Joints homocinétiques - Construction Mécanique : Cours - TD
Exemple de sujet « zéro » pour l'épreuve écrite d'économie-droit partie juridique
47 ... tirées de la vie quotidienne ou du fonctionnement d'organisations proches,
..... en nature ou par équivalent dans le cadre de la responsabilité contractuelle.
... remettent en cause la théorie générale des contrats, sont une réponse à une ...
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Ce document a été en parti réalisé par des élèves de 3ième année de lISAT :
FARCIS AlexandreNAVARRO SylvainGOSSELIN Nicolas PERRET EmmanuelGRANGE Pierre PERRET SébastienLAFFONT MickaelSAUDRAIS BenoitMÉCHIN PhilippeSURMONT GuillaumeSous la supervision de Lilian FAURE
SOMMAIRE
TOC \n \t "Titre 1;1;Style Titre 3 + (Latin) Times New Roman (Complexe) Times New Roman...;2;Style 16 pt Vert d'eau Soulignement;3;Style Style 16 pt Vert d'eau Soulignement + Non Gras;3;Style Style 16 pt Vert d'eau Soulignement + Non Gras1;3" I/ Fonctions
II/ Domaines demploi
A) Industries minière, sidérurgique, chimique, textile, agro-alimentaire et mécanique générale
B) Agriculture
C) Matériel et engins de travaux publics
D) Transports ferroviaires
E) Modélisme
F) Cycles
1) Bicyclettes
2) Motos
G) Quads
H) Transports maritimes et fluviaux
I) Transports routiers
J) Voitures particulières
1) Transmission latérale
2) Transmission longitudinale
III/ Principes et contraintes de fonctionnement
A) Problèmes techniques
B) Etude cinématique
1) Rotation
2) Vitesses angulaires
3) Accélération angulaire
C) Statique dun joint
D) Aptitude à la rotation
1) Hyperstaticité intrinsèque
2) Obtention de lisostaticité
E) Géométrie : théorie du plan bissecteur
F) Lubrification
G) Systèmes détanchéité
IV/ Différentes technologies
A) Squelettes des joints
1) Les différentes familles des joints
2) Les technologies
B) Les joints fixes
1) Les joints doubles
2) Les joints à élément de liaison dans le plan bissecteur
3) Le joint tripode, dit joint GE
4) Angles dutilisation
C) Les joints coulissants
1) Joints à élément de liaison dans le plan bissecteur
2) Joint tripode, dit joint GI (Glaenzer Intérieur)
3) Comportement comparé pour la fonction coulissement
4) Développements récents
V/ Démarche de calcul
A) Dynamique dun joint
1) Force dite « centrifuge »
2) Effets de linertie
3) Homocinétie dun ensemble demi-transmission et transmission
4) La technologie
5) Les contraintes
VI/ Documentation et prix
VII/ Documentations utilisées
A) Sites utilisés et constructeurs
B) Références bibliographiques
Fonctions
L'histoire de cette évolution technique majeure commence en 1925. Jean-Albert GREGOIRE fonde sa société "Société des garages des chantiers" et est poussée avec laide de son ami Pierre FENAILLE à concevoir une voiture avec les roues avant motrices (chose inconcevable à l'époque pour les autres constructeurs). Le prototype est commencé en novembre 1925 et roule en juillet 1926. Le polytechnicien (plus connu sous le nom Ingénieur Grégoire) va déposé un brevet sur l'invention rendant possible ce nouveau mode de propulsion: le joint homocinétique (brevet déposé le 8/12/1926). Il fonde une nouvelle société: TRACTA, et lance son premier modèle: La Tracta GEPHI (moteur Scap 4 cyl.).
Ensuite quelques modèles veront le jour (Tracta A et B descendant de la GEPHI, puis le type D (construit à plus de 100 ex.), E (premier 6 cylindre) et enfin F et G ( à moteurs Hotchkiss)) avant l'arrêt de la production automobile en 1933. La société se borna ensuite à gérer le brevet du joint homocinétique, et à faire de nouvelles découvertes (carcasse coulée en aluminium, etc...).
De nombreuses marques reprennent le principe (Adler, D.K.W. , Rosengart, Alvis, Donnet (en 1932) et Chenard & Walker(en 1933) construisent des voitures sous license Grégoire...) avant que Citroën ne lance ensuite sa traction 7A le 3 mai 1934.
On appelle joint homocinétique un système permettant de transmettre un mouvement de rotation, dun arbre menant à un arbre mené, sans décalage angulaire quel que soit langle de brisure entre ces deux arbres et quelle que soit la variation de celui-ci. En général, léquipement dune traction avant consiste à placer (figure 1 et 2) de part et dautre du pont différentiel, une transmission comportant, côté roue, un joint homocinétique fixe (axialement sentend) possédant une grande possibilité angulaire et, côté pont, un joint homocinétique coulissant autorisant un angle de brisure, dailleurs limité, et une translation.
Figure 1 : Implantation des joints homocinétiques sur une traction avant
Figure 2 : Exemple déquipement pour une traction avant
Le joint universel est un raccord flexible de transmission du mouvement à double articulation composé de deux fourches (une sur l'arbre entraîné et une sur l'arbre moteur) et d'une pièce cruciforme appelée croisillon. Ces joints, toujours utilisés en paire, transmettent le mouvement du moteur au différentiel arrière, typiquement utilisé aux extrémités des arbres de transmission sur des véhicules à propulsion arrière ou à 4 roues motrices. Le joint universel peut pivoter et se plier alors que larbre de transmission suit les mouvements du différentiel et de lessieu lors du rebondissement de la suspension.
Un raccord flexible est un composant mécanique destiné à relier en dynamique ou en statique des arbres de transmission non alignés en conservant lhomocinétisme.
Arbres de transmission dune opel vectra/calibra 4*4
1. Articulation homocinétique à lavant
2. Denture coulissante avec écrou de serrage à lavant et à larrière
3. Roulement central à lavant et à larrière
4. Joints universels
5. Articulation à un disque à larrière
Domaines demploi
Si langle de brisure et/ou si la vitesse de rotation sont faibles (2° à 2500 tr/min par exemple), lutilisation en solo dun joint de cardan est tout à fait possible. En général, les arbres menant et mené sont du type pivot, tout en se référant à un bâti non commun. Des applications ont été réalisées et utilisées pendant des années dans lindustrie automobile. Deux exemples sont fort connus :
Figure 3 - Utilisation dun joint de cardan en solo
Joint non centré placé dans une rotule. Cette dernière est située en sortie de boîte de vitesses sur laquelle prend appui et sarticule le tube de poussée et de réaction de lessieu arrière moteur des véhicules Peugeot 203 et successeurs. Le joint (figure 3) entraîne, par cannelures coulissantes, un arbre centré dans le tube qui attaque le pignon du pont arrière moteur.
Joints placés de part et dautre du pont différentiel dun groupe motopropulseur arrière, dans des rotules servant darticulation en suspension des roues motrices. Les joints entraînent par cannelures coulissantes les arbres de roue (exemple : les 4 CV, Dauphine, etc., chez Renault).
Pour des raisons diverses, un joint de cardan centré en solo pose toujours des problèmes dhyperstaticité quil est obligatoire de résoudre. Les solutions sont diverses mais toutes sont complexes.
Le marché de la transmission à joints de cardan est beaucoup plus vaste que celui du joint de cardan utilisé en solo ; en concurrence cependant avec lhydraulique et lélectricité, il englobe toutes les activités où lon a besoin dune simple chaîne de puissance, avec certaines particularités propres à chacune delles ; nous citerons, à loccasion, quelques applications typiques.
Industries minière, sidérurgique, chimique, textile, agro-alimentaire et mécanique générale
Pour les commandes de laminoirs, les joints de cardan peuvent présenter un diamètre dencombrement supérieur à 1 m. Dans lindustrie alimentaire, des matériaux spéciaux sont requis. En machine-outil, les transmissions à joint de cardan disparaissent au profit de lentraînement direct par des moteurs pas à pas.
Agriculture
Elle constitue à elle seule, un domaine bien particulier tout du moins pour la liaison entre prise de force de tracteur et prise de force sur machine tractée ; pour des raisons de standardisation, toutes les mâchoires utilisées (en fonte généralement) sont conçues pour permettre un angle de 90° par rapport au pivot correspondant.
Il ny a, en principe, aucune difficulté particulière de montage quand il sagit dentraîner une machine portée ou semi-portée, car les positions extrêmes prises par la transmission dépendent directement de la conception du relevage.
Quand il sagit dune machine tractée, pouvant prendre, à lutilisation ou en marche à vide, les positions les plus diverses par rapport au tracteur, un soin particulier doit être apporté au tracé du timon de la machine et quant au choix du point darticulation sur la barre dattelage (figure 4). On doit vérifier que les angles en chacun des joints ne dépassent pas 45°. Entre 45° et 60°, le couple à transmettre devrait être nul, la transmission pouvant, cependant, encore tourner (lors du déplacement en bout de champ, par exemple) : au-dessus de 60°, les mâchoires des joints viennent en contact ; il faut imposer le débrayage de la prise de force.
Figure 4 - Schéma dinstallation avec machine tractée
Dans le cas où il y aurait impossibilité de réaliser un montage homocinétique (cas qui correspond, en général, à une machine tractée avec timon très long), une solution possible consiste à utiliser un palier intermédiaire monté sur un support (de basculement ou non) placé sur le timon (figure 5).
Figure 5 - Schéma dinstallation avec machine tractée à timon long
La question du coulissement a aussi été réexaminée sous langle de la simplicité. Généralement, on utilise deux tubes à profils plus ou moins spéciaux, mais symétriques, semboîtant librement lun dans lautre (figure 6) ; ces tubes autorisent le déboîtement complet par lutilisateur, lune des parties de la transmission pouvant rester solidaire du tracteur, lautre de la machine tractée, et cela bien que les mâchoires dextrémité de transmission soient, la plupart du temps, prévues avec une fixation dite rapide à la place de la fixation à pince (figure 7).
Figure 6 - Schéma du coulissant et de la protection dune transmission pour agriculture
Figure 7 - Fixation à pince et boulons, et fixation rapide
Les transmissions agricoles sont munies dun protecteur (figure 6) dont les deux buts sont, dune part, déviter que leau, la boue, etc., ne viennent en contact direct avec la transmission, dautre part et surtout, de constituer une protection efficace pour lhomme. Les solutions retenues consistent à avoir deux tubes cylindriques de diamètre très voisin, coulissant lun dans lautre et tenus à lune de leurs extrémités par un roulement, du type étanche, monté sur la partie intermédiaire près des joints de cardan ; ce protecteur est complété de part et dautre par une pièce en forme dentonnoir (en matière thermoplastique ou non) qui masque le joint de cardan. De façon à obtenir la sécurité totale, des visières darbres doivent subsister sur les tracteurs et les machines tractées.
Il est toujours intéressant de vouloir protéger des surcharges les organes entraînés doù lemploi de limiteur de couple, plus ou moins bruyant ; il est cependant utopique de considérer ce limiteur placé sur la transmission comme une panacée, surtout lorsque plusieurs organes récepteurs coexistent sur la même machine.
La non-homocinétie dune liaison peut quelquefois être volontairement provoquée ; en général, il sagit toujours dun entraînement dorganes dassez faible inertie à qui lon veut communiquer des caractéristiques cinématiques particulières.
En loccurrence, il sagissait de lentraînement des griffes du système damenage sur une presse-ramasseuse (figure 8) ; le mouvement provenait dun vilebrequin, à maneton unique, tournant à vitesse uniforme, le point haut des griffes étant attelé, par tourillonnement, à une biellette oscillante. Il était intéressant dobtenir : le retour rapide des griffes (période de non-travail), leur déplacement lent lors de la poussée et leur dégagement rapide de lentonnoir ont été acquis grâce à la commande en rotation de larbre manivelle à laide dune transmission à deux joints, travaillant constamment sous 45° , et volontairement déphasés lun par rapport à lautre de 90°. La vitesse de sortie oscille, deux fois par tour, entre 0,5 et 2,5 fois environ la vitesse dentrée.
Dans le cas actuel, il a suffi de faire coïncidence les périodes de grande vitesse et de petite vitesse en rotation avec les différentes positions intéressantes pour atteindre le but fixé.
Figure 8 - Résultat de lutilisation dune transmission possédant deux joints de cardan décalés volontairement de 90°.
Matériel et engins de travaux publics
Il y a peu dutilisation dans ce domaine, lhydraulique permet de jouer sur dautres variables que celles, limitées, de la transmission à joints de cardan.
Transports ferroviaires
Actuellement, les locomotives de ligne et de manuvre sont de conception électrique ou diesel-électrique. Pour les exploitations à très hautes vitesses, qui imposent limplantation des moteurs électriques sous la caisse et non sur les boggies, des transmissions mécaniques sont nécessaires pour relier les réducteurs liés aux moteurs aux réducteurs montés sur les essieux ; ces transmissions permettent alors tous les débattements, en suspension et en rotation de boggie, et en extension.
Doù léquipement des rames TGV à laide de transmissions spéciales (une par moteur et par essieu) à deux joints de cardan et un coulissement par tripode (figure 9). Quant aux autorails, on conserve lentraînement par transmissions des essieux dun seul boggie à partir dun moteur diesel unique.
Figure 9 - Applications en transport ferroviaire
Modélisme
Lentraînement des roues motrices des voitures
de modélisme est assuré par cardan homocinétique.
Cycles
Bicyclettes
La bicyclette à cardan a été inventée en 1899.
Elle était de type "acatène ", c'est à dire sans chaîne. Les acatènes eurent leur heure de gloire. Le coureur Gaston RIVIERE gagna BORDEAUX-PARIS sur un acatène MÉTROPOLE en 1897 et 1898. Cependant ces transmissions étaient délicates, coûteuses et ne comportaient pas de roue libre.
Motos
La transmission (secondaire), soit lorgane qui transmet la puissance du moteur à la roue arrière, revêt une importance toute particulière. Car quil sagisse dune chaîne, d'une cardan ou dune courroie, chacun(e) offre des avantages et inconvénients différents.
Le "cardan", en fait la transmission par arbre et cardan(s), est sans aucun doute le moins exigeant que la courroie ou la chaîne étanche, il est insensible aux éléments extérieurs, nécessite un entretien très réduit (une vidange tous les 20 000 Km, au plus) et présente donc une longévité imbattable. Plus coûteux à produire quune chaîne, le cardan se trouve généralement sur les gros cubes. Son poids et son inertie "mangeuse" de puissance ne posent pas de problèmes pour les routières de grosse cylindrée.
Quads
Comme la majorité des quads ont une traction à deux ou quatre roues motrices, exceptés les modèles à transmission par chaîne, on retrouve donc des arbres d'entraînement par cardan. Ces derniers demandent d'être soumis à une inspection visuelle rigoureuse à chaque retour de balade quelle qu'elle soit. La raison en est bien simple, une branche, une roche peuvent déchirer le soufflet de caoutchouc. À ce moment-là, la graisse emprisonnée dans le soufflet s'échappera et les pièces internes ne seront plus suffisamment lubrifiées. L'eau, la saleté (sable, gravier, poussière) s'y incorporent. L'usure devient inévitable et le coût de remplacement sera élevé.
Transports maritimes et fluviaux
Il faut noter quelques applications avec des joints, ou des transmissions, en in-board et hors board (figure 10). Les péniches et les pousseurs, voire les caboteurs dont les coques se déforment, reçoivent une transmission placée entre le réducteur-inverseur associé au moteur thermique et larbre détambot, la butée dhélice étant placée dans linverseur, la transmission comporte deux joints fixes et encaisse la poussée ou la traction dhélice, assurant ainsi la propulsion de lengin.
Les tourillons de croisillon des joints sont alors calculés en conséquence.
Figure 10 - Application marine
L'arbre d'hélice est relié au moteur par un joint de cardan.
Transports routiers
Véhicules poids lourds (industriels, autobus et cars) : le marché est toujours très actif et constitue encore la base même des évolutions récentes en joint de cardan ; cest sur les applications de ce domaine que sest dailleurs effectuée la standardisation, tant de conception que de dimensionnement.
Voitures particulières
Ce domaine fut, depuis le début du siècle, lun des plus intéressants car il a permis de faire éclore la plupart des solutions techniques actuelles, nécessitées par la liaison entre la boîte de vitesses et le pont arrière, suspendu ou non.
Ladoption quasi générale de la conception traction avant depuis quelques années, nécessitant lemploi de joints homocinétiques a tari ce domaine, à lexception de la quatre roues motrices qui impose souvent des angularités et des coulissements importants. Pour cette dernière exigence, les cannelures habituelles se révèlent insatisfaisantes doù lemploi du joint bipode, ou mieux, dun joint homocinétique coulissant.
Transmission latérale
En traction avant et en quatre roues motrices à pont avant suspendu, les transmissions placées de part et dautre du différentiel avant comportent habituellement un joint homocinétique fixe, côté roue, et un joint homocinétique coulissant, côté différentiel, réunis par une barre, voire par un tube, les vitesses de rotation maximales rencontrées étant de lordre de 2000 tr/min.
De façon à faire travailler les deux joints fixes dans des conditions dangularité identiques, tant en direction quen suspension, ce qui permet déquilibrer les moments de réaction agissant sur les deux pivots de direction, on réalise des transmissions de longueurs similaires, quitte à prévoir dun côté un palier intermédiaire que lon fixe au carter cylindre du moteur (figure 11) ; cette situation simpose et se généralise depuis que les groupes motopropulseurs sont placés transversalement.
Figure 11 - Transmissions latérales en traction avant : avec ou sans palier intermédiaire
Deux critères constituent à ce jour les limitations demploi :
Le rendement des joints : bien que tous les joints homocinétiques actuels présentent des rendements excellents, une étude type par type est cependant nécessaire pour tenir compte en particulier de lenvironnement.
Du côté différentiel, une température de boîte-pont élevée et la proximité dun tuyau déchappement, voire dun pot catalytique, compliquent la situation en empêchant toute ventilation, voire en surchargeant thermiquement les dispositifs détanchéité. Du côté roue, la ventilation est quelquefois sommaire ; le joint fixe Rzeppa présente à ce sujet une limitation pour langle normal demploi de 6° maximum ; le joint GE, pour sa part, admet une angularité de 10° maximum.
Le confort : les deux joints et larbre qui les réunit en transmission peuvent être à la fois transmetteur et générateur de vibrations.
En joint coulissant, on préfère le joint GI qui donne toute liberté au groupe motopropulseur de se débattre sans entrave sur sa propre suspension ; le joint VL est également utilisé, par exemple dun côté seulement du différentiel. Enfin, dans le cas de véhicule avec angles demploi élevés ou de véhicule dont la suspension avant favorise des grands cabrages au démarrage, les joints récemment développés tels que les joints Triplan, AAR, etc., se révèlent indispensables si lon veut éviter tout phénomène de shudder (excitation transversale de lavant du véhicule).
En joint fixe, seuls quelques phénomènes vibratoires peuvent se révéler, dus à des moments complémentaires impurs. Quant aux barres et tubes de liaison, ils sont toujours attaqués en vibrations transversales par suite des vibrations émanant du moteur ; en général, seuls des essais permettent de déterminer le diamètre minimal à donner au tube.
En propulsion et en quatre roues motrices à pont arrière suspendu, les transmissions placées de part et dautre du différentiel arrière comportent habituellement un joint homocinétique fixe (à grande angularité ou angularité limitée) côté roue, et un joint homocinétique coulissant côté différentiel, réunis généralement par une barre, les vitesses maximales rencontrées étant de lordre de 2 000 tr/min également. Quelquefois les transmissions comportent deux joints quasi identiques, le coulissement étant réparti entre eux (figure 12).
Figure 12 - Transmissions latérales en propulsion
Les deux critères de limitations sont, de même quen traction avant :
Le rendement des joints : peu de problème, les angles demploi étant en général assez faibles et la ventilation correcte ;
Le confort : pas dexcitation due au moteur ; seules les remontées de route pourraient attaquer la suspension du pont arrière doù lemploi de joints tripode ou dérivés.
Transmission longitudinale
En propulsion, voire en quatre roues motrices (figure 13), sachant quelles réunissent le pont arrière, voire le pont avant (suspendu ou non) à la boîte de vitesses, les transmissions doivent pouvoir tourner à des vitesses maximales de lordre de 6 000 tr/min. À ces régimes élevés, les joints de cardan prévalaient, mais actuellement la demande se fait de plus en plus pressante pour utiliser un, voire plusieurs joints homocinétiques, en particulier coulissants, de façon à couper positivement les vibrations provenant du groupe motopropulseur.
Figure 13 - Equipement dune voiture quatre roues motrices
Pour supporter de telles vitesses quasi continues, langle de travail des joints doit être réduit de façon à respecter la limite déchauffement. À ce jour, seuls les joints VL, à appariements spécifiques, et les joints GI à galets spécifiques (dont la limite dangularité est, pour ce type de joint, due uniquement à lexistence de loffset) ont pu être employés. Le joint quadripode, qui a toutes les qualités dun joint tripode, avec en plus la non-existence du phénomène doffset, est très prometteur dans ce domaine.
Bien entendu tous les problèmes déquilibrage dynamique et de vitesse critique de flexion rencontrés avec les transmissions à joints de cardan se retrouvent ici intégralement.
Principes et contraintes de fonctionnement
Problèmes techniques
La situation technique (figure 14a) est la suivante : un arbre menant S1, lié au bâti ou carter S0 par une liaison pivot d axe Dð10, doit entraîner un arbre mené S2 lui-même lié à S0 par une liaison pivot d axe Dð20. On est dans la situation simple où Dð10 et Dð20 sont concourants, donc contenus dans le plan de brisure, mais non alignés d un angle de brisure að.
Le joint de cardan comprend deux pièces, montées rigidement sur S1 et S2, et une pièce intermédiaire S3 telle que la liaison (S3, S1) soit une liaison pivot (ou liaison pivot glissant) d axe Dð13, généralement perpendiculaire à Dð10, une même liaison d axe Dð23, généralement perpendiculaire à Dð20, intervenant entre S2 et S3 ; souvent Dð23 et Dð13 sont perpendiculaires.
Etude cinématique
Rotation
Appelons qð1 et qð2 les angles de rotation, respectivement de S1 et de S2. Le schéma cinématique de la situation décrite précédemment est représenté sur la figure 14b. Nous allons, après avoir exprimé les composantes des unitaires Dð13 et Dð23, exploiter leur perpendicularité :
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
d où EMBED Equation.3 EMBED Equation.3
Figure 14 - Joint de Cardan : situation technique
Or EMBED Equation.3
Donc EMBED Equation.3 (1)
EMBED Equation.3 (2)
Ayant multiplié (1) par 2, on peut écrire :
EMBED Equation.3
Doù : EMBED Equation.3
Posons EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
De cette relation, on trace la figure 15 qui représente lévolution EMBED Equation.3 en fonction de EMBED Equation.3 , pour différentes valeurs de EMBED Equation.3 ;
EMBED Equation.3 ðs annule pour EMBED Equation.3 = kpð/2 quelle que soit la valeur de EMBED Equation.3 .
Le maximum d avance (ou de retard) est donné par :
EMBED Equation.3 ð ð ðpour EMBED Equation.3
Pratiquement jusqu à EMBED Equation.3 = 25° on peut utiliser la formule :
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3 étant exprimé en degrés d angle et EMBED Equation.3 en minutes d angle.
Figure 15 - Evolution de eð = (qð2-qð1) en fonction de qð1 et að
Ainsi pour EMBED Equation.3 ð= 6°, la variation n excède pas 9 , en avance et en retard, ce qui est de l ordre de grandeur des jeux existant dans ce genre de mécanismes. Bien entendu, lorsque l arbre S1 a fait un quart de tour, à partir de EMBED Equation.3 = kpð/2, l arbre S2 l a fait également.
Vitesses angulaires
La dérivation de la relation (2) donne :
EMBED Equation.3
Soit EMBED Equation.3
Un joint de cardan n est donc pas homocinétique puisque, à part pour ±= 0, le rapport É20/É10 est différent de 1, sauf pour les valeurs particulières de ¸1 à savoir :
EMBED Equation.3
La figure 16a représente l évolution de É20/É10 en fonction de EMBED Equation.3 , pour différentes valeurs de l angle de brisure EMBED Equation.3 ; on trouve 1/cos ± et cos ± comme maximum et minimum, lorsque EMBED Equation.3 = (k+1) À/2 et EMBED Equation.3 = kÀ respectivement.
À noter qu une non perpendicularité volontaire des pivots Dð13 et Dð23, entre eux ou par rapport aux pivots Dð10 et Dð20, dissymétrise les relations trouvées ci-dessus, mais en accentuant rapidement lintervalle entre les valeurs maximales. Cependant, si cette non perpendicularité est faible (2 à 3° par exemple) les surperturbations sont infimes (ce qui permet déviter de contrôler cette perpendicularité au cours de la fabrication des joints de cardan).
Accélération angulaire
Dans l hypothèse où É10 est constant, en supposant le joint de raideur infinie (non déformable), on obtient (figure 16b) :
EMBED Equation.3 (4)
Cette fonction, qui s annule pour EMBED Equation.3 =k EMBED Equation.3 , peut s écrire :
EMBED Equation.3
Si EMBED Equation.3 est faible (6° dans lexemple pris ci-dessus), alors cos EMBED Equation.3 , voire EMBED Equation.3 et la fraction devient :
EMBED Equation.3
EMBED Equation.3
Donc laccélération maximale ³20 s écrit :
EMBED Equation.3 pour EMBED Equation.3
En pratique, la question de l homocinétie ne s arrête pas à la détermination de µ.
Figure 16 - Evolution, en fonction de EMBED Equation.3 et de EMBED Equation.3 , de EMBED Equation.3 20/ EMBED Equation.3 10, et de d EMBED Equation.3 20/dt/ EMBED Equation.3 ²10 (avec EMBED Equation.3 10 constant).
Statique dun joint
En application du théorème des déplacements virtuels, nous pouvons écrire :
EMBED Equation.3
C1 et C2 étant respectivement les valeurs des couples dentrée et de sortie.
Pour C1 donné et ceci deux fois par tour :
C2 est maximal, cest-à-dire égal à C1/cos EMBED Equation.3 , pour EMBED Equation.3 =kÀ
C2 est minimal, c est-à-dire égal à C1*cos EMBED Equation.3 , pour EMBED Equation.3
Les 2 vecteurs EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 ne sont pas opposés, leurs supports étant écartés de EMBED Equation.3 .
L équilibre du joint nous oblige à rechercher un, voire plusieurs vecteurs qui bouclent la chaîne des couples. Mais ces vecteurs ne doivent pas travailler, ils seront donc perpendiculaires aux supports de C1 et de C2. On peut montrer quil sagit de deux vecteurs tournant EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 (figure 17) et qui, de plus, sont perpendiculaires au pivot respectif auquel ils sont associés. Lextrémité Q du vecteur EMBED Equation.3 décrit un cercle dont le diamètre est égal à
C1 tan EMBED Equation.3
doù M1=C1 tan EMBED Equation.3 cos EMBED Equation.3
Le vecteur EMBED Equation.3 (appelé couramment moment complémentaire M1) a deux composantes : lune, pulsée, dans le plan de brisure, lautre, alternative, perpendiculairement au dit plan ; cest larbre dentrée qui devra supporter ces deux composantes.
Situation similaire pour le moment complémentaire EMBED Equation.3 qui finalement agit sur larbre de sortie avec :
M2 = EMBED Equation.3 tan EMBED Equation.3 sin EMBED Equation.3 = EMBED Equation.3
À tout moment nous avons PQ tan ¸1 cos EMBED Equation.3 = PQ tan ¸2, ce qui est la formule (2) de la rotation.
Figure 17 - Statique du joint de cardan et moments complémentaires
Aptitude à la rotation
Hyperstaticité intrinsèque
Replaçons-nous dans la situation décrite par la figure 14.
Pour tester laptitude à la transmission de mouvement, nous procédons par composition de mouvement :
EMBED Equation.3
S0 /S1 se lit : le mouvement de S0 par rapport au solide S1.
S0/S0 définit limmobilité
S0/S1 définit la liaison pivot daxe (10
S1/S3 définit la liaison pivot daxe (13
S3/S2 définit la liaison pivot daxe (23
S2/S0 définit la liaison pivot daxe (20
Si les liaisons d axes (13 et (23 sont des liaisons pivot, la fermeture de chaîne se traduit au point O par :
EMBED Equation.3
Avec Éij désignant la vitesse angulaire du solide Si par rapport au solide Sj, donc 4 inconnues cinématiques intervenant dans 3 équations. Le dispositif est apte à la transmission de mouvement sous la condition de concours des axes mais la réalisation sera hyperstatique dordre 3, à savoir 2 en transversal et 1 en longitudinal. Ce schéma correspond en loccurrence à un joint centré fixe qui, au niveau des pivots, comportera des surfaces dites dentraînement, sur lesquelles agissent le couple et le moment complémentaire, et des surfaces dites de centrage.
Si les liaisons daxes (13 et (23 sont des liaisons pivot glissant, on obtient cette fois :
EMBED Equation.3
v13 désignant la vitesse de coulissement entre S1 et S3 le long de laxe (13 et v32 entre S3 et S2 le long de laxe (23.
Cette fois, nous sommes confrontés à 6 inconnues cinématiques intervenant dans 5 équations indépendantes. Le dispositif est apte à la transmission de mouvement, le montage étant hyperstatique dordre 1, en longitudinal dailleurs. À ce schéma correspond matériellement un joint non centré fixe qui ne comporte plus de surfaces de centrage.
Obtention de lisostaticité
Partant des 2 schémas décrits précédemment et lisostaticité simposant, celle-ci sera obtenue soit en utilisant le type de joint le mieux adapté (par exemple en remplaçant un joint centré par un joint non centré), soit, indépendamment ou non, en sortant des conditions demploi retenues pour le schéma cinématique (figure 14b).
Considérons la figure 18a. Pratiquement le pivot "10 de l arbre menant A se réalise à l aide de deux paliers AI et AII, dont l un est fixé axialement ; le pivot "20 de l arbre mené B comporte deux paliers BI et BII placés sur le même socle que AI et AII .
Le joint placé en O sera du type non centré fixe. On fait disparaître lhyperstaticité longitudinale en réalisant les paliers BI et BII, coulissants ; évidemment larbre B ne pourra entraîner le mécanisme qui intervient ensuite quà laide dun dispositif adéquat, soit au minimum une liaison glissière.
Considérons la figure18b. Nous retrouvons la même situation pour larbre A. Le joint placé en O est du type centré fixe. On fera disparaître lhyperstaticité dordre 2 + 1 en remplaçant le pivot (20 de larbre B par un palier BII à rotule ( 2) coulissant ( 1). On fera la même remarque que précédemment pour entraîner le mécanisme qui suit.
Nous serons amenés à rediscuter de lisostaticité lorsque nous examinerons lassociation de 2, voire de plusieurs joints de cardan dans une ligne motrice.
Figure 18 - Aptitude à la rotation dun joint de cardan fixe
Géométrie : théorie du plan bissecteur
Un théorème dû à Myard peut sénoncer de la façon suivante : deux arbres peuvent avoir une liaison de rotation réciproque et continue au moyen de deux pivots liés à ces arbres, ces deux pivots étant assujettis à rester dans un plan.
Cas particulier de ce théorème : lorsque les deux arbres sont concourants et que les deux pivots sont perpendiculaires à ces arbres, ou plus généralement inclinés du même angle, la vitesse de larbre de sortie est égale à la vitesse de larbre dentrée. Cest le schéma le plus simple dun joint homocinétique.
Une méthode assez logique pour concevoir des joints homocinétiques de ce premier type, consiste en partant du joint simple (figure 19a), (en loccurrence il sagit dun joint de cardan à dés (joint bipode) qui, par extension, peut devenir un joint à croisillon à anneau ou à noix) à passer au joint double (figure 19b), voire ensuite à simplifier en réduisant le nombre des pivots et à réduire lencombrement en modifiant la position de ces pivots.
Apparaît à ce stade une potentialité de situation de symétrie géométrique de tous les constituants par rapport au plan bissecteur des deux arbres à réunir.
Partant dun tel joint double bipode, on obtient par inversion de situation des pivots, un autre joint double bipode à 2 pivots parallèles (figure 19c). En rapprochant ces deux pivots pour les amener à se confondre, nous obtenons un nouveau schéma de joint homocinétique (figure 19d), que nous appellerons du deuxième type, dont le succès tient à la possibilité de maintenir ce pivot unique (par exemple deux billes, placées de part et dautre de la rotule de concourance des arbres, le concrétiseront dans le plan bissecteur).
Figure 19 - Du joint de cardan au joint homocinétique
Figure 20 - Théorie du plan bissecteur
La théorie du plan bissecteur est synthétisée sur la figure 20. On considère un plan P fixe. Un arbre A perce le plan P en O. Une courbe de conduite C quelconque, liée rigidement à larbre A, perce le plan P en M. A et C sont respectivement les symétriques de A et C par rapport au plan P. C passe donc par M où se trouve un élément de liaison.
Dans tout mouvement de A, entraînant donc C, le couple (A, C) a un mouvement symétrique par rapport à P, les courbes C et C se coupant dans le plan P.
Si réciproquement, on assujettit mécaniquement, grâce à lélément de liaison M, les courbes C et C à rester liées dans le plan P, les arbres A et A ont des mouvements symétriques par rapport à P, et en particulier à toute rotation de lun correspond une rotation égale de lautre.
Le plan P reste toujours le plan bissecteur des deux arbres. Nous examinerons successivement les différents joints fixes et joints coulissants répondant à cette condition du plan bissecteur. Or, parmi les joints homocinétiques connus et fabriqués, se trouve un joint particulier, le joint tripode qui ny répond pas.
En fait, Michel Orain a démontré que la condition du plan bissecteur est suffisante mais non nécessaire, est seulement nécessaire et suffisant, le fait que laxe instantané de rotation de lun des arbres par rapport à lautre soit parallèle ou contenu par le plan bissecteur, ce qui est le cas du joint tripode en pratique, et de tous les joints homocinétiques.
Lubrification
La formulation et lélaboration du lubrifiant conditionnent grandement la durée de vie et ladéquation dun joint à sa fonction. On utilise généralement des graisses spécifiques, pour les joints à billes, on ajoute un pourcentage plus ou moins important (2 à 4 %) de bisulfure de molybdène.
La viscosité doit être choisie de façon à permettre, à basse température (-30 °C, voire -40 °C au moment du lancement du moteur), le graissage du joint et la moindre gêne pour le soufflet détanchéité, tout en garantissant la stabilité physico-chimique à haute température (120 °C, voire 150 °C) et à haute vitesse.
Parmi les autres tâches à remplir impérativement, il ne faut pas oublier lobtention, dun rodage rapide mais soigneux du joint, le plus petit coefficient de friction, un transfert correct des calories, la compatibilité matière avec le soufflet détanchéité, etc.
Systèmes détanchéité
Rôles principaux :
éviter la perte de lubrifiant
interdire lentrée éléments indésirables (poussière
)
évacuer les calories dues aux pertes mécaniques du joint
autoriser les débattements relatifs entre les deux arbres à réunir
Létanchéité est réalisée par un soufflet élastique à plis multiples et par des ligatures. Leur réalisation correcte et lemploi de matériaux adéquats conditionnent directement la durée de vie du joint.
Les joints à billes et les joints tripode coulissants ou non sont graissés à vie et protégés par des soufflets en caoutchouc vulcanisé, tels les polychloroprènes, avec des épaisseurs de lordre de 2 à 2,5 mm, voire de plus en plus en thermoplastique, mais avec des épaisseurs inférieures à 1 mm.
Propriétés des soufflets :
résister aux contraintes cycliques de flexion et de cisaillement
résister au lubrifiant
résister aux projections (eau, boue, sel
)
résister aux écarts de températures et rayons UV
résister aux manipulations lors du montage et des réparations du véhicule
Les colliers de fixation doivent éviter toute blessure du soufflet et toute fuite de lubrifiant et interdire le déboîtement du soufflet. Leur choix est très important.
Différentes technologies
Squelettes des joints
Les différentes familles des joints
De près ou de loin, tous les joints se rattachent à lune des familles suivantes (figure 21).
Figure 21 - Les quatre squelettes de joint
Joint à croisillon
La pièce intermédiaire S3 (figure 14a) existe en tant que croisillon à 4 tourillons, à savoir 2 tourillons opposés par pivot ; ces 4 tourillons réalisent les surfaces dentraînement tant pour les joints non centrés que centrés ; pour ces derniers sy ajoutent des surfaces de centrage.
Joint à anneau
La pièce intermédiaire est annulaire et les tourillons qui constituent les pivots sont solidaires des arbres menant et mené. Il y a possibilité dexistence de surfaces de centrage.
Joint à noix
La pièce intermédiaire, massive, est entaillée suivant deux plans orthogonaux. Chaque entaille, qui présente deux plans parallèles dailleurs peu éloignés lun de lautre, reçoit une palette, de forme conjuguée, liée à lun des arbres à réunir ; cela constitue une liaison plane qui, ici, agira en surfaces dentraînement. Quant au pivot lui-même, il est constitué par un petit cylindre, mâle dans lentaille, femelle dans la palette. Doù lobtention dun joint centré fixe.
En libérant les pivots, on réalise un joint non centré non fixe ; le joint est apte à la transmission de mouvement, la noix présentant cependant des instabilités longitudinale et transversale limitées.
Joint à dés
Il ne comporte à la base quun seul pivot apparent, lié à lun des arbres, qui permet une rotation autour de lui-même, mais qui peut se déplacer, en rotation par exemple, dans une entaille réalisée dans une pièce liée à lautre arbre ; on a ainsi un joint fixe centré. Si, dans ce déplacement, on associe un glissement à la rotation, on obtient un joint coulissant centré.
Les technologies
Celles-ci sont largement spécifiques à chaque famille de squelettes retenue. Nous expliquerons le principe de fonctionnement de chacun de ces familles en insistant particulièrement sur les joints à croisillon qui sont, de loin, les plus répandus actuellement.
Joint à croisillon
Principe de fonctionnement
Il nécessite deux pièces appelées mâchoires (matérialisant les deux arceaux de la figure 14a) liées lune à larbre menant S1, lautre à larbre mené S2. Ces liaisons sont faites à laide de moyens, connus en mécanique générale, nintervenant pas dans la technologie du joint (figure 22). Par exemple, les arbres reçoivent par cônes avec clavetage ou mieux par cannelures, une bride sur laquelle vient se centrer et se boulonner la mâchoire, dit alors mâchoire à bride.
Figure 22 - Exemple dun joint fixe centré à croisillon
Les oreilles des mâchoires, (dautant plus en porte à faux que le joint doit accepter dangularité), réceptionnent les tourillons du croisillon S3 grâce à des surfaces dentraînement et à des surfaces de centrage. En fait, on interpose des coussinets entre les tourillons et les alésages, ce qui facilite dailleurs la mise en place par basculement des tourillons du croisillon dans les alésages réalisés à cet effet dans les oreilles des mâchoires (figure 23).
À lorigine, il sagissait de simples bagues en bronze ou en acier chromé. De façon à améliorer le rendement des joints, on a essayé de remplacer le frottement de glissement par un frottement de roulement doù la tentative dutiliser des roulements à billes. Ce fut un désastre du fait de la capacité intrinsèque ridicule de tels roulements, dans lespace disponible.
Figure 23 - Montage dun joint de cardan par basculement du croisillon
La solution moderne réside dans lemploi de coussinets avec des corps de roulement tels que aiguilles ou rouleaux. Actuellement, les coussinets sont des pièces borgnes :
à paroi épaisse obtenue par décolletage ou par extrusion à partir dun acier à bas carbone. Après cémentation et trempe, elles sont parachevées par rectification tant du fond que de la paroi latérale.
à paroi mince obtenue par emboutissage dun feuillard dacier à bas carbone. La pièce est ensuite carbonitrurée.
Suivant les applications, les coussinets reçoivent comme corps de roulement soit une couronne daiguilles (environ 2 à 3,5 mm), soit une couronne de rouleaux (environ 4 mm et plus).
Ces coussinets, emmanchés le plus souvent en force dans les alésages des mâchoires, sont sécurisés en place (figure 24) grâce à un circlips ou à une plaquette avec deux ou plusieurs vis, ou à un simple sertissage, voire à un anneau en plastique injecté, etc
en fait, toute solution qui autorise la réparation à faire effectuer, en principe, par un spécialiste.
Figure 24 - Arrêt de coussinet
Tant les surfaces dentraînement (tourillon dans la couronne de corps de roulement du coussinet) que les surfaces de centrage (face dextrémité de tourillon contre le fond intérieur du coussinet) seront placées au plus près du diamètre dencombrement disponible. Cela permet de mieux supporter les charges résultant de lutilisation du joint et des conditions de montage et dobtenir automatiquement une pression de graissage maximale.
Ces surfaces ne peuvent accomplir leurs missions que si elles travaillent dans de bonnes conditions dont les essentielles à respecter sont données ci-après.
Problème posé
Un problème se pose : il faut une coïncidence permanente des axes de tourillon et des axes des couronnes de corps de roulement.
Pour les surfaces dentraînement, cela impose :
un alignement de fabrication correct entre les deux alésages doreilles de la mâchoire et entre les deux tourillons opposés du croisillon.
une rigidité des mâchoires, en particulier de leurs oreilles, équivalente à celle des bras du croisillon ce qui est matériellement impossible. On contourne en grande partie la difficulté en acceptant une certaine déformation élastique des oreilles mais en utilisant des coussinets épais possédant un alésage circulaire non cylindrique.
Cet alésage sera obtenu par rectification, laxe de rotation de la meule étant légèrement incliné par rapport à laxe de rotation de la pièce doù la génération dun hyperboloïde de révolution. Les aiguilles conservent lintégralité de leur contact avec le tourillon et lon voit même sestomper les hyperpressions de Hertz en extrémité de leur portée.
Dans lalésage du coussinet, les pressions de Hertz sont plus ou moins recentrées en fonction des déformations instantanées des oreilles de la mâchoire mais ces pressions restent encore inférieures à celles supportées par le tourillon. Les phénomènes habituels de brinellage voient leur apparition nettement reculée dans le temps.
Pour les surfaces de centrage nécessaires à la mise en position et au maintien des pièces du joint, et également pour supporter et transmettre les charges radiales non négligeables résultant de lutilisation du joint (cas du joint centré), on doit prendre les mêmes précautions que pour les surfaces dentraînement et on doit sassurer de plus quil ny a pas interférence, tant technologiquement que géométriquement, entre elles.
Ainsi, le jeu irréductible de tourillonnement ne doit pas amener les surfaces de centrage à jouer un rôle quelconque dans la transmission du couple.
Plusieurs solutions sont actuellement retenues :
une zone de contact entre la face dextrémité de tourillon et le fond de coussinet limitée, voire localisée, au centre ou sur une couronne
une zone de contact légèrement bombée sur une des pièces en contact (figure 25)
linterposition dune rondelle flottante en matériau plastique renforcé de microbilles de verre.
Figure 25 - Centrage dun joint de cardan avec douilles à aiguilles
Dans ces conditions, la tenue au couple dun joint, tant en statique quen fatigue, amène à adopter :
pour le croisillon, le forgeage dune ébauche en acier peu allié de cémentation. Après traitement, on procède à la rectification des tourillons qui doivent présenter les mêmes caractéristiques quune bague de roulement (état de surface, dureté, etc.) et des faces dextrémité de ceux-ci.
pour les mâchoires, le forgeage dune ébauche en acier que lon traite de masse ou non, suivant les conditions demploi, et que lon usine en veillant particulièrement à lalignement des alésages doreilles.
En fait, ce qui importe le plus est le module délasticité qui devrait être le plus élevé possible. Pour des raisons économiques multiples, on cherche partout où on le peut à remplacer lacier par une fonte, malléable perlitique ou à graphite sphéroïdal (comme cela a été le cas, dans le domaine agricole, il y a 40 ans déjà), alors que cette dernière possède un module plus faible que celui de lacier (17 000 au lieu de 21 000 daN/mm2) et peut présenter des défauts daspect, de structure, voire de compacité. Enfin, nous assistons actuellement à des tentatives demploi de laluminium.
Évidemment, avec ces matériaux, le dessin des mâchoires doit évoluer en conséquence (augmentation des sections, création de nervurage, etc...).
Lubrification correcte des tourillonnements
À lorigine de la fabrication industrielle et jusquen 1940, les joints furent globalement rendus étanches, avec un graissage à vie. On utilisa des gaines en cuir, en caoutchouc ou en matière synthétique puis des calottes métalliques sphériques avec lèvres frottantes (figure 26) qui permirent la relubrification périodique.
Outre le fait que la masse de lubrifiant était importante, la fonction détanchéité devenait précaire à angle de brisure du joint élevé et lévacuation des pertes énergétiques était difficile.
Figure 26 - Joint de cardan, ancien modèle, à étanchéité globale
Létanchéité dun joint moderne doit permettre la perte subtile de lubrifiant tout en interdisant totalement la pénétration de matière étrangère.
Elle est basée sur trois principes :
la continuité de matière constitue la meilleure étanchéité
un joint détanchéité plan est de tous les joints le plus facile à réaliser
les joints détanchéité doivent être disposés de façon à éviter les fuites par action centrifuge.
De plus, la relubrification doit être facilitée, avec garantie.
La figure 27 représente lune des techniques les plus évoluées qui, à partir dun coussinet à paroi épaisse comporte deux particularités : une valve et une étanchéité par tourillon.
Figure 27 - Système de lubrification et détanchéité actuel dun ensemble croisillon-coussinets
Chaque tourillon de croisillon possède son réservoir de lubrifiant de grande capacité, placé vers lextérieur, et un canal de réalimentation en lubrifiant à partir dun graisseur central à une ou plusieurs têtes.
La valve est une petite pièce allongée réalisée en plastique. Dun côté, elle est enfilée avec un léger jeu dans le canal de réalimentation ; de lautre, elle vient en butée dans le fond du coussinet. Elle présente de plus, au milieu de sa longueur, une paroi transversale mince (en forme de parapluie ouvert) qui sajuste diamétralement dans le fond de la cavité du tourillon.
Létanchéité comporte un joint détanchéité en caoutchouc, à deux lèvres planes, corseté par un anneau en plastique de section en L. Lensemble des deux pièces préassemblées est installé avec précontrainte à la base du tourillon, laquelle est au même niveau centrifuge que le fond de la cavité du tourillon.
Lors de la mise en place du coussinet, la tranche plane du bec de celui-ci comprime légèrement létanchéité. La branche latérale du L surplombe et protège la surface de travail entre la lèvre du joint détanchéité et le bec du coussinet. Cest la seule zone détanchéité dynamique du système, par laquelle, dailleurs, on autorise la perte subtile de lubrifiant provoquée par une mise en surpression interne due à toute élévation de température de lensemble du croisillon.
Lors dune relubrification, le jeu réduit entre le canal et la queue de valve amortit les crêtes de pression délivrées par linstallation de graissage. Le lubrifiant sinfiltre ensuite entre le parapluie et la paroi extérieure de la cavité et senroule sur lui-même immédiatement après. Le lubrifiant remplit la cavité en repoussant lair mais sans en emprisonner. Une fois la cavité totalement remplie, le lubrifiant neuf chasse devant lui le lubrifiant usagé qui a été malaxé par les aiguilles doù son éjection procurant ainsi le nettoyage de la lèvre détanchéité.
La valve a un autre rôle : lors de lutilisation, il y a élévation de la température de lensemble du joint de cardan et donc amollissement du lubrifiant. Dès larrêt, le lubrifiant a tendance à sécouler du tourillon qui se trouve en position haute dans les autres tourillons doù assèchement de celui-ci. Cela est interdit par lantiretour que constitue le parapluie de la valve.
Joint à anneau
Il nécessite également deux pièces de jonction avec les arbres dentrée et de sortie. Les pièces possèdent chacune deux tourillons opposés (figure 28). Ces tourillons, qui doivent présenter les mêmes caractéristiques que ceux dun croisillon, reçoivent des coussinets qui sont alors enchâssés dans un anneau composé habituellement de deux pièces symétriques, boulonnées ou rivetées lune à lautre. Avec ce genre de technologie, il est difficile dobtenir toutes les qualités requises pour un joint de cardan.
Figure 28 - Joint de cardan à anneau
Joint à noix
Il est généralement utilisé en petite mécanique voir en machines-outils si les couples à transmettre sont faibles (figure 29). Les pièces sont en principe usinées partout et nitrurées. Ce joint nécessite une étanchéité globale sil est utilisé en atmosphère non lubrifiante.
Figure 29 - Joint de cardan (simple et double) à noix
Joint à dés
À lorigine, deux dés (pièces parallélépipédiques) étaient enfilés sur les tourillons opposés du seul pivot réel lié au premier arbre et frottaient par leurs flancs sur deux surfaces planes parallèles constituant une entaille dans une pièce liée au second arbre. Les dés étaient maintenus et centrés par leur dos qui frottait sur une surface cylindrique circulaire, limitant lentaille.
Dans une autre réalisation, les dés entraient en contact par leur dos avec deux surfaces parallèles entre elles et avec laxe de la pièce liée au second arbre doù un degré de liberté axiale bien souvent recherché.
Actuellement, le joint à dés est remplacé par un joint (dit joint bipode) à deux galets, soit un galet louvoyant par parallèles entre elles et à laxe de la pièce liée au second arbre. Ce joint nest que tourillon du pivot (figure 30). Ces galets, extérieurement sphériques, roulent emprisonnés dans des gorges cylindriques partiellement centré transversalement. On doit donc ajouter un dispositif annexe : en général, deux calottes sphériques sur le pivot.
Ce joint, à coulissement intégré de très bonne qualité, qui nest pas sans rappeler la technique du joint tripode dont il est en quelque sorte lancêtre, a été longtemps utilisé en automobile.
Figure 30 - Joint de cardan bipode
Autres solutions
Joint à quatre sphères
Il dérive en principe du joint à anneau, chaque liaison pivot étant réalisée par lemploi en parallèle de deux liaisons sphériques ou rotules. Deux rotules opposées sont solidaires de larbre menant, les deux autres létant de larbre mené. Lanneau, qui enserre les quatre rotules, est réalisé à laide de deux demi-coquilles, généralement en tôle, présentant chacune symétriquement quatre cavités hémisphériques et réunies par rivetage. À noter les hyperstaticités internes qui résultent de cette technologie.
Joint à élasticité(s) intégrée(s)
Pour un joint à croisillon ou à anneau, on remplace les coussinets intermédiaires par des coussins en caoutchouc. Pour le joint à quatre sphères (décrit ci-dessus), on interpose les coussins entre les rotules et les demi-coquilles. Ces coussins sont en général adhérisés sur les pièces métalliques entre lesquelles ils sont placés.
Les élasticités procurées existent soit pour autoriser des non alignements, voire des déplacements relatifs, entre les arbres à réunir, tant en axial quen transversal, soit pour éliminer les hyperstaticités internes ou externes, soit pour participer intentionnellement à la caractéristique torsionnelle de la chaîne motrice.
Le caoutchouc travaillant soit en compression, soit en cisaillement, on doit faire attention aux élévations de température concomitantes durant lemploi.
Joint de Oldham
Le joint de Oldham permet de transmettre un mouvement de rotation à deux arbres parallèles placés à une faible distance lun de lautre (mésalignement parallèle).
Il est composé de deux moyeux, et dune disque comportant deux rainures à 90° lune de lautre. Au cours de la rotation, la rainure des moyeux glisse dans la rainure du disque, et rattrape ainsi le mésalignement. Il en résulte que larbre mené tourne à la même vitesse que larbre menant, et la liaison est homocinétique.
La fixation sur larbre se fait de deux façons : soit par deux vis de pression à 90°, soit par une mâchoire de serrage comme montré sur les schémas suivants :
INCLUDEPICTURE "http://www.hpceurope.com/vfr/fichtech/accouplements/images/Oldham_Set_Screw_pic.jpg" \* MERGEFORMATINET INCLUDEPICTURE "http://www.hpceurope.com/vfr/fichtech/accouplements/images/Oldham_Clamp_pic.jpg" \* MERGEFORMATINET
Fixation avec vis de pression Fixation avec bague de serrage
INCLUDEPICTURE "http://pedagogie.ac-aix-marseille.fr/disciplines/sti/genelec/cours/ponet/images/oldham2.jpg" \* MERGEFORMATINET
Vue éclatée du joint de Oldham
Les joints fixes
Un joint fixe est appelé de la sorte car il est axialement fixe. Il ne peut se déplacer suivant son axe. Nous verrons dans la suite quil existe des joints coulissants.
Les joints doubles
Présentation et constitution
Un joint est dit double lorsquil est composé de deux joints de cardan (simples) accolés auxquels on ajoute une rotule, interne ou externe, afin d assurer le centrage d un des arbres par rapport à l autre et la répartition quasi équitable de l angle de brisure ¸ du système sur les deux joints élémentaires. La figure 31 représente un tel joint double avec une mâchoire centrale unitaire creuse et deux croisillons annulaires permettant l utilisation d une rotule interne. Nous remarquons que cette rotule permet bien de répartir l angle de brisure ¸ .Compte tenu de la distance fixe entre les deux joints, l homocinétie parfaite n est réalisée que pour l angle nul et pour un angle ¸c retenu à la conception, où l on a alors ¸1 = ¸2.
Figure 31 : Joint double
Cinématique
Nous pouvons déterminer les erreurs résultant de la conception dun joint double. Nous nous appuyons pour cela sur la formule du calcul de décalage angulaire maximal valable pour un joint de cardan simple :
EMBED Equation.3
avec EMBED Equation.3 () décalage angulaire maximal,
EMBED Equation.3 (°) angle de brisure.
Le décalage angulaire maximal entre les arbres dentrée et de sortie dun joint double est, par compensation :
EMBED Equation.3
Avec µ1 et µ2 décalages angulaires des cardans d entrée et de sortie,
¸1 et ¸2 angles d inclinaison des arbres d entrée et de sortie par rapport à l axe joignant les deux joints élémentaires.
On montre ainsi que, pour un joint double dont le décalage angulaire est nul pour 0° et maximal (à savoir 3 ) pour des angles de brisure ¸ de 18° et 40°, cette valeur est négligeable comparée aux jeux, aux élasticités et aux tolérances de fabrication des pièces.
Exploitations du joint double
Le joint double permit le lancement industriel des véhicules à traction avant. Il bénéficia largement de la technique des cardans et supplanta jusquen 1960 ses concurrents de lépoque en :
fiabilité, robustesse ;
longévité, capacité en couple ;
facilité de production en série, sa fabrication sinsérant aisément dans les installations existantes conçues pour les cardans simples.
Cependant, on lui a reproché :
une relative complexité. Il comprend neuf liaisons articulées : huit tourillonnements et un rotulage, et autant détanchéités mobiles ;
un encombrement et un poids parfois gênants ;
une assez forte sensibilité aux jeux de fabrication provoquant des claquements deux fois par tour sous angle et couple élevés ;
une tenue irrégulière des neuf dispositifs détanchéité.
Ces inconvénients amenèrent son abandon progressif et suscitèrent la création de joints homocinétiques plus compacts sinon plus simples dans leur principe. Cependant, le domaine agricole en est encore utilisateur à ce jour à cause du prix et de la possibilité, moyennant certains aménagements, de réaliser un angle de brisure maximal ¸ de 90° (figure 32).
Figure 32 - Joint double dans le domaine agricole
Cas particulier du joint Tracta de Pierre Fenaille
Il s agit d un arrangement de deux joints de cardan à noix avec rotule extérieure toujours centrée au milieu des deux joints (figure 33). Ce joint double est constitué de quatre pièces principales, mais lentraînement se fait par des surfaces planes, doù une difficulté de lubrification. La rotule joue le rôle de boîtier étanche dans lequel il faut prévoir des paliers pour la rotation des arbres. Lensemble devient alors assez compliqué.
Figure 33 : Joint Tracta
Les joints à élément de liaison dans le plan bissecteur
On distingue deux grandes classes dans ce type de joint : les joints sans cage avec le joint Weiss à titre dexemple et les joints avec cage dont le joint Rzeppa est le plus représentatif. Nous allons donc développer ces deux types de joints.
Le joint Weiss
Le joint Weiss est composé de deux mâchoires qui comportent des pistes formant des chemins de roulement, dont laxe de conduite est incliné sur laxe de larbre dans un plan radial. Des billes roulant et glissant (figure 34) dans les pistes assurent la transmission des efforts dune mâchoire à lautre. Il faut noter que le couple ne passe que par la moitié des billes dans chaque sens de rotation. Les billes sont maintenues dans le plan bissecteur par le croisement des pistes, sachant que ce croisement, si lon veut éviter tout coincement du joint, voire léjection dune bille, doit toujours être supérieur à langle de frottement acier sur acier lubrifié, soit 7o. La figure suivante montre une version à quatre billes et à quatre pistes rectilignes par mâchoire, le joint étant rendu fixe par la présence au centre dune cinquième bille faisant office de rotule. Mais langle de brisure maximal de ce joint est limité aux environs de 35°, doù son abandon dans le domaine automobile.
Figure 34 : Joint Weiss
Nous pouvons noter que le joint Garrington dérive de ce joint Weiss. On y a simplement remplacé les quatre billes par un couple de deux demi patins.
Le joint Rzeppa
Composition :
- une pièce externe creuse, appelée bol, comportant intérieurement des pistes dont les axes sont circulaires et placés dans des plans radiaux, régulièrement espacés, passant par laxe de la pièce et dont la section est quasi circulaire. Ce bol est solidaire de lun des arbres à réunir, en général la fusée de roue ;
- une pièce interne, appelée noix, comportant extérieurement autant de pistes que le bol et ayant les mêmes définitions ; la noix est solidaire, en général grâce à des cannelures, de lautre arbre ;
- des billes assurant la liaison entre la noix et le bol grâce aux pistes qui les emprisonnent ; en général, six billes sont prévues afin de réaliser une utilisation optimale du volume matière ;
- une cage semboîtant sphériquement dans le bol et sur la noix de façon à réaliser la fixité axiale du joint, à assurer la coïncidence des axes des arbres menant et mené, et à transférer au bol-fusée leffort radial dû au couple complémentaire agissant sur lautre arbre.
Principe de fonctionnement :
La cage assure le maintien des billes dans un même plan (le plan bissecteur) ; elle est munie dalvéoles dans lesquelles les billes senchâssent latéralement, mais qui sont oblongues de façon à autoriser le mouvement hétérocinétique des billes (figure 35).
Ainsi constitué, le joint Rzeppa accepte un angle de brisure maximal de 45°, voire 47° et même 50° suivant les variantes.
Figure 35 : Joint Rzeppa
Aspect cinématique :
La géométrie du joint devrait commander automatiquement la position des billes pour quelles se maintiennent constamment dans le plan bissecteur des deux arbres. Or, au commencement de la production des joints Rzeppa, les sphères et les courbes de conduite étant concentriques, cette commande ne se concrétisait que lorsque langle de brisure était sensible ; par contre, à angles nul ou faible, les billes, bien que coplanaires de par la cage, laissaient prendre à cette dernière une position indéterminée, doù coincement du joint.
De façon à forcer la cage à rester stable et à basculer dès que lon brise le joint, un levier interne à trois sphères, déporté par rapport au centre du joint, et prenant appui sur le bol et sur la noix, initiait le basculement de la cage mais seffaçait au fur et à mesure de laugmentation de langle de brisure.
Il est alors apparu que lon pouvait résoudre la difficulté dorigine par des moyens plus économiques, dont les deux principaux sont la commande par les pistes, et la commande par les sphères, visualisés sur la figure 36, en regard de la solution originelle.
Commande par les pistes
Le centre a du joint est le centre de la surface extérieure sphérique de la noix, de la surface intérieure sphérique du bol et des sphères, intérieure et extérieure, de la cage (figure 36b). De fabrication, lexcentration ac entre centres daxes de pistes et de sphère de noix est égale à lexcentration ab entre centres daxes de pistes et de sphère du bol.
La figure 37 schématise la géométrie du joint dans le plan des deux arbres en ligne et sous angle en faisant abstraction de la cage.
Figure 36 : Cinématique du joint Rzeppa
Sur la figure 37b, alors que larbre de sortie fait un angle ¸ avec l arbre d entrée, le plan bissecteur P a tourné de ¸/2 par rapport à la figure 37a. Le centre m de la bille se place au point d intersection des deux axes g et h de centres d axes de pistes, donc dans le plan bissecteur, sachant que la cage est elle-même positionnée par une bille de centre n, placée dans les deux gorges opposées aux gorges daxes g et h.
Pour les billes qui sont dans des plans autres que le plan des deux arbres, il existe alors un croisement de pistes dû au fait que les axes des deux demi pistes correspondantes ne sont plus dans le même plan.
En effet, un axe g reste dans un plan radial passant par laxe M de larbre dentrée, alors que laxe h reste dans un plan radial passant par laxe N de larbre de sortie. Ainsi lorsque, partant de la figure 37b, le joint a tourné de 90°, les axes g et h sont dans des plans de bout (perpendiculaires à la figure) contenant respectivement M et N et faisant entre eux un angle ¸. Au cours de la rotation du joint, l angle entre les plans radiaux contenant g et h varie deux fois par tour de 0 à ¸.
Sous angle, les billes du joint sont donc commandées à la fois par l excentration des axes de pistes, comme décrit ci-dessus, et par le croisement des pistes.
Figure 07 : Géométrie du joint
Commande par les sphères
Le centre a du joint est uniquement le centre commun des axes de pistes du bol et de la noix (figure 36c).
Les sphères demboîtement entre bol et cage et entre cage et noix sont centrées respectivement en b et c. Comme précédemment, ab et ac sont égaux par conception. La figure 38 explicite la géométrie du joint en ligne et sous angle, avec des agrandissements de la zone centrale et de la situation de la bille. Maintenons la cage, avec ses billes, dans le plan P. Pivotons le bol dun angle ¸/2, autour du point b, centre commun des sphères d emboîtement entre bol et cage. Le centre du fond de gorge du bol passe alors de a à a2. La bille, tangente au fond de gorge du bol, est obligée de se déplacer, tout en restant dans le plan P, de telle façon que lon ait à nouveau :
R = RB r = ad = a2d
d et d étant le centre de la bille avant et après brisure du joint. La bille repousse pour ce faire le fond de gorge de la noix, laquelle pivote alors autour de c, centre commun des sphères demboîtement entre cage et noix, de telle façon que lon ait à nouveau :
R = RN + r = a1d = a2d
Comme ca = ab = ca1 = a2b, et que cd = bd, puisque d reste dans le plan P, langle de pivotement de la noix est aussi égal à ¸/2. Le plan P est constamment le plan de symétrie. Il n y a plus à proprement parler de centre de joint, tout au plus les arbres menant et mené concourent-ils au point a .
Figure 38 : Commande par les sphères : géométrie du joint dans le plan des deux arbres
À noter que les points de contact s et i de la bille avec les fonds de gorge ne se trouvent plus dans le plan P mais sont déportés en s et i. Il en résulte, en d, un léger croisement des axes de gorge, dans le plan des deux arbres.
Pour une bonne compréhension du dessin, lexcentration des centres des sphères demboîtement par rapport au centre commun des axes de pistes est exagérée. Il faut remarquer que, sous angle et en dehors du plan des deux arbres, il existe, comme pour la commande par les pistes, un croisement de laxe des pistes. Ce joint a donc aussi une double commande sous angle.
Le joint tripode, dit joint GE
Le joint tripode fixe est un dessin particulier du joint tripode coulissant. La cinématique du joint sera étudiée en détail dans le paragraphe concernant ce dernier.
Composition :
La figure 39 montre une coupe dun joint tripode fixe. Un arbre tulipe, souvent tubulaire, est formé à son extrémité en mâchoire tulipe comportant trois pistes à 120°, à axe quasi linéaire et parallèle à laxe de larbre. Un tri axe comportant trois tourillons à 120 °, qui portent chacun une rotule coulissante et rotative, est fixé par lextrémité de ceux-ci à un bol lié à un arbre de sortie, en général la fusée.
Une étoile de retenue à trois pattes, formant ressort, est accrochée par celles-ci dans des embrèvements existant à lextrémité de la mâchoire tulipe et appuie sur le tri axe, assurant ainsi la fixité axiale recherchée. De façon à éviter tout phénomène vibratoire, susceptible de naître par suite de linertie de larbre tulipe excité par les mouvements transversaux du véhicule, le centre du tri axe est creusé et emprisonne un ressort qui applique la tête dun champignon sur le fond de la tulipe.
Tel que décrit, ce joint possède un angle de brisure maximal de 43°.
Figure 39 : Joint tripode fixe
Construction
La tulipe sur laquelle les pistes sont réalisées par déformation à froid et le tri axe sont en acier cémenté et trempé. Létoile de retenue est en acier à ressort. Le bol, soudé à la fusée, est en acier à bas carbone pour pouvoir être déformé au moment du montage du tri axe.
Développements récents :
Ceux-ci ont été menés dans trois directions :
réduire les frottements entre rotules et tourillons par interposition daiguilles dans ce tourillonnement ;
augmenter, denviron 40 %, la capacité en couple du joint en substituant aux pistes à axe linéaire et parallèle à laxe de la tulipe, des pistes dont laxe est quasi circulaire (figure 40) ;
pousser langularité maximale du joint à 46°.
Figure 40 : Joint tripode évolué
Angles dutilisation
Dans le domaine automobile, on distinguera les trois situations suivantes :
angle maximal technologique : il est atteint lors de manipulations, avant et pendant lassemblage sur le train avant du véhicule, et à la rigueur lors de la montée du véhicule sur pont élévateur en garage, la roue étant braquée au maximum et la suspension complètement détendue ; cet angle, pour lequel aucun couple ne doit être exercé, a été indiqué plus haut comme angle de brisure maximal pour chacun des types de joints homocinétiques fixes.
angle maximal demploi : il est rencontré exceptionnellement sur route, roues braquées au maximum en butée de direction, la suspension talonnant.
angle normal demploi : cest langle existant au joint lors dune utilisation longue durée, sans braquage. On peut dire que cet angle est de lordre de 6° au maximum pour le joint Rzeppa et de 10° au maximum pour le joint tripode fixe.
Les joints coulissants
Lintégration de la fonction coulissement dans la géométrie et dans la matérialisation dun joint homocinétique impose de définir une épure angularité coulissement que les constructeurs automobiles établissent, véhicule par véhicule, en tenant compte des angles et positions dinstallation, des débattements de suspension et de direction, des débattements du groupe motopropulseur, des dispersions dassemblage, etc...
Cette épure constitue lexigence minimale qui doit sinscrire au mieux dans le diagramme des possibilités du joint coulissant. Un exemple de diagramme est donné sur la figure pour un joint tripode coulissant.
Epure angularité coulissement et diagramme des possibilités dun joint coulissant
Joints à élément de liaison dans le plan bissecteur
Joint Weiss
Dans sa version coulissante, les pistes sont à axe rectiligne. La longueur des pistes et linclinaison de leur axe déterminent, en tenant compte de limpératif de non coincement des billes, la plage offerte par le joint pour satisfaire lépure angularité coulissement.
Joint Weiss coulissant
Joint à pistes croisées, dit joint VL
Description
Cest un joint à billes comportant une pièce extérieure, appelée barillet, une noix et une cage, utilisant deux familles de pistes (en général, trois pistes par famille) dont les axes, habituellement rectilignes, symétriquement et alternativement croisés, sont placés dans des plans parallèles à laxe du joint.
Pour des questions de fabrication, ces axes sont quelquefois hélicoïdaux, ce qui ninterdit pas la symétrie. De par cette conception, toutes les réactions axiales dues aux billes sont globalisées et annulées par la cage, celle-ci étant guidée par sa sphère extérieure dans lalésage cylindrique du barillet et placée dans le plan bissecteur par le croisement des axes de pistes.
Joint à pistes croisées, dit joint VL
Cinématique
Le fonctionnement est sensiblement identique à celui dun joint Rzeppa à commande par les pistes .Il faut remarquer que les billes roulent sur les pistes mais frottent sur les parois de la cage au cours du coulissement.
La longueur des pistes est égale à la moitié du coulissement total possible en ligne droite. Il en résulte que ce joint a un encombrement longitudinal faible. Au cours de la rotation, le mouvement de louvoiement des billes diminue leffort de coulissement.
Construction
Les matériaux et les traitements sont identiques à ceux des joints Rzeppa. La condition indispensable de longévité réside dans la bonne géométrie, voire un bon appariement des pièces pour que les billes soient correctement placées dans le plan bissecteur.
De même que pour le joint Weiss, la plage offerte pour satisfaire lépure angularité coulissement est conditionnée par linclinaison des pistes sur laxe, inclinaison qui est de lordre de 15°.
Joint double-offset, dit joint DO
Cest un joint de type Rzeppa à commande par les sphères, dont les pistes sont à axes rectilignes et parallèles aux axes des arbres. La sphère intérieure du bol a été remplacé par un alésage cylindrique.
Cinématique
Il fonctionne exactement comme un joint Rzeppa à commande par les sphères, grâce à lexcentration des deux sphères de la cage ; la sphère de la noix est ajustée dans la sphère intérieure de cage et la sphère extérieure de cage est centrée et peut coulisser dans lalésage cylindrique du bol. Au cours du coulissement, sans rotation, lensemble billes-cage-noix suit le mouvement de larbre et les billes glissent dans les pistes du bol à la manière de cannelures.
À coulissement égal, la longueur du bol est donc double de celle du joint à pistes croisées ; par contre, il permet des coulissements et des angles bien plus importants. Mais leffort de coulissement est beaucoup plus élevé que celui rencontré avec un joint à pistes croisées.
Construction
Les matériaux et les traitements sont analogues à ceux des joints Rzeppa. La bonne géométrie des pièces et labsence de jeux conditionnent la longévité des joints (un montage avec un léger serrage entre les billes et les pistes améliore la durée de vie).
Joint tripode, dit joint GI (Glaenzer Intérieur)
Cest le seul joint homocinétique connu ne répondant pas au principe, restrictif, du plan bissecteur.
Description
La figure nous donne une coupe dun joint tripode coulissant. La pièce extérieure, ou tulipe (ouverte ou fermée), comporte trois pistes, à axe rectiligne et parallèle à laxe de larbre de sortie de différentiel, placées à 120° lune de lautre.
Une pièce centrale (triaxe), fixée sur larbre qui entraînera le joint placé côté roue, comporte trois tourillons à 120°. Des galets sont montés, rotatifs et coulissants, sur ces tourillons par lintermédiaire daiguilles. Chaque galet dont la surface extérieure est une zone sphérique équatoriale, circule et oscille dans la piste correspondant de la tulipe.
Précisons que ce joint (coulissant ou fixe) est pratiquement le seul à présenter un double caractère disostaticité :
global car il ny a pas de surabondance de liaisons depuis larbre menant jusquà larbre mené. On peut toujours faire passer par trois points quelconques dun plan (points où les trois axes de piste percent le plan contenant les trois axes de tourillon du triaxe) trois droites qui sont les trois axes du triaxe. Ce système est unique et stable ; plus généralement dailleurs, cela est valable même si les trois axes du triaxe ne sont pas coplanaires, si les trois axes de piste ne sont pas parallèles à laxe de la tulipe, et que les 120° ne sont respectés sur aucune des deux pièces principales
local puisque, pour chaque galet, nous trouvons ici la superposition dune liaison linéaire équatoriale (sphère dans cylindre = 3 rotations + 1 translation) et dune liaison pivot glissant (1 rotation + 1 translation) ; en fait, lune des rotations de la liaison linéaire équatoriale se désiste au profit de la rotation axiale (aiguilles entre alésage de galet et tourillon) de la liaison pivot glissant, doù au total 5 degrés de liberté ; le 6e degré de liberté, une translation, est interdit par le contact latéral galet-pistes.
En conséquence, le calcul des efforts entre et dans chacun des éléments constitutifs dun joint tripode, en ligne et sous angle, est toujours possible.
Cinématique
Son inventeur a démontré quun tel joint est parfaitement homocinétique si, au cours de la rotation, larbre portant le triaxe reste parallèle à lui-même ; sinon, et cest le cas en pratique, lerreur dhomocinétie est très faible, similaire à celles que procurent, sous couple, les autres joints homocinétiques.
Sous angle, le centre du triaxe décrit un petit cercle, de rayon r (offset), dans le plan des trois axes de tourillons, trois fois par tour darbre (par raison de symétrie).
Le rayon r de ce cercle est :
EMBED Equation.3
Avec R rayon daction des pistes
EMBED Equation.3 angle de brisure du joint
r reste en général petit, de lordre de quelques dixièmes de millimètre; il faut cependant en tenir compte pour le dessin du joint : rapprochement du sommet des tourillons de lintérieur du bol et mouvement louvoyant des galets sur les tourillons.
La distance du centre de galet au centre de triaxe varie de :
EMBED Equation.3 à EMBED Equation.3
Tant au cours du coulissement que du débattement angulaire, les galets roulent sur les pistes mais avec un angle de dérapage fonction de langle de brisure du joint.
Cependant, leffort de coulissement reste très faible.
Construction
La tulipe, obtenue maintenant par extrusion y compris les pistes, est soit en acier cémenté trempé, soit en acier traité par induction sur les pistes. Le triaxe est cémenté et trempé, puis rectifié sur les tourillons. Les galets sont en acier à roulement trempé.
Le joint étant doublement isostatique, globalement dune part, galet par galet dautre part, la précision de réalisation nest requise quau niveau de chaque tourillonnement lequel est dailleurs optimisé grâce à ladoption, pour le tourillon, dune forme cylindrique non circulaire tenant compte de la déformation élastique, sous charge, du galet.
Comportement comparé pour la fonction coulissement
Deux phénomènes sont à prendre en compte :
- la résistance globale quoppose le joint à tout déplacement relatif axial, vibratoire ou non, entre les deux arbres à réunir, caractérisant sa transmissibilité des forces extérieures
- la propension du joint à délivrer vers lextérieur un signal, caractéristique de sa conception, en générant des vibrations.
Résistance aux coulissements
Coulissement sans rotation
Cette situation se rencontre avec les véhicules à boîte automatique, le moteur développant, à larrêt du véhicule, un couple équivalent au couple de traînée du convertisseur de couple.
Le tableau suivant est donné à titre indicatif. On attribue lindice 100 à leffort de coulissement, sous un couple donné, à des cannelures à profil en développante avec un angle de pression de 30°. Les joints cités ont une capacité maximale en couple équivalente à celle des cannelures de référence et sont expertisés sous un même couple forfaitaire.
Coulissement en rotation
Le fonctionnement sous angle des joints provoque à chaque tour un mouvement de va-et-vient des billes ou des galets. Leffort de coulissement est donc très fortement réduit même sous couples moteurs importants et est très difficile à mesurer.
Il est cependant possible de classer les différents joints par leur comportement à transmettre des efforts axiaux : le classement reste le même que celui obtenu pour le coulissement sans rotation. En particulier, le joint double-offset est mauvais à angle nul.
Génération de vibration
Lors de la rotation du joint sous angle, les mouvements relatifs (translation, voire rotation) entre les différentes pièces et, en particulier, celles qui transmettent les efforts dus au couple, engendrent des frottements.
Or, les pièces en question retrouvent une fois par tour, ou plusieurs fois, les mêmes situations ; de plus, sil y a n paires de courbes dentraînement, il y aura n phénomènes identiques, en phase ou non, doù des forces de frottement dont la sommation se traduit par des vibrations de différents ordres (en translation et en rotation) et de différentes fréquences.
Parmi ces vibrations, les plus gênantes pour un joint coulissant sont les vibrations axiales, dont les amplitudes croissent dautant plus que le couple et langle de travail, le coefficient de frottement, etc., sont importants.
Bien que, et du fait que, la résistance au coulissement dun joint tripode soit remarquablement faible, ce joint génère, dans certaines conditions extrêmes demploi, des vibrations axiales dues en particulier au fait quau roulement du galet dans la gorge se superpose un pivotement ; il sy ajoute une résistance de déplacement du galet sur le tourillon et une friction provoquée par le basculement du galet dans la gorge dues au phénomène doffset.
Développements récents
Il y a très peu de développement dans le domaine des joints avec éléments de liaison dans le plan bissecteur. En revanche, il existe une très grosse activité de recherche dans le domaine des joints tripode et une industrialisation récente de nombreuses variantes ; toutes les solutions visent à atténuer, voire faire pratiquement disparaître, la génération des vibrations axiales sans, bien entendu, sacrifier aux qualités reconnues du joint dorigine.
On distingue trois orientations parmi ces solutions :
interdire le basculement du galet dans la gorge (doù un roulement presque pur) et retrouver la nécessaire brisure élémentaire, au niveau du galet, grâce à une rotule intégrée dans ce dernier. Cest le cas des productions NTN, AAR, etc.
séparer nettement les deux fonctions : coulissement et mise sous angle du joint. Cest le cas des joints Triplan ; là aussi, on retrouve une rotule par bras de triaxe, le coulissement des patins latéraux seffectuant soit sur aiguilles soit sur multibilles
réaliser un joint multipode qui permette lannulation permanente de la résultante des excitations axiales délivrées par chaque galet, quitte à prévoir un basculement conjugué des paires de pistes reçues dans la tulipe. Cest le cas du joint quadripode de Orain qui remplit cet objectif tout en annulant, par ailleurs, loffset rencontré avec le joint tripode.
La figure représente les joints AAR, Triplan et quadripode, à titre de comparaison avec le joint tripode :
Démarche de calcul
Dynamique dun joint
En dehors des forces et des couples dont léquilibre a été étudié, il y a lieu de tenir compte de toutes les forces ou couples résultant du fait que le joint ou les pièces solidaires du joint ont une certaine masse ou un certain moment dinertie et que ces différentes pièces sont animées dune certaine vitesse (constante ou variable).
Force dite « centrifuge »
Elle intervient pour toutes les pièces excentrées (elles le sont toutes plus ou moins par suite des erreurs de construction)
Ces forces rotatives ont une résultante tournante qui sollicite les paliers et dont la valeur est pratiquement de lordre du poids des pièces (avec les valeurs dexcentration normales).
Exemple: si nous partons de la formule simplifiée, pour n = 5 000 tr /min, nous obtenons EMBED Equation.3 pour une excentration e = 0,035 mm.
La force centrifuge intervient aussi sur les pièces oscillantes, comme le croisillon ou lanneau, pour créer un couple alternatif qui charge les coussinets. Il sy ajoute un effet gyroscopique, surtout dans le cas du joint à anneau dont le moment dinertie est relativement important par rapport à un croisillon.
En fait, les conséquences peuvent en être ignorées, les charges sur les tourillons étant négligeables par rapport à celles dues au couple à transmettre.
Effets de linertie
Ils se font sentir sur toutes les pièces dont la vitesse est variable :
la pièce intermédiaire qui oscille : le couple résultant de cette oscillation, en dehors de toute question de rotation, est très faible en particulier dans le cas du croisillon.
larbre de sortie, avec la mâchoire associée, dont la vitesse est variable.
Rendement dun joint
Celui-ci dépend de la structure adoptée et de la qualité de réalisation. Un joint de cardan à croisillon avec tourillonnement sur aiguilles a, dans des conditions standards de fonctionnement (par exemple 4° à 3000 tr/min), un rendement supérieur à 99,9 %, qui ne se dégrade dailleurs pas à lusage.
Ce rendement diminue très légèrement avec laugmentation de langle de travail et de la vitesse de rotation. Il est normalement indépendant de la valeur du couple transmis avec cependant une chute nette à couple faible et à couple très élevé.
On a souvent cherché à le déterminer par calcul. Malheureusement, cela exige de nombreuses hypothèses sur les paramètres intervenant pour la détermination des pertes au niveau des différentes surfaces de frottement : entraînement, centrage et étanchéité.
On se contente donc de procéder par essais que seuls des spécialistes peuvent tenter de mettre en uvre.
La demi-transmission
On appelle demi-transmission un organe mécanique destiné à assurer lentraînement (en rotation et sous couple) dune transmission à partir dun arbre (ou vice versa), voire dune autre demi-transmission (les éléments à réunir pouvant prendre, dans des limites assez strictes, des débattements relatifs quelconques) comprenant un joint de cardan centré associé à un arbre, généralement tubulaire, qui est prolongé par un embout, lequel tourne dans un ensemble support appelé palier intermédiaire.
Lisostaticité de cet organe est obtenue, tant en axial quen transversal, grâce aux caractéristiques du palier (voir ci-après).
Homocinétie dun ensemble demi-transmission et transmission
Nous admettons que le décalage angulaire périodique total Sðe d une liaison caractérise la non homocinétie de celle-ci. Sðe est donné, en première approximation, par la somme vectorielle des décalages individuels provoqués par chaque joint. Les angularités de joint sur lesquelles on travaille étant limitées, la loi sinusoïdale peut être adoptée, la fréquence étant de deux fois la rotation ; le décalage, est donc de la forme :
EMBED Equation.3
Avec EMBED Equation.3 étant la phase
EMBED Equation.3 la rotation
Ce résultat peut être acquis vectoriellement.
Du décalage global Sðe, on déduit la valeur correspondante de l angle du joint unique équivalent qui occasionnerait le même décalage et qui caractérise le non-homocinétie ; ce qui permet d utiliser la méthode de la valeur limite K, tant pour l ensemble de la liaison que pour les éléments constituants.
On recherchera à minimiser ce décalage (figure 39). On a intérêt à réduire au minimum langle au joint de la demi-transmission, ce qui est possible, en général, quand la demi-transmission est seulement requise pour des questions de vitesse critique. Pour examiner linfluence dune perturbation torsionnelle sur une ligne darbre complète, on se reportera à la référence.
Figure 39 - Ensemble demi-transmission et transmission
La technologie
Rien de particulier au sujet du joint de cardan, voire de larbre dont le dimensionnement dépend directement des couples et des vitesses de rotation rencontrés.
Quant au palier intermédiaire, cest un dispositif qui doit être conçu en fonction de la valeur des efforts statiques et dynamiques quil a à supporter ; mais cest sa transmissibilité qui détermine alors la force qui attaque la traverse, le châssis, la cabine, les passagers, dans le cas dun véhicule.
Les efforts radiaux, seuls considérés ici sont, en première analyse : dabord les poids et les autres effets statiques (sur lesquels nous ne nous arrêterons pas) ; ensuite, la force centrifuge provenant de lexistence des balourds ; enfin, laction complexe due aux moments complémentaires générés par les joints de cardan travaillant sous angle.
Nous devrions aussi tenir compte de la composante radiale de la résistance au coulissement de la transmission associée, et ce dautant plus que langle aux joints de celle-ci est important.
La force centrifuge, correspondant à un balourd, tourne au synchronisme, doù une vibration forcée par cycle dans le palier.
Généralement, la demi-transmission et la transmission, associées, étant équilibrées individuellement, il en résulte toujours, lors du montage, un balourd dassemblage plus ou moins important à laplomb du palier intermédiaire, provoqué par lexcentration et le jeu entre les centrages, le voilage des faces des brides, etc. Pour remédier à cela, on cherche à :
améliorer léquilibrage individuel de la demi-transmission, de la transmission et des pièces de liaison ; cette solution extrêmement onéreuse ne résout pas pour autant le problème du balourd dassemblage
équilibrer la ligne de transmission comme un ensemble complet, ce qui nest pas toujours matériellement possible
concevoir un palier intermédiaire moins sensible aux balourds.
En ce qui concerne les moments complémentaires, rappelons quils agissent respectivement sur la mâchoire menante et sur la mâchoire menée dun joint. Dans le cas dune liaison à 3 joints, nous avons 6 moments complémentaires ; 4 seulement nous intéressent, car les moments des mâchoires extrêmes agissent directement et uniquement sur larbre menant et larbre mené de la liaison.
On calcule la valeur maximale de chaque moment complémentaire intéressant ; nous rappelons que, jusquà un angle de 15°, la formule générale est utilisable :
EMBED Equation.3
En toute généralité, on se donne comme référence de phase, le plan de brisure du joint (de la transmission) situé après le palier ; on en déduit la phase du maximum du moment complémentaire agissant sur chacune des mâchoires du dit joint, avec un déphasage relatif dailleurs de 90°; connaissant la phase du plan de brisure des deux autres joints par rapport au plan de brisure de référence, on peut alors situer la phase du maximum des moments complémentaires agissant sur les deux autres mâchoires à prendre en considération.
Le lieu des extrémités de chacun des vecteurs pulsants représentatifs est une circonférence passant par lorigine, décrite deux fois par tour de rotation de la liaison. Il faut maintenant composer 4 vecteurs pulsants.
Par ailleurs, on peut toujours décomposer un vecteur pulsant en une composante statique (réunissant lorigine au centre de la circonférence) et en une composante tournante (réunissant le centre de la circonférence à lextrémité du vecteur actuel), de même module dailleurs.
Après composition des 4 composantes tournantes (les seules intéressantes), on trouve que la résultante dynamique EMBED Equation.3 peut se mettre sous la forme :
EMBED Equation.3
Avec C couple transmis,
EMBED Equation.3 angles de brisure en A, B et C,
A joint de la demi-transmission,
B joint de la transmission, après le palier,
C joint à lautre extrémité de la transmission,
EMBED Equation.3 longueur de la demi-transmission jusquau palier,
EMBED Equation.3 rapport de la longueur L1 de la demi-transmission à la longueur L2 de la transmission.
Elle tourne au double de la vitesse de rotation de la liaison. Evidemment, laction dynamique sur le palier intermédiaire serait nulle si la résultante était elle-même nulle. Pour cela, on sefforce de jouer à la fois sur les grandeurs et sur les directions des vecteurs, ou en dautres termes, sur langularité, sur la phase et sur le déphasage des joints.
Cela nécessitait, il y a encore quelques années, un travail assez considérable, mais la mise en forme de systèmes experts facilite la recherche de solutions ; on doit tenir compte, po8?üíåÙüÙåÙüÙåÙüÙåíüíåíüíåÙüÙåÙüÙåíüíåíüíåíüíüÏüÏåíüíåÙüÙåÙüÙåíüíåÙüÙåÙüÙåÙüÙåÙüÙåíüíhð]B*CJphÿhð]>*B*CJphÿhÄGehð]>*hð]>*B*CJphÿwhÿhð]R?ABuvxy©ª¬ßàâãùúüý'(*+DEGH[\^_¬¯°¿ÀÃÄÙÚÞß÷øúû9:;*B*CJ$UmHnHphÿuwhÿhð]>*B*CJphÿwhÿhð]B*CJphÿhð]hð]>*B*CJphÿhÄGehð]>*@?vªàú(E\ÀÚø:=GHõviúúúúõðúúúúúõõððçÞçÎÎÎ$
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