Après ce rapide survol, reprenons très ... - Examen corrige
Décret du 19 août 1977 relatif aux informations à fournir au sujet des déchets ......
On parle maintenant de management intégré QSE ou QHSE (qualité, hygiène, ...
part of the document
Management environnemental
et stratégie environnementale
des entreprises
Vincent PLAUCHU
2010
Introduction générale
Pour bien situer lintérêt et lactualité de ce cours, rappelons très synthétiquement les principaux problèmes qui découlent dun certain type de relations entre lhomme et son environnement naturel :
( Lhomme gaspille et épuise les ressources naturelles non renouvelables et en particulier le pétrole dont la fin est annoncée. (Que léchéance soit de 20, 40 ou 60 ans importe peu : nos sociétés en seront profondément déstabilisées).
( Lhomme prélève souvent plus que le flux annuel des ressources renouvelables (forêt, ressources halieutiques
) et il prélève donc dans le stock au risque de tuer la poule aux ufs dor.
( Lhomme perturbe gravement les écosystèmes par ses interventions : barrages, routes, villes, « assainissement »
au point quil finit par faire disparaître des espèces vivantes et ainsi réduire irréversiblement la biodiversité.
( Lhomme accumule des montagnes de déchets. Il rejette dans lair des quantités industrielles dacides provoquant des pluies acides, il rejette dans leau de nombreux polluants au point que beaucoup de nappes phréatiques sont polluées. Pire, il laisse séchapper dans lenvironnement et se diffuser globalement des métaux lourds, des polluants organiques persistants, des dizaines de milliers de produits chimiques dont il ne connaît même pas les conséquences à terme sur lenvironnement. Dores et déjà plusieurs pesticides sont suffisamment diffus pour perturber les systèmes hormonaux et la reproduction danimaux supérieurs.
( Lhomme enfin en est arrivé à perturber les équilibres fondamentaux de la biosphère, provoquant un élargissement du trou dans la couche dozone et un réchauffement de la planète par émission massive de gaz à effet de serre provoquant un dérèglement climatique aux conséquences incalculables.
Le tableau est très noir, mais il nest pas exhaustif. De nombreux autres problèmes pourraient être évoqués comme laccumulation de déchets nucléaires extrêmement nocifs et ayant des durées de vie de plus de 100 000 ans, la pollution visuelle qui nous empêche dorénavant de contempler la voie lactée et bientôt les étoiles filantes, la généralisation du bruit, la prolifération anarchique des ondes radio, les milliers de déchets mis sur orbite par les différents Spoutniks et autres Navettes spatiales, sans parler non plus des nouveaux virus ni des OGM. Bref, nous navons rappelé que quelques-uns des problèmes.
Il ressort de ce tableau que le type de croissance économique mis en uvre depuis deux siècles ne peut plus durer : il nous emmène dans le mur. Une réorientation radicale de lactivité économique doit être inventée par lhumanité, ce qui implique une réorientation des pratiques de tous les acteurs : consommateurs, associations, collectivités locales, universités et centres de recherche, États, organisations internationales,
et bien sûr, et surtout, des entreprises.
« Il y a le feu à la planète ». Cette expression nest pas exagérée. Elle indique tout à la fois la gravité du problème, limportance de lenjeu et lurgence du changement dorientation nécessaire.
Nous avons dix ans pour une réorientation radicale de léconomie nous permettant de passer dune croissance prédatrice et polluante à un mode de développement durable.
Lobjet de cet ouvrage est précisément de sinterroger sur les stratégies de développement durable (dans sa dimension environnementale) que vont pouvoir/devoir mettre en uvre les entreprises, et sur les méthodes et outils du management environnemental dont elles disposent.
De nombreux ouvrages traitent du développement durable, mais comme ils traitent de ses trois dimensions (économique, sociale, et environnementale) et souvent également de bonne gouvernance, ils approfondissent généralement peu la dimension environnementale. Notre propos est de nous limiter délibérément à la dimension environnementale du développement durable pour pouvoir approfondir suffisamment cette dimension. De plus nous nous limitons ici à ce qui concerne lentreprise.
Pour cela, nous procéderons en quatre temps :
Dans un premier chapitre, nous montrerons que si la prise en compte de lenvironnement par les entreprises est de plus en plus une contrainte, elle est aussi une véritable opportunité.
Dans un deuxième, nous examinerons les méthodes et outils du management environnemental dores et déjà disponibles.
Dans un troisième chapitre, nous verrons ce quil en est de la comptabilité environnementale, de laudit environnement, des indicateurs de performance environnementale et du rapport environnement ;
Enfin dans un dernier chapitre nous examinerons les stratégies environnementales des entreprises, tant théoriquement que par lanalyse de quelques pratiques.
Chapitre 1
_____________________
Lenvironnement :
contrainte ou opportunité ?
Lobjet de ce chapitre est de montrer que, si la prise en compte de lenvironnement naturel par lentreprise est dabord perçue comme une contrainte, il savère en fait que cest aussi une véritable opportunité.
Lenvironnement considÉrÉ
comme une contrainte
Pour beaucoup dentreprises, la prise en compte de lenvironnement est une contrainte qui simpose à elles de lextérieur et quelles subissent passivement. Un nombre encore très important dindustriels ont vis-à-vis de lenvironnement une attitude très négative, considérant les écologistes comme des ennemis de lentreprise, les taxes comme des prélèvements indus, et les réglementations comme abusives. Cette contrainte peut provenir de la pression sociale exercée par des consommateurs ou des citoyens isolés ou organisés, voire de « lopinion publique ». Elle peut provenir aussi des collectivités locales, premières concernées par les problèmes des déchets. La contrainte peut venir aussi des exigences formulées par une entreprise cliente ou donneuse dordre. Elle provient enfin dobligations ou dinterdictions résultant de lois et de règlements.
A. La pression sociale
La pression de la société pour que les entreprises tiennent compte de leur impact sur lenvironnement est multiforme. Nous pouvons évoquer :
Laction individuelle en justice de victimes dun préjudice : consommateurs intoxiqués par un produit toxique, riverains subissant des nuisances plus ou moins intolérables
Laction collective de riverains rejetant des nuisances futures liées à un projet dinvestissement, ou luttant contre des nuisances présentes. Rappelons quen matière denvironnement, ce qui sest passé à Minamata (au Japon) a eu un caractère fondateur : une mystérieuse maladie emportait les habitants de ce port, et lon a fini par découvrir le pot aux roses en voyant que la mortalité frappait surtout les pêcheurs et les consommateurs de poisson (y compris les chats !) : une usine voisine rejetait en mer ses effluents pleins de mercure, lequel était absorbé par la faune aquatique tout au long de la chaîne alimentaire, et empoisonnait les poissons et ceux qui les mangeaient. Ce long et dur combat fut lun des premiers dune longue liste.
La condamnation unanime de lopinion publique à la suite daccidents spectaculaires (Bhopal en Inde où lexplosion dune usine dengrais dUnion Carbide a fait des dizaines de milliers de victimes) ou de pollutions graves (SEVESO, en Italie, a eu beaucoup de retentissements en matière de réglementation des sites dangereux : sites classés dits « Seveso »).
Lindignation renouvelée de cette même opinion publique à chaque marée noire depuis lAmoco Cadix jusquà lÉrika, est à la source, elle aussi, de durcissements de la réglementation.
Laction de groupes organisés, comme par exemple Greenpeace, qui engagent des actions médiatisées visant à protéger lenvironnement et/ou à dénoncer de graves non respects de lenviron-nement. Citons le boycott (efficace) de Shell pour obtenir de cette firme quelle renonce à couler en mer du Nord une plate forme pétrolière en fin de vie et lobliger à la ramener au port et à la démanteler en récupérant tous les éléments polluants. Au delà dactions ponctuelles, citons des actions de longue haleine comme limmense travail effectué sur des années par WWF pour élaborer et imposer une norme sérieuse dexploitation durable des forêts.
Bref, une prise de conscience des problèmes écologiques fait son chemin au sein des opinions publiques, et, à travers des formes dactions variées, elle se traduit par une pression sociale croissante sur les entreprises pour quelles cessent de faire nimporte quoi et quelles adoptent des pratiques plus responsables (ou
moins irresponsables !).
B. La pression des collectivitÉs locales
Elle concerne essentiellement les déchets, mais aussi les rejets (dans lair et leau), et les nuisances (sonores, olfactives
).
Concernant les déchets, il faut reconnaître que léchéance 2002 de la loi sur les déchets de 1992 na pas été respectée : la loi de 1992 prévoyait que 10 ans plus tard il ny aurait plus de mise en décharge que des déchets ultimes. En 2002, cest loin dêtre le cas et cest dire que les collectivités locales doivent continuer à réaliser des infrastructures répondant aux exigences de la loi :
Implanter les zones de stockage dans une zone compatible avec lenvironnement et le cadre de vie local, mais surtout compatible avec la sauvegarde des eaux souterraines par un écran géologique naturel et/ou artificiel au fond du site et sur les flans de stockage.
Maîtriser laccès à ces installations de stockage par un point daccès unique et contrôlé.
Afin de maîtriser la collecte de déchets de tout type, les collectivités locales instaurent donc une pression sur les entreprises en matière de collecte sélective. À grands coups de campagne de sensibilisation, les collectivités invitent les entreprises à confier leurs déchets à des organismes spécialisés dès que leur volume hebdomadaire de déchets banals dépasse un m3. À partir de cette demande insistante, les entreprises sont tenues disoler les déchets industriels banals de tous les autres déchets à caractère polluant, de valoriser ces derniers dans le cadre dun calendrier établi pour :
- Le réemploi des déchets,
Le recyclage,
Lincinération avec récupération dénergie,
Ces opérations peuvent être effectuées par lentreprise elle-même si elle possède une installation classée et autorisée par arrêté préfectoral (ce qui est rarement le cas !) ou bien en les cédant par contrat à un exploitant disposant de ce type dinstallation ou à un intermédiaire agréé.
Pour respecter les contraintes liées à la collecte et au tri des déchets banals et des déchets industriels spéciaux, les industriels peuvent bénéficier daides financières visant à améliorer la protection de lenvironnement ainsi :
Le code général des impôts prévoit que la construction dinstallations destinées à lépuration des rejets industriels donne lieu à un amortissement exceptionnel et accéléré (50% du prix de revient sur 12 mois), et une réduction de la valeur locative (intéresse essentiellement les taxes foncières et professionnelles).
Des prêts préférentiels et des subventions sont accordés pour le développement de techniques innovantes de traitement des déchets.
Certaines banques accordent des prêts à des taux préférentiels aux entreprises investissant dans lenvironnement.
Dans les régions, des aides au conseil existent aussi, notamment pour les PME désirant effectuer un diagnostic environnemental. Le Fonds Régional dAide au Conseil (FRAC) permet de subventionner jusquà 80% la démarche de lentreprise.
En 1997, les préfets ont été encouragés par une circulaire du Ministre de lenvironnement à inciter les industriels à organiser le tri de leurs déchets, et à soutenir la mise en place dans les entreprises dun management environnemental.
C. La pression des acheteurs des sociÉtÉs clientes
Pendant que les collectivités locales essaient de maîtriser lenvironnement industriel, les entreprises clientes des industriels et les donneurs dordre ont commencé depuis quelques années à insérer la rubrique environnementale dans leur procédure de sélection des fournisseurs. Cette pression supplémentaire sera explicitée à partir de lexemple de Valeo.
Valeo possède une charte de la sécurité et de lenvironnement dans laquelle nous pouvons lire : « Le soucis de la sécurité des personnes et des biens et la préservation de lenvironnement sont des priorités pour la direction du groupe Valeo et lensemble du personnel ».
Dans la partie environnement de cette charte, les considérations environnementales sont incorporées dans tous les aspects des opérations de Valeo incluant lensemble des fonctions de lentreprise :
Conception et Recherche et Développement
Propriété industrielle
Production/assemblage
Maintenance
Achats et Relations avec les fournisseurs
Personnel et Formation
Les services achats dune part et les fournisseurs dautre part sont les parties prenantes de cette politique et ensemble ils doivent respecter et appliquer les directives de protection de lenvironnement.
Les fournisseurs sélectionnés et potentiels de Valeo ont ainsi un critère de plus à maîtriser, parmi les autres exigences de leur client. Dailleurs sur son site Internet, Valeo affiche les conditions daccessibilité au fameux PANEL-300, qui sont les suivantes :
avoir travaillé avec Valeo pendant 2 ans (en fournisseur test) ;
adhérer au plan qualité fournisseurs Valeo ;
satisfaire aux critères économiques en termes de santé financière et critères minimums ;
ne pas dépasser 30% du chiffre daffaires avec Valeo (dépendance économique) ;
adhérer à la stratégie environnementale globale du groupe Valeo, tant dans létude du procédé de fabrication que dans la stratégie de recyclage des produits.
De plus, lors de laudit annuel des fournisseurs Valeo, un questionnaire dédié à la politique environnementale de la société est rempli. Il insiste sur la nomination dun Coordinateur Environnement par la direction, sur lexistence dun programme environnemental et de suivi des problèmes liés à lenvironnement. Tous ces critères doivent exister sous peine dexclusion du PANEL-300.
Face aux pressions accrues de leurs clients, les entreprises « fournisseurs » essaient danticiper la mise en place dune politique et dun système environnemental afin de se procurer un avantage concurrentiel face à leurs clients qui les évaluent de plus en plus sur le critère « vert ». Cette anticipation environnementale fait « boule de neige » entre concurrents dun même secteur et amène ainsi à une véritable dynamique dinnovations, tant techniques quorganisationnelles, en matière de réduction de limpact sur lenvironnement. En effet, au delà de cet exemple de Valeo, la plupart des grandes entreprises qui sengagent dans un Système de Management Environnemental du type norme ISO 14001) exigent de leurs fournisseurs et sous traitants quils en fassent de même (Renault, Schneider Electric,
).
D. La pression de linvestissement socialement responsable (ISR)
À lorigine de ce que lon appelle aujourdhui « linvestissement socialement responsable » il y avait le fait que certains investisseurs sinterdisaient moralement dinvestir dans des activités quils jugeaient immorales. Les premiers placements éthiques apparaissent aux USA dans les années vingt lorsque certaines congrégations religieuses refusent dinvestir dans des « actions du pêché » (« sin stocks ») et décident dexclure de leurs placements les entreprises tirant bénéfice de la fabrication ou de la vente dalcool, darmes, de tabac, ou prospérant à partir de la pornographie ou des jeux.
Ces pratiques ont évolué et aujourdhui en France il y a 175 fonds ISR (pour un encours de 60 milliards deuros). Ces fonds prennent systématiquement en compte des critères sociaux et environnementaux pour leur choix dinvestissement. Pour cela ils sappuient sur une note relative à lenvironnement, au social et à la gouvernance (note ESG) délivrée par des agences de notation spécialisées comme Vigéo, Innovest ou Novethic (voir sur le site Novethic.com, les principes, les critères, et la méthode de notation).
Au-delà, les grands actionnaires internationaux et en particulier les fonds de pension tiennent de plus en plus souvent compte de ces critères, et leurs représentants interviennent même parfois (question, suggestion) lors des assemblées générales dactionnaire. Il y a là une pression supplémentaire pour inciter lentreprise à avoir un comportement plus responsable.
Le dernier exemple en date de pression des actionnaires, cest le vent de fronde qui a soufflé lors de lassemblée générale des actionnaires dExxon Mobil, le géant pétrolier américain, numéro un mondial des profits, avec 41 milliards de dollars de résultat net en 2007. Pas moins de 19 fonds et investisseurs institutionnels américains se sont fédérés pour soumettre au vote plusieurs résolutions, non soutenues par le board, dans le but dinciter le pétrolier à mener une lutte active contre le réchauffement climatique. La résolution la plus emblématique prévoyait la séparation des fonctions de président du conseil et de directeur général, concentrées dans les mains de Rex Tillerson. Cela dans lidée quun nouveau président amenderait la stratégie du groupe, champion des rachats dactions (7,5 milliards de dollars par trimestre, soit 20% du capital ces cinq dernières années), mais jugé peu réactif dans la lutte contre les émissions de CO2. Loffensive a pourtant échoué : aucune des 17 résolutions proposées na été adoptée, celle concernant une direction duale a même moins convaincu quen 2007 : 39,5% dapprobation contre 40,5% un an plus tôt.
Les partisans de cette démarche parlent d « engagement actionnarial », ses détracteurs la qualifient d « activisme ». Une certitude : cette stratégie dinfluence gagne du terrain Outre-Atlantique. En 2008, 54 résolutions portant sur le réchauffement climatique ont été déposées aux États-Unis, deux fois plus quen 2006.
En France, les initiatives restent timides et se cantonnent souvent à la gouvernance
E. Le durcissement des obligations lÉgales et rÉglementaires
Au fil des années, des accidents écologiques, des prises de conscience et des pressions de lopinion publique, les pouvoirs publics sont amenés à élaborer et mettre en place des lois et des règlements de plus en plus précis.
Que ce soit pour préserver lenvironnement ou pour économiser les ressources naturelles, de nombreuses lois ont été promulguées en France et en Europe en ce qui concerne les normes de pollution, leau, lair, les déchets
Pour faire toucher du doigt lampleur de cette « montée de la réglementation », prenons lexemple des déchets : la liste des textes réglementaires français et européens relatifs aux seuls déchets et sur une période de onze ans est impressionnante.
Textes réglementaires européens
Directive 87/101/CEE du 22 décembre 1986 concernant lélimination des huiles usagées.
Directive 89/369/CEE du 8 juin 89 concernant la prévention de la pollution atmosphérique en provenance des installations nouvelles dincinération de déchets municipaux.
Directive 89/529/CEE du 21 juin 1989 concernant la réduction de la pollution atmosphérique en provenance dinstallations existences dincinération de déchets municipaux.
Directive 91/156/CEE du 18 mars 1991 relative aux déchets et à leur élimination. Evolution de la législation relative aux déchets (1986-1997).
Directive 91/157/CEE du 18 mars 1991 relative aux piles et accumulateurs contenant certaines matières dangereuses.
Directive 91/659/CEE du 12 décembre 1991 relative aux déchets dangereux.
Décision du 24 novembre 1994 concernant le document de suivi des transferts de déchets.
Directive 94/67/CE du 16 décembre 1994 concernant lincinération des déchets dangereux.
Directive 94/62/CE du 20 décembre 1994 relative aux emballages et aux déchets demballage.
Décision du 22 décembre 1994 établissant une liste des déchets dangereux.
Règlement 120/97/CE du 20 janvier 1997 modifiant le règlement du 1er février 1993.
Résolution 97C76 du 24 février 1997 sur une stratégie communautaire pour la gestion des déchets.
Décision du 18 mai 1998 sur le transfert des déchets.
Textes réglementaires français
relatifs aux déchets industriels
- Décret du 19 août 1977 relatif aux informations à fournir au sujet des déchets générateurs de nuisances.
- Arrêté du 4 janvier 1985 relatif au contrôle des circuits délimination des déchets générateurs de nuisances.
- Arrêté du 19 septembre 1986 relatif au transport des déchets dangereux.
- Décret du 2 octobre 1992 relatif à la mise sur le marché, à lutilisation et à lélimination de certaines substances et préparations dangereuses.
- Arrêtés du 18 décembre 1992 relatifs au stockage de certains déchets industriels spéciaux ultimes et stabilisés ; modifiés par les arrêtés du 18 février 1994.
- Décret du 29 mars 1993 relatif au fonds de modernisation de la gestion des déchets.
- Décret du 29 décembre 1993 fixant les modalités dexercice du droit à linformation en matière des déchets.
- Décret du 13 juillet 1994 relatifs aux déchets demballage dont les détenteurs ne sont pas les ménages, complète les dispositions applicables aux déchets ménagers.
- Décret du 18 septembre 1995 relatif à la taxe sur le traitement et sur le stockage des déchets.
- Décret du 18 novembre 1996 relatif aux plans délimination des déchets industriels spéciaux.
- Décret du 15 mai 1997 relatif à la classification des déchets dangereux.
- Avis du 11 novembre relatif à la nomenclature des déchets.
Bref, que ce soit la pression des consommateurs, des riverains, des citoyens isolés ou organisés, des investisseurs, des collectivités locales, des États, des Unions régionales, ou des organisations intergouvernementales, tout pousse à contraindre les entreprises à ne plus négliger leur impact sur lenvironnement.
Lenvironnement
considÉrÉ comme une opportunitÉ
Aux antipodes de cette perception de lenvironnement comme une contrainte, lidée que lenvironnement est en fait une véritable opportunité pour les entreprises est de plus en plus répandue tant chez les chercheurs que chez les industriels. Cette opinion considère que sengager dans une démarche environnementale est rentable pour lentreprise, si ce nest à court terme, du moins à moyen et long terme.
Certes, la mise en place dune démarche environnementale « peut être coûteuse, voire très coûteuse, selon le secteur dactivité de lentreprise, [mais ces auteurs] estiment que les dépenses engagées seront largement amorties sur le moyen et long terme. » (Raux, p. 18)
Selon ce point de vue, la démarche environnementale est bénéfique pour une entreprise, de trois manières :
dune part elle permet une diminution de divers coûts de production et de fonctionnement de lentreprise, et donc elle procure, un gain financier ;
dautre part elle permet à lentreprise de gagner de nouvelles parts de marché voire de nouveaux marchés, ou, au moins, de préserver sa position à long terme sur ceux quelle a déjà ;
enfin elle améliore les chances de survie à long terme de lentreprise en la situant délibérément dans une stratégie de développement durable et en la préparant mieux aux contraintes et aux incertitudes de demain.
Pour certains chercheurs, par exemple S. Faucheux ou M. Porter, cest linnovation technologique environnementale qui sera la principale source de gains. « Lavantage compétitif ne dépend pas tant de loptimisation à lintérieur de contraintes fixées, que de la capacité dinnovation et de changement technologique permettant de déplacer, voire dannihiler ces contraintes » (Faucheux). Michaël Porter, lui, considère que la démarche environnementale de lentreprise est une stratégie gagnante.
Pour certains industriels, « il faut que les entreprises envisagent la protection de lenvironnement comme une opportunité à saisir, car cette dernière est appelée à devenir une préoccupation majeure des sociétés, et ce dans un futur proche, et de manière irrémédiable. Considérer lenvironnement comme une menace, et réagir en fonction de cette interprétation, serait donc une grave erreur de la part des entreprises, et les conduiraient fatalement à hypothéquer leur avenir, à plus ou moins long terme ». (S. Schmidheiny 1992).
Dans ce deuxième point nous allons examiner de quelles manières la prise en compte de lenvironnement peut être une opportunité. Pour tout ce deuxième point nous reprenons largement lexcellente synthèse de Corinne Raux (2002).
Nous verrons successivement les opportunités liées à la réglementation, celles qui sont liées à léconomie deau, de matières premières et dénergie, celles qui sont liées à la diminution des déchets, celles qui sont liées à la rationalisation des processus de production et à la capacité à innover de lentreprise, les opportunités liées au marketing, celles qui sont liées à la communication et à limage externe de lentreprise, et enfin les opportunités liées au renforcement de la cohésion du personnel et de la culture dentreprise .
A. Les opportunitÉs liÉes À la rÉglementation
La première opportunité qui peut pousser à la mise en place dune démarche de protection de lenvironnement dans lentreprise part de la nécessité pour toute entreprise de se mettre en conformité avec la réglementation environnementale qui est par nature évolutive. Or, attendre passivement la parution des nouvelles réglementations nest pas la meilleure solution pour lentreprise qui naura plus, alors, dautre choix que de se mettre en conformité dans lurgence. Les opportunités dune stratégie danticipation des évolutions de la règlementation sont importantes, surtout dans les secteurs où la réglementation environnementale se durcit rapidement comme la chimie, lélectronique et le nucléaire.
Mais en fait tous les secteurs sont concernés par cette menace permanente de durcissement de la réglementation. Dans ces conditions, la connaissance des perspectives dévolution réglementaire est indispensable pour pouvoir définir des choix stratégiques tenant compte du futur environnement règlementaire. Anticiper permet didentifier ce qui sera demain lactivité, le produit ou la technique pertinente.
« Entrer dans une démarche environnementale permet (
) de ne pas être pris par le temps, et même davoir de lavance sur les nouvelles réglementations. (
) Avoir le temps de réfléchir sur de nouveaux processus de fabrication, et sur de nouveaux produits, permet de réaliser des économies en amont, en intégrant les futures exigences environnementales directement dans ses processus de fabrication, ou dans la conception de ses produits. Cest donc une opportunité. Tandis que devoir se conformer à une réglementation dans un délai de un ou deux ans, contraint assez souvent les entreprises à investir dans des équipements de dépollution, de recyclage, etc. et entraîne des dépenses en aval du processus. Le coût du traitement de la pollution est souvent bien supérieur à celui de sa prévention.
Au delà du gain financier, avoir de lavance sur la réglementation donne un avantage peut être encore plus important : avoir la possibilité dagir auprès des pouvoirs publics (ou à lintérieur des commissions de normalisation) afin dinfluer sur la tournure de la future réglementation, et pouvoir imposer ainsi sa propre norme sur le marché. (
) la mondialisation des échanges rend de plus en plus capitale cette capacité à imposer ses propres normes. Un des exemples les plus connus est celui de lindustrie automobile allemande, qui grâce à son avance prise dans la démarche environnementale, a pu imposer son standard au niveau européen : le pot catalytique. Nous pouvons donc conclure que le retard quune entreprise accumule au niveau réglementaire constitue une réelle menace tandis quune avance prise sur la réglementation constitue une réelle opportunité. » (Raux, 2002, pp. 29-30).
B. Les opportunitÉs liÉes aux Économies deau,
de matiÈres premiÈres et dÉnergie
Le management environnemental implique que lentreprise établisse un inventaire et une mesure de ses consommations deau et dénergie, puis sengage dans la voie de la maîtrise de ces consommations : mise en place de systèmes pour les limiter ; utilisation dénergies de substitution ; récupération deau, récupération dénergie, cogénération,
De la même manière, pour chaque matière première, elle va établir le bilan de ses consommations et examiner le moyen de les réduire : rationalisation du processus de production, réutilisation des déchets, matières premières de substitution, etc.
La première implication du respect de lenvironnement est de faire en sorte que leau, les matières premières et les ressources énergétiques, ne soient pas gaspillées. Et de fait, les possibilités déconomies par réduction de consommation deau, de matières premières, dénergies sont dautant plus nombreuses quil y en a à chacune des différentes étapes de fabrication dun produit : extraction des matières premières, transport, transformation, production, transport, distribution
Prenons deux exemples : STMicroelectronics et Air France.
Chez STMicroelectronics, selon G. Auguste, directeur de la qualité et du management de lenvironnement « en appliquant ce principe, lentreprise a pu opérer une réduction de 29% de sa consommation délectricité, et de 45% de sa consommation deau ». Or lélectricité et leau sont deux des ressources de base nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs, et dans ce cas « le bilan est indiscutablement positif et léconomie réalisée se voit directement sur la facture ».
Chez Air France, « Entre 1997 et 2000, lénergie consommée par la flotte dAir France lors des atterrissages et décollages, a été réduite de 16%. Cette réduction correspond elle-même à une diminution de la consommation de carburant de 5,8 à 4,8 litres par passager et par 100 kilomètres ». On voit donc bien ici que la démarche environnementale aboutit à des économies substantielles contribuant à lamélioration de lefficience de lentreprise.
C. Les opportunitÉs liÉes À la rÉduction des dÉchets
Le management environnemental permet également des économies en matière de déchets. On peut relever :
des possibilités de valorisation de sous-produits jusqualors considérés comme des déchets ;
des possibilités de réduction des déchets par optimisation ou re-conception des processus de production (par exemple loptimisation de la découpe de pièces dans un morceau de tissu ou de cuir) ;
dimportantes possibilités de réduction des déchets par optimisation ou reconception de la chaîne des emballages.
(Sur ce point, nous reprenons des extraits du mémoire de recherche collective pour le desma que nous avons encadré en 1999/2000 : Arthaud-Berthet Éric, Brossy Claire, Florio Sophie, Picard Éric, Picard Thierry, Radisson Olivier, Rollin Jacqueline : « Limplication de lacheteur dans la démarche environnementale » Mémoire de dess desma, Université Pierre Mendès France, 2000).
Une grosse partie des déchets générés par une entreprise industrielle (50 à 80%) provient des emballages des matières premières et des composants utilisés pour la fabrication de ses propres produits. Dans le contexte actuel dobligation réglementaire (le détenteur final de lemballage industriel et commercial a une obligation légale de valorisation du déchet) et de contraintes environnementales, les entreprises ont bien compris lintérêt de travailler sur la chaîne demballage.
Plusieurs modes de traitement peuvent être envisagés afin de minimiser les déchets ou de réduire leurs coûts de traitement :
trier à la source les déchets (carton, bois plastique
) ;
valoriser les déchets (réutilisation, recyclage
) ;
réutiliser les emballages.
La réutilisation des emballages est la solution à privilégier car elle ne génère aucun déchet tant que les emballages ne sont pas détériorés. Cette solution est mise en uvre par la création dune navette entre lentreprise et son fournisseur (réutilisation en amont) ou alors par lutilisation par dautres fournisseurs (gestion en pool).
Cette réutilisation des emballages peut se faire à partir de nimporte quel type demballage mais les contraintes liées au trans-port, à la manutention et à la gestion dun parc demballage font vite voir lintérêt dutiliser des emballages standardisés.
Ce sont les constructeurs automobiles qui, les premiers, se sont impliqués dans cette démarche, aidés par le groupement galia (Groupement pour lAmélioration des Liaisons dans lIndustrie Automobile) créé il y a 15 ans. Le but de ce groupement est de favoriser les échanges de données (échanges informatiques) entre les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs mais aussi les flux de marchandises par une optimisation des conditionnements.
À partir des emballages « perdus » (on dit aujourdhui « one way » ou « à utilisation unique »), les groupes de travail galia se sont très vite orientés vers la définition demballages réutilisables, puis des emballages à parois pliables, ces emballages durables permettant la gestion en pool.
Avantages
Les avantages de la standardisation sont de plusieurs types :
Lemballage standard (type bac plastique Allibert) optimise la palettisation et le transport : il facilite donc laccord des partenaires lors de la prise de commande de la pièce ou létablissement du protocole logistique. Il est également plus économique à produire du fait des effets de série quautorise la continuité de la demande.
Enfin, dès lors que lemballage standard est réutilisable, on peut décider de le « mutualiser » et de le gérer en « pool », leffet principal recherché étant doptimiser les transports demballages vides et dobtenir un meilleur dimensionnement du parc demballages. Par ailleurs, ceux-ci sont recyclables en fin de vie et respectent les exigences légales quant à la présence des métaux lourds.
Les enjeux
Les enjeux économiques de la standardisation existent à plusieurs niveaux :
Niveau direct, comme le prix unitaire de lemballage ou le temps de conditionnement/déconditionnement de la pièce.
Niveau indirect comme la diminution des ruptures de charge le long de la chaîne logistique, la réduction induite des stocks de pièces, la diminution des coûts de transport des emballages vides ou la rationalisation des investissements demballage, pour ne citer que les principaux.
Les enjeux écologiques
Réduction significative du volume des déchets ;
Incidence sur la préservation des ressources naturelles.
La qualité écologique des conditionnements : Une cotation de la qualité écologique dun conditionnement nest pas aisée mais il existe cependant des outils comme le guide du conditionnement Renault destiné à lensemble des acteurs de la chaîne logistique : les équipe-mentiers, les fabricants demballage, les techniciens internes à Renault. Cet outil permet de guider les utilisateurs lors dun choix de conditionnement. Pour le construire, une analyse environnementale précise de lemballage a été réalisée en :
analysant lensemble des obligations réglementaires,
réalisant des analyses de cycle de vie des polymères,
recensant tous les facteurs dimpact du conditionnement sur lenvironnement.
Cette analyse environnementale a permis à Renault de lister de manière exhaustive les critères environnementaux à prendre en compte lors du choix de lemballage et détablir une cotation appelée « Indice Éco » basée sur :
le respect des spécifications environnementales,
la diversité et tri à la source,
la recyclabilité,
la durabilité,
la prévention incendie.
D. Les opportunitÉs liÉés À la rÉduction des pollutions
Laction même de polluer (lémission de rejets polluants) doit être interprétée comme le signe dune « inefficience » de lentreprise. En effet comme le soulignent (Porter et Van Der Linde, op. cit.) : « La pollution est (
) le signe que des coûts inutiles sont assumés par lentreprise, car elle correspond à une déperdition de matières achetées (matières premières, ressources énergétiques) dans lenvironnement et à du temps de travail gaspillé. La solution pour une entreprise afin de redevenir efficiente, nest donc certainement pas de se limiter à investir dans des équipements de dépollution, mais de faire en sorte que les coûts auxquels correspondent le gaspillage de matières premières, de ressources énergétiques et de temps de travail, et donc la pollution, disparaissent. » (Raux, ibid.).
Malheureusement il restera toujours des sous-produits polluants pas toujours valorisables, ainsi que des cendres, mâchefers, fumées, filtres souillés, eaux polluées, etc.
Toute pollution engendrant des coûts, il convient dabord de récolter et traiter le polluant, mais surtout de rechercher sans relâche des processus de production moins polluants.
E. Les opportunitÉs liÉes À la rationalisation
de la production et À linnovation
« La démarche environnementale pousse les entreprises à rationaliser leur processus de production et à innover. De linnovation issue du simple bon sens, au produit complètement nouveau, qui a demandé de lourds investissements de Recherche et Développement, il existe un nombre de possibilités considérable pour les entreprises qui sengagent dans une démarche environnementale. » (Raux, ibid.. p. 34).
Linnovation de bon sens est implicite à la base du management environnemental, en ce sens que les procédures à mettre en place invitent à éviter le gâchis, à faire les achats ayant le meilleur rapport coût utilité efficacité, à récupérer, à réutiliser les déchets (tel que le papier, etc.). Pour M. Bensedrine, les solutions à certains problèmes denvironnement ou de sécurité peuvent résider moins dans la technologie que dans les innovations organisationnelles. La mise en place dune démarche environnementale au niveau du site, en vue dune certification ISO 14 001 par exemple, implique la mise en place de procédures multiples de vérifications en tous genres ». Lobligation pour lentreprise datteindre les objectifs de réduction de sa consommation deau, de matières premières et dénergies quelle sest fixée loblige à la révision du processus de production afin de le rendre plus performant.
Cela la conduit à des innovations de deux types différents, organisationnelles et techniques.
« Le respect de lenvironnement, et les contraintes réglementaires quil implique, peut donc bien représenter une opportunité de diminutions des coûts de production, à condition évidemment, comme le souligne M. Boiral, dintégrer les préoccupations environnementales dans la conception même des procédés, et non de modifier de vieilles installations ou dinvestir dans des équipements de dépollution. Cest donc le fait de sefforcer de polluer le moins possible en investissant dans de nouveaux équipements qui représente une opportunité pour lentreprise, et non sim-plement dempêcher la dilution de rejets polluants dans lenvironnement. » (Raux, ibid.).
a) Innovations organisationnelles
Mettre au point des procédés de fabrication plus sobres et plus propres conduit dabord à optimiser lorganisation. Pour cela, le personnel de production doit collaborer avec la maintenance et avec le bureau des méthodes et les concepteurs.
Ainsi le directeur dAcrodur Industrie, témoigne dans le cadre dune certification ISO 14 001 : « les chaînes de nickelage chimique et délectrolyse ont du être montées sur des caillebotis surplombant les fosses. La moindre fuite deau a donc pu être traquée
Grâce à cela, en trois ans, lusine a diminué de moitié sa consommation deau. Nous avons également pu obtenir une meilleure répartition de leau sur la chaîne grâce à différents circuits, à légouttage, et au choix des outillages. Les petites astuces font parfois les grands progrès et les grandes économies. »
Or, selon le principe de lamélioration continue, les procédés et processus de fabrication doivent en permanence être remis en question, afin datteindre des objectifs plus exigeants. Mais lamélioration organisationnelle atteint vite ses limites, et il convient souvent de faire de véritables innovations techniques.
b) Innovations techniques
Une démarche environnementale implique en effet une nouvelle manière de produire et si possible de consommer, donc de nouveaux produits.
«
the shift from pollution control to prevention is a good first step, but companies must go further
Innovating to meet regulations can bring offset: using inputs better, creating better products, or improving product yields ». (Porter et Van Der Linde, 1995, pp. 124-125).
Les innovations peuvent porter sur les matières premières, le procédé de fabrication, ou sur le produit lui même.
Elles peuvent concerner les matières premières à partir desquelles le produit est élaboré. Il sagit alors de remplacer des matières premières vierges par des matières premières recyclées de façon à minimiser au maximum limpact du produit sur lenvironnement. Citons lexemple de la firme Patagonia qui fabrique depuis 1993 des vêtements en fibres polaires à partir de bouteilles en plastique. Il lui suffit de 25 bouteilles plastiques recyclées pour fabriquer un pull. Entre 1993 et 1997, 60 millions de bouteilles ont ainsi été recyclées.
Elles peuvent concerner les procédés de fabrication. Elles peuvent alors permettre des réductions dinputs sous forme déconomies de matières premières et dénergies utilisées. Elles permettent en particulier de réduire les huiles, additifs, produits de traitements de surfaces,
et autres produits qui présentent des risques de pollution ou daccident : plastifiants, dérivés chlorés, ignifugeants,
Des innovations ou de simples rationalisations du procédé de fabrication peuvent permettre doptimiser la quantité utilisée de certaines substances, et de maîtriser les risques induits par ses substances. Mais linnovation consiste surtout à rechercher des substituts à ces substances.
Elles peuvent concerner lemballage du produit. Souvent surdimensionnés, les emballages génèrent de ce fait un coût écologique de transport sans parler du volume de déchets correspondant. Il faut, dans le cadre dune démarche environnementale, réduire le poids, le volume, et le caractère polluant de lemballage. Cela va permettre des économies de plusieurs côtés : de matières premières, de frais de transports, de coût délimination des déchets, etc. Les gains sont encore plus considérables si lon remplace des emballages jetables par des emballages réutilisables.
Les exemples dinnovations liés à lenvironnement ne manquent pas. On considère que les trois secteurs les plus porteurs dinnovation sont les NTIC, les biotechnologies, et les technologies liées à lenvironnement (technologies « propres », « vertes »)
Il y a effectivement dans ce domaine de nombreuses opportunités pour peu que lentreprise veuille bien adopter une attitude réellement proactive.
F. Les opportunitÉs liÉes au marketing
De « lécolo produit » au « produit vert » labellisé. Une démarche environnementale peut être appréciée par certains consommateurs, et devenir un argument de vente. En effet, le caractère écologique dun produit fait partie des cinq premières motivations dachat dun produit.
À partir de là plusieurs stratégies sont possibles :
ðL « écolo produit » : on désigne ainsi, avec une nuance péjorative, les produits qui n ont rien d écologique, mais qui sont vendus en surfant sur la vague écologique. Profitant d un effet de mode, l entreprise va saisir une opportunité de stimuler ses ventes : ce sont toutes les opérations « x centimes pour telle ONG pour tout produit acheté ». Dans ce cas, lentreprise na pas changé son produit : elle « achète » simplement limage de lONG mais continue de vendre au consommateur la même bouteille deau minérale en plastique (par exemple). Une telle stratégie ne peut durer longtemps, mais elle peut permettre de « faire un coup ».
ðLe « produit recyclable » : là encore, le producteur a pu ne rien changer : il « informe » simplement le consommateur sur le caractère recyclable de son produit.
" ðLe « produit vert » : on désigne ainsi tout produit dont l impact écologique a été réduit significativement. Les meilleurs exemples sont le papier recyclé, bien sûr les lessives sans phosphates, lessence sans plomb
Le produit réellement vert est une véritable opportunité marketing puisque de nombreux consommateurs sont sensibles aux problématiques du développement durable et de la consommation responsable. Le marché des produits verts est dailleurs en train de décoller.
Certaines entreprises ne sy trompent pas et il nest quà regarder le secteur des cosmétiques pour voir que chaque compétiteur a sa gamme verte ou ses garanties vertes (« entièrement à base de produits végétaux,
»). Des marques comme The Body Shop ou Yves Rocher en ont même fait leur fonds de commerce
Lentreprise peut donc axer sa « communication » sur le caractère vert de ses produits et/ou sur sa démarche environnementale. Encore faut-il que celle-ci soit crédible. Lamélioration sur un point de détail ne peut pas racheter des énormités écologiques. Et quand ce sont de gros pollueurs notoires comme edf, total ou les constructeurs automobiles, qui mettent en avant leur démarche ISO 4000, c est un peu le loup qui cherche à se faire passer pour un agneau.
" ðL écoproduit ou « produit éco labellisé » : on désigne ainsi des produits dont la production est réalisée conformément à un cahier des charges plus ou moins strict. Là aussi il faut distinguer entre des labels propres autoproclamés, et des labels très sérieux et très stricts, publics ou privés. Dans tous les cas, il sagit de surmonter la méfiance des consommateurs et de leur donner véritablement confiance dans le caractère vert du produit. Pour cela rien ne vaut un cahier des charges élaboré indépendamment du producteur et inspecté par un organisme tiers contrôlé par lÉtat comme par exemple le label « issus de lagriculture biologique ». Les labels (cf. infra paragraphe 3, chapitre 2) sont donc des moyens de différentiation du produit lorsque celle-ci est recherchée : en ce sens ils sont source dopportunité commerciale.
Finalement, en matière de marketing, quel que soit le niveau dengagement de lentreprise, lintégration de lenvironnement peut donc être source de nombreuses opportunités.
G. Les opportunitÉs liÉes À la communication externe et À limage de lentreprise
Cest en mettant en valeur leur démarche de protection de lenvironnement que beaucoup dentreprises peuvent donner delles une image plus valorisante, à la fois auprès des investisseurs, des actionnaires, des pouvoirs publics, des riverains et des consommateurs.
Pour se faire elles multiplient :
les chartes environnementales, pleines de bonnes intentions, dans lesquelles les directions affirment leur résolution déterminée à ne plus polluer et à économiser les ressources naturelles. Généralement seul lengagement à respecter la réglementation est ferme et précis, les autres engagements étant généreux certes, mais très généraux et plutôt imprécis
;
les partenariats avec les ONG environnementales : par exemple Volvic et Lafarge avec le WWF (Word Wildlife Found) ;
les trophées comme le « Trophée de lenvironnement » de « Enjeux de lÉchos » ;
les rapports « développement durable » (cf. infra paragraphe 4, chapitre 3) ;
les sites internet dédiés à leurs pratiques en matière de développement durable (cf. par exemple celui de Renault) ;
des plaquettes spécifiques ;
des articles, reportages, et « publi-reportages » dans des journaux et revues.
Bref, elles utilisent tous les moyens susceptibles de faire comprendre (faire croire ?) aux consommateurs, aux actionnaires, aux riverains, aux citoyens,
toute lattention quelles portent à lenvironnement.
« Avoir une démarche environnementale et communiquer dessus, permet aussi détablir de bonnes relations avec les autorités publiques et locales, ou au moins de prouver aux autorités que lentreprise fait un effort. A contrario, labsence de communication vers le voisinage et vers les administrations peut être très dommageable.
Sil est une opportunité dans la démarche environnementale qui ne fait aucun doute et dont le résultat est immédiat, cest bien celle de la communication (
) externe. » (Raux, op. cit. p. 45).
H. Les opportunitÉs liÉes À la culture dentreprise et au renforcement de la cohÉsion du personnel
Sengager dans une démarche de protection de lenvironnement peut être un axe fort de la culture dentreprise. Ce peut être ainsi :
un moyen de mobiliser les énergies autour dune culture commune ;
un moyen dattirer et de conserver les jeunes diplômés et jeunes cadres par une image valorisante. Ainsi des firmes comme Hewlett Packard et STMicroelectronics considèrent leur démarche environnementale et citoyenne comme un élément important de leur attractivité. En effet, les actuelles générations demployés recherchent ladéquation entre leurs valeurs personnelles et leur travail, et le respect de lenvironnement fait plus en plus partie de ces valeurs
un moyen daméliorer la qualité du travail : les lieux de travail sont plus propres, les procédés de fabrication sont plus propres, les salariés nont plus à manipuler, voire inhaler, des produits chimiques nocifs.
Un moyen pour renforcer la cohésion au sein de lentreprise : une démarche environnementale proactive instaure une dynamique fédérative donnant à tous une fierté commune renforçant le sentiment dappartenance. Dans ce cas la charte environnementale a des effets internes : elle améliore les comportements, elle crée un climat dintégrité et dexcellence, elle permet de catalyser le changement, et elle constitue une référence com-mune pour le personnel,
En somme, elle peut être une base pour une véritable culture dentreprise.
La charte environnementale du groupe Canon
Optimiser les organisations pour promouvoir les efforts environnementaux du groupe et promouvoir une assurance environnement pour les activités de chacune des entités du groupe.
Prendre en considération la réduction des effets négatifs dans les plannings produits et dans les niveaux de développement, et conduire une évaluation de limpact environnemental.
Promouvoir le développement des technologies et des matériaux essentiels pour la préservation de lenvironnement et partager ces réalisations avec la société.
Promouvoir la conservation de lénergie et des ressources ainsi que lélimination des substances nocives dans toutes les activités du groupe.
Donner priorité aux matériaux, pièces et produits qui ont un impact le plus réduit possible sur lenvironnement dans les activités dachat des ressources nécessaires (achats verts).
Etablir un Système de Management Environnemental (SME) pour prévenir les accidents liés à la pollution et à lenvironnement, et pour augmenter la préservation de lenvironnement.
Communiquer activement à chacun de nos actionnaires des informations sur limpact des activités de Canon sur lenvi-ronnement et nos avancées dans ce domaine.
Promouvoir léducation et les activités pour étendre la con-naissance des employés sur lenvironnement afin de leur permettre de prendre des initiatives pour mener des activités environnementales
Maintenir les relations étroites avec les organismes gouvernementaux, les associations et dautres organismes concernés, leur apporter un support actif et participer à des activités de préservation de lenvironnement au sein de la communauté.
« La culture organisationnelle est un ensemble complexe de valeurs, de symboles, de croyances et de pratiques, qui définissent la manière dont une entreprise réalise ses activités. Chaque organisation a une culture : elle peut être soit fragmentée et difficile à percevoir, ou très forte, cohésive et clairement perçue. Cette culture a une profonde influence sur les salariés. Elle a plusieurs fonctions : création de distinction davec les autres organisations, transmission dune identité au personnel, mécanisme de contrôle qui permet de guider les comportements des employés. Elle est donc un facteur de stabilité. »
Ce genre daction permet de renforcer la cohésion de lentreprise, en particulier lorsque sa démarche dexcellence en matière denvironnement est reconnue et couronnée par lobtention de « Prix » pour ses actions en faveur du respect de lenvironnement.
Une démarche environnementale volontariste est alors un moyen de mobiliser les salariés et constitue donc, là encore, de ce fait une opportunité daméliorer la qualité et le rendement du travail fourni.
En résumé, nous avons identifié sept grandes opportunités qui soffrent à toute entreprise qui sengagerait de manière proactive dans une démarche environnementale. Mais nous allons voir maintenant que lenvironnement nest pas simplement un ensemble de contraintes ou dopportunités pour lentreprise, mais aussi un véritable risque à identifier, mesurer, maîtriser et assumer.
Lenvironnement considÉrÉ comme un risque
Lenvironnement est donc une menace pour les entreprises qui tardent à le prendre en compte, et une véritable opportunité pour les entreprises qui lintègrent dans leur stratégie.
Mais lenvironnement représente aussi un risque pour celles qui ne sy intéresseraient pas.
a) Le risque daccident environnemental
Un risque dabord au sens où les accidents sont de plus en plus coûteux du fait de leur impact sur lenvironnement. Lorsquune laiterie a brûlé, les dommages causés à la rivière en aval par la brusque décharge des eaux polluées ont été trois fois plus importants que les dommages causés aux bâtiments (fait rapporté par un responsable de Groupama, Assurances Mutuelles Agricoles).
« De ce point de vue, une des premières justifications pour la mise en place dun système de management environnemental et donc dune démarche environnementale proactive, est la mise en place dune réelle démarche de prévoyance des risques. » En effet elle permet de réduire à la fois le risque de survenance et lampleur des dégâts probables. Cette démarche préventive est dautant plus justifiée que les conséquences daccidents écologiques sont parfois inconnues et souvent incalculables.
Les coûts dun accident atteignant souvent des sommes astronomiques, les assurances sont favorables à la mise en place dun management environnemental et en tiennent compte dans le calcul de leur prime. Voici, à titre dillustration quelques exemples de coûts entraînés par des accidents :
Exemples de coûts suite à un accident
Pollu-
tionCauseConséquen-
cesCoût ( en euros )Atmo-sphéri-
queSuite à lincendie dune cuve, particules noires de fioul aspirées par le système de climati-sation dune entreprise de textile voisine.Encrassement des machines et désordre dans la production de filNettoyage de machines et fil perdu :
100 000
Perte dun marché à lexportation :
500 000
TotaL : 600 000 ¬ des eauxPrésence de nitrites et de nitrates dans un cours d eau, due à une fausse manSuvre dans une station d épurationDommages à une pisciculturePertes d exploitation, alevins morts :
120 000
Dépollution :
100 000
Total : 220 000 ¬ du sous-solFuite de 100 m3 de supercarburant,
due à la rupture
dune canalisation enterréeRisque de pollution pour la nappe phréatique, nécessitant une intervention rapideFrais de pompage :
300 000
Traitement déchets :
100 000
Honoraires de bureau détude :
50 000
Total : 450 000 ¬ du solEtc.Etc.Etc.Source : Raux, ibid., p. 51).
b) Le risque de dégradation de l image de marque et de détérioration des rapports avec le voisinage et les pouvoirs publics
Un autre risque de l absence de démarche environnementale est que les relations entretenues avec le voisinage direct de lentreprise et avec les pouvoirs publics et locaux dégénèrent rapidement.
Une absence de communication de lentreprise en direction du voisinage sur les problèmes que peut poser son activité ainsi que sur la démarche environnementale mise en place peut lui être très dommageable, au point, parfois, de pouvoir conduire à la fermeture dun site. Ce genre de situation permet à M. Viardot dobserver :
« Beaucoup de chefs dentreprise reconnaissent que la crainte des associations écologistes les poussent à mieux maîtriser le facteur clé de succès que sera demain le respect de lenvironnement. »
Chacun de nous a en mémoire la manière dont Greenpeace a su clouer au pilori médiatique tel ou tel grand groupe (par exemple Total lors du naufrage de lÉrika »), et lon comprend que toute entreprise soit attentive à ce risque de mise en cause aux yeux de lopinion publique. Dans un grand groupe international, à un cadre qui demandait à son patron : « que dois-je faire en ce qui concerne lenvironnement ? », il lui fut répondu « débrouillez-vous pour quon ne se retrouve pas dans la presse ! ».
« La pression morale et la mobilisation de lopinion publique peuvent considérablement réduire la marge de manuvre des entreprises, voire leur imposer la démarche à suivre. La mise en place dune politique éthique, dont une politique de respect de lenvironnement, vise à prévenir les risques de conflits et à protéger une réputation ».
c) Le risque dune mise aux normes coûteuses
Faute danticipation, lentreprise court le risque de devoir, dans lurgence, subir le coût financier élevé dune mise aux normes environnementales.
*
Au total, ce sont donc trois risques importants que courrerait une entreprise qui ne sengagerait pas dans une démarche environnementale.
CONCLUSION DU CHAPITRE 1
Finalement nous avons identifié :
* cinq sources de durcissement des contraintes environnementales ;
* huit opportunités très incitatives ;
* trois risques importants qui devraient faire réfléchir toute entreprise.
Il apparaît donc clairement établi quune démarche environnementale proactive doit être lun des choix stratégiques forts de toute entreprise.
Reste à voir comment engager lentreprise dans une démarche environnementale.
Chapitre 2
_____________________
Le management environnemental
Quelques soient les raisons pour lesquelles lentreprise sengage dans une démarche environnementale (à reculons sous le fouet des réglementations, sans conviction sous les exigences des donneurs dordre, par opportunité, par conviction, voire même avec enthousiasme), divers outils déjà « rodés » sont disponibles pour cette démarche : les systèmes de management environnemental, les écobilans, les divers méthodes déco-conception, les écolabels, et les Plans de Déplacements dEntreprise.
La mise en place dun Système de Management Environnemental (SME)
Par Système de Management Environnemental (SME) on désigne lensemble des outils et méthodes de gestion et dorganisation dune entreprise visant à prendre en compte de façon systématique limpact de cette entreprise sur lenvironnement et à le réduire dans le cadre dune démarche damélioration progressive. La finalité du management environnemental est daméliorer lintégration de lentreprise dans son environnement et déviter ou de réduire toutes les dégradations que lentreprise peut provoquer. Le SME est lensemble des moyens de ce management.
Le système de management environnemental peut aussi être défini comme lensemble des mesures organisationnelles prises par une entreprise pour sinscrire effectivement dans une perspective de développement durable.
Etapes de mise en place dune démarche environnementale
Etapes Documents correspondants
Engagement de la Direction
Désignation dun responsable
Attribution dun minimum de moyens
Etat des lieux et Analyse :
étude des exigences réglementaires
étude des aspects et impacts environnementaux significatifs
études des risques environnementaux
Elaboration dune politique
Mise en place dune évaluation des performances environnementales
Mise en place de procédures de contrôle
Mise en place dune procédure damélioration continue
Mise en route du SME
sensibilisation du personnel
formation du personnel
Communication et Information des actionnaires, des riverains,
Charte environnementale
Lettre de mission, Organigramme
Moyens humains, matériels et financiers
Audit de conformité à la réglementation
Ecobilan de site, Bilan carbone
Analyse de risque
Plan daction
Choix dindicateurs de management et de performance
Plan daudit, Revue de direction
Dispositif dalerte
Boîte à idée
Procédure de traitement
Journal dentreprise
Stages de formation proposés
Charte environnementale
Rapport environnement
Si toutes ces étapes sont également importantes, la quatrième, lanalyse, demande de connaître et dêtre capable de mettre en uvre un certain nombre de méthodes et doutils qui sont exposés dans la suite de ce chapitre.
Disons, dans un premier temps que les grandes étapes de lanalyse environnementale sont les suivantes :
1) Audit de conformité à la réglementation
* Identification de la réglementation applicable
* Audit de conformité à la réglementation
2) Identification et mesure des effets externes de lactivité ou du site
* Identification des « aspect environnementaux »
* Mesure des « impacts environnementaux significatifs »
3) Analyse du mode de management environnemental :
* Examen des pratiques et procédures mises en place pour la prise en compte de lenvironnement.
* Eventuellement audit de conformité à un référentiel
4) Analyse des risques environnementaux :
* Identification et évaluation des risques,
* moyens de réduire loccurrence de survenance du risque par des mesures de prévention
* moyens de réduction de la gravité des effets en cas de survenance par des mesures de protection
* moyens dassurer les conséquences financières des risques en cas de survenance
* Analyse des procédures de crise.
5) Analyse de la communication et des relations avec les parties prenantes.
Les Systèmes de Management Environnemental (SME)
Chaque entreprise choisit librement lorganisation qui lui convient. Elle peut aussi prendre comme guide lun des deux référentiels existants :
le règlement Éco-Audit qui concerne les entreprises industrielles européennes,
la norme internationale ISO 14001 (qui concerne tout type dorganisation et dactivité).
Avoir une organisation conforme au règlement Éco-Audit permet de figurer sur une liste européenne, et dutiliser un logo comme écolabel. Avoir une organisation conforme aux exigences de la norme ISO 14001 permet dobtenir une certification de conformité à la norme, et den faire état publiquement.
Voyons donc maintenant ces deux référentiels de SME.
A. Le rÈglement Éco-Audit ou Emas
Le système de management environnemental et daudit, (EMAS : Environmental Management and Audit System) ou « règlement Éco-Audit », a pour objectif de promouvoir lamélioration continue des entreprises en matière denvironnement par sept actions principales :
- la réalisation dune analyse environnementale de site,
- la définition dune politique environnementale,
- la mise en uvre de programmes environnementaux,
- la mise en place dun système de management environnemental,
- leffectuation daudits environnementaux périodiques,
- létablissement chaque année dune déclaration environnementale,
- la vérification périodique par un tiers agréé.
Il résulte de ces actions que la politique environnementale nest pas figée, mais régulièrement réexaminée à la lumière des évaluations des résultats et des audits réguliers. (RAUX, op. cit.)
Ladhésion au Règlement Eco-Audit et son respect effectif autorisent lutilisation dun logo permettant de signaler la participation de lentreprise à lEMAS
(Voir la présentation synthétique de lEco-Audit en Annexe 1)
B. La Norme Iso 14001
Il sagit de définir les exigences dun système de management environnemental de haut niveau. La norme ISO 14001 est construite sur le principe de lamélioration continue cest-à-dire sur les quatre étapes de la « roue de Deming » (PDCA) :
Plan : définir les objectifs et la manière dont on va les atteindre ;
Do : former et exécuter : mettre en uvre ce quon a décidé à létape précédente
Check : vérifier que les objectifs soient atteints, identifier et mesurer les écarts
Act : prendre les mesures correctives et amélioratrices pour arriver au résultat et sassurer que cet acquis restera stable au cycle suivant.
La mise en place de la norme se traduit donc en cinq étapes :
La définition dune politique environnementale : elle comporte un double engagement : respecter les exigences réglementaires et déterminées par la norme et mettre en place un système qui permette une amélioration continue. (
) Cette démarche de recherche permanente de progrès doit également impliquer fournisseurs et sous-traitants.
La planification : cette phase comporte cinq étapes : identification des aspects environnementaux liés à lactivité ; connaissances des exigences réglementaires et contractuelles ; détermination des aspects environnementaux ayant un impact significatif sur lenvironnement ; fixation dobjectifs et cibles environnementaux ; formalisation dun programme de management environnemental permettant datteindre ces objectifs.
La mise en uvre et le fonctionnement du système proprement dit : il faut définir les rôles et responsabilités/sensibiliser et former le personnel à ce sujet/mettre en place les processus de communication interne et externe (notamment vers les fournisseurs)/formaliser les procédures et consignes nécessaires.
Le contrôle permanent de lefficacité du système et les actions correctives : il sagit de surveiller les activités qui ont un impact significatif sur lenvironnement, danalyser les incidents et non-conformités, denregistrer toute action et résultat relatif à lenvironnement, de faire un audit périodique du système.
La revue de direction qui permet une remise en question périodique du système : elle permet de réaliser les ajustements nécessaires dus aux évolutions réglementaires, aux résultats des audits internes, aux engagements damélioration continue. » (Raux, op. cit. 2002).
On peut donc constater que la structure et les exigences de la norme ISO 14 001 sont similaires à celles qui font référence en matière de management de la qualité (ISO 9001). En effet cette norme résulte du consensus international de nombreux experts de différents pays réunis en plusieurs groupes de travail qui ont élaboré au total une vingtaine de normes relatives au management environnemental (systèmes de gestion, vérification, étiquetage, évaluation des performances environnementales, cycles de vie des produits, etc.). Notons bien que seule la norme ISO 14 001 sur lorganisation du système de management environnemental peut faire lobjet dune certification par un organisme accrédité, lequel va vérifier la conformité des pratiques de management environnemental de lentreprise avec les prescriptions de la norme. Comme la norme ISO 9001, la norme ISO 14 001 exige aussi la mise en uvre dune documentation détaillée, (traçabilité) permettant de garantir le respect par lentreprise des engagements et des principes de management définis dans la norme.
(Voir la présentation synthétique de la Norme ISO 14001 en Annexe 2)
C. Les caractÉristiques communes des systÈmes de management environnemental
On peut aussi définir le SME comme étant la partie du système global de management qui comprend la structure organisationnelle, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources nécessaires aux fins de la mise en uvre de la politique environne-mentale.
Sur la base de cette définition, voyons maintenant quelles sont les caractéristiques communes de deux principales normes de SME :
Le système européen de management environnemental (EMAS).
La norme ISO 14001.
Ces deux modèles dorganisation ont en commun de reposer :
Sur un affichage clair de la volonté et des objectifs de la direction en matière de politique environnementale.
Sur lorganisation périodique systématique daudits internes et externes permettant de vérifier :
le respect des lois, décrets et règlements ;
le respect des procédures internes adoptés par lentreprise ;
leffectivité des mesures de prévention et de la maîtrise des risques prises par lentreprise.
Sur une structure organisationnelle clairement définie permettant de définir les responsabilités opérationnelles et les moyens affectés (humains, techniques, financiers).
Sur un système documentaire analogue à ceux mis en place lors dune démarche qualité.
Sur une logique damélioration continue selon le principe de la roue de Deming (selon lequel on enchaîne les cycles « plan-do-chek-act » afin de procéder à une amélioration, de vérifier que le résultat obtenu correspond à lattente et de rectifier de nouveau le tir).
Sur un système de mesure des impacts de lentreprise sur son environnement et de suivi de lamélioration de ses performances en la matière.
Ces caractéristiques communes aux différents SME en font une partie spécifiée du système global de management apte à assurer une amélioration continue en la matière, et à assurer les différentes parties prenantes (direction, actionnaires, riverains, associations écologistes,
) sur le fait que lentreprise a identifié ses principaux impacts sur lenvironnement et risques liés, et sest attaché à la tâche de les réduire et de les maîtriser, sans pour autant garantir quelle est désormais « non polluante », « propre » ou « verte ».
(Voir les étapes de mise en place dun SME conforme à la Norme ISO 14001 en Annexe 3).
MÉthodes et outils du management environnemental
Examinons maintenant les principales méthodes et les principaux outils fréquemment utilisés en management environnemental : nous verrons successivement :
la charte environnementale ;
laudit de conformité à la réglementation ;
lécobilan de site ;
lécobilan de produit (ou analyse du cycle de vie du produit) ;
léco design ;
lanalyse du contenu en énergie ;
lévaluation simplifiée qualitative du cycle de vie ;
la démarche déco conception.
(N.B. : lévaluation des performances environnementales sera présentée plus loin au point 3 du chapitre 3).
A/ La charte environnementale
La charte environnementale a déjà été présentée précédemment, au point H du paragraphe 2 dans le chapitre 1)
B/ Laudit de conformité à la réglementation environnementale
Définition
Il sagit de vérifier que lentreprise, ou tel site ou tel atelier, est effectivement en conformité avec lensemble des lois et règlements relatifs à lenvironnement le concernant.
Origine et objectif
Cest généralement la première étape de toute démarche environnementale : avant de chercher à saméliorer dans telle ou telle direction, il faut bien évidemment commencer par respecter lensemble des lois et règlements existants. (Or nous avons vu que cette réglementation peut être foisonnante).
Lobjectif est, bien sûr, dêtre en règle, et cela pour trois raisons :
* pour éviter des amendes et sanctions (pouvant aller jusquà des sanctions pénales) ;
* pour éviter que votre responsabilité soit aggravée pour « négligence coupable » ou « non respect de la réglementation »
* pour éviter quon vous montre du doigt en cas daccident (« risque de réputation »)
Etapes
Il y a deux étapes :
* Recenser et identifier les différents textes (lois et règlements) applicables à lentreprise compte tenu de ses installations et de ses productions ;
* Vérifier que ces textes sont bien respectés et que lentreprise est donc bien en conformité à la réglementation.
La réglementation
La réglementation concernant la protection des ressources naturelles est maigre : un peu leau
Lessentiel de la réglementation va concerner ;
* Les déchets
* Les rejets et pollutions (dans lair, leau, le sol)
* Les risques (sites classés, réglementation Seveso)
Quantà la nature de ces obligations, celles-ci vont être principalement de cinq sortes :
* Les obligations de déclaration ou dautorisation préalable
* Les obligations de mesure
* Les obligations de respects des normes
* Les obligations de respect de procédures
* Les obligations de transparence, de communication, voire de concertation.
C/ LES ECOBILANS
Présentons dabord rapidement les deux méthodes fondamentales (écobilan de site, écobilan de produit), puis nous reviendrons en détail sur tous ces outils.
Définition : On appelle « écobilan » une démarche générale dévaluation qui dresse un bilan des impacts environnementaux liés à la mise en uvre dun procédé, dun produit, dune activité ou dun service. Les écobilans (écobilan de site ou écobilan de produit) sont des outils qui sinscrivent dans la logique du développement durable. Dans le cadre de la démarche environnementale dune entreprise et de la mise en place dun système de management de lenvironnement, lécobilan est un outil fréquemment utilisé.
Ces écobilans sont des outils :
- dévaluation, dobjectivation des externalités environnementales,
- daide à la décision.
On distingue lécobilan de site et lécobilan de produit ou « Analyse du Cycle de Vie » (ACV) du produit.
Lécobilan de site essaie de mesurer tous les inputs et tous les outputs dun site (un atelier, une usine,
) dans la perspective de mesurer (et de réduire !) limpact de cet établissement sur lenvironnement. Sagissant décobilan de site, on parle aussi de « bilan vert » ou « bilan écologique global ». Lécobilan de produit, ou ACV, essaie de mesurer tous les impacts sur lenvironnement liés à lensemble du cycle de vie dun produit, « du berceau à la tombe ». Cest la technique la plus classique et la plus avancée pour dresser un écobilan. Dans lusage courant, le concept dACV devient de plus en plus synonyme de celui décobilan, bien que ce dernier terme fasse référence à une démarche générale dévaluation alors que le premier désigne une méthode dévaluation bien précise. Sagissant décobilan de produit, on parle aussi de « bilan écologique du cycle de vie du produit ».
1/ LÉcobilan de site
Lécobilan de site : Lécobilan de site est un tableau récapitulant lensemble des relations dun site dimplantation (un établissement, une usine,
) avec lenvironnement naturel. Il sagit donc de mesurer lensemble des flux entrants (matière première, fluides, énergies,
) et sortants (produits finis, rejets, déchets, pollutions,
, mais aussi bruits, odeurs, radiations,
).
Écobilan de site
ENTRANTS
SORTANTS
Matières premières non renouvelables (hors énergie)
MN R1
MN R2
.
MN Ri
Matières premières renouvelables
MR 1
MR 2
MR i
Consommation dénergie
énergie 1
énergie 2
énergie i
Consommation deau
Produits consommables
P1
P2
Pi
Déchets solides
D1
D2
Di
.
Rejets dans leau
R1
R2
Ri
Emissions dans lair
EA 1
EA 2
EA i
Poids total entrants
Poids total sortants
Application n° 1
Cas décole : une fabrique de boîtes de conserves
de petits pois
ENTRANTS
SORTANTS
Matières premières non renouvelables
tôle fer blanc
étiquettes papier colle
pièces rechange machines
lubrifiants
produits de nettoyage
Matières premières renouvelables
petits pois
palettes en bois
emballages carton
sucre
sel
Consommation dénergie
fuel
gaz
électricité
Consommation deau
eau
Produits consommables
petits pois fins
petits pois extra fins
Déchets solides
déchets végétaux (cosses de petits pois)
déchets de fer blanc
palettes usagées
déchets de papier
autres déchets et emballages
déchets industriels. Spéciaux (fonds de colle, produits de nettoyage)
Rejets dans leau
eaux usées
rejets identifiés :
. sucre
. sel
. colles
. nettoyants
Émissions dans lair
CO2
autres gaz
poussières
Application n° 2
Cas réel, premier écobilan dans une laiterie
ENTRANTS
SORTANTS
Matières premières non renouvelables
produits de nettoyage x
Matières premières renouvelables
lait 370 000 000 l
palettes bois x
cartons « Tétrapack » x
Consommation dénergie
fuel 6 000 tonnes
électricité x
Consommation deau
pompée dans la nappe : 13 000 m3/j
Produits consommables
lait UHT 17 000 000 l
poudre de lait 2 500 000 kg
produits frais 80 000 kg
sérum acide : vente directe 6 000 000 l
vente « concentré » 18 000 000 l
Déchets solides
boues chaulées
cartons recyclés
polyéthylène
polystyrène
divers
Total déchets 5 000 kg
Rejets dans leau eaux propres
(échange thermique) 10 000 m3/j
eaux usées 3 000 m3/j
Émission dans lair
total fumées 12 362 m3/h
poussières 1,1 kg/h
indice pondéral moyen des fumées ramené à 7% de CO2 (1) 0,08 g/m3
Source : Enquête auprès dORLAC /CEDILAC.
SO2 et Nox ne sont pas mesurés, car la puissance thermique de 18mwh utile à pleine capacité est inférieure à 50 mwh et donc aucune mesure nest imposée.
On voit avec cet exemple certes très incomplet que la démarche a surtout le double intérêt, dabord de sessayer et de sobliger à ne rien oublier lors de lanalyse des aspects et impacts environnementaux, et ensuite de mesurer et rendre visible ce qui souvent ne lest pas ou est sous-estimé ou négligé.
Application n°3
Eco bilan dune usine fabriquant toutes sortes de papiers
ENTRANTSSORTANTS1 Matière premières renouvelables (en tonnes)
11 bois , chiffons
12 vieux papiers
14 papiers demballage
16 papiers recyclés
18 carburants
2 Matières premières non-renouvelables (en tonnes)
22 produits chimiques
chlore,
soude,
lessive de bisulfite de calcium
sodium
magnésium
anhydride sulfureux
peroxyde dhydrogène
détergents
huile pour les machines
23 produits de couchage
24 encre
films plastiques
colle
3 Consommation deau (m2 tonne)
33 dilution de la pâte
- lavage des machines,
- lavage de latelier
36 eaux recyclées
4 Consommation dénergies (MJ/tonne)
Electricité 42 transformation
43 production
44 emballage
46 recyclage
Gaz naturel
Fuel 43 production (séchage)
46 pour incinération de déchets5 Emission dans lair (tonne)
- poussières
- SO2 (dioxyde de souffre)
- NOX (oxyde dazote)
6 Rejets dans leau (tonne)
DBOs
DCO
MES
Matières organiques
Huiles
7 Déchets solides (tonnes)
71 copeaux bois
73 chutes de papiers
boues dencre
bidons dhuile
75 colle
76 chutes de plastique
77 papiers après utilisation
8 Produits consommables (tonnes)
papiers dimpression écrite
papiers « krafts »
papiers sanitaires et domestiques
2/ LÉcobilan de produit
Définition : Lécobilan de produit est la mesure de limpact dun produit sur le milieu naturel « du berceau à la tombe », cest à dire depuis lextraction de ses matières premières jusquà son devenir comme déchet après consommation. Cest donc la comptabilisation des flux matières et dénergie utilisés pour sa fabrication et sa consommation.
LACV concerne tout le cycle de vie : sont pris en considération aussi bien lextraction et le traitement des matières premières, le processus de production, le transport et la distribution, lutilisation, la réutilisation, lentretien, le recyclage et lenlèvement final des déchets. La réalisation dune ACV suppose donc une approche « du berceau à la tombe ». La SETAC définit lACV environnementale des produits comme « un processus didentification des impacts environnementaux négatifs associés à la vie du produit ; de quantification dune part de lutilisation de matières premières, dénergie et dautre part des rejets dans lenvironnement ; dévaluation de limpact de ces consommations et émissions ; et enfin de mise en uvre des possibilités damélioration par rapport à lenvironnement » [SETAC, 1993].
Méthode : La méthodologie de lécobilan de produit est celle que lon appelle aussi « analyse du cycle de vie » (ACV) Le cadre méthodologique proposé par la SETAC dès 1991 comprend quatre étapes :
a) Définition du but
Cette première étape consiste à :
définir lobjectif de létude, par exemple, lobjectif peut être : trouver la meilleure façon de fabriquer un produit donné, comparer entre eux des types de produits qui rendent le même service ou encore distinguer un ou plusieurs produits parmi les autres en raison de la qualité de leur bilan écologique et du service rendu (attribution dun écolabel) ;
déterminer létendue de létude (portée et degré de détail) ;
déterminer lunité fonctionnelle (unité qui permet de comparer les différents produits rendant un service similaire) ;
définir une procédure pour le contrôle de qualité et la critique des résultats.
b) Inventaire
Cette deuxième étape consiste à identifier et si possible quantifier tous les matériaux utilisés, toutes les énergies consommées, et toutes les émissions (déchets et rejets) dans lenvironnement, du produit, du processus ou de lactivité étudiée et cela tout au long de son cycle de vie.
Pendant la phase dinventaire, le produit est décomposé en ses différents éléments, chaque sous partie en ses différentes étapes. Ensuite, pour chaque étape du processus, le bilan énergétique et le bilan des matériaux sont dressés, et les émissions dans lenvironnement sont répertoriées. Il sagit de laspect méthodologique le plus complexe et le plus long à réaliser.
c) Analyse et évaluation de limpact
Cette troisième étape est un processus technique, quantitatif et/ou qualitatif, au cours duquel les impacts environnementaux négatifs identifiés lors de linventaire sont caractérisés, évalués et chiffrés. Cette phase comporte elle-même trois étapes :
La classification : groupement des données de linventaire selon un certain nombre de catégories dimpacts. Sont retenus les problèmes environnementaux considérés actuellement comme les plus importants : épuisement des ressources, santé de lhomme et de son environnement.
La caractérisation : analyse, quantification et (lorsque cela est possible) association des impacts à lintérieur des catégories dimpacts donnés, dans le but dobtenir une liste dimpacts associée avec le système étudié : le profil dimpact.
Lévaluation : les différentes catégories dimpacts spécifiques sont comparées les unes aux autres.
d) Analyse damélioration
Durant cette dernière étape, les possibilités de réduire les impacts environnementaux négatifs des systèmes étudiés sont identifiées et évaluées.
Applications : En ce qui concerne les lieux de réalisation et dutilisation de cette méthode, on retrouve des applications aux niveaux :
de lentreprise : optimalisation de processus, conception de produits moins polluants : « éco-design » ;
des pouvoirs publics : élaboration et optimalisation dune gestion de produits favorable à lenvironnement (Normalisation, écotaxes, taxes énergétiques, écolabels) ;
des consommateurs : directives et informations qualitatives en rapport avec les conséquences environnementales des achats du consommateur».
Exemples :
( Dans le domaine public : Dans le contexte de lécolabel français, lancé en 1992 par lAFNOR (Agence Française de Normalisation), lécobilan est utilisé comme outil scientifique et permet détablir, par catégories de produit (exemple : les peintures et vernis), les critères environnementaux de la marque NF Environnement. Lobjectif principal de lusage opérationnel des écobilans par les autorités publiques est de déterminer des critères environnementaux pour un groupe de produits, permettant alors de dégager des options daméliorations pour ce groupe.
( Dans le domaine privé : une entreprise, Procter and Gamble, commercialise une gamme de produits dans le secteur des détergents et de lhygiène. En 1974, cette entreprise a réalisé un écobilan concernant le type demballage des poudres de lessive, initialement emballées dans une boite en carton. Une recharge en polyéthylène a été conçue comme emballage alternatif, recharge à utiliser en combinaison avec la boite en carton. Une ACV a été réalisée pour comparer de manière systématique les dommages causés à lenvironnement par les deux systèmes. LACV a confirmé que la recharge était moins polluante que la boite en carton pour tous les critères dévaluation examinés : utilisation en matériaux et en énergie, émissions dans lair, émissions dans leau et déchet final. Létude a également montré quaussi bien la boite en carton que la recharge pouvaient être optimisées dun point de vue environnemental. Lécobilan a été introduit dans une démarche globale avec une enquête auprès des consommateurs, des calculs financiers et des études de marché. Les résultats ont montré que la recharge serait bien reçue par le marché, et que son introduction saccompagnerait dune réduction des coûts. Sur la base de ces données, lentreprise a commercialisé les recharges.
Problèmes, limites et prolongements :
( Les problèmes soulevés les plus récurrents sont : la complexité, le coût dune ACV ; la fiabilité et la confidentialité de certaines données recherchées ; le problème général de transparence de la méthode.
( Quelques limites sont également à considérer :
Tout dabord le caractère subjectif de la méthode dévaluation des impacts. Les environnementalistes notent quil est parfois délicat dutiliser les résultats décobilans, surtout quand il sagit de comparer différents impacts ou plusieurs écobilans. Par exemple, comment décider ce qui est le moins polluant entre deux techniques alternatives pour produire un produit dont lune dégage une pollution par le plomb et lautre dévore beaucoup dénergie ?
Lécobilan est généralement considéré comme un instrument utile daide à la décision, en lui donnant une base plus objective. Cependant, il ne se substitue pas à ce processus de décision qui reste irremplaçable, en particulier pour faire larbitrage entre les différents effets sur lenvironnement ainsi que pour intégrer la dimension environnementale dans un ensemble comprenant dautres aspects.
( Prolongements possibles : En ce qui concerne lintégration de différents facteurs, on peut se référer à une série dinstruments du management environnemental, tels que lanalyse de filière de produit, laudit environnemental ou encore les comptes environnementaux dentreprise, qui visent à combiner les facteurs écologiques et des facteurs socioéconomiques au stade de la décision.
Source : Richard, Note de synthèse sur lécobilan DESS GDD-UPMF.
Bibliographie indicative :
Jolliet O., Écobilans - Analyse du cycle de vie, Lausanne, Presse Universitaire Romande1999. HYPERLINK "http://www.ecobalance.com/index.html" http://www.ecobalance.com/index.html.
D/ Linventaire des Émissions de gaz À effet de serre (GES)
Définition : Linventaire des émissions de GES consiste à recenser (pour un site, une entreprise, une institution) lensemble des émissions de GES (CO², CH4,
) afin de les maîtriser et de les réduire.
Méthode : Lensemble des sources démission dun site sont dabord recherchées, identifiées et localisées, puis elles sont chiffrées en une unité commune (la tonne de CO² ou déquivalent CO²).
Applications et limites : Cette méthode simple est très utile pour la mise en uvre rapide dun « Plan Climat » ou autre plan de réduction des émissions de GES, mais il se pose très vite la question des émissions indirectes. En effet, si sur tel site on utilise x tonnes de fuel, on peut en déduire lémission de y tonnes de CO². Mais si on y utilise aussi par exemple 10 000 kW/h, il convient de tenir compte des émissions indirectes de CO², cest-à-dire du CO² émis pour la production de cette électricité. Cest ce qui a conduit à évoluer vers la méthode du « Bilan carbone » que nous présentons après.
(Voir en annexe 6 un exemple de démarche de réduction des émissions de GES)
E/ Lanalyse du cycle de vie du produit (ACV)
Cette méthode danalyse est suffisamment éprouvée et stabilisée pour avoir fait lobjet dune norme AFNOR il y a déjà plus de dix ans (norme X30-300). Sa diffusion est soutenue par la Commission européenne qui en fait lun des outils de base de la « politique intégrée des produits » (PIP) dont lobjectif est de favoriser lémergence de produits « verts » européens.
Définition : Lanalyse du cycle de vie (ACV) est une méthode de prise en compte, pour un produit donné, de lensemble de ses impacts sur lenvironnement, et cela « du berceau à la tombe », cest-à-dire depuis lextraction des matières premières jusquà la fin de vie en passant par toutes les étapes intermédiaires : production, transport, distribution, consommation.
Le cycle de vie dun produit
(Product life cycle)
Daprès ADEME, Conception de produits et environnement : 90 exemples déco-conception , Ademe Édition, Paris, 1999.
Origine : Cette approche a commencé à se développer dès 1969 aux USA sous le nom de « Resources and environmental profil analysis » et a été boostée au début des années 1970 par lensemble dévénements concomitants que furent le rapport Meadows (Halte à la crois-sance), la conférence de Stockholm en 1972 (et la notion de développement durable) et le premier choc pétrolier en 1973 (quadruplement du prix du pétrole).
Cest à cette époque que des consommateurs ont commencé à rechercher des « produits verts » et à sinterroger sur ce qui pourrait fonder sérieusement des écolabels.
Mais ce nest en fait quau début des années 1990 que cette méthode connaît un certain essor. À la fin des années 1990, les conventions de calcul des ACV sont reprises par les normes ISO 14040.
La méthode : Sur ce point, nous reprenons (Abrassart, 2002, p. 3). Il y a six étapes successives :
1. la détermination des objectifs et du périmètre de létude par une approche fonctionnelle : «par exemple supposons quil sagisse de choisir un contenant pour une boisson alimentaire, lunité fonctionnelle pourra être « conditionner un litre de jus de fruit ». On comparera alors les impacts respectifs dune bouteille en verre, dune bouteille en plastique PET ou dun emballage de type « brique ».
2. le choix des indicateurs environnementaux retenus
3. la collecte des données (étape longue et délicate)
4. la réalisation de linventaire du cycle de vie (ICV) : « pour chaque solution répondant à lunité fonctionnelle (ici : la bouteille de verre, la bouteille de PET et la brique) un bilan quantifié des entrées (les matières premières et l énergie), et des sorties (les émissions dans leau, lair, les sols, et les déchets) sur lensemble du cycle de vie est établi. Ces flux (des grammes de CO2, de CH4, de CFC11, de NH4+, de DCO, des MJ, des kg de déchets, etc.) sont comptabilisés et agrégés. »
5. le calcul des indicateurs dimpact : « Ce calcul passe par les opérations de classification (quels flux participent à quel indicateur ?), et de caractérisation (quelle contribution dun flux indicateur ?). Différents indicateurs sont calculés comme par exemple leffet de serre, la destruction de la couche dozone, la toxicité des substances, lépuisement des ressources naturelles : lanalyse est multicritères. »
6. la réalisation de simulations et linterprétation des résultats.
Les résultats : LACV a permis une réelle avancée en matière déco conception. Elle permet notamment :
didentifier lensemble des impacts environnementaux dun produit, que lon peut regrouper par familles (prélèvement de ressources naturelles, consommation dénergie, pollutions et rejets, déchets) ;
didentifier les étapes où se situent ces impacts et mettre en évidence les étapes à plus fort impact. « Par exemple, pour une automobile ou un bâtiment, lACV montre que plus de 80% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la phase dutilisation. Les axes déco conception devront donc porter de façon prioritaire sur ces étapes » (Abrassart, op. cit. p. 3) ;
dintégrer lusage (le mode de distribution et le mode de consommation) ce qui peut modifier complètement le résultat. Par exemple la bouteille de verre recyclé (et recyclable) consomme pour sa production moins de pétrole que la bouteille de plastique, mais si elle doit ensuite voyager sur des milliers de kilomètres, lavantage revient alors à la bouteille plastique, qui, beaucoup moins lourde, génère moins de consom-mation de pétrole pour son transport.
« Par exemple des études sur les « biocarburants » comme le diester montrent que ceux-ci contribuent à la diminution des émissions des véhicules mais quils peuvent simultanément engendrer davantage de pollutions agricoles. » (Abrassart, op. cit. p. 3).
Les difficultés : Les ACV sont difficiles à mettre en uvre :
elles sont longues et coûteuses ;
les données nécessaires sont extrêmement variées, dispersées et souvent difficilement accessibles.
Les limites de lACV
« LACV ne calcule pas des impacts réels mais des impacts potentiels. Quil sagisse dimpacts globaux (ex. : effet de serre), dimpacts régionaux (ex : acidification atmosphérique) ou dimpact locaux (rejet de métaux lourds), lévaluation des effets réels sous forme de dommages localisés est assez problématique. Par exemple, la nocivité réelle des substances toxiques dépend fortement du milieu dans lequel elles sont rejetées. Cest pour cette raison que lon parle dindicateurs potentiels.
LACV se restreint en outre aux indicateurs quantifiables. Comme technique comptable, lACV peut potentiellement intégrer de multiples indicateurs, à condition quils soient calculables à partir dune comptabilité de flux. Les grandeurs qualitatives, souvent locales, comme par exemple le paysage ou la bio-diversité, ne sont donc pas intégrées aujourdhui dans lACV.
LACV présente enfin des difficultés au cours de la phase dinterprétation. Le résultat dune ACV comporte en effet plusieurs indicateurs : effet de serre, destruction de la couche dozone, toxicité de leau et de lair, épuisement des ressources naturelles, etc. Pour un décideur, chaque prise de décision suppose donc une hiérarchisation préalable des préférences. Pour résoudre ces difficultés, certains proposent dagréger lensemble des résultats dans une note environnementale unique. Mais cette opération, qui repose sur un jeu de pondérations entre indicateurs, relève dun choix politique. Lanalyse multicritères permet déviter davoir à définir une pondération initiale des critères mais le résultat obtenu peut alors déboucher sur une situation indécidable dès lors quaucune solution nest dominante par rapport à lautre sur tous les critères.
Compte tenu de ces difficultés, on peut considérer lACV davantage comme un outil dinvestigation et dexploration permettant dinitier un apprentissage collectif sur le cycle de vie que comme un outil daide à la décision. » (Abrassart, op. cit. p. 4).
Exemple dapplication de lACV :
Service de livraison de repas sur le lieu de travail
Le problème posé est de concevoir un service « écologique » de livraison de repas sur le lieu de travail dans un contexte de plusieurs zones industrielles de petites entreprises. Les thèmes initiaux de travail concernent les modes de transport (tableau I) ainsi que le choix du type de vaisselle (tableau II).
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 1
Comparaison de livraisons de repas
EMBED Excel.Chart.8 \s
Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 2
Comparaison de livraisons de repas
EMBED Excel.Chart.8 \s « Bien que nécessitant des tournées doublées pour récupérer la vaisselle sale, la solution « lavable » semble intéressante du point de vue environnemental. On aurait pu craindre un impact pénalisant lié à leau. La comparaison montre que lobtention de la matière plastique est très pénalisante pour la solution jetable (eau, ressources fossiles, énergie).
Les pistes damélioration nen demeurent pas moins liées aux transports (tester les véhicules électriques, repasser le lendemain en livrant les nouveaux repas
) et au bon choix des matériaux de vaisselle durable et recyclable (acier moins noble, assiette en verre, etc.). »
Source : Vigneron J. et alii, Éco-concevoir, appliquer et communiquer, Paris, Économica, 2003, 218 p., (p. 65)
F/ Lanalyse du contenu en Énergie
et le bilan carbone
Les ACV étant lourdes et complexes, dune part, et la majeure partie des dommages causés à lenvironnement étant imputables à la consommation dénergie fossile dautre part, des entreprises mettent en uvre une approche simplifiée qui est lanalyse des besoins cumulés en énergie. Il sagit détablir la somme de toute lénergie nécessaire sur toutes les étapes du cycle de vie dun produit, directement ou indirectement. Les différentes énergies sont exprimées dans leur dénominateur commun (en joules).
Cest ce genre danalyse qui a permis de mettre en évidence la caractère « dévoreur en énergie » de certaines activités : transport aérien, certes, mais aussi culture sous serre : produire un kilo de laitue en hiver consomme un litre de fuel. On peut également comparer deux méthodes alternatives de production (la tomate sous serre consomme trois fois plus de fuel que cultivée en plein champ). On pourrait aussi désigner cette méthode comme une ACV réduite à lénergie. Bien que limitée, elle est déjà bien suffisante pour éclairer certains choix déco conception.
Plus récemment, compte tenu de lalarme sonnée pour leffet de serre, on a vu se multiplier les « bilans carbone ».
Le bilan carbone®
Définition
Le bilan carbone® dune entité (une entreprise, une administration,
) consiste précisément à identifier toutes les émissions directes et indirectes de carbone de cette entité, à les mesurer, et à les convertir en une unité de mesure commune (la « tonne équivalent carbone »), afin davoir une base pour établir un plan daction de réduction des émissions.
Méthode
La méthode est la suivante (nous nen présentons que les grandes étapes : une méthode détaillée est proposée par lADEME qui la développée et brevetée. LADEME propose également des progiciels correspondants à différents cas de figure). Cette méthode se déroule en six grandes étapes :
* Etape n° 1 : Cadrage et sensibilisation : il sagit de déterminer les objectifs et le périmètre de létude, et de sensibiliser les personnes concernées pour quelles aident à la réalisation du recueil dinformation
* Etape n°2 : Investigation et collecte des données
* Etape n°3 Calcul du Bilan Carbone® lui-même
* Etape n°4 : Propositions dactions et fixation dobjectifs de réduction des émissions de carbone. (En effet, on ne fait pas un Bilan Carbone® pour savoir, mais pour agir. La détermination de la marge de manuvre et de la capacité daction est donc fondamentale).
* Etape n°5 : Rapport final et synthèse
* Etape n°6 : Présentation des résultats.
Selon la méthodologie, mise au point et diffusée par lADEME, cet inventaire permet de comparer limpact sur leffet de serre de deux techniques ou processus alternatifs. Par exemple la société ONEO, productrice de bouchons de liège, de bouchons plastiques et de bouchons à visser en aluminium, a effectué le bilan carbone (comparatif) du bouchon de liège et du bouchon à vis en aluminium. Le résultat est que le bouchon de liège (on sen doutait !) est beaucoup plus écologique (quoique plus cher) en terme démissions totales (directes et indirectes) de carbone.
Obligation
Actuellement, le Bilan Carbone® est pratiqué volontairement par des entreprises, mais aussi des administrations, des communes,
(cf. lEtude de cas sur le Plan Climat de luniversité Pierre Mendès France).
A partir de 2012, le bilan carbone deviendra obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 500 salariés.
G/ LÉvaluation simplifiÉe qualitative du cycle de vie (ESCV)
Cette méthode conserve lesprit de lACV, mais elle lapplique avec beaucoup de simplifications, sans pour autant être trop schématique. La mise en uvre de cette méthode consiste à remplir la grille ci-dessous qui ne retient que trois catégories dimpacts et cinq phases dans la vie du produit : (cf. page suivante).
On va ensuite quantifier les impacts (quantité de matières premières consommées, quantité dénergie consommée,
) et attribuer des notes selon une grille (très favorable, favorable, défavorable, sans objet, absence de données).
Matrice ESCV
Pollutions et déchetsEpuisement de ressources naturellesBruit, odeur, atteinte à lesthétiqueExtraction de matière premièreProductionUtilisationDistribution Traitement du produit usagé
Exemple dESCV : lescabeau aluminium
Pollutions et déchetsEpuisement de ressources naturellesBruit, odeur, atteinte à lesthétiqueExtraction de matière premièreP Aluminium et plastiqueP Aluminium et plastique
?ProductionP Traitement de lacierP Energie et aluminium
?Distribution
P Housse de protection
O
?UtilisationOOOTraitement du produit usagéP Plastique et séparation alu/acier
O
?TransportP CO2, COP Fuel P Transport
Légende : P : Problème à examiner ; ? : Absence de données ; O : Sans objet
Sources : daprès Malaval et Vigneron, 2003, p.239.
« En se concentrant sur les aspects principaux, cette méthode permet des améliorations rapides sur des produits existants. Une étude sur 20 produits a été menée pas le Ministère de lenvironnement et montre lefficacité de cet outil. » Vigneron, Patingre et Schiesser, 2003, p. 44).
H/ LÉco-conception
«
si votre produit est lui-même toxique, alors arrêtez de le fabriquer ! Ne vous contentez pas de le rendre moins polluant réinventez-le. » Bill McDonough.
Pour se rapprocher dun mode de développement durable, les entreprises se sont dabord attaquées aux pollutions et rejets générés par leur activité, ce qui les a conduit à optimiser les procédés de fabrication dun point de vue environnemental. Mais elles ont compris quil faut aller au delà et que cest la conception même du produit quil faut repenser.
Définition : On appelle éco conception, la démarche consistant à réduire limpact environnemental dune entreprise en prenant en compte des critères environnementaux dès la phase de conception du produit.
Avec léco-conception, on passe dune approche « site » à une approche « produit » en même temps que lon remonte de la production à la conception.
Léco conception est une approche préventive et multicritères des problèmes denvironnement (eau, air, sols, bruits, déchets, matières premières, énergies, etc.) qui prend en compte lensemble des impacts environnementaux dun produit tout au long de son cycle de vie (depuis lextraction des matières premières jusquau devenir des produits en fin de vie), pour faire des choix de conception permettant de réduire ces impacts. « En résumé, éco concevoir, cest penser « cycle de vie » et raisonner en « multi-dimensionnel » pour les conséquences environnementales. » (Vigneron, Patingre, Ghiesser, 2003, p. 39).
Méthode : En matière déco conception, il y a une grande diversité des méthodes, de la plus simple à la plus approfondie. Dans tous les cas, elles sappuient sur les outils que nous venons de présenter : lAnalyse du Cycle de Vie, lAnalyse du contenu en énergie ?et lÉvaluation Simplifiée Qualitative du Cycle de Vie (ESCV).
La prise en compte de ces critères environnementaux va se faire pour chacune des phases du cycle de vie du produit. Il sagit de réexaminer : sa production, sa distribution, son utilisation et sa fin de vie, dans le sens dun plus grand respect de lenvironnement :
La conception du produit qui doit notamment aller dans le sens dune utilisation minimale de matières premières et dénergie.
Le choix des matières premières et composants employés dans la fabrication : en privilégiant les matériaux renouvelables et en réduisant au maximum les matériaux polluants.
Le processus de fabrication lui-même : en recherchant les économies dénergie et la réduction des pollutions.
Lemballage afin den réduire le poids et le volume, de faciliter leur réutilisation, leur recyclage et leur élimination.
Linformation donnée aux clients sur lusage du produit et son élimination en incitant à la modération et en donnant les conseils de bon usage dentretien.
Lélimination du produit en fin de vie qui doit prévoir son recyclage et sa biodégradabilité (la décomposition de ses matières composantes par la cellule dun organisme vivant).
Application : Tout produit peut faire lobjet dune démarche déco conception. LADEME soutient financièrement les entreprises dans la découverte et lappropriation de démarches déco-conception. Lintérêt de cette démarche est quelle est préventive et quelle permet de réduire les impacts sur lenvironnement à la source. « De plus, les caractéristiques initiales dun produit déterminent en général les possibilités de valorisation en fin de vie. Ainsi léco-conception transforme le principe de pollueur - payeur en trans-formateur-gagneur . Cette démarche favorise également linnovation. Et surtout elle est universelle, cest à dire quelle peut être intégrée dans une entreprise novice en matière de gestion de lenvironnement, comme être intégrée de manière complémentaire à des actions menées sur les sites et les procédés industriels (démarche ISO 14001 par exemple). » (Raux, 2002, pp. 22-23).
Quelque soit la méthode utilisée, il reste à voir comment organiser la démarche elle-même. On retiendra deux grands types de démarches :
La démarche damélioration partielle ou sélective, par laquelle les entreprises commencent le plus souvent. Ayant identifié un (ou plusieurs) problème(s) environnemental(aux) (conflit avec les riverains dun site, non-conformité à une réglementation,
) lamélioration du produit et/ou du processus est recherchée par rapport à ce seul problème (ou ces seuls problèmes) en recherchant des solutions qui le (les) suppriment ou le (les) réduisent. Mais il y a alors un fort risque que la réduction des impacts obtenue sur ce(s) point(s) entraîne laugmentation des impacts sur un (ou plusieurs) autre(s) : par exemple une économie dénergie fossile est obtenue par lutilisation disolants polluants.
La démarche intégrale, exhaustive ou systématique, quutilisent plutôt des entreprises déjà engagées dans des processus déco-conception.
Ici il ne sagit plus de réduire un ou deux impacts posant problème, mais de sinterroger sur lensemble des impacts pour réduire limpact total. Dans cette approche la prise en compte de lenvironnement va se faire à chaque étape du processus de conception : dès les choix stra-tégiques, puis lors de la conception préliminaire et de la conception détaillée (en particulier au niveau de la rédaction du cahier des charges fonctionnel) et enfin lors de lindustrialisation. Ici lanalyse fonctionnelle est fondamentale. En effet, dans la première méthode, il ny a pas vraiment de retour sur les fonctions ni dinterrogation sur la manière de les remplir : on se demande simplement si on peut remplacer un vernis polluant par une peinture moins polluante
Dans la seconde méthode on se demande dabord quelles sont les fonctions vraiment nécessaires, et comment les remplir de façon non polluante. Ici la méthode fait penser à lanalyse de valeur, lobjectif nétant plus la réduction du coût mais la réduction de limpact environnemental.
Recherche sur un produit nouveau
Source : ibid. p. 47.
À vrai dire il ny a pas encore de méthodologie unifiée et chaque entreprise adopte sa propre méthode, mais beaucoup se rejoignent sur ce genre dapproche, souvent sous le terme « design for environnement ».
Quelle que soit la variété des méthodes et outils (il existe même des logiciels spécialisés), lobjet de toute éco-conception reste de réduire les impacts environnementaux.
« Dans tous les cas, il est important de ne pas se contenter dune seule facette damé-lioration. Les stratégies damélioration peuvent couvrir de nombreux domaines ; à titre dexemple : loptimisation du service rendu par le produit, la préservation des ressources (la diminution des quantités matière, lutilisation des matières secon-daires,
), la réduction des pollutions, des déchets, le choix de matériaux à faible impact, loptimisation des conditions de fabrication et dassemblage, la durabilité modulaire (upgrade), loptimisation de la fin de vie, loptimisation des transports et de la distribution, etc. Chaque entreprise, chaque ligne de produit, chaque marché doit donner lieu à réflexion sur la priorisation des problèmes environnementaux et des stratégies à employer pour progresser dans la prise en compte de lenvironnement dans les produits et services. » (Ibid., pp. 46-48).
I/ LÉco-design
Dans le même temps où se développait lACV, qui est plutôt une technique dingénieurs, une évolution analogue se déroulait du côté du design et des designers. Ceux-ci ont développé une manière propre de pratiquer le diagnostic environnemental et une approche originale de léco-conception.
Origines : Dans le chapitre 4, « Repenser les produits et les process » de « Lentreprise verte », E. Laville présente lévolution du concept de design, les modifications de lappareil productif quil peut impulser, et elle donne quelques exemples dapplication. Dans les années cinquante, la réflexion sur les rapports entre lobjet et lhomme avait été poussée assez loin dans loptique humaniste dun monde meilleur. J. Vienot avait énoncé treize lois (économie des moyens et des matières, harmonie entre apparence et emploi,
) dans une optique selon laquelle le design est un acte politique (créer de la beauté est subversif). Le design doit parfaire les objets selon la croyance que leur utilité est à la fois la source et la conséquence de leur beauté. Des années cinquante aux années 1980, cette visée humaniste sest perdue, le projet du designer se réduisant à la dimension esthétique et marchande (concevoir un bel objet qui se vende bien). Cétait lépoque où le design nétait qu« un outil de marketing au service dun hédonisme superflu et ostentatoire » (Abrassart, op. cit. p. 4).
Mais avec les années 1990, lémergence des interrogations sur le développement durable a conduit des designers à renouer avec une optique volontariste et à travailler de façon responsable en tenant compte des conséquences sociales et environnementales de leurs choix. « (
) les designers doivent choisir les bons matériaux pour les emballages pour éviter le gâchis de millions de tonnes de matières premières irremplaçables et lapparition de déchets non biodégradables » (Abrassart, ibid., p. 4). À côté des designers « artistes », privilégiant le caractère créatif et artistique dun travail réduit au choix des formes, sont apparus des designers « fonctionnalistes » sengageant dans une véritable reconception du produit dans loptique du développement durable.
Dans cette optique, le designer va :
se poser la question de la raison dêtre du produit en remontant au besoin de lusager ;
envisager toutes les conséquences de son processus de production ;
considérer tous les impacts de son utilisation ;
chercher à prolonger sa durée de vie et à réduire les conséquences négatives de sa fin de vie.
Il sagit donc dune recherche déco efficacité (produire plus avec moins de matières premières et dénergie
). Cela conduit même à aller plus loin et à repenser le produit selon une nouvelle optique :
limiter les externalités négatives de lobjet ;
adopter des modes de production responsable et en particulier privilégier les produits organiques qui retournent à la nature sans polluer ;
rechercher autant que possible la dématérialisation et le remplacement dun produit par un service.
Méthode : Selon cette méthode, le designer « mène une réflexion approfondie sur les besoins et les fonctions.
Voici un tableau synthétique (cf., page suivante, Abrassart, ibid., p. 5) qui, pour six étapes du cycle de vie dun produit, se pose six interrogations de fond et essaie dy répondre dans le sens dune stratégie déco-conception.
Lapproche « question/concepts/exemples » du designer
Etape du cycle de vieQuestionsStratégies
déco-conception / ConceptExemples innovantsBesoins, fonctionComment le système du produit remplit-il actuellement les besoins sociaux ?Développement dun nouveau concept :
Innovation par la dématérialisation
usage partagé du produit.Photocopieur modulaire. Flotte de véhicules en libre service Praxitèle.MatériauxQuelle quantité dénergie et quels types de matériaux sont utilisés ?Sélection de matériaux présentant peu dimpact (renouvelable, recyclé, etc.)Pull en fibre polaire Patagonia fabriqué à partir de bouteilles en PET.FabricationQuels types de procédés sont utilisés ?Loptimisation des techniques de production (moins dénergie et de déchets, « énergie verte »).Exemples déco-procédés.TransportQuels types demballages, quels moyens de transport sont utilisés ?Réduction dutilisation des matériaux demballage (poids, volume, rotations) et mode de transport efficient en énergieEco-recharges pour lessives ou shampooings. Logistique de 3 Suisses : camions au GNV, transport combiné rail-route.UtilisationQuelle quantité dénergie, quelle maintenance, et quels types de consommables sont requis pour lutilisation ?Moins de consommation dénergie, « énergie verte », moins de consommables durabilité, structure modulaire du produit pour la réparabilité et la maintenabilitéRadio à énergie manuelle (manivelle) et solaire Freeplay. Relations clients-fournisseurs on répare le produit au lieu de le jeter sil est défaillant
Fin de vieQue devient le produit en fin de vie (réutilisation, recyclage, etc.) ?
Les matériaux et substances sont-ils identifiables ?Réutilisation du produit ou de composants, refabrication, démontage, recyclage des matériaux, incinération sûre.Exemple de refabrication des appareils photo de Kodak
Source : Abrassart, op. cit., p. 5.
Cette méthode itérative de questionnement et de redéfinition de fonction peut conduire plus loin dans la reconception du produit, que lACV qui servira plutôt à arbitrer entre techniques alternatives.
En conclusion sur léco-conception et léco-design : rappelons quelques points :
La diffusion des techniques déco conception et ladoption de pratiques déco-conception par les entreprises sont les deux conditions de toute avancée vers un mode de développement durable des entreprises. Seule une éco-conception généralisée (et en processus damélioration continue) pourra permettre de dépasser les douteux stades de déclaration des (bonnes) intentions environnementales.
Il est urgent que les entreprises sengagent à fond dans des démarches déco-conception, sans quoi le développement durable restera un vain mot.
Ces démarches reposent toute sur trois étapes incontournables (plus ou moins détaillées) :
" Inventorier et quantifier les flux liés aux différentes étapes de la vie du produit.
" Identifier et évaluer les impacts (réels ou potentiels) de ces flux et leur gravité.
" Proposer des choix de modification du produit ou de processus permettant de réduire significativement les impacts les plus graves.
(Voir en Annexe 5 le Guide des bonnes pratiques environnementales de Téfal)
Ces démarches sont complexes, longues, et nécessitent de rassembler de très nombreuses informations.
Ces démarches doivent prendre en compte lensemble des impacts environnementaux sur lensemble du cycle de vie du produit.
Ces démarches restent fragiles car la pondération évaluant la gravité de chaque impact reste et restera toujours subjective.
*
Le développement durable passe forcément par léco-conception des produits et déjà la Commission européenne envisage dimposer léco-conception des équipements électriques et électroniques. Mais léco-conception ne doit pas se borner à contribuer à réduire limpact environnemental dun produit : elle doit sinterroger sur le bien fondé du produit lui-même.
Les Éco-labels
La marque NF environnement
Définition
Gérée par AFNOR (Association Française
de Normalisation), ce label a pour objectif de certifier que les produits sur lesquels il est apposé présentent un impact négatif minime sur lenvironnement tout en garantissant une qualité dusage au moins équivalente aux produits analogues présents sur le marché. Lapposition de cette marque sur un produit est une démarche volontaire.
Naissance et contexte
La marque NF Environnement, créée en 1991, est la propriété de lAFNOR (Association Française de Normalisation), qui en assure la gestion et la promotion. A cet éco label officiel est associé un logo type qui, apposé sur un produit, atteste de sa conformité à des critères préétablis. Ces critères liés à laptitude, à lusage et à la qualité écologique des produits sont répertoriés au sein dun Règlement Technique, spécifique à chaque catégorie de produits.
Les objectifs de la marque NF environnement visent tout dabord à distinguer les produits dont limpact sur lenvironnement est réduit en promouvant la conception, la production, la commercialisation et lutilisation de produits ayant une incidence moindre sur lenvironnement pendant tout leur cycle de vie. Ensuite, ils encouragent les industriels à améliorer la qualité écologique de leurs produits. Enfin, ils contribuent à un comportement de consommateurs "éco responsables" en assurant une meilleure information des incidences quont les produits sur lenvironnement.
Mise en place
La marque NF environnement est une démarche de certification : son obtention se fait selon une procédure rigoureuse.
Intérêt
Lapposition de NF environnement sur un produit est dabord une marque dengagement de lentreprise en matière denvironnement, et elle donne confiance à ses clients en ce qui concerne ses caractéristiques environnementales.
Pour en savoir plus
HYPERLINK "http://www.marque-nf.com" www.marque-nf.com
Léco-label européen
Également appelé « label écologique communautaire », cette certification est commune à tous les pays de lUnion Européenne. Ce label a été institué par règlement n°880/92/CEE. Ses objectifs sont multiples. Dune part, il est destiné à promouvoir la conception, la production, la distribution et lutilisation de produits ayant une incidence moindre sur lenvironnement sur lensemble de leur cycle de vie. Dautre part, il vise à mieux informer les consommateurs des effets quont les produits sur lenvironnement. Enfin, ce label assure le consommateur que le produit sur lequel il est apposé conserve toutes ses qualités de sécurité et dusage.
Comme la marque NF environnement, ce label tient compte de lensemble du cycle de vie du produit. Cette certification est délivrée par le ou les organismes qui ont été désignés compétents par chaque État membre. En France, lorganisme compétent est lAFNOR.
Le plan de Déplacement dentreprise (PDE)
Définition
Il sagit, pour une entreprise, à partir dune étude des modes de déplacement domicile/travail de ses salariés, détablir un plan daction visant à réduire les déplacements en automobile en faveur des transports en commun et des modes de déplacement « doux » (marche à pied, vélo, vélo à assistance électrique, covoiturage,
).
Motivation
Pour lentreprise, il sagit dun comportement citoyen pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (G.E.S.), et des nombreux polluants rejetés dans lair par les automobiles (oxydes dazote, métaux lourd, particuliers,
) qui sont la source de 40% des pollutions de lair de nos agglomérations.
Mais les entreprises y trouvent aussi leur intérêt :
Aménager une place de parking leur coûte facilement 5000 euros
Les embouteillages sont la cause de nombreuses arrivées en retard des salariés.
Exemple
ST Microélectronique, le géant des semi-conducteurs, a lancé un PDE sur son site de Grenoble. Ce bilan comporte une longue liste de mesures, parmi lesquelles on peut noter :
- navette gratuite entre la gare et lentreprise
- doublement du nombre de places de stationnement couvert pour les vélos
- financement jusquà 80% de labonnement mensuel des salariés aux transports en commun.
- kit de sécurité distribué aux cyclistes (brassard déclairage, chasuble fluo, casque, bombe anti-crevaison
)
- encouragement des motorisations alternatives (GNV, GPL, électricité)
- encouragement au covoiturage
- etc.
Sur les 1800 salariés, 1000 ont renoncé à leur voiture.
Dans ces conditions, on se prend à rêver que toutes les grandes entreprises fassent de même,
ainsi que les grandes administrations (on parle alors de PDA)
Conclusion du chapitre 2
En 2010, date de rédaction de cet ouvrage, le management environnemental repose sur trois piliers :
1. Dune part sur les Systèmes de Management de lEnvironnement (SME), dont nous avons présenté les deux modèles internationalement reconnus (EMAS et ISO 14000) ;
2. Dautre part sur les méthodes de mesure et danalyse des impacts envisagés à partir dun site (écobilan de site) ou dun produit (écobilan de produit ou ACV) ;
3. Enfin sur les méthodes déco-conception des produits (ou procédés) dont nous avons présenté les deux principales (éco-conception et éco-design).
Notons au passage quelques remarques importantes :
1 La Communauté Européenne appuie fortement ces démarches puisque le règlement déco-audit sest fait sous son égide, et quelle appuie fortement léco-conception de produit dans le cadre de la Politique Intégrée des Produits (PIP).
2 Si les SME peuvent dores et déjà donner lieu à certification (par exemple conformité à la norme ISO 14001), la labellisation des éco produits est plus difficile à organiser et donc nettement moins avancée (hormis les « produits issus de lagriculture biologique » dont la certification est possible par rapport à une norme européenne depuis plus de dix ans).
3 Les SME sont de plus en plus souvent rapprochés des SMQ (Systèmes de Management de la Qualité) et des systèmes de management de la sécurité (voire de Hygiène/Santé/ Sécurité). On parle maintenant de management intégré QSE ou QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement).
Sources :
Abrassart Christophe et Aggeri Franck, « Eco-conception : du cycle de vie du produit au management environnemental », Problèmes Economiques, n°2776, 18 septembre 2002, pp.1-7.
ADEME, « Conception de produits et environnement : 90 exemples déco-conception », ADEME Éditions, 1999.
ADEME, Module de sensibilisation à léco-conception, téléchargeable sur le site :
HYPERLINK "http://www.ademe.fr/entreprises/management-environnemental/ approche-produit/innovation.fr" http://www.ademe.fr/entreprises/management-environnemental/ approche-produit/innovation.fr
Grisel L. et Duranthon G., « Pratiquer léco-conception », AFNOR/ collection pratique, 2001.
Laville Elisabeth, Lentreprise verte, Paris, Village mondial, 2002.
Ventere J.-P., « Conception écologique des produits », Techniques de lingénieur, G6000 Vol G1, 1997.
Vigneron J. et Patingre J.-F, Eco-conception, concept, méthodes, outils et guides dapplication, Paris, Economica, 2001.
Vigneron J., Patingre J.-F., Schiesser P., Eco-concevoir, appliquer et communiquer, Paris, Economica, 2003, 218 p.
Vincent Philippe, « Léco-conception des produits et des services », Préventique, n°71, septembre-octobre 2003, pp. 16-19.
Chapitre 3
_____________________
Comptabilité, audit, performances
et information
Compte tenu de lintitulé de cet ouvrage, il nest abordé sous ce titre que la question de la prise en compte de lenvironnement dans la comptabilité de lentreprise, et non pas celle de la prise en compte de lenvironnement dans la comptabilité nationale qui relève du cours déconomie de lenvironnement et du cours de comptabilité nationale.
Nous verrons successivement la prise en compte de lenvironnement dans la comptabilité, les audits liés à lenvironnement, la mesure des performances environnementales et linformation relative à lenvironnement.
1. La comptabilitÉ environnementale
Il nexiste pas de comptabilité environnementale au sens où elle impliquerait un nouveau système de comptabilité générale, un nouveau cadre comptable, de nouvelles règles, etc.
La comptabilité environnementale dont nous parlons ici désigne la manière :
dont sont traités comptablement des éléments très liés à lenvironnement : provisions pour risques environnementaux, pour charges liées à une pollution,
dont sont traitées les informations environnementales dont lévocation est nécessaire pour donner une « image fidèle » ou pour tenir compte du principe de prudence dans la présentation du patrimoine de lentreprise et de ses résultats annuels.
Notons que ce genre de préoccupation est relativement récent : ce nest quau début des années 1990 quune thèse et quelques articles ont permis aux quelques rares personnes sintéressant à ce sujet de le vulgariser quelque peu. Citons le dossier environnement de la Revue Française de gestion (1990), celui de la Revue Française de Comptabilité (n°232 novembre 1995), les brochures de lordre des experts comptables publiées en 1996, larticle de Yves Bernheim « Comptabilité et environnement » paru dans la Revue de droit comptable (n°96-1, 1996) et celui de Alain Mikol, « Que faut-il peindre en vert ? » de la Revue Française de Comptabilité (n°288, avril 1997) dont sont extraites les citations ci-après.
La question ici posée est la suivante : que doit comprendre une comptabilité environnementale ?
« Le traitement en comptabilité générale des informations environnementales nécessite principalement des provisions pour risques et charges (§1), des informations en annexe (§2) et le cas échéant une adaptation du plan de comptes (§3). Ce traitement peut être complété par la mise en place dun système dinformation lié à lenvironnement (§4) ». (Mikol, 1987, p. 13).
A. Des provisions pour risques et charges
La loi française ouvre la possibilité de constituer des « provisions liées à lenvironnement qui nont pas pour objet de réparer les dommages causés mais simplement de prévoir des dépenses particulières que la législation rend obligatoires (
) » comme par exemple :
les frais de remise en état dune carrière à la fin de son exploitation ou les frais de remise en létat dun site industriel (dépollution des sols par exemple) ;
les amendes et sanction pénales encourues lors dune procédure en cours liées à une pollution. (En effet, en France, le code pénal prévoit depuis 1994 des sanctions pénales contre les personnes morales qui auraient enfreint des lois, et cela inclut bien sûr les lois concernant lenvironnement) ;
plus généralement les charges futures risquant dêtre mises à la charge de lentreprise à la suite de la mise en uvre du principe pollueur-payeur.
« Le problème nest bien entendu pas dans lécriture elle-même (débiter un compte de charge et créditer un compte du passif), mais dans le choix de lexercice de comptabilisation et du (des) montant(s) à comptabiliser. », (Mikol, 1997, p. 13).
B. Des informations en annexe
« Lannexe est faite pour compléter et commenter linformation donnée par le bilan et le compte de résultat » (art. 9 al. 4 du Code de commerce) et le Commissaire aux comptes certifie que le « tout indissociable » (art. 8 al. 3 du Code de commerce) que constituent le bilan, le compte de résultat et lannexe donne une « image fidèle » de la situation de lentreprise.
Dans ces conditions, il y a lieu de faire figurer en annexe toute information susceptible de contribuer de façon importante à limage fidèle de ce « tout indissociable » et notamment des informations relatives à des risques environnementaux, à des procédures en cours, à de gros investissements qui seraient rendus nécessaire par une nouvelle réglementation
La difficulté est de savoir jusquoù aller tant que le législateur ou les bons usages de la profession dexpert comptable nont pas établi une norme par loi ou par coutume.
« Lenjeu est ici fort simple : en labsence de normalisation des informations liées à lenvironnement à indiquer en annexe, toute entreprise court le risque de se voir un jour reprocher davoir publié des comptes qui ne donnaient pas une image fidèle parce quil y manquait des informations » (Mikol, 1997, p. 14).
Nous verrons plus loin que, depuis, la législation et la pratique ont permis de dégager des exigences assez claires
C. Une adaptation du plan de comptes
« Les entreprises peuvent adapter la numérotation comptable quelles utilisent pour encoder dune manière particulière les opérations (charges, investissements, ventes, (
) liées à lenvironnement. » (Mikol, 1997, p. 14).
Par exemple elles peuvent prévoir un sous compte 13,8 x pour faire figurer une aide reçue de lUnion Européenne au titre des projets novateurs en matière de protection de lenvironnement, ou un compte 63 x pour des taxes sur des rejets atmosphériques ou pour la redevance pour détérioration de la qualité des eaux.
« Cette possibilité dordre purement technique permet le regroupement des chiffres liés à lenvironnement, qui figurent au sein de divers postes du bilan et de compte de résultat, et facilite ainsi les choix des éléments à commenter en annexe.» (Mikol, ibidem, p. 14).
D. La mise en place
dun systÈme dinformation environnementale
En fait, dans le cadre des systèmes de management de lenvironnement quelles mettent en place, les entreprises ont besoin de bien plus (et bien autre chose) que de deux ou trois numéros de compte supplémentaires ou deux ou trois alinéas dans lannexe : cest vers de véritables rapports environnement quelles se sont orientées depuis 10 ans (Les firmes chimiques comme Rhône Poulenc en premier, suivies de très près des papetiers et des cimentiers
).
Dès lors, ce qui est nécessaire est la mise en place de tout un système dinformation sur les modalités et lampleur de leurs prélèvements de ressources naturelles, de leurs déchets, de leurs rejets, de leurs efforts anti-pollution. Beaucoup de flux sont alors à traiter en terme physiques et pas seulement monétaires, et nous sortons alors de la comptabilité proprement dite qui, par définition, se réduit à ne traiter que de ce qui est « réductible à des euros ». Tout ce qui concerne les études dimpact, les politiques, les plans daction, et la mesure des performances relève de ces « rapports environnement ».
2. Laudit environnemental
Définition
Un Audit Environnement est un audit spécialisé visant à vérifier si lentreprise respecte bien les réglementations externes et/ou les procédures internes en matière denvironnement.
(Rappelons quUn Système de Management de lEnvironnement (SME) est un ensemble comprenant une organisation, des responsables, des objectifs, des politiques et des ressources en vue de la réduction des impacts de lentreprise sur son environnement, et quun SME prévoit généralement un certain nombre daudits environnementaux)
a) Les divers audits denvironnements
(Nous reprenons ici la typologie de Thomson Rebecca, Simpson Tom et Le Grand Charles, « Laudit denvironnement », Revue française de lAudit Interne, n°115).
Les audits internes sont réalisés par des membres du personnel à la demande de la direction. Ils ont pour but de linformer (et de la rassurer) sur le point de savoir si le fonctionnement effectif de lentreprise est bien conforme à ce quil doit être en ce qui concerne lenvironnement. (Conformité à la réglementation ou aux procédures internes)
Les audits externes sont réalisés par des experts extérieurs à lentreprise, souvent à la demande de tiers (acquéreurs dune entreprise, banque, organisme de certification,
), pour fournir des garanties à des tiers, pour vérifier le respect des réglementations externes et/ou des procédures internes, pour évaluer limpact sur lenvironnement et plus généralement établir, mesurer et comparer (par rapport à des référentiels préalablement établis) les performances environnementales de lentreprise et éventuellement la conseiller en la matière.
On distingue six sortes daudit denvironnement, quils soient effectués en interne ou par un auditeur externe :
Laudit de conformité à la réglementation a pour but de recenser et didentifier lensemble des textes de lois et règlements susceptibles de concerner une entreprise et de vérifier si les activités de lentreprise seffectuent en conformités avec ces lois et règlements, et donc de repérer et didentifier les non conformités. Laudit de conformité à la réglementation est un des outils de base dune démarche environnement.
Laudit du système de management de lenvironnement a pour but de vérifier la manière dont fonctionne lorganisation mise en place pour gérer lenvironnement.
Ces deux audits visent le plus souvent à rassurer la direction sur le bon fonctionnement interne :
Laudit dacquisition (ou de vente) a pour but dévaluer de façon précise lexistence et lampleur éventuelles du risque environnement lié à un bien faisant lobjet dun projet de transaction. Cet audit peut être demandé aussi bien par lacquéreur, son banquier, lagent immobilier ou le vendeur lui-même, mais le plus souvent par lacquéreur qui veut connaître précisément les risques quil encourt.
Laudit de suivi des matières dangereuses a pour but de vérifier les installations de production, de traitement, de stockage, de vente et de destruction où elles sont manipulées.
Laudit de produit, très proche du précédent, a pour but de fournir lassurance que, tout au long de son processus de production, les contraintes afférentes sont respectées et les risques correspondants maîtrisés.
Laudit du passif environnemental a pour but didentifier, quantifier et comptabiliser les engagements ou risques financier résultant des impacts environnementaux de lentreprise.
En séloignant de laudit pur et en se rapprochant du diagnostic, il existe aussi un audit opérationnel de réduction de limpact environnemental de lentreprise, qui a pour but didentifier les possibilités de réduire cet impact (réduction des déchets, réduction des rejets, réduction des pollutions,
).
b) Les compétences nécessaires à lauditeur environnement
Qui choisir comme auditeur ? Ce choix est délicat. La difficulté provient du fait que certaines personnes ont les connaissances et les compétences physiques, chimiques et biologiques (profil ingénieur) et dautres les connaissances juridiques, comptables et organisationnelles (profil gestionnaires), mais quil faut réunir et savoir harmonieusement combiner lensemble de ces connaissances et compétences pour faire un bon travail dauditeur environnement. Cela explique que les entreprises, après quelques essais malheureux en interne, se tournent souvent vers des auditeurs externes compétents, pourvu que cette compétence soit garantie par la réputation, et éventuellement par une certification.
Outre leurs connaissances et compétences, les auditeurs doivent aussi, bien sûr, être dune probité à toute épreuve et dune grande indépendance.
c) Lauditeur et la réglementation environnementale
Les lois et réglementations relatives à lenvironnement peuvent être dorigine locale, nationale, supranationale (européenne) ou internationale. Elles sont nombreuses, volumineuses et souvent complexes : plus de 15 000 pages aux USA ! En France le Code de lEnvironnement récemment refondu ne fait pas moins de 2 290 p., « Code de lEnvironnement », Juris Classeur, Paris, Litec, janvier 2004.
3. La mesure des performances environnementales
Comme cela a été évoqué précédemment, la mise en place dun SME implique la mise en place de critères permettant dévaluer et de mesurer les performances environnementales de lorganisation en vue de les améliorer de manière continue.
La norme internationale ISO 14031 traite de lÉvaluation des Performances Environnementales (EPE). Elle indique des pistes et donne des directives pour bâtir un outil de management interne destiné à informer en permanence et de manière fiable la direction afin de déterminer si les performances environnementales de lentreprise sont en adéquation avec les objectifs définis dans le plan damélioration. En effet, une entreprise dotée dun SME doit évaluer ses performances environnementales en les comparant avec sa politique et ses objectifs environnementaux. LEPE et les audits environnementaux permettent à lorganisation dévaluer le niveau de ses performances environnementales et didentifier les points éventuels à améliorer.
La norme ISO 14031 ne définit pas de niveaux de performance environnementale à atteindre, mais elle donne des conseils relatifs à la conception et à lutilisation de lEPE dans une entreprise, quelle quelle soit.
Quelques définitions préalables (sources : ISO 14001, 1996) :
Impact environnemental : toute modification de lenvironnement, négative ou bénéfique, résultant totalement ou partiellement des activités, produits ou services dun organisme.
Critère de performance environnementale : objectif environnemental, cible environnementale ou tout autre niveau de performance prévu, défini par la direction de lorganisme, et utilisé à des fins dévaluation des performances environnementales.
Évaluation des performances environnementales (EPE) : procédé visant à faciliter les décisions de la direction concernant les performances environnementales dun organisme, qui comprend le choix des indicateurs, le recueil et lanalyse des données, lévaluation des informa-tions par rapport aux critères de performance environnementale, les rapports, la revue périodique et lamélioration de ce procédé.
Indicateur de performance environnementale (EPI) : Expression spécifique qui fournit des informations sur les performances environnementales dun organisme. On distingue deux sortes dEPI :
* Un EPI fournissant des informations sur les efforts accomplis par la direction pour influencer les performances environnementales dun organisme est appelé indicateur de performance de management (MPI).
* Un EPI fournissant des informations sur les performances environnementales relatives aux opérations dun organisme est appelé indicateur de performance opérationnel (OPI).
Pour traiter ce point sur les mesures des performances environnementales, nous verrons successivement :
* le processus dévaluation des performances environnementales,
* les indicateurs de performances environnementales,
* un exemple dune entreprise.
A. Le processus dÉvaluation
des performances environnementales
LEPE est un processus de management interne ayant recours à des indicateurs en vue dobtenir des informations comparatives sur les performances environnementales passées et présentes de lorganisation par rapport à ses propres critères préalablement définis.
La direction de lentreprise doit être clairement engagée dans la démarche environnementale. LEPE doit être adaptée à la taille, à la situation géographique, au type dentreprise ainsi quà ses besoins et ses priorités. LEPE sinspire du modèle de management type « Plan, Do, Check, Act », de Deming.
Les étapes de ce procédé dEPE peuvent être résumées dans la liste ci-après, daprès ISO 14031.
Étapes du processus dEPE
Étape 1
Planification de lévaluation des performances environnementales :
choix des indicateurs pertinents,
évaluation du plan de mesurage.
Étape 2
Mise en uvre de lévaluation des performances environnementales :
recueil des données et informations,
mise en forme des indicateurs,
analyse des données et informations,
élaboration des rapports.
Étape 3
Vérification et amélioration du processus dévaluation de la performance environnementale :
revue du processus dévaluation de la performance environnementale
Reprenons ces trois étapes.
Étape 1 : Planification de lévaluation des performances environnementales (EPE)
Lentreprise doit choisir ses critères de performance environnementale en fonction des attentes des diverses parties intéressées et en se fondant sur les aspects environnementaux significatifs sur lesquels elle peut agir.
Le système de mesure adopté doit notamment tenir compte de :
- ses activités, produits et services,
- son organisation,
- sa politique environnementale,
- les coûts et bénéfices environnementaux,
- la situation locale, régionale, nationale ou mondiale de lenvironnement,
- des exigences et attentes des parties prenantes.
Le choix des indicateurs de performance environnementale (exemples dindicateurs ci-après) : les indicateurs sont le moyen le plus compréhensible et le mieux utilisable de présenter des données ou informa-tions quantitatives ou qualitatives. La norme retient deux grandes catégories dindicateurs :
Les indicateurs de performance de management (MPI) fournissent des informations sur ce que fait lentreprise en matière denvironnement, et donc sur des questions aussi diverses que la formation à lenvironnement, la connaissance des exigences légales, les procédures daffectation des ressources et de recherche de leur utilisation efficace, la gestion des coûts environnementaux, la prise en compte de lenvironnement dans les achats, le développement de produits moins polluants, les actions correctives qui peuvent avoir une incidence sur ses performances environnementales. Ils visent donc à mesurer les efforts faits par lentreprise en matière de management environnemental.
Les indicateurs de performance opérationnels (OPI) fournissent des informations sur limpact de lentreprise sur lenvironnement, et donc sur la consommation dentrants (matériaux, énergie et services) ; sur les performances relatives à la conception, linstallation, lexploitation et la maintenance des équipements ; et sur limportance des sortants (produits, services, déchets et émissions). Ils visent donc à mesurer les résultats atteints par lentreprise en matière de management environnemental.
Le schéma suivant donne un aperçu global des opérations dune entreprise :
ENTRANTS SORTANTS
- matériaux - produits
- énergie - services
- services - déchets
- émissions
Approvisionnements Livraisons
Source : ISO 14031, 1997.
Les indicateurs opérationnels concernent essentiellement la nature et la quantité des entrants, la nature et la quantité des sortants, léco efficacité du processus de production. Ils visent donc à mesurer limpact de lentreprise sur son environnement.
Étape 2 : Lexécution : utilisation des données et informations
Le recueil de données par lentreprise doit permettre de fournir des éléments de calcul des valeurs des indicateurs sélectionnés pour lévaluation des performances environnementales (EPE). Ces données sont dorigines diverses et peuvent être obtenues grâce :
- à la surveillance et aux mesures,
- aux entretiens et observations,
- aux rapports dinventaires et de production,
- aux rapports daudits environnementaux,
- aux rapports et études scientifiques,
- aux fournisseurs et contractants,
- aux clients et consommateurs,
- aux entreprises de service intervenant dans ou pour lentreprise
-
Il faut ensuite prendre en compte les données pertinentes et fiables qui ont été recueillies pour les analyser et les convertir grâce à des calculs et méthodes statistiques en informations décrivant les performances environnementales de lentreprise. Il faut enfin analyser ces informations et élaborer les rapports qui serviront à identifier les nouvelles actions destinées à améliorer ou maintenir le niveau de performance environnementale. Ces informations serviront également pour lélaboration du rapport de synthèse « (rapport environnemental » ou « rapport développement durable ») dans une optique de communication interne et externe.
Étape 3 : La Vérification et laction : revue et amélioration de lEPE
Les étapes dune revue de lEPE et de ses résultats peuvent inclure une revue :
- de la rentabilité et des avantages obtenus,
- des progrès en matière de performance environnementale,
- de la pertinence des critères de performance environnementale,
- de la pertinence des indicateurs sélectionnés pour lEPE,
- des sources de données, des techniques de recueil de données et de la qualité des données.
Lentreprise peut-être amenée à se poser plusieurs questions afin de faire progresser sa démarche environnementale :
LEPE est-elle appropriée aux critères de performance environnementale de lentreprise ?
LEPE génère-t-elle de la valeur au sein de lorganisme ?
La mise en place de SME illustre la prise de conscience et limplication grandissante des entreprises dans la protection de lenvironnement. Or il ny a pas de SME digne de ce nom sans un système dévaluation des performances environnementales afin de détecter et mesurer les écarts éventuels par rapport aux objectifs fixés.
La réussite de la démarche environnementale passant par la mesure des performances environnementales, il est donc fondamental de bien choisir les indicateurs de performance environnementale.
B. Le choix des indicateurs de performance environnementale
Il existe plusieurs approches permettant de choisir des indicateurs dévaluation des performances environnementales :
Approche cause/impact : une analyse présentant les causes directes ou indirectes liées aux aspects environnementaux significatifs peut aider à choisir les indicateurs à suivre : indicateurs permettant de suivre les causes, indicateurs permettant de suivre les impacts.
Approche fondée sur lévaluation des risques environnementaux associés aux activités, produits et services de lentreprise :
Approche fondée sur le cycle de vie : prise en compte des entrants et sortants liés aux produits ainsi que des impacts environnementaux significatifs à une étape quelconque du cycle de vie d un produit.
Exemples d indicateurs pour l évaluation des performances environnementales
" Indicateurs de performance environnementale de management (MPI)
Au niveau commercial :
le nombre de produits qui sont destinés à être désassemblés, recyclés ou réutilisés,
le nombre de produits avec des instructions concernant l utilisation et l élimination sans danger pour l environnement.
Au niveau des Achats :
le nombre de membres du service Achats de l entreprise formés à la prise en compte de lenvironnement lors des achats,
le nombre de fournisseurs et de contractants qui ont été sollicités au sujet de problèmes environnementaux,
le nombre de prestataires de services contractants qui disposent dun système de management environnemental opérationnel ou certifié,
Au niveau financier :
les coûts (en termes d exploitation et de capital) liés aux aspects environnementaux d un produit ou d un procédé),
les économies réalisées grâce à la réduction des ressources utilisées, à la prévention de la pollution et au recyclage des déchets
Indicateurs opérationnels de performance environnementale (OPI)
Les opérations de lentreprise peuvent être regroupées de manière logique, en se fondant sur les entrants et les sortants liés aux installations physiques et aux équipements de celle-ci.
Ces opérations sont représentées dans le schéma suivant :
ENTRANTS SORTANTS
Approvisionnements Livraisons
Source : ISO 14031, 1997).
Les indicateurs vont concerner tous ces éléments :
les entrants : matériaux, énergie, services,
les installations physiques et équipements,
les sortants : produits, services fournis, déchets, émissions.
On aura par exemple (les normes ne prescrivent pas une liste précise dindicateurs) :
Matériaux :
- quantité de matériaux transformés, recyclés ou réutilisés,
- quantité deau consommée par unité de produit.
Énergie :
- quantité dénergie utilisée par année ou par unité de produit,
- quantité de chacun des types dénergie utilisés.
Services utiles aux opérations de lorganisation :
- quantité de matériaux dangereux, de détergents utilisés par des prestataires de services contractants,
- quantité ou type de déchets générés par des prestataires de services contractants.
Installations physiques et équipements :
- nombre déquipements conçus pour permettre un désassemblage facile, un recyclage et une réutilisation des composants
- consommation moyenne du parc de véhicules.
Approvisionnements et livraison :
- nombre de livraisons quotidiennes par mode de transport,
- nombre de voyages daffaires économisés grâce à dautres moyens de communication.
Produits :
- pourcentage du contenu dun produit pouvant être réutilisé ou recyclé,
- durée dutilisation du produit.
Services fournis par lentreprise :
- quantité de détergent utilisé par mètre carré (pour une entreprise de nettoyage),
- quantité de carburant consommée (pour une entreprise de transport)
Déchets :
- quantité de déchets par année ou par unité de produit,
- quantité de déchets par catégories : banaux, recyclables, toxiques,produits chaque année,
- quantité totale de déchets mis en décharge chaque année,
- quantité de déchets stockés sur le site,
- quantité (contrôlée) de déchets dangereux éliminés par une entreprise spécialisée.
Émissions :
- quantité démissions spécifiques par année,
- quantité dénergie perdue liée aux émissions dans lair,
- quantité de matériaux déversés dans leau par unité de produit.
Cette liste dindicateurs nest pas exhaustive et est à adapter au type dactivité de lentreprise.
C. Exemple dindicateurs de performance environnementale
(Voir en Annexe 7 des exemples dindicateurs de performance environnementale. Voir également en Annexe 8 des extraits du rapport « développement durable » 2007 de la société Lafarge (pour la partie environnement seulement).
4. Linformation relative À lenvironnement
Linformation sur la situation de lentreprise vis à vis de lenvironnement (prélèvement de ressources non renouvelables, rejets, déchets,
et plus généralement impacts, mais aussi risque environnemental) intéresse toutes les parties prenantes de lentreprise et ne doit pas rester « sous le coude » des seuls dirigeants de lentreprise.
Déjà à la fin des années 1980, certaines (Rhône Poulenc en France) ont commencé à distiller quelques informations soigneusement choisies, et en particulier le montant de leurs investissements « en faveur de la protection de lenvironnement » (en fait le minimum pour moins saccager).
Depuis, avec la vague du développement durable, les fonds de placement et SICAV « verts » ou « éthiques » et plus généralement sous la pression de lopinion publique, de nombreuses entreprises publient des données sur leurs relations avec lenvironnement, et certaines publient même de véritables (et solides) rapports environnementaux. (Le lecteur intéressé se rapportera aux sites de Lafarge, dAir Liquide, de Renault
).
Les obligations de transparence des entreprises dans le domaine de lenvironnement ont été récemment publiées (article 116 de la loi du 15 mai 2001 et Recommandation de la Commission européenne du 30 mai 2001).
A. La recommandation de la CommunautÉ EuropÉenne
Cette recommandation ne concerne pas seulement lobligation de transparence ; elle comporte aussi des dispositions précises sur la prise en compte de lenvironnement dans les comptes des sociétés.
Informations figurant dans le corps du rapport
Informations ayant une incidence sur les performances ou la situation financière de lentreprise concernant en particulier :
la politique et les programmes adoptés par lentreprise en matière de protection de lenvironnement ;
les améliorations réalisées dans des domaines clés de la protection de lenvironnement ;
le degré de mise en uvre des mesures de protection de lenvironnement pour se conformer à la législation en vigueur ou anticiper une modification déjà convenue ;
les performances environnementales, notamment en matière de consommation et démission et délimination de déchets ;
lexistence dun rapport environnemental séparé.
Informations figurant dans le bilan
Les provisions environnementales dans la rubrique « Autres provisions » ou, si elles revêtent une importance significative, par mention séparée.
Informations figurant dans lannexe des comptes
le mode dévaluation appliqué pour les questions écologiques,
les dépenses environnementales exceptionnelles imputées au compte des profits et pertes,
des informations détaillées sur le poste « Autres provisions » si elles napparaissent pas au bilan,
les passifs environnementaux éventuels,
la description et la nature de chaque passif et le taux dactualisation utilisé, si la méthode de la valeur actualisée a été utilisée,
le montant des dépenses environnementales portées au compte des profits et des pertes et la base de calcul de ces montants,
le montant des dépenses environnementales effectuées au cours de lexercice de références,
les amendes et pénalités infligées pour violation des règles applicables en matière denvironnement et les indemnités versées aux tiers,
les aides publiques reçues ou promises à lentreprise et qui sont liées à la protection de lenvironnement.
B. Lobligation rÉsultant de la loi française
Quelles sont Les informations devant figurer au Rapport de gestion ?
Larticle 116 de la loi sur les Nouvelles Régulations Économiques (loi NRE) stipule que les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé (cest à dire les sociétés cotées en Bourse) doivent faire figurer dans leur rapport annuel des informa-tions sur la manière dont la société prend en compte les conséquences sociales et environnementales de son activité.
Les modalités ont été précisées par décret.
De son côté, la COB (devenue depuis lAMF) a émis une instruction en mars 2001 précisant les informations à faire figurer au sujet des risques et passifs environnementaux dans les prospectus dinformation relatifs à une émission dactions ou dobligations (ou relatifs à un appel à lépargne publique).
Les obligations législatives et réglementaires (C. Com. Art L. 225-102-1 et R 225-105) définissent les informations devant figurer au Rapport de gestion en ce qui concerne les impacts environnementaux (utilisation de ressources, rejets et pollutions), les actions engagées et lexistence de passifs environnementaux.
Obligation dinformation sur lenvironnement des sociétés cotées
Le rapport de gestion doit comprendre des informations sur :
Lutilisation des ressources :
1) la consommation de ressources en eau, matières premières et énergie avec, le cas échéant, les mesures prises pour améliorer lefficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables, les conditions dutilisation des sols, les rejets dans lair, leau et le sol affectant gravement lenvironnement, les nuisances olfactives et sonores ainsi que les déchets liés à lactivité de lentreprise.
Exemple
Optimisation de lusage et la consommation des ressources naturelles : pour leau, généralisation dinstallations en circuits fermés, amélioration des process, innovation continue sur les produits de canalisation, politique de contrôle des approvisionnements : pour le bois : certifications PEFC et FSC dusines (bois en provenance de forêts gérées durablement), vente de bois pour le pôle distribution/bâtiment certifié ; recyclage des matières premières secondaires. (Source : Rapport dactivité 2006, Saint-Gobain)
Les actions engagées
2) Les mesures prises pour limiter les atteintes à léquilibre biologique, aux milieux naturels ainsi quaux espèces animales et végétales protégées ;
3) Les démarches dévaluation ou de certification faites en matière denvironnement ;
4) Les mesures prises, le cas échéant, pour assurer la conformité de lactivité de la société aux dispositions législatives et réglementaires applicables en cette matière ;
5) Les dépenses engagées pour prévenir les conséquences de lactivité de la société sur lenvironnement ;
6) Lexistence, au sein de la société, de service internes de gestion de lenvironnement, la formation et linformation des salariés sur celui-ci, les moyens consacrés à la réduction des risque pour lenvironnement ainsi que lorganisation mise en place pour faire face aux accidents de pollution ayant des conséquences au-delà des établissements de la société ;
7) Tous les éléments sur les objectifs que la société assigne à ses filiales à létranger sur les points 1 à 6 ci-dessus.
Lexistence de passifs environnementaux
8) Le montant des provisions et garanties pour risques en matière denvironnement, sauf si cette information est de nature à causer un préjudice sérieux à la société dans un litige en cours ;
9) Le montant des indemnités versées au cours de lexercice suite à une décision judiciaire et les actions menées en réparation de dommages causés à lenvironnement.
Source : « Le rapport de gestion : guide délaboration » RF Comptable, N° 348, mars 2008,
Pour les sociétés non cotées, il ny a, pour le moment, aucune obligation dinformation sur les performances sociales ou environnementales. Ces sociétés peuvent donner un minimum dinformations environnementales en suivant les indications de la norme ISO 14006/2006 « Management environnemental Communication environnementale Lignes directrices et exemple » (disponible sur le site de lAFNOR : HYPERLINK "http://www.afnor.org" www.afnor.org).
Cotées ou non cotées, les entreprises volontaires peuvent toujours se référer à la batterie dindicateurs développée par le GRI (cf. annexe).
Notons que la question de savoir quelles informations il faut rassembler et rendre publiques reste un sujet de discussion permanent sur Internet. Notons surtout quil ressort clairement que les choses sont en train de changer et que dorénavant les sociétés ne pourront plus cacher leurs pratiques, ni à leurs actionnaires, ni à leurs salariés, ni à leur riverains, ni à quiconque
(Source pour ce point : Labrousse Françoise « Lobligation de transparence dans le domaine de lenvironnement », Banque Magazine n°632, janvier 2002).
Conclusion du chapitre 3
Soulignons trois points :
1. Une véritable comptabilité verte de lentreprise reste à inventer.
2. Ces dernières années, on a vu apparaître les premières obligations dinformation sur le développement durable. Dans le même temps, un premier consensus se faisait sur les grands indica-teurs de performance environnementale, et sur les méthodes daudit environnemental qui sont maintenant bien établies.
3. Il reste que « lévaluation des politiques de développement durable des entreprises doit être généralisée et améliorée à travers des indicateurs simples, normalisés, et favorisant des engagements sectoriels » comme le réclame le Collège des Directeurs de Développement Durable (Les Échos, 28-29 septembre 2007, p. 17).
Chapitre 4
_____________________
Les stratégies environnementales des entreprises
Jusquà très récemment, on peut le dire, les entreprises ont fait « nimporte quoi ». Chacun produisait et rejetait allégrement déchets, rejets dans lair, leau, le sol, sans avoir conscience du problème ou en considérant que cétait la rançon du progrès, le prix à payer
Il a fallu des décennies de luttes dassociations de riverains pour faire évoluer les choses. Mais pour obtenir des réglementations plus contraignantes, il a surtout fallu plusieurs très gros accidents (Bohpal en Inde, Seveso en Italie) et/ou de très grosses pollutions (les pluies acides,
). Et même les marées noires à répétition nont pas encore suffi pour obtenir une législation suffisamment contraignante.
Bref, pendant longtemps et sauf exceptions, les entreprises ont eu une stratégie dadaptation minimaliste aux contraintes légales et réglementaires.
Cependant, quelques entreprises ont choisi des stratégies offensives en matière denvironnement. On peut distinguer plusieurs cas :
* soit par conviction environnementaliste de leur dirigeant, ce qui était le cas du groupe de grands PDG rassemblés par M. Schmidheiny autour de la Chambre de Commerce Internationale (cf. Schmidheiny, Changer de cap, Paris, Dunod, 1992) ;
* soit par opportunité parce quil y avait la possibilité, par cette stratégie, de sassurer un avantage concurrentiel.
Cet avantage peut résulter :
soit dune image de marque plus favorable sur un marché où les consommateurs sont (ou ont été) sensibilisés (ex. : lessives sans phosphates),
soit de la maîtrise dune nouvelle technique conforme à des normes durcies (ou que le producteur contribuera à faire adopter
),
soit de la mise au point dun procédé de fabrication (ou dun nouveau produit) effectivement mois coûteux du fait de son moindre prélèvement de ressources naturelles et de ses moindre rejets dans lenvironnement.
Bref, pour beaucoup dentreprises, lenvironnement est maintenant devenu une opportunité.
Enfin, actuellement on peut dire que la prise en compte de lenvironnement est largement devenue une nécessité déterminant la survie à long terme de lentreprise. Cest pourquoi beaucoup dentreprises mettent en place un Système de Management Environnemental (SME), si possible conforme à la norme ISO 14001, et un ensemble daudits environnementaux.
Des entreprises promulguent des chartes environnementales, recherchent des labels décoproduits, adoptent des modes dorganisation interne susceptibles de mieux sorienter vers un mode de développement durable. Certaines rêvent même « décologie industrielle ».
1. Rappels sur la notion
de dÉveloppement durable
« Nous nhéritons pas de la terre de nos ancêtres, nous lempruntons à nos enfants »
Historique :
1972 : Stockholm, Conférence Internationale des Nations Unies sur lhomme et lenvironnement : Apparition de la notion d« éco-dévelop-pement ».
1987 : Rapport « notre avenir à tous », Commission des Nations Unies présidée par Madame Gro Harlem Brundtland, Premier ministre norvégien : apparition de la notion de « Développement Durable ».
1992 : Rio de Janeiro, « Sommet de la Terre » : « Déclaration de Rio sur lEnvironnement et le Développement ». Consécration de la notion de Développement Durable.
2002 : Johannesburg, Sommet Mondial du Développement Durable : Après les recommandations de Rio, ce sommet devait déboucher sur des actions. Les thèmes abordés (commerce, climats, pauvreté, etc.) lont été sous le filtre de la Mondialisation.
Définition : Le Développement Durable doit permettre de « Satisfaire les besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. » (Rapport Brundtland, 1987)
Il sappuie donc sur le « Droit des générations futures », et renvoie au concept de besoins essentiels, et à la limitation nécessaire de la pression que notre (mal) développement exerce sur lenvironnement. Le développement ne doit pas être confondu avec la croissance. Il doit être apprécié qualitativement (« le développement de tout lhomme et de tout homme » disait François Perroux).
Pour que tous les terriens atteignent le niveau de vie occidental, il nous faudrait de deux à cinq planètes supplémentaires. Lhomme doit donc adopter un mode de vie plus frugal et en tout cas moins prédateur et recentrer ses priorités vers le bien-être commun.
Trois piliers soutiennent la notion :
Écologique : il sagit de préserver les ressources à long terme et de transmettre une planète non dégradée ;
Économique : léconomie doit être au service de lhomme, et non linverse ;
N.B. : Comme dans une entreprise capitaliste, cest par définition linverse, cest lhomme qui est au service de la seule mise en valeur du capital on voit le chemin qui reste à parcourir
!
Sociopolitique : léquité, tant spatiale (Nord/Sud) que temporelle (générations actuelles/futures) et la démocratie participative (concept de « citoyenneté ») sont deux fondements essentiels du Développement Durable.
Quelle application aux entreprises ?
Depuis Rio, différentes conceptions de ce que doit être le développement durable pour les entreprises sopposent sur le niveau de contrainte, le contenu des notions, etc. Mais de plus en plus de codes de bonne conduite, de normes de production propre ou de labels de qualité envi-ronnementale sont créés afin de concrétiser lapplication des principes du développement durable aux entreprises.
Bilan et commentaires : La notion de Développement Durable a suscité un grand engouement au cours des années 1990 et elle continue de soulever beaucoup despoir. Mais, malgré une longue suite de conférences internationales, bien peu de promesses faites à Rio de Janeiro en 1992 ont été tenues pour le moment. Le protocole de Kyoto qui en découle na été ratifié quen 2004 et a bien failli ne pas lêtre. De plus les USA ne lont pas ratifié.
Le Sommet de Johannesburg devait relancer la dynamique, avec pour objectif un développement concret et citoyen, basé sur des engagements précis et chiffrés. Mais il a abouti à la confirmation de la démission des gouvernements et au mariage du business et du dévelop-pement. Pour certains, ce Sommet a dévoilé le caractère flou du concept de développement durable (leur faisant préférer celui de décroissance).
Il nen reste pas moins que, pour une partie de lopinion publique mondiale, le Développement Durable est désormais une ardente obligation, et que même les plus tièdes conviennent de plus en plus que léconomie ne doit plus primer sur le social ou lenvironnement : cette nouvelle notion a déclenché une prise de conscience, certes lente, mais qui finira par porter ses fruits.
Néanmoins, quand on voit la plupart des grands pollueurs se présenter comme autant de champions du développement durable, on commence à deviner ce que veut dire Maurice Strong, (secrétaire général des conférences de Stockholm et de Rio) lorsquil dit que nous sommes entrés « dans lère de la sauvagerie sophistiquée ».
2. Typologie des stratÉgies environnementales
des entreprises
Il est temps maintenant dessayer de caractériser les différentes stratégies possibles pour une entreprise, et de proposer des typologies. (Rappelons que notre propos se restreint délibérément à la dimension environnementale de développement durable. Les autres dimensions sont abondamment traitées dans les ouvrages relatifs au développement durable des entreprises et à la « Responsabilité Sociale des Entreprises » (RSE).
a) Une première typologie
Une première typologie très simple, voire simpliste, distingue les stratégies défensives et offensives :
La stratégie défensive, minimaliste, consiste à traîner les pieds et à ne faire que ce qui est strictement obligatoire et au moment seulement où cela devient obligatoire.
La stratégie offensive consiste à anticiper, être poisson pilote, leader, innovateur, en considérant quil y a plus à gagner à être dans les premiers que dans les derniers.
b) Une seconde typologie
Celle-ci distingue, en matière denvironnement, une déclinaison des grandes stratégies génériques ; dans ce cas là, la prise en compte de lenvironnement est mis au service dune des trois grandes stratégies et nintervient que comme un moyen de ces stratégies :
La stratégie de domination par les coûts : des actions environnementales ne sont engagées que dans la mesure où elles permettent des baisses de coûts. Des économies de consommables, des économies deau et dénergie, le recyclage de matières premières, lutilisation de pièces détachées recyclées (automobile, bureautique),
sont mises en uvre parce quelles permettent simultanément des réductions de coûts et des améliorations de la performance environnementale.
Notons que la stratégie de domination par les coûts peut être également mise en uvre à travers un lobbying efficace en matière de réglementation. En effet, si une entreprise obtient que la nouvelle norme corresponde à ce quelle fait déjà ou à ce quelle sait faire, elle gagne sur les deux tableaux :
* ses propres coûts dadaptation à la nouvelle norme seront faibles ;
* ses concurrents supporteront des coûts importants de mise en conformité aux nouvelles normes.
Il y a là un moyen de se donner un avantage concurrentiel (en termes de coût) durable.
La stratégie de différentiation : ayant détecté les attentes de la clientèle en matière de produits plus respectueux de lenvironnement, il sagit de différencier sur ce point son produit de celui des concurrents. Le caractère moins polluant du processus de production ou du produit nest alors finalement quun moyen de différencier le produit vis-à-vis de lacheteur.
La stratégie de concentration : il sagit de détecter un créneau spécifique, correspondant à une petite partie du marché, sur lequel lentreprise pense pouvoir prendre pied et conservera une position dominante voire exclusive (transformer le créneau en « niche »). Des caractéristiques environnementales strictes du produit ou du processus permettent dobtenir que les clients versent un prix supérieur garantissant les surcoûts (on peut penser par exemple à lagriculture biologique de proximité). Lécoproduit nest en fait dans ce cas quune niche parmi les autres.
c) Une troisième typologie
Cette troisième typologie sappuie sur les modes dintervention et les niveaux dengagement. (Boiral, 1998) a proposé une classification de ce quil appelle « les trois âges du management environnemental », en considérant :
* la dilution,
* lapproche palliative (traitement en bout du tuyau),
* lapproche préventive (réduction tout au long du processus).
Cette distinction des « trois âges du management environnemental » est intéressante par le parallèle quelle permet détablir avec les « trois âges du management de la qualité » : ne rien faire, contrôler en bout de chaîne, maîtriser le processus. Mais elle est plutôt une classification de létat des pratiques des entreprises et de leur évolution dans le temps, quune typologie de leurs stratégies. (cf. tableau page suivante).
Les trois âges du management environnemental
DILUTION
- Les systèmes dépuration sont inexistants ou rudimentaires ;- Les contaminants sont dilués dans leau, lair ou le sol ;- Enfouissement ou incinération des déchets.
APPROCHE PALLIATIVE
- Des systèmes dépuration sont juxtaposés aux installations existantes ;
- Les contaminants sont traités en aval du processus de production ;
- Recyclage et récupération des déchets.
APPROCHE PREVENTIVE
- Changements dans les méthodes de gestion et dans les procédés ;
- Réduction des polluants à la source (logique dintégration) ;- Réduction des déchets à la source.
Olivier Boiral, « Vers une gestion préventive des questions environnementales », Annales des Mines, Gérer et comprendre, n°51, mars 1998, p. 29.
d) Une quatrième typologie
Celle que nous proposons, repose sur les différents niveaux dengagement. En effet, nous pensons que cest plutôt la notion de niveau dengagement qui est fondamentale ; on fait le choix stratégique de sengager plus ou moins dans une démarche environnementale, tout choix étant toujours plus ou moins un pari pour lavenir. Cela nous conduit à proposer la typologie suivante :
* Stratégie de non engagement,
* Stratégie dengagement limité,
* Stratégie dengagement résolu,
* Stratégie de développement durable.
Quatre niveaux dengagement stratégiques pour lenvironnement
Stratégie de non engagementSimple respect de la réglementation sans zèle ni anticipations
Ecolo-marketing gadget ; on surfe sur la vague verte sans conviction
Mise en place dun SME uniquement pour répondre aux exigences des donneurs dordre ou clients, sans y croire. Stratégie dengagement limitéMise en uvre dactions rentables en matière déconomie dénergie, déconomie de matières premières, de réduction et de valorisation des déchets
Mise en uvre dun SME comme outil pour une véritable dynamique damélioration continue en matière denvironnement
Amélioration des processus sans toutefois sengager dans la re-conception des produits.Stratégie dengagement résoluAdoption dune organisation permettant à la direction de lenvironnement de peser effectivement sur les choix
Effort de recherche pour une reconception complète des produits et pas seulement une amélioration des processus
Intégration du SME avec le SMQ et le SM Sécurité (QSE)Stratégie de développement durableEffort de recherche pour des innovations dans le cadre danticipations pour un développement véritablement durable à long terme.
Intégration de la stratégie environnementale dans une stratégie globale de développement durable de lentreprise
Au-delà de lintégration QSE, passage à lentreprise socialement responsable et refonte de la gouvernance dans une optique de développement durable.
Faire de la notion de développement durable le fondement même de son business model
Récapitulons les retombées positives que lon peut espérer dun engagement stratégique fort dans le sens du développement durable :
lanticipation des contraintes permet dy faire face mieux et à moindre coût ;
la réduction de la consommation des ressources est source déconomies ;
la réduction de la production de déchets est source déconomies ;
lanalyse systématique du risque environnemental permet de réduire sa probabilité et datténuer la gravité de ses conséquences ;
la re-conception du produit (qui permet les points 2 et 3) est loccasion daméliorer la qualité du produit et des services liés et elle permet daugmenter la valeur ajoutée ;
la re-conception du produit permet une baisse des coûts et/ou une différenciation du produit ;
la re-conception du produit permet un repositionnement valorisant de limage de marque de lentreprise.
La re-conception du produit prépare la survie de lentreprise dans un contexte écologiquement plus contraignant (raréfaction ou renchérissement des ressources, durcissement des réglementations,
).
3. PrÉsentation de quelques stratÉgies
Le sujet est vaste et nous nous en tiendrons à un tout petit nombre dexemples, chacun pouvant/devant sinformer par la presse et/ou par internet. Nous avons choisi de présenter les orientations retenues par deux constructeurs dautomobiles, par deux fabricants dimprimantes, et par deux autres entreprises. Ces six cas correspondent à des stratégies « proactives », cest-à-dire à des stratégies dengagement résolu en faveur du développement durable.
(Voir aussi en Annexe 4 la démarche environnementale de 3 PME de la Région Rhône-Alpes).
Mais ne tombons pas dans langélisme : il y aussi le cas fréquent où les firmes ont pour stratégie de bloquer/ralentir/atténuer les projets de réglementation environnementale. Ce lobbying, souvent efficace, est en général organisé par lunion professionnelle de la branche. Dans lexemple que nous donnons cest lensemble de lindustrie chimique européenne qui sest liguée pour bloquer le projet de la Commission Européenne. De même, il convient de sinterroger sur la portée de lengagement de nombreuses firmes multinationales dans le « Global compact » de lONU.
A. Lindustrie automobile et lenvironnement
Lautomobile est le type même de bien aux antipodes dun mode de développement durable :
Pour sa production, elle utilise une somme considérable de matières premières épuisables, dont lextraction et le transport sont polluants. Sa production utilise plus de pétrole quelle nen consommera pendant sa durée de vie. De plus sa production génère nombre de déchets dont de nombreux déchets industriels spéciaux, certains savérant extrêmement polluants (peintures, solvants,
).
Par son usage, elle consomme de lénergie fossile comme carburant, des hydrocarbures comme lubrifiants et pour les pneus. Son usage rejette dans latmosphère du CO2 en quantité (effet de serre), des oxydes dazote et dautres gaz polluants, du plomb et des particules dont les effets sur la santé sont maintenant avérés.
Par sa fin de vie, elle génère, une fois quon a pu récupérer ce qui pouvait lêtre, une masse considérable de déchets (malgré leur efficacité, les usines qui optimisent la destruction des véhicules usagés et la récupération et/ou la valorisation de ce qui peut lêtre, obtiennent à la sortie encore environ 30% du poids à mettre en décharge, le nouvel objectif à atteindre étant de 5%). Nous sommes très loin, du zéro déchet.
Le développement durable ne pose pas seulement un redoutable défi à lindustrie automobile, la question est de savoir si celle-ci et celui-là ne sont pas intrinsèquement antinomiques. En effet, même à supposer un véhicule « vert », « propre », « sobre », « recyclable », la planète pour-rait-elle vraiment en supporter trois milliards (contre 800 millions actuellement) ?
Dans ce contexte, lindustrie automobile effectue des recherches dans de nombreuses directions : la réduction des pollutions, lamélioration du rendement des moteurs thermiques, la motorisation hybride, la pile à combustible, lallègement des structures et des carrosseries,
PSA (Peugeot-Citroën)
Chez PSA, la R&D est tournée vers la réduction de limpact sur lenvironnement. Le groupe PSA investit chaque année plus de 1,5 milliards deuros dans la recherche et le développement. Le constructeur travaille sur 70 projets technologiques majeurs confiés à des équipes pluridisciplinaires travaillant selon une organisation matricielle. Les priorités affichées sont :
Lamélioration du rendement des moteurs (près de la moitié des projets), qui a déjà permis datteindre un taux démission de 140 g de CO2 par kilomètre en 2008. (140g/km supposent une consommation de 5,3 l aux 100 km pour un véhicule diesel et 5,9 l aux 100 km pour un véhicule à essence). Lobjectif suivant est 120g/km.
Lallègement des carrosseries. En effet, ces dernières années lintroduction massive des équipements de sécurité (les airbags, les structures anti-déformation,
) sest traduite par une augmentation denviron 40 kg par véhicule, représentant une surconsommation de 0,15 l/100 km. PSA a donc renoué avec lutilisation de laluminium dans la carrosserie automobile. Ainsi la Peugeot 607 a un capot en aluminium de 7 kg au lieu de 12 kg pour le même en acier. De même sont utilisées des tôles à épaisseur variable, et des solutions multi matériaux.
Renault
Chez Renault, lengagement pour le développement durable implique lensemble de la firme-réseau, cest-à-dire :
La firme centre, le constructeur lui-même, qui doit intégrer lenvironnement « dans la gestion de tout le cycle de vie de la voiture, de sa conception à sa mise au rebut, en passant par sa fabrication, son utilisation, sa maintenance. »
Les fournisseurs, les cotraitants et le réseau de concessionnaires et réparateurs qui doivent tenir compte dexigences croissantes en matière denvironnement.
En sappuyant sur sa solide expérience en matière de qualité (toutes les usines sont certifiées ISO 9 001), Renault a mis en place de façon généralisée des SME et a obtenu la certification ISO 14 001 de lensemble de ses sites industriels et de son Technocentre (centre de R&D).
Renault met en place maintenant « la démarche MEV (management de lenvironnement sur le cycle de vie du véhicule par la maîtrise des coûts ». Renault fait également un gros effort de conception en vue dun recyclage à 95% des voitures. Cet objectif est assigné non seulement à la R&D de la firme, mais aussi à ses fournisseurs. Il y a un suivi régulier du niveau de recyclabilité des composants et sous-ensembles fournis par les fournisseurs.
Renault se dirige vers un système de management intégré :
« Renault met en uvre des actions pragmatiques pour que lensemble des systèmes de management qualité/coûts/délais, environnement, ressources humaines, sécurité se construisent de manière complémentaire et coordonnée, en sappuyant systématiquement sur lexistant et en évitant, autant que possible les doublons de déclarations, procédures, audits.
Ainsi, le système de management de lenvironnement a été construit sur les bases du système qualité déjà en place dans les usines ; on peut considérer que 70% des procédures « environnement » se sont greffées sur lexistant. De la même manière, la logique de développement et le cahier des charges des produits nouveaux intègrent de manière coordonnée lensemble des contraintes et objectifs de qualité, environnement et recyclage, ergonomie du poste de travail, satisfaction du personnel ».
(Source : Delage Alain, Lindustrie automobile face au défi du développement durable : la stratégie de Renault).
N.B. : Renault médiatise ses actions en faveur du développement durable sur son site Internet dans lequel on peut trouver des informations comme les éléments réalisés en matériaux recyclés ou recyclable de divers modèles ou le déroulement de la destruction dun véhicule usagé, récupé-ration comprise. Regardez leur site Internet
Et pourtant
Réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole et limiter le réchauffement planétaire dû aux émissions de gaz à effet de serre sont les deux objectifs (autoproclamés) de lAssociation des Constructeurs Européens dAutomobiles (ACEA) depuis Kyoto en 1997. Tous les bureaux de recherche des constructeurs travaillent sur des moteurs à basse consommation (grâce par exemple à la compression variable). Les automobiles produites en 2012 ne devront consommer que 5 litres/100 Km (120 g de CO2 émis au Km).
Et pourtant
que penser des caractéristiques des nouvelles « micro-urbaines » sorties en 2004 si on les compare aux modèles dont elles dérivent ?
Renault Modus : 1260 kg et 9 litres/100 Km contre 1060 kg et 7,9 litres/100 Km pour la Clio 5 portes.
Fiat Idéa : 1233 kg et 8,8 litres/100 Km contre 1033 kg et 8,1 litres/100 Km pour la Punto 5 portes.
Peugeot 107 : 1170 kg contre 1020 kg pour la 206 5 portes
Aménagements intérieurs, airbags, système anti-dérapage, etc. Alourdissement des voitures dont laérodynamisme est également moins bon. Des nouveaux modèles de micro-urbaines qui consomment 9 litres/ 100 Km : Vous avez dit « développement durable » ?
B. Les constructeurs dimprimantes et lenvironnement
Deux fabricants dimprimantes se mettent au développement durable
Canon mise sur le recyclage des cartouches dimprimantes
Le fabricant japonais de photocopieurs a créé trois unités de recyclage des cartouches dimprimantes : en Chine, aux USA et en France. Le site de Liffré, près de Rennes, traite plus de 2 millions de cartouches provenant dAllemagne, de Grande-Bretagne et de France. Les cartouches sont démontées, et les éléments pouvant être réutilisés sont nettoyés avant dêtre réintégrés dans de nouvelles cartouches. Le reste est broyé puis trié, et le fer et laluminium sont revendus. Le plas-tique mélangé restant est en partie éliminé par valorisation énergétique. « Le groupe affirme ne procéder à aucun re-remplissage. Les fabricants de cartouches neuves sont agacés en effet par la multiplication de petites entreprises qui récupèrent certaines pièces ayant servi une seule fois afin de les recharger pour les revendre moins cher. Ils les accusent de vendre moins cher des produits qui selon eux ne peuvent présenter la même fiabilité. Tout le problème du groupe japonais est de récolter les cartouches des photocopieurs et imprimantes des entreprises et particuliers, qui, 8 fois sur 10, sont jetées à la poubelle. Canon a donc choisi de demander à ses clients de faire la démarche volontaire de lui envoyer par la poste des cartouches usagées. Une carte T est glissée dans chaque paquet permettant un envoi gratuit. Le consommateur ne bénéficie daucun avantage, si ce nest la certitude de ne pas polluer lenvironnement. En France, 400 000 envois ont été réalisés lan dernier soit environ 15% du marché. » (Les Échos, 18 juin 2003).
Lexmark mise sur la reconception des imprimantes
Certifié ISO 14001 en France, le numéro 3 mondial de limprimante a bâti sa stratégie de développement durable autour des « 3R » : réduire, recycler, réutiliser. La réflexion a dabord porté sur le cycle de vie du produit. « Nous avons travaillé à lallégement des coques en plastique et au choix de polymères ne dégageant pas de gaz nocifs en cas de surchauffe ou de combustion. Mais aussi à lélimination, dès que possible, des composants électroniques non recyclables », explique Philippe Levert. « Parallèlement, lentreprise sest attaquée à la réductions des emballages (en substituant le carton mâché au polystyrène) et à la récupération des cartouches dencre. Quelques 300 000 unités ont ainsi été recyclées ou détruites lan dernier. Chaque année, Lexmark investit 2 millions d¬ dans l élimination de ces déchets.
Afin d éviter les ruptures dans le cycle de production, le fabricant s est également résolu à impliquer ses sous-traitants et autres fournisseurs dans le processus. Il a notamment accompagné ses deux principaux assembleurs implantés en Europe de lEst dans une démarche vers la certification ISO 14001. Prochaine étape : élargir son engagement au domaine social et sociétal, dans une approche encore plus ambitieuse de développement durable. » (Les Enjeux, novembre 2001)
C. Le Groupe Mellita (Fabricant de filtre À cafÉ)
Une charte environnementale a été élaborée et signée par les différents actionnaires. Elle atteste lengagement du groupe dans le domaine de la protection de lenvironnement en conformité avec les réglementations et les lois.
Quelles sont les modalités mises en uvre par le groupe Mellita pour appliquer effectivement sa charte environnementale ?
Les modalités mises en uvre pour appliquer la charte sont :
Les contraintes de sécurité et dhygiène et les critères de sécurité environnementale sont pris en compte lors des procédures de fabrication.
Les matières premières, les emballages, leau et lénergie sont utilisés de façon à avoir un impact minimum sur lenvironnement.
Les produits sont fabriqués « le plus écologiquement possible », et leur utilisation et leur mise en déchet ne présentent aucun danger pour lenvironnement.
Les responsables de la Production et de la Recherche contrôlent et améliorent en permanence la compatibilité environnementale des produits.
Tous les managers sont responsables des questions relatives à la protection de lenvironnement dans leur département et doivent sensibiliser leurs collaborateurs à ce sujet.
Les produits sont certifiés par lAFNOR et comportent la marque « NF Environnement ».
Mellita, pour fabriquer ses propres papiers, utilise des pâtes nayant aucun impact négatif sur lenvironnement.
Les emballages utilisés sont tous recyclables.
Les filtres à café sont compostables après usage.
D. Le management environnemental chez Lafarge Maroc
Lafarge, entreprise familiale née en Ardèche il y a 170 ans, est aujourdhui le premier cimentier mondial. Elle emploie 75 000 personnes dans 75 pays.
Au Maroc, Lafarge, en association avec le groupe ONA (Omnium Nord Afrique) premier groupe privé du pays, possède 4 cimenteries, 2 récentes et 2 autres anciennes et compte 1 400 salariés (administratifs et commerciaux compris). Premier cimentier Marocain, Lafarge Maroc dispose dune capacité de production de 4,2 millions de tonnes (avant augmentation de capacité de lusine de Bouskoura à Casablanca), et détient plus de 40% de parts de marché. Lafarge Maroc est aussi présent dans quatre activités : le plâtre, le béton, les granulats et la chaux industrielle.
La politique environnementale
La charte environnementale du groupe Lafarge Maroc affiche clairement son engagement pour la protection de lenvironnement, sa politique entend inscrire les activités de lentreprise dans une démarche de développement durable à travers :
Un système de management environnemental de type ISO 14 001.
La dimension environnementale intégrée aux projets dès leur conception
Un souci environnemental autant quéconomique : réduire les consommations de matières premières et dénergie non renouvelable, limiter les émissions de gaz à effet de serre
Des efforts financiers considérables qui ont atteint pour la seule nouvelle usine de Tétouan II 15% de cet investissement total.
Le niveau opérationnel
Pour appréhender les mesures concrètes que le groupe entreprend dans le domaine du management environnemental, nous présentons ci-après la démarche adoptée par Lafarge Maroc à loccasion de la construction de la nouvelle cimenterie de Tétouan au nord du Maroc.
Létude dimpact
Conformément à la politique environnementale du Groupe Lafarge et en anticipant sur la réglementation en vigueur au Maroc, il a été décidé de confier une étude dimpact à une société spécialisée en ingénierie et conseil dans les domaines de lénergie, de leau et de lenvironnement. Les impacts de lexploitation de la carrière et de la mise en service de la future cimenterie sur la faune, la flore, lair, leau et lenvironnement socio-économique ont été analysés. Les mesures à prendre pour, selon les cas, éliminer à la source ou réduire ces impacts ont été identifiées. Les recommandations de létude ont été prises en compte dans la conception et la réalisation de la nouvelle cimenterie.
Les économies dénergies
En plus des économies dénergies réalisées grâce à la technologie retenue, près de la moitié de la consommation électrique de lusine sera fournie par lénergie renouvelable dun parc éolien. En effet, Lafarge Maroc a décidé de profiter des caractéristiques physiques du site de lusine pour y implanter un parc éolien contribuant ainsi à lengagement du Groupe Lafarge de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Lélectricité produite se substituera à celle des centrales thermiques. Elle permettra de réduire lémission de gaz à effet de serre (de 40 000 tonnes E-CO2 par an). Il sagit dune première mondiale. Composé de 12 éoliennes de 850 KW, ce parc, dune puissance de 10 MW (maximum aujourdhui autorisé), assurera une production nette moyenne annuelle de 42 000 MWh/an. Le montant de linvestissement est de lordre de 100 millions de dirhams.
La réduction des poussières émises et diffuses
* Les filtres à manches : Une batterie de filtres à manches équipe la ligne de cuisson, latelier de broyage de combustibles, le broyage cru comme le broyage ciment. Elle assure une limitation des poussières émises satisfaisant aux standards internationaux les plus exigeants. Latelier de concassage et les installations de réception des matières et combustibles solides sont dotés de systèmes de rabattage des poussières diffuses par pulvérisation deau.
* La couverture des stocks : Pour réduire les poussières diffuses, les stocks de matières premières, combustibles et produits sont couverts.
* La manutention des produits et matières : Des filtres à manches et un système de capotage sur les circuits et points de transfert des matières permettent une rétention des poussières émises.
Économie et protection de leau
Un système de drainage des eaux pluviales, connecté à une station de traitement des eaux en surface, permet leur recyclage.
Linsertion paysagère
La disposition de lusine et sa conception architecturale ont été confiées à un architecte spécialisé. Il sagissait de concevoir linsertion de lusine dans son site. La construction de la cimenterie de Tétouan sest faite en conformité avec la charte proposée par larchitecte.
Un plan de reboisement a été conçu en partenariat avec ladministration des Eaux et Forêts qui fournit les plants des différentes essences et supervise techniquement la plantation.
Prévu pour 40 hectares et près de 100 000 plants, le plan est destiné à être réalisé sur 4 ans. La première phase, intervenue en 2001-2002, concerne le reboisement du périmètre du site, par la plantation, sur 18 hectares, de 16 000 plants devant servir de clôture paysagère. Les deux autres campagnes, intervenant en 2002-2003 et 2003-2004, concernent la plantation de 80 000 plants dans des zones de 20 et 18 hectares. Sétendant le long de la carrière, ce deuxième reboisement a une double fonction : décran visuel et de protection contre les poussières diffuses. Le coût de lensemble de lopération est estimé à 2 millions de dirhams. Les efforts en faveur de la sauvegarde de lenvironnement interviennent pour 15% dans le coût densemble de la nouvelle cimenterie. (Source : note de synthèse dAmrane Abdendi).
E. Lindustrie chimique et lenvironnement
Parmi les 103 000 substances chimiques actuellement répertoriées, 100 000 nont fait lobjet daucune évaluation des risques pour la santé et lenvironnement. En effet ces 100 000 substances ont été découvertes avant la mise en place, en 1981, dun système dhomologation des produits nouveaux. Ces substances chimiques se retrouvent partout dans nos maisons : produits de nettoyage, cosmétiques, ameublement et décoration, emballages, jouets,
Elles saccumulent dans lenvironnement (ainsi on retrouve des traces de DDT, insecticide puissant, jusque dans les glaces des pôles). Elles remontent la chaîne alimentaire (ainsi on retrouve dans le lait des femmes des substances issues des paraffines chlorées à chaînes courtes, additifs que lon trouve dans les caoutchoucs, les mastics et les peintures. Or beaucoup de ces substances sont cancérigènes).
En avril 2004 le WWF (Fonds Mondial pour la Nature, une ONG) a publié une étude réalisée pour dénoncer le refus des industriels de contrôler la toxicité de leurs produits. Le WWF a eu lidée deffectuer des prélèvements sanguins sur une quarantaine de députés européens. Sur 101 substances dangereuses recherchées dans leur sang, les scientifiques en ont détecté en moyenne 41 par personne. Les produits recherchés étaient par exemple des perturbateurs endocriniens qui peuvent favoriser des cancers de la thyroïde, du sein, de la prostate ou des testicules. Ces produits sont fortement soupçonnés dêtre lune des causes du nombre croissant de cancers non liés à lâge qui touchent des individus de plus en plus jeunes. Outre des résidus de DDT, insecticide pourtant interdit en Europe depuis des décennies, «on a trouvé également des traces de retardateurs de flamme, des produits très toxiques présents dans les tissus, lameublement ou les ordinateurs, qui ne sont pas censés être ingérés par les hommes
», (Bisserbe et Duval, 2004).
Par un livre blanc, la CE a engagé en 2001 le processus délaboration dune nouvelle législation concernant lenregistrement, lévaluation et lautorisation des produits chimiques (REACH : Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals). Lobjectif de REACH est « daméliorer la protection de la santé humaine et de lenvironnement tout en maintenant la compétitivité et en renforçant lesprit dinnovation de lindustrie chimique européenne ». Le dispositif REACH comprend la création dune Agence européenne des produits chimiques chargée denregistrer les informations relatives aux risques sanitaires et environnementaux de toutes les substances chimiques produites en une quantité supérieure à une tonne par an. Elle pourra autoriser la mise en marché dune sub-stance dangereuse si les risques peuvent être maîtrisés et sil nexiste pas de substance de remplacement. Elle pourra restreindre les conditions dutilisation, et elle devra évaluer le respect de ces obligations par lindustrie chimique.
Cette proposition a déclenché une réaction « musclée» de lindustrie chimique. LUnion des Industries Chimiques (UIC) a annoncé des chiffres apocalyptiques : « la mise en uvre de REACH entraînerait un recul du Produit intérieur brut (PIB) de 3,2% en dix ans et la perte de 670 000 emplois dans lHexagone ». Les chefs dÉtat et de gouvernement, pourtant peu avares de grands discours sur le développement durable, ont relayé cette campagne du lobby de la chimie, et la Commission a du lâcher beaucoup de lest ». Et de fait, le dispositif retenu ne concerne plus que 10 000 substances au lieu de 30 000, et les obligations sont considérablement allégées pour les substances produites moins de 10 tonnes/an.
Lindustrie chimique ne désarme donc pas. Cest pour contrer son lobbying désastreux qua été lancé « Lappel de Paris », une pétition internationale lancée par des scientifiques de haut niveau. Beaucoup considèrent que «lusage contrôlé» est insuffisant et quil faut interdire purement et simplement certaines substances comme la fait la Convention Internationale de Stockholm en interdisant en 2001 douze produits organiques persistants (POP) extrêmement dangereux.
Lenjeu du dispositif REACH est donc considérable pour lavenir non seulement des européens, mais de la planète. En effet les produits chimiques circulent comme marchandises et REACH aura un effet dentraînement mondial : les USA, la Chine et lInde nadopteront progressivement des réglementations contraignantes que si lEurope montre la bonne direction en adoptant une réglementation stricte et en le mettant en uvre de façon rigoureuse et contraignante.
Sources :
Bisserbe Noémie et Duval Guillaume, « Lindustrie chimique déclare la guerre à la Commission », Alternatives Economiques n°227, juillet-août 2004.
F. Global Compact : un pacte pour faire semblant ?
« Global Compact » est un pacte mondial proposé en 2000 par les Nations Unies aux grandes entreprises qui sengagent à respecter neufs principes relatifs aux droits de lhomme, au droit du travail et à lenvironnement :
respect des Droits de lhomme,
respect des droits des salariés,
respect de la liberté dassociation et du droit à la négociation collective,
élimination de toute forme de travail forcé,
abolition effective du travail des enfants,
suppression de toute discrimination en matière demploi et dactivité professionnelle,
application du principe de précaution,
promotion des pratiques responsables et soucieuses de lenvironnement,
développement et diffusion de techniques respectueuses de lenvironnement.
En juin 2004, un dixième principe de lutte contre la corruption a été ajouté. Ce pacte est, certes, un cadre de référence utile, mais en fait lengagement des entreprises est non contraignant et aucun mécanisme de contrôle nest prévu
doù son succès. De plus il permet à des firmes de redorer leur blason, voire même, sous couvert de partenariat entre la firme et une agence des Nations Unies, de détourner limage de marque onusienne à leur profit, (exemple : partenariat Mac Donalds/ Unicef).
Les ONG réclament un pacte contraignant et contrôlé.
Comme le soulignent certains (Brodhag, 2004), « 350 entreprises françaises avaient signé en juin 2004 le Pacte Mondial, (
). Or certaines de ces mêmes entreprises ont milité contre lintroduction du principe de précaution dans la Constitution française. »
G. Éco-Tartuffes et « Greenwashing »
Définition : On appelle « blanchiment écologique » le comportement de certaines entreprises qui se targuent de « Développement durable » dans leur communication, alors que ce sont des pollueurs notoires qui ne font pas grand-chose pour modifier leurs pratiques polluantes. Par exemple, Total, Areva, BASF et dautres gros pollueurs nous inondent de publicités honteusement centrées sur le développement durable.
En France, des ONG délivrent un « Prix Écotartuffe » pour les cas les plus criants de discours hypocrites.
De lautre côté de lAtlantique on parle de « greenwashing ». Il existe même un site « greenwashingindex.com » dont le but est dinciter les internautes à dénoncer le « blanchiment écologique » que pratiquent de nombreuses entreprises à travers leurs publicités et leurs campagnes de communication « vertes » en montrant que le consommateur nest pas un idiot à qui on peut faire avaler nimporte quel mensonge, et quil sait distinguer « linfo et lintox ». Ford y a été sévèrement épinglé pour sa publicité en faveur de son 4x4.
Et les lauréats des Prix Pinocchio du développement durable 2009 sont
Montreuil, mardi 24 novembre 2009
Les Amis de la Terre ont décerné ce soir à Paris les prix Pinocchio du développement durable 2009, sur la base des votes des internautes. Cette année, les lauréats sont
Bolloré dans la catégorie « droits humains »,
Total dans la catégorie « environnement »
EDF dans la catégorie « greenwashing ».
Dans la catégorie « droits humains », cest le groupe Bolloré qui a reçu le prix avec 35 % des votes pour les conditions de travail déplorables des travailleurs dans les plantations dhuile de palme de sa filiale Socapalm (Cameroun), dont elle est actionnaire majoritaire.
Le groupe Total a quant à lui reçu le prix Pinocchio dans la catégorie « environnement » avec 29 % des votes de cette même catégorie. Les internautes condamnent la multinationale française pour son implication dans le méga-projet pétrolier Kashagan (Kazakhstan), qui sannonce comme une catastrophe environnementale et sanitaire. Ce cas illustre le double discours du groupe qui, loin de limage moderne et éthique quil cherche désespérément à se donner, continue à investir massivement dans des projets fossiles polluants et archaïques.
Pour le « greenwashing » enfin, cest EDF qui remporte le prix avec 42 % des votes de cette catégorie pour sa récente campagne de communication « Changer dénergie ensemble » qui a coûté plus cher que les dépenses du groupe en recherche et développement dans les énergies renouvelables. Ces dernières ne représentent elles-mêmes quune part infime du chiffre daffaires du groupe par rapport au nucléaire.
Les Amis de la Terre organisent chaque année les Prix Pinocchio du développement durable pour dénoncer le bilan désastreux de grandes multinationales, en termes économiques, environnementaux ou sociaux. Les multinationales, toujours aussi peu encadrées, ont de plus bénéficié de financements publics sans précédent pour éviter de pâtir de la crise et ce sont les contribuables et les salariés qui doivent assumer les coûts.
Pour Gwenael Wasse, chargé de campagne pour la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises aux Amis de la Terre, « malgré les beaux discours, les multinationales continuent à faire ce quelles veulent sans être inquiétées, en sen tenant à des accords volontaires dont linefficacité est flagrante. Dans la crise systémique actuelle, il est plus que jamais temps que les décideurs prennent leurs responsabilités et mettent enfin en place des lois contraignantes. Il nest plus admissible que les intérêts privés des multinationales continuent à primer sur lintérêt général, lavenir de la planète et le bien-être de ses habitants ».
Nombre total de votant : 7 494. Les résultats des votes détaillés par catégorie sont accessibles sur le site HYPERLINK "http://www.prix-pinocchio.org" www.prix-pinocchio.org
Les images de la cérémonie sont disponibles en ligne, le 25/11/09 au matin sur : HYPERLINK "http://www.flickr.com/photos/amisdelaterre-france/" www.flickr.com/photos/amisdelaterre-france/
4. De leffet de serre
au marché des quotas de CO2
A. Le dÉrÈglement du climat de la planÈte terre : leffet de serre
Depuis le début de lère industrielle, lhomme influe, sans sen rendre compte, sur les conditions climatiques de la planète. Cette influence est peu perceptible à léchelle de la vie humaine, mais incroyablement rapide à léchelle des changements climatiques de la planète. Nous évoquerons successivement le mécanisme de leffet de serre, son importance et son évolution, puis ses conséquences, et enfin les actions envisageables.
a) Le mécanisme de leffet de serre et son évolution
En 1854, le physicien français Sadi Carnot affirme que les variations de la teneur en gaz carbonique de latmosphère sont susceptibles dinduire un changement de climat. Le Suédois Svan August Arrhenius, prix Nobel de chimie en 1903, énonce la théorie de leffet de serre et établit la relation avec la consommation industrielle de charbon. Mais ceci restait des hypothèses invérifiables. Dans les années 1960/70, les satellites lancés autour de la terre ont permis de prendre un certain nombre de mesures. Dans les années 1980/90, laugmentation considérable de la puissance de calcul dans les centres de recherche a permis de confirmer lintuition de départ par une quinzaine de modèles différents.
Le mécanisme est maintenant bien établi : cest en produisant toujours plus de gaz carbonique, de méthane, de CFC (chlorofluorures de carbone) et doxyde nitreux que lhomme contribue à laugmentation de leffet de serre. Leffet de serre lui-même est un phénomène naturel sans lequel il ny aurait pas de vie sur la planète : sans cet effet de serre, la température moyenne de la terre serait de 18°, au lieu des + 15° que nous observons, et il ny aurait aucune vie sur la terre. Les composants naturels de latmosphère (vapeur deau, CO2) constituent autour de la planète léquivalent dune serre : latmosphère agit comme un vitrage qui laisse passer le rayonnement lumineux sur ondes courtes et absorbe le rayonnement thermique sur ondes longues dirigées vers lextérieur, et conserve ainsi la chaleur à lintérieur. Il sagit donc de la rétention de lénergie calorique envoyée par le soleil, grâce à labsorption sélective de latmosphère. Les préoccupations actuelles correspondent à un effet de serre additif dû à laction humaine polluante, avec notamment laugmentation du CO2, et du méthane dans latmosphère. Le CO2, ou dioxyde de carbone, provient essentiellement de la combustion du charbon et du pétrole ; la production de méthane provient, elle, de lagriculture, des troupeaux de bovins et des déchets fermentescibles présents dans les décharges.
La part des différents gaz dans le renforcement de leffet de serre est la suivante :
Part des différents gaz dans le renforcement de leffet de serre
Dioxyde de carbone : 55%
CFC : 21%
Méthane : 15%
Autres : 5%
Oxyde nitreux 4%
Source : M. Dobrynine, in « Science et Nature ».
Comment est-on arrivé à de telles conclusions ? On est allé consulter les archives climatiques du globe en Antarctique (des équipes grenobloises sont en pointe sur ce sujet) : en prélevant des carottes de glace de 1 à 3 km et en analysant les bulles dair qui y sont enfermées, on peut reconstituer 400 000 ans dhistoire climatique. Le bilan est très net : depuis 200 ans la teneur en CO2 de latmosphère a nettement augmenté. Dans le même temps, lobservation de lévolution des températures relevées un peu partout sur la planète conclut à une augmentation de lordre de +1 degré de la température moyenne depuis 1910. Or, tous les modèles montrent quune augmentation de la teneur en CO2 de latmosphère conduit à une élévation de la température moyenne du globe. Si le phénomène perdure au niveau mondial, on observera une hausse de la température moyenne de 1,5° à 3° dans les 40 à 50 ans qui viennent. Cest-à-dire que la terre va connaître en 50 ans, un bouleversement climatique identique à celui de la dernière époque postglaciaire, qui lui avait laissé cinq mille ans pour sadapter. Comment les écosystèmes pourront-ils réagir à cette accélération ? Et les sociétés humaines ? Fonte des glaciers, élévation du niveau des mers, submersion des littoraux, grands deltas et atolls rayés de la carte, désertification des zones sensibles et gigantesques flux migratoires de populations sinistrées, privées dhabitations et de terres cultivables, vont entraîner des désastres écologiques, sociaux, économiques.
b) Les conséquences prévisibles du dérèglement climatique
Pour ce point, nous reprendrons les résultats de létude : « Impacts potentiels du changement climatique en France au XXIe siècle ». Ce document, élaboré sous la Direction de la Mission interministérielle de leffet de serre, service placé auprès du Premier ministre, avec la collaboration du service de la Recherche et des Affaires économiques du ministère de lAménagement du territoire et de lEnvironnement, rassemble létat des connaissances dans les chapitres rédigés par des experts de chaque domaine concerné.
c) Impacts potentiels du changement climatique en France au XXIe siècle
Sur les zones de montagne : Dans les Alpes occidentales, lélévation de la température pourrait être plus forte que la hausse moyenne en France. La réduction de la couverture neigeuse accroîtra la sécheresse estivale et les risques dincendie.
Impacts : laccroissement des précipitations moyennes ainsi que de celles de forte intensité, et la déstabilisation des pentes liée à une dégradation du permafrost augmenteraient les risques de glissements de terrain, davalanches, de flux de boue et de chutes de rochers. Les plantes détage alpin et nival verraient leur zone réduite.
Sur le niveau de la mer : Causé par la fonte partielle des glaciers et la dilatation des eaux de surface des mers et océans, lélévation du niveau des mers et océans serait de lordre de 50 cm à lhorizon de 2100. Impacts : submersion, accentuation de lérosion, salinisation des estuaires, réduction du volume des eaux douces souterraines, accroissement de la fréquence des surcotes. En France, les régions les plus concernées sont le delta de la Camargue et le rivage à lagunes du Languedoc.
Sur les sols : Le changement climatique devrait se traduire par une vitesse accrue des cycles, qui tendrait à diminuer la réserve en eau des sols, avec une influence négative sur la recharge des nappes.
Impacts : aggravation des risques dérosion, en raison de la pluviométrie pendant les saisons où le sol est peu couvert ; diminution possible de la matière organique dans le sol.
Sur les systèmes éco-forestiers méditerranéens : Plusieurs études saccordent pour mettre en évidence les modifications suivantes : augmentation de la température, diminution des pluies estivales, perturbation du régime pluviométrique allant vers une plus grande fréquence des fortes pluies.
Impacts : augmentation sensible du nombre de jours où la plante est en état de stress hydrique. Cette plus longue période peut rendre les écosystèmes davantage sensibles aux risques dincendie.
Sur la sylviculture : La modification du régime thermique, des précipitations, et linfluence de laugmentation du dioxyde de carbone vont avoir des effets différents suivant les espèces darbres, les régions et les types de sols. La prévision de lévolution globale est difficile en létat actuel des connaissances.
Impacts : certaines espèces darbres, dont lextension est actuellement limitée par les minimums thermiques hivernaux (pin maritime, dAlep, chêne vert
), auraient une possibilité dextension vers le nord, alors quelles rencontreraient des difficultés dans leurs zones actuelles, du fait des déficits hydriques.
Sur lenneigement : Sans neige, les stations de moyenne montagne perdent tout attrait. Lenneigement des montagnes françaises est dune grande variabilité naturelle. Des modèles numériques montrent une nette diminution de la durée denneigement à 1 500 m daltitude : de 20 à 25% dans les Alpes du Nord, 30% dans les Alpes du sud, et plus de 40% dans les Alpes azuréennes.
Impacts : les stations de sport dhiver ne disposant pas de domaines de haute altitude risquent de connaître de graves problèmes économiques.
Sur le tourisme : Lévolution du climat ne peut manquer dinfluer sur lindustrie française du tourisme.
Impacts : lattraction estivale de la façade ouest pourrait augmenter, tandis que se dégraderait celle de la façade méditerranéenne. Les sites touristiques connaîtraient de nombreux problèmes, tels le manque de ressources en eau, la disparition des plages de sable, la diminution de lenneigement.
Les actions envisageables
Le réchauffement est inéluctable, mais son ampleur et sa rapidité dépendent de lhomme. Lhumanité sera-t-elle capable de stabiliser, voire de réduire, les émissions de gaz à effet de serre ? Les scientifiques annonçaient le danger et une première prise de conscience planétaire a eu lieu à Rio en 1992. En effet, lors du Sommet sur la Terre a eu lieu une convention sur les changements climatiques visant à ramener en lan 2000 les émissions de gaz à effet de serre au niveau démission atteint en 1990. Hélas, à ce jour, sur les 159 pays signataires, seuls ceux de lUE ont à peu près respecté leurs engagements. Pire, le Président BUSH a refusé de ratifier les accords de Kyoto au prétexte que le niveau de vie des américains (et donc leur niveau de pollution) nétait pas négociable. Selon eux, leffet de serre étant un problème planétaire, cest aux pays en développement de réduire leurs émissions en échange de rachats de droits à polluer par les USA ! Le cynisme est à son comble
Les USA, 6% de la population mondiale, sont responsables de 25% des émissions de gaz à effet de serre
Pourtant, si rien nest fait, il est clair que cest le vaisseau spatial terre qui va droit dans le mur
Comment excuser le manque de courage politique et de conscience civique des uns et des autres ?
Émissions de CO2
(en millions/tonnes provenant de la combustion des hydrocarbures)
Pays199020002005Variation en %USA
Chine
Russie
Japon
Inde
Allemagne
Royaume Uni
Canada
Italie
France
Corée du Sud
Iran
Afrique du Sud4 844
2 358
1 989
1 049
595
967
572
421
402
369
232 5 410
2 853
1 416
1 128
908
857
550
477
426
376
3705960
5320
1700
1230
1170
840
580
630
470
420
500
450
420
+ 11,7 %
+ 21 %
- 28,8 %
+ 7,6 %
+ 52,7 %
- 11,4 %
- 3,9 %
+ 13,3 %
+ 6,1 %
+ 1,9 %
+ 59,4 %
Source : AIE.
B. Les accords de Kyoto et les engagements de rÉduction dÉmission de CO2
De Rio à Kyoto
Lors du sommet de Rio en 1992, lun des seuls points sur lesquels on ait débouché sur une autre chose que sur des déclarations de bonnes intentions a été la décision dengager une action de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cet engagement de principe, pris dans le cadre de la Convention cadre sur le changement climatique, a été décliné en objectifs précis par le Protocole de Kyoto et laccord de Bonn. En 1997, les pays industrialisés ont pris des engagements quantifiés de réduction sur la période 2008-2012, par rapport à lannée de référence de 1990.
Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre
(Moyenne sur 2008-2012 par rapport à 1990)
Union Européenne :- 8%Allemagne- 21%Royaume-Uni- 12,5Italie- 6,5Pays-Bas- 6%France0%Espagne+ 15%Etats-Unis- 7%Japon- 6%Canada- 6%Russie0%Ukraine0%Australie+ 8%
Source : MIES.
Le protocole de Kyoto est un accord international qui a acquis force de loi à partir du moment où il est entré en vigueur. Le président Bush ayant, dès son élection, refusé de le ratifier (au nom du caractère intouchable du niveau de vie et du mode de vie du citoyen américain), on a longtemps pensé quil nentrerait jamais en vigueur. La décision du président Poutine (octobre 2004) de ratifier ce protocole au nom de la Russie a mis fin à cette période dincertitude : le protocole est entré en vigueur. Lheure nest plus aux bonnes intentions : chaque pays industriel ayant ratifié le protocole doit respecter ses engagements de réduction des émissions.
Le mécanisme des quotas démission de CO2
Leffet de serre, on la compris, est un problème intrinsèquement global. Toute émission de CO2 y contribue, quel que soit lendroit de la planète où elle est émise. Partant de ce constat, il apparaît tout de suite que :
* Avec le même investissement (en argent) on peut réduire beaucoup plus les émissions en mettant à niveau des installations peu efficientes (en énergie) du Sud, ou délabrées de lEst.
* Ou, ce qui revient au même, on peut obtenir la même réduction démission de CO2 avec un investissement bien moindre si on le fait dans une vieille usine plutôt que dans une usine déjà performante.
Pour que les pays industrialisés puissent atteindre leur objectifs de façon économiquement efficiente, le protocole leur a donc donné la possibilité dinvestir dans des projets situés dans un autre pays industrialisé (Mécanisme de Mise en uvre Conjointe ou MOC) ou dans un pays en développement (Mécanisme de Développement Propre ou MDP). Ainsi un investissement dans une usine ancienne située dans un pays en développement, financé par un groupe européen, lui permettra de comptabiliser une partie des réductions dans son objectif propre alors que ses propres usines sont (supposons) déjà aux normes et quil serait très coûteux de les améliorer encore.
Périodiquement, les parties devront apporter les preuves des progrès accomplis dans la mise en uvre de leurs politiques nationales ; pour la France, le « Plan Climat » en est le pivot. Les gouvernements devaient établir avant 2007 un système national dinventaire, qui comptabilise chaque année les émissions générées par lactivité humaine et leffet des « puits de carbone » qui peuvent capter une partie du CO2.
C. La mise en place du marché europÉen des quotas de CO2
De Kyoto à Bruxelles
Le principe de la réduction des émissions de CO2 par lattribution de quotas par pays adopté à Kyoto en 1997 a été adapté à lEurope par la CE en 2003. Les dispositions retenues organisaient la mise en place en 2005 des mécanismes de quotas échangeables démission de CO2 et du marché permettant leur échange.
Rappelons que « Loriginalité des systèmes de quotas échangeables comme instrument économique est dassocier lintroduction dune contrainte quantitative - en loccurrence un plafonnement des émissions de gaz carbonique - à la possibilité de son transfert entre agent », (Godard, 2003, p. 14)
La contrainte quantitative porte sur un volume démission de gaz à effet de serre, en loccurrence le CO2, émis par les sources fixes des activités industrielles et des grandes installations de combustion. Sont ainsi concernés : les centrales thermiques de production délectricité, les raffineries, les cimenteries, la sidérurgie, le verre, la pâte à papier,
, mais pas les transports qui restent en dehors du champ dapplication (alors quils constituent pourtant la première source démission de gaz à effet de serre et celle qui augmente le plus vite ses émissions). La possibilité de transfert entre agents sinspire du précédent américain.
Un précédent : les quotas démissions de SO2 aux USA
« Lexemple le plus connu dutilisation à grande échelle de cet instrument est le programme fédéral américain de contrôle des émissions de SO2 des centrales électriques instauré par la réforme du Clean Air Act de 1990 : les autorités ont imposé en deux étapes (1995 et 2000) un plafond annuel quantitatif absolu sur les émissions de lensemble du secteur électrique et ont attribué pour trente ans, à chaque centrale existante, un quota annuel de permis transférables, également défini en valeur absolue calculé en fonction de la quantité dintrants énergétiques fossiles (surtout le charbon) que chacune avait utilisé sur une moyenne triennale dune période de référence antérieure au démarrage du programme (
) », (godard, op. cit. p. 14).
La logique dun mécanisme de quotas échangeables
« Lamorce de linstrument est assurée par une répartition initiale dun plafond global démissions, fixé pour une période donnée entre les agents concernés. Une fois alloués, les quotas peuvent être transférés entre les agents détenteurs, à linitiative de ces derniers, comme pour dautre actifs marchands. Des transactions à terme peuvent être régulièrement réalisées si les dotations futures sont clairement définies dès le lancement de programme. La conformité des émissions effectives avec les droits ouverts par les quotas détenus est contrôlée ex post, au terme de chaque période de référence.
On voit que ce système met en place un jeu à somme nulle du point de vue des quantités démission admissibles pour une période donnée : toute augmentation des émissions par une source doit être compensée par une baisse des émissions dune autre source. Au cur de lefficacité économique du système, il y a le processus dégalisation des coûts marginaux de réduction de la pollution auxquels est exposé chacun des agents en fonction de ses possibilités daction », (ibid., pp. 14-15). « (
) en fonction de leurs possibilités daction et de leurs niveaux de coûts de réduction, certains agents sont intéressés à vendre des quotas et dautres à en acheter », (ibid., p 16). « En effet, la contribution du mécanisme de quotas échangeables à lefficacité économique du pro-gramme de réduction des émissions de CO2 tient tout entière dans le fait que cet instrument fait apparaître pour chaque entreprise un coût dusage, ou un coût dopportunité, défini par la valeur de marché des quotas. Cette valeur résulte de la confrontation des offres et demandes qui reflètent toutes les possibilités de réduction des émissions sur le périmètre dapplication du programme », (ibid., p. 21)
« Du point de vue de la logique de linstrument, les quotas négociables présentent le grand avantage de rendre opérationnellement séparables le souci dune répartition juste de droits et le souci dune répartition économiquement efficace des efforts de réductions des émissions de gaz à effet de serre. Le souci de justice conduit à mettre en avant les idées de répartition non arbitraire et dégalité des chances comme critères de base », (ibid., pp. 28-29)
Source : Godard O., « Lexpérience américaine des permis négociables », Economie internationale, n°82, 2e trimestre 2000.
D. Quelles stratÉgies face aux quotas dÉmission de CO2
La question se pose maintenant à chaque firme concernée : quelle stratégie adopter ?
Stratégie possible pour les gros émetteurs
A priori un gros émetteur a plutôt intérêt à se positionner comme investisseur dans un pays de lEst ou du Sud pour la mise à niveau dinstallations vétustes. Cela peut être pour lui loccasion de tout à la fois moderniser ses installations et de nouer de fructueux partenariats lui permettant de consolider ses positions dans ces pays.
Mais attention, il y a un risque : si elle peut relativement facilement atteindre ses objectifs de réduction de cette manière, lentreprise court le risque de se laisser dépasser techniquement par ses concurrents qui continueront à développer des techniques sans cesse plus performantes sur leurs installation européennes déjà de bon niveau.
Dans tous les cas, loutil de base daide à la décision pour ces questions est un raisonnement en coût dopportunité.
Stratégie possible pour les petits émetteurs
Les investissements pour la réduction des émissions se faisant avec des effets de seuil (ils ne sont pas divisibles infinitésimalement), la firme sera dabord acquéreuse de quotas jusquà son investissement, puis probablement vendeuse si elle a fait un certain saut technologique. Entre temps elle aura sans doute intérêt à se couvrir sur un marché à terme des quotas démission.
Stratégies pour des firmes du secteur pétrolier
On peut imaginer deux paris différents doù découlent deux stratégies différentes :
Si on fait le pari que les normes se durciront encore, que les quotas seront très vite révisés à la baisse et que les prix seront tendanciellement élevés, on peut choisir la stratégie consistant à devenir structurellement vendeur de quotas.
Si on fait le pari au contraire quavec la raréfaction progressive du pétrole dune part, et avec les multiples investissements queffectueront les entreprises dans le but de réduire leurs émissions, le prix sur le marché seront tendanciellement bas, on peut choisir la stratégie consistant à rester (ou à devenir) structurellement acheteur de quotas.
Stratégie pour les firmes du secteur de lénergie et des services aux entreprises
Un créneau souvre à elles (dans lequel elle sengouffrent) qui consiste à conseiller leurs clients de tous secteurs en matière de choix dinvestissement énergétiques et de
stratégie vis-à-vis du marché des quotas.
Réduire ses émissions de CO2, cest rentable !
Lord Browne, le patron de BP, deuxième compagnie pétrolière du monde, prônait dès 1997 des mesures pour la maîtrise des gaz à effet de serre. Il sest engagé à réduire dici 2010 les émissions de sa firme de 10% par rapport au niveau de 1990. Ayant mis en place un système de plafond et déchange de quotas de gaz carbonique entre les différentes divisions internationales de BP, il a atteint son objectif avec
huit ans davance sur son programme. Mais ce dont il ne revient pas, cest que « Nous y sommes parvenus sans surcoût, car les économies que nous avons réalisées (
) ont dépassé toutes les dépenses engagées ». Lutter contre le réchauffement climatique « revient de toute évidence bien moins cher que beaucoup de gens le craignaient. Cest un problème tout à fait gérable ». (The Economist, cité dans Courrier International n°728 du 14 au 20 octobre 2004, p. 59).
Pour aller plus loin : Dossier « La finance carbone » dans le n°83 de la Revue dÉconomie Financière, 2006 ,189 p.
5. LÉCOLOGIE INDUSTRIELLE
Définition : Lécologie industrielle désigne les démarches visant à trans-poser le concept décosystème à un ensemble dactivités industrielles vivant en symbiose (interaction et complémentarité) sur un territoire. Lécologie industrielle vise à intégrer deux logiques actuellement bien séparées : la logique de la rentabilité de lindustrie dun coté et la logique systémique de lécologie de lautre. Lécologie industrielle recherche une organisation alternative où les déchets des unes deviennent matières premières pour dautres, et où les surplus dénergie dune activité (vapeur, gaz déchappement) sont utilisés dans une autre activité à la place de combustibles fossiles.
En somme il sagit dorganiser lindustrie comme un écosystème. Cela devrait permettre daméliorer la compétitivité des entreprises qui réaliseront des économies de matières premières, dénergie et de traitement des déchets. Et cela permettra de diminuer les coûts externes liés aux rejets et pollutions, quils soient actuellement pris en charge par lÉtat ou subis par les habitants. Il sagit détendre les principes et pratiques de léco-conception, actuellement appliqués à des produits et des services, aux processus de production et aux systèmes productifs locaux (voire même au système productif global). En effet, le développement durable ne se fera pas par des réorganisations internes à lentreprise seulement, mais par des recompositions radicales des systèmes dexploitation et de mise en valeur des ressources naturelles locales.
Origine : Ce concept trouve son origine au début des années 1990, et profite de la mode actuelle du développement durable, dont lécologie industrielle fait partie. Mais on peut considérer que ceci existait déjà avant dêtre théorisé et que « lécologie industrielle nest que la nouvelle désignation de pratiques séculaires ». En effet, de tout temps, lhomme a toujours réutilisé ses déchets, lagriculture paysanne en est le meilleur exemple.
Contenu :
Lécologie industrielle
« Lécologie industrielle est une nouvelle façon de comprendre la relation des sociétés industrielles à la biosphère. Son objectif est de réduire limpact de ces sociétés sur le milieu, sans pour autant ruiner leur fondement industriel, et plus largement leur dynamisme technologique, financier et social. À terme, il sagit de rapprocher le plus possible le fonctionnement de nos sociétés de celui quasi cyclique des écosystèmes naturels, doù dailleurs lexpression d« économie cyclique » employée parfois au lieu et place de celle d« écologie industrielle ». Elle débouche sur un mode de management environnemental nouveau, qui préconise en premier lieu lutilisation systématique de déchets industriels comme ressources par dautres industriels, dans le cadre déco-parcs industriels ou de réseaux plus vastes déchanges. Elle présuppose la coopération entre différents agents économiques, industriels et/ou collectivités territoriales. » (
) « Le but ultime de lécologie industrielle [étant] daboutir à des systèmes industriels fonctionnant de façon quasi cyclique, à linstar des écosystèmes naturels stables, létude du « métabolisme industriel » constitue la base de lécologie industrielle. Il convient dentendre par là primo, lanalyse des flux de matières et dénergie au sein de la techno sphère, i.e le système industriel stricto sensu, secundo, lanalyse de leur transformation par la société industrielle dans son ensemble, et tertio, celle des interactions entre la société industrielle (anthroposphère) et la biosphère à laquelle elle appartient. Le métabolisme industriel représente la face généralement occultée de léconomie, à savoir la contrepartie matérielle des flux monétaires, et au-delà des activités humaines dans leur ensemble. » (
) « Plus largement, lécologie industrielle affiche les quatre lobjectifs suivants :
* Valoriser les déchets, et plus précisément transformer les déchets dindustriels en ressources pour dautres industriels,
* Lutter contre les dissipations de matière,
* Décarboniser lénergie,
* Dématérialiser léconomie, notamment grâce à léconomie de fonctionnalité. »
Source : Malaval et Vigneron, 2003, pp. 160-161.
Pour atteindre ces quatre objectifs, on mettra en uvre trois principes :
Repenser globalement le système industriel en lui appliquant les modèles cycliques de la nature et en sinspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels,
Étudier les métabolismes naturels, les limiter ou sen inspirer pour imaginer des solutions nouvelles de conception ou de production (bio-imitation),
Arriver à ce que les déchets dune industrie constituent les ressources dune autre industrie.
On voit quil sagit de bien autre chose que de simplement améliorer léco-efficacité dun processus existant (produire plus avec moins) !
Exemple : Afin dillustrer le concept décologie industrielle, nous allons prendre un exemple situé en Chine, dans la région de Guangxi Zhuang, dans le sud. Tout se passe autour de lindustrie sucrière, dont cette région produit 40% des exportations chinoises. La Chine doit augmenter sa productivité pour rester compétitive face aux pays producteurs de sucre (Brésil, Thaïlande, Australie). Le coût de la production est élevé car les fermes sont petites, la production faible et le contenu en sucre de la canne est faible également. Guigang Group, qui emploie plus de 3800 personnes, a crée un réseau déchange de sous-produits qui comporte les activités suivantes : sucre bien sûr, mais aussi à partir du sucre fabrication dalcool, de papier et de papier toilette (à partir de la bagasse), mais aussi dénergie, de carbonate de calcium et de ciment (avec la boue). Le complexe prévoit une extension : la construction dune laiterie avec un élevage de vache se nourrissant de feuilles de canne, la construction dune usine de fabrication de yaourt, de lait frais et de poudre de lait, la construction dune usine de transformation du buf, la construction dune usine de biochimie pour fabriquer notamment des acides aminés avec les sous-produits de lusine de transformation du buf, et enfin le développement dune usine de champignons utilisant les engrais de la laiterie et des fermes, les sous-produits de cette usine seront utilisés comme fertilisant naturel pour la canne à sucre (la boucle étant ainsi bouclée
)
Mise en uvre : La question que lon doit se poser est celle de la possibilité du développement de lécologie industrielle. Aujourdhui, elle sort du stade de lexpérimentation pour entrer dans une phase de décollage aussi bien dans les pays du Nord que dans les pays en développement. Elle se présente pour les premiers comme une organisation alternative de lactivité industrielle existante, et pour les seconds comme une voie de développement différente du modèle occidental responsable de la situation critique actuelle.
Pourtant, lécologie industrielle devra franchir deux obstacles culturels pour simposer. Premièrement, dans le domaine scientifique : comme tout domaine émergent, lécologie industrielle nécessite une recherche soutenue. Or lécologie industrielle est par essence inter-disciplinaire. Elle nécessite de faire travailler ensemble des spécialistes de domaines aussi divers que léconomie, lanalyse des flux de matière, la thermodynamique, le management, la philosophie, le droit ou les sciences politiques. Cette interdisciplinarité se heurte au cloisonnement historique qui sépare ces disciplines. Deuxièmement, lécologie industrielle ne peut se développer que dans un monde sensibilisé aux problématiques environnementales. Or la société en général et les entreprises industrielles en particulier doivent encore mûrir sur ce point là, afin denvisager des solutions qui dépassent les frontières de chaque entreprise.
Limites : Ce concept décologie industrielle paraît très intéressant, mais il sera difficile à mettre en place, (à supposer que cela soit possible) car il nécessite une grande collaboration entre les entrepreneurs, ce qui nest pas leur point fort. On peut dire que tout à la fois cette conception est trop optimiste, et quelle est peu réaliste. Cependant elle est absolument nécessaire
Pour aller plus loin :
Suren erkman, Vers une écologie industrielle, 1998.
Suren Erkman, « Lécologie industrielle, une stratégie de développement durable », Préventique, n°71, septembre-octobre 2003, pp. 6-8.
Conclusion gÉnÉrale
_____________________
« La maison est en feu et nous regardons ailleurs ». Cette phrase bien trouvée a été prononcée par Jacques Chirac au sommet de Johannesburg. Elle résume bien ce qui est encore lattitude dominante de la plupart des entreprises en matière denvironnement.
Cependant et heureusement, de nombreuses entreprises ont dépassé le stade de la prise de conscience et se sont engagées dans une dynamique de développement durable. Que ce soit contraintes et forcées, ou parce quelle y voient une opportunité, que ce soit sans conviction ou avec enthousiasme et détermination, elles commencent pour le moins à regarder, à mesurer, à comptabiliser. Certes, beaucoup se gargarisent de mots et enrobent mielleusement toutes leurs pratiques inchangées dans une langue de bois qui met le développement durable à toutes les sauces. Mais dautres font de réels efforts, et, sur la base de réorientations stratégiques claires, sengagent dans de véritables démarches environnementales. Elles disposent pour cela de la panoplie des méthodes et outils du management environnemental dont nous avons présenté rapidement les principaux.
On peut alors se poser deux questions :
sagit-il dun réel changement, ou tout ceci nest-il que « poudre aux yeux » ?
même sil sagit dun réel changement, sera-t-il suffisant pour sauver la planète ?
À ces deux questions, chacun apportera sa (ses) réponse(s).
Pour la première question, seules des études de cas approfondies peuvent permettre dévaluer la portée effective de démarches qui nen sont quà leur début. Cependant, on peut dores et déjà dire avec (Brodhag, 2004) que « Le management environnemental a déjà occasionné un élargissement de la rationalité en intégrant dans les critères de lentreprise la prise en compte de ses impacts environnementaux, au-delà de la stricte rationalité économique », (Brodhag
, Vertigo).
La deuxième question est la plus redoutable.
Dune part elle renvoie à la nature du système capitaliste et de son institution cardinale, la société de capitaux. En effet, lobjectif fondamental et premier de lentreprise capitaliste est sans ambiguïté, la seule mise en valeur du capital. Or, pour paraphraser lÉvangile (« on ne peut pas servir à la fois Dieu et largent »), on peut dire quon ne peut pas tout à la fois être au service du capital et au service de la vie. Il faudrait donc que lentreprise dépasse le seul service des actionnaires et intègre les points de vue des diverses parties prenantes (salariés, fournisseurs, consommateurs, riverains, pouvoirs publics,
et générations futures !). Il faudrait quà force dinterrogations sur sa responsabilité sociale, lentreprise devienne véritablement citoyenne
Vaste programme, et véritable défi à relever pour la jeune génération.
Dautre part elle renvoie à nos comportements individuels, à notre mode de vie dispendieux et non respectueux de la nature. Car, comme le disait Coluche en parlant de certains gadgets complètement inutiles, et qui sapplique si bien à tous les produits chimiques polluants (entre autres
) : « Quand on pense quil suffirait que ce ne soit pas acheté pour que ce ne soit pas produit ! ». Certes, tout lappareil publicitaire est là pour nous convaincre dacheter, mais il ny aura pas de réorientation du système sans une forte résistance des consommateurs. Pour quil y ait transformation des manières de produire, il faut quil y ait une transformation des manières de consommer, et une recherche de modes de vie plus frugaux et plus écologiques par les consommateurs/citoyens.
Cest dire que chacun est interpellé non seulement dans ses pratiques professionnelles mais aussi dans ses pratiques personnelles.
Table des annexes
et annexes
Annexe 1
Présentation synthétique du règlement Eco-Audit
Annexe 2
Présentation synthétique de la norme ISO 14001
Annexe 3
Les étapes de la mise en place dun SME conforme aux exigences de la norme ISO 14001
Annexe 4
La série des normes ISO 14000
Annexe 5
La démarche environnementale dans trois entreprises
de la Région Rhône-Alpes
Annexe 6
Guide des bonnes pratiques environnementales
de la société Téfal à Rumilly
Annexe 7
La réduction des émissions de GES à lUPMF
Annexe 8
Exemples dindicateurs de management
Annexe 9
Extraits du « Rapport Développement Durable 2007 »
des établissements Lafarge
ANNEXE 1
PRÉSENTATION SYNTHETIQUE DU
« RÈGLEMENT ÉCO-AUDIT »
Système communautaire de Management Environnemental et dAudit (SMEA)
Règlement européen N°1836/93 du 29 juin 1993
(Outil dusage volontaire destiné aux entreprises pour lévaluation et lamélioration du respect de lenvironnement et pour linformation du public).
Les entreprises respectant tous les engagements du règlement peuvent utiliser un logo pour leur communication, et la liste de tous les sites enregistrés dans la CE est publiée chaque année au Journal Officiel.
Selon le système, et pour avoir droit au logo, les entreprises doivent :
A) Réaliser une analyse environnementale du site.
B) Définir une politique environnementale.
C) Mettre en uvre des programmes environnementaux spécifiques.
D) Mettre en place un système de management environnemental.
E) Procéder à des audits environnementaux réguliers.
F) Etablir chaque année une déclaration environnementale.
G) Se soumettre à vérification par un tiers agréé.
A) RÉALISER UNE ANALYSE ENVIRONNEMENTALE
DU SITE
« Lanalyse environnementale est une analyse préliminaire approfondie des problèmes de limpact et des résultats en matière denvironnement liés aux activités menées sur le site ».
Les questions à considérer dans cette analyse sont les suivantes :
Évaluation, contrôle et réduction de limpact de lactivité en question sur les différents secteurs de lenvironnement ;
Gestion, économies et choix dans les secteurs de lénergie ;
Gestion, économies et choix dans les secteurs de leau et des matières premières ;
Réduction, réutilisation, recyclage, transport et élimination des déchets ;
Evaluation, contrôle et réduction du bruit sur le site et à lextérieur de celui-ci ;
Choix de nouveaux procédés de production et modification apportées à des procédés existants ;
Planification des produits (conception, conditionnement, trans-port, utilisation et élimination) ;
Résultats en matière denvironnement, et pratiques des entrepreneurs, des sous-traitants et des fournisseurs à cet égard ;
Prévention et réduction des accidents environnementaux ;
Définition des procédures durgence en cas daccidents environnementaux ;
Information et formation du personnel en ce qui concerne les problèmes environnementaux ;
Information extérieure sur les problèmes environnementaux ;
B) DÉFINIR
UNE POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE
« La politique environnementale précise les objectifs globaux et les principes daction de lentreprise à légard de lenvironnement ».
Cette politique est établie au niveau le plus élevé de lentreprise :
Elle prévoit le respect de toutes les exigences légales ;
Elle doit viser une amélioration constante des résultats ;
Elle doit être communiquée au personnel et être accessible au public ;
Elle doit être réexaminée périodiquement et être révisée le cas échéant, notamment à la lumière des audits environnementaux.
C) METTRE EN UVRE DES PROGRAMMES ENVIRONNEMENTAUX SPÉCIFIQUES
Un programme environnemental étant défini comme : « Une description des objectifs et des activités spécifiques de lentreprise destinées à assurer une meilleure protection de lenvironnement sur le site donné ».
Les objectifs fixés dans ce programme doivent, lorsque cela est possible, préciser quantitativement lengagement damélioration constante des résultats en matière denvironnement.
Le programme comprend :
Une description des mesures prises ou à envisager pour atteindre les objectifs,
Les échéances fixées pour leur mise en uvre.
Le programme doit notamment indiquer :
Les responsabilités quant à sa mise en uvre,
Les moyens de sa mise en uvre.
D) METTRE EN PLACE UN SYSTÈME
DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL
Le système de management environnemental est défini comme la partie du système global de management qui comprend :
la structure organisationnelle,
la définition des responsabilités,
les pratiques,
les procédures à suivre,
les procédés à utiliser,
les ressources nécessaires à la mise en uvre.
On y trouve donc :
la politique, les objectifs et les programmes environnementaux ;
les actions de sensibilisation et de formation du personnel aux questions environnementales et aux responsabilités qui lui incombent ;
les procédures denregistrement, de mesure et dévaluation des effets environnementaux ;
linventaire des prescriptions législatives, réglementaires et normatives ;
lidentification, la planification et le contrôle des activités susceptibles davoir des effets sur lenvironnement.
(Cela nécessite : des instructions de travail, des procédures relatives aux achats et aux activités sous-traités, la surveillance et la maîtrise des procédés, la fixation de critères defficacité) :
les procédures pour les enquêtes et les mesures correctives en cas de non-respect de la politique, objectifs ou normes de lentreprise.
le registre des documents relatifs au management environnemental.
E) PROCÉDER À DES AUDITS ENVIRONNEMENTAUX RÉGULIERS
« Laudit environnemental est un outil de gestion qui comporte une évaluation systématique, documentée, périodique et objective du fonctionnement de lorganisation, du système de management et des procédures destinés à assurer la protection de lenvironnement ».
Il vise à :
faciliter le contrôle opérationnel,
évaluer la conformité avec la politique environnementale.
Laudit sorganise de la manière suivante :
planification et préparation,
visite du site,
entretien avec le personnel,
examen des données nécessaires à lévaluation des résultats,
évaluation des points forts et des points faibles du système,
établissement dun rapport.
F) ÉTABLIR CHAQUE ANNÉE UNE DÉCLARATION ENVIRONNEMENTALE
Cest un document dinformation établi par lentreprise et destiné au public.
Elle est établie pour chaque site enregistré.
Elle doit être concise et intelligible (des documents techniques peuvent y être annexés).
La déclaration environnementale comprend :
une description des activités sur le site considéré,
une évaluation de tous les problèmes environnementaux importants,
un résumé des données chiffrées portant sur les émissions de polluants, la production de déchets, etc.,
une présentation de la politique, du programme et du système de management environnemental,
la date limite fixée pour la présentation de la déclaration suivante et le nom du vérificateur.
G) SE SOUMETTRE À VÉRIFICATION
PAR UN TIERS AGRÉÉ
Le vérificateur est « toute personne ou organisme indépendant de lentreprise contrôlée et ayant obtenu laccréditation à cet effet ». La vérification doit examiner et analyser la politique environnementale, les programmes, le système de management et son fonctionnement, les audits. Elle doit vérifier si les données et les informations contenues dans la déclaration environnementale sont fiables et si elle couvre de manière adéquate tous les problèmes environnementaux liés au site.
À ce moment là, lorganisme compétent :
accorde/confirme lenregistrement dun site si toutes les prescriptions relatives au règlement ont été respectées ;
refuse/suspend lenregistrement dun site sil est informé par lautorité chargée de faire appliquer la législation quune violation des prescriptions réglementaires a été commise ;
doit suivre des procédures déterminées pour examiner les observations des parties intéressées concernant les sites enregistrés ou leur radiation définitive ou provisoire.
Les effets attendus pour lentreprise de la mise en place dun SMEA sont les suivants :
amélioration de lefficacité par la prise en compte systématique de lenvironnement,
amélioration de la position concurrentielle (en terme de produits, de procédés, et dorganisation),
augmentation de la transparence vis à vis du public et amélioration de limage de marque,
augmentation de la motivation et de limplication du personnel,
amélioration des relations avec les autorités chargées de faire respecter les lois et règlements,
réduction des dépenses imprévues.
ANNEXE 2
PRÉSENTATION SYNTHETIQUE
DE LA NORME ISO 14001
La norme prescrit un ensemble dexigences permettant à un organisme de mettre en place un système de management environnemental (SME) de haut niveau. Celui-ci doit permettre de formuler HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "politique_environnementale#politique_environnementale" une politique et HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "objectifs_cibles#objectifs_cibles" des objectifs visant dabord à sassurer de la conformité de lorganisme à la réglementation et ensuite à réduire les impacts environnementaux significatifs de lorganisme. Ce SME doit permettre de mettre en uvre cette politique de façon méthodique et suivie et dans une logique damélioration continue. Cette politique sapplique aux HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "aspects_environnementaux#aspects_environnementaux" aspects environ-nementaux que lorganisme peut maîtriser et sur lesquels il a prise.
La norme nassigne pas elle-même des objectifs minima de performance environnementale. Elle permet HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "auditeur_certification#auditeur_certification" la certification par un HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/db_orga_certif_query.html" organisme accrédité.
Généralités
Cette norme est applicable à tout type dorganisme, quelle que soit sa nature (privé ou public), sa taille ou son secteur dactivité.
Au départ, il faut un engagement fort de la direction générale.
La base est bien entendu lengagement de se conformer à la législation.
Ensuite, il sagit de mettre en oeuvre les principes damélioration continue et de prévention de la pollution.
Cette norme peut donner lieu à certification.
La norme nétablit pas dexigences en matière de performance, ni en terme de niveau, ni en terme de rythme de progression.
La norme encourage ladoption des meilleures techniques disponibles.
La norme incite fortement à maîtriser les risques environnementaux.
Sommaire de la norme
1. Domaine dapplication ;
2. Références normatives ;
3. Définition ;
4. Exigences du système de management environnemental :
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "exigences_generales#exigences_generales" 4.1 Exigences générales,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "politique_environnementale#politique_environnementale" 4.2 Politique environnementale,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "plan#plan" 4.3 Planification :
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "aspects_environnementaux#aspects_environnementaux" 4.3.1 aspects environnementaux,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "exigences_legales#exigences_legales" 4.3.2 exigences légales et autres exigences,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "objectifs_cibles#objectifs_cibles" 4.3.3 objectifs et cibles,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "programme_management#programme_management" 4.3.4 programme(s) de management environnemental.
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "mise_en_oeuvre#mise_en_oeuvre" 4.4 Mise en uvre et fonctionnement :
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "structure_responsabilite#structure_responsabilite" 4.4.1 structure et responsabilités,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "formation_sensibilisation_competence#formation_sensibilisation_competence" 4.4.2 formation, sensibilisation et compétences,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "communication#communication" 4.4.3 communication,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "documentation_systeme#documentation_systeme" 4.4.4 documentation,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "maitrise_documentation#maitrise_documentation" 4.4.5 maîtrise de la documentation,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "maitrise_activites#maitrise_activites" 4.4.6 maîtrise opérationnelle,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "prevention_situations_d_urgence#prevention_situations_d_urgence" 4.4.7 prévention des situations durgence, capacité à réagir.
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "controle#controle" 4.5 Contrôle et action corrective :
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "surveillance_mesurage#surveillance_mesurage" 4.5.1 surveillance et mesurage,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "non_conformite#non_conformite" 4.5.2 non conformité, action corrective, action préventive,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "enregistrements#enregistrements" 4.5.3 enregistrements,
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "audit_s.m.e.#audit_s.m.e." 4.5.4 audit.
HYPERLINK "http://www.oree.org/demarches/sites_et_services/certifications/iso/texte_norme.html" \l "revue_direction#revue_direction" 4.6 Revue de direction.
Les exigences générales (§ 4.1)
Lorganisme doit établir et maintenir un système de management environnemental dont les exigences sont décrites dans lensemble de larticle 4.
La politique environnementale (§ 4.2)
Doit être appropriée à la nature, à la dimension et aux impacts des activités, des produits ou services de lorganisme ;
Doit comporter un engagement damélioration continue et de prévention de la pollution ;
Doit comporter lengagement de se conformer à la législation, à la réglementation et aux autres exigences ;
Doit donner un cadre aux objectifs et cibles environnementaux ;
Doit être documentée, mise en uvre, maintenue et communiquée à tout le personnel ;
Doit être disponible pour le public.
Planification (§ 4.3)
Les aspects environnementaux (§ 4.3.1)
Lorganisme doit établir et maintenir une procédure didentification des aspects environnementaux de ses activités, produits, services en déterminant ceux qui ont des impacts significatifs sur lenvironnement.
Une fois identifiés, ils doivent être pris en considération lors de létablissement des objectifs environnementaux.
Exigences légales et autres exigences (§ 4.3.2)
Lorganisme doit établir et maintenir une procédure permettant didentifier et de retrouver les exigences légales et autres auxquelles il a souscrit et qui sappliquent aux aspects environnementaux de ses activités, produits ou services.
Les objectifs et cibles (§ 4.3.3)
Les objectifs doivent être établis, maintenus et documentés ;
Les objectifs doivent prendre en considération les exigences (légales et autres), les aspects environnementaux significatifs, les exigences financières, opérationnelles et commerciales ainsi que le point de vue des parties intéressées ;
Les objectifs doivent être cohérents avec la politique environnementale et comporter lengagement de prévention de la pollution.
Le programme de management environnemental (§ 4.3.4)
Il doit comporter :
la désignation des responsables pour chaque fonction et niveau concerné ;
et les moyens et le calendrier de réalisation.
Il doit être amendé pour prendre en compte les projets concernant les nouveaux développements et les activités, produits ou services nouveaux ou modifiés.
Mise en uvre et fonctionnement (§ 4.4)
Structure et responsabilité (§ 4.4.1)
Les rôles, responsabilités et autorités doivent être définis, documentés et communiqués ;
La direction doit fournir les ressources (humaines, technologiques et financières) indispensables à la mise en oeuvre et à la maîtrise du système ;
La direction doit nommer un ou plusieurs représentant (s) spécifiques (s).
Formation, sensibilisation et compétence (§4.4.2)
Lorganisme doit identifier les besoins en formation ;
Le personnel dont le travail peut avoir un impact significatif sur lenvironnement doit avoir acquis la compétence nécessaire (formation, éducation, expérience) ;
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures pour que son personnel, à tous les niveaux et à toutes les fonctions concernés, soit sensibilisé aux composantes du S.M.E.
Communication (§ 4.4.3)
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures pour :
assurer la communication interne ;
recevoir et documenter les demandes pertinentes des parties intéressées externes et y apporter les réponses correspondantes ;
Lorganisme doit envisager des processus de communication externe relatifs à ses aspects environnementaux et à son S.M.E. et consigner sa décision par écrit.
Documentation du système de management (§ 4.4.4)
Lorganisme doit établir et maintenir linformation nécessaire, sur support papier ou électronique, pour :
décrire les éléments essentiels du S.M.E. et leurs interactions,
indiquer où trouver la documentation correspondante.
Maîtrise de la documentation (§ 4.4.5)
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures pour maîtriser (localiser, examiner, réviser, valider, mettre à disposition, mettre à jour, identifier, archiver) lensemble des documents requis par la norme ;
Des processus doivent être établis et tenus à jour pour définir la manière de créer et de modifier différents types de documents.
Maîtrise des activités (§ 4.4.6)
Lorganisme doit identifier les opérations et les activités associées aux aspects environnementaux significatifs ;
Lorganisme doit faire la preuve quil maîtrise ces opérations (procédures documentées, critères opératoires, etc.) ;
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures concernant les aspects environnementaux significatifs et identifiables des biens et services quil utilise, en communiquant les procédures et exigences pertinentes aux fournisseurs.
Prévention des situations durgence et capacité à réagir (§ 4.4.7)
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures pour :
identifier les accidents potentiels et les situations durgence,
être capable de réagir.
Ces procédures doivent être révisées et testées, si cela est nécessaire et réalisable.
Contrôle et action corrective (§ 4.5)
Surveillance et mesurage (§ 4.5.1)
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures pour surveiller et mesurer les principales caractéristiques de ses opérations et activités ;
Léquipement de surveillance doit être étalonné et entretenu ;
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures permettant dévaluer périodiquement la conformité à la réglementation et à la législation environnementales applicables.
Non-conformité, action corrective et action préventive (§ 4.5.2)
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures définissant les responsabilités et lautorité pour :
la recherche et le traitement des non-conformités,
la prise en compte de mesures de réduction de tout impact éventuel,
le lancement et le suivi des actions correctives et préventives correspondantes.
Enregistrements (§ 4.5.3)
Lorganisme doit établir et maintenir des procédures didentification, de maintien et de destruction des enregistrements relatifs à lenvironnement,
ces enregistrements doivent être maintenus, archivés et protégés contre tout risque de détérioration,
leur durée de conservation doit être établie et enregistrée.
Audit du S.M.E. (§ 4.5.4)
Lorganisme doit établir et maintenir un ou plusieurs programme(s) et procédure(s) pour la réalisation périodique daudits de S.M.E. de façon à :
vérifier la conformité du S.M.E. aux dispositions établies,
vérifier si le S.M.E. est correctement mis en oeuvre et maintenu,
fournir des informations à la direction de lorganisme.
Revue de direction (§ 4.6)
La direction de lorganisme doit, à intervalles quelle détermine, passer en revue le S.M.E. pour sassurer quil est toujours approprié, suffisant et efficace. Cette revue doit être documentée.
ANNEXE 3
ETAPES DE MISE EN PLACE DUN SME CONFORME À LA NORME ISO 14001
1 Engagement de la direction
La direction affirme publiquement sa décision dengager lentreprise dans une démarche de réduction de ses impacts environnementaux et sa détermination à la mise en uvre dun système de management environnemental efficace.
2 Vérification de la conformité aux lois, réglementations
Identification des lois et réglementations susceptibles de concerner lentreprise
Examen de la conformité aux exigences légales générales ou spécifiques au site et identification des points de non conformité
3 Identification et mesure des aspects et impacts environnementaux significatifs de lentreprise
Détermination des aspects et des impacts environnementaux du site de production à létat zéro : eau, sols, air, déchets, bruits et odeurs, et cela en tenant compte du fonctionnement normal et dun dysfonctionnement éventuel.
Identification et mesure des risques environnementaux
4 Détermination dune politique environnementale
Mise en conformité aux lois, réglementations,
Détermination dobjectifs damélioration de la performance environnementale subdivisés en cibles (quantifiées) à atteindre en matière de prévention des pollutions et de réduction des prélèvements des ressources naturelles relatifs à lenvironnement.
Détermination des mesures de protection et prévention des risques
5 Mise en place et fonctionnement du système de management environnemental (SME)
Mise en place dun organigramme clair des responsabilités et fonctions en matière de gestion de lenvironnement
Formation et sensibilisation du personnel, et détermination des responsabilités de chacun.
Mise en place dun processus damélioration continue et de procédures de traitement des non conformités.
Rédaction des procédures. Ex. : la procédure de gestion des déchets qui indique comment regrouper, trier, éliminer les différentes catégories de déchets.
Mise en place dinstructions précises et spécifiques pour certains postes de travail. Ex. : comment suivre la qualité des eaux.
Mise en place dun mode de gestion de la documentation.
Mise en place de consignes pour réagir aux situations durgence
7 Contrôle et actions correctives
Maîtrise de la documentation et suivi de ces actions correctives et préventives.
Mise en place dun système récurrent daudits et de contrôles
Vérification de la cohérence du SME vis à vis de la norme ISO 14001.
On fera aussi très utilement une estimation du budget dun SME certifié et un calcul du rapport coûts/bénéfices
Coûts : Investissements de mise en place :
- investissements en métrologie et équipements,
- changement de technologie et/ou matières premières,
- coût de fonctionnement.
Bénéfices : Réduction des coûts environnementaux :
- économies dénergie, deau, de matières premières,
- diminution de limpact et des risques environnementaux,
- diminution des coûts de traitement des déchets, de dépréciation des biens, et dassurance.
ANNEXE 4
LA SERIE DES NORMES ISO 14 001
La famille des normes ISO 14 000 désigne lensemble des normes qui concernent le management environnemental (ISO 14 001, ISO 14004, ISO 14 011,
). (Il nexiste pas de norme ISO 14 000
!). Ces normes sadressent à toutes les organisations (pas seulement des sociétés) qui veulent mettre en place un système de management environnemental de haut niveau. La norme ISO 14 050 donne comme définition du système de management environnemental (SME) : « Composante du système de management global qui inclut la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour établir, mettre en uvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale » (§2.1.).
Liste des normes de management environnemental
* ISO 14001 : Système de management environnemental Spécification et lignes directrices pour son utilisation.
* ISO 14004 : Système de management environnemental Lignes directrices générales concernant les principes, les systèmes et les techniques de mise en uvre.
* ISO 14011 : Evaluation environnementale des sites et des organismes.
Etiquetage et déclarations environnementales
* ISO 14020 : Etiquettes et déclarations environnementales
* ISO 14021 : Marquage et déclarations environnementales Autodéclarations environnementales (étiquetage de type II).
* ISO 14024 : Marquage et déclarations environnementales Etiquetage environnemental de type I Principes et méthodes.
* ISO 14025 (version en projet) : Marquage et déclarations environnementaux Déclarations environnementales de type III
Principes et méthodes dévaluation de la performance environnementale
* ISO 14031 : Management environnemental Evaluation de la performance environnementale Lignes directrices à suivre
* ISO 14015 : Management environnemental Exemple dévaluation de la performance environnementale
* ISO 14050 : Management environnemental Vocabulaire
* ISO/TR 14061 : Information pour assister les organismes forestiers dans lutilisation des normes ISO 14001 et ISO 14004 relatives aux systèmes de management environnemental
* ISO/TR 14062 : Management environnemental Intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produit.
Analyse du cycle de vie
* ISO 14040 (version 2006) : Management environnemental Analyse du cycle de vie Principes et cadre
* ISO 14044 : Management environnemental Analyse du cycle de vie Exigences et lignes directrices.
La norme ISO 14001
La plus célèbre et la plus utilisée des normes de cette série est la norme ISO 14001. Une organisation peut faire certifier son système de management environnemental suivant cette norme par des organismes tierce partie accrédités comme lAssociation Française pour lAssurance de la Qualité (AFAQ), Ecopass, le Bureau Veritas Quality International, le Lloyd s Registre, DEKRA Certification etc.. Les autres normes étant des normes supports non-obligatoires (sauf cas particulier) dans le cadre dune certification, mais destinées à aider et à donner des outils communs
.
Lintégration du management de la qualité et du management environnemental
Pour faciliter lintégration de ces deux systèmes de management, lISO leur a donné une structure identique. Il y a donc un fort parallélisme entre ISO 9001 et ISO 14001. Dailleurs une seule et unique norme (ISO 19011) définit les processus de vérification de la mise en place et du fonctionnement dun SMQ et dun SME.
Objectif de la normeNuméro de la norme qualitéNuméro de la norme environnementVocabulaireISO 9000ISO 14050ExigencesISO 9001ISO 14001Lignes directricesISO 9004ISO 14004AuditISO 9011ISO 14011
ISO 19011 : Lignes directrices pour laudit des systèmes de management de la qualité et/ou de management environnemental.
ANNEXE 5
LA DÉMARCHE ENVIRONNEMENTALE DANS TROIS PME/PMI DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES
Dans la Région Rhône-Alpes, La Chambre Régionale de Commerce et dIndustrie a engagé une action de sensibilisation des PME/PMI à la notion de développement durable. Elle est secondée par lARACQ (Association régionale pour lamélioration de la compétitivité par la qualité) qui réfléchit sur la manière dintégrer les démarches de développement durable dans les PME/PMI, et par lAPDD (Association pour les pratiques du développement durable).
En effet, le développement durable demeure une notion vague pour la plupart des PME/PMI, et une action de sensibilisation est nécessaire. LAPDD accompagne les PME/PMI dans la mise en uvre de leur démarche, élabore des outils méthodologiques, et organise des groupes de travail et déchanges. Elle a mis au point un logiciel daccompagnement et daide à la décision nommé QUIDD (Questionnement préalable à lélaboration dune stratégie de développement durable).
Voici quelques exemples de pratiques de PME/PMI de la région Rhône-Alpes.
TAD (Teintures et Apprêts Danjoux) est une PME de 70 salariés et 6,5M¬ de CA, implantée dans la Loire. Son activité principale consiste en la finition de textile tricoté. Son action en matière denvironnement sétend dans quatre directions.
Comme pour la teinture et pour le refroidissement des machines, elle consomme beaucoup deau (environnement 700 m3/jour !), elle veille à la récupérer et à la réutiliser autant que possible avant que leau finalement rejetée parte en station de traitement des eaux.
Comme elle utilise beaucoup de colorants, elle veille à choisir les colorants les moins polluants (ce qui la conduit paradoxalement, à choisir des colorants chimiques, car les colorants naturels nécessitent des fixateurs chimiques beaucoup plus nocifs).
Comme les clients sélectionnent leurs fournisseurs en fonction de la qualité des produits et de la maîtrise des processus, elle a décidé de se faire certifier Oeketex 100 (norme européenne spécifiques aux industries textiles) dans un premier temps, et ISO 14001 dans un deuxième temps, afin de se différencier des fournisseurs asiatiques.
Enfin elle sest donné des objectifs de réduction de sa consom-mation dénergie, et de tri de ses déchets.
DUCARME SA est une PME de 45 salariés et de 6 M¬ de CA, dont l activité consiste en l aménagement de véhicules funéraires. Son action en matière d environnement est focalisée sur 4 points :
1. S équiper de cabines de peinture respectant lenvironnement.
2. Récupérer les poussières et les boues, et optimiser la gestion des déchets.
3. Gérer soigneusement ses produits polluants (peintures, colles, huiles,
).
4. Inciter ses salariés à utiliser les transports en commun.
STHAL INDUSTRIAL COLORANTS SA est une PME de 146 salariés située à Saint-Clair-du-Rhône (Isère). Depuis 1917, son activité principale est de fabriquer des colorants liquides et en poudre pour le cuir et le papier. « La prise de conscience environnementale est apparue tôt » explique le directeur du site, Jacques Pailler. « Dès 1982 nous arrêtions la production de colorant à base damines devenues toxiques en raison de leur caractère cancérigène nouvellement identifié. (
) Nous avons développé des colorants bien supérieurs à ce quexige la réglementation. Cela renforce notre crédibilité par rapport à la concurrence asiatique notamment. »
Pour obtenir sa certification ISO 14001, lentreprise a analysé tous les impacts effectifs ou potentiels (suite à un accident par exemple) de son activité, et elle a envisagé les parades à mettre en uvre pour être à même de faire face aux incidents qui pourraient survenir.
Classé Seveso, létablissement fait beaucoup en matière danalyse de risque, de prévention et protection : formation, gestion intégrée qualité/sécurité/environnement. Toutefois, la PME est très inquiète du coût que le projet européen REACH risque dentraîner pour elle (pour faire toutes les études de toxicité de ses produits).
ANNEXE 6
GUIDE DES BONNES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES
ISO 14001 Société TEFAL (Rumilly)
Les avantages de la démarche (quelques infos) :
LISO 14001 nous permet, au sein de lentreprise, daméliorer significativement nos performances environnementales et ainsi de préserver notre cadre de vie. Cest, de plus, un argument concurrentiel en terme dimage de marque pour notre société auprès de nos clients et du public.
Pour améliorer nos performances environnementales, nous avons défini des axes de travail en accord avec notre politique environnement (cf. p. 1).
Ces axes de travail, aussi appelés OBJECTIFS, seront atteints, en respectant et appliquant les bonnes pratiques environnementales, listées dans ce document.
Voici nos principaux objectifs environnement (à atteindre pour limiter limpact de nos activités sur lenvironnement) :
Réduire les émissions à latmosphère.
Réduire les consommations deau.
Prévenir les risques de pollution du sol et de leau.
Réduire de 20% le tonnage de déchets mis en décharge entre 1997 et 2001, notamment en triant mieux.
Réduire le bruit.
Améliorer la gestion de lénergie et des risques.
Cest en respectant les bonnes pratiques de ce Guide que nous parviendrons tous ensemble à protéger notre environnement en sappuyant sur lISO 14 001.
LAIR
La pollution de lair,
quelques infos :
Les principaux polluants de lair
- Les poussières : Elles sont émises par les moteurs diesels, les processus industriels, les feux de forêts,
les volcans
- Les composés organiques volatiles ou COV. Ce sont des produits de type solvants, méthane, CFC
Ils proviennent de lactivité industrielle, de la fermentation
- Le dioxyde soufre ou SO2 est émis par les installations de chauffage domestique et industriel.
- Les oxydes dazote ou NOx sont émis par
les installations de combustion et les véhicules.
Les conséquences pour lenvironnement
- Leffet de serre : réchauffement de latmosphère.
- La fragilisation de la couche dozone : limitation de la filtration des mauvais rayonnements solaires.
- Les pluies acides : impact sur le sol et la végétation.
- Les effets sur la santé : affections respiratoires.
Indice « ATMO »
Il indique tous les jours le niveau de la qualité de lair dans la région. Il est donné par lassociation « LAir des 2 Savoie »
Tél. 04.79.69.96.96 ou HYPERLINK "http://www.air2savoie.org" www.air2savoie.org.
Les actions TEFAL pour limiter limpact de ses activités sur lair.
- Le traitement par incinération des COV émis au niveau des fours de lU1 et tour 9.
- Le traitement par charbons actifs des solvants émis sur les lignes couvercles.
- La filtration des poussières par des dépoussiéreurs sur les sableuses, ro-gneuses PTFE, cabines émail.
Les bonnes pratiques Air : à suivre
pour participer ensemble à limiter
limpact de nos activités sur lair.
Contrôler le bon fonctionnement des
systèmes de filtration des poussières.
Contrôle, sur les dégraisseuses à
trichloréthylène, létanchéité des joints à
eau et la fermeture des capotages.
3. Optimiser les réglages de pression
des pistolets (revêtements, huiles) pour
limiter les poussières émises à
latmosphère.
Sinterdire tout brûlage à lair libre
(palettes, déchets
) ceci est interdit par
la réglementation.
Respecter les consignes incendie (le feu est source de pollution).
LEAU
La pollution de leau,
quelques infos :
Les principales sources de pollution de leau
- La pollution domestique : utilisation de détergents, de lessives, dhuiles alimentaires
- La pollution liée aux activités agricoles : utilisation excessive dengrais.
- La pollution industrielle : utilisation de produits chimiques.
Les conséquences pour lenvironnement
Quelques exemples :
- 1 litre dhuile déversé dans un lac en recouvre 1000 m2, empêchant ainsi la pénétration de loxygène de lair dans leau et mettant en péril plantes aquatiques et poissons.
- Certains polluants, déversés dans les canalisations en trop grande quantité, peuvent perturber le fonctionnement des stations dépuration, limiter leur efficacité et donc entraîner des pollutions.
Les actions TEFAL pour limiter limpactde ses activités sur leau.
- Le suivi de la consommation deau : la consommation deau de TEFAL est de lordre de 650 000 m3/an. Elle équivaut à la consommation de lensemble de la population de Rumilly. Pour mieux maîtri-ser et réduire cette consommation, un suivi mensuel rigoureux est réalisé.
- Le traitement de leau : après utilisation, cette eau est traitée, à raison de 2500m2/j, sur une station dépuration performante. - - Une surveillance stricte, par analyse de la qualité de leau traitée, est effectuée quoti-diennement. Après traitement, leau est rejetée au Chéran.
Les bonnes pratiques Eau : à suivre pour participer ensemble à limiter limpact de nos activités sur leau.
1. Limiter la consommation deau en
évitant les gaspillages (usage excessif,
robinet laissé ouvert
)
2. Signaler les fuites deau, les mauvais
fonctionnements de vannes
3. Ne pas déverser de produits
polluants (huiles, solvants, peintures
)
dans les caniveaux deau de pluie.
4. Utiliser les pompes de relevage pour
vidanger les bains concentrés des installations de traitement de surface pour un traitement efficace à la station dépuration.
LE SOL ET LEAU
La pollution du sol et de leau,
quelques infos :
Les principales pollutions du sol :
- La pollution diffuse : elle est liée à des pratiques de jardinage ou dagriculture utilisant trop dengrais.
- Lessivés par les pluies, les engrais sont entraînés vers les nappes phréatiques.
- La pollution ponctuelle : elle provient des dépôts dordures, des déversements accidentels de produits polluants, délevages intensifs
Les conséquences pour lenvironnement
Quelques exemples :
- Lacide dune batterie déversée sur le sol désertifie 1 m3 de terre pendant 5 ans.
- De lhuile déversée au sol peut atteindre la nappe phréatique et polluer leau que nous consommons.
Les actions TEFAL pour limiter limpact
de ses activités sur le sol et leau.
- Mise en place de rétentions sous les pro-duits polluants liquides pour contenir les fuites éventuelles.
Exemples de produits polluants liquides que nous utilisons :
- Acides (nitrique, sulfurique, chlorhydri-que), soude, lessives, dégraissants et ad-ditifs, solvants utilisés pour le dégraissage de pièces ou des outils.
Les bonnes pratiques Sol et Eau : à suivre pour participer ensemble à limiter limpact de nos activités sur le sol et leau.
1. Utiliser les rétentions pour stocker tous les « produits liquides polluants ». Signaler le manque de rétention à votre encadrement.
2. En cas de déversement accidentel au sol de lessives, de solvants, dacides :
- Contenir rapidement avec des absorbants.
- Récupérer labsorbant souillé en fût pour traitement en centre agréé.
3. En cas de doute sur la conduite à tenir :
appeler le 51 51 ou 59 88.
Dans tous les cas, ne pas agir sans les protections individuelles nécessaires.
4. La propreté du sol est la première action en faveur de lenvironnement
5. Ne rien laisser sécouler au sol.
LES DÉCHETS (I : les DIB)
Les déchets générés par nos activités,
quelques infos :
Les principaux types de déchets :
- D.I.B (Déchets Industriels Banaux).
Définition : les D.I.B sont des déchets assimilables aux ordures ménagères. Ce sont les papiers/cartons, les films plastiques, les cales polystyrène (PSE), les palettes bois, les bakélites, le verre de production et les ordures non valorisées.
Les actions TEFAL pour limiter les D.I.B
- Mis en décharge. Lorsquils sont bien triés, nos D.I.B sont revalorisés.
Exemple de déchets que nous revalorisons :
- les papiers/cartons sont revalorisés en papeteries (1000 tonnes ont été revalorisées en 1999).
Le tri des D.I.B permet de leur donner une seconde vie et de réduire significativement leur coût de traitement et leur impact sur lenvironnement.
Le tri des D.I.B est une obligation réglementaire : en 2002 la mise en décharge de déchets valorisables sera interdite.
Les bonnes pratiques DIB : à suivre pour participer ensemble à limiter limpact de nos activités sur lenvironnement.
Nos déchets ont de la valeur si nous les trions en fonction des ateliers :
1. Trier les papiers/cartons
2. Trier les films plastiques : films plastiques étirables et rétractables, sachets plastiques.
3. Trier les palettes et déchets de bois.
4. Trier les cales polystyrène.
5. Trier les bakélites : en enlevant les inserts métalliques ou plastiques.
Ces déchets, pour être revalorisés, ne doivent pas être déposés dans la benne « ordures ».
LES DÉCHETS (II : les DIS)
Les déchets générés par nos activités,
quelques infos :
Les principaux types de déchets :
- D.I.S (Déchets Industriels Spéciaux)
Définition : les D.I.S sont des déchets présentant un caractère dangereux pour lhomme ou son environnement ; Ce sont des huiles, solvants, piles
Les actions TEFAL pour limiter limpact des D.I.S sur lenvironnement.
- Leur traitement doit faire lobjet de précautions particulières. Il est réglementé : nos déchets spéciaux sont traités généralement par incinération en centre de destruc-tion spécialisée.
- Les filières de destruction des D.I.S doivent être adaptées à la nature du déchet. Dans le cadre du respect de le réglemen-tation une surveillance stricte de notre gestion des D.I.S est réalisée en interne.
Les bonnes pratiques DIS : à suivre pour participer ensemble à limiter limpact de nos activités sur lenvironnement.
Les DIS peuvent être récupérés :
- en fûts (dans les ateliers),
- en vrac/bennes par les Services généraux,
- en contenants spécifiques.
1. D.I.S, liquides ou pâteux, conditionnés en fûts.
- Identifier préalablement les fûts avec les étiquettes D.I.S renseignées. (les étiquettes
sont disponibles au service environnement).
- Déposer les D.I.S par nature, dans les fûts en se référant aux étiquettes.
- Boucher systématiquement les fûts pleins.
- Déposer les fûts de D.I.S pleins et identifiés sur les zones « stockage produits à détruire » (panneau jaune).
2. Chiffons souillés.
Ce sont des absorbants papier imbibés de
produits polluants (solvant, revêtement,
graisse
).
- Déposer les chiffons souillés dans les
poubelles réservées à cet effet.
- Identifier les bacs avec les étiquettes D.I.S renseignées.
- Déposer les sacs pleins et fermés dans les
conteneurs prévus à cet effet.
3. Piles.
- Déposer les piles dans les conteneurs situés dans les différents secteurs.
4. Néons.
- Reconditionner les néons dans un emballage particulier (disponible auprès du service Conditionnement) pour traitement en centre agréé.
LE BRUIT
La pollution par le bruit,
Quelques infos :
Le bruit est générateur de nuisances aussi bien dans les ateliers pour les opérateurs quà lextérieur pour vos voisins.
- Quelques sources de bruits et leurs niveaux sonores :
- Avion = 120 db
- Presse = 110 db
- Camion = 90 db
- Personne = 40 db
- Forêt = 30 db
- Les conséquences du bruit sur la santé :
- Trouble du sommeil
- Fatigue
- Irritabilité
- Stress
- Surdité
Les actions TEFAL pour limiter les émis-sions sonores liées à ses activités :
- Mise en place de capotages acoustiques sur les installations les plus bruyantes
- Equipement des bâtiments en bardages
acoustiques.
Les bonnes pratiques Bruit : à suivre pour participer ensemble à limiter limpact de nos activités sur lenvironnement.
1. Remettre en place systématiquement les capotages machines.
2. Fermer systématiquement les portes acoustiques des installations.
3. Signaler à lencadrement toutes détériorations ou anomalies entraînant plus de bruit.
4. Porter dans les ateliers, pour vous protéger, des protections auditives pendant 100 % du temps de travail.
ANNEXE 7
LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE G.E.S. À lUPMF
La menace de changement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre (GES) est assurément lun des défis majeurs du XXIe siècle. Pour éviter cette catastrophe annoncée, des actions sont menées à tous les niveaux : international, national, régional, et local. Chaque acteur est concerné et doit se demander quelles sont ses responsabilités et quelle est sa marge de manuvre et son implication possible.
Acteur parmi dautres, lUniversité Pierre-Mendès-France se devait pourtant dêtre pionnière en la matière pour au moins deux raisons. Dabord parce quelle sest mise sous légide de Pierre-Mendès-France et que celui-ci a toujours basé ses analyses et son action sur le sens des responsabilités, le courage politique et lanticipation des contraintes. Ensuite parce que lUPMF shonore de la présence en son sein dun laboratoire d « Économie et Politiques de lEnergie » (IEPE) dont les problématiques de recherche sont justement centrées sur les interactions Énergies/Développement durable.
Cest dailleurs dune enseignante-chercheur de ce laboratoire, Odile Blanchard, quest partie linitiative du « Projet dUniversité Citoyenne » qui vise à définir et à mettre en place une stratégie de réduction des gaz à effet de serre (GES) de lUniversité.
Ce projet a pu être mené à bien dans le cadre dun projet étudiant de lIUP Ingénierie Économique (S. Parodi), et avec laide de lAgence Locale de lÉnergie de Grenoble ;
Les étapes du projet furent les suivantes :
Établir un inventaire des émissions de GES de lUniversité.
Analyser cet inventaire pour mettre à jour les évolutions, les tendances, les points critiques.
Identifier les actions possibles en chiffrant à la fois leur coût et les bénéfices attendus en termes de réduction des émissions de GES.
Les méthodes et outils mis en uvre furent les suivants :
Construction du bilan GES.
Des méthodes existent, élaborées tant aux USA (World Ressources Institute) quen France (ADEME). Elles ont lintérêt de proposer une typologie des sources et dexpliciter les modes de calcul. Les principaux choix concernent la période dobservation, le périmètre institutionnel et physique retenu, les gaz et sources démission pris en compte
Collecte et traitement des données.
Calcul des émissions indirectes dues aux déplacements.
Élaboration des facteurs démission (coefficients permettant de transformer par exemple une consommation délectricité en quantité de CO2 émise. En effet cela dépend du mix énergétique utilisé pour la production délectricité par le fournisseur délectricité).
Analyse du bilan-gaz à effet de serre en distinguant les émissions liées au chauffage, à lélectricité et aux déplacements, en distinguant pour ces derniers ceux qui sont directement commandés par lUniversité (missions) et les déplacements domicile/ travail des salariés de lUniversité qui ne sont eux, quindirectement induits (et restent largement liés aux choix personnels des intéressés).
Les propositions dactions furent les suivantes :
Actions organisationnelles
Meilleures maîtrise des consommations de chauffage et délectricité par amélioration des procédures de coupure du chauffage (vacances dhiver) et de la climatisation (vacances dété : un climatiseur avait tourné tout le mois daoût dans les locaux vides !).
Meilleure régulation de la température des locaux.
Mise en place de tableaux de bord pour le suivi mensuel des consommations dénergie.
Renégociation de contrats souscrits auprès des fournisseurs (gaz, électricité, chauffage). (Il est à noter toutefois que ces renégociations amèneront des économies budgétaires mais pas de réduction des consommations et donc aucune réduction démission de GES. Toutefois ces économies pourront financer des investissements en lampes basse consommation par exemple)
Réflexion sur ladoption dune démarche HQE pour toute nouvelle construction
Actions techniques
Installation de nouveaux équipements plus efficaces énergétiquement et donc moins émetteurs de GES : sondes dambiances, robinets thermostatiques sur les radiateurs,
Remplacement de lampes à incandescence ou halogènes par des lampes fluorescentes compactes
Installation de réflecteurs, de minuteries, de détecteurs de présence dans les lieux de passage
Mise en veille prolongée automatique des ordinateurs.
Actions de sensibilisation
Campagnes dinformation ayant pour but de sensibiliser les usagers et dinfléchir leurs comportements (par exemple : éteindre quotidiennement les ordinateurs au lieu de les laisser en veille, régler les thermostats de façon modérée
)
Inciter les usagers à utiliser plus les transports en commun ou à pratiquer le covoiturage
Actions institutionnelles
Envisager lachat délectricité verte puisque cela est désormais possible dans le cadre de la nouvelle organisation du marché européen de lélectricité depuis juillet 2004
Élargir loffre denseignements relatifs au changement climatique, non seulement aux étudiants en économie, mais aussi en droit, sciences politiques, sociologie. Ces cours aborderaient différents aspects de la question climatique en fonction de la discipline considérée.
Conclusion
Le comportement responsable et citoyen nest pas réservé aux citoyens : il concerne certes lentreprise (« entreprise-citoyenne »), mais aussi, mais dabord, des institutions qui devraient être exemplaires : les universités. En effet, elles ont des capacités dinvestigation importantes, et leur comportement, sous les yeux des jeunes étudiants, contribuera de façon importante à leur mobilisation ultérieure sil est exemplaire, ou à leur non mobilisation sil persistait dans lindifférence ou linaction.
Source :
Blanchard Odile, « Les outils économiques au service dun projet duniversité citoyenne », Communication aux journées de lAFSE, Mai 2004, 29p
Blanchard O. et Parodi S. (2004) : « Bilan gaz à effet de serre : méthodologie et application au cas de lUPMF »
ANNEXE 8
EXEMPLES DINDICATEURS
POUR TABLEAU DE BORD ENVIRONNEMENTAL
ThèmesIndicateurs opérationnels (indicateurs de performance)Consommation de matière Consommation de telle matière première par unité produite
Consommation deauConsommation dénergieConsommation dénergie par travailleur
Consommation dénergie par unité produite
Nature de lénergie consommée (Énergie renouvelable/ Énergie. non renouvelable)Prélèvement dénergie fossile Prélèvement dénergie fossile pour une unité produite
Prélèvement dénergie fossile pour un ¬ de V.A. produite
Prélèvement d énergie fossile par travailleurProduction de déchetsProduction de déchets / Production totale
Production de déchets / VA
Production de déchets dangereux ou ultimesRejets dans l eauMES ; Sels solubles, azote, phosphore ; Métaux lourds ; DCO ;Rejets dans lairGaz ; Fumées ; SOx, NOx ; poussières ; COV Bruits émisNombre de décibels émis par chaque usineEvolution de produc-tion de gaz à effet de serreCO2 émis, CH4 émis, autres GES émis (en tonnes)
ThèmesIndicateurs de management (indicateurs de pilotage)Investissements environnementauxInvestissements environnementaux/Investissements totaux Formation à la prise en compte de lenvironne-mentNombre de personnes formées
Nombre dheures/ stagiairesEvolution du parc des véhicules propres : électriques, GPL, GNV, Pile à combus-tibleNombre de véhicules propres / Total véhicules
(en distinguant par type : camion, auto, etc.)Certification ISO 14001Nombre de sites certifiés ISO 14 001
% de sites certifiés
Gestion des déchetsDispositif de recyclage des déchets
Dispositif de réutilisation des déchets
ANNEXE 9
EXTRAITS DU « RAPPORT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE » DES ÉTABLISSEMENTS LAFARGE
ObjectifÉché-ance
Perf
2006Perf
2007
Pour quelles raisons Lafarge poursuit-il cette ambition ?
Quels progrès réalisés ?
Avoir mené un audit environ-nemental depuis moins de 4 ans sur 100% de nos sites
Perma-nent
84%
84% "
Notre objectif: faire réaliser un audit envi-ronnemental par des équipes compétentes ou des équipes dexperts extérieures au site, sur 100% de nos sites, au cours des quatre années précédentes. Lune des difficultés majeures tient au fait que notre Groupe possède près de 3000 sites dans le monde entier. Notre croissance sest poursuivie, au travers dacquisitions, dans des régions où les pratiques environnementales ne sont pas encore au niveau des standards Lafarge. Pour atteindre de tels standards, nous devons veiller à contrôler régulièrement lintégralité de nos sites.
En 2007, nous avons réussi à maintenir un haut niveau de performance dans ce domaine.
Avant 2010, attein-dre un taux de 85% de carrières dotées d un plan de réhabilitation conforme aux stan-dards Lafarge.
2010
79%
75% "
Lafarge met autant d efforts dans la pré-paration de lavenir des carrières après leur cessation dactivité quil en consacre à la mise en service de nouvelles carrières. Cette démarche implique la consultation des parties prenantes locales afin de trouver la meilleure solution possible. En raison de la complexité et des exigences de nos standards, il est peu probable que nous atteignions un jour un objectif de 100%. 85% constitue déjà un défi très ambitieux à relever. La baisse apparente de cet indi-cateur en 2007 résulte de la mise en uvre de standards plus rigoureux.
Avant 2010, tou-tes nos carrières auront été testées selon les critères validés par WWF International et cel-les disposant dun potentiel réalisable auront élaboré un plan daméliora-tion de la biodi-versité avant 2012.
2010
2012
ND
ND
38%
22%
La biodiversité nest pas une préoccupation nouvelle de Lafarge. Cet enjeu a toutefois pris une toute autre dimension depuis la signature en 2000 dun partenariat avec le WWF. Nous sommes heureux dêtre en mesure de publier pour la première fois les résultats de ces défis, gage des progrès réalisés en 2007.
Avant 2010 :
Réduire nos émissions nettes mondiales de CO2 par t/de ciment de 20% par rapport à 1990.
Réduire nos émissions brutes absolues dans lactivité ciment de 10% par rapport à 1990 dans les pays industrialisés
Réduire nos émissions nettes absolues dans lactivité ciment de 15% par rapport à 1990 dans les pays industrialisés
2010
2010
-14,%
-7,0%
-9,6%
-16% "
-4,5% "
-7,6% "
L augmentation de la concentration en CO2 et d autres gaz à effet de serre dans l atmos-phère est à l origine du changement climati-que, plus grand défi actuel. D ici à 2010, notre ambition est de réduire nos émissions nettes mondiales de CO2 par tonne de ciment de 20% par rapport à 1990.
À la fin 2007, nous étions à 16,0%. En fort progrès, nous devrions atteindre notre ob-jectif en 2010. Les émissions nettes sont les émissions brutes moins les émissions pro-venant de lincinération de biomasse et de déchets. En outre, nous avons pour la même période deux autres ambitions pour lactivité ciment dans les pays industrialisés : réduire nos émissions brutes absolues de 10% et nos émissions nettes absolues de 15%. Dans les pays européens de lAnnexe 1 (27 États membres de lUnion euro-péenne + Russie, Ukraine et Turquie), la production de ciment a augmenté plus rapidement (+5,9%) que notre capacité à réduire les émissions brutes spécifiques par tonne de ciment (-0,6%). En Amérique du Nord, la production de ciment a baissé (-2,5%), tandis que nos émissions spécifi-ques brutes par tonne de ciment se sont stabilisées. Forts dune meilleure compré-hension de lampleur du changement clima-tique, nous reconnaissons aujourdhui la nécessité de fixer de nouveaux objectifs au-delà de l horizon 2010.
Réduire les émissions de poussières de nos cimenteries de 30% sur la période 2005-2012
2012
-4,4%
-13,7% "
Nos activités peuvent générer des pous-sières. Bien que nous respections déjà les réglementations locales, nous avons pris volontairement lengagement de diminuer, avant 2012, nos émissions de 30% par rap-port à 2005. Cet engagement réduira consi-dérablement les nuisances pour les popula-tions voisines de nos sites. La réussite de cet objectif impliquera des investissements en capitaux.
Des progrès ont été réalisés en 2007 et le référentiel 2005 corrigé et augmenté de 4%. Nous sommes bien partis pour atteindre notre objectif.
Réduire les émis-sions de NOx de nos cimente-ries de 20% sur la période 2005-2012
2012
-4,0%
-8,5% "
Toute opération de combustion entraîne l émission de NOx dans l atmosphère. Au-delà des normes réglementaires locales, Lafarge prend volontairement l engage-ment de réduire de 20% ses émissions de NOx par tonne de clinker, sur la période 2005-2012. Cet engagement viendra sajou-ter aux efforts de Lafarge en faveur dun monde plus propre. La réussite dun tel objectif impliquera des investissements en capitaux et des dépenses dexploitation. Des progrès ont été réalisés en 2007 dans ce domaine. Nous sommes bien partis pour atteindre notre objectif.
Réduire les émissions de SO2 de nos cimenteries de 20% sur la période 2005-2012
2012
-0,3%
-11,8% "
Le SO2 résulte du processus de combustion : le souffre provient essentiellement des ma-tières premières locales utilisées, telles que le calcaire. Par conséquent, les niveaux d émission de SO2 peuvent varier considé-rablement d une usine à l autre. Au-delà des réglementations locales, Lafarge sengage volontairement à réduire de 20% ses émis-sions de SO2 par tonne de clinker sur la période 2005-2012. Dimportants investis-sements en capitaux et des dépenses dexploitation sont consentis pour réduire limpact de ces émissions.
Des progrès ont été réalisés en 2007 dans ce domaine. Nous sommes bien partis pour atteindre notre objectif.
Pour les pollu-ants persistants émis par nos cim-enteries, définir un niveau de réfé-rence pour 100% des fours et ren-forcer nos bonnes pratiques de fabri-cation pour limiter les émissions, dici à 2010.
2010
ND
49,3% des fours évalués
On peut trouver des polluants persistants dans nos matières premières et à la sortie de nos fours. Conformément à la métho-dologie du CSI et en collaboration avec le WWF, Lafarge sengage volontairement à :
1/conduire des mesures démissions de polluants persistants à la sortie de tous nos fours avant 2010 ;
2/élaborer des indicateurs de performances clés et rendre compte des progrès (objectif atteint en 2007) ;
3/appliquer de bonnes pratiques de pro-duction pour réduire les rejets des usines les plus émettrices dici à 2010 ;
4/intégrer aux pratiques de gestion stan-dard les enseignements permettant de limiter les émissions de polluants persis-tants. Nous sommes pour la première fois en mesure de rendre compte de cet indicateur en 2007 et nous continuons de réaliser des progrès.
Nous sommes dailleurs en passe datteindre notre objectif.
" Indicateurs vérifiés par Ernst & Young.
Glossaire du Management environnemental
Analyse du cycle de vie d un produit : méthode consistant à inventorier tous les impacts sur l environnement résultant de la fabrication et la consommation d un produit (prélèvement de ressources naturelles, dénergie, émission de rejets, production de déchets). On parle danalyse « du berceau à la tombe ».
Analyse de la valeur : méthode consistant à sinterroger systématiquement sur un produit et tous ses composants pour envisager toutes les manières possibles de réduire le coût de ce produit en supprimant des éléments, en réduisant les masses, en remplaçant un matériau par un autre moins coûteux
Cahier des charges fonctionnel : étape amont de la conception dun produit consistant, sur la base des études du marketing, à déterminer précisément les fonctions attendues du produit.
Charte environnementale : déclaration dans laquelle une entreprise sengage sur des principes, des méthodes et éventuellement des objectifs en matière dattitude vis-à-vis de lenvironnement.
Check-list : liste précise et détaillée de tous les éléments à vérifier lors dun processus. Elle a pour fonction dempêcher doublier un élément.
Consommation durable : « Lutilisation de biens et services qui répondent aux besoins fondamentaux et apportent une meilleure qualité de vie, tout en réduisant au minimum lutilisation des ressources naturelles, des substances toxiques et les rejets de déchets et de polluants tout au long du cycle de vie, de façon à ne pas compromettre les besoins des générations futures. », (Table ronde ministérielle dOslo, 1995).
Déclaration environnementale : voire Charte environnementale.
Développement durable : mode de développement qui permet de « satisfaire les besoins actuels sans compromette la capacité des générations futures à satisfaire les leurs », (Rapport Bruntland, 1987)
Ecobilan : Identification et mesure de tous les prélèvements de ressources naturelles, consommation dénergies, rejets de substances plus ou moins polluantes et émissions de GES liés à lutilisation dun site (écobilan de site) ou dun produit (écobilan de produit ou « Analyse du cycle de vie dun produit »), en vue de les réduire.
Éco-efficacité ou éco-efficience : efficacité ou efficience dun processus du point de vue de la réduction de son impact sur lenvironnement. Selon le WBGSO, les principaux moyens daméliorer léco-efficacité sont : Réduire lintensité matérielle, Réduire lintensité énergétique, Réduire la dispersion des substances toxiques, Améliorer la recyclabilité, Optimiser lutilisation de ressources renouvelables, Prolonger la durée de vie du produit, Améliorer le bénéfice du produit
Éco-labels : label décerné par un organisme à tous les produits qui sont produits conformément à un cahier de charges posant les exigences en terme de respect de lenvironnement.
Écologie industrielle : approche visant à organiser les échanges interindustriels comme un écosystème.
Empreinte Ecologique : méthode permettant de mesurer limpact écologique dun individu, dune ville, dun pays, en matière denvironnement, en ramenant les prélèvements de ressources et les émissions de rejets et déchets en équivalent de la planète.
Haute Qualité Environnementale : label concernant un bâtiment conçu et construit en améliorant significativement son impact sur lenvironnement.
Gouvernance : le gouvernance, pour un État ou une entreprise, désigne les modes dorganisation du pouvoir et lexercice de lautorité. Une bonne gouvernance se caractérise notamment par la participation, la transparence, la responsabilité, lefficacité et léquité. Sagissant dentreprise, on parle de « corporate gouvernance ».
Norme : document de référence élaboré par un organisme de normalisation permettant de préciser les définitions et les caractéristiques dun produit ou dun processus de façon à expliciter les exigences explicites ou implicites du client, à réduire ou éviter les mal entendus et/ou les tromperies sur la chose. On distingue les normes techniques ou normes de produit (des dizaines de milliers) définissant les caractéristiques normalement attendues dun produit (par exemple : diamètre et écartement standard des fiches dune prise électrique) et les normes dorganisation (quelques dizaines) définissant des processus organisationnels et des modèles dorganisation (par exemple : les normes qualité ISO 9000 ou les normes environnementale ISO 14000).
Principe de précaution : Principe « selon lequel labsence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder ladoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à lenvironnement, à un coût économiquement acceptable » (Code de lenvironnement).
Sac à dos écologique : méthode cherchant à mesurer les prélèvements des ressources correspondant à un produit ou à la consommation dune personne
Système de management environnemental (SME) : la composante du système de management global qui inclut la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour élaborer, mettre en uvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale.
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Weinmann Nelly, « Chimie : le choc de lenvironnement », in Stratégies industrielles mondiales, Editions du CFCE, 1995.
Revues
Revue Française de Gestion, en particulier son numéro spécial, vol., n°152, 2004.
Courrier cadres, Alternatives Economiques, La revue durable, n°1, Revue déconomie financière,
.
MÉMOIRES ET TRAVAUX DIVERS
Arthaud-Berthet Éric, Brossy Claire, Florio Sophie, Picard Éric, Picard Thierry, Radisson Olivier, Rollin Jacqueline : « Limplication de lacheteur dans la démarche environnementale » Mémoire de dess desma, Université Pierre Mendès France, 2000).
Bureau Marie-Astrid, La construction de la question environnementale dans lentreprise : la spécificité du secteur dactivité, Mémoire IEP de Grenoble, septembre 2001.
Huillier Carine, Système de management environnemental et certification ISO 14000, Rapport de stage dans le cadre dun CAAE, ESA Grenoble, septembre 2001.
Raux, Corinne, Lintégration des préoccupations environnementales dans les stratégies dentreprise, mémoire de fin détudes de lIEP de Grenoble, 2002, p. 126.
SITES INTERNET
http://www.environnement.gouv.fr : information réglementaire, définition de concepts clés
http://www.enviro2b.com/guides/expertise/DGD/réglementation : portail dinformation sur la réglementation européenne sur lenvironnement
http://www.oree.org
http://campus.hec.fr/strategor/
http://www.industrie.gouv.fr/chiffres/
http://www.afnor.fr
http://www.agora21.org
http://www.utopies.com
http://www.novethic.com
http://www.ademe.org
http://www.afnor.fr
Plus différents sites dentreprises : Air Liquide, Dexia, Lafarge, Renault,
Table des matières
Introduction générale 5
Chapitre 1 - LENVIRONNEMENT : CONTRAINTE
OU OPPORTUNITÉ ? 9
1. Lenvironnement considéré comme une contrainte . . . . . . . . 9
A. La pression sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. La pression des collectivités locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. La pression des acheteurs des sociétés clientes . . . . . . . . . . . . .
D. La pression de linvestissement
socialement responsable (ISR) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
E. Le durcissement des obligations légales
et réglementaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Lenvironnement considéré comme une opportunité . . . . . . . 17
A. Les opportunités liées à la réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. Les opportunités liées aux économies deau,
de matières premières et dénergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. Les opportunités liées à la réduction des déchets . . . . . . . . . . .
D. Les opportunités liées à la réduction des pollutions . . . . . . . . .
E. Les opportunités liées à la rationalisation de la production
et à linnovation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
F. Les opportunités liées au marketing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
G. Les opportunités liées à la communication externe
et à limage de lentreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
H. Les opportunités liées à la culture dentreprise
et au renforcement de la cohésion du personnel . . . . . . . . . . . . .
3. Lenvironnement considéré comme un risque . . . . . . . . . . . . . . 32
Conclusion du chapitre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Chapitre 2 - LE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL. 37
1. La mise en place dun Système de Management Environnemental (SME) 37
2. Les Systèmes de Management Environnemental (SME) . . . 38
A. Le règlement ECO-AUDIT ou EMAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. La Norme ISO 14001 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. Les caractéristiques communes des systèmes
de management environnemental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Méthodes et outils du management environnemental . . . . . . 43
A. La Charte environnementale
B. LAudit de conformité à la réglementation
C. Lécobilan de site . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D. Linventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) . . . .
E. Lécobilan de produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
F. Lanalyse du cycle de vie du produit (ACV) . . . . . . . . . . . . . . . . .
G. Lanalyse du contenu en énergie et le bilan carbone . . . . . . . . .
H. Lévaluation simplifiée qualitative du cycle de vie (ESCV) . . .
I. La démarche déco-conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
J. Léco-design . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Les éco-labels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5. Le Plan de Déplacement dentreprise 71
Conclusion du chapitre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Chapitre 3 - COMPTABILITÉ, AUDIT, PERFORMANCES
ET INFORMATION 75
1. La comptabilité environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
A. Des provisions pour risques et charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. Des informations en annexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. Une adaptation du plan de comptes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D. La mise en place dun système dinformation
environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Laudit environnemental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3. La mesure des performances environnementales . . . . . . . . . . . 81
A. Le processus dévaluation
des performances environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. Le choix des indicateurs
de performance environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. Exemple dindicateurs
de performance environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Linformation relative à lenvironnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
A. Lobligation résultant de la loi française . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. La recommandation de la Communauté Européenne . . . . . . .
Conclusion du chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Chapitre 4- LES STRATÉGIES ENVIRONNEMENTALES DES ENTREPRISES 95
1. Rappels sur la notion de développement durable . . . . . . . . . . . 97
2. Typologie des stratégies environnementales
des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3. Présentation de quelques stratégies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
A. Lindustrie automobile et lenvironnement . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. Les constructeurs dimprimantes et lenvironnement . . . . . . . .
C. Le Groupe Mellita (fabricant de filtre à café) . . . . . . . . . . . . . . . .
D. Le management environnemental chez Lafarge Maroc . . . . . .
E. Lindustrie chimique et lenvironnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
F. Global Compact : un pacte pour faire semblant ? . . . . . . . . . . .
G. Éco-Tartuffes et « Greenwashing » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. De leffet de serre au marché des quotas de CO2 . . . . . . . . . . . 117
A. Le dérèglement du climat de la planète terre :
leffet de serre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B. Les accords de Kyoto et les engagements de réduction
démission de CO2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. La mise en place du marché européen
des quotas de CO2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D. Quelles stratégies face aux quotas démission de CO2 . . . . . . .
5. Lécologie industrielle 127
CONCLUSION GÉNÉRALE 131
TABLE DES ANNEXES ET ANNEXES 133
Annexe 1
Présentation synthétique du règlement ÉCO-AUDIT . . . . . . . .
Annexe 2
Présentation synthétique de la Norme ISO 14001 . . . . . . . . . . . . .
Annexe 3
Les étapes de mise en place dun SME
conforme à la Norme ISO 14001 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Annexe 4
La série des normes ISO 14000
Annexe 5
La démarche environnementale
dans trois Pme/Pmi de la Région Rhône-Alpes . . . . . . . . . . . . . .
Annexe 6
Guide des bonnes pratiques environnementales
ISO 14001 Société TEFAL (Rumilly) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Annexe 7
La réduction des émissions de G.E.S. à lUPMF . . . . . . . . . . . . . .
Annexe 8
Exemples dindicateurs
pour tableau de bord environnemental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Annexe 9
Extraits du « Rapport de développement durable »
des établissements Lafarge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
GLOSSAIRE DU MANAGEMENT
ENVIRONNEMENTAL. . 167
BIBLIOGRAPHIE 172
TABLE DES MATIERES 179
Sylvie Faucheux, Isabelle Nicolaï, « Les firmes face au développement soutenable : changement technologique et gouvernance au sein de la dynamique industrielle », in Revue déconomie industrielle, n°83, 1er trimestre 1998.
Michaël Porter, Claas Van Der Linde, « Green and competitive, Ending the stalemate, in Harvard Business Revue, September October 1995, pp. 121-134.
Stephan Schmidheiny, « Changer de cap : réconcilier le développement de lentreprise et la protection de lenvironnement », Paris, Dunod, 1992,
Catherine Ducruet, « STMicroelectronics : les préoccupations écologiques contribuent à la rentabilité », in Les Échos, 26 septembre 2001.
A.B., « Air France tente de limiter ses émissions sonores », in Les Échos, 19 décembre 2000.
Jabril Bensedrine, « Comment devenir une entreprise verte ? », in Revue Française de Gestion, hors série, novembre-décembre 2001, 16 p.
Olivier Boiral, « Vers une gestion préventive des questions environnemen-tales », in Annales des mines, mars 1998, p. 29.
« Trophées entreprise-environnement », in Enjeux Les Échos, octobre 1998.
ADEME, Conception de produits et environnement : 90 exemples déco-conception, Paris, Ademe Éditions, 1999, 107 p.
SYNTEC Conseil en Management, « Le management environnemental de votre entreprise », Paris, Insep Éditions, 1998, 136 p.
Samuel Mercier, Léthique dans les entreprises, Paris, La Découverte, 1999.
Éric Viardot, Lenvironnement dans lentreprise, Paris, LHarmattan, collection « Environnement », 1997.
Samuel Mercier, Léthique dans l entreprise, Paris, La Découverte, 1999.
Ces informations sont fournies par des groupes dexperts. Pour leffet de serre il sagit du groupe dexperts intergouvernemental sur lévolution du climat (GIEC)
Par exemple, les données du GIEC utilisées dans lACV considèrent quun gramme de CH4 contribuent 24 fois plus à lindicateur deffet de serre (à 100 ans) quun gramme de CO2. Si linventaire du cycle de vie dune solution donne 3 kg de CO2 et 100 g de CH4 (méthane), lindicateur effet de serre (à 100 ans) sera alors le suivant : ES = 3 x 1+ 0,1 x 24 = 5,4 équivalent kg de CO2.
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Vincent Plauchu
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Introduction générale
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1. Lenvironnement : Contrainte ou opportunité ?
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2. Le management environnemental
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3. Comptabilité, audit, performances et information
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4. Les stratégies environnementales des entreprises
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Vincent Plauchu
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Vincent Plauchu
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Annexes
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Vincent Plauchu
PAGE 169
Glossaire du Management environnemental
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Vincent Plauchu
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Bibliographie
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Vincent Plauchu
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Table des matières
Système dépuration
(air/eau)
Environnement
(dispersion des
contaminants)
Processus de
Production
Système dépuration
(air/eau)
Environnement
(dispersion des
contaminants)
Processus de
Production
Environnement
(Dispersion des contaminants)
Processus de
Production
Outils Qualitatifs déco-conception
Pour la définition des objectifs (listes, indices, questionnaires, ACV simplifiées
Ingénierie Simultanée
Outils dévaluation déco-aménagement
Outils spécifiques dAnalyse de Cycle de Vie (ACV spécialisées, outils, toxicité, énergie, matériaux, ACV complète,
)
Outils globaux dAnalyse de Cycle de Vie
(éco-indicateurs, ESCV, ques-tionnaires, ACV
)
Préséries
Séries
Prototypes
Evaluation et Choix
Cahier des charges Fonctionnel
Mise en production
Conception darchitectures Produits/
Services
Analyses de Faisabilité
Lanalyse fonctionnelle,
support dintégration de toute
la conception
Définition des objectifs du produit, analyse
de la concurrence, analyses des risques de
défaillances, critères qualité, grilles de
validation de performances ; structurations
de choix,
Valorisation
Recovery and disposal
Utilisation
Use
Distribution
Distribution
Matières
premières
Raw materials
Fabrication
Production
Amélioration
continue
Mise en uvre et fonctionnement
Planification
Contrôle et action corrective
Revue de direction
Do
Check
Plan
Act
LINK PowerPoint.Show.8 "C:\\TEMP\\PARTIE TAXES ET éCHéANCES\\ECHEANCE.PPT" \a \p Erreur! Liaison incorrecte.
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
Emissions
- émissions dans lair,
- effluents dans leau ou le sol,
- nuisances sonores, chaleur vibrations, radiations.
Services utiles aux operations
de lorganisme
- nettoyage, gérance, jardinage,
- maintenance, transport et livraison,
- informations et communic.
- sécurité,
- alimentation, restauration,
- élimination des déchets,
- autres services fournis par des contractants.
Dechets
- solides/liquides,
- toxiques/non toxiques,
- recyclables/réutilisables
Services fournis par lorganisme
Energie
- quantité ou type dénergie utilisée
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
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DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
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DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
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DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
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- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
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DE PRODUCTION
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- ressources naturelles
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DE PRODUCTION
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- ressources naturelles
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DE PRODUCTION
MATERIAUX
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- ressources naturelles
INSTALLATIONS PHYSIQUES ET EQUIPEMENTS
DE PRODUCTION
MATERIAUX
- matériaux transformés, recyclés, réutilisés ou à létat brut ;
- ressources naturelles
Materiaux
- matériaux transformés, recyclés,ou réutilisés;
- ressources naturelles
Installations
physiques
et
équipements
de production, transfor-
mation
et logistique
- conception
- installation
- fonctionnement
- maintenance
- occupation des sols
- produits dérivés,
PRODUITS
- produits principaux,
- produits dérivés,
- matéENERGIE
- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
- produits principaux,
- produits dérivés,
- matéENERGIE
- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
- produits principaux,
- produits dérivés,
- matéENERGIE
- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
- produits principaux,
- produits dérivés,
- matéENERGIE
- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
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- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
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- matéENERGIE
- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
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- produits dérivés,
- matéENERGIE
- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
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- produits dérivés,
- matéENERGIE
- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
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- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
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- quantité ou type dénergie utilisée
SERVICES FOURNIS PAR LORGANISME
PRODUITS
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