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Bulletin MéGA ? TCHAD - Slire

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Bulletin MéGA – TCHAD

2004




































ISSN 0997-4547










MÉGA-TCHAD









Bulletin de liaison
de MÉGA-TCHAD,
réseau international de recherches pluridisciplinaires
dans le bassin du lac Tchad











CNRS / LRA & LLACAN
UNIVERSITÄT BAYREUTH


2004

MÉGA-TCHAD n° 2004
Année 2004
____________________________

Coordination :

Catherine BAROIN (CNRS)
Jean BOUTRAIS (IRD - ex Orstom)
Dymitr IBRISZIMOW (Universität Bayreuth)
Gilbert L. TAGUEM FAH (Université de N’Gaoundéré)
Henry TOURNEUX (CNRS)


CNRS, Laboratoire de Recherches Universität Bayreuth
sur l’Afrique
Maison René Ginouvès Afrikanistik II
21, allée de l’Université
92023 NANTERRE Cédex D-95440 Bayreuth
FRANCE DEUTSCHLAND

CNRS / LLACAN
Langage, Langues et Cultures
d’Afrique Noire
7, rue Guy-Moquet
94801 VILLEJUIF Cédex
FRANCE



Visitez notre site : http://www.uni-bayreuth.de/afrikanistik/mega-tchad/



Adresser toute correspondance à :
MÉGA-TCHAD
Boîte n° 7
Maison René Ginouvès Téléphone : 01 46 69 26 27
21, allée de l’Université Fax : 01 46 69 26 28
92023 NANTERRE Cédex E-mail : mega.tchad@mae.u-paris10.fr
FRANCE



Les auteurs sont seuls responsables du contenu de leurs articles et comptes rendus


SOMMAIRE


Editorial p. 7

In memoriam

- Eldridge Mohammadou p. 9
- Robert Buijtenhuijs p. 18
- Edmond Bernus p. 25


Réseau Méga-Tchad  p. 29

- Colloque sur les migrations, Maroua 2005 – Appel à communications p. 29
- Publication des actes des XIe et XIIe colloques p. 36

« Man and the Lake » (Maiduguri 2003) p. 36
« Ressources vivrières … » (Nanterre 2002) p. 38

Annonces p. 39

Divination in Sub-Saharan Africa (Leyde juillet 2005) p. 39
Kanuri Website p. 42
IV° journées agrosylvo-pastorales N’Djamena, juillet 2005 p. 43
Chadic Languages p. 45
Fonds documentaire virtuel de l’IRD p. 46
Fonds documentaire du CIRAD p. 47


Compte rendu de colloque p. 49

Society of Africanist Archaeologists (SAfA) Bergen, juin 2004


Article p. 51
« Cadeaux et corruption à la cour des chefs traditionnels au Nord-Cameroun »
par Saibou Issa


Comptes rendus d'ouvrages p. 58
(voir liste des ouvrages recensés, pp. 125-126)

Thèses et mémoires p. 96

Programme de recherches p. 104

Présentation d'ouvrages  p. 106

Références bibliographiques p. 107

Liste des ouvrages recensés p. 125


Vingt ans !


L’année 2004 marque les 20 ans d’existence du réseau Méga-Tchad. Depuis sa création en 1984 notre réseau, résolument international et multidisciplinaire, attire un nombre toujours croissant de chercheurs. Au fil de ces vingt ans, diverses équipes se sont relayées pour susciter une activité et une production scientifiques considérables sur cette région du bassin tchadien : douze colloques, qui ont donné lieu, déjà, à plus de 4300 pages de publication ! Ceci sans compter nos deux prochains ouvrages, attendus pour 2005, qui totaliseront ensemble un millier de pages supplémentaires. Ces chiffres de surcroît ne tiennent pas compte de notre bulletin annuel, édité depuis 1986, qui comprend chaque année plus de cent pages d’informations scientifiques utiles à tous. En voici donc l’exemplaire 2004, avec ses rubriques habituelles.

Année anniversaire, l’année 2004 est aussi marquée par la tristesse avec le décès de trois grandes personnalités scientifiques de notre région : l’historien camerounais Eldridge Mohammadou, le politologue hollandais Robert Buijtenhuijs et le géographe français Edmond Bernus. Il leur est rendu hommage dans les pages qui suivent, par le rappel de leur œuvre et de leurs publications. Peu avant sa mort, Eldridge Mohammadou avait prit une part active à notre dernier colloque (Maiduguri, décembre 2003), qu’il avait animé de sa verve habituelle. C’est pourquoi l’ouvrage Méga-Tchad à paraître en Nigéria à la suite de ce colloque sera dédié à sa mémoire.

Ce colloque de Maiduguri (Nigeria) était notre premier colloque à se tenir en Afrique, sur le thème « Man and the Lake ». L’accueil enthousiaste des Nigérians et le succès de cette manifestation nous ont portés à organiser le colloque suivant aussi en Afrique, mais du côté francophone cette fois-ci. Ce treizième colloque, qui portera sur le thème « Migrations et mobilité spatiale dans le bassin du lac Tchad », se tiendra donc à Maroua (Cameroun), du 31 octobre au 3 novembre 2005. Henry Tourneux a pris la responsabilité de l’organiser, avec la collaboration de l’ARDESAC (Tchad) et de l’Université de N’Gaoundéré (Cameroun).

Entre ces deux colloques africains, l’année 2004 fut une année d’intense activité éditoriale pour Méga-Tchad, avec deux ouvrages sur le point de paraître. On trouvera plus loin, dans notre rubrique « Réseau Méga-Tchad », plus de détail sur ces publications. Le volume qui fait suite au colloque de Nanterre (2002) sera le douzième de la série Méga-Tchad publiée à l’IRD, tandis que l’ouvrage de Maiduguri sera publié sur place, au Nigeria, selon le vœu de nos hôtes nigérians qui ont tenu à prendre en charge cette publication.

Par ailleurs, notre collection Méga-Tchad à l’IRD profite des initiatives de cet éditeur qui a développé une politique vigoureuse de mise en ligne. 35 000 documents sont téléchargeables sur le site de l’IRD, parmi lesquels figurent tous nos colloques jusqu’à l’année 1999. On peut les lire et télécharger article par article, et aussi par volume entier pour les plus anciens. Ces documents sont consultables à l’adresse suivante :

 HYPERLINK "http://www.bondy.ird.fr/pleins_textes/" http://www.bondy.ird.fr/pleins_textes/

Bien que l’IRD ne nous ait pas avertis de cette initiative, nous ne pouvons que nous en réjouir et souhaiter de bonnes lectures à tous !
Ce bulletin 2004, pour sa part, comprend comme d’habitude diverses annonces, comptes rendus de colloques et d’ouvrages, résumés de thèses, etc. ainsi qu’une bibliographie toujours très copieuse. En outre, on y trouvera un article d’Issa Saibou sur les cadeaux traditionnels et la corruption à la cour des chefs du Nord-Cameroun. Ce texte porte sur un sujet d’actualité s’il en est, tout en mettant l’accent sur l’importance de cadeaux traditionnels dont on connaît encore trop peu de chose. Si les opinions de l’auteur n’engagent que lui-même, nous nous ferons un plaisir de lui transmettre les réactions de nos lecteurs.

Catherine BAROIN

In Memoriam

Eldridge MOHAMMADOU (1934-2004)

C'est avec grande tristesse que nous avons appris la mort de notre ami Eldridge à Maiduguri le 18 février 2004, à la suite d'une crise cardiaque. Mi wadi sooyinde.
En renoncant pour la brousse à une carrière politico-bureaucratique qui s'annonçait brillante, Eldridge a dédié sa vie à l'histoire du Nord Cameroun et surtout des Fulbe. Personne n'y a contribué autant que lui. L'amitié d'Eldridge était une chose précieuse dont beaucoup entre nous ont tiré autant de plaisir que de bénéfices -- et qu'on appréciait même quand il se montrait parfois insupportable. Je suis désolé, une grande bibliothèque a brûlé.
Nicholas DAVID
Université de Calgary
CANADA



Personnage paradoxal, Eldridge Mohammadou est devenu une référence incontournable dans l’historiographie du Cameroun. Son œuvre particu-lièrement féconde paraît, au premier regard, inattendue. On ne relève pas moins d’une vingtaine d’ouvrages pour seulement une trentaine d’articles, Eldridge estimant que seul le livre fondait le savoir. Son œuvre est celle d’un solitaire. Il n’a jamais eu « d’équipier », jamais de co-signataire de ses travaux. Il laisse chez ceux qui l’ont côtoyé l’image d’un moine soldat de la recherche.
Eldridge Mohammadou est né à Garoua le 15 janvier 1934 d’un père anglais, Georges William Eldridge, et d’une mère peule, Mayrhama, Yillaga du lamidat de Mayo-Luwe. Elle le déclare sous le nom de Mohammadou, mais son père l’appellera Maurice. G.W. Eldridge, qui ne supporte de vivre ni en Angleterre, ni dans ses colonies, est un homme violent et fantasque. Il gifle un administrateur à Garoua et doit quitter le Cameroun. En 1941, il s’engage à Fort Lamy dans la colonne Leclerc. Il laisse Mohammadou à Fort Lamy avec sa marâtre car, entre temps, il a divorcé de Mayrhama. La guerre du Fezzan terminée, il reprend Mohammadou et descend à Brazzaville. Il va créer au Congo Léopoldville la « société allumettière du Congo ». Il ne sait que faire de son rejeton et le laisse en pension à Brazza. A partir de 1945, Mohammadou suit une scolarité à peu près régulière chez les pères spiritains, qui le remarquent. Il a, au passage, appris le sango et le kikongo. Les pères l’envoient chez les Maristes de Cannes, dès la classe de quatrième, mais il passera son bac philo à Strasbourg en 1954. Hors système scolaire il apprend l’allemand. De là, il part à Bordeaux faire son droit, mais le droit ne l’intéresse pas. Il voyage et apprend l’espagnol, se met à l’anglais – qu’il connaît mal – pour retrouver ses racines britanniques. La famille Eldridge, anglicane de stricte obédience et qui a déjà coupé les ponts avec son père, refuse de le recevoir ; seule une tante fait exception.
Au Cameroun, ce sont déjà les bouillonnements de la pré indépendance. Il monte à Paris et s’inscrit à l’IHEOM (Institut des hautes études d’outre-mer). Il s’affilie à la FEAN (Fédération des étudiants d’Afrique noire) et intègre la serre chaude des étudiants upécistes. Ils sont pris en mains par le Parti Communiste et des tiers-mondistes de tous horizons pour préparer au Cameroun la guerre psychologique et s’initier à la clandestinité. Eldridge devient le représentant des étudiants du Nord-Cameroun. Il écrit un article sur une feuille upéciste : « L’expectative de la jeunesse du Nord-Cameroun ». Le gouvernement camerounais s’en émeut et lui intime l’ordre de rentrer immédiatement. Il ne passera pas ses examens, pourtant proches, et rentrera sans diplôme au Cameroun. Au moment de son séjour à Paris, il avait tenté de retrouver, dix-sept ans plus tard, ses racines peules. Il recherche sa mère et y parvient. Mayrhama est mariée à un notable du lamido de Garoua.
A Yaoundé, le gouvernement affiche un impérieux besoin de Camerounais bilingues. Il sera affecté en 1961 aux Affaires Etrangères. Remarqué par John Ngu Foncha, vice-président et premier ministre du Cameroun occidental, il devient, à 28 ans, son chef de cabinet (1962-1963). Foncha milite pour faire entrer l’ex Cameroun britannique dans une entité fédérale camerounaise. Mohammadou sera à ses côtés durant toutes ses campagnes qui, parfois, tournent au drame, comme dans l’Ouest où ils échappent miraculeusement à un guet-apens. Il sera donc l’interpète de Foncha, mais aussi du président Ahidjo en Europe, au Moyen-Orient, auprès du groupe de Monrovia… Foncha étant délaissé par Ahidjo, Mohammadou perd son protecteur. Le président se défie d’Eldridge, qu’il juge peu fiable, son passé upéciste ne jouant pas en sa faveur. Ahidjo lui propose – pour l’éloigner – d’intégrer le corps des ambassadeurs. Eldridge démissionne alors de l’administration centrale, en 1964.
En renonçant à toute ambition dans le domaine politique, Mohammadou fera le choix de la culture et des traditions orales, puis passera insensiblement à l’histoire. Il participe à la mise en place des bases de la recherche en sciences humaines au Cameroun et sera le fondateur le plus actif de la revue Abbia . L’UNESCO engage, à ce moment-là, un vaste programme à travers « le Centre fédéral Linguistique et culturel » de Yaoundé, que Mohammadou intègre. Il sera de 1964 à 1970, consultant de l’UNESCO sur les langues et traditions orales.
De 1972 à 1975, il travaillera à la direction de la recherche au ministère de l’éducation et de la culture et enchaînera, de 1975 à 1980, à l’ONAREST (Office national de la recherche scientifique et technique). Eldridge sera le plus souvent sur le terrain. Il va utiliser son atout majeur : sa connaissance du fulfulde, qu’il ne cessera de perfectionner. Il commence à moissonner les traditions orales à travers la cinquantaine de lamidats peuls de l’Adamawa, tout en écumant les archives des sous-préfectures, dont il abritera certaines dans ses placards métalliques, son « trésor de guerre ».
En mal de publications homologuées et de reconnaissance, il soutient, en 1973 auprès de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes à Paris, un travail sur Rey-Bouba. Le CNRS lui publiera deux ouvrages. Toutefois, de 1976 à 2002, l’Ilcaa (institute for studies of languages and culture of Asia and Africa) de Tokyo va reprendre et publier un à un la plupart de ses travaux, en particulier sa série « Traditions historiques des Foulbé de l’Adamawa ».
A Yaoundé, les relations entre Eldridge et ses responsables administratifs sont exécrables. Son départ à Garoua, avec la création au sein de l’ISH (Institut des Sciences Humaines) en 1974 d’une unité de muséologie, va être pour Eldridge une libération. Il devient, de 1976 à 1981, le coordonnateur du Musée Dynamique de Garoua qui, malheureusement, ne verra pas le jour. Eldridge avoue avoir fait pendant cette période le gros de ses découvertes, celles qui vont l’entraîner hors du monde peul. Par la suite, de 1981 à 1991, il acquiert, en tant que chef de la station ISH, l’image antithétique d’un « chercheur mbororo », comme il aimait à se définir, mais il est aussi le parfait gestionnaire d’un dispositif où se croisent de nombreuses équipes de chercheurs.
Lorsqu’en 1991, l’ISH est supprimé par le gouvernement Biya, qui le considère comme un « nid d’opposants », Eldridge vit un traumatisme. L’Université de Yaoundé refuse de l’incorporer et celle de Ngaoundéré, récemment créée (1992) fait de même. C’est le Nigeria qui l’accueille à l’Université de Maiduguri comme visiting professor au Centre for trans-saharan studies (1992-2004). Appelé à être co-fondateur d’une association norvégienne de l’université de TromsØ, « Anthropos », basée à Ngaoundéré, il aura par ce biais l’occasion de revenir au Cameroun.
Les clercs ont toujours tenu Eldridge pour suspect en ce qu’il n’avait pas suivi un cursus universitaire, son travail était-il celui d’un mémorialiste ou d’un ethno-historien ? Cet ostracisme n’a fait que renforcer son aura victimaire et le conforter dans sa posture de seul contre tous. Mohammadou, qui n’eut ni vie sociale, ni véritable vie familiale, n’a cessé de puiser dans son mal-être la force de construire son œuvre.
Toutefois, les critiques de ses contempteurs ne sont pas sans fondement. Eldridge donne à lire directement de l’histoire à partir de sources premières retravaillées sans que l’on puisse distinguer ni l’origine, ni l’assemblage. Il y a là, pour certains, de quoi décrédibiliser l’œuvre. Cette façon d’hybrider les sources peut toucher aux textes primaires donnés en fulfulde. Eldridge s’interroge assez peu sur l’articulation des divers outils de la reconstitution du passé. Il est également accusé de ne jamais s’éloigner d’un parti pris pro peul et d’avoir quasi ignoré certains sujets, comme l’esclavage au fondement même des principautés musulmanes prédatrices.
Autodidacte très éclairé, plus polyglotte que linguiste, Eldridge se révèle un « passeur » de savoirs historiques. On lui doit la remise à jour du catalogue des archives coloniales allemandes du Cameroun (1970) et des traductions en français de textes allemands fondamentaux : Frobenius, Struempell, Dominik, Bauer, Passarge…
Eldridge a toujours refusé d’entrer dans le « champ batailleur de l’historiographie », mais il s’exonère par là, à peu de frais, d’une technicisation qu’il estime prétendument scientifique. A ceux qui l’accusent de s’être limité aux histoires dynastiques, il répond que leur recensement est un préalable à tout autre entreprise d’historien car elles impriment un premier cadre chronologique indispensable.
Cet énorme corpus accumulé sur quarante ans confère une indéniable unité et une originalité certaine à l’œuvre d’Eldridge. Et ses chroniques de lamidats comme celles des ethnogenèses créent, mises bout à bout, plus qu’une histoire, un contexte qui donne à penser. Sans doute Eldridge aurait-il pu en tirer plus de sens par quelques synthèses, mais il dit en laisser le soin à d’autres. Sa genèse tâtonnante a continué à infléchir la pratique de sa recherche jusqu’à la fin de sa vie. Toutefois, pendant sa dernière décennie, travaillant enfin dans un milieu universitaire, apaisé par une forme de reconnaissance, il a abordé des thèmes d’études plus théoriques, plus contemporains. Lorsqu’on entre dans l’œuvre de Mohammadou Eldridge, il est utile de garder constamment une clef de lecture, donnée en partie par le personnage lui-même et par les linéaments d’une vie hors du commun.
Christian SEIGNOBOS
IRD

BIOGRAPHY

Academic and professional qualifications:
1954 Baccalaureat (philosophy)
1973 Certificate of the Ecole Pratique des Hautes Etudes, Paris
1981 Director of Research (Principal Research Fellow)
1990 Visiting Professor (Univ. of Maiduguri, Nigeria)

Public Service (in Cameroon)
1962 – 1963. Chief of Cabinet to the Vice President of the Fed. Rep. of Cameroon, Yaounde.
1963 – 1972. Research Fellow, Fed. Linguistic and Cultural Centre, Yaounde
1972 – 1975 Head of Research Dept., Cultural Div., Ministry of Education and Culture, Yaounde
1975 – 1976 Head of Div. I (History, Languages, Anthropology), Nat. Scientific and Technical Research Corp., Yaounde
1977 – 1980 Co-ordinator of Museum Research, Nat. Secretariat for Scientific Technical Research, Yaounde
1980 – 1991 Director, Northern Branch of Institute of Human Sciences (ISH), Garoua
1990 –2004 Visiting Professor (History), University of Maiduguri, Centre for Trans-Saharan Studies
.
Extra Curricular Activities
1963 – 1965 Co-founder and Manager of Cameroon Bilingual
Cultural Review, Abbia, Yaounde
1966 UNESCO Consultant (Standardization of West African Languages Alphabets) Bamako, Mali
1967 UNESCO Consultant (Oral Traditions), Niamey
1968 UNESCO Consultant (Literacy in Fulfulde), Niamey
1969 UNESCO Consultant (African History),
Ouagadougou, Upper Volta
1970 UNESCO Consultant (African History), Dakar
1975 Co-founder of the Association of African Historians
1975 Co-founder of Africa Zamani, the journal of the
Association of African Historians, Yaounde




BIBLIOGRAPHIE D’ELDRIDGE MOHAMMADOU


1963. Introduction à la littérature peule du Nord-Cameroun, Abbia 3, pp. 66-72.
1963. Pour servir à l’histoire du Cameroun : La chronique de Bouba Njidda Rey, Abbia 4, pp. 17-55.
1964. L’histoire des lamidats foulbé de Tchamba et Tibati, Abbia 6, pp. 15-158.
1965. Contes foulbé de la Bénoué, Abbia 9-10, pp. 11-46.
1965. L’Histoire de Tibati, chefferie foulbé du Cameroun, Yaoundé : Abbia & Clé, 72 p., 1 carte.
1965 (avec Henriette Mayssal). Contes et poèmes foulbé de la Bénoué (Nord-Cameroun), Yaoundé : Clé, 84 p.
1965. Un manuscrit peul sur l’histoire de Garoua , par Mal Hammadou Bassoro. Abbia 8.
1965. Compte-rendu de Histoire du Cameroun par Engelbert Mveng. 1963. Présence Africaine, Abbia 8.
1967. Pour une histoire du Cameroun central : les traditions historiques des Vouté ou « Babouté », Abbia 16, pp. 59-127.
1969. Yeerwa : Poème des Peuls Yillaga de l’Adamawa, Camelang 1, p. 73-111.
1969. Récits peuls du Macina, du Kounari et du Torodi (Mali, Haute-Volta, Niger), recueillis et traduits par Gilbert Vieillard ; présentés et transcrits par Eldridge Mohamadou (Fonds G. Vieillard de l'IFAN, Dakar), Niamey : Centre Régional de Documentation pour la Tradition Orale, 253 p.
1969. Les Peuls du Niger oriental : groupes ethniques et dialectes, Camelang 2.
1970. L'histoire des Peuls Feroobe du Diamaré : Maroua et Pétté. Les Traditions Historiques des Peuls de l'Adamaua 1, recueillies, traduites et éditées par Eldridge Mohammadou. Niamey : Centre Régional de Documentation pour la Tradition Orale, 482 p. (réédition 1976, Tokyo : ILCAA).
1970. Lexique Fulfulde comparé – Tome 1 (A – D), Yaoundé : Centre Fédéral Linguistique et Culturel, 324 p.
1971. Lexique Fulfulde comparé – Tome 2 (F – K), Yaoundé : Centre Fédéral Linguistique et Culturel, 258 p.
1971. Mohammadou Eldridge, A. Sow, P.-F. Lacroix & D.W. Arnott . Dictionnaire élémentaire Fulfulde-Francais-English. Niamey : Centre Régional de Documentation pour la Tradition Orale, 166 p.
1971. Lisez et écrivez le fulfulde, Yaoundé : Direction des Affaires culturelles, 123 p.
1971. Abbo Mohammadou & Mohammadou, Eldridge, Un nouveau manuscrit arabe sur l'histoire du Mandara, Revue Camerounaise d'Histoire 1, pp. 129-169.
1972. Lexique Fulfulde comparé – Tome 3 (L – S), Yaoundé : Centre Fédéral Linguistique et Culturel, 294 p.
1972. Ray ou Rey Bouba, Cameroun : Onarest, 599 p. + cartes et photos (2ème édition 1979, Paris : CNRS).
1972. Le catalogue des archives coloniales allemandes du Cameroun. Katalog des deutschen Kolonial-Archivs in Kamerun, Yaoundé : Service des archives nationales de Yaoundé, Sté Camerounaise d’Histoire, 284 p. (2ème édition 1978, Tokyo : ILCAA).
1972. Les recherches sur les traditions orales. Cameroun in : La Tradition Orale, Niamey, pp. 41-44.
1972. Notes sur les Tikar et les Mambila, Yaoundé : Société camerounaise d’Histoire 1.
1974. De la Bénoué à Bamenda : la chevauchée fantastique des Bali-Tchamba, Cameroun-Dimanche, N° 13-14, Yaoundé.
1975. Le Royaume du Wandala, ou Mandara, au XIXe siècle. [Bamenda, Cameroun] : Onarest, Institut des sciences humaines, 302 p. (rééd. 1982, Tokyo : ILCAA).
1975. Kalfu or the Fulbe Emirate of Bagirmi and the Toorobbe of Sokoto, In : Y.B. Usman (ed.) The Sokoto Seminar Papers, ABU, Zaria.
1975. Kalfu ou l’émirat peul de Baguirmi et les TooroBBe de Sokkoto in : Afrika Zamani, 4, pp. 67-114.
1976. L’Histoire des Peuls Férôbé du Diamaré : Maroua et Pétté, Tokyo : ILCAA (Institute for the Study of Languages and Cultures of Asia and Africa), 409 p. (1ère éd. 1970, Niamey).
1977. L’histoire de Garoua, cité peule du XIXe siècle, Cameroun : Onarest, 296 p. + cartes (2ème édition 1980 Paris : CNRS).
1978. Traditions historiques des Foulbe de l’Adamaoua. Vol. 4. Fulbe hooseere : les Royaumes foulbe du Plateau de l’Adamaoua au XIXème siècle : Tibati, Tignère, Banyo, Ngaoundéré, Tokyo : ILCAA, 439 p.
1978. Catalogue des Archives coloniales allemandes du Cameroun. Tokyo : ILCAA, 282 p. (1ère édition 1972, Yaoundé).
1978. Introduction à l'histoire des Yillaga de Bindir, In : Christian Seignobos et Henry Tourneux (eds.), Chronique des Peuls de Bindir. N'Djaména : Université du Tchad, pp. 6-14.
1978. La région de la Haute-Bénoué avant le XIXe siècle, communication au séminaire « L’Histoire du Soudan central avant 1804 ». ABU, Zaria.
1979. Mohammadou Eldridge et Hamadjoda Abdoullaye, Les Yillaga de la Bénoué : Ray ou Rey-Bouba. Paris : C.N.R.S. et Garoua (Cameroun) : Musée dynamique du Nord-Cameroun, (Traditions historiques des Foulbé de l'Adamâwa 2), 376 p.
1979. Ray ou Rey-Bouba, Paris : CNRS (1ère édition 1972, Cameroun : Onarest).
1980. Mohammadou Eldridge et Modibbo A. Bassoro, Garoua, tradition historique d'une cité peule du Nord-Cameroun. Paris : C.N.R.S., 197 p. (1ère édition 1977, Cameroun)
1981. L’implantation des Peuls dans l’Adamawa : Approche chronologique, Contribution de la recherche ethnologique à l’histoire des civilisations du Cameroun, Paris : CNRS, vol. 1, pp. 229-247.
1982. Le royaume du Wandala ou Mandara au xixe siècle. Tokyo : ILCAA, 333 p. (1ère éd. 1975, Cameroun).
1983. Idriss Aloma, ou l'apogée du Kanem-Bornou (XVIe siècle). Libreville : Edition Lion & Dakar : Les Nouvelles Editions Africaines, (Coll. Grandes Figures Africaines), 125 p.
1983. Peuples et royaumes du Foumbina, Tokyo : ILCAA, 307 p.
1984. Approche historique au problème du peuplement des monts du Mandara, Sudan Sahel Studies I, Tokyo: ILCAA, pp. 139-166.
1985. Les invasions Pa’are ou Baare-Tchamba et l’émergence du royaume bamoun au XIXe siècle. Communication à la Table Ronde organisée à l’occasion du centenaire de la naissance du Roi Njoya, Foumban, 14-16 février 1985. 37 p. multigr.
1986. Traditions d'origine des peuples du Centre et de l'Ouest du Cameroun. Tokyo : ILCAA, 207 p.
1986. Envahisseur du Nord et Grassfields Camerounais aux XVIIIe et XIXe siècles ; le cas du Bamoum, Sudan Sahel Studies, 2, Tokyo : ILCAA, pp. 237-273.
1987. Peuples et sociétés traditionnelles du Nord-Cameroun. Etude de Leo Frobenius (traduit de l'allemand). Stuttgart : Steiner Verlag, 175 p.
1988. Les Traditions historiques des Foulbe de l’Adamawa. Vol. 6. Les lamidats du Diamaré et du Mayo-Louti au xixe siècle (Nord-Cameroun). African Languages and Ethnography, Tokyo : ilcaa, 324 p.
1989. Islam et urbanisation dans le Soudan central au XIXe siècle : la cité de Maroua (Nord-Cameroun), The Proceedings of International Conference on Urbanism in Islam, vol. 4, Research Project "Urbanism in Islam" and The Middle Eastern Culture Center in Japan, Tokyo, pp. 118-154.
1990. Traditions historiques des peuples du Cameroun Central, vol. 1 : Mbere et Mboum, Tikar. Tokyo : ILCAA, 414 p.
1990. Lexique fulfulde comparé : parler des Jallinko'en de l'Ader (Niger central). Yaoundé : Ministère de l'éducation et de la culture, Centre fédéral linguistique et culturel, 19 v. ; 21 x 31 cm.
1991. Traditions historiques des peuples du Cameroun Central, vol. 2 : Ni-zoo,Voute et Kondja. Tokyo : ILCAA, 302 p.
1991. Northern Cameroun or the Camerounian section of the Emirate of Adamawa, Borno Museum Newsletter, vol. 6 & 7, pp. 39-41.
1992. Le Soulèvement mahdiste de Goni Waday dans la Haute-Bénoué (juillet 1907), Osaka, Senri Ethnological Studies 31, pp. 423-464.
1992-1993. The International Conference on the Sokoto Caliphate and the Europeans. 1890-1906, Borno Museum Society Newsletter 13/14, pp. 54-60 [review].
1994. Les sources de l'exploration et de la conquête de l'Adamaoua et du Bornou allemands (1893-1903) : Passarge, Dominik, Bauer, Paideuma 40, pp. 37-66.
1996. L’empreinte du Borno sur les Foulbe de l’Adamawa et leur langue. Ngaoundéré-Anthropos 1, Ngaoundéré, pp. 90-113.
1997. Kanuri imprint on Adamawa Fulbe and Fulfulde. in Cyffer N. & Geider T.(éd.). Advances in Kanuri Scholarship. Cologne : Köppe. pp. 257-311.
1999. De St. Croix’ Fulfulde-English dictionary and recent Fulani lexicography, Borno Museum Society Newsletter 38-39, pp. 114-123. [review]
1999. Nouvelles perspectives de recherche sur l’histoire du Cameroun central au tournant du XVIIIe siècle (c. 1750-1850) : l’invasion Baare-Tchamba‚ Ngaoundéré- Anthropos, Vol. 4, pp. 53-98. (Communication présentée au colloque du FENAC à Ngaoundéré, 7-9 décembre 1996).
1999. Le poney conquérant des savanes du Cameroun central (c. 1750-1850), in C. Baroin et J. Boutrais (eds.), L’homme et l’animal dans le bassin du lac Tchad, Actes du colloque du Réseau Méga-Tchad, Orléans, 15-17 octobre 1997, Paris : IRD, pp. 81-106.
1999. Fulani Lexicography (continued). A Dictionary of Verb Roots in Fulfulde Dialects, Fulfulde-French-English / Dictionnaire pluri-dialectical des racines verbales du peul, peul-français-anglais, Borno Museum Society Newsletter 40 & 41, pp. 88-90 [review].
1999. The Fulbe of Eastern Niger. Ethnic groups and dialects, Borno Museum Society Newsletter 40 & 41, pp. 31-58.
2001. Chronique royale versus histoire : le facteur Baare et le Bamoum au XIXe siècle (Cameroun) ‚ in D. Ibriszimow, R. Leger, U. Seibert (eds.), Von Ägypten zum Tschadsee, Eine Linguistische Reise durch Afrika (Festschrift fiir Herrmann Jungraithmayr, Zum, 65. Geburtstag), Deutsche Morgenländische Gesellschaft, Würzburg : Ergon Verlag, pp. 273-287.
2001. Environnement-esclavage-ethnogenèses-invasion Baare-Tchamba dans le contact forêt savane au sud et sud-ouest du plateau bamiléké (c.1750-1850). Colloque : « Ecologie humaine et gestion du milieu dans l’écotone forêt savane de l’Afrique Centrale » MINRES-IRD, Yaoundé, 13-15 novembre 2001, 38 p. multigr.
2002. Mohammadou Eldridge (ed.), L'expédition allemande : Niger, Bénoué, lac Tchad (1902-1903) / Fritz Bauer ; traduit de l'allemand et présenté par Eldridge Mohammadou. Paris : Karthala, 186 p.
2004. Climate and History in Central Sudan, l8th - 19th Centuries. Baare-Chamba expansion from upper Benue Region (Nigeria, Cameroon, Chad, C.A.R., Gabon). In : Ibriszimow, Dymitr & Eva Rothmaler (eds.). Tesserae of Borno. In memory of Wilhelm Seidensticker (1938-1996). [= FAB, 16.] Köln : Köppe, pp. 51-76.
(sous presse), Adamawa, Présentation S. Passarge, Paris : Karthala.




In Memoriam

Robert BUIJTENHUIJS (1936-2004)


Dr Rob Buijtenhuijs, a researcher at the African Studies Centre in Leiden for almost thirty years until taking early retirement in March 1999, died in France on 15 February 2004.
Rob Buijtenhuijs was respected internationally for his publications on rebel movements in Africa, especially those in Kenya and Chad. He studied anthropology and the sociology of Africa under Professor George Balandier in Paris and was awarded his PhD there on a thesis on the Mau Mau in Kenya, 'Le Mouvement Mau Mau, Une Révolte Paysanne et Anti-Coloniale en Afrique'. In the late 1960s he worked for several years as an associated researcher with UNESCO at an educational institute in Dakar, Senegal before arriving at the ASC in 1970. He initially did some follow-up research in Kenya that resulted in a book entitled Mau Mau Twenty Years After: The Myth and the Survivors.
Subsequently his research interests moved on to Chad where he became fascinated with the Frolinat (Front de Libération National du Tchad) early on because of its agenda for social revolution at a time when most other rebel movements in post-colonial Africa had a more limited separatist character. Buijtenhuijs was the first researcher to undertake a detailed study of the Frolinat, which he would continue to follow for over 25 years. His first book about Chad was published in 1978, Le Frolinat et Les Révoltes Populaires du Tchad 1965-1976.
The Frolinat took over the government of Chad at the end of the 1970s, the first guerrilla movement in post-colonial Africa to fight its way to power. Once in power, however, little remained of the movement's former revolutionary ideas. Buijtenhuijs saw his old friends slide into dictatorship, but his interest in the country did not disappear, nor did his access to influential politicians. His second book, Le Frolinat et les Guerres Civiles, that he himself described as an 'indictment' against the Frolinat, came out in 1987.
The early 1990s brought new hope as a 'Second Uhuru', a new start for freedom and democracy, seemed a distinct possibility. Buijtenhuijs arrived in N'Djamena in January 1993 just before the national conference about the political and constitutional future of Chad was due to begin. He was the only foreigner to be awarded the status of observer and was allowed to sit in on all the sessions. This unusual experience in participatory observation was a high point in his career and, within a year, he had completed a book on the conference.
Although averse to protocol and officialdom, Buijtenhuijs was actually quite moved by the official recognition of his work: in 1996 he was appointed Officer of the Order of Merit of Chad. Buijtenhuijs was also a long-term member of the editorial committee of the journal Politique Africaine, and a much-appreciated supervisor and coach for junior colleagues.

The ASC Library and Documentation Department
University of Leiden
PUBLICATIONS BY Robert BUIJTENHUIJS
pertaining to the Lake Chad area

(for a complete list of publications, see the African Studies Centre website)

Monographs

1978, Le Frolinat et les révoltes populaires du Tchad, 1965-1976, Paris and The Hague : Mouton.
1987, Le Frolinat et les guerres civiles du Tchad (1977-1984). La révolution introuvable, Paris : Karthala.
1993, La Conférence nationale souveraine du Tchad. Un essai d'histoire immédiate, Paris : Karthala.
1998, Transition et élections au Tchad, 1993-1997. Restauration autoritaire et recomposition politique, Paris : Karthala.

Articles and Papers

1973, «Tsjaad, twee of drie opstanden en een halve revolutie», Kroniek van Afrika, 13 (3).
1974, «Nous sommes la mauvaise conscience de l'Afrique francophone», Politique Hebdo, 125 (25-30 avril).
1976, «Quelques maladies infantiles de l'anthropologie révolutionnaire française», Cahiers d'études africaines, 59, XV-3.
1976, «Thierry Desjardins, Madame Claustre et le Tchad», Politique aujourd'hui (mars-avril).
1976, «Afrique noire, quelles perspectives révolutionnaires ?», Politique aujourd'hui (mars-avril).
1976 (avec W.M.J. van Binsbergen), «Introduction», African Perspectives, 2.
1976, «“Messianisme” et nationalisme en Afrique noire : une remise en question», African perspectives, 2.
1977, «Notes sur l'évolution du Front de libération nationale du Tchad», Revue française d'études politiques africaines, 138-139 (juin-juillet).
1977, «La dialectique Nord-Sud dans l'histoire tchadienne», African Perspectives, 2.
1977, «Tensions politiques et ethniques au Sahel. Questions et suggestions», African Perspectives, 2.
1977, «Les Tchadiens au Soudan : migrations inter-étatiques et protestation politique», séminaire international, Leiden, 21/25 novembre
1978 (with P. Geschiere), «Introduction», African Perspectives, 2.
1978, «The Revolutionary Potential of Black Africa : Dissident Elites», African Perspectives, 2.
1978 «Les potentialités révolutionnaires de l'Afrique noire : les élites dissidentes», Cahiers d'études africaines, 69-70 (1-2).
1979, «Tsjaad : de grillige carrière van Hissein Habré», Internationale Spectator, 33 (2).
1979, «How can revolutionary anthropology be practised ?», in: G. Huizer and B. Mannheim (éds), The Politics of Anthropology, The Hague and Paris : Mouton.
1981, «Guerre de Guerilla et révolution en Afrique noire : la leçon du Tchad», Politique africaine, 1 (1).
1982, «Het “groene” imperialisme van Kadhafi : Libië en Tsjaad», Internationale Spectator, juli.
1982, «Afrikaanse Illusies», NRC-Handelsblad, 31 juli.
1983, «Gehavende Revolutionairen», NRC-Handelsblad, 23 juli.
1983, «Afrikaanse boeren volgens marxistische buitenlui», NRC-Handelsblad, 15 october.
1983, «Le Tchad : enjeu international», Encyclopaedia Universalis.
1984, «Tschad : Konflikt», dans D. Nohlen (éd.), Pipers Wörterbuch zur Politik, Münich-Zürich : Piper.
1984, «Le Frolinat à l'épreuve du pouvoir : l'échec d'une révolution africaine», Politique africaine, 16.
1984, «L'art de ménager la chèvre et le chou : la politique tchadienne de François Mitterrand», Politique africaine, 16.
1985, «Arabieren en Afrikanen in de Sahel», Spectrum Jaarboek.
1985, «Is Tsjaad nog een staat?», in: W.M.J. van Binsbergen and G. Hesseling (eds). Aspecten van staat en maatschappij in Afrika, African Studies Centre, Research Report n° 22, Leiden.
1985, «Chercheur ou partisan ? : Les vicissitudes de la recherche engagée», Politique africaine, 19.
1985, «La mort du commandant Galopin : une mise au point», Politique africaine, 20.
1985, «De tweedeling van Tsjaad : hoe lang nog?», Internationale Spectator, 39 (6).
1987, «Hissein Habré : des succès indéniables et des bombes à retardement», Politique africaine, 25.
1987, «Gezocht : een Afrikaanse revolutie», in: W.M.J. van Binsbergen en M. Doornbos (éds), Afrika in Spiegelbeeld, In de Knipscheer.
1988, «David tegen Goliath : De oorlog tussen Tsjaad en Libië», Transaktie, 17 (1).
1988, «Jean Ziegler et les bons sauvages», Politique africaine, 30.
1988, «Les Toubous et la rébellion tchadienne», in: C. Baron (éd.), Gens du roc et gens du sable. Les Toubou, Paris : Éditions du CNRS.
1988, «Tchad, 1985-1986», in: Année africaine 1985-1986, Presses universitaires de Bordeaux, Talence.
1989, «Tchad : Le pays le plus pauvre du monde», Faim/Développement Magazine, 57.
1989, «La rébellion tchadienne : guerre Nord-Nord ou guerre Nord-Sud ?», Politique africaine, 33.
1989, «La rébellion tchadienne : guerre Nord-Nord ou guerre Nord-Sud ?», Annales de l'université du Tchad, no. spécial, avril.
1989, «People's War in Africa : The Quest for “Movements of Maturity”», Africa, 59 (3).
1989, «Chad : The Narrow Escape of an African State, 1965-1987», in: D.B. Cruise O'Brien et al. (eds), Contemporary West African States, Cambridge : Cambridge University Press.
1990, «Brandhaarden in Afrika», Internationale Spectator, 44 (5).
1990, «Democratization and Participation in Africa South of the Sahara», in: Beyond Adjustment, The Hague : Ministry of Foreign Affairs.
1990, «Eten in Afrika : de problemen van een “arm-chair anthropologist”», in: D. Foeken en K. van der Meulen (eds), Eten met Gerrit, Leiden : Afrika-Studiecentrum.
1991, «Des résistances aux indépendances», in: C. Coulon et D.C. Martin (éds), Les Afriques politiques, Paris : La Découverte,.
1991, «Hissein Habré : Seigneur de la guerre jusqu'au bout», Politique africaine, 41.
1991, «The Revolutionary Potential of African Peasantries : Some Tentative Remarks», African Studies Centre, Working Paper, n° 14, Leiden.
1991, «Le Toubou dans la guerre civile du Tchad», Politique africaine, 42.
1991, «Idriss Deby : le dernier seigneur de la guerre du Tchad?», Politique africaine, 44.
1992, «Democratisering en ethniciteit in Zwart Afrika», Internationale Spectator, februari.
1992, «Tsjaad, arm en verscheurd», Vice Versa, 26 (2).
1992, «Les hauts et les bas du politique par le bas», Politique africaine, 46.
1992, «Le Frolinat : mouvement islamique ou mouvement de musulmans», in: J.P. Magnant (éd), L'islam du Tchad, Bordeaux : CEAN.
1992, «Anthropologie et impérialisme : où en sommes-nous aujourd'hui ?», Politique africaine, 48.
1993, «La fête de la démocratie», Tchad et culture, avril.
1993, «Chad», in: The Oxford Companion to Politics of the World, Oxford and New York : Oxford University Press.
1993, «La Conférence nationale souveraine du Tchad comme si vous y étiez», Politique africaine, 50.
1993, «Les interventions militaires françaises : le cas du Tchad», in: D.C. Bach et A.A. Kirk-Greene (éds), États et sociétés en Afrique francophone, Paris : Economica.
1994, «Tchad : une Conférence nationale et des massacres», in: L'Afrique politique 1994, Paris : Karthala.
1994, «De l'utilité de la violence. Comparaison entre les débuts de la guerre civile au Tchad (Mangalmé) et ceux d'une guerre civile évitée de justesse au Nigeria (pays Yoruba)», in: J. Tubiana (éd.), L'identité tchadienne. L'héritage des peuples et les apports extérieurs, Paris : L'Harmattan.
1994, «La violence au Tchad», Studia Africana, March.
1994, «Les partis politiques africaines ont-ils des projets de société? : L'exemple du Tchad», Politique africaine, 56.
1995, «French Military Interventions : the Case of Chad», in: E. Kirk-Greene and D. Bach (eds), State and Society in Francophone Africa since Independence, Oxford : St. Martin»s Press.
1995, «Chieftaincy and the National Conference in Tchad», in: Nana Arhin Brempong et al. (eds), Proceedings of the conference on the contribution of traditional authority, human rights and environmental protection : strategies for Africa, Accra and Kumasi, 2-6 September 1994, Leiden : African Studies Centre.
1995, «La situation dans le sud du Tchad», Afrique contemporaine, 175 (juillet-septembre).
1995, «De la sorcellerie comme mode populaire d'action politique», Politique africaine, 59.
1996, «“Le Chad est inclassable” : le référendum constitutionnel du 31 mars 1996», Politique africaine, 62.
1996, «Référendum, impression d'un observateur averti», T.S.F.-Info, mai.
1996, «“On nous a volé nos voix !” Quelle démocratie pour le Tchad ?», Politique africaine, 63.
1996, «The Rational Rebel : How Rational, How Rebellious ? Some African Examples», Afrika Focus, 12 (1/3).
1997, «Donoren en democratiseringsprocessen in Afrika : Het voorbeeld van Tsjaad», Internationale Spectator, 51 (1).
1997, «Tchad : l'année des élection», L'Afrique politique 1997, Paris : Karthala & CEAN.
1997, «Limiter les dégâts ou cautionner des abus ? L'observation internationale du référendum constitutionnel et des élections presidentielles au Tchad (mars-juillet 1996)», in: Observatoire permanent de la Coopération française.
1998, «Chad : History, Government and Economy», in: Encyclopedia of Africa South of the Sahara, London : Simon et Schuster.
1998, «Chad in the Age of the Warlords», in: D. Birmingham et P.M. Martin (eds), History of Central Africa : The Contemporary Year Since 1960, London and New York : Longman.
1998, «“La démocratie n'a pas d'ancêtres”. Et Alors?», Politique africaine, 69.
1998, «Les frontières tchadiennes et la longue durée», in: Grenzen en ethniciteit in Afrika, vol. 1, African Studies Centre and Ministry of Foreign Affairs, Leiden and The Hague.
1998, «Le Frolinat et la revendication du bilinguisme», in: Contentieux linguistique arabe-français, N'Djamena : Centre Al Norma.
2000, «Peasant wars in Africa : gone with the wind?», in: Deborah Bryceson, Cristóbal Kay and Jos Mooij (eds), Disappearing peasantries? : rural labour in Africa, Asia and Latin America, London : Intermediate Technology Publications.
2001, «The Chadian Tubu: contemporary nomads who conquered a State», Africa / International African Institute, 71(1).


In memoriam

Edmond BERNUS (1929-2004)


E. Bernus était l'un des spécialistes des Touaregs, en particulier ceux du Niger. Au début des années 1960, il entreprend chez eux des enquêtes en vue d'établir l'Atlas ethno-démographique du Niger, volet d'une vaste entreprise qui devait couvrir toute l'Afrique de l'Ouest et qui mobilisait les géographes de l'IFAN (Institut Français d'Afrique Noire). Devenu chercheur de l'ORSTOM, il participe au programme "terroirs" lancé à la fin des années 1960 par les professeurs G. Sautter et P. Pélissier, en adaptant leur méthode aux espaces pastoraux. Pour cela, il séjourne en 1967 et 1968 chez les Touaregs Illabakan au sud d'Agadès. Dans une société très hiérarchisée, c'est une tribu "intermédiaire" de nobles et guerriers qui se situent entre l'aristocratie et les captifs. E. Bernus suit tous les déplacements des Illabakan et de leurs troupeaux puis il les cartographie mois par mois. L'ouvrage qui en résulte (1974) est le seul, dans la série des "études de terroirs", qui concerne une société pastorale. Les années suivantes, E. Bernus élargit l'aire géographique de ses enquêtes et il en multiplie les thèmes. Ceux-ci font l'objet de plusieurs articles mais il en établit une synthèse dans sa thèse d'Etat soutenue en 1978 et publiée en 1981. C'est la seule thèse de géographes de l'ORSTOM qui ait été rééditée après seulement une dizaine d'années. Bien que l'appareil cartographique soit riche, ce n'est pas une thèse classique de géographie mais plutôt une géographie culturelle. Pendant les années 1980 et 1990, il poursuit ses investigations sur la société touarègue, en rédigeant régulièrement des notices pour l'Encyclopédie berbère.
E. Bernus s'est toujours présenté comme un géographe. Il illustre parfaitement une conception française de la géographie humaine, alors qu'en d'autres pays européens, cette géographie n'existe pas. Ses réflexions de géographe concernent le pastoralisme, les sécheresses sahéliennes, les rapports des pasteurs à l'espace, notamment par le nomadisme. Ces thèmes ont fait l'objet de plusieurs articles publiés dans les revues géographiques françaises parisiennes et de province.
Géographe, E. Bernus est également très ouvert à la pluridisciplinarité. D'abord, il est pluridisciplinaire par lui-même. En témoignent les nombreux articles qu'il a publié dans le Journal des africanistes sur des thèmes qui ne sont pas habituels de la part d'un géographe. D'autre part, il a souvent collaboré avec des anthropologues, d'abord avec son épouse Suzy Bernus (1972, 1975). Il convient surtout de souligner la connivence qu'il a entretenue avec les archéologues au Niger, ce qui représente un lien encore plus inhabituel pour les géographes. Ainsi, il a co-dirigé un programme archéologique d'urgence dans un secteur d'In Gall concédé pour l'exploitation de l'uranium et il a répété une recherche archéologique collective dans la vallée de l'Azawagh (1999). Ces recherches lui ont permis d'inscrire les populations touarègues actuelles dans la longue durée.
L'ouverture d'esprit d'E. Bernus l'amenait à participer à de nombreux collectifs et réseaux de chercheurs, en particulier à Méga-Tchad, dont il était un membre fidèle. Nous n'oublierons pas ses interventions sur "Chameau, cheval, chien" au colloque d'Orléans (1999), ni sur les "Laits touaregs" à celui de Nanterre. Il choisissait souvent le Bulletin Méga-Tchad pour rendre compte d'ouvrages concernant le pastoralisme sahélien et le Niger. Dans ce même bulletin, il convient de lui retourner l'éloge qu'il y faisait de son maître Théodore Monod, à l'occasion d'une réédition de ses ouvrages : "une curiosité insatiable, foisonnante, accompagnée d'une belle rigueur scientifique" (Méga-Tchad, 97 : 78).

Jean BOUTRAIS
IRD (ex-ORSTOM).


Edmond BERNUS : Bibliographie sélective

Les références bibliographiques d’E. Bernus sont très nombreuses (180 titres répertoriés à l’IRD jusqu’en 2000). La sélection ci-dessous retient les études qui concernent l’aire Méga-Tchad et celles qui illustrent notre hommage, en éliminant des publications peu accessibles ou à caractère très général. (J.B.)

1966 - Les Touareg du Sahel nigérien. Cahiers d'Outre-Mer, 19 : 5-34.
1967 - Cueillette et exploitation des ressources spontanées du Sahel nigérien par les Kel Tamasheq. Cahiers ORSTOM, série Sciences humaines, 4 (1) : 31-52.
1969 - Maladies humaines et animales chez les Touaregs sahéliens. Journal de la Société des africanistes, 39 (1) : 111-137.
1970 - Récits historiques de l'Azawagh : traditions des Iullemmeden Kel Dinnik (République du Niger). Bulletin de l'IFAN, série B, 32 (2) : 434-485.
1970 - Espace géographique et champs sociaux chez les Touareg Illabakan (République du Niger). Etudes rurales, 37-38-39 : 46-64.
1972 - Les palmeraies de l'Aïr. Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 11 : 37-50.
1972 - Incongruités et mauvaises paroles tourègues (Touaregs Iullemmeden Kel Dinnik). Journal de la Société des africanistes, 42 (1) : 89-94.
(avec S. Bernus) - 1972 - Du sel et des dattes : introduction à l'étude de la communauté d'In Gall et de Tegidda-n-tesemt. Etudes nigériennes, 31.
1974 - Possibilités et limites de la politique d'hydraulique pastorale dans le Sahel nigérien. Cahiers ORSTOM, série Sciences humaines, 11 (2) : 119-126.
1974 - L'évolution récente des relations entre éleveurs et agriculteurs en Afrique tropicale : l'exemple du Sahel nigérien. Cahiers ORSTOM, série Sciences humaines, 11 (2) : 137-143.
1974 - Les Illabakan (Niger) ; une tribu touareg et son aire de nomadisation. ORSTOM, Atlas des structures agraires au sud du Sahara, 10.
(avec S. Bernus) - 1975 - L'évolution de la condition servile chez les Touaregs sahéliens. in L'esclavage en Afrique précoloniale. Paris, Maspéro : 27-47.
1975 - Jeu et élevage : vocabulaire d'élevage utilisé dans un jeu de quadrillage par les Touaregs Iullemmeden Kel Dinnik. Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, 22 (4-5-6) : 167-176.
1977 - Les tactiques des éleveurs face à la sécheresse : le cas du sud-ouest de l'Aïr (Niger). in Stratégies pastorales et agricoles des sahéliens durant la sécheresse 1969-1974. Talence, CEGET.
1979 - L'arbre et le nomade. Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, 17 (2) : 103-126.
1979 - Exploitation de l'espace et désertification en zone sahélienne. Travaux de l'Institut de géographie de Reims, 39-40 : 49-59.
1980 - Vocabulaire relatif aux techniques d'adoption par les animaux en milieu touareg (Niger). Journal des africanistes, 50 (2) : 109-114.
1980 - Famines et sécheresses chez les Touaregs sahéliens ; les nourritures de substitution. Africa, 50 (1) : 1-7.
1981 - Touaregs nigériens ; unité culturelle et diversité régionale d'un peuple pasteur. ORSTOM, Mémoires 94 (réédition 1993, L'Harmattan).
1985 - Colporteurs de charmes magiques : les Ikadammatan. Journal des africanistes, 55 (1-2) : 16-27.
1987 - L'amour en vert (en vers ?) : "sa peau est comme…" ; poème touareg. Journal des africanistes, 57 (1-2) : 109-115.
1988 - La représentation de l'espace chez des Touaregs du Sahel. Mappemonde, 3 : 1-5.
1988 - Seasonality, climatic fluctuations and food supplies (Sahelian nomadic pastoral societies). in de Garine, Harrison (eds) : Coping with uncertainty in food supply. Oxford, Clarendon Press : 318-336.
1990 - Histoires parallèles et croisées : nobles et religieux chez les Touaregs Kel Denneg. L'Homme, 30 (3) : 31-47.
1990 - Azawad. Encyclopédie berbère, 8 : 1206-1207.
1990 - Azawagh (Azawaq, Azawak). Encyclopédie berbère, 8 : 1207-1208.
1990 - Le nomadisme pastoral en question. Etudes rurales, 120 : 41-52.
1991 - Montagnes touarègues : entre Maghreb et Soudan, le "fuseau touareg". Revue de géographie alpine, 1 : 117-130.
1991 - Touaregs, chronique de l'Azawak. Paris, Plume.
1991 - Bœufs (Sahel et Sahara méridional). Encyclopédie berbère, 10 : 1555-1557.
1992 - La région d'In Gall-Tegidda-n-Tesent (Niger) ; programme archéologique d'urgence 1977-1981, 5 : Les populations actuelles. Etudes nigériennes, 52.
1994 - Le berger touareg et le paysan. in Blanc-Pamard, Boutrais (eds) : A la croisée des parcours ; pasteurs, éleveurs, cultivateurs. ORSTOM, Colloques et séminaires : 291-301.
1995 - Pasteurs face à la sécheresse : rebondir ou disparaître ? Revue de géographie de Lyon, 70 (3-4) : 255-259.
1998 - Les forgerons touaregs. Encyclopédie berbère, 19 : 2891-2897.
1998 - Les montagnes sahariennes et leurs marges sahéliennes, conservatoires de la nature ? in Chastanet (ed) : Plantes et paysages d'Afrique : une histoire à explorer. Paris, Karthala : 441-458.
1998 - Gavage (adanay) chez les Touaregs Iwellemmeden kel Denneg. Encyclopédie berbère, 20 : 2996-2999.
1999 - Nomades sans frontières ou territoires sans frontières ? in Bonnemaison, Cambrezy, Quinty-Bourgeois (eds) : Le territoire, lien ou frontière ? Paris, L'Harmattan : 33-41.
1999 - Chameau, cheval, chien : mythes et symboles de trois animaux domestiques touaregs. in Baroin, Boutrais (eds) : L'homme et l'animal dans le bassin du lac Tchad. Paris, IRD, Colloques et séminaires : 409-425.
(avec Cressier, Durand, Paris, Saliege) 1999 - Vallée de l'Azawagh (Sahara du Niger). Saint-Maur, Sépia, Etudes nigériennes, 57.
2000 - L'âne injustement condamné : de la malédiction à la médisance (chez les Touaregs). in Chaker, Zaborski (eds) : Etudes berbères et chamito-sémitiques ; mélanges offerts à K.G. Prasse. Paris, Peeters : 27-30.
2002 - Céréale de base, céréales d'appoint chez les Touaregs sahéliens. in Chastanet, Fauvelle-Aymar, Juhé-Beaulaton (eds) : Cuisine et société en Afrique; histoire, ,saveurs, savoir-faire. Paris, Karthala : 205-215.
à paraître - Laits touaregs ; usages et symboles. in Raimond, Garine, Langlois (eds) : Ressources vivrières et choix alimentaires dans le bassin du lac Tchad. Paris, IRD, Colloques et séminaires, Méga-Tchad.



RESEAU MEGA-TCHAD

XIIIe colloque Méga-Tchad

« Migrations et mobilité spatiale
dans le bassin du lac Tchad »

Maroua, 31 octobre – 3 novembre 2005


APPEL à COMMUNICATION

Le bassin du lac Tchad est un carrefour. Il n’est que de regarder une carte linguistique d’Afrique pour constater que cette région constitue le point de convergence des trois principaux phylums de langues africaines (Nilo-Saharien, Afroasiatique, Niger-Congo).
Les migrations lato sensu contribuent en effet pour beaucoup à la définition du bassin du lac Tchad. Celui-ci apparaît, sur le temps long de l’histoire, comme un échangeur entre Afrique du Nord et Afrique centrale, Afrique orientale et Afrique occidentale. Le brassage qui s’y est opéré a forgé une multitude d’identités, qui se définissent par une grande variété de traditions orales et/ou écrites, de cultures matérielles, d’économies, de systèmes politiques et religieux, etc.
Cet espace est maintenant découpé politiquement en états, qui ont recouvert sans les effacer les anciennes structures précoloniales. Depuis moins d’un quart de siècle, de nouvelles ressources économiques (agricoles, minières, industrielles) mises en exploitation dans cette vaste région créent une nouvelle différenciation de l’espace (des zones anciennement attractives se vident de leurs populations, d’autres, peu valorisées par le passé, deviennent des points de convergence intra et transnationale.
Un numéro récent de la revue Politique africaine (n° 94, juin 2004) portant sur « les recompositions du bassin du lac Tchad » vient de nous rappeler combien il serait illusoire d’en rester à une vision figée ou archaïsante de cette région centrale de l’Afrique. Les bouleversements considérables qui s’y produisent actuellement dans tous les domaines sont une incitation pour notre réseau pluridisciplinaire à apporter une contribution qui permette à la fois de rappeler le poids de l’histoire tout en regardant résolument vers l’avenir. Cette dimension prospective doit inclure des réflexions sur l’accompagnement social, environnemental, agronomique et économique qu’il serait souhaitable de mettre en œuvre.

L’étude des migrations (déplacements définitifs de populations qui passent d’un pays / royaume / empire à un autre) et de la mobilité spatiale (déplacements d’individus ou de groupes d’un endroit à un autre, avec éventuellement retour au point de départ) offre une optique de choix, en proposant des thèmes qui intéressent de nombreuses disciplines (histoire, géographie, archéologie, génétique des populations, économie, sciences politiques, sciences du langage, anthropologie, sociologie, sciences des religions, « ethnosciences », agronomie, recherches en santé humaine, sciences de l’environnement, etc.).

Voici un éventail de sujets que nous souhaiterions voir abordés, par exemple :

(1) Les mobilités anciennes
L’origine du peuplement tel que le révèlent la paléontologie, la génétique des populations, l’archéologie, la classification linguistique, l’histoire, la géographie
Migration des hommes, des rituels et des cultures matérielles

(2) Les mouvements migratoires contemporains
Typologie des mouvements de populations
Les logiques de mobilités des personnes et des groupes
Les différents facteurs poussant à la mobilité : facteurs « répulsifs » (insécurité résultant de sécheresses ou de désertification, de guerres ou de conflits, de problèmes fonciers, etc.) ; ou facteurs « attractifs » (villes, ressources naturelles plus abondantes, mines, pétrole, grands projets de développement, etc.)
Mouvements centrifuges et centripètes
Commerce et réseaux migratoires

(3) Les dimensions sociologiques et culturelles des mobilités
Perception des migrants par les populations des zones d’accueil
Stratégies d’adaptation des migrants : conflit ou adaptation pacifique
Migration et identité nationale / ethnique
Adaptation linguistique et culturelle
Dynamique des langues et des cultures
Impact des migrations / déplacements sur les langues minoritaires
Religion et migration
Devenir des religions traditionnelles dans les zones d’accueil

(4) Les dimensions économiques et politiques de la migration

Politiques économiques à destination des migrants (projets de développement, zones pionnières)
Migration et développement
Migration et diffusion d’innovations
Les mobilités hors la loi : contrebande, trafics et brigandage
Migrations sous contrainte : réfugiés et déplacés

(5) L’impact des migrations et déplacements sur les espaces de départ et d’arrivée
Interactions migration-environnement
Migration et santé publique
Les migrants dans la ville
Impact des déplacements à longue distance sur les relations commerciales et sur les dynamiques religieuses contemporaines

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Les propositions devront nous parvenir avant le 28 février 2005 par voie électronique à l’adresse suivante :
sous forme d’un titre et d’un résumé d’une quinzaine de lignes. Chaque auteur indiquera également ses titres et fonctions.

« Migrations and spatial mobility
in the Lake Chad Basin »

Maroua, October 31 – November 3, 2005

call for papers

The Lake Chad Basin forms a crossroads. A mere glance at a linguistic map of Africa shows that this region is a meeting point of the main phylums of African languages – Nilo-Saharan, Afroasiatic, Niger-Congo.
Indeed, migrations, lato sensu, contribute much to the make up of the Lake Chad Basin. Throughout the making of its history, the Lake Chad Basin has appeared as a junction point between Northern and Central Africa, Western and Eastern Africa. The mingling of peoples has created a multitude of identities, which can be defined by a great variety in oral and/or written traditions, in material cultures, economies, as well as political and religious systems.
This geographical area has been politically divided into States, which have overlapped the former pre-colonial structures without actually wiping them out. Within the last quarter of a century, new economic resources (farming, mining, industry) have been exploited in this vast region, creating a new differentiation of space : zones which used to attract populations are now losing them whilst others, previously scarcely promoted, are becoming the points of intranational and transnational convergence.
A recent issue of Politique Africaine (n°94, June 2004), featuring the restructuration of the Lake Chad Basin, has just served as a reminder that it would be a mistake to stick to an unchanging vision of this central region of Africa. The major changes, now taking place in all spheres of activity should incite us to contribute to both remembering the past while resolutely looking towards the future. This prospective dimension should include parallel thoughts on social, environmental, agronomic and economic measures to be set up.
The study of migrations (the permanent shifting of people from one country / kingdom / empire to another), and of spacial mobility (the moving of individuals or groups from one place to another with the possibility of returning) offers an excellent viewpoint, by proposing subjects which are of interest to numerous disciplines (History, Geography, Archaeology, Genetics of populations, Economics, Political sciences, Linguistics, Anthropology, Sociology, Sciences of religions, « Ethnosciences », Agronomy, Human Health Research, Environmental sciences etc.).

Here is a range of subjects which we would like to be addressed :

(1) Past migratory movements

The origins of settlements as revealed by paleontology, the genetics of populations, archaeology, linguistic classification, history, geography
Migration of peoples, rituals and material cultures

(2) Contemporary migratory movements

Typology of shifting populations
The logics of mobility whether of individuals or of groups
The different factors resulting in mobility : « repulsive » factors (insecurity originating from droughts, desertification, war or conflicts, land tenure etc.) or « attractive » factors (towns, more available natural resources, mines, oil, development projects, etc.)
Centrifugal and centripetal movements
Trade and migratory networks

(3) Sociological and cultural dimensions of mobility

The perception of migrants by the populations in the host areas
Adaptation strategies of migrants : conflict or peaceful adaptation
Migration and national / ethnic identity
Linguistic and cultural adaptation
The dynamics of languages and cultures
The impact of migrations / shifts on languages of minorities
Religion and migration
The future of traditional religions in the host areas

(4) The economic and political dimensions of migration

Economic policies in favour of migrants (development projects, pioneer areas)
Migration and development
Migrations and the spreading of innovations
Crime and mobility : smuggling, dealing, armed robbery
Forced migration : refugees and displaced populations

(5) The impact of migrations and population shifts on departure and arrival areas

Interactions between the migrants and the environment
Migration and public health
Migrants in towns
The impact of long distance migration on trade relations and on the dynamics of contemporary religions

All proposals should reach us by 28 February 2005 at the following e-mail address : .
They should have a title and be summarised in no more than fifteen lines. The author should also indicate his position and functions.


Comité scientifique du XIIIe Colloque Méga-Tchad



Guy-Florent Ankogui-Mpoko, Université de Bangui
Hubert Guérin, coordonnateur scientifique du Prasac (N’Djaména)
Iya Moussa, Doyen de l’Université de Ngaoundéré
Olivier Iyébi-Mandjek, INC, Comité national de Géographie (Yaoundé)
Géraud Magrin, chercheur au CIRAD (Dakar)
Mouktar Djibril, Université de N’Djaména
Seïny Boukar, coordonnateur général du PRASAC (N’Djaména)
Henry Tourneux, IRD / CNRS-LLACAN (Maroua)
Noé Woin, chef du centre IRAD de Maroua


Légende des sigles

CIRADCentre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développementCNRSCentre national de la recherche scientifiqueINCInstitut national de CartographieIRADInstitut de recherche agricole pour le développementIRDInstitut de recherche pour le développementLLACANLangage, langues et cultures d’Afrique noirePRASACPôle régional de recherche appliquée au développement des savanes d’Afrique centrale




« Man and the Lake »
Maiduguri (Nigeria), 2 – 9 décembre 2003


En 2003, le douzième colloque Méga-Tchad qui s’est tenu à Maiduguri fut le premier à avoir été organisé en Afrique par notre réseau. Sous la responsabilité de trois éditeurs scientifiques (le Pr. Kyari Tijani, Gisela Seidensticker et Catherine Baroin), une sélection rigoureuse des textes a retenu 22 des 56 communications présentées lors du colloque.

Cet ouvrage est dédié à la mémoire d’Eldridge Mohammadou, notre grand historien camerounais décédé peu après cette manifestation à laquelle il prit une part très active. Tous les articles de ce volume, à paraître à Maiduguri, sont en anglais à l’exception de trois textes en français. La préparation des textes étant achevée, la publication est prévue pour 2005.

La diffusion de cet ouvrage hors de Nigeria exigera une logistique particulière de notre réseau. Pour faciliter sa mise en œuvre, les personnes qui souhaitent acquérir ce livre (au prix de 20 euros pour les pays européens) sont priées de se faire connaître dès maintenant à Méga-Tchad.


TABLE OF CONTENTS:

LONG TERM CLIMATIC AND ENVIRONMENTAL CHANGES
Ibrahim B. GONI: Hydrogeochemistry as a proxy tool for the study of climate change in the SW Chad basin region
Veerle LINSEELE: Humans and animals in the southern Lake Chad area during the 2nd millennium AD. An archaeozoological case study from Ngala, Borno State, Nigeria

BOUNDARIES AND MIGRATIONS
Géraud MAGRIN: Do we have to mistrust still waters ? Hydropolitical considerations about Lake Chad
Kyari TIJANI: Indigenity, citizenship and territoriality in the Chad Basin – towards a conception of a borderless seamless state
Olivier LANGLOIS : Analogies des productions céramiques actuelles du plateau de Jos et des monts Mandara: l’indice d’un éclatement d’une ancienne aire culturelle ?
Eldridge MOHAMMADOU: From Lake Chad to Bauchi along the Northern Migratory Corridor: the Zaar Case
Catherine BAROIN: What do we know about the Buduma ? A brief survey

CHAD BASIN - A LINGUISTIC WATERING PLACE
Eva ROTHMALER: One place – two names: examples from Borno
Georg ZIEGELMEYER: Where languages meet – areal patterns of adverbial subordination
Dymitr IBRISZIMOW, Hans-Jörg SCHMID, Balarabe ZULYADAINI: “My clothes are my home“ or what do we really mean ? A Hausa example

SOCIAL STRUCTURE AND POWER
Editha PLATTE: Transformations of female titles and offices in the Chad Basin of Borno (Nigeria)
Detlef GRONENBORN: The Incorporation of Southern Chad Basin Princedoms into Borno
James H. WADE: Caste, Gender and Chieftaincy: a view from the southern Mandaras
Hamadou ADAMA: Cheikh Mahamat Nour (1913-2002) et la tentative de rénovation islamique à Goulfey (abords sud du lac Tchad)

TRADITIONAL KNOWLEDGE AND CULTURE
Bouba HAMMAN: La production traditionnelle du textile dans le bassin tchadien: le cas des leppi au Nord-Cameroun (XIXe-XXe siècles)
Christopher Y. MTAKU: Bura xylophone tradition

ECONOMICAL DYNAMICS
Muhammed Sani IMAM: Yanburdo: A study of specialised fresh fish traders in the Lake Chad Basin
Anne LUXEREAU: The current role of the wild harvest in the local economy of Central Niger
Walter E.A. van BEEK, Sonja AVONTUUR: Dynamics of Agriculture in the Mandara Mountains: The case of the Kapsiki/Higi of northern Cameroon and north-eastern Nigeria
Mélanie REQUIER-DESJARDINS: The practice of transhumance in Extreme Northern Cameroon since the 1970s
J.U. IGWEBUIKE, I.D. MOHAMMED: A Review of the performance characteristics of Wadara cattle breed under agro-pastoral management in the Lake Chad Basin area of Nigeria
Martine PRINS, Aboukar MAHAMAT: Co-management of common pool resources: the case of the Waza-Logone floodplain, north Cameroon


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« Ressources vivrières et choix alimentaires
dans le bassin du lac Tchad »


XIe colloque Méga Tchad

Nanterre, novembre 2002


Sous la direction d’Eric GARINE, Olivier LANGLOIS et Christine RAIMOND, cet ouvrage paraîtra en 2005 à l’IRD dans la collection « Colloques et séminaires ». Il rassemblera 28 des meilleurs textes présentés lors du colloque, revus et corrigés selon les directives du comité de lecture de Méga Tchad. Ce volume sera le douzième de la série Méga-Tchad publiée à l’IRD.


ANNONCES



« Divination in Sub-Saharan Africa
Realities Re-Viewed / Revealed »

Leiden, July 4-5, 2005

Organizers:

Philip Peek (Drew University),
Wouter van Beek (African Studies Center, Leiden),
Jan Jansen (Leiden University),
Annette Schmidt (National Museum of Ethnology, Leiden)


PRELIMINARY PROGRAM AND CALL FOR PAPERS

(Please note, for matters of organization, that this conference has been scheduled two days after the AEGIS conference at SOAS, London.)

Among the sub-topics we hope to address are the roles of today's diviners as political leaders and healers, the fundamental epistemologies which divination articulates, and the complex processes by which underlying realities are revealed.We also encourage descriptions of previously unstudied divination systems. Selected papers from the conference will be published.

If you want to attend the conference or to present a paper, please contact :

Jan Jansen at jansenj@fsw.leidenuniv.nl

Hosted by the National Museum of Ethnology, Leiden
Sponsored by Leiden University, Research School CNWS, Netherlands Association for African Studies NVAS, African Studies Centre, Leiden, and Brill Academic Publishers


PRELIMINARY PROGRAM

JULY 4, 2005

9.00 - 10.00 Subscription and reception
10.00 - 10.15 Opening (Walter VAN BEEK [African Studies Center, Leiden],
Jan JANSEN [Leiden University], Philip PEEK [Drew University])

10.15 - 11.00 Keynote Speech - Wim VAN BINSBERGEN (African Studies Center/ Erasmus University) Divination through Space and Time

11.00-11.15 Discussion

11.15-11.30 Break

11.30 - 13.00 Panel I - Mediums, Codes, Principles
Chair: Peter GESCHIERE (University of Amsterdam)

Adrien N. NGUDIANKAMA (Princeton University) Kongo Divination Principles and Practices
René DEVISCH (Africa Research Centre, K.U.Leuven) Matrixial Intelligence in Yaka Mediumnic Divination
Jeanne-Francoise VINCENT (Université de Clermont-Ferrand) Pouvoir du futur, pouvoir du présent: le devin face au pouvoir politique chez les Mofu-Diamare

13.00 - 14.30 Lunch

14.30- Panel II - Mathematically Inspired Interpretations of Divination
Chair: Peter PELS (Leiden University)

David ZEITLYN (Kent University) Almost the Real Thing – Using Computer Based Simulation to Study Mambila Divination
Ron EGLASH (Rensselaer Polytechnic Institute): An Ethnomathematics Comparison of African and Native American Divination Systems
Franklin TJON SIE FAT (Leiden University) Binary models in Divination in Africa and Beyond
Jan JANSEN (Leiden University) Maninka Sand Divination : a Formalized Teaching Trajectory in an Illiterate Context



JULY 5, 2005

9.00-11.00 Panel III - Maraboutic and non-maraboutic divination in the Mande World
Chair: Jan JANSEN (Leiden University)
Discussant: Benjamin SOARES (African Studies Center, Leiden)

Knut GRAW (Africa Research Centre, K.U.Leuven) Divination and Time: a Processual Analysis of Prospective Divinatory Praxis in Senegal and the Gambia
Amber GEMMEKE (Leiden University) Marabout Women in Dakar: Islam, Divination, and Femininity
Ferdinand DE JONG (University of East Anglia) People said: It is like 9/11. The Interpretation of a Senegalese Shipwreckage
Dorothea SCHULZ (Freie Universität, Berlin) Divination and Monetarisation; Marabouts in Mali
Trevor MARCHAND (SOAS, London) Fortifying Futures on Blessed Foundations: masons, magic and gaurantees in Djenne

11.15 - 12.00 Keynote speech - Alfred ADLER (CNRS, Paris) Retour au bâton de l' aveugle: les dynamiques de la divination Moundang

13.30-15.00 Panel IV - Divination as Codes of Behavior?
Chair: Philip PEEK (Drew University)

Koen STROEKEN (Africa Research Centre, K.U.Leuven) Sensory Codes in Sukuma Divination
Anja VEIRMAN (Gand University) Sandogo Divination chez les Senufo du Folona (Mali)
Walter VAN BEEK (African Studies Center/Utrecht University) Predicting the past, foreseeing the future: choices in Dogon divination

15.15-16.45 Panel V- Divination and the Construction of the Self
Chair: Benjamin SOARES (Africa Studies Center, Leiden)

Philip PEEK (Drew University) The Communal Self: Diviners, Twins, and Doubles
Rijk VAN DIJK (African Stdies Center, Leiden) Confession as Divination in Pentacostal Practice: Private Narratives in Changing Public Situations
Kai KRESSE (St. Andrews University) Can research on African divination be made fertile for the field of African philosophy?



KANURI WEBSITE



The Kanuri Studies Association (KASA) was founded in Maiduguri/Nigeria in 2003. The main aim of the association is to enhance and support the exchange of knowledge and information from and with Kanuri-speaking people and the academic community.

It now launches a new website at the following address :

http://www.kanuri.net/


The site includes the following :

Kanuri studies – so far
Primary sources
List of literature
Related projects
Kanuri and their neighbours
News from Borno
Borno Museum Society Newsletter
Borno Development Initiative
Borno Personalities
Colonial Photo Gallery



« La recherche face aux nouveaux enjeux
du développement rural en Afrique Centrale »

IV° journées agrosylvo-pastorales

N'DJAMENA, début juillet 2005


Les Journées Agro-Sylvo-Pastorales sont une manifestation scientifique de la recherche appliquée au développement des zones rurales en Afrique centrale. Elles ont été initiées par le Laboratoire de Recherches Vétérinaires de Farcha en 1991 et ont une périodicité de cinq ans. Elles constituent aujourd'hui un forum de rencontre et d'échanges entre les chercheurs de toutes disciplines et institutions, les partenaires techniques et financiers, les agents du développement et la société civile. Les Journées permettent aux chercheurs d'identifier et de mieux contribuer à relever les multiples défis du développement rural en Afrique centrale.

CONTEXTE

Depuis quelques années, des mutations importantes ont pu être observées dans les zones des savanes et du Sahel en Afrique centrale. De nouveaux enjeux du développement rural se croisent avec les problèmes existants tels que l'insécurité alimentaire, le foncier et la pression sur les ressources naturelles. Dans ce contexte, les effets de la globalisation rapide et de l'émergence des nouvelles technologies mettent en évidence une forte différence entre la recherche dans la sous-région et la recherche internationale, menaçant le futur de la recherche en Afrique Centrale. Seuls des efforts concertés entre chercheurs, partenaires techniques et financiers, décideurs et bénéficiaires à un niveau régional permettront aux institutions de recherche de mettre au profit d'un développement durable leurs avantages comparatifs, leurs compétences spécifiques et leurs expertises locales pour relever le défi.

THEMES DES COMMUNICATIONS

De préférence, les thèmes et communications proposés doivent être d'actualité pour répondre aux nouveaux enjeux du développement et au but principal des Journées scientifiques :

* les thématiques : élevage, agriculture, environnement, santé humaine et animale, ...

* les enjeux :
- la transformation de l'économie rurale à l'ère pétrolière et face à la
mondialisation ;
- le changement climatique ;
- la pauvreté et l’insécurité alimentaire ;
- la pression croissante sur les ressources naturelles et la biodiversité ;
- la mobilité croissante des acteurs (migrations) et des systèmes
d'exploitation ;
- l'émergence de nouveaux opérateurs et formes d'organisation professionnelle ;
- les maladies émergentes ;
- ...

* D'autres thèmes pourront être proposés

Le thème suivant sera débattu à l'occasion d'une table ronde réunissant des partenaires techniques et financiers et les institutions de la recherche au Tchad :

* Quelle recherche face aux nouveaux enjeux du développement rural en Afrique Centrale ?


Contact :

M. le Directeur du L.R.V.Z. Farcha
B.P. 433
NDJAMENA, Tchad
Téléphone : (235) 52.74.76 & (235) 52.77.17 ;
Télécopie : (235) 51.01.35
hmahamat@intnet.td,
wiese_martin@hotmail.com

Des informations complémentaires seront prochainement disponibles sur le site :

 HYPERLINK "http://www.virtualcentre.org/fr/frame.htm" http://www.virtualcentre.org/fr/frame.htm
ANNOUNCEMENT – CALL FOR PAPERS

Third Biennial International Colloquium
on the Chadic Languages

24 - 25 November 2005, at CNRS LLACAN – VILLEJUIF, (France)


This Colloquium takes place after those of Leipzig (2001) and Prague (2003), taking up two discontinued traditions (the series of Leiden 1976, Hamburg 1981, Boulder 1987) and the Franco-German meetings in Paris (Groupe d’Etudes tchadiques, 1980 – 1997). It is devoted to all aspects of Chadic linguistics, in particular :
– Descriptive linguistics of individual Chadic languages
– Comparative linguistics of Chadic languages
– Typology of Chadic languages
– Hausa linguistics
– the position of Chadic within Afroasiatic
– Chadic languages in contact with non-Chadic languages

Registration for the LLACAN meeting should contain :
name and address (preferably e-mail AND snail mail),
title of paper and abstract (1 page),
planned dates of arrival (suggested : Wednesday, November 23)
and departure (suggested : Saturday, November 26),
indication of preferred accommodation (single/double ; hotel category or price).

Contact :
Dr. Henry Tourneux
Subject : BICCL 2005
tourneux@vjf.cnrs.fr
Tel. (+237) 951 88 69

Deadline for submitting title and abstract : June 30 2005.

Further details will be found in due course on the website of the LLACAN :
http://llacan.cnrs-bellevue.fr/

The “ Permanent Committee of the International Colloquium on the Chadic Languages ” is presently represented by D. Ibriszimow (Lehrstuhl Afrikanistik II, Univ. of Bayreuth), H. Tourneux (LLACAN – CNRS / INALCO / Paris 7 – Villejuif / Paris), and E. Wolff (Institut für Afrikanistik, Univ. of Leipzig).
Le fonds documentaire virtuel de l'IRD

un outil de travail remarquable !


Toute la production scientifique de l'IRD est maintenant consultable en ligne
(dont environ 35.000 documents téléchargeables au format pdf).


Le fonds documentaire de l'IRD

A partir du début des années 1960 l'Institut de recherche pour le développement (IRD) a constitué un fonds de référence en collectant l'ensemble de la production scientifique de ses personnels. Ce fonds en constitue la mémoire scientifique.


La base Horizon

La base Horizon, produite à partir de 1986, répertorie et décrit chaque unité documentaire (un article, un chapitre, un ouvrage, ...) présente dans le fonds documentaire de l'IRD.


Pleins_Textes

Pleins_textes vise à rendre accessible en ligne et en texte intégral l'ensemble du fonds documentaire de l'IRD. Ce projet constitue une bibliothèque électronique de référence en matière de savoirs scientifiques au service des pays en développement.

 HYPERLINK "http://www.bondy.ird.fr/pleins_textes/" http://www.bondy.ird.fr/pleins_textes/

Parmi les 35 000 documents téléchargeables sur ce site figurent notamment tous les colloques Méga-Tchad jusqu’à l’année 1999, article par article, et aussi par volume entier pour les plus anciens.

En dehors des publications Méga-Tchad proprement dites, on y trouve bien entendu de très nombreux autres titres publiés par divers membres de notre réseau. Ce site particulièrement riche constitue donc un outil de travail remarquable, et bien que nous n’ayions été ni consultés ni avertis de cette initiative de l’IRD, nous nous en réjouissons et souhaitons de bonnes lectures à tous !
FONDS DOCUMENTAIRE DU CIRAD

sur les recherches agronomiques
pendant la période coloniale

Le Cirad détient, dans les locaux de sa Bibliothèque Historique située dans le Jardin d’agronomie tropicale du Bois de Vincennes, un nombre important de rapports témoignant de l’activité de la France en matière de recherche agronomique dans ses anciennes colonies du Cameroun, du Niger, du Tchad et de l’Oubangui-Chari devenu République centrafricaine.

Deux cent vingt-quatre rapports y sont consultables, dont certains sont postérieurs à la période coloniale : 92 sur le Cameroun (période 1921-1963), 39 sur le Niger (1929-1970), 31 sur le Tchad (1945-1974) et 62 sur l’Oubangui-Chari (1945-1963). Il faudrait y ajouter les rapports de l’AEF et de l’AOF.

Rapports annuels pour la très grande majorité, ils émanent de différentes structures de chaque pays : services de l’agriculture, services spécialisés au sein de ceux-ci, stations de recherches agronomiques (Ba-Illi au Tchad, Kolo au Niger, Maroua au Cameroun, Boukoko en Oubangui-Chari), écoles d’agriculture ou encore directions des affaires économiques. Ces rapports portent sur l’activité des structures qui les rédigent, parfois sur le développement d’une production donnée : coton, riz ou arachides.

Beaucoup de rapports sont présentés selon trois axes : les parties administrative, économique et technique.

Les parties administratives d’un rapport traitent des textes officiels, de l’organisation générale du service, du budget, de la composition du personnel, des relations avec d’autres services et des « tournées du chef de service ». Les liens qu’entretiennent les services de l’agriculture avec, d’une part les stations, de l’autre le Centre de recherches agronomiques (CRA) de Bambey, renseignent sur le fonctionnement de la recherche agronomique dans les ex-colonies françaises.

Les parties économiques abordent la climatologie, les statistiques agricoles, commerciales et démographiques, les rendements, la « colonisation européenne ». Les statistiques agricoles sont très détaillées : la production de chaque produit est indiquée en comparaison avec celle de l’année antérieure, la distinction est faite entre cultures vivrières, industrielles et arbustives, ainsi qu’entre « cultures indigènes » et « cultures européennes ». Les statistiques démographiques renseignent à la fois sur la composition de la population européenne et la population de chaque pays.

Les parties techniques donnent des outils de perception de la politique agricole de la France dans la zone du Bassin du lac Tchad. Les travaux et études des services d’agriculture (amélioration et défense des cultures), des stations expérimentales et des laboratoires (introduction de variétés) sont relatés, tout comme le travail fait dans les services spécialisés, le fonctionnement des coopératives, les entreprises de « propagande » et de vulgarisation ; enfin, l’effort ( parfois contrarié ( en matière d’enseignement et d’apprentissage agricole, frappe par la précision des rapports qui y sont consacrés.

Les rapports contiennent de nombreux tableaux et schémas, et sont parfois illustrés de cartes, de dessins et même de photographies.

Ces rapports sont consultables à la Bibliothèque Historique du Cirad, 45 bis avenue de la Belle-Gabrielle, 94736 NOGENT-SUR-MARNE CEDEX, (tél. : (0) 1 43 94 72 11, fax : (0) 1 43 94 72 12), du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00, ou sur rendez-vous en dehors de ces horaires.

Leurs références bibliographiques peuvent aussi être consultées sur Agritrop, la base de données bibliographiques du Cirad interrogeable par Internet ( HYPERLINK "http://www.cirad.fr" http://www.cirad.fr), ainsi que sur le site Web du réseau Méga-Tchad.




COMPTE RENDU DE COLLOQUE


Society of Africanist Archaeologists (SAfA)
Biennale 2004
Bergen (Norvège), 26-29 juin 2004


Au cours de cette biennale, une dizaine de communications ont porté sur le bassin du lac Tchad. Plus de la moitié d’entre elles ont été présentées par des archéologues allemands, confirmant ainsi le dynamisme de l’archéologie germanique dans notre région.


1. Perspectives on archaeology of West Africa: developments and approaches

Katharina Neumann & Stephanie Kahlheber (J. W. Goethe-Universität, Allemagne) : Development of plant cultivation and agricultural systems in semiarid West Africa.

Detlef Gronenborn (Roemisch-Germanisches Zentralmuseum Mainz, Allemagne) : Herders, Fishers, and Peasants. The chronological backbone for the firgi-type settlements in the Nigerian southeastern Chad Basin.

Veerle Linseele (Royal Museum of Central Africa, Belgique) : The influence of landscape on the exploitation of animal resources at the firgi sites of NE Nigeria.

Peter Breunig (University of Frankfurt, allemagne) & Carlos Magnavita (J. W. Goethe-Universität, Allemagne) : Recent studies on the 1st Millennium BC in the Chad Basin of Norteast-Nigeria.

Nicole Rupp (J. W. Goethe-Universität, Allemagne) : Changing patterns of lithic complexity in the first Millenium BC.

Anne Haour (Oxford University, Angleterre) : Pottery and stone walls in central Niger : what we know and what we need to know next.

Detlef Gronenborn (Roemisch-Germanisches Zentralmuseum Mainz, Allemagne) & Gerhard Liesegang (Maputo) : The 13/14th Century Elite Burial Ground of Takusheyi near Katsina, Northern Nigeria.

Olivier Langlois (CNRS, France) : The occupation of a North-Cameroon savanna between the XIIth and the XIXth centuries and the environmental consequences.

2. Perspectives on rock art

Maya von Czerniewiecz (Universität zu Köln, Allemagne) & Tilman Lenssen-Erz : Landscapes past and present: new excavations and rock-art in the Ennedi mountain / NE Chad.


3. Migrations, Dispersals and Identities in African Archaeology: The Interplaybetween Genetics, Linguistics, Paleoenvironments and People

Scott MacEachern, (Bowdoin College, USA): Genetic, Linguistic and material Identities In The Mandara Mountains

Par ailleurs, une table ronde sur le thème « Early herdind and herding sector economies in the Sahel 4000-2000 bp: problems and perspectives » a réuni la plupart des archéologues présents travaillant dans le bassin tchadien. Le programme complet de la conférence et la plupart des résumés sont présentés dans le n° 61 du bulletin Nyame Akuma (juin 2004).

Olivier Langlois

ARTICLE

CADEAUX ET CORRUPTION A LA COUR DES CHEFS TRADITIONNELS AU NORD-CAMEROUN

par SAIBOU ISSA
Département d’Histoire
Université de Ngaoundéré/CAMEROUN

A lire l’historiographe du Bornou A. ibn Furtu, on croirait que les Etats précoloniaux du bassin tchadien ne se préoccupaient que de faire la guerre. Mais autant ces Etats fourbirent leurs armes et affinèrent leurs stratégies et leurs tactiques de guerre, autant ils élaborèrent des techniques diplomatiques destinées à promouvoir les relations de bon voisinage. Ils s’échangent des messages et abritent dans leurs capitales des consuls bien entourés. Les procédures diplomatiques varient selon qu’il s’agit d’une relation entre entités égales ou entre territoires que lie une certaine hiérarchie. Aux protestations d’allégeance ou d’amitié, qu’ils accompagnent de la déclamation d’une interminable liste de titres laudateurs, les messagers ajoutent en toutes circonstances un présent. En effet, comme l’écrit R. S. Smith, “the giving of presents was obligatory, both to ease negociations and as a token of friendly relations”. En retour, les traditions veulent que le souverain hôte fasse montre d’une hospitalité si empressée qu’elle en est presque exaspérante.
La recension de divers types de présents montre que le cadeau, pour faire effet, doit être apprécié par son récipiendiaire. Lorsqu’il vise à temporiser la fureur d’un Etat plus fort, le cadeau doit être un objet ou une somme d’objets utiles. Ce sont généralement des étoffes, des vêtements recherchés et en quantité suffisante pour le chef, sa cour et son harem. Quelle que soit la nature de ce présent, il allie quantité et qualité. En revanche, le cadeau amical est surtout exotique, décoratif, mondain. Ainsi, en 1257, le Mai du Kanem, Dunama Dabalemi, offre-t-il à son homologue de Tunis Al-Mustancir une girafe, animal inconnu dans cette contrée. Ce cadeau fit grand effet aussi bien à la cour de Tunis qu’au sein de la population. Entre les cours du bassin du lac Tchad, on s’échange des étalons, des tenues d’apparat, des Corans, etc. Tout cela concourt à renouveler, à renforcer ou à créer des amitiés et des relations politiques.
La tradition du cadeau relève donc davantage des usages diplomatiques que de l’avidité. Symbolique mais original, il annonce le visiteur puis le congédie, car au bout de son séjour, l’étranger reçoit des cadeaux pour lui-même et pour son roi. Venu avec la paix, il s’en retourne chez lui avec la paix après avoir « subi » les délices d’une hospitalité tatillonne. Même lorsque ce don est en réalité le tribut d’un vassal, il est des moments où, à l’occasion des fêtes religieuses par exemple, le suzerain lui aussi offre des cadeaux à ses obligés. Quelle que soit son assiette, le tribut est surtout symbole d’allégeance. En fait, c’est à travers leur participation aux razzias esclavagistes, par les multiples redevances et autres impôts individuels que les chefs vassaux renflouent les caisses et les greniers du souverain. Il reste néanmoins des cas où des entités plus petites « achètent » la paix en faisant des dons qui sont en réalité des amendes déguisées. C’est à ces sociétés et à leurs traditions diplomatiques anciennes que les explorateurs européens de la deuxième moitié du XIX° siècle feront face.
Quand et comment cet élément de la culture politique des Etats est-il devenu une modalité de la corruption rampante que l’on vit aujourd’hui ?

Explorateurs, cadeaux et tentatives de sujétion
A diverses époques de leur histoire, les Etats du bassin tchadien ont accueilli des explorateurs venus pour des missions diverses. Ce sont tout d’abord les voyageurs arabes Ibn Saïd, Ibn Battuta, Ibn Khaldun et Makrizi suivis de Leo Africanus. Leurs relations de voyage ont levé un pan de voile sur les systèmes politiques et la vie économique et sociale du Kanem et du Bornou en particulier. Ceci permettra plus tard aux explorateurs européens du XIX° siècle et du début du XX° siècle d’avoir une idée préalable des sociétés qu’ils vont traverser. Parmi les plus importants, on distingue successivement les missions Denham, Nachtigal, Barth, Lenfant et Tilho.
Un examen critique de leurs récits de voyage montre qu’au-delà des jugements de valeur et autres appréciations condescendantes des sociétés traversées, les explorateurs européens connaîssent d’avance le rituel du cadeau, sans nécessairement en avoir assimilé la symbolique. Chez Barth, le cadeau se veut à la fois une demande d’audience et un passeport. Ainsi, désireux de se rendre au Baguirmi, il doit pour traverser le fleuve Logone obtenir l’autorisation du Sultan de Logone Birni. Pour accéder au Sultan, il faut se faire introduire par l’Ibalaghwan, sorte de premier ministre. La fonction que Barth réserve aux présents qu’il offre est ainsi décrite :
Having made him [ the Ibalaghwan] a small present for himself, which was rather insignificant, but which [...] seemed to satisfy him, I showed him the present I intended to make to his master. Poor as I was at the time, and destitute of means, I had determined to give away my Turkish trousers, of very fine brown cloth [...] in order to pave my way in advance. The Keghamma having approved my present, I immediately went with M’adi Belal to pay my respects to the sultan [...]. The present having been carried into his presence, he called me inside his room, saluted me in a very friendly manner, and shook hands with me [...]. For small and insignificant as these articles were, he had never seen their like. He [...] assigned them, their respective owners in the harim [...]. Having granted my request, he dismissed me very graciously [...] Our treatment was hospitable in the extreme, and it seemes almost as if our host had a mind to kill us with excess of kindness.
Il se dégage de ce compte rendu que la qualité des présents que Barth offre au Sultan a déterminé la chaleur de l’accueil qui lui est reservé. Mais le Sultan aurait-il empêché l’explorateur de traverser le fleuve si ses présents avaient été insignifiants ? Rien n’est moins sûr dans la mesure où d’autres, avant Barth, sont passés par là sans jamais subir d’interdiction. La méprise de Barth peut s’expliquer par le fait que, contrairement aux usages, il a été reçu sans attendre. Dès lors, au cours de ses déplacements suivants, il présentera simultanément ses présents et ses requêtes, car il se dit déterminé « to try every means in my power in order not to miss the opportunity of exploring a new country ». C’est ainsi que, interdit d’entrer à Massenia la capitale du Baguirmi en l’absence du Sultan, Barth tente, à force de cadeaux, de convaincre les chefs locaux de le laisser passer, en vain. Là où il échoue, il parle d’ingratitude. Quand il atteint ses objectifs, il célèbre l’efficacité des cadeaux pour ouvrir les portes et casser toute forme de résistance.
Le malentendu culturel se poursuit lorsque l’explorateur tente d’infléchir les positions du Sultan du Baguirmi en faisant sonner une horloge figurant au nombre de ses cadeaux. Grâce à cet article curieux, il espère obtenir l’autorisation soit de traverser le pays pour se rendre au Ouaddaï, soit de s’en retourner à Kukawa, la capitale du Bornou. Il n’obtient ni l’un ni l’autre. Il relance sa requête en l’accompagnant d’un télescope, sans plus de succès. Il ne quittera le pays que lorsque le Sultan, ayant réuni pour lui des présents jugés dignes de son propre rang, décide enfin de le congédier conformément à la tradition.
Les conceptions de Barth sur la fonction du cadeau ont-elles influencé le Commandant Lenfant qui, au début du XX° siècle, voudra user de sa provision de pacotille comme d’une force de pénétration ? Il se peut qu’au contact de cette nouvelle mentalité, les populations et leurs chefs aient bientôt considéré le cadeau comme préalable à toute transaction. Ainsi le cadeau politique, dont l’administration coloniale va user dans ses relations avec les chefs, pourrait-il tirer ses sources dans les méthodes des derniers explorateurs. Toujours est-il qu’à mesure qu’on se rapproche de l’ère coloniale, les chefs deviennent de plus en plus sensibles aux sollicitations par présents interposés.

Colonisation, cadeau politique et accumulation
La défaite de Rabah en avril 1900 sonne le glas des grands Etats, devenus dorénavant de simples unités de commandement subordonnées à l’autorité coloniale. En application des clauses de la conférence de Berlin de 1884, le colonisateur interdit le trafic des esclaves et supprime progressivement bien d’autres pratiques coutumières génératrices de revenus pour l’aristocratie traditionnelle et ses clients. Certains grands chefs surent, par une collaboration subtile, servir l’administration coloniale tout en gardant la haute main sur la gestion de leur commandement. D’autres, en revanche, perdirent les moyens légitimes d’accumulation qui leur permettaient de garder leur rang en entretenant une pléthore de notables, d’intermédiaires et autres serviteurs. Savourant le résultat ainsi obtenu, le colonisateur français se réjouit de ce que « le métier ne tente plus personne », mais il se rend bientôt compte que ces chefs affaiblis ne peuvent seconder efficacement l’administration coloniale dans la transmission et l’exécution de ses ordres. L’administration se plaint de leur mauvaise volonté et, dans ses rapports, les assimile à des élèves idiots. En réalité, même quand ils ont conservé une marge de manœuvre, les chefs s’appliquent surtout à préserver leurs moyens de survie. Nombre d’entre eux deviennent de véritables prédateurs, vivant d’une constellation de formes parallèles d’accumulation.
Dans cette optique, le cadeau d’allégeance qu’offraient les villages, les territoires et les chefs vassaux prend désormais une valeur économique indéniable. Il consiste en bétail, étoffes, grains, argent, et autres biens. L’administration allemande, pour s’attirer la collaboration des chefs, utilise le cadeau à la fois comme appât et comme rétribution. D’une part, elle multiplie les présents inoppinés, ou à l’occasion des fêtes religieuses. D’autre part, elle fait aux chefs des remises sur l’impôt qu’ils ont la charge de collecter. Il n’est donc pas étonnant que les chefs aient accueilli l’arrivée des Français en 1916 sans enthousiasme et que bon nombre d’entre eux aient réellement regretté la période allemande dans les années qui suivirent.
Mais les Français, réalistes, imiteront les Allemands à partir des années 1920 en accordant eux-aussi aux chefs des avantages matériels, des privilèges divers et des distinctions honorifiques au prorata du zèle déployé à servir la puissance coloniale. Par ce fait, le colonisateur et le chef « se tiennent la main ». Les autorités traditionnelles, pour la plupart, feignent de collaborer avec zèle et les distinctions qu’on leur épingle solennellement servent surtout à affermir leur autorité sur des populations turbulentes, car elles attestent de la complicité entre le chef et le maître blanc.
Jusqu’à la fin de la période coloniale, le chef vivra de subventions incitatives et de cadeaux de tributaires. La postcolonie va en hériter et les transformer.

Cadeau, ascension sociale et frais de justice coutumière en postcolonie
Au moment où le Cameroun accède à l’indépendance, le président Ahmadou Ahidjo s’appuie sur les chefs pour arrimer les zones périphériques à l’ensemble national.
Cette collaboration leur donne une large marge de manœuvre dans la gestion des hommes et du territoire. Ceci génère des revenus pour les intermédiaires et pour le chef. Ainsi, l’éleveur « donne la cola » pour que l’importance de son cheptel soit minimisée, réduisant du coup le montant des taxes à payer. Le père en use pour « préserver » son enfant de l’école des Blancs, etc. La désignation des notables donne souvent lieu à une vive compétition entre des prétendants soutenus, chacun, par quelque lobby. Pour se porter candidat, il faut « se faire annoncer » par un notable parrain, puis « venir voir » le chef. Au plan coutumier, rien de cela ne constitue une malveillance : le chef est par tradition difficilement accessible, il doit voir sans être nécessairement vu. C’est pourquoi nombre de chefferies ont longtemps conservé la pratique du rideau séparant le chef de son interlocuteur. Pour traverser les antichambres il faut, comme le veut la coutume, faire des présents dont la teneur augmente à mesure qu’on se rapproche du sommet. Ce qui est en principe un simple usage devient une démonstration d’opulence et de prodigalité dont l’apex est le présent fait au chef. La qualité du présent marque le degré de considération qu’on voue au détenteur de l’autorité, mais n’engage en rien le chef qui « condescend » à accepter le cadeau. C’est pourquoi le chef et sa cour prendront rarement position au début d’une compétition, et le chef recevra les autres délégations. En fin de compte, quand le jour de la désignation sera fixé, son peuple dira Laamiido haari, faada haari, littéralement « le chef est rassasié, la cour est rassasiée ».
Par les mêmes procédés, l’élite scolarisée en quête de positionnement dans l’appareil d’Etat sollicitera le parrainage des grands chefs. L’influence politique des chefs traditionnels au Cameroun n’est plus à démontrer. Jusqu’en 1977, on assiste à la confusion des ordres politique et administratif, le chef se substituant à l’autorité administrative dans les instances dirigeantes du parti. L’élite se répand en largesses pour servir ses ambitions. En dépit de la démocratisation de la vie politique, cette tendance persiste, et l’arbitrage du chef reste parfois sollicité pour départager les candidats à des postes électifs.
De son côté, l’administration de la justice coutumière entraîne une autre série de cadeaux. Le serviteur chargé de recueillir la demande d’audience du plaignant doit recevoir en même temps sa « cola ». Le plaignant devra payer les « frais de chaussures » pour qu’on aille chercher le prévenu, ou pour qu’on aille régler un litige foncier. Des frais supplémentaires hâteront la rédaction de l’arrêt. Comme avec la justice moderne, ester en justice coutumière est onéreux pour le justiciable. Dans cette dernière, les « frais de justice » varient selon le statut du plaignant, la délicatesse et les enjeux de la plainte. Mais c’est librement que le justiciable évalue le présent qu’il doit offrir aux intermédiaires et au chef, le montant de ses cadeaux pouvant lui valoir un service empressé et même bienveillant.

Conclusion
Les cadeaux traditionnels, qui caractérisaient la période précoloniale, sont donc loin d’avoir disparu, mais ils ont changé de faciès au fil du temps. Autrefois simple obligation usuelle alimentant la richesse des détenteurs de l’autorité, ils restent une nécessité, tant pour celui qui le donne que pour celui qui le reçoit. Ils entrent dans un jeu subtil de relations où la sagacité à saisir l’éloquence des non-dits, des proverbes et autres figures de style ainsi que la dextérité à prévenir les résistances par un cadeau judicieusement choisi, qui ne heurte pas les susceptilités, sont synonymes de sagesse et sont des atouts pour faire progresser sa cause.

Principaux bénéficiaires de cette donne, les chefs traditionnels et leur entourage réinventent la pratique du cadeau dans les rapports de clientèle. La libéralisation de la vie politique a démultiplié le nombre de candidats aux postes électifs et celui des personnes désireuses de se positionner dans l’appareil d’Etat. Dans ce processus, la voix des grands chefs compte, et le cadeau fait au chef a donc une longue carrière devant lui. Tant qu’on en usera pour gagner le chef à sa cause, la démocratie locale tardera à prend corps au Nord-Cameroun.

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COMPTES RENDUS D’OUVRAGES


BEAUVILAIN, Alain. 2003. Toumaï. L’aventure humaine. Paris : La Table Ronde, 240 p.
Toumaï, nul ne l’ignore plus, est le « petit nom » d’un extraordinaire crâne d’hominidé fossile trouvé dans le désert du Djourab, zone de Toros-Ménalla, dans le centre du Tchad, et daté de 6 à 7 millions d’années. Ce nom (espoir de vie en langue gorane) a été choisi par le Président de la République du Tchad en personne, ce qui montre l’importance identitaire et politique de la pièce. La couverture médiatique de la découverte a été considérable, et l’auteur – et co-inventeur du fossile - en a subi les conséquences, puisque c’est une sombre histoire de photos confiées à la grande presse qui, finalement, via avocats et ambassadeur interposés, le brouillera avec le directeur de la Mission Paléontologique franco-tchadienne et mettra fin à son long séjour dans le pays. Le livre, qui a clairement été écrit en réaction à ces événements, raconte par le menu l’historique des recherches, et vise à rétablir le rôle de chacun, en évitant toutefois le piège d’une polémique trop sordide.
Autrefois, les Hommes de Cro-Magnon, de Néanderthal, ou de Java, portaient en écharpe le lieu de leur découverte. Mais les paléontologues ont pris l’habitude, surtout depuis l’exhumation de Lucy (Australopithecus afarensis) en 1974 par Don Johanson, d’affubler de noms familiers leurs trouvailles les plus marquantes ; comme, tout dernièrement, John Paul pour l’Ouranopithèque de Macédoine, ancêtre supposé des australopithèques. Ainsi au Tchad, avant Toumaï, ce fut Abel, en 1995, un australopithèque de 3,5 millions d’années, dont Beauvilain souligne combien son sobriquet a été mal choisi. Voulant rendre hommage à son ami le chercheur Abel Brillanceau qui donna sa vie pour le projet (mais côté Cameroun à l’époque), le Pr Brunet a, sans le vouloir, adopté une référence biblique aussi inopportune que le sont la théorie de l’ «Eve » africaine, celle du « Jardin d’Eden », et celle du modèle de « l’arche de Noé » qui fleurissent en paléoanthropologie.
La terminologie scientifique de notre fossile, n’est pas tellement plus heureuse, puisque si par exemple l’Homme de Pékin (Homo erectus) est bien un homme debout, qui taille des outils et fait du feu, notre « Homme du Sahel tchadien », Toumaï -Sahelanthropus tchadensis-, n’est certainement pas un homme. Anthropien ou anthropomorphe, il est même si proche du gorille que certains paléontologistes jaloux en feraient bien un Sahelpithecus (Nature du 10 octobre 2002). Un peu perfidement, Brigitte Sénut, qui a pris la précaution d’inventer un nom de genre inclassable (Orrorin) pour son propre fossile Millenium ancestor, un hominidé bipède faisant un ancêtre très présentable, insinue que ce serait « encore plus intéressant » si Toumaï était l’ancêtre du gorille puisque celui-ci est inconnu ! Il est vrai que, en 2001, 4 mois avant Toumaï, Meave Leakey s’était déjà risquée à un « anthropus » (Kenyanthropus platyops) pour un fossile « à face plate » daté comme Abel de 3,5 millions d’années. Dans le cas de Toumaï, mieux vaudrait en tout cas parler de pré-australopithèque, surtout à l’heure où certains australopithèques (que Leroi-Gourhan en son temps proposa sans succès d’appeler australanthropes), sont reconnus comme fabricants d’outils et rebaptisés Praeanthropus. Toumaï, qui marche peut-être debout (il y a doute car contrairement à Orrorin on n’a pas son fémur) mais ne taille pas la pierre, serait ainsi un pré-pré-anthropus. Mais Yohannes Haïlé-Sélassié, du Musée de Cleveland, et ses collègues, pourraient bien renvoyer tout le monde dos-à-dos puisque dans un récent article de Science (2004, 303 p.1503) ils avancent que ces trouvailles récentes, Toumaï, Orrorin tugenensis et Ardipithecus kadabba (ex Australopithecus ramidus), pourraient appartenir au même genre, si ce n’est à la même espèce…
Quoi qu’il en soit, la découverte d’un australopithèque, puis d’un pré-australopithèque, au Tchad, des milliers de kilomètres à l’ouest du Rift bouleverse quelque peu l’histoire de l’humanité. Le mérite d’une telle démarche en revient à Michel Brunet, de l’Université de Poitiers, et David Pilbeam, de Harvard, qui s’échinèrent des années, et longtemps sans succès, au Cameroun d’abord, puis au Tchad, à rechercher des vestiges d’hominidés. Le scénario de l’East-Side story alors en vigueur, proposé par Yves Coppens en 1981, imaginait qu’avec la fracture de la Rift Valley en Afrique de l’Est, la rive Est du fossé, en s’asséchant pour des raisons climatiques, avait contraint les grands primates à descendre des arbres et adopter la station debout, alors que dans la grande forêt de l’Ouest une telle évolution n’avait pas eu lieu, laissant les ancêtres des gorilles et des chimpanzés en arrière. D’où l’importance considérable des découvertes du Tchad pour la paléontologie. Certes, la théorie de Coppens n’était pas universellement admise, d’autant que dans le sens nord-sud, au nord d’une forêt, il y a toujours une savane qui représente une niche écologique libre pour un primate bipède et curieux. De plus, dès 1965, Coppens lui-même avait trouvé à Yayo, au pied de la falaise de l’Angamma, un crâne très usé par l’érosion, qu’il s’était hasardé à dénommer Tchadanthropus uxoris (le Tchadanthrope de l’épouse, car c’est Françoise Coppens qui, saisissant un fossile que son mari avait pris pour un morceau d’éléphant, avait eu la surprise, en retournant la pièce, de voir un visage complet avec nez et orbites). De ce jour, Yves Coppens abandonna la piste des éléphants pour celle des hominidés, mais son fossile, très érodé, est resté mal décrit et mal classé, d’autant qu’il provenait, quoique très roulé, d’un sédiment récent. Aux dernières nouvelles il serait étiqueté Homo erectus, mais cette attribution reste imprécise. Pour autant, Yambo Ouologem s’en était exclamé : « C'est pourquoi le tchadanthrope, découvert récemment au Tchad, en Afrique, était ainsi nommé parce que lorsqu'on le déterra, il fit atchoum ! Il avait ainsi craché toute la noirceur de son âme, ce qui permit de conclure que c'était, non point un Blanc, mais bien un vieux Nègre... ».
Du livre lui-même il y aurait peu à dire, tant il reste dans l’anecdote. Le sous-titre suggérait une fresque de l’hominisation brossée depuis ses racines tchadiennes ; en fait ce point n’est abordé, ici ou là, que par quelques allusions. L’aventure humaine dont il est question est surtout celle de l’équipe des découvreurs, et un plaidoyer pro domo de l’auteur sur son rôle, sur l’importance de sa discipline, la géographie, et celle des « sans-grade » en matière de recherche paléontologique. Peu de détails sont épargnés sur la chaleur, la soif, les crevaisons, les ensablements, qui font le quotidien de toute équipe de recherche en milieu difficile : le Djourab est certes l’endroit le plus inhospitalier imaginable. Et pourtant, un charme certain se dégage de ces pages, où s’expriment la ténacité et la souffrance, pour, finalement, aboutir à la découverte, celle dont rêve tout chercheur. Car, n’en déplaise (mais il en déplaît, de fait, énormément) à certains, c’est cette « misérable » équipe, un chauffeur, des étudiants, et, pire, un  géographe, dont les quelques connaissances en paléontologie sont bien récentes et bien légères, ce sont ces hommes-là qui ont trouvé l’extraordinaire fossile ! Alors, foin de jalousies, et merci Alain, merci Ahounta Djimdoumalbaye, merci Fanoné Gongdibé, merci Mahamat Adoum, merci pour vos admirables découvertes faites au long de tant de missions ; en permettant cette réécriture de la vieille histoire humaine, vous n’aurez pas souffert pour rien, et cette gloire partagée est avant tout la vôtre.

Alain FROMENT
IRD, Orléans


ROTHMALER, Eva. 2003. Ortsnamen in Borno (Nordnigeria). [Place names in Borno - Noms de lieux au Bornou]. Köln : Rüdiger Köppe, Westafrikanische Studien, Frankfurter Beiträge zur Sprach- und Kulturgeschichte vol. 29, 247 p., 14 maps.

Rothmaler presents a compendium on a subject which has as yet received far too little attention in African historiography: the analysis of place names according to their historic significance. In her study she focuses on the region west of Lake Chad in present day Nigeria - the realm of the Kanem-Borno Empire. The volume is the published version of the author’s dissertation; unfortunately this information is not shared with the reader, neither in the foreword nor in the introductory chapters. A bit surprising, too, is the application of the term “Africa” as a designation solely for the sub-Saharan part of the continent (p. 3). In Antiquity, of course, “Africa” was the Punic region around Carthage which subsequently became the Roman province Africa.

Rothmaler has divided her study into seven chapters concluded by a summary. She has conducted fieldwork in two study areas, one in northern Borno close to today’s Niger border, the other in north-eastern Borno close to the Cameroonian border. The initial part where the research goals are defined is followed by an introduction covering the earlier history and, only to a minimal extent, the archaeology of the region. She continues with a chapter on the history of the region of Borno which had been the political and economic focus of the empire after the retreat of the ruling dynasty from Kanem. This again is followed by a discussion of the problems surrounding the conquest and dispersion of the autochthonous population in the western Chad Basin, those groups assimilated, enslaved or dispersed by the expanding empire. In a further chapter Rothmaler presents some deliberations about state formation in the Central Sudan allegedly connected to the expansion of Borno. Unfortunately she follows earlier studies where Wadai and Baghirmi are treated as later developments. If, however, the map of Anania from 1453 is consulted it becomes apparent that Baghirmi had already been in existence during the 15th century, before the power shift from Kanem to Borno. Surprisingly Reyna’s theories about the emergence of eastern Central Sudanic states are not mentioned in her overview (Wars without End. The Political Economy of a Precolonial African State. University of New Hampshire by University Press of New England [Hanover 1990]). The following chapters cover the later history of Borno and the associated migrations, namely those of the Fulbe before and after the jihad of Usman dan Fodio; the historic passage ends with a part on post-colonial Nigeria. Rothmaler concludes her introductory part with a discussion of migrations and the linguistic background.

Parts 3 and 4 are concerned with the place names themselves. These are analysed in great detail according to their linguistic affiliation and their cultural and environmental association. Part 5 is concerned with place names from the relatively abundant source texts and these are related to the historic context. Lastly this main part of the dissertation is rounded off by a chapter on place names of uncertain etymology which is enriched by a series of maps. Part 7 then is concerned with a comparison of the two study areas within the Chad Basin and also serves as a conclusion where historic events are brought in relation to place names. This central component is certainly the most precious passage of the book and indeed a very valuable contribution to Kanem-Borno historiography, geography, linguistics and ethnohistory. It is, however, noteworthy that while the published historic studies are fairly thoroughly covered the historical archaeology publications are hardly mentioned. This negligence is all the more surprising since the ground plan of the site of Gazargamo, Borno’s capital between 1472 and 1809, is depicted on the front cover.

What is equally missing are certain valuable studies from colonial times as for instance by Siegfried Passarge who has published a linguistic map of the situation of the early 20th century (Kamerun. In: H. Meyer [hrsg.], Das deutsche Kolonialreich. Erster Band: Ostafrika und Kamerun. Bibliographisches Institut [Leipzig / Wien 1909] 419-632). Furthermore unpublished sources from the National Archives in Kaduna might have been helpful in deepening the analysis and there are a number of unfortunately unpublished theses which equally contain information on the topics discussed by Rothmaler (e.g. Abba Ashigar, Mallamti Settlements: Some Aspects of their Role in the History of Borno. Unpublished B.A. Thesis. Departement of History, Bayero University College, Kano [Kano 1977]; Abba Tuja Mafama, Some Aspects of Slavery in Borno. B. A. Thesis. Departement of History. Bayero University Kano [Kano 1977]).
This review might appear overly critical but such an impression is not intended: Rothmaler’s compendium is a thorough analysis of Borno place names and thus will be a continuously valuable source for contemporary and future historic studies. A bit surprising and indeed regrettable is the fact that, although fieldwork has taken place in an English speaking West African country and in the immediate neighbourhood of French speaking regions neither a French nor an English summary is included in the volume. It is hoped that Rothmaler will make her important results, as well as the associated database, accessible to scholars untrained in German language.
Detlef GRONENBORN
Römisch-Germanisches Zentralmuseum
Mainz (Mayence)

ROHLFS, Gerhard. 2003. Voyages et explorations au Sahara, t. 5, Koufra – Les oasis de Djofra et de Djalo, 1878-1879, traduit et publié par Jacques Debetz. Paris : Karthala, 327 p. (première édition 1881, Leipzig : Brockhaus).
Les Editions Karthala achèvent de publier avec ce cinquième tome, pour la première fois en français, les récits du voyageur allemand Gerhard Rohlfs (1831-1896) au Sahara. Celui-ci, de 1861 à 1879, effectua six voyages, du Maroc à l’Egypte. Mais c’est sur la Libye que se centrent ses explorations, du troisième au sixième voyage. C’est le récit du dernier de ces voyages qui est traduit ici. Rappelons que le sud du Sahara, pour sa part, n’a été abordé par Rohlfs que lors de sa troisième expédition (1865-1867) qui le conduisit, via le Fezzan et le Kawar, jusqu’au lac Tchad (voir volume 2, publié par Karthala en 2001).
L’édition en français de l’œuvre de Rohlfs est d’autant plus précieuse qu’elle n’a aucun équivalent en anglais. En effet, seuls les récits de ses voyages au Maroc ont été publiés en anglais, en 1874, sous le titre Adventures in Morocco and journeys through the oases of Draa and Tafilet (London : S. Low, Marston, Low, & Searle, 371 p.). Au contraire, les deux grands noms de l’exploration allemande de l’Afrique, Barth et Nachtigal, ont été superbement édités en anglais : tel est le cas d’abord, en 1965, de Heinrich Barth (qui, de 1849 à 1855, précéda Rohlfs en Afrique de plus d’une décennie), puis en 1974-1987 de Gustav Nachtigal, dont les voyages (1879-1881) sont immédiatement postérieurs à ceux de Rohlfs.
Du côté allemand, après un siècle de silence, l’œuvre de Rohlfs a fait l’objet d’un colloque à Brême en 1996, à la suite duquel fut publiée une courte notice en 1998 (Afrika-Reise : Leben und Werk des Afrikaforschers Gerhard Rohlfs, 1831-1896 : Gerhard-Rohlfs-Symposion am 1. Juni 1996 in Bremen Vegesack / Redaktion, Anne Helfensteller und Helke Kammerer-Grothaus ; Herausgeber, Kulturreferat Bremen-Nord im Ortsamt Vegesack in Zusammenarbeit mit Zentrum für Afrika-Studien/Universität Bremen. Bonn : Politischer Arbeitskreis Schulen, 1998, 144, 32 p.).
Dans ces conditions, c’est donc bien un vide que l’édition française des voyages de Rohlfs vient combler. Le mérite en revient à Jacques Debetz, qui a traduit et annoté ce travail, après avoir lui-même sillonné les espaces parcourus par Rohlfs. C’est sous l’égide du Centre d’Etudes sur l’Histoire du Sahara, qu’il dirige, que ce volume est édité. Après une brève présentation, la traduction du texte de Rohlfs est suivie de plusieurs annexes fort utiles, notamment une biographie et une bibliographie de ce voyageur, ainsi qu’un bilan des expéditions qui firent suite à celle de Rohlfs à Koufra.
Depuis Koufra, il espérait se rendre à Abéché puis au Ouaddaï, mais il se heurta à l’hostilité des Senoussistes et dut rebrousser chemin, après avoir frôlé de peu l’assassinat et s’être vu dépouillé de tous ses biens. Cet ouvrage, qu’illustrent quelques dessins repris de l’édition originale, donne donc une bonne image de l’ambiance qui régnait dans le sud libyen à cette époque. Il apporte une multitude d’indications sur la vie locale, mais la rigidité de l’auteur est perceptible, et le talent littéraire lui fait malheureusement défaut. On est bien loin du récit passionnant des mésaventures de Nachtigal au Tibesti.
Catherine BAROIN
CNRS, UMR 7041
Nanterre

Clauzel, Jean (éd). 2003. La France d’outre-mer (1930-1960). Témoignages d’administrateurs et de magistrats, Paris : Karthala, 878 p.
Depuis la parution, en 1999, du livre que Daniel Abwa consacra aux Commissaires et Hauts-Commissaires de la France au Cameroun et les questions que cet ouvrage suscita, il était clair que l’envie de connaître l’histoire de la colonisation française dépassait désormais le simple cadre des Archives nationales des pays colonisés pour tourner le regard vers les administrateurs encore en vie tant en métropole que dans les anciennes colonies. L’ouvrage coordonné par Jean Clauzel vient aujourd’hui combler partiellement cette envie. Il s’agit en effet d’un gros volume regroupant un ensemble de témoignages, recueillis auprès des anciens magistrats et administrateurs français de la France coloniale entre 1930 et 1960. C’est un travail de mémoire qui ne manquera pas de relancer le débat non seulement sur les « lieux de mémoire » mais aussi sur la nature de la colonisation française.
Le livre comprend sept parties et aborde des synthèses géographiques (Afrique noire, Indochine, Madagascar et Comores, territoires sous mandats, Djibouti), complétées par des « mémoires éparses ». Il s’ouvre par un survol rapide de ce que fut la colonisation française et surtout comment celle-ci fut pensée et conçue à travers la réforme de l’École coloniale qui devient en 1934 l’École nationale de la France d’outre-mer (ENFOM). Il décrit ensuite les réalités de l’administration de terrain, les conditions et les évolutions du travail dans l’administration centrale à Paris. Il se clôt par l’évocation de ce que sont devenus, après les indépendances des États colonisés, les administrateurs qui découvrirent de nouveaux destins et les magistrats qui connurent de nouveaux horizons. Quant à la bibliographie, celle-ci est voulue particulière puisqu’elle est composée essentiellement des publications des anciens élèves de l’ENFOM avec signalisation systématique de l’année de promotion.
En comparaison aux autres aires géographiques de l’empire français (1940-1944), la partie consacrée à l’Afrique noire, pour reprendre l’expression de l’époque, occupe une place importante dans l’ouvrage (pp. 73-405). Elle regroupe l’AOF, l’AEF, le Cameroun et le Togo, avec une superficie totale de 7,5 millions de km2 (15 fois la France) et compte environ 30 millions d’habitants. C’est cet ensemble cosmopolite, traversé par de nombreuses diversités, que les administrateurs tentent de façonner économiquement, socialement et politiquement.
Au plan économique, les réformes de 1946, initiées par la IVe République (1944-1958) au lendemain de la Conférence de Brazzaville, s’évertuent à mettre fin à l’économie de subsistance pour « mettre en valeur » les colonies. Ce fut le début de la construction des infrastructures permettant de faciliter l’exploitation des ressources des colonies et leur exportation au profit de la métropole. Ce fut aussi la période de monétarisation de l’économie et de l’indigénat. Les actions menées au plan social sont peut-être les plus significatives dans l’entreprise coloniale française. L’instruction publique et sa structuration, l’état civil, l’éducation et la formation sanitaires ainsi que la lutte contre les épidémies et les endémies, inscrivent durablement l’intervention française dans la mémoire collective des peuples colonisés.
Pour ce qui concerne la région du bassin du lac Tchad, les témoignages de Jacques Lestringant (Promotion 1939) et d’Yves Rodrigue (P. 1942) au Cameroun, ceux de Jean Degoul (P. 1946) et d’Alexandre Loyzance (P. 1948) au Tchad ou ceux de Gabriel Féral (P. 1938) et de Maurice Lacoste (P. 1944) au Niger pour ne citer que ces quelques exemples, reproduisent l’intensité de l’engagement des administrateurs dans le développement social des peuples de cette région. Ce sont ces interventions dans les domaines de la santé et de l’éducation qui vont faciliter la marche vers l’indépendance politique des anciennes colonies françaises. Cette dernière phase est aussi celle au cours de laquelle que des administrateurs ayant servi dans le bassin tchadien vont être amenés à jouer un rôle central qui marquera un tournant dans la gestion des colonies.
De la Conférence de Brazaville à laquelle Félix Eboué (P. 1906) prit une part active à la fin de l’Union française, c’est avant tout dans le domaine institutionnel qu’interviennent les changements de la politique coloniale (nouvelles constitutions, suffrage universel, assemblées locales, etc.). La mise en place de ces nouveaux instruments politiques fait naître de nouveaux rapports entre la métropole et les colonies. Ce qui aboutit, à travers de nombreuses vicissitudes, à l’indépendance en 1960 des ex-colonies. La controverse sur la nature de ces indépendances reste quant à elle toujours polémique.
Les témoignages recueillis auprès des administrateurs et magistrats français insistent tous sur la difficulté liée à l’exercice de leur travail et sur la passion qui les ont animés. Ce d’autant plus qu’il fallait représenter la France à des milliers de kilomètres de la métropole, avec un personnel réduit et dans des conditions climatiques parfois hostiles. Ces obstacles ont souvent rendu de grandes portions de terrains inaccessibles en saison pluvieuse. Le vide ainsi momentanément créé a favorisé, à son tour, la recomposition et la reproduction des chefferies.
Sur ce plan, on peut déplorer l’insuffisance de témoignages sur les rapports avec les chefs traditionnels, véritables chevilles ouvrières de la colonisation française, notamment dans les régions du bassin tchadien. De même l’islam, qui se trouve être l’autre principal bénéficiaire de la colonisation française, ne bénéficie pas de la faveur des témoins, moins de deux pages lui sont consacrés. Pourtant, aussi bien en AOF, AEF que dans les deux territoires placés sous mandat de la Société des Nations (Cameroun et Togo), les conversions se sont partout multipliées, les confréries se sont consolidées et les chefs religieux se sont érigés en véritables partenaires dans certaines localités. Le rôle des organisations missionnaires dans l’alphabétisation des populations rurales ne semble pas suffisamment restitué à travers les témoignages des administrateurs.
Hormis ces quelques remarques, l’ouvrage est de lecture agréable. Se situant entre mémoire et histoire, il intéressera aussi bien les professionnels en sciences politiques, humaines et sociales que le grand public. On ne peut donc qu’encourager la publication de tous les autres manuscrits des témoins de la colonisation française et d’abord de ceux, annoncés, des épouses des administrateurs et magistrats de cette période.
Hamadou ADAMA
Université de Ngaoundéré


DUVAL, Eugène-Jean. 2004. Le sillage militaire de la France au Cameroun (1914-1964), Paris : L’Harmattan, 379 p.
Cet ouvrage traite de l’armée mise sur pied au Cameroun par la France au lendemain de la Première guerre mondiale et appelée à quitter ce territoire "avec la fermeture de la mission militaire française à la fin de l’année 1964". Il rappelle d’abord les circonstances qui ont présidé à la création des unités militaires dans ce pays par les Français, les nouveaux maîtres de la partie orientale du territoire perdu par les Allemands en 1916. Il insiste sur le fonctionnement de l’armée avant la guerre de 1939-1945, pendant ce conflit et enfin de 1945 à 1964, non sans s’attarder sur les faits historiques qui nécessitaient l’intervention des forces militaires dans le territoire camerounais. L’ouvrage donne, de surcroît, une idée des avantages et des inconvénients de la présence militaire française au Cameroun. Il établit les responsabilités des Français et des Camerounais en ce qui concerne les opérations militaires conduites dans ce territoire de 1945 à 1964. Il s’intéresse aux dernières branches d’armée qui y ont été créées, à savoir la "Marine nationale" et l’"Armée de l’Air".
En se répétant mainte fois, Duval tente une évaluation globale des effets de la présence militaire française au Cameroun. Il fait ce bilan dans un chapitre de 12 pages, alors que chacun des neuf premiers compte une vingtaine de pages au minimum. Le plus long, le sixième chapitre, comprend même 71 pages. Un déséquilibre tout aussi important caractérise les trois parties de l’ouvrage. Alors que la première et la troisième parties tiennent chacune sur plus de 70 pages, la deuxième n’en a qu’une trentaine. Mais en dépit de ce déséquilibre formel, et de coquilles éparses, l’ouvrage restera sans doute une référence utile pour la connaissance de l’histoire militaire du Cameroun.
Il est vrai que Duval, officier engagé dans le développement de la culture historique des personnels militaires, aurait gagné à consulter des travaux de référence, notamment l’ouvrage d’Abwa (2002) et l’article d’Ammi-Oz Moshé (1977). De plus, l’usage de la terminologie militaire indispensable à la formation des personnels de l’armée nuit à sa compréhension par le grand public.
Cependant, les annexes de l’ouvrage compensent en partie ces faiblesses liées à la formation de l’auteur et à son objectif professionnel. Les documents annexés traitent en effet de questions importantes (l’assassinat de Um Nyobé Ruben par exemple) sur lesquelles l’auteur se refuse à prendre parti. Ce sont les pages les plus intéressantes de cet ouvrage qui ne donne guère de précisions sur ses sources. Les cartes, notamment celle du bassin conventionnel du Congo, contribuent également à l’intérêt du livre, de même que les nombreuses données statistiques sur l’armée. Tout en rappelant l’évolution politique et territoriale du Cameroun, c’est d’abord une histoire militaire, de 1884-1885 à 1964, que l’auteur s’est efforcé de restituer.
Mbengué Nguimè MARTIN
Université de Ngaoundéré

SEIGNOBOS Christian & Fabien JAMIN. 2003. La case obus, histoire et reconstitution, Marseille : Parenthèses / Patrimoine sans frontières, coll. Architectures traditionnelles, 212 p.
Il y a plus de vingt ans, dans un magnifique ouvrage de la collection Architectures traditionnelles (ed. Parenthèses) consacré à l’architecture des hautes terres du Nord-Cameroun, C. Seignobos, à la fois auteur et directeur de la collection, annonçait une suite traitant de l’habitat des plaines. Sans être le pendant attendu à cet ouvrage, La case obus, histoire et reconstitution nous apporte l’éclairage qui manquait à « l’étendard architectural » du Nord-Cameroun : la case teleuk. Bien que célébré par de nombreux auteurs (en particulier par André Gide) depuis le XIXe siècle, et emblématique de la région au point d’avoir inspiré le pavillon de l’Afrique équatoriale de l’exposition coloniale de 1931 et de figurer dans la plupart des ouvrages de vulgarisation concernant l’Afrique, ce remarquable édifice n’avait en effet jamais fait l’objet d’une étude spécifique. La richesse des informations apportées par C. Seignobos répare cette injustice.
Le bipartisme du titre « histoire et reconstitution » rend compte de la composition de l’ouvrage qui réunit deux textes, l’un rédigé par C. Seignobos, géographe, spécialiste du Nord-Cameroun (p. 14-137), l’autre écrit par F. Jamin, architecte (p. 139-192).
Les informations contenues dans la partie rédigée par C. Seignobos (intitulée « Les Musgum ») dépassent largement ce que l’on pourrait attendre d’une étude consacrée à une œuvre architecturale. L’auteur consacre ainsi la moitié des cinq chapitres qui composent cette partie à l’histoire et au mode de vie des Musgum, population des plaines qui participe d’un ensemble de peuples issus de l’interfluve Logone-Chari que l’auteur a déjà évoqué dans plusieurs autres textes.
Une fois encore, C. Seignobos nous fournit (chap. 1, p. 21-54) une somme impressionnante d’informations inédites et du plus grand intérêt se rapportant à l’histoire d’une population régionale : ici les Musgum. Contrepartie de cette grande richesse, les lignes consacrées à l’histoire de cette population ne pourront être suivies qu’au prix d’une lecture extrêmement attentive. Population hétérogène installée au contact immédiat de puissances esclavagistes (Baguirmi et Bornou) avec lesquelles ils durent composer, les Musgum connurent une « histoire tourmentée » qui se prête mal à une présentation simple. Divisés en fractions ennemies, impliquées chacune dans des alliances aussi diverses que fluctuantes avec les puissances régionales, les groupes musgum vivaient dans un monde incertain et mouvant qui ne peut être décrit que dans le détail. Le chapitre concernant l’histoire des fractions musgum satisfera donc sans aucun doute les spécialistes du bassin tchadien mais risque fort de déconcerter les amateurs d’architecture, non-spécialistes de la région.
Dans le chapitre suivant (chap. 2 : 55-76), l’auteur nous dresse un tableau détaillé du « genre de vie » des Musgum qui associaient diversement : agriculture sommaire, pêche, pillage à poneys. De nombreuses techniques de pêche, pour la plupart aujourd’hui abandonnées, sont présentées. « L’agriculture singulière » des Musgum est une illustration supplémentaire de l’absence de limite marquée entre l’agriculture et la cueillette dans les agrosystèmes anciens. Piètres agriculteurs, les Musgum intégraient en effet différentes techniques, dont certaines, telles que la culture du wulaga (souvent improprement dénommé « mil flottant »), se rapprochent clairement de la cueillette, activité d’ailleurs plutôt valorisée.
Les deux premiers chapitres de l’ouvrage nous apportent donc une somme documentaire des plus intéressantes sur l’histoire et les modes de vie des Musgum. Nous regretterons seulement que les données archéologiques y soient totalement négligées. Trois localités mentionnées dans le texte (à savoir : Mourla, sondée par N. David, Mongossi, sondée par A. Marliac et Balda, sondée par moi-même) firent en effet l’objet de fouilles archéologiques. Il n’y est fait nulle part allusion. La mention de ces travaux aurait pourtant permis d’étendre considérablement la profondeur chronologique de l’étude (la butte de Mongossi est occupée à partir des V-VIe siècle AD, celle de Mourla à partir du Xe siècle AD) et lui aurait apporté des arguments matériels : par exemple, à Balda-Tagamré, la culture matérielle change sensiblement vers le XVIIe siècle, et ce changement pourrait bien être le résultat de l’arrivée de groupes d’origines nord-orientales, événement évoqué dans le texte.
C’est à partir du troisième chapitre (p. 77-110) qu’est abordée l’histoire de la case musgum, qui, depuis E. Vogel au milieu du XIXe siècle, ne cessa de marquer les administrateurs et autres voyageurs. A leur suite, mais de manière infiniment plus approfondie, C. Seignobos nous décrit minutieusement l’architecture musgum, insérant l’emblématique « case obus » dans ses cadres spatial (« la ferme musgum » des rives du Logone) et temporel (de la « cité emmuraillée », héritière des cités pré-baguirmiennes, à la disparition de la case-obus dans les années 1980).
Epilogue (heureux ?) de cette histoire, le chapitre 4 (p. 111-130) aborde la renaissance de la case obus en la replaçant dans le cadre des importantes mutations économiques, sociales et religieuses  que connut la société musgum. Mais, s’agit-il bien d’une renaissance ? Ces changements expliquent davantage la disparition que la survivance des « cases teleuk ». Ainsi, depuis les années 1950, les rares cases construites l’ont été à la demande d’intervenants extérieurs à la société musgum « traditionnelle » : l’administration coloniale (P. Flizot dans les années 1950), des députés locaux (dans les années 1960), une société agricole et des expatriés (dans les années 1980), puis l’association « Patrimoine sans frontière » en 1996-97. Ce n’est que récemment, et pour des intérêts partisans, que la case teleuk est devenue un emblème identitaire que se disputent, plus ou moins légitimement, les différents pôles de pouvoir qui fractionnent aujourd’hui la société musgum.
Le cinquième et dernier chapitre (p. 131-7) est consacré à la réalité actuelle de l’architecture musgum, « architecture composite d’où ne se dégage pas de modèle précis… » (p. 131). Cette réalité est là encore considérée comme le résultat d’un processus historique qui conduisit, ici comme dans de nombreuses autres régions, à une transformation radicale de l’habitat, marquée en particulier par la victoire de la ligne droite sur la ligne courbe, l’apparition des briques de terre crue et l’utilisation de poutrelles en stipes de rôniers supportant les toits de chaume, voire de tôle.
La seconde partie du livre, rédigée par Fabien Janin, nous relate une expérience originale tentée en 1997 par l’association « Patrimoine sans frontières » visant à la reconstruction d’un ensemble de cases teleuk dans le cadre d’un « chantier-école » dirigé par six « maîtres-bâtisseurs » chargés de transmettre leur savoir à quatorze « apprentis ».
Dans un premier chapitre, l’auteur nous présente brièvement les objectifs du projet (qui associe « la question de la maîtrise-technique et des savoir-faire à celles de la transmission entre les générations » (p. 142), l’enjeu résidant « clairement dans la réarpropriation par la population musgum d’un élément constitutif de son histoire » (p. 142), ainsi que ses modalités pratiques. Suit une description des différentes étapes de construction d’une « concession » composée de cinq cases et d’un grenier, présentation qui s’appuie sur une riche iconographie. Une description plus détaillée est consacrée aux différentes unités architecturales (la case de l’homme, la case-cachette, la case de la femme, la cuisine, la case du bétail, le grenier, le passage secret), aux éléments les plus caractéristiques de ces édifices (les portes, le seuil, l’ouverture sommitale, l’enceinte) et aux principaux aménagements intérieurs (le foyer, les greniers intérieurs, l’enclos du bétail). Les dernières pages de l’ouvrage nous apportent différentes informations complémentaires relatives, pour les unes aux vestiges et à l’évolution récente de l’architecture traditionnelle musgum, pour les autres aux perspectives : mise en place d’un Gic (Groupement d’initiative communautaire), le Gic-Teleuk, qui associe les « nouveaux bâtisseurs » formés dans le cadre du chantier-école, construction de trois nouvelles cases. A cela s’ajoutent les annexes qui intègrent : un reportage sur le « premier festival culturel musgum » qui s’est tenu en février 2000, des entretiens de participants au chantier de Mourla, un « vocabulaire musgum », un glossaire et « une chronologie du pays musgum ».
L’avenir de la case teleuk semblant loin d’être assuré, le projet « Mourla » aura, dans le pire des cas, permis de prendre connaissance des techniques architecturales propres aux cases teleuk avant que celles-ci sombrent dans l’oubli et, dans le meilleur, de former une nouvelle génération de bâtisseurs aptes à maintenir vivante une architecture unique au monde. Quoiqu’il en soit, ce projet aura suscité la rédaction d’un ouvrage remarquable, aussi bien par la forme (grâce, en particulier, aux dessins, toujours aussi superbes, de C. Seignobos et aux photos) que par le fond, ouvrage dont je ne peux, bien sûr, que conseiller la lecture.
Olivier LANGLOIS
CNRS, UMR 7041
Nanterre


KAWKA, Rupert (ed.). 2002. From Bulamari to Yerwa to Metropolitan Maiduguri: interdisciplinary studies on the Capital of Borno State, Nigeria. Köln: Rüdiger Köppe. 187 p.
The present book consists of a series of papers on the evolution and present situation of Maiduguri, the capital of Borno State Nigeria, mostly deriving from the Sonderforschungsbereich 268, based at Frankfurt University. The editor, Rupert Kawka, has contributed to the town and the corresponding evolution of social and economic parameters.
There are also papers on the physical geography (Thiemeyer, Ifere & Odo, Heinrich and Moldenhauer) and socio-linguistics of the town (Bross, Cyffer, Löhr). The collection is prefaced by an oral account of the foundation of Maiduguri by Ibrahim Walad, translated from a Kanuri original by Norbert Cyffer. Several authors make the point that despite the sense of an old northern capital that Maiduguri shares with towns such as Kano and Zaria, Maiduguri is in fact a colonial creation. The former capital of Borno, Kukawa, described in the 1850s by Heinrich Barth, is now a very small place, after the Shehu moved the seat of government to Bulamari, near old Maiduguri, in 1907. A chapter by Frauke Jäger recounts briefly the history of Kanem-Borno with the history of its various capitals over the centuries.
The new settlement became Yerwa and subsequently the name Maiduguri was transferred to the growing town. Maiduguri represents an extraordinary story of growth, from 10,000 in the first estimates to nearly a million is the recent most optimistic estimates. The account of its growth is drawn essentially from documents and printed sources. It would have been interesting to inform this account with more interview material, to try and give more of a sense of how the inhabitants of the town perceived this spectacular expansion. A final chapter by Rupert Kawka does present an analysis of Maiduguri toponyms which provide an illuminating picture of the social and economic parameters of urban growth and their relationship to the perceived social relationships with the Kanuri power hierarchy. Kawka shows that just as linguistic dominance has passed to the Hausa, so the naming of new areas and places uses a new vocabulary that hardly refers to Kanuri conceptions.
Two of the linguistics papers use a formal survey methodology to assess the state of language use and changing ethnicity in Maiduguri town. Bross, in particular, essays to cover the whole town and give a picture of the actual state of language use and likely future directions. The major result is that although Maiduguri is widely regarded as a Kanuri town, in fact Hausa is by far the most used language, with English second. Kanuri and the other minority languages, mostly Chadic, are only used in very small proportions.
Such a pattern is nowadays all too common in many northern and Middle Belt towns. Where minorities come together, Hausa becomes the dominant language, even when the settlement is well outside the Hausa-speaking area. The paper by Doris Löhr focuses on a particular ethnic community, the Malgwa [= Gamergu], whose language the author described in her doctoral thesis. This is an intriguing story, because for a long time the Malgwa chose to hide their identity, leading some previous writers to deny their presence. The chapter describes a survey conducted in 1998, specifically of this community, using Malgwa collaborators. It reveals, among other things, that the Malgwa community is quite extensive and that they are, however, now threatened with assimilation to Hausa, rather than Kanuri, which was their previous ‘second identity’. This type of survey is evidently very valuable, since apart from the specific information it contains it helps us understand broader processes of the reformulation of ethnic identity.
This is a useful book, but it is aimed squarely at those interested in Maiduguri and the urban situation in northeast Nigeria. Few of the chapters make much reference to the theoretical literature on urbanisation. No comparisons are made with other cities in Northern Nigeria, even though the situation in many is analogous with Maiduguri. Bauchi, in particular, is a highly multi-lingual city with numerous enclaves where minority Chadic languages are spoken. These are gradually giving way to Hausa, as in Maiduguri. A better sense of whether Maiduguri is exceptional or comparable to elsewhere would help provide a fresh perspective on the data included in this book.
Roger BLENCH
Mallam Dendo Ltd., Cambridge (U. K.)


PLIEZ, Olivier. 2003. Villes du Sahara. Urbanisation et urbanité dans le Fezzan libyen. Paris : CNRS Editions, 200 p.
S’il y a une représentation que l’on se fait des lieux qui est bien loin d’être exacte, c’est celle du desert : par exemple, on ne pense normalement pas au Sahara comme à une région « urbaine », où la majeure partie de la population se concentrerait dans des villes.  Le livre d’Olivier Pliez aborde le Fezzan libyen du point de vue de son urbanisation, changement qui s’est opéré depuis que la rente apportée par les hydrocarbures a permis au gouvernement de « fixer » la population et de susciter un renouveau agricole.  Pendant les années  suivantes, l’érosion  de cette rente liée à l’embargo n’a pas arrêté le rythme du phénomène : le Fezzan compte à présent un taux d’urbanisation qui dépasse les 90% et une population de plus que 350 000  habitants, dont 150 000 résident dans une de ses villes.
La croissance démographique du Fezzan, selon l’auteur, est probablement aussi le fruit d’un réseau dense de relations dans lequel s’insère ce territoire, de part et d’autre des frontières de la Libye, de l’Algérie, du Tchad et du Niger. L’organisation transsaharienne, avant la période coloniale, se caractérisait déjà par la valorisation de la circulation liée à l’activité commerciale des nomades. Cette organisation entre en crise entre la fin du XIXe siècle et les premières années du XXe, sous l’impulsion des Ottomans et puis des colonisateurs de France et d’Italie. La volonté des autorités militaires de contrôler le territoire conduit à la mise en place systématique de structures administratives sur les aires de parcours pastorales, les oasis perdant progressivement de leur importance avec l’émigration massive des oasiens à vocation agricole. En même temps les nomades, dépossédés de leur liberté de circuler, acceptèrent peu à peu de se sédentariser sur les lieux qu’ils occupaient jusque-là temporairement. La résistance à l’avancée coloniale italienne dans le Sud libyen, de même que la brièveté de cette présence coloniale, eurent des effets destructurants sur l’organisation spatiale traditionnelle, sans qu’un nouveau modèle lui soit substitué.
L’indépendance de la Libye se concrétisa par une vigoureuse politique d’intégration nationale, et par conséquent de consolidation des territoires hérités de la colonisation, mais aussi par le maintien de l’opposition entre le nord et le sud du pays. C’est seulement plus tard que les circuits régionaux furent intégrés au réseau national, et que les réseaux transsahariens  se reconstituèrent : à la simple urbanisation « d’Etat » fit suite une urbanisation et une intégration  spontanée, de même qu’une atténuation des divisions sociales de l’espace urbain fondée sur le regroupement des habitants par appartenance tribale ou origine géographique.
Le livre nous dévoile le Fezzan comme carrefour historique saharien et décrit les changements qui s’y sont produits au fil du temps : son intégration au territoire national libyen, son renouveau qui s’appréhende à diverses échelles, telles que celle du dynamisme des villes - majeures et mineures – lié à la présence des immigrés venant du sud saharien. Les étapes de la croissance des différentes agglomérations urbaines sont l’objet des chapitres qui suivent, avec la description des mutations rurales sous l’influence de l’urbanisme, des modèles d’urbanisation, du logement comme indice du changement social,  du quartier comme « unité », des limites enfin d’un urbanisme idéal. Ces thèmes intéresseront aussi bien les non-spécialistes et permettent d’élaborer des hypothèses sur la nature du phénomène urbain au Sahara libyen.
En conclusion, cet ouvrage associe le sérieux scientifique et un agrément de lecture favorisé par un nombre important d’illustrations, de tableaux et de photographies, des documents cartographiques précieux, un index des noms de lieux et une bibliographie très complète.
Vanni BELTRAMI
Rome


TUBIANA, Marie-José. 2004. Parcours de femmes. Les nouvelles élites. Paris : Sépia, coll. Pour mieux connaître le Tchad, 336 p.
Cet ouvrage est un recueil de 23 biographies de femmes appartenant au plus haut niveau de l’élite tchadienne. C’est donc un témoignage qui porte sur une catégorie sociale très limitée, et peu représentative de la situation des femmes tchadiennes en général. Mais tel qu’il est, ce livre a le grand mérite d’apporter des informations sur un sujet trop rarement abordé, celui de la vie des femmes dans ce pays dont l’histoire est restée longtemps si troublée. La fraîcheur des récits de vie de ces femmes, lettrées et citadines, transparaît de façon d’autant plus agréable que chaque texte est accompagné d’une photographie de l’intéressée. Les entretiens ont été réalisés en ville, entre 1997 et 2003, avec des femmes de tous âges, ce qui donne un aperçu de l’évolution de la situation de la femme au Tchad.
D’un entretien à l’autre, nombreuses sont les constantes dans ces témoignages : les détails du cursus scolaire, les études et voyages à l’étranger, la solidarité de la famille élargie, les difficultés liées aux troubles politiques du pays, la pudeur dans l’évocation des problèmes familiaux (maladies, décès de parents proches). Nombre de ces thèmes sont regroupés dans une longue première partie (83 pages) répartie en onze chapitres tels que : les femmes et le mariage, les femmes et les enfants, les femmes et la politique, etc.
Certes, cette première partie de l’ouvrage permet au lecteur pressé de se faire une idée rapide sur tel ou tel sujet retenu par M.-J. Tubiana, mais l’auteur aurait pu concevoir de lui substituer, ou au moins de lui ajouter, un bon index. Elle se borne en effet pour l’essentiel à découper et à reproduire dans cette première partie, en avant-première, de longs passages tirés de la seconde partie qui donne, femme par femme, le texte intégral des biographies. Ce sont ces biographies féminines, livrées à l’état brut, qui constituent le corps et la partie la plus intéressante de l’ouvrage.
Catherine BAROIN
CNRS, UMR 7041


Ngarléjy YORONGAR. 2003. Tchad : le procès d’Idriss Déby. Témoignage à charge. Paris : L’Harmattan, 383 pages.
BICHARA IDRISS HAGGAR. 2003. Tchad : témoignage et combat politique d’un exilé. Paris : L’Harmattan, 515 pages.
Ngarléjy Yorongar et Bichara Idriss Haggar sont deux hommes politiques qui se définissent eux-mêmes comme des opposants radicaux au régime du Président Idriss Déby. Les ouvrages respectifs qu’ils publient sont leur vision du système Déby, décrit ici en des termes particulièrement durs, où la personnalité du chef de l’Etat tchadien est présentée comme la source de tous les maux dont souffrent les Tchadiens aujourd’hui.
L’ouvrage de Ngarléjy Yorongar est une version éditée du témoignage écrit qu’il a adressé au Tribunal de Grande Instance de Paris dans le cadre du procès pour « outrage à chef d’Etat étranger » qu’Idriss Déby a intenté contre l’auteur et l’éditeur de l’ouvrage Noir Silence. Qui arrêtera la Françafrique (Les arênes, 2000). Ngarléjy Yorongar se charge de corroborer les propos qui ont suscité la plainte du chef de l’Etat tchadien, qualifié de « criminel invétéré, d’assassin, de tueur, de terroriste, de pilleur, de goulu ayant des pratiques prédatrices, de dictateur, de corrupteur et de corrompu, de chef de clan, de parrain, etc. ». Ecrit dans un langage cru, l’ouvrage est un catalogue nécrologique et une litanie de faits de mal gouvernance que l’auteur attribue au président du Tchad. Cependant, le dossier de justice apparaît aussi (et peut-être surtout par sa publication) comme une arme politique ; l’auteur s’attribue l’initiative des actions visant à renverser les régimes Tombalbaye (1975) et Habré (1989), affine son auto-portrait de martyr vivant, règle des comptes notamment avec Wadal Abdel-Kader Kamougué, explique les raisons de son opposition à l’exploitation du pétrole… Ngarléjy Yorongar livre un témoigne qu’il dit « incroyable mais vrai » (p. 356).
Tout comme Ngarléjy Yorongar, Bichara Idriss Haggar met en exergue l’assassinat politique, la confiscation clanique de l’Etat et le blocage du processus démocratique comme cause de son opposition au régime du Président Idriss Déby. L’ouvrage réserve une part importante au parcours du Colonel Abbas Koty Yacoub et de ses proches collaborateurs, leur entrée en rébellion, leur ballotage d’un pays à un autre (Cameroun, Algérie, Egypte, Niger, Libye), les circonstances de la mort du Colonel Abbas, l’exil de Bichara et quelques autres au Bénin. L’autre aspect majeur est le cycle des pourparlers inter-tchadiens et la difficulté à réaliser l’unité de l’opposition politico-militaire. Le projet politique du CNR, mouvement politico-militaire auquel appartient Bichara, est largement exposé. A côté d’une analyse de la valse des hommes politiques entre le ralliement au régime et la défection, il dresse un portrait des différents mouvements politico-militaires et de leurs chefs dont bon nombre n’apprécieraient pas les jugements de valeur les concernant. En outre, l’auteur s’attèle à démentir l’image de pouvoir zaghawa qui colle au régime du Président Idriss Déby en montrant que lui, zaghawa, y est opposé et que nombre de ses congénères en ressentent plutôt les effets négatifs.
Dans leurs écrits, Ngarléjy Yorongar et Bichara Idriss Haggar ont en commun une aversion prononcée de l’homme Idriss Déby, de telle sorte que la critique de sa personnalité devient de l’injure pure et simple. L’on s’étonne par ailleurs de lire, sous la plume de Bichara, que la « dictature criminelle » (p. 27) dont il accuse le Président Déby procède d’un déterminisme culturel, car le sous-groupe Biriyéra dont il est issu est « caractérisé par un esprit anarchique » (p. 14) avant d’ajouter une curieuse et discriminatoire théorie du pouvoir : « Il est bien connu que la bonne organisation ou le désordre de l’Etat qu’est susceptible d’instituer un président, est fonction du degré d’organisation sociale de son clan ou parfois de l’ethnie dont il est issu » (p. 27). Dans un sens, le lecteur a l’impression d’assister à une guerre d’héritage que se livrent d’anciens copains de l’ex-parti unique, l’UNIR de Hissein Habré ; les souffrances vécues, le mépris réciproque et les images que se renvoient les uns les autres transforment l’opposition politique en une farouche lutte personnalisée dans laquelle aucun compromis n’est envisagé.
Il est paradoxal que malgré l’extrême violence de son ton, Ngarléjy Yorongar continue d’utiliser des moyens conventionnels de lutte à l’intérieur du pays (dénonciations, pétitions, action judiciaire, participation aux élections…) ; en revanche Bichara Idriss Haggar, quoique relativement mesuré dans son style et « devant l’impossibilité de l’alternance politique par la voie des urnes » (p. 10), prône la lutte armée à partir de l’extérieur comme un devoir civique. Ce sont là deux visions de la lutte politique qui s’opposent, sans que chacune soit douée pour autant de cohérente interne. Les deux ouvrages témoignent, en effet, de l’un des drames de l’opposition africaine, à savoir son émiettement, car les chefs s’ignorent bien souvent s’ils ne se méprisent pas réciproquement. On laissera donc à chaque lecteur le soin de se faire sa propre opinion, à partir de ces témoignages qui apportent beaucoup d’informations inédites.
SAIBOU ISSA
Université de N’Gaoundéré

MAGRIN, Géraud. 2001. Le sud du Tchad en mutation, des champs de coton aux sirènes de l’or noir, Saint-Maur-des-Fossés : Cirad et Sépia, Collection « Pour mieux connaître le Tchad », 470 p. (dont un cahier couleur de 42 pages). Prix Albert Bernard de l’Académie des sciences d’outre-mer.
Le présent ouvrage constitue une version résumée d’une thèse de doctorat soutenue à l’Université Paris-I / Panthéon-Sorbonne le 17 novembre 2000 par Géraud Magrin, ancien élève de l’ENS de Fontenay / Saint-Cloud et agrégé de géographie. Une gigantesque fresque nous y est livrée de l’histoire économique et sociale du Tchad méridional, de l’époque coloniale à nos jours. Mais une passionnante réflexion nous y est également proposée, de façon plus transversale, sur l’identité de cette région qualifiée de « Tchad utile », qui se différencie du Tchad septentrional par trois caractéristiques au moins : le climat – de type soudanien au sud, alors qu’il est de type sahélo-saharien au nord –, les pratiques de mise en valeur de l’espace – de type agricole au sud, alors qu’elles sont de type pastoral au nord –, la religion – le christianisme est prédominant au sud, alors que l’islam est majoritaire au nord. Une identité qui sera fortement remise en cause après l’assassinat, en 1975, du président Tombalbaye, qui sonne le glas de l’hégémonie politique du Sud et marque le début de l’emprise du Nord sur l’appareil d’État tchadien, effective à partir de 1982, lorsque les troupes d’Hissein Habré s’emparent du Tchad méridional et mettent fin à trois années de quasi-sécession… Il s’agit là d’un travail de recherche à tous égards exceptionnel : les enquêtes de terrain, réalisées à l’occasion de missions (trois au total, entre 1997 et 2000, de quatre mois chacune) effectuées dans le cadre de l’ «observatoire du développement » du PRASAC (Pôle régional de recherche appliquée au développement des savanes d’Afrique centrale), même si elles n’ont pas l’ampleur et la profondeur des études de terroir conduites en Afrique il y a une vingtaine d’années par les géographes de l’IRD (ex-ORSTOM), sont pertinentes par les informations à la fois quantitatives et qualitatives qu’elles apportent ; l’investigation bibliographique (environ 250 références citées) peut être considérée comme exhaustive ; la cartographie et l’iconographie qui illustrent le texte sont d’une très grande qualité (les cartes présentées témoignent en particulier d’une parfaite maîtrise de l’outil informatique) ; l’écriture enfin est enlevée, même si quelques (grosses) fautes d’orthographe auraient pu être évitées. Il est difficile de rendre compte d’un ouvrage aussi riche : au risque d’être réducteur, nous nous limiterons ici à ce qui nous semble être les trois composantes fondamentales de la fresque proposée sur la région étudiée.
Première composante : la culture du coton. Imposée par l’administration coloniale comme « culture obligatoire » en 1927, elle le restera jusqu’en 1956 (en dépit de la loi Houphouët-Boigny de 1946 interdisant le travail forcé dans l’Union française). Elle est d’abord pratiquée « sur de vastes champs collectifs villageois, distincts des champs vivriers », puis « sur des champs individuels groupés par quartiers » (p. 67), sous le contrôle des chefs traditionnels, qui se montrent d’autant plus zélés à obtenir des résultats qu’ils bénéficient d’une « prime d’intéressement ». Des sociétés concessionnaires (au nombre de 4 pour l’ensemble de l’AEF) disposent du monopole d’achat de la production de coton, à un prix qui est fixé par le gouverneur de la colonie. Jusqu’en 1945, les retombées monétaires sont pratiquement nulles, car les prix d’achat sont très bas. La culture s’avère plus intéressante à partir de la décennie 1950, mais ne devient vraiment une donnée importante de l’économie tchadienne que dans la décennie 1970, avant de connaître une forte progression dans la décennie 1990. La production de coton-graine évolue de la manière suivante : environ 1 000 tonnes au début de la décennie 1930, 10 000 tonnes à la fin de la décennie, 20 000 tonnes en moyenne pendant la Seconde Guerre mondiale, 100 000 tonnes en 1960 (le Tchad est alors le premier producteur de la zone CFA), 150 000 tonnes en 1970, moins de 100 000 tonnes toutefois au début de la décennie 1980 (du fait des désordres politiques que connaît le pays), plus de 150 000 tonnes à nouveau à partir du début de la décennie 1990, 262 000 tonnes en 1997 (campagne record, ce qui est dû notamment à un prix d’achat élevé !), rechute par contre à 130 000 tonnes en 2003 (du fait d’un prix au producteur redevenu moins attractif), mais 200 000 tonnes attendues en 2004… En dépit d’une production fluctuante, la culture du coton constitue depuis plus de 40 ans une source de revenu appréciable pour les paysans du Tchad méridional : à la fin des années 1990, les quelque 300 000 exploitations cotonnières (80% des exploitations agricoles) se partagent ainsi entre 30 et 40 milliards de francs CFA par an ! Elle ne reste pas moins entachée de « défiance », nous dit Géraud Magrin, « du fait de sa nature de culture forcée introduite dans un cadre colonial » (p. 62). La privatisation annoncée de la COTONTCHAD, la société cotonnière nationale en charge de la conduite de la filière, parviendra-t-elle à libérer vraiment cette activité de production de la très forte emprise administrative dont elle n’a cessé de faire l’objet depuis son imposition coercitive il y a trois quarts de siècle et contribuera-t-elle ce faisant à exorciser les vieux démons ? On ne peut que le souhaiter, mais cela ne semble pas évident.
Seconde composante de la fresque de Géraud Magrin : la culture vivrière. A-t-elle pâti du développement de la culture cotonnière ? Si, à l’époque coloniale, « le coton a fragilisé la sécurité alimentaire, en concurrençant les cultures vivrières dans le calendrier agricole » (p. 13), on constate aujourd’hui que, « presque partout (…), les espaces de dynamisme cotonnier correspondent aux pôles productifs du vivrier » (p. 399). Son impact sur la modernisation de l’agriculture ne semble toutefois pas avoir été aussi important qu’il l’a été dans les zones cotonnières du Nord-Cameroun ou du Mali, notamment si l’on prend comme indicateur l’accès à la culture attelée, qui, dans le Tchad méridional, ne serait encore, dans la décennie 1990, le privilège que d’un tiers environ des exploitations agricoles (p. 327). Le sorgho (dont le muskwari, sorgho de saison sèche) et le petit mil demeurent la base de l’alimentation. Le manioc, inconnu dans la région avant 1930, fait une entrée en scène spectaculaire grosso modo en même temps que le coton, dont il est censé pallier les effets perturbateurs éventuels sur la culture céréalière : plus accommodant, il peut notamment s’intercaler dans les temps morts de la culture cotonnière et jouer un rôle de premier plan dans la sécurité alimentaire ; il est aujourd’hui une constante dans le paysage agraire local. L’arachide, culture à la fois vivrière et commerciale, demeure, dans un premier temps, essentiellement une culture secondaire d’autosubsistance, du fait de la préférence accordée à la spéculation cotonnière ; quoique « légèrement moins rémunératrice que le coton » (p. 119), elle devient, à partir de la fin de la décennie 1970, à son tour culture de rente et connaît, depuis, un développement croissant. Le riz, dont il existait à la mise en place de l’appareil colonial des variétés anciennes de riz flottant spontané, est lui aussi érigé en culture obligatoire pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le but de « couvrir les besoins des villes de l’AEF et de l’armée » (p. 129) ; des années 1950 aux années 1980, des casiers rizicoles sont ensuite aménagés dans la plaine inondable du moyen Logone ; la production (jusqu’à 100 000 tonnes de paddy les bonnes années) connaît d’importantes fluctuations (sécheresses, guerre civile…), mais sa contribution à l’économie locale est fondamentale. D’autres plantes, plus secondaires, contribuent enfin de façon non négligeable à la sécurité alimentaire – taro (introduit dans les années 1950, qui connaît un très grand succès), maïs, patate douce, sésame, haricot local, pois de terre, oignon, courges…–, mais participent aussi de façon souvent significative à la constitution d’un secteur vivrier marchand, qui permet notamment d’assurer le ravitaillement des centres urbains de la région (dont les deux principaux, Moundou et Sarh, atteignent tout de même à la fin de la décennie 1990 respectivement 120 000 et 90 000 habitants). Cette agriculture vivrière arrive, bon an, mal an, à nourrir la population de la région, les crises alimentaires observées (comme celle de 1998, par exemple) s’expliquant davantage par des causes conjoncturelles que structurelles.
Troisième composante de la fresque : l’entrée en scène de l’ « or noir ». L’exploitation pétrolière n’est encore qu’à l’état de projet lorsque Géraud Magrin achève la rédaction de sa thèse, mais ce projet a déjà une histoire tellement « ancienne » que les éléments connus du dossier permettent, avant même le démarrage de l’entreprise, d’en évoquer les enjeux et les perspectives. C’est, en effet, dès 1973, qu’un gisement important de pétrole est découvert par la société de prospection américaine CONOCO (Continental Oil Company) dans la région de Doba, en plein cœur de la zone cotonnière du Sud tchadien. Les réserves sont estimées à un milliard de barils. La guerre civile qui secoue le pays de 1979 à 1982 freine considérablement la mise en œuvre du projet d’exploitation du gisement. Un projet qui implique notamment la réalisation d’un oléoduc de 1 061 km pour acheminer le précieux liquide des champs de production du Tchad méridional au port de Kribi au Cameroun. Coût de l’investissement : 3,7 milliards de $, dont 2,2 pour la seule construction de l’oléoduc (un pipe-line sous-terrain de 76 cm de diamètre). Dès le départ, un consortium est créé en vue de la mise en valeur du gisement de Doba : de 1973 à 2000, on assiste cependant à une valse-hésitation sans pareille des multinationales pétrolières – certaines se retirent, d’autres font leur entrée –, avant que ne se constitue, avec l’aval et la contribution de la Banque mondiale, le consortium qui sera en charge de la réalisation du projet. L’entreprise sera en définitive financée à 59,2% par le consortium (constitué des sociétés américaines Exxon et Chevron et du groupe malaysien Petronas), à 41,8% par la Banque mondiale, les banques commerciales et le marché des capitaux. Le Tchad percevra 12,5% du montant du pétrole brut exporté, ce qui est peu, mais représente tout de même 40 milliards de francs CFA par an, pour une production en vitesse de croisière de 240 000 barils/jour – ce qui, à moins de découvertes nouvelles, limiterait l’exploitation à une douzaine d’années seulement. Des conditions draconiennes sont imposées aux autorités tchadiennes en ce qui concerne l’utilisation de ces revenus : 10% seront versés sur un compte bloqué à l’étranger et destinés aux « générations futures », 80% serviront à financer des projets de développement socio-économiques dans des domaines considérés comme prioritaires (éducation, santé, routes, énergie, eau) et ayant pour objectif la réduction de la pauvreté, 5% bénéficieront au développement des régions pétrolifères, 5% enfin pourront être utilisés en toute liberté de manœuvre par le gouvernement tchadien… Les travaux de construction de l’oléoduc démarrent en octobre 2000. Ils seront achevés en juillet 2003. En octobre, les premiers barils de brut arrivent au terminal offshore de Kribi... L’emprise spatiale du projet est limitée : « Au Tchad, mais surtout au Cameroun, le tracé a été choisi de manière à éviter les espaces les plus peuplés ou ceux présentant une fragilité écologique particulière » (p. 381) ; même si moins de 2 000 hectares sont en définitive affectés, aussi bien sur les champs pétroliers que de part et d’autre de l’oléoduc, les ONG internationales sont hostiles à l’entreprise, pour des raisons à la fois politiques et environnementales. Un débat éminemment idéologique certes, mais pas totalement dénué de fondement, puisque, sur l’avance sur recettes versée lors de la signature du contrat d’exploitation, le gouvernement tchadien utilisera d’entrée de jeu 4,5 millions de $ pour l’achat d’armes (cf. Jeune Afrique / l’intelligent, L’état de l’Afrique 2004, hors-série n° 6, p. 213). Dès 2005, grâce à l’or noir, le PIB par habitant pourrait néanmoins plus que doubler et atteindre 550 $ (ibid., p. 212).
Comme le titre de l’ouvrage de Géraud Magrin l’annonce, le Tchad méridional est aujourd’hui en pleine mutation. Cette mutation est, d’abord, d’ordre politique et se traduit par une emprise de plus en plus forte du Nord sur le Sud, à travers une administration du pays de plus en plus largement assurée par des ressortissants du Tchad septentrional. Elle est, en second lieu, d’ordre économique, et se traduit par un développement spectaculaire, depuis le début de la décennie 1990, de la culture du coton, mais aussi par celui de la culture vivrière, qui alimente de plus en plus un secteur vivrier marchand, enfin par la mise en exploitation du pétrole de Doba, dont on peut attendre le meilleur comme le pire, mais qui devrait au minimum contribuer à désenclaver la région. La mutation est, en troisième lieu, d’ordre sociologique, à travers la diffusion qui commence à s’opérer de façon fort prégnante, sous l’emprise politico-administrative « nordiste », de pratiques de mise en valeur de l’espace de type pastoral, qui ne sont plus l’exclusivité des seuls éleveurs originaires du Nord… Il serait intéressant de refaire le point sur les évolutions en cours d’ici quelques années. Gageons que Géraud Magrin, à présent chercheur au CIRAD, pourra assurer cette mission. En attendant, son travail de thèse constitue une référence incontournable pour quiconque s’intéresse au devenir non seulement du Tchad méridional, qui s’affirme chaque jour un peu plus comme la partie « utile » du pays, mais de l’ensemble du territoire tchadien, que la manne pétrolière de Doba – tel est du moins le pari fait par la Banque mondiale en s’impliquant si fortement dans l’exploitation du gisement – pourrait, après tout, bien contribuer à sortir quelque peu du sous-développement.
Alfred SCHWARTZ
IRD


BROMBER Katrin et Birgit SMIEJA, éd. (2004) Globalisation and Adrican Languages. (Hommage à Karsten Legère). Berlin, New-York : Mouton de Gruyter, 226 pages.
L’ouvrage commence par un beau portrait de Karsten Legère et une biographie succincte de cet éminent linguiste bantouisant né en Allemagne qui s’est passionné pour les langues d’Afrique australe et de l’Est au point de leur consacrer un grand nombre de ses travaux et une grande partie de sa vie, de la Tanzanie à la Namibie. La longue liste de ses meilleures publications est rappelée dans une bibliographie de 13 pages. Suit une introduction qui présente les 17 contributions scientifiques, puis une liste d’une vingtaine de collègues de toutes provenances,  lesquels ont souhaité s’associer à cet hommage : Uganda, Tanzanie, Botswana, Zambie, Namibie bien entendu, mais aussi, Allemagne, Autriche, Belgique, Finlande, Suède, et les Etats-Unis. Tous les auteurs ont abordé les multiples facettes de la question centrale qui se pose aujourd’hui à propos des langues africaines face à la mondialisation. Celle-ci est-elle une chance pour les langues africaines ou au contraire un danger absolu ? Il ressort des présentations faites ici que la mondialisation entraîne un changement, un mouvement dialectique entre chance et danger qui amène les gens, les cultures et donc les langues à évoluer inexorablement.
Les contributions sont réparties dans trois sections : utilisation des langues et attitudes, politique linguistique et éducation, description et classification des langues, tous les trois étant traités dans leur aspect dynamique (voire diachronique) et dans leur relation avec la mondialisation ou tout au moins les autres langues d’Afrique et du monde.
1. Utilisation des langues et attitudes
Cette première section regroupe six articles autour du sous-thème « Utilisation des langues et attitudes ». D’entrée de jeu, René Dirven et Martin Pütz plonge le lecteur lisant l’allemand au cœur de la question en rappelant que les relations entre les langues sont conflictuelles à l’instar de celles entres les cultures et les hommes, et ces conflits ne sont pas sans influencer autant les attitudes envers les langues que l’usage qui est fait de ces langues. Cette influence n’est pas que négative, car le conflit et le danger peuvent faire prendre conscience de l’urgente nécessité de se défendre, en défendant sa langue menacée. Peter Nelde surenchérit en proposant une théorisation de la défense des langues en danger ou minorées en s’appuyant sur des exemples amérindiens. Revenant sur l’Afrique, Herman Batibo montre, à travers le cas du Botswana, comment un peuple peut être à la fois attaché à sa langue et lui préférer une langue internationale pour des raisons d’évolution sociale et de prestige.
Martin Pütz analysant l’usage extrêmement contrasté de l’anglais et des langues namibiennes à l’école comme dans l’administration, évoque la difficulté d’une nation à se développer dans la langue d’une autre et conclut à la nécessité d’une série d’actions positives et déterminées en aménagement linguistique pour un véritable développement national en Namibie comme dans beaucoup d’autres pays africains. Joshua Fishman avait déjà élaboré une théorie sociolinguistique censée conduire méthodiquement à une inversion du sens des substitutions de langues (Reversing Language Shift). Christopher Stroud, comme pour nous mettre en garde, repasse au peigne fin cette théorie de Fishman et nous en expose les limites. En analysant différentes situations de contact où s’observent des changements essentiels aussi bien dans les comportements que dans les discours, Christopher arrive à démontrer de façon convaincante que chaque micro-situation de contact entre langues locales (minorées/dominées) et une langue internationale (dominante) crée les conditions appropriées pour qu’émergent, de façon aléatoire, de nouvelles ressources linguistiques dont se servent les protagonistes de la micro-situation pour communiquer.
Vole en éclat l’idée habituelle selon laquelle la langue internationale (européenne) serait la langue de la modernité et de la vie publique, tandis que la langue ou les langues locales (africaines) seraient plus appropriées pour exprimer les valeurs traditionnelles et la vie privée. Dans les micro-situations de contact, les locuteurs font feu de tout bois ! Alors Rajmond Ohly se pose la question de savoir si la triglossie (langue vernaculaire, langue véhiculaire, langue officielle) que l’on observe un peu partout en Afrique est un privilège ou une nécessité ? Après avoir étudié différents cas, il conclut que la triglossie peut être considérée comme un privilège pour l’Africain car celui-ci semble avoir une facilité innée à apprendre les langues, mais au niveau d’un État, où le besoin de communiquer facilement sur toute l’étendue du territoire national conduit à privilégier autant que possible une seule langue, la triglossie devient alors une nécessité.

2. Politique linguistique et éducation.
La deuxième section rassemble trois longs articles sur le thème « Politique linguistique et éducation ». Trois auteurs, Vic Webb, Biki Lepota et Refulwe Ramagoshi, ouvrent un débat sur l’utilisation du sotho du Nord (Northern Sotho) comme langue d’enseignement technique dans un lycée professionnel. De nombreuses questions très intéressantes sont abordées dans ce débat concernant notamment, les origines du NS, les étapes de sa standardisation sous l’apartheid et ensuite aujourd’hui, sa position au sein de la quarantaine d’autres parlers apparentés dont certains se distinguent à peine de lui, et enfin le rejet dont il souffre de la part de ses propres locuteurs qui lui préfèrent toujours leurs propres variétés dialectales.
D’où la question : qu’est-ce qu’il faut pour qu’une langue soit totalement standardisée, modernisée et apte à véhiculer un enseignement technique d’assez haut niveau ? Au delà des nombreuses publications (ouvrages de référence, livres et journaux) un certain niveau d’attachement idéologique identitaire serait-il donc un facteur indispensable pour atteindre un niveau de standardisation totalement satisfaisant ? Y a-t-il d’autres facteurs de ce genre qu’il ne faudrait pas oublier ? Autant de questions qui montrent la richesse et l’importance de cette contribution pour l’aménagement linguistique africain.
Al Menje élargit le débat au cas du Malawi qui illustre par d’autres faits, d’une part la difficulté à mettre en place une politique linguistique impliquant les langues nationales et le système éducatif et, d’autre part, les erreurs à ne pas commettre. Après avoir exposé la situation sociolinguistique du Malawi et évoqué les tentatives chaotiques et malheureuses de politique linguistique, l’auteur rappelle quelques principes fondamentaux tels que l’exigence de collecter des données objectives et de les analyser avant de prendre des décisions politiques, l’importance d’une volonté politique réelle et ferme, enfin l’absolue nécessité de sensibiliser la population et en particulier les élites, lesquelles adoptent très souvent des attitudes négatives vis à vis de toute politique linguistique en faveur des langues africaines, leurs propres langues.
En parlant d’attitudes, Mechthild Reh pense qu’il faut les pister dès l’enfance. Aussi, apporte-t-elle dans la discussion une étude qu’elle a faite dans deux écoles primaires en Uganda sur des enfants en apprentissage de la lecture et de l’écriture en anglais et dans deux langues locales, le lira et le mpigi. Chacune des langues ayant un statut social différent, les enfants sont soumis à divers exercices d’écriture et de lecture et ensuite on leur demande dans quelle langue ils préfèrent lire ou écrire et pourquoi. Tout cela étant sérieusement fait, le résultat est édifiant !
3. Description et classement des langues
La troisième section compte huit articles autour du thème « Description et classification des langues ». La description des langues intègre la problématique de la mondialisation à plusieurs égards. Non seulement les méthodes d’inves-tigation et certains concepts opératoires de description sont aujourd’hui acceptés par tous les spécialistes comme gages d’un travail sérieux, mais encore c’est en comparant les données observés dans un parler particulier avec ce qui se passe ailleurs que l’on peut voir s’il s’agit de faits langagiers idiosyncrétiques ou au contraire universels. Ainsi, même si l’on sait que le kerebe est une langue bantou, on est intéressé de savoir comment se présente son système des classes nominales que décrit Christina Thornell.
On sait que dans le système des classes nominales des langues bantou, la classe 15 ku- sert à former l’infinitif des verbes. Nelli V. Gromova propose de classer l’infinitif, non pas parmi les noms comme cela est généralement admis, mais dans une catégorie grammaticale à part, arguant que si l’infinitif en situation de tête de syntagme se comporte tout à fait comme un nom, il accepte des affixes verbaux et des compléments typiques de verbes. Ce mélange de traits nominaux et verbaux justifie de le mettre à part dans une catégorie propre. Il faut dire qu’on retrouve ce problème dans un très grand nombre de langues du monde. Rudolf Leger décrit le système vocalique des langues du groupe Bole-Tangale Sud, système marqué par une harmonie vocalique basée sur une opposition tendu/relâché comme dans les langues Adamawa environnantes. S’agit-il d’un emprunt à ces dernières ou d’une innovation propre ? L’auteur avance des arguments en faveur de cette dernière alternative, à savoir que la perte rapide de certains morphèmes entraînerait cette innovation compensatoire comme on l’a déjà observé avec le système tonal dans les langues Kwa et Gur.
Des innovations comme celles-là sont bien distinctes des emprunts qui peuvent être parfois très massifs. Ainsi, en nous décrivant par le menu comment le kiswahili submerge le kiluguru, Daniel J. Mkude insiste sur la nécessité de redoubler de travail pour décrire les langues minoritaires en danger de disparition et rappelle que le professeur Karsten Legère est l’un des premiers défenseurs les plus fervents de cette cause pour des raisons scientifiques. Le kiswahili aussi subit l’influence d’autres langues plus puissantes que lui (arabe et anglais notamment). Arvi Hurskainen propose une étude des mots d’emprunt dans une large sélection de textes swahili de différentes époques et de natures diverses. L’étude permet de revoir à la baisse l’impact global de l’arabe et de constater une légère augmentation de l’impact global de l’anglais. Rien de vraiment révolutionnaire, mais simplement une bonne illustration du phénomène mondial de l’emprunt linguistique.
Les innovations linguistiques qui aboutissent à des structures contradictoires dans une même langue posent toujours problème car elles soulèvent de nombreuses questions et plusieurs points de vue sont possibles pour les expliquer. Trouver le point de vue le plus cohérent et le plus économique à la fois nécessite parfois non seulement une connaissance approfondie du cas particulier étudié, mais encore de tous les cas similaires éventuellement décrits dans d’autres langues du monde.
Bernd Heine et Christa König nous en donnent une illustration parfaite en posant la question de la classification typologique de la langue !Xun qui appartient génétiquement à la famille khoisan. Cette langue présente deux ordres syntaxiques de base contradictoires : VO (verbe –objet) et OV (objet–verbe). Greenberg avait identifié trois types de langues selon l’ordre des constituants syntaxiques SVO, SOV, et VSO. On sait depuis qu’il existe un autre type de langues, appelé type B, qui présente à la fois SVO et SOV en même temps qu’un certain nombre de constructions nominales typiques telles que l’antéposition du possesseur par rapport au possédé, la postposition des adverbes et des compléments indirects alors que le complément direct peut être antéposé, etc.
La question qui est soulevée ici est de savoir s’il s’agit d’un changement de type de construction : par exemple une langue SVO muterait vers une langue SOV, et pourquoi ? Les auteurs nous démontrent amplement que, dans le cas du !Xun, il s’agit d’une innovation résultant non pas d’un changement de structure (SVO vers SOV) mais d’un changement de catégorie (verbe vers nom). En effet, si dans une structure SVO l’objet est un groupe nominal dont la tête est un verbe nominalisé, l’objet du verbe lui est antéposé et occupe ainsi la place normale d’un complément du nom (ou d’un modifieur nominal possessif) dans cette langue. Le résultat apparaît à terme comme un ordre SOV authentique. Des langues du type B existent dans trois des quatre phylums des langues africaines, et les langues concernées se situent à des milliers de kilomètres les unes des autres, ce qui exclut à la fois la contamination de proximité et l’héritage génétique. Il ne reste plus que la similitude typologique.
Mais combien de langues y a-t-il en Afrique ? C’est une question qui revient sans cesse et qui ne trouve jamais de réponse sûre et satisfaisante, car les linguistes ne sont même pas capables de dire à quoi on reconnaît une langue ! Jouni Filip Maho tente d’apporter une réponse en compilant toutes les statistiques existantes, dont la très grande majorité est partielle, et ne concerne qu’un groupe de langues ou qu’une région de l’Afrique. Seule la revue de la SIL, l’Ethnologue, a la prétention d’être exhaustive. Alors, pêchant par excès de fragmentation, elle compte comme des langues différentes toutes les variétés linguistiques, nonobstant le fait qu’une même langue peut parfois avoir plusieurs noms. Elle trouve 2058 langues en Afrique. L’auteur, lui, exclut les langues mortes, les langues européennes (excepté l’afrikaans qui ne se parle qu’en Afrique) et asiatiques parlées sur le continent, et en additionnant les chiffres avancés par des experts de différentes régions d’Afrique, il aboutit à 1441 langues. Il pense que la vérité est quelque part entre 1500 et 2000, ce qui est bien moins qu’entre 700 et 3000 comme on l’estimait au siècle dernier. Selon l’auteur 70% de ces langues sont parlées par moins de 100.000 personnes, et sont donc en danger de disparition à plus ou moins brève échéance. Il est probable que les décomptes futurs afficheront une fourchette encore plus réduite du nombre des langues en Afrique.
Ne croyez pas qu’il soit plus facile de déterminer le nombre des langues dans un seul pays, comme le Mozambique. C’est le message que lance Tore Janson qui a entrepris une étude des noms de langue au Mozambique depuis 150 ans, pour en montrer les fluctuations et en tracer les rapprochements par rapports aux noms des langues tels qu’ils sont connus aujourd’hui.
Conclusion
Comme toutes les langues vivantes, les langues africaines sont confrontées au changement dû à la pression de la modernité et par conséquent de la mondialisation. Elles doivent passer de l’oral à l’écrit dans toutes ses dimensions et donc à l’informatisation pour faire encore partie du monde de demain, sans quoi elles (du moins 70% d’entre elles) risquent d’être balayées par la transformation des sociétés en sociétés de l’information. Le linguiste doit alors s’investir aussi bien dans une course contre la montre pour décrire les langues minoritaires ou minorées en danger de disparition, que dans l’étude et l’accompagnement des langues émergentes. Dans quelles conditions les langues peuvent-elles être aménagées pour supporter le changement inhérent à la modernité, et quels sont les facteurs incontournables qui permettent de réussir une « bonne » politique linguistique ? Ce sont toutes ces questions importantes pour l’Afrique moderne que se posent de plusieurs manières les auteurs de cet excellent ouvrage. Ce faisant, ils dessinent le contour de tendances nouvelles dans la linguistique africaniste, celles qui tendent à intégrer pleinement l’aménagement linguistique dans la sociolinguistique de demain.
Marcel DIKI-KIDIRI
CNRS, LLACAN


SAUZET, Patrick & Anne ZRIBI-HERTZ (éds), 2003 : Typologie des langues d’Afrique & universaux de la grammaire. Paris : L’Harmattan.
Volume I : Approches transversales. domaine Bantou. 284 p. Volume II : Benue-kwa. Wolof. 231 p.
Ces deux volumes constituent les actes du colloque international Théories linguistiques et langues subsahariennes qui s’est tenu à l’université Paris 8 en février 2002. L’ouvrage est divisé en quatre sections, soit deux par volume. La première section se veut généraliste et s’intitule Approches transversales. Les trois autres sont consacrées à des zones linguistiques particulières : Domaine Bantou, Benue-Kwa, Wolof. A l’intérieur de chaque section, les articles sont classés selon l’ordre alphabétique du nom de l’auteur. Une petite moitié (8/17) des articles est en anglais. Chaque volume s’ouvre par une présentation des articles par les éditeurs. Celle-ci suit un ordre thématique (phonologie – syntaxe et morphosyntaxe) et présente pour chaque article un résumé qui remplace celui habituellement rédigé par l’auteur.

Section 1 : Approches transversales
L’article de Denis Creissels (Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes) présente une vue d’ensemble des unités lexicales pouvant être rangées dans les catégories ‘adjectif’ et ‘adverbe’ dans les langues d’Afrique subsaharienne, ainsi qu’un examen de ces catégories dans ces langues. Sans remettre en cause leur existence dans chacune des langues particulières où ces catégories sont posées, il avance certains critères qui permettent de les opposer globalement aux adverbes et adjectifs des langues européennes, pour lesquelles ces catégories ont initialement été conçues. En particulier, il observe que les adjectifs des langues africaines ne sont jamais têtes de syntagme au sens où ils pourraient admettre leur propres arguments. Pour ce qui concerne les adverbes, les faits des langues africaines sont encore moins comparables à ceux des langues d’Europe : comme les adjectifs, ils ne peuvent généralement pas admettre d’expansion ; en outre, ils ne forment pas une classe productive du type de la classe des adverbes ‘de manière’ en -ment du français par exemple ; enfin, les langues d’Afrique subsaharienne possèdent pour la plupart une classe d’idéophones qui, s’ils ne peuvent pas forcément être considérés comme adverbes, jouent un rôle comparable dans la construction du sens. Les deux catégories lexicales ‘adjectif’ et ‘adverbe’, parce qu’elles ne peuvent donner lieu à des catégories syntagmatiques (‘syntagme adjectival’, ‘syntagme adverbial’), ne peuvent être considérées sur le même plan que les catégories du nom et du verbe.
Alain Kihm (Qu'y a-t-il dans un nom ? Genre, classes nominales et nominalité) développe une vision unifiée de la catégorisation nominale en passant au même crible formel les systèmes à classes nominales et les systèmes à genre. Ces deux types de phénomènes, réunis sous le terme Classe, sont décrits comme étant des valeurs possibles d’une propriété intime du nom, qui serait la ‘nominalité’. Il est postulé que les marques formelles des classes nominales des langues Niger-Congo sont des ‘racines’, au même titre que les racines lexicales, le nom étant une combinaison (par addition ou inclusion) d’une racine de l’ensemble Classe avec une racine plus proprement lexicale.
Annie Rialland (Tonologie africaine et modélisation prosodique) montre, à la suite d’une présentation générale des problématiques de la tonologie africaine, comment les méthodes de celles-ci ont influencé la tonologie en général, notamment en ce qui concerne la modélisation. Par ailleurs, un exemple d’analyse du français permet de comprendre à quel point les outils et méthodes développés pour l’étude des langues africaines peuvent se révéler utiles pour traiter n’importe quel phénomène prosodique.

Section 2 : domaine bantou
Larry Hyman (‘Abstract’ vowel harmony in Kalong: a system-driven account) procède à un examen détaillé de l’harmonie vocalique en kalong (bantu A62) et propose une analyse du système vocalique de cette langue qui ne retienne que les propriétés impliquées dans les diverses règles d’harmonie. Cette approche ‘de bas en haut’ (bottom-up) se démarque de la ‘phonologie traditionnelle’ des traits tout en en conservant les principes de base, puisqu’ici les seuls traits retenus sont ceux qui permettent au système d’être ce qu’il est.
L’article de Lutz Marten (Dynamic and pragmatic partial agreement in Luguru) explore les différents cas d’accord du verbe avec des arguments coordonnés en luguru (bantu G30). Cet aspect relativement peu exploré de la classification nominale est ici traité dans le cadre formel de la Syntaxe Dynamique qui accorde une place prépondérante à la séquentialité du discours. Il apparaît en effet qu’en luguru, l’ordre des éléments coordonnés est l’un des critères pour décider de l’accord sur le verbe.
Sam Mchombo (On discontinuous constituents in Chichewa) confronte les faits morphosyntaxiques du chichewa (bantu N30) au principe de configurationnalité développé par Ken Hale pour rendre compte des faits du warlpiri. Le chichewa présente des traits configurationnels aussi bien que des traits non-configurationnels. En particulier, la nécessité de marquer les arguments du verbe par des indices pronominaux confère aux arguments lexicaux une certaine liberté de position, ce qui aboutit à la création de constituants discontinus. Toutefois, cette liberté est beaucoup moins grande à l’intérieur même des formes verbales où les indices pronominaux et les diverses marques de flexion sont ordonnés de façon rigoureuse. Finalement, configurationnalité et non-configurationnalité ne seraient pas un choix binaire mais bien deux extrêmes typologiques entre lesquelles les langues peuvent se positionner.
Juvénal Ndayiragije (Théories linguistiques et réciprocité en chichewa : la leçon du kirundi) reprend une analyse de l’extension –an du réciproque en chichewa par Mchombo (1993) et la complète par des faits du kirundi (bantu J60). Les différences syntaxiques et sémantiques entre les deux langues sont attribuées à un paramétrage différent de l’assignation casuelle et de la sélection thématique.
Don Salting (Des traits dépendants de l'inventaire : pour une nouvelle approche de la hauteur vocalique ) traite, comme Larry Hyman, de faits d’harmonie vocalique. Son analyse est cependant différente puisqu’il utilise un système prédéfini de traits, où figurent deux traits hiérarchisés d’aperture. La combinaison de ces traits permet de rendre compte des systèmes d’harmonie, mais le contenu phonétique de ces traits dépend de la langue considérée. Ainsi l’inventaire des traits est-il à la fois abstrait et dépendant du système.
Amanda Seidl et Alexis Dimitriadis (Statives and Reciprocal Morphology in Swahili) examinent de près les constructions réciproques et statives du swahili (bantu G40), qui ont en commun de modifier la structure argumentale du verbe. Une comparaison du statif swahili avec le statif du chichewa fait apparaître des spécificités du swahili, notamment la possibilité de le combiner avec le réciproque. Le statif-réciproque ainsi formé permet de réintroduire un argument oblique qui peut prendre la valeur d’agent d’une phrase passive.
Section 3 : Benue-kwa
Enoch Oladé Aboh (Les constructions à objet préposé et les séries verbales dans les langues kwa) étudie les rapports entre les séries verbales et les constructions à objet préposé, ces dernières présentant soit deux verbes, soit une marque aspectuelle et un verbe. Dans les deux types de constructions, selon lui, une même structure se manifeste dans laquelles les prédicats sont hiérarchisés. Les variations apparentes V1-V2-O ~ V1-O-V2 au sein même du groupe kwa résultent de différences de déplacement au niveau superficiel. Enfin, l’auteur propose d’étendre ce type d’analyse aux constructions à auxiliaires des langues européennes.
Les parlers gbe ont la particularité d’avoir à la fois des prépositions et des postpositions. Felix Ameka (Prepositions and postpositions in Ewe (Gbe) : empirical and theoretical considerations) montre qu’il s’agit bien d’adpositions malgré leur origine respectivement verbale et nominale. En effet, ces éléments présentent un comportement différent des unités lexicales dont ils sont issus. L’auteur déplore que les diverses théories peinent à rendre compte de la coexistence des deux types d’adposition dans une même langue.
Nick Clements et Sylvester Osu (Ikwere nasal harmony in a typological perspective) rendent compte des faits concernant la nasalité en ikwere, et notamment des conditions de sa transmission. Ils constatent que les phonèmes consonantiques de cette langue peuvent être classés, en fonction de leur ‘nasalisabilité’, sur une échelle d’obstruance qui se trouve être inverse de l’échelle de sonorité. Le comportement des consonnes implosives vis-à-vis de la diffusion du trait de nasalité montre qu’il ne s’agit pas d’obstruantes.
La contribution de James Essegbey (Demystifying inherent complement verbs in Ewe) est consacrée aux ‘verbes à complément inhérent’ (ou inherent complement verbs, ICVs) en ewe. Ces verbes sont généralement décrits comme sémantiquement déficients, leur sens étant fourni par le complément dont ils sont munis. L’auteur montre que ces verbes ont le même comportement morpho-syntaxique que les autres verbes à complément obligatoire. Quant à la construction du sens, elle dépend en proportions variables du verbe, du complément mais aussi de facteurs pragmatiques.
Au sein du groupe benue-kwa, les langues les plus riches en tons seraient les plus pauvres en affixes, et inversement. A partir de cette corrélation typologiue, Victor Manfredi (A fonosyntactic parameter within Benue-Kwa and its consequences for Edo) construit un modèle selon lequel les unités tonales sont en concurrence (ou en distribution complémentaire) avec des unités mophologiques.
Section 4 : Wolof
Fiona McLaughlin (Some theoretical consequences of phonological agreement in Wolof: REPEAT domains) propose de voir dans les phénomènes d’accord et de redoublement deux expressions d’une même réalité. Dans le cadre de la Théorie de l’Optimalité, cette réalité est présentée comme une contrainte nommée repeat. Si le wolof fournit la plupart des données exploitées ici, le propos se veut plus général. La contrainte repeat est accompagnée d’une contrainte inverse (*repeat), que l’on peut comparer à l’OCP (Obligatory Contour Principle). Les langues se situent différemment par rapport à ces deux extrêmes, comme le montre la comparaison qui est faite ici entre le wolof et l’espagnol.
Sylvie Nouguier-Voisin (Un syncrétisme causatif/applicatif en wolof ?) observe que deux suffixes de dérivation verbale du wolof, -al et -e, permettent chacun de former à la fois des dérivés applicatifs et causatifs. Ce syncrétisme applicatif-causatif, dont d’autres exemples existent dans des langues diverses, est attribué à la proximité des rôles sémantiques des arguments dont les suffixes permettent l’ajout.
Enfin, Anne Zribi-Hertz et Lamine Diagne (Déficience flexionnelle et temps topical en wolof) analysent le comportement des propositions f-déficientes (c’est-à-dire présentant une absence de flexion) du wolof. Paradoxalement, celles-ci peuvent constituer des énoncés complets, contredisant l’hypothèse qui réserve cette propriété aux seules propositions finies, c’est-à-dire munies des spécifications de Temps et de Personne. Mais les propositions f-déficientes ne sont des énoncés complets que si elles sont précédées de l’expression d’un repère temporel, appelé ici temps topical.
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Quelques remarques pour conclure : le titre de l’ouvrage, Typologie des langues d’Afrique & universaux de la grammaire, ne donne pas une idée très juste de son contenu. Certes, les articles sélectionnés peuvent, à des titres divers, intéresser la typologie. Mais rares sont ceux qui se situent résolument dans une perspective typologique. La mention des universaux de la grammaire, elle, peut être vue comme un embellissement à vocation publicitaire. Le choix de ce titre est d’autant plus surprenant que cet ouvrage fait directement suite à un colloque dont l’intitulé était Théories linguistiques et langues subsahariennes, expression beaucoup plus adaptée à la teneur des articles proposés. En effet, ceux-ci illustrent des théories très diverses, et cette diversité représente sans doute un des atouts majeurs de l’ouvrage.
Guillaume SEGERER
CNRS, LLACAN

KRINGS, Matthias & Editha PLATTE (eds.). 2004. Living with the Lake. Köln : Rüdiger Köppe, Studien zur Kulturkunde 121, 293 p.
Cet ouvrage est le fruit d’un programme recherches allemand, le SFB 268, qui pendant treize ans, de 1989 à 2002, associa les universités de Francfort (Allemagne) et de Maiduguri (Nigeria). Des chercheurs de disciplines diverses y furent impliqués : archéobotanique, botanique, géographie, anthropologie, archéologie, linguistique. A partir de 1996, ce programme s’est axé sur la région du lac Tchad en raison de l’abondance de terres fertiles dégagées par l’assèchement du lac, et de l’importante migration qu’elle attira. L’objectif du programme était donc d’analyser les phénomènes de genèse d’une culture et d’une société nouvelles, dans les espaces pionniers ainsi libérés. Dans ce travail collectif, il est largement fait appel à la théorie de Kopytoff sur le rôle des processus pionniers (frontier process) dans l’ethnogenèse des sociétés africaines, tout en l’élargissant à une dimension nouvelle. En effet Kopytoff met essentiellement l’accent sur les facteurs historiques et politiques, tandis que les facteurs environnementaux et économiques, sur le long terme, sont ici également pris en compte.
Sous la plume d’Heinrich Thiemeyer, l’histoire climatique et environnementale du lac Tchad durant l’Holocène est d’abord mise en perspective. De même, c’est sur la préhistoire tardive que portent les trois articles suivants. Ils tentent d’établir le lien entre les variations du niveau du lac et les changements culturels qui peuvent être repérés (histoire des implantations humaines, facteurs du développement de sociétés plus complexes). Ensuite, la période historique est abordée, notamment avec un article de synthèse très utile d’Ulrich Braukämper. Il y retrace, depuis la fin du premier millénaire jusqu’à nos jours, la chronologie des multiples vagues d’immigration de groupes arabes vers le bassin du lac Tchad, en particulier vers le Bornou.
Dans cette logique chronologique, les contributions suivantes portent sur la période récente. Nikolaus Shareika nous livre, d’une manière très vivante, le point de vue des Peuls WodaaBe sur les difficultés soulevées par leur migration vers les riches pâturages libérés par l’assèchement du lac Tchad. Matthias Krings retrace, sur un siècle, les transformations de la pêche sous l’effet d’une multitude de facteurs historiques, techniques, sociaux et politiques. L’ouvrage se termine par trois tableaux de la vie sociale des agriculteurs migrants installés sur le lac : les difficultés des Igbo en séjour temporaire (par Bärbel Freyer), la sociologie des distractions et le rôle des prostituées (par Editha Platte) et pour finir, à nouveau sous la plume de Matthias Krings, les problèmes de droit foncier pour les nouveaux espaces de culture libérés par l’assèchement du lac, et les solutions qui leur sont apportées.
Au total, voici donc un livre extrêmement intéressant, qui nous offre un tableau riche et précis des phénomènes socio-culturels provoqués par les variations du lac Tchad et surtout par son assèchement actuel. Sur l’afflux de migrants et la société nouvelle qui prend forme, dans cet espace pionnier, il apporte des informations d’autant plus précieuses qu’elles faisaient défaut jusqu’alors.
Catherine BAROIN
CNRS, UMR 7041


Transparency International, HODESS Robin (Dir.), INOWLOCKI Tania, WOLFE Toby (Collab.). 2003. Rapport mondial sur la corruption 2003. Paris : Karthala, 423 p.
Le rapport de 2003 a pour thème spécial l’accès à l’information. Les éditions Karthala en sont l’éditeur en français. Il comporte trois grandes parties :
- L’accès à l’information (thème de cette année) ;
- Rapports régionaux (avec un plan uniforme, permettant de comparer les grandes régions : vue d’ensemble, aux niveaux international et régional, au niveau national, le secteur privé, la société civile) ;
- études et données.
Au sein de ces grandes parties, trois chapitres touchent à la zone d’intérêt du réseau Méga-Tchad ; nous en avons retenu également deux autres qui présentent un intérêt général.
1°) La législation sur la liberté d’information : progrès, questionnements et normes, par Toby Mendel
Contient un encart intitulé « Nigéria : les obstacles à l’accès à l’information » par Edetaen Ojo. Un projet de loi sur la liberté d’information est en cours d’élaboration ; il doit traiter notamment de l’accès aux déclarations de patrimoine des fonctionnaires. Ce projet connaît bien des avatars dans un pays qui a objectivement toujours été bien en avance dans le domaine de l’information sur les pays de l’Afrique francophone.

2°) Afrique de l’Ouest, par Niyi Alabi
Ce chapitre contient des développements sur le Nigéria.
Dans l’ensemble de la région, les institutions de lutte contre la corruption ont été beaucoup critiquées. « La situation s’explique en partie par le fait que la création d’institutions de lutte contre la corruption vise souvent à calmer les acteurs internationaux tandis que les gouvernements évitent de s’aliéner leurs alliés politiques dans le pays en prenant des mesures de répression de la corruption ».
Attention au « retour de bâton » dans la lutte contre la corruption : « Lors d’une réunion de l’Association parlementaire du Commonwealth, en juin 2002, le président du Nigéria, M. Olusegun Obasanjo, a appelé à une coopération active des gouvernements occidentaux dans la campagne croissante pour le rapatriement de l’argent détourné. ‘Il ne suffit pas seulement d’accuser les pays en développement de corruption’ dit-il, ‘le monde occidental doit donner la preuve de son engagement effectif à nous aider en rapatriant l’argent volé de nos trésoreries et caché dans leurs établissements financiers’ ».
Si le Nigéria continue d’apparaître peu coopératif dans le blanchiment d’argent, un certain nombre de mesures sont à relever : possibilité de limoger les fonctionnaires corrompus, audit des comptes de l’Assemblée Nationale, création d’une « brigade anti-corruption » au sein de la police.
La transparence totale n’est cependant pas de mise : « Au Nigéria, le public a crié au scandale suite aux allégations selon lesquelles Investors International London Ltd aurait bénéficié de traitement préférentiel dans sa tentative de rachat de 51 % des parts dans NITEL, la Société des télécommunications du Nigéria ».
Il est intéressant de relever la mention de la présence de « fonctionnaires fantômes » dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, qui a déjà entraîné un dénombrement spécifique des gens émargeant sur les listes des membres de la fonction publique.
3°) Afrique centrale, par Claude Kabemba
Le Cameroun, la Centrafrique et le Tchad sont ici concernés, avec un encart sur « La corruption dans les forêts camerounaises » par Samuel Nguiffo.
« Dans les pays qui ont connu récemment le développement de l’exploitation pétrolière [dont le Tchad et le Cameroun], les flux de revenus générés pour le gouvernement ont créé d’énormes possibilités de corruption ».
On note l’absence de systèmes judiciaires indépendants qui pourraient lutter efficacement contre la corruption. Les élections sont régulièrement contestées suite à des fraudes avérées. La presse reste muselée ou tout au moins la législation reste très contraignante à l’égard des journalistes, qui peuvent être facilement poursuivis et emprisonnés.
La gestion de la filière bois au Cameroun ne laisse pas d’être préoccupante : « La corruption représente la plus grosse menace pour la gestion durable des forêts camerounaises » et on a estimé que la part des arbres abattus illégalement représentait 45 % de la production de bois…
Au total, « ce n’est pas l’absence d’une législation qui serait responsable de la corruption mais le fait que cette législation n’est pas appliquée ».

4°) Indice de perceptions de la corruption 2002, par Johann Graf Lambdorff
L’Indice de perceptions de la corruption (IPC) est un indice composite établi à partir de 15 sources de données. Le rapport souligne que « L’importante corrélation des différentes sources utilisées dans l’IPC est un indicateur de sa fiabilité ».
On est en droit d’exprimer des doutes sur cette assertion, car si les sources ont des approches similaires, il serait étonnant qu’elles ne soient pas corrélées entre elles. Ainsi, malgré toutes les précautions prises pour le calcul de l’indice de perception de la corruption, une certaine insatisfaction peut demeurer dans la tête du lecteur. Dans la mesure où cet indice semble privilégier les opinions de la « majorité », nul doute qu’un policier posté au coin d’une rue, demandant à longueur de journée à ce qu’on lui paie une bière « pour étancher sa soif », convertira beaucoup plus de monde à l’opinion que le pays entier est corrompu, qu’un industriel transférant des millions de dollars sur un compte numéroté dans un paradis fiscal insulaire afin de vendre des avions de combat, obtenir une concession pétrolière ou un permis d’exploitation forestière…
Ceci dit, on ne s’étonnera que les pays de la région soient extrêmement mal classés au niveau mondial : en 2002, sur 102 pays, le Cameroun se situe à la 89e place par ordre de corruption croissante et le Nigéria à la 101e ; quant au Tchad, non classé en 2002, il est classé à la 142e place sur 146 en 2004 (classement disponible sur le Web). Signalons que la première place est occupée en 2004 par la Finlande, la France se situant à la 22e et Haiti à la dernière place.

5°) Enquêtes nationales sur la corruption en Afrique francophone, par Marie Volkers
Plusieurs enquêtes ont été menées en Afrique francophone, tant au niveau des ménages qu’au niveau des entreprises. Le rapport donne un intéressant tableau à ce sujet, avec la proportion des personnes percevant la corruption comme un problème important dans différents secteurs : douane, justice, administration locale, police, hommes politiques, santé publique, agents d’état civil et des services des mines, perception, police de la circulation.
Au total, le travail de Transparency International est à tous égards salutaire et souvent remarquable.
On conclura cependant par ce qui pourra paraître comme un scoop et montre qu’on n’est jamais à l’abri d’un manque de vigilance quand on traite de la corruption. Un des sommets de ce rapport de Transparency International, qui montre ironiquement sans doute aussi une partie de ses limites, est atteint lorsqu’on comprend qu’il a bénéficié, bien involontairement certainement, du concours technique d’un des responsables à s’être enrichi très rapidement en exerçant des fonctions officielles dans son pays…
Pour en savoir plus :  HYPERLINK "http://www.globalwitness.org" www.globalwitness.org et  HYPERLINK "http://www.transparency.org" www.transparency.org
Patrick GUBRY
Démographe, IRD, UR 013

THESES ET MEMOIRES



MOORE, Leslie C. 2004. Learning languages by heart: language socialization in a Fulbe community (Maroua, Cameroon). Dissertation, University of California at Los Angeles.

In my dissertation « Learning languages by heart: second language socialization in a Fulbe community (Maroua, Cameroon) » I examine rote learning from a language socialization perspective, reframing it as social practice for apprenticing novices into language and other domains of cultural competence. This practice, which I call Guided Repetition, entails modeling by an expert, imitation of that model by a novice, followed by rehearsal and performance by the novice. In each phase, the expert supervises the novice and may assist, evaluate, and correct her efforts. Taking an ethnographic, interactional, and developmental approach, I examine how and why Guided Repetition is enacted in the Koranic and public schools in Maroua, Cameroon. My account is based on a longitudinal study of the apprenticeship of seven Fulbe children in their first year of public school into three language practices in the three primary socializing institutions of their community: the teaching and learning of the Koran in Arabic at Koranic school and home, dialogues in French at public school, and folktales in Fulfulde (the children’s native language) at home. While the Koranic and public school activities share the same basic sequential structure and the objective of verbatim memorization and performance of a text, they are accomplished in different ways and for different reasons. In my analysis and comparison of the two different school activities, I consider multiple levels ˆ practice, lesson, phases of the lesson, and moment-by-moment interaction ˆ in order to understand the organization of participation, changes in the participation of novices and experts, and the meanings the activities hold for participants and other community members. Using the Guided Repetition model as an etic grid, I identify patterns in the use of language(s), body, space, and structure in the environment and relate them to participants’ goals, expectations, values, and ideologies. In addition, I discuss the recent diffusion of Guided Repetition into folktale socialization in the home. I show rote learning to be a powerful, intricately structured, and context-sensitive socialization practice and the Guided Repetition model a useful tool for exploring its complexity and its cultural variations.

(résumé de l’auteur)
DJONG YANG, Albert Ouankreo. 2004. Crises et mutations agraires en pays toupouri (République du tchad). Thèse en Géographie humaine, économique et régionale, Université de Paris X – Nanterre.

Situé au sud-ouest du Tchad, le pays toupouri couvre une superficie de 1055 km2 pour une population estimée, en 1993, à 87 000 personnes, soit une densité moyenne de 82 habitants au km2. La pression démographique dans ce territoire entraîne la rareté des terres de culture. Le mode de tenure de la terre ayant évolué dans les deux dernières décennies dans le sens de l’appropriation familiale, voire individuelle, de nombreux jeunes sont, de ce fait, contraints d’émigrer dans les territoires limitrophes (sous-préfecture de Pala et République du Cameroun), à la recherche des terres cultivables ou d’emplois rémunérés.

Pourtant toutes les potentialités du pays toupouri du Tchad n’ont pas été exploitées. Des terres riches bordent le fleuve Mayo-Kebbi et celui-ci est jalonné de lacs. Le développement d’une agriculture irriguée le long de ce fleuve ou autour des lacs ne pourrait-il pas ralentir l’émigration des jeunes vers d’autres horizons ?

(résumé de l’auteur)




HEIß, Jan Patrick. 2003. Zur Komplexität bäuerlicher Feldarbeit. Eine Fallstudie in einem Manga-Dorf (Niger). (La complexité des travaux agricoles : le cas d’un village du Manga (Niger)). Münster : Lit-Verlag, Beiträge zur Afrikaforschung, 232 p.

In "Zur Komplexität bäuerlicher Feldarbeit" the author studies in great detail the practices of carrying out agricultural work in a Manga-village in Niger. But his study does not deal with the techniques only, he rather unravels many of the aspects that shape the actual practice of working. He describes the knowledge stock involved, qualifies the way of working as a whole, determines the moods the peasants are in at diverse stages of their work, refers to the relations between the peasants' religious convictions and their work as well as to the embeddedness of the working process in the peasants' networks of social relations. Finally, he compares the empirical results of the study with the contemporary state of the art of studying work, thereby defining the theoretical advances contained in the empirical study.

(résumé de l’auteur)

DUBOISSET, Arnaud. 2003. L'importance agricole des termitières épigées dans le nord du Cameroun. L'exemple des nids de Macrotermes subhyalinus et d'Odontotermes magdalenae. 420 p.+ annexes. Doctorat de Sciences de l'Environnement, Université Paris XII-Val de Marne.

La fertilité agricole des termitières et plus globalement l'intérêt que présente l'activité des termites pour l'agriculture tropicale constituent, depuis plus d'un siècle, un sujet de controverse. Cette étude vise, d'une part, à décrire les caractéristiques pédologiques des nids de M. subhyalinus et d'O. magdalenae et, d'autre part, à déterminer leur rôle dans deux agrosystèmes : l'un fali et l'autre guiziga (nord du Cameroun).

Dans les sols ferrugineux des piémonts fali, les nids de Macrotermes constituent de véritables îlots de fertilité desquels sont dégagées des productions substantielles en sorgho et en maïs. En garantissant une remarquable productivité des travaux agricoles et une plus grande flexibilité des itinéraires techniques, leur mise en valeur permet de limiter les risques agricoles. Par la redistribution d'argiles de type 2/1 en surface du sol, ils induisent une augmentation de la CEC et des teneurs en cations échangeables des horizons superficiels, stimulent les processus de structuration (améliorant ainsi la réserve en eau utile) et diversifient les capacités métaboliques des communautés bactériennes. Une amélioration hautement significative de la productivité végétale dans la zone périphérique des nids en résulte. Elle provoque un accroissement des teneurs en carbone du sol et une stimulation de l'activité hétérotrophique et nitrifiante des microorganismes du sol. Ces nids créent, ainsi, de petites zones d'accumulation en nutriments.

Dans les vertisols, l'aridité des nids d'Odontotermes oblige les agriculteurs à les inonder pour provoquer leur effondrement. Ils se servent de ces emplacements pour réduire la durée des dernières pépinières de muskuwaari et pour le repiquage du sorgho après un scénario pluviométrique défavorable. La contribution directe de ces emplacements aux productions de muskuwaari semble toutefois mineure. L'emplacement des nids détruits se caractérise par une faible densité apparente, induite par un fort accroissement de la macroporosité. Ces modifications n'entraînent aucune conséquence sur la réserve en eau utile mais pourrait favoriser l'alimentation hydrique des plants de sorgho en facilitant le stockage de l'eau dans les horizons profonds, la pénétration des racines dans le sol et les remontées capillaires en fin de cycle cultural.

Les conclusions dégagées par les deux approches (agronomique / agropédologique) apparaissent finalement complémentaires. La singularité des propriétés pédologiques de ces nids expliquent pourquoi ces stations sont traitées comme un élément parfois indépendant du découpage du parcellaire et de la conduite des itinéraires techniques. L'étude souligne, ainsi, la pertinence des savoirs et des savoirs-faire paysans, dont l'analyse permet de faire émerger de nouvelles questions relevant directement des domaines de la biologie du sol et de l'agroécologie.

Mots Clefs : Termites, Termitières, Macrotermes subhyalinus, Odontotermes magdalenae, Biologie du sol, Fertilité, Hétérogénéité, Pratiques paysannes, Sorgho, Muskuwaari, Cameroun, Fali, Guiziga, Interdisciplinarité.

(Résumé de l’auteur)



GAULTIER, Gaëlle. 2004. Recharge et Paléorecharge d’une nappe libre en milieu sahélien (Niger oriental) : approches géochimique et hydrodynamique. Thèse de doctorat, Université Paris Sud, sous la direction de Christian Leduc et Christelle Marlin.

Ce travail porte sur la caractérisation de l’aquifère libre au Niger oriental, première ressource en eau dans ce milieu sahélien. Une centaine d’échantillons ont été acquis pour une étude géochimique (ions majeurs, 18O, 2H, 13C, 14C) couplée à une modélisation hydrodynamique.
La recharge, marquée par une forte variabilité spatio-temporelle, est active au sud et discontinue quelle que soit la source : (i) la Komadougou Yobé, rivière intermittente, (ii) le lac Tchad et (iii) les pluies au sein de l’ancien erg du Manga. L’enrichissement systématique en 18O et 2H des eaux souterraines montre de plus l’impact significatif de l’évaporation sur les eaux de recharge sous ce climat semi-aride.
Les âges 14C indiquent la présence d’eaux fossiles sur l’ensemble du site, datant de l’optimum Holocène. Ces eaux présentent les plus faibles valeurs 18O de la nappe, signe d’une paléo-recharge rapide et intense. En parallèle, les valeurs 13C suggèrent le développement d’une végétation adaptée à un climat plus humide (type C3) et apportent les premiers indices d’un paléo-lac Tchad recouvrant la plaine du Kadzell.
La modélisation de la dépression piézométrique du Kadzell a été calée et validée à partir des mesures piézométriques disponibles depuis 1960. Le modèle montre la nécessité d’une évapotranspiration dominante au centre de la plaine et de faibles perméabilités pour reproduire la nappe en creux. Il confirme les résultats isotopiques avec une recharge uniquement latérale avec 50% des apports depuis la rivière et seulement 7% depuis le lac. Par ailleurs, le régime transitoire montre l’impact limité sur la nappe libre de la sécheresse de ces dernières décennies malgré l’assèchement prolongé du lac Tchad.
(Résumé de l’auteur)

REOUNODJI, Frédéric. 2003. Espaces, sociétés rurales et pratiques de gestion des ressources naturelles dans le sud-ouest du Tchad ; vers une étude de l'intégration agriculture - élevage. Université de Paris I/Panthéon-Sorbonne, LRVZ-Farcha, CIRAD, IRD, thèse de doctorat en géographie.

C'est une étude de l'évolution de l'occupation du sol et de l'utilisation des ressources naturelles au sud-ouest du Tchad, entre la latitude de Bongor et celle de Beinamar. Cette "région" est articulée en 4 "zones", chacune étant centrée sur un terroir qui a fait l'objet d'enquêtes détaillées : Djoy III chez les Ngambay, Ngoko chez les Musey de Fianga, Tchikali II chez les Massa de Bongor et Sélé chez les Kim du Logone. Cependant, la thèse ne consiste pas en une succession de monographies de terroirs. Les études de terroirs sont mobilisées en fonction des thématiques traitées.

Les problématiques concernent les relations entre les changements du milieu naturel et les modes d'utilisation des ressources, essentiellement l'agriculture et l'élevage : des formes d'intégration entre ces deux activités constituent-elles des solutions possibles pour une gestion viable des ressources naturelles ? La thèse est organisée en trois parties : d'abord (1) la méthode et la présentation géographique de la région, ensuite (2) les dynamiques d'occupation de l'espace et d'usage des ressources naturelles, enfin (3) l'aménagement de l'espace et l'amélioration de la gestion des ressources naturelles.

Dans la méthodologie, l'auteur présente d'abord ses sites d'étude qui sont représentatifs de plusieurs situations. Ainsi, Djoy III est le prototype d'un site pionnier agricole à grandes disponibilités foncières mais sans association de l'élevage à l'agriculture. Au contraire, à Ngoko, une "saturation de l'espace" est en cours, accompagnée d'un début d'intégration élevage-agriculture. Sélé est typique des plaines d'inondation propices à plusieurs activités. Quant à Tchikali II, il juxtapose des groupes de migrants dont les activités diffèrent. Les méthodes d'investigation, surtout des analyses cartographiques (levés de parcellaires de terroirs, traitements d'images satellitales des zones) mais aussi des enquêtes d'exploitations agricoles, sont basées sur la combinaison de plusieurs échelles et l'approche diachronique. La présentation de la région, depuis le milieu naturel jusqu'aux populations et aux activités rurales, accorde une large place à l'histoire des groupes humains et aux principes anciens du contrôle foncier de l'espace. Agriculture et élevage sont des activités originales dans la région par l'absence de relations conflictuelles, ce qui contredit l'opposition habituelle entre éleveurs et cultivateurs.

L'évolution de l'occupation de l'espace de 1974 à 1999 dans les 4 zones met partout en évidence une extension de l'emprise agricole et une diminution de la fertilité des sols, ce qui donne lieu à l'émergence de nouvelles stratégies foncières dans un contexte pourtant caractérisé par l'absence de conflits fonciers. Ce constat s'appuie sur des cartes de terroirs qui ne représentent pas seulement le parcellaire cultivé mais aussi les espaces périphériques. La région s'inscrit dans l'aire cotonnière du Tchad mais l'évolution de cette culture est contrastée et toute une série d'alternatives au coton sont tentées par des innovations endogènes. La fertilité des sols, gérée traditionnellement par des parcs arborés et des jachères, devient maintenant un thème de recherche-développement.

La troisième partie commence par une présentation des systèmes pastoraux, illustrée par des cartes de segments de parcours à travers les zones étudiées. L'exclusion des pasteurs transhumants des zones densément occupées suggère que le pastoralisme a peu d'avenir dans ces savanes mais qu'au contraire, l'intégration de l'élevage à l'agriculture comporte plusieurs avantages. Les initiatives locales de gestion des ressources naturelles sont le fait d'organisations paysannes. La fragilité de ces organisations dans les villages de référence, notamment les groupements féminins, contraste avec les ambitions des politiques de responsabilisation des acteurs locaux envers l'environnement. Les résultats agricoles sont évalués par le biais d'un classement des exploitations dans 3 terroirs et ces exploitations sont resituées dans un cycle d'évolution. La dernière partie s'achève par une série de recommandations pour "une gestion viable de l'espace et des ressources". Parmi celles-ci, une intégration de l'agriculture et de l'élevage est préconisée.

La conclusion pose que l'évolution de l'élevage est au cœur des dynamiques de gestion de l'espace dans la région.

(résumé par J. Boutrais)



MATHIEU, Bertrand. 2005. Une démarche agronomique pour accompagner le changement technique. Cas de l’emploi du traitement herbicide dans les systèmes de culture à sorgho repiqué au Nord-Cameroun. Thèse d’agronomie (INA-Paris-Grignon), sous la direction de François PAPY, Directeur de recherche à l’INRA.

Le développement de la culture du sorgho de saison sèche, qui concerne l'ensemble du bassin du lac Tchad, constitue la dynamique agraire la plus visible de ces dernières décennies dans les plaines de l'Extrême-Nord Cameroun. La plante est repiquée dans des terres argileuses (vertisols) plus ou moins inondables, difficilement cultivables en saison des pluies, et accomplit son cycle en saison sèche, à partir des réserves en eau du sol.

Le traitement herbicide de préparation, introduit récemment, est utilisé de façon croissante compte tenu des avantages à la fois agronomiques pour accélérer la préparation des parcelles et maîtriser certaines adventices vivaces, et économiques en réduisant légèrement les coûts par rapport à l'emploi de manœuvres salariés. L'approvisionnement étant facilité par la présence dans la région d'une filière coton intégrée, dont sont membres la plupart des agriculteurs, ces derniers ont rapidement cherché à adapter le traitement dans les différents types de sol et situations d'enherbement concernés par la culture du sorgho repiqué. Mais la mise en œuvre du traitement s'avère souvent approximative avec des risques d'utilisation mal contrôlée de l'herbicide. Outre les conséquences à moyen et long terme d'épandages excessifs sur l'environnement et la santé humaine, l'augmentation des surfaces traitées induit déjà une diminution de l'embauche de saisonniers pour les travaux de fauchage.

Un travail de recherche est apparu opportun pour accompagner les agriculteurs concernant l'adaptation de ce changement technique vers une utilisation la plus modérée possible des herbicides. Notre démarche d'accompagnement de l'innovation associe deux approches agronomiques : l'une consiste à cerner les problèmes que les agriculteurs doivent résoudre à travers l'analyse et la formalisation des règles de décision pour la conduite de la culture ; l'autre à évaluer de nouvelles règles de décision liées à l'utilisation de l'herbicide sur l'élaboration du rendement de sorgho et l'évolution de la flore. La combinaison de ces deux formes de connaissances agronomiques permet de conseiller les agriculteurs sur l’insertion judicieuse d’une nouvelle technique dans leurs systèmes de culture, en valorisant au mieux leurs savoirs et leurs savoir-faire. La démarche s'appuie sur des enquêtes fines à l'échelle de l'exploitation agricole et des expérimentations "systèmes de culture" en parcelles paysannes, dans deux terroirs de la région de Maroua.

L'analyse révèle l'importance de l'hétérogénéité inter et intra-parcellaire du sol, sur laquelle l'agriculteur s'appuie pour enchaîner les opérations afin de repiquer dans de bonnes conditions d'humidité du sol malgré la lenteur des tâches culturales et un créneau réduit de réalisation de l'implantation. Dans la majorité des situations pédo-climatiques, la réserve hydrique du sol constitue le principal facteur limitant de la culture. La concurrence des mauvaises herbes se révèle limitante dans les terrains les plus humides en particulier lors des années de bonne pluviométrie. Dans ces conditions climatiques et d'enherbement, le traitement herbicide offre des gains de rendement d'au moins 20 % et parfois beaucoup plus dans les zones inondables où prolifèrent certaines adventices vivaces. Dans les situations à dominante de graminées annuelles, le désherbage chimique ne permet pas d'augmentation de production et ne devrait être envisagé que comme une solution d'ajustement ponctuelle pour éviter à l'agriculteur de prendre du retard dans l'implantation de sa sole, en particulier lors des années les plus sèches. Les résultats ont permis de préciser les règles de décision liées à la mise en œuvre du traitement : localisation des traitements et modulation des doses en tenant compte de l'hétérogénéité des milieux cultivés ; alternance de l'utilisation d'herbicide avec le mode de préparation habituelle selon le scénario climatique.

Cette démarche, mise en œuvre dans le cadre d'un projet de développement, contribue à l'enrichissement de services d'appui et de conseil aux exploitations familiales à l'échelle régionale, notamment pour orienter les agriculteurs vers des principes de gestion intégrée de l'enherbement et limiter les effets négatifs de l'innovation sur l'environnement et l'emploi en milieu rural.

Mots clés : Sorgho repiqué / règle de décision / herbicide / gestion de l'enherbement / vertisols / Nord-Cameroun

PROGRAMME DE RECHERCHE

ABAKAR MALLOUMI, Moustapha.  Coopération sous régionale et la gestion durable des eaux du lac Tchad : le cas de la Commission du Bassin du Lac Tchad. (projet de DEA en études internationales, Université de Montréal)
Dans ce travail nous nous intéressons particulièrement aux différentes théories relatives à l'approche de gestion intégrée de l'eau dans le but d'établir une comparaison avec la politique de la CBLT se réclamant justement de cette nouvelle philosophie de gestion de ressources hydriques. Deux objectifs essentiels guident cette étude :
1- chercher à vérifier la respectabilité des critères de base d'une gestion intégrée de l’eau.
2- dégager ainsi l'écart qui pourrait exister entre les pratiques de la CBLT et l'approche de gestion intégrée de l’eau.
Au terme de nos recherches, nous nous sommes rendus compte que les menaces sur l'hydrosystème du Bassin du lac Tchad relevant de l'action anthropique semblent beaucoup plus importantes que l'on ne pensait alors que la politique de la CBLT a tendance à sur-dimensionner les causes climatologiques. Les pratiques de l'homme (dans le Bassins du lac Tchad) nous semblent donc jouir d'une absence énorme de garde-fou que pouvait prévoir toute approche digne de gestion intégrée de l'eau. Une réorientation de politique s'avère nécessaire afin d'asseoir les balises de la nouvelle formule de gestion de ressources en eau.
Mais une telle réorientation se trouverait malheureusement confrontée à une question de taille: la souveraineté. En effet, l'affirmation de la souveraineté des États membres sur les portions relevant du Bassin conventionnel n'est pas de nature à laisser les coudées franches à l'organisme sous régional dans la mise en œuvre de ses politiques dans le Bassin.
Ce dernier aspect vient ainsi conforter l’hypothèse principale de ce travail qui s’articule autour d’une probable incompatibilité entre la prédominance de la souveraineté des États riverains sur le Bassin conventionnel et la liberté pour la CBLT de mettre en œuvre adéquatement ses politiques de sauvegarde des eaux du lac Tchad.
Le plan de notre mémoire est organisé en deux parties. La première présente le cadre théorique de la gestion de l’eau. Après un rappel de la gestion traditionnelle de l’eau, nous présentons le fondement théorique de la nouvelle formule de gestion en insistant sur le concept de « gestion intégrée », sur les éléments de l’approche de gestion intégrée de l’eau et sur l’importance et la portée des dimensions les plus pertinentes de cette approche (chapitre 1).
La deuxième partie nous conduira à vérifier la validité de nos hypothèses fondées sur le choix des quatre variables à savoir : l’implication de la population riveraine dans la politique de gestion de l’eau, les règles et règlements régissants les activités humaines tributaires de l’eau, la menace de l’ensablement du lac, de la désertification et de pratiques agricoles ainsi que le niveau d’harmonisation institutionnelle des politiques de gestion de ressources en eau des pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT).
Grâce à une série d’entrevues,(auprès de la Commission chargée de la gestion du lac et des populations riveraines) et à une revue de littératures, nous effectuons la mesure de nos variables respectives (chapitres 2, 3, 4 et 5) et vérifions nos hypothèses.
Dans la conclusion générale, nous essayons d’identifier les obstacles potentiels à l’applicabilité de certains éléments de l’approche de gestion intégrée et les failles éventuelles peu favorables à un ajustement de la politique de la CBLT pour une meilleure gestion intégrée de l’eau dans le bassin du lac Tchad.














PRESENTATION D’OUVRAGE

Benoît DAVIRON, Benoît FAIVRE DUPAIGRE, Vincent RIBIER, Jean-Pierre ROLLAND, Tancrède VOITURIEZ, Abigaïl FALLOT, Arlène ALPHA. 2004. Manuel d'élaboration des politiques agricoles. Construction d'argumentaires pour l'intervention publique en Afrique de l'Ouest et du Centre. Paris : Gret, ministère des Affaires étrangères, Dossier pédagogique Agridoc, Réf. AGR 10, 160 p.

La place de l'intervention publique dans le secteur agricole des pays en développement a été largement reconsidérée au cours des deux dernières décennies. Malgré un bilan très mitigé des expériences de libéralisation des marchés et de désengagement d'États autrefois omniprésents dans les actions de développement rural, l'évolution des esprits a été telle que l'intervention publique, hier encore légitime, doit aujourd'hui être justifiée sur la base d'arguments économiques précis.

Le présent manuel propose une démarche originale d'élaboration des politiques agricoles, fondée sur la construction d'argumentaires légitimant l'intervention publique. Cette construction présente la double caractéristique de mobiliser le langage de l'économie, aujourd'hui dominant, et de reposer sur une dynamique de concertation entre acteurs publics et privés du secteur. L'argumentaire sera en effet d'autant plus solide et convaincant qu'il aura été élaboré conjointement par les différentes parties prenantes du développement rural.

Ce travail est le résultat d'une réflexion impulsée par le ministère français des Affaires étrangères et menée par le groupe " Pôle de formateurs africains en politique agricole ". Il se compose de trois parties ; une partie méthodologique décrit en détail la démarche en huit étapes, présentant pour chacune son objectif, son contenu, sa mise en oeuvre, les concepts et outils qu'elle mobilise. Trois études de cas illustrent l'application de la démarche à une situation concrète. Enfin, des fiches expliquent les différents concepts utilisés et éclairent le lecteur sur certains points de méthode.

Ce manuel constitue à la fois un support pédagogique, un guide pour les formateurs en politiques agricoles et un manuel de référence. Il exige une compréhension de base de l'économie mais ne fait appel à aucune connaissance approfondie de formalisation.

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TOURNEUX, Henry. 2003. Le système vocalique dans le groupe « kotoko ». In LÉBIKAZA, Kézié K. (ed.). Actes du 3e Congrès Mondial de Linguistique Africaine, Lomé 2000. Köln : Rüdiger Köppe, pp. 69-77.
Transparency International (ed.). 2003. Rappot mondial sur la corruption. 2003. Thème spécial : l'accès à l'information. Paris : Karthala, 423 p.
TUBIANA, Marie-José. 2004. Parcours de femmes. Les nouvelles élites. Saint-Maur-des-Fossés : Sépia, 250 p.
TUBIANA, Marie-José & J. TUBIANA. 2004. Contes Zaghawa du Tchad, recueillis par M.-J. et J. Tubiana, Paris : L'Harmattan, 2 vol., 125 + 125 p.
TULIPE, Simon. 2004. Le bassin tchadien à l'épreuve de l'or noir : réflexions sur la “ nouvelle donne pétro-politique ” en Afrique centrale, Politique africaine, n° 94, dossier Autour du lac Tchad : intégrations et désintégrations, pp. 59-81.
UMAR, Muhammad Awwal. 2002. Sociolinguistic Dimension of Nigerian Arabic Discourse: Register Analysis of Uthmann Danfodio's Najm al-Ikhwan, MAJOLLS 4, 2: 53-67.
USMAN, Bello Bala. 2002. Zubin Amsa Amon Wakokin Hausa, MAJOLLS 4, 2: 182-192.
WADE, James H. & Márta GALÁNTHA. 2004. Weaving Symbols – Textiles for the Living and the Dead among the Fali of the Mandara Mountains. In IBRISZIMOW, Dymitr & Eva ROTHMALER (eds.). Tesserae of Borno. In memory of Wilhelm Seidensticker (1938-1996). [= FAB, 16.] Köln : Köppe, pp. 93-131.
WAZIRI, Ibrahim Maina. 2003. Groundnut Production and Marketing for Export in Borno Province (1919-1945), Maiduguri Journal of Historical Studies I, 1: 73-103.
WAZIRI, Ibrahim Maina. 2004. The Unity in Diversity of Oral and Written Evidences in the History of Bole Fika. In IBRISZIMOW, Dymitr & Eva ROTHMALER (eds.). Tesserae of Borno. In memory of Wilhelm Seidensticker (1938-1996). [= FAB, 16.] Köln : Köppe, pp. 133-144.
WOLFF, H. Ekkehard. 2003. Predication Focus in Chadic Languages. In WOLFF, H. Ekkehard (ed.). Topics in Chadic Linguistics. Papers from the 1st Biennial International Colloquium on the Chadic Languages, Leipzig, July 5-8, 2001, Köln : Rüdiger Köppe, pp. 137-159.
WOLFF, H. Ekkehard & Bernard COMRIE (eds). 2004. Journal of West African Languages. Vol. 30.2 (Special Issue on West African Language Typology. Papers from the International Symposium on Areal Typology of West African Languages, Leipzig 2000.)
WOLFF, H. Ekkehard & Christfried NAUMANN. 2004. Frühe lexikalische Quellen zum Wandala (Mandara) und das Rätsel des Stammauslauts. In TAKAC, G. (ed.), Egyptian and Semito-Hamitic (Afro-Asiatic) Studies in Memoriam W. Vycichl, Leiden-Boston: Brill, pp. 372-413.
WOLFF, H. Ekkehard. 2004. Verbal Plurality in Chadic: Typology and Grammaticalization Chains. In SIMSON, A. (ed.), Papers from the Berkeley Linguistics Society: Special Session on Afroasiatic Linguistics, March 2001, (BLS-27S). Berkeley Linguistics Society.
ZULYADAINI, Balarabe. 2002. Tasirin Al'adun Turawa A kan Al'adun Hausawa Daga Bakin Wasu Mawakan Baka, MAJOLLS 4, 2, pp. 160-181.

LISTE DES OUVRAGES RECENSES DANS CE NUMERO


BEAUVILAIN, Alain. 2003. Toumaï. L’aventure humaine. Paris : La Table Ronde, 240 p. p. 58
BICHARA IDRISS HAGGAR. 2003. Tchad : témoignage et combat politique d’un exilé. Paris : L’Harmattan, 515 p. p. 75
BROMBER Katrin et Birgit SMIEJA, éd. (2004) Globalisation and Adrican Languages. (Hommage à Karsten Legère). Berlin, New-York : Mouton de Gruyter, 226 p. p. 82
Clauzel, Jean (éd). 2003. La France d’outre-mer (1930-1960). Témoignages d’administrateurs et de magistrats, Paris : Karthala, 878 p.. p. 64
DUVAL, Eugène-Jean. 2004. Le sillage militaire de la France au Cameroun (1914-1964), Paris : L’Harmattan, 379 p. p. 66
KAWKA, Rupert (ed.). 2002. From Bulamari to Yerwa to Metropolitan Maiduguri: interdisciplinary studies on the Capital of Borno State, Nigeria. Köln: Rüdiger Köppe. 187 p. p. 71
KRINGS, Matthias & Editha PLATTE (eds.). 2004. Living with the Lake. Köln : Rüdiger Köppe, Studien zur Kulturkunde 121, 293 p. p. 92
MAGRIN, Géraud. 2001. Le sud du Tchad en mutation, des champs de coton aux sirènes de l’or noir. Saint-Maur-des-Fossés : Cirad et Sépia, 470 p. p. 77
PLIEZ, olivier. 2003. Villes du Sahara. Urbanisation et urbanité dans le Fezzan libyen. Paris : CNRS Editions, 200 p. p. 73
ROHLFS, Gerhard. 2003. Voyages et explorations au Sahara, t. 5, Koufra – Les oasis de Djofra et de Djalo, 1878-1879. Paris : Karthala, 327 p. p. 63
ROTHMALER, Eva. 2003. Ortsnamen in Borno (Nordnigeria). [Place names in Borno - Noms de lieux au Bornou]. Köln : Rüdiger Köppe, 247 p., p. 61
SAUZET, Patrick & Anne ZRIBI-HERTZ (éds), 2003. Typologie des langues d’Afrique et universaux de la grammaire. Paris : L’Harmattan, 284 + 231 p
p. p. 87
SEIGNOBOS Christian & Fabien JAMIN. 2003. La case obus, histoire et reconstitution, Marseille : Parenthèses / Patrimoine sans frontières, coll. Architectures traditionnelles, 212 p. p. 68
Transparency International, HODESS Robin (Dir.), INOWLOCKI Tania, WOLFE Toby (Collab.). 2003. Rapport mondial sur la corruption 2003. Paris : Karthala, 423 p. p. 93
TUBIANA, Marie-José. 2004. Parcours de femmes. Les nouvelles élites. Paris : Sépia, coll. Pour mieux connaître le Tchad, 336 p. p. 74
YORONGAR, Ngarléjy. 2003. Tchad : le procès d’Idriss Déby. Témoignage à charge. Paris : L’Harmattan, 383 p. p. 75









 Cette nécrologie est inspirée d’une biographie : « Comment peut-on lire l’œuvre d’Eldridge Mohammadou ? » pour le Colloque Mega-Tchad d’octobre 2005 à Maroua.
 Il n’a cosigné que deux travaux de jeunesse très secondaires, un sur les contes et l’autre, un « dictionnaire élémentaire fulfulde, français, english ». Par ailleurs, deux ouvrages font apparaître à ses côtés le nom d’un érudit local, principal informateur.
 De l’UPC, Union du peuple camerounais, parti d’obédience marxisante.
 Thierno Bah, 1997, « L’œuvre d’Eldrige Mohammadou : sa contribution à l’historiographie du Cameroun », in : « La recherche en histoire et l’enseignement de l’histoire en Afrique centrale francophone ». Colloque international, Institut d’histoire comparée des civilisations, Aix en Provence, pp. 41-61.
 extract from the dossier on Robert Buijtenhuijs published on the following University of Leiden web page :

http://asc.leidenuniv.nl/library/webdossiers/dossierrobbuijtenhuijs.htm
 A. ibn Furtu, History of the first twelve years of the reign of Mai Idris Alooma of Bornu (1571-1583), H. R. Palmer (trans), 1970, London, Frank Cass and c° Ltd.
 R. S. Smith, 1976, Warfare and diplomacy in precolonial West Africa, London, Methuen and C° Ltd, pp. 28-29.
Ibid., p. 30.
M. Al-Hajj, 1983, « Some diplomatic correspondence of the Seifuwa Mais of Borno with Egypt, Turkey and Morocco », Bala Usman and Nur Alkali (ed), Studies in the history of precolonial Borno, Zaria, NNPC, p.156.
H. Barth, 1965, Travels and discoveries in North and Central Africa in the years 1849-1955, London, Frank cass and co. Ltd, centenary edition, pp. 444-447.
Barth, 1965, p. 466.
Ibid., p. 537.
Voir J. Lenfant, 1905, La grande route du Tchad, Paris, Hachette et Cie.
ANY, APA 11618, Région du Nord-Cameroun, rapport annuel 1942.
D. Abwa, 1998, Commissaires et Hauts-commissaires de la France au Cameroun (1916-1960) : ces hommes qui ont façonné politiquemennt le Cameroun, Yaoundé, PUY / PUCAC p. 168.
Le décret du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferries traditionnelles banalise le chef devenu dorénavant un simple « auxiliaire de l’administration ».
Une circulaire de l’UNC, parti unique, datée du 1er juin 1968, dispose que « les chefs traditionnels membres du parti sont membres de droit du bureau de l’organisme de base correspondant à leur commandement ».
 Toumaye dispose de nombreux sites internet, parfois concurrents, comme celui du CNRS,  HYPERLINK http://www.cnrs.fr/cw/fr/pres/compress/Toumai/ http://www.cnrs.fr/cw/fr/pres/compress/Toumai/, celui du Club des Amis de la paléontologie au Tchad http://www.chez.com/paleotchad/ ou, en anglais,  HYPERLINK "http://www.sahelanthropus.com/" http://www.sahelanthropus.com/. On peut du reste écrire à Toumaï puisqu’il possède une adresse électronique toumaye@wanadoo.fr. On peut aussi voir son visage reconstitué sur : http://www.hominides.com/html/ancetres/ancetres-tumai-sahelanthropus-tchadensis.html

 Les curieux pourront voir sa tête, et le timbre, à :
 HYPERLINK http://www.geo.uw.edu.pl/HOBBY/STAMP/ANTHRO/tchad.htm http://www.geo.uw.edu.pl/HOBBY/STAMP/ANTHRO/tchad.htm

 Yambo Ouologuem, 1968, Lettre à la France Nègre, Paris : Nalis.
 Abwa, D., 1999, Commissaires et hauts-commissaires de la France au Cameroun (1916-1960), Yaoundé, Presses Universitaires de Yaoundé/Presses de l’UCAC.
 Seignobos C., 1982, Nord-Cameroun, montagnes et hautes terres. Roquevaire, Parenthèse, Coll. Architectures traditionnelles.
 L’habitat des plaines, et notamment l’habitat Mousgoum, avait toutefois été sommairement décrit dans un ouvrage à diffusion confidentielle : Seignobos 1977, L'habitat traditionnel au Nord-Cameroun. Ed. UNESCO, coll. Etablissements humains et environnement socio-culturel, 3, Paris, 1977, 70 p.
 Notamment dans les textes suivant :
Seignobos C. & Tourneux H., 1984, Note sur les Baldamu et leur langue (Nord-Cameroun). Africana Marburgensia XVII, 1 1984 : 13-30 ;
Seignobos C., Tourneux H. et Lafarge F, 1986, Les Mbara et leur langue. SELAF, coll. Langues et Cultures Africaines, n° 6, Paris 1986, 317 p. ;
Seignobos C., Tourneux H., Hentic A. & Planchenault D., 1987, Le poney du Logone. Ed. de l’IEMVT, coll. études et synthèses, n°23, 213 p. ; Seignobos C. 1991, Les Murgur ou l’identification ethnique par la forge (Nord-Cameroun), in Forge et forgerons. Y Monino (eds), Ed. Orstom, 385p. ;
Seignobos C. et Tourneux H., 2001 - Contribution à l’histoire des Toupouri et de leur langue, in Nicolaï (ed), Leçons d’Afrique : filiations, ruptures et reconstitution de langues, Louvain-Paris, Peeters : 255-284.
 David N., 1981, The archaeological background of cameroonian history, in Contribution de la recherche ethnologique à l'histoire des civilisations du Cameroun, Colloque int. du CNRS n°551, Sept. 1973, vol. 1, CNRS, Paris 1981 : 79-98.
 Marliac A., 1991, De la Préhistoire à l’Histoire au Cameroun Septentrional. Ed. ORSTOM, coll. Etudes & Thèses, 2 vol., 944 p., 1 carte h. t.
 Langlois O., 1995, Histoire du peuplement post-néolithique du Diamaré (Nord-Cameroun). Thèse de l’Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne, Ms, sept. 1995, 3 vol., 797 p.
 KOPYTOFF, Igor (ed). 1987. The African Frontier. The Reproduction of Traditional African Societies. Bloomington and Indianapolis : Indiana University Press.

Méga-Tchad 2004

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