Introduction au programme de Terminale : UN MONDE EN ... - Apses
Le contrôle de l'équilibre financier se limite en général à l'examen du fonds de
roulement et au calcul ...... (2) Voir à ce sujet SCHLOSSER et VERNIMMEN : «
Gestion bancaire, nouvelles ..... Le schéma 1 illustre la formation du « float » : ......
L'analyse multidimensionnelle et multicritère(1) se propose de déterminer « une
...
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Introduction au programme de Terminale :
UN MONDE EN EVOLUTION
PremièreTerminaleEco et société françaisesRéflexion non limitée à la FranceStatique (étude de la société à un moment donné)Dynamique (comment se font les changements au cours du temps)
La société française a subit de grands changements au cours de lhistoire.
France de Louis XIV (1643 à 1715) était encore victime de famines. Quand on regarde nos sociétés aujourdhui et que nous les comparons à la situation davant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux changements sont observables. Niveau de vie (quantité de biens et services dont dispose un pays, il correspond au niveau de consommation) sest considérablement accru, les modes de vie ont également évolué. Cela sobserve même sans remonter aussi loin : au début des années 70, pour un jeune quittant sa famille, douche et téléphone étaient considérés comme un luxe
Niveau de vieMode de vieQuantitatifQualitatif
Le programme de terminale sintéresse à tous ces changements.
Intitulé du programme : croissance, changement social et développement
Objet de lintroduction est de présenter ces trois concepts et de les mettre en relation. Elle propose un fil directeur pour le programme qui va nous occuper tout au long de lannée.
Quest-ce que la croissance et comment la mesure-t-on ? La croissance permet-elle toujours le développement ? A linverse en quoi le développement peut favoriser la croissance ?
Dans quelle mesure la croissance entraîne du changement social ?
Ces changements ne se sont-ils pas accompagnés de différences et dinégalités de réalisation entre les pays et au sein même des pays riches ?
Sujets possibles au bac :
Dans quelle mesure la croissance économique est-elle facteur de développement ?
Après avoir présenté les fondements et lutilité du PIB dans lanalyse économique, vous exposerez les principales limites de cet indicateur.
Après avoir montré que la croissance est indispensable au développement, vous expliquerez pourquoi elle nest pas suffisante.
Après avoir montré que la croissance est indispensable au développement, vous expliquerez que la croissance ne permet pas toujours le développement.
Après avoir montré que la croissance favorise le développement, vous exposerez les limites de cette relation.
Dans quelle mesure le développement accompagne-t-il la croissance économique ?
Relire votre cours de première sur les activités économiques. Pas la monnaie, mais ce quil y a avant.
Notamment dissert ou QSTP sur les limites du PIB.
Croissance étudiée dans les chapitres à venir (facteurs internes), puis dans létude de la mondialisation.
Croissance, développement, changement social
A) La croissance économique
Quest-ce que la croissance ?
A-t-elle toujours existé ?
Est-elle régulière ?
Est-elle présente partout ?
Comment la mesurer ?
1) Définition
« La croissance économique est laugmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues dun indicateur de dimension économique, souvent le PIB par habitant » François Perroux (1903-1987), Léconomie du XXeme siècle, PUF, 1969.
Deux remarques sur la définition :
Importance dans cette définition du caractère durable de la croissance (longue période).
Différence croissance (augmentation sur une longue période) et expansion (augmentation sur courte période). Lorsque lon parle de la croissance en 2006, on devrait rigoureusement dire lexpansion en 2006. Mais dans la pratique tout le monde utilise le terme croissance à la place de lexpression « expansion ».
Lindicateur de la production de richesse dun pays le plus souvent utilisé est le PIB en volume (Voir TD sur valeur/volume). Donc définition possible : hausse du PIB en termes réels sur longue période.
Parfois on utilise le PNB en volume. Le PNB = revenu par tête = PIB - revenus versés par unités résidentes au reste du monde + revenus perçus par unités résidentes du reste du monde
Définition à maîtriser absolument par cur : La croissance économique désigne laugmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues de la production dune économie, cette dernière étant mesurée le plus souvent par le PIB en termes réels.
C'est de la croissance dont dépendent les revenus distribués dans la société, le niveau de la consommation, de l'investissement, de l'emploi.
2) La mesure de la croissance
Rappel de première sur la mesure du PIB
Révision sur le site de linsee educnet croissance et sur le site Brises (exercices interactifs)
Approche par la production : PIB = somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels (entreprises et administrations principalement) ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts (TVA et droits de douane) moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité).
VA = CA - CI
Rappel CI = biens de production utilisés moins dun an dans le processus de production. A ne pas confondre avec la FBCF (biens de production utilisés plus dun an).
Exemple
Problème pour les administrations : le CA est nul puisque la production nest pas vendue. Convention : on estime la valeur de la production dune administration par les coûts de production. Donc VA = coûts de production CI.
HYPERLINK "http://www.educnet.education.fr/insee/croissance/combien/pibdemframe.htm" \t "_top" Calcul du PIB par la demande ("le PIB est égal à la somme des emplois finals ...")
Le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations ;
HYPERLINK "http://www.educnet.education.fr/insee/croissance/combien/pibrevframe.htm" \t "_top" Méthode de calcul du PIB par les revenus ("le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d'exploitation...")
Le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte.
La croissance est mesurée par le taux de variation du PIB sur une période donnée.
3) Croissance nominale et croissance réelle
TD sur valeur/volume Fiche méthode p.446 Hatier
a) Des euros courants aux euros constants
Était-il préférable de gagner 500 euros en 1968 ou 1 500 en 2007 ?
Cela vous étonnera peut-être, mais la réponse est sans appel : le pouvoir d'achat (quantité de biens et de services quun revenu permet potentiellement de se procurer) de 500 euros en 1968 était nettement plus élevé que celui de 1 500 euros aujourd'hui. En effet, la « grande inflation » des années 1970 et du début des années 1980 a fortement déprécié le pouvoir d'achat de la monnaie. En 39 ans les prix ont été multipliés par environ 6,6 ! Ce faisant, le pouvoir d'achat d'un euro de 2007 est environ équivalent à celui d'un franc de 1968...
Le pouvoir d'achat d'une monnaie est extrêmement variable au cours du temps à cause de l'inflation. En conséquence, les euros « courants » de 1968 et de 2007 n'ont pas la même valeur réelle. L'individu qui gagnait 500 euros en 1968 et gagne 1 500 euros en 2007 peut avoir le sentiment d'être plus riche, mais il est alors victime de ce que les économistes appellent l'« illusion monétaire ».
Pour dissiper cette illusion, il convient de convertir les euros « courants » de chaque année en euros « constants » d'une même année pour pouvoir comparer l'évolution du pouvoir d'achat de l'individu. Pour répondre à la question, il faut donc « déflater » les euros de 2007, c'est-à-dire supprimer l'influence de l'inflation pour les convertir en euros constants de 1968 et obtenir une grandeur en volume.
Somme en t1 (en euros constants de t0) = (Somme en t1 en euros courants / Indice de la hausse des prix t1/t0)(100
19682007Grandeur en euros courants5001500Indice des prix (base 100 en 1968)100660Grandeur en euros constants500227,3
b) Croissance en valeur, en volume
De nombreux agrégats (PIB, I
) sont exprimés en unités monétaires (en euros, en dollars,
). Pour analyser rigoureusement lévolution de ces agrégats, il faut tenir compte de la dépréciation de lunité monétaire causée par linflation.
Par exemple, le PIB nominal est obtenu en multipliant les quantités produites par leur prix. Mais une telle méthode ne permet pas de distinguer la part de la croissance du PIB nominal explicable par la hausse des quantités produites (effet quantité) de la part de la croissance du PIB nominal explicable par la hausse des prix (effet prix). La hausse du PIB en valeur (nominal ou en euros courants) peut être due à une hausse des quantités produites, mais aussi à une hausse du prix.
SHAPE \* MERGEFORMAT
En toute logique, le PIB en valeur peut même augmenter à production constante simplement à cause de la hausse des prix.
Exemple : soit une économie à un bien.
Quantité produitePrixPIB en valeur50150502100
La mesure de la production (le PIB en valeur) a doublé, alors que la production réelle na pas varié. Ce nest pas satisfaisant.
Le PIB en volume évalue au contraire les seules quantités produites en prenant comme référence dans le calcul les prix dune « année de base ».
PIB en volume en t1 (en euros constants de t0) = (PIB en valeur en t1 (en euros courants de t1) / Indice de la hausse des prixt1/t0)(100
Calculé « hors inflation », la croissance du PIB en volume permet disoler le seul effet quantité et de disposer ainsi dune estimation plus réaliste de la croissance économique. On élimine leffet de la hausse des prix, on supprime leffet-prix, on « déflate » en langage économique.
La croissance réelle mesure donc la croissance du PIB en volume. Une manière simple de la calculer est dappliquer la formule suivante :
Indice de la croissance en volumet1/t0
= (Indice de la croissance en valeur t1/t0 / Indice de la hausse des prixt1/t0)( 100
NominalRéelValeurVolumeEn monnaie couranteEn monnaie constanteA prix courantsA prix constants
Calcul approché dune croissance réelle : taux de croissance réelle = taux de croissance nominale taux dinflation
Exercice 1)
Evolution du Smic horaire brut en FranceAnnées2000200220042006SMIC horaire en euros courants6,416,837,618,27Indice du SMIC horaire brut nominal (base 100 en 2000)Indice des prix (base 100 en 2000)100103,2107110SMIC horaire brut en euros constants 2000Indice du pouvoir dachat du SMIC horaire brut (base 100 en 2000)1) Complétez le tableau. Présentez les calculs pour lannée 2002.
2) Complétez le texte suivant :
Entre 2000 et 2006, le SMIC horaire brut a augmenté de
.% en valeur. Mais, sur la même période, les prix ont augmenté de
.%. En termes réels, le SMIC horaire brut na donc augmenté que de
..%. Le SMIC horaire brut en euros constants 2000 sélève ainsi à
.. euros en 2006.
Correction exercice 1)
Evolution du Smic horaire brut en FranceAnnées2000200220042006SMIC horaire en euros courants6,416,837,618,27Indice du SMIC horaire brut nominal (base 100 en 2000)100106,6118,7129Indice des prix (base 100 en 2000)100103,2107110SMIC horaire brut en euros constants 20006,416,627,117,52Indice du pouvoir dachat du SMIC horaire brut (base 100 en 2000)100103,3110,9117,31) Indice du SMIC horaire brut nominal2002/2000 = (6,83/6,41) ( 100 = 106,6
SMIC horaire brut en 2002 (euros constants de 2000) = [SMIC horaire brut en 2002 (euros courants de 2002) / Indice des prix 2002/2000] ( 100 = (6,83/103,2) ( 100 = 6,62
Indice du pouvoir dachat du SMIC horaire brut 2002/2000 = Indice du SMIC horaire nominal 2002/2000 / Indice des prix 2002/2000 = (106,6/103,2) ( 100 = 103,3
Entre 2000 et 2006, le SMIC horaire brut a augmenté de 29% en valeur. Mais, sur la même période, les prix ont augmenté de 10%. En termes réels, le SMIC horaire brut na donc augmenté que de 17,3%. Le SMIC horaire brut en euros constants 2000 sélève ainsi à 7,52 euros en 2006.
Exercice 2)
Evolution du PIB français19982005PIB en valeur (en milliards deuros courants)1 324,61 710,0Indice du PIB en valeur100Indice des prix (base 100 en mars 1998)100118,9PIB en volume (en milliards deuros constants 1998)1 324,6Indice du PIB en volume 100INSEE, comptes nationaux annuels.
1) Faites les calculs nécessaires pour compléter le tableau. Présentez le calcul pour lindice du PIB en volume.
2) Présentez vos résultats sous forme rédigée.
Correction exercice 2)
1) Indice du PIB en volume en 2005 (en euros constants de 1998) = [Indice du PIB en valeur en 2005 (en euros courants de 2005) / Indice des prix 2005/1998] ( 100 = (129,1/118,9) ( 100 = 116,4
Evolution du PIB français19982005PIB en valeur (en milliards deuros courants)1 324,61 710,0Indice du PIB en valeur100129,1Indice des prix (base 100 en mars 1998)100118,9PIB en volume (en milliards deuros constants 1998)1 324,61 541,9Indice du PIB en volume 100116,4
2) Le PIB en valeur a augmenté de 29,1% entre 1998 et 2005.
En 2005, le PIB en volume était de 1 541,9 euros constants de 1998.
Le PIB en volume a augmenté de 16,4% entre 1998 et 2005.
4) La notion de TCAM
2000200120022003Valeur de lindice du PIB100110121133,1Taux de croissance annuel10%10%10%
Ici, vous avez un PIB qui augmente de 10% chaque année.
Sur la période 2000/2003, il a augmenté de 33,1% comme nous lindique lindice.
2000200120022003Valeur de lindice du PIB100120130133,1Taux de croissance annuel20%8,33%2,38%
Ici, le PIB a évolué de manière irrégulière : 20% en 2001, 8,33% en 2002 et 2,38% en 2003.
Sur la période 2000/2003, il a augmenté de 33,1% comme nous lindique lindice.
Le TCAM, est un taux théorique que lon cherche à calculer lorsque lon veut déterminer quel serait le taux de croissance annuel dune variable si celui-ci était identique tout au long de la période étudiée.
Cest pour faire comme si lévolution dune variable avait été régulière.
Ici, nous le connaissons : cest 10%.
Donc attention : dire que le taux de croissance annuel moyen est de 10% ne signifie pas que le taux de croissance a été nécessairement chaque année de 10% (cest un taux de croissance annuel moyen).
Méthode de calcul du TCAM
Une variable que lon étudiera sur n périodes et qui connaîtrait un taux de croissance régulier connaîtrait un coefficient multiplicateur global suivant.
Soit t le taux de croissance annuel moyen en décimal
On sait que Cm = 1 + t et que lon peut multiplier les Cm successifs pour obtenir un Cm global.
Donc le Cm global serait de (1+t) ( (1+t) (
( (1+t) (n fois). Cela nous donne (1+t)n
Cm global = VA/VD donc VA/VD= (1+t)n
Pour trouver t, il faut passer par la racine nième.
VA/VD = (1+t) n
(VA/VD)1/n = 1 + t
(VA/VD)1/n 1 = t
Prenons notre exemple chiffré du début.
Si une variable augmente de 33,1% en 3 ans, cela signifie quelle est multipliée par 1,331 en 3 ans. On aura donc 1,331 = (1+t)3
Donc 1 + t = 1,3311/3
t = 1,3311/3 1 = 0,1 soit 10%.
Formule de calcul :
TCAM en décimal = (VA/VD) 1/n 1
VA/VD étant le coefficient multiplicateur global
Phrase dinterprétation dun TCAM :
Source, quand et où, la variable a augmenté de x% en moyenne par an.
Exemple : le PIB a augmenté de 2% en moyenne par an sur la période 1980-2000.
Exercice 1 p.445 du Hatier
Taux dinflation (en %)AnnéesTaux dinflationAnnéesTaux dinflation19738,520021,9197415,220032,1197511,720042,119769,620051,7Insee.
1) Montrez que, de 1973 à 1976, les prix ont été multipliés par 1,53 et quils ont augmenté en moyenne de 11,2%.
Cm global sur la période 1973-1976 = 1,085(1,152(1,117(1,096 = 1,53
TCAM sur la période 1973-1976 = 1,531/4 1 = 0,112 soit 11,2%.
2) Calculez le taux de croissance annuel moyen dinflation de 2002 à 2005. Faites une phrase avec le résultat.
CM global = 1,019(1,021(1,021(1,017 = 1,080
TCAM sur la période 2002-2005 = 1,0801/4 1 = 0,0194 soit 1,94%.
Exercice polycopié n°1
Soient trois pays : imaginons que le pays X aura un TCAM de 1% dans le siècle à venir, le pays Y un TCAM de 2% et le pays Z un TCAM de 4%.
1) Par combien le pays X verra son PIB multiplié au bout de 70 ans ?
TCAM = 1% soit 0,01 en décimal
Cm annuel moyen = 1,01
Cm global sur 70 ans = 1,0170 = 2
Un pays qui a un TCAM de 1% verra sa production doubler en 70 ans.
2) Combien dannées faut-il au pays Y pour doubler son PIB ?
Cm global = 2
n ?
TCAM = 2% soit 0,02 en décimal ce qui fait un Cm annuel moyen = 1,02
[(Cm global)1/n 1] = t
21/n = 1,02
Log (21/n) = log 1,02
(1/n)log2 = log 1,02
1/n = log 1,02 / log 2
n = 1/( log 1,02 / log 2) = 35ans
3) Combien dannées faut-il au pays Z pour doubler son PIB ?
n = 1/( log 1,04 / log 2) = 17 ans
Idée que de petites différences de taux de croissance peuvent avoir sur le long terme dimportantes conséquences.
Concrètement, cela signifie qu'une personne qui réside dans une économie où la croissance augmente de 4% par an verra son revenu doubler en 17 ans. Cela à condition que les revenus supplémentaires permis par la croissance soient répartis de manière égalitaire.
5) La croissance est un phénomène récent et irrégulier
Document polycopié n°1
1. PIB en millions de dollars.
2. PIB/habitant en dollars.
Dollars de 1990Taux de croissance annuel moyen (en %)Dollars de 199015001500-16001600-17001700-18201820-18701870-19131913-19501950-19751975-20032003MondePIB1
PIB/hab2248 345
5660,29
0,050,11
0,030,52
0,070,94
0,542,12
1,311,82
0,883,22
1,624,66
2,6940 384 605
6 432AfriquePIB
PIB/hab19 283
4140,19
0,020,10
0,000,16
0,000,75
0,351,32
0,572,57
0,912,97
0,314,30
1,881 322 087
1 549AsiePIB
PIB/hab161 317
5680,30
0,010,06
0,000,49
0,010,06
-0,091,10
0,521,01
0,064,95
3,225,91
3,6916 026 311
4 292Amérique latinePIB
PIB/hab7 288
416-0,66
0,050,52
0,190,72
0,231,22
-0,043,5
1,843,39
1,402,62
0,745,32
2,563 132 145
5 786Europe occidentalePIB
PIB/hab44 183
7720,40
0,140,21
0,110,57
0,161,68
0,982,11
1,331,19
0,762,29
1,974,47
3,767 857 394
19 912Etats-UnisPIB
PIB/hab800
400-0,29
0,00-0,13
0,282,68
0,734,20
1,343,94
1,822,84
1,613,17
2,093,59
2,158 430 762
29 037Daprès Angus Maddison, HYPERLINK "http://www.ggdc.net/Maddison/" www.ggdc.net/Maddison/, 2006.
1) Que signifie lexpression dollars de 1990 ?
Voir TD sur valeur/volume. Les calculs successifs du PIB qui ont servi à mesurer les TCAM sur les différentes périodes lont été en prenant comme base les prix de 1990 (dollars constants de 1990).
2) Comment calcule-t-on le PIB/habitant ? Comment expliquer que sur la période 1975-2003, lAfrique voit son PIB augmenter en moyenne annuelle de 4,3% et son PIB/hab augmenter seulement de 1,88% ? En déduire lintérêt du calcul du PIB/habitant.
PIB/hab = PIB / nombre dhabitants
La croissance du PIB/habitant est une mesure de lévolution du niveau de vie moyen des habitants dun pays.
Attention, cest une moyenne qui peut cacher de grandes inégalités. Rappel des pièges de la moyenne.
REVENU PAR TETE (plutôt PNB)
LAfrique connaît une forte croissance démographique. Donc quand les richesses à se partager augmentent, le nombre dhabitants qui se les partagent augmente aussi.
Exemple si vous êtes 2 à vous partager un gâteau, vous avez la moitié du gâteau. Si vous avez maintenant 3 gâteaux à vous partager, vous pouvez penser que votre richesse individuelle va considérablement augmenter (elle semble multipliée par 3)
sauf que vous êtes maintenant 5 à vous partager les gâteaux ; résultat vous en avez 60% chacun (votre richesse individuelle a faiblement augmenté).
On peut même imaginer que le PIB augmente et que le PIB/hab diminue (exemple de lAmérique latine de 1820 à 1870). Si le PIB augmente plus vite que la population, alors le PIB/habitant augmente. Mais si le PIB augmente moins vite que la population, le niveau de vie diminue.
Niveau de vie = quantité de biens et services dont disposent un ménage, une catégorie sociale, un pays, en fonction de leur revenu. Le niveau de vie correspond au niveau de consommation.
Ne pas confondre avec la notion de mode de vie (qualitative), contenu de la consommation et utilisation du temps.
A retenir que dans les comparaisons internationales ou les comparaisons dans le temps, on utilise le plus souvent le PIB/habitant.
3) Faites une phrase avec la donnée en gras et soulignée.
Daprès Maddison, le PIB mondial a augmenté en moyenne de 4,66% par an sur la période 1975-2003.
4) A partir de quelle période peut-on dire que le niveau de vie saccroît de façon significative dans certaines régions ? A quel phénomène historique pouvez-vous relier cette évolution ?
Evolution très lente jusquà la révolution industrielle, peu de changement social. Très rapide après.
Pendant des siècles, les hommes ne sont pas parvenus à accroître durablement leur production de richesses et à transformer leur mode de vie. Bien sûr, il y avait les « bonnes » années, les années de vaches grasses, et les « mauvaises » années, les années de vaches maigres, mais les hommes, au cours de leur vie (qui durait certes moins longtemps quaujourdhui) ne voyaient pas de changement significatif, ni dans leurs ressources, ni dans leur façon de vivre. On estime que jusquen 1500 environ, la croissance est quasi nulle.
Entre 1500 et 1700, il se pourrait que la croissance ait atteint 0.1% par personne et par an en moyenne, c'est-à-dire « encore vraiment pas grand-chose ».
Cela va un peu plus vite au 18ème siècle mais c'est surtout au 19ème siècle que la croissance économique s'accélère : les taux de croissance de la production prennent alors des allures « modernes », c'est-à-dire comparables à ceux que nous connaissons aujourd'hui.
La croissance économique et donc le développement ne débutent donc vraiment qu'à partir du 19ème siècle. C'est en ce sens que l'on dit que ce sont des phénomènes récents. C'est ce que l'on appelle la révolution industrielle qui marque le passage à la période de croissance et de développement (n'hésitez pas à revoir votre cours l'histoire à ce propos !).
Révolution industrielle. Définition du manuel : période de révolutions techniques associées à des bouleversements des structures économiques et sociales couvrant la fin du 18e et la première moitié du 19e en Europe occidentale essentiellement.
Celle-ci débute autour de 1780 en Grande-Bretagne, autour de 1810-1820 en France et en Allemagne, plus tardivement dans les autres pays européens, à partir de 1860 au Japon. En conclusion, il ne faut pas croire que la croissance et le développement ont toujours existé. Echelle de lhistoire humaine, la croissance est un phénomène récent.
La période de croissance qui apparaît après la Seconde Guerre mondiale est doublement exceptionnelle : par sa durée d'abord (même si on peut penser qu'elle a duré moins de trente ans), par sa vigueur ensuite. Le taux de croissance moyen annuel du PIB est de l'ordre de 5 % pour l'ensemble des pays industrialisés de l'OCDE.
Le taux de croissance entre 1950 et 1973 est presque 5 fois plus élevé (pour la France) qu'entre 1913 et 1950. Par rapport au trend séculaire (1 à 2 %), la hausse est importante.
Plutôt forte croissance des trente glorieuses qui est lexception que les taux de croissance observés au cours des 30 dernières années.
5) Montrez par un ou des exemples pertinents que des rythmes de croissance très différents entre régions du monde ont engendré des écarts importants de PIB par habitant.
Europe occidentale et Asie.
Afrique et Amérique latine.
Leadership mondial :
Avant 15e Chine
15e et 16e villes du Nord de lItalie
17e jusquau début 19e ville de lEurope du Nord (Pays-Bas notamment)
RU de 1820 à 1870
Depuis USA
Et demain : Chine ?
La question des cycles
Depuis le 19ème siècle, la croissance économique n'est pas régulière. Même si la tendance générale (le trend) de la production est à la hausse sur ces deux siècles, la production augmente de manière très irrégulière.
Certains économistes ont cherché à mettre en évidence des régularités dans les phases de croissance et de récession quon appelle cycles économiques.
Joseph Kitchin, statisticien souligne en 1923 lexistence de cycles dune durée de 3 à 4 ans. Ces cycles seraient liés aux variations de stocks de la part des entreprises. Ainsi en période de croissance, les entreprises ont une double préoccupation : offrir sur le marché une production correspondante au niveau de la demande et constituer des stocks de sécurité pour parer à toute pénurie. En période de récession, celles-ci réduisent non seulement leur production, mais procèdent également au déstockage ce qui accentue le ralentissement de lactivité
Selon léconomiste Clément Juglar, les crises économiques interviennent en moyenne tous les 8 ans. Ce retour périodique des récessions amène les économistes à parler de cycles Juglar. Les fluctuations de la production saccompagnent de mouvements parallèles des prix, des revenus et de lemploi : tendance générale à la hausse en phase dexpansion et tendance inverse en phase de récession.
Des cycles longs ont été mis en évidence par léconomiste russe Nicolas Kondratieff dans les années 20. Ses conclusions furent jugées "fausses et réactionnaires" du fait quelles permettaient de reconnaître la vitalité du système capitaliste par un régime communiste qui guettait sa chute finale. Pour Trotsky, son opposant le plus farouche, les reprises économiques seraient justifiées par la découverte accidentelle de nouvelles ressources profitables provisoirement au capitalisme. Il fut donc envoyé au goulag pour opposition au régime.
Dans la Théorie de lévolution économique (1912) et Business Cycles (1939), Joseph Schumpeter présente le capitalisme comme un système instable, en perpétuelle transformation sous leffet des mutations technologiques. Ces dernières sont à lorigine des cycles longs (alternance de phases de croissance de 20-25 ans et de crises de la même durée).
Les phases de croissance sexpliquent selon Schumpeter par lapparition dinnovations techniques fondamentales qui engendrent des gains de productivité importants et des nouveaux produits : lorsque ces nouvelles technologies ont épuisé leur potentiel de développement, arrive une période de crise qui se prolonge jusquà ce que dautres innovations prennent le relais.
Différents cycles de Kondratieff (phase A ascendante, phase B récessive)
1788-1850
1788-1815 (phase A) Première révolution industrielle (machine à vapeur et métier à tisser)
1815-1850 (phase B)
1850-1896
1850-1873 (phase A)
1873-1896 (phase B)
1896-1944
1896-1920 (phase A) 2ème révolution industrielle (chimie, électricité, moteur à explosion)
1920-1944 (phase B)
1944-1990
1944-1965 (phase A) Trente glorieuses
1965-1990 (phase B)
1990-2040
1990-2015 (phase A) 3ème révolution industrielle (NTIC)
2015-2040 (phase B)
Selon certains observateurs, les années 90 marqueraient le début dune nouvelle phase A pour léconomie mondiale qui se développerait autour de lessor des industries de linformation. Ainsi, la croissance américaine débutée en 1992 serait la conséquence du développement des technologies de la cinquième vague en cours dans ce pays, à contrario de la situation de ses concurrents.
Selon certains, la durée des cycles Kondratieff diminuerait dun cycle à lautre. Cette accélération des cycles proviendrait dune hausse de linvestissement dans le domaine de la recherche et du développement et dune intensification mondiale de la concurrence, ce qui pousserait les entreprises à innover. En conséquence du raccourcissement des cycles, la phase B débuterait vers 2005 (inquiétant !).
SYNTHESE
définition : soutenue et sur période longue ( expansion ; mesurée par croissance du PIB réel
PIB/habitant permet de mesurer le niveau de vie moyen par habitant
phénomène récent (depuis révolution industrielle : 19ème siècle)
irrégularité de la croissance.
Trente glorieuses : phénomène exceptionnel.
Sur le long terme, différentiel minime de croissance a des conséquences importantes (voir TCAM)
Caractère cyclique de la croissance
B) Développement et croissance : deux phénomènes en interaction
Dans un récent roman, Mon Malagar, lauteur L. Sinzelle, raconte son enfance paysanne dans le sud-ouest de la France pendant les années 1930 : « Dans la chambre, il y avait deux lits, celui des parents à droite en entrant et le nôtre (celui de mon frère et moi) à lopposé. (
) Lhiver, la pièce était glaciale. On faisait chauffer une brique quon mettait dans une serviette et quon glissait au fond du lit pour avoir chaud aux pieds en nous couchant. »
Proportion de résidence principale avec baignoire ou douche en 1954 ? 10% ! Aujourdhui ? 98,4% !
Que de chemin parcouru depuis ! Que sest-il passé ? Tout simplement, nous avons connu le développement.
1) Le développement : une notion polysémique
Le développement est une notion dont la définition nest pas aussi stabilisée que celle de la croissance et fait toujours lobjet de débats importants.
Développement : concept qui a dabord été compris comme ce qui accompagne et permet la poursuite de la croissance (notamment industrialisation, urbanisation, hausse de lespérance de vie
).
(Définition du manuel : Processus qualitatif de longue durée affectant les structures démographiques, économiques, sociales mais aussi les valeurs et qui, en général, accompagne et favorise la croissance.
Structures démographique = transition démographique = passage dun régime à forte mortalité et forte natalité à un régime de faible mortalité et de faible natalité. Phase 1 : la mortalité diminue (progrès de la médecine, de lhygiène, diminution des famines) alors que la natalité reste stable, doù une explosion démographique. Phase 2 : la natalité sadapte et le solde naturel revient aux niveaux antérieurs à la transition.
Structures économiques : industrialisation, tertiairisation aujourdhui, urbanisation (en France 75%), salarisation, concentration, progrès technique.
Structures sociales : féminisation de la population active, scolarisation de masse
Lidée de progrès est sous-jacente à ce concept de développement. Mais ce point de vue est un peu ethnocentrique car cela sous-entend que le mode de développement occidental est le seul possible et synonyme de progrès.
Notre société décrit comme développées les sociétés de consommation. Les autres habitants du monde sont en voie de développement ou sous-développés. Ainsi, la civilisation de lautomobile, de la télévision et du téléphone portable est considérée comme laboutissement logique et inéluctable de toute société humaine. Pour les partisans de la décroissance, lhomme blanc dévoile ainsi son ethnocentrisme. Le développement réellement existant nest en fait que loccidentalisation du monde.
De plus, certains économistes ont montré que le développement tel quil était décrit ne se traduisait pas toujours par une amélioration des conditions de vie de la population ; ils ont alors complété la définition en affirmant que pour parler de développement, il fallait que celui-ci se traduise par une amélioration des conditions de vie de la population, du bien-être et une réduction de la pauvreté.
Document polycopié n°3 Développement et progrès : deux notions distinctes
Implicitement, la notion de développement implique que les changements structurels qui accompagnent celui-ci ont un contenu positif, qu'ils entraînent une amélioration des conditions générales de vie au-delà de la simple augmentation du niveau de vie. Or, il est apparu très rapidement que les efforts de développement du tiers-monde des années 1960 ont souvent entraîné des conséquences très négatives sur les conditions de vie de la majorité de la population. Les immenses bidonvilles entourant les villes qui s'enflent démesurément sont l'expression la plus visible de ce que l'on commence à appeler le « mal développement ». [...] Mal développement qui a aussi sa variante du côté des pays développés, notamment les graves problèmes de pollution de l'air et de l'eau et, au plan mondial, la terrible menace de l'effet de serre.
P. Bairoch, cité par X. Greffe, J. Mairesse et J.-L. Reiffers, dans Encyclopédie économique, Economica, 1990.
1) Daprès lauteur, est-il toujours approprié dassimiler développement et progrès ?
Conséquences parfois négatives du développement :
destruction des structures traditionnelles et des solidarités villageoises par exemple ;
mécanisation de lagriculture qui détruit lagriculture traditionnelle ( les paysans se dirigent vers les villes pour trouver un emploi et cela peut entraîner la formation dimmenses bidonvilles comme au Brésil.
On peut alors parler de mal-développement puisque les évolutions économiques et sociales napportent pas forcément les progrès attendus par les populations.
A partir de ce constat, dautres acceptions du mot développement ont été défendues par certains économistes par exemple Amartya Sen.
Document polycopié n°4 Le développement chez Amartya Sen
Le développement peut être appréhendé comme un processus d'expansion des libertés réelles dont jouissent les individus. [...] Le développement exige la suppression des principaux facteurs qui s'opposent aux libertés : la pauvreté aussi bien que la tyrannie, l'absence d'opportunités économiques comme les conditions sociales précaires, l'inexistence de services publics autant que l'intolérance ou la répression systématique exercée par les États autoritaires. Malgré un niveau de prospérité économique sans précédent à l'échelle planétaire, un nombre considérable d'êtres humains, la majorité de la population mondiale peut-être, souffre d'un déni permanent de libertés élémentaires. Fréquemment, celui-ci trouve sa source dans la pauvreté économique : elle frustre les individus de la liberté d'échapper à la faim et à la malnutrition, de se procurer les remèdes existants pour se soigner, de se vêtir ou de se loger décemment, d'accéder à l'eau potable ou aux installations sanitaires. Dans d'autres cas, le déni de liberté tient à l'absence de services publics ou de protection sociale, quand par exemple il n'existe aucune surveillance épidémiologique, ni système de santé, ni structures scolaires, aucune institution juridique veillant au respect de la loi. D'autres fois encore, il résulte d'une violation des droits politiques et civiques, imposée par un régime autoritaire qui restreint les possibilités de participer à la vie sociale, politique et économique de la collectivité.
Amartya Sen, Un nouveau modèle économique, Odile Jacob, 2000.
1) Que reproche lauteur à la définition « trop étroite » du développement ?
De se concentrer uniquement sur laspect quantitatif (plus de croissance, hausse du niveau de vie) et doublier dautres aspects essentiels au bien-être :
libertés civiles et politiques (vivre dans un pays qui obtient une hausse importante des richesses produites, mais dans lequel les individus ne disposent daucune liberté civile et politique nest pas satisfaisant) ;
laccès à un système de santé de qualité permis par la mise en place dun système de protection sociale ;
laccès au système scolaire.
2) Quel est le sens de la notion de développement pour Amartya Sen ?
Selon lui, la conséquence essentielle du développement doit être l « expansion des libertés réelles dont jouissent les individus » : le développement libère lhomme.
3) Pourquoi laccès à leau potable ou à la protection sociale est-il une forme de liberté ?
On ne peut parler de liberté pour des individus qui nont pas accès à leau et qui ne peuvent se soigner. De quelle liberté réelle dispose-t-on alors ? Comment faire des choix dans ce cas ? Nest-on pas fortement contraint par cette situation ?
4) Les obstacles au développement, tel que les conçoit Sen sont-ils seulement économiques ? Dans cette perspective, laccroissement du PIB/habitant est-il une condition nécessaire et suffisante au développement ? Pourquoi ?
Non. Laccroissement du PIB/habitant nest pas suffisant pour garantir un accroissement des libertés réelles dont jouissent les individus. Tout dépend de lutilisation qui est faite de ces richesses supplémentaires. Nous verrons cela en détail très bientôt et des libertés politiques garanties aux individus (démocratie).
Cette approche du développement a conduit le PNUD à définir le développement humain comme l« élargissement de léventail des possibilités offertes à lhomme », mesuré notamment grâce à lIDH.
Attention : bien distinguer le concept de développement des outils utilisés pour le mesurer : certaines composantes du développement ne sont pas mesurables.
Depuis maintenant une vingtaine dannées, apparition du concept de développement durable. Analysé en détail dans le 1er chapitre, mais notez bien dans le cours que dans un sujet de bac sur le développement, il est conseillé de consacrer une partie à la notion de développement durable. Au minimum, il faut y consacrer louverture, mais cest mieux de lintégrer au développement.
Dans une dissert, définir le développement, puis le développement humain, puis dire éventuellement que cest sur ce dernier que vous axerez votre réflexion. Les documents peuvent vous guider dans ce choix.
Double idée :
favorise la croissance ;
améliore les conditions de vie.
Ne pas confondre croissance et développement :
CroissanceDéveloppementQuantitatif (augmentation des quantités produites)Qualitatif : réflexion sur ce que lon fait avec ce qui est produit et sur les transformations économiques et socialesAvoir plusEtre mieux et permettre de continuer à avoir plus (phénomène CUMULATIF)
Le développement est donc une notion moins quantifiable que la croissance économique. Même si certains économistes tentent de la quantifier, ce que nous allons voir à présent.
2) La mesure du développement
Quels sont les différents indicateurs pour mesurer le développement ? Quels sont leurs avantages et leurs défauts respectifs ? Pourquoi est-ce si difficile de mesurer le développement par un indicateur unique ?
Document polycopié n°5 Le PIB par habitant, mesure du développement pour la Banque mondiale
Quelques pays parmi les plus développés en 2000 classés en fonction du PIB par habitant en PPA1er Luxembourg
2ème Etats-Unis
9ème Canada
13ème Japon
14ème Quatar
18ème Hong Kong23ème France
30ème Nouvelle-Zélande
32ème Espagne
34ème Emirats arabes Unis
35ème Taiwan
1) Quel est le critère retenu par la Banque mondiale pour classer les pays ?
2) Ce classement vous semble-t-il refléter convenablement la hiérarchie des pays développés ? Justifiez votre réponse.LEtat du monde 2003, éditions la Découverte.
1) PIB/habitant.
2) Non, certains pays ont un PIB/habitant très élevé mais un niveau de développement inférieur à des pays moins bien classés en termes de PIB/habitant.
Exemple : Quatar et France. On peut difficilement affirmer que le Quatar est un pays plus développé que la France. Le niveau du PIB/habitant ne suffit pas pour appréhender un phénomène aussi multiforme que le développement.
Document polycopié n°6 Mesurer le niveau de développement : l'IDH
Parmi les indicateurs dits « alternatifs » au PIB (Produit intérieur brut), le plus connu est certainement lIDH (indicateur de développement humain). [...] « Nous avons besoin d'une mesure, disait Mahbub1, aussi simple que le PNB - un seul chiffre - mais qui ne soit pas aussi aveugle que lui face aux aspects sociaux de la vie humaine ».
L'IDH est l'indicateur phare mis au point par le PNUD qui permet de classer l'ensemble des pays à partir d'un indice agrégé reflétant trois dimensions : bien-être matériel (via le PIB par habitant en PPA), la santé (via l'espérance de vie à la naissance, l'éducation (via le taux de scolarisation et le taux d'alphabétisation des adultes). [...]
Finalement lIDH est la moyenne simple de ces trois indicateurs élémentaires [...]. L'IDH, comme l'ensemble des indicateurs synthétiques, n'est évidemment pas exempt de critiques. En particulier, le choix relativement arbitraire de ses composantes élémentaires et des pondérations qui permettent leur agrégation en un indice synthétique. [...] Une autre critique, d'ordre plus statistique, est faite à l'IDH : sa forte corrélation avec le PIB. Cette forte corrélation pose la question de son utilité puisqu'il apporterait peu d'information supplémentaire [...].
Enfin, c'est un indicateur macroéconomique, qui ne rend pas compte des inégalités de distribution du bien-être qu'il est censé mesurer. Or, les fondements du développement humain sont les travaux d'Amartya Sen qui soutiennent le fait que les caractéristiques individuelles définissent des besoins différents mais aussi les capacités à transformer un bien en un certain niveau de bien-être.
1. Mahbub ul Haq est le père du Rapport mondial sur le développement humain réalisé par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) chaque année depuis 1990.
J. Accardo, F. Mura, et G. de Peretti, L'Indice de développement humain, une approche individuelle, INSEE, 11ème colloque de comptabilité nationale, 19 janvier 2006.
1) Quelle est la différence dobjectif entre le PIB par habitant et lIDH ?
Il a le mérite de démontrer que le développement ne se réduit pas au PIB, quil ne se réduit pas à du quantitatif, que la mesure du développement doit aussi prendre en compte des éléments plus qualitatifs (santé, éducation notamment).
2) Reconstituez à partir du texte la méthode de calcul de lIDH ?
PIB/habitant en PPA.
Réaliser des comparaisons internationales de niveau de vie
Les comparaisons des données internationales sont indispensables pour comparer le niveau de l'activité économique, le niveau de développement, le niveau de vie, le mode de vie... Cette démarche ne pose aucun problème lorsque les données sont exprimées en unités physiques (population, tonnes de blé ...). Par contre, les comparaisons de données internationales comme le PIB, la FBCF, les exportations.... exprimées en unités monétaires, se heurtent à deux difficultés majeures - les données nationales brutes sont exprimées en monnaie nationale - les différentes monnaies nationales ont des pouvoirs d'achat différents. Certaines conversions sont donc nécessaires pour pouvoir comparer ces données.
Solution : convertir les données nationales en une même monnaie grâce au taux de change courant celui constaté sur le marché des changes.
Si la comparaison des données des pays de l'UE ne pose plus de problème pour les pays ayant adopté l'euro, le problème demeure entier pour toutes les autres données internationales. On doit alors convertir les données nationales en $ par le biais des taux de change.
Exemple :
PIB français en 2001 = 1 463,7 milliards deuros.
Si le taux de change est de 1$=11175¬ , alors le PIB français en 2001 en $ est de 1 463,7 / 1,1175 = 1 309,8 milliards d ¬ .
De nombreuses comparaisons internationales sont réalisées avec cette méthode, MAIS elle présente deux limites sérieuses :
la forte volatilité des taux de change ;
le fait que le dollar na pas le même pouvoir dachat (quantité de biens que lon peut se procurer avec une somme donnée) selon les pays.
Les taux de change peuvent être très fluctuants. Sous l'effet d'une variation de son taux de change, un pays peut voir son PIB, ou toute autre variable, augmenter ou baisser lors de sa conversion en $.
Exemple :
PIB en euros
1 000
1 000
Taux de change courant
1¬ =1$
1¬ =0,9$
PIB en dollars
1 000
900
Dans ce cas, le PIB du pays, exprimé en $, est inférieur de 10%. Mais ceci ne signifie pas que la richesse produite par le pays ait baissé. Ce n'est, en fait, que le résultat de la conversion du PIB en $, le taux de change ayant perdu 10%. II est donc nécessaire d'utiliser des taux de change constants.
Deuxième problème : toutes les monnaies n'ont pas le même pouvoir d'achat. Avec 1 $, on peut acheter des quantités différentes d'un même bien aux États-Unis et en France par exemple. Pour pouvoir comparer les indicateurs économiques de plusieurs pays et en tirer des conclusions sur leur niveau de vie, il est nécessaire de prendre en compte ce problème. Pour cela, les différents indicateurs doivent être convertis à l'aide d'un taux de change fictif appelé « parités de pouvoir d'achat » (PPA).
PPA = Taux de change fictif qui rend équivalent le prix dun panier de biens dans chaque pays
Pour quantifier les différences de prix entre les pays, on relève le coût d'un « panier» de biens et de services analogues dans chacun des pays.
Exemple : Si l'on constate que le même panier vaut 10 $ dans un pays A et 5 ¬ dans un pays B, on peut conclure que le pouvoir d'achat de la monnaie du pays B est deux fois plus important que celle de A.
Les PPA permettent ainsi d'obtenir un nouveau taux de conversion monétaire éliminant les différences de niveaux de prix entre les pays et permettant de réelles comparaisons en volume.
Il faut noter que les estimations de PPA sont faites conjointement par la Banque mondiale, l'OCDE et Eurostat pour lUE. Pour des comparaisons mondiales, le pays de base choisi est les États-Unis, pour l'Union européenne, c'est lUE, soit les 15 pays. Dans le cadre de l'UE les indicateurs économiques sont exprimés en une monnaie commune fictive appelée « standard de pouvoir d'achat » (SPA).
L'utilisation des taux de PPA revient souvent à valoriser les indicateurs des pays en développement et réduit l'écart existant entre eux et les pays développés.
Exercice polycopié n°3
Le principe du calcul en PPA est de permettre de comparer le pouvoir dachat dans des pays dont le niveau des prix est différent.
Dans un pays x, le PIB par habitant est de 20 000 euros, et dans un pays y il est de 30 000 dollars. Le taux de change est de 1 euro = 1 dollar.
Par ailleurs, la comparaison du prix dun même panier de biens dans les deux pays a révélé les résultats suivants : dans le pays x, le panier de biens coûte 100¬ alors que dans le pays y il coûte 300$.
1) En utilisant le taux de change courant, quel pays vous semble le plus riche ?
A priori, les habitants du pays y sont deux fois plus riches en moyenne que celui du pays x, car le PIB par habitant, en dollar comme en euro, y est deux fois plus élevé.
2) Calculer le taux de change PPA.
Par conséquent, il faut deux fois plus dargent pour consommer en fait la même quantité de biens et de services que dans le pays x.
3) En utilisant ce taux de change PPA, quel pays vous semble le plus riche ?
Au final, en terme de pouvoir dachat, 40 000 dollars dans le pays y permettent dacheter moins (100 fois le panier de biens) que 20 000 euros dans le pays x qui permettent dacheter 200 fois le panier de biens.
En PPA, on dira donc que le PIB par habitant du pays x est supérieur au PIB par habitant du pays y. Cest donc en réalisant des calculs en PPA que lon peut faire des comparaisons internationales.La mesure consiste pour chaque indicateur à établir une échelle allant de zéro, pour la situation la moins favorable, à 100, pour la situation la plus favorable, et à classer ensuite les pays sur cette échelle. Par exemple, pour lespérance de vie, si les valeurs extrêmes sont 25 et 85, un pays ayant une espérance de vie de 55 ans se verra attribuer pour cet indicateur lindice 50.
On notera que le PIB par habitant subit un traitement particulier. On considère en effet que lutilité dune unité de PIB décroît passé un certain seuil. Arbitrairement, ce seuil est fixé au revenu mondial par habitant. Au-delà de ce seuil, le PIB/habitant subit un abattement progressif au fur et à mesure quil sélève. Ce traitement tend à minorer le poids de lindicateur de niveau de vie sur lIDH, notamment pour les pays aux revenus artificiellement élevés comme les pays du Golfe, et donc à majorer le poids des deux indicateurs sociaux.
La valeur 0 correspond à la valeur la plus faible observée au cours de 30 dernières années. La valeur 1 est celle qui correspond à la valeur la plus élevée attendue dans les 30 années à venir.
3) Quelles sont les critiques faites à cet indicateur ?
Il semble réduire le concept de développement humain aux progrès de linstruction, de la santé et du niveau de vie. Se trouve ainsi occultée son acception plus large et plus complexe : le développement humain, cest le renforcement des capacités qui élargissent les possibilités offertes aux individus de mener une vie qui leur semble digne de lêtre.
Malgré maints efforts pour expliquer que lidée est plus large que lindicateur, le développement humain demeure assimilé à lIDH, ce qui amène bien souvent à fermer les yeux sur les libertés politiques, la participation à la vie sociale et la sécurité physique. Or, ces possibilités sont aussi universelles et aussi fondamentales que savoir lire et écrire ou que la santé. Si elles ne figurent pas dans le calcul de lIDH, cest parce quil est difficile de leur donner une expression chiffrée et non parce quelles seraient dune quelconque manière moins importantes pour le développement humain.
Limite de lIDH doc 3 p.26 Bordas.
4) Quel est le point commun entre tous les indicateurs utilisés pour calculer lIDH ? Pouvez-vous en déduire une critique supplémentaire que lon peut faire à lIDH ?
Quoiquil constitue un progrès dans la mesure du développement, lIDH, comme le PIB par habitant, présente linconvénient dêtre une moyenne ne permettant pas de connaître la répartition de la richesse à lintérieur du pays.
Etant une moyenne, lIDH ne rend pas compte des inégalités économiques, culturelles et de santé qui traversent un pays. Ce nest en effet pas la même chose par exemple davoir un pays dont lespérance de vie moyenne est de 70 ans avec des variations très faibles selon les catégories sociales et davoir un pays avec la même espérance de vie moyenne mais avec un tiers de la population qui vit 90 ans et les deux tiers qui vivent 57,5 ans. Même chose pour la durée des études et pour les revenus.
Autre exemple : Etats-Unis IDH des Noirs = 0,805 Blancs=0,965
Ainsi, en 1996, le Canada était le pays le mieux placé du monde en termes dIDH, alors quun sixième des enfants y vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Il semble donc nécessaire dadjoindre à lIDH dautres indicateurs permettant de mieux cerner la réalité socio-économique des différents pays.
Document polycopié n°7 Des indicateurs complémentaires pour mesurer le développement
I
N
D
I
C
A
T
E
U
R
S
D
U
P
N
U
DIPH-1Probabilité de décéder avant 40 ans
Taux dalphabétisation des adultes
Accès aux moyens indispensables à lexistence (accès à un point deau aménagé).
Il est exprimé en % de la population.IPH-2
Concerne uniquement les PDEM
(Pays développés à économie de marché)Probabilité de décéder avant 60 ans
Part de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté
Part des chômeurs de longue durée dans la population active.IPF (Indicateur de participation des femmes)
Pourcentage de femmes parmi les parlementaires, les membres du gouvernement, les dirigeants dentreprise et les membres de la haute fonction publiqueISDH (indicateur sexo-spécifique de développement humain)Reprend les critères de lIDH mais mesure les écarts entre hommes et femmes dans chaque domaine.
Mis en place par deux universitairesISS (Indicateur de santé sociale)Ils utilisent les indicateurs suivants :
Enfants : Mortalité infantile Maltraitance des enfants Pauvreté infantile
Adolescents : Suicide des jeunes Usage de drogues Abandon détudes universitaires Enfants nés de mères adolescentes
Adultes : Chômage Salaire hebdomadaire moyen Couverture par lassurance maladie
Personnes âgées : Pauvreté des plus de 65 ans Espérance de vie à 65 ans
Tous âges : Délits violents Accidents de la route mortels liés à lalcool Accès à un logement dun prix abordable Inégalités de revenu familial
1) Quapportent ces indicateurs à lévaluation du développement ?
Ils apportent des éléments que ne prend pas en compte lIDH dans la mesure du développement. Mesure de la pauvreté pour lIPH1 et lIPH2. Mesure des inégalités de sexe pour lISDH et IPF.
LISS quant à lui cherche à multiplier les indicateurs de bonne ou mauvaise santé sociale dun pays.
2) Que conclure de la multiplicité de ces indicateurs de développement ?
Développement est multidimensionnel, donc nécessité de nombreux indicateurs complémentaires pour lappréhender au mieux.
Les Etats-Unis se trouvent 8e en terme dIDH. En effet, le poids du PIB/habitant est important dans la mesure de lIDH.
En revanche, les Etats-Unis malgré leur richesse moyenne par habitant sont mal classés pour lIPH-2. Cela met en évidence les inégalités importantes dans ce pays subies par certaines populations : Noirs et dans une moindre mesure Latinos.
Au niveau de la participation des femmes, les Etats-Unis noccupent pas non plus un rang très élevé.
Encore une fois, la multiplicité des indicateurs nous donnent une vision plus large de la réalité du développement humain dun pays.
Synthèse des documents polycopié n°3, 4, 5
- PIB/habitant très insuffisant comme mesure du développement
- IDH : niveau de revenu (PIB/habitant) + niveau déducation + niveau de santé de la population
- IDH mieux que PIB car prend en compte des éléments qualitatifs.
- Mais IDH limites aussi : cest une moyenne qui peut cacher des inégalités de santé, déducation, de revenus. Laisse de côté des éléments importants du développement humain (définition).
- Idéal : multiplier les indicateurs pour embrasser la totalité de cette notion complexe quest le développement (IPH
).
3) Croissance et développement : deux phénomènes qui interagissent
Quels sont les effets positifs de la croissance ? Est-elle toujours synonyme de développement ? Le développement nagit-il pas en retour sur la croissance ?
a) La croissance, condition nécessaire du développement
Document 6 p.16 De la croissance au développement
La croissance économique contribue à vaincre la pauvreté de deux manières. Tout d'abord, elle augmente directement le revenu moyen des ménages. [...] Dans l'histoire économique, la croissance a ainsi souvent permis aux populations démunies de s'élever au-dessus du seuil de pauvreté. Pourtant, ces bienfaits ne sont pas automatiques. Ils peuvent être réduits à néant si les inégalités de revenus augmentent et si les pauvres ne sont pas invités au partage des fruits de la croissance. [...] Il est à noter que c'est lorsque les inégalités de revenus initiales sont faibles que la croissance économique réduit le plus la pauvreté monétaire.
Cette croissance agit aussi de manière indirecte : elle diminue la pauvreté non monétaire en augmentant les revenus de l'État, et en permettant ainsi d'accroître les investissements publics en faveur de l'éducation, linfrastructure de base, la lutte contre les maladies et la santé (en particulier concernant les soins maternels et pédiatriques). En plus d'atténuer la pauvreté non monétaire, ces investissements accélèrent la croissance économique en relevant la qualification et la productivité de la main-d'oeuvre - et donc les revenus marchands des pauvres. [...] Certains pays pauvres ont réalisé des progrès spectaculaires dans l'éducation et la santé en élevant ces domaines au rang de priorités. Néanmoins, seule la croissance peut pérenniser ces progrès, car tôt ou tard, dans une économie en stagnation, le déficit budgétaire finit par éclipser les autres considérations. En bref : les investissements publics au service des populations pauvres stimulent la croissance économique, qui de son côté confère un caractère durable à ces investissements.
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2003, Economica, 2003.
1) Retrouvez dans ce texte les trois éléments de calcul de lIDH vus en cours.
Revenu moyen des ménages : PIB/habitant.
Education : hausse du taux dalphabétisation et du taux de scolarisation grâce aux investissements publics dans ce domaine.
Santé : hausse de lespérance de vie grâce aux investissements publics dans un système de soin et de protection sociale.
2) Construisez un schéma dimplication montrant comment la croissance peut favoriser le développement.
Pauvreté monétaire : insuffisance des ressources monétaires.
On peut définir un seuil de pauvreté monétaire absolue : par exemple le PNUD retient le seuil de 1$ par jour.
Mais le plus souvent, on utilise un seuil de pauvreté relatif (50% du revenu médian pour lInsee, 60% pour lUE). Rappel revenu médian : revenu qui partage la population en deux parties de taille égale (50% se trouvent au dessus de ce revenu médian et 50% se trouvent en dessous).
Mais la pauvreté peut être définie de manière plus large quen sen tenant à la seule pauvreté monétaire. LUE donne par exemple cette définition : « sont pauvres les individus, les familles et les groupes de personnes dont les ressources (matérielles, culturelles, sociales) sont si faibles quils sont exclus des modes de vie minimaux acceptables dans lEtat membre dans lequel ils vivent ». Cette définition inclut la pauvreté non monétaire : éducation, infrastructures (accès à leau, à lélectricité, à des moyens de transport
), santé.
3) A quelles conditions la relation croissance ( développement se vérifie-t-elle ?
Cette relation croissance(développement est vérifiée sauf :
- lorsque les inégalités de revenu augmentent ;
- lorsque léducation et la santé ne sont pas les priorités dun pays, en particulier lorsque les fonds publics sont consacrés à des dépenses militaires ou font lobjet de détournement frauduleux ;
- lorsque la croissance nest pas pérennisée, engendrant « un déficit budgétaire qui finit par éclipser les autres considérations ».
4) Comment, en retour, la hausse du revenu moyen des ménages ainsi que des investissements publics peut-elle stimuler la croissance économique ?
Arguments pour le 3)c).
En retour, la croissance peut être stimulée par :
la hausse du revenu moyen des ménages qui permet dans un premier temps « de sélever au-dessus du seuil de pauvreté » et « daugmenter ainsi la demande en biens et services de consommation (alimentation, logement, habillement, biens déquipement, etc.), puis par la suite de créer une épargne nationale conférant un nouvel élan à la croissance, mais aussi dabaisser la fécondité libérant de ce fait la société dune économie de subsistance (moins de bouches à nourrir, donc plus de revenus par unité de consommation, possibilité dépargner) ;
hausse du niveau de vie permet aux familles de se passer du travail des enfants et donc de les envoyer à lécole, ce qui accroît le niveau de qualification, ce qui est favorable à la productivité et donc à la croissance.
la hausse des investissements publics (santé, éducation) qui permet une amélioration des capacités productives des individus « en relevant la qualification et la productivité de la main-duvre ». En effet, les premières conditions dune productivité élevée sont que les masses populaires soient alphabétisées, en bonne santé, et suffisamment bien nourries. De même Amartya Sen montre que « Savoir lire et compter facilite la participation au processus dexpansion économique (comme lillustrent entre autres les exemples japonais ou thaïlandais). Pour sinsérer dans les échanges mondiaux, il est crucial de pouvoir se plier à des normes telles que « le contrôle de qualité » que la main-duvre analphabète maîtrise mal. ».
Document 7 p.17
1) Faites une phrase avec les données entourées dans le tableau.
Daprès le PNUD, le PIB/habitant de la Norvège était en 2003 de 37 670 $ PPA. Ce pays occupait le 3ème rang mondial en terme de PIB/habitant.
En 2003, la Norvège avait un IDH de 0,963 et se situait au premier rang mondial du classement en terme dIDH.
2) Montrez à laide de données choisies que le niveau du PIB par habitant en 2003 influence considérablement le niveau de développement atteint.
Deux choses à montrer :
le classement en trois groupes de niveau de développement (élevé, moyen, faible) ne bouleverse pas le classement par niveau de PIB/habitant (2e colonne) ;
les rangs de classement pour chacun des pays (3e et 8e colonnes) restent en général identiques à quelques places près.
3) Comparez des données de 2003 : pourquoi le Botswana, avec un PIB/hab supérieur à celui du Brésil, a-t-il néanmoins un IDH plus faible ?
Question à qui donne des arguments au 3)b).
Le Botswana a un PIB/habitant supérieur de 924 $ par rapport à celui du Brésil en 2003 ; toutefois, son niveau d'IDH est inférieur de 0,227 point à celui du Brésil, ce qui le fait régresser de la 61e place à la 131e place.
L'explication réside dans la comparaison des résultats obtenus dans les composantes non économiques du calcul de l'IDH :
- une espérance de vie moindre (36,3 ans contre 70,5 ans /4e colonne) qui s'explique notamment par la pandémie de sida en Afrique ;
- un taux de scolarisation dans le primaire (81 contre 97% / 5e colonne) et un taux d'alphabétisation des adultes (78,9 contre 88,4 % / 6e colonne) plus faibles qui s'expliquent par des investissements publics éducatifs plus récents.
4) Montrez sur la période 1975-2003, que la croissance favorise en général une progression de lIDH, mais que cette relation est parfois mal vérifiée.
Ici, on compare des variations relatives. Dans les trois premières questions, nous comparions des valeurs absolues.
Sur la période 1975-2003 (2 dernières colonnes) :
- la croissance favorise une progression de l'IDH : par exemple, au Bangladesh, une croissance annuelle moyenne de 1,9 % durant 28 ans a fait progresser le niveau d'IDH de 0,175 point ; à l'inverse, la croissance négative qu'a connue la Zambie sur cette période (- 1,9 % par an en moyenne) engendre un recul de son score d'IDH (- 0,074 point) ;
- cette relation est parfois mal vérifiée : par exemple, le Tchad connaît une très faible croissance (0,1 °/, par an en moyenne) comparée à celle du Botswana (+ 5,1 %) mais son score d'IDH progresse davantage que celui du Botswana (+ 0,072 point contre + 0,061) ; par ailleurs, un pays comme le Niger voit son score d'IDH progresser (+ 0,045 point) malgré une croissance négative (- 1,8 % par an en moyenne).
En général, dans un sujet de bac, ce type de tableaux peut vous donner des arguments pour le I) (croissance et IDH sont positivement corrélées) et pour le II) (ce nest pas toujours le cas, tout dépend de lutilisation des richesses produites).
Document polycopié n°9 La croissance réduit la pauvreté
Evolution de la proportion de pauvres entre 1987 et 1998, en points de pourcentage
Revenu inférieur à 1$ par jour
Revenu inférieur à 2$ par jour
Pays à bas revenu
Pays à revenu moyen
Pays à bas revenu
Pays à revenu moyen
Pays à croissance négative
0,9
1,5
-0,4
2,3
Pays à croissance lente
-0,8
0,9
-1,7
0,5
Pays à croissance rapide
-5,4
-3,0
-14,3
-12,1
Pays à croissance très rapide
-11,8
-8,0
-18,3
-16,7
Fond monétaire international, World Economic Outlook, mai 2000.1) Faites une phrase présentant linformation apportée par la donnée en gras.
2) Justifiez le titre du document à laide des données du tableau.
1) Dans les pays à bas revenu à croissance très rapide, la proportion de très pauvres (revenu inférieur à 1$ par jour) a diminué de 11,8 points. Dans le même temps, la proportion de pauvres (revenu inférieur à 2$ par jour) a diminué de 18,3 points.
2) Quel que soit le type de pays (pays à bas revenu ou à revenu moyen), ce tableau nous montre que plus la croissance est rapide, plus la diminution de la proportion de pauvres est rapide.
Remarque : nous sommes ici devant une conception absolue de la pauvreté. Nous ne savons pas à partir de ce tableau si la pauvreté relative diminue.
Remarque 2 : selon certains chercheurs, la croissance nest pas nécessaire et pas suffisante pour réduire la pauvreté dans les pays développés. Cest plus une question de redistribution des revenus, de processus sociaux et politiques. Mais dans les pays pauvres (pays dans lesquels la majorité des individus sont pauvres), la croissance est indispensable à une réduction de la pauvreté. Il est nécessaire dans ce cas daccroître fortement les ressources disponibles pour obtenir une réduction sensible de la pauvreté.
La croissance semble donc permettre une réduction de la pauvreté absolue.
Souvent, il y a donc croissance et développement à la fois : les quantités produites augmentent et la société parvient à utiliser ces richesses pour améliorer le bien-être du plus grand nombre, réduire les inégalités, transformer ses structures de manière à ce que la croissance économique puisse se poursuivre. Il est évidemment plus facile pour un pays de se développer quand les quantités produites augmentent que quand elles sont stables ou, encore pire, diminuent. Il est donc difficile d'envisager qu'il y ait croissance à long terme sans développement.
Mais nous allons voir que produire plus (la croissance économique) ne peut pas être présenté comme une condition suffisante de lamélioration des conditions de vie de la population.
b)
mais pas suffisante
Document polycopié n°10 La croissance sans développement
La croissance économique est une condition nécessaire du développement, puisqu'elle seule permettra d'améliorer les niveaux de vie, d'augmenter « l'étendue des choix humains » [...], de dégager des ressources en faveur de la santé, de l'éducation, et d'accroître l'indépendance économique nationale en rendant l'aide étrangère moins nécessaire. Mais elle n'est pas une condition suffisante du développement, au moins à court terme, si elle n'est accompagnée de politiques visant à une réduction directe de la pauvreté. En effet, la croissance peut aller de pair avec un accroissement des inégalités, une détérioration des conditions de vie pour les plus pauvres, la misère et la répression politique et sociale. On parlera alors de « croissance sans développement ». Il serait abusif, cependant, d'imputer la responsabilité du « mal développement » [...] à la croissance économique, les divers aspects de la dégradation sociale que l'on vient d'énumérer se produisant également, et étant probablement pires, dans des pays où la croissance a été faible ou nulle. À long terme, une croissance continue s'est toujours accompagnée d'une amélioration pour toutes les catégories sociales.
Jacques BRASSEUL, Introduction à l'économie du développement, coll. Cursus, Armand Colin, 1989.
1) Donnez des exemples de mesures politiques visant à réduire la pauvreté.
2) En quoi des inégalités fortes empêchent-elles que la croissance se traduise par une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux ?
3) Comparez la situation de l'Arabie Saoudite et de la Thaïlande. Comment pouvez-vous l'expliquer ?
1)
Institution dun impôt sur le revenu progressif et dune redistribution verticale en faveur des plus pauvres (RMI par exemple).
La croissance doit permettre de prélever une partie des richesses des ménages à hauts revenus pour les redistribuer aux ménages pauvres.
Si lon entend le terme « pauvreté » dans un sens plus large incluant la pauvreté non monétaire, alors on peut évoquer linstitution dune scolarisation de masse ou dun système de protection sociale basé sur la solidarité collective.
2)
Si le surcroît de richesse produite est accaparée par une minorité de la population, le niveau de vie moyen a beau augmenter, le sort des plus pauvres peut ne pas être amélioré.
De même, si les richesses supplémentaires dégagées par la croissance ne sont pas utilisées pour développer des infrastructures publiques, la santé, léducation, alors les besoins fondamentaux peuvent rester inassouvis.
3)
Ecart très important de PIB/habitant en faveur de lArabie Saoudite. Pourtant la Thaïlande parvient à atteindre un même niveau dIDH.Le secret se situe toujours dans lutilisation qui est faite des richesses produites. Arabie Saoudite, richesse pétrolière accaparée par une minorité qui la dilapide en biens de luxe plutôt que pour améliorer le sort de la majorité de la population.
Document polycopié n°11
P NUD, 2005.
1) Faites une phrase avec lInde.
Echelle semi-logarithmique.
Cette échelle est utilisée pour pouvoir représenter sur un même graphique des valeurs très éloignées (ici de 600 à 50 000).
La distance séparant la valeur 10 de la valeur 100, la valeur 10 de la valeur 1 000 seront identiques car sont en fait utilisés les logarithmes décimaux de ces dernières.
Log de base 10.
Log X = Y.
Y = la puissance à laquelle il faudrait élever le nombre 10 pour obtenir X.
Donc Log 1 = ? ( 0 car 100 = 1
Log 10 = ? ( 1 car 101 = 0
Léchelle est ici construite à partir de log 500 = 2,7 ; log 1 000 = 3 ; log 10 000 = 4 ; log 50 000 = 4,7.
Daprès le PNUD, en 2003, lInde avait un PIB/habitant de 3 000$.
2) Montrez quil existe une certaine corrélation entre le PIB/habitant et le taux de mortalité infantile.
On observe que les pays ayant le plus fort PIB/habitant semblent avoir les plus faibles taux de mortalité infantile.
3) Nuancez votre réponse précédente en trouvant un ou deux exemples pertinents.
Côte-dIvoire/Moldavie. Même PIB/habitant et pourtant taux de mortalité infantile très supérieure en Côte-dIvoire.
Papouasie-Nouvelle Guinée et Etats-Unis : même taux de mortalité infantile alors que le PIB/habitant des Etats-Unis très supérieur. Etats-Unis : les inégalités économiques et sociales sont importantes. Problème de répartition du PIB. PIB/habitant est une moyenne et ne dit rien des inégalités dans un pays. Une partie de la population na pas dassurance maladie, doù problèmes de santé. Situation des Noirs aux USA (voir Katrina).
Trouvez deux pays qui ont des valeurs identiques sur un des axes et des valeurs différentes sur lautre axe.
Le niveau du PIB/habitant résulte de la croissance. Donc nous avons montré que la croissance économique doit permettre daméliorer le système de santé. Mais cela est loin dêtre automatique.
Encore une fois, le choix quant à lutilisation des fruits de la croissance est primordial.
c) Le développement humain favorise la croissance
Document 8 p. 17 Le développement humain, une condition nécessaire de la croissance économique dans les pays les moins avancés (PMA)
D'après le Rapport de 1990 de la Banque mondiale, à long terme, à moins d'investir davantage dans le capital humain des pauvres, la lutte contre la pauvreté a peu de chances de réussir. [... ]
Lamélioration de la nutrition et de la santé, par exemple, allonge le temps pendant lequel les pauvres sont aptes à travailler. [...]
Par conséquent, la construction et le développement des infrastructures physiques nécessaires (des dispensaires de soins de santé primaires, des écoles élémentaires, etc.) constituent une priorité absolue, surtout en milieu rural. La fourniture d'eau potable et d'autres services essentiels d'assainissement et de lutte contre les maladies sont également primordiaux. [...] Mais ces interventions de l'État doivent être financées. Le Rapport de 2000-2001 souligne qu'une « redistribution publique efficace requiert la volonté et la capacité d'accroître les recettes fiscales, particulièrement celles provenant des non-pauvres. » [...] LÉtat a donc un rôle à jouer en venant en aide aux communautés dans les périodes d'insécurité et en assurant 1e minimum aux laissés-pour-compte de la croissance.
Christophe Ehrhart, Croissance, redistribution et lutte contre la pauvreté: l'évolution non-linéaire de l'approche de la Banque Mondiale, Travaux de recherche du CEMAFI 2004/14, 2004.
1) Relevez dans ce texte les éléments constitutifs du capital humain.
La santé des travailleurs fait partie du capital humain de même que leur niveau de qualification (à noter quon insiste souvent plutôt sur la qualification)
Capital humain : capacités physiques ou intellectuelles dun individu ou dun groupe dindividus favorisant la production dun revenu (monétaire ou extra-monétaire).
Notion due à Gary Becker, économiste libéral, dans les années 1960. Idée que les différences de revenus perçus par les salariés proviendraient dinvestissements différents en capital humain (formation). Idée que les individus feraient des calculs coûts/rendements (coût = temps et argent consacré à se former + manque à gagner du fait que lon ne travaille pas quand on étudie ; rendements = surcroît de revenus pour lindividu). Très discutable : les individus agissent-ils tels que les décrits Gary Becker ? Adoptent-ils ce type de calculs ?
2) Montrez comment linvestissement dans le capital humain peut favoriser la croissance du niveau de vie par habitant.
Fort capital humain : travailleurs plus productifs donc hausse de la productivité et de la croissance (théorie de la croissance endogène). Nous reparlerons de cela dans un prochain chapitre sur les sources de la croissance.
« La connaissance aide à comprendre le fonctionnement des machines et à sen servir efficacement. Plus généralement, léducation aide à installer un rapport rationnel à lactivité économique : recherche systématique des solutions les plus économes en temps ou en énergie, ouverture desprit face au changement et à linnovation, croyance en la capacité de lesprit humain à résoudre les problèmes à partir de lexpérience et de la logique. De plus, les connaissances techniques spécialisées améliorent directement lefficacité du travail, quil sagisse des méthodes de production, de gestion, de commercialisation ou de financement. Cependant, pour un pays en développement, quel niveau de formation privilégier ? Il semble clair que ces pays ont dabord besoin dune main-duvre capable dassumer des tâches de production relativement simples, de manière à pouvoir utiliser les techniques étrangères dans les industries de main-duvre et attirer les investissements directs étrangers. Ils ont plus besoin de techniciens, demployés et douvriers qualifiés que de chercheurs de haut niveau.
Linvestissement éducatif doit donc se concentrer sur le primaire et le secondaire. » Parienty, léducation soutient-elle la croissance ?, Alter éco n°251, octobre 2006.
3) Quels sont les investissements publics requis pour assurer un progrès du capital humain ?
Système de santé et système scolaire, infrastructures qui permettent de développer les voies de communication (le capital humain est produit par des effets externes).
4) Comment un Etat peut-il financer cette politique ?
Par les prélèvements opérés auprès de ceux qui peuvent payer, à savoir les ménages aux revenus les plus élevés.
En ce sens, la croissance, qui permet de dégager des ressources pour lEtat, encourage les investissements publics dans la santé et léducation, ce qui renforce le capital humain et donc la croissance. Cercle vertueux.
Deux arguments supplémentaires pour montrer linfluence du développement humain sur la croissance :
Une meilleure santé favorise linvestissement dans le capital humain car lhorizon de vie est plus long. Vous nallez pas consacrer 25 ans à étudier si votre horizon de vie est à 35 ans comme dans certains pays dAfrique Sub-saharienne.
Une meilleure santé de la population et notamment une réduction de la mortalité a tendance à réduire la fécondité (transition démographique), ce qui peut permettre aux femmes de participer à la sphère productive.
Hausse du niveau de vie, donc il est moins nécessaire de faire travailler les enfants, ce qui pousse les familles à les envoyer plus facilement à lécole, ce qui renforce le capital humain et la croissance.
Idée que le développement humain peut venir soutenir la croissance, cercle vertueux, processus cumulatif.
On retrouve notre première définition du développement avec lidée que cest un phénomène qui accompagne et favorise la croissance.
4) Les inégalités de croissance et de développement entre pays
La croissance et le développement sont-ils des phénomènes uniformément répandus sur la planète ? Ne se trouve-t-on pas au contraire devant une fracture sociale mondiale ? Les inégalités de niveau de vie ont-elles tendance à se réduire (thèse du rattrapage bien illustrée par la Chine et lInde) ou continuent-elles de se creuser ?
Ces questions sont essentielles entre autres car un monde de pauvreté ne peut être un monde de paix. Ces inégalités mondiales sont à la base de la plupart des conflits meurtriers qui se sont développés dans les pays les plus pauvres.
Document polycopié n°12 Des inégalités mondiales de revenus qui ne se réduisent pas significativement
Certains affirment que les inégalités mondiales de revenus explosent. Les plus riches senrichissent toujours plus, pendant que les plus pauvres ne sortent pas de la grande pauvreté. Pour dautres, ces inégalités régressent grâce au formidable rattrapage de la Chine, de lInde et de quelques autres grands pays émergents. Dialogue de sourds ? Mauvaise foi ? Pas vraiment, ou pas seulement. Selon le type dinégalité, les concepts et les méthodes retenus, ces deux points de vue peuvent se défendre. Et même se compléter pour un diagnostic plus complexe mais plus juste. Qui nincite pas à loptimisme.
On trouve en 2004 un rapport de 33,5 entre les 10% des pays les plus riches (PIB/habitant ( 29 000$ PPA) et les 10% des pays les plus pauvres (PIB/habitant õö¨
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