C'est vrai - Index of
HAMMADI Estelle. HENRY Erica. HOLTZ Anne. TD E.S.M. Année 2003-2004 ...
Avant de se consacrer au marché de la Barbie, qui est notre sujet d'étude, il
convient de s'intéresser au .... Elles mettent en application le phénomène « Lolita
».
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s émissions TV très en vogue auprès de ce public.
Ce nest pas la première fois que Barbie est ainsi concurrencée. Cependant, cette fois-ci, la menace semble sérieuse.
Cest pourquoi il est intéressant de se demander si Barbie est en péril ou si malgré lagitation actuelle sur le marché des poupées, elle reste indétronable. Connaît elle simplement une petite baisse de régime ou est elle définitivement délaissée par des fillettes qui grandissent de plus en plus vite ? Phénomène que lon nomme aux USA :« kids are getting older younger ».
Ainsi nous tenterons de répondre à la problématique suivante :
Barbie répond-t-elle toujours aux attentes des petites filles ?
Dans une première partie, nous nous intéresserons au marché du jouet pour se focaliser ensuite sur celui des poupées.
La deuxième partie de létude se concentrera sur Barbie. Très controversée que ce soit par la presse ou par des parents, il est également essentiel de se demander si face à ses nouvelles concurrentes beaucoup plus affranchies, Barbie nest pas en réalité excessivement sage. Elle inspirerait presque la vertu ! Cest ce que nous développerons lors de cette même section. Nous aborderons également les ripostes de son créateur, Mattel, face aux attaques à lencontre son égérie.
La perception actuelle de Barbie est formulée et analysée en parties 3 et 4. A travers des entretiens et des questionnaires auprès dacheteurs (essentiellement des parents) ainsi quauprès dutilisatrices, nous avons mesuré la côte de Barbie, la place réservée à ses concurrentes et les critiques qui lui sont adressées.
Enfin nous terminons létude par des recommandations.
PARTIE I
Le marché du jouet ces 10 dernières années
Avant de se consacrer au marché de la Barbie, qui est notre sujet détude, il convient de sintéresser au marché du jouet en France sous quatre angles : loffre, la consommation, la distribution et la publicité.
Loffre
La France occupe la deuxième place du jouet en Europe (derrière lAllemagne) depuis ces dix dernières années.
Même si le nombre dentreprises industrielles a diminué (de 160 en 1992 à 130 en 1999), la production na cessé daugmenter pour passer de 640 millions deuros en 1993 à 792 millions deuros en 1999 et cela afin de répondre à une natalité croissante. La France compte en 1999 11 millions denfants de 0 à 14 ans avec une dépense moyenne par enfant de 276¬ .
Le marché du jouet est un secteur très internationalisé puisque les importations s élèvent en moyenne à 1,2 milliards d euros alors que les exportations représentent en moyenne 305 millions d euros.
Il est intéressant de noter que le marché français est dominé par des sociétés américaines. Les fabricants français tels que Smoby ou Berchet étant spécialisés dans les jouets traditionnels (peluches , premier âge
) ou les jouets en bois.
IntervenantsC.A (millions de francs)HASBRO (US)2880MATTEL (US)2340SMOBY778BERCHET684TOMY540
Étudions à présent plus précisément le marché des poupées en France. On voit que la poupée représente environ 12% des jouets produits ; cette proportion étant restée stable durant la dernière décennie.
% ventes poupéesChiffre d affaireMATTEL90,6900 millions ¬ DELPLAY3,961 millions ¬ HASBRO2,126 millions ¬ TYCOTOYS1,421 millions ¬
Palmarès des fabricants sur le marché français
Mattel, le fabricant de Barbie se place en première position sur le marché français avec près de 91% des ventes de poupées. (+ de détails sont fournis en Partie 2, II)
La consommation
En 2001 les ventes de jouets ont atteint 2,4 milliards deuros et les poupées représentent 11,9% de ces ventes.
Cette proportion est relativement stable dans le temps puisquelle était de 11,4% en 1998.
On constate que les ventes sont saisonnières et cela depuis de nombreuses années. Ainsi 70% des ventes ont lieu en novembre/décembre à loccasion des fêtes de fin dannée.
La fulgurante progression des jeux vidéos (+ 300% entre 1991 et 1992) na pas fait souffrir les jeux traditionnels pour filles.
Les acheteurs de jouets en France sont essentiellement les parents et les grands-parents.
La distribution
19912000Grandes Surfaces Spécialisées (GSS)11%18,4%Détaillant-commerce traditionnel31%30,7%Grandes surfaces alimentaires48%46,2%Vente par correspondances10%4,2%
Les grandes surfaces alimentaires dominent toujours le marché des jouets mais sont en perte de vitesse. Cela est dû notamment à la forte saisonnalité des ventes. Ce phénomène a accru le poids des grandes surfaces spécialisées qui réalisent une assez forte proportion de leurs ventes durant les neufs premiers mois de lannée, période dite du « permanent ».
De plus, les consommateurs sont à la recherche de concepts de magasins plus petits mais spécialisés qui apportent des services complémentaires (conseils, livraison
). Ces magasins sont, selon eux, plus à même davoir de la réactivité.
Ainsi ToysRus, la Grande Récré, Joupy ou JouéClub voient leur chiffre daffaires augmenter.
Concernant lincertitude sur le volume et la répartition de la demande, les distributeurs ont plusieurs options pour éviter des stocks importants dinvendus :
( réaliser des commandes prudentes
( prendre le risque dune rupture de stock
( effectuer des opérations promotionnelles en pleine période des ventes.
Les fournisseurs, au contraire, souhaitent des commandes fermes et le plus tôt possible ; cest pourquoi certains fournisseurs proposent depuis peu un système de reprise des stocks.
On peut également noter lapparition du commerce électronique, qui ne représente aujourdhui qu1% des ventes.
La publicité
On constate une forte augmentation de linvestissement publicitaire dans le secteur du jouet puisque lon passe de 76 millions deuros en 1992 à + 126 millions deuros à partir de 1998.
Sur ce laps de temps, un vecteur de communication sest avéré prédominant : la télévision avec environ 84% des investissements. Le message publicitaire dit susciter lenvie et lexcitation de lenfant car cest lui qui « guide » les achats des parents voire achète lui-même avec son argent de poche.
La cible des fabricants de jouets est devenue les enfants, beaucoup plus influençables et efficaces pour convaincre leurs parents.
A présent que le contexte est précisé, intéressons nous de plus près au marché des poupées mannequins.
Étude concurrentielle
du marché de la poupée mannequin
Face à Barbie dont nous parlerons plus amplement par la suite ( Partie II ) se dressent 3 concurrents majeurs : les Bratz de MGA Entertainement, les Flavas de Mattel et les My Scene de Mattel.
Nous avons choisi de les traiter dans cet ordre puisquil respecte leur ordre chronologique dapparition sur le marché.
Dautres concurrents moins connus de Barbie sont également traités de façon plus succincte dans cette étude concurrentielle.
Les poupées Bratz de MGA Entertainement :
les plus sérieuses rivales de Barbie.
Elles sont à lorigine lidée de Yasmin , la fille de 10 ans de Isaac Larian le patron de MGA Entertainement qui est une petite PME californienne du jouet. Yasmin a demandé à son père après avoir passé toute son après-midi « vautrée » devant la télévision : « pourquoi tu ninventes pas une poupée pour les filles de mon âge ? » Cest le déclic !
Après des croquis dessinés sur la table de la cuisine avec sa fille et neuf mois de travail acharné avec son équipe artistique , la « Bratz »est née.
En 2001, 4 poupées sont lancées sur le marché. En 2003, on en compte 5 mais aussi MGA Entertainement lance les « Bratz boys » , la version « Ken » revue et corrigée par Isaac Larian.
La cible est constituée par les filles de 8 à 12 ans . Un nouveau créneau laissé pour compte par Mattel. Mais pourtant très prometteur puisqu aux Etats-Unis les 8-12 ans, sont de gros consommateurs vu quils dépensent en moyenne 30 milliards de dollars en argent de poche par an.
Les Bratz en détail :
Bratz en anglais signifient « pestes » et elles portent bien leurs noms.
Une bouche pulpeuse, des paupières fardées, le nombril à lair, un jean moulé avec des chaussures compensées
voilà en quelques mots la Bratz. Avec son look très tendance, MGA Entertainement a joué la carte de la « midinette aguicheuse ». Les poupées mannequin de la marque californienne ont pour vocation de ressembler aux stars préférées des 8-12 ans comme par exemple Britney Spears ou la française Lorie. Elles mettent en application le phénomène « Lolita ».
De plus les 5 poupées que lon trouve actuellement sur le marché ont chacune leurs caractéristiques : leur propre look. On y trouve une exentrique, une autre plus sport-wear, une poupée qui est plus bohème, la flashy du groupe mais encore une Bratz rétrochic
bref elles ont chacune leur propre look et bien entendu il y en a pour tous les goûts. Un vrai succès !
Le prix : il faut compter en moyenne 30 euros pour une poupée Bratz et deux tenues (et 20.99 euros pour une poupée seule).
La communication
En ce qui concerne la communication de MGA Entertainement, nous avions peu dinformations à notre disposition hormis les spots télévisés et les publicités des poupées dans des magazines spécialisés ( catalogues de jouets par exemple qui pullulent à lapproche des fêtes de fin dannée). Et il ne faut pas oublier que le succès des Bratz repose aussi sur le « bouche à oreille » toujours aussi efficace.
La distribution
Nous allons maintenant sintéresser à son réseau de distribution.
En France, MGA Entertainement ne distribue pas directement ses produits mais les Bratz sont distribuées par lintermédiaire du géant japonais : Bandai.
Les points de vente sont multiples :les grandes surfaces mais aussi magasins de jouets.
De plus, il existe une multitude daccessoires prévus pour les poupées Bratz (lunettes, téléphone portable
toujours des accessoires très mode) .
Chaque année 4 nouveaux accessoires sont diffusés sur le marché.
Mais encore, « Bratz » est une marque avec non seulement ses propres accessoires mais aussi des produits dérivés. MGA Entertainement a mené une politique de dépôt de licences dans des secteurs restés jusqualors inexploités par Barbie. En effet, Bratz a posé son nom sur une multitude de produits tels que des vêtements, des cosmétiques ou encore de la papeterie en passant par le linge de nuit et les boissons. Dans lhexagone, il existe une ligne complète de vêtements créées en partenariat avec le fabricant « Môme City », un jeu vidéo des Bratz d Uby Soft mais également des déguisements ou des masques créés avec César.
De plus, en 2003 sont apparus sur le marché des gadgets électroniques à leffigie des Bratz (sèche cheveux, radios ou baladeurs..).
Pour résumer la « Bratz » est une poupée mannequin passionnée de mode pour les filles de
8-12 ans. Grâce à leur diversité ethnique et à leur tenue très tendance, elles plaisent dans le monde entier. Dailleurs, au Japon il existe un show télévisé pour les petites « pestes » californiennes. Ces nouvelles « lolitas » font fureur chez les pré-ados et défient la star blonde : Barbie.
Les « Flavas » de Mattel :
la première riposte contre les « Bratz »
Mattel a créé les poupées Flavas pour les pré-ados issues de la culture hip-hop.
En anglais « Flavas » est la contraction de « flavor » ce qui signifie « style, ou look ».
Donc, avec les Flavas, Mattel a pour ambition de riposter contre les Bratz en permettant aux jeunes filles dafficher leurs styles personnels grâce aux poupées mannequins.
La cible est constituée par les filles âgées entre 8 et 10 ans.
1. A quoi ressemble une Flava?
Le concept est simple : chaque poupée a son propre style. En dautres termes, elles nont pas la même expression sur le visage, la même taille, la même coiffure ou encore la même couleur de peau ou des yeux
Bref, cela renforce lidée que chaque personnage est unique.
De plus, le look vestimentaire des Flavas embrasse la culture hip-hop avec des pantalons baggies, des casquettes, des vestes en cuir, des micro-jupes et des longues chaînes en or. Mattel sinspirent des tenues vestimentaires des célébrités comme Craig David ou encore Jennifer Lopez.
Une nouveauté pour les Flavas : ces poupées ont 10 points darticulation ( plus quune poupée mannequin basique). Cela permet de varier davantage les mouvements lors du jeu.
Par conséquent, les Flavas sont aussi « branchées » que les Bratz.
Mattel insiste bien sur le fait quavec les Flavas, les filles ont la possibilité de trouver la poupée qui leur correspond le mieux. En effet, cest vers 8 ou 10 ans, que les jeunes filles prennent conscience de leur individualité et donc de leur « paraître ».
Le prix de vente est denviron 20 euros pour une poupée Flavas et une tenue.
2. La communication
Comme les Bratz , la communication des Flavas est essentiellement basée sur les spots télévisés et/ou les publicités dans les catalogues de jouets. Mais Mattel a rajouté une originalité à sa campagne publicitaire aux Etats-Unis : un partenariat avec Christina Aguilera . Cette chanteuse est considérée comme le symbole de la provocation
ce qui correspond bien à la philosophie des Flavas qui est « dafficher sa personnalité quelle quelle soit ! ».
La distribution
Mattel gère le système de distribution. On trouve les produits de Mattel comme les Flavas dans les grandes surfaces, les magasins de jouets mais aussi sur le site de la marque ou sur celui des Flavas.
Mattel a créé des accessoires propre à chaque poupée (tenues, accessoires pour chevaux et même du maquillage).
Les Flavas en quelques mots : en créant 6 nouvelles poupées , les « Flavas », Mattel a pour ambition de barrer la route aux Bratz.
Le concept est très proche de leurs rivales cest à dire qu elles suivent la mode de très près. Chaque poupée a son propre look et une multitude de looks est mise sur le marché à chaque fois qu un nouvel article « à la mode » apparait.
Malheureusement, Mattel est en perte de vitesse face aux Bratz : les Flavas ne sont pas un énorme succès.
Mattel crée un concurrent à la hauteur des Bratz :
My Scene
Deux géants du jouet saffrontent sur le marché des « teenagers » : Mattel et MGA Entertainment , My Scene contre Bratz
Les poupées My Scene ont été créé dont le but encore une fois est dévincer les Bratz du marché. En ce sens, elles sont non seulement les rivales des Bratz mais constituent aussi des « anti-Barbies « . Cest un produit Mattel qui fait concurrence à un autre produit Mattel.
Les My Scene ont pour cible les jeunes filles de 10-12 ans soit les pré-ados.
1. Le produit
Mattel a mis sur le marché en 2002, trois poupées mannequins : Barbie, une blonde aux yeux bleus, Madison, une métisse et Chelsea, une poupée aux yeux bleus et à la chevelure noire.
Elles sont plus réalistes en ce sens que les proportions du corps ne sont pas aussi exagérées que chez les Bratz. Par exemple, les lèvres ne sont pas aussi pulpeuses et nont pas un aspect « siliconé »
De plus, la diversité ethnique est plus accentuée sur le visage des poupées My Scene que sur ceux des Bratz.
De plus, Mattel reprend le créneau des Bratz et des Flavas : chaque poupée a son propre look, son style et ses propres accessoires.
La marque sest inspiré de lindividualisme urbain pour créer ses poupées. Dailleurs, les noms des différents modèles féminins et masculins sont tirés du patrimoine New Yorkais. Par exemple, un « My Scene-Boys » sappelle « Nollee », un nom qui fait référence à un quartier de Manhattan, ou « Ellis » qui incarne un ami masculin des My Scene rappelle lEllis Island. Ainsi, les My Scene Boys sont également sur le marché : le « Ken » de Barbie a été retravaillé et relooké avec des lunettes de soleil très « fashion », une barbe de trois jours
« Ken » devient Bryant, Hudson, River ou Sutton
2.Le prix
Le prix dun poupée My Scene est légèrement inférieur à celui dune Bratz : environ 20.90 euros pour une poupée seule (sans tenues supplémentaires).
3.La distribution et communication
La distribution des My Scene se fait dans lhexagone sous la tutelle de Mattel France. On trouve des poupées My Scene dans toutes les grandes surfaces aux rayons jouets, mais également chez tous les spécialistes du jouet comme par exemple Joupy, La grande récré
Par ailleurs, il est possible dacheter des poupées sur Internet.
En effet, Mattel utilise beaucoup le « e-commerce » pour vendre ses produits sur ses sites tels que Mattel.com ou encore le site à leffigie des My Scene.
Une multitude daccessoires et de produits dérivés portent la marque « My Scene ». Des licences sont déposées afin de faire de « My Scene » une vraie marque .
En ce qui concerne la communication sur ces nouveaux produits, on observe aucune nouveauté.
Pour résumé, Mattel a créé un concurrent à la hauteur des Bratz mais qui fait de lombre à Barbie. My Scene permet donc à Mattel de récupérer les parts de marché perdues par la Barbie traditionnelle (essentiellement pour les filles de plus de 7 ans).
Entre Bratz et My Scene , la guerre nest pas finie
un épisode à suivre
D. Dautres poupées rivales de Barbie :
Il existe dautres poupées mannequins sur le marché que Barbie, Bratz, Flava et My Scene.
1.Sindy
Le leader mondial sur le marché du jouet HASBRO a lancé sa poupée : « Sindy » : blonde, yeux bleus, moins chère que Barbie, accessoires multiples,
une vraie copie de la poupée Barbie. Sindy fut la première concurrente directe de Barbie.
Cependant, malgré la forte ressemblance entre Barbie et Sindy, HASBRO sest cassé les dents face à Mattel. Sindy est toujours sur le marché mais sa présence ne fait pas dombre à Barbie car elle ne pourra jamais remplacer le « culte » Barbie.
Simba
Une autre rivale de Barbie : les poupées de la marque SIMBA. Ces poupées reprennent des personnages de Walt-Disney. Mais leurs succès est tributaire de celui des dessins animés ainsi, la gamme nest pas très variée. De plus, les personnages doivent être perçus comme réalistes cest à dire que les poupées mannequins doivent respecter les expressions, formes des visages et de la silhouette des personnages Disney. Les accessoires correspondants à ceux vus dans les dessins animés. Par exemple, « Belle » de « la Belle et la Bête » na quune seule tenue, celle du film.
Les personnages Disney ont du succès mais ne représentent quune faible part du marché.
Autres poupées
On trouve dautres marques de poupées mannequins comme « Morgan », « Steffy » ou « Jenny ».Elles sont peu connues malgré un prix plus accessible.
PARTIE II
I- Historique :
1. Dans quel contexte historique Barbie est-elle née ?
Le fabuleux destin de Barbie
Beaucoup dhistoires existent sur la naissance de Barbie, mais une seule est exacte. Contrairement à ce qui est raconté, Barbie nest pas le fruit de limagination de quelques designers américains : elle nest que la copie de « Lilli » , un personnage de bandes dessinées allemandes très populaire conçu au départ pour le quotidien allemand « Bild Zeitung » qui devint plus tard une poupée pour adultes, créée en 1955 et présentée à la Foire de Munich.
La société Mattel ( composée du couple Ruth et Elliot Handler et de Harold Mattson et dont le nom provient de la contraction des noms Harold Matt-son et El-liot) est une petite société qui fabrique dans un garage : des maisons de poupées, des encadrements et autres petits articles. Ruth Handler, la plus jeune des dix enfants dune famille dimmigrants polonais, est toujours à laffût de nouvelles idées. Cest pourquoi elle parcourt lEurope et cest ainsi quelle découvre « Lilli » en Allemagne. Un peu plus tard, en voyant sa fille Barbara découper des figurines en carton et les habiller, Ruth aurait eu lidée daméricaniser cette poupée allemande et de la commercialiser sous forme dune poupée mannequin en trois dimensions avec de vrais vêtements et de vrais accessoires. Cest ensuite Jack Ryan, le célèbre concepteur qui va façonner Barbie de manière inimitable.
Cest ainsi que débute le succès de Barbie, faisant de Mattel la plus grosse entreprise de jouets au monde.
Quelles sont ses principales évolutions ?
En 1959, voici ses principales caractéristiques selon Mattel France : « Barbie avait la silhouette idéale dans loptique de la culture occidentale : jambes élancées, longs bras, taille fine, long cou
la beauté à létat pur. ». Elle mesurait 29 centimètres à lorigine, son âge est indéterminable ( à la fois adolescente et sexy ) et entre 1959 et 1977, malgré quelques modèles de Barbie brunes, cest la Barbie blonde qui simpose.
Quelques changements sont apparus par la suite :
Son visage sest vite adouci et est devenu plus souriant, ses sourcils sont devenus moins accentués. En 1964, ses genoux se plient ; en 1967, son buste peut pivoter. Puis, Barbie sera plus bronzée ( et Ken aussi par la même occasion ! ). Quelques Barbie en grandeur réelle sont même commercialisées ! Certains modèles ont les cheveux qui se colorent au contact de leau, dautres chantent .Cest en 1990 que Mattel réalise limportance du marché ethnique et crée de nouvelles poupées :- Marina : la poupée asiatique- Teresa : la poupée hispanique- Christie et Steven : le couple de poupées « noires »
Au fil du temps, Mattel a également crée toute une famille à Barbie : un petit ami ( Ken ) , des frères et surs, une multitude damis
La culture Barbie :
Mattel créée un véritable univers Barbie avec des objets, des accessoires, des équipements de toutes sortes : patins à roulettes, ordinateur, « hullap hoop », maquillage, maison de rêve, animaux.
Barbie est constamment mise en situation dans un monde contemporain. Des films, des CD et des vidéocassettes / DVD ont même été créés, reproduisant le quotidien à la « Sissi » de lhéroïne.
Pour les « amies » de Barbie, Mattel créé un club en 1963 aux Etats-Unis, dans lequel Barbie envoyait des lettres à quelques 500 000 petites filles inscrites dans ce club. ( Le club est créé en 1982 en France où il remporte un vif succès, même si de nos jours, ce club a été quelque peu oublié
).
II. Le marché de la poupée Barbie ces 10 dernières années
Comme nous lavons évoqué précédemment, la poupée Barbie appartient à la firme Mattel. Au début des années 1990, Mattel est un des plus gros fabricants de jouets du monde. Son siège se situe en Californie du Sud. Elle emploie 15 000 personnes, possède 24 filiales et 8 usines dans le monde. En 1991 Mattel a un chiffre daffaires de 1.6 milliards de dollars, dont 1 milliard est réalisé uniquement grâce aux ventes de la poupée Barbie. Mattel possède un marketing adapté à chaque nation. On le considère même comme un exemple de marketing « nationalisé ». Depuis 1959, Mattel déclare avoir vendu 650 millions de poupées dans le monde.
Nous allons analyser cette évolution à laide des quatre éléments du marketing-mix : le produit, le prix, la communication et la distribution.
Le produit
Malgré de légers changements à travers le temps, la poupée Barbie est restée fondamentalement la même poupée « fashion-victim » au fil des années. Mattel a dailleurs un service « Design and Development » qui compte plus de 200 personnes aux USA, afin détudier les nouvelles tendances. Les modifications majeures ont eu lieu dans les années qui suivirent sa création et nous les avons vus dans la partie « Historique » de notre étude. Ici, nous nous intéresserons uniquement aux évolutions plus récentes.
Barbie correspond toujours aux critères voulus par Mattel : « jambes élancées, longs bras, taille fine, long cou
la beauté à létat pur ». Néanmoins, il est vrai que des modèles différents existent et se développent de plus en plus pour répondre à une demande : Barbie noire, Barbie hispanique, Barbie brune
Actuellement, trente modèles sont mis sur le marché tous les ans. Les changements tiennent uniquement aux cheveux, à la taille, à la couleur de peau, et surtout à la garde robe. La morphologie reste indépendamment la même.
Quels modèles ont connu de gros succès ces dix dernières années ?
- Barbie Sirène en 1992 : elle chante sous leau et ses cheveux changent de couleur
- Barbie « Miss Make Up » change de teint
- Barbie « Totally Hair » : on peut lui faire de multiples coiffures grâce à ses cheveux extrêmement longs. Cest le plus gros succès sur le marché français jamais connu.
- En 1990 : la poupée Barbie connaît une révolution : pour répondre aux exigences ethniques de la société, Mattel créé des poupées noires et asiatiques.
Le prix
Le prix de la poupée Barbie se situe dans une large gamme allant de 13 ¬ jusqu à des sommes astronomiques pour des poupées de collection. (150¬ ) On peut compter que la poupée Barbie a un prix moyen de 20¬ . Malgré le fait que la poupée soit sensiblement plus chère que les autres poupées du genre, elle et ses accessoires se vendent très bien. Ils réussissent à faire face à des vagues de succès de produits dont le cycle de vie est court (« Furby » , « Pokemon ») aussi bien quà des produits beaucoup plus classiques et indémodables.(« Scrabble » et « Monopoly »)
Une étude menée par Panel NPD EPoS a montré quen 1999, en France, « Barbie Belle au Bois Dormant » se situait à la cinquième place au hit parade des 10 meilleures ventes de jouets en valeur. En 2000, lavion de Barbie se situait à la quatrième place et la Barbie Princesse Mariée était septième.
C. La communication
Barbie apparaît dans de nombreuses publicités télévisées, en particulier aux périodes de Noël.
Outre les publicités télévisées et dans la presse, Mattel pratique une politique dassociation par notoriété. Sa stratégie commerciale est de pousser au maximum la vente daccessoires de Barbie et détablir des accords avec des fabricants de vêtements :
- un contrat de partenariat a été signé avec Disney
- un autre avec la firme Aviva, spécialiste de chaussures denfants
- Mattel a crée une « joint-venture » avec Benetton.
Barbie veut communiquer des valeurs très positives de tolérance, douverture. Dans cette optique, une Barbie handicapée est même commercialisée en 1986 ; puis les Barbies ethniques apparaissent au début des années 1990.
D. La distribution :
Les points de vente dans lesquels la poupée Barbie est vendue dans différents points de vente :
Barbie est partout : aussi bien dans les GMS (Cora, Auchan) que dans les GSS (Grande récré, Joupy).
Imposssible de la manquer, elle et ses accessoires. Elle occupe le double de place dans les rayons que toutes ses concurrentes réunies.
Les magasins lui font en général confiance et misent sur elles tout particulièrement à Noël.
Les critiques de la poupée Barbie et ripostes de Mattel
Des recherches documentaires préalables rendent possible la retranscription de critiques formulées à lencontre de la Barbie et de son créateur Mattel.
Ces dernières pourront être, par la suite, confirmées, infirmées ou complétées par nos études qualitatives et quantitatives.
A. Les valeurs incarnées
Barbie encouragerait lapprentissage de la consommation en véhiculant à travers son quotidien limportance des biens matériels, de largent et des signes extérieurs de richesse. Aux yeux de certains, sa vie apparaît trop simpliste et beaucoup trop éloignée de la réalité.
Barbie ne connaît aucun malheur. Elle na aucun besoin de travailler mais a tout de même les moyens de vivre dans un château, de sacheter voitures, chevaux
Autant dire que Barbie est belle, riche et quelle a une vie de rêve.
Il est possible de se demander qui peut se prévaloir de tels privilèges dans la réalité.
Sans même en être consciente, la fillette jouant aux Barbies adhèrerait aux valeurs capitalistes (argent, beauté, gloire).
Barbie constituerait un piège pour la moralité des enfants.
Pour de nombreuses personnes la Barbie est également symbole de « plastique ». Son apparence (aucune ride, pas de cellulite) est très critiquée, en particulier par les activistes féministes. On fait souvent dailleurs le procès à Barbie de conduire des jeunes filles à lanorexie ou de les amener à avoir recours à la chirurgie esthétique. Le modèle de perfection physique qui leur a été inculqué dès leur plus jeune enfance semble faire son chemin dans linconscient de jeunes filles malgré son caractère tout à fait irréel.
Un exemple, somme toute rare mais vrai : celui de Cindy Jackson, une américaine qui afin de ressembler à son idole, Barbie, a subi moult interventions de chirurgie esthétique.
Par la très large diffusion dun archétype de la beauté, Barbie influencerait les filles de façon négative.
Pour quelques parents, ce jeu correspond en outre à une uniformisation pédagogique en même temps quà une source de déception pour leurs enfants et ce en quoi ils se projettent.
Dune part, toutes les filles jouent à la Barbie, en ont une ou plusieurs et interprètent à travers ce jeu leurs souhaits pour une vie future.
Dautre part, il est reproché à Barbie de ne pas assez profiter de sa notoriété et de sa popularité pour promouvoir la différence, quelle soit ethnique ou physique. Les modèles de Barbie noire, hispanique, asiatique, handicapée existent mais sont dits « trop politiquement corrects et difficilement disponibles ». On accuse alors Mattel de se fabriquer une caution morale sans réellement penser aux valeurs de tolérance pouvant être véhiculées.
Enfin, chez les intégristes iraniens, Barbie est qualifiée de « poupée satanique » depuis quelle a envahi les vitrines des Téhéran et des grandes villes iranienne en 1996. « La flexibilité malsaine de ces poupées, leur beauté destructrice et leur semi-nudité affectent lesprit et la moralité des jeunes enfants ». Voilà qui résume à peu près toutes les critiques à lencontre de la poupée la plus célèbre à travers le monde !
B. La fabrication de la poupée
Mattel, le créateur et fabricant de Barbie, doit faire face à des reproches dautre nature. Ces derniers concernent la fabrication des poupées Barbies.
Des rapports publiés par le « Hong Kong Christian Industrial Comittee » notamment, font état du non respect des droits du travailleur et du mauvais code de conduite de la firme dans certaines usines chinoises. Les ouvriers, employés par des sous-traitants de Mattel, connaissent des conditions de travail déplorables. Leurs tâches sont difficiles, épuisantes (16 heures de travail par jour) et parfois dangereuses en raison des produits chimiques utilisés dans la conception des poupées.
En contre-partie il ny a quasiment aucun avantage :le salaire est très bas, le contrat de travail souvent inexistant, tout comme les assurances. Cependant, il est à noter que la pratique est banale dans ces pays et commune à beaucoup de multinationales qui y sont délocalisées.
En 1996, Réseau Solidarité prend part à la campagne internationale de dénonciation des conditions de travail chez les sous traitants de Mattel en Thailande. La multinationale sous la pression de divers organismes, adopte un propre code de conduite « Global Manufacturing Principle ». Afin de redorer son image de marque sérieusement remise en question par ces révélations, elle promet de faire dimportants efforts sur les conditions de travail très précaires de la main duvre employée dans ses usines délocalisées.
En 1998, plusieurs organismes réalisent une enquête dans 12 usines produisant pour Mattel. Le constat y est identique.
Comme nous avons pu le voir, la poupée Barbie a déjà fait couler beaucoup dencre. De nombreux reproches dordre moral particulièrement lui sont adressés. Cependant la poupée est dotée datouts sans lesquels elle naurait certainement pas pu durer sur le marché des jouets, se faire une place mais aussi la maintenir.
A noter que la vision de Barbie est différente selon quil sagisse de celle des enfants ou de celle des parents.
C. Le point de vue des enfants
Pour les petites filles, Barbie incarne la mère parfaite : jamais fatiguée, ni absente, ou encore déprimée.
Par conséquent, elle constitue un modèle pour sa vie future. La fillette oublie la réalité parfois douloureuse (famille monoparentale) et rêve dune vie plus belle.
Contrairement aux critiques de ses détracteurs, la Barbie semblerait permettre la construction de lindividualité de lenfant en encourageant son imaginaire ainsi que sa créativité à travers linvention dhistoires et leur mise en scène.
A l'inverse des idées que sen font certains parents, Barbie nest rien dautre quun jouet pour leur enfant. Cest-à-dire quil éveille le fabuleux, la rêverie sans forcément ancrer des valeurs fausses. La gamine sait quelle est dans lutopie et joue avec la poupée comme avec une dînette ou autre chose. Elle se met en scène tout en sachant faire la part des choses.
Elle se projette grâce à la poupée dans le monde adulte quelle idéalise. Cela lui permet de sévader lespace dun moment, sans se soucier de la réalité parfois pesante ou simplement ennuyeuse. Ce qui nest pas véritablement bannissable.
Souvent la Barbie remplace un partenaire absent (frères, surs, mère) Il sagit donc dun univers de substitution dans lequel la fillette pénètre seule ou avec ses copines.
D. La riposte de Barbie : ses réponses aux critiques
1.Mattel propose de nouveaux modèles
Barbie est devenue une femme active. Elle a évolué avec son temps. Bien que la « Barbie princesse » traditionnelle soit indéboulonnable, des modèles plus récents tels que « Barbie vétérinaire, toiletteuse pour chiens, docteur, pâtissière ou encore star de cinéma » font un tabac auprès du tout public. (acheteurs et consommateurs associés)
La poupée a déjà exercé 40 métiers au total. On constate quils sont loin dêtre ingrats, tout du moins dans leur dénomination. Il serait alors intéressant de se demander si Barbie pourrait plaire en tant que femme de ménage, caissière ou employée chez McDo cest-à-dire dans des situations plus en adéquation avec la réalité conjoncturelle.
Barbie ne représente pas la perfection absolue. Ses créateurs ont modifié ses mensurations au fil des années : une poitrine moins généreuse, une taille légèrement plus large. Ils osent même le modèle « enceinte » depuis peu.
La poupée mannequin a adopté, depuis sa création les rôles successifs de jeune adolescente, puis de grande sur. Elle joue aujourdhui celui de mère. Ainsi un changement dans sa silhouette est apparu : Barbie a un ventre rond. Ce nest pas tellement le fait que Barbie devienne maman qui soit nouveau mais bien le fait que son apparence soit « abîmée ». Létape de la grossesse paraît normale et banale pour une femme qui va devenir mère mais cela constitue néanmoins un événement majeur pour Barbie.
Face à des enfants de plus en plus éveillés, Mattel a fait le choix de coller un peu plus à la réalité, dautant que la grossesse amuse et suscite des questions auprès des petites filles.
Bien sûr, Barbie reste splendide : pas de vergetures, kilos en trop disparus à la seconde même de laccouchement. Toujours le rêve !
Le visage de Barbie est remodelé tous les sept ans en moyenne. Mais il arrive que le délai soit écourté en raison de larrivée de nouveaux concurrents sur le marché. Ses traits saffinent ou sépaississent. Le maquillage évolue. En 2002, My Scene est sortie en décembre soit trois mois seulement après larrivée des Bratz sur le marché. Il est manifeste que Mattel est extrêmement réactif sur le design de sa poupée chérie ainsi que sur la sortie de produits à la fois compétitifs et assidûment en adéquation avec limage lisse de la marque . Le créateur propose une gamme de poupées Barbie toujours plus large sans décevoir son public.
La Barbie ethnique, accusée dêtre trop politiquement correcte, a subi diverses métamorphoses. Mattel avait sorti dans les années 1990 une Barbie noire typée africaine. Ce modèle na pas plus du tout aux enfants. Cest pourquoi une poupée aux traits plus fins a été redessinée et commercialisée : une sorte de Barbie « teinte en noir ». Luniformisation des modèles à quelques détails près (couleurs, accessoires) ne tient donc pas à la mauvaise foi de la firme qui a soumis la proposition de modèles différents mais à une demande des consommateurs.
En tout cas, chaque petite fille peut trouver une poupée qui lui ressemble grâce aux Barbies noires, asiatiques, à la peau mate, brune ou rousse.
En ce qui concerne Becky, « Barbie paralympique dans un fauteuil roulant », la poupée fut commercialisée à loccasion des premiers Jeux Olympiques mondiaux pour personnes handicapées. Le modèle na pas été suivi
Maintenant que nous avons présenté Barbie et son fabricant Mattel, il est temps de passer aux recherches sur le terrain.
Des entretiens ainsi quun questionnaire nous permettront dinfirmer ou de confirmer ces informations mais surtout de répondre à notre problématique.
PARTIE III
I- Approche qualitative : lentretien
Nous avons choisi de mener un entretien semi-directif mais à envergure tri-dimensionnelle. Ce choix sest fondé sur une volonté de notre part d orienter la discussion vers des thèmes prédéfinis lors du guide dentretien (cf annexe) tout en laissant une certaine liberté de réponses aux interviewés.
Sur le marché des poupées mannequins on dénombre 3 types dintervenants : le distributeur, lacheteur et lutilisatrice.
Lentretien constitue à lui seul une étape importante de létude de marché. En effet, nous nous sommes rendues compte quil est impératif de se fonder sur des recherches personnelles mais aussi sur des entretiens qui nous guideront dans lélaboration du questionnaire.
BUTSLes distributeurs
en grande surface
spécialisés dans les jouetsObtenir des renseignements sur :
le marché du jouet, celui des poupées en particulier,
les habitudes et les comportements dachatLes acheteurs :
parents, grands-parents
famille au sens plus large
entourage hors familleObtenir des informations sur :
leur budget,
lintérêt accordé à Barbie,
les reproches exprimés.Les utilisateurs :
fillettes de 3 à 12 ans Répondre à la problématique en sintéressant à :
leurs désirs,
leur perception de Barbie,
A la place quelle réserve ou non aux concurrente de Barbie.
Lentretien du distributeur
1. Construction
Lentretien a été construit de telle manière à obtenir des renseignements sur le marché du jouet (celui des poupées en particulier) et des informations sur les habitudes et les comportements dachat.
2. Déroulement
Nous avons voulu connaître lavis dun professionnel du jouet, cest pourquoi nous avons pris contact avec une grande surface implantée à Nancy (Cora ou Auchan) mais aussi avec un magasin spécialisé ( « JOUPY » installé également à Nancy). Cest donc au niveau des distributeurs que nous avons mené lentretien.
Il ne nous a pas été possible de rencontrer un chef de rayon de grande surface comme nous le désirions. Ceci en raison soit de refus soit de délai dattente trop long (période faste de Noël approchant).
Concernant le distributeur spécialisé, nous avons rencontré la gérante du magasin de jouets Joupy à Nancy.
Cette interview sest passée sur 25 minutes dans le magasin même, au milieu des rayons.
Elle nous a procuré des résultats intéressants dune part, grâce au guide dentretien qui sest avéré efficace et dautre part, grâce à notre interlocuteur qui a su développer ses réponses.
3. Résultat et analyse
a- en matière de distribution
La Barbie est apparue en premier lieu dans les magasins spécialisés avant dentrer en force dans les grandes surfaces. La raison principale à cela est quà la naissance de Barbie, il y a cinquante ans, les supermarchés nexistaient pas.
La place occupée dans les rayons par la poupée est restée stable au cours des dix dernières années.
b- en matière de vente
Les ventes de poupées supplantent celles des accessoires.
La demande est régulière au cours de lannée. Ceci sexplique par le fait que la Barbie soit un cadeau lors de toute occasion notamment les anniversaires. On peut tout de même distinguer deux périodes fastes : Pâques et Noël.
La demande sur le long terme suit des variations en vague : Barbie ne se vend bien quune année sur deux. Ce phénomène reste inexpliqué car ni la publicité ni la sortie de nouveaux modèles ne correspondent à des périodes de relance de la demande.
Les modèles plus originaux (enceinte, noire, qui travaille) se vendent très bien. Cependant, cest la « Barbie princesse » qui se vend le mieux.
Les accessoires sont achetés plutôt à Noël en tant que « gros cadeau » car relativement chers.
c- en matière de produit
Le cycle de vie dun modèle est dune durée dun an maximum.
Les modèles ont continué à se diversifier au cours des dernières années : Barbie multi-ethnique, enceinte, femme active.
A noter que la Barbie noire est disponible en magasin depuis plus de dix ans mais que la demande est aujourdhui bien plus importante.
La Barbie handicapée nest pas connue de la gérante interrogée.
Les Barbies à leffigie des stars (Cher, Britney Spears
) correspondent à des modèles de collection, série limitée et inaccessible par son prix au grand public.(environ 150¬ )
Le visage de Barbie est remodelé régulièrement.
Les réclamations sur le jouet sont extrêmement rares.
La poupée a été très peu délaissée lors de la vague des jeux vidéos en folie.
d- en matière de prix
Il est toujours aussi élevé (pas dévolution au cours des années). La poupée est plus chère que sa première concurrente Sindy mais reste compétitive dans la gamme de poupées à sa hauteur en terme doriginalité, de choix et de qualité. (cf Bratz)
e- les concurrentes
Sindy na pas réussi à déloger Barbie malgré son prix plus attrayant.
Les Bratz offrent une gamme large et variée de modèles et daccessoires. Elles réussissent à récupérer les parts de marché de Barbie sur les filles de plus de 7 ans en moyenne. Elles ont le look tendance véhiculé par des émissions télévisées telles que « Star academy » et battent même les My Scene en terme de ventes.
Les My Scene sont le modèle de Mattel directement inspiré de Barbie mais plus à la mode. Elles concurrencent les Bratz assez agressives sur le marché jusque là détenu par Mattel.
f- la cible de Barbie
Fillettes de trois à sept ans
Avant : fillettes de 5 à 12 ans.
Les enfants sont de plus en plus exigeants et capricieux. Ils réclament ce quils ont vu à la télévision.
g- la marque Mattel
Elle bénéficie dune bonne image de marque.
Elle est réputée réactive et dynamique (en particulier sur le design).
Ses poupées sont appréciées par le distributeur car elles ne sont jamais vulgaires.
h- les acheteurs
Ce sont les petites filles qui sont à linitiative de lachat le plus souvent. Elles sont très bien informées sur les différents modèles.
Trois générations achètent la Barbie : enfants, parents, grands-parents.
i- lavis de la personne interrogée sur Barbie
Elle fait rêver principalement. (cf triomphe du modèle princesse)
Elle permet également lidentification notamment au travers de lintégration dactivités (sportives, professionnelles, familiales) à la vie de Barbie.
Barbie est éternelle. Elle va survivre aux attaques de ses concurrentes. Elle a cinquante ans, a su rester sur le marché tout ce temps. Il ny a donc pas de raison pour quelle disparaisse.
De plus, Mattel a un marketing très efficace.
Lentretien dacheteurs
1. Construction
Il a été construit dans le but dobtenir des informations sur leur budget, lintérêt accordé à Barbie et les reproches exprimés.
On entend par « acheteur » lindividu qui réalise lachat pour la cible, tout particulièrement les parents (mais on aurait pu interroger dautres membres de la cellule familiale). En effet il nest pas rare que parrain , marraine, oncle, tante ou encore grand parents achètent une poupée mannequin pour un enfant issu de lentourage familial. En raison de contrainte de temps, nous avons préféré délimiter les acheteurs en considérant quils sont parents de la cible.
2.Déroulement
Nous avons choisi de mener notre entretien auprès de personnes issues de notre entourage.
Nous avons interviewé deux femmes :
la première est mère de trois enfants dont une fille de 6 ans
la seconde, étudiante de 21 ans, sans enfant mais qui « gâte » souvent sa nièce de 7 ans.
Les entretiens denviron 20minutes chacun, se sont déroulés à la fin du mois doctobre.
3. Résultats et analyse
Il ressort plusieurs points essentiels de ces deux entretiens :
Le premier est celui de la notoriété de la poupée de Mattel : très connue par la génération des mamans daujourdhui du fait de leur « souvenirs denfance ».
Le second point est loccasion dachat. En effet, on remarque que la poupée Barbie est généralement offerte aux occasions des fêtes de fin dannée, aux anniversaires et à Pâques.
Ensuite, il faudra impérativement rendre lidée suivante dans notre questionnaire : les valeurs véhiculées par Barbie. Celles-ci ne sont pas toujours « positives » et peuvent refléter une image de « femme fatale » dangereuse (anorexie, boulimie) ou encore être un symbole de consommation.
Pour autant, Barbie ne reste pas moins un jouet qui développe limaginaire de lenfant .
De plus, en ce qui concerne linitiative de lachat : les enfants sont en général à lorigine de lachat par le biais dune demande.
De même, les parents restent toujours vigilants face aux jouets de leurs enfants.
Enfin, il faudra mettre en évidence au niveau des concurrents plusieurs points.
En particulier, il est ressorti des entretiens que les « rivales » de Barbie ont un avantage : elles sont plus à la mode. Donc, en ce sens elles suivent lévolution des fillettes et répondent à la demande.
En résumé, il sest avéré que notre guide dentretien « tenait bien la route ». Par conséquent,
le questionnaire-acheteur pourra se fonder sur notre guide dentretien mais il va falloir faire des modifications suite aux résultats ci-dessus.
C. Lentretien dutilisatrices
1.Construction
La cible des petites filles sest arrêtée sur cette fourchette dâge en raison dune donnée trouvée lors du travail documentaire préalable.
Il était dit dans un article de « Capital »* que la cible des consommateurs Barbie était passée de gamine de 10 ans à des fillettes de 5 ans au cours des cinq dernières années.
Il était alors intéressant de vérifier cette information pour avoir une piste de réponse à notre problématique. Barbie répond-t-elle toujours aux attentes des petites filles ? Peut-être ne répond-elle plus aux attentes de certaines fillettes mais à celles dun autre âge.
2.Déroulement
Les entretiens individuels nous ont paru plus judicieux que les entretiens collectifs en raison du caractère inhibant de ces derniers.
En effet, la peur, la honte de parler de Barbie après un certain âge (après 8 ans) aurait faussé les résultats dinterviews en groupe. Au contraire, les entretiens individuels instauraient un climat de confiance.
3.Résultat et analyse
Suite à ces entretiens réalisés avec 6 petites filles âgées entre 5 et 11 ans, nous avons relevé plusieurs points à mettre en évidence lors de la construction du questionnaire.
Ainsi, il existe une importante différence du comportement de lenfant au niveau des âges.
En effet, une fillette de 9 ou 11 ans ne joue plus de la même façon à la Barbie quune fille de 5 ans.
A 5 ans la petite fille joue avec ses copines, sa « maman » ou avec sa petite sur alors quà 9 ans ou plus, elle nose pas avouer quelle joue encore à la poupée Barbie et se cache pour jouer toute seule : elle ne souhaite aucun témoin. Elle a « peur quon se moque delle » elle a honte. Ainsi, on note quà partir de 9-10 ans, les filles disent ouvertement quelles ne jouent « plus à la Barbie car elles ne sont plus des bébés et les Barbies cest pour les bébés ». Alors que lon observe à travers le témoignage de Manon par exemple, quelles y jouent seules et à labri des regards (pour éviter les moqueries).
Par conséquent, on observe que lenfant change dattitude vis à vis du jeu (surtout si celui-ci est connoté dune certaine façon par dautres enfants comme étant un jeu pour « bébé »). Lenfant va modifier son comportement en fonction de cette connotation (à partir de 10 ans dire quune fille joue encore à la Barbie ce nest pas pour elle très valorisant ).
Pour résumer, la pression des « autres » commence à sexercer dès 10 ans. Lenfant agit donc en fonction de son entourage et commence doucement par saffirmer non pas par envie mais par « pression » : il entre dans la norme pour se faire accepter par ses camarades de classe (ne loublions pas les enfants entre eux sont parfois cruels).
Une autre idée ressort de ces différents entretiens : les fillettes ont connu Barbie grâce à la télévision même si elles les ont également connu par lintermédiaire de leur famille ou encore en ont entendu parler par leurs copines. Donc, la publicité à la télévision réalise bien son objectif : toutes les petites filles de France (voir même du monde) connaissent la célèbre poupée mannequin blonde aux yeux bleus de Mattel.
En dautres termes, la télévision exerce une véritable influence sur les enfants. Cest un créneau que les commerciaux ont bel et bien compris et Mattel aussi qui entretient régulièrement sa notoriété à travers le monde avec entre autres ses spots publicitaires diffusés sur les ondes hertziennes ( et bien sûr à des heures où les fillettes sont postées devant leurs postes comme le mercredi matin ou aux heures du goûter).
En général, les spots TV diffusés avant les fêtes de fin dannée font le bonheur des fabricants de jouets : rien nest laissé au hasard ! Tout est fait pour attirer lenfant, pour lui donner envie davoir le produit (une musique sympa, un look branché
). De plus, il est important de savoir que cest lenfant qui fait pression sur son entourage pour quil achète le produit.
Mais est-ce vrai à tout âge ? Si à partir de 10-11 ans, la fillette décide elle-même de lachat dune poupée mannequin, cela change la politique marketing de Mattel ou dune autre marque.
Mais aussi, depuis ces dernières années, il faut souligner le fait que les enfants de plus en plus jeunes disposent d « argent de poche » et donc avec cet argent ils sont libres dacheter ce qui leur plaît. Mattel pourra adapter sa politique de communication à ce marché en pleine mutation : tous les efforts devront être accès sur lenfant puisque cest lui seul qui décide lachat. ( cest ce que MGA Enternement a fait avec ses poupées Bratz puisquils ont choisi de montrer une poupée « fashion victim », très mode avec un look branché mais qui ne plait pas toujours aux parents car elles sont perçues très souvent comme étant « trop vulgaires »
En attendant, les Bratz sont un vrai succès à léchelle mondiale).
Il est alors intéressant de faire apparaître ce sujet dans le questionnaire : « comment les enfants ont-ils connu Barbie ? » Lintérêt de cette question réside dans le fait qu il sera possible de déterminer à quels canaux de communication les fillettes sont le plus sensibles ? Quel est le meilleur moyen de faire connaître sa marque et surtout de vendre ses produits?
Mais aussi, le questionnaire doit obligatoirement mentionner une question sur « lacheteur » afin de savoir quelle personne réalise lachat ou qui est à linitiative de celui-ci. Cette analyse nous permettra de savoir si la tendance a évolué ? Si les parents sont toujours présents et contrôlent la consommation de leurs enfants ou le cas échéant, si lenfant se gère seul et cest lui-même qui décide dacheter tel ou tel produit.
Pour chacun de ces cas, une politique commerciale sapplique : une où on met laccent sur le fait que le produit doit plaire aux parents, une autre où il nest pas nécessaire que le produit plaise aux parents puisque cest lenfant qui décide de lachat.
Il serait encore intéressant de comparer les résultats en fonction des catégories dâges.
Autre point dinterrogation : la connaissance de poupées « concurrentes» de Barbie.
On observe un décalage entre les fillettes de 5 ans et les filles plus âgées.
A lâge de 5 ans, elles ne connaissent que Barbie .(Il est possible de penser que pour elles Barbie représentent « LES » poupées mannequins). Cest à dire quelles ne font pas de distinction (de marques en particulier) entre les poupées mannequins qui existent sur le marché du jouet en France.
Lorsquelles sont plus âgées, elles connaissent plusieurs sortes de poupées comme les Bratz Sindy de HASBRO ou My Scene de Matte. Elles les connaissent dabord par la télévision puis les découvrent réellement lorsquelles en possèdent une ou quelles en ont vu dans leur entourage.
Par conséquent, il est essentiel de mettre en évidence par la suite au niveau du questionnaire cette différence entre les âges : de manière générale les fillettes de 3-6 ans restent la cible de Mattel pour Barbie et le succès semble assuré mais quen est-il pour les filles de 7-12 ans que les fabricants de jouets ont longtemps négligé ?
En effet, les 7-12 ans sont un marché en pleine mutation du fait de lévolution de la société et de ses murs (apparition de largent de poche, cible marketing des maisons de disques : phénomène Lorie ou Star Académy, émergence des cosmétiques pour les fillettes ou encore le « boom » des vêtements dits « à la mode » avec lapparition de nouvelles marques de textile comme Loana ou Marie-Kate et Aschley Olse).
Il serait utile dévaluer grâce au questionnaire la notoriété des marques de poupées mannequins auprès des filles de 7-12 ans pour permettre de mesurer par la suite limpact de celles-ci sur les demoiselles et de faire par exemple des comparaisons entre les âges
Ainsi grâce à lanalyse des résultats du questionnaire, on pourra confirmer (ou non ) ce qui a été dit ci-dessus cest à dire on aura la possibilité de savoir si les concurrentes de Barbie visent une autre tranche dâges que celle visée par Barbie (à savoir selon Mattel, la cible se situe vers 3-6 ans ).
Un autre point nous semble pertinent: les accessoires ou produits dérivés.
Ce type de produit représente de plus en plus de part du Chiffre dAffaires.
Il faut donc évaluer grâce au questionnaire si les filles en possèdent pour leur poupées Barbie.
Une notion sera plus sensible à évaluer et à expliquer : leur point de vue sur Barbie.
En effet, Barbie les fait-elle rêver ? Les fillettes veulent-elles lui ressembler ?
Mais également, de savoir si Barbie les fait rêver car daprès notre point de vue, lenfant doit pouvoir sévader par le jeu. Celui-ci doit lui permettre de développer son imagination et son sens de la créativité.
De plus, il nous semble que Mattel met bien lenfant dans lambiance du rêve avec Barbie : univers de princesse, couleur rose ou mauve pâle, visage de la poupée lumineux et souriant
Mais est-ce que nos impressions sont réelles ? Cest ce que nous saurons en analysant le questionnaire.
Autre point dinterrogation : le jeu de lenfant . A quel jeu les fillettes jouent (exceptée Barbie) ?
En fonction des résultats, on pourra observer quelle est la tendance sur le marché du jouet en France cest à dire si cest plutôt des jeux dits « traditionnels » comme les jeux de société qui ont toujours autant de succès auprès des enfants (et surtout des petites filles) ou des jeux plus modernes comme les « jeux vidéos »
Remarque : trois guides ont été établis afin de coller au mieux aux différents buts poursuivis (cf. Annexe)
Il savère que les réponses que nous avons recueillies lors de ces entretiens ne sont pas suffisantes. Une étude plus poussée à laide de questionnaires est nécessaire pour répondre à notre problématique.
II- Approche quantitative :
Pourquoi avons nous choisi deffectuer deux questionnaires différents ?
Notre problématique « Barbie est-elle en péril ? » nous amène à recueillir les opinions de diverses personnes connaissant Barbie.
Par conséquent, bien que cela implique un doublement des procédures de construction, dadministration et danalyses des résultats, nous avons administré deux questionnaires selon que nous nous adressions à des acheteurs adultes ou à des fillettes de 3 à 12 ans utilisatrices. Ceci est essentiel
en particulier pour des raisons de vocabulaire. Les réponses des petites filles seraient biaisées si ces dernières nétaient pas en mesure de comprendre les questions posées et donc de répondre correctement .
mais également en raison des statuts des deux catégories de personnes interrogées. Rares sont les adultes qui achètent des poupées Barbie pour leur propre consommation ! Leur point de vue sur la Barbie et leur motivation dachat ne sont probablement pas les mêmes.
De plus, à 3 ou 5 ans, les enfants sont trop petits pour donner des explications à leur comportement. Lenvie est prioritaire sur les mots. Interroger les parents est alors certainement plus porteur pour la collecte de ces renseignements primordiaux.
Enfin, les informations recueillies lors des entretiens nous ont conduit à regrouper nos questions sous plusieurs thèmes.
Les sujets abordés avec les acheteurs concernent leur comportement dachat mais aussi les valeurs incarnées par Barbie. Tandis que pour les petites filles, ce sont leur connaissance sur la Barbie et ses concurrentes ainsi que leurs habitudes de jeu qui attirent plus particulièrement notre attention.
Nous traitons donc ces questionnaires de façon séparée dans un premier temps, et ce, même si certaines de leurs questions sont communes ou se recoupent . Les éléments communs ou en rapport seront par la suite mis en relation.
Tout dabord, voyons comment sest déroulé le questionnaire administré aux petites filles utilisatrices pour ensuite nous intéresser aux questionnaires des acheteurs.
A. Le questionnaire acheteur
1.Construction
Le questionnaire se construit de la façon suivante :
Un paragraphe de présentation qui est différent selon que le questionnaire soit destiné à des enfants ou à des adultes
Une évaluation de la notoriété spontanée de Barbie
Quelques questions introductives, du genre : « Connaissez-vous la poupée Barbie ? »
Celles-ci servaient à mettre les interviewés en confiance par des questions simples tout en étant utiles à lenquête.
Létude documentaire ainsi que les entretiens nous ont aidé à faire ressortir quelques thèmes généraux que nous voulions aborder dans le questionnaire dédié aux parents.
Que voulions-nous savoir ou vérifier ?
la connaissance de Barbie :
Quel est le vecteur de communication le plus efficace sur Barbie ?
Ce thème est également abordé dans le questionnaire des enfants. Au delà de savoir quel vecteur de communication laisse le plus de traces dans les esprits, il nous permettra de comparer de quelle manière les acheteurs ont connu la poupée Barbie par rapport à la manière dont les enfants la connaissent.
lachat :
( les motivations : qui est à lorigine de lachat de la Poupée Barbie, est-ce les enfants, les parents, la famille ? Quest ce qui compte le plus lors de lachat de la célèbre poupée ?La Barbie est elle un moyen de plaire aux petites filles à coup sûr ?
( loccasion dachat : à quelle occasion la poupée Barbie est-elle la plus offerte ?
( le prix
Nous avons cherché à savoir quel prix maximum seraient prêts à mettre les acheteurs de la poupée Barbie.
les valeurs véhiculées :
Cette partie nous paraît essentielle. En effet, quévoque la poupée Barbie pour les acheteurs ? Quelles valeurs véhiculent-elles ? Est-ce quelle communique plus de valeurs négatives ou de valeurs positives ?
Nous sommes conscientes que les avis sur la poupée Barbie sont assez divisés. En effet, il existe beaucoup de critiques sur la poupée ( nous lavons déjà vu précédemment ), mais en tant que poupée, elle est également un jeu éducatif qui apporte beaucoup de choses à lenfant. Nous cherchons ici à savoir quels sont les points de vue se dégageant au sein de notre échantillon dacheteurs. Tout cela nous permettra de savoir ce que les parents voudraient éventuellement faire changer chez la poupée Barbie. Cest la raison pour laquelle nous avons formulé une question sur les différents modèles de poupée Barbie quils souhaiteraient ou non trouver sur le marché et sur leurs souhaits éventuels de changement sur la poupée Barbie.
La concurrence : Barbie possède-t-elle de réels concurrents ? Si oui, qui sont-ils ?
Le questionnaire se termine sur une série de questions concernant lidentification de linterviewé, à savoir : son âge, son sexe, sa profession et son statut familial (parent ou non).
Nous avons choisi de faire apparaître le nom des parties, car elles facilitent ladministration du questionnaire.
2. Déroulement de ladministration du questionnaire
Pré-test
Il nous a semblé essentiel de tester notre enquête sur un petit nombre dindividus (cinq), afin de vérifier la compréhension et lintelligibilité des questions.
Il sest avéré que le découpage des tranches dâge ne plaisait pas aux mamans ! Nous avons alors divisé la tranche 40-60 ans en deux : 40-50 ans et 50-60 ans.
Lensemble des autres questions na pas posé de problème. Nous navons donc rien modifié dautre.
Test réel
Nous nous sommes fixés un objectif de 50 adultes interrogés.
Comment les tests ont ils été administrés ?
à la sortie dun cours de danse classique, de cette façon nous avons réussi à combiner les tests administrés aux petites filles et aux adultes. Nous avons réussi à faire remplir une quinzaine de questionnaires.
par mail à quelques personnes appartenant à un forum de discussion sur Internet (pour cela, il nous a fallu transférer le fichier sous Word). Nous avons recueilli également une dizaine de questionnaires.
dans un club informatique où nous avons également recueilli une quinzaine de questionnaires
connaissances, entourage.
3. Résultat et analyse
1) La connaissance du produit influence-t-elle lachat ?
Daprès ce tableau récapitulatif, on note que 100% des personnes interrogées connaissent la poupée Barbie . Près de 74% dentres elles lachètent.
Par conséquent, la connaissance de Barbie influence relativement bien son achat.
2)La connaissance de Barbie est influencée par plusieurs vecteurs :
Ce graphique nous montre que près dun tiers des interviewés ont connu Barbie grâce à des enfants de lentourage.
Ensuite, il apparaît également que 27.6% dentre eux lont connu par lintermédiaire de publicités à la télévision mais aussi dans leur propre enfance : ces personnes possédaient elles-mêmes une poupée Barbie (souvenirs denfance).
Ce graphique souligne aussi linfluence de la publicité dans les magazines ( essentiellement magazines de jouets ou de grandes surfaces).
Enfin, peu d « autres » vecteurs entretiennent la notoriété de la poupée blonde de Mattel.
3) Offrir une poupée Barbie est-ce une façon de plaire à coup sûr ?
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Plus de 75 % des personnes interrogées considèrent quune Barbie en guise de cadeau est une façon de plaire à une petite fille.
4) Quel est lâge idéal pour offrir une Barbie ? A quel prix ?
En ce qui concerne le prix « idéal », on remarque que pour 41.7% des interviewés il se situe entre 15 et 19 euros.
Ce diagramme montre également que près de 23% des personnes trouvent que le prix doit être compris entre 10 et 14 euros.
Pour un prix supérieur à 30 euros, seules 6.3% des personnes interrogées sont prêtes à débourser cette somme.
Avec un prix de moins de 9 euros , ce sont uniquement 2% des interviewés qui le jugent comme étant « idéal ».
5) Quelles sont les motivations dachat ?
A loccasion de lachat, les acheteurs attachent une attention toute particulière au prix ainsi quà la volonté de répondre à une demande de lenfant.
6) Comparaison entre deux notions : lachat et le fait que les personnes interrogées considèrent que Barbie soit bientôt démodée ou non :
A noter que 85 % des répondants ne pensent pas que Barbie soit démodée.
Ici, on note une relation existante entre « achat » et le caractère « démodée » ou non de Barbie.
En effet, il apparaît que parmi les 72% des personnes qui achètent Barbie 73.4% dentres elles considèrent que la poupée de Mattel nest pas un produit « démodée ».
Les 28% des personnes qui nachètent pas de Barbies pensent dans leur majorité que Barbie risque dêtre démodée.
Ainsi, on dégage lidée suivante : si la personne achète Barbie, elle aura de fortes chances de penser que celle-ci nest pas démodée et quelle a encore de beaux jours devant elle.
7) Pourquoi Barbie est-elle démodée ou non ?
(4) signifie que nous avons obtenu 4 modalités de réponses différentes que nous avons pu regrouper sous une notion : « elle fait rêver ».
Pour 63% des personnes interrogées Barbie nest pas démodée car elle suit la mode, ses différents modèles sy adaptent.
De plus, Barbie nest pas démodée car elle fait rêver ( pour 11% des interviewés) ou encore elle est « pratique dutilisation ».
Parmi les personnes qui pensent que Barbie est démodée, ils justifient leur point de vue en avançant 2 arguments : le premier argument consiste à dire quil existe dautres jeux plus « modernes » comme les consoles de jeux. Le second est celui de la « décrochage de cible » cest à dire que Barbie est démodée pour une certaine tranche dâge ( les plus de 8 ans par exemple).
8) Les intentions dachats en fonction des valeurs incarnées par Barbie :
A noter que la catégorie non-réponse signifie quil ny a aucune intention dachat des modèles proposés.
Les personnes qui pensent que Barbie est un symbole de la société de consommation seraient éventuellement prêtes à acheter le modèle « Barbie employée chez Mac Donald » : cest un paradoxe car Mac Donald constitue aussi un symbole de consumérisme. Par contre pour cette catégorie de personnes, il apparaît que Barbie ouvrière ne connaîtrait pas un franc succès tout comme « Barbie femme de ménage ».
En ce qui concernent les personnes qui trouvent que Barbie véhicule une image de « Plastique et dEsthétisme » , elles ont pour intention dacheter pour leur grande majorité le modèle « ouvrière », puis vient ensuite le modèle « Employée chez Mac Donald ». Ici, les résultats sont assez cohérents puisquils correspondent bien aux valeurs perçues.
Pour la catégorie « Superficialité », on note lintention dachat des modèles suivants (par ordre de préférence) : femme de ménage, employée chez Mac Donald, ouvrière et le modèle clocharde.
Selon les personnes qui jugent que Barbie a une image de « femme idéale », elles pensent acheter une Barbie Employée chez Mac Donald ou avec moins de succès les modèles clocharde et ouvrière.
Pour les personnes qui considèrent que Barbie est un vecteur de la tolérance : lintention dachat se tourne vers les modèles ouvrière et employée chez Mac Donald. Ce qui est très paradoxal puisque quel modèle ne défendrait pas le mieux la tolérance ? peut-être Barbie Handicapée ?
9) Qui décide dacheter Barbie et à quelle occasion ?
Barbie est souvent une idée de cadeaux à loccasion des fêtes de Nöel, ainsi que pour les anniversaires. A noter que les petites filles sont souvent à linitiative de lachat.
10) Quelles sont les valeurs incarnées par Barbie selon la catégorie dâge de lacheteur ?
(voir AFC en annexe)
S.S.C. signifie Symbole de la Société de consommation
On constate que pour les personnes de 40-50 ans Barbie incarne la superficialité ainsi que la société de consommation. Pour les acheteurs entre 30 et 40 ans, Barbie incarne la plastique, lesthétisme ainsi que la femme idéale.
La tolérance est une valeur peu fréquemment citée ce qui est surprenant dans notre société actuelle.
11) Lâge influence-t-il les intentions dachat ?
(voir AFC en annexe)
A noter que nous nanalysons que les catégories : 30-40 et 40-50 ans qui sont les plus représentées.
Les acheteurs 30-40 ans sont plus sensibles aux modèles clocharde et handicapée, alors que ceux entre 40-50 ans préfèreraient la Barbie ouvrière ou alors aucun de ces nouveaux modèles.
B.Le questionnaire utilisatrices
1.Construction
Tout au long du questionnaire nous avons attaché une attention toute particulière à la tournure des questions pour que celles-ci soient compréhensibles par des filles de 5 à 12 ans.
Que voulions-nous savoir ou vérifier ?
Nous voulions tout dabord mesurer la notoriété de Barbie. Ceci nous a permis détudier en parallèle les préférences énoncées selon les modèles de Barbie en liste.
Par la suite, nous nous sommes concentrées sur les poupées mannequins concurrentes. : combien en possèdent les filles, lesquelles
Nous pouvons ainsi évaluer de manière quantitative la popularité de Barbie par rapport aux concurrents.
Puis nous nous intéressons plus particulièrement aux habitudes de jeu. Cest-à-dire comment jouent-t-elles, avec qui et quelle est leur place dans le jeu afin de déterminer quelle est le rôle de Barbie dans leur jeu (permet lidentification, le rêve ?) et de comparer ces informations aux critiques formulées sur la poupée star. (cf Partie 2,III)
Lavis des acheteurs peut être recueilli sans trop de difficultés mais celui des intéressées demande plus de finesse. Il est nécessaire de poser des questions simples et indirectes sur le sujet. « Barbie te fait-elle rêver ? » ou « Si tu devais changer quelque chose chez Barbie, que changerais tu ? »
Les mêmes modèles non commercialisés ont été proposés aux fillettes et aux acheteurs. Il sagit de poupées plus en adéquation avec la réalité. Cette question a pour objet dévaluer la légitimité des diverses attaques portant sur la Barbie en tant que piège de la moralité des enfants. Elle correspond à une question indirecte sur les valeurs incarnées par la poupée car ces Barbies sont ouvrière, employée chez Mc Donald, femme de ménage. Le modèle handicapée porte sur les reproches en matière de tolérance.
Le questionnaire a été construit sous Sphinx.
2. Déroulement
Le pré-test
Suite à la construction, il était nécessaire dadministrer le questionnaire à quelques personnes pour vérifier la compréhension des questions. Ainsi nous sommes allées dans une école primaire nancéenne où nous avons administré le questionnaire à environ 10 petites filles.
Les petites filles y répondaient assez facilement en sachant bien évidemment quil sagit dun sujet très intéressant voir même passionnant pour elles. Elles se sont prêtées au jeu sans difficulté.
Suite à ce pré-test le contenu na pas été changé, seules quelques modifications de forme ont été apportées à notre questionnaire.
Ladministration du questionnaire à grande échelle
Nous avons administré le questionnaire dans des écoles, dans nos familles, dans une école de danse ( où lune dentre nous est animatrice) et dans un club de mini tennis.
Ainsi, nous avons réussi à établir 60 questionnaires que nous avons saisis sous Sphinx nous permettant danalyser les résultats obtenus.
3. Résultat et analyse
Barbie bénéficie dune popularité sans faille puisque 100% des interrogées la connaissent.
1) Barbie fait-elle toujours rêver ?
Près de la moitié des filles interrogées souhaitent ressembler à Barbie car elle les fait rêver.
Cependant 35,6% dentre elles ne souhaitent pas lui ressembler car elles estiment que Barbie nincite pas au rêve.
2) Quels sont les modifications que les petites filles souhaiteraient apporter à Barbie ?
A savoir : 24 répondantes (soit 40%) ne souhaitent rien changer à la poupée Barbie.
Parmi les propositions de changement énoncées par les petites filles, il apparaît que 50% dentre elles ne sont pas satisfaites par les cheveux et le physique de la poupée-mannequin.
On a cherché à savoir si Barbie était toujours présente dans les foyers français et dans quelle mesure.
Il savère que les petites filles en possèdent en nombre pour près de 63% dentre elles.
4) Quels sont les modèles possédés ?
Barbie Princesse connaît un grand succès auprès des fillettes : + de 36% dentre elles en possèdent au moins une.
On remarque que les Barbies à leffigie de stars occupent une place importante sur le marché, tout comme les Barbies « femmes actives ». Arrivent ensuite les Barbies noires.
5) Les modèles qui plairaient
Parmi les modèles proposés, certains existent mais ne sont pas connus, dautres étaient le fruit de notre imagination, comme par exemple, Barbie employée chez MacDonald, qui serait susceptible de plaire à 62.7 % des petites filles interrogées. Les modèles qui plaisent le moins sont Barbie clocharde et Barbie Handicapée ( ce modèle a déjà été commercialisé par Mattel ). Barbie Femme de Ménage, les modèles proposés par les interviewées et Barbie Ouvrière ont des potentiels de marché assez important.
6) Les habitudes de jeu en fonction de lâge des petites filles :
Dans cette question plusieurs modalités étaient possibles et nous avons retiré les non-réponses de ce tableau, ce qui explique que les pourcentages soient « faussés ».
60 % des petites filles interrogées déclarent jouer à la poupée seule, dont la moitié dentre elles sont âgées de 6 à 8 ans.
On remarque que 42.4 % des fillettes ont pour habitude de jouer à la poupée avec leurs copines, cela ce confirme surtout pour les 6-8 ans.
En ce qui concerne le jeu pour les frères et surs, ici encore les 6-8 ans se démarquent des autres tranches dâge : ce sont elles qui jouent le plus avec leurs frères et surs.
Une particularité des moins de 5 ans : elles sont les seules à jouer avec leur maman.
7) Linitiative dachat selon lâge :
En général, les parents restent à linitiative de lachat de la poupée et cela quel que soit lâge des enfants et surtout pour les 6-8 ans.
37.3 % des enfants déclarent être elles-même à lorigine de lachat, ce qui ne veut pas forcément dire quelles payent leurs propres poupées, mais simplement quelles en font la demande. Cela ce confirme surtout chez les fillettes âgées de 6 ans ou plus.
Les grands-parents à linitiative de lachat restent assez marginaux.
13.6 % des initiatives sont faites par une tierce personne « autre » que celles déjà citées.
8) Le taux de possession des poupées : ( autres que Barbie )
A noter : 30.5% des répondantes ne possèdent aucune autre poupée que Barbie.
Parmi les fillettes qui possèdent dautres poupées que Barbie, on remarque que 39 % dentre elles ont une ou plusieurs Bratz, la rivale de la poupée Barbie.
Ensuite, avec 30.5%, on retrouve en deuxième position les My Scene.
Puis, la poupée Sindy affiche un taux de possession de 13.6 %.
9 ) Les critères qui font rêver chez Barbie :
Barbie ne fait pas rêver 47,5% des petites fillettes interviewées.
On note que ce qui aspire au rêve pour les fillettes est essentiellement la beauté puisqu avec 42.4% des filles qui déclare rêver avec Barbie car elles la trouve « belle ».
De plus, il ressort de notre analyse que la richesse de Barbie (elle a beaucoup de voitures, de beaux vêtements
) fait rêver un quart des petites filles.
Néanmoins, son aspect « toujours heureuse » et le fait quelle a « beaucoup damis » plaisent à près de 20% des fillettes.
10) Le taux de possession daccessoires :
11) Les autres occupations des petites filles :
On constate que sur 60 fillettes, 34 jouent également aux jeux de société mais cest une activité complémentaire au jeu de la poupée , qui nenlève en rien des parts de marché à Barbie.
PARTIE IV
Afin de répondre à la problématique « Barbie est-elle en péril ? », nous avons mis en évidence plusieurs points sur lesquels il nous semble nécessaire dapporter des explications et de fournir quelques recommandations. Cest le but de la dernière partie de notre devoir.
Des nouveaux modèles de Barbie peuvent être créés par Mattel.
Dans notre questionnaire, nous avons donné la possibilité aux utilisatrices ainsi quaux acheteurs de sexprimer quant à des modèles de Barbie « insolites », fruits de notre imagination.
Il est apparu que : la Barbie Employée chez Mac Donald a suscité un véritable enthousiasme auprès des petites filles. Par contre, même si lidée les fait relativement sourire, les acheteurs considèrent quun tel modèle irait à lencontre du rêve que doit susciter un jouet chez lenfant. Paradoxalement aux critiques formulées, il semble que leur souhait de voir commercialisée un Barbie plus réaliste soit remis en cause.
Ceci sexplique peut-être par limage véhiculée par lenseigne « McDo »
Les parents associent lenseigne à un emblème fort de notre société de consommation
Cependant, il est fort probable que ce modèle serait un produit très en vogue auprès des enfants puisque rares sont ceux qui naiment pas aller manger chez Mac Donald.(63% des utilisatrices en demanderaient une) Ils sont, de plus, particulièrement attentifs à tous les symboles véhiculés par la société à travers la musique, les célébrités ou la télé-réalité.
Ainsi, la vision des parents pourrait constituer un frein à la mise en place sur le marché de ce modèle. Ce qui est néanmoins relativisable car les fillettes sont de plus en plus autonomes concernant leurs achats notamment grâce à largent de poche.
Pour conclure sur Barbie Employée chez Mac Donald, Mattel devrait faire des études sur le sujet pour savoir sil existe un potentiel sur le marché pour commercialiser ce nouveau genre de Barbie. Pourquoi ne pas créer une gamme « Barbie Reality » ? Avec une Barbie employée chez Mac Donald, une autre caissière, mais aussi un modèle femme de Ménage ou ouvrière puisque notre société a ses réalités, parfois cruelles.
Notre raisonnement pourrait aller encore plus loin : il serait légitime que Mattel retrace davantage la vérité cest à dire que Barbie doit prendre des rides, de la cellulite, ne pas être aussi svelte quà ses 20 ans alors que la poupée blonde en a presque 50 ! On peut imaginer une Barbie grand-mère ridée portant des lunettes et des bigoudis.
On constate, dailleurs, que 25% des fillettes interrogées souhaiteraient voir modifier le physique de Barbie (notamment quelle soit moins maigre.)
En fait, Mattel doit réagir davantage en adéquation avec la réalité conjoncturelle en proposant divers métiers qui en découlent. 49% des filles interviewées aimeraient posséder une Barbie femme de ménage et 30% dentres elles, une Barbie ouvrière. Mais également en commercialisant des Barbies moins parfaites comme ils ont commencé à le faire avec Barbie enceinte.
Un problème de cible est à lorigine dune perte des parts de marché pour Barbie
Le décalage de cible est bien visible. Aujourdhui Barbie a pour cible les 3 à 5 ans alors quil y a encore quelques années elle visait les 3 à 8 ans.
Mattel na pas su exploiter le créneau des 8-12 ans car le géant mondial du jouet ne sest pas adapté à lévolution de la demande des filles de cette âge. En effet, ces dernières sont de plus en plus sensibles aux phénomènes de mode qui touchaient jusque là les adolescentes (à partir de 12 ans).On parle de « pré-adolescentes » pour ces filles de 8-12 ans qui suivent la mode de très près : nombril à lair, couleurs flashy, maquillage voyant , pantalon pattes deph, string apparent.
Les Bratz ont profité de cette aubaine et ont conquis un créneau inexploité par Barbie : les «pré-ados».
Un franc succès ! Les Bratz ont su séduire cette tranche dâge en vendant avec les poupées une panoplie daccessoires correspondants au besoin didentification exprimé par ces jeunes filles.
Ainsi, cette grossière erreur de Mattel a permis à MGA Entertainment de faire des Bratz les premières rivales sérieuses de Barbie.
Les conséquences pour Barbie : une cible réduit aux 3-5 ans, des parts de marché qui diminuent lentement (3% entre 2000 et 2001)et linstallation dun « outsider » de taille.
Mattel a tenté de faire barrage aux Bratz en créant les Flavas : poupées mannequins plus branchées que Barbie mais lopération na pas été à la hauteur de leurs espérances.
Pour riposter une nouvelle fois, le leader mondial de la poupée Barbie a lancé les My Scene sur le marché : plus « fashion » que Barbie, mais moins « vulgaires » que les Bratz.
My Scene semble être un concurrent à la hauteur des Bratz mais seul lavenir le confirmera.
En dautres termes Mattel a lancé des concurrents pour répliquer contre les Bratz mais na pas cherché à modifier son produit vedette : Barbie
Ce qui fait de Barbie un produit « à double vitesse » :
* pour les 3-5 ans, Barbie est toujours LA poupée mannequin préférée des enfants
* pour les enfants âgés entre 8 et 12 ans Barbie est « destinée aux bébés » (entretien enfants).
Comme Barbie est en perte de vitesse auprès des 8-12 ans, est-il possible quelle se fasse un jour détrôner ? 75 % des personnes interrogées ne le pensent pas (voir analyse questionnaire acheteur question 6).
Certaines contradictions apparaissent dans les reproches formulés à lencontre de Barbie.
Parmi les personnes associant Barbie à la notion de tolérance, peu dentres elles (6%) seraient effectivement intéressées et prêtes à acheter le modèle Barbie Handicapée.
Cependant, on constate que 29% des fillettes aimeraient pouvoir jouer avec une telle Barbie.
Dautre part, il ressort des divers entretiens que ce modèle est quasiment inconnu bien quil ait existé dans les années 80. Ceci pour la simple et bonne raison que Barbie Handicapée nest pas présente dans les linéaires.
Ce modèle est intéressant car il inspire à la tolérance, au respect dautrui et par déduction à celui des personnes malades ou non valides.
Malheureusement, il semble que cette création ait été plus un coup médiatique ou une sorte de « caution morale » pour Mattel.
Attention toutefois à ne pas faire un procés dintention au créateur de Barbie. Les petites filles ciblées ne sont pas en âge dacheter elles-même la poupée, ce sont donc les parents qui réalisent lachat. Or, on a mis en évidence que ces derniers ne dynamiseraient pas les ventes de ce modèle. Cest donc un pari risqué que Mattel pourra prendre ou non dans les années à venir.
LES LIMITES
Nous avons rencontré plusieurs limites dans le déroulement de notre étude.
Nous avons difficilement trouvé des informations sur les concurrents de Barbie(à savoir Bratz, Flavas et My Scene). Celles que nous avons pu réunir provenaient uniquement dinternet, une source peu fiable.
Nous ne disposions pas de matériel adéquat pour enregistrer les entretiens réalisés auprès des acheteurs et des enfants. Par conséquent, nous les avons retranscrit sur papier. Seul celui du distributeur a pu être enregistré sur cassette.
Il na pas été possible de rencontrer un chef de rayon jouet de grande surface, ce que nous souhaitions afin de pouvoir comparer Barbie en grande surface et en magasin spécialisé. Lenseigne Cora ne voulait pas nous recevoir. Quant à Auchan, le rendez-vous proposé arrivait trop tard dans le déroulement de notre étude de marché.
Comme nous avons choisi dadministrer deux questionnaires différents, les délais se sont avérés très courts. Nous avons tout de même réussi à faire remplir 60 exemplaires à chacune des catégories enquêtées (acheteurs et utilisatrices).
Certaines mises en forme ne sont pas très pertinentes puisque nous sommes novices sous le logiciel Sphinx. Par exemple, des pourcentages inutiles apparaissent sur certains tableaux.
Parmi les recommandations, nous avons imaginé un modèle Grand-Mère dont nous navons malheureusement pas pu mesurer limpact. Nous nen avons eu lidée quaprès ladministration des questionnaires.
Il sest avéré difficile dénoncer des recommandations à Mattel qui est un géant mondial du jouet. Ce dernier na pas grand chose à apprendre notamment en matière de Marketing. Il a su démontrer une réactivité accrue et un dynamisme à toute épreuve aussi bien à travers le temps que face aux concurrents qui apparaissent sur le marché des poupées mannequins. Son image auprès du public en est le reflet: 63% des personnes interrogées perçoivent Mattel de cette façon.
CONCLUSION
Dans ce contexte de fin dannée, les fêtes de Noël approchant, nous avions choisi de nous consacrer à un jouet en particulier : la poupée Barbie. Compte tenu du marché actuel du jouet ( augmentation du nombre de jouets différents mis sur le marché ), notre objectif était de vérifier si la poupée Barbie avait toujours sa place.
Aussi, nous avons mené cette étude de deux manières : tout dabord, de façon qualitative, par le biais dentretiens, puis de façon quantitative, à travers deux questionnaires ( un pour les utilisatrices et un pour les acheteurs de la poupée Barbie ).
Nous sommes maintenant en mesure de répondre à notre problématique : la poupée Barbie ne semble pas en péril, car elle correspond toujours aux attentes des petites filles en sadaptant à une nouvelle cible. En effet, la cible nest plus de 6-12 ans, elle est désormais de 3-5 ans.
Nous avons émis lhypothèse de nouveaux modèles à lancer, comme la Barbie « Employée chez MacDo », « Femme de Ménage » ou encore « Ouvrière ». Certains de ces modèles ont une perspective de réussite commerciale assez importante, en raison des réponses favorables durant notre sondage. Des innovations de ce type permettrait un renouveau chez Mattel. Les tranches dâge rétrecissant dannées en années, ces innovations savèrent indispensables pour les années à venir.
Cependant, nous tenons à préciser que notre travail comporte quelques limites, vues dans la Partie IV.
De ce fait, il serait intéressant détendre notre étude à la France ou encore à une plus grande échelle.
Concernant notre bilan personnel, ce projet nous a permis davoir une vision plus concrète de ce quest une étude de marché complète du recueil des informations secondaires aux recommandations. Cette expérience fût enrichissante et nous a été très favorable, malgré un temps trop court pour mener à bien létude.
Bibliographie
Internet
HYPERLINK "http://www.allomattel.com" www.allomattel.com
HYPERLINK "http://www.barbie.com" www.barbie.com
HYPERLINK "http://www.nuitblanche.com/archives/b/barbie" www.nuitblanche.com/archives/b/barbie
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HYPERLINK "http://www.concstruire.ch/sommaire/9851/51momes.htm" www.concstruire.ch/sommaire/9851/51momes.htm
HYPERLINK "http://www.ciao.fr/la_poupee_Barbie_en_general" www.ciao.fr/la_poupee_Barbie_en_general
HYPERLINK "http://www.barbiecollectibles.com/index-home.asp" www.barbiecollectibles.com/index-home.asp
fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/
Panel NPD Consommateurs (chiffres-clés du marché)
Revues spécialisées
LSA n° 1709 du 8 février 2001
Clio n°4
Capital décembre 2002 : « Poupées Bratz : elles veulent la peau de Barbie »
Management décembre 2003
Journaux
Le Monde du 16/17 décembre 2001
Annexe 1 : guide dentretien du distributeur page II
Annexe 2 : retranscription de lentretien page III
du distributeur
Annexe 3 : guide dentretien de lacheteur page XII
Annexe 4 : les entretiens acheteur page XIII
Annexe 5 : guide dentretien de lutilisatrice page XVI
Annexe 6 : résumé des entretiens utilisatrices page XVII
Annexe 7 : le questionnaire acheteur page XXII
Annexe 8 : le questionnaire utilisatrice page XXII
Annexe 9 : A.F.C sous Sphinx page XXIV
Guide dEntretien du distributeur
La Barbie :
Depuis quand les Barbie ont-elles une place dans le rayon ?
- Quel volume a-t-elle occupé ces 10 dernières années dans le rayon ?
Comment les ventes ont-elles évolué les ventes (en volume et en chiffre daffaires) ?
Des Barbie
Des accessoires ( habits, voiture
)
La Barbie connaît-elle une période de boom cest-à-dire une période de forte demande pendant lannée ou plutôt une demande régulière?
Les Barbie spéciales telles que les Barbie à leffigie dune star ou de peau noire ont-elles connu un succès plus important que la Barbie standard?
Quelle a été lévolution de la demande et du prix ?
Depuis quand Barbie est-elle apparue en Grande Surface et comment ?
Les concurrents :
Quels sont les concurrents de Barbie ?
La Barbie a-t-elle toujours eu des concurrents ?
Parmi ces concurrents, lesquels ont réussi à se faire une place sur ce marché ? Pourquoi ?
Quelles sont leurs perspectives dévolution ?
Les consommateurs et acheteurs :
Y a-t-il déjà eu des réclamations concernant la Barbie ou ses produits accessoires?
A qui sadresse la Barbie ?
Quels types de clientèle achètent des Barbie ? (jeunes avec argent de poche)
Sont-ils seuls ou accompagnés ?
Quel est le cycle de vie de la Barbie, quelle est lespérance de vie dun nouveau modèle?
Y a-t-il des réclamations (Qualité/Prix, le choix, le prix est-il compétitif) ?
- La demande a-t-elle changé, y a-t-il un transfert sur dautres jouets ?
Retranscription de lentretien du distributeur
Depuis quand les Barbie sont dans le magasin ? Ont-elles toujours été là ?
Dans ce magasin ?
Oui ; sont-elles apparues avant dans les Grandes Surfaces ou en premier dans les magasins spécialisés ?
Oh non, dans les magasins spécialisés.
Oui vraiment ?
Oui dans les moyennes surfaces ; puisque de toute façon Barbie a fêté ses 50 ans lannée dernière.
Oui, voilà sa créatrice est morte
Il y a 50 ans, il y avait pas de supermarché donc forcement elle était dans les moyennes surfaces.
Oui et est-ce quelle prend beaucoup moins de place quavant dans les rayons ? Est-ce quelle occupait plus de place dans les rayons avant que maintenant ?
Alors pour nous non.
Cest toujours le même volume ?
Ca fait 12 ans que je suis là et depuis 12 ans on na ni réduit ni augmenté, on a toujours un rayon à peu près similaire.
Daccord. Et par rapport aux autres ventes des Barbie et des accessoires, est-ce que les accessoires sont beaucoup plus vendus par rapport aux Barbie ou cest plutôt les poupées qui prennent
Non la première vente cest Barbie
Ou cest dabord la Barbie ?
Dabord la Barbie (silence) après les accessoires.
Et à part la période de Noël, est-ce quelle connaît un boom pendant lannée. Un évolution des ventes ? Une demande régulière ?
Pâques puisque ça va de pair avec les fluctuations du jouet. On a 2 pointes : Noël et Pâques donc
Pâques cest quand même important.
Et autrement est-ce quil y a dautres occasions à part les grandes fêtes comme ça ?
Oh bien oui les petites filles pour leur anniversaire.
Donc la demande est assez régulière sur lannée tout de même ?
Voilà tout à fait.
Daccord et lévolution sur les 10 dernières années, vous nous disiez tout à lheure que la Barbie était en plein
Alors en fait, euh, on va dire que Barbie cest un an sur deux alors on sait pas pourquoi.
Ah ouais ?!
On sait pas pourquoi un an sur deux.
Donc cest vraiment
Mais on sait pas pourquoi.
Ca correspondrait pas à de la pub par exemple qui serait plus ou moins faite?
Non,
Des nouveaux modèlent qui sortiraient.
Non, non je sais pas, je sais pas, je sais pas, cest comme les porteurs bébé, cest pareil. Cest un an sur deux.
Ah oui ?!
On sait pas pourquoi ; ça sexplique mal mais on sait pas pourquoi.
Et les Barbie noires sont apparues quand dans votre magasin ?
Oh ben mais jen ai toujours eu
Toujours ?
Oui
Depuis que le magasin existe ?
Oh oui, on a toujours au moins 1 modèle.
Cest vrai ?
Des noires, maintenant on en a peut-être un peu plus parce quil y a une demande.
Oui
Un peu plus importante mais en France y avait toujours au moins un modèle de Barbie qui sortait en noir mais peut-être un seul.
Moi jen ai jamais vu des Barbie noires avant ! Ouais moi non plus mais
Moi cest pareil.
Ah bon ?!
Oui
Si, si, y en a toujours une. Euh
chaque année tous les modèles changent.
Oui, oui.
Chaque année, y a un modèle été avec maillot de bain et lunettes de soleil. Et dans ce modèle on a toujours une noire.
Et vous avez dautres races, dautres
?
Oui yen a une un petit peu bronzée quoi. On sait pas trop mais enfin. (Rires)
Et vous avez déjà eu des Barbie handicapées par exemple ? Parce quon sait
Non.
Parce quon a lu dans une revue comme quoi ils ont sorti des Barbies assez originales comme Barbie handicapée, Barbie travaillant chez Mc Donald. Enfin des poupées Barbie comme ça ; de ce style là quoi. Vous nen avez pas ?
Non, enceinte cest tout.
Oui, enceinte ça ouais. Ah oui, à leffigie des stars ? Par exemple à leffigie de Cher, B. Spears ?
Oui, ça on a eu mais cest dans les collections , hein ?
Dans les collections ?
Cest pas de simples Barbie, hein.
Cest des modèles limités ?
Cest des modèles en série limitée.
Et elles se vendent bien ?
On peut dire que ça se vend bien pour le prix que ça coûte.
C est plus cher ?
Oh beaucoup plus cher.
De l ordre de combien ? Le double du prix ?
Le double ???
A ce point là ?
Ca va jusqu à plus de 150 ¬ ;
Oh oui !
Oui.
Oh ouais quand même.
Oh oui, et ça c est des séries limitées.
Et est-ce que le prix a évolué depuis son apparition ?
De Barbie ?
Oui, parce quelle était assez chère ?
Elle est toujours assez chère.
Cest resté stable lévolution ? De ce point de vue là.
Oui.
Donc les principaux concurrents de Barbie cest qui alors ? Les Bratz ?
Bratz alors.
Y a encore dautres
Non, cest Sindy la première concurrente
Sindy ?!
Cest une poupée mannequin.
Oui, oui, peut-être à cause du prix ? Ou ?
Même en étant moins chère, elle a jamais réussi à supplanter Barbie. Je crois même que Hasbro ça fait 10 ans que Hasbro veut absolument sortir sa Sindy, et ils vont peut-être finir un jour par baisser les bras.
Laisser tomber, en fait.
Ca se vend pas , quoi, par rapport à Barbie ça se vend pas.
Et par rapport aux Bratz, vous pensez quil y a une perspective dévolution ?
Alors les Bratz ou les Barbie ?
Euh, pour les Bratz.
En principe oui. Ca change de distributeurs lannée prochaine. Y aura plus de modèles mais bon, ça jen sais pas plus pour linstant mais en principe oui y a une évolution.
Et les petites filles que ça intéresse. On disait quau départ la cible de Barbie par exemple cétait plutôt les fillettes de 10 ans et aujourdhui cest des fillettes de 5 ans et que
Barbie ?
Voilà.
3 ans
3 ans ?!
Maintenant 3 ans.
Et après ?
Y a 10 ans cétait de 5/6 ans. Maintenant cest 3 ans. De 3 à 8 ans quoi. Alors quavant cétait euh
Oui avant ?
Cest de 5 jusquà
12 ans ?
Ouais de 5 à 12 ans.
Et même les Bratz, cest pas pour les plus âgées quand même ?
Non
Star Academy, tout ça ? Les filles de 10 ans.
Moi, jai une petite cousine de 3 ans, elle était venue lannée dernière, elle avait 2 ans et elle aimait pas ça.
Oh, daccord (rires).
Elle voulait pas une Barbie.
Et comment elle lavait connu alors ?
Par la publicité télévisée.
Et autrement est-ce que vous avez déjà eu des réclamations par rapport à la poupée Barbie ?
Cest rare.
Cest rare ?
Extrêmement rare.
Les gens ne se plaignent pas quil ny ai pas beaucoup daccessoires
Non, non cest extrêmement rare pour la quantité vendue.
Et les My Scene par exemple, est-ce quelles marchent bien ? Elles concurrencent bien Bratz ou
Non.
Non ?!
Non.
Pourtant cest quand même dans le même style, les accessoires sont
Oui mais bon elles sont
Cest pas des Bratz y a quand même des vêtements qui sont vendus avec la Barbie, qui sont rajoutés enfin.
Comme la Bratz aussi.
Voilà.
Cest pas pareil la Bratz est plus grosse.
Elle est beaucoup plus disproportionnée.
Plus grande aussi, la My Scene est plus de la taille de Barbie.
Les petites filles préfèrent...
Les Bratz.
Les poupées plus disproportionnées puisquelles ont une tête énorme, des grosses chaussures, des jambes toutes maigres.
Oui
Parce quon reproche à Barbie de, de
Oh ben, alors là expliquez-moi (rires).
Justement on reproche à Barbie : les filles sont anorexiques à cause de Barbie.
Voilà.
Alors quelle est beaucoup plus proportionnée.
Ils lont fait remodelée ?
Oui, remodelé.
Oui, oui ils lont changé par rapport à sa taille initiale.
Ils ont diminué ses mensurations de poitrine, ils lui ont rajouté un petit peu de taille.
Oui, oui. Ils avaient même sorti une Barbie, je ne sais pas si vous connaissez, celle qui sappelle Emme et qui était taille 44, 86 kgs.
Ah non je ne connais pas celle-là.
Cest dommage car des Barbies comme ça. Si pourquoi pas ?cest vrai.
Remarquez aux Etats-Unis ils feraient bien parce que
Ben oui parce que maintenant ça correspond plus
(rires)
Cest un tout autre marché ça.
Ah oui
Cest pour ça, on avait trouvé un article assez rigolo sur les Barbies SDF, femme de ménage. Quelque chose plus en fait avec la réalité.
Barbie femme de ménage, elle a le seau, la serpillière.
Barbie SDF, elle a le carton et les habits en haillons etc
Est-ce que vous pensez que ça plairait ou est-ce que Barbie cest le rêve ?
Oh non
Le rêve, limaginaire
Le rêve, ça cest sûr !
Et les petites filles sidentifient vraiment ?
Ah oui. On vend beaucoup plus de Barbies , quand vous voyez celle de droite avec les grandes robes, les paillettes et tout ça alors que la petite Barbie en maillot de bain coûte pas chère.
Cest vraiment la princesse ?
Tout à fait
Alors avec les
Celles en maillot de bain, cest le premier prix. Voyez, cest la moins chère.
On a vu dans les meilleures ventes aussi cest par exemple lavion de Barbie. Est-ce que ça fonctionne bien ; voiture, avion ?
Oui
Mais ?
Oui à Noël. Dans le courant de lannée, on en vend pas beaucoup mais à Noël on en vend beaucoup.
On voulait vous demander aussi : le cycle de vie de Barbie, dun modèle de Barbie ? combien de temps est-ce quil reste ? Combien de temps reste en rayon un modèle de Barbie ? 1 an ?
1 an, cest le maximum. Cest le maximum. Voilà. Parce quen fait même celles quon reçoit en principe en début dannée, les nouveautés de début dannée on devrait les avoir vendues donc il y en a quelques-unes qui restent mais on peut dire 1 an cest le maximum.
On retrouve quand même les mêmes choses ou est-ce quils se sont beaucoup adapté à la demande des petites filles en dehors de vraiment la nouvelle collection My Scene ? Sur Barbie, est-ce quils ont changé des choses ? au niveau des accessoires par exemple ? pour les rendre un peu plus populaires ou est-ce quils sont vraiment restés dans
Non, moi je trouve pas. A chaque fois quils essaient de faire quelque chose justement un peu plus populaire ça marche pas.
Ca marche pas ? Cest vraiment la Barbie traditionnelle, plus princesse comme vous le disiez.
Plus princesse, le rêve.
En tout cas avec la calèche et tout ça
Voilà (rires)
Le château de Barbie. Mais on avait limpression même dans les pub surtout les pubs de grandes surfaces quil y avait beaucoup moins de pub sur Barbie quavant.
Ah bon ?
Ouais que ça
ouais que dans les magazines de pub
Ah peut-être au niveau des grandes surfaces ms bon, bon nous on a un catalogue et sur notre catalogue on a toujours une page complète.
Oui et on pourrait lavoir justement ce catalogue ?
Bien sûr. Faut demander au vendeur à la caisse.
Daccord.
Et par rapport aux consommateurs et aux acheteurs, ceux qui viennent acheter, cest qui ? cest plutôt les parents ? les grands-parents ?
Eh ben on va dire quon a les 3 générations en fait. Parce que vous avez la petite fille qui vient sacheter sa Barbie même si elle vient avec ses parents. Ca cest elle qui a économisé et puis qui vient acheter sa Barbie.
Alors, à quel âge ? 5 ans plutôt ? Vous me disiez que la cible cétait plutôt les 3-5 ans ?
5-6 ans. Oui. Celle qui sait déjà je veux celle-là et tout ça. Cest sûr que la gamine pour qui on achète une Barbie à 3 ans, cest les parents qui lachète pour elle parce quelle la demandée ou alors elle passe là et puis bon je veux ça , cest lachat dimpulsion quoi. Cest ce quils ont vu en magasin. Mais bon sinon cest vrai que vous avez des petites filles qui ont économisé et qui viennent acheter leur Barbie. Après vous avez les parents parce que la petite fille a demandé ça à son anniversaire et puis après les grands-parents.
Alors en priorité cest sur la demande de lenfant ? Cest pas à leur initiative ?
Cest rare. Maintenant cest rare, cest rare que les parents achètent à leur initiative.
On avait des témoignages de femmes notamment qui disaient : moi je jouais à la Barbie, jadorais cela quand j étais petite et je voudrais que ma fille joue aussi et je lui achète des Barbies. Et cest plus à la demande des petites filles quà leur propre rappel denfance ou
? Parce que les enfants sont plus capricieux, ils ont une demande plus exigeante.
Exigeante ! Maintenant et puis cest ce quils voient à la télé. Si ça passe pas à la télé, cest pas bien !
Ah oui ; cest vraiment ça : vu à la télé.
Voilà . Cest la télé. Maintenant on vit dedans. Avant on vivait avec maintenant on vit dedans.
Ce sont alors plus généralement des petites filles qui shabillent pareil ? Elles arrivent avec le même look : grosses chaussures
Ah ben moi lesthétisme pour moi cest une catastrophe.
Cest vrai que
Là elles se rhabillent un petit peu parce que
Il fait froid (rires)
Est-ce que vous avez déjà vu des petites filles venir dans votre magasin mais vraiment à leffigie de Barbie ?
De Barbie ? non, ; tout en rose oui des petites filles habillées tout en rose.
Avec le sac Barbie, des choses comme ça ?
Oui, voilà. Très rose : les chaussures Barbie, le sac Barbie mais pas
Beaucoup
Pas énormément
Cest plutôt les Bratz (rires). Et sinon yaurait un transfert sur dautres jouets carrément ? la poupée, est-ce quelle est un peu délaissée en général pour les jeux vidéo, les jeux de société.
Non. Il y a eu un engouement il y a 10 ans pour les jeux vidéo donc là cest vrai que le reste des jeux était délaissé pour les jeux vidéo. Maintenant on retrouve quand même. Ca commence à se resituer un petit peu dans les jeux traditionnels et puis dans tout ce qui est moderne.
Donc à votre avis, Barbie a encore de lavenir ?
Ben moi je pense (rires). Je pense.
Eternelle ?
Elle va survivre à cela.
Aux attaques. Parce quelle est plus classique, ou parce que
Parce quelle a 50 ans.
Parce que cest le rêve.
Parce quelle a 50 ans et que ça fait 50 ans quelle est là. Et puis bon, au niveau marketing, chez Mattel ils ont assez forts.
Oui, cest vrai quils essaient de se remettre en question chaque fois quil y a un nouveau produit.
Et même dans le courant de lannée, ils réagissent. Dans le courant de lannée, ils arrivent parfois à sortir une Barbie pour Noël pour contrer. Ben, comme les MyScene.
Elles sont sorties combien de temps après les Bratz ?
Les MyScene sont sorties pour Noël. On les a reçu en décembre lannée dernière.
Cétait en même temps que les Bratz ?
Les Bratz, on les avait eu un petit peu avant.
Un peu avant.
On les avait eu en septembre puis les MyScene sont sorties en décembre. Je crois quon a dû les recevoir fin novembre-début décembre.
Et les MyScene se vendent quand même beaucoup moins que les Bratz alors ?
Ah oui. Ben ici. Bon ailleurs, je sais pas. Au niveau national même régional.
Est-ce que vous trouvez dommage quil y ait pas des modèles justement un peu plus originaux ? ou avec la Barbie, qui inspire plus de tolérance ? On reproche ça aussi à Barbie, dêtre trop superficielle, de pas donner de vrais valeurs aux petites filles, de les laisser trop rêver justement.
Toujours plus que la Star Academy. Des valeurs. Parce quau moins elle a un copain, elle a des nièces.
Elle a des enfants.
Elle a une chambre, une cuisine.
Cest vrai.
Elle fait la cuisine.
Mais justement par rapport à Barbie, maintenant Barbie travaille. Elle est vétérinaire, elle est ..
Pilote
Elle sest adaptée à lévolution de la société aussi. Cest une femme active maintenant.
Voilà.
Et celles-là fonctionnent mieux ? ces Barbies qui travaillent ?
Oh pas forcément non. Mais ça dépend : il y a des pointes : cest vrai que quand ils ont sorti la Barbie Docteur elle a fait un carton, vétérinaire aussi elle a fait un carton. Et la pâtisserie elle a fait un carton aussi.
La pâtisserie ? Ya eu pâtisserie ? (rires)
Elle a fait un carton
Guide dEntretien de lAcheteur
La Barbie :
Depuis quand connaissez-vous Barbie ?
Dans quelles conditions lavez-vous connu ? ( Souvenir denfance, enfants
)
Achetez-vous des Barbie, et/ou accessoires?
Quand avez-vous acheté la première ?
À quelle fréquence par an (est-ce un budget limité) ?
Quel budget y consacrez-vous ?
Lachat est-il a votre initiative ou suite à une demande ?
Aimez-vous les Barbie ? Pourquoi ?
Y trouvez-vous un intérêt éducatif pour lenfant à qui vous loffrez ?
Dégage-t-il des valeurs ( tolérance) ?
Trop superficiel ?
Bonne image de la femme ?
Connaissez-vous les modèles Barbie noire, Barbie handicapée ?
Aimeriez-vous quelles soient plus facilement disponibles.
Les concurrents :
Connaissez-vous dautres produits similaires à la Barbie ?
Poupées Bratz, en quoi est-ce mieux ?
En avez-vous acheté ? Pourquoi ?
Quelles sont les qualités de ce jouet par rapport à la Barbie ?
Les utilisateurs :
La demande des fillettes a-t-elle évoluée ?
Que lui plaît-il ?
Que pensez-vous des modèles tels que :
Barbie technicienne de surface
Barbie employée chez Mc Donald
Barbie préparatrice de produits en usine
Les entretiens acheteurs
Tout dabord nous allons retranscrire ci-dessous lentretien de Carine, 33 ans, maman de trois enfants.
Carine connaît bien Barbie puisquelle fait partie de la génération qui après avoir joué avec ces poupées mannequins dans son enfance, elle les retrouve aujourdhui dans sa vie dadulte et de mère puisque sa petite fille Eline y joue aussi.
La télévision, les publicités dans les magasines de jouets et des grandes surfaces entretiennent la connaissance de Barbie pour Carine (en plus bien entendu des ses souvenirs denfance).
Carine, ancienne utilisatrice des Barbies est aujourdhui « acheteuse » : elle a pour habitude doffrir une Barbie à sa fille ou à une fillette dans lentourage à loccasion dun anniversaire ou des fêtes de Noël. Par ailleurs elle se souvient davoir acheter la première poupée Barbie à la suite de la naissance de sa fille : « cest un peu un objet culte qui me fait penser au jour de la naissance de ma fille
dautres offrent des peluches moi, jai choisi doffrir une Barbie même si ma fille a commencé à y jouer vers 3 ans ».
Ensuite à la question « Quel budget y consacrez-vous ? », Carine répond « 23 euros ».
Chaque achat dune poupée Barbie est déterminé par la demande dun enfant directe ou indirecte mais pour Carine il est évident que cela ne suffit pas : elle doit aussi en tant que mère être à linitiative dun achat ( elle « surveille » les jouets de ses enfants pour éviter ceux « abrutissants dangereux et violents »).
« Aimez-vous les Barbies ? Pourquoi ? ». Selon Carine, elle aime Barbie parce quavant tout elle lui rappelle des souvenirs denfances.
Bien que Barbie lui rappelle son enfance, Carine pense néanmoins que « Barbie est trop superficielle car elle est trop maquillée et elle donne aux petites filles limpression que la vie est toujours souriante, facile. Dun coté, cest bien car les enfants développent leurs imaginations mais de lautre, ils ne se rendent pas compte des réalités et parfois ils lapprendront cruellement. Mais bon, les enfants doivent quand même rêver un peu
».
En ce qui concerne les concurrents : Carine les connaît bien (Steffy, Morgan, Sindy) car elle en achète parfois puisque leur prix est plus attractif.
De plus, pour elle les poupées concurrentes à Barbie ont au moins une qualité : « ils salignent au niveau de la qualité des poupées Barbies ».
Les utilisateurs ? Carine trouve que « la demande des fillettes a évolué grâce à la télévision, ». En effet, elles sont plus attirées par le « style » des poupées et par leurs coiffures, ou chevelures ».
Dans cette partie, nous allons nous intéresser à lentretien de Magali, 21 ans sans enfant.. Cette étudiante en psychologie connaît bien les enfants grâce à la danse quelle enseigne à 80 enfants (dont une majorité de filles) et grâce à son expérience danimatrice dans un centre de vacances.
Sa connaissance de Barbie est à lorigine « personnelle » puisquelle y jouait elle-même en étant petite fille mais sa connaissance reste très entretenue par les enfants dans son entourage et « énormement grâce à la télévision surtout en ce moment, le grand matracage des jouets commence à lapproche des fêtes de fin dannée ».
Magali achète « beaucoup de Barbie » à sa nièce Marine. Elle est de nature très « gâtée », elle est sans arrêt en demande dun nouveau jouet. Magali se considère comme étant « très influencée » par Marine mais elle « reste maître de choisir si oui ou non elle achètera un jouet ». En général, Magali offre une poupée Barbie à une petite fille pour des occasions
(anniversaire, Noël ou « lapin de Pâques ») mais aussi lorsquune petite fille est « hospitalisée ».
Elle consacre en moyenne un budget de 20 euros par poupée mais en ce qui concerne les accessoires elle ne sait pas du tout combien elle « dépense ».Sa première poupée Barbie elle la achetée pour sa nièce lorsquelle avait 3 ans.
Magali apprécie moyennement Barbie car même si elle permet à lenfant de rêver ou de sinventer des histoires, « pour une adulte Barbie représente le société de consommation et elle véhicule une image de « femme idéale » qui ne peut pas être atteinte et qui peut être à lorigine de graves problèmes comme lanorexie »
Les concurrents ? Magali les connaît « tous : Bratz, My Scene, Sindy, Steffy
».
Elle a acheté une « Bratz » à sa nièce car « elle lui cassé les pieds pour en avoir une comme ses copines à lécole ». Magali trouve que les « nouvelles » poupées sont un peu trop « vulgaires » et « poussent les jeunes filles à vouloir grandir top vite ». Mais elles sont plus à la mode que Barbie et « cest très important ».
Les utilisateurs ? Magali a constaté une évolution de la demande des filles car « elles sont très intéressées par le look, les habits, elles suivent de très prés la mode
un vrai défilé à lécole, un concours de beauté
Mais elle remarque aussi en ce sens des dérives :« des strings apparents, des ventres à lair été comme hiver et le pire de tout il existe des strings pour les enfants de 2 ans ! Une honte ! ».
Guide dEntretien de lUtilisatrice
La Barbie :
Quel âge avais-tu et comment les as-tu connu (pub, parents, copines) ?
Combien en as-tu ?
As-tu des Barbie différentes ( Stars, noires..) ?
As-tu des Ken avec les Barbie ?
Quel rôle a-t-il dans le jeu ? Important ?
Aimes-tu les accessoires et produits dérivés ?
Es-tu inscrite au club ?
Joues-tu avec la Barbie ? Avec des copines ou seule ?
Parlez-vous de Barbie à lécole ?
Comment joues-tu à Barbie ? (invente une histoire, joue à Maman, rêve
)
Voudrais-tu lui ressembler quand tu seras grande ?
Où ranges-tu Barbie (garde et en prends soin) ?
Quelles choses manquent à Barbie ?
Qui décide dacheter la Barbie (Toi, Maman, Grand-mère) ?
Combien de temps joues-tu à Barbie ?
Les concurrents :
Connais-tu dautres Poupées (Bratz) et en quoi sont-elles mieux ou moins bien ?
Joues-tu à autre chose ?
Quoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi joues-tu à la Barbie et non à des autres jeux ?
Que penses-tu des modèles tels que :
Barbie technicienne de surface
Barbie employée chez Mc Donald
Barbie concierge
Barbie préparatrice de produits en usine
Les entretiens dutilisatrices
Nombre denfants interrogés : 6
Prénoms : Juliette (5 ans ), Camille (5 ans) , Johannie (8 ans ) , Manon (9 ans ) , Thallia (9 ans ) et Sarah (11 ans ).
Quelques précisions :
Lentretien sest déroulé le samedi 25 Octobre 2003 au foyer rural dAdelange-Boustroff en Moselle à loccasion dun après-midi Halloween.
Lenquêtrice, Melle HAMMADI Estelle, était présente en qualité danimatrice. De plus, sachant quelle habite la commune, les enfants la connaissent. Il nous semblait important de le préciser car cela a peut-être une influence sur les différents entretiens réalisés avec les 6 enfants : le climat de confiance était bien visible et cela a facilité les échanges surtout avec les plus jeunes.
Enfin, nous tenons à préciser que ces entretiens ont été réalisés à partir de prises de notes : nous ne disposions pas de matériel adéquat pour les enregistrer. Chaque entretien a duré environ 7 minutes.
Les entretiens de Thallia et Manon se sont déroulés ensemble puisquelles étaient assises à la même table lors du goûter (elles sont copines , vont à la même école et ont le même âge).
Résumé de lentretien de Camille : 5 ans :
Camille connaît bien Barbie, elle en possède « beaucoup ».
A la question « depuis quand et comment as-tu connu Barbie ? » Camille ne sait pas quoi répondre. En lui expliquant la question dune manière plus terre à terre, elle a répondu quelle connait la poupée Barbie depuis quelle est « bébé ».
Camille ne possède aucun modèle dit « original » : ses Barbies sont toutes blondes aux yeux bleus. De plus, elle ne possède pas de « Ken » puisque pour cette petite demoiselle, il est plus important pour Barbie davoir des copines avec qui jouer que davoir un « chéri ».
Camille et le jeu : Camille joue régulièrement à la poupée (« presque tous les jours»). Elle a pour habitude de jouer seule ou bien avec « maman ou papa » . Quand elle joue, elle se considère comme la « maman » de Barbie.
« Peux-tu me raconter un exemple dhistoire que tu inventes lorsque tu joues avec ta Barbie ? ». Camille : « oui, quand je joue avec , je joue dans leau (elle a une Barbie Sirène) ou avec des petits chats que Barbie soigne parce que des méchants les ont laissés tous seuls dans la forêt (Barbie Vétérinaire) ».
Cette petite fille de 5 ans est une vraie fan de Barbie : elle a de nombreux accessoires ( chevaux, camping car, voiture et même une maison ) , elle en parle souvent avec ses copines à lécole (surtout en ce moment car elles font « leurs listes pour le Père Noël »). Mais Camille ne connaît pas le club de Mattel à leffigie de la célèbre poupée mannequin.
De plus, toutes ses poupées sont rangées dans un coin de sa chambre (« dans leur maison ! »).
Par ailleurs, cest « maman » qui décide dacheter Barbie ou non.
Camille et sa perception de Barbie : elle la trouve « très bien » car elle est « belle ». Camille donne ici son opinion mais elle ne sait pas justifier sa réponse. Ni même pourquoi elle aimerait lui ressembler plus tard.
En ce qui concerne les concurrents, Camille joue « à plein de choses » comme par exemple « à la dînette, aux legos ou avec ses poupons ». Elle adore changer de jeux régulièrement parce quelle se lasse vite dun jeu. Mais ce qui lui plaît chez Barbie cest de les habiller, les coiffer et de les maquiller. Dailleurs, Camille se « fait belle comme Barbie ».
Et certainement en raison de son jeune âge, Camille ne connaît pas dautres marques de poupées mannequins que Barbie.
Résumé de lentretien de Juliette : 5 ans
En ce qui concerne Barbie, Juliette connaît bien cette poupée , mais ne sait pas comment ni de quelle façon elle la connu.
Elle ne sait pas combien elle possède de poupées « Barbie », elle préfère dire quelle en a « beaucoup ».Parmi ses Barbies aucune nest originale (Barbie noire , Barbie Britney Spears) . Par contre, elle a « Ken » qui représente le « chéri » de Barbie car « Barbie doit avoir un chéri ».
Juliette elle aussi nest pas inscrite au club de Mattel.
Juliette et le jeu : elle joue souvent avec ses poupées mannequins (le soir après le goûter, en vacances ). En général, elle joue avec sa petite sur âgée de 2 ans.
Au cours de ses jeux , Juliette invente une histoire : elle se considère soit comme la « maman » soit comme la « marraine » de Barbie. Un exemple de ses jeux : « avec ma Barbie sirène, je joue dans le bain je dis quon va à la piscine
».
Barbie plait énormément à Juliette elle la trouve « très bien » car elle a de « jolies couleurs » (Juliette adore le rose et le mauve). Dailleurs, elle voudrait lui ressembler quand elle sera grande.
Enfin, cest « maman » qui décide dacheter Barbie.
En ce qui concerne les concurrents : la petite fille joue avec ses peluches , ses légos mais aussi ses poupons. Elle ne connaît pas dautres poupées mannequins qui ressemblent à Barbie.
Résumé de lentretien Johannie : 8 ans
Johannie connaît la poupée Barbie grâce à la télévision (aux publicités) depuis quelle est « toute petite ».
Elle en possède « plein : un panier entier ». Mais elle ny joue plus souvent : uniquement quand elle sennuie ; et elle y joue avec sa sur. Elle possède un seul « Ken» pour toutes ses Barbies et cest la plus belle de toutes qui a Ken comme « amoureux ». Aucune dentres elles nest noire ou encore n est une Barbie « star »
Johannie et le jeu : elle invente toute une histoire avec Barbie et Ken : « se marient, se disputent après ils font la paix et sembrassent
».
Pour Johannie rien ne la dérange chez Barbie , elle la trouve « très belle » mais quand on lui demande « pourquoi ? » elle ne sait pas répondre
Ce qui lui plait cest que Barbie travaille comme sa maman. Comme beaucoup de petites filles Johannie aimerait ressembler à Barbie plus tard : « dailleurs jai déjà les cheveux blonds comme elle ».
Après avoir fini de jouer, elle range toutes ses poupées mannequins dans un panier prévu à cet effet.
Les concurrents : Johannie connaît des copines qui ont une « Bratz » (poupée mannequin rivale de Barbie) mais elle ne la trouve pas belle (« trop grosses lèvres »). Elle préfère donc la poupée Barbie mais elle ny joue plus souvent car elle joue beaucoup avec ses copines dehors et « fait de la danse»
Donc elle na plus le temps de jouer car « ya les devoirs ».
Résumé de lentretien de Manon et Thallia : 9 ans
En ce qui concerne la Barbie : ces deux jeunes filles la connaissent grâce à la télévision et aux catalogues de jouets mais aussi pour Manon grâce à ses cousines qui en ont eu.
Manon en possède uniquement 2 et Thallia entre « 12 et 15 ».
Leurs habitudes de jeux : Thallia ny joue plus du tout car elle est « trop grande » et préfère jouer à la « console avec son frère » mais elle ne sait pas expliquer pourquoi elle aime les jeux vidéos. Pour Manon, cest différent : elle y joue de « temps en temps » mais « toujours seule et le soir » pour pas que ses grands frères le sachent et se « moquent ensuite delle ».
Et Ken dans lhistoire? Manon na pas de Ken et « nen veut pas ». Par contre, Thallia possède 2 poupées-garçons : « Ken » et « Prince ».
Des Barbies originales ? oui pour les deux . En effet, elles ont toutes les deux une Barbie de couleur noire quelles trouvent « très belle ».
Le jeu : Thallia imaginait une histoire damour entre une Barbie et Ken mais ensuite Barbie préférait son ami Prince et elle tombait amoureuse de lui.
Pour Manon, quand elle y joue elle imagine que ses poupées mannequins font un « défilé de mode devant des stars ».
Enfin en ce qui concerne leur point de vue sur Barbie en général toutes les deux sont unanimes : « elle est belle » car elle a « de beaux cheveux longs, de la fourrure et elle a de grandes jambes et toujours de beaux habits ». Manon ira même jusqu'à dire que « Barbie est belle, plus belle que nous ».
Cependant, elles y émettent tout de même une critique : Barbie est « trop maquillée ».
Les concurrents de Barbie : elles connaissent toutes les deux les « Bratz » mais nen ont pas. Selon Thallia « cest plus la peine je joue plus à la Barbie » mais Manon aimerait en avoir une pour Noël. Pour elle, la « Bratz » même si elle est trop maquillée est « mieux » car elle est à la mode.
Résumé de lentretien de Sarah (11 ans ) :
Sarah pense connaître Barbie depuis ses 4 ans, mais elle y a surtout joué entre 5 et 9 ans. Maintenant, elle avoue les avoir conservées dans une caisse et les sortir de temps en temps : ça lui rappelle de bons souvenirs. Mais elle admet se cacher pour y jouer car elle a « un peu honte ». Cest par lintermédiaire de sa cousine quelle a connu Barbie mais aussi grâce aux publicités à la télévision et dans les catalogues de jouets.
Cest à loccasion des fêtes de Noël et de ses anniversaires ( à partir de 4 ans) quon lui a offert des poupées Barbie.
Sarah possède une trentaine de poupées Barbie (certaines lui ont été données et dautres ont été achetées par ses parents).
Des Barbies originales ? uniquement une Barbie brune : cest tout car maintenant elle sestime trop « grande » pour acheter des Barbies « Britney Spears » par exemple.
Sarah possède trois « Ken » mais elle ne les considère pas aussi importants que les Barbies. Pour elle, « Ken » représente le mari de Barbie.
Les accessoires de Barbie prennent une grande place dans le jeu: elle a un cheval, un lit, une mobylette et « plein dautres trucs ». Pour elle, ils sont très important pour jouer.
Sarah nest pas inscrite au club Barbie dailleurs elle ne le connaît même pas.
Le jeu : lorsque Sarah joue avec ses poupées mannequins, elle le fait « seule dans sa chambre sur le tapis ». Mais avant elle jouait beaucoup avec ses cousines ou copines. Elle comparait les Barbies avec celles de ses copines.
Elle inventait des histoires avec ses copines, elle aimait coiffer ses poupées Barbies et les habiller. Parfois, Barbie sortait avec Ken.
Sa perception de Barbie : Sarah a toujours voulu ressembler à Barbie : « en plus elle a les même yeux bleus que moi ». Sarah aime jouer avec des poupées Barbies car cest un « jeu calme » et ce qui lui plait surtout cest « de les habiller et de les coiffer ».
Qui achète Barbie ? les premières fois cétaient « maman et tata » puis cest Sarah qui choisissait celle quelle voulait avoir.
Ses autres jeux ? maintenant Sarah joue beaucoup à lordinateur, sur internet. Plus petite, elle jouait avec son frère aux puzzles et à des jeux de société.
Questionnaire acheteur
Questionnaire utilisatrices
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Barbie SDF
Barbie concierge
Les acheteurs pensent que lâge idéal pour offrir une poupée mannequin est de 6 à 8 ans. Par contre au-delà de 9 ans les petites filles ont dautres occupations. En effet suite aux questionnaires des utilisatrices, il apparaît que pour les filles de plus de 9 ans, Barbie est un jeu pour « Bébé » alors qu elles sont des grandes filles.
On constate que la publicité TV et la famille sont les principaux vecteurs de la renommée de Barbie.
3) Nombre de Barbie possédées
Grâce à ce graphique, on remarque que 84.5 % des petites filles possèdent un ou plusieurs accessoires Barbie : un vrai succès !!!
Cest en 1959 quapparaît la poupée Barbie aux U.S.A. en pleine période de guerre froide, de baby boom, de la féminisme mystique et du consumérisme triomphant. A cette époque, les valeurs véhiculées par la société sont la famille, la maternité et lenfance. Tout cela permet à lindustrie du jouet de se développer.
De plus, tout ce qui touche à ladolescence donne lieu à une exploitation commerciale ( musique rock, voitures à moteurs trafiqués
). Les années 1950 rappellent également une certaine Marilyn Monroe, qui devient le modèle de la beauté féminine mêlant à la fois la femme voluptueuse à la beauté adolescente. Les premiers modèles de la poupée Barbie sinspirent delle dailleurs, avec des activités propres aux teenagers : Barbie fait du baby sitting, Barbie va danser
Mais elle est sans activité professionnelle, comme le veulent les stéréotypes de la femme des années 1950.