TD Swisscom - RERO DOC
Le sujet est cependant très sensible car les souvenirs du grounding de ...... fixe et
l'Internet à haut débit ou le réseau GSM dans les régions reculées de Suisse.
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La privatisation de Swisscom sous langle du risque de réputation
Travail de diplôme réalisé en vue de lobtention du diplôme HES
par :Yann CANTELE
Conseiller au travail de diplôme : (Emmanuel FRAGNIERE, Prof. Dr)
Carouge, le 3 novembre 2006Haute École de Gestion de Genève (HEG-GE)Filière Économie dentrepriseDéclaration
Ce travail de diplôme est réalisé dans le cadre de lexamen final de la Haute école de gestion de Genève, en vue de lobtention du titre déconomiste dentreprise. Létudiant accepte, le cas échéant, la clause de confidentialité. L'utilisation des conclusions et recommandations formulées dans le travail de diplôme, sans préjuger de leur valeur, n'engage ni la responsabilité de l'auteur, ni celle du conseiller au travail de diplôme, du juré et de la HEG.
« Jatteste avoir réalisé seul le présent travail, sans avoir utilisé des sources autres que celles citées dans la bibliographie. »
Fait à Genève, le 3 novembre 2006
Yann Cantele
Remerciements
Je voudrais exprimer ma reconnaissance à toutes les personnes qui mont soutenues et permis de réaliser ce travail de diplôme.
Tout dabord, je souhaite remercier mon conseiller, Monsieur Fragnière, de mavoir parfaitement aiguillé tout au long de cette expérience. Ses remarques et conseils ont été dune très grande utilité et la qualité de mon travail sen est vue améliorée.
De plus, je remercie Monsieur Bär de la Commission de la communication et Monsieur Renfer de la Commission de la concurrence. Tous deux mont accordé un peu de leur temps afin de pouvoir connaître leur mission, leurs tâches ainsi que leur avis sur ma problématique. Ces entretiens ont été très instructifs et mont ouvert de nouveaux axes de réflexion.
Finalement je remercie beaucoup mon beau-frère pour mavoir prodigué de précieux conseils. Je souhaite aussi encore dire un grand merci à ma copine qui a due me supporter durant toute ces semaines et qui a relu et corrigé à plusieurs reprises mon travail. Du fait quelle ne soit pas active dans ce milieu, son avis a été très constructif et ma permis de rédiger un travail accessible aux professionnels comme aux non-initiés.
Sommaire
Une bonne réputation est un élément difficilement quantifiable mais extrêmement important pour la bonne marche dune entreprise. En effet, une excellente image et notoriété peuvent permettre daméliorer les ventes, de capter lintérêt des investisseurs ou encore dattirer de nouveaux employés motivés. Toutefois, la réputation, comme tout autre risque dentreprise, est exposée à des menaces pouvant avoir des répercussions négatives.
Swisscom a, pour sa part, dû faire face à dimportantes pressions politiques et médiatiques. Son actionnaire principal (la Confédération suisse) souhaite en effet privatiser lopérateur historique. Le sujet est cependant très sensible car les souvenirs du grounding de Swissair sont encore très présents dans les esprits. Ce projet na pas été accepté pour linstant mais devrait être abordé à nouveau en 2008 après les élections législatives. Swisscom souhaite donc connaître les risques quelle encoure en cas de privatisation.
Mon travail a, de ce fait, consisté à identifier certains facteurs externes pouvant survenir lors dune privatisation, tels quun changement de stratégie ou encore une reprise du groupe par un opérateur étranger, ainsi quà analyser leurs impacts sur la réputation. Des informations récoltées sur Internet, dans la presse ou encore lors dinterviews mont aidé à déceler ces facteurs. Jai ensuite tenté, de façon objective, de mesurer les possibles répercussions sur la réputation.
Une privatisation apporterait sûrement de nouvelles opportunités de croissance pour Swisscom. Cependant, jestime quà lheure actuelle elle nest pas à même de gérer et protéger sa réputation face à une privatisation anticipée, ceci a la lumière des récents évènements de 2005 et 2006. Je recommande donc à Swisscom de gérer dans un premier temps ce risque de manière indépendante et dintégrer tous les départements dans ce processus car la réputation affecte finalement chaque aspect dune entreprise. De plus, Swisscom se doit de communiquer de façon plus transparente et explicite afin de convaincre ses clients et investisseurs que leurs craintes ne sont pas fondées.
La réputation nest pas à prendre à la légère et ne doit pas être gérée quen période de crise. Mon travail démontre cependant quelle nécessite une gestion pro-active.
« It takes twenty years to build a reputation and five minutes to destroy it »
William Buffet
Table des matières
TOC \o "1-4" \h \z HYPERLINK \l "_Toc150233838" Déclaration PAGEREF _Toc150233838 \h i
HYPERLINK \l "_Toc150233839" Remerciements PAGEREF _Toc150233839 \h ii
HYPERLINK \l "_Toc150233840" Sommaire PAGEREF _Toc150233840 \h iii
HYPERLINK \l "_Toc150233841" Table des matières PAGEREF _Toc150233841 \h iv
HYPERLINK \l "_Toc150233842" Liste des Tableaux PAGEREF _Toc150233842 \h vii
HYPERLINK \l "_Toc150233843" Liste des Figures PAGEREF _Toc150233843 \h vii
HYPERLINK \l "_Toc150233844" 1. Introduction PAGEREF _Toc150233844 \h 1
HYPERLINK \l "_Toc150233845" 1.1 Contexte PAGEREF _Toc150233845 \h 1
HYPERLINK \l "_Toc150233846" 1.2 Question de recherche PAGEREF _Toc150233846 \h 2
HYPERLINK \l "_Toc150233847" 1.3 Etat de lart PAGEREF _Toc150233847 \h 2
HYPERLINK \l "_Toc150233848" 1.4 Méthodologie PAGEREF _Toc150233848 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc150233849" 1.4.1 Élaboration de laxe de recherche PAGEREF _Toc150233849 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc150233850" 1.4.2 Recherche dinformations PAGEREF _Toc150233850 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc150233851" 1.4.3 Analyse des facteurs PAGEREF _Toc150233851 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc150233852" 1.4.4 Recommandations PAGEREF _Toc150233852 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc150233853" 1.5 Thèse PAGEREF _Toc150233853 \h 6
HYPERLINK \l "_Toc150233854" 1.6 Organisation PAGEREF _Toc150233854 \h 6
HYPERLINK \l "_Toc150233855" 2. Swisscom et son environnement PAGEREF _Toc150233855 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc150233856" 2.1 Swisscom, numéro un en Suisse PAGEREF _Toc150233856 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc150233857" 2.2 Le marché des télécommunications PAGEREF _Toc150233857 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc150233858" 2.2.1 Caractéristiques du marché PAGEREF _Toc150233858 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc150233859" 2.2.1.1 Le marché des télécommunications en Suisse PAGEREF _Toc150233859 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc150233860" 2.2.1.2 Maturité élevée et concurrence intense PAGEREF _Toc150233860 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc150233861" 2.2.1.3 Concentration des activités sur le marché national suisse PAGEREF _Toc150233861 \h 10
HYPERLINK \l "_Toc150233862" 2.2.2 Tendance du marché PAGEREF _Toc150233862 \h 11
HYPERLINK \l "_Toc150233863" 2.3 Concurrence internationale PAGEREF _Toc150233863 \h 11
HYPERLINK \l "_Toc150233864" 2.3.1 Deutsche Telekom PAGEREF _Toc150233864 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc150233865" 2.3.2 British Telecom PAGEREF _Toc150233865 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc150233866" 2.3.3 Vodafone PAGEREF _Toc150233866 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc150233867" 2.3.4 France Télécom PAGEREF _Toc150233867 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc150233868" 2.3.5 Consolidations et Alliances PAGEREF _Toc150233868 \h 13
HYPERLINK \l "_Toc150233869" 2.4 Quest-ce quune privatisation ? PAGEREF _Toc150233869 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc150233870" 2.4.1 Léventuelle privatisation de Swisscom PAGEREF _Toc150233870 \h 16
HYPERLINK \l "_Toc150233871" 2.4.2 Le processus de privatisation PAGEREF _Toc150233871 \h 16
HYPERLINK \l "_Toc150233872" 2.4.2.1 Le référendum PAGEREF _Toc150233872 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc150233873" 2.4.2.2 Les votations PAGEREF _Toc150233873 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc150233874" 2.4.2.3 Situation finale PAGEREF _Toc150233874 \h 17
HYPERLINK \l "_Toc150233875" 2.4.3 Risques et avantages des différentes issues possibles PAGEREF _Toc150233875 \h 19
HYPERLINK \l "_Toc150233876" 3. Qu'est ce que la réputation ? PAGEREF _Toc150233876 \h 20
HYPERLINK \l "_Toc150233877" 3.1 Attention à la mauvaise réputation de l'entreprise PAGEREF _Toc150233877 \h 21
HYPERLINK \l "_Toc150233878" 3.2 Risque de réputation PAGEREF _Toc150233878 \h 22
HYPERLINK \l "_Toc150233879" 3.3 Gestion de réputation de la marque PAGEREF _Toc150233879 \h 23
HYPERLINK \l "_Toc150233880" 4. Identification des facteurs de risque et leurs impacts PAGEREF _Toc150233880 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc150233881" 4.1 Gérer une marque PAGEREF _Toc150233881 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc150233882" 4.1.1 La marque Swisscom PAGEREF _Toc150233882 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc150233883" 4.1.1.1 La valeur PAGEREF _Toc150233883 \h 25
HYPERLINK \l "_Toc150233884" 4.1.1.2 Le positionnement PAGEREF _Toc150233884 \h 26
HYPERLINK \l "_Toc150233885" 4.1.2 La marque Swiss PAGEREF _Toc150233885 \h 26
HYPERLINK \l "_Toc150233886" 4.1.3 Possibles répercussions sur la réputation PAGEREF _Toc150233886 \h 27
HYPERLINK \l "_Toc150233887" 4.2 Rester innovant et compétitif en Suisse ou sétendre à létranger PAGEREF _Toc150233887 \h 28
HYPERLINK \l "_Toc150233888" 4.2.1 Faut-il sétendre vers létranger ? PAGEREF _Toc150233888 \h 28
HYPERLINK \l "_Toc150233889" 4.2.2 Concurrence novatrice PAGEREF _Toc150233889 \h 29
HYPERLINK \l "_Toc150233890" 4.2.3 Crainte de Swisscom en mains étrangères PAGEREF _Toc150233890 \h 32
HYPERLINK \l "_Toc150233891" 4.2.4 Quelles menaces planent sur Swisscom ? PAGEREF _Toc150233891 \h 32
HYPERLINK \l "_Toc150233892" 4.2.4.1 Menaces à linterne PAGEREF _Toc150233892 \h 32
HYPERLINK \l "_Toc150233893" 4.2.4.2 Menaces externes PAGEREF _Toc150233893 \h 33
HYPERLINK \l "_Toc150233894" 4.3 Les actionnaires et la privatisation PAGEREF _Toc150233894 \h 34
HYPERLINK \l "_Toc150233895" 4.3.1 Majoritairement contre la privatisation PAGEREF _Toc150233895 \h 34
HYPERLINK \l "_Toc150233896" 4.3.2 Craintes des employés PAGEREF _Toc150233896 \h 35
HYPERLINK \l "_Toc150233897" 4.3.3 Craintes des actionnaires PAGEREF _Toc150233897 \h 35
HYPERLINK \l "_Toc150233898" 4.3.3.1 Souveraineté PAGEREF _Toc150233898 \h 36
HYPERLINK \l "_Toc150233899" 4.3.3.2 Conséquences sur la réputation PAGEREF _Toc150233899 \h 37
HYPERLINK \l "_Toc150233900" 5. Le cours boursier comme indicateur de réputation PAGEREF _Toc150233900 \h 38
HYPERLINK \l "_Toc150233901" 5.1 Swisscom : Un titre plus risqué dans lavenir ? PAGEREF _Toc150233901 \h 38
HYPERLINK \l "_Toc150233902" 5.1.1 Volatilité des titres des grands opérateurs de télécommunication PAGEREF _Toc150233902 \h 40
HYPERLINK \l "_Toc150233903" 5.1.1.1 British Telecom PAGEREF _Toc150233903 \h 40
HYPERLINK \l "_Toc150233904" 5.1.1.2 Telefonica PAGEREF _Toc150233904 \h 40
HYPERLINK \l "_Toc150233905" 5.1.1.3 Deutsche Telekom PAGEREF _Toc150233905 \h 41
HYPERLINK \l "_Toc150233906" 5.1.1.4 France Telecom PAGEREF _Toc150233906 \h 42
HYPERLINK \l "_Toc150233907" 5.2 LEtat : autorité de réglementation ou actionnaire principal ? PAGEREF _Toc150233907 \h 44
HYPERLINK \l "_Toc150233908" 5.2.1 La Confédération Suisse PAGEREF _Toc150233908 \h 44
HYPERLINK \l "_Toc150233909" 5.2.2 La ComCom PAGEREF _Toc150233909 \h 45
HYPERLINK \l "_Toc150233910" 5.2.3 La ComCo PAGEREF _Toc150233910 \h 45
HYPERLINK \l "_Toc150233911" 5.3 Conséquences des événements majeurs de lannée 2005-2006 PAGEREF _Toc150233911 \h 46
HYPERLINK \l "_Toc150233912" 5.3.1 Evolution du cours boursier de Swisscom PAGEREF _Toc150233912 \h 46
HYPERLINK \l "_Toc150233913" 5.3.2 Evénements majeurs à fin 2005 et en 2006 PAGEREF _Toc150233913 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc150233914" 5.3.2.1 Interdiction dengagement à létranger PAGEREF _Toc150233914 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc150233915" 5.3.2.2 Démission du CEO PAGEREF _Toc150233915 \h 48
HYPERLINK \l "_Toc150233916" 5.3.2.3 Sanction record par la ComCo PAGEREF _Toc150233916 \h 49
HYPERLINK \l "_Toc150233917" 5.3.2.4 Sanction de la ComCom confirmée PAGEREF _Toc150233917 \h 49
HYPERLINK \l "_Toc150233918" 5.3.2.5 Bénéfice semestriel en chute PAGEREF _Toc150233918 \h 49
HYPERLINK \l "_Toc150233919" 6. Conséquences pour la réputation PAGEREF _Toc150233919 \h 52
HYPERLINK \l "_Toc150233920" 6.1 Rappel des facteurs de risque PAGEREF _Toc150233920 \h 52
HYPERLINK \l "_Toc150233921" 6.2 Possibles conséquences pour la réputation PAGEREF _Toc150233921 \h 52
HYPERLINK \l "_Toc150233922" 6.3 Le Client PAGEREF _Toc150233922 \h 53
HYPERLINK \l "_Toc150233923" 7. Recommandations PAGEREF _Toc150233923 \h 54
HYPERLINK \l "_Toc150233924" 7.1 Mesure structurelle PAGEREF _Toc150233924 \h 54
HYPERLINK \l "_Toc150233925" 7.2 Mesure sur la communication PAGEREF _Toc150233925 \h 54
HYPERLINK \l "_Toc150233926" 8. Conclusion PAGEREF _Toc150233926 \h 56
HYPERLINK \l "_Toc150233927" Bibliographie PAGEREF _Toc150233927 \h 57
HYPERLINK \l "_Toc150233928" Annexe 1 PAGEREF _Toc150233928 \h 59
HYPERLINK \l "_Toc150233929" Chronologie du débat médiatique PAGEREF _Toc150233929 \h 59
HYPERLINK \l "_Toc150233930" Annexe 2 PAGEREF _Toc150233930 \h 61
HYPERLINK \l "_Toc150233931" Résumé démissions télévisées du 5-11 mai 2006 PAGEREF _Toc150233931 \h 61
HYPERLINK \l "_Toc150233932" Annexe 3 PAGEREF _Toc150233932 \h 63
HYPERLINK \l "_Toc150233933" Questionnaire pour les actionnaires PAGEREF _Toc150233933 \h 63
HYPERLINK \l "_Toc150233934" Annexe 4 PAGEREF _Toc150233934 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc150233935" Rapport dentretien avec la ComCom PAGEREF _Toc150233935 \h 64
HYPERLINK \l "_Toc150233936" Annexe 5 PAGEREF _Toc150233936 \h 66
HYPERLINK \l "_Toc150233937" Rapport dentretien avec la ComCo PAGEREF _Toc150233937 \h 66
HYPERLINK \l "_Toc150233938" Annexe 6 PAGEREF _Toc150233938 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc150233939" Historique de la télécommunication en Suisse PAGEREF _Toc150233939 \h 68
HYPERLINK \l "_Toc150233940" Annexe 7 PAGEREF _Toc150233940 \h 69
HYPERLINK \l "_Toc150233941" Évolution d'une marque d'entreprise PAGEREF _Toc150233941 \h 69
HYPERLINK \l "_Toc150233942" Annexe 8 PAGEREF _Toc150233942 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc150233943" Composition de lindice Dow Jones Stoxx Telecom PAGEREF _Toc150233943 \h 70
HYPERLINK \l "_Toc150233944" Annexe 9 PAGEREF _Toc150233944 \h 71
HYPERLINK \l "_Toc150233945" Organigramme du Risk Management chez Swisscom PAGEREF _Toc150233945 \h 71
HYPERLINK \l "_Toc150233946" Annexe 10 PAGEREF _Toc150233946 \h 72
HYPERLINK \l "_Toc150233947" Risk Management System chez Swisscom PAGEREF _Toc150233947 \h 72
HYPERLINK \l "_Toc150233948" Annexe 11 PAGEREF _Toc150233948 \h 73
HYPERLINK \l "_Toc150233949" Risiko Atlas de Swisscom PAGEREF _Toc150233949 \h 73
Liste des Tableaux
Tableau 1 Alliances les plus importantes dans le secteur des télécoms 14
Tableau 2 Risques et avantages des quatre options 19
Tableau 3 Paramètres qui influencent la réputation 21
Liste des Figures
Figure 1 Évolution de la gestion des risques 3
Figure 2 Les parts de marché de Swisscom (2004)
. 8
Figure 3 Processus de consultation visant à une privatisation de Swisscom
. 18
Figure 4 Avis des petits actionnaires envers une privatisation
. 34
Figure 5 Les raisons dune opposition des petits actionnaires à une privatisation 36
Figure 6 Volatilité de laction Swisscom
. 38
Figure 7 Evolution de laction Swisscom face à lindice SXKP
. 39
Figure 8 Volatilité de laction British Telecom
. 40
Figure 9 Volatilité de laction Telefonica
. 40
Figure 10 Volatilité de laction Deutsche Telekom
. 41
Figure 11 Volatilité de laction France Telecom
. 42
Figure 12 Évolution de laction Swisscom depuis la libéralisation
. 47
Figure 13 Évolution de laction Swisscom au cours des douze derniers mois
. 50
Introduction
Contexte
Le marché suisse des télécommunications est caractérisé par un acteur majeur, Swisscom. Lancien monopole et opérateur historique est soumis à une forte concurrence depuis la libéralisation du secteur en 1998. Toutefois, il reste le leader incontesté.
En comparaison internationale, le marché des télécommunications en Suisse est très développé. Cependant, sur ce même secteur, Swisscom soriente vers une clientèle privée et se trouve de ce fait sur un marché marqué par une chute permanente des prix. En effet, les clients attendent de plus en plus de prestations et de performances pour des prix toujours plus bas, ce qui oblige les fournisseurs à réduire leurs coûts et à accroître leur efficacité. Que ce soit dans la téléphonie fixe ou mobile, le marché est pratiquement saturé. La communication vocale classique est appelée à relever de nouveaux défis face aux offres de téléphonie sur Internet proposées par différentes entreprises, pour certaines spécialisées (ex. : Skype). En revanche, dans le domaine des accès Internet, on assiste à une demande en bande passante et en débit élevé de plus en plus importante. Ce marché recèle un fort potentiel ce qui explique quil soit très convoité.
De plus, lannée 2006 a été une année marquante pour Swisscom et plus globalement pour le marché suisse des télécommunications à travers 2 événements :
la décision en mars du Parlement dune libéralisation de la boucle locale (« dernier kilomètre »). Swisscom jouit encore du monopole dans ce secteur et en retire une grande partie de son bénéfice avec le tarif de base (25,25 CHF). Cette libéralisation permettra aux concurrents davoir un accès sur lADSL et ces prestations de base.
Le débat médiatique auquel sest retrouvé mêlé Swisscom. Le groupe suisse désirait prendre le contrôle de lopérateur téléphonique irlandais Eirecom. Le but était de diversifier ses revenus, de garantir des rendements élevés et de diminuer sa dépendance au marché suisse. Cependant, le conseil fédéral, représentant de la Confédération et actionnaire principal, sest opposé à cette stratégie en mettant son veto. Il sen est suivi un conflit opposant la direction de Swisscom et les conseillers fédéraux, ce qui a eu pour conséquence une chute importante du cours boursier ainsi que la démission du CEO. Cette situation a fait renaître le débat sur une éventuelle privatisation de Swisscom. Bien que le conseil fédéral ait suggéré au Parlement détudier le projet, celui-ci la rejeté en bloc.
Question de recherche
La question de recherche se pose sur la privatisation de Swisscom (sous-entendu un désengagement de la Confédération), afin de permettre à lentreprise de poursuivre sa propre stratégie sans pour autant faire prendre des risques inconsidérés à la Confédération. Le Parlement a pour linstant renoncé à entrer en matière sur ce sujet estimant que la question na pas été assez étudiée et que le moment nest pas opportun. Cependant, cette période turbulente et indécise na pas été sans conséquences et a peut-être nuit au leader suisse des télécommunications.
Afin den connaître le risque et de garder lexcellente notoriété et image que sest construit le groupe durant toutes ces années, Swisscom a souhaité étudier limpact que pourrait avoir une éventuelle privatisation sur sa réputation.
Etat de lart
La privatisation est née dans les années 80 et a depuis toujours été dactualité. Un grand nombre de travaux ont été réalisés sur les conséquences que cela peut avoir pour une entreprise et son marché. Il sagit principalement détudes portant sur les effets financiers, les prix et les groupes de pressions (employés, actionnaires,
). Bien quelles permettent de mieux comprendre le processus de privatisation, il nest toutefois pas judicieux de faire un parallèle avec Swisscom. En effet, la majorité des entreprises décrites se trouvaient dans des pays européens où la situation économique était plus difficile et devaient faire face à des dettes importantes (en particulier France Telecom et Deutsche Telekom). A linverse, Swisscom présente une excellente santé financière et accumule les résultats record. Toutefois, lanalyse du rapport annuel et de lactualité montre que le groupe peine à préserver ses parts de marchés et que lérosion des prix de communication met en danger les résultats financiers.
En ce qui concerne létude du risque de réputation, celui-ci nen est encore quau stade embryonnaire. Il sagit dun sujet très peu abordé où il nexiste aucune procédure didentification et de mesure précise. La définition même du terme oppose les risk managers. Alors que certains, plutôt avant-gardistes, estiment quil sagit dun risque bien à part, dautres pensent quil nest quune conséquence de tous les autres risques (crédit, liquidité, marché, taux, change, opérationnel
). Vous pouvez voir sur la figure ci-dessous, lévolution de la gestion des risques de marché, crédit et opérationnel.
Figure 1
Évolution de la gestion des risques
Source : Cours de Risk Management HEG, Patrick Hauri
Il nexiste, à ma connaissance, aucun travail qui tente de faire le lien entre une privatisation et son impact sur la réputation. La raison principale vient du fait que le processus de privatisation est long et compliqué, et que les problèmes organisationnels, juridiques et financiers sont primordiaux et doivent être gérés en priorité. De ce fait, à ce moment du processus, les entreprises font passer leur réputation au second plan.
Méthodologie
La réalisation de ce travail sest déroulée en 4 parties :
Élaboration de laxe de recherche
Recherche dinformations
Analyse des facteurs
Recommandations
Élaboration de laxe de recherche
Pour élaborer mon axe de recherche, il ma fallu définir lapproche que je souhaitais donner pour répondre à la problématique. Étant donné que la réputation est une donnée qualitative, il est nécessaire didentifier les facteurs principaux afin détudier leurs impacts sur la réputation. Les facteurs identifiés à partir de la presse et dinterviews ont comme conséquence principalement une nouvelle perception des valeurs et son effet sur la réputation. Les causes peuvent être diverses comme la gestion de la marque, la nouvelle stratégie adoptée, une reprise par un opérateur étranger ou encore un actionnariat moins solide.
Recherche dinformations
Dans un premier temps, la recherche dinformations sest faite à travers diverses sources, notamment Internet et la presse écrite. Dans un deuxième temps, jai effectué une recherche sur le terrain en allant voir des actionnaires et des commissions étatiques.
Tout dabord, jai consulté le site de Swisscom et des archives dactualités traitant des marchés des télécommunications en Suisse. Jai également recherché des articles traitant de la privatisation afin de comprendre ce processus, les avantages et les inconvénients qui peuvent en découler. Enfin, jai suivi lactualité tout au long du débat politique et particulièrement avant la votation du Conseil national.
Puis, jai effectué une recherche sur le terrain en commençant par les actionnaires de Swisscom lors de lAssemblée Générale du 25 avril 2006. Jai acheté une action du groupe pour pouvoir y assister. Avant cette rencontre, jai élaboré un questionnaire à leur intention, portant sur leurs différents investissements, les rendements et bien entendu sur limpact dune éventuelle privatisation. Jai choisi daborder ces différents points à cause du lien qui existe entre eux. En effet, une privatisation de Swisscom aura un impact important sur leurs décisions dinvestissements et par conséquent sur les rendements. Il est important de noter que beaucoup demployés sont aussi actionnaires et quils sont présents dans mon interview à hauteur de 25%. De plus, le questionnaire na pu être distribué quà une quarantaine personnes car il sagit dun sujet sensible pour Swisscom, qui ma interdit de poursuivre mon investigation.
Finalement jai pris contact avec deux entités étatiques qui sont souvent en contact avec Swisscom : la ComCo et la ComCom.Jai eu lopportunité davoir une entrevue denviron une heure avec Monsieur Renfer, conseiller avocat à la ComCo, et Monsieur Bär, secrétaire de la ComCom. Jai ainsi pu mieux comprendre leurs rôles sur le marché des télécommunications et plus particulièrement leurs relations avec Swisscom, la raison de leurs interventions et des sanctions attribuées au groupe tel que les éventuels 489 millions de la ComCo pour des prix dinter connectivité trop élevés. Cela ma également permis de connaître leur position face à une privatisation de lopérateur.
Ces différentes sources mont apporté des renseignements de qualité, mis laccent sur les points clés de la problématique et ouvert de nouvelles voies de réflexion.
Analyse des facteurs
Lanalyse des facteurs identifiés a principalement été faite en recoupant des avis divers avec ma propre interprétation des risques afin de proposer au final un compte-rendu des plus objectifs.
Recommandations
Jai émis quelques recommandations afin de proposer des solutions pour une meilleure gestion de la réputation et minimiser les impacts dune privatisation. Jai souhaité faire une approche sur deux axes différents, à savoir un axe structurel et un axe orienté sur la communication.
Thèse
Dans ce travail, je souhaite approfondir cette problématique qui est de savoir comment gérer une privatisation sans pour autant mettre à mal la réputation. En définissant les facteurs et leurs impacts sur la réputation, je pourrai ainsi faire prendre conscience au lecteur de limportance dune gestion active de la réputation. De plus, il sagit également de déterminer quelles sont les décisions à prendre et la stratégie à adopter dans le cadre dune privatisation, afin de préserver cette image et cette notoriété.
Lobjectif est aussi de proposer quelques axes de réflexion sur la manière de gérer le risque de réputation ainsi que quelques solutions dordre globales. Mon travail devrait permettre à Swisscom de mieux comprendre limportance du risque de réputation. Cette étude devra également identifier linfluence de ce type de risque dans le quotidien de leur entreprise et les outils quil faut posséder pour le maîtriser.
Organisation
Les chapitres qui suivent sont organisés de la manière suivante :
Au chapitre 2, nous verrons en détail lenvironnement de Swisscom, les tendances du marché des télécommunications ainsi quune description du processus de privatisation.
Puis nous passerons au chapitre 3 dans lequel jexplique la notion de réputation de même que la gestion de risque qui est des éléments clés de ma problématique.
Dans le chapitre 4 et 5, janalyse les facteurs pouvant avoir des répercussions sur la réputation comme la perception de la marque, une nouvelle stratégie adoptée, une reprise par un opérateur étranger ou encore un actionnariat moins solide.
Face à ces facteurs de risque, jexpose au chapitre 6 les possibles conséquences dune mauvaise gestion pour la réputation.
Mes recommandations amenant à une nouvelle structure de la gestion du risque de réputation ainsi quà une meilleure approche face à une crise se trouvent au chapitre 7.
Finalement dans le dernier chapitre, je vous présente mes conclusions personnelles sur les répercussions dune privatisation sur la réputation.
Swisscom et son environnement
Swisscom est le leader incontesté sur marché suisse des télécommunications. Elle est toutefois soumise à une forte concurrence depuis 1998, date à laquelle le marché a été libéralisé. Il reste cependant numéro un en Suisse grâce notamment à sa faculté danticipation et à sa capacité dêtre à la pointe de la technologie.
Swisscom, numéro un en Suisse
Le volume total du marché suisse des télécommunications est estimé à environ 15 milliards de francs. Le secteur occupe quelque 25 000 personnes, dont environ 16 000 chez Swisscom. Ils investissent chaque année environ 2 milliards de francs dans des équipements d'exploitation, Swisscom étant de loin le plus grand opérateur de réseau et réalisant la majeure partie des investissements (entre 400 et 500 millions). Ceci provient du fait que le groupe assure sur l'ensemble du territoire laccès aux raccordements analogiques et numériques à la population suisse (service universel). Il est en outre le seul opérateur sur le marché suisse des télécommunications à exploiter des publiphones ce qui lui permet de couvrir également des régions reculées ignorées par ses concurrents pour des raisons de rentabilité.
Après avoir connu un recul de ses parts de marché dans le domaine de la téléphonie fixe et mobile, dû à une attaque agressive du marché par la concurrence, Swisscom représente aujourdhui environ deux tiers du marché.
Pour ce qui est de laccès Internet à haut débit, le groupe n'a cessé de croître ces dernières années et occupe également le premier rang sur ce segment.
Sa place de leader vient également du fait que Swisscom offre, dans tout le pays, une gamme complète de produits et de services qui couvre aussi bien les réseaux fixes et mobiles quInternet.
Sa position de numéro un sur le marché suisse des télécommunications se traduit par un chiffre daffaires de CHF 4,8 milliards au premier semestre 2006, 16'739 employés à plein temps, 1'253'000 raccordements ADSL, 3,8 millions de raccordements analogiques et ISDN et 4,5 millions de clients dans la téléphonie mobile.
Figure 2
Les parts de marché de Swisscom (2004)
Source : Ofcom
Dans lavenir, Swisscom souhaite explorer de nouveaux domaines afin de ne pas dépendre entièrement de la téléphonie classique et mobile, qui connaît aujourdhui une concurrence accrue et une érosion des prix. Un de ces domaines est notamment la voie du multimédia, très prometteuse. Toutefois, la réussite de ces nouveaux secteurs dépendra fortement du potentiel présent dans le marché de la télécommunication
Le marché des télécommunications
Tout dabord, nous allons étudier les caractéristiques du marché avant de passer à la tendance principale ainsi quà laccroissement de la concurrence au niveau mondiale.
Caractéristiques du marché
Le marché des télécommunications en Suisse
Le marché suisse des télécommunications a été libéralisé en 1998; il était jusque-là uniquement desservi par Telecom PTT, qui est devenu par la suite la société Swisscom SA, soumise désormais à la concurrence. Peu à peu sont apparus de nouveaux fournisseurs de services de télécommunications et les forces du marché ont ainsi commencé à agir. Il existe aujourd'hui en Suisse, selon les statistiques officielles de l'OFCOM, environ 300 opérateurs nationaux et internationaux enregistrés et titulaires de concessions, lesquels participent au marché à travers diverses offres de télécommunications. Parmi les principaux concurrents de Swisscom, on compte Cablecom, Orange, Sunrise et Tele2.
Le marché helvétique s'articule essentiellement autour des activités suivantes:
communication sur réseaux fixe et mobile
transmission de la voix et des données sur Internet
services à valeur ajoutée.
télévision numérique : il sagit dun produit relativement jeune qui, combiné avec un accès Internet et la téléphonie sur Internet/réseau câblé, est commercialisé sous le nom «offre triple play »
Maturité élevée et concurrence intense
Comme je lai dit précédemment, le marché suisse des télécommunications est un des marchés les plus développé en comparaison internationale. Il se distingue par une offre très diversifiée de prestations et par une innovation permanente. Les clients privés et commerciaux sont bien informés, attentifs aux prix, et ont des exigences élevées en ce qui concerne la qualité, la sécurité et le confort.
Swisscom sadresse à deux types de clientèle :
une clientèle privée : Ce marché est aujourdhui marqué par une chute permanente des prix. En effet, les clients deviennent de plus en plus exigeants, demandant toujours plus de prestations et une meilleure performance pour des prix de plus en plus bas. Doù lobligation pour les fournisseurs de réduire leurs coûts et daccroître leur efficacité.
une clientèle commerciale : Le marché des clients commerciaux est frappé aujourdhui par une érosion des prix. Les entreprises sont soumises à la pression des coûts et la répercute sur les opérateurs. Elles souhaitent profiter des synergies dans la télécommunication pour accroître leur efficacité et aussi diminuer leurs coûts. Mais celles-ci ne peuvent être proposées que par des opérateurs comme Swisscom, qui disposent de compétences multidisciplinaires.
Le groupe opère également sur 3 marchés différents :
la téléphonie fixe : Le marché est pratiquement saturé. Swisscom dispose d'environ 3,8 millions de lignes. La communication vocale classique est appelée à relever de nouveaux défis face aux offres de téléphonie sur l'Internet proposées par différentes entreprises, pour certaines spécialisées (ex. : Skype)
la téléphonie mobile : Il a également atteint un haut degré de saturation en Suisse. Les produits offerts par les opérateurs se ressemblent de plus en plus ce qui engendre une rude concurrence. A partir de là, le prix devient largument numéro un pour les entreprises. Lérosion des prix est donc assez forte sur ce marché.
les accès Internet : La demande en bande passante et en débit élevé ne cesse de croître. Ce marché possède un fort potentiel et est donc très convoité. Le produit ADSL, offert par Swisscom ainsi quun grand nombre d'autres fournisseurs, est ici le leader. Le million d'accès ADSL a déjà été atteint en Suisse en 2005. La même année, le nombre d'accès Internet à haut débit de Cablecom empruntant le réseau câblé de télévision s'élevait à environ 300 000.
Concentration des activités sur le marché national suisse
Swisscom concentre lessentiel de ses activités sur le marché national suisse. Par l'intermédiaire des sociétés du groupe, elle couvre, en tant que leader, plus de deux tiers de la demande nationale en prestations et produits de communication voix et données pour la clientèle privée et commerciale. Titulaire de la concession de service universel ou « service public », Swisscom est également présente dans les régions du pays à faible densité de population.
La situation particulière de l'entreprise (la Confédération helvétique détient la majorité des actions), restreint ses possibilités d'engagement au niveau international. Swisscom peut néanmoins déployer des activités ou s'engager dans des participations sur des marchés étrangers dans la mesure où celles-ci s'inscrivent dans le cadre de son cur de métier ou sont compatibles avec les objectifs stratégiques de l'actionnaire majoritaire. Ceci explique le fait que le processus politique de privatisation ait été abandonné pour linstant étant donné que les politiques ainsi que la population se sont majoritairement opposés au projet.
Swisscom possède tout de même une activité exclusivement internationale, qui consiste à fournir Internet ainsi que des services à haut débit dans les hôtels et lors de conférences : c'est par ce moyen que le groupe exploite des réseaux locaux dans des hôtels et dans des centres de congrès en Europe de l'Ouest et du Sud-est ainsi que, par l'intermédiaire d'une filiale, aux Etats-Unis. En Europe de l'Est et du Sud-est, Swisscom réalise des acquisitions ciblées de petits fournisseurs locaux d'accès Internet. L'objectif est d'exploiter le potentiel de croissance de ces marchés à travers des produits fiables à haut débit et à bas prix.
Tendance du marché
L'année 2006 a été marquée sur le marché suisse des télécommunications par un événement de taille: La décision prise en mars par le Parlement suisse d'une libéralisation de la boucle locale ("dernier kilomètre"). Les concurrents de Swisscom obtiennent ainsi l'accès intégral sur le réseau au raccordement d'abonnés ainsi que l'accès Internet à haut débit (ce dernier étant limité à une durée de quatre ans). Le dégroupage du dernier kilomètre est considéré comme un pas important sur la voie de la libéralisation totale du marché suisse des télécommunications et renforce ainsi la concurrence entre les opérateurs.
De ce fait, le secteur continuera à être confronté à des baisses de prix. Il faudra qu'il réagisse non seulement en intervenant sur les coûts, mais aussi en proposant des offres novatrices, apportant au client une réelle valeur ajoutée. Ces nouveaux produits devront être rémunérés en conséquence et sont supposés compenser lérosion des prix de base dans ce secteur.
Les communications fixes et mobiles, Internet et la télévision ne cesseront de converger vers un produit unique, de sorte que les offres multimédias gagneront considérablement en importance. Parallèlement, la demande en bande passante plus performante augmentera massivement.
En revanche, la téléphonie sur Internet se développe moins rapidement que ne l'avaient prédit les experts du secteur. En effet, Voice over IP (VoIP) ne peut pas encore se mesurer à la téléphonie classique en termes de stabilité et de disponibilité du service vocal.
D'une manière générale, la concurrence se renforcera sur le marché suisse. A long terme, seuls pourront s'imposer les opérateurs qui parviendront à proposer aux clients privés et commerciaux des produits et des prestations innovantes et qui arriveront également à les fidéliser durablement par une qualité de service élevée.
Concurrence internationale
Les entreprises américaines occupent une place de taille dans le secteur des télécommunications. Si le japonais NTT se situe à la première place en terme de chiffre daffaires, il est directement suivi par quatre sociétés américaines : AT&T, Verizon, SBC Communications et MCI WorldCom. Les opérateurs européens occupent également une place importante sur léchiquier international à limage de Vodafone, Deutsche Telekom, France Telecom et British Telecom.
Étant donné quune petite partie de lactivité de Swisscom se situe dans le reste de lEurope, ce sont ces quatre opérateurs européens qui peuvent le menacer dans lavenir voire même le concurrencer sur notre marché à limage de Deutsche Telekom qui envisage de reprendre Sunrise, détenu pour linstant par lopérateur danois TDC. Un bref aperçu de leurs activité et chiffre daffaire peut nous permettre de connaître leurs réelles forces sur le marché de la télécommunication.
Deutsche Telekom
Lopérateur allemand Deutsche Telekom a réalisé un chiffre daffaires de 60 milliards deuros en 2005. Il est le premier groupe de télécommunications dEurope et lun des tout premiers au niveau mondial. Il demeure en Allemagne le premier opérateur en matière de téléphonie fixe et dessert plus de 50 millions de lignes. Cest également un acteur de taille dans la téléphonie mobile. Il détient plus de 42 millions dabonnés notamment après avoir percé le marché américain grâce à lachat de Voice Stream Wireless et de Powertel. Suite à cette acquisition, le gouvernement allemand est passé de 60% à 45% dans le capital de Deutsche Telekom.
British Telecom
British Telecom fournit des services de télécommunications locales et longues distances à 28 millions de lignes, ainsi que des accès Internet. BT Cellnet, filiale du groupe spécialisée dans la téléphonie mobile, est le troisième opérateur en Grande Bretagne derrière Vodafone et Orange. Alors que son marché devenait de plus en plus concurrentiel, BT a commencé à se restructurer et a annoncé quil voulait se débarrasser de son activité Pages Jaunes. Le groupe fait également équipe avec AT&T dans Concert, joint venture qui fournit des services de télécommunication aux entreprises. Son chiffre daffaires en 2005 sest élevé à 30 milliards deuros.
Vodafone
Vodafone, anciennement Vodafone Air Touch, est le premier opérateur de téléphonie mobile dans le monde. Le groupe est présent en Europe, aux Etats Unis, dans les régions Asie/Pacifique, en Europe de lEst et en Afrique. Vodafone est No 1 aux Etats Unis (via le joint venture avec Verizon), en Allemagne et en Grande Bretagne. La croissance rapide du groupe sexplique par les acquisitions quil a réalisé à travers le monde. Il a récemment créé un partenariat avec Vivendi Universal afin de développer le site Vizzavi Internet. Le chiffre daffaires de Vodafone a atteint près de 45 milliards deuros en 2005.
France Télécom
Avec 49 milliards deuros de chiffre daffaires, France Télécom est le 10ème opérateur de télécommunications dans le monde. A travers Orange, entreprise britannique récemment achetée, le groupe français est un acteur important dans la téléphonie mobile. Il détient 12 millions dabonnés en Grande Bretagne et près de 16 millions en France.
Consolidations et Alliances
Les opérateurs historiques cherchent à créer un réseau européen ainsi quà réaliser des économies déchelles. Le secteur des télécommunications est ainsi le théâtre de fusions spectaculaires. Dautres indicateurs de la consolidation sont le besoin dacquérir de nouvelles capacités en terme de produits, de regrouper les services au sein dune même entreprise qui fournit toute forme de prestations de télécommunications, comme il ressort de louvrage « France Télécom et le secteur des télécommunications » de Semedo GERVASIO.
Lidée dune fusion entre anciens monopoles revient régulièrement, mais cette stratégie a, jusquà présent, toujours échoué (notamment le projet Deutsche Telekom Telecom Italia ou Swisscom Telekom Austria). Cette tactique aurait plus de chances daboutir en associant des marchés domestiques plutôt quen instaurant un développement international.
Les grandes alliances ont également servi de solution de rechange aux fusions directes en permettant de profiter des avantages en répartissant les coûts et les risques entre plusieurs participants et secteurs dindustries.
Historiquement, les opérateurs ont multiplié les alliances avec des acteurs locaux, faisant jouer leur expérience et leur capacité financière. La téléphonie mobile et Internet constituent de puissants relais de croissance, venant contrebalancer un faible accroissement de la téléphonie fixe (3-4% par an) et les effets de la concurrence intérieure. Cette dernière sest intensifiée en 2000 avec linstallation de boucles locales radios, qui ont permis aux opérateurs alternatifs de se passer des services des anciens monopoles.
Tableau 1
Alliances les plus importantes dans le secteur des télécoms
EntreprisesExplicationVodafone / MannesmannUne des plus emblématique OPA est celle entre les 2 concurrents de leadership européen en décembre 1999. Cette bataille laisse percevoir une différence de stratégies entre les tenants du mobile pur (Vodafone) et de la présence globale (Mannesmann).Deutch Telekom / One2One / Max-MobilDeutch Telekom a racheté le britannique One2One et lautrichien Max-Mobil en 1999.Vodafone / Mannesmann / Airtouch / OmnitelLe Britannique Vodafone a acquis en janvier 2000 lallemand Mannesman et a racheté laméricain Airtouch lannée précédente. La fusion Vodafone et Mannesman a fait de lItalie lun des principaux champs de bataille de la téléphonie mobile en Europe. Le rachat de Mannesman, et donc de sa filiale italienne Omnitel a bouleversé les rapports de force. Ils ont aussi pris de nombreuses participations, notamment dans Japan Telecom, China Telecom, Eircell et Swisscom Mobile.France Télécom / Orange / MobilComFrance Télécom a racheté en mai 2000 Orange, le 3ème opérateur de téléphonie britannique. Elle a aussi acquis près de 28% de MobilCom, le 3ème opérateur outre-Rhin. Les deux partenaires veulent devenir un acteur majeur de la téléphonie mobile face à Deutsche Telekom.Source : GERVASIO Semedo, France Télécom et le secteur des télécommunications et Yann Cantele
Dans ce mouvement de concentrations, les opérateurs américains accusent un retard difficilement rattrapable dans le mobile (taux de pénétration faible et absence de normes unifiées). Ils nont dautres choix que de faire leurs achats sur le continent européen, aidés par leur puissance financière imposante et leur expérience dun marché dérégulé. Néanmoins, un des plus grands opérateurs américains (AT&T) possède des alliances globales, notamment avec British Telecom et Japan Telecom.
Il y a quelques années, lentreprise WorldCom a tenté dacquérir une des plus grandes entreprises de longue distance aux Etats-Unis : Sprint. Cependant, les régulateurs gouvernementaux ont interdit cette transaction car lentreprise ainsi formée aurait été en position quasi-monopolistique sur le marché.
Comme nous avons pu le voir, la plupart des opérateurs historiques ont procédé à de grosses acquisitions après leur privatisation. Ils ont principalement pu profiter dun accès facilité à un financement peu coûteux (augmentation du capital actions). Swisscom se situe dans une situation transitoire. Une privatisation est dactualité mais pas avant 2008 pour autant. Je vais dans le point suivant vous décrire le processus de privatisation ainsi que les possibilités qui soffrent à la Confédération suisse.
Quest-ce quune privatisation ?
Il est important dans un premier temps de bien différencier privatisation et libéralisation. Il ne faut effectivement pas confondre le processus de libéralisation ou de re-réglementation (ou déréglementation) qui « fait référence au fait de donner aux entreprises laccès à un marché où seulement un nombre limité dentreprises (normalement détenues par lÉtat) compagnies ou organisations étaient auparavant autorisées à exercer leurs activités » à celui de privatisation qui représente « le transfert économique de propriété du publique au privé » . Une privatisation est donc la cession par l'État de la totalité ou d'une partie de ses parts dans une société à des capitaux privés. Après une privatisation partielle, l'entreprise en question peut rester sous le contrôle de l'État si celui-ci détient la majorité du capital.
Il existe tout de même un lien entre privatisation et libéralisation dans le sens où la privatisation dune entreprise découle souvent de la libéralisation du marché dans lequel elle évolue, en particulier dans les secteurs des Télécoms, de lénergie et des chemins de fer.
Toutefois, la privatisation de lopérateur historique ne peut faire à elle seule office de re-réglementation. Un processus plus large, mettant en uvre une réelle autorité de régulation indépendante, avec un cadre réglementaire précis peut permettre lémergence dun marché concurrentiel équilibré au bénéfice de tous.
Les privatisations sont donc réalisées par le gouvernement car la gestion d'entreprise suppose une adaptation à la clientèle et la possibilité de lever des capitaux sur le marché pour se développer, ce qui est souvent peu compatible avec une orientation de service public. En outre, les privatisations sont un moyen de trouver des ressources financières pour alimenter le budget de l'État.
D'un certain point de vue, on peut considérer comme un inconvénient de transformer des entreprises publiques, qui sont parfois aussi des outils d'aménagement du territoire et de justice sociale, en entreprises privées ayant des objectifs de services au client et de rentabilité.
Cependant il existe également des avantages non négligeables : meilleure gestion des entreprises ainsi quun allègement des charges financières de l'État qui n'a plus à pourvoir aux augmentations de capital nécessaires au développement des entreprises. Il ne faut toutefois pas en faire une généralité étant donné que ces entreprises sont souvent bénéficiaires ou autofinancées.
Léventuelle privatisation de Swisscom
Dans le cas de Swisscom, on peut voir que la concurrence évolue très bien sur le marché sans pour autant que lopérateur historique ait été partiellement ou entièrement privatisé. Inversement, la privatisation de Swisscom ne suffit pas à mettre en place la concurrence.
Pourtant, la volonté du Conseil fédéral de privatiser Swisscom vient non de son désir dune plus grande concurrence mais de celui doffrir plus de liberté sans que la Confédération nen supporte le risque.
Les plans de privatisation de Swisscom se heurtent toutefois à une forte résistance comme le révèle Le Temps du 4 mars 2006. Labrègement de la procédure de consultation suscite même des contestations parmi les partis bourgeois.
L'opposition la plus farouche est venue des partis politiques de gauche. Selon eux, la privatisation est politiquement, économiquement et financièrement une fausse stratégie. Swisscom, en tant que patrimoine populaire, doit rester entre les mains de la Confédération, seule garantie de sauvegarde à long terme. De plus, ils estiment que le débat dépasse le simple fait d'assurer un service de base: toute la population, y compris celle des régions périphériques, doit pouvoir accéder aux nouvelles technologies à des prix modérés. En cas daccord du parlement au projet, les partis lanceront un référendum. Il est rejoint en cela par l'Union Syndicale Suisse (USS), Travail Suisse et le Syndicat de la communication.
Le processus de privatisation
Avant que le processus de privatisation ne commence, il faut tout dabord que le Conseil fédéral décide dentrer en matière et accepte de privatiser Swisscom. En temps normal, il lui faut soumettre un texte dans lequel il définit le processus de privatisation, les différentes étapes, les modifications des lois et le cadre juridique. Cependant, il sagit dun processus long et fastidieux, cest pourquoi, afin de gagner du temps, il soumet dans un premier temps une motion dentrer en matière auprès du Parlement. Le 10 mai 2006, les députés de la Chambre basse du Parlement ont refusé cette motion par 99 voix contre 90. En cas dapprobation du Conseil National, le projet retourne au Conseil des Etats pour quil se prononce de nouveau. Tant que les deux chambres narriveront pas au même avis, le dossier continuera de passer dune chambre à lautre. Si les divergences persistent, une commission spéciale prend le rôle de médiateur et propose des compromis afin de débloquer la situation. Dans le cas où le projet est accepté, il est assujetti au référendum pendant une période de 100 jours. A la fin de cet intervalle, deux solutions sont possibles : soit le référendum na pas lieu et le projet entre en vigueur, soit il passe en votation devant le peuple.
Le référendum
Le peuple peut se prononcer sur des décisions du Parlement. Les lois fédérales, les arrêtés fédéraux de portée générale et les traités internationaux dune durée indéterminée sont sujets au référendum facultatif. Ils sont soumis au vote populaire lorsque 50 000 citoyens actifs le demandent, dans les 100 jours qui suivent leur publication. Le référendum est une sorte de veto qui ralentit le processus politique. En effet, le peuple dispose ainsi dun frein qui lui permet de bloquer ou de différer les modifications proposées par le Parlement ou le gouvernement.
Les votations
Tous les Suisses âgés de 18 ans résidant en Suisse ou à létranger, et qui ne sont pas privés de leurs droits pour cause de maladie mentale ou de faiblesse desprit, peuvent prendre part à lélection du Conseil national et disposent également du droit de vote sur le plan fédéral. Les lois, nouvelles ou modifiées, les arrêtés du Parlement qui sont assimilés à des lois, de même que certains accords internationaux, ne sont soumis au verdict populaire que si une telle votation est spécialement: il sagit du référendum facultatif. Dans ce cas, seule la majorité du peuple est requise.
Situation finale
Dans le cas de Swisscom, le processus a été écourté. En effet, le Conseil National a rejeté demblé la motion dentrer en matière. Avec ce nouveau refus, lavenir du projet de privatisation du groupe est sérieusement compromis.
Figure 3
Processus de consultation visant à une privatisation de Swisscom
Source : Parlement.ch
Risques et avantages des différentes issues possibles
Je vous propose ci-dessous un tableau reflétant les quatre options possibles pour la Confédération dans le cas Swisscom.
Tableau 2
Risques et avantages des quatre options
PrivatisationAvec une expansion à l'étrangerSans une expansion à l'étrangerIl sagirait là dun scénario aventureux mais également risqué. Il est peu probable quil aboutisse à moins d'un échec lors dun éventuel référendum contre la privatisation.Le Conseil fédéral souhaiterait cette solution. Dans ce cas, il est nécessaire que le gouvernement gagne le référendum tout en imposant une réglementation.Avantage :
La Confédération pourrait ainsi se débarrasser d'un gros risque financier et Swisscom pourrait augmenter sa valeur en Bourse si elle trouve des candidats adéquats.Avantage :
Le gouvernement pourrait ainsi se débarrasser du risque financier et sassurer ainsi des revenus importants ces prochaines années.Désavantage :
Il y a de fortes chances que dans ce cas, Swisscom se fasse racheter par un grand groupe européen.Désavantage :
Swisscom risque dêtre repris par un groupe étranger, à moins que la Confédération ne conserve une minorité de blocage de 33,3%.Pas de privatisationAvec une expansion à l'étrangerSans une expansion à l'étrangerJens Alder, lex-CEO, a soutenu cette stratégie qui permettrait dinvestir à létranger tout en ayant le soutien de lEtat. Cette solution ne semble pas envisageable, à moins que le Conseil fédéral ne change d'avis.Il sagit là de la situation actuelle après le refus dentrer en matière du Parlement.
Avantage :
Swisscom ne court pas le risque d'être rachetée et peut augmenter sa valeur en Bourse.Avantage :
Swisscom peut concentrer son énergie dans le développement de nouveaux services en Suisse.Désavantage :
Gros risque pour la Confédération : Swisscom dilapide des moyens à l'étranger dont elle pourrait avoir besoin en Suisse.Désavantage :
Peu de possibilités de croissance du chiffre d'affaires. La Confédération court un risque si Swisscom ne parvient pas à compenser la diminution de ses revenus.Source : L'Hebdo, 08.12.2005 et Yann Cantele
Au final, chaque option comporte des risques que ce soit pour lÉtat ou pour Swisscom. De plus, elles auront toutes une répercussion sur la réputation, bonne ou mauvaise. Dans le chapitre 3, je vais introduire le terme de réputation, son impact dans une entreprise ainsi que son rôle dans le débat dune éventuelle privatisation.
Qu'est ce que la réputation ?
La réputation est le reflet d'une organisation dans le temps vu par les parties prenantes qui ont un intérêt plus ou moins direct dans la vie de lentreprise. Elle est exprimée par leurs pensées, leurs mots et leurs actions.
En règle générale, les entreprises à forte réputation produisent davantage de bénéfices. Elles parviennent également à augmenter leur productivité, leurs ventes, la fidélité de leurs clients ainsi que ladhésion de leurs collaborateurs. Une solide réputation peut aussi, par exemple, diminuer laversion au risque des investisseurs financiers ou diminuer le niveau dexigence des clients. Il sagit là de la définition de linstitut CSA et qui me semble la plus explicite.
Dautre part, «en tant que ressource intangible », la réputation de lentreprise joue un rôle unique dans lespace de marché, à partir du moment où elle retient lattention des managers, des concurrents et des consommateurs. Aujourdhui, il semble admis que les managers recherchent avant tout de nouveaux moyens doffrir aux consommateurs une valeur supérieure à leurs concurrents et de générer de la fidélité à la marque, souvent en construisant une forte réputation dentreprise. De telles manoeuvres sont épiées par les concurrents pour anticiper des changements stratégiques majeurs dans la recherche de nouvelles sources de croissance et les brèches dans lunivers concurrentiel de la marque représentent souvent une opportunité pour des lancements de nouveaux produits. Les consommateurs se fient aux réputations qui prennent substance sous la forme de marques, pour effectuer leurs décisions dachat. Avec le concept de réputation dentreprise, l'auditoire de lentreprise sélargit, allant des consommateurs finaux aux investisseurs de fonds et autres « stakeholders ». Pour cela, lentreprise se doit dêtre ouverte sur lextérieur, ce que lon appelle communément aujourdhui « être orienté marché ». En effet, la société nest plus contrôlée par une constellation dacteurs atomisés recherchant simplement des flux continus de rentes, mais par des publics ayant certains liens sociaux et économiques de plus en plus étroits avec lentreprise. Ce sont les éléments clés dun article de lEuropean School of Management. Jestime quil cerne parfaitement la problématique qui entoure la gestion de la réputation.
Attention à la mauvaise réputation de l'entreprise
Aux yeux des CEO, l'image de marque de l'entreprise est devenue un facteur très important. Elle influence le recrutement, la signature des partenariats, le chiffre d'affaires et le cours boursier. Telle est la conclusion tirée par une étude de Korn/Ferry International, Hill & Knowlton et publiée dans le Journal du management en 2003.
A l'heure du développement durable et de la gouvernance d'entreprise, la réputation est une valeur montante chez les dirigeants. Il nest plus possible de jouer avec l'image de marque de la société tant ses racines semblent aujourd'hui prendre naissance au coeur des activités : qualité du recrutement, performance du contrôle de gestion, transparence financière, gestion des ressources humaines. L'étude a été menée auprès de 257 directeurs généraux répartis entre l'Europe, les Etats-Unis et l'Asie.
Au-delà de la responsabilité, reste à savoir sur quels critères et à partir de quels leviers se modèle l'image de marque de l'entreprise. Pour éviter de tomber dans le panneau de l'analyse économique, l'étude a pris soin de mettre de côté les aspects financiers en se focalisant sur les critères opérationnels, tant internes qu'externes.
Tableau 3
Paramètres qui influencent la réputation
En dehors des facteurs financiers, quels sont les paramètres internes de l'entreprise qui influencent le plus sa réputation ?(plusieurs réponses possibles)
La capacité à communiquer
48 %
La transparence
39 %
Le capital humain
37 %
La gestion des salariés
37 %
La capacité d'innovation
34 %
La réputation du PDG
33 %
L'adaptabilité au changement
31 %
La prise en compte des aspects sociaux et environnementaux
24 %
Et les paramètres externes ?
Les clients
78 %
La presse
48 %
Les analystes financiers
44 %
Les actionnaires
41 %
Les analystes industriels
33 %
L'Etat, les organismes de régulation
25 %
Source: Hill & Knowlton - Korn/Ferry International
Daprès ce tableau, nous pouvons voir que la pondération des différents facteurs au niveau interne reste relativement proche. On obtient en effet des résultats qui tournent autour de 40%. A linverse, sur le plan externe, on peut faire une nette distinction quant aux paramètres qui peuvent influencer la réputation. Largement en tête (78 %), on retrouve les clients, jugés comme les meilleurs porte-parole de la réputation d'une entreprise. Ceci peut sexpliquer par la rapidité à laquelle linformation circule entre les consommateurs, notamment par le bouche-à-oreille. Trois autres paramètres, plus en retrait, accompagnent le facteur clientèle : la presse (48 %), les analystes financiers (44 %) et les actionnaires (41 %). On retrouve enfin, en dernier du classement, LEtat et les organismes de régulation qui obtiennent un taux de 25%. Daprès Korn/Ferry, « chez les cadres européens, la tête du classement est inversée ». La presse est en effet jugée comme le facteur externe le plus important par 76 % des dirigeants.
Tous ces facteurs sont abordés de façon très pragmatique par les CEO. Ils considèrent même l'influence de la réputation de l'entreprise comme un élément concret de leur mission. Selon eux, la réputation joue notamment un rôle décisif dans le recrutement et la fidélisation des salariés (73 %), la signature de partenariats (61 %) et dans l'évolution du chiffre d'affaires (56 %). Conférer autant de pouvoir à l'image de marque signifie au moins une chose : La seule notoriété ne suffit plus à l'entreprise. Elle doit désormais avoir un sens.
Risque de réputation
Grâce à cette étude, nous avons pu voir en quoi consiste la notion de réputation et la façon dont elle est perçue par les dirigeants. Il faut cependant relever que la réputation est une chose très fragile qui peut très rapidement se détériorer. Les facteurs qui peuvent lui nuire sont plutôt abstraits et difficilement quantifiables. Ce risque qui pèse sur la réputation peut être défini comme un ensemble de menaces qui affectent à long terme la confiance que les partenaires ont placé dans l'organisation. « Par partenaires », on entend notamment les fournisseurs, les clients, le personnel et les actionnaires. Le risque de réputation peut être affecté par un produit, par la gestion dentreprise ou par l'industrie toute entière. Cest pourquoi il nécessaire de bien le gérer car il peut permettre didentifier, de maîtriser ou du moins de surveiller ces facteurs. La gestion de ce risque nest pas encore une chose établie mais prend de plus en plus dimportance.
Une recherche effectuée en 1998 par Citibank et le cabinet de conseil Interbrand a prouvé que la valeur totale des compagnies du FTSE 100 était de £ 824 milliards, dont £240 milliards de valeurs matérielles et £584 milliards de goodwill. En d'autres termes, le goodwill, qui est composé en grande partie de la réputation, compte pour 71% de la valeur totale. Ceci nous montre bien limportance de gérer correctement les risques de réputation.
Afin de parvenir à une gestion optimale, le risque de réputation doit être traité de la même façon que les risques plus traditionnels tels que les risques financiers ou opérationnels. Il doit donc être géré indépendamment et non comme une conséquence dautres risques. Il doit également être inclut dans les procédures de laudit interne pour s'assurer que les mesures qui permettent déviter, de détecter et de répondre au risque de réputation sont appliquées et tenues à jour. Lidéal serait dimpliquer toute lentreprise afin davoir un maximum dinformations et une meilleure vision des risques encourus.
Gestion de réputation de la marque
La marque de lentreprise a aussi un impact conséquent sur la réputation dans le sens où cest à travers elle que sont véhiculées les valeurs défendues de lentreprise. On appelle « valeurs » les éléments de la réputation que les partenaires jugent essentiels. Ainsi, pour gérer au mieux le risque de réputation, il est nécessaire de pratiquer également une gestion efficace de la réputation de la marque. Cest ce quil ressort de louvrage Mastering Risk du Financial Times.
Pour ce faire, les dirigeants doivent considérer cinq aspects en corrélation.
conception globale de la gestion de réputation de marque. En effet, aujourdhui tout peut être perçu comme une marque. La gestion de réputation de marque peut être pratiquée sur les anciennes marques comme sur les nouvelles. Que ce soit des marques déjà bien établies ou des nouvelles marques, elles seront tenues sur les mêmes normes et valeurs.
considération des marques en tant que capitaux intangibles
vision homogène de la marque pour toute lentreprise. En effet, bien que certains produits aient leur propre marque, beaucoup dentreprises misent sur celle de la firme pour promouvoir leurs produits. Lorganisation toute entière a donc un rôle à jouer dans la gestion de la réputation. Il est par conséquent nécessaire que lensemble du personnel connaisse la marque, la comprenne, afin de pouvoir la faire partager.
rattachement de la gestion de la réputation à un ou plusieurs départements. À l'intérieur de l'organisation, la gestion de réputation impliquera principalement le marketing, la communication, les relations publiques mais également dautres départements que nous verrons par la suite.
présence sur les différentes formes de médias. Il est important que la gestion de la réputation soit véhiculée par toutes les formes de communication et en particulier Internet. Cest en effet une plateforme qui devient un pilier essentiel pour la recherche dinformation. Il est donc primordial de pouvoir utiliser pleinement cette ressource afin de communiquer au mieux ses valeurs aux divers partenaires. A savoir quêtre à lécoute des stakeholders peut aussi constituer un point positif et améliorer la réputation.
La marque et plus particulièrement la réputation ont donc une très grande importance pour limage, voire même lexistence de lentreprise. Cest à travers elle que la firme communique ses valeurs, sa culture, ses positions, etc. Une marque peut même devenir la pièce centrale dune firme, comme avec Coca-Cola, dont on estime que la marque représente 95% de la valeur dentreprise. Nous allons donc maintenant analyser la marque Swisscom afin de déterminer au mieux où en est sa réputation puis nous évaluerons le facteur risque.
Identification des facteurs de risque et leurs impacts
Dans ce chapitre, nous allons identifier différents facteurs qui peuvent influencer la réputation de Swisscom et évaluer de façon objective les conséquences possibles. Dans un premier temps nous étudierons la gestion de réputation dune marque comme vue au point précédent, en se basant plus précisément sur la marque Swisscom.
Gérer une marque
La marque Swisscom
La valeur
La valeur d'une marque a une grande importance en termes d'image. Selon le sondage effectué en janvier 2006 par lagence internationale de branding « Interbrand Zintzmeyer & Lux », Swisscom occupe la huitième place parmi les 50 marques suisses les plus en vue. La valeur de la marque Swisscom se monte par ailleurs à CHF 4 400 millions. Elle a cependant perdu 3% par rapport à lannée passée (soit 150 millions de francs suisses) ce qui représente la plus grosse perte supportée par une marque durant lannée 2005. En plus des problèmes que rencontre déjà Swisscom dans la téléphonie fixe, l'État, en tant quactionnaire majoritaire, handicape lui aussi le développement de la marque. En effet, le manque de perspective davenir et le débat médiatique ont pénalisé lentreprise et sa marque.
Pour calculer la valeur d'une marque, Interbrand applique une méthode en 3 parties :
Analyse financière des recettes attendues
enquête sur l'importance de la marque pour les affaires
définition dun facteur de risque spécifique à la marque, qui tient compte de la probabilité de réalisation des pronostics de développement.
En termes de marketing, outre la valeur propre de la marque, sa notoriété et sa réputation constitue également des indicateurs pertinents. Ainsi, dans le segment de la clientèle privée, Swisscom jouit d'un degré de notoriété de 90% (réponses spontanées) et de 98% (réponses sur la base d'une liste d'opérateurs). Ce taux est encore plus important auprès des clients commerciaux avec des résultats atteignant 94% et 99,4% respectivement.
Il en va de même pour ce qui est de l'évaluation de sa réputation. En effet, Swisscom jouit dune excellente réputation, puisque 36,6% de la clientèle privée lui attribue la note maximale. Quant aux clients commerciaux, 41% d'entre eux jugent qu'en termes de réputation, l'entreprise ne peut faire mieux (évaluations de 9 et 10 sur une échelle de 1 à 10). Il sagit là dun aspect non négligeable pour une éventuelle privatisation.
Le positionnement
Le groupe suisse est le numéro un incontesté et cela se ressent aussi dans la perception de la marque. Swisscom est de loin la marque de télécommunication la plus forte, suivi par Sunrise et Orange et Cablecom (légèrement en retrait). Il faut également reconnaître quen termes de gestion de la marque, Swisscom agit très souvent de manière intelligente, en particulier dans le sponsoring. En effet, Swisscom a énormément investit pour être présent dans tous les sports nationaux importants en tant que sponsor principal. A travers cette Goodwill stratégie, Swisscom a longtemps pu justifier des prix plus élevés que ceux de la concurrence. Toutefois, la libéralisation du dernier kilomètre pourrait modifier les rapports de force qui seffectuent au niveau des marques. Mais cela reste encore à déterminer. Ce que nous pouvons cependant affirmer, cest que la marque Swisscom a déjà perdu de sa valeur entre 2004 et 2005 (cf. étude vu au point 4.1.1.1). Le développement de la concurrence a déjà laissé des traces et si des entreprises comme Sunrise, Orange ou Cablecom améliorent leur gestion de la marque, ils pourraient encore mieux attaquer la position de leader de Swisscom.
Cependant, malgré ces pressions, la marque Swisscom se défend bien et reste fortement ancrée dans le patrimoine suisse. De par sa responsabilité de garantir le service public et donc sa gestion de tous les publiphones, Swisscom jouit dune très forte présence dans le paysage helvétique. De plus, le fait dêtre lopérateur historique suisse est une opportunité supplémentaire pour faire valoir ses valeurs et origines et ainsi profiter de lengouement patriotique et de lexcellent positionnement de la marque « Suisse ou Swiss ».
La marque Swiss
Lorsque lon parle de Swissness, on fait référence à limage de la montagne et aux notions de ponctualité et de fiabilité. Des entreprises suisses visent le succès sur leur marché respectif avec « l'attraction de la Suisse ».
Une étude parue sur Swissdox prouve que mettre l'accent sur l'origine suisse des produits et des services est de plus en plus apprécié par les consommateurs. Daprès les auteurs de l'étude « Potentiel de positionnement du Swissness » de l'institut pour le marketing et le commerce de l'université de St Gall, « la marque la plus forte en Suisse est la Suisse elle-même »
Cette étude a analysé la perception des clients autour du thème « Swissness » et est arrivée à la conclusion que le fait dinsister sur l'origine suisse des produits et des services comme garantie de qualité devient de plus en plus populaire. Dans l'étude, environ 300 consommateurs suisses et allemands ont été interrogés sur leur relation avec la Suisse et sur ce quils pensent des produits helvétiques.
Dans le secteur des services, les notions de fiabilité, de ponctualité et de sérieux sont les caractéristiques les plus importantes du « Swissness ».
A létranger, on retrouve les mêmes valeurs perçues par les consommateurs. En revanche, bien quils apprécient les produits suisses, les clients étrangers considèrent un produit misant sur son origine suisse comme potentiellement plus coûteux.
Nous pouvons donc en conclure que la marque « Swiss » est un bon atout pour une entreprise qui cherche à promouvoir sa propre marque. Swisscom la bien compris et communique énormément sur le fait dêtre lopérateur historique suisse. On peut cependant se demander si une privatisation ne risque pas davoir un impact sur la marque et par conséquent, sur sa réputation.
Possibles répercussions sur la réputation
Il est probable que lors dune privatisation, la perception de la marque puisse changer. En effet, un engagement à létranger ou une reprise par un groupe étranger peut avoir un effet négatif. Si les valeurs défendues jusquà présent changent ou ne sont plus perçues de la même manière par les clients ou les actionnaires, il est tout à fait envisageable que limage de Swisscom se modifie et que son excellente réputation soit menacée. Doit-elle donc défendre ses valeurs et accroître sa compétitivité en Suisse ou prendre des risques et sétendre à létranger ?
Jestime, et certains journalistes ainsi que lactuel CEO de Swisscom aussi, que ces deux stratégies ne sont pas compatibles. La réussite de lune comme de lautre nécessite dimportantes ressources financières, humaines et organisationnelles. Or, Swisscom, ne semble pas être en mesure dêtre actif sur les deux fronts de manière efficace. Nous allons voir dans la partie qui suit les risques de ces deux stratégies.
Rester innovant et compétitif en Suisse ou sétendre à létranger
Pour rappel, le sujet de la privatisation fut relancé lorsque le Conseil Fédéral a interdit à Swisscom dacquérir lopérateur irlandais Eircom. Lex-CEO du groupe suisse, Jens Alder, souhaitait sétendre à létranger afin de diversifier les revenus. Ce serait même, selon lui, « la possibilité de générer de la croissance externe et donc l'unique voie pour Swisscom.» Certains analystes bancaires, dont Uwe Neumann du Crédit Suisse, estiment dès lors que l'opérateur historique se voit condamné à une lente asphyxie sur son unique marché, avec la baisse des prix de la téléphonie fixe et mobile. Mais Swisscom a-t-elle besoin de s'étendre à l'étranger pour survivre?
Faut-il sétendre vers létranger ?
De l'aveu même de Swisscom, la reprise d'une entreprise étrangère comme Eircom n'amène aucune synergie. En revanche, elle permet au groupe de gagner en taille et de placer une partie de l'excédent de cash dont elle dispose. Plutôt que de redistribuer son trésor de guerre à ses actionnaires, la direction préférerait l'investir dans une activité plus rentable et, du même coup, accroître sa valeur en bourse. Le problème est qu'une reprise comporte d'énormes risques, non seulement pour Swisscom mais également pour son actionnaire majoritaire, à savoir la Confédération. Pour preuve, Eircom, l'opérateur irlandais, qui a 3 milliards de francs de dettes. La remise en ordre de la société nécessiterait un transfert de management dont Swisscom a surtout besoin en Suisse. «Si une opération de ce genre a uniquement des buts financiers, je doute qu'elle fasse beaucoup de sens», estime Fulvio Caccia, l'ancien président de la Commission de la communication.
Toutefois, la volonté dexpansion du groupe semble avoir changé avec la nouvelle direction et la forte concurrence exercée par Cablecom. Le nouveau CEO, Carsten Schlotter, estime quune orientation vers l'étranger aurait également un coût très élevé. De plus, il ne souhaite pas racheter des opérateurs de téléphonie classique dont le chiffre d'affaires est condamné à baisser. Il se dit cependant prêt à investir dans lacquisition dentreprises pour autant quelles apportent de nouvelles compétences et ouvrent laccès à des marchés en croissance. Swisscom doit donc concentrer son attention et ses ressources sur la seule chose qui compte désormais: L'invention de nouveaux services qui remplaceront les revenus de la téléphonie fixe. Carsten Schlotter préfère clairement mettre la priorité sur le développement de nouvelles technologies, notamment par le rachat de petites sociétés innovantes. Il met beaucoup d'espoir dans la vidéo à la demande, les services informatiques aux entreprises ou le développement de l'e-médecine.
Finalement, le nouveau CEO souhaite sattaquer au problème dérosion des prix et trouver de nouvelles solutions en Suisse. Ce changement de stratégie semble à priori judicieux car lutilisation des ressources financières et humaines pour innover et faire face à la concurrence est impérative. Si ces ressources sont utilisées à létranger, il nest pas certain que Swisscom puisse défendre sa position sur le marché suisse. De plus, le fait de rester compétitif et doffrir de nouveaux services aux clients qui sont de plus en plus exigeants peut apporter une réelle valeur ajoutée à la réputation de Swisscom. Mais la décision de se concentrer sur le marché suisse est-elle voulu ou simplement nécessaire pour contrer la concurrence et principalement Cablecom ?
Concurrence novatrice
Comme nous avons pu le voir au point 2.3, la concurrence est très intense dans le secteur de la télécommunication au niveau mondial. Les offres se multiplient et les prix facturés baissent continuellement. Afin de se différencier, les opérateurs ne cessent dinnover et daméliorer leurs produits.
Cette rivalité mondiale est également arrivée en Suisse depuis un peu plus de deux ans et sest intensifiée ces douze derniers mois. Cela est principalement dû à lentreprise Cablecom qui est passé à loffensive et qui ne se contente plus de son Core Business. Cablecom est le principal câblo-opérateur de Suisse. La société propose un large éventail de services pour les consommateurs dans le domaine de la télévision et de la radio analogique et numérique. Depuis juin 2004, elle sest lancée de plus, sur le marché de la téléphonie fixe via le câble. Cette nouvelle stratégie a porté un coup dur à Swisscom qui a vu le nombre de ses abonnés diminuer. Les chiffres exacts nont jamais été divulgués mais on peut supposer que les 300'000 clients que comptait déjà Cablecom en mars 2005 proviennent de lopérateur historique. Loin den rester là, en décembre 2005, lentreprise sest alliée à Sunrise pour proposer un service de téléphonie mobile aux meilleurs tarifs du marché. Le but visé est principalement daccroître la pression sur Swisscom en étant présent dans ses principaux domaines dactivités.
Cette nouvelle concurrence est totalement différente de ce que Swisscom a affronté auparavant. Jadis, la société était essentiellement en compétition avec des entreprises travaillant sur le même support et réseau. Ces firmes étaient très souvent dépendantes de Swisscom que ce soit pour le dernier kilomètre dans la téléphonie fixe et lInternet à haut débit ou le réseau GSM dans les régions reculées de Suisse. Cette situation a permit à Swisscom davoir une position dominante malgré la forte concurrence.
Mais avec larrivée de Cablecom sur le marché de la téléphonie, le rapport de force nest pas le même. En effet, contrairement aux autres concurrents de Swisscom, Cablecom peut offrir ses produits via son propre réseau. Le numéro un se retrouve désormais devant un adversaire qui ne dépend pas de ses compétences et ressources. Alors quautrefois le groupe était considéré comme lentreprise innovante de son secteur et marquait les nouvelles tendances (en étant certes poussé à le faire par ses concurrents) la situation semble aujourdhui compromise. Cablecom livre une forte bataille pour devancer Swisscom en termes de nouveautés. Actuellement, il propose loffre dInternet à haut débit la plus rapide avec 6Mbit/s et se dit en mesure de pouvoir fournir prochainement des offres allant entre 15 et 20Mbit/s. Swisscom a été dans lobligation de répondre rapidement et détoffer ses produits. Elle a donc, depuis, triplé la vitesse de son ADSL et a permit ainsi aux autres opérateurs utilisant le fil de cuivre du dernier kilomètre de tripler également leurs offres. De plus, étant attaqué sur son domaine dactivité, Swisscom a annoncé quelle souhaitait dès fin 2006 se lancer dans la télévision par ADSL et ainsi contrer Cablecom. Avec larrivée sur le marché de Bluewin TV, le groupe va donc tenter de bouleverser le monde télévisuel helvétique et ainsi supplanter les câbles opérateurs actuels en misant sur le triple play (téléphone fixe, internet, TV). Le processus est très simple : Bluewin TV va proposer aux téléspectateurs une nouvelle façon de regarder la télévision, via la prise de téléphone. Au programme, les chaînes habituelles, une panoplie diversifiée de vidéos payantes à la demande et une offre personnalisée pour les passionnés de sports (grâce aux droits achetés par Swisscom sur le football et le hockey).
Cette analyse nous permet donc déjà de voir que Swisscom est mise à rude épreuve et que la pression à laquelle elle est soumise ne fait que saccentuer.
En ce qui concerne ses concurrents traditionnels comme Orange, Sunrise ou Tele2, ils multiplient les offres personnalisées permettant de répondre à chaque besoin afin de fidéliser ou dacquérir de nouveaux clients. Ils exercent aussi une pression, faible mais constante, sur les prix.
Quant à Cablecom, ils ont, depuis leur stratégie de diversification, lancé de nouveaux produits et services qui finalement ont fait progresser tout le secteur. Il nest donc pas faux dattribuer cet essor dans lInternet à haut débit ou dans la télévision numérique au principal câblo-opérateur. Ceci nous amène à nous demander si Swisscom est en train de relever ces nouveaux défis ou si elle agit plutôt dans lurgence
Selon certains spécialistes, « Swisscom est aujourd'hui à la pointe de la technologie et bien préparée à affronter l'avenir mais il a par exemple fallu attendre l'offensive de Cablecom, avant quelle ne se décide à lancer les accès Internet à haut débit ADSL ou à tripler le débit ». Autre exemple, Swisscom vient de sortir un téléphone VoIP qui fait passer les appels par l'Internet. Malheureusement, ce «Bluewin phone» applique des tarifs par minute rigoureusement identiques à ceux du réseau fixe. Swisscom a de bons services, mais elle pourrait avancer plus rapidement. « Elle n'a, jusqu'à présent, jamais été très motivé à appliquer ses avancées technologiques, tant qu'elle n'était pas obligée de le faire sous la pression d'un concurrent.», estime Marc Furrer, le président de la ComCom. Toutefois, il est important de continuer à être actif et novateur sur le marché. Les clients y portent une attention toute particulière et ceci peut donc avoir un impact positif sur la réputation des opérateurs.
Nous pouvons donc en conclure que Swisscom semble paré à relever ces défis. Elle naura cependant pas le droit à lerreur, car lavenir du secteur ainsi que les futures recettes vont probablement passer par des offres triple voire quadruple play (téléphone fixe voire mobile, Internet, TV). La société a les moyens nécessaires pour faire face à la concurrence et pour réussir dans les nouveaux domaines visés. Mais pendant combien de temps cela suffira-t-il pour maintenir le chiffre daffaires? Certains analystes et lancien CEO estiment que dici 5 ans, Swisscom sera obligé de se tourner vers létranger sans quoi elle se verra isolée au niveau international. Certes, l'opérateur sera toujours agressif en Suisse, mais verra des concurrents soutenus par de grands groupes, tel que Sunrise (TDC), Cablecom (Liberty Global) ou Orange (France Télécom) lui grignoter des parts de marché.
En résumé, si Swisscom ne se fait pas chasseur, elle risque fort de se faire avaler, à terme, par un géant des télécommunications.
On peut cependant se poser la question suivante : Étant donné son excellente santé financière, une participation de la Confédération inférieure à 50% ne risque-t-elle pas de faire de l'opérateur suisse une proie très convoitée ?
Crainte de Swisscom en mains étrangères
Swisscom va-t-elle disparaître? Certes, la question est sensible. Difficile d'imaginer la fin d'une société qui pèse près de 10 milliards de francs de chiffre d'affaires. Cette hypothèse nest pas dactualité pour linstant mais elle pourrait le devenir lors dune privatisation. Mais cette crainte est-elle fondée ou est-ce simplement une fiction ? Pour répondre à cette question, nous allons analyser deux aspects différents. Dans un premier temps, nous verrons les menaces qui peuvent fragiliser Swisscom et en faire une proie facile au niveau mondial lors dune privatisation. Dans un deuxième temps, nous étudierons le point de vue des petits actionnaires au sujet dune éventuelle privatisation.
Quelles menaces planent sur Swisscom ?
Les signaux virent déjà à l'orange en cette année 2006. Après avoir connu des résultats record durant plusieurs années consécutives, la tendance semble sêtre subitement inversée. Cette situation possède des causes internes mais aussi externes.
Menaces à linterne
Première menace, la téléphonie mobile. Autrefois moteur de croissance par excellence, ce segment a reculé de 3,1% de janvier à septembre malgré l'apport de 229000 clients supplémentaires. Forcé de se lancer dans une véritable guerre des tarifs, Swisscom Mobile compte des abonnés qui dépensent désormais de moins en moins, malgré l'arrivée de nouveaux services tels que l'UMTS. La téléphonie mobile de la troisième génération est d'ailleurs pour l'heure une grosse déception : seulement 50000 des 4,17 millions de clients lont choisi.
Seconde menace, l'ADSL. Pour l'heure, même en forte croissance, lInternet à haut débit ne permet pas de combler la perte de millions au sein de la division Fixnet. Lorsque ces revenus dus à sa situation de monopole sur le dernier kilomètre, s'envoleront avec l'ouverture de ce dernier, le choc risque d'être important.
Troisième menace, la montée en puissance de la téléphonie via Internet : Skype, Cablecom, voire même, depuis 2006, les Services industriels de la ville de Lausanne.
Finalement, toutes ces raisons ont eu une répercussion importante sur les revenus qui sont en baisse de 5,5% sur les neuf premiers mois de l'année.
Menaces externes
La menace vient pourtant aussi de lextérieur et ceci de façon très significative. Les concurrents sont devenus plus agressifs et pressants. Comme nous lavons vu auparavant, Cablecom est entré sur le marché de la téléphonie mobile et a accentué sa pression dans les domaines de la téléphonie fixe et de lInternet à haut débit. De plus, la libéralisation totale du marché des télécoms en Suisse dici deux ou trois ans par lintermédiaire de l'ouverture du fameux «dernier km» va profondément changer les rapports de force entre les opérateurs.
A l'heure où le marché européen des télécoms se consolide très rapidement pour les raisons expliquées au point 2.3.5, Swisscom apparaît comme une société en danger puisquelle ne peut pas sétendre vers létranger. Cest une entreprise nationale qui doit affronter désormais des groupes mondiaux. Un essai a pourtant bien été tenté, mais cela sest soldé par un échec. En effet, en 1998 et en 2000, l'ancien directeur Tony Reis a voulu sétendre en Asie et en Allemagne, initiative qui a finalement engendré plus de 4 milliards de pertes. Dès lors, son successeur, Jens Alder, a appliqué une politique extrêmement prudente. Mais voilà : Telekom Austria a échappé à Swisscom pour des raisons politiques, Cesky Telekom pour des raisons financières, et aucun analyste ne s'enthousiasmait face au possible rachat d'Eircom, qui naurait d'ailleurs été qu'une pure opération financière. Et pourtant, la taille devient aujourd'hui un facteur très important. D'abord, pour procéder à des investissements massifs. Exemple avec Deutsche Telekom, qui a annoncé la suppression de 32000 postes essentiellement dans la téléphonie fixe, et qui va investir 400 millions d'euros en 2006 dans cette division, et 700 millions dans la téléphonie mobile. Ensuite pour diversifier ses revenus, créer des synergies et compenser lérosion des prix dans les segments traditionnels.
On peut donc en déduire que lors dune privatisation, Swisscom aura du mal à résister à la pression venant de létranger. Les petits opérateurs qui sont à la portée financière de la firme seront sûrement déjà intégrés dans les grands groupes de télécommunication. De plus, la taille de lentreprise reste un facteur important et Swisscom aura de la peine à croître. Il est donc fort probable que lon assiste à une reprise de Swisscom par un grand groupe européen. «Swisscom est une perle qui intéressera beaucoup de monde», souligne Alexander Mogg, du consultant Mercer.
Toutefois, la réputation pourrait bien être ternie dans le cas dune reprise de Swisscom par un opérateur étranger comme nous le montre le point qui suit sur les actionnaires.
Les actionnaires et la privatisation
Comme nous lavons vu précédemment, une éventuelle privatisation de Swisscom peut entraîner une reprise de lentreprise par un grand opérateur étranger. Daprès un sondage effectué auprès dune quarantaine dactionnaires lors de lAssemblée Générale du 25 avril 2006, il en est ressorti que ce scénario est le plus appréhendé.
Majoritairement contre la privatisation
Les résultats de ce questionnaire nous montrent très clairement que les petits actionnaires sont contre une privatisation. Certes, comme expliqué au point 1.4.2, ils sont à prendre avec précaution vu léchantillon interrogé.
Figure 4
Avis des petits actionnaires envers une privatisation
Source : Yann Cantele
Comme nous pouvons le voir sur ce graphique, 59 % des actionnaires interrogés sont contre la privatisation.
A savoir que sur les 40 actionnaires interrogés, plus dun quart sont aussi des employés de Swisscom. Il convient cependant de les différencier car leurs craintes en tant quactionnaire ne sont pas forcément les mêmes quen tant quemployé.
Craintes des employés
En tant quemployé, la principale peur est bien entendu celle de perdre son emploi. Cette menace est une conséquence indirecte de la privatisation du groupe. En effet, comme nous lavons dit précédemment, la privatisation de Swisscom a de fortes chances dentraîner son rachat par un grand groupe étranger ce qui, pour le personnel, est synonyme de restructuration et par conséquent de licenciement.
Une crainte plus secondaire est celle de ne plus arriver à sidentifier à son employeur. En effet, en suivant toujours la même logique, les employés appartiendraient désormais à un grand groupe mondial qui ne peut en aucun cas, du fait de son envergure, avoir la même politique, la même culture dentreprise quune entreprise nationale, qui, dans lesprit des suisses, appartient à peu à chacun.
Craintes des actionnaires
Les actionnaires interrogés opposés à la privatisation estiment que lavenir de Swisscom sera meilleur avec la Confédération comme actionnaire majoritaire. Une personne sur deux craint en effet que lentreprise ne passe en mains étrangères. 31 % appréhendent le fait que lEtat, déjà fortement endetté, naie plus ces rentrées dargent venant des dividendes. Finalement, 23 % des personnes interrogées estiment quune privatisation menacerait la garantie du service public et que lEtat nait plus de contrôle sur lopérateur.
Figure 5
Les raisons dune opposition des petits actionnaires à une privatisation
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Source : Yann Cantele
La peur qui ressort donc principalement de ce questionnaire est la perte de Swisscom en tant quentreprise nationale. Les actionnaires craignent en effet, par la suite, un désaccord sur la stratégie suivie ainsi quune plus grande volatilité du titre. De plus, lancien opérateur, pour des raisons tant stratégiques quéconomiques, serait probablement dirigé depuis létranger et ne pourrait donc plus défendre les mêmes valeurs qui ont apporté tant de succès à Swisscom durant toutes ces années.
Souveraineté
Une privatisation pourrait aussi entraîner au niveau national des risques économiques, sociaux et politiques. Une majorité du parlement redoute plus particulièrement une vente de Swisscom à létranger. Le service universel et la sécurité nationale courent un danger en cas de crise. En effet, que ce soit larmée, la police, les pompiers ou les ambulanciers, tous utilisent le réseau de Swisscom pour leur communication. De ce fait, une privatisation pourrait causer un problème de souveraineté étant donné que lÉtat ne serait plus maître du réseau de communication nécessaire à la sécurité nationale.
Finalement le projet du Conseil fédéral pourrait également être le prélude à une vague de privatisations amenant une perte de contrôle.
Conséquences sur la réputation
En ce qui concerne la conséquence sur la réputation, les actionnaires sont arrivés à plusieurs conclusions. En cas de privatisation, Swisscom a la possibilité de sétendre à létranger. Bien que la plus grande crainte soit la reprise du groupe par une compagnie étrangère, il reste toutefois une possibilité que ce ne soit pas le cas. Cette situation représenterait une opportunité pour lopérateur historique puisque ce serait loccasion pour lui daccroître sa notoriété (spontanée et assistée) dans le monde entier. Mais le revers de la médaille dans une telle stratégie serait bien entendu que Swisscom accorde plus dimportance à sétendre à létranger quà développer ses services en Suisse. En revanche, si comme le prévoit la majorité des parties prenantes, Swisscom est racheté par un groupe étranger, lopportunité peut se changer en menace. La notoriété sera toujours plus importante pour les raisons expliquées précédemment, mais limage risque quant à elle den pâtir. En effet, comme nous lavons vu au point 4.1.2, les produits suisses sont appréciés pour les valeurs que le « Swissness » communique. Or, le groupe helvétique pourrait plus difficilement sen prévaloir sil passait en mains étrangères.
Nous pouvons donc en conclure que les petits actionnaires interrogés sont majoritairement opposés à la privatisation car ils craignent que leur entreprise ne soit reprise par un groupe étranger. Toutefois une OPA dun opérateur étranger se ferait à un prix plus élevé que le cours boursier et représenterait une plus-value pour les actionnaires. Mais ils semblent être plus attachés à lentreprise quà un gain potentiel. De plus, une privatisation pourrait aussi signifier un engagement de Swisscom à létranger et donc une dilution des valeurs du « Swissness ». Maintenant que nous avons étudié la réputation à travers la marque et les actionnaires, nous allons voir que le cours boursier est également un facteur qui peut nous renseigner sur la réputation dune entreprise.
Le cours boursier comme indicateur de réputation
Le cours boursier est un bon indice pour les entreprises afin de connaître la notoriété et la confiance accordée par les investisseurs. Une entreprise stable, affichant une excellente santé financière ou affichant des possibilités de croissance future sera un investissement plutôt sûr et à faible volatilité. Au contraire, une entreprise à lavenir incertain, fortement endettée ou prenant des risques importants représentera un placement exposé à une forte volatilité permettant de faire des gains conséquents mais également de grosses pertes.
Swisscom : Un titre plus risqué dans lavenir ?
Dans cette partie, nous allons regarder si une privatisation de Swisscom aurait une influence sur la volatilité et donc sur le risque encouru par les actionnaires. Nayant accès aux cours boursiers et la volatilité des titres des plus grands opérateurs que sur les six dernières années, je me suis basé sur la dernière privatisation en date, à savoir France Telecom en septembre 2004. De plus, afin davoir dautres points de comparaison, jai également regardé la volatilité des autres grands opérateurs européen privatisés tels que British Telecom, Deutsche Telekom et Telefonica.
A lheure actuelle, Swisscom est un titre côté au SMI avec, comme actionnaire principal, la Confédération Suisse. Comme nous pouvons le voir sur le graphique ci-dessous, le cours présente une volatilité denviron 10% sur les deux dernières années.
Figure 6
Volatilité de laction Swisscom
Source : Swissquote
Si lon compare cette valeur avec la volatilité du Dow Jones Stoxx Telecom (SXKP) qui est denviron 14%, nous pouvons en déduire quentre 2004 et 2006 il était plus risqué dinvestir dans lindice (qui regroupe les 20 plus grands opérateurs européens) que dans le titre Swisscom. Toutefois, ce résultat doit être relativisé, car en investissant dans un indice on diminue le risque spécifique lié à la valeur (Swisscom en loccurrence).
Le graphique ci-dessous qui compare lévolution de lindice SXKP avec laction Swisscom met en évidence la sous performance de cette dernière par rapport au secteur.
Figure 7
Evolution de laction Swisscom face à lindice SXKP
Source : Swissquote
Volatilité des titres des grands opérateurs de télécommunication
British Telecom
Lopérateur historique britannique a été le premier à être privatisé et ceci en 1983 déjà, afin de libéraliser le marché de la télécommunication et favoriser la concurrence. Comme nous pouvons le voir sur le graphique, sa volatilité est denviron 18,5%.
Figure 8
Volatilité de laction British Telecom
Source : new.quote.com
Telefonica
Il sagit là de lopérateur historique espagnol. Le groupe est principalement actif sur le marché espagnol et sud-américain. LÉtat sest entièrement retiré de lentreprise en 1997. La volatilité du titre est denviron 15 % sur la période.
Figure 9
Volatilité de laction Telefonica
Source : new.quote.com
Deutsche Telekom
Lopérateur allemand a été privatisé en plusieurs étapes. Tout dabord, Deutsche Telekom a procédé à trois augmentations de capital en 1996, 1999 et 2000 durant lesquelles lÉtat allemand na pas pris part. Finalement en 2001, lors du rachat des opérateurs américains VoiceStream et Powertel, léchange dactions entre les entreprises a eu pour effet le retrait de lÉtat en tant quactionnaire majoritaire. Sur le graphique, nous pouvons observer que la volatilité moyenne entre 2004 et 2006 sélève à environ 17,5 %.
Figure 10
Volatilité de laction Deutsche Telekom
Source : Swissquote
France Telecom
France Telecom est lexemple le plus parlant car il sagit de la privatisation la plus récente (septembre 2004) et donc celle qui se rapproche le plus de Swisscom. La participation de lÉtat français ne représente à lheure actuelle plus que 18%. La volatilité se situe vers 21 % sur la période 2004-2006
Figure 11
Volatilité de laction France Telecom
Source : Swissquote
Alors quelle était nettement plus élevée peu de temps avant la privatisation, la volatilité du cours de France Telecom a continuellement diminué durant les mois qui ont suivi. Cela veut-il dire que la volatilité diminue forcément après une privatisation ? On pourrait le croire en regardant le graphique ci-dessus. Cependant, dans le cas de France Telecom, la situation était particulière pour deux raisons. Premièrement, France Télécom était déjà libre de sengager à létranger et pouvait par là même prendre de gros risques. Deuxièmement, elle était fortement endettée par dimportants investissements (acquisition dOrange et licences UMTS).
La privatisation fut donc une bonne nouvelle car elle a permis à France Télécom de procéder plus facilement à une augmentation de capital et donc à un financement moins coûteux.
Pour conclure, jestime quune privatisation de Swisscom aura pour conséquence une augmentation de la volatilité du cours. En effet, comme nous avons pu le voir, le titre de Swisscom a une volatilité 10% alors que tous les autres grands opérateurs européens ont une volatilité bien supérieure (British Telecom 18,5%, Telefonica 15%, Deutsche Telekom 17,5% et France Télécom 21%). Ces entreprises ont misé sur une expansion externe très coûteuse et risquée qui peut cependant être nécessaire pour réaliser des économies déchelle permettant ainsi de compenser les pertes dues à lérosion des prix.
A lheure actuelle, Swisscom peut encore compter sur la Confédération Suisse comme actionnaire majoritaire ce qui contribue fortement à la stabilité du cours boursier. On peut donc tout à fait émettre lhypothèse quune privatisation de Swisscom entraînerait une plus forte volatilité. En effet, le groupe naurait plus la possibilité de se reposer sur la stabilité et la solidité de son actionnaire majoritaire et serait ainsi exposé à de plus gros risques (ex. : son rachat). La réputation de Swisscom, à savoir une entreprise solide et un investissement peu risqué, serait menacée. Pour mémoire, lors de linterview des petits actionnaires, 95% ont répondu quils voyaient Swisscom comme une entreprise solide et 73% ont investi dans lopérateur suisse car ils estiment que cest un investissement peu risqué.
Nous avons vu ici un facteur qui influence bien évidemment le cours boursier mais qui peut également influencer la réputation de Swisscom du point de vue des actionnaires. Dans le point suivant, nous étudierons si finalement, lÉtat, en tant quactionnaire majoritaire, peut avoir une influence négative à travers ses interventions.
LEtat : autorité de réglementation ou actionnaire principal ?
Dans cette partie, nous verrons tout dabord les différentes entités étatiques qui sont en relation avec Swisscom et qui, par conséquent, peuvent avoir un impact sur sa réputation. Dans un deuxième temps janalyserai les répercussions que leurs décisions peuvent provoquer sur le cours boursier et donc sur la confiance dans le groupe.
La Confédération Suisse
La Confédération Suisse est lactionnaire majoritaire de Swisscom avec une participation denviron 62,45% et qui représente aujourd'hui une valeur marchande de lordre de 16 milliards de francs. Elle est donc chargée délaborer la stratégie de lentreprise et de ladapter à lévolution du marché. Toutefois, son intervention du 24 novembre 2005 dans le but dempêcher une participation de Swisscom dans lopérateur Eircom a eu de graves répercussions (démission de CEO, débat médiatique et incertitude sur la croissance future de Swisscom). Le Conseil fédéral a estimé que les décisions prises nont pas violé le processus de conduite des entreprises appartenant majoritairement à lÉtat. Ainsi, les objectifs stratégiques de Swisscom relatifs aux acquisitions à létranger pour 2002-2005 mentionnaient que les participations à létranger ne devaient être prises que si elles contribuaient à long terme, à augmenter la valeur de lentreprise. Le Conseil fédéral a estimé que les projets dacquisition, en particulier dEircom, ne remplissaient pas cette condition.
De plus, il a également estimé que lélaboration dun projet de privatisation occupait le premier plan dans les décisions du 24 novembre. Une cession des actions de lentreprise permettrait en effet déviter les conflits dintérêts auxquels la Confédération sexpose en cumulant les rôles de législateur, dautorité de réglementation, de client important et dactionnaire principal, tout en accordant à Swisscom la liberté dentreprise dont elle a besoin. Cela permettrait également de diminuer le risque que sa position dactionnaire majoritaire lui fait encourir. En effet, Swisscom est lun des principaux biens patrimoniaux de la Confédération et une simple variation de 10 francs du cours de laction du groupe peut générer un bénéfice ou une perte comptable de 380 millions de francs pour la Confédération. Un tel montant dépasse largement certaines sommes faisant parfois lobjet des débats budgétaires au Parlement fédéral.
La ComCom
La commission fédérale de la communication est l'autorité indépendante de régulation du marché des télécommunications. Elle est soumise à la loi sur les télécommunications (LTC) mais nobéit à aucune directive du Conseil fédéral ou du département en ce qui concerne ses décisions. La Commission est indépendante des autorités administratives et elle dispose de son propre HYPERLINK "http://www.fedcomcom.ch/comcom/f/secretariat/secretariat_home.html" secrétariat. Elle informe le public de ses activités et établit chaque année un rapport à l'intention du Conseil fédéral.
Ainsi que le prévoit la loi, la commission a recours à l'Office fédéral de la communication pour la préparation des affaires et lexécution de ses décisions. La commission a par ailleurs délégué une partie de ses tâches à l'OFCOM.
Les activités et principales tâches de la ComCom sont décrites ci-dessous.
Attribution des HYPERLINK "http://www.fedcomcom.ch/comcom/f/concessions/concessions_home.html" concessions pour les opérateurs de services de télécommunication et des concessions dutilisation des fréquences de radiocommunication.
Fixation des conditions dinterconnexion en 1ère instance lorsque les fournisseurs de prestations narrivent pas à un accord.
Octroi des concessions de service universel.
Approbation du plan national dattribution des fréquences et des plans nationaux de numérotation.
Fixation des modalités dapplication de la portabilité des numéros et du libre choix du fournisseur.
Prise de mesures en cas de violation du droit en vigueur et, le cas échéant, retrait de la concession.
La ComCo
La Commission de la concurrence est soutenue par un secrétariat permanent. Ce dernier mène les enquêtes de manière autonome et prépare les décisions de la Commission. Le secrétariat joue également un rôle, essentiellement préventif, de conseiller en matière de concurrence. Par ailleurs, il observe activement les évolutions sur les marchés et sinforme sur la politique de la concurrence au niveau international. La Commission de la concurrence apprécie et décide sur la base de propositions établies par le secrétariat. Sil résulte dune procédure que la concurrence efficace est limitée de manière illicite par un accord cartellaire, par lutilisation abusive dune position dominante ou par une concentration dentreprises, la Commission de la concurrence prend une décision sadressant directement aux auteurs de la limitation. Les questions de concurrence (REKO/WEF) peuvent être contestées et sont elles-mêmes susceptibles de recours de droit administratif au Tribunal fédéral.
Outre la compétence de décision, la Commission de la concurrence a pour tâche dadresser des recommandations et des prises de position aux autorités politiques, ainsi que détablir des avis sur des questions de principe en matière de concurrence. Elle a ainsi la possibilité de rappeler les règles du jeu de la concurrence, dès létablissement de normes, notamment au niveau politique.
Conséquences des événements majeurs de lannée 2005-2006
Dans cette partie, nous allons analyser la répercussion dune décision de lÉtat en tant quactionnaire et la comparer à limpact des différentes interventions des commissions étatiques ou événements au sein de lentreprise.
Tout dabord nous allons décrire lévolution du cours de laction Swisscom. Le graphique qui suit nous permet de constater les importantes variations du cours boursier au cours des 8 dernières années, cest-à-dire dès la libéralisation du marché.
Evolution du cours boursier de Swisscom
En 1998, lors de louverture de capital, laction a été introduite en bourse au cours de 370 CHF. Sa valeur na cessé de croître pour atteindre 738 CHF en mars 2000. Suite à la forte concurrence qui sest établit progressivement en Suisse, laction a fortement diminuée pour atteindre 340 CHF en mars 2001. Actuellement le cours de laction est stable aux environs de 430 CHF.
Figure 12
Évolution de laction Swisscom depuis la libéralisation
Source : Swissquote
Si lon regarde lévolution du titre de Swisscom ces deux dernières années, on remarque que malgré une volatilité plus faible, il na pas suivi la très bonne performance du Swiss Market Index. Alors que le SMI a progressé de près de 50% entre 2005 et 2006, laction de Swisscom a diminué denviron 4%. Ce faible pourcentage na pas été une surprise dans le sens où, comme la exprimé lanalyste du journal CASH, cela fait déjà longtemps quon ne doit pas sattendre à dimportant retour sur investissements avec laction de Swisscom. Lintervention maladroite du Conseil fédéral dans la stratégie de lentreprise de télécommunication na fait quaggraver le cas. Ces deux dernières années particulièrement, laction a été fortement en recul en comparaison à la moyenne du marché.
La mauvaise performance de 2005 est aussi liée au manque de perspectives de croissance. Et quand lex-CEO Jens Alder a cru enfin lavoir trouvé, cest lactionnaire principal qui la rappelé à lordre. Avec linterdiction dun engagement à létranger, la recherche de croissance future est devenue encore plus difficile. Pour les investisseurs privés qui cherchent des titres avec des perspectives de cours solides, celui de Swisscom est devenu encore moins attirant. Toutefois, tant que le groupe paye des dividendes élevés et rachète massivement des actions, les risques de fortes baisses sont limités.
En fin de compte, cette sous-performance, surtout imputable donc au manque de perspective de croissance, est aussi due à certains facteurs que nous avons déjà vus comme les rumeurs de démissions du CEO ou encore le débat médiatique sur la privatisation. Toutefois, je pense quil est quand même nécessaire de comparer entre eux certains événements ayant eu lieu ces douze derniers mois afin de connaître leur impact sur le cours boursier et donc indirectement sur la réputation. Le premier événement majeur, qui a dailleurs fait scandale, est celui de lintervention du Conseil fédéral dans la gestion dentreprise. Le deuxième événement est représenté par les deux sanctions prononcées contre Swisscom par des commissions étatiques ainsi que deux faits majeurs de lannée 2006 (démission du CEO et annonce de bénéfice en baisse). Pour conclure, nous analyserons leurs répercussions sur la valeur boursière afin de savoir si une décision de lEtat, qui peut être évitée par la privatisation, a un plus grand impact quun événement majeur mais relevant de la gestion courante dune entreprise.
Evénements majeurs à fin 2005 et en 2006
Interdiction dengagement à létranger
Pour rappel, le 24 novembre 2005, le Conseil fédéral a empêché Swisscom de poursuivre les négociations en vue de reprendre lopérateur irlandais Eircom. Cette interdiction a relancé les discussions sur une éventuelle privatisation mais a également entraîné Swisscom dans un vif débat médiatique et politique.
Démission du CEO
En désaccord avec la stratégie de Swisscom définie par le Conseil fédéral en matière d'expansion à l'étranger, Jens Alder, CEO de Swisscom, démissionne le 20 janvier 2006. «Le Conseil fédéral a choisi une stratégie différente de la mienne pour Swisscom», a déclaré Jens Alder. En acceptant cette décision, celui qui était le patron de lopérateur historique depuis décembre 1999, a déclaré, «je ne suis simplement plus la bonne personne devant représenter l'entreprise»
Sanction record par la ComCo
Le 21 avril 2006, la ComCo souhaite sanctionner Swisscom avec une amende de 489 millions. La Commission de la concurrence estime que l'opérateur a fait payer trop cher les appels vers son réseau mobile entre avril 2004 et mai 2005. Swisscom facturait en effet ses tarifs de terminaison très légèrement en dessous de ses concurrents alors que son réseau était déjà largement amorti. Par conséquent, la différence de prix aurait du être plus importante.
Sanction de la ComCom confirmée
Chez les opérateurs suisses de téléphonie fixe, seul Swisscom dispose de son propre réseau étendu. Si d'autres opérateurs utilisent ces réseaux, on parle dinterconnections. Lentreprise en question doit alors payer une taxe à Swisscom pour pouvoir utiliser son infrastructure. Le tribunal fédéral a soutenu, le 23 mai, une décision de l'autorité de communication (ComCom) qui a exigé une sanction contre Swisscom pour avoir pratiqué des prix dinterconnections trop élevés entre 2000 et 2003: Le montant de la sanction devrait se situer aux alentours de 180 millions de francs.
Bénéfice semestriel en chute
Swisscom a annoncé le 9 août 2006 un bénéfice semestriel en baisse de 32% qui sélève actuellement à 759 millions CHF.
Cette chute spectaculaire peut s'expliquer par deux phénomènes principaux :
La sanction dinterconnexion. Comme nous lavons dit précédemment, Swisscom a du provisionner 180 millions de francs pour la sanction infligée par la ComCom. Il est donc important de noter que ce phénomène revêt un caractère exceptionnel.
La baisse des tarifs de terminaison mobile. Cet événement a engendré 128 millions de francs en moins à encaisser dans ce secteur. Contrairement au premier cas, il sagit là dun phénomène à prendre en considération sur la durée.
De plus, la division IT Services (informatique), en laquelle Swisscom fonde de grands espoirs, a dû provisionner 49 millions pour «risques contractuels».
Tous les événements que nous venons dévoquer ont un point commun. Ils mettent Swisscom dans une situation difficile et font pression sur le cours de laction. Nous allons essayer de déterminer avec le graphique qui suit laquelle de ces menaces a le plus grand impact.
Figure 13
Évolution de laction Swisscom au cours des douze derniers mois
Source : Swissquote
A laide de ce graphique nous pouvons voir que les décisions de lEtat en tant quautorité de réglementation à travers ses commissions (ComCo et ComCom) ont un faible impact sur le cours boursier. Celui-ci ne baisse en effet que de 1.8% environ suite à la sanction de la ComCo et de 2% pour celle de la ComCom.
Des événements qui interviennent dans la gestion dentreprise telles quune démission du CEO ou une annonce de baisse du bénéfice ont des répercussions légèrement supérieures avec une diminution de 2% et 3% respectivement.
Pour ce qui est de lintervention du Conseil fédéral du 24 novembre 2005, le cours a baissé denviron 3.5% durant les jours qui ont suivi. Il sagit là dun impact significatif qui pourrait être évité si Swisscom était privatisé. Toutefois, je considère quil sagit là dun acte maladroit de la part de lactionnaire principal et que celui-ci a appris de son erreur.
Nous avons donc constaté que les faits de fin novembre ont eu des répercussions somme toute semblable à celles pouvant intervenir dans les affaires courantes dune entreprise. Il me semble toutefois important de mettre laccent sur un autre risque qui me semble plus décisif et qui, je pense, a un effet beaucoup plus important : La médiatisation de Swisscom lors de certaines périodes de lannée, ainsi que le manque de transparence sur sa future stratégie, ont laissé place à des rumeurs. Si nous prenons le mois de janvier, la rumeur dune possible démission du CEO et donc dune incertitude sur lavenir de lentreprise a provoqué une chute denviron 7%. Par ailleurs, le fait dêtre fortement présent dans les médias tout au long de cette saga a nuit à la réputation de Swisscom comme le vote du Conseil des Etats et les divers sondages et débats à lencontre de la privatisation au mois de mai (voir annexe 2). Ces faits ont pénalisé le cours boursier à hauteur de 5%.
Il convient de garder présent à lesprit que les marchés boursiers sont par nature enclins à anticiper. Il est donc difficile de savoir dans quelle mesure les mauvaises nouvelles ne sont pas intégrées dans le cours avant leur annonce.
Conséquences pour la réputation
La réputation est un élément capital pour une entreprise et mérite une attention toute particulière. Tout au long des deux chapitres précédents, nous avons vu différents facteurs qui peuvent influencer la réputation de Swisscom. Les conséquences peuvent être dramatiques et il nest pas forcément possible dy remédier. Je vais tout dabord récapituler les différents facteurs analysés avant démettre les répercussions possibles.
Rappel des facteurs de risque
1er facteur : La marque Swisscom est estimée 4,4 milliards de CHF et est la 8ème marque en Suisse et la première en matière de télécommunication. Il sagit là dun avantage considérable face à ses concurrents et un argument de vente important.
2ème facteur : Le marché de la téléphonie traditionnelle est saturé et lérosion des prix fait chuter les bénéfices. Mais la question se pose de savoir si il est possible de relever ce défi en restant sur le marché suisse et en se montrant novateur ou si il est indispensable de sétendre à létranger
3ème facteur : Swisscom présente une excellente santé financière et est une véritable perle au sein des opérateurs téléphoniques. Avec une ouverture du capital-actions, la possibilité de voir Swisscom passer en mains étrangères est donc fortement probable.
4ème facteur : La Confédération suisse en tant quactionnaire principal apporte une stabilité au cours boursier de Swisscom. De ce fait, la volatilité est très faible. Ce titre nest pas une grosse opportunité de gain mais est bien protégé dune baisse grâce aux larges dividendes et aux rachats dactions.
5ème facteur : Linterdiction de rachat de lopérateur Eircom et le débat qui sen est suivi a eu des conséquences importantes. Le conseil fédéral a été fortement critiqué et il est considéré comme responsable de la baisse du cours boursier et des possibles répercussions sur la réputation. Toutefois, la question sest posée de savoir si limpact de ce conflit dintérêt était plus important quune erreur managériale ou un événement externe.
Possibles conséquences pour la réputation
Une privatisation amènera très certainement des changements au sein de lentreprise que ce soit dans la stratégie et la structure de lactionnariat, mais également dans les valeurs défendues ou la prise de risque. La perception de la marque par les partenaires pourrait très vraisemblablement se modifier et par conséquent la réputation également. Que se soit une reprise par un groupe étranger, un engagement à létranger ou simplement le retrait de lEtat de lactionnariat, les partenaires et plus particulièrement les clients auront peut-être limpression de voir Swisscom sous un autre angle.
La concurrence ne se gênera pas pour profiter de cette situation afin dattirer de nouveaux clients qui ne se sentiraient plus aussi proches de Swisscom. Sunrise a clairement évoqué son ambition de doubler ses parts de marché dici 3-5ans lors de lémission « Mise au Point » du 22 octobre 2006. Il sagirait là dune bonne opportunité afin darriver à leur but. Toutefois, le dernier mot revient au client qui est libre de choisir lopérateur qui lui correspond.
Le Client
Il n'est pas certain que les consommateurs soient perdants lors dune privatisation. Ce seront eux qui choisiront lopérateur qui offrira la meilleure prestation alliant innovation et meilleur rapport qualité/prix. Mais pour linstant, que ce soit pour la téléphonie mobile, la téléphonie fixe ou lInternet, loffre des différents fournisseurs reste très homogène en Suisse. Les offres, les prix et les options proposées se ressemblent fortement et ne motivent pas souvent les clients à changer dopérateur. De plus, même si dans labsolu les clients tendent à demander des prix plus bas, il semble quils restent très fidèles à leur opérateur.
Swisscom profite de cette fidélité, qui émane aussi de son excellente réputation. Toutefois, comme nous lavons vu tout au long de ce travail, cette réputation et donc cette fidélité sont dues au fait dêtre lopérateur historique suisse, dêtre novateur et le leader du marché. De plus, Swisscom est responsable de la couverture téléphonique sur le territoire suisse ainsi que des publiphones qui lui assurent une publicité permanente. Cependant, une privatisation pourrait changer la perception des clients de la marque Swisscom en particulier si elle passe en mains étrangères. La réputation serait sans aucun doute ternie et certains clients pourront changer dopérateur.
Il ne faut néanmoins pas oublier quil ne sagit là que dhypothèses. Il est très difficile de prévoir une évolution future mais encore plus lorsquil sagit dévaluer un bien qualitatif. Par ailleurs, il est difficile voire impossible de déterminer à lavance le comportement humain. Mais le risque de réputation peut être diminué si il est bien géré. Ce qui mamène à formuler les recommandations qui suivent.
Recommandations
La réputation est une notion subjective et difficilement quantifiable. Il nest pas réellement envisageable de lassurer afin de la protéger. Toutefois, il est possible de prendre des mesures afin de diminuer les risques encourus ou, du moins, pour minimiser leur impact.
Mesure structurelle
Tout dabord, la responsabilité de la réputation dentreprise a souvent relevé de la responsabilité du CEO ou du département Communication interne, ceci alors que les risques traditionnels, tels que le risque de change ou l'assurance ont été du ressort du risk manager. Pourtant le risque de réputation se situe à mi-chemin. Il devrait donc être géré par une équipe ayant une fonction transversale dans lorganigramme. Celle-ci comporterait typiquement un représentant des fonctions suivantes : Communication, relations clientèle, relations investisseurs, service juridique, opérations, affaires publiques et gestion des risques. Elle serait idéalement présidée par le CEO ou le président du Conseil dadministration.
Mesure sur la communication
Par ailleurs, une mauvaise gestion de crise peut avoir des répercussions importantes sur la réputation. Les principaux symptômes lors d'une crise ont très souvent été :
Manque d'information
Méfiance grandissante des consommateurs
Attention accrue de la presse et des médias
Perte de confiance parmi les actionnaires
Pression commerciale et/ou politique accrue
Si nous prenons lexemple des événements du 24 novembre 2006, on saperçoit quun grand nombre des symptômes cités ci-dessus étaient présents. Quil sagisse de limportante pression politique, du fort débat médiatique qui sen est suivi ou encore de la baisse du cours boursier due à la perte de confiance des investisseurs. Toutes ces répercussions ont eu comme point dorigine lintervention maladroite du Conseil fédéral. Cest du moins ce quaffirment certains analystes et journalistes. De plus, le manque de transparence durant cette polémique a favorisé lapparition de certaines rumeurs, dont un possible retrait du CEO Jens Alder. Elles ont fortement pénalisé lévolution boursière et mis à mal la réputation de Swisscom. Même si en fin de compte le CEO a démissionné, cette annonce officielle a redonné confiance aux investisseurs et le titre a de nouveau gagné de la valeur.
Nous pouvons en conclure que la gestion de la réputation est peu, voire pas du tout prise en compte chez Swisscom. Les causes citées ci-dessus sont connues de tous les risk managers, tous les ouvrages sur la gestion de réputation y faisant référence. Malgré cela, la grande majorité des entreprises ny prête pas assez attention, notamment à la notion de transparence. De plus, Swisscom estime que le risque de réputation nest quexterne alors quune mauvaise gestion interne peut aussi avoir des répercussions.
Une crise peut intervenir à nimporte quel moment et aucune entreprise ne peut y échapper. Toutefois, de nombreux ouvrages, notamment « Mastering Risk » du Financial Times, proposent quelques éléments permettant de diminuer le risque dentacher la réputation lors dune crise.
Plan daction prédéfini
Communication rapide
Accès à linformation nécessaire
Message cohérent de la direction
Savoir admettre ses erreurs
Stratégie de rétablissement précise
Comme nous pouvons le constater, la communication a un rôle prédominant dans la protection de la réputation. De ce fait, les événements du 24 novembre 2005 et les rumeurs engendrées auraient pu être, sinon évitées, du moins minimisées, ceci grâce à une communication de crise appropriée. De même, lors dune privatisation, les craintes des actionnaires, employés et clients pourraient être notablement réduites par le biais dune campagne de communication adéquate, afin de rassurer les partenaires et mettre en avant les bénéfices dune telle opération.
Conclusion
Pour conclure, il ne me semble pas que la privatisation doive être la préoccupation principale de Swisscom pour le moment. A lheure actuelle en effet, lentreprise doit faire face à dautres menaces plus importantes, comme la concurrence accrue de Cablecom et la libéralisation du dernier kilomètre. Elle doit relever ces défis afin de maintenir ses parts de marché et dêtre à laffût des progrès technologiques. Pour linstant, Swisscom jouit dune excellente réputation auprès du peuple suisse, ses clients, qui voit en elle une entreprise solide et novatrice, proche de ses origines.
Cependant, la privatisation pourrait être une opportunité pour Swisscom sur le plan financier, stratégique, organisationnel ou encore social. Ceci car un retrait de la Confédération suisse de lactionnariat de Swisscom permettrait à lopérateur délargir sa marge de manuvre entrepreneuriale. Cela permettrait également déliminer les conflits dintérêt entre un actionnaire principal qui doit veiller à accroître la valeur de lentreprise et un législateur, autorité de surveillance de surcroît, qui doit contrôler et réglementer le marché ; et un client important qui souhaite diminuer ses factures.
De plus, la privatisation permettrait à Swisscom de sétendre à létranger et dy trouver de nouvelles sources de revenu compensant lérosion des prix. La bonne gestion de lentreprise, et la santé financière qui en découle, est importante pour léconomie suisse ; car ce sont les entreprises saines et dynamiques qui créent des emplois.
Il mapparaît enfin que la privatisation serait délicate pour la réputation de Swisscom. Comme vu précédemment, la réputation actuelle est fortement liée à la participation de lEtat. Tant lattrait dun tel investissement que la volatilité du cours boursier ou encore la perception de la marque par les clients sont impactés par cette participation majoritaire. De plus, le peuple suisse estime que Swisscom fait partie du patrimoine et donc appartient un peu à chacun. Il est donc primordial de gérer et minimiser les facteurs de risque vu dans ce rapport avant de sengager dans une procédure de privatisation. La réputation est un bien de grande valeur, mais il est très fragile.
Je terminerais en insistant sur limportance de la gestion du risque de réputation. Une bonne maîtrise des autres risques savère nécessaire mais ne peut cependant pas garantir à elle seule lélimination de tous les facteurs qui pèsent sur la réputation. Cest pourquoi le risque de réputation nécessite une gestion individualisée. Le moindre incident ou, dans ce cas précis, une privatisation précipitée sans mesures accompagnatrices peuvent ternir une réputation bâtie durant de nombreuses années.
Bibliographie
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WESTPHALEN, Marie-Hélène, Communicator, 4ème Édition, Paris, 2005, 51-64.
Support de cours:
Hauri, Patrick. Risk Management. Genève : HEG, 2006.
Articles de périodique :
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NEBEL, Pierre. Les vraies menaces. Lhebdo, 2005, no 48, p.60.
NEBEL, Pierre. Sétendre à létranger serait trop coûteux. Lhebdo, 2006, no 14, p.62.
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Annexe 1
Chronologie du débat médiatique
Il faudra combattre pour privatiser Swisscom (24.11.2005) Décidé à céder sa majorité dans Swisscom, le gouvernement rencontrera une solide opposition au Parlement, estime un expert interrogé par swissinfo.
Le projet de privatisation de Swisscom divise (24.11.2005) L'économie et la droite applaudissent le projet de privatisation de Swisscom. La gauche et les syndicats brandissent la menace du référendum.
Non à l'expansion de Swisscom à l'étranger (25.11.2005) Le gouvernement s'oppose à ce que l'opérateur téléphonique suisse achète des participations à l'étranger, tant que lui-même sera majoritaire.
Swisscom plie devant le gouvernement (05.12.2005) Le groupe suisse de télécommunications à cédé à la pression exercée par le Conseil fédéral et interrompu ses négociations visant au rachat de l'irlandais Eircom.
Swisscom «doit s'étendre à l'étranger» (05.12.2005) Pour Jens Alder, Swisscom a subi des «dommages significatifs» et doit, pour survivre, reprendre ses projets d'acquisitions étrangères.
Swisscom critique le Conseil fédéral, mais plie (05.12.2005) Swisscom va élaborer une nouvelle stratégie en phase avec les volontés du Conseil fédéral.
Le personnel de Swisscom réagit (06.12.2005) Les employés de Swisscom ont adopté une résolution contre la privatisation du leader suisse des télécommunications voulue par le gouvernement.
L'avenir de Swisscom divise le parlement (14.12.2005) La gauche et les démocrates chrétiens menacent de lancer un référendum si le parlement approuve la privatisation de l'opérateur de télécoms Swisscom.
Une liberté conditionnelle pour Swisscom (21.12.2005) Le gouvernement a dévoilé mercredi les «grandes lignes» de son projet de privatisation de l'opérateur de télécommunications Swisscom.
Le patron de Swisscom «a perdu sa crédibilité» (20.01.2006) Pour le président du conseil d´administration de Swisscom, le directeur général Jens Alder - qui a démissionné vendredi - avait perdu sa crédibilité.
Une action Swisscom à vocation populaire (25.01.2006) Dans le cadre de la privatisation de Swisscom, le gouvernement souhaiterait céder ses actions à un cercle de repreneurs aussi large que possible.
Le référendum menace (03.03.2006) Les plans de privatisation de Swisscom se heurtent à une grande résistance. La procédure de consultation lancée par le gouvernement recueille même des contestations parmi les partis bourgeois.
Privatisation de Swisscom : Berne sen tient à lessentiel (17.03.2006) Le Conseil fédéral veut s'en tenir au principe de la cession intégrale de la participation de la Confédération dans Swisscom. Il a renoncé à l'idée de l'action populaire.
Le patron de Swisscom appuie la privatisation (09.04.2006) Dans la «NZZ am Sonntag», Carsten Schloter soutient la stratégie voulue par le gouvernement pour l'opérateur historique (télécommunications).
Premier revers pour la privatisation de Swisscom (10.04.2006) La commission des télécommunications propose au Conseil national de rejeter le projet du gouvernement qui prévoit la privatisation de l'opérateur téléphonique.
Les Suisses contre la privatisation totale de Swisscom (05.05.2006) S'ils devaient voter aujourd'hui, 56% des Suisses refuseraient la privatisation totale de l'opérateur historique. Seuls 25% l'approuveraient. Et 19% seraient indécis.
Les députés ne veulent pas privatiser Swisscom (10.05.2006) Par 99 voix contre 90, les députés de la Chambre basse du Parlement ont refusé d'entrer en matière sur le projet gouvernemental de privatisation de Swisscom.
On reparle de la privatisation de Swisscom (20.05.2006) Le gouvernement pourrait devoir plancher une nouvelle fois sur le dossier de la privatisation totale de l'opérateur Swisscom.
Le projet de privatisation de Swisscom aux oubliettes (07.06.2006) Après les députés en mai, les sénateurs ont à leur tour refusé mercredi d'entrer en matière sur le projet gouvernemental de privatisation de Swisscom. Qui est donc enterré.
Annexe 2
Résumé démissions télévisées du 5-11 mai 2006
En vue du vote sur la privatisation du Conseil National, le débat médiatique est au plus fort. Je vous récapitule les émissions télévisées qui sy consacrent.
Le 19h00 sur la TSR1 et Forum sur la RSR, vendredi 5 mai 2006
Suite au sondage SSR Idée suisse, les Suisses ne veulent pas de la privatisation de Swisscom. Ils ont été 56% à vouloir le statut quo. 25% des sondés étaient favorable à la privatisation et 19% étaient indécis. Les personnes interrogées craignent principalement que le service public ne soit plus garanti dans les régions périphériques ainsi que la fin des retombés financière de Swisscom à la Confédération.
Toutefois, une privatisation partielle trouve une meilleure opinion auprès des Suisses. Ils sont 56% à être favorable que la Confédération ne garde plus quune minorité de 33% dans le capital social de Swisscom. 31% des sondés y sont par contre opposés et 13% indécis.
Christian Levrat PS/FR est satisfait de ce résultat. Il estime que le peuple suisse est du même avis que son parti et quune privatisation de Swisscom entraînerait irrémédiablement vers une vente à létranger de lopérateur suisse. De plus, il est convaincu quà lavenir la recherche de bénéfice passera avant le maintien et le développement du service public et que ce dernier sera donc négligé. Il craint donc pour lévolution du service universel et du développement de celui-ci dans les régions périphériques.
Toutefois Jean-René Germanier Radical/VS estime que les craintes sont infondées. Le service public est garanti dans la Constitution et quil ny a pas de souci à se faire de ce coté là. Il pense aussi que pour assurer que le réseau internet à haut débit soit accessible partout dans le pays, il suffirait dadopter une motion légale qui oblige les opérateurs à investir dans lentretien de ce domaine. De plus, la distribution des licences se fait tous les 5 ans et il est donc facile de plus octroyer de licence à ceux qui ne souhaitent que profiter du marché suisse et qui ninvestissent pas.
Yvan Perrin/UDC pense quil est nécessaire de privatiser Swisscom afin de leur permettre davoir des perspectives de croissance dans le futur. Le marché suisse est trop petit à moyen terme. Les bénéfices font irrémédiablement baisser avec la concurrence qui se fait de plus en plus menaçante. On doit permettre à Swisscom de sétablir dans certaines activités à létranger. Ceci représente évidemment un risque industriel majeur que la Confédération ne doit pas prendre. Donc une privatisation est nécessaire. Mais pour en revenir à cette question du service universel, il estime quil faut simplement régler ce problème en étiquetant des lois.
Tagesschau - SF1 10 mai 2006
Statut quo pour Swisscom. Le Conseil National a rejeté par 99 voix contre 90 pour une entrée en matière en vue dune éventuelle privatisation. Cette décision a été prise principalement car les conseillers craignaient pour une vente à létranger de Swisscom, une détérioration du service public, une éventuelle perte demploi et une certaine inquiétude au niveau de la sécurité des communications de la police et de larmée. Carsten Schlotter (CEO Swisscom) nest pas surpris par ce résultat au vue des récents débats et sondages. La privatisation totale devrait être donc définitivement oubliée pour linstant mais pourrait être dactualité à nouveau en 2008 après les élections législatives.
Rundschau SF1 11 mai 2006
Vu que Swisscom ne peut croître que de façon très restreinte à létranger et que le marché suisse est pratiquement saturé dans les activités traditionnelles, Swisscom est obligé de toujours proposer de nouveaux produits et services afin daméliorer leur chiffre daffaires.
Le parlement ne facilite pas la tâche à Swisscom avec ce refus de privatisation. Il a déjà causé beaucoup de dégâts avec le refus de sengager à létranger et plus particulièrement en Irlande. La concurrence rit face à cette période tumultueuse que traverse lopérateur téléphonique nationale et en profite, en particulier Cabelcom qui sest engagé dans la téléphonie mobile.
En tout cas, le mangement de Swisscom déplore cette situation en suspens qui perturbe légèrement la stratégie dexpansion.
Annexe 3
Questionnaire pour les actionnaires
Swisscom und eine Privatisierung
Sexe : FORMCHECKBOX Homme FORMCHECKBOX Femme
Age : FORMCHECKBOX 18-30 ans FORMCHECKBOX 30-50 ans FORMCHECKBOX 50-65 ans FORMCHECKBOX + 65 ans
Für welche Gründe haben Sie in Swisscom investiert
FORMCHECKBOX Sichere Investition / Unternehmen FORMCHECKBOX Schweizer Firma
FORMCHECKBOX Gute Ergebnisse in der Vergangenheit FORMCHECKBOX Staatliche Sicherheit
FORMCHECKBOX Höhe Dividenden
FORMCHECKBOX Grosses potential in der Telekomunicationsbranche
2. Sind sie auch Kunde bei Swisscom
FORMCHECKBOX Fixe FORMCHECKBOX ADSL
FORMCHECKBOX Mobile FORMCHECKBOX Non
3. Was denken Sie von den veröffentlichen Ergebnissen
FORMCHECKBOX Sehr zufrieden FORMCHECKBOX Könnte besser sein
FORMCHECKBOX Zufrieden FORMCHECKBOX Nicht zufrieden
4. Was denken Sie vom Unternehmen Swisscom
FORMCHECKBOX Solides Unternehmen FORMCHECKBOX Nicht mehr so stark
FORMCHECKBOX Staatliches Unternehmen FORMCHECKBOX Marktleader
FORMCHECKBOX Zuständig für die letzten Km FORMCHECKBOX Konkurrenzfähig
FORMCHECKBOX Muss mehr für die Kunden tun FORMCHECKBOX Innovativ
FORMCHECKBOX Teuer im vergleich FORMCHECKBOX In der defensive mit der Konkurrenz
5. Was ist Ihre Meinung über eine mögliche Privatisierung
FORMCHECKBOX Dafür FORMCHECKBOX Dagegen
FORMCHECKBOX Garantie für Wachstum FORMCHECKBOX Keine staatliche Kontrolle
FORMCHECKBOX Bessere Ergebnisse FORMCHECKBOX In fremden Händen
FORMCHECKBOX Druck auf die Preise FORMCHECKBOX Keine Garantie für den Service Public
FORMCHECKBOX Bessere Angebote FORMCHECKBOX Keine Staatliche Einnahme mehr
FORMCHECKBOX Höher Aktien Kurs FORMCHECKBOX Grosse Investitionen
Annexe 4
Rapport dentretien avec la ComCom
Personne de contact : Peter Bär, secrétaire général
1) Que fait la ComCom?
Elle soccupe damener plus de concurrence sur le marché. Elle est complètement indépendante de la politique étatique afin de lui assurer une plus grande liberté et marge de manuvre. La ComCom existe depuis 1998 lors de la libéralisation de la télécommunication. Depuis elle soccupe principalement doctroyer les concessions UMTS, mobile, fréquence, le service public, etc.
2) Quels sont vos contacts avec Swisscom ?
Elle est principalement en contact lors de loctroie de concession, des litiges, des inter connectivité mais aussi pour des consultations sur certains sujets ou des procédures. Il est aussi possible que la ComCom soit en contact avec Swisscom lors de conférence, entretien sur des problèmes ou des discussions sur lévolution du marché de la télécommunication.
3) De façon régulière ou seulement en cas de problème?
De façon irrégulière mais principalement lors dirrégularités.
4) Quels problèmes sont possibles ? Y a-t-il aussi des sanctions?
De mauvais tarifs pratiqués envers les concurrents sur le service publics ou dans les cabines téléphonique par exemple en 2000 mais les sanctions sont rares. Toutefois, une sanction à hauteur de 2 millions a été prononcée en 2002 pour utilisation dinformations confidentielles des abonnés.
5) Est-ce la ComCom qui décide du montant de la sanction?
Non cest loffice de la communication (Ofcom) qui soumet une sanction. La ComCom prendra une décision sur cette base avant dinformer laccusé qui peut faire appel devant le tribunal fédéral.
6) Est-ce quune privatisation de Swisscom à un impact sur le travail de la ComCom?
Non, Swisscom est simplement perçu comme un opérateur parmi tant dautres. Toutefois, il est certain quen étant le leader du marché et possédant une position dominante, cela représente plus de travail.
7) Etes-vous pour ou contre une privatisation?
Pour la privatisation, afin de favoriser la concurrence. De plus, cela permettra déviter un conflit dintérêt qui existe pour le moment au sein de lEtat qui légifère dans le domaine de la télécommunication tout en possédant une majorité dans lentreprise.
8) Quel est la réputation de Swisscom vis-à-vis de la ComCom?
Bonne, il sagit là dun grand opérateur qui respecte loi et concessions. Swisscom est bien géré et offre de bonnes prestations. Toutefois, elle tente parfois de profiter de sa position dominante sur le marché ce qui va à lencontre de la libre concurrence.
La Comcom souhaite plus de concurrence sur le marché alors que ce nest pas dans lintérêt de Swisscom.
9) Quel est selon vous limpact de la ComCom sur limage de Swisscom?
Leffet peut être positif comme négatif. Positif car si Swisscom obtient à nouveau une concession sur un domaine, cela veut dire que cest une entreprise sérieuse et qui répond aux normes. Négatif lors de procédure comme pour les prix injustifiés pratiqués contre les autres opérateurs.
10) Que pensez-vous de la réputation de Swisscom?
Dans le service public, il est sûr quelle profite dun gain de réputation car elle est plus présente dans lactualité ou tout simplement dans le paysage (Publiphone).
Dans le mobile, sa réputation est très forte. Elle possède 2/3 des abonnés en Suisse et sa clientèle est très fidèle. Ils ont su mettre en avant des arguments comme des tarifs inférieurs pour les appels au sein du réseau Swisscom, le meilleur réseau par sa qualité.
11) Avez-vous aussi un impact sur la réputation de Swisscom?
Oui, nos décisions peuvent avoir une petite influence, sur le cours boursier par exemple.
Annexe 5
Rapport dentretien avec la ComCo
Personne de contact : Stefan Renfer, conseiller avocat
1) Que fait la ComCo?
Elle soccupe de favoriser la libre concurrence et lutte donc contre les accords entre les entreprises (Cartel), labus de position dominante (monopole) et les fusions qui mèneraient à une restriction de la concurrence.
2) Quels sont vos contacts avec Swisscom?
Elle est principalement en contact avec les avocats de Swisscom lors de procédure en son encontre mais aussi avec les dirigeants lors de présentation technique.
3) De façon régulière ou seulement en cas de problèmes ?
Principalement lors de plaintes.
4) Quels problèmes sont possibles ? Y a-t-il aussi des sanctions ?
Comme par exemple pour lADSL, le dernier km ou encore linter connectivité. Oui, il peut y avoir des sanctions mais celles-ci ne sont pas publiées tant quelles ne sont pas définitives. La dernière en date est une proposition de sanction de 489 millions pour avoir facturé trop cher les appels vers son réseau mobile entre avril 2004 et mai 2005. La sanction nétait pas définitive mais Swisscom la rendu publique.
5) Est-ce la ComCo qui décide du montant de la sanction?
Oui, nous faisons une proposition qui est transmise à Swisscom. Celle-ci peut laccepter ou alors aller devant le Tribunal Fédéral pour la contester.
6) Est-ce quune privatisation de Swisscom aurait un impact sur le travail de la ComCo?
Non, pas dans les procédures habituelles. Mais cela éviterai un conflit dintérêt qui existe pour le moment au sein de lÉtat car dune part, il établit des règles et fait de larbitrage, et dautre part il est aussi lactionnaire majoritaire de cette société.
7) Êtes-vous pour ou contre?
Pour la privatisation, afin de favoriser la concurrence et éviter ce conflit dintérêt.
8) Quel est la réputation de Swisscom vis-à-vis de la ComCo?
Ni bonne ou mauvaise, certes il y a beaucoup de procédures à lencontre de Swisscom mais cest tout à fait normal vu que cest le leader du secteur et que la société occupe une position dominante sur le marché.
9) Quel est selon vous limpact de la ComCo sur limage de Swisscom?
Elle est assez importante car il y a la crainte dêtre accusé dabus de position dominante ou autres pratiques qui vont à lencontre de la concurrence. Donc il y a toujours un souci de communication de la ComCo et nest rendu publique que lorsque la procédure est bouclée.
10) Que pensez-vous de Swisscom?
Cest une entreprise stable, fiable et un bon employeur. Il sagit de « LA » société de la télécommunication en Suisse. Swisscom est sans doute une des marques les plus connues en Suisse. Il est fort probable que lors dune privatisation lactionnariat devienne étranger, que ses valeurs ne soient plus défendues et que pour cette raison la marque et limage changent.
Annexe 6
Historique de la télécommunication en Suisse
La naissance des télécommunications suisses intervient le 15 juillet 1852 avec l'ouverture du premier service télégraphique public entre Saint-Gall et Zurich. En 1878, après linvention du téléphone par lAméricain Bell, le monopole de la Confédération comprend désormais également la téléphonie mais le principe des concessions privées est cependant reconnu. Le téléphone est introduit dans tous les cantons suisses dès 1896 mais la 1ère et 2ème guerre mondiale ralentissent la croissance de ce marché tout en favorisant la construction du réseau.
En 1948, la téléphonie se développe en Suisse et on compte déjà 500'000 abonnés et le double 10 ans plus tard. En 1975, les entreprises PTT décident d'introduire un réseau de téléphonie mobile pour les véhicules (Natel = Nationales Autotelefonnetz ou réseau téléphonique automobile national). Il sagit là du début de lère de la téléphonie mobile en Suisse. En 1983, le réseau Natel B est mis en service. L'ancêtre du portable d'aujourd'hui était un radiotéléphone portable de 12 kg dans un coffret et seulement 4 ans plus tard sera lancé le réseau Natel C qui va ouvrir la voie à la téléphonie mobile moderne.
En 1989, les PTT élaborent une nouvelle stratégie d'entreprise en distinguant très nettement les différents domaines dactivités stratégiques. La Poste et Telecom PTT se concentrent progressivement sur leurs propres marchés.
Dans les années 90, une libéralisation du marché de la télécommunication qui était jusquà présent un monopole d'état quasi exclusif intervient progressivement. L'évolution technologique fulgurante et une volonté politique de "démocratisation" oblige la Communauté Européenne à libéraliser les différents marchés des télécommunications afin d'en améliorer les structures et la compétitivité, et ceci en deux étapes : premièrement le trafic des données, puis deuxièmement, aux 1er janvier 1998, le téléphone. Le 1er octobre 1997, le monopole juridique des Telecom PTT en matière de télécommunications tombe avec la libéralisation du marché. Telecom PTT dévient Swisscom et prend le statut d'une société anonyme. Elle est définitivement passée de sa situation de monopole à un statut d'entreprise permettant d'autres opérateurs de télécommunications, en concurrence avec Swisscom, d'offrir aussi leurs produits et services sur ce marché.
Annexe 7
Évolution d'une marque d'entreprise
INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/82630B8D-E8EF-4662-B94A-9490FC704AC8/0/Ueberuns_Marke_Logo_1_1923.jpg" \* MERGEFORMATINET 1923 à 1927. Pour la première fois, une illustration apparaît sur les pages de titre des rapports annuels de l'administration des postes suisses et de l'administration des télégraphes et des téléphones suisses. INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/B0D9D06B-4EC8-4D3F-BEAE-0320BA989374/0/Ueberuns_Marke_Logo_2_1927.jpg" \* MERGEFORMATINET 1927 à 1929. La Poste et les services du téléphone et du télégraphe sont regroupés sous une administration commune. INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/9DCD6543-F493-4FF9-9714-83043CA7BED0/0/Ueberuns_Marke_Logo_3_1929.jpg" \* MERGEFORMATINET 1929 à 1931. Le logo rectangulaire fait son apparition. Sur la variante des services du télégraphe/téléphone apparaît toujours le mât télégraphique. INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/F968B3D2-39A0-4005-9DD9-4A223A809DBB/0/Ueberuns_Marke_Logo_4_1931.jpg" \* MERGEFORMATINET 1931 à 1936. Le cor postal ne représente plus seulement les services postaux, mais englobe également le téléphone et le télégraphe. INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/38AE7DD0-DF06-4E10-9B33-CFC8C5A079D7/0/Ueberuns_Marke_Logo_5_1936.jpg" \* MERGEFORMATINET 1936 à 1939. Pour la première fois apparaît dans le logo l'abréviation PTT pour Poste, Télégraphe et Téléphone. INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/F91F71BD-8AA7-4667-8A2A-7025448698A3/0/Ueberuns_Marke_Logo_6_1940.jpg" \* MERGEFORMATINET 1940 à 1993. Le cor postal disparaît. Le message transmis par le logo se concentre désormais sur la "Suisse" et les "PTT". INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/AC22B3CB-B1D5-4684-96D4-8A03B54FB519/0/Ueberuns_Marke_Logo_7_1982.jpg" \* MERGEFORMATINET 1982 à 1997. Un graphiste du service des timbres de la Poste joue avec les deux éléments que sont la croix suisse et les PTT et offre au logo un nouveau visage plus moderne. INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/7DA98F13-0BDA-4936-9C8F-6D9B8538A433/0/Ueberuns_Marke_Logo_8_1993.jpg" \* MERGEFORMATINET 1993 à 1997. Le secteur des télécommunications exprime sa propre identité avec une variante de logo dans laquelle le nom TELECOM domine. INCLUDEPICTURE "http://www.swisscom.com/NR/rdonlyres/BF4D5BA7-E636-4BD8-88AD-0EC7AF7615AE/0/Ueberuns_Marke_Logo_9_1997.jpg" \* MERGEFORMATINET 1997. Le secteur des télécommunications devient une société anonyme cotée en Bourse et baptisée Swisscom. Il constitue un élément central de l'identité visuelle de la marque Swisscom.Annexe 8
Composition de lindice Dow Jones Stoxx Telecom
Annexe 9
Organigramme du Risk Management chez Swisscom
Annexe 10
Risk Management System chez Swisscom
Annexe 11
Risiko Atlas de Swisscom
ou « last mile ». Fil de cuivre reliant chaque prise téléphonique à la centrale
http://www.dossiersdunet.com/rubrique32.html
Voir aussi en annexe 1 et 2
Questionnaire en annexe 3
Commission de la concurrence
Commission de la communication
Résumés des interviews en annexe 4 et 5
Prix payé par un opérateur pour lutilisation dun réseau concurrent
Cabines téléphoniques publiques
Asymmetric Digital Subscriber Line et qui fait référence à lInternet à haut débit
Voir aussi lhistorique en annexe 6 et 7
Office fédéral de la communication
Desserte du service de base sur tout le territoire
www.vernimmen.net
www.vernimmen.net
http://www.csa-fr.com/solutions/RSA.pdf
Financial Times Stock Exchange
http://www.swissinfo.org/fre/swissinfo.html?siteSect=881&sid=6696342
Tribune de Genève, 09.12.2005 et lHebdo, 06.04.2006
Le Temps, 26.11.2005
lHebdo, 01.12.2005
24 heures Région La Côte, 02.03.2006
lHebdo, 01.12.2005
Universal Mobile Telecommunications System (3G technologie)
lHebdo, 01.12.2005
Swiss Market Index
www.stoxx.com/incoming_data/change_files/change_file_tls_europe.xls
Composition exacte de lindice en annexe 8
http://www.efd.admin.ch/00468/index.html?lang=fr&msg-id=4960
La Vie économique, 01.05.2006
Cash, 05.01.2006
Voir aussi la structure actuelle de Swisscom en annexe 9 et 10
Voir annexe 11
Privatisation de Swisscom : un risque pour la réputation ?CANTELE Yann PAGE 2/ NUMPAGES 81
La privatisation de Swisscom sous langle du risque de réputationCANTELE Yann PAGE 73
La privatisation de Swisscom sous langle du risque de réputationCANTELE Yann PAGE 1
Bénéfice en chute
Sanction confirmée par le TF
Sanction de la ComCo
Démission du CEO
Interdiction dengagement à létranger