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1 1ère, QSTP th 1, octobre 2007. Travail préparatoire (10 points) 1 ...

Louisa Toubal et Philippe Frémeaux, « Comment mesurer la richesse ? », © Alternatives .... Proposition de corrigé de la synthèse sur le PIB. Alors que les ...




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Travail préparatoire (10 points)
1) Qu'est-ce que le PIB ? (document 1) (1 point)
2) Expliquez la phrase soulignée dans le document 1. (2 points)
3) Faites une phrase pour exprimer les données 2003 dans le document 2. (1 point) 4) Quels liens pouvez-vous établir entre les trois courbes du document 2 ? (2 points)
5) Montrez que les conditions de vie d'une population (évaluées par l'IDH) sont fortement influencées
par le niveau du PIB par habitant. (document 3) (1 point)
6) Relevez dans le document 3 les pays qui, bien qu'ils aient un PIB par habitant similaire, ont un IDH différent. (1 point)
7) Quels sont les deux grands axes de critiques adressées au PIB dans le document 4 ? (2 points)

Question de synthèse (10 points)
Après avoir montré que le PIB (ou le PIB par habitant) est un indicateur utile pour mesurer la richesse et le bien-être d'une société, vous montrerez qu’il est néanmoins un indicateur incomplet et imparfait du bien être.

DOCUMENT 1 : Dans une société où la grande majorité des biens et une large part des services sont rendus dans un cadre marchand ou susceptibles d'être évalués en termes monétaires, le niveau du PIB et son évolution constituent des indicateurs essentiels de la vie économique, [...] dans la mesure où ils fondent de multiples décisions qui ont un impact essentiel sur la répartition des revenus et donc des richesses marchandes : la fixation des minima sociaux, du Smic, les négociations salariales sont directement influencées par l'évolution de la croissance du PIB. [...].
Le PIB prend en compte toutes les richesses validées par le marché - partant de l'idée que si un bien ou un service est vendu, c'est qu'une utilité lui est reconnue - ; il intègre également tous les biens et les services produits par la collectivité et financés par prélèvements obligatoires - il comptabilise ce que la collectivité produit à côté du marché, bien souvent pour en corriger les effets. Le PIB propose ainsi une conception de la richesse qui reflète à la fois les libres choix des individus qui dépensent leur argent, mais aussi les choix collectifs, validés démocratiquement et qui sont de ce fait préjugés utiles à la société.
Louisa Toubal et Philippe Frémeaux, « Comment mesurer la richesse ? », © Alternatives économiques n° 193, juin 2001.

DOCUMENT 3 : L’état du monde 2005, La Découverte, 2004. DOCUMENT 2 : Indice en volume, base 100 en 1989, D’après INSEE, données Comptes nationaux
PIB par habitant en dollars PPA 2002 (rang mondial)IDH 2002 (rang mondial)Etats-Unis35 750 (3è)0,939 (8è)Suède26 050 (15è)0,946 (2è)Afrique du Sud10 070 (66è)0,666 (119è)Chili9 820 (67è)0,839 (43è)Sri Lanka3 570 (127è)0,740 (96è)Indonésie3 230 (129è)0,692 (111è)Niger800 (190è)0,292 (176è)
Le PIB/habitant est exprimé en dollars PPA (parité de pouvoirs
d’achat) : on utilise une méthode de conversion des devises en
dollars qui permet de comparer les niveaux de vie entre pays.
IDH : indicateur de développement humain. L’IDH est construit à
partir de 3 critères (l’espérance de vie, le niveau d’instruction et le
PIB/habitant) dont la moyenne est une note comprise entre 0 et 1 :
plus on converge vers 1 et plus le niveau de développement est élevé.


DOCUMENT 4 : « Épousez votre femme de ménage, et vous ferez baisser le PIB... ». Derrière cette remarque étrange d'Alfred Sauvy, grand économiste du milieu du XXe siècle, on trouve l'une des plus graves insuffisances du PIB : cet agrégat, censé représenter la santé de l'économie, voire É pour certains le bien-être de la société, exclut [...]
- Le travail domestique : « épouser sa femme de ménage », c'est faire passer un service (le nettoyage de l'appartement ou de la maison) de la sphère marchande à la sphère domestique. A priori, cette « opération » ne modifie pas le bien-être de la population ; elle fera néanmoins baisser le PIB, puisque le travail domestique ne s'échange pas sur un marché.
- Le travail bénévole : [...] on oublie vite qu'une société où le travail bénévole est développé connaîtra probablement un niveau de bien-être supérieur aux autres(1), mais que cet avantage ne se traduira pas par un PIB plus élevé. [...].
« Brûlez Paris et vous ferez augmenter le PIB ». Il est possible de montrer que le PIB [...] oublie que la production est aussi destruction, de ressources naturelles et humaines.
Les Éconoclastes, Petit bréviaire des idées reçues en économie, © La Découverte, 2003.
(1). « Toutes choses égales par ailleurs », comme disent les économistes, c'est-à-dire en ne s'intéressant qu'à cet aspect des sociétés comparées.






Lire attentivement le sujet de la QS avant de se lancer dans le travail préparatoire.

Analyser le sujet : avant d’étudier les documents et de répondre aux questions, réfléchissez au sujet à partir de vos connaissances. Délimitez le sujet pour mieux comprendre la raison d’être des documents et des questions.
Le sujet vous demande d’analyser 2 notions complexes : la richesse et le bien-être.
Tandis que la richesse est à priori quantifiable, le bien-être est une notion qualitative difficile à mesurer.
Le sujet prend alors tout son sens : le PIB, indicateur quantitatif, peut mesurer la richesse, mais sa capacité à mesurer le bien-être est bien plus discutable.

Mobiliser les connaissances personnelles : la bonne question de synthèse ne se contentera pas des questions préalables, ni même des documents ; elle fera appel à des connaissances personnelles.

POUR VOUS AIDER :
1ère partie du sujet : l’utilité du PIBConnaissances utilesVous devez montrer que le PIB apporte des informations utiles sur la richesse (niveau de vie) et le bien-être (angle plus qualitatif des conditions de vie) d'une société.Que mesure le PIB ?
Que deviennent les richesses produites ?
Sous quelle forme les individus (donc les ménages) bénéficient-ils des richesses produites ? 2ème partie du sujet : les limites du PIBConnaissances utilesVous devez mettre en évidence les limites du PIB : il est incomplet et imparfait ; qu'est-ce que le PIB ne permet pas de mesurer ?
Qu'est-ce que le PIB oublie de comptabiliser ?
Qu'est-ce qu'il comptabilise « à tort » si on s'intéresse au bien-être de la population ?
Suffit-il à évaluer le bien-être ?
=> Vous avez maintenant mieux cerné le sujet; vous avez déjà des éléments d'argumentation ; peut-être entrevoyez-vous des pistes pour structurer vos parties en sous-parties.
=> Vous êtes donc mieux armé pour aborder le travail préparatoire et la construction du plan. Vous allez pouvoir réfléchir à la façon dont les documents enrichissent vos connaissances sur le sujet, en les complétant, en les appuyant par des données statistiques, en les illustrant par des exemples...
=> Et si vous n'avez pas su répondre à toutes les questions sur les connaissances utiles, ne vous découragez pas l'étude du dossier documentaire, guidée par le travail préparatoire, aide aussi à se remémorer les connaissances.

Faire le TP :
Les réponses ne doivent pas excéder 10 lignes (fonction aussi de la taille de votre écriture).
Le nombre de points attribués à chaque questions doit vous guider sur la nécessité ou non d’une réponse développée.

La synthèse :
- Dans une QS, la problématique est fournie et ne peut en aucun cas être modifiée (vous devez absolument suivre le plan énoncé) ; la difficulté est alors d’organiser vos arguments en empruntant à la fois au dossier documentaire et aux connaissances personnelles.

- Les questions du TP ne doivent pas être reprises telles quelles, mais elles doivent vous guider néanmoins : intégrez-les dans votre plan sans recopier la réponse.

- Faire un plan détaillé avant de vous lancer dans la rédaction de votre synthèse.
INTRODUCTION : - amener le sujet (le présenter, en montrer l’importance…)
définir les termes du sujet (ici, PIB, richesse, bien-être)
formuler une problématique (le sujet sous forme d’une question)
annoncer le plan (il vous est systématiquement donné)

PREMIERE PARTIE avec deux sous parties
TRANSITION
DEUXIEME PARTIE avec deux sous parties

CONCLUSION : - résumer le développement sous forme d’une réponse à la problématique posée : les deux parties de votre analyse doivent donc apparaître (il ne s’agit pas de donner votre avis).
 - Faire une ouverture au sujet : une question, une remarque, une analyse sur lesquelles le sujet nous invite à rebondir.





Proposition de corrigé de la synthèse sur le PIB

Alors que les problèmes d’environnement deviennent préoccupant aujourd’hui, la croissance économique semble entrer en conflit avec le bien être. Mais dans le même temps, tout le monde s’accorde pour déplorer la faiblesse de la croissance actuelle (pour apporter une solution au chômage).
La difficulté vient en fait d’une distinction nécessaire entre progrès matériel, notion quantitative et facilement mesurable par le PIB (richesse créée au sein d’une économie), et le bien-être, notion qualitative et plus difficile à évaluer car faisant appel à un grand nombre d’indicateurs.
Le PIB peut-il être considéré comme un indicateur fiable pour mesurer richesse et bien-être d’un pays ?
Après avoir montré que le PIB (ou le PIB par habitant) est un indicateur utile pour mesurer la richesse et le bien-être d'une société, nous montrerons qu’il est néanmoins un indicateur incomplet et imparfait du bien être.

I/ Le PIB, indicateur utile pour mesurer croissance et bien-être.
La création de richesse permet une meilleure satisfaction des besoins.
La hausse du PIB améliore généralement le bien-être de la population : elle permet une augmentation du pouvoir d’achat et donc de la consommation (doc 2). (cf. Q4)
La production de richesse engendre une distribution de revenus (hausse des revenus, hausse des emplois) aux agents économiques qui y participent, leur permettant de consommer et investir. Ainsi, la croissance des 30 Glorieuses, du fait de l’augmentation des revenus des ménages et des emplois créés a participé grandement à l’essor d’une consommation de masse et à l’amélioration conséquente des conditions de vie des ménages (accès aux biens d’équipement tels que la machine à laver, le réfrigérateur…, accès également à la propriété).
Le doc 2 illustre d’ailleurs le lien étroit entre évolution du PIB, du revenu réel et de la consommation. Ainsi, entre 89 et 2003, alors que le PIB réel a augmenté de 24.6%, le pouvoir d’achat a augmenté de 29.5% et la consommation en volume de 28.5%. (cf. Q3)

La création de richesse ne se limite pas à la sphère marchande.
Il existe aussi un lien étroit entre niveau de vie et niveau de développement d’un pays : ainsi on constate dans le doc 3, que, plus le PIB / habitants est élevé, plus l’IDH l’est aussi. Des pays comme les EU, la Suède dont le niveau de vie est le plus élevé ont un IDH des plus élevé (proche de 1). Inversement, les PMA (pays les moins avancés) tel le Niger, dont le niveau de vie est faible, ont un IDH bas.
Cette différence s’explique en grande partie par la capacité plus grande des pays à PIB élevé à financer, grâce aux fruits de la croissance, des domaines essentiels à l’amélioration des conditions de vie des ménages (santé, éducation, recherche…)
Le PIB prend effectivement, en compte la production non marchande (santé, éducation, retraite, justice, défense…). (cf. Q2)
L’intervention de l’Etat afin de combler les lacunes du marché témoigne de choix démocratiques d’une prise en charge par les pouvoirs publics de services jugés essentiels au bien-être de la société. Une population qui a accès à l’instruction, aux soins, à un revenu à la retraite est une population qui voit ses conditions d’existence s’améliorer.
La richesse créée permet à l’Etat de prélever des ressources pour financer ces services collectifs.

II/ Pourtant, le PIB demeure un indicateur incomplet et imparfait du bien-être.
Indicateur imparfait : croissance du PIB n’est pas forcément source et signe de bien-être.
Une consommation accrue n’est pas nécessairement source de bien-être dans la mesure où elle fait naître de nouvelles frustrations car de nouveaux besoins ne sont alors pas satisfaits.
Un même niveau de vie peut cacher des différences importantes de développement et donc de conditions de vie et d’accès au bien-être (cf. Q6). On peut alors parler de croissance sans progrès social si la richesse créée, répartie inégalitairement ne profite qu’à une minorité et maintient une majorité de la population dans la misère.
Le PIB comptabilise dans la richesse créée des productions aux effets contradictoires sur les conditions de vie, du fait d’externalités négatives (pollution, accidents de la route, épuisement des ressources naturelles détériorent le bien-être…) ; il peut même parfois les comptabiliser doublement, par exemple, lorsqu’une entreprise produit en polluant les rivières et que les pouvoirs publics doivent alors mettre en place une dépollution.

Indicateur incomplet : certaines sources de bien-être ne sont pas comptabilisées.
Les activités bénévoles à travers le monde associatif apportent une amélioration considérable du bien-être (loisir, culture mais aussi œuvres caritatives…) et ne sont pourtant pas prises en compte dans le calcul du PIB.
Les activités domestiques d’auto production sont sources également de solidarités entre membres d’une même famille par exemple (courses aux grands-parents, gardes d’enfants…), au sein du voisinage…
Les activités informelles comme le travail au noir, alors qu’il fournit revenus n’est pas comptabilisé alors qu’il permet à un partie de la population d’accéder à la consommation…

Si le PIB est un indicateur utile de mesure de la richesse et du bien-être, il comporte effectivement des limites non négligeables : le lien croissance et bien-être ne va pas de soi.
Si personne ne voudrait sérieusement revenir en arrière, tant la croissance a changé notre mode de vie avec plus de confort et de facilités matérielles, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer une création de richesse plus respectueuse de l’homme et de l’environnement, soucieuse du développement durable…




Rédaction : Le PIB est-il un bon indicateur du développement ?
On a observé durant ces dernières années que le PIB par habitant avait considérablement augmenté, que ce soit dans les pays développés ou dans les pays pauvres. Mais qu’est-ce que le PIB ? c’est la production intérieure, des entreprises (leur valeur ajoutée) et des services des administrations à l’intérieur de chaque pays. Il est le résultat d’un calcul de la production des services et des biens calculés ensemble. Ce PIB mesure-t-il le développement d’un pays, l’augmentation du bien-être de la population ? Le développement n’inclut-il pas la richesse de la population ? mais cela suffit-il au développement humain ?
I. Le PIB mesure la richesse d’un pays et de ses habitants. Pour ce qui est économique, le calcul du PIB est intéressant. Ainsi on peut remarquer dans le document 1 qu’un habitant du Canada possède un revenu moyen de 19320 dollars de PPA en 1991, et un habitant de la Guinée 500, soit 38 fois moins. Des inégalités prouvées sont en accord avec le PIB : il est vrai que la Guinée est un pays pauvre et que le Canada est un pays très riche. Donc on peut dire que le PIB mesure d’une certaine façon le développement.
Mais, la population est un facteur important : un fort PIB peut venir tout simplement d’une population nombreuses même si chacun est pauvre. C’est plutôt le PIB / habitant qui mesure le développement qui se définit par le bien être de la population : plus de richesses créées permettent plus de consommation et donc de bien être matériel.
Ce PIB / h doit être calculé en dollars de PPA (parité des pouvoirs d’achat) qui éliminent les problèmes de conversion d’un monnaie dans l’autre liés aux fluctuations monétaires sur les marchés de changes. Ils comparent ce que peut réellement acheter un habitant dans son pays.
Le PIB / habitant est donc une mesure du niveau de vie mais il ne saurait suffire à mesurer le développement.
II. L’ONU utilise l’IDH pour mesurer le développement : l’indicateur de développement humain qui inclut aussi le PIB / h dans ses calculs, ne place pas les pays dans le même ordre que ce dernier : nous voyons que la Suisse, pays plus riche que le Canada, n’est que seconde dans le rang mondial selon l’IDH alors que le Canada est premier. Un écart existe aussi pour la Chine et le Gabon. Rappelons que l’IDH mesure le développement humain et qu’il se base sur la santé, l’éducation et le niveau de vie. Les chiffres du PNB / h donne une fausse idée, car si les Etats-Unis sont très productifs et très riches, il n’y a pas moins de 20 % de sa population qui vit en dessous du seuil de pauvreté et qui ne sait ni lire, ni écrire correctement. Je pense donc que le PIB n’est pas un bon indicateur de développement humain. Pour ma part, je pense que la santé, l’éducation, l’hygiène, l’alimentation normales et régulières sont à la base du bien être humain. Il faut donc que tous y aient accès pour que l’on puisse parler de développement.
Mais ne faudrait-il pas prendre en compte aussi d’autres facteurs comme la paix, la liberté et la solidarité ? Peut-on vivre correctement si l’on risque à tout moment de recevoir un bombe ou un coup de machette ? risquer l’arrestation et la torture ? ou tout simplement se retrouver sans travail et à la rue ? Voici des éléments difficiles à mesurer.
Les éléments matériels aussi le sont, nous voyons dans le document 2 que le PIB est un calcul un peu flou : en effet, des activités productives entraînent une certaine dégradation que ce soit environnementale ou humaine. Tout ce qui est fait pour l’améliorer, c’est-à-dire les soins médicaux, mise en place de nouveaux quartiers ou hôpitaux augmentent le PIB. C’est un cercle infini : on casse, on reconstruit et on ne compte que les reconstructions qui entraînent des coûts importants. Donc le PIB est assez approximatif. La mesure du travail au noir l’est aussi.
En résumé, le PIB n’est pas un bon indicateur du développement humain. Il contribue à remarquer la richesse d’un pays mais il n’indique pas vraiment que cela peut créer des inégalités importantes comme aux Etats-Unis. C’est pour cela qu’il ne faut pas vraiment se fier à ce chiffre. L’IDH évalue mieux un développement car il prend en compte plusieurs facteurs : le niveau de vie, la santé et l’éducation. Mais il oublie les relations sociales, la paix, la démocratie qui participent aussi au bien être, phénomène finalement complexe et peu mesurable.

AE 2001, P Fremeaux
Depuis maintenant plus de cinquante ans, la comptabilité nationale établit une évaluation de la richesse nationale à travers le produit intérieur brut (PIB). Son niveau fonde la place du pays dans la hiérarchie des nations. Ses variations passées ou prévues influencent les projets des chefs d'entreprise, des ménages et les négociations sociales. Pour autant, cet indicateur est de plus en plus critiqué. Parce qu'il réduit la richesse aux seules activités marchandes et à celles qui leur sont assimilables. Et parce qu'il ne pose pas la question de l'utilité réelle de ce qu'il additionne, ni des conditions sociales dans lesquelles les richesses mesurées sont produites. D'autres indicateurs, qui tiennent compte de ces critiques, sont aujourd'hui proposés, afin de mieux saisir le bien-être (ou le mal-être) de notre société.
1. Aux origines du PIB
    Depuis 1945, avec le développement de la comptabilité nationale+, la quantité de richesses produites chaque année par l'économie est enfin mieux connue. Parmi les différents agrégats ((6)) mesurés chaque année, le produit intérieur brut ((7)) occupe une place centrale.
    Le PIB est une évaluation de la richesse nationale créée au cours d'une année donnée dans un pays, exprimée sous forme monétaire. Pour le calculer, on additionne la contribution de chaque agent économique à la production de richesses. Le PIB prend en compte les activités marchandes, mais aussi les services rendus par les administrations publiques, la contribution de ces dernières étant considérée égale à leur coût. On admet ainsi que le service rendu par une administration - l'Education nationale ou la police - peut être évalué par le montant de son budget, puisque les prélèvements qui en assurent le fonctionnement sont acceptés par la collectivité lors du vote du Budget+ au Parlement. Dans une société où la grande majorité des biens et une large part des services sont rendus dans un cadre marchand ou susceptible d'être évalué en termes monétaires, le niveau du PIB+ et son évolution constituent des indicateurs essentiels de la vie économique.
    La comptabilité nationale et, avec elle, l'évaluation du PIB sont apparus après la Seconde Guerre mondiale, à un moment où la priorité était de reconstruire et de moderniser le pays. Dans ce contexte " fordiste ", caractérisé par une production et une consommation de masse de biens fortement standardisés, le taux de croissance du PIB était perçu par la grande majorité des concitoyens comme l'indice essentiel de réussite de notre société. Tout accroissement de celui-ci semblait alors signifier une avancée vers une meilleure satisfaction des besoins de chacun. Le taux de croissance du PIB était tout à la fois synonyme de progrès et de bonheur. L'économie du " bien être " s'affirmait, selon le mot de Jean Gadrey, comme une économie du " beaucoup avoir ".
    La comptabilité nationale a ainsi pu servir de support à une idéologie productiviste, faisant de la croissance de la production matérielle l'horizon ultime de notre société. En ce sens, cette course à la croissance que nous avons connue durant les Trente glorieuses n'est pas si lointaine du productivisme soviétique, la concurrence des systèmes aidant. Pour autant, l'élaboration de ces " comptes de la puissance ", pour reprendre le titre du beau livre de François Fourquet ((1)), a aussi permis d'améliorer la transparence de notre société. En identifiant quels secteurs produisaient combien de richesses, la comptabilité nationale a permis aux pouvoirs publics et aux agents privés de mieux maîtriser le fonctionnement de l'économie. Elle a également amélioré la perception de la façon dont cette richesse était répartie entre entreprises et ménages et au sein de ceux-ci selon la nature de leurs revenus.
    Aujourd'hui encore, les évaluations de la croissance du PIB occupent une place majeure dans le débat économique et social, dans la mesure où il fonde de multiples décisions qui ont un impact essentiel sur la répartition des revenus et donc des richesses marchandes : la fixation des minima sociaux+, du Smic+, les négociations salariales sont directement influencées par l'évolution de la croissance du PIB.
    Pour autant, le PIB, en ne comptant que les activités qui peuvent être évaluées en termes monétaires, donne une vision tronquée de la richesse, réduite à la seule dimension de ce que sanctionne l'univers marchand. Au lieu de prendre en compte l'activité des individus dans leur totalité, il réduit leur " utilité " à la production de richesses marchandes ou assimilables à celles-ci. Une vision abstraite, qui présente la personne sous le seul aspect qui intéresse la science économique : celui de l'argent. Comme si les activités développées dans l'univers domestique ou les relations d'amitié et de bénévolat ne contribuaient pas tout autant, et parfois plus, à la qualité de la vie...
2. Des critiques majeures
    L'évaluation de la richesse par le PIB fait donc aujourd'hui l'objet de critiques croissantes. Cet outil, forgé pour évaluer la croissance matérielle d'une société industrielle, est de moins en moins adapté à une société qui s'interroge plus qu'hier sur le sens du progrès. A l'heure où chacun a pris conscience des dégâts sociaux et environnementaux que peut provoquer une croissance non encadrée, " on ne tombe plus amoureux d'un taux de croissance ", pour reprendre l'expression consacrée. Le PIB n'est plus adapté à une société qui se préoccupe de plus en plus des enjeux écologiques, où les services relationnels (éducation, santé, etc.) occupent une place majeure. En outre, le poids grandissant des services rend plus difficile la mesure de la croissance. Un meilleur service se définit moins par sa quantité que par sa qualité ((2)).
    Mais l'essentiel n'est pas là. Le PIB exclut de sa mesure nombre d'éléments essentiels au bien-être+ social et individuel, mais qui ont, pourrait-on dire, la malchance d'être gratuits : l'air que l'on respire, le silence de la nuit, un paysage que l'on admire... Il ne prend pas plus en compte toutes les activités non marchandes qui contribuent de manière majeure à notre bien-être+ : les services rendus entre voisins, le bénévolat et, bien entendu, tout le travail domestique, la préparation des repas, le ménage, le lavage et le repassage du linge, l'éducation des enfants dans le cadre familial...
    Faute d'évaluer les biens et les services gratuits, le PIB n'est pas à même de mesurer les effets de leur éventuelle dégradation sur le bien-être : la pollution de l'air, le bruit, le trou dans la couche d'ozone ou les entrées de ville ravagées par les panneaux publicitaires et les hangars des centres commerciaux. La comptabilité nationale, qui ne prend en compte que des flux monétaires, n'intègre pas dans son raisonnement l'état de l'environnement, c'est-à-dire l'évolution du stock et de la qualité des ressources naturelles qui servent de support à la vie.
    Non seulement le PIB ne prend pas en compte les dégâts engendrés par la croissance, mais ceux-ci contribuent au contraire à son augmentation, puisque tout ce qui engendre un surplus de richesses marchandes est bon à additionner. Les embouteillages font ainsi augmenter le PIB en élevant la consommation d'essence, même s'ils contribuent à épuiser des ressources non renouvelables. De même, les accidents de la route enrichissent l'économie, via les activités qu'ils engendrent : services de secours, frais d'hôpitaux, réparation automobile...
    Au total, le PIB, en tant qu'indicateur, valide l'ordre économique et social existant. En prenant en compte sans nuances l'ensemble des biens et des services vendus ou financés par la collectivité, il présume l'utilité de tout ce que produit l'ordre marchand et néglige les richesses produites en dehors.
    Comme l'explique la philosophe Dominique Méda dans Qu'est-ce que la richesse ? (voir " Pour en savoir plus "), " notre focalisation - récente [à l'échelle de l'histoire] - sur la production a eu pour conséquence (...) de soumettre l'ensemble des espaces et temps sociaux à la seule logique marchande ". Le travail a acquis une place centrale dans nos vies, il est devenu la source essentielle de revenus et façonne nos modes de vie en donnant ou non l'accès aux biens et aux services marchands, mais aussi à une large partie de la protection sociale : assurance-maladie, retraites, indemnisation du chômage. Or, si l'on veut développer le bien-être social, l'enjeu aujourd'hui n'est pas de travailler toujours plus, mais plutôt de " ne plus perdre nos vies à la gagner ". Dans cette perspective, la réduction du temps de travail constitue un compromis favorable à la qualité de vie. Elle répartit mieux l'emploi entre tous et permet d'améliorer la qualité de vie de chacun, en créant les conditions d'un meilleur partage des tâches domestiques entre hommes et femmes (loin d'être acquis), en libérant plus de temps pour nos loisirs ou pour l'écoute des autres...
    Mais pour que ce type de bien-être soit perçu, cela suppose de ne plus considérer que la croissance de la production de biens et de services marchands ou assimilables est le but ultime de nos sociétés. Il faut donc développer de nouveaux indicateurs, afin de prendre en compte la pluralité des sources de richesse.
3. A la recherche de nouveaux indicateurs
    La critique du PIB n'est pas nouvelle. Dès les années 50, l'économiste Jan Tinbergen, un des pères de la politique économique, s'était proposé de calculer un bonheur national brut, en soustrayant les nuisances produites par l'activité économique du produit national brut ((8)). Ce n'est donc pas d'hier que les experts tâtonnent pour trouver une façon d'évaluer le niveau et l'évolution du bien-être dans nos sociétés. Mais c'est avec les années 90 que de nouvelles formes de mesure de la richesse se sont imposées au niveau international. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a créé des indicateurs de développement humain, en s'inspirant des travaux de l'économiste Amartya Sen. L'indicateur de développement humain (IDH) répond aux critiques dont faisait l'objet la mesure du développement par le PIB par habitant uniquement, lequel réduisait le développement à la seule accumulation de richesses matérielles. L'idée de base est que la production de richesses n'est pas une fin en soi et n'a de sens que si elle est mise au service de la société. Il faut donc mesurer également ses effets. C'est pourquoi l'IDH est construit à partir de trois critères : la longévité, définie par l'espérance de vie+ ; le niveau d'instruction, mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes et le nombre d'années d'études, condition de l'autonomie des individus et donc de leur dignité ; et, enfin, le revenu réel par tête en parité de pouvoir d'achat, c'est-à-dire pondéré par le coût de la vie, qui indique le pouvoir d'achat+ moyen.
    Le calcul de l'IDH se fait à partir de la moyenne de ces trois critères. Le résultat est compris entre 0 et 1 : plus on converge vers 1 et plus le niveau de développement est élevé. A titre d'exemple, en 1998, le revenu par habitant était presque similaire en Guinée et au Vietnam, respectivement 1782 et 1689 dollars (en parité de pouvoir d'achat) ; ces pays n'ont pourtant pas le même niveau de développement humain : l'espérance de vie+ en Guinée n'est que de 47 ans alors qu'elle atteint 68 ans au Vietnam, et 36 % seulement de la population guinéenne de plus de 15 ans est alphabétisée, contre 93 % au Vietnam. Résultat, avec un IDH de 0,394, la Guinée est au 162e rang mondial, tandis que le Vietnam est au 108e rang avec 0,671. L'IDH permet ainsi de mieux apprécier si les richesses produites profitent à tous et si elles permettent une amélioration des conditions de vie.
    Depuis 1995, d'autres indicateurs sont venus s'ajouter à la liste. L'indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH) corrige les résultats obtenus par le calcul de l'IDH+ en tenant compte des inégalités entre hommes et femmes. D'autres indicateurs du Pnud montrent que l'amélioration matérielle du niveau de vie peut s'accompagner d'une détresse morale croissante, manifestée par la drogue, les suicides ou la violence exercée au détriment des plus pauvres. L'indicateur de pauvreté humaine (IPH) repose ainsi sur trois variables : l'espérance de vie, le niveau d'éducation (mesuré par le taux d'analphabétisme) et - c'est la nouveauté - les conditions de vie.
    Les critères sur lesquels s'appuient cette dernière variable diffèrent selon le niveau de développement des pays et permettent de constater les avancées de chaque pays selon son groupe d'appartenance. Pour les pays en développement (IPH-1), la pauvreté est mesurée en prenant en compte l'absence d'accès aux services de santé, à l'eau potable et le pourcentage d'enfants de moins de 5 ans victimes de malnutrition. Dans les pays industrialisés (IPH-2), c'est la pauvreté monétaire et le déficit+ de participation à la vie sociale, défini par le chômage de longue durée, qui reflètent les conditions de vie. On constate ainsi que des pays à haut niveau de protection sociale+, comme la Suède et la Norvège, obtiennent des résultats nettement meilleurs que les pays qui, comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, sont présentés comme des modèles par la pensée économique libérale.
    Aux travaux du Pnud, s'ajoutent ceux de la Banque mondiale+, qui met l'accent sur les richesses premières que sont les richesses écologiques et humaines. Elle procède en fait à une évaluation du capital physique, humain et naturel d'une nation. D'autres études ont tenté de créer un indicateur de bien-être : le bien-être national net, à l'initiative notamment de James Tobin et de William Nordhaus, en 1972 ((3)). L'idée est de retrancher du produit national toutes les dépenses qui ne sont pas des sources directes de bien-être, même si elles sont nécessaires (les dépenses de police, par exemple).
    Depuis, d'autres économistes ont proposé divers indicateurs synthétiques, et notamment le canadien Lars Osberg ((4)). Son indice de bien-être+ économique inclut les flux de richesse, mais aussi l'accumulation de ressources productives, les dégâts causés à l'environnement, les inégalités et l'insécurité économique. Plusieurs autres recherches se sont concentrées sur une grande oubliée de la richesse : l'écologie. Le système français de comptabilité nationale+ a intégré dans un compte satellite ((9)), le PIB corrigé des atteintes à l'environnement, le PIB vert. Il prend en compte le coût des dommages écologiques et de la diminution des stocks de ressources naturelles, les dépenses de gestion de l'environnement, la valeur des services environnementaux. Tous ces travaux permettent de mieux approcher le bien-être+ (ou le mal-être) de nos sociétés. Ces indicateurs synthétiques peuvent toutefois être, eux aussi, contestés. Les problèmes de recueil des données, rencontrés pour le calcul du PIB+, s'observent aussi pour l'IDH ou l'IPH. Ces indicateurs peuvent masquer des inégalités fortes entre régions ou entre groupes sociaux. Concernant l'IDH, les proportions dans lesquelles sont pondérés les trois critères retenus sont arbitraires et, quitte à s'interroger sur la qualité de la vie, on peut observer que le Pnud écarte tout critère portant sur la qualité de l'ordre politique (libertés publiques et démocratie, corruption, stabilité des institutions...).
    Ces critiques sont légitimes : elles illustrent l'impossibilité de mesurer le développement d'un pays ou le progrès d'une société par un indicateur unique, fut-il composite. Le bien-être+ est multidimensionnel. Il est aussi relatif dans le temps et dans l'espace. En fait, l'IDH ou l'ISDH, en prenant en compte des critères aujourd'hui communément admis comme des composantes essentielles du bien-être+ social, ont le mérite de proposer une évaluation qui correspond aux valeurs couramment admises par nos sociétés. Le débat sur la structure des indicateurs est de ce fait aussi important que le débat sur leur niveau. Ce qui conduit à relativiser les critiques du PIB.
    Ces indicateurs peuvent être contestés. Le PIB prend en compte toutes les richesses validées par le marché - partant de l'idée que si un bien ou un service est vendu, c'est qu'une utilité lui est reconnue - ; il intègre également tous les biens et les services produits par la collectivité et financés par prélèvements obligatoires - il comptabilise ce que la collectivité produit à côté du marché, bien souvent pour en corriger les effets. Le PIB+ propose ainsi une conception de la richesse qui reflète à la fois les libres choix des individus qui dépensent leur argent, mais aussi les choix collectifs, validés démocratiquement et qui sont de ce fait préjugés utiles à la société.
    Sur ces bases, on peut s'interroger, comme le fait Albert Hirschmann ((5)), sur ce qui pourrait fonder une vision du bien collectif qui soit réellement supérieure - sur le plan de l'éthique et de la morale - au système de valeurs implicite que prend en compte le PIB+. Pour être imparfait, le PIB+ reflète les deux principaux mécanismes par lesquels se construit le lien social+ dans les démocraties de marché : l'expression libre de chacun via les mécanismes du marché et l'expression démocratique qui fonde l'action de l'Etat.
    L'argument ne manque pas de poids. Il y a eu suffisamment de régimes, au cours du XXe siècle, qui voulaient faire le bien du peuple malgré lui, pour se méfier de tous ceux qui voudraient décréter ce qui est une " vraie " richesse et ce qui ne l'est pas, en imposant à la société leur propre échelle de valeurs, par l'intermédiaire de tel ou tel indicateur. Pour autant, cette critique ne suffit pas à conférer une quelconque neutralité ou objectivité au PIB+. Il véhicule lui aussi une échelle de valeurs : celle que produit et reproduit à un moment donné les priorités que se donne notre société marchande et les choix de dépenses de l'Etat qui l'encadre. Or, ces priorités et ces choix sont, nous l'avons vu, souvent contestables. C'est pourquoi un débat démocratique de qualité sur notre système économique et social nécessite une pluralité d'indicateurs. Afin de mieux prendre en compte les multiples dimensions du bien-être+ et de la richesse.
    Cette évaluation plurielle est nécessaire, car toutes les tentatives pour enrichir les indicateurs économiques en valorisant tout ce qui relève du don ou d'une qualité de vie nécessairement subjective, n'est pas sans risque. Quantifier les dégâts de la croissance permet d'attirer l'attention de l'opinion et des décideurs politiques. Mais à vouloir tout évaluer, des dégâts subis par l'environnement au temps passé par les parents avec leurs enfants, on cède aussi à la logique même du marché qui est de tout réduire au quantitatif, à un ensemble de valeurs fongibles, alors que ce qui fait la richesse même de la vie, c'est le qualitatif, lequel ne peut être réduit à une évaluation monétaire et a vocation à demeurer hors du champ de l'économie.


L’activité économique [2]
La mesure de l’activité économique
 
Par Jean-Pierre TESTENOIRE
 HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "comptabilit%E9#comptabilit%E9" 1. La comptabilité nationale
Un instrument de mesure
La richesse créée par l’activité économique
 HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "agr%E9gats#agr%E9gats" 2. Les agrégats
Le Produit intérieur brut (PIB).
Le Produit national brut (PNB).
La formation brute de capital fixe (FBCF).
 HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "autres_indicateurs#autres_indicateurs" 3. Les autres indicateurs économiques
Les limites de la Comptabilité nationale
Les autres indicateurs
 HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "notes#notes" 4. Notes
 HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "loin#loin" 5. Pour aller plus loin
Webographie
Bibliographie
 
L’activité économique des agents produit de la valeur. Celle-ci est mesurée par la comptabilité nationale. En agrégeant la richesse produite (la valeur ajoutée) par les différents secteurs institutionnels, la Comptabilité nationale produit des agrégats qui évaluent la richesse nationale (le PNB), la richesse intérieure (le PIB) ou l’investissement productif, (la FBCF). Cependant, ces agrégats n’évaluent que la richesse monétaire et sont soumis à de nombreuses limites, ce qui explique l’utilisation d’autres indicateurs, non pas de richesse, mais de bien être.
 
1. La comptabilité nationale
 
Instrument de mesure (et de comparaison), de prévision et de planification, la Comptabilité nationale « est un système comptable macroéconomique qui permet une représentation quantitative simplifiée des interdépendances des flux liés à l’activité des agents de l’économie nationale et des relations qu’ils entretiennent avec le reste du monde »  HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "N1#N1" (1) Elle développe des méthodes permettant la synthèse et l’agrégation des opérations économiques et permet d'aider dans leurs décisions les autorités chargées de la  HYPERLINK "http://www.ladocumentationfrancaise.fr/pe/glossaire/glossp.htm" \l "poleco" politique économique. La France a adopté une nouvelle nomenclature, le  HYPERLINK "http://www.ladocumentationfrancaise.fr/pe/glossaire/glosss.htm" \l "secompta" système européen de comptabilité (SEC 95) en 1999.
L’activité des secteurs institutionnels est analysée, pour chacun d’entre eux, à travers 8 sous-comptes principaux (dont les principaux sont les comptes de production, comptes d’exploitation, d’affectation puis de répartition du revenu…), qui retracent les trois opérations élémentaires de la Comptabilité nationale : opération sur produits, opération de répartition et opérations financières.
 
L’équilibre emploi-ressource est synthétisé dans le TES (tableau d’entrées-sorties) qui permet de calculer les principaux résultats de l’activité économique sous forme d’agrégats, c’est à dire de grandeurs macro-économiques significatives.
 
La richesse créée par l’activité économique est appréciée par la valeur ajoutée, c’est à dire la valeur créée à chaque stade de la production. Résultant de la différence entre valeur finale et valeur des consommations intermédiaires (c’est à dire toutes les consommations nécessaires à la production du bien ou du service final), la valeur ajoutée correspond à l’ensemble des rémunérations de facteurs de production : au titre du facteur travail (salaire et cotisations sociales), pour le facteur capital (intérêt et dividendes, amortissements et bénéfices) et pour l’État (qui coordonne l’articulation de ces deux facteurs (cotisations sociales et impôts).
o        La valeur ajoutée se distingue donc du profit. Par exemple le coût du travail est déjà déduit du bénéfice, les impôts sont déjà déduits du profit net.
o        La valeur ajoutée est essentiellement partagée entre le travail et le capital. L’évolution de ce partage montre l’évolution du rapport de force entre ces deux facteurs de production. De 1982 à 1998, la part du travail a régressé dans la valeur ajoutée (poids du chômage et modération salariale) alors que la part du capital a augmenté (figure 1).
 
 INCLUDEPICTURE "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/Activités%20Economiques%202_fichiers/image002.gif" \* MERGEFORMATINET  
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2. Les agrégats
 
On retiendra ici les trois résultats les plus utilisés.
 
Le Produit intérieur brut (PIB).
 
Le PIB est un agrégat qui représente le résultat final de l'activité de production des unités productrices résidentes. Le fait générateur de création de richesse est la production de valeur ajoutée
o       VA = Valeur de la production finale – Valeur des consommations intermédiaires
 
L’évaluation de l’ensemble de la VA permet alors d’apprécier la richesse totale produite sur un territoire, le PIB (figure 2).
 INCLUDEPICTURE "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/Activités%20Economiques%202_fichiers/image004.gif" \* MERGEFORMATINET  
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Le PIB se calcule de trois manières :
o      Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels augmentée des impôts moins les subventions  HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "N2#N2" (2)
o      Le PIB est égal à la somme de la consommation finale, de la formation brute de capital fixe, de la variation des stocks, des exportations moins les importations
o      Le PIB est égal à la somme de la rémunération des salariés, des impôts sur la production et les importations, de l'excédent brut d'exploitation et du revenu mixte moins les subventions.
Illustration
PIB total = PIB Marchand + PIB non marchand PIB Marchand = £ VA + droits à l importation + TVA - subventions aux importations             PIB non marchand = coûts des facteurs des administrations.Le Produit national brut (PNB).
Le PNB ajoute au PIB les revenus du travail et de la propriété reçus du reste du monde moins les revenus analogues versés au reste du monde. L’écart entre le PIB et le PNB montre à la fois l’attractivité du territoire national (qui se traduit par un accroissement des investissements directs de l’étranger vers la France, ce qui contribue à la hausse du PIB) et la compétitivité des entreprises nationales qui se traduit par un accroissement des investissements directs des entreprises françaises à l’étranger, ce qui accroît le PNB.
 
La formation brute de capital fixe (FBCF).
 
Elle représente les actifs fixes (actifs corporels ou incorporels) utilisés dans le processus de production pendant au moins un an. L’investissement correspond à l’acquisition de biens de production mesurée au sens de la Comptabilité nationale par la formation brute de capital fixe (FBCF).
De nombreux facteurs déterminent le comportement d’investissement des entreprises : la demande anticipée, le coût des facteurs de production, les contraintes d’endettement, la profitabilité, le taux d'intérêt..
 
3. Les autres indicateurs économiques
 
Les agrégats produits par la Comptabilité nationale ne sont pas exempts de reproches. D’où la nécessité d’utiliser, en fonction de ce que l’on cherche à mesurer, d’autres indicateurs macro-économiques.
 
Les limites de la Comptabilité nationale
On distingue  :
- des limites liées aux sources statistiques de la mesure de la richesse ;  - des limites liées à la répartition de la valeur ; - des limites liées à la nature même du phénomène observé : la richesse monétaire induit-elle le bien-être collectif ?
a - Les limites liées aux sources statistiques Destinée à mesurer la valeur nationale, ou la richesse produite par les résidents, la Comptabilité nationale ne peut appréhender (faute de sources statistiques précises) toutes les sources de la création de richesse, notamment quant aux phénomènes :
o        De travail clandestin (travail au noir, évalué à 6% du PIB en France).
o        D’activités illicites telles que le trafic de drogue.
o        D’autoproduction des ménages (jardin potager, ménage, évalué à plus de 35% du PIB en France).
La valeur mesurée par le PIB n’est donc pas la richesse réelle, ni totale.
 
b - Les limites liées à la répartition de la valeur
La Comptabilité nationale ne peut cerner précisément l’ensemble des externalités (positives ou négatives) émises par les agents sur l’ensemble du circuit économique. La création de comptes satellites particuliers (liés à la santé ou aux dépenses d’environnement) permet de mesurer leur contenu monétaire, mais plus difficilement leur impact sur la richesse nationale. Cette incapacité à internaliser les externalités est l’une des limites les plus importantes aujourd’hui à la véracité des résultats de la Comptabilité nationale.
Illustration
Soit une usine fabricant des produits chimiques (engrais, peinture…) dont la contribution en termes de richesse est évaluée à 1000 unités monétaires (soit 1000 de valeur ajoutée). Comme la production entraîne des dégâts sur l’environnement immédiat, la municipalité et la région engagent alors un programme de dépollution d’une valeur de 200 (salaires, achat de matériel).
- La comptabilité nationale retient donc 1200 de valeur créée (1000 + 200) - Dans la réalité, les 200 dépensés par la collectivité ne servent qu’à réparer les « dégâts du progrès » - La richesse collective nette devrait être alors de 800 (soit 1000 – 200). 
c - Les limites liées aux phénomènes observés
Le contenu du PIB est ambigu dans la mesure où on assimile intuitivement la richesse au bien-être. Or :
D’une part, le PIB est un indicateur monétaire qui ne tient pas compte de la distribution de la richesse dans la population, donc des inégalités de répartition. Ainsi, deux pays à population identique pourraient atteindre le même PIB avec pour l’un, la concentration de la richesse autour d’une classe moyenne très importante, et pour l’autre une répartition inégale entre une minorité très aisée et une majorité très pauvre. Cette moyenne statistique (le PIB/habitant) est donc muette sur les conditions réelles de vie des habitants.
D’autre part, le PIB ne dit rien sur la répartition sociale (l’étendue des services publics par exemple), sur les conditions de scolarisation, sur l’espérance de vie, tous éléments indispensables au bien-être de la population.
Le PIB mesure donc la richesse totale produite par l’activité économique sur un territoire mais ne permet pas de conclusion sur le mode de vie réel de la population. Le PIB n’est pas le « BIB » (bonheur intérieur brut).
 
Les autres indicateurs
 
Puisque la richesse monétaire collective ne suffit pas à mesurer le bien-être, on utilise d’autres indicateurs qui intègrent alors des variables non directement monétaires, telles que l’éducation et l’espérance de vie (IDH) ou des éléments sociaux (BIP 40).
 
A - L'Indicateur de Développement Humain (I.D.H)
Il cherche à mesurer le niveau de développement des pays en dépassant l’aspect strictement économique contenu par le PIB ou le PIB par habitant.  Il intègre donc des données plus qualitatives. C'est un indicateur qui fait la synthèse (« indicateur composite ») de trois séries de données  HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "N3#N3" (3) :
o        l'espérance de vie à la naissance qui permet d’évaluer l'état sanitaire de la population du pays,
o        le niveau d'instruction mesuré par la durée moyenne de scolarisation et le taux d'alphabétisation,
o        le PIB réel (c'est-à-dire corrigé de l'inflation) par habitant, calculé en parité de pouvoir d'achat (c'est-à-dire en montant assurant le même pouvoir d'achat dans tous les pays).
 
Calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (P.N.U.D.), l’IDH varie entre 0 (pauvreté absolue) et 1 (niveau de développement le plus élevé) et autorise un classement annuel des économies nationales qui diffère du classement des Etats par le PIB/habitant  HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "N4#N4" (4).
 
B - Le BIP 40  HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "N5#N5" (5)  HYPERLINK "http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/activeco2.htm" \l "N6#N6" (6) étudie plus spécifiquement des éléments sociaux tels que le logement, les revenus, le travail et l’emploi, l’éducation, la santé et les conditions d’accès et d’exercice de la justice.
 
Illustration : CONJONCTURE ECONOMIQUE - PROBLEMES DE SOCIETE
Bonheur national brut japonais (Source : Les Échos : 03 novembre 2005)
Alors que le Japon sort aujourd'hui, en 2005, d'une crise déflationniste d'une dizaine d'années, et que le taux de suicide chez les jeunes et les cadres augmente, les autorités publiques ont organisé un colloque sur la mesure du bien être économique, à partir de l'exemple du petit royaume himalayen du Bouthan. Bien que 8 fois moins riche en terme de PIB, cet état mesure "le bonheur individuel de chaque citoyen". "Il prend en compte pour cela quatre facteurs : le développement socio-économique durable et équitable, la préservation de l'environnement, la protection du patrimoine culturel et la bonne gouvernance ".
Ainsi, pour Takayoshi Kusago, ancien économiste de la Banque mondiale, et professeur à l'université d'Osaka "le Japon a énormément à apprendre du Bhoutan ". En résumé, l’économie étudie d’abord les conditions de production de la richesse, principalement fondées sur la quantité de travail (et de capital) nécessaire à la production. Mais ses instruments de mesure sont limités, soit par les sources, soit par la définition elle même de l’utilité collective de la richesse. Globalement mesurable, l’économie est plus discrète sur les conditions sociales non directement monétaires des ménages et donc notamment du facteur travail.
 
4. Notes
 
(1)     A. Silem : Lexique d’économie, Dalloz, 8° édition (p. 167)
(2)     Transferts courants sans contrepartie que les  HYPERLINK "http://www.insee.fr/fr/nom_def_met/definitions/html/administrations-publiques.htm" administrations publiques ou les institutions de l'Union européenne versent à des producteurs résidents dans le but d'influencer leurs niveaux de production, leurs prix ou la rémunération des facteurs de production. On distingue les subventions sur les produits, versées par unité de bien ou de service produite ou importée, et les autres subventions sur la production.  HYPERLINK "http://www.insee.fr/fr/nom_def_met/definitions/html/subventions.htm" http://www.insee.fr/fr/nom_def_met/definitions/html/subventions.htm
(3)         HYPERLINK "http://www.brises.org/category/d4751ec6e40f8af05dbcd909bab32847/notion/19" http://www.brises.org/category/d4751ec6e40f8af05dbcd909bab32847/notion/19
(4)         HYPERLINK "http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/ses_net/ses_ped/ses20112.htm" http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/ses_net/ses_ped/ses20112.htm
(5)  HYPERLINK "http://www.bip40.org/fr/rubrique.php3?id_rubrique=48" http://www.bip40.org/fr/rubrique.php3?id_rubrique=48 (6)  HYPERLINK "http://www.ac-nice.fr/ses/termtd/mesinegbip.htm" #¹
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