Ce premier chapitre expose la problématique de notre ... - TEL (thèses
Calculer les caractéristiques d'un verre pour corriger un ?il myope ;. Objectifs .....
Des exercices corrigés se rapportant au chapitre traité sont présentés.
Justification: Ce site ...... Énumérer les trios règles de construction d'une question
courte ;.
part of the document
Thèse
présentée
en vue de lobtention du titre de Docteur
de LUniversité du Maine
spécialité : Sciences
mention : Informatique
par
Johan Michel
Modèles dactivités pédagogiques et de support à linteraction pour lapprentissage dune langue
Le système Sampras
Soutenue le 26 juin 2006 devant le jury composé de :
Président :
M. François Mangenot, Professeur à lUniversité Stendhal - Grenoble 3
Rapporteurs :
Mme Anne Nicolle, Professeur à lUniversité de Caen
M. Thierry Chanier, Professeur à lUniversité de Franche-Comté
Examinateurs :
M. Georges Antoniadis, Maître de Conférences à lUniversité Stendhal Grenoble 3
M. Jérôme Lehuen, Maître de Conférences à lUniversité du Maine, responsable scientifique
M. Pierre Tchounikine, Professeur à lUniversité du Maine, directeur
Thèse préparée au sein du Laboratoire dInformatique de lUniversité du Maine au Mans
Faculté des Sciences - Université du Maine - avenue Olivier Messiaen, 72085 - Le Mans cedex 9
Remerciements
Je remercie en tout premier lieu Jérôme Lehuen, Maître de Conférences à lUniversité du Maine, de mavoir accompagné au cours de ces recherches. Sa confiance en moi et son enthousiasme communicatif mont permis de mener à bien ces travaux, maidant dans les difficultés et me laissant libre davancer à ma façon.
Je remercie Pierre Tchounikine, Professeur à lUniversité du Maine et directeur du LIUM. Jai pu apprécier sa sagacité scientifique au cours des quelques années passées au laboratoire.
Je remercie Anne Nicolle, Professeur à lUniversité de Caen, de mavoir fait lhonneur daccepter dêtre rapportrice de cette thèse. Nos interactions mont permis de voir sous un autre jour certaines parties de mon travail.
Je remercie Thierry Chanier, Professeur à lUniversité de Franche-Comté, de mavoir fait lhonneur daccepter dêtre rapporteur de cette thèse. Son exigence ma permis dapprofondir et clarifier le propos de mon document.
Je remercie Georges Antoniadis, Maître de Conférences à lUniversité Stenhal-Grenoble 3, de mavoir fait lhonneur de faire partie de mon jury de thèse.
Je remercie François Mangenot, Professeur à lUniversité Stenhal-Grenoble 3, de mavoir fait lhonneur de présider le jury de ma soutenance de thèse.
Je remercie Evelyne Maignan de mavoir permis de pouvoir tester le prototype Sampras auprès des apprenants dont elle soccupe à lUniversité du Maine. Je remercie aussi lensemble des apprenants pour leur précieuse participation.
Je remercie lensemble des membres du LIUM avec qui jai partagé dagréables moments et qui mont aidé soit au cours de la thèse, soit lors de la préparation de la soutenance et cela même jusquau tout dernier moment (nest-ce pas Thierry ?). Je remercie les doctorants avec qui jai collaboré et sympathisé au cours de ces années : Christelle, Bérangère, Julie, Mathilde, Ludovic, Mikaël, Sofiane, sans oublier Gilles et Moustachman avec qui jai formé un des plus beaux trios musicals qui soit. Dorothée, Naïma, et Omar resteront quant à eux mes fidèles compagnons de lutte. Je ne peux oublier Yuchen et Agnès qui ont pris part, à leur façon, à cette aventure. Je remercie aussi « Géwawh », Bruno Richard, Etienne Micoulaud qui se sont toujours montrés attentifs à mes divers problèmes techniques. Je remercie aussi les secrétaires en particulier Marie-Claude qui a tricoté un très beau fourreau pour ma clé USB.
Je remercie aussi divers thésards de lUniversité du Maine : Loïc, Mérouane, Ours, le Panda, Thomas, W.O.II., Aroune, les membres de la MLF. Nos footballs, nos soirées à la cantine et ailleurs ont fait laccompagnement de cette thèse. Que leurs compagnes soient ici dédommagées de mes exactions passées, présentes et à venir.
Je remercie lensemble de mes proches et de mes amis qui mont soutenu jusquau jour de la soutenance. Merci à Alice qui ma toujours encouragé au cours de ce long travail, partagé mes doutes comme mes avancées, et même « coaché » assidûment dans les derniers instants de la thèse. Merci aussi à Daniel de mavoir donné lasile les tous derniers mois de ce travail. Merci enfin à ma famille, mes parents et frères de mavoir accompagné dans mes choix, assisté quand jen avais besoin et de mavoir toujours donné toute latitude.
Sommaire TOC \o "1-4" \h \z \u
HYPERLINK \l "_Toc141937079" INTRODUCTION PAGEREF _Toc141937079 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc141937085" Chapitre 1 Problématique PAGEREF _Toc141937085 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc141937086" 1.1 Origines et cadre de nos travaux de recherche PAGEREF _Toc141937086 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc141937087" 1.1.1 Travaux de recherche sur le dialogue homme/machine au LIUM PAGEREF _Toc141937087 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc141937088" 1.1.2 Travaux de recherche sur la conception denvironnements informatiques pour lapprentissage humain au LIUM PAGEREF _Toc141937088 \h 18
HYPERLINK \l "_Toc141937089" 1.2 Objectif des recherches PAGEREF _Toc141937089 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc141937090" 1.3 Eléments théoriques : Apprentissage des langues et conception denvironnements informatique dapprentissage des langues PAGEREF _Toc141937090 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc141937091" 1.3.1 Apprentissage des langues PAGEREF _Toc141937091 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc141937092" 1.3.1.1 Approche communicative PAGEREF _Toc141937092 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc141937093" 1.3.1.2 Acquisition dune seconde langue PAGEREF _Toc141937093 \h 21
HYPERLINK \l "_Toc141937094" 1.3.2 Conception des EIAH langues PAGEREF _Toc141937094 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc141937095" 1.3.2.1 Apprentissage des Langues Assisté par Ordinateur ? PAGEREF _Toc141937095 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc141937096" 1.3.2.2 Migration des théories des sciences humaines aux EIAH langues PAGEREF _Toc141937096 \h 26
HYPERLINK \l "_Toc141937097" 1.4 Environnements informatiques dapprentissage des langues PAGEREF _Toc141937097 \h 29
HYPERLINK \l "_Toc141937098" 1.5 Nos propositions PAGEREF _Toc141937098 \h 34
HYPERLINK \l "_Toc141937099" 1.6 Méthodologie PAGEREF _Toc141937099 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc141937100" 1.6.1 Démarche et historique PAGEREF _Toc141937100 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc141937101" 1.6.2 Mises à lessai PAGEREF _Toc141937101 \h 37
HYPERLINK \l "_Toc141937102" 1.7 Synthèse PAGEREF _Toc141937102 \h 38
HYPERLINK \l "_Toc141937103" Chapitre 2 Modélisations PAGEREF _Toc141937103 \h 39
HYPERLINK \l "_Toc141937104" 2.1 Tâche PAGEREF _Toc141937104 \h 43
HYPERLINK \l "_Toc141937105" 2.1.1 Tâches pédagogiques PAGEREF _Toc141937105 \h 43
HYPERLINK \l "_Toc141937106" 2.1.1.1 Intention didactique PAGEREF _Toc141937106 \h 44
HYPERLINK \l "_Toc141937107" 2.1.1.2 Tâches pédagogiques dans notre environnement PAGEREF _Toc141937107 \h 46
HYPERLINK \l "_Toc141937108" 2.1.2 Tâche applicative PAGEREF _Toc141937108 \h 47
HYPERLINK \l "_Toc141937109" 2.1.2.1 Choix de la tâche applicative PAGEREF _Toc141937109 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc141937110" 2.1.2.2 Définition des éléments de linterface du monde et constitution du lexique PAGEREF _Toc141937110 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc141937111" 2.1.2.3 Description de la tâche applicative PAGEREF _Toc141937111 \h 49
HYPERLINK \l "_Toc141937112" 2.1.3 Tâche interactive PAGEREF _Toc141937112 \h 52
HYPERLINK \l "_Toc141937113" 2.1.3.1 Possibilités interactives dans le micromonde PAGEREF _Toc141937113 \h 53
HYPERLINK \l "_Toc141937114" 2.1.3.2 Activité de compréhension PAGEREF _Toc141937114 \h 55
HYPERLINK \l "_Toc141937115" 2.1.3.3 Activité de production PAGEREF _Toc141937115 \h 57
HYPERLINK \l "_Toc141937116" 2.2 Interaction PAGEREF _Toc141937116 \h 60
HYPERLINK \l "_Toc141937117" 2.2.1 Du concept dinteraction dans les EIAH PAGEREF _Toc141937117 \h 60
HYPERLINK \l "_Toc141937118" 2.2.1.1 Dialogue homme-machine et tuteurs intelligents PAGEREF _Toc141937118 \h 61
HYPERLINK \l "_Toc141937119" 2.2.1.2 Dialogue homme-machine et apprentissage des langues PAGEREF _Toc141937119 \h 62
HYPERLINK \l "_Toc141937120" 2.2.2 Types dinteraction PAGEREF _Toc141937120 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937121" 2.2.2.1 Nature des échanges PAGEREF _Toc141937121 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937122" 2.2.2.2 Description des interactions PAGEREF _Toc141937122 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937123" 2.2.2.3 Types dinteraction au cours de lactivité de compréhension PAGEREF _Toc141937123 \h 65
HYPERLINK \l "_Toc141937124" 2.2.2.4 Types dinteraction au cours de lactivité de production PAGEREF _Toc141937124 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc141937125" 2.2.3 Modèle dinteraction PAGEREF _Toc141937125 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc141937126" 2.2.3.1 Représentation des échanges PAGEREF _Toc141937126 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc141937127" 2.2.3.2 Déroulement des échanges PAGEREF _Toc141937127 \h 79
HYPERLINK \l "_Toc141937128" 2.3 Langue PAGEREF _Toc141937128 \h 86
HYPERLINK \l "_Toc141937129" 2.3.1 Traitement automatique des langues et apprentissage des langues assisté par ordinateur PAGEREF _Toc141937129 \h 86
HYPERLINK \l "_Toc141937130" 2.3.2 Analyse et génération en contexte PAGEREF _Toc141937130 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc141937131" 2.3.2.1 Rétroaction PAGEREF _Toc141937131 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc141937132" 2.3.2.2 Analyse PAGEREF _Toc141937132 \h 90
HYPERLINK \l "_Toc141937133" 2.3.2.3 Génération de la réponse PAGEREF _Toc141937133 \h 92
HYPERLINK \l "_Toc141937134" 2.3.3 Lexique PAGEREF _Toc141937134 \h 93
HYPERLINK \l "_Toc141937135" 2.3.4 Une analyse, support à linteraction : comment ? PAGEREF _Toc141937135 \h 95
HYPERLINK \l "_Toc141937136" 2.3.4.1 Observation de lénoncé PAGEREF _Toc141937136 \h 96
HYPERLINK \l "_Toc141937137" 2.3.4.2 Comparaison des énoncés à la description de la tâche PAGEREF _Toc141937137 \h 106
HYPERLINK \l "_Toc141937138" 2.3.4.3 Génération PAGEREF _Toc141937138 \h 109
HYPERLINK \l "_Toc141937139" 2.4 Synthèse PAGEREF _Toc141937139 \h 112
HYPERLINK \l "_Toc141937140" Chapitre 3 Lenvironnement Sampras PAGEREF _Toc141937140 \h 115
HYPERLINK \l "_Toc141937141" 3.1 Architecture PAGEREF _Toc141937141 \h 117
HYPERLINK \l "_Toc141937142" 3.1.1 Architecture des systèmes de dialogue PAGEREF _Toc141937142 \h 117
HYPERLINK \l "_Toc141937143" 3.1.2 Architecture de Sampras PAGEREF _Toc141937143 \h 118
HYPERLINK \l "_Toc141937144" 3.2 Aspects liés à linterface PAGEREF _Toc141937144 \h 120
HYPERLINK \l "_Toc141937145" 3.2.1 Partie graphique PAGEREF _Toc141937145 \h 120
HYPERLINK \l "_Toc141937146" 3.2.1.1 Présentation PAGEREF _Toc141937146 \h 120
HYPERLINK \l "_Toc141937147" 3.2.1.2 Fonctionnement PAGEREF _Toc141937147 \h 121
HYPERLINK \l "_Toc141937148" 3.2.2 Module interface PAGEREF _Toc141937148 \h 124
HYPERLINK \l "_Toc141937149" 3.2.2.1 Représenter le monde PAGEREF _Toc141937149 \h 124
HYPERLINK \l "_Toc141937150" 3.2.2.2 Gérer les interventions du partenaire et de lapprenant PAGEREF _Toc141937150 \h 125
HYPERLINK \l "_Toc141937151" 3.3 Analyse PAGEREF _Toc141937151 \h 129
HYPERLINK \l "_Toc141937152" 3.3.1 Les connaissances lexicales PAGEREF _Toc141937152 \h 129
HYPERLINK \l "_Toc141937153" 3.3.2 Le module analyse PAGEREF _Toc141937153 \h 132
HYPERLINK \l "_Toc141937154" 3.3.2.1 Exploration de lénoncé PAGEREF _Toc141937154 \h 133
HYPERLINK \l "_Toc141937155" 3.3.2.2 Vérifications et manipulations PAGEREF _Toc141937155 \h 136
HYPERLINK \l "_Toc141937156" 3.4 La tâche applicative PAGEREF _Toc141937156 \h 137
HYPERLINK \l "_Toc141937157" 3.4.1 Représenter la tâche PAGEREF _Toc141937157 \h 137
HYPERLINK \l "_Toc141937158" 3.4.2 Gérer la tâche PAGEREF _Toc141937158 \h 140
HYPERLINK \l "_Toc141937159" 3.5 Module Génération PAGEREF _Toc141937159 \h 142
HYPERLINK \l "_Toc141937160" 3.5.1 Recherche de la tâche sans influence des interactions précédentes PAGEREF _Toc141937160 \h 142
HYPERLINK \l "_Toc141937161" 3.5.2 Recherche de la tâche avec influence dinteractions précédentes PAGEREF _Toc141937161 \h 148
HYPERLINK \l "_Toc141937162" 3.6 Module Interaction PAGEREF _Toc141937162 \h 151
HYPERLINK \l "_Toc141937163" 3.6.1 Description PAGEREF _Toc141937163 \h 151
HYPERLINK \l "_Toc141937164" 3.6.2 Fonctionnement PAGEREF _Toc141937164 \h 154
HYPERLINK \l "_Toc141937165" 3.7 Mises à lessai PAGEREF _Toc141937165 \h 157
HYPERLINK \l "_Toc141937166" 3.7.1 Premières mises à lessai, hiver 2004-2005 PAGEREF _Toc141937166 \h 158
HYPERLINK \l "_Toc141937167" 3.7.1.1 Déroulement des mises à lessai PAGEREF _Toc141937167 \h 158
HYPERLINK \l "_Toc141937168" 3.7.1.2 Observations PAGEREF _Toc141937168 \h 159
HYPERLINK \l "_Toc141937169" 3.7.2 Deuxièmes mises à lessai, hiver 2005-2006 PAGEREF _Toc141937169 \h 161
HYPERLINK \l "_Toc141937170" 3.7.2.1 Déroulement des mises à lessai PAGEREF _Toc141937170 \h 161
HYPERLINK \l "_Toc141937171" 3.7.2.2 Observations PAGEREF _Toc141937171 \h 162
HYPERLINK \l "_Toc141937172" CONCLUSION ET PERSPECTIVES PAGEREF _Toc141937172 \h 165
HYPERLINK \l "_Toc141937183" ANNEXES PAGEREF _Toc141937183 \h 171
HYPERLINK \l "_Toc141937184" Annexe A traces dutilisation de Sampras PAGEREF _Toc141937184 \h 173
HYPERLINK \l "_Toc141937185" Annexe B Implémentation de Sampras PAGEREF _Toc141937185 \h 192
HYPERLINK \l "_Toc141937188" Annexe C Lexique de Sampras PAGEREF _Toc141937188 \h 215
HYPERLINK \l "_Toc141937189" Annexe D Document pour les apprenants PAGEREF _Toc141937189 \h 221
HYPERLINK \l "_Toc141937190" Table des illustrations PAGEREF _Toc141937190 \h 227
HYPERLINK \l "_Toc141937191" Références bibliographiques PAGEREF _Toc141937191 \h 230
INTRODUCTION
Contexte général
Létude et les travaux présentés dans ce mémoire sinscrivent dans le cadre des recherches sur la conception des Environnements Informatiques pour lApprentissage Humain (EIAH). Nos travaux relèvent plus spécifiquement du domaine des environnements pour lapprentissage des langues étrangères. Les recherches menées dans ce domaine sont multiples et recoupent de nombreux autres domaines allant de la didactique des langues à linformatique en passant par les traitements automatiques de la langue (TAL) et le dialogue homme-machine (DHM). Ces recherches adoptent des approches pédagogiques différentes et se matérialisent au travers de logiciels hétéroclites quant aux contenus et aux choix en matière dinteraction. Notre approche concerne la conception denvironnements où une langue, le français langue étrangère (FLE) en loccurrence, est mise en jeu au travers dune interaction entre un apprenant et un agent conversationnel (que nous nommons partenaire) dans un micromonde. Nous nous basons sur des travaux en didactique des langues, en conception dEIAH et en dialogue homme-machine.
Problématique
Le projet repose sur lhypothèse que la conversation avec un agent virtuel dans une langue étrangère est susceptible de créer des situations dans lesquelles lapprenant puisse, non seulement faire usage de la langue, mais aussi acquérir des connaissances, lexicales ou syntaxiques, sur celle-ci. Dans ce mémoire, nous faisons une large utilisation des termes tâche et activité. Nous définissons le terme tâche comme une prescription, une contrainte de départ et le terme activité comme la réalisation effective de la tâche.
Deux problématiques se croisent dans notre travail :
La mise en place dactivités pédagogiques : partant de travaux en didactique des langues étrangères, il sagit de créer et modéliser des activités pédagogiques interactives.
Le support à linteraction : il sagit de définir les traitements adaptés de la langue dans linteraction et dorganiser la tâche applicative choisie comme prétexte à linteraction
Ces deux problématiques ne sont pas au même niveau : la première, plus conceptuelle, définit le fonctionnement souhaité, imaginé, de lenvironnement. La seconde se rapproche des problèmes informatiques qui vont se poser lors de la mise en oeuvre.
Travail réalisé
Nous sommes partis de travaux en didactiques des langues étrangères et de leurs prises en compte dans le développement denvironnements informatiques dapprentissage des langues :
Pour identifier les approches propices à la conception des activités pédagogiques de lenvironnement.
Pour comprendre lacquisition en langue seconde et identifier les phénomènes quil sagit de supporter dans linteraction.
Nous avons étudié le champ de la conception des environnements dapprentissages des langues, dans le but de saisir les enjeux de celui-ci, de collecter des expériences proches des nôtres, et pour comprendre les limites et les problèmes rencontrés tant au niveau pédagogique quau niveau technique. De cette étude préliminaire, nous avons dégagé trois dimensions qui vont structurer notre approche et ce manuscrit : tâche, interaction et langue.
Tâche : Nous nous intéressons à trois niveaux de tâche : pédagogique, applicative et interactive. Les tâches pédagogiques sont les exercices proposés à lapprenant. La tâche applicative est la tâche du monde réel dans la réalisation de laquelle nous désirons impliquer lapprenant. La tâche interactive est la tâche que réalise effectivement lapprenant en interaction avec le système.
Interaction : Nous nous intéressons aux types dinteraction employés pour résoudre la tâche applicative et permettre des séquences interactives susceptibles de faciliter lapprentissage en langue dans le cadre des activités pédagogiques (i.e la réalisation de la tâche pédagogique). À partir de ces types dinteraction, nous proposons un modèle global rendant compte de la dynamique de linteraction.
Langue : Nous nous intéressons aux traitements de la langue naturelle qui vont aider à supporter linteraction. Ces traitements nécessitent la création dun modèle du lexique et la modélisation des mécanismes danalyse des énoncés de lapprenant comme de la génération des énoncés du partenaire.
Nous avons mis en oeuvre nos modèles au sein dun environnement informatique appelé « Sampras ». Cet environnement reprend les trois dimensions abordées ci-dessus :
Tâche : Sampras propose à lapprenant de simpliquer dans la réalisation dune activité au sein dun micromonde : la réalisation interactive dune recette de cuisine.
Interaction : Sampras propose des types dinteraction dédiés à lexercice de la compétence de production dans le cadre de la tâche interactive.
Langue : Sampras intègre un analyseur tolérant à la non-normativité des énoncés et orienté vers la gestion de linteraction.
Nous avons « mis à lessai » cet environnement deux fois auprès dun même public : des apprenants thaïs et chinois grands débutants en français langue étrangère qui passent une première année dadaptation à lUniversité du Maine. Cette première « mise à lessai » (fin 2004/début 2005) avait pour but, premièrement de tester lutilisabilité de lenvironnement, deuxièmement davoir une première vision des échanges pouvant avoir lieu dans le cadre dune utilisation concrète, et troisièmement de relever les avis que pouvaient avoir les apprenants sur cet environnement. La seconde campagne (début 2006) poursuit plus en avant ces tests dans le but de constituer un corpus et didentifier des phénomènes caractéristiques dusage de la langue.
Nous ne prétendons pas apporter de façon identique sur les différents thèmes de recherche que nous croisons. Les aspects traitement de la langue (lexique, analyse) et ergonomie (tâche interactive) ne sont pas développés comme ils lauraient été sil sagissait dune thèse de ce domaine. La thèse est une thèse en EIAH et les contributions au domaine des EIAH et en particulier à celui des EIAH en langues concernent :
La définition de modèles et dune architecture pour un environnement informatique, c'est-à-dire la façon dont les trois dimensions sarticulent.
La conception et le développement dun prototype informatique dont certains composants peuvent être réutilisés ou transposés pour dautres applications.
Approche méthodologique
Lapproche techno-pédagogique ADDIN EN.CITE Tchounikine2002949417Tchounikine, PierrePour une ingénierie des Environnements Informatiques pour l'Apprentissage Humain I359-95212002[Tchounikine, 2002] fournit un cadre pratique pour la conception dun EIAH. Elle implique la prise en compte de considérations pédagogiques et didactiques dans la construction des EIAH. Nous avons donc cherché à conceptualiser les dimensions pédagogiques et didactiques pour ensuite construire les modèles à réifier.
Lélaboration de Sampras a débuté par une première version créée autour dun jeu de reconnaissance de couleurs ADDIN EN.CITE Michel200115115127Michel, Jconceptions d'activités interactives et pédagogiques au sein du projet Cordon Bleu2001Le MansUniversité du Mainerapport de stage de DEA[Michel, 2001] stabilisant linterface Java et rendant compte des possibilités du moteur dinférence Jess. En parallèle sest déroulée la constitution dun corpus dénoncés dapprenants étrangers pour lidentification des erreurs possibles ADDIN EN.CITE Lehuen200212712710Lehuen, JLemeunier, TLuzzati, DanielAcquisition et études d'un corpus FLE, vers une analyse automatique des erreursQuatrième colloque des Usages des Nouvelles Technologies dans l'Enseignement des Langues Etrangères200228-30 mars 2002Compiègne (France)[Lehuen et al., 2002]. Le modèle de résolution de la tâche séparant le niveau interaction du niveau tâche a lui été créé plus tard ADDIN EN.CITE Delorme200210910927Delorme, F.Modélisation d'activités interactives complexes pour l'apprntissage des langues assisté par ordinateur selon une approche communicative et actionnelle: les langages Lucrèce et Lautréamont1172002Le MansUniversité du Maine[Delorme, 2002].
Notre étude sest déroulée de la façon suivante :
Identification des caractéristiques des EIAH langues en se fondant sur la didactique
Confrontation des caractéristiques identifiées à lapproche « micromonde »
Identification des trois dimensions de létude (tâche / interaction / langue)
Définitions des modèles liés aux trois dimensions
Développement du prototype informatique (Sampras)
Mises à lessai avec des apprenants étrangers
Correction / adaptation de lenvironnement
Organisation du mémoire
Le premier chapitre présente la problématique de la thèse. Partant dun contexte général situant les travaux au confluent de deux courants de recherche au LIUM, ce chapitre fixe les objectifs de recherche, explore les domaines de référence de la thèse et propose des modèles à concevoir et à mettre en oeuvre, ainsi que la méthode adoptée pour les réaliser. Nous partons ainsi du cadre général de lapprentissage des langues et des EIAH pour définir nos objectifs de recherche. Ce chapitre débouche sur la formulation de propositions de modélisations.
Le second chapitre se focalise sur les modélisations réalisées lors de la conception de lenvironnement Sampras. Ces modélisations concernent les trois dimensions identifiées dans les propositions : tâche, interaction et langue. La partie tâche décrit lintention didactique qui motive le projet, les tâches pédagogiques, la tâche applicative qui est prétexte à linteraction et la tâche interactive. La partie interaction sattache à la modélisation de linteraction dans lenvironnement, les types dinteraction et le modèle global y sont détaillés. La partie langue présente les mécanismes danalyse des énoncés et de génération des interventions du partenaire.
Le troisième chapitre, plus technique, présente le prototype développé, qui réifie les modélisations proposées dans le chapitre deux. Linterface homme-machine (écrite en Java) est présentée au travers de diagrammes UML. La présentation des différents modules de la base de connaissances (écrite en Jess, implémentation Java du moteur dinférences CLIPS) se fait à partir dexemples et déléments du code source qui aident à comprendre leur rôle et leur fonctionnement.
Nous terminons par des conclusions et perspectives.
En annexe figurent quelques traces dutilisation de lenvironnement, différents éléments du code source, le lexique de la recette et le document donné aux apprenants lors des mises à lessai.
Problématique
HYPERLINK \l "_Toc141937086" 1.1 Origines et cadre de nos travaux de recherche PAGEREF _Toc141937086 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc141937087" 1.1.1 Travaux de recherche sur le dialogue homme/machine au LIUM PAGEREF _Toc141937087 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc141937088" 1.1.2 Travaux de recherche sur la conception denvironnements informatiques pour lapprentissage humain au LIUM PAGEREF _Toc141937088 \h 18
HYPERLINK \l "_Toc141937089" 1.2 Objectif des recherches PAGEREF _Toc141937089 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc141937090" 1.3 Eléments théoriques : Apprentissage des langues et conception denvironnements informatique dapprentissage des langues PAGEREF _Toc141937090 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc141937091" 1.3.1 Apprentissage des langues PAGEREF _Toc141937091 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc141937092" 1.3.1.1 Approche communicative PAGEREF _Toc141937092 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc141937093" 1.3.1.2 Acquisition dune seconde langue PAGEREF _Toc141937093 \h 21
HYPERLINK \l "_Toc141937094" 1.3.2 Conception des EIAH langues PAGEREF _Toc141937094 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc141937095" 1.3.2.1 Apprentissage des Langues Assisté par Ordinateur ? PAGEREF _Toc141937095 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc141937096" 1.3.2.2 Migration des théories des sciences humaines aux EIAH langues PAGEREF _Toc141937096 \h 26
HYPERLINK \l "_Toc141937097" 1.4 Environnements informatiques dapprentissage des langues PAGEREF _Toc141937097 \h 29
HYPERLINK \l "_Toc141937098" 1.5 Nos propositions PAGEREF _Toc141937098 \h 34
HYPERLINK \l "_Toc141937099" 1.6 Méthodologie PAGEREF _Toc141937099 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc141937100" 1.6.1 Démarche et historique PAGEREF _Toc141937100 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc141937101" 1.6.2 Mises à lessai PAGEREF _Toc141937101 \h 37
HYPERLINK \l "_Toc141937102" 1.7 Synthèse PAGEREF _Toc141937102 \h 38
Ce premier chapitre expose la problématique de notre thèse : lorigine de notre recherche et le cadre dans lequel elle sinscrit. Nous définissons ensuite les objectifs de notre recherche et les éléments théoriques qui les étayent. Nous délimitons ensuite les recherches proches des nôtres et exposons nos propositions. Le dernier point du chapitre porte sur la méthode que nous avons adoptée pour mener à bien ce projet.
Origines et cadre de nos travaux de recherche
Nos travaux se trouvent au confluent de deux thèmes de recherche au Laboratoire dInformatique de lUniversité du Maine (LIUM) : le thème dialogue homme machine et le thème ingénierie des EIAH. La thèse que nous présentons est clairement inscrite dans le second thème mais se sert des quêtes et résultats du premier. Le thème dialogue homme machine sattache à développer des modélisations du dialogue, du langage employé dans le dialogue ou de la tâche à accomplir par lutilisateur. Ces modélisations sont plus ou moins non dédiées, elles évitent de sappuyer sur une planification figée et intègrent la dynamique du langage. Le thème ingénierie des EIAH se focalise sur lélaboration dun ensemble de connaissances permettant de fonder le processus de conception des EIAH. Nous exposons dans cette section les recherches de ces deux courants.
Travaux de recherche sur le dialogue homme/machine au LIUM
Les travaux menés au LIUM concernant le dialogue homme-machine ont débuté sous limpulsion de Daniel Luzzati et ont donné lieu à plusieurs thèses dont celles de Jérôme Lehuen et de Thierry Lemeunier. Les travaux de Daniel Luzzati opèrent le dépassement du modèle genevois de représentation formelle du dialogue en y intégrant une composante dynamique ADDIN EN.CITE Luzzati19951171176Luzzati, DanielMassonLe dialogue verbal homme machine1995Paris[Luzzati, 1995b]. Le dialogue est alors vu comme un processus se déroulant sur deux axes : un axe régissant et un axe incident. Laxe régissant représente le déroulement de lactivité à accomplir par lutilisateur du système de dialogue et laxe incident représente la résolution des problèmes interactifs (questions, clarifications) qui apparaissent. Le but est de repérer les phénomènes bloquants (c'est-à-dire qui empêchent lactivité de progresser) et de revenir le long de laxe régissant (c'est-à-dire de continuer lactivité à accomplir). La thèse de Jérôme Lehuen visait à lélaboration dun modèle de dialogue dynamique et générique intégrant lacquisition de sa propre compétence linguistique et à sa réification dans un prototype (nommé COALA). Loriginalité de cette recherche était que le système informatique construisait son propre lexique et sa propre syntaxe en dialoguant avec les utilisateurs finaux ADDIN EN.CITE Lehuen1997686832Lehuen, JérômeUn modèle de dialogue dynamique et générique intégrant l'acquisition de sa compétence linguistique - Le système COALA1997Le MansUniversité du Maine[Lehuen, 1997]. La thèse de Thierry Lemeunier portait sur lintentionnalité communicative dans le dialogue homme-machine en langue naturelle et proposait une contribution originale permettant au système informatique davoir ses propres intentions de communication avec ses utilisateurs finaux ADDIN EN.CITE Lemeunier2000929232Lemeunier, ThierryL'intentionnalité communicative dans le dialogue homme-machine en langue naturelle2352000Le MansUniversité du Maine[Lemeunier, 2000]. À lheure actuelle, ces chercheurs, sans quitter le champ du dialogue homme-machine, inscrivent désormais leurs recherches dans le courant de lingénierie des EIAH au sein des projets Dialects et Mepa. Dialects porte sur la conception dun environnement dapprentissage de la modélisation orientée objet en UML, où lutilisateur-apprenant conçoit des modèles UML et sil commet des erreurs de modélisation, des dialogues en langue naturelle prennent place pour remédier aux erreurs. Mepa, conduit par Jérôme Lehuen, a pour objectif principal, la conception et le développement de systèmes informatiques client-serveur qui permettent à des apprenants, à des tuteurs et à des agents virtuels, dagir et dinteragir dans des espaces virtuels partagés, dans le cadre de scénarios pédagogiques.
Travaux de recherche sur la conception denvironnements informatiques pour lapprentissage humain au LIUM
Le LIUM sest focalisé depuis sa création sur lélaboration denvironnements informatiques pour lapprentissage humain ADDIN EN.CITE Bruillard2000939317Bruillard, E.Delozanne, E.Leroux P.Delannoy, P., Dubourg, X., Jacoboni, P.,Lehuen, J., Luzatti, D., Teutsch, P.Quinze ans de recherche informatique sur les sciences et techniques éducatives au LIUMSciences et Techniques Educatives87-185712000[Bruillard et al., 2000]. Il existe deux grands types denvironnements informatiques pour lapprentissage humain : les environnements orientés « pédagogie » qui se focalisent sur lorganisation et lenseignement de contenus bien identifiés et les environnements orientés « performance » qui mettent en place des situations dapprentissage fondées sur la réalisation dactivités pédagogiques avec des contenus à apprendre dans linteraction avec ces environnements ADDIN EN.CITE Tchounikine2002949417Tchounikine, PierrePour une ingénierie des Environnements Informatiques pour l'Apprentissage Humain I359-95212002[Tchounikine, 2002]. Les environnements créés au LIUM appartiennent principalement à la seconde catégorie. Nous trouvons des travaux sur linstrumentation du tuteur et laide portée à lautonomie dun apprenant en FOAD (Formation ouverte et à distance), ADDIN EN.CITE Despres2001969632Despres, ChristopheModélisation et Conception d'un Environnement de Suivi Pédagogique Synchrone d'Activités d'Apprentissage à DistanceInformatics2862001Le MansUniversité du Maine[Despres, 2001], ADDIN EN.CITE Coffinet2004959532Coffinet-Rasseneur, DorothéeSaafir : un environnement support à l'appropriation d'une formation à distance par l'apprenantInformatics2302004Le MansUniversité du Maine[Coffinet-Rasseneur, 2004], ADDIN EN.CITE Laperrousaz200511911910Laperrousaz, ChristelleLeroux, PascalTeutsch, PhilippePerception par le tuteur de l'activité d'un apprenant engagé dans une activité collective à distanceEIAH'05
413-418200525-27 maiMontpellier (France)[Laperrousaz et al., 2005], ADDIN EN.CITE Gueye2005979732Gueye, Omarinstrumentation des activités du tuteur en ligne: le cas de croisières, dispositif de formation ouverte et à distance en languesInformatics3672005Le MansUniversité du Maine[Gueye, 2005]. Dautres travaux se focalisent sur les apports des normes à la ré-ingénierie des EIAH ADDIN EN.CITE Barré2004989810Barré,V.Choquet, C.Corbiere, A.Iksal, S.Usage analysis in an e-Learning System: LD Representation SignificanceIEEE International Conference on Advanced Learning Technologies (ICALT'2004)570-574200430 août - 1er septembre 2004Joensuu (Finlande)[Barré et al., 2004], sur le support dactivités collaboratives à distance ADDIN EN.CITE Betbeder M-L2003999910Betbeder M-L,Tchounikine, P.Symba: a Framework to Support Collective Activities in an Educational ContextInternational Conference on Computers in Education (ICCE 2003)188-1962003Hong-Kong, China[Betbeder M-L et al., 2003], ADDIN EN.CITE Taurisson200512012010Taurisson, NelTchounikine, PierreUne approche de l'apprentissage de l'organisation du travail collectif par la simulationEIAH'05153-1642005Montpellier (France)[Taurisson et al., 2005]. Les travaux, plus anciens, qui ont donné lieu à des réalisations informatiques et qui nous concernent le plus sont ceux autour de la conception des situations dinteraction dans les EIAH ADDIN EN.CITE Delozanne1992606027Delozanne, ElisabethExplications en EIAO : études à partir d'ELISE, un logiciel pour entraîner à une méthode de calcul de primitives1992Le MansUniversité du Maine[Delozanne, 1992], ADDIN EN.CITE Dubourg1995636332Dubourg, XavierModélisation de l'interaction en EIAO, une approche évènementielle pour la réalisation du système REPERESInformatics1995CaenUniversité de caen[Dubourg, 1995]. Dun point de vue plus théorique, la réflexion entreprise au sein de la communauté française quant à une approche générale de la conception des EIAH aide à orienter et caractériser notre travail ADDIN EN.CITE Tchounikine200411811827Tchounikine, PierreBaker, MickaelBalacheff, NicolasBaron, MoniqueDerycke, AlainGuin, DominiqueNicaud, Jean-FrançoisRabardel, PierrePlaton-1: quelque dimensions pour l'analyse des travaux de recherche en conception d'EIAH 192004STIC-CNRS[Tchounikine et al., 2004].
Objectif des recherches
Notre étude porte sur la conception dun type particulier denvironnements informatiques pour lapprentissage des langues étrangères. Lidée première est de repartir des travaux en dialogue homme-machine et de voir si leur exploitation permettait des avancées quant à la réalisation denvironnements originaux. Lobjectif est la création de tâches pédagogiques interactives nécessitant le dialogue, la plus évidente de ces tâches étant la simulation énonciative. Les simulations énonciatives sont des situations dans lesquelles lapprenant interagit avec un interlocuteur virtuel en utilisant directement la langue. Les simulations, dans le cadre des environnements informatiques dapprentissage des langues, sinstancient sous la forme de micromondes qui fournissent à linteraction entre lapprenant et son partenaire un cadre de référenciation.
Les simulations énonciatives permettent des apprentissages en langue, apprentissage principalement de type implicite. Lobjectif général est de contribuer à la conception et modélisation de ces simulations énonciatives. Les simulations sorganisent autour dune tâche à accomplir selon certaines modalités, tâche et modalités caractérisant le langage à employer.
Nous devons donc disposer de connaissances sur la tâche applicative dans la réalisation de laquelle lapprenant est impliqué, sur les interactions quil réalise pour ce faire, sur les caractéristiques du langage quil est amené à employer dans ce cadre. Ces connaissances induisent des modèles quil sagit de mettre en oeuvre.
Plus généralement, nous observons ici le problème classique en conception dEIAH quest la définition de lintention didactique de cet environnement et les conséquences en termes de modélisation puis darticulation avec les spécifications de lartefact créé ADDIN EN.CITE Tchounikine200411811827Tchounikine, PierreBaker, MickaelBalacheff, NicolasBaron, MoniqueDerycke, AlainGuin, DominiqueNicaud, Jean-FrançoisRabardel, PierrePlaton-1: quelque dimensions pour l'analyse des travaux de recherche en conception d'EIAH 192004STIC-CNRS[Tchounikine et al., 2004].
Cet objectif se décompose en plusieurs sous-objectifs qui nourrissent les trois dimensions du projet. Le premier objectif est de définir un cadre théorique en apprentissage des langues, tant pour la conception de la tâche pédagogique que pour la définition des séquences interactives susceptibles dinduire des apprentissages. La définition de lintention didactique passe par la migration de modèles préexistants en apprentissage des langues vers les EIAH langues. Le deuxième objectif est didentifier les recherches en dialogue homme-machine susceptibles dapporter des modèles et concepts intéressants vis-à-vis de cadre théorique défini en apprentissage des langues, en particulier les travaux réalisés dans le domaine des EIAH sur le concept dinteraction. Le dernier objectif est détudier les implications du traitement automatique de la langue dans le domaine des environnements dapprentissage des langues et plus particulièrement dans le cadre des systèmes qui « dialoguent » avec leur utilisateur. Ces objectifs atteints permettent la modélisation des dimensions tâches, interaction et langue, à larticulation de ces trois dimensions et à la mise en oeuvre de lenvironnement informatique.
Eléments théoriques : Apprentissage des langues et conception denvironnements informatique dapprentissage des langues
Ce paragraphe présente les éléments théoriques sur lesquels reposent certaines de nos propositions et permettent de caractériser nos objectifs du point de vue de la didactique des langues étrangères.
Apprentissage des langues
Approche communicative
La notion de compétence communicative ADDIN EN.CITE Hymes197210010017Hymes, D.On communicative competenceSociolinguistics269-2931972Harmondsworth: PenguinPride
Holmes[Hymes, 1972] émerge en addition à la notion de compétence linguistique ADDIN EN.CITE Chomsky19751011016Chomsky, N.Reflections on language 1975Temple Smith[Chomsky, 1975] et affirme que « communiquer langagièrement ne se réduit pas à une connaissance des formes et règles linguistiques mais suppose aussi une maîtrise des conventions dutilisation, socialement et pragmatiquement définies » ADDIN EN.CITE Cuq200377776Cuq, Jean-PierreCLE InternationalDictionnaire de didactique du français langue étrangère et secondeasdifle2003Paris209-033972-1[Cuq, 2003]. Le cadre défini par lapproche communicative juxtapose à la compétence linguistique les compétences sociolinguistique (inscription des faits de langage dans une pratique sociale) et pragmatique (connaissance des effets de la forme des actes de langage).
Le postulat psychologique qui sous-tend cette approche est « quapprendre une langue, cest sentraîner dès le départ à penser et à parler en langue étrangère » ADDIN EN.CITE Puren2001727210Puren, ChristianLes nouvelles technologies face aux nouvelles options didactiquesColloque apprendre les langues européennes avec les nouvelles technologies2001Paris, Goethe-Institut[Puren, 2001]. Lapprentissage se passe alors dans et par linteraction. Les exercices de référence de cette approche sont les simulations et les jeux de rôle où il faut communiquer dans la langue étrangère de manière authentique ou simulée pour développer la compétence communicative.
Continuant ces recherches, le Cadre Commun Européen de référence ADDIN EN.CITE l'Europe20011021026Conseil de l'EuropeEditions DidierCadre européen commun de référence pour les langues: apprendre, enseigner, évaluer.2001Paris[l'Europe, 2001] synthétise lapproche communicative en sinscrivant dans une modélisation actionnelle, « centrée sur la relation entre les stratégies de lacteur et la ou les tâche(s) à réaliser dans un environnement et dans des conditions données ». Lacteur est ici le sujet apprenant, les stratégies se matérialisent sous la forme des actions (langagières ou non suivant la nature de la tâche) que produit lapprenant dans laccomplissement dune tâche. La compétence en langues se décline alors selon quatre catégories dactivités langagières : activité interactive, activité de production, activité de compréhension, activité de médiation.
Les tâches pédagogiques communicatives (contrairement aux exercices formels hors contexte) visent à impliquer lapprenant dans une communication réelle, ont un sens (pour lapprenant), sont pertinentes (ici et maintenant dans la situation formelle dapprentissage), exigeantes mais faisables (avec un réajustement de lactivité si nécessaire) et ont un résultat identifiable (ainsi que dautres moins identifiables dans limmédiat). Dans une tâche communicative, laccent est mis sur le succès de lexécution de la tâche et, en conséquence, le sens est au centre du processus tandis que les apprenants réalisent leurs intentions communicatives. Cest à ce niveau quinterviennent les problèmes liés à la langue et leur implication en termes dacquisition en langue.
Acquisition dune seconde langue
Une première théorie, baptisée théorie interactionniste, provient de recherches issues des travaux de Krashen ADDIN EN.CITE Krashen198266666KrashenPrinciples and Practice in Second Language Acquisition1982New YorkPergamon Press[Krashen, 1982] sur la notion dinput (traduit par le terme « apport langagier » dans le texte qui suit). Ces travaux correspondent à un courant de recherche majoritairement Nord-Américain. Cette théorie affirme que cest le processus psycholinguistique à lorigine de la communication qui est responsable du développement linguistique. Sappuyant sur le schéma réducteur input-ouput-feedback-uptake, elle propose cependant un cadre pratique dutilisation, surtout dans le cadre de la classe de langues, où ont été effectuées ces recherches. Ce modèle sorganise selon le schéma suivant ( REF _Ref130970568 \h \* MERGEFORMAT Figure 1). Les concepts dapport, saisie et production, sont des termes qui renvoient à des actes de langue alors que compréhension, intégration, création sont des termes qui se réfèrent à des mécanismes linguistiques.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ Figure \* ARABIC 1 : Le modèle interactionniste
Lapport langagier est la langue cible parlée ou écrite à laquelle les apprenants sont exposés. La saisie langagière est la part de lapport langagier qui est compris par lapprenant. Cette part est ensuite intégrée dans le système linguistique de lapprenant. La production langagière, c'est-à-dire les énoncés quil produit dans la langue cible, résulte de la création linguistique élaborée par lapprenant. Sur la figure, les flèches indiquent la direction probable du processus dacquisition linguistique, cette orientation repose sur lidée que lon arrive à comprendre la langue cible avant de savoir la manipuler pour créer ses propres énoncés.
Ces recherches expliquent alors leur modèle par les points suivants :
La double compréhension de la syntaxe et de la sémantique est nécessaire pour que lapport langagier active le processus dacquisition. La compréhension sémantique seule noffre que très peu dassistance à lapprenant, qui a besoin dacquérir le système syntaxique pour organiser la réalité.
Lorsquil y a traitement à la fois sémantique et syntaxique au cours du processus de compréhension, les caractéristiques linguistiques (donc ces éléments syntaxiques et sémantiques) de lapport langagier sont alors saisies.
Lintégration de la saisie langagière dans le système linguistique de lapprenant dépend de mécanismes cognitifs utilisés pour retenir cet intrant dans la mémoire à court terme, antichambre du développement linguistique. Le système linguistique, sujet à de constantes révisions, constitue la base des connaissances nécessaires à la production langagière.
La production langagière est cruciale pour deux raisons (flèches pointillées). Tout dabord, elle incite les apprenants à utiliser leur système syntaxique dune façon plus appropriée quà létape de compréhension, incitant à une concentration sur les problèmes linguistiques. Ensuite, cette production sollicite un apport langagier de la part des interlocuteurs vers qui cette production aura été dirigée. Dans le cadre dun tel échange, il est très probable que les réponses des interlocuteurs fournissent des indices qui puissent aider les apprenants à résoudre leurs problèmes linguistiques, à formuler de nouvelles hypothèses et à sengager dans de nouvelles productions langagières ADDIN EN.CITE Swain198511115SwainGass, S.MMadden, C.GCommunicative competence: some roles of comprehensible input and comprehensible output in its developmentInput in second language acquisition235-2531985Rowley, MANewbury House Publishers[Swain, 1985], ADDIN EN.CITE Pica1994151517Pica, TResearch on negociation : What does it reveal about second-language learning conditions, processes and outcomes?Language Learning493-5274431994[Pica, 1994], ADDIN EN.CITE Pica1996272717Pica, TalLanguage learners' interaction : how does it adress the input, output and feedback needs of the L2 learners?TESOL quarterly59-843011996[Pica et al., 1996]. Ce processus, appelé « négociation de sens » ADDIN EN.CITE Long198518185Long, M.H.Input and second language acquisition theoryInput in second language acquisition377-3931985Rowley, MANewbury house publishers[Long, 1985], apparaît lorsque la structure discursive normale est modifiée, du fait dune demande de répétition, de clarification ou de reformulation de lapport langagier initial.
Cette hypothèse importante constitue à nos yeux lapport fondamental de la théorie interactionniste : « La modification dune structure interactive au cours dune conversation, ou la modification dun discours écrit à loccasion dune lecture [
] est une [bonne] condition, nécessaire (mais insuffisante) pour lacquisition dune langue cible. Une telle négociation de sens vise la compréhensibilité de lapport langagier même si celui-ci maintient des éléments linguistiques encore inconnus. Cette compréhensibilité émanant de la négociation permet donc une saisie langagière nécessaire à lacquisition. » ADDIN EN.CITE Larsen-freeman199119196Larsen-freemanLong, M.H.An introduction to second language acquisition research1991LondonLongman[Larsen-freeman et al., 1991]. Dans ADDIN EN.CITE Chapelle2002595926Chapelle, Carol A.La conception d'outils pour l'apprentissage des langues: la théorie peut-elle aider?2002Grenoblewww.upmf-grenoble.fr/sciedu/actualite/#resumes[Chapelle, 2002], nous trouvons le résumé des fondements pour lapplication de la théorie :
Lapport langagier est nécessaire mais pas suffisant pour apprendre en langue.
Lapprenant doit observer la langue, affirmation que lon retrouve chez Skehan ADDIN EN.CITE Skehan2002737310Skehan, P.focus on form, tasks, and technologyUNTELE2002Compiègne[Skehan, 2002] : létudiant doit se concentrer sur la forme de lapport langagier.
Lapprenant doit comprendre lapport langagier (du point de vue syntaxique comme du point de vue sémantique)
Lapprenant doit avoir des occasions de produire de la langue
Lapprenant doit remarquer ses erreurs de langue
Lapprenant doit corriger ses erreurs de langue lui-même
Une manière de profiter de la communication est la « négociation de sens », lapprenant se concentre sur la forme lorsque la communication échoue.
Nous revenons sur ces hypothèses et les développements quils suscitent chez Chapelle dans la partie liée au passage dans le monde informatique de cette théorie.
Les recherches européennes envisagent lacquisition en milieu dit « naturel », valorisant les techniques de « bricolage » dun apprentissage sur le « tas » ADDIN EN.CITE Gajo200065656Gajo, L.Mondada, L.Interactions et acquisitions en contexte2000FribourgEditions universitaires[Gajo et al., 2000]. Ces recherches se basent sur des analyses ethnographiques, lidée étant que linterprétation des processus de communication et dacquisition se trouve dans lévénement langagier lui-même. Lobjet de recherche est lui-même redéfini par rapport aux recherches américaines, puisque recentré sur les processus de gestion et de construction du répertoire langagier dans linteraction ADDIN EN.CITE Matthey199671716Matthey, MarinetteApprentissage d'une langue et interaction verbale1996BernePeter Lang[Matthey, 1996]. Le but est de repérer des moments-clés pour lacquisition sous la forme de séquences typiques, ces séquences permettent la négociation de données linguistiques, souvent déclenchée par un problème de communication. La plus connue est la « séquence potentiellement acquisitionnelle » ADDIN EN.CITE De Pietro1989616110De Pietro, Jean-FrançoisMatthey, MarinettePy, B.Weil, D.Fugier, H.Acquisition et contrat didactique: les séquences potentiellement acquisitionnelles dans la conversation exolinguetroisième colloque régional de linguistique99-1241989Strasbourg[De Pietro et al., 1989], ADDIN EN.CITE Veronique199210410417Veronique, D.Etat des lieux et perspectivesNouvelles perspectives dans l'étude de l'apprentissage d'une langue étrangère en milieu scolaire et en milieu social1311992AIL[Veronique, 1992], ADDIN EN.CITE Marcelli200410310332Marcelli, AgnèsTemps et apprentissage d'une langue étrangère: vers un modèle bicontextuel d'enseignement/apprentissage, initié en présentiel et continué à distance à
l'étranger (approche théorique et mise en oeuvre).2004BesançonUniversité de Franche-Comté[Marcelli, 2004]. Cette dernière est caractérisée par trois phases: dans la première phase (dauto-structuration), le non-natif dévoile un état de son interlangue (la langue telle que parlée par lapprenant ADDIN EN.CITE Voguel199575756Voguel, K.L'interlangue. La langue de l'apprenant1995ToulousePresses Universitaires du Mirail[Voguel, 1995]) et ses éventuels problèmes de communication ; dans la seconde (dhétéro-structuration), le natif propose son aide ou son guidage ; dans la dernière, le sujet apprenant fait une reprise de lénoncé, cest de nouveau un moment dauto-structuration qui permet au sujet apprenant la construction dun objet linguistique et lappropriation de données nouvelles. On note ici aussi le rapprochement avec la théorie interactionniste quant à la négociation de sens en tant que potentiel catalyseur dacquisition au cours de linteraction lors dun problème de communication.
Conception des EIAH langues
Cette section est dédiée à la présentation du domaine de recherche que constitue la conception denvironnements informatique dapprentissage en langue. La première partie présente succinctement le domaine et la seconde détaille la migration des concepts dapprentissage/acquisition en langue vers ces environnements.
Apprentissage des Langues Assisté par Ordinateur ?
Ce champ de recherche commence à se structurer dans les années 1980 avec une première thèse spécifique à ce domaine ADDIN EN.CITE Demaiziere198610810832Demaiziere, F.Enseignement assisté par ordinateur des languessciences du langage1986université Paris VII[Demaiziere, 1986] et lapparition des premiers didacticiels dapprentissage des langues. Les années 1990 voient larrivée du Web et lexplosion des possibilités (apprentissages en réseau), et aussi le renforcement des apports au niveau méthodologie de conception, grâce en particulier aux apports des travaux sur lacquisition en langue. Ce domaine donne lieu à une très grande variété de travaux de recherche et donc doutils informatiques issus de ces travaux. Les disciplines connexes sont nombreuses et la figure suivante, présente ces disciplines ( REF _Ref133747547 \h \* MERGEFORMAT Figure 2).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 2 : Disciplines connexes de lalao, extrait de ADDIN EN.CITE Chanier199810610610Chanier, T.Relations entre le TAL et l'ALAO ou l'ALAO un "simple" domaine d'application du TAL ?International conference on natura language processing and industrial application (NLP+IA'98)1998Moncton, Canada[Chanier, 1998]
Chanier propose une classification des types denvironnements informatique pour lapprentissage des langues ADDIN EN.CITE Chanier199810610610Chanier, T.Relations entre le TAL et l'ALAO ou l'ALAO un "simple" domaine d'application du TAL ?International conference on natura language processing and industrial application (NLP+IA'98)1998Moncton, Canada[Chanier, 1998] : les outils linguistiques de présentation de matériaux verbaux ou non-verbaux, les environnements de tests de connaissance, les environnements dapprentissage finalisés, les environnements permettant deffectuer des recherches sur lacquisition. Nos travaux se situent dans la classe des environnements dapprentissage finalisés, « environnements conçus pour lacquisition de compétences dans la langue cible à partir dapproches multiples ».
Migration des théories des sciences humaines aux EIAH langues
Cette section expose les différents travaux effectués sur la transposition des travaux de sciences humaines vers les EIAH langues. Nous exposons les travaux réalisés sur ce thème par Chapelle [Chapelle, 2002]. Elle reprend les hypothèses des travaux de la théorie interactionniste et émet des suggestions quant à leur mise en place dans un EIAH en langues :
Les caractéristiques linguistiques particulières de lapport langagier doivent être mises en évidence, même si cest lapprenant qui le percevra et en tiendra compte ou pas. Dans un environnement informatique, il sagit de mettre en avant les caractéristiques linguistiques particulières présentes dans lapport langagier (nouveaux mots, nouvelles structures de la langue). La méthode de mise en avant est laissée au choix du concepteur de lenvironnement informatique ou du professeur utilisateur.
Les apprenants devraient recevoir de laide dans la compréhension sémantique et syntaxique de lapport langagier. Dans un environnement informatique, il sagit de donner à lapprenant, si lapport langagier nest pas compris, la possibilité dobtenir lénoncé modifié ou des aides lui permettant de comprendre cet apport.
Les apprenants doivent avoir lopportunité de produire des actes de langage dans la langue cible. Dans un environnement informatique, Il sagit de faire en sorte que les apprenants produisant des énoncés corrects soient compris. Le travail de production reflétant le travail (par demande ou accès à des renseignements) de création de la part de lapprenant qui ne doit pas être oublié non plus. Ce point soulève le problème de la conception danalyseurs qui permettent la compréhension des structures correctes.
Les apprenants doivent pouvoir remarquer (le phénomène de remarquer se nomme noticing, terme employé au sein de la communauté didactique des langues pour désigner ce phénomène) les erreurs dans leurs productions. Dans le cadre dun environnement informatique, il sagit de faire en sorte que lapprenant puisse être mis au courant de ses erreurs. Les moyens à employer pour le faire vont dépendre des moyens dinteraction qui existent entre lapprenant et le système informatique.
Les apprenants ont besoin de pouvoir corriger leurs productions langagières. Les apprenants doivent pouvoir modifier leurs interventions dans lenvironnement informatique et avoir accès à des aides relatives à leurs erreurs.
Les apprenants ont besoin dêtre engagés dans des interactions en langue étrangère, interactions dont la structure puisse être modifiée pour permettre des séquences de négociation de sens. Dans un environnement informatique, Chapelle indique quil faut quil y ait possibilité de sortir de la réalisation de la tâche pédagogique donnée à lapprenant lorsquil y a des problèmes de communication et se concentrer sur la résolution de ces problèmes de communication qui ont lieu à ce moment de linteraction. Ces problèmes résolus, linteraction normale reprend.
Les apprenants devraient être engagés dans des tâches pédagogiques mises en place pour avoir un nombre maximal dinteractions profitables dun point de vue acquisitionnel. Dans un environnement informatique, lapprenant se consacre plus à la réalisation de la tâche communicative que celles des problèmes linguistiques. Les problèmes linguistiques mis en évidence sont ceux qui bloquent la résolution de la tâche.
Très peu dautres auteurs sintéressent à la migration des théorie de lapprentissage des langue vers les EIAH langues, on en trouve des références chez Chanier notamment dans lusage des séquences potentiellement acquisitionnelles dans le projet Eléonore ADDIN EN.CITE Chanier1996343417Chanier, T.Renié, D.Collaboration and computer-assisted learning of a second languageComputer-Assisted Language Learning3-30811996[Chanier et al., 1996], où se trouve la formalisation de ces séquences mais ceci dans le cadre dactivités collaboratives mettant en scène des acteurs humains, donc déjà plus proches dinteractions entre humains même si celles-ci sont médiatisées par des machines.
Le problème principal dans un EIAH langue est de définir une tâche pédagogique. Mangenot ADDIN EN.CITE Mangenot200070705Mangenot, F.communication au 17ème colloque Triangle (Paris, Goethe Institut, 30/1/98)Triangle 17, Multimédia et apprentissage des langues2000ENS Editions[Mangenot, 2000], dans le cadre plus général des produits multimédia, mentionne Furstenberg ADDIN EN.CITE Furstenberg199764645Furstenberg, G.Scénarios d'exploitation pédagogiqueOUDART64-751997[Furstenberg, 1997] laquelle insiste sur le double rôle de la tâche pédagogique dans un produit multimédia :
faciliter lexploration et permettre la construction dun sens par lutilisateur,
évaluer ce quil aura compris et retiré.
Mangenot définit, ce quil appelle une tâche linguistique profitable dans un environnement multimédia : « Une tâche linguistique profitable est celle qui :
part de données riches et authentiques,
propose des activités dun bon niveau cognitif (liens données/activités pertinents, situations-problèmes, appel à la créativité),
prévoit des interactions variées (notamment - mais pas exclusivement - évaluatrices) pendant et après lexécution de la tâche. »
Cette section résume les travaux que nous avons jugés pertinents pour notre étude quant à la transposition informatique de théories provenant de travaux de sciences humaines. Nous ne discutons pas pour linstant des différentes approches didactiques et comment elles sont passées dans le monde informatique ou plus largement multimédia, tant de multiples travaux, la plupart sans rapport avec notre approche, ont été faits. Une partie de ces travaux, les plus proches de notre approche sont présentés dans ce qui suit.
Environnements informatiques dapprentissage des langues
Cette section présente différents environnements informatiques dapprentissage des langues dont la conception et les usages relèvent de problématiques proches. Nous nous limitons à quatre grands systèmes qui nous permettent aussi de situer notre champ de recherches plus précisément. Tout dabord, nous présentons trois environnements issus de la première vague dutilisation de micromondes pour lapprentissage dune langue selon lapproche communicative. Ces environnements furent dénommés ICALL (Intelligent Computer Assisted Language Learning) ADDIN EN.CITE Harrington199611511517Harrington, M.Intelligent computer-assisted language learningON-CALLON-CALL1031996http://www.cltr.uq.edu.au/oncall/vol10ndx.html[Harrington, 1996], en référence aux techniques dIntelligence Artificielle qui y sont utilisées, en particulier pour le traitement automatique des langues. Dailleurs, la description de ces environnements par leurs auteurs est souvent centrée sur le composant de traitement automatique de la langue ADDIN EN.CITE Holland199311611617Holland, V. MelissaMaisano, RichardAlderks, CathieMartin, JeffreyParsers in tutors: What are they good for ?CalicoCalico28-461111993[Holland et al., 1993]. Le premier système présenté est le système FLUENT développé par Henry Hamburger et son équipe. Il met en jeu une interaction bimodale entre un apprenant et un système autour dactions simples à réaliser dans un micromonde dans le cadre de la résolution dune tâche applicative (une recette de cuisine). Le second MILT développé par Holland et son équipe a fait le choix dune action uniquement langagière pour lapprenant qui commande un agent animé dans un micromonde dans le cadre dune mission militaire (recherche de renseignements). Le troisième développé par Boylan et Micarelli est un environnement où lapprenant est impliqué dans une communication avec un agent conversationnel. Lapprenant est plongé dans un exercice de reconstruction de conversation où il essaie de trouver les bonnes formulations de ses énoncés pour communiquer avec lagent conversationnel. La situation mise en scène est celle de lapprenant discutant avec un commerçant (un fleuriste). Le dernier présenté est TLTS, développé par Johnson et son équipe, un environnement plus récent. Il est plus centré sur les compétences de communication orale mais son existence est symptomatique de lintérêt toujours gardé pour ce type denvironnements micromondes. Lapprenant y interagit avec des compagnons virtuels au cours de missions militaires (recherches de renseignements, contact avec la population) à accomplir.
Proche de nos travaux se trouve donc lenvironnement FLUENT qui se caractérise par lutilisation de techniques dintelligence artificielle et des idées éducatives relativement novatrices à son époque ADDIN EN.CITE Hamburger1994838317Hamburger, H.Foreign language immersion: Science, practice, and a System.JAIED429-4535(4)Special Issue on Language learning1994[Hamburger, 1994]. Sappuyant, tout comme nous sur la démarche dune acquisition par et dans linteraction langagière dans la langue cible, lapprenant est impliqué dans une interaction avec un système (que les auteurs nomment tuteur la plupart du temps) autour dactions à accomplir dans un micromonde (le même « monde », à savoir la cuisine, a été utilisé sans doute pour les champs lexicaux et les actions simples que cet univers génère). Les interactions y sont bimodales : le langage naturel (écrit pour lapprenant, écrit et parlé pour le système), en loccurrence la langue cible de lapprentissage et des manipulations graphiques dans la cuisine. Lorsque le système agit à lécran, une main personnifie ses actions mais il ny a pas de représentation sous la forme dun compagnon à lécran.
Dans FLUENT, lenseignant peut paramétrer les « schémas tutoriaux » qui vont décider de la coordination des différentes activités et du style conversationnel du système. La représentation des tâches applicatives à accomplir repose sur des plans et actions qui caractérisent comment le « tuteur » organise lactivité dans le micromonde, comment lapprenant initie ses actions et comment létat du micromonde est changé. Les « vues » sont un ensemble de structures qui fournissent les particularités de la langue, les contraintes en termes de variété conversationnelle, et permettent de calibrer la difficulté de lapport langagier présenté à létudiant. La gestion de ces tâches applicatives est assurée par un raisonneur qui instancie les plans et actions en fonction de la situation courante. Les plans regroupent les sous-plans et les actions à effectuer pour accomplir un but. Lanalyse des énoncés de lapprenant et la génération des énoncés reposent sur un lexique et une grammaire et sont caractérisées par le schéma de tutorat prescrit par lenseignant. Le composant analyseur provient du projet Athena et fut adapté spécialement pour le projet FLUENT. Le lexique est composé de cinq cent cinquante mots et contient des informations pour trouver les flexions de ces différents mots ainsi que les formes irrégulières qui peuvent exister. La grammaire est composée dexpressions régulières et de fonctions de réduction pour réduire les structures, confirmer les bonnes constructions et construire les arbres danalyse. Létat du micromonde est géré par un module qui maintient létat du monde et exécute les actions graphiques dans le micromonde.
Les différentes tâches pédagogiques dans FLUENT sont spécifiées dans les schémas tutoriaux qui permettent trois types dinteraction ADDIN EN.CITE Schoelles199711411410Schoelles, MichaelHamburger, HenryThe NLP role in Animated Conversation for CALLANLP: 5th Applied Natural Language Processing Conference127-1341997Washington, USA[Schoelles et al., 1997]. Le plus simple est le « Tourguide » (traduisible en français par « visite guidée ») où le système accomplit des manipulations dobjets du micromonde et les verbalise. Plus interactif est le « Commander » (linterrogateur, le « dictateur ») où le système demande à lapprenant deffectuer une action sur un objet du micromonde. Le système réagit alors quant à la correction de la manipulation effectuée. Le dernier type est le « Quizmaster » où le système accomplit une action et pose une question à lapprenant à propos de cette action. Les schémas tutoriaux consistent en lassociation dune action ou un plan avec un type dinteraction et un ensemble de « vues ». Ainsi une leçon est constituée dun enchaînement de schémas tutoriaux. Les « vues » servent dintermédiaires entre les fonctions pédagogiques du système et le composant TAL. De même, lors de la création de schémas tutoriaux, lutilisateur professeur peut modifier les préconditions et argument des plans et actions les plans et actions. Ceci permet la création de séquences interactives dans le micromonde.Ce projet, instancié pour lapprentissage de langlais en tant que langue seconde pour des adultes, fut expérimenté avec succès dans une classe dapprentissage de langlais pour adultes. Les apprenants, travaillant en binôme ou triade, devaient réaliser les trois types dactivité à la suite. Les résultats prouvèrent la robustesse du système et aussi lintérêt de la démarche vu ladhésion remportée auprès des apprenants.
Les derniers questionnements autour de ce projet tournent autour de la constitution dune taxonomie derreurs en vue de trouver la « meilleure » façon dy répondre et sur les problèmes de caractérisations des interactions en cours ADDIN EN.CITE Reeder2000909010Reeder, F.Could you repeat the question?AAAI Fall Symposium on Building Dialogue Systems for Tutorial Applications144-1472000Cape-Cod, USA[Reeder, 2000]. Le problème de la caractérisation des interactions et de leur organisation fait lobjet dune discussion entre lanalyse conversationnelle et le DISCOUNT pour comprendre comment caractériser les interactions dans une situation dapprentissage. Lanalyse conversationnelle décrit linteraction comme une séquence de paires dactes de langage ADDIN EN.CITE Coulthard19851521526Coulthard, M.Longman PressAn introduction to discourse analysis1985[Coulthard, 1985]. Les séquences sont caractérisées par la nature des actes de langage (par exemple, la séquence initiative/réactive/reprise). DISCOUNT décrit et évalue les dialogues éducatifs, plus spécialement les dialogues entre un apprenant et un tuteur. Grâce à DISCOUNT, des séquences des interactions peuvent être marquées. Les marqueurs posent les rôles des apprenants et du tuteur dans cette séquence ADDIN EN.CITE Pilkington199915315310Pilkington, RachelAnalysing Educationnal Dialogue Interaction: Towards Models that support learningWorkshop at the 9th Internatioanl Conference on Artificial Intelligence in Education1999Le Mans[Pilkington, 1999]. Ici sarrêtent les questionnements autour de FLUENT, Reeder trouvant lanalyse conversationnelle trop descriptive et et difficile à concilier avec SCHEME.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 3 : Lenvironnement FLUENT, extrait de ADDIN EN.CITE Schoelles199711411410Schoelles, MichaelHamburger, HenryThe NLP role in Animated Conversation for CALLANLP: 5th Applied Natural Language Processing Conference127-1341997Washington, USA[Schoelles et al., 1997]
Le second environnement auquel il est intéressant de se référer est lenvironnement MILT (Military Language Tutor) développé par larmée américaine tout au long des années 1990 ADDIN EN.CITE Holland199911211217Holland, V. MelissaKaplan, Jonathan D.Sabol Mark A.Preliminary tests of language learning in a speech-Intercative Graphics MicroworldCalicoCalico339-3591631999[Holland et al., 1999]. Cet environnement propose des activités de communication autour dactivités que peuvent réaliser des soldats en mission dans un pays étranger. Les apprenants sont aussi immergés dans un micromonde et peuvent soit parler soit écrire uniquement dans la langue cible à lintention dun agent animé (le compagnon) qui accomplit les actions que lui dicte lapprenant. Ces activités se centrent autour dexploration de pièces dans lesquels lapprenant doit découvrir des documents et les consulter. La langue cible est larabe moderne. Les instructeurs peuvent créer leurs scénarii en les décrivant dans un environnement auteur, où ils peuvent aussi modifier lapparence du micromonde (réarrangement des objets du micromonde, redéfinition des écrits des lettres, livres et cartes, changement du décor). La définition du composant de traitement automatique de la langue naturelle leur posa un grand problème et ils durent se résoudre à une approche par reconnaissance de mots-clés dans les énoncés de lapprenant, approche qui sest révélée suffisante au cours de leurs tests. Ils simplifièrent même linteraction en allant jusquà proposer un ensemble de phrases déjà construites pour une situation dun scénario donné (ce qui donna par la suite leurs premières idées pour une implémentation de techniques de reconnaissance vocale).
Le troisième environnement significativement proche de nos travaux est lenvironnement développé par Boylan et Micarelli ADDIN EN.CITE Boylan199881815Boylan, P.Micarelli, A.Calivi, L. Geerts, W.Learning language as "culture" with CALLCALL, Culture and the language curriculum60-721998LondonSpringer[Boylan et al., 1998]. Ces chercheurs se basent sur lapproche culturo-communicative définie par eux-mêmes. La caractéristique communicative se retrouve dans linteraction des activités où les actions langagières de lapprenant sont dirigées intentionnellement vers un locuteur étranger (réel ou sensé lêtre). La caractéristique culturelle est le fait de comprendre le contexte culturel dans la communication, les usages de son interlocuteur sont à respecter pour que linteraction puisse aboutir. Ils prennent comme exercice de référence la reconstruction de conversation, le principe étant de deviner la suite dune conversation qui est lancée. Dans ce système, létudiant dialogue dans une situation simulée avec un interlocuteur sous la surveillance dun tuteur virtuel qui conseille lapprenant dans sa langue maternelle. Létudiant écrit des phrases à lintention dun personnage. La situation de communication est, par exemple, la classique scène où lapprenant sadresse à un commerçant. Lapprenant est représenté par un avatar et peut inscrire ses phrases dans une bulle. Le personnage fait de même. Le tuteur renseigne lapprenant sur les tournures à employer vis à vis de la situation et de linterlocuteur, le ressort pragmatique est la correction du langage vis à vis de son interlocuteur. Les deux auteurs insistent sur le fait que de nombreux étudiants trouveraient intrinsèquement plus intéressant que lusage de la langue se manifeste par des réalisations dans un monde réel ou virtuel. Lenvironnement est conçu autour dun moteur dintelligence artificielle qui gère linteraction.
Lenvironnement TLTS (Tactical Language Training System) peut se présenter comme la somme de nombreuses recherches et constitue un projet de grande envergure, tant par ses prétentions scientifiques que par le nombre de chercheurs impliqués. Les idées des micromondes, des compétences culturelles, de la communication avec un partenaire virtuel, dun agent pédagogique qui intervient dans la conversation, de la reconnaissance vocale y sont reprises et donnent naissance à un environnement original ADDIN EN.CITE Johnson200411311310Johnson, W. LewisMarsella, StacyMote, NicolausViljhamsson, HannesNarayan, ShrikanthChoi, SunheeTactical Language Training System: Supporting the rapid acquisition of foreign language and Cultural SkillsInSTIL/ICALL200417-19 juneVenise[Johnson et al., 2004]. Ce système développé pour larmée américaine se donne trois objectifs principaux. Le premier objectif est de permettre lapprentissage de « langues rares », larabe libanais en loccurrence, en impliquant lapprenant dans des tâches permettant de se concentrer sur des échanges communicatifs particuliers. Ces échanges permettent daccomplir le second objectif, celui dimmersion culturelle. Lapprenant communique avec des partenaires animés, communication passant par loral mais aussi par le choix de gestes de la part de lapprenant à lintention des personnages animés. Le dernier objectif est de combiner un retour sur la forme auprès de lapprenant et une pratique « authentique » de la langue, ceci est fait au travers de la présence dans les scènes dun agent animé à mission pédagogique qui peut aider lapprenant dans ses activités. Lenvironnement intègre de nombreux composants. Il existe ainsi un outil auteur pour définir les scènes. Il y a une représentation de lagent pédagogique qui possède lui-même une représentation de lapprenant. Un composant langue naturelle qui inclut une partie reconnaissance vocale, une partie traitement automatique de la langue naturelle, une partie danalyse des erreurs. Les tâches proposées dans TLTS se rapprochent des tâches que les soldats auront sur le terrain : par exemple, des missions de reconstruction de villages où ils sont tenus de communiquer avec les habitants. Le système a été testé avec succès et un développement avec larabe iraquien comme langue cible est prévu.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 4 : Lenvironnement TLTS, extrait de ADDIN EN.CITE Johnson200411311310Johnson, W. LewisMarsella, StacyMote, NicolausViljhamsson, HannesNarayan, ShrikanthChoi, SunheeTactical Language Training System: Supporting the rapid acquisition of foreign language and Cultural SkillsInSTIL/ICALL200417-19 juneVenise[Johnson et al., 2004]
Nos propositions
Les systèmes présentés dans la section précédente sattachent aux question suivantes : quelles tâches pédagogiques donner aux apprenants, quelles interactions concevoir pour effectuer les activités interactives, comment réagir aux énoncés et actions des apprenants. Peu de ces travaux mentionnent les théories en acquisition en langue pour caractériser les interactions possibles dans ces environnements. Notre positionnement est de reprendre ces théories et détudier comment les adapter dans le contexte de micromonde dapprentissage en langue.
Le problème posé est la création de simulations énonciatives qui puissent permettre dacquérir en langue. Lhypothèse pédagogique de la situation est que la conversation avec un agent virtuel dans une langue est susceptible de créer des situations dans lesquelles lapprenant puisse non seulement user de la langue mais aussi acquérir des connaissances sur cette langue, fussent elles lexicales ou syntaxiques. Notre proposition est dimpliquer lapprenant dans une tâche pratique (la réalisation dune recette), en interaction avec un partenaire virtuel (un chef) au sein dun monde virtuel (une cuisine), tâche prétexte à lusage et léventuelle acquisition de la langue. Lhypothèse théorique sous-jacente est que linteraction, générée par la réalisation de la tâche, va créer des séquences potentiellement acquisitionnelles ADDIN EN.CITE Demaiziere200511011010Demaiziere, F.Narcy-Combes, J.P.le défi de la dénativisation: apport des TICUntele 2005Compiègne, France[Demaiziere et al., 2005]. Le partenaire réagit aux énoncés corrects ou incorrects de lapprenant, poursuivant la tâche ou sengageant à discuter déventuels points problématiques des énoncés de lapprenant. Les réactions aux énoncés incorrects se font grâce à des stratégies de rétroaction, en fonction des éléments reconnus dans les énoncés de lapprenant; ces stratégies sont pensées pour continuer linteraction autour de la tâche.
Nous voyons ici lémergence de trois dimensions selon lesquelles vont sorganiser la conception de lenvironnement : tâche (quelle est la tâche dans laquelle lapprenant est impliqué), interaction (quelles sont les interactions qui président à laccomplissement de cette tâche), et langue (quelle sont les formes lexicales comme syntaxiques que prend la langue utilisée dans un tel contexte).
Une tâche pédagogique impliquant lusage de la langue selon des types dinteraction dans un micromonde
Nous avons retenu lapproche micromonde qui permet de contextualiser linteraction entre lapprenant et le système. La tâche est alors à définir en trois autres niveaux : le niveau pédagogique, le niveau interactif et le niveau applicatif. Le niveau pédagogique sintéresse à comment est mise en jeu la langue dans une optique dapprentissage et sur quelles théories et concepts cette mise en jeu sappuie. Le niveau interactif définit les interactions qui prennent place dans le micromonde, tant par leurs modalités que par leur structuration. Le niveau applicatif est défini par les actions de réalisation de la recette. Il permet de caractériser le micromonde et les formes du langage naturel utilisées.
Un modèle dinteraction inscrit dans une activité dont la langue est lune des modalités
Ce modèle décrit larticulation entre les différents types dinteraction au cours dune même activité et rend compte de la dynamique de linteraction. Les types dinteraction permettent de caractériser les échanges possibles dans une activité mais de façon statique. Lorsquil sagit de gérer dynamiquement linteraction, il faut croiser les différents types dinteractions en un même modèle. La modélisation et lorganisation de linteraction repose sur les travaux accomplis en dialogue homme-machine et sur les théories et concepts concernant le problème de linteraction dans les EIAH.
Un modèle de la langue support à linteraction dans le cadre dune tâche qui délimite le lexique et la syntaxe
La tâche applicative délimite le lexique et la syntaxe qui sont utilisés dans laccomplissement de la tâche interactive. Ces lexique et syntaxe permettent le traitement automatique de la langue naturelle (TALN), tant pour lanalyse des énoncés de lapprenant que pour la génération des interventions verbales et non-verbales du partenaire, permettant la continuation de linteraction. Ce modèle sinscrit dans le champ du TALN et en particulier le TALN en tant que support à lapprentissage des langues.
À partir de ces trois modèles imbriqués, nous avons construit un environnement informatique mettant en place une simulation énonciative. Lactivité mise en place est une activité de production dénoncés de la part de lapprenant à ladresse du partenaire. Lapprenant dicte une recette au partenaire, lequel réagit aux énoncés de lapprenant suivant la correction linguistique et la pertinence de lénoncé dans le déroulement de lactivité.
Méthodologie
Démarche et historique
Notre cheminement est parti dune étude des travaux théoriques à la fois en apprentissage des langues, en dialogue homme-machine, en interaction homme machine et en conception des EIAH. Ces travaux permirent lélaboration de premiers modèles dactivité et dinteraction. Une expérience de récupération de corpus dénoncés dapprenants fut aussi menée pour identifier les erreurs possibles des apprenants. Un site web fut créé. Lactivité proposée aux apprenants était de traduire les consignes de la recette de leur langue vers le français (une page web contenait lénoncé de la consigne dans leur langue, une photographie montrant laction, et un champ de texte où ils pouvaient entrer leur traduction). Ceci a permis dobtenir un corpus de plus de 700 énoncés ADDIN EN.CITE Lehuen200212712710Lehuen, JLemeunier, TLuzzati, DanielAcquisition et études d'un corpus FLE, vers une analyse automatique des erreursQuatrième colloque des Usages des Nouvelles Technologies dans l'Enseignement des Langues Etrangères200228-30 mars 2002Compiègne (France)[Lehuen et al., 2002]. Ces énoncés ont permis davoir une idée des erreurs des apprenants et davoir des pistes pour lanalyse des énoncés à mettre en place. Venant de travaux annexes ADDIN EN.CITE Delorme200210910927Delorme, F.Modélisation d'activités interactives complexes pour l'apprntissage des langues assisté par ordinateur selon une approche communicative et actionnelle: les langages Lucrèce et Lautréamont1172002Le MansUniversité du Maine[Delorme, 2002] et reprenant en partie nos modèles, deux modèles simplifiés de représentation de la tâche applicative et de représentation de linteraction (sans prise en compte des problèmes de langue) et un moteur de dialogue furent conçus. Une première réalisation de lenvironnement fut alors effectuée intégrant alors une interface graphique et un moteur dinteraction permettant la réalisation de la tâche applicative. Le modèle du lexique fut créé à partir de recettes et la conception de lanalyseur sappuya sur le corpus des énoncés. Ensuite ce premier environnement donna lieu à de premiers tests, lesquels soulevèrent des problèmes de type informatique sans vraiment remettre en cause les modèles créés. Ce travail nest évidemment pas aussi séquentiel : létude des travaux théoriques et le raffinement des modèles se poursuivirent au cours des phases même de mise en oeuvre.
Mises à lessai
Les mises à lessai ont eu lieu en décembre 2004 et se sont poursuivies en 2005 et 2006 auprès détudiants thaïs et chinois qui suivaient à lUniversité du Maine une première année dintégration. Cette année dintégration leur permet dapprendre le français. Les premiers tests nous permirent deffectuer des tests dutilisabilité et aussi de recueillir les impressions des apprenants sur le prototype et son fonctionnement. Ces tests mirent en évidence des problèmes de programmation de certains modules (analyse, génération, tâche) et le côté stéréotypé des énoncés du partenaire. Les apprenants ont souligné des problèmes liés à linterface (aspect du compagnon, éléments de la cuisine peu reconnaissables) et à la tâche qui leur était proposée (manque de repères au cours de lexécution, désir de plus de possibilités derreurs dans la cuisine).
Synthèse
Ce premier chapitre expose la motivation du projet, ses racines, ses sources et son déroulement. Une première partie expose les racines du projet au croisement de deux champs détudes en informatique que sont lEIAH et le dialogue homme-machine. Une seconde partie présente le cadre théorique dans lequel nous nous situons : travaux en didactique des langues, travaux en conception des EIAH langues. Une troisième partie expose des environnements proches du nôtre de par leurs idées et leurs conceptions. Une quatrième partie présente nos propositions de modèles qui caractérisent trois dimensions de conception de lenvironnement à mettre en place. Le chapitre sachève sur les considérations méthodologiques et sur les mises à lessai de cet environnement.
Modélisations
HYPERLINK \l "_Toc141937104" 2.1 Tâche PAGEREF _Toc141937104 \h 43
HYPERLINK \l "_Toc141937105" 2.1.1 Tâches pédagogiques PAGEREF _Toc141937105 \h 43
HYPERLINK \l "_Toc141937106" 2.1.1.1 Intention didactique PAGEREF _Toc141937106 \h 44
HYPERLINK \l "_Toc141937107" 2.1.1.2 Tâches pédagogiques dans notre environnement PAGEREF _Toc141937107 \h 46
HYPERLINK \l "_Toc141937108" 2.1.2 Tâche applicative PAGEREF _Toc141937108 \h 47
HYPERLINK \l "_Toc141937109" 2.1.2.1 Choix de la tâche applicative PAGEREF _Toc141937109 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc141937110" 2.1.2.2 Définition des éléments de linterface du monde et constitution du lexique PAGEREF _Toc141937110 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc141937111" 2.1.2.3 Description de la tâche applicative PAGEREF _Toc141937111 \h 49
HYPERLINK \l "_Toc141937112" 2.1.3 Tâche interactive PAGEREF _Toc141937112 \h 52
HYPERLINK \l "_Toc141937113" 2.1.3.1 Possibilités interactives dans le micromonde PAGEREF _Toc141937113 \h 53
HYPERLINK \l "_Toc141937114" 2.1.3.2 Activité de compréhension PAGEREF _Toc141937114 \h 55
HYPERLINK \l "_Toc141937115" 2.1.3.3 Activité de production PAGEREF _Toc141937115 \h 57
HYPERLINK \l "_Toc141937116" 2.2 Interaction PAGEREF _Toc141937116 \h 60
HYPERLINK \l "_Toc141937117" 2.2.1 Du concept dinteraction dans les EIAH PAGEREF _Toc141937117 \h 60
HYPERLINK \l "_Toc141937118" 2.2.1.1 Dialogue homme-machine et tuteurs intelligents PAGEREF _Toc141937118 \h 61
HYPERLINK \l "_Toc141937119" 2.2.1.2 Dialogue homme-machine et apprentissage des langues PAGEREF _Toc141937119 \h 62
HYPERLINK \l "_Toc141937120" 2.2.2 Types dinteraction PAGEREF _Toc141937120 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937121" 2.2.2.1 Nature des échanges PAGEREF _Toc141937121 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937122" 2.2.2.2 Description des interactions PAGEREF _Toc141937122 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937123" 2.2.2.3 Types dinteraction au cours de lactivité de compréhension PAGEREF _Toc141937123 \h 65
HYPERLINK \l "_Toc141937124" 2.2.2.4 Types dinteraction au cours de lactivité de production PAGEREF _Toc141937124 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc141937125" 2.2.3 Modèle dinteraction PAGEREF _Toc141937125 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc141937126" 2.2.3.1 Représentation des échanges PAGEREF _Toc141937126 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc141937127" 2.2.3.2 Déroulement des échanges PAGEREF _Toc141937127 \h 79
HYPERLINK \l "_Toc141937128" 2.3 Langue PAGEREF _Toc141937128 \h 86
HYPERLINK \l "_Toc141937129" 2.3.1 Traitement automatique des langues et apprentissage des langues assisté par ordinateur PAGEREF _Toc141937129 \h 86
HYPERLINK \l "_Toc141937130" 2.3.2 Analyse et génération en contexte PAGEREF _Toc141937130 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc141937131" 2.3.2.1 Rétroaction PAGEREF _Toc141937131 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc141937132" 2.3.2.2 Analyse PAGEREF _Toc141937132 \h 90
HYPERLINK \l "_Toc141937133" 2.3.2.3 Génération de la réponse PAGEREF _Toc141937133 \h 92
HYPERLINK \l "_Toc141937134" 2.3.3 Lexique PAGEREF _Toc141937134 \h 93
HYPERLINK \l "_Toc141937135" 2.3.4 Une analyse, support à linteraction : comment ? PAGEREF _Toc141937135 \h 95
HYPERLINK \l "_Toc141937136" 2.3.4.1 Observation de lénoncé PAGEREF _Toc141937136 \h 96
HYPERLINK \l "_Toc141937137" 2.3.4.2 Comparaison des énoncés à la description de la tâche PAGEREF _Toc141937137 \h 106
HYPERLINK \l "_Toc141937138" 2.3.4.3 Génération PAGEREF _Toc141937138 \h 109
HYPERLINK \l "_Toc141937139" 2.4 Synthèse PAGEREF _Toc141937139 \h 112
Ce chapitre présente les modélisations qui soutiennent lenvironnement Sampras. Le chapitre porte sur létablissement des modèles de tâche, dinteraction et de la langue. Il présente le passage dune description dintentions en termes de concepts et théories didactiques à une description en termes de modèles informatisables. Trois dimensions caractérisent la modélisation de cette activité pédagogique en vue de sa réification : la tâche, linteraction et le langage. La description de la dimension tâche recouvre la description des tâches pédagogiques proposées aux apprenants, des tâches interactives créées à partir des spécifications des tâches pédagogiques et de la tâche applicative dont la résolution sert de prétexte à linteraction. La description de la dimension interaction présente les types dinteraction attendus entre lapprenant et son partenaire au cours des activités pédagogiques et le modèle dinteraction qui articule ces types dinteraction. La présentation de la dimension langue décrit le modèle du lexique, les mécanismes danalyse des énoncés de lapprenant et de génération des réactions du partenaire.
Trois dimensions de lecture
La figure suivante représente les liens entre les trois dimensions définissant la conception de notre environnement. Cette vision conceptuelle de lenvironnement articule trois pôles complémentaires et interdépendants ( REF _Ref115668781 \h \* MERGEFORMAT Figure 5).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 5 : Tâche, interaction et langue
Les trois pôles, présentés REF _Ref115668781 \h \* MERGEFORMAT Figure 5, se déclinent ainsi. Les pôles étant interdépendants, leurs définitions se croisent.
Le pôle tâche :
tâche pédagogique : Partant de lapproche communicative, les tâches pédagogiques visent à impliquer un apprenant dans une interaction avec un partenaire virtuel. Cette interaction est laccomplissement dune tâche applicative selon des types interaction. Les types dinteraction dépendent des compétences en langue à exercer.
tâche applicative : la tâche applicative est la tâche pratique prétexte à linteraction. Elle organise linterface du micromonde et nécessite une description informatique précise pour permettre de suivre son avancement.
tâche interactive : les tâches interactives sont les instanciations informatiques des activités pédagogiques. Elles permettent la progression de laccomplissement de la tâche interactive dans le micromonde par la communication entre lapprenant et le partenaire. Les interactions comprennent celles utilisées pour accomplir la tâche applicative selon les compétences en jeu (compréhension ou production) et celles liées aux rétroactions à donner à lapprenant.
Le pôle interaction décline deux aspects :
représentation des interactions : à partir des éléments en acquisition des langues et des tâches pédagogiques créées, des types dinteraction ont été imaginés.
gestion de linteraction : en fonction des énoncés et actions des apprenants comme du partenaire, des modèles dinteraction articulent lensemble des types dinteraction au sein de lactivité de production.
Le pôle langue :
conception du lexique : à partir de la tâche applicative et en fonction de lanalyse à effectuer, le lexique est modélisé.
mécanisme danalyse et génération : à partir des besoins en support de linteraction, un modèle danalyse et de génération a été conçu.
Organisation du chapitre
Les trois dimensions se déclinent selon trois points de vue : théorisation, modélisation et réification. Ainsi la définition des différents pôles sappuie sur des théories qui permettent la création dun modèle, lequel se réifie dans lenvironnement informatique. Dans ce chapitre, les dimensions théorie et modélisation sont présentées pour chaque pôle, la partie mise en oeuvre est abordée dans le chapitre environnement. En dépit du fait que ces trois pôles soient fondamentalement interdépendants, nous allons néanmoins les présenter sous la forme de trois parties qui vont chacune delle privilégier un point de vue tout en évoquant les autres. Ce parti pris implique certaines redondances mais permet trois entrées pour comprendre nos modèles. Le chapitre est donc divisée en trois parties : la première présente la dimension tâche, la seconde explicite la dimension interaction et la dernière présente la dimension langue.
Tâche
HYPERLINK \l "_Toc141937105" 2.1.1 Tâches pédagogiques PAGEREF _Toc141937105 \h 43
HYPERLINK \l "_Toc141937106" 2.1.1.1 Intention didactique PAGEREF _Toc141937106 \h 44
HYPERLINK \l "_Toc141937107" 2.1.1.2 Tâches pédagogiques dans notre environnement PAGEREF _Toc141937107 \h 46
HYPERLINK \l "_Toc141937108" 2.1.2 Tâche applicative PAGEREF _Toc141937108 \h 47
HYPERLINK \l "_Toc141937109" 2.1.2.1 Choix de la tâche applicative PAGEREF _Toc141937109 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc141937110" 2.1.2.2 Définition des éléments de linterface du monde et constitution du lexique PAGEREF _Toc141937110 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc141937111" 2.1.2.3 Description de la tâche applicative PAGEREF _Toc141937111 \h 49
HYPERLINK \l "_Toc141937112" 2.1.3 Tâche interactive PAGEREF _Toc141937112 \h 52
HYPERLINK \l "_Toc141937113" 2.1.3.1 Possibilités interactives dans le micromonde PAGEREF _Toc141937113 \h 53
HYPERLINK \l "_Toc141937114" 2.1.3.2 Activité de compréhension PAGEREF _Toc141937114 \h 55
HYPERLINK \l "_Toc141937115" 2.1.3.3 Activité de production PAGEREF _Toc141937115 \h 57
Dans la création denvironnements informatiques pour lapprentissage humain, la notion de tâche est centrale. La difficulté à aborder cette notion dans le cadre de notre étude est due au fait que la notion de tâche sapplique à trois niveaux de conceptualisation distincts mais interdépendants. Le premier niveau représente les tâches pédagogiques : nous décrivons lintention didactique qui motive le projet, puis les tâches pédagogiques effectivement imaginées. Le second niveau de conceptualisation est la tâche applicative, cest à dire la description de la tâche choisie pour être le prétexte à le communication entre lapprenant et son partenaire virtuel. Le dernier niveau décrit les tâches interactives, cette dimension permet la création des modèles des activités à effectivement réaliser par les apprenants.
Tâches pédagogiques
Les tâches pédagogiques sont motivées par une intention didactique prélude à la conception de lenvironnement.
Intention didactique
Un EIAH embarque une intention didactique et/ou pédagogique ADDIN EN.CITE Tchounikine200411811827Tchounikine, PierreBaker, MickaelBalacheff, NicolasBaron, MoniqueDerycke, AlainGuin, DominiqueNicaud, Jean-FrançoisRabardel, PierrePlaton-1: quelque dimensions pour l'analyse des travaux de recherche en conception d'EIAH 192004STIC-CNRS[Tchounikine et al., 2004]. Cette phrase soulève le difficile problème de la définition de lintention didactique qui précède la conception dun artefact informatique à but éducatif. Si la genèse de ce projet est lutilisation (ou du moins linspiration) de techniques de dialogue homme-machine pour concevoir un environnement informatique pour lapprentissage des langues, la mise en place de cette utilisation ne peut se décrire sans recours à la didactique des langues. La définition et la modélisation de lintention didactique permettent la création de modèles qui se réifieront en un environnement. La première piste qui soffre à nous lors de la définition et la modélisation de ces intentions est de transposer des modèles didactiques et pédagogiques préexistants. Notre premier travail est donc didentifier les approches et théories qui sont appropriées et den tenter la transposition.
Notre idée de départ est linscription de nos activités dans lapproche communicative. Cette approche, prônant lapprentissage dune langue étrangère au cours de la communication en cette même langue, pose comme exercice principal la simulation ADDIN EN.CITE Puren2001727210Puren, ChristianLes nouvelles technologies face aux nouvelles options didactiquesColloque apprendre les langues européennes avec les nouvelles technologies2001Paris, Goethe-Institut[Puren, 2001]. Comment concevoir de fait une telle simulation et comment lorganiser pour que celle-ci permette lusage et lapprentissage dune langue ? Si nous reprenons les éléments fournis par le cadre théorique de notre projet concernant lapproche communicative (§1.3.1), lapprenant se trouve engagé dans une situation de communication plausible par la réalisation dune tâche, laccent étant mis davantage sur laccomplissement de cette tâche et moins sur la correction des énoncés et actions au regard de la langue cible. La tâche impliquant lusage de la langue, proposée à la réalisation par lapprenant, possède donc un but ou un état dinteraction à atteindre : cest une tâche finalisée. Les tâches langagières possédant cette caractéristique sont nombreuses et la plus classique dentre elle est celle de lapprenant sadressant à un vendeur dans le but dacquérir un bien, de jouir dun service, dobtenir des informations (scènes que lon retrouve dans des environnements informatiques tels que Mepa ADDIN EN.CITE Lehuen200614714717Lehuen, JmepaSticefSticef2006[Lehuen et al, 2006] ou TLTS ADDIN EN.CITE Johnson200411311310Johnson, W. LewisMarsella, StacyMote, NicolausViljhamsson, HannesNarayan, ShrikanthChoi, SunheeTactical Language Training System: Supporting the rapid acquisition of foreign language and Cultural SkillsInSTIL/ICALL200417-19 juneVenise[Johnson et al., 2004] par exemple).
Notre proposition dimpliquer un apprenant ou un groupe dapprenants travaillant en binôme ou triade, (lors des tests, ce fut des apprenants travaillant en binôme) dans une activité à réaliser en interagissant dans un micromonde avec un partenaire virtuel, les interactions langagières étant uniquement dans la langue cible, sinscrit dans cette approche. Le principe premier de la démarche micromonde est limmersion ou du moins limplication de lapprenant dans un monde où ses énoncés et actions ont des conséquences appréhendables. Cette approche, dérivée du célèbre Logo de Papert ADDIN EN.CITE Papert19811281286Papert, SeymourJaillissement de l'esprit: ordinateurs et apprentissage1981ParisFlammarion[Papert, 1981], met en jeu la propre construction de son savoir par lapprenant en interagissant avec les éléments dun monde. Si, dans le cas des micromondes en mathématiques, il sagit de formes abstraites à retrouver (telles que des considérations géométriques par exemple ADDIN EN.CITE Bellemain199214514832Bellemain, F.Conception, réalisation et utilisation d'un logiciel d'aide à l'enseignement de la géométrie: CabriGéomètre1992Grenoble (France)Université Joseph Fourier[Bellemain, 1992]), lusage du concept de micromonde en apprentissage des langues est fondé sur lusage et la (re)découverte de la langue en situation de communication simulée avec un partenaire virtuel.
Le postulat qui accompagne la création des tâches pédagogiques inspirées de lapproche communicative est quau coeur de linteraction prend place lacquisition de la langue. Comme nous lavons vu précédemment (§ 1.3.1), lacquisition en langue est vue comme un processus quasi inconscient dont des manifestations sont visibles dans lévènement langagier, une forme dapprentissage implicite. Les autres environnements de type micromondes pour lapprentissage des langues, présentés § 1.4, sappuient aussi sur une approche comparable. Ainsi Schoelles évoque an approach, [...]designed to foster implicit learning of language ADDIN EN.CITE Schoelles199711411410Schoelles, MichaelHamburger, HenryThe NLP role in Animated Conversation for CALLANLP: 5th Applied Natural Language Processing Conference127-1341997Washington, USA[Schoelles et al., 1997], et Holland mentionne implicit feedback, intrinsic reward ADDIN EN.CITE Holland199911211217Holland, V. MelissaKaplan, Jonathan D.Sabol Mark A.Preliminary tests of language learning in a speech-Intercative Graphics MicroworldCalicoCalico339-3591631999[Holland et al., 1999]. Ces tâches pédagogiques communicatives reposent sur lhypothèse que certaines interactions, qui y ont lieu, sont génératrices de séquences potentiellement acquisitionnelles. La structure de la communication sen trouve modifiée par lémergence de questionnements autour du sens dun évènement langagier (quil soit énoncé ou action) au cours de lactivité. Le fil de la conversation est alors modifié, le phénomène de négociation de sens prend place. Ces séquences incluent des phénomènes de noticing où lapprenant remarque ou est amené à remarquer ses propres erreurs. La transposition informatique de ces concepts, mentionnés par Chapelle ADDIN EN.CITE Chapelle1998202017Chapelle, Carol A.http://www.public.iastate.edu/~carolc/Multimedia CALL: lessons to be learned from research on instructed SLALanguage Learning & Technology22-342119981998/07http://polyglot.cal.msu.edu/llt/vol2num1/article1/[Chapelle, 1998], se fait en englobant ces possibilités dans lorganisation des interactions de lactivité. Ainsi la structure de linteraction entre lapprenant et son partenaire doit pouvoir être modifiable en fonction des problèmes se posant au cours de cette interaction pour permettre lacquisition en langue.
Lintention didactique du projet Sampras est de faire pratiquer une langue étrangère dans un contexte dinteraction. Cette intention sinscrit dans lapproche communicative et senracine dans un apprentissage implicite ou acquisition dune langue. Les micromondes offrent un cadre intéressant pour lexpression de cette intention.
Tâches pédagogiques dans notre environnement
Les tâches pédagogiques sont les « exercices » dans lesquels lapprenant va être impliqué. Elles se caractérisent par les compétences en langue que lon voudrait voir les apprenants exercer, et la situation dinteraction quest laccomplissement dune tâche applicative dans un micromonde. La tâche applicative sert de prétexte à linteraction. La conjonction entre les compétences à exercer et la tâche applicative définit les interactions qui peuvent avoir lieu au cours des activités et par là même le lexique et la syntaxe des interventions de lapprenant comme du partenaire. Deux compétences se dégagent clairement en apprentissage des langues : la compréhension et la production ADDIN EN.CITE Chapelle200036365Chapelle, Carol A.Duquette, Lise.Laurier, Michel.Interaction, communication et acquisition d'une langue seconde en ELAOApprendre une langue dans un environnement multimédia19-522000QuébecLes éditions LOGIQUES[Chapelle, 2000]. La compréhension est la capacité de lapprenant à interpréter ce que son partenaire veut signifier. La production est la capacité de lapprenant à sexprimer dans la langue cible. Le choix de la tâche applicative a été celui de la réalisation dune recette de cuisine. Cette tâche finalisée délimite un lexique et des structures syntaxiques bien particulières ADDIN EN.CITE Michel200412612610Michel, JLehuen, JUn analyseur hypothético-déterministe pour l'apprentissage et la pratique d'une langueTAL et apprentissage des langues13-22200422 octobre 2004Grenoble (France)[Michel et al., 2004] qui influent sur la modélisation du micromonde et sur celles des possibilités interactives.
Les activités à accomplir se présentent donc comme la réalisation dune recette de cuisine dans un micromonde. Cette réalisation est faite en interaction avec un partenaire. Les interactions qui ont lieu sont caractérisées par la compétence à exercer au cours de lactivité. Dans le cas de la compétence de compréhension, lactivité consiste pour lapprenant à effectuer la recette sous la direction du partenaire, il manipule les objets du micromonde dans le but de réaliser les instructions du partenaire. Dans le cas de la compétence de production, lapprenant, partant dune description sommaire de la recette (listes des objets et actions) tente de la dicter au partenaire sous la forme dénoncés écrits à lintention de ce dernier. Le partenaire manipule alors les objets du monde en fonction des énoncés de lapprenant. Ici se dessinent les types dinteraction aux travers desquelles les activités sont réalisées.
Nous avons évoqué les travaux de Mangenot ADDIN EN.CITE Mangenot200070705Mangenot, F.communication au 17ème colloque Triangle (Paris, Goethe Institut, 30/1/98)Triangle 17, Multimédia et apprentissage des langues2000ENS Editions[Mangenot, 2000] qui indiquent les caractéristiques essentielles pour quune tâche soit profitable dans un environnement multimédia, nous pouvons comparer ces caractéristiques à notre approche. La première de ces caractéristiques et «que la tâche part de données riches et authentiques (notamment linguistiques et civilisationnels ». Le prétexte à linteraction quest la réalisation dune recette de cuisine fait intervenir plusieurs champs sémantiques (ustensiles, ingrédients, actions, déplacements, repérage spatial, etc.), et fait référence à un aspect identifiable de la culture française. « [la tâche] propose des activités dun bon niveau cognitif (liens données/activités pertinents, situations problèmes, appel à la créativité) », le lien activité/données caractérise linscription des activités dans le monde de la cuisine. Lidée de dicter ou de faire dicter entraîne des manipulations dobjets et la création dénoncés tournant autour de la réalisation de la recette. «[la tâche] prévoit des interactions variées (notamment - mais pas exclusivement - évaluatrices) pendant et après lexécution de la tâche. » Ce point nest pas complètement identifiable à notre échelle, ne connaissant pas exhaustivement les stratégies demploi que des enseignants sont susceptibles de faire de cet environnement. Néanmoins, les rétroactions données à lapprenant pointent sur les problèmes linguistiques apparus au cours de linteraction.
A partir des compétences à exercer et des caractéristiques de la tâche applicative, nous pouvons définir des activités interactives ayant les spécificités de notre approche. Les activités interactives reposent sur une tâche applicative quil sagit de réaliser. La section suivante concerne la représentation et la gestion de la tâche applicative ainsi que les implications de cette tâche sur le design du micromonde.
Tâche applicative
La tâche applicative est le prétexte de linteraction. Le système peut suivre laccomplissement de cette tâche. Pour ce faire, le système nécessite une représentation de la tâche et un mécanisme de gestion pour queffectivement le suivi ait lieu en fonction des actions du partenaire comme de lapprenant. Cette partie illustre le lien entre langage et activité ( REF _Ref123978359 \h \* MERGEFORMAT Figure 6).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 6 : Lien entre activité et langage
Choix de la tâche applicative
La tâche applicative est une tâche du monde réel dont il est possible de simuler la réalisation dans un micromonde. Cette tâche est finalisée, cest à dire quelle part dun état du micromonde pour atteindre un autre état du micromonde au travers détapes prévisibles. Ce choix répond à un impératif : ne pas perdre le fil du dialogue. Le monde clos circonscrit le lexique employé. La tâche se décompose en sous-tâches qui permettent de suivre la progression de la tâche jusquà atteindre le degré des actions effectuables dans le micromonde. Les tâches applicatives de ce type sont toutes celles qui suivent plus ou moins un mode demploi (une recette de cuisine, un objet à monter ou démonter, un élément à réparer). Elles se retrouvent souvent dans les environnements en 3D destinées à des apprentissages de routines de travail, comme dans le projet APLG ADDIN EN.CITE El Kechaï200514614610El Kechaï, N.Despres, C.METISSE, modèle de description de tâches orienté assistance et suivi de l'apprenant16e journées francophones dIngénierie des connaissances200530 mai - 3 juin 2005Nice (France)[El Kechaï et al., 2005], ou celui utilisant le compagnon Steve ADDIN EN.CITE Johnson200014914917Johnson, W. LewisRickel, J.W.Lester, J.CAnimated Pedagogical Agents: Face-to-Face Interaction in Interactive Learning Environments International Journal of Artificial Intelligence in Education47-78112000[Johnson et al., 2000]. Mais ces environnements se consacrent à lapprentissage même de la tâche applicative.
Dans notre étude, la tâche prétexte à linteraction choisie est la réalisation dune recette de cuisine. Ce choix est lié à la cuisine en tant quélément de la culture française et à la palette dactivités faisant intervenir plusieurs champs sémantiques (ustensiles, ingrédients, actions, déplacements, repérage spatial, etc.) que lon peut exploiter à partir de cette tâche. La création de cette tâche a débuté par lanalyse de différentes recettes de gâteau au chocolat pour se fixer finalement sur une recette de flan au chocolat. À cette occasion, un site Internet a été développé dans le but de constituer un corpus dénoncés. Ce site a permis de recueillir environ 700 énoncés écrits par des apprenants hispanophones et germanophones. Ces énoncés sont les traductions de consignes, écrites en français, correspondant aux étapes de la réalisation dune recette de gâteau au chocolat ADDIN EN.CITE Lehuen200212712710Lehuen, JLemeunier, TLuzzati, DanielAcquisition et études d'un corpus FLE, vers une analyse automatique des erreursQuatrième colloque des Usages des Nouvelles Technologies dans l'Enseignement des Langues Etrangères200228-30 mars 2002Compiègne (France)[Lehuen et al., 2002]. Ce recueil dénoncés était destiné à la définition de lanalyse des énoncés des apprenants dans Sampras.
Définition des éléments de linterface du monde et constitution du lexique
Concernant la définition et lorganisation des éléments présents à linterface du micromonde, ces éléments sont directement extraits du lexique employé dans la recette (voir annexe C). Ainsi nous identifions des ustensiles (balance, doseur), des ingrédients (beurre, sucre, chocolat, crème, farine), des récipients (moule, saladier), des appareils électro-ménagers (four), des rangements (placards, frigo). Après cette définition, le premier point dorganisation est celui concernant la répartition spatiale de ces éléments. Ainsi, il y a des éléments dans dautres (exemple : des ingrédients dans un rangement), des éléments situés sur la gauche, au milieu, sur la droite, en haut, en bas (exemple : un placard en bas à gauche). Le second point dorganisation concerne les actions possibles avec ces éléments : ouverture de rangement, prise dingrédients ou dustensiles, pose dingrédients ou dustensiles, mise en fonctionnement dappareils électroménagers, actions mises en scène sur linterface de ce monde (par manipulation directe à la souris pour lapprenant dans le cas de lactivité de compréhension, par réalisation directe à linterface pour le partenaire dans le cas de lactivité de production).
La définition des éléments et des actions possibles à linterface pose la question de la constitution du lexique mais cette fois-ci du point de vue de sa représentation machine en vue de traitement automatique. Le premier niveau de constitution du lexique employé est didentifier, en plus de leur identité et placement, les liens entre les objets. Nous trouvons alors les notions de contenu (un ingrédient, par exemple la crème) et contenant (pot). Les structures des types dénoncés employés dans lactivité sont les assertions, les ordres et les questions. Nous obtenons alors les catégories lexicales suivantes : ingrédient, récipient, localisateur, électroménager, contenant, contenu, ustensile, rangement, attribut, action, ordre, question. Ces catégories sont utilisées pour définir les motifs syntaxiques utiles au traitement automatique des énoncés (décrit au paragraphe REF _Ref127088318 \w \h \* MERGEFORMAT 2.3.3 ).
La décomposition de la tâche applicative en sous-tâches permet la gestion par le système informatique.
Description de la tâche applicative
Les tâches applicatives dans un micromonde tel que le nôtre, cest à dire des tâches finalisées, sont modélisées pour concevoir une représentation en machine qui permettent leur gestion efficace. Le partenaire doit savoir où en est lavancement de la tâche, qui est le contexte dinterprétation des actions de lapprenant. Le formalisme doit sadapter au type de tâches que nous avons choisi ADDIN EN.CITE Delorme200210910927Delorme, F.Modélisation d'activités interactives complexes pour l'apprntissage des langues assisté par ordinateur selon une approche communicative et actionnelle: les langages Lucrèce et Lautréamont1172002Le MansUniversité du Maine[Delorme, 2002], permettant de passer de la représentation généralement linéaire des tâches applicatives à une représentation machine. Le travail à réaliser concerne la description de la tâche applicative et sa réalisation. Le contexte dans lequel sopère cette réalisation (cest à dire les activités interactives proposées à lapprenant) relève de linteraction. Le modèle créé permet de connaître quelles tâches sont réalisées, réalisables ou à venir. Nous ne détaillons pas les travaux de DEA de Fabien Delorme mais retenons les éléments importants de ce travail pour la compréhension de la conception de lenvironnement. Le cadre conceptuel utilisé pour décrire la tâche applicative est le paradigme « tâche-méthode » ADDIN EN.CITE Trichet1999888817Trichet, F. Tchounikine, P.DSTM: a framework to operationalize and refine a Problem-Solving Method modeled in terms of Tasks and MethodsInternational Journal of Experts Systems and Methods105-120161999[Trichet et al., 1999]. Ce paradigme, issu des recherches sur les systèmes à base de connaissance, se propose de modéliser la résolution de problème en représentant la méthode de résolution du problème grâce à des tâches et des méthodes. La différenciation entre les tâches et les méthodes tient dans la différence entre le quoi et le comment. Les tâches désignent ce qui va être fait et les méthodes comment cela va être fait. A une tâche, une ou plusieurs méthodes permettant de leffectuer peuvent être adjointes.
Pour la tâche applicative, les multiples tâches et sous-tâches sont représentées par cinq champs. Un champ Identificateur permet de repérer la tâche dans larbre des tâches. Un champ Texte correspond à linstruction telle quelle serait énoncée. Un champ Définition caractérise la tâche par un motif syntaxique issu du lexique. Le champ Post-conditions donne les éléments qui changent dans le micromonde et les modifications de létat de la tâche applicative. Le dernier champ, celui des Méthodes, énumère les méthodes qui réalisent la tâche. Ces champs sont présentés sur le REF _Ref116977854 \h \* MERGEFORMAT Tableau 1. Des exemples de ces tâches et méthodes sont détaillés dans la section concernant lenvironnement informatique.
ChampDescription succincteIdentificateurNom donné à la tâcheTexteÉnoncé qui correspond à la tâcheDéfinitionDéfinition de la tâche par les éléments du lexiquePost-conditionsEffets de la tâche, nouvelles réalités de lactivité après réalisation de la tâcheMéthodesLes méthodes qui permettent de réaliser cette tâcheTableau SEQ "Tableau" \*ARABIC 1 : Tâche de larbre des tâches
Les tâches de larbre des tâches nont pas de pré-conditions. Une tâche peut être réalisée par différentes méthodes. Les pré-conditions portent sur la pertinence de ces méthodes dites opérationnelles. Il existe deux types de méthodes : les méthodes de décomposition qui génèrent des buts (cest à dire des sous-tâches à accomplir), et les méthodes opérationnelles qui génèrent des opérations (des actions sur les objets du monde dans notre cas). Les méthodes de décomposition permettent de diviser une tâche en sous-tâches. Elles se caractérisent par trois champs : un champ didentification de la méthode, un champ contexte dactivation listant un certain nombre de faits à vérifier permettant délire cette méthode parmi les autres méthodes qui pourraient accomplir la tâche, et un champ tâches décrivant les tâches à réaliser pour que la tâche mère dont la méthode dépend soit accomplie (Tableau 2).
ChampDescription succincteIdentificateurNom donné à la méthodeContexte dactivationListe des faits permettant la sélection de cette méthode par rapport à ses concurrentes si elles existentTâchesListe des tâches devant être exécutées pour que la méthode soit déclarée accomplieTableau SEQ "Tableau" \*ARABIC 2 : Méthode de décomposition
Les méthodes opérationnelles permettent lexécution effective dune tâche (Tableau 3). Elles possèdent quatre descripteurs : un champ didentification de la méthode, un champ contexte dactivation listant un certain nombre de faits à vérifier permettant délire cette méthode parmi les autres méthodes qui pourraient accomplir la tâche, un certain nombre de pré-conditions, et une opération qui représente ce qui sera effectivement exécuté à linterface (manipulation des objets mais aussi création dune partie des énoncés du partenaire).
ChampDescription succinteIdentificateurNom donné à la méthodeContexte dactivationListe des faits permettant la sélection de cette méthode par rapport à ses concurrentes si elles existentPré-conditionsliste des pré-conditions devant être vérifiées pour que la méthode soit exécutéeOpérationidentificateur de lopération qui va être exécutée et ses argumentsTableau SEQ "Tableau" \*ARABIC 3 : Méthode opérationnelle
Ce modèle permet de décomposer une tâche en sous-tâches selon différentes méthodes, et ainsi de générer dynamiquement et de façon contextuelle des arbres de tâches. Le modèle tâche-méthode permet la construction dynamique darbres comme celui de la Figure 3.
EMBED Word.Picture.8
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 7 : Exemple darbre de tâches
Grâce à ce modèle, le système est en mesure, non seulement de contrôler lévolution de lactivité, mais aussi dinterpréter les actions (données sous forme verbale ou non verbale) de lapprenant en fonction de la tâche et/ou des consignes qui lui sont données.
Le paragraphe suivant sattache à la définition de lorganisation des interactions qui peuvent alors lieu lors de ces activités.
Tâche interactive
La définition de la tâche interactive prend en compte toutes les interactions qui peuvent survenir au cours de la réalisation de la tâche applicative selon la compétence à exercer. La tâche pédagogique permet de caractériser les interactions qui ont lieu au cours de lactivité (le lien T-I, flèche rouge sur la REF _Ref123978473 \h \* MERGEFORMAT Figure 8). Plusieurs types dinteraction prennent place dans une activité. Le type principal est celui qui fait progresser lactivité. Dautres types dinteraction liés au feedback donné à lapprenant en cas derreurs ou aux questions que se pose lapprenant co-existent avec celui-ci et permettent les séquences potentiellement acquisitionnelles. Deux activités interactives ont été conçues, lune pour lentraînement de la compétence de compréhension, lautre pour celle de production.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 8 : Lien tâche et interaction
Possibilités interactives dans le micromonde
La question des modalités de communication dans un environnement micromonde pour les langues pose débat, surtout celle de la dimension orale et/ou écrite de la partie de la communication se déroulant en langue. Ainsi dans les environnements MILT ADDIN EN.CITE Holland199911211217Holland, V. MelissaKaplan, Jonathan D.Sabol Mark A.Preliminary tests of language learning in a speech-Intercative Graphics MicroworldCalicoCalico339-3591631999[Holland et al., 1999] et TLTS ADDIN EN.CITE Johnson200411311310Johnson, W. LewisMarsella, StacyMote, NicolausViljhamsson, HannesNarayan, ShrikanthChoi, SunheeTactical Language Training System: Supporting the rapid acquisition of foreign language and Cultural SkillsInSTIL/ICALL200417-19 juneVenise[Johnson et al., 2004], la modalité orale seule a été choisie. Dans MILT, lapprenant prononce des phrases qui lui sont présentées dans le micromonde à lintention du système, le problème de reconnaissance est réglé car les phrases à reconnaître sont déjà connues. La communication entre lapprenant et le système au travers dénoncés écrits sest heurtée à des problèmes de robustesse de lanalyse. Dans TLTS, la marge dutilisation de la possibilité orale est plus grande : à chaque scène correspond un ensemble de phrases qui pourraient être prononcées et ces phrases sont attendues par le partenaire. Au bout de plusieurs essais infructueux de la part de lapprenant, laide suggère un énoncé. Dans lautre sens, cest à dire du système vers lapprenant dans le micromonde, les personnages des scènes sont dotés de la parole et communiquent ainsi avec lapprenant. La modalité écrite nexiste pas du tout dans TLTS. Dans FLUENT ADDIN EN.CITE Schoelles199711411410Schoelles, MichaelHamburger, HenryThe NLP role in Animated Conversation for CALLANLP: 5th Applied Natural Language Processing Conference127-1341997Washington, USA[Schoelles et al., 1997], les interactions sont bimodales. Lapprenant écrit dans un champ de texte alors que le système use de lécrit comme de loral pour communiquer avec lapprenant. Les phrases à prononcer étant connues davance pour chaque scène, le problème de la génération est ainsi contourné.
Dans le cadre de notre environnement, seule la modalité écrite a été considérée, autant pour lapprenant que pour le partenaire. Pour la communication des apprenants, ce choix sexplique par le public que nous avions choisi de cibler : un public de grands débutants sans nationalité précise. Connaissant la diversité des accents, il nous semblait impossible de pouvoir les traiter dans un même environnement, lécrit permettant lui une relative unicité des énoncés (même si le corpus réalisé en début détude montre des régularités derreurs suivant lorigine des apprenants dans leurs écrits). Le partenaire communique aussi de façon écrite, mais tout comme dans FLUENT, loral est envisageable voire souhaitable daprès les commentaires qua suscité lenvironnement lors de ses diverses présentations et lors des entretiens avec les apprenants layant utilisé.
Dans Sampras, lapprenant et son partenaire peuvent agir de deux façons dans le micromonde : soit avec des actes verbaux, soit avec des actes non-verbaux. Lapprenant peut produire des actes verbaux via un champ de saisie. Les énoncés du compagnon apparaissent dans une bulle style bande dessinée au-dessus de la tête du personnage, ce personnage étant un chef cuisinier dans le micromonde créé. Les actes non-verbaux sont les manipulations des éléments graphiques du micromonde. Ils peuvent être la désignation dun objet ou dun endroit, le déplacement dun objet, la mise en relation de deux objets (dans le cas de la cuisine : ouverture du frigo, prise de la boîte à oeufs et déplacement de celle-ci). Les actes non-verbaux de lapprenant sont effectués à laide de la souris. Le partenaire les effectue de manière transparente, les objets se mettant en action par eux-mêmes dans le micromonde. Linterface du micromonde est présentée REF _Ref116786374 \h \* MERGEFORMAT Figure 9.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 9 : Interface du micromonde
La mise en place des activités pédagogiques sappuie sur ces possibilités interactives. Nous donnons pour chaque activité les types dinteraction qui y sont possibles et les assemblons en un modèle dactivité général décrit selon le formalisme UML (diagrammes dactivité).
Activité de compréhension
Dans lactivité de compréhension, le partenaire essaie de faire accomplir la tâche applicative par lapprenant. Le partenaire donne des consignes à lapprenant, celui-ci essaie de les suivre en manipulant les objets du monde virtuel. Dans le cadre de notre tâche applicative quest la réalisation dune recette, le partenaire donne des actions de la recette à accomplir, lapprenant les effectue ( REF _Ref115668738 \h \* MERGEFORMAT Figure 10).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 10 : Exemples déchange au cours de lactivité de compréhension
Le seconde type dinteraction concerne la rétroaction faite à lapprenant lorsquil neffectue pas laction demandée. Ce feedback de type implicite se limite à des marques de non-compréhension du partenaire, remarques reprenant laction de lapprenant (Figure 7).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 11 : Exemple de feedback au cours de lactivité de compréhension
Le dernier type dinteraction de cette activité concerne la possibilité donné à lapprenant de poser des questions au partenaire (ou du moins décrire des énoncés à son intention). Si la question est reconnue, le partenaire y répond ( REF _Ref119234577 \h \* MERGEFORMAT Figure 12).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 12 : Exemple de question réponse dans lactivité de compréhension
Transposé à lactivité de compréhension, nous obtenons le fonctionnement suivant : le partenaire donne des instructions que lapprenant complète jusquà ce que la tâche soit terminée. Lorsque lapprenant commet une erreur, le partenaire fait une remarque à ce propos. Lapprenant dispose aussi de la possibilité de poser des questions au partenaire. Nous obtenons alors le modèle de lactivité de compréhension ( REF _Ref115668661 \h \* MERGEFORMAT Figure 13) : le type dinteraction principal est représenté par les flèches bleues, le problème de la non correspondance entre instruction et action qui engage la création dune rétroaction par les flèches noires, le type dinteraction correspondant aux questions réponses est représenté en rose.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 13: Modèle de lactivité de compréhension
Activité de production
Dans lactivité de production, lapprenant tente de faire exécuter la tâche applicative par le partenaire. Le type dinteraction principal de lactivité pédagogique est lapprenant qui donne des instructions correctement formées et réalisables au partenaire. Dans notre environnement actuel, lapprenant, à partir dune description sommaire de la tâche applicative et des objets du monde, donne des instructions au partenaire qui les exécute lorsquelles sont reconnues. Nous présentons un exemple de ce type dinteraction ( REF _Ref115668679 \h \* MERGEFORMAT Figure 14).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 14 : Exemple déchange au cours de lactivité de production
Le second type dinteraction concerne les cas où linstruction nest pas réalisable au vu de lavancement de la tâche et de létat du monde ( REF _Ref119235442 \h \* MERGEFORMAT Figure 15).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 15 : Exemple déchange où linstruction est irréalisable
La rétroaction sur les énoncés incorrects de lapprenant reprend des éléments de son énoncé et commente ou formule une question à son endroit ( REF _Ref116040249 \h \* MERGEFORMAT Figure 16).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 16 : Exemple de rétroaction au cours de lactivité de production
Sajoute aussi la possibilité pour lapprenant de poser des questions au partenaire sil désire des renseignements sur la tâche ou les objets du monde (position, état
), reprise de la remarque individuelle que pourrait se faire lapprenant à lui-même ( REF _Ref119236036 \h \* MERGEFORMAT Figure 17).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 17 : Exemple de question/réponse au cours de lactivité de production
Le modèle pour lactivité de production est présenté REF _Ref125181873 \h \* MERGEFORMAT Figure 18.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 18 : Modèle de lactivité de production
Interaction
HYPERLINK \l "_Toc141937117" 2.2.1 Du concept dinteraction dans les EIAH PAGEREF _Toc141937117 \h 60
HYPERLINK \l "_Toc141937118" 2.2.1.1 Dialogue homme-machine et tuteurs intelligents PAGEREF _Toc141937118 \h 61
HYPERLINK \l "_Toc141937119" 2.2.1.2 Dialogue homme-machine et apprentissage des langues PAGEREF _Toc141937119 \h 62
HYPERLINK \l "_Toc141937120" 2.2.2 Types dinteraction PAGEREF _Toc141937120 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937121" 2.2.2.1 Nature des échanges PAGEREF _Toc141937121 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937122" 2.2.2.2 Description des interactions PAGEREF _Toc141937122 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc141937123" 2.2.2.3 Types dinteraction au cours de lactivité de compréhension PAGEREF _Toc141937123 \h 65
HYPERLINK \l "_Toc141937124" 2.2.2.4 Types dinteraction au cours de lactivité de production PAGEREF _Toc141937124 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc141937125" 2.2.3 Modèle dinteraction PAGEREF _Toc141937125 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc141937126" 2.2.3.1 Représentation des échanges PAGEREF _Toc141937126 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc141937127" 2.2.3.2 Déroulement des échanges PAGEREF _Toc141937127 \h 79
HYPERLINK \l "_Toc138349326"
La problématique de linteraction comme possible déclencheur dapprentissages est le second pôle sur lequel notre étude se penche. Cette section se propose tout dabord de présenter le concept dinteraction dans les EIAH et plus spécifiquement dans les EIAH en langue et ceux qui utilisent le dialogue homme-machine. Ensuite sont évoqués les types dinteraction daccomplissement des activités, nous y voyons la nature des échanges ainsi que leur représentation influencées par les choix didactiques et la nature de la tâche sous les angles applicatif et didactique. La dernière partie est consacrée au modèle dynamique de linteraction qui permet den avoir une représentation globale.
Du concept dinteraction dans les EIAH
Le concept dinteraction a toujours été un thème central de la recherche en EIAH. Historiquement, ce champ de recherche fut même appelé EIAO (Environnements Interactifs dApprentissage par Ordinateur) ADDIN EN.CITE Bruillard19971251256Bruillard, E.Les machines à enseigner1997ParisHermes[Bruillard, 1997] dénomination sans doute due à un effet de mode autour du terme « interactivité » dans les années 1990. Ce thème se décline généralement selon deux sous-thèmes ADDIN EN.CITE Baker20031441445Baker, MickaelBronner, AlainLehuen, JérômeQuignard, Matthieula connaissance dans l'interactionThéories et méthodes pour la conception, l'évaluation et l'usage des Environnements Informatiques pour l'Apprentissage Humain - école thématique EIAH-CNRS2003Autrans, France[Baker et al., 2006] : les interactions homme-homme (vu sous les angles de la médiation ou de la médiatisation) et les interactions homme-ordinateur (vu sous les angles du dialogue homme-machine ou des relations sujet-milieu). Dans le cadre de notre étude, nous nous situons clairement dans le champ des interactions homme-ordinateur et plus précisément du dialogue homme-machine (même si lusage de lenvironnement implique aussi des conséquences dans le champ de la relation sujet-milieu). Les premières utilisations du dialogue homme-machine dans les EIAH ont été vues au travers des tuteurs intelligents, puis au travers des micromondes.
Dialogue homme-machine et tuteurs intelligents
La mise en oeuvre de modèles issus du dialogue homme-machine (DHM) dans les environnements informatiques dapprentissage humain remonte aux premiers tuteurs intelligents où le dialogue de type socratique (dialogue dont le but des participants est de faire émerger un consensus autour dune vérité, dans notre cas, une ou des connaissances) était la norme. Le dialogue est le moyen dexpression des connaissances de la machine. Les premiers systèmes significatifs utilisant cette approche furent SCHOLAR, et « WHY ». SCHOLAR est le premier système de ce type et est consacré aux connaissances géographiques mais ne dépasse pas lhorizon du vrai/faux en termes de rétroaction ADDIN EN.CITE Carbonell197013013017Carbonell, J.RAI in CAI: an artificial approach to computer-assisted instructionIEEE Transactions on Man-Machine SystemsIEEE Transactions on Man-Machine Systems190-2021141970[Carbonell, 1970]. « WHY » dépasse ce cadre et engage effectivement des dialogues « socratiques » pour essayer de faire comprendre ses erreurs à lapprenant ADDIN EN.CITE Collins198213113117Collins, A.Stevens, A.LGoals and strategies for inquiry teachers.Advances in Instructional PsychologyAdvances in Instructional Psychology21982Glaser, R.[Collins et al., 1982]. Larchitecture classique des tuteurs intelligents repose alors sur quatre modules : une base de connaissances relatives au domaine que lenvironnement se propose dexplorer, un modèle de lapprenant qui contient les informations recueillies ou présupposés sur lutilisateur, linterface utilisateur ou lenvironnement dapprentissage, et un module pédagogique qui contient les tactiques pédagogiques à mettre en uvre pour permettre lacquisition des connaissances, la composante dialogue y étant incluse ADDIN EN.CITE Wenger19871331336Wenger, E.Artificial Intelligence and Tutoring Systems1987Morgn Kaufman[Wenger, 1987].
Cette vision est ensuite dépassée pour arriver à la séparation du module de dialogue et du module pédagogique, le dialogue (linteraction) et son organisation devenant un problème à part entière dans la conception des EIAH. Ainsi dans ADDIN EN.CITE Joab199013413432Joab, M.Modélisation d'un dialogue pédagogique en langage naturelInformatique1990ParisParis 6[Joab, 1990], le système de dialogue est indépendant du domaine de connaissances et sinspire de modèles provenant des sciences du langage et en particulier la « pragmatique » ( ADDIN EN.CITE Roulet19851111116Roulet, E.Larticulation du discours en français contemporain1985BernePeter Lang[Roulet, 1985], ADDIN EN.CITE Moeschler19851361366Moeschler, J.Hatier-credifArgumentation et conversation. Eléments pour une analyse pragmatique du discours1985[Moeschler, 1985]). Le module de dialogue nest pas dédié aux connaissances à apprendre mais permet didentifier les intentions de lutilisateur par lidentification des actes de langages de celui-ci, permettant alors ladaptation du dialogue aux attitudes de lapprenant. Lenvironnement STUDIA, destiné à lapprentissage de méthodes de calcul statistique, sappuie sur un modèle de dialogue basé sur la négociation ADDIN EN.CITE Chevallier199213213232Chevallier, R.Mise en oeuvre d'un modèle dynamique de dialogue dans un Tuteur IntelligentInformatique1992Le MansUniversité du Maine[Chevallier, 1992]. Lidée est de pouvoir négocier lorganisation des interactions apprenant-système autour de la résolution de problèmes de statistiques, permettant une certaine souplesse dans le déroulement des activités. Ces travaux dadjonction de systèmes dialoguants à des tuteurs intelligents se poursuivent et nous pouvons citer un des plus représentatifs : Autotutor ADDIN EN.CITE Graesser200112912917Graesser, A.C.Van Lehn, K.Rose, C.Jordan, P.Harter, D.Intelligent tutoring systems with conversationnal dialogue AI MagazineAI Magazine39-51222001[Graesser et al., 2001]. Autotutor se propose dengager des dialogues en langage naturel avec des apprenants. Le tuteur est un agent animé dont le comportement est une simulation de comportements que pourraient adopter des tuteurs humains. Lagent animé pose une question sur le sujet dapprentissage et létudiant est amené à construire une réponse argumentée dans laquelle il doit articuler ses connaissances. Les connaissances à acquérir et les connaissances sur le dialogue sont séparées, celles-ci étant organisées dans un module à part. Autotutor nest pas un « délivreur de connaissances » mais plutôt un composant dialoguant qui essaye de faire formuler à lapprenant ses connaissances.
Ces environnements se concentrent sur des apprentissages qui ne sont pas en langue, cest-à-dire où le dialogue porte sur un objet à apprendre qui nest pas le moyen du dialogue. Les environnements dapprentissage des langues possèdent leurs propres spécificités, liées à la nature des apprentissages quils entendent susciter ou faciliter.
Dialogue homme-machine et apprentissage des langues
La particularité du dialogue en apprentissage des langues est quil na nul besoin dêtre tutorial. Dans ce cas, il ressemble à une conversation entre deux interlocuteurs autour dun thème particulier ou dune activité à réaliser suivant la mise en scène de la conversation. Le sujet à apprendre étant le langage lui-même, faire avancer la conversation a en soi des mérites éducatifs ADDIN EN.CITE Slabbers200513713710Slabbers,N.Knott, A.A system for generating teaching initiatives in a computer-aided language learning dialogueDIALOR2005Nancy, France[Slabbers et al., 2005], le présupposé pédagogique étant quau sein de linteraction prend place lapprentissage de la langue. Ce modèle, dit de lapprentissage dans linteraction ou acquisition, postule quau cours de la communication entre un locuteur apprenant et un locuteur natif se déroulent des séquences interactives, appelées séquences potentiellement acquisitionnelles, où lacquisition en langue peut prendre place ADDIN EN.CITE De Pietro1989616110De Pietro, Jean-FrançoisMatthey, MarinettePy, B.Weil, D.Fugier, H.Acquisition et contrat didactique: les séquences potentiellement acquisitionnelles dans la conversation exolinguetroisième colloque régional de linguistique99-1241989Strasbourg[De Pietro et al., 1989]. Les caractéristiques des activités permettant ces acquisitions sont décrites (§ 1.3.2.2). Ces caractéristiques permettent létablissement dun modèle dapprentissage.
La difficulté habituelle de la conception dEIAH reposant sur le dialogue homme-machine est le passage dun modèle dapprentissage à un modèle dinteraction ADDIN EN.CITE Baker20031441445Baker, MickaelBronner, AlainLehuen, JérômeQuignard, Matthieula connaissance dans l'interactionThéories et méthodes pour la conception, l'évaluation et l'usage des Environnements Informatiques pour l'Apprentissage Humain - école thématique EIAH-CNRS2003Autrans, France[Baker et al., 2006]. Dans notre cas, lapprentissage reposant sur linteraction, notre tâche est simplifiée : identifier les caractéristiques portant sur les interactions et imaginer leur mise en place dans un modèle dinteraction « informatisable ». La première caractéristique intéressante à mettre en place au niveau de linteraction est le noticing, moment où lapprenant remarque un problème linguistique. Cette constatation peut provenir dun feedback externe ou interne. La seconde caractéristique est la possibilité pour lapprenant de corriger et modifier ses interventions. La troisième, la négociation de sens, porte sur la possibilité de modifier la structure de linteraction en cours pour se focaliser sur un problème qui surviendrait lors de cette interaction ADDIN EN.CITE Chapelle1998202017Chapelle, Carol A.http://www.public.iastate.edu/~carolc/Multimedia CALL: lessons to be learned from research on instructed SLALanguage Learning & Technology22-342119981998/07http://polyglot.cal.msu.edu/llt/vol2num1/article1/[Chapelle, 1998]. Le modèle dinteraction essaie donc dintégrer ces caractéristiques.
Nous notons que ces trois caractéristiques ne sont pas de même niveau : ainsi pour le noticing, il sagit de souligner le problème détecté à laide de questions ou affirmations, et de donner à lapprenant la possibilité de questionner le partenaire, notamment sur le sens de lénoncé. Le noticing est naturellement intégré dans la stratégie de négociation de sens car linteraction est modifiée et on se concentre sur les problèmes linguistiques, et non sur la tâche applicative. Le noticing se réfère à la possibilité dans ses négociations de remarquer ou faire remarquer les points à résoudre. Selon Swain et Lapkin ADDIN EN.CITE Swain1995101017Swain LapkinProblems in output and the cognitive processes they generate: a step towards second language learningApplied linguistics371-391161995[Swain et al., 1995]: « En produisant de la langue, un apprenant sera occasionnellement conscient (i.e remarquera) dun problème linguistique (apporté à son attention par un feedback externe (par exemple des demandes de clarifications) ou feedback interne). Remarquer un problème pousse lapprenant à modifier sa production langagière. » (traduction libre). La négociation de sens se réfère au processus de compréhension de lapport langagier mais sans tout comprendre, et de produire des actes de langue sans atteindre la perfection. La négociation de sens caractérise des moments de communication imparfaits et sétend à leurs résolutions ADDIN EN.CITE Long199617175Long, M.H.Ritchie, W.C.Bhatia, T.K.The role of linguistic environment in second language acquisitionHandbook of second language acquisition1996San DiegoAcademic Press[Long, 1996]. Ce processus arrive lorsque le fil de la conversation est modifié suite à des problèmes de communication. A ce propos, il faut aussi noter que, comme le dit Vasseur ADDIN EN.CITE Vasseur1992747410Vasseur, Marie-ThérèseArditty, J.les activités réflexives en situation de communication exolingue : 10 ans de réflexion,colloque du réseau européen sur l'acquisition des langues1992Lyon[Vasseur et al., 1992], ces activités réflexives se déroulent aussi lorsquun apprenant tente de construire ses phrases et il ny a pas forcément rupture de la communication pour autant. La négociation de sens est un phénomène se déroulant sur un enchaînement de plusieurs échanges interactifs alors que le phénomène de noticing se retrouve sur un seul échange entre lapprenant et le partenaire. De même, le phénomène dautocorrection peut se dérouler sur plusieurs échanges. La description de ces phénomènes ne senvisage donc pas au même niveau : si la question de la rétroaction se pose sur un seul échange, celles de négociation de sens ou de correction peuvent se dérouler sur plusieurs échanges ADDIN EN.CITE Michel200513813810Michel, JLehuen, JUn environnement de simulation pour la pratique dune langue étrangèreEIAH'05200525-27 maiMontpellier (France)[Michel et al., 2005]. Elles entrent dans des phénomènes de dynamique de linteraction et montrent la nécessité dune mémoire de linteraction.
Types dinteraction
Cette section présente les différents types dinteraction qui peuvent prendre place au cours des activités. Nous nous intéressons tout dabord à la nature des échanges qui peuvent avoir lieu entre lapprenant et son partenaire, puis à la description des types dinteraction ou déchange qui peuvent prendre place au cours des activités. La troisième partie présente les types dinteraction pouvant avoir lieu lors de lactivité de compréhension, la dernière ceux de lactivité de production. Ces types dinteraction permettent la réalisation des activités ( REF _Ref123978672 \h \* MERGEFORMAT Figure 19).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 19 : Lien interaction et activité
Nature des échanges
De par les différentes modalités offertes à lapprenant et au partenaire dans nos activités, il existe deux types dactions: les actions verbales et les actions non-verbales. Pour simplifier la suite de notre propos, nous nous proposons de nommer « énoncé » une action verbale. Le terme « action » qualifie quant à lui une action non-verbale, cest à dire une action de manipulation dun objet du monde. Ainsi les échanges entre lapprenant et le partenaire ont lieu sous forme déchanges dénoncés et dactions via linterface.
Description des interactions
La modélisation des types dinteraction repose sur la notion de fonction illocutoire décrite dans des travaux de linguistique pragmatique [Moeschler, 1985], [Roulet, 1985]. Les échanges décrits dans ce modèle sorganisent autours des fonctions initiatives, réactives et évaluatives. Une intervention initiative dun locuteur ouvre un échange, une intervention réactive marque la réponse de linterlocuteur. Lintervention évaluative qui peut suivre marque la satisfaction du premier locuteur vis-à-vis de lintervention réactive. Nous utilisons cette caractérisation des échanges possibles au cours dune activité pour décrire les échanges attendus lors des activités de production et de compréhension. Nous ne prenons pas en compte pour linstant les aspects hiérarchiques du modèle fonctionnel, qui peut se déployer récursivement pour décrire les changements dinitiatives.
Pour schématiser les types dinteraction, nous nous inspirons des diagrammes de séquence UML. Ces représentations nincluent pas linterface car cela alourdit inutilement la présentation. Sur la REF _Ref118522020 \h \* MERGEFORMAT Figure 20, nous représentons deux schémas équivalents. Le schéma de gauche présente une vision complète de linteraction : le système écrit un énoncé dans la bulle du partenaire à linterface (texte), lapprenant perçoit ce texte (perception), lapprenant répond en manipulant un objet de linterface (action), le système interprète cette action (interprétation). Le schéma de droite se résume à lénoncé du système et laction de lapprenant. La chronologie des actes est descendante. Nous utilisons ce formalisme pour décrire les interactions.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 20 : Lecture simplifiée des types dinteraction
Types dinteraction au cours de lactivité de compréhension
Lactivité de compréhension met en jeu la compétence de compréhension de lapprenant, la consigne étant que lapprenant exécute les instructions données par son partenaire pour accomplir la tâche applicative. Cette activité repose donc principalement sur des interventions de type énoncé pour le partenaire et de type action pour lapprenant. Trois types dinteraction existent pour cette activité.
Le premier est celui où le partenaire donne une instruction et où lapprenant effectue laction correspondante sur linterface. Le partenaire est ici à linitiative de la séquence interactive. Il donne son instruction au travers de sa bulle (intervention initiative) et lapprenant la réalise sur linterface en manipulant les objets de linterface (intervention réactive). La séquence interactive sachève alors la confirmation par le partenaire de laction de lapprenant (intervention évaluative) ( REF _Ref118522196 \h \* MERGEFORMAT Figure 21).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 21 : Type dinteraction attendu au cours de lactivité de compréhension
Le second type dinteraction est celui où le partenaire donne une instruction (intervention initiative) et où le partenaire neffectue pas laction demandée (intervention réactive) mais réagit à laction de lapprenant en marquant son désaccord avec laction entreprise (intervention évaluative) ( REF _Ref118522388 \h \* MERGEFORMAT Figure 22). Cette réaction constitue une rétroaction donnée à lapprenant.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 22 : Type dinteraction quand une action de lapprenant pose problème
Le troisième et dernier type dinteraction est celui où lapprenant pose une question au partenaire (acte de type énoncé) dans son champ de texte, le partenaire répond à la question sil le peut. Une confirmation de lapprenant peut suivre (autre acte de type énoncé) ( REF _Ref118522584 \h \* MERGEFORMAT Figure 23).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 23 : Type dinteraction de question-réponse
Etant donné que nous nous sommes focalisés sur lactivité de production, nous navons pas exploré davantage lactivité de compréhension. Le choix de se consacrer à lactivité de production provient de lorientation donnée à notre travail : création dun corpus dénoncés, travaux de DEA de Fabien Delorme fixant un modèle rudimentaire de réaction aux énoncés de lapprenant, analyseur prenant en compte les spécificités des énoncés du corpus. Le centre dintérêt de nos recherches se portent sur les interactions langagières prioritairement, interactions qui sont plus importantes dans le cas de lactivité de production.
Types dinteraction au cours de lactivité de production
Lactivité de production met en jeu la compétence de production de lapprenant, la consigne étant que lapprenant donne les instructions au partenaire pour accomplir la tâche applicative. Nous avons donc principalement des interventions de type énoncé pour lapprenant et des interventions de type action et énoncé pour le partenaire. Le type principal dinteraction est celui où lapprenant donne des instructions complètes ou partielles au partenaire (intervention initiative). Le partenaire répond en effectuant laction correspondante à linterface et en commentant lénoncé de lapprenant (intervention réactive) ( REF _Ref118522626 \h \* MERGEFORMAT Figure 24).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 24 : Type dinteraction attendu au cours de lactivité de production
Le second type dinteraction possible concerne le cas où lapprenant donne un énoncé qui se veut une instruction complète ou partielle (intervention initiative). Lanalyse de cet énoncé révèle que cette instruction est problématique (non-pertinence de linstruction par rapport à létat de la tâche et/ou du monde). Le partenaire réagit par un énoncé où il peut commenter linstruction (intervention réactive) ( REF _Ref119334500 \h \* MERGEFORMAT Figure 25). Ceci donne la possibilité dans le prochain échange à lapprenant de corriger son énoncé.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 25 : Type dinteraction lorsquune instruction de lapprenant pose problème
Le troisième type dinteraction est celui correspondant aux énoncés problématiques de lapprenant (intervention initiative). Lanalyse de lénoncé montre lexistence de problèmes linguistiques dans lénoncé. Suivant la reconnaissance ou non déléments dans lénoncé qui pourraient aider à sa compréhension, le partenaire commente ou pose une question à lapprenant (intervention réactive) ( REF _Ref119341979 \h \* MERGEFORMAT Figure 26). Ceci donne aussi la possibilité dans le prochain échange à lapprenant de corriger son énoncé.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 26 : Type dinteraction lorsquun énoncé contient des problèmes linguistiques
Le dernier type dinteraction est le même que celui offert dans lactivité de compréhension, cest-à-dire lapprenant qui pose une question (acte de type énoncé) en saidant de son champ de texte au partenaire, lequel répond à la question sil le peut (autre acte de type énoncé). Une confirmation de lapprenant peut suivre ( REF _Ref118522756 \h \* MERGEFORMAT Figure 27).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 27 : Type dinteraction de question-réponse
Ces types dinteraction, très figés, marquent les échanges possibles entre lapprenant et le partenaire. Le pas suivant dans la modélisation de linteraction est de décrire comment sorganisent ces différents échanges entre eux au cours de lactivité.
Modèle dinteraction
Cette partie sattache à montrer lorganisation de linteraction. La démarche est de partir dune représentation des échanges et, en déroulant ces échanges, de faire émerger un modèle dynamique de linteraction, une représentation pour la machine de linteraction en cours. Nous nous intéressons ici uniquement au modèle dinteraction de lactivité dite de production puisque celle-ci seulement a donné lieu à un développement informatique.
Représentation des échanges
En repartant du modèle dactivité ( REF _Ref125181873 \h \* MERGEFORMAT Figure 18) et des types dinteraction présentés dans le paragraphe précédent, nous pouvons différencier les différents cas dinteraction en fonction de ce que lapprenant a produit comme énoncé. Des types dinteraction de lactivité de production, nous distinguons trois cas dénoncés qui donnent lieu à des interprétations : un énoncé reconnu comme une instruction, un énoncé reconnu comme une question et un énoncé dont la compréhension pose problème (problèmes linguistiques).
En réponse à une instruction ou au complément dune instruction, suivant lanalyse qui en est faite, trois cas sont identifiés. Si lénoncé est une instruction quil est possible de réaliser (cest-à-dire faisant partie de la tâche applicative et dont les pré-conditions de la ou méthodes qui la réalisent sont remplies), dans ce cas, elle est accomplie par le partenaire qui commente cette réalisation. Si lénoncé est une instruction qui nest pas comprise dans la tâche applicative, le partenaire la fait remarquer à lapprenant. Si lénoncé représente une instruction comprise dans la tâche applicative mais qui nest pas réalisable au vu de lavancement de la tâche applicative ou de létat du monde, le partenaire le fait remarquer à lapprenant.
En réponse à une question, le partenaire peut réagir de deux façons. Si la question est comprise, il donne la réponse exacte sinon il fait remarquer quil ne peut y répondre.
Si lénoncé est incompréhensible, le partenaire a deux possibilités. Sil y a des éléments identifiés dans lénoncé et dautres sur lesquels sont posées des hypothèses, il peut formuler une question à ladresse de lapprenant en reprenant les éléments identifiés dans son énoncé. Cette question marque son incompréhension et dirige la suite du dialogue vers la résolution du problème de communication. Par contre si aucun élément na été identifié dans lénoncé de lapprenant, le partenaire le fait remarquer à ce dernier.
Nous pouvons donc grouper les réactions accomplir « une instruction », « répondre à une question », « poser une question » ou « faire remarquer les problèmes en commentant les énoncés de lapprenant ». Nous obtenons le schéma général suivant ( REF _Ref119817217 \h \* MERGEFORMAT Figure 28). Les stratégies quant à la génération complète de la réaction selon les trois différents cas sont vues plus loin dans la section concernant le traitement automatique de la langue.
Si lénoncé est une instruction ou le complément dune instruction :
Elle peut être accomplie
Laccomplir et le commenter
Elle est hors-tâche
..Le faire remarquer
Elle ne peut pas être accomplie
....
..Le faire remarquer
Si lénoncé est une question :
Réponse possible
Répondre
Réponse impossible
....Le faire remarquer
Si lénoncé est incompréhensible :
Avec des hypothèses
...Poser une question
Sans hypothèses
..Le faire remarquerFigure SEQ "Figure" \*ARABIC 28 : Enoncés de lapprenant et réactions du partenaire
Pour représenter un échange du point de vue machine, nous disposons du concept dUnité Minimale dInteraction (UMI) ADDIN EN.CITE Lehuen1997686832Lehuen, JérômeUn modèle de dialogue dynamique et générique intégrant l'acquisition de sa compétence linguistique - Le système COALA1997Le MansUniversité du Maine[Lehuen, 1997]. Une UMI sattache à découper linteraction en constituants significatifs. Ces constituants se relient ensuite entre eux pour constituer la structure du dialogue. Ceci permet au système davoir une vision subjective de linteraction en cours. Lehuen décrit ainsi une UMI ( REF _Ref118796274 \h \* MERGEFORMAT Tableau 4).
ChampIntituléDescription succincteEiEtat courant de la tâchePointeur vers une description de la tâcheMiIntervention de la machineSuite de symboles produits par la machineAttmiAttentes de la machineContexte pour interpréter lintervention HiHiIntervention de lusagerSuite de symboles perçue par la machineRephiGranules de compréhensionEléments dinterprétations de lintervention HiHypiHypothèses de la machineCatégorisations, implicites, anaphores Tableau SEQ "Tableau" \*ARABIC 4 : Aperçu de la structure dunité minimale dinteraction, extrait de ADDIN EN.CITE Lehuen1997686832Lehuen, JérômeUn modèle de dialogue dynamique et générique intégrant l'acquisition de sa compétence linguistique - Le système COALA1997Le MansUniversité du Maine[Lehuen, 1997]
Dans le cadre de notre activité, une UMI peut être vue de cette manière ( REF _Ref118716306 \h \* MERGEFORMAT Tableau 5). Le premier Ei est élargie à létat du monde. Le champ Mi représente les énoncés du partenaire, souvent des réactions aux énoncés de lapprenant. Les attentes du système représentent un énoncé (quil soit instruction, question, ou énoncé incorrect). Lintervention de lusager est son énoncé. Les granules de compréhension sont les éléments dinterprétation fournis par lanalyseur (ce que lanalyseur a « reconnu »), ces éléments étant conservés jusquà émergence du sens de lénoncé Hi (une « mémoire » de linteraction en quelque sorte) ou passage à une autre étape de lactivité. Le dernier champ, celui des hypothèses concerne les hypothèses que lanalyseur peut porter sur des éléments non reconnus par lanalyseur. La définition de Lehuen de ces hypothèses va bien plus loin, ces hypothèses pouvant porter sur des résolutions danaphore par exemple, mais pour linstant ces hypothèses ne sont pas prévues ou leur traitement est implicite par la permissivité du système sur certains énoncés.
ChampIntituléEiAvancement de la tâche et état des objets du mondeMiIntervention du partenaire (de la machine)Attmiune instruction ou questionHiEnoncé de lapprenantRephiéléments reconnus de lénoncé Hypihypothèses sur les mots inconnus de lénoncé Tableau SEQ "Tableau" \*ARABIC 5 : Une UMI dans lactivité de production
Cette idée des UMIs qui permet de caractériser un échange du point de vue machine peut se redéfinir dans notre contexte particulier de cette façon. Lactivité de production repose sur le type dinteraction où lapprenant écrit un texte qui peut être une instruction à lintention du partenaire et où celui-ci réalise cette instruction. Il est alors possible de penser que les UMIs donnent une structuration décalée de léchange. Ce nest pas le cas si lon considère que les UMIs sont une représentation subjective du dialogue du point de vue de la machine. La machine interprète toujours un énoncé par rapport au contexte applicatif et interactionnel immédiat, cest le rôle de lUMI de fournir ce contexte.
Représentons la correspondance entre les types dinteraction vus antérieurement et les UMIs ainsi définies. Nous imaginons une situation dinteraction puis la dérivons selon UMIs et types dinteraction ( REF _Ref118878022 \h \* MERGEFORMAT Figure 29).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 29 : Echange au cours de lactivité de production
Cet échange peut représenter le premier échange possible de lactivité. En termes dUMI, nous en obtenons la représentation suivante (Figure 27). Deux UMIs sont nécessitées pour cette représentation. Les états de la tâche et du monde de la première UMI sont leurs états initiaux E1. La première intervention du partenaire est lénoncé M1. Lénoncé de lapprenant est H1. Ce qui est reconnu est une instruction douverture du frigo (Reph1). Aucune hypothèse nest à poser sur les éléments de lénoncé de lapprenant (Hyp1). Les états de la tâche et du monde de la seconde UMI incorporent le changement réalisé où le frigo est désormais ouvert E2. Le nouvel énoncé du partenaire est construit et dénote louverture du frigo, frigo qui est effectivement ouvert à linterface en M2.
E1Tâche et monde à létat initialE2Frigo ouvertM1« Dis-moi comment réaliser un flan au chocolat. »M2«Jai bien compris ton ordre et je lexécute. Jouvre le frigo.»Attm1Attentes : instruction ou questionAttm2Attentes : instruction ou questionH1« Ouvrir le frigo »H2Reph1Instruction douverture du frigoReph2Hyp1Aucune hypothèseHyp2Figure SEQ Figure \* ARABIC 30 : Représentation en UMI de léchange REF _Ref118878022 \h \* MERGEFORMAT Figure 29
La correspondance avec le type dinteraction principal de lactivité de production sinstancie ainsi ( REF _Ref134611037 \h \* MERGEFORMAT Figure 31). Linstruction de lapprenant est le champ H1, laction et le commentaire du partenaire constituant le champ M2.
E1E2M1M2Action et commentaireAttm1Attm2H1InstructionH2Reph1Reph2Hyp1Hyp2
Figure SEQ Figure \* ARABIC 31 : Correspondance entre le type dinteraction principal de lactivité de production et la représentation en UMIs
Dans le cas du second type dinteraction, celui où lapprenant commet une erreur dans son énoncé, nous avons lexemple suivant que nous représentons sous forme dUMIs ( REF _Ref118787921 \h \* MERGEFORMAT Figure 32).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 32 : Un échange avec un problème dans lénoncé
Les états de la tâche et du monde ainsi que la première intervention du partenaire E1, M1 sont les mêmes que dans le cas précédent. Le changement concerne les autres champs de la première UMI. Ainsi le champ H1 contient lénoncé « ouvrir le fridge ». Un élément représentant laction « ouvrir » est reconnu. Des hypothèses sont posées sur lélément « le fridge », ainsi il peut sagit dun contenant, dun rangement ou dun appareil électroménager. Dans la seconde UMI, le premier champ est le même que celui de la première, létat du monde et de la tâche nayant pas été modifiés. Le champ M2 représente la réaction du partenaire à lénoncé de lapprenant marquant la non-compréhension de lénoncé et linterrogation sur lélément non reconnu ( REF _Ref127178998 \h \* MERGEFORMAT Figure 33 REF _Ref119339598 \h \* MERGEFORMAT ).
E1Tâche et monde à létat initialE2Frigo ouvertM1« Dis-moi comment réaliser un flan au chocolat. »M2Je ne te comprends pas lorsque tu écris « ouvrir le fridge ». Que veux-tu ouvrir ?Attm1Attentes : instruction ou questionAttm2Attentes : instruction ou questionH1« Ouvrir le fridgeH2Reph1Ouvrir Reph2Hyp1rangement, contenant, electro-ménagerHyp2Figure SEQ Figure \* ARABIC 33 : Représentation en UMI de léchange REF _Ref118787921 \h \* MERGEFORMAT Figure 32
Comme dans le cas précédent, nous avons la correspondance entre type dinteraction et lUMI suivante ( REF _Ref125195647 \h \* MERGEFORMAT Figure 34).
E1E2M1M2Commentaire et/ou questionAttm1Attm2H1Enoncé incompréhensibleH2Reph1Reph2Hyp1Hyp2
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 34 : Correspondance entre le type dinteraction feedback de lactivité de production et la représentation en UMIs
Le cas du dernier type dinteraction, cest-à-dire celui des questions-réponses. Lexemple suivant lillustre ( REF _Ref118875713 \h \* MERGEFORMAT Figure 35).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 35 : Exemple déchange de question-réponse
La représentation en terme dUMI est présentée REF _Ref127178859 \h \* MERGEFORMAT Figure 36. Les deux champs sur les états du monde et de la tâche sont identiques. Lénoncé (H1) est reconnu comme une question sur la place du lait (Reph1) sans aucune hypothèse sur un élément de lénoncé (Hyp1). Le champ représentant la réponse du partenaire reprend lélément recherché et donne sa place (M2).
E1Tâche et monde en un étatE2Tâche et monde sans modificationM1xxxM2Le lait est dans le frigoAttm1Attentes : instruction ou questionAttm2Attentes : instruction ou questionH1« Où est le lait ? »H2Reph1Question sur la place du laitReph2Hyp1Aucune hypothèseHyp2Figure SEQ Figure \* ARABIC 36 : Représentation en UMI de léchange de la REF _Ref118875713 \h \* MERGEFORMAT Figure 35
E1E2M1M2RéponseAttm1Attm2H1QuestionH2Reph1Reph2Hyp1Hyp2La correspondance entre type dinteraction et UMI se visualise ainsi ( REF _Ref130970757 \h \* MERGEFORMAT Figure 37).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 37 : Correspondance entre le type dinteraction question-réponse et la représentation en UMIs
La correspondance entre UMIs et type dinteraction prend sens ici. Les échanges se déroulent comme des alternances de types dinteraction, les UMIs suivent ces mêmes échanges. En poussant plus loin ce raisonnement, lactivité peut aussi se représenter à laide des UMIs en reprenant le diagramme dactivité de lactivité de production et remplaçant les énoncés effectifs par leur représentation sous forme UMI, nous obtenons alors le diagramme ( REF _Ref119812178 \h \* MERGEFORMAT Figure 38).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 38 : Diagramme dactivité vu selon les UMIs
Déroulement des échanges
Pour rendre compte de la dynamicité de linteraction, nous la présentons comme lenchaînement de différentes UMIs. Sinspirant du modèle de Luzzati ADDIN EN.CITE Luzzati19951241246Luzzati, DanielLe dialogue verbal homme-machine1995ParisMasson[Luzzati, 1995a], Lehuen présente le dialogue se déroulant selon deux axes : un axe applicatif qui dénote la réalisation des buts successifs des locuteurs (la réalisation de la tâche) et un axe discursif qui dénote la résolution des problèmes ayant lieu au cours du dialogue. Nous transformons légèrement ce modèle pour y inclure les incidences côté locuteur (ses questions). Ainsi laxe de réalisation des buts successifs devient simplement lavancée de la tâche applicative et laxe discursif est laxe de résolution des problèmes, que cette résolution soit initiée par lapprenant comme par la machine.
La structuration dynamique de linteraction peut prendre différentes formes ADDIN EN.CITE Lehuen1997686832Lehuen, JérômeUn modèle de dialogue dynamique et générique intégrant l'acquisition de sa compétence linguistique - Le système COALA1997Le MansUniversité du Maine[Lehuen, 1997]. La structuration linéaire permet la description selon laxe temporel de linteraction, linteraction y étant vue comme le simple enchaînement des différentes UMIs, comme présenté sur les figures REF _Ref132867267 \h \* MERGEFORMAT
Figure 31, REF _Ref125195647 \h \* MERGEFORMAT Figure 34 et REF _Ref130970757 \h \* MERGEFORMAT Figure 37. La seconde représentation, celle qui nous intéresse principalement, est la représentation imbriquée issue dune structuration récursive. Elle permet de comprendre lévolution de linteraction en fonction des problèmes rencontrés au cours de celle-ci en plaçant les UMIs selon les axes régissant et incident. Ainsi linteraction est vue comme suivant lun ou lautre axe. Lehuen introduit les notions de schéma régissant et schéma incident. Le schéma régissant correspond à une évaluation positive de lUMI, linteraction avance le long de laxe régissant, la tâche seffectue, et une UMI dite régissante est instanciée. Lorsquun énoncé ne permet pas de faire avancer linteraction, soit parce quil comporte des erreurs linguistiques, soit parce quil est une question, soit parce quil correspond à une instruction impossible à réaliser ou déjà réalisée, nous nous trouvons dans le cas du schéma incident. Une UMI incidente est instanciée dans le but de solutionner le problème détecté. La construction de lénoncé du partenaire de cette UMI est réalisée à laide de la description de la tâche et de linstruction donnée par lapprenant.
La construction de lénoncé de lUMI incidente, donc de lintervention du partenaire, dépend de ce que Lehuen nomme des tactiques dialogiques. Dans le cas des énoncés problématiques où lincidence est à linitiative de la machine, ces tactiques cherchent à implémenter la « bonne intervention » en fonction de lénoncé problématique. Ces tactiques dialogiques sont ici les incarnations du feedback externe ou rétroaction. Ces interventions peuvent être les suivantes :
Si lénoncé est une instruction ou le complément dune instruction :
Elle est hors-tâche
Le faire remarquer
Elle ne peut pas être accomplie
....
....Le faire remarquer
Si lénoncé est une question
Réponse impossible
....Le faire remarquer
Si lénoncé est incompréhensible :
Avec des hypothèses
.. .Poser une question
Sans hypothèses
...Le faire remarquer
Lintérêt des schémas incidents est quils se rapprochent de lidée de négociation de sens, laquelle porte sur la possibilité de voir linteraction modifiée si un problème survient dans la communication entre apprenant et partenaire. Ce rapprochement peut se voir lors de négociation sur le sens dun énoncé, au travers des possibilités laissées à lapprenant de se corriger. Les exemples présentés ci après ne sont pas extraits du corpus recueilli mais écrits par nous-même afin dillustrer au mieux les problèmes traités.
Si nous prenons lexemple suivant ( REF _Ref119829796 \h \* MERGEFORMAT Figure 39), nous observons un premier échange qui se déroule sans problème. Puis un énoncé nest pas complètement compréhensible, « prendre les oufs », donnant lieu à une question déclaircissement de la part du partenaire. Le problème se résout à lénoncé suivant de lapprenant. Dans le cas où une suite dénoncés ne résout pas le problème, lapprenant peut repartir sur une nouvelle intervention de son choix.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 39 : Exemple dénoncé donnant lieu à une négociation de sens
La représentation récursive en UMI donne le schéma suivant ( REF _Ref127201895 \h \* MERGEFORMAT Figure 40). Les flèches représentent le sens de linteraction selon quelle se déplace le long de la tâche à effectuer ou selon laxe des problèmes rencontrés. La flèche 1, orientée selon laxe régissant, relie les deux premières UMIs, linteraction se passe sans problème : le partenaire ouvre le frigo en réponse à lénoncé « ouvrir le frigo » de lapprenant. La flèche 2, orienté selon laxe incident, dénote un problème de communication entre le partenaire et lapprenant : lénoncé « prendre les oufs » nest que partiellement compréhensible et, sappuyant sur les éléments reconnus dans lénoncé de lapprenant, le partenaire demande ce que lapprenant veut lui faire prendre. La flèche 3 revient de lUMI incidente vers la seconde UMI, le problème interactif a été résolu : lénoncé « les ufs » vient compléter linstruction donnée par lapprenant qui était de prendre quelque chose. La seconde UMI est ici un point de repère qui montre la résolution. LUMI suivante est bien celle qui suit la flèche 4 où laction de « prendre les ufs » est effectuée par le partenaire.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 40 : Représentation en UMI de léchange REF _Ref119829796 \h \* MERGEFORMAT Figure 39
Les séquences incidentes sont donc provoquées par une instruction irréalisable ou hors-tâche, un problème linguistique dans lénoncé ou à linitiative de lapprenant. Ces schémas incidents peuvent se reproduire sur eux-mêmes soit par succession, soit par imbrication. ADDIN EN.CITE Lehuen1997686832Lehuen, JérômeUn modèle de dialogue dynamique et générique intégrant l'acquisition de sa compétence linguistique - Le système COALA1997Le MansUniversité du Maine[Lehuen, 1997]. Nous reprenons ces schémas en les adaptant à notre problème. Le schéma par succession est celui qui se produit lorsquune nouvelle incidence est créée à partir dune UMI déjà incidente. Dans le cas de la suite déchanges présentés REF _Ref119918956 \h \* MERGEFORMAT Figure 43, deux échanges ayant pour but de résoudre des problèmes différents senchaînent. Le premier échange problématique porte sur le fait que lapprenant désire ouvrir un placard. Cette instruction nest pas complète car il y a six placards dans la cuisine. Léchange suivant, le partenaire lui demande quel placard il désire ouvrir. Lapprenant répond « du haut » ce qui est toujours insuffisant pour localiser le bon placard. Lapprenant produit alors lénoncé « à droite » qui complète linstruction commencé deux échanges plus haut. Le partenaire peut alors effectuer laction ce qui clôt léchange et faire repartir linteraction pour accomplir la tâche.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 41 : Echange où deux incidences se succèdent
En termes de représentation en UMI dans le cas du schéma successif, nous avons lenchaînement dUMI suivant ( REF _Ref119948743 \h \* MERGEFORMAT Figure 42). La flèche 1 marque une interaction qui avance le long de laxe régissant, le frigo étant alors ouvert. La flèche 2 marque une incidence liée au fait que le placard ne peut être situé. La flèche 3 repart vers la seconde UMI car le partenaire recherche toujours le placard que lapprenant désire ouvrir et nous avons une nouvelle UMI incidente. Lénoncé de lapprenant permet de compléter son énoncé précédent, donnant alors la position du placard (flèche 4). De même, la flèche 5 remonte vers la seconde UMI pour marquer la résolution du problème. La flèche 6 montre linteraction qui repart selon laxe régissant. Lexemple présenté reprend létat actuel du système : la réaction du partenaire est deux fois la même. Le problème des tactiques de réponse en fonction du degré dincidence na pas été considéré mais constitue une piste à explorer pour obtenir un dialogue plus fluide et intéressant. De même, linteraction reste très liée à la tâche applicative et aucune intervention de type métalinguistique na été pensée.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 42 : Représentation en UMI de léchange REF _Ref119915805 \h \* MERGEFORMAT Figure 41
Le schéma successif est celui qui à partir dun point davancement de la tâche, pose un problème ne le résout pas et lUMI suivante pose un autre problème, non lié au problème soulevé par lUMI précédemment créée. Nous en avons le cas suivant ( REF _Ref119918956 \h \* MERGEFORMAT Figure 43). Le premier problème survient lorsque lapprenant demande de « prendre les oufs ». Le partenaire réagit en lui demandant ce quil veut prendre. Ici, au lieu de répondre au partenaire, lapprenant choisit de tenter une autre instruction sans rapport avec la question posée par le partenaire. Mais cet énoncé est aussi problématique que le premier et linteraction navance toujours pas. Le partenaire souligne le nouveau problème par une question, lui redemandant ce quil veut prendre. Lapprenant répond « le lait » et linteraction peut alors avancer.
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 43 : Echange où deux incidences simbriquent
La traduction en UMI de cet échange et sa représentation de façon imbriquée sont présentées REF _Ref119984754 \h \* MERGEFORMAT Figure 44. La flèche 1, orientée selon laxe régissant, marque le passage entre les deux premières UMIs, aucun cas dincidence ne se produit. La flèche 2 marque une incidence provoquée par lénoncé de lapprenant. La flèche 3 descend vers lUMI suivante car lénoncé de lapprenant ne résout pas le problème posé. La flèche 4, revenant vers la deuxième UMI, montre la résolution du problème. La flèche 5 montre la continuation de linteraction. Contrairement au modèle de Lehuen, nous ne remontons pas au niveau de laxe régissant. Nous nessayons pas de résoudre la totalité des problèmes et préférons continuer à partir du point où nous sommes dès quune instruction est reconnue.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 44 : Représentation en UMI de léchange REF _Ref119918956 \h \* MERGEFORMAT Figure 43
Nous remarquons quune UMI ou un groupe dUMIs incidentes peuvent être remplacée par un seul conteneur (appelé unité minimale de résolution ADDIN EN.CITE Lehuen1997686832Lehuen, JérômeUn modèle de dialogue dynamique et générique intégrant l'acquisition de sa compétence linguistique - Le système COALA1997Le MansUniversité du Maine[Lehuen, 1997]). Ceci correspond à la résolution dun problème interactionnel ou langagier, une structure dinteraction modifiée pour supporter la résolution dun problème : une négociation de sens. Nous avons légèrement modifié le modèle de Lehuen pour ce genre de problèmes. Le modèle de Lehuen fait toujours remonter les incidences jusquà laxe régissant, résolvant tous les problèmes rencontrés (sauf si impasse). Pour ne pas perdre le fil de linteraction à tenter de refermer des problèmes, nous préférons reprendre linteraction le long de laxe régissant dès que possible. Lapprenant est responsable du changement de mouvement du dialogue en se focalisant sur une autre instruction.
Langue
HYPERLINK \l "_Toc141937129" 2.3.1 Traitement automatique des langues et apprentissage des langues assisté par ordinateur PAGEREF _Toc141937129 \h 86
HYPERLINK \l "_Toc141937130" 2.3.2 Analyse et génération en contexte PAGEREF _Toc141937130 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc141937131" 2.3.2.1 Rétroaction PAGEREF _Toc141937131 \h 89
HYPERLINK \l "_Toc141937132" 2.3.2.2 Analyse PAGEREF _Toc141937132 \h 90
HYPERLINK \l "_Toc141937133" 2.3.2.3 Génération de la réponse PAGEREF _Toc141937133 \h 92
HYPERLINK \l "_Toc141937134" 2.3.3 Lexique PAGEREF _Toc141937134 \h 93
HYPERLINK \l "_Toc141937135" 2.3.4 Une analyse, support à linteraction : comment ? PAGEREF _Toc141937135 \h 95
HYPERLINK \l "_Toc141937136" 2.3.4.1 Observation de lénoncé PAGEREF _Toc141937136 \h 96
HYPERLINK \l "_Toc141937137" 2.3.4.2 Comparaison des énoncés à la description de la tâche PAGEREF _Toc141937137 \h 106
HYPERLINK \l "_Toc141937138" 2.3.4.3 Génération PAGEREF _Toc141937138 \h 109
La démarche pédagogique repose sur lhypothèse que lacquisition de la langue prend place au cours de la communication entre lapprenant et son partenaire. La langue étant lobjet dapprentissage, nombre dénoncés sont attendus comme problématiques et une analyse robuste est nécessaire. Cette analyse est à la fois tolérante aux écarts et erreurs mais permet de les détecter. La section qui suit est dédiée au problème du traitement de la langue dans notre environnement et son contexte particulier. Elle commence par lexploration des liens entre apprentissage des langues et traitement automatique des langues et se poursuit par la description des mécanismes danalyse des énoncés de lapprenant et de génération des interventions du partenaire.
Traitement automatique des langues et apprentissage des langues assisté par ordinateur
Lapparition du TAL dans les environnements dALAO date du milieu des années 1980 pour lanalyse des réponses des apprenants en vue de la création du feedback sur ces mêmes réponses. Lengouement pour le TAL chez les enseignants en langue, qui suivait le mouvement « tuteurs intelligents », retomba devant la complexité de celui-ci et les praticiens de la didactique des langues étrangères sont plus que sceptiques sur son usage ADDIN EN.CITE Rezeau200110510532Rezeau, JosephMédiatisation et médiation pédagogique dans un environnmement multimédia
Le cas de l'apprentissage de l'anglais en Histoire de l'Art à l'universitéEtudes anglaises: langue de spécialité - didactique de la langue6172001BordeauxUniversité Victor Ségalen Bordeaux 2[Rezeau, 2001], préférant des approches plus modestes telles que la simple reconnaissance de mots-clés par exemple. Le courant continua par contre chez les chercheurs en IA et EIAH. Lapproche en vogue en apprentissage des langues durant les années 1990 était lapproche communicative et les environnements qui ont découlé de cette première utilisation du TAL étaient des tuteurs intelligents et des micromondes où lactivité principale se fait sous le signe de la communication entre un apprenant et un tuteur ou un compagnon sil sagit dun micromonde. Depuis les années 2000, par effet de balancier, la mode en apprentissage des langues retourne vers une nouvelle insistance sur la forme ADDIN EN.CITE Skehan2002737310Skehan, P.focus on form, tasks, and technologyUNTELE2002Compiègne[Skehan, 2002], et le TAL perd de sa centralité, comme support dune communication, dans les environnements au profit dune approche « outil » ADDIN EN.CITE Karlström200514014010Karlström, P.Cerrato Pargman, T.Ramberg, R.Goodyear,P.Sampson, D.Jin-Tan Yang,D.KinshukOkamoto, T.Hartley, R.Chen, Nian-ShingDesigning for collaboration in Intelligent Computer Assisted Language Learning5th IEEE International Conference on Advanced Learning Technologies321-3222005Kaohsiung, Taïwan[Karlström et al., 2005] où celui-ci est appelé à de plus petites tâches et où sa faillibilité est moins grande. Aujourdhui, TAL et ALAO concernent de nombreux travaux, même si ces travaux nont pas tous la même vision de lemploi du TAL.
Plusieurs façons dutiliser les traitements automatiques de la langue peuvent être envisagées pour lapprentissage des langues en fonction de lapproche prise quant aux tâches à réaliser par les apprenants. Dans le cas dune approche explicite, cest-à-dire insistant sur lapprentissage des formes de la langue, le TAL a un rôle dexpertise sur les productions de lapprenant, délivrant les erreurs de celui-ci dun point de vue grammatical et lexical. Cette vision se réalise au travers de lapproche « outil » du TAL. Sur des petites activités dédiées à des points particuliers de grammaire, syntaxe ou lexique, des micro-tâches ADDIN EN.CITE Demaiziere200511011010Demaiziere, F.Narcy-Combes, J.P.le défi de la dénativisation: apport des TICUntele 2005Compiègne, France[Demaiziere et al., 2005], loutil TAL fournit un cadre danalyse de productions au contenu relativement prédéfini. Les outils permettent une expertise sur les réponses des apprenants aux exercices. Lélément traitement de la langue peut être utilisé pour montrer directement les erreurs grammaticales aux élèves comme dans le système FreeText ADDIN EN.CITE L'Haire200313913917L'Haire, S.Vandeventer Faltin, ADiagnostic d'erreurs dans le projet FreeTextAlsicAlsic21-37322003http://alsic.u-strasbg.fr/Num11/lhaire/alsic_n11-rec3.htm[L'Haire et al., 2003] ou German Tutor ADDIN EN.CITE Heift200314114117Heift, T.Multiple Learners Error and Feedback: A Challenge for ICALL SystemsCALICOCalico553-5482032003[Heift, 2003]. Les problèmes de ces systèmes se trouvent au niveau des retours à donner à lapprenant sur ses erreurs, en particulier dans le cas des erreurs multiples dans une réponse, la question étant de savoir quelles erreurs mettre en avant. Les possibles traitements de la langue peuvent aussi être liés à des activités types que des enseignants peuvent créer comme sur la plate-forme MIRTO ADDIN EN.CITE Antoniadis200412312310Antoniadis, GeorgesEchinard, SandraKraif, O.Lebarbé, ThomasPonton, ClaudeModélisation de l'intégration de ressources TAL pour l'apprentissage des langues: la plateforme MIRTOTAL et apprentissage des langues57-702004Grenoble[Antoniadis et al., 2004]. Dans cet environnement, les enseignants peuvent décrire des activités, en se basant sur des scripts décrivant des exercices (par exemple, texte à trou) et associant à ces exercices les fonctions TAL nécessitées pour construire lactivité (étiquetage morphosyntaxique et lemmatisation dans le cas du texte à trou par exemple). Les activités créées peuvent sagencer selon des scénarii créés aussi par lenseignant.
Dans le cas dune approche implicite de lapprentissage de la langue, basée sur la compréhension et la production dénoncés dans un contexte de communication, le TAL est le support de linteraction, son but étant de fournir les éléments qui permettent de continuer la communication et lavancée de linteraction. Cette vision saccorde avec des environnements proposant des activités de communication entre un apprenant et un partenaire virtuel. Ces activités sont des macro-tâches au sens de Demaizière ADDIN EN.CITE Demaiziere200511011010Demaiziere, F.Narcy-Combes, J.P.le défi de la dénativisation: apport des TICUntele 2005Compiègne, France[Demaiziere et al., 2005], « des formes de mise en scène de la réalité », où au sein de linteraction, prend place lacquisition en langue. Dans le cas des micromondes dapprentissage des langues, cest le TAL comme outil support de linteraction qui est considéré : les résultats de lanalyse sont au service de la communication qui se déroule entre lapprenant et son partenaire. Par exemple dans FLUENT ADDIN EN.CITE Schoelles199711411410Schoelles, MichaelHamburger, HenryThe NLP role in Animated Conversation for CALLANLP: 5th Applied Natural Language Processing Conference127-1341997Washington, USA[Schoelles et al., 1997], le composant TAL a pour but de générer des descriptions, des instructions ou des questions à lintention de lapprenant. Il repose sur des descriptions du lexique, de la grammaire et dun système de contrôle de la flexibilité de lanalyse suivant le degré de correction des énoncés souhaités pour lapprenant. Le composant TAL produit une analyse structurelle de lénoncé de lapprenant, et crée à partir de celle-ci une nouvelle intervention du système. Lactivité nécessitant cette analyse sappelle QuizzMaster : le système accomplit une action dans le micromonde, lactivation dun composant de la cuisine par exemple, et pose une question sur cette action. Lapprenant dispose dun champ de texte où il répond à la question. Si celle-ci est incorrecte, un choix de réponses possibles est offert à lapprenant. Sil se trompe une nouvelle fois, la réponse lui est donnée. Rappellons que dans FLUENT le système est considéré comme un tuteur et non un compagnon comme peut lêtre le chef dans Sampras. Dans MILT ADDIN EN.CITE Holland199911211217Holland, V. MelissaKaplan, Jonathan D.Sabol Mark A.Preliminary tests of language learning in a speech-Intercative Graphics MicroworldCalicoCalico339-3591631999[Holland et al., 1999], le premier prototype supporte une tâche où le soldat apprenant accomplit une mission dans un micromonde. Les missions à accomplir sont la résolution de diverses énigmes telles que « Où attaquera lennemi ? », la solution se trouvant dans lexploration du micromonde. Lapprenant commande un personnage en lui donnant des instructions à travers un champ de texte, le vocabulaire compréhensible par lagent étant donné dans une fenêtre daide. Par contre, les essais dusage dun analyseur classique (morphosyntaxique) se révélèrent infructueux. Lanalyseur nétait pas assez robuste pour appréhender la variété des énoncés des apprenants et les chercheurs durent opter pour la technique de la reconnaissance de mots-clés. Ceci les fit explorer la possibilité de donner des commandes prédéfinies à faire lire par lapprenant, solution quils conservèrent pour leur seconde version.
Il est à noter que des tentatives dhybridation entre les deux approches existent. Ainsi nous avons le cas de BRIDGE ADDIN EN.CITE Holland199311611617Holland, V. MelissaMaisano, RichardAlderks, CathieMartin, JeffreyParsers in tutors: What are they good for ?CalicoCalico28-461111993[Holland et al., 1993], un environnement dapprentissage de lallemand. Lapprenant y est questionné par le système autour dactivités de repérage sur une carte dune région dAllemagne. Les réponses de lapprenant sont analysées et le feedback concerne la correction grammaticale de ces énoncés. Lanalyseur utilisé est un classique analyseur morphosyntaxique. Les erreurs sont classées selon deux catégories : les erreurs primaires et les erreurs secondaires, catégories définies par les concepteurs du logiciel. Les erreurs primaires sont signalées à lapprenant par feedback immédiat, les erreurs secondaires sont signalées par alerte que létudiant peut ou non consulter.
Analyse et génération en contexte
Notre approche de lactivité de production prend un parti plus extrême que les environnements précités. Elle laisse la totale liberté à lapprenant quant au contenu de ses énoncés, linteraction ne sarrête pas en cas derreurs répétées. Le rôle du composant TAL sera donc primordial pour assurer le bon fonctionnement de linteraction. Sa tâche pourrait même sembler impossible vu la liberté dont dispose lapprenant. Néanmoins, ce monde clos de la cuisine et la description de la tâche à accomplir délimitent un lexique précis sur lequel sappuie lanalyse (la mise en scène de lactivité auprès des apprenants consigne ce lexique). Dans un contexte dEIAH langues pour débutants, nous nous trouvons dans un contexte où les productions recèlent de nombreuses sortes derreurs (lexicales et syntaxiques). Le corpus recueilli en début de thèse montre lextrême non normativité des productions ADDIN EN.CITE Lehuen200212712710Lehuen, JLemeunier, TLuzzati, DanielAcquisition et études d'un corpus FLE, vers une analyse automatique des erreursQuatrième colloque des Usages des Nouvelles Technologies dans l'Enseignement des Langues Etrangères200228-30 mars 2002Compiègne (France)[Lehuen et al., 2002], un analyseur morphosyntaxique classique se heurterait vite à des graves problèmes liés à la diversité des erreurs dans les énoncés, comme ce fut le cas pour MILT ADDIN EN.CITE Holland199911211217Holland, V. MelissaKaplan, Jonathan D.Sabol Mark A.Preliminary tests of language learning in a speech-Intercative Graphics MicroworldCalicoCalico339-3591631999[Holland et al., 1999]. Lanalyse prend donc un autre parti qui est darriver à apprécier le sens « éventuel » des énoncés en essayant de faire émerger ce sens le plus vite possible. En terme de génération, il sagit de partir des énoncés de lapprenant en recherchant le feedback adapté à la situation en cours comme pensé dans la partie interaction.
Rétroaction
La question de lanalyse et de la génération dépend des rétroactions que nous aimerions avoir dans cet environnement, rétroactions de réponse aux énoncés incorrects de lapprenants. Les premières prescriptions en termes de conception des premiers systèmes dALAO vue dans une perspective communicative ADDIN EN.CITE Underwood19841421426Underwood, JRowleyLinguistics, Computers, and the Language Teacher1984MA: Newbury House[Underwood, 1984] cité par ADDIN EN.CITE Rezeau200110510532Rezeau, JosephMédiatisation et médiation pédagogique dans un environnmement multimédia
Le cas de l'apprentissage de l'anglais en Histoire de l'Art à l'universitéEtudes anglaises: langue de spécialité - didactique de la langue6172001BordeauxUniversité Victor Ségalen Bordeaux 2[Rezeau, 2001], sous langle des rétroactions, sont les suivantes (traduit librement par nous mêmes):
« Un environnement dALAO communicatif devrait éviter de dire aux apprenants quils ont faux. [
] Si les erreurs doivent être prises en compte, le programme devrait aider lapprenant, soit en donnant une bonne réponse soit en lui donnant des indications dans cette direction. »
« Un environnement dALAO communicatif nutilisera que la langue cible. »
« Un environnement dALAO communicatif sera flexible. Les ordinateurs nont plus à être plus rigide et inhumainque les gens qui les programment. »
« Par dessus tout un environnement dALAO communicatif sera amusant Nous avons besoin de laisser les apprenants explorer, expérimenter, apprendre.»
A lépoque (1984), les activités dans un environnement dapprentissage des langues selon lapproche communicative sont vues comme des aventures dexploration des possibilités de la langue dans une situation donnée. On peut noter dans le ton général de ces propositions, lenvie de rupture avec les méthodes béhavioristes qui ont précédé et un optimisme concernant les possibilités de linformatique (points 3, 4). Lidée de rétroaction apparaît dans le point 1 où les réactions aux énoncés incorrects sont soit la réponse correcte ou des indices vers cette solution. Cette disposition mène à une rétroaction communicative, où à partir déléments reconnus dans les énoncés de lapprenant, des indices portent vers un énoncé correct. De même, lusage de la langue cible seulement (point 2) dans lenvironnement et donc dans les rétroactions données à lapprenant est reprise dans notre environnement.
Analyse
Lorientation dominante de lanalyse est de faire émerger le sens de lénoncé, sans insister sur une correction syntaxique parfaite, comme le préconise lapproche communicative. En effet, si une correction totale de lénoncé nest pas exigée, la préoccupation principale de lanalyse est darriver à une interprétation au niveau sémantique de lénoncé. Les techniques que nous employons pour parvenir à cette interprétation concernent deux points : la création danalyses partielles de lénoncé et la création dhypothèses sur des éléments non reconnus ADDIN EN.CITE Michel200412612610Michel, JLehuen, JUn analyseur hypothético-déterministe pour l'apprentissage et la pratique d'une langueTAL et apprentissage des langues13-22200422 octobre 2004Grenoble (France)[Michel et al., 2004]. Nous rejoignons en cela la structure en UMI : lanalyse complète les champs éléments reconnus (Rephi) et hypothèses (Hypi).
La première caractéristique de lanalyse est la création danalyses partielles qui, recoupées, permettent ou non lappréhension complète de lénoncé. Dans le cas où lappréhension complète nest pas réalisée, les éléments reconnus permettront de réagir à lénoncé de lapprenant. Lidée est de découper lénoncé en blocs décrivant des entités sémantiques, constituer des mini-blocs de compréhension des énoncés et essayer de les agglutiner pour obtenir une compréhension globale de lénoncé. Ceci se fait tout dabord par un travail au niveau du lexique, où les mots et expressions utilisés dans la tâche et dans le monde sont repérés selon des catégories lexicales ou des motifs syntaxiques. Les motifs syntaxiques décrivent des structures syntaxiques « correctes ». Ces descriptions dans le lexique permettent ensuite lidentification des mots et expressions contenus dans lénoncé. Tout dabord en repérant les mots ou expressions qui tombent dans les catégories lexicales définies, puis en observant larticulation de ces mots ou expressions en fonction des motifs syntaxiques décrits dans le lexique. Ce repérage des mots et formes permet de déterminer les corrections lexicales et syntaxiques de lénoncé. De même les éléments identifiés peuvent être intervertis dans le cas où syntaxiquement lénoncé est incorrect et que lon recherche une structure syntaxique pouvant correspondre à un motif du lexique.
La seconde caractéristique de lanalyse est la faculté à générer des hypothèses au cours de lanalyse. Lors de la rencontre des mots ou expressions inconnus, des hypothèses sont posées en se fondant sur les motifs syntaxiques définis dans le lexique. Ces hypothèses permettent de donner une idée de ce que pourraient être les éléments non reconnus. Combinées aux analyses partielles, ces hypothèses permettent de choisir entre deux analyses partielles qui se recouvriraient en fonction du calcul dun coefficient de confiance des analyses partielles. Ce coefficient de confiance est obtenu en comparant le rapport entre le marqueur dhypothèse et la taille de couverture de lanalyse pour les deux analyses et indique quelle analyse est plus fiable dans ce cas. La figure suivante ( REF _Ref121733112 \h \* MERGEFORMAT Figure 45) présente les deux caractéristiques principales de lanalyse : les flèches bleues montrent la réalisation des analyses partielles et le processus dagglutination, la flèche rose figure la génération dhypothèses sur un élément non reconnu.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 45 : Exemple danalyse
Les résultats obtenus sont ensuite confrontés à la tâche et à létat du monde en fonction des énoncés détectés (instructions, questions, énoncés problématiques). La phase de génération peut commencer.
Génération de la réponse
La phase de génération est sensée trouver la réaction adéquate (énoncé et/ou action) du partenaire à lanalyse de lénoncé de lapprenant. Dès lors, elle se préoccupe de réagir à des instructions exécutables ou non, à des questions auxquelles il est possible de répondre ou non, et aux énoncés dont le sens pose problème. Au regard des structures en UMI, la génération concerne la création de la nouvelle intervention du partenaire, cest-à-dire le champ (Hi+1).
La génération concerne divers cas dinteraction. Pour réagir aux énoncés représentant des questions et interactions, elle sappuie sur létat de la tâche et celui du monde. Le cas où une instruction est reconnue recouvre trois cas différents. Le premier cas concerne les énoncés désignant des instructions exécutables, lénoncé généré marque la faisabilité de laction et son accomplissement. A linterface, linstruction est exécutée. Le second cas marque un énoncé désignant une action en dehors de la tâche, le partenaire sinterroge sur la pertinence de cette action dans ce contexte et ne la réalise pas. Le troisième est le cas dune instruction inexécutable vu létat de la tâche ou du monde, lénoncé généré marque cette impossibilité. Le cas des questions recouvre les questions comprises ou non comprises de lapprenant.
Dans une optique totalement communicative, nos choix de feedback aux énoncés incorrects ne portent en rien sur la grammaire, mais voudraient insister sur les problèmes de compréhension sémantique des énoncés. Cette non compréhension vient essentiellement déléments lexicaux incompréhensibles donnés par lanalyse. Lidée est de répondre en donnant à lapprenant des indices quant aux éléments posant problème dans son énoncé.
Lexique
La modélisation du lexique conditionne lanalyse, les possibilités de rétroaction, ainsi que la définition de la tâche applicative. Lidée de lanalyse est de faire émerger le sens rapidement en associant aux éléments des énoncés de lapprenant une catégorie lexicale. Cette catégorisation conceptuelle dépend de la tâche applicative, dont la résolution est prétexte à linteraction. La tâche applicative influe sur la création et la structuration du lexique ( REF _Ref127202763 \h \* MERGEFORMAT Figure 46).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 46 : Lien entre langue et tâche
Dans le cadre de notre activité, la langue utilisée est délimitée par la nature de la tâche applicative et le monde qui en découle. Cette partie de la langue, ce langage est donc un « sous-langage » au sens de Harris ADDIN EN.CITE Harris19891431436Harris, ZelligGottfried, MichaelRyckman, ThomasMatick, PaulDaladier, AnneHarris, T.NHarris, S.The form of information in science: analysis of an immunology sublanguage5901989Kluwer Academic Publishers[Harris et al., 1989], cest à dire une partie de la langue différent syntaxiquement et/ou lexicalement des caractéristiques dautres parties de la même langue. Les sous-langages se caractérisent par un lexique limité et un nombre fini de schémas syntaxiques. Notre activité de production définit une situation de communication très spécifique avec une tâche applicative qui délimite très précisément un lexique (éléments de la cuisine, actions,
) mais aussi un nombre précis de motifs syntaxiques représentant les instructions à réaliser au cours de lactivité et les possibilités de questionnement de la part de lapprenant.
La conception de la tâche applicative permet de repérer les éléments du lexique. La tâche applicative étant inspirée dune tâche possible dans le monde réel, le lexique se trouve assez facilement. Etant donné la nature de la tâche, les formes syntaxiques employées sont relativement simples, représentant des instructions. Pour définir le lexique de lactivité, la méthode employée est de rechercher des textes de recette. En synthétisant ces textes en pensant aux interactions et donc à une représentation graphique future, nous déterminons la tâche applicative effective et par là même, un ensemble dactions possibles et les objets associés à ces actions. Ces objets et actions déterminent le lexique et linterface du monde. De cet ensemble dactions et dobjets, on tire des catégories lexicales qui structurent ce lexique et permettent un certain degré de généralisation quant aux motifs syntaxiques.
Les catégories lexicales identifiées dans la tâche de réalisation dune recette sont les suivantes : recette, contenu, ustensile, ingrédient, récipient, electro-ménager, localisateur, contenant, rangement, rangement-plat, attribut, action, ordre, question. Les catégories ingrédient, ustensile, rangement, electro-ménager, récipient, contenant se réfèrent à des objets bien identifiés dans le monde. Par exemple, les ufs sont un ingrédient. Les catégories contenant et localisateur rassemblent les mots pouvant indiquer des localisations ou la présence dun contenu. Ainsi le mot « dans » est un localisateur. La catégorie attribut rend compte des mots en qualifiant dautres. Nous y trouvons plus particulièrement les indications de localisation spatiale (haut, bas, gauche, droite,
). La catégorie recette renvoie aux références générales quant à la recette à accomplir, « le flan » en fait partie. Les catégories action, ordre et question sont les catégories des actes de langage attendus de la part de lapprenant. Le mot prendre est catégorisé comme une action par exemple. La création des motifs syntaxiques est dirigée par la tâche applicative. Ainsi linstruction prendre les oeufs est vue comme une action. Cette action se caractérise par lassociation en un même motif action du mot prendre et d un élément relevant de la catégorie « ingrédient ». La figure ci-dessous représente l organisation du lexique ( REF _Ref122918128 \h \* MERGEFORMAT Figure 47).
le chocolat ®ð áðingrédientñð
le placard ®ð áðrangementñð
prendre áðingrédientñð áðlocalisateurñð áðrangementñð ®ð áðactionñð
prendre áðrécipientñð áðlocalisateurñð áðrangementñð ®ð áðactionñð
prendre áðustensileñð áðlocalisateurñð áðrangementñð ®ð áðactionñð
tu dois áðactionñð ®ð áðordreñð
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 47 : Lexique
Le lexique de la recette comprend 60 mots dont 18 représente des actions, 9 des ingrédients, 5 des ustensiles pour les catégories les plus importantes. Le lexique figure dans lannexe C.
Une analyse, support à linteraction : comment ?
Lanalyse se déroule en deux grandes phases. Une première phase consiste à explorer les éléments de lénoncé, à les catégoriser, à émettre des hypothèses sur leur nature, à essayer de les assembler pour créer des segments danalyse plus grands. La seconde phase, à partir des données construites, cherche à dessiner les contours dune analyse globale de lénoncé. Le but de cette analyse est de permettre la continuation de linteraction ( REF _Ref125199687 \h \* MERGEFORMAT Figure 48).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 48 : Lien entre langage et interaction
Observation de lénoncé
La première phase se déroule en quatre étapes :
Création de « granules » à partir des mots de lénoncé et du lexique
Génération dhypothèses par essai de catégorisation des groupes de mots non catégorisés sur la base des patrons syntaxiques du lexique
Assemblage des granules en fonction des motifs syntaxiques pour découvrir la ou les interprétations des énoncés
Application dheuristiques afin de faire ressortir les interprétations les plus probables sil y a des résultats concurrents
La première étape de lanalyse est donc la granularisation des énoncés, cest-à-dire la génération de granules qui structurent lénoncé à la fois dun point de vue syntaxique et sémantique. Un granule est une structure de données qui rassemble des informations sur plusieurs mots de lénoncé ( REF _Ref119140588 \h \* MERGEFORMAT Figure 49).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 49 : Granule
Ces informations sont les suivantes :
Texte : différents vocables issus du lexique
Catégorie : la catégorie lexicale à laquelle est rattachée la granule
Position : place du premier élément reconnu dans lénoncé
Couverture : nombre de mots couverts par la granule dans lénoncé
Hypothèses : nombre de mots non reconnus
Granules : liste des sous-granules rattachées à cette granule
Si nous prenons pour exemple « prendre les ufs dans le frigo », cet énoncé est subdivisé en quatre granules ( REF _Ref120437724 \h \* MERGEFORMAT Figure 50).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 50 : Granularisation de lénoncé « prendre les oeufs dans le frigo »
La première granule représente le texte « prendre » auquel est donné la catégorie « action ». Sa position est zéro, il sagit du premier mot. Sa couverture est de un, un seul mot est couvert par cette granule. Sagissant dun mot reconnu, son marqueur hypothèses est à zéro : il ny a aucune hypothèse de portée sur ce mot. La seconde granule représente le texte « les ufs » : sa catégorie est « ingrédient », le premier mot du texte occupe la deuxième position dans lénoncé, deux mots sont couverts par la granule, aucune hypothèse nest portée sur ce mot. La troisième granule représente le texte « dans », la catégorie est « localisateur », la position trois et le marqueur dhypothèses à zéro. La dernière granule représente le texte « le frigo », de la catégorie « rangement », le premier mot du texte occupe la position quatre dans lénoncé et la granule couvre deux mots, son marqueur dhypothèses est aussi à zéro. Les descriptions des granules un, deux et quatre sont les suivantes (Figure 46). Le champ granules napparaît pas car aucune de ces granules nen possèdent.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 51 : Granules de lénoncé « prendre les oeufs dans le frigo »
La génération dhypothèses se fait à partir des granules trouvées et sur la base des motifs syntaxiques décrits dans le lexique. A partir des éléments reconnus, des hypothèses sont posées quant aux éléments les précédant, les suivant ou en observant deux granules différentes sur les éléments qui les séparent. Ces hypothèses, obtenues par comparaison les patrons syntaxiques de lexies qui comprennent des éléments reconnus, permettent de donner une ou plusieurs catégories possibles pour un élément non reconnu et de lui créer une granule correspondante. Si nous transformons lexemple précédent avec une erreur sur « les ufs » que nous remplaçons par « les eggs », les granules correspondant à « prendre » et « le frigo » sont inchangées. Par contre, des hypothèses sont posées sur « les eggs » ( REF _Ref120452848 \h \* MERGEFORMAT Figure 52). Dans les granules, les trois chiffres sous la barre centrale représentent respectivement la position, la couverture et le marqueur hypothèses de la granule.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 52 : Mise dhypothèses sur « les eggs »
Trois granules hypothétiques sont créées car trois motifs syntaxiques sont applicables. En effet, « les eggs », dans ce contexte syntaxique, peuvent être un ingrédient, un ustensile ou un récipient ( REF _Ref120452815 \h \* MERGEFORMAT Figure 53).
SHAPE \* MERGEFORMAT
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 53 : Granules de lénoncé « prendre les oeufs dans le frigo »
Lassemblage des granules est rendu possible par le positionnement contigu de deux granules et par la comparaison des éventuelles granules qui seraient créées avec les patrons syntaxiques du lexique. Quand une création a lieu, la nouvelle granule voit son champ texte devenir la concaténation des deux textes des granules fusionnantes, son champ catégorie prend la catégorie du patron syntaxique quelle décrit, son champ couverture est laddition des deux couvertures respectives, son champ position prend la position la plus faible des deux granules, le champ hypothèse est la somme des hypothèses des deux granules. Si nous reprenons lexemple « prendre les ufs dans le frigo », nous avons le schéma dassemblage suivant ( REF _Ref120468354 \h \* MERGEFORMAT Figure 54). Lensemble de lénoncé est reconnu comme étant une action de six mots avec un marqueur dhypothèses à zéro.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 54 : Assemblage des granules de lénoncé « prendre les oeufs dans le frigo »
De même, si nous prenons le cas de « prendre les eggs dans le frigo », lassemblage se fait en fonction des hypothèses posées sur les éléments inconnus ( REF _Ref120455151 \h \* MERGEFORMAT Figure 55).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 55 : Assemblage des granules de lénoncé « prendre les eggs dans le frigo »
Les assemblages génèrent un grand nombre de résultats. Ce grand nombre de résultats est dû à la mise dhypothèses sur des éléments qui sont en fait connus, à la création de résultats recouvrant seulement une partie de lénoncé. Il convient alors deffectuer la recherche des meilleurs résultats possibles en se fondant sur les couvertures et les hypothèses des granules obtenues. Nous avons quatre cas différents qui ont amené les heuristiques suivantes :
Heuristique 1 :
Si deux résultats ont des couvertures égales, nous conservons le résultat avec le marqueur dhypothèses les plus faible.
Lidée est ici de supprimer un résultat plus hypothétique quun autre à couverture égale. Si nous prenons lénoncé « prendre les ufs dans le frigo », nous obtenons, parmi lensemble des résultats, les deux résultats suivants ( REF _Ref132791197 \h \* MERGEFORMAT Figure 56). Le premier est le résultat obtenu avec « les oeufs » considérés comme un récipient. Ce résultat est obtenu lors de la mise dhypothèses sur cet élément à partir des autres éléments reconnus, le marquer dhypothèse est à 2. Le second résultat présente le même énoncé mais sur lequel aucune hypothèse na été posée. Le premier résultat est supprimé au profit du second.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 56 : Résultats à couvertures égales mais marqueurs d'hypothèse différents
Heuristique 2 :
Si deux résultats ont des marqueurs dhypothèse égaux, nous gardons le résultat de couverture maximale.
Lidée est de supprimer un résultat moins couvrant quun autre à taille égale. Avec lénoncé « prendre les ufs dans le frigo », nous avons lexistence de ces deux résultats ( REF _Ref132793816 \h \* MERGEFORMAT Figure 57). Ces deux résultats ont le même marqueur dhypothèse (0) mais le premier résultat couvre seulement la première moitié de lénoncé alors que le second le couvre en entier.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 57 : Résultats avec marqueurs d'hypothèse égaux mais couvertures différentes
Heuristique 3 :
Si un résultat a une couverture supérieure à un autre, ce dernier est supprimé si le gain en couverture est supérieur à laddition des marqueurs dhypothèse.
Lidée est de supprimer les résultats dont le taux dhypothèse est faible mais qui ne couvrent pas assez lénoncé, nous préférons le « risque » davoir une compréhension incomplète mais qui recouvre plus lénoncé. Dans le cas de « prendre les eggs dans le frigo », les deux résultats qui suivent entrent dans ce cas ( REF _Ref132803431 \h \* MERGEFORMAT Figure 58). Le premier résultat est supprimé en faveur du second.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 58 : Résultats mettant en concurrence couverture et hypothèse
Heuristique 4 :
Si deux résultats sont identiques, lun des deux est supprimé.
Lidée ici est de supprimer un des deux résultats qui présentent les mêmes couvertures et marqueurs dhypothèse. Dans le cas de lénoncé « prendre les eggs dans le frigo », ce cas est illustré ci-dessous ( REF _Ref132802099 \h \* MERGEFORMAT Figure 59). Un des deux résultats est supprimé dans le but de continuer léchange conversationnel le plus naturellemnt possible.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 59 : Deux résultats identiques en couverture et hypothèse
Le but des différentes heuristiques est de supprimer les résultats et de faire émerger linterprétation la plus vraisemblable, sans réarranger lénoncé.
Nous pouvons résumer la première phase de lanalyse ainsi ( REF _Ref121038382 \h \* MERGEFORMAT Figure 60).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 60 : Première phase de lanalyse, traitement des éléments de lénoncé
La seconde phase de lanalyse comprend la vérification de la couverture lexicale, la vérification de la couverture syntaxique, et la recherche de correspondances syntaxiques. La vérification de la couverture lexicale consiste à vérifier si tous les mots de lénoncé sont présents dans le lexique. Une bonne couverture lexicale est obtenue si tous les mots sont présents dans le lexique. Si tous les mots ne sont pas dans le lexique nous avons alors une mauvaise couverture lexicale. La vérification de la couverture syntaxique consiste à vérifier si lon peut appliquer un motif syntaxique à lénoncé. Une bonne couverture syntaxique indique quun motif syntaxique peut être appliqué avec ou sans hypothèse. Si un motif syntaxique ne peut être appliqué, ou que certains mots sont en dehors de la couverture syntaxique, on a alors une mauvaise couverture syntaxique. La recherche de correspondances syntaxiques consiste, elle, à réorganiser lénoncé de façon à trouver une cohérence syntaxique (arriver à appliquer un motif syntaxique). Cette recherche réussit si on peut effectivement appliquer un motif après avoir réorganisé la phrase. Cette recherche échoue dans le cas contraire. Dans lexemple suivant, nous avons une réorganisation de lénoncé « prendre dans les ufs le frigo », cette réorganisation permet de découvrir un arrangement qui correspond effectivement à un patron syntaxique du lexique ( REF _Ref121038430 \h \* MERGEFORMAT Figure 61).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 61 : Exemple de réorganisation dans le but de retrouver un patron syntaxique
Nous présentons dans le tableau suivant ( REF _Ref119144611 \h \* MERGEFORMAT Tableau 6) les différents cas auxquels est confronté lanalyseur. Nous présentons aussi un exemple pour chaque cas. Dans ces exemples, signifie que nous sommes en présence dun mot inconnu qui nest pas dans le lexique.
Arbre de décisionÉnoncés de lapprenantBonne Couverture
LexicaleBonne
Couverture
SyntaxiquePrendre les ufs dans le frigo (1)Prendre (2)Mauvaise
Couverture
SyntaxiqueAvec
RéarrangementPrendre dans les ufs le frigo (3)Sans
RéarrangementLes ufs le four (4)Mauvaise
Couverture
LexicaleBonne
Couverture
SyntaxiqueAvec
HypothèsePrendre dans le frigo (5)Sans
HypothèsePrendre les ufs dans le frigo (6)Mauvaise
Couverture
SyntaxiqueAvec
RéarrangementPrendre dans les ufs le frigo (7)Sans
RéarrangementLes ufs (8) (9)Tableau SEQ "Tableau" \*ARABIC 6 : Exemples de cas à traiter par lanalyseur
Les résultats obtenus sont alors dirigés soit vers létape de comparaison avec les tâches de larbre des tâches si des éléments sont reconnus, soit directement vers létape de génération dune intervention du partenaire.
En résumé, lanalyse se déroule en deux grandes phases : une première phase qui permet de produire des résultats et de mettre des hypothèses sur les éléments non reconnus, travaillant à même les éléments des énoncés ; une seconde phase qui vérifie les couvertures lexicales, syntaxiques et recherche si besoin des cohérences syntaxiques pour dégager une interprétation globale de lénoncé. Cette analyse ad-hoc suffit pour tester nos modèles dinteraction mais présente une grande limite en ce qui concerne lapprentissage des langues : nous ne pouvons pas donner de diagnostic précis sur les compétences linguistiques des apprenants car lanalyseur ne possède pas de connaissances sur la langue en tant que système. Beaucoup de phénomènes linguistiques ne sont pas pris en compte (conjugaison, genres, pluriel, partitifs, flexions...). Ceci implique que nous ne pouvons interagir avec lapprenant sur ces problèmes à lheure actuelle. Ajoutons que nous avions initialement prévu dintégrer en amont de notre analyse par « motifs syntaxiques » une véritable analyse morphosyntaxique. Malheureusement, nous navons pas pu récupérer le composant attendu en temps voulu. Nous avons aussi proposé des stages sur des aspects linguistiques dans Sampras auprès de linguistes et/ou de didacticiens mais ces stages nont pas trouvé preneur. Nous pensons que notre approche de lanalyse nest pas à remettre en cause mais plutôt labsence dun prétraitement morphosyntaxique. Une piste qui nous semble intéressante serait celle de recourir à une analyse de surface. Après une analyse morphologique, les mots dune phrase sont regroupés pour obtenir des structures syntaxiques minimales, des chunks, proches des granules que nous avons créées. Ces chunks peuvent être des groupes nominaux, des verbes. Grâce à lanalyse actuelle, ces chunks pourraient être rattachés aux catégories lexicales que nous avons déterminées. La construction de la réaction pourrait alors jouer sur des éléments plus fins, éléments auxquels sont rattachées des informations concernant la morphologie, la syntaxe et une part de sémantique grâce à la catégorisation. Nous ne sommes pas allés plus loin dans cette réflexion pour linstant.
Comparaison des énoncés à la description de la tâche
Létape suivante consiste à établir à quelle catégorie appartient lénoncé : instruction, question ou énoncé problématique. Les questions sont reconnues facilement de par leur structure syntaxique. Par contre, pour les instructions, il faut comparer les énoncés avec les descriptions des tâches de larbre des tâches. Lanalyse délivrée est déjà porteuse du fait quelle sera comparée ou non. Le cas (9) du tableau précédent ne passe pas par cette étape car aucun élément na été reconnu. Par contre, lensemble des autres cas lest puisque des éléments ont été reconnus. La comparaison se déroule selon deux cas précis : en ne prenant pas en compte les élément appartenant aux interactions précédentes, à la mémoire de linteraction, ou en prenant en compte ces éléments.
Dans le cas où les éléments en mémoire ne sont pas pris en compte (soit parce quils ne sont pas appropriés car inutiles à la comparaison de lénoncé soit parce quil ny en a pas), il existe deux possibilités. La première possibilité est celle où lénoncé correspond à la description dune tâche de larbre des tâches. Par exemple, lénoncé « ouvrir le frigo » correspond parfaitement à la description dune tâche de larbre des tâches, la tâche douvrir le frigo. En observant le REF _Ref119144611 \h \* MERGEFORMAT Tableau 6, les cas (1) (3) (6) (7) tombent dans ce cas de figure. Le traitement continue par la génération de la réaction du partenaire. La seconde possibilité est celle où lénoncé est imparfait, cet énoncé entraîne une incidence ; les cas (4) (5) (8) du REF _Ref119144611 \h \* MERGEFORMAT Tableau 6 correspondent à cette situation.
Dans le cas où les éléments en mémoire sont pris en compte, les deux possibilités se reproduisent avec tout de même de notables différences. Les cas (1) (3) (6) (7) ne sont pas concernés car déjà comparés avec larbre des tâches. La correspondance avec larbre de tâche peut alors parvenir à trouver des correspondances entre des éléments des énoncés ajoutés de ceux de la mémoire tels que dans les cas (2) (8). Par exemple, si dans la mémoire, nous avons un indice « le frigo », et que lénoncé est « louvrir », une correspondance se trouve entre ces éléments réunis et la tâche « ouvrir le frigo ». Par contre si lélément en mémoire est « le chocolat », lénoncé « ouvrir » sera sans conséquence car il nexiste pas de tâche « ouvrir le chocolat ». Dans les cas où même une recherche dans la mémoire de linteraction ne permet pas didentifier une tâche, une incidence prend place.
Dans le cas des incidences, avant la phase de génération se trouve la phase de création dindices mémoires et de recherches dindices de compréhension. La première étape, qui na lieu que dans le cas où les éléments en mémoire nont pas été pris en compte lors de la contextualisation (car il ny en avait pas le plus souvent) est de stocker les éléments reconnus dans la mémoire de linteraction comme des indices mémoire. Ces éléments serviront peut-être plus tard à la résolution dénoncés. Ce cas peut intervenir dans lexemple 5 issu du REF _Ref119144611 \h \* MERGEFORMAT Tableau 6, lénoncé « Mettre le truc au frigo » produit deux indices mémoires : laction « mettre » et le rangement « le frigo » qui sont conservés en vue dinterpréter de futurs énoncés.
La seconde étape, celle là obligatoire, est deffectuer une recherche dindices quant à ce que lapprenant a voulu dire. A partir des éléments reconnus dans les énoncés de lapprenant et en interaction avec le contenu de la mémoire, cette recherche permet de créer des indices de compréhension. Ces indices sont des phrases presque formées à partir des éléments reconnus. Ce sont notamment des questions. Ces indices de compréhension sont fournis au module chargé de la génération. Par exemple, si nous avons dans un énoncé un élément non reconnu (symbolisé par le ?) et un élément reconnu comme étant un ingrédient, nous avons la création de lindice de compréhension suivant ( REF _Ref120512149 \h \* MERGEFORMAT Figure 62).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 62 : Création dun indice de compréhension à partir dun élément reconnu
Dans le cas de plusieurs éléments reconnus, un ensemble de formulations dépendant de ces éléments reconnus est à imaginer. Si lon reprend lexemple 5 issu du REF _Ref119144611 \h \* MERGEFORMAT Tableau 6, les éléments reconnus sont laction « prendre » et le rangement « le frigo », lindice de compréhension généré est « Que veux-tu prendre dans le frigo ?», ce qui correspond au schéma de création dun indice de compréhension suivant ( REF _Ref120517448 \h \* MERGEFORMAT Figure 63).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 63 : Création dun indice de compréhension à partir dune action et dun rangement reconnus
Il existe un grand nombre de constructions dindice de compréhension à partir dun ou plusieurs éléments reconnus. Nous ne les décrivons pas toutes mais en voici le fonctionnement global. Dans le cas dun seul élément reconnu, si cet élément est une action alors lindice de compréhension sera « Que veux tu [action] ? ». Si lélément reconnu est dune autre catégorie alors lindice de compréhension sera « que veux-tu faire avec [element] ? ». Dans le cas de plusieurs éléments reconnus, il existe également deux cas. Soit lun des éléments est une action alors lindice créé reprend laction à laquelle elle adjoint lautre élément reconnu si cet élément permet la création dune question compréhensible. Lautre cas est celui où nous avons deux éléments non reconnus dont aucun nest une action : lindice de compréhension créé sappuie sur lun de ces deux éléments. Nous récapitulons ces cas dans le tableau suivant ( REF _Ref120519206 \h \* MERGEFORMAT Tableau 7).
Que veux-tu faire avec [ ingredient ] ?
Que veux-tu [ action ] ?
Que veux-tu prendre dans [ rangement ] ?
Que veux-tu faire avec [ rangement ] ?
ou
Que veux-tu faire avec [ ingredient ] ?Tableau SEQ "Tableau" \*ARABIC 7 : Création des indices de compréhension
Il est à noter que le travail de construction de ces indices de compréhension nest pas simple et, pour linstant, na concerné que les énoncés utiles à la réalisation de la tâche. Il faut en effet considérer des problèmes tel que le genre et le nombre des indices, ou les arrangements possibles entre les différents éléments reconnus selon leurs catégories lexicales. Ainsi un énoncé tel que « prendre le pot » entraîne la question suivante : « quel pot veux-tu prendre ? ». Si par exemple, nous avons « prendre la bouteille », la question devient alors : « quelle bouteille veux-tu prendre ? ».
Des formes de généralisations sont sans doute envisageables. Ces généralisations permettraient à partir du genre, du nombre denvisager des questionnements standards. Mais la langue recèle aussi dexceptions quil serait peut-être difficile de gérer. Pour linstant, nous navons pas été plus loin sur le sujet.
Génération
La génération des actions du partenaire vient après les phases précédentes. A partir de lanalyse, de la contextualisation et des indices dincompréhension éventuellement générés, la nouvelle intervention du partenaire est créée. Dune part, il y a les réactions aux énoncés bien formés (ou du moins reconnus comme tels) représentant des instructions complètes ou complétées et des questions bien formées. Ces interventions sappuient sur les connaissances de la tâche applicative (létat de lavancement de la tâche) et celles du monde (létat du monde). Si nous reprenons le mécanisme interactionnel défini dans la partie interaction (§ REF _Ref137914666 \r \h \* MERGEFORMAT 2.2.3.2), nous avons les cas suivants dénoncés :
lénoncé est une instruction ou complète une instruction :
Elle est réalisable
La réaliser
Lanalyse pragmatique a fourni en résultat une tâche identifiée à partir de lénoncé. Létat du monde est tel que cette tâche est réalisable, létat de la tâche est tel que la tâche est exécutable. Dans la description de la tâche identifiée se trouve un énoncé qui indique la réalisation de cette tâche et aussi la manipulation à opérer dans la cuisine. La réaction générée est alors laffichage de lénoncé dans la bulle du partenaire et lexécution de la manipulation. Si nous prenons pour exemple lénoncé « ouvrir le frigo », si le frigo est fermé alors cette tâche est exécutable. La réaction du partenaire est louverture du frigo et lénoncé « jouvre le frigo » ( REF _Ref120539676 \h \* MERGEFORMAT Figure 64).
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 64 : Interface après la génération de la réaction du partenaire à lénoncé « ouvrir le frigo »
Elle nest pas dans la tâche
Le dire
Lanalyse a fourni en résultat un énoncé correct au vu des descriptions du lexique. Mais cet énoncé ne correspond à aucune tâche. La réaction générée est laffichage de lénoncé « Je ne vois pas pourquoi je ferai cela ». Un exemple pourrait être lénoncé « déposer les ufs dans le frigo », cet énoncé est correct mais ne correspond aucunement à une tâche de larbre des tâches.
Elle ne peut pas être accomplie
....
Le dire
Lanalyse pragmatique a fourni en résultat une tâche identifiée à partir de lénoncé. Létat du monde ou létat de la tâche est tel que la tâche nest pas exécutable. La réaction générée est alors laffichage de lénoncé « Je comprends bien ton instruction, mais je ne peux pas lexécuter » dans la bulle du partenaire. Si nous prenons par exemple lénoncé « ouvrir le frigo » alors que le monde est dans létat présenté REF _Ref120539676 \h \* MERGEFORMAT Figure 64, le frigo est déjà ouvert et ne peut être ouvert de nouveau.
lénoncé est une question :
On peut y répondre
Y répondre
Lanalyse donne en résultat une question. Létat du monde permet de répondre à la question. La réaction du partenaire est la réponse à cette question. Si par exemple, lapprenant demande « Où sont les ufs », si les ufs sont dans le frigo, alors le partenaire répond : « les ufs sont dans le frigo ».
On ne peut pas y répondre
Le dire
Lanalyse donne en résultat une question. Létat du monde ne permet pas dy répondre. Le partenaire réagit par « Je ne comprends pas ta question ». Nous avons ce cas lorsque la question est, par exemple, « Où est la fenêtre ?» et quil ny a pas de fenêtre dans le monde.
lénoncé nest pas compris :
Avec des indices sur ce que lapprenant signifie
Poser des questions selon les indices
Lanalyse donne en résultat un énoncé non compréhensible mais des éléments de lénoncé ont été reconnus et des indices de compréhension produits. Le partenaire marque sa non compréhension de lénoncé mais interroge lapprenant grâce aux indices de compréhension constitués. Par exemple, si on a lénoncé « ouvrir », lindice de compréhension généré est « Que veux-tu ouvrir ? ». La réaction du partenaire est alors « Je ne te comprends pas lorsque tu écris « ouvrir ». Que veux-tu ouvrir ? ».
Sans indices sur ce que lapprenant signifie
.Le dire
Lanalyse ne reconnaît aucun des éléments de lénoncé, ex : Le partenaire marque sa non compréhension par le simple « Je ne te comprends pas lorsque tu écris xxx ».
La génération permet, non seulement, de donner un énoncé et une réaction au partenaire mais influe également sur la continuité de laction, entraînant ou non des incidences.
Synthèse
Ce chapitre sattache à la description des modèles créés pour la conception de lenvironnement informatique. Trois dimensions caractérisent cette conception : tâche, interaction et langue.
Concernant la dimension tâche, nous proposons les définitions des tâches pédagogiques, cest à dire les activités dans lesquelles lapprenant va être impliqué. Ces tâches permettent dexercer des compétences en langue : compréhension et production. Nous définissons les tâches interactives, instanciations des tâches pédagogiques dans le micromonde. Nous décrivons aussi la tâche applicative, prétexte à linteraction, en particulier les caractéristiques en termes dinterface, de lexique et de représentation en machine de cette tâche.
Concernant la dimension interaction, nous proposons des types dinteraction et une organisation de linteraction. Les types dinteraction se regroupent dans deux catégories : ceux qui font avancer la réalisation de la tâche et ceux qui sont liés au feedback donné à lapprenant lorsquun problème survient dans linteraction. Les échanges sorganisent selon des modèles inspirés de travaux en dialogue homme-machine, modèles qui permettent de suivre et caractériser les échanges qui ont lieu. Nous présentons notamment un ensemble de tactiques dialogiques de réponse aux énoncés de lapprenant.
Concernant la dimension langue, nous proposons un modèle danalyse qui permet daccéder au « sens » à partir danalyses partielles de lénoncé de lapprenant et hypothèses portant sur les éléments non reconnus de ce même énoncé. Le modèle de génération proposé sappuie sur les éléments fournis par lanalyse, létat du monde et de la tâche pour créer les réactions du partenaire virtuel aux énoncés de lapprenant. Lanalyse ne permet pas un réel diagnostic des compétences linguistiques dun apprenant mais supporte linteraction en permettant sa continuation.
Le chapitre suivant présente comment ces modèles ont été implémentés dans lenvironnement Sampras.
Lenvironnement Sampras
HYPERLINK \l "_Toc141937141" 3.1 Architecture PAGEREF _Toc141937141 \h 117
HYPERLINK \l "_Toc141937142" 3.1.1 Architecture des systèmes de dialogue PAGEREF _Toc141937142 \h 117
HYPERLINK \l "_Toc141937143" 3.1.2 Architecture de Sampras PAGEREF _Toc141937143 \h 118
HYPERLINK \l "_Toc141937144" 3.2 Aspects liés à linterface PAGEREF _Toc141937144 \h 120
HYPERLINK \l "_Toc141937145" 3.2.1 Partie graphique PAGEREF _Toc141937145 \h 120
HYPERLINK \l "_Toc141937146" 3.2.1.1 Présentation PAGEREF _Toc141937146 \h 120
HYPERLINK \l "_Toc141937147" 3.2.1.2 Fonctionnement PAGEREF _Toc141937147 \h 121
HYPERLINK \l "_Toc141937148" 3.2.2 Module interface PAGEREF _Toc141937148 \h 124
HYPERLINK \l "_Toc141937149" 3.2.2.1 Représenter le monde PAGEREF _Toc141937149 \h 124
HYPERLINK \l "_Toc141937150" 3.2.2.2 Gérer les interventions du partenaire et de lapprenant PAGEREF _Toc141937150 \h 125
HYPERLINK \l "_Toc141937151" 3.3 Analyse PAGEREF _Toc141937151 \h 129
HYPERLINK \l "_Toc141937152" 3.3.1 Les connaissances lexicales PAGEREF _Toc141937152 \h 129
HYPERLINK \l "_Toc141937153" 3.3.2 Le module analyse PAGEREF _Toc141937153 \h 132
HYPERLINK \l "_Toc141937154" 3.3.2.1 Exploration de lénoncé PAGEREF _Toc141937154 \h 133
HYPERLINK \l "_Toc141937155" 3.3.2.2 Vérifications et manipulations PAGEREF _Toc141937155 \h 136
HYPERLINK \l "_Toc141937156" 3.4 La tâche applicative PAGEREF _Toc141937156 \h 137
HYPERLINK \l "_Toc141937157" 3.4.1 Représenter la tâche PAGEREF _Toc141937157 \h 137
HYPERLINK \l "_Toc141937158" 3.4.2 Gérer la tâche PAGEREF _Toc141937158 \h 140
HYPERLINK \l "_Toc141937159" 3.5 Module Génération PAGEREF _Toc141937159 \h 142
HYPERLINK \l "_Toc141937160" 3.5.1 Recherche de la tâche sans influence des interactions précédentes PAGEREF _Toc141937160 \h 142
HYPERLINK \l "_Toc141937161" 3.5.2 Recherche de la tâche avec influence dinteractions précédentes PAGEREF _Toc141937161 \h 148
HYPERLINK \l "_Toc141937162" 3.6 Module Interaction PAGEREF _Toc141937162 \h 151
HYPERLINK \l "_Toc141937163" 3.6.1 Description PAGEREF _Toc141937163 \h 151
HYPERLINK \l "_Toc141937164" 3.6.2 Fonctionnement PAGEREF _Toc141937164 \h 154
HYPERLINK \l "_Toc141937165" 3.7 Mises à lessai PAGEREF _Toc141937165 \h 157
HYPERLINK \l "_Toc141937166" 3.7.1 Premières mises à lessai, hiver 2004-2005 PAGEREF _Toc141937166 \h 158
HYPERLINK \l "_Toc141937167" 3.7.1.1 Déroulement des mises à lessai PAGEREF _Toc141937167 \h 158
HYPERLINK \l "_Toc141937168" 3.7.1.2 Observations PAGEREF _Toc141937168 \h 159
HYPERLINK \l "_Toc141937169" 3.7.2 Deuxièmes mises à lessai, hiver 2005-2006 PAGEREF _Toc141937169 \h 161
HYPERLINK \l "_Toc141937170" 3.7.2.1 Déroulement des mises à lessai PAGEREF _Toc141937170 \h 161
HYPERLINK \l "_Toc141937171" 3.7.2.2 Observations PAGEREF _Toc141937171 \h 162
Ce chapitre décrit lenvironnement développé à partir des modélisations vues dans le chapitre précédent. Il décrit aussi les mises à lessai qui ont eu lieu. Nous présentons tout dabord larchitecture générale choisie pour réifier nos modèles. Nous détaillons ensuite les composants de cette architecture.
Architecture
Larchitecture de lenvironnement Sampras articule deux grandes parties ( REF _Ref125469618 \h \* MERGEFORMAT Figure 65) : une interface graphique développée en Java, et un système à base de connaissances qui repose sur le moteur dinférences Jess (Java Expert System Shell). Les données de linterface, comme celles du moteur dinférences sont codées de façon déclarative : le monde virtuel présenté à lapprenant (décrit dans un fichier XML) et lensemble des connaissances qui assurent la gestion de linteraction tout au long de lactivité. Ces connaissances, ainsi que la communication entre linterface graphique et le système à base de règles sont explicitées dans ce qui suit.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 65 : Architecture en deux parties de SAMPRAS
Architecture des systèmes de dialogue
Larchitecture la plus communément mise en uvre pour les systèmes de dialogue est de type modulaire ADDIN EN.CITE Baker20031441445Baker, MickaelBronner, AlainLehuen, JérômeQuignard, Matthieula connaissance dans l'interactionThéories et méthodes pour la conception, l'évaluation et l'usage des Environnements Informatiques pour l'Apprentissage Humain - école thématique EIAH-CNRS2003Autrans, France[Baker et al., 2006], les modules étant activés de façon séquentielle de la réception dun énoncé de la part de lutilisateur jusquà la génération de la réaction à lintention du même utilisateur ( REF _Ref125458339 \h \* MERGEFORMAT Figure 66). Le contrôleur du dialogue a pour but dorganiser linteraction sur la base dun modèle de dialogue. A partir dun modèle de la langue, le module analyse interprète les énoncés de lutilisateur. Le module contrôleur de la tâche gère lavancement de lactivité en cours sur la base dun modèle de la tâche. Le module génération construit les rétroactions du système vers lutilisateur.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 66 : Architecture modulaire, extrait de ADDIN EN.CITE Baker20031441445Baker, MickaelBronner, AlainLehuen, JérômeQuignard, Matthieula connaissance dans l'interactionThéories et méthodes pour la conception, l'évaluation et l'usage des Environnements Informatiques pour l'Apprentissage Humain - école thématique EIAH-CNRS2003Autrans, France[Baker et al., 2006]
Dautres architectures existent, comme par exemple les architectures distribuées ou multi-agents. Nous névoquons ici que lapproche modulaire que nous avons retenue dans le cadre de notre étude.
Architecture de Sampras
Partant de cette architecture, nous lavons adaptée en fonction de nos besoins et de nos choix, notamment au niveau du contrôle de la tâche par le module interaction ( REF _Ref125863550 \h \* MERGEFORMAT Figure 67). En effet, ce dernier contrôle lexécution de la tâche.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 67 : Architecture de SAMPRAS
Le module interface est chargé du lien entre linterface graphique (programme Java) et les autres composants du dialogueur. Il recueille les actions (verbales et non-verbales) de lapprenant et permet la manipulation des objets de linterface par le partenaire, ainsi que laffichage de ses énoncés. Il met à jour les connaissances sur linterface.
Le module analyse est chargé dinterpréter les énoncés de lapprenant. Il prend en entrée une chaîne de caractères et produit une structure censée consigner le sens littéral de lénoncé. Il repose sur des connaissances sur la langue décrites dans un lexique qui contient les termes et formes attendus au cours de la réalisation de lactivité.
Le module génération est chargé de préparer les énoncés du partenaire (ceux-ci étant finalisés dans le module interaction) à partir de lanalyse des énoncés de lapprenant. Il sappuie sur des connaissances sur la tâche, sur des connaissances sur linterface ainsi que sur une mémoire de linteraction.
Le module interaction gère linteraction tout au long de lactivité. Il répartit les tours de parole et commande le module interface en lui envoyant les manipulations à faire et les énoncés à afficher. Il commande aussi le module tâche en provoquant lexécution des tâches identifiées lors de létape de génération.
Le module tâche gère lavancée de la tâche applicative. Il met à jour les connaissances sur la tâche : un arbre de tâches qui permet de connaître les actions possibles et autorisées à tout moment. De plus, il transmet au module interface les éventuelles manipulations à effectuer sur linterface graphique.
La communication entre ces modules (à lexception du module tâche) se fait par activation successive. Le module tâche est directement contrôlé par le module interaction.
Lors de lactivité de production, le module interface reçoit un énoncé de lapprenant délivré par linterface graphique. Cet énoncé est transmis au module analyse qui délivre une représentation à lintention du module génération. Ce dernier donne au module interaction des éléments utiles afin de construire la réaction du partenaire. Le module interaction commande alors le module tâche, ordonnant ou non, lexécution dune instruction et envoie la réaction du partenaire au module interface. Le module tâche met à jour larbre de tâche et, le cas échéant, déclenche la manipulation dobjets à linterface. La partie connaissance compte 250 règles.
Aspects liés à linterface
Partie graphique
Comme le signifie la REF _Ref125469618 \h \* MERGEFORMAT Figure 65, la partie graphique et la partie « connaissance » sont dissociées. Linterface graphique est donc indépendante de linteraction et de la résolution de la tâche. Lactivité que nous avons choisi de mettre en uvre (activité de production) peut donc être remplacée par une autre activité (activité de compréhension, par exemple) sans adaptation au niveau du code de linterface. De plus, le « moteur graphique » que nous avons développé en Java est lui-même générique : le monde est totalement décrit dans un fichier XML passé en paramètre à lapplication.
Présentation
La définition de cette interface, (cf. § REF _Ref130625888 \r \h \* MERGEFORMAT 2.1.3), fait apparaître trois zones distinctes ( REF _Ref126743690 \h \* MERGEFORMAT Figure 68) :
Le monde (ici la cuisine) : zone où seffectue lactivité. Les manipulations des objets (ouvertures, fermetures, changements détat des objets en fonction de la tâche, etc.) y prennent place.
Le partenaire (ici un chef cuisinier) : personnage qui dispose dune bulle type bande dessinée dans laquelle les énoncés du système sont affichés.
La zone de texte (ici un rouleau à pâtisserie) : champ de saisie qui permet à lapprenant de rentrer ses propres énoncés.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 68 : Interface homme-machine
Fonctionnement
Lapplication construit le monde à partir des données du fichier XML dont nous proposons quelques extraits montrant la nature des différents éléments que lon peut y trouver ( REF _Ref128743444 \h \* MERGEFORMAT Figure 69). Ainsi le monde possède un fond (le décor), fond sur lequel se superposent des objets et des zones aux propriétés particulières. Il existe différentes catégories dobjets : des objets déplaçables, des objets ouvrables et des objets modifiables. Chaque objet possède son identifiant et une position. Dans la figure précédente, nous pouvons voir des objets ouvrables (frigo, placards, four), des objets déplaçables (ingrédients, ustensiles), des objets modifiables (le saladier et le moule dont les représentations graphiques vont changer en fonction de lavancement de la recette).
[...]
[...]
[...]
[...]
[...]
Figure SEQ Figure \* ARABIC 69 : Extrait du fichier XML de description du monde
La classe centrale de lapplication est la classe MicroWorld ( REF _Ref128653325 \h \* MERGEFORMAT Figure 70) qui possède en attributs le moteur dinférence (classe MWJess), le partenaire (classe Partenaire) et une instance de la classe MWLayeredPane qui est la zone de manipulation qui contient tous les objets du monde. La classe Partenaire possède en attribut la bulle où sont affichées ses interventions.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 70 : Diagramme de classe simplifié de Sampras à partir de la classe MicroWorld
Aux différentes catégories dobjets correspondent des classes : Objet_zone pour ceux représentant des zones précises de la cuisine (les boutons par exemple), Objet_simple pour des objets sans particularités ou implications dans la tâche applicative, MWLabel_dep pour les déplacables, MWLabel_ouv pour les ouvrables, MWLabelState pour les modifiables.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 71 : Diagramme de classe de Sampras à partir de la classe MWLabel
Module interface
La communication entre la partie graphique et le module interface est réalisée sur le principe des shadow facts proposée par le package Jess. Le principe repose à la fois sur lutilisation des javabeans et de la classe PropertyChangeSupport qui permet de générer un évènement lorsque la valeur dun attribut dun objet est modifiée. Cela permet dassocier des objets Java à des faits de la base de connaissances du moteur dinférences. Ainsi, chaque objet de linterface (ouvrables, déplaçables, etc.) possède à la fois une composante graphique et une composante symbolique, stockée dans la base de faits. Cela permet de maintenir assez facilement la cohérence entre ce qui est affiché à lécran et la représentation du monde qui est à la base des inférences.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 72 : Principe de création dun « shadow facts »
Représenter le monde
Ainsi, le système maintient une cohérence entre ce qui est présenté à linterface et la base de faits par lintermédiaire des shadow facts. Lorsque le monde virtuel est initialisé à partir des données lues dans du fichier XML, la base de faits décrivant les objets et leurs attributs est automatiquement instanciée.
(MAIN::objetzone
(class )
(ident "le bouton du four")
(image nil)
(position )
(OBJECT ))
(MAIN::objetdep
(class )
(ident "le cacao")
(image )
(position )
(OBJECT ))Figure SEQ Figure \* ARABIC 73 : Exemple de shadow-facts créés à partir du fichier xml décrit REF _Ref128743444 \h \* MERGEFORMAT Figure 69
Gérer les interventions du partenaire et de lapprenant
Les possibilités dintervention du partenaire sont multiples. Dans ce qui suit, nous présentons le code de quelques règles, le contexte dans lequel elles sont déclenchées, ainsi que leurs effets sur linterface graphique.
Afficher une bulle textuelle et une image du partenaire : lorsquun énoncé est créé, une bulle contenant le texte est produite. Il est également possible de modifier limage du partenaire, cette image pouvant varier selon des humeurs prêtées au partenaire en fonction des énoncés de lapprenant auquel il réagit (dans le cadre de lactivité de production). Cette possibilité nest pas exploitée à lheure actuelle.
(defrule INTERFACE::ecrire
(declare (salience 80))
?p
(list-focus-stack)
(retract ?p)
(afficher (format nil "%s%n" ?ch) "partenaire.gif"))Figure SEQ Figure \* ARABIC 74 : Règle daffichage des énoncés et de lapparence du partenaire
Manipuler un objet du monde : ouvrir / déplacer / changer un objet. Pour lactivité de production, ces manipulations proviennent des méthodes opérationnelles des tâches de larbre des tâches. Elles sont déclenchées après la reconnaissance dun énoncé de lapprenant comme étant une instruction exécutable. Sappuyant sur les shadow facts, la fonction call permet dexercer sur le ou les objets identifiés une méthode décrite dans la partie Java. Ces manipulations recouvrent louverture, le déplacement et la transformation (cest à dire le changement détat) dobjets. Les figures suivantes présentent les trois cas de manipulation, donnant dabord la règle de manipulation puis ses conséquences graphiques. Ces trois cas correspondent à une séquence interactive qui commencerait par louverture du frigo, la prise des oeufs et louverture de la boîte provoquant sa transformation. Les ouvertures se font grâce à la règle suivante ( REF _Ref128821978 \h \* MERGEFORMAT Figure 75).
(defrule INTERFACE::ouvrir
(declare (salience 10))
?p et dexpressions
identifiées par une catégorie
lexicale.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 81 : La DTD servant de modèle de lexique
Partant de cette DTD, nous décrivons notre lexique dans un fichier XML. Un fragment de ce fichier est présenté ci-dessous ( REF _Ref126974075 \h \* MERGEFORMAT Figure 82). Nous pouvons voir que la lexie « prendre » dépend de la catégorie lexicale « action » et possède six motifs syntaxiques.
le placard
le placard
prendre
prendre
prendre
prendre
prendre
prendre
tu dois
Figure SEQ Figure \* ARABIC 82 : Un extrait du fichier XML représentant le lexique
Ce fichier XML correspond à la grammaire sémantique définie ci-dessous ( REF _Ref130701636 \h \* MERGEFORMAT Figure 83). Les raisons de cette modélisation, ainsi que lusage qui en est fait dans le processus danalyse sont explicités dans les paragraphes REF _Ref130702000 \r \h \* MERGEFORMAT 2.3.3 et REF _Ref130702017 \r \h \* MERGEFORMAT 2.3.4.
les ingrédients ®ð áðingrédientñð
le sucre ®ð áðingrédientñð
la farine ®ð áðingrédientñð
le chocolat ®ð áðingrédientñð
les Sufs ®ð áðingrédientñð
le lait ®ð áðingrédientñð
le placard ®ð áðrangementñð
le placard áðattributñð ®ð áðrangementñð
le frigo ®ð áðrangementñð
prendre áðingrédientñð ®ð áðactionñð
prendre áðrécipientñð ®ð áðactionñð
prendre áðustensileñð ®ð áðactionñð
prendre áðingrédientñð ðáðlocalisateurñð áðrangementñð ®ð áðactionñð
prendre áðrécipientñð ðáðlocalisateurñð áðrangementñð ®ð áðactionñð
prendre áðustensileñð ðáðlocalisateurñð áðrangementñð ®ð áðactionñð
tu dois áðactionñð ®ð áðordreñð
Figure SEQ Figure \* ARABIC 83 : Grammaire sémantique équivalente
Le fichier XML est ensuite transformé via un script XSLT en une base de fait Jess (lexique.clp) qui va contenir les connaissances lexicales sur lesquelles lanalyse sappuie.
Le module analyse
Le module analyse construit une interprétation de lénoncé. Cette interprétation, sil est possible den réaliser une, a pour but dêtre comparée avec les instructions définies pour la tâche applicative. Nous avons présenté, dans le paragraphe REF _Ref130632946 \r \h \* MERGEFORMAT 2.3.4 du chapitre 2, le déroulement de lanalyse dun énoncé. Nous reprenons ici ce déroulement et explicitons les réalisations informatiques qui les concrétisent. Le code complet de lanalyse est disponible dans lannexe B.
Exploration de lénoncé
Cette exploration repose sur la granularisation des énoncés. Les énoncés lorsquils arrivent au module analyse se présentent sous la forme dune simple chaîne de caractères. Celle ci est transformée en une liste de mots. Dans le cas où lénoncé est prendre les oeufs, nous obtenons le fait phrase suivant :
(ANALYSEUR::phrase (listemots prendre les oeufs))
Cette liste de mots est ensuite granularisée, cest à dire que lon essaye de catégoriser les éléments de lénoncé par rapport aux éléments du lexique. Une granule est composée de différents champs : un texte (un mot ou une suite de mots), la catégorie lexicale dont le texte relève, la position de ce texte dans lénoncé, la couverture (le nombre de mots) que ce texte recouvre, le nombre de mots sur lesquels sont posées des hypothèses et les éventuelles sous-granules qui le compose. Ces granules sont des faits possédant comme attribut chacun des champs défini (le champ couverture a été renommé taille).
Granule(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::granule Texte (multislot texte) Catégorie (slot categorie) Position (slot position) Couverture (slot taille) Hypothèses (slot hypotheses (default 0)) Granules (multislot granules))Figure SEQ Figure \* ARABIC 84 : Modèle dune granule dans Jess (template)
En reprenant lénoncé prendre les oeufs, deux granules sont construites (les règles de construction sont comprises en annexe). Lénoncé est divisé en mots, puis ces mots, mis en relation avec les lexies du lexique, donnent les granules suivantes ( REF _Ref128904334 \h \* MERGEFORMAT Figure 85, REF _Ref128904337 \h \* MERGEFORMAT Figure 86).
Granule(ANALYSEUR-LANGAGE::granule TextePrendre (texte prendre)Catégorieaction (categorie [action])Position0 (position 0)Couverture1 (taille 1)Hypothèses0 (hypotheses 0) Granules (granules )) Figure SEQ Figure \* ARABIC 85 : Granule pour le texte « prendre »
Granule(ANALYSEUR-LANGAGE::granule Texteles oeufs (texte les oeufs)Catégorieingrédient (categorie [ingredient]) Position1 (position 1)Couverture2 (taille 2)Hypothèses0 (hypotheses 0) Granules (granules )) Figure SEQ Figure \* ARABIC 86 : Granule pour le texte « les ufs »
Si des mots ne sont pas identifiés et ne donnent donc pas lieu à la création de granules, des hypothèses sur la nature de ces mots peuvent être posées. Ces mises dhypothèses se déroulent en mettant en relation les motifs syntaxiques du lexique et les positions des éléments déjà reconnus. Si nous prenons lénoncé prendre les eggs dans le frigo, nous obtenons trois granules hypothétiques.
==> f-762 (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte les eggs) (granules ) (categorie [ustensile]) (hypotheses 2) (position 1) (taille 2))
==> f-763 (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte les eggs) (granules ) (categorie [recipient]) (hypotheses 2) (position 1) (taille 2))
==> f-764 (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte les eggs) (granules ) (categorie [ingredient]) (hypotheses 2) (position 1) (taille 2))
Lassemblage des granules consiste à regrouper les granules contiguës en une seule. Les granules issues de la granularisation sont rassemblées une à une, créant des agglutinations de granules qui vont elle-même sagglutiner entre elles. Les agglutinations qui correspondent à des motifs syntaxiques sont les premiers résultats de lanalyse. Dans le cas de lénoncé prendre les oeufs, trois résultats sont identifiés : les deux granules initiales et celle formée par leur assemblage.
==> f-704 (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte prendre [ingredient]) (granules ) (categorie [action]) (hypotheses 0) (position 0) (taille 3) (lex FALSE))
Il est à noter quil existe un grand nombre de granules créées lors des assemblages, puisque ces assemblages se réalisent seulement en fonction des positions relatives des granules, sans faire entrer en ligne de compte une quelconque sémantique.
Ces résultats sont ensuite comparés selon des heuristiques cherchant à déterminer quel résultat représente lénoncé de la façon la plus performante, par comparaison des couvertures et des marqueurs dhypothèse. Dans le cas de lénoncé prendre les oeufs, le résultat est la granule dernièrement créée. Elle couvre tout lénoncé avec un marqueur dhypothèse à 0, contrairement aux deux autres qui, avec le même marqueur dhypothèse, couvrent des portions plus réduites de lénoncé. Les résultats sont des faits ayant comme attributs les adresses des faits granules le composant, sa position, la couverture du résultat, un marqueur dhypothèse. Le résultat obtenu pour prendre les oeufs est le suivant.
==> f-710 (ANALYSEUR-LANGAGE::result (granule ) (granules ) (position 0) (couverture 3) (hypotheses 0))
La figure suivante représente la structure produite à partir de lénoncé « prendre les ufs ». Les étiquettes des nuds font référence aux faits détaillés ci-dessus.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 87 : Résultat produit par lanalyse
Ajoutons que lanalyse (non-déterministe) est susceptible de produire plusieurs résultats concurrents. Des heuristiques viennent ensuite choisir lanalyse la plus couvrante et la moins hypothétique.
Vérifications et manipulations
Les vérifications lexicales et syntaxiques (cf. § REF _Ref130702174 \r \h \* MERGEFORMAT 2.3.4) permettent de déterminer si tous les mots de lénoncé sont connus du lexique et si un motif syntaxique peut être appliqué à cet énoncé. Du résultat des vérifications va dépendre lusage de composants annexes qui détermineront les analyses à envoyer au module génération (cf. § REF _Ref130702291 \r \h \* MERGEFORMAT 2.3.4.1). Dans le cas n°1 dune analyse ayant une bonne couverture lexicale et une bonne couverture syntaxique, le résultat est comparé avec les éléments de larbre des tâches. Dans le cas n°2 dune analyse ayant une bonne couverture lexicale et une mauvaise couverture syntaxique, un composant va tenter de réorganiser les granules afin de faire correspondre lénoncé à un motif syntaxique existant. Prenons lénoncé les oeufs prendre, deux granules sont identifiées :
==> f-720 (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte les oeufs) (granules ) (categorie [ingredient]) (hypotheses 0) (position 0) (taille 2))
==> f-721 (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte prendre) (granules ) (categorie [action]) (hypotheses 0) (position 2) (taille 1))
A partir de ces deux granules, une liste de nouveaux résultats possibles est créée. Cette liste comprend les motifs syntaxiques constructibles avec ces deux granules. Elle est ensuite fournie au module génération qui construit une réponse adéquate.
Dans le cas n°3 dune analyse ayant une mauvaise couverture lexicale et une bonne couverture syntaxique (grâce aux hypothèses, un motif syntaxique est applicable), le résultat est envoyé au module génération pour confrontation avec létat de la tâche. Dans le cas n°4 dune analyse ayant une mauvaise couverture lexicale et une mauvaise couverture syntaxique, la suite des opérations est identique au cas n°2.
La tâche applicative
Les connaissances sur la tâche (cf. REF _Ref125863550 \h \* MERGEFORMAT Figure 67) permettent la gestion de lavancement de la tâche et la création dune partie de la réaction du partenaire à un énoncé de lapprenant.
Représenter la tâche
La tâche applicative, décrite dans le deuxième chapitre (cf. § REF _Ref130703995 \r \h \* MERGEFORMAT 2.1.2.3), repose sur la mise en uvre du paradigme « tâche/méthode ». Nous évoquons dans ce paragraphe son implémentation sous la forme de faits et de règles Jess. La figure suivante (cf. REF _Ref130710107 \h \* MERGEFORMAT Figure 88) représente les différents concepts mis en uvre : tâche, méthode et opération. Ces concepts étant réifiés sous la forme de templates Jess (cf. REF _Ref129516488 \h \* MERGEFORMAT Figure 89).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 88 : Diagramme UML du modèle « Tâche/Méthode/Opération »
(deftemplate MAIN::tache
(slot ident)
(slot texte)
(slot definition)
(multislot post-conditions)
(multislot methodes))
(deftemplate MAIN::methode-de-decomposition
(slot ident)
(multislot contexte-d-activation)
(multislot taches))
(deftemplate MAIN::methode-operationnelle
(slot ident)
(multislot contexte-d-activation)
(multislot preconditions)
(slot operation))
Figure SEQ Figure \* ARABIC 89 : Modèles des tâches et des méthodes dans Jess (templates)
Pour comprendre le fonctionnement des tâches et des méthodes, nous en allons en étudier quelques unes. Le premier exemple concerne la tâche principale : la réalisation de la recette ( REF _Ref125345220 \h \* MERGEFORMAT Figure 90). Son identificateur est t-faire-flan. Le texte « faire un flan » est une chaîne de caractères désignant le texte correspondant à cette tâche. La définition ([action] (faire [recette])) ([recette] (un flan)) est un motif permettant de faire le lien entre la tâche et un résultat danalyse. Les post-conditions (fait flan-cuit) et (fait flan-dispo) sont les résultats de lexécution de cette tâche. Lunique méthode associée est m-faire-flan : une méthode de décomposition, sans contexte dactivation, qui énumère les tâches à accomplir pour que la tâche t-faire-flan soit effectivement réalisée : t-prendre-ingredients, t-prendre-ustensiles, t-prechauffer-four, t-preparer-flan, t-faire-cuire.
(tache
(ident t-faire-flan)
(texte "faire un flan")
(definition "([action] (faire [recette]))
([recette] (un flan))")
(post-conditions "(fait flan-dispo)"
"(fait flan-cuit)")
(methodes m-faire-flan))
(methode-de-decomposition
(ident m-faire-flan)
(taches t-prendre-ingredients
t-prendre-ustensiles
t-prechauffer-four
t-preparer-flan
t-faire-cuire)))
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 90 : Tâche t-faire-flan et son unique méthode
Un autre exemple est celui dune tâche qui possède des méthodes opérationnelles. La tâche t-prendre-lait-dans-frigo ( REF _Ref125345319 \h \* MERGEFORMAT Figure 91) possède la méthode opérationnelle m-prendre-lait-dans-frigo qui a pour préconditions (not (fait lait-dispo)), (fait frigo-ouvert), (fait frigo-contient-lait). Ces trois préconditions doivent être vérifiées pour que la méthode soit exécutable. A cette méthode est associée la fonction Jess f-prendre-lait-dans-frigo. Cette fonction illustre comment les ordres de manipulation des objets du monde sont passés au module interface. Le premier fait déclenche à linterface la sortie du lait du frigo et son déplacement vers une nouvelle position dont sont données les coordonnées. Le second donne une phrase à écrire dans la bulle du partenaire: « Je sors le lait du frigo ». Le troisième signale que désormais le lait est disponible. Le fait que le lait est dans le frigo est supprimé.
(tache
(ident t-prendre-lait-dans-frigo)
(texte "prendre le lait")
(definition "([action] (prendre [ingredient]))
([ingredient] (le lait))")
(post-conditions "(fait lait-dispo)"
"(not (fait frigo-contient-lait))")
(methodes m-prendre-lait-dans-frigo))
(methode-operationnelle
(ident m-prendre-lait-dans-frigo)
(preconditions "(not (fait lait-dispo))"
"(fait frigo-ouvert)"
"(fait frigo-contient-lait)")
(fonction f-prendre-lait-dans-frigo)))
(deffunction f-prendre-lait-dans-frigo ()
(assert (INTERFACE::declenche "sortir" "le lait" 480 230))
(assert (a-ecrire "Je sors le lait du frigo"))
(assert (fait lait-dispo))
(retract-string "(fait frigo-contient-lait)"))
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 91 : Tâche prendre-le-lait
Il est à noter que lécriture de la tâche applicative est longue et fastidieuse : la description minutieuse des sous-tâches, la création de fonctions agissant sur linterface obligent à faire constamment des allers-retours entre gestion de la base de faits, disposition de linterface et écriture des tâches. Ceci ne rend pas aisé la transformation ou réécriture de la tâche applicative par un non-spécialiste de linformatique.
Gérer la tâche
La gestion de la tâche, donc de létat de son avancement, passe par la connaissance des actions réalisables à chaque moment de lactivité. Deux listes sont ainsi tenues à jour : celle des méthodes activables et celles des méthodes opérationnelles exécutables. Les méthodes activables sont celles dont le contexte dactivation est vérifié. Dans lexemple suivant, la tâche t-prendre-saladier est réalisable au travers de deux méthodes ( REF _Ref129575284 \h \* MERGEFORMAT Figure 92) : celle correspondant au placard ouvert et celle correspondant au placard fermé. Le contexte dactivation permet de les différencier.
(tache
(ident t-prendre-saladier)
(texte "prendre le saladier")
(definition "([action] (prendre [recipient]))
([recipient] (le saladier))")
(post-conditions "(fait saladier-dispo)")
(methodes m-prendre-saladier-dans-placard5-ouvert
m-prendre-saladier-dans-placard5-ferme))
(methode-de-decomposition
(ident m-prendre-saladier-dans-placard5-ouvert)
(contexte-d-activation "(not (fait saladier-dispo))"
"(fait placard5-ouvert)"
"(fait placard5-contient-saladier)")
(taches t-prendre-saladier-dans-placard5))
(methode-de-decomposition
(ident m-prendre-saladier-dans-placard5-ferme)
(contexte-d-activation "(not (fait saladier-dispo))"
"(fait placard5-ferme)"
"(fait placard5-contient-saladier)")
(taches t-ouvrir-placard5))
Figure SEQ Figure \* ARABIC 92 : Tâche « prendre le saladier »
Les méthodes opérationnelles exécutables le sont lorsque toutes leurs préconditions sont vérifiées. Si nous reprenons lexemple de la REF _Ref125345319 \h \* MERGEFORMAT Figure 91, lorsque le lait nest pas disponible (il est sorti dans le frigo), que le frigo est ouvert et contient le lait alors la méthode m-prendre-lait-dans-frigo devient exécutable.
Nous ne décrivons pas plus loin la gestion de la tâche, elle est explicitée dans ADDIN EN.CITE Delorme200210910927Delorme, F.Modélisation d'activités interactives complexes pour l'apprntissage des langues assisté par ordinateur selon une approche communicative et actionnelle: les langages Lucrèce et Lautréamont1172002Le MansUniversité du Maine[Delorme, 2002]. Fabien Delorme a imaginé et opérationnalisé la gestion de la tâche. Il est juste important de retenir pour la suite que lexécution des méthodes opérationnelles modifie la liste des méthodes activables et opérationnelles. Cette liste sert au module dinteraction pour déterminer quelles tâches sont à exécuter suivant les éléments délivrés par les modules analyse et génération.
Le paragraphe suivant explicite le mécanisme de comparaison entre les résultats de lanalyse et les éléments de la tâche applicative.
Module Génération
A la suite de lanalyse, les résultats produits en termes de couverture (lexicale et syntaxique) permettent de guider linterprétation qui peut être fait de lénoncé de lapprenant. Certains résultats de lanalyse sont inexploitables et donc létape de mise en contexte na pas lieu pour ceux-ci. Le module génération est divisé en sous-modules : comparaison-tâche, question, mémoire, incidence et incidence-mémoire.
Le module comparaison-tâche, cherche à découvrir la tâche de larbre des tâches à laquelle lapprenant fait (éventuellement) référence dans son énoncé. Nous distinguons deux cas principaux : les cas où aucun élément provenant des interactions précédentes ne rentre en jeu et les cas où des éléments provenant de ces interactions sont pris en compte. Le module question est activé lorsquune question est détectée. Le module incidence, qui est utilisé si un énoncé nest pas complètement interprété, entraîne une demande de reformulation auprès de lapprenant. Le module mémoire cherche à reconstruire des interprétations en se fondant sur plusieurs échanges. Le module incidence-mémoire prend le relais du module mémoire lorsque le résultat produit par ce dernier ne correspond pas à une tâche attendue. Il se fonde alors sur des éléments des interactions précédentes pour construire une question.
La recherche dune tâche correspondante est la première étape de la contextualisation de lintervention de lapprenant, le résultat de cette recherche étant ensuite transmis au module interaction.
Recherche de la tâche sans influence des interactions précédentes
Ce paragraphe explicite comment le résultat dune analyse permet didentifier et de sélectionner une tâche décrite. La première étape est la création dun fait qui va correspondre aux champs définition des tâches. Les comparaisons peuvent ensuite avoir lieu, qui peuvent aboutir à lidentification dune tâche résultat. La figure suivante illustre le processus à partir de lénoncé « ouvrir le frigo » (cf. REF _Ref125346637 \h \* MERGEFORMAT Figure 93). Le code complet du module de comparaison avec la tâche est présenté dans lannexe B. Les quatre règles qui supportent ce processus sont explicitées dans ce qui suit.
Figure SEQ "Figure" \*ARABIC 93 : Identification dune tâche à partir dun énoncé
Une première règle permet la détection des questions ( REF _Ref125346776 \h \* MERGEFORMAT Figure 94). Les questions implémentées concernent la place des éléments dans la cuisine. La suite du traitement a lieu dans le module question, dédié à la construction de réponses aux questions de lapprenant.
(defrule COMPARAISONTACHE::question
(declare (salience 11))
?r prendre la crème
Partenaire> Je prends la crème dans le frigo.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 110 : Échanges sans problèmes
Apprenants> ouvrir le placard du haut a droit
Partenaire> Je ne te comprends pas lorsque tu écris ouvrir le
placard du haut a droit.
Apprenants> ouvrir le placard du haut a droite
Partenaire> J'ouvre le placard.
Figure SEQ Figure \* ARABIC 111 : Échanges avec problèmes linguistiques
Il est à noter ici que les réponses du partenaire sont pauvres et ne pointent pas forcément sur le problème de façon très claire. Ceci constitua un des chantiers de correction du logiciel à partir de ces tests. Ici il aurait été intéressant que le système réponde : « Je ne te comprends pas lorsque tu écris : « du haut a droit », quel placard veux-tu ouvrir ? ».
Apprenants> prendre le lait
Partenaire> J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas
l'exécuter !
Figure SEQ Figure \* ARABIC 112 : Échanges avec problèmes liés à la tâche
Dun point de vue « production », les énoncés des apprenants ont été relativement cours (de 1 à 7 mots) mais ceci est fortement conditionné par la tâche. Ce constat nous incite à imaginer des situations amenant à des productions plus complexes, même si cette simplicité a parfaitement convenu à notre public. Les énoncés à structure syntaxique « verbe + groupe nominal (GN) » et « verbe + GN + dans + GN » ont été majoritaires. La figure ci-dessous illustre ce phénomène pour un binôme ( REF _Ref138350908 \h \* MERGEFORMAT Figure 113).
Figure SEQ Figure \* ARABIC 113 : Répartition de la taille des énoncés pour un binôme
A lissue des tests, les apprenants ont eu un court entretien (dix minutes) avec lobservateur où ils pouvaient critiquer lenvironnement. De ces entretiens est ressorti le manque dune animation sonore : les apprenants auraient souhaité que le partenaire leur « parle » et que les actions à linterface déclenchent des sons dans le micromonde. Un autre manque quils ont souligné est celui de lanimation du partenaire : ils auraient souhaité que celui-ci ait des expressions significatives quant à leur réussite dans les interactions. Ils auraient aussi désiré que le partenaire fasse avec eux le point sur lavancement de la tâche plus souvent et marque les étapes de celle-ci. Ils ont aussi pointé les faiblesses du logiciel en matière de réponse et le manque dexplication quand certains énoncés nétaient pas reconnus.
Deuxièmes mises à lessai, hiver 2005-2006
La seconde période de mises à lessai affine les questionnements de la première. La question centrale est, après les corrections faites sur le prototype, si le support à linteraction fonctionne, à savoir si les réactions aux énoncés se font selon les modèles interactifs construits et sont compréhensibles par les apprenants. Lautre questionnement concerne les comportements des apprenants dans une situation où le système est stable, c'est-à-dire où sa faillibilité nest pas en cause.
Déroulement des mises à lessai
Deux binômes issus de lannée dintégration de lUniversité du Maine ont participé aux expérimentations. Ils étaient composés détudiants thaïlandais et chinois. Le dispositif des tests précédents est conservé. Une liste des termes utiles à la réalisation de la recette était fournie aux apprenants. Lobservateur présentait de la même façon lactivité à réaliser.
Les mises à lessai avec un système bien plus stable ont vu de les apprenants adopter de nouveaux comportements. La possibilité de poser des questions a été employée par les deux groupes. Limplication dans la réalisation de la tâche a été immédiate et sans retenue de la part des apprenants, contrairement aux tests précédents où les problèmes techniques freinaient les apprenants. Les apprenants ont beaucoup pratiqué de travail réflexif, sauto-corrigeant entre eux lors de lécriture de leurs énoncés. Les questions à ladresse de lobservateur ont été plus rares et portaient sur des éléments de la tâche pédagogique (par exemple : « Quel mode utiliser : infinitif ou impératif ? »). Des formes de langue nouvelles sont aussi apparues, incluant des formules de politesse, que nous navions pas incluses dans la définition des motifs syntaxiques. Ceci nest pas problématique au regard du système dinteraction car ces formules sont ignorées et le sens de lénoncé saisi, par contre dans une perspective dapprentissage, passer à côté de ces informations qui témoignent de la richesse des structures employées est dommageable. Ces questions et ces formulations dénotent les limites du prototype dans sa forme actuelle, les apprenants auraient voulu varier les formes linguistiques employées.
Les traces des énoncés des apprenants ainsi que ceux du partenaire virtuel ont été conservées et sont disponibles dans lannexe A. De même que lors des premiers tests, laccomplissement de lactivité de production par les apprenants a duré quarante cinq minutes.
Observations
Les problèmes techniques ont presque disparu, les dernières hésitations de lanalyse ont été détectées et corrigées. Quelques malformations de réaction apparaissent de temps à autre dans les traces. Elles amènent des pertes dinformations qui pénalisent les échanges qui suivent immédiatement mais ces problèmes disparaissent grâce à leffacement de la mémoire de linteraction lorsque un nouvel énoncé correct est entré. Mais lenvironnement est désormais stabilisé.
Les traces des interactions révèlent lapparition de phénomènes nouveaux et la confirmation des cas dinteractions prévus. Ainsi nous pouvons par exemple, relever cette séquence ( REF _Ref138350808 \h Figure 114) qui correspond aux situations de négociation que nous avons définies dans la partie interaction (§ 2.2.3.2). Dans cet exemple, les apprenants commettent une erreur « prend ». Le terme « le lait » est bien compris et le partenaire cherche à savoir ce que les apprenants veulent faire avec le lait. Les apprenants entrent lénoncé « le prendre ». Grâce à la mémoire de linteraction, laction « prendre » est associée avec lingrédient « le lait », formant le motif syntaxique connu « prendre le lait ». Linstruction est reconnue et linteraction peut avancer.
Apprenants > prend le lait
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "prend le lait". Que veux tu faire avec le lait ?
Apprenants > le prendre
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je sors le lait du frigoFigure SEQ Figure \* ARABIC 114 : séquence de négociation
Les mécanismes de réaction aux instructions incomplètes ont été améliorés, affinant les énoncés du partenaire en fonction de critère tel que le genre des éléments reconnus. La REF _Ref138395324 \h Figure 115 illustre ce phénomène : lénoncé « prendre le pot » est reconnu mais le pot en question nest pas désigné. Les apprenants ont décidé de ne pas répondre à la question et ont préféré se consacrer à un autre énoncé.
Apprenants > prendre le pot
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "prendre le pot". Quel pot veux-tu prendre ?
Apprenants > prendre le saladier
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je sors le saladier du placardFigure SEQ Figure \* ARABIC 115 : exemple de réaction
Reprenant des critiques émises lors de la période dessais précédentes (absence de son, animation du partenaire, point sur lavancement de la tâche), les entretiens de la seconde période dessais ont aussi permis de mettre dautres points en avant. Certains apprenants ont regretté de ne pas pouvoir cliquer sur des éléments du micromonde pour demander au partenaire ce quils représentaient. Cette fonctionnalité existe par contre dans lenvironnement MEPA. Ce manque est lié au problème quil ny a pas eu dactivité de compréhension préalable à lactivité de production. En terme de scénarisation, il serait judicieux de faire faire lactivité de compréhension avant celle de production. Ils ont aussi regretté labsence de fausses pistes qui leur feraient rater la recette !
Le bilan de ces dernières mises à lessai met en évidence deux points :
le mécanisme de détection et réaction aux non attendus dans le dialogue est fonctionnel.
Par contre, prétendre que nous avons là une réelle situation dapprentissage est prématurée, trop de phénomènes linguistiques ne peuvent être détectés et corrigés. De même, les énoncés du partenaire restent stéréotypés.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Bilan des travaux
Nous nous sommes intéressés dans cette thèse à la mise en place dun type dactivités pédagogiques particulier pour lapprentissage dune langue étrangère et au support à linteraction dans le cadre de ces activités.
Nous avons identifié trois dimensions danalyse et de conception que nous présentons sous la forme de trois pôles complémentaires et interdépendants : la tâche, la langue et linteraction, chaque pôle se définissant à partir des deux autres. Cette méthode nous a permis de construire des modélisations interdépendantes. Ceci dit, nous ne sommes pas focalisés sur ces trois dimensions avec la même insistance, et les solutions apportées ne sont pas de même ordre. Ainsi, le pôle « langue » est abordé plus rapidement et certains aspects des solutions informatiques sont plus ad hoc. Les modèles fondent la conception de lenvironnement sur des éléments issus de lapprentissage des langues, du dialogue homme-machine et des EIAH. Les modèles du pôle tâche décrivent les tâches pédagogiques (et leur dimension interactive) qui permettent dimpliquer un apprenant dans une interaction avec un partenaire au sein dun micromonde, et la tâche applicative prétexte à linteraction. Les modèles du pôle interaction décrivent les représentations et les processus qui permettent au système de gérer les échanges (langagiers et non langagiers) entre lapprenant et son partenaire. Les modèles du pôle langue décrivent la structure du lexique ainsi que les processus danalyse des énoncés de lapprenants et de génération des énoncés du partenaire. Ces derniers modèles sont conçus pour permettre au système de réagir aux énoncés incorrects des apprenants grâce à des stratégies de feed-back, en fonction des éléments reconnus dans les énoncés de lapprenant. Ces stratégies sont pensées pour continuer linteraction autour de la tâche applicative.
Sur la base de nos modèles, nous avons conçu et développé un prototype logiciel appelé Sampras. Lenvironnement propose pour linstant aux apprenants une activité de production langagière. Certains des composants de lenvironnement, comme le micromonde, peuvent être réutilisés pour dautres applications sinspirant de la même approche ou nécessitant des interactions de même type. En effet, le micromonde et son interface graphique sont génériques : la scène, les objets manipulables et leurs comportements sont décrits dans des fichiers XML et CLP (règles Jess). De même, lanalyseur dénoncés, même sil est encore très améliorable (absence de traitement morphosyntaxique), peut être réutilisé tel quel, ses connaissances (lexique au format XML) étant totalement séparées des traitements. Lanalyseur dans sa forme actuelle pourrait devenir un composant qui serait situé entre un analyseur qui couvrirait vraiment le champ linguistique délimité par le micromonde et le module de génération.
Si nous comparons nos travaux à lenvironnement FLUENT, le plus proche de Sampras, il existe un nombre de différences intéressantes à signaler. Pour Fluent, Reeder recherchait des techniques pour caractériser linteraction, nous proposons de nous fonder sur les travaux en acquisition en langue et de les déployer dans les activités interactives en sinspirant de techniques du dialogue homme-machine. Nous sommes alors partis dans une optique de détection et gestion des non attendus dans les énoncés des apprenants pour permettre la continuation de linteraction entre les apprenants et le partenaire. Par contre, FLUENT est un environnement bien plus complet que le notre. Il dispose en effet dun analyseur permettant un diagnostic assez fin des compétences linguistiques des apprenants. La tâche est paramétrable : à chaque plan et même action de la tâche applicative peut être associé un type dinteraction lié à une compétence à exercer et des contraintes au niveau de la langue à employer. Ceci permet aux professeurs de programmer la tâche donnée. Nos activités sont plus figées ne mélangeant pas les types dinteractions liés aux compétences et le paramétrage des actions de la tâche et même son écriture en fonction dobjectifs linguistiques nest pas possible à lheure actuelle.
Nous avons pu expérimenter lusage de Sampras auprès dapprenants débutants en français langue étrangère. Les premières « mises à lessai » ont permis de corriger des défauts des modules danalyse et de génération ainsi que de linterface. Elles nont pas remis en cause les modèles que nous avons conçu. Les expériences suivantes ont confirmé la stabilisation de lenvironnement. Ces tests soulèvent plus de question au niveau de lergonomie et de lorganisation de la tâche interactive. Pour lorganisation de la tâche interactive, il sagit de problème daide à lapprenant quand il est perdu dans la tâche et de problèmes de réponse aux énoncés qui sortent du cadre de la tâche applicative. De même, revoir lanalyse nous permettrait daccéder à de réelles situations dapprentissage.
Perspectives
Nous sommes conscients que ce travail souffre dun manque dexpérimentation. Les premiers tests sont limités en nombre et circonscrits à un même public, celui des étudiants asiatiques en année dintégration à luniversité du Maine. Mener de nouvelles campagnes dessai auprès dautres milieux dapprenants nous semble essentiel.
Avant ces nouveaux tests, un nouveau travail au niveau de lanalyse des énoncés est à effectuer. La variété des énoncés à appréhender demande plus de souplesse au niveau morphosyntaxique. Si le problème des structures syntaxiques nouvelles (comme les formules de politesse) est simple à intégrer en ajoutant de nouveaux motifs syntaxiques, celui des conjugaisons, pluriels et genre demande de poser une nouvelle dimension dans lanalyse. A partir dune évaluation complète du champ linguistique déterminé par le micromonde, nous pourrions constituer une nouvelle analyse qui permettrait de sattacher à des problèmes linguistiques déterminés et donc de construire des réactions du partenaire plus pertinentes dans une optique dapprentissage, en se servant du travail déjà fait au niveau de la gestion de linteraction.
Au niveau du prototype, de nombreuses évolutions sont souhaitables. Du côté de linterface Java, une évolution concerne un des problèmes soulignés par lensemble des apprenants ayant testé Sampras. Ce problème est le manque danimation du partenaire. Ils nous paraît important, comme il la paru aux apprenants, que le partenaire puisse exprimer des émotions en fonction des énoncés de lapprenant. Par ailleurs, beaucoup ont regretté labsence totale de sons (interventions du partenaire, bruits dans la cuisine), certaines améliorations dordre « cosmétique » (comme les bruits de cuisine) sont assez facilement envisageables, dautres, comme les expressions du partenaire, exigent certainement de nouvelles études et recherches.
Du côté de la partie Jess, des évolutions sont aussi à prévoir. Une évolution à considérer concerne lécriture de la tâche applicative. Cette écriture est longue, rébarbative, nécessitant de nombreux tests jusquà arriver à une stabilisation. La création dun outil permettant de créer de façon systématique la tâche applicative permettrait de résoudre ce problème majeur dutilisation du logiciel. De même, la description des procédures dialogiques nest pas accessible et modifiable pour un utilisateur. Ce point fait lobjet dun stage de recherche au LIUM.
Nous terminerons en précisant quil nous semblerait intéressant dappliquer les modèles et de réutiliser les modules créés sur des tâches plus simples et moins longues. Les tâches applicatives se trouveraient utilisées dans les scènes de simulations globales telles que celles proposés dans lenvironnement Mepa.
ANNEXES
HYPERLINK \l "_Toc141937184" Annexe A traces dutilisation de Sampras PAGEREF _Toc141937184 \h 173
HYPERLINK \l "_Toc141937185" Annexe B Implémentation de Sampras PAGEREF _Toc141937185 \h 192
HYPERLINK \l "_Toc141937188" Annexe C Lexique de Sampras PAGEREF _Toc141937188 \h 215
HYPERLINK \l "_Toc141937189" Annexe D Document pour les apprenants PAGEREF _Toc141937189 \h 221
Annexe A traces dutilisation de Sampras
Cette première annexe présente quelques traces dutilisation de Sampras. Ces traces incluent les dialogues en langue naturelle ayant eu lieu entre le partenaire et les apprenants. Nos ne présentons pas toutes les traces mais simplement trois dentre elles. Les erreurs liées à des problèmes de programmation (problèmes de génération corrigés après leurs découvertes) ont été laissées.
Trace dutilisation de Sampras (janvier 2005)
Partenaire > Bonjour, tu vas me dire comment réaliser un flan au chocolat
Partenaire > Je t'écoute...
Apprenants > ouvrir le frigo
Partenaire >J'ouvre le frigo
Apprenants > prendre le lait
Partenaire > Je sors le lait du frigo
Apprenants > ouvrir le placard
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvrir le placard". Quel le placard veux-tu ouvrir ?
Apprenants > ouvrir du bas
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris ouvrir du bas.
Apprenants > ouvrir le placard du bas
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris ouvrir le placard du bas.
Apprenants > prendre la creme
Partenaire > Je prends la crème dans le frigo
Apprenants > ouvrir le placard du bas a gauche
Partenaire > J'ouvre le placard
Apprenants > prendre la cuillere
Partenaire > Je sors la cuillère du placard
Apprenants > ouvrir le placard du bas a droite
Partenaire > J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du bas au milieu
Partenaire > J'ouvre le placard
Apprenants > prendre le doseur
Partenaire > Je sors le doseur du placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut a droit
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris ouvrir le placard du haut a droit.
Apprenants > ouvrir le placard du haut a droite
Partenaire > J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut a gauche
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut au milieu
Partenaire > J'ouvre le placard
Apprenants > prendre le saladier
Partenaire > Je sors le saladier du placard
Apprenants > prendre les oeufs
Partenaire > Je sors les oeufs du frigo
Apprenants > ouvrir la boite a les oeufs
Partenaire > J'ouvre la boite a oeufs
Apprenants > extirper les oeufs
Partenaire > Je prends les oeufs dans la boîte à oeufs
Apprenants > mettre les oeufs dans le saladier
Partenaire > Je mets les oeufs dans le saladier
Apprenants > poser la creme dans le saladier
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris poser la creme dans le saladier.
Apprenants > melanger
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "melanger ". Que veux-tu melanger ?
Apprenants > melanger les oeufs
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris melanger les oeufs .
Apprenants > poser la creme dans le saladier
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris poser la creme dans le saladier.
Apprenants > prendre le lait
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > prendre la farine
Partenaire > Je prends la farine dans le frigo
Apprenants > prendre le sucre
Partenaire >Je prends le sucre dans le placard
Apprenants > preparer la creme dans le saladier
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris preparer la creme dans le saladier.
Apprenants > mettre le sucre dans le saladier
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "mettre le sucre dans le saladier". Que veux tu faire avec le sucre ?
Apprenants > incorporer le sucre
Partenaire > J'incorpore le sucre
Apprenants > incorporer la farine
Partenaire > J'incorpore la farine
Apprenants > mettre le lait
Apprenants > verser le lait
Partenaire > Je verse le lait
Apprenants > melanger le flan
Partenaire > Je mélange le tout
Apprenants > ouvrir le four
Partenaire > J'ouvre le four
Apprenants > prendre le moule
Partenaire > Je sors le moule du placard
Apprenants > mettre le flan dans le moule
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris mettre le flan dans le moule.
Apprenants > verser le flan dans le moule
Partenaire > Je verse le flan dans le moule
Apprenants > mettre le moule dans le four
Partenaire > Je mets le moule dans le four
Apprenants > fermer le four
Partenaire > Je ferme le four
Apprenants > faire cuire
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris faire cuire.
Apprenants > faire cuire le flan
Partenaire > Je fais cuire le flan
Apprenants > ouvrir le four
Partenaire > J'ouvre le four
Apprenants > sortir le flan
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris sortir le flan.
Apprenants > sortir le moule de le four
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris sortir le moule de le four.
Apprenants > Au revoir
Partenaire > D'accord, arrêtons-nous là...
Partenaire > Au revoir...
Trace dutilisation de Sampras (mars 2006)
Partenaire >Bonjour, tu vas me dire comment réaliser un flan au chocolat
Partenaire >Je t'écoute...
Apprenants > la cusine
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris la cusine.
Apprenants > qu'est ce qu'on fiat?
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris qu est ce qu on fiat .
Apprenants > bonjour
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris bonjour.
Apprenants > bonjour
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris bonjour.
Apprenants > bonjour
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris bonjour.
Apprenants > comment ferme le foyer?
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris comment ferme le foyer .
Apprenants > ouvrir?
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvrir ". Que veux-tu ouvrir ?
Apprenants > faire quoi?
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "faire quoi ". Que veux-tu faire ?
Apprenants > cuisine
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris cuisine.
Apprenants > ouvrir le frigo
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le frigo
Apprenants > prend le lait
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "prend le lait". Que veux tu faire avec le lait ?
Apprenants > le prendre
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je sors le lait du frigo
Apprenants > ouvriv le placard
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvriv le placard". Que veux tu faire avec le placard ?
Apprenants > ouvrir le placard
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvrir le placard". Quel placard veux-tu ouvrir ?
Apprenants > tous
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris tous.
Apprenants > ovrir le placard à gauche
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ovrir le placard a gauche". Que veux-tu ranger dans le placard [attribut] ?
Apprenants > ouvrir le placard à gauche au milieu
Partenaire >je ne te comprends pas lorsque tu écris ouvrir le placard a gauche au milieu.
Apprenants > ouvrir le placard du haut à droite
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut à gauche
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut au milieu
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du bas à gauche
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvir le placard du bas au milieu
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvir le placard du bas au milieu". Que veux tu faire avec au milieu ?
Apprenants > ouvrir le placard du bas à droite
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du bas au milieu
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants >prendre le pot
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "prendre le pot". Que veux le pot [contenu] veux-tu prendre ?
Apprenants > prendre la creme
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je prends la crème dans le frigo
Apprenants > prendre les oeufs
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je sors les oeufs du frigo
Apprenants > prendre le sucre
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je prends le sucre dans le placard
Apprenants > ouvrir les oeufs
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvrir les oeufs". Que veux-tu ouvrir [contenant] ?
Apprenants > ouvrir la boite à les oeufs
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre la boite a oeufs
Apprenants > prendre le beurre
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Apprenants > prendre la farine
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je prends la farine dans le frigo
Apprenants > prendre le chocolat
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je prends le chocolat dans le placard
Apprenants > prendre le saladier
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je sors le saladier du placard
Apprenants > prendre le moule
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je sors le moule du placard
Apprenants > prendre la bouteille
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "prendre la bouteille". Que veux la bouteille veux-tu prendre ?
Apprenants > extiper les oeufs
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > mettre les oeufs dans le saladier
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > ouvrir la farine
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvrir la farine". Que veux-tu ouvrir [contenant] ?
Apprenants > extiper les oeufs
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "extiper les oeufs". Que veux tu faire avec la farine ?
Apprenants > extirper les oeufs
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je prends les oeufs dans la boîte à oeufs
Apprenants > mettre la farine
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "mettre la farine". Que veux-tu mettre [ingredient] sur le plan ?
Apprenants > mettre la farine dans le saladier
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "mettre la farine dans le saladier". Que veux-tu mettre dans le saladier ?
Apprenants > mettre le sucre dans le saladier
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "mettre le sucre dans le saladier". Que veux-tu mettre dans le saladier ?
Apprenants > incorporer la farine
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > mettre les oeufs dans le saladier
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je mets les oeufs dans le saladier
Apprenants > incorporer la farine
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > incorporer le sucre
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'incorpore le sucre
Apprenants > incorporer la farine
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'incorpore la farine
Apprenants > verser le lait
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je verse le lait
Apprenants > melanger le flan
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je mélange le tout
Apprenants > verser le flan dans le moule
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je verse le flan dans le moule
Apprenants > ouvrir le four
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le four
Apprenants > mettre le moule dans le four
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je mets le moule dans le four
Apprenants > fermer le four
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je ferme le four
Apprenants > cuire le flan
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "cuire le flan". Que veux tu faire avec le flan ?
Apprenants > faire cuire le flan
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je fais cuire le flan
Apprenants > ouvrir le four
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le four
Apprenants > sortir le flan
Partenaire >Je ne te comprends pas lorsque tu écris "sortir le flan". Que veux-tu sortir [ingredient] ?
Apprenants > sortir le moule de le four
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je sors le moule du four et voilà le flan est prêt!!
Apprenants > fermer le four
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je ferme le four
Apprenants > fermer le placard du haut à gauche
Partenaire >J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >Je ferme le placard
Trace dutilisation de Sampras (avril 2006)
Partenaire > Bonjour, tu vas me dire comment réaliser un flan
Partenaire > Je t'écoute...
Apprenants > où est le sucre?
Partenaire > le sucre est dans le placard n°1
Apprenants > le ouvrir
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "le ouvrir". Que veux-tu ouvrir ?
Apprenants > pouvez vous ouvrir le placard à gauche du bas?
Partenaire > je ne te comprends pas lorsque tu écris pouvez vous ouvrir le placard a gauche du bas .
Apprenants > ouvrir le placard du bas à gauche
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut à gauche
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > où est le sucre vanille
Partenaire > le sucre est dans le placard n°1
Apprenants > où est la farine
Partenaire > la farine est dans le placard n°3
Apprenants > ouvrir le placard du bas à droite
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut à droite
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > où est le chocolat
Partenaire > je ne comprends pas ta question
Apprenants > où est le chocolat
Partenaire > je ne comprends pas ta question
Apprenants > ouvrir le placard du bas au milieu
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le placard du haut au milieu
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire >J'ouvre le placard
Apprenants > ouvrir le frigo
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > J'ouvre le frigo
Apprenants > ouvrir le tiroir
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "ouvrir le tiroir". Quel placard veux-tu ouvrir ?
Apprenants > où est le beurre
Partenaire > le beurre est dans le frigo
Apprenants > prendre la farine
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je prends la farine dans le frigo
Apprenants > prendre le lait
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je sors le lait du frigo
Apprenants > prendre le sucre
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je prends le sucre dans le placard
Apprenants > prendre la crême
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je prends la crème dans le frigo
Apprenants > prendre les oeufs
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je sors les oeufs du frigo
Apprenants > prendre le chocolat
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je prends le chocolat dans le placard
Apprenants > prendre le poelle
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "prendre le poelle". Que veux-tu prendre ?
Apprenants > prendre le pot
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "prendre le pot". Quel pot veux-tu prendre ?
Apprenants > prendre le saladier
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je sors le saladier du placard
Apprenants > prendre le moule
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je sors le moule du placard
Apprenants > mettre de la farine dans le saladier
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > ouvrir la boite a les oeufs
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > J'ouvre la boite a oeufs
Apprenants > extirper les oeufs
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je prends les oeufs dans la boîte à oeufs
Apprenants > mettre les oeufs dans le saladier
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je mets les oeufs dans le saladier
Apprenants > mettre de la farine dans le saladier
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > mettre du sucre dans le saladier
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "mettre du sucre dans le saladier". Que veux-tu mettre dans le saladier ?
Apprenants > le sucre
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "le sucre ". Que veux-tu mettre dans le saladier ?
Apprenants > mettre le sucre dans le saladier
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "mettre le sucre dans le saladier". Que veux-tu mettre dans le saladier ?
Apprenants > incorporer le sucre
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > J'incorpore le sucre
Apprenants > incorporer la farine
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > J'incorpore la farine
Apprenants > incorporer le lait
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "incorporer le lait". Que veux-tu incorporer ?
Apprenants > verser le lait
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je verse le lait
Apprenants > melanger
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "melanger". Que veux-tu melanger ?
Apprenants > melanger le flan
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je mélange le tout
Apprenants > verser le flan dans le moule
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je verse le flan dans le moule
Apprenants > verser le flan dans le moule
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je verse le flan dans le moule
Apprenants > mettre le moule dans le four
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > ouvrir le four
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > J'ouvre le four
Apprenants > mettre le moule dans le four
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je mets le moule dans le four
Apprenants > fermer le four
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je ferme le four
Apprenants > cuire
Partenaire > Je ne te comprends pas lorsque tu écris "cuire". Que veux-tu cuire ?
Apprenants > cuire le flan
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je fais cuire le flan
Apprenants > sortir le flan
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, mais je ne peux pas l'exécuter !
Apprenants > ouvrir le four
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > J'ouvre le four
Apprenants > sortir le flan
Partenaire > J'ai bien compris ton ordre, et je l'exécute !
Partenaire > Je sors le moule du four et voilà le flan est prêt!!
Annexe B Implémentation de Sampras
Cette annexe présente quelques éléments représentatifs du code de Sampras. Nous présentons les modules danalyse et de comparaison des énoncés avec la tâche.
Module danalyse
;; ==========================================================
;; Analyseur sémantique non-déterministe hypothético-déductif
;; Jérôme Lehuen, Johan Michel
;; ==========================================================
(defmodule ANALYSEUR )
(defmodule ANALYSEUR-LANGAGE )
(defmodule ANALYSEUR-PHASE-1 )
(defmodule ANALYSEUR-PHASE-11)
(defmodule ANALYSEUR-PHASE-2 )
(defmodule ANALYSEUR-PHASE-3 )
(deftemplate ANALYSEUR::phrase "Les unités lexicales"
(multislot listemots)) ; Une liste de mots
(deffunction ANALYSEUR::membre-liste (?res $?listeres)
(if (member$ ?res $?listeres)
then (return TRUE)
else (return FALSE)))
(defrule ANALYSEUR::init
(declare (salience 999))
(enonce (texte ?texte))
=>
(list-focus-stack)
(focus ANALYSEUR-PHASE-3)
(list-focus-stack)
(focus ANALYSEUR-PHASE-2)
(list-focus-stack)
(focus ANALYSEUR-PHASE-11)
(focus ANALYSEUR-PHASE-1)
(list-focus-stack))
;; ---------------------------------------------------------------------------------
;; Quelques fonctions utilitaires
;; ---------------------------------------------------------------------------------
(deffunction ANALYSEUR::vide$ ($?liste) (eq 0 (length$ $?liste)))
(deffunction ANALYSEUR::car$ ($?liste) (nth$ 1 $?liste))
(deffunction ANALYSEUR::cdr$ ($?liste) (rest$ $?liste))
;; ---------------------------------------------------------------------------------
;; Le modèle de langage
;; ---------------------------------------------------------------------------------
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::lexie "Les unités lexicales"
(slot categorie) ; Une catégorie lexicale
(multislot vocable) ; Une liste de mots
(multislot syntaxe)) ; Une liste de mots et/ou de catégories
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::granule "Les granules de compréhension"
(multislot texte) ; Une liste de vocables
(multislot granules) ; Les FACT-ADDRESS des sous-granules
(slot categorie) ; Une categorie conceptuelle
(slot hypotheses (default 0)) ; Un nombre d'hypothèses (une par mot)
(slot position) ; La position dans la phrase
(slot taille) ; Le nombre de mots dans la phrase
(slot lex (default FALSE))) ; TRUE si le granule est lexical
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::agglu "Les groupes de granules syntaxiques"
(multislot granules) ; Liste des FACT-ADDRESS des granules
(multislot syntaxe)
(slot hypotheses)
(slot position)
(slot taille))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::result "Les résultats de l'analyse"
(slot granule) ; la granule qui lui donne naissance
(multislot granules) ; Liste des FACT-ADDRESS des granules
(slot position) ; La position dans la phrase
(slot couverture) ; Le nombre de mots dans la phrase
(slot hypotheses)) ; Le nombre d'hypothèses
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::listeresultats "la liste des résultats"
(multislot resultats))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::listegranulestexte "la liste des granules texte"
(multislot granules))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::analyse1
(multislot resultat))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::compartache
(multislot resultat))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::compartachemem
(multislot resultat))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::analysepbl
(multislot resultat))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::analysepblincomplet
(multislot resultat))
(deftemplate ANALYSEUR-LANGAGE::analysemsbc
(multislot resultat))
;; ---------------------------------------------------------------------------------
;; Quelques fonctions sur le modèle de langage
;; ---------------------------------------------------------------------------------
(deffunction ANALYSEUR-LANGAGE::affiche-granule (?granule)
(printout t
?granule " "
(fact-slot-value ?granule categorie) " "
(fact-slot-value ?granule texte) " "
(fact-slot-value ?granule position) "-"
(fact-slot-value ?granule taille) " ["
(fact-slot-value ?granule hypotheses) "]" crlf))
(deffunction ANALYSEUR-LANGAGE::affiche-resultat (?result)
(bind $?granules (fact-slot-value ?result granules))
(printout t
"-----------------------------------------------------" crlf
"Résultat: " $?granules " "
(fact-slot-value ?result position) "-"
(fact-slot-value ?result couverture) " ["
(fact-slot-value ?result hypotheses) "] " ?result crlf)
(foreach ?gr $?granules (ANALYSEUR-LANGAGE::affiche-granule ?gr)))
(deffunction ANALYSEUR-LANGAGE::conflictuels (?resultat1 ?resultat2)
(bind ?pos1 (fact-slot-value ?resultat1 position))
(bind ?pos2 (fact-slot-value ?resultat2 position))
(bind ?len1 (fact-slot-value ?resultat1 couverture))
(bind ?len2 (fact-slot-value ?resultat2 couverture))
(or (and (>= ?pos1 ?pos2) (< ?pos1 (+ ?pos2 ?len2)))
(and (>= ?pos2 ?pos1) (< ?pos2 (+ ?pos1 ?len1)))))
;; ---------------------------------------------------------------------------------
;; PHASE-1 / Générer des granules de compréhension
;; ------------------------------------------------------------------------
(defrule ANALYSEUR-PHASE-1::vide
(declare (salience 40))
?p
(retract ?p)
(assert (MAIN::analyse (resultat vide))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-1::fermer-dialogue
(declare (salience 40))
?p
(retract ?p)
(assert (MAIN::analyse (resultat clore-dialogue))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-1::init
(declare (salience 999))
(MAIN::enonce (texte ?texte))
=>
(bind $?liste (explode$ ?texte))
(assert (ANALYSEUR::phrase (listemots $?liste))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-1::cree-liste-des-granules-texte
(declare (salience 35))
(not (ANALYSEUR-LANGAGE::listegranulestexte))
=>
(assert (ANALYSEUR-LANGAGE::listegranulestexte (granules))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-1::cree-granule-lexical
(declare (salience 30))
(ANALYSEUR::phrase (listemots $?avant ?mot $?arriere))
=>
(assert (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte ?mot)
(categorie ?mot)
(position (length$ $?avant))
(taille 1)
(lex TRUE))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-1::cree-granule
(declare (salience 20))
(ANALYSEUR-LANGAGE::lexie (vocable $?texte) (categorie ?cat&~nil))
(ANALYSEUR::phrase (listemots $?avant $?texte $?))
=>
(assert (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte $?texte)
(categorie ?cat)
(position (length$ $?avant))
(taille (length$ $?texte)))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-1::ajouter-liste-granulestexte
(declare (salience 15))
?liste
(assert (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte ?texte)
(categorie ?cat)
(hypotheses (length$ ?texte)) ; 1
(position 0)
(taille (length$ ?texte)))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-11::cree-granule-hypothetique-droite
(declare (salience 10))
(ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte $?avant) (categorie ?cat-avant) (hypotheses 0))
(ANALYSEUR-LANGAGE::lexie (syntaxe $? ?cat-avant ?cat))
(ANALYSEUR::phrase (listemots $?toto $?avant $?texte))
(categories $? ?cat $?)
;; Vérifier que ?texte n'est pas vide
(test (> (length$ ?texte) 0))
;; Vérifier que le granule n'a pas déjà été généré
(not (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte $?texte) (categorie ?cat)))
=>
(assert (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte ?texte)
(categorie ?cat)
(hypotheses (length$ ?texte))
(position (+ (length$ ?toto) (length$ ?avant)))
(taille (length$ ?texte)))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-11::cree-granule-hypothetique-milieu
(declare (salience 10))
(ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte $?avant) (categorie ?cat-avant) (hypotheses 0))
(ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte $?apres) (categorie ?cat-apres) (hypotheses 0))
(ANALYSEUR-LANGAGE::lexie (syntaxe $? ?cat-avant ?cat ?cat-apres $?))
(ANALYSEUR::phrase (listemots $?toto $?avant $?texte $?apres $?))
;; Vérifier que ?texte n'est pas vide
(test (> (length$ ?texte) 0))
;; Vérifier que le granule n'a pas déjà été généré
(not (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte $?texte) (categorie ?cat)))
=>
(assert (ANALYSEUR-LANGAGE::granule (texte ?texte)
(categorie ?cat)
(hypotheses (length$ ?texte))
(position (+ (length$ ?toto) (length$ ?avant)))
(taille (length$ ?texte)))))
;; ---------------------------------------------------------------------------------
;; PHASE-1 / Agglutiner les granules de compréhension
;; ---------------------------------------------------------------------------------
(defrule ANALYSEUR-PHASE-11::cree-agglu-initier
(declare (salience 6))
?gr1
;(printout t "Heuristique n°3: suppression de " ?res2 " au profit de " ?res1 crlf)
(retract ?res2))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-2::heuristique-result-idem
"Deux résultats sont identiques"
(declare (salience 25))
?res1
(assert (ANALYSEUR-LANGAGE::listeresultats (resultats))))
(defrule ANALYSEUR-PHASE-2::ajouter-liste-resultats
(declare (salience 15))
?res