Le classement - 2ème partie - Fédération Inter-Environnement ...
Mais c'est loin d'être la seule acception de « classement », mot très présent dans
le droit de l'environnement et de l'aménagement du territoire en Wallonie. Dans
la ... Ils sont gérés par la Direction Opérationnelle 2 (DGO2) de la Région
wallonne et, en particulier, par la Direction des Voies Hydrauliques. L'ensemble
des ...
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Fiche théorique LCCATM n°59
Le classement 2ème partie
Mots clés : classement, classe, permis, navigable, déchet, incidences, patrimoine, liste
Lessentiel du propos de la fiche théorique précédente portait sur le classement par excellence, celui qui existe depuis bien plus longtemps que le CWATUPE : le classement du patrimoine immobilier. Mais cest loin dêtre la seule acception de « classement », mot très présent dans le droit de lenvironnement et de laménagement du territoire en Wallonie.
Dans la réglementation wallonne, il existe au moins quatre occurrences majeures et distinctes des termes « classer », « classe » ou « classement ». Il sagit :
de la réglementation portant sur les cours deau,
de celle portant sur les déchets,
de celle portant sur les établissements et installations ayant des incidences sur lenvironnement,
et enfin de celle portant sur les arbres et haies remarquables, le petit patrimoine populaire, les bâtiments, les monuments, les sites, ainsi que les fouilles archéologiques, examinée en détail dans le supplément à la Lettre n°58.
Chacune de ces quatre occurrences se caractérise par une portée, un spectre daction et des procédures propres. Les trois premières font partie du Code de lenvironnement, la quatrième, quant à elle, fait partie du Code de laménagement du territoire, de lurbanisme, du patrimoine et de lénergie.
1. La nomenclature des cours deau Code de lenvironnement, Livre II. Code de leau
Les cours deau de Wallonie se classent en deux grandes catégories, les cours deaux navigables et les cours deaux non navigables. Une carte disponible sur le site de la Maison de la Pêche ( HYPERLINK "http://www.maisondelapeche.be/Fr/Ou-pecher_12_1.html" http://www.maisondelapeche.be/Fr/Ou-pecher_12_1.html) reprend les différents types de cours deau et fait clairement apparaître ceux qui sont navigables : fleuves, grandes rivières, canaux, plans deau en réseau. Ils sont gérés par la Direction Opérationnelle 2 (DGO2) de la Région wallonne et, en particulier, par la Direction des Voies Hydrauliques. Lensemble des voies navigables forme un réseau à lintérieur duquel chaque cours deau est classé selon le tonnage de bateau quil est capable de porter.
Encadré : Une carte des cours deau de Wallonie
Un tableau dressé par la DGO2 (http://voies-hydrauliques.wallonie.be/opencms/opencms/fr/vn/Le_rxseau/classification_des_voies_navigables.html) reprend les caractéristiques de chacune des huit classes reconnues par lEurope, qui correspondent aux différentes sections des cours deau wallons telles quexprimées sur les cartes officielles du réseau. Le croisement de ces informations est indispensable pour tracer les itinéraires de navigation commerciale et envisager des déviations en cas de travaux.
La carte des cours deau navigables wallons est disponible en version texte à lemplacement suivant : HYPERLINK "http://voies-hydrauliques.wallonie.be/opencms/opencms/fr/vn/carte/cartet.html" http://voies-hydrauliques.wallonie.be/opencms/opencms/fr/vn/carte/cartet.html
Les cours deau non navigables se répartissent en quatre subdivisions en fonction de l'importance de leur bassin hydrographique : les cours deau de première, de deuxième et de troisième catégorie et enfin les cours deau non classés, cest à dire ceux dont le bassin hydrographique n'atteint pas 100 hectares. Ces classes correspondent à des gestionnaires différents, chargés de lentretien et des travaux. Labréviation administrative pour les cours deau non navigables est CENN. Mis bout à bout, ces CENN constitueraient un ruban de quatorze mille kilomètres.
1ère catégorie :
La Direction générale opérationnelle 3 (DGO3) de la Région wallonne gère les cours deau non navigables de première catégorie, cest à dire les parties des cours d'eau non navigables, en aval du point où leur bassin hydrographique atteint au moins 5000 hectares. Ladministration régionale est compétente en matière dautorisations.
2ème catégorie :
Les cours deau non navigables de deuxième catégorie sont « les cours d'eau non navigables ou parties de ceux-ci qui ne sont classés ni en première ni en troisième catégorie ». Le Service technique provincial est leur gestionnaire. Il voit ainsi passer tous les dossiers relatifs à la construction d'étangs et d'ouvrages d'art, aux prises d'eau et rejets en rivière.
3ème catégorie :
Les cours deau non navigables de troisième catégorie sont les cours d'eau non navigables ou parties de ceux-ci, en aval de leur origine, tant qu'ils n'ont pas atteint la limite de la commune où est située cette origine. Ils sont entretenus par la Commune, sous le contrôle de la Province. La Province assure un rôle de police sur les ruisseaux de cette catégorie.
« Non classés » :
Les cours d'eau non classés sont les cours d'eau non navigables ou partie de ceux-ci, pour autant que le bassin versant ne dépasse pas les 100 hectares. Leur gestion est privée, cest à dire quils sont entretenus par les propriétaires, les usufruitiers. Entre détenteurs riverains, chacun prend en charge une moitié de la largeur du cours deau. La Province assure également un rôle de police sur les ruisseaux non classés.
Un atlas des cours d'eau non navigables
Les points de classement et les catégories des cours d'eau de Wallonie sont repris à l'atlas des cours d'eau non navigables. Cet atlas comporte :
. les cartes d'Etat-major reprenant la catégorie du cours d'eau ;
. les planches cadastrales reprenant le tracé du cours d'eau, ainsi que les endroits où le cours d'eau a été mesuré ;
. les carnets descriptifs reprenant les cotes mesurées du profil du cours d'eau et un schéma des ouvrages existants.
Les citoyens peuvent consulter l'atlas des cours d'eau non navigables dans les bureaux du Service technique provincial et dans toute administration communale.
2. La réglementation portant sur les déchets Code de lenvironnement, Livre Ier. Dispositions communes et générales
Dangereux ou non dangereux, inertes, ménagers, banals, permettant une récupération de la chaleur, les déchets sont repris suivant leur origine, leur composition ou leur état dans des listes qui peuvent être longues, très longues. Le catalogue des déchets a été déterminé par un arrêté du Gouvernement wallon, lui-même remanié par un décret en 2007.
Quant aux décharges, elles sont officiellement appelées des centres denfouissement techniques, et encore plus couramment désignées par labrégé « CET ». La surimpression « CET » se retrouve au plan de secteur sur des zones bleues, cest à dire de service public ou dintérêt communautaire. Ces lieux en cul-de-sac constituent la solution ultime, si aucune forme de recyclage, de valorisation ou de récupération ne peut être trouvée.
Les centres denfouissement sont répartis en classes selon le type de déchet stocké. Vous entendrez usuellement parler de « décharge de classe trois », par exemple, plutôt que de « centre denfouissement technique pour déchets inertes ».
Classe I : déchets industriels dangereux, non toxiques.
Classe II : déchets ménagers et assimilés.
Classe III : déchets inertes.
Classe IV : (nest pas spécifié dans la réglementation wallonne)
Classe V : déchets industriels.
NB : Il nexiste pas de centre denfouissement technique de classe I en Wallonie. Nos voisins Flamands, Allemands et Français accueillent les déchets dangereux wallons dans des décharges spécifiques. Leur co-incinération est autorisée dans les cimenteries wallonnes.
2010 est une année charnière en matière de planification régionale des déchets. En effet, le « Plan déchets-horizon 2010 » ou PWD-2010 arrive à échéance, et le nouveau Plan ou PWD-2020 est en cours de préparation. Le vieux plan, encore dapplication aujourdhui, est consultable en ligne sur le portail de lEnvironnement ( HYPERLINK "http://environnement.wallonie.be/" http://environnement.wallonie.be/). Pour y accéder, il vous faudra choisir le département « Déchets » sur la page daccueil, puis cliquer la rubrique « Plan wallon des déchets », et ensuite télécharger les fichiers pdf regroupant les chapitres qui vous intéressent. Quant au PWD-2020, il sera en ligne seulement après l'enquête publique prévue en 2011.
Pour préparer toute recherche ou réflexion sur le sujet des déchets et de la mise en décharge, la Fédération IEW vous recommande de consulter son site ( HYPERLINK "http://www.iewonline.be/"www.iewonline.be) et d'y lire les positions de la Fédération tant en ce qui concerne la prévention des déchets, que les infrastructures de gestion des déchets en Région wallonne. Plusieurs associations membres de la fédération dispensent des conseils judicieux en matière de prévention des déchets (www.espace-environnement.be), d'éco-consommation (www.ecoconso.be), de compostage (comitejeanpain.be). Plusieurs associations membres vivent aussi les décharges et leurs nuisances au quotidien et jouent un rôle de vigies de lenvironnement (ADEM, Pro-Braine, Namur80, entre autres).
3. La réglementation des installations et activités ayant des incidences sur lhomme et lenvironnement Décret « Permis denvironnement » de 2002
Cette réglementation concerne toute personne physique ou morale exploitant un établissement ou sapprêtant à lexploiter !
Plusieurs décrets sont venus modifier larrêté du Gouvernement wallon du 4 juillet 2002 qui dressait la liste des projets soumis à étude d'incidences et des installations et activités classées. Le fond demeure, à savoir que sont instituées trois classes détablissement déterminées selon limportance décroissante de leurs impacts sur lhomme et sur lenvironnement ainsi que leur aptitude à être encadrées par des conditions générales, sectorielles ou intégrales.
La classification des installations et activités est établie par le Gouvernement wallon. La classe dun établissement comportant plusieurs installations ou activités de différentes classes équivaut très logiquement à la classe de linstallation ou activité qui a le plus grand impact sur lhomme et/ou lenvironnement.
Classe 1 : Regroupe les installations et activités potentiellement les plus polluantes
Classe 2 : Regroupe les installations et activités non-classées en 1 ou en 3 (sic)
Classe 3 : Regroupe les installations et activités ayant un impact peu important sur lhomme et/ou sur lenvironnement, et pour lesquelles le Gouvernement peut édicter des conditions intégrales.
Les établissements de classe 1 ou 2 sont soumis à permis denvironnement, ceux de classe 3 sont soumis à déclaration. Une demande de transformation ou dextension dun établissement de classe 3 qui aurait pour effet de faire passer celui-ci en classe 2 ou 1, sera par voie de conséquence soumise à permis denvironnement. Le dossier passera dès lors obligatoirement par la case « étude dincidences sur lenvironnement ».
LUnion des Classes Moyennes et lUnion Wallonne des Entreprises mettent régulièrement à jour leurs supports didactiques liés à cette matière. Leurs sites renseignent également le calendrier des formations en matière de permis unique, permis durbanisme et permis denvironnement. Pour lUCM : HYPERLINK "http://www.ucm.be" http://www.ucm.be, rubrique Environnement, Actualité du Service Environnement, et pour lUWE : HYPERLINK "http://www.permisenvironnement.be" http://www.permisenvironnement.be.
Face à la multitude dactivités possibles, comment savoir de quelle classe une exploitation relève? Le Gouvernement wallon a établi une liste qui doit orienter les futurs exploitants. Dans le détail, on saperçoit quelle est extrêmement précise. Elle est aussi régulièrement revue et corrigée. La seule chose qui ne change pas, cest que les valeurs chiffrées sont décisives pour attribuer une activité à lune ou lautre classe : poids, volume, pourcentage, nombre fini, puissance installée, tout est quantitatif par excellence !
Prenons pour exemple lélevage. Dans ce secteur dactivité - qui ne constitue quune infime portion de la liste gouvernementale - il apparaît clairement que le nombre danimaux est décisif pour apprécier la classe dune activité. Dès quelles présentent une certaine ampleur, en raison du dépassement dun plafond fermement établi, les installations nécessitent un permis denvironnement. Et qui dit permis denvironnement, dit étude dincidences sur lenvironnement
Le mécanisme est somme toute assez simple, nest-ce pas ?
En juin 2010, la DGO3 a mis en ligne une imposante nomenclature à huit chiffres où un exploitant agricole peut aller « les yeux fermés » vérifier la classe de ses installations. Les chiffres en série croissante indiquent une catégorisation de plus en plus spécifique. Quand la série atteint huit chiffres groupés deux par deux, on est arrivé à la rubrique indivisible, univoque. La classe qui correspond à cette rubrique nest pas discutable. La nomenclature coordonnée et publiée de manière officieuse est consultable via le lien suivant : HYPERLINK "http://formpe.environnement.wallonie.be/html/Nomenclature_AGW_coordonne.pdf" http://formpe.environnement.wallonie.be/html/Nomenclature_AGW_coordonne.pdf.
Bien que cette nomenclature ait été également publiée au Moniteur belge, sa consultation est plus aisée dans cette coordination officieuse. Plus complète aussi, puisque chaque tableau comporte une colonne supplémentaire qui facilite la vie des usagers : elle fait mention des conditions intégrales, des conditions sectorielles ou des conditions sectorielles relevant de la réglementation sur leau, qui sont figurées ici par un S, un I, un E, ou encore la combinaison de ces lettres.
Petit exercice de traduction :
01 AGRICULTURE, CHASSE, SERVICES ANNEXES
01.2 ACTIVITÉS DÉLEVAGE OU DENGRAISSEMENT RELEVANT DU SECTEUR DE
LAGRICULTURE (activités exercées par un agriculteur)
01.21 OVINS OU CAPRINS DE 6 MOIS ET PLUS
01.21.01 Bâtiment ou toute autre infrastructure dhébergement sis en zone dhabitat ou à moins de 125 m :
dune habitation de tiers existante, sauf si elle est sise en zone agricole,
dune zone dhabitat,
dune zone de services publics et déquipement communautaire contenant une construction dans
laquelle une ou des personnes séjournent habituellement ou exercent une activité régulière,
dune zone de loisirs,
ou dune zone destinée au logement et à la résidence par un rapport urbanistique et
environnemental au sens de larticle 33 du CWATUP ou par un plan communal daménagement
tel que défini aux articles 48 et 49 du même Code,
dune capacité :
01.21.01.01 de 2 à 150 animaux => classe 3 I
01.21.01.02 de plus de 150 à 500 animaux => classe 2 consulter la DGA - S
01.21.01.03 de plus de 500 animaux => classe 1 EIE Consulter la DGA - S
En texte continu, nous pourrions dire que lélevage de chèvres ou de moutons âgés de plus de six mois, exercé par un agriculteur,
sil comporte un abri solide qui se trouve en zone dhabitat, relève de la classe 1 quand le troupeau dépasse 500 têtes. Il faut dès lors accompagner la demande dautorisation dune étude dincidences sur lenvironnement et se conformer aux conditions sectorielles.
si labri nest pas en zone dhabitat mais néanmoins situé à moins de 125 m dune zone dhabitat, ou dune zone de services publics et déquipement communautaire contenant une construction dans laquelle une ou des personnes séjournent habituellement ou exercent une activité régulière, ou dune zone de loisirs, ou dune zone destinée au logement et à la résidence par un rapport urbanistique et environnemental au sens de larticle 33 du CWATUPE ou par un plan communal daménagement tel que défini aux articles 48 et 49 du même Code, les mêmes exigences sont à satisfaire : il faut accompagner la demande dautorisation dune étude dincidences sur lenvironnement et se conformer aux conditions sectorielles.
il en va de même sil existe à moins de 125m de labri prévu une habitation de tiers.
cette condition est levée si ladite habitation de tiers se trouve en zone agricole.
si le troupeau, dans les mêmes conditions de distances et de zone, est inférieur à 151 animaux, le projet fait partie de la classe 3, et doit répondre aux conditions intégrales. Il nest pas soumis à permis denvironnement.
entre 151 et 500 chèvres ou mouton, le demandeur devra satisfaire aux conditions sectorielles mais son projet ne sera pas soumis à étude dincidences sur lenvironnement. Pour une situation géographique et planographique telle que décrite dans la rubrique 01.21.01, il correspond à la classe 2.
Encadré : Un formulaire à la rescousse !
Vu la complication des rubriques et des formalités à accomplir, le site « Environnement » du Service Public de Wallonie a prévu un renvoi vers le site « Formulaires » propre à la réglementation wallonne. Il propose dans sa rubrique « Environnement et ressources naturelles » des formulaires intelligents (sic) et des fonctionnaires disponibles en tant que personnes de contact pour accompagner les demandeurs : la page HYPERLINK "http://formulaires.wallonie.be/p004360_122.jsp" http://formulaires.wallonie.be/p004360_122.jsp introduit aux permis denvironnement et permis unique (permis denvironnement combiné à un permis durbanisme). Cette page donne également accès à différents tableaux et fichiers dont un très intéressant calculateur des délais de procédure, qui permet même dincorporer des données relatives à une ouverture de voirie, et de vérifier lallongement du délai en fonction de cela.
En savoir plus :
le site de la Fédération Inter-Environnement Wallonie publie tous les 15 jours une newsletter intitulée nIEWs. Elle traite de matières aussi diverses que la santé, la fiscalité, les déchets, la ruralité, létat des eaux wallonnes, lhébergement éco-responsable, la mobilité, le droit régional, etc. Tous les articles sont rédigés « à vif et à neuf » par les chargés de mission, qui choisissent selon lactualité un angle dattaque ou proposent une autre façon de voir un sujet qui fait mouche. La plupart des textes font références à lune ou lautre classe évoquée ici. Loccasion rêvée de pratiquer ces catégories pour le moins « techniques » !
une brochure «Mémento Législation déchets, Le cadre réglementaire en Région Wallonne» a été éditée en 2009 par le réseau intersyndical de sensibilisation à lenvironnement (RISE), sous la coordination de Dominique Defrise, chargée de recherche à lIGEAT-ULB et conseillère en environnement auprès de la FGTB. Ce document est disponible sur demande auprès de la Direction générale opérationnelle de lAgriculture, des Ressources naturelles et de lEnvironnement (DG03) de la Région wallonne, mais aussi téléchargeable via le lien suivant : HYPERLINK "http://www.rise.be/files/library/Documentation/Brochures/memento_dechets_fgtb.pdf" http://www.rise.be/files/library/Documentation/Brochures/memento_dechets_fgtb.pdf
Hélène Ancion et Jean-François Pütz