreur. »

L’élu de l’administration : « C’est une erreur mais c’est récurrent. »

Je raccourcis l’échange, mais il dure plusieurs minutes sur ce ton. Madame Chevalier y met un terme en passant à la question 2 de la CFDT / Unsa.


Problèmes récurrents sur Zimbra (déjà signalés) concernant l’envoi et la réception des e-mails. Une solution définitive peut-elle être trouvée ?


Responsable des Ressources humaines : « J’ai eu hier au téléphone… (le responsable de l’informatique). Dans l’ensemble les problèmes sont réglés. »

Une élue de l’administration : « Il faudrait peut-être développer. »
Elle lit deux longs messages que des employés de la régie de l’Orchestre et de celle de l’Opéra ont envoyés à la direction concernant les nombreux problèmes de messagerie rencontrés sur Zimbra (et jamais résolus définitivement).

Responsable des Ressources humaines : « Le responsable de l’informatique va faire appel à un service externalisé d’envoi de mails. Ce sera toujours sur Zimbra mais ça passera par des portes. »

Madame Chevalier : « On est la cible de publicités. On va faire un essai d’un mois. On vous informera. »

Une choriste : « Moi je ne peux pas accéder à Zimbra de chez moi. Ici à l’Opéra mon mot de passe marche, mais à mon ordinateur personnel, non. »

Madame Chevalier : « Notre informaticien fait des blocages. On a mis un an pour lui faire admettre les mailings. Normalement ça fonctionne, mais lui il bloque. Il a peur que des intrus entrent dans le système. On n’est pas dans le secret défense pourtant. Toutes les semaines on a des exemples de hackers. Pour lui ce serait une honte de se faire hacker. Pour nous protéger, ça il nous protège. Pour ça, pas de soucis, on et dans un bunker… Bon, il est en train de chercher la solution… Il va la trouver… Il faut simplement qu’il se débloque… C’est le gardien du Temple… Toutes les entreprises qui ont un informaticien ont le même problème… Cela dit, il ne faudrait pas que les salariés aillent sur des sites un peu suspects… Si chez eux, dans la famille, il y en a qui vont sur des sites pornos… » (rires autour de la table)


Question diverse CFDT / Unsa :

Une élue de l’administration : « La demi-journée veille de fête tombe un dimanche, est-ce qu’on peut la reporter au… »

Responsable des Ressources humaines : « Depuis l’an dernier, la demi-journée veille de fête n’existe plus. C’était un usage. »


Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

Pourquoi n’y a-t-il pratiquement plus de journée continue le mercredi ?

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « Je la mets quand elle se présente. Il y a des programmes où ça raccourcit, on perd du temps de répétition. »

Une musicienne : « Je veux bien qu’on fasse des exceptions pour Schonwandt, mais ça devient une habitude. »

Un musicien : « Qu’on le fasse avec monsieur Schonwandt, d’accord. Mais systématiquement avec tous les chefs, non. »

La journée continue à l’orchestre, c’est de 9 h 30 à 14 h. Ca permet de ne pas répéter le soir. Michael Schonwandt, lui, préfère répéter matin et soir.

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « Moi quand un agent me dit je veux 4 lectures distinctes, je mets 4 lectures distinctes. Les agents communiquent très mal une fois que les affaires financières sont traitées. »

Un musicien : « Le soir, le chef parfois il lâche (fatigue). »

Madame Chevalier : « Il n’y a pas que le soir qu’il lâche, le chef… »


Les délégués souhaitent revenir sur le raccord du Songe d’une nuit d’été à Alès : une heure de raccord prévue, 30 minutes utilisées.

Madame Chevalier : « Là, il n’y a pas de question. C’est un constat. »

Une musicienne : « En fait, les chefs n’utilisent jamais l’heure de raccord. Ce qui fait que l’orchestre attend. »

Régisseur général de l’Orchestre : « Parfois il y a des problèmes techniques et on est content d’avoir une heure. Mais 1/4 heure ça suffit, je suis d’accord avec toi. »

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « On n’est jamais à l’abri d’un problème technique, et ça peut prendre des proportions. L’heure, c’est au cas où il y aurait un souci en tournée. »

Madame Chevalier : « Ca permet d’être un peu plus serein techniquement, même si vous devez attendre. »

Un musicien : « Michael (Schonwandt) est anxieux. »

Madame Chevalier : « Il n’est pas anxieux, il prévoit. Etre anxieux et prévoyant, c’est pas pareil. Ils ne sont pas anxieux, les Danois, ils sont prévoyants… on a le temps, on se décontracte, on prend un vin chaud. »

Un élu de l’administration (au sujet d’Alès) : « La cafétéria était fermée, en plus. Elle a ouvert à la fin du spectacle. »

Responsable des Ressources humaines : « Concernant le bus de retour, il semblerait que des musiciens se soient installés gentiment dans le bus d’Opéra Junior. Et quand on leur a fait remarqué qu’il n’y avait plus assez de place pour le chœur et les enfants, ils étaient, disons, contrariés... »

Un élu de l’administration : « C’était pas clair. Ca leur a pas été dit avant. »

Un musicien : « Ca leur a été dit qu’au retour, pas à l’aller. »

Une choriste : « Personne n’a dit ce bus est pour l’orchestre et l’autre est pour les enfants et le chœur. »

Responsable des Ressources humaines : « Quand quelqu’un demande aux musiciens de descendre du bus, pas la peine d’incendier les gens. »

Un musicien : « Les musiciens sont fatigués après un concert. »

Responsable des Ressources humaines : « On est tous salariés, on n’a pas à se faire incendier. » Puis : « Les bus ne pouvaient pas repartir en même temps car ce n’est pas le même règlement de travail. »

Un élu de l’administration : « Je suis témoin, les musiciens sont tous descendus du bus. »

Responsable des Ressources humaines : « Ils ne connaissent pas le règlement. »

Un musicien : « Quel règlement ? Les musiciens viennent de faire un concert. Ils ont envie de rentrer chez eux, ils montent dans le bus. C’est normal qu’ils soient énervés… » Puis (en aparté) : « Elle a qu’à faire un concert, elle verrait… »


Pourquoi la générale de Giselle était-elle fermée ?

Selon la direction, la générale de Giselle (Montpellier Danse / Capitole de Toulouse) était fermée pour raison financière (sinon l’OONM aurait dû payer plus).

Une musicienne : « C’est pas vrai, les danseurs de Toulouse sont mensualisés. »

Madame Chevalier : « Nous, on nous a dit de rémunérer. »

Une musicienne : « C’était seulement pour les supplémentaires. »

Un musicien : « C’est quand même dommage. Il n’y a jamais de ballet classique, et pour une fois… »

La conversation dévie sur une histoire de musicien à la retraite refoulé de la générale.

Une musicienne : « On a été choqué qu’on puisse dire à un artiste qui a 35 ans d’orchestre tu ne peux pas rester, c’est plus ton orchestre. »

Madame Chevalier : « Ce n’est pas vrai qu’on lui a dit ça. C’est pas dans l’esprit de (celui qui aurait refoulé le musicien). »

Une musicienne : « C’est quand même par lui que ce musicien retraité n’a pas pu entrer. »

Madame Chevalier : « Pourquoi favoriser un musicien de l’orchestre plutôt qu’un autre salarié ? Là, la générale n’était pas ouverte, c’était ouvert pour personne. Les portes sont ouvertes tout le temps à ce monsieur. Il (…) dans le Corum. On ferme les yeux. »

Un musicien : « Nous ne cautionnons pas ça. »

Madame Chevalier : « Il vient en répétition, on le voit, on lui dit bonjour. »

Un musicien : « Ne faisons pas de différence entre ceux qui sont à la retraite et ceux qui ne sont pas sur la production. »

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « Quand la générale est fermée, elle est fermée. »

Une musicienne : « 35 ans de boîte… Parti il y a six mois en PDV… »

Madame Chevalier : « Il n’est plus salarié de la Maison. Il n’avait rien à faire là, il ne fait pas partie de l’Orchestre. Il et tout le temps aux générales. Là, non, c’était fermé. »

Une musicienne : « C’était l’anniversaire de son fils. »

Un musicien : « La prochaine fois, on fait un service de plus et on ouvre la générale. »

Madame Chevalier : « Quand on peut, on ouvre la générale. »


Pourquoi la générale et les représentations de Giselle ont été décomptées trois heures ? (même problème pour le Stabat Mater)

Madame Chevalier : « Je ne comprends pas la question. »

Un musicien : « Répétition, 3 heures comme un opéra, et pour un opéra on décompte. »

Régisseur général de l’Orchestre : « Dans la logique on ne reprend pas, il n’y a pas de reprise. »

Madame Chevalier : « Des musiciens ont dit ne pas vouloir faire de reprise après la générale. »

Une musicienne : « On n’est pas au courant. »

Régisseur général de l’Orchestre : « Il y a un vide juridique. Dans le lyrique on ne reprend pas, là c’est de la danse. »

Madame Chevalier : « Kader Belarbi a beaucoup apprécié d’être là. La salle Berlioz, c’est autre chose que celle du Capitole. Ils ont été enchantés par l’accueil de la Maison. C’est quelque chose qu’on aimerait renouveler. C’est bien pour tout le monde. »

Un musicien : « C’est mieux de faire nous-mêmes, non ? »

Madame Chevalier : « L’idée du partage, c’est l’avenir. Sinon on va tous mourir dans notre coin… Des gens sont venus de très loin, de la campagne, pour voir Giselle. Des gens qui n’ont pas les moyens d’aller à l’Opéra de Paris. On a un patrimoine à défendre. Belarbi fait un travail de transmission exceptionnel. Là on n’était pas loin de ce qui se fait à l’Opéra de Paris. Les gens ne voient ça qu’à la télé. Il y avait des tas de grands-mères avec leurs petits-enfants. Mais ça a un gros coût. C’est cher, le ballet. »

Un musicien : « Mais c’est rentable. Ca remplit les salles. Les gens demandent. »

Madame Chevalier : « Travailler ensemble, Montpellier-Toulouse, c’est l’avenir. On essaiera de le refaire… C’était intéressant. Il y avait une petite fille qui s’agrippait à la fosse, elle n’avait jamais vu de musiciens de sa vie. Monsieur Travier (culture / Métropole) était étonné. Je lui ai dit : on a conscience que c’est important. »

Un musicien : « Il faudrait faire ça seul. Bordeaux a un ballet. »

Madame Chevalier : « Est-ce que Bordeaux pourra garder son ballet, c’est un autre sujet… »

Le régisseur général de l’Orchestre revient sur l’affaire des 4 heures.

Un musicien : « Tu remets en cause les 4 heures à l’opéra ? »

Régisseur général de l’Orchestre : « Quand les oeuvres sont courtes, on peut se poser la question de conserver… »

Une musicienne : « On a des services de 3 heures, on est en fosse, chez nous ça fait lyrique. »

Madame Chevalier : « On reverra ça dans les accords. Les spectacles chorégraphiques ça se discute, c’est toujours plus court. »


Au vue du sous-effectif de certains pupitres dans les cordes, la semaine du 14 au 20 novembre a été très chargée (11 services sur 2 programmes différents).

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « C’est l’éternel problème. De toute façon on ne pouvait pas faire moins. Soit 11 services, soit… »

Une musicienne : « Il faut se mettre à notre place… C’est pas pareil pour tous les pupitres… Gisèle, même si ça ne dure que 2 h 30 ça n’arrête pas de jouer, c’est épuisant. 11 services, on peut pas… on est en droit de demander… »

Un musicien : « Il faut recruter des cordes, c’est sûr. »

Un musicien : « David (Niemann, chef assistant) l’a senti, tout le monde était très fatigu酠»

Sont évoquées les maladies professionnelles des musiciens.

Madame Chevalier : « Toutes les secrétaires développent aussi des arthroses… »

Un musicien : « Les chefs passent et ils s’en vont. Nous on reste. Ca peut faire rire, mais c’est un gros problème. Et on n’est qu’au début de la saison. »

Madame Chevalier (au régisseur général de l’Orchestre, pour clore la discussion) : « Vérifiez le nombre de services par semaine. »


Pourquoi toutes les répétitions de la série « Epoque Classique » sont-elles toutes au théâtre Jean-Vilar ?

Précision : le théâtre Jean-Vilar est situé en périphérie de la ville, à la Paillade, zone « sensible ».

Madame Chevalier : « Le théâtre était disponible. C’était bien de répéter in situ. Ca vous pose un problème ? »

Une musicienne : « Il y a des problèmes de déplacement. »

Madame Chevalier : « Il y a le tram. »

Une choriste : « Il y a une demi-heure de trajet. »

Madame Chevalier : « Et pour ceux qui iront en voiture, c’est un problème ? »

Un musicien : « Jean-Vilar, c’est pas la même infrastructure qu’ici… c’est pas fait pour… »

Madame Chevalier : « C’est quand même plus simple et mieux de travailler là où vous jouerez. »

Un musicien : « C’est bien quand c’est adapté à l’orchestre. »

Une musicienne évoque à demi-mot le quartier dont il est question…

Un élu de l’administration : « Ca craint pas du tout. »

Madame Chevalier : « Vous dites que la qualité d’écoute c’est pas terrible, puis que le trajet en tram est long… et maintenant le problème c’est le quartier… On va parler clairement : si vous vous promenez à Barbès à minuit, il y a plein de monde… ça craint moins que dans le XVIème où il n’y a personne. »

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « Le lieu Jean-Vilar est bien situé. Le tram s’arrête devant. »

Un musicien : « Si tu t’enfonces dans le quartier, évidemment… »

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « Il y a même une caserne de pompier pas loin. »

Un musicien (qui a de l’humour) m’a envoyé ça après la réunion des DP :

Armé de barres de fer, un groupe attaque les pompiers de La Paillade
par YANICK PHILIPPONNAT, Midi Libre, août 2011

Alors qu’à quelques encablures de là, le stade de La Mosson fêtait le football, les pompiers de la caserne voisine ont été victimes d’une violente et sauvage agression mercredi soir. Peu après 21 h, un sapeur et une infirmière rentraient d’intervention lorsqu’ils ont été alpagués par cinq ou six individus leur reprochant de rouler trop vite. Le conducteur a rétorqué qu’il pensait conduire normalement et l’un des jeunes a alors asséné un coup au visage de l’infirmière, passagère avant... Le véhicule de secours a alors continué sa route jusqu’à la caserne Jean Guizonnier, où de nouveaux affrontements ont éclaté : avec, d’un côté, une quinzaine de pompiers de garde et, de l’autre, une vingtaine ou une trentaine d’individus, dont certains armés de barres de fer... Au final, quatre soldats du feu ont été blessés, souffrant de contusions sans heureusement trop de gravité. Hier soir, toutes les victimes ont déposé plainte et les policiers, prenant l’affaire très au sérieux, ont commencé leurs investigations pour tenter d’identifier les agresseurs. "C’est une agression parfaitement inadmissible que je condamne fermement, a réagi, hier soir, le patron des pompiers, le colonel Risdorfer, qui s’est rendu à la caserne de La Paillade auprès des victimes. On ne doit pas faire preuve de violence et encore moins à l’encontre des pompiers qui sont là pour sauver des vies. Nous espérons que l’enquête permettra de démasquer ces agresseurs." D'autres secouristes s’inquiétaient de ce regain de tension dans un quartier sensible, plutôt calme ces derniers temps. "Ces agressions risquent de relancer cette ambiance pas facile à La Paillade qui s’était atténuée. Il va falloir calmer tout le monde", prédit un haut gradé. Mercredi soir, malgré le choc émotionnel et les contusions, l’infirmière et son conducteur sont repartis en intervention lorsque la sirène a retenti.

Un élu de l’administration : « Que les gens aillent jouer dans ce quartier, c’est vraiment formidable. »

Une musicienne : « Est-ce que les gens du quartier peuvent venir écouter les répétitions ? »

Madame Chevalier : « C’est le but. »

Un élu de l’administration : « On a fait une réunion pour que les familles accèdent au concert. »

Madame Chevalier : « On va éviter la langue de bois : ce n’est pas le temps de trajet, le problème… »

Un musicienne : « Il y a juste une inaptitude du lieu… »

Un musicien : « Est-ce que le parking est sécurisé ? » (rires autour de la table)

Un musicien (faisant allusion à une affaire connue de tous car elle est parue dans la presse locale) : « Quand ils se seront fait piquer leur violon ! » (rires autour de la table)

Une élue de l’administration : « Il y a du danger partout. Y a un mois, une nana s’est fait violer sur les escaliers du Corum. »


Les délégués souhaitent revenir sur la question de la priorité de l’orchestre sur la musique de chambre.

Des musiciens ayant fait leurs heures à l’orchestre peuvent jouer de la musique de chambre.

Un musicien : « Sur le principe, ça peut poser problème. »

Une musicienne : « On avait dit qu’une fois la programmation faite, on ne change plus. »

Discussion confuse dont il ne ressort rien, semble-t-il.


Quelle est la différence entre une générale habillée et un concert ?

Madame Chevalier : « En fait, il n’y en a pas mais il y en a une quand même. On veut que ça reste juste pour les étudiants. Si on déclare que c’est un concert, d’autres personnes viennent ainsi que la presse. Là, le chef peut s’arrêter, s’exprimer. On laisse la possibilité au chef de reprendre. »

Un musicien : « Ecrivons générale-concert. »

Madame Chevalier : « Qu’est-ce qui vous gêne ? Il faudrait que je comprenne… »

Un musicien : « C’est un concert. Appelons un chat un chat. On est habillés. » (rire autour de la table au sujet de la nudité)

Madame Chevalier : « Si on est en concert, le chef ne peut pas reprendre… Mais c’est mieux que vous soyez habillés. C’est clair pour les jeunes, qui prennent la représentation pour un concert… Le problème, c’est quoi ? de la sémantique ? »

Un musicien : « Pourquoi vous appelez ça un concert ? »

Un musicien : « Les étudiants viennent pour une répétition. »

Madame Chevalier : « Oui, mais pour eux c’est une sortie, vous êtes habillés, c’est plus joli. Pour eux donc c’est un concert. »

Coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique : « Un concert, c’est un cachet en plus. C’est un deal avec l’agent aussi. 3 concerts, 3 cachets nous disent les agents. Là, c’est pas rémunéré pour une répétition avec 1000 étudiants dans la salle. »


Pourquoi la série « Aurores boréales » ne se fait-elle pas au Corum ?

Madame Chevalier : « Parce que c’était pas libre. »


Nous jouons de plus en plus de séries symphoniques à l’Opéra Comédie. Les conditions d’écoute et de travail sur scène sont très inconfortables. La construction d’une conque est-elle envisagée ?

Madame Chevalier : « Pour l’instant, pas de construction de conque envisageable. Il faudrait qu’on ait des panneaux acoustiques. Nous en parlerons avec le directeur technique. »



Questions de la CGT-Spectacle (choristes) :

D’après l’article de Midi Libre du 18/11/2016, l’opéra serait sacrifié. Quel serait le budget de l’orchestre sans l’opéra et son label national ?


Madame Chevalier : « S’il n’y a plus de label, il n’y a pas de raison qu’ils laissent l’argent. »



Une choriste : « Beaucoup de personnes dans le chœur sont inquiètes. L’idée court de sacrifier l’opéra… c’est écrit noir sur blanc sur le journal… Vous n’étiez pas joignable selon… »

Madame Chevalier : « J’étais très joignable. »

Une élue de l’administration : « Cette dame (Michèle Fizaine, de Midi Libre) écrit n’importe quoi ! »

Une choriste (aux musiciens ?) : « Rien n’ira bien, ni vous ni nous si l’opéra est sacrifié. »

Madame Chevalier : « Je suis d’accord. »


Que devient le budget du Stabat Mater avec le changement de metteur en scène ? De plus, Mme Signeyrole est en résidence…

Madame Chevalier : « Que Signeyrole soit en résidence ou pas, ça change rien. Ce n’est pas la résidence de monsieur Scarpitta, c’est un compagnonnage. »


Des problèmes sont rapportés par le CHSCT de façon récurrente. Aucune solution n’est trouvée par la direction. Quelle sera l’étape suivante pour les salariés en souffrance ?



Madame Chevalier : « C’est un travail assez formidable que fait le CHSCT. On avance bien. C’est une instance qui fait très bien son boulot. C’est un vrai lieu d’échange. Je ne sais pas de quoi vous parlez. Nous sommes tous en souffrance, sous pression… Vous parlez de quoi ? Du chœur ? On peut considérer que l’agresseur est en souffrance et que l’agressé l’est aussi… Vous parlez d’un artiste qui se fait traiter de sale (…) ? D’une qui (…) parce qu’elle met trop de (…) ? D’une autre qui vieillit ? Une personne a déjà été sanctionnée. Elle a eu un avertissement. Aujourd’hui, c’est quelqu’un qui se (…). Oui, elle est exubérante, mais… »

Une choriste : « Je ne cible pas cette personne-là. Il y a plusieurs personnes. »

Madame Chevalier : « Quand une personne est à la dérive, on la rencontre avec la médecine du travail pour qu’elle prenne soin d’elle… Franchement, on fait le maximum. On en parle de façon humaine au CHSCT. On reçoit les agresseurs, les agressés. Il y a du recadrage, des sanctions, on fait de l’accompagnement. »

Une choriste : « S’il y avait vraiment du recadrage, ça ne prendrait pas ces proportions. »

Madame Chevalier : « Là, vous remettez en cause votre chef des chœurs. Depuis qu’il y a (une personne de la régie), ça aide. »

Une choriste : « On ne remet pas du tout en question cette personne. Au contraire. »

Retour sur une question diverse des musiciens. Il s’agit de malles-cabines qu’on confond au chargement de la camionnette. Et donc il manque parfois des costumes de musiciens à l’arrivée.

Madame Chevalier : « Qu’est-ce qu’on peut faire ? »

Un musicien : « Peindre deux malles-cabines en rouge. C’est simple. On ne pourra plus les confondre. »

Est évoqué le problème juridique d’un musicien en conflit avec l’OONM. Il y a discussion entre avocats. La direction a fait une proposition financière car il n’est pas possible d’accéder à la demande de ce musicien. 

Une élue de l’administration évoque une lettre affichée pour l’ensemble du personnel par le responsable de la Communication. Il y serait question d’une personne de la billetterie agressée par des salariés qui viennent acheter des places.

Responsable des Ressources humaines : « Ca c’est l’histoire de l’annulation de Lohengrin. La chef de la billetterie a demandé au responsable de la Communication de conseiller au personnel de ne pas mettre la pression sur les employés de son service… »

Une élue de l’administration : « Cette lettre m’a mise un peu hors de moi… Il faut être gentil aussi avec les gens quand on accueille. » (Elle fait le geste de déchirer la lettre et de la jeter à la corbeille)

Une élue de l’administration s’interroge au sujet de l’attitude que doit avoir un chef de service quand un employé ne le prévient pas qu’il est en arrêt maladie. 

Responsable des Ressources humaines : « La direction n’a pas le droit d’appeler la personne malade. C’est la personne malade qui doit prévenir sous 48 heures. »

Madame Chevalier : « Sinon il y a retrait sur le salaire. »


Prochaine réunion des DP : 22 décembre à 10 h 30.
Adressez vos questions aux délégués du personnel ou aux syndicats.

OUI.




La réaction : Du temps de Renée Panabière, Henri Maier et René Koering nous n’étions pas obligés d’assumer, en plus de nos devoirs professionnels, la destinée de l’entreprise. Nos dirigeants réglaient, avec Georges Frêche, les problèmes financiers sans faire peser chaque jour le poids de leurs responsabilités sur les artistes, les administratifs, les techniciens.

Rappelez-vous : tout à basculé le 1er janvier 2011. Depuis cette date fatale des incompétents (et incompétentes) paradent sous le soleil des racailles en col blanc et rose, n’assumant rien, donnant même des leçons d’économie aux honnêtes gens qui font tourner la boutique.
Qu’ils (et elles) dégagent ! Comme Hollande et Sarkozy. Oui.


" De loin, le remorqueur a sifflé; son appel a passé le pont, encore une arche, une autre, l'écluse, un autre pont, loin, plus loin... Il appelait vers lui toutes les péniches du fleuve toutes, et la ville entière, et le ciel et la campagne, et nous, tout qu'il emmenait, la Seine aussi, tout, qu'on n'en parle plus."



Le beau projet de la racaille en col blanc et rose – vieux réflexe pathologique maso-néo-chrétien – est la destruction de la civilisation occidentale. Pour détruire cette civilisation (la plus grande de tous les temps), il existe deux angles d’attaque : 1) la démographie (pilule, avortement, dérèglement des mœurs, effondrement de la famille), 2) la culture (élites dégénérées, autodafé, désertion des théâtres découlant du déclin démographique, renouvellement exotique des spectacles et des spectateurs).
Problème.
Le complot contre la démographie fonctionne aisément, puisqu’il s’agit de libérer les instincts individuels pour anéantir un peuple; mais celui contre la culture, qui est un acte à portée collective, non. Certes, les nouvelles populations de remplacement ne paieront jamais pour assister à un spectacle lyrique, cet art occidental ridicule, mais elles ne donneront pas 1 euro non plus pour voir des trucs (des « trucages ») comme 14-18, Soupe pop ou les vidéos ringardo-post-soixante-huitardes (et postcoloniales) de Juliette Deschamps (qui pourtant leur sont prioritairement destinés). Et donc l’Opéra Comédie continuera de vivre. Il finira en hôtel international pour milliardaires des pays du Golfe, mafieux russes ou migrants. Oui.



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion d’information du personnel de l’OONM-LR qui s’est tenue le lundi 19 décembre à 12 h salle Molière à l’Opéra Comédie (sur invitation du Président de l’OONM, Didier Deschamps, et de la Directrice générale, Valérie Chevalier)


Le Président et la Directrice générale ont dit tant de choses, donné tant d’informations que je n’ai pas pu tout noter vraiment, au mot près (et bien sûr je n’enregistre pas). Il s’agit donc là de bribes de deux monologues (celui du Président Deschamps était improvisé, celui de la Directrice générale était lu).

Madame Chevalier et monsieur Deschamps sont assis sur des chaises grenat derrière une petite table recouverte d’un tissu rouge installée au pied de la scène.

En début de réunion, problème de son que Jacques règle avec autorité et compétence, ce que semble lui reconnaître madame Chevalier : « N’est pas sonorisateur qui veut ! »

Un peu plus d’une centaine de salariés présents dans la salle (sur 240, ce qui finalement est peu compte tenu de la situation critique de notre Maison aujourd’hui).

Madame Chevalier, en ouverture, explique que cette réunion est organisée pour répondre aux attaques dont sont victimes l’OONM, l’Administratrice générale, le Président et elle-même.

Le Président : « Vous avez tous été informés de ces rumeurs, de ces déclarations de responsables… responsables avec un point d’interrogation… Valérie Chevalier et moi voulons faire taire ces rumeurs et dissiper les nuages qui s’amoncellent au-dessus de vos têtes avant les fêtes. »

« Tout commence par le rapport de la Cour régionale des comptes, qui est pour moi de l’histoire ancienne… vous avez tous lu ma réponse à ce rapport... Toutes les préconisations pour 2009 à 2014 ont été suivies, même si certains s’appuient encore sur ce rapport pour nous attaquer… Depuis deux ans et demi nous avons fait avec vous tous ce travail qui aujourd’hui commence à porter ses fruits… Entre-temps il y a eu les élections régionales et des élus très doloroso-centrés du côté de Toulouse, ce qui n’arrange pas nos affaires… Il y a eu une nouvelle équipe régionale et une nouvelle équipe représentant l’Etat… Ces représentants minoritaires de l’OONM se sont mis en tête de prendre le pouvoir. Ils nous ont affirmé les yeux dans les yeux un soutien sans faille, mais à certaines conditions… et il suffit, nous ont-ils dit, qu’une seule condition ne soit pas réunie pour que tout soit remis en cause… Madame Chevalier et madame l’Administratrice générale doivent pointer à la Préfecture et répondre à un tribunal de l’Inquisition. Elles sont questionnées et doivent apporter des réponses de façon très précise. »

« Le budget 2016 se conclut avec un déficit intermédiaire très léger… Nous avons prévenu nos partenaires que nous n’avions pas de marge de manœuvre : un seul problème en cas d’imprévu et… or, il y a eu des imprévus : l’annulation de la première de Lohengrin, c’est 200 000 euros, des départs à la retraite imprévus plus l’invalidité d’un jeune salarié, c’est un surcoût de 400 000 euros… et la prolongation de l’état d’urgence ne nous a pas arrangés non plus… En apprenant ce déficit, hurlements, cris d’indignation de la Région et de l’Etat… Ils nous disent : « Les imprévus, ça se prévoit. » Et la présidente de Région, madame Delga, que d’ailleurs on n’a pas vue souvent dans la Maison, émet des doutes sur les comptes. Ca, c’est de la diffamation ! Les comptes sont intègres absolument. Mais elle en conclut que c’est opaque, que c’est mal géré… Les remarques de la Région et de l’Etat sur la gestion ne manquent d’ailleurs pas de sel. L’Etat c’est 73 milliards de déficit, plus 7 de dépenses imprévues, justement. Or, personne ne dirait que Michel Sapin (ministre du Budget) est mauvais gestionnaire… La Région dit qu’elle ne peut nous verser la part de subvention fin 2016, seulement début 2017 parce qu’elle n’a plus d’argent. Pour des gens qui donnent des leçons de rigueur, on repassera… »

Et Didier Deschamps rappelle qu’en 2012 la Région a retiré d’un coup 5 millions d’euros à l’OONM, et que nos problèmes ont commencé là.

Puis : « Donc, comme ça, la Région décide de nommer un administrateur provisoire et en six mois, d’un coup de baguette magique, la situation serait rétablie… Cette nouvelle d’un administrateur provisoire, Philippe Saurel et moi l’avons apprise par la presse… Le Drac a dit qu’un administrateur provisoire arriverait le 1er janvier et que ça serait annoncé au CA le 16 décembre… Je suis allé voir Philippe Saurel. Ca m’arrive de m’énerver seulement tous les dix ans… Donc je suis allé voir Philippe Saurel et on a décidé de leur laisser jusqu’à fin janvier pour nous informer… J’ai dit à Saurel que je refusais un administrateur provisoire… que sinon je m’en allais... En plus, ceux qui ont décidé ça sont incompétents. Seuls les tribunaux peuvent décider d’un administrateur provisoire. C’est une mesure lourde. J’ai réussi à me procurer par une fuite le brouillon de la lettre de mission que la Métropole n’avait pas encore reçue ce matin. C’est un torchon très mal écrit, surtout venant du ministère de la Culture. C’est une lettre malveillante. Et ce n’est même pas une lettre de mission… Bien sûr je n’ai rien contre l’administrateur provisoire en tant que personne, qui m’a l’air bien… mais le nommer sans nous demander, sans nous consulter… Cet administrateur est devenu un chargé de mission pour que l’EPCC se fasse en 2018, ce qui est une blague, car cela ne sera possible qu’après 2018 et le plan de redressement. »

« Un EPCC ne règlera pas le problème. Ca alourdit administrativement et ça coûte plus cher puisqu’on doit embaucher du monde… Sur cinq opéras nationaux, aucun n’est passé en EPCC… Cerise sur le gâteau, la personne qui a créé les EPCC n’a pas mis en place d’EPCC pour son propre orchestre à Lille. »

« Bon, maintenant que je suis calmé, je le dis : l’administrateur provisoire, c’est un NIET catégorique !... Un chargé de mission pour l’EPPC ? Si ça les amuse… Mais cela a été fait depuis 2014… S’ils veulent faire le 157ème audit, qu’ils le fassent… et si cet homme providentiel trouve des idées miracles, Welcome ! à condition que ce ne soit pas nous qui le payons ! »

« On se pose la question : pourquoi ce revirement (de la Région et de l’Etat alors que le plan de redressement avait été accepté par le CA) ? 1) A proximité des élections c’est un acte malveillant, médiocre… et donc j’exclus cette hypothèse. » 2) C’est une question d’incompétence, des personnes qui arrivent dans leurs fonctions et qui découvrent le rapport de la Cour des comptes et font preuve de grande fébrilité et essaient de se couvrir… mais j’exclus aussi cette hypothèse. 3) C’est chercher des prétextes pour se retirer (l’Etat et la Région) du financement de l’OONM… là aussi j’exclus cette hypothèse peu glorieuse. 4) Mon hypothèse, c’est que ces gens arrivent après la bataille. Le plan que nous avons travaillé tous ensemble, direction et salariés, marche. Et ils volent au secours de la victoire… Etant optimiste de nature, je retiens cette solution. Ils diront : c’est grâce à nous si l’OONM est sauvé ! Nous continuerons donc tous ensemble ce travail pour redresser la situation et remettre le bateau à flot. Les chiens aboient, la caravane passe… »

Le président Didier Deschamps passe la parole à Valérie Chevalier, Directrice générale. Mons
La Directrice générale (en écho aux chiens aboyant) : « Quand on veut abattre son chien, on dit qu’il a la rage… »
Puis madame Chevalier lit son discours. J’ai demandé par e-mail vendredi après-midi le fichier de ce texte à notre Directrice générale pour publication dans le blog afin de ne pas transformer ses propos, mais elle ne m’a pas répondu; ce qui suit n’est donc pas retranscrit au mot près, c’est très incomplet et il peut y avoir de nombreuses erreurs de forme – mais le fond demeure, je crois.

Madame Chevalier : « C’est une véritable action de bashing contre notre Maison dans la presse… On peut se demander comment ça fuit… Quand je suis arrivée, on m’a demandé de revoir les accords collectifs et de faire un PDV, ce que j’ai fait de manière humaine… »

« En parallèle, on me demande de répondre aux exigences d’un double label national… Il n’y a que Bordeaux, à part Montpellier, qui a ce double label… Les exigences, c’est un axe artistique… une programmation qui couvre toutes les époques et les formes, qui maintient des équipes artistiques, techniques et administratives… un axe territorial en région et national… un axe social, pour la recherche de nouveaux publics… En raison du plan de restructuration… jusqu’en 2019… nous avons le budget artistique le plus petit de France… Mais on s’efforce de répondre au mieux à ces exigences… Telle une épée de Damoclès… on est sous la menace du retrait du double label… »

« Cette année, nous sortons effectivement avec un déficit sec de 230 000 euros… Les objectifs de billetterie n’ont pas été atteints… Nous avons fait un spectacle en trop la saison dernière… Il y a eu une annulation (la première de « Lohengrin ») sur un plateau très important… Et nous n’échappons pas aux frais des événements (terrorisme)… Il y a eu aussi des indemnités de licenciement élevées, ainsi que des poursuites prudhommales… Nous sommes obligés de provisionner pour les retraites… Il y a les heures de délégation des élus du personnel… et une réserve imprévue de 150 000 euros pour un litige avec un musicien qui nous a quittés… En 2016 le déficit est de 816 000 euros… Il n’y a pas de dissimulations comme se plaît à le répéter une certaine presse qui diffuse des calomnies… »

« Sur le plan tout à fait personnel… il y a une grave question… un grave péril… certains comportements dans cette Maison… Il y a un devoir de réserve… Nous scions le tronc quand nous affichons des comportements non professionnels… les musiciens pendant les répétitions de concerts… des articles de presse qui rapportent n’importe quoi en écho… l’image que nous donnons de notre Maison, l’image à l’extérieur pour la pérennité de notre Maison… »
Puis : « Est-ce qu’il y a des questions ? »

Silence total dans la salle.

Le Président : « S’il n’y a pas de questions, bon appétit. »

La Directrice générale : « Nous nous retrouverons au bal, et je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année. »

Dehors, devant l’entrée des artistes, un musicien lance à d’autres musiciens : « Quand tu les entends parler, c’est la faute à tout le monde sauf eux ! »
Je vais vite faire mon quinté (cagnotte d’1 million d’euros; il faut, pour la gagner, avoir le quinté dans l’ordre + le numéro Plus). Oui.



La réaction : Par « Anonyme », « Rocambole », « Cunégonde » et « No futur » (et non KZRG)

Bonjour Jean-Luc,
La double intervention du 19/12/2016 est sans intérêt, la preuve c’est le mutisme des salariés qui se fit à la fin, pas de question !
Ce silence fut assourdissant, lourd de sens, cette aphasie est assez éloquente, on n’échange plus, la pensée ne se traduit plus par le verbe. Comprenne qui pourra.
Sans intérêt aussi, car : rien de nouveau sous les tropiques,
Le Conseil d’administration qui devait avoir lieu le 16/12/2016 et qui devait apporter de l’eau au moulin fut tout simplement annulé.
Sans intérêt aussi, parce que seriner les mêmes arguments c’est lassant, jouer la victime est si commode.
Cela aurait pu être acceptable, si seulement il y avait eu une seule confession, une seule autocritique.
Eh bien non ! Roulez ! il n’y rien à voir, ni à entendre.
Tout va pour le mieux. Passez de bonnes fêtes, nous pensons à vous.
Soyez dociles et surtout vous n’êtes pas autorisés à bavarder.
Ah si, le seul intérêt, il en existe un quand même, c’est de constater que l’intérêt des intéressés est plus important que l’intérêt général.
A bon entendeur, salut !

Anonyme

L’analyse du Président Deschamps était maîtrisée.
Mais on sent un coup porté au moral des personnels de la Maison, qui restent dans l’expectative.
Il était cependant grand temps de tous nous réunir.

Rocambole

Je n’ai pas assisté à la réunion et je ne peux donc commenter (excuse-moi, Jean-Luc, mais j’ai autre chose à faire à l’OONM qu’assister à des réunions sadomasochistes !). D’après ce qu’on m’en a dit, le président Didier Deschamps a été impérial comme d’habitude et Valérie Chevalier semblait l’avoir mauvaise !!!??? accusant tout le monde de ses propres incuries… jugement que je ne valide pas, j’y étais pas, mais qui colle assez au comportement habituel de notre patronne.

Cunégonde

Réunion (très) bizarre.
Plutôt une rencontre… du 3ème type.

No futur


***



Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 21 décembre 2016 à 10 h 30 salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique et des élus du personnel.


Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

Comment est organisée la série Stabat Mater avec Laurence Equilbey ?

Un musicien : « On a vu qu’elle arrive avec son chœur pour la générale seulement. »

Madame Chevalier : « Fausse rumeur. On a décalé l’arrivée du chœur, ça fait une grosse économie en salaires et défraiements. Elle arrive le 25… Elle est assez précise dans ses répétitions. C’est archi-organisé même avec des partiels. »

Une musicienne : « Elle a demandé beaucoup de répétitions. »

Madame Chevalier : « Non, il n’y a pas beaucoup de répétitions. »

Coordinateur artistique : « Il y a deux tuttis, une italienne le vendredi et il y a trois MSO. Très standard. »

Madame Chevalier : « Musicale avec le chœur et avec les solistes. »

Coordinateur artistique : « Elle sera bien là le 24 au matin pour les tuttis. »


Que s’est-il passé dans la communication avec les scolaires invités au Théâtre Jean-Vilar ? Apparemment deux cars complets sont partis au Corum.

Madame Chevalier : « C’est pas tout à fait juste. Les deux cars complets, elle (responsable du Service jeune public, enseignement et actions culturelles) n’en a pas entendu parler… »

Responsable des Ressources humaines : « Une classe s’est trompée de lieu. Donc on a proposé une autre date. Mais il faut l’autorisation des parents. »

Une élue de l’administration : « C’est les enseignants qui ne sont pas précis. Il leur faut bien lire ce qu’ils reçoivent. C’est sans arrêt pareil, toute l’année ils se trompent. »

Madame Chevalier : « Les élèves sont arrivés en retard. Il y avait des problèmes de tramway. »


Que compte faire la direction concernant la discipline des musiciens ?

La responsable des Ressources humaines me demande de ne pas publier dans le blog cet échange entre la direction et les élus sur cette affaire en cours.


La direction compte-t-elle dégeler le poste de (une violoniste tuttiste) ?

Madame Chevalier : « On envisage de le dégeler, oui… Je ne pense pas qu’elle revienne… Elle part dans trois mois. On fera cette proposition au CA. On fait au CA des propositions de dégel, de concours. On ne peut pas être en dessous de l’organigramme… Il y a des demandes de rétrogradation, une chez les cors, écrite, et l’autre chez les bassons, orale. Chez les altos on n’a pas de demande, c’étaient des bruits de couloir… Il faudra qu’on anticipe, qu’on organise des concours… C’est plutôt pas mal d’anticiper… Dans les deux-trois ans il va y avoir de nouvelles têtes forcément (départs à la retraite).


Questions diverses :

Coordinateur artistique : « On a une demande de Radio France pour une participation de l’orchestre le vendredi 11 mars, jour de la présentation du festival au public… On reprendrait le Sibelius. A 18 heures, présentation du festival au public jusqu’à 19 heures avec l’orchestre sous la direction de Michael Schonwandt. Et il y a Pelleas à l’Opéra Comédie devant les étudiants. »

Madame Chevalier : « Ca vous fait trois services. »

Un musicien : « C’est Michael qui dirige tout ? »

Madame Chevalier : « Oui. »

Coordinateur artistique : « A 22 h, c’est fini. Il faut que je voie les timings. Je ne vois pas trop comment dire non à Radio France. »

Madame Chevalier : « D’autant que l’orchestre est un pilier du festival. »

Un musicien : « Le vendredi matin il y a répétition du Sibelius. »

Madame Chevalier : « … On fera L’Arlésienne quand même… peut-être. »

Coordinateur artistique : « Pour Le Bourgeois gentilhomme, on a un effectif de quinze. »

Madame Chevalier : « C’est un événement exceptionnel. »

Coordinateur artistique : « Si les gens veulent pas, on pourra pas passer en force. »

Une musicienne : « Nous, personnellement, on est d’accord, mais… »

Un musicien : « Il faut voir les timings de tout. Si c’est pas trop chargé, ça passera bien. »

Une musicienne : « C’est pas tellement le temps de travail… »

Madame Chevalier : « En gros, la première intervention, le film, c’est 20 minutes. »

Une musicienne : « La première des choses que les gens disent, c’est : On mange quand ? »

Une élue de l’administration : « C’est plus agréable de travailler le ventre plein. »

Un musicien : « Surtout pour un concert. »


Passant à un autre sujet, le Coordinateur artistique : « Orange est confirmé pour les 16, 17, 18 et 19 juin… La Fête de la Musique… Depuis l’année dernière la durée des concerts est plus longue, donc services plus longs. Ils veulent faire 17 h / 22 h 30.

Un musicien : « Et s’il pleut ? »

Coordinateur : « Rien n’est prévu. Il n’y a pas de repli. Ils payent, s’il pleut… Plateau télé, au plus tard 2 h du matin. »

Un musicien : « On dort sur place ? »

Coordinateur artistique : « Non… Deux lectures, à 13 et 15 heures… J’essaierai de négocier 1 heure de pause au lieu de 45 minutes. Je vais voir ça. Ils sont très conciliants. »

Passant à un autre sujet, le Coordinateur artistique : « Le projet que j’avais avec Monaco n’existe plus… ils ont des problèmes. »

Passant à un autre sujet, le Coordinateur artistique : « Le concours violoncelle tutti, a priori c’est le lundi 27 mars. L’affiche partira au plus vite en janvier. En février, il y a aussi un concours à Lyon. »

Madame Chevalier : « On aura beaucoup de candidats, je suppose. »

Coordinateur artistique : « Dorota a priori ne pourra pas faire partie du jury. Et pour Michael, j’ai très peu de possibilités de dates… Cor et alto, c’est les 8 et 22 mai. On ne vous a pas infligé le 1er mai. »

Passant à un autre sujet, madame Chevalier : « Pour Albi, on nous a dit que vous arrivez trop tard par rapport au raccord. »

Une musicienne : « On devrait avoir, nous les délégués, la feuille de route avant qu’elle soit envoyée à tout le monde. On aurait pu en discuter. »

Un musicien : « On n’a pas le retour du sondage des musiciens. » (Passer la nuit à l’hôtel sur place ou revenir dans la nuit)

Madame Chevalier : « Ca fait quand même neuf heures de trajet, c’est énorme… Vous partez à 9 h et vous arrivez à 14 h. »

Une musicienne : « Heure de départ et heure de retour, c’est une demi-heure pour manger en route, j’ai calculé. C’est pas possible… Ce serait bien qu’un jour on puisse discuter avant d’envoyer la feuille de route… »

Coordinateur artistique (consultant son mobile) : « J’ai le résultat. 64 % des votants pour rentrer. »

Un musicien : « Ca va être lourd. »

Madame Chevalier : « Ca va être terrible… » Puis : « C’est une décision démocratique. »

Passant à un autre sujet, un musicien : « Pendant la série du bal, on a un supplémentaire (un instrument) alors qu’il y en a deux à la maison. »

Madame Chevalier : « Il y a un congé de naissance. »

Passant à un autre sujet, le Coordinateur artistique : « On est en négociation pour retourner au TCE (Théâtre des Champs-Elysées)

Passant à un autre sujet, un musicien demande comment a été recruté le (un instrument) pour le concert de Jean-Vilar.

Madame Chevalier : « Un soliste nous l’a recommandé. Malheureusement c’était pas satisfaisant. Pas du niveau de l’orchestre. Il y a un niveau requis… »

Un musicien : « Ca va changer maintenant ? »

Coordinateur artistique : « C’est pas la première fois qu’on a un problème de supplémentaire de (l’instrument en question).

Une musicienne : « Des fois, on a des surprises dans d’autres pupitres aussi. Mais ça se voit moins que dans (l’instrument en question). »

Coordinateur artistique : « Il peut y avoir des dérives quand sur certains sites on regarde plus la disponibilité que la qualité. »

Madame Chevalier : « Là, le concours va nous permettre d’entendre beaucoup de (musiciens de cet instrument). »

Coordinateur artistique : « Les concours nous permettent en effet d’entendre des gens. »

Puis, au fil de la discussion, une musicienne : « Il faut pas que ça devienne habituel… »

Responsable des Ressources humaines : « …de rappeler les retraités. »

Madame Chevalier : « Si, c’est bien de rappeler les retraités. »

Responsable des Ressources humaines : « En PDV on ne peut pas rappeler les retraités. »

Un musicien : « Place aux jeunes ! »

Madame Chevalier : « Pour les remplacements, la demande au CA a été de dégeler les postes le temps que nous organisions les concours. »


Pas de questions CFDT/Unsa (techniciens et administratifs).

Fin de la réunion.

Prochaine réunion des DP, le 26 janvier à 14 heures. Adressez vos questions à vos élus. Oui.




***




La réaction : J’ai habité La Paillade dans mon adolescence, au début des années soixante-dix. En ce temps-là, dans ce quartier, il n’y avait rien : pas de théâtre, pas de piscine, rien; seulement des immeubles et des habitants. C’était le paradis. Oui.




La réaction : Oui, l’Opéra Comédie est sous-employé. On se demande même pourquoi 12 millions d’euros ont été investis pour le rénover de 2010 à 2012.



DE NOMBREUX SALARIES DE L’OONM ETAIENT EN CONGE LA SEMAINE DERNIERE.
NOUS REPUBLIONS DONC CI-DESSOUS LES COMPTES RENDUS
DE LA REUNION D’INFORMATION DU PERSONNEL DU 19 DECEMBRE
ET DE LA REUNION DES DP DU 21 DECEMBRE 2016



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion d’information du personnel de l’OONM-LR qui s’est tenue le lundi 19 décembre à 12 h salle Molière à l’Opéra Comédie (sur invitation du Président de l’OONM, Didier Deschamps, et de la Directrice générale, Valérie Chevalier)


Le Président et la Directrice générale ont dit tant de choses, donné tant d’informations que je n’ai pas pu tout noter vraiment, au mot près (et bien sûr je n’enregistre pas). Il s’agit donc là de bribes de deux monologues (celui du Président Deschamps était improvisé, celui de la Directrice générale était lu).

Madame Chevalier et monsieur Deschamps sont assis sur des chaises grenat derrière une petite table recouverte d’un tissu rouge installée au pied de la scène.

En début de réunion, problème de son que Jacques règle avec autorité et compétence, ce que semble lui reconnaître madame Chevalier : « N’est pas sonorisateur qui veut ! »

Un peu plus d’une centaine de salariés présents dans la salle (sur 240, ce qui finalement est peu compte tenu de la situation critique de notre Maison aujourd’hui).

Madame Chevalier, en ouverture, explique que cette réunion est organisée pour répondre aux attaques dont sont victimes l’OONM, l’Administratrice générale, le Président et elle-même.

Le Président : « Vous avez tous entendu les rumeurs et les déclarations intempestives de certains responsables ( ?) et je souhaiterais, avec Valérie Chevalier, essayer de dissiper les nuages qui s’amoncellent au-dessus de vos têtes avant les fêtes.
Tout commence avec le rapport de la Chambre régionales des comptes, qui est pour moi de l’histoire ancienne : vous avez tous pu lire ma réponse. Toutes les préconisations de ce rapport portant sur 2009-2014 ont fait l’objet de réformes en interne, et pourtant certains s’appuient encore sur ce rapport pour nous attaquer. Depuis deux ans et demi, nous avons fait avec vous ce travail qui commence aujourd’hui à porter ses fruits. Mais entre-temps, il y a eu des élections régionales et l’arrivée d’un exécutif très « toloso-centré » ainsi que de nouveaux représentants de l’Etat.
Ces actionnaires minoritaires de l’OONM semblent s’être mis en tête de prendre le pouvoir. Ils nous ont affirmé, les yeux dans les yeux, un soutien sans faille… mais en posant un certain nombre de conditions, et il suffirait évidemment qu’une de ces conditions ne soit pas remplie pour tout remettre en question.
Ils ont donc décidé, par exemple, de mettre en place un « comité de suivi des tutelles », et c’est ainsi que Valérie Chevalier et Anne Laffargue doivent pointer une fois par mois à la préfecture et rendre des comptes détaillés devant un véritable tribunal de l’Inquisition.
Le budget 2016 se conclut avec un déficit intermédiaire légèrement déficitaire. Nous avions bien prévenu nos partenaires, lors du CA de mai, que le choix avait été fait d’engager le maximum de moyens sur l’artistique mais que nous ne disposions d’aucune marge de manœuvre en cas d’imprévus. Or des imprévus, il y en a eu, comme l’annulation de la première de Lohengrin du fait de l alerte météo (200.000 ¬ ), des départs à la retraite annoncés tardivement, la mise en invalidité d une jeune salariée, sans compter la prolongation de l état d urgence qui nous a coûté 40.000 ¬ supplémentaires pour la sécurité.
A l annonce de ce déficit, indignation commune de l’Etat et de la Région sur le mode « les imprévus, ça se prévoit ». La présidente du Conseil régional se risque même à mettre en doute la sincérité des comptes, et là, on frise la diffamation. En effet, les comptes de la Maison sont absolument impeccables.
Ces remarques de l’Etat et de la Région ne manquent pas de sel, si on se rappelle que :
L’Etat a fait voter en loi de finance initiale un budget déficitaire de 73 milliards d’euros, auxquels est venu s’ajouter tout récemment, en loi de finance rectificative, un déficit supplémentaire de 7 milliards « pour dépenses imprévues ». Il ne viendrait pour autant à l’idée de personne de dire que les comptes du ministre du budget ne sont pas sincères ou que la gestion de l’Etat « manque de rigueur ».
La Région, pour sa part, nous fait savoir qu’elle ne pourra nous verser qu’en 2017 le solde de la subvention 2016 parce que les caisses sont vides ! Et puis, n’oublions jamais que tous les problèmes ont commencé lorsque le Conseil régional a décidé sans préavis en 2012 de nous retirer 5,5 millions d’euros de subvention…
C’est ainsi que l’Etat, toujours soutenu par la Région, décide de nommer un administrateur provisoire qui en six mois, d’un coup de baguette magique, va rétablir la situation. Philippe Saurel et moi avons appris la chose par la rumeur et par la presse, selon laquelle le Drac disait qu’un administrateur provisoire désigné par lui prendrait ses fonctions à l’OONM le 1er janvier 2017 pour une durée de six mois. Un peu énervé, tant sur le fond que sur la forme, je suis donc allé voir Philippe Saurel, et nous avons décidé de reporter un CA qui – au vu de ces éléments – risquait de très mal se passer.
Pour moi, pas question d’un administrateur provisoire, d’ailleurs le Drac n’a pas la compétence juridique pour cette nomination, seuls les tribunaux peuvent prendre une telle décision qui est une décision grave. De toute façon, il n’est pas acceptable et il n’est pas convenable qu’une telle démarche soit entreprise sans informer le premier financeur de l’OONM (13 millions de la Métropole contre 3,2 de l’Etat…), ni le président du CA.
Aux dernières nouvelles, cet administrateur se serait transformé en chargé de mission pour le passage en EPCC au 1er janvier 2018. Cette date qui revient dans tous les textes de l’Etat n’est pas sérieuse : si EPCC il doit y avoir, il ne pourra démarrer avant le 1er janvier 2019, une fois le plan de redressement terminé et la dette apurée.
Notons au passage que l’EPCC ne règlerait aucun des problèmes que nous rencontrons, il alourdirait au contraire le fonctionnement de la Maison et coûterait plus cher puisqu’il faudrait embaucher un comptable public et une secrétaire comptable. Je rappelle qu’il existe en France 5 opéras nationaux et 8 orchestres nationaux en région : depuis la Loi Renar de 2002 créant les EPCC, aucune de ces treize institutions n’est passée en EPCC, pas même l’Orchestre national de Lille, toujours en statut associatif alors que son président est depuis plus de 20 ans Ivan Renar, père des EPCC, lui-même.
Maintenant, s’ils veulent nous envoyer un chargé de mission pour faire le 157e audit sur la Maison, et si cet homme providentiel trouve des solutions que personne n’avait imaginées jusque-là, welcome !
On peut s’interroger sur les raisons de ce revirement, dans la mesure où les précédents représentants de l’Etat et de la Région étaient très solidaires de notre action et la soutenaient sans réserve. Ils avaient d’ailleurs validé le plan de redressement que nous avons élaboré.
Plusieurs hypothèses :
Une démarche politique concertée à l’approche d’échéances électorales nationales et locales ? J’exclus d’emblée une hypothèse aussi médiocre.
Le manque d’expérience et de recul de personnes qui n’ont guère d’ancienneté dans leurs fonctions : en découvrant le rapport de la CRC ils feraient preuve d’une grande fébrilité et chercheraient à se couvrir ? J’exclus aussi cette hypothèse, bien sûr…
Les partenaires minoritaires pourraient chercher un prétexte pour se désengager et faire porter tout le poids financier sur la Métropole ? Ce serait, là aussi, peu glorieux. J’exclus donc cette hypothèse comme les deux précédentes.
Il reste une dernière hypothèse qui me rend optimiste : ces gens sont arrivés après la bataille, et ils constatent que notre plan de redressement marche. Ils volent alors au secours de la victoire et pourront prétendre que c’est grâce à leurs multiples interventions que l’OONM a été sauvé.
Pour notre part, nous gardons notre sang froid et continuons à travailler pour redresser durablement la situation : les chiens aboient, la caravane passe. »

Le président Didier Deschamps passe la parole à Valérie Chevalier, Directrice générale. Mons
La Directrice générale (en écho aux chiens aboyant) : « Quand on veut abattre son chien, on dit qu’il a la rage… »
Puis madame Chevalier lit son discours. J’ai demandé par e-mail vendredi après-midi le fichier de ce texte à notre Directrice générale pour publication dans le blog afin de ne pas transformer ses propos, mais elle ne m’a pas répondu; ce qui suit n’est donc pas retranscrit au mot près, c’est très incomplet et il peut y avoir de nombreuses erreurs de forme – mais le fond demeure, je crois.

Madame Chevalier : « C’est une véritable action de bashing contre notre Maison dans la presse… On peut se demander comment ça fuit… Quand je suis arrivée, on m’a demandé de revoir les accords collectifs et de faire un PDV, ce que j’ai fait de manière humaine… »

« En parallèle, on me demande de répondre aux exigences d’un double label national… Il n’y a que Bordeaux, à part Montpellier, qui a ce double label… Les exigences, c’est un axe artistique… une programmation qui couvre toutes les époques et les formes, qui maintient des équipes artistiques, techniques et administratives… un axe territorial en région et national… un axe social, pour la recherche de nouveaux publics… En raison du plan de restructuration… jusqu’en 2019… nous avons le budget artistique le plus petit de France… Mais on s’efforce de répondre au mieux à ces exigences… Telle une épée de Damoclès… on est sous la menace du retrait du double label… »

« Cette année, nous sortons effectivement avec un déficit sec de 230 000 euros… Les objectifs de billetterie n’ont pas été atteints… Nous avons fait un spectacle en trop la saison dernière… Il y a eu une annulation (la première de « Lohengrin ») sur un plateau très important… Et nous n’échappons pas aux frais des événements (terrorisme)… Il y a eu aussi des indemnités de licenciement élevées, ainsi que des poursuites prudhommales… Nous sommes obligés de provisionner pour les retraites… Il y a les heures de délégation des élus du personnel… et une réserve imprévue de 150 000 euros pour un litige avec un musicien qui nous a quittés… En 2016 le déficit est de 816 000 euros… Il n’y a pas de dissimulations comme se plaît à le répéter une certaine presse qui diffuse des calomnies… »

« Sur le plan tout à fait personnel… il y a une grave question… un grave péril… certains comportements dans cette Maison… Il y a un devoir de réserve… Nous scions le tronc quand nous affichons des comportements non professionnels… les musiciens pendant les répétitions de concerts… des articles de presse qui rapportent n’importe quoi en écho… l’image que nous donnons de notre Maison, l’image à l’extérieur pour la pérennité de notre Maison… »
Puis : « Est-ce qu’il y a des questions ? »

Silence total dans la salle.

Le Président : « S’il n’y a pas de questions, bon appétit. »

La Directrice générale : « Nous nous retrouverons au bal, et je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année. »
Dehors, devant l’entrée des artistes, un musicien lance à d’autres musiciens : « Quand tu les entends parler, c’est la faute à tout le monde sauf eux ! »
Je vais vite faire mon quinté (cagnotte d’1 million d’euros; il faut, pour la gagner, avoir le quinté dans l’ordre + le numéro Plus). Oui.





La réaction : Tôt ou tard, la racaille en col blanc et rose aura la peau des ballets classiques. Son but est l’anéantissement de la culture occidentale. Oui.


La réaction : Lundi 11 janvier, galette offerte par la direction au personnel de l’OONM-LR. Madame Chevalier et monsieur Deschamps font leur petit discours; la Directrice dit avoir une « pensée pour les malades » (pensée que beaucoup interprètent bien sûr comme une piqûre de rappel à l’adresse des souffreteux).
Après la galette, réunion de renégociation des accords collectifs (sujet : les déplacements). En préambule je fais une mise au point (pointue). Puis tout se déroule normalement, dans la bonne humeur taquine (rires un peu forcés quand même). Je n’interviendrai quasiment pas.
Les cinq dernières minutes présagent cependant de prochaines rencontres moins conviviales. Nous assistons à un échange, à fleurets mouchetés, entre le délégué CGT-Spectacle (grand musicien) et madame Chevalier. Le délégué s’étonne du manque de propositions de la direction en vue des prochaines rencontres (où on entrera dans le vif du sujet : l’argent). La direction et SON avocat (avocat payé par l’OONM-LR, et qui devrait défendre donc les intérêts de TOUS les salariés) semblent vouloir s’attaquer aux acquis des musiciens (primes d’enregistrement, etc.). Le représentant de l’orchestre l’a compris, évidemment, et il a préparé avec l’avocat des syndicats (oui, le contribuable paie deux avocats pour un même travail) d’éventuelles contre-propositions; j’ai cru l’entendre évoquer la « musique de chambre », mais bon, j’ai des acouphènes, et n’y comprends rien en musique, qu’elle soit de chambre ou de salon. Madame Chevalier conclut (souriant au représentant de l’orchestre, qui sourit aussi) : « On mettra tout à plat. Et on discutera point par point. »
Prochaine réunion de renégociation des accords collectifs le 23 février.




Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue le 19 décembre 2016 à 14h30 salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents : Didier Deschamps, président de l’OONM-LR, Valérie Chevalier, Directrice générale, madame l’Administratrice générale, madame la responsable des Ressources humaines et les élus du Comité d’entreprise.


Information sur l’approbation du procès-verbal de la réunion ordinaire du 22 novembre 2016.

PV voté.

Consultation sur la situation économique et financière de l’Association pour l’année 2015. Invités : commissaire aux comptes et madame (…) du cabinet Secafi.

Réponse développée longuement. Un compte rendu détaillé sera fait dans le prochain PV du CE.

Le commissaire aux comptes approuve les comptes de l’OONM-LR pour l’année 2015, mais précise n’avoir pas à se prononcer sur l’utilisation des fonds et leur répartition. Il confirme l’impact du PDV sur le déficit. Il dit qu’il y a une différence d’interprétation sur le financement par la Direccte de l’activité partielle (la direction avait escompté une somme que l’Association n’a pas obtenue dans sa totalité).
Il existe des retards de versements de subventions. Il manque environ 500 000 euros fin 2016.
La Métropole s’est engagée à verser 5 150 000 euros fin janvier 2017.

Suite à l’analyse des comptes de 2015 il y a eu, selon le commissaire aux comptes, un ultimatum des tutelles (Métropole et Région) pour la mise en place d’un plan de redressement.
(L’analyse des comptes a été présentée au CA par la direction au printemps 2016; ce rapport était réclamé par le CE depuis six mois; il n’a pu être remis au cabinet Secafi que fin novembre)

Selon l’expertise de Secafi, il y a eu en 2015 une augmentation nette du budget artistique qui ne s’est pas fait sentir positivement à cause d’une billetterie en chute. Secafi : « Une question se pose à ce stade : la nouvelle programmation ne semble pas avoir eu les effets escomptés. »

Les ouvrages qui ont eu les coûts de production les plus élevés ont fait les billetteries les plus faibles :
L’Hirondelle inattendue et L’Enfant et les Sortilèges (même spectacle, version adulte) : coût de production de 338 000 euros, recettes de 91 000 euros.
Chérubin : coût de production de 486 000 euros, recettes de 85 000 euros.
(Ces deux productions ont eu un coût de production net de 650 000 euros, ce qui représente la moitié du déficit de l’année 2015 pour l’OONM-LR)

Contre-exemple : La Clémence de Titus a coûté 292 000 euros et a généré 125 000 euros de recettes (ces recettes ont financé quasiment la moitié de la production; à l’opposé, pour Chérubin, les recettes ont représenté à peine 1/6ème du coût).

L’analyse complète, et complexe, figurera dans le prochain PV du CE.

Consultation sur la politique sociale, les conditions de travail et d’emploi pour l’année 2015.

Embauche de 8 CDD en 2015 (7 pour Opéra Junior + 1 dramaturge à 40 %). Pas de titularisation de CDD. Le poste de médiateur culturel a été modifié.

Demande de remise du PV du CA approuvé le 16 décembre 2016.

Le PV du CA sera remis aux élus lors du prochain CE.

Demande de précisions sur les chiffres de « Lohengrin » annoncés en réunion le 22 novembre. (annulation pour Alerte Orange de la première de Lohengrin sur ordre du préfet)

Perte nette de 48 000 euros (et non 200 000 euros, comme certains auraient pu le comprendre lors de la réunion direction/salariés salle Molière au mois de décembre).

Information et consultation, en application de l’article L.3122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production « Il était une fois dans l’Est ».

Oui.

Information et consultation, en application de l’article L.3122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production « Armida ».

Oui.

Demande d’explications sur la nomination d’un administrateur provisoire et détails de sa mission.

Le président Didier Deschamps réaffirme ce qu’il a dit au personnel de l’OONM-LR salle Molière le 19 décembre.
Ci-dessous, le fameux discours du président (déjà publié dans Libre expression) :

Le Président : « Vous avez tous entendu les rumeurs et les déclarations intempestives de certains responsables (?) et je souhaiterais, avec Valérie Chevalier, essayer de dissiper les nuages qui s’amoncellent au-dessus de vos têtes avant les fêtes.
Tout commence avec le rapport de la Chambre régionales des comptes, qui est pour moi de l’histoire ancienne : vous avez tous pu lire ma réponse. Toutes les préconisations de ce rapport portant sur 2009-2014 ont fait l’objet de réformes en interne, et pourtant certains s’appuient encore sur ce rapport pour nous attaquer. Depuis deux ans et demi, nous avons fait avec vous ce travail qui commence aujourd’hui à porter ses fruits. Mais entre-temps, il y a eu des élections régionales et l’arrivée d’un exécutif très « toloso-centré » ainsi que de nouveaux représentants de l’Etat.
Ces actionnaires minoritaires de l’OONM semblent s’être mis en tête de prendre le pouvoir. Ils nous ont affirmé, les yeux dans les yeux, un soutien sans faille…  mais en posant un certain nombre de conditions, et il suffirait évidemment qu’une de ces conditions ne soit pas remplie pour tout remettre en question.
Ils ont donc décidé, par exemple, de mettre en place un « comité de suivi des tutelles », et c’est ainsi que Valérie Chevalier et Anne Laffargue doivent pointer une fois par mois à la préfecture et rendre des comptes détaillés devant un véritable tribunal de l’Inquisition.
Le budget 2016 se conclut avec un déficit intermédiaire légèrement déficitaire. Nous avions bien prévenu nos partenaires, lors du CA de mai, que le choix avait été fait d’engager le maximum de moyens sur l’artistique mais que nous ne disposions d’aucune marge de manœuvre en cas d’imprévus. Or des imprévus, il y en a eu, comme l’annulation de la première de Lohengrin du fait de l’alerte météo (200.000 ¬ ), des départs à la retraite annoncés tardivement, la mise en invalidité d une jeune salariée, sans compter la prolongation de l état d urgence qui nous a coûté 40.000 ¬ supplémentaires pour la sécurité.
A l annonce de ce déficit, indignation commune de l’Etat et de la Région sur le mode « les imprévus, ça se prévoit ». La présidente du Conseil régional se risque même à mettre en doute la sincérité des comptes, et là, on frise la diffamation. En effet, les comptes de la Maison sont absolument impeccables.
Ces remarques de l’Etat et de la Région ne manquent pas de sel, si on se rappelle que :
L’Etat a fait voter en loi de finance initiale un budget déficitaire de 73 milliards d’euros, auxquels est venu s’ajouter tout récemment, en loi de finance rectificative, un déficit supplémentaire de 7 milliards « pour dépenses imprévues ». Il ne viendrait pour autant à l’idée de personne de dire que les comptes du ministre du budget ne sont pas sincères ou que la gestion de l’Etat « manque de rigueur ».
La Région, pour sa part, nous fait savoir qu’elle ne pourra  nous verser qu’en 2017 le solde de la subvention 2016 parce que les caisses sont vides ! Et puis, n’oublions jamais que tous les problèmes ont commencé lorsque le Conseil régional a décidé sans préavis en 2012 de nous retirer 5,5 millions d’euros de subvention…
C’est ainsi que l’Etat, toujours soutenu par la Région, décide de nommer un administrateur provisoire qui en six mois, d’un coup de baguette magique, va rétablir la situation. Philippe Saurel et moi avons appris la chose par la rumeur et par la presse, selon laquelle le Drac disait qu’un administrateur provisoire désigné par lui prendrait ses fonctions à l’OONM le 1er janvier 2017 pour une durée de six mois. Un peu énervé, tant sur le fond que sur la forme, je suis donc allé voir Philippe Saurel, et nous avons décidé de reporter un CA qui – au vu de ces éléments – risquait de très mal se passer.
Pour moi, pas question d’un administrateur provisoire, d’ailleurs le Drac n’a pas la compétence juridique pour cette nomination, seuls les tribunaux peuvent prendre une telle décision qui est une décision grave. De toute façon, il n’est pas acceptable et il n’est pas convenable qu’une telle démarche soit entreprise sans informer le premier financeur de l’OONM (13 millions de la Métropole contre 3,2 de l’Etat…), ni le président du CA.
Aux dernières nouvelles, cet administrateur se serait transformé en chargé de mission pour le passage en EPCC au 1er janvier 2018. Cette date qui revient dans tous les textes de l’Etat n’est pas sérieuse : si EPCC il doit y avoir, il ne pourra démarrer avant le 1er janvier 2019, une fois le plan de redressement terminé et la dette apurée.
Notons au passage que l’EPCC ne règlerait aucun des problèmes que nous rencontrons, il alourdirait au contraire le fonctionnement de la Maison et coûterait plus cher puisqu’il faudrait embaucher un comptable public et une secrétaire comptable. Je rappelle qu’il existe en France 5 opéras nationaux et 8 orchestres nationaux en région : depuis la Loi Renar de 2002 créant les EPCC, aucune de ces treize institutions n’est passée en EPCC, pas même l’Orchestre national de Lille, toujours en statut associatif alors que son président est depuis plus de 20 ans Ivan Renar, père des EPCC, lui-même.
Maintenant, s’ils veulent nous envoyer un chargé de mission pour faire le 157e audit sur la Maison, et si cet homme providentiel trouve des solutions que personne n’avait imaginées jusque-là, welcome !
On peut s’interroger sur les raisons de ce revirement, dans la mesure où les précédents représentants de l’Etat et de la Région étaient très solidaires de notre action et la soutenaient sans réserve. Ils avaient d’ailleurs validé le plan de redressement que nous avons élaboré.
Plusieurs hypothèses :
Une démarche politique concertée à l’approche d’échéances électorales nationales et locales ? J’exclus d’emblée une hypothèse aussi médiocre.
Le manque d’expérience et de recul de personnes qui n’ont guère d’ancienneté dans leurs fonctions : en découvrant le rapport de la CRC ils feraient preuve d’une grande fébrilité et chercheraient à se couvrir ? J’exclus aussi cette hypothèse, bien sûr…
Les partenaires minoritaires pourraient chercher un prétexte pour se désengager et faire porter tout le poids financier sur la Métropole ? Ce serait, là aussi, peu glorieux. J’exclus donc cette hypothèse comme les deux précédentes.
Il reste une dernière hypothèse qui me rend optimiste : ces gens sont arrivés après la bataille, et ils constatent que notre plan de redressement marche. Ils volent alors au secours de la victoire et pourront prétendre que c’est grâce à leurs multiples  interventions que l’OONM a été sauvé.
Pour notre part, nous gardons notre sang froid et continuons à travailler pour redresser durablement la situation : les chiens aboient, la caravane passe. »


Demande du coût de production prévisionnel et réalisé de « Royal Palace » et « Il Tabarro » (même spectacle en deux parties), nombre d’entrées payantes et d’invitations.

Prévisionnel de 500 000 euros. Réalisé : 540 000 euros – dépassement pour frais de personnel ( ?). Entrées payantes : 1850 (ce qui est peu pour 4 représentations; la recette en billetterie a dû être d’environ 76 000 euros). 238 invitations.

Conditions d’embauche d’un régisseur intermittent sur la reprise du « Monstre du Labyrinthe ».

Disons qu’il s’agit d’un malentendu organisationnel…




Potin de merdre 3 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue le 25 janvier à 15 heures, salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, madame l’Administratrice générale, la responsable des Ressources humaines et des élus. Invité : Didier Deschamps, président.


Information sur l’approbation du procès-verbal de la réunion extraordinaire du 19 décembre 2016.

Approuvé.

Information et consultation, en application de l’article L. 3122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production « Le Monstre du labyrinthe ».

Approuvé.

Demande de précisions suite de la consultation sur la situation économique et sociale 2015 : budget communication :
« Relations publiques » : Où retrouve-t-on le chiffre dans le détail des comptes de charges ?
« Dramaturgie » : quelle est la raison du dépassement important du budget malgré le partenariat avec le CNSM ?
« Impression » : pourquoi la refonte du site internet et la création de l’application pour Smartphone sont-elles incluses dans ce titre ? Quels sont les honoraires de l’agence de pub et des graphistes ?
« Presse » : quelle est la raison du dépassement de budget ?
« Publicité » : demande de précisions sur les frais des prestataires de réseaux, et sur les relations presse nationale. Où se retrouvent ces chiffres dans le détail des comptes de charge ?
La direction ne semble pas très disposée à fournir des précisions aux élus du CE.
Demande du budget de communication détaillé pour 2016 et du budget prévisionnel de communication pour 2017.

320 000 euros de prévus. 300 000 euros de réalisés.

Quel est le coût des banderoles placées sur l’Opéra Comédie ? Qu’est-il prévu pour en améliorer la présentation ?

1 banderole coûte 82 euros HT. On va fabriquer un cadre pour une meilleure tenue (afin que ça ne ressemble pas à du linge aux fenêtres).

BDES : demande de précisions sur le tableau des levers de rideau.
Pourquoi certaines prestations sont-elles décomptées 0 ?
Demande de distinction entre les concerts décentralisés et les concerts en région.
Certaines prestations sont décomptées 0 car ce sont des expos, pas des spectacles.
Bilan des Garderies musicales du début de saison : nombre de participants pour chacune des 6 garderies, quel en est le coût, quels en sont les retours ?

8 enfants en moyenne.

Montant de la résidence des Ombres.

240 000 euros. Et l’OONM fournit un bureau + support technique et timbres.

Montant total des résidences de Tal Isaac Haddad, M.-E. Signeyrole et Julien Guillamat.

30 000 euros (annualisé) pour Tal Isaac Haddad. Les autres sont payés en tant qu’intermittents du spectacle (exemple, madame Signeyrole : 540 heures).

Demande de communication des coûts de production, recettes prévisionnelles, nombre d’entrées payantes et nombre d’invitations pour Le Songe d’une nuit d’été, Rythmes de Corée, La Soupe pop, Bal à l’Opéra, et des deux concerts du Nouvel An.

Le Songe d’une nuit d’été : 2092 spectateurs. 191 invités. 41 000 euros de recettes pour un budget prévu de 55 000 euros (réalisé : 53 000 euros). Etc.

Giselle : demande de communication du coût de la coproduction avec Montpellier Danse, nombre d’entrées payantes et d’invitations.

Budget : 51 000 euros. Recettes : 50 000 euros. 204 invités.

Demande de précisions sur les dysfonctionnements de la série Supersonic

La salle Molière est une salle à l’abandon, mal équipée. Donc, selon un élu du CE, il est difficile d’y travailler. Il faudrait, quand on programme un double spectacle, faire attention à son organisation (problème de sécurité lors de l’élection de Miss France, avec des portes de secours bloquées par des véhicules de l’organisation).

Demande de communication du rapport du Commissaire aux comptes pour l’année 2015.

La direction a remis le rapport aux élus du CE.

En quoi consiste « le développement des projets numériques » ? A quel service est-il rattaché ?

Projet un peu flou pour le salarié lambda. Ce service est rattaché à la direction (embauche d’une salariée en CDD).

Exploitation et vente des enregistrements des concerts.

La direction explique que les enregistrements de l’orchestre n’ont jamais été bénéficiaires. Les propositions de l’ingénieur du son de l’orchestre seront prises en compte.

Recherche de mécénat : où en est le projet de collaboration avec les entreprises locales évoqué en juin 2016 ?

L’OONM est toujours à la recherche de mécènes. Bref, selon la direction il est trop onéreux de payer des gens qui en cherchent.

Demande de communication du réalisé des concerts en région pour l’année 2016.

En cours.

Nombre et coût total des concerts de musique de chambre (en dessous de 13 musiciens) en région pour 2016. Prix de vente de chaque formation de musique de chambre (duo, trio, quatuor, quintette, sextuor…)

Nous retiendrons que chaque exécutant coûte 500 euros.

Vacance des postes et modalités de remplacement des départs dans les différents services.

Beaucoup de concours à organiser.

Demande d’une date pour la consultation sur les orientations stratégiques.

La direction y réfléchit.


Le PV officiel de cette réunion paraîtra sur Irp-CE.

Prochaine réunion de CE : 22 février 2016.


La réaction : Suite à l’analyse des comptes 2015 faite par le cabinet SECAFI (mandaté par le CE), le Comité d’entreprise a émis un avis reflétant son inquiétude sur divers points. Cet avis sera adressé au président Deschamps pour transmission au CA.


***



Potin de merdre 4 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 26 janvier à 14 heures, salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre et des élus du personnel.

A la demande de madame Chevalier, la responsable des Ressources humaines fait une mise au point au sujet de l’élection du CHSCT évoquée la veille en réunion de CE.

Responsable des Ressources humaines : « Ils (les élus du CE) ne m’ont pas laissé finir mes phrases… Puis : Ce sont des conditions individuelles. 1 candidat = une liste. Une voix pour une seule liste. C’est normalement le principe de base, sauf si vous décidez tous de faire autrement. Si vous vous mettez tous d’accord à l’unanimité, vous pouvez faire des panachages. C’est vous qui décidez. Pas la direction. C’est ce qu’on a fait il y a 2 ans. »

(Le vote a eu lieu le lendemain. Liste panachée. Election au CHSCT d’un musicien, d’un choriste, d’un technicien de scène et d’un cadre).


Questions DP de la CFDT/Unsa (administratifs/techniciens)

Officiellement, qui sont les nouveaux chefs des services machinerie, accessoires, costumes, maintenance, entretien et sécurité à l’Opéra Comédie.
Madame Chevalier révèle les noms retenus à ces postes. Mais rien n’est encore fait officiellement. Une note informative paraîtra sans doute après signature des avenants.

Un régisseur de scène demande pourquoi le dimanche 4 décembre 2016, etc. (problème d’heures de récupération en tournée à Versailles)
Vive discussion entre une élue de l’administration et la responsable des Ressources humaines.
En conclusion, il faudrait que le régisseur de scène rencontre la responsable des Ressources humaines (qui rappelle que la porte de son bureau est toujours ouverte).

Questions CGT/Spectacles (musiciens/choristes)

MUSICIENS
Apparemment, il sera désormais obligatoire de réserver une loge au Corum avant le vendredi soir, afin d’y avoir accès le week-end. Les musiciens trouvent cette façon de faire trop contraignante. Quelles solutions pourraient être envisagées ?
Madame Chevalier : « Il y a eu un incident. On a des squatters dans les locaux. C’est une question de sécurité. Le CIAP (gardien) n’est pas censé donner des loges aux musiciens qui n’ont pas réservé.
Une élue de l’administration (dans la discussion avec les musiciens) : « Encore une fois vous vous trompez. Vous gérez mal. Il faut réserver. Le CIAP fait ses tournées. Il fait son travail. Il doit savoir qui est dans la maison. »
Un élu de l’administration : « Surtout avec le plan Vigipirate. »
Coordinateur artistique : « Il n’y a pas de CIAP en permanence le week-end. Si le musicien n’a pas prévenu, il n’aura pas de loge. »
Un musicien demande l’utilisation de la salle des chœurs du Corum.
Madame Chevalier : « On va faire une convention… J’ai été un peu étonnée de voir qu’il y avait un chœur complet dans la salle des chœurs. C’est le chœur symphonique. Il a le bip et il s’installe sans qu’on en soit vraiment informé. »
Un musicien : « Ils paient quelque chose ? »
Madame Chevalier : « Non. Or, nous, on paie 365 jours par an. »

Quelles mesures la direction compte-t-elle prendre pour l’amélioration de l’acoustique de l’Opéra Comédie ?
Madame Chevalier : « On en a déjà parlé avec le directeur technique. On ne va pas investir dans un salon. On ne va pas acheter une conque. Il y a la solution de panneaux acoustiques. Ca doit passer dans un investissement. C’est un peu compliqué en ce moment. Pour l’instant on met les pendrillons. Mais rien ne remplace une conque, c’est clair… Sur les côtés, il y a des endroits où on entend les cordes comme des solistes… ça fait un effet, hum… Il y a des trous… ça dépend où on est assis dans la salle… On a des investissements pour la sécurité… c’est la sécurité d’abord… L’acoustique… »
Un musicien : « Ne peut-on faire appel à un acousticien ? »
Madame Chevalier : « Oui, mais… L’idéal c’est le salon, la conque, la boîte. Mais oui, on peut faire venir un acousticien. »
Régisseur général de l’orchestre : « Il faut que l’acousticien soit conscient des contraintes autres que l’acoustique. »

Série Voix Romantique :
Nouveau problème de préparation et de réglage de partitions.
Pourquoi a-t-on engagé un cor solo ?
Choix du BIS.
Partitions
Madame Chevalier : « C’était pas prêt. »
Un musicien : « On a passé nos répétitions à gommer, à changer les coups d’archet, à déchiffrer… »
Une musicienne : « Il y avait des trucs qui n’avaient pas été vus… Le matin, il est arrivé très tard… »
Un musicien : « Ce n’était pas qu’un extrait… »
Une musicienne : « On a pas arrêté de changer et de rechanger. »
Coordinateur artistique : « Pour le coup, ça ne vient pas de la bibliothèque… »
Un musicien : « C’est fatigant à force. »
Une musicienne : « On veut pas jeter la pierre, mais… »
Coordinateur artistique : « Ca fait vraiment partie de son boulot. On va lui en parler. »
Une musicienne : « C’est pas de sa faute à elle spécialement. Il faut changer le premier jour, pas après. »
Madame Chevalier : « Ce sont de vieilles éditions. Elles sont usées. »
Un musicien : « Quand on prend une symphonie réglée par un violon solo, si on la reprend après trois-quatre ans… »
Coordinateur artistique : « Ca gêne la bibliothèque… je comprends que ça vous gêne aussi. »
Madame Chevalier : « Chacun met sa pâte et son son. Ils sont solos, ils sont solistes… Ils prennent pas spécialement le temps de le faire… »
Une musicienne : « Si c’est mauvais, ils avaient qu’à le voir avant… Si c’est réglé, c’est réglé. »
Coordinateur artistique : « Après, pour Armida, je préfère vous prévenir, on vient de recevoir le matériel. Y a rien de pire qu’un matériel vierge. Il n’y a pas un coup d’archet. »
Madame Chevalier : « Il ne veut pas communiquer ses coups d’archet… C’est pas vraiment beaucoup joué… Il y a de gros droits, des changements de croches… »
Coordinateur artistique : « Les coups d’archet, c’est un peu compliqué… à gérer. »

Cor solo 
Madame Chevalier : « J’ai posté hier la réponse à monsieur (un musicien). »
Régisseur général de l’orchestre : « Il y a deux choses. On avait déjà embauché ce corniste. On savait pas quand il pourrait venir. On l’avait embauché sans savoir ce qu’il allait vraiment faire. Et on l’a retrouvé à la première chaise. Il a dit non, moi je suis à la troisième. J’ai dit à (un musicien) : il faut que tu montes à la première chaise. Il a répondu que le chef parlait de… parce que… et qu’il restait derrière… Sur le principe c’est pas bien, mais c’est vrai que sur le plan financier c’est le même prix. »
Madame Chevalier : « On va le voir, c’est prévu. »
Une musicienne : « Donc il ne devait pas y avoir de supplémentaire. »
Régisseur général de l’orchestre : « Si… » Puis : « Il sera à la troisième chaise. »
Madame Chevalier : « Il a préféré rester à la troisième chaise, près du radiateur, au chaud… »

Bis 
Madame Chevalier : « A la dernière minute ? C’est ça que vous voulez dire ? »
Une musicienne : « Beaucoup de gens n’ont pas compris. »
Madame Chevalier : « Elles veulent pas chanter. »
Une musicienne : « C’est ridicule de faire un bis avec les autres qui attendent là… On ne comprend pas le choix de ce bis. »
Une autre musicienne (sourire) : « L’ambiance… »
Madame Chevalier : « Elle voulait pas… Elle aurait pu faire une petite Nuit d’été. Elle ne voulait absolument pas chanter. Il y a des artistes, même des instrumentalistes, qui ne veulent pas… Il aurait fallu trouver quelque chose à l’ambiance un peu Cléopâtre… C’est un peu délicat, on leur dit prévoyez un bis, ici les gens aiment bien les bis… »
Coordinateur artistique : « C’était la mort de Cléopâtre, on pouvait pas… »
Madame Chevalier : « On pouvait pas la forcer. Quand ils veulent pas, ils veulent pas… Après, c’était le ballet français de l’après-midi, le ballet des grands-mères… »
Une élue de l’administration : « Ils sont juste trop gâtés ! C’est grâce aux gens que ces artistes sont là quand même ! Ca leur prend deux minutes… Trop gâtés… »
Madame Chevalier : « Et après on vend des disques… C’est vrai qu’elle a signé des disques après… » Puis : « La mort de Cléopâtre, il faut quand même la chanter, c’est de l’orfèvrerie… » Puis (riant) : « Le chef aurait aimé faire un bis. Souvent avec Michael on se pose la question des bis. Il faut faire un bis ? Pas de bis ? Après trois heures de concert ? Lui, il faut plutôt le freiner. »
Coordinateur artistique : « Après la 40ème un bis ? »
Madame Chevalier (riant) : « Pour achever les cordes. »

Le bus pour Saint-Jean-Pla-de-Cors était petit et inconfortable.
Régisseur général de l’orchestre : « On choisit pas vraiment le bus. C’était très juste, c’est vrai. Il y avait des places. Mais 50 places pour 45 musiciens avec les instruments… »
Une musicienne : « Des musiciens qui ne se plaignent jamais m’en ont fait la réflexion. »
Régisseur général de l’orchestre : « En dehors du remplissage, c’était un bus standard. »
Madame Chevalier : « Quand il fait froid, il faut prévoir deux bus car des gens ne prennent pas leur voiture. »
Une musicienne : « T’as pas pu prendre le car ? j’ai demandé. On m’a répondu : il était plein. »
Une musicienne : « Il faudrait un bus avec plus de hauteur pour les instrument. »

STABAT MATER : comme convenu, pouvez-vous décompter des services de 4 heures pour la générale et les représentations ?
Madame Chevalier : « Oui. On est en négociation. On a dit 4 heures, c’est 4 heures, non ? »
Discussion compliquée entre les musiciens, madame Chevalier, le régisseur général de l’orchestre.
Une musicienne : « C’est ce qu’on avait dit. »
Madame Chevalier (au régisseur général de l’orchestre) : « Si on l’a dit, on l’a dit… Dans les nouveaux accords collectifs, on en a parlé. »
Régisseur général de l’orchestre : « Ca n’a pas été précisé. »
Une musicienne : « Pourquoi ça a été toujours compté 4 heures alors ? »
Régisseur général de l’orchestre : « C’est un usage. »
Une musicienne : « Si c’est pas symphonique c’est 3 heures comme un lyrique. » Puis (au régisseur général de l’orchestre) : « Tu me comprends ? »
Régisseur général de l’orchestre : « Je te comprends. »
Madame Chevalier (au coordinateur artistique) : « Il y a un vide juridique. Ca fait partie des négociations. »

QUESTIONS DIVERSES
Postes musiciens
Madame Chevalier : « Il faut qu’on en parle au prochain CA. »
Le coordinateur artistique rappelle les dates des concours, le 8 et le 22 mai (cor et alto).
Audition musiciens supplémentaires
Audition ? Pas audition ? Niveau ? Pas niveau ? Plus le niveau ?
Un musicien (au sujet d’un supplémentaire) : « Apparemment on ne lui reproche pas que ça (sa « tronche », mot employé par madame Chevalier). Un soliste s’est plaint… il y a des problèmes avec ce supplémentaire, il ne faut plus qu’il vienne. »
Une musicienne : « On veut qu’on fasse une audition pour tout le monde si on fait ça pour les violons… »
Madame Chevalier : « C’est presque de la requalification. Ca fait des années qu’il vient à l’orchestre… Il est exposé, il est très souvent en deuxième chaise, voire à la première… On devrait faire l’audition à la pianiste ? Ce serait un affront pour elle de passer une audition. »
Une musicienne : « Je vous dis ça, c’est mon opinion, vous en faites ce que vous voulez. »
Madame Chevalier : « La pianiste, la harpiste, elles occupent des postes de soliste… Je comprends que ce monsieur n’ait pas passé une audition… »
Une musicienne : « Ce n’est pas une question de personne… » Puis : « On remet en cause… » Puis : « Et après on dit qu’on ne fait pas passer à telle autre personne une audition… »
Madame Chevalier : « Ca voudrait dire qu’on ne fait pas travailler ce monsieur parce qu’il n’a pas passé l’audition de l’autre jour ? »
Coordinateur artistique : « Mais si elle (une soliste de l’orchestre) n’en veut pas… »
Madame Chevalier : « Il y a des supplémentaires qui sont utilisés à des postes importants, de solistes. On voit bien leur personnalité, leur niveau, c’est pas des tuttistes… Cette histoire est un peu tirée par les cheveux. »
Une musicienne : « Il faut prendre des gens qui occupent ou ont occupé des postes équivalents. »
Madame Chevalier (ironique) : « Des retraités ? »
Une musicienne : « Non, pas des retraités. »
Madame Chevalier (se tournant vers la responsable des Ressources humaines, qui confirme) : « C’est pas précisé dans les accords d’entreprise. » Puis : « C’est en discussion. » Puis (ironique) : « Moi, j’aimerais bien qu’on change de pianiste… Vous imaginez l’affront qu’on lui ferait ? Madame, vous allez passer une audition… »
Coordinateur artistique : « Là, on peut la perdre… »
Madame Chevalier : « Donc, audition des supplémentaires… On va s’en occuper. »
Coordinateur artistique : « C’est pas trop compliqué à mettre en place… Mais je ne peux pas sur une affiche écrire : pas de défraiement, pas de voyage payé… Soit on fait une audition localement, soit… »
Madame Chevalier : « Y en a qui veulent ne plus venir. »
Régisseur général de l’orchestre : « L’audition, c’est bien de la faire mais il faut bien la préparer. Parce qu’après, oui, plus personne ne veut venir. »
Madame Chevalier : « On n’est pas content de tous les gens qui viennent, donc il faudra qu’ils passent l’audition… Mais les gens qui ont passé une audition dans les 4 ans ne vont pas en passer une autre. »
Je demande (humour) : « Si tous les musiciens permanents de l’orchestre passaient l’audition comme les supplémentaires, est-ce qu’ils seraient pris ? »
Madame Chevalier : « Non. »
Ma question et la réponse de madame Chevalier ne font pas rire les musiciens.
Madame Chevalier : « C’est comme vous les techniciens. Avec l’âge vous ne portez plus (les décors, les projecteurs) comme avant. »
Moi : « Oui, c’est vrai. » Puis : « C’est compensé par l’expérience. »
Madame Chevalier : « Les musiciens permanents seraient peut-être premiers au déchiffrage. »
Tous les musiciens opinent.

Prochaine réunion des DP : 23 février à 10 h 30. Adressez vos questions à vos élus. Oui.



Potin de merdre 1 : Interview de Didier Deschamps, président de l’Opéra Orchestre national de Montpellier, par Libre expression


QUESTIONS POSEES PAR DES SALARIES DE L’OONM


Pouvez-vous nous faire, en introduction, un résumé de votre parcours : enfance et milieu social, études et diplômes, carrière professionnelle, Drac, nomination à la présidence de l’OONM ?

Je viens d’une famille très modeste, dans une ville qui l’est moins, Versailles. Scolarité primaire et secondaire au lycée Hoche de cette ville, puis classes préparatoires au lycée Henri-IV, à Paris. Etudes très classiques, en lettres (licence) et en allemand (agrégation). Après le service militaire et le stage pédagogique, j’ai été recruté par l’Université de Munich où j’ai enseigné huit ans la civilisation française et la traduction, parallèlement à une activité de recherche (les années « sérieuses » de ma vie), puis j’ai dirigé pendant dix ans les Instituts français de Hambourg et de Munich successivement. Retour en France comme Drac en région Centre puis Midi-Pyrénées, ensuite trois ans au Maroc comme conseiller culturel à l’Ambassade de France.
De 2002 à 2004, conseiller culturel du maire de Toulouse avant de rejoindre le cabinet du ministre de la Culture où j’ai dirigé le Pôle Culture (8 conseillers) jusqu’en septembre 2006, date à laquelle j’ai pris la direction de la Drac Languedoc-Roussillon. Retraite prise sereinement fin 2012, après 44 ans et un mois de service public, sérénité qui a explosé en vol le jour où Philippe Saurel m’a bombardé à la présidence de l’OONM…


Quelle situation avez-vous trouvée à l’OONM en arrivant ? Quelle est la situation aujourd’hui ?

La situation que nous avons trouvée en 2014 (« nous », car la nouvelle directrice générale venait de prendre ses fonctions et le CA venait juste d’être renouvelé) était pour le moins compliquée. La Maison n’était pas encore sortie du violent conflit social qui avait opposé les pro et les anti-Scarpitta, les finances étaient dans un état calamiteux, non pas du fait d’une mauvaise gestion comme les mauvaises langues se plaisent à le répéter, mais du fait d’une brutale baisse des subventions après le désengagement massif du Conseil régional fin 2012. Les charges fixes (salaires et loyers) représentant 80 % du budget, elles ne pouvaient être réduites immédiatement, c’est donc le budget artistique qui représentait la seule variable d’ajustement.
Il a fallu élaborer dès le début 2015 un plan de redressement financier que les salariés de l’OONM ne connaissent que trop bien, ainsi qu’une restructuration administrative importante, anticipant ainsi les reproches qui nous seront faits quelques mois plus tard par la Chambre régionale des comptes sur un certain manque de formalisme. Problème qui est aujourd’hui réglé.
En ce début d’année, nous sommes au milieu du gué : nous avons tenu tous les engagements pris et respecté les délais que nous nous étions fixés. Tous, dans la Maison, en connaissent les étapes, de la mise en activité partielle en 2015 à la renégociation des accords d’entreprise (en cours), en passant par 33 suppressions de postes dont 24 dans le cadre d’un Plan de départs volontaires. Le seul élément sur lequel nous n’avons pas de prise est la réduction des loyers exorbitants versés pour l’occupation du Corum : seules les collectivités, au moment de la renégociation de la DSP qui les lie à Montpellier Events, sont en mesure de débloquer la situation.
Si aucun de nos partenaires ne nous fait défaut en chemin (mais c’est une condition sine qua non), la situation financière sera rétablie fin 2018, comme nous nous y sommes engagés depuis le début. Tout ceci au prix d’efforts importants des salariés et au prix d’un travail considérable des responsables, autant d’efforts que ceux qui – à l’extérieur – critiquent notre Maison ne semblent pas mesurer pleinement.


Monsieur le président, si vous étiez madame Irma et que vous lisiez dans une boule de cristal, que diriez-vous qu’il va se passer à l’OONM cette année et l’année prochaine, voire l’année suivante ?

Je n’ai pas de boule de cristal et je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. En principe, c'est-à-dire si aucun soutien ne vient à manquer, la situation devrait être redressée fin 2018 et la Maison devrait alors retrouver des marges artistiques dignes d’un opéra-orchestre national.
La présence bienveillante du très talentueux Michael Schonwandt apporte de sérieuses garanties sur la qualité des prestations musicales, et tout le monde peut constater que l’Orchestre évolue désormais à un niveau digne de sa réputation passée.


Vous avez dit en décembre au personnel qu’il n’y aurait pas d’administrateur de l’Etat et nous venons d’apprendre qu’il en arrive un en mars. Est-ce une provocation de la part des ennemis de Philippe Saurel ?

Non, pas d’administrateur en vue, j’avais bien dit, dès le départ, que cette option incongrue était totalement exclue. L’administrateur nommé pour 6 mois renouvelables et doté de tous les pouvoirs a fait place à un chargé de mission mandaté par l’Etat (et payé par lui) qui restera a priori 6 ou 7 semaines et qui devra réfléchir à des propositions pour améliorer la situation de notre Maison. Ce sera un audit très rapide donc, qui viendra s’ajouter aux 5 missions lourdes d’inspection dont nous avons bénéficié ces dernières années. M. Coutant est un professionnel reconnu de la gestion financière, nous lui ferons le meilleur accueil et nous prendrons avec plaisir toute bonne idée qu’il pourrait soumettre au CA et à laquelle ni les cinq missions précédentes, ni la gouvernance actuelle n’avaient pensé.


Au regard des rapports successifs, et par votre connaissance personnelle du terrain culturel, que pensez-vous de la gouvernance Koering à la tête de l’OONM ? Et de celle de Jean-Paul Scarpitta ? Aux plans économiques et artistiques.

Mon avis sur la gouvernance de René Koering et de Jean-Paul Scarpitta, et, en filigrane j’imagine, celle de Valérie Chevalier ? Mon rôle n’est pas de distribuer des bons et des mauvais points, et tout propos qui pourrait mettre de l’huile sur le feu serait totalement malvenu. Je dirai seulement que nous avons affaire à trois personnalités complètement différentes, chacune ayant ses qualités propres, peut-être aussi des défauts, comme tout le monde, mais une chose est certaine : tous ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour cette Maison, sans tricher, et ont fait preuve d’un engagement total dans une mission dont leurs détracteurs n’imaginent pas la lourdeur et la complexité. Après, chacun est libre d’apprécier ou non, de gustibus…
Il en va de même pour la programmation artistique de Valérie Chevalier : elle a été choisie par les partenaires financiers sur un projet culturel et artistique qu’elle met en œuvre du mieux qu’elle peut au regard des moyens dont elle dispose. Là encore, on aime ou on n’aime pas, mais elle fait ce qu’elle avait dit qu’elle ferait. Si les collectivités et l’Etat n’étaient pas satisfaits de son travail, ils auraient très bien pu lui demander d’aller exercer ses talents ailleurs. Ils ne l’ont pas fait, ils ne doivent donc pas être si mécontents que cela.


Les orientations artistiques de Valérie Chevalier ne semblent pas satisfaire les politiques, qu’ils soient de la Métropole ou de la Région, voire de l’Etat. Et encore moins le public abonné des spectacles lyriques. Votre opinion sur cette programmation. Et avez-vous vu La Soupe Pop. Et avez-vous aimé ça ? Et avez-vous mangé, concrètement, de cette soupe sur scène ou en coulisse ?

Je dois avouer, Valérie Chevalier le sait, que ce projet m’inspirait au départ les plus grandes craintes. A l’arrivée, je constate que c’est un spectacle réussi qui « fonctionne » et qui a trouvé son public. J’ai entendu dire souvent « mais ce n’est pas de l’opéra », certes, mais il s’agit là de choix artistiques qui sont de l’unique ressort de Valérie Chevalier, et j’ai toujours veillé à respecter la séparation des pouvoirs entre le président du CA et la directrice artistique.
Quant à la soupe elle-même, non, je n’en ai pas mangé car à l’heure du goûter, j’ai préféré le quatre-quarts… Mais on m’a dit qu’elle était bonne.


Quels sont vos goûts personnels au concert et à l’opéra ?

Mes goûts personnels ne présentent guère d’intérêt : mon âge, mon caractère et ma formation font que j’ai des goûts plutôt classiques dans la plupart des disciplines artistiques à l’exception des arts plastiques (jusqu’à un certain point) et de la danse contemporaine avec laquelle j’entretiens une longue histoire de passion. De ce point de vue, Montpellier m’offre tout ce dont je peux rêver.


Carole Delga, présidente de Région, est-elle selon vous « cultivée » en ce qui concerne la musique classique, contemporaine et l’art lyrique comme l’était Georges Frêche ? Et Philippe Saurel, président de la Métropole, est-il plus cultivé qu’elle ?

Vous n’attendez pas sérieusement que je mette une note à la présidente du Conseil régional sur son niveau culturel !? Ce serait aussi grossier que prétentieux. Et d’ailleurs, je n’en ai pas la moindre idée. Pour ce qui est de Philippe Saurel, oui, il connaît bien la musique, il la pratique même, et son attachement à l’orchestre est absolument indiscutable. Je le crois, par goût, plus symphonique que lyrique, mais même cela resterait encore à prouver.


Philippe Saurel, président de la Métropole, est-il votre ami comme il était l’ami de Manuel Valls ? (Philippe Saurel s’est déclaré finalement soutien d’Emmanuel Macron à la présidentielle).

Est-ce qu’il est mon ami ? Je ne suis pas sur Facebook, comment le savoir ? Je sais seulement que nous avons beaucoup travaillé ensemble, et en très bonne intelligence, sur des dossiers montpelliérains sensibles lorsqu’il était adjoint à l’urbanisme et, plus tard, à la culture. Relations franches, amicales, confiantes, et c’est sans doute cette expérience commune de six ans, ainsi que mon passé de représentant, non partisan, de l’Etat qui l’ont incité à m’appeler en pompier de service pour l’Opéra-Orchestre. Je dirais que nous sommes amis au sens large, mais nous ne partons pas pour autant en vacances ensemble.


Bonjour M. Deschamps. A votre place j’envisagerais le pire. Et donc, si le but de Carole Delga est de n’avoir qu’un seul orchestre, un seul opéra et un seul ballet pour la région Septimanie, quelle stratégie serait la vôtre pour conserver les emplois dans notre Maison ? Je pose cette question car nous sommes un grand nombre à sentir cette menace nous pendre au nez. Cordialement. Sun Tzu 

Un seul orchestre, un seul opéra, et à Toulouse bien sûr ? Je ne peux pas imaginer une seconde que Madame Delga nourrisse un tel projet. Ce serait politiquement difficile à assumer : après avoir hérité du budget de la région LR où figuraient 4 M¬ consacrés à l OONM, dépouiller Montpellier pour privilégier Toulouse serait contraire à tous les engagements pris. Par ailleurs, la réforme territoriale n a réduit ni les distances, ni les temps de transports entre les deux métropoles, et personne à Montpellier ne ferait six heures de route le soir pour aller écouter un concert à Toulouse. Ce serait au demeurant un coup fatal porté à l’héritage culturel de Georges Frêche. Si l’on exclut d’emblée ce scénario catastrophe, il n’y a pas lieu de se faire un film sur les éventuelles conséquences que cela pourrait avoir.


Le chœur de l’Opéra de Montpellier est-il trop vieux. Et va-t-il ou doit-il disparaître ? Êtes-vous pour la création d’un corps de ballet ?

Oui, le chœur vieillit : d’un an tous les 365 jours, comme vous et moi. Bien sûr, cela peut poser des problèmes pour certaines voix, mais cela peut se régler avec tact, au cas par cas, et ne justifie en rien de faire disparaître le chœur en tant que tel. La question a pu se poser en 2014, mais ce n’est pas le choix qui a été fait par Valérie Chevalier à l’époque.
Quant à la création d’un corps de ballet, je suis catégorique : ce n’est absolument pas d’actualité car il faudrait créer un nombre très important de postes au moment même où nous en supprimons pour faire face à la situation financière. En revanche, une convention avec le Capitole permettrait de proposer un peu plus souvent des spectacles de danse classique à Montpellier. Le récent succès de Gisèle démontre qu’il y a un public pour cela.


Quand la Région et l’Etat peuvent-ils nous couper les fonds ? Et que se passera-t-il exactement si nous avons 1 million d’euros de moins. Pensez-vous que l’Opéra va fermer ? Et que veut dire l’expression « fermer » l’Opéra ? Plan social ? Portes fermées ? Rien sur scène ? Ou seulement licenciements et accueil de spectacles mais aucune production lyrique ?

Les financeurs publics peuvent théoriquement couper les subventions à n’importe quel moment. Voilà pour l’aspect technique, mais il y a un aspect politique beaucoup plus important. En effet, comme beaucoup de ces grandes institutions culturelles, l’Opéra-Orchestre ne vit que grâce aux financements croisés des deux grandes collectivités et de l’Etat : un seul se désengage et c’est tout le château de cartes qui s’écroule.
Dans le contexte budgétaire actuel, le désengagement même partiel d’un partenaire conduirait tout droit à la catastrophe, et je pense que tous en sont conscients.


Si l’Opéra ferme, qui devra partir à part les choristes ? Et pensez-vous que l’Orchestre disparaîtra après l’Opéra ?

Une « fermeture » de l’Opéra signifierait la fin de la machine de production, donc un nouveau plan social, beaucoup plus dur cette fois-ci, la disparition totale ou partielle de plusieurs services, pour ne garder que le minimum de salariés permettant d’accueillir des spectacles en tournée. En revanche, il est totalement exclu d’envisager la disparition de l’orchestre. Mais avant d’envisager des solutions aussi radicales, il faudrait faire une estimation très précise des économies générées, qui seraient à mon avis très médiocres par rapport au massacre culturel que cela représenterait.


Croyez-vous que l’EPCC se fera ? Et s’il se fait ou si l’Opéra ferme, que deviendront les personnels détachés de la Métropole jusqu’à fin 2019 ? Leur contrat sera-t-il renouvelé ? Si l’Opéra fermait entre-temps que deviendraient-ils ?

EPCC or not EPCC ? L’avenir nous le dira. La seule chose certaine, c’est que ce n’est pas un changement de statut juridique qui règlera nos problèmes budgétaires, bien au contraire. L’Etat fait une fixation sur le passage en EPCC, et c’est d’autant plus paradoxal que, selon la Loi Renar, l’initiative d’une telle démarche est du ressort exclusif des collectivités : celles-ci doivent d’abord s’asseoir autour de la table et trouver un accord sur un projet artistique et culturel co-construit qu’elles s’engagent à financer sur la durée. La balle est donc dans le camp de la Métropole et de la Région. Notons seulement que sur 5 opéras nationaux et 8 orchestres nationaux en région, aucun n’est passé en EPCC depuis 2002, année de création du statut, pas même l’Orchestre national de Lille, dont le président est depuis plus de 20 ans Ivan Renar, le père des EPCC lui-même, qui a préféré rester en statut associatif. On est en droit de se poser des questions&


1 ) M. le Président, vous aviez annoncé lors de votre prise de fonctions, que vous alliez tout mettre en oeuvre pour trouver des mécènes. Qu'en est-il à ce jour ? 2) Êtes-vous satisfait de l'orientation de la politique culturelle prise par l'OONM ? 3) Quel serait pour vous le point de rupture qui vous pousserait à démissionner de vos fonctions ? Grain de sable

Pour les mécènes, la situation n’a pas évolué : depuis toujours, Georges Frêche et René Koering avaient fait le choix d’orienter tout le mécénat musical vers le festival de Radio France. Aujourd’hui, nous souhaiterions développer le mécénat, mais nous nous heurtons à une double difficulté : la crise est passée par là, les entreprises sont de plus en plus regardantes sur ce type de dépenses, et par ailleurs, toutes les polémiques qui tournent autour de notre Maison depuis 5 ou 6 ans n’incitent pas forcément les mécènes potentiels à associer leur nom à l’OONM. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai toujours demandé qu’on évite de porter les polémiques éventuelles sur la place publique, pour ne pas entretenir cette image négative qui nous colle à la peau et nuit à nos intérêts.
Le point de rupture qui pourrait me pousser à démissionner a déjà été franchi à plusieurs reprises… Mais il se trouve que je n’ai pas l’habitude d’abandonner une mission avant de l’avoir achevée, j’aurais le sentiment de déserter en pleine bataille. Par ailleurs, ceux qui – à l’extérieur – font preuve d’une malveillance évidente et se réjouiraient de me voir capituler m’ont redonné le goût du combat, et je veillerai à leur survivre…


L’Administratrice générale de l’OONM est aux « affaires » depuis longtemps. Elle a eu des « responsabilités » sous Koering, Scarpitta, Chevalier. Elle figure dans le rapport de la Cour des comptes. Son action et son attitude sont contestées par un grand nombre de salariés. La confiance entre le personnel et la direction de l’OONM semble dès lors ne pouvoir jamais être rétablie. Que comptez-vous faire pour régler ce problème ?

« Régler le problème » de l’Administratrice générale, qu’est-ce que cela veut dire ? L’exécuter sommairement en place publique ? Soyons sérieux et un peu plus respectueux des personnes. Il est grand temps d’en finir avec tous les petits règlements de comptes personnels et de laisser chacun faire son travail, où qu’il se situe dans la hiérarchie. Le rôle d’une administratrice générale consiste à savoir dire « non », cela ne rend pas forcément populaire, et il faut beaucoup de force pour tenir le cap. Méfiez-vous de la facilité intellectuelle qui consiste à désigner un bouc émissaire en s’exonérant soi-même de toute forme de responsabilité…


Le bas peuple de l’OONM a l’impression d’être méprisé et constamment mis en insécurité depuis quelques années, avec des attaques en tous genres (PDV, pressions diverses sur le règlement de travail des techniciens de scène, chômage partiel, etc., etc.), alors que nos dirigeants, passés et présents, sont ciblés par la Cour des comptes pour des salaires et indemnités de départ indécents. Pourquoi nos dirigeants ne montrent-ils pas l’exemple ? Pourquoi ne seraient-ils pas bienveillants avec nous les employés qui faisons tourner notre belle Maison, au lieu d’agir comme à France Télécom dans les années noires ? Peut-être cette question n’est-elle pas opportune ni intéressante mais je vous laisse, monsieur le président, en juger…

Non, je m’élève avec force contre cette assertion : aucun mépris pour le « bas peuple », ni aucune attaque. D’abord, il faut bien garder en tête qu’il n’y a pas de « bas peuple » dans une Maison comme la nôtre : chacun est essentiel là où il est, chacun participe en fonction de ses compétences professionnelles et personnelles à la bonne marche de la machine.
En outre, imaginer qu’il y a une espèce de complot contre certaines catégories de personnel présuppose une forme de sadisme délibéré, de méchanceté fondamentale, de la part des dirigeants, ce qui n’est pas très sérieux : chacun fait au mieux dans l’intérêt de la Maison, un intérêt général qui doit dépasser la somme des intérêts individuels.


A l’issue de la renégociation des accords collectifs on espère qu’aucune faveur ne sera accordée à personne ni à aucune catégorie de personnel étant donné qu’on est en période de grosse crise. Si on nous supprime des avantages ce n’est pas pour en accorder d’autres. Ce serait stupide de déshabiller Paul pour habiller Pierre. Donc j’espère que le président de l’OONM ne signera rien dans ce sens. Le bruit court par exemple que les musiciens demanderaient une augmentation de 5 %. A quoi cela servirait-il alors de diminuer leur prime audiovisuelle ?

Je n’imagine pas que l’on s’oriente vers des faveurs (quelles faveurs ?) pour telle ou telle catégorie de salariés. L’idée d’augmenter les musiciens de 5 % dans le contexte actuel est hautement fantaisiste, et je ne saurais trop mettre en garde contre les « rumeurs » : de grâce, fermez vos oreilles aux bruits de couloir qui ne servent qu’à répandre l’inquiétude. Je m’efforce, quand je vous réunis, de vous dire exactement où nous en sommes, pour éviter précisément que des « on dit » viennent polluer votre vie quotidienne.


Que pensez-vous de Jean des Esseintes ? Le sous-entendu de la question est : que pensez-vous de Soumission de Michel Houellebecq ? Vous qui fûtes DRAC, pourriez-vous écrire un jour vos « chroniques romanesques » avant qu'il ne soit trop tard ? Quel dernier plat exotique avez-vous mangé ?

Je ne comprends pas bien la question concernant Jean des Esseintes, sur qui je n’ai pas franchement d’avis, mais s’il s’agit de savoir si j’aime Huysmans, c’est oui, de même que j’aime beaucoup Houellebecq. J’avais particulièrement apprécié La Carte et le Territoire (plus encore que Les Particules élémentaires) : Soumission est le roman glaçant de la mort d’une civilisation. Souhaitons seulement que cela reste une fiction. Il y a chez Houellebecq une forme de désespérance très célinienne qui me touche beaucoup, même si je suis assez étranger à une noirceur un peu trop insistante.
Quant à mes « chroniques romanesques », rien à attendre de ce côté-là : j’ai eu la chance de rencontrer et de côtoyer beaucoup de personnalités de premier plan, mais je trouverais tout à fait indécent d’en faire étalage (vous n’aurez pas la liste !...), et le devoir de réserve que je me suis toujours imposé m’interdirait de rapporter les conversations les plus intéressantes. Je suis toutefois sensible à votre incitation et à la délicate allusion qui l’accompagne : « avant qu’il ne soit trop tard ». Cela sent le sapin…
Le dernier plat exotique !? Un phô, concocté avec talent par ma douce et tendre, en souvenir d’un extraordinaire voyage au Vietnam…


Que pensez-vous de l’avis défavorable du comité d’entreprise sur la situation économique et financière de l’OONM en 2015 ?

Sur l’avis défavorable du CE, aucun commentaire : chacun est dans son rôle, c’est le contraire qui eût été une hénaurme surprise.


Que pensez-vous du blog Libre expression ? Que pensez-vous de Midi Libre et de la Gazette ?

La libre expression présente une partie informative intéressante, très documentée et bien illustrée. Je suis plus réservé sur le blog, comme sur tous les blogs en général où – sous couvert d’anonymat – on peut se permettre à peu près tout : c’est tellement plus facile que de dire les choses en face.
Le Midi Libre est un quotidien régional, et la Gazette un hebdomadaire local.


La réaction : Cet article correspond assez bien au ressenti des quelques spectateurs qui m’ont donné leur avis après avoir vu le spectacle.
A noter particulièrement : le triomphe du Chœur.
La panne était informatique (les cintres). Ce fut réparé en une quinzaine de minutes. Le lendemain, tout rentrait dans l’ordre.

Le C.A. serait bien inspiré d’accéder enfin à cette demande démocratique. Si des représentants du personnel de l’OONM avaient siégé aux réunions, le C.A. n’aurait jamais avalé les couleuvres que le rapport de la Cour régionale des comptes a dénoncées et rendues publiques en 2016.

Par ailleurs, sachez que les syndicats de l’OONM ont rencontré il y a quelques jours la Région, et qu’ils ont dit ce qu’ils avaient à dire sur la situation actuelle et passée de notre Maison, ainsi que sur son avenir.
A noter : notre administration générale (présente sous les trois dernières directions) fut évoquée librement. Oui.



Non, le spectacle a été plutôt un succès (même si la mise en scène fut jugée par de nombreux spectateurs « en trop »).
Et, chaque soir, le chœur a connu un véritable triomphe. Oui.

Potin de merdre 1 : Infos vraies

Les syndicats ont rencontré le mardi 21 février Bernard Coutant, chargé de mission. Monsieur Coutant a affirmé ne pas s’occuper des affaires sociales (les accords collectifs étant du seul ressort de la direction de l’OONM et des syndicats). Sa mission serait d’apporter de nouvelles solutions, administratives et artistiques, pour redresser l’entreprise.
Les syndicats ont tenu à l’informer au sujet du scandale des heures de récupération payées fin 2012 (détail qu’il ignorait). Et ils lui ont rappelé la sombre affaire des 385 000 euros dus à l’OONM par la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta. En tout, 700 000 euros passés à la trappe. Oui.

***

Prochaine réunion de renégociation des accords collectifs, le 7 mars : « Projet accord emploi, rémunération et accessoires ».

***

Le CE souhaite que des élus du personnel assistent aux réunions de CA. Ils ont écrit au président de l’OONM, qui a répondu défavorablement à cette requête.
Du coup, nouveau courrier du CE à Didier Deschamps (que nous reproduisons ici avec l’autorisation des représentants du personnel) :

« Monsieur le Président,
Vous me répondez dans votre message que les statuts de l’Association ne prévoient pas la présence de représentants du personnel lors des CA. Mais ils ne les interdisent pas non plus. Nous prenons note que, pour des raisons qui nous échappent, vous ne souhaitez pas notre présence lors des réunions cruciales concernant l’avenir de notre structure.
Par ailleurs, nous ne doutons pas que les PV soient rédigés de manière professionnelle. Néanmoins, ils ne remplacent pas la perception et la communication directes. Nous constatons avec regret que vous nous mettez à l’écart, en attendant que le passage en EPCC, ainsi que vous le soulignez, ne satisfasse automatiquement cette demande bien naturelle.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président, nos salutations les meilleures.

Pour l’ensemble des représentants du personnel,
Agnès Brengues
Secrétaire du CE

***


Il se murmure dans les couloirs de la Métropole que, lors de la réunion de CA qui s’est tenue mercredi 22 décembre, le président Didier Deschamps fut l’auteur d’une grande et coupante saillie destinée à mettre chacun face à ses responsabilités.
DD a affirmé sans langue de bois que notre Maison était « dans le collimateur » du ministère, il a parlé crûment d’ « OONM-bashing », a épinglé les politiques (Région, Etat), la presse et sa rumeur insensée de mise sous tutelle. Il a même conseillé à certains (certaines ?) de relire Le Droit pour les Nuls (je résume), d’autant qu’en guise d’administrateur provisoire nous avons hérité finalement d’un simple chargé de mission, Bernard Coutant, qui goûta ce jour-là de la brosse à reluire de DD dans un sens, puis à récurer dans l’autre.
En conclusion, car c’est la loi du genre, Didier Deschamps a remercié la direction, les salariés de l’OONM et bien sûr Philippe Saurel pour leurs efforts déployés au sauvetage de l’entreprise.
Dans l’auditoire il y eut, on s’en doute, des grincements de dents*. Oui.

*Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. (Matthieu 13:49-50)



Réunion DP :

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre et des élus du personnel.


Questions de la CFDT/Unsa (techniciens et administratifs) :

Pourquoi la responsable des ressources humaines n’a-t-elle toujours pas réuni, comme convenu, les personnels de la régie opéra ?

Responsable des Ressources humaines : « Le rendez-vous est prévu le 10 mars à 14 h 30. Le régisseur concerné peut venir accompagné. Il y aura aussi le régisseur général de l’Opéra. »

Pendant les répétitions, la loge doit-elle laisser monter les accompagnants des artistes.

Madame Chevalier : « Oui. Je ne vois pas comment vous pourriez savoir s’ils sont autorisés. Vous ne pouvez pas filtrer. Après, c’est à la régie et à la chargée de production d’autoriser ou pas les personnes de rester dans la salle. »

Une élue de l’administration : « Beaucoup ne préviennent pas qu’ils vont aller dans la salle avec des enfants. »

Madame Chevalier : « Vous ne pouvez vous opposer aux artistes qui arrivent avec leur femme et les enfants. La direction n’est pas en mesure de vous prévenir à l’avance. »

Une choriste : « Pour nous, c’est formellement interdit de faire entrer du monde. Ca date du temps de madame Panabière (ex-administratrice générale de l’OONM, estimée de tous).

Madame Chevalier : « Bien sûr c’est interdit. On les trouve dans la salle, on les fait sortir. Mais je vois mal la loge dire : Votre petite fille de 7 ans, on la laisse dehors. Je ne vois pas la loge filtrer. Tout le monde sait que vous venez tout seul, que vous ne venez pas accompagnés ».

Une choriste : « Ceux qui posent problème c’est pas les gens d’ici, c’est les artistes. »

Madame Chevalier : « Je sais. Mais bon, c’est pas à vous de faire la police. »


Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

Une fois de plus, pendant la série du Stabat mater, la générale fermée a été finalement ouverte à certains. Pourquoi ?

Madame Chevalier : « On avait prévu des étudiants ou des partenariats. »

Un musicien : « Le problème n’est pas là (les étudiants). Le problème c’est qu’on s’est retrouvé avec un certain nombre de personnes d’un certain âge dans la salle. »

Madame Chevalier : « Il n’y avait pas de monde dans la salle, c’était un parcours de sans-abri. » Puis : « De toute façon, les gens (musiciens ?), ils râlent tout le temps. »

Une musicienne : « Je ne comprends pas. Nous on n’a pas le droit de faire venir du monde. »

Madame Chevalier : « Si 240 salariés viennent chacun avec une personne… »

Une musicienne : « Je vois pas en quoi ça peut gêner d’amener quelques personnes… Je vous donne là le sentiment général. »

Un musicien : « Ca ne touche que nous. »

Madame Chevalier : « Vous avez des places à 5 euros. Là, c’est des éducateurs qui ramènent ensuite les sans-abris dans leur foyer. A peine une douzaine de personnes. »

Une choriste : « On n’avait aucune info sur ça. »

Un musicien : « Le sentiment général c’est qu’eux ils ont le droit, pas nous. »

Madame Chevalier : « En général, les générales sont ouvertes de toute façon. Mais Stabat mater était fermée.

Une musicienne : « On a demandé depuis longtemps que toutes les générales soient ouvertes. »

Sur la Bible, la nomenclature du Monstre du Labyrinthe est composée d’un « ensemble professionnel » et d’un ensemble de « Jeunes instrumentistes ». Il nous semblait que le projet était de prendre des étudiants pour jouer les parties des « jeunes instrumentistes », n’obligeant pas ainsi l’orchestre à engager des musiciens supplémentaires, d’autant plus qu’il s’agit d’un parallèle avec la série des « Quatre saisons remix ». Qu’en est-il de ce projet ?

Madame Chevalier : « Au conservatoire on n’a pas le niveau suffisant. Y a pas d’élèves qui peuvent jouer cela. »

Coordinateur artistique : « J’ai contacté les CRR fin juin. On a eu un retour négatif pour les violoncelles… C’est pendant les vacances d’avril aussi… Et c’est quand même pas facile à jouer… J’ai pas eu de retours des conservatoires. »

Madame Chevalier : « Il y a Toulouse et Avignon, mais c’est trop loin. Ici le niveau n’est pas encore suffisant. Sète, le conservatoire a un bon niveau ? »

Un musicien : « Ca dépend des instruments. »

Une élue de l’administration : « On va payer les élèves ? »
Coordinateur artistique : « On est obligé de leur verser quelque chose. »

Madame Chevalier : « On n’a pas le choix si on fait de la billetterie. C’est 20 % du smic. »

Discussion technique entre la direction et les musiciens. Je n’y comprends rien.

Madame Chevalier : « Nous, on passe par le directeur du conservatoire. On ne contacte pas les profs. On va lui redemander. S’il y a le niveau en trombone, on prend. »

Problème de décompte horaire sur les séries en fosse.

Madame Chevalier : « C’est-à-dire ? »

Une musicienne : « Le projet de planning. »

Madame Chevalier : « Pour la même série il n’y a pas le même décompte à chaque fois ? »

Régisseur général de l’orchestre : « Moi j’ai considéré ces concerts comme des concerts éducatifs. »

Une musicienne : « Pourquoi des scènes orchestre de trois heures ? C’est ça que je ne comprends pas. Il faut décider d’une ligne et qu’on s’y tienne… Et pourquoi une pré-générale de deux heures trente ? Avant c’était l’inverse… Pourquoi deux heures trente pour un spectacle si court ? Là ça ne veut rien dire. Jusqu’à présent on n’a jamais vu ça. »

Régisseur général de l’orchestre : « Il faut garder une cohérence. C’est des scènes orchestre, pas des concerts. »

Madame Chevalier : « Je ne comprends pas votre question. Une scène orchestre peut durer trois heures. En fait, vous trouvez trop long trois heures ? Il faut bien répéter, non ? »

Une musicienne : « Mais pas si longtemps pour un spectacle si court. »

Madame Chevalier : « On peut même le filer deux fois. » Puis : « La pré-générale doit compter combien d’heures pour vous ? »

Une musicienne : « Ca dépend comment vous considérer ces heures. La dernière fois c’était en fosse. »

Madame Chevalier : « Pourquoi on considère la générale trois heures pour un spectacle qui dure 45 minutes ? »

Une musicienne : « Ce n’est pas qu’on veut travailler moins… »

Madame Chevalier : « Si. »

Une musicienne : « 4 tuttis pour Les Quatre saisons ?... Le Monstre dans le labyrinthe, ça dure combien de temps ? »

Régisseur général de l’orchestre : « 50 minutes. »

Une musicienne : « Nous en reparlerons après pour voir les problèmes. »

Madame Chevalier (ironique) : « J’espère qu’on a tort et que vous serez libérés avant. »

Une musicienne (agacée) : « Y a pas de logique. Il faut que de temps en temps il y ait des règles… c’est mon opinion. »

Madame Chevalier : « Honnêtement, vous croyez pas que ça dépend de la durée des œuvres ? Il faut avoir le temps… »

Entre le 7 janvier et le 29 mars, l’orchestre n’aura pas occupé l’Opéra Berlioz une seule fois. Où en est le compte des jours d’occupation de Berlioz cette année ?

Madame Chevalier : « Vous jouez plutôt à la Comédie, c’est vrai. C’est un peu compliqué avec le Corum.

Discussion sur le loyer du Corum.

Madame Chevalier : « C’est des arbitrages entre la Région et la Métropole. A chaque CA c’est le même sujet. On baisse pas le loyer comme ça, c’est la Métropole et la Région qui décident… 3 millions de loyer, indexés… Je suis d’accord, ça ne vaut pas 3 millions sur le marché. C’est un montage qui nous échappe. On a eu une ristourne, mais c’est pas Montpellier events qui fait un geste, c’est la Région et la Métropole qui compensent. La ristourne est en discussion… La grande salle, c’est 350 000 euros par jour… Ils sont à 4 millions de déficit. »

Une élue de l’administration : « Ne pourrait-on revenir tous ici ? »

Madame Chevalier : « Ils ont besoin de nous (de la surfacturation ?)… On pourrait avoir moins de bureaux. Mais c’est pas du tout ça qui est prévu. On est bien installé, c’est pratique, c’est confortable. Il faudrait juste une baisse de loyer. »


Questions de la CGT-Spectacle (musiciens) :

Suite aux dernières informations données, les artistes du chœur souhaitent avoir un échange avec Mme Valérie Chevalier.

Madame Chevalier : « C’est quoi les dernières informations ? »

Une choriste : « Augmentations, primes, etc. Les gens me demandent. »

Madame Chevalier : « On est en négociation avec les syndicats. On doit terminer en juin. J’ai rien à dire au chœur en particulier. J’espère que vos représentants vous tiennent au courant. »

Responsable des Ressources humaines : « J’ai pas de retours des propositions de la direction. »

Moi : « Nous (la CFDT) n’avons même pas ouvert les fichiers. Le travail, le stress... » (depuis 2011, les attaques contre les techniciens de scène ont été incessantes – personnellement j’ai pris un blâme et un avertissement pour raison syndicale; il a fallu sans cesse lutter contre l’injustice et le mépris de la part de privilégié(e)s qui ont participé activement à la chute de notre Maison par leur incompétence notoire; seul le président Deschamps a fait preuve d’humanité envers le petit peuple de l’ombre)

Les artistes interrogent madame Chevalier au sujet de la réunion de CA qui a eu lieu la veille.

Madame Chevalier : « Il y avait monsieur Travier, le préfet, l’adjoint du Drac (une partie de la liste échappe à mon attention…) Ca s’est plutôt bien passé. C’est une tribune publique. Il se joue beaucoup de choses. Ca a commencé un peu fort (l’intervention de Didier Deschamps sans doute) puis ça s’est apaisé. Ils ont validé la Saison. Ils ont accepté qu’on avance sur les contrats, c’est une preuve de confiance. Mais ça n’a pas été voté. »
Puis madame Chevalier évoque Bernard Coutant (propos convenus, avec une ou deux piques entre les lignes). L’hypothèse d’une hausse des tarifs pour certaines places (souhait du ministère) a été émise.


Artistes de renfort du chœur : pourquoi lors des dernières productions (Lohengrin, Armida…) seuls les pupitres d’hommes sont renforcés sous prétexte qu’ils ont plus à chanter. Lorsque hommes et femmes chantant ensemble dans ces mêmes productions les chefs d’orchestre reprochent systématiquement aux femmes de sonner trop faible en volume… et pour cause.

Madame Chevalier : « C’est pas parce qu’ils ont plus à chanter… C’est surtout sur Lohengrin qu’on a eu ce problème… Sur Lohengrin les hommes n’ont pas tout à fait la même chose à chanter que les femmes, vous serez d’accord… »

Une choriste : « Oui, mais… »

Madame Chevalier : « Il y a des pupitres qui sonnent faibles. C’est qu’ils ne sont pas à la même place. Il y a de vraies faiblesses dans les altos et les sopranos 2. Il manque des mezzos, oui. »

Une choriste : « Il y avait beaucoup moins de femmes que d’hommes dans les tuttis. Au sujet des femmes, on disait : on ne vous entend pas. »

Madame Chevalier : « Il y a un problème dans les altos, c’est vrai. On ne vous entend pas assez. On est en discussion avec le ministère et Audiens pour l’accompagnent et la formation tout au long de la carrière, car la voix est un instrument fragile. Un fonds va être dégagé pour l’aide à la reconversion. Le ministère s’est vraiment penché sur la chose, sérieusement. Il va y avoir un établissement pilote. Ils ont déjà avancé pas mal. C’est plutôt bien. C’est un vrai sujet. Il y a un déséquilibre entre un orchestre et un chœur. Si vous étiez un chœur important, ça ne s’entendrait pas, mais à trente… J’espère que ça va se concrétiser. »


Les chefs de chant souhaitent avoir un tabouret de piano ou une chaise d’orchestre dans les salles du Corum, ballet, chœur, SRS et loge 37.

Régisseur général de l’orchestre : « Quand ils viennent nous voir, on leur donne une chaise. Y a pas de souci. »

Une choriste : « Il faut que ce soit prévu un peu à l’avance. »

Régisseur général de l’orchestre : « Effectivement. »


Divers…

Discussion entre la direction et les musiciens au sujet d’un enregistrement (Salomé en version française, etc.) avec la Wagner en avril 2018. Michael Schonwandt, Elsa Dreisig.

Coordinateur artistique : « La Wagner aurait absolument besoin de six jours consécutifs, lundi-mardi donc, ou samedi-dimanche. Je vous fais pas un dessin… Sinon on enregistre pas... »

Madame Chevalier : « La Wagner ne veut pas d’un enregistrement public. Elsa Dreisig est jeune, elle n’a jamais fait d’enregistrement. »

Coordinateur artistique : « Y a que des airs… Pas les ouvertures. La Wagner a besoin de six jours et j’ai donc besoin de votre avis. Inutile de vous dire que je suis sous pression de la Wagner. Ca se boucle là. Cinq jours, ça passe pas… Est-ce que vous accepteriez qu’on fasse un enregistrement le dimanche ? C’est ça ma question. Ca s’est déjà fait, il me semble, mais dans le cadre du Festival, en live. Et ils ne veulent pas de concert. »

Un musicien : « Tout se négocie. »

Coordinateur artistique : « Et en sachant que la semaine suivante vous serez en congé. »

Responsable des Ressources humaines : « C’est pas des congés. »

Coordinateur artistique : «  Ce sera de la non-programmation. »

Un musicien : « Vous avez un planning précis ? »

Madame Chevalier : « C’est nous qui devons le faire. »

Une musicienne : « Six jours d’enregistrement, c’est très-très dur. »

Coordinateur artistique : « Vous arriveriez à sonder rapidement les musiciens ? Pas pour ce soir évidemment… mais rapidement… L’enregistrement serait du 17 au 22 avril 2018. »

Puis le coordinateur artistique communique les horaires des plannings au festival d’Orange.

Puis la responsable des Ressources humaines explique aux délégués du personnel comment se fera l’écoulement des heures de délégation et le solde du lourd passif (prescription de 3 ans).

Puis madame Chevalier évoque les sempiternels conflits, par avocats interposés, entre des musiciens et la direction…

Cela ne peut plus durer. Cela part dans tous les sens, les poètes créent sans se soucier des lois des phores. On ne sait plus ce qu’on dit. Les établissements ont leurs poètes, qui écrivent des poèmes qui n’ont plus de noms, qui jouent sans peine, et trouvent par-ci par-là, comme par hasard, de quoi poursuivre, c’est un miracle, dans tous les sens, ils trouvent de quoi vivre, des raisons, ils n’arrêtent pas. Ça continue. Ça va continuer, ce n’est pas impossible. Il y a quelque chose qui va, qui va et qui va et qui dure et qui dure. Quelque chose n’arrête pas de continuer, qui va aller encore et qui dure. Quelque chose qui peut continuer comme ça. Qui ne veut pas s’arrêter et qui va durer je ne sais pas combien de temps, qui va continuer à tourner, comme si de rien n’était, que rien n’arrête, qui prend de la place, embarrassant la place de bruits, de sons de dire, de tours de main. Il y a quelque chose qui prend de la place, qui va dans tous les sens et qui peut durer encore longtemps. Cela ne veut pas s’arrêter. Cela continue. C’est incroyable. Ça va durer. Ça peut durer encore comme ça.

Christophe Tarkos /  Ecrits poétiques



Potin de merdre 1 : Lettre envoyée le vendredi 3 mars 2017 par l’intersyndicale CGT-Spectacle / CFDT / Unsa à Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM :

Madame la Directrice générale,

Après étude des propositions de la direction concernant les thèmes devant être abordés lors des deux prochaines réunions des 7 et 13 Mars 2017 et après concertation, les représentants syndicaux de l'OONM vous font part de leur souhait de reporter ces rencontres. En effet, qu'il s'agisse du titre V ou des conditions de rémunération, le contenu de vos propositions est soit trop éloigné de ce qui avait été convenu en amont, soit ne constitue pas une base de discussion sérieuse.
Afin d'éviter une perte de temps inutile à toutes les parties et de pouvoir reprendre les discussions en toute sérénité, nous souhaitons donc vous laisser le temps de revoir le contenu de vos propositions dans le détail et de reporter ces deux réunions à une date ultérieure.

Veuillez recevoir, madame la directrice générale, nos respectueuses salutations.
L'intersyndicale de l'Opéra-Orchestre de Montpellier


La réaction : Madame Chevalier a adressé à l’intersyndicale sa réponse quelques heures plus tard dans la soirée (au cours de l’avant-dernière représentation d’Armida à l’Opéra Comédie). Elle s’étonne de la demande de report des réunions des 7 et 13 mars. Elle informe les syndicats que madame l’Administratrice générale recueillera lundi leurs « observations » et calera avec eux de nouvelles dates de réunion « dans les meilleurs délais. » Le problème, le grave problème c’est que son Administratrice générale a perdu la confiance des syndicats et d’une grande partie des salariés de notre Maison. Tout découle de ce constat. Oui.





Potin de merdre 1 : Interview de Valérie Chevalier, Directrice générale de l’Opéra Orchestre national de Montpellier, par Libre expression
 
 
QUESTIONS POSEES PAR DES SALARIES DE L’OONM
 

Pouvez-vous nous faire, en introduction, un résumé de votre parcours : enfance et milieu social, études et diplômes, carrière professionnelle avant l’OONM ?

Valérie Chevalier : J’ai été élevée à Rouen par mes grands-parents car j’ai été très jeune orpheline, dans une famille modeste ou ce qu’on appelle aujourd’hui petite bourgeoisie.
J’ai suivi mes études à l’École publique et j’ai commencé à l’âge de 8 ans l’étude de la flûte traversière, du chant et du théâtre. Après un 1er Prix au Conservatoire de Rouen j’ai intégré l’École d’Art Lyrique de l’Opéra de Paris. Pendant mes études, la direction de l’Opéra m’a confié des rôles. Sortie de l’Opéra de Paris, j’ai pu développer une carrière internationale de soliste.
Puis, je suis partie plusieurs années à New York. Pendant cette résidence aux USA, j’ai fait évoluer ma carrière vers ce qui était mon véritable souhait : être à la direction d’un établissement culturel.
J’ai complété mes connaissances par un master en management culturel, et une fois mon diplôme en poche, j’ai, pour attendre une opportunité de direction artistique, ouvert mon agence artistique « Standing Ovation ». Soutenue par la profession où j’étais connue comme chanteuse, j’ai pu développer mon agence et contribuer au développement de plusieurs carrières. J’ai été, pendant une décennie, successivement conseillère artistique et directrice de l’administration artistique de l’Opéra National de Lorraine puis j’ai été encouragée à postuler à la DG de l’OONM Occitanie.
 
Comment avez-vous été recrutée pour diriger notre Maison ? Que s’est-il passé véritablement ? Et regrettez-vous aujourd’hui d’avoir postulé ?

Je suis satisfaite d’avoir été recrutée sur dossier et entretien parmi des dizaines de candidats. Pas de «  fait du prince », mais une démarche régulière de recrutement, avec dossier et short-list pour « passer » devant un jury composé d’élus, de techniciens et de professionnels de la culture.
J’ai donc exposé mes souhaits de programmation et de management pour l’OONM Occitanie.
Le jury a ensuite sélectionné et proposé deux candidats au Président de la Métropole qui a fait son choix avec l’aval de la Ministre.
Pourquoi devrais-je le regretter ? D’autant que l’arrivée d’une femme à la tête d’un opéra orchestre national était une première en France, ce qui n’est pas sans heurter les habitudes et certains conservatismes…
 
Avez-vous pensé démissionner ? Quand ? Pourquoi ? Et avez-vous postulé ailleurs ?

Il n’a jamais été dans mon caractère de baisser les bras devant les adversités. Il est parfois rude d’être confrontée à des attitudes d’échec de la part de personnes qui ont perdu confiance en leurs responsables et en elles-mêmes. Mon travail consiste aussi à les aider à retrouver la sérénité.
Une directrice d’institution peut être sollicitée pour occuper d’autres fonctions, mais je respecte mon devoir qui est de mener à bien la mission qui m’a été confiée par les tutelles. Je me le dois à moi-même et à l’ensemble du personnel que je respecte.
 
Madame Chevalier, vous êtes devenue Directrice générale de l'Opéra et Orchestre national de Montpellier. Pour vous c'est une embellie (vous en conviendrez), vous allez pouvoir prétendre ailleurs à l’équivalent dans d'autres opéras. Donc nous vous avons beaucoup apporté (quoi que vous en pensiez si vous y réfléchissez vraiment). Mais vous, que comptez-vous nous apporter en tant que Directrice générale ? Beaucoup d'entre nous, salariés, allons lire vos réponses dans Libre expression. Prenez le temps de réfléchir avant de répondre. (PS : Jean-Luc, transmets exactement ce que je dis ! Merci.)  
 
Lorsque que je suis arrivée à l’OONM-LR, j’ai trouvé une situation tendue et délétère. Je m’emploie donc, depuis le premier jour de mon arrivée et malgré les critiques, à donner ou à redonner à chacune et à chacun la place méritée en fonction de ses souhaits et de ses capacités. Vous n’ignorez pas non plus les conditions budgétaires dans lesquelles nous fonctionnons et redémarrons. Mes convictions et mon attachement à notre profession sont mes principaux moteurs.
Je tente de donner le meilleur de mes connaissances, ma connaissance de la musique, ma connaissance de la scène, ma connaissance de la gestion, de la production et du management, pour la mise en valeur de chacun des salariés et de l’objet social de l’association OONM Occitanie.
 
Au plan professionnel, que comptez-vous faire personnellement si Philippe Saurel ne parvient pas à sauver l’Opéra comme il l’a dit à la presse ? Figaro

Philippe Saurel vient de réaffirmer publiquement dans la presse et lors du dernier Conseil d’Administration son attachement à notre maison. Si la situation est très difficile, elle a des solutions que nous mettons en œuvre de façon solidaire. Le Président Maire de Montpellier est avec nous.
 
A quelles conditions seriez-vous d’accord pour baisser votre salaire ?

Malgré le contexte, vous devez savoir qu’en arrivant à Montpellier, j’ai demandé un salaire inférieur à mon prédécesseur que j’aurais pu faire le choix de reprendre et même augmenter. De plus, une partie non négligeable de frais professionnels sont à ma charge. Il me paraît donc injuste de parler de baisse de salaire, alors que je l’ai déjà fait sans attendre. Sur le plan national, mon salaire se situe dans la moyenne basse des salaires d une direction d « Opéra Orchestre National ».
 
B onsoir,
- Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à prendre le poste de Direction de l'OONM ?
- Votre programmation est-elle plutôt politique ou plutôt culturelle ?
- En moyenne, combien de jours passez-vous à Montpellier chaque semaine ?
- On vous dit "très parisienne" et plutôt allergique à la vie provinciale. Qu'en est-il ? 
Laviolette

- Prendre un poste de direction non partagé entre management et artistique était une évolution normale pour moi. Aucune institution ne dispose d’un label orchestre ET d’un label opéra, ni d’infrastructures telles que le Corum et l’Opéra Comédie.
- La culture est toujours « politique » puisqu’elle engage des choix citoyens pour l’instruction des publics qu’il faut par ailleurs diversifier. Mais la culture n’est pas politicarde et je n’obéis à aucun mot d’ordre partisan.
- Le nombre de jours passés à Montpellier... mes journées vont bien souvent de 9 h à minuit, voire deux heures du matin, tous les jours, sans repos ni congés, sauf en période d’été. J’assiste à quasiment tous les concerts et tous les spectacles. Vous pouvez comprendre ce que représente un tel engagement physique, moral et psychologique. Par ailleurs, lorsque « je ne suis pas là », c’est que je me déplace en France et à l’étranger, notamment pour les coproductions, les concours, les auditions et pour les réunions avec les tutelles.
- Je déteste les « on dit… » qui sont à l’origine de beaucoup de nos problèmes et j’ai la chance de ne souffrir d’aucune allergie.
 
Comment se fait-il que vous ne vous entouriez artistiquement que de bobos (exemples : Juliette Deschamps, Marie-Eve Signeyrole…) ? Êtes-vous de gauche ?

C’est votre impression. Je n’aime ni les étiquettes, ni les jugements erronés à l’emporte-pièce. Regardez plutôt les programmations réussies grâce à ces artistes de talent qui travaillent dans bien d’autres maisons que la nôtre.
Par ailleurs, il me semble déplacé de m’apostropher sur mes choix politiques. J’ai répondu sur la question récurrente culture/politique.
 
Pourquoi refusez-vous de reconquérir le public traditionnel (qui apporte l’argent nécessaire à l’Opéra) avec une programmation classique du style Nabucco, Carmen, les opérettes, etc. ? Il y a des théâtres municipaux qui fonctionnent mieux que notre Opéra national avec moins de budget. Rien ne vous empêcherait de proposer en plus des programmes différents.

Je ne refuse pas de reconquérir le public traditionnel mais je travaille sur l’élargissement des publics, ce qui répond également à notre mission de service public de proximité.
Il est important que le personnel de la maison comprenne  que les publics évoluent. Le « public traditionnel » vieillit et déserte les salles, partout dans le monde.
Il est compréhensible que cela interpelle, dans un premier temps. Mais voyons les résultats. Nous affichons complet régulièrement pour certains opéras mais également pour d’autres spectacles.
Ce qui n’empêche pas de programmer des œuvres du répertoire classique dans la limite de nos moyens financiers actuels. Faire venir UNE vedette pour UN opéra classique mangerait TOUT le budget artistique, vous le savez. Et, pour les « classiques »…, Carmen par exemple sera au programme prochainement. Mais peut-être le saviez-vous déjà… vous semblez bien renseigné(e) ?
 
Regrettez-vous Nancy ? Que regrettez-vous à Nancy ? Que regretterez-vous de Montpellier ?

Nancy a été une maison formidablement accueillante et riche. La programmation a été flamboyante pendant dix ans, de l’avis de tous. Les publics allemands et luxembourgeois ont souvent franchi la frontière alors que l’Allemagne brille par ses talents et ses programmations.
Ce que je regrette ? D’avoir moins de budget artistique à Montpellier qu’à Nancy où il fallait déjà faire des miracles avec les équipes.
Pourquoi me demander ce que je regretterai de Montpellier ? Je suis impliquée totalement dans le projet de notre maison et dans l’accompagnement de ses personnels.
 
Êtes-vous polyglotte ? Si oui, quelles langues pratiquez-vous ? Regrettez-vous parfois de ne plus pouvoir chanter sur scène ? Quel est le dernier livre que vous avez lu ? Et pourquoi ce choix ? Anonyme

- Je comprends et parle suffisamment de langues, pour me faire comprendre dans mes déplacements et les négociations.
- Je ne regrette jamais de ne plus chanter. J’ai beaucoup plus de plaisir à écouter chanter les autres.
- Je lis beaucoup de livres techniques mais le dernier roman est Orfeo de Richard Powers.
 
Votre film préféré ? Votre opéra préféré ? Votre symphonie préférée ?

Je n’ai pas de « préféré ». J’aime beaucoup de choses différentes. J’ai des auteurs, des compositeurs que j’écoute ou lis plus que d’autres en effet, Powers, Garcia Màrquez, Harrison, Nothomb, Balzac… R. Strauss, Glass, Weill, Mozart, Haendel… Je souhaite découvrir toujours ce que je ne connais pas. Cela n’est pas une échappatoire à votre question, mais seulement l’impossibilité de répondre à un « quiz ».
 
Il fut un temps où le Corum servait souvent à l’opéra, c’était une grande part de la réputation de l’ensemble OONM. La salle Berlioz est née d’un sérieux manque de grande salle, ce qui ne semble plus être le cas aujourd’hui, où les abonnements sont en chute libre. Comptez-vous rendre à la salle Berlioz son prestige lyrique ?

Il est bien évidemment dans les projets de proposer davantage de productions d’opéra au Corum mais pour cela nous devons retrouver une marge artistique suffisante. Malgré ces terribles contraintes budgétaires, nous avons « rempli » la salle Berlioz à plusieurs occasions, ce qui ne s’était pas vu depuis un certain temps. La problématique et des abonnements et de l’évolution de la consommation culturelle est commune à tous les établissements du secteur. Puis-je oser vous demander dans quelles institutions culturelles  êtes-vous vous-même abonné(e) ?
 
Si les dérives économiques et sociales existent, c’est parce que les questions artistiques ne sont pas traitées avec la rigueur nécessaire à la réussite économique et sociale. Les recettes participent non seulement au budget mais aussi et surtout au prestige de « l’institution ». Votre programmation minimaliste ne participe-t-elle pas à ces dérives suicidaires ?

Ce n’est pas une question, mais un jugement qui vous est personnel.
Relisez mes réponses plus haut et vous devriez trouver quelques informations pour vous satisfaire.
 
Le président Deschamps affirme qu’il n’est pas question de sacrifier l’orchestre. En revanche il semble prêt à sacrifier le chœur. Quel est votre sentiment, vous qui êtes une ancienne chanteuse lyrique ?

Depuis notre arrivée, le président et moi-même soutenons le chœur. Je veille à proposer des projets qui le mettent en valeur et le positionnent comme chœur capable d’explorer tous les champs de la création musicale, tel qu’attendu d’artistes d’un établissement labellisé. Je pensais avoir dissipé cette rumeur, mais apparemment, ce n’est pas encore le cas. Il n’est pas question de sacrifier le chœur.
 
Y a-t-il des artistes du chœur et de l’orchestre qui n’ont plus leur place au niveau national ?

C’est de mon devoir de faire en sorte que chacun ait sa place dans le projet de notre structure.
 
Le service communication fonctionne-t-il bien ?

Poser une telle question, c’est sous-entendre une réponse très orientée.
Celui ou celle qui ne prend pas suffisamment d’initiatives est contesté, et celui ou celle qui en prend est également critiqué. À chacun et à chacune de s’interroger sur ce qu’il fait pour participer à l’amélioration quotidienne de notre outil commun.
 
Vous dites souvent avoir été surprise à votre arrivée à l’OONM par la violence verbale et les rapports conflictuels entre les salariés. Pouvez-vous approfondir ?

Effectivement, j’ai été surprise et parfois blessée, attaquée personnellement. Je suis à la fois profondément pacifiste et résolue à avancer. Je sais aussi très bien que la peur de l’avenir, la crainte du changement, toutes les formes de déstabilisation, qu’elles soient vraies ou fantasmées, génèrent de l’agressivité voire davantage. Je n’y cède pas. Tout le monde n’est pas « beau » ni « gentil », mais avez-vous remarqué que ce sont toujours « les autres » qui ont tort… Mon devoir et mon travail sont de pacifier l’ambiance générale, de rassurer avec de vraies informations, de faire échec aux forces négatives dont certains se nourrissent ou dont la presse se fait parfois l’écho.
Je peux comprendre les désarrois mais je ne cède ni à la panique, ni à la désinformation. Cette reconstruction prend du temps.
Continuons de travailler et faisons en sorte que chaque situation, chaque échange soit une brique pour l’édification d’une maison apaisée et solide. Cela ne dépend pas que de LA directrice générale, cela est vraiment de la responsabilité de chacune et chacun.
 
Bonjour madame  Chevalier, 
a) Connaissez-vous vraiment votre personnel, ou simplement avez-vous essayé de le connaître ? Et si oui, savez-vous qui fait quoi EXACTEMENT. Et est-ce que cela vous intéresse vraiment ?
b) Que comptez-vous faire pour motiver à nouveau votre personnel (ou vos « troupes », comme vous voulez), car beaucoup de salariés sont démotivés ?

a) Je connais chacun d’entre vous et dès mon arrivée j’ai fait reprendre toutes les fiches de poste. Par ailleurs les entretiens professionnels m’aideront à prendre davantage la mesure des besoins, des souhaits, des désirs, des attentes, des peurs de chacun d’entre vous. Comment peut-on me demander si cela m’intéresse vraiment ?
b) Je suis responsable du meilleur fonctionnement possible d’un ensemble complexe composé d’êtres humains et non de machines ou de « fonctions ». La motivation est à chercher au fond de soi-même, en regardant tout ce qui est fait pour soutenir notre travail quotidien et la sortie vers le haut d’un plan de restructuration qui demande beaucoup d’efforts. De ce point de vue, Libre Expression ne manque jamais de faire une large information sur tout ce que propose notre maison…
 
Madame Chevalier, que pensez-vous de la différence de salaire entre les administratifs de l'Opéra et ceux de l’Orchestre ? Pensez-vous qu'il y ait une équité ? N’a-t-on pas fusionné l’Opéra et l’Orchestre ?  

Nous travaillons sur la finalisation complète de la fusion et l’équité est au cœur de cette tâche. Certains d’entre nous n’en ont pas l’impression.
 
Les comptes rendus de CE et des DP qui paraissent dans Libre expression ou dans les procès-verbaux montrent une opposition constante entre la direction et les élus du personnel. Que se passe-t-il ? Comment sortir de cet engrenage ?

Je ne ressens pas du tout cette opposition « constante ». Le manque de confiance à l’encontre de la direction vient de loin et doit être peu à peu comblé par une attitude positive. C’est la seule solution.
 
Vous est-il arrivé de dire du mal des personnels de l’OONM à l’extérieur ?

Votre question est surprenante et orientée, et quoique je réponde, vous m’entendrez ou pas… Alors, deux remarques : tout d’abord, je ne dis jamais de mal car cela n’apporte jamais rien à la vie publique. Ensuite, votre question est significative de l’état d’esprit qui peut animer parfois certains êtres humains.
 
Les syndicats ont évoqué négativement l’administration générale de l’OONM lors d’une rencontre avec la Région. Qu’en pensez-vous ?

Je connais l’opinion des syndicats, ils l’expriment régulièrement. Des progrès sont encore à faire pour améliorer l’administration générale de l’OONM, nous le savons tous et nous y travaillons activement. Vous devez savoir que décisions, réorganisations et moyens ne fonctionnent pas au même rythme.
 
Etiez-vous, comme le président Deschamps et Philippe Saurel, défavorable à la venue de l’envoyé de l’Etat Bernard Coutant ? L’avez-vous rencontré ? Que vous a-t-il dit ?

Je n’ai jamais été défavorable à la mission de Bernard Coutant.
Ni Monsieur le Président Maire, ni le Président Deschamps ne sont opposés à des idées complémentaires aux nôtres pour la pérennité de l’OONM.
J’ai rencontré Monsieur Coutant, et nous avons eu un riche échange entre professionnels, sur TOUS les sujets.
 
Jacques H. (près de 50 000 euros à la corbeille en pleine crise financière de la Maison pour un rapport discutable), était-ce une erreur de votre part (votre administratrice était contre cette dépense inutile) ?

Compte tenu du contexte, il me paraissait indispensable de faire appel à un spécialiste de questions très pointues liées aux ressources financières et humaines. J’ai tenu à choisir une personnalité connue pour sa sagesse et son impartialité, le Conseil d’Administration a validé et a soutenu mon choix.
Anne Laffargue ne m’a jamais fait part de son désaccord.
 
Que s’est-il passé exactement dans l’affaire des « détachés » de la Métropole ? Cette affaire est restée trouble dans la tête des intéressés.

Nous avons dû répondre à une situation unique sans jurisprudence, à laquelle la Métropole et notre conseil ont eu besoin de temps pour y répondre. Les détachés ont été traités en toute équité.
 
Selon vous, l’OONM pourrait fonctionner avec combien de salariés ?

Les solutions proposées pour revenir à une masse salariale compatible avec le travail à effectuer dans de bonnes conditions et dans le budget alloué sont connues de tous.
 
Quel est votre modèle de directeur d’opéra ? Et que pensez-vous de René Koering et Jean-Paul Scarpitta à la tête de l’OONM et en tant qu’artistes ?

A la direction d’un Opéra, en France comme à l’étranger, ce qui importe c’est d’obéir à quelques grands principes : le respect sans faille des êtres humains qui composent l’entreprise, le respect absolu de l’argent public, la meilleure connaissance possible des répertoires. Je n’émettrai aucun jugement de valeur sur mes prédécesseurs et confrères par simple principe déontologique.
 
Le Club des spectateurs de l’Opéra de Montpellier semble ne pas aimer votre programmation. Comprenez-vous ces amoureux de l’art lyrique ? Et qu’avez-vous à répondre à leurs critiques ?

Je connais bien les populations du monde de l’Opéra, je comprends donc leurs remarques et je n’ai rien à répondre à leurs critiques qui sont des attaques.
 
a) Avez-vous vu dernièrement dans d’autres villes des spectacles qui vous ont beaucoup plu et que vous voudriez programmer à Montpellier ? b) Quel est le spectacle programmé dont vous êtes la plus fière ? Et celui que vous considérez comme une erreur de programmation ?

a) J’ai effectivement vu des spectacles qui viendront à Montpellier et d’autres que nous n’avons raisonnablement pas encore les moyens d’accueillir.
b) Je suis fière de chacun des spectacles, mais certains vous font plus vibrer ou réfléchir que d’autres.
 
Que pensez-vous de Libre expression, de Midi Libre, de La Gazette ? 

Libre Expression est comme son nom : d’une part des informations qui attirent l’attention du lecteur sur ce que fait notre maison, dans tous les domaines, d’autre part, des critiques qui interrogent parfois, mais qui sont aussi parfois étonnamment décalées de la réalité. Ce blog est toujours écrit dans une langue vive et très personnelle qui doit avoir ses détracteurs et ses amateurs. Il est heureux que je n’en sois plus une des cibles calomniées.
 
Les journaux régionaux obéissent au principe fondamental du journalisme et la PQR n’est pas épargnée et doit également faire face à des difficultés économiques : des scoops, fabriqués à base d’informations vérifiées ou non. Parfois un pigiste écrit n’importe quoi, confondant par exemple la situation dénoncée par la Cour des comptes (rapport 2014) avec la situation actuelle, ce qui pouvait mettre en péril tout le personnel de l’OONM… Et parfois l’article est bien documenté, il donne des éléments d’analyse et de valorisation de notre maison et de son travail qui sont à la fois intéressants pour nous tous et pour les lecteurs qui découvrent ce qu’ils ne connaissaient pas encore.
 
 
Je regrette que les questions aient été posées de façon anonyme mais les auteurs de questions ont certainement reproduit ce que pensent ou souhaitent savoir plusieurs d’entre vous. C’est donc bien volontiers et avec sincérité que j’ai répondu, avec toute ma considération.
 
Valérie CHEVALIER,
Directrice générale OONM Occitanie.
Envoyé de mon iPhone



Potin de merdre 2 : Renégociation des accords collectifs de l’OONM

Suite à l’annulation de la réunion du 7 mars à la demande de l’intersyndicale CGT/Spectacle/CFDT/Unsa, madame l’Administratrice générale a pris contact par e-mail avec les délégués. Elle se dit surprise quant à leur remarque sur l’écart entre les propositions syndicales et celles de la direction… (blablabla)

L’administration a adressé ensuite à l’intersyndicale ce message :

Bonjour,

Je vous confirme que la réunion prévue le lundi 13 mars 2017 est maintenue de 9h30 à 13h.

Objet : étude des propositions envoyées le 3 février 2017.

Merci.

Cordialement.

Réponse de l’intersyndicale :

Le 10 mars 2017 à 09:49

Intersyndicale CGT-Spectacle / CFDT / Unsa
à 
Valérie Chevalier, Directrice générale de l'OONM
Madame la directrice générale,
Suite à la réponse évasive de madame l'Administratrice générale concernant les renégociations des accords collectifs, nous réitérons notre demande de report de la réunion du lundi 13 mars. Une rencontre informelle entre les délégués syndicaux et la direction dans les jours suivants nous paraîtrait plus appropriée pour évoquer notre désaccord – qui est un désaccord de fond.
Nous pensons en effet (après consultation de notre base) que le pouvoir d’achat des salariés de l’OONM ne doit pas être touché, les efforts déjà consentis dans la mise en place de l’activité partielle et du plan de départs volontaires étant pour nous aux limites de l’acceptable socialement.
Par ailleurs, en cette période électorale où la démagogie bat son plein, il serait bon qu’en tant que responsable de notre prestigieuse Maison vous ayez le courage de défendre avec nous la valeur économique de nos métiers, et de rappeler aux femmes et aux hommes politiques que la culture a un prix, qu’il ne faut pas la brader, qu’il est de leur devoir absolu de préserver l’héritage.
Veuillez recevoir, madame la Directrice générale, nos respectueuses salutations.
L'intersyndicale de l'Opéra-Orchestre de Montpellier



10 mars 2017 10:08 Madame Chevalier a répondu favorablement à l’idée d’une réunion  « informelle » ce lundi 13 mars.
Elle rappelle par ailleurs que « nous devons impérativement signer l’accord de prorogation de la durée de survie des accords dénoncés »; dénoncés, rappelons-le aussi, par la direction de l’OONM – et avec le risque encouru (car ce dossier délicat a été confié à des personnes notoirement disqualifiées, qui n’ont de cesse de provoquer les salariés en jetant de l’huile sur le feu).




Les réunions des 7 et 13 mars ont été annulées à la demande de l’intersyndicale CGT-Spectacle/CFDT/Unsa. Le 13 mars une rencontre « informelle » a eu lieu dans le bureau de madame Chevalier, en présence de l’administratrice générale. Les délégués syndicaux ont dit, notamment, qu’ils n’acceptaient pas une baisse moyenne de 10 % du pouvoir d’achat des salariés – compte tenu des économies très importantes déjà réalisées avec le PDV.
Une prorogation de la durée de survie des accords dénoncés a été signée (jusqu’au mois de juin). La direction doit envoyer aux syndicats de nouvelles propositions, en vue d’une prochaine réunion de renégociation des accords collectifs.




Message de lecteur 1 : Procès en appel JPS

« Cher Jean-Luc,

Voici un petit communiqué informant du report du procès (cela peut éviter que de fausses infos circulent) :

Le procès en appel est reporté au 24 Octobre 2017 à 9 h. La partie adverse (direction de l'OONM et Jean-Paul Scarpitta) avait demandé la radiation au motif qu'elle n'avait pas le temps d'examiner les nouvelles pièces produites. Cette radiation ne leur a pas été accordée. Précisons, pour ceux qui ne le savent pas, que monsieur Scarpitta a négocié dans son départ le fait que l'OONM le couvre financièrement en cas de condamnation.
Je ne vous cache pas que deux ans après, la piqûre de rappel a été un peu difficile à vivre pour les cinq personnes restées "en lice".
Cette fois-ci, ce sont des juges professionnels qui vont se plonger dans le dossier, débarrassés des pressions et du contexte politique "puant" de l'époque.
Seuls les témoignages et le déroulement des faits seront pris en compte pour attester ou non des "harcèlements" et du "non-respect de l'obligation de sécurité de l'employeur".
La qualification de "harcèlement" au tribunal civil n'implique pas de donner la preuve de la "volonté de harceler"; elle se constate au vu des témoignages concordants. Quant au "non-respect de l'obligation de sécurité", la chronologie parle d'elle-même : les alertes répétées et datées des organisations représentatives du personnel, ainsi que des employés à titre individuel, semblent montrer que la direction a réagi très tard, qui plus est en nommant non pas un "médiateur" mais un "bras armé" pour "couvrir".
La relecture du dossier me fait dire qu'il est impossible que les responsables de cette crise, dans laquelle le personnel dans son écrasante majorité a montré du courage, de la dignité et de la solidarité, ne soient pas condamnés.

Je dois encore vous remercier de votre "présence" dans ces moments-là, et encore aujourd'hui.

François-Charles

La réaction : L’audience devait avoir lieu le jeudi 23 mars au palais de justice de Montpellier. L’Intersyndicale a adressé ce communiqué à l’ensemble des personnels de l’OONM :

Communiqué de l'Intersyndicale (21 mars 2017)

Nouveau rebondissement dans l'affaire des salariés contre l'ex-directeur général de l'OONM. La séance est reportée à une date ultérieure non fixée (à la demande de la défense).
Selon nos dernières informations, la partie adverse aurait demandé un report afin d'examiner les nouvelles pièces fournies.

Le spectacle continue.

L'Intersyndicale


La réaction de la réaction : ORCHESTRE / Suite au conflit avec Scarpitta

Par Midi Libre du 26 mars 2017

La cour d’appel devait examiner cette semaine le contentieux entre l’ancien patron de l’Orchestre-Opéra et plusieurs salariés qui l’accusent de harcèlement moral. Le dossier a été renvoyé mais reste donc toujours ouvert. A suivre.




La réaction : De 1982 à 1988, la Boîte à musique des époux Cauquil a soutenu financièrement (par la publicité) les 32 numéros du Nœud à coulisse, journal CFDT du personnel de l’Opéra de Montpellier (5000 exemplaires distribués gratuitement au public avant les représentations).



La réaction : Rien de tout ça. La réunion s’est assez bien déroulée, au contraire. Il y fut question notamment, comme vous le savez, des « rémunérations ». Une nouvelle grille (basée sur la convention collective en concordance avec celle de l’OONM) va être proposée par la direction. Ont été discutées aussi (pour faire des économies) les baisses par tranches salariales de la « prime vacances » (les syndicats ont proposé de nouvelles tranches, plus justes) et l’éventuelle suppression du supplément familial (qui coûterait à l’OONM chaque année 60 000 euros – donnant l’impression, selon la direction, que l’OONM est une annexe de la CAF).
Prochaines réunions : les 2 et 23 mai.




Le 31 mars, en ouverture de la réunion de renégociation des accords collectifs, madame Chevalier a longuement évoqué cet article de Midi Libre. Selon elle, le rapport de Bernard Coutant ne nous apprend rien qu’on ne savait déjà.
Quant aux « relations difficiles » entre la directrice générale et l’administratrice générale, madame Chevalier a démenti une telle vision des choses. Elle envisage d’ailleurs un communiqué en ce sens. Madame l’administratrice générale a rappelé que le sujet n’avait absolument pas été évoqué en réunion de CA. (KZRG)



Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 28 mars à 16 h 45, salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, la responsable des ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre et des élus du personnel.


Pas de questions CFDT/Unsa (administration/technique).

Questions CGT-Spectacle (musiciens/choristes).
Questions musiciens :

Où en est l’organisation de l’audition de violon ? Cela devient urgent.

Il ne s’agit pas d’un concours de recrutement. C’est pour les supplémentaires. La date : 23 mai de 14 h à 18 h. Jury : Dorota, Aude et Jung + peut-être un administratif.
Madame Chevalier : « Derrière un paravent, c’est plus juste. »
Régisseur général de l’orchestre : « 5 à 10 minutes par candidat. »

Audition supplémentaires chœurs : 24 avril à 17 h.


Série Haendel :
Le 24 mars, le raccord de Castelnaudary a duré 45 minutes au lieu des 30 prévues au planning.

Une choriste : « Nos raccords à nous, c’est une heure… On dit rien… Ca aurait dû être 45 minutes. »
Une musicienne : « A Avignon c’était prévu une heure, on a fait qu’une demi-heure. »
Un musicien : « Il faut aller vite. Raccord d’une heure et finir à 19 h, c’est trop court.
Madame Chevalier : « La salle était un peu difficile… Le chef… c’était là le problème… Vous dites : il faut respecter les 30 minutes… »
Un musicien : « Et si ça dépasse ? »
Madame Chevalier : « Vous aurez le quart d’heure… Sauf le chœur… En sachant que ce sont les musiciens qui ont demandé à travailler plus, à dépasser l’heure. C’est d’ailleurs normal de travailler. »
Un musicien : « On se lève pas pour dire stop on arrête. »
Madame Chevalier (ironique ?) : « Il faudrait… On va envoyer la facture au régisseur de l’orchestre (humour). C’est un coup à 300 euros pour l’orchestre. »
Régisseur général de l’orchestre : « 16 musiciens. »
Madame Chevalier : « Ca retombe pas sur le régisseur, mais il aurait dû être vigilant. Ca fait partie de son job. »

Absence de loge pour le chef et les solistes à Castelnaudary et Mauguio.

Madame Chevalier : « Quand y a pas de loges, y a pas de loges. On va pas installer des tentes dehors. »
Une choriste : « Les chœurs hommes étaient une pièce où il y avait du passage. On (une musicienne ?) voulait pas mélanger le chœur et l’orchestre… »
Régisseur général de l’orchestre : « Est-ce que vous voulez qu’on mélange musiciens et choristes ? »
Madame Chevalier (ironique) : « Comme dit le coordinateur artistique, la fusion n’est pas tout à fait réussie entre l’Opéra et l’Orchestre. »
Une choriste : « C’est pas un musicien ou un choriste qui doit dire c’est comme ça (pas de mélange) et pas autrement.
Responsable des ressources humaines : « Le lieu, tu peux pas le changer. »
Une choriste : « On sait bien que c’est pas des lieux adaptés. Mauguio c’était le pire. A Mauguio on était dans une cave. J’ai pris en photo notre loge… »
Madame Chevalier : « Au sens propre ? »
Une choriste : « Au sens propre, oui. Il faisait froid. C’était humide. Il y avait une flaque d’eau. »
La choriste montre la photo sur son mobile à madame Chevalier. Tout le monde regarde et plaisante.
Madame Chevalier : « La photo n’est pas terrible. » (techniquement ?)
Une musicienne : « J’y étais pas. Mais je pense que ça s’organise, tout de même... »
Un musicien : « Si c’était qu’un petit orchestre ou les chœurs, ça passerait. Mais le chœur et l’orchestre, non. »
Une choriste : « Mauguio, c’était le gros problème. »
Coordinateur artistique : « Quand on y retournera, il faudra mettre des conditions. »
Une choriste : « Sinon ils vont nous mettre vraiment dans la cave. »
Madame Chevalier : « Il faut mettre les garçons d’orchestre sur le coup, qu’ils vérifient tout avant. »

Il aurait été très bénéfique pour l’orchestre de répéter à l’Opéra Comédie (donc dans les conditions du concert du dimanche) au lieu de la salle noire.

Madame Chevalier : « C’est quand même rare que vous soyez en salle de répétition. »
Coordinateur artistique : « Le plateau de l’Opéra Comédie était occupé. » (le régisseur général de l’orchestre opine)
Un musicien : « Et puis le son, dans la salle noire, hum… » (le régisseur général de l’orchestre opine)
Une musicienne : « Et il faisait chaud ! »
Madame Chevalier : « A Avignon, question chaleur, vous avez été servis. C’est là que vous avez bronzés. Vous ne pouviez même pas lire la partition. J’avais jamais vu ça. »

Les musiciens aimeraient avoir la même disposition en fosse qu’en salle Beracasa. Est-il possible d’anticiper cela ?

Une musicienne : « On aimerait avoir la même disposition que dans la fosse. C’est toujours le même problème, ça change beaucoup. »
Régisseur général de l’orchestre : « Il y a une disposition standard que je propose au chef. Le chef voulait les bois face à lui. Je lui ai dit : Vous aurez des problèmes, ils ont pas l’habitude. Alors on a reboug酠»
Madame Chevalier : « Les basses, les cuivres sonnaient mieux sur Armida. Sans commune mesure. C’était beaucoup mieux. »
Coordinateur artistique (ancien musicien de l’orchestre) : « Moi j’ai toujours adoré jouer de face. »
Une musicienne : « C’est toujours la même fosse mais il y a toujours des problèmes. Il faut le re-répéter. Mais il faut ne pas trop changer la disposition. Nous, on voit les problèmes qu’il y a. »
Madame Chevalier (se tournant vers le régisseur général de l’orchestre) : « Donc marquage au sol. »


Questions diverses :

Déplacement au Théâtre des Champs-Elysées. Une histoire d’hôtel.

Une musicienne : « Je trouve que cet hôtel prend les choses à la légère. » (il semblerait que les employés de l’hôtel voulaient installer tout le monde en même temps, or deux ou trois musiciens étaient en retard + toutes les chambres n’étaient pas prêtes pour l’accueil)
Régisseur général de l’orchestre : « C’est vrai que l’accueil… » Puis : « C’est dur dans Paris de trouver un hôtel qui réceptionne bien les groupes. »
Une musicienne : « Les femmes de ménage voulaient faire le ménage de 9 h à 9 h 30. Ca fait rire maintenant, mais pas sur le coup. » Puis : « L’hôtel Nikko, c’était bien. »
Madame Chevalier (amusée) : L’orchestre a été à l’hôtel Nikko ? Ca va la vie… Avec le resto japonais qui allait avec ? Je connais bien : 300 euros la chambre. »
Un musicien : « C’est Radio France qui payait. »
Une musicienne : « Là, il y avait pas de problèmes. »
Madame Chevalier (sourire) : « C’est sûr, y avait pas de problèmes… »
Coordinateur artistique : « On regardera d’autres hôtels. »
Madame Chevalier : « Oui, la prochaine fois on changera d’hôtel. »
Une musicienne : « Là ils étaient deux pour faire l’hôtel entier. »
Madame Chevalier : « C’est comme partout. Des restrictions. » Puis (au régisseur général de l’orchestre) : « Donc l’année prochaine, un autre hôtel… L’hôtel Nikko (humour). »

Choristes, une histoire de robe.

Une choriste : « Comment ça va se passer pour nos robes ? En fait, le directeur technique avait décidé comme ça, un seul modèle, les robes opéra… A l’orchestre, ils ont un fly pour mettre leurs affaires. Pourquoi c’est différent pour nous ? » Puis : « En avril, le modèle de robe, choix personnel ? »
Responsable des ressources humaines : « Sur avril oui, vous avez le choix. »
La choriste : « Il faut que les robes soient transportées pour tout le monde, chœur et orchestre. J’ai vu des hommes chez nous qui avaient oublié leurs chaussettes. Les chaussettes n’étaient pas toutes noires. S’il n’y a pas d’habilleuse qui vient, alors il faut bien tout rappeler à tout le monde, ne pas oublier les chausses noires. Un choriste avait des chaussettes rayées blanches-grises. » Puis : « Et si on garde les robes perso, c’est comme à l’orchestre ? on nous donne de l’argent ? »
Madame Chevalier : « Oui. C’est mieux les tenues perso. En plus y en qui rentrent plus dedans (les tenues opéra). Et puis tout le monde dans la même robe, c’est un peu dommage. »
Une choriste : « Mon mari était dans la salle, il a vu que ça. » (le ventre d’une choriste à travers sa robe perso).
Madame Chevalier : « Parce qu’il regardait que ça. » Puis : « Cette choriste n’était pas indécente. Elle était élégante quand même. Il y avait un tulle. Elle était couverte. »
Une choriste : « J’ai jamais vu quelqu’un venir chanter comme ça… qu’à Montpellier. Il faut que les tenues personnelles soient validées. Il faudrait des consignes pour les vêtements. »
Madame Chevalier : « On écrira : ventre couvert, jambes couvertes. »


Musiciens, une histoire de trompette malade.

Régisseur général de l’orchestre : « On a préféré un supplémentaire sur toute la série. »

Administration, une histoire de courrier.

Une élue de l’administration : « Moi j’aimerais dire que les gens qui partent à la retraite ne sont pas remplacés à l’avance. On ne sait pas qui doit faire quoi ensuite. »
Madame Chevalier : « Si, ils sont remplacés. On fait des concours. »
L’élue de l’administration : « Les PDV sont pas remplacés. Pour vous évidemment ils doivent pas être remplacés, mais pour nous ça pose des problèmes. Les tâches, on les donne à d’autres. »
Responsable des ressources humaines : « On a posé la question aux chefs de service avant les PDV. Les chefs de service ont validé. »
L’élue de l’administration : « Qui on allait mettre par exemple pour le courrier ? On aurait dû nous prévenir à l’avance. On l’avait dit au directeur technique depuis longtemps. Evidemment on ne peut pas refuser mais ça ne nous plaît pas. On aime pas ça. Dans cet opéra on n’anticipe pas les choses. »
Madame Chevalier : « Nous, on nous a dit depuis un an que c’était calé. »
L’élue de l’administration : « Surtout le problème c’est quand on est seule, qu’on ferme et qu’on va faire le courrier. Il n’y a pas d’accueil et pas de standard. On est obligée, on a bien compris qu’on n’avait pas le choix. Mais on a mis les choses au point, on a dit que c’était seulement le courrier, qu’on n’allait pas prendre le chariot, qu’on allait pas faire Zézette… » (tout le monde sourit à cette allusion au film « Le père Noël est une ordure »)
Madame Chevalier : « L’expression est jolie. » Puis : « On va faire le point avec le directeur technique. »
L’élue de l’administration : « Que voulez-vous qu’il fasse ? Il a que nous sous la main… »

Une histoire de photo de musicien (sur Facebook de l’OONM) qui ne correspond pas à l’artiste dont il est question.

Coordinateur artistique : « Je pense que j’ai l’explication. »
Tout le monde regarde sur son mobile en cliquant Facebook de l’Opéra Orchestre de Montpellier. Les musiciens : « C’est pas elle, c’est son mari. »

La directrice de l’OONM convoquée au commissariat de Montpellier, suite à la plainte d’un élu musicien liée à l’affichage de la « liste noire » au Corum il y a deux ans (liste d’élus du personnel qui ont refusé pour eux-mêmes l’activité partielle, conformément à la loi).

Madame Chevalier : « Moi j’ai découvert aujourd’hui un nouveau commissariat. Un salarié a porté plainte au sujet de la fameuse liste… Ce matin j’ai été convoquée au grand commissariat. Pas sympathique. On m’a même lu mes droits… Une dame… C’était compliqué… Monsieur (…) a porté plainte. Je sais de quoi il s’agit, c’est la liste qui donne des noms de musiciens et d’un choriste… C’était un droit d’accepter ou pas en tant qu’élu l’activité partielle. La question que je me pose, c’est : est-ce qu’une deuxième personne a porté plainte ? »
Un musicien : « Ce qu’il faudrait savoir c’est si la plainte est récente ou pas… »
Madame Chevalier : « Ca fait deux ans, quand même… »

Affaire à suivre.

Prochaine réunion des DP : 27 avril.




La réaction : Dans l’urne et à l’Opéra, je vote contre la racaille en col blanc et rose.




Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue le 30 mars 2017 à 14 h, salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, l’Administratrice générale et la responsable des Ressources humaines. Invité : Didier Deschamps, président de l’OONM.


ORDRE DU JOUR

Information sur l’approbation du procès-verbal de la réunion ordinaire du 25 janvier 2017.
Approbation du PV.
Puis intervention d’un élu musicien au sujet de la nouvelle convocation de Valérie Chevalier au commissariat de police (l’affaire de la « liste noire »). Incompréhension de cet élu quant à la longueur de la procédure ayant engendré une nouvelle convocation tardive. Madame Chevalier est irritée visiblement par cette plainte : « Quand on porte plainte, on doit bien se douter des conséquences. »

Information et consultation, en application de l’article L. 3122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production Vox Populi.
Approuvé.

Information et consultation, en application de l’article L. 3122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production Svadba.
En suspens, car la production Svadba allait être officiellement reportée à cause d’un conflit de dates avec les oraux du bac (d’autant qu’il s’agit d’une œuvre très difficile).

Information et consultation, en application de l’article L. 3122-35 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production A tue-tête et à cloche-pied.
Approuvé.

Information et consultation, en application de l’article L. 3122-36 du code du travail, sur la mise en place de travail de nuit pour les mineurs participant à la production Gianni Schicchi.
Approuvé. Mais les élus du CE sont amenés à se prononcer sur le travail des mineurs sans connaître le dispositif scénique du spectacle en question.

Réalisé définitif de la Soupe pop, du Bal à l’Opéra et du Concert du Nouvel An.
Soupe pop, budget réalisé définitif : 301 651 euros. Bal à l’Opéra : 4 260 euros. Concert du Nouvel An : 23 057 euros.

Demande de communication des coûts de production, recettes prévisionnelles, nombre d’entrées payantes et nombre d’invitations pour Stabat Mater, Mitteleuropa, Voix romantique, Armida et musiques d’ailleurs (Rajahstan et Naseer Shamma).
Madame l’administratrice générale produit une avalanche de chiffres (« à la mitrailleuse », diront certains). Impossible de tout noter précisément. Ces chiffres figureront dans le PV du 30 mars.

Demande de communication des informations suivantes pour chaque concert de la série Les graves : prix de vente, réalisé et montant des défraiements des musiciens.
Chiffres donnés en vrac, à la volée (et donc à vérifier dans le PV) : 950, 3 500 et 3 000 euros.

Demande de communication des conventions avec Montpellier danse.
L’OONM a obligation de produire de la danse; obligation qu’elle délègue à Montpellier danse, du fait d’absence de corps de ballet. La saison danse coûte à l’OONM 85 000 euros. L’OONM met à disposition de la saison danse sa technique et son personnel de salle. L’OONM récupère 5 % à peine de la billetterie. Il peut s’agir aussi de coproductions, comme Gisèle ou Les 4 saisons (hip-hop et musique classique, actuellement programmé à l’Opéra Comédie).
Discussion oiseuse entre des élus et la direction au sujet de la danse classique et des choix politiques culturels (en gros : on ne fait que du contemporain au mépris du public de la danse classique; ce public doit se rendre à Toulouse, Bordeaux, Avignon, etc.).
Il y aura éventuellement une modification du projet avec Montpellier danse (mais pas tant que Jean-Paul Montanari sera en place).
Dans la convention avec Montpellier danse, sont prévus pour le festival 15 jours pleins d’occupation de l’Opéra Comédie.

Demande de communication de la convention avec le Corum.
La convention avec le Corum est de trois ans. Elle court de décembre 2014 à décembre 2017. Cette convention est signée pour 123 jours d’occupation de la salle Berlioz, 35 jours la salle Pasteur, quelques jours la salle Einstein + mise à disposition de la salle de ballet Beracasa + la SRS (salle de répétition sous-terraine).
Au Corum, les bureaux de l’administration de l’OONM coûtent 74 000 euros à eux seuls. Le président Deschamps explique que cela n’économiserait pas grand-chose de déménager ces bureaux en ville (- 24 000 euros environ).
Dans la convention, sont compris le gardiennage et la sécurité.

Quels sont le nombre et les modalités d’attribution des jours prévus en 2017 pour l’occupation de la salle Berlioz.
La direction de l’OONM est évasive sur le nombre de jours réellement occupés sur les 123 de forfait prévus.
Quel que soit le nombre de jours occupés, l’OONM paie « plein pot », y compris lorsque le Corum loue la salle Berlioz sur des créneaux pourtant réservés à l’OONM (qui ne les utilise pas). La possibilité de renégociation du loyer est possible sur ce dernier point. Ce sera négocié.

Demande de communication de l’organigramme en arborescence de l’OONM.
L’organigramme est remis par la direction aux élus du CE. Cet organigramme sera effectif au 1er mai.

Demande de communication des PV des CA de mai 2016 et février 2017.
La direction n’est en mesure de fournir que celui de mai 2016, puisque celui de février 2017 a subi des demandes de modification lors du dernier CA, et n’a donc pu être approuvé.

Vote sur l’habilitation du secrétaire et du trésorier du CE à utiliser les moyens de paiement du CE.
Approuvé.

Désignation d’un cabinet d’expertise comptable en vue de la consultation annuelle sur la situation économique et financière de l’OONM pour l’année 2016.
Approuvé (8 pour, une abstention).

Organisation du courrier entre l’Opéra Comédie et le Corum suite au départ du coursier.
La distribution du courrier a été attribuée comme travail supplémentaire aux deux standardistes (apparemment sans négociation préalable). Il arrive donc parfois qu’il n’y ait personne au standard ou/et à l’accueil pendant la distribution du courrier entre l’Opéra et le Corum.
Débat au sujet des conséquences du PDV sur la politique de l’emploi dans la Maison. Certains élus du CE soulignent que des postes supprimés pourraient échoir ou revenir à des salariés en demande de reclassement.

Qu’envisage la direction pour fêter les 40 ans de l’Orchestre en 2019 ?
Irriguer la Métropole en événements musicaux sur une semaine entière ou durant un gros week-end, avec des concerts à géométrie variable sur plusieurs lieux de la Métropole.
Les musiciens suggèrent une « carte blanche » donnée à l’orchestre. La direction approuve le principe.

Quels sont les projets pour améliorer l’acoustique de l’Opéra Comédie, fosse et scène ?
Refaire appel à un acousticien (Atelier Rouch) pour une étude et un devis concernant le plateau et éventuellement la fosse.
Considérations hautement acoustiques des musiciens.

Demande de communication de l’organigramme du pupitre d’alto. Quid de la procédure en cours ?
Une procédure en cours a été arrêtée. Pourquoi ??? La direction finit par reconnaître qu’elle a préféré recourir à une transaction pour solder cette procédure et pouvoir ouvrir un concours. Oui, mais… cette méthode aurait engendré le déclenchement d’une nouvelle procédure par un autre musicien… Débat houleux entre les musiciens et la direction (débat incompréhensible et propos mystérieux pour le non-initié).
Donc, à suivre.

Date de la consultation sur les orientations stratégiques.
Orientations stratégiques = obligation pour toute direction d’entreprise d’annoncer officiellement au CE dans les tout premiers mois de l’année civile quelles seront les orientations stratégiques de l’entreprise pour l’année à venir.
Demande d’une date de présentation au mois de décembre 2016, proposition du C.E. : mois de février. Refus de la direction, qui finit par accepter de présenter ses orientations stratégiques au mois de mars. Puis annonce en mars qu'elle ne veut/peut pas les présenter avant juin...

DIVERS :

Un problème de casse d’instrument.
Un problème d’organisation du concert Capuano le dimanche matin.
Pourquoi la Pastorale n’a-t-elle pas été vendue en région ?
L’expression (locution) « raisons techniques » employée à toutes les sauces par la direction de l’OONM dans ses communiqués pour justifier un peu tout et n’importe quoi. Des élus du CE demandent que les vraies raisons (artistiques, etc.) soient désormais clairement énoncées lors des communications officielles.
Le CE demande que la direction lui communique le rapport de Bernard Coutant. Certains élus expliquent que ce « monsieur » ayant été très bien payé par l’Etat (donc le contribuable), il serait normal qu’on puisse avoir accès à son rapport (d’autant que la direction et le président Deschamps font au sujet de ce rapport des communications qui, selon les élus du CE, n’engagent qu’eux-mêmes).

Valérie Chevalier, directrice générale de l’OONM, aurait dit aux membres du CA lors de leur dernière assemblée (en mars) :
- que là où elle était avant (Nancy), elle n’entendait quasiment jamais parler de Montpellier, sauf pour ses grèves…
- que lorsqu’elle avait pris la direction de l’OONM c’était un chantier énorme, quasi archéologique, que c’était Pompéi…
- que depuis, tous les salariés s’étaient remis au travail… les musiciens, les chœurs… et que c’était vrai même pour la technique…
- qu’au niveau de la Direction, elles n’étaient que deux à faire tout le travail…

Les grèves et Pompéi, ça ne me choque pas, c’est amusant.
Qu’elles soient 2 seulement à faire le travail à la direction de l’OONM, hum…
Mais cette histoire de salariés remis au boulot est saugrenue, car on n’a jamais aussi peu travaillé dans cette Maison que depuis l’arrivée de madame Chevalier.




La réaction de la réaction : Je n’ai pas de réponse à l’interrogation de « Massif central ». Nous poserons donc la question à madame Chevalier lors de notre prochaine réunion des DP, le 27 avril.
Un élu des DP m’écrit (après avoir pris connaissance de la question de « Massif central ») : « Je pense que même si c'est vrai, madame Chevalier ne le dira pas ! »


La réaction : Oui, ce qui a « plombé » l’OONM c’est le brusque désengagement de la Région en 2013 (décision de feu Christian Bourquin, socialiste).


Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 27 avril 2017 à 16 h 45, salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, la responsable des ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre + quelques élus du personnel.


Question CFDT/Unsa (technique/administration) :

Est-il vrai que madame Chevalier a postulé ailleurs (alors que l’OONM qu’elle dirige subit un plan de redressement) ?

Madame Chevalier note que cette question n’a pas grand-chose à faire aux DP, et qu’elle pourrait ne pas y répondre. Puis elle répond.

Madame Chevalier : « Ce sont des informations très erronées. J’ai été sollicitée trois fois, deux fois de l’étranger (deux belles institutions) et une fois de France. Ca ne veut pas dire que j’ai postulé. »


Question CGT-Spectacle (musiciens) :

Dégel du poste de… (une violoniste) ?

Madame Chevalier : « On va demander le dégel au prochain CA. »
Un musicien : « On peut donc compter sur un remplacement ? »
Madame Chevalier : « Oui. »


Les délégués souhaitent souligner que les tournes compensatoires des contrebasses solistes posent des problèmes d’équité vis-à-vis des autres pupitres de l’orchestre.

Echange technique (et incompréhensible pour le non-initié que je suis) entre les musiciens et la direction au sujet des tournes compensatoires. Impossible pour moi donc de retranscrire avec cohérence la discussion.


Quels sont les moyens pédagogiques mis en place pour la série Mozart-Mendelssohn-Schumann ?

Madame Chevalier : « C’est David Niemann (chef d’orchestre assistant de l’OONM) qui travaille avec une étudiante en Erasmus. Elle s’apprête à devenir prof de musique et de français en Allemagne. »
Un musicien : « Qu’est-ce qu’elle va faire ? »
Madame Chevalier : « Elle va parler, elle va présenter les instruments aux enfants et aux adultes. »
Une musicienne : « Une symphonie pour des enfants, c’est pas tellement pédagogique. »
Madame Chevalier : « Ca va être coupé. »
Régisseur général de l’orchestre : « Il y aura trente minutes de musique seulement. »
Une musicienne : « Moi je trouve pas ça logique, tant de répétitions pour trente minutes de musique. »
Madame Chevalier : « Il y a toujours des trucs à faire en répétition. Ce sera du beau travail. »
Une musicienne : « Il y a aussi une lassitude. Il faudrait qu’il (David Niemann) nous fasse confiance un peu… Il a toujours peur. »
Madame Chevalier : « Il a peut-être eu des surprises au niveau de certains concerts… »
Une musicienne : « C’est pas forcément mieux quand il y a beaucoup de répétitions. »
Madame Chevalier : « Il faut prendre en compte que c’est un chef jeune. »
Un musicien : « Il faut qu’il prenne conscience qu’on est un orchestre professionnel. »
Madame Chevalier : « Vous êtes durs là… Parfois il y a de l’insolence, des ricanements de musiciens… C’est bien que de temps en temps il dise ce qu’il pense. »
Un musicien : «  Vous ne savez pas ce qu’il a dit. Il a dit que l’orchestre était mauvais et que ça s’arrangerait pas. »
Madame Chevalier (très surprise) : « Il a dit ça ? »
Une musicienne : « Tout le monde était étonné de ses réflexions. »
Régisseur général de l’orchestre : « Il était énervé. »
Une musicienne : « Il a dit : l’orchestre est très mauvais… On dit pas ça, que l’orchestre est mauvais et que ça va être de pire en pire… Puis : « Est-ce que c’était très mauvais ? » (la générale des « 4 Saisons-Remix » ?)
Madame Chevalier : « Non, c’était pas très mauvais. »
Une musicienne : « Bon. » (qui signifie : bon, alors pourquoi David Niemann a-t-il dit ça ?)
Madame Chevalier : « Il faut comprendre. Le gars est hyper-investi, il adore travailler avec cet orchestre. Quand il travaille sur du Vivaldi, il aimerait que ce soit à 100 %. Mais il faut qu’il comprenne lui aussi que vous pouvez ne pas être tout le temps à 100 %. Il ne doit pas prendre la mouche… »
Un musicien : « On ne lui a rien dit sur le coup, mais quand on entend ça… »
Une musicienne : « Il a dit : c’est mauvais, je ne fais pas l’enregistrement. » (le spectacle devait être enregistré – il ne l’a pas été, mais rien à voir avec cette histoire).
Madame Chevalier : « Vous avez l’impression que l’orchestre a un problème relationnel avec lui ? »
Une musicienne : « David Niemann est toujours sur la défensive. »
Un musicien : « Quand on dit qu’il y a trop de répétitions, il répond qu’on ne veut pas travailler. Il prend toujours mal les choses. Comme si quelqu’un voulait prendre sa place. Il ne doit pas dire : c’est pas bien, je m’en vais… Ce n’était pas bien d’entendre ça à la fin. » (de la générale ?)
Madame Chevalier : « On va lui parler. » Puis : « Il ne doit pas montrer qu’il est agacé dès qu’il y a une mauvaise note. »
Une musicienne : « S’il a un problème avec un musicien, il faut pas qu’il fasse porter ça sur tout l’orchestre. Il doit en parler aux délégués. »
Un musicien : « Ou qu’il en parle à la personne elle-même, comme un chef. Moi je le considère comme un chef, pas comme un assistant. Alors qu’il se comporte comme un chef ! »
Madame Chevalier : « On va lui reparler. Ca fait deux fois qu’on lui parle sérieusement. On lui a expliqué, mais il a 26 ans. Il manque peut-être de maturité. Je pense pas que ce soit son caractère. »
Un musicien : « Il entend ce qu’on dit, il sourit tout le temps… mais à un moment… (il s’énerve ?) »


Quel sera le programme du concert « Musique en fête » ?

Madame Chevalier (au coordinateur artistique) : « Vous l’avez, le programme ? Vous l’avez oublié ? Bravo. »
Coordinateur artistique : « Il y a 40 extraits. C’est titanesque, vous allez voir. Il y aura à nouveau des enfants, des maîtrises… La bibliothèque travaille ardemment là-dessus. C’est un pot-pourri, ce sera plus long que d’habitude. Quatre jours de répétitions et trois heures d’émission. Avec Orange, c’est une affaire qui roule. »
Madame Chevalier : « Ce sera très fatigant. »
Coordinateur artistique : « Ce sera diffusé sur France 3 le 19 juin. Ils garderont un rush qu’ils rediffuseront dans l’année. »


4 Saisons : retours sur le discours négatif de David Niemann après la générale, concernant l’enregistrement et le niveau de l’orchestre.

Problème traité dans la question 3.


Pourquoi la soliste des 4 Saisons n’a pas été citée dans la communication autour du concert (correction après intervention d’une déléguée) et pourquoi sa biographie n’était pas dans le programme ?

Madame Chevalier : « C’est une grosse erreur de la communication. On a fait rectifier. »
Un musicien : « Ca arrive souvent. Qu’est-ce qui se passe ?
Madame Chevalier : « Je ne sais pas. »
Coordinateur artistique : « A la décharge de la communication, c’est compliqué. Moi-même, parfois, je ne vois pas des fautes que d’autres voient. »


Serait-il possible de prévenir les artistes (ici musiciens et danseurs) lorsqu’il est question d’enregistrement ou captation, même si le projet n’est pas entériné ?

Madame Chevalier : « On l’a fait dès qu’on a su. On nous a posé la question très tard. »
Un musicien : « On l’a su très tard. »
Madame Chevalier : « Nous aussi. »


Question CGT-Spectacle (choristes) :

Après 12 heures de répétition » de Overature avec Tal Isaac Hadad, le projet n’était pas plus avancé et le ressenti de la majorité de groupe était le suivant : incompréhension, sentiment d’être amenés vers une ambiance sectaire. François-Marie (…) a même proposé des séances en dehors des répétitions à 50 euros. Malgré le changement du programme nous sommes toujours dans un flou artistique.


Madame Chevalier : « J’ai entendu et j’ai vu. Je crois que j’ai pris une décision radicale. »
Une choriste : « TOUS A L’OPERA, c’est souvent des projets qui tombent à l’eau. Là, on ne sait pas comment ça va se passer. »
Madame Chevalier : « Vous faites deux concerts… Vous serez dans le foyer en cercle. Vous serez trente en cercle et les enfants assis par terre sur des poufs. Vous chanterez autour des enfants. Et les enfants passeront de l’infiniment petit à l’infiniment grand. »
Une choriste : « Ca, c’est déjà plus clair. » Puis : « Donc on ne circule pas… »
Madame Chevalier : « Non. »
Une choriste : « Il (Tal Isaac Hadad ?) est bien gentil, mais il s’éparpille dans son discours et on comprend rien. »


QUESTIONS DIVERSES :

Est évoqué le remplacement en juillet de la chef des chœurs (pour raison médicale). Il s’agit d’un chef de chœurs italien. Madame Chevalier : « Quelqu’un de très bien. »

Discussion au sujet des concours de musiciens.
Régisseur général de l’orchestre : « J’ai un problème de paravent. »
Madame Chevalier : « Pour ou contre le paravent… » Puis : « C’est pas mal, le paravent. Il faut mettre un paravent. Ca donne plus de chances aux gens qui sont déjà venus. »
Régisseur général de l’orchestre : « D’accord, on mettra le paravent. »

Madame Chevalier : « J’ai reçu une question du délégué de la CGT-Spectacle (musicien). Il souhaiterait qu’on modifie par avenant les modalités du concours de cor. J’ai répondu non, on va pas changer que pour le cor. Sinon il faut faire ça pour tous les pupitres, et on s’en sortira plus. »

Une musicienne : « Où vous en êtes de la saison prochaine ? »
Madame Chevalier : « Elle est faite. On prépare la brochure. »

Discussion au sujet d’un concert de l’orchestre à Paris.

Discussion sur le manque d’éclairage à l’Opéra Comédie (une histoire de réglette sur les pupitres).
Un musicien : « Et les panneaux pour les concerts (en l’absence de salon d’orchestre) ? »
Madame Chevalier : « On est dans l’étude. On l’a en tête. »


Prochaine réunion des DP : le 4 mai à 14 heures (envoyez vos questions aux délégués du personnel ou aux syndicats).

Oui.



Toujours la même rengaine ! Ils justifient des horreurs en disant que c’est approuvé par le commissaire aux comptes, l’Urssaf, Tartempion…
Ici, à l’OONM, leur « couverture » c’est le CA.
Or, le CA a passé l’éponge sur les 385 000 euros dus à notre Maison par la Fondation Aria de JPS; il a fermé les yeux sur des centaines de milliers d’euros d’heures de récupération payées fin 2012, y compris à des membres de la direction; et il a dit amen au « rapport » de JH, rapport qui a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros pour finir à la corbeille.

Le CA, le commissaire aux comptes, l’Urssaf ou Tartempion ne connaissent rien à nos métiers du spectacle vivant. Ce sont les directions d’opéra qui leur font avaler des vipères. Et le serpent se mord la queue. Quand le poison est mortel on joue les innocents, on désigne comme coupables les salariés, et on menace : « Les caisses sont vides, vous avez fini de manger votre pain blanc ! »

Vous mangerez votre pain noir tandis que ces racailles en col blanc et rose – tout en vous traitant d’incapables, de fainéants, de parasites – continueront de se goinfrer de salaires de ministre et d’arroser grassement leurs copains-coquines, avec approbation toujours du commissaire aux comptes, de l’Urssaf, de Tartempion ou du CA qui est aux ordres des politiques pour lesquels vous avez voté, oui, car bien sûr vous avez voté comme vos maîtres – et maîtresses.

Merdre !



J’ai souvent écrit (dans Libre expression) et dit (en réunion des DP ou de renégociation des accords collectifs) qu’il était insupportable pour les salariés de s’entendre donner des leçons d’ « économie » par des personnes qui abusent de l’argent public au nom de la culture (relire, en ce qui concerne l’OONM, le rapport de la Chambre régionale des comptes). J’ai écopé pour ça (et autres vérités) d’1 blâme + 1 avertissement dans l’exercice de mes fonctions représentatives. J’aurais d’ailleurs pu faire des procès (gagnés d’avance), mais je n’ai pas voulu nuire à notre Maison. Non.


La réaction : Ca concerne principalement les techniciens de scène. Leur projet, dans le cadre de la renégociation des accords collectifs, a le soutien total du directeur technique, ce qui est gage de sérieux.
Que les techniciens de scène soient pénalisés comme l’ensemble des personnels à cause des erreurs de nos dirigeants successifs, oui. Mais qu’ils subissent la double peine, non.
La direction a le pouvoir de décider, les salariés celui de faire grève. La grève fait partie intégrante des négociations. Celles et ceux qui sont contre ce droit démocratique n’ont qu’à militer pour son abolition.

Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 24 mai 2017 à 14 h, salle Delteil à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, la responsable des ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre + quelques élus du personnel.


Questions CFDT/Unsa (techniciens et administratifs) : néant


Questions CGT-Spectacle (musiciens et choristes) :

Orchestre :

Série « Pistes Symphoniques

Le début de série a été difficile, avez-vous discuté avec M. Niemann comme convenu lors de la dernière réunion ? Qu’en est-il ressorti ?

Madame Chevalier : « Oui, je lui ai parlé. Il était un petit peu démoralisé… Puis il a retrouvé son entrain, presque sa bonne humeur. Mais l’expression de son visage, hum… »
Un musicien : « Il cherche un petit peu la bagarre. »
Madame Chevalier : « Il montre un peu son agacement dès qu’il n’obtient pas de l’orchestre ce qu’il veut. »
Une musicienne : « Son attitude est un peu négative. »
Un musicien : « On ne comprend pas bien sa façon de faire… sa façon de dire : Je peux vous garder jusqu’à la fin du service, j’ai le droit. »
Madame Chevalier : « Moi je lui parle vraiment. J’ai ai parlé aussi à Michael (Schonwandt)… C’est la jeunesse, il peut s’emporter. On lui a dit ça, il l’a bien intégr酠»
Une musicienne : « Il faut peut-être qu’il prenne sur lui quand on ne joue pas ensemble. Il ne doit pas dire, les bras croisés : Je sais pas quoi faire… Nous on a fait un effort, mais bon… »
Madame Chevalier : « Je vais lui en reparler. »

Malgré plusieurs remarques, le raccord de Sète a été allongé, impliquant un quart d’heure supplémentaire… 

Régisseur général de l’orchestre : « J’ai demandé à (le régisseur technique). Il a été voir le chef (David Niemann).
Une musicienne : « Il (le régisseur technique) est prêt à témoigner. On était en train de dépasser…
Un musicien : « Je lui ai dit (au chef), il a continué. Je n’ai pas l’autorité pour l’arrêter. »
Une musicienne : « Il (le chef) a dit que maintenant on ne réclamait pas le quart d’heure supplémentaire. »
Madame Chevalier : « On va le recevoir et lui parler. »

Point positif : le car pour Sète était très agréable.

Régisseur général de l’orchestre : Oui. Si on peut l’avoir de façon préférentielle… Je vais voir. »


Série « Modernités »

Choix de l’heure du concert.

Madame Chevalier : « C’est Perpignan qui décide des horaires. »
Une musicienne : « Ca pose des difficultés. On veut bien faire des efforts, mais… »
Madame Chevalier : « Cet horaire, c’est la tendance. »
Une musicienne : « C’est la tendance mais quand même on était parti à 3 heures !
Une choriste : « C’est une heure bâtarde. »
Une musicienne : « En général quand on joue à 20 heures, on mange avant.
Madame Chevalier : « A Perpignan, ils font pas ça… La prochaine fois on demandera un catering (repas substantiel). »


Pourquoi y avait-il un musicien supplémentaire au pupitre de flûte ?

Régisseur général de l’orchestre : « Je vais vous expliquer calmement. »
Il explique, mais c’est complexe.
Un musicien : « On comprend rien. » Puis : « Tu sautes un passage. »
Madame Chevalier sourit. La responsable des ressources humaines intervient, explique à son tour. Bonne humeur générale.


Avez-vous pensé aux remplacements de (…) et de (…) pendant leur congé maternité ?

Madame Chevalier : « L’une part en septembre et l’autre en octobre. »

Longue discussion entre madame Chevalier, le coordinateur artistique, le régisseur général de l’orchestre et les musiciens au sujet de remplacements par des musiciens en interne ou supplémentaires.
Madame Chevalier (au coordinateur artistique et au régisseur général de l’orchestre) : « Je trouve que vous faites un petit rétro-planning avec des si et des hypothèses… »


Qu’en est-il de la tenue vestimentaire des hommes ?

Madame Chevalier : « Je vais faire du shopping. Il faudrait que vous les ayez pour le premier concert d’abonnement (en septembre). On peut partir sur du smoking, du joli smoking… Pour le concert du Nouvel An, c’est sympa… » Puis : « La queue-de-pie, oui. » Puis : « Je ne suis pas très chemise col Mao. » Puis : « Dans le choix de la matière, il faut quelque chose de bien profond. » Puis : « La veste un peu plus légère. » Puis : « La couleur et le grain, un peu satiné, doivent bien fonctionner ensemble, il ne faut pas que ça fasse trop strict. » Puis : « Ce qui pourrait être très bien pour les dames, c’est une sorte de smoking avec un pantalon ou une jupe longue simple, jolie… Tout le monde en veste… Un joli décolleté… ou pas du tout… C’est assez joli le smoking pour une femme, ça va à peu prêt à tout le monde… »
Une élue de l’administration : « Quand on est petite, ça va pas. »
Madame Chevalier : « Si, c’est joli. »
Une choriste : « Quand quelqu’un est trop grand, ça coupe. »
Madame Chevalier : « Il faudrait une belle qualité de crêpe. »
Une élue de l’administration : « C’est quoi, la crêpe ? »
Madame Chevalier : « LE crêpe. Ce n’est pas une crêpe, c’est une qualité de tissu. » (rire général)
Une choriste : « On est très bien depuis qu’on est revenu à nos vestes personnelles, niveau morphologie… » Puis : « On change avec le temps, et les vêtements restent dans nos armoires. »
Madame Chevalier : « On va organiser un troc. »
Une élue de l’administration : « Un vide-grenier. »
Une choriste (américaine) : « A San Francisco, pour les tenues de concert, on ne faisait pas n’importe quoi. On avait une feuille avec les critères. On avait même pas le droit d’avoir du strass. Et avant le concert le chef de chœur examinait tout le monde. Il fallait être aux normes. Il disait toi tu chantes, toi tu chantes pas. »
Madame Chevalier : « Il faut avoir une uniformité, mais pas un uniforme… » Puis (évoquant le dernier concert de l’orchestre) : « La jupe au-dessus des genoux, comme j’en ai vue, non. »
Une élue de l’administration : « Ca fait Basic instinct. » (rire général)


A quand la présentation de la saison prochaine ?

Madame Chevalier : « Le 8 juin, midi : présentation au personnel. 15 heures : Saurel et la presse. Le 9 juin : Paris.

Le coordinateur artistique évoque Peer Gynt, programmé les 12 et 13 janvier 2018. Les musiciens porteront des tee-shirts aux couleurs de la Norvège (Ibsen et Michael Schonwandt sont norvégiens).


Comme nous l’avons déjà évoqué, nous avons eu des retours négatifs du public concernant la visibilité et la compréhension des titres des concerts tels que « Modernités » ou « Esprit Second Empire ». Pensez-vous en changer l’an prochain ? 

Madame Chevalier (agacée) : « La saison prochaine, il n’y aura pas de concerts qui s’appelleront Modernité ou Esprit Second Empire.  Il y aura d’autres thèmes. »
Les musiciens insistent.
Une musicienne : « Je vous assure, le public ne comprend pas. »
Madame Chevalier (ironique) : « On remettra comme c’était avant : concert 1, concert 2, concert 3… » Puis : « On ne va pas appeler un concert L’Oiseau de feu s’il y a aussi du Britten et du Bartok, vous comprenez ?
Une musicienne : « Quand on voit Modernité, les gens ne pensent pas Oiseau de feu. »
Madame Chevalier : « Les gens viennent de toute façon quand ils voient Mozart. On va pas faire du Mozart chaque semaine. »
Une musicienne : « Les gens se plaignent de visibilité et d’incompréhensibilité. »
Madame Chevalier : « Non, on ne peut pas appeler un concert L’Oiseau de feu qui n’est pas que L’Oiseau de feu… On essaie d’étudier un titre qui convienne à l’esprit général du concert. Avant il n’y avait de titre du tout. »
Une musicienne : « Je pense qu’avec des titres un peu plus accrocheurs… »
Madame Chevalier : « Si ça ne dit plus rien aux gens, le Second Empire, on peut arrêter de mettre des titres… Mais c’est une question de culture générale. » Puis : « Après tout, si c’est qu’un concert par an qui ne parle pas aux gens, c’est pas grave. »
Une musicienne : « Il faut faire en fonction des œuvres connues et pas connues. »


Questions diverses :

Une musicienne : « L’orchestre a voté démocratiquement les journées continues. Il fait très très chaud pendant les répétitions pour le festival, salle Beracasa. Le chef lui-même au bout d’une heure n’en pouvait plus… Ca fait un moment qu’on n’a pas de journée continues. Pendant trois semaines on travaille pratiquement tous les jours matin et soir avec un seul jour de congé. »

Une élue de l’administration demande pourquoi le CHSCT n’a pas de bureau de permanence. Elle travaille à l’accueil et semble en avoir assez de « servir d’assistante sociale et de cabinet de psychanalyse ». La responsable des ressources humaines lui répond que les membres du CHSCT sont joignables par leur messagerie professionnelle. Sinon, on peut joindre le service du personnel, qui transmettra le numéro de mobile d’un membre du CHSCT au salarié qui veut appeler d’urgence.
L’élue de l’administration : « Oui, parce qu’après on me dit : Tu sers à rien… Merde ! je ne sers pas à TOUS non plus ! »


Prochaine réunion des DP le 29 juin. En présence de madame l’Administratrice générale (madame Chevalier sera à Vienne, Autriche).

Envoyez vos questions aux syndicats ou aux délégués du personnel.
Oui.




Il y aura des bas, puis des hauts, puis des bas… Enfin tout finira et on se mettra au tam-tam et à la danse du ventre… Oui.


Ce sera décidé après la prochaine réunion des accords collectifs, qui se tiendra le 7. Un préavis est prêt (pour les quatre représentations).
Non, pas d’état d’âme face aux ennemis du petit peuple de l’ombre.
Extrait de la lettre que la CFDT a adressée le 3 juin à madame Chevalier, Directrice générale de l’OONM :
« Comme annoncé il y a un mois, après un an et demi de négociations menées en dépit du bon sens par une administration ignorante de nos métiers du spectacle, ouvertement hostile aux techniciens de scène, donneuse de leçons d’économie mais surpayée selon le rapport de la Cour régionale des comptes, si le 9 juin des réponses claires ne nous sont pas apportées, réponses attendues aussi par notre Directeur technique (qui fut depuis le début écarté déraisonnablement des négociations par les mêmes personnes néfastes que nous dénonçons depuis 2011 – et que Bernard Coutant, l’envoyé de l’Etat, a repérées sans problème dans la nasse), ce sera motif de conflit conformément à la loi. » (CFDT)

Rappelons qu’à l’OONM, sous la gouvernance Chevalier, le CA a passé l’éponge sur 385 000 euros dus à notre Maison par la Fondation Aria de Jean-Paul Scarpitta, ex-directeur général. Les tutelles ont « couvert ». La presse locale a fermé les yeux. Personne, sinon la CFDT (techniciens de scène et régie ont fait grève sous cette bannière), n’a protesté au sujet d’un tel scandale.

Quant à l’inutile rapport de JH, pourquoi l’administration, notoirement hostile à cette dépense énorme, n’a-t-elle pas alerté le CA ?
Et le jeu-vidéo de Geneviève de Brabant ? Pourquoi cette horreur, cette insipidité n’a-t-elle soulevé aucune protestation (sachant d’où elle provenait) alors que le CE s’en est gaussé officiellement dans un procès-verbal ? Si cela était survenu dans le monde politique, il y aurait eu des cris d’orfraie comme pour Fillon et Tartempion.

D’autres curiosités seront peut-être révélées un jour hors nos murs, mais il faudrait pour cela que les salariés de l’OONM reprennent courage et se révoltent comme le fait de temps à autre, solitaire et solidaire, le personnel de scène : techniciens et régisseurs. Oui.

La réunion s’est tenue de 9 h 30 à midi et demie. Avant de m’y rendre, j’avais bu deux RedBull piochés dans le distributeur gratuit de Gaby, notre directeur technique. Gaby soutient totalement ses équipes tout en restant fidèle à la direction, ce qui semble une bonne stratégie. Il a aussi d’excellentes relations avec le président Deschamps, ami discret du petit peuple de l’ombre.
L’ordre du jour était les techniciens de scène prioritairement, car nous faisions peser sur le spectacle à venir une menace de grève. Pour montrer notre détermination, j’ai posé sur la table devant moi le préavis. Oui.
Il n’y a pas eu de round d’observation. Illico, j’ai parlé d’incompétence au sujet de la conduite des négociations depuis le début. Et j’ai traité de « macronistes » le camp adverse : directrice générale, administratrice générale, responsable des ressources humaines, avocat de l’OONMO.
L’affaire des échelons (passage d’un échelon à l’autre à la « tête du client ») fut réglée rapidement par Philippe (délégué CFDT) et Claude (délégué Unsa). L’échelon continuera d’être automatique pour l’ensemble des salariés.
Les paniers et tickets restaurant (application de la convention collective, légalité) posaient problème car la perte sera très importante pour les techniciens. La direction a proposé de compenser cette perte par un savant calcul sur les années antérieures. Rod, notre excellent conseil, nous a rassurés quant à ce mode de calcul.
La valeur des feux de scène ne bougera pas. Ni le cadre horaire, ni les pénibilités, ni les heures supplémentaires (dimanche, férié, nuit), qui désormais seront payées aussi aux techniciens d’instrument.
Une petite discussion s’est déroulée sans heurts au sujet des déplacements en deça de 40 kilomètres pour les techniciens de scène. Une solution (demi-prime) a été apportée par la CFDT et le directeur technique.
En ce qui concerne la grille salariale des techniciens de scène, ça a chauffé.
Il fallait augmenter les sous-chefs par rapport aux pupitreurs, et les chefs par rapport aux chefs adjoints. Notre proposition élevait les chefs, aujourd’hui agents de maîtrise, au statut de cadre. Cela chagrinait la direction car alors tous les cadres de la Maison devraient voir leurs heures atypiques majorées. Madame l’administratrice générale a par ailleurs fait remarquer que le passage de A1 en C4 (notre demande) représentait une certaine somme. Je lui ai rappelé, pour le fun, son augmentation de salaire de 2011 ; augmentation pointée par la Chambre régionale des comptes. Alors la responsable des ressources humaines est venue à la rescousse de sa gouvernante. Et donc elle aussi s’est vu rafraîchir la mémoire. J’ai même ajouté : « C’est incroyable que les deux épinglées de la Chambre régionale nous donnent des leçons d’économie ! » Ce qui a amusé madame Chevalier.
A un moment, l’avocat a ricané au sujet de la multiplicité des postes dans les services techniques de scène : chef, chef adjoint, sous-chef, pupitreur, technicien. J’ai feint l’outrage : « Ne soyez pas méprisant, monsieur ! » L’homme a continué de ricaner. Moi : « Je vais me lever, faire le tour de la table et… » Lui : « Ce sont des menaces ? » Moi : « Oui, je vais me lever et venir vous faire la bise. »
Finalement, j’ai proposé que les chefs demeurassent agents de maîtrise sur une grille équivalente à C5 avec heures atypiques non plus majorées, mais payées en heures supplémentaires, ce qui a semblé soulager fortement la direction. J’aurais certes pu m’accrocher à C4 comme référence, cela aurait sans doute marché compte tenu de notre menace de grève, mais, dans les circonstances actuelles, je songeais aussi à l’intérêt de l’entreprise.
J’ai énoncé à l’avocat, comme base salariale sur la nouvelle grille des techniciens se scène, les écarts souhaités par notre syndicat entre les divers postes. Madame Chevalier a demandé au directeur technique s’il trouvait ces écarts justifiés. Gaby a répondu oui.
Ensuite je me suis tu jusqu’à la fin de la réunion. J’étais crevé, je me sentais sale d’avoir dégueulé tant d’agressivité, de méchanceté pour la bonne cause. Fred, Philippe, Claude, notre avocat, Marie-Anne, Agnès et Gilles ont débattu d’autres problèmes ne concernant pas les techniciens de scène, et auxquels je ne comprenais rien.
Une date a été convenue pour la prochaine rencontre puis j’ai fait le tour de la table pour serrer la main de notre conseil et le remercier. J’ai serré aussi la main de l’avocat de la direction, qui a esquissé un léger recul. Je lui ai dit : « Vous m’êtes sympathique. » Et le soir, une heure avant la pré-générale, Gilles m’informait en rigolant que madame Chevalier avait pris une photo de ce moment historique.
Vers 1 heure du matin, j’ai quitté mon lit en somnambule pour adresser un message à la direction au sujet des heures supplémentaires des chefs. Puis un deuxième message. Et un troisième à 6 heures. Je craignais une embrouille. J’ai téléphoné dans la matinée à la responsable des ressources humaines, qui m’a rassuré. Et madame Chevalier nous a écrit à midi pour confirmer le C5 et les heures supplémentaires, concluant : « Aucune mesquinerie de notre part. »
Evidemment rien n’est joué tant que les accords ne sont pas signés. En cas de trahison, je repiquerai une crise et la CFDT repartira en guerre. Sans état d’âme. En attendant, le spectacle continue. Oui.

Lettre adressée aux délégués syndicaux CGT-Spectacle, CFDT et Unsa le 17 juin 2017 par Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel et animateur de Libre expression :
Objet : signature des nouveaux accords collectifs
Messieurs,
La dénonciation unilatérale des accords collectifs par la direction de l'OONM date d'octobre 2015.  Il n'y a jamais eu de véritables négociations. Tout s'est déroulé dans le secret. Même les directeurs de pôle n'ont pas été consultés en amont. Et nous ignorons toujours qui est notre principal interlocuteur : l'avocat de la direction ? l'administratrice générale ? la directrice générale ? la responsable des ressources humaines ? 
Il ne faut pas signer à la va-vite, sur un coin de table, les nouveaux accords collectifs. Il faudrait, selon moi, qu’une assemblée générale soit organisée préalablement par la direction et les syndicats, en présence des conseils des deux parties, pour que les salariés puissent être réellement informés.
La signature des syndicats doit être commune et liée à un vote majoritaire du personnel. Ainsi peut-être la Maison tout entière (direction, salariés, syndicats) pourrait repartir sur de bonnes bases d'un même élan nouveau.
Jean-Luc Caizergues, délégué du personnel CFDT

La réaction de la réaction : Une AG organisée par la direction et les syndicats permettrait aux salariés de s’informer clairement sur le résultat (que je souhaite positif) des négociations. Et un vote validant les nouveaux accords collectifs renforcerait la cohésion de l’entreprise.
Mais une AG est-elle envisageable avant la fin de Saison ? Hum. Il faut donc, peut-être, reporter la signature des accords en début de Saison prochaine… C’est à la direction et aux délégués syndicaux d’en décider. Oui.

Blague de potache...
Cela dit, sur cette production (Notte et Gianni), Signeyrole et son staff (assistant, décorateur, éclairagiste) ne furent pas très respectueux du lieu et des personnels. Déjà, sur Royal palace et Il Tabarro, leur comportement envers les techniciens de scène et les régisseurs avait été déplorable. Là, ce fut le pompon. La liste des faits et méfaits est trop longue pour que je m’y attarde. Voici, simplement, quelques qualificatifs entendus le plus souvent en coulisse au sujet de cette bande : « sournois », « méprisants », « médisants », « méchants »… Dommage, car ce sont des personnes relativement talentueuses et travailleuses (mais brouillonnes, à la limite de l’amateurisme – heureusement notre directeur technique a su les recadrer). Quel gâchis humain !

Message de lecteur 1 : La chèvre et le chou 194

« Monsieur l’animateur de Libre expression,

La suite du feuilleton des accords collectifs, SVP !!!!!!!!!

A la semaine prochaine. »
Anonymous

La réaction : Bon, je vous raconte. Mais très subjectivement. Ne prenez donc rien de ce que vous lirez ci-dessous au pied de la lettre. Il y a des erreurs, des approximations de langage, des mensonges par omission (difficile pour moi d’être à la fois héros et héraut).
La réunion se tient salle Auric à l’Opéra Comédie le 21 juin 2017 de 9 h 30 à 17 heures environ. Demain, dans cette salle, aura lieu un CA important (Métropole, Région, Etat, président Deschamps et direction de l’OONM – ça risque de chauffer).
Ce matin en me levant, je n’ai pas bu mon RedBull. Je suis calme, serein, pavé de bonnes intentions. C’est inquiétant.
Côté gentils de la table : Fred (sous-chef électricien qui défend pour la CFDT les intérêts des régisseurs de scène), Claude (responsable de la sécurité, délégué Unsa), trois musiciens dont Gilles (délégué CGT-Spectacle), une représentante du chœur (CGT-Spectacle) et Rod, notre excellent conseil. Philippe (chef adjoint électricien, délégué CFDT) est absent. Parti à Marseille, peuchère (abdullah !).
Côté méchants (et méchantes) : Valérie Chevalier (directrice générale), l’administratrice générale, la responsable des ressources humaines, Gaby (directeur technique, soutien de ses équipes) et l’avocat de l’OONM.
Gilles (s’adressant à la direction) : « Les syndicats n’ont pas reçu les grilles de salaires comme prévu. Vous ne respectez pas votre parole. » Madame Chevalier : « Je crois que ce n’est pas un drame. Ce n’est peut-être pas agréable mais ce n’est pas un drame. » Gilles : « Oui, c’est sûr, on trouvera des choses plus graves. »
Une secrétaire de direction nous apporte le café (pas de biscuits cette fois) et de petites bouteilles d’eau. La responsable des ressources humaines distribue la grille de salaires des choristes. Explications de l’avocat, blablabla... Rien de bouleversant. La représentante du chœur : « Je vais en parler aux collègues. » Puis elle se fait expliquer l’indemnité différentielle (cette indemnité concerne tout le monde dans la Maison, sauf les détachés : en gros, chaque salarié en poste au moment de la signature des accords aura perdu au bout de trois ans la valeur de trois échelon tout en conservant sa prime Euterp notamment, intégrée au salaire; par ce système de bascule, les nouveaux embauchés ne bénéficieront pas de certaines primes, dont la prime Euterp conservée dans le salaire par les anciens).
Distribution de la grille des musiciens. Petit échange faussement poli entre la direction et les musiciens. Gilles : « Il faut faire référence à des orchestres de catégorie équivalente. » Madame Chevalier (piquante) : « Les autres orchestres n’ont pas besoin de manger, c’est ça ? » L’avocat de la direction fait aux musiciens un long discours hésitant auquel il ne semble pas croire lui-même. A un moment il s’arrête, espérant une réaction de la part des musiciens. Lourd silence. Il reprend donc son discours, donne des exemples fumeux : « … 28 ans, ça fait 8 euros, vous les ferez disparaître aux NAO, et puis en fin de carrière, dans 40 ans, si les grilles n’ont pas bougé, il n’y aura que 87 euros d’écart… » Madame Chevalier : « On sera où dans 40 ans ? » L’administratrice générale : « Y en a qui seront morts ». Puis : « Le but était d’avoir pour les nouveaux salariés des grilles conformes à la convention collective. » Madame Chevalier : « La convention collective est obsolète, il faut qu’elle soit revue. » L’avocat : « J’ai jamais vu une convention collective, Rod sera d’accord (il se tourne vers notre conseil, impassible), rédigée comme ça. » L’administratrice générale : « Il n’y a pas de logique dans cette convention. » La représentante des chœurs (outrée) : « C’est une convention collective qui s’applique à la réalité du terrain. » Fred (toujours très renseigné) : « Elle a été faite à l’époque pour les maisons des jeunes et de la culture. » L’administratrice générale précise aux musiciens que les catégories sont respectées dans les nouvelles grilles. A ce moment la responsable des ressources humaines, je ne sais trop pourquoi, rappelle que le supplément familial sera supprimé pour l’ensemble des salariés de l’OONM. La représentante du chœur : « Supprimé ? Supprimé-supprimé ? Faut en discuter, voyons ! Il faut l’accord de tout le monde. » L’administratrice générale : « C’est supprimé. » Gros silence. Personne ne conteste. J’ai bien l’impression qu’à part la représentante du chœur (et pourtant le chœur n’est pas jeune), personne ne se sent concerné par la préservation de ce supplément familial qui fait de l’OONM, comme disait dernièrement madame Chevalier, une « succursale de la CAF ».
Distribution de la grille des administratifs et des techniciens. Mémorable dispute grâce à moi, représentant des techniciens de scène. Il semble pourtant qu’on ait eu ce qu’on voulait avec l’appui du directeur technique (Gaby a répondu oui à madame Chevalier qui lui demandait si les écarts entre les postes lui convenaient professionnellement). L’administratrice générale, comme d’hab, me provoque en croyant bon, pour nous culpabiliser, de dire combien coûtent nos prétentions (un beau chiffre rigolo). Moi : «  Et alors ? C’est pas notre problème, c’est le vôtre. » L’avocat s’en mêle, invoque la convention collective. Moi : « Rien à branler de la convention collective. D’ailleurs vous venez de dire qu’elle ne vaut rien. » Et je demande à ce monsieur si, pour aider au redressement de la Maison, il a revu à la baisse ses honoraires. Ca lui cloue le bec.
L’administratrice générale continuant de m’invectiver pour le coût engendré par les remises à niveau de la nouvelle grille des chefs et sous-chefs techniciens de scène, je rappelle à cette dame, une fois encore, son salaire épinglé par le rapport de la Chambre régionale des comptes ainsi que les propos tenus à son sujet (selon Midi Libre) par Bernard Coutant, l’envoyé de l’Etat (lui-même auteur d’un rapport insipide payé une petite fortune par la Drac). L’administratrice générale me conseille de me taire sinon… « Sinon quoi, je vous prie ? » « Sinon j’y vais. » (traduit en français : porter plainte) Moi (faussement naïf) : « Et vous irez où ? dans la montagne ? » Madame Chevalier (amusée) : « Elle est plutôt mer que montagne. » Fred, fin observateur, me glisse alors : « L’avocat n’arrête pas de distiller du venin dans l’oreille de Chevalier. »
L’avocat revient à la charge : les techniciens travaillent peu, ils ont des droits que même à la banque on n’a pas, etc. Je réponds qu’un technicien n’est pas comme lui un gratte-papier, le cul sur sa chaise. Que son métier d’avocat je peux l’apprendre en un mois et l’exercer mieux que lui. Fred informe judicieusement nos adversaires que la caisse de retraite des techniciens de théâtre est la seule excédentaire car nous mourons plus tôt, compte tenu de nos conditions de travail et de nos horaires décalés. Stupéfaction muette de l’auditoire face à un tel argument. L’administratrice générale : « Tout le monde meurt. »
L’avocat me reproche mon agressivité. Je lui rappelle (en vérité il ne l’a jamais su, de même toute la bande autour de la table sauf Fred) que lors de la fameuse conférence de Wannsee tout s’est déroulé dans un calme absolu, et en deux heures à peine. Silence de mort. Lieu de la conférence : villa au 56-58 Am Grossen Wannsee, une rue résidentielle tranquille, à HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Wannsee" \o "Wannsee"Wannsee. (Wikipédia) L’avocat, goguenard : « Bon, si maintenant on parle de culture… » Je me retiens de lui faire remarquer que nous sommes une entreprise culturelle. Mais j’ai pitié. Lui non, car il contre-attaque au sujet des tickets restaurant des techniciens de scène, répétant que c’est pas la loi, c’est pas la loi, c’est pas la loi. Moi : « Je m’en bats les couilles de la loi. Faites comme pour les paniers : recalculez la perte, compensez, payez. Il faut payer (cf. LFC). » La responsable des ressources humaines, gardant seule la tête froide, car ne perdant pas de vue la nécessité d’un texte clair au sujet des tickets restaurant des salariés sur planning, me dit doucement : « Jean-Luc, envoie-moi tes propositions, écris ça comme tu sais faire. » (elle esquisse le geste d’écrire avec nervosité).
Reniflant la défaite tel le chien du docteur Klauss dans Moloss (cf. 42-15G), l’avocat, rageusement, en revient à sa gamelle des paniers : application de la convention collective, moyenne annuelle de la perte et chacun sa part… Je lui explique que non, que faut une moyenne applicable égalitairement à tous les techniciens de scène. Le petit marquis insiste. Moi : « Je veux pas. » Lui : « Vous voulez pas, vous voulez pas… c’est pas vous qui décidez. » Moi : « Je ne veux pas et c’est moi qui décide. » Lui : « Vous en discuterez d’abord avec vos collègues. » Moi : « J’en discute avec personne. C’est moi seul qui décide. » Une musicienne : « C’est pas démocratique. » Je réponds : « La démocratie, c’est moi (cf. GF). » L’avocat : « Non, c’est pas vous qui décidez, vous n’êtes pas… » Moi : « Vous n’avez pas encore compris qui je suis ? »
Afin d’apaiser mon humeur guerrière moyenâgeuse, l’administratrice générale me conseille de « m’adapter » au monde démocratique moderne en pleine mutation. Moi : « C’est vous qui allez devoir vous adapter. Vous êtes has been. » Ca fait rire aux éclats Gaby et madame Chevalier. Oui.
Grille de la pianiste (dont s’occupe la représentante du chœur). Madame Chevalier : « Etant donné que c’est un poste unique, il n’y a pas de problème d’égalité de traitement. » Chef de chant. La représentante du chœur : « Jean-Luc parle de la responsabilité d’un chef machiniste, il faut parler aussi de la responsabilité d’un chef de chant. » Silence gêné. Personne ne semble avoir envie de parler de la responsabilité du chef de chant. Une fausse note ne tue personne, contrairement à un décor tombé sur la tête d’un chanteur.
A midi je vais manger du chorizo dans un gros pain, le tout trempé dans mon café en terrasse du Penalty où j’étudie le quinté pour gagner 1 million d’euros (20 fois mon PDV).
14 heures. J’ai jeté mes tickets perdants dans la corbeille. Retour salle Auric. Je demande à l’administratrice générale de servir le café. Elle s’exécute : « Pas de problème, je peux servir le café. Je suis comme tout le monde, vous savez, je fais mon ménage, mes courses, la cuisine, je mets la table. Je suis normale. » Alors la responsable des ressources humaines, voulant être comme sa patronne : « Moi aussi, Jean-Luc, je suis normale. Je fais mon lit, mes courses, je vais chercher mon enfant à l’école. On est normales, ne crois pas ! »
Reprise de la réunion. L’administratrice générale : « On a passé beaucoup de temps rien que pour la technique… » Claude intervient alors pour défendre le positionnement des deux standardistes sur la grille. Ensuite, par je ne sais quel détour labyrinthique (cf. A. Robbe-Grillet), fatalement on en revient aux techniciens de scène et à leurs tickets restaurant, dont l’avocat voudrait faire de confettis. Re-dispute. L’avocat : « D’abord vous n’êtes pas délégué syndical ! » Moi : « Je suis ce que je veux. » Lui : « Vous énervez tout le monde. » Moi : « Rien à foutre. »
Grille des régisseurs. Groupe 4 (cadres). Fred fait des propositions intelligentes. Pour bien marquer la différence avec moi, maboule, la direction et l’avocat conversent posément avec Fred, pas dupe. Une rencontre informelle est décidée entre Fred, la direction, les deux régisseurs de scène, le régisseur général de l’opéra et le directeur technique. Bravo, l’entente cordiale (cf. Théophile Delcassé) !
Puis discussion, paisible là encore, entre l’avocat de la direction et les musiciens et notre conseil au sujet des astreintes (le téléphone – mobile – peut sonner à l’improviste comme une bombe à retardement, oui, et alors l’artiste doit se précipiter d’où qu’il soit endormi à son lieu de travail le salon d’orchestre et s’asseoir en pyjama sur la chaise du tombé malade face à un public de vieux Blancs qui ont voté Macron). Bravo, la réactivité (cf. Karine Coelho) !
Madame Chevalier, soudainement ennuyée par mon silence morose : « Ce sujet n’intéresse visiblement pas monsieur Caizergues. » Moi : « Ca m’intéresse pas, non. » Fred, ironique : « L’astreinte, les techniciens n’y ont pas droit ? » L’avocat : « Oh ! vous, avec ce que vous avez déjà ! » On sent que monsieur le comte contient à peine sa rancœur de n’avoir pu nous arracher nos droits comme il avait dû le promettre, en coq de basse-cour, au trio féminin de la direction un an plus tôt. Pourtant Philippe, notre délégué CFDT, avait, rigolard, prévenu l’orgueilleux dès le début des négociations : « Attention, vous allez avoir affaire à Jean-Luc. Vous ne le connaissez pas mais vous allez vite le connaître. »
Prochaine réunion : 27 juin. Ordre du jour : durée du travail, cadres, déconnexion, astreinte musiciens, grilles, tickets restaurant. Gilles a exigé que le chapitre tickets restaurant – notamment pour ce qui concerne les techniciens de scène – soit traité en fin de réunion par crainte qu’une fois encore ça dure des plombes dans un climat hystérique.
Avant de quitter la salle de réunion, la représentante du chœur nous lance : « Dans la Chauve-souris, il y a une partouze ! Et on se shoote. » Puis me voyant écrire elle ordonne, effrayée (ou le feignant) : « Ne marque pas ça ! Je te l’interdis. »
Pour des explications claires concernant les nouveaux accords en cours, il faudrait convoquer une assemblée générale avant la signature (qui ne pourra intervenir selon moi qu’en septembre, avec exécution au 1er octobre). Oui.

La dernière réunion s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie le 27 juin 2017. Matin et après-midi. Madame Chevalier était absente, partie je crois à Vienne (ville d’Hermann Broch, 1886-1951).
J’ai préféré ne pas assister à cette réunion. Je prends du recul, de la hauteur. Mais je réfléchis et continue d’écrire des lettres signées CFDT.
Là, ce jeudi 29 juin à 1 h 01, je ne dors pas. Qu’est-ce que fais, debout assis à mon ordinateur ? Je m’amuse à rédiger un préavis de grève pour L’Italienne à Alger. C’est comme jouer au Scrabble ou compter les moutons…

Prochaine réunion de renégociation des accords collectifs de l’OONM : 7 juillet. Je n’irai pas non plus, non. Mais je veille. Oui.

Le problème est démographique. Faute de combattants, nos arts majeurs occidentaux vont disparaître. Autre chose les remplacera, de moins brillant (cf. Pierre Boulle)… On a choisi Simone Veil contre Simone Weil. Tant pis. Tant mieux. Bien fait !

Fallait pas participer à cette connerie de fête de la Musique, queue de comète de la gauche finissante…

Potin de merdre 4 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 29 juin 2017 à 11 h, au Corum.

Etaient présents l’Administratrice générale (qui remplaçait madame Chevalier), la responsable des ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre et des délégués du personnel.

J’attends une demi-heure devant la porte de la salle Auric à l’Opéra Comédie. Personne. Me suis trompé d’endroit. Je cours au Corum. J’arrive transpirant. Une élue de l’administration m’informe des réponses aux premières questions des musiciens traitées.


Questions CGT-Spectacle (musiciens) :

Les délégués ont envoyé un mail à Madame Chevalier au sujet du concours de basson et de la série « La Chauve-souris » avec OPJ. Sans réponse à ce jour et vu l’urgence de ces situations, nous souhaitons revenir sur ces points.

Les musiciens ont rendez-vous mardi 4 juillet avec madame Chevalier pour en parler.

Une nouvelle fois, où en est la direction au sujet des costumes des hommes ?

Madame Chevalier va faire les boutiques avec la chef costumière. L’administratrice générale souhaite qu’on travaille avec des commerces locaux. Les costumes seront là en octobre.

Supplément pour solo des violoncelles tuttistes dans la série Rossini au TCE ?

L’artiste a joué 4 notes supplémentaires dimanche. Le supplément sera payé parce qu’il y a eu un précédent. Ensuite, ce supplément ne sera plus payé.

Contrat de (…) ?

Reste à 50 %. Inapte à travailler davantage.

Audition pour le remplacement de (…) ?

Audition le 5 septembre. Un musicien : « Y aura pas foule ! »

Problème informatique : les musiciens souhaitent, comme à l’accoutumée, utiliser la redirection des emails vers leurs boîtes personnelles.

Très longue discussion entre les musiciens et l’Administratrice générale. Une élue de l’administration : « Ca soûle. Quand on parle d’une même chose depuis vingt minutes, vraiment ça soûle. »

Depuis plus d’un mois, l’administration a de gros problèmes avec les téléphones. Cela concerne pratiquement tout le monde… (…).

Administratrice générale (après avoir regretté la tournure polémique et injuste de la question) : « SFR a un problème. C’est national. Ils nous ont écrit pour nous dire qu’ils étaient désolés. Ils sont en train d’essayer de résoudre ce problème. On en pâtit comme tout le monde. »

Nouvelle erreur de communication !!! Comment se fait-il que le public attendait un concert de l’orchestre le 21 juin au Corum ?

L’Administratrice générale regrette là aussi la tournure polémique et injuste de la question.
Une musicienne : « Ca fait des mois et des mois qu’on signale des erreurs de communication. »
Administratrice générale : « On savait que c’était annulé. La Gazette a rectifié. »
Une musicienne : « Je ne sais pas de qui est la faute mais c’est tous les mois. C’est normal qu’on vous le signale. »
Un musicien : « Pour nous, question com’, on n’est pas assez visibles. Les trois points d’exclamation dans la question, c’est un ras-le-bol. On nous a dit à un moment que les affiches ça servait à rien. A un moment, ras-le-bol ! »
Une choriste : « Il y avait une affiche avec les dates en bas en tout petit. Il faut que ce soit en haut et en gros. »
Moi (ironique) : « Tout va bien. Ne vous inquiétez pas, la Maison est sous contrôle. »
Administratrice générale : « Que voulez-vous dire ? »
Moi : « La Maison coule. »
Administratrice générale : « Elle ne coule pas. »
Moi : « Elle coule. »


Questions CGT-Spectacle (Chœur) :

Il est urgent de régler les divers problèmes d’utilisation des loges Chœurs Hommes lors des représentations (ces problèmes sont adressés dans un courrier à la direction, CE, CHSCT) ?

Responsable des ressources humaines : « Le directeur technique a un début de solution. » (sourires autour de la table; elle explique le problème et la solution, mais c’est complexe : les portants seront déplacés dans un autre endroit, etc. ; il est aussi question d’hommes en petite tenue ; bref, je n’y comprends rien)

Depuis au moins une année nous n’avons pas de retours dans la loge des femmes. Nous avions signalé le problème et la réponse est « On ne peut pas trouver la source du problème. » Jusque-là nous restons vigilantes pour nos entrées sur scène, mais un jour le pire va arriver. Par contre le retour marche dans les toilettes, mais on ne peut pas passer deux heures de spectacle dans les toilettes !!!

Une choriste explique que le directeur technique a dit que le son est faible mais que le problème est identifié. Il va essayer de trouver une solution d’ici fin juillet. Sinon, s’il n’y a pas de solution, il fera tirer une ligne spéciale pour monter le son en loge. Oui.



Questions CFDT-Unsa (techniciens et administratifs) :

Même question que les musiciens (téléphone).

Comment se fait-il que l’on recrute deux personnes pour remplacer deux départs en PDV (service Jeune Public et Com’) ? On demande aux gens de faire des efforts constamment mais on continue à embaucher CDI et CDD.

Administratrice générale : « Je suppose qu’on fait référence au service Jeune Public et à la Com’. Au service Jeune Public ce n’est pas un remplacement du poste supprimé (PDV). Valérie Chevalier a repensé le pôle, qu’elle veut dénommer Développement culturel et numérique. »
A la Com’, un CDD est maintenu pour remplacer deux personnes en congé maladie.

L’Administratrice générale explique que tous les postes qui sont dans le plan PDV sont bien supprimés (selon certains dans la Maison, il s’agirait d’un tour de « passe-passe » - expression sans doute exagérée).

Une question qui ne relève pas des DP (et qui a été diffusée à tout le personnel depuis Irp-CFDT).

Administratrice générale : « Ce n’est pas une question qui relève des DP. Mais comme à mon habitude quand ça me concerne, je ne vais pas me cacher sous la table. Je vais répondre. Les primes sont versées à l’ensemble du personnel sauf aux salariés dont le contrat de travail prévoit une rémunération forfaitaire annuelle mensuelle. »
Moi : « Ca choque les gens. »
Administratrice générale : « Il y a d’autre choses qui choquent. »


Prochaine réunion des DP : 26 juillet. Envoyez vos questions à vos élus ou aux syndicats.



La réaction : La réunion s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie, de 9 h 30 à 12 h 30. Je n’étais pas présent – ne participant plus à ce jeu de dupes (cf. R. Radiguet). On m’en a fait un résumé succinct : « Calme plat. »
Ce qui suit est très subjectif, approximatif, peut-être faux (oui). Interrogez vos délégués.
Au sujet de l’habillement (techniciens, régie, chœur, musiciens& ), tout est validé. Les techniciens intermittents bénéficieront, chaque jour travaillé, d une prime d habillement conformément à la convention collective (environ 1¬ 50  et peut-être revalorisation sur demande CFDT). Rappel : le port des chaussures de sécurité est obligatoire pour les techniciens, c’est la législation.
La CGT-Spectacle réfute, a priori, la nouvelle grille des musiciens présentée par la direction de l’OONM. Elle en proposera une autre : « une grille digne de ce nom ». Selon la CFDT, celle des techniciens de scène doit être nécessairement revue, madame Chevalier s’étant engagée par écrit le 8 juin sur le positionnement des chefs, dont découlent les écarts validés entre les postes (un reniement de sa parole vaudrait motif de grève).
La directrice générale, l’administratrice générale et la responsable des ressources humaines se disent « débordées », elles se plaignent de « crouler sous le travail » – tandis que l’avocat de l’OONM, lui, continue d’afficher un sourire satisfait (madame l’Administratrice générale, le 29 juin, m’a avoué : « Heureusement qu’il est là ! » Se rendait-elle compte de la portée d’un tel aveu ?).
A en croire certains des participants à la réunion, directrice générale et administratrice générale étaient « à couteaux tirés », et ne s'en cachaient même plus; ce que d’ailleurs, selon Midi Libre, Bernard Coutant avait déjà noté à l’occasion de son rapport commandé par l’Etat sur la situation de notre Maison (son fameux : les tutelles doivent « trancher »). Dans un moment d’égarement, madame Chevalier aurait d’ailleurs lancé à son administratrice : « Ca va comme ça, maintenant ! »
Prochaine réunion : 19 juillet (grilles, rémunérations…). Ca risque de chauffer (et d’avoir des conséquences sur scène et dans la fosse à l’occasion de L’Italienne à Alger, fin septembre).
Les accords doivent être signés avant le 1er octobre – sinon, d’après ce qu’on m’en a dit mais je n’y connais rien : application de la convention collective (et conflit perpétuel, donc).

La réaction de la réaction : Et comment voulez-vous que ça se termine, mon pauvre ? Vous exigez le beurre et l’argent du beurre : la pilule, le Panthéon pour Simone Veil, la peine de mort abolie, l’ouverture au monde, la diversité, l’athéisme et le christianisme sans la Croix. Vous voulez tout et son contraire. Vous voulez la paix civile, la paix sociale, la paix des consciences pour que la machine continue de tourner sans heurts et que soient payées, égoïstement, vos retraites et vos infirmières à domicile jusqu’au trou ou le feu… Mais vous voulez aussi que continuent d’exister notre culture, notre civilisation. Non. C’est une chose ou l’autre. Ou la soumission ou la révolte, la révolution, la guerre civile. Car la paix, c’est la guerre (cf. G. Orwell). Oui.

La réaction : Résumons :

« des rires d’enfants joyeux qui s’essaient à faire sonner leurs cors d’harmonie »
« dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale »
« un grand moment partagé avec le champion Lilian Thuram »
« priorité étant donnée aux familles en difficulté »
« Gaëtane, référent social, dit : « Le soleil se lève » mais reconnaît qu’elle doit parfois être « une béquille » ou lever des freins : « C’est un quitte ou double. » »
« il faut animateurs et travailleurs sociaux, et le CCAS et la Caf sont favorables à ces liens culturels »
« La formation n’a rien à voir avec un cours de conservatoire »
« 50 % des enfants ont poursuivi une formation »
« Ouf, on vient de recevoir les instruments qui avaient du retard ! Certains enfants et parents s’impatientaient… »
« Tonin, après l’atelier, vient faire un gros câlin à Thomas. (Ouf, on a évité le coup de boule !)





La réaction de la réaction : L’expression « plein les poches » est peut-être excessive, car chacun d’entre nous touche un salaire contractuel – même si parfois ce salaire est jugé très ou trop important (cf. le rapport de la Chambre régionale des comptes concernant « madame Z »).

Moi, je dis simplement que la direction devrait montrer l’exemple quand elle demande des efforts à l’ensemble des salariés, ce serait la moindre des choses. Or, dans le cadre des nouveaux accords collectifs, les donneurs de leçon d’économie ne sont pas touchés. Ces gens-là continueront de s’enrichir gentiment, oui, et ce avec approbation magnanime des notables du CA (cf. les 385 000 euros dus par la Fondation Aria de JPS à l’OONM, sur lesquels, par le fait du prince et à plat ventre – car c’est cela l’échange de bons procédés –, tous ont passé l’éponge de la République).

Mes amis, mes chers amis, ne vous laissez pas faire. Ne vous laissez pas acheter à vil prix. Les responsables de la débâcle, les profiteurs (et profiteuses) de la culture subventionnée, ce n’est pas vous, non, c’est eux. Ne cédez pas à leur chantage. Ils n’ont plus d’argent pour la culture ? Qu’ils aillent faire les vendanges. Oui.


Potin de merdre 1 : Compte rendu de la réunion de renégociation des accords collectifs du 19 juillet 2017
La réunion s’est tenue salle Auric à l’Opéra Comédie, de 9 h 30 à 13 h.
Ordre du jour : grilles des salaires.
Je n’étais pas présent. On m’en a fait un résumé succinct. Ce qui suit est donc très subjectif, approximatif, peut-être faux. Interrogez vos délégués.
La direction remet à Gilles (délégué CGT-Spectacle) une nouvelle proposition de grille des musiciens, qui corrige celle proposée le 21 juin (grille « indigne d’un orchestre national », selon Gilles). Gilles fait remarquer qu’il découvre un document qui aurait dû lui parvenir plus tôt pour qu’il puisse l’étudier.
Concernant la grille des techniciens de scène, rien, que dalle, fermez vos gueules ! Philippe et Fred signalent que des courriers ont été adressés à la direction, restés sans réponse. Et donc, pas de nouvelle grille des techniciens malgré les engagements écrits de madame Chevalier et toutes les propositions répétées de la CFDT (propositions approuvées par le directeur technique).
La discussion tourne en rond sur le refus de la direction de reconnaître la spécificité des métiers de la technique de scène en opposant ces salariés aux administratifs pour les dresser les uns contre les autres (vieille ficelle de has been).
Le camp de la direction est odieux, cynique, méchant, très méchant, mauvais. Ce n’est plus (ça n’a jamais été, en fait) des négociations mais de la haine envers le petit peuple de l’ombre. Et le pire c’est qu’on ne s’en cache plus, non. Même pas le vernis officiel de l’hypocrisie. Une haine au grand jour, en pleine lumière, sous le soleil de Satan (et Satane !).
Au bout d’un long moment, les deux représentants des techniciens de scène finissent par sortir de leur réserve habituelle. Ils élèvent le ton, proclament qu’ils refusent de discuter davantage et donnent rendez-vous à la direction en septembre (sous-entendu : grève sur L’Italienne à Alger).
L’avocat de la direction évoque les ordonnances Macron. Une menace feutrée, illégitime et illégale. Tout le monde semble comprendre, dans le camp des syndicats, que cette menace est la raison pour laquelle la direction entrave depuis des mois les négociations, et les retarde de manière à passer l’été pour faire ensuite du chantage à la signature (qui doit intervenir avant le 1er octobre).
Cet avocat a peut-être l’habitude de mettre au pli les ouvriers dans des usines de la France profonde, de pauvres bougres qui n’ont pour seules armes que de brûler des pneus ou se suicider. Chez nous, en France superficielle, ce petit monsieur a affaire à des victimes d’une autre espèce, des Astérix qui peuvent chaque soir niquer un spectacle tout simplement en ne levant pas le rideau, ce chiffon rouge.
Madame Chevalier elle aussi veut se mêler de politique, peuchère, faisant allusion à Jean-Luc Mélenchon pour dénigrer un élu des salariés. C’est un moment pataphysique. Ca frôle l’incompétence, l’indignité, la folie en royaume de Pologne. Merdre ! ou bien nos adversaires commencent à perdre les pédales, ou bien ils sont sûrs de pouvoir nous écraser comme de la vermine (ne m’a-t-on pas raconté qu’un jour JPS, parlant des techniciens de scène, a mimé avec la semelle cirée de sa Weston l’écrasement d’un cafard ?).
Lors de l’épisode Macron, Philippe, chef adjoint électricien et délégué syndical CFDT, Philippe le gentil, l’intelligent, le calme, le très calme, le très posé Philippe a pété un câble face à tant de mauvaise foi et de vice. Philippe a crié à l’avocat : « J’en ai rien à faire de Macron ! Je ne vous écoute plus ! Ca entre par une oreille, ça ressort par l’autre. » Puis : « Vous m’obligez à parler comme Caizergues ! » Merci, la référence.
Conclusion : la CFDT, toujours réactive, a adressé à madame la directrice générale de l’OONM dès le lendemain de cette petite réunion conviviale, le 20 juillet, un préavis de grève pour toute la saison prochaine à compter du 1er septembre.

La réaction : C’est ma dernière saison. Mon dernier combat. Je me régale.




***






Potin de merdre 2 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion de CE qui s’est tenue le 17 juillet de 16 h 45 à 19 h, salle Auric à l’Opéra Comédie.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, l’Administratrice générale, la responsable des Ressources humaines et quelques élus du personnel.
Le président Didier Deschamps, invité, n’a pu rester jusqu’au terme de la réunion.


Information sur l’approbation des procès-verbaux des réunions du 17 mai 2017.
Validé.

Demande de communication du PV du CA de mars.
Remise du PV du CA du 29 mars 2017.

Consultation sur les orientations stratégiques pour la période 2017-2020.
C’est une obligation récente qui résulte des lois Rebsamen. Cela fait trois fois que le CE demande cette communication à la direction. Cela a toujours été repoussé, au point que certains élus y voyaient comme un délit d’entrave. Néanmoins, la direction a fini par mettre à l’ordre du jour du CE du 17 juillet une consultation sur ses orientations stratégiques (bien que le document fourni sur la BDES et en réunion soit incomplet).
Le document 2 « sera communiqué après présentation aux tutelles en septembre », selon Valérie Chevalier.
La partie abordée fait l’objet entre les élus et la direction d’un débat technique, parfois très tendu, sur les orientations stratégiques de la direction (artistiques, financières, etc.).
Au sujet des ballets (comme Giselle, qui a rempli la salle Berlioz et dont le public est friand et demandeur), madame Chevalier dit qu’il y en aura peut-être un dans 3 ou 4 ans (se retranchant derrière le bon vouloir de Jean-Paul Montanari, directeur du festival de danse).

Coûts de production, nombre d’entrées payantes, nombre d’invitations, recettes prévisionnelles des productions suivantes :
« Liszt et les Tziganes », « Pistes symphoniques », « Modernité », « La nuit d’un neurasthénique, Giani Schicchi ».
Liszt et les Tziganes : 651 places vendues + 74 invitations.
Pistes symphoniques : 611 places vendues + 174 invitations.
Modernité : (…)
La nuit d’un neurasthénique, Gianni Schicchi : 1929 places vendues (pour toutes les représentations) + 635 invitations. Coût de production : 536 000 euros. Recette prévisionnelle : 128 000 euros. Recette réelle : 72 900 euros.

Quel est le montage financier du Festival KLANG ? Quelle a été la part supportée par l’OONM, directement et indirectement ?
Achat de représentations scolaires + mise à disposition de la salle Molière. Le compositeur a touché un cachet d’animateur : 145 euros.

Communication :
Pourquoi un concert de l’orchestre était-il annoncé dans la presse salle Berlioz à 19 h le 21 juin ?
C’est une erreur de La Gazette.

Qu’est-il prévu pour le lancement de la saison 2017/18 ?
Un petit verre pour annoncer le prolongement du contrat de Michael Schondwandt jusqu’en 2020. Soit sur le 1er concert d’octobre, soit sur la première de L’Italienne à Alger car la presse sera là.
Un musicien propose un flash mob.

Quels moyens seront mis en œuvre la saison prochaine pour la visibilité de l’OONM à Montpellier et en Métropole ?
Le point sera fait avec le responsable de la communication.

Quelle est la politique de communication de l’OONM dans les grandes compagnies de transport ?
Rien.

Quelle sera la classification du futur chef de pôle Développement culturel et numérique, de la Médiation artistique et pédagogique et de la Dramaturgie, et sa position dans la grille salariale ?
Grille des cadres. Responsable de service.

Point général sur les CDD en cours et à venir.
Bibliothèque : 1 CDD. Temps partiel.
1 contrat d’apprentissage de 2 ans en lumières.
Opéra Junior, des CDD ponctuels.
A été discuté ensuite la possibilité d’embaucher 1 CDD à la production pour compenser le retour d’une salariée à mi-temps. Selon les intéressés, le besoin serait plutôt évalué à plein-temps.

KLAG ! Family : retours très mitigés. Qui supervise le contenu des projets pédagogiques de J. Guillaumat ?
J. Guillaumat va être épaulé, conseillé…

Concerts en région 2017/18 : pourquoi si peu de dates et aucune en ex-Midi-Pyrénées ?
Réponse évasive de Valérie Chevalier.

Heures de délégation : demande d’une date limite de récupération identique pour tous les élus.
Cette question n’a pu être traitée faute de temps, et parce que la responsable des Ressources humaines doit faire le point en septembre. On en rediscutera à ce moment-là.

Question diverse.
L’AFO (association française des orchestres) propose, pour lutter contre le vol des instruments de musique, la pose de puces électroniques sur les instruments. Proposition accueillie favorablement par la direction.


Prochaine réunion du CE : septembre.



Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de la réunion des DP qui s’est tenue le 26 juillet de 16 h 45 à 18 h au Corum.

Etaient présents Valérie Chevalier, Directrice générale de l’OONM, l’Administratrice générale, la responsable des Ressources humaines, le coordinateur artistique de la saison instrumentale et symphonique, le régisseur général de l’orchestre et des élus du personnel.

Sur le quai de déchargement et dans les couloirs du Corum, des salariés m’acclament, m’encouragent à poursuivre mon œuvre de destruction gentille du capitalisme culturel. Oui.
Je ne trouve pas l’endroit de la réunion dans ce grand édifice du haut duquel certains se suicident (pas les méchants, non).
Arrivé au sixième, où je me suis perdu, j’aperçois dans le fond du couloir notre directrice générale de dos, je la hèle : « Madame Chevalier ! Madame Chevalier ! » Elle a reconnu ma voix, se retourne lentement, agacée. Je la rejoins au moment où notre administratrice générale sort de sa caverne d’Ali Baba. Me voyant, elle grimace. Plus finaude, la responsable des ressources humaines m’apparaît souriante : « Jean-Luc, tu viens à la réunion pendant tes congés ? » Moi : « Je ne rate jamais une réunion. C’est mon devoir. »
Je marche derrière mesdames, car je ne connais pas le chemin (cf. Dédale). L’administratrice se retourne : « Marchez devant nous, je préfère. » Elle fait allusion, cette lanceuse de couteaux, à celui que je leur plante régulièrement entre les deux omoplates. N’ai-je pas adressé à la direction, il y a quelques jours, un préavis de grève pour septembre ? Elles l’ont en travers, c’est sûr. Elles croyaient quoi, les pieds-nickelettes, que leurs attaques permanentes contre le petit peuple de l’ombre, ces damnés de la scène, resteraient impunies ? Chaque coup de vice mérite salaire. C’est ma méthode (cf. Descartes). Oui.

Question CFDT/Unsa (techniciens et administratifs) :

Depuis 18 mois à la billetterie, le poste de (…) est vacant (changement de service et non un PDV) ; le personnel a demandé à la direction de prévoir quelqu’un pour le remplacer ; à ce jour, rien n’a été fait. Le personnel est au bout du rouleau, mais la direction ne bouge pas. Il faut régler ce problème d’urgence.

Administratrice générale : « Monsieur (…) a été reclassé. C’est un poste qui ne pouvait donc être pourvu en CDD. On a rencontré la responsable de la billetterie. Elle doit faire sur l’année un planning en pointant toutes les périodes où il peut y avoir un problème. On remplacera comme chaque année, on prendra quelqu’un en période problématique, pour les abonnements et les renouvellements de septembre par exemple. »

Madame Chevalier : « Ce sont des postes exposés. Les nerfs lâchent. La fin de saison est toujours difficile. Le public est difficile, il y a un contexte. » Puis madame Chevalier : « Cela convient-il à monsieur Caizergues. » Moi (machinalement, car je suis machiniste) : « Oui. » (Les intéressées jugeront par elles-mêmes, en septembre.)


Questions CGT-Spectacle (musiciens) :

Pour quelle raison madame (…), etc. ?

Les élus musiciens ne souhaitent pas que Libre expression publie l’échange qui s’est déroulé entre eux et la direction sur ce sujet très personnel.

Où en est le remplacement du poste de madame (…), vacant depuis juin 2016 ?

Une musicienne : « Ca fait quand même un an et un mois. C’est urgent maintenant. Vous attendez toujours ? Ca n’a rien changé ? »
Madame Chevalier : « On va faire des propositions avant avril. »
Une musicienne : « Chaque fois ça repousse, ça repousse… »


La direction trouve-t-elle normal de sortir la plaquette de la saison prochaine le 28 juillet, lendemain du dernier concert du festival ?

Madame Chevalier : « La brochure est arrivée ? Hier ? Elle sera donc là pour le dernier concert. » Puis : « Là on a trois mois de retard à peu près. »
Responsable des ressources humaines : « Deux longs mois. »
Un musicien : « Le principal problème, c’est la symphonie. »
Un musicien : « Pourquoi trois mois de retard ? »
Madame Chevalier : « Problème de mise en page et d’impression. »
Un musicien : « C’est dommage. » (pour une distribution sur le festival de Radio France et Montpellier qui se termine)

Les délégués souhaitent une nouvelle fois alerter la direction sur le sous-effectif dans les pupitres de cordes de l’orchestre. Le nombre de tendinites atteste de la fatigue due à la quasi absence de période de récupération (tournes). De plus, vu le nombre impressionnant de supplémentaires, comment assurer une cohésion musicale confortable sur le long terme ?

Madame Chevalier : « Il y a le problème des effectifs, oui, le problème des heures. C’est vrai que vous travaillez plus. Il y a des problèmes de tendinite, de posture. Il faudrait en parler au CHSCT. »
Une musicienne (violon) : « On est en sous-effectif. Ca va se sentir de plus en plus si les semaines s’enchaînent sans tourne. »
Régisseurs de l’orchestre : « C’est en moyenne 860 heures. »
Une musicienne : « J’en ai fait en gros 800. »
Madame Chevalier (taquine) : « Vous trouvez que c’est trop ? »
Une musicienne : « J’ai tourné. »
Une musicienne (approuvée par ses collègues) : « L’année prochaine on va travailler plus. On enchaîne les séries. »
Régisseur général de l’orchestre : « Vous enchaînez les séries, oui… Il y a aussi les petites séries où il n’y a pas tout l’effectif. »
Une musicienne : « Si vous voulez bien faire, l’enregistrement, le live, on ne peut pas laisser grand-chose. »
Madame Chevalier : « 800-850 heures, on ne peut pas dire que c’est trop non plus. »
Une musicienne : « On n’est pas beaucoup, on est vraiment en sous-effectif, c’est là le problème. Quand on est soliste, y a rien dessous. »
Madame Chevalier : « Le volume d’heures c’est le volume d’heures. C’est une moyenne. C’est vrai que finir le 27 juillet, c’est dur. C’est dur pour tout le monde. Nous on n’enregistre pas comme vous, c’est vrai, mais on est dans la salle. »
Un musicien : « Ils vont sortir le disque ? »
Madame Chevalier : « Non, je crois pas, ils ont du mal. C’est difficile. »


Pendant la série Bellini, les coulisses étaient programmées le 14 juillet de 15 h 30 à 16 h 30. Le chef n’étant pas présent à ce moment-là, tous les musiciens sont venus pour rien (supplémentaires compris).

Régisseur général de l’orchestre : « Il y a eu un problème avec le chef, du retard, il était pas à l’heure. L’endroit du festival, il savait pas où c’était. »
Une musicienne : « Personne ne l’a prévenu apparemment. »
Régisseur général de l’orchestre : « On attendait sur le plateau. Le chef de chant et venu en secours. »
Une musicienne : « Fallait pas programmer une heure en sachant qu’il revenait d’Italie. »
Madame Chevalier : « Il est arrivé à quelle heure ? »
Régisseur général de l’orchestre : «  Il avait 40 minutes de retard. »
Une musicienne : « Sur un service de 4 heures, la fatigue y est. »
Madame Chevalier (au régisseur général de l’orchestre) : « Vous le direz à Radio France. »


Une fois de plus, nous souhaitons que la direction réfléchisse à des solutions pour pouvoir communiquer le planning annuel aux musiciens plus tôt que les derniers jours de la saison.

Madame Chevalier : « On en a discuté dernièrement, pourtant. »
Une musicienne : « Les congés, c’est maintenant. »
Madame Chevalier (ironique) : « Pour vous c’est trop tard pour organiser ? »
Coordinateur artistique : « J’ai une idée. On pourrait dissocier le planning annuel de la bible. »
Une musicienne : « Nous, les délégués, on n’avait pas le droit de divulguer. Et donc nous, on l’a pas fait. »
Coordinateur artistique (amusé) : « D’autres l’ont fait. » Puis : « On vous donne une bible tout de même un an à l’avance, avec beaucoup de détails. On est un orchestre qui donne le plus de détails. Peu ont ça six mois à l’avance, je vous assure.
Une musicienne : « Pour nous, les cordes, ce qui est dur c’est les effectifs. C’est important de savoir ce qui va changer, ce qui va pas changer. »
Une musicienne : « Qu’il y ait des changements, ça me paraît évident, mais que les gens… »
Un musicien : « Au moins il nous faudrait le détail en début de semaine. »
Coordinateur artistique : « Je réfléchis à une solution pour l’an prochain. Promis. »


Questions diverses :

Une question des musiciens sur les défraiements des supplémentaires. Voyage payé pour un soliste et pas pour le tuttiste.

Régisseur général de l’orchestre : « C’était en accord avec lui. »
Une musicienne : « C’est pas ce qui m’a été dit. »
Discussion.
Madame Chevalier (amusante) : « Si en plus il se plaint. Y en a qui exagèrent. En plus, il est logé. »
Administratrice générale : « On applique la règle. Au-delà de 40 kilomètres et en deça. Sauf accord particulier, en fonction de la distance du lieu de résidence on défraie ou pas. » Puis : « Il faut des justificatifs, des attestations. S’il n’y a pas de justificatifs, c’est assimilé à du salaire et soumis à charges. » Puis : « Dans cette affaire de tuttiste, il y a un malentendu sans doute. »
Une élue de la comptabilité : « Qu’il vienne me voir, on vérifiera ça. »


Au sujet des nouveaux costumes des musiciens.

Un musicien : « Est-ce qu’on aura les costume à la rentrée ? »
Responsable des ressources humaines (secouant la tête négativement) : « Ca dépend de madame l’administratrice. On ne peut pas saucissonner. Il faut trois devis. »
Administratrice générale : « Il faut rédiger un cahier des charges avec les contraintes technique et qu’on lance un marché public. Y a pas le choix. Il y a un marché supérieur à 25 000 euros. » Puis : « Le fractionnement je m’y oppose, car s’il y a un contrôle… »
Un musicien : « Et si on avait une prime ? »
Administratrice générale : « Non. » Puis : « Vous allez faire comment avec une prime ? » Puis : « Il faut que l’ensemble des entreprise sur le marché… c’est une obligation… on ne peut pas contourner la loi. »
Un musicien : « Ca fait dix mois qu’on en parle. Vous le savez. »
Administratrice générale : « On n’est plus dans des montants de 4 000 euros. C’est pas 1 pantalon, c’est 2. C’est pas 2 chemises, c’est 4, etc. »
Une musicienne : « C’est dommage qu’on réagisse au dernier moment. »
Administratrice générale : « Au début ce n’était pas ça le renouvellement. » Puis : « Le plus contraignant, c’est le cahier des charges. Il faut rédiger le cahier des charges, ce qu’il faut comme habillement, et envoyer ça aux entreprises locales. En un mois et demi, deux mois… La procédure, on peut l’avancer. »
Un musicien (courroucé) : « Je veux pas de remarques d’un régisseur à un musicien du moment qu’on n’a pas les tenues. » Puis : « Mon pantalon est tout dégueulasse. La saison prochaine on va jouer avec la même tenue. »
Administratrice générale : « Vous ne l’aurez pas pour le premier concert. Si on arrive à lancer le marché début septembre, je pense que… »
Responsable des ressources humaines : « … pour Noël. »
Régisseur général de l’orchestre : « Oui, pour Noël. »
Une musicienne : « C’est dommage. »

La réunion se termine. Des musiciens me demandent de ne pas publier la discussion traitant de la question 1. Je dis OK, comme d’habitude quand le sujet est personnel.
Je me lève et sors de la salle en même temps que madame l’administratrice générale. Elle lance à la cantonade : « Je raccompagne monsieur Caizergues ! Il ne faudrait pas qu’il se perde dans le Corum. »
Remontant l’escalier, je lui relate que dans les couloirs en arrivant j’ai été fêté par des salariés, que tout le monde me disait de foncer, de continuer le combat contre la direction. Elle me montre la sortie : « Bonnes vacances. »
La porte en verre est ensoleillée, elle donne sur l’Esplanade, non loin des anciens Beaux-Arts où Gide a peut-être résidé (il me semble avoir lu ça dans Si le grain ne meurt). C’est à Montpellier que Gide a connu Paul Valéry. Il y a rencontré aussi Joseph Conrad (lisez Typhon plutôt que Lord Jim). Conrad (Teodor Józef Konrad Korzeniowski) logeait à l’hôtel au-dessus du café Le Riche. Non ? J’aurais dû poser la question à madame l’administratrice générale. Ou à madame Chevalier. Elles doivent savoir, ces importantes.
Mais non, ces gens-là ne savent rien. Celui qui saurait peut-être, sans doute, est notre président, Didier Deschamps. Le seul cultivé de la bande. Oui.

J’aime bien Donald Trump et la musique de Philip Glass. Je n’aime pas Obama.


Potin de merdre 1 : Renégociations des accords collectifs 
CFDT de l’OONMO
à
Olivier Bonijoly, conseil de la direction de l’OONMO dans le cadre de la renégociation des accords collectifs
Objet : « LE MARTEAU SANS MAÎTRE »

Montpellier, le 28 août 2017
Cher Maître,
Veuillez m’en excuser, mais je viens tardivement vous renseigner sur une chose que j’ai évoquée en réunion le 21 juin et dont vous avez ricané par ignorance – vous qui pourtant n’avez de cesse d’invoquer les « ordonnances Macron » alors que le président de la République s’investit beaucoup depuis le début de son élection pour que ce brûlant souvenir de l’Histoire, dont la « conférence de Wannsee » fut la terrible étincelle, ne s’éteigne jamais dans la mémoire collective.
Non, la conférence de Wannsee n’est pas un sujet « culturel ». Non, ce n’est pas la version allemande du « colloque de Cerisy ».

HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Conférence_de_Wannsee"https://fr.wikipedia.org/wiki/Conférence_de_Wannsee
Pardon une fois encore, cher Maître, d’avoir tardé à vous donner cette leçon d’histoire, mais nous étions ces temps-ci très occupés à défendre le petit peuple de l’ombre, que de méchantes personnes voudraient réduire (en vain) au silence.
Nos salutations syndicales.
Jean-Luc Caizergues, CFDT
Copie : Président de l’OONMO, la direction, les syndicats (+ CFDT Métropole & Interco), l’avocat des syndicats et l’ensemble des salariés.

La réaction : L’orchestre en grève ? Au sujet des accords collectifs ?
Non, ne vous inquiétez pas, ce ne sont pas les musiciens qui vont faire grève. Ces messieurs-dames, la direction les a caressés dans le sens du poil. Elle n’a pas osé s’y attaquer, peuchère : trop risqué !
Elle a choisi plutôt de s’en prendre aux techniciens de scène, au petit peuple de l’ombre, croyant sans doute qu’un ouvrier c’est plus facile à enculer.
Mais non, mesdames et messieurs la racaille en col blanc et rose, ça ne va pas être facile du tout. Votre Italienne, vous irez la baiser à Alger. Là-bas, vous serez bien reçus. Allez-y de ma part, mon père s’appelle Mourad. Oui.


Jean-Luc Caizergues
Machiniste-pupitreur / Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Délégué du personnel, représentant des techniciens de scène CFDT
à
Laurent Roturier, Drac Occitanie
 
Objet : renégociation  accords collectifs OONMO / Préavis de grève
 
Montpellier, le 1er septembre 2017
 
Monsieur,
 
Pourriez-vous transmettre à madame la ministre de la Culture la lettre ci-dessous, qui lui est destinée. Mes salutations respectueuses et syndicales.
 
Jean-Luc Caizergues, pour la CFDT
 

Lettre à madame la ministre de la Culture :
 
Jean-Luc Caizergues
Machiniste-pupitreur / Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Délégué du personnel, représentant des techniciens de scène CFDT
à
Françoise Nyssen, ministre de la Culture
 
Montpellier, le 1er septembre 2017

Madame la Ministre,

Je suis machiniste à l’Opéra de Montpellier depuis 1979 (fin de carrière : 1er juillet 2018). Dans les années 1990-2000 tous les salariés et dirigeants, par leur intense travail et leur professionnalisme, ont permis au théâtre et à l’orchestre municipal de Montpellier, sous l’égide de Georges Frêche, de devenir opéra-orchestre national – institution que les tutelles ont le devoir aujourd’hui de préserver absolument.
De 1982 à 1988, avant l’inauguration d’une seconde salle de spectacle (l’Opéra Berlioz venant compléter l’Opéra Comédie), la CFDT a animé un bimestriel culturel, Le Nœud à coulisse, journal du personnel tiré à 5 000 exemplaires et distribué gratuitement au public.
En 2012 nous avons créé Libre expression, blog syndical qui relate l’actualité de l’opéra et de l’orchestre. 
J’ai publié par ailleurs deux livres chez Flammarion.
 
Je vous écris afin de vous informer que notre syndicat a déposé un préavis de grève qui court à compter de ce jour.
Evidemment les techniciens de scène prennent leur part de sacrifices dans le plan de redressement. Ils consentent aux mêmes efforts financiers que l’ensemble des personnels (administratifs, techniciens d’orchestre, régisseurs, artistes…), ainsi qu’à une baisse importante de leurs effectifs (7 postes supprimés sur une trentaine). Mais notre service est aussi victime malheureusement de relations difficiles entre la directrice générale et son administratrice. Cette incompatibilité professionnelle, dont le conflit actuel est l’inéluctable conséquence, a été révélée dans le récent rapport de Bernard Coutant, envoyé de l’Etat.

Extrait de Midi Libre du 31 mars 2017 :
(…) Bernard Coutant soulève un dysfonctionnement gênant au plus haut niveau : une incompatibilité entre la directrice générale et son administratrice. « Ces relations difficiles ne donnent pas le sentiment que la direction parle d’une seule voix et ajoutent encore aux difficultés de l’établissement », écrit Bernard Coutant en suggérant aux tutelles « de trancher ».
 
Une telle situation nuit gravement à la sérénité de notre Maison. Le 8 juin, par exemple, madame Chevalier, directrice générale, s’était engagée officiellement auprès du syndicat CFDT dans le cadre de la renégociation des accords collectifs :
 

« Nous vous confirmons que les chefs de la technique dans la catégorie des agents de maîtrise, conserveront les mêmes avantages en terme de rémunération des heures atypiques que le reste des techniciens.
Je vous confirme que la grille proposée pour les chefs sera construite en référence à la grille actuelle C5. Nous travaillerons sur ce point avec (le directeur technique) la semaine prochaine.
Aucune mesquinerie de notre part.
Cordialement,
Valérie Chevalier »

Deux semaines plus tard, son administratrice diffusait en réunion une grille des salaires non conforme à cet engagement, ce qui mettait notre directrice en porte-à-faux et conduisait le syndicat CFDT à déposer un préavis de grève.
Madame Chevalier a-t-elle validé cela ? Et si oui, dans quelles conditions ?
Quoi qu’il en soit, même après la renégociation des accords collectifs le problème persistera et s’amplifiera car il n’est pas récent.
Dès son arrivée à la tête de l’Opéra Orchestre national, madame Chevalier m’a sanctionné (sous la « pression ») par un avertissement dans l’exercice de mes fonctions syndicales. Lors de ma convocation dans son bureau, et en présence du directeur technique, elle m’a lu avec une certaine gêne et pour justifier l’avertissement (qu’elle a dû rendre caduc ensuite) une lettre de son administratrice « rédigée de façon juridique » et « subtilement menaçante » envers elle et l’institution (ce sont ses propres termes).
 
Pour conclure de manière plus reluisante, je voudrais souligner que je tiens en très haute estime l’actuel président de l’OONMO, Didier Deschamps, homme de grande culture qui fut un ami d’Alain Robbe-Grillet. C’est la seule personne capable d’œuvrer sérieusement, et de façon humaine et désintéressée (il est bénévole), au relèvement de notre Maison. Oui.
 
Mes salutations respectueuses.
 
Jean-Luc Caizergues, pour la CFDT
 
Copie : Drac Occitanie, Préfet, Métropole, Région, députée, Président de l’OONMO, Directrice générale, Administratrice générale, Directeur technique, l’ensemble des salariés, les syndicats CFDT / CGT-Spectacle / Unsa (ainsi que les syndicats CFDT Métropole et Interco), les conseils de la direction et des syndicats dans le cadre de la renégociation des accords collectifs.

P.-.S : Ci-dessous, pour information, lettre adressée par la CFDT à l’ensemble des salariés de l’OONMO le 29 août 2017.





COMMUNIQUE CFDT
Opéra de Montpellier, le 29 août 2017
Chers collègues,
Les accords collectifs de l’OONM ont été dénoncés unilatéralement par la direction en octobre 2015. Depuis cette date, il n’y a jamais eu vraiment de négociations sérieuses. Tout a été mené en dépit du bon sens et avec un amateurisme fou. On se croirait dans un opéra bouffe.
Jamais les syndicats n’ont su qui était leur véritable interlocuteur : la directrice ? l’administratrice ? la responsable des ressources humaines ? l’avocat de la direction ?
Ce dernier, qui ne connaît rien à nos métiers du spectacle vivant, non seulement jette avec maladresse de l’huile sur le feu, mais il oblige par sa présence incongrue et néfaste dans nos réunions les syndicats à faire appel eux aussi à un conseil, toujours aux frais de l'entreprise.
Tout a commencé, souvenez-vous, par l’embauche du "fameux" Jacques Hédouin après la dénonciation des accords collectifs. L’homme s’est baladé dans les théâtres de France pour faire des photocopies de règlements de travail, de grilles des salaires.... Coût de cette dépense inutile : plusieurs dizaines de milliers d’euros, alors que nous étions au bord du gouffre et que l’on imposait aux salariés l’activité partielle. Quelle honte. Et le CA a avalé !
En vérité ces problèmes, ces graves problèmes qui entravent la bonne marche de l’entreprise proviennent d’un non-dit révélé par l’envoyé de l’Etat Bernard Coutant dans son rapport :
Extrait de Midi Libre du 31 mars 2017 :
(…) Bernard Coutant soulève un dysfonctionnement gênant au plus haut niveau : une incompatibilité entre la directrice générale et son administratrice. « Ces relations difficiles ne donnent pas le sentiment que la direction parle d’une seule voix et ajoutent encore aux difficultés de l’établissement », écrit Bernard Coutant en suggérant aux tutelles « de trancher ».
En attendant que les tutelles tranchent, et que tout rentre dans l’ordre apaisé que mérite une prestigieuse Maison comme la nôtre, le syndicat CFDT a déposé pour les personnels de scène un préavis de grève qui court à compter du 1er septembre.
Quant à vous tous, chers collègues de l’administration, de l’orchestre national, du chœur national et du merveilleux Opéra Junior, continuez de bien travailler au service du public et des citoyens. Ne vous inquiétez de rien d’autre. Justice vous sera rendue.
CFDT

La réaction : Ces lettres ont été communiquées aussi à Alain Loiseau, délégué Musique au ministère de la Culture, à Claire Guillemain, conseillère spectacle vivant de Françoise Nyssen, et à Marc Schawrtz, directeur de cabinet. Oui.



Potin de merdre 1 : Renégociations des accords collectifs 

Quelques extraits de lettres envoyées par la CFDT à la direction :

D’abord, précisons que les services techniques de scène ne vont pas coûter plus à l’OONMO après le plan de redressement, non. Ils vont au contraire (après l’augmentation des chefs et sous-chefs sur une grille spécifique et la suppression de 7 postes) engendrer des économies d’environ 300 000 euros par an. Merci, les techniciens.
C’est ainsi qu’il faut présenter les choses. Les présenter autrement est malhonnête.

« Il est arrivé à votre prédécesseur, malgré nos mises en garde, ce qui vous arrive aujourd’hui. Et il arrivera la même chose encore à votre successeur si cette administration n’a pas été remise sur les rails, derrière la locomotive, comme un wagon. »

« La CFDT n’ayant pas été reçue par la direction suite au préavis de grève déposé le 28 juillet à compter du 1er septembre (ce que pourtant recommande l’usage), et n’ayant par ailleurs obtenu aucune réponse – ne serait-ce que de simple politesse – à notre lettre du 9 août, nous venons vous informer que le préavis est renforcé et modifié. Nous vous préviendrons bien sûr, le soir de la première de L’Italienne à Alger, de la durée de la grève dans le respect habituel dont use notre syndicat envers une direction qui elle se comporte régulièrement avec moins d’égards. »

« Si ce document ne nous est pas adressé aujourd’hui, ainsi qu’à la directrice générale, au directeur technique, aux autres syndicats et à notre conseil dans le cadre de la renégociation des accords collectifs qui touchent à leur fin, nous considérerons votre attitude comme une rétention délibérée d’information et en référerons dès demain à la direction de l’OONMO, à son président et aux tutelles – car cette affaire nous semble liée au grave problème d’incompatibilité entre la directrice générale et son administratrice générale révélé par Bernard Coutant dans son rapport et dont les salariés, notamment les techniciens de scène, sont les premières victimes. »

« La preuve en est qu’un conflit a éclaté suite à de tels agissements de la part de l’administration, et qu’il risque de se résoudre dans la grève en ce début de Saison où la sérénité est un élément capital pour la survie de notre entreprise en difficulté. »

« Comme nous avons eu, avant la grève annoncée du 9 juin, l’expérience malheureuse de votre message du 8 rendu parjure par le déplorable « travail » en aval de votre administration sur la grille (cf. Bernard Coutant), il nous faudra, vous vous en doutez, obtenir de votre part un document vraiment solide, précis, complet, validé, signé, acté, baptisé pour que la CFDT soit éventuellement disposée à lever le préavis de grève sur L’Italienne à Alger (cf. François-Augustin de Paradis de Moncrif). »



La réaction : Je n’aime pas Pierre Bergé, ni vivant ni mort.

Potin de merdre 1 : Renégociations des accords collectifs 

Extrait d’un message envoyé par le représentant des techniciens de scène CFDT à l’administration :

Pour nous éviter de perdre du temps le mardi 12 septembre à 14 h, car nous travaillons actuellement sur L’Italienne à Alger, voici nos remarques préalables au sujet des documents que vous nous avez adressés :

1/PROGRAMMATION :

« Les jours fériés, ainsi que les divers congés et jours de sortie ou tournée sont comptabilisés sur la base de 7 heures effectives par jour. »
« Un technicien ayant travaillé au-delà de minuit ne peut reprendre son service qu’à partir de 14 h 00. S’il a assuré la veille la fin d’un spectacle, d’une générale ou pré-générale au-delà de minuit (dépassement non planifié), la prise de service le matin est repoussée, sans modification du planning. »

« Feux :
Les montants des divers feux ont été validés par la directrice générale au cours de la réunion houleuse du 7 juin quand il a été question du panier. Le représentant des techniciens de scène a rappelé à ce moment-là, tout en acceptant l’alignement du panier sur la convention collective si compensation, que son montant actuel servait de base au calcul des divers feux et que nous n’accepterions pas de revenir là-dessus. »
(…) Il serait ridicule de perdre du temps en discussions au sujet des feux lors de la réunion du 21 septembre (date erronée). Et de toute façon la CFDT n’en discutera même pas. Si 1 centime d’euro est enlevé au feu (rappelons que deux machinistes jouaient au cheval à bascule déguisés en manants sur un spectacle de Shirley et Dino pour environ 36 euros bruts / feu costumé double), L’Italienne à Alger prendra feu elle aussi. »

15 septembre 2017
Monsieur le Président, Madame la Directrice générale,
Pour information et par correction, la CFDT vous adresse en copie le message que nous avons envoyé ce matin à un grand nombre de nos collègues pour qu'ils aient bien conscience de ce qui advient dans le cadre ultime de la renégociation des accords collectifs, ainsi que du rôle néfaste joué par l'administration depuis le début des négociations (ce qui nous semble avoir causé beaucoup de tort à notre directrice générale, heureusement bien épaulée par notre président pour sortir de l'impasse et relever les murs de notre prestigieuse Maison).
Nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT

Le message envoyé à nos collègues :
Ci-dessous, démonstration des méthodes invraisemblables de l'administration (méthodes qui depuis le début des négociations exacerbent tout le monde, dressent les salariés contre leur directrice et mettent en péril, à quelques jours de l'éventuelle signature des accords ou de l'éventuelle grève sur L'Italienne à Alger, la remise à flot de notre Maison par le président Deschamps).

CFDT

Extrait message CFDT adressé à la direction :

« (…) Car étrangement en effet, votre administration envisage de programmer la dernière réunion de renégociation des accords collectifs le 29 septembre (en  fait, le 28), deux jours après la première de « L’Italienne à Alger » (le 26) et la veille du dernier jour des renégociations (un samedi de repos !). Ainsi, jusqu’au bout, aura-t-on essayé de provoquer le conflit entre les techniciens de scène et leur directrice. »
 
L'administration aux syndicats (sachant que le 28 notre conseil ne pourra être présent – il a prévenu l'administration dès le 24 août) :

Bonjour
La prochaine réunion aura lieu le jeudi 28 septembre 2017 à partir de 9h30, salle Auric à l'Opéra Comédie. 
Je vous ferai parvenir, en début de semaine prochaine, l'ordre du jour.
Merci de me confirmer votre présence.
Cordialement,
(Administration)
 
2 Messages CFDT /KZRG à des élus du personnel artistes (CGT-Spectacle) :
« On ne doit pas négocier le dernier jour.
Il ne faut pas prendre à la légère l'avenir des salariés de l'OONMO en acceptant n'importe quoi de la part de l'administration.
Depuis des mois, je ne cesse de le répéter, vous vous faites manoeuvrer par cette administration et son avocat inculte quant à nos métiers du spectacle vivant.
Vous n'êtes pas les simples représentants de vos métiers respectifs, vous êtes les représentants de tous les salariés de l'OONMO. Votre devoir est de ne pas vous laisser faire. Quand vous baissez la tête, vous obligez plus de deux cents personnes à la baisser aussi. Oui. »
« Réfléchissez.
Il faut que cette réunion se tienne avant le 26 ou le 26 septembre dernier délai, c'est-à-dire le jour de la première représentation de L'Italienne à Alger.
Ce jour-là, cette représentation-là sont des armes implacables. Voilà pourquoi la CFDT a déposé un préavis de grève.
(L’avocat de la direction) a l'habitude de ces négociations. Il vous a conduits comme des moutons (et brebis) à cette date. Pourtant je vous avais prévenus depuis des mois. 
Ressaisissez-vous. Dites non au 28 septembre. Ils ne pourront rien faire d'autre que vous obéir si vous refusez. Si notre excellent conseil est libre le 26, imposez le 26 comme dernier délai.
Le 27 ne vaut rien non plus. »
KZRG

L'administration aux syndicats (suite aux protestations des syndicats) :
Bonjour,
La Direction vous convie à une réunion le mardi 26 septembre 2017 de 9h30 à 12h30, salle Auric à l'Opéra Comédie.
Je vous ferai parvenir, en début de semaine prochaine, les documents suivants :
- l'ordre du jour de la réunion,
- les dernières versions des projets d'accords.
La réunion du jeudi 28 septembre, sans les conseils, est maintenue.
Merci de me confirmer votre présence.
Cordialement,
(Administration)

Ainsi notre conseil pourra être présent lors de la réunion du 26 (jour de première de L’Italienne à Alger – menacée d’un préavis de grève CFDT pour les personnels de scène) :
 
« Madame la Directrice générale,
Nous souhaitons fortement que les projets d'accords soient adressés aux syndicats et à notre conseil le 20 septembre au plus tard, afin de pouvoir les relire, échanger entre nous et éventuellement demander des ajustements avant la réunion du 26 septembre.
Nous voudrions savoir aussi quelle sera la différence entre les réunions du 26 et celle du 28 septembre, deux jours après.
Nos salutations respectueuses et syndicales. »
CFDT


15 septembre 2017

Monsieur le Président, Madame la Directrice générale,
Nous comptons bien sûr que les directeurs de pôle concernés seront invités aux dernières réunions plénières de renégociation des accords collectifs.
L'administration, durant toute la durée des négociations, ou bien ne les a pas consultés ou ne les a pas écoutés ni entendus ou les a écartés sciemment, alors que les directeurs de pôle sont les plus à même d'informer et conseiller la directrice générale, notamment en ce qui concerne nos métiers du spectacle vivant -  domaine pour lequel notre administration comme l'avocat de la direction sont absolument incultes. 
Les tensions actuelles, ainsi que le conflit qui risque d'éclater, sont en grande partie la conséquence de cette attitude de l'administration envers les directeurs de pôle.
C'est cette attitude néfaste que les syndicats devront dénoncer auprès du CA et des tutelles une fois les négociations terminées, accords signés ou pas. Il en va de l'avenir de notre Maison. Car un opéra orchestre national ne peut fonctionner correctement sans une administration aux méthodes de management hautement professionnelles.
Nos salutations respectueuses.
CFDT

15 septembre 2017

Monsieur le Président, madame la Directrice générale,
Nous vous informons que la CFDT-Métropole vient d'adresser à monsieur Philippe Saurel une lettre dénonçant les pratiques de l'administration de l'OONMO dans le cadre de la renégociation des accords collectifs.
Nous ne citerons pas ici en intégralité cette lettre afin de ne pas vous distraire de vos efforts pour reprendre en main la situation déplorable engendrée par de telles pratiques, mais la dernière phrase résume à elle seule parfaitement le tout (cf. Aristote) :
"L’administration supportera seule les conséquences de l'absence d'accord."

Nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT


Message CFDT adressé à notre conseil, à l’Unsa et à la CGT-Spectacle le 17 septembre :

Mesdames, messieurs, 

Méfiance.
OK, la date de la prochaine réunion est en effet changée : le 26 septembre au lieu du 28. Mais le 28 est maintenu.
Et pas seulement pour une éventuelle signature des accords, qui est peut-être prévue le vendredi 29, au pied du mur.
Vous remarquerez que dans le premier message de l'administration, il est question d'une réunion devant se tenir le 28 à partir de 9 h 30. Donc toute la journée.
Alors que dans le second message il n'est question que d'une réunion le matin.
Ce qui veut dire que l'ordre du jour sera divisé en deux. Avec peut-être les points essentiels reportés au 28 (après la première fatale).
Méfiance donc, surtout avec une telle administration.
D'ailleurs, nous n'avons toujours pas de réponse à la question simple suggérée par Rod : pourquoi deux dates, le 26 et le 28, alors que n'était prévue qu'une date ?
Méfiance. Méfiance. Méfiance. (cf. Stein, Deleuze, Manuel Joseph).

CFDT


La réaction : Par « A. » et « Eau de source » (et non KZRG)

« Bonjour, Jean-Luc, et merci pour cette vigilance.
Tout le personnel pense la même chose sans le dire, et se repose sur ceux qui osent parler et écrire. »

A.

« Collez-leur un préavis sur tous les spectacles de la saison ! peut-être comprendront-ils... peut-être… »

Eau de source

Potin de merdre 1 : Renégociations des accords collectifs 

Monsieur le Président, madame la Directrice générale,

Nos syndicats approuvent totalement la démarche de la CFDT concernant les pratiques de l'administration de l'OONMO durant la renégociation des accords collectifs.

CGT-Spectacle et Unsa 


(…) En vérité il aurait fallu terminer les accords fin juillet. Septembre aurait permis de finaliser. On aurait eu un mois. Malheureusement, l'administration a voulu coincer les syndicats, les amener au pied du mur. Depuis le début des négociations, tout a été mené par cette administration en débit du bon sens. Comme l'a écrit la CFDT-Métropole à Philippe Saurel :

"L'administration supportera seule les conséquences de l'absence d'accord."

CFDT




Mesdames, messieurs, 
Méfiance.
OK, la date de la prochaine réunion est en effet changée : le 26 septembre au lieu du 28. Mais le 28 est maintenu.
Et pas seulement pour une éventuelle signature des accords, qui est peut-être prévue le vendredi 29, au pied du mur.
Vous remarquerez que dans le premier message de l'administration, il est question d'une réunion devant se tenir le 26 à partir de 9 h 30. Donc toute la journée.
Alors que dans le second message il n'est question que d'une réunion le matin.
Ce qui veut dire que l'ordre du jour sera divisé en deux. Avec peut-être les points essentiels reportés au 28 (après la première fatale).
Méfiance donc, surtout avec une telle administration.
D'ailleurs, nous n'avons toujours pas de réponse à la question simple suggérée par notre conseil : pourquoi deux dates, le 26 et le 28, alors que n'était prévue qu'une date ?
Méfiance. Méfiance. Méfiance. (cf. Stein, Deleuze, Manuel Joseph).
CFDT

CFDT de l’OONMO
à
Madame Valérie Chevalier, directrice générale

Montpellier, le 20 septembre 2017

Madame,

Le 13 septembre, au lendemain d’une réunion de travail dans le bureau de la responsable des ressources humaines, le projet d'annexe techniciens de scène "Accord durée du travail" et "Emploi, rémunération et accessoires" complété nous était adressé ainsi qu’à vous-même et au directeur technique, qui a validé le tout avec une petite modification concernant les enregistrements audiovisuels. 

Cette « annexe techniciens de scène » devait figurer in extenso dans les accords conformément à la demande de la CFDT et du directeur technique, demande validée par vous-même lors de la réunion du 7 septembre. Or cette annexe ne figure pas dans le projet de la direction que nous avons reçu aujourd’hui en vue de la réunion du 26 septembre. Comment est-ce possible ? Comment l’administration peut-elle nous adresser un projet en omettant d’y inscrire la volonté de la directrice générale ?

Nous vous prions donc, madame la Directrice générale, de bien vouloir faire ajouter par votre administration cette annexe techniciens de scène au projet qui nous a été envoyé ce jour, de telle sorte que vos engagements soient respectés.

(...)

L’absence incompréhensible de l’annexe techniciens de scène dans le projet adressé aujourd’hui par votre administration aux syndicats et à notre conseil, alors que nous avons été à votre demande et à celle du directeur technique reçus par la responsable des ressources humaines le 12 septembre pour finaliser cette annexe, est en totale opposition avec votre engagement du 7 septembre, ce qui nous conduit à maintenir et renforcer notre préavis de grève sur les trois représentations de L’Italienne à Alger.
Espérant que vous allez remédier à ce regrettable oubli, veuillez agréer, madame la Directrice générale, nos salutations respectueuses et syndicales.

CFDT


 
Bonjour,
En complément de mon envoi d'hier, voici les projet d'annexes qui concernent les techniciens de scène validés par la CFDT le 12 septembre dernier
+
les projets d'accords en version modifiable.
Cordialement,

(Administration)



Madame,
L’annexe techniciens de scène – comme le message du 14 septembre adressé à la responsable des ressources humaines l’atteste – a été validée entièrement par le directeur technique.
Veuillez donc rajouter simplement dans l'annexe (partie « Rémunération, emploi et accessoires ») les montants des feux et primes de tournée conformément à la validation du directeur technique.
(...)

Nos salutations respectueuses et syndicales

CFDT
 

Bonjour,

Une annexe au titre V - PRIMES ET INDEMNITES DIVERSES du projet d'accord sur l'emploi, la rémunération et les accessoires de rémunération est en cours de rédaction et sera envoyée, comme indiqué ce matin au directeur technique, avant la fin de la semaine.
Cordialement,

(Administration)



Potin de merdre 1 : Renégociations des accords collectifs 

CFDT de l’OONMO
à
Madame Valérie Chevalier, directrice générale

Objet : Négociation accords collectifs / Liste des derniers sujets à traiter en ce qui concerne la CFDT (les autres sujets étant actés : compensation panier, grille spécifique des techniciens de scène, annexe techniciens de scène « complète » et « actualisée » devant figurer dans les accords signés…)

Montpellier, le 25 septembre 2017
Madame la Directrice générale,
En vue de la réunion du 26 septembre, voici la liste des derniers sujets à traiter en ce qui concerne notre syndicat. Nous vous l’adressons pour rappel afin de ne pas perdre de temps ce jour-là, que le conflit soit évité et que la négociation puisse aboutir et se concrétiser.
(…)
Nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT

Message de KZRG (CFDT) aux négociateurs syndicaux
24 septembre 2017
Suite à la rencontre hier en terrasse de café devant l'Opéra de quelques filles de l'administration après la générale de L'Italienne à Alger, voici mon opinion (mais ce n'est qu'une opinion car je ne suis pas délégué syndical) :
Le mieux évidemment est que tout soit OK pour tout le monde mardi matin afin qu'il n'y ait pas grève sur la première et ensuite que tout soit réglé le 28 et que les accords soient signés par les trois syndicats de telle sorte qu'on forme un front commun derrière le président Deschamps au CA et face aux tutelles (n'oubliez pas quand je vous dis cela que les accords ne me concernent absolument plus directement : dans quelques petits mois je ne figurerai plus dans la liste des effectifs de l'OONMO).
(…)

KZRG




Réunion de renégociation des accords collectifs, le 26 septembre de 9 h 30 à 12 h 30 salle Auric, à l’Opéra Comédie, en présence du conseil des syndicats (celui de la direction, non). La direction était représentée par la directrice générale, l’administratrice générale, la responsable des ressources humaines.
En toile de fond : menace de grève CFDT (personnel de scène) sur la 1ère représentation de L’Italienne à Alger le soir même.

Immédiatement la direction informe les syndicats CFDT et Unsa (techniciens/administratifs) + la CGT-Spectacle (musiciens/choristes) de son intention de proroger les renégociations jusqu’au 31 décembre. Des représentants de la CGT-Spectacle ne semblent pas mesurer la portée du report de signature, d’autres si. Discussion confuse entre les syndicats. Des élus protestent contre la prorogation (certains accusent la direction d’avoir sciemment fait traîner les négociations). Le conseil des syndicats, judicieusement, demande une suspension de séance. La direction sort de la salle.
Au bout d’un quart d’heure, le délégué CFDT va quérir la direction (qu’ont-elles pu se raconter, ces dames, dans le couloir ?).
La date butoir pour la signature est le 13 novembre.

 Calendrier des réunions établi:

Jeudi 28 septembre 2017
9h30-12h30
Thème : durée du travail artistes musiciens

Lundi 2 octobre 2017
9h30-12h30
Thème : durée du travail artistes musiciens suite

Jeudi 5 octobre 2017
9h30-12h30
Thème : durée du travail et rémunération artistes lyriques du chœur et chefs de chant

Vendredi 6 octobre 2017 
14h00-16h30
Thème : durée du travail et rémunération artistes lyriques du chœur et chefs de chant suite

Mercredi 11 octobre 2017 
9h30-12h30
Thème : durée du travail et rémunération personnel administratif et personnel maintenance 

Jeudi 12 octobre 2017
9h30-12h30
Thème : durée du travail et rémunération personnel technique 

Lundi 23 octobre 2017
Toute la journée à partir de 9h30
Thème : durée du travail et rémunération artistes musiciens (matin) et retransmission et enregistrement (après-midi)

Mercredi 25 octobre 2017
Toute la journée à partir de 9h30 - Présence de Rod Maamria (conseil des syndicats)
Thème à préciser

Lundi 30 octobre 2017
Toute la journée à partir de 9h30
Thème à préciser

Vendredi 10 novembre 2017
9h30-12h30
Thème à préciser

Lundi 13 novembre 2017
Horaire à préciser
Signature des accords durée et rémunération

Toutes les revendications des personnels de scène (avec appui du directeur technique et sympathie du président Didier Deschamps) sont validées.
L’administratrice générale rechigne un peu, la responsable des ressources humaines grommelle, mais la directrice générale fait gentiment rentrer ce petit monde dans sa coquille (avez-vous déjà, en bord de mer, écouté le vent dans une coquille vide ?).
La réunion se termine. On se souhaite bon appétit. Miam-miam, les fruits de mer.




***





26 septembre 2017 à 13 h 28, après la réunion de renégociation des accords collectifs :
 
COMMUNIQUE CFDT

Chers collègues,
Grâce aux efforts conjugués du directeur technique, du président Didier Deschamps et de notre directrice générale le préavis de grève est levé aujourd'hui.
Merci à tous pour vos soutiens, nombreux ces jours derniers.
Rappel important : le but de la renégociation des accords collectifs est le redressement définitif de notre Maison. Oui.
CFDT


COMMUNIQUE CFDT (suite) :

Les négociations se poursuivront le 28 septembre, en octobre et début novembre (signature des accords le 13 novembre).

CFDT


CFDT de l’OONMO
à
Madame Valérie Chevalier, directrice générale

Objet : Négociation accords collectifs / grille et indemnité différentielle

Montpellier, le 28 septembre 2017

Madame la Directrice générale,
Nous venons de nous apercevoir, à notre grande stupéfaction, que le mode de calcul du nouveau salaire sur la nouvelle grille pourrait entraîner en fait un autofinancement des augmentations de salaire par la prime différentielle. 
Or il a toujours été affirmé par la direction que l'indemnité différentielle viendrait s'ajouter au nouveau positionnement sur la grille.
(…)
Pouvez-vous, madame la Directrice générale, car il y a confusion chez le personnel à ce propos, nous rassurer d'urgence avant la représentation de demain soir de L'Italienne à Alger.
(…)
Nos salutations respectueuses. CFDT


QUESTION DP de la CFDT pour la réunion de demain vendredi 29 septembre 2017 :
En réunion de renégociation des accords collectifs, et à plusieurs reprises, (…)
Or, nous soupçonnons un calcul malin visant à détruire une partie ou même peu à peu la totalité de l'indemnité différentielle pour les personnels promus/augmentés ou ayant aujourd'hui un salaire supérieur à la nouvelle grille (salaire lié à leur carrière personnelle dans l'entreprise).
Nous demandons à l'occasion de cette réunion des DP confirmation de l'engagement (…) afin de rassurer immédiatement l'ensemble des salariés en cette période difficile. Car (…) créent la tension et finissent par engendrer le conflit.

CFDT


La réaction : Le 29 septembre, en réunion des DP (j’étais absent volontairement pour la première fois), cette question a été zappée par la direction sous prétexte qu’elle était arrivée en retard (alors que des questions diverses sont posées souvent le jour même en réunion, à table – à la bonne franquette !).
Mais bon, au sujet de la question elle-même, il n’y a pas a priori d’entourloupe :
L'indemnité différentielle comprend les primes. Si vous n'avez pas de promotion, vous serez positionné sur votre grille à ancienneté réelle avec + ou - d'indemnité différentielle pour tomber pile sur la nouvelle grille.
Si vous avez de la promotion, c'est salaire actuel + primes Euterp et résidence + la promotion. Votre salaire sera le salaire à ancienneté réelle sur la nouvelle grille, et le reste payé en indemnité différentielle. Je crois que c’est ça… Mais avec ces gens, on n’est jamais sûr. Depuis le début des négociations, ils font régner un climat bizarre. Tout a l’air secret. Tout semble un complot monté contre les salariés. Quel manque d’intelligence ! Quel mauvais management ! C’est si simple de dire la vérité, d’expliquer, de se mettre dans la poche un peuple de nigauds et nigaudes… Oui.

Montpellier, le 28 septembre 2017

Madame la Directrice générale,
Pour que vous compreniez bien ce qui se joue, voici un exemple :
(…)
Dans l'attente d'une confirmation de cet engagement, veuillez agréer, madame la Directrice générale, nos salutations respectueuses.

CFDT

Montpellier, le 28 septembre 2017

Madame la Directrice générale,

Si avant  cet après-midi 18 heures vous n'avez pas confirmé les engagements (…) la CFDT préviendra la presse que le préavis de grève en cours depuis le 1er septembre est maintenu, et qu'il sera adressé à la direction avant le début des représentations de L'Italienne à Alger les 29 septembre et 1er octobre conformément à la loi.
(…) Nos salutations respectueuses.

CFDT

Madame la Directrice générale,

Complément d'information :
Le 29 juin après les DP (…)
Dans l'attente d'une confirmation des engagements de la direction. Nos salutations respectueuses. CFDT

Montpellier, le 28 septembre 2017,

Madame la Directrice générale,

Ci-dessous, pour preuve, le courrier que nous vous avons adressé le 19 septembre 2017 compte tenu des engagements de la direction (…)
Nos salutations respectueuses. CFDT



Notre courrier du 19 septembre :

CFDT de l'OONMO
à
Madame Valérie Chevalier, Directrice générale

Montpellier, le 19 septembre 2017

Madame la Directrice générale, 
Suite à notre message précédent suivi d'une conversation avec le directeur technique, et pour qu'il n'y ait plus aucune ambiguïté entre notre syndicat et la direction, voici une précision importante en vue de la signature des accords :
(…)
Nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT

Montpellier, le 28 septembre 2017
Madame la Directrice générale,
Il y a trois solutions a priori pour que soient respectés les engagements de la direction en ce qui concerne l’indemnité différentielle complète (…)
Ce sont a priori les deux seules solutions pour éviter le conflit (…) Oui.
Nos salutations respectueuses.
CFDT
 
 Montpellier, le 28 septembre 2018,
Madame la Directrice générale,
Nous venons vous informer que nous avons adressé à la presse locale ce message :


"Préavis de grève maintenu sur L'Italienne à Alger du 29 septembre 2017 / Problème grille des techniciens de scène."
(…)

La direction sera prévenue plus précisément des arrêts de travail sur L'Italienne à Alger avant chaque spectacle.

CFDT


Montpellier, le 28 septembre 2017

Madame la Directrice générale,

Selon les engagements de la direction, la grille spécifique des techniciens de scène doit être construite comme ci-dessous (…)

Nous demandons que cet engagement réitéré de l’indemnité différentielle intégrale s'additionnant au salaire soit respecté strictement, (…)
Sinon la CFDT appellera les personnels de scène à un arrêt de travail sur les représentations de L’Italienne à Alger les 29 septembre et 1eroctobre.
La direction sera prévenue plus précisément de la durée de l’arrêt de travail avant chaque représentation.

Nos salutations respectueuses

CFDT


Montpellier, le 29 septembre 2017,

Madame la responsable des ressources humaines,
Je serai absent ce matin de la réunion des DP.

Jean-Luc Caizergues, CFDT


Montpellier, le 29 septembre 2017
Madame la Directrice générale,
Le directeur technique nous a fait connaître jeudi après-midi un document afin que l’on comprenne quelles seront exactement les augmentations de salaire après signature des accords pour chaque technicien sur planning figurant dans la grille spécifique des groupes A B C D E.
Ci-dessous, la liste des noms avec en face de chacun l’augmentation présumée de la rémunération globale actuelle :
(…) Si les chiffres ci-dessus sont exacts, s’il s’agit bien de l’augmentation de la rémunération totale par salarié, c’est conforme à notre revendication initiale à ancienneté réelle. Pourriez-vous dès-lors nous le faire savoir au plus tôt ? Merci.
Dans l’attente, veuillez agréer, madame la Directrice générale, nos salutations respectueuses.

CFDT

Montpellier, le 29 septembre 2017

Madame la Directrice générale,
Ci-dessous, la liste des noms avec en face de chacun l’augmentation de la rémunération globale (dont la prime Euterp + 1 % résidence) au 1eravril 2017 (date prise pour référence sur le document).
Augmentations validées ce matin par le directeur technique au nom de la direction :
(…)
CFDT

29 septembre, la CFDT à la presse locale :

Après explications, grâce au directeur technique et à l'excellent président Deschamps, tout est rentré dans l'ordre. Il y avait incompréhension au sujet de la nouvelle grille des techniciens de scène.
Donc pas de grève.
Merci. Jean-Luc Caizergues, représentant CFDT des techniciens de scène


COMMUNIQUE CFDT

Après vérification auprès des autorités compétentes :
Les personnels ne perdront rien sur leur rémunération globale actuelle.
Les personnels dont la rémunération ne change pas sont repositionnés sur la nouvelle grille avec plus ou moins d'indemnité différentielle (prime Euterp + indemnité résidence) pour que la rémunération soit la même.
Les personnels augmentés le sont sans perdre le montant d'Euterp + indemnité résidence.
Citation de l'accord :
Les salariés présents au jour de l’entrée en vigueur du présent accord bénéficieront d’une indemnité différentielle égale à :
(Salaire de base issu de l’ancienne grille + Prime EUTERP + l’indemnité de résidence) – (Salaire de base issu de la nouvelle grille)
CFDT




***



Potin de merdre 2 : FLASH ACTUS / MTP-INFO DU 28 SEPTEMBRE 2017

La CFDT lève son préavis de grève à l’Opéra National de Montpellier. La saison lyrique démarre donc comme prévu mais les négociations se poursuivent avec la direction qui entend mettre en œuvre un plan pour redresser les comptes de l’entreprise.




***


Le plus gros succès dont je me souvienne, c’est Atys, du temps de Henri Maier. Délire dans la salle. Les Opéras de Paris et Montpellier, coproducteurs, réinventaient le baroque dans la foulée du roman et du film Tous les matins du monde.

Vendredi soir, monsieur Maier est venu nous saluer en coulisse avant la représentation. Il n’a pas changé du tout, ni au physique ni au moral. Tous les techniciens étaient heureux de le revoir. Tous le regrettent. Dans la conversation, il a prononcé trois ou quatre fois le mot « femme »; et s’est vanté d’avoir boxé un type en Russie (pas Depardieu ni Poutine ni un machiniste, non, un metteur en scène, ou peut-être un chef d’orchestre); son « ami » René Koering l’en a félicité au téléphone. Oui.

J’ai demandé à monsieur Maier s’il connaissait notre directrice, Valérie Chevalier. Il a répondu en riant qu’elle avait été son « élève ».

Maier cherchait Gaby (notre directeur technique). Il voulait sortir en boîte avec lui comme à la belle époque (années 90). Mais Gaby était rentré se coucher (un Viagra et au lit !). Oui.



Potin de merdre 1 : Renégociations des accords collectifs 
CFDT de l’OONMO
à
Madame Valérie Chevalier, directrice générale
Objet : Renégociations des accords collectifs
Montpellier, le 2 octobre 2017
Madame la Directrice générale,
En vue des prochaines réunions :

L’annexe « techniciens de scène » a été oubliée dans l’envoi aux syndicats des documents concernant le projet d’accord. Nous souhaitons qu’elle soit transmise rapidement, comme faisant partie intégrante du projet, aux syndicats ainsi qu’à leur conseil et au directeur technique (avec les éventuels rajouts et modifications validés). Nous tenons à rappeler que cette annexe doit figurer dans l’accord signé, comme vous vous y êtes engagé le 7 septembre.

Par ailleurs, pourquoi l’envoi de deux documents identiques concernant l’ « Accord sur la durée et l’aménagement du temps de travail » ?

Nous avons bien compris, par les explications du directeur technique fournies au nom de la direction, que les « promotions » venaient s’ajouter au salaire actuel + les primes (Euterp et résidence). Nous souhaitons en revanche des précisions quant aux indemnités différentielles en négatif. Nous supposons que ce négatif viendra compléter le salaire sur la nouvelle grille. Exemple : Salaire actuel 2 432,71 + primes 154,97 + promotion 256 = 2 843,61 euros. Le salaire sur la nouvelle grille étant à ancienneté réelle de 2 868 euros, les 24,39 euros d’indemnité différentielle manquants seront (semble-t-il) rajoutés aux 2 843,61 pour faire 2 868 euros.
La plupart des salariés étant mieux rémunérés en regard de la grille grâce à leur indemnité différentielle (primes Euterp + résidence), il est simple de comprendre qu'ils auront chaque année un échelon supplémentaire mais sans augmentation de salaire car prélevé sur l’indemnité différentielle.
En revanche, quelqu'un qu'on repositionne en l'augmentant pour qu'il soit à son bon niveau d'ancienneté sur la grille, comment lui enlever de l'indemnité différentielle comprise dans son salaire tout en lui maintenant son passage d'échelon pour qu'au bout de trois ans il ait toujours son ancienneté réelle ? Nous supposons que ceux qu'on repositionne (c’est le cas de techniciens de scène en négatif d’indemnité différentielle) bénéficieront durant les trois ans des échelons d'ancienneté mais, contrairement aux autres en positif, seront augmentés chaque année. Est-ce la bonne interprétation du calcul et de la méthode ?

Enfin, concernant les détachés, quel salaire de base apparaîtra sur leur bulletin ? Et cela peut-il avoir des conséquences sur le montant de leur retraite de la Fonction publique ?

(…)

Nous souhaitons que le groupe 5bis des administratifs (dont le taux de progression de la grille est dérisoire par rapports aux autres grilles) soit supprimé.
Nos salutations respectueuses et syndicales.
CFDT




CFDT de l’OONMO
à
(…), responsable des Ressources humaines

Objet : règlement de travail des techniciens de scène

Montpellier, le 3 octobre 2017

Madame,

Dans votre courrier du 29 septembre adressé aux syndicats, ne figurait pas l’annexe « techniciens de scène ». La raison en est sans doute que la prochaine réunion concerne uniquement les musiciens. Toutefois, nous vous rappelons que conformément aux engagements de la directrice générale le 7 septembre, l’annexe « techniciens de scène » n’est pas un document officieux mais officiel : il fera partie intégrante des accords qui seront signés.
Nous comptons donc que cette annexe figure dans l’envoi des fichiers à l’occasion de la réunion du 12 octobre.

Jeudi 12 octobre 2017
9h30-12h30
Thème : durée du travail et rémunération personnel technique 

Par ailleurs, nous ne comprenons pas pourquoi les deux fichiers adressés aux syndicats le 29 septembre (durée du travail et rémunération des musiciens) sont identiques.

Nos salutations respectueuses.

CFDT


La réaction : Nous n’avons reçu aucune réponse, comme d’habitude, à ces deux messages.
La direction se vante même de ne plus lire les courriers de la CFDT.
Et ces gens s’étonnent qu’on s’énerve !
Bref : je manage, tu manages, il manage, nous manageons, vous m’énervez, ils ménagent.

Définition du verbe « ménager » :
HYPERLINK "http://www.synonymo.fr/synonyme/%C3%AAtre+aux+petits+soins" \o "consulter les synonymes de être aux petits soins"être aux petits soins

Potin de merdre 3 : Réunion DP

Prochaine réunion le 19 octobre. Adressez vos questions aux syndicats le 17 octobre dernier délai.

Pas de compte rendu de la réunion de septembre dans Libre expression car je n’étais pas présent.
Depuis la rentrée, j’évite les réunions. Pourquoi ? Parce que j’ai dit cent fois ce que j’avais à dire (à l’oral comme à l’écrit).
Surtout, je n’ai plus trop envie de côtoyer certaines personnes que je considère comme totalement incompétentes, méchantes ou bêtes (je n’ose imaginer, Seigneur ! leur attitude sous d’autres cieux ou en d’autres temps…).

Au sujet de la renégociation des accords collectifs (signature éventuelle le 13 novembre), l’essentiel semble accompli concernant les techniciens et les administratifs. Philippe et Fred pour la CFDT + Claude pour l’Unsa + Rod notre conseil parachèvent le travail (heureusement qu’ils sont là, d’ailleurs – de même Gaby et Didier Deschamps – sinon vous auriez du souci à vous faire, je vous l’assure).

Pour les musiciens et choristes (représentés par la CGT-Spectacle), des discussions se poursuivent. Je ne sais pas où ça en est. Je ne peux pas dire que je m’en fous, non : je m’en contrefous. Oui.




***


Je n’aime pas Londres, l’Italie, l’Europe. Et je n’aime plus la France. Non.

La réaction : Libre expression s’arrêtera le plus tôt possible. Pas de successeur, non. La plaisanterie a assez duré (cf. M. Kundera.).


La réaction : Je n’aime pas l’avion et je n’aime pas l’opéra.

La réaction : Je n’aime pas ce couple.

La réaction : A l’Opéra de Montpellier. Feu simple machiniste (tenue noire de travail) : 18 euros. Feu habillé machiniste (costume de figurant) : 36 euros. Proposition feu nu machiniste (Toni/21cm) dans le cadre de la renégociation des accords collectifs : 3 600 euros.


Potin de merdre 1 : Renégociation des accords collectifs de l’OONMO

La réunion du 10 novembre portait sur les droits audiovisuels.

Lettre adressée à la direction le 9 par l’intersyndicale :

Madame la Directrice générale,

Suite à de nombreuses demandes provenant de l'administration, voici notre proposition de grille des administratifs revue avec ancienneté de 1 % par an à partir de la 13ème année.
(…)

Nos salutations respectueuses.

CGT-Spectacle / CFDT / Unsa

Finalement Valérie Chevalier, directrice générale de l’OONMO, n'a pas assisté à la réunion du 10 novembre.
L’administratrice générale et la responsable des Ressources humaines ont donc refusé d’aborder ce sujet (la grille des administratifs) en son absence. Ce point sera (peut-être) abordé lundi 13 novembre (prochaine réunion). Mais la direction n’aura sans doute pas eu le temps d’étudier la proposition de l’intersyndicale. Un avenant de prorogation sera soumis aux syndicats, ainsi qu’un nouveau calendrier de réunions. La signature est appelée après le CA du 15 décembre, à savoir le 22 (Alléluia ! juste avant Noël) pour le cas où il y aurait d’éventuelles modifications (demandées par les tutelles ?) à apporter aux nouveaux accords.
Selon certains représentants du personnel, il vaudrait mieux que les accords fussent signés avant les décrets d’application des ordonnances Macron. Après décembre 2017 en effet, la situation des salariés, en particulier les plus « faibles », pourrait devenir en France clairement et potentiellement beaucoup plus instable et difficile (voilà pourquoi d’ailleurs les classes moyennes supérieures, les dirigeants et autres privilégiés de la culture notamment ont voté massivement Macron). Oui.




La réaction : 8 millions de vues sur Youtube en 1 jour !

Excellent morceau de bravoure, oui.
Malheureusement Beyoncé gâche un peu. Je n'aime pas ces voix féminines (disons "inclusives") qui cassent le rythme. Eminem (que j’admire presque autant qu’Emmanuel Bove) n’échappe pas à cette mode visant à rassembler le public pop et celui du rap (même si les deux courants, il est vrai, ont fini par se rapprocher – y compris sur France Culture !).
La réaction : Ami(e)s racailles qui lisez ResMusica, ayez pitié de ces naïfs (et naïves) qui oublient qu’on est en 2017, pas dans les années cinquante ou en Mai-68, et que la France a changé, qu’elle n’est plus la France de l’abbé Pierre ou d’un Pierre Boulez. Non.


La réaction : J’aime bien Vichy.

La réaction : Ca discute ferme entre musiciens, dit-on (enregistrements, grille des salaires…).
Mais le temps presse : il ne reste plus que quelques jours pour finaliser. Selon moi, la faute en incombe essentiellement à la direction, qui a perdu beaucoup de temps (1 an et demi) dans son combat absurde et chimérique contre le petit peuple de l’ombre. Ca semblait plus facile, bien sûr, de s’attaquer aux ouvriers plutôt qu’aux artistes. Pourtant, en trois mois (dès 2016), tout aurait pu être réglé comme ça l’est aujourd’hui (le projet de la CFDT était prêt depuis 2011). Rien de pire que la bêtise en temps de crise. Heureusement le directeur technique et le président Didier Deschamps sont intervenus. Oui.

La réaction : L’opérette, c’est fini. Tout ce que la France a vu naître va mourir. Tant pis, tant mieux, bien fait.

Potin de merdre 1 : Renégociation des accords collectifs de l’OONMO



Une réunion a eu lieu le 6 décembre et une autre le 8 (relecture des documents validés + primes d’enregistrement des artistes).

Pour la grille des administratifs, c'est réglé.
La précision « + 1,5 % les 12 premières années et + 0,5 % au-delà » est notée sous la nouvelle présentation de la grille par échelons.
La grille établie par année (avec échelons inscrits) figurera dans les accords (montée d’1 an minimum chaque année comme aujourd’hui).
Les échelons permettront des augmentations de salaire au cas par cas (positionnement supérieur à l’ancienneté réelle), sans changement de groupe.

Publication des groupes dans les accords : la direction ne le souhaite pas car au fil des années les appellations de certains postes pourraient changer (des missions pouvant s'ajouter – d’où la nécessité d’augmentation de salaire dans l’échelon sans changement de groupe).

Les salariés présents lors de l’application des nouveaux accords signeront un document spécifiant leur groupe et leur poste.

Les accords seront signés le 15 décembre à 9 heures (deux heures avant le CA) dans le  bureau de madame Chevalier à l'Opéra Comédie, en présence du président Deschamps.

L'application des grilles se fera sans doute au 1er janvier 2018, mais le paiement (pour ceux qui seront augmentés ou promus) ne pourra s'effectuer qu'ensuite rétroactivement.
Durée du travail : application au 1er mars.

Prévoyance : après les accords signés le 15.

Potin de merdre 2 : Procès salariés de l’OONMO contre JPS

Le verdict du procès en appel de salariés de l’OONMO contre Jean-Paul Scarpitta sera rendu mercredi 13 décembre.
Si JPS perd, l’OONMO paiera.



Potin de merdre 1 : Renégociation des accords collectifs de l’OONMO


Les nouveaux accords collectifs de l’OONMO ont été signés le 15 décembre à 9 heures (deux heures avant le CA) dans le  bureau de madame Chevalier à l'Opéra Comédie, en présence du président Deschamps (qui fut le véritable maître d’œuvre – grâce lui soit rendue !).

L'application des grilles se fera sans doute au 1er janvier 2018, mais le paiement (pour ceux qui seront augmentés ou promus) ne pourra s'effectuer qu'ensuite rétroactivement.
Durée du travail : application au 1er mars.

Prévoyance : après les accords signés le 15.


La réaction : Lors de notre dernière réunion de renégociation des accords collectifs, madame Chevalier, directrice générale de l’OONMO, a dit aux musiciens : « Vous êtes des nantis. » Puis, englobant l’ensemble des salariés : « Ici, vous êtes tous des nantis. »
Elle aurait pu dire plutôt : « Ici, NOUS sommes tous des nantis. »



La réaction : Même si la preuve de harcèlement n’est pas constituée, ce verdict est la reconnaissance du combat mené. Il valide que « quelque chose de grave » a bien eu lieu.
Les Irp ont dénoncé précisément et tôt. La réaction de l’employeur a été trop tardive et inefficace.
Qui, en interne, est responsable de ce manquement ? C’est la question que les Irp doivent poser aujourd’hui. Oui.


La réaction de la réaction : J’ai reçu ceci :
L'obligation de sécurité de l'employeur constitue le cœur de métier des responsables de l'administration de l'OONMO. 
"Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" (Luc 23;34). 
Et j’ai lu cela (sur le blog « Être chrétien ou pas ») :
« Les paroles de Jésus telles qu'elles sont rapportées dans l'évangile de Luc soulignent-elles la véracité de la réflexion de Socrate : "Nul n’est méchant volontairement" ?

La bonne nouvelle : « Saint Marc de la Métropole »
Un secrétaire général (poste qu’occupait Patrice Cavelier) vient d’être nommé.
Il sera le supérieur hiérarchique de l’administratrice générale.
 
Joyeux Noël !







La réaction : Plus l’OONMO fera d’efforts d’économie et d’excellence, plus ces dignes descendants du fils de l’Âne se comporteront mal envers nous. Leur haine de la culture classique n’a plus de bornes; tant que la danse du ventre et le tam-tam n’auront pas remplacé Mozart et Verdi, ces racailles en col blanc et rose ne seront pas satisfaites. Non.


Potin de merdre 1 : Quelques échos (subjectifs, réductifs et non officiels) de l’AG organisée par la direction qui s’est tenue salle Molière le mercredi 20 décembre 2017 à 12 h 15.

Etaient présents à la tribune Didier Deschamps, Président de l’OONMO, Valérie Chevalier, Directrice générale, Anne Laffargue, Administratrice générale, Laurence Mérinon, responsable des Ressources humaines + les trois délégués syndicaux : Gilles Loulier (CGT-Spectacle), Philippe Alcaraz (CFDT) et Claude Ain (Unsa).

Propos tenus (une partie seulement, car impossible de tout noter) :

Valérie Chevalier : On a souhaité vous réunir pour faire un point synthétique des accords qu’on a signés avec vos représentants.

Didier Deschamps : Je suis content de vous voir avant de partir en vacances. Les accords furent un accouchement long, dans la douleur. On est arrivé à quelque chose. Je ne me suis pas mêlé de cette affaire, ce n’est pas mon job, c’était celui des salariés et de la direction. Au départ on avait comme obligation de rassurer nos financeurs, de présenter des économies partout sur les accords d’entreprise. C’était tout à fait théorique : on est bien loin de la somme en question mais on a fait ce qu’il fallait, à savoir mettre en ordre le maquis invraisemblable qu’étaient les anciens accords… Valérie Chevalier et Anne Laffargue ont considéré, et je partageais ce point de vue, que les salariés avaient déjà fait beaucoup d’efforts avec l’activité partielle et le PDV, qui a généré un surcroît de travail, et qu’il aurait été un peu indécent de vouloir leur demander de nouveaux efforts. Puis : D’autant qu’avec le dernier jugement aux prud’hommes, la Maison est sortie d’une époque révolue, la page est tournée… Puis : C’est normal qu’il y ait eu des tensions pendant les négociations. Mais vous êtes parvenus à un accord et c’est une très bonne chose.

Valérie Chevalier : Je voudrais remercier ceux qui ont participé aux négociations (Gilles, Philippe, Claude, Fred, Eric, Marie-Anne, Agnès, Sarah, Laurence et Anne, etc. sont nommés). Dix-huit mois de négociations, une quarantaine de réunions, des centaines d’heures pour arriver à un équilibre entre les services. Les accords ont une durée de vie illimitée, mais avec les ordonnances Macron on est obligé tous les quatre ans de se réunir… Enfin merci à Rod Maamria et Olivier Bonijoly (l’avocat des syndicats et celui de la direction)… On a eu des échanges respectueux, sinon nous n’y serions jamais arrivés. C’est important de travailler en bonne intelligence.

Anne Laffargue : La date d’application des accords doit s’adapter à certains logiciels, gestion de paie, cartes de parking… Ces parties-là seront mises en place au 1er mars.

Valérie Chevalier évoque le CET (Compte Epargne Temps), qui sera géré en interne.
Anne Laffargue : Ca n’existait absolument pas, ça n’a jamais fonctionné. Le CET, c’est certains congés qui resteront aux salariés. C’est plafonné à 11 jours par an. Et 60 jours cumulés pour partir plus tôt en fin de carrière, ou prendre du temps partiel ou des congés supplémentaires. Ce sera comptabilisé en argent, et pas en nombre de jours : une somme monétaire sera affectée à chacun.

Valérie Chevalier : Une nouvelle notion, le droit à la déconnexion. C’est pour cadrer les chefs de service et les directeurs de pôle qui seraient tentés d’envoyer des messages le week-end ou tard le soir. Vous n’êtes plus obligés aujourd’hui de répondre dans les minutes qui viennent. C’est le QVT : qualité de vie au travail, chère à Macron.

Anne Laffargue évoque les horaires individualisés légèrement modifiés (début et fin de service). La pause-déjeuner sera d’une heure au lieu de 45 minutes.

Valérie Chevalier évoque la nouvelle notion de cadre autonome.
Laurence Mérinon : Les cadres étaient soumis à un horaire variable. On s’est attaché à différentier : cadres dirigeants, cadres autonomes, cadres intégrés. Les cadres autonomes, chefs de service et services artistiques, c’est une liberté dans la gestion du temps de travail. Ils badgeront à la demi-journée. Ils devront préalablement signer un avenant à leur contrat de travail.

Valérie Chevalier : On a intégré dans les nouveaux accords l’idée de télétravail, qui permet de travailler à la maison… Monsieur Loulier s’est battu pour que l’astreinte (musiciens) soit retenue. On a intégré cette nouvelle notion. Monsieur Loulier, bravo ! Pour les chœurs, il y a un changement sur les pauses… Piano et chef de chant, c’est enfin la reconnaissance de cette catégorie. Une véritable révolution. Puis : Les deux accords collectifs signés seront en libre accès pour le personnel. Puis : On a dissocié les noms des salariés et les notions. On a travaillé longuement, ça a été un gros travail.

Laurence Mérinon : Indemnité de licenciement et départ à la retraite, on se cale sur la convention collective, un demi-mois par année d’ancienneté.

Valérie Chevalier : Pour les congés événementiels, finalement on a tenu compte des familles recomposées, de la notion de PACS… Rémunération : gel des salaires prévu jusqu’au 31 décembre 2020. Les salariés sont repositionnés à ancienneté réelle sur la grille. Ceux qui ont travaillé en CDD, rapprochez-vous de Laurence pour votre repositionnement. Primes de vacances et de fin d’année maintenues. Les vêtements (des artistes ?), ça fera l’objet d’un avenant.

Anne Laffargue évoque les cartes de parking (Comédie et Corum), qui concernent une vingtaine de salariés. La prise en charge employeur est supprimée (la prime de transport remplace cette prise en charge, mais ne compense pas la perte). Ceux qui veulent conserver leur carte de parking doivent se signaler à Laurence avant le 28 février (à cette date, la résiliation sera effective).
Didier Deschamps précise, au sujet de la carte de parking, qu’il y a eu une « observation » de la Chambre régionale des comptes (d’où la suppression de la part employeur).
Tarif préférentiel pour les musiciens au parking du Corum, rien de changé (ponctuellement et à la journée).

Valerie Chevalier évoque la grille des musiciens, la prime audiovisuelle (qui intègre le numérique, les enregistrements promotionnels…), les instruments spéciaux… Puis (concernant la grille revalorisée du chœur) : C’était largement en dessous des établissements nationaux pour les dix premières années. Et on est dans les clous en fin de carrière. Cette grille nous permettra d’être plus attractifs.
Valérie Chevalier évoque aussi la grille spécifique des techniciens de scène et d’instrument. Puis : Nous avons recréé une grille des administratifs. Nous sommes encore largement au-dessus de la convention collective.
Valérie Chevalier évoque ensuite la prévoyance étendue aux artistes du chœur.
Anne Laffargue : On s’est rapproché du chœur au sujet du risque professionnel lié à l’instrument qu’est la voix. Un contrat spécifique fera l’objet de discussions.
Valérie Chevalier : Peu d’établissements ont mis en place une prévoyance pour les artistes du chœur.

Laurence Mérinon : Nous travaillons sur un règlement intérieur commun aux deux structures (Opéra et Orchestre).

Valérie Chevalier invite les trois délégués syndicaux à parler s’ils le souhaitent.
Philippe Alcaraz (CFDT) : Au début, la négociation c’était pour économiser. J’ai dit qu’on n’économiserait pas grand-chose et on n’a pas économisé grand-chose.
(Les économies se feront surtout après le plan de redressement, par la remise en ordre du fonctionnement général des services due aux nouveaux accords ainsi que par les 33 départs volontaires, qui représentent à eux seuls près de 2 millions d’euros d’économie par an)
Gilles Loulier (CGT-Spectacle) : Concernant l’orchestre, nous avons enfin obtenu la prise en charge sur les instruments. (Il remercie l’administratrice générale notamment pour sa prise en compte d’un grave problème d’hygrométrie ayant des conséquences sur les instruments de musique) Puis : C’était deux années très difficiles…
Valérie Chevalier : Ca va nous manquer…
Gilles Loulier : …On va faire une formation tricot… Puis : Il y a eu des réunions houleuses, mais on est arrivé à un bon résultat qui satisfera les salariés, j’espère. Il y aura un suivi par les syndicats…
Claude Ain (Unsa) choisit de ne pas s’exprimer.

Un musicien : Pour l’entretien des vêtements de travail ? (Je n’entends pas la réponse de la direction)

Il est question enfin de Marc Daniel, notre nouveau secrétaire général.

Marc Daniel
Directeur général adjoint des services Montpellier Méditerranée Métropole-Ville de Montpellier
Montpellier, Languedoc-Roussillon, France
Administration publique
Entreprise actuelleMontpellier Méditerranée Métropole et Ville de MontpellierPrécédentMontpellier Méditerranée Métropole,
Agglomération de Montpellier,
HYPERLINK "https://fr.linkedin.com/company/region-midi-pyrenees?trk=ppro_cprof"Région Midi-PyrénéesEnseignementAdministrateur territorial Promotion Gaston Defferre

Valérie Chevalier : Marc Daniel a été remercié par la Métropole, et remplacé par Fabrice Manuel (au poste de Directeur Général Adjoint Culture et Sports)… Nous nous sommes rapprochés de Marc, qui nous soutient depuis toujours et entretient de bonnes relations avec toutes les tutelles. Cela a été accepté par la Métropole et il devrait nous rejoindre mi-janvier. Son changement de poste doit être soumis d’abord à une commission déontologique. Il devra travailler sur le mécénat, il travaillera également sur les marchés publics, ce qui est très-très lourd. Laurence, Anne et lui travailleront sur les entretiens individuels, sur l’EPCC, qui est un souhait de la Région et de l’Etat, pas de la Métropole. Il travaillera sur le maillage régional, Toulouse-Montpellier et Montpellier-Avignon. Il aura un bureau au Corum et un bureau à l’Opéra Comédie. Sa rémunération sera intégralement versée par la Métropole, il sera mis « à disposition ». Aucun impact donc sur notre budget. Il aura le poste de Secrétaire général de l’OONMO.

Didier Deschamps : Il est important que nous montrions au nouvel exécutif régional que nous faisons des efforts. Il est intéressant de travailler ensemble compte tenu de la géographie et des qualités de Marc Daniel, qui a d’excellents rapports avec le directeur des affaires culturelles de la région Midi-Pyrénées. Pour se fâcher avec Marc Daniel, il faut vraiment être d’humeur à se fâcher. Ce n’est pas du tout un homme de pouvoir. Il a une vraie belle compétence, et la passion et la connaissance de la musique. C’est un enrichissement pour notre Maison.

Valérie Chevalier : Libre expression l’a déjà canonisé (Libre expression de la semaine dernière titrait : « Bienvenue à saint Marc »), et ça ne lui a pas échappé… Puis : Bon appétit à tout le monde !

Oui.



La réaction de la réaction : L’adjectif « vertueux », employé ironiquement dans les circonstances actuelles, c’est-à-dire dans le cadre d’un plan de redressement réussi pourtant sanctionné par une nouvelle perte de 200 000 euros sur l’artistique (cela à l’encontre des engagements pris), me paraît particulièrement vulgaire. Les salariés de l’OONMO, qui ont fait beaucoup de sacrifices ces dernières années, accomplissant un travail formidable au service du public, ne méritent pas ça. Non. Ce n’est pas digne. Qu’on se souvienne plutôt comment Georges Frêche, lui, s’est comporté magnifiquement lorsque Jacques Blanc (RPR) a voulu détruire l’Orchestre de Montpellier en retirant brutalement sa subvention régionale un 31 décembre…
Mais bon, le grand Georges était un homme de culture…




La réaction : Lettre de l’intersyndicale de l’OONMO adressée aux tutelles (suite à la baisse de subvention de 200 000 euros par la Région)

Intersyndicale CGT-Spectacle/CFDT/Unsa de l’OONMO
à
Métropole, Région, Etat
 
Copie : Didier Deschamps, Président de l’OONMO, Valérie Chevalier, Directrice générale, Comité d’entreprise

Objet : Subventions en diminution
 
Montpellier, le 15 janvier 2018
 
Mesdames, messieurs,
 
Depuis le décès de Georges Frêche, l’OONMO a connu un certain nombre de vicissitudes, liées à une crise de confiance en interne vis-à-vis de son directeur général et à une réduction sensible des subventions publiques. Au total, et en tenant compte de la non-indexation des subventions depuis 2010, ce sont aujourd hui plus de 4,5 M¬ qui manquent en année pleine dans nos caisses.
La directrice générale nommée en 2014 dans une situation extrêmement critique s’est attelée avec le nouveau président du CA à concevoir et mettre en œuvre un plan de redressement sur 4 ans, prévu pour arriver à terme fin 2018.
Les salariés de l’OONMO ont puissamment contribué au succès de ce plan de redressement en acceptant un nombre important de sacrifices dans le souci de sauver la Maison :
Mise en activité partielle de l’ensemble du personnel sur l’année 2015
Suppression de 33 postes (sur 240) également répartis sur musiciens, techniciens et administratifs, ce qui induit une charge significative de travail supplémentaire pour ceux qui restent
Renégociation de l’ensemble des accords d’entreprise
Le tout dans un dialogue pas toujours facile mais respectueux, avec le seul souci de l’intérêt général.
 
Les partenaires s’étaient engagés à ne pas réduire leurs subventions jusqu’au terme du plan de redressement, et c’est sur ces bases que celui-ci a été construit dans une situation budgétaire extrêmement tendue.
L’annonce d’une réduction de 200 000 euros peut paraître anodine à qui ne connaît pas le fonctionnement complexe d’une Maison où le budget est consacré pour 75 % aux salaires et aux loyers. Dans les faits, toute somme manquante vient impacter directement le budget des productions, au moment même où tout le monde s’accorde à reconnaître que le pari artistique est en voie d’être gagné.
 
Sans aucune préoccupation autre qu’artistique, l’ensemble des personnels de l’OONMO demande instamment aux Collectivités de tenir leurs promesses et de ne pas se désengager avant le terme du plan de redressement, fin 2018.
Si les contributions des uns et des autres devaient varier à terme, il nous semble indispensable que le dialogue entre les principaux financeurs et la direction puisse continuer d’exister pour construire en bonne intelligence l’avenir de la Maison en tenant compte de ces évolutions.
 
Nos salutations respectueuses et syndicales.

CGT-Spectacle / CFDT / Unsa



Potin de merdre 2 : Compte rendu réunion Bernard Travier / Personnel de l’OONMO
Salle de l’Opéra Comédie le 19 janvier à 14 heures, avant l’italienne de L’Ombre de Venceslao, Bernard Travier (vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, délégué à la culture) a évoqué devant les salariés de l’OONMO pendant une demi-heure la situation financière actuelle de notre Maison, et notamment le retrait de 200 000 euros décidé par la Région pour 2018.
Monsieur Travier a par ailleurs exprimé son mécontentement (et celui de Philippe Saurel), au sujet de la lettre que l’intersyndicale CGT-Spectacle/CFDT/Unsa a adressée aux tutelles, jugeant que ce texte ne désignait pas assez clairement l’auteur des engagements non tenus, à savoir la Région. Il a en revanche félicité la CGT-Spectacle/Région pour son courrier plus explicite et mieux ciblé.
Un élu du CE a répondu à monsieur Travier qu’il avait personnellement reproché son désengagement au représentant de la Région lors du dernier C.A. (auquel Bernard Travier assistait). Un autre salarié a fait remarquer que dans son discours monsieur Travier ne s’était adressé qu’à l’Orchestre sans même nommer l’Opéra (le délégué à la culture se trouvait dans la fosse, au pupitre du chef et tourné vers les seuls musiciens, tandis que le reste du personnel était dans la salle). Oui.



Message de lecteur 1 : La chèvre et le chou 220

« Monsieur l’animateur de Libre expression,

Je me suis régalé à Peer Gynt.

A la semaine prochaine. »

Anonymous

La réaction : Vous n’êtes pas le seul. Quelqu’un m’a même dit : « La salle était pleine et enthousiaste. Et il n’y avait pas que des « cheveux blancs » mais pas mal de jeunes. J’ai l’impression que madame Chevalier est en train de réussir son coup. »


Potin de merdre 1 : Information à l’ensemble du personnel

Bonjour,

Je vous informe de l'arrivée de Monsieur Marc Daniel comme Chargé de Mission en qualité de Secrétaire Général. Il prend ses fonctions le 23 janvier 2018 et son bureau est situé au 6ème étage au Corum.

Bien cordialement.

Valérie Chevalier, Directrice générale



La réaction : Je n’ai entendu dire que du bien de Marc Daniel, ici et à la Métropole (l’homme serait compétent, cultivé, diplomate, déterminé…). Oui.


La réaction : J’espère arrêter le blog le plus tôt possible (je quitte la Maison avant le 30 juin 2018). Je ne pense pas avoir de successeur, non.


Jean-Paul Scarpitta et l’arrêt de la cour d’appel

Par Midi Libre du 1er février 2018

Droit de réponse. L’ancien directeur de l’orchestre et de l’opéra réagit.

Le 13 décembre dernier, la cour d’appel de Montpellier examinait le contentieux qui opposait cinq salariés de l’orchestre et de l’opéra à la direction de la structure. Après l’audience et la décision rendue par les magistrats, Jean-Paul Scarpitta souhaite donner sa version à travers le droit de réponse que nous publions ci-dessous :

« A la suite des arrêts rendus par la cour d’appel de Montpellier le 13 décembre 2017 dans les affaires opposant cinq salariés de l’Orchestre national de Montpellier à leur ancien directeur, M. Jean-Paul Scarpitta, Midi Libre a fait paraître le 14 décembre 2017 un article intitulé « Opéra : la gestion des années Scarpitta sanctionnée en appel », sous lequel figure une photographie de l’intéressé.
Dans le corps de cet article, il est écrit que « tout le dossier montre le dysfonctionnement managérial de M. Jean-Paul Scarpitta ». Le lecteur est ainsi induit en erreur, convaincu que M. Jean-Paul Scarpitta a fait l’objet d’une condamnation. Or, à l’opposé, la cour d’appel de Montpellier, dans les cinq arrêts rendus le 13 décembre 2017, ne prononce aucune condamnation à l encontre de M. Jean-Paul Scarpitta à quelque titre que ce soit : toute accusation de harcèlement moral comme la demande de dommages et intérêts (60 000 ¬ ) sont écartées. Elle statuait ainsi dans le même sens que l’inspection du travail et le conseil de prud’hommes et de Montpellier.
La cour d’appel refuse également d’associer M. Jean-Paul Scarpitta à la condamnation qu’elle prononce contre l’Opéra pour avoir tardé dans la prévention de certains risques. M. Jean-Paul Scarpitta est ainsi exonéré de toute faute dans sa gestion en qualité de directeur de l’Opéra de Montpellier. »



La réaction : Cette France (la seule et vraie) n’existe plus, assassinée par la racaille en col blanc et rose complice des capitulards de tous ordres. Oui.




Potin de merdre 1 : Message adressé par Gilles Loulier (délégué CGT-Spectacle de l’OONMO) à l’ensemble du personnel suite à son rendez-vous avec un représentant de la Région (au sujet de l’affaire des 200 000 euros de subvention supprimés par Carole Delga).

Jeudi 15 juillet 2018

Bonsoir à tous.

Ce qui suit n'est pas mon ressenti, ni mon analyse de ce rendez-vous. Je vous fais part au plus juste de l'échange que nous avons eu avec monsieur Laurent Blondiau.

Avec Eva Loyer (secrétaire générale CGT-Spectacle Occitanie) et Michel Vié (secrétaire général SNAM-CGT Midi-Pyrénées), nous avons été reçus par le directeur de cabinet de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, à propos de la baisse annoncée de la subvention de l'OONMO. La subvention de la Région passerait de 4 à 3.8 millions d'euros. Le directeur de cabinet a donné quelques chiffres :
-- Le budget de la culture en région passe de 64 à 83 millions d'euros, et fait suite à des travaux impliquant les acteurs culturels.
-- Le désengagement global de l'Etat atteint - 50 millions d'euros.
-- Idem dans les collectivités et les équipes artistiques qui viennent en nombre voir la Région.
-- La population de la région augmente de 50.000 habitants/an.

Bref, c'est dur et il faut faire des choix, ce qui inclut de résister aux demandes de certains (dont la liste Vert/Rouge) qui demandent de couper davantage !
Les trois plus gros budgets culturels de la Région concernent tous les trois des structures montpelliéraines : OONMO 3.8 millions, Festival Radio-France 2.4 millions, Montpellier Danse 800.000 euros.

C'est assez difficile pour nous de passer après un constat pareil. Avec Eva Loyer, nous avons déroulé les arguments historiques, le prix déjà payé par les salariés, l'engagement et le soutien du redressement jusqu'à la fin de l'année 2018, les nombreuses alertes qui n'ont pas été écoutées, le redressement en cours, le public qui revient, etc. Les réponses renvoient sur la responsabilité du décideur majoritaire (la Métropole avec 13 millions d'euros), son manque de réactivité pour ajuster certains coûts (location Corum : 2 ans pour obtenir -300.000 euros, alors que la Métropole en est propriétaire). Je vous rappelle que je cite toujours les propos du directeur de cabinet.

Manque de dialogue avec la Métropole. Michel Vié a fait remarquer au directeur de cabinet de Carole Delga qui voulait comparer l'OONMO avec l'ONCT (Orchestre du Capitole de Toulouse) que 21 millions pour l'un et 13 pour l'autre, ça ne reflétait pas la réalité et que le total toulousain ne devait pas compter le Théâtre.
La Région s'est dit prête à participer avec notre direction pour investir le champ du mécénat, en jouant sur plusieurs leviers d'entreprises bénéficiant de contrats publics… mais a précisé qu'elle n'a jamais été sollicitée sur ce genre d'idée. 

Plus d'actualité ?  Le Club mécènes Berlioz et l'OONMO ont signé ce jeudi 15 février vers 11 h 45 une convention. Un accord pour une durée de trois ans. Comme je l'ai dit à la Région, le mécénat ne peut pas et ne doit pas se substituer aux subventions. D'après la Région, la direction de l'OONMO lui semble bien passive et peu ouverte sur l'extérieur. Nous avons fait remarquer que l'équité territoriale pourrait être mieux servie si la Région avait formulé le moindre souhait de voir l'OONMO rayonner hors de Montpellier. Piste retenue, mais il nous est fait remarquer qu'aucune publicité sur Perpignan et sur Nîmes n'est faite, ce qui interroge. 

A notre demande, le directeur de cabinet n'est pas contre un sursis pour l'année 2018, afin de permettre la finalisation du plan de redressement. Ces éléments seront transmis à la présidente, à la vice-présidente et au président de la commission Culture de la Région. Nous sommes sortis de cette réunion avec un petit espoir !

Quelques jours plus tard, Michel Vié a eu un contact téléphonique avec madame Dominique Salomon, vice-présidente à la culture pour la Région. Les IRP (syndicats de l’OONMO) l'avaient rencontrée l'année dernière. Voici les éléments supplémentaires qu'elle nous a donnés :
-- Grosses tensions entre les deux territoires sur les méthodes de gestion.
-- Le président de la Métropole prend beaucoup de décisions tout seul, sans que le CA soit consulté (poste de secrétaire général créé sans vote).
-- La Métropole peut faire beaucoup mieux sur la location du Corum.
-- Certains salaires, dont bien sûr celui de l'administration générale, ne passent pas. Avant d'impacter ceux du personnel de l'Opéra-Orchestre, la direction n'a qu'à commencer par là.  (On n’a eu de cesse de le dénoncer, mais peu d'écho !) 
-- Son objectif de maintenir à 4 millions sa subvention allait dans le mur. Les électeurs de la liste Un Nouveau Monde, qui ont voté contre en 2016 et 17, entraînant d'autres voix dans le refus il fallait trouver le moyen de les faire voter pour, afin d’espérer une poursuite de financement régional conséquent, et donner plus de chance à un maintien en 2019.
-- Sur l'aspect rayonnement hors Montpellier, elle dit que cette demande a été portée au CA.
-- Sur la recherche de mécénat en commun, elle est bien sûr favorable. 
-- Elle soutient l'idée que les RP (représentants du personnel) soient invités au CA (ce qu'elle nous avait déjà dit lors de notre rencontre).

En conclusion, la décision lui semble définitive et lui échappe (retrait de 200 000 euros cette année). Elle n'attend d'ailleurs aucun retour de la part du directeur de cabinet de la présidente Delga. Bref, pas d'avancée et pas d'espoir de sursis supplémentaire.
--- Dernière minute : la présidente Delga devrait faire le déplacement au Japon avec le Capitole de Toulouse. Yves Sapir, violoniste de l'Orchestre du Capitole et président du syndicat des artistes musiciens ira à sa rencontre. Ce qui lui laisserait l'occasion d'un échange d'idées sur la situation culturelle à Montpellier.

Compte rendu un peu conséquent, mais nécessaire. Ne nous faisons pas trop d'illusions sur cette baisse de subvention, et espérons que celle-ci ne soit pas de 3.6 millions en 2019. Gardons espoir.
Bonne lecture.

Gilles
 



La réaction : Par « Sam » (et non KZRG)

Cela fait une éternité que nous attendions que se crée un club de mécènes pour soutenir notre Maison, et nous avions fini par croire que nous attendrions aussi longtemps que Vladimir et Estragon auront attendu Godot.
Et puis, divine surprise, comme personne ne s'y collait, notre président a pris son bâton de pèlerin et est allé démarcher un cénacle prestigieux de chefs d'entreprise qui ont été sensibles aux charmes retrouvés de l'OONM. La signature de cette convention avec le club Berlioz (Berlioz, car Mozart et Rossini étaient déjà occupés ailleurs...) est une excellente nouvelle, à condition que la Région ne prenne pas la chose comme prétexte pour accentuer encore son désengagement.

Sam



La réaction : Paris n’est plus capitale de la France.




La réaction de la réaction : Miracle ?




La croix de Supersonic dans la salle de l’Opéra Comédie




La réaction : Ma plus belle histoire d’amour à l’opéra c’est quand j’ai vu Werther avec mon adorée. Nous étions à l’orchestre, côté cour, seuls dans une loge. J’ai caressé sa nuque, sous les cheveux, durant tout le spectacle. Oui.



La réaction : Je n’aime pas le théâtre. Ni le printemps. Non.



Potin de merdre 1 : Message adressé par Gilles Loulier (délégué CGT-Spectacle de l’OONMO) à l’ensemble du personnel suite à son rendez-vous avec un représentant de la Région (au sujet de l’affaire des 200 000 euros de subvention supprimés par Carole Delga).

Jeudi 15 juillet 2018

Bonsoir à tous.

Ce qui suit n'est pas mon ressenti, ni mon analyse de ce rendez-vous. Je vous fais part au plus juste de l'échange que nous avons eu avec monsieur Laurent Blondiau.

Avec Eva Loyer (secrétaire générale CGT-Spectacle Occitanie) et Michel Vié (secrétaire général SNAM-CGT Midi-Pyrénées), nous avons été reçus par le directeur de cabinet de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, à propos de la baisse annoncée de la subvention de l'OONMO. La subvention de la Région passerait de 4 à 3.8 millions d'euros. Le directeur de cabinet a donné quelques chiffres :
-- Le budget de la culture en région passe de 64 à 83 millions d'euros, et fait suite à des travaux impliquant les acteurs culturels.
-- Le désengagement global de l'Etat atteint - 50 millions d'euros.
-- Idem dans les collectivités et les équipes artistiques qui viennent en nombre voir la Région.
-- La population de la région augmente de 50.000 habitants/an.

Bref, c'est dur et il faut faire des choix, ce qui inclut de résister aux demandes de certains (dont la liste Vert/Rouge) qui demandent de couper davantage !
Les trois plus gros budgets culturels de la Région concernent tous les trois des structures montpelliéraines : OONMO 3.8 millions, Festival Radio-France 2.4 millions, Montpellier Danse 800.000 euros.

C'est assez difficile pour nous de passer après un constat pareil. Avec Eva Loyer, nous avons déroulé les arguments historiques, le prix déjà payé par les salariés, l'engagement et le soutien du redressement jusqu'à la fin de l'année 2018, les nombreuses alertes qui n'ont pas été écoutées, le redressement en cours, le public qui revient, etc. Les réponses renvoient sur la responsabilité du décideur majoritaire (la Métropole avec 13 millions d'euros), son manque de réactivité pour ajuster certains coûts (location Corum : 2 ans pour obtenir -300.000 euros, alors que la Métropole en est propriétaire). Je vous rappelle que je cite toujours les propos du directeur de cabinet.

Manque de dialogue avec la Métropole. Michel Vié a fait remarquer au directeur de cabinet de Carole Delga qui voulait comparer l'OONMO avec l'ONCT (Orchestre du Capitole de Toulouse) que 21 millions pour l'un et 13 pour l'autre, ça ne reflétait pas la réalité et que le total toulousain ne devait pas compter le Théâtre.
La Région s'est dit prête à participer avec notre direction pour investir le champ du mécénat, en jouant sur plusieurs leviers d'entreprises bénéficiant de contrats publics… mais a précisé qu'elle n'a jamais été sollicitée sur ce genre d'idée. 

Plus d'actualité ?  Le Club mécènes Berlioz et l'OONMO ont signé ce jeudi 15 février vers 11 h 45 une convention. Un accord pour une durée de trois ans. Comme je l'ai dit à la Région, le mécénat ne peut pas et ne doit pas se substituer aux subventions. D'après la Région, la direction de l'OONMO lui semble bien passive et peu ouverte sur l'extérieur. Nous avons fait remarquer que l'équité territoriale pourrait être mieux servie si la Région avait formulé le moindre souhait de voir l'OONMO rayonner hors de Montpellier. Piste retenue, mais il nous est fait remarquer qu'aucune publicité sur Perpignan et sur Nîmes n'est faite, ce qui interroge. 

A notre demande, le directeur de cabinet n'est pas contre un sursis pour l'année 2018, afin de permettre la finalisation du plan de redressement. Ces éléments seront transmis à la présidente, à la vice-présidente et au président de la commission Culture de la Région. Nous sommes sortis de cette réunion avec un petit espoir !

Quelques jours plus tard, Michel Vié a eu un contact téléphonique avec madame Dominique Salomon, vice-préside%&123456Jabdf…”•–—Ÿ§©·¾ÔÖ×ì óêÜÑɾɹ±ª£ž™Œ~ŒqŒ_£[W[R[R[N[RhDp h¤x6h¥>Sh¤x#h!5Äh¤x56B*CJ`aJ`phÿhwæhwæ6B*phÿhwæh!5Ä6B*H*phÿhwæh!5Ä6B*phÿ h!5Ä5 h¤x5 h¤x56 hwæ56hwæhwæ6 hwæ6hhdÍhwæCJaJhhdÍhwæ5hwæ56CJ$aJ$hwæhwæ56CJ$aJ$hhdÍ5CJ$aJ$hwæhwæ5CJ$aJ$&3456–—Ö×6 Ö !
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