Introduction - TEL (thèses
TD. TP. Autres. Continu. Examen. UE Fondamentales (UEF1). Physique du
Solide approfondie ..... I. Théorie semi-classique de la conduction dans les
métaux ... 5- Physique de la matière condensée, cours, exercices et problèmes
corrigés.
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UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER - GRENOBLE 1
SCIENCES ET GÉOGRAPHIE
THÈSE
pour obtenir le titre de
DOCTEUR EN SCIENCES DE LUNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER
Discipline : Sciences des Polymères
Présentée par
Carine PERROT
Mécanismes de dégradation des membranes polyaromatiques sulfonées en pile à combustible
Soutenue publiquement le 24 Novembre 2006 devant un jury composé de :
Deborah JONES
Jacques VERDU
Catherine MARESTIN
Günther SCHERER
Michel BARDET
Laurent GONONRapporteur
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Président du jury
Directeur de thèse
Thèse préparée au laboratoire des Polymères Conducteurs Ioniques
UMR 5819 Service des Structures et Propriétés dArchitectures Moléculaires
Département de Recherche Fondamentale sur la Matière Condensée
Commissariat à lEnergie Atomique de Grenoble
UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER - GRENOBLE 1
SCIENCES ET GÉOGRAPHIE
THÈSE
pour obtenir le titre de
DOCTEUR EN SCIENCES DE LUNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER
Discipline : Sciences des Polymères
Présentée par
Carine PERROT
Mécanismes de dégradation des membranes polyaromatiques sulfonées en pile à combustible
Soutenue publiquement le 24 Novembre 2006 devant un jury composé de :
Deborah JONES
Jacques VERDU
Catherine MARESTIN
Günther SCHERER
Michel BARDET
Laurent GONONRapporteur
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Président du jury
Directeur de thèse
Thèse préparée au laboratoire des Polymères Conducteurs Ioniques
UMR 5819 Service des Structures et Propriétés dArchitectures Moléculaires
Département de Recherche Fondamentale sur la Matière Condensée
Commissariat à lEnergie Atomique de Grenoble
A mes parents,
Pour tout ce que je vous dois
Remerciements
Trois années se sont écoulées (déjà !) depuis mon entrée dans le laboratoire des Structures et Propriétés dArchitectures Moléculaires (SPrAM) du Département de Recherche Fondamentale sur la Matière Condensée (DRFMC) au CEA de Grenoble. Je remercie Jean-François Legrand et son successeur Jean-Pierre Travers de my avoir accueillie.
Je remercie sincèrement Deborah Jones et Jacques Verdu pour avoir accepté la tâche fastidieuse de rapporteur, Michel Bardet pour mavoir fait lhonneur de présider mon jury de thèse ainsi que Catherine Marestin, et Günther Scherer pour avoir accepté dy participer.
Ma place au sein de ce laboratoire se situait plus précisément dans le groupe des Polymères Conducteurs Ioniques (PCI). Un grand merci à Gérard Gebel pour mavoir intégré à son équipe, ainsi que pour son écoute et sa constante disponibilité. Tu mets la barre haut pour mon futur chef !!
Je tiens à exprimer ma reconnaissance à Laurent Gonon pour avoir dirigé mes travaux. Je pense sincèrement que nous avons fait un bon travail déquipe. Les difficultés rencontrées ainsi que quelques discussions acharnées mont amenée à me remettre en question, à mieux me connaître et à progresser.
Nombreux sont ceux qui ont contribué à la réalisation de cette étude.
( Je souhaite ainsi vivement remercier Catherine Marestin du LMOPS, fournisseur officiel de membranes et molécules modèles que je mempressais de dégrader à son grand désespoir ! Merci également pour la chromatographie dexclusion stérique, tes conseils et les discussions que nous avons pu avoir.
( Jadresse mes plus sincères remerciements à Michel Bardet pour ses conseils et son expertise en RMN. Merci pour les discussions fructueuses qui mont permis davancer tout au long de cette thèse. Mais nous naurions pas eu matière à discuter sans laide précieuse de Pierre-Alain Bayle qui ma formée à cette puissante et complexe technique. Tu as toujours été là en cas de besoin, notamment pour les nombreux transferts. Jespère ne pas en avoir trop abusé ! A ce propos, je voudrais également remercier Béatrice Gennaro qui, dans le cadre du Centre Grenoblois de Résonance Magnétique, ma permis daccéder au spectro du LEDSS.
( Jaimerais également remercier le Laboratoire des Piles à Combustibles (LPAC) de la Direction de la Recherche Technologique du CEA pour laccès quils nous ont donné aux bancs de test en pile. Un grand merci en particulier à Arnaud Morin et Olivier Lemaire pour leur disponibilité. Merci également à Sylvie Escribano, Sébastien Solan et tous ceux que jai pu croiser à Y9.
( Je remercie Brigitte Pepin-Donat qui ma initiée à la RPE. Merci pour ta disponibilité et ton dynamisme communicatif, ce fut très agréable de travailler avec toi.
( Je remercie également Colette Lebrun qui ma donné les conseils de première nécessité en spectrométrie de masse et avec qui jai fait mes premiers pas sur cette technique.
( Merci à Yves Maréchal pour mavoir fait bénéficier de son expertise en matière dinfrarouge et mavoir permis dutiliser le spectromètre. Merci également à Pascal Tiquet et Isabelle Rougeaux pour leurs conseils et laccès à lIR-ATR.
( Merci enfin à Jean-Jacques Allegraud pour les analyses au MEB.
Je souhaiterais également remercier :
Olivier, pour ta passion communicative de la recherche.
Sandrine, pour ton soutien moral, ta gentillesse et les nombreuses discussions qui mont souvent permis de garder la tête froide.
Voli, toujours présent lorsque lon a besoin de faire un peu de théorie. Merci pour ta joie de vivre, tes récits de voyage, et pour mavoir permis de rencontrer un grand pianiste. Malheureusement, au bout de trois ans je ne sais toujours pas repérer une contrepèterie !!
Armel, pour ta gentillesse et tes conseils, ainsi que pour linitiation à la PGSE-NMR.
Merci également aux membres du groupes PCM, Gilles, François, Jean-Sébastien, Odile, pour les moments de détente que nous avons partagés, quil sagisse des pauses café, des repas ou des petites fêtes de labo. Mes remerciements vont également à tous les membres, passés ou présents pour quelques temps encore, du labo : Jérémy, Delphine, Feina, Gilles, Jean-Christophe (mon compagnon de bureau et ours préféré !!), Luciana, Jean-Bernard, Sandrine,
Merci pour votre joie de vivre, les bons moments passés ensemble, et jespère quil y en aura dautres !!! Sans oublier Catherine, notre secrétaire adorée, toujours serviable et souriante.
Je souhaite enfin exprimer ma profonde reconnaissance à Arnaud pour son soutien, ses conseils, son écoute et la relecture de ce manuscrit. Merci également papa, maman et Sébastien, toujours là en cas de besoin.
Table des matières
TOC \o "1-5" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc155777232" Abréviations
HYPERLINK \l "_Toc155777233" Introduction PAGEREF _Toc155777233 \h - 1 -
Chapitre I - La dégradation en pile à combustible à membrane échangeuse de protons (PEMFC)
HYPERLINK \l "_Toc155777235" I- Les origines de la dégradation en pile à combustible (PAC) PAGEREF _Toc155777235 \h - 9 -
HYPERLINK \l "_Toc155777236" I.1- La membrane pour pile à combustible soumise à diverses agressions mécaniques PAGEREF _Toc155777236 \h - 9 -
HYPERLINK \l "_Toc155777237" I.1.1- Effet du couple de serrage PAGEREF _Toc155777237 \h - 10 -
HYPERLINK \l "_Toc155777238" I.1.2- Effet du taux dhumidification des gaz PAGEREF _Toc155777238 \h - 10 -
HYPERLINK \l "_Toc155777239" I.1.3- Effet dun cyclage PAGEREF _Toc155777239 \h - 11 -
HYPERLINK \l "_Toc155777240" I.1.4- Les membranes composites : une solution envisageable PAGEREF _Toc155777240 \h - 13 -
HYPERLINK \l "_Toc155777241" I.1.4.1- Membranes renforcées PAGEREF _Toc155777241 \h - 13 -
HYPERLINK \l "_Toc155777242" I.1.4.2- Composites à base doxydes hygroscopiques PAGEREF _Toc155777242 \h - 15 -
HYPERLINK \l "_Toc155777243" I.1.4.3- Composites avec une phase inorganique conductrice protonique PAGEREF _Toc155777243 \h - 16 -
HYPERLINK \l "_Toc155777244" I.2- La membrane pour pile à combustible soumise à une agression chimique PAGEREF _Toc155777244 \h - 17 -
HYPERLINK \l "_Toc155777245" I.2.1- De leau oxygénée formée en pile à combustible PAGEREF _Toc155777245 \h - 17 -
HYPERLINK \l "_Toc155777246" I.2.1.1- Influence de la distribution du Pt/C sur les électrodes PAGEREF _Toc155777246 \h - 21 -
HYPERLINK \l "_Toc155777247" I.2.1.2- Influence de la présence de certains anions PAGEREF _Toc155777247 \h - 22 -
HYPERLINK \l "_Toc155777248" I.2.2- Dégradation de la membrane en conditions de circuit ouvert PAGEREF _Toc155777248 \h - 22 -
HYPERLINK \l "_Toc155777249" I.2.3- Localisation de la dégradation chimique en PAC PAGEREF _Toc155777249 \h - 24 -
HYPERLINK \l "_Toc155777250" I.3- Conclusion PAGEREF _Toc155777250 \h - 28 -
HYPERLINK \l "_Toc155777251" II- Les membranes ionomères fluorées et leurs limites dutilisation en PAC PAGEREF _Toc155777251 \h - 30 -
HYPERLINK \l "_Toc155777252" II.1- Les membranes totalement fluorées PAGEREF _Toc155777252 \h - 30 -
HYPERLINK \l "_Toc155777253" II.1.1- Action des radicaux hydroxyles sur les membranes perfluorées PAGEREF _Toc155777253 \h - 31 -
HYPERLINK \l "_Toc155777254" II.1.2 Influence de la nature du contre-ion sur la dégradation PAGEREF _Toc155777254 \h - 32 -
HYPERLINK \l "_Toc155777255" II.1.3 Une dégradation hétérogène PAGEREF _Toc155777255 \h - 34 -
HYPERLINK \l "_Toc155777256" II.1.4- Conclusion PAGEREF _Toc155777256 \h - 36 -
HYPERLINK \l "_Toc155777257" II.2- Les membranes partiellement fluorées PAGEREF _Toc155777257 \h - 36 -
HYPERLINK \l "_Toc155777258" II.2.1- Mécanisme de dégradation du polystyrène sulfoné en milieu oxydant PAGEREF _Toc155777258 \h - 37 -
HYPERLINK \l "_Toc155777259" II.2.2- Modifications envisagées pour limiter la dégradation du polystyrène sulfoné PAGEREF _Toc155777259 \h - 39 -
HYPERLINK \l "_Toc155777260" II.2.3- Effet du taux de réticulation PAGEREF _Toc155777260 \h - 40 -
HYPERLINK \l "_Toc155777261" II.2.4- Influence de la méthode de préparation de lassemblage membrane électrode (AME) sur les performances en PAC PAGEREF _Toc155777261 \h - 42 -
HYPERLINK \l "_Toc155777262" II.3- Conclusion PAGEREF _Toc155777262 \h - 43 -
HYPERLINK \l "_Toc155777263" III- Les membranes non fluorées PAGEREF _Toc155777263 \h - 44 -
HYPERLINK \l "_Toc155777264" III.1- Les polyétheréthercétones (PEEK) PAGEREF _Toc155777264 \h - 45 -
HYPERLINK \l "_Toc155777265" III.1.1- Introduction des sites échangeurs de protons PAGEREF _Toc155777265 \h - 46 -
HYPERLINK \l "_Toc155777266" III.1.1.1- Post-sulfonation PAGEREF _Toc155777266 \h - 47 -
HYPERLINK \l "_Toc155777267" III.1.1.2- Copolymérisation directe de monomères sulfonés PAGEREF _Toc155777267 \h - 49 -
HYPERLINK \l "_Toc155777268" III.1.2- Stabilité thermique des PEEKs PAGEREF _Toc155777268 \h - 52 -
HYPERLINK \l "_Toc155777269" III.1.3- Propriétés de conduction protonique des PEEKs PAGEREF _Toc155777269 \h - 54 -
HYPERLINK \l "_Toc155777270" III.1.4- Propriétés mécaniques des PEEKs PAGEREF _Toc155777270 \h - 57 -
HYPERLINK \l "_Toc155777271" III.1.5- Stabilité chimique des PEEKs PAGEREF _Toc155777271 \h - 59 -
HYPERLINK \l "_Toc155777272" III.2- Les structures aromatiques polyimides (PI) PAGEREF _Toc155777272 \h - 61 -
HYPERLINK \l "_Toc155777273" III.2.1- Introduction des sites échangeurs de protons PAGEREF _Toc155777273 \h - 62 -
HYPERLINK \l "_Toc155777274" III.2.1.1- Par post-sulfonation PAGEREF _Toc155777274 \h - 63 -
HYPERLINK \l "_Toc155777275" III.2.1.2- Par polymérisation directe dun monomère sulfoné PAGEREF _Toc155777275 \h - 64 -
HYPERLINK \l "_Toc155777276" III.2.2- Influence de la chimie sur la stabilité PAGEREF _Toc155777276 \h - 65 -
HYPERLINK \l "_Toc155777277" III.2.3- Propriétés de gonflement PAGEREF _Toc155777277 \h - 69 -
HYPERLINK \l "_Toc155777278" III.2.4- Propriétés de conduction protonique PAGEREF _Toc155777278 \h - 71 -
HYPERLINK \l "_Toc155777279" III.2.5- Propriétés thermiques et mécaniques PAGEREF _Toc155777279 \h - 72 -
HYPERLINK \l "_Toc155777280" III.3- Conclusion PAGEREF _Toc155777280 \h - 74 -
HYPERLINK \l "_Toc155777281" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155777281 \h - 76 -
Chapitre II - Mécanisme de dégradation d'un enchaînement PEEKs sur composé modèle
HYPERLINK \l "_Toc155777282" I- Le composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155777282 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155777283" I.1- Synthèse du composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155777283 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155777284" I.2- Caractérisation structurale du composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155777284 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155777285" I.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155777285 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155777286" I.2.2- Par spectroscopie infrarouge PAGEREF _Toc155777286 \h - 94 -
HYPERLINK \l "_Toc155777287" I.2.3- Par spectrométrie de masse PAGEREF _Toc155777287 \h - 95 -
HYPERLINK \l "_Toc155777288" II- Veillissement oxydant du composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155777288 \h - 96 -
HYPERLINK \l "_Toc155777289" II.1- Protocoles de vieillissement et danalyse PAGEREF _Toc155777289 \h - 97 -
HYPERLINK \l "_Toc155777290" II.1.1- Conditions de vieillissement PAGEREF _Toc155777290 \h - 97 -
HYPERLINK \l "_Toc155777291" II.1.2- Séparation des produits de dégradation formés par HPLC PAGEREF _Toc155777291 \h - 99 -
HYPERLINK \l "_Toc155777292" II.1.3- Analyse des produits de dégradation par RMN, SM et IR PAGEREF _Toc155777292 \h - 101 -
HYPERLINK \l "_Toc155777293" II.2- Mise en évidence des radicaux hydroxyles par RPE PAGEREF _Toc155777293 \h - 101 -
HYPERLINK \l "_Toc155777294" II.2.1- Principe de la technique PAGEREF _Toc155777294 \h - 101 -
HYPERLINK \l "_Toc155777295" II.2.2- Protocole expérimental PAGEREF _Toc155777295 \h - 102 -
HYPERLINK \l "_Toc155777296" II.2.3- Détection de radicaux hydroxyles dans une solution de H2O2 chauffée à 80°C PAGEREF _Toc155777296 \h - 104 -
HYPERLINK \l "_Toc155777297" II.3- Analyse qualitative des différents produits de dégradation formés PAGEREF _Toc155777297 \h - 106 -
HYPERLINK \l "_Toc155777298" II.3.1- Effet de la température de vieillissement sur la nature des produits PAGEREF _Toc155777298 \h - 106 -
HYPERLINK \l "_Toc155777299" II.3.2- Détermination des coefficients de diffusion des produits de dégradation PAGEREF _Toc155777299 \h - 107 -
HYPERLINK \l "_Toc155777300" II.3.3- Séparation des produits de dégradation par HPLC PAGEREF _Toc155777300 \h - 114 -
HYPERLINK \l "_Toc155777301" II.3.4- Identification des différents produits de dégradation par RMN, SM et IR PAGEREF _Toc155777301 \h - 116 -
HYPERLINK \l "_Toc155777302" II.3.5- Bilan PAGEREF _Toc155777302 \h - 128 -
HYPERLINK \l "_Toc155777303" II.4- Analyse quantitative des principaux produits de dégradation PAGEREF _Toc155777303 \h - 132 -
HYPERLINK \l "_Toc155777304" II.4.1 Protocole danalyse PAGEREF _Toc155777304 \h - 132 -
HYPERLINK \l "_Toc155777305" II.4.1.1- Analyse quantitative par RMN PAGEREF _Toc155777305 \h - 132 -
HYPERLINK \l "_Toc155777306" II.4.1.2- Analyse quantitative par HPLC PAGEREF _Toc155777306 \h - 133 -
HYPERLINK \l "_Toc155777307" II.4.2- Etude en fonction du temps de vieillissement PAGEREF _Toc155777307 \h - 133 -
HYPERLINK \l "_Toc155777308" II.4.2.1- A 80°C PAGEREF _Toc155777308 \h - 134 -
HYPERLINK \l "_Toc155777309" II.4.2.2- A 130°C PAGEREF _Toc155777309 \h - 135 -
HYPERLINK \l "_Toc155777310" II.4.3- Etude en fonction du nombre dajouts successifs de H2O2 à 130°C PAGEREF _Toc155777310 \h - 137 -
HYPERLINK \l "_Toc155777311" II.4.4- Etude en fonction de la concentration initiale en H2O2 à 80°C PAGEREF _Toc155777311 \h - 139 -
HYPERLINK \l "_Toc155777312" II.5- Proposition dun mécanisme de dégradation du composé modèle PEEKs en milieu oxydant PAGEREF _Toc155777312 \h - 143 -
HYPERLINK \l "_Toc155777313" II.6- Conclusion PAGEREF _Toc155777313 \h - 146 -
HYPERLINK \l "_Toc155777314" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155777314 \h - 148 -
Chapitre III - Dégradation d'une membrane PEEKs
HYPERLINK \l "_Toc155777315" I- La membrane PEEKs PAGEREF _Toc155777315 \h - 156 -
HYPERLINK \l "_Toc155777316" I.1- Synthèse de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155777316 \h - 156 -
HYPERLINK \l "_Toc155777317" I.2- Caractérisation structurale de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155777317 \h - 157 -
HYPERLINK \l "_Toc155777318" I.2.1- Par Chromatographie dExclusion Stérique (CES) PAGEREF _Toc155777318 \h - 157 -
HYPERLINK \l "_Toc155777319" I.2.2- Par spectroscopie infrarouge (IR) PAGEREF _Toc155777319 \h - 158 -
HYPERLINK \l "_Toc155777320" I.2.3- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155777320 \h - 159 -
HYPERLINK \l "_Toc155777321" I.2.4- Par diffusion des neutrons aux petits angles (DNPA) PAGEREF _Toc155777321 \h - 163 -
HYPERLINK \l "_Toc155777322" I.2.5- Conclusion PAGEREF _Toc155777322 \h - 165 -
HYPERLINK \l "_Toc155777323" II- Vieillissement ex-situ de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155777323 \h - 166 -
HYPERLINK \l "_Toc155777324" II.1- Conditions de vieillissement PAGEREF _Toc155777324 \h - 166 -
HYPERLINK \l "_Toc155777325" II.2- Analyse des produits de dégradation par CES PAGEREF _Toc155777325 \h - 167 -
HYPERLINK \l "_Toc155777326" II.3- Analyse des produits de dégradation par IR PAGEREF _Toc155777326 \h - 170 -
HYPERLINK \l "_Toc155777327" II.4- Analyse des produits de dégradation par RMN PAGEREF _Toc155777327 \h - 172 -
HYPERLINK \l "_Toc155777328" II.5- Etude structurale dune membrane PEEKs post-sulfonée vieillie en milieu oxydant PAGEREF _Toc155777328 \h - 179 -
HYPERLINK \l "_Toc155777329" II.6- Conclusion PAGEREF _Toc155777329 \h - 182 -
HYPERLINK \l "_Toc155777330" III- Vieillissement en pile H2/O2 de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155777330 \h - 183 -
HYPERLINK \l "_Toc155777331" III.1- Le test en pile PAGEREF _Toc155777331 \h - 183 -
HYPERLINK \l "_Toc155777332" III.1.1- La cellule PAGEREF _Toc155777332 \h - 183 -
HYPERLINK \l "_Toc155777333" III.1.2- Conditions expérimentales du test en pile PAGEREF _Toc155777333 \h - 184 -
HYPERLINK \l "_Toc155777334" III.2- Analyse par infrarouge PAGEREF _Toc155777334 \h - 186 -
HYPERLINK \l "_Toc155777335" III.2.1- La membrane PAGEREF _Toc155777335 \h - 186 -
HYPERLINK \l "_Toc155777336" III.2.2- Les eaux de pile PAGEREF _Toc155777336 \h - 188 -
HYPERLINK \l "_Toc155777337" III.3- Analyse de la membrane par CES PAGEREF _Toc155777337 \h - 189 -
HYPERLINK \l "_Toc155777338" III.4- Analyse de la membrane par RMN PAGEREF _Toc155777338 \h - 192 -
HYPERLINK \l "_Toc155777339" III.5- Etude structurale de la membrane testée en pile PAGEREF _Toc155777339 \h - 194 -
HYPERLINK \l "_Toc155777340" III.6- Conclusion PAGEREF _Toc155777340 \h - 195 -
HYPERLINK \l "_Toc155777341" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155777341 \h - 197 -
Chapitre IV - Dégradation d'une structure PIs naphthalénique
HYPERLINK \l "_Toc155777342" I- La membrane polyimide sulfonée (PIs) PAGEREF _Toc155777342 \h - 203 -
HYPERLINK \l "_Toc155777343" I.1- Synthèse de la membrane PIs PAGEREF _Toc155777343 \h - 203 -
HYPERLINK \l "_Toc155777344" I.2- Caractérisation par infrarouge PAGEREF _Toc155777344 \h - 205 -
HYPERLINK \l "_Toc155777345" I.3- Etude du gonflement dans leau PAGEREF _Toc155777345 \h - 207 -
HYPERLINK \l "_Toc155777346" I.3.1- Protocole expérimental PAGEREF _Toc155777346 \h - 208 -
HYPERLINK \l "_Toc155777347" I.3.2- Effet de la température PAGEREF _Toc155777347 \h - 208 -
HYPERLINK \l "_Toc155777348" II- Vieillissement ex-situ de la membrane PIs PAGEREF _Toc155777348 \h - 211 -
HYPERLINK \l "_Toc155777349" II.1- Protocole de vieillissement PAGEREF _Toc155777349 \h - 211 -
HYPERLINK \l "_Toc155777350" II.2- Analyse de la membrane PAGEREF _Toc155777350 \h - 212 -
HYPERLINK \l "_Toc155777351" II.2.1- Par infrarouge PAGEREF _Toc155777351 \h - 212 -
HYPERLINK \l "_Toc155777352" II.2.2- Par fluorescence X au MEB PAGEREF _Toc155777352 \h - 214 -
HYPERLINK \l "_Toc155777353" II.3- Analyse des eaux de vieillissement PAGEREF _Toc155777353 \h - 216 -
HYPERLINK \l "_Toc155777354" III- Etude de lhydrolyse sur des structures modèles PAGEREF _Toc155777354 \h - 218 -
HYPERLINK \l "_Toc155777355" III.1- Composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155777355 \h - 218 -
HYPERLINK \l "_Toc155777356" III.1.1- Synthèse du composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155777356 \h - 218 -
HYPERLINK \l "_Toc155777357" III.1.2- Caractérisation structurale du composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155777357 \h - 220 -
HYPERLINK \l "_Toc155777358" III.1.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155777358 \h - 220 -
HYPERLINK \l "_Toc155777359" III.1.2.2- Par spectrométrie de masse PAGEREF _Toc155777359 \h - 222 -
HYPERLINK \l "_Toc155777360" III.1.2.3- Par spectroscopie UV-Visible PAGEREF _Toc155777360 \h - 223 -
HYPERLINK \l "_Toc155777361" III.1.2.4- Par spectroscopie infra rouge PAGEREF _Toc155777361 \h - 224 -
HYPERLINK \l "_Toc155777362" III.1.3- Vieillissement dans leau du composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155777362 \h - 226 -
HYPERLINK \l "_Toc155777363" III.1.3.1- Protocole de vieillissement et danalyse PAGEREF _Toc155777363 \h - 226 -
HYPERLINK \l "_Toc155777364" III.1.3.2- Analyse qualitative des différents produits de dégradation formés PAGEREF _Toc155777364 \h - 227 -
HYPERLINK \l "_Toc155777365" III.1.3.2.1- Effet de la température PAGEREF _Toc155777365 \h - 227 -
HYPERLINK \l "_Toc155777366" III.1.3.2.2- Identification des différents produits de dégradation par RMN, SM et IR PAGEREF _Toc155777366 \h - 229 -
HYPERLINK \l "_Toc155777367" III.1.4- Mécanisme de dégradation du composé modèle PIs jonction en milieu aqueux PAGEREF _Toc155777367 \h - 236 -
HYPERLINK \l "_Toc155777368" III.2- Composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155777368 \h - 239 -
HYPERLINK \l "_Toc155777369" III.2.1- Synthèse du composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155777369 \h - 239 -
HYPERLINK \l "_Toc155777370" III.2.2- Caractérisation structurale du composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155777370 \h - 240 -
HYPERLINK \l "_Toc155777371" III.2.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155777371 \h - 240 -
HYPERLINK \l "_Toc155777372" III.2.2.2- Par spectroscopie infrarouge PAGEREF _Toc155777372 \h - 241 -
HYPERLINK \l "_Toc155777373" III.2.3- Vieillissement dans leau du composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155777373 \h - 243 -
HYPERLINK \l "_Toc155777374" III.2.3.1- Protocole de vieillissement et danalyse PAGEREF _Toc155777374 \h - 243 -
HYPERLINK \l "_Toc155777375" III.2.3.2- Etude quantitative par RMN du 13C PAGEREF _Toc155777375 \h - 243 -
HYPERLINK \l "_Toc155777376" IV- Discussion PAGEREF _Toc155777376 \h - 249 -
HYPERLINK \l "_Toc155777377" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155777377 \h - 251 -
HYPERLINK \l "_Toc155777378" Conclusion et perspectives PAGEREF _Toc155777378 \h - 255 -
HYPERLINK \l "_Toc155777379" Annexes PAGEREF _Toc155777379 \h - 267 -
Abréviations
AMEAssemblage Membrane/ElectrodeATGAnalyse thermogravimétriqueATRAttenuated Total Reflection Réflexion totale atténuéeBDSAAcide 2,2-diamino-4,4-biphényl sulfoniqueCEICapacité dEchange IoniqueCESChromatographie dExclusion StériqueCOSYCorrelation Spectroscopy Spectroscopie de correlationDMFCDirect Methanol Fuel Cell Pile à combustible au méthanol directDMSODiméthylsulfoxydeDNPADiffusion de Neutrons aux Petits AnglesDSDegré de SulfonationDsCoefficient de diffusionDVBDivinylbenzèneDXPADiffusion des rayons X aux Petits AnglesFTIRFourier Transform Infrared spectroscopy Infrarouge à transformée de FourierHMBCHeteronuclear Multiple Bond Correlation (corrélation de déplacements chimiques proton-carbone par les couplages indirects à trois liaisons J3CH)HMQCHeteronuclear Multiple Quantum Correlation (corrélation de déplacements chimiques proton-carbone par les couplages indirects à une liaison J1CH)HPLCHigh Performance Liquid Chromatography Chromatographie liquide haute performanceMEBMicroscope Electronique à BalayageMSMass Spectrometry Spectrométrie de masseNMPN-méthylpyrrolidoneNOESYNuclear Overhauser Effect SpectroscopyNTDA1,4,5,8-naphtalènetétracarboxyliqueOCVOpen Circuit Voltage Tension de circuit ouvertODAOxydianilinePACPile à CombustiblePBNPhenyl-tert-butyl-nitronePEEKPolyetheretherketone PolyétheréthercétonePEEKsPolyetheretherketone sulonated Polyétheréthercétone sulfonéPEKPolyetherketone PolyéthercétonePEMFCProton Exchange Membrane Fuel Cell Pile à combustible à membrane échangeuse de protonsPGSEPulsed Gradient Spin Echo Echo de spin à gradient de champ pulséPIPolyimidePIsPolyimide sulfonéPSSAPolystyrene sulfonique acid Acide polystyrène sulfoniquePTFEPolytétrafluoroéthylènePVDFPolyvinylidène difluoréRHRelative Humidity Humidité relativeRMNRésonance Magnétique NucléaireRPERésonance Paramagnétique ElectroniqueSMSpectrométrie de MasseTHFTétrahydrofuraneTMSTétraméthylsilaneTsPTrimethylsilyl propionate de sodiumIntroduction
Face à l'augmentation du prix du pétrole et à l'aggravation des problèmes climatiques, auxquels sajoute une forte croissance de la demande mondiale en énergie, il est impératif de trouver de nouvelles solutions. Ces solutions interviendront en associations, et sur des échelles de temps différentes.
Les Flexible Fuel Vehicules (FFV), véhicules pouvant fonctionner au bioéthanol et/ou à lessence, existent depuis plusieurs années notamment au Brésil, aux Etats-Unis et en Suède ; ils vont faire leur apparition en France dici quelques semaines.
Mais le véhicule hybride, doté à la fois dun moteur thermique et dun moteur électrique, est lévolution la plus probable de lautomobile. Le moteur électrique peut être alimenté par une batterie, cest le cas des véhicules hybrides actuellement commercialisés, ou par une pile à combustible. Les batteries présentent une faible autonomie, un temps de recharge élevé et une durée de vie limitée. Aussi à plus long terme, lutilisation dune pile à combustible devrait être plus intéressante ADDIN EN.CITE Hiver 2004-20051958195Hiver 2004-2005L'hydrogène, les nouvelles technologies de l'énergieClefs du CEAN°50-511. Elle convertit directement et en continu lénergie chimique dun combustible, lhydrogène, en énergie électrique. Cette technologie est très prometteuse du fait de labondance sur Terre de ce vecteur énergétique et de labsence de rejet polluant sur le lieu dutilisation de ce système. Il existe plusieurs types de piles à combustible, chacun offrant des avantages selon les applications visées. La pile hydrogène/air à membrane échangeuse de protons (PEMFC pour Proton Exchange Membrane Fuel Cell) est la plus étudiée pour une utilisation dans un véhicule électrique. Bien quil reste des obstacles techniques et économiques à surmonter, le développement de la pile à combustible est en bonne voie comme en témoignent les prototypes de plus en plus nombreux. Cette année encore, à loccasion du Mondial de lAutomobile, les constructeurs présentent leurs tous derniers modèles parmi lesquels on peut citer la 207 Epure de Peugeot, équipée dune pile à combustible GENEPAC comportant de nouvelles plaques minces plus économiques et moins volumineuses. Ses performances, 130 km/h en vitesse de pointe et 350 km dautonomie, sont bonnes pour la technologie utilisée mais natteignent pas encore les standards des véhicules thermiques ou hybrides. BMW présente quant à lui la Hydrogen 7, le premier véhicule à hydrogène de série au monde. Il sagit dun moteur à bi-combustion, hydrogène et essence, présentant une autonomie de 200 km en mode hydrogène et 500 km supplémentaires en mode essence, permettant une vitesse maximale de 230 km/h et une accélération de 0 à 100 km/h en 9,5 secondes.
Mais il est indispensable de réduire le coût des différents éléments composant la pile à combustible pour pouvoir envisager son développement à léchelle industrielle. Parmi ces éléments on trouve les plaques bipolaires, le catalyseur ainsi que la membrane polymère. Les membranes perfluorées de type Nafion® actuellement utilisées conviennent parfaitement en terme de performances, de stabilité chimique et de tenue mécanique. Mais la pile à combustible dun véhicule nécessite une dizaine de mètres carrés de membrane pour pouvoir fournir la puissance nécessaire : à environ 500-700¬ le mètre carré, il faut donc compter 5000-7000¬ rien que pour la membrane, le cSur de la pile. De plus, à l heure actuelle, on s oriente vers une pile fonctionnant à plus haute température, de lordre de 130°C, ce qui permettrait de simplifier grandement le système. Or le Nafion® ne peut être utilisé au-delà de 80°C.
Dautres types de membranes sont donc développés. Elles doivent présenter une bonne conductivité ionique, de lordre de 10-2 S/cm, une faible perméation aux gaz, une bonne tenue mécanique et surtout une très bonne stabilité chimique face au milieu oxydant de la pile. Les industriels automobiles demandent une durée de vie de 5000 heures en fonctionnement. Les membranes alternatives envisagées sont de type polyaromatique sulfoné. Elles présentent globalement lensemble des propriétés requises, si ce nest la durée de vie qui est actuellement beaucoup trop faible. Ces polymères, obtenus par polycondensation, présentent lavantage de pouvoir être très facilement modifiés chimiquement, en changeant tout simplement de monomères. Le problème alors rencontré est le nombre considérable de structures différentes développées dans lespoir de découvrir la bonne. De plus, tester ces membranes sur prototype est long, coûteux, nécessite une quantité importante de matériau, et lorsque lon sintéresse à leur durée de vie linfluence de nombreux paramètres doit être étudiée (courant, tension, électrodes,
). Enfin, ces tests ne sont pas du tout appropriés à létude de la dégradation des membranes. Dune part tous les paramètres ne sont pas maîtrisés, dautre part il est impossible de faire une étude au cours du vieillissement telle une cinétique de dégradation. Enfin lorsque la pile cesse de fonctionner, la membrane est alors percée, le taux de modifications induites est très faible ce qui rend lanalyse difficile.
Lobjectif de ce travail de thèse est détudier le mécanisme de dégradation chimique de membranes polymères utilisées en pile à combustible afin de comprendre les phénomènes induits et de pouvoir proposer de nouvelles structures potentiellement plus stables. Nous nous sommes essentiellement intéressés aux membranes polyétheréthercétones sulfonées (PEEKs), mais une partie de ce travail sinscrit dans la prolongation de celui de G. Meyer ADDIN EN.CITE Meyer20041282128Gilles Meyer2004Etude des modes de dégradation de membranes polyimides sulfonées en pile à combustible H2/O2Clermont-FerrandUniversité Blaise Pascal2, sur les membranes polyimides sulfonées (PIs). Les matériaux étudiés étant en cours de développement, des problèmes dapprovisionnement et de reproductibilité peuvent par conséquent être rencontrés.
Ce travail sest déroulé au laboratoire des Polymères Conducteurs Ioniques (PCI), au sein du service des Structures et Propriétés dArchitectures Moléculaires (SPrAM) du Département de Recherche Fondamentale sur la Matière Condensée (DRFMC) au CEA de Grenoble. Une grande partie des analyses a été réalisée au sein du Service de Chimie Inorganique et Biologique (SCIB) de ce même département, et les tests en pile ont été effectués à la Direction de la Recherche Technologique (DRT) sur le site du CEA de Grenoble.
Les matériaux étudiés (membranes et molécules modèles) ont été synthétisés par le Laboratoire des Matériaux Organiques à Propriétés Spécifiques (LMOPS) situé à Vernaison (France).
Cette étude se compose de quatre parties :
La première partie est un état de lart de ce qui est aujourdhui connu de la dégradation dune membrane polymère au cours de son fonctionnement en pile à combustible PEMFC. Après un exposé des origines de la dégradation en pile, les limites dutilisation des membranes fluorées seront explicitées et les membranes non fluorées faisant lobjet de cette étude seront présentées.
Létude du comportement dune structure PEEKs en milieu représentatif de celui rencontré au sein dune pile à combustible fera lobjet du deuxième chapitre de ce mémoire. Nous avons choisi de réaliser cette étude sur une molécule modèle représentative des enchaînements moléculaires constitutifs des chaînes polymères PEEKs afin den faciliter la caractérisation par des méthodes analytiques classiques. Les produits de dégradation ont été séparés et identifiés, et les vieillissements ont été réalisés en fonction du temps, de la température et de la concentration du milieu en espèces oxydantes. Cet ensemble de résultats nous a permis de proposer un mécanisme de dégradation pour ce type de structure.
Le troisième chapitre est consacré à létude de la dégradation dune membrane PEEKs au cours dun vieillissement ex-situ et dun test en pile. Les résultats obtenus précédemment sur structure modèle nous ont permis daborder plus aisément la dégradation du polymère, pour lequel les modifications induites sont plus difficilement observables.
Le quatrième chapitre, consacré au polyimide sulfoné, vise à comprendre les origines dune apparente stabilisation de la dégradation observée dans certaines conditions de vieillissement. Nous avons pour cela eu recours à létude de composés modèles, qui nous ont permis de mieux comprendre les phénomènes mis en jeu au cours de la dégradation et de mettre en évidence certains phénomènes particulièrement intéressants. Létude des PIs est complémentaire à celle des PEEKs, les premiers étant avant tout sensibles à lhydrolyse alors que les second, stables en milieu aqueux, sont sensibles à loxydation.
ADDIN EN.REFLIST 1. L'hydrogène, les nouvelles technologies de l'énergie, Clefs du CEA, Hiver 2004-2005
2. Meyer, G., Etude des modes de dégradation de membranes polyimides sulfonées en pile à combustible H2/O2, Université Blaise Pascal, 2004.
Chapitre I
La dégradation en pile à combustible à membrane échangeuse de protons (PEMFC)
TOC \o "1-4" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc155774449" I- Les origines de la dégradation en pile à combustible (PAC) PAGEREF _Toc155774449 \h - 9 -
HYPERLINK \l "_Toc155774450" I.1- La membrane pour pile à combustible soumise à diverses agressions mécaniques PAGEREF _Toc155774450 \h - 9 -
HYPERLINK \l "_Toc155774451" I.1.1- Effet du couple de serrage PAGEREF _Toc155774451 \h - 10 -
HYPERLINK \l "_Toc155774452" I.1.2- Effet du taux dhumidification des gaz PAGEREF _Toc155774452 \h - 10 -
HYPERLINK \l "_Toc155774453" I.1.3- Effet dun cyclage PAGEREF _Toc155774453 \h - 11 -
HYPERLINK \l "_Toc155774454" I.1.4- Les membranes composites : une solution envisageable PAGEREF _Toc155774454 \h - 13 -
HYPERLINK \l "_Toc155774455" I.1.4.1- Membranes renforcées PAGEREF _Toc155774455 \h - 13 -
HYPERLINK \l "_Toc155774456" I.1.4.2- Composites à base doxydes hygroscopiques PAGEREF _Toc155774456 \h - 15 -
HYPERLINK \l "_Toc155774457" I.1.4.3- Composites avec une phase inorganique conductrice protonique PAGEREF _Toc155774457 \h - 16 -
HYPERLINK \l "_Toc155774458" I.2- La membrane pour pile à combustible soumise à une agression chimique PAGEREF _Toc155774458 \h - 17 -
HYPERLINK \l "_Toc155774459" I.2.1- De leau oxygénée formée en pile à combustible PAGEREF _Toc155774459 \h - 17 -
HYPERLINK \l "_Toc155774460" I.2.1.1- Influence de la distribution du Pt/C sur les électrodes PAGEREF _Toc155774460 \h - 21 -
HYPERLINK \l "_Toc155774461" I.2.1.2- Influence de la présence de certains anions PAGEREF _Toc155774461 \h - 22 -
HYPERLINK \l "_Toc155774462" I.2.2- Dégradation de la membrane en conditions de circuit ouvert PAGEREF _Toc155774462 \h - 22 -
HYPERLINK \l "_Toc155774463" I.2.3- Localisation de la dégradation chimique en PAC PAGEREF _Toc155774463 \h - 24 -
HYPERLINK \l "_Toc155774464" I.3- Conclusion PAGEREF _Toc155774464 \h - 28 -
HYPERLINK \l "_Toc155774465" II- Les membranes ionomères fluorées et leurs limites dutilisation en PAC PAGEREF _Toc155774465 \h - 30 -
HYPERLINK \l "_Toc155774466" II.1- Les membranes totalement fluorées PAGEREF _Toc155774466 \h - 30 -
HYPERLINK \l "_Toc155774467" II.1.1- Action des radicaux hydroxyles sur les membranes perfluorées PAGEREF _Toc155774467 \h - 31 -
HYPERLINK \l "_Toc155774468" II.1.2 Influence de la nature du contre-ion sur la dégradation PAGEREF _Toc155774468 \h - 32 -
HYPERLINK \l "_Toc155774469" II.1.3 Une dégradation hétérogène PAGEREF _Toc155774469 \h - 34 -
HYPERLINK \l "_Toc155774470" II.1.4- Conclusion PAGEREF _Toc155774470 \h - 36 -
HYPERLINK \l "_Toc155774471" II.2- Les membranes partiellement fluorées PAGEREF _Toc155774471 \h - 36 -
HYPERLINK \l "_Toc155774472" II.2.1- Mécanisme de dégradation du polystyrène sulfoné en milieu oxydant PAGEREF _Toc155774472 \h - 37 -
HYPERLINK \l "_Toc155774473" II.2.2- Modifications envisagées pour limiter la dégradation du polystyrène sulfoné PAGEREF _Toc155774473 \h - 39 -
HYPERLINK \l "_Toc155774474" II.2.3- Effet du taux de réticulation PAGEREF _Toc155774474 \h - 40 -
HYPERLINK \l "_Toc155774475" II.2.4- Influence de la méthode de préparation de lassemblage membrane électrode (AME) sur les performances en PAC PAGEREF _Toc155774475 \h - 42 -
HYPERLINK \l "_Toc155774476" II.3- Conclusion PAGEREF _Toc155774476 \h - 43 -
HYPERLINK \l "_Toc155774477" III- Les membranes non fluorées PAGEREF _Toc155774477 \h - 44 -
HYPERLINK \l "_Toc155774478" III.1- Les polyétheréthercétones (PEEK) PAGEREF _Toc155774478 \h - 45 -
HYPERLINK \l "_Toc155774479" III.1.1- Introduction des sites échangeurs de protons PAGEREF _Toc155774479 \h - 46 -
HYPERLINK \l "_Toc155774480" III.1.1.1- Post-sulfonation PAGEREF _Toc155774480 \h - 47 -
HYPERLINK \l "_Toc155774481" III.1.1.2- Copolymérisation directe de monomères sulfonés PAGEREF _Toc155774481 \h - 49 -
HYPERLINK \l "_Toc155774482" III.1.2- Stabilité thermique des PEEKs PAGEREF _Toc155774482 \h - 52 -
HYPERLINK \l "_Toc155774483" III.1.3- Propriétés de conduction protonique des PEEKs PAGEREF _Toc155774483 \h - 54 -
HYPERLINK \l "_Toc155774484" III.1.4- Propriétés mécaniques des PEEKs PAGEREF _Toc155774484 \h - 57 -
HYPERLINK \l "_Toc155774485" III.1.5- Stabilité chimique des PEEKs PAGEREF _Toc155774485 \h - 59 -
HYPERLINK \l "_Toc155774486" III.2- Les structures aromatiques polyimides (PI) PAGEREF _Toc155774486 \h - 61 -
HYPERLINK \l "_Toc155774487" III.2.1- Introduction des sites échangeurs de protons PAGEREF _Toc155774487 \h - 62 -
HYPERLINK \l "_Toc155774488" III.2.1.1- Par post-sulfonation PAGEREF _Toc155774488 \h - 63 -
HYPERLINK \l "_Toc155774489" III.2.1.2- Par polymérisation directe dun monomère sulfoné PAGEREF _Toc155774489 \h - 64 -
HYPERLINK \l "_Toc155774490" III.2.2- Influence de la chimie sur la stabilité PAGEREF _Toc155774490 \h - 65 -
HYPERLINK \l "_Toc155774491" III.2.3- Propriétés de gonflement PAGEREF _Toc155774491 \h - 69 -
HYPERLINK \l "_Toc155774492" III.2.4- Propriétés de conduction protonique PAGEREF _Toc155774492 \h - 71 -
HYPERLINK \l "_Toc155774493" III.2.5- Propriétés thermiques et mécaniques PAGEREF _Toc155774493 \h - 72 -
HYPERLINK \l "_Toc155774494" III.3- Conclusion PAGEREF _Toc155774494 \h - 74 -
HYPERLINK \l "_Toc155774495" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155774495 \h - 76 -
I- Les origines de la dégradation en pile à combustible (PAC)
Les performances dune pile à combustible (PAC) en fonctionnement se dégradent au cours du temps de manière inexorable. Une diminution de la tension comprise entre 2 et 10 µV/h est considérée comme acceptable pour la plupart des applications ADDIN EN.CITE Knights2004101Shanna D. KnightsKevin M. ColbowJean St-PierreDavid P. Wilkinson2004Aging mechanisms and lifetime of PEFC and DMFCJournal of power sources127127-1341864045568bow-StPierre-2004.pdf1. Bien souvent malheureusement, une évolution beaucoup plus rapide est observée. Il se peut également que les performances chutent brutalement après une période de stabilité plus ou moins longue.
Cette diminution des performances fait suite à une dégradation pouvant affecter différentes parties du système, allant des électrodes à la membrane en passant par le catalyseur, et peut avoir des origines multiples ADDIN EN.CITE Kundu200690090S. KunduM.W. FowlerL.C. SimonS. Grot2006Morphological features (defects) in fuel cell membrane electrode assembliesJournal of power sourcesin press3503542016Kundu-Fowler-2006.pdf2. Si les différentes causes de cette dégradation sont aujourdhui relativement bien identifiées, bien que parfois controversées, les mécanismes mis en jeu sont encore assez mal connus du fait de linterdépendance de ces divers phénomènes. Par ailleurs, la durée relativement longue dun test en pile en « conditions réelles », généralement quelques milliers dheures, ainsi que la nécessité détudier non seulement linfluence de différents paramètres mais également de réaliser une statistique des résultats obtenus, limitent la vitesse de progression dans le domaine de la compréhension des mécanismes mis en jeu.
A lheure actuelle, une chose est certaine : une dégradation au niveau des électrodes et/ou du catalyseur aura un effet immédiat sur les performances, mais relativement indirect sur la durée de vie de la pile. En revanche, une dégradation au niveau de la membrane, élément central de la pile, conduira à plus ou moins brève échéance à sa rupture, et donc à un arrêt prématuré de la pile suite à une diffusion des gaz réactifs ADDIN EN.CITE Yu200512012Jingrong YuToyoaki MatsuuraYusuke YoshikawaMd Nazrul slamMichio Hori2005In situ analysis of performance degradation of a PEMFC under nonsaturated humidificationElectrochemical and solid state letters83A156-A1580032029953Yu-Matsuura-2005.pdf3. La dégradation de la membrane peut être dorigine mécanique et/ou chimique.
I.1- La membrane pour pile à combustible soumise à diverses agressions mécaniques
La membrane polymère dune pile à combustible en fonctionnement subit différentes agressions mécaniques qui peuvent être dues au couple de serrage de la cellule, à un assèchement provoqué par des gaz trop peu ou pas humidifiés, ou encore à une utilisation en mode cyclage. Les effets néfastes de ces phénomènes peuvent être minimisés par lutilisation de membranes composites.
I.1.1- Effet du couple de serrage
La cellule dune pile à combustible supporte un couple de serrage de 6 à 8 N.m afin dassurer létanchéité du système et de minimiser les résistances dinterface. La membrane, située au cur de la cellule, est alors soumise à des contraintes mécaniques de compression et de cisaillement importantes. Takeshita et al. ont simulé cette compression en pressant à chaud le tissu de carbone dun Assemblage Membrane/Electrode (AME) ADDIN EN.CITE Takeshita2005333Tomohiro TakeshitaFusayoshi MiuraYu Morimoto2005Analysis of degradation mechanisms of PEFCs207th ECS MeetingQuebec city4. Ils ont pu observer que des fibres de carbone pénètrent dans la membrane et peuvent, si elles vont jusquà la traverser, déclencher un court-circuit même à faible pression. Leffet Joule ainsi induit peut conduire à une décomposition thermique de la membrane si la température excède 250°C. Malheureusement les conditions de température et de contrainte appliquée ne sont pas précisées.
I.1.2- Effet du taux dhumidification des gaz
Une pile à combustible fonctionnant avec des gaz faiblement humidifiés ADDIN EN.CITE Endoh200410010Eiji EndohShinji TerazonoHardiyanto WidjajaYasuyuki Takimoto2004Degradation study of MEA for PEMFCs under low humidity conditionsElectrochemical and solid state letters77A209-A2112579392532doh-Terazono-2004.pdf5 ou totalement secs ADDIN EN.CITE Büchi199719019Felix N. BüchiSupramaniam Srinivasan1997Operating proton exchange membrane fuel cells without external humidification of the reactant gasesJournal of the electrochemical society14482767-27722769794821i-Srinavasan-1997.pdf6 présente des performances plus faibles que lorsque les gaz sont à 100% dhumidité relative (RH). Les courbes de polarisation présentées en REF _Ref145411662 \h Figure 1 illustrent ce phénomène. Pour une même densité de courant, la tension fournie par la pile est plus importante lorsque les gaz sont humidifiés ( REF _Ref145411662 \h Figure 1a) que lorsquils ne le sont pas ( REF _Ref145411662 \h Figure 1b). Ceci est essentiellement dû au fait que les performances dune pile sont dautant plus importantes que la conductivité de la membrane est élevée. Or cette propriété augmente presque linéairement avec le taux dhydratation : plus la membrane contient deau, meilleure en est la conductivité ADDIN EN.CITE Rubatat20031032103Laurent Rubatat2003Nouveau modèle structural des membranes Nafion®, polymère de référence pour l'application pile à combustible basse températureUniversité Joseph Fourier - Grenoble I7.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 1 Effet de la température dhumidification sur les performances dune pile PEMFC H2/O2 comportant une membrane Nafion®. Température de la cellule : 50°C ; Pression de gaz : 0,828 bars ; Température d humidification %) H2/O2 : 60°C/50°C (100%RH) ; ¡%) H2/O2 : 22°C/22°C ADDIN EN.CITE Huang200339039Chengde HuangKim Seng TanJianyi LinKuang Lee Tan2003XRD and XPS analysis of the degradation of the polymer electrolyte in H2-O2 fuel cellChemical physics letters37180-853326960901uang-Tan-Lin-2003.pdf8
Lexpérience réalisée par Knights et al. ADDIN EN.CITE Knights2004101Shanna D. KnightsKevin M. ColbowJean St-PierreDavid P. Wilkinson2004Aging mechanisms and lifetime of PEFC and DMFCJournal of power sources127127-1341864045568bow-StPierre-2004.pdf1 montre lévolution de la durée de vie dune pile hydrogène/air lorsque lhydratation des gaz à lanode et/ou à la cathode varie. Une pile fonctionnant à 540 mA.cm2 et à une température de 75°C présente une durée de vie de 3300 heures lorsque les gaz sont à 100% dhumidité relative à lanode et 70% et à la cathode. La durée de vie chute à 1000 heures si lon assèche loxygène et à 500 heures si lon assèche lhydrogène. Si aucun des deux gaz nest humidifié, la durée de vie nexcède pas 300 heures. Cette expérience montre que lassèchement des gaz est un paramètre extrêmement important en terme de durée de vie de la pile à combustible. Knights et al. attribuent laccélération de la dégradation physique de la membrane, observée lors de lassèchement des gaz, à la création de porosités qui conduisent au passage des gaz dun compartiment à lautre.
I.1.3- Effet dun cyclage
Dans la plupart des applications visées, la pile à combustible PEMFC devra faire face à une demande discontinue, notamment en terme de puissance. En ce qui concerne lapplication automobile par exemple, le système devra résister aux différentes conséquences de nombreux « démarrages/arrêts » :
des variations de température, de -40°C à +80-120°C environ.
des contraintes mécaniques dues à des périodes successives de « gonflement » et de « dégonflement » selon que le système se trouve ou non en fonctionnement. Les polymères utilisés pour lélaboration de la membrane comportent des groupements ioniques, le plus souvent sulfoniques, indispensables à la conduction protonique. Ces groupements sont à lorigine du gonflement de la membrane en présence deau, cette dernière étant formée par la pile au cours de son fonctionnement et éventuellement apportée par des gaz humidifiés.
des variations du potentiel des électrodes
Les deux premiers phénomènes ont été analysés séparément.
Dune part, McDonald et al. ADDIN EN.CITE McDonald200411011R.C. McDonaldC.K. MittelsteadtE.L. Thompson2004Effects of deep temperature cycling on Nafion® 112 membranes and Membrane Electrode AssembliesFuel cells43208-2132949054996Mittelsteadt-2004.pdf9 ont étudié le comportement dune membrane Nafion® 112 non humidifiée (humidité ambiante soit environ 1,6 à 3,4 % en poids) et de lAME correspondant après 385 cycles entre -40°C et +80°C. Aucune dégradation physique ou chimique majeure na été détectée, si ce nest une diminution du pourcentage délongation à la rupture. Une amélioration est même observée puisque la perméabilité au dioxygène est alors plus faible, ce qui traduirait un réarrangement du polymère au niveau moléculaire.
Dautre part, la dégradation dun AME en fonction du nombre de cycles entre un état gonflé (150% RH) et un état sec (0% RH) a été étudiée par Makharia et al. ADDIN EN.CITE Makharia200624324Rohit MakhariaShyam S. KochaPaul T. YuCraig GittlemanDaniel MillerChris LewisFrederick T. WagnerHubert A. Gasteiger2006Durable polymer electrolyte membrane (PEM) fuel cell materials : requirements and benchmarking methodologies208th Electrochemical Society Meeting502116510. Pour ce faire, ils ont mesuré la perméation au gaz de la membrane, cest-à-dire la quantité de gaz passant dun compartiment à lautre. Le vieillissement physique induit par ce traitement conduit à lapparition de porosités dont les conséquences deviennent dramatiques au-delà de 3000 cycles.
Escribano et al. ADDIN EN.CITE Escribano20051973197Sylvie EscribanoArnaud MorinSébastien SolanBenoît SommacalPhilippe CapronIsabelle RougeauxGérard Gebel2005Study of MEA degradation in operating PEM fuel cells - paper #B034Third European PEFC ForumLuzernpaper #B034paper #B03411 ont également mesuré les performances et la durée de vie de membranes Nafion® en conditions de cyclage : 15 minutes en conditions de circuit ouvert (OCV pour Open Circuit Voltage) suivies de 15 minutes à densité de courant fixe. La température de cellule, le taux dhumidification des gaz et lépaisseur de la membrane sont les différents paramètres à avoir été testés. Une dégradation prématurée de la membrane en terme de propriétés mécaniques et de perméation au gaz est indubitable. La durée de vie nest que de 178 et 600 heures selon les conditions opératoires.
I.1.4- Les membranes composites : une solution envisageable
Le vieillissement mécanique auquel est soumise une membrane polymère utilisée en pile à combustible est essentiellement dû à un assèchement à faible humidité relative et/ou à un gonflement excessif lorsque lhumidité relative est importante. Ce gonflement est dautant plus important que le taux de groupements sulfoniques portés par la membrane est élevé. Mais ces groupements sont par ailleurs indispensables à la conductivité protonique. Il sagit donc de trouver le meilleur compromis entre les effets néfastes du gonflement et la conductivité qui doit être suffisamment élevée.
I.1.4.1- Membranes renforcées
Pour améliorer les propriétés mécaniques de ses membranes polymère, la compagnie Gore a développé une membrane composite renforcée à léchelle macroscopique et commercialisée sous le nom de Gore-Select®. Il sagit dune membrane PTFE micro-poreuse, qui présente une résistance mécanique et chimique importante, dont les pores sont remplis par un ionomère perfluoré ADDIN EN.CITE Kerres200141041Jochen A. Kerres2001Development of ionomer membranes for fuel cellsJournal of membrane science1853-270316719104Kerres.pdf12. Ces membranes présentent une durée de vie plus importante que des membranes non renforcées ADDIN EN.CITE Liu2001202Wen LiuKathy RuthGreg Rusch2001Membrane durability in PEM fuel cellsJournal of New Materials for Materials for Electrochemical Systems4227-2310678026240u-Ruth-Rusch-2001.pdf13. Le taux de dihydrogène qui les traverse, souvent utilisé pour déterminer létat davancement de la dégradation puisque lié à laugmentation de la porosité, augmente progressivement jusquà rupture pour une membrane Gore-Select®, tandis quil augmente brutalement suite à lapparition dun trou pour une membrane sans renforts ( REF _Ref132104539 \h Figure 2).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 2 - Quantité de H2 traversant la membrane en fonction du temps de fonctionnement en pile (GSM = Gore-Select® Membrane (renforcées) ; * = rupture de la membrane) ADDIN EN.CITE Liu2001202Wen LiuKathy RuthGreg Rusch2001Membrane durability in PEM fuel cellsJournal of New Materials for Materials for Electrochemical Systems4227-2310678026240u-Ruth-Rusch-2001.pdf13
Les renforts permettent de retarder la rupture de la membrane en ralentissant la propagation et lélargissement dune fissure qui constitue un point de concentration de contraintes.
La compagnie Asahi Glass a quant à elle choisi de disperser uniformément des fibres de PTFE dun diamètre inférieur à 1 µm dans ses membranes perfluorées Flemion®. Ces fibres permettent, même en faible quantité (2,7 % en poids), daméliorer les propriétés mécaniques, notamment la résistance au déchirement et au fluage, sans affecter les performances de la cellule ADDIN EN.CITE Hommura200320020Satoru HommuraYasuhiro KunisaIchiro TeradaMasaru Yoshitake2003Characterization of fibril reinforced membranes for fuel cellsJournal of Fluorine Chemistry120151-1551085415685mmura-Kunisa-2003.pdf14. Dautres substrats sont à létude tels que du polypropylène poreux, du PTFE expansé ou un non-tissé de micro fibres de verre ADDIN EN.CITE Li200331031Qingfeng LiRonghuan HeJens Oluf JensenNiels J. Bjerrum2003Approaches and recent development of polymer electrolyte membranes for fuel cells operating above 100°CChemistry of materials154896-49152223694865Li-He-Jensen-2003.pdf15.
Les renforts permettent daugmenter la durée de vie des membranes polymère en améliorant leurs propriétés mécaniques, comme lillustre la REF _Ref132104539 \h Figure 2. Ils permettent également de réduire lépaisseur des membranes, ce qui facilite la rétro-diffusion de leau de la cathode vers lanode et conduit, par suite, à une amélioration des performances. Ainsi un AME Gore comportant une membrane de 25 µm dépaisseur présente des performances de 160 et 250 mA.cm-2 pour une cellule respectivement à 120 et 105°C, une température dhumidification des gaz de 80°C et une tension de 0,6V. Ces valeurs sont bien inférieures à celle obtenue pour une cellule à 80°C dans les mêmes conditions dhumidification (700 mA.cm-2 à 0,6V). Mais si on compare ces valeurs aux 20 mA.cm-2 obtenus pour une membrane Nafion 117 (175 µm dépaisseur) à 0,6V, une température de cellule de 110°C et une température dhumidification des gaz de 95/90°C, leffet bénéfique dune diminution de lépaisseur de la membrane est clairement établi ADDIN EN.CITE Li200331031Qingfeng LiRonghuan HeJens Oluf JensenNiels J. Bjerrum2003Approaches and recent development of polymer electrolyte membranes for fuel cells operating above 100°CChemistry of materials154896-49152223694865Li-He-Jensen-2003.pdf15.
I.1.4.2- Composites à base doxydes hygroscopiques
Une autre méthode permettant daméliorer les propriétés mécaniques des membranes polymères consiste à incorporer des particules doxydes inorganiques (SiO2, TiO2, ZrO2) à la solution de polymère lors de lélaboration de la membrane. Ces espèces fortement hydrophiles permettent daugmenter la teneur et la rétention en eau de la membrane, limitant ainsi son assèchement en conditions de faible humidité relative et/ou de haute température. Une membrane Nafion® contenant 3 % en poids de particules nanométriques de SiO2 et soumise à de la vapeur deau chauffée à 60°C présente une prise en eau de 43 % en poids, contre seulement 17 % en poids en labsence de particules doxyde ADDIN EN.CITE Li200331031Qingfeng LiRonghuan HeJens Oluf JensenNiels J. Bjerrum2003Approaches and recent development of polymer electrolyte membranes for fuel cells operating above 100°CChemistry of materials154896-49152223694865Li-He-Jensen-2003.pdf15.
Mais ces particules tendent à sagglomérer, ce qui conduit à une perte defficacité dans la mesure où ladsorption deau a lieu au niveau de la surface des particules doxyde ADDIN EN.CITE Kerres200543043J.A. Kerres2005Blended and cross-linked ionomer membranes for application in membrane fuel cellsFuel cells52230-24716. Un procédé par voie sol-gel a été développé, permettant de réduire la taille des particules jusquà des fibrilles denviron 50Å de diamètre ADDIN EN.CITE Mauritz19981980198Kenneth A. Mauritz1998Organic-inorganic hybrid materials : perfluorinated ionomers as sol-gel polymerization templates for inorganic alkoxidesMaterials science and engineering C6121-1331302206465Mauritz-1998.pdf17. Concernant les propriétés de conduction, certains les qualifient de « bonnes » ADDIN EN.CITE Kerres200141041Jochen A. Kerres2001Development of ionomer membranes for fuel cellsJournal of membrane science1853-270316719104Kerres.pdf12 sans toutefois donner de valeurs numériques comparatives, tandis que dautres mentionnent une diminution de la conductivité due au fait que les particules de silice inhibent le transfert protonique ADDIN EN.CITE Souzy200542042Renaud SouzyBruno Ameduri2005Functional fluoropolymersfor fuel cell membranesProgress in polymer science30644-6871594403585ouzy-Ameduri-2005.pdf18. Mais Bonnet et al. ADDIN EN.CITE Bonnet200038038B. BonnetD.J. JonesJ. RozièreL. TchicayaG. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliB. BauerA. PeraioE. Ramunni2000Hybrid organic-inorganic membranes for a medium temperature fuel cellJournal of New Materials for Electrochemical Systems387-922171145473ones-Rozière-2000.pdf19, qui ont réalisé une membrane hybride à base de polyétheréthercétone sulfonée contenant 10 % en poids de silice amorphe (PEEKs/Si10) par voie sol-gel, observent une conductivité tout aussi bonne avec ou sans silice. Ils observent toutefois une chute de la conductivité en présence de silice au-delà de 130°C ( REF _Ref147810048 \h Tableau 1). Les propriétés mécaniques, en terme de flexibilité et de résistance à la traction, ne sont pas altérées par une quantité de silice de 10 % en poids mais le sont pour un taux de 20 % en poids. Malheureusement aucun résultat chiffré nest rapporté à ce sujet.
100°C
75%RH100°C
100% RH80-130°C
100% RH130-150°C
100% RHPEEKs6.10-3 S.cm-14.10-2 S.cm-12 à 7.10-2 S.cm-17.10-2 à 11.10-2 S.cm-1PEEKs/Si108.10-3 S.cm-19.10-2 S.cm-16 à 7.10-2 S.cm-17.10-2 à 2,5.10-2 S.cm-1
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 1 - Valeurs des conductivités dune membrane PEEKs avec et sans silice, en fonction de la température et du taux dhumidité relative
I.1.4.3- Composites avec une phase inorganique conductrice protonique
Linclusion de particules doxydes inorganiques dans la membrane permet den augmenter la teneur en eau grâce à leur caractère hygroscopique, mais aux dépens de la conductivité dans certaines conditions comme nous venons de le voir pour une membrane PEEKs au-delà de 130°C. Une solution consiste à imprégner la membrane hybride dun hétéropolyacide tel que lacide phosphotungstique (PWA) ou lacide silicotungstique, conduisant à une membrane hybride de type Nafion®/SiO2/PWA. Ceci permet daugmenter la conductivité tout en maintenant une bonne stabilité thermique et mécanique grâce à la structure réticulée de la silice ADDIN EN.CITE Souzy200542042Renaud SouzyBruno Ameduri2005Functional fluoropolymersfor fuel cell membranesProgress in polymer science30644-6871594403585ouzy-Ameduri-2005.pdf18.
Une autre technique largement répandue consiste à incorporer des particules de phosphate de zirconium (ZrP) à la membrane en limmergeant dans une solution de ZrOCl2 puis H3PO4 ADDIN EN.CITE Costamagna200244044P. CostamagnaC. YangA.B. BocarslyS. Srinivasan2002Nafion® 115/zirconium phophate composite membranes for operation of PEMFCs above 100°CElectrochimica acta471023-103320. Ces particules, fortement hygroscopiques, confèrent à la membrane hybride ainsi obtenue une teneur en eau plus importante à faible humidité relative. Elles améliorent également les propriétés mécaniques de la membrane : à 85% dhumidité relative et entre 0 et 90°C, le module élastique E de la membrane hybride est deux à trois fois plus élevé que celui de la membrane Nafion® pure, ce qui signifie que pour une même contrainte sa déformation sera plus faible ADDIN EN.CITE Bauer200545045F. BauerM. Willert-Porada2005Characterisation of zirconium and titanium phosphates and direct methanol fuel cell (DMFC) performance of functionally graded Nafion® composite membranes prepared out of themJournal of power sources145101-10721. Le même comportement est observé à 75°C entre 0 et 100% dhumidité relative.
Les phénomènes de conduction ne sont pas complètement maîtrisés à lheure actuelle. En effet, certaines équipes observent une diminution de la conductivité en présence de ZrP ADDIN EN.CITE Bauer200545045F. BauerM. Willert-Porada2005Characterisation of zirconium and titanium phosphates and direct methanol fuel cell (DMFC) performance of functionally graded Nafion® composite membranes prepared out of themJournal of power sources145101-10721, tandis que dautres au contraire observent une amélioration. Ainsi, une conductivité de 0,64 S.cm-1 est mesurée pour du Nafion®/ZrP contre 0,4 S.cm-1 pour du Nafion® pur dans les mêmes conditions ADDIN EN.CITE Hogarth200546046W.H.J. HogarthJ.C. Diniz da CostaG.Q.(Max) Lu2005Solid acid membranes for high temperature (>140°C) proton exchange membrane fuel cellsJournal of power sources142223-23722. Bonnet et al. ADDIN EN.CITE Bonnet200038038B. BonnetD.J. JonesJ. RozièreL. TchicayaG. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliB. BauerA. PeraioE. Ramunni2000Hybrid organic-inorganic membranes for a medium temperature fuel cellJournal of New Materials for Electrochemical Systems387-922171145473ones-Rozière-2000.pdf19 rapportent également une conductivité plus élevée pour leur membrane PEEKs comportant 20 wt % de ZrP avec une valeur de 7.10-2 S.cm-1 à 100°C et 100% RH contre 4.10-2 S.cm-1 dans les mêmes conditions pour du PEEKs pur.
I.2- La membrane pour pile à combustible soumise à une agression chimique
En plus des agressions mécaniques que nous venons de voir, la membrane polymère dune pile à combustible subit également une attaque chimique. Selon la nature du polymère, il peut sagir dune hydrolyse due à leau et/ou dune oxydation causée par la présence de peroxyde dhydrogène (H2O2). Cette espèce se forme au cours du fonctionnement de la pile, et les radicaux générés par la décomposition du H2O2 sont à lorigine de la dégradation chimique de la membrane.
I.2.1- De l eau oxygénée formée en pile à combustible
Il est largement admis que le dioxygène se transforme essentiellement en eau lors de sa réduction sur le platine par une réaction à 4 électrons :
O2 + 4H+ + 4e- ! 2H2O(1)
Mais l environnement « pile à combustible » présente l ensemble des facteurs thermodynamiques et cinétiques pouvant conduire, par une réaction parasite à 2 électrons, à la formation de peroxyde d hydrogène (H2O2), un oxydant très puissant (E°=1,77 V) :
O2 + 2H+ + 2e- ! H2O2(2)
Le potentiel standard de la réaction de réduction conduisant à la formation du H2O2 (2) étant de 695mV, cette réaction sera favorisée par un potentiel dont la valeur est inférieure à cette dernière. Ainsi, à la cathode, les réactifs sont présents mais le potentiel (0,6 0,9 V) nest pas très favorable. En revanche, la perméation des gaz à travers la membrane, minimisée mais jamais complètement nulle, conduit à la présence de dioxygène à lanode où un potentiel beaucoup plus faible ( REF _Ref132106018 \h Figure 3) rend la formation de H2O2 envisageable à cette électrode ADDIN EN.CITE Antoine2000707O. AntoineR. Durand2000RRDE study of oxygen reduction on Pt nanoparticles inside Nafion® : H2O2 production in PEMFC cathode conditionsJournal of applied electrochemistry30839-8440437511168toine-Durand-2000.pdf23.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 3 - Distribution du potentiel électrochimique dans lépaisseur dune membrane fonctionnant sous hydrogène / air en condition de circuit ouvert (OCV) ADDIN EN.CITE Liu2005808Wen LiuDavid Zuckerbrod2005In situ detection of hydrogen peroxide in PEM fuel cellsJournal of the electrochemical society1526A1165-A11702390040576u-Zuckerbrod-2005.pdf24
En 2004, Inaba et al. ADDIN EN.CITE Inaba2004505Minoru InabaHirohisa YamadaJunko TokunagaAkimasa Tasaka2004Effect of agglomeration of Pt/C catalyst on hydrogen peroxide formationElectrochemical and solid state letters712A474-A4761115348225ada-Tokunaga-2004.pdf25 ont mis en évidence, à laide dune électrode tournante à disque-anneau, la formation dune quantité négligeable de H2O2 à 0,9 V mais qui augmente au fur et à mesure que la tension chute, ce qui se produit lorsque lon se déplace de la cathode vers lanode ( REF _Ref132106764 \h Figure 4).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 4 Pourcentage de conversion du dioxygène en H2O2 lors de sa réduction sur des particules de Pt/C à 20 % en poids lorsque la quantité de catalyseur déposée sur lélectrode varie de 5.7 à 56.7 (g.cm-1 ADDIN EN.CITE Inaba2004505Minoru InabaHirohisa YamadaJunko TokunagaAkimasa Tasaka2004Effect of agglomeration of Pt/C catalyst on hydrogen peroxide formationElectrochemical and solid state letters712A474-A4761115348225ada-Tokunaga-2004.pdf25
Ce nest quen 2005, grâce aux travaux de Liu et al. ADDIN EN.CITE Liu2005808Wen LiuDavid Zuckerbrod2005In situ detection of hydrogen peroxide in PEM fuel cellsJournal of the electrochemical society1526A1165-A11702390040576u-Zuckerbrod-2005.pdf24 que du peroxyde dhydrogène est réellement détecté in-situ en pile à combustible par voltampérométrie cyclique ( REF _Ref132107605 \h Figure 5). Le peroxyde dhydrogène serait préférentiellement formé côté anode, ce qui est en accord avec la valeur des potentiels aux électrodes mais suppose la diffusion du dioxygène de la cathode vers lanode. Cette diffusion, facilitée dans le cas dune membrane de faible épaisseur, se traduit effectivement par une concentration en H2O2 plus importante dans ce cas ( REF _Ref132108378 \h Figure 6).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 5 - Comparaison des voltampérogrammes : (a) dune solution de H2O2 à 6,6 ppm dans H2SO4 à 4N saturée par H2 et (b) obtenu in situ en pile à combustible fonctionnant à 700 mA.cm-2, 60°C et sous H2/air ADDIN EN.CITE Liu2005808Wen LiuDavid Zuckerbrod2005In situ detection of hydrogen peroxide in PEM fuel cellsJournal of the electrochemical society1526A1165-A11702390040576u-Zuckerbrod-2005.pdf24
Figure SEQ Figure \* ARABIC 6 Estimation de la concentration dH2O2 formée en pile à combustible en fonction de lépaisseur de la membrane ADDIN EN.CITE Liu2005808Wen LiuDavid Zuckerbrod2005In situ detection of hydrogen peroxide in PEM fuel cellsJournal of the electrochemical society1526A1165-A11702390040576u-Zuckerbrod-2005.pdf24
Le peroxyde dhydrogène serait formé au niveau du catalyseur constitué de particules de carbone platiné (Pt/C). Takeshita et al. ADDIN EN.CITE Takeshita2005333Tomohiro TakeshitaFusayoshi MiuraYu Morimoto2005Analysis of degradation mechanisms of PEFCs207th ECS MeetingQuebec city4 ont ainsi montré une dégradation chimique de la membrane exclusivement en présence de catalyseur. Toutefois plusieurs facteurs entrent en jeu dans la formation de cette espèce, notamment la distribution du Pt/C sur lélectrode et la présence éventuelle de certains anions.
I.2.1.1- Influence de la distribution du Pt/C sur les électrodes
Lorsque la quantité de catalyseur déposée sur lélectrode augmente, le taux de H2O2 formé diminue indépendamment de la valeur du potentiel, comme le montre la REF _Ref132106764 \h Figure 4 ADDIN EN.CITE Inaba2004505Minoru InabaHirohisa YamadaJunko TokunagaAkimasa Tasaka2004Effect of agglomeration of Pt/C catalyst on hydrogen peroxide formationElectrochemical and solid state letters712A474-A4761115348225ada-Tokunaga-2004.pdf25. Les auteurs expliquent ce phénomène par la taille des particules de catalyseur qui ont tendance à sagglomérer lorsque leur quantité augmente. Cette agglomération faciliterait la diffusion des molécules de H2O2 formées qui, au contact dautres particules de carbone platiné, pourraient se transformer en eau par une réduction à 2 électrons ou par décomposition catalytique. Pour une tension de 0,1 V, on observe jusquà 65% de conversion du dioxygène en H2O2 pour un taux de 5,7 µg.cm-2 en Pt/C, contre seulement 23% pour un taux de 56,7 µg.cm-2. Lagglomération favoriserait donc la réduction du peroxyde dhydrogène formé, limitant ainsi le nombre despèces potentiellement dégradantes (cf I.2). Il ne semble donc pas favorable de limiter la quantité de catalyseur utilisée. Il sagit pourtant de la tendance actuelle pour des raisons de coût.
Les travaux de Cheng et al. ADDIN EN.CITE Cheng200429029Xuan ChengLing ChenCheng PengZhiwu ChenYing ZhangQinbai Fan2004Catalyst Microstructure examination of PEMFC membrane electrode assemblies vs. timeJournal of the electrochemical society1511A48-A521004591631ng-Chen-Peng-2004.pdf26 indiquent que lagglomération des particules de catalyseur serait accentuée au cours du fonctionnement de la pile avec une croissance de 1 à 2 nm/1000h. Cette agglomération aurait essentiellement lieu pendant les 500 premières heures et Xie et al. ADDIN EN.CITE Xie200530030Jian XieDavid L. Wood IIIKarren L. MorePlamen AtanassovRodney L. Borup2005Microstructural changes of membrane electrode assemblies during PEFC durability testing at high humidity conditionsJournal of the electrochemical society1525A1011-A10203481191440re-Atanassov-2005.pdf27 ont pu observer par microscopie électronique à transmission que les particules de catalyseur grossissent plus vite à lanode quà la cathode ( REF _Ref147802397 \h Tableau 2).
Taille initiale (nm)Taille après 500h de fonctionnement (nm)Anode (Pt)1 - 63 - 15Cathode (Pt3Cr)4 - 126 - >20
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 2 - Evolution de la taille des particules de catalyseur à lanode et à la cathode après les 500 premières heures de fonctionnement de la pile ADDIN EN.CITE Xie200530030Jian XieDavid L. Wood IIIKarren L. MorePlamen AtanassovRodney L. Borup2005Microstructural changes of membrane electrode assemblies during PEFC durability testing at high humidity conditionsJournal of the electrochemical society1525A1011-A10203481191440re-Atanassov-2005.pdf27
A linverse, certaines études semblent indiquer une agglomération plus importante à la cathode quà lanode ADDIN EN.CITE Chen200634034Weimin ChenGongquan SunJunsong GuoXinsheng ZhaoShiyou YanJuan TianShuihua TangZhenhua ZhouQin Xin2006Test on the degradation of direct methanol fuel cellElectrochimica acta512391-23993339371285Sun-Guo-Zhao-2006.pdfXie2005909Jian XieDavid L. Wood IIIDavid M. WayneThomas A. ZawodzinskiPlamen AtanassovRodney L. Borup2005Durability of PEFCs at high humidity conditionsJournal of the electrochemical society1521A104-A1131983347201-Zawodzinski-2005.pdf28,29. Cette différence serait due à un état dhydratation différent entre les deux électrodes. Un taux dhumidité plus élevé, comme cest le cas à la cathode, favoriserait la migration des cristallites et donc la formation dagglomérats plus importants ADDIN EN.CITE Wilson199323023Mahlon S. WilsonFernando H. GarzonKurt E. SickafusShimshon Gottesfeld1993Surface area loss of supported platinum in polymer electrolyte fuel cellsJournal of the electrochemical society140102872-287730. Il est toutefois difficile de conclure dans la mesure où lalliage utilisé nétait pas le même dans ces différentes études.
I.2.1.2- Influence de la présence de certains anions
Markovic et al. ADDIN EN.CITE Markovic199958058N.M. MarkovicH.A. GasteigerB.N. GrgurP.N. Ross1999Oxygen reduction reaction on Pt(111) : effects of bromideJournal of electroanalytical chemistry467157-1632788084225teiger-Grgur-1999.pdf31 ont montré, à laide dune électrode tournante à disque-anneau, quen présence danions bromures la réaction de réduction de loxygène sur du Pt(111) ne fait pas toujours intervenir les 4 électrons nécessaires à la formation de leau. Les anions Br- sadsorbent sur le platine et favorisent la réaction parasite à 2 électrons qui conduit à la formation de H2O2.
Par le même procédé délectrode tournante à disque-anneau, Schmidt et al. ADDIN EN.CITE Schmidt200122022T.J. SchmidtU.A. PaulusH.A. GasteigerR.J. Behm2001The oxygen reduction reaction on a Pt/carbon fuel cell catalyst in the presence of chloride anionsJournal of electroanalytical chemistry50841-471341310726us-Gasteiger-2001.pdf32 ont mis en évidence leffet catalytique de traces danions chlorures sur la production de H2O2, aussi bien aux valeurs de potentiels anodique que cathodique. En PAC, de tels anions sont susceptibles dêtre introduits lors de lhumidification des gaz, mais ils peuvent également contaminer la membrane au cours du processus de fabrication, notamment lors de lacidification par HCl en ce qui concerne les anions chlorures.
I.2.2- Dégradation de la membrane en conditions de circuit ouvert
Les conditions de circuit ouvert correspondent à un balayage de la cellule par les gaz à courant nul. Aucune réaction électrochimique nétant mise en jeu, seule la diffusion des gaz au travers de la membrane intervient. Cest notamment le cas au moment du conditionnement de la pile, lors de la montée en température, mais dune manière plus générale lorsque la puissance demandée est relativement faible, ce qui se produit régulièrement pour un fonctionnement en mode « discontinu ».
Les conditions de circuit ouvert accélèrent les phénomènes de dégradation de la membrane ADDIN EN.CITE Endoh200410010Eiji EndohShinji TerazonoHardiyanto WidjajaYasuyuki Takimoto2004Degradation study of MEA for PEMFCs under low humidity conditionsElectrochemical and solid state letters77A209-A2112579392532doh-Terazono-2004.pdf5. Le peroxyde dhydrogène est formé suite à la diffusion des gaz au travers de la membrane, or en condition de circuit ouvert les gaz ne sont pas ou peu consommés. Leur diffusion est donc beaucoup plus importante quen fonctionnement ce qui conduit à une quantité de H2O2 formée plus importante également. Wang et Capuano ADDIN EN.CITE Wang199849049Hong WangG.A. Capuano1998Behavior of Raipore radiation-grafted polymer membranes in H2/O2 fuel cellsJournal of the electrochemical society1453780-7843598137610Wang-Capuano-1998.pdf33 montrent ainsi, par spectroscopie infra-rouge, une dégradation de la membrane plus importante au niveau de la zone « non réactive », située entre le joint et lélectrode, quau niveau de la zone « réactive » située sous lélectrode. Lenvironnement de cette zone « non réactive » peut être assimilé à celui rencontré en conditions de circuit ouvert, puisquen labsence de catalyseur aucune réaction électrochimique nest mise en jeu.
Inaba ADDIN EN.CITE Inaba434Minoru InabaDegradation mechanism of polymer electrolyte fuel cells14th International Conference on the properties of water and steamKyoto2624862465Inaba.pdf34 observe quant à lui, dans ces conditions, une dégradation des performances à hauteur de 71 mV/1000h pour une pile dont la cellule est à 80°C et les gaz humidifiés à 60°C. Cette chute de tension est accompagnée dune dégradation chimique de la membrane perfluorée mise en évidence par la détection dions fluorures dans les eaux de pile, procédé établi dès 1990 par Baldwin et al. ADDIN EN.CITE Baldwin199037037R. BaldwinM. PhamA. LeonidaJ. McElroyT. Nalette1990Hydrogen-oxygen proton exchange membrane fuel cells and electrolyzersJournal of power sources29399-4120005648640Baldwin-1990.pdf35. Le taux dions fluorures détectés indique une dégradation préférentiellement côté anode, qui sexpliquerait par la formation de H2O2 majoritairement à cette électrode. Par ailleurs, ce taux augmente lorsque lhumidification diminue ( REF _Ref133140660 \h Figure 7), ce qui concorde parfaitement avec les observations de Wilson et al. ADDIN EN.CITE Wilson199323023Mahlon S. WilsonFernando H. GarzonKurt E. SickafusShimshon Gottesfeld1993Surface area loss of supported platinum in polymer electrolyte fuel cellsJournal of the electrochemical society140102872-287730 : plus le taux dhumidification est faible plus la taille des particules de carbone platiné lest également compte tenu dune agglomération réduite, favorisant ainsi la formation de H2O2 (cf I.1.2.1).
Par contre ceci ne semble pas en accord avec les résultats publiés par Takeshita et al. à loccasion du 207th ECS Meeting ADDIN EN.CITE Takeshita2005333Tomohiro TakeshitaFusayoshi MiuraYu Morimoto2005Analysis of degradation mechanisms of PEFCs207th ECS MeetingQuebec city4, qui détectent une quantité plus importante dions fluorures côté cathode. Mais les conditions, notamment de température de cellule et de taux dhumidification nétant pas précisées, il est difficile davancer une quelconque explication.
Humidification temperature / °C
Figure SEQ Figure \* ARABIC 7- Effet de la température dhumidification sur la quantité dions fluorures détectés à lanode et à la cathode en conditions de circuit ouvert. AME : 25 cm2 ; Température de cellule : 80°C ; Pression atmosphérique ; H2/air : 150/150 mL min-1 ADDIN EN.CITE Inaba434Minoru InabaDegradation mechanism of polymer electrolyte fuel cells14th International Conference on the properties of water and steamKyoto2624862465Inaba.pdf34.
Il paraît important de souligner que les électrodes utilisées en PAC sont imprégnées dune fine couche de Nafion® permettant dassurer la cohésion entre les particules de catalyseur et le tissu constitutif de lélectrode, mais également daméliorer la surface de contact avec la membrane et donc les performances en pile. Cette couche est susceptible dêtre attaquée par les radicaux au même titre que la membrane. Or la méthode qui consiste à détecter par chromatographie ionique le taux dions fluorures présents dans les eaux de pile ne permet pas de faire la distinction entre la dégradation de la membrane et la dégradation de la couche dimprégnation.
I.2.3- Localisation de la dégradation chimique en PAC
Bien que les études concernant la formation du peroxyde dhydrogène en pile à combustible saccordent à démontrer une localisation majoritairement à lanode, les opinions divergent quant à savoir si la membrane se dégrade principalement à lanode ou à la cathode. Ce désaccord est dû au fait que la membrane nest pas directement attaquée par le peroxyde dhydrogène mais par les radicaux hydroxyles HO, espèce fortement oxydante, et/ou HOO formés lors de sa décomposition. Les radicaux HO ont une durée de vie extrêmement courte de lordre de 10-9 seconde. Ils peuvent soit se recombiner entre eux, soit attaquer la membrane polymère ; lattaque aura alors lieu à lendroit même de leur génération. Il faut donc tenir compte des facteurs influençant la décomposition du H2O2, phénomène complexe surtout dans un milieu tel que la PAC.
Pour certaines équipes comme celle de Scherer ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36 ou Capuano ADDIN EN.CITE Wang199849049Hong WangG.A. Capuano1998Behavior of Raipore radiation-grafted polymer membranes in H2/O2 fuel cellsJournal of the electrochemical society1453780-7843598137610Wang-Capuano-1998.pdf33, le dioxygène diffuse à travers la membrane depuis la cathode vers lanode où des radicaux sont formés à la surface des particules de catalyseur.
En revanche pour dautres équipes comme celle de Pintauro ADDIN EN.CITE Guo199955055Qunhui GuoPeter N. PintauroHao TangSally O'Connor1999Sulfonated and crosslinked polyphosphazene-based proton-exchange membranesJournal of membrane science154175-1811109047312intauro-Tang-1999.pdf37, la réduction du dioxygène à la cathode entraîne la formation de quelques molécules de H2O2 en dépit dune valeur de potentiel plutôt défavorable et de particules de catalyseur ayant tendance à sagglomérer. Les molécules de H2O2 réagissent avec des traces dions métalliques présents dans la membrane pour former des radicaux.
Pozio et al. ADDIN EN.CITE Pozio200318018A. PozioR.F. SilvaM. De FrancescoL. Giorgi2003Nafion degradation in PEFCs from end plate iron contaminationElectrochimica acta481543-15492378184468Pozio-Silva-2003.pdf38 ont mis en évidence linfluence de la nature des plaques de serrage sur la dégradation dune membrane Nafion® au cours dun test en pile. Ils ont observé, dans les eaux de pile, une concentration en ions fluorures plus importante à la cathode quà lanode lorsque les plaques de serrage utilisées contenaient du fer, mais linverse lorsquelles étaient en aluminium. Ceci pourrait sexpliquer par le fait que la décomposition de peroxyde dhydrogène est catalysée par la présence de cations métalliques tels que Fe2+, Fe3+, Cu2+ pour les plus courants ADDIN EN.CITE Barb194925025W.G. BarbJ.H. BaxendalePhilip GeorgeK.R. Hargrave1949Reactions of ferrous and ferric ions with hydrogen peroxideNature163692-6942162806795ndale-George-1949.pdfKremer195926026M.L. KremerGabriel Stein1959The catalytic decomposition of hydrogen peroxide by ferric perchlorateTransactions of the Faraday society55959-9732048268556Kremer-Stein-1958.pdfWalling197527027Cheves Walling1975Fenton's reagent revisitedInternational journal of the chemical kinetic8125-1312367150860Walling-1975.pdfLaat199928028Joseph de LaatHervé Gallard1999Catalytic decomposition of hydrogen peroxide by Fe(III) in homogeneous aqueous solution : mechanism and kinetic modelingEnvironmental science and technology332726-27322484922380aat-Gaillard-1999.pdf39-42. Une solution de H2O2 contenant quelques ppm de Fe2+ est dailleurs bien connue, il sagit du réactif de Fenton souvent utilisé pour tester la durabilité des polymères. Le mécanisme de la réaction de décomposition de H2O2 comporte de nombreuses étapes. Il est très complexe et diffère quelque peu selon les sources mais globalement lactivation par Fe3+, par exemple, conduit aux réactions principales suivantes ADDIN EN.CITE Laat199928028Joseph de LaatHervé Gallard1999Catalytic decomposition of hydrogen peroxide by Fe(III) in homogeneous aqueous solution : mechanism and kinetic modelingEnvironmental science and technology332726-27322484922380aat-Gaillard-1999.pdf42:
H2O2 + Fe3+ ! Fe2+ + HOO" + H+
H2O2 + Fe2+ ! Fe3+ + HO" + HO-
HO" + Fe2+ ! Fe3+ + HO-
HO" + H2O2 ! H2O + HOO"
HOO" + Fe2+ + H+ ! Fe3+ + H2O2
HOO" + Fe3+ ! Fe2+ + O2 + H+
L humidification plus importante à la cathode qu à l anode ainsi que la nature même de cette électrode facilite probablement la migration des cations issus de la plaque de serrage riche en fer, conduisant à une quantité de radicaux plus élevée à la cathode. La concentration en ions fluorures est dailleurs proportionnelle à celle du fer.
Pour tenter déclaircir lambiguïté de la localisation de la dégradation chimique dune membrane en PAC, des équipes se sont penchées sur la caractérisation de membranes après fonctionnement, dans lépaisseur et sur chaque face. Cette approche est a priori beaucoup plus directe que lanalyse des eaux de pile.
Trois cas de figure sont observés :
Dégradation principalement à lanode
Lors dune expérience délectrolyse, Scherer et al. ADDIN EN.CITE Scherer199033033G.G. Scherer1990Polymer membranes for fuel cellsBerichte der bunsengesellschaft für physikalische chemie941008-1014Stucki199865065S. StuckiG.G. SchererS. SchlagowskiE. Fischer1998PEM water electrolysers : evidence for membrane failure in 100 kW demonstration plantsJournal of applied electrochemistry281041-104943,44 montrent que la dégradation a essentiellement lieu côté H2, ce qui correspondrait à lanode dune PAC. Quatre membranes Nafion® 117 assemblées en une membrane unique sont analysées après plusieurs milliers dheures délectrolyse à une température supérieure à 100°C et une densité de courant de 1 A.cm-2. La membrane située côté H2 présente une capacité déchange ionique (CEI) 50% plus faible et une épaisseur réduite de 30% tandis que les trois autres ne sont que très peu affectées ( REF _Ref132167622 \h Figure 8).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 8 CEI et épaisseur de 4 membranes Nafion® 117 avant et après fonctionnement en électrolyse (>100°C, 1 Acm-2, plusieurs centaines dheures) : N°1 = membrane côté H2 ; N°4 = membrane côté O2 ADDIN EN.CITE Scherer199033033G.G. Scherer1990Polymer membranes for fuel cellsBerichte der bunsengesellschaft für physikalische chemie941008-101443
Il est important de souligner que lextrapolation des phénomènes de dégradation observés lors dune électrolyse à ceux qui se produiraient en pile fait abstraction de la différence de potentiel générée par ces deux réactions. La tension théorique est de 1.23 V pour une pile H2/O2 alors quelle se situe entre 1,7 et 2,3 V pour une réaction délectrolyse. Les phénomènes électrochimiques mis en jeu sont différents, or il nest pas exclu quils interviennent dans le processus de dégradation.
Par spectroscopie XPS, mais sans précision du mécanisme, Huang et al. ont également mis en évidence une décomposition du Nafion® plus importante à lanode quà la cathode ADDIN EN.CITE Huang200339039Chengde HuangKim Seng TanJianyi LinKuang Lee Tan2003XRD and XPS analysis of the degradation of the polymer electrolyte in H2-O2 fuel cellChemical physics letters37180-853326960901uang-Tan-Lin-2003.pdf8.
Dégradation principalement à la cathode
Gode et al. ADDIN EN.CITE Gode200354054P. GodeJ. IhonenA. StrandrothH. EricsonG. LindberghM. ParonenF. SundholmG. SundholmN. Walsby2003Membrane durability in a PEM fuel cell studied using PVDF based radiation grafted membranesFuel cells31-221-2745 et Ericson et al. ADDIN EN.CITE Ericson200261061H. EricsonT. KallioT. LehtinenB. MattssonG. SundholmF. SundholmP. Jacobsson2002Confocal raman spectroscopic investigations of fuel cell tested sulfonated styrene grafted poly(vinylidene fluoride) membranesJournal of the electrochemical society1492A206-A2111995892486lio-Lehtinen_2002.pdf46 ont réalisé, par spectroscopie micro-Raman, un profil de la concentration relative en groupements sulfoniques dans lépaisseur dune membrane PVDF-g-PSSA ( REF _Ref134443494 \h Figure 9). Ils observent une dégradation majoritairement à la cathode. Yu ADDIN EN.CITE Yu200353053Jingrong YuBaolian YiDanmin XingFuqiang LiuZhigang ShaoYongzhu FuHuamin Zhang2003Degradation mechanism of polystyrene sulfonic acid membrane and application of its composite membranes in fuel cellsPhysical chemistry chemical physics5611-6151491865867-Yi-Xing-Liu-2003.pdf47 arrive à la même conclusion en mesurant la concentration en soufre dans lépaisseur dune membrane PSSA par fluorescence X au microscope électronique à balayage, et en caractérisant chacune des faces par spectroscopie IR.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 9 Concentration relative en PSSA obtenue par spectroscopie Raman sur les surfaces anodique et cathodique dune membrane PVDF-g-PSSA après rupture au cours dun test en PAC. Les lignes en pointillés sont une valeur moyenne de la concentration en différents points de la surface ADDIN EN.CITE Ericson200261061H. EricsonT. KallioT. LehtinenB. MattssonG. SundholmF. SundholmP. Jacobsson2002Confocal raman spectroscopic investigations of fuel cell tested sulfonated styrene grafted poly(vinylidene fluoride) membranesJournal of the electrochemical society1492A206-A2111995892486lio-Lehtinen_2002.pdf46.
Pas de différence significative entre les deux faces
Mattsson et al. ADDIN EN.CITE Mattsson200052052B. MattssonH. EricsonL.M. TorellF. Sundholm2000Degradation of a fuel cell membrane, as revealed by micro-Raman spectroscopyElectrochimica acta451405-14082595510016tson-Ericson_2000.pdf48 ont mesuré, par spectroscopie Raman, la concentration en PSSA dans lépaisseur dune membrane PVDF-g-PSSA. Aux vues du profil quils obtiennent, ils estiment quil ny a pas de différence significative entre les deux faces.
De nombreux facteurs, identifiés ou non, influencent létendue mais également le mécanisme de dégradation de la membrane au cours de son fonctionnement en PAC. Malheureusement linterprétation de ces observations contradictoires est difficile car les membranes testées ne sont pas toujours de même nature, la description des protocoles de test est généralement trop succincte et les conditions opératoires sont souvent différentes.
I.3- Conclusion
Une membrane pour pile à combustible qui se dégrade devient progressivement poreuse et/ou se perce. Elle devient alors perméable aux gaz quelle sépare, ce qui conduit, à plus ou moins long terme, à un arrêt de la pile.
La membrane peut être endommagée par la pression importante appliquée à la cellule ou par un assèchement engendré par des gaz trop peu ou pas humidifiés. Les variations de température ainsi que les gonflements/dégonflements successifs, conséquences dun fonctionnement de la pile en mode « discontinu », sont également à lorigine dune dégradation prématurée de la pile. Des renforts de type PTFE introduits dans la membrane peuvent permettre den améliorer les propriétés mécaniques en ralentissant la propagation et lélargissement des éventuelles fissures, augmentant ainsi sa durée de vie. La réalisation de membranes hybrides par lajout dune phase inorganique peut également être un moyen daméliorer les propriétés mécaniques en limitant notamment le dessèchement. La conductivité de ces membranes hybrides peut être améliorée par rapport à la membrane pure, mais le système alors obtenu est relativement complexe et de nombreuses études sont en cours afin de mieux le comprendre et le maîtriser.
La membrane doit également faire face à une agression chimique, beaucoup plus difficile à maîtriser pour linstant. Le peroxyde dhydrogène H2O2, oxydant très puissant, en est à lorigine. Il est généré au niveau des particules de catalyseur, généralement du carbone platiné, par une réaction parasite à la réduction de loxygène, réaction à deux électrons au lieu de quatre. La présence danions halogénés contribue également à la formation du H2O2. Toutefois le peroxyde dhydrogène peut à son tour être réduit, réaction favorisée par une agglomération des particules de catalyseur. Cette agglomération, dautant plus importante que la quantité de particules est élevée, est observée au cours du fonctionnement de la pile et semble facilitée par un taux dhumidification important comme cest le cas à la cathode. Leau oxygénée est donc préférentiellement formée à lanode pour cette raison mais aussi et surtout car le potentiel y est beaucoup plus faible. La formation de H2O2 nécessite par ailleurs la diffusion du dioxygène à travers la membrane et est donc favorisée par une faible épaisseur de celle-ci. Un fonctionnement de la pile en conditions de circuits ouvert accélère également la dégradation de la membrane.
Le peroxyde dhydrogène est à lorigine de la dégradation chimique de la membrane par lintermédiaire des radicaux HO et HOO issus de sa décomposition. Bien que le H2O2 soit préférentiellement formé à lanode, la dégradation de la membrane nest pas systématiquement plus importante à cette électrode. La présence de cations métalliques, qui catalysent la décomposition du H2O2, semble notamment pouvoir inverser cette tendance. Mais dautres facteurs interviennent probablement dans la localisation de la dégradation chimique en PAC puisque tous les cas de figure sont observés.
Il ressort donc, dune analyse approfondie de la littérature, que la localisation de la dégradation chimique en PAC est sujette à de nombreuses controverses. Malheureusement, des conditions opératoires différentes et souvent trop peu détaillées rendent les comparaisons difficiles et ne permettent pas une identification claire des facteurs influents.
Après avoir établi au mieux les origines mécaniques et chimiques de la dégradation de la membrane en pile à combustible, nous allons tenter de comprendre, selon les connaissances actuelles dans le domaine, comment le peroxyde dhydrogène, ou plus exactement les radicaux engendrés lors de sa décomposition, agissent sur les membranes polymère fluorées et non fluorées pour conduire à leur dégradation chimique.
II- Les membranes ionomères fluorées et leurs limites dutilisation en PAC
II.1- Les membranes totalement fluorées
Actuellement, les piles à combustible viables sont constituées de membranes perfluorosulfoniques. Les polymères de ce type combinent une hydrophobicité extrêmement forte due à un squelette perfluoré, et une hydrophilicité tout aussi forte due à la présence de groupements fonctionnels acides sulfoniques SO3H. La chaîne fluorée présente une remarquable stabilité chimique à loxydation et à la réduction ainsi quune excellente stabilité thermohydrolytique, tandis que le caractère acide fort du groupement sulfonique induit un proton fortement labile permettant une conductivité importante. La membrane Nafion®, commercialisée dès 1966 par DuPont de Nemours, est la plus utilisée et également la plus étudiée, avec pas moins de 33000 publications et brevets à son sujet. Sa structure est présentée dans le REF _Ref147802335 \h Tableau 3. Il faut savoir que la pile à combustible nest pas son utilisation principale. Le Nafion® est avant tout utilisé, depuis de nombreuses années, comme membrane de filtration dans les procédés chlore-soude notamment.
Dautres sociétés tentent de développer des membranes pour la pile à combustible ( REF _Ref147802335 \h Tableau 3). Elles présentent dans certains cas des performances supérieures au Nafion® ADDIN EN.CITE Wakizoe199532032Masanobu WakizoeOmourtag A. VelevSupramaniam Srinivasan1995Analysis of proton exchange membrane fuel cell performance with alternate membranesElectrochimica acta403335-3443365136657v-Srinivasan-1994.pdf49, mais linconvénient majeur de ne pas être commercialisées à lheure actuelle.
MembraneStructureFabricantNafion®m=1 ; n=2 ; x=5-13.5 ; y=1DuPont de NemoursDow®m=0 ; n=2 ; x=3.6-10 ; y=1Dow Chemicals Aciplex®m=0 ; n=2-5 ; x=1.5-14 ; y=1Asahi ChemicalsFlemion®m=0,1 ; n=1-5 ; x=5-13.5 ; y=1Asahi GlassHyflon®m=0 ; n=2Solvay Solexis
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 3 - Structure générale des membranes perfluorosulfoniques ADDIN EN.CITE Li200331031Qingfeng LiRonghuan HeJens Oluf JensenNiels J. Bjerrum2003Approaches and recent development of polymer electrolyte membranes for fuel cells operating above 100°CChemistry of materials154896-49152223694865Li-He-Jensen-2003.pdfGhielmi200591091A. GhielmiP. VaccaronoC. TrogliaV. Arcella2005Proton exchange membranes based on the short-side-chain perfluorinated ionomerJournal of power sources145108-1152253724673mi-Vaccarono-2005.pdf15,50
Bien que ces membranes ainsi que leurs dérivés composites fassent preuve de performances convenables et stables en pile à combustible, comme la par exemple démontré la membrane GORE-SELECT® de 35 µm ayant fonctionné plus de 26300 heures à 70°C et 100% dhumidité relative ADDIN EN.CITE Cleghorn200517017S.J.C. CleghornD.K. MayfieldD.A. MooreG. RuschT.W. ShermanN.T. SisofoU. Beuscher2005A polymer electrolyte fuel cell life test : 3 years of continuous operationJournal of power sourcesin press3177536513yfield-Moore-2005.pdf51, leur dégradation chimique ne fait aujourdhui plus aucun doute ; lépaisseur de la membrane diminue au cours du fonctionnement de la pile et leau produite contient des ions fluorures.
II.1.1- Action des radicaux hydroxyles sur les membranes perfluorées
La dégradation des membranes perfluorées par les radicaux hydroxyles a été étudiée par DuPont de Nemours ADDIN EN.CITE Curtin200414014Dennis E. CurtinRobert D. LousenbergTimothy J. HenryPaul C. TangemanMonica E. Tisack2004Advanced materials for improved PEMFC performance and lifeJournal of power sources13141-482921292800enberg-Henry-2004.pdf52. Le processus de fabrication serait à lorigine de ce phénomène puisque des groupements contenant un proton labile, tels que CF2-COOH, -CF2-CO-NH2, -CF2-CF2-H ou -CF2-CH2-CH3, peuvent alors être formés en faible quantité au niveau des bouts de chaînes polymère ADDIN EN.CITE Pianca199913013Maurizio PiancaEmma BarchiesiGiuseppe EspostoStefano Radice1999End groups in fluoropolymersJournal of Fluorine Chemistry9571-840723211776iesi-Esposto-1999.pdf53. Ces groupements, sensibles à une attaque radicalaire, peuvent soxyder et conduire à une dépolymérisation. Le mécanisme de dégradation initié par le groupement CF2-COOH est présenté ci-dessous à titre dexemple ADDIN EN.CITE Curtin200414014Dennis E. CurtinRobert D. LousenbergTimothy J. HenryPaul C. TangemanMonica E. Tisack2004Advanced materials for improved PEMFC performance and lifeJournal of power sources13141-482921292800enberg-Henry-2004.pdf52. Il conduit à la consommation progressive des bouts de chaînes :
Rf CF2COOH + HO" ! Rf CF2" + CO2 + H2O
Rf CF2" + HO" ! Rf CF2OH ! Rf COF + HF
Rf COF + H2O ! Rf COOH + HF
Une technique de protection semble avoir récemment été développée par DuPont, permettant à la fois de minimiser la formation de ces groupements et den réduire la sensibilité. Le taux dions fluorures émis par ces membranes aurait ainsi pu être réduit dun facteur 25 ADDIN EN.CITE Curtin200414014Dennis E. CurtinRobert D. LousenbergTimothy J. HenryPaul C. TangemanMonica E. Tisack2004Advanced materials for improved PEMFC performance and lifeJournal of power sources13141-482921292800enberg-Henry-2004.pdf52.
Kinumoto et al. ADDIN EN.CITE Kinumoto200515015Taro KinumotoMinoru InabaYoko NakayamaKazuhito OgataRyota UmebayashiAkimasa TasakaYasutoshi IriyamaTakeshi AbeZempachi Ogumi2005Durability of perfluorinated ionomer membrane against hydrogen peroxideJournal of power sourcesin press3480190208aba-Nakayama-2005.pdf54 ont analysé quantitativement une membrane Nafion® vieillie dans H2O2, par RMN du fluor à létat solide. Ils observent une consommation progressive de lensemble de la molécule suite à une attaque radicalaire, ce qui concorderait bien avec le processus de dépolymérisation observé par Wilkie et al. ADDIN EN.CITE Wilkie199159059Charles A. WilkieJeffry R. ThomsenMartin L. Mittleman1991Interaction of Poly(Methyl Methacrylate) and NafionsJournal of applied polymer science42901-90955 lors de la décomposition thermique du Nafion®.
Healy et al. ADDIN EN.CITE Healy200516016J. HealyC. HaydenT. XieK. OlsonR. WaldoM. BrundageH. GasteigerJ. Abbott2005Aspects of the chemical degradation of PFSA ionomers used in PEM fuel cellsFuel cells52302-30856 ont par ailleurs mis en évidence la présence dun produit de dégradation organique dans les eaux de vieillissement, quil sagisse dun test en pile ou dun vieillissement ex-situ dans le « réactif de Fenton ». Ce produit de dégradation, le perfluoro(3-oxopentane)-1-sulfonique-4-carboxylic diacide, correspond à la chaîne pendante du Nafion®. Sa structure chimique est présentée REF _Ref136686446 \h Figure 10. La raison pour laquelle cette molécule ne ferait pas à son tour lobjet dune dégradation chimique na pas encore été découverte.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 10 Structure chimique du produit de dégradation mis en évidence par Healy et al. dans les eaux de vieillissement in-situ et ex-situ dune membrane Nafion®
Les similitudes observées lors de cette étude entre le mécanisme de dégradation dune membrane Nafion® après un test en pile, et celui de la même membrane après un vieillissement ex-situ dans le « réactif de Fenton », valide la pertinence de ce vieillissement accéléré.
II.1.2 Influence de la nature du contre-ion sur la dégradation
Les travaux de Kinumoto ADDIN EN.CITE Kinumoto200515015Taro KinumotoMinoru InabaYoko NakayamaKazuhito OgataRyota UmebayashiAkimasa TasakaYasutoshi IriyamaTakeshi AbeZempachi Ogumi2005Durability of perfluorinated ionomer membrane against hydrogen peroxideJournal of power sourcesin press3480190208aba-Nakayama-2005.pdf54 montrent que la sensibilité du Nafion® vis-à-vis du peroxyde dhydrogène est fonction de la nature de son contre-ion. Les membranes ont été analysées par FT-IR et RMN du fluor après traitement dans H2O2. Lorsque le Nafion® est sous forme H+, seuls 1% de ses liaisons C-F et 7% de ses groupements sulfoniques sont consommés après 5,5 jours dans une solution de H2O2 30% à 80°C, contre respectivement 68% et 33% après 9 jours lorsque le Nafion® se trouve sous forme Fe2+. Le même phénomène est également observé, dans une moindre mesure, pour lion Cu2+. Les cations Fe2+ et Cu2+ catalysent la décomposition du H2O2 et donc la formation des radicaux hydroxyles HO qui attaquent les chaînes pendantes mais également la chaîne principale du Nafion®. La perte de groupements sulfoniques entraîne une diminution de la conductivité protonique de la membrane, tandis que la consommation des liaisons C-F conduit à une perte de matière, donc à un amincissement de la membrane et à la création de porosités.
Une étude par résonance paramagnétique électronique (RPE) a récemment été menée par Kadirov et al. ADDIN EN.CITE Kadirov200540040Marsil K. KadirovAdmira BosnjakovicShulamith Schlick2005Membrane-derived fluorinated radicals detected by electron spin resonance in UV-irradiated Nafion and Dow ionomers : effect of counterions and H2O2Journal of physical chemistry B1097664-76700583240453-Bosnjakovic-2005.pdfSchlick200592392Shulamith SchlickMarsil K. Kadirov2005Radicals detected by electron spin resonance (ESR) in UV-irradiated Nafion membranes : the effect of counterions and H2O2American Chemical Society division of polymer chemistry4613073556532993lick-Kadirov-2005.pdf57,58 au sujet de la dégradation du Nafion/Cu(II), Nafion/Fe(II) et Nafion/Fe(III) avec ou sans H2O2 et sous irradiation UV pour faciliter la décomposition du peroxyde dhydrogène. Une vérification préalable a permis détablir que lirradiation UV ne fait quaccélérer la/les réaction(s) existante(s) sans en générer de nouvelles. Des espèces radicalaires dérivées de la membrane ont ainsi été mises en évidence, même en labsence de H2O2. Le radical ROCF2CF2 a notamment été observé. Il serait formé :
- suite à une scission de la liaison C-S
- et/ou par réaction du Fe(III) sur lanion ROCF2CF2SO3-. Le radical ROCF2CF2SO3 alors formé pourrait générer le radical ROCF2CF2 en libérant les sous-produits SO2 et O2
Les auteurs soulignent le rôle très important que semble jouer le cation Fe(III) dans ce processus. Il semble probable que cette observation soit due à lactivité photocatalytique du Fe(III), dans la mesure où lirradiation UV est utilisée pour accélérer la décomposition du peroxyde dhydrogène.
Cette étude a également permis de mettre en évidence la formation dun radical issu de la perte de latome de fluor situé sur le carbone porteur de la chaîne pendante. Cette observation est en accord avec la présence dions F- couramment détectés dans les eaux produites par une pile au cours de son fonctionnement.
Ces résultats sont particulièrement importants puisque des cations de ce type sont inévitablement présents au sein de la pile au niveau notamment des réservoirs et de la tuyauterie, ou encore de certaines plaques de serrage ADDIN EN.CITE Pozio200318018A. PozioR.F. SilvaM. De FrancescoL. Giorgi2003Nafion degradation in PEFCs from end plate iron contaminationElectrochimica acta481543-15492378184468Pozio-Silva-2003.pdf38. Ils peuvent facilement contaminer la membrane en se substituant aux ions H+ avec, pour conséquence, une diminution de la conductivité puisque le nombre de sites conducteurs protoniques se trouve alors réduit ADDIN EN.CITE St-Pierre2000606J. St-PierreD.P. WilkinsonS. KnightsM. Bos2000Relationships between water management, contamination and lifetime degradation in PEFCJournal of New Materials for Electrochemical Systems399-1061954440193nson-Knights-2000.pdf59. Par ailleurs, ces cations catalysent la réaction de dégradation de la membrane. Même présents en faible proportion, leur action est donc importante. Létude réalisée par Kadirov et al. ADDIN EN.CITE Kadirov200540040Marsil K. KadirovAdmira BosnjakovicShulamith Schlick2005Membrane-derived fluorinated radicals detected by electron spin resonance in UV-irradiated Nafion and Dow ionomers : effect of counterions and H2O2Journal of physical chemistry B1097664-76700583240453-Bosnjakovic-2005.pdfSchlick200592392Shulamith SchlickMarsil K. Kadirov2005Radicals detected by electron spin resonance (ESR) in UV-irradiated Nafion membranes : the effect of counterions and H2O2American Chemical Society division of polymer chemistry4613073556532993lick-Kadirov-2005.pdf57,58 montre en effet quune membrane Nafion® partiellement échangée avec des cations cuivre ou fer se dégrade même en labsence de peroxyde dhydrogène.
II.1.3 Une dégradation hétérogène
La formation du peroxyde dhydrogène nécessite la présence simultanée de particules de catalyseur, de H2 et de O2. Au contact des cations présents dans le milieu « pile à combustible », le peroxyde dhydrogène se décompose en radicaux. Compte tenu de la durée de vie extrêmement courte de ces derniers, on peut sattendre à ce que la dégradation ait lieu en surface de la membrane. Nous avons vu précédemment que le peroxyde dhydrogène était majoritairement formé à lanode, mais que cette observation ne permettait pas de présager de la localisation de la dégradation de la membrane en PAC (cf I.1.2.3). Des études moins directes que la caractérisation des membranes après test en pile, mais dont le but est de séparer les facteurs influençant cette dégradation, ont été réalisées afin den préciser la localisation.
Aoki et al. ADDIN EN.CITE Aoki200547047Makoto AokiHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2005Novel evaluation method for degradation rate of polymer electrolytes in fuel cellsElectrochemistry communications71434-14380875664390ida-Watanabe-2005.pdf60 ont mis au point un dispositif permettant de simuler la décomposition du Nafion®, ou de tout autre électrolyte polymère, à linterface entre la membrane et la couche de catalyseur. Ce dispositif reproduit les conditions dhumidification totale et permet détudier linfluence de la pression des gaz dalimentation et des gaz diffusant à travers la membrane. Une suspension de Nafion-Pt/noir de carbone est dispersée dans de leau à 80°C, dans laquelle un mélange de gaz H2/air est introduit. La proportion des gaz est ajustée afin de simuler les conditions anodiques (H2 contenant 10% dair) ou cathodiques (air contenant 2% dH2), et une fraction du milieu réactionnel est régulièrement analysée par chromatographie ionique afin de déterminer la concentration en ions F- quil contient. Le taux de décomposition du Nafion®, déduit de la concentration en ions F- mesurée, est plus important en conditions anodiques que cathodiques, et il augmente lorsque la pression partielle des gaz augmente, quil sagisse du gaz majoritaire ou minoritaire ( REF _Ref133223068 \h Figure 11).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 11 Influence de la pression partielle des gaz sur le taux de décomposition du Nafion® en conditions anodiques et cathodiques à 80°C. (A) : pression partielle du gaz minoritaire (p[O2 pour un gaz riche en H2, p[H2] pour un gaz riche en O2) ; (B) : pression partielle du gaz majoritaire (p[H2] pour un gaz riche en H2, p[O2] pour un gaz riche en O2) ADDIN EN.CITE Aoki200547047Makoto AokiHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2005Novel evaluation method for degradation rate of polymer electrolytes in fuel cellsElectrochemistry communications71434-14380875664390ida-Watanabe-2005.pdf60
Panchenko et al. ADDIN EN.CITE Panchenko200436036A. PanchenkoH. DilgerE. MöllerT. SixtE. Roduner2004In situ EPR investigation of polymer electrolyte membrane degradation in fuel cell applicationsJournal of power sources127325-3302381331221ilger-Möller-2004.pdf61 ont mis au point une méthode de détection in-situ des radicaux formés en pile. Ils ont, pour ce faire, intégré une pile à combustible dans un spectromètre RPE. Ils ne semblent pas avoir observé de dégradation de la membrane côté anode malgré la détection de radicaux libres à cette électrode ADDIN EN.CITE Panchenko200435035Alexander PanchenkoHerbert DilgerJochen KerresMartin HeinAndreas UllrichTill KazEmil Roduner2004In-situ spin trap electron paramagnetic resonance study of fuel cell processesPhysical chemistry chemical physics62891-28944258871317henko-Dilger-2004.pdf62, mais les résultats sur ce point sont relativement peu clairs et peu développés. Ils ont par contre observé à la cathode, en surface de la membrane, la formation de radicaux organiques indiquant lamorce dune dégradation oxydante du polymère. Celle-ci est beaucoup plus prononcée pour une membrane non fluorée que pour une membrane Nafion® ( REF _Ref133210637 \h Figure 12).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 12 Spectres RPE obtenus in-situ à la cathode dune pile à combustible grâce à une solution aqueuse de POBN, molécule permettant de piéger les radicaux. (a) Membrane Nafion® ; (b) Membrane non-fluorée. ADDIN EN.CITE Panchenko200435035Alexander PanchenkoHerbert DilgerJochen KerresMartin HeinAndreas UllrichTill KazEmil Roduner2004In-situ spin trap electron paramagnetic resonance study of fuel cell processesPhysical chemistry chemical physics62891-28944258871317henko-Dilger-2004.pdf62
II.1.4- Conclusion
Les membranes fluorées se dégradent suite à une attaque, par les radicaux hydroxyles notamment, de bouts de chaînes sensibles induits par le processus de fabrication. Mais la dégradation peut également être due à une contamination de la membrane par des cations métalliques. Cette dégradation conduit à la formation dun radical sur la chaîne polymère et à la consommation progressive de lensemble de la molécule. Toutefois le phénomène paraît relativement limité et des améliorations semblent même possibles pour limiter et réduire la sensibilité des groupements sujets à une dégradation oxydante ADDIN EN.CITE Curtin200414014Dennis E. CurtinRobert D. LousenbergTimothy J. HenryPaul C. TangemanMonica E. Tisack2004Advanced materials for improved PEMFC performance and lifeJournal of power sources13141-482921292800enberg-Henry-2004.pdf52.
Ce type de membranes présente néanmoins un certain nombre dinconvénients qui ne pourront probablement pas être surmontés car inhérents à la nature même du polymère. Il sagit notamment :
du coût, environ 800 $.m-2 pour le Nafion®, essentiellement dû aux problèmes environnementaux associés à la chimie du fluor. Ce paramètre nest pas rédhibitoire pour les applications spatiales dont les budgets sont importants, ou les applications portables par exemple dont les installations de faible puissance ne requièrent pas une grande quantité de membrane. En revanche il est beaucoup plus problématique pour lapplication automobile qui nécessiterait environ 10 m2 de membrane par véhicule. Le coût de lensemble du dispositif serait alors bien trop élevé pour envisager une commercialisation à grande échelle de cette technologie.
de la faible tenue en température de ces matériaux. Une utilisation de ces membranes au-delà de 80°C présente un certain nombre de problèmes liés à une température de transition vitreuse trop basse (environ 100°C).
de la perméabilité au méthanol de ces membranes, ce qui compromet leur utilisation dans les piles au méthanol direct (DMFC), technologie largement envisagée pour les applications « portables » de faible puissance.
II.2- Les membranes partiellement fluorées
Les membranes partiellement fluorées sont le plus souvent constituées de films polymères commerciaux fluorés (PTFE, FEP, PVDF, ETFE) qui apportent la stabilité thermique, mécanique et chimique, sur lesquels sont greffées, par irradiation, des chaînes de polystyrène pré ou post-sulfonées (PSSA) connues pour leur conduction protonique élevée. Les monomères de styrène étant largement disponibles et facilement modifiables, la synthèse des polymères qui en émanent est relativement aisée. Les membranes partiellement fluorées de ce type sont donc moins chères que des membranes totalement fluorées, avec un coût de fabrication compris entre 50 et 100 $.m-2 ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36. Elles présentent généralement des performances en pile équivalentes voire supérieures à celles des membranes perfluorées, par contre leur durée de vie est bien inférieure ; les groupements polystyrène sulfonés sont sensibles à une dégradation oxydante, comme en témoigne lévolution des courbes de polarisation dune membrane PSSA au cours de son fonctionnement en pile à combustible ( REF _Ref134591159 \h Figure 13) ADDIN EN.CITE Yu200353053Jingrong YuBaolian YiDanmin XingFuqiang LiuZhigang ShaoYongzhu FuHuamin Zhang2003Degradation mechanism of polystyrene sulfonic acid membrane and application of its composite membranes in fuel cellsPhysical chemistry chemical physics5611-6151491865867-Yi-Xing-Liu-2003.pdf47.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 13 Courbes de polarisation dune PEMFC comportant une membrane PSSA au cours du temps : température de cellule de 80°C ; pression des gaz H2/O2 à 0,2/0,2 MPa ; température dhumidification à 80°C/80°C ; stoechiométrie des gaz H2/O2 à 1,5/2,5 (à 1000 mA cm-2) ADDIN EN.CITE Yu200353053Jingrong YuBaolian YiDanmin XingFuqiang LiuZhigang ShaoYongzhu FuHuamin Zhang2003Degradation mechanism of polystyrene sulfonic acid membrane and application of its composite membranes in fuel cellsPhysical chemistry chemical physics5611-6151491865867-Yi-Xing-Liu-2003.pdf47
II.2.1- Mécanisme de dégradation du polystyrène sulfoné en milieu oxydant
La diminution des performances dune pile à combustible au cours de son fonctionnement fait suite à la dégradation de sa membrane et est notamment causée par une perte de ses groupements sulfoniques. Dans le cas du polystyrène sulfoné, la dégradation nest pas due à une désulfonation mais fait suite à une rupture de la chaîne polystyrène comme lont montré par spectroscopie infra-rouge les équipes de Scherer ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36 et Yu ADDIN EN.CITE Yu200353053Jingrong YuBaolian YiDanmin XingFuqiang LiuZhigang ShaoYongzhu FuHuamin Zhang2003Degradation mechanism of polystyrene sulfonic acid membrane and application of its composite membranes in fuel cellsPhysical chemistry chemical physics5611-6151491865867-Yi-Xing-Liu-2003.pdf47 qui observent une perte simultanée des groupements aromatiques et sulfoniques. Ericson et al. ADDIN EN.CITE Ericson200261061H. EricsonT. KallioT. LehtinenB. MattssonG. SundholmF. SundholmP. Jacobsson2002Confocal raman spectroscopic investigations of fuel cell tested sulfonated styrene grafted poly(vinylidene fluoride) membranesJournal of the electrochemical society1492A206-A2111995892486lio-Lehtinen_2002.pdf46 et Mattson et al. ADDIN EN.CITE Mattsson200052052B. MattssonH. EricsonL.M. TorellF. Sundholm2000Degradation of a fuel cell membrane, as revealed by micro-Raman spectroscopyElectrochimica acta451405-14082595510016tson-Ericson_2000.pdfEricson200261061H. EricsonT. KallioT. LehtinenB. MattssonG. SundholmF. SundholmP. Jacobsson2002Confocal raman spectroscopic investigations of fuel cell tested sulfonated styrene grafted poly(vinylidene fluoride) membranesJournal of the electrochemical society1492A206-A2111995892486lio-Lehtinen_2002.pdf46,48 ont fait cette même observation lors de lanalyse par spectroscopie micro-Raman confocal de membranes PVDF-g-PSSA testées en pile.
Chen et al. ADDIN EN.CITE Chen200657057Jinhua ChenMasaharu AsanoTetsuya YamakiMasaru Yoshida2006Preparation and characterization of chemically stable polymer electrolyte membranes by radiation-induced graft copolymerization of four monomers into ETFE filmsJournal of membrane science269194-2040960799746Chen-Asano-2006.pdf63 ont quant à eux montré quune membrane ETFE greffée par des monomères dérivés du styrène et réticulée, ne subissait pas non plus une simple désulfonation lors de son vieillissement dans H2O2. Cette membrane perd des oligomères de polystyrène sulfoné suite à des coupures de chaînes. Ce phénomène a été mis en évidence par GPC, lors de lanalyse de la solution résiduelle de H2O2. Par ailleurs, laddition dune solution de BaCl2 à la solution résiduelle de H2O2 ne conduit pas à la formation dun résidu blanc de BaSO4 comme cela serait le cas si une désulfonation avait eu lieu. Enfin le spectre IR de la membrane après vieillissement correspond à celui de la membrane ETFE non greffée.
Nasef et al. ADDIN EN.CITE Nasef200260060Mohamed Mahmoud NasefHamdani Saidi2002Post-mortem analysis of radiation grafted fuel cell membrane using X-ray photoelectron spectroscopyJournal of New Materials for Electrochemical Systems5183-1890429180678Nasef-Saidi-2002.pdf64 ont analysé une membrane PFA-g-PSSA après test en pile. Ils ont également mis en évidence, par spectroscopie de photoélectrons X (XPS), la perte de lensemble de la chaîne hydrocarbonée de la membrane.
La dégradation du polystyrène sulfoné en milieu oxydant est essentiellement due à une oxydation de lhydrogène tertiaire en position ( du noyau aromatique ; les radicaux ainsi formés étant fortement stabilisés. Cette attaque chimique conduit à la formation despèces solubles dans leau comme en témoignent les nombreux produits de type « acide benzène sulfonique », dont les acides 4-hydroxy et 4-carboxybenzène sulfoniques, détectés par Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC) dans les eaux de pile ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36.
Assink et al. ADDIN EN.CITE Assink199156056Roger A. AssinkCharles Arnold Jr.Roger P. Hollandsworth1991Preparation of oxidatively stable cation-exchange membranes by elimination of tertiary hydrogensJournal of membrane science56143-15165 ont étudié linfluence de lhydrogène tertiaire sur la stabilité chimique des membranes en milieu oxydant. Ils ont pour ce faire remplacé lhydrogène tertiaire de lisopropylbenzène sulfoné par un groupement méthyl ( REF _Ref133989460 \h Figure 14). Létude en milieu fortement oxydant de ces composés modèles ainsi que des membranes issues du greffage par irradiation de styrène et (-methylstyrène sur des films PTFE montre une forte diminution de la dégradation suite à lélimination de lhydrogène tertiaire.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 14 Structure chimique de : (a) isopropylbenzène sulfoné ; (b) t-butylbenzène sulfoné
II.2.2- Modifications envisagées pour limiter la dégradation du polystyrène sulfoné
Les études portant sur le mécanisme mis en jeu lors de la dégradation chimique du polystyrène sulfoné montrent clairement la sensibilité de lhydrogène tertiaire à une attaque oxydante. Certaines équipes ont donc apporté des modifications chimiques aux groupements polystyrènes sulfonés pour tenter den augmenter la stabilité.
Une des possibilités envisagées consiste à supprimer lhydrogène tertiaire en le remplaçant par un groupement méthyl comme lont fait Assink et al. ADDIN EN.CITE Assink199156056Roger A. AssinkCharles Arnold Jr.Roger P. Hollandsworth1991Preparation of oxidatively stable cation-exchange membranes by elimination of tertiary hydrogensJournal of membrane science56143-15165 (voir REF _Ref134016487 \p \h ci-dessus), ce qui améliore fortement la stabilité de la membrane à loxydation.
On peut également remplacer les atomes dhydrogène sensibles à loxydation par des atomes de fluor, comme la fait Hodgdon en 1968 ADDIN EN.CITE Russell B. Hodgdon196863063Russell B. Hodgdon, Jr1968Polyelectrolytes prepared from perfluoroalkylaryl macromoleculesJournal of polymer science : part A-16171-19166 en utilisant le (,(,(-trifluorostyrène à la place du polystyrène. Cet acide polytrifluorostyrène sulfonique a été lélément constitutif de la troisième génération de membranes commercialisées par la société Ballard, les BAM3G ADDIN EN.CITE SteckJuillet 199593393A.E. SteckJuillet 1995O. SavadogoP.R. RobergeT.N. VezirogluFirst International Symposium on New Materials for Fuel cell SystemsEcole polytechnique de Montréal, Québec, Canada7467. Il a également été greffé sur des membranes partiellement fluorées ADDIN EN.CITE Momose198964064Takashi MomoseHiroko YoshiokaIsao IshigakiJiro Okamoto1989Radiation grafting of a,b,b-trifluorostyrene onto poly(ethylene-tetrafluoroethylene) film by preirradiation method. I-Effects of preirradiation dose, monomer concentration, reaction temperature, and film thicknessJournal of applied polymer science372817-28261425018378oka-Ishigaki-1989.pdf68. Le polymère ainsi obtenu présente une meilleure résistance aux conditions oxydantes de la pile qui sexplique par une énergie de liaison plus importante dans le cas de la liaison C-F (103 kcal.mol-1) que dans celui de la liaison C-H (77 kcal.mol-1).
Chen et al. ADDIN EN.CITE Chen200657057Jinhua ChenMasaharu AsanoTetsuya YamakiMasaru Yoshida2006Preparation and characterization of chemically stable polymer electrolyte membranes by radiation-induced graft copolymerization of four monomers into ETFE filmsJournal of membrane science269194-2040960799746Chen-Asano-2006.pdf63 ont quant à eux utilisé deux types de monomères substitués dérivés du polystyrène, le m,p-méthylstyrène et le p-tert-butylstyrène ( REF _Ref136850464 \h Figure 15), quils ont greffé et réticulé sur un film de ETFE. La stabilité de lhydrogène tertiaire est ainsi améliorée, ce quils expliquent par une modification de la structure électronique du noyau aromatique, due à la présence des substituants méthyl et tert-butyl. La membrane correspondante, plongée dans une solution aqueuse de H2O2 3% à 60°C, commence à se dégrader après 307 heures contre 72 heures pour une membrane dont les groupements polystyrène ne sont pas substitués.
m,p-méthylstyrène p-tert-butylstyrène
Figure SEQ Figure \* ARABIC 15 Structures chimiques du m,p-méthylstyrène et du p-tert-butylstyrène
Yu et al. ADDIN EN.CITE Yu200353053Jingrong YuBaolian YiDanmin XingFuqiang LiuZhigang ShaoYongzhu FuHuamin Zhang2003Degradation mechanism of polystyrene sulfonic acid membrane and application of its composite membranes in fuel cellsPhysical chemistry chemical physics5611-6151491865867-Yi-Xing-Liu-2003.pdf47 ont observé une dégradation oxydante de la membrane PSSA en pile à combustible, essentiellement côté cathode. Pour empêcher la dégradation de cette membrane hydrocarbonée, ils lont protégée par du Nafion®, polymère beaucoup plus stable à loxydation même si cette stabilité nest pas totale (cf I.2.1). Ils ont ainsi réalisé deux types de membranes composites PSSA-Nafion 101, le Nafion® 101 étant placé côté cathode :
par juxtaposition dune membrane Nafion® et dune membrane PSSA,
par dépôt dune couche de Nafion® de 15 (m dépaisseur sur une membrane PSSA.
Dans les deux cas, les performances en pile de la membrane composite sont stables pendant au moins 835 et 240 heures respectivement, alors que celles de la membrane PSSA chutent après 200 heures de fonctionnement. Les spectres IR réalisés sur chacune des faces indiquent également que le Nafion® limite fortement la dégradation de la membrane. Chen et al. ADDIN EN.CITE Chen200466066Sheng-Li ChenL. KrishnanS. SrinivasanJ. BenzigerA.B. Bocarsly2004Ion exchange resin/polystyrene sulfonate composite membranes for PEM fuel cellsJournal of membrane science243327-3334245662736hen-Krishnan-2004.pdf69 ont testé un assemblage Nafion®/PSS/Nafion® constitué de deux membranes Nafion® de 10(m dépaisseur pressées à chaud de part et dautre dune membrane polystyrène sulfonate (PSS). Contrairement à Yu et al. ADDIN EN.CITE Yu200353053Jingrong YuBaolian YiDanmin XingFuqiang LiuZhigang ShaoYongzhu FuHuamin Zhang2003Degradation mechanism of polystyrene sulfonic acid membrane and application of its composite membranes in fuel cellsPhysical chemistry chemical physics5611-6151491865867-Yi-Xing-Liu-2003.pdf47, ils nont pas observé damélioration concernant la dégradation en PAC de la membrane PSS.
Un autre moyen de ralentir la dégradation en PAC dune membrane PSSA est de lincorporer dans une résine réticulée ADDIN EN.CITE Chen200466066Sheng-Li ChenL. KrishnanS. SrinivasanJ. BenzigerA.B. Bocarsly2004Ion exchange resin/polystyrene sulfonate composite membranes for PEM fuel cellsJournal of membrane science243327-3334245662736hen-Krishnan-2004.pdf69. Ceci permet de diminuer le gonflement, tout en augmentant la CEI de la membrane et en maintenant une conductivité relativement constante. Les auteurs attribuent lamélioration de la stabilité des performances en PAC de la membrane composite correspondante à la réticulation de la résine, qui permettrait de limiter la diffusion des radicaux au travers de la membrane.
Il est également possible de réticuler directement le polymère constitutif de la membrane.
II.2.3- Effet du taux de réticulation
Les performances en pile et la durée de vie de membranes réticulées dépendent fortement de leur taux de réticulation.
Schmidt et al. ADDIN EN.CITE Schmidt200551051T.J. SchmidtK. SimbeckG.G. Scherer2005Influence of cross-linking on performance of radition-grafted and sulfonated FEP 25 membranes in H2-O2 PEFCJournal of the electrochemical society1521A93-A970640354560Schmidt-2005.pdf70 ont étudié linfluence du taux de divinylbenzène (DVB), lagent de réticulation utilisé, sur les performances en pile dune membrane FEP-g-PSA. Ils constatent lexistence dun optimum, en terme de potentiel et de densité de puissance, qui est de 10% volumique en DVB par rapport au styrène ( REF _Ref134496998 \h \* MERGEFORMAT Figure 16). La membrane correspondante a pu être testée 2500 heures en pile, à 0.5 A.cm-² entre 60 et 80°C, sans variation notable de ses performances. De même Büchi et al. ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36 observent une augmentation de la durée de vie de ce même type de membrane lorsque le taux de réticulation augmente. Ils ont testé deux membranes FEP-g-PSA de même degré de greffage (19%) et dépaisseur similaire (76 et 67 (m) dans une pile H2/O2 à 60°C. La membrane réticulée à 3% (pourcentage molaire de DVB par rapport au styrène) présente une durée de vie de 720 heures, contre 1460 heures pour la membrane réticulée à 12%. Par ailleurs, la résistivité de la membrane faiblement réticulée augmente de 700% en 300 heures contre seulement 14% pour la membrane fortement réticulée. La réticulation limite la perte des groupements sulfoniques ainsi que la perméabilité de la membrane aux gaz, et donc la formation du peroxyde dhydrogène ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 16 Courbes de polarisation initiales (24 à 48 heures après le démarrage de la pile) dAME comportant une membrane FEP-g-polystyrène réticulée à laide de divinylbenzene (DVB) dont la quantité varie de 0 à 20% volumique par rapport au styrène ADDIN EN.CITE Schmidt200551051T.J. SchmidtK. SimbeckG.G. Scherer2005Influence of cross-linking on performance of radition-grafted and sulfonated FEP 25 membranes in H2-O2 PEFCJournal of the electrochemical society1521A93-A970640354560Schmidt-2005.pdf70
La stabilité chimique de membranes polystyrène réticulées entre 1 et 12% au DVB a été testée en milieu oxydant à laide du réactif de Fenton (membrane plongée pendant 24 heures dans une solution de 25mL de H2O2 à 3% contenant 1 ppm de Fe2+ et portée à 70°C) ADDIN EN.CITE Russell B. Hodgdon196863063Russell B. Hodgdon, Jr1968Polyelectrolytes prepared from perfluoroalkylaryl macromoleculesJournal of polymer science : part A-16171-19166. Suite à leur dégradation, une solubilisation de ces membranes a été observée. Elle va de 62.4% pour la membrane réticulée à 1%, à 6.4% pour celle réticulée à 12%, ce qui révèle une amélioration de la stabilité en milieu oxydant par la réticulation. Daprès Schmidt et al. ADDIN EN.CITE Schmidt200551051T.J. SchmidtK. SimbeckG.G. Scherer2005Influence of cross-linking on performance of radition-grafted and sulfonated FEP 25 membranes in H2-O2 PEFCJournal of the electrochemical society1521A93-A970640354560Schmidt-2005.pdf70, les membranes font lobjet dune dégradation chimique dont le mécanisme est identique quelles soient ou non réticulées. Mais dans le cas de membranes réticulées, pas ou peu despèces formées sont solubles dans leau. Les groupements sulfoniques conducteurs de protons restent donc piégés dans la membrane, ce qui permet de maintenir des performances en pile stables sur une plus longue période.
Par ailleurs la réticulation améliore la tenue mécanique des polymères à haute température. Une membrane poly[bis(3-methylphenoxy)phosphazene] (POP) non réticulée commence à se déformer à 76°C sous une pression de 8 bars, alors que cette même membrane réticulée est mécaniquement stable jusquà 173°C sous une pression identique ADDIN EN.CITE Guo199955055Qunhui GuoPeter N. PintauroHao TangSally O'Connor1999Sulfonated and crosslinked polyphosphazene-based proton-exchange membranesJournal of membrane science154175-1811109047312intauro-Tang-1999.pdf37. Il faut toutefois veiller à ce que la réticulation ne conduise pas à une membrane trop cassante, ce qui rendrait délicate létape de montage en pile ADDIN EN.CITE Ericson200261061H. EricsonT. KallioT. LehtinenB. MattssonG. SundholmF. SundholmP. Jacobsson2002Confocal raman spectroscopic investigations of fuel cell tested sulfonated styrene grafted poly(vinylidene fluoride) membranesJournal of the electrochemical society1492A206-A2111995892486lio-Lehtinen_2002.pdf46.
Mais la réticulation na pas que des avantages. Elle entraîne une forte diminution de la conductivité ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36. Une étude réalisée par Büchi et al. ADDIN EN.CITE Büchi199562062Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünther G. Scherer1995Performance of differently cross-linked, partially fluorinated proton exchange membranes in polymer electrolyte fuel cellsJournal of the electrochemical society14293044-304871 révèle que la nature de lagent de réticulation utilisé influence de manière importante les propriétés physiques de la membrane telles que le gonflement et la conductivité. Ainsi le divinylbenzene diminue le gonflement et donc la conductivité tout en augmentant la stabilité en milieu oxydant, tandis que le triallyl cyanurate augmente la prise en eau et la conductivité. Cette étude montre que lutilisation combinée de deux agents de réticulation permet dobtenir des propriétés intermédiaires favorables à une utilisation en PAC. Une optimisation des performances et de la stabilité en PAC des membranes réticulées semble donc être possible en choisissant convenablement la nature et la proportion du ou des agents de réticulation utilisés.
II.2.4- Influence de la méthode de préparation de lassemblage membrane électrode (AME) sur les performances en PAC
Les performances en pile sont fortement améliorées lorsque les électrodes sont pressées à chaud au moment de lassemblage. Ceci permet de réduire les résistances ohmique et de transfert de charge tout en améliorant la diffusion protonique à travers linterface. Une imprégnation des électrodes par une solution de Nafion® permettrait également de protéger la membrane des espèces radicalaires et den ralentir ainsi la dégradation chimique ADDIN EN.CITE Huslage200250050Jörg HuslageTimo RagerBernhard SchnyderAkinori Tsukada2002Radiation-grafted membrane/electrode assemblies with improved interfaceElectrochimica acta48247-2541361643788ger-Schnyder-2002.pdf72. Les membranes Raipore de Wang et Capuano ADDIN EN.CITE Wang199849049Hong WangG.A. Capuano1998Behavior of Raipore radiation-grafted polymer membranes in H2/O2 fuel cellsJournal of the electrochemical society1453780-7843598137610Wang-Capuano-1998.pdf33, constituées dune chaîne principale PTFE (polytétrafluoroéthylène) sur laquelle sont greffées des chaînes pendantes de PSSA, présentent des performances en pile supérieures à celles du Nafion® 117 ce qui nest pas le cas des membranes FEP-g-PSA réticulées de Büchi et al. ADDIN EN.CITE Büchi199548048Felix N. BüchiBhuvanesh GuptaOtto HaasGünter G. Scherer1995Study of radiation-grafted FEP-g-Polystyrene membranes as polymer electrolytes in fuel cellsElectrochimica Acta403345-3532416786439i-Gupta-Haas-1995.pdf36. Wang et Capuano expliquent cette différence par lutilisation, contrairement à Büchi et al., délectrodes imprégnées et pressées à chaud.
II.3- Conclusion
Les membranes ionomères totalement fluorées de type Nafion® constituent actuellement la référence en terme de membrane pour pile à combustible (PAC). Elles présentent des performances et une stabilité en PAC convenables même si elles peuvent tout de même se dégrader en présence de radicaux hydroxyles. Cette dégradation fait suite à une attaque radicalaire de bouts de chaînes sensibles, généralement des groupements contenant un proton labile, induits par le processus de fabrication. Elle est largement influencée par la nature du contre-ion du groupement sulfonique et se traduit par une consommation progressive de lensemble de la molécule.
Bien que cette dégradation soit suffisamment limitée pour permettre une utilisation de ces membranes perfluorées en PAC, ce type de membrane présente un certain nombre dinconvénients inhérents à la nature même du polymère. Il sagit essentiellement du coût, bien trop élevé pour envisager un développement à léchelle industrielle, dune tenue en température limitée, conséquence dune température de transition vitreuse trop faible, et dune perméabilité au méthanol compromettant leur utilisation en pile au méthanol direct (DMFC).
Les membranes partiellement fluorées sont bien moins chères, avec un coût de fabrication compris entre 50 et 100 $.m-2 contre 800 $.m-2 pour le Nafion®. Elles sont le plus souvent constituées de films polymères commerciaux fluorés sur lesquels sont greffées des chaînes de polystyrène sulfonées. Ces membranes présentent des performances en pile équivalentes voire supérieures à celles des membranes perfluorées, mais une durée de vie bien inférieure. Les groupements polystyrène sulfonés sont sensibles à une dégradation oxydante. Lattaque a lieu au niveau de lhydrogène tertiaire en position ( du noyau aromatique.
Le mécanisme de dégradation étant bien identifié, des modifications chimiques au niveau des chaînes de polystyrène sulfonées peuvent permettre den améliorer la stabilité. Lhydrogène tertiaire peut ainsi être remplacé par un groupement methyl ou un atome de fluor. La stabilité de lhydrogène tertiaire peut également être augmentée lorsque des substituants de type methyl ou tert-butyl sont introduits sur le noyau aromatique.
Une autre possibilité pour améliorer la stabilité des membranes partiellement fluorées consiste à réticuler la membrane polymère. La réticulation limite la perméabilité de la membrane aux gaz, ce qui réduit la formation de peroxyde dhydrogène et contribue à augmenter la durée de vie de la membrane en PAC. La réticulation limite également la perte de groupements sulfoniques, améliorant ainsi les performances de la membrane. Par contre, la réticulation peut non seulement conduire à lobtention de membranes cassantes, mais elle entraîne également une forte diminution de la conductivité. Il semblerait toutefois que lutilisation combinée de deux agents de réticulation dans des proportions bien définies permette doptimiser les performances et la stabilité en PAC des membranes réticulées.
Les membranes partiellement fluorées sont certes moins chères que les totalement fluorées, mais elles se dégradent. Des améliorations semblent toutefois envisageables en modifiant chimiquement les chaînes de polystyrène sulfonées ou en réticulant la membrane, mais elles risquent de ne pas être suffisantes.
Une dernière voie consiste à utiliser des membranes non fluorées.
III- Les membranes non fluorées
Les polymères aromatiques thermostables semblent être la voie la plus prometteuse pour aboutir à une membrane échangeuse de protons à la fois performante et permettant un fonctionnement de la pile à combustible à des températures supérieures à 80°C. Lintérêt daugmenter la température de fonctionnement, par rapport à ce qui peut se faire actuellement avec les membranes perfluorées, est multiple :
améliorer la tolérance des électrodes au monoxyde de carbone et donc y faciliter les réactions catalytiques. Ceci permettra de diminuer la quantité de catalyseur nécessaire et de pouvoir utiliser lhydrogène produit par réformage du gaz naturel, du méthanol ou de lessence
simplifier le système de refroidissement
permettre lutilisation de la chaleur co-générée
augmenter la conductivité protonique
en ce qui concerne les piles à combustible au méthanol direct, améliorer les cinétiques de la réaction doxydation du méthanol à lanode
Les polymères aromatiques ont une température de transition vitreuse plus élevée que les polymères aliphatiques et une plus grande stabilité notamment vis-à-vis de loxydation. Leur stabilité thermohydrolytique, étudiée par Linkous ADDIN EN.CITE Linkous199394094C.A. Linkous1993Development of solid polymer electrolytes for water electrolysis at intermediate temperaturesInternational Journal of Hydrogen Energy1886416460883351568Linkous-1993.pdf73, est convenable jusquà 300°C. Leur mise en uvre est généralement aisée et ils possèdent une grande variété de compositions chimiques envisageables. Ce sont en particulier les polyesters, les polybenzimidazoles (PBI), les polyimides (PI), les polyétherimides (PEI), les polysulfones (PSU), les polyéthersulfones (PES), et les polyéthercétones (PEK).
Des membranes échangeuses de protons non fluorées de ce type sont facilement disponibles puisquelles peuvent être obtenues par sulfonation de polymères commerciaux relativement bon marché, la sulfonation leur conférant les propriétés de conduction protonique indispensables à lapplication visée.
Au cours de cette thèse, deux types de membranes non fluorées ont été étudiées : les polyétheréthercétones et les polyimides.
III.1- Les polyétheréthercétones (PEEK)
Les polyétheréthercétones font partie dune famille de polymères thermostables possédant un squelette aromatique non fluoré dans lequel des groupements phényles disubstitués en 1,4 sont séparés par des fonctions éther et cétone. Ces polymères sont très attractifs pour une utilisation en pile à combustible car ils se caractérisent par une stabilité hydrolytique et oxydante importante en conditions très agressives. Par ailleurs de nombreuses structures chimiques sont envisageables, y compris des structures partiellement fluorées, ce qui laisse la possibilité de pouvoir ladapter en fonction des conditions rencontrées et des propriétés requises.
Ils peuvent être riches en fonctions éther, cest le cas du polyétheréthercétone (PEEK) ou du polyétheréthercétonecétone (PEEKK), ou bien riches en fonctions cétone, comme le polyéthercétonecétone (PEKK) ou le polyéthercétoneéthercétonecétone (PEKEKK). Le PEEK, dont la structure chimique est présentée en REF _Ref134957622 \h Figure 17, est le plus courant.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 17 Structure chimique dune unité de répétition du polyétheréthercétone (PEEK)
Le PEEK possède une stabilité thermique élevée, ainsi que dexcellentes propriétés de résistance chimique et mécanique. Une analyse réalisée par ATG (Analyse Thermo-Gravimétrique) a révélé une stabilité jusquà 500°C sous N2 à 10°C.min-1, ainsi quune dégradation très faible sous air à cette même température ADDIN EN.CITE Prime198667067R. Bruce Prime1986Thermo-oxidative decomposition of poly(etheretherketone)Journal of polymer science : part C : Polymer letters24641-64474. En revanche, sous air et en présence de cuivre, un phénomène oxydatif intervient et le PEEK commence à se décomposer à partir de 400°C. La dégradation thermique de ce matériau a été étudiée par pyrolyse selon deux méthodes dexploitation ADDIN EN.CITE Day199068068M. DayJ.D. CooneyD.M. Wiles1990The thermal degradation of poly(aryl-ether-ether-ketone) (PEEK) as monitored by pyrolysis-GC/MS and TG/MSJournal of analytical and applied pyrolysis18163-1733592895744Cooney-Wiles-1990.pdf75 :
séparation par chromatographie gazeuse (GC) des fragments volatils émis et identification de ces fragments par spectrométrie de masse (MS)
décomposition thermique du polymère et mesure de la perte de masse occasionnée par thermogravimétrie (TG), puis identification des fragments émis par MS
Cette analyse révèle que le phénol est le produit volatil majoritairement émis lors de la décomposition thermique du PEEK, ce qui indiquerait une sensibilité plus importante de la fonction éther.
III.1.1- Introduction des sites échangeurs de protons
Pour pouvoir être utilisé en tant que membrane pour pile à combustible, le polyétheréthercétone doit être chimiquement modifié afin de permettre la conduction protonique. Cette modification consiste à introduire des groupements sulfoniques SO3H. La sulfonation peut avoir lieu de deux manières différentes :
- par post-sulfonation dun polymère PEEK commercial. Les deux principaux sont le PEEK Victrex® produit par Victrex PLC (Royaume-Uni), et le PEEK Gatone® produit par Gharda Chemicals Limited (Inde).
- en synthétisant directement le polymère à partir de monomères sulfonés
Le polyétheréthercétone sulfoné sera noté PEEKs dans la suite de ce manuscrit.
III.1.1.1- Post-sulfonation
La sulfonation est une réaction de substitution électrophile ; la densité électronique des différents sites joue donc un rôle extrêmement important. Ainsi des groupements donneurs délectrons tels que les fonctions éther favoriseront la sulfonation du cycle aromatique adjacent, tandis que des groupements accepteurs délectrons tels que les fonctions cétone la rendront difficile. Des polymères riches en groupements carbonyles (PEK, PEKK), ou ne possédant pas de noyau aromatique situé entre deux groupements donneurs délectrons, nécessiteront donc des conditions de réaction sévères et/ou lemploi dagents de sulfonation puissants tels que lacide chlorosulfonique, qui présentent linconvénient de générer des réactions plus difficilement contrôlables ADDIN EN.CITE Devaux198597097J. DevauxD. DelimoyD. DaoustR. LegrasJ.P. MercierC. StrazielleE. Nield1985On the molecular weight determination of a poly(aryl-ether-ether-ketone) (PEEK)Polymer261994-20003569887764limoy-Daoust-1985.pdfTrotta199899099Francesco TrottaEnrico DrioliG. MoraglioE. Baima Poma1998Sulfonation of Polyetheretherketone by chlorosulfuric acidJournal of applied polymer science70477-4820065415188rotta-Drioli-1998.pdf76,77.
Le PEEK peut être sulfoné dans des conditions relativement douces. Le polymère est généralement dissout dans de lacide sulfurique (H2SO4) concentré mais pas pur ADDIN EN.CITE Daoust200169069D. DaoustJ. DevauxP. Godard2001Mechanism and kinetics of poly(etheretherketone) (PEEK) sulfonation in concentrated sulfuric acid at room temperaturePolymer international50917-9361259908097evaux-Godard-2001.pdf78. Lutilisation de H2SO4 peut conduire à la réticulation du polymère par formation de liaisons SO2 entre les chaînes, mais les travaux de Jin et al. ADDIN EN.CITE Jin198595095Xigao JinMatthew T. BishopThomas S. EllisFrank E. Karasz1985A sulphonated poly(aryl ether ketone)British Polymer Journal1714-103277319441Jin-Bishop-1985.pdf79 et Bishop et al. ADDIN EN.CITE Bishop198596096Matthew T. BishopFrank E. KaraszPaul S. Russo1985Solubility and properties of a poly(aryl ether ketone) in strong acidsMacromolecules1886-933579416593ishop-Karasz-1985.pdf80 montrent quune petite quantité deau ajoutée à lacide sulfurique permettrait dempêcher la réticulation du polymère. La réticulation serait ainsi négligeable lorsque la concentration de la solution employée est de 97,4% en H2SO4.
La substitution se produit sur le cycle aromatique situé entre les deux fonctions éther, sur lune des quatre positions équivalentes représentées sur la REF _Ref134957622 \h Figure 17 ADDIN EN.CITE Jin198595095Xigao JinMatthew T. BishopThomas S. EllisFrank E. Karasz1985A sulphonated poly(aryl ether ketone)British Polymer Journal1714-103277319441Jin-Bishop-1985.pdfLakshmi200498098V.V. LakshmiV. ChoudharyI.K. Varma2004Sulphonated Poly(ether ether ketone) : Synthesis and characterisationMacromolecule Symposium21021-2979,81. Le degré de sulfonation (DS), nombre de groupements sulfoniques par unité de répétition, est limité à un. Le groupement SO3H, compte tenu de son effet attracteur délectrons, désactive, lors de son introduction, les trois autres positions. Les deux autres noyaux sont quant à eux désactivés par le groupement carbonyle. Ce degré limite de sulfonation correspond à une capacité déchange ionique (CEI) de 2,56 méq.g-1.
Le degré de sulfonation du PEEK dans lacide sulfurique concentré peut être contrôlé par la durée et la température de la réaction ( REF _Ref146098767 \h Figure 18) ADDIN EN.CITE Huang200171071R.Y.M. HuangPinghai ShaoC.M. BurnsX. Feng2001Sulfonation of poly(ether ether ketone) (PEEK) : Kinetic study and characterizationJournal of applied polymer science822651-26603326073089Huang2001.pdfShibuya19921540154Nobuhiro ShibuyaRoger S. Porter1992Kinetics of PEEK sulfonation in concentrated sulfuric acidMacromolecules256495-64993490558720Shibuya-1992.pdf82,83. Le DS limite évoqué précédemment peut dailleurs être dépassé dans le cas dune réaction à 55°C dont la durée excéderait 5 heures. La sulfonation du PEEK dans lacide sulfurique concentré est un processus hétérogène qui ne permet pas dobtenir des polymères de DS inférieur à 30% ADDIN EN.CITE Bailly19871000100Christian BaillyDavid J. WilliamsFrank E. KaraszWilliam J. MacKnight1987The sodium salts of sulphonated poly(aryl-ether-ether-ketone) (PEEK) : Preparation and characterizationPolymer281009-101684. La dissolution du PEEK dans une solution de H2SO4 à 97,4% nécessite en effet 60 à 90 minutes ADDIN EN.CITE Jin198595095Xigao JinMatthew T. BishopThomas S. EllisFrank E. Karasz1985A sulphonated poly(aryl ether ketone)British Polymer Journal1714-103277319441Jin-Bishop-1985.pdf79. Pour obtenir un PEEK de faible DS, il est donc indispensable de dissoudre préalablement le polymère. Pour ce faire, Bailly et al. ADDIN EN.CITE Bailly19871000100Christian BaillyDavid J. WilliamsFrank E. KaraszWilliam J. MacKnight1987The sodium salts of sulphonated poly(aryl-ether-ether-ketone) (PEEK) : Preparation and characterizationPolymer281009-101684 ont montré que lacide methanesulfonique pouvait être utilisé à température ambiante pendant 24 heures, sans risque de sulfoner prématurément le polymère. La solution est ensuite diluée par lacide sulfurique pour procéder à la sulfonation du polymère.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 18 - Evolution de la CEI en fonction de la température et du temps de réaction du PEEK dans lacide sulfurique concentré ADDIN EN.CITE Huang200171071R.Y.M. HuangPinghai ShaoC.M. BurnsX. Feng2001Sulfonation of poly(ether ether ketone) (PEEK) : Kinetic study and characterizationJournal of applied polymer science822651-26603326073089Huang2001.pdf82
La sulfonation confère au polymère un caractère hydrophile dautant plus important que son DS est élevé. Par conséquent, cette modification peut saccompagner de problèmes liés au gonflement important de la membrane, allant même jusquà sa dissolution dans leau à partir dune certaine température. Une gamme de DS appropriée à lapplication pile à combustible peut être définie. Elle se situe entre 0.9 méq.g-1, limite en-deçà de laquelle la dissolution du polymère dans la N-méthylpyrrolidone, solvant nécessaire à la mise en forme de la membrane, est impossible, et 1.8 méq.g-1 qui correspond à la valeur de début de solubilisation du polymère dans leau chaude ADDIN EN.CITE Rozière200372072Jacques RozièreDeborah J. Jones2003Non-fluorinated polymer materials for proton exchange membrane fuel cellsAnnual review of materials res33503-55585. La dissolution du polymère serait favorisée par une distribution statistique des groupements sulfoniques le long de la chaîne ADDIN EN.CITE Xing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdf86.
La technique qui consiste à post-sulfoner un polymère commercial facilement disponible a été largement étudiée et est actuellement bien maîtrisée. Néanmoins elle présente des limitations importantes. Non seulement la masse molaire des polymères est limitée et leur dégradation durant la post-sulfonation nest pas totalement supprimée, mais le degré de sulfonation et la localisation des groupements sulfoniques sont difficiles à contrôler ADDIN EN.CITE Meier-Haack20051010101Jochen Meier-HaackAntje TaegerClaus VogelKornelia SchlenstedtWolfgang LenkDieter Lehmann2005Membranes from sulfonated block copolymers for use in fuel cellsSeparation and purification technology41207-2203043695638Haack-Taeger-2005.pdf87. De plus lintroduction de groupements sulfoniques sur des noyaux aromatiques chimiquement activés nest pas très favorable en terme de stabilité chimique puisque le risque de désulfonation est important. Ces limitations constituent un inconvénient majeur compte tenu de linfluence de ces paramètres sur les propriétés physico-chimiques de la membrane. La polymérisation directe à partir de monomères sulfonés a donc été développée, dans le but de contrôler la position, le nombre et la distribution des groupements sulfoniques le long de la chaîne polymère.
III.1.1.2- Copolymérisation directe de monomères sulfonés
La copolymérisation de monomères sulfonés permet déviter la dégradation et la réticulation du polymère qui peuvent avoir lieu au cours dun traitement de post-sulfonation. Mais son intérêt majeur est de pouvoir contrôler la structure du polymère. En effet, cette technique permet :
la synthèse de copolymères à blocs qui devraient permettre de se rapprocher de la morphologie structurale du Nafion® ADDIN EN.CITE Kreuer200184084K.D. Kreuer2001On the development of proton conducting polymer membranes for hydrogen and methanol fuel cellsJournal of membrane science18529-391623956737Kreuer2001.pdf88. Cette morphologie repose sur les interactions entre groupements ioniques, qui conduisent à la formation dun réseau dagrégats hydrophiles interconnectés au-delà dune certaine concentration de charges et contenus dans une matrice hydrophobe. Cette microstructure particulière confère aux membranes perfluorées leur conductivité élevée ADDIN EN.CITE Won20031020102Jongok WonHye Hun ParkYoung Jin KimSang Wook ChoiHeung Yong HaIn-Hwan OhHoon Sik KimYong Soo KangKyo Jin Ihn2003Fixation of nanosized proton transport channels in membranesMacromolecules363228-32342193680641Won-Park-2003.pdf89. La synthèse de membranes alternatives à partir de copolymères à blocs, dont le bloc hydrophile sulfoné permet la conductivité protonique et le bloc hydrophobe non sulfoné assure la cohésion mécanique, devrait permettre de se rapprocher des conditions de séparation de phase observée dans le Nafion® et qui semblent favorables à une bonne conductivité. Cette synthèse devrait également permettre de limiter le gonflement, et donc dobtenir des copolymères de CEI plus élevée que par post-sulfonation sans dissolution du polymère correspondant.
datteindre des degrés de polymérisation plus importants, conduisant à de meilleures propriétés mécaniques et une plus grande durabilité
de positionner le groupement sulfonique SO3H sur un site désactivé du noyau aromatique, ce qui pourrait théoriquement améliorer la stabilité du polymère notamment vis-à-vis de la désulfonation. Le carbocation alors induit serait en effet plus difficilement stabilisé.
Trois monomères sont nécessaires pour synthétiser un tel copolymère, et les combinaisons possibles sont multiples. La structure pourra ainsi être adaptée en fonction des propriétés souhaitées. Le monomère sulfoné généralement employé est le sodium 5,5-carbonylbis(2-fluorobenzène-sulfonate) dont la structure est présentée dans le REF _Ref147802488 \h \* MERGEFORMAT Tableau 4. Il est obtenu par sulfonation de la 4,4-difluorobenzophenone qui se substitue en ortho des atomes de fluor et est ensuite neutralisée par de la soude ADDIN EN.CITE Xing200478078Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing naphtalene moieties obtained by direct copolymerisation as novel polymers for proton exchange membranesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry422866-287690. La synthèse a lieu sous forme sel et le polymère est acidifié a posteriori à laide dune solution aqueuse de HCl. Le 1,4-bi(3-sodiumsulfonate-4-fluorobenzoyle)benzène est obtenu de la même manière et permet de synthétiser des PEEKK sulfonés ( REF _Ref147802488 \h \* MERGEFORMAT Tableau 4) ADDIN EN.CITE Li200573073Xianfeng LiChangpeng LiuHui LuChengji ZhaoZhe WangWei XingHui Na2005Preparation and characterization of sulfonated poly(ether ether ketone ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationJournal of membrane science255149-1553025300738Li-Liu-Lu-2005.pdf91.
Structure chimiqueNomAbréviationRéférences
5,5-carbonylbis(2-fluorobenzène-sulfonate)SDFBP ADDIN EN.CITE Xing200478078Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing naphtalene moieties obtained by direct copolymerisation as novel polymers for proton exchange membranesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry422866-2876Xing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdfGil200476076Maria GilXiangling JiXianfeng LiHui NaJ. Eric HampseyYunfeng Lu2004Direct synthesis of sulfonated aromatic poly(ether ether ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationsJournal of membrane science23475-812977419008Gil-Ji-Li-2004.pdfLiu200179079Shengzhou LiuTianlu Chen2001Novel sodium sulfonate-functionalized poly(ether ether ketone)s derived from 4,4'-thiodiphenolPolymer423293-32964248402176Liu-Chen-2001.pdf90,92-941,4-bi(3-sodiumsulfonate-4-fluorobenzoyle)benzène- ADDIN EN.CITE Li200573073Xianfeng LiChangpeng LiuHui LuChengji ZhaoZhe WangWei XingHui Na2005Preparation and characterization of sulfonated poly(ether ether ketone ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationJournal of membrane science255149-1553025300738Li-Liu-Lu-2005.pdf91
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 4 - Structure chimique des monomères sulfonés généralement employés dans la synthèse des PEEKs
Les deux autres monomères sont :
- une benzophénone fluorée que lon retrouvera dans le bloc non sulfoné. Il sagit généralement de la 4,4-difluorobenzophenone, mais elle peut être différente. Xing et al. ont par exemple choisi le 1,3-bis(4-fluorobenzoyle)benzène dans le but daméliorer les propriétés mécaniques de la membrane en augmentant la longueur du segment non sulfoné ( REF _Ref145333761 \h Tableau 5) ADDIN EN.CITE Xing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdf86.
- un biphénol qui fournira les fonctions éther du copolymère, à la fois celles des blocs hydrophiles et celles des blocs hydrophobes ( REF _Ref145333860 \h Tableau 6). Il pourra sagir de lhexafluoroisopropylidene diphenyl dont lobjectif est daméliorer les propriétés mécaniques de la membrane ainsi que sa stabilité dans leau chaude en augmentant lhydrophobicité et la longueur des segments non sulfonés ADDIN EN.CITE Xing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdfXing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdf86,92. Ce monomère permettra en outre daméliorer la solubilité du polymère en phase organique sans en diminuer la stabilité thermique ADDIN EN.CITE Cassidy19891100110Patrick E. CassidyTejraj M. AminabhaviJames M. Farley1989Polymers derived from hexafluoroacetoneJournal of macromolecular science : Reviews in macromolecular chemistry and physicsC292-3365-42995, rendant possible lobtention de polymères de hauts poids moléculaires et facilitant leur mise en uvre. Mais le 3,3,5,5-tetramethyl-4,4-biphenol est également couramment utilisé ADDIN EN.CITE Gil200476076Maria GilXiangling JiXianfeng LiHui NaJ. Eric HampseyYunfeng Lu2004Direct synthesis of sulfonated aromatic poly(ether ether ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationsJournal of membrane science23475-812977419008Gil-Ji-Li-2004.pdfZhao200677077Chengji ZhaoXianfeng LiZhe WangZhiyu DouShuangling ZhongHui Na2006Synthesis of the block sulfonated poly(ether ether ketone)s (S-PEEKs) materials for proton exchange membraneJournal of membrane science280643-6503228323862Zhao-Li-Wang-2006.pdfZhao200677077Chengji ZhaoXianfeng LiZhe WangZhiyu DouShuangling ZhongHui Na2006Synthesis of the block sulfonated poly(ether ether ketone)s (S-PEEKs) materials for proton exchange membraneJournal of membrane science280643-6503228323862Zhao-Li-Wang-2006.pdf93,96. On trouve aussi le 4,4-thiodiphenol ADDIN EN.CITE Liu200179079Shengzhou LiuTianlu Chen2001Novel sodium sulfonate-functionalized poly(ether ether ketone)s derived from 4,4'-thiodiphenolPolymer423293-32964248402176Liu-Chen-2001.pdf94 ou encore le 2,6-dihydroxynaphtalene ADDIN EN.CITE Xing200478078Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing naphtalene moieties obtained by direct copolymerisation as novel polymers for proton exchange membranesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry422866-287690. Lhydrophobicité importante de ce dernier augmente la stabilité du polymère dans leau chaude puisquil garde sa cohésion mécanique après 24 heures dans leau bouillante à condition que son DS soit inférieur ou égal à 1,4. Par ailleurs les auteurs pensaient que la structure non linéaire de ce monomère améliorerait la solubilité du polymère dans les solvants organiques en diminuant sa température de fusion et sa cristallinité, mais il en résulte une chaîne plus rigide qui conduit à une diminution de la solubilité ; seuls les polymères dont le DS est supérieur ou égal à 0,8 sont solubles dans le DMAc, la NMP et le DMSO grâce à lintroduction des groupements sulfoniques.
Structure chimiqueNomAbréviationRéférences
4,4-difluorobenzophenoneDFBP ADDIN EN.CITE Xing200478078Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing naphtalene moieties obtained by direct copolymerisation as novel polymers for proton exchange membranesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry422866-2876Xing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdfGil200476076Maria GilXiangling JiXianfeng LiHui NaJ. Eric HampseyYunfeng Lu2004Direct synthesis of sulfonated aromatic poly(ether ether ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationsJournal of membrane science23475-812977419008Gil-Ji-Li-2004.pdfLiu200179079Shengzhou LiuTianlu Chen2001Novel sodium sulfonate-functionalized poly(ether ether ketone)s derived from 4,4'-thiodiphenolPolymer423293-32964248402176Liu-Chen-2001.pdf90,92-94
SHAPE \* MERGEFORMAT 1,3-bis(4-fluorobenzoyle)benzène1,3-FBB ADDIN EN.CITE Xing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdf86
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 5 - Structure chimique des monomères non sulfonés de type benzophénone généralement employés dans la synthèse des PEKs
Structure chimiqueNomAbréviationRéférences
hexafluoroisopropylidene diphenyl6F-BPA ADDIN EN.CITE Xing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdfXing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdf86,923,3,5,5-tetramethyl-4,4-biphenol ADDIN EN.CITE Gil200476076Maria GilXiangling JiXianfeng LiHui NaJ. Eric HampseyYunfeng Lu2004Direct synthesis of sulfonated aromatic poly(ether ether ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationsJournal of membrane science23475-812977419008Gil-Ji-Li-2004.pdfZhao200677077Chengji ZhaoXianfeng LiZhe WangZhiyu DouShuangling ZhongHui Na2006Synthesis of the block sulfonated poly(ether ether ketone)s (S-PEEKs) materials for proton exchange membraneJournal of membrane science280643-6503228323862Zhao-Li-Wang-2006.pdf93,964,4-thiodiphenol ADDIN EN.CITE Liu200179079Shengzhou LiuTianlu Chen2001Novel sodium sulfonate-functionalized poly(ether ether ketone)s derived from 4,4'-thiodiphenolPolymer423293-32964248402176Liu-Chen-2001.pdf942,6-dihydroxynaphtaleneNA ADDIN EN.CITE Xing200478078Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing naphtalene moieties obtained by direct copolymerisation as novel polymers for proton exchange membranesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry422866-287690
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 6 - Structure chimique des monomères non sulfonés de type biphenol généralement employés dans la synthèse des PEEKs
III.1.2- Stabilité thermique des PEEKs
La dégradation thermique dun polymère saccompagnant dune perte de masse, elle est généralement quantifiée par une analyse thermogravimétrique (ATG).
Le PEEK non sulfoné commence à se dégrader vers 550°C environ, mais lintroduction de groupements acides sulfoniques sur les chaînes macromoléculaires diminue fortement sa stabilité thermique, probablement à cause dune dégradation acido-catalysée ADDIN EN.CITE Jin198595095Xigao JinMatthew T. BishopThomas S. EllisFrank E. Karasz1985A sulphonated poly(aryl ether ketone)British Polymer Journal1714-103277319441Jin-Bishop-1985.pdfLuo199580080Yuanfang LuoRuizhen HuoXigao JinFrank E. Karasz1995Thermal degradation of sulfonated poly(aryl ether ether ketone)Journal of analytical and applied pyrolysis34229-24279,97. Hormis une première perte de masse due à la déshydratation de la membrane fortement hygroscopique, deux étapes distinctes sont observées :
une première perte de masse due à la dégradation des groupements sulfoniques
une deuxième due à la décomposition du polymère
Ces deux phénomènes se produisent à des températures qui peuvent varier selon la nature du gaz environnant ( REF _Ref145334806 \h Tableau 7). La dégradation est plus rapide sous air, car le dioxygène présent engendre une dégradation oxydante du matériau. Ce phénomène est également observé lors de létude de la décomposition thermique du PEEK non sulfoné ADDIN EN.CITE Prime198667067R. Bruce Prime1986Thermo-oxidative decomposition of poly(etheretherketone)Journal of polymer science : part C : Polymer letters24641-64474.
Sous air ADDIN EN.CITE Xing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdfXing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdfXing200478078Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing naphtalene moieties obtained by direct copolymerisation as novel polymers for proton exchange membranesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry422866-2876Bauer200081081B. BauerD.J. JonesJ. RozièreL. TchicayaG. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliA. PeraioS. BesseE. Ramunni2000Electrochemical characterisation of sulfonated polyetherketone membranesJournal of New Materials for Electrochemical Systems393-981685510656ones-Roziere-2000.pdf86,90,92,98Sous azote ADDIN EN.CITE Zhao200677077Chengji ZhaoXianfeng LiZhe WangZhiyu DouShuangling ZhongHui Na2006Synthesis of the block sulfonated poly(ether ether ketone)s (S-PEEKs) materials for proton exchange membraneJournal of membrane science280643-6503228323862Zhao-Li-Wang-2006.pdfLi200573073Xianfeng LiChangpeng LiuHui LuChengji ZhaoZhe WangWei XingHui Na2005Preparation and characterization of sulfonated poly(ether ether ketone ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationJournal of membrane science255149-1553025300738Li-Liu-Lu-2005.pdfGil200476076Maria GilXiangling JiXianfeng LiHui NaJ. Eric HampseyYunfeng Lu2004Direct synthesis of sulfonated aromatic poly(ether ether ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationsJournal of membrane science23475-812977419008Gil-Ji-Li-2004.pdfJin198595095Xigao JinMatthew T. BishopThomas S. EllisFrank E. Karasz1985A sulphonated poly(aryl ether ketone)British Polymer Journal1714-103277319441Jin-Bishop-1985.pdf79,91,93,96Dégradation des groupements sulfoniques240-300°C300-400°CDécomposition du polymère380-400°C440-460°C
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 7 - Températures de dégradation thermique du PEEKs en fonction de latmosphère de lATG
Létude réalisée par Jin et al. ADDIN EN.CITE Jin198595095Xigao JinMatthew T. BishopThomas S. EllisFrank E. Karasz1985A sulphonated poly(aryl ether ketone)British Polymer Journal1714-103277319441Jin-Bishop-1985.pdf79 montre que la température de début de perte de poids du PEEKs est beaucoup plus élevée après neutralisation des groupements sulfoniques par les ions Na+ ou Zn2+. Les contre-ions métalliques améliorant la stabilité thermique du PEEKs, sa mise en forme est généralement réalisée sous cette forme.
Lintroduction de groupements sulfoniques augmente par ailleurs la température de transition vitreuse du PEEKs jusquà plus de 200°C pour un DS de 0,72 alors quelle nest que de 145°C pour un PEEK non sulfoné ADDIN EN.CITE Jin198595095Xigao JinMatthew T. BishopThomas S. EllisFrank E. Karasz1985A sulphonated poly(aryl ether ketone)British Polymer Journal1714-103277319441Jin-Bishop-1985.pdf79. Ces mesures sont réalisées à létat sec.
Les températures de dégradation thermique du PEEKs observées en ATG sont tout à fait satisfaisantes pour une application « pile à combustible » dont lobjectif est de fonctionner entre 80 et 130°C. Mais lATG ne reproduit pas les réactions électrochimiques susceptibles de se produire, et le caractère « dynamique » de cette analyse ne traduit pas les conditions rencontrées en pile. Dautre part les études réalisées par ATG ne prennent pas en compte leffet de leau, largement présente au sein de la pile, sur la stabilité thermique de ces membranes. Létude réalisée par Kopitzke et al. ADDIN EN.CITE Kopitzke200082082Robert W. KopitzkeClovis A. LinkousGordon L. Nelson2000Thermal stability of high temperature polymers and their sulfonated derivatives under inert and saturated vapor conditionsPolymer degradation and stability67335-3441687600640Kopitzke2000.pdf99 montre pourtant que cette influence est loin dêtre négligeable.
En effet, Kopitzke et al. ADDIN EN.CITE Kopitzke200082082Robert W. KopitzkeClovis A. LinkousGordon L. Nelson2000Thermal stability of high temperature polymers and their sulfonated derivatives under inert and saturated vapor conditionsPolymer degradation and stability67335-3441687600640Kopitzke2000.pdf99 ont étudié les formes sulfonées et non sulfonées de cinq types de polymères aromatiques dont le PEEK. Ils ont évalué leur stabilité sous atmosphère inerte (hélium), et sous un flux dargon chargé en eau à la pression de vapeur saturante. Il aurait été très intéressant détudier leffet dun flux de dioxygène, à la place de largon, afin de se rapprocher du milieu rencontré au sein dune PAC. Les températures correspondant à 5% de perte en poids sont rassemblées dans le REF _Ref145334868 \h Tableau 8. On retrouve leffet des groupements sulfoniques, qui diminuent la stabilité thermique du polymère, mais on constate surtout leffet dramatique de leau. Kopitzke et al. évoquent une décomposition du polymère suite à la formation de radicaux hydroxyles HO à haute température en présence de vapeur deau.
Sous atmosphère inerteSous pression de vapeur saturantePEEK non sulfoné530°C200°CPEEK sulfoné350°C175°C
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 8 - Températures correspondant à 5% de perte en poids du PEEK sulfoné et non sulfoné sous atmosphère inerte et sous pression de vapeur saturante ADDIN EN.CITE Kopitzke200082082Robert W. KopitzkeClovis A. LinkousGordon L. Nelson2000Thermal stability of high temperature polymers and their sulfonated derivatives under inert and saturated vapor conditionsPolymer degradation and stability67335-3441687600640Kopitzke2000.pdf99
Kopitzke et al. ADDIN EN.CITE Kopitzke200082082Robert W. KopitzkeClovis A. LinkousGordon L. Nelson2000Thermal stability of high temperature polymers and their sulfonated derivatives under inert and saturated vapor conditionsPolymer degradation and stability67335-3441687600640Kopitzke2000.pdf99 évoquent en particulier un processus radicalaire amorcé par la perte du groupement acide sulfonique, suite à une rupture homolytique de la liaison C-S. Le radical acide sulfonique se décomposerait en dioxyde de soufre et en un radical hydroxyl qui propagerait la dégradation du polymère. Par ailleurs aucun produit de décomposition ne contient de groupement carbonyle, ni même de groupement carboxylique. Selon Kopitzke et al. la fonction cétone, qui se dégrade probablement sous forme de CO2, serait plus sensible que la fonction éther.
III.1.3- Propriétés de conduction protonique des PEEKs
Comme pour les autres polymères aromatiques, la conductivité protonique du PEEKs dépend non seulement de son degré de sulfonation, du taux dhumidification et de la température, mais aussi dun éventuel pré-traitement de la membrane et de la présence de solvant résiduel. La méthode dobtention des membranes PEEKs joue également un rôle puisque la conductivité des membranes obtenues par copolymérisation de monomères sulfonés semble meilleure que celle des membranes obtenues par post-sulfonation ADDIN EN.CITE Gil200476076Maria GilXiangling JiXianfeng LiHui NaJ. Eric HampseyYunfeng Lu2004Direct synthesis of sulfonated aromatic poly(ether ether ketone) proton exchange membranes for fuel cell applicationsJournal of membrane science23475-812977419008Gil-Ji-Li-2004.pdf93. Il est toutefois important de noter que la comparaison des mesures de conductivité réalisées par des équipes différentes est délicate dans la mesure où les cellules de mesure ne sont pas identiques, ce qui peut fortement modifier la valeur obtenue. Une normalisation de ces essais serait vivement souhaitable.
Effet de la température et du degré de sulfonation
Si lon compare la conductivité dune membrane Nafion 117 avec celle de deux membranes PEEKs de CEI 1.6 et 2.48 méq.g-1 à 75% RH et en fonction de la température ( REF _Ref135215206 \h Figure 19), on constate que la conductivité du Nafion® évolue très peu avec la température tandis que celle du PEEKs augmente de façon importante ADDIN EN.CITE Alberti200183083G. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliB. Bauer2001Polymeric proton conducting membranes for medium temperature fuel cells (110-160°C)Journal of membrane science18573-810193345025Alberti-casciola.pdf100. Ceci sexpliquerait par une diminution de linteraction entre les chaînes de polymère lorsque lon augmente la température, ce qui favoriserait lhydratation de la membrane ADDIN EN.CITE Rozière200372072Jacques RozièreDeborah J. Jones2003Non-fluorinated polymer materials for proton exchange membrane fuel cellsAnnual review of materials res33503-55585. Celle dont le degré de sulfonation est le plus élevé présente la conductivité la plus importante, avec une valeur de 0,05 S.cm-1 à 160°C, valeur comparable à celle du Nafion 117.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 19 Conductivité du Nafion 117 et du PEEKs de CEI 1.6 et 2.48 méq.g-1 à 75% RH en fonction de la température entre 80 et 160°C ADDIN EN.CITE Alberti200183083G. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliB. Bauer2001Polymeric proton conducting membranes for medium temperature fuel cells (110-160°C)Journal of membrane science18573-810193345025Alberti-casciola.pdf100
Effet du taux dhumidité relative
La conductivité du PEEKs dépend également fortement du taux dhumidification. Elle augmente dun ordre de grandeur entre 66 et 100% dhumidité relative pour atteindre une valeur de 0,02 S.cm-1. Laugmentation nest que dun facteur quatre pour le Nafion® dans ces mêmes conditions, qui passe de 0,04 à 0,15 S.cm-1 ADDIN EN.CITE Bauer200081081B. BauerD.J. JonesJ. RozièreL. TchicayaG. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliA. PeraioS. BesseE. Ramunni2000Electrochemical characterisation of sulfonated polyetherketone membranesJournal of New Materials for Electrochemical Systems393-981685510656ones-Roziere-2000.pdf98.
Effet dun pré-traitement de la membrane
Lévolution de la conductivité avec la température dépend fortement du traitement subi par la membrane ADDIN EN.CITE Bauer200081081B. BauerD.J. JonesJ. RozièreL. TchicayaG. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliA. PeraioS. BesseE. Ramunni2000Electrochemical characterisation of sulfonated polyetherketone membranesJournal of New Materials for Electrochemical Systems393-981685510656ones-Roziere-2000.pdf98. Si elle est gonflée au préalable dans leau bouillante pendant 4 heures, sa conductivité déjà relativement élevée à 25°C (0,03 S.cm-1) évoluera peu en atteignant 0,07 S.cm-1 à 150°C. Si en revanche elle ne subit aucun traitement, sa conductivité variera dun facteur 20 sur cette même gamme de température ( REF _Ref137286355 \h Figure 20). Le gonflement dune membrane immergée dans leau bouillante est plus important que celui dune membrane conditionnée à 100% dhumidité relative. Ce gonflement est maintenu lorsque lon retire la membrane de leau, ce qui explique ces observations.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 20 Evolution de la conductivité du PEEKs en fonction de la température : (a) sans pré-traitement ; (b) gonflée dans leau bouillante pendant 4 heures ADDIN EN.CITE Bauer200081081B. BauerD.J. JonesJ. RozièreL. TchicayaG. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliA. PeraioS. BesseE. Ramunni2000Electrochemical characterisation of sulfonated polyetherketone membranesJournal of New Materials for Electrochemical Systems393-981685510656ones-Roziere-2000.pdf98
Effet du solvant résiduel
Des études montrent que la conductivité est largement affectée par la nature du solvant utilisé lors de la mise en forme de la membrane sil nest pas totalement éliminé. Ainsi des solvants tels que le dimethylformamide ou le dimethylacetamide interagissent avec les groupements sulfoniques par lintermédiaire de liaisons H, diminuant la conductivité de la membrane ADDIN EN.CITE Robertson200385085Gilles P. RobertsonSerguei D. MikhailenkoKeping WangPeixiang XingMichael D. GuiverSerge Kaliaguine2003Casting solvent interactions with sulfonated poly(ether ether ketone) during proton exchange membrane fabricationJournal of membrane science219113-1210081292801Robertson2003.pdfKaliaguine200386086S. KaliaguineS.D. MikhailenkoK.P. WangP. XingG. RobertsonM. Guiver2003Properties of SPEEK based PEMs for fuel cell applicationCatalysis today82213-2222514134273Kaliaguine2003.pdf101,102.
Pour résumer, de nombreux facteurs, plus ou moins bien maîtrisés, interviennent dans laptitude que présente une membrane à assurer une bonne conduction protonique. Globalement, pour une température donnée, la conductivité est dautant plus importante que le degré de sulfonation et le taux dhumidification sont élevés. Mais de telles conditions peuvent conduire à un gonflement excessif, voire une dissolution de la membrane PEEKs. Afin de conserver une cohésion mécanique suffisante pour lapplication PAC, la conductivité de la membrane doit donc être maintenue en dessous dun seuil critique. Mais tout récemment, une étude réalisée par Zhao et al. ADDIN EN.CITE Zhao200677077Chengji ZhaoXianfeng LiZhe WangZhiyu DouShuangling ZhongHui Na2006Synthesis of the block sulfonated poly(ether ether ketone)s (S-PEEKs) materials for proton exchange membraneJournal of membrane science280643-6503228323862Zhao-Li-Wang-2006.pdf96 a montré quune augmentation de la longueur des blocs hydrophobes permettrait, tout en diminuant la CEI et par conséquent le gonflement, daugmenter la conductivité de la membrane correspondante ( REF _Ref145334987 \h Tableau 9). Cette amélioration serait due à une microstructure plus favorable, présentant une meilleure séparation de phase.
Nombre dunités de répétition du bloc hydrophobeCEI (méq.g-1)Conductivité à 80°C (S.cm-1)40,640,01390,570,019150,490,03
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 9 - Evolution de la CEI et de la conductivité dune membrane PEEKs en fonction de la longueur du bloc hydrophobe ADDIN EN.CITE Zhao200677077Chengji ZhaoXianfeng LiZhe WangZhiyu DouShuangling ZhongHui Na2006Synthesis of the block sulfonated poly(ether ether ketone)s (S-PEEKs) materials for proton exchange membraneJournal of membrane science280643-6503228323862Zhao-Li-Wang-2006.pdf96
III.1.4- Propriétés mécaniques des PEEKs
Il est extrêmement important quune membrane pour pile combustible présente de bonnes propriétés mécaniques car la fin dun test est directement liée à une rupture, locale ou globale, de la membrane. La dégradation en pile à combustible peut être dorigine chimique mais également mécanique (cf I.1.1), due notamment aux cyclages qui induisent des périodes successives dhydratation et de déshydratation. La force qui sapplique alors à la membrane maintenue entre les joints du dispositif peut être assimilée à une contrainte de tension. Malheureusement, les propriétés mécaniques des nouvelles membranes ne sont pas systématiquement étudiées. Parfois seule une évaluation qualitative du maintien ou non de la cohésion mécanique de la membrane lors de son immersion dans leau bouillante pendant 24 heures est réalisée.
Des membranes PEEKs obtenues par post-sulfonation ont été soumises à des essais de traction ADDIN EN.CITE Tchicaya-Bouckary200068268Lydie Tchicaya-Bouckary2000Thèse : Membranes pour pile à combustible moyenne température : évaluation des propriétés du polyethercetone sulfoné et de matériaux hybrides organiques-inorganiquesUniversité Montpellier IIThèse103. Les résultats, comparés à ceux obtenus dans les mêmes conditions pour une membrane Nafion 117 et une membrane Gore-Select prises comme références, indiquent des propriétés mécaniques satisfaisantes ( REF _Ref145335040 \h Tableau 10). Bien que la contrainte maximale à la rupture du PEEKs soit diminuée de moitié suite à la sulfonation qui entraîne une diminution du degré de cristallinité du polymère, elle reste supérieure à celle du Nafion 117 et des membranes composites Gore à létat déshydraté. Lors dune hydratation, la contrainte maximale à la rupture conserve une valeur voisine de celle des membranes de référence tandis que lallongement à la rupture est multiplié jusquà un facteur dix. Leau dhydratation agit comme un plastifiant du polymère. Dautre part, une analyse thermomécanique de ces mêmes membranes PEEKs révèle des changements de dimension modérés (1,5%) pour des températures allant jusquà 180°C ADDIN EN.CITE Bauer200081081B. BauerD.J. JonesJ. RozièreL. TchicayaG. AlbertiM. CasciolaL. MassinelliA. PeraioS. BesseE. Ramunni2000Electrochemical characterisation of sulfonated polyetherketone membranesJournal of New Materials for Electrochemical Systems393-981685510656ones-Roziere-2000.pdf98.
EchantillonHydratation (% en masse)Contrainte maximale à la rupture (MPa)Allongement à la rupture (%)PEEK non sulfoné120240PEEKs (60 (m)0 %51,86PEEKs (60 (m)25 % (H2O, 20°C, 2h)38,618PEEKs (60 (m)200 % (H2O, 100°C, 2h)23,479,5Nafion 117 (220 (m)0 %29,8-Gore-Select (60 (m)0 %34,4-
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 10 - Propriétés mécaniques (essais de traction) de membranes PEEKs de CEI=1,6 méq.g-1 obtenues par post-sulfonation. Influence du taux dhydratation et comparaison avec une membrane PEEK non sulfonée (valeurs indicatives dans la mesure où le taux de cristallinité du polymère correspondant nest pas connu), Nafion 117 et Gore-Select ADDIN EN.CITE Tchicaya-Bouckary200068268Lydie Tchicaya-Bouckary2000Thèse : Membranes pour pile à combustible moyenne température : évaluation des propriétés du polyethercetone sulfoné et de matériaux hybrides organiques-inorganiquesUniversité Montpellier IIThèsehttp://www.goodfellow.com/csp/active/static/F/Polyetherethercetone.HTML871687http://www.goodfellow.com/csp/active/static/F/Polyetherethercetone.HTML103,104.
Des essais de traction ont également été réalisés par Xing et al. ADDIN EN.CITE Xing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdfXing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdf86,92 sur de nouvelles membranes PEEKs obtenues par copolymérisation de monomères sulfonés. Des membranes de différents degrés de sulfonation et synthétisées à partir de benzophénones fluorées différentes ont été testées et comparées au Nafion 117. Les résultats sont regroupés dans le REF _Ref145335153 \h Tableau 11. Il apparaît que la relation entre le nombre de groupements sulfoniques, et donc de la quantité deau absorbée par la membrane, et lallongement à la rupture du polymère nest pas directe. Le module dYoung et lallongement à la rupture des membranes synthétisées à partir de la 4,4-difluorobenzophenone (DFBP) sont dautant plus importants que le degré de sulfonation est faible, donc au détriment des propriétés de conduction. En revanche, le remplacement de ce monomère par le 1,3-bis(4-fluorobenzoyle)benzene (1,3-FBB) conduit à un accroissement important de lallongement à la rupture qui passe par un maximum, phénomène traduisant une augmentation de la plasticité de ces membranes, leau jouant le rôle de plastifiant. Les meilleures propriétés mécaniques sont obtenues pour le polymère contenant 50% de monomère sulfoné.
% de monomère sulfoné (mol %)Module dYoung (MPa)Contrainte maximale à la rupture (MPa)Allongement à la rupture (%)
DFBP40
50
60
701300
662
755
502Entre 35 et 5039
37
30
15
1.3-FBB40
50
60
70459
819
784
767Entre 36 et 5663
226
110
42Nafion 11723427327
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 11 - Propriétés mécaniques (essais de traction réalisés à 25°C et 65% RH) de membranes PEEKs obtenues par copolymérisation de monomères sulfonés. Influence de la nature de la benzophénone fluorée utilisée et du degré de sulfonation. Comparaison avec une membrane Nafion 117 ADDIN EN.CITE Xing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdfXing200574074Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2005Synthesis and characterization of poly(aryletherketone) copolymers containing (hexafluoroisopropylidene)-diphenol moiety as proton exchange membrane materialsPolymer463257-32630056841730ng-Robertson-2005.pdf86,92.
Cet exemple illustre parfaitement la possibilité de modifier certaines propriétés des membranes en jouant sur la nature des monomères les constituant.
III.1.5- Stabilité chimique des PEEKs
Si la dégradation chimique des membranes partiellement fluorées comportant des chaînes de polystyrène sulfoné a particulièrement été examinée (cf I.2.2), peu détudes relatives à la dégradation des polymères thermostables sulfonés ont été réalisées si ce nest celle de Hübner et Roduner ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf105. Ces auteurs se sont intéressés à linfluence de différentes fonctions chimiques (acide sulfonique, alcool, alcane et éther) sur le mécanisme de dégradation dun noyau aromatique en présence de radicaux hydroxyles HO, en étudiant le comportement de huit composés modèles aromatiques soumis à un tel environnement. On peut regretter que la fonction cétone nait pas été considérée, mais les auteurs semblent estimer que la sensibilité de cette fonction chimique est négligeable dans de telles conditions. Les radicaux ont été obtenus par photolyse du peroxyde dhydrogène, et létude a été réalisée en fonction du pH. Les effets dun tel traitement ont été mis en évidence par spectroscopie RPE.
Hübner et Roduner ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf105 ont essentiellement mis en évidence laddition dun radical hydroxyle HO sur le noyau aromatique, conduisant à la formation de radicaux phénoxy ou cyclohéxadienyl. De plus la réaction de dégradation peut être accélérée en présence de dioxygène par oxydation de ces radicaux pouvant même conduire à une perte daromaticité ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdfKaczmarek19951040104H. KaczmarekL.A. LindenJ.F. Rabek1995Photo-oxidative degradation of poly(2,6-dimethyl-1,4-phenylene oxide) in the presence of concentrated hydroxy peroxide : the role of hydoxy (HO) and hydroperoxy (HOO) radicalsPolymer degradation and stability47175-1880590311169marek-Linden-1995.pdfLunak19921050105Stanislav LunakPetr Sedlak1992Photoinitiated reactions of hydrogen peroxide in the liquid phaseJournal of photochemical photobiological A : chemistry681-331530740736Lunak-Sedlak-1992.pdf105-107 ( REF _Ref135999846 \h Figure 21).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 21 Mécanismes de dégradation de radicaux hydroxycyclohexadienyl soumis à laction du dioxygène ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf105
Cette étude a permis à Hübner et Roduner ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf105 didentifier, par extrapolation, les sites dune molécule PEEKs potentiellement sensibles aux radicaux HO ( REF _Ref135997994 \h Figure 22).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 22 Sites du PEEKs sensibles à une attaque par les radicaux HO
La coupure directe de la liaison éther (*) na été observée que dans le cas dune réaction effectuée à un pH supérieur à 5, ce qui nest pas le cas en pile à combustible. Compte tenu de la présence des groupements sulfoniques, le pH dune membrane gonflée dont la CEI serait égale à 1 méq.g-1 est de lordre de zéro. Ces auteurs ont par ailleurs montré que la présence dun groupement sulfonique tend à désactiver le cycle aromatique. La durabilité de la membrane devrait donc être dautant plus importante que le taux de sulfonation est élevé. Il est toutefois regrettable que létude nait pas été menée directement sur une membrane, sachant que les blocs non sulfonés sont à priori plus sensibles à la dégradation mais que leur nature hydrophobe pourrait en limiter lattaque radicalaire.
Cette étude mise à part, les mécanismes intervenant lors de la dégradation en PAC des membranes polymères ne sont généralement pas examinés. Seule une évaluation de leur stabilité oxydante est réalisée par le « test de Fenton », qui consiste à tremper la membrane dans une solution aqueuse de H2O2 (3-30%) et FeSO4 (4-30 ppm). La stabilité de la membrane est alors évaluée par une mesure de la perte en poids en fonction du temps dimmersion, ainsi que par une mesure du temps nécessaire à ce que la membrane devienne cassante ou se dissolve. Ce test ne permet en aucun cas de déterminer les réactifs intermédiaires, le mécanisme de dégradation ou encore les facteurs à lorigine de cette dégradation. Ces informations sont pourtant indispensables à une modification judicieuse de la structure des membranes. Seule une telle modification pourra conduire à une amélioration de leur résistance.
Lobjectif de notre étude est de comprendre le mécanisme de dégradation de membranes PEEKs soumises à un test en pile à combustible. Pour ce faire, la nature des différents produits de dégradation formés a dû être déterminée, ce qui a nécessité létude de molécules modèles et de membranes dans des conditions de vieillissement ex-situ représentatives.
III.2- Les structures aromatiques polyimides (PI)
Les polyimides font également partie des polymères utilisables pour une application à haute température du fait de leur remarquable stabilité thermo-oxydante et de leurs excellentes propriétés mécaniques. Ces caractéristiques rendent cette famille de polymère très attractive pour une application en pile à combustible.
Les polyimides possèdent un squelette aromatique non fluoré. Ils sont généralement obtenus à partir de dianhydrides et diamines, deux familles de monomères dont les structures chimiques peuvent être variées et conduire, selon la combinaison choisie, à des polymères présentant des propriétés différentes. Le dianhydride peut être de type phtalique (cycle anhydride à 5 atomes) ou naphtalénique (cycle anhydride à 6 atomes). La plupart des polyimides ne sont pas affectés par une température de 350 à 400°C pendant plusieurs heures sous vide ou sous atmosphère inerte. En revanche en présence dair, une dégradation de ces mêmes polymères est détectée, et le taux de décomposition augmente en présence dhumidité. Leau conduit à une hydrolyse rapide des fonctions imide, suivie par une décomposition thermique des espèces amides-acides résultantes ADDIN EN.CITE Cella19921290129James A. Cella1992Degradation and stability of polyimidesPolymer degradation and stability3699-110108.
La stabilité des polyimides est beaucoup plus influencée par la structure de la diamine que par celle du dianhydride ADDIN EN.CITE Clair1301130T.L. St ClairPolyimides : Structure-property relationships in linear aromatic polyimidesNew YorkChapman and Hall59-78109. Les polyimides issus de diamines déficientes en électrons sont plus stables vis-à-vis de loxydation mais plus sensibles à lhydrolyse que sils sont issus de monomères plutôt riches en électrons ADDIN EN.CITE Cella19921290129James A. Cella1992Degradation and stability of polyimidesPolymer degradation and stability3699-110108. La nature des groupements situés à lextrémité des chaînes macromoléculaires influence également la stabilité du polymère. Ainsi des groupements terminaux de type « amine » sont néfastes à la stabilité thermo-oxydante tandis que des groupements terminaux « anhydride », bien que préférables, conduisent à une sensibilité à lhydrolyse à température élevée ADDIN EN.CITE Cella19921290129James A. Cella1992Degradation and stability of polyimidesPolymer degradation and stability3699-110108. Mieux vaut par conséquent introduire des groupements monofonctionnels en fin de chaîne. Par ailleurs ces auteurs montrent que des traces de métaux, dues à une contamination lors de la synthèse ou de la mise en forme du polymère, affectent également la stabilité du polyimide.
III.2.1- Introduction des sites échangeurs de protons
Comme le polyétheréthercétone, le polyimide doit être chimiquement modifié pour pouvoir être utilisé en tant que membrane de pile à combustible. La conduction protonique nécessite lintroduction de groupements sulfoniques SO3H qui peut se faire :
par post-sulfonation du polymère
directement par polymérisation de monomères sulfonés
Les polyimides sulfonés ont été développés dès la fin des années soixante pour une utilisation en électrodialyse comme membranes échangeuses de cations ADDIN EN.CITE Sauviat196913315133M. SauviatR. SalleB. Sillion1969Brevet français110.
La post-sulfonation, méthode largement utilisée pour la sulfonation de polymères aromatiques tels que les polyétheréthercétones (Voir III.1.1.1) ou les polysulfones ADDIN EN.CITE Genova-Dimitrova20011550155P. Genova-DimitrovaB. BaradieD. FoscalloC. PoinsignonJ.Y. Sanchez2001Ionomeric membranes for proton exchange membrane fuel cell (PEMFC) : sulfonated polysulfone associated with phosphatoantimonic acidJournal of membrane science18559-711981074432va-Dimitrova-2001.pdf111, nest quasiment pas employée pour les polyimides. La très faible solubilité de cette famille de polymères dans les solvants organiques classiques et les solutions dacide sulfurique explique probablement la préférence pour la polymérisation de monomères sulfonés.
III.2.1.1- Par post-sulfonation
Aucun travail de recherche concernant la post-sulfonation de structures naphtaléniques nest mentionné dans la littérature, et seulement deux exemples de post-sulfonation de polyimides phtaliques sont évoqués ADDIN EN.CITE Jeon20021560156Jong-Young JeonBomg-Seob Shim2002Preparation of sulfonated novel poly(bis[4-(3-aminophenoxy) phenyl]sulfone pyromellite)imide derivatives by heterogeneous sulfonationJournal of applied polymer science851881-18873071973376Jeon-Shim-2002.pdfKim20031570157In-Chul KimKew-Ho LeeTae-Moon Tak2003Synthesis and asymmetric nanofiltration membrane performance of heterogeneously sulfonated aromatic polyimidesJournal of applied polymer science892483-24892937911296Kim-Lee-2003.pdf112,113. Le polymère en question est synthétisé à partir de bis(4-3-aminophenoxy)phényl sulfone et de dianhydride pyroméllitique (PMDA). La sulfonation à lieu en présence dacide chlorosulfonique (ClSO3H) dans le premier cas et de trioxyde de soufre triéthylphosphate (2SO3.TEP) dans le deuxième cas ( REF _Ref143507991 \h Figure 23). En raison de la très faible solubilité du polyimide de départ dans les solvants organiques classiques, la post-sulfonation est réalisée en conditions hétérogènes.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 23 Post-sulfonation dun polyimide phtalique
Lutilisation dun agent de sulfonation doux tel que le 2SO3.TEP à température ambiante ne permet dobtenir que de très faibles CEI (< 0,41) ADDIN EN.CITE Noshay19761760176A. NoshayL.M. Robeson1976Sulfonated polysulfoneJournal of applied polymer science201885-1903114. Avec lacide chlorosulfonique, un agent de sulfonation plus fort, des CEI plus élevées peuvent être atteintes (0,41 à 1,29) mais les auteurs mentionnent une diminution des propriétés mécaniques du polymère quils attribuent à des coupures de chaînes.
Par ailleurs, comme mentionné précédemment pour la post-sulfonation du PEEK, il est assez difficile de contrôler le taux de sulfonation et la répartition des groupements sulfoniques sur les chaînes macromoléculaires. Ce problème, lié à la nature hétérogène de la réaction de sulfonation, rend la polymérisation directe dun monomère sulfoné plus intéressante. Dans ce cas, la CEI finale est en effet déterminée par le rapport molaire entre la diamine sulfonée et le co-monomère non sulfoné.
III.2.1.2- Par polymérisation directe dun monomère sulfoné
Geniès et al. ADDIN EN.CITE Genies20011210121C. GeniesR. MercierB. SillionR. PetiaudN. CornetG. GebelM. Pineri2001Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous mediumPolymer425097-51053199436294cier-Sillion-2001.pdf115 ont montré, à travers létude de composés modèles, que les polyimides phtaliques sulfonés sont beaucoup plus sensibles à lhydrolyse que leurs analogues naphtaléniques. Dailleurs les premières membranes PIs utilisées en pile à combustible étaient de type phtalique et présentaient une durée de vie limitée à quelques dizaines dheures seulement ADDIN EN.CITE Faure19961262126Sylvain Faure1996Synthèse et caractérisation de nouvelles membranes polyimides sulfoniques pour pile à combustible H2/O2GrenobleUniversité Joseph Fourier116. Relativement peu darticles sont donc consacrés à la synthèse et à la caractérisation de polyimides phtaliques sulfonés ADDIN EN.CITE Jang20051310131Wonbong JangChoonkeun LeeSaimani SundarYong Gun ShulHaksoo Han2005Thermal and hydrolytic stability of sulfonated polyimide membranes with varying chemical structurePolymer degradation and stability90431-4400716280065g-Lee-Sundar-2005.pdfWoo20031320132Youngtai WooSe Young OhYong Soo KangBumsuk Jung2003Synthesis and characterization of sulfonated polyimide membranes for direct methanol fuel cellJournal of membrane science22031-451454670337Woo2003.pdfKim20021580158Youn Kook KimHo Bum ParkYoung Moo Lee2002Synthesis and characterization of metal-containing sulfonated polyimide membranes and their gas separation propertiesDesalination145389-3920858250496Kim-Park-Lee-2002.pdf117-119. Les polyimides naphtaléniques sulfonés sont en revanche largement étudiés.
Trois monomères sont nécessaires pour synthétiser un tel polymère, et de nombreuses combinaisons sont possibles. Le dianhydride le plus utilisé dans la synthèse des polyimides naphtaléniques est le dianhydride 1,4,5,8-naphtalènetétracarboxylique (NTDA) dont la structure est présentée dans le REF _Ref145335411 \h Tableau 12. On trouve également le dianhydride pérylène tétracarboxylique (PTDA) utilisé par Lee et al. ADDIN EN.CITE Lee20041590159Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. II-Effect of substituent groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423621-36302956215808Lee-Sundar-2004.pdf120 ( REF _Ref145335411 \h Tableau 12).
Structure chimiqueNomAbréviationRéférences
SHAPE \* MERGEFORMAT
dianhydride 1,4,5,8-naphtalènetétracarboxylique
NTDA ADDIN EN.CITE Faure199618715187S. FaureR. MercierP. AldebertM. PineriB. Sillion1996French patent 96 05707Lee20041590159Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. II-Effect of substituent groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423621-36302956215808Lee-Sundar-2004.pdfWatari20031600160Tatsuya WatariHongyuan WangKatsunari KuwaharaKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Water vapor sorption and diffusion properties of sulfonated polyimide membranesJournal of membrane science219137-1473761971456Watari-Wang-2003.pdfLee20041610161Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. I- Effect of bridging groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423612-36202587904000e-Sundar-n°1-2004.pdfMiyatake20031620162Kenji MiyatakeHua ZhouHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2003Highly proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groupsChemical communications368-3693561186048-Zhou-Uchida-2003.pdfFang20021380138Jianhua FangXiaoxia GuoSatoshi HaradaTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 1- Synthesis, proton conductivity and water stability of polyimides from 4,4'-diaminodiphenyl Ether-2,2'-disulfonic acidMacromolecules359022-90281143689986Fang-Guo-2002.pdfWatari20041390139Tatsuya WatariJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi OkamotoTetsuji Hirano2004Synthesis, water stability and proton conductivity of novel sulfonated polyimides from 4,4'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3'-disulfonic acidJournal of membrane science230111-1204131009538Watari2004.pdfYamada20051400140Otoo YamadaYan YinKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2005Polymer electrolyte fuel cells based on main-chain-type sulfonated polyimidesElectrochimica acta502655-26592805798146Yamada-Yin-2005.pdfZhou20021630163Weiliang ZhouTatsuya WatariHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Gas permeation properties of flexible pyrolytic membranes from sulfonated polyimidesChemistry letters534-5353113388293-Watari-Kita-2002.pdfIslam20051640164Md. Nurul IslamWeiliang ZhouTatsuaki HondaKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2005Preparation and gas separation performance of flexible pyrolitic membranes by low-temperature pyrolysis of sulfonated polyimidesJournal of membrane science26117-261905591813m-Zhou-Honda-2005.pdfYin20041450145Yan YinJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of highly sulfonated proton conducting polyimides from bis(3-sulfopropoxy)benzidine diamineJournal of materials chemistry141062-1070Piroux20031700170F. PirouxE. EspucheR. MercierM. Pineri2003Water vapour transport mechanism in naphthalenic sulfonated polyimidesJournal of membrane science223127-1390472084230uche-Mercier-2003.pdfMiyatake20041480148Kenji MiyatakeHua ZhouTakashi MatsuoHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing trifluoromethyl groups : synthesis, properties and DMFC performanceMacromolecules374961-4966120-132 SHAPE \* MERGEFORMAT dianhydride perylène tétracarboxyliquePTDA ADDIN EN.CITE Lee20041590159Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. II-Effect of substituent groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423621-36302956215808Lee-Sundar-2004.pdf120
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 12 - Structure chimiques des dianhydrides naphtaléniques employés dans la synthèse des PIs
Les deux autres monomères sont :
une diamine sulfonée ( REF _Ref145335477 \h Tableau 13); très peu sont disponibles commercialement. La 4,4-diaminobiphényl 2,2-disulfonique acide (BDSA) est de loin la plus utilisée, mais lon peut également trouver la 5,5-diméthylbenzidine-2,2-disulfonique acide (DMBDSA) ADDIN EN.CITE Watari20031600160Tatsuya WatariHongyuan WangKatsunari KuwaharaKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Water vapor sorption and diffusion properties of sulfonated polyimide membranesJournal of membrane science219137-1473761971456Watari-Wang-2003.pdf122 ou lacide 2,5-diaminobenzène sulfonique (DABSA) ADDIN EN.CITE Gunduz20001750175Nazan GunduzJames E. McGrath2000Synthesis and characterization of sulfonated polyimidesPolymer preprints411182-183133.
une diamine non sulfonée dont la structure est très variable, ce qui permet de synthétiser des polyimides présentant des propriétés différentes en termes de solubilité, gonflement, conductivité et stabilité à lhydrolyse ADDIN EN.CITE Genies20011340134C. GeniesR. MercierB. SillionN. CornetG. Gebel2001Soluble sulfonated naphthalenic polyimides as materials for proton exchange membranesPolymer42359-3730552632321-Sillion-2001-bis.pdfMiyatake20031350135Kenji MiyatakeNaoki AsanoMasahiro Watanabe2003Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides containing 1,5-naphthylene moietiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry413901-39074277510145no-Watanabe-2003-.pdfLee20041610161Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. I- Effect of bridging groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423612-36202587904000e-Sundar-n°1-2004.pdfMiyatake20031620162Kenji MiyatakeHua ZhouHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2003Highly proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groupsChemical communications368-3693561186048-Zhou-Uchida-2003.pdfZhang19991720172Yue ZhangMorton LittRobert F. SavinellJeszse S. Wainright1999Molecular design considerations in the synthesis of high conductivity PEMs for fuel cellsPolymer preprints402480-481123,124,134-136.
Structure chimiqueNomAbréviationRéférences
SHAPE \* MERGEFORMAT
4,4-diaminobiphényl 2,2-disulfonique acide
BDSA ADDIN EN.CITE Faure199618715187S. FaureR. MercierP. AldebertM. PineriB. Sillion1996French patent 96 05707Lee20041590159Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. II-Effect of substituent groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423621-36302956215808Lee-Sundar-2004.pdfLee20041610161Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. I- Effect of bridging groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423612-36202587904000e-Sundar-n°1-2004.pdfMiyatake20031620162Kenji MiyatakeHua ZhouHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2003Highly proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groupsChemical communications368-3693561186048-Zhou-Uchida-2003.pdfFang20021380138Jianhua FangXiaoxia GuoSatoshi HaradaTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 1- Synthesis, proton conductivity and water stability of polyimides from 4,4'-diaminodiphenyl Ether-2,2'-disulfonic acidMacromolecules359022-90281143689986Fang-Guo-2002.pdfWatari20041390139Tatsuya WatariJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi OkamotoTetsuji Hirano2004Synthesis, water stability and proton conductivity of novel sulfonated polyimides from 4,4'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3'-disulfonic acidJournal of membrane science230111-1204131009538Watari2004.pdfZhou20021630163Weiliang ZhouTatsuya WatariHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Gas permeation properties of flexible pyrolytic membranes from sulfonated polyimidesChemistry letters534-5353113388293-Watari-Kita-2002.pdfIslam20051640164Md. Nurul IslamWeiliang ZhouTatsuaki HondaKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2005Preparation and gas separation performance of flexible pyrolitic membranes by low-temperature pyrolysis of sulfonated polyimidesJournal of membrane science26117-261905591813m-Zhou-Honda-2005.pdfPiroux20031700170F. PirouxE. EspucheR. MercierM. Pineri2003Water vapour transport mechanism in naphthalenic sulfonated polyimidesJournal of membrane science223127-1390472084230uche-Mercier-2003.pdfMiyatake20041480148Kenji MiyatakeHua ZhouTakashi MatsuoHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing trifluoromethyl groups : synthesis, properties and DMFC performanceMacromolecules374961-4966120,121,123-126,128,129,131,132 SHAPE \* MERGEFORMAT 5,5-diméthylbenzidine-2,2-disulfonique acide
DMBDSA ADDIN EN.CITE Watari20031600160Tatsuya WatariHongyuan WangKatsunari KuwaharaKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Water vapor sorption and diffusion properties of sulfonated polyimide membranesJournal of membrane science219137-1473761971456Watari-Wang-2003.pdf122 SHAPE \* MERGEFORMAT 2,5-diaminobenzène sulfoniqueDABSA ADDIN EN.CITE Gunduz20001750175Nazan GunduzJames E. McGrath2000Synthesis and characterization of sulfonated polyimidesPolymer preprints411182-183133
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 13 - Structure chimique des diamines sulfonées généralement employées dans la synthèse des PIs
Daprès les travaux de Faure ADDIN EN.CITE Faure19961262126Sylvain Faure1996Synthèse et caractérisation de nouvelles membranes polyimides sulfoniques pour pile à combustible H2/O2GrenobleUniversité Joseph Fourier116 il est possible, selon le protocole de synthèse utilisé, dobtenir soit un copolymère à blocs, soit un copolymère statistique. La réaction de tous les monomères en une seule étape conduit à un polymère statistique. Pour obtenir une structure à blocs, la synthèse est réalisée en deux étapes :
Tout dabord la diamine sulfonée est polymérisée avec une fraction de dianhydride. Le rapport molaire entre les deux monomères est fixé en fonction de la longueur souhaitée pour loligomère sulfoné qui sera terminé diamine.
Lajout ensuite dune quantité précise de dianhydride et de diamine non sulfonée permet dobtenir un copopolymère à blocs présentant la CEI désirée.
III.2.2- Influence de la chimie sur la stabilité
Les membranes PIs naphtaléniques obtenues à partir de la diamine sulfonée BDSA présentent de bonnes performances puisquun test en pile de 3000 heures a pu être réalisé à 60°C ADDIN EN.CITE Faure19971363136S. FaureN. CornetG. GebelR. MercierM. PineriB. Sillion1997Second International Symposium On New Materials for Fuel Cells and Modern Battery SystemsMontréal, Canada818137. Néanmoins ces membranes se caractérisent par une stabilité à lhydrolyse limitée ADDIN EN.CITE DeIasi19711730173R. DeIasiJ. Russell1971Aqueous degradation of polyimidesJournal of applied polymer science152965-2974138, notamment lorsque la température excède 80°C ADDIN EN.CITE Meyer20061110111Gilles MeyerCarine PerrotGérard GebelLaurent GononSandrine MorlatJean-Luc Gardette2006Ex situ hydrolytic degradation of sulfonated polyimide membranes for fuel cellsPolymer475003-50110705995264 sPI Polymer 2006.pdf139. Or lintroduction de groupements sulfoniques le long de la chaîne augmente lhydrophilicité du polymère et donc la diffusion de leau dans la structure, ce qui favorise le processus dhydrolyse. Au cours de ces dernières années, de nouvelles diamines sulfonées ont donc été synthétisées dans le but daméliorer la résistance des PIs. Leurs structures chimiques sont présentées dans le REF _Ref145335524 \h Tableau 14.
Fang et al. ADDIN EN.CITE Fang20021380138Jianhua FangXiaoxia GuoSatoshi HaradaTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 1- Synthesis, proton conductivity and water stability of polyimides from 4,4'-diaminodiphenyl Ether-2,2'-disulfonic acidMacromolecules359022-90281143689986Fang-Guo-2002.pdf125 ont ainsi développé la 4,4-diaminodiphényléther 2,2-disulfonique acide (ODADS) par sulfonation directe dun monomère commercial le 4,4-oxydianiline (ODA). La 4,4-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3-disulfonique acide (BAPBDS) ADDIN EN.CITE Watari20041390139Tatsuya WatariJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi OkamotoTetsuji Hirano2004Synthesis, water stability and proton conductivity of novel sulfonated polyimides from 4,4'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3'-disulfonic acidJournal of membrane science230111-1204131009538Watari2004.pdfYamada20051400140Otoo YamadaYan YinKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2005Polymer electrolyte fuel cells based on main-chain-type sulfonated polyimidesElectrochimica acta502655-26592805798146Yamada-Yin-2005.pdf126,127, la 2,2-bis-4-(4-aminophenoxy)-hexafluoroisopropane disulfonique acide (BAHFDS) ADDIN EN.CITE Zhou20021630163Weiliang ZhouTatsuya WatariHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Gas permeation properties of flexible pyrolytic membranes from sulfonated polyimidesChemistry letters534-5353113388293-Watari-Kita-2002.pdfIslam20051640164Md. Nurul IslamWeiliang ZhouTatsuaki HondaKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2005Preparation and gas separation performance of flexible pyrolitic membranes by low-temperature pyrolysis of sulfonated polyimidesJournal of membrane science26117-261905591813m-Zhou-Honda-2005.pdf128,129, la 9,9-bis(4-aminophenyl)fluorène-2,7-disulfonique acide (BAPFDS) ADDIN EN.CITE Guo20021650165Xiaoxia GuoJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 2-Synthesis and proton conductivity of polyimides from 9,9-bis(4-aminophenyl)fluorene-2,7-disulfonic acidMacromolecules356707-67132829021701Guo-Fang-2002.pdf140 et la 2,2-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5disulfonique acide (OBAPBDS) ADDIN EN.CITE Guo20041660166Xiaoxia GuoJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides from 2,2'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5'-disulfonic acidJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry421432-14403685018885-Fang-Tanaka-2004.pdf141 ont été synthétisés de la même manière. Selon la structure du monomère sulfoné, des différences sont observées en terme de solubilité, gonflement et stabilité à lhydrolyse du polymère correspondant. Selon Guo et al. ADDIN EN.CITE Guo20021650165Xiaoxia GuoJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 2-Synthesis and proton conductivity of polyimides from 9,9-bis(4-aminophenyl)fluorene-2,7-disulfonic acidMacromolecules356707-67132829021701Guo-Fang-2002.pdfGuo20041660166Xiaoxia GuoJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides from 2,2'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5'-disulfonic acidJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry421432-14403685018885-Fang-Tanaka-2004.pdf140,141, les PIs obtenus à partir de diamines sulfonées fortement basiques, c'est-à-dire lorsque les groupements SO3H et NH2 ne sont pas situés sur le même noyau aromatique mais séparés par au moins un noyau benzénique, présenteraient une meilleure stabilité à lhydrolyse. Ceci pourrait sexpliquer par la plus grande réactivité des diamines aromatiques fortement basiques vis-à-vis du dianhydride, dans la mesure où lhydrolyse est la réaction inverse de la réaction de polycondensation. Dautres monomères sulfonés, tels que la 3,3-disulfonique acide-bis[4-(3-aminophenoxy)phenyl]sulfone (SA-DADPS) ADDIN EN.CITE Einsla20051410141Brian R. EinslaYu Seung KimMichael A. HicknerYoung-Taik HongMelinda L. HillBryan S. PivovarJames E. McGrath2005Sulfonated naphthalene dianhydride based polyimide copolymers for proton-exchange-membrane fuel cells II. Membrane properties and fuel cell performanceJournal of membrane science255141-1482133236992-Kim-Hickner-2005.pdf142 ou loxyde sulfoné bis(3-aminophenyl)phenyl phosphine (SBAPPO) ADDIN EN.CITE Shobha20001790179H.K. ShobhaM. SankarapandianT.E. GlassJ.E. McGrath2000Sulfonated aromatic diamines as precursors for polyimides for proton exchange membranesPolymer preprints4121298-1299143, sont obtenus à partir dune réaction de substitution nucléophile.
Structure chimiqueNomAbréviationRéférences
SHAPE \* MERGEFORMAT
4,4-diaminodiphényléther 2,2-disulfonique acide
ODADS ADDIN EN.CITE Fang20021380138Jianhua FangXiaoxia GuoSatoshi HaradaTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 1- Synthesis, proton conductivity and water stability of polyimides from 4,4'-diaminodiphenyl Ether-2,2'-disulfonic acidMacromolecules359022-90281143689986Fang-Guo-2002.pdf125
SHAPE \* MERGEFORMAT 4,4-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3-disulfonique acide
BAPBDS ADDIN EN.CITE Watari20041390139Tatsuya WatariJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi OkamotoTetsuji Hirano2004Synthesis, water stability and proton conductivity of novel sulfonated polyimides from 4,4'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3'-disulfonic acidJournal of membrane science230111-1204131009538Watari2004.pdfYamada20051400140Otoo YamadaYan YinKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2005Polymer electrolyte fuel cells based on main-chain-type sulfonated polyimidesElectrochimica acta502655-26592805798146Yamada-Yin-2005.pdf126,127
SHAPE \* MERGEFORMAT 2,2-bis-4-(4-aminophenoxy)-hexafluoroisopropane disulfonique acide
BAHFDS ADDIN EN.CITE Zhou20021630163Weiliang ZhouTatsuya WatariHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Gas permeation properties of flexible pyrolytic membranes from sulfonated polyimidesChemistry letters534-5353113388293-Watari-Kita-2002.pdfIslam20051640164Md. Nurul IslamWeiliang ZhouTatsuaki HondaKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2005Preparation and gas separation performance of flexible pyrolitic membranes by low-temperature pyrolysis of sulfonated polyimidesJournal of membrane science26117-261905591813m-Zhou-Honda-2005.pdf128,129 SHAPE \* MERGEFORMAT 9,9-bis(4-aminophenyl)fluorène-2,7-disulfonique acide
BAPFDS ADDIN EN.CITE Guo20021650165Xiaoxia GuoJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 2-Synthesis and proton conductivity of polyimides from 9,9-bis(4-aminophenyl)fluorene-2,7-disulfonic acidMacromolecules356707-67132829021701Guo-Fang-2002.pdf140 SHAPE \* MERGEFORMAT 2,2-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5disulfonique acide
OBAPBDS ADDIN EN.CITE Guo20041660166Xiaoxia GuoJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides from 2,2'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5'-disulfonic acidJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry421432-14403685018885-Fang-Tanaka-2004.pdf141
SHAPE \* MERGEFORMAT 3,3-disulfonique acide-bis[4-(3-aminophenoxy)phenyl]sulfone
SA-DADPS ADDIN EN.CITE Einsla20051410141Brian R. EinslaYu Seung KimMichael A. HicknerYoung-Taik HongMelinda L. HillBryan S. PivovarJames E. McGrath2005Sulfonated naphthalene dianhydride based polyimide copolymers for proton-exchange-membrane fuel cells II. Membrane properties and fuel cell performanceJournal of membrane science255141-1482133236992-Kim-Hickner-2005.pdf142 SHAPE \* MERGEFORMAT loxyde sulfoné bis(3-aminophenyl)phenyl phosphine (SBAPPO)
SBAPPO ADDIN EN.CITE Shobha20001790179H.K. ShobhaM. SankarapandianT.E. GlassJ.E. McGrath2000Sulfonated aromatic diamines as precursors for polyimides for proton exchange membranesPolymer preprints4121298-1299143
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 14 - Structure chimique de diamines sulfonées développées récemment pour améliorer la résistance des PIs
Enfin, des monomères dont le groupement sulfonique nest pas directement lié au noyau aromatique mais se trouve à lextrémité dune chaîne pendante, sont également développés et semblent particulièrement intéressants en terme de conductivité ADDIN EN.CITE Bae20021670167J.-M. BaeI. HonmaM. MurataT. YamamotoM. RikukawaN. Ogata2002Properties of selected sulfonated polymers as proton-conducting electrolytes for polymer electrolyte fuel cellsSolid state ionics147189-1942243297285Honma-Murata-2002.pdf144. Lintroduction de ces chaînes pendantes conduirait à une séparation de phases au sein du matériau, favorable au transport protonique. Il sagit par exemple de lacide 3-(2,4-diaminophenoxy)propane sulfonique (DAPPS), ou de la 2,2 ou 3,3 bis(3-sulfopropoxy)benzidine (BSPB) synthétisés par Yin et al. ADDIN EN.CITE Yin20031420142Yan YinJianhua FangYongfang CuiKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Synthesis, proton conductivity and methanol permeability of a novel sulfonated polyimide from 3-(2',4'-diaminophenoxy)propane sulfonic acidPolymer444509-45183862483200Yin2003.pdfYin20041450145Yan YinJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of highly sulfonated proton conducting polyimides from bis(3-sulfopropoxy)benzidine diamineJournal of materials chemistry141062-1070130,145 ( REF _Ref145335606 \h Tableau 15). Lintroduction de groupements alkoxy semble améliorer la stabilité à lhydrolyse du polymère, mais aux dépens de la stabilité à loxydation dans la mesure où ces membranes sont rapidement dissoutes dans le réactif de Fenton ADDIN EN.CITE Yin20031420142Yan YinJianhua FangYongfang CuiKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Synthesis, proton conductivity and methanol permeability of a novel sulfonated polyimide from 3-(2',4'-diaminophenoxy)propane sulfonic acidPolymer444509-45183862483200Yin2003.pdf145. Fang et al. ADDIN EN.CITE Fang20041430143Jianhua FangXiaoxia GuoMorton Litt2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides for fuel cell applicationTransactions of the materials research society of Japan2962541-25461481425920Fang-Guo2004.pdf146 ont développé la 3,3(4-sulfophenoxy)benzidine (BSPOB) dont la structure est présentée dans le REF _Ref145335606 \h Tableau 15 ; le polyimide obtenu à partir de ce monomère est stable dans leau à 100°C pendant plus de 2000 heures.
Structure chimiqueNomAbréviationRéférences
SHAPE \* MERGEFORMAT
acide 3-(2,4-diaminophenoxy)propane sulfonique
DAPPS ADDIN EN.CITE Yin20031420142Yan YinJianhua FangYongfang CuiKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Synthesis, proton conductivity and methanol permeability of a novel sulfonated polyimide from 3-(2',4'-diaminophenoxy)propane sulfonic acidPolymer444509-45183862483200Yin2003.pdf145 SHAPE \* MERGEFORMAT 2,2 ou 3,3 bis(3-sulfopropoxy)benzidine
BSPB ADDIN EN.CITE Yin20041450145Yan YinJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of highly sulfonated proton conducting polyimides from bis(3-sulfopropoxy)benzidine diamineJournal of materials chemistry141062-1070130 SHAPE \* MERGEFORMAT 3,3(4-sulfophenoxy)benzidineBSPOB ADDIN EN.CITE Fang20041430143Jianhua FangXiaoxia GuoMorton Litt2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides for fuel cell applicationTransactions of the materials research society of Japan2962541-25461481425920Fang-Guo2004.pdf146
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 15 - Structure chimique de diamines sulfonées à chaînes pendantes
Asano et al. ADDIN EN.CITE Asano20041440144Naoki AsanoKenji MiyatakeMasahiro Watanabe2004Hydrolytically stable polyimide ionomer for fuel cell applicationsChemistry of materials16152841-2843Asano20061500150Naoki AsanoMakoto AokiShinsuke SuzukiKenji MiyatakeHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2006Aliphatic/aromatic polyimide ionomers as a proton conductive membrane for fuel cell applicationsJournal of american chemical society1281762-17692183139840-Aoki-Suzuki-2006.pdf147,148 ont développé un polyimide dont la densité électronique de la fonction imide est augmentée, dans le but den améliorer la stabilité à lhydrolyse. Ils ont pour ce faire utilisé une diamine non sulfonée aliphatique ( REF _Ref146967514 \h Figure 24). Le polymère correspondant ne présente aucune dégradation mécanique apparente après une semaine à 140°C et 100% dhumidité relative. Une diminution de la CEI, qui passe de 1,84 à 1,76 méq.g-1, a toutefois été observée.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 24 Structure chimique du PIs développé par Asano et al. ADDIN EN.CITE Asano20041440144Naoki AsanoKenji MiyatakeMasahiro Watanabe2004Hydrolytically stable polyimide ionomer for fuel cell applicationsChemistry of materials16152841-2843Asano20061500150Naoki AsanoMakoto AokiShinsuke SuzukiKenji MiyatakeHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2006Aliphatic/aromatic polyimide ionomers as a proton conductive membrane for fuel cell applicationsJournal of american chemical society1281762-17692183139840-Aoki-Suzuki-2006.pdf147,148, dont la fonction imide se caractérise par une densité électronique élevée ; x=3 ou 4 ; y = 6 ou 10
Un nombre très important de nouveaux monomères ont été développés au cours de ces dernières années dans le but de synthétiser des polyimides présentant de meilleures propriétés. Ainsi des améliorations ou dégradations sont observées, dues à des paramètres tels que la flexibilité des chaînes, la densité électronique des monomères, lexistence ou non dune séparation de phase. Mais un important travail reste à faire concernant lidentification des mécanismes à lorigine de ces améliorations ou dégradations afin de définir précisément, et non par tâtonnement, les modifications à apporter aux monomères existants pour accéder aux caractéristiques souhaitées.
Dans ce sens, Genies et al. ADDIN EN.CITE Genies20011210121C. GeniesR. MercierB. SillionR. PetiaudN. CornetG. GebelM. Pineri2001Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous mediumPolymer425097-51053199436294cier-Sillion-2001.pdf115 ont étudié les mécanismes de dégradation chimique des PIs à partir de deux composés modèles : un phtalique et un naphtalénique. Différents produits de dégradation du composé modèle phtalique ont été identifiés par RMN comme issus dune hydrolyse partielle et totale de la fonction imide, conduisant respectivement à des structures amides-acides et diacides. Létude cinétique a révélé que le composé amide-acide apparaît au début de la dégradation et atteint sa concentration maximale après deux heures de vieillissement à 80°C, tandis que la concentration du diacide continue à augmenter lorsque lon poursuit le vieillissement. La dégradation du composé modèle phtalique est donc continue. En revanche le composé modèle naphtalénique ne conduit pas à la formation de structure amide-acide. Et un vieillissement de 120 heures à 80°C engendre lhydrolyse totale de 12% des fonctions imide initialement présentes, ce taux de conversion névoluant pas sur plus de 1200 heures de vieillissement. Ce résultat a été interprété par lexistence déquilibres permettant la régénération des cycles imide.
III.2.3- Propriétés de gonflement
La plupart des propriétés de la membrane sont directement liées à sa teneur en eau, paramètre qui savère donc être une des caractéristiques les plus importantes. Ce paramètre peut être facilement mesuré par pesée, après avoir immergé la membrane dans leau ou lavoir équilibré dans une atmosphère saturée.
Les polyimides sont sujets au gonflement du fait de la présence, au niveau des fonctions imide, de groupements carbonyles pouvant conduire à la formation de liaisons hydrogènes avec leau. Cependant la prise en eau est relativement limitée, comprise entre 0,5 et 5% en poids selon le taux dimidation et la structure chimique du polymère ADDIN EN.CITE Han19951680168H. HanC.C. GryteM. Ree1995Water diffusion and sorption in films of high-performance poly(4,4'-oxydiphenylene pyromellitimide) : effects of humidity, imidization history and film thicknessPolymer3681663-16723552671493Han-Gryte-1995.pdfSeo20011690169Jongchul SeoKi-Yun ChoHaksoo Han2001Dependence of water sorption in polyimides on the internal linkage in the diamine componentPolymer degradation and stability74133-1372093211397Seo-Cho-Han-2001.pdf149,150. Mais lintroduction de groupements sulfoniques augmente considérablement cette prise en eau : jusquà 80% en poids sous pression de vapeur saturante ADDIN EN.CITE Piroux20031700170F. PirouxE. EspucheR. MercierM. Pineri2003Water vapour transport mechanism in naphthalenic sulfonated polyimidesJournal of membrane science223127-1390472084230uche-Mercier-2003.pdf131, et dissolution dans leau liquide pour certains polyimides fortement sulfonés ADDIN EN.CITE Guo20041660166Xiaoxia GuoJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides from 2,2'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5'-disulfonic acidJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry421432-14403685018885-Fang-Tanaka-2004.pdf141.
Il est important de remarquer que les mesures de gonflements sont généralement réalisées à température ambiante. Or les piles à combustible fonctionnent aux alentours de 80°C et la tendance actuelle est à laugmentation de cette température. Il serait donc plus approprié de mesurer le gonflement à température élevée, dautant plus que la plupart des membranes ionomères gonflent de façon quasi-exponentielle lorsque la température augmente, et ce jusquà dissolution du polymère ADDIN EN.CITE Xing200478078Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing naphtalene moieties obtained by direct copolymerisation as novel polymers for proton exchange membranesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry422866-2876Noshay19761760176A. NoshayL.M. Robeson1976Sulfonated polysulfoneJournal of applied polymer science201885-190390,114.
Daprès les travaux de Genies et al. ADDIN EN.CITE Genies20011340134C. GeniesR. MercierB. SillionN. CornetG. Gebel2001Soluble sulfonated naphthalenic polyimides as materials for proton exchange membranesPolymer42359-3730552632321-Sillion-2001-bis.pdf134, la prise en eau dun copolymère statistique est plus faible que celle dun copolymère à bloc et elle augmente avec la longueur des séquences hydrophiles. Cette différence peut être attribuée à lexistence dune séparation entre les phases riches et pauvres en groupements ioniques ( REF _Ref143593256 \h Figure 25).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 25 Images TEM de membranes PIs ultrafines. A gauche : PIs avec des séquences hydrophiles très longues et une faible CEI conduisant à une séparation de phase macroscopique entre les domaines riches (foncés) et pauvres (clairs) en groupements ioniques. A droite : PIs homogène avec des séquences hydrophiles courtes, révélant une structure en feuillets à léchelle nanométrique ADDIN EN.CITE Gebel1780178Gérard GebelCatherine MarestinOlivier DiatRégie MercierSulfonated polyimidesAdvances in polymer sciencesubmitted4226979846revue-Gérard.doc151.
Du point de vue de la stabilité, les copolymères à blocs sont plus stables que les copolymères statistiques ADDIN EN.CITE Cornet19991882188Nathalie Cornet1999Relation entre la structure et les propriétés de membranes en polyimide sulfoné pour pile à combustible H2/O2GrenobleUniversité Joseph FourierPineri199918915189Michel PineriGérard GebelNathalie CornetFranck JousseRégis Mercier1999Polyimides sulfonés, membranes préparées avec ceux-ci et dispositif de pile à combustible comportant ces membranes, Brevet français 99 12356France99 12356152,153. Cependant, si les blocs sont suffisamment longs pour quune séparation de phase macroscopique soit observée, la phase riche en ion se dégradera très rapidement induisant une fragilité du matériau qui conduira à sa rupture le long de cette phase.
III.2.4- Propriétés de conduction protonique
La conductivité dune membrane PIs est plus faible que celle dune membrane Nafion® de CEI équivalente ADDIN EN.CITE Cornet20001740174N. CornetO. DiatG. GebelF. JousseD. MarsacqR. MercierM. Pineri2000Sulfonated polyimide membranes : a new type of ion-conducting membrane for electrochemical applicationsJournal of New Materials for Electrochemical Systems333-42154, comme observé précédemment pour le PEEKs (Voir III.1.3). Ceci est valable pour lensemble des polymères aromatiques. Elle est vraisemblablement la conséquence dune plus faible dissociation des groupements ioniques. Le pKa dune structure perfluorée est en effet estimé à -6 tandis que celui dune structure aromatique sulfonée nest que de -1 ADDIN EN.CITE Kreuer200184084K.D. Kreuer2001On the development of proton conducting polymer membranes for hydrogen and methanol fuel cellsJournal of membrane science18529-391623956737Kreuer2001.pdf88. Des valeurs de conductivité très élevées (> 0,1 S.cm-1) peuvent tout de même être obtenues pour des membranes PIs, mais elles sont réservées à des matériaux fortement sulfonés présentant une CEI supérieure à 2 méq.g-1 ADDIN EN.CITE Miyatake20031350135Kenji MiyatakeNaoki AsanoMasahiro Watanabe2003Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides containing 1,5-naphthylene moietiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry413901-39074277510145no-Watanabe-2003-.pdfWatari20041390139Tatsuya WatariJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi OkamotoTetsuji Hirano2004Synthesis, water stability and proton conductivity of novel sulfonated polyimides from 4,4'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3'-disulfonic acidJournal of membrane science230111-1204131009538Watari2004.pdfGuo20041660166Xiaoxia GuoJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides from 2,2'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5'-disulfonic acidJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry421432-14403685018885-Fang-Tanaka-2004.pdfGuo20021650165Xiaoxia GuoJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 2-Synthesis and proton conductivity of polyimides from 9,9-bis(4-aminophenyl)fluorene-2,7-disulfonic acidMacromolecules356707-67132829021701Guo-Fang-2002.pdfMiyatake20031620162Kenji MiyatakeHua ZhouHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2003Highly proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groupsChemical communications368-3693561186048-Zhou-Uchida-2003.pdf124,126,135,140,141 contre seulement 0,91 méq.g-1 pour le Nafion®. Un gonflement excessif, conduisant à une perte de cohésion mécanique de la membrane, est alors observé. Une des solutions envisagées pour pallier cet inconvénient consiste à réticuler la membrane PIs, à condition quelle ne devienne pas cassante. La réticulation peut être obtenue par irradiation ADDIN EN.CITE Miyatake20041460146Kenji MiyatakeHua ZhouMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groups : synthesis, properties and branching effectMacromolecules374956-49602224433665hou-Watanaba-2004.pdf155 ou en utilisant un agent de réticulation ADDIN EN.CITE Miyatake20041480148Kenji MiyatakeHua ZhouTakashi MatsuoHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing trifluoromethyl groups : synthesis, properties and DMFC performanceMacromolecules374961-4966132. Une autre méthode, décrite par Sundar et al. ADDIN EN.CITE Sundar20051490149Saimani SundarWonbong JangChoonkeun LeeYonggun shulHaksoo Han2005Crosslinked sulfonated polyimide networks as polymer electrolyte membranes in fuel cellsJournal of polymer science : part B : Polymer physics432370-2379156, est basée sur la réaction de quaternisation entre les groupements acridine de la chaîne PIs et un dibromoalcane.
Une distribution aléatoire des groupements ioniques le long de la chaîne polymère nest pas favorable à létablissement de chemins de conduction bien définis ADDIN EN.CITE Nakano20051470147Takahiko NakanoShoji NagaokaHiroyoshi Kawakami2005Preparation of novel sulfonated block copolyimides for proton conductivity membranesPolymers for advanced technologies16753-7573065445633Nakano--2005.pdf157. A linverse, une ségrégation de charges trop importante augmente la distance entre les domaines ioniques et donc la résistance inter-domaines ADDIN EN.CITE Genies20011340134C. GeniesR. MercierB. SillionN. CornetG. Gebel2001Soluble sulfonated naphthalenic polyimides as materials for proton exchange membranesPolymer42359-3730552632321-Sillion-2001-bis.pdf134. Une valeur optimale de quatre unités de répétition a été déterminée pour la séquence hydrophile ( REF _Ref143596006 \h Figure 26).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 26 Effet de la longueur de la séquence hydrophile sur la conductivité ionique de différents PIs : ODA phtalique (²%), ODA naphtalénique (Ï%) et BAHF ( %) ADDIN EN.CITE Gebel1780178Gérard GebelCatherine MarestinOlivier DiatRégie MercierSulfonated polyimidesAdvances in polymer sciencesubmitted4226979846revue-Gérard.doc151
Miyatake et al. ADDIN EN.CITE Miyatake20041460146Kenji MiyatakeHua ZhouMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groups : synthesis, properties and branching effectMacromolecules374956-49602224433665hou-Watanaba-2004.pdfMiyatake20031620162Kenji MiyatakeHua ZhouHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2003Highly proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groupsChemical communications368-3693561186048-Zhou-Uchida-2003.pdf124,155 ont déterminé, pour les membranes PIs fortement conductrices, une énergie dactivation de 21 kJ.mol-1 identique à celle du Nafion®. Les auteurs interprètent ce résultat par un mécanisme de conduction protonique identique pour ces deux matériaux, faisant intervenir des ions hydroniums. La plupart des systèmes moins conducteurs répondent également à une loi dArrhenius, mais ils présentent une énergie dactivation plus élevée que le Nafion® ADDIN EN.CITE Yin20031420142Yan YinJianhua FangYongfang CuiKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Synthesis, proton conductivity and methanol permeability of a novel sulfonated polyimide from 3-(2',4'-diaminophenoxy)propane sulfonic acidPolymer444509-45183862483200Yin2003.pdfLee20041590159Choonkeun LeeSaimani SundarJinuk KwonHaksoo Han2004Structure-property correlations of sulfonated polyimides. II-Effect of substituent groups on membrane propertiesJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry423621-36302956215808Lee-Sundar-2004.pdf120,145.
Quelque soit la modification apportée à la séquence hydrophobe dun copolymère à bloc, introduction de flexibilité ou de groupements encombrants, la conductivité ionique chute dun facteur dix, probablement en raison dune morphologie moins favorable ADDIN EN.CITE Genies20011340134C. GeniesR. MercierB. SillionN. CornetG. Gebel2001Soluble sulfonated naphthalenic polyimides as materials for proton exchange membranesPolymer42359-3730552632321-Sillion-2001-bis.pdfCornet20001740174N. CornetO. DiatG. GebelF. JousseD. MarsacqR. MercierM. Pineri2000Sulfonated polyimide membranes : a new type of ion-conducting membrane for electrochemical applicationsJournal of New Materials for Electrochemical Systems333-42134,154. En revanche lintroduction de flexibilité dans la partie hydrophile du polymère semble favorable à la conduction ADDIN EN.CITE Watari20041390139Tatsuya WatariJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi OkamotoTetsuji Hirano2004Synthesis, water stability and proton conductivity of novel sulfonated polyimides from 4,4'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3'-disulfonic acidJournal of membrane science230111-1204131009538Watari2004.pdf126.
III.2.5- Propriétés thermiques et mécaniques
Comme pour la plupart des membranes alternatives au Nafion®, la stabilité thermique des PIs est évaluée par analyse thermogravimétrique (ATG). Dans certains cas, les différentes pertes de masse sont identifiées par des techniques couplées telles que la spectrométrie de masse ADDIN EN.CITE Fang20021380138Jianhua FangXiaoxia GuoSatoshi HaradaTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 1- Synthesis, proton conductivity and water stability of polyimides from 4,4'-diaminodiphenyl Ether-2,2'-disulfonic acidMacromolecules359022-90281143689986Fang-Guo-2002.pdfWatari20041390139Tatsuya WatariJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi OkamotoTetsuji Hirano2004Synthesis, water stability and proton conductivity of novel sulfonated polyimides from 4,4'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-3,3'-disulfonic acidJournal of membrane science230111-1204131009538Watari2004.pdf125,126. Ainsi la première perte de poids, située entre la température ambiante et 150°C, correspond à la déshydratation de la membrane. Suit une deuxième perte de masse, entre 250 et 400°C, correspondant à un processus de désulfonation caractérisé par une perte des molécules SO et SO2. Enfin, au-delà de 500°C, une dégradation de la matrice polymère est observée avec la perte de CO et CO2. A partir de ces expériences, les membranes PIs sont considérées comme thermiquement stables jusquà au moins 200°C. Mais comme nous lavons précédemment souligné pour les membranes PEEKs dont la stabilité thermique est évaluée de la même manière, on peut se demander comment de telles analyses peuvent être représentatives de lenvironnement rencontré en pile à combustible. Elles sont réalisées en mode dynamique (augmentation de la température de 10 à 20°C.min-1) et à létat sec alors que les PIs sont connus pour leur sensibilité à lhydrolyse. De plus, ces analyses ne reproduisent pas les réactions électrochimiques susceptibles de se produire en pile à combustible. Seules des informations concernant la teneur en groupements sulfoniques de la membrane peuvent être extraites dune analyse par ATG, par intégration du pic correspondant à la perte de masse engendrée par le processus de désulfonation.
Les polymères aromatiques hétérocycliques, et plus particulièrement les polyimides, sont connus pour leur température de transition vitreuse (Tg) élevée ADDIN EN.CITE Qian20021710171Z.G. QianZ.Y. GeZ.X. LiM.H. HeJ.G. LiuZ.Z. PangL. FanS.Y. Yang2002Synthesis and characterization of nex inherent photoimageable polyimides based on fluorinated tetramethyl-substituted diphenylmethanediaminesPolymer436057-60632973456390Quian-Ge-Li-2002.pdf158 et l introduction de groupements sulfoniques augmente encore cette température. Ainsi les PIs se décomposent (H" 250°C) avant que la Tg ou température de fusion ne soit atteinte ADDIN EN.CITE Miyatake20041460146Kenji MiyatakeHua ZhouMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groups : synthesis, properties and branching effectMacromolecules374956-49602224433665hou-Watanaba-2004.pdf155. Ce type de polymère devrait donc être assez peu sensible au vieillissement physique, ce qui présente un avantage certain pour une application en pile à combustible où les contraintes mécaniques sont importantes. Cependant aucune mesure na été faite en présence deau dont leffet plastifiant pourrait sensiblement abaisser la Tg.
La fin dun test en pile à combustible étant directement liée à une rupture de la membrane, celle-ci doit initialement présenter de bonnes propriétés mécaniques. A notre connaissance, létude des propriétés mécaniques des PIs est limitée à la mesure des courbes de traction à létat sec et gonflé dans leau ADDIN EN.CITE Miyatake20041480148Kenji MiyatakeHua ZhouTakashi MatsuoHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing trifluoromethyl groups : synthesis, properties and DMFC performanceMacromolecules374961-4966Miyatake20041460146Kenji MiyatakeHua ZhouMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing fluorenyl groups : synthesis, properties and branching effectMacromolecules374956-49602224433665hou-Watanaba-2004.pdfMeyer20061110111Gilles MeyerCarine PerrotGérard GebelLaurent GononSandrine MorlatJean-Luc Gardette2006Ex situ hydrolytic degradation of sulfonated polyimide membranes for fuel cellsPolymer475003-50110705995264 sPI Polymer 2006.pdf132,139,155. Ces courbes présentent un comportement élastique limité à quelques pour cent de déformation, suivi dun comportement plastique linéaire ( REF _Ref143665576 \h Figure 27). Malgré létat vitreux du polymère, leau a un effet plastifiant. La contrainte maximale à la rupture dun PIs est de lordre de 70 MPa, valeur élevée comparée à celle du Nafion® qui est inférieure à 20 MPa. En revanche lélongation à la rupture dun PIs, comprise entre 60 et 120% selon la structure et létat de gonflement du polymère, est beaucoup plus faible que celle du Nafion® qui est de lordre de 300%. Elle peut même chuter à 20% dans le cas de structures encore plus rigides ADDIN EN.CITE Miyatake20041480148Kenji MiyatakeHua ZhouTakashi MatsuoHiroyuki UchidaMasahiro Watanabe2004Proton conductive polyimide electrolytes containing trifluoromethyl groups : synthesis, properties and DMFC performanceMacromolecules374961-4966132.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 27 Courbes de traction obtenues pour des membranes PIs de différentes CEI : (Ï%) 0,9 ; (¼%) 1,3 ; ( %) 2 à humidité ambiante (à gauche) et à l état gonflé (à droite) ADDIN EN.CITE Meyer20041282128Gilles Meyer2004Etude des modes de dégradation de membranes polyimides sulfonées en pile à combustible H2/O2Clermont-FerrandUniversité Blaise Pascal159
III.3- Conclusion
Les membranes non fluorées susceptibles dêtre utilisées en pile à combustible sont de nature aromatique sulfonée. Laromaticité leur confère une stabilité thermique et une stabilité à loxydation plus importante que dans le cas de polymères aliphatiques, et les groupements sulfoniques permettent la conduction protonique. Un certain nombre de structures différentes sont envisageables notamment les polyesters, polybenzimidazoles, polyétherimides, polysulfones, polyéthersulfones, polyimides et polyéthercétones.
Ces membranes sont facilement disponibles puisquelles peuvent généralement être obtenues par sulfonation de polymères commerciaux relativement bon marché. Elles peuvent également être synthétisées par copolymérisation directe de monomères sulfonés, ce qui permet daugmenter le degré de polymérisation des chaînes dune part, et de pouvoir largement modifier la structure chimique du polymère obtenu dautre part. Cette méthode permet aussi de contrôler le degré de sulfonation et la position des groupements sulfoniques, tout en évitant la dégradation du polymère engendrée par un traitement de post-sulfonation.
Deux structures ont été plus particulièrement étudiées, les polyétheréthercétones et les polyimides, dans la mesure où elles font lobjet de ce travail de thèse.
La stabilité thermique du PEEKs, bien que fortement diminuée par la présence des groupements sulfoniques et de leau présente au sein de la pile à combustible, semble suffisante pour lapplication visée. Il en est de même pour les propriétés mécaniques qui sont affaiblies par la sulfonation mais améliorées par leau dhydratation qui agit comme un plastifiant. La conductivité protonique de ces structures dépend de nombreux paramètres tels que le degré de sulfonation, le taux dhumidification et la température, mais également dun éventuel pré-traitement de la membrane ou de la présence de solvant résiduel. Elle est certes plus faible que celle du Nafion®, mais un compromis acceptable est tout à fait envisageable. Le principal inconvénient du PEEKs concerne son importante sensibilité à loxydation. Malheureusement, excepté une étude menée par Hübner et Roduner sur composés modèles aromatiques sulfonés ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf105, les mécanismes mis en jeu lors de la dégradation de ce type de membranes ne sont généralement pas investigués. Seule une évaluation de leur stabilité oxydante est réalisée par le « test de Fenton » qui ne permet absolument pas de déterminer les réactifs intermédiaires, le mécanisme ni même les facteurs à lorigine de cette dégradation. Ces informations sont pourtant indispensables à une modification chimique de ces structures qui permettrait den améliorer la résistance.
Les PIs sont largement étudiés depuis quelques années. Un certain nombre de corrélations entre la structure et les propriétés ont ainsi dores et déjà pu être établies. Ces membranes sont le plus souvent obtenues par copolymérisation directe de monomères sulfonés en raison de leur très faible solubilité. Elles présentent des propriétés thermiques et mécaniques satisfaisantes, et une conductivité qui, bien que plus faible que celle du Nafion®, peut être améliorée. Dans ce but, la réticulation de la membrane peut permettre daugmenter la CEI tout en limitant le gonflement, et des blocs sulfonés de taille optimale ou lintroduction de chaînes pendantes à lextrémité desquelles serait fixé le groupement sulfonique peuvent conduire à une séparation de phase favorable au transport protonique. Linconvénient majeur des PIs est leur sensibilité à lhydrolyse. Les structures naphtaléniques actuelles sont beaucoup plus stables que les phtaliques mais pas encore suffisamment pour envisager leur utilisation en pile à combustible. Toutefois des comportements intéressants ont été observés et laissent penser quune compréhension et une maîtrise de ces phénomènes permettraient denvisager une amélioration significative de la stabilité de ces membranes.
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Chapitre II
Mécanisme de dégradation dun enchaînement PEEKs sur composé modèle
TOC \o "1-4" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc155775248" I- Le composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155775248 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155775249" I.1- Synthèse du composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155775249 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155775250" I.2- Caractérisation structurale du composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155775250 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155775251" I.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155775251 \h - 90 -
HYPERLINK \l "_Toc155775252" I.2.2- Par spectroscopie infrarouge PAGEREF _Toc155775252 \h - 94 -
HYPERLINK \l "_Toc155775253" I.2.3- Par spectrométrie de masse PAGEREF _Toc155775253 \h - 95 -
HYPERLINK \l "_Toc155775254" II- Veillissement oxydant du composé modèle PEEKs PAGEREF _Toc155775254 \h - 96 -
HYPERLINK \l "_Toc155775255" II.1- Protocoles de vieillissement et danalyse PAGEREF _Toc155775255 \h - 97 -
HYPERLINK \l "_Toc155775256" II.1.1- Conditions de vieillissement PAGEREF _Toc155775256 \h - 97 -
HYPERLINK \l "_Toc155775257" II.1.2- Séparation des produits de dégradation formés par HPLC PAGEREF _Toc155775257 \h - 99 -
HYPERLINK \l "_Toc155775258" II.1.3- Analyse des produits de dégradation par RMN, SM et IR PAGEREF _Toc155775258 \h - 101 -
HYPERLINK \l "_Toc155775259" II.2- Mise en évidence des radicaux hydroxyles par RPE PAGEREF _Toc155775259 \h - 101 -
HYPERLINK \l "_Toc155775260" II.2.1- Principe de la technique PAGEREF _Toc155775260 \h - 101 -
HYPERLINK \l "_Toc155775261" II.2.2- Protocole expérimental PAGEREF _Toc155775261 \h - 102 -
HYPERLINK \l "_Toc155775262" II.2.3- Détection de radicaux hydroxyles dans une solution de H2O2 chauffée à 80°C PAGEREF _Toc155775262 \h - 104 -
HYPERLINK \l "_Toc155775263" II.3- Analyse qualitative des différents produits de dégradation formés PAGEREF _Toc155775263 \h - 106 -
HYPERLINK \l "_Toc155775264" II.3.1- Effet de la température de vieillissement sur la nature des produits PAGEREF _Toc155775264 \h - 106 -
HYPERLINK \l "_Toc155775265" II.3.2- Détermination des coefficients de diffusion des produits de dégradation PAGEREF _Toc155775265 \h - 107 -
HYPERLINK \l "_Toc155775266" II.3.3- Séparation des produits de dégradation par HPLC PAGEREF _Toc155775266 \h - 114 -
HYPERLINK \l "_Toc155775267" II.3.4- Identification des différents produits de dégradation par RMN, SM et IR PAGEREF _Toc155775267 \h - 116 -
HYPERLINK \l "_Toc155775268" II.3.5- Bilan PAGEREF _Toc155775268 \h - 128 -
HYPERLINK \l "_Toc155775269" II.4- Analyse quantitative des principaux produits de dégradation PAGEREF _Toc155775269 \h - 132 -
HYPERLINK \l "_Toc155775270" II.4.1 Protocole danalyse PAGEREF _Toc155775270 \h - 132 -
HYPERLINK \l "_Toc155775271" II.4.1.1- Analyse quantitative par RMN PAGEREF _Toc155775271 \h - 132 -
HYPERLINK \l "_Toc155775272" II.4.1.2- Analyse quantitative par HPLC PAGEREF _Toc155775272 \h - 133 -
HYPERLINK \l "_Toc155775273" II.4.2- Etude en fonction du temps de vieillissement PAGEREF _Toc155775273 \h - 133 -
HYPERLINK \l "_Toc155775274" II.4.2.1- A 80°C PAGEREF _Toc155775274 \h - 134 -
HYPERLINK \l "_Toc155775275" II.4.2.2- A 130°C PAGEREF _Toc155775275 \h - 135 -
HYPERLINK \l "_Toc155775276" II.4.3- Etude en fonction du nombre dajouts successifs de H2O2 à 130°C PAGEREF _Toc155775276 \h - 137 -
HYPERLINK \l "_Toc155775277" II.4.4- Etude en fonction de la concentration initiale en H2O2 à 80°C PAGEREF _Toc155775277 \h - 139 -
HYPERLINK \l "_Toc155775278" II.5- Proposition dun mécanisme de dégradation du composé modèle PEEKs en milieu oxydant PAGEREF _Toc155775278 \h - 143 -
HYPERLINK \l "_Toc155775279" II.6- Conclusion PAGEREF _Toc155775279 \h - 146 -
HYPERLINK \l "_Toc155775280" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155775280 \h - 148 -
Lobjectif de ce chapitre est de déterminer le comportement de structures polyétheréthercétones sulfonées (PEEKs) en milieu oxydant à différentes températures, et didentifier le mécanisme de dégradation alors mis en jeu. La compréhension des phénomènes induits par un tel vieillissement, susceptible de se produire en pile à combustible, permettra de déterminer les modifications chimiques à apporter pour augmenter la stabilité des membranes de ce type. Nous avons choisi de réaliser cette étude sur une molécule modèle représentative des enchaînements moléculaires constitutifs des chaînes polymères PEEKs afin den faciliter la caractérisation par des méthodes analytiques classiques. Cette molécule présente en outre lavantage dêtre soluble dans leau, ce qui facilitera la mise en uvre du protocole de vieillissement et la caractérisation des produits de dégradation formés.
Une étude du milieu réactionnel oxydant est tout dabord réalisée par Résonance Paramagnétique Electronique (RPE). Elle a pour objectif de vérifier si une simple décomposition thermique du peroxyde dhydrogène conduit effectivement à la formation de radicaux hydroxyles HO(, dans la mesure où dans le protocole de vieillissement couramment employé, des cations métalliques sont introduits pour faciliter la dissociation du H2O2 (réactif dit « de Fenton »).
Le vieillissement du composé modèle en milieu oxydant est ensuite étudié. Les différents produits de dégradation formés sont séparés par chromatographie liquide et collectés. Les fractions isolées sont caractérisées par RMN, spectrométrie de masse et, quand la quantité de produit récupérée le permet, par infrarouge. Les principaux produits de dégradation formés sont alors identifiés et une analyse quantitative est réalisée en fonction du temps et de la concentration du milieu en peroxyde dhydrogène. Le comportement des produits de dégradation formés, eux-mêmes soumis au milieu oxydant, est également investiguée. Les produits de dégradation seront nommés selon les fonctions chimiques identifiées plutôt que selon les règles de la nomenclature officielle qui pourraient rendre plus difficile la lecture du manuscrit.
I- Le composé modèle PEEKs
I.1- Synthèse du composé modèle PEEKs
La synthèse du composé modèle PEEKs, représentatif dune unité de répétition du bloc hydrophile des membranes de ce type, consiste à faire réagir lacide 5,5-carbonylbis(2-fluorobenzène sulfonique) et le phénol en présence de carbonate de potassium dans la N-méthyl pyrolydone (NMP) à 200°C pendant 24 heures sous azote. Les masses exactes des différents réactifs utilisés sont précisées en Annexe II.1. Après synthèse, le produit est obtenu sous forme de sulfonate de potassium. La fonction acide sulfonique est régénérée par précipitation dans un mélange éthanol/acide ( REF _Ref140942067 \h Figure 28).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 28 - Synthèse du composé modèle PEEKs
Le produit est rincé à léther afin déliminer le phénol résiduel, et lavé à chaud dans lacétonitrile puis léthanol anhydre au soxhlet. Le composé est obtenu sous forme dune poudre blanche.
I.2- Caractérisation structurale du composé modèle PEEKs
I.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C
La spectroscopie de Résonnance Magnétique Nucléaire (RMN) du liquide est une technique permettant de caractériser la structure chimique dune molécule solubilisée dans un solvant deutéré. Les spectres sont obtenus sur un spectromètre Varian Unity 400, fonctionnant à une fréquence de résonance de 399,960 MHz en protons et 100,58 MHz en carbones. Le traitement des spectres est réalisé à laide du logiciel vnmr.
Le spectre RMN 1H du composé modèle PEEKs étudié, solubilisé à 1% en poids dans du D2O, est présenté REF _Ref137870611 \h Figure 29 entre 6,9 et 8,4 ppm. Le trimethylsilyl propionate de sodium deutéré (TsP-d4) est utilisé comme référence.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 29 Spectre RMN 1H du composé modèle PEEKs dans D2O à 1% en poids
De même, le spectre RMN 13C est présenté ci-dessous entre 100 et 200 ppm ( REF _Ref137873864 \h Figure 30).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 30 Spectre RMN 13C du composé modèle PEEKs dans D2O à 1% en poids
Les valeurs théoriques des déplacements chimiques (´) ont été calculées à partir de tables prédictives. L utilisation d un logiciel tel que ACD s est révélée inadaptée dans la mesure où les structures étudiées ne sont pas commerciales et sont donc trop éloignées de celles contenues dans les bases de données de ce type de logiciel. Il sagit dun calcul approché, obtenu en considérant les groupements effectivement présents sur le cycle aromatique ou, le cas échéant, les substituants sen rapprochant le plus. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques observés et calculés pour les protons et carbones sont rassemblées dans le REF _Ref137874401 \h Tableau 16. Il na pas été possible dattribuer de façon distincte les carbones B4 et B6, en raison dune concentration trop faible pour permettre la détermination des corrélations homonucléaires carbone-carbone.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculésA1
A2
A3
A4
B1
B2
B3
B4
B5
B6
C=O7,33
7,51
7,23
-
-
6,99
7,84
-
8,32
-
-6,9
7,18
6,84
-
-
6,93
7,82
-
8,17
-
-125,78
130,62
120,70
154,64
159,04
117,07
134,98
132,78 ou 130,25
131,14
132,78 ou 130,25
194,56123,2
128,8
119
157,6
159,6
120,5
132,8
133,8
126,8
134,2
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 16 Déplacements chimiques observés (pour une solution à 1% en poids) et calculés des protons et carbones du composé modèle PEEKs
Influence de la concentration de la solution sur le spectre RMN 1H :
Des variations très importantes au niveau des déplacements chimiques des protons ont été observées en fonction de la concentration de la solution aqueuse analysée ( REF _Ref137890180 \h \* MERGEFORMAT Figure 31).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 31 Spectres RMN 1H du composé modèle PEEKs dans D2O à différentes concentrations
Les protons B2 et B3 sont les plus influencés par une modification de la concentration de la solution. Plus la concentration en composé modèle est importante, plus les déplacements chimiques de ces protons sont faibles. On observe jusquà plus de 0,3 ppm de différence pour des solutions à 1% et 5% en poids dans du D2O. Ces variations indiquent lexistence dinteractions intermoléculaires, qui sont dautant plus importantes que la concentration est élevée. Ces associations ont probablement lieu entre les groupements sulfoniques et cétones de deux molécules différentes et sexpliqueraient par le caractère ionique, dissocié dans leau, des groupements sulfoniques de la molécule étudiée. Afin de supprimer ces associations, du bromure de tétra-éthyl-ammonium (Net4+,Br-) a été ajouté à la solution à 5% en poids. Bien que relativement faible, leffet de ce sel est confirmé : lorsque lon minimise les interactions, les valeurs des déplacements chimiques observés se rapprochent des valeurs obtenues à plus faible concentration. Compte tenu des protons affectés par ce phénomène, le groupement cétone semble être dans le même plan que le proton B3 et non dans celui du proton B5 comme indiqué dans le REF _Ref137874401 \h Tableau 16.
Pour confirmer lexplication avancée, la molécule modèle PEEKs a été étudiée dans du DMSO-d6, un solvant ne favorisant pas la dissociation du groupement sulfonique et donc lassociation de molécules. Comme attendu, aucune différence notable nest observée en terme de valeurs de déplacements chimiques pour des solutions à 1% et 5% en poids.
I.2.2- Par spectroscopie infrarouge
Le spectre infrarouge (IR) a été obtenu à partir de quelques grains de composé modèle dispersés dans du bromure de potassium ( REF _Ref139801588 \h Figure 32). Lacquisition est réalisée en mode transmission sur un spectromètre Nicolet Magna System 750, avec une résolution de 2 cm-1 et 32 scans.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 32 Spectre IR du composé modèle PEEKs obtenu à partir dune pastille KBr
Les principales bandes caractéristiques sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic Press1 :
3300-3600 cm-1 : vibration de valence (O-H) attribuée à leau solvatant les groupements sulfoniques ainsi quaux groupements sulfoniques eux-mêmes
2800-3100 cm-1 : vibrations de valence (C-H) des noyaux aromatiques
1658 cm-1 : vibration de valence (C=O)
1602 et 1588 cm-1 : vibrations de valence (C=C) des noyaux aromatiques mono et trisubstitués
1478 et 1493 cm-1 : vibrations de valence (C=C) des noyaux aromatiques 1,2,4 trisubstitués
1205 et 1251 cm-1 : vibrations de valence (Ar-O-Ar) symétriques et anti-symétriques
1196 et 1235 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) antisymétriques
1033 et 1086 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) symétriques
I.2.3- Par spectrométrie de masse
Le spectre de masse du composé modèle PEEKs est présenté en REF _Ref140133924 \h Figure 33. Il est obtenu en mode négatif, dans la mesure où les groupements sulfoniques SO3H se déprotonent très facilement. Le spectromètre utilisé est un LCQ-ion trap Thermo Electron équipé dune source dionisation par électrospray fonctionnant à pression atmosphérique. Lanalyseur, une trappe dions, permet de trier les ions en fonction de leur rapport masse (m) / charge (z) par application dun champ électrique.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 33 Spectre de masse du composé modèle PEEKs obtenu en mode négatif.
La masse moléculaire de ce composé modèle étant de 526 g.mol-1, les ions observés sont :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 525
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 262
Le REF _Ref140134933 \h Tableau 17 récapitule lensemble des fragments obtenus lors de la fragmentation de lion moléculaire.
Ion détecté m/zMasse du fragment éliminéNature du fragment éliminé461
445
431
383
36764
80
94
48 (à partir de m/z = 431)
64 (à partir de m/z = 431)SO2
SO3
Ph-OH
SO
SO2Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 17 Nature des fragments issus de la fragmentation de lion moléculaire m/z = 525
II- Veillissement oxydant du composé modèle PEEKs
Une étude du comportement du composé modèle PEEKs en présence de radicaux issus de la décomposition thermique du peroxyde dhydrogène est réalisée. Lobjectif de cette étude est de comprendre le mécanisme chimique mis en jeu au cours dun tel vieillissement, susceptible de se produire au sein dune pile à combustible. Pour ce faire, les différents produits de dégradation ont tout dabord été analysés qualitativement. Dans un deuxième temps, une analyse quantitative des principaux produits formés nous a permis de proposer un mécanisme de dégradation de la molécule modèle en milieu oxydant.
Avant toute chose, la stabilité dans leau de ce composé modèle est vérifiée. Une solution de ce composé, vieillie à 130°C pendant 1500 heures, est analysée par RMN 1H et comparée au produit de départ ( REF _Ref137894020 \h Figure 34).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 34 Spectres RMN 1H du composé modèle PEEKs : a) référence ; b) vieilli dans D2O à 130°C pendant 1500 heures (1% en poids)
Le spectre de la molécule modèle vieillie est identique à celui de la molécule modèle non vieillie. Toutefois une désulfonation de ce composé, phénomène observé dans certaines conditions ADDIN EN.CITE Meier-Haack20051010101Jochen Meier-HaackAntje TaegerClaus VogelKornelia SchlenstedtWolfgang LenkDieter Lehmann2005Membranes from sulfonated block copolymers for use in fuel cellsSeparation and purification technology41207-2203043695638Haack-Taeger-2005.pdfIojoiu20061240124C. IojoiuP. Genova-DimitrovaM. MarechalJ-Y Sanchez2006Chemical and physicochemical characterizations of ionomersElectrochimica acta514789-48012339977728ojoiu-Genova-2006.pdfWu20061230123Han-Lang WuChen-Chi M. MaFang-Yi LiuChih-Yuan ChenShu-Jung LeeChin-Lung Chiang2006Preparation and characterization of poly(ether sulfone)/sulfonated poly(ether ether ketone) blend membranesEuropean polymer journal421688-16953145154048Wu-Ma-Liu-2006.pdf2-4, conduirait à un produit insoluble et par conséquent impossible à mettre en évidence par RMN du liquide. Afin de quantifier la part de cet éventuel phénomène, les différents signaux sont intégrés en utilisant celui à 8,32 ppm comme référence interne. Une perte inférieure à 4% molaire de la molécule modèle après 1500 heures dans leau à 130°C est observée.
Ce taux de dégradation étant relativement faible, la molécule modèle PEEKs étudiée peut être considérée comme stable dans leau jusquà 130°C pendant 1500 heures et ce, plus particulièrement dans les conditions de vieillissement retenues (durée inférieure à 150h à 130°C).
II.1- Protocoles de vieillissement et danalyse
II.1.1- Conditions de vieillissement
Il ressort de létude bibliographique que le réactif de Fenton, couramment employé pour produire des radicaux hydroxyles à partir de peroxyde dhydrogène ADDIN EN.CITE Barb194925025W.G. BarbJ.H. BaxendalePhilip GeorgeK.R. Hargrave1949Reactions of ferrous and ferric ions with hydrogen peroxideNature163692-6942162806795ndale-George-1949.pdfWalling197527027Cheves Walling1975Fenton's reagent revisitedInternational journal of the chemical kinetic8125-1312367150860Walling-1975.pdfLaat199928028Joseph de LaatHervé Gallard1999Catalytic decomposition of hydrogen peroxide by Fe(III) in homogeneous aqueous solution : mechanism and kinetic modelingEnvironmental science and technology332726-27322484922380aat-Gaillard-1999.pdf5-7, implique lintroduction de cations bivalents à la solution. Il nous a semblé plus judicieux davoir recours à une méthode ne nécessitant aucune adjonction, afin de ne pas compliquer la nature du milieu réactionnel. Une technique assez répandue consiste à produire des radicaux par décomposition photocatalytique, sous irradiation UV, du peroxyde dhydrogène. Mais quil sagisse de la molécule modèle ou de la membrane polymère, les composés étudiés présentent des structures aromatiques possédant des sites chromophores qui absorbent dans lUV. Cette décomposition photo-induite de H2O2 sous UV risquerait de saccompagner dune photo-transformation de la molécule modèle et de la membrane. De plus, cette méthode nous éloignerait des conditions rencontrées en pile à combustible. Une décomposition par voie thermique a donc été retenue. Mais la grande majorité des publications traitant de ce procédé rapportent une décomposition principalement bimoléculaire, sous forme deau et de dioxygène ADDIN EN.CITE Lin19911120112C.C. LinF.R. SmithN. IchikawaT. BabaM. Itow1991Decomposition of hydrogen peroxide in aqueous solutions at elevated temperaturesInternational Journal of Chemical Kinetics2311971-9873796347136ith-Ichikawa-1991.pdf8. Pour lever toute ambiguïté, les radicaux hydroxyles HO( ainsi formés ont été mis en évidence par Résonance Paramagnétique Electronique (RPE) (Voir II.2).
Le composé modèle PEEKs est dissout dans de leau distillée à laquelle est ajouté du peroxyde dhydrogène H2O2. Les concentrations seront précisées au cas par cas. Cette solution est placée à létuve, dans un flacon ou un autoclave selon que la température est inférieure ou supérieure à 100°C. La durée maximale du vieillissement est celle qui correspond à la décomposition totale du peroxyde dhydrogène initialement présent. Elle est préalablement déterminée par colorimétrie à laide de sels de bichromate de potassium ; oranges en solution aqueuse, ces sels prennent une couleur marron en soxydant. A lissue du vieillissement, les solutions sont récupérées puis lyophilisées. La lyophilisation permet déliminer leau tout en évitant une dégradation supplémentaire du composé par chauffage. Le résidu sec obtenu peut alors être analysé.
Dans certains cas, notamment pour lanalyse quantitative, les solutions sont directement analysées après vieillissement pour éviter toutes manipulations qui entraîneraient inévitablement une perte de matière. Leau distillée est donc remplacée par du D2O, et les vieillissements sont réalisés en tubes RMN scellés.
Nous avons choisi détudier le vieillissement du composé modèle à trois températures différentes, représentatives des températures de fonctionnement dune pile à combustible (60°C, 80°C et 130°C). Une étude cinétique à concentration constante en peroxyde dhydrogène nécessiterait lutilisation dune cellule de mesure afin dajuster en continu la concentration de la solution. La stabilité thermique de cet oxydant dépend en effet de nombreux paramètres parfois difficilement contrôlables (température, pH, ions et/ou impuretés qui catalysent sa décomposition). Malheureusement, il nexiste pas à ce jour de dispositif fiable permettant de travailler dans cette gamme de concentration et de température.
Nous avons donc choisi détudier la nature et la proportion relative des produits de dégradation formés en fonction de la quantité initiale de peroxyde dhydrogène introduit. Même si une concentration de 0,05% en H2O2 a été déterminée comme représentative des conditions régnant au sein dune pile à combustible ADDIN EN.CITE Meyer1110111Gilles MeyerCarine PerrotGérard GebelLaurent GononSandrine MorlatJean-Luc Gardette2006Ex situ hydrolytic degradation of sulfonated polyimide membranes for fuel cellsPolymer475003-50110705995264 sPI Polymer 2006.pdf9, cette concentration nest certainement pas homogène sur lensemble de la surface active de la membrane. Des vieillissements ont donc été réalisés dans des solutions de peroxyde dhydrogène allant de 0,017% à 0,7%. Ces solutions correspondent respectivement à des milieux comportant 1 mole de molécule modèle pour 0,1 mole (H2O2 1-0,1) et 4 moles (H2O2 1-4) de peroxyde dhydrogène.
Plusieurs ajouts successifs dune même quantité initiale de H2O2 ont également été réalisés au cours du vieillissement, afin dobserver le comportement des produits de dégradation formés en présence de radicaux hydroxyles. Le déroulement de ce type de vieillissement est le suivant :
- Une certaine quantité de molécule modèle est solubilisée dans leau, et du peroxyde dhydrogène est introduit à la concentration voulue. Cette solution est répartie dans différents tubes RMN qui sont scellés et placés à létuve.
- Lorsque le H2O2 initialement introduit est totalement décomposé, un tube est écarté (1er ajout).
- Un nouvel ajout dH2O2 est effectué à chacun des tubes restant afin de se replacer à la concentration initiale en H2O2.
- Les tubes sont à nouveau scellés et placés à létuve. Cette opération est renouvelée autant de fois que lon souhaite réaliser dajouts.
- Une certaine quantité deau est ajoutée aux tubes écartés afin de conserver le même volume final pour chacun des tubes et maintenir ainsi une concentration constante.
II.1.2- Séparation des produits de dégradation formés par HPLC
Les produits de dégradation obtenus sont séparés par Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC) sur un système Agilent 1100 Series. Une colonne analytique à phase inverse de type 300 SB-C18, de dimensions 4,6×250 mm et de porosité 5µm est utilisée. Le résidu sec à analyser est dissout dans leau à 5mg.ml-1 et le volume dinjection est fixé à 3 µl. Léluant est constitué dacétonitrile et dune solution aqueuse à 5 mmol.l-1 dacétate dammonium. Ce sel dammonium est utilisé comme tampon pour minimiser les variations aléatoires des temps de rétention des produits analysés, variations dues à leur caractère ionique et donc dissocié dans leau, ainsi que pour affiner les pics chromatographiques. Le débit déluant est fixé à 1 ml.min-1. Afin d améliorer la séparation des différents produits un gradient est appliqué :
0 min ! 99/1 (H2O+CH3COO-NH4+ / ACN)
30 min ! 75/25
La détection des produits en sortie de colonne est réalisée à l aide d un détecteur UV multi longueurs d onde et dun spectromètre de masse LC/MSD SL (G 1956B). Ces deux techniques analytiques permettent une première caractérisation des espèces éluées mais ne permettent pas didentifier précisément leur structure chimique. Les différents produits élués ont donc été isolés pour des analyses complémentaires par RMN, infrarouge et spectrométrie de masse à trappe dions.
Une colonne semi-préparative est utilisée afin de collecter les différents produits de dégradation formés. Il sagit dune SB-C18 de dimensions 9,4×50 mm et de porosité 5µm. Les dimensions de cette colonne permettent le traitement dune plus grande quantité de produit par injection. Sa longueur, plus faible que celle de la colonne analytique, conduit par contre à une séparation un peu moins bonne, mais permet de raccourcir le temps danalyse dun facteur trois. Ce paramètre est extrêmement important quand il sagit de traiter plusieurs dizaines de milligrammes de produit. Le résidu sec est dissout dans leau à 20 mg.ml-1, et 20µl de cette solution sont injectés à chaque analyse. Léluant utilisé est identique à celui employé avec la colonne analytique. En revanche le débit de la phase mobile, du fait du changement de dimensions de la colonne, est fixé à 2 ml.min-1, et le gradient est ajusté pour une séparation optimale :
0 min ! 99/1 (H2O+CH3COO-NH4+ / ACN)
9 min ! 80/20
10 min ! 80/20
Un retour progressif aux conditions initiales est effectué avant l injection suivante.
A l issue de la collecte, les différentes fractions sont lyophilisées.
II.1.3- Analyse des produits de dégradation par RMN, SM et IR
Les résidus secs des différentes fractions collectées sont dissous dans du D2O pour être analysés par RMN. Il faut garder à lesprit que les valeurs de déplacements chimiques observés ne sont quindicatives puisquelles varient, pour ce type de produits, en fonction de la concentration comme nous avons pu le voir précédemment. Or la concentration des produits de dégradation ne peut être conservée constante. Des cartes de corrélations à deux dimensions, homonucléaires proton-proton et hétéronucléaires proton-carbone, sont réalisées pour faciliter et affiner lattribution des signaux RMN. Cette méthodologie permet par ailleurs de déterminer les valeurs de déplacements chimiques des carbones, information souvent non accessible par détection directe en raison dune trop faible quantité de résidu collecté.
Les produits collectés sont également analysés par spectrométrie de masse (SM). Lappareil utilisé est équipé dune trappe dions, analyseur permettant de trier les ions en fonction de leur rapport masse (m) / charge (z) par application dun champ électrique. Ce dispositif permet disoler et de fragmenter des ions en particulier, et la nature des fragments formés permet de remonter à la structure chimique de la molécule. Les spectres de masse sont enregistrés selon le même protocole que celui établi pour le composé modèle de départ.
Quand la quantité de produit recueillie le permet, une fraction est réservée pour une analyse infrarouge en mode transmission après dispersion dans du bromure de potassium. Lacquisition est réalisée sur un spectromètre Nicolet Magna System 750, avec une résolution de 2 cm-1 et 32 scans.
II.2- Mise en évidence des radicaux hydroxyles par RPE
Lobjectif de cette étude est de mettre en évidence la formation de radicaux hydroxyles, lorsquune solution aqueuse de peroxyde dhydrogène est simplement chauffée à 80°C, en labsence de cations bivalents ou de décomposition photo-induite.
II.2.1- Principe de la technique
La Résonance Paramagnétique Electronique (RPE) permet linvestigation de systèmes paramagnétiques, présentant un ou plusieurs électrons non appariés caractérisés par un spin pouvant prendre deux valeurs S = ( ½, et un moment magnétique (. Soumis à laction dun champ magnétique extérieur intense H, les moments magnétiques sorientent soit dans le sens du champ, soit en sens opposé. Une source extérieure de rayonnement électromagnétique de fréquence ( permet, à la résonance, de faire « basculer » les spins du niveau dénergie inférieur vers le niveau supérieur. La condition de résonance est la suivante :
EMBED Equation.3 h : constante de Planck
g : facteur caractérisant la position du spectre en champ
( : magnéton de Bohr
Le spectre obtenu en RPE représente la dérivée première de lénergie absorbée par la matière en fonction du champ H.
La durée de vie dun radical HO étant extrêmement courte, de lordre de 10-9 seconde ADDIN EN.CITE Cheng20031140114Shao-An ChengWai-Kit FungKwong-Yu ChanP.K. Shen2003Optimizing electron spin resonance detection of hydroxyl radical in waterChemosphere521797-18053157127942Cheng-Fung-2003.pdf10, cette espèce ne peut être détectée classiquement. Il est nécessaire davoir recours à une technique de piégeage, qui consiste à faire réagir le radical en question avec une autre espèce pour former un radical stable dont on détectera la formation.
Différentes nitrones sont couramment employées pour « piéger » et ainsi mettre en évidence les radicaux hydoxyles ADDIN EN.CITE Villamena20031150115Frederick A. VillamenaChristopher M. HadadJay L. Zweier2003Kinetic study and theoretical analysis of hydroxyl radical trapping and spin adduct decay of alkoxycarbonyl and dialkoxyphosphoryl nitrones in aqueous mediaJournal of physical chemistry A1074407-44142118624518lamena-Hadad-2003.pdfSankuratri19961160116Nagaraju SankuratriYashige KotakeEdward G. Janzen1996Studies on the stability of oxygen radical spin adducts of a new spin trap : 5-methyl-5-phenylpyrroline-1-oxide (MPPO)Free radical biology & medicine216889-8941062273286ratri-Kotake-1996.pdf11,12. Parmi les plus courantes, on trouve la 5,5-dimethyl-1-pyrroline-N-oxide (DMPO) ADDIN EN.CITE Liu20001170117Guangming LiuJincai ZhaoHisao Hidaka2000ESR spin-trapping detection of radical intermediates in the TiO2-assisted photo-oxidation of sulforhodamine B under visible irradiationJournal of photochemistry and photobiology A : Chemistry13383-880374637830Liu-Zhao-2000.pdf13 ainsi que la phenyl-tert-butyl-nitrone (PBN) et ses dérivés ADDIN EN.CITE Janzen19921130113Edward G. JanzenYashige KotakeRandall D. Hinton1992Stabilities of hydroxyl radical spin adducts of PBN-type spin trapsFree radical biology & medicine12169-1730690380806anzen-Kotake-1992.pdfMa19991180118Zhiru MaBaolu ZhaoZhuobin Yuan1999Application of electrochemical and spin trapping techniques in the investigation of hydroxyl radicalsAnalytica Chimica Acta389213-2180811057670Ma-Zhao-Yuan-1999.pdf14,15.
II.2.2- Protocole expérimental
Compte tenu de nos contraintes expérimentales, nous avons choisi dutiliser la PBN qui est capable de supporter une température de 80°C. Cependant la PBN seule ne permet pas de « piéger » efficacement les radicaux hydroxyles. Létude a donc été réalisée à laide dune solution saturée en PBN et en formiate de sodium. Le radical HO réagit sur le formiate pour former un radical CO2-, qui lui est « piégé » efficacement par la PBN selon la réaction suivante :
SHAPE \* MERGEFORMAT
Le spectre RPE correspond à celui du radical PBN/CO2-. Les interactions hyperfines entre spins électroniques et spins nucléaires de lazote et du proton, respectivement caractérisés par les couplages :
aN = 15,87 G
aH = 4,58 G
conduisent à lobtention dun spectre à 6 raies ( REF _Ref140396384 \h Figure 35) ADDIN EN.CITE Connor19981190119H.D. ConnorR.G. ThurmanG. ChenJ.L. PoyerE.G. JanzenRonald P. Mason1998Clarification of the relationship between free radical spin trapping and carbon tetrachloride metabolism in microsomal systemsFree radical biology & medicine2491364-13683498299398Thurman-Chen-1997.pdf16.
Lidéal aurait été de placer à létuve une solution contenant à la fois le peroxyde dhydrogène et le PBN/formiate, afin de piéger et doser en continue les radicaux formés. Mais nous avons pu observer que le radical PBN/CO2- a une durée de vie limitée à deux heures environ à 80°C, ce qui restreint notre observation dans le temps et nautorise pas une étude cinétique correcte. On observe en effet sur la REF _Ref140396384 \h Figure 35, une augmentation de lintensité du signal correspondant jusquà 90 minutes puis une diminution entre 90 et 180 minutes.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 35 Spectres RPE dune solution contenant à la fois le peroxyde dhydrogène et le PBN/formiate, placée à létuve à 80°C pendant différents temps
Lobjectif étant de connaître lévolution de la quantité de radicaux HO disponibles en fonction du temps, des prélèvements de la solution dH2O2 placée à 80°C sont effectués régulièrement, auxquels est ajoutée la solution de PBN/formiate immédiatement en sortie détuve.
Une solution à 0,58% en volume de peroxyde dhydrogène, concentration qui sera utilisée pour létude de la dégradation du composé modèle PEEKs, est préparée et placée à létuve à 80°C. Des prélèvements de 300 (l sont régulièrement effectués et ajoutés à 300 (l dune solution de PBN/formiate saturée. Le mélange est placé dans un capillaire de 20 (l et analysé par RPE. La taille du capillaire est constante et a été optimisée afin que le volume étudié soit suffisamment faible pour que leau présente ne perturbe pas le champ.
II.2.3- Détection de radicaux hydroxyles dans une solution de H2O2 chauffée à 80°C
Le comportement de la solution de peroxyde dhydrogène a été étudié pendant 19 heures à 80°C. Les spectres RPE correspondants confirment la formation de radicaux hydroxyles HO dans ces conditions ( REF _Ref140402470 \h Figure 36).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 36 Spectres RPE, à différents temps, dune solution de peroxyde dhydrogène à 0,58% en volume placée à létuve à 80°C. Détection des radicaux PBN/(CO2-
Normalement il est nécessaire deffectuer une double intégration (spectre dérivé) pour accéder à la quantité de radicaux détectés. Cependant la largeur des raies étant constante, leur hauteur est proportionnelle à la quantité de radicaux détectés. Lévolution de lintensité des spectres a donc été représentée en fonction du temps passé à létuve. Au préalable, cette intensité a été corrigée du signal détecté sur la solution aqueuse de PBN/formiate saturée, solution passée quelques minutes aux ultrasons afin daméliorer la solubilisation des composés. Les ultrasons ont probablement entraînés la formation de peroxyde dhydrogène ADDIN EN.CITE Pascal19601251125Paul PascalR. GayM. HaïssinskyJ. HoarauM.L. JosienM. LucquinH. LumbrosoP.Mondain-MonvalA. PacaultP. PascalR. PointeauG. Sourisseau1960Nouveau traité de chimie minérale. Tome XIII : oxygène, ozone, oxydes, eau oxygénée, la combustion, soufre, sélénium, tellure, poloniumParisMasson et Cie17 et, par suite, la formation de HO « piégés » par la nitrone. Lévolution de lintensité corrigée est représentée en REF _Ref140403174 \h Figure 37.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 37 Evolution corrigée, en fonction du temps, de lintensité des spectres RPE correspondant à la solution de peroxyde dhydrogène à 0,58% en volume placée à létuve à 80°C
Cette courbe nindique quune tendance qualitative dans la mesure où seule une fraction des radicaux formés est piégée. Une variation du signal de 1000 unités nétant pas significative, la quantité maximale de HO formés est atteinte au bout dune heure environ à 80°C. Cette quantité reste quasiment constante pendant les vingt premières heures au regard de lincertitude des mesures. Mais la concentration en H2O2 nétant pas maintenue constante, on sattend à une diminution de la quantité de HO formés pour des temps de vieillissement plus longs.
En conclusion, ces analyses par RPE montrent que la décomposition thermique du peroxyde dhydrogène conduit, même en labsence de cations métalliques, à la formation de radicaux hydroxyles HO. Cest donc ce protocole de vieillissement que nous avons retenu pour simuler les conditions rencontrées en pile à combustible, où la température de fonctionnement est comprise entre 60°C et 120°C et où du peroxyde dhydrogène peut être formé.
II.3- Analyse qualitative des différents produits de dégradation formés
Une solution du composé modèle PEEKs, à la concentration de 9,51×10-2 mol.l-1 dans leau ultra-pure et à 0,58% en volume de peroxyde dhydrogène (H2O2 1-2), est étudiée.
II.3.1- Effet de la température de vieillissement sur la nature des produits
Le vieillissement de la molécule modèle PEEKs a été réalisé à trois températures différentes, représentatives des températures de fonctionnement dune pile à combustible. Lobjectif de cette étude est de déterminer si la température influence ou non la nature des produits de dégradation formés.
La solution est répartie dans trois tubes RMN en verre scellés. Ces tubes sont placés dans des étuves à 60°C, 80°C et 130°C, jusquà décomposition totale du peroxyde dhydrogène par ajustement du temps de vieillissement. Les tubes sont ensuite analysés par RMN 1H ( REF _Ref138070851 \h Figure 38). Lintensité des signaux RMN peut être comparée dun tube à lautre puisque les concentrations initiales sont strictement identiques.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 38 Spectres RMN 1H du composé modèle PEEKs vieilli dans H2O2 1-2 à 0,58% en volume : a) référence non vieillie ; b) 60°C pendant 620h ; c) à 80°C pendant 85h ; d) à 130°C pendant 24h
Il semble que les produits formés par dégradation oxydante de la molécule modèle soient les mêmes au trois températures de vieillissement retenues. On note cependant de petites variations de déplacements chimiques dues à une fluctuation des concentrations des différents produits, phénomène déjà observé lors de la caractérisation du composé modèle de référence (Voir I.2.1, REF _Ref137890180 \h Figure 31). La concentration relative des espèces varie en effet dun tube à lautre en fonction de létat de dégradation : le composé modèle est dautant plus dégradé que la température appliquée est élevée. Ceci tendrait à démontrer que les radicaux formés sont plus efficaces à température élevée ou formés en plus grand nombre, bien que chaque tube contienne initialement le même nombre de molécules de H2O2.
Lanalyse qualitative a été effectuée pour un vieillissement réalisé à 130°C, température pour laquelle le degré de vieillissement est le plus important pour une même concentration initiale de peroxyde dhydrogène. Par ailleurs, le temps de vieillissement étant plus court à cette température, les expérimentations pourront être plus facilement dupliquées.
II.3.2- Détermination des coefficients de diffusion des produits de dégradation
Le mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs à 130°C a été analysé par RMN. Le spectre RMN 1H entre 6,3 et 8,5 ppm est présenté REF _Ref140163314 \h Figure 39.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 39 Spectre RMN 1H, réalisé dans D2O, du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 à 130°C
Si lon compare ce spectre à celui de la molécule modèle avant vieillissement ( REF _Ref137870611 \h Figure 29), on constate la présence de nombreux signaux relatifs à des produits de dégradation. Des zones de recouvrement importantes sont également observées entre 6,8 et 7,5 ppm ; seuls les signaux non convolués sont indexés. Le nombre de produits de dégradation nest pas connu, mais il peut être défini par RMN du proton en utilisant la technique décho de spin sous gradient de champ pulsé (PGSE-NMR). Cette technique, relativement rapide et facile à mettre en uvre, permet de déterminer la valeur des coefficients de diffusion (Ds) des constituants dun mélange. Chaque molécule se caractérise en effet par un coefficient de diffusion qui lui est propre, et qui dépend principalement de son volume hydrodynamique. Son coefficient de diffusion est dautant plus faible que sa masse moléculaire est importante.
La technique décho de spin sous gradient de champ pulsé, dont la séquence est présentée ci-dessous ( REF _Ref145042525 \h Figure 40), consiste à appliquer un gradient de champ magnétique à léchantillon, puis à mesurer latténuation de laimantation transverse induite par la diffusion moléculaire.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 40 Représentation schématique de la séquence PGSE-NMR
Cette technique permet de repérer les signaux relatifs à une même molécule, qui satténuent alors à la même vitesse, et par conséquent le nombre de produits constitutifs du mélange. Lintensité I du signal RMN correspondant permet den déduire le coefficient de diffusion Ds de la molécule, ces deux paramètres étant liés par la relation suivante :
EMBED Equation.3
´, (, T et Te sont des délais de la séquence d impulsion utilisée :
(H = 2.6752 104 rad.sec-1Gauss-1
´ = 0.003 sec (durée d application du gradient G)
T = 0.2 sec (temps de diffusion)
( = 0.003 sec
Te = 0,003 sec
Compte tenu des paramètres fixés, cette équation peut être ramenée à :
EMBED Equation.3
Ks = constante
G = gradient (Gauss.cm-1)
I0 = intensité à G = 0
Ds = coefficient de diffusion (cm².sec-1)
Pour un proton donné, lajustement de la fonction EMBED Equation.3 permet de déterminer la valeur du coefficient de diffusion de la molécule correspondante.
Après vieillissement, le mélange est principalement constitué de trois produits dont les signaux RMN sont repérés par les lettres A, B et C ( REF _Ref140163314 \h Figure 39). Un singulet relativement intense, repéré par la lettre D, est également observé à 8,40 ppm. Les valeurs des coefficients de diffusion de ces produits sont rassemblées dans le REF _Ref138073534 \h Tableau 18.
Coefficient de diffusion (cm2.sec-1)Produit A2,4-2,6×10-6Produit B2,7-3,0×10-6Produit C3,0-3,5×10-68,40 ppm9,1×10-6Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 18 Valeurs des coefficients de diffusion déterminés par RMN, par la technique décho de spin
Daprès ces résultats, la molécule correspondant au produit A présente la masse moléculaire la plus importante. Les masses moléculaires des produits B et C sont plus faibles mais du même ordre de grandeur, celle du produit B étant tout de même supérieure à celle du produit C. En revanche, la molécule caractérisée par le singulet à 8,40 ppm est extrêmement petite.
Pour confirmer lattribution des signaux et déterminer la structure chimique des produits observés, nous avons eu recours à la RMN à deux dimensions. Les cartes sont réalisées en mode phasé, excepté pour les COSY où nous avons pris la précaution de ne considérer que les taches symétriques ; malgré lencombrement de ces cartes, les informations obtenues sont significatives. Une étude des corrélations 1H-1H (COSY) a permis de mettre en évidence les protons appartenant à un même cycle aromatique puisque lorsquils sont situés en ortho ou en méta, ils sont corrélés entre eux ( REF _Ref140210526 \h Figure 41). Les protons dont les signaux ont été suivis pour la détermination des coefficients de diffusion sont indexés sur la carte ci-dessous.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 41 Carte RMN 2D du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 1-2 à 130°C : corrélations 1H-1H (COSY)
Les protons situés sur des cycles aromatiques différents mais appartenant néanmoins à une seule et même molécule ont été identifiés grâce aux corrélations 1H-1H longue distance (NOESY) ( REF _Ref140210535 \h Figure 42). Cette analyse confirme les informations obtenues par la technique décho de spin sous gradient de champ pulsé.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 42 - Carte RMN 2D du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 1-2 à 130°C : corrélations 1H-1H longue distance (NOESY)
Nous avons également étudié les corrélations 1H-13C à une (HMQC) et trois liaisons (HMBC). Les cartes correspondantes sont représentées en REF _Ref140211308 \h Figure 43 et REF _Ref140211317 \h Figure 44.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 43 - Carte RMN 2D du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 1-2 à 130°C : corrélations 1H-13C à une liaison (HMQC)
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 44 - Carte RMN 2D du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 1-2 à 130°C : corrélations 1H-13C à trois liaisons (HMBC)
La comparaison des valeurs de déplacements chimiques observés et calculés pour les protons et carbones nous a permis de déterminer la structure chimique probable des produits A, B et C. Le produit A correspond au composé modèle de départ, tandis quil pourrait sagir dun phénol à trois cycles aromatiques pour le produit B ( REF _Ref140208148 \h Tableau 19) et dun acide carboxylique à deux cycles aromatiques pour le produit C ( REF _Ref140208159 \h Tableau 20).
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observé1H calculé13C observé13C calculéB1
B3
B5
C2
C4
C6
C=O-
7,68
8,25
7,74
-
8,14
--
7,82
8,17
7,77
-
8,12
-158,6
135,1
130,7
135,5
158,2
130,8
196159,6
134.1
128,1
134,1
157,4
128,1
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 19 - Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones de la molécule correspondant au produit B dont le coefficient de diffusion est de 2,7-3,0×10-6 cm2.sec-1
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observé1H calculé13C observé13C calculéB1
B3
B5
C=O-
7,93
8,42
--
7,98
8,33
-157,9
134,2
129,8
171,3160,2
135,5
129,5
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 20 Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones de la molécule correspondant au produit C dont le coefficient de diffusion est de 3,0-3,5×10-6 cm2.sec-1
Il semblerait que ces deux structures correspondent aux principaux produits de dégradation formés. Toutefois le domaine de recouvrement sur le spectre RMN 1H est important, et compte tenu de lincertitude sur la mesure du coefficient de diffusion, la technique décho de spin sous gradient de champ pulsé nest pas assez sensible pour distinguer des composés présentant de faibles écarts de masse. Nous navons donc pas pu éviter la séparation puis lidentification individuelle des produits constituant le mélange.
II.3.3- Séparation des produits de dégradation par HPLC
Une première analyse des produits de dégradation formés a permis didentifier deux familles de structures présentant des spectres UV différents. La majorité des produits présentent une absorption intense autour de 295 nm tout comme le composé modèle de départ, tandis que deux produits se distinguent avec une absorption principale vers 250 nm et une absorption plus faible vers 280 nm ( REF _Ref140148177 \h Figure 45).
SHAPE \* MERGEFORMAT SHAPE \* MERGEFORMAT Figure SEQ Figure \* ARABIC 45 Spectres UV des produits de dégradation du composé modèle PEEKs
Nous avons donc choisi 254 nm et 295 nm comme longueurs dondes de détection pour les analyses chromatographiques. Les chromatogrammes obtenus sont présentés REF _Ref137960759 \h Figure 46, où sont également reportées les valeurs m/z des ions moléculaires correspondants, détectés grâce au couplage LC-MS.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 46 Chromatogrammes du composé modèle PEEKs vieilli à 130°C dans H2O2 1-2. Colonne analytique 300 SB-C18 4,6×250 mm 5µm ; Eluant H2O+CH3COO-NH4+ / ACN (gradient) à 1ml.min-1. En haut : » = 295 nm ; en bas : » = 254 nm.
En chromatographie semi-préparative, une seule longueur d onde peut être utilisée pour gérer le collecteur de fractions. La longueur d onde de 210 nm, à laquelle l ensemble des produits de dégradation absorbe, a été retenue. Le chromatogramme obtenu est présenté REF _Ref137962625 \h Figure 47. La longueur donde retenue nétant pas aussi sélective que 254 et 295 nm, le rapport signal sur bruit est moins bon ce qui se traduit par des fluctuations plus importantes de la ligne de base.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 47 Chromatogramme du composé modèle PEEKs vieilli à 130°C dans H2O2 1-2. Colonne semi-préparative SB-C18 9,4×50 mm 5µm ; Eluant H2O+CH3COO-NH4+ / ACN (gradient) à 2ml.min-1 ; »=210 nm
II.3.4- Identification des différents produits de dégradation par RMN, SM et IR
Les spectres RMN sont réalisés dans le D2O et les spectres de masse dans l eau. Pour la spectroscopie infrarouge, le produit est dispersé dans du bromure de potassium et une pastille est réalisée. Les différents spectres obtenus sont présentés en Annexe.
La fraction F1 (spectres en Annexe II.1) a, pour des raisons expérimentales, été collectée à laide de la colonne analytique. Le volume déluant traité a donc été plus important que celui des autres fractions collectées à laide de la colonne semi-préparative. Ceci explique que cette fraction soit essentiellement constituée de sel dacétate dammonium, tampon introduit dans la phase mobile lors de la chromatographie liquide, comme le montre le spectre infrarouge correspondant. Les bandes principalement détectées se situent à 1576 et 1406 cm-1, nombres dondes caractéristiques de lacétate CH3COO-.
Cette fraction correspond au volume mort de la colonne mais comporte néanmoins une molécule organique, détectée en faible quantité et identifiée par RMN ; nous nous sommes pour cela intéressés au domaine de déplacements chimiques correspondant aux protons aromatiques. Son spectre UV présente deux bandes dabsorption situées à 254 et 280 nm. Lanalyse de cette fraction par spectrométrie de masse indique quil sagit dune molécule de 218 g.mol-1, lion moléculaire étant détecté à m/z = 217. La masse moléculaire assez faible de cette molécule explique quelle soit peu retenue sur la colonne chromatographique. Sa structure chimique est présentée dans le REF _Ref137972357 \h Tableau 21, où sont reportées les attributions et les valeurs des déplacements chimiques de ses protons et carbones.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculés1
2
3
4
5
6
C=O-
7,07
7,93
-
8,21
-
--
6,91
7,93
-
8,28
-
-156
134,5
129,3158
117,1
135,5
124,6
129,5
130,8
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 21 Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit correspondant à la fraction F1
La fraction F2 (Annexe II.3) correspond à un acide carboxylique comportant deux cycles aromatiques. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons et carbones correspondants sont rassemblées dans le REF _Ref137975113 \h Tableau 22.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculésA1
A2
A3
A4
B1
B2
B3
B4
B5
B6
C=O7,27
7,46
7,16
-
-
6,93
7,91
-
8,34
-
-6,9
7,18
6,84
-
-
6,98
7,98
-
8,33
-
-125
130,4
120,2
155,7
157,1
118,2
134
131,9 ou 129,5
129,6
131,9 ou 129,5
173,9123,2
130,1
119
157,6
160,2
120,2
135,5
126,9
129,5
133,9
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 22 - Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit correspondant à la fraction F2
Cette fraction est pure et la masse moléculaire du produit correspondant est de 294 g.mol-1. On observe, sur le spectre de masse :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 293
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 146
La fragmentation de lion moléculaire a permis de confirmer la structure chimique de la molécule. Le REF _Ref140220384 \h Tableau 23 récapitule lensemble des fragments obtenus
Ion détecté m/zMasse du fragment éliminéNature du fragment éliminé249
199
185
155
13544
94
64 (à partir de m/z = 249)
44 (à partir de m/z = 199)
64 (à partir de m/z = 199)CO2
Ph-OH
SO2
CO2
SO2Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 23 - Nature des fragments issus de la fragmentation de lion moléculaire m/z = 293
Sur le spectre infrarouge, les bandes caractéristiques observées sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic Press1 :
3000-3400 cm-1 : vibration de valence (O-H) attribuée à lacide carboxylique, à leau solvatant les groupements sulfoniques ainsi quaux groupements sulfoniques eux-mêmes
1589 cm-1 : vibration de valence (C=C) du noyau aromatique mono et trisubstitué
1479 et 1493 cm-1 : vibrations de valence (C=C) du cycle aromatique 1,2,4 trisubstitués
1200 et 1255 cm-1 : vibrations de valence (Ar-O-Ar) symétrique et anti-symétrique
1183 et 1240 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) anti-symétriques
1029 et 1085 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) symétriques
La vibration de valence de lacide carboxylique nest pas observée, en revanche on peut remarquer deux bandes intenses à 1380 et 1553 cm- 1. Il sagit des vibrations de valence symétriques et anti-symétriques du carboxylate -COO-. En effet, le tampon acétate dammonium utilisé lors de la séparation par chromatographie a entraîné la collecte de cet acide sous sa forme basique. Sa conversion en acide par un traitement de la pastille KBr à des vapeurs dacide chlorhydrique conduit à lapparition dune bande dabsorption à 1697 cm-1 caractéristique de la vibration de valence dun acide carboxylique couplé à un noyau aromatique. Parallèlement, les deux bandes caractéristiques du carboxylate disparaissent.
Le spectre UV de ce produit est identique à celui de la fraction F1.
Le produit majoritaire de la fraction F3 (Annexe II.4), présent à 55% molaire environ de cette fraction, est un ester comportant trois cycles aromatiques. La quantité de produit récupéré pour cette fraction est assez faible, comparativement aux autres fractions recueillies, mais aucun bilan massique na été effectué. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques de ses protons et carbones ayant pu être attribués sont présentées dans le REF _Ref137981434 \h Tableau 24. Le proton porté par le groupement ester na pas été observé en RMN. On constate également une différence importante entre les valeurs des déplacements chimiques observés et calculés pour les carbones B4-B6 et C1-C5. Ceci illustre bien les limites du calcul théorique et la nécessité davoir recours à la RMN à deux dimensions pour attribuer correctement les signaux observés.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculésA1
A2
A3
A4
B1
B2
B3
B4 B6
B5
C1 C5
C2
C3
C4
C67,31
7,49
7,21
-
-
7,44
7,86
-
8,17
-
7,84
6,99
-
8,366,9
7,18
6,84
-
-
6,93
7,82
-
8,17
-
7,89
7,15
-
8,24125,53
130,63
120,65
154,8
136,2
130,5 - 132,2123,2
130,1
119
157,6
159,6
120,5
132,8
133,8 134,2
126,8
137,1 137,7
133,5
124
153,5
131,9Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 24 - Attributions et déplacements chimiques observés et calculés des protons et carbones correspondant au produit de la fraction F3
La masse moléculaire de ce produit est de 478 g.mol-1. Sur le spectre de masse, on observe :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 477
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 238
Lensemble des fragments observés lors de la fragmentation de lion moléculaire est rassemblé dans le REF _Ref140222780 \h Tableau 25.
Ion fragmentéIon détecté m/zMasse du fragment éliminéNature du fragment éliminém/z = 477459
433
43118
44
46H2O
CO2
HCOOHm/z = 433339
291
27594 (à partir de m/z = 433)
48 (à partir de m/z = 339)
64 (à partir de m/z = 339)Ph-OH
SO
SO2Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 25 - Nature des fragments issus de la fragmentation de lion moléculaire m/z = 477 et de lion fils m/z = 433
Lélimination dune molécule deau lors de la fragmentation de lion moléculaire m/z = 477 sexplique probablement par un réarrangement de type McLafferty qui entraîne par ailleurs la perte dune molécule dacide formique HCOOH ADDIN EN.CITE McLafferty19731221122F.W. McLafferty1973Interpretation of mass spectra18. Le spectre de masse révèle également la présence du composé modèle de départ ainsi que dun produit secondaire non identifié de masse moléculaire M = 319 g.mol-1.
Le produit majoritaire de la fraction F4 (Annexe II.5), représentant environ 80% molaire de cette fraction, est un diphénol comportant deux cycles aromatiques. Les attributions et les valeurs de déplacements chimiques des protons et carbones correspondants sont rassemblées dans le REF _Ref137983564 \h Tableau 26.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observé13C calculé1
2
3
4
5
6
C=O-
7,05
7,82
-
8,13
-
--
6,86
7,77
-
8,12
-
-161,2
-
135,6
128,3
131,2
126,7
196,7157,4
117,4
134,1
131,5
128,1
131,1
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 26 - Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit correspondant à la fraction F4
La masse moléculaire de ce produit étant de 374 g.mol-1, le spectre de masse présente :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 373
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 186
Les fragments observés lors de la fragmentation de lion moléculaire sont rassemblés dans le REF _Ref140224033 \h Tableau 27. Un produit minoritaire non identifié, de masse moléculaire M = 494 g.mol-1, a également été détecté.
Ion détecté m/zMasse du fragment éliminéNature du fragment éliminé355
307
29118
48 (à partir de m/z = 355)
64 (à partir de m/z = 355)H2O
SO
SO2Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 27 - Nature des fragments issus de la fragmentation de lion moléculaire m/z = 373
La fraction F5 (Annexe II.6) est pure mais peu de produit est récupéré comparativement aux autres fractions recueillies. Sa structure, un éther, est présentée dans le REF _Ref137986305 \h Tableau 28, qui regroupe les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons et carbones de ce composé. Les déplacements chimiques des carbones ont été obtenus par corrélations 1H-13C à une liaison (HMQC), méthodologie non applicable pour identifier les déplacements chimiques des carbones quaternaires.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculésA1
A2
A3
A4
B1
B2
B3
B4
B5
B6
C1
C2
C3
C4
C5
C6
C=0
CH37,35
7,54
7,26
-
-
7,04
7,87
-
8,33
-
-
8,02
7,32
-
-
8,26
-
4,056,9
7,18
6,84
-
-
6,93
7,82
-
8,17
-
-
7,82
6,93
-
-
8,17
-
-125,2
130,4
120,6
-
-
117,3
135,6
-
130,5
-
-
136
112,4
-
-
130,3
-
44,7123,2
130,1
119
157,6
159,6
120,5
134,1
133,8
128,1
134,2
131
133,4
115
161,8
128,7
127,4
-
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 28 - Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit correspondant à la fraction F5
Par ailleurs, on peut noter que le proton du groupement sulfonique SO3H est visible sur le spectre RMN 1H à 8,48 ppm sous la forme dun pic très large et peu intense.
La masse moléculaire de ce produit est de 464 g.mol-1. On observe, sur le spectre de masse :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 463
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 231
La fragmentation de lion moléculaire a permis de confirmer la structure chimique de la molécule. Le REF _Ref140224990 \h Tableau 29 récapitule lensemble des fragments observés.
Ion détecté m/zMasse du fragment éliminéNature du fragment éliminé431
383
369
367
321
30532
80
94
64 (à partir de m/z = 431)
48 (à partir de m/z = 369)
64 (à partir de m/z = 369)CH3OH
SO3
Ph-OH
SO2
SO
SO2Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 29 - Nature des fragments issus de la fragmentation de lion moléculaire m/z = 463
La fraction F6 (Annexe II.7) est également pure. Elle correspond à un phénol comportant trois cycles aromatiques. Sa structure ainsi que les attributions et les valeurs des déplacements chimiques de ses protons et carbones sont rassemblées dans le REF _Ref137989344 \h Tableau 30.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculésA1
A2
A3
A4
B1
B2
B3
B4 B6
B5
C1 C5
C2
C3
C4
C6
C=07,31
7,5
7,21
-
-
6,99
7,81
-
8,27
-
7,85
7,1
-
8,16
-6,9
7,18
6,84
-
-
6,93
7,82
-
8,17
-
7,77
6,86
-
8,12
-125,5
130,4
120,5
155
158,7
117,6
135
132 131,5
130,7
128,6 127,1
136
117,5
160,8
131
196,5123,2
130,1
119
157,6
159,6
120,5
134,1
133,8 134,2
128,1
131,5 131,1
134,1
117,4
157,4
128,1
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 30 - Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit correspondant à la fraction F6
Le proton du groupement sulfonique SO3H nest pas visible sur le spectre RMN 1H, contrairement au produit de la fraction F5 qui comporte un groupement OCH3 à la place du groupement OH. Ceci sexplique par un échange rapide du proton en présence dun groupement hydroxyle, alors quen présence dun substituant méthoxy léchange est beaucoup plus lent.
La masse moléculaire de ce produit étant de 450 g.mol-1, le spectre de masse présente :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 449
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 224
Sur le spectre infrarouge, les bandes caractéristiques observées sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic Press1 :
3127 cm-1 : vibration de valence (O-H) du phénol
1653 cm-1 : vibration de valence (C=O)
1600 et 1585 cm-1 : vibrations de valence (C=C) des noyaux aromatiques mono et trisubstitués
1480 et 1490 cm-1 : vibrations de valence (C=C) des noyaux aromatiques 1,2,4 trisubstitués
1400 cm-1 : vibration de déformation du (C-OH) phénolique
1193 et 1245 cm-1 : convolution des vibrations de valence (Ar-O-Ar) et (O=S=O) symétrique et anti-symétrique
1028 et 1086 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) symétriques
La fraction F7 est un mélange de plusieurs molécules formées en très faibles quantités. Il na pas été possible de collecter suffisamment de produit pour lanalyser par RMN. La spectrométrie de masse indique la présence de composés de masse moléculaire M=450 g.mol-1 et M=542 g.mol-1, qui correspondent aux composés F6 et F8 ou bien à un de leurs isomères, ainsi que dun composé de masse M=484 g.mol-1 qui na pas pu être identifié.
Le produit majoritaire de la fraction F8 (Annexe II.8) représente plus de 80% molaire de cette fraction. Il sagit dun phénol comportant quatre cycles aromatiques. Le REF _Ref138045232 \h Tableau 31 regroupe les attributions ainsi que les valeurs des déplacements chimiques des protons de cette molécule. Il na pas été possible de récupérer suffisamment de produit pour déterminer les valeurs des déplacements chimiques des carbones. La présence du substituant OH en position méta de la fonction éther a pu être déterminée grâce aux couplages observés en RMN 1H.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculésA1
A2
A3
A4
B1
B2 C3
B3 C2
B4 B6
B5 C6
C1 C5
C4
D1
D2
D3
D4
D5
D6
C=07,35
7,53
7,26
-
-
6,92 6,88
7,89
-
8,34
-
-
-
6,74
-
6,77
7,37
6,836,9
7,18
6,84
-
-
6,93
7,82
-
8,17
-
-
-
6,34
-
6,4
7,04
6,44Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 31 - Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit correspondant à la fraction F8
La masse moléculaire de ce produit est de 542 g.mol-1. Le spectre de masse présente :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 541
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 270
La fraction F9 correspond au composé modèle qui na pas été dégradé.
II.3.5- Bilan
Le REF _Ref140229785 \h Tableau 32 récapitule lensemble des produits de dégradation issus du vieillissement du composé modèle PEEKs dans une solution de H2O2 1-2 à 130°C qui ont pu être identifiés.
SHAPE \* MERGEFORMAT Structure chimique des produits de dégradationMasse moléculaire (g.mol-1) SHAPE \* MERGEFORMAT 218 SHAPE \* MERGEFORMAT 294 SHAPE \* MERGEFORMAT 478 SHAPE \* MERGEFORMAT 374 SHAPE \* MERGEFORMAT 464 SHAPE \* MERGEFORMAT 450 SHAPE \* MERGEFORMAT 542Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 32 Tableau récapitulatif des produits de dégradation issus du vieillissement du composé modèle PEEKs dans H2O2 1-2 à 130°C
Compte tenu des produits formés, on sattendrait à trouver, parmi les produits de dégradation, du phénol issu de la rupture des liaisons éther de la molécule modèle de départ. Or aucune trace de ce composé nest détectée. Ceci nest toutefois pas très étonnant dans la mesure où de nombreuses publications rapportent lextrême sensibilité de ce composé vis-à-vis de loxydation ADDIN EN.CITE Zazo20051090109J.A. ZazoJ.A. CasasA.F. MohedanoM.A. GilarranzJ.J. Rodriguez2005Chemical pathway and kinetics of phenol oxidation by Fenton's reagentEnvironmental science and technology399295-93020241245185sas-Mohedano-2005.pdfZazo20051090109J.A. ZazoJ.A. CasasA.F. MohedanoM.A. GilarranzJ.J. Rodriguez2005Chemical pathway and kinetics of phenol oxidation by Fenton's reagentEnvironmental science and technology399295-93020241245185sas-Mohedano-2005.pdfAlnaizy20001080108R. AlnaizyA. Akgerman2000Advanced oxidation of phenolic compoundsAdvances in environmental research4233-2441767777281izy-Akgerman-2000.pdfSantos20021070107A. SantosP. YustosA. QuintanillaS. RodriguezF. Garcia-Ochoa2002Route of the catalytic oxidation of phenol in aqueous phaseApplied Catalysis B : Environmental3997-113Devlin19841060106Howard R. DevlinIestyn J. Harris1984Mechanism of the oxidation of aqueous phenol with dissolved oxygenIndustrial & Engineering Chemistry Fundamentals23387-39219-22. Ces travaux montrent que le phénol soxyde en différents acides carboxyliques, eau et dioxyde de carbone. Nous nous sommes donc intéressés au comportement du phénol dans les conditions de vieillissement mises en oeuvre au cours de cette étude.
Une solution de phénol à 1,6×10-2 mol.l-1 dans du D2O et à 0,58% en volume de H2O2 (H2O2 1-12) est placée dans une étuve à 130°C. Au bout dune heure, la solution initialement incolore prend une teinte marron clair pour redevenir presque incolore après 4 heures de vieillissement. Les spectres RMN 1H correspondant sont présentés en REF _Ref142301907 \h Figure 48.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 48 Spectres RMN 1H du phénol vieilli à 130°C dans une solution de H2O2 à 0,58% en volume (H2O2 1-12) : a) référence ; b) 1h de vieillissement ; c) 4h de vieillissement
On constate quaprès 1 heure de vieillissement dans ces conditions, la totalité du phénol est oxydé. Une étude par RMN à deux dimensions permettant de mettre en évidence les corrélations 1H-13C à une liaison (HMQC), nous a permis dobserver la formation dacide formique, dhydroquinone et dacide maléique, composés intermédiaires mentionnés dans la littérature ( REF _Ref138067840 \h Figure 49). Les attributions et valeurs des déplacements chimiques des protons et carbones de ces composés sont rassemblées dans le REF _Ref138068117 \h Tableau 33.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 49 Carte RMN 2D du phénol après 1 heure de vieillissement à 130°C dans une solution de H2O2 à 0,58% en volume (H2O2 1-12) : corrélations 1H-13C à une liaison (HMQC)
´ des 1H (ppm / TsP)´ des 13C (ppm / TsP)ObservésThéoriquesObservésThéoriquesPhénol
SHAPE \* MERGEFORMAT
1
2
3
46,84
7,18
6,77
-6,87
7,13
6,77
-120,8
130,1
115,5
155,5120,9
130,1
115,9
155,4Acide formique SHAPE \* MERGEFORMAT 18,118,26165,8166,2Hydro-quinone SHAPE \* MERGEFORMAT 1
2-
6,67-
6,58-
116,3149,7
115,7Acide maléique SHAPE \* MERGEFORMAT 1
2-
6,23-
6,28-
133,3166,5
130Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 33 - Attributions et déplacements chimiques (´) des protons et carbones du phénol et des composés observés lors de son oxydation à 130°C dans une solution de H2O2 à 0,58% en volume (H2O2 1-12) pendant 1 heure
Après 4 heures de vieillissement, seul l acide formique est encore présent ( REF _Ref142301907 \h Figure 48).
Sur le spectre RMN 1H du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 à 130°C ( REF _Ref140163314 \h Figure 39), un singulet intense à 8,40 ppm et deux singulets dintensité beaucoup plus faible à 6,64 et 6,33 ppm sont observés. Le singulet à 8,40 ppm correspond au proton de lacide formique. Son couplage avec un carbone de type acide carboxylique, situé à 170,6 ppm, a été observé en HMQC. La valeur de ce couplage a pu être déterminée grâce au couplage résiduel relevé sur une carte HMBC. Il est de 213 Hz, pour une valeur théorique de 222 Hz. Le fait que ce produit nait pas été identifié lors de la séparation sexplique par létape de lyophilisation qui conduit à son élimination. De plus, ce produit nabsorbant pas dans lultraviolet, il ne peut être détecté en sortie de colonne par le détecteur UV, et sa trop faible masse ne permet pas non plus de le détecter par spectrométrie de masse.
Les singulets situés à 6,64 et 6,33 ppm pourraient respectivement correspondre à lhydroquinone et à lacide maléique. Mais ces produits sont présents en trop faible concentration pour pouvoir déterminer les valeurs des déplacements chimiques de leurs carbones et les identifier avec certitude.
Cependant, le spectre infrarouge du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 à 130°C révèle la présence dune large bande dabsorption centrée à 1708 cm-1 compatible avec des structures carbonylées aliphatiques telles que lacide maléique et lacide formique ( REF _Ref147636073 \h Figure 50). La spectroscopie IR confirme ainsi la présence de structures carbonylées caractéristiques de coupures de chaînes, mais les produits détectés ne correspondent pas aux produits primaires.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 50 Spectre IR du mélange issu du vieillissement de la molécule modèle PEEKs dans H2O2 à 130°C
II.4- Analyse quantitative des principaux produits de dégradation
Lobjectif de lanalyse quantitative est de déterminer quels sont les produits de dégradation majoritaires afin de pouvoir établir le mécanisme de dégradation mis en jeu.
II.4.1 Protocole danalyse
II.4.1.1- Analyse quantitative par RMN
La consommation progressive du composé modèle PEEKs et la formation des produits de dégradation se traduisent par la disparition et lapparition simultanée des signaux RMN relatifs aux protons concernés par les modifications mises en jeu. La quantification de ces phénomènes a donc été réalisée en suivant lévolution de la valeur dintégration des pics RMN 1H. Pour ce faire, il a été nécessaire de choisir des pics relativement isolés ou qui, par combinaison de deux groupements identifiés, permettent de remonter à la valeur des deux intégrations en question. Ceci a pu être réalisé pour le phénol à trois cycles aromatiques (fraction F6), lacide carboxylique (fraction F2) et le diphénol (fraction F4).
Le tube témoin, non vieilli, est analysé et lintégration de ses pics RMN sert de référence aux autres tubes dont la concentration initiale en composé modèle PEEKs est strictement identique. Lévolution des différentes intégrations permet de déterminer la fraction molaire de chaque espèce.
Lincertitude estimée sur les valeurs obtenues par cette méthode est relativement élevée, de lordre de 10 à 20%. Lorsque le produit étudié est présent en très faible quantité, cette incertitude peut atteindre 50% car la distinction entre pics et bruit de fond du spectre est alors difficile. Cette méthode ne permet donc pas de distinguer de faibles variations.
II.4.1.2- Analyse quantitative par HPLC
Lanalyse quantitative a été en partie réalisée par HPLC pour plus de précision. Dans ce cas, la quantité de produit est directement proportionnelle à laire du pic chromatographique correspondant. Cette technique nous a permis de mettre en évidence lévolution des différents produits en fonction du paramètre choisi, mais ne nous a en revanche pas permis de comparer leurs proportions les uns par rapport aux autres. Il aurait pour cela été nécessaire détablir une courbe de calibration pour chacun des produits afin de tenir compte du coefficient dextinction molaire ( propre à chaque molécule, ce qui na pas été possible compte tenu des trop faibles quantités de produit collectées.
II.4.2- Etude en fonction du temps de vieillissement
Le protocole de vieillissement retenu a été le suivant :
Préparation dune solution de composé modèle PEEKs à 5,7×10-2 mol.l-1 dans leau deutérée contenant 0,35% en volume de H2O2 (H2O2 1-2).
Répartition de cette solution dans différents tubes RMN.
Ces tubes sont scellés et, à lexception du témoin, placés à létuve.
Ils en seront successivement retirés et analysés au cours du temps.
II.4.2.1- A 80°C
Tout dabord, une analyse quantitative des produits formés après consommation totale du peroxyde dhydrogène est réalisée. Ainsi, 42 % en mole du composé modèle de départ sont consommés, conduisant à la formation de :
22,5 % en mole de phénol à trois cycles aromatiques (fraction F6)
10,5 % en mole dacide carboxylique à deux cycles aromatiques (fraction F2)
2,5 % en mole de diphénol à deux cycles aromatiques (fraction F4)
Entre 5 et 10 % en mole seulement du composé modèle ont été transformés en dautres produits minoritaires.
Létude cinétique, en fonction du temps de vieillissement, a été réalisée sur ces trois principaux produits de dégradation. Les courbes obtenues sont présentées en REF _Ref138132749 \h Figure 51.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 51 Evolution des fractions molaires des trois principales espèces formées et du composé modèle PEEKs au cours du vieillissement à 80°C dans une solution de peroxyde dhydrogène initialement à 0,35% en volume (H2O2 1-2). Données obtenues à partir des spectres RMN 1H.
On constate une évolution relativement importante durant les premières heures du vieillissement. Cette évolution ralentie fortement après 50 heures pour atteindre un état quasi stationnaire au-delà de 80 heures. Ceci sexplique par la diminution, tout au long du vieillissement mais de façon plus importante pendant les premières heures, de la concentration en peroxyde dhydrogène. Deux produits de dégradation majeurs apparaissent : le phénol à trois cycles aromatiques (fraction F6), suivi dans une moindre mesure de lacide carboxylique à deux cycles aromatiques (fraction F2). La quantité de diphénol reste constante et faible pendant toute la durée du vieillissement. Ceci peut être dû à :
des vitesses de formation et de décomposition comparables
un processus de formation impliquant une concentration instantanée élevée en agents oxydants, phénomène dautant moins probable que la durée de vieillissement augmente
Il est par ailleurs intéressant dobserver que ces trois principaux produits de dégradation apparaissent comme stables dans leau à 80°C sur cette échelle de temps.
II.4.2.2- A 130°C
Lanalyse quantitative des produits formés après consommation totale du peroxyde dhydrogène indique que 53 % en mole du composé modèle de départ sont consommés. Ceci conduit à la formation de :
24 % en mole de phénol à trois cycles aromatiques (fraction F6)
10 % en mole dacide carboxylique à deux cycles aromatiques (fraction F2)
3 % en mole de diphénol à deux cycles aromatiques (fraction F4)
Ces proportions sont similaires à celles observées lors du vieillissement à 80°C, mais on note une légère augmentation de la proportion en phénol à trois cycles aromatiques (fraction F6). La part de composé modèle consommé au cours de ce vieillissement est plus importante, et environ 15 % en mole ont été transformés en dautres produits minoritaires, ce qui est également un peu plus élevé quà 80°C.
Les courbes, représentant lévolution du pourcentage en mole du composé modèle de départ ainsi que celle des trois principaux produits de dégradation formés, sont présentées en REF _Ref138146496 \h Figure 52.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 52 - Evolution des fractions molaires des trois principales espèces formées et du composé modèle PEEKs au cours du vieillissement à 130°C dans une solution de peroxyde dhydrogène initialement à 0,35% en volume (H2O2 1-2). Données obtenues à partir des spectres RMN 1H.
Les observations sont globalement les mêmes quà 80°C mais sur une échelle de temps beaucoup plus courte. Lessentiel de la dégradation se produit durant les deux premières heures de vieillissement, pour atteindre un état stationnaire au bout de 6 à 8 heures. Par ailleurs les produits de dégradation, stables dans leau à 80°C, le sont également à 130°C sur cette échelle de temps.
Cette étude semble indiquer que le mécanisme de dégradation du composé modèle PEEKs est globalement peu dépendant de la température de vieillissement. Seule la vitesse à laquelle se déroule le processus est augmentée par une élévation de la température. Ce phénomène est directement lié à une augmentation de la vitesse de décomposition du peroxyde dhydrogène et des constantes de vitesse des réactions mises en jeu.
Le fait de ne pas pouvoir maintenir une concentration constante en peroxyde dhydrogène constitue une limitation importante pour comprendre le mécanisme induit au cours du processus de dégradation de la molécule modèle PEEKs. Cest la raison pour laquelle nous avons réalisé des ajouts successifs de H2O2 au cours du vieillissement, afin de se replacer régulièrement, après consommation totale du peroxyde dhydrogène, dans les conditions de concentration initiales en agent dégradant.
II.4.3- Etude en fonction du nombre dajouts successifs de H2O2 à 130°C
La dégradation du composé modèle PEEKs a été étudiée en fonction du nombre dajouts de peroxyde dhydrogène, afin dobserver le comportement des produits de dégradation formés vis-à-vis de loxydation. Les conditions générales danalyse sont explicitées page 95 et quelques points sont précisés ci-dessous :
Préparation dune solution de composé modèle PEEKs à 9,51×10-2 mol.l-1 dans leau deutérée, contenant 0,58% en volume de H2O2 (H2O2 1-2).
Répartition de cette solution dans six tubes RMN.
Les tubes sont scellés et placés à létuve à 130°C jusquà décomposition totale du peroxyde dhydrogène, excepté le tube témoin.
Au total, cinq ajouts seront réalisés.
Ces solutions sont analysées par HPLC. La longueur donde de détection est fixée à 280 nm, zone dabsorption commune aux deux familles de produits détectés. Lévolution de la surface des pics, proportionnelle à la quantité de chaque produit, est reportée en fonction du nombre dajouts sur la REF _Ref142363791 \h Figure 53a. Il faut prendre garde au fait que seule lévolution dun même produit peut être considérée. Il ne serait pas rigoureux de comparer quantitativement les produits les uns par rapport aux autres dans la mesure où la valeur du coefficient dextinction molaire ( diffère selon la molécule. Pour mieux visualiser lévolution de la concentration de chaque espèce, les surfaces de pics ont été normalisées par rapport à la valeur daire maximale de chaque produit, cette dernière ayant été fixée à 100 unités relatives. Ainsi, lévolution normalisée de la proportion de chaque produit en fonction du nombre dajouts a pu être tracée ( REF _Ref142363791 \h Figure 53b).
SHAPE \* MERGEFORMAT SHAPE \* MERGEFORMAT Figure SEQ Figure \* ARABIC 53 Evolution, en fonction du nombre dajouts de H2O2, de la quantité de produits de dégradation formés lors du vieillissement du composé modèle PEEKs à 130°C dans une solution de peroxyde dhydrogène initialement à 0,58% en volume (H2O2 1-2): a) Quantité de chaque produit (unité arbitraire) ; b) Quantité normalisée de chaque produit (base 100). Données obtenues à partir des chromatogrammes HPLC ((=280 nm)
Les phénomènes observés sont les suivants :
Le composé modèle PEEKs a presque totalement disparu à lissue du cinquième ajout. Chaque nouvel ajout conduit à la dégradation de 40% du composé modèle restant.
SHAPE \* MERGEFORMAT Le phénol constitué de quatre cycles aromatiques (fraction F8) est essentiellement formé lors du premier ajout. La stabilité des structures phénoliques étant limitée en milieu oxydant, la vitesse de décomposition de ce produit devient alors supérieure à sa vitesse de formation et il disparaît progressivement du milieu réactionnel.
SHAPE \* MERGEFORMAT Le phénol constitué de trois cycles aromatiques (fraction F6) suit globalement la même évolution que le composé de la fraction F8 avec un décalage ; il semble que ces deux produits soient liés. Sa quantité maximale, atteinte lors du premier ajout, reste stable entre le premier et le deuxième, avant de fortement diminuer entre le troisième et le cinquième. Cette évolution traduit une vitesse de formation identique dans un premier temps à sa vitesse de décomposition, cette dernière lemportant par la suite.
SHAPE \* MERGEFORMAT Lacide carboxylique à deux noyaux aromatiques (fraction F2) atteint son maximum à lissue du deuxième ajout. Sa quantité diminue ensuite lentement en raison dune compétition entre formation et dégradation, ce dernier phénomène lemportant tout de même.
SHAPE \* MERGEFORMAT Le diphénol (fraction F4) culmine à lissue du troisième ajout, avant de se décomposer à son tour.
SHAPE \* MERGEFORMAT La quantité dacide-phénol formé, constitué dun seul cycle aromatique (fraction F1), est dautant plus importante que le nombre dajouts de peroxyde dhydrogène est élevé. Il semblerait que ce produit soit relativement stable, et quil soit lun des derniers formés.
SHAPE \* MERGEFORMAT
II.4.4- Etude en fonction de la concentration initiale en H2O2 à 80°C
La dégradation du composé modèle PEEKs a été étudiée en présence de différentes concentrations initiales en peroxyde dhydrogène. Les conditions danalyse sont les suivantes :
Préparation dune solution de composé modèle PEEKs à 5,7×10-2 mol.l-1 dans leau deutérée.
Répartition de cette solution dans différents tubes RMN.
Un certain volume de H2O2 est ajouté dans chaque tube afin dobtenir des solutions dont la concentration varie jusquà une mole de molécule modèle pour quatre moles de H2O2 (H2O2 1-4) comme indiqué dans le REF _Ref138221387 \h Tableau 34. De leau est ajoutée en complément pour ne pas modifier la concentration de la solution en composé modèle.
Les tubes RMN sont scellés et placés à létuve à 80°C jusquà décomposition totale du peroxyde dhydrogène introduit.
Après vieillissement, les solutions sont analysées par RMN 1H.
La solution H2O2 1-2 correspond à celle étudiée à 80°C et 130°C en fonction du temps de vieillissement (Voir II.4.2). Le REF _Ref138221387 \h Tableau 34 récapitule les concentrations des différentes solutions étudiées.
Moles modèle - Moles
de H2O2 Concentration en composé modèle (mol.l-1)Concentration initiale en H2O2 (% en volume)Témoin
1 - 0,5
1 - 1
1 - 1,5
1 - 2
1 - 2,5
1 - 3
1 - 45,7×10-2
5,7×10-2
5,7×10-2
5,7×10-2
5,7×10-2
5,7×10-2
5,7×10-2
5,7×10-20
0,09
0,17
0,26
0,35
0,44
0,52
0,70Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 34 Récapitulatif des concentrations en composé modèle PEEKs et en H2O2 des solutions étudiées
Le REF _Ref138224060 \h Tableau 35 récapitule les valeurs des différentes fractions molaires obtenues en fonction de la concentration initiale de la solution en H2O2. Lévolution de la fraction molaire de chaque espèce est représentée en fonction de la concentration initiale en H2O2 REF _Ref138222113 \h Figure 54.
Concentration initiale en H2O2 (% en volume)Composé modèle (% mol)Phénol
(% mol)Acide carboxylique (% mol)Diphénol
(% mol)0
0,09
0,17
0,26
0,35
0,44
0,52
0,70100
83
69
64
57
52
54
460
12
18,5
20,5
22,5
24,5
25
280
3
6,5
8,5
10
12
12,5
130
1,5
1,5
2
2,5
2
2
2,5Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 35 Récapitulatif des fractions molaires des trois principales espèces formées et du composé modèle PEEKs après vieillissement à 80°C, en fonction de la concentration initiale de la solution en H2O2. Données obtenues à partir des spectres RMN 1H.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 54 Fraction molaire des trois principales espèces formées et du composé modèle PEEKs après vieillissement à 80°C, en fonction de la concentration initiale de la solution en H2O2. Données obtenues à partir des spectres RMN 1H.
On constate tout dabord que la quantité de composé modèle consommé est proportionnelle à la concentration initiale en H2O2 jusquà environ 0,2%. Au-delà de cette valeur ce nest plus le cas. Cette observation sexplique par une décomposition principalement bimoléculaire du peroxyde dhydrogène, c'est-à-dire sous forme de H2O et O2, à forte concentration. Ceci se traduit par une plus faible concentration instantanée en radicaux dans ces conditions ; la dégradation étant due aux radicaux formés, notamment hydroxyles, le taux de dégradation est alors plus faible. On observe également une modification de la proportion des produits formés selon la valeur de la concentration initiale en H2O2. La proportion de phénol F6 par rapport à lacide carboxylique F2 est beaucoup plus importante à faible concentration, ce qui confirme la formation plus rapide du phénol F6 par rapport à lacide F2. En revanche la quantité de diphénol F4 formé est faible et évolue peu quelle que soit la valeur de la concentration initiale en H2O2.
Le phénol F8 à 4 cycles aromatiques nétant pas observable lors de lanalyse RMN 1H du mélange, une analyse par HPLC à 280 nm a été réalisée. Seules les solutions comportant une faible concentration initiale en H2O2 ont été étudiées dans la mesure où, daprès les résultats obtenus précédemment ( REF _Ref142363791 \h Figure 53), cette espèce se forme très rapidement avant de se décomposer à son tour. Nous nous sommes intéressés à la proportion du phénol à 4 cycles aromatiques (F8 + isomères) par rapport au phénol F6 à 3 cycles aromatiques. Les résultats sont rassemblés dans le REF _Ref140312513 \h Tableau 36.
Modèle - H2O2 (moles)Concentration initiale en H2O2 (% en volume)Proportion de phénol de type F8 par rapport au phénol F61 0.25
1 0.5
1 10,045
0,09
0,170,434
0,366
0,257Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 36 Proportion de phénol à 4 cycles aromatiques (F8 + isomères) par rapport au phénol à 3 cycles aromatiques (F6) formés après vieillissement à 80°C dans une solution de H2O2 de concentration initiale variable. Données obtenues à partir des chromatogrammes HPLC ((=280 nm).
On constate effectivement que plus la concentration initiale en H2O2 est faible, plus la proportion de phénol de type F8 (à 4 cycles aromatiques) est importante. Cette observation confirme le résultat obtenu lors de létude en fonction du nombre dajouts de peroxyde dhydrogène, à savoir que ce produit est un des premiers à se former et que sa très grande sensibilité à loxydation rend son observation difficile.
II.5- Proposition dun mécanisme de dégradation du composé modèle PEEKs en milieu oxydant
Nous avons pu montrer que le phénol de type F8, issu de laddition dun radical HO( sur un cycle aromatique terminal de la molécule de départ, est un des premiers produits à se former lors du vieillissement du composé modèle PEEKs en milieu oxydant. Ce phénomène est tout à fait en accord avec les travaux de Hübner et Roduner ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf23 qui montrent que le cycle aromatique porteur dun groupement acide sulfonique est largement désactivé vis-à-vis de laddition dun HO( du fait du caractère fortement électroattracteur de ce substituant. Seul le produit substitué en position méta de la fonction éther a pu être collecté et identifié par RMN, mais lanalyse par LC-MS a révélé la présence de trois pics chromatographiques présentant cette même masse détectée à m/z = 541 ( REF _Ref137960759 \h Figure 46). Il sagit donc de trois produits distincts, les trois isomères substitués en positions ortho, méta et para. Daprès leffet mésomère donneur du groupement éther, cette attaque devrait avoir préférentiellement lieu en ortho ou en para. Mais leffet fortement attracteur des groupements C=O et SO3H réduit considérablement leffet donneur du groupement éther, conduisant à trois positions de réactivité plus ou moins similaire ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf23. Nous avons par ailleurs mis en évidence linstabilité de ce composé en présence dune concentration élevée en radicaux. Sa cinétique de décomposition devient très rapidement supérieure à sa cinétique de formation. Bien quune réelle cinétique nait pas pu être réalisée, on observe dès le deuxième ajout de peroxyde dhydrogène une concentration résiduelle en cette espèce très inférieure à celle mesurée après le premier ajout ( REF _Ref142363791 \h Figure 53). Ce phénomène est confirmé par une modification de la concentration initiale en H2O2 ( REF _Ref140312513 \h Tableau 36). Ce comportement nest pas surprenant dans la mesure où les structures phénoliques sont connues pour leur forte sensibilité en milieu oxydant ADDIN EN.CITE Zazo20051090109J.A. ZazoJ.A. CasasA.F. MohedanoM.A. GilarranzJ.J. Rodriguez2005Chemical pathway and kinetics of phenol oxidation by Fenton's reagentEnvironmental science and technology399295-93020241245185sas-Mohedano-2005.pdfZazo20051090109J.A. ZazoJ.A. CasasA.F. MohedanoM.A. GilarranzJ.J. Rodriguez2005Chemical pathway and kinetics of phenol oxidation by Fenton's reagentEnvironmental science and technology399295-93020241245185sas-Mohedano-2005.pdfAlnaizy20001080108R. AlnaizyA. Akgerman2000Advanced oxidation of phenolic compoundsAdvances in environmental research4233-2441767777281izy-Akgerman-2000.pdfSantos20021070107A. SantosP. YustosA. QuintanillaS. RodriguezF. Garcia-Ochoa2002Route of the catalytic oxidation of phenol in aqueous phaseApplied Catalysis B : Environmental3997-113Devlin19841060106Howard R. DevlinIestyn J. Harris1984Mechanism of the oxidation of aqueous phenol with dissolved oxygenIndustrial & Engineering Chemistry Fundamentals23387-39219-22. Hübner et Roduner ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf23 indiquent quun substituant OH rend le noyau aromatique environ deux fois plus réactif vis-à-vis dun radical hydroxyle. Ceci explique quaucune trace de phénol (C6H6O) nait été détectée lors du vieillissement. En revanche lacide formique, produit issu de sa décomposition, a été mis en évidence et certains signaux du spectre RMN 1H pourraient être attribués à des traces dhydroquinone et dacide maléique. Mais la trop faible quantité de produit recueilli na pas permis de confirmer la présence de ces deux espèces par une analyse RMN 13C, ces deux espèces étant par ailleurs facilement oxydables.
Daprès ces résultats, on peut proposer une décomposition du phénol de type F8 en phénol F6 à trois cycles aromatiques. La formation du phénol F6 ne serait donc pas majoritairement issue dune coupure directe au niveau de la fonction éther, mais serait catalysée par la présence du substituant OH sur le cycle aromatique terminal du phénol de type F8. Ceci expliquerait la diminution du phénol F6 au-delà de deux ajouts de peroxyde dhydrogène ( REF _Ref142363791 \h Figure 53), la fraction de phénol de type F8 disponible étant plus faible. Si lon poursuit ce raisonnement, le phénol F6 également très réactif en milieu oxydant se décomposerait principalement en acide carboxylique F2 à deux cycles aromatiques. Ce mécanisme expliquerait dailleurs parfaitement la quantité extrêmement faible et constante du diphénol F4 qui nécessiterait le passage par un composé à quatre cycles aromatiques dont les deux cycles terminaux seraient substitués par un groupement OH, ce qui nest statistiquement pas favorisé. La voie conduisant à une formation du diphénol F4 par coupure directe au niveau de la fonction éther du composé modèle ou du phénol F6 nétant pas compatible avec la détection dune quantité faible et constante de ce produit, cette voie ne semble pas prépondérante. Enfin, lacide-phénol F1 provient probablement de la décomposition du diphénol F4 selon le même mécanisme, ainsi que de lacide carboxylique F2 après passage par une espèce présentant un substituant OH sur le cycle terminal, ce qui explique que cette espèce se forme en dernier. Ce mécanisme explique tout à fait lévolution de la quantité de produits de dégradation formés en fonction du nombre dajouts de peroxyde dhydrogène ( REF _Ref142363791 \h Figure 53).
Une représentation schématique du mécanisme proposé concernant la dégradation du composé modèle PEEKs en milieu oxydant est présentée Figure 54 bis.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Dautres produits secondaires sont également formés, comme la montré lanalyse quantitative par RMN. Parmi eux, deux espèces ont été clairement identifiées :
Un ester (fraction F3) qui pourrait provenir de deux produits de dégradation formés par ailleurs, suite à :
une estérification entre le phénol F6 et lacide formique issu de la décomposition totale des phénols,
une recombinaison radicalaire des espèces conduisant à la formation du phénol F6 et de lacide formique
Il peut paraître surprenant de former un ester en milieu aqueux, mais C. Genies a dores et déjà observé un tel processus lors de létude du comportement dune structure polyimide naphtalénique dans leau ADDIN EN.CITE Genies20011210121C. GeniesR. MercierB. SillionR. PetiaudN. CornetG. GebelM. Pineri2001Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous mediumPolymer425097-51053199436294cier-Sillion-2001.pdf24. Elle a ainsi détecté, dans ces conditions, la formation dun dianhydride.
Un méthoxy-éther (fraction F5), probablement dû à la présence de traces de N-methyl-pyrolydone (NMP), solvant utilisé lors de la synthèse du composé modèle. Ce solvant, sous leffet du peroxyde dhydrogène, pourrait induire des radicaux Ï%CH3 qui réagiraient avec un radical phénoxy issu de la coupure d une liaison éther de la molécule de départ.
II.6- Conclusion
Une étude qualitative et quantitative du comportement du composé modèle PEEKs en milieu oxydant a permis didentifier le mécanisme de dégradation probablement mis en jeu ; le milieu réactionnel est constitué dune solution aqueuse de peroxyde dhydrogène décomposée par voie thermique. Ce vieillissement conduit essentiellement à la formation de dérivés phénoliques et dacides carboxyliques par rupture au niveau des liaisons éther et cétone et/ou adjonction dun radical hydroxyle sur un noyau aromatique.
La rupture des liaisons par coupure directe ne semble pas être le phénomène prépondérant. Les résultats expérimentaux obtenus indiquent plutôt une rupture catalysée par la présence dun substituant OH sur le cycle aromatique adjacent. Ce phénomène serait donc amorcé par ladjonction dun tel substituant sur un des cycles terminaux du composé modèle, des réactions successives conduisant à la formation des différents produits de dégradation observés.
Lintroduction de groupements électroattracteurs devrait permettre de stabiliser la molécule et den limiter la dégradation. Il serait ainsi intéressant détudier le comportement dun composé modèle présentant par exemple la structure suivante :
Les groupements sulfones, bloquant les positions en para des fonctions éther, devraient désactiver les deux sites en ortho de ce groupement électroattracteur et réduire leffet donneur du groupement éther sur les deux autres positions.
Si ce type de structure permet daméliorer la stabilité de la molécule en milieu oxydant, cette méthodologie pourrait être transposée aux membranes polymères PEEKs utilisées en pile à combustible.
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24. Genies, C.; Mercier, R.; Sillion, B.; Petiaud, R.; Cornet, N.; Gebel, G.; Pineri, M. Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous medium, Polymer 2001, 42, 5097-5105.
Chapitre III
Dégradation dune membrane PEEKs
TOC \o "1-4" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc155755924" I- La membrane PEEKs PAGEREF _Toc155755924 \h - 156 -
HYPERLINK \l "_Toc155755925" I.1- Synthèse de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155755925 \h - 156 -
HYPERLINK \l "_Toc155755926" I.2- Caractérisation structurale de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155755926 \h - 157 -
HYPERLINK \l "_Toc155755927" I.2.1- Par Chromatographie dExclusion Stérique (CES) PAGEREF _Toc155755927 \h - 157 -
HYPERLINK \l "_Toc155755928" I.2.2- Par spectroscopie infrarouge (IR) PAGEREF _Toc155755928 \h - 158 -
HYPERLINK \l "_Toc155755929" I.2.3- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155755929 \h - 159 -
HYPERLINK \l "_Toc155755930" I.2.4- Par diffusion des neutrons aux petits angles (DNPA) PAGEREF _Toc155755930 \h - 163 -
HYPERLINK \l "_Toc155755931" I.2.5- Conclusion PAGEREF _Toc155755931 \h - 165 -
HYPERLINK \l "_Toc155755932" II- Vieillissement ex-situ de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155755932 \h - 166 -
HYPERLINK \l "_Toc155755933" II.1- Conditions de vieillissement PAGEREF _Toc155755933 \h - 166 -
HYPERLINK \l "_Toc155755934" II.2- Analyse des produits de dégradation par CES PAGEREF _Toc155755934 \h - 167 -
HYPERLINK \l "_Toc155755935" II.3- Analyse des produits de dégradation par IR PAGEREF _Toc155755935 \h - 170 -
HYPERLINK \l "_Toc155755936" II.4- Analyse des produits de dégradation par RMN PAGEREF _Toc155755936 \h - 172 -
HYPERLINK \l "_Toc155755937" II.5- Etude structurale dune membrane PEEKs post-sulfonée vieillie en milieu oxydant PAGEREF _Toc155755937 \h - 179 -
HYPERLINK \l "_Toc155755938" II.6- Conclusion PAGEREF _Toc155755938 \h - 182 -
HYPERLINK \l "_Toc155755939" III- Vieillissement en pile H2/O2 de la membrane PEEKs PAGEREF _Toc155755939 \h - 183 -
HYPERLINK \l "_Toc155755940" III.1- Le test en pile PAGEREF _Toc155755940 \h - 183 -
HYPERLINK \l "_Toc155755941" III.1.1- La cellule PAGEREF _Toc155755941 \h - 183 -
HYPERLINK \l "_Toc155755942" III.1.2- Conditions expérimentales du test en pile PAGEREF _Toc155755942 \h - 184 -
HYPERLINK \l "_Toc155755943" III.2- Analyse par infrarouge PAGEREF _Toc155755943 \h - 186 -
HYPERLINK \l "_Toc155755944" III.2.1- La membrane PAGEREF _Toc155755944 \h - 186 -
HYPERLINK \l "_Toc155755945" III.2.2- Les eaux de pile PAGEREF _Toc155755945 \h - 188 -
HYPERLINK \l "_Toc155755946" III.3- Analyse de la membrane par CES PAGEREF _Toc155755946 \h - 189 -
HYPERLINK \l "_Toc155755947" III.4- Analyse de la membrane par RMN PAGEREF _Toc155755947 \h - 192 -
HYPERLINK \l "_Toc155755948" III.5- Etude structurale de la membrane testée en pile PAGEREF _Toc155755948 \h - 194 -
HYPERLINK \l "_Toc155755949" III.6- Conclusion PAGEREF _Toc155755949 \h - 195 -
HYPERLINK \l "_Toc155755950" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155755950 \h - 197 -
Il ressort de létude bibliographique que lors du fonctionnement dune pile à combustible, la membrane subit une dégradation dont les origines peuvent être multiples (Voir chapitre I). Les membranes non fluorées sont notamment sensibles à une dégradation chimique. Mais à lheure actuelle les processus mis en jeu sont mal connus car difficiles à analyser, en partie à cause du faible degré de modifications induites.
Lobjectif de ce chapitre est de comprendre le mécanisme de vieillissement en pile dune membrane PEEKs. La dégradation chimique dun polymère conduit à un ensemble de macromolécules, qui se distinguent les unes des autres par les modifications induites au niveau de la chaîne ainsi que par leur degré de polymérisation en cas de coupures de chaînes. La spectroscopie infrarouge, technique habituellement utilisée pour étudier le vieillissement des polymères ADDIN EN.CITE Wilkie19991530153Charles A. Wilkie1999TGA/FTIR : an extremely useful technique for studying polymer degradationPolymer degradation and stability66301-3062696973825Wilkie-1999.pdfWang19961520152Shang-Ming WangJen-Ray ChangRaymond Chien-Chao Tsiang1996Infrared studies of thermal oxidative degradation of polystyrene-block-polybutadiene-block-polystyrene thermoplastic elastomersPolymer degradation and stability5251-573602860545Wang-Chang-1995.pdfGardette19981510151Jean-Luc Gardette1998Caractérisation des polymères par spectrométrie optiqueTechniques de l'ingénieurAM 3 2711-171-3, donne peu dinformations dans le cas présent. La présence dune bande dabsorption carbonyle très intense, caractéristique des fonctions cétone du motif de répétition, rend délicate la détection de produits de dégradation issus dun vieillissement oxydant et présents à létat de traces lors du vieillissement en pile. Par ailleurs, létude dun polymère par RMN conduit à des spectres assez mal résolus, ce qui ne facilite pas non plus la détection de produits de dégradation.
La séparation des différents produits serait la solution la plus satisfaisante pour identifier les modifications chimiques apportées et définir clairement le mécanisme de vieillissement mis en jeu, mais cette séparation est difficile voire impossible. Une analyse précise de toutes les espèces formées nest donc pas envisageable.
Dans un premier temps, nous avons donc eu recours à un vieillissement ex-situ afin de pouvoir atteindre un degré de vieillissement plus important et faciliter ainsi la détection de ces produits. Nous avons identifié les fragments formés afin de vérifier si le mécanisme de dégradation mis en évidence sur la molécule modèle, représentative dune unité de répétition de la chaîne macromoléculaire, se confirme sur la membrane.
Dans un deuxième temps, nous avons comparé ces observations aux modifications induites par le vieillissement en pile à combustible (conditions réelles) dune membrane PEEKs.
I- La membrane PEEKs
La membrane polyaryléthercétone étudiée a été obtenue par copolymérisation de monomères sulfonés, ce qui permet déviter la dégradation et la réticulation du polymère, deux phénomènes pouvant avoir lieu au cours dun traitement de post-sulfonation (Voir Chapitre I, paragraphe III.1.1). Cette technique de synthèse permet également de contrôler précisément le taux de sulfonation ainsi que la position des groupements sulfoniques sur la chaîne macromoléculaire. Dans le cas présent, les fonctions SO3H sont portées par le noyau aromatique directement lié à la fonction cétone, tout comme la molécule modèle étudiée précédemment, alors quune post-sulfonation aurait conduit à une substitution de noyaux aromatiques situés entre deux fonctions éther (Voir chapitre I paragraphe III.1.1.1).
I.1- Synthèse de la membrane PEEKs
Un groupement hexafluoroisopropyle introduit dans le motif de répétition permet daugmenter lhydrophobicité de la membrane, et ainsi daméliorer ses propriétés mécaniques et sa stabilité dans leau bouillante en limitant son gonflement ADDIN EN.CITE Xing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdf4. Dautre part, la présence de ce groupement améliore à la fois la solubilité du polymère dans des solvants classiques tels que le THF, ainsi que ses propriétés filmogènes.
La membrane PEEKs est obtenue par réaction entre le 5,5-carbonylbis(2-fluorobenzène-sulfonate) de sodium, la 4,4-difluorobenzophenone et lhexafluoroisopropylidène diphényl dans le DMSO en présence de carbonate de potassium et de toluène ( REF _Ref139628419 \h Figure 55). La synthèse étant réalisée en une seule étape, il sagira dun copolymère statistique. Le milieu réactionnel est porté à reflux à 140°C pendant 4 heures. Le toluène et leau formés sont éliminés sous forme dazéotrope, puis le milieu est chauffé à 180°C pendant 8-10 heures. Le polymère formé est alors précipité dans le méthanol, broyé, rincé abondamment et séché sous vide. Il est ensuite solubilisé sous forme de sel de potassium dans la NMP à 20% en poids. La membrane est obtenue par coulée/évaporation de cette solution. Elle est ensuite acidifiée dans une solution aqueuse de H2SO4 à 2M pendant environ 4 heures à température ambiante avant dêtre rincée abondamment jusquà obtenir un pH neutre des eaux de lavage.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 55 Synthèse de la membrane PEEKs
La capacité déchange ionique (CEI) de la membrane étudiée, définie comme la quantité molaire de groupements sulfoniques par gramme de polymère sec, est de 1,6 méq.g-1. Cette CEI correspond à un rapport de 0,89 entre le nombre dunités monomères sulfonées et le nombre dunités monomères non sulfonées. Les masses exactes des réactifs utilisés pour cette synthèse sont précisées en Annexe III.1.
I.2- Caractérisation structurale de la membrane PEEKs
I.2.1- Par Chromatographie dExclusion Stérique (CES)
La chromatographie dexclusion stérique (CES) est une technique permettant de séparer des macromolécules en fonction de leur volume hydrodynamique, et de déterminer leur masse moléculaire moyenne (en nombre et en poids) après étalonnage.
Lanalyse par CES a été réalisée par le LMOPS sur un appareil HPLC Waters 510 équipé de deux colonnes PLgel Mixed-D montées en série et thermostatées à 70°C, et dun détecteur réfractométrique Waters 410. Ces colonnes permettent de séparer des composés dont les masses sont comprises entre 200 et 400000 g.mol-1, la résolution étant meilleure pour des masses moléculaires supérieures à 3000 g.mol-1. La phase mobile est constituée de diméthylformamide (DMF) et de bromure de lithium (LiBr) à 0,05M. Compte tenu du caractère fortement hygroscopique de ce solvant, les chromatogrammes présentent un pic dû à leau qui, pour des raisons de recouvrement, rend difficile la détection des masses inférieures à 3000 g.mol-1. Le débit est fixé à 1 ml.min-1 et la concentration de léchantillon injecté est de 1% en masse. Létalonnage étant réalisé à partir de quatre standards de polystyrène de masse 233000, 90000, 13100 et 1270 g.mol-1, les masses moléculaires moyennes obtenues sont des masses relatives, exprimées en équivalent polystyrène. Il ne sera plus fait mention de cette information dans la suite du texte.
La distribution moléculaire de la membrane PEEKs étudiée, obtenue à 10% près, est la suivante :
Masse moléculaire moyenne en nombre : EMBED Equation.3
Masse moléculaire moyenne en poids : EMBED Equation.3
Indice de polymolécularité : EMBED Equation.3
I.2.2- Par spectroscopie infrarouge (IR)
La membrane PEEKs, initialement denviron 60 (m dépaisseur, présente une trop forte absorption dans le domaine de linfrarouge pour être analysée directement. Cest pourquoi elle est solubilisée dans du tétrahydrofurane afin de pouvoir réaliser un film mince dune épaisseur inférieure à 10 (m. La solution est déposée sur une plaque de ZnSe, transparente au rayonnement infrarouge pour des nombres dondes supérieurs à 600 cm-1, et le solvant est évaporé par un léger chauffage sous pression atmosphérique puis sous vide. Lacquisition est réalisée en mode transmission sur un spectromètre Nicolet Magna System 750, avec une résolution de 2 cm-1 et 32 scans. Le spectre correspondant est présenté REF _Ref141005710 \h Figure 56.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 56 Spectre IR de la membrane PEEKs obtenu à partir dun film mince déposé sur une plaque de ZnSe
Les principales bandes caractéristiques sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic Press5 :
1659 cm-1 : vibration de valence (C=O)
1595, 1510, 1503 et 1485 cm-1 : vibrations de valence (C=C) des noyaux aromatiques di et trisubstitués
1252 cm-1 : convolution des vibrations de valence (Ar-O-Ar) et (O=S=O)
1206 cm-1 : vibration de valence (Ar-O-Ar)
1176 cm-1 : vibration de valence (C-F)
1098, 1020 et 930 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O)
I.2.3- Par spectroscopie RMN 1H et 13C
Les spectres RMN sont obtenus sur un spectromètre Varian Unity 400, fonctionnant à une fréquence de résonance de 399,960 MHz en protons et 100,58 MHz en carbones. Le traitement des spectres est réalisé à laide du logiciel vnmr.
La membrane PEEKs étudiée ( REF _Ref144894368 \h Figure 57) présente lavantage dêtre soluble dans le DMSO, un solvant couramment utilisé sous sa forme deutérée en RMN. Compte tenu de la viscosité importante de ce solvant, les spectres ont été réalisés à une température de 50°C afin den améliorer la résolution.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 57 Structure chimique de la membrane PEEKs étudiée
Le spectre RMN 1H de la membrane PEEKs dissoute dans du DMSO-d6 à 3,75% en poids est présenté REF _Ref139629752 \h Figure 58 entre 6,8 et 8,4 ppm, et le spectre RMN 13C est présenté REF _Ref139633897 \h Figure 59 entre 110 et 170 ppm. Le tétraméthylsilane (TMS) a été utilisé comme référence.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 58 Spectre RMN 1H de la membrane PEEKs de référence, dissoute dans DMSO-d6 à 3,75% en poids
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 59 - Spectre RMN 13C de la membrane PEEKs de référence, dissoute dans DMSO-d6 à 3,75% en poids
Les déplacements chimiques des protons et carbones, dont les valeurs sont rassemblées en Annexe III.2, ont pu être attribués grâce aux travaux de Xing et al. ADDIN EN.CITE Xing200475075Peixiang XingGilles P. RobertsonMichael D. GuiverSerguei D. MikhailenkoSerge Kaliaguine2004Sulfonated poly(aryl ether ketone)s containing the hexafluoroisopropylidene diphenyl moiety prepared by direct copolymerization, as proton exchange membranes for fuel cell applicationMacromolecules377960-79671793854465obertson-CF3-2004.pdf4, et grâce à une étude par RMN à deux dimensions. Les cartes COSY (corrélations 1H-1H) et HMBC (corrélations 1H-13C à trois liaisons) sont respectivement présentées en REF _Ref141430605 \h Figure 60 et REF _Ref141430617 \h Figure 61. La plupart des tâches de la carte HMBC nont pas été indexées sur la figure dans un souci de lisibilité, mais elles ont malgré tout été attribuées.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 60 Carte RMN 2D de la membrane PEEKs de référence dissoute dans DMSO-d6 à 3,75% en poids : corrélations 1H-1H (COSY)
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 61 - Carte RMN 2D de la membrane PEEKs de référence dissoute dans DMSO-d6 à 3,75% en poids : corrélations 1H-13C (HMBC)
Ces cartes ont non seulement permis lattribution des déplacements chimiques des protons et carbones portés par la chaîne macromoléculaire de la membrane non vieillie, mais elles nous renseignent également sur la nature des extrémités de chaînes. Ces dernières étant obtenues par polycondensation, elles peuvent être terminées par un des trois monomères utilisés à savoir : lacide 5,5-carbonylbis(2-fluorobenzene-sulfonique), la 4,4-difluorobenzophénone ou lhéxafluoroisopropylidène diphényl (voir p.151). Si lon ne tient pas compte des réactions de terminaison dues à des impuretés qui conduiraient à des fins de chaînes différentes, trois extrémités de chaînes sont envisageables :
SHAPE \* MERGEFORMAT SHAPE \* MERGEFORMAT SHAPE \* MERGEFORMAT
Sur la REF _Ref141430605 \h Figure 60, on observe que le proton à 6,85 ppm est corrélé à un proton situé à 7,14 ppm. La carte HMBC présentée REF _Ref141430617 \h Figure 61 nous indique les carbones corrélés à trois liaisons à ces deux protons. Bien que les corrélations avec les carbones quaternaires ne soient pas observées en raison dune trop faible intensité, nous avons pu identifier la structure correspondant à ces signaux ( REF _Ref141435212 \h Tableau 37). Il sagit de la fonction terminale des chaînes macromoléculaires, ce qui explique la faible intensité des signaux correspondant sur le spectre proton ( REF _Ref139629752 \h Figure 58).
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculés1
2
3
4-
7,14
6,85
--
7,14
6,67
-
127,3
122,9143
126,7
115,5
152,3Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 37 Structure et déplacements chimiques des extrémités de chaînes détectées de la membrane PEEKs
La structure présentée dans le REF _Ref141435212 \h \* MERGEFORMAT Tableau 37 ne correspond très probablement quà une partie des extrémités de chaînes des macromolécules ; il sagit de celles que nous avons pu détecter. Il nest pas possible de se prononcer quant à la présence des extrémités de type fluorobenzène sulfonées ou non. Ces structures terminales se caractériseraient par des protons situés à 8,24 ppm, 7,89 ppm et 7,06 ppm qui ne se distingueraient pas des signaux A5, C3 et A2 de la chaîne macromoléculaire ( REF _Ref139629752 \h \* MERGEFORMAT Figure 58). Une analyse de la membrane PEEKs par RMN du fluor devrait permettre de répondre à cette question.
I.2.4- Par diffusion des neutrons aux petits angles (DNPA)
Les propriétés des membranes conductrices protoniques sont liées à leur microstructure qui se caractérise par une séparation de phase à léchelle nanométrique entre la matrice polymère globalement hydrophobe et les groupements ioniques très hydrophiles (Voir Chapitre I paragraphe III). La technique la plus adaptée pour étudier cette microstructure est la diffusion aux petits angles des rayons X (DXPA) ou des neutrons (DNPA) ADDIN EN.CITE Gebel20051800180G. GebelO. Diat2005Neutron and X-ray scattering : suitable tools for studying ionomer membranesFuel cells : from fundamentals to systems52261-2766. Toutefois la microstructure de ces systèmes nest généralement pas suffisamment bien définie pour que les spectres puissent être interprétés sans ambiguïté. Ils se limitent à une bosse de corrélation, appelée « pic ionomère » car caractéristique des polymères chargés, dont la position angulaire indique une taille caractéristique souvent interprétée comme la taille des agrégats.
Une bonne conductivité ionique des membranes nécessite la percolation des domaines ioniques dispersés dans la matrice polymère. Si on les suppose sphériques, la taille des domaines est très proche de la distance entre sphères. Cette hypothèse, utilisée dans le cas du Nafion® en 1981 ADDIN EN.CITE Gierke19811810181T.D. GierkeG.E. MunnF.C. Wilson1981The morphology in Nafion perfluorinated membrane products, as determined by wide- and small-angle X-ray studiesJournal of polymer science : polymer physic edition191687-17047, a conduit à un modèle non satisfaisant pour interpréter les propriétés de transport. Il aura fallu 25 ans de recherche et la proposition de nombreux modèles pour quune image à peu près réaliste de la structure du Nafion® soit proposée ADDIN EN.CITE Rubatat20021830183L. RubatatA.L. RolletG. GebelO. Diat2002Evidence of elongated polymeric aggregates in NafionMacromolecules354050-40551451430918batat-Rollet-2002.pdfRubatat20041820182L. RubatatG. GebelO. Diat2004Fibrillar structure of Nafion : Matching Fourier and real space studies of corresponding films and solutionsMacromolecules377772-77830159423238ubatat-Gebel-2004.pdf8,9.
Dans le cas des polyaromatiques sulfonés, le manque de données expérimentales ne permet pas de tirer de conclusions sur la structure si ce nest que dimportantes différences structurales ont été observées entre les polyimides sulfonés et les ionomères perfluorosulfonés ADDIN EN.CITE Cornet20001740174N. CornetO. DiatG. GebelF. JousseD. MarsacqR. MercierM. Pineri2000Sulfonated polyimide membranes : a new type of ion-conducting membrane for electrochemical applicationsJournal of New Materials for Electrochemical Systems333-42Blachot20031840184Jean-François BlachotOlivier DiatJean-Luc PutauxAnne-Laure RolletLaurent RubatatCécile ValloisMartin MüllerGérard Gebel2003Anisotropy of structure and transport properties in sulfonated polyimide membranesJournal of membrane science21431-421167262982Blachot-Diat-2003.pdf10,11. En ce qui concerne les polyéthercétones sulfonés, seules deux études traitent de leur structure à notre connaissance, avec des résultats et des interprétations divergentes ADDIN EN.CITE Kreuer20001860186K.D. KreuerM. IseA. FuchsJ. Maier2000Proton and water transport in nano-separated polymer membranesJournal de physique IV10Pr 7279-282Prado20031850185L.A.S. de A. PradoH. WittichK. SchulteG. GoerigkVasil M. GaramusR. WillumeitS. VetterB. RuffmannS.P. Nunes2003Anomalous small-angle X-ray scattering characterization of composites based on sulfonated poly(ether ether ketone), zirconium phosphates, and zirconium oxideJournal of polymer science : part B : Polymer physics42567-5751537501446rado-Wittich-2003.pdf12,13. Kreuer et al. ADDIN EN.CITE Kreuer20001860186K.D. KreuerM. IseA. FuchsJ. Maier2000Proton and water transport in nano-separated polymer membranesJournal de physique IV10Pr 7279-28212 révèlent que pour des PEEKKs, le pic ionomère est situé aux grands angles ce qui indiquerait des tailles de domaines ioniques relativement petites alors que paradoxalement les taux de gonflement sont très importants. Ils ont supposé que les domaines ioniques se trouvaient sous forme cylindrique afin de faciliter lanalyse des propriétés de transport, mais ils ont dû considérer quune grande partie dentre eux ne débouchait pas pour expliquer que la conductivité soit plus faible que dans le Nafion®. La seconde étude est consacrée à la structure de membranes composites à base de PEEKs et de phosphate de zirconium ADDIN EN.CITE Prado20031850185L.A.S. de A. PradoH. WittichK. SchulteG. GoerigkVasil M. GaramusR. WillumeitS. VetterB. RuffmannS.P. Nunes2003Anomalous small-angle X-ray scattering characterization of composites based on sulfonated poly(ether ether ketone), zirconium phosphates, and zirconium oxideJournal of polymer science : part B : Polymer physics42567-5751537501446rado-Wittich-2003.pdf13. La membrane de référence, obtenue par post-sulfonation et qui comporte un taux de sulfonation de 40%, ne présente pas de pic ionomère. Cette observation conduit à conclure à une distribution homogène des groupements ioniques, attribuée à la distribution statistique des charges le long des chaînes polymères.
Une étude structurale de deux types de membranes PEEKs est en cours dans le groupe des Polymères Conducteurs Ioniques du CEA Grenoble :
les PEEKs post-sulfonés produits par la société Fumatech
les PEEKs synthétisés par le LMOPS et étudiés au cours de cette thèse
Les résultats sont relativement complexes et les spectres obtenus aux rayons X et aux neutrons sont différents, toutefois certaines conclusions peuvent être extraites. La REF _Ref145848085 \h Figure 62 présente les spectres obtenus aux neutrons de membranes PEEKs de CEI 1,3 et 1,6 méq.g-1 équilibrées dans leau lourde.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 62 Spectres DNPA de membranes PEEKs équilibrées dans leau lourde
Les membranes Fumatech post-sulfonées présentent un « pic ionomère » marqué situé aux relativement grands angles et dont la position ne dépend pas de la CEI. Une bosse supplémentaire apparaît aux plus petits angles pour une CEI de 1,3 méq.g-1 ; elle peut être associée à la présence de cristallites.
Les membranes du LMOPS, obtenues par copolymérisation directe de monomères sulfonés, présentent un « pic ionomère » beaucoup plus large et situé aux plus petits angles. Ces copolymères statistiques présentent donc des domaines ioniques beaucoup plus gros et dont la distribution en taille est beaucoup plus importante que dans le cas des membranes Fumatech.
I.2.5- Conclusion
Lanalyse CES a permis de déterminer les masses moléculaires moyennes en nombre et en poids, exprimées en équivalent polystyrène, de la membrane PEEKs non vieillie, tandis que les analyse IR et RMN ont permis didentifier les signaux caractéristiques de la structure chimique de ses chaînes macromoléculaires. Létude par RMN nous a également permis de détecter et didentifier, tout au moins en partie, la nature des extrémités de chaînes ; il sagit de structures phénoliques. Du point de vue structural, les membranes PEEKs étudiées sont des copolymères statistiques présentant des domaines ioniques relativement gros et dont la distribution en taille est importante.
Le fait quune partie des extrémités de chaînes de la membrane PEEKs soit de nature phénolique est extrêmement important compte tenu du mécanisme de dégradation établi pour la molécule modèle (Voir Chapitre II). Nous avons en effet pu mettre en évidence que la dégradation de cette molécule fait intervenir laddition dun groupement OH sur les cycles aromatiques terminaux, et que les coupures de chaînes résultent de la dégradation oxydante de ce produit. La structure chimique de la molécule modèle nest pas complètement similaire à celle de la membrane PEEKs puisquelle ne présente pas de groupement hexafluoroisopropyle. Il aurait été préférable de réaliser létude sur une molécule modèle comportant ce groupement chimique, mais le procédé de synthèse dune telle molécule nétant pas maîtrisé, nous navons pu lobtenir. Toutefois, compte tenu de la très grande stabilité en milieu oxydant des groupements hexafluoroisopropyles, on peut sattendre à ce que le mécanisme de dégradation de la membrane ne soit pas affecté par ces groupements et soit relativement similaire à celui de la molécule modèle étudiée.
II- Vieillissement ex-situ de la membrane PEEKs
Nous avons étudié le comportement de la membrane PEEKs en présence de radicaux hydroxyles HO, espèces fortement oxydantes.
II.1- Conditions de vieillissement
La membrane PEEKs est plongée dans une solution aqueuse de peroxyde dhydrogène à 0,07% en volume, de telle sorte que le milieu contienne une mole de H2O2 par mole dunité de répétition du polymère. Ce calcul a été réalisé sur la base de la masse moléculaire dun motif de répétition en tenant compte du taux de sulfonation. Le tout est placé à létuve à 80°C pendant 100 heures, temps largement suffisant pour décomposer totalement le peroxyde dhydrogène introduit. A lissue du vieillissement, le polymère est isolé, rincé et séché à létuve sous vide à 40°C afin dobtenir un résidu solide. Ce dernier représente environ 85% en masse du polymère introduit. La phase aqueuse et les eaux de lavage recueillies sont rassemblées et lyophilisées ; le résidu sec représente 15% en masse du polymère non vieilli.
II.2- Analyse des produits de dégradation par CES
Les conditions danalyse par CES sont identiques à celles mises en uvre pour la membrane non vieillie. Cette analyse a été réalisée sur la membrane vieillie rincée et séchée sous vide ainsi que sur le résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ, obtenu par lyophilisation du milieu réactionnel. Lévolution du signal de détection (proportionnel aux variations dindice de réfraction) est présentée REF _Ref147654188 \h Figure 63 en fonction de la masse moléculaire pour ces deux échantillons ainsi que pour la membrane non vieillie. Ces courbes sont obtenues à partir des chromatogrammes, pour lesquels les volumes délution ont été traduits en masses moléculaires grâce à une courbe détalonnage établie à partir de différents échantillons standard de polystyrène.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 63 Evolution du signal de détection en fonction de la masse moléculaire, obtenue à partir des chromatogrammes dexclusion stérique, pour la membrane PEEKs non vieillie, le résidu extrait de la membrane et la membrane vieillie (vieillissement ex-situ dans H2O2 1-1 (solution à 0,07% en volume) à 80°C pendant 100 heures). Les courbes continues correspondent au meilleur ajustement de la fonction (1) avec y0 = 5337±30, 3347±25, 4224±28 ; M0 = 1227±360, 4092±401, 5300±448 ; Mav = 95532±782, 31934±625, 52454±733 ; ² = 1,326±0,014, 1,462±0,033, 1,493±0,025, respectivement.
Le signal de détection étant proportionnel à la concentration despèces détectées dune part, et la concentration de léchantillon injecté étant identique pour ces trois analyses dautre part, lintégrale sous la courbe devrait être constante puisque elle-même représentative de la quantité despèces détectées. Si lon considère la membrane vieillie, on remarque que le signal détecté ne représente que 38% du produit injecté. On en déduit que la fraction manquante, soit 62%, correspond à des espèces de bas poids moléculaire (oligomères ou monomères) que nos conditions danalyse par CES ne permettent pas de détecter. Ces espèces, restées piégées dans la membrane, nont pu en être extraites par un simple lavage à leau. De la même manière, le signal détecté pour le résidu extrait nest représentatif que de 20% du produit injecté, 80% du résidu étant constitué despèces dont la masse moléculaire se situe en dessous de la limite de détection.
Les valeurs de masses moléculaires moyennes définies par cette analyse CES ne tiennent pas compte de ces espèces de bas poids moléculaire formées lors de la dégradation. Compte tenu de la proportion importante de ces espèces, les masses moléculaires moyennes ne sont pas représentatives de lensemble de léchantillon mais seulement de la fraction détectée ( REF _Ref147654219 \h Tableau 38).
EMBED Equation.3 (g.mol-1) équiv. PS EMBED Equation.3 ( g.mol-1) équiv. PSMembrane non vieillie3540074300Membrane vieillie, rincée et séchée 1730036700Résidu extrait de la membrane lors du vieillissement1020021400Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 38 Analyse par CES du résidu extrait de la membrane PEEKs et de la membrane elle-même lors du vieillissement ex-situ dans H2O2 1-1 (solution à 0,07% en volume) à 80°C pendant 100 heures, comparée à lanalyse de la membrane non vieillie : EMBED Equation.3 = masse moléculaire moyenne en nombre ; EMBED Equation.3 = masse moléculaire moyenne en poids
En tenant uniquement compte de ce que lon détecte, le degré de polymérisation de la membrane vieillie est réduit de moitié : la masse moléculaire moyenne en nombre passe de 35 à 17 kg.mol-1. Les chaînes macromoléculaires constitutives du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement présentent quant à elles une masse moléculaire moyenne en nombre de 10 kg.mol-1, plus faible que celle de la membrane vieillie. Cet état de dégradation plus avancé sexplique par le fait que lélution concerne en priorité les chaînes macromoléculaires les plus courtes. De plus, les chaînes éluées dans la phase aqueuse sont plus facilement en contact avec lenvironnement riche en espèces radicalaires ce qui favorise leur dégradation.
Ces résultats indiquent que lensemble des chaînes macromoléculaires sont attaquées lors dun vieillissement ex-situ dans H2O2 1-1 (solution à 0,07% en volume) à 80°C pendant 100 heures, et que la majorité des espèces formées sont des oligomères, voire monomères, dont le poids moléculaire se situe sous le seuil de détection évalué aux alentours de 3000 g.mol-1.
Il est par ailleurs intéressant de noter quil semblerait y avoir une corrélation entre le facteur de diminution de la masse moléculaire moyenne en nombre ( EMBED Equation.3 ) et le pourcentage despèces non détectées ( REF _Ref147654791 \h Tableau 39). Bien que létendue de la dégradation soit trop importante pour pouvoir laffirmer, cette observation serait davantage compatible avec une dégradation induite par les fins de chaînes, conduisant ainsi à leur « dépolymérisation », plutôt quavec une dégradation faisant suite à des coupures de chaînes aléatoires. Dans le cas de coupures aléatoires, le EMBED Equation.3 diminuerait fortement mais les produits formés devraient conserver un degré de polymérisation supérieur à la limite de détection ; la quantité despèces détectées devrait par conséquent rester quasiment constante. Cette hypothèse suppose bien évidemment que le degré de vieillissement ne soit pas trop important, ces deux processus conduisant à terme à la formation despèces de bas poids moléculaire non quantifiables par cette technique.
Diminution de EMBED Equation.3 (%)Espèces non détectées (%)Membrane vieillie, rincée et séchée5161,7Résidu extrait de la membrane lors du vieillissement7179,6Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 39 Corrélation entre le facteur de diminution de la masse moléculaire moyenne en nombre ( EMBED Equation.3 ) et le pourcentage despèces non détectées
Par ailleurs les distributions en masse des espèces détectées, dont les coordonnées du maximum sont EMBED Equation.3 et EMBED Equation.3 , ont toutes pu être ajustées par une formule empirique très simple de la forme :
EMBED Equation.3 Avec EMBED Equation.3 (1)
Où ( REF _Ref147654188 \h Figure 63):
EMBED Equation.3 (e = 2,7182
)
M0 est un (petit) décalage sur laxe des abscisses
EMBED Equation.3
² est un exposant compris entre 1,1 et 1,5
Cette formule empirique décrit aussi bien la distribution en masse avant vieillissement que celle après vieillissement. La dégradation semble ainsi obéir à certaines règles : toutes les chaînes seraient notamment attaquées de la même façon au cours du vieillissement. Ceci irait également dans le sens dune dégradation induite par les fins de chaînes qui conduirait à une « dépolymérisation ». La généralisation de cette observation demande toutefois à être confirmée sur dautres échantillons. Ces résultats ayant été obtenus très récemment, ils ouvrent de nouvelles perspectives. Par ailleurs, létude dun polymère aux fins de chaînes inactives devrait présenter une stabilité très supérieure.
II.3- Analyse des produits de dégradation par IR
Une analyse par infrarouge en mode transmission est réalisée sur le résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ après dispersion de quelques grains dans du bromure de potassium. La membrane vieillie est analysée de la même manière après dissolution dans du THF et réalisation dun film mince. Ces deux spectres ainsi que celui de la membrane non vieillie, reporté à titre de comparaison, sont présentés REF _Ref141441923 \h Figure 64.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 64 Spectres IR du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ et de la membrane vieillie dans ces conditions (pastilles KBr), comparés à celui de la membrane non vieillie (film mince sur ZnSe)
Les spectres IR des membranes PEEKs vieillie et non vieillie ne présentent pas de différence notable. En revanche la signature infrarouge du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement est sensiblement différente. Ces variations se situent principalement dans les zones suivantes :
3000-3600 cm-1 : vibrations de valence (O-H) attribuées à leau solvatant les groupements sulfoniques ainsi quaux groupements sulfoniques eux-mêmes, voire à laddition de groupements OH sur la chaîne macromoléculaire
1714 cm-1 : vibration de valence (C=O)
1086 et 1027 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O)
Le résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ comporte des oligomères, ce qui confirme lanalyse réalisée par CES. La bande caractéristique des fonctions cétone, située à 1659 cm-1, est en effet toujours présente. Elle est toutefois de plus faible amplitude après vieillissement, indiquant une disparition partielle des fonctions cétone de la structure de départ. Des structures carbonylées différentes des structures initialement présentes sont également détectées. Il sagit de produits de dégradation des produits primaires formés, caractérisés par une large bande à 1714 cm-1. Lanalyse par infrarouge de la molécule modèle vieillie a également révélé la présence dune large bande centrée à 1708 cm-1 (Voir Chapitre II II.3.5). Il sagit probablement du même type de structures, le décalage pouvant sexpliquer dans le cas du résidu extrait de la membrane par la formation de dimères ou de produits plus fortement dégradés tels que lacide formique. La quantité de HO mise en jeu pour les espèces passées en solution est en effet beaucoup plus importante que dans le cas de la molécule modèle.
On observe également une augmentation de lintensité des bandes caractéristiques des groupements sulfoniques, situées à 1086 et 1027 cm-1, ce qui tend à montrer que les oligomères élués ont un taux de sulfonation plus important que les macromolécules de départ. Cela na rien détonnant dans la mesure où les blocs sulfonés sont beaucoup plus hydrophiles que les blocs non sulfonés et donc plus facilement élués de la membrane.
II.4- Analyse des produits de dégradation par RMN
Le résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ ainsi que la membrane vieillie sont solubilisés dans du DMSO-d6 à 5% en poids et analysés par RMN. Les spectres RMN 1H correspondants sont présentés REF _Ref141015128 \h Figure 65 entre 6,6 et 8,6 ppm et comparés à celui de la membrane non vieillie. Des produits de dégradation sont également observés entre 2 et 4ppm (Annexe III.3) ; ils font suite à une ouverture de cycle et ne seront par conséquent pas considérés dans la suite de cette étude dans la mesure où ils correspondent à une dégradation des produits primaires de vieillissement. Nous nous sommes en priorité intéressés à ces derniers.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 65 Spectres RMN 1H de la membrane PEEKs vieillie dans H2O2 1-1 à 0,07% en volume à 80°C pendant 100 heures : a) membrane non vieillie ; b) résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ; c) membrane vieillie en ex-situ, rincée et séchée sous vide
On constate que les spectres du résidu extrait ( REF _Ref141015128 \h Figure 65b) et de la membrane vieillie ( REF _Ref141015128 \h Figure 65c) sont globalement identiques et assez peu différents de celui de la membrane non vieillie ( REF _Ref141015128 \h Figure 65a). On observe cependant une inversion de lintensité relative des bandes situées à 7,4 et 7,43 ppm, correspondant respectivement à un proton du bloc hydrophile et à un proton du bloc hydrophobe. Ainsi, alors que les chaînes macromoléculaires de la membrane non vieillie sont constituées de ces deux blocs en proportions équivalentes, le résidu extrait de la membrane lors du vieillissement est majoritairement composé de blocs sulfonés, comme précédemment observé lors de lanalyse par infrarouge, tandis que la membrane vieillie est majoritairement composée de blocs non sulfonés. Alors que le mode de synthèse devrait conduire à un copolymère statistique, la distribution des groupements sulfoniques le long de la chaîne ne semble pas totalement aléatoire. Cette observation traduit vraisemblablement une différence de réactivité entre les différents monomères lors de la synthèse. Par ailleurs, le spectre du résidu extrait de la membrane ( REF _Ref141015128 \h \* MERGEFORMAT Figure 65b) est mieux résolu, bien quenregistré dans les mêmes conditions, ce qui traduit la présence doligomères plus petits relaxant plus vite comme la précédemment révélé lanalyse par CES.
Notre objectif étant didentifier les modifications induites lors du vieillissement, nous avons choisi détudier le résidu extrait de la membrane qui, daprès lanalyse infrarouge contient lessentiel de linformation et, du fait de son plus faible degré de polymérisation, présente la meilleure sensibilité en RMN. Nous avons réalisé une analyse par RMN à deux dimensions permettant de mettre en évidence les corrélations 1H-1H (COSY) et 1H-13C à trois liaisons (HMBC). Les cartes correspondantes sont respectivement présentées en REF _Ref141100638 \h Figure 66 et REF _Ref141100669 \h Figure 67.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 66 Carte RMN 2D du résidu extrait de la membrane PEEKs lors du vieillissement ex-situ (H2O2 1-1 à 0,07% en volume à 80°C pendant 100 heures) : corrélations 1H-1H (COSY)
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 67 - Carte RMN 2D du résidu extrait de la membrane PEEKs lors du vieillissement ex-situ (H2O2 1-1 à 0,07% en volume à 80°C pendant 100 heures) : corrélations 1H-13C à trois liaisons (HMBC)
Linterprétation de ces cartes RMN à deux dimensions a été réalisée sur la base des résultats obtenus précédemment lors de létude du vieillissement de la molécule modèle PEEKs en milieu oxydant. Deux phénomènes sont envisageables :
une coupure au niveau des fonctions éther et cétone
laddition dun groupement OH sur la chaîne macromoléculaire
Les valeurs des déplacements chimiques des protons et carbones des différentes structures possibles ont été calculées et confrontées aux tâches de corrélations observées. Lidentification des produits de dégradation constituants le mélange est difficile et parfois assez ambiguë dans la mesure où les produits susceptibles de se former présentent des structures chimiques très proches les unes des autres. Des recouvrements de signaux sont donc tout à fait probables. De plus, le calcul des valeurs de déplacements chimiques a été réalisé en utilisant le groupement C-(CH3)3 à la place du groupement C-(CF3)2-C6H5-R non disponible dans les tables prédictives. De même les groupements O(CH3) et CO-(CH3) ont été employés à la place des groupements O-(C6H4)-R et CO-(C6H4)-R. Ces approximations peuvent entraîner des variations entre les valeurs des déplacements chimiques observés et calculés, ce qui complique encore lidentification des produits de dégradation.
Malgré ces difficultés, il semble que la dégradation conduise majoritairement à des fins de chaînes correspondant aux fonctions chimiques induites lors du vieillissement de la molécule modèle. En revanche aucun fragment issu de laddition dun groupement OH sur la chaîne na été mis en évidence : soit les signaux correspondants ne sont pas détectés, soit ils seraient, sils existent, convolués avec ceux de la membrane non vieillie. Les signaux relatifs aux produits de dégradation observés correspondent à des extrémités de chaînes issues de coupures. Deux types de coupures peuvent se produire :
au niveau des fonctions cétone ( REF _Ref141160686 \h Tableau 40) : elles peuvent alors conduire à deux types de fins de chaînes, des acides carboxyliques et/ou des structures phénoliques
au niveau des fonctions éther ( REF _Ref141172197 \h Tableau 41) : elles conduisent à la formation de structures phénoliques
Structure chimiquePosition des atomes´ des protons
(ppm / TsP)´ des carbones
(ppm / TsP)observéscalculésobservéscalculés
Produit A1
SHAPE \* MERGEFORMAT
1
2
3
4
5
6
-COOH
-
6,97
7,89
-
8,44
-
-
-
6,98
7,98
-
8,33
-
-
156,95
132,35
126,42
131,35
140,02
167,12
160,2
120,2
135,5
126,9
129,5
133,9
-
Produit A2
SHAPE \* MERGEFORMAT
1
2
3
4
5
6-
6,7
6,68
-
7,03
-
147,8
121,9
120
151,4
115,3
135,6
Produit B1
SHAPE \* MERGEFORMAT
1
2
3
4
-COOH
-
7,14
7,97
-
-
-
6,98
7,98
-
-
160,21
119,67
133,89
127,46
167,12
162,4
118,9
131,7
125,6
-Produit B2
SHAPE \* MERGEFORMAT
1
2
3
4-
7,14
6,85
--
6,7
6,68
-158,7
119,67
115,93
150
120,6
117,5
150,1Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 40 Déplacements chimiques calculés et observés des protons et carbones correspondants aux oligomères issus d une coupure au niveau des fonctions cétone
Structure chimiquePosition des atomes´ des protons
(ppm / TsP)´ des carbones
(ppm / TsP)observéscalculésobservéscalculés
Produit C1
SHAPE \* MERGEFORMAT
1
2
3
4
-
7,14
6,85
--
7,14
6,67
-
127,46
122,92
143
126,7
115,5
152,3
Produit C2
SHAPE \* MERGEFORMAT
1
2
3
4-
7,64
6,93
--
7,77
6,86
-128,57
130,83
158,7130,2
130,3
116,1
159,6Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 41 - Déplacements chimiques calculés et observés des protons et carbones correspondants aux oligomères issus dune coupure au niveau des fonctions éther
La formation de ces fins de chaînes peut se résumer de la manière suivante :
SHAPE \* MERGEFORMAT
La présence de certains de ces produits a pu être déterminée sans ambiguïté, cest le cas des produits A1 et B1, deux acides carboxyliques, ainsi que du produit C1, ce dernier correspondant à la structure terminale des chaînes macromoléculaires du polymère non vieilli.
Le produit C2 semble être présent dans la mesure où les valeurs des déplacements chimiques qui lui sont attribués concordent avec les valeurs calculées. Il est cependant surprenant de ne pas observer le couplage du proton 3 avec le carbone 3 sur la carte HMBC.
Le produit B2, structure phénolique complémentaire au produit B1, semble également être présent. Néanmoins, certaines valeurs des déplacements chimiques observés sont quelque peu éloignées des valeurs calculées et les protons de cette structure seraient convolués avec ceux du produit C1.
Le produit A2, structure phénolique complémentaire au produit A1, ne semble pas faire partie des produits de dégradation. Son caractère phénolique hydrophile, dû à la présence des groupements OH et SO3H sur la noyau aromatique terminal, favorise probablement sa décomposition dans le milieu oxydant auquel il est soumis.
Si certaines incertitudes demeurent en ce qui concerne les valeurs calculées des déplacements chimiques des produits A, B et C du fait de lutilisation de substituants approchant mais parfois différents, tel nest pas le cas pour la fin de chaîne D1 dont la structure est présentée ci-dessous. Les signaux correspondants ont été parfaitement identifiés au cours de létude sur molécule modèle (voir Chapitre II), mais ils ne sont pas observés après vieillissement en ex-situ de la membrane PEEKs.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Deux explications peuvent être avancées :
cette structure se forme peu lors de la dégradation dune membrane PEEKs et est donc difficilement détectable
cette fin de chaîne ne saccumule pas en raison dune forte sensibilité à loxydation
La fin de chaîne D2 a en revanche été détectée. Cependant, étant donné quelle correspond au produit C1, cette observation ne nous permet pas de conclure quant à la validité de lune ou lautre hypothèse.
Pour résumer, suite à la dégradation en milieu oxydant de la membrane PEEKs, deux extrémités de chaîne de type acide carboxylique ont été clairement identifiées (produits A1 et B1). Les fins de chaînes de type phénolique qui semblent se former (produits C2, B2 et/ou C1) se caractérisent par labsence de groupements sulfoniques SO3H. Ces fins de chaînes étant situées à lextrémité de blocs hydrophobes, elles pourraient être moins sensibles lors dune dégradation en phase aqueuse que leurs homologues situées sur des fins de chaînes sulfonées. Labsence de détection du produit A2, porteur dun groupement SO3H qui pourrait favoriser lattaque radicalaire en phase aqueuse, corrobore cette hypothèse.
Cinq signaux protons ( REF _Ref141100638 \h Figure 66) et un carbone ( REF _Ref141100669 \h Figure 67) nont pas été identifiés.
II.5- Etude structurale dune membrane PEEKs post-sulfonée vieillie en milieu oxydant
Une étude du comportement structural de membranes PEEKs post-sulfonées (produites par la société Fumatech) de CEI 1,3 méq.g-1 a été menée à 80°C dans des solutions de peroxyde dhydrogène de concentration variable. La structure chimique de ce type de membrane est présentée dans le chapitre I en figure 17. Il est important de noter que :
cette étude, pour des raisons de disponibilité de matériaux, na pas été réalisée sur la même membrane que celle étudiée par ailleurs,
la concentration de la solution de H2O2 varie de 0,05% à 1% en volume, contre 0,07% pour le vieillissement ex-situ plus particulièrement étudié, et le nombre de moles de peroxyde dhydrogène par unité de répétition du polymère est supérieur à 1 mais na pas été contrôlé.
La première constatation que lon puisse faire concerne limportante différence de structure entre les membranes vieillies 45 heures dans une solution de H2O2 à 0,05% et 0,5% en volume ( REF _Ref145852692 \h Figure 68). Il est important de signaler que la membrane vieillie à 0,5% est extrêmement fragile et ne peut être manipulée sans se briser en de nombreux morceaux. Par conséquent, il na pas été possible dexprimer les intensités en unités absolues puisque la quantité de matière dans le faisceau na pu être déterminée.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 68 Spectres DNPA de membranes PEEKs post-sulfonées vieillies 45 heures dans une solution de H2O2 à 0,05% et 0,5% en volume, comparés à ceux de la même membrane équilibrée dans leau à température ambiante et à 92°C
Le spectre de la membrane vieillie à 80°C dans une solution de H2O2 à 0,05% correspond à celui dune membrane gonflée dans leau à 92°C ( REF _Ref145852692 \h Figure 68). Daprès ce résultat, le vieillissement aurait pour effet de diminuer la résistance de la matrice polymère au gonflement. Toutefois, si lon compare le spectre de la membrane vieillie à 80°C dans une solution de H2O2 à 0,5% en volume par rapport à celui dune membrane gonflée dans leau à 150°C ( REF _Ref145853710 \h Figure 69), il apparaît que lévolution structurale ne peut être ramenée à une simple augmentation de la sensibilité au gonflement. On note une réminiscence des pics de corrélation sur le spectre de la membrane gonflée à haute température, alors que dans le cas de la membrane dégradée dans le peroxyde dhydrogène le spectre ne présente plus de pic et peut être simulé par un modèle dellipsoïde de 100 Å de long et 26 Å de diamètre.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 69 Spectre DNPA dune membrane PEEKs post-sulfonée vieillie à 80°C pendant 45 heures dans une solution de H2O2 à 0,5% en volume comparé à celui de la même membrane équilibrée dans leau à 150°C
Une série dexpériences a été réalisée pour des solutions de peroxyde dhydrogène de concentration intermédiaire allant jusquà 1% en volume ( REF _Ref145923367 \h Figure 70). Les spectres correspondants confirment que lorsque la concentration en H2O2 augmente, le « pic ionomère » se déplace continûment vers les petits angles jusquà disparaître au-delà de 0,2%. Ce seuil correspond à la perte des propriétés mécaniques de la membrane. A première vue, un tel effet de la dégradation paraît davantage en accord avec un mécanisme impliquant des coupures aléatoires le long de la chaîne polymère plutôt quune consommation progressive par les bouts de chaînes. Dans ce deuxième cas on sattendrait à observer un seuil, correspondant à une valeur critique de la masse moléculaire, mais pas dévolution. Toutefois une dégradation par « dépolymérisation » ne peut être exclue. Compte tenu de létat davancement de la dégradation dune membrane PEEKs vieillie dans une solution de H2O2 1-1 à 0,07% en volume (Voir II.2- analyse par CES), et du fait que cette étude par DNPA a été réalisée dans des conditions encore plus agressives, il est probable que le seuil en-deçà duquel aucune évolution ne serait observée soit déjà dépassé.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 70 Spectres DNPA de membranes PEEKs post-sulfonées vieillies à 80°C pendant 24 heures dans des solutions de H2O2 de 0 à 1% en volume
Cette étude montre que les conditions appliquées engendrent une dégradation trop importante. Les propriétés mécaniques de la membrane ayant complètement disparu au-delà de 0,2%, seuls quatre échantillons sont exploitables. Une étude à des degrés de vieillissement intermédiaires, notamment à très faible dégradation et en contrôlant le nombre de moles de H2O2 par unité de répétition du polymère, serait nécessaire pour vérifier lexistence ou non de ce seuil.
Toutefois cette étude montre clairement que lévolution structurale observée pour les membranes PEEKs post-sulfonées est très différente de celle des polyimides sulfonés. Les PIs étudiés par DXPA ne présentent pas dévolution de la position du pic de corrélation, seule son intensité diminue continûment au cours du vieillissement. Ces observations ont été interprétés par une élution des parties ioniques du polymère, suite à des coupures de chaînes, sans que la forme ni la distribution spatiale des domaines ioniques ne soit affectée probablement à cause de la rigidité importante des chaînes de PIs ADDIN EN.CITE Meyer20061110111Gilles MeyerCarine PerrotGérard GebelLaurent GononSandrine MorlatJean-Luc Gardette2006Ex situ hydrolytic degradation of sulfonated polyimide membranes for fuel cellsPolymer475003-50110705995264 sPI Polymer 2006.pdf14. Une étude par DNPA des PIs montre que le vieillissement nentraîne aucune modification du spectre. La rigidité des chaînes macromoléculaires est également mise en cause dans ce cas.
II.6- Conclusion
Le vieillissement ex-situ à 80°C pendant 100 heures de la membrane PEEKs en milieu oxydant (solution de H2O2 1-1 à 0,07% en volume) conduit à une diminution importante du degré de polymérisation (DP) moyen des chaînes macromoléculaires. Le résidu extrait de la membrane lors du vieillissement, qui représente environ 15% en masse du polymère introduit, est constitué des chaînes les plus courtes et les plus hydrophiles et contient, daprès lanalyse infrarouge, plus dinformations que la membrane vieillie. Les extrémités de chaînes sont de même nature que les fragments observés lors du vieillissement de la molécule modèle. Des structures de type acide carboxylique et phénoliques ont ainsi été détectées par RMN. Dautres produits de dégradation sont toutefois présents dans la mesure où certains signaux nont pas été identifiés et où des convolutions sont probables. Lanalyse structurale par DNPA révèle que le vieillissement aurait en partie pour effet de diminuer la résistance de la matrice polymère au gonflement.
Dans le but de déterminer si la dégradation fait suite à une « dépolymérisation » ou à des coupures de chaînes aléatoires, nous avons réalisée une étude par CES. Des travaux, montrant quil sagit de phénomènes complexes, ont dores et déjà été menés dans ce sens sur des polyamides et polypropylènes, notamment par Chaupart et al. ADDIN EN.CITE Chaupart19981910191N. ChaupartG. SerpeJ. Verdu1998Molecular weight distribution and mass changes during polyamide hydrolysisPolymer396-71375-13802372583424aupart-serpe-1998.pdf15, Serpe et al. ADDIN EN.CITE Serpe19971900190G. SerpeN. ChaupartJ. Verdu1997Ageing of polyamide 11 in acid solutionsPolymer3881911-19170141096704rpe-chaupart-1997.pdf16 et Girois et al. ADDIN EN.CITE Girois19961920192S. GiroisL. AudouinJ. VerduP. DelpratG. Marot1996Molecular weight changes during the photooxidation of isotactic polypropylenePolymer degradation and stability51125-1320846003968rois-audouin-1996.pdf17. Dans notre cas, lanalyse par CES révèle la formation dune quantité très importante despèces de bas poids moléculaire (oligomères ou monomères), non détectables par cette technique, et dont la proportion semble corrélée à la diminution de la masse moléculaire moyenne en nombre. Par ailleurs la distribution en masse des espèces détectées peut être ajustée par une formule empirique particulière qui semble indiquer que toutes les chaînes macromoléculaires, quel que soit leur DP, sont attaquées de la même manière. Cet ensemble dinformations tend à penser que la dégradation serait majoritairement due à une attaque par les fins de chaînes, conduisant à une « dépolymérisation », bien que des coupures de chaînes aléatoires ne soient pas exclues en raison notamment de la forte probabilité de rencontre dun radical avec les autres sites réactifs situés le long de la chaîne.
Afin de vérifier cette hypothèse, la dégradation dune membrane PEEKs de même nature mais dont les extrémités de chaînes seraient bloquées par des groupements beaucoup moins sensibles à loxydation devra être étudiée. Si la « dépolymérisation » est effectivement le phénomène majeur, les mêmes conditions de vieillissement devraient conduire à une dégradation beaucoup plus faible.
III- Vieillissement en pile H2/O2 de la membrane PEEKs
Nous allons maintenant comparer la dégradation induite par un vieillissement ex-situ à celle provoquée par un fonctionnement en pile à combustible de la membrane PEEKs.
III.1- Le test en pile
Un test en pile consiste à faire fonctionner une cellule dans des conditions données de tension et de courant. Lun de ces paramètres est fixé par lexpérimentateur, tandis que lautre est mesuré en fonction du temps. Le banc de test utilisé permet le contrôle des débits et des pressions de gaz, ainsi que de la température des arrivées de gaz et de la cellule.
III.1.1- La cellule
Une vue éclatée de la cellule est présentée REF _Ref145411320 \h \* MERGEFORMAT Figure 71. Celle que nous utilisons présente une surface géométrique active de 25 cm2. La membrane, qui en constitue le cur, est entourée de deux électrodes commerciales E-Tek de type ELAT-DS comportant un dépôt de carbone-PTFE de chaque côté. La face en contact avec la membrane, il sagira de la « face active », est imprégnée de catalyseur, du carbone (Vulcan XC72) platiné. La charge en platine est de lordre de 0,4 à 0,5 mg.cm-2. Lautre face de lélectrode est appelée « couche de diffusion ». Elle permet lélimination de leau et une répartition homogène des gaz sur la couche active. Une suspension de Nafion® est déposée sur le catalyseur afin daméliorer la surface de contact avec la membrane et donc la diffusion protonique. Les électrodes utilisées comportent entre 0,6 et 0,7 mg.cm-2 de Nafion®.
Lassemblage membrane/électrodes est entouré de joints : un joint Viton tramé de 270 (m dépaisseur (polymère fluoré déposé sur un tissu de verre) et un joint Téflon tramé de 120 (m dépaisseur. Cet ensemble est disposé entre deux plaques en graphite qui permettent la distribution des gaz grâce à un unique canal usiné à lintérieur de la plaque. De part et dautre sont disposées des plaques en cuivre doré afin dassurer la collecte du courant. Cet ensemble est comprimé par des plaques de serrage en acier inoxydable avec un couple de 8 N.m, dans lépaisseur desquelles sont placées des cartouches chauffantes. Lisolation électrique des deux bornes de la pile est assurée par un film de polymère isolant disposé à linterface des plaques collectrices et des plaques de serrage.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 71 Vue éclatée de la cellule de test en pile
III.1.2- Conditions expérimentales du test en pile
Au moment de la préparation de la cellule, la membrane est préalablement gonflée une quinzaine de minutes dans leau afin que la conduction protonique sétablisse plus rapidement lors du démarrage de la pile. Les valeurs des différents paramètres du test sont les suivantes :
La température de la cellule est fixée à 60°C.
La pression des gaz, de lhydrogène et de loxygène purs, est fixée à 2,3 bars. Cette valeur est maintenue constante à 0,2 bars près dans la mesure où des fluctuations trop importantes pourraient entraîner des différences de pression entre les compartiments anodiques et cathodiques et conduire à une rupture prématurée de la membrane. Les gaz sont humidifiés à 100% dhumidité relative par passage au travers de bulleurs dont la température est fixée à 70°C.
La stoechiométrie des gaz est de 1,2 à lanode et 2 à la cathode, ce qui correspond à des débits respectivement de 84 et 70 ml.min-1. Dans ces conditions, lexcès de gaz par rapport à la quantité théorique (stoechiométrie de 1) est de 20% à lanode et de 100% à la cathode. Ces excès ont été nécessaires pour permettre le bon fonctionnement du dispositif, en particulier des débitmètres massiques, et compenser les fuites de gaz internes à ce montage.
La densité de courant est fixée à 0,4 A.cm-2, soit 10 A pour une surface de 25 cm2.
Au cours de son fonctionnement, la pile produit de leau qui sajoute à celle provenant de lhumidification des gaz. Ces eaux seront collectées et analysées car il est fort probable quelles contiennent des produits de dégradation élués et donc des informations concernant le mécanisme de dégradation de la membrane. Afin déviter la contamination de ces eaux, un rinçage de la tubulure et de lensemble du système est réalisé avant le démarrage proprement dit de la pile ADDIN EN.CITE Xie2005909Jian XieDavid L. Wood IIIDavid M. WayneThomas A. ZawodzinskiPlamen AtanassovRodney L. Borup2005Durability of PEFCs at high humidity conditionsJournal of the electrochemical society1521A104-A1131983347201-Zawodzinski-2005.pdf18. Pour ce faire, du gaz à 100% dhumidité relative est mis en circulation à 200 ml.min-1 sous pression atmosphérique, et la température de la cellule est portée à 60°C afin déviter le noyage de la pile. Ni courant ni tension nest imposé pour ne pas que la pile commence à fonctionner et la membrane à se dégrader. Lhydrogène et loxygène sont dailleurs remplacés par un courant dazote afin de ne pas se placer dans des conditions de circuit ouvert connues pour être à lorigine dune importante dégradation ADDIN EN.CITE Endoh200410010Eiji EndohShinji TerazonoHardiyanto WidjajaYasuyuki Takimoto2004Degradation study of MEA for PEMFCs under low humidity conditionsElectrochemical and solid state letters77A209-A2112579392532doh-Terazono-2004.pdf19 (Voir chapitre I I.2.2). Ces conditions sont maintenues pendant 48 heures. Le chauffage est alors arrêté, et lazote est remplacé par lhydrogène et loxygène. La phase de démarrage peut débuter. La densité de courant et la température sont progressivement augmentées jusquà la valeur de consigne et après quelques heures de fonctionnement, le système sauto-régule grâce à leau produite par la pile et celle apportée par les humidificateurs.
La membrane PEEKs de CEI = 1,6 méq.g-1 testée dans ces conditions, c'est-à-dire à 60°C et une densité de courant de 0,4 A.cm-2 (10A pour 25 cm2), a fonctionné pendant 500 heures sous une tension de 0,42V. A lissue de ce test, le démontage de la cellule a révélé une rupture de la membrane sur plusieurs centimètres, parallèlement et à proximité du bord de la surface active. Cette rupture prématurée semble faire suite à des contraintes mécaniques localisées, conséquence probable du gonflement de la membrane au niveau de la surface active et de la pression de serrage appliquée au niveau des joints. Cette durée de vie est faible comparée aux 4000 heures annoncées pour une membrane PEEKs de CEI = 1,47 méq.g-1 à 50°C et une densité de courant de 0,74 A.cm-2 sous 0,52V, ou aux 1000 heures de fonctionnement du même type de membrane à 90°C et une densité de courant constante de 0,5 A.cm-2 ADDIN EN.CITE Rozière200372072Jacques RozièreDeborah J. Jones2003Non-fluorinated polymer materials for proton exchange membrane fuel cellsAnnual review of materials res33503-55520. Dans ce deuxième cas, on peut toutefois sinterroger sur la validité dune telle comparaison étant donnée la valeur extrêmement faible de la densité de courant indiquée. De plus, dune manière générale, il est toujours difficile de comparer des durées de vie à celles annoncées dans la littérature dans la mesure où elles sont fonction dun grand nombre de paramètres qui ne sont pas toujours précisés et qui, de ce fait, varient généralement dun test à lautre. Parmi les principaux on peut citer :
Paramètres relatifs à la membrane elle-même : degré de polymérisation des chaînes macromoléculaires, épaisseur de la membrane, formation éventuelle de défauts lors de sa mise en forme.
Paramètres relatifs aux conditions du test : surface active de la membrane (plus elle est grande, plus les risques de défauts ou points chauds par exemple seront importants), choix des électrodes, des joints, nature des gaz (oxygène ou air), taux dhumidification.
III.2- Analyse par infrarouge
III.2.1- La membrane
Après test en pile, la membrane est analysée par infrarouge sur chacune de ses faces en mode ATR (Attenuated Total Reflection). Le spectromètre utilisé est un Perkin Elmer Paragon 500 muni dun accessoire ATR-Specac à cristal diamant permettant une analyse de surface. Lanalyse est réalisée avec une résolution de 4 cm-1, 64 scans et sur une épaisseur inférieure à 1 (m.
Les spectres IR-ATR des faces anode et cathode de la membrane PEEKs vieillie en pile sont présentés REF _Ref141593039 \h Figure 72. Le spectre de la membrane non vieillie, réalisé en mode transmission sur film mince, est reporté à titre de comparaison.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 72 Spectres IR-ATR des faces anode et cathode de la membrane PEEKs vieillie en pile 500 heures à 60°C, comparés à la membrane non vieillie
Lanalyse infrarouge révèle une dégradation hétérogène de la membrane en pile à combustible. Il napparaît pas de différence notable entre le spectre de la face anode et celui de la membrane non vieillie. En revanche on remarque un épaulement à 1714 cm-1 sur le spectre de la face cathode, semblable à celui observé sur le résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ ( REF _Ref141441923 \h Figure 64) ce qui traduit a priori la formation des mêmes produits de dégradation. Cette bande dabsorption indique que les produits primaires de vieillissement se sont fortement dégradés en surface côté cathode, où arrive loxygène, ce qui atteste de leur extrême sensibilité vis-à-vis de loxydation. Lanalyse infrarouge ne nous permet pas de détecter les produits primaires de dégradation car ils présentent des bandes dabsorption similaires à celles de la structure initiale. Mais labsence de dérivés carbonylés sur la face anode tend à démontrer que la dégradation se produirait essentiellement côté cathode. Ce résultat est en accord avec ceux de Gode et al. ADDIN EN.CITE Gode200354054P. GodeJ. IhonenA. StrandrothH. EricsonG. LindberghM. ParonenF. SundholmG. SundholmN. Walsby2003Membrane durability in a PEM fuel cell studied using PVDF based radiation grafted membranesFuel cells31-221-2721 et Ericson et al. ADDIN EN.CITE Ericson200261061H. EricsonT. KallioT. LehtinenB. MattssonG. SundholmF. SundholmP. Jacobsson2002Confocal raman spectroscopic investigations of fuel cell tested sulfonated styrene grafted poly(vinylidene fluoride) membranesJournal of the electrochemical society1492A206-A2111995892486lio-Lehtinen_2002.pdf22 qui ont étudié la dégradation de membrane PVDF-g-PSSA (Voir chapitre I, paragraphe I.2.3), ainsi quavec les travaux de Hübner et Roduner ADDIN EN.CITE Hübner199989089Gerold HübnerEmil Roduner1999EPR investigation of HOo radical initiated degradation reactions of sulfonated aromatics as model compounds for fuel cell proton conducting membranesJournal of materials chemistry9409-4184045447424bner-Roduner-1999.pdf23 qui indiquent une accélération de la dégradation en présence de dioxygène par oxydation des radicaux formés suite à laddition dun HO (Voir chapitre I, paragraphe III.1.5). Toutefois dautres auteurs observent une dégradation du Nafion® plus importante à lanode quà la cathode ADDIN EN.CITE Huang200339039Chengde HuangKim Seng TanJianyi LinKuang Lee Tan2003XRD and XPS analysis of the degradation of the polymer electrolyte in H2-O2 fuel cellChemical physics letters37180-853326960901uang-Tan-Lin-2003.pdfScherer199033033G.G. Scherer1990Polymer membranes for fuel cellsBerichte der bunsengesellschaft für physikalische chemie941008-1014Stucki199865065S. StuckiG.G. SchererS. SchlagowskiE. Fischer1998PEM water electrolysers : evidence for membrane failure in 100 kW demonstration plantsJournal of applied electrochemistry281041-104924-26. Ces différences peuvent être liées à la nature du matériau ou bien aux conditions du test en pile.
III.2.2- Les eaux de pile
Quelques grains du résidu solide obtenu par lyophilisation de leau recueillie en sortie de pile côté anode et côté cathode sont dispersés dans du bromure de potassium afin de réaliser un spectre IR en mode transmission. Ces deux spectres sont présentés REF _Ref141773168 \h Figure 73, où celui du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ est reporté à titre de comparaison.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 73 Spectres IR des eaux de pile côté anode et cathode, comparés à celui du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ
Un léger épaulement est observé à 1714 cm-1 sur le spectre du lyophilisat des eaux de vieillissement côté cathode ( REF _Ref141773168 \h \* MERGEFORMAT Figure 73, spectre bleu). Un tel signal est également observé sur le spectre de la face cathode de la membrane vieillie en pile ( REF _Ref141593039 \h \* MERGEFORMAT Figure 72) et sur celui du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ ( REF _Ref141773168 \h \* MERGEFORMAT Figure 73, spectre rouge). Toutefois les spectres IR des lyophilisats des eaux de pile ne présentent aucune bande caractéristique des liaisons C=C aromatiques. Or comme nous avons pu lobserver lors du vieillissement ex-situ, même pour des degrés de vieillissement importants des dérivés phénoliques et benzoïques sont observés. La quantité de produit recueillie étant par ailleurs très faible, le résidu analysé pourrait ne pas résulter dune dégradation de la membrane mais dune pollution. Cette dernière pourrait provenir du relargage de composés contenus dans un ou plusieurs éléments constitutifs de la cellule (électrodes, joints, plaques en graphite) et/ou dune dégradation de ces mêmes éléments commerciaux. Elle pourrait être la conséquence dun protocole de lavage du banc inadapté ou insuffisant.
III.3- Analyse de la membrane par CES
Dans une pile à combustible, contrairement au vieillissement ex-situ, la membrane nest pas en contact avec de leau liquide excepté peut-être quelques gouttelettes en surface. En outre, les différents éléments du système ainsi que la forte compression appliquée à lensemble sont autant de barrières à une éventuelle élution des oligomères. La quantité de résidu solide obtenue par lyophilisation de leau recueillie en sortie de pile a par conséquent été trop faible pour permettre une analyse par CES ou RMN. Seule une analyse par infrarouge a pu être réalisée sur le lyophilisat des eaux de vieillissement comme nous venons de le voir.
A lissue du test en pile, la cellule est démontée et la membrane vieillie est analysée par CES selon le même protocole que celui énoncé précédemment. Lévolution du signal de détection en fonction de la masse moléculaire est présentée REF _Ref146789523 \h Figure 74 et comparée à celle de la membrane non vieillie. On ne peut toutefois pas exclure que des produits de dégradation formés en surface de la membrane soient restés piégés sur les électrodes.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 74 Evolution du signal de détection en fonction de la masse moléculaire, obtenue à partir des chromatogrammes dexclusion stérique, pour la membrane vieillie en pile à 60°C pendant 500 heures sous une tension de 0,42V et la membrane non vieillie. Les courbes continues correspondent au meilleur ajustement de la fonction (1) avec y0 = 6465±25, 5337±30 ; M0 = 1546±142, 1227±360 ; Mav = 52727±349, 95532±782 ; ( = 1,17±0,009, 1,326±0,014, respectivement.
Tout comme lors du vieillissement ex-situ, bien que dans une moindre mesure, le signal détecté pour la membrane testée en pile ne représente que 80% du produit injecté. On en déduit que 20% en masse sont constitués despèces dont la masse moléculaire se situe en-deçà de la limite de détection imposée par nos conditions danalyse en CES.
Les valeurs des masses moléculaires moyennes, qui ne tiennent pas compte de ces espèces de bas poids moléculaire formées lors de la dégradation, sont rassemblées dans le REF _Ref141531791 \h Tableau 42. A lissue du test en pile, le degré de polymérisation de la membrane est diminué de plus dun tiers puisque lon passe de 35 à 20 kg.mol-1. La rupture de la membrane ayant conduit à larrêt de la pile est donc liée à une dégradation chimique importante qui entraîne une diminution de lenchevêtrement des chaînes macromoléculaires. Ceci se traduit par une dégradation des propriétés physiques de la membrane, qui devient alors plus sensible aux contraintes mécaniques et aux variations de pression éventuelles.
EMBED Equation.3 (g.mol-1) équiv. PS EMBED Equation.3 (g.mol-1) équiv. PSMembrane non vieillie3540074300Membrane vieillie en pile, rincée et séchée2030051100Variation de masse 46 %31 %Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 42 - Analyses par CES de la membrane PEEKs testée en pile à 60°C pendant 500 heures sous une tension de 0,42V, comparées aux valeurs de la membrane non vieillie : EMBED Equation.3 = masse moléculaire moyenne en nombre ; EMBED Equation.3 = masse moléculaire moyenne en poids
Contrairement au vieillissement ex-situ, il ne semble pas y avoir de corrélation entre la variation de la masse moléculaire moyenne en nombre (46 %) et le pourcentage despèces de très bas poids moléculaire (20 %). Cependant si lon considère que les masses moléculaires déterminées par CES ne correspondent quà 80% du produit injecté (20% de perte de signal) et que la dégradation de la membrane en pile est hétérogène comme la révélé lanalyse infrarouge, la forte variation de EMBED Equation.3 traduit une dégradation relativement importante dans lépaisseur de la membrane. Cette hétérogénéité ne permet pas, dans létat actuel, de savoir si la dégradation est due à des coupures aléatoires ou si elle est plutôt induite par une attaque au niveau des fins de chaînes. Cependant la distribution en masse des espèces détectées peut être ajustée par une formule empirique de la même forme que celle définie pour le vieillissement ex-situ (voir II.2), ce qui tendrait à démontrer que le processus nest pas totalement aléatoire. Une étude complémentaire devra être menée, aussi bien par CES que par dautres techniques analytiques, pour essayer de quantifier le degré de vieillissement de la membrane dans son épaisseur.
Un test en pile de 500 heures à 60°C sous une tension de 0,42V semble conduire à un degré de vieillissement plus faible quaprès 100 heures à 80°C dans une solution de H2O2 1-1 à 0,07% en volume. Il convient cependant dêtre extrêmement prudent dans la mesure où dune part le processus de dégradation en pile est hétérogène, dautre part des produits de dégradation formés à linterface entre la membrane et lélectrode ont pu rester piégés dans celle-ci au moment du démontage de la cellule et ne pas être pris en compte dans lanalyse.
III.4- Analyse de la membrane par RMN
La membrane testée en pile dans les conditions exposées précédemment ne présente pas de modifications suffisamment importantes pour être détectées par RMN. La dégradation conduisant à une diminution du degré de polymérisation des macromolécules, nous avons réalisé une extraction des oligomères les plus petits afin de pouvoir « amplifier » et analyser les signaux caractéristiques de la dégradation en pile. Pour ce faire, la membrane vieillie en pile est gonflée dans leau bouillante, et les oligomères alors élués sont isolés par lyophilisation. Le spectre RMN 1H du résidu ainsi extrait de la membrane par post-traitement thermique est présenté REF _Ref141618303 \h Figure 75a entre 6,6 et 8,6 ppm. Les spectres de la membrane non vieillie ( REF _Ref141618303 \h Figure 75c) et du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ ( REF _Ref141618303 \h Figure 75b) sont reportés à titre de comparaison.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 75 Spectres RMN 1H de la membrane PEEKs : a) résidu extrait par post-traitement thermique de la membrane testée en pile; b) résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ ; c) membrane non vieillie
Des signaux caractéristiques des produits de dégradation sont observés sur le spectre RMN 1H du résidu extrait par post-traitement thermique de la membrane vieillie en pile ( REF _Ref141618303 \h Figure 75a). Ces signaux, bien que de très faible intensité, semblent identiques à ceux du résidu extrait de la membrane lors du vieillissement ex-situ ( REF _Ref141618303 \h Figure 75b). Afin de vérifier si les produits de dégradation formés au cours du test en pile sont de même nature que ceux formés lors du vieillissement ex-situ, nous avons eu recours à la RMN à deux dimensions. La carte des corrélations 1H-1H (COSY) est présentée REF _Ref141678445 \h Figure 76.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 76 Carte RMN 2D du résidu extrait par post-traitement thermique de la membrane testée en pile : corrélations 1H-1H (COSY)
Les tâches de corrélation observées sur la REF _Ref141678445 \h Figure 76 correspondent en grande partie à celles obtenues lors de lanalyse du lyophilisat des eaux de vieillissement ex-situ ( REF _Ref141100638 \h Figure 66). Cela traduit que le vieillissement en pile conduit globalement aux mêmes espèces que celles induites par un vieillissement dans H2O2 (se reporter au REF _Ref141160686 \h Tableau 40 et REF _Ref141172197 \h Tableau 41 pages 170 et 171 pour la structure chimique de ces produits). Dautres produits non identifiés à ce jour sont néanmoins détectés. Un produit formé en ex-situ napparaît pas sur cette carte (proton à 7,23 ppm), il peut sagir dun produit de vieillissement secondaire ou alors très sensible en pile ce qui ne permettrait pas sa détection, tandis que deux protons situés à 7,38 et 6,93 ppm sont observés après test en pile alors quils ne létaient pas après vieillissement ex-situ.
Il ressort clairement de cette étude que le test en pile conduit, tout comme le vieillissement ex-situ, à la formation des produits A1 et B1, deux extrémités de chaînes de type acides carboxyliques, et au produit C2, une structure terminale phénolique ne présentant pas de groupement sulfonique. Les résultats précédents montrent que la tâche située à 6,85/7,14 ppm caractérise les extrémités de chaînes macromoléculaires des produits C1 et/ou B2. Pour pouvoir se prononcer quant à la formation de lun et/ou lautre de ces deux produits lors du vieillissement en pile, létude des carbones corrélés à ces deux protons est indispensable. Malheureusement la quantité de résidu récupéré na pas été suffisamment importante pour pouvoir déterminer les corrélations 1H-13C. Dans tous les cas, quil sagisse du vieillissement en pile ou du vieillissement ex-situ, on ne détecte pas de structure phénolique porteuse dun groupement sulfonique parmi les produits de dégradation.
III.5- Etude structurale de la membrane testée en pile
La membrane PEEKs ayant fonctionné en pile 500 heures à 60°C sous une tension de 0,42V a été étudiée par DNPA au niveau de la surface active (« int) et sous le joint (« ext »). Les spectres correspondants, présentés REF _Ref145926590 \h Figure 77, sont comparés à celui de la membrane non vieillie gonflée dans leau à 60°C.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 77 Spectres DNPA dune membrane PEEKs vieillie en pile à 60°C et une densité de courant de 0,4A.cm-2, au niveau de la surface active (« int ») et sous le joint (« ext »)
Aucun effet nest observé suite à la dégradation, la bosse ionomère est beaucoup trop large pour pouvoir observer un déplacement.
III.6- Conclusion
Une membrane PEEKs obtenue par copolymérisation de monomères sulfonés a été testée en pile à combustible H2/O2 à 60°C sous une tension de 0,42V pendant 500 heures. La dégradation alors induite a été analysée et comparée à celle engendrée par un vieillissement ex-situ de cette même membrane dans une solution de H2O2 1-1 à 0,07% en volume et chauffée à 80°C pendant 100 heures.
Lanalyse IR-ATR révèle une dégradation oxydante hétérogène qui se produit principalement côté cathode. Les produits formés et identifiés par RMN sont de deux types :
Acide carboxylique
Phénol aromatique ne comportant pas de groupement sulfonique. Ces structures phénoliques, bien que très sensibles à loxydation, présentent un environnement moins hydrophile du fait de labsence de groupement SO3H, ce qui limite probablement leur attaque radicalaire en phase aqueuse.
Les composés de type phénol aromatique porteurs de groupement sulfonique sont probablement oxydés et donc présents en concentration inférieure au seuil de détection.
Les analyses par RMN et infrarouge indiquent que le vieillissement ex-situ réalisé conduit en grande partie aux mêmes produits primaires de dégradation que ceux formés lors du test en pile.
Létude par CES de la membrane vieillie en pile indique une diminution importante, de plus dun tiers, du degré de polymérisation des chaînes macromoléculaires du polymère. La dégradation en pile dune membrane PEEKs est donc dorigine chimique. Cette dégradation conduit à une perte des propriétés mécaniques de la membrane qui devient alors plus sensible aux contraintes mécaniques et aux variations de pression éventuelles, comme en témoigne la rupture de la membrane parallèlement et à proximité du bord de la surface active. Les analyses réalisées ne permettent pas en létat actuel de déterminer si la dégradation en pile est plutôt induite par une attaque au niveau des fins de chaînes ou par des coupures aléatoires. Quoi quil en soit il est fort probable que les deux processus se produisent simultanément même si lun des deux doit être prépondérant.
Dans la mesure où lon détecte les mêmes produits primaires de vieillissement, on peut considérer que le comportement de la membrane en pile est à peu près similaire à celui de la membrane vieillie dans une solution de H2O2. Cependant les problèmes rencontrés lors de lanalyse par CES et IR démontrent quune quantification des produits de dégradation induits dans lépaisseur de la membrane est indispensable. Par ailleurs une étude cinétique « vraie », au cours de laquelle la concentration en H2O2 est maintenue constante, sera nécessaire pour définir la quantité optimale de peroxyde dhydrogène permettant dobtenir des durées de vie similaires entre les tests ex-situ et in-situ. Un banc de test est actuellement en cours de développement, la principale difficulté consistant à maintenir cette concentration constante puisquil nexiste pas à lheure actuelle de capteur sensible à la concentration de H2O2 et résistant à haute température.
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Chapitre IV
Dégradation dune structure PIs naphthalénique
TOC \o "1-6" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc155757284" I- La membrane polyimide sulfonée (PIs) PAGEREF _Toc155757284 \h - 203 -
HYPERLINK \l "_Toc155757285" I.1- Synthèse de la membrane PIs PAGEREF _Toc155757285 \h - 203 -
HYPERLINK \l "_Toc155757286" I.2- Caractérisation par infrarouge PAGEREF _Toc155757286 \h - 205 -
HYPERLINK \l "_Toc155757287" I.3- Etude du gonflement dans leau PAGEREF _Toc155757287 \h - 207 -
HYPERLINK \l "_Toc155757288" I.3.1- Protocole expérimental PAGEREF _Toc155757288 \h - 208 -
HYPERLINK \l "_Toc155757289" I.3.2- Effet de la température PAGEREF _Toc155757289 \h - 208 -
HYPERLINK \l "_Toc155757290" II- Vieillissement ex-situ de la membrane PIs PAGEREF _Toc155757290 \h - 211 -
HYPERLINK \l "_Toc155757291" II.1- Protocole de vieillissement PAGEREF _Toc155757291 \h - 211 -
HYPERLINK \l "_Toc155757292" II.2- Analyse de la membrane PAGEREF _Toc155757292 \h - 212 -
HYPERLINK \l "_Toc155757293" II.2.1- Par infrarouge PAGEREF _Toc155757293 \h - 212 -
HYPERLINK \l "_Toc155757294" II.2.2- Par fluorescence X au MEB PAGEREF _Toc155757294 \h - 214 -
HYPERLINK \l "_Toc155757295" II.3- Analyse des eaux de vieillissement PAGEREF _Toc155757295 \h - 216 -
HYPERLINK \l "_Toc155757296" III- Etude de lhydrolyse sur des structures modèles PAGEREF _Toc155757296 \h - 218 -
HYPERLINK \l "_Toc155757297" III.1- Composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155757297 \h - 218 -
HYPERLINK \l "_Toc155757298" III.1.1- Synthèse du composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155757298 \h - 218 -
HYPERLINK \l "_Toc155757299" III.1.2- Caractérisation structurale du composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155757299 \h - 220 -
HYPERLINK \l "_Toc155757300" III.1.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155757300 \h - 220 -
HYPERLINK \l "_Toc155757301" III.1.2.2- Par spectrométrie de masse PAGEREF _Toc155757301 \h - 222 -
HYPERLINK \l "_Toc155757302" III.1.2.3- Par spectroscopie UV-Visible PAGEREF _Toc155757302 \h - 223 -
HYPERLINK \l "_Toc155757303" III.1.2.4- Par spectroscopie infra rouge PAGEREF _Toc155757303 \h - 224 -
HYPERLINK \l "_Toc155757304" III.1.3- Vieillissement dans leau du composé modèle PIs jonction PAGEREF _Toc155757304 \h - 226 -
HYPERLINK \l "_Toc155757305" III.1.3.1- Protocole de vieillissement et danalyse PAGEREF _Toc155757305 \h - 226 -
HYPERLINK \l "_Toc155757306" III.1.3.2- Analyse qualitative des différents produits de dégradation formés PAGEREF _Toc155757306 \h - 227 -
HYPERLINK \l "_Toc155757307" III.1.3.2.1- Effet de la température PAGEREF _Toc155757307 \h - 227 -
HYPERLINK \l "_Toc155757308" III.1.3.2.2- Identification des différents produits de dégradation par RMN, SM et IR PAGEREF _Toc155757308 \h - 229 -
HYPERLINK \l "_Toc155757309" III.1.4- Mécanisme de dégradation du composé modèle PIs jonction en milieu aqueux PAGEREF _Toc155757309 \h - 236 -
HYPERLINK \l "_Toc155757310" III.2- Composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155757310 \h - 239 -
HYPERLINK \l "_Toc155757311" III.2.1- Synthèse du composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155757311 \h - 239 -
HYPERLINK \l "_Toc155757312" III.2.2- Caractérisation structurale du composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155757312 \h - 240 -
HYPERLINK \l "_Toc155757313" III.2.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C PAGEREF _Toc155757313 \h - 240 -
HYPERLINK \l "_Toc155757314" III.2.2.2- Par spectroscopie infrarouge PAGEREF _Toc155757314 \h - 241 -
HYPERLINK \l "_Toc155757315" III.2.3- Vieillissement dans leau du composé modèle PIs hydrophile PAGEREF _Toc155757315 \h - 243 -
HYPERLINK \l "_Toc155757316" III.2.3.1- Protocole de vieillissement et danalyse PAGEREF _Toc155757316 \h - 243 -
HYPERLINK \l "_Toc155757317" III.2.3.2- Etude quantitative par RMN du 13C PAGEREF _Toc155757317 \h - 243 -
HYPERLINK \l "_Toc155757318" IV- Discussion PAGEREF _Toc155757318 \h - 249 -
HYPERLINK \l "_Toc155757319" Références bibliographiques PAGEREF _Toc155757319 \h - 251 -
Les membranes polyimide sulfonées font partie des candidates potentielles à une utilisation en pile à combustible. Elles sont ainsi largement étudiées depuis quelques années, notamment au laboratoire des Polymères Conducteurs Ioniques de CEA Grenoble ADDIN EN.CITE Faure19961262126Sylvain Faure1996Synthèse et caractérisation de nouvelles membranes polyimides sulfoniques pour pile à combustible H2/O2GrenobleUniversité Joseph FourierCornet19991882188Nathalie Cornet1999Relation entre la structure et les propriétés de membranes en polyimide sulfoné pour pile à combustible H2/O2GrenobleUniversité Joseph FourierGenies19991272127Cécile Genies1999Synthèse et caractérisation de polyimides sulfonés nouveau matériaux utilisables comme membrane de pile à combustible H2/O2LyonUniversité Claude Bernard1-3, où une thèse a récemment porté sur les modes de dégradation de ce type de membrane lors dune utilisation en pile ADDIN EN.CITE Meyer20041282128Gilles Meyer2004Etude des modes de dégradation de membranes polyimides sulfonées en pile à combustible H2/O2Clermont-FerrandUniversité Blaise Pascal4. Au cours de vieillissements ex-situ et après une période de dégradation, des membranes polyimide se sont révélées stables sur plusieurs centaines dheures dans certaines conditions de température ADDIN EN.CITE Perrot200319310193Carine Perrot2003Développement de protocoles de vieillissement ex-situ pour simuler la dégradation des membranes en piles à combustibleCEA GrenobleRapport DEA5. Ce comportement méritait dêtre approfondi afin de pouvoir éventuellement le maîtriser et lutiliser pour augmenter la durée de vie de ces membranes.
La première partie de ce chapitre est consacrée à létude du vieillissement ex-situ de la membrane polyimide sulfonée présentant cette période de stabilisation. Suivront les études portant sur deux molécules modèles dont lobjectif est de déterminer la sensibilité des fonctions imide à lhydrolyse, principal mode de dégradation, selon leur environnement chimique et la température de vieillissement. La dernière partie de ce chapitre sera consacrée à la synthèse de ces travaux et aux enseignements que lon peut en tirer pour proposer une structure polyimide sulfonée plus stable.
I- La membrane polyimide sulfonée (PIs)
I.1- Synthèse de la membrane PIs
La membrane polyimide sulfonée (PIs) étudiée est un copolymère à blocs, synthétisé à partir dune réaction de polycondensation entre un dianhydride et deux diamine ADDIN EN.CITE Faure19961262126Sylvain Faure1996Synthèse et caractérisation de nouvelles membranes polyimides sulfoniques pour pile à combustible H2/O2GrenobleUniversité Joseph FourierGenies19991272127Cécile Genies1999Synthèse et caractérisation de polyimides sulfonés nouveau matériaux utilisables comme membrane de pile à combustible H2/O2LyonUniversité Claude Bernard1,3. La synthèse se décompose en deux phases :
a) Synthèse du bloc hydrophile :
La première phase consiste à préparer un oligomère sulfoné par polycondensation du dianhydride 1,4,5,8-naphtalènetétracarboxylique (NTDA) et de lacide 2,2-diamino-4,4-biphényle sulfonique (BDSA). Cet oligomère est volontairement terminé diamine grâce à un excès initial de diamine sulfonée.
Les deux monomères sont solubilisés dans le m-crésol, les fonctions acides sulfoniques de la BDSA ayant été préalablement transformées en sel de triéthylammonium en introduisant de la triéthylamine en excès. De lacide benzoïque est ajouté au milieu réactionnel pour catalyser la réaction. Le tout est agité à 80°C pendant 4 heures puis à 180°C pendant 14 heures.
Le rapport molaire R1 des quantités de monomères mis en jeu dans cette première étape est défini par :
EMBED Equation.3 n = nombre de moles
b) Synthèse du bloc hydrophobe :
La diamine non sulfonée et le dianhydride permettant dentreprendre la copolymérisation sont introduits dans une deuxième phase. La diamine non sulfonée est constituée dun mélange équimolaire de 3,4- et 4,4-oxydianiline (ODA) afin daugmenter la flexibilité des chaînes polymères et donc leur solubilité. Le mélange réactionnel est porté à 80°C pendant 4 heures puis à 180°C pendant 20 heures.
La diamine non sulfonée est introduite dans un rapport R2 défini par :
EMBED Equation.3 n(BDSA) = nombre de moles de BDSA introduit dans la 1ère phase
Ce rapport R2 gouverne la capacité déchange ionique (CEI) finale du polymère. Le dianhydride NTDA est ajouté en quantité stoechiométrique, afin daboutir à une réaction totale avec la diamine non sulfonée et avec loligomère sulfoné formé durant la première étape et dont les fonctions terminales sont de type amine. Ainsi :
EMBED Equation.3
A lissue de la réaction, la membrane est obtenue par coulée / évaporation de la solution. La membrane est ensuite acidifiée à température ambiante pendant 4 heures dans une solution dacide sulfurique 0,5N afin de remplacer le contre-ion triéthylammonium par un proton. La structure chimique du polymère obtenu est présentée REF _Ref142466089 \h Figure 78, où les tailles des blocs sulfonés et non sulfonés sont respectivement notées X et Y.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 78 Structure chimique des membranes PIs étudiées
La CEI de la membrane dont il est question dans la suite de ce manuscrit est de 0,9méq.g-1. Ceci correspond à un rapport X/Y (= R2) de 20/80. Par ailleurs, loligomère sulfonique formé contient en moyenne quatre unités de répétition, R1=5/4, soit X/Y=5/20.
I.2- Caractérisation par infrarouge
Pour pouvoir analyser la membrane PIs, dont lépaisseur varie entre 50 et 70 (m, par infrarouge en mode transmission, un film mince dune épaisseur inférieure à 10 (m doit être réalisé afin déviter la saturation du signal. Pour ce faire, la membrane est plongée dans une solution saturée en sel de tétraéthylammonium pendant 45 minutes à 50°C, puis solubilisée dans le m-crésol. Cette solution est déposée sur une plaque de ZnSe et le solvant est évaporé par chauffage à 50°C sous pression atmosphérique puis sous vide pendant une nuit. Les fonctions SO3H de ce film sont régénérées par trempage dans une solution dacide sulfurique 0,5N à température ambiante pendant 4 heures.
Lanalyse est réalisée sur un spectrophotomètre à transformée de Fourier Perkin-Elmer Paragon 500, avec une résolution de 4 cm-1 et 16 scans. Le spectre correspondant est présenté en REF _Ref142469755 \h Figure 79.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 79 Spectre IR de la membrane PIs de CEI 0,9 méq.g-1 obtenu à partir dun film mince déposé sur une plaque de ZnSe
Cette membrane étant constituée dun bloc hydrophile et dun bloc hydrophobe, son spectre infrarouge devrait présenter les signaux caractéristiques de chacun de ces blocs. Les homopolymères sulfonés et non sulfonés ont donc été caractérisés indépendamment lun de lautre afin de pouvoir attribuer les différentes bandes observées. Leurs spectres infrarouges sont présentés en REF _Ref142476242 \h Figure 80.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 80 Spectres IR des homopolymères sulfoné (NTDA/BDSA) et non sulfoné (NTDA/ODA)
Les principales bandes caractéristiques sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic PressMeyer20041282128Gilles Meyer2004Etude des modes de dégradation de membranes polyimides sulfonées en pile à combustible H2/O2Clermont-FerrandUniversité Blaise Pascal4,6 :
1716 et 1674 cm-1 : vibrations de valence (C=O) symétrique et antisymétrique
1582 et 1448 cm-1 : vibrations de valence (C=C) du NTDA
1500 cm-1 : vibration de valence (C=C) de lODA
1468 cm-1 : vibration de valence (C=C) de la BDSA
1348 cm-1 : vibration de valence (C-N) de la fonction imide
1250 cm-1 : convolution des vibrations de valence (Ar-O-Ar) et (O=S=O)
1196 cm-1 : vibration de valence (O=S=O) antisymétrique
1100 et 1030 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) symétriques
628 cm-1 : vibration de valence (C-S)
I.3- Etude du gonflement dans leau
La membrane PIs gonfle en présence deau en raison de sa structure en partie hydrophile. Ce phénomène pouvant intervenir sur la dégradation de la membrane, nous avons étudié son évolution dans une gamme de température allant de lambiante à 130°C. Les mesures du taux de gonflement ont été réalisées sur la membrane sous forme acide, état dans lequel elle se trouve lors de son fonctionnement en pile.
I.3.1- Protocole expérimental
La membrane est tout dabord séchée sous vide à 50°C pendant une nuit. De largon est utilisé pour ramener lenceinte à la pression atmosphérique, afin déviter une réhydratation de la membrane par lhumidité de lair. La membrane est pesée et la masse sèche correspondante est notée « ms1 ». La membrane est alors plongée dans un autoclave rempli deau et le tout est placé à létuve à la température voulue pendant 3 heures, temps permettant datteindre léquilibre et suffisamment faible pour limiter la dégradation de la membrane. A lissue du gonflement, la membrane est sortie de leau, légèrement essuyée sur du papier filtre afin déliminer lexcès deau en surface, et pesée. La masse de léchantillon gonflé est notée « mg ». Mais les polymères de ce type sont sensibles à lhydrolyse ( REF _Ref142538696 \h Figure 83) (Voir chapitre I paragraphe III.2.5), phénomène conduisant à une perte en masse due à lélution doligomères sulfonés dans leau. Malgré la précaution prise en limitant le temps de gonflement à 3 heures, la membrane est de nouveau séchée sous vide à 50°C pendant une nuit puis pesée (« ms2 ») afin de pouvoir tenir compte de léventuelle perte en masse due à la dégradation. Le taux de prise en eau massique G est défini par le rapport entre la masse deau absorbée et la masse de léchantillon sec :
EMBED Equation.3 (en %)
La perte en masse due à la dégradation D est également mesurée. Elle est définie par :
EMBED Equation.3 (en %)
I.3.2- Effet de la température
Nous avons tracé lévolution du taux de prise en eau massique dune membrane PIs de CEI 0,9 méq.g-1 en fonction de la température ( REF _Ref142531403 \h Figure 81). Deux séries de mesures ayant été réalisées, on constate que lincertitude est comprise entre 5 et 10%.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 81 Variation du taux de prise en eau massique (%) dune membrane PIs de CEI 0,9 méq.g-1 en fonction de la température : ( %) 1ère série de mesures ; (*) 2ème série de mesures
En toute rigueur, la validité de ces mesures de gonflement implique un taux de dégradation par hydrolyse négligeable et surtout comparable d une mesure à l autre. En effet, lhydrolyse conduisant à lélution doligomères hydrophiles (Voir II.4), la membrane résultante est plus hydrophobe ce qui affecte inévitablement la mesure de gonflement en la minimisant. Mais une membrane dégradée comporte également une porosité plus importante susceptible de se remplir deau, sans quil sagisse pour autant dun réel gonflement. Différents paramètres entrent donc en jeu, rendant difficile lexploitation des mesures de gonflement lorsque la dégradation de la membrane devient trop importante.
Afin de pouvoir interpréter les mesures de gonflement, nous nous sommes donc intéressés à lévolution, en fonction de la température, de la perte en masse due à lhydrolyse de cette membrane ( REF _Ref142534385 \h Figure 82).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 82 Evolution de la perte en masse (%) due à lhydrolyse dune membrane PIs de CEI 0,9 méq.g-1 en fonction de la température : ( %) 1ère série de mesures ; (*) 2ème série de mesures
Pour des températures inférieures à 100°C, la perte en masse due à la dégradation peut être considérée comme négligeable et indépendante de la température. Elle n affecte donc pas les mesures de gonflement. Au-delà de cette température en revanche, les mesures de gonflements doivent être prises avec précautions.
Si lon ne considère le gonflement quentre la température ambiante et 100°C, on observe deux régimes ( REF _Ref142531403 \h Figure 81) :
de la température ambiante à 70-80°C, le gonflement massique de la membrane PIs est constant et denviron 25%
au-delà de 80°C, le gonflement massique augmente pour atteindre 35% à 100°C
Au-delà de 100°C, il est difficile dinterpréter lévolution du gonflement pour les raisons évoquées précédemment. Il est néanmoins probable quil continue daugmenter selon le deuxième régime observé, voire quil évolue exponentiellement.
II- Vieillissement ex-situ de la membrane PIs
Létude qui va suivre concerne les modifications chimiques induites par un vieillissement ex-situ de la membrane PIs présentée précédemment.
II.1- Protocole de vieillissement
La dégradation en pile des membranes PIs est essentiellement due à lhydrolyse des fonctions imide ADDIN EN.CITE Meyer20061370137G. MeyerG. GebelL. GononP. CapronD. MarscaqC. MarestinR. Mercier2006Degradation of sulfonated polyimide membranes in fuel cell conditionsJournal of power sources157293-3013488493574-Gebel-Gonon-2006.pdfMeyer20041282128Gilles Meyer2004Etude des modes de dégradation de membranes polyimides sulfonées en pile à combustible H2/O2Clermont-FerrandUniversité Blaise PascalMeyer20061370137G. MeyerG. GebelL. GononP. CapronD. MarscaqC. MarestinR. Mercier2006Degradation of sulfonated polyimide membranes in fuel cell conditionsJournal of power sources157293-3013488493574-Gebel-Gonon-2006.pdf4,7. Le vieillissement ex-situ a donc été conduit dans leau et nous nous sommes intéressés à leffet de la température sur lhydrolyse. Trois températures représentatives des températures de fonctionnement dune pile à combustible ont été choisies : 80, 110 et 130°C.
Lhydrolyse de la fonction imide peut être partielle et conduire à la formation damides ( REF _Ref142538696 \h Figure 83a), ou totale en formant un diacide carboxylique et une amine ( REF _Ref142538696 \h Figure 83b). Dans ce deuxième cas seulement il y a rupture de chaînes et fragilisation du matériau.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 83 Réaction dhydrolyse dune fonction imide : a) hydrolyse partielle ; b) hydrolyse totale ADDIN EN.CITE Meyer20061110111Gilles MeyerCarine PerrotGérard GebelLaurent GononSandrine MorlatJean-Luc Gardette2006Ex situ hydrolytic degradation of sulfonated polyimide membranes for fuel cellsPolymer475003-50110705995264 sPI Polymer 2006.pdf8
Les vieillissements sont réalisés en étuve, dans un flacon lorsque la température est inférieure à 100°C et dans un autoclave lorsquelle est supérieure à cette valeur. Des prélèvements sont effectués au cours du temps et analysés par infrarouge et fluorescence X au microscope électronique à balayage (MEB).
II.2- Analyse de la membrane
II.2.1- Par infrarouge
La dégradation de la membrane PIs dans leau conduisant à lhydrolyse des fonctions imide, ce phénomène se traduit en infrarouge par une diminution de lintensité de la bande caractéristique de ces liaisons située à 1348 cm-1. Lévolution de lintensité de cette bande au cours du temps de vieillissement est donc représentative de la cinétique dhydrolyse.
Pour pouvoir comparer les différentes mesures effectuées, il est nécessaire de saffranchir dune inévitable variation dépaisseur lors de la réalisation des films minces sur la plaque ZnSe. La loi de Beer-Lambert indique en effet une proportionnalité entre labsorbance et la concentration des fonctions correspondantes, coefficient faisant intervenir lépaisseur de la membrane traversée par le faisceau infrarouge :
EMBED Equation.3 A : absorbance
( : coefficient dextinction molaire
l : épaisseur de la membrane traversée par le faisceau
c : concentration de la substance
Lintensité de la bande des fonctions imide a donc été systématiquement normalisée par rapport à celle dune fonction non affectée par le vieillissement. Les groupements ODA nétant pas observés dans les eaux de vieillissement (Voir II.4), la bande située à 1500 cm-1 correspondant aux vibrations de valence (C=C) de lODA a été choisie pour la normalisation ( REF _Ref142476242 \h \* MERGEFORMAT Figure 80) ADDIN EN.CITE Meyer20061110111Gilles MeyerCarine PerrotGérard GebelLaurent GononSandrine MorlatJean-Luc Gardette2006Ex situ hydrolytic degradation of sulfonated polyimide membranes for fuel cellsPolymer475003-50110705995264 sPI Polymer 2006.pdfMeyer20041282128Gilles Meyer2004Etude des modes de dégradation de membranes polyimides sulfonées en pile à combustible H2/O2Clermont-FerrandUniversité Blaise Pascal4,8.
Les fonctions imide sont présentes aussi bien dans la partie sulfonée que dans la partie non sulfonée. Elles sont toutes susceptibles de shydrolyser, cependant la cinétique dhydrolyse des fonctions imide contenues dans les blocs non sulfonés peut être considérée comme négligeable devant celle des fonctions imide contenues dans les blocs sulfonés. Seules ces dernières ont donc été considérées pour le suivi du vieillissement, et la proportion des fonctions imide de la partie non sulfonée a été soustraite des valeurs obtenues. Cette proportion est calculée en mesurant lintensité normalisée des fonctions imide sur le spectre IR de lhomopolymère non sulfoné. Le pourcentage de fonctions imide résiduelles est représenté REF _Ref142618675 \h Figure 84 en fonction du temps de vieillissement. Il est calculé de la manière suivante :
% des fonctions imide résiduelles = EMBED Equation.3
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 84 Pourcentage de fonctions imide résiduelles dans la partie hydrophile en fonction du temps de vieillissement dans leau à 80, 110 et 130°C pour une membrane PIs de CEI 0,9 méq.g-1
A 110 et 130°C, la totalité des fonctions imide des blocs sulfonés est hydrolysée en moins de 200 heures. Les quelques points négatifs observés à 130°C indiquent que la partie non sulfonée est probablement partiellement hydrolysée à une telle température. En revanche, un plateau est observé à 80°C pour des temps de vieillissement importants ; seuls 45% des fonctions imide de la partie sulfonée sont hydrolysés à cette température. Cette apparente stabilité des cycles imide à 80°C suggère que la réaction dhydrolyse est équilibrée, la constante déquilibre dépendant fortement de la température. Genies et al. ADDIN EN.CITE Genies20011210121C. GeniesR. MercierB. SillionR. PetiaudN. CornetG. GebelM. Pineri2001Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous mediumPolymer425097-51053199436294cier-Sillion-2001.pdf9 ont notamment mis en évidence une réversibilité de la réaction dhydrolyse des fonctions imide à 80°C lors de létude de la dégradation de composés modèles. Une modification de la mobilité et de la solubilité, voire de la stabilité des produits de dégradation formés, avec la température pourrait être à lorigine de lexistence ou non dune apparente stabilité des blocs hydrophiles du matériau.
II.2.2- Par fluorescence X au MEB
La spectrométrie de fluorescence X permet une identification globale des éléments chimiques de léchantillon analysé. Des pics dénergie caractéristiques des différents éléments présents dans léchantillon sont observés.
Cette analyse nous a permis de mesurer la quantité de soufre présent dans la membrane PIs après vieillissement et, par l intermédiaire d une courbe d étalonnage, d en déduire la CEI. Nous avons pour cela utilisé la raie K± de cet élément située à 2,308 keV. Les mesures ont été effectuées sur un microscope électronique à balayage (MEB) JEOL SM840. Les paramètres d acquisition sont les suivants :
intensité du faisceau : 4,34 nA
tension daccélération : 20 keV
Les mesures sont réalisées sur la tranche des membranes, qui sont pour cela enrobées dans une résine thermodurcissable et taillées au microtome afin de pouvoir les positionner perpendiculairement au faisceau délectrons. Chaque dosage est la moyenne dune trentaine de mesures réalisées sur des surfaces déchantillons de 900 µm2, la taille du spot étant comprise entre 500 nm et 1 µm. La profondeur danalyse est de lordre de 1 à 3 µm (valeur estimée).
Lévolution de la CEI dune membrane PIs initialement de 0,9 méq.g-1, est présentée REF _Ref142623861 \h Figure 85 en fonction du temps de vieillissement dans leau à différentes températures.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 85 Evolution de la CEI dune membrane PIs initialement à 0,9 méq.g-1 en fonction du temps de vieillissement dans leau à différentes températures (70 à 130°C). Données obtenues par fluorescence X au MEB
Deux comportements, dépendant de la température, sont observés :
entre 70 et 90°C, lévolution de la CEI est similaire et les variations sont faibles
pour des températures plus élevées (110 et 130°C) leffet de la température est important.
Dans tous les cas un plateau, traduisant une conductivité résiduelle de la membrane, est observé pour des temps de vieillissement longs. Le niveau de ce plateau dépend directement de la température : entre 70 et 90°C, la CEI résiduelle est de lordre de 0,6 méq.g-1 alors quelle nest que de 0,4 et 0,3 méq.g-1 pour des vieillissements réalisés respectivement à 110 et 130°C. Ce résultat est toutefois surprenant dans la mesure où daprès lanalyse par infrarouge, une hydrolyse totale des fonctions imide de la partie sulfonée est attendue à ces deux températures. Si tel était le cas, la CEI devrait être nulle.
Cette observation pourrait sexpliquer par la faible solubilité dans leau de la BDSA, monomère régénéré suite à lhydrolyse totale des fonctions imide de la partie hydrophile. Cette faible solubilité est induite par des interactions ioniques entre les fonctions amines terminales et les groupements acides sulfoniques de ce composé.
Par conséquent, la quantité résultante de groupements sulfoniques dans la membrane nest probablement pas directement liée au taux de coupures des fonctions imide. La CEI ne doit donc pas être considérée comme une grandeur caractéristique du degré de vieillissement de la membrane.
II.3- Analyse des eaux de vieillissement
A lissue du vieillissement, les eaux sont récupérées et lyophilisées. Quelques grains sont dispersés dans du bromure de potassium et une pastille est réalisée pour être analysée par infrarouge en mode transmission. Les spectres IR du lyophilisat des eaux de vieillissement réalisés à 80, 110 et 130°C pour une membrane PIs de CEI 0,9 méq.g-1 sont présentés REF _Ref142627137 \h Figure 86.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 86 Spectres IR du lyophilisat des eaux de vieillissement réalisés à 80, 110 et 130°C pour une membrane PIs de CEI 0,9 méq.g-1
Ces trois spectres sont tout à fait similaires ; la nature du lyophilisat des eaux de vieillissement semble donc identique dans une gamme de température allant de 80 à 130°C. On peut noter quaucune bande nest observée à 1500 cm-1, ce qui valide la méthode de normalisation de labsorbance des fonctions imide. Même si les blocs non sulfonés sont partiellement hydrolysés lorsque la température est élevée ( REF _Ref142618675 \h Figure 84), les produits restent piégés à lintérieur de la membrane ; ce phénomène na donc aucune conséquence sur lintensité de la bande choisie pour la normalisation.
Les eaux de vieillissement sont constituées de structures sulfonées dans la mesure où lensemble des bandes dabsorption caractéristiques des groupements sulfoniques sont observées. Ces spectres présentent par ailleurs la bande dabsorption caractéristique des fonctions imide à 1348 cm-1, ce qui indique la présence doligomères parmi les produits de dégradation élués. Les fonctions imide étant connues pour leur forte sensibilité à lhydrolyse, cette observation est particulièrement intéressante et ne semble pouvoir sexpliquer que par une différence de réactivité en fonction de la nature du cycle imide. La membrane étudiée comporte trois cycles imide différents :
les fonctions imide des blocs sulfonés
les fonctions imide des blocs non sulfonés
les fonctions imide situées à la jonction de ces deux blocs
La cinétique dhydrolyse des fonctions imide des blocs sulfonés est plus rapide que celle des fonctions imide des blocs non sulfonés. Par ailleurs les eaux de vieillissement étant constituées doligomères sulfonés, on suspecte que les fonctions imide situées à la jonction entre ces deux blocs soient la structure la plus sensible à la dégradation.
Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons étudié le vieillissement dans leau de deux molécules modèles.
III- Etude de lhydrolyse sur des structures modèles
Le phénomène dhydrolyse semble se traduire par une différence de réactivité selon la nature du cycle imide. Afin de le vérifier, nous allons étudier lhydrolyse de deux structures modèles, lune représentative de la jonction entre les blocs sulfonés et non sulfonés, lautre représentative dun bloc sulfoné. Comprendre plus précisément les phénomènes mis en jeu au cours de cette dégradation constitue une étape indispensable à lamélioration de la stabilité de ce type de matériaux. Il sera alors possible denvisager par exemple une minimisation du nombre de sites fragiles ou lintroduction de substituants permettant de stabiliser les groupements sensibles.
III.1- Composé modèle PIs jonction
III.1.1- Synthèse du composé modèle PIs jonction
Le composé modèle PIs jonction est représentatif de la jonction entre les blocs sulfonés (imide hydrophile) et non sulfonés (imide hydrophobe) constituant la membrane PIs étudiée précédemment. Sa structure chimique est présentée REF _Ref145676795 \h Figure 87.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 87 Structure chimique du composé modèle PIs jonction
La synthèse de ce composé est réalisée en trois étapes. Les masses exactes des différents réactifs utilisés sont précisées en Annexe IV.1.
1ère étape : synthèse de limide-diacide
La première étape de la synthèse consiste à faire réagir du naphthalène dacide tétracarboxylique (vendu sous la forme anhydride-diacide) avec de la para-phénoxyaniline en présence de soude et dacide polyphosphorique. La suspension est portée à reflux sous agitation pendant 18 heures. Le produit formé est précipité dans lacide chlorhydrique à 36% puis lavé à leau. Lajout dune solution saturée en carbonate de sodium permet déliminer le di-imide, produit secondaire formé en quantité minoritaire, qui reste insoluble tandis que limide-diacide est dissout en milieu neutre. La solution est filtrée et le filtrat acidifié afin de précipiter limide-diacide. Cette première étape de synthèse est schématisée REF _Ref142724585 \h Figure 88.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 88 1ère étape de la synthèse du composé modèle PIs jonction : synthèse de limide-diacide
b) 2ème étape : synthèse de lanhydride-imide
La déshydratation du diacide-imide est réalisée en dissolvant ce composé dans le DMSO et en portant la solution à 140°C sous flux dazote sec pendant 2 heures ( REF _Ref142725584 \h Figure 89). Lanhydride-imide précipite lors du retour à la température ambiante. Il est lavé à lacétate déthyle puis séché sous vide à 80°C.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 89 2ème étape de la synthèse du composé modèle PIs jonction : synthèse de lanhydride-imide
c) 3ème étape : synthèse du composé modèle PIs jonction
Lacide 3-aminobenzène sulfonique est dissous dans le m-crésol après avoir procédé à léchange de ses fonctions acide sulfonique sous forme de sel de triéthylammonium par lintroduction de triéthylamine. Lanhydride-imide est alors ajouté à cette solution en présence dacide benzoïque, et la solution est maintenue sous agitation à 140°C pendant 18 heures sous atmosphère dazote. Le composé, obtenu sous forme de sel de triéthylammonium, est précipité dans lacétate déthyle puis séché. Les cristaux sont dissous dans le DMSO et de lacide Amberlyst 15, une résine échangeuse dion, est ajoutée afin de régénérer la fonction acide sulfonique. La solution est agitée pendant 18 heures puis filtrée. Le composé modèle jonction est alors précipité dans lacétate déthyle puis séché sous vide à 80°C pendant 48 heures. Cette 3ème et dernière étape de synthèse est schématisée REF _Ref142726636 \h Figure 90.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 90 - 3ème et dernière étape de la synthèse du composé modèle PIs jonction
III.1.2- Caractérisation structurale du composé modèle PIs jonction
III.1.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C
Le composé modèle PIs jonction est solubilisé à 5% en poids dans du DMSO-d6 et analysé par spectroscopie RMN à 50°C sur le même appareil que celui utilisé par ailleurs. Les spectres RMN 1H entre 7,0 et 8,8 ppm, et 13C entre 118 et 166 ppm, sont présentés REF _Ref142728425 \h Figure 91 et REF _Ref142728758 \h Figure 92. Le tétraméthylsilane (TMS) est utilisé comme référence.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 91 Spectre RMN 1H du composé modèle PIs jonction réalisé à 50°C dans DMSO-d6 à 5% en poids
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 92 Spectre RMN 13C du composé modèle PIs jonction réalisé à 50°C dans DMSO-d6 à 5% en poids
Les valeurs des déplacements chimiques des protons et carbones sont rassemblées dans le REF _Ref142729600 \h Tableau 43. La RMN à deux dimensions ainsi que les travaux de C. Genies ADDIN EN.CITE Genies19991272127Cécile Genies1999Synthèse et caractérisation de polyimides sulfonés nouveau matériaux utilisables comme membrane de pile à combustible H2/O2LyonUniversité Claude Bernard3 ont permis de réaliser lattribution.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques des protons (ppm / TMS)Déplacements chimiques des carbones (ppm / TMS)A1
A2
A3
A4
B1
B2
B3
C1, C4, C7, C10
C2, C3, C8, C9, B4
D1
D2, D6
D3
D4
D5
(, (, (, ´7,20
7,46
7,13
-
-
7,15
7,45
-
8,72
-
7,75 7,74
-
7,40
7,52
-124,71
130,88
119,99
156,93
157,66
119,11
131,36
127,43 127,49
131,13 131,14
135,68
126,48 127;05
149,93
129,87
129,04
163,61 163,69Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 43 Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du composé modèle PIs jonction
III.1.2.2- Par spectrométrie de masse
Le spectre de masse du composé modèle PIs jonction est présenté REF _Ref142733637 \h Figure 93. Il est obtenu selon le même protocole et sur le même spectromètre que celui utilisé pour le composé modèle PEEKs.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 93 Spectre de masse du composé modèle PIs jonction obtenu en mode négatif
La masse moléculaire de ce composé étant de 590 g.mol-1, on observe :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 589
Lion dichargé à m/z = [M-2H]/2 = 294 est en revanche à peine visible.
III.1.2.3- Par spectroscopie UV-Visible
Le spectre UV-Visible du composé modèle PIs jonction est réalisé dans leau, sur un spectromètre UVIKONXS de Bio-Tek Intruments équipé du logiciel Labpower Junior 2.05, avec une largeur de fente de 1,8 nm et un pas de balayage de 1nm ( REF _Ref142828462 \h Figure 94).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 94 Spectre UV du composé modèle PIs jonction réalisé dans leau
Le spectre UV-Visible présente quatre bandes dabsorption principales situées à 234, 342, 360 et 380 nm.
III.1.2.4- Par spectroscopie infra rouge
Le spectre IR du composé modèle PIs jonction est obtenu à partir de quelques grains du composé modèle dispersés dans du bromure de potassium ( REF _Ref142730813 \h Figure 95). Lacquisition est réalisée en mode transmission sur un spectromètre Nicolet Magna System 750 équipé du logiciel Omnic, avec une résolution de 2 cm-1 et 32 scans.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 95 Spectre IR du composé modèle PIs jonction obtenu à partir dune pastille KBr
Les principales bandes caractéristiques sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic Press6 :
3200-3700 cm-1 : vibration de valence (O-H) attribuée à leau solvatant les groupements sulfoniques ainsi quaux groupements sulfoniques eux-mêmes
2800-3100 cm-1 : vibration de valence (C-H) des noyaux aromatiques
1713 et 1675 cm-1 : vibrations de valence (C=O) symétrique et antisymétrique
1582, 1448 cm-1 : vibrations de valence (C=C) du groupement naphthalénique
1506, 1487 cm-1 : vibrations de valence (C=C) des noyaux benzéniques
1350 cm-1 : vibration de valence (C-N) de la fonction imide
1250 cm-1 : convolution des vibrations de valence (Ar-O-Ar) et (O=S=O) antisymétrique
1201 cm-1 : vibration de valence (O=S=O) antisymétrique
1118 et 1030 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) symétriques
625 cm-1 : vibration de valence (C-S)
III.1.3- Vieillissement dans leau du composé modèle PIs jonction
III.1.3.1- Protocole de vieillissement et danalyse
Le composé modèle PIs jonction est vieilli dans leau à 80 et 130°C pendant 120 heures. A lissue du vieillissement, la solution est lyophilisée. La solubilité dans leau du résidu ainsi récupéré est limitée à quelques milligrammes par millilitre. Le résidu issu du vieillissement à 80°C est totalement soluble dans le DMSO, alors quun résidu extrait par filtration apparaît à 130°C. Le REF _Ref145770797 \h Tableau 44 récapitule les solubilités du composé modèle PIs jonction avant et après vieillissement.
Non vieilliAprès 120h dans H2O à 80°CAprès120h dans H2O à 130°CH2OfaiblefaiblefaibleDMSOtotaletotalePartielle (résidu extrait par filtration)Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 44 Solubilité du composé modèle PIs jonction avant et après vieillissement
Léchantillon vieilli à 80°C, ainsi que la fraction de celui vieilli à 130°C soluble dans le DMSO, sont analysés par RMN. Les spectres obtenus sont difficilement exploitables car la plupart des signaux sont convolués. Nous avons donc eu recours à la chromatographie liquide haute performance afin de séparer et pouvoir ainsi analyser les différents produits de dégradation formés. Nous avons choisi deffectuer la séparation en phase aqueuse pour pouvoir plus facilement éliminer le solvant. Compte tenu de la faible solubilité dans leau de léchantillon, une étape de filtration a été nécessaire et par conséquent, seule une analyse qualitative a pu être réalisée. Lappareil utilisé est identique à celui employé pour la séparation des produits de dégradation du composé modèle PEEKs (Voir chapitre II paragraphe II.1.2).
Le résidu solide obtenu après lyophilisation est dissous dans leau et la solution est filtrée avant injection. Une colonne semi-préparative SB-C18 de dimensions 9,4×50 mm et de porosité 5µm est utilisée. Un volume de 5 (l de cette solution est injecté à chaque analyse. Le débit de la phase mobile, constituée dacétonitrile et dune solution aqueuse à 5 mmol.l-1 dacétate dammonium, est fixé à 2 ml/min-1. Afin daméliorer la séparation des produits, un gradient est appliqué :
0 min ! 95/5 (H2O+CH3COO-NH4+ / ACN)
2 min ! 90/10
4 min ! 50/50
5 min ! 70/30
6 min ! 95/5
La détection des produits en sortie de colonne est réalisée à l aide d un détecteur UV dont la longueur d onde est fixée à 234 nm, valeur à laquelle l ensemble des produits analysés absorbent ( REF _Ref145678881 \h Figure 97). A lissue de la séparation, les différentes fractions sont lyophilisées, puis analysées par RMN et spectrométrie de masse.
III.1.3.2- Analyse qualitative des différents produits de dégradation formés
III.1.3.2.1- Effet de la température
Le composé modèle, vieilli à 80 et 130°C, est analysé par chromatographie semi-préparative. Les chromatogrammes correspondants sont présentés en REF _Ref142813373 \h Figure 96.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 96 Chromatogrammes du composé modèle PIs jonction vieilli à 80 et 130°C dans H2O pendant 120 heures. Colonne semi-préparative SB-C18 9,4×50 mm 5µm ; Eluant H2O+CH3COO-NH4+ / ACN (gradient) à 2ml.min-1 ; »=234nm
Cette analyse montre que la nature des produits de dégradation solubles dans leau est identique à 80 et 130°C, mais que les proportions varient de façon importante. A 80°C, le produit J5 est majoritaire tandis quil est secondaire à 130°C où les produits J1, J2 et J3 sont présents en quantités beaucoup plus importantes. On note également la présence de deux produits minoritaires, à des temps de rétention de 2,31 et 3,48 min, qui nétaient pas observés à 80°C. Les quantités récupérées nont pas été suffisamment importantes pour permettre leur identification. Le produit J4, observé à 80°C, nest pas présent de manière significative à 130°C.
Cette étude par chromatographie liquide en phase aqueuse ne nous permet pas de connaître linfluence de la température de vieillissement sur les produits de dégradation qui seraient insolubles dans leau.
Les spectres UV des différents produits élués sont présentés REF _Ref145678881 \h Figure 97.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 97 Spectres UV des produits de dégradation du composé modèle jonction
Les produits J3 et J5 présentent des spectres dabsorption similaires, de même que les produits J1 et J4, tandis que le spectre du produit J2 est différent.
III.1.3.2.2- Identification des différents produits de dégradation par RMN, SM et IR
Les spectres RMN sont réalisés dans le D2O et les spectres de masse dans leau. Les quantités de produit recueilli ayant généralement été insuffisantes pour permettre une analyse par infrarouge, cette technique na été utilisée que pour la caractérisation de certains produits insolubles dans leau. Lensemble des spectres sont présentés en Annexe.
La fraction J1 (Annexe IV.2) correspond à un imide-diacide issu de lhydrolyse de la fonction imide hydrophobe. Lors de la collecte, cette fraction sest trouvée quelque peu mélangée avec la suivante (J2), mais les signaux RMN de ces deux produits se trouvant dans des domaines distincts, cela na pas été gênant. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons du produit J1 sont rassemblées dans le REF _Ref142817135 \h Tableau 45.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protonsA2A3B2B4B5B6´ des protons (ppm / TsP)7,828,497,717,487,657,86Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 45 Attributions et déplacements chimiques des protons du produit correspondant à la fraction J1 ; ´=déplacement chimique
La masse moléculaire de ce produit étant de 441 g.mol-1, le spectre de masse présente l ion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 440. Lion dichargé qui devrait être observé à m/z = 219,5 nest pas visible. En revanche, un ion moléculaire est détecté à m/z = 396, ainsi que son dichargé à m/z = 197,5. Il sagit de ce même produit après élimination dun fragment CO2, phénomène probablement dû à lionisation. La fragmentation de lion moléculaire m/z = 440 conduit dailleurs à un tel fragment ( REF _Ref142821046 \h Tableau 46).
Ion fragmentéIon détecté m/zMasse du fragment éliminéNature du fragment éliminém/z = 440396
370
35244
26 (à partir de m/z = 396)
44 (à partir de m/z = 396)CO2
CN (nitrile aromatique)
CO2m/z = 396370
35226
44CN (nitrile aromatique)
CO2Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 46 Nature des fragments issus de la fragmentation des ions moléculaires m/z = 440 et m/z = 396
La fraction J2 (Annexe IV.3) correspond à lacide 3-aminobenzène sulfonique. Il provient de lhydrolyse totale de la fonction imide hydrophile. Le REF _Ref142822726 \h Tableau 47 regroupe les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons de ce produit.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protonsDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés2
4
5
67,06
7,07
7,19
6,846,87
6,99
7,03
6,52Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 47 Attributions et déplacements chimiques des protons du produit correspondant à la fraction J2
La masse moléculaire de ce produit est de 173 g.mol-1. Le spectre de masse présente effectivement lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 172.
Le produit majoritaire de la fraction J3 (Annexe IV.4), représentant environ 80% molaire de cette fraction, est un di-imide comportant deux fonctions imide hydrophiles. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons et carbones de ce composé sont rassemblées dans le REF _Ref142825847 \h Tableau 48. Les déplacements chimiques des carbones ont été déterminés par corrélations 1H-13C à courte distance (HMQC), méthodologie non applicable pour identifier les déplacements chimiques des carbones quaternaires.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques des protons (ppm / TsP)Déplacements chimiques des carbones (ppm / TsP)A1
A2
A3
A5
B17,51
7,68
7,89
7,74
8,71131,5
130,6
126,7
125,7
131,4Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 48 Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit correspondant à la fraction J3
Lidentification de ce composé, qui nétait pas initialement présent, atteste de lexistence dun phénomène de recombinaison au cours du vieillissement. Ce composé est issu de lhydrolyse de la fonction imide hydrophobe et de la recombinaison du diacide ou dianhydride ainsi formé avec une molécule dacide 3-aminobenzène sulfonique. Une telle recombinaison peut paraître surprenante en milieu aqueux mais confirme les observations de C. Genies qui a constaté quen phase aqueuse à 80°C, cette molécule ne shydrolyse quà 12% en mole ADDIN EN.CITE Genies20011210121C. GeniesR. MercierB. SillionR. PetiaudN. CornetG. GebelM. Pineri2001Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous mediumPolymer425097-51053199436294cier-Sillion-2001.pdf9. Ses travaux montrent que la recombinaison passe par la forme dianhydride.
La masse moléculaire de ce composé étant de 578 g.mol-1, le spectre de masse présente :
lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 577
lion dichargé m/z = [M-2H]/2 = 288
Deux ions supplémentaires sont observés à m/z = 599 et m/z = 615. Ils correspondent respectivement aux adduits sodium et potassium de lion moléculaire.
Les fragments observés lors de la fragmentation de lion moléculaire sont rassemblés dans le REF _Ref142827584 \h Tableau 49. Un produit minoritaire non identifié, de masse moléculaire M = 497 g.mol-1, a également été détecté.
Ion détecté m/zMasse du fragment éliminéNature du fragment éliminé513
49764
80SO2
SO3Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 49 Nature des fragments issus de la fragmentation de lion moléculaire m/z = 577
Le produit majoritaire de la fraction J4 (annexe IV.5), représentant environ 80% molaire de cette fraction, est un imide-diacide issu de lhydrolyse de la fonction imide hydrophile. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons de ce produit sont rassemblées dans le REF _Ref142882841 \h Tableau 50 (forme diacide).
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protonsA1, A3, B2A2B3C2C3´ des protons (ppm / TsP) de la forme diacide7,09 7,187,367,278,487,82´ des protons (ppm / TMS) de la forme dianhydride7,11 7,217,457,408,548,17Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 50 Attributions et déplacements chimiques des protons du produit correspondant à la fraction J4
La masse moléculaire de ce produit étant de 453 g.mol-1, le spectre de masse présente lion moléculaire m/z = [M-H]/1 = 452. Le signal est faible, bien que ce produit soit majoritaire comme la montré lanalyse RMN. Ne comportant pas de groupements sulfoniques, il sionise en effet plus difficilement que les autres malgré ses deux fonctions acide carboxylique. Lion dichargé, qui devrait être observé à m/z = 225,5 nest pas visible sur le spectre.
Cette fraction comporte également, de façon minoritaire, les produits correspondant aux fractions J1 et J3. Les ions m/z = 440 et 219, correspondant aux ions moléculaire et dichargé du produit de la fraction J1, sont détectés. Deux ions sont observés à m/z = 197,5 et 351, il sagit respectivement du dichargé du produit de la fraction J1 après élimination dun fragment CO2 et de lion moléculaire de ce même produit après élimination de deux fragments CO2. Enfin, les ions détectés à m/z = 577 et 288 correspondent aux ions moléculaire et dichargé du produit de la fraction J3.
Un ion moléculaire supplémentaire est observé à m/z = 513 ; il sagit dune impureté présente initialement dans le composé modèle ( REF _Ref142733637 \h Figure 93). Deux autres ions, détectés à m/z = 408 et m/z = 382, nont pas été identifiés.
Le produit correspondant à la fraction J4, mais sous forme dianhydride, fait partie des produits dhydrolyse du composé modèle PIs jonction aussi bien à 80°C quà 130°C. Cette structure, insoluble dans leau, a tout de même pu être isolée lors dune chromatographie effectuée en phase acétonitrile/eau/DMSO (70/5/25). Le solvant est éliminé au rotavapor puis au Kughelror par lavage à lacétone, et le résidu obtenu est dissous dans du DMSO-d6 pour être analysé par RMN. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons de ce produit sont rassemblées dans le REF _Ref142882841 \h Tableau 50 (forme dianhydride).
Ce résidu a également été analysé par spectroscopie infrarouge en mode transmission après dispersion de quelques grains dans du bromure de potassium. Le spectre correspondant est présenté REF _Ref145773918 \h Figure 98. Les bandes caractéristiques des fonctions anhydrides sont effectivement présentes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic Press6 :
1785 cm-1 : vibration de valence (C=O) symétrique
1752 cm-1 : vibration de valence (C=O) antisymétrique
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 98 Spectre IR du produit correspondant à la fraction J4 sous forme dianhydride
La fraction J5 correspond au composé modèle nayant pas été dégradé.
La fraction issue du vieillissement à 130°C insoluble dans le DMSO représente 24% en masse du composé initialement introduit. Elle a pu être analysée par RMN après dissolution dans du CDCl3 (annexe IV.6). Pure à plus de 90% en mole, cette fraction correspond à un di-imide comportant deux fonctions imide hydrophobes. La formation de ce produit confirme à nouveau lexistence dun phénomène de recombinaison au cours du vieillissement, comme précédemment observé lors de lidentification de la fraction J3. Les attributions et les valeurs des déplacements chimiques des protons et carbones de ce composé sont rassemblées dans le REF _Ref142889585 \h Tableau 51. Les déplacements chimiques des carbones ont été déterminés par corrélations 1H-13C à une liaison (HMQC), méthodologie non applicable pour identifier les déplacements chimiques des carbones quaternaires. Les valeurs des déplacements chimiques calculées ont été déterminées à partir de tables prédictives, en considérant les substituants disponibles se rapprochant le plus des groupements effectivement présents sur le cycle aromatique, à savoir : -OCH3 et NO2 pour les protons, et O-C6H5 et N=C=O pour les carbones.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques (ppm / TsP)1H observés1H calculés13C observés13C calculésA1
A2
A3
A4
B1
B2
B3
B4
C17,17
7,39
7,13
-
-
7,15
7,27
-
8,836,9
7,18
6,84
-
-
7,01
8,13
-
-124,1
129,9
119,8
119
129,6
131,3123,2
130,1
119
157,6
154,8
120,2
126,5
128,9
-Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 51 Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du produit issu du vieillissement à 130°C insoluble dans le DMSO, solubilisé dans CDCl3
Une analyse infrarouge de cette fraction insoluble dans le DMSO a également pu être effectuée après dispersion de quelques grains de léchantillon dans du bromure de potassium et réalisation dune pastille. Le spectre IR de ce produit ( REF _Ref142895049 \h Figure 99) présente les bandes caractéristiques du monomère ODA et du groupement naphthalénique :
1712 et 1666 cm-1 : vibrations de valence (C=O) symétrique et antisymétrique
1588, 1447 cm-1 : vibrations de valence (C=C) du groupement naphthalénique
1506, 1488 cm-1 : vibrations de valence (C=C) des noyaux benzéniques
1352 cm-1 : vibration de valence (C-N) de la fonction imide
1245 cm-1 : vibration de valence (Ar-O-Ar)
Deux petits épaulements observés à 1786 et 1742 cm-1 suggèrent par ailleurs la présence, en quantité minoritaire, dune structure de type anhydride naphthalénique.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 99 Spectre IR du produit issu du vieillissement à 130°C insoluble dans le DMSO
Ce produit est issu de lhydrolyse de la fonction imide hydrophile et de la recombinaison du diacide (ou dianhydride) ainsi formé avec une molécule de para-phénoxyaniline formée par ailleurs lors de lhydrolyse de la fonction imide hydrophobe. La structure chimique de cette molécule est présentée ci-dessous :
SHAPE \* MERGEFORMAT
Ce produit nest pas formé, ou du moins pas en quantité suffisante, pour pouvoir être détecté lors du vieillissement à 80°C. Ceci pourrait sexpliquer par la solubilité dans leau de la para-phénoxyaniline : nous avons pu vérifier quelle est extrêmement faible à 80°C, mais augmente avec la température.
III.1.4- Mécanisme de dégradation du composé modèle PIs jonction en milieu aqueux
Nous avons pu montrer que le composé modèle PIs jonction vieilli dans leau à 80 et 130°C shydrolyse au niveau de la fonction imide hydrophile, mais également au niveau de la fonction imide hydrophobe. Les analyses réalisées ne permettent pas, dans létat actuel, de déterminer si lune des deux fonctions imide est plus sensible à lhydrolyse que lautre. Une analyse quantitative des produits de dégradation formés, impliquant la maîtrise des problèmes de solubilité rencontrés, sera pour cela nécessaire.
En revanche nous avons pu mettre en évidence, outre lhydrolyse des fonctions imide, la recombinaison des produits de dégradation formés. Ce phénomène est observé à 80 et 130°C, bien quà 80°C la régénérescence du cycle imide hydrophobe par recombinaison avec la para-phénoxyaniline ne semble pas avoir lieu, probablement à cause dune trop faible solubilité à cette température. Ce phénomène de recombinaison implique une stabilité suffisamment importante des cycles imide pour pouvoir se reformer en milieu aqueux. Bien quà première vue contraire au principe de Le Chatelier, la synthèse dimides en milieu aqueux a été réalisée par Dao et al. ADDIN EN.CITE Dao19991960196Buu DaoJonathan HodgkinTrevor C. Morton1999Important factors controlling synthesis of imides in waterHigh Performance Polymers11205-21810. La possibilité deffectuer une telle réaction tient au fait quelle est totalement réversible. Lexistence dun tel équilibre entre les phénomènes dhydrolyse et de recombinaison avait déjà été partiellement observée à 80°C ADDIN EN.CITE Genies19991272127Cécile Genies1999Synthèse et caractérisation de polyimides sulfonés nouveau matériaux utilisables comme membrane de pile à combustible H2/O2LyonUniversité Claude Bernard3, mais létude réalisée dans le cas présent montre que cette recombinaison a également lieu à 130°C, et ce pour les deux types de cycles imide.
Le vieillissement dans leau du composé modèle PIs jonction peut se résumer selon le mécanisme présenté figure 99 bis.
SHAPE \* MERGEFORMAT
III.2- Composé modèle PIs hydrophile
Dans le cas du composé modèle PIs hydrophile, nous nous sommes intéressés à la sensibilité à lhydrolyse dun cycle imide contenu dans un bloc sulfoné. Nous avons pour cela mesuré le taux douverture après vieillissement.
III.2.1- Synthèse du composé modèle PIs hydrophile
Le composé modèle PIs hydrophile est représentatif dune unité hydrophile des membranes PIs.
Sa synthèse consiste à faire réagir du 1,8-anhydride naphthalénique avec de lacide 2,2-diamino-4,4-biphényle sulfonique (BDSA) en présence de triéthylamine pour permettre la solubilisation de la BDSA dans le m-crésol, et dacide benzoïque pour catalyser la réaction. Ce milieu réactionnel est porté à 180°C pendant 4 heures puis pendant une nuit. Les masses exactes des différents réactifs utilisés sont précisées en Annexe IV.7. Le produit obtenu est précipité dans lacétate déthyle puis rincé au méthanol. Il est ensuite mis en suspension dans une solution dacide chlorhydrique pour permettre la régénération des fonctions acide sulfonique ( REF _Ref146805273 \h Figure 100).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 100 Synthèse du composé modèle PIs hydrophile
Après filtration sur fritté, une fine poudre beige est obtenue. Elle est lavée au dichlorométhane pour éliminer les traces de BDSA puis séchée sous vide.
III.2.2- Caractérisation structurale du composé modèle PIs hydrophile
III.2.2.1- Par spectroscopie RMN 1H et 13C
Le composé modèle PIs hydrophile est solubilisé à 5% en poids dans du DMSO-d6 en présence de triéthylamine et analysé par spectroscopie RMN à 50°C. Les spectres RMN 1H et 13C sont respectivement présentés en REF _Ref146807015 \h Figure 101 et REF _Ref146807025 \h Figure 102. Le tétraméthylsilane (TMS) est utilisé comme référence.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 101 Spectre RMN 1H du composé modèle PIs hydrophile réalisé à 50°C dans DMSO-d6 à 5% en poids
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 102 - Spectre RMN 13C du composé modèle PIs hydrophile réalisé à 50°C dans DMSO-d6 à 5% en poids
Les attributions des différents protons et carbones ont pu être déterminées grâce à la RMN à deux dimensions et aux travaux de Kim et al. ADDIN EN.CITE Kim20031940194Hyoung-juhn KimMorton H. LittSang Yong NamEun-mi Shin2003Synthesis and characterization of sulfonated polyimide polymer electrolyte membranesMacromolecular research116458-46611. Les valeurs des différents déplacements chimiques sont rassemblées dans le REF _Ref146807427 \h Tableau 52.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques des protons (ppm / TMS)Déplacements chimiques des carbones (ppm / TMS)A1
A2
A3
A4
A5
A6
B1
B2
B3
B4
B5
B6
±-
8,54
7,93
8,56
-
-
-
7,95
-
-
7,68
7,39
-131,31
134,2
127,03
130,56
122,52
127,82
143,9
127,73
133,92
137,49
12,84
128,38
163,48Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 52 Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones du composé modèle PIs hydrophile
III.2.2.2- Par spectroscopie infrarouge
Le spectre IR du composé modèle PIs hydrophile est obtenu à partir de quelques grains du composé modèle dispersés dans du bromure de potassium ( REF _Ref146858622 \h Figure 103). Lacquisition est réalisée en mode transmission sur le même appareil que celui utilisé précédemment et dans les mêmes conditions.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 103 Spectre IR du composé modèle PIs hydrophile obtenu à partir dune pastille KBr
Les principales bandes caractéristiques sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic PressKim20031940194Hyoung-juhn KimMorton H. LittSang Yong NamEun-mi Shin2003Synthesis and characterization of sulfonated polyimide polymer electrolyte membranesMacromolecular research116458-4666,11 :
3200-3700 cm-1 : vibration de valence (O-H) attribuée à leau solvatant les groupements sulfoniques ainsi quaux groupements sulfoniques eux-mêmes
2800-3100 cm-1 : vibration de valence (C-H) des noyaux aromatiques
1710 et 1668 cm-1 : vibrations de valence (C=O) symétrique et antisymétrique
1588, 1437 cm-1 : vibrations de valence (C=C) du groupement naphthalénique
1473 cm-1 : vibration de valence (C=C) des noyaux benzéniques
1377 cm-1 : vibration de valence (C=C) du groupement naphthalénique
1356 cm-1 : vibration de valence (C-N) de la fonction imide
1238, 1191 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) antisymétriques
1097, 1032 cm-1 : vibrations de valence (O=S=O) symétriques
780 cm-1 : vibration de déformation (C=C) du groupement naphthalénique
624 cm-1 : vibration de valence (C-S)
III.2.3- Vieillissement dans leau du composé modèle PIs hydrophile
III.2.3.1- Protocole de vieillissement et danalyse
Le composé modèle PIs hydrophile est vieilli dans leau à 130°C pendant 170 heures. A lissue du vieillissement, la solution est lyophilisée.
Le produit récupéré présente une solubilité très limitée dans leau qui résulte soit dune propriété intrinsèque des molécules, soit dinteractions ioniques fortes, phénomène rencontré par ailleurs pour la BDSA.
Léchantillon étant totalement soluble dans le DMSO, une étude quantitative par RMN du 13C a pu être réalisée dans ce solvant. A lissue du vieillissement, le produit est solubilisé à 8% en poids dans du DMSO-d6. Lanalyse est réalisée à 50°C dans un tube de 10 mm de diamètre et quelques grains de pentadionate de chrome III, un relaxant, sont ajoutés afin de diminuer le temps danalyse. Le tétraméthylsilane (TMS) est utilisé comme référence.
III.2.3.2- Etude quantitative par RMN du 13C
Le vieillissement conduisant à lhydrolyse des fonctions imide, les produits de dégradation susceptibles de se former sont de type amide-acide, diacide et dianhydride. Chacune de ces structures se caractérisant en RMN par un carbone distinct, celui du groupement carbonyle, nous avons pu les identifier et les quantifier par cette technique.
Le spectre RMN 13C obtenu est présenté REF _Ref146863442 \h Figure 104 entre 158 et 172 ppm.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 104 Spectre RMN 13C quantitatif du composé modèle PIs hydrophile vieilli dans H2O à 130°C pendant 170 heures. Spectre réalisé à 50°C dans du DMSO-d6 à 8% en poids, en tube de 10 mm de diamètre et en présence de pentadionate de chrome III, un relaxant.
La nature des produits de dégradation a pu être déterminée grâce aux travaux de Genies et al. ADDIN EN.CITE Genies20011210121C. GeniesR. MercierB. SillionR. PetiaudN. CornetG. GebelM. Pineri2001Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous mediumPolymer425097-51053199436294cier-Sillion-2001.pdf9 qui mentionnent les valeurs des déplacements chimiques des carbones des différents groupements carbonyle susceptibles de se former au cours de lhydrolyse dune structure polyimide naphthalénique. Le REF _Ref146864287 \h Tableau 53 rassemble ces valeurs ainsi que la proportion des produits formés après vieillissement du composé modèle PIs hydrophile dans leau à 130°C pendant 170 heures.
´ théorique du C=O (ppm/TMS) ADDIN EN.CITE Genies20011210121C. GeniesR. MercierB. SillionR. PetiaudN. CornetG. GebelM. Pineri2001Stability study of sulfonated phthalic and naphthalenic polyimide structures in aqueous mediumPolymer425097-51053199436294cier-Sillion-2001.pdf9´ observé du C=O (ppm/TMS)Proportion molaireImide SHAPE \* MERGEFORMAT 163,28163,4787,1 %Amide SHAPE \* MERGEFORMAT 167,52-0 %Diacide SHAPE \* MERGEFORMAT 168,77169,144,1 %Dianhydride SHAPE \* MERGEFORMAT 160,07160,298,8 %Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 53 Nature et proportion des produits de dégradation du composé modèle PIs hydrophile vieilli dans l eau à 130°C pendant 170 heures (´ : déplacement chimique)
Il apparaît que moins de 15% en mole du composé modèle PIs hydrophile sont affectés par un vieillissement de 170 heures dans leau à 130°C. Aucune structure amide-acide nest détectée alors quelle constitue la première étape de la synthèse dun polyimide en deux étapes. Par ailleurs, les diacides formés sont majoritairement recyclisés en dianhydride, le principal produit de dégradation formé.
Il est très surprenant de pouvoir former un dianhydride dans leau à partir dun diacide. Cest la raison pour laquelle nous avons isolé et identifié ce composé. Léchantillon vieilli est mis en solution dans du DMSO à 13 mg.ml-1 et analysé par Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC) sur un système Waters Delta Prep 4000. Une colonne préparative à phase inverse LiChrospher® 100 RP-18, de 100Å de porosité et 12 ¼m de granulométrie, est utilisée. L éluant est constitué d acétonitrile, d eau et de DMSO (60/20/20) et le débit est fixé à 27 ml.min-1. En sortie de colonne, la détection des produits est réalisée à l aide d un détecteur UV dont la longueur d onde est fixée à 350 nm. Leau et lacétonitrile sont éliminés au Rotavapor tandis que le DMSO est éliminé au Kughelror par lavage à lacétone. Le résidu récupéré correspondant à lanhydride est analysé par RMN et IR.
Les spectres 1H et 13C, réalisés dans le DMSO-d6 à 50°C, sont respectivement présentés en REF _Ref146876829 \h Figure 105 et REF _Ref146876840 \h Figure 106. Le tétraméthylsilane (TMS) est utilisé comme référence.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 105 Spectres RMN 1H dun des produits de dégradation formés lors du vieillissement dans leau à 130°C pendant 170 heures du composé modèle PIs hydrophile. Spectre réalisé à 50°C dans du DMSO-d6
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 106 - Spectres RMN 13C dun des produits de dégradation formés lors du vieillissement dans leau à 130°C pendant 170 heures du composé modèle PIs hydrophile. Spectre réalisé à 50°C dans du DMSO-d6
Les attributions et déplacements chimiques des différents protons et carbones sont rassemblés dans le REF _Ref146877123 \h Tableau 54.
SHAPE \* MERGEFORMAT Position des protons et carbonesDéplacements chimiques des protons (ppm / TMS)Déplacements chimiques des carbones (ppm / TMS)1
2
3
4
5
6
±-
8,55
7,92
8,54
-
-
-131,24
135,2
127,34
132,29
118,8
129,57
160,42Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 54 Attributions et déplacements chimiques des protons et carbones dune des produits de dégradation formés lors du vieillissement dans leau à 130°C pendant 170 heures du composé modèle PIs hydrophile
Quelques grains de ce composé sont dispersés dans du bromure de potassium afin de réaliser un spectre IR en mode transmission ( REF _Ref146881598 \h Figure 107).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 107 Spectre IR obtenu à partir dune pastille KBr dun des produits de dégradation formés lors du vieillissement dans leau à 130°C pendant 170 heures du composé modèle PIs hydrophile.
Les principales bandes caractéristiques sont les suivantes ADDIN EN.CITE Lin-Vien19911201120Daimay Lin-VienNorman B. ColthupWilliam G. FateleyJeanette G. Grasselli1991The Handbook of Infrared and Raman characteristic frequencies of organic moleculesAcademic Press6 :
2800-3100 cm-1 : vibration de valence (C-H) des noyaux aromatiques
1773 et 1741 cm-1 : vibrations de valence (C=O) symétrique et antisymétrique
1582, 1512, 1437 cm-1 : vibrations de valence (C=C) du groupement naphthalénique
1305 cm-1 : vibration de valence (C=C) du groupement naphthalénique
1123 et 1016 cm-1 : vibrations de valence (C-O-C)
775 cm-1 : vibration de déformation (C=C) du groupement naphthalénique
La détection de ce composé parmi les produits de dégradation confirme la tendance que présente le diacide formé suite à lhydrolyse de la fonction imide à se cycliser en dianhydride.
Le taux de dégradation du composé modèle PIs hydrophile, limité à moins de 15% en mole, est extrêmement faible comparé à celui du composé modèle PIs jonction à la même température (130°C) et pendant seulement 120 heures. Même si dans le cas du modèle jonction lanalyse quantitative na pu être réalisée en raison dune solubilité partielle du produit vieilli, il apparaît clairement que la proportion de composé modèle affectée par la dégradation peut être estimée à plus de 50% en mole. Létude réalisée semble donc indiquer que la fonction imide située à la jonction dun bloc hydrophile et hydrophobe est plus sensible à lhydrolyse que celle située à lintérieur dun bloc hydrophile.
Il convient néanmoins de rappeler que contrairement au composé modèle PIs jonction, le composé modèle PIs hydrophile présente une solubilité très limitée dans leau ce qui pourrait contribuer à sa plus faible sensibilité à lhydrolyse. Il serait intéressant détudier le vieillissement dun composé modèle PIs hydrophile composé dun plus grand nombre dunités de répétition, dont la solubilité serait probablement ainsi améliorée. Toutefois lhydrolyse, même limitée, du composé modèle PIs hydrophile devrait permettre den augmenter la quantité passée en solution au cours du temps par déplacement de léquilibre. Moins de 15% dhydrolyse après 170 heures de vieillissement semblent par conséquent indiquer une stabilité relativement importante de ces structures.
IV- Discussion
Le vieillissement de composés modèles a été étudié dans le but de comprendre les origines de lapparente stabilité dune membrane PIs naphthalénique à 80°C. Les faits majeurs observés au cours de cette étude sont les suivants :
Lhydrolyse affecte moins de 15% en mole des fonctions imide dun bloc sulfoné.
Une recombinaison des produits dhydrolyse a lieu en phase aqueuse, à 80°C et à 130°C. Cette recombinaison concerne à la fois les fonctions imide hydrophiles et hydrophobes.
La formation dun anhydride peut se produire dans leau à partir dun diacide.
Les fonctions imide situées à la jonction entre les blocs hydrophile et hydrophobe semblent plus sensibles à lhydrolyse que celles situées à lintérieur dun bloc. Ceci explique que les copolymères à blocs, qui contiennent proportionnellement moins de jonctions, soient plus stables que les copolymères statistiques ADDIN EN.CITE Cornet19991882188Nathalie Cornet1999Relation entre la structure et les propriétés de membranes en polyimide sulfoné pour pile à combustible H2/O2GrenobleUniversité Joseph FourierPineri199918915189Michel PineriGérard GebelNathalie CornetFranck JousseRégis Mercier1999Polyimides sulfonés, membranes préparées avec ceux-ci et dispositif de pile à combustible comportant ces membranes, Brevet français 99 12356France99 123562,12. Bien quune analyse quantitative nait pu être réalisée en raison des problèmes de solubilité rencontrés, la dégradation paraît, au regard des chromatogrammes obtenus ( REF _Ref142813373 \h Figure 96), presque négligeable à 80°C ce qui nest plus le cas à 130°C. Par ailleurs une recombinaison des produits dhydrolyse a pu être mise en évidence, quelque soit la température et lenvironnement chimique de la fonction imide.
Le faible degré de vieillissement de la membrane PIs observé à 80°C ( REF _Ref142618675 \h Figure 84) peut sexpliquer par une dégradation limitée à cette température et/ou par une recombinaison moléculaire favorisée en raison de la mobilité réduite des fins de chaînes crées. Dans ce cas les produits de recombinaison ne se distinguent pas du composé initial puisque de même nature. A température plus élevée en revanche, la mobilité est augmentée ce qui conduit à des recombinaisons croisées et à la formation de nouveaux produits repérables. Ainsi à lhydrolyse, phénomène thermiquement activé ADDIN EN.CITE Meyer20061110111Gilles MeyerCarine PerrotGérard GebelLaurent GononSandrine MorlatJean-Luc Gardette2006Ex situ hydrolytic degradation of sulfonated polyimide membranes for fuel cellsPolymer475003-50110705995264 sPI Polymer 2006.pdf8, sajoute une élution également favorisée par une élévation de la température. Cette élution massive nuit à la recombinaison au sein de la membrane. Mais lapparente stabilité de la membrane PIs à 80°C est également la conséquence dun faible taux de prise en eau à cette température. Ce dernier diverge au-delà de 100°C, contribuant à la perte de lensemble des fonctions imide hydrophiles de la membrane PIs en moins de 200 heures à 110 et 130°C.
Les oligomères constitutifs des eaux de vieillissement de la membrane PIs peuvent résulter soit de lélution doligomères formés suite à lhydrolyse au niveau de la jonction entre les blocs sulfoné et non sulfoné, soit de la recombinaison des monomères formés suite à une dégradation plus importante. En effet, létude réalisée sur une molécule modèle caractéristique dun point de jonction montre clairement que lhydrolyse de cette jonction est assez rapide dune part, mais que les monomères ainsi formés peuvent se recombiner et conduire aux homopolymères correspondant dautre part et ce, même en milieu aqueux. La formation de lhomopolymère non sulfoné est relativement aisée à comprendre dans la mesure où il précipite ADDIN EN.CITE Dao19991960196Buu DaoJonathan HodgkinTrevor C. Morton1999Important factors controlling synthesis of imides in waterHigh Performance Polymers11205-21810, mais tel nest pas le cas de lhomopolymère sulfoné.
Daprès les résultats de cette étude, une amélioration de la stabilité de la membrane PIs serait envisageable en limitant le nombre de jonctions entre les blocs hydrophile et hydrophobe, c'est-à-dire en augmentant le nombre dunités de répétition de chacun des blocs. Ceci aurait probablement pour conséquence den limiter également lélution, ce qui serait par ailleurs profitable à la recombinaison. Mais Genies et al. ont montré que des blocs sulfonés trop longs ne sont pas du tout favorables à la conductivité ionique ADDIN EN.CITE Genies20011340134C. GeniesR. MercierB. SillionN. CornetG. Gebel2001Soluble sulfonated naphthalenic polyimides as materials for proton exchange membranesPolymer42359-3730552632321-Sillion-2001-bis.pdf13.
Des modifications de structures permettant de réduire la sensibilité à lhydrolyse du cycle imide semblent plus prometteuses. Une des pistes actuellement étudiée consiste à éloigner le groupement sulfonique du cycle imide par lintermédiaire dune chaîne aromatique ADDIN EN.CITE Guo20021650165Xiaoxia GuoJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2002Novel sulfonated polyimides as polyelectrolytes for fuel cell application. 2-Synthesis and proton conductivity of polyimides from 9,9-bis(4-aminophenyl)fluorene-2,7-disulfonic acidMacromolecules356707-67132829021701Guo-Fang-2002.pdfGuo20041660166Xiaoxia GuoJianhua FangKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides from 2,2'-bis(4-aminophenoxy)biphenyl-5,5'-disulfonic acidJournal of polymer science : part A : Polymer chemistry421432-14403685018885-Fang-Tanaka-2004.pdf14,15 ou de groupements alkoxy ADDIN EN.CITE Yin20041450145Yan YinJianhua FangTatsuya WatariKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2004Synthesis and properties of highly sulfonated proton conducting polyimides from bis(3-sulfopropoxy)benzidine diamineJournal of materials chemistry141062-1070Yin20031420142Yan YinJianhua FangYongfang CuiKazuhiro TanakaHidetoshi KitaKen-ichi Okamoto2003Synthesis, proton conductivity and methanol permeability of a novel sulfonated polyimide from 3-(2',4'-diaminophenoxy)propane sulfonic acidPolymer444509-45183862483200Yin2003.pdfFang20041430143Jianhua FangXiaoxia GuoMorton Litt2004Synthesis and properties of novel sulfonated polyimides for fuel cell applicationTransactions of the materials research society of Japan2962541-25461481425920Fang-Guo2004.pdf16-18, carbonés ou fluorés. Lutilisation de groupements alkoxy semble toutefois améliorer la stabilité à lhydrolyse aux dépens de la stabilité à loxydation. Bien que de premiers essais en pile menés par Meyer et al. ADDIN EN.CITE Meyer20061370137G. MeyerG. GebelL. GononP. CapronD. MarscaqC. MarestinR. Mercier2006Degradation of sulfonated polyimide membranes in fuel cell conditionsJournal of power sources157293-3013488493574-Gebel-Gonon-2006.pdf7 sur ce type de structures aient permis de montrer une amélioration de leur durée de vie, la stabilité de ces structures nest généralement évaluée que par un test de résistance mécanique sommaire. Ce dernier consiste à déterminer le temps nécessaire à ce que la membrane devienne cassante ou se dissolve lorsquelle est placée dans de leau chauffée à 50-100°C ou dans le réactif de Fenton.
Pour pouvoir proposer une membrane PIs plus stable il est indispensable détudier les cinétiques dhydrolyse des nouvelles membranes ainsi que les structures modèles correspondantes afin de déterminer les phénomènes mis en jeu. Seule une telle méthodologie permettra de définir les bonnes orientations.
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Conclusion et Perspectives
Conclusion et perspectives
Ce travail de recherche a porté sur deux types de membranes polymères sulfonées alternatives au Nafion®, les polyétheréthercétones (PEEKs) et les polyimides (PIs). Ces membranes présentent lensemble des propriétés requises pour une utilisation en pile à combustible, à lexception de leur durée de vie qui est encore beaucoup trop faible. La dégradation peut être dorigine chimique ou électrochimique. Au cours du fonctionnement de la pile, une attaque radicalaire induisant des modifications chimiques de la chaîne macromoléculaire peut avoir lieu. Ces modifications entraînent une évolution des propriétés physiques de la membrane (augmentation de la perméation aux gaz, chute de la conductivité, diminution de la résistance mécanique) qui se traduit par un arrêt de la pile. Laspect mécanique de la dégradation ne doit pas être éludé, toutefois il peut dans un premier temps être négligé dans la mesure où pour ces membranes alternatives au Nafion® larrêt de la pile est avant tout causé par un vieillissement chimique.
Bien que les membranes polyétheréthercétones sulfonées (PEEKs) soient considérées depuis plusieurs années comme de sérieuses candidates pour une utilisation en pile à combustible, leur dégradation dans un tel système a été très peu étudiée. Les seules études disponibles à ce sujet consistent en une évaluation qualitative de leur résistance en milieu oxydant, qui se résume à une mesure du temps dimmersion au-delà duquel la membrane devient cassante ou se dissout.
Nous avons pu vérifier que la structure PEEKs est stable dans leau jusquà 130°C pendant 1500 heures. Mais du peroxyde dhydrogène (H2O2), espèce fortement dégradante qui génère des radicaux hydroxyles HO par décomposition thermique, est susceptible de se former au cours du fonctionnement de la pile. Nous avons donc choisi de travailler dans un tel milieu.
Une étude en trois étapes a été menée dans le cadre de ce travail :
Identification du mécanisme de vieillissement dun composé modèle représentatif du motif de répétition dune membrane PEEKs en présence de peroxyde dhydrogène
Etude du comportement dune membrane PEEKs dans une solution de peroxyde dhydrogène (vieillissement ex-situ)
Validation de cette étude sur une membrane PEEKs ayant été utilisé comme électrolyte dune pile à combustible
Lobjectif de ce travail était double :
Identifier les sites de la chaîne macromoléculaire les plus sensibles à la dégradation afin de proposer de nouvelles structures potentiellement plus stables
Définir des conditions de vieillissement ex-situ représentatives du vieillissement en pile
Les principaux résultats concernant létude du composé modèle PEEKs en milieu oxydant sont les suivants :
La nature des produits de dégradation formés nest pas affectée par une variation de la température de vieillissement (entre 60 et 130°C) ; seuls le taux et la cinétique de dégradation sont amplifiés par une élévation de la température.
Les produits primaires de dégradation ont été séparés par chromatographie liquide (HPLC) et identifiés par Résonance Magnétique Nucléaire (RMN), Spectrométrie de Masse (SM) et Infrarouge (IR). Ils sont caractéristiques de différentes coupures de chaînes et de réactions daddition ayant conduit à des structures phénolique et acide carboxylique.
Le taux de dégradation est proportionnel à la quantité de H2O2 contenue dans le milieu jusquà une concentration de 0,2 % en volume. Au-delà de cette valeur, le degré de vieillissement de la molécule évolue peu. La décomposition bimoléculaire du peroxyde dhydrogène (sous forme de H2O et O2) nest en effet plus négligeable, ce qui conduit à une diminution de la concentration instantanée en radicaux HO formés.
Des vieillissements successifs, méthodologie qui consiste à ramener plusieurs fois le milieu à sa concentration initiale en H2O2, nous ont permis didentifier le mécanisme de dégradation du composé modèle. La première étape du vieillissement consiste en laddition dun radical hydroxyle HO sur le noyau aromatique terminal du composé modèle. Ces structures phénoliques étant extrêmement sensibles à loxydation, cette étape amorce la dégradation du composé modèle qui conduit à la formation de dérivés phénoliques et dacides carboxyliques par rupture au niveau des liaisons éther et cétone. La coupure directe de ces liaisons ne semble pas être le phénomène prépondérant.
Létude de la dégradation dune membrane PEEKs lors dun vieillissement ex-situ en milieu oxydant est une étape intermédiaire indispensable à létude dune membrane vieillie en pile. Elle permet en effet datteindre des degrés de vieillissement plus importants et de faciliter ainsi la détection et lidentification des principaux fragments issus de la dégradation chimique du polymère. Dans le cadre de cette étude nous avons pu mettre en évidence que :
Les principales extrémités de chaînes macromoléculaires, dont la structure a été identifiée par RMN, sont de même nature que les fragments observés lors du vieillissement de la molécule modèle : des acides carboxyliques et des dérivés phénoliques.
Lanalyse structurale par Diffusion de Neutrons aux Petits Angles (DNPA) révèle que le vieillissement a en partie pour effet de diminuer la résistance du polymère au gonflement.
Le degré de polymérisation moyen, déterminé par Chromatographie dExclusion Stérique (CES), diminue fortement suite au vieillissement. Cette technique révèle par ailleurs la formation dune quantité très importante despèces de bas poids moléculaire (*B*UmHnHphÿuhHY3hHY3mHnHuhNT©0J%mHnHu2j0hNT©hNT©>*B*UmHnHphÿuhNT©mHnHuh¼ ghNT©0J%mHnHu$jh¼ ghNT©0J%UmHnHuhNT©jhNT©UhKúhqh±h:Òh`Ìh`Ì!!!!!!!!!!!æ!ç!è!é!""""E"ïàÕà·®¥ucÂULU2ÂU2j§hNT©hNT©>*B*UmHnHphÿuhNT©mHnHuh¼ ghNT©0J%mHnHu"hHY3hiv*5CJaJmHnHuhHY35CJaJmHnHu"hHY3hHY35CJaJmHnHuhHY35CJ aJ mHnHuhiv*mHnHuhHY3mHnHuhNT©0J%mHnHu$jh¼ ghNT©0J%UmHnHuhâËmHnHujhNT©UmHnHu j*hNT©UmHnHu!!!æ!ç!k"#l#á#B$Æ$+%¥%2&Ã&@'È'D(Í(J)¡)3*¢*.+µ+,y,úúúúôîèèèèâââîèââèèîôîèèèè$
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