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LC 37 : Lecture et utilisation des diagrammes d'Ellingham

Nous venons de voir que la pression de O2 importait pour connaître le sens de la réaction, en particulier pour savoir s'il y a corrosion du métal par O2.




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.3  ( 1 )


Approximation d’Ellingham


Si l’on écrit la variation d’enthalpie libre de la réaction ci-dessus, on aura :

 INCORPORER Equation.3 
La valeur de ces grandeurs à la température T s’obtient par l’utilisation des relations de Kirchoff que l’on peut écrire sous la forme :

 INCORPORER Equation.3 
 INCORPORER Equation.3 

L’approximation d’Ellingham tient dans le fait de dire que tant qu’il n’y a pas de changement de phase, on a :
 INCORPORER Equation.3   INCORPORER Equation.3 
On a alors :  INCORPORER Equation.3 

Ce qui va nous permettre d’obtenir des caractéristiques linéaires par morceau.

Cas du zinc

2 Zn (s) + O2 (g) = 2 ZnO (s)


 = -701 000 + 201 T

Réaction exothermique


Etude du signe des pentes

Lien entre variation d’entropie, désordre et pentes des droites


Au cours de la réaction de formation de l’oxyde, la variation  INCORPORER Equation.3  de la quantité de matière gazeuse peut se présenter sous 3 cas :

*  INCORPORER Equation.3  > 0 : cela signifie qu’il y a plus de formation que de disparition de matière gazeuse au sein du système, le désordre est donc plus important,  INCORPORER Equation.3  > 0, la pente est négative.

Ex  : 2 C(s) + O2 (g) = 2 CO (g)  INCORPORER Equation.3  = + 1  INCORPORER Equation.3  = 179.4 J.K-1.mol-1

*  INCORPORER Equation.3  = 0 : la quantité de matière gazeuse est quasiment constante au cours de la réaction, l’ordre reste ce qu’il est,  INCORPORER Equation.3  = 0, la pente est quasi nulle.

Ex  : C(s) + O2 (g) = CO2 (g)  INCORPORER Equation.3 = 0  INCORPORER Equation.3  = 2.9 J.K-1.mol-1

*  INCORPORER Equation.3  < 0 : il y a plus de disparition que de formation de matière gazeuse, l’ordre au sein du système augmente,  INCORPORER Equation.3 < 0, la pente est positive.

Ex : 2 Zn (s) + O2 (g) = 2 ZnO (s)  INCORPORER Equation.3  = -1  INCORPORER Equation.3  = - 201 J.K-1.mol-1


Changements d’états


Le changement d’état du métal ou de l’oxyde va entraîner une variation relative de la pente de la droite  INCORPORER Equation.3  .

Dans le cas du métal, lors d’un changement d’état  INCORPORER Equation.3  diminue donc la pente augmente.
Dans le cas de l’oxyde, lors d’un changement d’état,  INCORPORER Equation.3  augmente donc la pente diminue.

 

En résumé, lors d’un changement d’état, il y a continuité de  INCORPORER Equation.3  avec présence d’un point anguleux (changement de pente).

Cas du zinc

 INCORPORER Equation.3  tabulée  INCORPORER Equation.3 


693 < T < 1180 (2)
2 Zn (l) + O2 (g) = 2 ZnO (s)

 INCORPORER Equation.3  (1)

2 Zn (s) + O2 (g)

 INCORPORER Equation.3 -714400 + 220.3 T



T > 1180 K (3)
2 Zn (g) + O2 (g) = 2 ZnO (s)

 INCORPORER Equation.3  (2)

2 Zn (l) + O2 (g)


 INCORPORER Equation.3 -944000 + 414.9 T



Domaines de stabilité


 INCORPORER Equation.3 


A la température T, l’affinité chimique de ce système est donnée par :
 INCORPORER Equation.3 

 INCORPORER Equation.3 


3 cas à considérer :

* P(O2) = P(O2)éq A(T) = 0
Le système est en équilibre point figuratif sur la droite

* P(O2) > P(O2)éq A(T) > 0
Le système évolue dans le sens de la formation de l’oxyde tant que P(O2) > P(O2)éq
Domaine de stabilité de l’oxyde au dessus de la droite (Point M1).

* P(O2)< P(O2)éq A(T) < 0
Réduction de l’oxyde (sens 2) tant que P(O2) < P(O2)éq
Domaine de stabilité du métal M en dessous de la droite ( point M2).






Nous venons de voir que la pression de O2 importait pour connaître le sens de la réaction, en particulier pour savoir s’il y a corrosion du métal par O2.


II – UTILISATION DES DIAGRAMMES D’ELLINGHAM

1. Corrosion sèche d’un métal

Définition

On dit qu’un métal est corrodé, à une température T, s’il est oxydé par le dioxygène. La pression de dioxygène, P(O2)éq à la température T s’appelle pression de corrosion.

Etude graphique

Si l’on superpose les droites y = RT ln  INCORPORER Equation.3  aux graphes  INCORPORER Equation.3 , on obtient un réseau d’abaques pression –température.
Chose relativement agréable car par comparaison des positions relatives des 2 graphes, on obtient 2 informations importantes :

on peut déterminer la température limite de corrosion Tl
Soumis à une pression donnée en O2, le métal est corrodé pour autant que la droite y = RT ln  INCORPORER Equation.3  reste au dessus de la courbe  INCORPORER Equation.3 . La température Tl augmente donc avec la pression.

on peut aussi déterminer la pression de corrosion P(O2)éq.
A une température donnée, la pression de corrosion de divers métaux dépend de leur  INCORPORER Equation.3 . Elle diminue quand  INCORPORER Equation.3  décroît.







c. Cas du zinc


 INCORPORER Equation.3  = -701 000 + 201 T (1) Pour T < 693 K Zn solide
 INCORPORER Equation.3  = -714 400 + 220.4 T (2) Pour 693 K < T < 1180 K Zn liquide

Pour T = 500 K on doit considérer la première relation et on a : P(O2)éq = 10-63 bar
Pour T = 1000 K, on doit considérer la deuxième relation et on obtient P(O2)éq = 10-26 bar

On s’aperçoit que les 2 pressions de corrosions calculées sont 10 10 bars pour l’or et ~ 10 4 bars pour Ag ’

Réduction d’un oxyde

Généralités

L’étude que je vais faire ici met en jeu la réduction d’un oxyde par un autre métal, mais elle pourrait être faite dans le cas d’un non-métal (C, H2), ou dans le cas d’un corps composé (CO..)
 INCORPORER Equation.3   INCORPORER Equation.3 

 INCORPORER Equation.3   INCORPORER Equation.3 

La Variance est donnée par :
V = n – r – q + a - fð ð
Dans le cas général, 2 métaux et 2 oxydes à l état solide n = 4, r = q = 0, a = 1, fð = 4
V = 4-0-0+1-4 =1 (ind de P)

 INCORPORER Equation.3 

 INCORPORER Equation.3 



 INCORPORER Equation.3  =  INCORPORER Equation.3  -  INCORPORER Equation.3 


Ce système ne comporte que des phases solides d’activité =1 d’où Ac (T) = -  INCORPORER Equation.3 

La condition d’équilibre se traduisant par Ac (T) = 0 (V=0), elle impose la température de l’équilibre que l’on appelle température d’inversion Ti.


Evolution sens 1 : M ’ réduira M’’x’’Oy’’ si Ac (T) >0 d’où  INCORPORER Equation.3  >  INCORPORER Equation.3  ici pour T > Ti

Evolution sens 2 : M’’ réduira M’x’Oy’ si Ac (T) TA
le monoxyde de carbone du couple CO2/CO si T>TB

Dans les 2 cas le zinc est obtenu à l’état gazeux.
Il y a donc 2 réactions de réduction envisageables :




Réalisation expérimentale




Industriellement, on réalise cette opération dans un haut-fourneau.
Dans la partie supérieure (le gueulard), une trémie permet le chargement du réacteur avec la calcine, du coke (carbone) et un fondant (il va se combiner avec la gangue pour donner un laitier liquide en bas du haut-fourneau dans le creuset).


L’air est injecté à 920 °C au bas du réacteur grâce à des tuyères entraînant ainsi la combustion du carbone avec production de CO. Cette réaction est exothermique et permet aux réactions endothermiques de réduction vues ci-dessus d’avoir lieu.
L’insufflation d’air à 920 °C dans la partie supérieure permet la combustion du carbone et dégagement de chaleur pour que T > 1000 °C.







Un tel réacteur a un fonctionnement continu.

On recueille :
en bas, le laitier liquide contenant le plomb liquide : plomb d’œuvre
en haut, le mélange gazeux contenant le zinc. Ce mélange sort du haut-fourneau vers 1000 °C et a une composition moyenne de 8% en Zn, 11% en CO2, 25% en CO, 1% en H2 et 55 % N2 sous 1 bar.

Ce mélange gazeux est envoyé dans un condenseur, réfrigérant géant refroidi par une pluie de plomb à 450 °C. Seul le zinc se liquéfie conduisant à un alliage Pb-Zn.
Par refroidissement, cet alliage se sépare en 2 phases : l’une riche en plomb qui est ramené vers le condenseur et la deuxième riche en zinc contenant 1.5 à 2% de plomb (opération de liquation).

Ce zinc brut (98-98.5%) s’appelle zinc d’œuvre et doit être raffiné par distillation fractionnée conduisant à du zinc 99.99 %






CONCLUSION :

Les diagrammes d’Ellingham sont des outils puissants pour prévoir la faisabilité thermodynamique d’une réaction ainsi que les conditions expérimentales à adopter. Mais il sera nécessaire d’y confronter des considérations cinétiques pour bien comprendre ce qui se passe.
Nous avons vu ici le diagramme d’Ellingham des oxydes mais ce principe de construction est généralisable et l’on pourra trouver des diagrammes d’Ellingham des chlorures, des sulfures…


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Application à la pyrométallurgie



 INCORPORER Equation.3