Trente glorieuses - Td corrigé
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u vocabulaire des traitements de la toxicomanie et de lalcoolisme. Cependant ses racines sont multiples, il appartient tout dabord au vocabulaire de la morale et de la religion, puis à celui de la médecine, de lhistoire naturelle, de la politique (on finira par lui préférer le terme dabstentionnisme) et de la littérature. Il faut aussi mentionner son usage particulier dans le cadre de la théorie psychanalytique. Il se trouve donc à la croisée de contextes socio-historiques divers et de domaines de recherches qui nont pas toujours fait bon ménage. La tension sest fait plus vive notamment entre lhéritage moral et la perspective médicale lorsque apparu au cours du 19éme siècle les termes alcoolisme, alcoolique (cest avec Magnus Huss que livrognerie entre en médecine) et le qualificatif abstinent, appliqué à une personne qui sabstient de consommer de lalcool. La réduction qui sopère à ce moment là entre un produit et une conduite limitera la réflexion à venir en matière de traitement des problèmes liés à la sur-consommation dalcool puis à celle des drogues qui deviendront illégales (le concept de toxicomanie apparaît en 1885).
Les différentes impasses auxquelles ont aboutis une gestion strictement médicale, puis uniquement pénale et finalement le mélange des deux, demandent de reprendre à nouveaux frais les questions sociales, politiques, économiques, psychologiques, philosophiques, éthiques, liées à la consommation des psychotropes (légaux ou non). Et par conséquent de revoir le ou les sens possibles du concept dabstinence. Lévolution historique de lusage des drogues et par conséquent de la gestion socio-politique, puis socio-sanitaire des drogués a placé ces derniers dans la position soit du délinquant, soit du malade. Deux positions qui peinent à reconnaître la dimension dautodétermination à lautomédication de lusager. Démarche qui, il faut bien ladmettre, met à mal le pouvoir du juge et du médecin. Lintervention de la loi comme celle de diverses thérapeutiques sanctionnant létat de dépendance, ou souhaitant soigner celui-ci ont le plus souvent fait de labstinence une fin en soi, une disposition antérieure à rétablir, alors quil sagirait plutôt de voir en elle un moyen et un processus, si lon souhaite que ces derniers deviennent une fin, ou une valeur, pour la personne dépendante. Labstinence comme objectif à atteindre par des voies légales (punir et/ou soigner), médicales (sevrer, soigner, guérir), éducatives (accompagner, éduquer, former), ou autres, se trouve donc questionnée depuis quelques années et senrichira par la reconnaissance que ces mêmes domaines accorderont à lévaluation de lensemble des démarches issues de leurs analyses. Une approche plus modeste, pragmatique est peut-être mieux à même dentendre et de respecter le paradoxe des conduites de dépendance contemporaines. Labstinence comme moyen porte son attention sur les liens qui unissent les consommateurs à leurs produits (physiologiquement, psychologiquement, historiquement, culturellement, etc.), sur les comportements et le sens quils leur donnent dans les contextes actuels et passés. La capacité de gérer ces différentes composantes replace le concept dabstinence et lensemble des acteurs quil concerne dans une perspective de responsabilisation vis à vis deux-mêmes et de la société. Cette gestion va des produits aux conduites pour finalement arriver aux éléments subjectifs (émotions, pensées, actions) de la vie des consommateurs. Le processus dabstinence représente aujourdhui un moyen (multifonctionnel) capable daider les personnes pharmacodépendantes (OMS, 1969) à prendre du recul vis à vis des aspects excessifs de leurs conduites. Cette dimension dynamique les détache de la perspective réductrice qui liait labstinence à la cessation de leurs consommations et leurs redonne leur responsabilité quant aux objectifs quelle poursuit à travers le choix des moyens quelle retiendra au sein de la palette des offres de traitements (ambulatoire, résidentiel, avec et/ou sans produit de substitution, prescription médicale dhéroïne). Dans cette perspective le processus dabstinence peut alors se décliner tout au long de la trajectoire des consommateurs, dès lors quà chaque étape de celle-ci leur est offerte la possibilité de prendre du recul (avec des moyens ad hoc) pour chercher à comprendre, à gérer, à dépasser les différents éléments qui entrent en ligne de compte dans cette problématique. Que la personne ait ou non décidé de se passer de psychotropes constitue un élément de son parcours, elle peut déjà faire le choix de sabstenir de ce quelle estime être à la base de ses difficultés et faire ainsi de labstinence un moyen au service des fins quelle se fixe. Dès lors sabstenir dabuser puis duser ou non de psychotropes (légaux ou illégaux) modifie la compréhension généralement admise à propos du concept dabstinence. Par conséquent reconnaître la possibilité de cette gestion affectera nos représentations des usagers de ces produits, des professionnels qui sen occupent (qui ont eux aussi leurs produits , théories, techniques, savoirs, etc.) et de la société de consommation au sein de laquelle chacun vit.
Site Internet : www.infoset.ch
Voir : Addiction Alcoolisme Dépendance Toxicomanies
Gérald Thévoz
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Abus sexuels
Le rapport du Département fédéral de lIntérieur sur lenfance maltraitée en Suisse, juin 1992, donne de labus sexuel la définition suivante : La notion dabus sexuel désigne limplication denfants et dadolescents dépendants, immatures dans leur développement, dans des activités sexuelles dont ils ne comprennent pas pleinement le sens ou qui violent les tabous sociaux concernant les rôles familiaux (Finkelhor, 1996 ; Kempe, 1978).
Ces abus sont commis par des adultes et parfois par des adolescents qui le plus souvent ont eux-mêmes fait lobjet dabus sexuel durant leur développement. Des recherches montrent quenviron 80 % des abus sexuels sont commis par un membre de la famille de lenfant, 90 % par des personnes connues de lenfant, 10 % seulement par des inconnus. Les abus sexuels sont commis sur des enfants de tous les âges, dès les premiers mois de la vie. Les abus commis par des proches se répètent et saggravent.
Le code pénal sanctionne les infractions sexuelles commises par les mineurs. Le délai de prescription a été en 1996 porté à 10 ans. Labus sexuel envers enfant qui est généralement accompagné de mauvais traitements psychologiques et aussi, dans un nombre non négligeable de cas, de violences physiques engendre de nombreux traumatismes et désordres dans le développement de la personnalité de la victime prétéritant son développement affectif, physique, psychique et social.
Les signaux de détresse émis par le mineur et qui devraient servir dappels au diagnostic sont les suivants : dépression chronique, fréquentes tentatives de suicide, suicide, auto-mutilation, signes de dévalorisation du corps (obésité/anorexie/énurésie/encoprésie), fugues, faillites scolaire et professionnelle, troubles de la santé physique, promiscuité sexuelle, transvestisme, évolution vers lhomosexualité, déviances comportementales, prostitutions masculine et féminine, criminalité qui, souvent, existe sous la forme dabus sexuels.
Depuis quelques années, une importance significative est portée au développement de mesures spécifiques daide aux victimes de ces infractions.
R. Code pénal suisse, art. 187 et suivants Enfance maltraitée en Suisse, Rapport final présenté au chef du Département fédéral de lIntérieur par le groupe de travail Enfance maltraitée en Suisse, Office central des imprimés et du matériel, Berne, juin 1992. C.-S. di Blasio, La famille maltraitante, ESF, Paris, 1992. M. Gabel, Les enfants victimes dabus sexuels, PUF, Paris, 1992. M. Vannotti, Le silence comme un cri à lenvers, maltraitance et abus sexuels envers les enfants, Reflets des journées détudes de Neuchâtel, mars 1991, Médecine et Hygiène, Genève, 1993.
Voir : Maltraitance Mauvais traitements Prévention Protection de lenfant Victimes dinfraction (Loi fédérale sur laide aux)
Jean Vallet
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Accord de siège et sécurité sociale
Un Accord de siège est un traité conclu entre une Organisation internationale et un État hôte (celui qui laccueille). Il définit le statut juridique de la première dans ledit État. Lindépendance de lOrganisation internationale et de ses agents doit être garantie, doù le bénéfice de privilèges et dimmunités. La Suisse a conclu une série dAccords de siège avec les Organisations internationales accueillies sur son territoire ; ces Accords ont été complétés par des échanges de lettres. Ils prévoient lexemption des Organisations et de leurs agents à légard de la sécurité sociale suisse, notamment de lassurance-vieillesse, survivants et invalidité et de lassurance-chômage. Les agents internationaux de nationalité suisse peuvent sassurer sur une base volontaire.
R. P.-Y. Greber, J.-L. Duc, G. Scartazzini, Commentaire des articles 1 à 16 de la loi fédérale sur lassurance-vieillesse et survivants, Helbing & Lichtenhahn, Bâle/Francfort-sur-le-Main, 1997, Art. 1, No 67 ss.
Pierre-Yves Greber
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Accord sur la libre circulation Suisse - CE
L'accord entre la Communauté Européenne et ses États membres, d'une part, et la Suisse, d'autre part, sur la libre circulation des personnes du 21 juin 1999 (FF 1999 VI, pp. 6319ss) vise à réaliser la libre circulation des personnes entre les parties contractantes en s'appuyant sur les dispositions en application dans la Communauté européenne . L'accord accorde notamment un droit d'entrée, de séjour, d'accès à une activité économique salariée, d'établissement en tant qu'indépendant. Il facilite la prestation des services et s'étend aux personnes sans activité lucrative. La coordination des régimes nationaux de sécurité sociale est également prévu ainsi que la reconnaissance mutuelle des diplômes.
R. B. Kahil-Wolff, L'accord sur la libre circulation des personnes Suisse-CE et le droit des assurances sociales, Semaine Judiciaire 2001, no 4, pp.56.
Site Internet : www.europe.admin.ch/f/int/abindex.htm
Voir : Autorisation de séjour Circulation des personnes (Libre) Communauté européennne et sécurité sociale Conventions bilatérales de sécurité sociale Eurocompatibilité
Bettina Kahil-Wolff
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Acculturation
La définition considérée comme classique vient du courant culturaliste de lanthropologie et notamment des travaux de Redfield, Linton & Herskovits (1936) qui définissent lacculturation comme lensemble des phénomènes, et des changements subséquents, qui résultent du contact continu et direct entre des groupes dindividus de cultures différentes. Les changements pris en considération sont donc attribués à des influences culturelles externes et non à des dynamiques internes à une culture donnée.
Dans cette perspective, lacculturation apparaît comme un processus se réalisant au niveau des groupes. Cependant, à partir notamment des années cinquante, le terme est aussi employé pour signifier des changements psychologiques au niveau individuel concernant les sujets appartenant aux groupes en situation dacculturation. Voir, par exemple, les travaux portant sur les attitudes, les conduites et les stratégies individuelles, les tensions intra-psychiques relatives à lacculturation (Berry, 1989).
Cependant le terme acculturation est aujourdhui considéré comme un peu désuet essentiellement en raison dune vision réifiante de la culture qui lui est reprochée.
Deux questions apparaissent comme centrales dans le débat théorique consacré aux processus dacculturation. Dun côté, celle de la direction du processus (uni ou bi-directionnel ?), et, de lautre, celle de la dominance , à savoir la nature des rapports de pouvoir existant entre les groupes culturels en présence. Concernant la première question, on peut considérer quun large consensus existe sur lidée de la bi-directionalité du processus, même si une partie des travaux qui adoptent cette idée ne sintéressent pratiquement quaux changements dun des groupes en présence, à savoir celui en position minoritaire. Cest le cas, en particulier, des recherches (assez nombreuses au cours de ces dernières décennies) qui se donnent comme objet détude les phénomènes dacculturation de groupes dimmigrés, et sinterrogent notamment sur la valeur affective et identitaire attribuée à la culture dite dorigine .
Quant à la question de la dominance (dominance totale dun groupe sur lautre ou parité entre les groupes), elle renvoie à la problématique des rapports de pouvoir et aux échelles de prestige sur lesquelles les groupes se positionnent dans des contextes socio-historiques donnés.
Le processus dacculturation est à différencier de celui denculturation (nommé parfois acculturation dans des travaux à perspective sociologique) qui explique davantage le processus de socialisation de lenfant au cours de son développement au sein dune culture que les changements résultant des contacts entre groupes culturels. Il est aussi à différencier de celui dassimilation, en raison notamment du caractère plus unidirectionnel attribué à ce dernier (Teske and Nelson, 1974), même sil ne manque pas dauteurs qui considèrent lassimilation comme un mode dacculturation.
R. J. Berry, Acculturation et adaptation psychologique , in : J. Retschitzsky, M. Bossel-Lagos et P. Dasen (Éds), La recherche interculturelle, LHarmattan, Paris, 1989, pp. 135-145. R. Redfield, M. Linton et Herskovits, Memorandum for the Study of Acculturation , in : American Anthropologist, Vol. 38, 1936, pp. 149-152. R.-H.-C. Teske et B.-H. Nelson, Acculturation and assimilation : a clarification , in : American Ethnologist, 1 (2), 1974, pp. 351-367.
Voir : Immigration Interculturalité Interculturel Lien social Multiculturalisme Socialisation
Vittoria Cesari Lusso et Anne-Nelly Perret-Clermont
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Acharnement thérapeutique
Lacharnement thérapeutique consiste à utiliser tout les moyens médicaux à disposition pour maintenir un malade en vie (1), quelque soit son état. Le concept a pris une dimension qualitative en attribuant ce terme à des traitement dont la mise en route permet de prolonger la survie dun malade dont la qualité de vie se révèle être très médiocre (2) ; en dautres termes de traitements futiles. Deux concepts fondamentaux interviennent la définition de la futilité : leffet ou futilité qualitative et le bénéfice ou futilité quantitative (3). Leffet se mesure par la réponse dun organe à ladministration dun traitement, par exemple le contrôle dune infection par un antibiotique. La probabilité de lobtention de leffet escompté est basée sur des travaux scientifiques. Le bénéfice est plus difficile à évaluer puisquil fait intervenir une double subjectivité : individuelle, soit celle du malade, de ses proches et du corps soignant et collective, soit laspect socio-culturel, voir économique. En résumé, lacharnement thérapeutique est un concept complexe créée dans une grande variabilité de la pratique médicale, pour lequel un consensus est souvent difficile à obtenir.
R. P. La Marne, Lacharnement thérapeutique , in : P. La Marne, Ethique de la fin de vie, acharnement thérapeutique, euthanasie, soins palliatifs. Ellipses, Paris, 1999 (1) J.-C. Chevrollet, Réanimation du sujet âgé - jusquoù aller ?, Les Rencontres du Sillon Alpin, Anesthésie et Grand Vieillard, 1999 (2) L.-J. Schneidermann, The futility debate : effective versus beneficial intervention, J. Am. Geriatr. Soc. 1994 ; 42 : 883-886 (3).
Voir : Euthanasie Soins palliatifs
André Laszlo
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Acte unique européen
Traité additionnel conclu par les pays membres de la CEE (actuellement Union Européenne), le 17 février 1986. Il complète et unifie les traités désignés sous le nom de Traité de Rome, 1957, doù son nom dActe unique. Il impose, notamment, la suppression des frontières intérieures des pays membres de la Communauté européenne (aujourdhui Union européenne). Il a pour but dassurer la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Des fonds structurels doivent permettre de réduire les disparités économiques et sociales induites par la concurrence entre les pays membres. Le traité de Maastricht constitue un prolongement de lActe unique.
Voir : Parlement européen Union européenne Circulation des personnes (Libre)
jpf
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Action bénévole Association pour létude et la promotion de laction bénévole
Lassociation, créée à Lausanne, en 1988, sest construite et conduit son activité en étant convaincue, avec beaucoup d'autres, que l'action sociale professionnalisée et l'action bénévole sont différentes mais nécessairement complémentaires. Lobjectif principal de lassociation est donc d'intensifier les échanges entre les milieux professionnels de laction sociale et les milieux bénévoles.
Pour travailler à cette convergence, ACTION BÉNÉVOLE offre des services pour :
favoriser lexpression et la capacité dentreprendre de lensemble de la population et soutenir les porteurs dinitiatives dans lélaboration de leur projet.
Faciliter linformation et les prises de position des acteurs de la vie associative.
Accompagner des travailleurs sociaux désireux de développer des actions en coopérant avec des milieux bénévoles.
Promouvoir linnovation sociale et la diversité des activités bénévoles.
Plusieurs publications sont mises à disposition des milieux intéressés afin de promouvoir toutes les formes de coopération.
R. M.-C. Collaud et C.-L. Gerber, Pour la collaboration entre bénévoles et professionnels dans laction sociale, Cahiers de lEESP, Lausanne 1991. M.-C. Collaud, Comment créer et animer une association, Réalités sociales, Lausanne, 1990. M.-C. Collaud, C.-.L. Gerber, Contre le chômage et lexclusion, les ressources de la vie associative, Réalités sociales, Lausanne, 1997.
Site Internet : www.benevolat.ch
Voir : Action sociale Associations Bénévolat Entraide
Marie-Chantal Collaud
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Action communautaire
Laction communautaire est un concept mettant en exergue la dimension collective du travail social ; il côtoie dautres termes tels que : organisation, développement communautaire, action sociale de collectivité, animation sociale, etc., tous relevant de pratiques sociales collectives en tant que produits dune dynamique historique, sociale, politique, culturelle et économique constituées par les rapports sociaux.
Laction communautaire et ses diverses variantes se réfèrent, au départ, aux courants issus de la tradition du travail social anglo-saxon de résolution des problèmes (tels que la pauvreté) par des interventions au niveau des solidarités primaires et avec les ressources des communautés.
Les pratiques dactions communautaires que nous connaissons chez nous se sont développées dans la dynamique des mouvements sociaux post-soixante-huit en tant que moyens souples et non institutionnalisés visant à permettre à des groupes dusagers et dhabitants dêtre acteurs de changement. Terrains privilégiés : le quartier, le grand ensemble suburbain. Ce modèle se construit sur un rapport dialectique entre lindividu, ses problèmes et son milieu de vie dune part, la participation des intéressés, la nécessaire décentralisation que cette participation exige, et la redéfinition des rôles et des fonctions des professionnels et acteurs du champ social dautre part.
Les processus dinstitutionnalisation et de centralisation des pouvoirs, la parcellisation et les spécialisations des interventions, le recul des expériences alternatives , ce sont là autant de tendances qui ont contribué à restreindre toujours plus ce modèle daction sociale. On préfère aujourdhui parler de la théorie de réseau, de la médiation, etc.
Laction sociale collective connaîtra-t-elle un nouveau souffle en ces temps de crise ?
R. Travailler le social , in : Revue internationale daction communautaire No 7/1982, Édition Albert Saint-Martin, Montréal. Ouvrage collectif, Le Développement communautaire ou les contradictions du travail social, I.E.S et EESP, Genève, 1975.
Voir : Action sociale Aide mutuelle (Self-help) Animation socioculturelle Centre de loisir, centre danimation de quartier Don Travail social Travail social de groupe (TSG)
Daniel Dind
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Action de carême des catholiques en Suisse
Action de carême est née en 1961 d'une initiative de laïcs soucieux de louverture au monde et du partage à l'échelle universelle. Depuis 1964, elle a le statut d'une fondation. Elle sengage pour une société et une Eglise ouvertes et solidaires, dans l'esprit du Concile Vatican II et de l' option préférentielle pour les pauvres .
En Suisse, Action de carême développe des activités d'information, d'éducation et de politique de développement. Dans le Sud, elle appuie financièrement des communautés de la société civile et de la société ecclésiale, et des groupes sociaux défavorisés engagés dans la lutte pour leurs droits et pour leur reconnaissance en tant que citoyens et citoyennes à part entière. Le travail de politique de développement d'Action de carême se fait principalement dans le cadre de la Communauté de travail Swissaid/Action de Carême/Pain pour le prochain/Helvetas/Caritas. Lessentiel de lengagement d'Action de carême en Suisse se fait de manière cuménique, en collaboration avec Pain pour le prochain et Être Partenaires.
Voir : Charité Diaconie Enseignement social chrétien Entraide
Charles Ridoré
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Action humanitaire
Longtemps basée sur le paradigme de la solidarité entre les peuples, laction humanitaire a été lexpression de la charité au niveau international. Depuis quelques années cependant, laction humanitaire est de plus en plus souvent lunique réponse aux catastrophes humaines provoquées par lhomme. De ce fait, elle a été plus que jamais instrumentalisée par le politique. La réponse aux crises humanitaires se concentre désormais sur la Victime, faisant trop souvent abstraction du contexte sociopolitique et historique. Laction humanitaire ainsi chargée permet de se passer de la question de la responsabilité politique. Un sens moral différent prédomine dès lors. Lintervention humanitaire comme rédemptrice de lOccident simpose et devient même une des grandes valeurs morales de cette fin de siècle.
R. A. Finkelkraut, Lhumanité perdue, Seuil, Paris, 1996.
Voir : Don Organisation non gouvernementale (ONG) Solidarité
Markus Pichler
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Action sociale
Ensemble des activités déployées par des institutions, privées ou publiques, face aux problèmes sociaux. Ces institutions vont des plus petits réseaux dentraide opérant de façon autonome dans des villages ou des quartiers aux plus vastes organisations privées ou publiques : Caritas, Pain pour le prochain, AVS, départements cantonaux de la santé ; sans oublier les organisations internationales, telles que le Bureau international du travail, lOMS, lUNESCO, ou le Comité international de la Croix-Rouge, etc.
Laction sociale est exécutée tant par des bénévoles que par des professionnels.
R. M. Fehlmann, J.-P. Fragnière, Ch. Haefeli, A. Wagner (Éds), Manuel de laction sociale en Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 1989. J.-P. Fragnière e. a., Létude de la politique sociale, Cahiers de lEESP, Lausanne, 1990.
Voir : Action bénévole Aide sociale Assistant social Bénévolat Problèmes sociaux Travail social
Roger Girod
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Activité àð Activité et travail
Activité compensatoire àð Politiques en matière de lutte contre la pauvreté
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Activité économique (au sens du BIT)
L activité économique est une notion théorique qui a été élaborée par le BIT en vue d offrir une catégorisation de la population active et de la population active occupée au travers de la réalisation denquêtes sur les forces de travail, tel que lenquête suisse sur la population active (ESPA). Lactivité économique regroupe toutes les activités de production de biens et de services qui sont définies dans le système de comptabilité nationale des Nations-Unies (System of National Accounts and Balances). Entre dans la catégorisation de lactivité économique, en premier lieu, lensemble des activités de production dun bien primaire, le produit de cette activité étant destiné, soit à un échange sur le marché (production pour le marché), soit à la consommation personnelle (production hors-marché). En second lieu, lactivité économique regroupe lensemble des activités de production de biens industriels et de service qui, de même, sont destinés à faire lobjet dun échange économique ou dun usage personnel (par exemple, construction dune maison de ses propres mains) lorsque ces biens sont produits par un ménage. La définition de lactivité économique exclut les activités bénévoles ainsi que les activités domestiques, qui, souvent sont des activités féminines. Il est à noter, par ailleurs, que dans la plupart des pays occidentaux réalisant des enquêtes sur les forces de travail, les activités de production pour ses besoins propres sont écartées de la définition de lactivité économique.
R. R. Hussmanns, F. Mehran and V. Verma, Surveys of economically active population, employment, unemployment and underemployment : An ILO manual on concepts and methods, International of Labour Office, Geneva, 1990. J.-M. Le Goff, N. Malpas, P. Vielle, Intégration de légalité des chances pour les femmes et les hommes dans les politiques de lemploi et du marché du travail. Un inventaire critique des indicateurs statistiques en vue dune évaluation des politiques de lemploi et du marché du travail en termes de genre, Rapport pour la Commission européenne, DGV, Bruxelles, 1999.
Voir : Activité et travail Enquête sur la population active (ESPA) Taux dactivité, taux dactivité occupée et de chômage au sens du BIT.
Jean-Marie Le Goff
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Activité et travail
Le travail est une activité, mais toute activité nest pas du travail. Quels sont les critères qui permettent de caractériser chacune de ces deux notions ? Ce nest pas la nature de lactivité elle-même qui peut offrir des critères de partition. Il y a en fin de compte peu dactivités qui ne soient considérées comme travail par quelquun : jouer au football, déguster un grand cru
cest du travail pour certains. Par ailleurs, ni le critère de leffort, ni celui du plaisir noffrent de base sérieuse de partition. On est dès lors conduit à considérer comme travail les activités qui sont socialement instituées comme telles, indépendamment de leur contenu. Cette position nous amène à chercher les critères qui sont utilisés dans notre société pour considérer une activité comme un travail. Deux observations :
on tend à appeler travail lensemble des activités rémunérées et visant à la production de valeurs dusage permettant de satisfaire des besoins ;
on observe cependant une tendance croissante à utiliser ce terme pour définir toute activité rationnellement orientée vers un but ; à savoir une activité qui se caractérise par la mise en uvre délibérée de techniques permettant datteindre un effet attendu avec le minimum de moyens, sans perte dénergie, avec un rendement optimalisé des capacités de lindividu.
Ainsi, il semble bien que lon utilise le terme travail pour un nombre croissant dactivités, ce qui montre une tendance à privilégier dans toute activité son orientation vers le but quest la production de biens ou de services. Cela exprime le développement et la domination idéologique de la production dans notre société.
On voit ainsi apparaître une coupure idéologique de plus en plus marquée entre le travail et le non travail, à laquelle correspond un véritable découpage social du temps : travail/non travail qui en vient à recouvrir lensemble des activités humaines.
R. J.-P. Fragnière, Maîtriser la division du travail dans les professions sociales et les professions de la santé, Réalités sociales, Lausanne, 1984.
Voir : Profession Travail Travail (Marché du)
jpf
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Activités de la vie quotidienne (AVQ)
Les activités de la vie quotidienne (AVQ) ou activités élémentaires sont se laver, s'habiller, se nourrir, aller aux toilettes et contrôler ses sphincters. Elles sont complétées par les activités instrumentales (AIVQ) comme utiliser le téléphone, faire ses courses, préparer le repas, entretenir le ménage, faire la lessive, utiliser les moyens de transports, prendre des médicaments, tenir son budget.
Les AVQ et AIVQ permettent de mesurer l'indépendance et l'autonomie de l'individu. L'indépendance est la capacité fonctionnelle à accomplir les AVQ. L'autonomie est la capacité à prendre des décisions, selon ses valeurs et à assumer les conséquences.
Une personne peut perdre son autonomie et/ou son indépendance. La perte est progressive ou immédiate, définitive ou provisoire, liée à la survenue d'incapacités fonctionnelles et cognitives. D'abord apparaissent des incapacités liées aux activités instrumentales puis élémentaires. Les causes sont d'ordres biologique (maladie, accident), psychique (maladie mentale), affectif (troubles de l'humeur), socio-environnemental (isolement).
L'incapacité d'accomplir les AVQ n'est pas sans conséquence pour l'individu et dans sa relation avec les autres. Il peut éprouver des sentiments de culpabilité et d'inutilité. Il appréhende l'intrusion dans son intimité et redoute l'éloignement des proches.
Dans la dépendance psychique, la personne, en général, est institutionnalisée, Le processus de régression s'enclenche, elle devient passive, n'a plus de rôle sauf celui de se laisser faire.
R. M. Personne, Soigner les personnes âgées à l'hôpital. La formation à la relation d'aide, Ed. Privat, Toulouse, 1991. J.-N. Du Pasquier, A.-M. De Roulet, M. Usel, F. Comba, Les chemins de l'aide. Enquête auprès des personnes âgées dépendantes, Ed. Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Voir : Autonomie Ergothérapie
Mireille Balahoczky
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Adaptation des prestations du 1er et du 2e piliers à lévolution économique
Les objectifs assignés aux prestations, à savoir la couverture des besoins vitaux et le maintien du niveau de vie, présupposent, indépendamment du système de rentes choisi, que les rentes soient adaptées à lévolution des conditions économiques.
Sur le plan général les diverses méthodes dadaptation et leur mode daction sont les suivantes :
Dynamisation totale
Les anciennes et les nouvelles rentes sont entièrement adaptées à lévolution des salaires.
Dynamisation partielle
Les nouvelles rentes sont adaptées à lévolution des salaires et les rentes en cours sont (entièrement ou au moins largement) adaptées à lévolution des prix. De nombreuses caisses de pension solidement implantées appliquent ce système. Le niveau des rentes sélève dune génération à lautre parallèlement à lévolution des salaires (grâce à ladaptation correspondante des nouvelles rentes). Au même moment, nouvelles rentes et rentes en cours sont traitées différemment.
Indice mixte (dynamisation selon le pourcentage moyen)
Les rentes nouvelles et en cours suivent lindice mixte ; celui-ci est déterminé à 50 % par lindice des salaires et à 50 % par lindice des prix de la même année. Ce système est appliqué dans lAVS.
Rentes en cours et nouvelles rentes sont traitées de la même manière : légalité de traitement est synchronique. La personne qui bénéficie dune rente maximale touche la même rente quelle soit âgée de 100, 85 ou de 65 ans.
Le taux de remplacement samenuise de génération en génération, car même les rentes des nouveaux bénéficiaires ne suivent que pour moitié laugmentation des salaires réels de la population active. Cette situation contribue certes à atténuer les problèmes de financement de lAVS, mais peut aussi, un jour ou lautre, aboutir à des lacunes importantes dans la couverture dassurance.
Indexation pure et simple
Les rentes nouvelles et en cours suivent lindice des prix. Rentes en cours et nouvelles rentes sont traitées de la même manière ; le taux de remplacement samenuise encore plus sévèrement de génération en génération, car les rentes ne suivent pas du tout laugmentation des salaires réels. Il semble parfaitement injuste que les cotisations suivent lévolution des salaires, alors que les parts desdites cotisations provenant de la hausse des salaires réels ne se répercutent pas sur le calcul des rentes.
R. A. Streit, Ladaptation des rentes un sujet dactualité , in : Sécurité sociale, No 2, 1996.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Article constitutionnel relatif aux éventualités vieillesse (retraite), survivants et invalidité Prévoyance professionnelle Trois piliers
Anton Streit
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Addiction
Terme anglais qui a passé dans le vocabulaire des professionnels français. Vient du latin : ad-dictus dit. à mot qui désignait les esclaves pour dette à Rome. Cette énonciation donnait à la fois une identité et un statut à lhomme qui la recevait en même temps quelle lasservissait à son maître. Cette dynamique qui fait en quelque sorte se rejoindre les opposés la rapproche de la logique du pharmakon platonicien où l On ne peut dans la pharmacie distinguer le remède du poison
. Concept qui a aussi trouvé sa place dans la théorisation des toxicomanies. Quant à laddict qui se voit assujetti au nom dun autre, il illustre de manière analogique lenjeu psychosocial des conduites de dépendance.
La notion dassujettissement quant à elle se retrouve dans le terme dassuétude qui exprime la dépendance psychique et physique dun toxicomane vis à vis de son/ses toxique/s (produits, comportements, représentations).
R. J. Derrida ; La pharmacie de Platon , in : La dissémination, Seuil, Paris, 1972. S. Le Poulichet, Les addictions, PUF, Paris, 2000. M. Reynaud, P.-J. Parquet, G. Lagrue, Les pratiques addictives. Usage, usage nocif et dépendance aux substances psychoactives, Odile Jacob, Paris, 2000.
Site Internet : www.infoset.ch
Voir : Alcoolisme Dépendance Toxicomanies
Gérald Thévoz
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Adoption
Action juridique qui consiste dans la création dun lien de filiation entre un enfant et des adultes qui ne lont pas conçu. Cet acte juridique social et psycho-social doit servir avant tout les intérêts de lenfant. Lenfant ne peut être adopté que sous certaines conditions légales (voir CCS, OCF 77 et loi sur les étrangers). Après la délivrance dune autorisation daccueil par une autorité compétente, le processus se poursuit par la recherche légale dun enfant et son placement pendant 2 ans auprès de ses futurs parents. Après rapport positif par lautorité désignée, ladoption peut être prononcée. Lenfant acquiert le statut juridique dun enfant légitime. En règle générale, ce sont les services sociaux habilités qui accompagnent les parents adoptifs durant la procédure dadoption.
R. Code civil suisse, art. 264 et suivants.
Voir : Allocations familiales Autorité parentale Droit du placement denfants Enfant à charge Filiation (Droit de) Placement familial Protection de lenfant
Jean Vallet
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Adultes (Éducation des)
L'expression Éducation des Adultes est un terme générique qui découle des pratiques d'animation socio-culturelle qui se sont développées depuis le début du siècle, et, plus systématiquement, dès la fin de la deuxième guerre mondiale. Les pratiques d'éducation des adultes désignent des programmes ayant pour accent principal la culture générale. Elles s'inscrivent dans un mouvement d'ouverture des institutions éducatives à une population plus large que celle qui a bénéficié d'une scolarité longue. C'est la raison pour laquelle il est souvent fait mention, à propos de l'éducation des adultes, de rattrapage ou de deuxième chance, voire, dans une perspective plus ambitieuse, d'éducation permanente. L'éducation des adultes a largement bénéficié du support de la vie associative et de l'engagement de pionniers et de bénévoles. La pluralité des orientations allait de pair avec des regroupements régionaux et nationaux, comme celui que constitue la Fédération Suisse pour l'Education des Adultes.
Au cours des dernières décennies, l'éducation des adultes a connu un déplacement de priorité. Les nécessités dues à la compétition économique mondiale, au chômage ainsi qu'aux besoins de qualification professionnelle et d'ajustement aux découvertes scientifiques et technologiques ont entraîné des efforts nombreux de perfectionnement à l'intérieur des entreprises ainsi que dans les administrations publiques. La formation continue a fait l'objet de mesures gouvernementales et de projets de loi portant principalement sur les modes de financement et les critères de qualité des programmes. Elle est devenue la version officielle et politique de l'éducation des adultes. Les organismes associatifs et privés, qui avaient largement participé au développement de l'éducation des adultes, ont ainsi dû se redéfinir en donnant une place plus importante à la dimension de transmission de connaissances qualifiantes ou même diplômantes. Les offres éducatives de l'Ecole Club Migros, qui occupe dans le marché de la formation des adultes en Suisse une place prépondérante, en font la démonstration. La professionnalité des formateurs est devenue une des conditions de crédibilité de l'offre, de même que la demande de consultation qui inscrit la formation continue en tant que facteur d'innovation dans les démarches de restructuration des entreprises.
Si l'éducation des adultes a répondu à des objectifs privilégiant, dans un premier temps, la culture générale et, dans un deuxième temps, la qualification professionnelle, dans une troisième voie, complémentaire aux deux précédentes, elle accorde de plus en plus d'importance au développement de l'autonomie personnelle, entendu aussi bien comme équilibre de vie que comme compétence sociale. La santé de même que la vie relationnelle font l'objet de nombreuses offres éducatives, pour les cadres, pour les parents, pour les personnes âgées.
Le terme éducation des adultes doit ainsi aujourd'hui être considéré comme une expression légèrement désuète, même si elle présente l'avantage de désigner, dans sa globalité, un champ de pratiques éducatives diversifiées, selon les clientèles concernées ainsi qu'en tenant compte de la pluralité d'âges, de contextes et d'appartenances sociales.
R. P. Besnard, B. Liétard, La formation continue, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1995. P. Dominicé, M. Finger, Léducation des adultes en Suisse, Pro Helvetia, Fondation Suisse pour la Culture, Information, 1990.
Voir : Formation continue Instruction publique Troisième âge (Université du)
Pierre Dominicé
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Affiliation obligatoire (Principe de l)
Le principe de laffiliation obligatoire à un régime de sécurité sociale est ancré dans le droit international et les droits nationaux. Il part de la constatation que les protections facultatives sont généralement délaissées par les plus défavorisés ; si elles sont subsidiées, elles accentuent alors les inégalités sociales. Laffiliation obligatoire permet dassurer une protection effective à ceux qui peuvent en avoir besoin et déviter le problème des personnes touchées par une éventualité, qui ne se sont pas assurées et qui ne bénéficient pas de ressources propres suffisantes pour vivre. Elle rend possible la répartition du coût de la protection sur un cercle large de personnes. Elle permet dappliquer le principe de la solidarité, aussi bien entre revenus quentre générations.
En Suisse, le principe a été longtemps débattu. Actuellement, parmi les protections légales, seules les indemnités journalières de maladie et de maternité restent facultatives.
R. P. Durand, La politique contemporaine de sécurité sociale, Dalloz, Paris, 1953, pp. 67-70.
Voir : Assurance (Principe de l) Champ dapplication personnel Sécurité sociale (Généralisation de la) Universalité.
Pierre-Yves Greber
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Âge moyen
Phase de la vie entre 40 et 62/65 ans. Cette phase de la vie est caractérisée par le passage de ladolescence à l'âge adulte et le départ des enfants du foyer parental. Elle débute avec la transition de la période de formation au début de la vie professionnelle (et parfois le mariage, mais cest une transition moins systématique aujourdhui) et se termine par la fin de la vie active et le passage à la retraite. Cette période est également souvent marquée par la vieillesse et la mort des parents
Voir : Cycle de vie Génération Génération sandwich
François Höpflinger
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Âgisme/âgéisme
Terme collectif désignant des préjudices et discriminations à lencontre des individus en raison de leur âge, par analogie avec le racisme. Il peut sagir de discriminations sur le marché du travail, en politique ou dans la société en général.
Voir : Racisme
François Höpflinger
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Aide à domicile àð Soins à domicile
Aide à la survie àð Réduction des risques (Aide à la survie)
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Aide mutuelle (Self-help)
On parle d aide mutuelle quand des personnes touchées par un même problème se mettent ensemble pour échanger leurs expériences, leurs échecs et leurs réussites, dans un but de soutien et de développement réciproques. Ces personnes vivent des situations comparables et en parler ensemble peut être dune grande aide. Une des premières démarches de self-help a été celle des Alcooliques Anonymes ; il existe aussi des Narcotiques Anonymes. Il y a des groupes de personnes luttant ensemble contre lobésité ou poursuivant une réadaptation après un infarctus cardiaque ; il en existe pour des personnes ayant souffert du cancer (femmes opérées dun sein mouvement Vivre comme avant laryngectomisés, stomisés). Se sont développées aussi des entraides entre proches de patients, comme les parents dont un enfant souffre dune tumeur maligne ou qui ont perdu un enfant ; ou encore de personnes battues/abusées, et aussi de personnes battantes/abuseurs. Ces groupes peuvent être accompagnés par des professionnels qui jouent un rôle découte et de conseil, mais sans apporter un encadrement directif/paternaliste.
Voir : Action communautaire Associations Entraide Solidarité Travail social de groupe (TSG)
Jean Martin
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Aide sociale
Au début de ce siècle, lassistance aux pauvres (ou assistance publique) était généralement considérée comme un mal nécessaire, sa connotation négative étant particulièrement affirmée. Pour tenter de dépasser cette image, on parle aujourdhui daide sociale, voire dassistance sociale, même si cette terminologie ne sest pas encore imposée partout.
Ce secteur de la politique sociale relève de la compétence des cantons dans son application, mais est régi par des lois fédérales. Larticle 48 de la Constitution fédérale indique que : Les personnes dans le besoin sont assistées par le canton dans lequel elles séjournent. Les frais dassistance sont à la charge du canton de domicile . La loi fédérale du 24 juin 1977 sur la compétence en matière dassistance des personnes dans le besoin définit aussi ce quelle entend par personnes dans le besoin : une personne est dans le besoin lorsquelle ne peut subvenir dune manière suffisante ou à temps par ses propres moyens à son entretien et à celui des membres de sa famille qui partagent son domicile. La mise en uvre de ces règles est très différente selon les cantons, voire les communes. Elle est fondée sur trois principes :
a) le principe de subsidiarité : laide sociale est une prestation durgence attribuée aux personnes qui ne sont plus en mesure de bénéficier dautres formes de soutien, en particulier de la famille, du secteur privé ou des assurances sociales. Elle assume donc une fonction de subsidiarité. Elle se présente comme le dernier filet du système dassurances sociales ; cela signifie que lorsque lensemble des prestations de ces assurances se révèlent insuffisantes pour libérer de la pauvreté, voire de la misère, il reste une dernière ressource à exploiter : laide sociale.
b) Le principe dindividualisation du besoin : laide sociale est consentie aux personnes nécessiteuses, quelles que soient les raisons qui les ont conduites dans cet état de besoin. Laide est individualisée selon la situation personnelle du demandeur. Elle repose sur le principe de la preuve de lindigence, cest-à-dire sur la constatation dun état dincapacité de disposer du minimum vital en raison dun niveau de ressources net insuffisant.
c) Le principe de contrôle : laide sociale est octroyée aux individus sous certaines conditions et dans le cadre de limposition de règles de comportement.
En règle générale, les cantons délèguent aux communes lorganisation de laide sociale, ce qui induit une grande diversité des modèles de mise en uvre. Il existe cependant un organe central, la Conférence suisse des institutions dassistance publique (CSIAP) qui établit des normes de laide sociale, des recommandations et des lignes directrices quant au principe de la garantie du minimum vital. Bien que tous les cantons soient membres de cette conférence, certains dentre eux font preuve dindépendance en adaptant les montants proposés aux conditions locales : ils sont parfois plus généreux ou plus restrictifs.
Le financement de laide sociale est effectué par le biais des impôts et des finances publiques et non pas par un pourcentage prélevé sur les salaires ou par des cotisations.
Actuellement, laide sociale connaît une importante mutation, en particulier en raison du nombre de plus en plus important de personnes qui sont contraintes à y faire recours.
R. F. Wolffers, Fondements du droit de laide sociale, Haupt, Berne, 1996. Aspects de la sécurité sociale (ASS), Revue de la Fédération suisse des employés dassurances sociales, No 3, 1997 (important dossier contenant de nombreuses indications techniques).
Voir : Don Minima sociaux Minimum dexistence (Droit au) Revenu minimum cantonal daide sociale (RMCAS) Revenu minimum dinsertion (RMI) Revenu minimum de réinsertion (RMR) Sécurité sociale (Architecture de la)
jpf
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Aide sociale (Statistique de l')
L'aide sociale, élément important de la politique sociale helvétique, est en constante interaction avec d'autres systèmes de prestations de la sécurité sociale. Les mutations sociales et économiques ainsi que l'accroissement des dépenses de la sécurité sociale appellent dans ce domaine des mesures nouvelles, répondant aux exigences d'une politique sociale moderne. A cet égard, il est essentiel de disposer d'informations fiables pour étayer les décisions politiques et leur exécution. Or le secteur de l'aide sociale souffre d'un grave déficit sur le plan de la statistique. Pour l'heure, aucune donnée n'est disponible au niveau national.
La création d'une statistique harmonisée des bénéficiaires de l'aide sociale est un défi de taille : les 26 lois cantonales, spécifiant la conception et l'organisation de l'aide sociale, présentent d'importantes variations. Il s'ensuit que d'un canton à l'autre les modes de prise en charge sont diverses. Ainsi, dans certains cantons les aides à la vieillesse, aux chômeurs en fin de droits et au loyer ne relèvent pas de l'aide sociale mais sont réglées par des lois spécifiques. De surcroît, les méthodes de saisie des bénéficiaires et des prestations varient fortement d'un canton à l'autre. C'est pourquoi l'élaboration d'une statistique des bénéficiaires et des prestations fournissant des informations comparables aux niveaux suisse et cantonal est hautement prioritaire dans le programme statistique de la Confédération. L'Office fédéral de la statistique (OFS), de concert avec les cantons et les communes, a le mandat de développer une statistique suisse de l'aide sociale. Celle-ci doit recenser l'effectif et la structure des bénéficiaires de l'aide sociale, tout comme des informations sur leur situation financière et les prestations reçues. La phase de réalisation de la statistique suisse de l'aide sociale a débuté en avril 2000.
R. OFS, Inventaire des prestations sociales individuelles liées au besoin allouées dans les 26 cantons de Suisse, état : 3e trimestre 1997, Etabli par Prognos SA (Bâle), sur mandat de l'OFS, Berne, 1998. (Sur papier et sur CD-ROM) K. Wyss, Aide sociale : un pilier de la sécurité sociale ? Un aperçu des prestations sociales liées au besoin allouées en Suisse , in : Info : social. La sécurité sociale dans les faits, No 4, 2000. OFS, La statistique suisse des bénéficiaires de l'aide sociale. Conception générale, OFS, Berne, 1997.
Site Internet : www.statistique.admin.ch
Voir : Aide sociale Statistique sociale
Tom Priester
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Ajustement (Politiques d)
Depuis le début des année 80, le Fonds monétaire international (F.M.I.) impose aux pays en voie de développement les plus endettés, des programmes dits dajustement qui visent à réduire leurs déséquilibres internes et externes : réduction du déficit budgétaire et maîtrise de linflation ; réduction du déficit commercial par la baisse des importations (liée à celle du pouvoir dachat de la population) et laccroissement des exportations favorisé, dans de nombreux cas, par des dévaluations compétitives . Les conséquences sociales de ces mesures sont le plus souvent brutales, particulièrement pour les plus démunis.
Voir : Fonds monétaire international
jpf
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Albert le Grand S.A.
À Fribourg, Albert le Grand S.A., diffusion de livres, a pris de nombreuses initiatives pour faire connaître la documentation sociale produite en Suisse latine. Il assure, entre autres, la présence en librairie des Éditions suivantes : Éditions Réalités sociales, Éditions I.E.S., Éditions Seismo, Éditions Del Val, les Cahiers de l'EESP, les Cahiers du C.E.P.S., etc. En outre, par sa présence dynamique au salon du livre de Genève, dans de nombreux colloques et réunions scientifiques, il contribue à faire connaître ces travaux à un public plus large. Il assure ainsi une réelle convergence entre les différents milieux qui s'attachent à produire de la documentation sociale en Suisse latine.
Site Internet : www.albert-le-grand.ch
Voir : Centre détude de la politique sociale (CEPS) Réalités sociales (Éditions)
Sophie Barras Duc
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Alcoolisme
Définie sur le plan médico-somatique au milieu du XIXe siècle, la notion d'alcoolisme se superpose progressivement à celle - très ancienne - d'ivrognerie. Depuis, le terme d'alcoolisme a été repris par de nombreuses disciplines et désigne l'ensemble des conduites liées à l'alcool, aussi bien ses causes que ses conséquences. Solidement ancré dans notre culture (religion, histoire), l'alcool l'est aussi dans notre économie.
Aujourd'hui, l'abus et la dépendance de l'alcool - considérés comme une maladie - se doublent souvent de la consommation d'autres psychotropes (polytoxicomanie) ; par ailleurs, la tendance chez les spécialistes est de recourir à la même notion de dépendance pour tenter d'expliquer le recours à tout psychotrope. La grande tolérance à l'égard de la consommation d'alcool ne favorise pas la promotion d'une politique de santé publique.
Si les seuils codifiant les conduites d'alcoolisation distinguent l'usage, l'abus et la dépendance, la notion de consommation normale, ajustée sur la prescription sociale du produit, permet trop souvent de masquer des difficultés et rend difficile toute prévention. La consommation d'alcool reste une conduite majoritairement masculine ; parmi la population s'adressant aux dispositifs d'aide et de soins, on compte 3/4 à 2/3 d'hommes et 1/4 à 1/3 de femmes. Les conduites d'alcoolisation sont à appréhender dans leur complexité et l'on s'abstiendra de tout diagnostic avant d'avoir pris en compte - outre le recours au produit - ses déterminants et ses incidences sur les plans somatique, psychologique et social, de même, le traitement s'adressera à toutes ses dimensions.
R. A. Ehrenberg, Individus sous influences, alcool, drogues, médicaments psychotropes , in : Esprit, Paris, 1991. Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), Chiffres et données 1999 sur l'alcool et les autres drogues, Institut suisse de prévention de lalcoolisme et autres toxicomanies, Lausanne, 1999. L. Nadeau, Vivre avec lalcool. La consommation, les effets, les abus, Les éditions de lhomme, Québec, 1990. P. Fouquet, P. Malka, G. Vachonfrance, Précis dalcoologie, Masson, Paris, 1986.
Sites Internet : http://www.alcoweb.com http://www.drogues.gouv.fr
Voir : Abstinence Alcoolisme et les toxicomanies (Groupement romand détude sur) (GREAT) Dépendance Institut suisse de prévention de lalcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) Toxicomanies
Jean Zufferey
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Alcoolisme et les toxicomanies (Groupement romand détudes sur l) (GREAT)
Fondé en 1964, le GREAT est une association réunissant près de 300 membres dont lengagement professionnel est lié aux problèmes posés par les drogues légales et illégales.
Le GREAT, à travers sa Charte, défend trois principes essentiels :
a) Le respect de la personne confrontée à des problèmes daddictions, y compris la responsabilité de ses dépendances.
b) La mise en uvre de traitements diversifiés répondant à la multiplicité des demandes.
c) La mise sur pied aux niveaux fédéral, cantonal et communal dune politique sanitaire et sociale préventive et non stigmatisante.
Le GREAT est actif dans létude et la recherche de solutions face aux problématiques complexes posées par les dépendances.
Pour cela, il se préoccupe :
de proposer de la formation continue, du perfectionnement et des échanges aux intervenants du champ des dépendances,
dinitier et de réaliser des projets de prévention,
de prises de position et de publications.
Le GREAT collabore avec diverses instances publiques et privées aux niveaux suisse et européen.
Voir : Alcoolisme Institut suisse de prévention de l alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) Formation continue Santé publique (Office fédéral de la) (OFSP) Toxicomanies
Gérald Progin
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Allocation d'étude àð Allocations familiales
Allocation d'insertion àð Revenu minimum cantonal d'aide sociale (RMCAS)
Allocation de maternité àð Maternité (Protection de la)
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Allocation de maternité vaudoise
C'est en juillet 1992 que le canton de Vaud a institué une allocation de maternité. Cette allocation est accordée en cas de naissance, mais également en cas d'adoption ou d'accueil en vue d'adoption d'un enfant de moins d'un an. L'allocation de maternité étant destinée aux familles à revenus modestes, elle est octroyée sous condition de revenu. En outre, il faut être domicilié depuis six mois dans le canton de Vaud pour y avoir droit.
Deux types de prestations sont octroyées : une allocation de base (Fr. 200.-) lorsque le revenu familial net est inférieur à la limite légale et une allocation complémentaire, si la mère perd, totalement ou partiellement, un gain qu'elle réalisait antérieurement et qui ne serait pas déjà compensé par des prestations d'assurance. L'allocation de base et, le cas échéant, l'allocation complémentaire sont accordées pour une période de six mois. Elles peuvent être maintenues durant un à six mois de plus si l'état de santé de la mère ou de l'enfant rend nécessaire la présence constante de la mère au foyer. Si l'enfant souffre d'une affection grave, l'allocation peut être prolongée une nouvelle fois durant une période supplémentaire de douze mois au plus.
Voir : Maternité (Protection de la)
Elie Benmoussa
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Allocation universelle
Le principe de lallocation universelle dite aussi revenu de citoyenneté ou revenu dexistence est le suivant : une partie du revenu national est répartie entre tous les individus, de manière égalitaire et sans conditions de ressources, ni dactivités. La partie restante du revenu national serait encore distribuée comme rémunération du travail accompli et de lépargne investie, et ceci pour dévidentes raisons dincitation et defficience économiques. Lallocation universelle nest donc pas un nouveau système de sécurité sociale qui redistribue les revenus après coup : elle est un nouveau paradigme de la répartition primaire du revenu, qui considère possible et souhaitable la dissociation partielle du revenu perçu et du travail accompli ou du capital investi.
R. J.-M. Ferry, LAllocation Universelle, les Éditions du Cerf, Paris, 1995. P. Van Parijs, Real Freedom for All, Claredon Press, Oxford, 1995.
Site Internet : www.econ.ucl.ac.be/etes/bien/bien.html
Voir : Aide sociale Minima sociaux Minimum dexistence (Droit au) Revenu (Garantie du) Sécurité sociale (Théorie générale de la)
Martino Rossi
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Allocations familiales
Linstrument principal de la politique familiale helvétique est constitué par la juxtaposition hétéroclite dun régime fédéral et de 49 régimes cantonaux dallocations familiales. Leurs caractéristiques sont la disparité et labsence de solidarité.
1. Illustrations de la disparité
Types dallocations versées : treize cantons ne versent pas dallocations de formation professionnelle, quinze cantons ne versent pas dallocations de naissance, etc.
Catégories de bénéficiaires : seuls neuf cantons versent des allocations aux indépendants ; trois seulement versent des allocations aux personnes sans activité lucrative, etc.
Montant des allocations : Le minimum légal pour un enfant varie dans un rapport de 1 à 2.5 suivant les cantons et la situation de lenfant.
Progressivité des allocations : Si la plupart des cantons attribuent des allocations uniformes pour chaque enfant, dautres en varient le montant en fonction de lâge ou du nombre denfants.
Adaptation du montant des allocations : Seuls quelques cantons ont prévu lindexation des allocations au coût de la vie.
Limites dâge : Les limites dâge pour lattribution de lallocation varient de 15 à 18 ans.
Caisses de compensation : La plupart des caisses de compensation possèdent chacune leurs propres caractéristiques quant à leur mode de financement, les types de caisses qui leur sont affiliées, leur structure administrative, leur zone dimplantation, leur taux de cotisation, le montant de leurs allocations, etc.
La présence de cette disparité entraîne une absence de solidarité à plusieurs niveaux.
Entre cantons : Pour le versement dune allocation de base dun montant comparable, les employeurs de deux cantons voisins doivent cotiser en moyenne dans un rapport de 1 à 2.5.
Entre professions : Les taux de cotisation varient de 0.2 à 5 % des salaires entre les différentes professions. En ce qui concerne le montant réel des allocations versées, il varie dans un rapport denviron 1 à 3.
Entre catégories socioprofessionnelles : De manière générale, les indépendants et les personnes sans activité lucrative, telles les mères au foyer, ne bénéficient pas des allocations.
Entre employeurs : Près de 10 000 entreprises versent directement des allocations familiales à leurs salariés, sans passer par lintermédiaire dune caisse de compensation, cest-à-dire quelles se dérobent ainsi à toute forme de solidarité.
Entre actifs à temps plein et à temps partiel : Le montant de lallocation est généralement réduit en fonction du taux dactivité. Seuls quelques cantons ont prévu dassouplir cette règle, les allocations étant versées intégralement lorsque la personne salariée, assumant seule la charge dun ou de plusieurs enfants, ne peut exercer son activité quà temps partiel en raison de ses obligations familiales. Dès lors, par exemple, de nombreuses femmes divorcées, mères de familles monoparentales travaillant à temps partiel, ne touchent quune fraction de lallocation.
Entre secteur privé et secteur public : Dans sept cantons, les administrations cantonales ne sont pas assujetties à la loi, alors que trois dentre eux étendent cette exception aux administrations communales.
On constate donc un manque de solidarité entre les différentes régions du pays, entre les catégories socioprofessionnelles, entre actifs et non actifs, entre enfants suisses et étrangers, etc. Cette absence de solidarité se vit à léchelle du pays par le fait des disparités cantonales, mais aussi à léchelle des cantons eux-mêmes, des professions et même à lintérieur de celles-ci.
R. P. Gilliand, F. Cuénoud, Les 4 temps de la politique familiale , in : Idéaux et débats, Éditions Pro Juventute, Zurich, 1993. P. Gilliand et F. Cuénoud, Politique familiale et budget social de la Suisse, OFS, Berne, 1994. F. Cuénoud, Allocations familiales en Suisse de 1943 à 1961. De lespoir à lenlisement. Mise en perspective pour 1995, Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Voir : Allocations familiales (Caisses d) Famille (Politique de la) Famille (Article constitutionnel sur la protection de la) OFAS (Attributions de l)
François Cuénoud
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Allocations familiales (Caisses d)
À lorigine, certains employeurs versaient spontanément les allocations familiales aux pères de famille nombreuse de leur personnel. Pourtant, rapidement, le patronat sest aperçu que de telles pratiques désavantageaient, de fait, ces employeurs pionniers en termes de concurrence. Se sont dès lors constituées les premières caisses dallocations familiales, organisées sur une base professionnelle, instituant entre elles une compensation et regroupant les employeurs dune branche économique au niveau dune région ou dun pays.
Aujourdhui, il existe en Suisse plus de 800 caisses dallocations familiales. La plupart de ces caisses possèdent leurs propres caractéristiques quant à leur mode de financement, leur structure administrative, leur zone dimplantation, leur taux de cotisation, le montant des allocations versées, etc.
On peut distinguer les caisses publiques (caisses cantonales) des caisses privées. Ces dernières, de nature professionnelle, pratiquent soit la compensation sur le plan suisse, soit sur le plan régional. Il existe également, dans le canton de Vaud, des caisses dites caisses dentreprise Lappellation de caisses de compensation est ici usurpée, car il sagit en fait dentreprises versant elles-mêmes les allocations à leur personnel.
R. P. Gilliand et F. Cuénoud, Politique familiale et budget social de la Suisse, OFS, Berne, 1994. F. Cuénoud, Allocations familiales en Suisse de 1943 à 1961. De lespoir à lenlisement. Mise en perspective pour 1995, Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Voir : Allocations familiales Famille (Politique de la) OFAS (Attributions de l) Famille (Article constitutionnel sur la protection de la)
François Cuénoud
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Aménagement du territoire
Laménagement du territoire peut se concevoir de plusieurs manières : un modèle dorganisation pour un territoire donné, une procédure administrative de coordination, une politique publique avec des instruments comme le zoning et le règlement de construction, une procédure de décision. Toutes ces définitions ont leur légitimité et montrent que laménagement peut avoir plusieurs finalités selon les points de vue : le propriétaire ou le locataire, lautorité communale ou ladministration cantonale, lagriculteur ou lentrepreneur. Pour notre part, laménagement est une politique publique dont lobjet est à la fois la médiation des conflits liés à lutilisation du sol et le régime de laffectation du sol. Il a donc une dimension à la fois technique et politique.
Sous langle technique, laménagement tient compte de la législation fédérale et cantonale mais aussi de critères qui visent à affecter le sol et à autoriser des constructions conformément à des besoins : par exemple, mettre en zones agricoles les terrains de qualité et appropriés pour les activités de lagriculture, concevoir des implantations déquipements publics en fonction de laccessibilité et des transports.
Mais la décision en aménagement est conditionnée par des choix politiques effectués par les autorités comme par exemple le canton ou la commune. À cela sajoute la prise en compte de la propriété privée qui est garantie par la Constitution fédérale. On parle alors de pesée dintérêts où tous les acteurs sont égaux, en sachant bien que certains le sont plus que dautres !
Laménagement du territoire na généralement pas de préoccupations sociales. Il sintéresse surtout aux activités, à lhabitat, aux déplacements, aux espaces de loisirs. Mais autant dire, quindirectement, les choix daménagement ont des impacts sociaux. Privilégier des zones dhabitat collectif ou de villas détermine de manière étroite le type de vie sociale dune localité ; choisir de réaliser des équipements daccueil pour les jeunes ou pour les personnes âgées donne un profil à une commune.
Ces exemples montrent à lévidence que laménagement du territoire et la politique sociale sont très imbriqués. Aussi, les démarches daménagement la manière délaborer un plan ou de concevoir et de réaliser un équipement public sont-elles déterminantes car elles permettent dassocier ou dexclure des acteurs aux choix politiques. Cest ainsi que se joue larticulation entre politique sociale et politique daménagement du territoire.
R. L. Bridel, Manuel daménagement du territoire pour la Suisse romande, volume I, Georg, Genève, 1996. L. Bridel, Manuel daménagement du territoire pour la Suisse romande, volume II, Georg, Genève, 2000. S. Decoutère e. a., Le management territorial : Pour une prise en compte des territoires dans la nouvelle gestion publique, Presses Polytechniques Fédérales et Universitaires Romandes, Lausanne, 1996.
Voir : Logement (Politique du) Office fédéral du logement (OFL) Politique sociale
Michel Rey
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Analphabétisme àð Illetrisme
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Analyse de tendances
L analyse de tendances procède à une observation systématique des formes de développement que connaît un secteur de la vie sociale : par exemple, le système d éducation ou l action sociale. Elle représente une forme de prise de conscience quopère la société sur elle-même en répondant à la question : où allons-nous ?
Dans le secteur de laction sociale, lopération pourrait consister à observer dans quelle mesure les groupes sociaux sont en situation de vivre des valeurs que lon peut considérer comme fondamentales telles que, par exemple : légalité des droits entre hommes et femmes, la liberté de pensée, le droit à un minimum vital décent. Notons que ces valeurs sont définies par un processus de négociation sociopolitique et que, dans ces conditions, elles sont marquées par un certain dynamisme ; périodiquement, elles peuvent faire lobjet de réinterprétations.
Ainsi, lanalyse de tendances remplit deux fonctions. Dans le secteur de laction sociale, elle peut, dune part, apprécier quels sont les buts qui sont atteints et détecter les effets inattendus et non souhaités, dautre part, elle a une fonction prospective en proposant des mesures susceptibles de favoriser la réussite des objectifs poursuivis, voire de corriger les erreurs détectées à temps.
R. D. Clerc, e. a., La crise, Syros, Paris, 1983. A. Gorz, Adieux au prolétariat, Galilée, Paris, 1980. K. Weber, Trendberichterstattung Sozialpolitik, Schweizerischer Wissenschaftsrat, Bern, 1985.
Voir : Détection avancée (en politique de la recherche)
jpf
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Animateur àð Animation socioculturelle
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Animation en établissements gériatriques
Il faut penser autant en terme de qualité de vie que de qualité de soins , Prof. Kunzmann, gériatre.
L animation, c est avant tout favoriser un art de vivre. C est un état d esprit, une culture dentreprise qui favorise dans tous les secteurs de létablissement la communication, la convivialité, la qualité de vie. Elle doit imprégner linstitution, être tangible, par la décoration, la musique, la présentation des plats, lattitude du personnel, etc.
Face à la dépression de désinvestissement ou au syndrome de glissement, si fréquent chez les personnes âgées, il faut réinventer la notion de plaisir, dhumour, dart de la table et de sens de la fête, la vie tout simplement !
Une ou plusieurs personnes ressources, ayant du talent, de limagination et de la créativité sont nécessaires comme ferments ou stimulateurs. Dès lors, peuvent émerger des activités variées évitant le mourir dennui . Au-delà, la créativité : les personnes âgées ont prouvé leurs ressources, leur talent, leur liberté et leur bonheur à retrouver un sens à leur vie.
Créer, en effet, cest exister, se situer hors de la relation pathologique, hors de linstitution et de ses normes. Lacte de création est source de plaisir : cest ce qui permet à toute personne de se libérer, se révéler, se restaurer. René Laforestrie.
R. Gérontologie et société. Animation : intégration, participation ? , in : Cahiers de la Fondation nationale de gérontologie, No 66, Paris, 1993. R. Laforestrie, Lâge de créer, Centurion, Paris, 1991.
Voir : Action communautaire Animation socioculturelle Bénévolat Gérontologie Home/Établissement médico-social (EMS) Retraite (Âge de la)
Jean-Daniel Pochon
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Animation socioculturelle
Le champ de lanimation socioculturelle recouvre lensemble des initiatives de groupe ou de collectivité visant par lemploi de méthodes et de techniques appropriées à la réappropriation des différents aspects de la vie quotidienne et de lenvironnement.
Pendant de nombreuses années, et particulièrement en Suisse, on a limité le champ de lanimation aux activités de loisirs destinées à lenfance et à la jeunesse dans une perspective de prévention de la délinquance et dintégration.
De nombreuses expériences visant à lémancipation de groupes et de collectivités se sont développées dans des domaines aussi divers que la culture, lhabitat, la santé, lenvironnement et le développement urbain ou régional. Dautres expériences concernent des populations spécifiques, telles que les personnes âgées, les chômeurs, les requérants dasile, les habitants dun quartier.
La promotion de la fonction dacteur social, de même que le renforcement du lien social constituent des priorités de lanimation socioculturelle.
La professionnalisation de lanimation reste un exercice difficile. Les animateurs sont presque exclusivement employés dassociations ou de fondations et rares sont les collectivités publiques qui les engagent. Toutes les enquêtes mettent en évidence le fait que les animateurs considèrent eux-mêmes lanimation comme une étape dans une carrière professionnelle.
R. P. Besnard, Animateur socioculturel, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1980. M. Simonot, Les animateurs socioculturels, PUF, Paris, 1974. À la découverte de lanimation socioculturelle en Suisse, mandats, moyens et réalisation, Symposium de lanimation socioculturelle, à Bienne, Pro Helvetia, Zurich, 1992.
Voir : Action communautaire Animation en établissements gériatriques Associations Écoles supérieures de travail social et hautes écoles spécialisées (Conférence suisse) (SASSA) Hautes Écoles Spécialisées (HES) Travail social
Jean-Marc Genier
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Apprentissage
On appelle apprentissage la formation duale faite simultanément en entreprise et dans une école professionnelle (1 à 2 jours par semaine) ou la formation faite à plein temps dans une école de métier, d'arts appliqués ou de commerce (ces dernières sont essentiellement situées en Suisse latine). L'apprentissage dure entre deux et quatre ans. La maturité professionnelle, qui ouvre la voie vers les Hautes écoles spécialisées (HES), existe depuis 1993.
La première loi sur la formation professionnelle date de 1930. Pendant près de 60 ans, le système suisse de formation professionnelle a été particulièrement figé. Depuis le début des années 1990 cependant, suite aux évolutions technologiques et aux nécessités imposées par la libre circulation des personnes entre la Suisse et lUnion européenne, ce système est en pleine mutation.
La compétence fédérale en matière d'apprentissage était limitée par la Constitution fédérale de 1874, mais elle a été élargie avec ladoption de la nouvelle Constitution en avril 1999. Désormais, larticle 63 autorise le Parlement à légiférer sur lensemble de la formation professionnelle. Pour répondre à cette nouvelle compétence, un projet de nouvelle loi sur la formation professionnelle a été proposé par le Conseil fédéral en juin 2000 et va être discuté au Parlement. Elle est conçue de manière à regrouper dans une seule base légale l'ensemble de la formation professionnelle, à l'exception du secteur tertiaire. Les formations du domaine de la santé, du travail social et des arts qui relevaient jusqu'à présent de la compétence des cantons, ainsi que les formations des domaines de l'agriculture et des forêts seront également soumises à cette nouvelle loi. Mais, dans lattente de son adoption, cest la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr) du 19 avril 1978 qui est en vigueur.
Lapprentissage est régi depuis 1998 par un office spécifique, lOffice fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT). Il y a environ 300 professions réglementées, permettant d'obtenir un certificat fédéral de capacité (CFC). Différents nouveaux modèles de formation sont en cours depuis la fin des années 90, soit modifiant les concepts de base de la formation duale (par exemple dans le domaine du commerce), soit visant lélargissement des métiers (dans lhôtellerie par exemple).
On compte 161 707 personnes en apprentissage en 1998, dont 42 % de femmes. La participation à la formation professionnelle est en baisse relative depuis le milieu des années 80.
Les disparités de participation à la formation professionnelle sont considérables : parmi les Suisses alémaniques de sexe masculin terminant l'école obligatoire, trois quarts entament encore aujourd'hui une formation professionnelle ; les jeunes filles habitant en Suisse romande et au Tessin sont à peine la moitié à être dans ce cas. En ce qui concerne légalité des chances, on relève que les femmes font des formations plus courtes et choisissent moins de professions que les hommes et que, de manière générale, les personnes de nationalité étrangère occupent une place inférieure dans le système de formation.
Différents programmes nationaux de recherche ont été consacrés récemment à la formation professionnelle. Ainsi, le programme national de recherche No 43 du FNRS, Formation et emploi , qui a débuté en 1999, a pour but de mettre en lumière les relations entre la formation et l'emploi. Auparavant le PNR No 33, Efficacité de nos systèmes de formation , mis au concours en 1991, avait permis de clarifier une série de points ignorés jusque-là, notamment en ce qui concerne le coût de la formation en apprentissage pour les entreprises.
R. A. Borkowsky, P. Gonon, La formation professionnelle en Suisse : évolution de la participation et nouveaux défis, OFS, Berne, 1996. S. Hanhart, H.-R. Schultz, La formation des apprentis en Suisse. Coûts et financements, Delachaux et Niestlé, Lausanne et Paris, 1998. R. Lischer, Intégration : une histoire d'échecs ? Les enfants et les adolescents étrangers face au système suisse de formation, OFS, Berne, 1997. OCDE, Regards sur léducation. Les indicateurs de lOCDE, OCDE, Paris, 2000. J.-P. Tabin, Formation professionnelle en Suisse. Histoire et actualité, Réalités sociales, Lausanne, 1989.
Site Internet : www.admin.ch/bbt/BBTBBF.HTM, site de la section formation professionnelle de lOFFT.
Voir : Formation continue Jeunesse Orientation scolaire et professionnelle Politique de la Jeunesse
Jean-Pierre Tabin
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Arrière-grand-parentalité
Plutôt rare autrefois, larrière-grand-parentialité implique lexistence de quatre générations dune même famille en vie simultanément. Au vu de laugmentation de lespérance de vie au cours de ces dernières décennies, elle gagne progressivement en importance et aujourdhui les familles de quatre, voire (plus rarement) cinq générations sont de plus en plus fréquentes. En Suisse toutefois, la fondation d'une famille est traditionnellement tardive, ce qui réduit l'augmentation du nombre des arrière-grands-parents.
Voir : Espérance de vie
François Höpflinger
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Article constitutionnel relatif aux éventualités vieillesse (retraite), survivants et invalidité
La Constitution fédérale suisse du 18 avril 1999 contient trois articles concernant la protection relative aux pensions (vieillesse, survivants, invalidité), à savoir les art. 111, 112 et 113 Cst. Ces dispositions ont remplacé lart. 34quater a. Cst qui avait été adopté en 1972. Si la forme est modifiée, le contenu reste le même.
La protection demeure conçue selon une architecture à trois étages (ou piliers) : un régime public, des régimes professionnels, des protections individuelles. Elle est destinée à durer. La Confédération, acteur principal, prend des mesures, veille à léquilibre et prévoit des exonérations fiscales (art. 111 Cst). Cette architecture est fondamentale : elle soppose aussi bien à une solution qui serait entièrement publique, quà une privatisation du domaine des pensions.
La Constitution, à lart. 112 Cst, fixe un cadre et des principes valant pour le régime public de pensions, soit lassurance-vieillesse, survivants et invalidité (AVS/AI). Ce régime repose sur une assurance sociale obligatoire, de conception universelle (protection de lensemble de la population ; cf. lart. 41 al. 2 Cst), qui doit couvrir les besoins vitaux. Lindexation des rentes, au moins à lévolution des prix, est prévue. Le principe de lintégration des personnes handicapées et du soutien des personnes âgées et des survivants a également un rang constitutionnel. Des règles concernent le financement (cotisations et subventions). Dans ce domaine, cest la Confédération qui légifère : le droit est fédéral, impératif et exhaustif.
La Constitution, à lart. 113 Cst, fixe un cadre et des principes valant pour les régimes complémentaires de pensions, soit la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité. Le texte prévoit que la prévoyance professionnelle est obligatoire pour les salariés, la loi pouvant prévoir des exceptions ; la législation actuelle (LPP) ne semble pas en harmonie avec cette règle : le montant dit de coordination exclut en effet les petits salaires et écarte pratiquement du régime obligatoire la moitié des travailleuses. Le but de la protection, compte tenu des prestations du régime de base AVS/AI, réside dans le maintien du niveau de vie antérieur, de manière appropriée . Des règles concernent lobligation de lemployeur dassurer ses salariés, laccès facultatif des indépendants (éventuellement obligatoire), le financement (cotisations). La Confédération légifère également dans ce domaine, mais sous forme de normes minimales : il y a donc place pour une autonomie des caisses de pensions (institutions de prévoyance) et pour une prévoyance professionnelle surobligatoire.
La prévoyance individuelle est encouragée par des mesures fiscales et par une politique facilitant laccession à la propriété (art. 111 Cst).
Ce type darchitecture à trois étages est devenu un élément de convergence spontanée en Europe ; en effet, les trois formes de protection ont des qualités complémentaires.
R. H.P. Tschudi, Die neue Bundesverfassung als Grundlage des Sozialversicherungsrechts. Schweizerische Zeitschrift für Sozialversicherung und berufliche, Vorsorge (SZS), 2001, pp. 63 ss.
Voir : Assurance-invalidité (AI) Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Prévoyance professionnelle Protection sociale (Articles constitutionnels sur la) Sécurité sociale (Architecture de la) Trois piliers Universalité
Pierre-Yves Greber
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Asile (Loi sur l)
Si la Suisse a rapidement adhéré à la Convention de Genève relative au statut des réfugiés du 28 juillet 1951 et à son Protocole additionnel du 31 janvier 1967, ce nest quen 1973 quune motion a demandé au Conseil fédéral de donner à la politique dasile une base juridique sûre en droit interne. Un projet est présenté le 31 août 1977, la Loi sur lasile est adoptée par le Parlement le 5 octobre 1979 et entre en vigueur le 1er janvier 1981 (Recueil systématique 142.31).
Ce qui marque certainement cette législation est létonnante fréquence de ses modifications. En effet, à peine la loi était-elle en application que le Parlement la révisait en 1983. Puis les révisions se sont succédé en 1986, 1988, 1990 et 1994. En 1998, une refonte totale a été adoptée par les Chambres fédérales, avant quune nouvelle révision ne soit soumise à consultation en 2001 ! Ce phénomène est assez rare dans notre pays et il sexplique en large partie par le caractère de plus en plus passionné qua pris le débat sur la politique dasile.
Il faut souligner que la définition du réfugié na presque pas varié depuis 1979. Larticle 3 LAsi reprend la notion de la Convention de Genève en affirmant que sont des réfugiés les personnes qui, dans leur État d'origine ou le pays de leur dernière résidence, sont exposées à de sérieux préjudices ou craignent à juste titre de lêtre en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social déterminé ou de leurs opinions politiques. Sont notamment considérés comme de sérieux préjudices la mise en danger de la vie, de lintégrité corporelle ou de la liberté, de même que les mesures qui entraînent une pression psychique insupportable. Il y a lieu de tenir compte des motifs de fuite spécifiques aux femmes.
Par contre, ce sont les aspects liés à la procédure dasile qui ont pris une importance croissante : obligation de déposer la demande dans un centre denregistrement, obligation de collaborer sous peine dirrecevabilité de la demande, audition sur les motifs dasile organisée par les cantons, possibilité à lautorité de retirer leffet suspensif en cas de recours, etc. On a également multiplié la possibilité de rendre des décisions de non-entrée en matière suivie de lexécution immédiate du renvoi, notamment lorsquune personne provient dun pays exempt de persécutions (actuellement : Albanie, Bulgarie, Gambie, Ghana, Inde, Lituanie, Mongolie, Roumanie, Sénégal).
Après lenregistrement de sa demande, le requérant dasile est attribué à un canton qui organise une audition approfondie. LOffice fédéral des réfugiés statue en première instance, sur dossier dans 80 % des cas ; il peut ordonner une audition complémentaire, ainsi que dautres mesures dinstruction (expertise de langue, analyse de documents, enquêtes dans le pays dorigine). En cas de décision négative, il nexiste quune seule voie de recours, auprès de la Commission suisse de recours en matière dasile. Comme la loi ne reconnaît pas au requérant un droit subjectif à lasile, il ny a aucun contrôle judiciaire des décisions de ladministration.
Soulignons que la loi interdit au demandeur de travailler pendant les 3 premiers mois de son séjour en Suisse, une aide sociale minimale (hébergement, entretien, argent de poche) étant dispensée par les structures cantonales. Remarquons enfin que lon prélève systématiquement les empreintes digitales de chaque requérant dès quil sannonce à lautorité, afin de permettre des comparaisons informatiques avec les pays limitrophes.
R. M. Gattiker, La procédure dasile et de renvoi, OSAR, Berne, 1999.
Voir : Asile (Politique d) Asile (Requérant d) Étrangers (Politique à légard des) Exil Office fédéral des réfugiés (ODR) Réfugié
Christophe Tafelmacher
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Asile (Politique d)
Pendant les 1960-1970, la politique dasile de la Suisse sest inscrite dans laffrontement des deux blocs au niveau international. Ainsi, les réfugiés fuyant les régimes communistes ont trouvé un accueil généreux et lon se préoccupait plutôt des problèmes liés à leur intégration. La procédure dexamen était relativement simple et loctroi dasile la règle, à lexception des ressortissants de pays africains, dont seulement 33 % étaient admis dans les années 1970.
Cette politique a évolué depuis le début des années 1980, marquées par une augmentation de demandeurs fuyant le plus souvent des États avec lesquelles la Suisse avait de bons rapports (Chili, Zaïre, Turquie, Sri Lanka, etc.). Peu après lentrée en vigueur de la loi sur lasile en 1981, des voix ont dénoncé les faux réfugiés, ou encore les réfugiés économiques , qui seraient venus profiter du bien-être helvétique . Le taux dacceptation des demandes a fortement chuté pour arriver à son seuil le plus bas en 1990-1991 (environ 4 % doctroi dasile). Il est remonté ensuite, oscillant entre 5 % et 10 %. Le débat politique sest ainsi déplacé de lintégration des réfugiés reconnus au traitement des demandeurs dasile.
La pratique des autorités se définit comme restrictive et lon a affirmé officiellement que la politique dasile était une politique de renvoi et de dissuasion. Dans ce contexte, le Parlement a souvent modifié la législation, octroyant un pouvoir dappréciation de plus en plus large à ladministration. Face au retard accumulé par celle-ci dans le traitement des demandes au début des années 1980, ces diverses révisions ont invoqué le besoin daccélérer la procédure. Cet objectif est en grande partie atteint aujourdhui, mais au détriment des candidats réfugiés qui doivent affronter nombre de mesures policières ou discriminatoires, comme les décisions de non-entrée en matière avec renvoi immédiat, la prise systématique des empreintes digitales, linterdiction de travailler, les normes daide sociale inférieures aux minima de la CSIAS, etc.
Dans les années 1990, la figure du réfugié est associée de plus en plus souvent à celle du délinquant. Réclamées par les autorités zurichoises en prise avec les scènes ouvertes de la drogue, les mesures de contrainte dans le droit des étrangers sont alors adoptées en 1993 par le Parlement, permettant demprisonner jusquà 12 mois des personnes pour de purs motifs administratifs.
Notons que, depuis 1992, lOffice fédéral a octroyé des dizaines de milliers dadmissions provisoires à des personnes fuyant les guerres civiles en Somalie, Angola, Afghanistan et Yougoslavie. Ce statut écarte lasile, mais constate le caractère inexigible de lexécution du renvoi. Ces réfugiés de la violence suscitent des discussions visant à modifier la définition du réfugié figurant dans les Conventions internationales. Des dispositions particulières ont également été introduites dans le cadre de la révision totale de la loi sur lasile adoptée en 1998.
R. M.-C. Caloz-Tschopp, A. Clevenot, M.-P. Tschopp, Asile, violence, exclusion en Europe, histoire, analyse, prospective, Genève, 1994. A. Maillard, C. Tafelmacher, Faux Réfugiés ? La politique suisse de dissuasion dasile 1979-1999, Éditions dEn Bas,.Lausanne, 1999.
Voir : Asile (Loi sur l) Asile (Requérant d) Croix-Rouge suisse Étrangers (Politique à légard des) Normes CSIAS Office fédéral des réfugiés Réfugié
Christophe Tafelmacher
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Asile (Requérant d)
Terme désignant une personne persécutée à la recherche dasile, de protection. Dès les années 80, alors que se constitue la forteresse européenne face aux réfugiés, apparaît une catégorie socio-administrative qui devient juridique, celle de requérant dasile. On y trouve les personnes en attente dune décision doctroi dasile et aussi beaucoup de personnes victimes de persécution mais qui nentrent pas dans les critères admis par le droit national et international (femmes, déserteurs, réfugiés des nouvelles formes de violence généralisée). Cest un statut provisoire dattente avec des restrictions des droits fondamentaux et sociaux, avec la crainte dexpulsion générant insécurité, angoisse (Arendt).
R. Ch. Hausammann, Les femmes victimes de persécution et la notion de réfugié, Bureau de lÉgalité, Berne, 1992. J.-C. Hataway, The law of Refugee Status, Éditions Butterworths, London, 1991. Ligue Suisse des droits de lhomme, La forteresse européenne et les réfugiés, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1985. H. Arendt, Nous autres réfugiés , in : La tradition cachée, Éditions Ch. Bourgois, Paris, 1976, pp. 57-77.
Voir : Asile (Loi sur l) Asile (Politique d) Croix-Rouge suisse Étrangers (Politique à légard des) Exil Office fédéral des réfugiés (ODR) Réfugié Regroupement familial
Marie-Claire Caloz-Tschopp
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Assimilation àð Acculturation
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Assistance de la parenté (Devoir d )
En vertu du droit de la famille, l obligation d entretien incombe, prioritairement, aux père et mère, ainsi qu au conjoint. Par ailleurs, les parents en ligne directe et, sous certaines conditions, les frères et surs, sont tenus de se fournir mutuellement une assistance lorsque, à défaut, ils tomberaient dans le besoin. Le Code civil parle de dette alimentaire . Cette dernière est prioritaire par rapport à lobligation de la collectivité publique dassister les citoyens tombés dans le besoin. En raison de lévolution des conceptions dans ce domaine, et du fait que les relations entre parents sont devenues moins étroites, le devoir dassistance est, aujourdhui, controversé. De nombreuses lois cantonales daide sociale restreignent, du reste, sa portée. Néanmoins, en tant quinstitution de droit fédéral, elle peut continuer à jouer un rôle important.
Voir : Aide sociale Pensions alimentaires (Avance et recouvrement) Prestations complémentaires (PC)
Béatrice Despland
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Assistance éducative àð Enfance (Politique de l')
Assistance publique àð Aide sociale
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Assistant social
Attend-on d un assistant social qu il soit capable d être social ? L assistant social appartient à une entité professionnelle : le Travail social. Celui-ci peut être défini non comme une science, mais comme un usage : par lagencement de savoirs pratiques, construits en interaction avec des terrains et des champs théoriques diversifiés.
Lassistant social exerce au nom de la collectivité, un service public de solidarité à légard des personnes, des groupes sociaux, concernés par un processus de désocialisation, de disqualification, voire dexclusion. Il se situe sur une passerelle : intermédiaire entre les individus et les lois, médiateur entre la population et les institutions.
Attend-on dun assistant social quil soit capable dassister ? Entre relation rationnelle et solidarité relationnelle, la fonction de lassistant social consiste à instrumenter la relation à un client (individu, famille, groupe), par la fourniture de prestations de service (alliant compétence et éthique). Celles-ci sont définies par des intentions de réparation et par des intentions de développement social.
Par sa connaissance pratique des situations de précarité, lassistant social peut refléter aux instances de gestion du social, lévolution des problématiques exigeant un aménagement de la législation, en vue dune justice sociale opérationnalisée selon un impératif déquité et de réciprocité.
Lassistant social agit comme promoteur du lien social et de la citoyenneté. La mise en uvre de son rôle tend à contribuer au maintien et au renforcement de la cohésion et de lharmonie sociale. Laction de lassistant social sarticule aux modes délaboration et aux significations du lien social opérant dans une collectivité [rapports de communauté (Gemeinschaft) ; rapports de société (Gesellschaft)]. Lobjet privilégié de lassistant social peut se configurer dans une perspective : la compensation et la prévention des insuffisances et des déséquilibres entravant la participation à la société.
R. O. Taramarcaz, Les fondements de la sécurité sociale en Suisse, Enjeux, Fully, 1997. O. Taramarcaz, Létranger familier, Enjeux, Fully, 1997.
Voir : Justice sociale Lien social Solidarité Travail social Travailleurs sociaux (Formation des)
Olivier Taramarcaz
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Association internationale de la sécurité sociale (AISS)
Cette organisation internationale a été fondée en 1927 pour promouvoir au niveau international la coopération entre les organisations de sécurité sociale, favoriser léchange régulier dinformations et létude de problèmes communs dans le domaine de la sécurité sociale. LAISS est constituée de plus de 340 organisations dans quelque 130 pays, rassemblant des administrateurs de sécurité sociale du monde entier. Son siège principal se trouve à Genève au Bureau international du travail avec lequel lAssociation a des liens historiques. LAISS jouit également dun statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies. Lobjectif de lAISS est de défendre et de promouvoir la sécurité sociale à travers le monde. Pour ce faire, elle offre à ses membres la possibilité déchanger des informations et des expériences. Elle organise des cours de formation et des séminaires de perfectionnement ; elle réalise des recherches sur la sécurité sociale et publie un vaste programme de publications sur les questions de sécurité sociale. Face aux nouvelles données économiques et sociales, face aux transformations des modèles familiaux et du marché du travail, lAISS uvre aujourdhui prioritairement pour renforcer les moyens dont disposent des organisations de sécurité sociale pour remplir leur mission dune façon aussi complète et efficace que possible et pour améliorer la qualité, la pertinence et la disponibilité des informations concernant les développements, les innovations et les expériences dans le domaine de la sécurité sociale à travers le monde. Pour ce faire, lAISS possède le Centre de documentation international le plus complet dans le domaine de la sécurité sociale. Son fonds documentaire est constitué essentiellement par les publications de lAISS et dautres organismes internationaux (BIT, OCDE, etc.), un choix important douvrages en sécurité sociale, une vaste collection de périodiques nationaux ou internationaux (près de 1000 titres) et un choix de bases de données bibliographiques ou textuelles, produites par lAISS ou par dautres organismes (consultables sur place pour linstant ; un accès par Internet est prévu par phases). Par ailleurs, le Centre assure, outre les différents traitements documentaires et la gestion dune base de données bibliographiques, un service dinformation (recherches bibliographiques, consultation sur place, et réponse aux demandes provenant de lextérieur).
Pour information : AISS, Case postale 1, 1221 Genève 22.
Site Internet : www.aiss.org
Voir : Bureau international du travail (BIT) Sécurité sociale
Roland Sigg
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Association romande et tessinoise des institutions daction sociale (ARTIAS)
La création de lARTIAS en mars 1995 résulte de la fusion du Groupement romand des institutions dassistance publique et privée (GRIAPP) et la Conférence romande de laction sociale (CORAS). Elle correspond à une volonté de regrouper les forces dans le domaine de laction sociale. LARTIAS veut contribuer au développement dune action sociale basée sur la promotion de linformation, de la solidarité et de la lutte contre lexclusion. Elle a en particulier pour but de favoriser la coordination entre secteurs publics et privés. Elle souhaite offrir une plate-forme déchanges entre acteurs de laction sociale en Suisse romande et au Tessin. Elle organise des journées de réflexion ou détude et des cours et développe, seule ou en partenariat, des outils dinformation sociale. Elle sadresse tant aux corporations de droit public (cantons et communes) quaux associations privées, de bénévoles et de professionnels. LARTIAS a son siège à Yverdon-les-Bains.
Site Internet : www.artias.ch www.socialinfo.ch
Voir : Action sociale Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS) Information sociale Professionnels de laction sociale (Association suisse des) (ASPAS) Recherche sociale
Martine Kurth
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Association suisse de politique sociale (ASPS)
LAssociation suisse de politique sociale est née en 1926 de la fusion de lAssociation suisse tendant à encourager la protection internationale des travailleurs et de lAssociation suisse des assurances sociales.
Selon ses statuts, lASPS a pour but de proposer lidée dune politique sociale progressiste. Elle poursuit aujourdhui cet objectif avant tout par lorganisation de conférences et par sa participation aux procédures de consultation.
Depuis 1977, ses publications, dabord éditées sous le titre de Solidaritas Helvetica puis, depuis 1981 sous le titre de Forum de politique sociale représentent un échantillon significatif de lélaboration de la nouvelle politique sociale suisse. Les plus importantes de ces publications peuvent être consultées aux Archives sociales suisses à Zurich.
LAssociation suisse de politique sociale compte aujourdhui environ 350 membres (membres individuels et collectifs), dont un cinquième sont suisses romands. Parmi les plus connus de ses présidents, ont figuré lancien Conseiller fédéral Hans-Peter Tschudi, lancien Juge fédéral Alexandre Berenstein et le Professeur de Droit bernois Bernardo Zanetti.
Site Internet : www.socialinfo.ch
Voir : Centre détude de la politique sociale (CEPS) Politique sociale
Antonin Wagner
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Associations
Les associations sont des groupements à but non lucratif, daccès libre au point de vue juridique, poursuivant leurs activités selon des modalités prévues dans des statuts acceptés par lAssemblée générale des membres, et notamment grâce à lactivité des participants et aux initiatives dun comité élu par cette même Assemblée. Les ressources des associations proviennent généralement de cotisations des membres, de dons (y compris les campagnes de récolte de fonds) et de subsides éventuels reçus de collectivités publiques. Elles sont régies en Suisse par les articles 60 et suivants du CCS.
Bien que connues depuis lAntiquité, les associations se sont particulièrement développées au XIXe siècle, lorsque lemprise croissante de la société industrielle et urbaine cassa les anciennes formes de cohésion sociale et suscita des besoins que seule alors lunion de multiples acteurs privés pouvait prendre en charge. On en compte en Suisse plusieurs dizaines de milliers, plusieurs millions aux États-Unis. Gravitant dabord beaucoup autour de groupes-porteurs tels que les Églises, les partis, etc., dont elles relayaient la philosophie, les associations sen sont largement dégagées depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Les auteurs classiques (Tocqueville, Durkheim, Wirth, Warner, etc.) assignent aux associations plusieurs fonctions centrales pour le fonctionnement des sociétés modernes : 1. elles sont un puissant mécanisme dintégration relationnelle et idéologique des personnes dans la société ; 2. elles permettent la formulation explicite de besoins sociaux latents et leur présentation en des termes adéquats dans les instances de décision publiques ; elles forment également un contrepoids à la puissance de lÉtat face aux individus atomisés ; 3. elles contribuent décisivement à la formation des élites politiques ; 4. elles favorisent, par leurs multiples interconnexions, fédérations, alliances, la définition de priorités sociales.
Face à limportance de ces fonctions, on notera pourtant que la participation aux associations est sensible à plusieurs freins sociaux : 1. la participation est dautant moins prononcée que le statut économique des personnes est précaire et que leur niveau dinstruction est bas ; 2. la participation est dautant moins forte que lintégration relationnelle et fonctionnelle des personnes dans la société est faible ; en ce sens, les milieux qui auraient peut-être le plus besoin de cette médiation pour défendre leurs intérêts sont peut-être ceux qui sont les moins bien armés pour le faire ; 3. le fonctionnement associatif est chroniquement menacé de bureaucratisation, soit que lon délègue trop au comité, soit que celui-ci en vienne à redouter lexpression des membres.
Le fonctionnement des associations daujourdhui peut être classé en quatre grands modèles : 1. le modèle dallégeance, où la participation répond surtout à un souci dexpression des valeurs et solidarités dun groupe-porteur confessionnel, social ou régional ; 2. le modèle de médiation où la participation répond surtout à une logique defficacité et de moindre coût dans la satisfaction de besoins sectoriels (sportifs, musicaux, hobbies, etc) ; 3. le modèle de conscientisation où lon cherche, à travers des activités très diverses et diffuses, à une conversion de la personne toute entière ou à une radicale redécouverte de soi ; 4. le modèle de gestion, où des personnes à forte assise sociale et culturelle gèrent un domaine daction sociale au nom de lintérêt dun public et grâce à lappui financier de lÉtat ou dautres collectivités publiques.
R. M.-C. Collaud, C.-L. Gerber (Éds), Vie associative et solidarités sociales, Réalités sociales, Lausanne, 1993. M.-C. Collaud, Comment créer et animer une association, Réalités sociales, Lausanne, 1990. J. Kellerhals, Les associations dans lenjeu démocratique, Payot, Lausanne, 1974. S. Passaris, G. Raffy, Les associations, La Découverte, Paris, 1984.
Voir : Action communautaire Aide mutuelle (Self help)
Jean Kellerhals
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Associations de Parents délèves (APE)
Actives depuis la fin des années 1960, ces associations uvrent dès leur création en poursuivant deux buts parallèles :
améliorer la communication et les relations entre les parents et lécole (à savoir les établissements scolaires et les Départements de lInstruction publique) ;
animer et enrichir la vie pratique, sociale et culturelle des élèves et des parents, sur un plan local.
Elles ont acquis aujourdhui, dans plusieurs Cantons, un statut, formel ou informel, dinterlocuteur des pouvoirs publics et sont régulièrement consultées (encore que, ici et là, le modèle dune école insuffisamment ouverte sur la communauté et notamment les parents, se fait encore sentir). LAPE-Vaud, pour prendre un exemple, comporte 50 sections et 6000 membres (familles).
(NB. On ne confondra pas les APE avec les Écoles de Parents , qui existent dans plusieurs cantons et dont la création est souvent antérieure à celle des APE. La vocation de ces Écoles est plutôt de préparer les parents à leur rôle déducateur).
R. Bulletin de lape-Vaud.
Site Internet : www.ape-vaud.ch
Laurence Martin
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Assurance àð Assurance (Principe de l')
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Assurance militaire
L'assurance militaire est la plus ancienne des branches de sécurité sociale, puisque la première loi sur l'assurance militaire date du 28 juin 1901. Elle assure contre la maladie (y compris la maternité) et les accidents toutes les personnes effectuant un service obligatoire ou volontaire en faveur de la Confédération (service militaire, protection civile, service civil). Elle s'applique également aux assurés professionnels ayant un contrat de travail avec la Confédération (instructeurs de l'armée et de la protection civile, gardes-fortifications, escadre de surveillance, contrôleurs d'armes, etc.). Enfin, elle couvre également les personnes participant en Suisse ou à l'étranger à des actions de maintien de la paix et de bons offices de la Confédération (bérets jaunes et bleus), ainsi que les membres du corps suisse d'aide en cas de catastrophe.
Une des particularités de l'assurance militaire réside dans ses diverses règles de responsabilité, qui démontrent qu'elle n'est pas à proprement parler une assurance, mais la mise en uvre d'une responsabilité étatique. Au demeurant, l'assurance militaire n'est pas financée par des cotisations, mais par le budget de la Confédération, à l'exception de l'assurance facultative réservée aux assurés professionnels à la retraite.
Outre les prestations générales telles que frais de traitement et indemnisation de la perte de gain, l'assurance militaire verse une rente d'invalidité en cas d'incapacité de gagner. Le taux de cette rente s'élève au minimum à 5 % et au maximum à 100 %. Elle est versée au plus tard jusqu'à l'âge donnant droit aux prestations de l'AVS. Dès ce moment, elle est remplacée par une rente de vieillesse de l'assurance militaire, s'élevant à 50 % de la rente d'invalidité versée précédemment. Enfin, elle verse des rentes de survivants lorsque l'assuré décède à la suite de l'affection assurée. Une caractéristique de l'assurance militaire dans le domaine des prestations concerne l'indemnisation du dommage immatériel. A l'instar de l'assurance-accidents, l'assurance militaire verse une rente pour atteinte à l'intégrité en cas d'atteinte notable et durable des fonctions vitales au sens large (troubles fonctionnels et atteinte non fonctionnelle). En cas de perte totale d'une fonction vitale, la rente s'élève au maximum à 50 % (100 % dans le cas de l'assurance-accidents). Cette rente est en principe capitalisée (table de mortalité de Stauffer/Schaetzle), ce qui permet, contrairement à l'assurance-accidents, de tenir compte de l'âge de l'assuré au moment de la survenue de l'atteinte à l'intégrité. En outre, l'assurance militaire est la seule assurance sociale qui verse une indemnité pour tort moral en cas de décès ou de lésions corporelles graves en rapport étroit avec les dangers spécifiques du service (circonstances particulières) :
à l'assuré, en cas de lésions corporelles graves d'origine accidentelle (pour autant que celui-ci ne touche pas de rente pour atteinte à l'intégrité),
aux survivants en cas de décès de l'assuré dû à une maladie ou un accident.
Le 19 juin 1992, le Parlement a procédé à une révision totale de la loi sur l'assurance militaire (entrée en vigueur le 1er janvier 1994). Par cette révision, le législateur a voulu essentiellement supprimer les lacunes d'assurance, améliorer la coordination et unifier la procédure administrative avec les autres assurances sociales.
R. Guide de l'assurance militaire, Publication de l'OFAM No 3, 2000. J. Maeschi, Kommentar zum Bundesgesetz über die Militärversicherung vom 19. Juni 1992, Berne, 2000.
Voir : Assurance Assurance en cas d'accidents Assurances sociales (coordination des) Cotisations/primes Indemnisation Sécurité sociale
Philippe Le Grand Roy
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Assurance (Principe de l)
Le principe de lassurance, en droit de la sécurité sociale, peut comprendre plusieurs aspects :
cest dabord une référence à lassurance sociale, soit une technique de protection au service de la sécurité sociale, fondée sur le paiement de cotisations ;
une relation, plus ou moins étroite, entre revenu, cotisations et prestations, typique de lassurance sociale (p. ex. les indemnités journalières de lassurance-accidents sélèvent à 80 % du gain assuré, art. 17 LAA) ;
la clause dassurance : le droit à des prestations est subordonné à la condition dêtre assuré à un moment fixé par la législation (p. ex. le début de lincapacité de travail). En Suisse, lassurance-maladie, lassurance-accidents, la prévoyance professionnelle appliquent des conditions dassurance.
R. P.-Y. Greber, Les principes fondamentaux du droit international et du droit suisse de la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1984, pp. 369 ss, RO 2000, p. 2682.
Voir : Assurance sociale (Notion générale) Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Prestations de sécurité sociale Sécurité sociale
Pierre-Yves Greber
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Assurance sociale (Notion générale)
Lassurance sociale est une invention allemande, de la fin du XIXe siècle ; son origine est associée au chancelier impérial Bismarck, qui a piloté le projet et limplantation de cette forme de protection.
Les caractéristiques générales de lassurance sociale sont :
la reprise de la technique de lassurance, mais en en faisant une institution de protection sociale ;
une affiliation obligatoire en vertu de la loi (pas de sélection selon le degré de risque) ;
un droit légal à des prestations lorsquun risque défini se réalise et que les conditions doctroi sont remplies ;
une protection qui tend à se rapprocher du gain de lassuré ;
une organisation autonome à légard de lÉtat, tout en étant sous son contrôle ;
un financement qui associe personnes protégées, employeurs et État, les cotisations ne tenant pas compte du niveau de risque.
Invention majeure, lassurance sociale est intégrée dans le concept de sécurité sociale.
R. J.-J. Dupeyroux, Droit de la sécurité sociale, 13e éd. par Rolande Ruellan, Dalloz, Paris, 1998, pp. 36 ss. E. Eichenhofer, Sozialrecht. 2. Auflage, Mohr Siebeck, Tübingen 1997, pp. 17 ss.
Voir : Assurance (Principe de l) Sécurité sociale
Pierre-Yves Greber
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Assurance-accidents
Adoptée avec lassurance-maladie, le 13 juin 1911, lassurance-accidents a protégé certaines catégories de travailleurs. Dès le 1er janvier 1984, la protection sociale a été étendue à lensemble des travailleurs salariés, par lentrée en vigueur de la Loi fédérale sur lassurance-accidents (LAA). Lassurance facultative est ouverte aux personnes exerçant une activité à titre indépendant.
Lassurance-accidents couvre les accidents professionnels. Elle assure également les accidents non professionnels, pour autant que lactivité exercée porte sur 12 heures par semaine au moins. Si tel nest pas le cas, les coûts relatifs à laccident doivent être supportés par lassurance-maladie.
Lassurance-accidents garantit, à court terme, la couverture des frais de traitement, le versement de lindemnité journalière compensant la perte de salaire, la prise en charge des moyens auxiliaires, la réparation des dommages matériels. Lorsque laccident entraîne une invalidité ou le décès, lassurance intervient par le versement de rentes (invalidité, survivants), dune indemnité pour atteinte à lintégrité ou dune allocation pour impotent.
La Caisse nationale suisse dassurance en cas daccidents (CNA) et dautres assureurs (compagnies privées, caisses-maladie) gèrent lassurance-accidents. Cette dernière est financée par les cotisations des employeurs (pour la couverture de laccident professionnel) et des travailleurs (pour la couverture de laccident non professionnel).
R. A. Gehlew, O. Ramelet, J.-B. Ritter, Commentaire de la loi sur lassurance-accidents (LAA), Réalités sociales, Lausanne, 1992 J.-M. Frésard, Lassurance-accidents obligatoire , in : Schweizerishces Bundesverwaltungsrecht, Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1998, 106 pages.
Voir : Assurances en cas daccidents (Caisse nationale suisse d) (CNA) Assurances sociales (Coordination des) Caisses-maladie Prévoyance professionnelle
Béatrice Despland
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Assurance-chômage obligatoire et lindemnité en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur l)
Elle institue une assurance sociale couvrant les éventualités suivantes :
a) le chômage ;
b) la réduction de lhoraire de travail (généralement appelé chômage partiel ) ;
c) les intempéries ;
d) linsolvabilité de lemployeur.
En cas de chômage, lassurance garantit un revenu de remplacement, sous la forme dune indemnité journalière (de 67,9 % à 79,2 % du gain assuré, selon les cas). Lassurance propose par ailleurs des mesures actives du marché du travail telles quemplois temporaires subventionnés, cours, allocations dinitiation au travail, allocations de formation. La modification de la loi du 23 juin 1995 accorde une importance particulière à ces mesures (la loi confie aux cantons le soin den organiser quelque 25 000) et développe sensiblement le service public de lemploi : chaque assuré doit se présenter deux fois par mois auprès dun des 189 Offices Régionaux de Placement de Suisse.
La mesure active est définie comme un droit que lassuré peut faire valoir, une fois passée la période dindemnisation passive (durée selon liste ci-dessous). Mais lassuré peut être contraint daccepter un emploi temporaire ou de suivre un cours. Certains parlent alors de contre-prestations exigées de lassuré, plutôt que de prestations offertes au titre de laide à la réinsertion professionnelle.
Lassurance-chômage a fait lobjet de mesures déconomies transigeant avec les règles usuelles de lassurance sociale : certaines prestations sont désormais soumises à des conditions de ressources (ou calculées en tenant compte des charges de famille) et le versement de cotisations, même durant plus de 6 mois, nouvre plus aucun droit si lassuré occupait un emploi temporaire subventionné.
Le délai-cadre
Un délai-cadre dindemnisation de deux ans commence à courir le premier jour où toutes les conditions dont dépend le droit à lindemnité sont réunies. Le délai-cadre de cotisation commence à courir deux ans plus tôt. Lassuré doit avoir cotisé durant 6 mois au moins (12 mois en cas de chômage répété) durant le délai-cadre de cotisation, ou être expressément libéré de lobligation davoir cotisé sil na pu sacquitter de cette obligation en raison dune formation professionnelle ou dune maladie, par exemple.
Le droit maximum à lindemnité de chômage
Le droit maximum à lindemnité de chômage est le nombre dindemnités auxquelles lassuré peut prétendre durant son délai-cadre dindemnisation sil ne retrouve pas demploi :
jusquà 50 ans : 150 indemnités ;
jusquà 60 ans : 250 indemnités ;
plus de 60 ans : 400 indemnités.
Lindemnité spécifique
Lindemnité spécifique est calculée comme lindemnité journalière, mais elle nest versée que si lassuré accepte de participer à une mesure de reconversion, perfectionnement ou intégration professionnels, ou sil nobtient pas lemploi temporaire auquel il a droit. Elle est versée par tranches de 80 indemnités, jusquà la fin du délai-cadre dindemnisation.
En cas de réduction de lhoraire de travail, lassurance verse une indemnité correspondant à 78,4 % de la perte de gain prise en considération.
En cas dinsolvabilité de lemployeur, lassurance verse une indemnité correspondant à 100 % de la perte de gain prise en considération. Seules sont couvertes les créances portant sur les six derniers mois de travail.
R. Loi fédérale sur lassurance-chômage du 25 juin 1982 Ordonnances, Modification du 11 décembre 1995 Ordonnances, Arrêté fédéral urgent du 13 décembre 1996.
Voir : Chômage Chômage (Article constitutionnel relatif à la protection contre le) Contre-prestations Office régional de placement (ORP)
Michel Cornut
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Assurance-invalidité (AI)
La loi fédérale sur lassurance-invalidité (LAI) du 19 juin 1959 constitue lune des principales lois de la sécurité sociale suisse. Elle est harmonisée et coordonnée avec la loi fédérale sur lassurance-vieillesse et survivants (LAVS).
Lassurance-invalidité (AI), comme lassurance-vieillesse et survivants (AVS), est une assurance obligatoire pour toute personne ayant son domicile civil en Suisse, et pour celle qui y exerce une activité lucrative. LAI favorise, dans la mesure du possible, la réadaptation ou la réinsertion de la personne handicapée dans la vie professionnelle.
Elle accorde des prestations aux assurés qui, par suite dune atteinte à leur santé, sont totalement ou partiellement incapables dexercer une activité lucrative ou leurs travaux habituels, et cela, probablement, dune manière permanente ou de longue durée. Les assurés mineurs sont réputés invalides lorsque latteinte à leur santé aura vraisemblablement pour conséquence, à lâge adulte, une diminution de leur capacité de gain. Peu importe que linvalidité soit de nature physique ou mentale ou quelle provienne dune infirmité congénitale, dune maladie ou dun accident.
Lassurance-invalidité privilégie la réadaptation ou le reclassement professionnel des assurés par rapport à la rente. De ce fait, elle accorde des prestations sous forme de mesures médicales, de mesures professionnelles et, le cas échéant, d'indemnités journalières pendant lapplication de ces mesures. Elle prend en charge la formation scolaire spéciale des enfants invalides et accorde des moyens auxiliaires, ainsi que des rentes et des allocations pour impotents.
Une rente AI nest versée que si les mesures de réadaptation ne permettent pas datteindre, en totalité ou en partie, le but recherché, ou si elles nont, demblée, aucune chance de réussir. Le droit à ces prestations séteint au plus tard à la fin du mois au cours duquel lassuré atteint lâge ouvrant le droit à la rente vieillesse. Outre, les prestations individuelles, l'AI accorde également des prestations collectives sous forme de subventions aux établissements, ateliers et homes pour personnes handicapées, aux associations qui leur apportent une aide ainsi qu'aux centres de personnel spécialisé pour le prise en charge des personnes handicapées.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Assurance-maladie (AM) Assurance-accidents Assurances sociales (Coordination des) Handicap Indemnités journalières (AI) Invalidité Office AI (Assurance-invalidité) Prestations complémentaires (PC)
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Assurance-maladie (AM)
Définition : Lassurance-maladie est lun des piliers de la sécurité sociale. En Suisse, elle remplit une triple fonction :
elle assure le remboursement des frais de soins ;
elle prend en charge les prestations spécifiques de la maternité ;
elle permet la couverture de la perte de gain due à lincapacité de travail provoquée par la maladie ou la maternité.
Ces fonctions, lassurance-maladie les partage avec dautres assurances sociales : lassurance-accidents, lassurance-invalidité, lassurance militaire.
Rappel historique : En 1889, le Conseil fédéral propose un nouvel article 34bis introduisant lassurance-maladie et accidents dans la Constitution fédérale, qui, modifié par lAssemblée fédérale, est largement approuvé par le peuple et les cantons le 26 octobre 1890. Une première loi, la Lex Forrer, prévoit laffiliation obligatoire pour les salariés jusquà un certain revenu, couvre les frais médicaux et garantit une indemnité journalière (60 % du salaire pendant 1 année). Adoptée à une large majorité par le Parlement fédéral, elle est rejetée par le peuple en votation référendaire le 20 mai 1900.
La loi sur lassurance-maladie LAMA du 13 juin 1911, passe de peu devant le peuple suisse. De portée réduite en comparaison de la Lex Forrer, elle est considérée dabord comme une loi de subventionnement des caisses-maladie reconnues qui se voient imposer des obligations minimales.
La seule révision de 1964 apporte plusieurs améliorations significatives. Notamment, elle interdit aux caisses-maladie de refuser des candidats pour cause de mauvaise santé, avec linstauration, en contrepartie, des réserves médicales, fait un petit pas envers le libre-passage dune caisse à lautre, clarifie et renforce la définition des prestations à charge des caisses-maladie, instaure diverses mesures relatives aux cotisations et aux subsides fédéraux, fixe le droit pour les assurés de recourir contre les décisions de leur caisse auprès des tribunaux des assurances (jusquici devant les tribunaux civils).
De 1964 à 1994, deux projets fédéraux de loi et trois initiatives populaires sont rejetés en votations populaires. Plusieurs modèles conçus par des experts contribuent à préparer la législation actuelle.
Le Parlement fédéral tente de résoudre par voie darrêtés urgents (AFU) les dysfonctionnements touchant en particulier lévolution des coûts et des cotisations.
La LAMal Loi fédérale sur lassurance-maladie du 18 mars 1994
Lobjectif premier de la LAMal vise à garantir à chacun laccès à des soins de haut niveau pour un coût supportable. Cet objectif se réalise par un ensemble de moyens complémentaires : la solidarité entre assurés grâce à lobligation généralisée dassurance, à la prime unique par caisse (quelque soit lâge ou le sexe), et à la création (pour 10 ans) dun système de péréquation entre assureurs, le libre passage intégral dune caisse à lautre, à nimporte quel âge, sans réserve médicale ni droit dentrée, lextension du catalogue des prestations de lassurance sociale (soins à domicile et en EMS, mesures préventives, prestations de médecine alternative, etc.), la séparation nette entre lassurance de base obligatoire et lassurance complémentaire facultative, la maîtrise des coûts par la responsabilisation des assurés (franchises à option, réseau de santé ou HMO par exemple) et par la concurrence entre dispensateurs de soins, la réduction des primes avec un système de subsides aux personnes à revenu modeste.
R. Message du Conseil fédéral concernant la révision de lassurance-maladie du 6 novembre 1991. P. Gilliand (Éd.), Assurance-maladie, Quelle révision ?, Réalités sociales, Lausanne, 1990. P.-Y. Greber, Droit suisse de la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1982.
Voir : Assurance-maladie et lassurance-accidents (Article constitutionnel sur l) Assureurs-maladie Assureurs-maladie suisses (Concordat des) Caisses-maladie Caisses-maladie (Fédérations cantonales des) Coûts de la santé Prestations complémentaires (PC) Sécurité sociale
Michel Surbeck
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Assurance-maladie complémentaire
Les prestations à la charge des assureurs pratiquant lassurance-maladie sociale sont fixées de manière exhaustive par la LAMal et les ordonnances y relatives du Conseil fédéral. Les prestations qui excèdent ce cadre légal (notamment celles qui couvrent les frais supplémentaires de traitement et de pension en cas de séjour hospitalier en division privée ou semi-privée) relèvent de lassurance-maladie dite complémentaire. Cette assurance est régie par la loi fédérale sur le contrat dassurance (LCA), laquelle réglemente les contrats dassurance privés. De tels contrats peuvent être conclus par les institutions dassurances qui ont demandé et obtenu lagrément y relatif prévu par la loi fédérale sur la surveillance des assurances (LSA). Les conditions générales des assurances privées doivent respecter les dispositions impératives et semi-impératives de la LCA - qui sont protectrices des intérêts des assurés - ainsi que les dispositions du droit des obligations relatives aux contrats en général. Les litiges entre assureurs et preneurs dassurance ou ayants droit relèvent de la compétence des tribunaux civils et non de celle des tribunaux dassurance.
Voir : Assurance-maladie (AM) Assurances privées.
Bernard Viret
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Assurance-maladie et lassurance-accidents (Article constitutionnel sur l)
Larticle 34bis Cst. (adopté le 26 octobre 1890), enjoint à la Confédération dintroduire, par voie législative, lassurance en cas daccident et de maladie, en tenant compte des caisses de secours existantes. Elle peut déclarer la participation à ces assurances obligatoire en général ou pour certaines catégories déterminées de citoyens. Ce sont aujourdhui la LAA et la LAMal qui réalisent ces objectifs.
Tentatives infructueuses de réviser cette disposition (dans le domaine de lassurance-maladie essentiellement) :
Initiative du Parti socialiste suisse pour une meilleure assurance-maladie, du 31 mars 1970. Nouveautés : assurance obligatoire, cotisations paritaires. Contre-projet du Conseil fédéral. Nouveautés : assurance obligatoire des gros risques, cotisations paritaires, planification hospitalière sur le plan national. Variante parlementaire plus ou moins inspirée du projet du Conseil fédéral. Rejet net par le peuple, le 8 décembre 1974, de linitiative et du contre-projet du Parlement.
Initiative populaire pour une assurance-maladie financièrement supportable (initiative des caisses-maladie, du 30 avril 1985). Nouveautés : meilleur contrôle des frais, augmentation massive des subsides des pouvoirs publics. Rejet net par le peuple, conformément à la recommandation du Conseil fédéral et du Parlement, de linitiative à laquelle aucun contre-projet navait été opposé, le 16 février 1992.
Initiative du Parti socialiste et de lUnion syndicale suisse pour une saine assurance-maladie du 17 mars 1986. Nouveautés : refonte totale de la législation actuelle, assurance obligatoire des soins médicaux et pharmaceutiques ainsi que dune indemnité journalière, primes proportionnelles au salaire, planification hospitalière contraignante. Contre-projet sous forme de projet de révision de lassurance-maladie, qui déboucha sur la Loi fédérale du 18 mars 1994 sur lassurance-maladie (LAMal). Celle-ci fut acceptée de justesse le 4 décembre 1994 par le peuple, qui rejeta simultanément linitiative.
Signalons seulement pour mémoire les travaux en cours de révision totale de la Constitution.
R. J.-L. Duc, Commentaire de la Constitution Fédérale de la Confédération Suisse du 29 mai 1874, article 34bis, Éditions Helbing & Lichtenhahn, Bâle, Schulthess Polygraphicher Verlag, Zurich, Stämpfli, Berne, 1993. P.-Y. Greber, Droit suisse de la sécurité sociale, avec un aperçu de théorie générale et de droit international de la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1982. A. Maurer, Schweizerisches Sozialversicherungsrecht, Stämpfli, Berne, 1979 (Band I, Allgemeiner Teil), 1981 (Band II, Besonderer Teil, Sozialversicherungszweige). A. Maurer, Bundessozialversicherungsrecht, Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1993.
Voir : Assurance (Principe de l) Assurance-accidents Assurance-maladie (AM) Sécurité sociale
Jean-Louis Duc
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Assurance-maternité àð Maternité (Protection de la)
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Assurance-vieillesse et survivants (AVS)
La loi fédérale sur l assurance-vieillesse et survivants (LAVS), du 20 décembre 1946, constitue l une des principales lois de sécurité sociale en Suisse. Elle est harmonisée et coordonnée avec la loi fédérale sur lassurance-invalidité (LAI) du 19 juin 1959. Une série dordonnances, la plus importante étant le règlement sur lassurance-vieillesse et survivants (RAVS), la précise.
Depuis 1948, date de son entrée en vigueur, cette législation a subi de nombreuses modifications. Jusquen 1974, lévolution de lAVS fut le reflet assez exact de lessor économique de laprès-guerre. La loi fédérale sur lAVS fut soumise à dix révisions proprement dites, et à trois révisions de loi de moindre envergure.
Obligation de cotiser
Toutes les personnes exerçant une activité lucrative en Suisse sont tenues de cotiser, ainsi que, à certaines conditions, les personnes travaillant à létranger pour le compte dun employeur en Suisse. Depuis le 1er janvier 1997, les veuves et les femmes mariées sans activité lucrative sont désormais soumises à lobligation de cotiser. Toutefois les cotisations de la femme mariée sans activité lucrative sont considérées comme étant payées si le mari exerce, lui, une activité lucrative et a versé au moins le double de la cotisation minimale. Cette règle est indépendante du sexe : le mari sans activité lucrative dune femme qui exerce une activité lucrative ne paie pas non plus de cotisation si son épouse a versé au moins le double de la cotisation minimale. Il faut souligner que les cotisations ne sont pas plafonnées alors que le montant des rentes lest.
Genre de prestations
LAVS octroie des rentes de vieillesse, des rentes de veuve et de veuf (pour ces derniers seulement si lenfant ou les enfants ont moins de 18 ans), des rentes pour enfants, des allocations pour impotents ainsi que des moyens auxiliaires. Dès le 1er janvier 1997, date de lentrée en vigueur de la dixième révision de lAVS, mari et femme touchent désormais chacun leur rente. Celle-ci est fixée en fonction de la durée de cotisations de chacun des conjoints et des revenus de ceux-ci, en application du splitting. Cela signifie que les revenus obtenus durant le mariage tant par le mari que par lépouse sont inscrits pour moitié au compte de lautre conjoint. Sy ajoutent les bonifications pour tâches éducatives ou pour tâches dassistance attribuées aux membres de la famille qui s'occupent des enfants ou prennent soin des parents impotents.
Naissance de la rente
Le droit à la rente de vieillesse prend naissance le premier jour du mois qui suit celui au cours duquel la personne assurée a atteint lâge de la retraite. Les personnes doivent sannoncer auprès des caisses de compensation pour avoir droit à leur rente.
Âge de la retraite
Lâge de la retraite des hommes est de 65 ans. Lâge de la retraite des femmes est relevé à 63 ans en 2001 et à 64 ans en 2005. (Période transitoire pour lélévation de lâge de la femme avec possibilité de prendre une retraite anticipée à un taux danticipation réduit). L'élévation de l'âge de la retraite à 65 ans avec la possibilité de prendre une retraite à la carte sera discutée dans le cadre de la 11e révision de l'AVS.
Âge flexible de la retraite
Toutes les personnes assurées peuvent et pourront, si elles le souhaitent, toucher leur rente avant davoir atteint lâge ordinaire de la retraite. En contrepartie, elles doivent saccommoder dune réduction actuarielle de leur rente.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Assurances sociales (Coordination des) Caisse de compensation Impotent (Allocation pour) Préretraite Prestations complémentaires (PC) Prévoyance professionnelle Retraite (Âge de la) Sécurité sociale Trois piliers
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Assurances en cas daccidents (Caisse nationale suisse d) (CNA)
Organe de gestion de lassurance-accidents, la CNA a été instaurée par la Loi fédérale sur lassurance-maladie du 13 juin 1911. Jusquau 1er janvier 1984, la CNA gérait, seule, lassurance-accidents qui couvrait les deux tiers des salariés. Lentrée en vigueur de la LAA a étendu le cercle des assurés (ensemble des salariés) et celui des assureurs (institutions privées, caisses publiques, caisses-maladie). La CNA reste, néanmoins, lorgane le plus important. Établissement de droit public, la CNA jouit dune autonomie assez étendue : lorganisation interne et le statut du personnel, notamment, sont définis et arrêtés par le Conseil dadministration. Au sein de ce dernier, les employeurs et les travailleurs sont représentés majoritairement. Le siège de la CNA est à Lucerne. Des agences locales et darrondissement fonctionnent dans les diverses régions du pays.
R. J.-M. Frésard, Lassurance-accidents obligatoire , in : Schweizerisches Bundesverwaltungsrecht, Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1998, pp. 83-84.
Voir : Assurance-accidents
Béatrice Despland
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Assurances privées
En complément aux institutions dassurances qui relèvent explicitement de lassurance sociale, la Confédération fait également appel, dans certains domaines, aux assureurs privés pour atteindre des buts de politique sociale.
Ce sont dabord des institutions dassurances sur la vie (31 en 1997). Elles représentent environ un quart des 129 institutions qui pratiquent lassurance directe, en Suisse, et elles gèrent deux tiers de lensemble du volume des primes. En grande partie, elles exercent leur activité dans le domaine du deuxième pilier. Dans le cadre des contrats collectifs avec les institutions de prévoyance professionnelle, les assureurs sur la vie complètent le premier pilier (AVS) par le deuxième pilier obligatoire, ainsi que par le deuxième pilier facultatif dans le cadre dassurances individuelles. En 1995, on estime à 3 millions les personnes assurées collectivement dans le cadre du deuxième pilier, ce qui représente une somme dassurance denviron 250 milliards. À cela sajoutent les prestations en capital dans lassurance individuelle pour un montant denviron 180 milliards, ainsi que des rentes servies ou en attente pour environ 6 milliards de francs. Ces chiffres reflètent une tendance récente à sassurer contre les risques par lépargne et les possibilités de couverture quoffre lassurance sur la vie.
Lassurance-maladie constitue un secteur important de la politique sociale. La LAMal du 18 mars 1994 a engagé des réformes importantes. Depuis son entrée en vigueur en janvier 1997, 47 assureurs privés exercent leur activité, ont été reconnus et ont reçu laval de lOFAS pour pratiquer lassurance-maladie obligatoire, cela à côté des caisses-maladie reconnues. Jusquà ce jour, les assureurs privés nont pas utilisé cette autorisation qui leur est offerte. Leur principal champ dactivité est lassurance-maladie complémentaire. Celle-ci concerne surtout les personnes qui ne sont pas satisfaites des limites imposées par lassurance-maladie de base en ce qui concerne le niveau de couverture et les services offerts, quelles le puissent où quelles le souhaitent. Ce secteur est aussi ouvert aux assurances-maladie reconnues sous réserve de laccord et de la surveillance de lOffice fédéral des assurances privées. Soixante-six caisses-maladie ont utilisé cette possibilité.
Cinquante-cinq assureurs privés pratiquent lassurance-accidents. En partie, ce sont des assureurs vie qui, en prolongement de lassurance sur la vie, offrent une assurance-accidents. Cependant, en majorité, ce sont des institutions dassurance-accidents et responsabilité civile. Les assureurs privés qui offrent des prestations dassurance-accidents obligatoire se trouvent en concurrence avec la CNA pour la pratique de lassurance sociale.
Lassurance-incendie obligatoire poursuit également des objectifs de politique sociale dans la mesure où elle est couplée avec lassurance contre les éléments naturels. Cette association permet dassurer une couverture à des populations vivant dans des zones à risque et qui se trouvent protégées contre les dommages liés aux inondations, aux avalanches ou aux tremblements de terre.
Enfin, il convient de nommer toutes les assurances obligatoires. Elles sont réglées par les pouvoirs publics dans la mesure où sans la couverture quelles offrent, certaines parties de la population pourraient subir des dommages qui pourraient les conduire à solliciter laide des pouvoirs publics. À titre dexemple significatif, on peut nommer lassurance contre les risques liés à lénergie, au transport des matières inflammables, ainsi que, bien sûr, lassurance obligatoire pour les véhicules à moteur. La couverture de ces risques est laffaire des assureurs privés.
Les institutions dassurance privée doivent obtenir la reconnaissance du Département fédéral de Justice et Police. Leur solvabilité, leur organisation, et leur gestion sont contrôlées régulièrement par lOffice fédéral des assurances privées.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Prévoyance professionnelle Trois piliers
jpf
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Assurances sociales (Coordination des)
Les branches dassurances sociales se sont développées progressivement, en déterminant, chacune, les personnes protégées, les risques couverts, la notion de salaire assuré, les prestations versées et les conditions douverture du droit. Les règles de coordination permettent de déterminer quel régime sapplique à lexclusion de tout autre ou, au contraire, quels régimes peuvent intervenir de manière cumulative. Ces règles doivent donc garantir à lassuré le passage dun régime à lautre sans perte de droit et le bénéfice de toutes les prestations auxquelles il peut prétendre, sans que soit violé, pour autant, le principe général prohibant la surindemnisation dans les assurances sociales.
Il nexiste aucune base constitutionnelle donnant, à la Confédération, la compétence de régler, de manière générale, la question de la coordination. Les règles doivent donc être recherchées dans les différentes lois dassurances sociales. Une première catégorie de dispositions permet de désigner la branche dassurance qui doit intervenir, à titre provisoire, lorsque la qualification juridique du risque, qui vient de se réaliser, pose problème. Dans le système suisse, cette qualification est dautant plus importante quelle ouvre, à lintéressé, des droits différents en fonction du régime qui doit couvrir lévénement assuré. Dans cette hypothèse, les règles de coordination garantissent une protection sans faille de lassuré. Elles ne figurent cependant pas, de manière exhaustive, dans toutes les lois dassurances sociales.
Une deuxième catégorie de règles déterminent la protection accordée lorsque deux risques se réalisent simultanément (accident en période de maladie, p. ex.). Pour les prestations dites à court terme (soins de santé, indemnités journalières, notamment), un seul régime est tenu dintervenir. La règle est identique pour les prestations à long terme (rentes et allocations) ou les prestations en nature (moyens auxiliaires) lorsque deux éventualités se réalisent (invalidité et vieillesse, p. ex.). En droit suisse, il ne peut y avoir cumul. Mais le principe des droits acquis garantit le maintien du niveau de prestation lors du passage dun régime dassurance à lautre.
Un seul risque social (décès, invalidité ou vieillesse) peut entraîner lintervention de plusieurs régimes. Les règles de coordination déterminent, alors, dans quelle mesure les rentes versées par le premier pilier de la sécurité sociale (AVS/AI) peuvent se cumuler avec les prestations du deuxième pilier (LPP), voire dun régime particulier (assurance-accidents ou assurance militaire). Les dispositions légales fixent un pourcentage du gain assuré, qui devient la limite de surindemnisation, donc la limite des prétentions que peut faire valoir un assuré.
Le concours de prestations entre assurances sociales et assurances privées est régi par le principe de la congruence . Ne peuvent donner lieu à une éventuelle réduction que les prestations affectées au même but (couverture du salaire, p. ex.).
Adoptée le 6 octobre 2000 par le Parlement, la nouvelle Loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA) contient des dispositions relatives à la coordination entre les différents régimes.
Voir : Assurance-maladie (AM) Assurance-accidents Sécurité sociale (Architecture de la)
Béatrice Despland
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Assurances sociales(Partie générale du droit suisse des)
Développé par étapes successives, et non selon un plan d'ensemble, le droit suisse de la sécurité sociale est régi par plus dune centaine dactes normatifs. Chaque branche dassurance sociale possède sa propre base constitutionnelle, sa ou ses propres lois ainsi que ses propres ordonnances. Cette construction anarchique , léparpillement des sources et le cloisonnement des branches qui en résultent rendent le système complexe et peu transparent, et la coordination entre les divers régimes difficile, sans parler des différences matérielles parfois sensibles, notamment quant au niveau de protection.
Dans la perspective dune simplification, lidée a été lancée de créer une partie générale du droit des assurances sociales, cest-à-dire une nouvelle loi, qui se juxtaposerait aux lois existantes et rassemblerait les règles qui leur sont communes. Si lidée n'est pas nouvelle, sa concrétisation législative a une longue histoire, encore inachevée. Lancée en 1984 par la Société suisse du droit des assurances (SSDA), qui publiait un rapport et un projet de loi, lidée a été reprise, au niveau politique, par la conseillère aux États Josi Meier, dans une initiative parlementaire déposée en février 1985 et demandant que soit édictée une loi fédérale réunissant la partie générale du droit des assurances sociales, sur la base du projet de la SSDA. Après deux procédures de consultation, la commission du Conseil des États chargée de donner suite à linitiative présentait son rapport, accompagné dun projet de loi, en septembre 1990 (Feuille fédérale, FF 1991 II 181). Malgré les réserves émises par le Gouvernement en avril 1991 (FF 1991 II 888), le Conseil des États adoptait tel quel le projet de sa commission la même année, sans discussion de détail (BO CE 1991 773). Le Conseil national décidait pour sa part, en mars 1992, de suspendre pour deux ans l'examen du projet, jugé non prioritaire au regard des révisions matérielles en cours dans diverses branches et de l'adaptation du droit suisse au droit européen (BO CN 1992 237). Suite au rejet de l'Espace économique européen le 6 décembre 1992, la discussion pouvait reprendre, et la commission compétente du Conseil national priait le Conseil fédéral de préciser ses critiques à l'égard du projet, ce que le Gouvernement a fait en août 1994 (FF 1994 V 897). Par la suite, la commission du Conseil national a présenté son propre rapport, en mars 1999 (FF 1999 4168), et l'Assemblée fédérale a adopté la loi fédérale sur la parte générale des assurances sociales (LPGA) le 6 octobre 2000 (FF 2000 4657). Cette loi, qui n'est pas encore en vigueur, a principalement pour objets de définir de manière uniforme les principes, concepts et institutions du droit des assurances sociales, de régler (uniformément) la procédure et les voies de droit, ainsi que de poser les règles de coordination des prestations des différentes branches des assurances sociales. L'entreprise se limite cependant, en principe, à une réforme formelle : elle ne pas modifie, sous réserve de quelques exceptions, le droit matériel de la sécurité sociale.
Lidée dune telle partie générale représente une alternative à deux autres voies en vue dune simplification formelle du système : celle, tout dabord, dune codification générale du droit des assurances sociales, cest-à-dire dun acte normatif unique qui rassemblerait toutes les dispositions applicables à cette matière (lélaboration dun tel code de la sécurité sociale a cependant été écartée au motif quelle constituerait une entreprise difficile et de longue haleine), et celle, dautre part, dune loi d'harmonisation, savoir une loi dont l'objet aurait été (uniquement) de réviser toutes les lois existantes, pour y ancrer les mêmes notions et définitions, les mêmes normes de procédure, les mêmes règles de coordination des prestations, etc. (ainsi, par exemple, les notions de maladie ou d'accident auraient été définies, de manière identique, dans chaque loi où elles jouent un rôle ; de même, des normes de procédure identiques auraient figuré dans toutes les lois ; une telle loi d'harmonisation cesserait d'exister le jour même de son entrée en vigueur, toutes ses dispositions étant intégrées dans les lois existantes).
R. H.-P. Tschudi, Vereinfachung und Verbesserung des schweizerischen Sozialversicherungsrechts , in : SZS, 1995, pp. 173 ss.
Voir : Assurances sociales (Coordination des) Décision administrative Juridiction sociale Sécurité sociale (Codification de la) Recours (en assurances sociales)
Pascal Mahon
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Assureurs-maladie
Les assureurs-maladie suisses garantissent à la population la protection nécessaire en cas de maladie, d'accident et de maternité. Ils pratiquent aussi bien l'assurance obligatoire des soins et facultative d'indemnités journalières que les assurances complémentaires au choix des personnes assurées. Près de la moitié des dépenses de santé sont financées en Suisse par les assureurs-maladie. Ceux-ci concluent des conventions avec les fournisseurs de prestations (hôpitaux, médecins, pharmaciens, établissements médico-sociaux, organisations de soins à domicile, etc.). Grâce à leurs statistiques et à l'échange de données voulus pas le législateur, les assureurs-maladie se donnent d'importantes sources d'informations en vue d'établir une planification qui couvre les besoins et améliore constamment notre système de santé.
Santésuisse, l'association professionnelle de la branche, remplit une fonction dirigeante de coordination, de promotion et d'orientation de la branche. Elle est divisée en un siège et des secrétariats régionaux.
Site Internet : www.santesuisse.ch
Voir : Assurance-maladie (AM) Assurance-accidents (Article constitutionnel sur l') Assureurs-maladie suisses (santésuisse)
santésuisse
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Assureurs-maladie suisses (Santésuisse)
Organisation professionnelle des assureurs-maladie actifs dans l'assurance-maladie sociale suisse, santésuisse s'efforce de promouvoir la cause de l'assurance dans les milieux politiques et le grand public. santésuisse défend les intérêts de la branche face aux autorités suisses et cantonales.
santésuisse s'efforce de donner au grand public une image positive des assureurs-maladie suisses. Leader d'opinion sur le plan politique, santésuisse diffuse et défend les opinions de ses membres dans les milieux politiques et devant l'opinion publique.
santésuisse favorise la collaboration ponctuelle avec les organisations et les institutions dans le domaine de la santé. L'organisation est au service de ses membres pour l'information, le soutien dans les relations à haut niveau et la formation. Dans l'intérêt des assurés, santésuisse tend à obtenir une couverture en soins de haute qualité à des prix supportables. Sur mandat de ses membres, santésuisse mène des négociations tarifaires à l'échelon suisse et cantonal.
Site Internet : www.santesuisse.ch
Voir : Assureurs-maladie
santésuisse
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Austérité (Politiques d)
Politiques conjoncturelles qui visent à obtenir un ralentissement de la demande afin de lutter contre linflation et/ou de réduire le déficit commercial dune économie. Le ralentissement de la demande peut être obtenu par des mesures budgétaires et monétaires restrictives : réduction des déficits budgétaires, ralentissement de la croissance de la masse monétaire (notamment, par laugmentation des taux dintérêts).
Voir : Politique conjoncturelle
jpf
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Autoconsommation
Acte par lequel des agents économiques sont amenés à produire eux-mêmes les biens et les services quils consomment. Cette production de richesse échappe en grande partie à la comptabilité nationale ce qui tend à sous-estimer la valeur du Produit Intérieur Brut (PIB). De surcroît, la plupart des systèmes fiscaux ne prennent pas en considération cette autoconsommation pour définir le revenu imposable des contribuables même si formellement elle correspond à un accroissement du pouvoir économique de la personne qui sattelle à cette activité au même titre que dautres sources de revenus qui sont elles soumises à imposition. Vouloir les prendre en considération, dans une définition exhaustive du revenu, pose pourtant pas mal de problèmes. Tout dabord, ces activités sont difficiles à identifier si elles ne sont pas annoncées spontanément, ce qui est illusoire. En outre, leur évaluation est malaisée parce quelles ne donnent pas lieu à une rémunération en espèces. Finalement, limposition de lautoconsommation risque de créer des différences de traitement. En effet, si la part de la récolte quun agriculteur retient pour sa propre consommation constitue sans doute un revenu, quen est-il des travaux de bricolage ? En ignorant généralement ces sources non monétaires pour déterminer le revenu imposable, les systèmes fiscaux peuvent inciter les individus à modifier leur comportement afin de minimiser leur charge fiscale. Plus le taux dimposition marginal (appliqué sur une tranche de revenu supplémentaire) est élevé plus ce risque dévasion est important. De même, si les taux dimposition prélevés sur la consommation sont élevés, les agents économiques peuvent être incités à produire eux-mêmes les biens et les services quils souhaitent plutôt que de travailler pour obtenir un revenu qui leur permettra ensuite de les acquérir sur le marché.
Voir : Impôt (et sécurité sociale) Politique fiscale Produit intérieur brut (PIB)
Yves Flückiger
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Autonomie
Lautonomie est un concept nomade, en vogue dès les années soixante dans le langage du social, qui concerne autant lindividu, les groupes et les institutions que les entités économiques, sociales et politiques.
Lautonomie, en psychologie, est définie comme liberté de jugement, capacité de recourir à linformation et démettre des jugements ; liberté de décision, capacité de pouvoir choisir entre les alternatives qui se présentent à lintérieur de contraintes données par les facteurs agissant sur la situation ; liberté daction, capacité et liberté de mouvements et capacité dagir suivant des décisions prises de façon autogérées.
En philosophie, lautonomie signifie la capacité dun sujet de se donner à lui-même ses propres lois, où la reconnaissance de laltérité est la condition nécessaire de son développement (Hegel).
Au sens commun (en tant quidéologie contemporaine), la notion dautonomie est associée au sujet individuel, pensé comme un absolu coupé de toute insertion sociale et marqué par le refus de reconnaître sa dépendance envers autrui.
Notion de nature relationnelle, qualifiée en fonction de lindividu saisi à partir de sa relation à autrui, son sens et son contenu peut être défini en fonction du système de relations (règles partagées qui caractérisent toute société et tout groupe humain) et dinteractions (réseaux) dans lesquelles lindividu est inséré.
R. E. Fuchs, C. Lalive dEpinay, J.-P. Michel, K. Scherer, M. Stettler, La notion dautonomie : une reformulation interdisciplinaire, Cahiers médico-sociaux, No 41, 1997.
Voir : Lien social Citoyenneté Participation
Pierre Thétaz
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Autorisation de séjour
On distingue divers types dautorisations de séjour dont, entre autres, le permis de saisonnier (A), le permis annuel (B), le permis détablissement (C), lautorisation de courte durée (L), le permis frontalier, lautorisation pour le requérant dasile (F), l'autorisation pour requérant d'asile, etc. Le permis annuel (B) et l'autorisation de courte durée (L) peuvent être attribués par le biais d'un même permis. On dénombre ainsi en Suisse plus de 50 manières différentes dattribuer une autorisation de séjour. Les variantes portent sur la durée du séjour, sur son caractère renouvelable ou non, sur les possibilités de transformation, sur lautorisation ou linterdiction partielle ou totale de travailler, sur le droit de changer de changer de secteur économique, sur le droit de changer de canton, sur les possibilités de réaliser un regroupement familial, sur le droit à une activité indépendante, etc.
En dehors de cette disposition particulière, les renouvellements, les transformations et les regroupements familiaux constituent une possibilité offerte aux immigrés, moyennant la réalisation dun certain nombre de critères ; ils ne reposent pas sur un droit et les voies de recours sont limitées.
Seul le permis détablissement lève ces réserves. Il permet un séjour illimité en Suisse, tout en étant cependant soumis à un contrôle périodiquement. Par exemple, des dettes excessives, une condamnation pénale ou encore une absence de plus de six mois peuvent conduire à son non-renouvellement. Le regroupement familial est plus facile à réaliser.
Le type dautorisation de séjour nest pas déterminant en ce qui concerne la sécurité sociale : ce sont la qualité dassuré et/ou la durée du séjour en Suisse qui sont prises en compte.
R. Commission fédérale pour les problèmes des étrangers (CFE), Les étrangers dans la commune, Berne, 1989.
Voir : Circulation des personnes (Libre) Étrangers (Politique à l égard des) Immigration Permis d établissement
Christine Buillard Margili
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Autorité de surveillance àð Office fédéral des assurances sociale (OFAS) Ordonnance administrative
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Autorité parentale
L'autorité parentale est le pouvoir légal qu'ont les parents de prendre les décisions nécessaires pour l'enfant mineur (éducation représentation de l'enfant, administration des biens). Elle est exercée jusqu'à la majorité de l'enfant. L'autorité parentale étant une conséquence juridique du rapport de filiation, elle ne peut être exercée que par les parents. Les parents mariés l'exercent en commun. Si les parents ne sont pas mariés, l'autorité parentale appartient à la mère.
En cas de divorce, lautorité parentale est, en principe, attribuée à lun des parents. Toutefois, selon le nouveau droit du divorce entré en vigueur le 1er janvier 2000, le juge peut maintenir lautorité parentale conjointe à titre exceptionnel. Trois conditions cumulatives sont cependant exigées :
les parents donnent leur accord et présentent une requête commune ;
la solution est compatible avec le bien de lenfant ;
le juge ratifie une convention entre les parents, qui fixe la participation à la prise en charge des enfants et la répartition des frais dentretien.
Lorsque les parents mariés se séparent, l'autorité parentale est, en principe, exercée par les deux parents. La garde de l'enfant est peut être alternée ou conjointe.
Dans le cadre de mesures de protection de l'enfance, l'autorité parentale peut être restreinte, voire entièrement retirée.
En cas de décès de l'un des époux, l'autorité parentale est transmise au conjoint survivant.
R. J. Micheli, P. Nordmann, C. Jaccottet Tissot, J. Crettaz. T. Thonney, E. Riva, Le nouveau droit du divorce, Éditions Pépinet, Lausanne, 1999.
Voir : Filiation (Droit de) Obligation dentretien Protection de lenfant
Béatrice Despland
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Autorités tutélaires
Le droit suisse distingue (art. 361 CCS) : l'autorité tutélaire qui, d'une manière générale, est l'instance officielle chargée de prononcer les mesures de protection (curatelle, tutelle) et de désigner et de contrôler les personnes qui vont exercer les fonctions tutélaires (conseil légal, curateur, tuteur) ; et l'autorité tutélaire de surveillance qui statue sur les recours formés contre les décisions de l'autorité tutélaire et consent à certains actes particulièrement importants, comme par exemple l'adoption, que le pupille soit l'adopté ou l'adoptant (art. 422 CCS).
Ces autorités sont désignées par chaque canton et peuvent être soit des autorités judiciaires (ce qui est la règle en Suisse romande), soit administratives, soit de composition mixte. Ainsi dans le canton de Vaud ou de Fribourg, l'autorité tutélaire est exercée par la Justice de Paix, en Valais par la Chambre pupillaire cantonale, à Genève par le Tribunal tutélaire, dans le Jura par le Conseil communal et à Berne par le Conseil municipal. Le Tessin, qui a connu jusquici le système éclaté de la compétence des communes (Délégations tutélaires communales) va adopter dès 2001 une régionalisation des autorités tutélaires (Commissions tutélaires régionales, dont le nombre sera quand même encore dune quarantaine).
R. H. Deschenaux, P.-H. Steinauer, Personnes physiques et tutelles, Ed. Stämpfli, 3e éd., Berne, 1995.
Voir : Conseil légal Curatelle Tutelle
Nicolas Queloz et Ariane Senn Gromelle
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Avantage injustifié
En vertu de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle (LPP), le Conseil fédéral a qualité pour édicter des prescriptions afin dempêcher que le cumul de prestations ne procure un avantage injustifié à lassuré ou à ses survivants. Lavantage injustifié est un concept plus large que celui de surindemnisation au sens de la loi fédérale sur la partie générale des assurances sociales (LPGA).
Selon lordonnance du Conseil fédéral sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (OPP 2), un avantage est injustifié lorsque les prestations dinvalidité ou de survivants dépassent 90 pour cent du gain annuel dont on peut présumer que lintéressé est privé. LOPP 2 institue un mode de détermination de lavantage injustifié dans lequel les revenus à prendre en compte sont les prestations dun type et dun but analogues qui sont accordées à layant droit en raison de lévénement dommageable. Au nombre de ces prestations figurent les rentes et les prestations en capital (prises à leur valeur de rentes) provenant dassurances sociales ou dinstitutions de prévoyance, à lexception, toutefois, des allocations pour impotents, des indemnités pour atteinte à lintégrité et de toutes autres prestations semblables. Le revenu provenant dune activité lucrative exercée par un assuré invalide est aussi pris en compte. La rente pour couple de lAVS/AI nest comptée que pour deux tiers. Les revenus de la veuve et des orphelins sont comptés ensemble.
La notion davantage injustifié a donné lieu à une intéressante jurisprudence du Tribunal fédéral des assurances, dans le détail de laquelle on nentre pas ici.
Voir : Assurances sociales (Coordination des) Assurances sociales (Partie générale du droit suisse des) Prévoyance professionnelle Surassurance Surindemnisation
Bernard Viret
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Avortement
Lavortement est la fin prématurée de la grossesse par expulsion du ftus avant que celui-ci ne soit viable. Lavortement peut être spontané : dans ce cas, il est communément appelé fausse couche. Lavortement peut aussi être provoqué : on parle alors dinterruption de grossesse. Cest actuellement larticle 120 du Code pénal suisse datant de 1942 qui garantit limpunité de linterruption de grossesse si celle-ci est pratiquée avec le consentement écrit de la personne enceinte par un médecin diplômé disposant dun avis conforme (autorisation légale délivrée par un second médecin diplômé), lorsque la poursuite de la grossesse représente un danger menaçant sérieusement et gravement la vie ou la santé de la femme enceinte. Lavortement provoqué est considéré clandestin lorsquil est pratiqué illégalement. Il est alors punissable et passible demprisonnement ou de réclusion. Un nouveau projet de loi est actuellement en discussion au Parlement.
R. M. Dondénaz, Avortement, Interruption de grossesse : le cas de la Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 1987.
Site Internet : www.svss-uspda.ch
Voir : Famille (Politique de la) Planning familial Prévention Union suisse pour décriminaliser l'avortement (USPDA)
Martine Despland-Dondénaz
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Banque centrale européenne
Institution prévue par le traité de Maastricht pour gérer la monnaie unique (Euro) et définir la politique monétaire de la Communauté. Elle a vu le jour en 1999. Elle est dirigée par un Conseil des gouverneurs des banques centrales nationales et un directoire nommé par le Conseil européen.
Voir : Union européenne (UE)
jpf
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Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.)
Cette banque internationale publique a été créée en 1989, à linitiative des pays de la CEE. Son objectif est daider les pays dEurope de lEst à passer dune économie centralisée à une économie de marché (financement de projets privés et publics, aides aux privatisations, modernisation des infrastructures, assistance technique).
Voir : Union européenne (UE)
jpf
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Banque mondiale (B.I.R.D.)
Cette banque, conçue lors de la conférence de Bretton Woods (1944), a été créée en 1945 à Washington. Affiliée à lONU, elle est une organisation complémentaire du F.M.I. pour accorder une aide financière et technique, au bénéfice, pour lessentiel, des pays en voie de développement.
Elle lie fréquemment ses crédits à des conditions sévères dans le domaine social. Elle a pris récemment des positions très restrictives en matière de prestations vieillesse.
Voir : Fonds monétaire international (FMI)
jpf
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Bénévolat
Classiquement, la notion de bénévolat décrit lensemble des activités, conduites par des individus ou des groupes, dont laction répond à deux critères : le volontariat et labsence de rémunération.
Le bénévolat social actuel peut être considéré comme un produit de la professionnalisation de laction sociale qui a joué un rôle décisif dans son développement et dans lorientation de son action depuis les années 70. De ce fait, laction des bénévoles sinscrit largement dans la perspective de laction sociale menée par les institutions professionnalisées. Cette évolution se traduit par son adaptation aux impératifs des techniques professionnelles. Parallèlement, linstitutionnalisation du bénévolat sest opérée sous limpulsion dorganismes spécialisés et dassociations faîtières orientés vers la promotion et la coordination des activités bénévoles.
Le bénévolat joue en règle générale un rôle de complément auxiliaire par rapport à laction sociale professionnalisée. Il est très difficile détablir une évaluation précise des prestations du bénévolat social, dans la mesure où il nexiste pas de données statistiques reposant sur des critères objectifs et comparables.
Lengagement bénévole concerne en grande majorité des femmes. Il prend différentes formes telles que ladministration (tâches dorganisation et de bureau), la récolte de fonds (activités de collectes, de vente), la gestion (participation à un comité), la prestation daide (services rendus à des personnes).
Le domaine de la vieillesse, constitue incontestablement le problème social qui, en raison même de la multiplicité des besoins et de leur expansion, mobilise le plus de bénévoles à travers des prestations telles que la visite, les transports, la distribution de repas, lanimation ponctuelle, etc.
Parmi les activités assimilées à du bénévolat, on note également les services échangés dans le cadre de lentourage familial ou du voisinage ainsi quentre des personnes concernées par un même besoin dans le domaine social (entraide). La notion sapplique aussi à lensemble des engagements volontaires (ou militants) dans le domaine politique, culturel, religieux, sportif, etc. Lutilisation de la notion de bénévolat sétend par conséquent à lensemble des activités qui sont non ou très peu rémunérées.
Lavenir du bénévolat est étroitement lié à celui du travail. Dune part, la question de la reconnaissance des activités des bénévoles se pose de façon récurrente, en relation étroite avec le dossier de légalité hommes-femmes (bonus éducatif, etc.). Dautre part, le champ des activités du bénévolat recouvre largement celui des activités dites dutilité sociale, souvent considérées comme un gisement demploi pour les personnes qui nen trouvent pas sur le marché du travail.
R. C. Bovay, R.-J. Campiche, J.-P. Tabin, Bénévolat : modes demploi, Réalités sociales, Lausanne, 1995. R. Fischler, M. Lande, Freiwillige im Sozialbereich, Heuwinkel, Neu-Allschwill, 1990. P.-C. Meyer, M. Budowski, Bezahlte Laienhilfe und freiwillige Nachbarschaftshilfe, Seismo, Zürich, 1993. M.-C. Collaud, C.-L. Gerber, Vie associative et solidarités sociales, Réalités sociales, Lausanne, 1993.
Voir : Action bénévole (Association pour létude et la promotion de laction bénévole) Associations Entraide Éthique Lien social Professions sociales Travail
Claude Bovay
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Besoin
On considère généralement que le besoin constitue un manque, un sentiment de privation auquel le groupe ou lindividu entendent remédier par la consommation ou linvestissement, eux-mêmes liés à la production de biens et services. Il est courant dutiliser comme quasi-synonymes : besoin, désir, envie. Ce qui sépare le besoin du simple désir, cest, en principe le critère de la nécessité qui caractériserait le besoin, quel que soit le degré de cette nécessité et quel que soit le degré durgence de cette nécessité.
Pour traduire le caractère plus ou moins impérieux des besoins, plusieurs classifications ont été proposées. Une des plus connues, mais aussi des plus contestées, est la distinction entre besoins primaires, secondaires et tertiaires.
Les besoins primaires sont ceux qui sont indispensables à la vie, tels la nourriture, lhabillement
Relève des besoins secondaires ce qui est nécessaire, non indispensable à la survie : lecture, loisirs
Et enfin les besoins tertiaires comprennent le superflu : gadgets, futilités, etc.
En fait, on peut se demander si lessentiel du discours sur les besoins nest pas destiné à contrôler les aspirations voire les revendications exprimées par les individus et les groupes sociaux.
Voir : Besoin social
jpf
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Besoin social
Un besoin devient non plus individuel mais social, quand il est reconnu comme indispensable par une majorité des membres du groupe. Les besoins sociaux constituent lensemble des besoins dont la satisfaction est considérée par les membres dune collectivité donnée comme indispensable pour assurer un niveau et un style de vie adaptés au degré de développement et au statut du groupe.
Ainsi, les besoins sociaux sont une création permanente de lhistoire. Un exemple : depuis quils se sont très largement répandus, le téléphone et le récepteur TV sont considérés comme des besoins et, à ce titre, pris en compte dans les budgets des bénéficiaires de laide sociale.
Voir : Aide sociale Minimum vital Minimum vital Normes CSIAS
jpf
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Bien de consommation àð Consommation
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Bien-être
Le bien-être est considéré comme une construction multidimensionnelle (le bien-être physique, psychique et social). Il s'agit en plus de différencier entre le bien-être actuel (sensation momentanée) et le bien-être habituel (qualité permanente de la personnalité) .
Des influences contextuelles peuvent agir à court et à moyen terme sur les différents aspects du bien-être. On peut toutefois affirmer - s'appuyant sur les résultats d'études longitudinales et cliniques - que l'organisme, momentanément perturbé dans son fonctionnement, tend à regagner son équilibre originel de son bien-être.
Dans ce cas, un rôle crucial est attribué à la question de la disponibilité des ressources internes (psychiques et mentales) et des ressources externes (réseau social, profession etc.). Cela explique p. ex. le paradoxe du bien-être dans l'âge : le bien-être psychique ne subit pas de changements en corrélation avec l'âge croissant. Face à l'augmentation de l'âge accompagnée par l'augmentation des souffrances et des pertes de fonctionnalités, le processus d'interprétation psychique est amené à jouer un rôle décisif en permettant une adaptation aux changements constants.
Site Internet : www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Voir : Bien-être social Image de soi Qualité de vie Usure professionnelleBurnout Vieillesse Vieillesse (Psychologie de la)
Pasqualina Perrig-Chiello
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Bien-être social
Avec des indicateurs sociaux adéquats, il est possible de circonscrire le stade idéal de développement dune société. Telle est lambition positiviste poursuivie par les tenants dune définition objective du bien-être social, pour qui tout se quantifie. Outre que cette démarche suppose possible une définition de lessence même du bien-être et implique de recueillir un consensus général sur les fins ultimes de la société une quête sans fin , elle occulte les difficultés de mise en uvre dune politique visant à remplir des critères qui sont aussi subjectifs. Toutefois, à défaut du plus ambitieux commun multiple, un dénominateur commun du bien-être social peut être trouvé sur une base théorique et empirique plus modeste, permettant notamment des comparaisons internationales. Parallèlement, il convient de mener une réflexion sur les fins et les moyens daction de lÉtat ainsi que sur la nature de lhomme et ses besoins.
Disposer du seul PNB par habitant comme mesure du progrès économique et du développement social ne répond pas à la question de savoir si les membres dune collectivité vivent bien ou mieux et sils en sont conscients. Dès 1954, les Nations Unies en prirent conscience. Les données sur le PNB furent complétées dindications sur le pouvoir dachat ; des indicateurs de développement social furent successivement testés, tel lindice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) utilisé dans son rapport annuel, sajoutant aux travaux de lOCDE et de la Banque mondiale. Dans loptique du PNUD, la capacité pour un individu de fonctionner en société, partant ce quil peut faire ou être, représente un indicateur plus significatif que les ressources économiques, qui nont quun impact indirect sur le bien-être social, ou que des biens tels le bonheur, le désir daccomplissement ou encore les possibilités de choix. Le bien-être social devient évaluation de la possibilité dêtre, saisie par des indicateurs de résultats et non de moyens.
Pour permettre des comparaisons internationales, le bien-être social est alors défini empiriquement comme un indice composite de données sur lespérance de vie, la mortalité infantile, lillettrisme des adultes, le taux et la durée de scolarisation. Tout en étant larges en ce quelles renseignent plus ou moins directement sur laccès des femmes aux services de santé, la qualité des soins prénataux et de lalimentation, la qualité et lexistence dune offre scolaire, ces mesures sont aussi limitées. En sont particulièrement absentes des données sur la sécurité, les libertés civiques, les droits de lhomme, lemploi, autant de capacités pertinentes du bien-être social, singulièrement dans la vision du monde des habitants des pays développés démocratiques.
Le bien-être social peut aussi être approché en combinant des indicateurs sociaux objectifs et subjectifs à des indices synthétiques, à des données comparées ou longitudinales, à des analyses dynamiques, le tout dans une perspective aussi bien rétrospective que prospective. Ces différentes approches ne simposent pas delles-mêmes ; elles dépendent des préoccupations considérées comme essentielles par la société à un stade particulier de son développement. Cest ainsi que pour certains, le rôle de lÉtat doit dorénavant être repensé en fonction et de la quantité indispensable de biens à fournir, et de leur qualité optimale, propres à satisfaire des seuils variables selon les individus, daspirations et de besoins. Lanalyse du bien-être se double alors dune réflexion sur le mieux-être et sur ladéquation des solutions existantes.
R. F. Andrews, S. Withey, Social indicators of well-being, Plenum Press, New-York, Londres, 1976. A. Campbell, The sense of well-being in America, McGraw-Hill, New-York, 1981. J. Drewnowski, On measuring and planning the quality of life, Mouton, La Haye, 1974. D. Morris, Measuring the conditions of the worlds poor, Pergamon, New-York, 1979. C. Murray, In pursuit of happiness and good government, Simon & Schuster, New-York, 1988. OECD (OCDE), Measuring social well-being, Paris, 1976. OECD (OCDE), Living conditions in OECD countries, a compendium of social indicators, Paris, 1986. A. Sen, The standard of living, Cambridge University Press, Cambridge, 1987. UNDP (PNUD), Human development report, Genève, annuel. R. Veenhoven, Data book of happiness, Reidel, Boston, 1984. World Bank (Banque mondiale), World development report, Washington, annuel.
Site Internet : www.oecd.org
Voir : Bien-être Indicateurs sociaux OCDE (Organisation de coopération et de développement économique)
Pierre Weiss
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Biens et services collectifs purs
Deux critères sont généralement utilisés pour différencier les biens et services : la rivalité (vs non-rivalité) et lexclusion (vs non-exclusion). Un bien est considéré comme rival si la consommation dune unité de ce bien par une personne empêche la consommation simultanée de la même unité par un autre consommateur. Par opposition, un bien est dit non rival lorsque sa consommation par un individu donné nempêche pas dautres consommateurs den jouir simultanément. Cette non rivalité peut être absolue ou relative comme dans le cas du cinéma où la non rivalité est limitée à la capacité daccueil de la salle. Lorsque celle-ci est pleine, la consommation par un spectateur supplémentaire redevient rivale. Le deuxième critère se réfère à la capacité des producteurs dexclure les consommateurs qui refuseraient de payer le prix pour le bien quils offrent. On parle de non exclusion lorsque les producteurs sont dans lincapacité décarter des consommateurs qui ne sacquitteraient pas du prix exigé. Cette incapacité peut être technique sil est impossible de pratiquer lexclusion, comme dans le cas de léclairage public. Elle peut être aussi économique lorsquil serait possible techniquement dexclure les consommateurs récalcitrants mais quil serait irrationnel de le faire en raison de coûts dexclusion prohibitifs. Sur la base de ces deux caractéristiques, on peut discerner quatre groupes de biens : le premier est formé par les biens et services privés purs qui se prêtent à lexclusion et qui sont rivaux (exemple : biens alimentaires). Le second est constitué par les biens et services collectifs mixtes marqués par la non rivalité et lexclusion (cinéma ou autres spectacles culturels ou sportifs). Le troisième est toujours celui des biens et services collectifs mixtes marqués cette fois-ci par la rivalité et la non exclusion. Cette catégorie concerne essentiellement les ressources naturelles (renouvelables ou non) telles que par exemple la pêche en haute mer. Dans ce cas, la pêche réalisée par un bateau est rivale de celle dun autre navire qui ne peut plus pêcher les mêmes poissons. En revanche, aucune exclusion nest possible (dans le droit international actuel) pour écarter des producteurs qui ne voudraient pas payer le prix de cet usage. Cette situation se traduit par le risque dun gaspillage de la ressource incriminée qui est surexploitée en raison même de labsence de toute possibilité dexclusion. La dernière catégorie est celle dite des biens et services collectifs purs qui se caractérisent par la non rivalité et la non exclusion. Elle recouvre de manière générale les services de ladministration publique, la défense nationale, les services diplomatiques, la justice ou léclairage public. La nature même de ces biens fait quaucune entreprise privée ne sera disposée à les produire sans une garantie de couverture financière de lÉtat. De surcroît, les individus ne sont pas incités à révéler leurs préférences sachant que si le bien est produit il est disponible pour tous. Il existe donc dans ce cas un problème dallocation optimale des ressources puisque si ces services répondent à une demande, celle-ci reste insatisfaite en raison de labsence de production privée. Le marché est donc mis en échec.
Pour combler cette lacune, lÉtat doit intervenir pour prendre en charge lui-même la production de ce bien (production publique) ou pour la confier à une entreprise privée concessionnaire. Néanmoins, il sera difficile de déterminer la quantité à produire puisque les consommateurs ne révèlent pas leurs préférences. Pour contourner ce problème, lÉtat peut, dans un système de démocratie directe, organiser des votations pour sonder la demande des citoyens. Il peut également forcer les contribuables à révéler leurs préférences en cessant de produire un service collectif pur. Finalement, le fédéralisme peut offrir une réponse partielle à ce problème. En effet, plus la taille des collectivités publiques chargées de la fourniture de certains services collectifs purs est réduite, plus les citoyens seront incités à révéler leurs préférences sachant quun comportement de resquilleur risque dêtre vite détecté.
R. L. Weber, Lanalyse économique des dépenses publiques, PUF, Paris, 1978.
Voir : Concurrence Démantèlement social Externalité
Yves Flückiger
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Bilan social
Le bilan social est un instrument d'information, de gestion, de concertation et d'aide à la décision s'adressant à la fois aux entreprises et aux institutions d'utilité publique. Contrairement au budget social, il ne vise pas la mesure d'un secteur d'activité, mais se présente comme un moyen d'évaluation de l'action sociale fondé sur l'analyse des institutions assurant la mise en uvre sur le terrain des politiques sociales.
À partir d'objectifs prédéterminés, le bilan social évalue des actions accomplies au cours d'une période donnée. Domaines d'évaluation : clientèle et prestations, personnel, finances, stratégies, etc.
Budget social et bilan social ne recouvrent pas la même réalité et ne sont donc pas interchangeables.
R. B. Esnault, Le bilan de lentreprise, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1993.
Voir : Budget social Évaluation
Stéphane Rossini
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Bioéthique àð Comités et commissions éthique
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Bons (ou chèques) d éducation
Les bons (ou chèques) d éducation sont des titres de créance délivrés par les pouvoirs publics aux usagers qui ont droit à un service éducatif. Ces titres peuvent être échangés par leurs détenteurs, contre des prestations scolaires, dans les établissements de leur choix, lesquels obtiennent le remboursement de la valeur monétaire des bons déducation auprès des pouvoirs publics.
Ce système de financement public des écoles, qui a souvent été introduit dans des contextes de restrictions budgétaires, vise à mettre en concurrence les établissements éducatifs (publics et privés). Mais il contient le risque, si des mesures correctives ny sont pas apportées, de renforcer à terme la disparité entre les établissements et linégalité daccès aux offres éducatives. Car les projets dextension à lensemble du système scolaire de la logique du marché recèlent bien souvent les buts inavoués des classes supérieures de mettre leurs enfants à labri des mauvaises fréquentations et de leur réserver laccès aux meilleures écoles.
R. M. Carton, S. Hanhart, S. Perez e. a., Globalisation économique et systèmes de formation en Suisse. Cahier de la section des sciences de léducation, No 90, FPSE, Genève, 1999.
Voir : Coûts des enfants Éducation (Politique de l ) Enfance (Politique de l ).
Joseph Coquoz
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Bonus éducatif àð Assurance-vieillesse et survivants
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Bourse
De manière générique, ce terme désigne tout marché public organisé sur lequel se négocient toutes sortes de biens ou de services. Aujourdhui, il désigne une catégorie particulière de marché, celui sur lequel les acteurs échangent des capitaux et plus précisément des titres que lon a pris lhabitude de désigner par le terme de valeurs mobilières par opposition à une autre forme de détention de la fortune, les valeurs immobilières. Lorganisation dun marché organisé présente lavantage doffrir une liquidité bien supérieure aux agents économiques que des transactions de gré à gré où chaque intéressé doit rechercher sa contrepartie sans être sûr de la trouver. Elle permet également détablir un prix par confrontation de loffre et de la demande et de financer les sociétés cotées lorsquelles procèdent à une augmentation de leur capital. Lorganisation dun tel marché ne nécessite en principe que laccord de certains professionnels mais compte tenu de lincidence de la bourse sur les taux dintérêt, sur lépargne et les investissements des entreprises et plus généralement sur lopinion que se fait le public quant aux perspectives économiques à plus ou moins long terme, les pouvoirs publics interviennent sur ces marchés en fixant notamment les conditions pour laccession à la profession de négociateur en bourse. Jusquà un passé récent, on distinguait, parmi les valeurs mobilières, les titres à revenu fixe (les obligations) et les valeurs à revenu variable (les actions). Mais face à la démultiplication des titres présentant des caractéristiques mixtes (obligations à taux variables, obligations convertibles en actions, actions à dividende garanti), cette distinction a perdu de sa pertinence. On parle aujourdhui plus fréquemment de titres représentatifs dun droit de propriété, de valeurs représentatives dun droit de créances et de titres mixtes qui combinent les spécificités des deux autres catégories. Le cours des valeurs mobilières cotées en bourse connaissent des fluctuations souvent très amples et erratiques en apparence. Ce constat est suffisant pour admettre que ces cours ne reflètent pas en permanence la valeur réelle dune entreprise. Les cours se forment à chaque instant à partir de transactions qui portent sur une fraction marginale des titres dune entreprise. Lachat dune valeur en bourse exprime lespoir dune certaine rentabilité basée sur des revenus futurs versés aux détenteurs du titre et dune éventuelle plus-value au moment de sa revente. Si le revenu est parfois connu davance, la plus-value est elle incertaine. Le cours va donc traduire léquilibre entre loffre et la demande à un instant donné, en tenant compte des appréciations subjectives diverses qui se forment quant à lévolution future du cours de ce titre. Les facteurs susceptibles dinfluencer loffre et la demande sont nombreux. Citons notamment lévolution du taux dintérêt qui, en cas de hausse, a tendance à réduire le cours des valeurs déjà émises. Lévolution des cours boursiers dépend également de labondance de lépargne disponible et des préférences des épargnants pour les différentes formes de placement de leur fortune. La bourse suit également avec beaucoup dattention la conjoncture économique ambiante et à venir puisque celle-ci détermine les perspectives bénéficiaires des entreprises et les prévisions de dividendes versés aux détenteurs de ces titres. Finalement, le climat politique international et la politique interne constituent également des facteurs susceptibles dinfléchir lévolution des bourses. A ces facteurs globaux viennent évidemment sajouter des variables propres à chaque entreprise qui influencent le cours de son titre par rapport au reste du marché. La vigueur de la concurrence dans un secteur, les innovations technologiques, les annonces de fusion, les décisions prises par les autorités de la concurrence vont modifier les prévisions émises par les acteurs et influencer ainsi le cours des titres négociés en bourse.
Voir : Marché du travail
Yves Flückiger
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Boycott
Terme désignant de manière générale laction visant à empêcher une personne, un groupe dindividus ou un État de conclure des contrats en tant que client, fournisseur, employé ou employeur afin de paralyser son action économique. Létymologie de ce terme remonte à laction entreprise en 1880 par une ligue agraire de lIrlande de lOuest qui parvint à entraver lexploitation agricole dun certain Charles Cunningham Boycott réputé pour sa dureté excessive à lencontre des petits fermiers. Le boycott peut être décrété soit par un État à lencontre dun autre État et de ses ressortissants soit par des entreprises ou des syndicats envers dautres personnes. Si les objectifs dun boycott sont clairement économiques, en visant à sanctionner un pays ou une entreprise sur le plan financier notamment, les motifs du boycott sont généralement politiques ou sociaux. Si les boycotts internationaux relèvent du droit public international, les actions décidées par des entreprises ou des syndicats à leur propre initiative sont du ressort du droit privé. Dans ce cas, les actions de boycottage sont généralement considérées comme illicite par le droit américain car elles dérogent de manière disproportionnée au principe de la liberté de commerce et dindustrie. Néanmoins, dans plusieurs pays européens, et en Suisse notamment, la licéité de boycottage entre entreprises a été admise parfois comme moyen de défense des intérêts dune profession.
Voir : Syndicats
Yves Flückiger
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Budget des ménages
Cette notion évoque une réalité importante, particulièrement pour les études qui sattachent à définir les niveaux de vie et à mesurer lévolution du coût de la vie. Les budgets des ménages sont fréquemment présentés sous forme de tableaux de dépenses des ménages. En général, on distingue (1) entre les niveaux des dépenses et la structure de celles-ci et (2) entre les dépenses de consommation (achat de biens et de services) et les dépenses de transfert (impôts, assurances, cotisations). En ce qui concerne les niveaux des dépenses, ils se traduisent par la présentation des dépenses moyennes mensuelles (ou éventuellement annuelles) des ménages, souvent selon le type de ménage et certaines caractéristiques de la personne de référence du ménage (sexe, âge, nationalité, groupe socio-économique, groupe de revenus, etc.). A titre dexemple, lOffice fédéral de la statistique a pu montrer que, de 1990 à 1998, les dépenses mensuelles moyennes des ménages ont progressé denviron 19 %, passant de 6219 à 7418 francs. Plus précisément, on a observé que les dépenses de consommation nont progressé que denviron 9 % de 1990 à 1998 (passant de 4296 à 4670 francs par ménage et par mois), tandis que les dépenses de transferts ont fortement augmenté (43 %), passant de 1923 à 2748 francs par ménage et par mois. Lanalyse de la structure des dépenses se base sur une nomenclature plus ou moins détaillée des catégories de dépenses des ménages. Au sein du groupe des dépenses de consommation, on distingue généralement les postes suivants : produits alimentaires et boissons non alcoolisées ; boissons alcoolisées et tabac ; vêtement et chaussures ; logement et énergie ; ameublement, équipement et entretien du ménage ; services médicaux et dépenses de santé ; transports ; communications ; loisirs et culture ; enseignement ; restauration, hôtellerie ; autres biens et services. Les postes suivants décomposent les dépenses de transfert : assurances sociales retenues sur le salaire ; assurances sociales des indépendants ; assurance-maladie de base ; assurances maladie et accidents complémentaires ; autres assurances de ménages ; impôts et taxes ; cotisations, dons et autres versements. A titre dexemple également, on notera quau sein des dépenses de consommation (63 % du total des dépenses), le logement (environ 18 %) représente le poste le plus important. Viennent ensuite lalimentation et les boissons (environ 10 %), les loisirs et la culture (environ 7 %), les transports (environ 7 %) et lhôtellerie et la restauration (environ 6,5 %). La part des autres postes se situe au-dessous de 5 %. Au niveau des dépenses de transfert (37 % au total), les assurances sociales et les impôts occupent les premières places, avec des parts respectives denviron 14 et 13 %. Tous ces résultats sont issus de lEnquête sur les revenus et la consommation 1998 de lOffice fédéral de la statistique. Plus généralement, les données recueillies au sujet des budgets des ménages autorisent plusieurs types danalyses. Dune part, elles servent, par exemple, à lanalyse de la consommation et pour le calcul de lindice des prix à la consommation. Dautre part, elles fournissent la base empirique danalyses sociologiques des comportements, des modes et des styles de vie notamment. Enfin, elles ont été longtemps une base pour lapproche du phénomène de pauvreté sous langle des dépenses des ménages. Il faut relever quaujourdhui ce phénomène tend à être étudié plutôt sous langle des revenus (seuils objectif et/ou subjectif) ou des conditions dexistence. Ce dernier point permet de relever au passage que, de manière plus globale, on peut concevoir la notion de budget des ménages en y incluant systématiquement le niveau et la structure des revenus des ménages, cest-à-dire finalement comme une balance entre les revenus et les dépenses des ménages.
Site Internet : www.unine.ch/psm/f/panel.html
Voir : Budget familial Consommation des ménages Panel des ménages
Robin Tillmann
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Budget familial
Cette notion évoque une réalité importante, particulièrement pour les études qui sattachent à définir les niveaux de vie et à mesurer lévolution du coût de la vie. Les budgets familiaux sont fréquemment traduits par des tableaux donnant les dépenses moyennes annuelles par ménage pour de nombreuses catégories de population dans une nomenclature de consommation très détaillée. Ils enregistrent la totalité des dépenses des ménages, que ce soit des achats de biens et de services de consommation, des investissements ou des transferts.
Ils permettent létude des disparités de consommation entre catégories de population, lanalyse du comportement et des modes de vie de sous-populations spécifiques (personnes âgées, immigrés). ou encore lapproche de phénomènes comme le chômage ou la pauvreté.
En Suisse, les résultats de travaux de ce type sont actuellement disponibles à lOffice fédéral de la statistique.
Voir : Consommation des ménages Famille (Politique de la) Indice des prix Office fédéral de la statistique (OFS)
jpf
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Budget social
Le budget social apparaît en France lorsqu'est institué le régime des prestations familiales, en 1949. Plusieurs pays et organismes internationaux développeront par la suite des systèmes de mesure financière destinés à la politique sociale. En Suisse, plusieurs interventions parlementaires condamnent, à partir des années soixante, le manque de vue d'ensemble de la protection sociale et de ses coûts et réclament davantage d'aides à la décision. En 1989, le Fonds national de la recherche scientifique finance un projet consacré à l'élaboration du budget social de la Suisse. La problématique est enfin officialisée. En 2000, lOffice fédéral de la statistique établit les Comptes globaux de la protection sociale selon la méthode Eurostat.
Définition. Le budget social est un cadre de référence quantitatif, qualitatif et politique traitant de la politique sociale de la nation. Il est un instrument de connaissance, de mesure et d'analyse des actions mises en uvre dans le champ social. Il est l'expression d'une politique, à travers ses objectifs, ses moyens et ses résultats effectifs. Il contribue à la gestion, la coordination, l'évaluation et la planification de la politique sociale.
Le budget social doit permettre de répondre aux questions suivantes :
Quelles politiques sociales sont instituées, pour répondre à quelles éventualités ?
Quels groupes de personnes sont protégés et qui sont les bénéficiaires ?
Qui assure la mise en uvre et selon quelle organisation ?
Jusqu'à quel niveau de protection ?
À quels coûts et selon quels financements ?
Quelles sont l'efficacité et les perspectives de la politique sociale ?
L'expression budget social est ambiguë. Financièrement, il s'agit de l'ensemble des recettes et dépenses affectées à la politique sociale d'un pays. Mais au plan politique, un budget est l'acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et dépenses annuelles de l'État ou des autres services assujettis aux mêmes règles. Un budget public doit donc être soumis à l'assemblée législative pour être voté et, s'il est accepté, autoriser l'utilisation des ressources ainsi mises à disposition. Le concept semble donc trop restrictif en regard du contenu et des fonctions attribués dans la définition. Désormais, officiellement, la terminologie Comptes globaux est à utiliser, sachant toutefois quau informations financières sajoutent des données quantitatives et qualitatives au service de lévaluation des politiques sociales.
R. S. Rossini, Budget social de la Suisse. Nécessité et perspectives, Réalités sociales, Lausanne, 1995. S. Rossini, Budget social de la Suisse. Nécessité et perspectives, Réalités sociales, Lausanne, 1995. P. Gilliand, S. Rossini, La protection sociale en Suisse. Recettes et dépenses 1948-1997, Réalités sociales, Lausanne, 1997. Office fédéral des assurances sociales, Statistique des assurances sociales 2000, Berne.
Voir : Bilan social Comptes globaux de la protection sociale Eurostat-Sespros Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Sécurité sociale Statistique sociale Transferts Transparence (Principe de)
Stéphane Rossini
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Budget-temps
Recueil de données concernant lemploi du temps des personnes dans une société moderne. Cette notion est particulièrement utilisée dans les travaux concernant les institutions et lorganisation du travail. Elle concerne également des problèmes qui touchent à la consommation ou à lorganisation de la vie familiale.
Voir : Flexibilité du travail Temps de travail
jpf
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Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes
Créé en 1988, le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes a aujourd'hui la fonction d'un office au sein du Département fédéral de l'intérieur. L'article sur l'égalité dans la Constitution fédérale et la loi sur l'égalité de 1995 (LEg) constituent le fondement de son mandat : promouvoir l'égalité des sexes dans tous les domaines et éliminer toutes les formes de discrimination, directe ou indirecte.
Ses services couvrent des activités de conseils et d'information dans des domaines aussi divers que l'égalité des salaires, la conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle, les assurances sociales, la violence à l'égard des femmes, la formation, la migration, la participation politique. Le Bureau participe à l'élaboration des actes normatifs fédéraux et s'engage pour l'égalité entre femmes et hommes sur le plan international. Il traite les demandes d'aides financières selon la LEg et met à disposition du public un centre de documentation.
R. Loi fédérale sur l'égalité entre femmes et hommes (RS 151). M. Bigler-Eggenberger, C. Kaufmann, Commentaire de la loi sur l'égalité, Réalités sociales, Lausanne, 2000.
Site Internet : www.equality-office.ch
Voir : Égalité (Bureau de l) Égalité de traitement entre femmes et hommes Égalité entre hommes et femmes Femmes (Émancipation des)
Patricia Schulz
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Bureau international du travail (BIT)
Le Bureau international du travail est le seul organe permanent de l'Organisation internationale du travail. Il est composé de fonctionnaires internationaux indépendants de leur gouvernement. Conçu dans un premier temps comme un simple secrétariat, le Bureau devient bientôt, grâce au dynamisme de son premier directeur Albert Thomas, partenaire à part entière des négociations menées au sein de l'Organisation. Par delà les clivages idéologiques et les conflits d'intérêts, il est censé défendre le point de vue universel des droits sociaux de l'homme. Il ne dispose cependant pas de capacités décisionnelles qui sont réservées aux organes représentatifs de lOIT : la Conférence internationale du travail et le Conseil dadministration du BIT. Le Bureau fonctionne également comme quartier général des activités de coopération technique de l'OIT et assure la préparation des rapports scientifiques présentés lors de chaque session de la Conférence internationale du Travail.
R. J.-M. Bonvin, LOrganisation internationale du travail, Étude sur une agence productrice de normes, Paris, PUF, 1998. N. Valticos, Droit international du travail, 2e éd., Dalloz, Paris, 1983.
Site Internet : www.ilo.org
Voir : Conférence internationale du travail Organisation internationale du travail (OIT)
Jean-Michel Bonvin
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Burnout àð Usure professionnelle
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Caisse de compensation
Les caisses de compensation sont des organes juridiquement indépendants, créés spécialement pour l application de l AVS. Il en existe au total 98 en Suisse, soit 26 caisses de compensation cantonales, 70 caisses de compensation professionnelles et deux caisses de compensation de la Confédération.
Les caisses de compensation assument la plupart des tâches administratives de lAVS. Elles fixent les cotisations des personnes qui exercent une activité indépendante et des personnes sans activité lucrative. Elles se chargent également de la perception des cotisations, du calcul et du paiement des rentes et du décompte avec la Centrale de compensation. Les caisses de compensation cantonales doivent en outre contrôler laffiliation de toutes les personnes tenues de payer des cotisations sur le territoire de leur canton.
Les caisses de compensation professionnelles peuvent ouvrir des agences dans certaines régions linguistiques ou dans des cantons où sont regroupés de nombreux employeurs et des personnes de condition indépendante qui leur sont affiliés. La caisse de compensation fédérale est compétente pour le personnel de l'administration fédéral et des établissements fédéraux, alors que la Caisse suisse de compensation est chargée d'appliquer l'assurance facultative des suisses à l'étranger ainsi que les conventions internationales de sécurité sociale.
Voir : Assurance-invalidité (AI) Assurance-vieillesse et survivants (AVS)
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Caisses-maladie
Les caisses-maladie constituent lune des deux catégories dassureurs chargés de gérer lassurance obligatoire des soins et lassurance individuelle dindemnités journalières selon la LAMal. Elles peuvent pratiquer les assurances complémentaires, voire dautres branches dassurance à certaines conditions et limites fixées par le Conseil fédéral. Les caisses-maladie sont des institutions de droit privé (la grande majorité) ou de droit public (telles les caisses cantonales). Elles exercent leur activité sans but lucratif et doivent être reconnues par le Département fédéral de lIntérieur. Les caisses-maladie ont existé bien avant la première loi fédérale, sous des appellations et en organisations diverses (caisses de secours, sociétés mutuelles, caisses cantonales ou communales). Leur effectif passait les 1000 unités entre 1925 et 1964. Il tourne autour de 200 caisses actuellement. La LAMal sest ouverte à une seconde catégorie dassureurs : les institutions dassurances privées ayant obtenu lautorisation et la reconnaissance de la Confédération pour la gestion de lassurance-maladie sociale.
R. Statistiques de lassurance-maladie, Assureurs reconnus par la Confédération, OFAS, Berne, mai 1995.
Voir : Assurance-maladie et lassurance-accidents (Article constitutionnel sur l) Assurance-accidents Assurance-maladie (AM) Caisses-maladie (Fédérations cantonales des)
Michel Surbeck
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Caisses-maladie (Fédérations cantonales des)
Les fédérations cantonales des caisses-maladie sont organisées par canton ou par groupe de cantons, auxquelles sont affiliés la quasi-totalité des assureurs LAMal. Elles ont pour but de coordonner les actions de leurs membres et de défendre leurs intérêts auprès des autorités publiques et des dispensateurs de soins, notamment dans la négociation, la signature et l'application des conventions tarifaires cantonales.
Jusqu'en 1994, les fédérations cantonales étaient autonomes. Les assureurs-maladie ont entrepris une refonte totale de leur organe faîtier national santésuisse - Les assureurs-maladie suisses ; et les fédérations cantonales, chapeautées par une organisation régionale (quatre régions pour la Suisse) ont perdu leur autonomie juridique et sont dorénavant rattachées organiquement à santésuisse.
R. Infosantésuisse, le magazine des assureurs-maladie, suisses No 7-8, juillet-août 2001.
Voir : Assureurs-maladie Assureurs-maladie suisses (santésuisse) Caisses-maladie
Michel Surbeck
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Capitalisation
Il sagit dun système de financement utilisé dans la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité, collective et individuelle (prévoyance professionnelle selon la LPP et prévoyance personnelle). Il soppose aux systèmes de répartition. Sa caractéristique réside dans le fait quil incombe à chaque bénéficiaire potentiel de prestations de constituer, pendant le temps quil exerce une activité lucrative moyennant la participation de lemployeur sil sagit dun salarié le capital nécessaire au financement des prestations auxquelles il aura droit dès son départ en retraite. Ce processus dépargne conduit à une accumulation de fonds qui eux-mêmes produisent des intérêts. Les prestations de vieillesse sont déterminées sur la base des cotisations versées et des intérêts produits pendant toute la période dactivité de lassuré. Le financement par capitalisation simpose chaque fois que la condition de la pérennité de linstitution de prévoyance nest pas assurée, soit lorsque le renouvellement de leffectif des cotisants nest pas garanti et quil existe ainsi un risque de liquidation de linstitution de prévoyance ou dassurance, à tout le moins celui dune diminution abrupte du nombre des actifs.
Avantages de la capitalisation : elle permet de financer les prestations au moyen des contributions versées par et pour les assurés eux-mêmes ; elle ne reporte donc pas la charge de ces prestations sur les générations futures ; en outre, les intérêts générés par les capitaux accumulés réduisent dautant la charge des cotisations pour les assurés et leurs employeurs.
Inconvénients de la capitalisation : en période de forte inflation, la substance des fonds accumulés en vue du paiement des prestations futures est plus ou moins fortement entamée ; lors de lentrée en vigueur dun régime de prévoyance fondé sur la capitalisation se pose le problème du sort à réserver à la génération dentrée.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Prévoyance professionnelle Primauté des cotisations Primauté des prestations Répartition Répartition (Méthodes de)
Bernard Viret
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Caritas Suisse
uvre dentraide catholique fondée en 1901. Caritas Suisse est une association dutilité publique dont le siège est à Lucerne. Caritas Suisse mène des programmes daide au développement en Afrique, en Amérique latine, en Asie et en Europe de lEst. Elle intervient également en cas de catastrophe et procure une aide durgence. En Suisse, elle soccupe de laccompagnement des requérants dasile et des réfugiés statutaires sur mandat de la Confédération et des cantons. En collaboration avec les Caritas Régionales, Caritas Suisse mène des programmes de lutte contre la pauvreté multidimensionnelle (chômage, exclusion, endettement, suicide, médiation pénale) et offre des services de consultation juridique. Elle propose également des produits du commerce équitable à travers ses magasins Fairness. Caritas Suisse publie des ouvrages traitant des questions sociales, de développement et de migration. Un contrat lie luvre dentraide à la Conférence des évêques suisses : Caritas Suisse, en tant que service diaconal, doit sefforcer de promouvoir une certaine justice sociale et mettre tout en uvre pour secourir les personnes en détresse.
R. Aide sociale - une action concertée? Éditions Caritas, Lucerne, 2000. Des alliances pour la paix, Prise de position sur la prévention des crises, le traitement des conflits et la promotion de la paix dans la coopération internationale, Éditions Caritas, Lucerne, 2000.
Site Internet : www. caritas. ch
Voir : Entraide
André Simonazzi
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Cas social
La méthode de pédagogie active appelée Étude des cas a renforcé lusage courant de lexpression Cas social pour désigner des personnes dont les problématiques médico-psycho-sociales sont suffisamment importantes et permanentes pour justifier leur description et leur analyse à titre dexemple dans la formation et la gestion de laction sociale. La méthode dintervention individualisée appelée Case work , importée des USA dans les années 1950, a elle aussi contribué à perpétuer lusage du mot cas pour parler des clients du travail social.
Encore très utilisée dans le langage commun, cette acception est aujourdhui considérée comme stigmatisante par les professionnels du travail social. Pour éviter lamalgame personne-objet, on sen tient plus volontiers à lexpression situation sociale ou à usager ou client .
Voir : Étiquetage (Théorie de l) Stigmatisation Travail social
Charles Chalverat
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Catégories socioprofessionnelles
Cette notion renvoie à des instruments permettant de classer les individus selon leur situation professionnelle. Ces classifications sont très largement utilisées dans les enquêtes conduites dans le cadre des diverses disciplines des sciences humaines. Elles sont dun usage généralisé dans les annuaires de statistiques. Le fait quil nexiste pas un accord sur la définition de ces catégories ne manque pas de poser des problèmes, surtout dans la pratique des analyses comparatives.
Voir : Profession
jpf
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Causalité (Rapport de)
Clause générale fondée sur un raisonnement danalyse qui consiste à sinterroger sur le rapport et lorganisation denchaînements événementiels. On distingue entre le rapport de causalité naturelle et le rapport de causalité adéquate, le premier devant être réalisé pour que lon puisse examiner le second. La causalité naturelle a pour objet la sélection, parmi un nombre théoriquement indéfini déléments, des conditions dont on ne peut pas faire abstraction sans que le résultat ne se produise pas du tout, quil ne survienne pas de la même manière ou à la même époque. La causalité adéquate, fondée sur une sélection causale en vertu dun jugement de valeur, pose la question de savoir si le fait considéré comme condition nécessaire à leffet est propre, dune manière générale, selon le cours ordinaire des choses et lexpérience de la vie, à causer un résultat du genre tel quil sest produit.
R. G. Scartazzini, Les rapports de causalité dans le droit suisse de la sécurité sociale, Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1991. P. Omlin, Die Invalidität in der obligatorischen Unfallversicherung, Universitätsverlag, Freiburg, 1995.
Voir : Assurance (Principe de l) Risque Risques sociaux
Gustavo Scartazzini
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Centrale de compensation àð Perte de gain (Allocations pour) (APG)
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Centre d étude de la politique sociale (CEPS)
Créé en 1979, le CEPS est à l origine du présent dictionnaire comme de diverses autres publications. Il s agit d un organisme indépendant réunissant différentes institutions, associations et personnes intéressées au développement de létude de la politique sociale, de laction et de la législation sociale. Il organise des journées de politique sociale. Par exemple, en date du 6 décembre 1993, la journée a été consacrée à la sécurité sociale en Suisse et en Europe. Elle a réuni plus de 200 participants au BIT.
Voir : Association suisse de politique sociale (ASPS) Journées de politique sociale
Roger Girod
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Centre de loisirs, centre danimation de quartier
Lexpression centre de loisirs apparaît au début des années 60. On propose alors les premières activités de loisirs organisées ; elles sont destinées aux seuls adolescents qui se retrouvent dans des bistrots protégés , des foyers et des maisons de jeunes. En 1996, elle renvoie à divers lieux : maisons de quartier (ouverture à tous), centres de rencontres (adultes et aînés), jardins Robinson et terrains daventures (enfants). Le nom centre de loisirs a vieilli, son sens est trop étroit pour rendre compte de léventail des animations offertes aujourdhui. Du temps des loisirs, on est passé au temps libre et au temps du non travail. Par exemple, les centres accueillent des chômeurs et des préretraités. Pour marquer cette évolution, on préfère les nommer désormais centres danimation .
Sur le plan de lanimation socioculturelle, Genève est atypique par rapport à dautres cantons suisses ou dautres régions francophones dEurope. Cest probablement le lieu où on est allé le plus loin dans linstitutionnalisation et la légitimation de lanimation (État communes associations professionnels bénévoles), dans la formation des animateurs et des moniteurs. Les centres danimation y sont reconnus par tous comme lune des composantes indispensables de la politique sociale.
1961-1968. Prévenir la délinquance juvénile. Faire face à un problème social par une animation de prévention : des loisirs sains pour une jeunesse saine .
1968-1975. Ère des controverses politiques : lutte pour ouvrir les centres sur le quartier et pour une animation porteuse de changement social.
1976-1980. Le Règlement du Conseil dÉtat met de lordre dans la maison ; il crée la commission cantonale qui produira en partenariat les règles du jeu du système des centres ; les animations enfants sont privilégiées.
1993. Un an de concertation pour fabriquer une Charte cantonale qui affirme le sens et les finalités des actions danimation partagés par tous les partenaires.
Actuellement, les centres défendent une politique de prévention de certains effets de la crise. On cherche à prévenir la dégradation de certaines situations sociales (précarisation, marginalisation, exclusion). Ainsi, on développe des réseaux de solidarité dans les deux secteurs de laction éducative et de laction associative. Lanimation de quartier destinée à toutes les populations vise à renforcer le lien social.
R. J. Dumazedier, Vers une civilisation du loisir ? Seuil, Paris, 1962. D. Felder, M. Vuille, De laventure à linstitution : les centres de loisirs genevois , in : Service de la recherche sociologique, Cahier No 12, Genève, 1979. Charte cantonale des centres de loisirs, centres de rencontres, maisons de quartier, jardins Robinson et terrains daventure du canton de Genève, 1993.
Voir : Animation socioculturelle Désaffiliation Jeunesse Jeunesse socialemement vulnérable Pauvreté Politique de la jeunesse Solidarité
Michel Vuille
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Centres sociaux protestants (CSP)
Les Centres Sociaux Protestants de Suisse romande ont été créés à partir de 1954, successivement à Genève, Lausanne, Neuchâtel et Moutier. Ils sont issus de laction sociale des paroisses. Les CSP, en tant que services privés, assurent gratuitement auprès de chacun, sans distinction de confession, des rôles découte et de soutien à travers des consultations sociales, juridiques, conjugales. Dès leur début, ils ont développé des activités daccueil et de défense aux côtés des immigrés, réfugiés et requérants dasile. En collaboration avec des bénévoles, chaque CSP met dans son travail des accents qui lui sont propres : activités destinées aux jeunes, prévention sida, réinsertion des chômeurs, etc. Dans une tradition issue de la Réforme, les CSP défendent une éthique de la solidarité, de la responsabilité et une pratique du débat public.
R. D. Pache, Centre Social Protestant-Vaud, 30 ans au service des uns et des autres, La Passerelle, Lausanne, 1991.
Voir : : Action sociale Aide sociale Bénévolat Diaconie Enseignement social chrétien Travail social
Pierre-André Diserens
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Certificat de perfectionnement en politique sociale
Depuis 1974, le Département de sociologie de la Faculté des sciences économiques et sociales de l'Université de Genève propose, avec l'appui de divers organismes (Institut international d'études sociales du BIT, Association internationale de la sécurité sociale, Institut d'études sociales de Genève, École d'études sociales et pédagogiques de Lausanne, Institut universitaire d'études européennes) un programme d'enseignement et de recherche en matière de politique sociale.
La fréquentation des cours est parfaitement compatible avec l'exercice d'une activité professionnelle, puisqu'ils sont regroupés au même endroit et le même jour de la semaine. À la demande du canton du Tessin, un cycle de formation a été organisé à Mendrisio. Le diplôme qui y est décerné est identique à celui que reçoivent les étudiants de Genève.
Ce dictionnaire est issu du réseau de collaborations scientifiques qui s'est tissé dans le cadre de ces programmes d'enseignement.
Site Internet : www.unige.ch/ses/socio/Etudes/certif.htm
Voir : Fonds national suisse de la recherche scientifique Formation continue Formation continue en travail social (Diplôme de) Travailleurs sociaux (Formation des)
Sophie Barras Duc
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Chaîne du Bonheur (Fondation suisse de la)
La Fondation suisse de la Chaîne du Bonheur est une institution de droit privé, sans but lucratif, issue de la radio suisse romande. Elle est reconnue d'utilité publique. Née en 1946, elle est aujourd'hui le plus puissant outil de recherche de fonds à but social et humanitaire en Suisse. La Chaîne est l'instrument par lequel peuvent s'exprimer concrètement toutes les générosités. Elle se situe au carrefour entre les donateurs et les victimes. Avec l'appui de la Société suisse de radiodiffusion et de télévision (SSR), dont elle est le bras humanitaire, elle lance des collectes afin de secourir les personnes confrontées au malheur et à l'adversité, en particulier lors de catastrophes majeures en Suisse et à l'étranger. Les dons sont attribués intégralement aux actions pour lesquelles ils ont été collectés. Les fonds récoltés pour la mise en uvre de programmes d'aide à l'étranger sont attribués, après analyse des projets soumis, aux principales uvres suisses d'entraide qui sont ses partenaires réguliers. En 2000, la Chaîne du Bonheur a récolté la plus importante collecte de l'histoire suisse : 72,2 millions de francs suisses suite aux graves intempéries qui ont frappé le Valais et les régions avoisinantes.
Voir : Action humanitaire Action sociale
Félix Bollmann
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Champ dapplication personnel
Le champ dapplication personnel est lune des composantes essentielles de tout système ou régime de sécurité sociale, avec le champ dapplication matériel (éventualités), les prestations, lorganisation administrative, financière et contentieuse. Il fait lobjet de règles précises dans les droits nationaux comme dans le droit international. Il sagit de la détermination des personnes couvertes, qui pourront prétendre aux prestations si elles remplissent les conditions doctroi de celles-ci. Dans les régimes constitués sous la forme dassurances sociales, le terme est synonyme dassurés.
R. Bureau international du travail, Introduction à la sécurité sociale, 3e éd., BIT, Genève, 1986, pp. 11 ss.
Voir : Affiliation obligatoire (Principe de l) Éventualité Prestations de sécurité sociale Sécurité sociale Sécurité sociale (Généralisation de la) Universalité
Pierre-Yves Greber
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Charge de travail
La charge de travail comprend lensemble des activités quun travailleur ou une travailleuse doit exécuter selon un standard de qualité déterminé. Elle indique par ailleurs leffort à fournir par le travailleur pour accomplir le travail exigé. Elle peut être consignée dans un cahier des charges (travail prescrit) dont cependant séloigne en règle générale, le travail effectif. La question de la charge de travail apparaît lorsquelle est problématique (sur- ou sous-charge) dans un contexte de transformation de lentreprise et dabsence de consensus quant à la quantité et à la qualité du travail exigé et supportable.
Dans le domaine du travail social en Suisse, la question est documentée dès le milieu des années 1950 et donc contemporaine aux débuts de la professionnalisation. Les modèles dévaluation les plus courants sont : le comptage du nombre de dossiers, parfois pondérés en fonction de divers critères ; la détermination dun nombre de travailleurs sociaux en fonction du nombre dhabitants dune région ; lattribution dune durée standard aux actes courants.
Ces modèles, pragmatiques, trouvent leurs principales limites dans labsence dun consensus social quant à la légitimité et aux objectifs de laction sociale, et dun standard de qualité des prestations.
R. R. Brack, Das Arbeitspensum in der Sozialarbeit. Ein Beitrag zur Klärung der Arbeitsbelastung, 3e édition, Verlag Paul Haupt, Bern und Stuttgart, 1994. V. Keller, J.-P. Tabin, Lévaluation de la charge de travail en service social, Recherche Do-Re en cours, EESP, Lausanne. J. Orme, Workloads : Measurement and Management, Hants, Avebury, 1995.
Voir : Usure professionnelle Travail social
Véréna Keller
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Charge locative àð Logement (Politique du)
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Charge sociale
Le financement de la sécurité sociale mobilise d importantes ressources financières. Celles-ci ne sont toutefois pas retirées du circuit économique ; elles y reviennent par la voie de la consommation et de lépargne, jouant un rôle stabilisateur sur la conjoncture.
Le poids relatif des recettes des assurances sociales dans léconomie le rapport des recettes au produit intérieur brut (PIB) est un indicateur de la charge sociale. Dans les comparaisons internationales, on se réfère plutôt à la quote-part des prestations sociales (dépenses pour les prestations/PIB) qui indique la part de la production économique globale redistribuée par les assurances sociales.
Le niveau optimal de la charge sociale ne se laisse pas déterminer directement. Les quotes-parts nont de sens quen comparaison sur la durée et entre pays. On observe une corrélation entre la quote-part des prestations et le PIB : plus un pays est riche, plus il consacre de ressources aux prestations sociales. La Suisse se situe en deçà de cette tendance, mais elle sest rapprochée de la moyenne européenne depuis la dernière récession (hausse sensible des dépenses sociales, stagnation du PIB).
R. P. Gilliand, S. Rossini, La protection sociale en Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 1997. Groupe de travail interdépartemental IDA FiSo, Rapport sur les perspectives de financement des assurances sociales, OFAS, Berne, 1996. Office fédéral des assurances sociales, Statistiques des assurances sociales suisses 1999, Berne, 1999.
Voir : Budget social Financement de la sécurité sociale
Géraldine Luisier
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Charité
La charité (du latin caritas, Agapè en grec) désigne lamour de bienveillance par opposition à lamour érotique ou à lamour de simple dilection. Dans la tradition judéo-chrétienne, elle concerne essentiellement la relation entre Dieu et ses créatures. Le Nouveau Testament souligne le lien étroit entre le premier commandement damour pour Dieu et le second, qui lui est semblable : tu aimeras le prochain comme toi-même . Jésus-Christ manifeste la suprématie de la charité en allant jusquà la mort sur la croix : Il ny a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ceux quon aime (Jn 15,13).
Service de Dieu et du prochain traversent ainsi lhistoire du christianisme, lhôtel-Dieu médiéval (cf. lhospice de Beaune) est indissociablement lieu daccueil, de soins et dadoration. Vertu théologale, la charité couronne la foi et lespérance, elle se conjugue nécessairement avec la justice et la miséricorde.
Réduite à sa dimension philanthropique, la charité chrétienne a été critiquée par le marxisme, le socialisme et le libéralisme pour son inefficacité ou son aspect conservateur. En réponse, sest développé, depuis Léon XIII, lenseignement social de lÉglise qui souligne les dimensions sociales et politiques de lÉvangile.
En Suisse, Caritas, organe de lÉglise catholique, dispose dun budget dune centaine de millions de francs. Elle est active de laide aux réfugiés aux soupes populaires, en passant par les crèches, les hôpitaux, les homes pour handicapés, personnes âgées, orphelinats, le logement social, les foyers de jour, laide aux drogués, aux sidéens, la réinsertion des prisonniers, les banques de vêtements, de nourriture, etc. Comme ses homologues protestants, elle dispose dun service juridique, et permet une aide à large spectre, de type généraliste.
Voir : Caritas Suisse Enseignement social chrétien
Jean-Blaise Fellay
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Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs
Les chefs dÉtat ou de gouvernement des États membres de la Communauté européenne, soit de 11 États membres (le Royaume-Uni ny ayant pas souscrit), ont adopté le 9 novembre 1989 une proclamation solennelle intitulée Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs .
Cette Charte sinspire notamment des conventions de lOrganisation internationale du travail et de la Charte sociale européenne du Conseil de lEurope. Elle comprend un préambule et deux parties.
Le préambule rappelle les principes de base sur lesquels repose lEurope sociale : création demplois, compétitivité, rapprochement dans le progrès des conditions de vie et de travail, cohésion économique et sociale, égalité de traitement, subsidiarité, dialogue social.
Le titre I énumère en 26 articles les droits sociaux fondamentaux des travailleurs dans les domaines de la libre circulation, de lemploi et de la rémunération, de lamélioration des conditions de vie et de travail, de la protection sociale, de la liberté dassociation et de la négociation collective, de la formation professionnelle, de légalité de traitement entre les hommes et les femmes, de linformation, de la consultation et de la participation des travailleurs, de la protection de la santé et de la sécurité dans le milieu de travail, de la protection des enfants et des adolescents, des personnes âgées et des personnes handicapées. Le titre II, comprenant 4 articles, soccupe de la mise en uvre de la Charte : la Commission est invitée à présenter le plus vite possible les initiatives relevant de sa compétence en vue de ladoption des instruments juridiques pour la mise en uvre effective des droits fondamentaux des travailleurs.
Effectivement, plusieurs des directives édictées en matière sociale ont été élaborées sur la base de la Charte.
R. G. Guery, La dynamique de lEurope sociale, Paris, 1991. G. et A. Lyon-Caen, Droit social international et européen, 8e éd., Dalloz, Paris, 1993.
Voir : Droits sociaux Union européenne (UE) Union européenne (Réglementation de l)
Alexandre Berenstein
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Charte sociale européenne
Lun des premiers objectifs du Conseil de lEurope a consisté dans la rédaction dinstruments destinés à assurer le respect des droits de lhomme par les États membres. La Convention européenne des droits de lhomme, conclue en 1950, ne traitait en principe pas des droits sociaux. La lacune fut comblée par ladoption le 18 octobre 1961 de la Charte sociale européenne, entrée en vigueur le 26 février 1965.
La partie I de la Charte formule 19 principes généraux que les États doivent se proposer comme objectifs de leur politique sociale. La partie II reprend ces 19 principes et les concrétise, en formulant sous le couvert de ces principes des engagements précis, parmi lesquels les États entendant se lier par linstrument doivent choisir, dans la mesure autorisée par la Charte. Le choix doit porter sur 5 au moins des sept articles de ce quon appelle le noyau dur de la Charte, relatifs au droit au travail, au droit syndical, au droit de négociation collective, au droit à la sécurité sociale, au droit à lassistance sociale et médicale, au droit de la famille à une protection, au droit des travailleurs migrants. Les États ratifiant la Charte doivent en outre se considérer comme liés par un total de 10 articles ou 45 paragraphes numérotés.
Le contrôle de lapplication de la Charte par les États qui lont ratifiée est effectué sur la base de rapports présentés par chacun de ces États ; ces rapports sont soumis à un Comité dexperts indépendants et au Comité des ministres, qui peut adresser des recommandations individuelles à des États.
La Charte a été révisée à plusieurs reprises, en 1988, par la reconnaissance de quatre nouveaux droits, en 1991, par des dispositions destinées à améliorer les mécanismes de contrôle, en 1995, par lintroduction dun système de réclamations collectives. Enfin, la Charte a été intégralement révisée le 3 mai 1996.
La Charte révisée énumère un total de 31 droits ; le noyau dur (chaque État devant reconnaître au moins 6 droits) est complété par la prise en considération du droit des enfants et des adolescents à la protection et du droit à légalité de chances et de traitement en matière demploi et de profession. Le nouveau texte nest pas encore entré en vigueur.
La Charte a été ratifiée par 20 États membres du Conseil de lEurope, soit par tous les États de lEurope occidentale, à lexception de la Suisse et du Liechtenstein, qui lont signée, mais non ratifiée (lAssemblée fédérale suisse a pris une position négative en 1984 et 1987).
R. G. Agnelli e. a., Die Europäische Sozialcharta, Baden-Baden, 1978.
Voir : Conseil de lEurope Conseil de lEurope (Instruments du) Droits sociaux Fondements du droit de la sécurité sociale
Alexandre Berenstein
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Choix budgétaires (Rationalisation des)
La rationalisation des choix budgétaires, ou RCB, est une méthode datant des années soixante, qui fixe un cadre analytique au processus décisionnel des pouvoirs publics. Autrement dit, un moyen de répondre à la question Comment lÉtat doit-il intervenir ? .
La RCB prévoit cinq étapes initiales : analyse des objectifs, analyse des moyens, confrontation objectifs moyens, élaboration de programmes alternatifs et évaluation des différents programmes. À lissue de ce processus, une décision est prise. Elle est suivie par une phase de contrôle qui fournira des enseignements utiles aux autres réflexions en cours. Autrement dit, à partir dun plan stratégique, il sagit de choisir un programme daction en fonction des moyens à disposition sur la base de critères objectifs.
Les outils de la RCB proviennent essentiellement de la science économique appliquée (recherche opérationnelle, budget base zéro, optimisation) et de la théorie des systèmes.
Appliquée en France et aux États-Unis jusque dans les années quatre-vingt, la RCB a permis dengager une multitude détudes. Toutes nont pas débouché sur des décisions formelles. La RCB a toutefois eu le mérite dajouter une culture économique à la culture juridique des acteurs de ladministration. Elle a aussi élargi le champ dapplication de lanalyse rationnelle.
La complexité des problèmes a joué un rôle dans labandon de la RCB. Ceux-ci ne peuvent plus être résolus grâce à la seule analyse simplement en y consacrant suffisamment de ressources. Ensuite, il est difficile dévaluer si une décision effective a été prise scientifiquement ou sur une base plus intuitive. Enfin, la question des années 90 est moins le Comment lÉtat intervient-il ? mais plutôt Faut-il que lÉtat intervienne et quelle est sa place au sein de léconomie ? . Lanalyse ex ante de la RCB est plutôt remplacée par des interrogations ex post basées sur des évaluations de laction conduite.
R. Dictionnaire critique daction sociale, Coll. Travail social, Bayard, Paris, 1995. Société suisse pour la politique de la santé (SGGP), Maîtrise des coûts dans léconomie hospitalière : approches et moyens, Cahiers détudes de la SGGP, Lausanne, 1983.
Voir : Budget social Enveloppe budgétaire Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Planification sociale
Fabrice Ghelfi
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Chômage
La reconnaissance du chômage, comme fait social et économique, remonte à la fin du XIXe siècle. Elle intervient dans un contexte où il sagit de renforcer lordre industriel et réguler lemploi. Dès le départ, le dénombrement des vrais chômeurs fait lobjet de controverses entre les syndicats, les autorités et le patronat. Il introduit des discriminations qui touchent ceux qui, sans travail, ne se plient pas à la discipline des entreprises et au système salarial. Actuellement, le chômage reste associé à des notions telles que salariat, emploi, droit au travail et socialisation par le travail, il se définit par lexclusion qui isole les sans travail en classe distincte, et il ouvre la porte à la régression sociale.
R. J. Batou e. a. (Éd.), Pour une histoire des gens sans histoire. Ouvriers, exclus et rebelles en Suisse, XIXe-XXe siècles, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1995.
Voir : Assurance-chômage obligatoire et lindemnité en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur l) Chômage (au sens du BIT) Contre-prestations (Mesures actives du marché du travail (MMT)) Office régional de placement Travail (Marché du)
Jacqueline Millet
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Chômage (Article constitutionnel relatif à la protection contre le)
L'art. 114 Cst. (tout comme l'art. 34 novies a Cst., adopté le 13 juin 1976) contient un véritable programme de politique sociale. La Confédération a reçu le mandat de régler par voie législative l'assurance-chômage (al. 1) et la compétence de légiférer en matière d'aide sociale en faveur des chômeurs (al. 5). Au niveau des prestations, l'assurance-chômage doit remplir trois fonctions : une compensation appropriée de la perte du revenu (donc l'objectif du régime va au-delà de la couverture des besoins vitaux), la prévention et la réadaptation (al. 2 let. a). L'affiliation est obligatoire pour les salariés (al. 2 let. b) et les indépendants peuvent s'assurer à titre facultatif (al 2 let. c).
L'assurance-chômage est financée par les cotisations des assurés. L'employeur prend à sa charge la moitié du montant de la cotisation de ses salariés (cotisations paritaires) (al. 3). La Confédération et les cantons allouent des prestations financières dans des circonstances exceptionnelles (al. 4).
Observations :
Tout changement radical du régime d'assurance-chômage (réduction des prestations à une garantie minimum et/ou privatisation) nécessite une modification préalable de la Constitution.
L'art. 114 al. 5 pourrait constituer une des bases pour une future loi fédérale sur le revenu minimum d'insertion (devenue urgente après la 2e révision de la LACI, cf. DLA 2000 p. 81).
L'art. 114 al. 2 let. a, interprété d'une façon téléologique, permet d'instaurer des liens étroits entre l'assurance-chômage et la politique de formation (en particulier : aide à la formation des travailleurs actifs).
Le mandat constitutionnel de l'art. 114 al. 2 let. c n'est pas encore rempli.
Sur la participation des Cantons à l'élaboration et à l'exécution des dispositions légales, cf. art. 42 ss et 147 Cst. Sur celle des organisations économiques, cf. art. 164 al. 2 et 178 al. 3 Cst.
R. P.-Y. Greber, Commentaire de la Constitution fédérale, art. 34 noviesin : J.-F. Aubert, K. Eichenberger e. a., Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1987-1996. D. Cattaneo, Les mesures préventives et de réadaptation de l'assurance-chômage, Helbing & Lichtenhahn Bâle et Francfort sur-le-Main, 1992. D. Cattaneo, I provvedimenti inerenti al mercato del lavoro nella LADI , in : Il Ticino e il diritto, Ed. CFPG, Lugano, 1997, pp. 231 ss. T. Nussbaumer, Arbeitslosenversicherung in Schweizerisches Bundesverwaltungsrecht (SVBR), Ed Helbing & Lichtenhahn, Bâle, Genève et Munich, 1998.
Voir : Assurance-chômage obligatoire et lindemnité en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur l) Chômage Revenu minimum dinsertion (RMI)
Daniele Cattaneo
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Chômage (au sens du BIT)
Instrument de référence pour la définition du chômage. Quatre critères doivent être remplis simultanément pour être chômeur au sens du BIT : a) être dépourvu demploi ; b) être à même de travailler ; c) chercher un travail rémunéré ; d) le rechercher activement. En pratique, les législations nationales traduisent ces critères de manière plus ou moins restrictive.
Voir : Bureau international du travail (BIT) Chômage
jpf
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Chômage (Structure du)
Le chômage global peut être divisé en trois composantes : frictionnel, structurel et conjoncturel. Le chômage frictionnel apparaît lorsque sur un marché particulier (hôtellerie genevoise par exemple), les employeurs déclarent des places vacantes alors que lon enregistre, au même moment, des chômeurs dans ce secteur. Cette situation est liée à un problème dinformation et au processus de recherche dun nouvel emploi de la part des chômeurs ou dun nouvel employé du côté des entreprises. Cest un chômage de courte durée par opposition au chômage structurel qui est associé à une inadéquation entre les personnes sans travail et les éventuels emplois disponibles. Ce chômage est difficile à combattre. Il exige des efforts de requalification ou de mobilité géographique de la part des chômeurs. Finalement, le chômage conjoncturel provient dune insuffisance globale de la demande de travail émanant des entreprises par rapport à lensemble des personnes qui souhaitent travailler.
Pour lutter efficacement contre le chômage, il faut adopter des mesures adaptées au type de problème observé. Une politique de relance économique ne parviendra pas à réduire le chômage dorigine structurelle de même quelle ne pourra pas éliminer les frictions liées au fonctionnement du marché. Par opposition aux instruments macro-économiques, les politiques de lemploi ont pour objectif daméliorer le fonctionnement du marché du travail pour réduire les frictions tout en agissant sur les qualifications des chômeurs et en incitant les entreprises à embaucher des personnes inemployées. Malgré leur diversité, ces mesures actives peuvent être rangées en quatre catégories. La première regroupe les mesures ciblées sur loffre de travail pour améliorer les qualifications des chômeurs, les orienter vers des nouvelles professions ou accroître les efforts de formation continue. La seconde concerne les mesures dirigées plus spécifiquement vers les entreprises pour les inciter à embaucher des jeunes qui entrent sur le marché du travail ou des chômeurs en fin de droit en subventionnant, durant une certaine période, le salaire des personnes quelles engagent. Ces mesures peuvent prendre la forme également daide en faveur des chômeurs qui créent leur propre entreprise. La troisième catégorie porte sur des mesures visant à améliorer linformation sur le marché du travail et lefficacité des services de placement. Finalement, la dernière catégorie concerne les mesures visant à adapter les lois et les institutions en modifiant les coûts de licenciement, en aménageant le temps de travail (retraite anticipée, annualisation du temps de travail) ou en modifiant la fiscalité et les cotisations sociales pour favoriser la création demplois. Jusquen 1995, la part des mesures actives dans les dépenses totales en faveur du chômage sélevait en Suisse à moins de 25 % alors quelle dépassait 33 % en Europe. Avec la révision de la LACI en 1995, les mesures actives sont devenues une pièce centrale du dispositif helvétique de lutte contre le chômage.
R. OCDE, Politiques du marché du travail en Suisse, Paris, 1996.
Voir : Assurance-chômage obligatoire et lindemnité en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur l) Chômage Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Office régional de placement (ORP)
Yves Flückiger
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Chômage (Taux de)
Le taux de chômage est défini comme le rapport entre la population au chômage et lensemble des personnes actives quelles soient occupées ou non. La population active regroupe donc à la fois les personnes qui ont un emploi et celles qui en recherchent un activement. Le nombre de chômeurs représente quant à lui l'ensemble des personnes disposées à travailler aux conditions existantes du marché (notamment en matière de salaires) mais qui ne parviennent pas à trouver un emploi malgré leurs recherches actives. Pour calculer ce taux, il faut donc disposer de données relatives aux chômeurs et à la population active. En Suisse, il existe deux statistiques du chômage. La première, officielle, est établie par le Secrétariat à léconomie (Seco). Elle recense le nombre de personnes inscrites, à la fin de chaque mois, auprès dun office cantonal de lemploi, quelles aient ou non droit à une indemnité de chômage. Dans cette statistique, pour quune personne soit considérée comme chômeur, il faut quelle soit inactive et à la recherche d'un emploi à plein-temps ou à mi-temps; employée à mi-temps au maximum et à la recherche d'un emploi à plein-temps ou d'un deuxième poste de travail à mi-temps ; immédiatement disponible et apte à être placée, ce qui signifie qu'elle doit être disposée à accepter un travail et être en mesure et en droit de le faire. Finalement, elle doit être âgée de plus de 14 ans révolus. Comme l'inscription auprès d'un office cantonal de l'emploi constitue une prémisse obligatoire pour obtenir des indemnités, les données officielles publiées par le Seco permettent de recenser toutes les personnes indemnisées. En revanche, les personnes qui ne peuvent pas ou qui ne peuvent plus obtenir dindemnités (notamment les chômeurs en fin de droit) sont libres de s'inscrire auprès d'un office de l'emploi. Leur décision d'inscription dépendra des bénéfices qu'elles peuvent escompter obtenir. Si elles pensent que l'office du travail de leur lieu de domicile est en mesure de les aider à retrouver un emploi, ou si cette inscription est indispensable pour avoir droit à des mesures cantonales, comme à Genève, elles auront tendance à s'y rendre pour s'annoncer comme demandeurs d'emploi. En revanche, si cette démarche leur paraît vaine, elles ne seront pas inscrites officiellement auprès d'un office. Elles échapperont ainsi aux statistiques du chômage qui seront sous-estimées.
Jusqu'en 1991, les données publiées chaque mois par le Seco constituaient la seule source officielle de statistiques du chômage en Suisse. Depuis 1991, notre pays dispose d'une nouvelle source d'information provenant d'une enquête effectuée auprès d'un échantillon représentatif de la population. Cette enquête suisse sur la population active (ESPA) a été réalisée pour la première fois en 1991 par l'OFS. Elle est reconduite depuis lors au courant du deuxième trimestre de chaque année civile. Grâce à l'ESPA, on peut désormais dénombrer les chômeurs en Suisse sur la base des recommandations édictées par le BIT, l'OCDE et la CE. Pour qu'une personne soit considérée comme chômeur dans cette enquête, elle doit, conformément aux normes internationales en vigueur, satisfaire les quatre critères suivants : n'avoir exercé aucune activité lucrative au cours de la semaine ayant précédé l'enquête ; avoir cherché un emploi au cours des quatre dernières semaines ; avoir entrepris durant cette période une ou plusieurs démarches spécifiques pour trouver un emploi et être en mesure de commencer à travailler au cours des quatre semaines consécutives à l'enquête. Sur la base de ces critères, on peut établir le nombre de personnes considérées comme chômeur dans l'échantillon. En extrapolant cette information pour l'ensemble de la population, on obtient alors le chiffre estimé du nombre total de chômeurs en Suisse au moment de l'enquête.
R. A. de Coulon, Y. Flückiger, The Analysis of Regional Unemployment Inequality : The Case Of Switzerland , in : Unemployment in Europe, M. A. Landesmann, K. Pichelmann, McMillan (Éds), 2000, pp. 260-272.
Voir : Bureau international du travail (BIT) Chômage OCDE Office fédéral de la statistique (OFS) Population active
Yves Flückiger
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Ciblée (Politique)
Un raisonnement apparemment simple est proposé par les milieux défiants à légard de la sécurité sociale : les dépenses sociales croissent, les ressources sont comptées, impossible de poursuivre les politiques darrosage , il faut définir des priorités et ne fournir des prestations quà ceux qui en ont vraiment besoin . Le principe tombe : il faut donner la priorité à des politiques ciblées.
Ce propos bardé dévidences semble être incontestable. Qui oserait mettre en doute le fait quil faut aider le vrai pauvre, et que la priorité doit être donnée aux plus nécessiteux ? Pourtant, cette piste politique est dangereuse, contre-productive, le plus souvent inefficace et peut-être plus coûteuse. En un mot, une politique ciblée vers les pauvres est une pauvre politique.
Dabord, cela implique de définir des critères, de classer et de coller des étiquettes. On devine les sentiments dexclusion qui en résultent. Sans parler de larmée de spécialistes appelés à déterminer les seuils, à construire les catégories et à vérifier le statut et le comportement des bénéficiaires. Au bout de la démarche : une société découpée en multiples segments bien rangés, où chacun aura sa place après avoir dû mettre à plat la plupart des dimensions de ce qui fait sa vie quotidienne.
Plusieurs études récentes, de dimension internationale, ont montré que les politiques ciblées ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs. Pire, elles tendent à aggraver la situation. Pourquoi ? En fait, cest assez simple : pour accéder à ses droits et obtenir les prestations disponibles, chacun doit sengager dans un véritable parcours du combattant .
a) Dabord, il faut quil perçoive le besoin, et dans les délais. Or, on sait que les plus pauvres sont ceux qui anticipent le moins et qui, trop souvent, se résignent.
b) Ensuite, il doit disposer des connaissances de base pour savoir que les solutions existent et quelles lui sont accessibles.
c) Il doit être informé du fait quil y a droit. Quand tout chancelle a-t-on encore le sentiment davoir des droits ?
d) Il doit être persuadé de lutilité de ce qui lui est offert. Les prestations quon lui propose vont-elles résoudre son problème ?
e) Il doit aussi avoir une attitude neutre ou positive vis-à-vis de la démarche quil est appelé à entreprendre. Comment vont se dérouler les négociations ? Quelle sera la réaction de lentourage ? Que signifie pour lui le fait de devenir dépendant dune instance officielle ?
f) Il doit enfin mesurer la situation dans laquelle il se trouve. Situation passagère ou durable ? A-t-il encore la force délaborer un projet ? Vit-il sa souffrance comme surmontable ?
Les couches les plus défavorisées sont celles qui éprouvent le plus de difficultés à faire face à ce type dinterrogation et qui renoncent trop fréquemment à parcourir avec succès un chemin aussi sinueux.
R. J.-P. Fragnière (Éd.), Repenser la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1995. J.-P. Fragnière (Éd.), Politiques sociales pour le XXIe siècle, Réalités sociales, Lausanne, 2001.
Voir : Aide sociale Démantèlement social Effet pervers Solidarité
jpf
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Circulation des personnes (Libre)
La libre circulation des personnes constitue lune des quatre libertés fondamentales garanties par le traité instituant la Communauté européenne (traité CE). Larticle 18 de ce dernier attribue le droit à tous les citoyens de lUnion européenne de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États membres. Ce droit fondamental à la libre circulation est défini par les articles 39 ss (travailleurs salariés) et 42 ss (indépendants) du traité CE. Des actes adoptés par le législateur communautaire prévoient lobligation des États membres daccorder des avantages sociaux aux migrants sans discrimination fondée sur la nationalité et la coordination des régimes nationaux de sécurité sociale.
R. B. Kahil-Wolff, Sécurité sociale et libre circulation des personnes en droit communautaire, Lausanne, 1992. P. Mercier, O. Jacot-Guillarmod, La libre circulation des personnes et des services, Bâle, 1991.
Voir : Accord sur la libre circulation Suisse-CE Communauté européenne et sécurité sociale Coordination Immigration
Bettina Kahil-Wolff
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Citoyenneté
La citoyenneté peut être définie comme lensemble des prérogatives et des obligations propres aux membres dune communauté politique.
Historiquement, la citoyenneté a dabord eu comme lieu dancrage la cité ou le bourg (la constitution suisse en garde trace). Par la suite, linstitutionnalisation de la citoyenneté moderne sest inscrite dans un ensemble de processus : la formation des États où se sont combinés, selon des modalités variables, unification territoriale sous lautorité dun agent central unique (non sans que celui-ci ait vu ses fonctions et responsabilités être redéfinies), émergence dune société civile et dun espace public, et construction dimaginaires nationaux (B. Anderson) ; le développement économique consécutif à la révolution industrielle et son impact sur lorganisation sociale et le monde de vie des individus, plaçant le travail et les travailleurs au cur des enjeux de citoyenneté ; enfin, sur le plan culturel, lavènement de lindividualisme, et la place prépondérante que celui-ci confère à la liberté individuelle et sa protection légale. Au XXe siècle, lémergence et consolidation de lÉtat social intègre à la citoyenneté une dimension sociale (droit à léducation, droits sociaux).
D'un point de vue analytique, on peut distinguer trois principes ou composantes de la citoyenneté :
un principe politique dans lequel les individus égaux entre eux en tant que membres d'un même corps politique (le demos) participent à la délibération et à lélaboration des lois auxquelles ils sont liés (on reconnaît ici la notion d'autolégislation formulé par Aristote) ;
un principe légal, qui fait de lindividu un citoyen en lui attribuant un ensemble de droits spécifiés juridiquement ; le citoyen nest donc pas nécessairement ici un co-auteur de la loi, mais une personne qui, de par la loi, peut agir librement et est en situation d'en attendre protection ;
un principe dappartenance qui définit le citoyen en référence à sa qualité de membre dune catégorie spécifique, cette appartenance commune constituant un lien spécial entre les membres et un pôle didentification susceptible de susciter solidarité, vertu civique et engagement.
LÉtat national, démocratique et social a été perçu comme un espace permettant darticuler ces trois principes et de faire se coïncider participation civique, statut légal et identité culturelle de manière relativement peu conflictuelle. Cela est remis en question aujourdhui. La mondialisation économique et la mise en place dinstitutions supranationales imposant leur régulation aux individus et aux États ; le développement dassociations et de mobilisations collectives transnationales contribuant à lélaboration dun espace public et dune culture politique postnationaux ; ou, de manière interne aux États, la présence de populations étrangères ou de minorités culturelles revendiquant droits et reconnaissances : ces facteurs, parmi dautres, amènent à devoir reconsidérer la manière darticuler ces trois principes et leur lieu dancrage respectif. Ainsi, si lÉtat reste un espace essentiel dinstitutionnalisation et de pratique de la citoyenneté, en a-t-il de moins en moins lexclusivité.
R. J. Cohen, Changing Paradigms of Citizenship and the Exclusiveness of the Demos , in : International Sociology, 14 (3), 1999, pp. 245-268. Y. Deloye, Sociologie historique du politique, La Découverte, Paris, 1997. M. Walzer, Citizenship , in : T. Ball, J. Farr, R.L. Hanson (Éds), Political Innovation and Conceptual Change, Cambridge University Press, Cambridge, 1989, pp. 211-219.
Voir : Démocratie (et politique sociale) Droits sociaux Société civile
Jean-François Bickel
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Clandestin àð Immigration
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Classe spéciale, classe spécialisée, classe de développement
La classe spéciale correspond à une innovation pédagogique de la seconde moitié du 19e siècle. Elle relève des philanthropes engagés dans l amélioration des conditions de vie des classes populaires, mais aussi de tous les laissés pour compte du progrès . Cest après la guerre franco-allemande de 1870 que se développe en Suisse une volonté politique de contrôle des acquis scolaires et que sont repérés les analphabètes , les faibles desprit et les arriérés ou retardés scolaires.
En 1896 est organisé un dénombrement fédéral de l enfance malheureuse , lequel est une statistique des enfants faible desprit , idiots , infirmes physiques et mentaux et abandonnés moralement . Un des objectifs est dévaluer le nombre denfants ayant besoin dun enseignement spécial.
Les classes spéciales apparaissent ainsi comme une première brèche dans lenseignement ordinaire, lequel sadresse à tous les enfants (lobligation de linstruction est inscrite dans la Constitution de 1874). Désormais les enfants qui ont pris du retard , calculé en fonction du rapport entre niveau dinstruction et âge biologique, sont placés dans ces classes, souvent à effectif réduit, et y reçoivent un enseignement individualisé. Dans les années 1910 on cherchera à homogénéiser les classes en regroupant les élèves selon les degrés et les types d arriération .
Aujourdhui on constate que dans les classes spéciales les enfants étrangers sont en général sur-représentés, comme le sont les enfants dans des situations de précarité ; une grande hétérogénéité y est donc la règle plutôt que lexception.
Voir : Éducation spécialisée Instruction publique
Martine Ruchat
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Clause du besoin
Par clause du besoin, il faut entendre les dispositions arrêtées par la Confédération ou les cantons pour restreindre loffre ou le financement de certaines prestations du système sanitaire. Il sagit essentiellement de mesures visant la maîtrise des prestations et qui interfèrent sur les investissements, la densité médicale ou les prestations des régimes dassurance. La clause du besoin sinscrit dans le débat sensible de lévolution des coûts du système de santé.
Voir : Coûts de la santé Politique de la santé
Stéphane Rossini
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Clause sociale
Dans le but daméliorer leur compétitivité, les gouvernements du Sud sont incités à démanteler le dispositif de protection sociale des travailleurs. De telles décisions entraînent ces pays dans le cercle vicieux dune surenchère à la dévaluation sociale compétitive.
Pour empêcher ces évolutions, il existe des conventions internationales relatives aux droits sociaux ratifiées au sein de lOrganisation Internationale du Travail (OIT). Par celles-ci, cet organisme a tenté de jouer un rôle de régulateur en matière sociale en favorisant la liberté syndicale, le droit dorganisation et de négociation collective, en agissant contre le travail forcé ou obligatoire et contre toute discrimination dans lemploi, pour légalité de rémunération entre femmes et hommes, contre le travail des enfants. LOIT a rencontré de réels problèmes dapplication de ces conventions.
Dans le cadre dune régulation globale, seules les règles du commerce international décidées à lOrganisation Mondiale du Commerce (OMC) sont contraignantes. Une fois quil a été statué sur le litige commercial, la sanction est déterminée. Face à ce pouvoir, quelques pays du Nord ont proposé damender les règles de lOMC par une clause sociale qui garantisse le respect de droits sociaux afin de permettre dempêcher les importations de pays dont les modes de production violeraient tout ou partie de la clause sociale.
Cette proposition est rejetée par les pays du Sud et quelques organisations. Selon eux, tout agenda social à lOMC cache une tentative de protectionnisme du Nord puisquils ne peuvent pas saligner sur des normes de pays riches sans en payer le prix fort en termes de compétitivité de leurs industries dexportation. En outre, une telle clause ne concernerait pas les infractions constatées sur les marchés internes. Enfin, une norme ne serait pas applicable là où léconomie est surtout informelle et où les capacités institutionnelles sont insuffisantes pour imposer lapplication dune norme.
La question de la clause sociale, comme réponse au développement durable et à la lutte contre la pauvreté du Sud, nest donc pas tranchée. Dautant plus quelle sinsère dans un débat plus large sur la dignité humaine : code de conduite des entreprises, certification de responsabilité sociale des entreprises, fonds dinvestissements éthiques, labels de produits du commerce éthique, achats publics éthiques, campagne de sensibilisation citoyenne et, en bout de chaîne, commerce équitable.
Sites Internet : www.evb.ch/db/hp5a.htm www.solagral.org/international/omc/omc_citoyen/social/clause_omc. htm
Voir : Développement durable Direction du développement et de la coopération Organisation Internationale du Travail Organisation Mondiale du Commerce
Fabrice Ghelfi
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Clonage
Le clonage est une technique médicale permettant damplifier une séquence génétique (clonage de gènes) ou de reproduire une cellule, voire un organisme entier, génétiquement identique (clonage cellulaire), par la division dun embryon ou par le transfert dun noyau cellulaire dans un uf dont on a retiré le noyau. Le clonage de gènes est utilisé principalement pour fabriquer des médicaments et des vaccins. Le premier clonage de vertébré a eu lieu en 1952 (une grenouille) mais cest la naissance de la brebis clonée Dolly en février 1997 en Écosse qui a suscité la plus grande inquiétude, en montrant que le clonage reproductif humain était théoriquement possible.
Cette inquiétude est à lorigine dune vague de réactions législatives, en particulier ladoption en janvier 1998, à Paris, dun protocole additionnel à la Convention européenne sur les droits de lhomme et la biomédecine, signé par 29 pays, dont la Suisse, et ratifié par 5 dentre eux (Espagne, Géorgie, Grèce, Slovaquie et Slovénie), pour lesquels il entre en vigueur le 1er mars 2001. Ce Protocole interdit le clonage reproductif. En Suisse, larticle 119 de la Constitution fédérale interdit toute forme de clonage et larticle 36 de la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée punit de lemprisonnement quiconque crée un clone , sans faire les distinctions nécessaires entre les diverses formes et finalités du clonage.
R. J. Humber, R. Almeder (Éds), Human Cloning, Humana Press, Totowa (N.J.), 1998.
Voir : Comités et commissions déthique Déontologie Génome humain
Olivier Guillod
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Code civil suisse (CCS)
Largement conçue par Eugène Huber, cette uvre dunification et de codification de pans entiers du droit privé est entrée en vigueur en 1912. Un titre préliminaire regroupe dix dispositions générales dont la portée rejaillit sur lapplication de lensemble de la législation. Pour le surplus, le Code est composé de quatre livres et dun titre final faisant lobjet dune numérotation qui lui est propre :
Droit des personnes (art. 11 à 89bis).
Droit de la famille (art. 90 à 456).
Droit des successions (art. 457 à 640).
Droit réel (art. 641 à 977).
Pièce maîtresse de la législation privée, le Code civil est complété par le Code des obligations, lequel en constitue formellement le livre cinquième. Le droit privé ne se limite toutefois pas aux textes codifiés. Il comprend en outre diverses lois spéciales, notamment celle sur le droit international privé, laquelle répond aux exigences de la diversité des ordres juridiques nationaux et de linternationalité dun grand nombre de situations de la vie juridique. Les textes légaux sont par ailleurs complétés par de nombreuses ordonnances fédérales, dont celle sur létat civil et celle sur le registre foncier.
Tant le Code civil que le Code des obligations ont subi de nombreuses modifications. Lon se bornera à relever ici la révision achevée ou en cours de lessentiel du droit de la famille (adoption, filiation, mariage, divorce, tutelle).
R. Scyboz/Gilliéron, Version annotée du Code civil et Code des obligations complétée par dautres textes, 6e éd., Payot, Lausanne, 1999. Pour un commentaire du Code civil et une bibliographie détaillée, lon se rapportera au traité de Tuor/Schnyder/Schmid, Das schweizerische Zivilgesetzbuch, 11. Auflage, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zürich, 1995.
Martin Stettler
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Cohésion sociale
La notion de cohésion sociale connaît aujourdhui les honneurs médiatiques avec son pendant négatif quest la fracture sociale. Le discours politique comme la vulgate sociologique en ont fait une des notions de base de leur analyse de la crise des sociétés contemporaines, pressentant lune comme le rempart contre lautre. Face au risque de déchirure sociale qui traverse les sociétés nationales par le bas et face au danger déclatement par la mondialisation qui les aspire par le haut, la cohésion sociale est appelée sur lautel des valeurs fortes de cette fin de siècle.
Cependant cette notion nest pas en soi nouvelle ; elle a un fort ancrage dans la tradition sociologique. Elle est en effet au cur du paradigme intégrationniste, constituant la toile de fond de toute la sociologie durkheimienne qui cherchait à comprendre comment la société pouvait tenir comme totalité signifiante. Pour Durkheim, la cohésion dune société passe par la mise en place dune morale étayée sur des valeurs collectivement partagées et rationnellement fondées. Mais en parallèle, un tel paradigme présuppose consubstantiellement, dune part, lintégration des individus à la société grâce à lexistence de mécanismes intégrateurs et dinstruments légitimes de contrôle social, dautre part, lintégration de la société caractérisée par son unicité et son utilité.
Il faut dès lors se demander quelle est la pertinence dune telle résurgence, hormis une utilité purement idéologique.
Primo, il est en effet frappant de constater que ce paradigme intégrationniste connaît un renouveau quand le paradigme conflictualiste, reposant sur la domination, laliénation et la division de la société en classes, subit un discrédit profond. En ce sens, lomniprésence de la cohésion sociale dans les propos contemporains participe à occulter la question des inégalités socio-économiques, voire à légitimer ces dernières, en mettant laccent sur le spectre de la dualisation de la société.
Secundo, la multiplicité des sources normatives, lillégitimité des instruments de contrôle social, la désintégration des régulations traditionnelles et lavènement dun individualisme intransigeant (dun égoïsme dirait Durkheim), caractéristiques actuelles de nos sociétés, nous contraignent à penser lintégration à la société sans intégration de la société. En quelque sorte, alors même que la cohésion sociale connaît une remise au goût du jour idéologique, sa pertinence conceptuelle sestompe puisque le défi contemporain est non pas tant de se demander comment maintenir la cohésion dune société (une et indivisible comme le pensait Durkheim) pour permettre lintégration de ses membres, que de comprendre quelles sont les voies de laffiliation à une société culturellement et normativement plurielle.
R. E. Durkheim, De la division du travail social, 9e édition, PUF, Paris, 1973. E. Durkheim, LÉducation morale, 2e éd., PUF, Paris, 1963. A. Lipietz, La société en sablier. Le partage du travail contre la déchirure sociale, La Découverte, Paris, 1996. D. Schnapper, La France de lintégration. Sociologie de la nation en 1990, Gallimard, Paris, 1991.
Voir : Désaffiliation Intégration Lien social Pauvreté Solidarité
Marc-Henry Soulet
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Comités et commissions déthique
Un comité ou une commission déthique est un groupe de réflexion formé de médecins et autres professionnels de la santé et des sciences du vivant, ainsi que de non-scientifiques : théologiens, philosophes, juristes et représentants de la société civile. Ces-derniers sont souvent appelés laïcs par opposition aux spécialistes qui maîtrisent les aspects scientifiques des questions abordées par la commission.
Le rôle des commissions déthique est multiple : offrir un espace privilégié de discussion et de débat, agir comme promoteur et protecteur des valeurs fondamentales de la société et servir darbitre en se référant à ces mêmes valeurs entre les différents points de vue et intérêts en jeu face aux dilemmes moraux soulevés par la pratique et la recherche médicale et par les progrès de la médecine en générale. Plus récemment, des commissions déthique ont étendu leur champ dactivité à lensemble des problèmes liés aux sciences du vivant, notamment au génie génétique, mais aussi aux problèmes démographiques, écologiques, économiques et sociaux.
La création des commissions déthique au sens moderne du terme coïncide avec le développement de la bioéthique dans les années soixante aux États-Unis. Alors que le principe de se référer à des pairs ou peer review est depuis longtemps ancré dans la pratique professionnelle des médecins, les comités déthique ne sont plus composés exclusivement de médecins. Cette ouverture interdisciplinaire constitue en soi une caractéristique de la bioéthique. Les comités déthique constituent ainsi autant lexpression de la bioéthique que le lieu où sest développé ce nouveau champ de réflexion.
Il est usuel en bioéthique de distinguer éthique de la recherche, éthique clinique et éthique publique. La même distinction sapplique pour les comités déthique. Les commissions déthique de la recherche ont connu un essor particulier. Un chercheur désireux de procéder à un test avec des êtres humains doit en effet obtenir lavis favorable dune telle commission avant de débuter son essai. Cette obligation a été exprimée dans la Déclaration dHelsinki de lAssociation médicale mondiale lors de sa révision à Tokyo en 1975 et dans dautres codes déthique nationaux et internationaux, par exemple les directives de lAcadémie suisse des sciences médicales. Elle a été ensuite introduite dans les législations de la plupart des pays, dont la Suisse. Les comités déthique de la recherche ont suivi la même évolution. Dorganes privés émanant dassociations professionnelles ou dinstitutions de recherche, ils sont devenus des commissions relevant directement des autorités sanitaires et des organes de contrôle de la recherche. Les comités déthique clinique tendent à se développer moins rapidement, du moins en Europe. Leur rôle est de conseiller et daccompagner les professionnels de la santé et les patients lorsquils sont confrontés à des problèmes concrets dans leurs activités. Enfin, léthique publique est lapanage des Commissions nationales déthique dont de nombreux pays se sont pourvus dans le courant des années nonante. Ce fut le cas en Suisse en 2001. Leur rôle est dalimenter le débat public et, au besoin, démettre des propositions au gouvernement ou au législateur.
Voir : Acharnement thérapeutique Clonage Ethique Génome humain Institut déthique sociale (IES)
Dominique Sprumont
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Commission européenne
Cest en quelque sorte l exécutif de lUnion européenne. Elle est composée (depuis le dernier élargissement) de 20 membres nommés dun commun accord par les Gouvernements (2 pour les États les plus importants : Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni ; 1 seul membre pour les dix autres États). Depuis le traité de Maastricht, le Parlement européen est associé à sa désignation : le président est dabord seul désigné mais après consultation du Parlement sur un nom retenu à lunanimité par les Gouvernements, les autres membres sont choisis par les États mais après avoir pris lavis du président désigné ; président et membres sont soumis à un vote dapprobation du Parlement avant leur nomination dun commun accord par les Gouvernements. Après le français Jacques Delors, président depuis 1985, la Commission est présidée actuellement par Romano Prodi.
Voir : Parlement européen Union européenne (UE)
jpf
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Commission fédérale pour la jeunesse
Rattachée administrativement à lOffice fédéral de la culture, la Commission fédérale pour la jeunesse (CFJ) est une interlocutrice du Conseil fédéral sur tous les problèmes touchant de près ou de loin à la jeunesse et à l'enfance. Sa compétence dans ce dernier secteur lui est quelquefois contestée, mais sa conception holistique de la jeunesse justifie lattention quelle porte au respect et à la promotion des droits de lenfant.
Ses membres sont proposés par les principales organisations de la jeunesse ; ils sont nommés par le Conseil fédéral, qui respecte la représentation des régions linguistiques et léquilibre des sexes. Une fois nommés, les membres de la CFJ sexpriment en leur nom personnel et agissent pour le compte de la CFJ. De sa propre initiative, la CFJ peut faire des propositions aux autorités fédérales ; elle peut aussi sadresser à diverses autorités, aux niveaux cantonal ou communal.
Tous les deux ans la CFJ met sur pied une réunion nationale (Séminaire de Bienne) ; elle invite les animatrices et animateurs de jeunesse de toute la Suisse à venir débattre dun thème. Parmi les thèmes traités, signalons lintégration professionnelle, la violence, la participation, lintégration des jeunes étrangers.
R. Commission fédérale pour la jeunesse, Quel avenir sans travail? Les jeunes à la recherche de leur place dans la société, Office fédéral de la culture, Berne, 1997. Commission fédérale pour la jeunesse, Les jeunes : cogneurs ou souffre-douleur?, Office fédéral de la culture, Berne, 1998.
Site Internet : www.kultur-schweiz.admin.ch/franz/index.htm
Voir : Jeunesse Politique de la jeunesse.
Jean-Pierre Boillat
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Commission paritaire
Organe de concertation qui repose sur légale représentation de deux (ou plusieurs) catégories de personnes ou dintérêts et qui est investie dune fonction à la fois spécialisée et plus souvent consultative que délibérative. La commission paritaire exprime, entre les éléments représentés en son sein, la reconnaissance dune volonté de conciliation qui remplace ou atténue les rapports dautorité ou de prééminence ; elle implique aussi une gestion et une solution concertées des problèmes qui lui sont soumis. On trouve ce type dorgane dans de nombreux secteurs de la sécurité sociale suisse.
jpf
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Commissions extra-parlementaires
Avec les procédures de consultation, les commissions extra-parlementaires constituent lun des deux modes consultatifs formels utilisés par ladministration pour lélaboration dun avant-projet de loi.
Elles sont définies par les directives du Conseil fédéral du 3 juillet 1974 comme étant des groupes détudes, des collèges dexperts et de conseillers ainsi que des organes dexécution, qui assument des tâches pour le gouvernement et ladministration en vertu dun mandat bien défini, mais qui sont composées en majorité de personnes nappartenant pas à ladministration fédérale (chiffre 13).
De manière générale, ces commissions sont considérées par les spécialistes comme le lieu où se forge, entre partisans et adversaires dun même projet, le compromis helvétique . Dun point de vue institutionnel, elles découleraient du référendum, et permettraient lintégration des organisations à capacité référendaire (Neidhart). Dun point de vue symbolique, elles légitimeraient certaines propositions du Conseil fédéral du fait que ses membres assument la double fonction de représentation des intérêts et de détention dun savoir (Linder) ; ou encore, de par leur caractère permanent ou ad hoc, elles permettraient de stigmatiser certaines questions, ou de légitimer une non-décision par la création dune commission permanente (Poitry).
Quant à limpact de ces commissions sur les politiques sociales, cest certainement leur composition qui nous le résume le plus directement : caractérisée par une présence importante dexperts provenant dentreprises privées (Frutiger), ainsi que par une sous-représentation des acteurs appartenant à la mouvance sociale-démocrate (Germann), la part belle est donnée au statu quo et aux rapports de force sociaux en faveur des dominants.
R. A. Frutiger, Les commissions extra-parlementaires de la Confédération en 1978, Cahiers de lIDHEAP, No 9, Lausanne, 1983. R. Germann e. a., Experts et commissions de la Confédération, Presses Polytechniques Romandes, Lausanne, 1985. R. Germann, Ausserparlementarische Kommissionen, Haupt, Berne, 1981. W. Linder, La décision politique en Suisse, Réalité sociales, Lausanne, 1987. L. Neidhart, Plebiszit und pluralitäre Demokratie, Franke, Berne, 1970. A. Poitry, La fonction dordre de lÉtat, Lang, Berne, 1989.
Voir : Démocratie (et politique sociale) Phase pré-parlementaire Procédure de consultation Référendum
Christophe Al Kurdi
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Communautarisme
Le communautarisme, comme courant de pensée philosophique et de théorie sociale, se définit historiquement par la défense du bien commun et de sujets ancrés dans leur communauté. Né en Amérique du Nord, par réaction à La Théorie de la Justice développée par John Rawls au début des années 1970, qui assigne une priorité aux individus sur la communauté, le communautarisme privilégie la communauté à lindividu. En dautres termes, les communautaristes, comme Michael Sandel, Charles Taylor, sopposent à une conception de la société centrée sur lindividu abstrait et universel. Ils prônent, par contre, lidée que lintérêt communautaire peut être une valeur fondatrice de la société. Dans le domaine de la migration, la politique dintégration, visant à valoriser les différences linguistiques, culturelles et ethniques des immigrés, repose sur le communautarisme. Les politiques de discrimination positive et de quotas, pratiquées plutôt dans les pays anglo-saxons, en sont les exemples les plus significatifs.
R. M. Sandel, Liberalisme and the Limits of Justice, University Press, Cambridge, 1982. C. Taylor, Multiculturalism and the Politics of Recognation, Princeton University Press, Princeton, 1992.
Bülent Kaya
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Communauté européenne et sécurité sociale
Dans la Communauté européenne, le dossier de la sécurité sociale est dabord dans les mains des États membres : ce sont eux qui conçoivent leurs systèmes, en organisent la gestion et le financement. Ainsi, il nexiste pas de système européen de sécurité sociale, qui garantirait des soins, des retraites, etc. Cependant, la Communauté elle-même a aussi des compétences en la matière. Le Traité CE contient une mission portant sur un niveau élevé de protection sociale (art. 2), comporte une politique dans le domaine social (art. 3), prévoit une coordination des systèmes liée à la libre circulation des travailleurs (art. 42, ex-art. 51), fait état dun programme de politique sociale (art. 136, ex-art 117), dispose que la Communauté soutient et complète laction des États membres (art. 137, ex-art. 118). Lart. 141 (ex-art. 119) interdit les discriminations entre travailleuses et travailleurs notamment dans les régimes professionnels. Cependant, lart. 4 relatif à la politique économique et monétaire met laccent sur la concurrence libre (sans réserves pour le social), lart. 5 § 2 pose le principe de subsidiarité, les dispositions sociales mentionnées ci-dessus (art. 42 et 137) requièrent lunanimité. Le cadre de compétences est ainsi limité.
Le droit pris en application du Traité (droit dérivé) est développé en matière de coordination des systèmes nationaux de sécurité sociale (Règlement (CEE) No 1408/71 et Règlement (CEE) No 574/72). Sa portée est nettement plus réduite en matière dharmonisation ou de convergence, à lexception cependant des domaines de légalité de traitement entre femmes et hommes et de la santé et de la sécurité des travailleurs. La Recommandation sur la convergence des objectifs et politiques de protection sociale (1992) met en évidence les missions fondamentales de la sécurité sociale. Il convient de souligner le rôle très important joué par la Cour de justice des Communautés européennes ; son intervention est guidée par les finalités du Traité, notamment la libre circulation des personnes, linterdiction des discriminations.
R. P. Léger (Éd.), Commentaire article par article des traités UE et CE. Helbing & Lichtenhahn, Basel/Dalloz, Paris/Bruylant, Bruxelles, 2000. B. Kahil-Wolff, Sécurité sociale et libre circulation des personnes en droit communautaire, IRAL, Lausanne, 1992. G. Lyon-Caen, A. Lyon-Caen, Droit social international et européen, 8e éd., Dalloz, Paris, 1993. F. Pennings, Introduction to European Social Security Law, 2e ed. Kluwer Law International, The Hague, 1998.
Voir : Accord sur la libre circulation Suisse-CE Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs Circulation des personnes (Libre) Convergence Coordination Égalité de traitement entre femmes et hommes Eurocompatibilité Europe sociale Eurostat Union Européenne (UE).
Pierre-Yves Greber
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Communication sociale
La communication sociale, au sens strict, se définit comme lensemble des actes de communication qui visent à modifier des représentations, des comportements ou à renforcer des solidarités. On peut distinguer trois buts :
Informer sur des problèmes sociaux, afin de faire prendre conscience, de redonner du pouvoir aux individus.
Transmettre des valeurs pour renforcer des réseaux de solidarité.
Modifier des idées ou des comportements à risque pour les personnes ou la collectivité.
Ce type de communication va à lencontre de lopinion du destinataire du message, contrairement à la publicité (communication produit), puisquon désire la modifier. Or, la plupart des études sur les effets de la communication mettent en avant le renforcement de lopinion du récepteur. Aussi, la communication sociale nécessite-t-elle, dune part, du temps et, dautre part, une articulation entre une campagne médiatique, afin de rendre visible le problème abordé et une proximité avec les personnes concernées afin dagir par la relation et le dialogue. Les campagnes STOP SIDA mettent bien en uvre ces deux dimensions.
R : OMS, La prévention du SIDA par la promotion de la santé - Comment aborder les questions sensibles, Édition OMS, Genève, 1992. A.-L. Haering, Traits dunion : la communication associative en pratique, Éditions IES, Genève, 1995.
Voir : Information sociale Marketing social
Albert-Luc Haering
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Comptabilité analytique
Alors que la comptabilité se contente de recueillir et dorganiser les informations chiffrées sur une entreprise, son activité, la structure de son patrimoine et les relations avec son environnement, la comptabilité analytique cherche elle à exploiter ces données dans le but dinterpréter la gestion passée de lentreprise ou de préparer des décisions pertinentes pour lavenir. Pour y parvenir, la comptabilité analytique élabore des ratios dont lensemble fournit un véritable tableau de bord destiné aux responsables de lentreprise. Elle décortique également les différents éléments des coûts de production en les ventilant par service, par département ou selon les différents produits fabriqués afin den dégager les prix de revient. La comptabilité analytique cherche en particulier à déterminer le volume de production minimal quune entreprise doit réaliser pour atteindre son seuil de rentabilité (point mort) au-delà duquel elle parvient à couvrir lensemble de ses frais fixes et variables.
Si lutilité de la comptabilité analytique ne fait guère de doute, elle est confrontée à de nombreuses difficultés. La principale tient au fait que la méthode choisie pour classer toutes les informations chiffrées influence le sens et la portée des résultats obtenus, en particulier lorsquil sagit détablir des comparaisons entre différents produits. En effet, si certains éléments des coûts de production peuvent être attribués sans hésitation à un produit déterminé, la plupart des coûts fixes sont en revanche difficiles à attribuer puisquils permettent de financer, de manière non discriminatoire, lensemble des activités dune entreprise. Ainsi, lensemble des frais généraux (loyers, assurances, éclairage, etc.) et des amortissements sont très difficiles à ventiler dans une entreprise à produits multiples. Malgré toutes les tentatives qui ont été faites pour trouver une solution à ce problème d'affectation des coûts, on peut dire que la notion de prix de revient reste une information subjective susceptible de varier en fonction des méthodes employées.
Malgré ces critiques, la comptabilité analytique demeure un instrument largement utilisé par les entreprises. Elle est notamment employée dans le domaine de la gestion des stocks pour éviter déventuelles ruptures et calculer un niveau de stock optimal permettant de produire en minimisant les coûts associés à la détention de matières premières ou de produits intermédiaires. La comptabilité analytique est aussi utilisée pour éclairer des décisions dinvestissement et des choix de financement optimal des nouveaux équipements. Finalement, elle aussi employée dans le domaine de la politique salariale de lentreprise pour déterminer en particulier les primes individuelles ou collectives attribuées en fonction des indicateurs de productivité mis en place pour mesurer lapport productif de différents départements, ateliers ou sections.
Yves Flückiger
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Comptes globaux de la protection sociale
Les Comptes globaux de la protection sociale, établis pour la première fois par l'Office fédéral de la statistique (OFS) en l'an 2000, rassemblent dans un cadre de synthèse cohérent et homogène - le SESPROS - les informations statistiques relatives aux dépenses et recettes de protection sociale pour les années 1990 à 1998. Le SESPROS ou Système européen de statistiques intégrées de la protection sociale est élaboré par l'Office statistique des Communautés européennes (EUROSTAT) et garantit la comparabilité avec les pays de l'UE et de l'AELE. Les composantes essentielles des Comptes globaux sont les régimes, c'est-à-dire les unités qui assurent l'allocation des prestations sociales et en supportent entièrement ou partiellement les coûts. Pour la Suisse 23 régimes ont été au total classés selon cinq types. Les Régimes d'assurance sociale contiennent l'Assurance-maladie sociale, l'Assurance-accidents obligatoire, l'Assurance-invalidité, l'Assurance-vieillesse et survivants, la Prévoyance professionnelle, les Allocations familiales et l'Assurance-chômage. Les Régimes publics sous condition de ressources se composent des Prestations complémentaires à l'AVS et à l'AI, de l'Aide au logement, des Bourses d'étude et de l'Aide sociale. Les Subventions des collectivités publiques comprennent les Contributions publiques au système de santé, les Institutions pour handicapés, les Homes pour personnes âgées et la Protection de la jeunesse. Parmi les Mesures sociales figurent les Mesures en faveur des chômeurs, la Politique de la drogue et la Politique d'asile. Finalement, il existe d'Autres interventions, à savoir l'Assurance militaire, la Couverture du salaire en cas de maladie et de maternité, la Prévoyance professionnelle des magistrats et des professeurs des écoles polytechniques et les activités des Institutions privées. Les régimes ont un volet dépenses et un volet recettes, divisés en types. Parmi les dépenses, il y a lieu de distinguer entre prestations sociales, en espèces (en premier lieu les rentes) et en nature (par exemple le remboursement des frais de maladie), dépenses de fonctionnement et autres dépenses. Les recettes se composent des contributions des employeurs et des employés, des contributions publiques et des primes de caisse-maladie ainsi que des revenus du patrimoine et d'autres recettes. Les prestations sociales font lobjet dune ventilation par fonction, chaque fonction correspondant à un risque ou besoin couvert par la protection sociale. On distingue entre Maladie, Invalidité, Vieillesse, Survie, Famille et enfants, Chômage, Logement et Exclusion sociale.
Cette nouvelle statistique de synthèse que sont les Comptes globaux est importante à plusieurs égards. Tout d'abord, elle chiffre l'effort social de la Suisse selon un cadre de référence cohérent et homogène, permettant d'établir des comparaisons avec les autres pays européens à l'heure où l'intérêt pour les comparaisons internationales des systèmes de protection sociale, singulièrement dans le cadre de l'intégration européenne avec la libre circulation des personnes et des capitaux, est de plus en plus grand. Ensuite, la classification des prestations par fonction fournit des éléments d'information utiles aux différentes interventions publiques. Finalement, les différentes sources de financement de la protection sociale (cotisations sociales et contributions publiques, entre autres) sont mises en relief. Les Comptes globaux seront réunis chaque année. Ils fourniront des informations statistiques fort utiles pour diverses analyses économiques. Mais surtout, ils donneront aux acteurs de la politique sociale d'importants éléments pour fonder les décisions politiques et optimaliser leur exécution.
R : S. Greppi, H. Ritzmann, Les Comptes globaux de la protection sociale. Premiers résultats pour la Suisse selon la méthodologie Sespros d'Eurostat , in : Info : social. La sécurité sociale dans les faits, No 4, 2001.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Budget social Statistique sociale Eurostat Eurostat-Sespros
Spartaco Greppi
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Concentration économique
Dans le secteur économique, on appelle concentration le mouvement par lequel des entreprises se regroupent en ensembles de plus en plus importants et de moins en moins nombreux.
En règle générale, la concentration conduit à des économies déchelle, les entreprises regroupées mettant en commun des ressources, des services, des unités de production, etc. Elle peut se produire entre entreprises dun même secteur, mais aussi entre entreprises fonctionnant en amont lune de lautre. On parle alors parfois dintégration. Souvent, les procédures de concentration entraînent dimportantes suppressions demplois. Lorsque le phénomène saccélère, on assiste à une forte montée de linsécurité sociale. La concentration a pour résultat de mettre de plus en plus de pouvoirs dans les mains dun nombre de plus en plus réduit dacteurs. Elle pose donc des questions dordre à la fois éthique et politique.
Voir : Déréglementation Société postindustrielle Postfordisme
jpf
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Concubinage àð Union libre
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Concurrence
Un des problèmes auxquels est confronté tout système économique est celui de son efficacité. Puisque les ressources sont rares, elles doivent être allouées de manière optimale pour éviter le gaspillage et produire les biens et les services les plus utiles à la collectivité de façon la plus économe possible. La théorie économique démontre que la concurrence permet datteindre cet objectif grâce aux prix que le processus concurrentiel permet de faire émerger. Les économistes ont tendance à qualifier un marché de concurrentiel si les quatre conditions suivantes sont respectées. La première, dite de latomicité, implique que sur tous les marchés, il y ait un nombre suffisamment important de consommateurs et de producteurs pour quaucun deux nait la possibilité dinfluencer lévolution du marché (et notamment les prix qui y règnent). La deuxième condition, celle de lhomogénéité du bien ou du service échangé, stipule simplement que toutes les unités écoulées sur un marché sont parfaitement identiques et que les consommateurs ne ressentent aucune différence entre elles. Cette seconde condition implique que le seul mode de concurrence possible entre les producteurs se situe au niveau du prix. Elle suppose également quaucun producteur nest en mesure de différencier suffisamment sa production de celle de ses concurrents pour obtenir un pouvoir sur le marché. La troisième condition stipule que la transparence règne sur tous les marchés. Cela signifie que les producteurs et les consommateurs reçoivent librement et gratuitement les mêmes informations. Ils ne peuvent donc tirer profit dinformations privilégiées quils détiendraient. La quatrième condition, celle de la libre entrée, stipule simplement que toute entreprise souhaitant entrer sur un marché est entièrement libre de le faire et quaucune barrière ne soppose à une telle décision. Cette condition est particulièrement importante. Elle implique que si une entreprise abuse de sa position dominante pour obtenir des profits excessifs, dautres concurrents potentiels devraient faire irruption sur ce marché perçu comme très profitable. Ce faisant, ils créeront une situation de concurrence susceptible de ramener le profit à un niveau normal.
Longtemps durant, les économistes ont pensé que ces conditions étaient suffisantes pour créer une situation dite de concurrence parfaite. Néanmoins, des recherches empiriques ont démontré quun marché pouvait fort bien compter un grand nombre de producteurs sans empêcher pour autant que des accords sétablissent entre eux pour imposer des prix plus élevés. A linverse, il peut exister sur un marché un producteur unique empêché dabuser de sa position par une meute de concurrents potentiels prêts à envahir le marché en cas de pratique abusive. De même, la condition de transparence savère être souvent un facteur favorisant lapparition daccords horizontaux. Cest la raison pour laquelle, les économistes ont tendance aujourdhui à se concentrer sur les performances dun marché plutôt que sur ses structures (nombre dacteurs etc) pour déterminer si la concurrence y est réellement efficace. Pour ce faire, il faut analyser les données issues du fonctionnement du marché et vérifier notamment si le taux de profit réalisé par les entreprises présentes nest pas anormalement élevé, si le prix est égal au coût marginal de production, si des innovations sont introduites et sil y a eu dans le passé des entrées de nouvelles entreprises sur le marché. Si les analyses démontrent que la concurrence nest pas efficace, lÉtat devrait alors intervenir pour restaurer une situation concurrentielle. Cette action peut prendre la forme dune intervention directe sur les marchés concernés (contrôle des prix, imposition dune quantité de production minimum ou dune norme de qualité). Elle peut également se traduire par la mise sur pied dune instance de contrôle chargée, comme la Commission de la concurrence en Suisse, dexaminer les concentrations dentreprises, de combattre les abus de position dominante et les ententes entre producteurs.
R. Y. Flückiger,, Analyse économiques du nouveau droit suisse de la concurrence , in : La Nuova Legge sui Cartelli, CFPG, Vol. 22, 1999, pp. 59-102.
Voir : Biens et services collectifs purs Économie déchelle Étude de marché Externalités Marché du travail
Yves Flückiger
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Confédération européenne des syndicats àð Syndicat
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Conférence des directeurs cantonaux de l instruction publique (CDIP)
Organe de coordination politique des chefs des départements cantonaux de linstruction publique, responsables de léducation, de la formation, de la culture et du sport. Fondé en 1897.
Cette conférence a pour buts :
la coopération intercantonale et régionale dans lexercice des prérogatives cantonales en matière denseignement et déducation : planification de léducation, de la recherche pédagogique et de la statistique scolaire ;
la garantie dune unité minimale au niveau des structures scolaires et de certification : concordat sur la coordination scolaire, accord intercantonal de reconnaissance des diplômes de fin détude et participation au financement des universités ;
la promotion dune politique éducationnelle et culturelle commune aux cantons.
Structures :
Membres : les chefs des départements cantonaux concernés.
Hôte permanent : la principauté du Liechtenstein.
Assemblée plénière : quatre plénières annuelles dont une commune avec les chefs des départements cantonaux de léconomie publique concernés par la formation professionnelle.
Président : désigné pour quatre ans, renouvelable une fois.
Quatre conférences régionales (Suisse romande et Tessin, Suisse nord-ouest, Suisse centrale et Suisse orientale).
Comité directeur composé de dix membres et siégeant cinq à six fois lan.
Commissions permanentes : formation générale, formation professionnelle, Conseil des HES, reconnaissance des diplômes, politique des bourses détudes.
Conférences intercantonales des chefs de service : orientation professionnelle, activités culturelles, formation des adultes, administration des bourses détudes, promotion du sport.
Secrétariat général, avec siège à Berne, chargé notamment :
a) de la gestion dun centre de documentation et dinformation, répertoriant systématiquement tout ce qui a trait à la politique suisse de léducation (IDES) ;
b) de la supervision de quatre instituts spécialisés :
centre suisse de perfectionnement des professeurs de lenseignement secondaire (Lucerne et Genève),
centre suisse de coordination pour la recherche en matière déducation (Aarau),
secrétariat suisse de pédagogie curative et spécialisée (Lucerne et Lausanne),
centre suisse des technologies de linformation dans lenseignement (Berne).
Activités :
a) Élaboration de réglementations unitaires communes :
concordat sur la coordination scolaire (1970),
accords intercantonaux de reconnaissance des diplômes de fin détude (1993),
accords intercantonnaux universitaires, HES et ESS.
b) Recommandations formelles aux cantons, en application du concordat sur la coordination scolaire : plan détudes - cadres des écoles de degré de diplôme, des écoles de maturités, scolarisation des enfants de langue étrangère, harmonisation des régimes des bourses détudes ;
c) Réalisation détudes - bilan, de projet et études prospectives ;
d) Coopération avec la Confédération : reconnaissance de la maturité, aide aux universités, développement du régime des bourses détudes, enseignement spécialisé, promotion de la culture et des sports ;
e) Représentation des cantons à létranger dans le domaine de la politique éducationnelle.
Informations : Secrétariat central, Zähringerstrasse 25, 3001 Berne.
Voir : Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires (CDS) Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS) Formation des travailleurs sociaux Formation continue Instruction publique
Jean-Pierre Rageth
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Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires (CDS)
Organe de coordination politique des responsables cantonaux de la santé publique, fondé en 1919 et ayant pour buts :
la promotion de la collaboration intercantonale ainsi quentre cantons et Confédération ;
la pratique de la coopération avec les grandes organisations du domaine de la santé publique.
Structures :
Membres : les chefs des départements cantonaux.
Hôtes permanents : Offices fédéraux concernés (OFSP, OFAS, affaires sanitaires de lArmée), principauté du Liechtenstein, Croix-Rouge suisse et Institut suisse de la santé publique.
Assemblée plénière : deux par année.
Comité directeur composé de dix représentants et quatre hôtes permanents (cinq à six séances par an).
Commissions permanentes : différentes commissions dans le cadre de la formation professionnelle (conseil de formation, formation continue, domaine HES, etc.), statistique sanitaire, application de la LAMal, examens chiropraticiens.
Secrétariat central permanent, avec siège à Berne.
Activités :
Domaines clés : coordination, problèmes politiques dintérêt commun, position des cantons face au pouvoir central.
La CDS aborde toute question relevant de la politique de la santé.
La CDS a établi une convention avec la Croix-Rouge suisse, chargeant cette organisation de la réglementation et de la surveillance des formations de différentes professions de la santé.
La CDS gère la certification (examen fédéral) des chiropraticiens.
Les tâches permanentes de la CDS sont :
la coordination de la médecine de pointe ;
le financement de la santé par les assurances sociales ;
la mise en place de systèmes dinformation (statistique, comptabilité) en matière de santé.
Les domaines de préoccupation sont :
la promotion de la santé et de la qualité des soins ;
la politique en matière de toxicomanie ;
la lutte contre le SIDA ;
la transplantation dorganes ;
les questions liées à lintégration européenne.
Informations : Secrétariat central, Weltpoststrasse 20, 3000 Berne 15.
Voir : Croix-Rouge Suisse Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) Conférence des directeurs cantonaux de linstruction publique (CDIP) Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS) Politique de la santé
Jean-Pierre Rageth
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Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS)
Organe de coordination politique des chefs des départements cantonaux des affaires sociales, fondé en 1943 et dont les buts sont :
le traitement des questions de la politique sociale, de prévention et dassistance sociale ;
la promotion et le développement de linformation, de la coordination et de la collaboration dans le domaine social, des cantons entre eux dune part et des cantons avec la Confédération, les conférences intercantonales constituées et les autres organisations daction sociale, dautre part.
Structures :
Membres : chefs des départements cantonaux concernés.
Hôtes permanents : Office fédéral des assurances sociales (OFAS) et Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS), Union des villes suisses (UVS), Association des communes suisses (ACS).
Assemblée plénière annuelle.
Comité directeur composé de treize membres, dont sept directeurs cantonaux des affaires sociales (avec droit de vote). (Organe consultatif du Comité directeur réunissant huit chefs de services cantonaux de laction sociale (+ CSIAS, UVS et ACS).
Commissions permanentes : office de liaison en matière de convention intercantonale relative aux institutions (CII), office de liaison en matière daide aux victimes dinfractions (LAVI), groupe de contact CDAS-Coordinateurs cantonaux de lasile, groupe de travail politique sociale, commission tripartite des agglomérations, commission spécialisée en accompagnement des personnes âgées, commission de coordination en matière de politique des drogues.
Dans la mesure où les directeurs cantonaux des affaires sociales sont souvent également directeurs des affaires sanitaires, il existe une relation étroite mais non formalisée entre la CDAS et la CDS.
Secrétariat central avec siège à Berne, chargé notamment :
de la gestion et de lapplication de la CII ;
de la gestion de la centrale de coordination nationale de loffre des thérapies résidentielles pour les problèmes de drogue (COSTE) ;
de lanimation de divers groupes de travail intersectoriels : asile, formation du domaine social, aide à domicile, aide aux victimes dinfractions, assurances sociales ;
de la liaison avec les organisations régionales,
des relations étroites avec la CDIP concernant les formations sociales.
Activités :
Domaines clés : politique sociale intercantonale, aide sociale, asile, aide aux victimes dinfractions, personnes âgées, personnes handicapées, toxicomanies, assurances sociales, formations du domaine social, questions du fédéralisme.
La CDAS sefforce de coordonner laction des cantons dans la gestion des problèmes politiques dintérêt commun et dans la négociation entre cantons et pouvoir central.
La CDAS dispose des instruments suivants :
a) réglementations unitaires (concordats intercantonaux),
b) recommandations aux cantons membres,
c) accords bilatéraux/multilatéraux entre cantons membres.
Informations : Secrétariat central, Eigerstrasse 5, case postale 459, 3000 Berne 14.
Voir : Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires (CDS) Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS)
Jean-Pierre Rageth
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Conférence internationale du travail
La Conférence internationale du travail est considérée comme l'organe suprême de l'Organisation internationale du travail. Elle réunit chaque année les représentants de tous les États membres. Les délégations nationales siégeant à la Conférence sont composées de quatre membres, deux représentants gouvernementaux et deux délégués professionnels - un employeur et un travailleur - désignés par les organisations professionnelles les plus représentatives de lÉtat concerné. Cette structure tripartite qui permet souvent d'éviter l'enlisement des débats dans des considérations diplomatiques, fait de la Conférence un authentique forum de discussion des questions liées au travail et aux problèmes sociaux. La Conférence établit le budget de l'Organisation, adopte les normes internationales du travail (plus de 350 conventions ou recommandations à ce jour, que les États-membres sont invités à ratifier) et veille à leur application par les États ratifiants.
R. J.-M. Bonvin, LOrganisation internationale du travail, Étude sur une agence productrice de normes, PUF, Paris, 1998. N. Valticos, Droit international du travail, 2e éd., Dalloz, Paris, 1983.
Site Internet : www.ilo.org
Voir : Bureau international du travail (BIT) Normes internationales du travail Organisation internationale du travail (OIT)
Jean-Michel Bonvin
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Conférence latine des écoles supérieures de travail social (CLESTS)
La Conférence Latine des Écoles Supérieures de Travail Social réunit les 5 écoles de Suisse romande et du Tessin (Centre de Formation Pédagogique et Sociale de Sion, École dÉtudes Sociales et Pédagogiques à Lausanne, École Supérieure de Travail Social à Fribourg, Institut dÉtudes Sociales de Genève, Scuola Superiore di Lavoro Sociale di Mendrisio) qui dispensent une ou plusieurs formations professionnelles de niveau tertiaire extra-universitaire reconnues et subventionnées par les Cantons et par la Confédération (OFAS, art. 74 loi AI ; OFES, Loi féd. ESTS du 19.6.1992). Les écoles de la CLESTS coordonnent leurs politiques pour les formations, à plein temps et/ou en cours demploi de : assistants sociaux, animateurs socioculturels, éducateurs de la petite enfance, éducateurs spécialisés, maîtres socioprofessionnels, ergothérapeutes, psychomotriciens. La CLESTS collabore avec les organes intercantonaux romands pour les projets de mise en place des Hautes Écoles Spécialisées.
Site Internet : www.sassa.ch
Voir : Écoles supérieures de travail social et hautes écoles spécialisée (Conférence suisse) (SASSA) Hautes Écoles Spécialisées (HES) Travailleurs sociaux (Formation des)
Paola Richard-De-Paolis
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Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS)
Organe de coordination politique des chefs des départements de santé publique, ultérieurement des affaires sociales, des cantons romands, de Berne et du Tessin.
Cette conférence, qui a été fondée en 1981 et élargie en 1992, a pour buts :
lharmonisation des dispositions cantonales dapplication de la législation fédérale et des dispositions cantonales en matière de santé publique ;
les contacts réguliers pour l'échange dinformations et de documentation ;
les échanges de vues et dexpériences sur toutes les questions politiques, économiques ou sociales en rapport avec la santé publique ;
la concertation dans le domaine des prises de position en matière de consultations fédérales.
Structures :
Membres : chefs des départements cantonaux concernés.
Associés : président-e du GRSP, du GRAS et du GLAS.
Assemblée plénière : cinq séances annuelles.
Le GRSP, le GRAS et le GLAS sont les organes consultatifs et exécutifs, respectivement en matière de santé publique daction sociale et dassurances sociales.
Informations : auprès du Président ou du secrétariat assuré par un mandataire extérieur.
Voir : Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) Conférence des directeurs cantonaux de linstruction publique (CDIP) Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires (CDS)
Jean-Pierre Rageth
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Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS)
Association spécialisée uvrant sur la plan national, fondée en 1905, la CSIAS vise à optimiser la compétence, la coordination et la collaboration de ses membres, dans le domaine de laction sociale publique et privée, au niveau communal, régional, cantonal et fédéral.
Structures :
Membres : cantons, communes, Confédération et institutions privées daction sociale.
Assemblée générale annuelle.
Comité de 51 membres délégués des cantons, des communes et autres uvres dentraide.
Comité directeur de 8 membres.
Commissions spécialisées : formation et recherche, normes et aide à la pratique, migrations et étrangers, questions juridiques, action sociale et politique sociale.
Secrétariat permanent avec siège à Berne.
Activités :
Établissement de recommandations et de directives pour lapplication de laide sociale (Normes CSIAS).
Formation continue et représentation des intérêts professionnels des membres.
Conseil aux membres sur des questions dordre technique, structurel et organisationnel.
Informations : R. Ruder, secrétaire générale, Mühlenplatz 3, 3000 Berne 13.
Site Internet : www.skos.ch
Voir : Association romande et tessinoise des institutions daction sociale (ARTIAS) Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) Minima sociaux Normes CSIAS
Jean-Pierre Rageth
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Conflits de générations
Opposition culturelle, sociale ou économique entre les générations, que ce soit sur la base de différences de valeurs ou de divergences d'intérêts entre la jeune génération et une génération plus âgée. Si les conflits sont particulièrement fréquents dans la sphère familiale entre les parents et les jeunes dans la phase de détachement; ils peuvent aussi surgir dans la sphère publique à propos de questions sociopolitiques, telles que le financement de l'AVS ou lassurance-maternité par exemple. Dans les médias et parfois dans le monde des politiciens, il est commun de prendre un ton alarmiste pour traiter du conflit, voire de la guerre des générations . Il est vrai que la confrontation de trois, quatre, voire cinq générations, avec autant de réalités de vie, de vécus, dhistoires et des références événementielles différentes nest pas toujours évidente. Quel(s) lien(s), quelle(s) réalité(s) commune(s) entre un grand-père qui, à quinze ans, a connu la crise de 1929 et a vécu une début de vie professionnelle dans les années trente, période de récession, de crise et de guerre et son petit-fils qui, à vingt ans, en 1985, entre à luniversité et prépare une brillante carrière en période de plein-emploi ? (Re)nouer le dialogue avec une telle distance temporelle et de réalité de vie entre les individus nest pas toujours chose facile et lon peut parfois observer un certain fossé dans les opinions politiques des uns et des autres. Ces divergences, très médiatisées, sont généralement surestimées et provoquent dans limaginaire collectif des angoisses qui ne sont pas fondées ; on parle de vieillissement de la population comme dun péril grave, du poids financier des personnes âgées ruineux pour les populations plus jeunes (coût en soins et en pensions), etc. De la réalité aux représentations, le vieillissement prend une dimension fausse et exagérée, qui explique un discours dramatisant. Ces images déformées de la réalité pourraient constituer un terreau fertile au développement de conflits intergénérationnels. Les études réalisées en Suisse sur ce thème démontrent que le poids démographique des jeunes est sous-estimé par les jeunes et les vieux et surtout que lestimation de la proportion de personnes âgées et largement surfaite. Malgré tout, les résultats indiquent que ces visions déformées de la réalité nimpliquent pas pour autant des rapports conflictuels entre les jeunes et les vieux et, quau contraire, cest une vision consensuelle dintérêts communs, de solidarité et de coopération nécessaires entre les générations dans le système social et des soins qui dominent chez les personnes interrogées.
R. P. Gobet, P. Roux, Jeunes et personnes âgées face au rationnement des soins, Médecine et Hygiène, 53, 2405-2412, 1995. P. Roux, P. Gobet, A. Clémence, Stéréotypes et relations entre générations, Rapport final de recherche PNR 32, Lausanne, 1994
Voir : Génération Jeunesse Solidarité entre générations Vieillesse
Valérie Hugentobler et François Höpflinger
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Congé maternité àð Maternité (Protection de la)
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Conseil conjugal/Consultation conjugale
Le conseil conjugal est centré sur la relation de couple. Il s agit d un travail d ordre psychologique avec des couples mariés ou non qui éprouvent des difficultés dans leur vie commune et qui sont à la recherche dune relation plus satisfaisante. Cette démarche peut permettre daméliorer les relations et la communication ou de faire mûrir une décision de séparation dans un contexte familial moins dramatique. Le conseiller conjugal intervient à tous les stades des difficultés conjugales. Il donne la priorité à la relation conjugale tout en prenant en considération la relation parentale et les relations aux familles dorigine.
Il permet aux intéressés de clarifier leur demande, de mieux comprendre leur fonctionnement relationnel et de trouver leurs propres solutions.
Le conseil conjugal sexerce dans le cadre dinstitutions sociales à but non lucratif qui garantissent la confidentialité et la neutralité sur les plans politiques et confessionnels.
En Suisse romande, les services sont regroupés en une Fédération romande et tessinoise des services de consultation conjugale . Celle-ci est garante de la formation des conseillers conjugaux.
R. J.-Y. Savoy, Duo-Duel, étapes de vie en couple, La Passerelle/Labor et Fides, Lausanne, 1995-1997.
Voir : Divorce Famille
Jean-Yves Savoy
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Conseil de lEurope
Organisation internationale créée en 1949 et ouverte aux États démocratiques dEurope (actuellement 21 États dEurope Occidentale). Le Conseil de lEurope exerce son activité dans tous les domaines de la coopération internationale (sauf le domaine militaire), mais na pas de pouvoir de décision. Il a apporté une contribution majeure à la construction du droit international de la sécurité sociale, en particulier par ladoption de textes fondamentaux. La Suisse en fait partie. Son siège est à Strasbourg.
Sites Internet : www.coe.int www.socialinfo.ch
Voir : Conseil de lEurope (Instruments du) Fondements du droit de la sécurité sociale
jpf
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Conseil de lEurope (Instruments du)
Les instruments du Conseil de lEurope en matière sociale sont :
1. La Charte sociale européenne, du 18 octobre 1961, ses protocoles additionnels du 5 mai 1988 et du 9 novembre 1995 et son protocole portant amendement du 21 octobre 1991, ainsi que la Charte révisée, du 3 mai 1996. La Charte sociale européenne est une convention fondamentale, destinée à proclamer les droits sociaux de lindividu, spécialement du travailleur. Elle fait lobjet dune rubrique particulière du présent dictionnaire.
2. La Convention européenne des droits de lhomme, plus exactement la Convention de sauvegarde des droits de lhomme et des libertés fondamentales, du 4 novembre 1950, et ses protocoles annexes. Bien que cette convention soccupe essentiellement de la sauvegarde des droits civils et politiques, certaines de ses dispositions garantissent également lexercice de droits sociaux (art. 4 et 11).
3. Les autres conventions conclues sous les auspices du Conseil de lEurope, soit notamment :
a) Le Code européen de sécurité sociale et son Protocole, du 16 avril 1964. Le Code est la reproduction presque littérale de la Convention No 102 de lOIT concernant la norme minimum de sécurité sociale (1952), qui prévoit des normes minimales que les États devraient respecter dans les différentes branches de la sécurité sociale. Le Protocole contient des normes légèrement supérieures à celles du Code. Ce dernier a été ratifié par 16 États, dont la Suisse.
b) Le Code européen de sécurité sociale révisé, du 6 novembre 1990. Cet instrument améliore les normes du Code et leur donne plus de flexibilité. Il nest pas encore en vigueur.
c) Les deux accords intérimaires européens du 11 décembre 1953 (non ratifiés par la Suisse), lun concernant les régimes de sécurité sociale relatifs à la vieillesse, à linvalidité et aux survivants, lautre les autres régimes de sécurité sociale.
d) La Convention européenne de sécurité sociale, du 14 décembre 1972 (non ratifiée par la Suisse), qui fait suite aux accords intérimaires et qui tend à assurer la coordination entre les législations de sécurité sociale des États parties ; elle traite notamment de la législation applicable et réglemente, pour chaque catégorie de prestations, les modalités de la totalisation des périodes dassurance et de légalité de traitement des assurés.
e) La Convention européenne dassistance sociale et médicale, du 11 décembre 1953 (non ratifiée par la Suisse).
R. G. et A. Lyon-Caen, Droit social international et européen, 8e éd., Paris, 1993. S.-G. Nagel, C. Thalamy, Le droit international de la sécurité sociale, Paris, 1994.
Site Internet : www.coe.int
Voir : Charte sociale européenne Conseil de lEurope Sécurité sociale
Alexandre Berenstein
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Conseil de Sécurité
Organe de lONU, composé de 15 membres (5 permanents et 10 élus pour deux ans par lAssemblée Générale). Il est chargé de la responsabilité principale du maintien de la paix : règlement pacifique des conflits (pouvoir de recommandation), action coercitive en cas dagression ou de menace dagression, recours à des méthodes dapaisement des conflits. Les multiples résolutions quil a adoptées constituent un élément de référence dans les négociations internationales. Récemment, lAllemagne et le Japon ont émis le vu dobtenir le statut de membres permanents.
Site Internet : www.un.org/french/documents/scinfo.htm
Voir : ONU
jpf
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Conseil économique et social (CES)
Propre au canton de Genève, cet organe consultatif a été créé en 1995 dans la tradition locale de concertation tripartite : un tiers de ses 60 membres est désigné par les syndicats, le second par les associations patronales, le dernier par le Conseil dÉtat. Le CES ne préavise pas sur les décisions gouvernementales au jour le jour, mais travaille à la façon dun laboratoire didées pour le moyen et long terme. Il dispose dun secrétariat permanent indépendant de ladministration et recourt à des experts extérieurs.
De son propre chef ou sur mandat de lExécutif, le CES a notamment traité, en des rapports rendus publics, de la formation continue, des emplois de proximité, du développement de la région, de lexclusion sociale et de laccueil des étrangers. Il organise et alimente aussi le débat public sur des thèmes économiques (le financement des PME) et sociaux (laménagement et la réduction du temps de travail).
R. P. Bodineau, Les Conseils économiques et sociaux, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1994.
Site Internet : www.geneve.ch/ces/welcome.html
Voir : Organisations économiques et patronales Planification sociale Prospective Syndicat
Jean-Pierre Thorel
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Conseil européen
Il désigne la réunion régulière, depuis 1975, des Chefs dÉtat ou de Gouvernement des États membres de lUnion européenne. Cette institution non prévue à lorigine par les traités, a été créée en décembre 1974 et constitue un moment essentiel de la vie communautaire. Elle a été officialisée par lActe unique européen en 1987. Elle se réunit, depuis, deux fois par an dans le pays qui assure la présidence du Conseil des Ministres. Conçue pour donner un nouvel élan à la construction européenne et être loccasion régulière de nouvelles avancées, elle na pas toujours répondu à cette attente même si certaines réunions constituent des dates importantes.
Site Internet : www.europa.eu.int/comm/nice_council/index_fr. htm
Voir : Acte unique européen Union européenne (UE)
jpf
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Conseil légal
C'est une mesure qui se situe entre la curatelle et la tutelle. Elle conduit à une restriction de l'exercice des droits civils. On distingue trois formes de conseil légal :
le conseil légal coopérant : apporte son concours pour la conclusion de certains actes d'administration importants précisés par la loi, notamment prêter et emprunter (art. 395, al. 1 CC), le pupille restant libre d'accomplir tous les autres actes,
le conseil légal gérant : chargé de la gestion de tous les biens du pupille, celui-ci continuant à disposer du revenu de sa fortune et du produit de son travail,
le conseil légal combiné : addition des deux mesures précédentes.
Bien que la loi limite les tâches du conseil légal à la protection d'intérêts matériels, il est admis dans la pratique qu'il apporte une assistance personnelle au pupille.
La mise sous conseil légal n'entraîne aucune restriction de la capacité civile en dehors du domaine patrimonial.
R. H. Deschenaux, P.-H. Steinauer, Personnes physiques et tutelle, Stämpfli, 4e éd., Berne, 2001. M. Stettler, Droit civil I (Représentation et protection de l'adulte), 4e éd., Éditions Universitaires, Fribourg, 1997.
Voir : Autorités tutélaires Curatelle Tutelle
François Perrinjaquet
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Conseil suisse de la science et de la technologie
Le Conseil suisse de la science et de la technologie (CSST) est lorgane consultatif du Conseil fédéral pour toutes les questions de politique scientifique (recherche et Hautes Écoles), notamment celles qui touchent à :
la situation de la Suisse dans la coopération et la concurrence scientifiques internationales,
les objectifs de la Confédération pour la recherche et la formation scientifique : domaines scientifiques à développer, structures, institutions, etc.,
la concrétisation de ces objectifs : reconnaissance et financement dinstitutions, de programmes et de projets, dans le cadre des Hautes écoles, du Fonds national, de programmes de recherche nationaux ou internationaux, etc.,
lévaluation des politiques scientifiques et technologiques et de leurs influences sur lhomme, la société et lenvironnement.
Le CSST réunit les éléments servant à orienter la politique scientifique nationale, élabore des conceptions générales à lintention du Conseil fédéral et lui propose les mesures visant à les réaliser. En particulier, il élabore tous les quatre ans pour chaque législature des propositions relatives aux objectifs de la politique suisse en matière de recherche et des grandes orientations pour le développement des universités suisses.
Le CSST est un organe indépendant composé principalement de scientifiques reconnus et de responsables dinstitutions scientifiques, économiques et politiques. Il se veut un trait dunion entre communauté scientifique et monde politique, entre science et société, entre science et économie, entre paradigmes scientifiques et options éthiques. Il peut compter sur un staff scientifique et opérationnel, sur la collaboration de nombreux experts mandatés ad hoc, ainsi que sur son Centre de documentation de politique de la science.
Le CSST organise ses activités en plusieurs programmes touchant la politique de la recherche, la politique universitaire, la politique technologique, la détection avancée en politique de la recherche, lévaluation des choix technologiques (Technology Assessment) et la recherche sur lenvironnement.
Sites Internet : www.swtr.ch www.sassa.ch
Voir : Centre d étude de la politique sociale (CEPS) Recherche sociale Travailleurs sociaux (Formation des)
Edo Poglia
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Consommateurs àð Consommation
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Consommation
Essayer de définir, voire d'étudier la consommation pose à l'analyste un problème particulier, celui de s'intéresser à la trame même à partir de laquelle se développent les modes de vie dans les sociétés contemporaines, considérées comme des sociétés de consommation. L'expérience quotidienne de la consommation ne signifie aucunement qu'il soit facile de l'analyser. Du point de vue économique, les consommations peuvent être appréhendées en fonction de leur destination : les consommations intermédiaires ou productives (p. ex. le lait utilisé comme matière première pour la production de yaourts) et les consommations finales (p. ex. le lait consommé comme boisson). Elles peuvent aussi être différenciées en fonction des agents économiques qui en sont responsables : ménages (consommation privée) ou administrations et collectivités publiques (consommation de biens publics). Les nomenclatures comptables considèrent quant à elles que les consommations correspondent à des dépenses. De ce point de vue, les légumes cultivés au jardin potager à des fins de consommation personnelle ne sont pas des consommations. Mais il y a aussi des dépenses, comme les impôts et les assurances p. ex., qui ne sont pas considérées comme des consommations.
Selon Jean Baudrillard la consommation doit être appréhendée comme une logique sociale totale Nous rejoignons ici dans son aboutissement la logique formelle de la marchandise analysée par Marx : de même que les besoins, les sentiments, la culture, le savoir, toutes les forces propres de l'homme sont intégrées comme marchandises dans l'ordre de la production, se matérialisent en forces productives pour être vendues, aujourd'hui tous les désirs, les projets, les exigences, toutes les passions et toutes les relations s'abstraient (ou se matérialisent) en signes et en objets pour être achetées et consommées (Le système des objets, Gallimard, Paris, 1978, p. 278). Ce n'est donc pas qu'un phénomène économique, mais aussi et surtout un fait social et culturel. C'est pourquoi l'étude de la consommation, surtout celle des ménages, peut répondre à plusieurs fonctions :
de politique sociale par l'établissement d'indices de coût de la vie sur lesquels se fondent par exemple des calculs de rentes ou en référence auxquels se font les négociations salariales entre employeurs et employés ;
socio-économique par l'analyse des conditions de vie de diverses catégories de population ;
psychosociologique par l'étude des comportements de consommation, des goûts, des styles de vie selon les milieux sociaux.
R. J. Baudrillard, La société de consommation, ses mythes, ses structures, Denoël, Paris, 1970. F. Node-Langlois, L. Rizet, La consommation, Le Monde Éditions, Paris, 1995. R. Rochefort, La société des consommateurs, O. Jacob, Paris, 1995. V. Scardigli, La consommation, culture du quotidien, PUF, Paris, 1983.
Site Internet : www.credoc.asso.fr/
Voir : Consommation des ménages Consommation (Unité de) Consumérisme
Dominique Gros
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Consommation des ménages
Lobservation et létude de la consommation des ménages ont pour origine les enquêtes sur les conditions de vie des familles. Les toutes premières enquêtes connues ont été réalisées en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle. En raison de leurs fondements et de leurs objectifs philanthropiques, ces enquêtes manquaient de précision, les données recueillies ne se prêtaient quà des exploitations simples et sommaires. Au cours du XIXe et au début du XXe siècles, létude de la consommation des ménages va acquérir un caractère scientifique, principalement par le biais d'études budgétaires en relation avec les développements de la statistique, de léconomie et de la sociologie, notamment grâce aux travaux de E. Engel, F. Le Play, T. Veblen ou encore M. Halbwachs.
L'économiste et statisticien allemand Ernst Engel (1821-1896) est principalement connu pour la loi dEngel , loi relative aux dépenses de consommation. Dégagée à partir de lanalyse statistique de données budgétaires, cette loi qui n'a jamais été démentie établit que plus une famille est pauvre, plus grande est la part de ses dépenses totales quelle utilise pour se procurer sa nourriture. Mais ses travaux sont aussi à lorigine dautres avancées importantes pour rendre les enquêtes sur les budgets des familles méthodologiquement rigoureuses et scientifiquement fiables.
L'ingénieur et sociologue français Frédéric Le Play (1806-1882) a fait du budget une pièce centrale des monographies qu'il a consacrées aux Ouvriers européens. Selon lui, les dépenses permettent de saisir le mode dexistence des familles en évaluant leurs consommations. Celles-ci traduisent, pour chaque ménage étudié, les besoins ressentis et le degré de satisfaction qui leur est donné. Elles apparaissent donc comme des indicateurs du bien-être matériel.
Avec le sociologue français Maurice Halbwachs (1877-1945), l'analyse des comportements de consommation des ménages a acquis une orientation véritablement sociologique. Affirmant le primat du social sur léconomique, il montre que le revenu na pas un effet direct et simple sur le budget, car son action sexerce à travers un système de goûts, de préférences des individus. Et ce système sest modelé au sein dun milieu social fait de conditions objectives dexistence, de traditions familiales, denracinement géographique, de culture locale, etc. La logique collective des comportements sociaux déborde donc la pure rationalité économique individuelle immédiate. Elle la réinterprète et ladapte à la position occupée au sein de la société tout comme elle façonne les mentalités. Plus récemment, les analyses de Pierre Bourdieu sur les formes et logiques de distinction sociale ont réactualisé les réflexions initiées par Maurice Halbwachs au sujet de la différenciation des goûts selon les milieux sociaux, ainsi que celles de Thorstein Veblen (1857-1929) sur la fonction ostentatoire des comportements de consommation.
R. C. Baudelot, R. Establet, Maurice Halbwachs, consommation et société, PUF, Paris, 1995. P. Bourdieu, La distinction : critique sociale du jugement, Minuit, Paris, 1979. J.-J. Gislain, P. Steiner, La sociologie économique 1890-1920, PUF, Paris, 1995. S. Fleury, D. Gros, O. Tschannen, Analyse sociologique de la consommation des ménages en Suisse, Institut de sociologie, Université de Neuchâtel, 1999. C. Presvelou, Sociologie de la consommation familiale, Vie Ouvrière, Bruxelles, 1968.
Site Internet : www.unine.ch/psm/f/panel.html
Voir : Budget des ménages Consommation Consommation (Unité de) Crédit à la consommation.
Dominique Gros
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Consommation (Unité de)
Les ménages sont les unités de consommation d'une économie. Selon cette acception, ménage signifie individu, famille, mais aussi institution, organisation, association, etc. Les ménages apparaissent sur le marché comme demandeurs (acheteurs) de biens et de services. Ils peuvent en principe, dans une économie libérale, exprimer librement leurs préférences et utiliser les revenus à leur guise (consommation et/ou épargne). En fonction du niveau de revenu (y compris les transferts de sécurité sociale, par exemple), la capacité de consommation des différentes unités diffère. De nombreuses études cernent ces aspects de propension à consommer ou épargner des ménages. Pensons ici aux problématiques de pauvreté ou à celles du niveau de protection sociale.
Voir : Consommation Consommation des ménages Pauvreté Pauvreté (Seuil de) Transferts
Stéphane Rossini
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Consumérisme
Tout le monde connaît la Fédération romande des consommateurs et consommatrices. Elle développe une activité de consumérisme.
Le consumérisme désigne lorganisation des consommateurs, la formation dassociations et le développement de leurs moyens dinformation et daction afin de faire reconnaître leurs droits.
Au-delà des actions de défenses ponctuelles, le consumérisme est un mouvement qui cherche à promouvoir des consommateurs moins dépendants, plus rationnels et capables de faire face à la puissance de groupes industriels et commerciaux recherchant dabord leur profit.
Voir : Consommation Protection des consommateurs
jpf
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Contrat de travail
Par la conclusion dun contrat de travail lemployé sengage, contre rémunération, à mettre sa capacité de travail à disposition de lemployeur pendant un certain temps. Quatre éléments caractérisent ce contrat :
La prestation de travail, sous forme dactivité physique ou intellectuelle.
La subordination de lemployé aux instructions de lemployeur.
La durée pendant laquelle lemployé accepte dêtre à disposition de lemployeur.
La rémunération, mesurée au temps ou à la tâche.
Le contrat de travail nest pas soumis à une obligation de forme. Sa conclusion peut être écrite, mais aussi orale ou même tacite.
Le contrat de travail est en principe conclu pour une durée indéterminée. La partie qui veut y mettre fin doit donc communiquer à lautre sa décision de le rompre, en respectant le délai de résiliation. Les parties peuvent aussi conclure un contrat de durée déterminée, dont léchéance surviendra automatiquement à la fin de la période prévue, sans quune résiliation soit nécessaire.
R. C. Brunner, J.-M. Bühler, J.-B. Waeber, Commentaire du contrat de travail, Réalités sociales, Lausanne, 1996.
Voir : Licenciement Licenciement (Protection contre le) Travail (Loi sur le)
Jean-Bernard Waeber
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Contrat entre les générations
De plus en plus de voix sélèvent qui appellent à définir un nouveau contrat entre les générations : un contrat qui rétablisse léquilibre démographique, qui préserve les intérêts des générations à venir et qui réintègre les jeunes, les chômeurs, et les retraités récents dans la vie sociale. Un tel objectif implique la nécessité de faire appel à des éléments plus larges que la redistribution de revenus : à des formes de service civique ou de solidarité-temps, par exemple. La question essentielle de la réciprocité des droits et des devoirs sociaux réapparaît. Une partie des misères humaines , comme la vieillesse et les souffrances de la mort, résulte et résultera toujours de la fatalité ; mais une partie croissante lui échappe peu à peu avec une rapidité qui eût paru impensable à la génération précédente, comme les maladies génétiques, ou bien encore provient des effets pervers de lorganisation sociale et des incitations en faveur du risque, comme certaines formes de chômage et certains cancers. La société moderne est appelée à concentrer son action sur la solidarité, sur les méfaits de la fatalité, et à stimuler la responsabilité pour limiter le développement inconsidéré des risques pris sciemment ou par négligence.
Le droit à laide de la société implique la réciprocité. Par exemple, le droit à la retraite peut-il se légitimer encore longtemps sans une aide plus généreuse aux familles et une attitude de la société plus favorable aux enfants ? Les débats qui nous attendent font appel aux principes qui étayèrent déjà le débat sur les poor laws au XIXe siècle : fatalité, solidarité, responsabilité, et réciprocité.
Ces préoccupations ont été considérées, par exemple, dans le récent rapport de la Commission fédérale chargée danalyser la situation de la vieillesse en Suisse.
R. Commission fédérale, Vieillir en Suisse, Office fédéral des imprimés, Berne, 1995.
Site Internet : www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Voir : Génération Gérontologie Politique de la Jeunesse Solidarité Vieillesse Vieillesse (Politique de la)
jpf
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Contrat-type de travail (CTT)
Un contrat-type de travail est un ensemble de règles, édictées par lÉtat, qui régissent les rapports de travail dune profession. En général le contrat-type réglemente en détail les obligations réciproques du travailleur et de lemployeur et fixe notamment les délais de résiliation des contrats individuels de travail.
Pour entrer en vigueur, un contrat-type de travail doit être publié officiellement. Il est alors applicable obligatoirement à toutes les relations de travail de la profession considérée. Toutefois il est loisible aux parties à un contrat de travail de déroger aux dispositions du contrat-type, même oralement, à moins que le contrat-type exige la forme écrite pour les dérogations ou interdise ces dernières sur certains points.
Il existe quelques contrats-types au niveau fédéral, mais la plupart sont cantonaux ; la loi fait dailleurs obligation aux cantons dédicter des contrats-types pour les travailleurs agricoles et pour le personnel de maison. Dans la pratique, en plus des deux professions précitées, les contrats-types ont surtout été édictés dans les secteurs syndicalement peu organisés et dans lesquels le besoin de protection des travailleurs est important.
Voir : Contrat de travail Convention collective de travail (CCT)
Jean-Bernard Waeber
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Contrats collectifs àð Syndicat
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Contre-prestations
Depuis une dizaine d années, de nouvelles politiques sociales se développent en Suisse. Elles sont basées sur le principe suivant : les individus ne peuvent bénéficier de transferts de revenus de la part de l'État qu'à la condition, impérative, qu'ils se conforment à des obligations précises en matière de travail, d'amélioration de leur employabilité ou de leur insertion sociale, obligations fixées par les organismes publics ou leurs représentants. C'est le principe de contre-prestation.
C'est cette politique qui est à l'uvre dans la nouvelle conception de l'Assurance-chômage ou dans le cadre des revenus minimums à Genève, au Tessin ou dans le canton de Vaud. L'aide devient en quelque sorte une aide liée : elle s'accompagne d'une contre-prestation comme nouvelle condition d'admissibilité à l'assistance de l'État.
Selon ses promoteurs, la contre-prestation est un élément qui permet d'éviter la marginalisation des sans-emploi et elle peut être très positive pour des individus. Mais la contre-prestation, basée sur la topique de lactivité, repose sur deux principes pour le moins discutables : le versement d'indemnités sans contrepartie est un facteur démobilisant (l'idée de la lutte contre les abus est toujours en toile de fond) et l'absence de travail est liée à la personne même de la personne au chômage (il suffit de lui donner un peu de formation, de lui faire suivre une mesure active , pour qu'elle retrouve un emploi). C'est faire fi du fait que la précarisation de l'emploi et le chômage sont inscrits dans la dynamique actuelle de la modernisation.
R. C. Yerochewski, Faut-il forcer les pauvres à travailler ?, Alternatives économiques, No 157, 1998. J.-P. Tabin, L'utilité des mesures d'insertion , in : M.-C. Collaud, C.-L. Gerber, Contre le chômage et l'exclusion, Réalités sociales, Lausanne, 1997, pp. 39-59. L. Boltanski, E. Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, Gallimard, Paris, 1999.
Voir : Assurance-chômage obligatoire et lindemnité en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur l) Mesures d'insertion sociale (MIS) Revenu minimum cantonal daide sociale (RMCAS) Revenu minimum dinsertion (RMI) Revenu minimum de réinsertion (RMR)
Jean-Pierre Tabin
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Contrôle social
Comment comprendre le fait que la plus grande partie des gens se comportent de façon adéquate dans les multiples situations dans lesquelles ils se trouvent ?
Les réponses à cette question sont multiples et peuvent être regroupées sous le concept général de théorie du contrôle social. Ce dernier peut être défini comme lensemble des processus sociaux qui déterminent lexistence de la conformité des membres dune société aux règles et exigences comportementales en usage dans lenvironnement social. Ces processus sont dautant plus nombreux et complexes que, comme la montré Goffman par exemple, chaque individu est amené à sadapter quotidiennement à une très grande variété de contextes sociaux, dont chacun comporte des normes qui peuvent varier.
On distingue généralement les processus externes et internes de contrôle social. Les premiers se composent de lensemble des institutions, juridiques, scolaires, familiales, etc. qui sont à la fois producteurs de normes et de sanctions en cas de déviance. Les processus internes sont mis en uvre par les individus eux-mêmes, dans lobjectif, généralement, dune adaptation gratifiante à lenvironnement. À ce titre, on peut par exemple considérer que des mécanismes tels la contrainte morale, lacceptation du principe de réalité, au sens freudien du terme, et plus généralement toute situation dans laquelle lindividu perçoit que son identité est dépendante du jugement et des attentes dautrui participent du contrôle social.
Due au sociologue américain Ross, cette expression a connu une très grande fortune auprès de la sociologie américaine et, particulièrement, de lÉcole de Chicago.
Ce concept a connu son heure de gloire, dans les années 70, alors que nombre dauteurs mettaient en évidence la fonction de contrôle social que pouvait jouer le travail social. La permanence, voire lextension des situations de marginalité et dexclusion, la relative impuissance des agents de contrôle social à remplir cette fonction, lirruption de la thématique dominante de la pauvreté, notamment, ont quelque peu relégué ce concept dans lombre. Il nen reste pas moins essentiel en tant que terme générique permettant de comprendre nombre de processus sociaux.
R. E. Durkheim, Léducation morale, PUF, Paris, 1963. P. Lascoumes, Prévention et contrôle social, Médecine et Hygiène, Genève, 1977. C. Montandon, La socialisation des émotions : un champ nouveau pour la sociologie de léducation , in : Revue Française de Pédagogie, No 101, oct. déc. 1992, pp. 105-122.
Voir : Acculturation Cohésion sociale Délinquance Déviance Stigmatisation
Martial Gottraux
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Convention collective de travail (CCT)
La convention collective de travail (CCT) est un accord conclu par écrit entre une ou plusieurs associations de travailleurs, dune part, et une ou plusieurs associations demployeurs, voire un ou plusieurs employeurs, dautre part. Sa particularité est que la loi (art. 356 358 CO) confère aux parties contractantes la compétence délaborer librement des règles sur la conclusion, lobjet et la fin des relations de travail entre employeurs et travailleurs intéressés (dispositions normatives) ; les parties contractantes établissent en outre leurs droits et obligations réciproques, notamment à propos du contrôle et de lexécution des clauses de la CCT (dispositions constitutives dobligations). Les autorités compétentes de la Confédération et des cantons peuvent, à la demande de toutes les parties contractantes, étendre le champ dapplication dune CCT. Une décision dextension a pour effet de lier non seulement les membres des associations signataires de la CCT, mais lensemble des employeurs et des salariés de la branche économique concernée.
R. G. Aubert, Études de droit du travail, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zurich, 1995. J.-Cl. Prince, Limpact des conventions collectives de travail en Suisse, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zurich, 1994.
Voir : Paix du travail (Convention de la) Participation Travail Travail (Loi sur le)
Jean-Claude Prince
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Convention relative aux droits de l'enfant àð Nations Unies (Istruments des)
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Conventions bilatérales de sécurité sociale
La Suisse a conclu des conventions bilatérales de sécurité sociale avec près de 30 États, dont tous ceux de l Union européenne (UE). Elles portent toutes au moins sur l AVS/AI, et, de cas en cas, sur lassurance-accidents obligatoire et lassurance-maladie. Si le contenu des conventions signées avec chaque État peut varier, elles reposent toutes sur des grands principes largement reconnus en droit international, qui sont : 1) le traitement sur pied dégalité des ressortissants de lautre État ; 2) le paiement des rentes aux ayant droit dans leur pays dorigine (éventuellement aussi dans des États tiers) ; 3) la préservation des droits acquis ou en cours dacquisition. Les conventions déterminent également lassujettissement aux assurances de lun ou lautre État, règlent les exceptions nécessaires à légalité de traitement et au paiement à létranger et contiennent de plus des dispositions complémentaires. Les conventions bilatérales en matière de sécurité sociale ne concernant pas lassurance-chômage. Celle-ci fait lobjet daccords particuliers avec les États voisins. On retiendra que les principes les plus important régissant toutes les conventions sont légalité de traitement entre ressortissants des Parties contractantes et la réciprocité.
Dans le cadre des accord bilatéraux conclus entre la Suisse et lUE, lart. 8 de laccord sur la libre circulation des personnes dispose que les Parties contractantes règlent la coordination de leurs systèmes de sécurité sociale. Il engendre de ce fait une correction des restrictions contenues dans la législation nationale de chacune des Parties. Il ne vise pas lharmonisation des divers systèmes nationaux de sécurité sociale, mais il tend à leur coordination maximale, afin de lever les obstacles à la libre circulation des travailleurs et de leur famille. Les législations des États contractants peuvent rester inchangées et continuer à être adaptées en fonction des besoins nationaux, tout en respectant un certain nombre de principes, dont linterdiction de toute discrimination fondée sur la nationalité et le versement intégral des prestations en espèces en cas de domicile dans un autre État contractant. Lensemble des dispositions prévues se réfèrent aux branches dassurances sociales traditionnelles, comme la maladie et la maternité, linvalidité, la vieillesse, le décès (prestations aux survivants), les accidents et les maladies professionnels, le chômage ainsi que les prestations familiales. Elles englobent la totalité de la législation dun État, y compris celle de collectivités publiques et ce indépendamment du fait que les prestations soient financées par des cotisations ou des impôts. Lassistance sociale est cependant exclue du champ dapplication. Il faut noter toutefois que les titulaires de permis de séjour de courte durée nauront droit, durant une période transitoire de sept ans, à lindemnité de chômage que sils ont cotisé en Suisse pendant le nombre minimum de mois requis (pas de totalisation).
Les conventions bilatérales entre la Suisse et chacun des États de lUE ont un champ dapplication personnel plus vaste que laccord avec lUE elle-même, puisquelles visent non seulement les travailleurs, mais tous les ressortissants des deux États contractants. Cest pourquoi les conventions bilatérales restent en vigueur pour les personnes auxquelles laccord avec lUE nest pas applicable.
R. Rapport du Conseil fédéral sur les engagements de la Suisse en matière dassurances sociales liés à des conventions internationales (Postulat du groupe de lUnion démocratique du centre du 10 juin 1998, Conseil national, 98.3241). Message du Conseil fédéral relatif à lapprobation des accords sectoriels entre la Suisse et la CE du 23 juin 1999. Département fédéral de léconomie/Département fédéral des affaires étrangères, Accords sectoriels Suisse-CE, rapport explicatif pour la procédure de consultation, mars 1999.
Site Internet : www.bvs.admin.ch/blind/int/grundlag/f/abkom.htm
Voir : Accord sur la libre circulation Suisse-CE Communauté européenne et sécurité sociale Droits acquis/en cours d'acquisition (Maintien des) Sécurité sociale
Christine Bulliard Mangili
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Conventions de l'OIT àð Normes internationales du travail
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Convergence
La convergence des objectifs et des politiques de protection sociale est un concept élaboré dans le cadre de la Communauté européenne. Elle est fondée sur les éléments suivants : les systèmes nationaux de sécurité sociale sont très différents, cependant ils sont exposés à des problèmes communs (chômage, pauvreté, fragilisation des familles, grand âge, etc.), les transferts de revenus nécessitent tant une économie développée quune adhésion des populations, les différences de protection gênent la libre circulation des personnes. Il est dès lors utile de développer une stratégie de convergence, souple, progressive et non contraignante ; elle définit des objectifs communs et prend en compte la cohésion sociale. Linstrument principal est la Recommandation du Conseil du 27 juin 1992 (92/422/CEE ; JOCE du 26 août 1992, No L 245/49). Ce texte propose quatre grandes missions : garantie universelle des soins de santé, de lintégration sociale et professionnelle, garantie à toute personne de ressources conformes à la dignité humaine (lutte contre la pauvreté), maintien du niveau de vie pour les travailleurs salariés. Sy ajoutent le développement dune protection pour les indépendants, le respect de légalité, ladaptation des systèmes aux besoins. Toujours sous forme de recommandations, la convergence porte également sur des dossiers. maladies professionnelles, retraite flexible, ressources pour les plus démunis, lutte contre le chômage. La convergence est ainsi contrastée : elle est forte sur le fond cest la défense et la promotion dun modèle social européen et faible sur la forme (textes non contraignants). Ceci est dû aux compétences limitées de la Communauté et à des choix politiques. Le concept peut aussi être utile en dehors du cadre communautaire (p. ex. ONU, OIT).
R. Y. Chassard, La convergence des objectifs et politiques de protection sociale, Europe sociale, supplément 5/1992, pp. 13 ss. Revue belge de sécurité sociale, déc. 1994.
Voir : Communauté européenne et sécurité sociale Conventions bilatérales de sécurité sociale Fondements Harmonisation Sécurité sociale.
Pierre-Yves Greber
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Coordination
Le droit international ou européen de la sécurité sociale relatif à la coordination a pour objectif de résoudre deux types de problèmes. Il sagit tout dabord des inégalités de traitement fondées sur la nationalité : un non-national (un étranger) est moins bien traité quun national (p. ex. il doit remplir des conditions doctroi de prestations plus sévères) ; au lieu dêtre directes, formelles, les discriminations peuvent aussi être indirectes (les mêmes règles valent pour les nationaux et les étrangers, mais elles sont plus difficiles à remplir dans les faits par les seconds). Le deuxième type de problèmes est celui des situations transfrontières ou qui excèdent la sphère dun seul État : les législateurs nationaux définissent souverainement (sous réserve de normes les liant) leurs systèmes de sécurité sociale ; ce sont eux qui en déterminent les composantes : champs dapplication personnel et matériel, prestations, organisation administrative et financière. Mais le pouvoir de ces législateurs sarrête aux frontières de lÉtat concerné : il y a donc un besoin de règles autres que nationales. Ainsi, la coordination a pour but détablir des liens entre des systèmes nationaux de sécurité sociale, sans avoir pour objectif de les modifier : elle les considère comme des données. Ces liens vont permettre deffacer totalement ou partiellement les conséquences négatives qui résultent habituellement du franchissement dune frontière ; en droit communautaire, la coordination est essentielle pour la libre circulation des personnes.
Les principes de la coordination portent dès lors sur : légalité de traitement (entre nationaux et étrangers) ; le maintien des droits en cours dacquisition (qui met en uvre la totalisation de périodes dassurance, dactivité professionnelle ou de résidence pour ouvrir un droit, suivie dune proratisation qui répartit les charges entre les systèmes) ; le maintien des droits acquis (qui permet de se faire soigner en dehors de lÉtat compétent et à charge de ses institutions, ou dexporter une prestation en espèces, p. ex. une pension de retraite) ; la désignation du droit (et du système) applicable (qui évite des conflits de lois positifs comme négatifs) ; la coopération administrative (entre institutions de sécurité sociale). A noter que la terminologie peut varier selon les textes et les auteurs : le deuxième principe est parfois appelé totalisation, le troisième exportation.
Le droit de la coordination trouve ses sources dans les conventions bilatérales (la solution la plus ancienne), multilatérales (certaines ont été conclues dans le cadre de lOrganisation internationale du Travail et du Conseil de lEurope), dans les règlements communautaires (les Règlements No 1408/71 et 574/72). En vertu de lAccord Communauté européenne/États membres Suisse sur la libre circulation des personnes (1999), la Suisse va passer du bilatéralisme à lapplication des règlements No 1408/71 et 574/72 à légard des Quinze.
R. G. Perrin, Histoire du droit international de la sécurité sociale, Association pour létude de lHistoire de la Sécurité Sociale, Paris, 1993. J.-L. Duc, B. Kahil-Wolff (Éds), Assurances sociales et frontières nationales : perspectives suisses et européennes, IRAL, Lausanne, 1998.
Voir : Circulation des personnes (Libre) Communauté européenne et sécurité sociale Convention bilatérales de sécurité sociale Droits acquis/en cours dacquisition (Maintien des) Droit applicable (désignation du) Égalité de traitement entre nationaux et non-nationaux Fondements du droit de la sécurité sociale Harmonisation
Pierre-Yves Greber
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Cotisation/Prime
En Suisse, les deux termes sont souvent employés comme synonymes pour désigner les contributions des assurés et/ou de leurs employeurs aux divers régimes de la prévoyance sociale, par opposition aux subventions et autres subsides étatiques financés par l'impôt. Traditionnellement, on utilise le mot cotisation dans les régimes de l'assurancevieillesse et survivants, de l'assuranceinvalidité, de la prévoyance professionnelle, de l'assurancechômage, des allocations pour perte de gain et des allocations familiales. En revanche, le terme prime qui vient du droit de l'assurance privée où il désigne la somme payée à l'assureur par le preneur d'assurance en échange de la couverture du risque assuré se retrouve dans le droit de l'assuranceaccidents et de l'assurancemaladie.
Ces contributions sont généralement prélevées en fonction du revenu ou du salaire (avec ou sans plafond) et non du risque assuré, comme c'est en revanche la règle dans l'assurance privée.
Dans la mesure où elles sont destinées au financement d'assurances sociales, les cotisations et les primes jouissent d'un régime particulier dans trois domaines : elles peuvent être compensées par l'assureur avec des prestations échues (pour autant que cela n'entame pas le minimum vital de l'assuré) ; elles bénéficient d'un privilège dans la faillite (créances colloquées en deuxième classe) et enfin, leur détournement par l'employeur ou leur nontransfert à l'institution d'assurance constitue un délit spécialement réprimé par la loi.
Voir : Allocations familiales Assuranceaccidents Assurancechômage Assurancemaladie Assurancevieillesse et survivants Assurances privées Financement de la sécurité sociale : aspects économiques et aspects juridiques Mutualité (Principe de) Prévoyance professionnelle Primauté des cotisations
Raymond Spira
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Couples de même sexe
Sous le terme couples de même sexe (ou partenariat homosexuel) nous entendons ici la communauté de vie durable et, en principe, exclusive que forment deux personnes de même sexe. Leur partenariat présente, en général, une composante affective, spirituelle, corporelle et économique.
Il est difficile de chiffrer le nombre de couples homosexuels en Suisse, des statistiques à ce sujet nexistent pas. Si lon admet que 5 % de la population seraient homosexuels, le nombre de personnes vivant en couple de même sexe pourrait sélever entre 100 et 200'000.
Pendant que les relations homosexuelles étaient encore discriminées par le code pénal suisse jusquen 1992 (âge de consentement différent, interdiction des relations homosexuelles par le code pénal militaire), les homosexuels sont, aujourdhui, protégés par la Constitution fédérale. Dune part, toute discrimination à cause notamment du mode de vie dune personne est interdite par la Constitution (art. 8 al. 2 ; terme qui a été ajouté précisément pour inclure les homosexuels dans cette protection), dautre part, les relations homosexuelles font partie de la sphère de la vie privée , protégée à lart. 13 Cst. féd.
En droit suisse, les couples de même sexe ne peuvent pas se marier. Comme le mariage est la seule structure juridique offerte par le droit suisse pour la vie en couple, les couples homosexuels sont ainsi obligés de vivre en union libre. Or, lunion libre nest pas prévue par la législation suisse. Elle est cependant soumise aux règles ordinaires du droit, notamment du droit des contrats. Sous certaines circonstances, la vie commune peut alors déclencher des obligations mutuelles. En revanche, en droit des assurances sociales ou en droit des étrangers, la vie commune des personnes vivant dans un partenariat homosexuel, considérées comme des personnes célibataires, nentraîne ni un droit à des prestations pour survivants ni un droit à loctroi dune autorisation de séjour pour le partenaire étranger.
Plusieurs pays européens connaissent des institutions juridiques pour les couples de même sexe, leur accordant le même statut quaux couples mariés, sauf ladoption ( partenariat enregistré ) : le Danemark (depuis 1989), la Norvège (1993), la Suède (1995), lIslande (1996), et les Pays-Bas (1998). Depuis 2001, le mariage est ouvert aux couples de même sexe aux Pays-Bas. La France (en 1999, Pacs ), la Belgique (en 1998) et lAllemagne (en 2000) ont adopté des lois permettant aux partenaires un enregistrement de leur partenariat ayant des conséquences juridiques non équivalentes au mariage. Le Danemark et les Pays-Bas permettent ladoption par des couples homosexuels depuis 1999 resp. 2001. En Suisse, le canton de Genève permet depuis 2001 aux concubins de même sexe ou de sexe opposé lenregistrement de leur partenariat. Au niveau fédéral, plusieurs interventions parlementaires ont proposé une législation sur les couples de même sexe ; le 17 septembre 1999, le Conseil national a donné suite à une initiative parlementaire du genevois Jean-Michel Gros qui demande une législation sur un partenariat enregistré, visant surtout la situation des couples homosexuels. Le Conseil fédéral a annoncé un projet de loi pour la fin 2001.
R. F. Guillaume, R. Arn, Cohabitation non maritale. Évolution récente en droit suisse et étranger, Genève, 2000. Office fédéral de la justice, La situation juridique des couples homosexuels en droit suisse. Problèmes et propositions de solution, Berne, 1999. B. Pulver, Lunion libre, Réalités sociales, Lausanne, 1999. M. Bertschi, Les lois nationales permettant aux couples de même sexe denregistrer leur partenariat , in : Pratique juridique actuelle, 2001, pp. 340-349.
Voir : Homosexualité Mariage Union libre
Bernhard Pulver
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Coûts de la santé
Ce sont les ressources directement dépensées pour lexécution dactivités qui visent la promotion et la sauvegarde de la santé, la prévention, les soins et la réhabilitation sanitaires. Le coût global du secteur sanitaire est généralement exprimé en pourcentage du Produit Intérieur Brut (1998, estimation pour la Suisse = ~ 10,3 %), ou bien sous forme de valeur monétaire dépensée en moyenne par tête dhabitant.
Le coût global est dhabitude ventilé (entre [ ] les ordres de grandeur pour la Suisse) selon les agents de production (établissements intra-muros [53 %], soins ambulatoires [40 %], assurances sociales et État [7 %]), ou en fonction de la nature des biens et des services consommés (soins intra-muros [47 %], soins ambulatoires [35 %], médicaments [11 %], prévention [1,5 %] et administration [5,5 %]). La dépense sanitaire totale est contrôlée, directement ou indirectement, par les professionnels de la santé à hauteur de 80-90 %.
Le financement de la dépense sanitaire est ventilé selon les agents payeurs (caisses-maladie et autres assurances, ménages et collectivités publiques) ou en fonction des agents qui supportent réellement la charge économique (ménages [66 %], collectivités publiques [24 %], autres [10 %]). En réalité environ 90 % de la dépense sanitaire est supporté par les ménages sous forme de cotisations aux caisses et aux assurances, payements directs et impôts.
La comparaison internationale des dépenses de santé requiert une grande prudence car la délimitation du secteur sanitaire peut varier dun pays à lautre comme dailleurs les prix et les salaires.
Par définition comptable, la dépense sanitaire est égale aux revenus encaissés par les fournisseurs de prestations. Dès lors, lobjectif prioritaire de la maîtrise des coûts de la santé ne pourra être poursuivi que dans le cadre dun conflit entre ceux dont le revenu dépend de ladministration des soins et ceux qui doivent les payer (Evans).
R. R. Rossel, Coûts du système de santé : évolution durant la période 1960 à 1995 et résultats détaillés récents, Office fédéral de la statistique, Berne, 1998. G. Domenighetti, P. Zweifel, Les politiques de santé : incitation économique et contrainte légale , in : F. Gutzwiller, O. Jeanneret, (Éds) Médecine sociale et préventive, Santé publique, Hans Huber, Berne, 1996, pp. 200-220. La réforme des systèmes de santé : étude de dix-sept pays de lOCDE/Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE, Paris, 1994.
Voir : Assurance-maladie (AM) Budget social Caisses-maladie Enveloppe budgétaire Managed care (ou réseau de soins coordonnés) Médicaments génériques Santé publique Statistique sociale Soins de santé primaires
Gianfranco Domenighetti
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Crèche et garderie
Les institutions daccueil à la journée pour enfants dâge préscolaire se distinguent, en Suisse romande, par la surprenante variété de leurs appellations. Dans leur raison sociale (avec profusion de références à des noms supposés refléter l'univers enfantin) mais surtout dans leurs dénominations génériques : crèche, garderie, crèche-garderie, nursery, jardin denfants, centre de vie enfantine, espace de vie enfantine, halte-garderie, l'énumération est loin d'être close. A cela sajoute le fait que d'un canton à l'autre un même terme peut recouvrir des modalités d'accueil différentes, ou qu'un même type de structure n'aura pas la même désignation.
On réunira avec les termes de crèche et de garderie l'ensemble des lieux qui s'apparentent par leurs propriétés fonctionnelles. Ces structures, à quelques nuances près (toutes les garderies nassurent pas le repas de midi, ou naccueillent pas des bébés), se caractérisent par une offre de prestations horaires élargies (quotidiennes, hebdomadaires, annuelles) qui correspondent à la journée de travail de ladulte. Ce qui nest pas le cas des autres formes d'accueil en collectivité, dont le temps d'ouverture est restreint.
Crèches et garderies remplissent une fonction de service, destinée aux parents qui exercent une activité professionnelle. Elles constituent une alternative au placement chez une maman de jour , en valorisant la socialisation du jeune enfant auprès dun groupe de pairs.
Bien que régies par lOrdonnance fédérale de 1977 sur le placement extra-familial, ces institutions ne bénéficient guère dune politique sociale concertée, comme latteste la multiplicité de leurs modes de financement Certaines sont publiques, dautres subventionnées, dautres totalement privées. On note encore de fortes disparités régionales quant aux taux déquipement. Leur développement, comme son incitation par les autorités compétentes, est dautant plus marqué que lon se trouve dans une région urbanisée, où se concentrent ces indicateurs que sont le maintien des jeunes mères sur le marché du travail ou la désagrégation des modèles familiaux traditionnels. Crèches et garderies expriment ainsi lévolution des modes de vie, que l'on décrira succinctement par une augmentation de la demande.
Augmentation quantitative d'une part : le manque de places daccueil se fait chaque fois plus ressentir. Les statistiques, lorsqu'elles sont disponibles, font état d'une pénurie, sans compter les cas croissants de familles ayant un horaire de travail atypique, par exemple travail sur appel ou de nuit, cas pour lesquels ces institutions ne peuvent offrir de solutions appropriées.
Augmentation qualitative d'autre part : le personnel éducatif se recrute chaque fois davantage parmi les détenteurs d'une qualification professionnelle (la recherche de diplômés est devenue insistante, l'offre dépasse, ici, la demande), et les attentes parentales vont désormais au-delà dun strict souci de garde et de soins, pour sorienter vers la priorité donnée à laction éducative des lieux daccueil.
Reste qu'en dépit de la légitimation accrue d'une prise en charge socio-éducative de qualité, crèches et garderies continuent de faire l'objet de débats politiques, pour ne pas dire électoralistes, quant à leur bien-fondé (idéologique ou financier).
R. P. Richard-De Paolis, P.-Y. Troutot, P.-E. Gaberel, C. Kaiser, G. Meyer, S. Pavillard, M. et A. Pecorini, A. Spack, Petite enfance en Suisse romande. Enquête sur les institutions, les politiques et les pratiques de la prime éducation, Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Voir : Éducateur de la petite enfance Enfance (Pédagogie de la petite) Enfance (Politique de l) Famille (Politique de la)
Gil Meyer
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Crédit à la consommation
Le crédit à la consommation recouvre différentes facilités de paiement permettant au consommateur daccéder à un prêt ou à des biens de consommation (à lexception des biens immobiliers), en en différant le paiement. Les formes de crédit à la consommation ont connu une diversification nette au cours de la dernière décennie : le crédit au sens traditionnel comprend les ventes à tempérament ou par acomptes dont le nombre est en diminution depuis qu'ils sont bien réglementés, ainsi que les crédits en espèces (prêts comptants et à terme), communément nommés petits crédits. Le crédit traditionnel représente un volume daffaires de 5,13 mia de francs suisses en 2000, selon les indications des professionnels de la créance. A ces formes traditionnelles sen ajoutent dautres plus modernes dont le développement est très rapide : les contrats de leasing (crédit-bail) ne cessent daugmenter, et les formes de crédit liées à l'argent plastique - cartes de crédit, cartes clients avec options de remboursement, cartes de grands magasins - connaissent également un essor très rapide. En 2000, le volume daffaires engendré par les seuls contrats de leasing a dépassé les 6 mia de francs (2.6 mia en 1996).
Sur le plan légal, le crédit à la consommation est resté longtemps essentiellement réglementé par des dispositions cantonales de nature et de portée diverses. La situation na pas été modifiée fondamentalement par lintroduction tardive dune loi-cadre fédérale en 1993 (loi fédérale sur le crédit à la consommation, LCC), dont la portée protectrice est très restreinte. La loi fédérale a subi une révision de fond début 2001, retirant toute compétence aux législations cantonales (entrée en vigueur prévue en 2003). Il nexiste pas dautorité neutre de surveillance en matière de crédit à la consommation.
Voir : Consommation Dettes Désendettement Petit crédit Surendettement
Caroline Regamey
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Croix-Rouge suisse
Fondée en 1866, la CRS est une institution privée, avec siège à Berne. Elle est implantée dans lensemble du pays, grâce à ses associations cantonales, et à ses organisations affiliées : Alliance suisse des Samaritains, REGA, Société suisse de sauvetage, Société suisse des troupes sanitaires, Société suisse pour chiens de catastrophe, Union suisse pour la protection civile.
À sa mission initiale renforcer le service sanitaire de larmée la CRS a ajouté dimportantes activités dans les domaines de la santé (cours, transfusion sanguine, formation des professions de la santé, soins à domicile, ergothérapie), du bénévolat social (services de transport, par ex.), et de laide aux réfugiés. À létranger, elle intervient en cas de catastrophe et réalise des programmes de coopération au développement.
La CRS est membre de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Elle entretient des relations privilégiées avec le CICR, et avec les pouvoirs publics, dont elle est lauxiliaire dans laccomplissement de tâches humanitaires.
R. R. Durand e. a., La Croix-Rouge en Suisse romande, Berne, 1992. P. Bender, La Croce Rossa in Ticino, Berne, 1996.
Site Internet : www.croixrouge.ch
Voir : Action humanitaire Asile (Politique d) Bénévolat Organisations non gouvernementales (ONG) Réfugié Soins et aide à domicile
Philippe Bender
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Curatelle
La curatelle est un régime de protection volontaire ou institué par l'État dont l'objectif est d'assister un individu pour des besoins déterminés et de manière provisoire. La curatelle peut revêtir plusieurs formes :
la curatelle de représentation (art. 392 CCS) qui vise notamment les cas d'empêchement d'une personne majeure (pour cause de maladie ou dabsence) ou de conflits d'intérêts entre le représentant légal et le représenté ;
la curatelle de gestion (art. 393 CCS) qui vise le cas d'une personne dont les biens ne sont pas ou ne sont qu'insuffisamment gérés ;
la curatelle mixte (art. 392 ch. 1, 393 ch. 2 CCS) qui combine les deux types de curatelle précités.
La curatelle, qui est une mesure de protection moins contraignante que la tutelle, n'entraîne pas pour la personne représentée une privation complète, mais une limitation de l'exercice de ses droits civils.
R. H. Deschenaux, P.-H. Steinauer, Personnes physiques et tutelle, 3e éd., Ed. Stämpfli, Berne, 1995. M. Stettler, Représentation et protection de ladulte, 4e éd., Éditions universitaires, Fribourg, 1997.
Voir : Autorités tutélaires Conseil légal Contrôle social Tutelle Tutelle (Droit de la)
Nicolas Queloz et Ariane Senn-Gromelle
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Cycle de vie
Lidée commune de cycle de vie fait de lexistence humaine un processus de maturation (puis dans certaines conceptions de décrépitude), constitué dune succession détapes (de stades, dâges de la vie ), réitérée de manière invariante au fil des générations. Historiens et anthropologues ont mis en évidence la grande diversité des conceptions et représentations de ces périodisations de lâge, ainsi que les fonctions variables qui leur sont assignées dans lorganisation de la société et dans la définition sociale de lidentité de ses membres.
Les biologistes et psychologues de lécole développementaliste (human development) ont repris cette notion et ont cherché à rendre compte du développement des facultés physiologiques et neurologiques de lorganisme, comme des différentes composantes (cognitives, affectives, etc.) de la personnalité et du comportement. La psychologie du développement sest longtemps focalisée sur lenfance (Piaget en est la figure de proue) pour, plus récemment, porter une attention croissante sur les âges plus avancés. Le développement de lintérêt pour lensemble du cycle de vie a conduit au développement dune nouvelle orientation théorique dite du life span. Dans cette dernière, lindividu se développe tout au long de son existence ; ce développement est à la fois multidimensionnel, au sens où il est constitué de plusieurs processus entrelacés, et multidirectionnel, certaines capacités pouvant croître jusquà un âge avancé alors que dautres peuvent décliner de manière beaucoup plus précoce, gains et pertes se rééquilibrant de manière continue ; de plus, il existe une grande plasticité intra-individuelle, ce qui implique dimportantes différences interindividuelles dans les trajectoires de vie, ces dernières étant enchâssées dans un contexte historique, social et culturel.
Sociologues et démographes ont cherché pour leur part à analyser le parcours de vie (Life Course, Lebenslauf) en tant quinstitution sociale, cest-à-dire comme un ensemble de régulations ordonnant la vie humaine dans son extension temporelle. Le mouvement des individus au long de leur existence est régulé dune part par une organisation séquentielle de positions sociales et de strates dâge, dautre part par une structuration des perspectives individuelles de mouvements au long de la vie, ce script (les contraintes, opportunités, significations structurellement définies) étant négocié par les individus en fonction des ressources dont ils disposent et des schémas dinterprétation cognitifs et symboliques dont ils sont porteurs. Au cours de la période récente, parcours scolaires, modalités du passage de lécole à lentreprise, formes de mobilité professionnelle et de transition vers la retraite, types de carrières familiales, pour ne citer que ces aspects, ont été profondément transformés sous leffet des mutations du système de production économique, du modèle culturel, des manières dêtre reliés à autrui.
Ces différents apports confluent au sein du paradigme du parcours de vie en tant quapproche multidisciplinaire de létude de la vie humaine.
R. C. Attias, C. Donfut, Générations et âges de la vie, PUF, Paris, 1987. M. Kohli, Die Institutionalisierung des Lebenslaufs. Historische Befunde und theoretische Argumente , in : Kölner Zeitschrift für Soziologie und Sozialpsychologie, No 37 (1), 1985, pp. 1-29. C. Lalive dÉpinay, La construction sociale des parcours de vie et de la vieillesse en Suisse au cours du XXe siècle , in : G. Heller (Éd.), Le poids des ans. Une histoire de la vieillesse en Suisse romande, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1994, pp. 127-150.
Voir : Gérontologie INAG (Institut Universitaire Âges et Générations) Jeunes vieux Jeunesse Petite enfance Pyramide des âges Quatrième génération Retraite (Âge de la) Société postindustrielle Thèse de lambivalence des relations Vieillesse Vieillissement de la population
Jean-François Bickel
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Décentralisation/intégration
Après une longue période marquée par la centralisation de la gestion, mais aussi par la prolifération des services, de plus en plus spécialisés, on voit sesquisser des démarches qui sont animées par un souci de décentralisation et dintégration des diverses prestations offertes aux usagers.
Lintention est daméliorer la qualité des prestations, de les rendre plus accessibles et, quelquefois, de favoriser la participation du plus grand nombre à la gestion de laction sanitaire et sociale.
Décentraliser, cest lutter contre les effets bureaucratiques et favoriser ladéquation des services offerts aux besoins réels des populations-cibles ; cest aussi réduire les effets négatifs de lhospitalocentrisme et de linstitutionnalisation générale trop souvent inutile, voire dommageable, des demandeurs de soins. La légitimité de telles démarches est de moins en moins discutée, ce qui nentraîne pas automatiquement une accélération de la mise en uvre.
En revanche, lintégration veut être une réponse à latomisation des services dont lusager est le premier à pâtir. Elle vise à coordonner les pratiques des professionnels socio-sanitaires et les pratiques politico-administrative. Elle implique une communication ouverte entre des réseaux dinformation et daction qui ne fonctionnent pas nécessairement selon la même logique ; elle suppose la gestion des inégalités et des asymétries tant au niveau des connaissances que du pouvoir. Les difficultés à surmonter sont multiples, dautant plus quelles ne sont pas toujours prévisibles. Beaucoup surviennent dans le feu de laction . En outre, le rapport avec le milieu social est rendu beaucoup plus étroit et les influences réciproques sexercent et deviennent partie intégrante de lorganisation quotidienne des prestations de services.
Tout cela exige que de véritables modèles dintégration soient conçus, explicités, expérimentés, qui permettent une optimisation des rapports entre les services intégrés et leur champ daction. Il convient encore de définir des méthodes qui rendent possible une souple redéfinition des priorités pour quun véritable accueil puisse être fait aux besoins dont on aura permis, voire suscité lexpression. Cette souplesse nest pas évidente ni aisée à mettre en place ; elle est tributaire des rythmes politico-administratifs ; on devine quils sont appelés à saccélérer sous peine dentraîner des blocages vite démobilisateurs.
De telles initiatives appellent généralement une vigoureuse mise en cause de la division du travail établie ; ce qui nimplique évidemment pas une négation des compétences, des rôles, et des objectifs de carrière. Ce sont peut-être les formes de direction qui sont appelées à être le plus significativement transformées.
R. D. Clerc, e. a., La crise, Syros, Paris, 1983. A. Gorz, Adieux au prolétariat, Galilée, Paris, 1980.
Voir : Division du travail (Mécanismes de la) Marketing social Réseau de soin Réseau de soin (Organisation du)
jpf
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Décision administrative
Acte juridique unilatéral par lequel une autorité administrative ou une institution privée délégataire de la puissance publique (p. ex. une caisse-maladie ou une caisse dassurance-chômage dun syndicat) prend une mesure, fondée sur la loi, ayant pour objet de régler un rapport de droit dans un cas despèce (p. ex. taxation fiscale, permis de bâtir, octroi ou refus de prestations dune assurance sociale). En règle ordinaire, elle revêt la forme écrite et comporte le mot décision ou le verbe décider . Elle doit être motivée de manière compréhensible et signée. Le destinataire de la décision peut, selon les cas, élever une réclamation ou former une opposition auprès de lauteur de la décision, ou interjeter un recours devant lautorité compétente et dans le délai prévu par la loi. Une décision entrée en force peut, à certaines conditions, être lobjet dune reconsidération ou dune révision.
R. B. Knapp, Précis de droit administratif, 4e éd., 1991, pp. 214 ss. P. Moor, Droit administratif, vol. II, 1991, pp. 103 ss.
Voir : Recours (en assurances sociales)
Raymond Spira
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Déclaration de Caracas
Cette déclaration a été adoptée à Caracas le 14 novembre 1990 lors de la Conférence régionale pour la restructuration des soins psychiatriques en Amérique Latine, sous légide de lOrganisation Panaméricaine de la Santé / Bureau régional de lOrganisation Mondiale de la Santé pour les Amériques. La déclaration reconnaît que la restructuration des soins psychiatriques basée sur les principes de Soins Primaires de Santé et dans le cadre du modèle des Systèmes de Santé Locaux, permet la promotion de modèles alternatifs de services basés sur la communauté et intégrés dans les réseaux social et sanitaire. Le processus de restructuration implique une révision critique du rôle dominant et central joué jusqualors par les hôpitaux psychiatriques. De plus, les ressources, les soins et les traitements disponibles doivent :
assurer la dignité personnelle, les droits de lhomme et les droits civils des patients ;
être fondés sur des critères rationnels et adéquats du point de vue technique ;
assurer le maintien des patients dans la communauté.
Les législations nationales doivent être révisées, si nécessaire, pour :
assurer la protection des droits de lhomme et des droits civils des patients avec troubles mentaux ;
garantir que lorganisation des services assure lapplication de ces droits.
La formation en santé mentale et en psychiatrie doit utiliser un modèle de services basé sur les centres communautaires de santé et encourager les admissions psychiatriques dans les hôpitaux de soins généraux. Les participants à la conférence sengageaient à défendre et à développer des programmes communautaires pour promouvoir les restructurations souhaitées et à contrôler et à défendre les droits de lhomme pour les patients avec troubles mentaux selon la législation nationale et selon les accords internationaux. Pour atteindre ces objectifs, les signataires de la déclaration ont fait appel aux Ministres de la Santé et de la Justice, aux Parlements, aux Assurances Sociales et aux autres institutions responsables de soins, aux organisations professionnelles, aux associations de consommateurs, aux universités et aux services denseignement, ainsi quaux médias, pour que tous soutiennent la restructuration des soins en psychiatrie, afin dassurer le succès de son développement au bénéfice de la population et des régions.
R. World Health Organization, Guidelines for the promotion of human right of persons with mental disorders, WHO/MNH/MND/95.4, Geneva, 1996.
Voir : Déclaration sur les droits des personnes avec retard mental Déclaration universelle des droits de lhomme Réseau de soins (Organisation du)
Armin von Gunten
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Déclaration de Hawaii II
Déclaration adoptée en 1992 par lAssemblée Générale de lAssociation Mondiale de Psychiatrie. Elle consiste en une liste de 10 orientations pour promouvoir létroite adhésion des psychiatres à un niveau éthique élevé et à prévenir une mauvaise utilisation des concepts, des connaissances et des techniques de la psychiatrie. Selon la déclaration, le but de la psychiatrie est de traiter les maladies mentales et de promouvoir la santé mentale. Le psychiatre doit ainsi servir au mieux les intérêts du patient et être aussi concerné par la bonne et juste allocation des ressources. Pour que ces objectifs soient atteints, il faut développer des recherches suivies et éduquer de façon permanente le personnel du domaine de la santé, les patients et le public. Chaque psychiatre doit offrir au patient la meilleure thérapie disponible selon ses connaissances et ceci avec la sollicitude et le respect dû à la dignité de tous les êtres humains. Le psychiatre aspire à une relation thérapeutique fondée sur laccord mutuel. Quand ceci nest pas possible, un contact doit être établi avec un proche du patient. La nature du trouble mental, les procédures thérapeutiques proposées (ainsi que les alternatives) et si possible les résultats attendus doivent être expliqués au patient par le psychiatre. Aucune procédure ne devait être réalisée et aucun traitement administré contre lavis libre du patient, sauf sil nest pas capable de juger ce qui est de son propre intérêt. Aussitôt que les conditions pour imposer au patient un traitement ne sont plus réunies, le psychiatre doit libérer le patient de la nature imposée du traitement : si un traitement ultérieur est encore nécessaire, il doit obtenir laccord du patient. Les dispositions pour faire appel contre un traitement imposé doivent être communiqueées au patient par le psychiatre. Celui-ci ne doit jamais utiliser son pouvoir professionnel pour violer la dignité des droits de lhomme dun individu ou d'un groupe. Il ne doit pas permettre que ses souhaits personnels, sentiments, préjugés ou croyances interfèrent avec le traitement. Toute information fournie par le patient doit rester confidentielle sauf si le médecin est relevé de cette obligation par le patient lui même ou pour prévenir une atteinte sérieuse de la sécurité du patient ou dautrui : dans ce cas, le patient doit être informé par le psychiatre de la rupture du secret professionnel. La participation des patients est nécessaire pour lenseignement et la recherche : le consentement éclairé doit être obtenu avant toute démarche. Enfin, le psychiatre doit arrêter tout traitement, enseignement ou recherche qui ne respecte pas les principes de la Déclaration.
R. World Health Organization, Guidelines for the promotion of human right of persons with mental disorders, WHO/MNH/MND/95.4, Geneva, 1996.
Voir : Déclaration sur les droits des personnes avec retard mental Ethique Médecine sociale et préventive Secret médical
José Manoel Bertolote
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Déclaration de Philadelphie
La Déclaration concernant les buts et objectifs de lOrganisation internationale du travail , adoptée le 10 mai 1944 à Philadelphie par la Conférence internationale du travail, est la première déclaration internationale des droits proclamée par une autorité internationale. Elle se place sous langle du nouveau concept de la sécurité sociale et assure la protection de lOIT non plus aux seuls travailleurs, mais à tous ceux qui en ont besoin. Elle a été intégrée en 1946 à la constitution de lOIT.
R. N. Valticos, Droit international du travail, 2e éd., Dalloz, Paris, 1983.
Voir : Conférence internationale du travail Organisation internationale du travail (OIT) Sécurité sociale
Alexandre Berenstein
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Déclaration sur les droits des personnes avec désavantages
Déclaration en 13 points proclamée par la Résolution 3447 (XXX) du 9 décembre 1975 de lAssemblée Générale de lOrganisation Mondiale de la Santé. La déclaration appelle à une action de niveau national et international pour assurer quelle soit utilisée comme un document de référence pour la protection de droits des personnes avec désavantages. Elle définit ce quest une personne avec un désavantage et affirme le droit de ces personnes de jouir de tous les droits proclamés par la Déclaration. Le respect est dû à ces personnes en fonction de leur condition humaine ; leurs droits civils et politiques doivent être assurés. Elles doivent pouvoir bénéficier de toutes les mesures susceptibles de les rendre le plus indépendantes possible. Plus particulièrement, est affirmé le droit de ces personnes à avoir accès à un traitement médical, psychologique et fonctionnel, à une réadaptation médicale et sociale, à une réorientation professionnelle ainsi quà tout autre type de service capable de contribuer au développement maximal de leurs capacités et ressources, renforçant ainsi le processus de leur intégration ou réintégration sociale. Le droit à une sécurité économique et sociale ainsi quà un niveau de vie décent est affirmé. Est également reconnu le droit de ces personnes de vivre avec leur famille et de participer à toutes les activités sociales, créatives et de loisir. Les personnes souffrant dun désavantage doivent être protégées contre toute forme dexploitation, discrimination, abus ou dégradation. Ces personnes doivent pouvoir avoir laccès à une aide légale qualifiée pour assurer leur protection personnelle et celle de leurs biens. Lorganisation en associations de personnes avec des désavantages est encouragée. Elles doivent être complètement informées, ainsi que leurs familles et les communautés, par tous les moyens appropriés, des droits mentionnés par la Déclaration.
R. World Health Organization, Guidelines for the promotion of human right of persons with mental disorders, WHO/MNH/MND/95.4, Geneva, 1996.
Voir : Handicap Organisation mondiale de la santé (OMS)
Carlos Augusto de Mendonça Lima
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Déclaration sur les droits des personnes avec retard mental
Déclaration en 7 points proclamée par la Résolution 2856 (XXVI) du 20 décembre 1971 de lAssemblée Générale de lOrganisation Mondiale de la Santé. La déclaration appelle à une action à niveau national et international pour assurer quelle soit utilisée comme un document de référence pour la protection de droits des personnes avec un retard mental. La déclaration reconnaît que les personnes avec un retard mental ont les mêmes droits que tous les autres personnes. Ces personnes ont droit à des soins médicaux adéquats, une éducation, une formation, une réadaptation et un accompagnement pour développer au maximum leurs capacités et leurs ressources. Elles ont droit à une sécurité économique et à un niveau de vie décent. Les personnes affectées par un retard mental ont le droit dexercer une activité de travail productive ou de sengager dans toute activité selon leurs capacités. Dans la mesure du possible elles doivent pouvoir vivre au sein de leur famille et participer à différentes formes de vie communautaire. Les proches doivent être soutenus. Si des soins au sein dune institution sont nécessaires, ils devraient être dispensées dans des conditions les plus proches de la vie normale. Ces personnes doivent pouvoir bénéficier dun représentant pour assurer leur bien être et leurs intérêts. Les personnes souffrant dun retard mental doivent être protégées contre toute forme dexploitation, discrimination, abus ou traitement dégradant. En cas de poursuite judiciaire, toute personne avec un retard mental a droit à une reconnaissance de son degré de responsabilité mentale. Si une personne avec un retard mental est incapable dexercer tous ses droits à cause de la sévérité de son désavantage ou quil devienne nécessaire de limiter ou refuser certains de ces droits, la procédure adoptée pour cela doit contenir des garanties légales contre toute forme dabus. Cette procédure doit être basée sur une évaluation des capacités sociales de la personne avec un retard mental, faite par des experts qualifiés. Les décisions prises doivent être régulièrement révisées, et il doit être possible à lintéressé de faire recours auprès dinstances supérieures.
R. World Health Organization, Guidelines for the promotion of human right of persons with mental disorders, WHO/MNH/MND/95.4, Geneva, 1996.
Voir : Déclaration de Caracas Déclaration de Hawaii II Organisation mondiale de la santé (OMS)
Michel Gaillard
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Déclaration universelle des droits de lhomme
La Charte des Nations Unies, adoptée en 1945 à San Francisco, a institué une Commission des droits de lhomme, dont la première tâche a été délaborer une déclaration universelle des droits de lhomme. Son projet a été soumis à lAssemblée générale, qui a adopté le texte de la déclaration le 10 décembre 1948.
La Déclaration nest pas un traité international, mais elle a été reconnue, à diverses reprises, comme ayant une valeur obligatoire.
Elle comporte des dispositions de caractères différents : les articles 1 à 21 proclament les droits civils et politiques, concrétisés par la suite par le Pacte relatif à ces droits ; les articles 22 à 27 proclament les droits économiques, sociaux et culturels, concrétisés par la suite par le Pacte relatif à ces derniers droits ; enfin, les articles 28 à 30 sont les articles finals.
R. K. Vasa, Les dimensions internationales des droits de lhomme, Paris, 1980.
Site Internet : www.un.org/french/aboutun/dudh.htm
Voir : Droit social Droits de lhomme (Convention européenne des) Droits de lhomme (Cour européenne des) Nations Unies (Instruments des)
Alexandre Berenstein
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Déficiences
Daprès lOrganisation Mondiale de la Santé, les déficiences désignent des problèmes dans les fonctions organiques ou des structures anatomiques, comme un écart ou une perte importante. Cest ainsi quune déficience peut être une anomalie, carence, perte ou autre écart important par rapport à une norme. Les déficiences ne sont pas équivalentes à la maladie de base, mais elles sont plutôt les manifestations de la maladie. Elles représentent des écarts par rapport à certaines normes généralement acceptées de létat biomédicale du corps et de ses fonctions. La définition de leurs composantes repose principalement sur lévaluation faite par des personnes qualifiées. Les déficiences peuvent avoir différentes évolutions : être temporaires ou permanentes ; progresser, régresser ou rester stables ; être intermittentes ou continues. Lamplitude de lécart par rapport à la norme peut être grand ou petit, et être variable dans le temps. Les déficiences sont indépendantes de létiologie et de la façon dont elles sont apparues. Toute déficience a nécessairement une cause, mais la cause en elle-même ne suffit pas forcément à lexpliquer. Lorsquune déficience se manifeste, il y a naturellement un dysfonctionnement des fonctions organiques, mais il peut être lié à diverses maladies, troubles ou états physiologiques. Elle peut faire partie intégrante dun état de santé donné, mais elle ne signifie pas nécessairement quil y ait présence dune maladie ou que lindividu doive être considéré comme malade. Les déficiences couvrent un champ plus vaste que les troubles ou les maladies (la perte dun membre est une déficience de la structure anatomique mais ce nest pas pour autant un trouble ou une maladie). Une déficience peut en entraîner dautres : la perte de la force musculaire peut limiter la mobilité, les altérations de la perception peuvent découler des troubles cognitifs.
R. World Health Organization, International Classification of Impairments, Activities, and Participation, WHO/MSA/MNH/EAC/97.2, Geneva, 1997.
Carlos Augusto de Mendonça Lima
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Délais cadre àð Chômage
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Délinquance
La délinquance appartient à l ensemble des déviances. Toutes deux sont définies par rapport à des normes sociales, la délinquance comprenant spécifiquement les infractions à des normes juridiques, à dominante pénale.
Quantitativement, la délinquance ou criminalité est lensemble des délits et des crimes commis dans une société donnée. Il faut alors au moins distinguer, parce que les contours en sont différents :
lensemble des infractions commises ou délinquance réelle,
lensemble des infractions non enregistrées ou délinquance cachée,
lensemble des infractions connues ou délinquance apparente,
lensemble des infractions condamnées ou délinquance sanctionnée.
Outre les statistiques officielles, les sources de connaissance de la délinquance sont les sondages (notamment de délinquance auto-révélée et de victimisation). Il a ainsi été estimé quun tiers à 50 % seulement de la délinquance réelle serait connue de la police et 5 à 25 % sanctionnée par les tribunaux. Ces proportions peuvent varier fortement selon les types dinfractions (homicides, agressions sexuelles, trafic de stupéfiants, etc.).
Qualitativement, la délinquance peut être comprise (perspective interactionniste) comme un ensemble de confrontations sociales complexes mettant aux prises : des acteurs qui édictent des normes juridiques (instances de définition et groupes de pression), des acteurs qui les transgressent (enregistrés comme délinquants) et des acteurs qui les poursuivent et réagissent à ces transgressions de façon informelle (victimes, témoins, voisinage) et formelle (système pénal). Dans ce processus, les médias, les préjugés et les stéréotypes, les craintes et les sentiments dinsécurité, jouent un rôle important (représentations et amplification de la délinquance).
Enfin, les typologies de la délinquance sont variées, notamment :
dans une perspective évolutive : délinquance occasionnelle, de transition, de carrière ;
selon les cibles visées : délinquance de profit, acquisitive (vols) et économique (délits daffaires ou des cols blancs) ; délinquance dintimidation et de violence contre les personnes ; délinquance hédoniste (jeux, drogues, sexe) ;
selon son degré dorganisation : délinquance organisée, par opposition à non professionnelle, non systématique, etc.
R. S. Bauhofer, N. Queloz, E. Wyss (Éds), Wirtschaftskriminalität, Criminalité économique, Rüegger, Zurich, 1999. J.M. Bessette (Éd.), Crimes et cultures, LHarmattan, Paris, 1999. M. Cusson, Criminologie actuelle, PUF, Paris, 1998. C. Debuyst, F. Digneffe, A. Pires, Histoire des savoirs sur le crime et la peine, De Boeck, Bruxelles, Vol. 1, 1995, Vol. 2, 1998. M. Killias, Précis de criminologie, Stämpfli, Berne, 1991. J. Proux, M. Cusson, M. Ouimet (Éds), Les violences criminelles, Presses de lUniversité Laval, Ste-Foy, 1999.
Voir : Contrôle social Délinquance juvénile Déviance Étiquetage (Théorie de l) Exclusion (Office fédéral de la justice) Office fédéral de la police (OFP) Prison (Privation de liberté) Travail social Victimes dinfractions (Loi fédérale sur laide aux) Violence
Nicolas Queloz
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Délinquance juvénile
Délinquance commise par des enfants (en Suisse : dès lâge de 7 ans révolus et jusquà 14 ans) et des adolescents (15 ans révolus à moins de 18 ans révolus, seuil de la majorité pénale). Les délits commis par les mineurs sont traités par une juridiction spécialisée, la justice des mineurs.
Outre une grande part dactes dinsouciance (sans mobile ni explication spécifiques), les comportements délictueux commis par des jeunes sont de trois types :
initiatiques : formes généralement transitoires de délinquance liées à l'immaturité et à la dépendance des jeunes qui sont destinées à tester les limites de la légalité, de lautorité et du monde adulte,
pathologiques : formes de délinquances associées à des troubles précoces de la personnalité,
d'exclusion : formes de délinquance apparues avec léchec scolaire, le chômage de longue durée et la constitution de quartiers de relégation, ce sont des réactions à la précarité chronique.
Les condamnations de jeunes en Suisse concernent principalement des infractions aux règles de la circulation routière, des infractions contre le patrimoine et des délits liés aux drogues. Les condamnations pour actes de violence, bien qu'en augmentation, sont beaucoup moins fréquentes.
R. H. Lagrange, La délinquance des mineurs et les violences , in : Regards sur l'actualité, No 243, 1998. M. LeBlanc, Intervenir autrement : un modèle différentiel pour les adolescents en difficulté, PUM, Montréal, 1998. L. Mucchielli, Quand la jeunesse fait peur , in : Sciences Humaines, No 116, 2001. N. Queloz, Lédifice de la nouvelle justice pénale pour les mineurs construit par les Nations Unies : ses implications, pour la Suisse en particulier , in : P. Jaffé (Ed.), Challenging Mentalities, Déifer les mentalités, Gent, Childrens Rights Centre, 1998, pp. 293-307. D. Salas, La délinquance des mineurs, La Documentation Française, Problèmes politiques et sociaux No 812, Paris, 1998.
Voir : Délinquance Exclusion Jeunes socialement vulnérabelesés Jeunesse Mineurs (Droit pénal des) Violence
Dominique Gros et Nicolas Queloz
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Démantèlement social
On parle de démantèlement social pour évoquer des stratégies politiques globales visant à réduire significativement le champ daction et les ressources de lÉtat social. De telles démarches ont été entreprises dans divers pays tels que le Royaume-Uni et les États-Unis. De manière plus rampante et plus discrète, des tendances analogues ont vu le jour dans certains pays dont la Suisse.
Voir : Ciblée (Politique) Insécurité sociale Néo-libéralisme Précarisation (Mécanismes de la)
jpf
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Démocratie (et politique sociale)
Les institutions de démocratie directe telles quelles sont organisées en Suisse expliquent pour une bonne part les caractéristiques de la politique sociale qui y est pratiquée. Nous pensons à linitiative populaire fédérale et au référendum. La première est la faculté accordée à 100 000 citoyens de demander une modification de la Constitution fédérale. En rédigeant une proposition précise, les signataires contraignent les autorités à faire voter le peuple et les cantons.
Le référendum législatif permet à 50 000 citoyens de demander quune loi fédérale (ou un arrêté fédéral de portée générale) votée par le parlement soit soumis au vote du peuple. Linitiative na guère deffet direct ; aucune initiative concernant la sécurité sociale na été acceptée par le peuple et les cantons. En revanche, elle permet de faire pression, dorienter le législateur, de susciter des mesures. Le référendum fonctionne dune manière plus complexe. Il permet bien sûr de refuser des lois votées par le Parlement. En outre, la seule menace de lancement dun référendum constitue une forte pression sur les autorités chargées de préparer les projets. Elle pousse à ladoption de compromis très substantiels quand elle ne légitime pas des temporisations qui peuvent être très longues.
Lexistence du référendum rend difficile la mise sur pied dun système global dassurances sociales (la même remarque vaut dailleurs pour les autres domaines du droit). En effet, sur une question de principe, simple, les opposants votent généralement non pour la même raison. Dès quil sagit dun système plus complexe, impliquant un nombre de choix plus grand, les raisons de voter non augmentent. Il se crée alors ces fameux cartels de non composés de groupes disparates, refusant la loi pour des raisons différentes, mais dont le cumul constitue une majorité. Ajoutons à cela, souvent, lalliance de fait dune droite conservatrice qui trouve que lÉtat va trop loin et dune extrême-gauche qui lestime trop timide (ce qui sest passé en 1900 pour la loi sur lassurance-maladie et accidents et, en 1931, pour lassurance-vieillesse et survivants), et lon mesurera mieux la quasi-impossibilité de la réalisation dun système plus cohérent de sécurité sociale.
R. P. Bois, Spécificités de la politique sociale en Suisse , in : P. de Laubier et J.-P. Fragnière, Droit et politique sociale, Delta, Vevey, 1980.
Voir : Assurance-maladie et lassurance-accidents (Article constitutionnel sur l) Initiative constitutionnelle Participation Référendum Sécurité sociale
jpf
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Démographie
La démographie, ou science de la population, peut se définir selon deux approches complémentaires. Au sens strict, elle procède à une analyse quantitative des populations humaines. Comptabilité dhommes, elle enregistre leur nombre et ses variations, mesure les phénomènes démographiques vécus (fécondité, vie de couple, cycle de vie, migration, reproduction, mortalité
), développe les méthodes, concepts et modèles adéquats.
Au sens large, la démographie, à linstar de toute science, ne se contente pas de mesurer les phénomènes. Elle tente de les comprendre, de les expliquer, den déterminer les causes et den évaluer les conséquences. Dans cette perspective, la dimension démographique traverse de nombreux champs de la vie économique et sociale : lemploi, la santé, les systèmes de retraite, la politique familiale, les relations intergénérationnelles, les migrations, les rapports Nord-Sud.
Science-carrefour par excellence, la démographie débouche alors sur linterdisciplinarité. Tout en sappuyant sur un socle solide de connaissances de base, elle offre des pistes de réflexion, déchange et daction utiles à la compréhension de nos sociétés et de leur évolution, notamment par les développements récents de la démographie sociale, de la démographie économique et de la démographie historique.
R. A. Sauvy, Eléments de démographie, PUF, Paris, 1981. R. Pressat, Lanalyse démographique, PUF, Paris, 1983. G. Tapinos, La démographie, Éd. de Fallois, Paris, 1996.
Voir : Cycle de vie Démographie (Laboratoire de) Espérance de vie Jeunesse Population Pyramide des âges Vieillissement de la population
Hermann-Michel Hagmann
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Démographie (Laboratoire de)
Le Laboratoire de démographie économique et sociale est une unité interdisciplinaire denseignement et de recherche créé en 1990 par lUniversité de Genève (Faculté SES) dans le but dorganiser des cycles de formation continue (par exemple Population, famille et société, migrations, cycles de vie et relations intergénérationnelles), de développer des recherches (Famille et fécondité, Échanges dans le réseau de parenté, Politiques de population
), doffrir un Espace-ressources (services à la cité) et un Centre suisse de référence Population et développement .
Site Internet ; www.unige.ch/ses/demog
Voir : Démographie Population
Hermann-Michel Hagmann
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Déontologie
Étymologiquement, le terme désigne tout discours se référant au devoir. En français, il peut être utilisé dans deux contextes différents. On parle généralement de déontologie dans le contexte de la morale professionnelle, en désignant ainsi les devoirs spécifiques, et même codifiés, dune profession précise (par ex. : déontologie médicale). En deuxième acception, on introduit le terme comme caractéristique dune théorie éthique qui souligne le caractère absolu des normes morales (p. ex. : déontologisme kantien).
Lensemble des catalogues des devoirs professionnels est fort intéressant pour le chercheur en sciences sociales. Ils linforment en effet sur les attentes sociales émanant dune profession ainsi que sur limage quune profession se fait delle-même.
Pour léthique, au contraire, de tels catalogues ne peuvent pas prétendre avoir directement une force normative en soi, si leurs normes nont pas fait lobjet de réflexions de principe. Pour cette raison, les différents codes déontologiques professionnels ne peuvent pas avoir automatiquement force de loi.
R. Éthique, déontologie et droits de lhomme, La Documentation française, Paris, 1996.
Voir : Acharnement thérapeutique (Bioéthique) (Biotechnologie) Clonage Éthique sociale
Alberto Bondolfi
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Dépendance
Il existe différents comportements de consommation de substances psychoactives : lusage, labus, la dépendance. Ces trois catégories définissent chacune des manières de consommer distinctes, comportant des conséquences socio-sanitaires différenciées.
Dans le langage courant dépendance signifie lassujettissement à un produit ou à un comportement dont on ne peut plus se passer. La définition médicale sefforce à plus dobjectivité en particulier en développant un certain nombre doutils de diagnostic et en proposant des critères qui permettent à la fois de mettre en évidence le diagnostic de dépendance : DSMIV, ICD-10, et aussi denvisager sa sévérité : ASI (Addiction Severity Index).
La dépendance cest donc limpossibilité de sabstenir de consommer une substance. Elle se manifeste entre autres par lexistence dune tolérance : il faut pour obtenir leffet attendu dun produit en augmenter les doses et la survenue dun syndrome de sevrage, qui signifie que larrêt de la consommation induit chez le dépendant un état particulier : le manque. Cet état pousse lusager à vouloir y échapper par la reprise de la substance. Le manque se manifeste au travers dun certain nombre de signes qui sont à la fois dordre physique et psychologique.
Pendant longtemps, le concept de dépendance était limité à la consommation compulsive de substances psychoactives (alcool, médicaments, drogues illégales, tabac). Actuellement cette notion couvre un champ beaucoup plus vaste et prend en compte les addictions comportementales. On peut donc avoir développé une dépendance par rapport à une pratique : le jeu pathologique, les achats compulsifs, la sexualité, etc.
R. American Psychiatric Association, Diagnostic and Satistical Manuel of Mental Disorders DSM-IV World Health Organization Geneva, the ICD-10 Classification of Mental and Behavioural Disorders. L. OBrien, Asi addiction severity index, Mc Lellan. at, c. p et al, 1980.
Voir : Addiction Alcoolisme Prévention secondaire Prévention tertiaire Toxicomanies
Viviane Prats
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Dépenses de santé àð Coûts de la santé
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Déréglementation
Sous l impulsion des économistes néo-libéraux et, en particulier, de ceux de l école du Public Choice, plusieurs gouvernements ont réduit les réglementations auxquelles les entreprises sont soumises sur le marché (surtout depuis la fin des années 70). Ils justifient ces mesures par la nécessité den revenir à une véritable concurrence. Elle est censée mettre un terme à la complexité de la régulation administrative. En fait, en labsence de contrôle des règles du jeu, elle a souvent favorisé la fraude, encouragé la corruption et propagé linstabilité. Ce courant se développe en Suisse et sen prend de plus en plus ouvertement au secteur social.
Voir : Ciblée (Politique) Démantèlement social Emploi (Politique de l') Postfordisme Société postindustrielle
jpf
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Désaffiliation
Dans le cadre des débats sur la pauvreté et lexclusion, cette notion est proposée par le sociologue Robert Castel pour désigner le mode particulier de dissociation du lien social , la rupture du lien sociétal quont en commun les exclus, les pauvres. Au bout du processus, la précarité économique est devenue dénuement, la fragilité relationnelle isolement. [
] En schématisant : être dans la zone dintégration signifie que lon dispose des garanties dun travail permanent et que lon peut mobiliser des supports relationnels solides ; la zone de vulnérabilité associe précarité du travail et fragilité relationnelle ; la zone de désaffiliation conjugue absence de travail et isolement social.
R. R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Fayard, Paris, 1995. M.-H. Soulet (Dir.), De la non-intégration : essais de définitions théoriques dun problème social contemporain, Éditions universitaires, Fribourg, 1994.
Voir : Cohésion sociale Disqualification sociale Exclusion Isolement Pauvreté Socialisation
jpf
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Désendettement
On peut estimer à 30 % la population touchée par lendettement. Face à ce problème de société, les moyens de lutte sont peu importants, mais ils existent. La démarche de désendettement nécessite de la conviction et de la persévérance et un minimum dargent. Cinq moyens sont à disposition :
1. Échelonnement des paiements (remboursement des dettes par acompte).
2. Gestion des dettes : appuis à la gestion dun budget réduit au minimum vital de loffice des poursuites.
3. Rachat des dettes (concordat extra-judiciaire) : les anciennes dettes peuvent être rachetées au créancier à 30 % de leur valeur initiale.
4. Procédure de règlement à lamiable : art. 333 à 336 LP. Même procédure que le rachat des dettes mais avec laide dun commissaire nommé par le Président du tribunal de première instance.
5. Une faillite privée peut être prononcée après une déclaration dinsolvabilité (art. 191 LP.) communiquée par lenvoi dune lettre au Président du tribunal de première instance.
R. P. Aubort, Les bénéfices de la dette, IDHEAP, Chavannes, 1992. J.-P. Tabin, Misère à crédit, La Passerelle, Lausanne, 1992.
Voir : Dettes Pauvreté Surendettement
Pierre Aubort
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Détection avancée (en politique de la recherche)
La détection avancée en politique de la recherche consiste à observer les développements intervenant dans la science, léconomie et la société en général. Elle porte non seulement sur les courants principaux généralement admis, mais aussi sur des mouvements marginaux porteurs davenir. Lobjectif est de discerner les avantages et les risques de certains développements autant que possible dès le moment où ils sopèrent, afin de pouvoir décider les mesures de politique scientifique correspondantes destinées à stimuler ou à limiter laccomplissement de ce développement.
La détection avancée procède de la conviction que la science est une condition indispensable à la construction de lavenir. Elle constitue une phase indispensable aux interventions de politique scientifique des pouvoirs publics, des hautes écoles et des institutions concernées par les problèmes de recherche. Elle contribue essentiellement au maintien et à lélargissement du champ daction de la politique de la recherche. La détection avancée doit en outre contribuer à raccourcir lintervalle entre la perception des problèmes et une intervention appropriée sous forme de mesures de politique de la recherche.
La détection avancée seffectue selon une double approche.
Lapproche par la voie des disciplines scientifiques consiste à analyser par discipline ou groupe de disciplines les tendances de lévolution sur le plan de la théorie et de la méthodologie. Les nouveaux besoins de recherche sont mis en évidence, ainsi que les potentialités de transfert entre recherche et pratique.
Lapproche par la voie des problèmes exogènes à la science est par définition pluri- et interdisciplinaire. Elle tend à identifier les possibilités et les risques probables dans les domaines de la technique, de la culture, de la politique, de léconomie, etc. Elle établit la manière selon laquelle la recherche peut contribuer à exploiter les ressources potentielles ou à réduire les problèmes.
Dans les deux cas, lhorizon de la réflexion et de lanalyse se situe à une quinzaine dannées.
Lélaboration des informations concernant la détection avancée seffectue selon des règles précises. Laccent est placé sur le nouveau et le non-conventionnel. Une grande attention est apportée au pluralisme des méthodes et des valeurs. Les sources dinformations sont multiples, classiques et non conventionnelles. Comme toute autre démarche prospective, elle ne prétend pas éviter de porter des jugements de valeur.
En politique sociale, certaines mesures produisent des effets immédiats. Très souvent, ceux-ci ne se manifestent que dans le long terme. Les omissions daujourdhui peuvent avoir de lourds effets demain. Dans ces conditions, létude de la politique sociale doit pouvoir sappuyer sur un effort résolu de détection avancée des problèmes sociaux.
R. K. Weber, Trendberichterstattung Sozialpolitik, Schweizerischer Wissenschaftsrat, Bern, 1985.
Voir : Centre détude de la politique sociale (CEPS) Recherche sociale
jpf
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Détenu àð Prison (Privation de liberté)
Dette alimentaire àð Assistance de la parenté (Devoir d')
Dettes àð Surendettement
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Deuxième génération
La notion de deuxième génération apparaît pour la première fois dans la littérature sociologique américaine aux alentours des années quarante. Elle désigne les enfants, nés aux États-Unis, de parents immigrés étrangers. Ces enfants bénéficient demblée de la nationalité américaine du fait de la législation sur la transmission de la nationalité qui privilégie le droit du sol. Actuellement, malgré la polysémie du terme, les politiques d'immigration réservent en général son usage à la désignation des enfants de travailleurs migrants qui sont nés ou ont grandi dans le pays de résidence et résident sur son sol.
Dans certains États dont le droit de la nationalité se fonde sur le jus sanguinis, ne sont inclus dans la catégorie des deuxième génération que les jeunes descendants dimmigrés demeurés étrangers. Cest le cas de la Suisse, où l'on parlera demblée de deuxième génération détrangers . Le terme fait son apparition dans le débat politique en 1980, avec un rapport rédigé par la Commission fédérale consultative pour le problème des étrangers (CFE) : Par deuxième génération d'étrangers, il faut entendre les enfants nés en Suisse de parents étrangers ayant immigré, de même que les enfants entrés en Suisse dans le cadre du regroupement familial, dans la mesure où ils ont accompli dans notre pays la plus grande partie de leur scolarité . La notion apparaîtra plus tard dans le discours officiel lorsque, en 1983, une loi visant à alléger la procédure de naturalisation pour les jeunes de la deuxième génération est soumise au référendum populaire; dans le texte explicatif qui accompagne la présentation du projet de loi aux Chambres, il est fait référence à la définition proposée par la CFE afin de délimiter le champ d'application de la loi. La question de la naturalisation facilité pour cette catégorie demeure pourtant toujours en suspens.
R. C. Bolzman, R. Fibbi, M. Vial, Adultes issus de la migration. Le processus d'insertion d'une génération à l'autre, Seismo, Zurich, 2002. P. Béday, C. Bolzman, On est né quelque part mais on peut vivre ailleurs. Familles, migrations, cultures, travail social, Les Éditions IES, Genève, 1997.
Voir : Immigration Intégration Multiculturalisme Interculturalité Naturalisation
Claudio Bolzman
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Développement durable
Aspect du développement économique et social qui tend à prendre une place majeure dans le débat public. La Commission mondiale sur lenvironnement et le développement le présente comme celui qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins . Depuis la conférence de Rio en 1992, il fait partie du credo de la Banque mondiale et de la CNUCED. Il apparaît dans le traité de Maastricht. Mais il semble que la distance soit encore grande entre le discours et la pratique. Au début du IIIe millénaire, le développement est ainsi devenu un enjeu éthique. Le Nord saura-t-il modifier son mode de vie, ses financements et ses technologies pour aider le Sud à sortir dun sous-développement durable et à créer une Terre qui préserve la vie de ses enfants ?
Voir : Banque mondiale (BIRD) Fonds monétaire international (FMI) Organisation des nations unies (ONU)
jpf
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Développement équilibré hommes-femmes
En matière de coopération au développement, l'égalité entre les femmes et les hommes est un objectif stratégique du développement durable centré sur la personne dans le respect des principes de gouvernance démocratique. Elle est une des condition de l'amélioration de l'efficacité de l'aide au développement.
Le développement équilibré hommes-femmes reconnaît que les hommes et les femmes assument ensemble la responsabilité de fixer des objectifs du changement social devant conduire au développement. Il implique que les visions, les intérêts et les demandes tant des hommes que des femmes soient pris en compte. Il nécessite une amélioration de la position sociale des femmes par le biais de leur participation active à tous les niveaux de décision, et un accès plus équitable des hommes et des femmes aux ressources disponibles et aux bénéfices du développement. Il suppose une répartition plus équitable du pouvoir.
A des degrés divers tous les programmes de coopération des pays membres de l'OCDE s'efforcent de promouvoir une telle approche. Le succès de stratégies basées sur ces orientations découle avant tout de la motivation propre des partenaires (ONG, société civile, individus) dans les pays concernés et de leur engagement.
Voir : Direction du développement et de la coopération Femmes (Émancipation des) Genre (Rapports sociaux de) OCDE
Jacques Martin
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Déviance
La déviance est un comportement qui implique la transgression de normes sociales ainsi que des sanctions. Ce comportement ne peut être défini par des propriétés qui lui seraient intrinsèques, mais bien à partir de la réaction sociale qui lui est associée. De ce point de vue, lanormalité dune conduite est le produit des institutions qui ont reçu mandat de la traiter, pas une attitude blâmable qui serait leffet de causes sociales répertoriées et mesurables (A. Ogien, p. 69). La déviance implique donc la dialectique entre lindividuel et le collectif, entre la normalité et lexceptionnel. Le respect de la norme et la sanction sont de nature transactionnelle et toute discussion sur la déviance implique nécessairement un débat à propos des conditions constitutives de lordre social. En effet, la réaction sociale au comportement déviant met en lumière les valeurs et les contraintes qui sont à la base de ladaptation conforme. Létude de la déviance sinterroge donc nécessairement sur le sens que les instances sanctionnantes donnent aux critères qui définissent le comportement conforme. Cela comporte également un questionnement sur les rapports entre autorité (légitimité) et pouvoir (légalité) dans la société. Ce questionnement permet entre autres de comprendre pourquoi il ny a pas de définition exhaustive de la déviance. Létude de la déviance est donc aussi celle des différentes logiques sociales sur lesquelles repose le lien social.
La déviance est un phénomène universel. Ce qui change dune époque à lautre, dune société à lautre ce sont : a) les comportements qualifiés déviants, b) les catégories de personnes considérées comme déviantes, c) les instances ayant la compétence de sanctionner les actes déviants, d) les types de réactions à la déviance, e) les justifications des sanctions appliquées à lacte déviant et f) les conséquences de ces réactions pour lacteur déviant et la société (Ch. S. Suchar). On comprend alors que la définition sociale de la déviance comporte un nombre très élevé dactes considérés comme tels.
La sociologie de la déviance nétudie pas seulement le comportement criminel et délinquant, mais aussi des phénomènes tels que le suicide, la consommation de drogue, lalcoolisme, le divorce, la marginalité sociale, etc. Elle est ainsi étroitement associée à létude des problèmes sociaux et sintéresse aux sous-cultures tout comme aux réponses que la société donne à la déviance. Deux paradigmes coexistent aujourdhui dans létude de la déviance. Le premier comprend les théories étiologiques qui conçoivent la déviance comme un phénomène intrinsèquement réel. Dans ce cas, le sociologue soccupe avant tout des causes qui expliquent le passage à lacte déviant. Le deuxième paradigme est de nature interactionniste. Ici, la déviance est conçue comme le produit de létiquetage des comportements, comme le résultat dune mise en ordre du monde. Mentionnons pour terminer les principales théories contemporaines de la déviance : 1. théorie de lanomie, 2. théorie de lassociation différentielle, 3. théorie de la sous-culture déviante, 4. théorie de létiquetage.
R. A. Ogien, Sociologie de la déviance, A. Colin, Paris, 1995. M. Xiberras, Les théories de lexclusion, Méridiens Klincksiek, Paris, 1994.
Voir : Contrôle social Délinquance Étiquetage (Théorie de l) Lien social Stigmatisation
Riccardo Lucchini
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Devoir àð Déontologie
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Diaconie
Le mot diaconie, transcription du grec diakonia (service) désigne surtout en protestantisme l ensemble des Suvres caritatives entreprises dans le rayonnement de l Évangile, y compris les interventions en faveur d une réforme des structures sociales génératrices dinjustice.
Le temps est révolu en Occident où la quasi-totalité de laction sociale était assumée par lÉglise (écoles, hôpitaux, assistance, etc.). LÉtat et des institutions sans connotation religieuse ont pris le relais dans la plupart des cas et, généralement, les Églises ne leur contestent pas la fin de leur monopole. Reste toutefois lexigence spirituelle qui motive les croyants pour le service, reste aussi le mode propre de la présence chrétienne auprès des faibles et des démunis. Le cas échéant, cette présence se manifestera dans tel secteur échappant au réseau de laide sociale générale (p. ex. la relation daide) ; la plupart du temps cependant, cest par loffre loyale dune collaboration à luvre commune que la mission diaconale de lÉglise se poursuivra. Variable selon les lieux et le statut de lÉglise dans la société, cette participation à leffort de tous aura pour caractéristique lengagement communautaire des chrétiens.
La responsabilité institutionnelle des Églises sexerce à divers niveaux : la diaconie paroissiale veille à lentraide fraternelle tant individuelle que catégorielle (p. ex. les paroissiens âgés) ; elle fournit souvent un appui apprécié pour les démarches de type social. La diaconie dinstitution garde encore sa raison dêtre dans certains établissements relevant directement de lÉglise : cliniques, homes pour vieillards, établissements médico-pédagogiques, formations aux carrières sociales. La coordination de leffort diaconal sur le plan régional est assurée, notamment en Suisse romande, par les Centres sociaux protestants dotés dun personnel spécialisé et largement ouverts à la population. Enfin, certaines aumôneries spécialisées ont une dimension diaconale spécifique (visites aux malades, accompagnement des personnes en fin de vie).
Ministres consacrés par lÉglise, les diacres (hommes et femmes) sont voués à lanimation du service des chrétiens. Pour leurs parts, les diaconesses groupées en communautés sont également engagées dans la diaconie de lÉglise parmi ses membres et dans la société.
R. C. Bridel, LÉglise justifiée par ses uvres. Une diaconie pour notre temps, Fontaines (Ne), 1989. P. Pilly e. a., De geste et de parole : 20 ans de ministère diaconal dans les Églises réformées de Suisse romande, Labor et Fides, Genève, 1987. D. Pache, Trente ans au service des uns et des autres. CSP vaudois, La Passerelle, Lausanne, 1991.
Voir : Caritas Suisse Centres sociaux protestants (CSP) Charité Entraide
Claude Bridel
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Direction du développement et de la coopération (DDC)
La Direction du développement et de la coopération (DDC) fait partie du Département fédéral des affaires étrangères. Il s'agit de l'une des deux agences gouvernementales suisses dont la mission est définie par la Loi fédérale sur la coopération au développement et l'aide humanitaire internationales du 19 mars 1976 et l'Arrêté fédéral du 24 mars 1995 sur la coopération avec les États d'Europe de l'Est. L'autre est le Seco (Secrétariat d'État à l'économie du Département fédéral de l'économie). La coopération internationale et l'aide humanitaire de la Confédération sont des instruments de la politique extérieure de la Suisse. Par souci d'efficacité et pour assurer le meilleur rayonnement possible, la DDC concentre son travail de développement à long terme sur un nombre limité de pays et de secteurs d'activités. L'aide humanitaire et l'aide en cas de catastrophe sont en revanche mises en uvre dans le monde entier, là où la situation l'exige.
Site Internet : 194.230.65.134/dezaweb2/home. asp
Voir : Développement durable Développement équilibré hommes-femmes
Jacques Martin
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Directives anticipées
Les directives anticipées sont des dispositions écrites prises par une personne en prévision de futures décisions de soins, au cas où elle perdrait sa capacité de discernement. Elles permettent à la personne soit dexprimer sa volonté sur les soins quelle aimerait recevoir ou non dans certaines hypothèses (exemple : refus de lacharnement thérapeutique exprimé dans un testament de vie ou testament biologique, qui nest quune forme particulière de directive anticipée), soit de désigner un tiers comme personne de confiance autorisée à prendre les décisions de soins.
La validité des directives anticipées est consacrée dans plusieurs législations sanitaires cantonales récentes, surtout en Suisse romande (notamment dans les cantons de NE, FR, GE, VD et VS). La solution sera probablement reprise au niveau fédéral dans la réforme en cours du droit de la tutelle.
R. O. Babaïantz, Les directives anticipées en matière de soins médicaux et la représentation thérapeutique privée, Cahier No 6 de lInstitut de droit de la santé, Neuchâtel, 1998. O. Guillod, P. Meier, Représentation privée, mesures tutélaires et soins médicaux , in : Famille et droit, Mélanges Schnyder, Fribourg, 1995, pp. 325 ss.
Voir : Acharnement thérapeutique Euthanasie Information au patient Tutelle (Droit de la)
Olivier Guillod
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Disqualification (dans laction sociale)
Dans les pays industrialisés, le développement du secteur des services sest accompagné dune vaste production de savoirs scientifiques sur les diverses dimensions de la vie quotidienne et les problèmes qui peuvent y apparaître. Si nous prenons lexemple du travail social, nous observons quil tend à se considérer comme un champ dans lequel le savoir sur la vie quotidienne est produit méthodiquement et systématiquement et puis diffusé et mis en uvre dans des systèmes daction déterminés. En élaborant ces savoirs et ce savoir-faire, le travail social prétend contribuer au renforcement de lautonomie des usagers. Cependant, dans le cadre de sa socialisation, dans son milieu culturel, sa famille et son entourage, chaque individu acquiert des savoirs qui lui permettent de maîtriser la gestion de sa vie quotidienne ; ceux-ci sont, en outre, souvent transmis de génération en génération.
Or, de plus en plus, dans la réalité, ces deux formes de savoirs, les savoirs scientifiques et le sens commun, entrent en concurrence pour expliquer les situations de la vie concrète et les problèmes qui peuvent y apparaître. De fait, dans les sociétés industrielles du monde occidental, la connaissance scientifique a pu briguer et conquérir une suprématie par rapport à dautres chemins de la connaissance ; elle légitime cette prétention, entre autres, par le fait quelle sappuie sur des procédures méthodiques, systématiques et reproductibles, celles-ci étant indépendantes des circonstances de temps, de lieu et de personnes et, par conséquent, susceptibles de conduire à la production dun savoir universel.
La croissante valorisation sociale de ce type de connaissances a eu pour conséquence un dépérissement des autres formes de connaissances. Cela signifie concrètement que lindividu, ou les petites unités sociales telles que la famille, sont peu à peu dépossédés du savoir nécessaire pour affronter la vie quotidienne. Que faire lorsquun membre de la famille est malade ? Que faire lorsque lon est confronté à des difficultés financières ? Ces multiples savoirs distribués en professions dont la simple nomenclature échappe à la plupart des usagers peuvent engendrer une dépendance tout aussi inquiétante que coûteuse.
R. J.-P. Fragnière, M. Vuille, Assister, éduquer et soigner, Réalités sociales, Lausanne, 1982.
Voir : Centre détude de la politique sociale (CEPS) Certificat de perfectionnement en politique sociale
jpf
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Disqualification sociale
Le concept de disqualification sociale, récemment venu sur la scène scientifique, connaît un engouement important lié à la résurgence de la question de lexclusion. Il est en fort voisinage de notions comme celle de désinsertion sociale insistant davantage sur des phénomènes perçus et vécus individuellement, de celle de relégation sociale mettant laccent sur la stigmatisation collective ainsi que de celle, plus ancienne, de déclassement social visant, elle, à rendre compte des effets de mécanismes sociaux globaux.
La disqualification sociale, dans une perspective danalyse des modes de gestion de léchec social, sattache au discrédit porté sur ceux qui ne participent pas pleinement à la vie économique et sociale. Elle tend à qualifier un processus à larticulation déléments objectifs et déléments subjectifs. Elle met au centre le statut occupé et sa position dans la hiérarchie sociale en même temps que les effets identitaires des logiques de désignation et détiquetage. À ce titre, elle porte également un intérêt au rôle du disqualifié qui nest plus seulement posé comme agi, mais aussi comme acteur de la disqualification, que cette action prenne les formes de lacceptation, de la dénégation ou de la transaction.
La disqualification tend ainsi à rendre compte tant de la dégradation morale que représente ce processus de changement organisé de statut que de la procédure sociale de désignation qui laccompagne. Elle repose sur lidée selon laquelle des faits sociaux, comme le fait assistanciel, peuvent être vécus comme une cérémonie de dégradation statutaire à loccasion de laquelle est mise en vue une nouvelle appartenance à une catégorie sociale peu honorable ou tout au moins inférieure au rang social antérieurement occupé. Elle réintègre, ce faisant, une dimension symbolique (celle de la valeur de place occupée dans la hiérarchie sociale), à côté des dimensions économiques et sociales. La question de la valeur sociale des individus et celle de leur contribution à la collectivité en termes dutilité sociale recoupe en ce sens intimement la dévalorisation de lidentité dindividus qui, ayant intégré celle-ci, en viennent simultanément à lauto-dénigrement et au décrochage social.
R. P. Bourdieu, Classement, déclassement, reclassement in : Actes de la recherche en sciences sociales, No 24, novembre 1978. V. De Gaulejac, I. Taboada Léonetti, La Lutte des places, Desclée de Brouwer, Paris, 1994. H. Garfinkel, Conditions of Successfull Degradation Ceremonies , in : American Journal of Sociology, No 61, mars 1956. E. Goffman, Stigmates, les usages sociaux des handicaps, Éditions de Minuit, Paris, 1975. S. Paugam, La disqualification sociale, essai sur la nouvelle pauvreté, PUF, Paris, 1991.
Voir : Désaffiliation Exclusion Lien social Pauvreté Précarité Stigmatisation
Marc-Henry Soulet
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Division du travail (Mécanismes de la)
Quels sont les mécanismes qui déterminent les processus de division du travail ?
Alors quil y a moins de vingt ans, on pouvait considérer que la plupart des travailleurs, dans nos sociétés notamment, entretenaient avec leur profession des rapports peu problématiques, voire tout à fait sereins, et que le fait davoir une profession était un gage dhonorabilité indiscuté, la situation est en voie de se modifier sensiblement.
En effet, les professions ne sont pas en mesure doffrir à leurs membres des chances satisfaisantes et durables de participer à lensemble du processus de travail.
Il apparaît souvent que les contenus spécifiques de chaque profession, ainsi que les champs daction que ces professions partagent avec dautres professions voisines, ne correspondent plus aux exigences effectives de la pratique. Cest la perception diffuse ou explicite de ces réalités qui nous paraît fonder, actuellement, lacuité des débats sur la professionnalisation.
R. J.-P. Fragnière, Maîtriser la division du travail dans les professions sociales et les professions de la santé, Réalités sociales, Lausanne, 1984. U. Beck, M. Brater, H. Daheim, Soziologie der Arbeit und der Berufe, Reinbeck, 1980. W. Tousijn, Sociologia delle professioni, Bologna, 1979.
Voir : Profession Travail
jpf
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Divorce
Le divorce est la dissolution, sous forme judiciaire, du lien conjugal formé par le mariage. Il est réglé, en Suisse, par les articles 137 à 158 du CCS.
On distingue classiquement le divorce-sanction, basé sur la reconnaissance du manquement dune des parties à certaines de ses obligations fondamentales, du divorce-faillite où lon reconnaît simplement léchec de lunion, sans pouvoir ou vouloir lattribuer à la faute de lun ou lautre des conjoints. Cette deuxième conception semble prévaloir dans les situations où le couple et la famille ont prioritairement des finalités relationnelles plutôt que de survie économique.
Cette distinction nest pas strictement équivalente à celle qui oppose le divorce automatique (la simple cessation de la vie commune suffit à faire entériner le divorce) au divorce par consentement mutuel (laccord des deux acteurs sur la nécessaire rupture de leur union suffit à produire le divorce) ou au divorce par décision du juge (qui décrète, lui, sil y a vraiment motif de divorce). La Suisse par exemple ne reconnaît pas (encore) le divorce par consentement mutuel alors même que le juge se prononce le plus souvent sur la base de causes indéterminées du genre divorce-faillite.
Le nombre des divorces en Suisse sélève actuellement (1995) à environ 15 000 par an, dont la moitié environ impliquent des enfants mineurs. La proportion de divorces pour 100 mariages conclus a fortement augmenté depuis les années 65. En effet, lindice conjoncturel de divortialité (proportion de mariages qui se dissoudront par divorce si les tendances du moment perdurent) passe de 11 % environ à la fin de la guerre à 38 % aujourdhui. La tendance est la même dans les divers pays dEurope, avec des proportions souvent comparables (Angleterre, Allemagne, France, Danemark). Linterprétation de ces tendances est rendue toutefois difficile par le fait que le divorce, notion sociojuridique, mélange deux phénomènes : linsatisfaction conjugale et la possibilité de transformer cette insatisfaction en rupture. La montée du divorce peut alors correspondre aussi bien à un abaissement des barrières économiques et culturelles au divorce quà une augmentation des tensions ou conflits conjugaux dans les situations modernes.
Sociologiquement, on a souvent tenté dexpliquer les divorces par divers modèles de déficit . Cest ainsi que la carence dapprentissage dautrui (climat familial désastreux durant lenfance, mariage trop précoce, mariage forcé ) favorisent, en Suisse comme aux États-Unis, les ruptures dunion. Par ailleurs, le manque de ressources socio-économiques (revenu familial bas et précaire, niveau de scolarité élémentaire ou incomplet) est également associé à une plus forte propension à la divortialité. Enfin, le manque de similitude culturelle (mariages mixtes) est aussi associé à une fragilité légèrement plus grande. Toutefois, ces divers modèles de déficit ne jouent que dans les situations extrêmes et nexpliquent donc quune partie très restreinte des divorces contemporains. Ceux-ci apparaissent plutôt relever dune conception moderne du mariage (Roussel) où laccent mis sur les buts relationnels de lunion ainsi que sur les valeurs dautonomie et dépanouissement individuels expliquent que lon sestime fondé à cesser une union jugée insatisfaisante. À cet égard, nombre dauteurs notent que les couples contemporains sont peut-être victimes du sur-investissement mis aujourdhui dans la famille comme lieu de sens et de relation, ainsi que des tensions culturelles qui traversent le projet conjugal (tension entre égalitarisme et inégalité, entre individualisme et fusion, entre longue durée et valorisation de linstant).
R. B. Bastard, L. Cardia-Vonèche, J.-F. Perrin, Pratiques judiciaires du divorce, Réalités sociales, Lausanne, 1987. J. Kellerhals, P.-Y. Troutot, E. Lazega, Microsociologie de la famille, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1994. L. Roussel, La famille incertaine, Odile Jacob, Paris, 1989. I. Théry, Le démariage, Odile Jacob, Paris, 1993.
Voir : Droit de la famille Droit matrimonial Famille Pensions alimentaires (Avance et recouvrement)
Jean Kellerhals
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Doctrine sociale de l'Église àð Enseignement social chrétien
Don
Une des modalités fondamentales des échanges ; sans doute une des plus anciennes aussi, nettement dominante dans les micro-sociétés orales, mais encore fortement présente dans les sociétés modernes. Léchange oblatif est généralement opposé à léchange impliquant une dimension explicite dintérêt et de négociation. Ces deux modalités ont en commun la qualité de faire circuler pacifiquement des valeurs, en se substituant aux formes violentes : pillage, vol, chantage, extorsion.
Don et négoce ne forment pas des ensembles homogènes. Cest ainsi que lon distingue entre don unilatéral et don réciproque, entre don interpersonnel et don à des inconnus (souvent médiatisé par une instance de centralisation-redistribution), entre réciprocité immédiate et réciprocité différée, etc. De même, on veille à ne pas confondre troc (échange négocié en nature), échange monétarisé simple (prix fixé par les acteurs locaux) et échange marchand (prix fixé par les lois du marché) ; on sépare aussi contrat ponctuel et contrat à long terme, échange symétrique et échange asymétrique (ou inégal, cest-à-dire camouflant une appropriation).
Cette opposition entre don et négoce et surtout marché anime déjà le célèbre Essai sur le don, où Marcel Mauss théorise une réalité multiforme dévoilée par les ethnologues. Si lopposition entre troc et don existe déjà dans les petites sociétés orales, lénorme extension du marché et des marchandises dans les sociétés modernes na fait que la rendre plus aiguë, certains chercheurs actuels, à la suite de Mauss, voyant même dans le don un moyen de limiter laction corrosive du marché et de lÉtat sur les liens sociaux. Pendant longtemps, le don est resté une affaire danthropologues. Le structuralisme lévi-straussien a contribué à évider la problématique originale de Mauss en éliminant la question du sens et en évacuant les acteurs.
Timidement dans les années 1970, puis de façon soutenue à partir des années 1980, sociologues, économistes et anthropologues se sont interrogés avec un certain succès sur le don dans les sociétés contemporaines. Ils ont découvert un continent largement inconnu, en concentrant leur attention sur les cadeaux de Noël ou danniversaire, sur les invitations, sur la transmission intergénérationnelle, sur les sociétés charitables et les actions humanitaires, sur le don du sang et dorganes, sur le don dans la famille, dans le voisinage ou dans lentreprise, etc. Peu à peu, une nouvelle vision des sphères déchange a pris forme, venant heureusement corriger le monolithisme de léconomisme ambiant. À côté du marché en voie de mondialisation, on discerne la sphère étatique dans son rôle de centralisation-redistribution des ressources fiscales, la sphère des assurances sociales et mutuelles, parfois inféodée à lÉtat, et enfin la sphère du don interpersonnel, fortement ancrée dans la famille. Les commentaires qui suivent délaissent les microsociétés orales pour se concentrer sur le don dans les sociétés daujourdhui.
Nous pouvons donner, recevoir et rendre (ou vendre et acheter) des biens, des sentiments, de linfluence ou des savoirs. Qui dit échange dit le plus souvent rapport entre des objets aux qualités incommensurables. À lintérieur de la catégorie des biens, léchange oblatif ou négocié peine déjà à trouver un dénominateur commun entre un pot et des fruits, un filet et des patates. Même problème si lon reste à lintérieur de la catégorie des sentiments ou de linfluence. Mais combien vaut, en argent ou en nature, un renseignement, une pression, lamour dun être cher ? Pour passer dune catégorie à une autre de ces objets déchange, il nexiste pas de clef de traduction stable et homogène. Les échanges humains sont hétérogènes. Cette hétérogénéité nest dépassée que de façon locale et approximative, par des synthèses rituelles ou ponctuelles définies par les acteurs. Hétérogénéité et semi-intégration assurent une primauté à la logique des acteurs sur la logique du système, qui est toujours partielle et toujours à recomposer.
Le don et sa représentation suivent une dynamique complexe. Idéalement, le donateur agit librement (pouvoir), son geste est gratuit (biens), vrai (savoirs) et doté dune valeur de lien (sentiments). Le don unilatéral positif, sans attente de retour, donne le ton du don réciproque. Le plus souvent, les dimensions de lobligation, de lintérêt, de la semi-vérité et de lambiguïté des sentiments sont présentes, quoique non dites et minoritaires. Un don totalement contraint ne peut plus être vécu comme don ni par le donateur ni par le receveur. Si lintérêt prime sur toute autre considération, celui qui offre et celui qui reçoit cessent de se percevoir dans un rapport oblatif, à moins que lun se mente à lui-même et que lautre soit dupe. Nous butons sur le mensonge et linauthenticité, incompatibles, lorsque dominants, avec un échange oblatif positif. Idem pour le lien à autrui : la couverture infectée de variole offerte à lIndien par le colonisateur nest pas un don mais un acte de guerre, un don négatif qui se drape de positivité normative.
En résumé, la définition du don se révèle indissociable dun espace normatif à deux pôles, positif et négatif, où les échanges se teintent damour et/ou de haine, de vérité et/ou de mensonge, de générosité et/ou de pingrerie, de liberté et/ou dobligation. Le don, dans son acception usuelle, occupe le pôle positif. Les acteurs recourent à cette forme en réaffirmant sa positivité normative, mais ils peuvent aussi simultanément utiliser cette forme comme un cheval de Troie, pour convoyer subrepticement un contenu négatif. Nous basculons alors dans le don négatif, qui peut à tout moment se dépouiller de son enveloppe abusive et, à visage découvert, distribuer la mort, la haine, le vol et loppression. Cette réversibilité des formes et des conventions sociales dans le jeu des acteurs est caractéristique du champ symbolique. Elle est particulièrement manifeste dans léchange oblatif, car le don exige le non-dit sur le retour (faute de quoi plus rien ne le distingue du troc ou de léchange marchand). Et ce non-dit, qui laisse à lautre un espace de liberté pour moduler son contre-don et réaffirmer ses liens à autrui, offre aussi un abri idéal pour dessiner des projets contraires. La positivité du don ne souvre quen offrant un abri à sa réversibilité virtuelle en action négative. Telle est la rançon de la plus belle figure des échanges, qui a servi de couverture idéologique au féodalisme (les nobles offrent la protection à ceux qui prient et à ceux qui travaillent), au patriarcat (le sacrifice de la mère) et au patriotisme (sacrifice du soldat).
Idéalement, le don est au service du lien, tandis que les marchands ne se préoccupent que de la valeur déchange. Par exemple, les cadeaux de Noël sont des preuves rituelles dattachement réciproque. Ce sont des objets-valeurs (pour la plupart achetés sur le marché) et en même temps des objets-signes, signes daffection, mais aussi signes de statut hiérarchique (la valeur déchange des cadeaux varie avec la hiérarchie familiale). Les cadeaux de Noël marient ainsi tous les registres de léchange en une synthèse qui vérifie lidée de Mauss, inspirée par Les Argonautes du Pacifique occidental de Malinowski, selon laquelle le don est un phénomène social total. Le marché concentre la relation autour de la valeur déchange en libérant les acteurs de tout lien autre quéconomique. Le don agit au contraire comme un opérateur de synthèse.
Dans la relation oblative alternée, les partenaires acceptent tour à tour dêtre en dette, attendant loccasion de rendre qui mettra lautre en position de devoir quelque chose . Parfois, chacun sestime en dette de lautre et croit sincèrement quil reçoit plus que ce quil donne ; dans ce cas de figure, chacun donne sans compter, dans un sentiment de gratitude réciproque. En général, plus une relation oblative se déroule dans léquivalence et dans le court terme, plus elle est superficielle et proche de la relation marchande ; plus elle tolère une réciprocité différée et asymétrique, plus au contraire elle renvoie à des liens interpersonnels profonds : entre parents et enfants, le don va surtout dans un sens ; les couples heureux partagent, ceux à lagonie font les comptes. Dans lunivers des liens directs, le don a encore de beaux jours devant lui, car on imagine mal des amis, des amoureux, des couples avec enfants, des relations intergénérationnelles basées strictement sur des rapports marchands ou étatiques.
La relation oblative aux inconnus prend dans les grandes sociétés politiques une forme surtout indirecte. Elle fait appel à des instances de centralisation-distribution qui sinterposent entre ceux qui donnent et ceux qui reçoivent : sociétés charitables religieuses et philanthropiques et aussi services publics. Dans ces cas, le don nest pas au service de liens interpersonnels, mais au service dune harmonisation et dune correction des asymétries sociales et économiques en général. Il contribue à la paix sociale en limitant les conséquences de la maladie, de la misère et la marginalisation. Générale et indirecte, cette relation oblative est soutenue par des représentations généralisantes elles aussi : apologie de la charité dans toutes les grandes religions, où le pauvre et le malade sont perçus comme les protégés dun Dieu unique enclin à récompenser les bonnes actions en leur faveur. Ici, la boucle du don passe par lau-delà et lamour du prochain se teinte damour divin. Les représentations changent, mais le schéma reste le même dans les sociétés philanthropiques laïques à philosophie humanitaire.
Lintervention de lÉtat fait disparaître la liberté individuelle du donateur. Celui-ci ne la retrouve quen tant quacteur politique contribuant à déterminer les ressources fiscales, assurantielles et leur redistribution. Encore une fois les représentations se modifient autour de ce quon a nommé lÉtat-providence. Les citoyens et lÉtat sestiment collectivement responsables dans un certain nombre de circonstances (maladie, accident, chômage, retraite, handicap
) et rendent obligatoire le système assurantiel qui est né au siècle dernier sur une base volontaire au sein des mutuelles. Cette solidarité statistique au moyen dassurances obligatoires na plus grand-chose à voir avec le don interpersonnel ; mais elle nappartient pas non plus à la logique du marché. Elle marie plutôt deux logiques : celle des rapports de force et de sens au niveau politique et celle de lassurance comme système de centralisation-redistribution distinct de la fiscalité. Si les petites sociétés mutuelles peuvent encore être englobées dans la sphère du don interpersonnel, la sécurité sociale étatique a créé une nouvelle forme de solidarité, qui allie la froideur bureaucratique à lanonymat statistique. La circulation des valeurs sopère encore en faveur du lien social en général, sans toutefois senraciner aucunement dans des liens directs : au contraire, la solidarité statistico-bureaucratique, comme le marché, nous libère du fardeau de la solidarité concrète avec autrui, de la dette et de la dépendance consenties. Face au marché, à lÉtat et aux assurances, le don interpersonnel se resserre autour de la sphère des relations intimes, où il continue de jouer son rôle dopérateur de synthèse en pliant à notre jeu symbolico-normatif le monde opaque des objets.
R. J. T. Godbout, Lesprit du don, Boréal, Montréal, 1992. A. Petitat, Le don : espace imaginaire normatif et secret des acteurs , in : Anthropologie et sociétés, 19, 1-2, 17-44, 1995.
Voir : Action communautaire Action humanitaire Aide sociale Chaîne du Bonheur (Fondation suisse) Solidarité Solidarité entre générations
André Petitat
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Drogue àð Toxicomanies
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Droit à la santé
Le droit à la santé est un concept controversé. Les uns le raillent en soutenant l impossibilité de sa concrétisation. Les autres l utilisent comme un cri de ralliement pour défendre la cause des droits des patients et prévenir lintroduction de mesures de rationnement. Il est donc important de tenter den dégager la signification et les limites et de préciser ses fondements légaux.
Dans une vision large, on peut décortiquer le droit à la santé en quatre prérogatives complémentaires, deux générales et deux spécifiques :
le droit à linformation en matière de santé, à lencontre des professionnels de la santé et de lÉtat. Il inclut notamment linformation sur les moyens de prévention et de promotion de la santé, sur les traitements disponibles et sur les risques pour la santé humaine ;
le droit de participer aux décisions en matière de santé, non seulement comme patient, au niveau des décisions personnelles de soins, mais aussi comme citoyen, au niveau des politiques de santé et des autres choix affectant la santé humaine ;
le droit de recevoir les soins que son état de santé requiert (soins nécessaires) ;
le droit à une prise en charge financière des soins nécessaires ;
Le droit daccès aux soins nécessaires et à leur prise en charge financière est garanti par la Constitution fédérale, par le biais du droit à des conditions minimales dexistence (art. 12), ainsi que par diverses Conventions internationales (notamment : Pacte de lONU, Convention sur les droits de lenfant, Convention sur les droits de lhomme et la biomédecine) dont la portée est toutefois variable. Il est consacré aussi dans diverses Constitutions cantonales (ex : BE, art. 29 ; NE, art. 13).
Le droit daccès aux soins nécessaires est au surplus garanti par les législations sanitaires cantonales (ex : art. 16 loi VS), qui le limitent parfois aux établissements sanitaires reconnus dintérêt public (ex : art. 20 loi VD). Ces dispositions légales donnent donc à chacun le droit dobtenir les soins quexige son état de santé. Les contours précis de la notion de soins nécessaires sont toutefois difficiles à fixer ; elle inclut en principe tous les soins propres à éviter une atteinte à la vie ou une atteinte grave à lintégrité physique ou psychique de la personne.
La prise en charge financière des soins nécessaires est assurée par la législation fédérale sur lassurance-maladie, dans le cadre de lassurance obligatoire des soins. Celle-ci soumet toutefois le remboursement à la triple condition que les prestations soient efficaces, appropriées et économiques (art. 32 LAMal). Le catalogue des prestations remboursées est constamment mis à jour pour tenir compte des progrès médicaux.
R. O. Guillod, D. Sprumont, Le droit à la santé : un droit en émergence , in : De la Constitution. Études en lhonneur de Jean-François Aubert, Bâle, 1997, pp. 337ss
Voir : Assurance-maladie Information du patient Médicaments essentiels Soins de santé primaires Prévention
Olivier Guillod
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Droit acquis
En cas de conflit entre deux lois qui se succèdent, le droit acquis sous lempire de la règle antérieure est souvent maintenu malgré les dispositions contraires du nouveau texte. Cette situation est fréquente dans le domaine des assurances sociales.
Voir : Droits acquis/en cours dacquisition (Maintien des)
jpf
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Droit applicable (Désignation du)
Les systèmes de sécurité sociale sont nationaux (y compris dans lUnion européenne). Dès lors, chaque État détermine le champ dapplication de ses régimes ; les critères principaux se réfèrent au lieu de travail et à la résidence. Ceci est de nature à créer des conflits de lois positifs (plusieurs régimes ont vocation à sappliquer au même état de fait) ou négatifs (aucun régime ne sapplique). Le droit de la coordination contient dès lors un principe consacré à la désignation du droit applicable, plus précisément du système national applicable. Ce dernier est généralement celui du lieu de travail. Il en est ainsi p. ex. dans le Règlement CE No 1408/71 et dans les conventions bilatérales conclues par la Suisse.
R. Bureau international du Travail, La sécurité sociale des travailleurs migrants, BIT, Genève, 1974. P. Guibentif, La pratique du droit international et communautaire de la sécurité sociale, Faculté de Droit de Genève, Helbing & Lichtenhahn, Basel, 1997.
Voir : Coordination.
Pierre-Yves Greber
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Droit de la famille
Au sens large, le droit de la famille se définit comme l'ensemble des règles de droit régissant les rapports entre les membres d'une famille. Au sens étroit, il s'agit des dispositions du Livre deuxième du code civil suisse qui traite des relations juridiques entre les époux (mariage, divorce, effets généraux du mariage, régime matrimonial), entre les parents et leurs enfants (établissement et effets de la filiation, dette alimentaire), ainsi que de la tutelle. Les articles du code civil sur la famille ont été complétés par l'ordonnance fédérale réglant le placement d'enfants et celle sur l'activité d'intermédiaire en vue de l'adoption. Depuis 1972, pour adapter le droit de la famille à l'évolution de la société, le législateur a révisé successivement : l'adoption, la filiation, les effets généraux du mariage et le régime matrimonial, la conclusion et l'annulation du mariage, ainsi que le divorce. Actuellement, il est procédé à la révision du droit de la tutelle qui devrait aboutir d'ici à 2007.
R. Code civil suisse, art. 90 à 455 P. Tuor, B. Schnyder, J. Schmid, Das Familienrecht , in : Das Schweizerische Zivilgesetzbuch, Schulthess polygraphischer Verlag, Zürich, 1995, pp. 152 à 427.
Voir : Adoption Divorce Droit matrimonial Droit privé Famille Famille monoparentale Filiation Tutelle Tutelle (Droit de la)
Margit Moser-Szeless
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Droit de pétition
Prévu par l'article 33 de la Constitution fédérale, le droit de pétition garantit à chacun la faculté d'adresser aux autorités des requêtes, des propositions, des critiques ou des réclamations, sans avoir à craindre un quelconque préjudice en retour. Le droit de pétition n'est soumis à aucune condition de forme et peut être exercé aussi bien par les Suisses que les étrangers, par les personnes physiques et morales, ainsi que par les mineurs. Proche parent de la liberté d'expression et des droits politiques, il crée pour l'autorité destinataire l'obligation de prendre connaissance de la pétition, sans que celle-ci soit toutefois obligée de lui donner suite. Quand bien même il ne déploie pas les effets contraignants propres à une initiative populaire ou à une demande de référendum, le droit de pétition permet aux justiciables d'exercer une certaine influence sur la prise de décisions par les organes de l'État.
R. A. Auer, G. Malinverni, M. Hottelier, Droit constitutionnel suisse, vol. II, Les droits fondamentaux, Staempfli Éditions SA, Berne, 2000.
Voir : Démocratie (et politique sociale) Droits politiques Référendum
Michel Hottelier
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Droit du divorce
Le droit du divorce précise les conditions auxquelles il peut être mis fin à un mariage, organise la procédure menant à un tel jugement et réglemente les conséquences, tant personnelles que financières, de la dissolution du mariage.
Le droit suisse du divorce se trouve dans le Livre 2e (droit de la famille) du Code civil, aux articles 111ss, qui ont fait lobjet dune réforme totale entrée en vigueur le 1er janvier 2000. Le nouveau droit a éliminé en principe la notion de faute de la réglementation du divorce. Il consacre la prééminence du divorce par consentement mutuel (divorce sur requête commune) et prévoit que les contributions financières dues par un ex-époux à lautre dépendent des besoins et non plus des torts respectifs. Le nouveau droit permet par ailleurs à des personnes divorcées de conserver ensemble lautorité parentale à légard des enfants communs et garantit le droit de lenfant dêtre entendu dans la procédure de divorce.
R. F. Werro, Concubinage, mariage et démariage, 5e éd., Stämpfli, Berne, 2000. J. Micheli et al., Le nouveau droit du divorce, Éditions Pépinet, Lausanne, 1999.
Voir : Divorce Droit de la famille Famille
Olivier Guillod
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Droit du placement d'enfants
Le placement d'enfants hors du foyer familial est réglé par l'Ordonnance fédérale réglant le placement d'enfants (OPE) dont l'application incombe aux cantons. L'OFE définit les exigences que doivent remplir :
les personnes qui accueillent un enfant chez elles pour assurer son entretien et son éducation, à titre onéreux ou gratuit (placement chez des parents nourriciers)
les futurs parents adoptifs qui accueillent un enfant de nationalité étrangère en vue de son adoption ;
les personnes qui accueillent dans leur foyer des enfants de moins de 12 ans, à la journée et contre rémunération (placement à la journée) ;
les institutions qui accueillent plusieurs enfants pour la journée et/ou la nuit (placement en institution, notamment crèches, garderies).
Le placement est soumis à l'autorisation et à la surveillance de la part de l'autorité tutélaire cantonale du lieu de placement ou d'autres autorités ou offices désignés par les cantons. La surveillance consiste notamment en la visite régulière d'une personne compétente au domicile des parents nourriciers, des institutions ou des autres personnes accueillant des enfants.
R. Ordonnance fédérale réglant le placement d'enfants, (RS 211.222.338) Les effets de la filiation, Droit civil VI/2, 4e éd., Ed. Universitaires, Fribourg, 1998, No 751 à 775.
Voir : Adoption Autorités tutélaires Famille d'accueil Placement familial Protection de l'enfant
Margit Moser-Szeless
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Droit du sang
Le jus sanguinis ou droit du sang consiste à tenir compte du lien de filiation avec un national pour accorder la citoyenneté. Ce modèle repose sur une représentation de la nation comme une famille, un peuple dont les membres partagent les mêmes valeurs profondément incorporées dans les habitudes et les comportements. C'est un critère qui rend excessivement visible la présence étrangère dans un pays, car il limite très fortement l'accès à la nationalité : ce nest pas facilement quon est accepté dans une famille.
Le droit de la nationalité de pays comme la Suisse, lItalie ou le Japon, par exemple, donne une part très importante au droit du sang.
Voir : Droit du sol
Jean-Pierre Tabin
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Droit du sol
Le jus soli ou droit du sol consiste à retenir le lieu de naissance (lien territorial) comme prépondérant pour accorder la nationalité. Ce modèle repose sur une représentation de la nation comme un ensemble relié par un pacte, comme le fruit d'une volonté politique. Lunion du peuple dune nation passe par la reconnaissance de valeurs et la participation économique. De ce fait, dans ces pays, les individus vivant sur le sol national sont fortement encouragés à acquérir la nationalité.
Le droit de la nationalité de pays comme la France, la Grande Bretagne ou les USA donne une part très importante au droit du sol.
Voir : Droit du sang
Jean-Pierre Tabin
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Droit international (Primauté du)
Selon ce principe, le droit international conventionnel prime le droit interne. En ce sens, un État qui sengage par traité doit en respecter les clauses sans considération de la teneur de son droit interne. On distingue entre les clauses des traités internationaux dites self-executing , lesquelles sappliquent directement dans chaque État contractant, sans adoption préalable de dispositions internes, ce qui implique quelles soient suffisamment précises pour servir de base à la solution du cas despèce, et les traités executory , qui ne sont applicables dans les États contractants quaprès ladoption de dispositions internes.
R. O. Jacot-Guillarmod, Lapplicabilité directe des traités internationaux en Suisse : histoire dun détour inutile , in : Annuaire suisse de droit international, vol. XLV, 1989, pp. 129 ss. O. Jacot-Guillarmod, Les règles dinterprétation. Principes communément admis par les juridictions, Fribourg, 1989, pp. 109 ss. A. Maurer, Bundessozialversicherungsrecht, Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1993. Sur lensemble de la question : ATF 119 V, pp. 171 ss.
Voir : Nations Unies (Instruments des) Union Européenne (Réglementation de l)
Gustavo Scartazzini
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Droit matrimonial
Au sens large, le droit du mariage comprend lensemble des règles qui régissent la naissance, les effets et lextinction des rapports entre époux.
Le droit du mariage fait partie intégrante du droit de la famille, lequel regroupe le droit de la parenté et celui de la tutelle. Les dispositions du droit matrimonial sont contenues dans le Livre deuxième du Code civil suisse. La révision du droit matrimonial, entrée en vigueur le 1er janvier 1988, a apporté des changements importants, concrétisant légalité de traitement dans les effets généraux du mariage (notamment le nom de famille, le droit de cité, lentretien de la famille). Les dispositions relatives au divorce sont en cours de révision. De nombreuses modifications seront apportées, notamment en ce qui concerne les causes du divorce et le sort des enfants mineurs.
R. H. Deschenaux, P. Tercier, F. Werro, Le mariage et le divorce. La formation et la dissolution du lien conjugal, Stämpfli, Berne, 1995.
Voir : Divorce Droit de la famille Droit du divorce Famille
Béatrice Despland
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Droit privé
Le droit privé regroupe l'ensemble des règles qui régissent les relations des particuliers entre eux. Il comprend le droit des personnes et de la famille, le droit des successions, les droits réels (statut de la propriété mobilière et immobilière), le droit des obligations (droit des contrats, responsabilité civile, enrichissement illégitime), le droit commercial, celui des papiers-valeurs, ainsi que la propriété intellectuelle. Le droit privé se présente en principe comme un droit de coordination, qui tend à assurer un équilibre entre des intérêts privés contradictoires. En tant qu'il vise à assurer la sauvegarde d'intérêts individuels, il laisse une large place à l'autonomie de la volonté et présente souvent un caractère dispositif. La réglementation du droit privé relève en Suisse du droit fédéral, les cantons ne disposant plus guère de compétence en ce domaine, et elle découle pour l'essentiel du Code civil, du 10 décembre 1907, et du Code des obligations, adopté le 30 mars 1911.
R. H. Deschenaux, Le Titre préliminaire du Code civil, Traité de droit civil suisse, Tome II, I, Éditions universitaires, Fribourg, 1969. C. Du Pasquier, Introduction à la théorie générale et à la philosophie du droit, 6e éd., Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1988.
Voir : Code civil suisse (CCS) Droit de la famille Droit public
Michel Hottelier
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Droit public
Le droit public comprend les normes qui organisent l'État et les collectivités publiques d'une part, ainsi que celles qui gouvernent les rapports entre les pouvoirs publics et les particuliers d'autre part. Cette division du droit s'est développée en même temps que les attributions qui ont été conférées à l'État et regroupe le droit constitutionnel, le droit administratif, le droit pénal, le droit fiscal, le droit des assurances sociales, ainsi que les règles d'organisation judiciaire et la procédure nécessaires à leur mise en uvre. Le droit public se présente comme un droit largement fondé sur la subordination des particuliers face à la puissance publique. De nature impérative, il ne ménage qu'une place réduite à l'autonomie de la volonté, en tant qu'il poursuit le but d'assurer l'intérêt général. La compétence d'édicter les normes de droit public se partage en Suisse entre la Confédération et les cantons, les règles adoptées à ces deux niveaux de pouvoir étant fréquemment appelées à coexister et à se compléter, comme c'est par exemple le cas en matière d'assurances sociales, de droit fiscal ou d'aménagement du territoire.
R. P. Moor, Droit administratif, 2e éd., vol. I, Stämpfli Éditions SA, Berne, 1994.
Voir : Droit privé Droit social
Michel Hottelier
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Droit social
La notion de droit social est controversée. On entend généralement par là la branche du droit qui tend à protéger la personne la plus faible, en principe le travailleur, quelquefois à renforcer la situation de lhomme, quel que soit son état, vis-à-vis des risques sociaux qui peuvent laffecter.
Historiquement, à la fin du XlXe siècle, alors que les premières assurances sociales étaient des assurances ouvrières, le droit social comprenait ces dernières et se confondait avec le droit du travail. Cest ainsi quen Allemagne, selon les auteurs, on employait pour exprimer le même concept les termes de Arbeitsrecht ou de Sozialrecht.
La situation se modifia après la Deuxième Guerre mondiale avec lapparition de la notion de sécurité sociale. Les assurances sociales nétaient plus destinées à protéger les seuls travailleurs, mais bien toutes les personnes ayant besoin de la protection que leur offrait la sécurité sociale. En Allemagne, il se produisit une séparation entre les notions de droit du travail et de droit social (Sozialrecht) ce dernier terme étant réservé à la sécurité sociale et à laide sociale. Il nen fut pas de même dans dautres pays, comme en France, où le droit social paraît constituer une notion enveloppant le droit du travail, la sécurité sociale, laide sociale ; on y joint quelquefois dautres branches juridiques, comme le droit de lenvironnement.
En Suisse aussi, on peut admettre que le droit social constitue une catégorie générale, englobant le droit du travail, les assurances sociales, lassistance sociale et lassistance publique. Ladministration fédérale a longtemps édité une publication annuelle, intitulée Législation sociale de la Suisse et reproduisant les actes législatifs fédéraux et cantonaux portant sur le droit du travail ainsi que les assurances et lassistance sociales. Dans les universités, bien que le terme droit social napparaisse guère dans les programmes denseignement, le droit du travail est généralement relié aux assurances sociales.
R. E. Schweingruber, Sozialgesetzgebung der Schweiz, 2e éd., Zürich, 1977. M. David, Létat actuel du droit du travail et de la sécurité sociale dans le domaine de lenseignement et de la recherche, Actes du Sixième Congrès international de droit du travail et de la sécurité sociale, tome III, Stockholm, 1968.
Voir : Droit public Droits sociaux Sécurité sociale
Alexandre Berenstein
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Droits acquis
Au cours des dernières décennies, la notion dacquis sociaux sétait imposée et il arrivait rarement que lon mette en cause les droits acquis . Au cours des dernières années, on assiste à des mouvements de remise en cause de ces droits : une expression fréquemment utilisée consiste à affirmer : il ny a plus de tabous.
Voir : Ciblée (Politique) Droits acquis/en cours dacquisition (Maintien des)
jpf
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Droits acquis/en cours dacquisition (Maintien des)
Le transfert du lieu de travail engendre des problèmes de protection sociale du migrant. Il en résulte des incertitudes en particulier sur le maintien des droits acquis et la continuation des périodes de cotisation. Les règles relatives à la coordination des régimes nationaux de sécurité sociale tendent à surmonter ces difficultés en remédiant aux limites territoriales qui continuent de caractériser la législation sociale des États. Des principes déquivalence telles la prise en compte des périodes daffiliation accomplies à létranger (totalisation/proratisation) et lexportation des prestations sociales, garantissent aux migrants le maintien des droits acquis ou en cours dacquisition.
R. B. Kahil-Wolff, A. Donzell, La protection sociale des migrants en Suisse et dans la Communauté européenne , in : Cahiers genevois et romand de sécurité sociale 16, 1996, pp. 87 ss. S. Nério, Le cumul des prestations de sécurité sociale en droit communautaire , in : Revue trimestrielle de droit européen, 1988, pp. 573 ss.
Voir : Conventions bilatérales de sécurité sociale Coordination Équivalence (Principe d)
Bettina Kahil-Wolff
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Droits aux mourants
Les droits aux mourants sont conçus pour garantir la protection et le respect des personnes en fin de vie. Ils garantissent la dignité du mourant :
Le mourant souffre toujours et il peut le dire. Il doit donc être écouté et il doit même être entendu. Il a droit à de lattention, il a droit à toute lattention et ses besoins doivent être satisfaits. Les symptômes de sa souffrance doivent être reconnus et soulagés en toute équité. La porte de sa chambre doit rester ouverte mais elle peut aussi rester fermée. Il a droit à son intimité corporelle, affective et spirituelle. Il a le droit de dire non. Il nest pas seul car sa famille et ses amis laccompagnent. Il doit pouvoir mourir en leur présence sil(s) le souhaite(nt). Il doit savoir que ses souhaits seront respectés après sa mort. Il est une personne et le reste dans la mort pour ne devenir cadavre que beaucoup plus tard.
La mort est une réalité qui fait partie de la vie.
Chacun a le droit de mourir au terme de sa propre vie.
La mort est permise lorsquarrive lheure et il est vain de sy opposer.
Personne ne détermine ou lheure ou linstant mais tous respectent et lun et lautre.
La mort nest jamais donnée par quelquun mais elle est par contre reçue par le mourant et par lui-seul.
La bonne mort nexiste pas puisque le mort ne peut plus sexprimer.
Voir : Acharnement thérapeutique Directives anticipées (Testament de vie) Euthanasie Soins palliatifs
Gilbert B. Zulian
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Droits de l'enfant àð Enfance (Politique de l')
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Droits de l homme (Convention européenne des)
La Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, adoptée le 4 novembre 1950 à Rome, est entrée en vigueur le 3 septembre 1953. Instrument le plus important et le plus achevé dans le domaine de la protection internationale des droits individuels, elle lie l'ensemble des États membres du Conseil de l'Europe, et déploie ses effets dans un bassin de population qui regroupe quelque 800 millions de justiciables.
Les droits énoncés par la Convention s'inspirent des garanties proclamées par la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée 10 décembre 1948 par l'Organisation des Nations Unies. Ils regroupent d'une part les libertés individuelles classiques (droit à la vie, liberté personnelle, liberté religieuse, liberté d'expression) et d'autre part les garanties de l'État de droit les plus élémentaires reconnus dans une société démocratique fondée sur le respect de la dignité humaine (droit à un procès équitable, présomption d'innocence, droits de la défense). La plupart de ces droits peuvent toutefois souffrir de restrictions, selon des conditions prévues par la Convention elle-même. Depuis son adoption, la Convention a été complétée par cinq protocoles additionnels venus étendre et compléter la protection qu'elle accorde, dans des domaines aussi variés que le droit à l'instruction (1952), la protection de la propriété (1952), la liberté de circulation (1963), l'interdiction de la peine de mort (1983), les garanties procédurales en cas d'expulsion d'étrangers (1984), l'égalité entre époux (1984) ou l'interdiction générale de la discrimination (2000).
L'apport essentiel de la Convention réside moins dans la nature des droits qu'elle proclame, dans la mesure où ceux-ci sont le plus souvent déjà reconnus par les constitutions et la législation des États parties, que dans le mécanisme de protection qu'elle institue en vue d'assurer leur mise en uvre sur le plan international. Depuis une importante réforme intervenue le 1er novembre 1998, la Cour européenne des droits de l'homme statue en qualité d'instance internationale unique et permanente sur les violations des droits de l'homme qui lui sont déférées soit par les États parties, soit par des particuliers. La saisine de la Cour suppose que le litige ait préalablement été soumis à l'ensemble des instances nationales compétentes. La protection internationale des droits conventionnels s'avère ainsi subsidiaire, en tant que les États parties assument la mission prioritaire de promouvoir, assurer et sanctionner leur respect. La portée des droits garantis par la Convention européenne est cependant façonnée d'une manière déterminante par la Cour. L'instance de Strasbourg considère en effet la Convention comme un instrument vivant, qui doit s'interpréter à la lumière des conceptions prévalant de nos jours dans les sociétés démocratiques, dans la perspective de garantir des droits non pas théoriques et illusoires, mais véritablement concrets et effectifs. Le droit européen des droits de l'homme se présente ainsi comme un droit en grande partie jurisprudentiel et évolutif.
R. F. Sudre, Droit international et européen des droits de l'homme, 4e éd., Presses Universitaires de France, Paris, 1999. A. Haefliger, F. Schürmann, Die Europäische Menschenrechtskonvention und die Schweiz, 2e éd., Stämpfli Éditions SA, Berne, 1999. M. E. Villiger, Handbuch der Europäischen Menschenrechstkonvention unter besonderer Berücksichtigung der schweizerischen Rechtslage, 2e éd., Schulthess, Zürich, 1999.
Site Internet : www.echr.coe.int
Voir : Déclaration universelle des droits de l'homme Droits de l'homme (Cour européenne des) Charte sociale européenne
Michel Hottelier
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Droits de lhomme (Cour européenne des)
En fonction depuis 1959, la Cour européenne des droits de l'homme est une juridiction internationale indépendante et, depuis le 1er novembre 1998, permanente, qui a pour tâche d'assurer le respect des droits garantis par la Convention européenne des droits de l'homme. Siégeant à Strasbourg, elle comprend un nombre de juges égal au nombre des États parties et peut être saisie soit par les États eux-mêmes, soit par les particuliers placés sous leur juridiction. Les fonctions qu'exerce la Cour sont au nombre de quatre : elle statue en premier lieu sur la recevabilité des requêtes qui lui sont déférées. Cette étape franchie, elle procède à l'instruction de l'affaire et se met à la disposition des intéressés en vue de parvenir à un règlement amiable du litige. En l'absence d'arrangement, elle rend un arrêt sur la question de la violation des droits allégués. Si la Cour admet qu'une violation de la Convention a eu lieu, elle dispose de la faculté d'accorder une satisfaction équitable à l'intéressé. Les arrêts de la Cour ne sont pas dotés d'un effet cassatoire. Ils présentent toutefois un caractère obligatoire pour les États mis en cause, lesquels assument la responsabilité de rétablir une situation conforme au droit européen des droits de l'homme. L'exécution des arrêts de la Cour fait l'objet d'un contrôle, qui est assuré par le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe.
R. V. Berger, Jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, 7e éd., Paris, Sirey, 2000.
Site Internet : www.echr.coe.int
Voir : Déclaration universelle des droits de l'homme Droits de l'homme (Convention européenne des)
Michel Hottelier
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Droits des personnes handicapées àð Déclaration sur les droits des personnes avec désavantage
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Droits politiques
Les droits politiques sont des instruments démocratiques, qui permettent d'assurer une participation collective de la population à la gestion et au contrôle des affaires publiques. Ils comprennent en Suisse le droit d'élire, de voter et de signer.
Présent dans toutes les démocraties, le droit d'élire est également garanti par les instruments internationaux de protection des droits de l'homme. Ce droit fonde un rapport de représentation et porte sur la désignation d'une ou de plusieurs personnes appelées à composer un organe étatique (parlement, gouvernement, tribunaux). Le droit de voter, synonyme de référendum, concerne l'acceptation ou le rejet d'un acte normatif ou d'une décision par le corps électoral (constitution, loi, certains traités internationaux). Le droit de signer porte sur la faculté d'appuyer une demande de référendum (50000 signatures sur le plan fédéral), une initiative populaire tendant à la révision de la Constitution (100000 signatures au niveau fédéral), ou encore une liste de candidats à une élection (entre 100 et 400 signatures dans le cadre de l'élection du Conseil national).
Les droits politiques sont garantis par l'article 34 de la Constitution fédérale. Cette disposition protège la libre formation de l'opinion des citoyennes et des citoyens et l'expression fidèle et sûre de leur volonté. La capacité civique nécessaire à leur exercice présuppose la nationalité suisse, la majorité civique de 18 ans, ainsi que l'absence d'interdiction pour cause de maladie mentale ou de faiblesse d'esprit.
Pour être fréquemment usités sur le plan fédéral, les droits politiques sont plus largement répandus et plus développés encore sur le terrain cantonal et même municipal. Les cantons et les communes apparaissent historiquement comme le berceau de la démocratie en Suisse. Ils y jouent, aujourd'hui encore, le rôle de laboratoires et de pionniers dans l'apparition et le développement de nouvelles formes de participation de la population à l'exercice du pouvoir (par exemple : droits politiques en faveur des étrangers, initiative populaire législative, référendum administratif et financier).
R. A. Auer, G. Malinverni, M. Hottelier, Droit constitutionnel suisse, vol. I, L'État, Stämpfli Éditions SA, Berne, 2000. E. Grisel, Initiative et référendum populaires, 2e éd., Stämpfli Éditions SA, Berne, 1997.
Sites Internet : www.admin.ch www.c2d.unige.ch
Voir : Démocratie (et politique sociale) Droit de pétition Initiative constitutionnelle Référendum
Michel Hottelier
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Droits sociaux
On entend généralement par le terme de droits sociaux les droits sociaux fondamentaux. Contrairement aux droits fondamentaux classiques, qui ont pour objet essentiel la limitation du pouvoir de lÉtat, ils ont surtout pour fin lintervention de lÉtat en vue de venir en aide aux individus, par exemple par linstauration dun système de sécurité sociale. Mais ils peuvent aussi avoir pour objet la non-intervention de lÉtat, comme le droit à la liberté syndicale. Ils se caractérisent en réalité par leur but, qui doit être social , cest-à-dire destiné avant tout à protéger les moins favorisés.
Les droits sociaux actuellement reconnus figurent dans plusieurs articles de la Constitution fédérale. Certains dentre eux résultent de règles constitutionnelles non écrites ou de traités internationaux.
R. E. Grisel, Les droits sociaux , in : Revue de droit suisse, Vol. 2, 1973. J.-P. Müller, Soziale Grundrechte in der Verfassung ?, 2e éd., Bâle, 1981.
Voir : Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs Charte sociale européenne Nations Unies (Instruments des) Protection sociale
Alexandre Berenstein
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Dumping fiscal
Pratique consistant pour un État (un canton, une commune), à diminuer délibérément certains de ses impôts ou taxes en dessous du niveau pratiqué par les régions concurrentes en vue dattirer des entreprises ou des contribuables fortunés sur son territoire, ou de favoriser les exportations. En Suisse, les différences intercantonales et intercommunales sont particulièrement frappantes. Elles correspondent à une forte inégalité de fait entre les personnes résidentes. Les systèmes de péréquation ne résolvent que partiellement le problème.
Voir : Impôt Inégalités sociales
jpf
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Dumping social
Phénomène repérable au niveau international, mais aussi dans les cantons et les communes. Il désigne des politiques ou des pratiques administratives qui tendent à affaiblir la protection sociale ou le droit du travail dans le but, ou avec lespoir, dattirer limplantation dentreprises.
Voir : Ciblée (Politique) Démantèlement social
jpf
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École spéciale
Traditionnellement lHôpital général et les congrégations catholiques comme, du côté protestant, la philanthropie, souvent dobédience évangélique, ont reçu dans des instituts les enfants dits déshérités . Les premiers établissements spécialisés ont été destinés aux enfants aveugles et sourds dans une tradition à la fois charitable mais aussi dans un intérêt pour le développement mental et moral.
Puis se sont multipliés, au cours des 19e et XXe siècle, les établissements en fonction des types et des degrés de handicaps repérés (asile, institut, maison de correction). Les débats autour de lintégration pendant les années septante ont entraîné une critique des institutions trop fermées, qui ségrèguent, excluent et donc stigmatisent, et ont valorisé une prise en compte de la personne handicapée et son droit à participer à une vie ordinaire, familiale et collective (publique).
Actuellement, selon les différents systèmes scolaires, les écoles spécialisées regroupent des enfants avec des déficiences modérées à sévères pour lesquels on nenvisage pas une réintégration dans le circuit de lécole ordinaire.
R. P. Avvanzino, Histoire de l'éducation spécialisée (1827-1979) Les arcanes du placement institutionnel, Cahiers de l'EESP, 15, Lausanne, 1993. M. Ruchat, L'oiseau et le cachot. La naissance de l'éducation correctionnelle en Suisse romande au 19e siècle, Édition Zoé, Genève, 1993. M. Ruchat, Les chroniques du mal. Le journal de léducation correctionnelle (1850-1918), Passé présent, Genève, 1999.
Voir : Éducateur spécialisé Éducation (Politique de l')
Martine Ruchat
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Écoles sociales àð Écoles supérieures de travail social et hautes écoles spécialisées (Conférence suisse) (SASSA)
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Écoles supérieures de travail social et Hautes écoles spécialisées (Conférence suisse) (SASSA)
La Conférence a pour but la promotion et la coordination des formations en travail social en Suisse (service social, éducation spécialisée, animation socioculturelle). Elle atteint ses objectifs notamment au moyen des tâches suivantes :
Echange régulier d'informations et d'expériences entre les membres ;
Soutien à la création et à la consolidation des hautes écoles spécialisées de travail social ;
Relations avec les autorités concernées notamment en vue de la planification, du financement et de la reconnaissance des écoles et des diplômes ;
Coordination des offres de formation continue et de prestations de services des écoles membres, ainsi que la recherche au sein des écoles.
R. Rapport annuel 2000.
Site Internet : www.sassa.ch
Voir : Animation socioculturelle Conférence latine des écoles supérieures de travail social (CLESTS) Éducation spécialisée Hautes écoles spécialisées (HES) Travailleurs sociaux (Formation des)
Regula Villari
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Économie appliquée
Léconomie appliquée constitue une branche particulière des sciences économiques. Elle sefforce de mettre en application les instruments développés par lanalyse économique pour répondre à des questions dactualité. Dans ce but, elle sappuie tout autant sur des approches théoriques que sur les outils de lanalyse empirique (statistique et économétrie) pour établir des prévisions sur les développements économiques et sociaux futurs, mettre en évidence les conséquences de certaines réformes envisagées ou aider les acteurs politiques à élaborer des solutions concrètes à des problèmes actuels. Par son champ détude, léconomie appliquée établit un pont entre les milieux universitaires et la Cité, collaboration qui est appelée à sétendre dans les années à venir. Linstitut Créa de macroéconomie appliquée à Lausanne et le Laboratoire déconomie appliquée (LEA) à Genève représentent deux exemples de structures créées dans les universités romandes et financées essentiellement par des fonds extérieurs pour développer ce créneau de recherche.
Voir : Économie sociale Planification sociale Nouvelle gestion publique
Yves Flückiger
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Économie déchelle
Le concept de rendement déchelle permet de caractériser laccroissement relatif de la production totale obtenue par une entreprise si elle décide daugmenter tous ses inputs dans des proportions strictement identiques. On parle de rendements déchelle croissants (ou déconomie déchelle) lorsque, pour une hausse de k % de chacun de ses facteurs de production, lentreprise parvient à augmenter son volume de production de plus de k %. Dans ces conditions, le coût moyen diminue au fur et à mesure que lentreprise augmente son échelle de production ce qui lui permet dobtenir un avantage concurrentiel par rapport aux autres producteurs. A lopposé, on parle de rendements déchelle décroissants (ou de déséconomie déchelle) si un accroissement de k % de tous les facteurs de production conduit à une hausse de la production totale inférieure à k %. Finalement, cas le plus fréquemment observé dans la réalité, les rendements déchelle sont constants si les inputs et loutput varient exactement dans la même proportion.
Lorsque toute une industrie est caractérisée par des rendements déchelle croissants, on assiste à une concentration progressive de la production dans un nombre de plus en plus réduit dentreprises. En effet, en augmentant leur taille, elles obtiennent un avantage en termes de coûts sur les entreprises plus petites qui disparaîtront du marché. Ce processus peut conduire à la monopolisation de la production aux mains dun seul producteur. Les autres concurrents potentiels seront alors empêchés dentrer sur le marché en raison de leur taille insuffisante qui génère des coûts plus élevés. On parle dans ce cas de barrières à lentrée permettant à lentreprise qui fournit seule le marché de jouir en toute quiétude de sa position de monopoleur puisque celle-ci ne peut être remise en cause par des concurrents potentiels. Pour éviter que lentreprise en question nabuse de sa position dominante, une intervention de la part de lÉtat simpose, sous la forme par exemple dun prix maximum ou de nationalisation de la production. Une telle situation existe en particulier dans le domaine des infrastructures de transport (rail notamment) ou de distribution (électricité par exemple).
Voir : Concurrence Marché du travail
Yves Flückiger
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Économie sociale
Lexpression économie sociale désigne un ensemble dentreprises, appartenant au secteur marchand ou non marchand, signataires dune charte sociale (formelle ou informelle), selon laquelle elles sengagent à mettre en uvre des techniques dorganisation reposant sur les principes de solidarité, de démocratie et de participation (une personne = une voix) entre les membres (producteurs, salariés, usagers, consommateurs, actionnaires, etc.), et sur les valeurs dautonomie et de citoyenneté. Ces entreprises se structurent autour de la forme juridique des coopératives, des mutuelles ou des associations, et constituent une nouvelle composante institutionnelle, appelée généralement le troisième secteur, entre le secteur de léconomie privée traditionnelle et le secteur public. Elles cherchent à intégrer en un unique objectif le bien-être social et lefficacité économique, en réconciliant le monde de la production, le monde financier et le monde de la solidarité, en favorisant de nouvelles pratiques économiques dordre éthique. Expressions apparentées : entreprises citoyennes, non-profit organisation.
R. J. Defourny, J. Monzon Campos (Éds), Économie sociale Entre économie capitaliste et économie publique, Ouvertures Économiques, Ciriec, De Boeck Université, Bruxelles, 1992. A. Neurisse, Léconomie sociale, PUF, Paris, 1983. C. Vienney, Léconomie sociale, La Découverte, Paris, 1994. T. Jeantet, Léconomie sociale en action, Éditions CIEM, Paris, 1995. Coll., Une ambition, léconomie sociale , in : Économie et Humanisme, No 330/octobre 1994, Lyon.
Voir : Charte sociale européenne Éthique Éthique sociale Socio-économie Solidarité Tiers secteur
Marie-Luce Délez
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Éducateur de la petite enfance
Léducateur de la petite enfance exerce son activité auprès de jeunes enfants de 0 à 7 ans, bien portants ou handicapés, qui sont confiés à un lieu daccueil extra-familial. Professionnels de léducation, les éducateurs de la petite enfance sinsèrent dans le champ du travail social et utilisent leurs connaissances de lenfant et de son contexte de vie afin de favoriser son développement en créant les conditions qui lui permettent la découverte de soi, de son environnement élargi et de la vie en groupe. Ils collaborent à la prévention et au dépistage des difficultés pouvant toucher les enfants. Ils ont pour partenaires, outre les parents, des professionnels du champ social, de lenseignement et de la santé, ainsi que divers spécialistes qui sont en contact avec lenfant.
Voir : Crèche et garderie Travailleurs sociaux (Formation des)
jpf
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Éducateur spécialisé
Léducateur spécialisé est un professionnel de laction sociale dont le rôle est de favoriser le développement, lautonomie et lintégration sociale des personnes dont il soccupe. Par des techniques et des méthodes éducatives adaptées, ainsi que des connaissances approfondies en sciences humaines, il intervient là où il y a rupture vis-à-vis de la famille et/ou de la société. Il travaille dans des institutions accueillant des populations de tous âges souffrant de handicaps divers (handicap physique, mental, toxicomanie, délinquance, etc.), mais aussi, avec la crise économique, dans des lieux informels auprès de personnes et de groupes que leur mauvaise situation a marginalisés. Ce travailleur social cherche à favoriser le développement de ces personnes et à faciliter ainsi leur resocialisation.
Voir : École spéciale Travailleurs sociaux (Formation des)
Paul Weber
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Éducation (Politique de l)
En règle générale, ce terme recouvre laction de lÉtat en tant quordonnateur dun système denseignement ou de formation (générale et professionnelle) formalisé et organisé et en tant que prestataire de services éducatifs par le biais des écoles publiques.
Malgré que léducation et linstruction des enfants et des jeunes soient partagées entre lécole et les familles, les systèmes scolaires occupent une position dominante dans le champ éducatif. Leur emprise sur le temps et sur la nature des activités de leurs usagers en fait une composante non négligeable, quoique peu reconnue, de la politique de lenfance et de la jeunesse et de la politique familiale.
Plus globalement, la politique de léducation est dabord une politique dorientation de la connaissance et de la culture légitimes, par le double biais :
a) de la définition sélective des savoirs, savoir-faire et savoir-être, des valeurs éthiques et morales, des croyances et des mythes qui sont jugés dignes dun travail de transmission-acquisition délibéré et contrôlé dans des écoles, et
b) de la définition des conditions dans lesquelles le travail des élèves et leur expérience dapprentissage sont organisés dans ces écoles (socialisation).
Le choix et la définition des contenus de formation et des critères dévaluation des apprentissages, ainsi que des conditions du travail scolaire se jouent entre une multiplicité de protagonistes qui défendent des visées culturelles, religieuses, éthiques, morales, civiques et économiques souvent divergentes. Ils sinscrivent inévitablement dans un champ de tension entre la transmission dun héritage du passé et la préparation dun avenir collectif et individuel incertain.
La politique de léducation est ensuite une politique de distribution des savoirs, savoir-faire et savoir-être. Depuis le début du XX siècle, et plus particulièrement après la Deuxième Guerre mondiale, le développement explosif des savoirs et savoir-faire à transmettre et laccélération du rythme de leur obsolescence ont favorisé un allongement notable de la durée de la formation initiale dans les parcours de vie individuels, en même temps que la différenciation croissante des cursus, des filières et des écoles. Larticulation des différents segments des systèmes éducatifs et lorientation des flux délèves entre eux déterminent le degré daccessibilité de types et niveaux de formation différenciés. La tension est ici entre homogénéisation et différenciation culturelles.
Les apprentissages et les compétences reconnus et certifiés à lissue de parcours de formation (initiale et continue) qualifient leurs porteurs pour laccès à des positions sociales et professionnelles différenciées. De plus en plus, les diplômes de formation constituent une condition nécessaire sinon suffisante de laccès à des emplois définis en termes de compétences requises de la part des personnes qui les occupent. De plus en plus aussi, le niveau de formation intervient dans la justification des inégalités de salaire, de prestige, dautorité et de pouvoir sur les lieux de travail et plus généralement dans la vie sociale et politique. Dans des sociétés démocratiques et inégalitaires, le système de formation joue ainsi un rôle de plus en plus dominant dans les processus dintégration sociale mais aussi dattribution légitime de places et de destinées sociales inégalement avantageuses et désirables. La politique de léducation est dans ce sens une politique de distribution de destinées et de statuts sociaux qui sinscrit dans la tension entre cohésion sociale et inégalité des conditions dexistence. Dautant plus que le niveau de formation initiale conditionne aussi laccès plus ou moins fréquent à la formation continue.
La politique de léducation participe enfin de plus en plus étroitement dune politique économique. Le capital de qualifications intellectuelles et professionnelles disponibles sur le marché du travail devient un facteur de productivité économique et un potentiel dinnovation scientifique et technologique ainsi que, par conséquent, un facteur dattractivité pour les entreprises. Sous cet angle, les dépenses déducation sont dailleurs de plus en plus considérées comme des investissements plutôt que des dépenses sociales.
Au cours des récentes décennies, conjuguant une logique de développement économique avec les aspirations de justice sociale et démancipation, les politiques de léducation ont dans lensemble favorisé laccessibilité croissante des institutions de formation et la réduction de certaines inégalités (entre hommes et femmes notamment). La plupart des pays industrialisés ont vu le niveau général de formation des nouvelles générations sélever. Mais cette élévation générale na pas empêché la conservation des inégalités daccès aux formations les plus intéressantes entre jeunes issus de classes sociales inégales. Dans la mesure même où il qualifie une fraction des individus, le système de formation en disqualifie dautres, avec dorénavant un risque croissant de marginalisation ou dexclusion sociale pour les moins instruits.
R. E. Poglia, Politique et planification de léducation en Suisse. Un essai de systématisation, Peter Lang, Berne, 1983. L. Legrand, Les politiques de léducation, PUF, Paris, 1988. W. Hutmacher, Quand la réalité résiste à la lutte contre léchec scolaire, Cahier du Service de la recherche sociologique, No 36, SRS, Genève, 1993.
Voir : Apprentissage Enfance (Politique de la petite) Famille (Politique de la) Formation continue Formation professionnelle Inégalités des chances Inégalités sociales Instruction publique Jeunesse Orientation scolaire et professionnelle
Walo Hutmacher
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Éducation pour la santé
La société occidentale attache une importance croissante à la santé et à la qualité de la vie, et au fait duvrer à cet égard dans un sens de prévention et de promotion. Dabord, il sagit de fournir à la collectivité en général, ou à des groupes en son sein (par exemple enfants, jeunes, personnes exposées à des risques particuliers) une information pertinente et compréhensible. Puis, par des méthodes interactives, proches de la vie quotidienne et de la pratique, de faire en sorte que les personnes évoluent dans leurs attitudes et choisissent dadopter des modes de vie et dactivité sains plutôt que délétères. Les manières de faire dépendront du problème et du groupe concerné. Chez les jeunes notamment, on souhaite une éducation à la santé globale, dans loptique dune bonne gestion de sa vie en général (consommation de diverses substances, sexualité, activité physique, circulation routière) et des risques quon est forcément amené à y rencontrer. À cet égard, lécole est un lieu privilégié. Dans le canton de Vaud, en collaboration avec les infirmières et médecins scolaires, on a développé depuis 1987 le réseau des animateurs de santé. Des succès remarquables ont été obtenus aussi par léducation de patients souffrant dune maladie chronique (notamment diabète) dans le sens de limiter la gravité de laffection et ses complications. Soulignons quil importe que léducation pour la santé soit positive, stimulante et évite des messages moralisants ou effrayants.
R. J.-D. Boegli, Éducation pour la santé à lécole : cure de jouvence pour lécole de lan 2000, Éditions LEP, Le Mont-sur-Lausanne, 1990. J. Martin, Pour la santé publique, Réalités sociales, Lausanne, 1987.
Voir : Information du patient Instruction publique Prévention Santé publique
Jean Martin
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Éducation spécialisée
Éducation spécialisée est une expression qui se réfère à un type déducation destinée aux personnes qui ne réussissent pas, ou ne réussiront vraisemblablement pas dans le cadre de lenseignement ordinaire, les niveaux éducatifs, social et autre qui correspondent à leur âge. En français, on rencontre à la fois les expressions éducation spéciale et éducation spécialisée pour désigner tous les aspects de léducation scolaire ou non, des personnes handicapées et inadaptées. Enseignement spécial ou spécialisé a un sens plus étroit et concerne davantage le domaine de linstruction (Terminologie de léducation spéciale, Unesco, 1983).
Léducation ou lenseignement spécialisé a une histoire : celle des tentatives déducation et dinstruction des enfants sourds, aveugles et idiots . Au 18e siècle, lenfant sauvage pris en charge par J.-F. Itard a été une occasion de création de matériel et de méthode pédagogiques, ainsi que de débats entre pédagogues et médecins.
Léducation spécialisée est un champ de connaissances et de pratiques qui intéresse divers professionnels : les pédagogues et médecins psychiatres ; mais aussi, dès la fin du 19e siècle, les médecins hygiénistes et les psychologues qui ont développé leurs pratiques de dépistage, de diagnostic et de pronostic quant à léducabilité de lenfant dit alors arriéré scolaire , anormal ou exceptionnel . Ce sont aussi des pratiques pédagogiques nouvelles qui ont fleuri sur le terrain de lenfance hors norme : les classes spéciales, lécole sur mesure (E. Claparède), lécole active (A. Ferrière), la pédagogie par objectifs. Il ny a dans la logique de ces psychopédagogues du début du XXe siècle aucune séparation à faire du point de vue pédagogique entre l'enseignement aux arriérés et l'enseignement ordinaire : ils destinaient leurs méthodes et leurs matériel à tous les enfants.
Les enfants pris en considération par le champ de léducation spécialisée ont au cours du temps changé dappellation : lenfant anormal sest démultiplié en autant de figures du handicap mental (handicap moteur, déficient physique, déficient sensoriel, déficient intellectuel), alors que lenfant vicieux du 19e siècle se mue en un enfant difficile , puis un enfant nerveux ; quant à lenfant arriéré du début du XXe siècle, il devient dans les années quarante lenfant inadapté scolaire . De lère de lorthopédie (physique ou morale), on passe à celle de la réadaptation. Dès les années cinquante, une nouvelle force sociale émerge : celle des parents denfants handicapés, lesquels réclament une vie comme tout le monde pour leurs enfants. Le concept d intégration sociale fait son apparition, lequel préfigure celui d intégration scolaire . Une politique de lexclusion rivalise avec des velléités dune politique de linclusion. Aujourdhui en Suisse, en absence dune législation univoque qui imposerait lintégration scolaire des enfants avec une déficience, lorganisation et les pratiques de lenseignement spécialisé ou de léducation spéciale sont encore extrêmement diverses selon les régions ; des nombreuses tentatives déducation scolaire intégrée (concernant surtout les élèves avec des déficiences sensorielles ou motrices) et des mesures les moins restrictives que possibles coexistent avec des placements traditionnels, donc ségrégatifs.
R. J.-L Korpès, Handicap mental. Notes dhistoire, Cahiers de lEESP, Lausanne, 1991. M. Jecker-Parvex, Retard mental. Contribution pour un lexique commenté, Éditions SZH, Lucerne, 1996. H.-J. Sticker, M. Vial, C. Barral, Fragments pour une histoire : notions et acteurs, Alter, Fondation de France, 1996.
Voir : École spéciale Écoles supérieures de travail social et hautes écoles spécialisées (Conférence suisse) (SASSA) Éducateur spécialisé Éducation/Socialisation Hautes Écoles Spécialisées (HES)
Martine Ruchat
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Éducation/Socialisation
Cette rubrique ne propose pas un aperçu de la sociologie de léducation, mais se limite à la définition du phénomène. Dans la société moderne, limmense poussée de la scolarisation encourage à se représenter la socialisation comme un rapport institutionnel entre des moyens (absorption passive ou acquisition active) et des fins (intégration conforme ou adaptation critique). Dans cette logique, lintégration des nouvelles générations apparaît comme le produit dun ensemble de dispositifs institutionnels implicites ou explicites aboutissant à lintériorisation de connaissances, valeurs et schèmes daction. DIgnace de Loyola à Durkheim jusquà Bourdieu, le même canevas simpose. Dans cette perspective instrumentale propre à toutes les bureaucraties, même ladaptation à lhistoire devient un sous-produit du pédagogue qui tente d apprendre à apprendre , d apprendre à sadapter , d apprendre à transformer , dinculquer des habitus transposables .
Ce rapport réfléchi et institutionnalisé entre moyens et fins constitue une réalité éducative pesante aujourdhui. Les sociologues savent tous que léducation déborde la scolarisation, mais la plupart ne sintéressent à léducation familiale quen qualité dantichambre préparatoire à lécole, aux succès ou aux échecs scolaires. La socialisation tient-elle dans ce schéma ? Évidemment non. Les psychologues nen ont cure, car ils réfléchissent lacquisition des compétences à un niveau plus élevé de généralité. Les psychosociologues font intervenir le contexte social dapprentissage, mais sans sen tenir au cadre scolaire. En revanche les sociologues subissent inévitablement la fascination dinstitutions scolaires massives, obligatoires, incontournables, qui rythment la socialisation moderne. Et ils ont tendance à faire leur les axiomes du ministre, du directeur décole et du pédagogue, qui mettent en rapport des ressources et des profils de compétences.
Les anthropologues, dans leur effort de décentration et duniversalisation, échappent plus aisément à la fascination scolaire. Dans les microsociétés orales, la préparation à la vie adulte dans des institutions spécialisées nexiste pas. Les nouvelles générations se voient progressivement insérées dans les diverses catégories (dhommes et de femmes, de jeunes et de vieux
). Lenfant vit sa vie denfant, ce qui lentraîne vers sa vie dadolescent, etc. Il est happé par les divisions et les distinctions, porté par la dynamique des relations inter- et intracatégorielles à laquelle il participe. Enfant, adolescent, adulte, vieillard et finalement ancêtre, il est chaque fois acteur dans le jeu des oppositions et des différences catégorielles.
Cette dynamique dinsertion ne ressemble pas à une mécanique bien huilée, mais plutôt à un processus approximatif avec ses ratés. Pour principalement deux raisons : lhétérogénéité et la mouvance des catégories sociales. Une catégorie ne consiste pas en la réunion déléments identiques. Elle ressemble plutôt à un noyau central autour duquel gravitent des modèles, des définitions et des interprétations centrifuges, jusquaux limites de lexclusion, jusquà des catégories alternatives. Il nexiste pas un modèle de jeune fille, de femme, de mère et de grand-mère, mais un ensemble de modèles qui tournent autour dun centre de gravité et qui en même temps offrent un espace aux nouvelles arrivantes. Même les petites sociétés de quelques centaines de personnes connaissent cette définition catégorielle en accordéon, avec des marginaux sur les franges et un noyau plus compact au centre.
Par ailleurs, les rapports entre catégories sont en mouvance perpétuelle. Tel clan monte en puissance, en sinventant une mythologie adéquate ; tel autre sessouffle faute de rejetons. Tel conflit suscite des tensions, resserre les liens intracatégoriels et élargit le fossé intercatégoriel. Les nouvelles générations vivent à leur manière ces turbulences, leur déploiement et leur résorption. Invitées à épouser (ou à repousser) ces dynamiques, avec leurs déplacements de définition catégorielle, elles les investissent avec plus ou moins de distance et de proximité.
Suite à ces remarques, nous pouvons hasarder une première définition approximative : la socialisation consiste en un processus actif dinsertion dans une dynamique intra- et intercatégorielle, où les catégories sont toujours plus ou moins hétérogènes.
Lavantage principal dune telle définition est de faire coller le processus de socialisation à la dynamique évolutive des catégories. Par exemple, les conflits sociaux et la guerre mobilisent dautres modèles dhommes et de femmes quen temps de paix. Ce genre de situations ouvrent à la socialisation des espaces inhabituels, investis de façon plus ou moins réversible. La socialisation épouse les déchirures, les failles, les compromis, les équilibres précaires, les virtualités et les espoirs. Des conflits peuvent ainsi saccumuler et exploser (ou se résorber) à linitiative des jeunes générations qui accentuent (ou prennent de la distance envers) une tendance à luvre dans les relations intra- et intergroupes.
Cette définition évite dintroduire une distinction de nature entre la socialisation des adultes et celle des enfants. Les uns comme les autres vivent un processus permanent dinsertion et aussi de retrait ou de marginalisation , dont le rythme se ralentit avec lâge tout en connaissant des accélérations lors de mutations sociales, culturelles, religieuses ou professionnelles. Elle sabstient aussi de faire de lintériorisation des contenus symboliques le centre de référence quasi exclusif du processus de socialisation. Elle rompt par conséquent avec le schéma typiquement scolaire de sélection préalable des contenus à inculquer : si lécole peut formellement circonscrire ses contenus symboliques, elle ne peut évidemment sélectionner le contexte socio-historique qui leur conférera leur sens, les mettra en évidence ou les dévaluera. Lécole, elle aussi, sinsère dans une dynamique plus large dont adultes et enfants sont directement partie prenante. Cette définition sapplique en outre à lintérieur de lécole elle-même, en la considérant comme une mini société avec ses subdivisions interdépendantes, ses tensions et conflits inter- et intracatégoriels, entre élèves, entre professeurs, etc.
Cette première définition a cependant le défaut de ne rien contenir de spécifique ni par rapport aux nouvelles générations ni par rapport à lapprentissage. Lenfant naît dans une dépendance à légard des adultes dont il ne saffranchit que lentement. Dans la plupart des sociétés, il ne sera vraiment adulte que lorsquil aura lui-même constitué sa famille, avec un entre-deux qui commence à la puberté et finit au mariage (aujourdhui : ressources autonomes et toit propre). Au cours de cette période, il saffranchit de cette asymétrie de subsistance en sinscrivant dans une dynamique intra- et intercatégorielle scolaire, culturelle, professionnelle, relationnelle qui le portera en principe à bon port.
Linsertion suscite et exige lapprentissage. Demblée, la définition adoptée fait appel à lacteur, à ses ressources et à son point de vue pour fonctionner dans une dynamique mouvante voire effervescente : celle de ses rapports aux adultes (avec des réaménagements incessants), aux autres enfants, aux catégories de genres, etc. Cest trop peu de dire que lenfant apprend son métier denfant ou son métier délève : le pluriel simpose. Il na pas vraiment le temps de devenir ethnomembre ou dacquérir un habitus de la garderie, de la maternelle, dune famille dabord sans, puis avec frère et sur, avec ou sans père, etc. Dans notre perspective, les acquisitions de compétences particulières (langage, cognition, affectivité, habiletés relationnelles, etc.) ne doivent pas être réfléchies en elles-mêmes mais mises en rapport avec leffort dinsertion dans des dynamiques relationnelles, toujours marquées par des divisions catégorielles.
Lenfant vit aujourdhui dans un maquis contextuel assez complexe, où prolifèrent les modèles contradictoires de la petite fille, du petit garçon, de lécolier
Les noyaux catégoriels sont soumis à damples tiraillements centrifuges auxquels lenfant lui-même participe et quil relaie auprès de ses pairs.
On comprend que ni la métaphore éducative du remplissage ni celle de larrosage ne sont ici recevables. Seule celle du cheminement est acceptable, à condition de ne pas lenvisager comme un parcours stable dans un univers statique. Limage de linitiation est trop faible elle aussi, car enfermée dans le stéréotype des épreuves rituelles. Linitiation se confond aujourdhui avec la participation à la vie même des groupes et des catégories et à leurs dissensions identitaires.
Que devient sous cet angle la question de lintériorisation des valeurs et des schèmes daction ? Lenfant (et aussi ladulte) se trouvent placés devant la nécessité non seulement dapprendre, mais aussi de désapprendre, dabandonner voire doublier des fonctionnements, des savoirs et des valeurs. Plus profondément, en même temps quil apprend à se conformer ou à adhérer à des valeurs, lenfant (et aussi ladulte) apprend aussi à prendre ses distances, intérieures ou manifestes, à leur égard, à jouer avec leurs applications et leurs contournements. Certaines adhésions sont purement formelles et de surface, dautres profondes. Et lenfant, comme ladulte, développe des compétences pour cacher et déguiser ses tiédeurs, ses excès dattachement et ses transgressions.
Cette distance est nécessaire à lexistence dun espace de jeu entre les acteurs, sinon chacun serait prévisible à partir de ses schèmes intériorisés et notre vie sociale ressemblerait un peu à une fourmilière. Nous sommes maintenant en mesure de compléter notre proposition de définition :
La socialisation consiste en un processus actif dinsertion dans une dynamique intra- et intercatégorielle, où les catégories sont toujours plus ou moins hétérogènes.
Au cours de cette insertion active, les nouveaux acteurs, transitoirement ou durablement, avec des adhésions superficielles ou profondes, sinitient et participent aux pratiques et aux représentations centrales et/ou périphériques des diverses catégories en interaction.
Dynamique dinsertion et hétérogénéité catégorielle assurent une socialisation qui colle à lévolution des catégories et où les nouvelles générations investissent systématiquement les ouvertures historiques en faisant de la socialisation loccasion dune production sociale.
Cette définition évite de placer au cur de la définition de la socialisation les logiques de lintérêt ou de lintériorisation pour leur substituer une logique dadaptation/participation pragmatique à une dynamique entre des unités catégorielles toujours hétérogènes et interdépendantes.
R. A. Petitat, Production de lécole, production de la société, Droz, Genève, 1982. A. Van Haecht, Lécole à lépreuve de la sociologie, De Boeck, Bruxelles, 1990.
Voir : Cohésion sociale Éducateur spécialisé Éducation (Politique de l) Éducation spécialisée
André Petitat
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Effet pervers
Il désigne un résultat non désiré, contraire à lobjectif de laction entreprise (exemples : une politique de lutte contre le chômage des jeunes qui se traduit par une hausse du chômage des travailleurs plus âgés ; la mise en place dune franchise dans lassurance-maladie qui retient nombre de personnes de recourir à des examens préventifs).
Voir : Ciblée (Politique) Contre-prestations
jpf
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Égalité (Bureau de l)
Depuis 1981, le principe de l'égalité entre femmes et hommes est inscrit dans la Constitution fédérale (art. 4, al. 2). Les bureaux de l'égalité ont pour tâche de contribuer à ce que cette notion juridique se réalise sur le terrain et ne reste pas à l'état de vu pieux.
23 bureaux de l'égalité ont été créés en Suisse, tant au niveau fédéral, cantonal que communal. Leur domaine d'activité est vaste et complexe. Leur tâche peut cependant être résumé de la manière suivante :
La promotion de l'égalité dans tous les domaines.
L'élimination de toute forme de discrimination, directe ou indirecte.
Pour réaliser leur mandat, les bureaux de l'égalité s'engagent de manière ciblée dans le plus de lieux possible : dans l'administration, au parlement, avec les partenaires sociaux, les institutions, les organisations féminines et avec les particuliers.
Leur devoir d'information passe par l'organisation de campagnes et de colloques sur les questions féminines et d'égalité. Tout le monde peut faire appel à eux pour leur demander conseils ou consulter les nombreuses publications qu'ils mettent à disposition dans leurs centres de documentation.
Les services ou bureaux de l'égalité forment ensemble le Conférence suisse des délégués à l'égalité. Cette conférence planifie et réalise des campagnes et des projets communs.
Certains bureaux ont un mandat limité dans le temps. La fragilité occasionnée par l'incertitude quant au maintien de ces bureaux compromet, en partie, la réalisation du principe de l'égalité.
Informations : Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes, Eigerplatz 5, 3003 Berne, Tél. 031/322 68 43, ebg@ebg.admin.ch.
Sites Internet : www.equality.ch www.equality-office.ch
Voir : Égalité de traitement entre femmes et hommes Égalité entre hommes et femmes Femmes (Émancipation des)
Sophie Barras Duc
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Égalité de traitement entre femmes et hommes
Larticle 4 de la Constitution fédérale consacre le principe général de légalité de traitement, qui trouve une application importante dans le domaine de la sécurité sociale, notamment. Depuis le 14 juin 1981, son deuxième alinéa contient une disposition spécifique, relative à légalité de traitement dans les domaines de la famille, de linstruction et du travail. La disposition constitutionnelle reconnaît le droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale. Le 1er juillet 1996 est entrée en vigueur la Loi fédérale sur légalité entre femmes et hommes, votée par le Parlement fédéral le 24 mars 1995. Cette Loi fédérale, qui est fondée sur linterdiction de discrimination en raison du sexe, concerne lensemble des rapports de travail (privés et publics) aux différents niveaux (fédéral, cantonal, communal). Le Bureau fédéral de légalité entre femmes et hommes (BFE) est investi de compétences spécifiques en la matière.
R. C. Jobin, Entre les activités professionnelle et domestique : la discrimination sexuelle, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1995.
Sites Internet : www.equality.ch www.equality-office.ch
Voir : Égalité (Bureau de l) Inégalités sociales Travail féminin
Béatrice Despland
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Égalité de traitement entre nationaux et non-nationaux
Les législations nationales de sécurité sociale peuvent prévoir des règles plus sévères pour les étrangers ; on peut les qualifier de discriminations directes ou formelles. Parfois, des normes identiques pour tous sont plus difficiles à observer par les non-nationaux (p. ex. la famille doit résider dans le même État que le travailleur) ; il peut y avoir discrimination indirecte. Cela heurte la reconnaissance à chaque être humain dun droit à la sécurité sociale. Ainsi, le premier principe du droit de la coordination porte sur légalité de traitement entre nationaux et non-nationaux ; il est à géométrie variable : il peut être absolu, souffrir dexceptions (p. ex. à légard de prestations non contributives) ou nêtre que partiel ; il peut être lié à des conditions de réciprocité. Légalité de traitement peut être prévue : par un texte constitutif (cf. art. 12 et 39 TCE), par un règlement communautaire (cf. art. 7 du règlement No 1612/68 relatif à la libre circulation ; art. 3 du Règlement No 1408/71 relatif à la coordination), par une convention internationale multilatérale (cf. art. 3 de la Convention OIT No 118 concernant légalité de traitement des nationaux et des non-nationaux en matière de sécurité sociale), par une convention internationale bilatérale (cf. art. 4 de la Convention entre la Suisse et la République tchèque du 10 juin 1996). En amont, légalité de traitement peut bien sûr être décidée unilatéralement par un État et traduite dans sa législation.
R. G. Perrin, Histoire du droit international de la sécurité sociale, Association pour létude de lHistoire de la Sécurité Sociale, Paris, 1993. Bureau international du Travail, La sécurité sociale des travailleurs migrants, BIT, Genève, 1974.
Voir : Coordination Immigration
Pierre-Yves Greber
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Égalité des chances àð Inégalité des chances
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Égalité entre hommes et femmes
La notion d'égalité entre hommes et femmes ne constitue pas un concept clairement défini, ni ne fait appel à une théorie ou à un modèle qui ferait l'unanimité. Elle présente un caractère tronqué et flou, qui recouvre (potentiellement mais non explicitement) plusieurs autres notions d'usage dans le cadre des réflexions sur les rapports sociaux de sexe. L'utilisation de cette expression s'avère donc problématique et simplificatrice si elle n'est pas accompagnée de précisions permettant de situer le discours. Pour illustration, la Loi fédérale sur l'égalité entre femmes et hommes (24.3.1995) consacre l'interdiction de discrimination à raison du sexe dans les rapports de travail .
Cependant, on peut affirmer que la notion d'égalité entre femmes et hommes, dans son sens le plus courant, est utilisée comme raccourci pour qualifier une politique de non discrimination entre les sexes, et recouvre principalement deux concepts : celui de l'égalité des droits et des chances et celui de l'égalité de traitement des individus, quel que soit leur sexe.
En Suisse, le principe d'égalité entre les sexes, accepté par le peuple en 1981, consacre d'un point de vue juridique l'égalité des droits et des chances des femmes et des hommes dans les domaines de la famille, de la formation et de la vie professionnelle, particulièrement. Il consacre également l'égalité de traitement entre femmes et hommes, d'un point de vue formel (par exemple : un salaire égal pour un travail de valeur égale). Il est cependant nécessaire d'insister sur l'écart existant entre cette égalité formelle et l'égalité de fait, c'est-à-dire la réalisation effective de ces droits. Cette dernière est malaisée à mesurer du fait des différences importantes que l'on peut observer entre les sexes dans tous les domaines de l'existence, et sachant que toute différence n'implique pas nécessairement une inégalité ou une discrimination.
D'un point de vue sociologique, la concrétisation de l'égalité de traitement entre femmes et hommes nécessite l'abolition ou l'abandon de la prédétermination des rôles et des fonctions des personnes, basée sur leur sexe. L'objectif poursuivi, énoncé ainsi, rend mieux compte de la complexité de la problématique : les différences sexuelles objectives (biologiques) et subjectives (ce qui est donné comme relevant du tempérament dit féminin, par exemple) servent de légitimation non seulement aux différences de position des femmes et des hommes, mais aussi aux inégalités en découlant : ces dernières sont ainsi le résultat d'une construction sociale des inégalités fondées sur les différences entre les sexes, avec de fortes représentations sur le plan des mentalités, qui expliquent d'ailleurs l'intériorisation des différences de position et des inégalités entre femmes et hommes.
R. Office fédéral de la statistique, Vers l'égalité? Aperçu statistique de la situation des femmes et des hommes en Suisse, OFS, Berne, 2000 (mises à jour régulières). T.-H. Ballmer-Cao, Changement social et rapports entre hommes et femmes. La question de légalité en Suisse, Ed. Payot, Lausanne, 2000. C. Jobin, Entre les activités professionnelle et domestique : la discrimination sexuelle, Éditions d'En Bas, Lausanne, 1995.
Voir : Égalité (Bureau de l ) Égalité de traitement entre femmes et hommes Femmes (Émancipation des) Inégalités sociales
Caroline Regamey
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Eglise àð Enseignement social chrétien
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Emploi (Politique de l)
Lemploi, au sens individuel du terme, est léchange dun temps de travail contre un revenu. Dans un sens général, lemploi désigne la somme du travail humain dans un système économique donné.
On appelle politique de lemploi les mesures déployées par lÉtat pour réglementer lemploi des personnes ou pour stimuler le marché de loffre et de la demande demploi dans un pays.
En ce qui concerne la réglementation, lévolution de ces dernières années est marquée par le démantèlement progressif de la protection de lemploi au profit (!) dune conception néo-libérale (y compris dans les régimes sociaux-démocrates). Elle implique notamment un désengagement de lÉtat de la gestion de léconomie.
Comparé à celui des autres pays, le droit suisse du travail est souple et flexible, par exemple en ce qui concerne la protection contre les licenciements. La nouvelle loi sur le travail du 20 mars 1998 illustre bien la volonté de flexibilisation et de déréglementation des autorités. Selon le Professeur Pascal Mahon, on ne voit donc pas très bien ce quil pourrait encore bien y avoir à flexibiliser et à déréglementer .
En ce qui concerne la stimulation du marché de lemploi, surtout effective en période de crise, on peut constater différentes tendances.
Dune part, des mesures structurelles, comme garantir le droit au travail, nont jamais pu simposer en Suisse : proposées par voie dinitiative trois fois devant le peuple (en 1894, en 1946 et en 1947), ce type de mesures a toujours été largement refusé et la dernière tentative de lancer une initiative à ce propos (initiative ARE, Association pour une répartition équitable du travail) a échoué en 1998.
Dautre part, différentes mesures conjoncturelles, visant à relancer léconomie, ont été prises au cours du temps. Leur but est de favoriser lembauche en finançant des investissements, en général dans des travaux publics. Le dernier programme denvergure en date est le programme de mesures spécifiques de politique conjoncturelle proposé par le Conseil fédéral le 26 mars 1997, dont un des buts explicites était dassurer approximativement 24 000 emplois supplémentaires pendant une année. Ces mesures ont pour visée de relancer lemploi en agissant de manière ponctuelle sur léconomie : sous le prétexte davoir un effet anticyclique (jamais clairement démontré), elles permettent à des entreprises privées de se faire subventionner par lÉtat.
La politique de lemploi ces dernières années permet dinstitutionnaliser la précarisation de lemploi, aujourdhui de plus en plus perceptible, en Suisse comme dans dautres pays.
R. Y. Flückiger et al., La précarité, une réalité genevoise, Hopice général, Genève, 2001. J.-M. Dolivo, B. Rosende, Ruptures de la solidarité dans le travail salarié , in : Aspects de la sécurité sociale, bulletin FEAS, 2000, pp. 27-35. P. Mahon, Lévolution récente du droit du travail en Suisse - une appréciation critique , in : Aspects de la sécurité sociale, bulletin FEAS, pp. 9-26. S. Paugam, Le salarié de la précarité. Les nouvelles formes de lintégration professionnelle, PUF, Paris, 2000. J.-P. Tabin, Chômeur ancien, chômeur moderne : persistance des représentations ? Réflexions à partir de lévolution des lois suisses en la matière et de lexemple de la mise en uvre de la LACI dans le canton de Vaud , in : Revue suisse de sociologie, 1998, pp. 209-236.
Voir : Déréglementation Flexibilité du travail Licenciement (Protection contre le)
Jean-Pierre Tabin
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Empowerment
Ensemble d'interventions et d'actions multisectorielles et interdisciplinaires de type culturelle et technique qui visent, par un renforcement des connaissances et des compétences individuelles ainsi que par la mise en uvre de nouvelles ressources, la promotion de l'autonomie décisionnelle des individus quant à une meilleure maîtrise de soi et de leur environnement dans les domaines d'intervention choisis.
Une politique d'empowerment implique la promotion, la mise en uvre et le soutien de programmes et d'actions d'information, de communication, d'éducation, de marketing social, de changements institutionnels et législatifs et d'évaluation à plusieurs niveaux (national, régional, local, de groupe, d'association, etc.).
Le succès d'une telle stratégie au niveau de la société civile implique le consensus politique, social et éthique, la collaboration intersectorielle et multidisciplinaire, la transparence sur les objectifs poursuivis, la crédibilité et l'absence de conflits d'intérêts de la part des promoteurs et des financeurs du ou des programmes ainsi que le soutien des media (media advocacy).
Voir : Information du patient Information sociale Marketing social
Gianfranco Domenighetti
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Encycliques àð Enseignement social chrétien
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Enfance (Pédagogie de la petite)
Dès la fin des années 70, lévolution quantitative et qualitative de la demande daccueil denfants en âge préscolaire en crèche, garderie et jardin denfants, est allée de pair avec lélaboration de pédagogies spécifiques à ces institutions. Moins centrées quauparavant sur la pensée de grandes figures de pédagogues, ces pédagogies font appel à linterdépendance des divers partenaires de laccueil extra-familial (parents, enfant, équipe éducative, responsables locaux) pour créer les conditions de mise en place dactivités ludiques, créatives, éducatives et de vie quotidienne dans les institutions. De nouvelles attentes de partage des responsabilités éducatives des parents et la qualification accrue du personnel éducatif contribuent à transformer la pédagogie de la petite enfance : cest le passage de laménagement de la garde de lenfant, à connotation assistancielle, à la construction de complémentarités éducatives, consacrée hâtivement par le mot socialisation qui fonde une culture pédagogique propre à ces lieux daccueil.
R. D. Verba, Le métier déducateur de jeunes enfants, Syros, Paris, 1993. P. Richard-De Paolis, P.-Y. Troutot e. a., Petite enfance en Suisse romande, Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Voir : Crèche et garderie Éducateur de la petite Enfance Enfance (Politique de l) Instruction publique Protection de lenfant Socialisation
Paola Richard-De-Paolis
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Enfance (Politique de l)
Lenfance correspond, selon la Convention internationale des droits de lenfant (ONU 1990), à la période de la vie humaine qui va de la naissance à la majorité civile. Catégorie sociale dâge, elle regroupe lensemble des 0-18 ans, soit, pour la Suisse, plus de 20 % de la population résidante. On distingue couramment : a) la petite enfance, enfants de 0-5 ans non encore soumis à lobligation scolaire ; b) lenfance proprement dite, caractérisée par le temps de lécole ; c) ladolescence, incluse dans la notion de jeunesse.
Lenfance se caractérise par un statut (minorité juridique, filiation privée et dépendance de lautorité parentale), un mouvement (processus de développement physique, cognitif, affectif et social conduisant à lautonomie de lâge adulte), une production (laction éducative au sens large) et un enjeu de société (reproduction du capital humain, formation des nouvelles générations et des citoyens de demain).
Par politique de lenfance on peut comprendre lensemble des mesures prises par les pouvoirs publics et les autres acteurs de la scène politique pour aménager les conditions matérielles et institutionnelles de la prise en charge éducative. Schématiquement, on peut distinguer trois grandes orientations dans la gestion publique de lenfance, qui portent sur les rapports entre la famille, lenfant et lÉtat :
1. Politique de protection de lenfant : La prise en charge matérielle et éducative de lenfant est dabord une affaire de famille, déléguée aux parents, sur la base de la filiation privée Lorsque la famille naturelle nest pas ou plus en mesure de remplir son rôle, ou manque à ses devoirs, lÉtat doit se substituer à elle au nom de la protection des mineurs (assistance éducative, prévention des mauvais traitements, mesures de placement, etc).
2. Politique de soutien fonctionnel à la famille : Limportance sociale de la fonction éducative de la famille étant reconnue, lÉtat est amené à soutenir les parents dans leur tâche par des mesures dappui appropriées (aides financières directes ou indirectes, services socio-éducatifs, etc.). Plutôt que de se substituer à la famille, la collectivité agit sur les conditions sociales externes afin de favoriser lexercice de la parentalité.
3. Politique des droits de lenfant : LÉtat se reconnaît des responsabilités directes vis-à-vis des enfants, futurs citoyens et sujets de droits sociaux (Convention internationale des droits de lenfant). Dans cette orientation, lenfant na plus seulement des droits dérivés, mais doit pouvoir bénéficier progressivement de droits directs (être entendu lors dun divorce, etc.) et de mesures sociales spécifiques (allocations, places en crèche ou en école enfantine, services de santé, espaces de jeu dans la ville, centres de loisirs, etc).
R. F. Dekeuwer-Défossez, Les droits de lenfant, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1991. L. Fox Harding, Perspectives in Child Care Policy, Longman, London, 1991. S. Pavillard, M. Gottraux (Éds), Politiques de la petite enfance, Cahiers de lEESP, Lausanne, 1990.
Voir : Éducation/Socialisation Famille Jeunesse (Politique de la) Protection de lenfant
Pierre-Yves Troutot
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Enfant à charge
Dans le cadre du calcul de limpôt sur le revenu, les enfants à charge peuvent être pris en compte suivant le cas, soit pour la détermination du nombre de parts dans le système du quotient familial (exemple : canton de Vaud), soit pour bénéficier dun abattement forfaitaire sur le revenu net imposable. En principe, il sagit denfants légitimes, naturels, adoptifs ou recueillis, même sils disposent de revenus. Les enfants à charge sont pris en considération dans de nombreux domaines de la sécurité sociale.
Voir : Adoption Autorité parentale Obligation dentretien Quotient familial
jpf
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Enquête sociale
Lenquête sociale désigne une forme systématique de recueil et danalyse des données empiriques concernant essentiellement le mode de vie des populations les plus pauvres. On admet aujourdhui que le développement des politiques sociales a considérablement été influencé par les résultats des enquêtes sociales (social survey dans la tradition anglo-saxonne). La tradition prend naissance en France et en Grande-Bretagne au début du XIXe. Lorigine est politique et administrative. Les gouvernements des grands pays en voie dindustrialisation rapide comme la France et la Grande-Bretagne sont alarmés par le développement de la pauvreté massive qui accompagne le développement économique. Les premières grandes enquêtes empiriques sont donc menées par des administrateurs supérieurs : préfets, inspecteurs des fabriques, de santé, des écoles. Les plus célèbres sont en France celle de Louis, baron de Villermé, État physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures (1840), et en Grande-Bretagne, celle de Chadwick consacrée à la condition sanitaire de la classe ouvrière (Sanitary report, 1842). Lobservation des classes inférieures et de leurs problèmes sautonomise peu à peu mais toujours partiellement vis-à-vis des demandes publiques. Dans son uvre majeure, Les ouvriers européens (1855), Frédérique Le Play donne lexposé le plus complet de sa méthode. Le principe premier est de toujours partir des faits. Lobservation doit être directe, personnelle et systématique. Ces principes sont toujours pour lessentiel ceux des enquêtes sociales. Cest cependant en Angleterre, à la fin du siècle dernier, que lenquête sociale trouve son épanouissement avec les célèbres études de Charles Booth, Life and labor of the people in London (1902-1903, 17 vol), et de Rowntree, Poverty, a study of town life (1902).
Avec la philosophie des lumières et la théorie sociale du XIXe siècle, les enquêtes sociales constituent une des racines de la sociologie moderne. La tradition de lenquête sociale se poursuit aujourdhui en travail social où elle constitue un des fondements essentiels de laction.
R. G. Leclerc, Lobservation de lhomme. Une histoire des enquêtes sociales, Seuil, Paris, 1979. P. Wagner e. a., Social sciences and modern states, Cambridge University Press, Cambridge, 1991.
Voir : Planification sociale Prospective Recherche sociale
François-Xavier Merrien
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Enquête sur la population active (ESPA)
Lenquête sur la population active est une enquête annuelle conduite par lOffice fédéral de la statistique depuis 1991 auprès dun échantillon de ménages dans lesquels sont interrogés des personnes âgées de 15 ans et plus. Le questionnaire de lenquête est construit sur le modèle des enquêtes sur les forces de travail qui a été élaboré par le BIT. Lobjectif premier de lenquête est de ventiler la population interrogée en population active occupée (ou en emploi), en personnes sans emploi (chômage au sens BIT) et en personnes inactives. A cet objectif sajoutent des questionnements sur les professions exercées, sur la dynamique des branches dactivité ainsi que sur la mobilité professionnelle. Léchantillon étant renouvelé dun cinquième tous les ans, lenquête offre un suivi longitudinal des personnes sur une période de cinq années. Le modèle denquête du BIT ayant été adopté par de nombreux pays occidentaux ainsi que par Eurostat, lESPA est la seule base de donnée qui puisse permettre des comparaisons internationales fiables.
R. Lenquête suisse sur la population active, OFS, Berne-Neuchâtel, publication annuelle.
Voir : Activité économique (au sens du BIT) Chômage (au sens du BIT) Office fédéral de la statistique (OFS) Population active Taux dactivité, dactivité occupée et de chômage (au sens du BIT).
Jean-Marie Le Goff
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Enseignement social chrétien
Si limposant corpus de lenseignement social des Papes contemporains na pas trouvé sa place dans la plupart des ouvrages dhistoire des idées politiques, économiques ou sociales, ce nest pas toujours à la suite dune exclusion de principe, mais le plus souvent en raison du genre littéraire dont il relève. Il sagit au premier abord de théologie, de philosophie, dexhortation pastorale et plus généralement déthique sociale destinée plus directement aux catholiques mais aussi aux hommes de bonne volonté quils soient ou non croyants. Cet ensemble sui generis nen constitue pas moins une des uvres maîtresses de notre temps. Beaucoup de sujets sont abordés dans ces très nombreux documents dont lélément commun est davoir pour auteur lÉvêque de Rome. En général, cest à Léon XIII que lon remonte en citant quelques-unes de ses encycliques riches en principes dont ses successeurs ont tiré les conséquences en les adaptant aux circonstances nouvelles.
Cette continuité dinspiration nest pas seulement due à lautorité doctrinale de ceux qui énoncent la pensée sociale de lÉglise, elle se rattache à un projet, à une idée architectonique qui traverse et inspire ces textes si variés. On pourrait définir ce projet comme un idéal historique chrétien post-médiéval, il sagit dune inspiration vitale par le christianisme de lordre temporel dont lautonomie légitime est respectée. Le rapport de cet idéal historique avec lidée de chrétienté traditionnelle est analogique, cest-à-dire gardant certains éléments typiques communs, la conception de la personne par exemple. À la suite de leffondrement dun monde profondément marqué culturellement et institutionnellement par le christianisme, les Papes ont progressivement tiré les leçons des choses nouvelles dabord avec réserve, puis avec une sympathie croissante. Ils nont pas perdu de vue luniversalité du christianisme et ont cru que son génie était dapporter une dimension propre aux diverses civilisations en respectant leur nature profonde. Par ailleurs, le monde moderne, dabord hostile à lÉglise, offre aujourdhui une psychologie beaucoup plus complexe à son égard, en constatant le caractère essentiellement spirituel de son action.
La pensée sociale de lÉglise trouve ainsi sa cohérence immédiate dans un idéal historique chrétien et ce dernier nest intelligible que dun point de vue analogique. Telle est la clé qui soffre pour aborder un corpus dont lélaboration se poursuit maintenant depuis un siècle. Loin de reléguer aux archives les textes plus anciens, les documents récents les éclairent et sont éclairés par eux. Lévolution est incontestable, mais la continuité ne lest pas moins, et cest la connaissance de lensemble du corpus qui permet de saisir son orientation profonde. La lecture globale que lon propose ici fait référence au projet architectonique, déjà évoqué, qui vise non pas à reconstituer une chrétienté, mais plutôt à christianiser un monde nouveau en respectant sa nature (nouvelle) et en ne puisant dans les expériences passées quen vue dapplications analogiques.
En réalité, lÉglise na aucun modèle de vie économique et sociale à proposer, pas plus que de régimes politiques à défendre. Elle na pas été fondée pour se substituer à César, mais pour étendre le Royaume de Dieu. Elle cherche à promouvoir les conditions favorables à cette tâche spirituelle que sont la paix et la liberté. Lhistoire montre malheureusement que la guerre et lasservissement sont plus habituels que la paix et la liberté, en raison des injustices qui ne cessent de se produire et engendrent des conflits. Depuis des millénaires, des utopistes proposent la solution qui résoudrait, selon eux, toutes les difficultés, solution qui est rarement la même, y compris chez les théoriciens du communisme, qui, après avoir préconisé la suppression de la propriété privée, ne sentendent pas sur lorganisation de la société collective et notamment sur le statut de la famille.
LÉglise, dans son enseignement social, ne préconise pas une solution de cet ordre, mais propose un humanisme qui, en confortant les personnes, doit rejaillir sur les sociétés. Lorsque des précisions plus grandes sont fournies à propos de léconomie ou de la politique, ce nest pas dun point de vue technique, mais plutôt pour fournir un support concret à des normes dessence éthique. Quil suffise dévoquer ici la participation ou la propriété privée dont les formes, extrêmement variées, ne font pas lobjet dune sélection exclusive dans lenseignement social des Papes, même si telle ou telle expérience ou coutume est citée. Foncièrement théologique, lenseignement social des Papes fait aussi appel à des considérations politiques, économiques et sociales si nombreuses quun véritable genre littéraire en est résulté dont lunité est assurée par lintention pratique, savoir la réalisation de lidéal historique chrétien sappliquant selon le génie du temps et du lieu. Avec la mondialisation qui na cessé de progresser dans les faits et les mentalités, surtout depuis trente ans, cet idéal dabord posé à partir dune problématique pratique très européenne, a pris une dimension beaucoup plus large et résolument internationale. Ceci ne veut pas dire que le contenu social du message chrétien nait pas eu jusque-là une vocation universelle, mais plutôt que ses applications pratiques se référaient à un contexte plus spécialement européen.
Incontestablement, la création de lONU et la déclaration universelle des droits de lhomme (1948) ont été des facteurs importants dans lélargissement pratique de lenseignement social de lÉglise, et linsistance sur la loi naturelle (Pie XII) a traduit cette volonté de proposer un idéal historique dont les bases juridiques ne présupposent pas la foi en la Révélation et qui, loin de sopposer au christianisme, sharmonise avec ses exigences fondamentales formulées dans les droits de lhomme.
On peut noter à cet égard que lexistence dune autorité mondiale (naissante) nest pas un fait radicalement nouveau pour une Église fondée à une époque où lEmpire romain contrôlait pratiquement le monde connu et imposait un ordre que lon pouvait considérer alors comme universel. La chrétienté médiévale était plus localisée, du fait de la séparation avec lOrient et surtout de son opposition avec le monde musulman, cependant il sagissait dun authentique univers transnational. Lhégémonie nationaliste actuelle, que les organisations internationales ne parviennent pas à mettre sérieusement en cause, date de la fin de la chrétienté médiévale. Plus profondément, cest lunité foncière de lhumanité dont lÉglise a conscience qui explique sa sympathie pour les organisations qui rassemblent les nations autour dobjectifs à dimension mondiale. Les visites de Paul VI et Jean Paul II à lONU prennent une valeur hautement significative et donnent une idée des nouveaux rapports entre le spirituel et le temporel à la veille de lan 2000, savoir non plus un rôle tutélaire de lÉglise dans le style médiéval, ni un dualisme conflictuel, comme bien souvent depuis le XIXe siècle, mais plutôt une collaboration étroite dune instance spirituelle experte en humanité , cest-à-dire inspiratrice de valeurs culturelles et religieuses, et dune instance politique au niveau mondial. Les chances dun tel projet historique sont indissociables dun cuménisme actif intéressant lensemble des traditions religieuses et spirituelles, cuménisme qui pourrait bien être lui-même une condition du développement social et économique des plus pauvres et de la paix elle-même.
R. P. de Laubier, Idées sociales, Éditions Universitaires, Fribourg, 1982.
Voir : Charité Éthique sociale
Patrick de Laubier
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Enseignement spécialisée àð École spéciale
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Entraide
L entraide permet et essaie de compenser, de corriger, grâce à certaines activités, les lacunes et les limites de l action sociale ainsi que les évolutions indésirables de la société. L entraide peut-être individuelle. Elle est alors réalisée par une personne dans sa sphère privée et son entourage. Elle peut être aussi collective lorsque des individus, confrontés au même problème, se réunissent pour surmonter ensemble les conséquences matérielles et psychosociales de celui-ci. Enfin, elle peut sexercer sur linitiative de groupes de citoyens ayant les mêmes intérêts en vue daméliorer les bases écologiques, sociales et culturelles de la vie.
Lentraide est fondée sur le principe de réciprocité (don et contre-don) généralisé et ouvert. Elle est un acte non rémunéré.
R. J.-T. Godbout, Lesprit du don, La Découverte, Paris, 1992. J. Kellerhals e. a., Figures de léquité, la construction des normes de justice dans les groupes, PUF, Paris, 1988.
Voir : Action bénévole (Association pour létude et la promotion de laction bénévole) Aide mutuelle (Self-Help) Associations Bénévolat Solidarité
Claire-Lise Gerber
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Enveloppe budgétaire
En économie libérale, loffre et la demande se confrontent par lintermédiaire des prix pour trouver un niveau déquilibre. Pour certains marchés (comme les soins par exemple) cette fonction du prix est inefficace ; soit parce que la concurrence y est faible, soit parce que la demande évolue indifféremment des prix, soit parce que loffre détermine la demande. Il faut donc y utiliser un autre moyen de régulation.
Lenveloppe budgétaire est lun de ces systèmes de maîtrise du marché. Il est appliqué avec quelques nuances par le Québec, la France et le canton de Vaud. Il prévoit trois étapes :
1. Le coût global dexploitation est négocié entre les payeurs, selon leurs possibilités, et les prestataires, selon leurs demandes. Il dépend de lévolution des coûts des facteurs, des résultats des exercices précédents et de lévolution de loffre et de la demande.
2. Le budget global est réparti prospectivement par unité de service (par établissement par exemple) selon leurs activités, les comptes des années antérieures et leurs facteurs de production. Chacune dentre elles reçoit une enveloppe qui contient tous les moyens nécessaires pour remplir sa mission.
3. Au terme de lexercice, une correction permet de tenir compte de lactivité réelle. Un éventuel surplus budgétaire est laissé à lunité de service, de même quelle devra assumer seule une perte dexploitation.
Les dépenses dinvestissement sont proposées par les prestataires et décidées par les payeurs afin de conserver la maîtrise de loffre.
Ce système de financement prospectif peut provoquer les effets pervers suivants :
limitation de la qualité des prestations ;
engagement de personnel bon marché et acquisition de facteurs de production au rabais ;
développement dune politique de sélection de la demande (par exemple pour un hôpital refus deffectuer tel ou tel traitement).
R. C. Kleiber, Questions de soins, Payot, Lausanne, 1992. P. Gilliand (Éd.), Les défis de la santé. Les coûts et lassurance, Réalités sociales, Lausanne, 1986. Société suisse pour la politique de la santé (SGGP), Maîtrise des coûts dans léconomie hospitalière : approches et moyens, Cahiers détudes de la SGGP, Lausanne, 1983.
Voir : Coûts de la santé Choix budgétaires (Rationalisation des) Planification sociale
Fabrice Ghelfi
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Épargne forcée
Lépargne forcée résulte dune action imposée par les pouvoirs publics ou un groupe de personnes, par le biais dune loi ou de contrats collectifs, afin de mettre en place un système de solidarité et de prévoyance sociale. En Suisse, elle prend la forme dune épargne obligatoire pour la retraite et est essentiellement constituée des cotisations au 1er pilier (AVS) et au 2e pilier (fonds de prévoyance professionnelle).
Elle se distingue de lépargne volontaire, qui est le résultat dune décision libre et qui peut prendre diverses formes (épargne bancaire, de titres, dassurances sur la vie, etc.) et de lépargne liée, ou prévoyance liée (3e pilier A), qui comprend les contrats de prévoyance conclus avec un établissement dassurance ou les conventions de prévoyance souscrites auprès dune fondation bancaire.
Voir : Assurance (Principe de l ) Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Prévoyance professionnelle Trois piliers
Marie--Luce Délez
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Épargne liée àð Épargne forcée
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Équité
Ce mot désigne, en éthique ou en droit, la qualité principale de la justice, c est-à-dire son manque darbitraire et de discrimination, ainsi que son adéquation au contexte de toute décision. Léquité peut être une qualité spécifique des individus, de procédures ou de lois des institutions sociales et politiques. Sa signification sera chaque fois analogique au contexte dans lequel elle est formulée.
Le terme est entré en philosophie avec Aristote et, par la médiation de Cicéron et de Thomas dAquin, léquité est devenue une catégorie centrale de toute philosophie du droit contemporain. Léquité constitue le critère qui doit guider toute interprétation et application de la loi dans la pratique des juges et des tribunaux. Elle peut et doit entrer en conflit avec la loi écrite lorsquune application trop mécanique de cette dernière crée des discriminations ultérieures. En vertu de léquité, on ne donne pas à tout le monde la même chose, mais à chacun ce qui lui revient.
R. J. Kellerhals, Figures de léquité, PUF, Paris, 1988. J. Rawls, Théorie de la justice, Seuil, Paris, 1987. P. Van Parijs, Quest-ce quune société juste ?, Seuil, Paris, 1992.
Voir : Éthique Justice sociale
Alberto Bondolfi
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Équivalence (Principe d)
Le principe déquivalence est lié à lassurance. Dans celle-ci, il y a création dune communauté de risques et versement de primes. Le calcul des prestations dépend du fait que certains assurés ne seront pas touchés par le risque assuré et du montant des primes. Il y a application du principe déquivalence si primes et prestations se situent dans un rapport de prestation/contre-prestation : elles sont théoriquement équilibrées. Léquivalence soppose au principe de la solidarité qui, dans sa dimension verticale (entre revenus), va au contraire favoriser une partie des personnes protégées, lesquelles recevront davantage de prestations que selon léquivalence individuelle.
R. E. Kaiser, Les possibilités et les limites dune solidarité conçue dans le cadre des générations et des revenus, RCC 1971, pp. 217 ss.
Voir : Assurance (Principe de l) Assurance sociale (Notion générale) Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Solidarité
Pierre-Yves Greber
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Ergothérapie
Lergothérapie est une profession de la santé. Elle s'intéresse aux personnes de tous âges qui, à la suite dune maladie physique ou mentale, dun accident ou de troubles du développement, souffrent de difficultés dans la réalisation de leurs activités de la vie courante. L'ergothérapie concourt à la restauration des activités de la vie quotidienne des usagers. Elle permet aux personnes qui souffrent d'incapacités définitives de réaménager leurs activités et leur environnement. Elle aide les personnes souffrant d'affections chroniques à maintenir leurs capacités d'agir. Les traitements sont effectués au moyen d'activités de la vie courante ou d'exercices que l'usager réalise en collaboration avec l'ergothérapeute. L'intervention en ergothérapie comprend l'aménagement de l'environnement et la fourniture de moyens auxiliaires que la personne apprend à utiliser. Les traitements impliquent fréquemment la famille de l'usager.
R. Association canadienne des ergothérapeutes, Promouvoir l'occupation, Ottawa, 1997.
Site Internet : www.ergotherapie.ch
Voir : Hautes Écoles Spécialisés (HES)
Sylvie Meyer
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Espace économique européen (Accord sur l)
Accord dassociation conclu entre la Communauté européenne et ses États membres d'une part et des États tiers d'autre part (membres de lAELE). Destiné à créer un Espace économique européen homogène entre les parties contractantes, cet accord prévoit la reprise de lacquis communautaire en matière de libre circulation (personnes, services et marchandises), de droit de la concurrence et de certaines politiques daccompagnement, dont la politique sociale. Après ladhésion de la Suède, de la Finlande et de lAutriche à lUnion européenne, laccord EEE ne comporte plus que le Liechtenstein, lIslande et la Norvège au nombre dÉtats non membres de la CE. Le peuple suisse et les cantons lont refusé lors des votations du 6 décembre 1992. L'accord EEE est entré en vigueur en 1996.
R. P.-Y. Greber, Sécurité sociale , in : Schindler, Hertig, Kellenberger, Thürer, Zäch, (Éds), Le droit suisse et le droit communautaire : convergences et divergences, Zurich, 1990, pp. 617 ss. Message du Conseil fédéral du 18 mai 1992, tiré à part 92 052.
Voir : Circulation des personnes (Libre) Eurocompatibilité
Bettina Kahil-Wolff
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Espérance de vie
Lespérance de vie à la naissance ou durée moyenne de vie, ou encore vie moyenne mesure le nombre moyen dannées de vie dune personne statistique , au sein dune population habitant un territoire délimité, à un moment donné. Elle est un résumé des conditions de mortalité observées aux divers âges, lors dune année ou dune période considérée. Une table de mortalité indique, dans les conditions de la période dobservation et âge par âge, les probabilités de décès et de survie, les nombres de décès et de survivants (pour 100 000 à la racine de la table), lespérance moyenne de vie. Une espérance de vie peut être calculée à chaque anniversaire selon le sexe. Par exemple, lespérance de vie à 65 ans représente, pour les individus qui ont atteint cet âge, le nombre moyen d'années qui leur reste à vivre. La comparaison dans le temps dégage lallongement de la durée de vie entre deux périodes (longévité, à ne pas confondre avec vieillissement de la population). En Suisse, dans les conditions du 1876/80, l'espérance de vie à la naissance est de 40.6 ans pour le sexe masculin, de 43.2 ans pour le sexe féminin ; dans les conditions du 1997/98 (table abrégée), elle est respectivement de 76.5 ans et 82.5 ans. A 65 ans, et relativement à ces deux périodes, elle s'élève de 9.6 ans à 16.7 ans pour les femmes de 9.8 ans à 20.6 ans.
R. Tables de mortalité pour la Suisse 1988-1993, Office fédéral de la statistique, Berne, 1996. Annuaire statistique de la Suisse.
Voir : Espérance de vie sans incapacité Mortalité Vieillissement de la population
Pierre Gilliand
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Espérance de vie sans incapacité
Elle est égale à lespérance de vie moins le nombre dannées dincapacité quaurait vécu une personne subissant les conditions dincapacité prévalant pendant lannée (lincapacité a une définition internationale). En Suisse, au cours de la dernière décennie, lespérance de vie sans incapacité a augmenté plus rapidement que lespérance de vie. (On parle aussi despérance de vie en bonne santé.)
Voir : Espérance de vie Vieillesse
jpf
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Estimation statistique
Lutilisation dun échantillon de personnes ou dévénements suppose une mesure de la probabilité derreur introduite par la procédure suivie. Différentes techniques sont disponibles pour effectuer cette mesure. Le lecteur des rapports de recherche et de résultats denquêtes doit accorder la plus grande attention aux informations fournies par les auteurs qui concernent la confiance que lon peut attribuer aux résultats proposés.
Voir : Enquête sociale Recherche sociale Statistique sociale
jpf
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État incitateur
Alors que lÉtat de droit libéral réalisait sa suprématie par linstrument de la coercition et que lÉtat-providence tirait son pouvoir de sa compétence en matière de planification, dans laction étatique contemporaine sajoute un instrument clé quest linformation, dans tous ses aspects, allant de la propagande, à la persuasion, à la création de consensus. LÉtat généralise en effet laction incitative développée dans le cadre des politiques économiques dinspiration keynésienne afin de renforcer la production sur tous les terrains de son intervention suite à lintégration de changements fondamentaux qui ont eu lieu dans nos sociétés, à savoir : a) La pluralisation des formes de vie remplaçant une classe moyenne uniforme comme point de référence de laction étatique par une multitude de modes de vie qui ne peuvent être maîtrisées par lÉtat quà travers des collaborations État société civile dans lesquelles la primauté du savoir passe de lÉtat aux expressions organisationnelles de la société civile représentant ce pluralisme. b) La pluralisation des morales et des éthiques de vie, demandant à lÉtat de passer dune conception culturelle unidimensionnelle, basée sur des religions dÉtat, à une conception demandant pour la formulation de politiques publiques la concertation entre diverses visions du monde. c) Laugmentation du savoir spécialisé demandant à lÉtat une intervention basée sur les connaissances propres aux acteurs et aux réseaux sociétaux, donc la gestion des savoirs et des actions dans le but de permettre à une société de répondre à des problèmes sociaux. Dans lidée dÉtat incitateur est résumée la différenciation de laction étatique qui fait des acteurs étatiques des modérateurs ou des superviseurs de domaines politiques régulés par des acteurs sociétaux.
R. D. Bütschi, S. Cattacin, Le modèle suisse du bien-être, Réalités sociales, Lausanne, 1994. H. Willke, Ironie des Staates, Suhrkamp, Francfort sur-le-Main, 1992.
Voir : Empowerment État-providence Information sociale Subsidiarité
Sandro Cattacin
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État-providence
LÉtat-providence est une réponse politique du XVIIIe siècle à laugmentation de la protestation contre la paupérisation de masse issue de lindustrialisation sans règles (le capitalisme sauvage). Sa mise en place engendre une double dynamique dexpansion : par son succès, il sera régulièrement légitimé à effectuer de nouvelles interventions ; par sa dynamique interne (la bureaucratisation croissante), il renforcera sa compétence et lenvergure de son action. LÉtat-providence est donc un produit de la modernisation. Par ses interventions, il fournit protection sous forme dassistance, dassurance et de sécurité sociale. En outre, il introduit un nombre de droits en cas dévénements prédéfinis et un nombre de devoirs en forme de contribution fiscale. Ses effets sont multiples. Sa mise en place socialisera le marché en rendant le capitalisme organisé . LÉtat ne se limitera plus uniquement à la sauvegarde de la propriété privée et à la tutelle de lordre publique, mais il se fera interprète de valeurs que le marché nest pas capable denregistrer : la justice distributive, la sécurité, le plein emploi, la défense des droits des ouvriers. Par la politique keynésienne qui débute dans les années trente, la politique du laisser-faire sera liquidée et lÉtat amené à un nouveau type de politique économique basée sur lintervention systématique de lÉtat dans léconomie. Son devoir est, en effet, dintervenir, à travers les moyens fiscaux, sur la propension à la consommation, dintervenir dans le marché des investissements avec des propres initiatives, et enfin, de promouvoir une politique du plein emploi. Dans le modèle général de Keynes, linitiative privée reste décisive, mais elle nest plus le seul moteur du développement économique. LÉtat garantit en effet léquilibre général, à travers sa politique dinvestissement, en limitant la crise conjoncturelle. Socialement lÉtat-providence contribuera à une grande redistribution de la richesse en créant cette classe moyenne qui en sera la base et le point dorientation. Politiquement il inaugurera le passage dun monde politique en conflit à un monde politique en négociation et coalition. Le passage dun marché autoréglé avec un État abstentionniste à un État protecteur dans un entourage de capitalisme organisé correspond donc à un mélange idéologique qui justifie le marché parce quil lestime efficient et efficace dans lallocation, mais qui permet aussi de limiter ce marché en donnant une importance politique centrale à la revendication socialiste de légalité et, dans une certaine mesure, de la fraternité. Dans ces deux tendances sexprime un compromis pragmatique entre lidéologie libérale et socialiste ; un compromis qui peut être vu comme base de lÉtat-providence (ledit compromis social-démocrate). Les politiques caractérisant lhistoire de succès de lÉtat-providence sont : lexpansion progressive des services publics comme lécole, lhabitation populaire, lassistance médicale ; lintroduction dun système fiscal basé sur les impôts relevés de façon progressive ; la mise en place dune politique apte à défendre les droits des employés ; la redistribution de la richesse pour permettre la survie de tous les citoyens ; la mise en place dun système de rente pour les anciens qui leur garantit une existence aussi après avoir exercé un métier ; une politique du plein emploi pour minimiser les effets néfastes dun point de vue économique et social du chômage.
LÉtat-providence connaît son plus grand succès après la Grande Dépression (29) et surtout après la Deuxième Guerre mondiale. Si lon parle aujourdhui dÉtat-providence, on entend un ensemble dinstitutions et de mesures publiques qui appartient à une phase historique spécifique avec un entourage idéologique et économique spécifique. Mais ces bases de lÉtat-providence sont aujourdhui, plus exactement depuis les années soixante-dix, fortement discutées. On se trouve dans un autre type de société quon pourrait appeler postmatérialiste ; lentourage idéologique qui permettait ce compromis social-démocrate entre les forces libérales et les forces de gauche sest fortement fêlé, non pas seulement avec la venue des verts, mais en général avec la pluralisation des formes de vie. Lentourage économique de croissance continue, base de la politique de redistribution de lÉtat-providence, a aussi fortement changé : on admet limpuissance face au chômage ; il y a une crise du concept de croissance dû aux effets non contrôlables sur lenvironnement ; la politique keynésienne nest plus appliquée parce quelle se basait sur lendettement de lÉtat et la progressive compensation de ses dettes avec la relance économique induite par la politique dinvestissement étatique. Enfin, même lidée dÉtat-providence paraît entrer en crise, quand commencent à participer à la production du social de plus en plus dautres acteurs que ceux étatiques (le passage de lÉtat-providence à une société du bien-être).
R. D. Bütschi et S. Cattacin, Le modèle suisse du bien-être, Réalités sociales, Lausanne, 1994. J. Alber, Vom Armenhaus zum Wohlfahrtsstaat, Campus, Francfort sur-le-Main, 1982. K. Polanyi, La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard, Paris, 1983.
Voir : Ciblée (Politique) Démantèlement social État incitateur État-providence (Approches comparatives) État-providence (Modèles d) Sécurité sociale Syndicat
Sandro Cattacin
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État-providence (Approches comparatives)
Létude des politiques sociales et de leur évolution suppose daccorder un soin tout particulier aux approches comparatives. De nombreux auteurs sy sont essayés. On notera ici la synthèse proposée par F.-X. Merrien. Lauteur rappelle une typologie élaborée par Guy Perrin. Celle-ci est fondée sur quatre éléments : le degré de généralisation ; le degré duniversalité de la protection sociale ; le degré duniformité des prestations ; le degré dunicité des structures. Il dessine ainsi plusieurs types dÉtats-providence quil caractérise en tenant compte de facteurs historiques et culturels. Une telle approche se révèle dautant plus nécessaire que les rapports internationaux sintensifient.
R. F.-X. Merrien, LÉtat-providence, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1997.
Voir : État-providence État-providence (Modèles d) Centre détude de la politique sociale (CEPS)
jpf
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État-providence (Modèles d)
La construction d idéal-type dEtats-providence peut être considéré considéré comme un outil heuristique essentiel. Elle nous permet danalyser la ou les logiques complémentaires qui se combinent dans des cas de figures historiquement situés.
Dans la tradition juridique, l'opposition entre modèles bismarckiens d'Etat-providence contributifs, assurant des prestations (en partie) fonction des salaires et Etats-providence beveridgiens financés par l'impôt et assurant des prestations forfaitaires constitue un lieu commun de la littérature en droit social.
En sociologie la distinction entre modèles d'Etat-providence : institutionnel-redistributif et "industriel-méritocratique" d'une part, et résiduel de marché de l'autre proposée par Richard Titmuss constitue la pierre angulaire de la recherche. Dans cette typologie, le premier modèle se contente de traiter les cas de plus grandes détresses. Le second et le troisième intègrent la dimension sociale dans les fonctions étatiques en cherchant à assurer un certain niveau de sécurité sociale (le second), ou, plus ambitieusement à achever l'idéal démocratique en assurant une redistribution institutionnalisée du revenu national (le premier).
Guy Perrin a pour sa part proposée une typologie (1) fondée sur quatre éléments : le degré de généralisation et le degré d'universalité de la protection sociale, le degré d'uniformité des prestations, le degré d'unicité des structures. Il dessine de cette manière trois types d'Etats-providence dont il tente de rendre compte par des facteurs historiques et culturels. Le modèle national unitaire est caractérisé par l'universalité d'application quant aux personnes, l'uniformité des prestations et l'unicité des structures. Le modèle professionnel unitaire se caractérise par luniversalité quant aux personnes, l'unicité des structures, mais la variablilité des prestations qui sont liées aux revenus antérieurs. Le troisième modèle, dit professionnel pluraliste généralise la protection sociale à l'ensemble de la population mais dans le cadre de régimes professionnels multiples. L'université quant aux personnes est respectée, mais il n'y a ni unicité des prestations, ni unicité des structures.
Dans un livre devenu un classique livre, Gösta Esping a proposé une classification entre régimes dEtat-providence : le modèle libéral, conservateur-corporatiste et enfin socialiste.
Esping-Andersen, dans la lignée de Polanyi, mais aussi de Karl Marx, accorde la toute première attention à ce qu'il appelle le degré de démarchandisation". On peut classer les Etats-providence en forts, moyens ou faibles, en fonction de la possibilité qu'ils offrent légalement aux individus de s'extraire plus ou moins fortement du marché tout en prenant en compte leurs besoins. L'indice de démarchandisation est d'autant plus fort que l'éligibilité est aisément accessible, que les droits sont soumis à peu de conditions restrictives, que le niveau des revenus de remplacement est proche du revenu d'activité et que le bénéfice est octroyé pour une longue durée, et enfin que les situations offrant cette possibilité sont nombreuses.
Plusieurs auteurs ont proposé dajouter un quatrième modèle : le modèle latin. En effet, les pays méridionaux se caractérisent sur le plan social par l'existence de systèmes de garantie de revenu d'inspiration bismarkienne assez généreux et segmentés mais réservés au noyau dur de la force de travail, mais une absence traditionnelle de protection minimale de base. Par ailleurs, ils possèdent tous, à des degrés divers, un système sanitaire national à vocation universelle. Les pratiques sociales clientélistes sont fortement développées.
R. G. Esping-Andersen, Les trois mondes de lEtat-providence, PUF, Paris, 1999. M. Ferrera, Modelli di solidarietà, Il Mulino, Milano, 1993. F.-X. Merrien, LEtat-providence, PUF, Paris, 2000. G. Perrin, Sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1993. 1) G. Perrin, Pour une théorie sociologique de la sécurité sociale , Revue française de sociologie, VIII, 1967, 299-324.
Voir : État-providence
François-Xavier Merrien
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Éthique
Léthique constitue une sous-discipline aussi bien de la philosophie que de la théologie et étudie les problèmes liés aux jugements de valeur moraux et aux normes liées à ces derniers. Elle cherche à fonder ces normes en utilisant des arguments qui sont censés être universalisables. Léthique se distingue ainsi de toutes les autres disciplines qui, de leur côté, essaient de décrire ou dexpliquer la genèse et le développement des normes à partir dune méthodologie empirique. Léthique se réfère tout de même à lexpérience quand elle cite la morale vécue ou les murs, sans toutefois leur donner une portée directement normative. Dans ce cas, la réflexion éthique tomberait dans le paralogisme naturaliste.
À un niveau dabstraction supérieur à celui de la réflexion éthico-normative, se situe la métaéthique, sous-discipline de léthique, qui a pour objet de réfléchir à la portée épistémologique et à la structure langagière des discours éthiques eux-mêmes. On considère que la métaéthique devrait être normativement neutre. En métaéthique, on soutient des thèses tout à fait différentes les unes par rapport aux autres : dans une perspective minimaliste, on considère les affirmations de léthique comme pures expressions non cognitives de sentiments (émotivisme), par ailleurs, certains éthiciens pensent pouvoir donner aux affirmations éthiques une évidence presque mathématique.
Léthique normative, à son tour, se structure en deux parties distinctes : léthique fondamentale ou générale et léthique spéciale ou appliquée. Cette dernière a connu tout récemment un fort développement en se structurant en sous-disciplines presque autonomes. On parle ainsi de bioéthique, déthique des affaires, déthique de lenvironnement, déthique des médias, etc. Le statut de ces différentes éthiques appliquées est fortement discuté, soit en soulignant leur autonomie méthodologique, soit en les ramenant à leur racine commune dans léthique générale.
Les problèmes fondamentaux de léthique générale font également lobjet de vives discussions. Faut-il que léthique soriente seulement vers la normalisation, ou faut-il quelle élabore une théorie du sujet agissant, dans une théorie de la vertu ?
La portée des normes est discutée : ont-elles de la valeur en tant que telles, indépendamment des conséquences provoquées par leur respect (déontologisme), ou bien faut-il toujours considérer la portée des conséquences tant des actes que des normes prônées en éthique (conséquentialisme, téléologisme, utilitarisme) ? Quel est enfin le rôle des représentations et des convictions religieuses dans lélaboration et la fondation des normes morales ? Certains éthiciens, tant parmi les philosophes que parmi les théologiens, soulignent lindépendance méthodologique des jugements moraux par rapport aux représentations religieuses, alors que dautres soutiennent que le caractère absolu des normes morales peut être garanti seulement par une référence théonome.
R. M. Canto-Sperber (Éd.), Dictionnaire déthique et de philosophie morale, PUF, Paris, 1996. B. Baertschi, La valeur de la vie humaine et lintégrité de la personne, PUF, Paris, 1995. E. Fuchs, Comment faire pour bien faire ?, Labor et Fides, Genève, 1995. D. Müller, La morale, Labor et Fides-Cerf, Genève-Paris, 1999. D. Müller, Les passions de lagir juste. Fondements, figures, épreuves, Éditions Universitaires-Cerf, Fribourg-Paris, 2000. R. Simon, Éthique de la responsabilité, Cerf, Paris, 1993.
Voir : Déontologie Éthique sociale Justice sociale
Alberto Bondolfi
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Éthique sociale
Lexpression éthique sociale peut désigner soit une partie de léthique, soit lensemble de léthique en tant que telle. Ce dernier usage est répandu surtout dans la littérature éthico-théologique dinspiration protestante. Dans le langage philosophique, léthique sociale est une partie de léthique appliquée et se distingue de léthique individuelle. Elle peut être comprise très globalement comme la réflexion sur toutes les normes morales qui ne peuvent pas être classifiées dans la sphère de léthique économique, politique ou juridique, mais qui gardent une dimension liée à la société. La spécificité de toute éthique sociale réside dans le fait que les valeurs et les normes sur lesquelles elle réfléchit, touchent surtout des institutions et non pas directement des individus. Toute éthique sociale est ainsi strictement liée tant à la philosophie sociale quà la philosophie du droit, et reprend ainsi des thèmes et des options de ces dernières.
R. G. Mutzenberger, Éthique sociale dans lhistoire du mouvement cuménique, Labor et Fides, Genève, 1992. M. Canto-Sperber (Éd.), Dictionnaire déthique et de philosophie morale, PUF, Paris, 1996.
Voir : Éthique Institut déthique sociale (IES) Justice sociale
Alberto Bondolfi
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Étiquetage (Théorie de l)
Le comportement déviant est ce que les gens étiquettent comme tel ; le déviant est celui à qui on a réussi à coller cette étiquette . Cest ainsi que H. S. Becker (in Outsiders) résume lapidairement la théorie de létiquetage. Cette dernière sinscrit dans lensemble des travaux qui, à partir de Schütz, Berger et Luckmann notamment, suggèrent que les représentations de la réalité sont socialement construites et que, dès lors, toute interaction humaine est déterminée par les représentations mutuelles des interactants. Doù le terme dinteractionnisme symbolique auquel se rattache la théorie de létiquetage. Cette dernière a été relativisée, dans le domaine de la criminologie notamment. Reste quelle a connu un indéniable succès, auprès des travailleurs sociaux, mais souvent dans une compréhension moralisante. Lidée quil ne faut pas étiqueter reste fort présente et participe de la construction dune idéologie professionnelle affirmant la neutralité des intervenants. Cet usage social de la théorie de létiquetage est un fait social en lui-même.
R. H. S. Becker, Outsiders. Études de sociologie de la déviance, Paris, 1985. A. Schütz, Le chercheur et le quotidien, Klincksieck, Paris, 1987.
Voir : Contrôle social Délinquance Représentation sociale Stigmatisation
Martial Gottraux
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Étrangers (Politique à légard des)
La politique à légard des étrangers est définie par léconomie et les impératifs du droit dasile. Dautres secteurs (échanges scientifiques, artistiques, culturels, éducation), en sont les parents pauvres. Cest une prérogative de lÉtat-nation et le règne de la tyrannie du national (Sayad, Noiriel), sauf quen Suisse le poids de léconomie marque le pas au politique, au risque de tensions régulières entre le DFJP et le DFAE.
La police fédérale des étrangers centralisée a été fondée (1889) pour contrôler les étrangers et le mouvement ouvrier. Le discours raciste dans la politique des étrangers a une longue histoire (1848, 1914, 1931, etc.). Après les années 80, lexpression des sentiments anti-étrangers sest polarisée sur la question des réfugiés du sud . La vieille xénophobie nationaliste qui dans les années 60-70 sexprimait à lencontre des travailleurs immigrés européens du sud, sest déplacée (Ebel, Fiala). La notion partagée dUeberfremdung, est inscrite dans la LSEE de 1931. Elle a servi à justifier une politique dimmigration sélective, limitative (quantité), provisoire (hiérarchie, rotation des permis, statut de saisonnier, clandestins), à prendre des mesures discriminatives (intégration). Une réorientation de la politique des étrangers est en cours dans le droit fil du laboratoire Schengen auquel la Suisse ne participe pas formellement, mais pratiquement. Le modèle des trois cercles basé sur lorigine nationale des candidats à limmigration au détriment dautres critères (qualification, etc.). fabriqué par lOFE et officialisé par le Conseil fédéral (1991) en est une illustration.
Elle est encore empreinte danachronisme et dune vision sécuritaire héritée de la guerre froide. Laffaire Kabuga, un criminel de guerre ruandais couvert par le chef de la police des étrangers (Hunziker) et les récentes nominations à la tête de lOFE et à lOFR en sont des preuves flagrantes.
R. M.-C. Caloz-Tschopp, Les trois cercles de la démocratie sécuritaire , in : Transeuropéennes, No 9, Paris, pp. 31-41. Widerspruch, No 32, Zürich, (allemand), 1997, pp. 151-162. A. Auer, Constitution et politique dimmigration : la quadrature des trois cercles, Avis de droit, Université de Genève, 1996. M.-C. Caloz-Tschopp, La Communauté politique européenne et les groupes intergouvernementaux , in : Revue Suisse de Sociologie, No 1, Zurich, 1991, pp. 49-80. M. Vuillemier, Immigrés et réfugiés en Suisse. Aperçu historique, Pro Helvetia, Zurich, 1989.
Voir : Autorisation de séjour Asile (Loi sur l) Asile (Politique d) Égalité de traitement entre nationaux et non-nationaux Immigration Office fédéral des étrangers (OFE) Office fédéral des réfugiés (ODR) Racisme
Marie-Claire Caloz-Tschopp
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Étude de marché
Étude visant à définir les contours et les caractéristiques du marché pour un bien ou un service particulier. Pour délimiter le marché pertinent, il sagit tout dabord de déterminer tous les biens et services considérés par les consommateurs comme des substituts suffisamment proches pour quils puissent satisfaire un même besoin. Pour procéder à cette délimitation, on peut sappuyer soit sur des enquêtes effectuées auprès des consommateurs soit sur des analyses quantitatives qui permettent de mesurer lélasticité-prix croisée de la demande dun bien par rapport au prix dun autre bien substituable. Si cette élasticité est élevée, il conviendra de placer les deux biens considérés sur le même marché pertinent. Il sagit ensuite dans une deuxième étape de délimiter le contour géographique du marché pour définir le territoire sur lequel les partenaires à léchange sont engagés du côté de loffre ou de la demande. Il sagit en particulier de se demander si loffre dune entreprise localisée dans une région particulière peut être substituée par loffre dune autre entreprise localisée dans un autre région, sans pour autant que cette substitution au niveau de loffre ne se traduise par un désavantage de prix qui rende ce remplacement difficile ou impossible pour les consommateurs. En partant de la dimension du produit et de létendue géographique du marché pertinent, il sagit ensuite de caractériser les structures de ce marché en considérant les acteurs qui y sont actifs, notamment le nombre et la taille des entreprises concurrentes ainsi que le nombre et les habitudes des consommateurs. Il conviendra également de caractériser lenvironnement de ce marché en décrivant les barrières économiques, techniques, légales et administratives qui sont susceptibles dexister et dentraver lentrée de nouveaux concurrents. Ces études sont généralement réalisées par des entreprises qui envisagent dentrer sur un nouveau marché ou de lancer une nouvelle gamme de produits. Elles sont également au centre des analyses effectuées par les autorités nationales de la concurrence qui doivent définir les contours du marché sur lequel porte leur examen avant même détudier le degré de concurrence qui y règne. Cette définition joue fréquemment un rôle très important sur les décisions prises par les autorités de la concurrence. En effet, si le marché est défini de manière très large en y incluant des produits finalement peu substituables les uns aux autres ou en considérant un marché géographique trop étendu, les conclusions des investigations menées par les autorités de la concurrence risquent dêtre très différentes par rapport au cas où le marché est défini de manière très étroite. Cela explique sans doute pourquoi les entreprises sujettes à tel examen ont toujours tendance à définir le marché de manière très large afin de réduire les soupçons qui pourraient peser sur leur comportement.
Voir : Concurrence Marché du travail
Yves Flückiger
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Études Genre
Les Études Genre (Gender studies) ont pour objet détude scientifique les processus sexués qui structurent lensemble de lorganisation sociale.
Vers la fin des années 60 aux États-Unis, puis au début des années 70 en Europe, les préoccupations des mouvements féministes se sont infiltrées dans les universités et sont devenues des objets danalyse théorique concentrés dans ce quon a initialement appelé les Womens studies. Ces études se sont développées en réaction aux théories scientifiques traditionnelles qui se voulaient universelles mais qui, de fait, étaient généralement fondées sur la vision dun être humain neutre et général : lhomme, blanc, occidental et hétérosexuel. Leur premier objectif a été de visibiliser les femmes, de les considérer comme sujets de leur histoire, ainsi que de décrire, expliquer et dénoncer les conditions de vie imposées aux femmes, leur statut et leur position de dominées dans la société. Néanmoins le risque était à terme dériger les femmes en problème social plutôt que de problématiser la construction des rapports sociaux de sexe, marqués par la domination masculine. Le pas suivant a alors consisté à comprendre comment se construit et se transforme la relation entre homme et femme, comment sont instituées, transmises et modifiées les normes qui guident leurs comportements (ce que les unes et les autres doivent faire), comment les significations socioculturelles attribuées au sexe, ou plutôt à la différence des sexes, contribuent à forger des identités genrées, à légitimer le patriarcat et des principes de division sociale arbitraires : privé/public, travail domestique-reproductif-gratuit/professionnel-productif-rémunéré, féminin/masculin, hétérosexuel/homosexuel, etc. On entre alors dans lère des Études Genre.
Le genre est un concept qui a été élaboré pour remettre en question ces principes de division du monde et leur légitimité à gouverner un ordre des choses conçu comme naturel, fondé sur des différences biologiques. Au même titre que la classe et la race, ce concept doit permettre de comprendre que les différences ne sont pas à lorigine des discriminations, mais quelles en sont le produit et quelles sont utilisées pour justifier les inégalités. Le sexisme, la domination de classe, le racisme et lhomophobie sont des formes de discrimination qui structurent le pouvoir, créant un monde divisé en sujets dominants et groupes dominés.
Les Études Genre deviennent peu à peu, en Suisse aussi, une masse critique dans le champ scientifique. Faisant le lien entre la théorie et laction, elles contribuent à contrer les effets discriminatoires des logiques sexuées dans lesquelles le savoir, tout comme le sens commun et les institutions sociales et politiques, est enfermé. La reconnaissance institutionnelle et scientifique des études genre est encore précaire, mais lapport des théories féministes dans la compréhension des inégalités sociales et des rapports de pouvoir est désormais incontournable.
R. C. Delphy, L'ennemi principal, Syllepse, Paris, 1998 (Tome 1), 2001 (Tome 2). H. Hirata, F. Laborie, H. Le Doaré, D. Senotier (Éds), Dictionnaire critique du féminisme, Presses Universitaires de France, Paris, 2000. P. Roux, V. Perrin, M. Modak, B. Voutat, Couple et égalité : un ménage impossible, Réalités sociales, Lausanne, 1999.
Voir : Égalité entre hommes et femmes Inégalités sociales Représentation sociale Travail féminin
Patricia Roux
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Eugénisme
Ensemble des théories et des pratiques visant à améliorer lespèce humaine en intervenant sur la procréation et lhérédité. Lhistoire moderne de cette notion remonte à F. Galton (1865). Pendant près dun siècle, leugénisme est à la fois une para-science et un mouvement social, qui prend appui tour à tour sur la biométrie, la génétique, lanthropologie, la psychiatrie et dautres sciences médicales. Il propose des mesures dincitation à la procréation des éléments supposés supérieurs et porteurs de traits désirables dans la population (e. positif) et des obstacles à la procréation des porteurs de tares (e. négatif). Bien que les théories et certaines pratiques eugénistes se soient dabord développées dans des pays démocratiques, leugénisme trouvera son aboutissement le plus criminel dans les programmes dextermination nazis. Aujourdhui, la notion deugénisme apparaît dans de nombreuses controverses sur la génétique humaine et les procréations assistées.
R. D. J. Kevles, Au nom de leugénisme, PUF, Paris, 1999. G. Jeanmonod, G. Heller, Eugénisme et contexte socio-politique. L'exemple de l'adoption d'une loi sur la stérilisation des handicapés et malades mentaux dans le canton de Vaud en 1928 , Revue suisse dhistoire, 50, 2000, pp. 20-44.
Voir : Clonage Ethique Génome humain Racisme
Alex Mauron
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Eurocompatibilité
Terme désignant ladaptation du droit national au droit de lUnion européenne. Leurocompatibilité de grandes parties du droit suisse, y compris le droit du travail et les assurances sociales, était exigée par lAccord sur lEspace économique européen. Après que le peuple et les cantons eurent refusé cet accord lors de la votation populaire de 1992, le législateur a décidé dadapter divers domaines du droit suisse au droit européen. Au chapitre du droit social on peut mentionner les règles du Code des obligations relatives au contrat de travail (transfert dentreprise et licenciements collectifs) et la loi fédérale sur la participation (FF 1993 I 757). La question de leurocompatibilité des assurances sociales suisses se pose dans le cadre de l'accord sur la libre circulation conclu entre la Suisse d'une part et la Communauté européenne et ses états membres d'autre part.
R. Message sur le programme consécutif au rejet de lAccord EEE du 24 février 1993, FF 1993 I 757 B. Kahil-Wolff, Suisse Europe, mesurer le possible, viser à lessentiel, Centre Patronal, Lausanne, 1995.
Voir : Accord sur la libre circulation Suisse-CE Circulation des personnes (Libre) Communauté européenne et sécurité sociale Conventions bilatérales de sécurité sociale Union européenne (UE)
Bettina Kahil-Wolff
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Europe sociale
A la fin des années quatre-vingt, les premiers textes en faveur d'une Europe sociale ont donné à penser que l'on s'acheminait vers la création d'un État social européen. Par là, on entendait la généralisation d'un modèle social européen fortement intégré, protecteur et redistributif. Pourtant, que l'on prenne en considération les évolutions récentes, ou qu'on se situe sur la longue durée et malgré quelques avancées indéniables, il faut admettre que cet espoir dune évolution vers un État-providence européen unifié ne sest pas réalisée.
En tout premier lieu, il faut noter que la protection sociale n'apparaît pas comme un enjeu majeur de la construction sociale européenne. Si le Traité de Rome se fixe comme objectif le progrès social, c'est de la croissance économique qu'il attend ce dévelopement. Les politiques de protection sociale demeurent strictement nationales. Durant les quinze premières années du marché commun, la dimension sociale nest pas absente. Mais elle nexiste que comme instrument de la construction dun vaste marché commun. En dautres termes, lambition est de supprimer à terme tous les obstacles non seulement à la circulation des marchandises, mais également à la circulation des travailleurs. Cette volonté implique de supprimer les discriminations à lembauche, ou de permettre le transfert des droits acquis en matière de sécurité sociale.
En revanche, à partir des années 1970, et plus encore des années 1980, le social commence à apparaître comme un objectif en soi. Le Conseil des ministres de 1974 propose des objectifs sociaux relativement ambitieux. Plus tardivement, la conférence de Luxembourg introduit la dimension sociale dans l'Acte Unique Européen (1987) à la suite d'un requête du Danemark et de la France. L'Acte Unique, complété par des directives, intègre plusieurs dispositions de nature sociale. Elles visent notamment à l'harmonisation des conditions de santé et de sécurité au travail, à établir une meilleure cohésion économique et sociale et à favoriser le dialogue social. Par rapport à la période précédente, le social entre de plain pied dans lagenda européen.
Néanmoins , la problématique sociale reste fortement articulée à la question du marché, plus particulièrement avec de la circulation des travailleurs, et celle du dumping social. La Commission réaffirme constamment quil n'est aucunement question pour elle de viser à une véritable harmonisation européenne des systèmes de protection sociale trop profondément ancrés dans les cultures, les structures et les institutions de chaque pays. Le principe de subsidiarité demeure le seul principe d'action reconnu.
Certes le Traité dAmsterdam (1999) en faisant admettre le principe de lignes directrices en matière demploi marque un léger progrès de lEurope sociale, mais un progrès limité. Néanmoins, il ne faudraient pas oublier que la dimension sociale européenne est particulièrement présente dans certains secteurs. Cest notamment le cas de politiques aussi importantes que celles des fonds structurels, des politiques coordonnées de sécurité sociale pour les travailleurs européens sinstallant dans un autre pays que leur pays dorigine, et dans les politiques imposant des standards minima, par exemple en matière de santé et de sécurité sur le lieu de travail, ou encore de temps de travail et de congé maternité. Ces domaines contribuent dautant plus à lédification dune Europe sociale que des décisions de la Cour de Justice Européenne oblige les États à sy conforter.
Cependant, les champs dintervention directs de lUnion ne touchent que de manière marginale la protection sociale. La politique sociale européenne demeure un champ dintervention connexe, déterminée par des enjeux économiques. Elle manque dunité et de légitimité. Elle ne dispose que de ressources limitées et dépend de la bonne volonté de ses membres. Les divergences entre États et limpossibilité de trouver un accord pour dépasser le principe de subsidiarité font obstacle à lémergence dun modèle unifié.
R. G. Caire, L'Europe sociale : faits, problèmes, enjeux, Masson, Paris, 1992. J.-P. Faugère, La régulation sociale dans la construction européenne , in : de P. Senarclens (dir), Maîtriser la mondialisation, Presses de de Science Po, Paris, 2000, pp 217-242.
Voir : Charte sociale européenne Union européenne (Réglementation de l')
François-Xavier Merrien
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Eurostat
Eurostat est l'Office statistique de l'Union européenne. En collectant, harmonisant et diffusant des informations sur tous les domaines de la vie économique et sociale, Eurostat joue un rôle primordial au service du développement de l'UE, des nations qui la composent et des politiques qu'elles entreprennent. Plusieurs types de données (générales et spécifiques) sont publiées. Ce sont autant d'outils pour analyser et comprendre les problèmes et processus économiques et sociaux.
R. Eurostat, LEurope en chiffres, 5e édition, Luxembourg, 1999. Eurostat, Portrait social de lEurope, dernière édition, Luxembourg , 1999.
Site Internet : europa. eu. int/comm/eustat
Voir : Eurostat-Sespros Statistiques sociales
Stéphane Rossini
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Eurostat-Sespros
Eurostat-Sespros constitue la référence méthodologique de l'Office statistique de l'Union européenne pour ce qui relève de la production des statistiques de protection sociale. Ce concept a été publié dans sa version initiale en 1981 et se rapporte d'abord aux informations financières. Des investigations ont également trait à l'étude des personnes protégées et des bénéficiaires de prestations sociales.
Eléments centraux de la démarche Eurostat-Sespros :
Élaboration de nomenclatures permettant de ventiler les recettes et dépenses des régimes de protection sociale selon le type, la nature et/ou les secteurs de provenance.
Répartition des dépenses par fonction de protection sociale : maladie, invalidité, vieillesse, survie, famille et enfants, chômage, logement, exclusion sociale et prestations non classées ailleurs.
R. Eurostat, Dépenses et recettes de protection sociale 1980-1997, Luxembourg, 1999.
Voir : Budget social Eurostat Sécurité sociale Statistique sociale
Stéphane Rossini
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Euthanasie
Les controverses sur leuthanasie ne sont pas près de séteindre. Elles touchent même à la terminologie, de sorte quil est important de définir demblée les termes que lon utilise.
On parle deuthanasie passive quand un soignant renonce à administrer ou à poursuivre un traitement qui serait susceptible de prolonger lexistence, mais sans guérir le malade (exemple : interruption dune chimiothérapie au profit de soins purement palliatifs). On parle deuthanasie active directe quand une personne prend une mesure ayant pour finalité et pour résultat immédiat de provoquer la mort du malade (ex : injection dun cocktail de médicaments à dose létale). On parle deuthanasie active indirecte quand un soignant administre un traitement à des fins thérapeutiques ou palliatives en sachant que ce traitement est susceptible dabréger la vie du malade (ex : prescription de morphine). Sous ces diverses formes, leuthanasie est dite volontaire quand elle se fonde sur le consentement de la personne concernée (donné sur le moment ou dans des directives anticipées), voire de son représentant autorisé, et involontaire lorsquelle intervient sans que la personne (ou son représentant autorisé) ait donné son accord. Enfin, leuthanasie se distingue de lassistance au suicide, qui consiste à apporter une aide matérielle à une personne désireuse de mettre fin à ses jours (ex : fourniture de doses mortelles de médicaments). Contrairement aux hypothèses deuthanasie, cest donc ici la personne elle-même qui fait le geste ultime qui provoquera sa mort.
En droit suisse, aucune forme deuthanasie involontaire nest admise. En dautres termes, il faut toujours que le patient (ou la personne juridiquement apte à décider à sa place) se prononce. Si le patient y consent, leuthanasie passive est admise, de même que leuthanasie active indirecte. Lassistance au suicide, pour autant quelle ne soit pas motivée par un mobile égoïste et quelle ait été demandée par la personne (art. 115 du Code pénal) reste aussi impunissable. En revanche, leuthanasie active directe, même volontaire, est érigée en infraction par larticle 114 du Code pénal. La Suisse est ainsi lun des pays européens le plus tolérant après les Pays-Bas, qui ont adopté en 2000 une législation autorisant, à des conditions strictes, leuthanasie active directe.
Dans un rapport de 1999, un Groupe de travail fédéral a estimé à lunanimité que leuthanasie était subsidiaire par rapport aux soins palliatifs, que les mesures actuellement licites (euthanasie passive, active indirecte, assistance au suicide) devaient le rester, mais faire lobjet de dispositions légales explicites, et que linterdit juridique de leuthanasie active directe devait subsister. A la majorité, le groupe a en outre proposé de modifier larticle 114 du Code pénal pour permettre aux autorités de ne pas poursuivre lauteur dune euthanasie active directe qui aurait agi pour soulager les souffrances aiguës dune personne atteinte dune maladie incurable. Malgré ces recommandations, le Conseil fédéral a renoncé en 2000 à modifier la réglementation actuelle.
R. M.-O. Baumgarten, The right to die ?, Berne, 1998. Assistance au décès, Rapport dun groupe de travail nommé par le Conseil fédéral, Berne, 1999.
Voir : Acharnement thérapeutique Directives anticipées (Testament de vie) Euthanasie Information au patient Soins palliatifs
Olivier Guillod
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Évaluation
À la fin des années quatre-vingt, on estime quil faut élaborer de nouvelles approches dans la gestion du secteur social, sur les plans de lanalyse et de laction. Face à la crise de lÉtat social ou à la demande de légitimation des pratiques professionnelles, on veut se donner les moyens dévaluer la production des services sociaux. De lévaluation interactive comme acte démocratique à lévaluation managériale comme instrument de gestion, les définitions varient, mais les représentations dominantes associent alors à lévaluation les idées de contrôle, dintrusion et même de répression. On lui confère un aspect essentiellement vertical, quantitatif, administratif et politique.
Pour sadapter aux mutations de la société et aux technologies du new public management , on va dans les années 90 déplacer le centre de gravité de lévaluation du politique au professionnel, plus exactement on tentera dintégrer les deux niveaux : la verticalité et lhorizontalité, le quantitatif et le qualitatif, etc. On introduit ainsi la complexité notamment à travers la référence au partenariat à diverses logiques daction et aux différentes ressources présentes dans lorganisation et dans son réseau interne et externe.
On admet aujourdhui que lévaluation est un processus (temporalité) et un mélange qui emprunte à la fois à la pensée scientifique et à laction, aux savoirs théoriques et aux savoirs dexpérience. Dès lors, sa méthodologie doit répondre à des critères de validité et de fiabilité aux regards de la science aussi bien que de laction.
Lauto- et lhétéro-évaluation doivent dans lidéal être conduites ensemble pour nourrir la réflexion des partenaires sur les états passés, présents et à venir de leur organisation. Elles visent la fondation qualifiante de lexpérience. Il ne sagit pas dévaluer les capacités individuelles des gens, mais les ressources et les compétences sociales acquises par lensemble des partenaires : compétences finalisées, apprises, organisées et coordonnées pour la réalisation dun projet collectif.
Dans un sens large, évaluer signifie : a) identifier les partenaires et les contenus de lorganisation, b) visibiliser lensemble des ressources et leur utilisation, c) expliciter limplicite, cest-à-dire ce qui va de soi ou ce qui est banalisé au niveau des règles de fonctionnement, d) rendre compte (décrire, argumenter, clarifier) et rendre des comptes (présenter les résultats, justifier les actions entreprises et lutilisation des ressources).
R. Lévaluation au pouvoir , Revue POUR, No 107, 1986. Lévaluation dans le travail social , in : Champs professionnels, No 18, textes réunis par A. Dupont, Éditions I.E.S., Genève. G. Terssac, Savoirs, compétences et travail , in : Savoirs théoriques et savoirs daction, publié sous la direction de J.-M. Barbier, PUF, Paris, 1996.
Voir : Bilan social Marketing social Nouvelle gestion publique Planification sociale Politiques publiques Prospective Ressources humaines (Gestion des)
Michel Vuille
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Évaluation de lefficacité (ORP)
La révision de la LACI en 1995 a constitué un tournant dans la politique de lutte contre le chômage en introduisant en Suisse les mesures actives du marché du travail (LMMT). Pour gérer ces mesures, les cantons ont dû instaurer des offices régionaux de placement (ORP) chargés de la mise en uvre des MMT. La décentralisation voulue par le législateur visait à laisser aux cantons une marge de manuvre suffisante pour permettre aux ORP dadapter leurs services de placement aux conditions de l'économie locale. En même temps quelle mettait en place une structure décentralisée de lutte contre le chômage, la LACI a introduit le principe de lévaluation de lefficacité des mesures actives et des offices chargés de leur application. Dans ce but, le Secrétariat dÉtat à léconomie (Seco) a défini des indicateurs de performance des ORP qui apparaissent (implicitement) dans la loi. Il en a retenu quatre : la durée du chômage, la proportion des chômeurs de longue durée (plus de 12 mois), la proportion des fins de droit et le pourcentage de retour au chômage durant les 4 mois qui suivent une reprise demploi. Pour examiner lefficacité des ORP, il faut analyser la relation entre les ressources utilisées (les inputs tels que le nombre de conseillers) et la quantité de services produits (les outputs) en tenant compte du fait que chaque ORP travaille dans un contexte cantonal différent (facteurs externes tels que la situation conjoncturelle locale, la proportion de chômeurs qualifiés, de nationalité suisse etc.). Sur la base des inputs et des facteurs externes, il est possible de définir une frontière de production efficace, dont les ORP peuvent être plus ou moins éloignés. La distance dun ORP par rapport à cette frontière reflète sa performance relative en fonction de ses inputs et compte tenu du contexte dans lequel il opère.
Si le principe de lévaluation des performances des services publics est généralement admis, surtout lorsquune loi laisse à une organisation décentralisée une grande latitude de mise en uvre, lanalyse effectuée par le Seco démontre toute la difficulté dun tel exercice. La première dentre elles provient de la définition des outputs. Dans le cas des ORP, on constate que des quatre objectifs retenus, les trois premiers sont très fortement corrélés. Ils mesurent tous la rapidité de la réinsertion. Le quatrième concerne la qualité de la réintégration. Il faudrait donc limiter les outputs à deux indicateurs : la rapidité et la qualité du retour en emploi. Cet exemple démontre également que les processus dévaluation ont tendance à privilégier les indicateurs quantitatifs (mesurables) au détriment de critères plus qualitatifs tout aussi importants. Dautre part, la méthode employée traite chacun des quatre outputs retenus de manière séparée. Or, les ORP se caractérisent par des processus de production à produits joints. Leur performance doit donc être examinée en considérant les différents outputs conjointement. Un autre problème est lié à lutilisation des résultats de lévaluation. Idéalement, lévaluation devrait permettre de démontrer à chaque ORP si, compte tenu de ses inputs et de ses facteurs externes, il atteint un output maximum. Elle devrait surtout lui indiquer les raisons qui lempêchent datteindre la performance quun autre ORP, en tous points semblables, parvient à obtenir. Finalement, si lévaluation est associée à une incitation financière, encore faut-il déterminer comment distribuer les récompenses. On peut choisir de récompenser les ORP qui parviennent à améliorer leur performance au cours du temps ou on peut attribuer un bonus aux ORP qui sont plus efficaces que la moyenne tout en pénalisant les autres.
R. M. Curti, E. Meins, Politique suisse du marché du travail : différences résultant de sa mise en application au niveau du service de l'emploi , in : La Vie Économique - Revue de politique économique, 2/1999, pp. 64-70.
Voir : Assurance-chômage Chômage Office régional de placement (ORP)
Yves Flückiger
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Évasion fiscale
Démarche intentionnelle permettant à un contribuable individuel ou à une entreprise de diminuer, voire d'éviter le paiement d'un impôt.
L'évasion fiscale au sens strict consiste à organiser ses activités économiques et financière afin d'échapper à l'impôt en utilisant les lacunes de la loi : par exemple, en réalisant des gains en capitaux plutôt que des revenus de placement, sachant que les premiers échappent à tout impôt. L'évasion fiscale provient du flou inévitable dans la définition des assiettes fiscales et, aussi, de la mobilité plus ou moins forte de certaines ressources imposables. L'utilisation des incohérences ou des divergences entre les législations fiscales cantonales ( concurrence fiscale ) ou internationales ( paradis fiscaux ) relève de l'évasion.
Il faut la distinguer de la fraude fiscale, qui consiste à cacher un état de fait qui, légalement, obligerait au paiement d'un impôt : le travail au noir, qui permet un gain accessoire sans qu'il soit déclaré, donc échappant autant à l'impôt qu'au cotisations sociales, est une forme de fraude fiscale.
R. OCDE, Concurrence fiscale dommageable : un problème mondial, Paris, 1998 Revue économique et sociale, Lausanne, No 59, 2001.
Voir : Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Impôt Impôt (et sécurité sociale) Politique fiscale
Bernard Dafflon
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Éventualité
Lexistence comporte un certain nombre de risques (voir la définition correspondante) et dévénements positifs ; parmi ces derniers : la maternité, les charges familiales, la retraite (alors quil ny a pas dincapacité de travail due à lâge), la reconversion professionnelle ou culturelle librement choisie. Les risques et les événements positifs, appelés éventualités, entraînent un besoin de protection et posent la grande question de leur prise en charge : individuelle ou collective ? Au sens classique, et inscrit dans la Convention OIT No 102 concernant la norme minimum, la sécurité sociale est destinée à couvrir neuf éventualités : soins médicaux, indemnités de maladie, maternité, accidents du travail et maladies professionnelles, vieillesse, survivants, invalidité, chômage, charges familiales. Cette liste sest ouverte à la dépendance et à la pauvreté (en tout cas dans certaines législations).
R. Bureau international du Travail, Introduction à la sécurité sociale, 3e éd., BIT, Genève, 1986. J. Van Langendonck (Éd.), Les nouveaux risques sociaux, Annuaire IESS/EISS, 1996, Kluwer Law International, The Hague, 1997.
Voir : Risque Sécurité sociale Société des risques (risk society)
Pierre-Yves Greber
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Exclusion
La notion d exclusion (par opposition à linclusion) est un concept utilisé pour la première fois en France par René Lenoir en 1974, dans un contexte marqué par le développement du chômage et par ce que lon nomme dabord nouvelle pauvreté , rendue de plus en plus manifeste par la réapparition dans les rues des grandes villes de miséreux, sans moyens dexistence ni domicile fixe, survivant grâce à la charité publique ou privée.
Lexclusion est un mot pour définir des choses sans nom. Elle nomme une foule de situations toutes différentes en gommant la spécificité de chacune. La notion dexclusion a une grande force évocatrice et elle connaît une utilisation idéologique importante qui, en même temps quelle permet un plus grand ralliement, accroît son imprécision sémantique.
Est exclue la personne qui a vu les liens qui la rattachaient aux autres se rompre et qui a été ainsi rejetée aux marges, là où les êtres perdent toute visibilité, toute nécessité et, quasiment, toute existence. Elle nest plus, ou plus suffisamment rattachée à aucune des chaînes dont lenchevêtrement constitue le tissu social et elle devient par là inutile au monde .
Il existe un continuum entre les personnes intégrées, celles qui sont précarisées et celles qui sont désaffiliées et finalement exclues. Les chemins qui conduisent à la pauvreté sexpliquent par un processus de déqualification ou de fragilisation de lintégration dans le marché du travail. Ce processus peut engendrer une précarisation de la situation professionnelle et, finalement, la perte de lemploi et du revenu et une perte de tout ce qui découle de l'intégration au travail, notamment au niveau des relations sociales.
Lexclusion nest cependant pas un destin, contre lequel il faudrait lutter, mais le résultat dune asymétrie sociale dont certains tirent profit au détriment dautres : en effet, les processus dexclusion touchent dabord et prioritairement les couches les plus défavorisées de la société.
Lexclusion ignore lexploitation et ce concept brise de ce fait le maillon qui, mettant en rapport le bonheur des riches et le malheur des pauvres, maintenait la référence à une balance de justice dans une société conçue comme un équilibre entre groupes sur un territoire. Lexploitation, même non intentionnelle, de certaines personnes suppose bien que dautres personnes (ou les mêmes, mais à dautres moments) contournent les exigences de visée dun bien commun pour ne considérer que leurs intérêts particuliers.
R. C. Gros-Jean, C. Padieu, Les exclus. Comment sortir de lapproche en catégories ? , in : Revue française des affaires sociales, No 2-3, 1995. R. Lenoir, Les exclus, Le Seuil, Paris, 1974. S. Karsz, Lexclusion, définir pour en finir, Dunod, Paris, 2000. S. Paugam (dir.), Lexclusion : létat des savoirs, La Découverte, Paris, 1996 M.-H. Soulet, Lexclusion : usages et mésusages dun concept , in : Revue suisse de sociologie, vol. 24, No 3, 1998.
Voir : Inégalités sociales Isolement Licenciement Lien social Paupérisme Pauvreté Politique en matière de lutte contre la pauvreté
Jean-Pierre Tabin
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Exécution des peines àð Prison (Privation de liberté)
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Exil
L exil est une forme spécifique d'émigration. Il s'agit de l'obligation de quitter son État, suite à un contexte de violence politique, afin de chercher refuge dans le cadre d'un autre État pour une période d'une durée imprévisible. Cette situation entraîne des conséquences directes pour les individus concernés : il imprime à leur émigration un caractère non volontaire (les événements politiques restreignant fortement les choix individuels possibles) et aléatoire (la décision de résider sur le territoire d'un autre État et le moment du retour au pays échappant aux individus).
Les principales formes de violence politique sont les persécutions idéologiques, ethniques, religieuses ou les conflits entre États. Le type de violence et son étendue définissent les caractéristiques sociales de la population exilée : opposants idéologiques, membres de minorités ethniques territoriales ou intermédiaires, populations civiles se trouvant sur les lieux où sexerce la violence.
La majorité des exilés cherchent en général refuge dans un pays voisin, seul une partie restreinte d'exilés émigre vers des pays plus lointains.
La situation juridique des exilés dans L'État de destination dépend de la politique d'asile de cet État. Selon le degré de reconnaissance des persécutions subies ceux-ci deviendront des réfugiés statutaires, des réfugiés de facto, des immigrés, des clandestins ou des "réfugiés en orbite".
L'exil, en tant que situation collective spécifique, prend fin lorsque la violence politique qui était à l'origine du départ des exilés cesse d'exister. Les acteurs sociaux se trouvent alors confrontés à une situation nouvelle qui les rapproche des autres migrants : ils ont la possibilité de retourner dans leur pays ou du moins de reprendre physiquement contact avec celui-ci. Ils peuvent aussi demeurer dans la société de résidence mais sur la base d'une autre légitimité que la légitimité politique. L'État d'accueil, par des mesures des soutien appropriées, peut faciliter la prise de décision.
R. C. Bolzman, Sociologie de l'exil. Une approche dynamique, Seismo, Zurich, 1996.
Voir : Asile (Politique d') Asile (Requérant d') Étrangers (Politique à l'égard des immigrés) Office fédéral des réfugiés (ODR)
Claudio Bolzman
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Externalisation àð Postfordisme
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Externalités
La quantité échangée d un bien ou d un service sur un marché est déterminée par la confrontation entre les coûts privés de production supportés par les entreprises et les bénéfices privés obtenus par les personnes qui consomment ce bien ou ce service. Or, ces activités de consommation et/ou de production peuvent engendrer des coûts supplémentaires subis par des tierces personnes qui ne peuvent pas obtenir de compensation pour les dommages subis. De même, elles peuvent être à lorigine de bénéfices obtenus par des tiers qui ne doivent pas payer pour les gains obtenus. Sans intervention aucune, le marché nintègre pas ces externalités négatives (coûts externes) ou positives (bénéfices externes) si bien quil conduira, dans le premier cas, à une production trop abondante ou, dans le second, à une production insuffisante. Comme pour les biens collectifs purs, le marché, même sil est concurrentiel, est mis en échec puisquil nassure plus, dans ce cas, une allocation optimale des ressources. La pollution, les accidents de la circulation, le bruit ou les risques professionnels constituent des exemples de coûts externes qui, sils ne sont pas internalisés , conduisent à une consommation excessive des produits générateurs de dommages externes. A linverse, les vaccins représentent un exemple de bénéfices externes puisque le fait que certaines personnes choisissent de se faire vacciner permet à dautres individus, qui eux ne consomment pas le vaccin, dêtre protégés contre les risques dinfection sans devoir payer pour ce bénéfice. Dans ces circonstances, le marché conduira à une consommation insuffisante de vaccins. Léducation constitue un autre exemple de bénéfices externes puisque cette activité suscite des avantages aussi bien pour les personnes qui consomment ce service que pour celles qui ne le consomment pas directement mais qui en bénéficient indirectement. Un dernier exemple est constitué par lagriculture. Elle produit à la fois des biens qui procurent une utilité aux consommateurs des produits agricoles tout en offrant un service bénéfique à lensemble de la collectivité grâce à lentretien du paysage naturel quelle assure.
Pour forcer le marché défaillant à intégrer ces externalités, différentes solutions existent. La première consiste à imposer, dans le cas des coûts externes, des normes de pollution maximale (limitation de la vitesse par exemple) ou des consommations obligatoires dans le cas de bénéfice externe (vaccin). La seconde revient à imposer une taxe sur le bien qui est à lorigine de la pollution ou sur la pollution elle-même (taxe sur le CO2). En cas de bénéfice externe, il faut au contraire subventionner le bien générateur des externalités positives. Finalement, la dernière solution, celle qui a été envisagée dans le cadre du Protocole de Kyoto, consiste à mettre en place un système de certificats échangeables. Il consiste à attribuer à chaque partie concernée un droit démettre une certaine quantité de pollution. Ce droit est reconnu par des certificats qui sont négociables. Dans ces conditions, lagent ayant le coût de dépollution le plus faible sera incité à vendre une partie de ses droits de pollution à une autre partie qui est elle caractérisée par un coût de dépollution très élevé et qui sera prête à lui verser un prix nettement supérieur à celui quil exige au minimum pour céder ses certificats. Ce système permet donc datteindre lobjectif fixé par les pouvoirs politiques (limite de pollution totale admise) tout en minimisant les coûts de dépollution grâce à une répartition optimale de leffort de réduction du dommage.
Voir : Biens et services collectifs purs Concurrence Marché du travail
Yves Flückiger
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Faillite privée àð Désendettement
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Famille
La définition classique de Murdock Groupe social caractérisée par la cohabitation et la coopération d adultes des deux sexes, dont deux au moins entretiennent des relations sexuelles socialement approuvées et qui élèvent ensemble les enfants nés de cette union ou adoptés ne fait plus aujourdhui lunanimité tant au plan institutionnel quau plan statistique : les cohabitations sans mariage, les familles monoparentales, les couples sans enfant, voire lautonomie professionnelle des conjoints ou les formes de vie commune sans toit commun ( living apart together ) apparaissent comme autant de défis à une définition unique du groupe familial. On est alors amené soit à considérer chacune de ces variantes comme une forme incomplète de famille, risquant par là de lui appliquer à tort des stigmates de déficit ou de carence, soit à adopter une définition pluraliste qui noie son objet dans la notion de ménage ou de groupe domestique. Cette ambiguïté a dailleurs dimmédiates implications en matière de politique familiale : les sociétés occidentales semblent passer dune régulation moderne de la famille privilégiant lunité du triangle classique mère, père, enfants à une régulation post-moderne centrée sur des actions spécifiques ciblées sur lun ou lautre de ces acteurs en particulier.
Dans sa forme classique, la famille réunit les trois liens constitutifs de la parenté : le lien dalliance (entre conjoints), celui de filiation (entre parents et enfants) et celui de germanité (entre frères et surs). Mais on peut aussi les découpler et définir souplement la famille comme un groupe de personnes unies par un lien dalliance (officiel ou officieux), de filiation ou de germanité et coopérant à leur développement ou leur épanouissement mutuels.
On parle de famille nucléaire pour désigner un groupe domestique qui ne comprend quun exemplaire de chacun de ces trois liens et de famille étendue pour approcher les situations dans lesquelles lun ou plusieurs de ces liens se retrouvent à plusieurs exemplaires sous un même toit. La diffusion des familles recomposées (deuxièmes mariages) et des réseaux de parenté marqués par la dissociation des fondements juridique, biologique et social de la parenté (cas du beau-père notamment, mais aussi gardes conjointes ou alternées des enfants après divorce) vient toutefois limiter la clarté de cette distinction.
Sagissant du lien dalliance, on distingue le mariage d affinité , basé sur linclination mutuelle de conjoints libres de leur propre décision, du mariage d arrangement , fondé sur linfluence déterminante de lentourage et des coutumes tant dans le choix de létat de mariage que dans celui du partenaire. Notons que, dun point de vue ethno-historique, il serait faux de coupler systématiquement cette distinction à celle qui opposerait harmonie et violence.
Les variations culturelles du lien de filiation caractérisé tantôt (comme dans nos sociétés) par sa bilatéralité (les enfants sont reliés symétriquement aux lignées maternelle et paternelle) et tantôt par lunilinéarité (patrilinéarité ou matrilinéarité, les liens de parenté se développant surtout le long de lun des lignages) montrent bien, comme le dit Levi-Strauss, que la parenté nest pas une simple copie des déterminismes biologiques, mais une institution sociale attribuant des droits et obligations précis à divers acteurs. En ce sens, on ne peut pas opposer brutalement les mérites dune parenté naturelle aux défauts dune parenté artificielle .
On distingue couramment, pour opposer sociétés traditionnelles et modernes, un mariage-institution, dont le but principal est la survie économique et sociale, à un mariage-compagnonnage à finalité essentiellement affective ou relationnelle. Limportance des heures ouvrées dans les familles modernes (de 25-50 heures/semaines en moyenne) aussi bien que lallongement de la durée de prise en charge des enfants par les parents ou encore la permanence des fonctions de solidarité de la famille envers la parenté doivent pourtant apporter des sourdines à cette distinction.
R. J. Kellerhals, P.-Y. Troutot, E. Lazega, Microsociologie de la famille, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1994. G.-P. Murdock, La structure sociale, Payot, Paris, 1972. L. Roussel, La famille incertaine, Odile Jacob, Paris, 1989. F. Singly (Dir.), La famille : létat des savoirs, La Découverte, Paris, 1991.
Voir : Divorce Droit matrimonial Famille (Article constitutionnel relatif à la famille) Famille (Imposition de la) Famille monoparentale Famille (Politique de la) Famille recomposée Réseau de sociabilité
Jean Kellerhals
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Famille (Article constitutionnel sur la protection de la)
La première disposition constitutionnelle sur la famille (l'article 34 quinquies) avait été adoptée en votation populaire du 25 novembre 1945, à une majorité écrasante par le peuple et par tous les cantons et demi-cantons à l'exception d'Appenzell Rh. Ext. Cette disposition a été reprise en grande partie (article 116) dans la nouvelle constitution fédérale en vigueur dès le premier janvier 2000.
1. Le premier alinéa de larticle 116 Cst prévoit que dans laccomplissement de ses tâches, la Confédération prend en considération les besoins de la famille. Elle peut soutenir les mesures destinées à protéger la famille .
La portée de ce texte peut donner lieu à plusieurs interprétations. Selon la doctrine dominante, il équivaut à une directive générale , à une disposition programme , à une garantie de l'institution familiale , à un mandat confié au législateur fédéral, ce dernier devant toujours en être conscient et ne laisser échapper aucune occasion d'y donner suite .
La disposition en cause ne saurait être l'objet d'une application directe et immédiate ; elle ne crée pas de nouvelle compétence législative et ne fonde aucun droit fondamental individuel à une protection de la vie familiale. Ce dernier est plutôt garanti par le nouvel article 13 Cst (voir infra). Ce premier alinéa nest applicable que dans les domaines où la Confédération est compétente sur la base dune autre norme constitutionnelle dans laccomplissement de ses tâches . Toutefois, la réalité constitutionnelle vécue diffère et, dans deux domaines au moins, les activités de la Confédération vont plus loin. Ainsi, selon une pratique admise depuis plusieurs années, la Confédération soutient des institutions actives sur le plan de la famille. En outre, une compétence avait été fondée pour la loi fédérale sur les centres de consultation en matière de grossesse. Aussi, ce 1er alinéa est complété par une phrase donnant la possibilité de soutenir des mesures destinées à protéger la famille.
Quant aux besoins de la famille, ils sont d'ordre économique, social, moral et culturel. Etant donné la dimension transversale de la politique familiale, les domaines principaux où le législateur est appelé à tenir compte des besoins de la famille, outre ceux faisant l'objet de l'article constitutionnel, sont le droit civil, la fiscalité, les assurances sociales, les bourses, le monde du travail, l'éducation, le logement, les médias et la protection de l'enfance. Le premier alinéa mentionne la famille sans la définir. La notion de famille est à interpréter dans un sens large, vu que la politique sociale actuelle attache une importance particulière à la présence de l'enfant ; elle comprend, outre la famille nucléaire traditionnelle, les autres formes de familles, telles que familles monoparentales, familles d'accueil, familles consensuelles, familles recomposées et familles comprenant la parenté au sens large. La Confédération est tenue de respecter les autres garanties et dispositions constitutionnelles, en particulier le principe de l'égalité entre femmes et hommes dans la famille, la formation et le travail (art. 8, al. 3, Cst).
Le nouvel article 41 Cst (buts sociaux) aborde également des aspects de politique familiale (cf. infra).
2. Le 2e alinéa attribue à la Confédération la compétence de légiférer dans le domaine des allocations familiales. Il s'agit d'une faculté et non d'un mandat impératif. De plus, la Confédération est autorisée, en particulier, à gérer une caisse fédérale de compensation (compensation financière centrale au niveau national) et à faire dépendre ses prestations financières d'une juste contribution des cantons (cf. alinéa 4).
La Confédération n'a fait qu'un usage très limité de ses attributions en faveur d'une seule branche économique : l'agriculture. La loi fédérale du 20 juin 1952 sur les allocations familiales dans l'agriculture fixe un régime de prestations en faveur des salariés agricoles et des petits paysans, cette dernière notion recouvrant les agriculteurs indépendants dont le revenu ne dépasse pas une certaine limite.
Peu de dispositions de la Constitution ont donné lieu à autant d'interventions parlementaires et d'initiatives (cantonales ou parlementaires) que l'alinéa 2 précité. Elles tendaient à instituer un régime fédéral généralisant les allocations familiales et établissant une compensation des charges au niveau national entre les caisses de compensation familiale. Toutes les tentatives se sont terminées par un échec. Les arguments négatifs qui ont prévalu trouvent avant tout leur origine dans le respect du fédéralisme et du principe de subsidiarité. La question de l'instauration d'une loi fédérale a été reprise dans une initiative parlementaire le 13 mars 1991 (Fankhauser). Pour y donner suite, une solution fédérale permettant dharmoniser les différents systèmes et de combler les lacunes actuelles est en cours dexamen. La Confédération n'ayant pas épuisé sa compétence, le domaine des allocations est demeuré, en large partie, une tâche des cantons. Tous les cantons ont édicté des lois sur les allocations familiales en faveur des salariés. Dans 10 cantons, les indépendants non agricoles, et dans 5 cantons les personnes sans activité lucrative, peuvent recevoir, sous certaines conditions, des allocations.
3. Selon l'alinéa 3, la Confédération instituera une assurance-maternité. Il s'agit d'un mandat impératif et non d'une faculté. Par ailleurs, elle peut astreindre à verser des cotisations même des personnes non qualifiées pour bénéficier des prestations. Le texte constitutionnel donne au législateur une grande liberté dans les domaines du financement et de l'organisation de l'assurance. Les tentatives en vue d'instituer une véritable assurance-maternité ont été très nombreuses mais elles ont toutes échoué.
L'assurance-maternité se résume pour le moment au plan fédéral à la protection accordée dans le cadre de l'assurance-maladie, de la loi sur le travail et du code des obligations.
La loi fédérale sur lassurance-maternité a été rejetée par le peuple en juin 1999. Le Conseil fédéral a lintention de proposer une solution permettant daméliorer la protection des femmes exerçant une activité lucrative en cas de maternité.
Par ailleurs, certains cantons ont pris linitiative dinstaurer une assurance-maternité ou des prestations en cas de besoin sur le plan cantonal.
4. Le 4e alinéa habilite la Confédération à déclarer laffiliation à une caisse de compensation familiale et lassurance-maternité obligatoires, de façon générale ou pour certaines catégories de personnes. Elle peut en outre faire dépendre sa participation financière aux allocations familiales et à lassurance-maternité de contributions appropriées des cantons.
5. La nouvelle Constitution fédérale du 18 avril 1999 traite en outre de la famille dans de nouveaux articles.
Larticle 11 accorde une protection particulière aux enfant et aux jeunes, encourage leur développement et leur permet dexercer eux-mêmes leurs droits, alors que larticle 67 prévoit que la Confédération et les cantons tiennent compte des besoins de développement et de protection propres aux enfants et aux jeunes en matière de formation, de culture et dactivités extra-scolaires.
Larticle 13 protège la vie privée et familiale en conférant à toute personne le droit dorganiser sa vie et dentretenir des rapports avec dautres personnes sans que lÉtat ne len empêche. Le terme de vie familiale doit sentendre ici au sens large.
Larticle 14 garantit le droit au mariage entre deux personnes de sexe biologique opposé et le droit de fonder une famille.
Larticle 41 souligne la vocation sociale de lÉtat fédéral. Les cantons assument pour leur part un grand nombre de tâches de politique sociale et contribuent à la concrétisation de la justice sociale. A lalinéa 1, lettre c, la Confédération et les cantons sengagent à ce que les familles en tant que communautés dadultes et denfants soient protégées et encouragées.
Larticle 108, 4e alinéa, souligne la dimension sociale que doit prendre lencouragement de la construction de logements en tenant compte des intérêts des familles, des personnes âgées, handicapées ou dans le besoin.
Enfin, à larticle 119, 2e alinéa, la Confédération protège la dignité humaine, la personnalité et la famille en ce qui concerne lutilisation du patrimoine germinal et génétique humain.
R. P. Mahon, Commentaire de la Constitution fédérale, art. 34quinquies, Berne, Bâle, Zurich, 1993. Message du Conseil fédéral sur la réforme de la Constitution fédérale, Berne, 1996. A. Auer, G. Malinverni, M. Hottelier, Droit constitutionnel suisse, Vol. II, Berne, 2000. La politique familiale en Suisse, rapport présenté au chef du DFI, Berne, 1982. Rapport sur la situation de la famille en Suisse, OFAS, Berne, 1978.
Voir : Famille Famille (Imposition de la) Famille (Politique de la)
Jean-Marie Bouverat
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Famille daccueil
Cest une famille qui se propose candidate pour accueillir un enfant ou un adolescent. Cet accueil peut se faire de différentes façons : soit durant la journée, soit lors des week-ends et des vacances, soit à long terme. Chaque famille est informée et évaluée par un service social avant dobtenir une autorisation qui se base sur des critères bien définis. Elle a besoin dune préparation et dun suivi durant toute la procédure du placement. Elle reçoit un défraiement.
Il existe la famille daccueil professionnelle. Elle se différencie des autres en ce quun des deux membres du couple doit avoir une formation sociale et ainsi être apte à accueillir un (des) enfant(s) à problématiques lourdes. Elle reçoit un salaire.
R. D. Bourgault, F. De la Harpe, Lenfant en famille daccueil, Édisem, Québec, 1988. M. David, Le placement familial de la pratique à la théorie, ESF, Paris, 1989. P. Sans, Soins et placement en famille daccueil, Presse universitaire de Nancy, Québec, 1991. S. Kajdasz, D. Zeltner, Placement familial, EESP, Lausanne, 1997.
Voir : Droit du placement d'enfant Protection de lenfant
Solange Wilson Kajdasz et Dominique Zeltner
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Famille (Imposition de la)
Dans la période récente, on observe une tendance des régimes ûscaux à tenir compte de la situation familiale des contribuables et à proposer des allégements, en particulier en faveur des enfants ou des personnes à charge. Le système du quotient familial constitue à cet égard l expression dune volonté explicite de tenir compte des conditions de vie réelles du ménage. On ne saurait contester limportance de lapport de ces mesures à lallégement du budget des familles dites modestes. Néanmoins, leurs limites sont évidentes. Retenons le cas dune famille de trois personnes (mère, père, enfant) ; le cadeau ûscal lié au quotient familial couvre à peu près la totalité des frais induits par l enfant dans le cas d une famille de cadres, alors que pour un ouvrier non qualiûé, il permet tout juste d acheter les Pampers .
La remise d impôts constitue également une mesure relativement répandue destinée à permettre au contribuable en difûculté de faire face à des périodes difûciles. Néanmoins, les conditions d obtention de ces facilités sont souvent particulièrement sévères, voire complexes et ne sont que rarement orientées vers un souci réel de favoriser une véritable réinsertion plutôt qu une simple remise à ûots . Il est incontestable que l instrument ûscal pourrait apporter une contribution plus marquée à la lutte contre la paupérisation des familles.
R. T. Fleiner-Gerster, P. Gilliand, K. Lüscher, (Éds), Familles en Suisse, Département fédéral de lIntérieur, Éditions Universitaires, Fribourg, 1991.
Voir : Famille Famille (Politique de la) Quotient familial
jpf
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Famille monoparentale
Ce terme désigne les noyaux familiaux composés par un ou plusieurs enfants avec un seul parent, définition qui comprend des situations très diversifiées. À partir de cadres théoriques et de finalités différents, plusieurs tentatives ont été effectuées pour cerner le concept avec plus de pertinence. Presque universellement, la famille constitue le noyau central de lorganisation sociale ; cependant ses formes et sa structure peuvent varier de façon importante, variabilité qui est aussi en relation avec sa perméabilité et son adaptation aux conditions sociales, économiques et historiques de la société dans laquelle elle est insérée. Par famille monoparentale on entend un ménage privé constitué par un parent et au moins un enfant, qui na pas nécessairement été conçu au sein dun mariage. Dautres parents peuvent faire partie du noyau familial ; les membres sont unis par des liens économiques, relationnels, juridiques. Le parent monoparental peut être veuf, séparé, divorcé ou célibataire, nettement plus fréquemment il sagit de femmes.
En considérant le concept du point de vue de la fonction, quelques restrictions peuvent être établies : tout dabord le terme monoparental relève de la fonction parentale , en excluant de ce fait les noyaux familiaux où parents et enfants nont pas de liens biologiques (parents/enfants naturels) et/ou juridiques (parents/enfants reconnus ou adoptés). Si lon attribue au terme parental non seulement une fonction biologique et juridique, mais aussi éducative, la qualité de famille monoparentale se limiterait aux ménages avec un parent et au moins un enfant pas encore adulte , acception qui varie : dans les sociétés industrielles avancées lentrée dans la phase adulte peut être considérée comme concomitante avec la fin des études et lentrée dans le monde du travail (maximum 25 ans).
Du point de vue synchronique, la condition de monoparentalité se présente donc comme très diversifiée et complexe, et sous langle diachronique comme variable, avec des membres qui peuvent sajouter et séloigner : le départ des enfants et/ou de nouveaux mariages mettent fin à la monoparentalité, dautres enfants peuvent être insérés et/ou naître, en formant un nouveau noyau nommé famille recomposée , dont la présence saccroît dans notre société.
Dans la recherche scientifique, les familles monoparentales ont été étudiées du point de vue démographique, économique, historique, juridique, sociologique, psychologique, anthropologique et psychiatrique.
R. P. Gilliand, M. Lévy (Éds), Familles et solidarité dans une société en mutation, Réalités sociales, Lausanne, 1990. J.-P. Fragnière (Éd.), Familles et sécurité sociale, Cahiers de lEESP, Lausanne, 1994. B. Bastard, L. Cardia-Voneche (Éds), Familles monoparentales : monographie , in : Les Cahiers médico-sociaux, 31, 2, 1987, pp. 77-144.
Voir : Divorce Famille Famille recomposée Pensions alimentaires (Avance et recouvrement)
Cristina Molo Bettelini et Elio Venturelli
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Famille multigénérationnelle multilocale
Expression de la sociologie de la famille désignant des relations familiales étroites entre des générations vivant en ménages séparés. Chaque génération a son propre ménage, mais elles sont unies par des liens d'affection et de solidarité.
François Höpflinger
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Famille nucléaire
Unité familiale comprenant un couple (marié ou non) et un ou plusieurs enfants. On distingue la famille nucléaire de la famille élargie (grands-parents, oncles, tantes). Contrairement à de nombreuses cultures extra-européennes, le modèle familial de l'Europe centrale se caractérise par l'accent mis sur la famille nucléaire face aux autres relations avec la parenté.
Voir : Famille
François Höpflinger
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Famille (Politique de la)
La politique familiale se définit comme l'ensemble des institutions et des mesures ayant pour objectif de soutenir et de promouvoir la famille, cellule constitutive de la société. Sujet typiquement interdisciplinaire, dans presque tous les domaines politiques il y a une dimension familiale elle doit prendre en compte les aspirations et les besoins des familles dans leurs diverses composantes, ce qui rend complexe une mise en uvre cohérente et rationnelle. Elle se situe dans le champ de tension entre diverses conceptions de politique sociale et d'éthique, entre défense des intérêts individuels de la famille et volonté de réduire les inégalités entre ses membres, entre rôle de l'institution familiale et compatibilité avec l'exercice d'une profession. La politique familiale prend en considération la multiplicité des types de familles de notre société moderne, nucléaires, monoparentales, recomposées, consensuelles, groupes familiaux composés d'enfants adultes ou s'occupant de parents âgés. La famille est généralement appréhendée comme une réalité affective, éducative, culturelle, civique, économique, sociale, morale et spirituelle, comme un lieu de rencontre, d'apprentissage, de dialogue, de partage, de transmission des valeurs et de solidarité intergénérationnelle.
En Suisse, la politique familiale n'est plus une politique d'assistance ou de protection de la famille, où l'octroi de prestations matérielles apparaît en premier plan, mais elle procède de la reconnaissance par la société des prestations irremplaçables fournies au sein des familles et par elles. Inspirée par des motifs de politique sociale et non d'ordre démographique, cette politique ne découle cependant pas d'un concept global ; elle est pragmatique et surtout diversifiée, eu égard au principe de subsidiarité et en particulier au fédéralisme, c'est-à-dire à la répartition des compétences entre Confédération, cantons, communes et organisations privées.
En comparaison européenne, la politique familiale suisse est plutôt modeste.
Dans notre pays, la politique familiale repose notamment sur les articles 116, 41 al.1 let. c, et 11 de la Constitution fédérale ainsi que sur les normes constitutionnelles de certains cantons. Toute mesure de politique familiale doit en outre respecter l'égalité des droits entre hommes et femmes (art. 8 Cst).
Principales mesures matérielles
a) Compensation des charges familiales
Elle est assurée avant tout par :
les allocations familiales. Il existe des régimes fédéraux pour l'agriculture (petits paysans et travailleurs agricoles) et les fonctionnaires, 26 lois cantonales sur les allocations familiales en faveur des salariés, 10 régimes pour les indépendants non agricoles et 5 pour les personnes sans activité lucrative. Les prestations familiales sont constituées par des allocations pour enfants, des allocations de formation professionnelle, de naissance et d'accueil. Une solution fédérale qui permettrait d'harmoniser les différents systèmes et de combler les principales lacunes actuelles est en cours d'examen.
les allégements fiscaux. Tant la Confédération que les cantons ont aménagé leur système fiscal dans un sens favorable à la famille, avec différentes formes de correctifs (déductions, barème double, quotient familial). Le Conseil fédéral a annoncé une réforme de limposition des familles (impôt fédéral direct).
b) Logement
Dans l'art. 108 Cst, l'aide fédérale à la construction de logements est clairement exprimée comme soutien en faveur des familles également.
c) Prise en compte des charges familiales et des tâches éducatives et d'assistance dans la fixation des prestations des assurances sociales (AVS, AI, assurance-chômage).
d) Protection de la maternité
La loi fédérale sur lassurance-maternité a été rejetée par le peuple en juin 1999. Le Conseil fédéral a lintention de proposer une solution permettant daméliorer la protection des femmes exerçant une activité lucrative en cas de maternité. Par ailleurs, certains cantons ont pris linitiative dinstaurer une assurance-maternité ou des prestations en cas de besoin sur le plan cantonal.
Autres mesures
Concilier exercice d'une activité lucrative et vie familiale implique un partage des responsabilités à l'intérieur comme à l'extérieur de la communauté familiale. L'instauration d'horaires souples, du travail à temps partiel, d'un système scolaire adapté aux horaires des parents et de lieux d'accueil subventionnés pour les enfants (crèches, garderies) permet de mieux tenir compte des situations familiales.
Autres mesures relevant de la politique familiale : les bourses d'études et d'apprentissage, la prise en compte des besoins de la famille et des enfants dans les médias et les loisirs, les consultations conjugales ou familiales, la formation des parents, la protection de l'enfance, la prévention de la violence et de l'exploitation sexuelle, les services d'aides familiales, les tarifs réduits pour familles dans les transports publics.
Structures
La Centrale pour les questions familiales à l'OFAS, qui applique les dispositions légales sur les allocations familiales dans l'agriculture, est le service de coordination pour les questions familiales au sein de l'administration fédérale. D'autres attributions en liaison avec les lois cantonales sur les allocations familiales et la politique familiale sur les plans suisse et international lui sont conférées.
La commission fédérale de coordination pour les questions familiales qui est un organe consultatif du DFI avec un rôle d'information et de recherches.
Le Groupe parlementaire pour la politique de la famille qui a pour but de défendre les intérêts de la famille aux Chambres fédérales.
Les conseils de la famille ou des bureaux pour la famille créés par certains cantons (par ex. FR, VD, VS, JU).
Les communes qui jouent un rôle essentiel dans l'action sociale familiale (crèches, jardins d'enfants, services d'aide familiale, etc.).
Pro familia qui représente l'organisation faîtière des associations familiales suisses.
Diverses organisations exerçant leurs activités dans les domaines de la protection de l'enfance, de la jeunesse, des familles monoparentales, des relations parents-écoles, de la formation des parents.
A l'avenir, la politique familiale devra mieux tenir compte des grands défis de notre société : évolution démographique caractérisée par une baisse de la fécondité, diminution de la nuptialité, augmentation du nombre des divorces, des unions libres et des familles recomposées, nouvelle pauvreté et exclusion, augmentation du nombre des personnes âgées, violences intrafamiliales.
R. La politique familiale en Suisse, Rapport présenté au chef du DFI, Berne, 1982. Rapport sur la situation de la famille en Suisse, OFAS, Berne, 1978.
Sites Internet : www.profamilia.ch wwwe-bsv. root. admin. ch/
Voir : Allocations familiales Crèche et garderie Divorce Famille Famille monoparentale Maternité (Protection de la) Planning familial Pro Familia Suisse Quotient familial
Jean-Marie Bouverat
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Famille recomposée
Le terme désigne communément une famille comprenant un couple et un ou plusieurs enfants dont lun au moins est lenfant biologique dun seul des deux conjoints. Pour mettre en lumière la complexité de la recomposition familiale, les sociologues proposent détendre la notion à lensemble (très variable) des ménages entre lesquels lenfant circule : par exemple, selon les cas, foyers du parent gardien, du parent non gardien, de lex-femme du beau-père, voire de lex-conjoint de la nouvelle femme du père, des grands-parents, des beaux-grands-parents , etc. La question du lien de parenté est alors posée : qui est parent de qui, qui a quels droits et quels devoirs à légard de qui, qui est censé se comporter comment à légard de qui ? Particulièrement problématiques sont les relations entre beaux-parents et beaux enfants et les rapports entre (quasi) demi-frères et surs. Le droit et les normes napportent encore que peu de réponses à ces interrogations.
R. M.-T. Meulders-Klein, I. Théry (Dir.), Les recompositions familiales aujourdhui, Nathan, Paris, 1993. F. Hurstel, Paternités plurielles et recompositions familiales, PUF, Paris, 1996.
Voir : Divorce Famille Famille monoparentale
Josette Coenen-Huther
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Faute en droit des assurances sociales
La violation par les assurés de certaines obligations est en principe sanctionnée, sil y a eu faute. Une faute peut être commise avec intention ou au contraire par simple négligence. Or, le Tribunal fédéral des assurances admet aujourdhui que divers instruments du droit international ne permettent pas la réduction des prestations, dans certaines circonstances, en présence dune faute non intentionnelle.
En principe, seule la faute grave (il faut réserver lassurance-chômage) peut entraîner une réduction, voire un refus des prestations. On entend par faute grave linobservation des règles élémentaires de prudence que tout homme raisonnable aurait observées dans la même situation et les mêmes circonstances pour éviter un dommage qui, selon le cours naturel des choses, était prévisible. Il faut un rapport de causalité entre la faute et le dommage.
R. R. Schaer, J.-L. Duc, A. Keller, La faute au fil de lévolution du droit de lassurance privée, sociale et de la responsabilité civile, Helbing & Lichtenhahn, Bâle et Francfort-sur-le-Main, 1992.
Voir : Prestation de sécurité sociale Tribunal fédéral des assurances Sécurité sociale
Jean-Louis Duc
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FEAS (Fédération suisse des employés dassurances sociales)
La FEAS, créée en 1972, a comme objectif principal la formation professionnelle dans le secteur de la Sécurité sociale. Elle organise à travers toute la Suisse des cours et des examens conduisant au brevet fédéral et au diplôme fédéral en assurances sociales, titres reconnus par la Confédération. Elle met sur pied des manifestations et des séminaires traitant de sujets dactualité dans le domaine de la sécurité sociale, favorisant ainsi la transmission de connaissances et stimulant le débat didées entre personnes engagées et provenant de différents horizons de la Sécurité sociale. Elle publie, dautre part, trimestriellement, une revue intitulée Aspects de la Sécurité sociale qui traite de différentes questions dordre social et qui rend compte de la vie des associations régionales.
R. P. Gnaegi, La formation en assurances sociales , in : Sécurité sociale, 3/1997, pp. 156 ss.
Site Internet : www.socialinfo.ch/aveas/9000feas.htm
Voir : Formation continue Sécurité sociale
Philippe Gnaegi
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Fédéralisme
Le fédéralisme désigne une forme particulière de lorganisation de lÉtat, que lon oppose généralement à la structure unitaire. Mais au-delà de cette classification, peut-être un peu simple, se cachent, à lintérieur de chacune de ces deux catégories, des différences parfois assez fondamentales. Il suffit de mentionner pour les États unitaires les cas de la France et du Royaume-Uni, et pour les pays fédéralistes, les exemples des États-Unis et de lex-URSS. Notons que lUnion Européenne peut être présentée comme lexemple dune fédération en gestation.
Dune façon générale, on peut dire que le fédéralisme essaye de concilier trois concepts en principe contradictoires. Tout dabord, la superposition, concrétisée par lexistence dorganes centraux à qui lon a confié la réalisation de tâches qui doivent être accomplies de façon identique pour lensemble du pays, et qui, de ce fait, sont hiérarchiquement supérieures aux organes des collectivités locales (États, cantons, communes, etc.). Ensuite, lautonomie, qui laisse aux collectivités locales des compétences propres, quelles accomplissent selon des règles adoptées de façon autonome. Enfin, la participation, qui permet aux collectivités locales de contribuer à la formation de la volonté collective au niveau central. Cest la mise en uvre de ces trois principes, dans le cadre dun développement historique et dune culture particulière, qui a donné lieu à des formes parfois très différentes dÉtats fédéraux.
LÉtat fédéral suisse ne représente donc quun type possible de cette structure de lÉtat. Les traits distinctifs du fédéralisme suisse sont les suivants : tout dabord, la Confédération suisse se compose de 20 cantons et de 6 demi-cantons, à leur tour subdivisés en communes, ce qui donne une structure juridique à trois niveaux. Deuxièmement, les cantons, en tant que collectivités composant lÉtat fédéral suisse, constituent dune part des entités quasi-étatiques avec un territoire (garanti par la Constitution fédérale), une population, des ressources financières et un pouvoir politique propre. Ils jouissent ainsi dune large autonomie. Dautre part, ils sont considérés comme des organes de la Confédération, vu quils participent directement à la vie politique de celle-ci. Troisièmement, les cantons ne sont pas souverains, car il ne sont pas indépendants vis-à-vis de lextérieur (art. 85 ch. 5, 6 et 102 ch. 7, 8 et 9 de la Constitution) et ils ne sont pas pleinement autonomes à lintérieur (art. 3 et art. 6 de la Constitution). En quatrième lieu, aucun canton na plus de compétences ni dobligations quun autre. Il existe ainsi un principe implicite (car il nest pas mentionné dans la Constitution) dégalité entre cantons. Enfin les cantons participent, de manière égale, à la formation et à lexpression de la volonté nationale. En effet, en tant quorganes de la Confédération, ils participent à la composition des institutions fédérales (Assemblée fédérale, par exemple) ; plus particulièrement, ils doivent être consultés sur tous les projets de loi fédérale. Lexemple le plus significatif, qui sanctionne parfaitement le principe de légalité entre cantons, est celui de la composition de la Chambre haute (le Conseil des États) pour laquelle chaque canton, petit ou grand, délègue deux députés, et celui des référendums constitutionnels, pour lesquels sont comptés les votes de chaque canton, en plus des votes du corps électoral de toute la Suisse (cest lexigence de la double majorité du peuple et des cantons pour adopter une modification de la Constitution fédérale). Les cantons participent à la vie politique fédérale également à dautres niveaux : ainsi, par exemple, chacune des collectivités peut adresser directement des propositions (initiatives) à lAssemblée fédérale. Les cantons sont aussi consultés dans la procédure concernant les prises de décision et enfin, dans certains domaines, les membres des gouvernements cantonaux se réunissent en conférence avec le conseiller fédéral du même domaine pour délibérer sur leurs affaires communes.
Notons enfin que le fédéralisme suisse est souvent qualifié de fédéralisme dexécution , pour rendre lidée quen Suisse, contrairement à ce qui se passe dans dautres États fédéraux, le gouvernement fédéral nexécute pas lui-même une grande partie de la législation fédérale au moyen de son administration, mais délègue cette tâche aux cantons. Cela permet dune part dadapter lapplication du droit fédéral aux conditions particulières des cantons, tout en sauvegardant le respect de principes et règles générales édictés par lÉtat fédéral. Dautre part, cette technique a permis de limiter la croissance de ladministration fédérale.
En guise de conclusion on peut affirmer que si le fédéralisme a créé en Suisse une certaine complexité, une certaine lenteur, un risque dincohérence et dinégalités (par exemple dans la différence dapplication des lois dans les différents cantons), il présente néanmoins des avantages importants : il permet de tenir compte de la diversité des situations cantonales, il rapproche les citoyens du pouvoir, il permet aux petits cantons dexercer un certain pouvoir, il assure la protection des minorités et facilite lexpérimentation et linnovation.
R. J.-F. Aubert, Traité de droit constitutionnel Suisse, Ides et Calendes, Neuchâtel, 1967, Supplément 1967-1982, 1982. M. Hottelier, Cours de droit constitutionnel, Faculté de droit, Université de Genève, Genève, 1991-1992. H.-P. Kriesi, Le système politique suisse, Economica, Paris, 1995. J. Rohr, La démocratie en Suisse, Economica, Paris, 1987.
Voir : Subsidiarité Référendum
Paolo Urio
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Fédération romande des consommateurs (FRC)
Association fondée en 1959, à Genève, dont le nom d'origine, Fédération romande des Consommatrices, fut modifié en 1996, perdant alors son caractère d'association féminine.
Les buts statutaires de l'association : informer, défendre et représenter les consommateurs. Elle recense environ 40'000 membres, presque exclusivement en Suisse romande.
Elle atteint ses buts statutaires au moyen :
du mensuel qu'elle édite : J'Achète Mieux depuis 1966 et qu'on trouve sur le site Internet de la FRC ;
des bureaux FRC-Conseil dont dispose chaque section (ou canton) et qui répond aux diverses demandes des consommateurs, membres ou non de l'association.
Mais, la FRC joue aussi un rôle essentiel de lobby économique et politique, tant aux plans fédéral que cantonal. On lui doit notamment l'article constitutionnel sur la protection des consommateurs, l'affichage obligatoire des prix, l'affichage obligatoire de la date limite de vente, l'interdiction des phosphates dans les lessives, pour sauver nos lacs et cours d'eau, l'interdiction des CFC pour les objets de consommation courante, pour préserver la couche d'ozone, etc
Site Internet : www.frc.ch
Voir : Consumérisme Indice des prix à la consommation Protection des consommateurs
Pascale Erbeia
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Fédération romande des syndicats patronaux (FRSP)
Fondée en 1947, la Fédération romande des syndicats patronaux (FRSP) est composée de sept sections provenant de tous les cantons romands et du Jura bernois. Fait exception le canton de Vaud où la Fédération patronale vaudoise (FPV), née en 1996 de la fusion des Groupements patronaux vaudois (GPV) et de lUnion vaudoise des associations commerciales, industrielles et de métiers (UVACIM), regroupe les employeurs de ce canton. Les sections de la FRSP rassemblent quelque 200 associations réunissant plus de 36 000 membres et entreprises qui occupent à leur tour quelque 180 000 collaborateurs. Son siège est à Genève auprès de la Fédération des syndicats patronaux (FSP), sa composante quantitativement la plus importante.
Seule association patronale faîtière de Suisse romande, la FRSP est partenaire à ce titre des procédures fédérales de consultation pour les projets de lois et dordonnances ; elle est aussi membre de plusieurs commissions fédérales extraparlementaires et dexperts, sous-commissions et groupes de travail où elle représente les intérêts et la sensibilité des employeurs romands. Lhebdomadaire Entreprise romande (créé en 1933 à Genève par la FSP sous le titre dOrdre professionnel) en est lorgane. Elle est en outre membre fondateur du FODERE, une organisation patronale regroupant le patronat de cinq régions européennes.
Depuis sa création, elle a participé activement à lessor de léconomie, au partenariat social et à lédification du réseau des assurances sociales notamment, dès sa gestation, de lAVS, par lentremise de la Caisse interprofessionnelle romande dassurance-vieillesse et survivants (CIRAV), ainsi que des caisses dallocations familiales et de prévoyance professionnelle tant au niveau de la Confédération quà celui des cantons où elle est présente.
Site Internet : www.fsp.ch
Voir : Organisations économiques et patronales Participation Syndicat
Chiara Crivelli
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Femmes (Émancipation des)
Émanciper : affranchir de la tutelle dune autorité supérieure (Petit Robert).
Les femmes sont-elles, ici et aujourdhui, émancipées ? Certes, leurs conquêtes sont nombreuses. Depuis le siècle passé, elles ont accès à la connaissance, facteur important dune mobilisation possible. Plus récemment, en l97l, le peuple masculin leur octroie le droit de vote ; en l98l, un article constitutionnel leur assure légalité ; en l988 un droit matrimonial plus équitable est entré en vigueur.
Pourtant, en pratique, les deux piliers de la domination masculine demeurent. Le premier contrôle de la fécondité féminine tend à vaciller depuis lintroduction de contraceptifs fiables : les femmes peuvent en principe choisir davoir des enfants si et quand elles le veulent. Mais les pressions sociales restent fortes, qui les poussent vers leur rôle traditionnel. Et lavortement nest toujours pas légalisé. Le second extorsion et contrôle du travail des femmes est encore solide : non seulement le marché du travail reste ségrégué horizontalement et verticalement, avec toutes les inégalités que cela implique au niveau des salaires, des possibilités de promotion et de la précarité croissante des emplois féminins. Mais encore, dans le cadre de la famille, les femmes restent les seules, en tout cas les principales responsables du travail domestique. Indispensable à la société, dévalorisé, non rémunéré, cest un travail qui prend beaucoup de temps et qui souvent soppose à leurs projets de carrière. Gérer vie professionnelle et vie familiale relève de la course contre la montre.
Et les moyens classiques de la domination masculine perdurent : exclusion du pouvoir, de ses plus hautes sphères en tout cas ; atteinte à lintégrité physique des femmes : violences domestiques, mais aussi viol, prostitution, etc. Enfin, plus difficile à détecter, la violence symbolique suinte par tous les pores de la société ; cette forme de violence qui nest pas ressentie comme contraignante et qui fait accepter aux femmes leur statut inférieur.
Non ; malgré certains discours à la mode, les femmes ne sont pas encore libérées de la tutelle masculine. Leur combat nest pas achevé, même et surtout si les buts à atteindre sont aujourdhui plus flous, la discrimination sexuelle plus sournoise.
R. Commission fédérale pour les questions féminines, Des acquis, mais peu de changements ?, CFQF, Berne, l995. C. Jobin, La discrimination sexuelle, Éditions dEn Bas, Lausanne, l995. Office fédéral de la statistique, Vers légalité ?, OFS, Berne, l996.
Voir : Avortement Divorce Droit du divorce Droit matrimonial Égalité (Bureau de l) Égalité entre hommes et femmes Études genre Prostitution Travail féminin
Claire Rubattel
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Filiation (Droit de)
Ensemble des normes de droit civil qui règlent létablissement et les effets du rapport de filiation. À lexception des dispositions régissant ladoption, les normes relatives à la filiation sont entrées en vigueur en 1978. À légard de la mère, le rapport de filiation résulte de la naissance ou de ladoption. À légard du père, le rapport de filiation est établi par son mariage avec la mère, par reconnaissance ou par jugement. La filiation déploie, notamment, des effets en ce qui concerne lobligation dentretien des père et mère, lautorité parentale (comprenant les mesures de protection de lenfant), ladministration, lutilisation et la protection des biens de lenfant.
Voir : Autorité parentale Droit de la famille Obligation dentretien
Béatrice Despland
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Financement de la sécurité sociale : aspects économiques
La plupart des pays financent leur système de sécurité sociale par des cotisations salariales. On peut adresser quatre critiques à lencontre de ce mode de financement. La première est liée à lévolution de lassiette fiscale sur laquelle sont prélevées les cotisations. Dans la majorité des pays, la part des salaires dans le revenu national diminue. Si cette tendance devait saccentuer, cela signifierait que les cotisations salariales ne suivront plus la croissance des dépenses sociales qui augmentent au rythme du revenu national. Dautre part, ce mode de financement crée des différences de traitement injustifiées entre les secteurs économiques. Si lon mesure les contributions patronales à lassurance-chômage par rapport à la valeur ajoutée brute, il appert que les cotisations versées par les entreprises de la métallurgie représentent en Suisse le double de celles du secteur bancaire. La troisième critique provient du fait que le financement actuel a été construit sur la base dune société où le statut de salarié occupé à plein temps constituait la forme demploi la plus fréquente. Or, on assiste à lapparition de nouvelles formes demplois qui vont poser des problèmes pour les systèmes de protection sociale (temps partiel, indépendants, télétravail, etc.). Finalement, les cotisations salariales tendent à augmenter les coûts indirects du travail. Les entreprises qui licencient reportent sur les autres, celles qui conservent leur personnel, les coûts sociaux de leur propre décision.
Une réforme du financement simpose. Elle doit être basée sur la finalité de lassurance considérée. Si celle-ci a pour but essentiel de couvrir un risque, il faut utiliser les cotisations. La voie de la fiscalité doit être en revanche choisie si lobjectif prioritaire est la redistribution du revenu. Dans le cas de lassurance-chômage, il est ainsi normal dutiliser les cotisations. Cependant, celles-ci ne devraient plus être appliquées sur les salaires, comme actuellement, mais sur la totalité de la valeur ajoutée brute des entreprises. Avec ce système, les cotisations seraient prélevées non seulement sur la masse salariale mais aussi sur les dividendes, sur les bénéfices distribués ou non, sur les intérêts ainsi que sur les amortissements.
Dans le cas de lAVS, compte tenu des développements actuels (bonus éducatif) et futurs éventuels (autres activités dintérêt collectif), le recours à la fiscalité, en complément aux cotisations salariales, savère justifié puisque la part redistributive de lassurance tend à saccroître. Différentes solutions sont envisageables. La contribution sociale généralisée a le mérite dêtre un impôt simple, caractérisé par une assiette très large, proportionnelle au revenu. Elle est plus équitable que la TVA. En revanche, la TVA présente un avantage quelle ne partage avec aucun autre impôt. En taxant les importations et en exonérant les exportations, elle ninfluence pas la compétitivité des entreprises domestiques sur les marchés mondiaux. Simultanément, les produits fabriqués à létranger apportent leur contribution au financement des assurances sociales. De ce point de vue, la TVA agirait comme une mesure de protection sociale de léconomie nationale. Pour départager ces deux impôts comme source de financement complémentaire de lAVS, il faut pondérer leurs mérites et inconvénients respectifs.
R. Y. Flückiger, S. Suarez, Propositions de réforme du financement de la sécurité sociale en Suisse , in : P.-Y. Greber (Éd.), La sécurité sociale en Europe à laube du XXIe siècle : mutations, nouvelles voies, réformes du financement, Helbing & Lichtenhahn, Bâle et Francfort-sur-le-Main, 1996. P. Mahon, Le financement de la sécurité sociale en Suisse , in : Cahiers genevois et romands de la sécurité sociale, No 14, Genève, 1995. G. Perrin, Rationalisation du financement de la sécurité sociale , in : Sécurité sociale : quelle méthode de financement ? Une analyse internationale, Bureau international du travail, Genève, 1984.
Voir : Assurance-chômage obligatoire et lindemnité en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur l) Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Dumping social Emploi (Politique de l) Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Politique fiscale
Yves Flückiger
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Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques
Lanalyse juridique du financement des assurances sociales porte principalement sur les systèmes (ou modes) et sur les sources de financement.
Les principaux systèmes de financement sont ceux de la répartition des dépenses, de la capitalisation et de la répartition des capitaux de couverture. La répartition signifie, à létat pur, que les prestations servies au cours dune période déterminée sont couvertes par les recettes de la même période. Les recettes sont donc utilisées immédiatement et il ny a, dans un tel système pur, aucune constitution de réserve mathématique ou dépargne. Cela suppose une certaine pérennité de lassureur et une solidarité, horizontale, entre les personnes qui fournissent les recettes et les bénéficiaires de prestations (entre génération active et génération à la retraite, par ex.). Le système de la répartition est dès lors sensible à lévolution démographique, en particulier au vieillissement de la population. La capitalisation pure signifie que chaque assuré finance lui-même, par ses cotisations, le capital qui permettra de couvrir les prestations dont il bénéficiera lors de lévénement assuré ; les prestations sont donc financées à lavance et il existe une garantie, concrétisée par la réserve mathématique, que la prestation pourra effectivement être payée lorsque le droit à la rente prendra naissance ; cette garantie ne porte toutefois que sur la valeur nominale du capital, non sur sa valeur réelle (sensibilité à linflation). La capitalisation fait appel à lidée et au principe de lassurance, donc dune certaine équivalence, individuelle, entre cotisation et prestation ; elle nintègre en revanche pas, en principe, lidée de la solidarité : chaque assuré finance ses propres prestations. Pour équilibrer avantages et inconvénients des deux modes, la législation peut les combiner (par ex., en Suisse, le premier pilier de la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité est financé essentiellement en répartition, le deuxième en capitalisation). Variante de la capitalisation, la répartition des capitaux de couverture implique que lassureur constitue, au moment de la fixation de la prestation, un capital qui doit suffire à financer toutes les prétentions futures nées des versements successifs de cette prestation. La différence par rapport à la capitalisation pure réside dans le fait que le capital de couverture doit être constitué dès le moment où le droit prend naissance, et non avant (chaque génération finance donc elle-même ses propres prestations).
Les sources de financement, qui peuvent être combinées, sont les cotisations des assurés et, éventuellement, de leur employeur les subsides des pouvoirs publics ainsi que les intérêts des placements de capitaux et les produits des recours des assurances contre les éventuels tiers responsables de lévénement assuré. Les cotisations constituent généralement, en Suisse, la source principale (il arrive cependant quil ny en ait pas). Laménagement et les modalités de la cotisation sont très diversifiés, dabord quant aux personnes tenues de cotiser. Il peut sagir des salariés seuls, mais aussi des indépendants, voire des personnes sans activité lucrative. Pour les salariés, la cotisation est le plus souvent partagée entre lassuré et son employeur, avec une clé de répartition variable (généralement, par moitié, individuellement, mais aussi parité globale, charge exclusive de lemployeur ou répartition en fonction de lobjet de lassurance). Lassiette de la cotisation varie elle aussi. Le plus souvent, la cotisation est fixée en fonction de la situation financière de lassuré : proportionnellement à son revenu ou à son salaire ; plus rarement, sur la base de sa situation sociale (fortune, etc.) ; parfois aussi en fonction des prestations assurées et du risque. Lorsquelle est déterminée en proportion du revenu ou du salaire, la cotisation fait intervenir une solidarité verticale , entre les différentes couches de revenus. Cette solidarité est limitée lorsque lordre juridique aménage un plafond du revenu ou du salaire soumis à cotisation. Elle est en revanche beaucoup plus forte lorsque la loi ignore le plafonnement des cotisations tout en fixant un plafond (et même un plancher) dans le domaine des prestations. Les subsides des pouvoirs publics constituent la deuxième source principale de financement, dont limportance varie dune branche à lautre. Dautres variations sont envisageables, quant à lorigine de ces fonds (fiscalité générale ou impôts spéciaux, directs ou indirects, etc.), à leurs modalités daménagement (couverture dune partie des dépenses, fixée par la loi en proportion des dépenses ou sur la base dun montant forfaitaire) et à leur affectation, spécifique ou non. Il faut souligner que leffet redistributif vertical de la fiscalité générale est plus grand que celui des cotisations.
Il nest pas non plus indifférent, sous langle du financement de la sécurité sociale, de savoir sil existe ou non une compensation générale des risques, à léchelle nationale, cest-à-dire de déterminer si une branche dassurance forme une seule caisse, couvrant lensemble de la population assurée sur tout le territoire, alimentée de toutes les recettes et débitée de toutes les dépenses, ou si le financement est au contraire divisé en de multiples entités, indépendantes les unes des autres et devant se suffire à elles-mêmes. Si les diverses solidarités horizontales et verticales peuvent déployer leur plein effet dans le premier cas, elles demeurent limitées à une communauté de risques réduite dans les régimes dépourvus dune telle osmose permanente ( bons et mauvais risques ne sont pas nécessairement équitablement répartis et ne peuvent donc se compenser).
R. B. Viret, Aspects constitutionnels et légaux du financement des assurances sociales en Suisse, Aspects de la sécurité sociale , in : Bulletin de la FEAS, 2-3/1996, pp. 63-72. P. Mahon, Le financement de la sécurité sociale en Suisse , in : Cahiers genevois et romands de sécurité sociale, No 14-1995, pp. 75-97.
Voir : Assurance (Principe de l) Budget social Équivalence (Principe d) Évasion fiscale Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Politique fiscale Prélèvements obligatoires Redistribution des revenus Revenus (Transfert des) Solidarité Transferts
Pascal Mahon
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Fiscalité àð Impôt (et sécurité sociale)
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Flexibilité
Dans le monde du travail, la flexibilité revêt différents aspects. Elle se manifeste en particulier sous la forme d une flexibilité externe lorsque les entreprises embauchent ou licencient du personnel. Si cette première forme de flexibilité nest pas nouvelle, on constate que les entreprises ont tendance aujourdhui à ajuster plus rapidement leur main-duvre et à ne plus thésauriser le personnel en cas de mauvaise conjoncture comme cétait le cas dans le passé. Ce comportement a des conséquences néfastes sur le plan économique et social en développant des contrats de travail à court terme. Dans un monde où les travailleurs changent fréquemment demploi, les entreprises nont plus intérêt à investir dans la formation continue de leurs employés alors même que le perfectionnement professionnel na jamais été aussi indispensable pour prévenir les risques de chômage, accroître les chances de retrouver un travail et améliorer la productivité du personnel en place. La deuxième forme de flexibilité devient, elle aussi, de plus en plus fréquente de nos jours. Elle concerne la flexibilité fonctionnelle qui peut être appréhendée par le biais de la mobilité professionnelle des personnes actives. Selon les données du recensement fédéral de la population, il apparaît que la part des personnes actives ayant changé de profession par rapport à celle quelles avaient apprise na cessé de croître au cours des 20 dernières années pour toutes les classes dâges. Cette observation confirme le fait que lon napprend plus aujourdhui une profession pour la vie mais quil faut se préparer à changer de profession, et ceci sans doute plusieurs fois au cours de sa carrière ce qui a des conséquences non négligeables pour les systèmes de formation. La flexibilité se manifeste également au niveau des rémunérations, avec le développement du salaire au mérite ou des revenus différés dans le temps par le biais de plan de stock options . Ces nouvelles formes de rémunération ont des conséquences sociales importantes. Elles tendent en particulier à individualiser les rapports de travail et à réduire ainsi le rôle et le pouvoir des syndicats dans les négociations collectives. Elles peuvent aussi conduire des travailleurs à accepter des salaires immédiats plus bas dans lespoir dun gain futur aléatoire au moment de la réalisation des options. La flexibilité se manifeste finalement sur le plan chronologique avec lextension des horaires atypiques, lannualisation du temps de travail, laccroissement du temps partiel et les transitions de plus en plus fréquentes entre les différents statuts doccupation, notamment entre le salariat et lindépendance.
R. M. Paysant, Les nouveaux modèles de travail , in : Futuribles, vol. 207, mars 1996, pp. 43-48.
Voir : Flexibilité du travail Indépendants Marché du travail Temps partiel Travail (Nouvelles formes de)
Yves Flückiger
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Flexibilité du travail
Depuis les années 1980, les rythmes de travail se sont accélérés, les horaires sont devenus de plus en plus instables, le travail par équipe (2x8 ou 3x8) a progressé. En Suisse, en 1991, selon lOffice fédéral de la statistique, 27,8 % des personnes actives travaillaient de manière régulière ou occasionnelle le dimanche et 10,4 % occupaient un poste de travail où le travail de nuit est normal ou éventuel ; en 1999, elles étaient respectivement 39,6 % et 18,8 %. Une forte progression donc : les salariées et salariés travaillent toujours davantage la nuit, le samedi et le dimanche. Adapter au maximum la durée et les horaires de travail aux besoins de lemployeur implique en particulier la disparition du temps de présence sur le lieu de travail qui nest pas directement lié à laccomplissement de la prestation de travail. La flexibilité du travail contribue à multiplier les contraintes qui pèsent sur le personnel. On assiste à une combinaison entre, dune part, un travail toujours plus répétitif, une contrainte de temps de plus en plus forte et, dautre part, une exigence dattention de plus en plus soutenue. Cette intensité accrue du travail provoque notamment une augmentation des troubles musculo-squelettiques. Les conséquences des horaires décalés sur la santé et sur la pénibilité du travail sont importantes ( par exemple on constate un accroissement des troubles du sommeil et du stress, augmentation des maladies cardio-vasculaires et des accidents de travail). Une situation durgence empêche de construire de bonnes conditions de travail. Changer de position, souffler un instant, aménager son espace, choisir et trouver loutil ou le document adapté : ces comportements sont de plus en plus difficiles, voire rendus impossibles. La flexibilisation du temps de travail diminue la maîtrise globale du temps quotidien, elle constitue par-là une forme de dépossession et un facteur de fragilisation sur le plan psychologique.
Des horaires atypiques ont pour effet de perturber la vie sociale, familiale et les activités culturelles. Les mères qui travaillent de nuit pour pouvoir soccuper de leurs enfants pendant la journée le font au détriment de leur temps de récupération personnelle. La programmation des périodes de travail est de moins en moins prévisible. Lemploi du temps change chaque jour. De même, le nombre de jours travaillés varie dune semaine à lautre. Or les horaires de travail déterminent les périodes de sommeil, de prise des repas, les activités sociales et familiales. Les divers moments de la journée et de la nuit ne sont pas de manière égale propices à toutes ces activités, par exemple à lalimentation ou au sommeil.
La multiplication des emplois précaires, notamment par le biais du travail temporaire et à temps partiel irrégulier, constitue un autre instrument de la flexibilisation du travail. Les conditions de travail des travailleuses et travailleurs précaires sont très souvent nettement plus mauvaises que celles qui découlent des contrats de durée indéterminée ( de nombreuses conventions collectives de travail ne sont par exemple pas applicables aux salariés à temps partiel). Le personnel le plus précaire est soumis à des rythmes de travail davantage contrôlés par la hiérarchie de lentreprise, leurs pauses sont fréquemment écourtées, voire repoussées. Ils et elles travaillent plus souvent en équipe et sont plus exposés aux risques daccident. Avec cette main duvre rendue extrêmement malléable, les entreprises peuvent coller au plus près aux impératifs du marché et ajuster leurs activités à ses fluctuations. La flexibilité du travail est donc imposée pour améliorer la rentabilité. La flexibilité du travail, cest cette subordination accrue du salarié et de la salariée aux exigences dune organisation du travail et de la production répondant aux intérêts de lemployeur.
R. J.-C. Barbier, H. Nadel, La flexibilité du travail et de lemploi, Dominos/Flammarion, Paris, 2000. M. Gollac, S. Volkoff, Les conditions de travail, Repères/La Découverte, Paris 2000. Dossier Temps de travail : Temps modernes / horaires antiques, Réseau Raisons dagir sur les lieux de travail , Lausanne, 1999. J.-M. Dolivo, B. Rosende H., Dossier Travail, Ruptures de la solidarité dans le travail salarié , in : Aspects de la sécurité sociale, FEAS, 2000.
Voir : Déréglementation Marché du travail Précarisation (Mécanismes de la) Précarité Temps de travail Tertiarisation Travail Travail (Loi sur le) Travail (Nouvelles formes de) Travail sur appel Travaux atypiques et sécurité sociale
Jean-Michel Dolivo
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Flux tendus (Méthode des)
Ce mode dorganisation de la production permet dadapter le niveau des consommations intermédiaires à celui de la production. Il a pour objectif la disparition des stocks. Cette méthode participe à la réduction des coûts de production. Elle ne peut être mise en uvre que par des entreprises qui peuvent obtenir de leurs fournisseurs lexécution de commandes à très court terme (ces derniers supportant alors le coût de stockage des produits à livrer). Les grèves des transporteurs routiers, par exemple, ont mis en évidence la fragilité inhérente à cette stratégie industrielle. Elle a en outre des effets parfois très pénibles sur les conditions de travail des agents de la production, en particulier sur lorganisation de leur vie familiale.
Voir : Flexibilité du travail Postfordisme
jpf
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Fondation 19 - Fondation suisse pour la promotion de la santé.
Institution nationale qui stimule, coordonne et évalue des mesures destinées à promouvoir la santé.
La Fondation 19 qui tient son nom de larticle 19 de la LAMal, agit au niveau national mais aussi local, pour la santé de toutes les personnes qui vivent en Suisse. Crée en 1999, et sappuyant sur les objectifs formulés par lOrganisation mondiale de la santé (OMS), son objectif est de stimuler, coordonner et évaluer des mesures destinées à promouvoir la santé .
La notion de Promotion de la santé qui est au centre de son activité se traduit dans les différentes mesures par laccent mis sur lencouragement de chacun à être responsable de sa santé, ainsi que sur lamélioration du bien-être et de la qualité de vie. Dans cette perspective, les engagements de la Fondation prennent des formes multiples : développement de programmes prioritaires, soutien de projets, campagnes et actions visant le grand public sur le thème de la promotion de la santé. A terme, la Fondation sest donné pour mission délaborer une Politique nationale de promotion de la santé .
La Fondation propose un service dinformations et de documentation sur le thème de la promotion de la santé et son magazine FOCUS permet de se tenir informé des nouvelles dans le domaine.
R. D. Nutbeam, Glossaire Promotion de la santé, Éditions Promotion de la santé, Gamburg, 1998.
Site Internet : www.promotiondelasante.ch
Voir : Éducation pour la santé Droit à la santé HMO Médecine sociale et préventive Politique de la santé Prévention Prévention tertiaire Santé publique
Sanda Samitca
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Fondations collectives et communes (prévoyance professionnelle)
Il sagit de fondations de prévoyance en faveur du personnel, auxquelles plusieurs employeurs sont affiliés. Nous ne sommes donc pas ici dans le cas classique dune caisse de pensions destinée à protéger les salariés dun seul employeur. Les fondations collectives et communes assurent plus de la moitié des salariés assujettis à la prévoyance professionnelle en Suisse (à raison des deux tiers pour les premières, dun pour les secondes), cest dire leur importance pratique.
Dans le cas dune fondation collective, chaque employeur signe un contrat daffiliation et constitue une caisse de prévoyance au sein de linstitution collective ; chacune de ces caisses fait lobjet dune comptabilité propre, qui porte sur le financement, les prestations, la gestion de la fortune. Ces institutions collectives sont généralement créés par des compagnies dassurance ou par des banques.
Les fondations communes sont généralement mises sur pied par des associations professionnelles, pour éviter à leurs membres de devoir mettre en place leur propre infrastructure. Ces institutions ont en principe une comptabilité commune et un capital de prévoyance commun. Les employeurs sont soumis au même règlement, lequel peut comprendre plusieurs plans de prévoyance.
R. R. Molo, Aspects des fondations collectives et communes dans la prévoyance professionnelle suisse, Schulthess, Zurich, 2000.
Voir : Prévoyance professionnelle Trois pilier
Pierre-Yves Greber
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Fondements du droit de la sécurité sociale
Le concept de fondements se rapporte au droit international et au droit européen de la sécurité sociale. Il a été élaboré par Guy Perrin (1926-1992), lun des maîtres de cette discipline.
Les fondements réunissent deux sortes dinstruments juridiques. Il sagit tout dabord des textes constitutifs ou de compétences. Ils sont indispensables : sans eux, une organisation internationale ou de type communautaire nest pas autorisée à agir ni à adopter des instruments juridiques. Les textes constitutifs peuvent contenir une compétence générale en matière sociale cest le cas de la Charte des Nations Unies, de la Constitution de lOIT (dès sa révision de 1946 : inclusion de la Déclaration de Philadelphie) et du Statut du Conseil de lEurope ou certaines compétences, plus ou moins limitées, cest le cas du Traité instituant la Communauté européenne.
La deuxième sorte dinstruments est composée des textes de principes. Ils ne sont juridiquement pas indispensables et ils doivent eux-mêmes reposer sur un texte constitutif. Pourtant leur rôle de guide, leur valeur symbolique leur fait mériter la qualification de fondements : ils reconnaissent le droit à la sécurité sociale (Déclaration universelle des droits de lhomme, Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, Nations Unies, 1948 et 1996), sans aucune discrimination (Convention internationale sur lélimination de toutes les formes de discrimination raciale, Convention sur lélimination de toutes les formes de discriminations à légard des femmes, Nations Unies, 1969 et 1979). Ils peuvent aussi affirmer et développer un certain nombre de droit sociaux pour guider lorganisation concernée et ses États membres (Charte sociale européenne, Charte sociale européenne révisée, Conseil de lEurope, 1961 et 1996 ; Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs, 1989).
Les instruments relatifs à lharmonisation, à la convergence et à la coordination des systèmes de sécurité sociale doivent reposer sur un texte constitutif ; ils peuvent trouver une inspiration, un guide parmi les textes de principes.
R. G. Perrin, Les fondements du droit international de la sécurité sociale, Droit social, 1974, pp. 479 ss.
Voir : Charte sociale européenne Conseil de l'Europe Convergence Coordination Harmonisation Organisation internationale du travail
Pierre-Yves Greber
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Fonds cantonal pour la famille (FCF)
En 1985 est créé le Fonds cantonal pour la famille (FCF). Il a pour mission de venir en aide, dans le canton de Vaud, aux familles qui se trouvent momentanément en difficultés financières. Les montants attribués ne sont pas une assistance, mais un coup de pouce pour aider à passer un cap difficile et retrouver léquilibre du budget familial. Les prestations ne sont pas fixées en application de limite de revenu ou de fortune précise. Cest plutôt linsuffisance des revenus par rapport à tel ou tel besoin qui détermine loctroi des prestations. Le FCF intervient de manière subsidiaire aux régimes cantonaux daide individuelle (subside LAMV, Brapa, par ex.) mais il ne se substitue pas à laide sociale vaudoise.
Les allocations familiales peuvent être complétées ou octroyées aux personnes travaillant à temps partiel ou ayant perdu leur droit au salaire et une allocation de naissance extraordinaire peut être octroyée en cas de chômage.
Voir : Allocations familiales Famille Famille (Politique de la)
Elie Benmoussa
[Certains cantons suisses étudient la possibilité de mettre en uvre des mesures analogues. Réd.]
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Fonds de pensions (Modèle chilien)
La Banque Mondiale est devenu lune des organisations phare en matière de politique de pensions de retraite. Son rapport de 1994 Eviter la crise du vieillissement. De nouvelles politiques pour protéger les personnes âgées et promouvoir la croissance (seule une version abrégée existe en français. Curieusement , elle assouplit le message du texte anglais). constitue tout à la fois une condamnation sans équivoque des régimes publics de pensions et la promotion dune nouvelle orthodoxie. La Banque défend une position extrêmement précise, prenant le contre-pied complet de celle traditionnellement défendue par les spécialistes de sécurité sociale. Il faut renoncer aux régimes de pensions par répartition à prestations définies, cest à dire ceux dans lesquels le financement des pensions des retraités repose sur les cotisations des actifs (comme lAVS ) et qui, dans la majeure partie des cas, prometent une pension fonction du salaire dactivité (comme les régimes de retraites français et allemands). La solution à la crise du vieillissement et à la faillitte des régimes de pensions passe par ladoption de régimes totalement capitalisés (on épargne pour sa propre pension comme dans le deuxième et troisième pilier en Suisse), gérés par le secteur privé et à cotisation définie. Pour la Banque, Le Chili est le modèle à suivre.
Le modèle chilien est mis en place en 1981 dans le cadre des mesures de libéralisation économiques impulsées par le gouvernement Pinochet. Les principales caractéristiques du nouveau régime sont le passage à la répartition intégrale. Les cotisations finissent sur des comptes individuels, gérés par des institutions privées, les administradoras de fondos de pensions (AFP) en concurrence. Les cotisants peuvent choisir leur AFP et en changer. Les employeurs ne participent plus aux cotisations. La valeur de la pension de vieillesse est déterminée par le montant des cotisations versées et les intérêts perçus. A lâge de la retraite , le travailleur peut soit utiliser le solde de son compte pour acheter une rente viagière auprès dune compagnie dassurance, soit procéder à des retraits échelonnés de son compte, dont la valeur tient compte de lespérance de vie. L'État, quant à lui, apporte sa garantie en cas de défaillance des AFP et paie la pension minimale pour les travailleurs qui ont cotisé pendant vingt ans et qui n'ont pas réussi à constituer un capital suffisant.
Les points faibles du système ont été mis en éidence par de nombreux experts. Tout dabord se pose le problème du nombre croissant de personnes qui ne payent plus leurs cotisations, notamment dans les catégories à bas revenu. Cest ainsi quil ny a plus que 55 % des actifs qui assument leurs obligation contre 79 % dans lancien système (1999). Or, le montant de la pension nest plus garantie, mais directement liée au montant de lépargne. En outre, les salariés supportent en totalité la totalité des coûts (et des risques) du nouveau système, même si la garantie étatique offre aux chiliens une certaine sécurité.
R. R. Beattie, W. McGillivray, Une stratégie risquée : réflexion sur un rapport de la Banque Mondiale , in : Revue internationale de sécurité sociale, vol 48, 1995, pp. 5-22. F.-X. Merrien, Les nouvelles politiques sociales de la Banque Mondiale. Le cas des pensions , in : Revue Internationale des sciences sociales, UNESCO, Paris, 2001. J. Williamson, F. Pampel, La privatisation de la sécurité sociale est-elle une solution judicieuse pour les pays en développement? , in : Revue internationale de la sécurité sociale, No. 4, 1998, pp. 3-34. World Bank, Averting the old age crisis. Policies to protect the old and promote growth, DC, Washington, 1994.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Banque mondiale (B.I.R.D.) Troisième pilier (ou prévoyance individuelle)
François-Xavier Merrien
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Fonds monétaire international (FMI)
Créé en 1945, le FMI regroupe actuellement 183 États-membres et son siège est à Washington. Il poursuit notamment les objectifs suivants : la coopération monétaire internationale, lexpansion du commerce international, la stabilité des changes et létablissement dun système multilatéral de règlement des transactions courantes entre les États-membres. A cette fin, il mobilise les instruments suivants : la surveillance, lassistance financière (pour préserver au mieux léquilibre de la balance des paiements) et lassistance technique. Laide financière accordée par le FMI est cependant conditionnée par ladoption de mesures dajustement structurel mettant laccent sur certaines grandes variables macro-économiques (notamment le déficit du secteur public et la dette extérieure) et sur des éléments clés du système de formation des prix (le taux de change, le taux dintérêt, le niveau des salaires et des prix des produits de base). Cette insistance sur la stabilité économique impose des sacrifices douloureux aux groupes les plus vulnérables des pays concernés et laction du FMI, au même titre que celles des autres institutions financières multilatérales, fait lobjet de nombreuses et vives critiques.
R. M. Aglietta, S. Moatti, Le FMI, De lordre monétaire aux désordres financiers, Economica, Paris, 2000. M. Lelart, Le Fonds monétaire international, 2e éd., coll. Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1995.
Site Internet : www.imf.org
Voir : Banque mondiale (BIRD) Développement durable Indice de développement humain Organisation des nations unies (ONU)
Jean-Michel Bonvin
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Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS)
Cet organisme de promotion de la recherche au niveau national joue un rôle important dans le développement des sciences sociales. Il soutient également la publication d'ouvrages scientifiques et publie un catalogue de ces travaux (à disposition sur simple demande). Une part importante des études dont s'inspirent les auteurs de ce dictionnaire a été réalisée dans le cadre des programmes de recherche qu'il a mis en place.
Informations : Fonds national suisse de la recherche scientifique, Wildhainweg 20, 3001 Berne, Tél. 031/308 22 22.
Site Internet : www.snf.ch
Voir : Programme national de recherche No 29 Programme national de recherche No 32 Programme national de recherche No 45
Sophie Barras Duc
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Formation continue
Labondante littérature sur léducation des adultes et la très grande diversité des organismes dispensant des programmes de formation ont pour effet de rendre équivoque le vocabulaire utilisé. Ainsi le concept de formation continue peut prendre des sens plus ou moins précis selon les auteurs, et il est fréquemment utilisé comme synonyme d éducation des adultes .
Pour tenter de clarifier ces notions, la Fédération suisse pour léducation des adultes (FSEA) a proposé, en 1990, de réserver lexpression formation continue aux offres de complément ou dapprofondissement de la formation professionnelle de base, et de donner un sens générique à lappellation éducation des adultes pour désigner tous les programmes de formation pour adultes. Cependant les anciens usages perdurent : le récent rapport de lOffice fédéral de la statistique, La formation continue en Suisse, utilise en effet lexpression de son titre au sens large d éducation des adultes défini par la FSEA.
La formation continue est devenue une préoccupation politique en Suisse, lorsquà la fin des années quatre-vingt le manque de personnel qualifié est apparu comme un signe dinadaptation du marché du travail au développement de léconomie. Des mesures spéciales ont alors été prévues par le Parlement. Mais le changement de conjoncture économique a rapidement élargi les finalités de cet instrument de politique sociale, appelé désormais à assurer aussi la réinsertion sociale et le reclassement professionnel des chômeurs.
Ces nouvelles finalités fondent le succès de la formation continue dans les discours politiques et lui confèrent une image globalement positive auprès de lopinion publique. Mais cette unanime sympathie nest pas sans illusion. Elle repose en partie sur notre croyance moderne au potentiel miraculeux de léducation, et elle occulte les fortes divergences dans les attentes des différents acteurs sociaux.
Aussi convient-il de ne pas se cacher le fait que léducation des adultes en général demeure précaire en Suisse. Loffre est dabord essentiellement privée, et, contrairement à la scolarité obligatoire et à la formation professionnelle, ce secteur ne dispose pas dun statut de plein droit dans le système éducatif. Il nexiste aucune loi fédérale à son propos, alors même quen 1992-1993 par exemple, près de 2 millions de personnes de 20 à 74 ans résidant en Suisse (40 % de ce groupe dâges) ont suivi au moins un cours.
R. M. Cotting, D. Golay, B. Morand-Aymon e. a., Formation continue et prévention du chômage, FASE, Cahiers de la section des sciences de léducation, No 64, Genève, 1992. Fédération suisse pour léducation des adultes : Plan de développement de la FSEA pour les années 90, FSEA, Zurich, 1990. Office fédéral de la statistique : La formation continue en Suisse. Enquête de 1993, OFS, Berne, 1995.
Voir : Adultes (Éducation des) Éducation (Politique de l) Formation continue (Centre détude de la) Inégalité des chances
Joseph Coquoz
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Formation continue (Centre détudes et de) (CEFOC)
Créé en 1978, dans le but de fournir aux travailleurs sociaux des moyens de poursuivre leur formation, cette institution dépend de lInstitut détudes sociales (I.E.S.) de Genève. Elle offre une large gamme denseignements courts ou plus longs. À ce titre, elle participe au développement de létude de la politique sociale en Suisse.
Site Internet : www.ies-geneve.ch
Voir : Formation continue Travailleurs sociaux (Formation des)
jpf
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Formation continue en travail social (Diplôme de)
Ce cycle de formation supérieure est destiné aux professionnels de l'action sociale. Il est organisé sur la base d'une convention signée par : l'Université de Neuchâtel (Institut de sociologie et de science politique et Collège de psychologie et des sciences de l'éducation) ; l'Université de Genève (Département de sociologie, Certificat de perfectionnement en politique sociale) ; l'Université de Fribourg (Chaire de travail social) ; l'Université de Lausanne ; l'École d'études sociales et pédagogiques de Lausanne ; l'Institut d'études sociales de Genève ; l'École d'éducateurs spécialisés de Fribourg ; le Centre de formation pédagogique et social (CEPS) de Sion. La politique sociale représente une part substantielle de l'enseignement qui y est dispensé.
Site Internet. www.unine.ch/foco
Voir : Fonds national suisse de la recherche scientifique Formation continue Perfectionnement en politique sociale (Certificat de) Travailleurs sociaux (Formation des)
Sophie Barras Duc
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Formation permanente àð Formation continue
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Formation professionnelle
En Suisse, les cantons sont pour lessentiel souverains en matière déducation, à lexception de la formation professionnelle qui relève de la compétence de la Confédération. Placé sous la responsabilité de lOffice fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT), lequel dépend du Département fédéral de lEconomie, le système de formation professionnelle est actuellement en profonde mutation. Devant à la fois répondre à la demande sociale de formation de la population et aux exigences du monde économique, la formation professionnelle fait lobjet denjeux importants.
La première loi sur la formation professionnelle a vu le jour en 1930. Actuellement, cest la Loi fédérale du 19 avril 1978 sur la formation professionnelle (LFPr) qui régit les prescriptions concernant lorientation professionnelle, la formation professionnelle de base, le perfectionnement professionnel et la recherche en matière de formation professionnelle dans les domaines de lindustrie des arts et des métiers, du commerce et du service de maison. La maturité professionnelle qui permet laccès aux Hautes écoles spécialisées (HES) a été introduite en 1993.
Le type de formation professionnelle le plus répandu est lapprentissage effectué simultanément dans une entreprise et dans une école professionnelle ou dans une école de métiers. La formation professionnelle sadresse aussi aux adultes notamment grâce à larticle 41 (possibilité de passer lexamen pour lobtention du Certificat fédéral de capacité (CFC) après une expérience professionnelle dune fois et demi le temps prévu de la durée de formation), aux examens de maîtrise professionnelle et la formation professionnelle supérieure.
En 2000, on comptait en Suisse, 168'319 apprentis. Cette même année, 6878 certificats de maturité professionnelle ont été délivrés dont moins de 25 % à des femmes. Les disparités de participation à la formation professionnelle sont importantes à tous les niveaux en fonction notamment du sexe et de la région linguistique. Si deux tiers des jeunes Suisses alémaniques optent pour un apprentissage, ils ne sont que la moitié à le faire en Suisse romande. La tendance générale est à la baisse de participation des jeunes à la formation professionnelle depuis les années 80 et à une augmentation des choix daccès à une formation générale. En Suisse, 14 % des jeunes restent sans formation post-scolaire, laccès à une formation professionnelle est particulièrement problématique pour les jeunes à faible bagage scolaire et issus de limmigration récente.
La législation en matière de formation professionnelle se fondait sur un article constitutionnel datant de 1874 limitant les compétences de la Confédération aux domaines de lindustrie, des arts et des métiers, du commerce, de lagriculture et du service de maison. La nouvelle constitution fédérale adoptée le 18 avril 1999 a étendu ses compétences à tous les domaines de la vie active et notamment aux professions du domaine social, de la santé et artistique.
Pour faire face aux mutations technologiques et structurelles de léconomie, à la nécessité de reconnaissance des titres et des diplômes dans le cadre de la libre circulation des personnes (Suisse-UE), une nouvelle loi sur la formation professionnelle est en préparation et devrait entrer en vigueur au plus tôt en 2003. Elle regroupera tous les domaines de formation excepté le niveau tertiaire HES. Les mots clés de ce projet de loi-cadre sont flexibilité dans lorganisation des formations, différentiation en fonction des besoins et des demandes des individus, des régions et des branches économiques, perméabilité en proposant de rompre le lien entre formation et procédure de certification et apprentissage tout au long de la vie. Les innovations principales sont lintroduction dune formation pratique pour les personnes avec difficulté aboutissant à une attestation, la création décoles spécialisées dans les domaines des hautes technologiques, des services, du social et de la santé et un concept de formation supérieure non HES. Dans le domaine de la formation professionnelle continue, la Confédération interviendra pour la promotion, linformation et la coordination des offres de formation.
R. H. Barmettler, La révision de la loi sur la formation professionnelle les principales nouveautés , in : La vie Économique, Berne, 2, 2001. J.-P. Tabin, Formation professionnelle en Suisse. Histoire et actualité, Réalités sociales, Lausanne, 1989. E. Wettstein, Aperçu de la formation professionnelle en Suisse, DBK, Lucerne, 2000.
Site Internet : www.admin.ch/bbt/f www.berufsbildung.ch (Portail suisse pour la formation professionnelle)
Voir : Apprentissage Éducation (Politique de la) Jeunes socialement vulnérabilisés
Nicole Richard
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Fracture sociale àð Cohésion sociale
Fraude fiscale àð Évasion fiscale
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G7 (Groupe des 7-8)
L Allemagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et le Japon constituent le groupe des 5 (accords du Plaza) qui devient le G7 avec le Canada et lItalie. Depuis 1976, les réunions du G7 sont un lieu de concertation sur les questions économiques et financières mondiales. Les sommets annuels (et les réunions ministérielles et dexperts) du G7 sintéressent aujourdhui à toutes les questions internationales et sont de plus en plus un moyen de promotion de limage des participants à des fins de politique intérieure. Les pays du G7 représentent moins de 10 % de la population mondiale mais près de 40 % du PIB mondial. En 1997, le G7 est devenu le G8. La Russie a été admise dans le Club avec quelques restrictions, notamment en matière économique.
jpf
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Garderie àð Crèche et garderie
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Généalogie
Recherche sur les sexes, l'histoire familiale, l'arbre généalogique (connaît un regain d'intérêt de nos jours).
François Höpflinger
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Génération
Le concept de génération est développé dès le XIXème siècle dans le cadre de réflexions sur lhistoire, à la quête dune démarche scientifique ; la notion de génération apporte un outil méthodologique qui semble permettre de de mesurer le temps historique, en comprendre et en expliquer les mouvements. Cest K. Mannheim, au début du XXe siècle, qui développera une conception, considérée aujourdhui comme classique, des générations. Dans la recherche, la notion de génération est utilisée dans trois contextes différents : a) pour la différenciation de l'ascendance et de la descendance dans les familles (génération généalogique), b) comme catégorie pédagogico-anthropologique, désignant le rapport entre une génération qui transmet et une génération qui acquiert (génération pédagogique), et c) pour la différenciation de groupes collectifs historiques ou sociaux ayant des orientations culturelles ou des intérêts communs du fait qu'ils ont grandi dans le même temps (génération historico-sociale).
Selon K. Mannheim, le problème des générations est essentiel pour comprendre le changement social et relève de la recherche des processus sociaux qui strucurent le phénomène : il sinscrit ainsi dans une démarche sociologique. Être né à une certaine date ne procure pas en soi une appartenance collective, sinon dordre démographique, mais assigne un positionnement dans un processus historique. Mannheim propose également une analogie avec la classe sociale, tout en précisant quil sagit de réalités différentes avec une certaine ressemblance structurelle. On ne peut parler de génération effective que dans la mesure où se crée un lien entre les membres dune génération (sinon, il parle de génération potentielle , fondée sur le rythme biologique de lexistence, avec une durée limitée et un vieillissement).
Dès les années 50, on assiste à un regain dintérêt pour le concept de génération, mais lidée première qui consistait à mieux expliquer et comprendre lhistoire disparaît au profit détudes très diversifiées et avec des ambitions théoriques plus modestes et moins globalisantes. Il sagit plutôt danalyser par ce biais certains aspects de lorganisation sociale, dans le cadre de la sociologie de la famille, de la jeunesse ou encore des âges. Cest un concept qui sera surtout, dans un premier temps, utilisé pour définir des jeunes générations (mai 68, hippies, grunge, baby-boom, etc.), mais que lon retrouve peu à peu associé à dautres âges de la vie. Souvent relayé par les médias (et dans le sens commun), de manière plutôt réductrice (désignation de lensemble des membres dune génération selon un repère unique tel quune guerre, une mode, une crise, etc.), ce concept est aussi de plus en plus fréquemment utilisé dans dautres disciplines, telles que léconomie, la démographie ou la psychologie.
C. Attias-Donfut note un certain glissement de la notion de génération à la notion dâge, dont peut résulter un certain nombre de notions dérivées, avec des utilisations variables mais aussi une certaine confusion. Elle définit deux séries de notions : celles désignant un ensemble de personnes apparentées à une générations (cohorte, classe dâge, groupe dâge) et celles qui se réfèrent à un intervalle de temps qui sont apparentés à lâge (phase de vie, échelon dâge, périodisation).
R. Karl Mannheim, Le Problème des générations, Essais & Recherche, Nathan, Paris, 1990. Claudine Attias-Donfut, Sociologie des générations. Lempreinte du temps, PUF, Paris, 1998.
Voir : Cycle de vie Génération sandwich Institut national âges et générations (INAG) Jeunesse Jeunesse (Subculture de la) Vieillesse
Valérie Hugentobler
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Génération dentrée
Aux termes de larticle 11 des dispositions transitoires de la Constitution fédérale, le législateur est tenu de prévoir, pour les assurés de la génération dentrée, des mesures particulières leur permettant de bénéficier de la protection minimale légalement prescrite après une période dont la durée, à compter de lentrée en vigueur de la LPP, varie entre dix et vingt ans.
Les personnes qui, à lentrée en vigueur de la LPP le 1er janvier 1985, avaient plus de 25 ans et pas encore atteint lâge donnant droit à la rente font partie de la génération dentrée. En effet, si ces personnes nétaient pas affiliées auprès dune caisse de pension, elles ne disposeraient pas dune durée de cotisation suffisante, soit 40 ans pour les hommes et 37 ans pour les femmes.
Raison pour laquelle le législateur a prévu une protection minimale, qui doit en loccurrence être comprise en ce sens que les personnes de la génération dentrée doivent toucher les mêmes prestations de prévoyance quelles auraient obtenues au terme dune pleine période dassurance. Les institutions de prévoyance sont tenues, dans les limites de leurs possibilités financières, de garantir des améliorations de prestations pour les assurés de la génération dentrée, en particulier pour ceux dentre eux qui ne disposent que de revenus modestes.
Ces mesures tendent à améliorer les prestations aux assurés de la génération dentrée et sont financées par des fonds spéciaux que chaque institution de prévoyance est tenue de prévoir à cet effet.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Prévoyance professionnelle
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Génération sandwich
Par génération sandwich, on désigne des personnes, souvent des femmes, qui se trouvent dans la génération médiane de la vie (entre 40 et 60 ans environ), et qui doivent prendre soin à la fois de la jeune génération (enfants) et de la génération aînée (parents âgés). On entend par là quil sagit de personnes ayant au moins un enfant à charge (vivant en principe encore sous le même toit ou étant au moins financièrement dépendant), ainsi quun parent dépendant, vivant ou non dans le même foyer.
En Suisse, pays ou traditionnellement et en moyenne la naissance du premier enfant est relativement tardive, les études réalisées sur cette thématique révèlent en fait quune faible proportion de personnes se trouvent réellement dans cette situation de sandwich (environ 6 à 7 % des femmes entre 40 et 49 ans). Ce résultat sexplique principalement par le fait quau cours de ces dernières années lespérance de vie sans handicap de la génération des parents a significativement augmenté. Il semble que le discours, parfois alarmiste, véhiculé sur le déficit des personnes âgées qui représenterait une surcharge dans les rapports intergénérationnels, surestime cette problématique en nombre, même si les cas effectivement confrontés à cette situation supportent des prises en charge parfois lourdes.
Ce terme se rapporte parfois également au domaine des assurances sociales et à la situation dans laquelle les personnes actives d'âge moyen doivent payer en même temps pour la jeune génération (frais de formation) et pour la génération âgée (prévoyance-vieillesse).
Voir : Assurance vieillesse et survivants (AVS) Contrat entre les générations Espérance de vie sans incapacité Génération
Valérie Hugentobler et François Höpflinger
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Générations du welfare
Terme technique utilisé pour la catégorisation sociopolitique des groupes d'âges dans les États sociaux d'aujourd'hui. Il décrit un principe de redistribution sociopolitique dans lequel les personnes exerçant une activité lucrative participent au financement des rentes des personnes qui n'en exercent pas ou plus.
François Höpflinger
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Générativité
Depuis E. Erikson, la générativité est considérée comme la principale tâche développementale de la vieillesse. La générativité désigne aussi bien la transmission d'expériences aux jeunes générations qu'un engagement productif en faveur des jeunes générations. La générativité consiste notamment à se préoccuper des générations futures, mais aussi à intégrer ce qui est nouveau dans ce qui est ancien, et inversement.
Voir : Solidarité entre générations
François Höpflinger
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Génome humain
Le génome correspond à lensemble des molécules dADN (acides désoxyribonucléiques ) contenu dans un organisme ou une cellule. Il inclut chez lhomme lADN des chromosomes contenu dans le noyau et lADN des mitochondries de chaque cellule constituant un organisme. Il porte lensemble du code génétique qui se transmet de parent à enfant.
Les acides désoxyribonucléiques se présentent sous la forme dune double chaîne spiralée. Chaque chaîne est formée par la succession dun groupement moléculaire représentant lunité primaire de lADN . Chaque groupement moléculaire associe une molécule de sucre, de phosphates et une base azotée dont il existe 4 types différents (adénine, thymine, guanine, et cytosine). Les bases azotées réunissent les deux chaînes nucléotidiques en sassociant deux à deux formant une paire de base ; une base adénine est toujours pairée à une base de thymine et une base de guanine à une base cytosine. laspect qui en résulte est une double hélice dADN. Lensemble dacides désoxyribonucléiques ainsi agencés forme des séquences dADN. Certaines séquences correspondent à des gènes codant pour des protéines. Dautres séquences ont un rôle de régulation de lexpression de ces gènes. Enfin une large partie des séquences dADN nont pas encore de rôle connu. Les régions dites codantes (correspondant à un gène) ne représentent en effet que 5 % de lensemble du génome humain. Le génome humain est ainsi composé de plus de 3 billions de paires de bases qui codent pour 30 000 à 40 000 protéines, soit seulement un peu plus de 2 fois plus que le génome dune mouche. Selon les prévisions du Human Genome Project , structure qui assure lanalyse de lensemble des séquences nucléotidiques constituant le génome humain sera achevé dans le courant de lannée 2003.
Les chromosomes correspondent au matériel génétique (séquences dADN) qui se situe dans le noyau cellulaire. Chez lhomme, ils sont au nombre de 23 paires ou 23 chromosomes homologues, soit 46 en totalité. 44 sont dits autosomiques et 2 sont dits sexuels car ils déterminent le sexe de lindividu. Les chromosomes se situant dans le noyau de chaque cellule de lindividu, toute cellule qui se divise transmet linformation génétique (23 chromosomes) aux cellules filles. Ainsi chaque parent contribue pour la moitié de linformation génétique de leur enfant.
Les gènes codent pour les protéines nécessaires à la vie et au fonctionnement cellulaire. Les gènes codant pour une protéine sont au nombre de 2, dits allèles ou gènes allomorphiques situé au même endroit sur chaque chromosome homologue. Bien que codant pour une protéine devant avoir le même rôle au sein de la cellule, ils diffèrent de quelques paires de bases aboutissant à une variabilité de la protéine quils codent. Ils sont responsables de la variabilité des caractères héréditaires transmis comme par exemple, la couleur des cheveux ou le groupe sanguin. Un allèle peut être dominant vis à vis de lautre allèle(dit par opposition, récessif) et être le seul à coder pour la protéine qui lui correspond.
Les gènes peuvent donner naissance par réplication à des gènes identiques permettant la transmission des caractères héréditaires. Ils peuvent cependant subir des mutations (erreurs de réplication) et être à lorigine de protéines anormales. Ces protéines anormales peuvent être directement associées à des maladies. Ces maladies associées à une anomalie unique de réplication dun gène sont dites génétiques. Près dune centaine sont actuellement répertoriées. Certaines dentre elles sont dites héréditaires car transmissibles de génération en génération. Les mutations peuvent aussi ne concerner que certaines cellules qui se divisent au sein dun organe. Il sagit dun mécanisme reconnu à lorigine de certains cancers
Perspectives
Le séquençage complet du génome humain laissent envisager de nombreuses perspectives tant sur le plan médical (diagnostic, mécanismes, traitements des maladies) que pour la connaissance du vivant (évolution des espèces).
La détection de mutation de gènes codant pour des maladies génétiquement déterminées est déjà effectuée en routine. Le diagnostic antenatal de certaines maladie héréditaire en est une application particulière. Pour dautres pathologies des tests sont en cours délaboration.
Les progrès de la biologie moléculaire ainsi que ceux de linformatique et de la robotique ont permis non seulement le décryptage du génome humain mais aussi celui de nombreux agents infectieux. Ces résultats ont déjà permis dobtenir des tests de détection génétique de ces agents et de nombreux autres sont en cours délaboration. Ils permettent pour la plupart daméliorer la qualité et la rapidité du diagnostic.
Un grand nombre maladies rares ou même fréquentes semble lié à des anomalies de certaines protéines. La recherche de déterminants génétiques de ces protéines anormales contribuera à la découverte sinon à une meilleure compréhension de ces maladies. Il est évident que la connaissance de gènes responsables de maladies va favoriser la conquête de nouveaux moyens thérapeutiques. Il sagira de modifier ces gènes anormaux afin de leur redonner leur structure normale ou de modifier leur expression.
Enfin, en raison du caractère particulier et rapide de ces avancées scientifiques qui touchent au centre même de la vie, une réflexion éthique multidisciplinaire et permanente semble nécessaire afin de déterminer, et par là limiter, leurs champs dapplication. Un cadre légal est la réponse de société conséquente à cette réflexion. Un certain nombre dentre elles sont déjà en vigueur comme la limitation de lutilisation des embryons humains : cette réponse est bien sûr différente dun pays à lautre.
Voir : Clonage Comités et commissions déthique Déontologie
Gaetan Gavazzi
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Genre (Rapports sociaux de)
Les rapports sociaux de genre sont caractérisés par toute partition (hiérarchique, différentielle ou égalitaire), socialement significative, entre femmes et hommes. Cette interaction est considérée comme la plus petite unité analysable dun système social. Elle est porteuse de tensions incitatrices, de dynamiques sociales.
Dans une perspective traditionnelle, soumise à des règles de causalité, lappartenance sexuelle est fixe, prédéterminée, absolue, immuable dans le temps et lespace et produit des discours préformatifs sur la division des rôles sociaux entre femmes et hommes. La domination masculine représente le principe organisateur des rapports sociaux de sexe.
Dans une perspective constructiviste, les catégories de sexe ne sont pas un donné indépendant, mais une construction sociale dynamique déterminée par des contextes socioculturels changeants variabilité dans lespace et par des discours historiquement déterminés variabilité dans le temps. Les rapports sociaux de genre englobent la construction des identités (biologiques et sociales), le naturel se voit ainsi culturalisé. Les catégories sexuelles ont à être déconstruites pour être contextuellement resituées, culturellement analysées et accéder ainsi à une compréhension post-moderne des rapports sociaux de genre.
R. T.-H. Ballmer-Cao, Changement social et rapports entre hommes et femmes : la question de légalité en Suisse, Payot, Séries Collection Hic & Nunc, Lausanne, 2000. L. Parini, M.-J. Manidi, Constructivisme et études genre , Swiss Journal of Sociology, 27, 1, 2001, pp. 79-89.
Sites Internet : http://www.univ-tlse2.fr/rech-simone.html http://www.unige.ch/etudes-genre
Voir : Études genre Inégalités sociales Femmes (Émancipation des)
Marie-José Manidi
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Gériatrie
Médecine de la vieillesse , la gériatrie est le domaine de la médecine portant sur tous les aspects de la santé et du traitement des personnes vieillissantes et âgées : la médecine interne générale, psychiatrie-gériatrie, médecine rééducative et palliative et gérontologie sociale. La gériatrie est donc une médecine globale qui implique des professionnels de santé de formation différente, travaillant en équipe interdisciplinaire. La pratique de la gériatrie, centrée sur le patient, intègre cinq concepts : 1. biomédical, 2. fonctionnel, 3. environnemental, 4. qualité de vie, 5. éthique clinique.
R. E. Martin, J.-P. Junod, Abrégé de gérontologie, Hans Huber, Berne, 1982. Y. Kagan, Dictionnaire de pratique gérontologique, Frison Roche Éditions, Paris, 1996.
Site Internet : www.hug-ge.ch
Voir : Gérontologie Home/Établissement médico-social (EMS) Soins et aide à domicile Vieillesse Vieillesse (Psychologie de la)
Jean-Pierre Michel
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Gérontologie
Le terme gérontologie a été scellé au début du siècle par le microbiologiste dorigine russe Elie Metchnikoff, pour désigner létude scientifique de la vieillesse. Une approche systémique de lêtre humain conçu comme un être biologique, psychique et socioculturel conduit la gérontologie à affirmer un projet interdisciplinaire. Centrée sur les individus, elle analyse les populations âgées et les processus du vieillissement. Mais populations et processus sont largement affectés par linsertion socio-historique des différentes générations humaines ; dès lors la gérontologie doit également soumettre à lanalyse lévolution démographique de la population âgée, les institutions qui leur sont destinées (établissements médico-sociaux, réseaux daide et de soins, mais aussi associations volontaires et nouvelles formes de participation), le développement concomitant de professions spécifiques, les politiques ainsi que léconomie de la vieillesse.
Un courant veut séparer létude de la vieillesse (comprise comme phase de vie) de celle de la mort. Cela conduit à renforcer la négation de la mort qui caractérise notre civilisation, à nier aussi quaujourdhui tout particulièrement, la mort et les morts font partie de la vie des personnes âgées (en Suisse aujourdhui, 80 % des décès ont lieu après lâge de 65 ans).
Si la frontière ad quem des études gérontologiques est donc naturellement la mort, sa frontière a quo est le plus souvent associée à la cessation de lactivité professionnelle. Cette délimitation, justifiée par le changement dinsertion sociale et souvent aussi familiale qui sopère à cette époque de la vie, nen est pas moins arbitraire si lon considère que bien des caractéristiques des personnes âgées et de leur trajectoire de vieillissement sexpliquent par leur vie passée.
Deux tendances complémentaires se sont manifestées au cours des dernières décennies. Dune part, un élargissement du cadre de référence disciplinaire : de celui du human development, compris avant tout comme un phénomène biologique et physiologique, donc essentiellement endogène, vers celui du parcours de vie (life course), qui affirme limportance du contexte historique de vie et ménage une place aux sciences sociales. De lautre, la coopération croissante des unités de recherche qui focalisent telle ou telle période de la vie humaine, parfois même leur fédération dans des vastes instituts consacrés à létude du cycle de vie. Ces tendances sobservent avant tout dans les pays du Nord de lAmérique et de lEurope. Plus au Sud, France et Suisse comprises, alors même que le péril gris fleurit dans le discours politique, linstitutionnalisation de la gérontologie reste encore embryonnaire.
En tant que science du présent spécialisée dans létude dun des défis contemporains majeurs, la gérontologie assume une responsabilité particulière : non seulement produire des connaissances, mais aussi les traduire en termes de possibilités pour lavenir. Elle doit alors refuser la tour divoire et contribuer à la révision permanente de la politique de la vieillesse, mais aussi se garder de proposer, sous la pression de la demande publique, des théories du bien vieillir qui, très vite, peuvent savérer relever non de la science mais de la croyance, voire de la mode du moment.
R. G.-L. Maddox (Éd.), The Encyclopedia of Aging, 2e Éditions, Springer, New York, 1995. Commission fédérale, Vieillir en Suisse, Office fédéral des imprimés, Berne, 1995. C. Lalive d'Epinay, J.-F Bickel, C. Maystre, N. Vollenwyder, Vieillesses au fil du temps, une révolution tranquille, Réalités sociales, Lausanne, 2000.
Voir : Gérontologie (Centre interfacultaire de) (CIG) Cycle de vie Gériatrie Gérontologie (Société Suisse de) Soins palliatifs Vieillesse Vieillesse (Politique de la) Vieillesse (Psychologie de la) Vieillissement de la population
Christian Lalive dÉpinay
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Gérontologie (Centre interfacultaire de) (C.I.G.)
Le C.I.G. a été créé en 1992 à linitiative de cinq facultés de lUniversité de Genève. Il est en Suisse le premier, et à ce jour, lunique institut interdisciplinaire et interfacultaire dans le domaine de la gérontologie. Avec le concours, entre autres, du FNSRS, on y poursuit un ensemble de recherches transversales et longitudinales afin, dune part, détablir les changements survenus dans la population âgée de 1980 à nos jours et, de lautre, de suivre le vieillissement des personnes dans le grand âge.
Le Centre organise deux programmes de formation continue débouchant sur des certificats universitaires, le premier en gérontologie et le second en éthique clinique.
Le C.I.G. édite un bulletin, MédiAge, un Spécial Recherche qui donne en primeur des résultats de ses travaux et des fiches documentaires qui font le point des connaissances sur des questions dactualité. Par ailleurs, le Centre anime la collection Âge et Société aux éditions Réalités sociales.
Site Internet : www.unige.ch/CIG
Voir : Cycle de vie Formation continue Gériatrie Gérontologie Gérontologie (Société Suisse de) Réalités sociales Vieillesse
Christian Lalive dÉpinay
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Gérontologie (Société Suisse de )
La Société suisse de gérontologie (SGG-SSG) est lorganisation faîtière qui regroupe les professionnels qui sont engagés dans des activités scientifiques et pratiques orientées vers les personnes âgées. Elle a été fondée en 1953 par des médecins préoccupés par les questions de gériatrie. La SSG est une organisation sans but lucratif. Cest une association qui regroupe plus de 1100 membres actifs dans les divers domaines de la gérontologie. Elle est soutenue par lOffice fédéral des assurances sociales sur la base dun mandat de prestations. Ses autres ressources proviennent de la contribution des membres, de dons et des recettes liées aux journées détude quelle organise. En 1990, le comité de la SSG a créé un secrétariat permanent qui est ancré au sein du Zieglerspital, à Berne. Le comité résolument interdisciplinaire travaille bénévolement avec le soutien du secrétariat et sattache à construire un réseau de plus en plus large. La durée du mandat de la présidence sétale sur six ans, quatre ans de vice-présidence et deux ans de présidence. Dans le cadre des activités de la SSG, on note lengagement de personnes spécialistes en gériatrie, en gérontopsychologie, en gérontologie, en physiothérapie ou chargées de missions dans les divers domaines professionnels du secteur de la vieillesse. Les buts de cette société scientifique sont construits sur la base dun souci permanent dassurer les contacts avec la pratique, avec la recherche et lenseignement gérontologique, ainsi que de mettre en place des réseaux. Au cur de ses préoccupations, aujourdhui et demain, le souci daccompagner lactivité professionnelle des membres est central. Elle offre une plate-forme déchanges aux personnes intéressées par le développement humain (Human development) ou par le parcours de vie (Life course) en vue de favoriser une utilisation optimale des savoirs et des savoir-faire en gérontologie.
Un congrès bisannuel privilégie les aspects interdisciplinaires et nationaux dans lapproche gérontologique. Des activités de formation continue sont offertes régulièrement. Pour certains aspects spécifiques et interdisciplinaires, des groupes de travail sont constitués. Les résultats de ces réflexions sont régulièrement publiés. Le périodique Gerontologie Information paraît quatre fois par an. Il publie les principales contributions dintérêt national. La SSG est membre de lInternational Association of Gerontology (IAG). Elle se propose ainsi davoir un rayonnement international.
R. Les publications de la SSG sont disponibles sur le site Internet
Site Internet : www.sgg-ssg.ch
Voir : Gériatrie Gérontologie Vieillesse
Pia Graf-Vögeli
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Grand-parentalité
Un rôle des personnes âgées important, longtemps négligé. La position sociale des grands-parents varie dans l'histoire et selon les cultures. Dans de nombreuses culturelles préindustrielles, les grands-parents sont plutôt les détenteurs de l'autorité; aujourd'hui, les grands-parents ont souvent une relation intense et de camaraderie avec leurs petits-enfants. A relever toutefois que la grand-parentalité est aménagée différemment selon l'âge du grand-père, de la grand-mère et du petit-enfant.
François Höpflinger
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Grève
La grève consiste dans la cessation ou dans la désorganisation collective et concertée du travail, décidée par les salariés pour exprimer une réclamation ou appuyer une revendication. Bien que la Constitution fédérale et les constitutions cantonales ne stipulent pas le droit de grève (à lexception de la Constitution du canton du Jura), son existence nest pas contestée dans la doctrine helvétique qui considère quil découle de la liberté de coalition, elle-même garantie par la liberté dassociation (art. 56 Cst). Son usage est interdit aux fonctionnaires fédéraux (art. 23 LS StF) et à ceux de la plupart des cantons. Là où les rapports de travail sont régis par convention collective de travail, lutilisation de moyens de combat pour modifier le contenu de celle-ci alors quelle est toujours en vigueur est prohibée ; la grève nest totalement interdite que si les parties en sont convenues expressément (art. 357a CO). Linterdiction de la grève résulte également de la loi en cas dintervention des offices publics de conciliation chargés de résoudre les conflits collectifs de travail.
R. P. Bois, Études de droit social, Le droit du travail en pratique, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zurich, 1991. M. Rossinelli, Les libertés non écrites, Collection juridique romande, Payot, Lausanne, 1987.
Voir : Lock-out Paix du travail (Convention de) Syndicat
Jean-Claude Prince
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Groupement des affaires sociales des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRAS)
Organe consultatif et exécutif de la Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS), agissant en parallèle avec son pendant en matière de santé publique, le Groupement des services de santé publique des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRSP). Fondé en 1993.
Les objectifs du GRAS sont :
la promotion de lharmonisation des législations et des politiques cantonales dans le domaine de laction sociale ;
la concertation intercantonale en matière de prise de position dans les procédures de consultation fédérale ;
léchange régulier dinformations et dexpériences ;
la coopération avec les organismes publics et privés de laction sociale ;
létude technique de questions spécifiques du domaine de laction sociale.
Structures :
Membres : chefs des services cantonaux de laction sociale.
Hôtes permanents : Secrétaires généraux de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) et de la Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS).
Réunion plénière : six - huit séances annuelles.
Groupes de travail : aide sociale, LAVI, asile, relations avec OFAS (AVS/AI), formation.
Activités :
a) coordination de laide sociale avec les régimes dassurances sociales (LACI, LAI),
b) insertion sociale, asile, répartition des tâches et des financements entre Confédération et cantons.
Informations : le secrétariat et les relations extérieures sont assurés par le/la président-e désigné-e par tournus et par un mandataire extérieur.
Voir : Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS) Groupement des services de santé publique des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRSP)
Jean-Pierre Rageth
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Groupement des services de santé publique des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRSP)
Organe consultatif et exécutif de la Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS), agissant en parallèle avec son pendant en matière daction sociale, le Groupement des affaires sociales des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRAS). Fondé en 1973.
Les objectifs du GRSP sont :
lharmonisation des législations dans le domaine de la santé publique ;
la concertation intercantonale en matière de prise de position dans les procédures de consultation fédérale ;
léchange régulier dinformations et de documentation ;
létude technique de questions spécifiques du domaine de la santé.
Structures :
Membres : chefs des services cantonaux de santé publique et médecins cantonaux.
Hôte permanent : Secrétariat central de la Conférence des directeurs des affaires sanitaires (CDS).
Hôtes occasionnels : pharmaciens cantonaux et chimistes cantonaux.
Réunion plénière : quatre à six séances annuelles.
Groupes de travail permanents liés aux conventions intercantonales : hospitalisations hors cantons, financement de la formation des professionnels de la santé.
Informations : les relations extérieures sont assurées par le (la) président(e), désigné(e) pour deux ans, par tournus. Le secrétariat est assuré par un mandataire extérieur.
Voir : Conférence romande des affaires sanitaires et sociales (CRASS) Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires (CDS) Groupement des affaires sociales des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRAS)
Jean-Pierre Rageth
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Groupement latin des assurances sociales (GLAS)
Groupement intercantonal de coordination en matière dassurances sociales, fondé en 1973 et poursuivant les objectifs suivants :
analyse de la législation fédérale en matière dassurances et de régimes sociaux et de ses effets pour les cantons sur les plans juridique, économique et social ;
échange de vues et dexpériences, fondées sur la concertation et la coordination intercantonale, en matière de :
1. conceptualisation et élaboration des législations cantonales,
2. coordination et surveillance de lapplication déléguée (caisses de compensation, organes dexécution PC, Offices cantonaux AI),
3. harmonisation romande des systèmes,
4. études prospectives, évaluation budgétaire et gestion budgétaire des assurances et régimes sociaux par les cantons.
Structures :
Membres : chefs des offices cantonaux de lassurance-maladie.
Le secrétariat est confié à un mandataire extérieur.
Activités :
Objectif immédiat : application de la loi fédérale sur lassurance-maladie (LAMal).
Échanges dexpériences et dinformations sur les solutions cantonales en matière de :
coût des cotisations et sélection des risques par les caisses ;
application des subsides individuels ;
relations avec les caisses (convention, surveillance) ;
relations avec lOFAS.
Voir : Assureurs-maladie suisses (Concordat des) Groupement des affaires sociales des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRAS) Groupement des services de santé publique des cantons romands, de Berne et du Tessin (GRSP)
Jean-Pierre Rageth
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H + Les Hôpitaux de Suisse
H + Les Hôpitaux de Suisse est une association fondée en 1930 sous le nom de VESKA (Association suisse des établissements hospitaliers). Sa nouvelle dénomination date d'octobre 1995.
H + a pour but la défense, la promotion et la représentation des intérêts des établissements hospitaliers publics et privés, dans les domaines politique, économique et juridique. Elle participe également à l'élaboration des conditions-cadres dans les domaines médicaux, économiques, sanitaires, sociaux, ainsi que des soins et de la formation dans le secteur de la santé publique suisse.
H + Les Hôpitaux de Suisse compte 453 membres actifs (hôpitaux et homes) et 252 membres partenaires (associations d'établissements hospitaliers, pouvoirs publics, institutions).
R. H + Les Hôpitaux de Suisse, Rapport annuel, Aarau.
Site Internet : www.hplus.ch
Voir : Coûts de la santé Politique de la santé
Sophie Barras Duc
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Habitat multigénérationnel
Forme d'habitat qui vise délibérément à mélanger les générations (par ex. jeunes familles et personne âgées vivant dans le même lotissement). Il n'existe en Suisse que de rares modèles visant à un habitat multigénérationnel. On trouve quelques exemples de quartiers destinés à des familles avec enfants, incluant également un établissement médico-social pour personnes âgées : la proximité géographique a pour but de favoriser les relations entre les différentes générations. Dautres projets intergénérationnels ont été mis sur pied, qui intègrent soit une crèche dans un établissement médico-social, organisent la formation de jeunes apprentis au sein de linstitution ou en invitent régulièrement des classes décole maternelle. Il ne sagit pas là forcément de lieux de vie que lon peut qualifier dhabitat multigénérationnel permanent, mais on essaie de créer le lien entre générations à travers ces moments de vie partagés.
Valérie Hugentobler et François Höpflinger
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Handicap
Terme générique dusage récent (1957) dans le domaine médico-social servant à désigner les désavantages quentraînent sur le plan social une déficience et/ou des incapacités chez une personne (cf. Classification internationale des handicaps OMS).
Dans le langage commun, handicap a remplacé progressivement les termes dinfirmité, dinvalidité ou dinadaptation jugés trop dévalorisants. Hors du champ médico-social le handicap reste un terme flou qui englobe des difficultés de nature, de gravité et de causes très diverses.
En réalité, la notion de handicap est une notion relative qui doit être évaluée en regard de la situation vécue par lindividu et des possibilités dévolution en fonction de son environnement.
Le handicap (ou désavantage social) recouvre de ce fait des réalités particulières non généralisables demblée à lensemble des personnes souffrant de déficience.
R. P. Wood, CIH : déficiences, incapacités, désavantages, OMS, 1980, CTNERHI-INSERM, Paris, 1988. R. Liberman, Approche historique et sociologique de la construction du concept de handicap , in : C. Gardou (Dir.), Le regard interrogé, Erès, Toulouse, 1991.
Site Internet : www.askio.ch
Voir : Assurance-invalidité (AI) Déclaration sur les droits des personnes avec désavantage Invalidité Stigmatisation
Jean-Louis Korpes
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Harmonisation
Lharmonisation des systèmes de sécurité sociale vise le rapprochement de ceux-ci, dans une optique de progrès, sur des points considérés comme essentiels : la définition des éventualités (soins de santé, retraite, etc.) et du champ dapplication personnel (en allant vers la généralisation, luniversalité), les prestations (orientations : prévention, indemnisation, réinsertion ; sortes ; niveau ; conditions doctroi et durée de service), la responsabilité générale de lÉtat en la matière. Ce rapprochement est prévu sous forme de normes souples (pour sadapter à la diversité des systèmes), qui peuvent être améliorées par les États. Les motivations à la base de lharmonisation relèvent de la politique sociale (améliorer la protection des populations), de la concurrence internationale (éviter que cette dernière ne soit défavorable aux États qui ont développé leur législation sociale), du souci de préserver la paix.
Deux grandes institutions ont joué un rôle majeur en matière dharmonisation : lOrganisation internationale du Travail et le Conseil de lEurope. LOIT a permis à la notion même de sécurité sociale démerger et elle a guidé le développement des systèmes : trois instruments se trouvent à la base de ce processus : la Recommandation OIT No 67 concernant la garantie des moyens dexistence (1944), la Recommandation OIT No 69 concernant les soins médicaux (1944) et la Convention OIT No 102 concernant la norme minimum de la sécurité sociale (1952). LOIT a adopté une série de conventions et de recommandations qui élèvent les standards prévus par la convention OIT No 102. Le Conseil de lEurope a procédé de manière analogue, en commençant par le Code et le Protocole européen de sécurité sociale (1964), suivis du Code européen de sécurité sociale révisé (1990). La Suisse a ratifié certaines de ces conventions (totalement ou partiellement).
La Communauté européenne na que peu contribué à ce grand courant social, par contre ses institutions (surtout la Commission) ont beaucoup discuté le terme dharmonisation, lassimilant à un moment donné à celui dunification (un but impossible à atteindre ou en tout cas totalement inapproprié). Doù lémergence dun nouveau concept, celui de convergence. Actuellement, soit le terme dharmonisation est réservé à des instruments juridiques qui peuvent avoir un caractère obligatoire (conventions internationales ; directives communautaires), soit il nest plus utilisé (il est alors remplacé par celui de textes normatifs ou de convergence).
R. G. Perrin, Histoire du droit international de la sécurité sociale, Association pour létude de lHistoire de la Sécurité Sociale, Paris, 1993. S. G. Nagel, C. Thalamy, Le droit international de la sécurité sociale, PUF, Paris, 1994.
Voir : Conseil de lEurope (Instruments du) Conventions bilatérales de sécurité sociale Conventions de lOIT Convergence Fondements Généralisation Organisation internationale du Travail (OIT) Universalité.
Pierre-Yves Greber
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Hautes écoles spécialisées (HES)
Le terme haute école spécialisée (HES) sentend comme le regroupement de plusieurs établissements partenaires englobant la technique, léconomie et les arts appliqués pour ce qui est des établissement sous compétence de la Confédération ; les hautes écoles spécialisées sous compétence cantonale, comme par ex. la santé et le social, suivront dans cette phase dintégration mise en route récemment. La plupart des HES portent le nom de la région quelles recouvrent, par exemplaire HES de Suisse occidentale (HES-SO), de Suisse centrale, etc.
La création et la gestion dune haute école spécialisée sont soumises à lautorisation du Conseil fédéral. Cette autorisation est accordée sil est prouvé que lécole assume les tâches qui lui sont imparties par la présente loi, quelle est organisée de manière adéquate et dispose de moyens financiers suffisants, offre des cycles détudes qui répondent à un besoin, respecte la répartition des tâches et assure la coopération entre les hautes écoles spécialisées et les hautes écoles universitaires au niveau national et régional et assure les contrôles de qualité et les évaluations internes. Toute école à qui lautorisation a été accordée a droit à lappellation de Haute école spécialisée.
Les écoles faisant partie des HES sont les anciennes et actuelles écoles supérieures (ETS, ESCEA, ESTS) qui demandent à être reconnues comme éléments des hautes écoles spécialisées.
Sites Internet : www.admin.ch/offt www.hes-so.ch/fr/ www.sassa.ch
Voir : Animation socioculturelle Conférence suisse des hautes écoles spécialisées et des écoles supérieures de travail social (SASSA) Conférence latine des écoles supérieures de travail social (CLESTS) Éducation spécialisée Travailleurs sociaux (Formation des)
Regula Villari
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Histoire sociale
Apparue au début du XXe siècle, lhistoire sociale sest surtout développée dès les années 70. Elle étudie le passé dans une perspective la plus large possible en tenant compte de la multiplicité des facteurs sociaux alors quune histoire descriptive traditionnelle mettait en évidence un récit, avec des dates successives (chronologie), des événements marquants (guerres, fondations, etc.) et des noms de personnalités (grands hommes, héros, inventeurs).
Grâce au développement des sciences, notamment des sciences sociales, le champ de lhistoire sest considérablement modifié, diversifié et amplifié. La démographie, la sociologie, léconomie, lanthropologie, la psychologie ont apporté des méthodes et des thèmes qui ont enrichi lapproche historique.
Lhistoire sociale étudie des collectivités, elle analyse les rapports entre les groupes sociaux, entre lindividu et le groupe, entre le privé et le public ; elle examine les conditions de vie, de travail, les facteurs daggravation ou damélioration de celles-ci ; elle sinterroge sur les comportements et les mentalités. Tous les groupes sociaux relèvent de son étude : les masses populaires (paysans, ouvriers), les élites, les relations de dominants à dominés, les rôles des genres (hommes, femmes), les exclus, les minorités ou les marginaux (pauvres, étrangers, malades, handicapés, prostituées, étrangers). Les manifestations de la vie sociale sont explorées : la vie quotidienne, la vie associative, lexceptionnel, le banal, la famille, les âges de la vie (enfance, vieillesse), la santé, la maladie, la mort, la normalité et les convenances, les pathologies et les déviances. Ainsi ce sont des pans entiers de la société, négligés jusqualors par le champ historique, qui sont pris en considération.
Lhistoire sociale, en sappuyant généralement sur des archives de première main, tend à mettre en relation plusieurs facteurs dans des lieux, des situations et à des moments précis pour mieux dégager les spécificités et les différences. Elle cherche à repérer les changements, les innovations, mais aussi les résistances, linertie, les lenteurs. Elle sinterroge sur les circonstances récentes, sur les motivations conjoncturelles tout en tenant compte de la longue durée et des systèmes de valeurs, souvent conflictuels, qui donnent un sens variable aux faits et aux idées selon les individus et les groupes. Ainsi, le chômage ou la maladie sont à la fois un vécu personnel, dans un contexte spécifique, et un phénomène social, dans une société particulière, tous deux porteurs de conceptions plus anciennes quils ignorent, refusent ou prolongent.
Lhistoire sociale, portant à la fois sur la société, ses groupes et ses individus, sur les relations entre eux, sur les phénomènes dexclusion mais aussi sur les modalités de soutien, démancipation, de solidarité, donne de multiples éclairages aux divers secteurs de la politique sociale.
R. J. Batou e. a., Pour une histoire des gens sans Histoire. Ouvriers, excluEs et rebelles en Suisse XIXe-XXe siècles, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1995. Société suisse dhistoire économique et sociale, Cahier No 1 sq., puis Chronos, Lausanne, Zurich, 1982 ss.
Voir : État-providence Déclaration de Philadelphie Société industrielle
Geneviève Heller
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Histoire familiales àð Récit de vie
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HMO
Cette abréviation anglaise (Health Maintenance Organization) désigne une forme particulière d assurance rendue possible par la Loi fédérale sur l assurance-maladie (LAMal) dans le but de réduire les coûts de la santé. Fondée sur le choix limité des fournisseurs de prestations, cette caisse de santé (ou plan de santé ) ne vise pas, en premier lieu, à combattre la maladie, mais à préserver la santé. Tous les partenaires impliqués ont un intérêt commun : que létat de santé des assurés soit le meilleur possible et que les coûts de la guérison soient réduits.
Souvent pris comme synonyme de managed care , les HMO peuvent prendre la forme de cabinet de groupe HMO ou de cabinet médical HMO. Dans le premier cas, le cabinet est propriété des caisses-maladie. Les médecins et le personnel touchent un traitement fixe. Dans le deuxième cas, les médecins sont propriétaires. Ils engagent le personnel et passent des conventions avec les assureurs.
Dans tous les cas de figure, le patient est contraint de recourir aux médecins de premier recours qui travaillent pour la HMO. Le cas échéant, il sera acheminé, par ces derniers, vers des spécialistes. La coordination des traitements, mais aussi un contrôle des résultats et la responsabilisation des patients sont au cur de ce système.
R. R. Kocher, Lessor des formes particulières dassurance , in : Sécurité sociale, 1995, pp. 250-256. L. Buchs, Managed Care , in : Système de santé suisse 2001/2002, CAMS, Soleure, 2001, pp. 124-135.
Voir : Coûts de la santé Éducation pour la santé Fondation 19 - Fondation suisse pour la promotion de la santé Politique de la santé Prévention
Béatrice Despland
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Home/établissement médico-social (EMS)
Les termes home ou EMS recouvrent des réalités semblables. Ils sont utilisés indifféremment en Suisse romande en fonction dacceptions cantonales.
Le terme EMS (établissement médico-social) a été adopté par le Plan hospitalier vaudois en 1967 et, au niveau national, par la LAMal (Loi fédérale sur lassurance-maladie) du 18 mars 1994.
Propre au canton de Vaud, lEMS a pris la place de lasile de vieillards presque toujours dinspiration religieuse en prenant ses distances par rapport à la priorité donnée à lassistance des démunis.
Les termes de maison de retraite , maison de repos et pension désignent une certaine conception de laccueil, mais se réfèrent surtout à une époque.
Les années daprès-guerre voient se développer la notion de retraite et de repos bien mérité qui induisent des réponses en prestations à dominante socio-hôtelières.
Puis, par analogie avec le secteur hospitalier, létablissement médico-social se médicalise. Il accueille dans les années 80 des personnes nécessitant des soins permanents mais non aigus.
La LAMal précise lanalogie avec lhôpital (article 39) en matière de reconnaissance de lEMS en qualité de fournisseur de prestations.
Lassureur prend en charge, en établissement médico-social, les mêmes prestations que pour un traitement ambulatoire et pour les soins à domicile (article 50).
LEMS est aujourdhui un lieu de vie, offrant des prestations médico-sociales, hôtelières, de soins et danimation. Si lhébergement en long séjour reste une activité importante, dautres possibilités sont offertes à la clientèle.
La palette des prestations sétend de laccueil temporaire au court séjour. Des logements sécuritaires permettent à des personnes autonomes de bénéficier de la sécurité assurée par la proximité de lEMS.
Les EMS se consacrent à diverses missions, selon leur clientèle : la gériatrie somatique pour des personnes atteintes de troubles physiques liés à lâge, la psychogériatrie pour des personnes souffrant daffections psychiques liées à lâge, allant des états dépressifs jusquaux démences, la psychiatrie pour des personnes jeunes ou âgées atteintes de pathologies psychiatriques (psychoses, Korsakoff, débilités, etc.), les accueils sociaux destinés à des personnes seules, isolées, dont la vie à domicile devient impossible, les autres missions dans des domaines nouveaux (troubles neurologiques du sida par exemple).
R. G. Heller, Le poids des ans. Une histoire de la vieillesse en Suisse romande, SHSR et Éditions dEn Bas, Lausanne, 1994. Documentation AVDEMS, Historique (1992), Cadre de référence (1992). Charte éthique (1994). EMS 2000 (1996).
Voir : Animation en établissements gériatriques Ménages collectifs Unité daccueil temporaire (UAT) Vieillesse (Politique de la)
Patrick Béal
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Homosexualité
La représentation sociale de lhomosexualité a changé de manière considérable durant la deuxième partie du XXe siècle, avec une accélération frappante à partir des années 80. Une révolution quon peut estimer à la fois tranquille et chaotique, silencieuse et tapageuse (cf. les remous récurrents autour de la Gay pride), sest opérée, faisant passer les sociétés occidentales modernes dune attitude de criminalisation, de discrimination et d injure (Eribon) à des formes plus ou moins consensuelles et flexibles de coexistence pacifique et de reconnaissance mutuelle. Le débat français sur le PACS, complexe, a été révélateur des ambivalences de la société envers la réalité et le vécu à géométrie variable des couples et des personnes homosexuelles (hommes et femmes). La Suisse soriente en douceur vers des solutions juridiques de partenariat avec des effets partiellement semblables à ceux du mariage. Dans les Eglises (de manière explicite dans le protestantisme, plus larvée voire bloquée dans le catholicisme), le débat porte sur la situation des ministres homosexuels et surtout sur la légitimité ou non de créer des célébrations de bénédiction pour les couples homosexuels. Ces points chauds sont significatifs dun débat plus profond qui concerne lacceptation même des personnes homosexuelles par lensemble de la société. Toute la question est en effet de savoir comment nos sociétés parviendront à une reconnaissance des couples homosexuels à la fois satisfaisante et valorisante pour les personnes concernées et équitables pour les autres et pour la société dans son ensemble (couples hétérosexuels, enfants, etc.). Le principe de traitement équitable (particulièrement sensible dans des domaines aussi divers que le droit du bail, la libre circulation des personnes, le droit de visite dans les hôpitaux, la taxation fiscale, le droit des successions, etc.) ne devrait pas conduire à effacer la différence symbolique et sociale entre le mariage hétérosexuel et le partenariat homosexuel. Le débat touchant le droit des couples homosexuels à ladoption denfants ou à la procréation médicalement assistée demeure à cet égard lobjet dune controverse ouverte et légitime. Ces questions ne seront pas réglées par une tolérance molle qui reviendrait à de lindifférence ou à un nouveau conformisme, mais par des mesures nuancées de reconnaissance résultant de discussions démocratiques approfondies ; car, contrairement à un discours trop banalisant, le fait homosexuel demeure, aux yeux dune partie non négligeable de la population, une question ouverte .
R. D. Borillo, (Dir.), Homosexualités et droit, Presses Universitaires de France, Paris, 1998. P. Bühler, I. Graesslé, C. Müller (Éds), Qui a peur des homosexuel(le)s ?, Labor et Fides, Genève, 2001. C. Demur, D. Müller, Lhomosexualité. Un dialogue théologique, Labor et Fides, Genève, 1992. F. Dermange, C. Ehrwein, D. Müller (Éds), La reconnaissance des couples homosexuels. Enjeux juridiques, sociaux et religieux, Labor et Fides, Genève, 2000. Office fédéral de la justice, La situation juridique des couples homosexuels en droit suisse. Problèmes et propositions de solution, Berne, 1999. J.-Y. Savoy, A lécoute des personnes concernées par lhomosexualité, Centre social protestant, Lausanne, 1982.
Voir : Couples de même sexe Union libre
Denis Müller
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Hospitalisation (Couverture d'assurance)
Une hospitalisation en chambre commune est reconnue à charge de l'assurance-maladie sociale (LAMal) à un certain nombre de conditions, notamment : l'établissement hospitalier a reçu la mission de traiter des maladies aigües ou d'exécuter des mesures médicales de réadaptation; il figure sur la liste des établissements reconnus par le canton de domicile de l'assuré (planification); il dispose de personnel qualifié et d'équipements médicaux adéquats; l'hospitalisation a duré, en règle générale, au moins 24 heures.
Les coûts d'une hospitalisation sont assumés, en principe, par moitié par le canton (impôts) et par moitié par l'assurance-maladie; le tarif en est fixé par convention entre l'établissement et les assureurs ou, si aucun accord n'a été possible, par le canton.
Si une hospitalisation urgente ou médicalement nécessaire doit se faire dans un autre canton que celui de domicile de l'assuré, les mêmes conditions sont exigées; le surplus de coût est pris en charge par le canton de domicile.
Les assurés qui vivent seuls (qui ne vivent pas en ménage commun avec un ou plusieurs proches de leur famille) payent une contribution journalière fixée par le Conseil fédéral (Fr. 10.- en 2001).
L'hospitalisation en chambre privée peut être remboursée par les assurances complémentaires (droit privé) et fait actuellement l'objet d'un important débat politique.
Voir : Assurance-maladie (AM) Assurances privées Coûts de la santé H+ Les Hôpitaux de Suisse
Michel Surbeck
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IDAFiSo
Pour faire face aux enjeux qui marquent lavenir de la sécurité sociale suisse, le Conseil fédéral a suscité la constitution dun groupe de travail interdépartemental chargé détudier les perspectives de financement des assurances sociales. Un premier rapport a été publié qui sintitule : Rapport sur les perspectives de financement des assurances sociales. Cette démarche peut avoir une importance notable pour lavenir du débat sur la politique sociale suisse. Dailleurs, un deuxième rapport a été consacré aux questions de financement. Lapproche retenue, qui fait la part belle aux perspectives économiques, peut souvrir à dautres dimensions susceptibles de marquer les formes de développement de la sécurité sociale.
R. IDAFiSo, Rapport sur les perspectives de financement des assurances sociales, Office fédéral des assurances sociales, Berne, 1996.
Voir : Office fédéral des assurances sociales (OFAS) Prospective
jpf
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Illettrisme
Néologisme utilisé seulement en français pour désigner ce qui est appelé ailleurs analphabétisme fonctionnel ou semi-analphabétisme , par exemple. Il ne sagit pas de lanalphabétisme proprement dit, qui est lignorance complète de lalphabet, y compris des signes représentant les nombres. Lillettrisme ne vient donc pas par le fait de ne pas savoir du tout lire et écrire, ou encore calculer en déchiffrant ou écrivant des nombres. Lillettrisme n'est donc le fait de savoir mal lire, écrire ou calculer, plus exactement dêtre faible dans lune de ces branches de linstruction de base, dans deux ou les trois. Suivant le degré de sévérité des critères utilisés, la proportion des cas dillettrisme varie. En Suisse, comme dans dautres pays développés, environ 40 % des adultes autochtones, non handicapés mentaux, se situent au-dessous des objectifs des classes obligatoires ou même simplement primaires. Ils ont de la peine à comprendre le journal, à écrire une lettre, à faire une addition, ou ny parviennent quasiment pas. Leur bas degré dinstruction de base sexplique entièrement par le mode de vie du pays et par le fonctionnement réel de ses écoles. Le cas des immigrés analphabètes ou affectés par lillettrisme est différent quant à ses causes.
R. R. Girod, Lillettrisme, Que Sais-Je ? PUF, Paris, 1997.
Voir : Adultes (Éducation des) Instruction publique Quart Monde
Roger Girod
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Image de soi
L image de soi , ou le concept de soi , renvoie à lensemble des connaissances ( je suis un homme ), des croyances ( je naurai jamais ce job, parce que je suis une femme ) et des évaluations ( je suis quelquun de bien ) auxquelles on se réfère pour se définir et agir. Dès la prime enfance lindividu construit et mémorise une structure complexe de connaissances sur lui-même à travers ses expériences personnelles et sociales.
Limage de soi comprend des aspects physiques ( grande ), des traits de personnalité ( intelligent ), des informations liées aux relations interpersonnelles ( ce que disent mes amis sur moi ), aux rôles sociaux ( parent ), et à la culture (des images de soi plus individualistes dans les cultures occidentales). Le soi contient des images du passé, des éléments idéaux et des (im)possibilités pour le futur. Il est faux de considérer limage de soi de manière unifiée ou constante. Certains de ses aspects sont plutôt continus dans le temps (certaines dimensions de la personnalité), dautres renvoient à des conceptions multiples de soi (la possibilité de se définir de manière opposée, par exemple sérieux et insouciant ). Ainsi, de manière générale, seule une information limitée sur soi est utilisée dans une situation donnée.
R. D. Martinot, Le soi, Presses Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1995.
Voir : Bien-être Éducation/Socialisation Stigmatisation
Dario Spini
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Immigration
On utilise le terme immigration pour désigner l'entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent s'y établir, généralement pour y trouver un emploi.
Depuis la fin du XIX siècle, la Suisse est un pays dimmigration. Cest au cours de la Première Guerre mondiale que le Conseil fédéral pris les premières mesures pour contrôler limmigration. L'article 69 ter de la Constitution fédérale, adopté en 1925, donne à la Confédération le droit de légiférer sur l'entrée, la sortie, le séjour et l'établissement des étrangers. Sur la base de cet article constitutionnel, la loi fédérale sur le séjour et l'établissement des étrangers (LSEE) est entrée en vigueur en 1934. Lacceptation le 21 mai 2000 de laccord entre lUnion européenne et la Suisse sur la libre circulation des personnes va progressivement modifier cette législation, tandis quun projet de révision totale de la LSEE a été mis en consultation en juin 2000, qui concernera essentiellement les personnes de nationalité étrangère originaires dun pays non-membre de lUE.
La politique suisse dimmigration se base depuis le début des années 90 sur une division sommaire du monde : la politique mise en uvre vise à permettre aux Européens et aux personnes venant dun pays industrialisé de venir en Suisse, tandis quelle limite au maximum les entrées de personnes venant de pays peu ou pas développés.
La politique suisse en cette matière est clairement dictée par lintérêt économique, même si différentes mesures (de contingentement, notamment) ont été prises pour aller dans le sens des différentes initiatives xénophobes sur lesquelles la population suisse a été amenée à se prononcer à six reprises entre 1969 et 2000.
Les permis de séjour et de travail sont divisés en diverses catégories, qui forme une hiérarchie de droit et une hiérarchie inverse de précarité. Les permis de courte durée autorisent léconomie helvétique demployer une main-duvre de rotation , souvent mal rémunérée, et permet, au prix de linstabilité des travailleurs, de faire face aux activités saisonnières des entreprises. Les permis de plus longue durée permettent une stabilisation de la main-duvre nécessaire à des travaux plus qualifiés.
Si, entre 1974 et 1979, suite à la crise énergétique, on a assisté à une forte diminution du nombre d'étrangers résidants à l'année ( 181 000, soit 17 %), depuis 1980, on constate une nouvelle demande de main-duvre étrangère, fluctuante selon les besoins de léconomie.
Au 31 décembre 1998, la Suisse compte 1 383 645 personnes de nationalité étrangère (sur 7 123 537 habitants), soit 19,4 % de la population résidante permanente. Si lon retranche les personnes de nationalité étrangère nées en Suisse ou y résidant depuis plus de dix ans, soit des personnes qui, dans la plupart des pays européens, auraient obtenu la nationalité de leur pays de résidence, ce pourcentage descend à 7,23 %, un chiffre proche de ce quil est, par exemple, en France (6,1 %).
89,9 % des personnes de nationalité étrangère présentes en Suisse fin 1998 sont originaires de lEurope, 2,4 % de lAfrique, 3,2 % de lAmérique, 4,4 % de lAsie, et 0,2 % de lAustralie ou de lOcéanie. Les huit nationalités les plus représentées (77,7 % des personnes de nationalité étrangère) sont les suivantes : Italie : 24,4 % ; ex-Yougoslavie : 23,5 % ; Portugal : 9,9 % ; Allemagne : 7,2 % ; Espagne : 6,6 % ; Turquie : 5,8 % ; France : 4,2 %, Autriche : 2,4 %.
La logique administrative et juridique tend à ne séparer les habitants d'un pays que sur une distinction simple : national et non national. Cette classification est basée sur une logique de division du monde social, qui est imposée par des groupes constitués en tant que nation. Cette logique est souvent contestée, de manière interne (conflits autour des identités régionales ) ou externe (guerres territoriales). Elle est en outre très réductrice : les diverses communautés d'étrangers présentent entre elles de fortes différences ethniques et sociales, parfois plus fortes que celles qui les séparent du pays dans lequel ils vivent. Pour être complètes, les analyses sur l'immigration doivent non seulement se baser sur le pays d'accueil, mais encore tenir compte des particularités de chaque groupe de migrant, et donc aussi des conditions qui ont mené à l'immigration (l'émigration).
R. P. Béday-Hauser, C. Bolzman (Dir.), On est né quelque part mais on peut vivre ailleurs. Familles, migrations, cultures et travail social, IES, Genève, 1997. I. Chaudet, C. Regamey, B. Rosende Haver, J.-P. Tabin, Migrations et travail social. Une étude des problèmes sociaux des personnes de nationalité étrangère en Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 2000. P. Centlivres, I. Girod, Les défis migratoires, Seismo, Zurich, 2000. H.-R. Wicker, J.-L. Alber, C. Bolzman, R. Fibbi, A. Wimmer, L'altérité dans la société : migration, ethnicité, État, Seismo, Zurich, 1996.
Site Internet : www.unine.ch/fsm
Voir : Acculturation Autorisation de séjour Égalité de traitement entre nationaux et non-nationaux Étrangers (Politique à légard des) Inégalité de chances Office fédéral des étrangers (OFE) Office fédéral des réfugiés (ODR) Permis détablissement Réfugié Requérant dasile Secrétariat dÉtat à léconomie (Seco) Travail au noir
Jean-Pierre Tabin
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Impôt
Composante essentielle des ressources publiques limpôt occupe aujourdhui une place prépondérante au sein des prélèvements obligatoires . On peut le définir comme une prestation pécuniaire, requise des particuliers par voie dautorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques.
Limpôt progressif peut également avoir un effet démobilisateur et amener le contribuable à renoncer à travailler pour le fisc . En effet, au-delà dun certain seuil dimposition, variable selon les individus, la pression fiscale peut entraîner un effet de substitution entre le travail et le loisir ou donner naissance à une économie parallèle ou souterraine.
Voir : Évasion fiscale Impôt (et sécurité sociale) Impôt négatif Politique fiscale
jpf
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Impôt (et sécurité sociale)
Le financement de la sécurité sociale suisse est assuré pour une part majeure par ce quil est convenu dappeler des pour cent du salaire . En règle générale, les employeurs et les salariés cotisent aux principaux régimes de sécurité sociale. Actuellement, plus de la moitié du volume financier total est constitué par cette voie. Une autre partie importante des ressources est mobilisée par la voie de limpôt. Les débats en cours sur lavenir du financement de la sécurité sociale envisagent diverses modalités de recours au système fiscal. Certaines sont déjà en place, dautres sont à létude. Énumérons-les.
Contribution indépendante du revenu (prime par tête). Couramment appelées prime par tête, ces contributions ne varient pas en fonction du revenu. Il sagit dune somme forfaitaire pour chaque assuré (un échelonnement étant possible pour certains groupes à risques).
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). La TVA renchérit dun certain pourcentage (réduit pour certains groupes de produits) les ventes des entreprises aux consommateurs indigènes. En Suisse, la TVA na pas encore été affectée au financement des assurances sociales. Cependant, le peuple Suisse a donné son accord de principe pour une augmentation de 1 % de la TVA en faveur de lAVS.
Taxe sur lénergie. La taxe sur lénergie pourrait effectuer des prélèvements tant sur la production (imposition de lénergie entrant dans le processus de production) que sur la consommation dénergie utilisée par les ménages.
Impôt sur le revenu. Limpôt sur le revenu porte sur lensemble des revenus des ménages (y compris les revenus de facteurs en provenance de létranger) ; certaines exonérations/déductions sont admises. Un barème fiscal est appliqué au solde du revenu imposable.
Taxe sur la plus-value. On entend par plus-value brute le produit intérieur brut total de quelque 360 milliards de francs. Cette valeur recouvre tous les éléments entrant dans la composition de la plus-value : travail, utilisation du capital et des prestations dentreprise. La plus-value nette est égale à la valeur ajoutée brute moins lamortissement. Du point de vue de son utilisation, une taxe sur la valeur ajoutée sétend à tous les domaines, et donc aussi aux exportations et aux investissements en plus de la consommation indigène. Certaines propositions prévoient la limitation selon la branche économique et lautorisation de certaines déductions.
Impôt sur le facteur capital en nature (impôt sur les machines). La participation du capital en nature à la production se mesure par les amortissements. On peut parler dimpôt sur les machines lorsquun certain pourcentage est perçu comme impôt social sur la somme des amortissements.
Contribution sociale généralisée. Il sagit dun pourcentage prélevé sur lensemble des revenus des personnes physiques. Aucune déduction nétant admise, les revenus de transfert (par exemple les rentes) y sont également soumis.
Impôt sur la fortune. Limpôt sur la fortune grève la fortune des ménages. Il autorise toutefois différentes exonérations et déductions. Un barème fiscal progressif est appliqué au solde de fortune imposable.
Impôt sur les successions. Les droits de successions frappent celles et ceux qui ont fait un héritage. Le barème appliqué peut varier en fonction de leur degré de parenté avec le/la défunte. Les donations (entre vifs et après décès) peuvent être imposées dune manière analogue.
R. IDAFiSo, Rapport sur les perspectives de financement des assurances sociales, Office fédéral des assurances sociales, Berne 1996.
Voir : Évasion fiscale Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Fiscalité IDAFiso Politique fiscale
jpf
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Impôt négatif
Lorsque le revenu dun contribuable, vérifié par ladministration fiscale, ne dépasse pas un niveau déterminé compte tenu de ses charges familiales ( seuil dintervention ), ce même contribuable reçoit de lÉtat une prestation en espèces. Cette prestation est dénommée impôt négatif , car celui-ci nest pas versé à lÉtat, mais par lÉtat au contribuable. Le montant de la prestation est le plus élevé (minimum garanti) lorsque le revenu du contribuable est nul. Lorsque celui-ci augmente, elle diminue dune somme égale au produit du revenu fois le taux dimposition . Par exemple, si laugmentation du revenu est de 1000 fr. et le taux dimposition est de 50 %, la prestation diminue de 500 fr. Elle devient nulle lorsque le revenu atteint le niveau du seuil dintervention . Ce mécanisme est censé encourager au travail rémunéré les bénéficiaires de la prestation : en effet, si celle-ci diminuait autant que le revenu du travail augmente, les bénéficiaires auraient peu dintérêt, dun point de vue strictement économique, à sefforcer dobtenir, par leur travail, un revenu dactivité plus élevé.
R. J. Myles, P. Pierson, R. Friedman, The Reform of Liberal Welfare States in Canada and The United States, European Institute, Robert Schuman Centre, San Domenico (FI), 1997. R. Weber, Existenzsicherung ohne Fürsorge ? Die negative Einkommenssteuer in Theorie und Praxis, Haupt, Berne, 1991. OCDE, Limpôt négatif sur le revenu : un instrument de coordination des politiques fiscales et sociales, OCDE, Paris, 1974.
Voir : Politique fiscale Revenu (Garantie du) Revenus (Transfert des)
Martino Rossi
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Impotent (Allocation pour)
Lassurance-invalidité verse une allocation pour impotent lorsque lassuré invalide domicilié en Suisse a besoin de façon permanente de laide dautrui ou dune surveillance personnelle pour accomplir les actes ordinaires de la vie (se lever, sasseoir, shabiller, faire sa toilette, manger, etc.) et cela pour autant quil ne bénéficie pas déjà dune allocation pour impotent de lassurance-accidents obligatoire ou de lassurance militaire. Le montant mensuel de cette allocation est fixé daprès le degré dimpotence (légère, moyenne ou grave). Les assurés âgés de deux ans révolus et jusquà 18 ans ont droit dans les mêmes conditions à une contribution aux frais de soins. Celle-ci se distingue de lallocation pour impotent par le mode de calcul uniquement (par jour de soins à domicile et non par mois). Toutes ces prestations visent à prendre en charge, du moins partiellement, les frais supplémentaires dus à linvalidité qui ne sinscrivent pas dans le cadre dune activité professionnelle et ne peuvent être couverts par une mesure de réadaptation concrète de lAI.
Voir : Assurance-invalidité (AI) Soins et aide à domicile
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Incapacité de travail
Le droit social fait, classiquement, une différence entre lincapacité de travail et lincapacité de gain. Dans la première hypothèse, le fait de ne pouvoir exercer son activité lucrative peut ouvrir un droit aux prestations en espèces. Lincapacité de travail doit cependant résulter dune éventualité prévue par la sécurité sociale : maladie, accident, maternité. Le régime de lassurance-maladie requiert un taux minimal dincapacité (50 %) pour que la compensation du salaire soit versée. Il nen va pas de même dans lassurance-accidents, qui verse une indemnisation en fonction du taux médicalement reconnu. Lassurance militaire fonctionne selon le même principe. En revanche, lassurance appelée à verser des prestations en cas de maternité ne peut exiger aucune incapacité de travail attestée. Le congé maternité est, en effet, destiné à couvrir le salaire durant la période suivant laccouchement, sans égard à la capacité de travail effective de la mère.
R. J.-L. Duc, Les assurances sociales en Suisse, IRAL, Lausanne, 1995.
Voir : Assurance-maladie Assurance-accidents Maternité (Protection de la)
Béatrice Despland
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Inceste
Lorigine du terme inceste résulte de la combinaison des mots latins incestum (sacrilège), incestus (souillé, impur, non chaste) et castus (conforme aux règles et aux rites). Il serait apparu dans les écrits religieux vers 1350 et qualifie les relations sexuelles entre proches parents ou alliés, dont le mariage est prohibé par la loi. Linceste a toujours provoqué la répulsion et la désapprobation des sociétés, même si linceste dynastique a été toléré voir encouragé, afin de préserver lintégrité dune famille (par exemple les Ptolémées de lancienne Egypte ou la famille royale incasique). Le concept de linceste varie selon les cultures et les sociétés : inceste par le mariage, inceste par les liens du sang, inceste par la parenté à un certain degré. Certaines cultures non-occidentales ne possèdent pas pour qualifier linceste dun terme correspondant au nôtre ; les chinois parlent de confusion dans les relations ou de désordre ; les indonésiens de répugnant. Certaines sociétés nont même pas de terme pour le décrire, tant le phénomène de linceste leur apparaît comme inconcevable. Les conséquences de linceste sur les enfants entraînent des troubles relationnels et du comportement, et un fort sentiment de culpabilité car lenfant participe contre son gré à des activités sexuelles quil nest pas en mesure de comprendre, qui sont inappropriées à son âge ainsi quà son développement psychosexuel et qui transgresse les tabous sociaux. Il sagit donc dune agression sexuelle intra-familiale qui peut être intranucléaire (perpétrée entre ascendants directs) ou extra nucléaire (dans une famille élargie, oncle et nièce, beau-père et belle-fille). Larticle 213 du Code pénal suisse définit linceste comme un acte sexuel entre ascendants et descendants, ou entre frères et surs germains, consanguins ou utérins. Linceste en droit suisse est un délit contre la famille, non pas contre lintégrité sexuelle, et sa répression vise entre autre à protéger les générations futures des dangers de la consanguinité ainsi que lordre moral et social.
R. : C. Cloarec, Du père incestueux à lhebephile, Université de Bretagne Occidentale, Brest 1999/2000. Code Pénal Suisse
Sites Internet : www.inceste.org www.disno.ch www.childsrights.org
Voir : Abus sexuels Déviance Protection de l'enfant
Paola Riva Gapany
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Incitation au travail
La réflexion sur les incitations se fonde sur lidée que les prestations sociales, par leur niveau, voire par leur existence même (hasard moral), découragent loffre de travail. La recherche demploi doit donc être stimulée.
Laide sociale devient en effet un piège de la pauvreté qui dissuade de travailler lorsque les revenus acquis sont entièrement retenus dans le calcul de la prestation. La reprise dune activité ou une augmentation de salaire se soldent alors dabord par une baisse ou un retrait de laide, doù une diminution du revenu total après impôt. Une forme dincitation consiste à permettre, dans certaines limites au-dessus du seuil dintervention de laide sociale, le cumul du revenu et de la prestation.
Lincitation au travail se mesure au taux net de remplacement, rapport entre le revenu tiré de laide sociale et le revenu du travail, après impôt et compte tenu de toutes les prestations réservées aux bénéficiaires de laide sociale (remboursement de frais de garde, etc.).
Une autre approche vise à stimuler lactivité par des contre-prestations mesures de qualification et dinsertion pour les uns, contrainte pour les autres.
R. OCDE, Laide sociale au Canada et en Suisse, OCDE, Paris, 1999, (Combattre lexclusion, vol. 3).
Voir : Assurance-chômage obligatoire et lindemnité en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur) Contre-prestations Marché du travail secondaire Politiques en matière de lutte contre la pauvreté
Géraldine Luisier
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Indemnisation àð Incapacité de travail
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Indemnités journalières (AI)
L assurance-invalidité verse aux assurés qui se soumettent à des mesures de réadaptation des indemnités journalières destinées à garantir dans une mesure appropriée leur subsistance et celle des membres de leur famille. Dans certains cas dexception (par exemple : pas de perte de gain due à linvalidité, perception dune rente), lassurance-invalidité naccorde cependant pas le droit à une indemnité journalière.
Lindemnité journalière est allouée au plus tôt dès le premier jour du mois qui suit le 18e anniversaire de lassuré. Le droit à lindemnité journalière séteint au plus tard à la fin du mois au cours duquel les hommes ont accompli leur 65e année et les femmes leur 62e année (63e à partir de 2001 et 64e en 2004).
Il existe deux sortes dindemnités journalières qui se distinguent fondamentalement par les conditions dans lesquelles elles sont allouées et par leur calcul.
La grande indemnité journalière
La grande indemnité journalière est octroyée aux assurés majeurs pendant la durée de mesures de réadaptation médicale, de recyclage professionnel, de mesures dinstruction, de délais dattente avant les mesures de réadaptation, la période de recherche demploi après les mesures de réadaptation, la convalescence après des mesures médicales de lassurance-invalidité et de périodes de mise au courant après un changement demploi dû à linvalidité
Droit à une indemnité journalière :
Lassuré a en général droit à une indemnité journalière si lesdites mesures lempêchent dexercer une activité lucrative durant trois jours consécutifs au moins ou sil présente, dans son activité habituelle, une incapacité de travail de 50 pour cent ou moins. Ou si, au cours dun mois, lesdites mesures lempêchent dexercer une activité lucrative à plein temps durant trois jours isolés au moins. Sil présente, dans son activité habituelle, une incapacité de travail permanente de 50 pour cent au moins, il peut faire valoir son droit à lindemnité également pour les jours intermédiaires.
Calcul de lindemnité :
La grande indemnité journalière se calcule en principe comme lallocation pour perte de gain qui est allouée aux personnes servant dans larmée et la protection civile. Elle dépend du revenu de lassuré avant la survenance de latteinte à la santé et de létat civil. Des suppléments pour personnes seules ou de réadaptation peuvent, le cas échéant, s'ajouter à ces montants.
La petite indemnité journalière
La petite indemnité journalière est allouée aux assurés en cours de formation initiale, ainsi quaux assurés mineurs qui nont pas encore exercé dactivité lucrative et suivent lenseignement dune école spéciale ou se soumettent à des mesures de réadaptation médicales. Ils doivent toutefois, pour y avoir droit, subir un manque à gagner dû à linvalidité pendant la réadaptation ou les périodes assimilées.
Elle correspond en général à un trentième du salaire moyen de tous les apprentis selon la statistique annuelle des salaires et des traitements établie par la Seco. Les suppléments de réadaptation et pour personnes seules sont compris dans ce montant. Les assurés majeurs en cours de formation professionnelle initiale qui, sans une atteinte à leur santé, auraient achevé leur formation et se trouveraient déjà dans la vie active, reçoivent le montant maximal.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Assurance-invalidité (AI)
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Indépendant (Travail)
Les indépendants sont des personnes qui mettent leur force de travail à leur propre service ou au service de leur propre entreprise. Cette forme de travail regroupe une population hétérogène composée, entre autres, de professions libérales nécessitant des études supérieures (comme par exemple les médecins ou les avocats), d'entrepreneurs, de personnes dont les services ont été externalisés par leur précédent employeur et de multiples professions à faible valeur ajoutée.
La part du travail indépendant a constamment diminué entre le début du siècle et les années 70, ceci aussi bien en Suisse que dans les autres pays développés. Cette décrue s'explique principalement par la perte d'importance du secteur agricole, la concentration de la distribution et la marginalisation de l'artisanat. A partir des années 70, on a observé, selon les pays, soit une stabilisation, soit un accroissement du pourcentage d'indépendant. En ce qui concerne la Suisse, le taux d'indépendant s'est accru de 15,2 % en 1991 à 18 % en 2000. Ce phénomène peut s'expliquer par différents facteurs parmi lesquels on peut mentionner :
Des facteurs institutionnels comme l'augmentation des taux marginaux d'imposition sur le revenu du travail qui a rendu le statut d'indépendant plus attractif.
Des motifs liés à la demande de biens et services et à la technologie de production avec le retour de petites entreprises et une demande accrue de services.
Des causes conjoncturelles liées au fait que le travail indépendant constitue une voie utilisée fréquemment par les chômeurs pour pouvoir retrouver un emploi rémunéré pendant les périodes de récession.
Si le travail indépendant est généralement considéré de manière positive par les pouvoirs publics, comme semblent l'indiquer les aides accordées à la création d'entreprises, cette évolution du pourcentage d'indépendant pourrait être corrélée cependant à un accroissement de la précarité. Par ailleurs, l'augmentation du nombre d'indépendant ne devrait pas occulter les obstacles menant à ce type d'emploi comme les problèmes de financement découlant souvent d'imperfections sur le marché des capitaux.
R. J.-M. Falter, G. Ferro Luzzi, Y. Flückiger, Le travail indépendant : caractéristiques et développement prévisible , in : Rapport final pour le Programme Prioritaire Demain la Suisse , 2001. J.-M. Falter, Self Employment and Wage Discrimination in Switzerland , in : Swiss Review of Economics and Statistics, 136(3), 2000, pp. 349-369.
Voir : Flexibilité Travail (Nouvelle forme de)
Jean-Marc Falter
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Indexation àð Adaptation des prestations du 1er et du 2e pilier à l'évolution économique
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Indicateurs sociaux
Lélargissement et lapprofondissement du champ de la politique sociale, les impératifs de la politique économique ainsi que certains essais de planification et de rationalisation budgétaires ont imposé aux pays développés, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le recours à des instruments danalyse et de mesure toujours plus coordonnés et perfectionnés. Le concept de budget social ou de bilan social et le recours à des indicateurs sociaux se sont ainsi progressivement imposés. On note toutefois un certain ralentissement dans leur diffusion. Celui-ci provient dune part dun effet-plafond. Dautre part, le consensus quant aux thèmes susceptibles dêtre mesurés et à linterprétation des évaluations opérées nest pas garanti.
Selon lOCDE, les indicateurs sociaux sont des mesures statistiques permettant dobserver le niveau et les variations dans le temps dune préoccupation sociale fondamentale. Quel est le taux de mortalité ou de chômage ? Diminue-t-il ? On peut aussi les définir comme des instruments représentatifs dune société qui résument des données habituellement quantitatives et ayant pour objet de renseigner quant à son bien-être social. Ils supposent donc une option quant au sens du progrès. Simples mais précis, univoques mais significatifs, ils doivent en outre répondre à une définition stable dans une liste adaptable.
Lon distingue habituellement les indicateurs de moyen (nombre de médecins pour 1000 habitants), reflétant une intervention, des indicateurs de résultats, résumant leffet de ladite intervention (taux de mortalité). Quant à lefficacité de lintervention, elle met en rapport le moyen (numérateur) et le résultat (dénominateur) ; un exemple en est lévolution du taux de redoublement selon le nombre délèves par enseignant. Au surplus, la construction des indicateurs sociaux devrait permettre une présentation agrégée des données de base, qui en illustre la puissance, mais aussi désagrégée (par sexe, âge ou origine), qui témoigne de leur finesse et augmente la qualité des informations disponibles.
Les domaines couverts sont très variés. En Allemagne, treize dimensions cernant la démographie, les structures sociales, le marché du travail, léducation, les revenus, les transports, lhabitat, la santé, les diverses formes de participation sociale, lenvironnement, la sécurité et les loisirs ont été retenues pour circonscrire tant les conditions objectives que la qualité subjective de la vie des citoyens saisies au travers de 260 indicateurs et de 900 séries temporelles remontant pour certaines au début des années cinquante. En France, près de 400 variables avaient été recensées par une équipe réunie autour de Jacques Delors au début des années soixante-dix. En Suisse, une démarche initiée dans les années quatre-vingt par lOffice fédéral de la statistique (OFS) avait permis didentifier douze domaines désagrégés en 130 indicateurs. Plus récemment, lOFS a remis louvrage sur le métier pour approfondir lévaluation du système helvétique denseignement. Alors que certains domaines reflètent des objectifs universellement partagés (augmentation de lespérance de vie, réduction du chômage), dautres peuvent davantage faire lobjet de controverses (travail des femmes, avortement, suicide, criminalité). Il est à souligner que ces démarches se caractérisent par leur approche inductive et, partant, non exhaustive ; elles mettent essentiellement laccent sur loffre de biens sociaux.
Prenant le contre-pied méthodologique, dautres chercheurs ont développé de manière déductive une comptabilité sociale rassemblant des indicateurs de résultats ou performance et des indicateurs de structure portant sur les valeurs et aspirations des citoyens. Cette démarche répond davantage à une logique de la demande visant à calculer une fonction globale de satisfaction. Elle suppose une définition sinon commune, du moins convergente des objectifs de la société ainsi que des priorités des individus à court comme à long terme.
R. R. Bauer, Social Indicators, MIT Press, Cambridge/Mass., Londres, 1966. M. Carley, Social measurement and social indicators, George Allen & Unwin, Londres, 1981. J. Delors e. a., Les indicateurs sociaux, Sedeis, Paris, 1972. B. Gross, The state of a Nation : Social systems accounting, Tavistock, New York, 1966. H.-H. Noll, W. Zapf, Social indicators research , in : I. Borg, P. Mohler (Éds), Trends and perspectives in empirical social research, Walter de Gruyter, Berlin-New York, 1994. OECD, The OECD list of social indicators, OCDE, Paris, 1982.
Voir : Bien-être social Bilan social Budget social Indice des prix Niveaux de revenu OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) Recherche sociale
Pierre Weiss
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Indice de développement humain
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) publie depuis 1990 un indice synthétique du développement humain (IDH). Cet indice correspond à la volonté de compléter les indicateurs traditionnels (PNB, PIB, Revenu national) par un chiffre plus synthétique construit à partir de critères fondamentaux liés au développement.
On retrouve ainsi les idées du développement humain, à savoir préserver les facultés et droits de l'homme à tous les niveaux et instaurer la capacité de gestion du développement.
L'IDH privilégie la longévité, le savoir, le niveau de vie. Cet indice est actuellement calculé à partir de quatre variables de base : revenu, espérance de vie, alphabétisation des adultes, nombre moyen d'années d'étude, en différenciant le primaire, le secondaire et le supérieur. Le développement est lié à trois composantes : mener une vie longue et saine, accéder à la connaissance et à l'information, enfin bénéficier de ressources assurant un niveau de vie décent.
L'IDH comporte une valeur maximale et une valeur minimale pour chaque critère ; ce qui permet d'exprimer la position de chaque pays entre 0 et 1. Ainsi, lespérance de vie à la naissance sétale entre 25 et 85 ans, lalphabétisation des adultes et le taux de scolarisation entre 0 % et 100 %, et le PIB réel par habitant entre 100 $ et 40 000 $.
Le PNUD distingue trois groupes de pays : les pays à développement humain élevé (IDH > 0,804), les pays à développement moyen (0.803 > IDH > 0,507) et les pays à faible développement humain (IDH < 0.506).
Cet indice a donné naissance à dautres indices comme lindicateur synthétique des libertés politiques ou lindicateur sexospécifique du développement humain (analyse de linégalité entre les sexes).
Sites Internet : www.globenet.org/horizon-local/webdev/9905indic.html www.undp.org/hdr2000/french/book/back1.pdf
Voir : Fonds monétaire international (FMI) Organisation mondiale du commerce (OMC)
Fabrice Ghelfi
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Indice des prix
Un indice est un nombre indiquant le rapport entre deux grandeurs, ce nombre est multiplié par 100. On calcule un indice pour comparer des résultats numériques, dans le temps ou dans lespace. On distingue les indices simples des indices synthétiques. Un indice simple de prix est donc un rapport entre le prix dun article à un instant donné et celui de ce même article à une période dite de base. Généralement, pour appréhender une réalité complexe, il faut résumer en un seul plusieurs indices simples.
Lindice suisse des prix à la consommation est un indice synthétique car il est une moyenne pondérée dindices élémentaires des prix de plus de 200 postes de dépenses. Cette pondération est déterminée, dans le cadre dune enquête sur la consommation, par le poids que représente dans leur budget les dépenses des ménages. Avec la révision intervenue en 2000, cette structure de pondération sera revue chaque année afin de tenir comptes des nouvelles dhabitude de consommation. Lindice des loyers fait partie de lindice des prix à la consommation.
Il existe dautres indices de prix, notamment lindice des prix à la production qui mesure lévolution des prix de biens produits et vendus par les entreprises des secteurs agricole et industriel situées en Suisse ; cet indice porte sur les prix au premier stade de la commercialisation, cest-à-dire les prix au départ de lusine. Lindice des prix à limportation mesure lévolution des prix de quelques marchandises importées. Ces deux indices remplacent lindice des prix de gros.
A côté de ces indices nationaux, des indices régionaux des prix à la construction de logements sont calculés dans les villes de Zurich et de Berne ainsi que dans les cantons de Genève et Lucerne. Ces indices mesurent lévolution des coûts, pour le maître douvrage, de la construction de maisons à plusieurs logements dans les régions concernées.
Parmi les indices de prix on peut aussi ranger lindice des salaires, les indices de taux de change.
R. Office fédéral de la statistique, Annuaire statistique de la Suisse, NZZ Verlag, Zurich, publication annuelle. J. Fourastié, B. Grais, Les indices statistiques, Masson, Paris, 1984.
Site Internet : www.statistik.admin.ch/findex.htm (Office fédéral de la statistique)
Voir : Consommation Indice des prix à la consommation Indice des salaires
Claude Enz
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Indice des prix à la consommation
Cet indice est un instrument de mesure de lévolution générale des prix des biens et services figurant dans la consommation des ménages résidant en Suisse. Le premier indice suisse date de 1922. Il a fait lobjet de plusieurs révisions totales, dont la dernière en 2000. Depuis 1987, lOFS (Office fédéral de la statistique) en est le maître duvre. Lindice suisse des prix à la consommation (IPC) est le principal indicateur de lévolution des prix mais non le seul (cf. Indice des prix).
Derrière cet indice, il y a des conventions, des hypothèses, des méthodes et procédures qui doivent être appréciés en fonction de lusage pour lequel lindice a été construit et en fonction de son utilisation effectivement faite. Un indice des prix peut être conçu et calculé de nombreuses manière. Il ny a pas dindice idéal ou seul juste. Laspect consensuel de lIPC se traduit par la consultation de différents acteurs (milieux économiques, associations de consommateurs, syndicats,
) lors des révisions.
Certaines critiques portent sur le contenu de la consommation (panier-type). Des raisons méthodologiques, des raisons pratiques, le manque de données fiables sont à la base de lexclusion de certains postes qui représentent pourtant une dépense effective pour les ménages (les impôts directs, les cotisations aux assurances sociales, les primes dassurances privées, les primes dassurance-maladie, les impôts sur les véhicules à moteurs, les dépenses dinvestissement,
). Ainsi seuls 70 % du total des dépenses des ménages sont considérées comme des dépenses de consommation qui détermineront la pondération des groupes de dépenses dans lindice.
Au delà des aspects techniques, lutilisation dindices de prix à la consommation est éminemment politique. Cest, par exemple, au nom de la lutte contre linflation, mesurée par lévolution de lindice des prix, que les banques centrales ont mené ou vont mener des politiques restrictives avec les conséquences sur lemploi, sur la vie quotidienne des gens.
Les utilisations principales de lIPC au niveau suisse sont la mesure de linflation, lindexation de valeurs monétaires (salaires, rentes, pensions alimentaires, loyers,..), la déflation de séries nominales de la comptabilité nationale ou dautres grandeurs statistiques mesurant des valeurs.
Lindice des prix à la consommation ne mesure pas lévolution du coût de la vie, ni lévolution du pouvoir dachat. Cest par convention quon lutilise comme indicateur du renchérissement. La question reste posée de savoir sil faut indexer certaines valeurs avec cet indice ou plutôt avec dautres, existants ou à créer.
R : Office fédéral de la statistique, Le nouvel indice suisse des prix à la consommation (mai 2000). Aperçu des méthodes, Neuchâtel, 2000. Office fédéral de la statistique, Statistique des prix 1999, Inventaire des mesures politiques influant sur les prix, Neuchâtel, 1999. J.-P. Piriou, Lindice des prix, La Découverte, Paris, 1983.
Site Internet : www.statistik.admin.ch/findex.htm (Office fédéral de la statistique)
Voir : Consommation Fédération Romande des consommatrices Indice des prix Indice des salaires Protection des consommateurs
Claude Enz
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Indice des salaires
Si, historiquement, la statistique des salaires est une des plus anciennes (en 1918 sont publiés les premiers résultats basés sur les déclarations daccidents des travailleurs assurés auprès de la CNA, et dès 1942, une enquête structurelle sur les salaires, dite enquête doctobre, est établie), il faut se rendre compte de lindigence des informations en matière de revenus et de salaires en Suisse.
Suite à lentrée en vigueur de la loi fédérale sur lassurance-accidents (LAA), en 1984, instaurant lobligation pour tous les travailleurs dêtre assurés, le Conseil fédéral a donné mandat à lOffice fédéral de lindustrie, des arts et métiers et du travail (OFIAMT), (aujourd'hui Secrétariat dÉtat à léconomie (Seco), de réviser la statistique salariale.
Depuis 1994, une nouvelle statistique bisannuelle sur la structure des salaires ainsi que la statistique de lévolution des salaires basés sur les données du Service de centralisation des statistiques de lassurance-accidents (SSAA) ont officiellement remplacé les anciennes statistiques en la matière. Depuis 1995, cest lOffice fédéral de la statistique qui élabore ces deux statistiques.
La statistique de lévolution des salaires, qui permet le calcul de lindice des salaires, est basée sur les données concernant plus de 300'000 personnes accidentées dont on connaît la branche dactivité économique, le sexe, la qualification, le domaine dactivité (exploitation, technique, bureau, vente), le salaire, la durée du travail, lâge notamment. Dans le calcul de lindice, on exclut les salariés occupés à temps partiel et les cadres moyens et supérieurs.
Cet indice est publié annuellement en termes nominal et réel (après déflation à laide de lindice des prix à la consommation).
Selon lOffice fédéral de la statistique, cet indice doit permettre dobserver la conjoncture et lanalyser, de connaître lévolution des salaires sur le long terme, de produire des informations nécessaires aux partenaires sociaux dans le cadre des discussions salariales, de disposer dinformations statistiques pour lapplication de différentes législations . Cet indice est utilisé pour le calcul des revenus cantonaux et pour lélaboration de lindice mixte (moyenne entre lindice des prix à la consommation et lindice des salaires) qui sert à lindexation des rentes AVS.
R. Office fédéral de la statistique, La nouvelle statistique de lévolution des salaires, Berne, 1995. Ladaptation des rentes de lAVS et de la prévoyance professionnelle à lévolution économique , in : Sécurité sociale, Revue de lOffice fédéral des assurances sociales, No.2 1996.
Site Internet : www.statistik.admin.ch/findex.htm (Office fédéral de la statistique)
Voir : Indice des prix Indice des prix à la consommation Office fédérale de la statistique Secrétariat d'État à l'économie (Seco)
Claude Enz
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Indice mixte àð Assurence-vieillesse et survivants
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Industrialisation
Ce terme désigne le processus par lequel l industrie est devenue la principale source de revenu d une société et son mode d organisation un exemple généralisable. Dans ce contexte, l urbanisation et léducation, par exemple, ont été stimulées alors que lapparition de nouvelles couches sociales a bouleversé le jeu politique traditionnel. Les conflits sociaux liés à lindustrialisation ont joué un rôle prépondérant dans le développement de la sécurité sociale et, plus généralement, dans la généralisation des politiques sociales.
Voir : Société industrielle
jpf
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Inégalités des chances
Létude de linégalité des chances consiste à examiner dans quelle mesure des caractéristiques dont les individus ne sont nullement responsables (caractéristiques dites assignées, imposées, ou encore dans le langage de la sociologie ascriptives ) pèsent sur leur destinée. Il sagit principalement du sexe, du pays et de la région dorigine, de la condition sociale des parents, du groupe ethnique , de la nationalité pour les immigrés. Lincidence de telles caractéristiques sur la carrière scolaire (inégalité face aux études) et professionnelle (mobilité sociale) des individus sont au nombre des principaux thèmes des travaux consacrés à ce sujet. De tels travaux portent aussi sur la longévité (inégalité devant la mort), lillettrisme, le degré de participation à la vie politique, par exemple. Au cours de ces dernières décennies, les recherches de cette nature ont fait de grands progrès, grâce surtout à des analyses multivariées (analyse des effets combinés dun ensemble de facteurs) effectuées sur ordinateur.
R. R. Boudon, Linégalité des chances (La mobilité sociale dans les sociétés industrielles), nouvelle édition revue et augmentée, Armand Colin, Coll. Pluriel, Paris, 1979, réédité en 1985. R. Dahrendorf, Life Chances, The University of Chicago Press, Chicago, 1979. R. Girod, Les inégalités sociales, Que Sais-Je ?, Deuxième édition mise à jour, PUF, Paris, 1993. R. Girod, Problèmes de sociologie de léducation, Unesco, Paris, et Delachaux et Niestlé, Lausanne, 1989.
Voir : Éducation (Politique de l) Immigration Inégalités sociales
Roger Girod
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Inégalités et discriminations salariales
Le marché du travail instaure des inégalités de salaires entre différents groupes de la population selon lorigine ou le genre des personnes actives. Ainsi, en Suisse, le salaire médian des hommes dépasse de 30 % celui des femmes. Dans le même temps, les statistiques indiquent que les personnes actives dorigine étrangère détentrice dun permis C disposent dune rémunération médiane inférieure de 15,6 % à celle des Suisses, différence qui se réduit à 11,5 % par rapport aux frontaliers mais qui culmine à 44,2 % par rapport aux saisonniers.
De manière générale, les inégalités de salaires peuvent être dues à des différences de caractéristiques personnelles (formation acquise, expérience accumulée sur le marché du travail ou années dancienneté passées au sein du même établissement). Dautre part, une partie des inégalités salariales peut être liée à la position détenue par lentreprise sur son marché. Si elle est en situation de monopole, elle pourra verser des rémunérations supérieures aux salaires qui seraient susceptibles dêtre attribués si lemployeur était en concurrence avec dautres entreprises. Finalement, sans être exhaustif sur tous les facteurs explicatifs des inégalités, une partie des différences peut être due au fait que certains employeurs peuvent choisir de verser des rémunérations supérieures à celles versées par leurs concurrents afin de réduire le taux de rotation du personnel ou stimuler lardeur à la tâche de leurs employés. Il nen reste pas moins que même lorsque lon tient compte de tous ces variables explicatives, il demeure encore des inégalités de salaires qui ne peuvent pas être expliquées par ces facteurs objectifs . Ce résidu inexpliqué est alors attribué à une attitude discriminatoire des employeurs qui rémunèrent différemment des personnes qui présentent pourtant, hormis leur sexe et/ou leur origine, des caractéristiques parfaitement identiques.
En Suisse, toutes les études réalisées sur ce sujet démontrent que près de 40 % des différences de salaires entre les femmes et les hommes sont dues à des comportements discriminatoires. En ce qui concerne la population étrangère, les différences de salaires sont plus largement attribuables à des inégalités dans les profils individuels de la population (notamment en termes de formation). Mais elles proviennent aussi dune non-reconnaissance des titres obtenus par les immigrés dans leur pays, discrimination qui diffère selon lorigine des personnes. Ainsi, le même nombre d'années de formation obtenues en Allemagne est mieux valorisé sur le marché suisse du travail que la même éducation acquise en Turquie ou même au Portugal.
R. Y. Flückiger, G. Ferro Luzzi, Différences de salaires entre femmes et hommes en Suisse : aspects méthodologiques , in : T.-H. Ballmer-Cao, V. Gonik (Éds) Hommes/femmes, métamorphoses dun rapport social, Georg, Genève, 1998, pp. 73-87. Y. Flückiger, A. de Coulon, Analyse économique de lintégration de la population étrangère sur le marché suisse du travail , in : Les défis migratoires, sous la direction de P. Centlivres et I. Girod, Seismo, Coll. Cohésion sociale et pluralisme culturel, Zurich, 2000, pp. 109-119.
Voir : Inégalités sociales Égalité de traitement entre femmes et hommes Égalité entre hommes et femmes Immigration Migrations (Politique des) Salaire Salaires (structure des) Travail (Nouvelle forme de)
Yves Flückiger
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Inégalités intergénérationnelles
La question fondamentale est de savoir si une génération vit aux frais des autres générations . On craint parfois que l'exploitation écologique par les générations actuelles s'opère aux dépens des générations futures. Jusqu'ici, l'expression d'inégalité intergénérationnelle était plus souvent employée dans l'autre sens, pour dire que les jeunes générations vivent mieux que les générations précédentes.
François Höpflinger
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Inégalités sociales
Les inégalités sociales existent dans toutes les sociétés connues. Même dans les sociétés les plus égalitaires, lâge et le sexe critères qui en soi échappent aux possibilités dinfluence individuelle donnent lieu à des interprétations culturelles et à des attributions de rôles, de positions, de parcours spécifiques. Ces interprétations et attributions relèvent non seulement de différences (didentité, dactivités, despaces propres), mais aussi dinégalités, en matière de considération sociale, dautonomie, de pouvoir.
Par inégalités on entend laccès différencié à des biens sociaux importants. Ce qui est un bien , dans le sens de cette définition, peut varier entre sociétés et cultures aussi bien quentre les sous-ensembles dune même société ; la centralité dun tel bien découle des valeurs dominantes et de lorganisation de la société. Les sociétés industrielles et postindustrielles sont des sociétés marchandes, doù la centralité de biens comme le revenu, la propriété, la position professionnelle et la formation.
Les processus réglant laccès à des situations favorables, voire privilégiées et ceux qui induisent des mouvements descendants ou qui stabilisent des discriminations (cloisonnement social) sappuient régulièrement sur des éléments faciles à repérer et qui échappent à linfluence des intéressé-e-s : notamment lorigine sociale (statut des parents), lappartenance ethnique, nationale, régionale, et surtout sexuelle.
Les mécanismes de maintien des inégalités ainsi que les tentatives de les réduire ou au contraire de les accentuer sont multiples, complexes, en partie peu visibles. Le système dans sa totalité paraît difficile à appréhender et encore plus difficile à influencer par le commun des mortels. Le caractère socialement construit et non naturel des inégalités est souvent occulté par les expériences quotidiennes, marquées pour beaucoup par un aspect inébranlable. La conscience des inégalités est aussi affaiblie par certaines représentations culturelles, voire des idéologies quand celles-ci fixent lattention de manière à dé-thématiser les inégalités et la question de leur légitimité (notamment des visions qui mettent laccent sur le mérite individuel, expliquent le monde social avant tout par les valeurs et les intentions des acteurs, nient lexistence de phénomènes autres quindividuels, présentent les inégalités comme naturelles , ou soulignent la nécessité de privilégier les personnes dotées de capacités rares et indispensables).
Enjeu social fondamental, les inégalités ne donnent pas automatiquement lieu à des contestations ou des conflits de redistribution. Elles sont contestées si elles ne sont pas considérées comme légitimes, doù lintérêt, souvent ressenti par les plus nantis, à diminuer la visibilité sociale de leurs privilèges, voire à leur donner des justifications. Saccordant mal avec des valeurs égalitaires, les inégalités économiques peuvent mettre en question la démocratie politique quand leur légitimité fait défaut à long terme.
La pauvreté savère être une situation particulièrement défavorisée dans le cadre des inégalités sociales, mais linégalité nimplique pas nécessairement la pauvreté ; celle-ci résulte dune situation où les forces tendant au maintien, voire à laugmentation des inégalités lemportent sur les forces tendant à la redistribution.
R. Y. Lemel, Stratification et mobilité sociale, Colin, Paris, 1991. R. Levy, La structure sociale de la Suisse, Pro Helvetia, Zurich, 1996. R. Levy e. a., Tous égaux ? De la stratification aux représentations, Seismo, Zurich, 1997.
Voir : Bien-être social Disqualification sociale Exclusion Femmes (Émancipation des) Immigration Intégration Pauvreté Redistribution des revenus Revenus (Transfert des)
René Levy
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Inégalités sociales en matière de santé
Les catégories socio-économiques présentent des différences notables à cet égard : être socialement défavorisé entraîne une morbidité accrue (plus de risques de tomber malade) et une mortalité plus élevée (espérance de vie moindre). Cest en Grande-Bretagne que ces variations ont été dabord mises en évidence, puis des observations semblables ont été faites partout où des études appropriées ont été conduites, y compris en Suisse. En France, pour la période 1976-1980, lespérance de vie (supplémentaire) à lâge de 35 ans était de 41 à 43 ans pour les enseignants, cadres et professions libérales, alors quelle nétait que de 34,3 années pour les manuvres. À Montréal, au Canada, lespérance de vie à la naissance était en 1976 de 68 ans pour les habitants des quartiers pauvres et de 75 ans pour ceux des secteurs les plus aisés. Dans une enquête suisse portant sur la période 1979-1982, la mortalité par cancer bronchique chez les hommes de 30 à 49 ans passe de 40 chez les dirigeants et professions libérales à 145 chez les ouvriers. Il y a des différences comparables pour la mortalité liée à lensemble des cancers. Le risque de tumeur génitale est plus grand chez les femmes de conditions plus modestes. En plus dautres facteurs liés au statut socio-économique (sexualité, hygiène, grossesses), un suivi médical moins régulier joue probablement un rôle. Ces différences vis-à-vis de la santé, de la maladie et de la mort sont constantes et généralisées. Il ny a pas de moyen aisé de les corriger et elles doivent retenir lattention des responsables politiques en général, afin den atténuer autant que possible lintensité.
R. V. Beer e. a. Social class gradients
, in : Social Science and Medicine 37, 1993, pp. 1011-1018. P. Lehmann et coll., Les inégalités sociales face à la santé et la maladie en Suisse , in : Cahiers médico-sociaux 32, 1988, pp. 3-59.
Voir : Espérance de vie Inégalités sociales Médecine sociale et préventive Politique de la santé
Jean Martin
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Inflation
Linflation est la perte du pouvoir dachat de la monnaie. Elle provoque la hausse du niveau général des prix, mais elle doit être distinguée de laugmentation du coût de la vie. La perte de valeur des unités de monnaie est un phénomène qui frappe léconomie nationale dans son ensemble, sans aucune discrimination entre les catégories dagents. En revanche, laugmentation du coût de la vie affecte la répartition fonctionnelle et personnelle des revenus, sans toucher à la relation entre la masse monétaire et le produit national définissant le pouvoir dachat de la monnaie. Il est commode de mesurer le taux dinflation à laide de la variation de lindice des prix à la consommation. Cette mesure nest toutefois pas exacte car les variations de lindice des prix ne sont pas toutes dorigine inflationniste. Qui plus est, la stabilité de lindice des prix peut aller de pair avec un taux dinflation positif : la baisse tendancielle des prix suscitée par le progrès technique peut être en effet compensée par une hausse des prix due à la perte de valeur de la monnaie. La cause efficiente de cette pathologie na pas encore été trouvée.
R. : M. Parkin, Inflation, in The New Palgrave : A Dictionary of Economics, Macmillan, London, 1987. S. Rossi, Money and Inflation, Elgar, Cheltenham, 2001.
Voir : Banque centrale européenne Monétarisme Pouvoir dachat
Sergio Rossi
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Information du patient
Linformation du patient est devenue un élément essentiel dans le fonctionnement des systèmes de soins et un préalable indispensable à lempowerment des patients. Ce nest quen garantissant le droit dêtre informé à tout patient quon peut développer son regard critique sur les propositions que lui font les professionnels de la santé et le mettre en situation de prendre des décisions en connaissance de cause.
Le droit dêtre informé se concrétise par le droit du patient daccéder à son dossier (médical, hospitalier, infirmier, etc.) et par son droit dobtenir de tout soignant une information complète, impartiale et véridique avant de décider dun traitement (théorie du consentement éclairé).
Le Tribunal fédéral a consacré en 1979 le devoir du médecin dinformer son patient sur le diagnostic, le traitement proposé, ses modalités, ses bienfaits et ses risques (ATF 105 II 279). Il a ajouté à ces éléments dinformation les autres formes de traitement disponibles (ATF 108 II 59) ainsi que leurs coûts (ATF 114 Ia 350), y compris la prise en charge par lassurance obligatoire des soins (ATF 119 II 456). Durant les années nonante, les législations romandes sur la santé ont repris ces principes et consacré lobligation des professionnels de la santé dinformer les patients. De même, la Convention européenne sur les droits de lhomme et la biomédecine (non encore ratifiée par la Suisse) pose linformation du patient comme un principe fondamental.
Linformation doit être donnée de manière compréhensible (du point de vue du contenu comme de la langue) pour le patient concerné. Il nexiste aucune exigence générale que linformation soit donnée par écrit, mais des lois spéciales peuvent le prévoir, comme la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (art. 7) ou celle sur les produits thérapeutiques en ce qui concerne les essais cliniques de médicaments (art. 54). Le professionnel de la santé a cependant intérêt à consigner dans le dossier du patient linformation donnée, dans la mesure où il lui appartiendrait, dans un éventuel procès ultérieur en responsabilité, de prouver quil a bien informé son patient. En milieu hospitalier, spécialement pour certaines interventions chirurgicales, des formules écrites dinformation et de consentement ont été mises au point ces dernières années. Elles ne devraient toutefois pas remplacer lindispensable dialogue entre soignant et soigné.
Si le patient est incapable de discernement, linformation sera donnée à la personne qui peut décider à sa place des soins : son représentant légal (tuteur pour un interdit, père ou mère pour un mineur) ou la personne quil avait désignée à lavance à cette fin (représentant privé). Un interdit et un mineur capables de discernement peuvent décider seuls des soins, de sorte que cest eux, et non pas leur représentant légal (sauf, bien sûr, sils sont daccord), qui doivent être informés par les professionnels de la santé.
R. D. Manaï, Les droits du patient face à la médecine contemporaine, Genève, 1999. O. Guillod, Le consentement éclairé du patient, Neuchâtel, 1986.
Voir : Directives anticipées Droit à la santé Droits aux mourants Empowerment Relation médecin-malade
Olivier Guillod
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Information sociale
Linformation sociale se définit comme lensemble des informations qui concernent les problèmes sociaux, notamment :
les faits, les problématiques, dans leurs aspects quantitatif et qualitatif, par exemple : la dépendance, la violence, la pauvreté, etc. ;
les droits des personnes, les dispositifs institutionnels, par exemple : la LAVI, les RMR cantonaux, laide sociale, etc. ;
les pratiques daction sociale et de solidarité développées par des organismes publics ou privés, par exemple : Caritas, Centres sociaux protestants, Pro Senectute, etc.
Linformation sociale, selon les objectifs visés, peut être au service de la prévention (renforcer les liens sociaux), de laction sociale (réinsérer, rendre autonome) ou de la politique sociale (modifier la législation, créer de nouveaux dispositifs tels que les RMR cantonaux).
Site Internet : www.socialinfo.ch
Voir : Association romande et tessinoise des institutions daction sociale (ARTIAS) Communication sociale Marketing social Réalités sociales
Albert-Luc Haering
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Infractions contre lintégrité sexuelle
Les infractions contre lintégrité sexuelle prennent des formes multiples et comprennent des actes sexuels sans contact corporel, avec contact, ou avec pénétration : cela recouvre notamment le viol, la contrainte sexuelle et le harcèlement. Elles peuvent être commises envers des enfants ou des adultes. Des recherches montrent que ce sont les femmes et les enfants qui en sont majoritairement victimes, et que lagresseur est le plus souvent connu de la victime. Le code pénal suisse sanctionne les infractions contre lintégrité sexuelle par les articles 187 à 200. Depuis 1992 il sanctionne également le viol conjugal. Les infractions contre lintégrité sexuelle ont existé de tout temps, mais à cause des préjugés qui les entouraient (et qui subsistent encore aujourdhui) peu dentre elles étaient dénoncées. Depuis quelques années, laction des associations féministes et lentrée en vigueur de la LAVI (loi sur laide aux victimes dinfractions) ont favorisé une prise de conscience de la gravité de ces infractions et des traumatismes quelles engendrent, et différentes mesures de soutien ont été mises en place.
R. G. Vigarello, Histoire du Viol, XVIe-XXe siècle, Seuil, Paris, 1998. E. Charrière, Le viol : oser en parler, Réalités sociales, Lausanne, 1993.
Sites Internet : www.sosfemmes.com www.frauenberatung.ch
Voir : Abus sexuels Victimes dinfractions (Loi fédérale sur laide aux) (LAVI)
Colette Fry
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Initiative constitutionnelle
En droit fédéral suisse, on entend par initiative constitutionnelle la procédure par laquelle une fraction du corps électoral, actuellement cent mille citoyens, peut proposer une modification, totale ou partielle, de la Constitution. Linitiative peut être présentée soit sous forme de proposition conçue en termes généraux, destinée à être concrétisée par lAssemblée fédérale en cas dacceptation, soit sous forme de projet rédigé de toutes pièces, à savoir une ou plusieurs dispositions nouvelles venant prendre place, telles quelles, dans la Constitution. Lorsquelle tend à la révision totale, linitiative ne peut toutefois être présentée quen termes généraux. En pratique, le type dinitiative le plus fréquemment utilisé est linitiative tendant à la révision partielle de la Constitution présentée sous forme de projet rédigé, à laquelle lAssemblée fédérale peut, si elle le juge nécessaire, opposer un contre-projet. En dépit de leurs différences, le point commun entre ces diverses formes dinitiatives populaires réside dans leur mode dacceptation final, lequel dépend toujours dun référendum nécessitant une double majorité des voix, celles du peuple dune part et celles des cantons de lautre.
R. A. Aver, G. Malinverni, M. Hottelier, Droit constitutionnel suisse, Stämpfli Éditions SA, Berne, 2000. É. Grisel, Initiative et référendum populaires, 2e éd., Stämpfli Éditions SA, Berne, 1997. J.-D. Delley, Linitiative populaire en Suisse, LÂge dHomme, Lausanne, 1978.
Sites Internet : www.admin.ch c2d. unige. ch
Voir : Démocratie (et politique sociale) Référendum
Michel Hottelier
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Injustice àð Inégalités sociales Justice sociale
Innovation technologique àð Postfordisme Société postindustrielle
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Insécurité sociale
Cette notion est apparue dans les débats récents à propos de lévolution de la sécurité sociale voire de ce que lon a appelé le démantèlement social . Elle rend attentif au fait que certaines réductions des prestations de la sécurité sociale induisent des coûts supplémentaires pour la collectivité ainsi que des situations de souffrance pénibles pour les personnes concernées. En particulier, la maladie frappe de nombreuses personnes qui subissent ces mesures. La volonté de faire des économies débouche, en fait, sur des dépenses supplémentaires.
Voir : Démantèlement Sécurité sociale Précarisation (Mécanismes de la) Welfare
jpf
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Insertion
Ce terme est fréquemment évoqué dans le champ social depuis un quart de siècle. Mais il s'applique à un ensemble disparate de processus visant aussi bien la socialisation, la formation en vue du marché du travail que la création de travail pour faciliter l'accès à l'activité humaine fondamentale (insertion par l'économique).
Le succès récent de ce terme est associé au besoin de la collectivité de réagir à l'exclusion sociale consécutive des profondes mutations socioéconomiques qui traversent notre société. L'insertion, dans ce sens, se réfère à l'ensemble des actions destinées à pallier la menace que ces transformations font peser sur l'intégration sociale. Cette dernière notion, souvent confondue avec l'insertion, est plus ancienne et repose sur une définition sociologique précise. Un groupe, ou une société, est intégré quand leurs membres se sentent liés les uns aux autres par des valeurs, des objectifs communs, le sentiment de participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions régulières (cf. E. Durkheim). L'intégration sociale est donc une propriété collective et l'insertion, dans ce contexte, se réfère à la participation au niveau individuel à un système social intégré.
Le terme d'insertion désigne par conséquent à la fois un but et un moyen. C'est, d'une part, le résultat des mécanismes d'intégration, tels la socialisation, par lesquels chaque individu tout au long de sa vie assimile les éléments lui permettant d'occuper une place dans les échanges sociaux. Dans notre société, l'axe le plus intégrateur autour duquel se cristallise l'insertion est le travail.
D'autre part, l'insertion désigne les interventions menées au moyen de dispositifs publiques (dans le cadre par ex. de l'aide aux chômeurs ou de l'aide sociale) auprès de populations dont la situation d'exclusion est révélatrice de défaillances des mécanismes d'intégration. Ces interventions consistent, au niveau individuel, en une stratégie de discrimination positive (cf. R. Castel) visant à renforcer les processus de socialisation et le développement des liens sociaux afin de rattraper la distance par rapport à une intégration accomplie (en favorisant par ex. le retour de chômeurs en fin de droit sur le marché du travail ou dans l'assurance-chômage). Mais l'insertion a aussi une portée sociétale pour se réaliser, dans la mesure où une insertion passe nécessairement par l'aménagement de conditions propres à assurer un accueil des personnes (mises) en marge.
Les dispositifs d'insertion récemment instaurés (cf. RMI, RMCAS, RMR, MIS et PEQ, etc) ouvrent dans le système de sécurité sociale un nouvel espace intermédiaire entre le régime de l'assurance et celui de l'assistance classique. C'est aussi un espace transitionnel puisque ces interventions sont en principe limitées dans le temps et s'apparentent à une étape dans la trajectoire d'insertion des individus. Cet espace se veut promotionnel en renforçant les compétences sociales et professionnelles et en favorisant le développement des liens sociaux. C'est un espace structuré régit par une volonté politique d'éviter par ce moyen l'apparition de fractures sociales. Mis en uvre sur la base dun principe de réciprocité en exigeant des bénéficiaires une contre-prestation, ces dispositifs novateurs sont toutefois constamment menacés d'être réduit à une action d'euphémisation, voire de pénalisation, ou d'astreinte au travail et de disciplinarisation (workfare).
R. R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale, Fayard, Paris, 1995, pp. 418-435. E. Durkheim, De la division du travail social, PUF, Paris, 1930. C. Guérin-Plantin, La genèse de l'insertion, Dunod, Paris, 1999, pp. 205-216. M. Loriol, Qu'est-ce que l'insertion?, Harmattan, Paris, 1999.
Voir : Chômage Contre-prestations Mesures d'insertion sociale (MIS) Revenu minimum d'insertion (RMI) Revenu minimum de réinsertion (RMR)
Jean-Claude Simonet
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Institut déthique sociale (IES)
Organe de la Fédération des Églises protestantes de la Suisse créé en 1971. Le siège central de lIES est à Berne, le Bureau romand à Lausanne. Il est chargé de mener une réflexion éthique dans les domaines de la politique sociale (chômage, drogues, etc.), de léconomie, de lenvironnement, du développement, de la bioéthique, etc. La méthode de réflexion sappuie sur des recherches interdisciplinaires qui articulent la tradition chrétienne, léthique profane et lanalyse des problèmes sociaux contemporains. Le Bureau romand conduit également des recherches touchant la situation religieuse en Suisse (sociologie de la religion).
R. H.-B. Peter, R.-J. Campiche, H.-U. Germann, Éthique, Église et société, Études et Rapports 45, IES, Lausanne, 1993. A. Rich, Léthique économique, Labor et Fides, Genève, 1994. R.-J. Campiche, A. Dubach, Croire en Suisse(s), LÂge dhomme, Lausanne, 1992.
Site Internet : www.ref.ch/ise
Voir : Éthique Éthique sociale Politique sociale
Roland-J. Campiche
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Institut Universitaire Âges et Générations (INAG)
LINAG a été fondé en 1998 à Sion avec le soutien du Fonds national suisse pour la recherche scientifique (FNSRS), des universités de Bâle et de Genève, de Pro Senectute Suisse, de lInstitut Universitaire Kurt Bösch (IUKB), de lÉtat du Valais, ainsi que de nombreuses personnalités scientifiques et politiques. Cest un instrument de coopération dont le but est de servir les initiatives engagées en vue de comprendre et daméliorer les relations entre les générations, dans un contexte sociopolitique marqué par des changements majeurs. En collaboration avec ses partenaires au sein des universités et dans les champs de pratique, lINAG sattache à promouvoir et à développer des travaux danalyse et de synthèse sur les questions liées à la vieillesse et aux rapports entre les générations. Les activités de lInstitut sont orientées de manière à permettre de stimuler et dapprofondir la recherche et lenseignement gérontologique dans les universités et les HES suisses, favoriser la discussion et la diffusion des résultats de recherche interdisciplinaires dans les domaines définis par les notions dâges et de générations, ainsi que faire le lien entre recherche fondamentale, recherche appliquée et les activités professionnelles. LINAG est conçu comme une plate-forme dinformation en gérontologie très ouverte et régulièrement complétée, qui propose des services tels quune bibliothèque, une formation post-graduée en gérontologie, des journées scientifiques, des publications spécialisées, un site Internet. Il peut également apporter son concours à la réalisation de projets de recherche et assume un certain nombre de tâches dexpertise.
Site Internet : www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Voir : Cycle de vie Centre interfacultaire de gérontologie (CIG) Génération Gérontologie Vieillesse
Valérie Hugentobler
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Institut suisse de prévention de lalcoolisme et autres toxicomanies (ISPA)
LISPA, créé en 1902 sous le nom de Service antialcoolique, est une organisation à but non lucratif, non gouvernementale et indépendante. LISPA sintéresse en particulier aux aspects psychosociaux de la consommation dalcool et de drogue.
Ses activités, en relation avec lusage de substances psychoactives, touchent les domaines de la prévention, de linformation, de léducation, de la recherche, des statistiques et du développement des études méthodologiques. Toutes ces activités visent à réduire lensemble des problèmes liés à la consommation des substances psychoactives, en particulier lalcool, les drogues, le tabac et les médicaments psychoactifs. Ses prestations sont en grande partie offertes à toute la population.
L'ISPA collabore avec les universités, les institutions spécialisées dans les problèmes de dépendance, les associations de prévention, les autorités fédérales et cantonales ainsi que les
instituts de recherche du monde entier. Le Centre InfoDoc, regroupant la bibliothèque et le service de documentation est mis à disposition de toute personne intéressée. Par ailleurs, son site Internet fourmille d'informations spécialisées sur l'ensemble des thèmes traités par l'ISPA ; un glossaire complète l'offre proposée.
Site Internet : www.sfa-ispa.ch
Voir : Alcoolisme Politique de la santé Prévention Prévention secondaire Toxicomanie
Michel Graf
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Institutions internationales
Pour organiser les relations internationales, les États se sont donnés un ensemble dinstitutions dont limportance est devenue majeure au cours du Xxe siècle. Leur action a souvent été déterminante dans le domaine de la politique sociale, en particulier dans la construction des droits sociaux.
R. J.-C. Zarka, Les institutions internationales, Ellipes, Paris, 1996.
Voir : Conseil de lEurope Droit international (Primauté du) Droits de lhomme (Convention européenne des) Organisation des nations unies (ONU) Organisation internationale du travail (OIT)
jpf
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Institutions sociales privées
En Suisse, la politique sociale est mise en uvre par un réseau dinstitutions fort diversifié. De nombreuses tâches sont déléguées à des institutions privées qui reçoivent un mandat plus ou moins explicite. Ce sont de grandes organisations telles que la Croix-Rouge ou Pro Infirmis, mais aussi de nombreuses petites associations (par exemple dans le domaine des prestations apportées aux personnes handicapées).
Ce secteur a connu un important développement pendant les Trente glorieuses . Aujourdhui, le contrôle de leurs activités tend à se renforcer et les subventions publiques leur sont de plus en plus comptées ou soumises à des contrats de prestations.
En fait, les institutions sociales privées présentent un visage fort diversifié. Certaines sont presque entièrement financées par des ressources publiques, dautres travaillent sur une base dautofinancement.
On trouve de nombreux exemples de ce type dinstitutions dans ce dictionnaire. En ce qui concerne leurs ressources et le financement de leurs activités comme lampleur de leurs prestations, létude : Le budget social de la Suisse donne quelques indications qui permettent de situer les enjeux et dapprécier les services rendus.
R. P. Gilliand, S. Rossini, Le budget social de la Suisse. Conception théorique, méthode et chiffrage, Rapport final au Fonds national de la recherche scientifique, PNR 29, Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Voir : Budget social Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Financements de la sécurité sociale : aspects juridiques Pro Infirmis (Association Suisse) Pro Juventute (Fondation suisse) Pro Senectute (Fondation suisse)
jpf
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Instruction publique
En Europe, léducation et linstruction ont été lapanage des familles et des Églises jusquau XIXe siècle. Elles sont devenues une affaire des pouvoirs civils à la faveur des idées de la Révolution française et du processus dindustrialisation et de modernisation.
À la fin de lAncien Régime, il existe un petit nombre duniversités (certaines remontant dailleurs au Haut Moyen Âge), des Collèges ou Gymnases qui y préparent (très sélectivement), ainsi quun ensemble assez disparate et plus ou moins dense décoles élémentaires à caractère religieux pour la plupart qui assurent la catéchèse et favorisent lalphabétisation croissante des enfants du peuple. Létatisation de cet héritage institutionnel est plus ou moins précoce selon les pays et elle saccommode de formules de partage plus ou moins étroit avec les Églises. Mais partout, au cours du XIXe siècle, lenseignement primaire devient gratuit dans les écoles publiques et tous les États imposent progressivement une obligation légale de sinstruire à tous les enfants (et à leurs familles). Destinée à soustraire les enfants (de six à douze ans environ) au marché du travail et à la rue, cette mesure visait aussi une certaine homogénéisation linguistique et idéologique des espaces nationaux, tout en assurant à chacun une maîtrise minimale des techniques culturelles de base (lire, écrire, compter) et en préparant les jeunes à leurs rôles futurs de citoyens dun État national et démocratique et de producteurs dans une économie en voie dindustrialisation.
Une réorientation utilitariste de lenseignement parachèvera en effet le processus de modernisation vers la fin du XIXe siècle. Elle justifiera aussi la progressive différenciation des filières selon les destinées professionnelles et sociales probables des élèves. La première moitié du xxe siècle verra se développer un triple mouvement : a) lallongement de la durée de la scolarité obligatoire (aujourdhui en général jusquà lâge de 15-16 ans) ; b) la multiplication des écoles ou institutions de formation à vocation technique et professionnelle ; c) lintégration de cet ensemble décoles en un système à la fois différencié et intégré de filières de formation. En matière de formation professionnelle, les pays germanophones ont opté durant cette période pour un système dual, où la formation est partagée entre lentreprise et lécole, tandis que la plupart des autres pays ont opté pour une formation en école.
La bascule de lautorité éducative du champ religieux vers le champ politique est ainsi consubstantielle de la formation de lÉtat moderne. Les États territoriaux de lAncien Régime sétaient construits autour du monopole du pouvoir de violence physique (Max Weber, Norbert Elias), cest-à-dire du droit de lever des troupes, de maintenir une police et dadministrer la justice pénale. LÉtat enseignant moderne cumule ce monopole avec celui du pouvoir de violence symbolique (Pierre Bourdieu) au sens du droit dimposer des significations légitimes (connaissances et croyances, savoir-faire et savoir-être) par le biais dune action pédagogique délibérée et organisée.
Ce monopole est toutefois moins entier que celui du droit de violence physique. Lautorité éducative reste partagée avec les familles et avec dautres réseaux de communication, tels les médias. De plus, le droit constitutionnel garantit en général la liberté denseignement et, selon les pays, à côté de lenseignement public soumis à la régulation politique, il existe un marché de lenseignement privé plus ou moins étendu, dont les prestations sont parfois subventionnées par les pouvoirs publics mais de toutes façons soumises à un certain contrôle étatique.
De nos jours, les systèmes éducatifs atteignent partout des dimensions appréciables. Les collectivités publiques des pays industrialisés consacrent entre 10 et 15 % de leurs budgets à léducation. Le personnel du secteur éducatif forme entre 3 et 5 % de la population active, tandis que les élèves, étudiants et apprentis en formation initiale représentent entre 15 et 20 % de la population résidente. Au-delà de la formation initiale, léducation des adultes, la formation continue et le perfectionnement professionnel sont en très rapide expansion mais, beaucoup plus que la formation initiale, ce domaine est régi par les lois du marché.
Voir : Éducation (Politique de l) Formation continue Socialisation
Walo Hutmacher
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Intégration
L'intégration est un des concepts généraux de la sociologie, difficile à définir parce quil sagit dun concept-horizon auquel il nous est indispensable de nous référer pour expliquer un certain nombre de choses, mais sans qu'il ait jamais d'existence réelle.
Lintégration dun groupe ou dune société est un mécanisme qui se déroule avec succès si ses membres ont acquis une relative conscience commune, en partageant des mêmes croyances et pratiques, en se mettant en interaction les uns avec les autres et en ayant des buts communs. C'est un processus complexe qui permet le développement dune certaine cohésion sociale.
Lintégration à un groupe ou à une société décrit le processus individuel d'incorporation à un groupe social. Ce processus concerne avant tout les personnes étrangères au groupe constitué (les étrangers au sens strict), mais peut aussi, par extension, concerner des individus ou des groupes qui sont en voie dintégration dans celui-ci (les jeunes dans la société, par exemple). Le fait davoir un travail, délever des enfants, de participer à la vie sociale et culturelle dune région donnée ou de respecter les lois sont généralement considérés comme signes dintégration à la société.
La notion d'intégration repose sur lidée selon laquelle il y a une relation d'inégalité de principe entre le sujet qui est intégré et celui qui intègre : enfants et parents, éduqué et éducateur, bénéficiaire et assistant social, chômeur et conseiller en placement, individu et société, petits groupes et grands groupes, étrangers et autochtones, minorités et majorités, etc. Le social intégrateur n'a pas lui-même à s'intégrer : il est ce qu'il faut reproduire, le modèle, la limite, la normalité. Par voie de conséquence, tout ce qui dévie par rapport à ce modèle d'intégration est péjorativement connoté par les termes de marginalité, de déviance ou dexclusion.
En ce qui concerne plus particulièrement les étrangers en Suisse, larticle sur lintégration na été introduit dans la loi quen 1998 (art. 25 a). Des subventions sont désormais allouées pour réaliser des projets pour favoriser la compréhension réciproque entre les populations suisse et étrangère, pour faciliter leur coexistence sur la base de valeurs et de comportements communs, pour familiariser les étrangers avec lorganisation de lÉtat, la société et le mode de vie en Suisse et pour créer des conditions propices à légalité des chances et à la participation des étrangers à la société (Ordonnance sur lintégration des étrangers du 13 septembre 2000, art. 3).
R. Y. Barel, Le Grand Intégrateur , in : Connexions No 56, 1990. E. Durkheim, De la division du travail social, Quadrige, PUF, Paris, 1991 [1er édition 1893]. Commission fédérale des étrangers (Riedo René), Esquisse pour un concept d'intégration, CFE, Berne, 1996. R. Lischer, Intégration : une histoire d'échecs ? Les enfants et les adolescents étrangers face au système suisse de formation, OFS, Berne, 1997. D. Schnapper, La communauté des citoyens. Sur l'idée moderne de nation, Gallimard, Paris, 1994. J.-P. Tabin, Les paradoxes de lintégration. Essai sur le rôle de la non-intégration des étrangers pour l'intégration de la société nationale, Réalités sociales, Lausanne, 1999.
Voir : Cohésion sociale Immigration Inégalités sociales Insertion Intégration (Politique d'intégration à l'égard des immigrés) Jeunes socialement vulnérabilisés Jeunesse Lien social
Jean-Pierre Tabin
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Intégration (Politique d'intégration à l'égard des immigrés)
Par intégration des immigrés on entend leur accès à la formation, à l'emploi et au logement, ainsi qu'à la participation à la vie sociale et politique, et ce sur un pied d'égalité avec les autochtones. Sur le plan culturel, intégration veut dire que cette participation égalitaire des immigrés à toutes les sphères de la vie sociale et politique est considérée comme compatible avec le maintien des éventuelles spécificités et de la cohésion des groupes immigrés.
L'on a observé que la variabilité de ces modes d'intégration des étrangers est imputable notamment aux caractéristiques socio-politiques de la société d'immigration. Tel est le cas pour la Suisse également : trois facteurs politiques caractérisant le contexte helvétique ont façonné les modalités de participation économique, sociale et politique des étrangers.
La politique relative à l'admission d'étrangers sur le territoire trouve sa base légale dans la loi sur les étrangers de 1931, encore en vigueur en 2001 bien qu'en révision ; parmi les objectifs poursuivis par cette loi il y a la lutte contre l'emprise étrangère (l'Ueberfremdung), les effets jugés négatifs d'une présence massive et prolongée des étrangers sur le territoire du pays. Cette politique a subordonné efficacement l'entrée des travailleurs étrangers aux besoins du marché de l'emploi depuis la fin de la guerre jusqu'au début des années 90. Ce système entre en crise au début des années 90 quand justement le statut juridique des étrangers s'améliore et le dispositif de sécurité sociale en Suisse inclut l'assurance-chômage, avec l'apparition d'un chômage massif chez les immigrés ; d'où la nécessité de la révision.
La structure politique suisse se singularise par le fédéralisme, la large autonomie communale, la démocratie directe. Or, à cause du fédéralisme, il n'y a pas eu de réponse fédérale au défi de l'intégration des populations immigrées ; celle-ci est l'uvre des institutions telles que l'école, la vie religieuse et les droits politiques locaux, tous des domaines de compétence cantonale, de telle sorte que l'on observe des modèles assez différents à l'intérieur du pays, reflétant notamment le clivage linguistique.
La traditionnelle et forte autonomie municipale, a comme conséquence que l'intégration des immigrés passe nécessairement par leur inclusion préalable dans les communautés locales. Cela se reflète dans la conception de la citoyenneté et par suite dans les pratiques de naturalisation.
Les institutions de la démocratie directe, (référendum et initiative populaire) ont donné aux mouvements opposés à la politique officielle - notamment les milieux xénophobes - de larges opportunités de participation politique en dehors de l'arène parlementaire. On leur doit donc la forte politisation de la question de l'immigration qui a dominé l'agenda politique suisse pendant plusieurs décennies.
R. H. Mahnig, A. Wimmer, Integration Without Immigrant Policy : the Case of Switzerland , in : The Integration of Immigrants in Europe - National Policies and Experiences, edited by Friedrich Heckmann, Roger Penn, and Dominique Schnapper, 2000, pp. 1-32. H. Mahnig, E. Piguet, La politique d'immigration suisse de 1948 à 1998 : évolution et effets, Rapport au Fonds national de la recherche scientifique, PNR 39, Berne, 2001.
Site Internet : www.unine.ch/fsm
Voir : Immigration Intégration Étrangers (Politique à l'égard des)
Hans Mahnig
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Interculturalité
Le concept d'interculturalité est né dans les années septante, à propos d'abord de l'intégration scolaire des élèves migrants. En mettant l'accent sur les échanges entre les diverses cultures habitant nos sociétés, l'interculturalité s'oppose à la multiculturalité, simple juxtaposition de cultures différentes.
L'approche interculturelle de l'éducation a été prônée par le Conseil de la coopération culturelle du Conseil de l'Europe à Strasbourg (1977, 1982, 1985, 1988) et, en Suisse, par la Conférence suisse des Directeurs de l'Instruction Publique (1985). En 1977 déjà, Bruxelles édicte une directive (donc exécutoire par les pays membres) établissant le droit des élèves migrants à bénéficier, durant trois heures par semaines, d'un enseignement officiel sur leur langue et culture d'origine.
Force est cependant aujourd'hui de constater que l'interculturalité n'a le plus souvent guère été plus loin que les déclarations de bonnes intentions ; du moins en Suisse. Dans la plupart des cantons, la langue maternelle est bannie des écoles, les enseignants de langue et de culture d'origine n'ont pratiquement aucun contact avec leurs homologues de la société d'accueil, et l'échange présupposé par le terme interculturalité - en dehors du folklore musical ou gastronomique - reste généralement pensé à sens unique. L'interculturel serait-il alors, comme le Conseil de l'Europe s'interrogeait en 1985 déjà, un fourre-tout vide de sens? La question est aujourd'hui d'autant plus pertinente que le concept d'interculturalité est désormais nomade : s'y réfèrent aussi les professionnels de la santé et du social, les uvres d'entraide et les multinationales.
De fait, une véritable interculturalité implique une redéfinition de notre rapport à soi et à l'autre. Rapport à soi : prendre conscience du métissage historique de notre propre culture, de son caractère par essence dynamique ; chercher à connaître et reconnaître nos propres repères culturels, tâche assez ardue en cette époque de globalisation et d'évanescence du sens. Rapport à l'autre : chercher à le (re)connaître et à nous faire (re)connaître par lui, prendre conscience de nos inévitables jugements de valeur, (re)trouver les similitudes fondamentales - ou les universels-singuliers - que lui et moi, de même que tout être humain, partageons. Inévitablement, les professionnels du social, de la santé et de l'éducation doivent alors redéfinir leur rôle, prêter une attention soutenue au lien social qui dédouble la relation professionnelle entretenue avec les usagers, les patients, les élèves et leurs parents.
R. M. Abdallah-Pretceille, L. Porcher, Diagonales de la communication interculturelle, Anthropos, Paris, 1999. J.-C. Métraux, Le don au secours des appartenances plurielles , in : Les défis migratoires, Ed. Centlivres P. & I. Girod, Seismo, Zurich, 2000, pp. 457-464.
Voir : Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique Conseil de l'Europe Immigration Instruction publique Interculturel Intégration Médiation culturelle
Jean-Claude Métraux
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Interruption de grossesse àð Avortement
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Intervention psychosociale
Le terme d intervention psychosociale désigne, en France et en Suisse, certaines méthodes d action pratiquées par des travailleurs sociaux (Menthonnex, 1995). Au Canada ces mêmes méthodes sont nommées service social individualisé (casework) ou plan de service individualisé que lon abrège en PSI (Turcotte, 1992, p. 27).
Dans tout social lintervention est comprise dans le sens dune relation daide qui crée un rapport entre deux systèmes : le système-client et sa situation-problème et le système-intervenant qui fait partie dun service aux mandats spécifiques et aux moyens daction délimités.
Le but de lintervention psychosociale est la résolution des problèmes liés au bien-être personnel et au fonctionnement social des clients. Le problème du client doit être envisagé
tel quil est vécu par lui, tel quil se présente pour le client, tel quil pourra être résolu par lui avec notre aide (Menthonnex, 1995, p. 85). Lintervention psychosociale ne prétend pas résoudre des problèmes sociaux.
Les cadres conceptuels qui sous-tendent létude des problèmes personnels sont empruntés à diverses théories : théories psychanalytiques sous la forme de stades du développement de la personnalité et les fonctions du MOI (Freud, Abraham, Hartmann) ; développement de la personnalité en fonction de la société (Erikson) ; les théories sociologiques avec les notions de cultures, dinstitutions ; les théories de lanthropologie culturelle avec les notions de valeurs et de culture ; les théories de psychologie sociale (Lewin, Moreno) avec les notions dinteractions, de groupes dominants ou dominés, de marginalité, de rôle, de statut, de préjugés ; des théories de la communication ; des connaissances des dynamiques des groupes, de psychodrames, de changement social ; des connaissances sur les mouvements thérapeutiques et humanistes (Rogers, Reich). Toutes ces connaissances doivent être imprégnées dune éthique démocratique au sens lewinien du terme. Cette méthode serait plus quune science sociale appliquée puisquelle produit des connaissances (Zùniga, 1994).
Ces divers ordres de connaissances servent à la fois de cadre dinterprétation pour évaluer la situation du client et de cadre-guide pour aller rechercher les informations pertinentes. Lanalyse de la situation-problème et du client se fait par la combinaison de ces multiples éléments conceptuels, considérés comme facteurs explicatifs et agissants. Par ce fait, ils deviennent des données sur lesquelles lassistant social peut agir et qui lui permettent détablir un plan daction. La réalisation de ce plan constitue la résolution du problème.
Menthonnex, principale théoricienne en Suisse de lintervention psychosociale, estime quelle ne convient quà certains clients. Des contextes dits dautorité sont propices à ces méthodes (Trottier, Racine, 1992) tandis que dautres, comme la maltraitance envers enfants lui sont réfractaires (Turcotte, 1992).
En conclusion, lintervention psychosociale est une méthode qui tire sa légitimité, non pas des résultats dont elle pourrait se prévaloir, mais des théories, des modes explicatifs, des concepts quelle emprunte à dautres champs de connaissance et dont elle a accepté comme étant admise la validité des présupposés.
R. A. Menthonnex, Le service social et lintervention sociale, Éditions I.E.S., Genève, 1995. G. Trottier, S. Racine, Lintervention en contexte dautorité , in : Service Social, Vol. 41, No 3, 1992. D. Turcotte, Lutilisation du plan de services individualisé en protection de la jeunesse , in : Service Social, Vol. 41, No 3, 1992. R. Zùniga, Lévaluation dans laction, Presses de lUniversité de Montréal, Montréal, 1994.
Voir : Assistant social Problèmes sociaux Travail social
Isabelle Flückiger
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Invalidité
Linvalidité, au sens de la loi fédérale sur lassurance-invalidité est une diminution de la capacité de gain, présumée permanente ou de longue durée, qui résulte dune atteinte à la santé physique ou mentale provenant dune infirmité congénitale, dune maladie ou dun accident. Latteinte à la santé du point de vue médical ne suffit pas en soi pour créer un droit aux prestations de lassurance. Il faut plutôt considérer cette atteinte à la santé sous langle de ses répercussions consistant soit en une atteinte durable à la capacité de gain, soit en une entrave à la faculté daccomplir les travaux habituels chez les personnes qui nexercent pas dactivité lucrative.
Voir : Assurance-invalidité (AI) Handicap Impotent (Allocation pour) Incapacité de travail Indemnités journalières (AI)
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Isolement
Les termes isolement et solitude ont souvent été utilisés comme synonymes. Par ailleurs, chacun de ces termes est utilisé différemment selon les auteurs et les contextes de référence, ce qui amène à une confusion terminologique certaine.
Selon la terminologie sociologique, lisolement est un isolement social, qui peut être défini comme un manque de réseau, une absence ou une pauvreté de contacts sociaux. Cette carence de liens est un état de fait objectif et mesurable.
Lisolement peut comprendre plusieurs dimensions :
isolement résidentiel (ménages dune personne),
rareté ou absence de relations de voisinage, dinteractions familiales ou amicales,
pauvreté des activités qui permettent des contacts et des échanges,
absence de lien de couple.
Face à laugmentation marquée du nombre de ménages dune personne, lisolement a souvent été associé à cette donnée, mais elle ne suffit pas à illustrer le phénomène. En effet, selon plusieurs recherches, les ménages dune personne ont un réseau de relations beaucoup plus dense que les ménages à deux personnes ou plus.
De multiples transformations sociétales ont amené à lapparition du phénomène disolement. En effet, chaque société et chaque époque produisent un type de lien social particulier. Tönnies soulignait, il y a déjà un siècle, le passage de la Gemeinschaft, société de statut, où chacun avait sa place définie et où la solidarité était de type familiale, à la Gesellschaft, société de contrat, axée sur les échanges, les réseaux, les liens que chacun doit construire et qui, de ce fait, requièrent une capacité à les créer et les maintenir. Ainsi, pour Kaufmann, lisolement contemporain est en rapport étroit avec le mouvement historique dindividualisation de la société, qui repose sur lautonomie croissante des personnes .
Les mutations démographiques et la mobilité géographique influencent également le réseau relationnel de chaque personne, mais il importe déviter les simplifications réductrices.
Certaines populations sont plus exposées que dautres au risque disolement, à cause des ruptures de liens ou des difficultés à en créer que leur situation provoque : les personnes âgées, (cessation dune activité professionnelle, décès des proches, départ des enfants) ; les femmes (difficile conciliation de la double insertion professionnelle et familiale, conséquences dun divorce sur leur réseau social, plus grande longévité) ; les malades et handicapés (difficultés dinsertion sociale et professionnelle, mobilité difficile) ; les immigrés (rupture avec les réseaux dorigine), les chômeurs (perte du réseau de sociabilité lié à lemploi).
Lisolement est un facteur de précarisation : il entraîne une fragilisation des actes de la vie quotidienne en cas datteinte à la santé et de perte dautonomie, un risque de précarisation financière en labsence de solidarités familiales. Pour plusieurs auteurs, une carence de réseau social est également un facteur de risque pour la santé (illustré notamment par la problématique de la sous-alimentation des personnes âgées).
Lisolement social est un des facteurs qui peuvent susciter un sentiment de solitude, sous linfluence également de la représentation sociale négative de lisolement qui prévaut dans notre société. Phénomène aussi complexe que celui de la solitude, toute approche de lisolement devra tenir compte des interrelations avec celle-ci.
R. C. Fry, Solitude et isolement : Approches pluridisciplinaires, Département de sociologie, Université de Genève, 2000. J.-C. Kaufmann, Célibat, ménages dune personne, isolement, solitude. Un état des savoirs, Commission des communautés européennes, Bruxelles, 1993.
Voir : Exclusion Lien social Pauvreté Solitude
Colette Fry
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Jeunes socialement vulnérabilisés
Les jeunes des générations de la crise vivent une expérience commune très particulière, celle de constituer la première jeune génération socialement vulnérabilisée depuis la deuxième guerre mondiale.
En effet pour la première fois depuis plusieurs décennies, divers signes attestent que les jeunes en tant que catégorie sociale sont globalement exposés à vivre dans un contexte et des conditions de vie objectivement moins favorables que ceux quont connus leurs parents : difficultés à faire reconnaître et valoriser les connaissances et compétences acquises, insertion professionnelle problématique, indépendance financière tardive, image sociale négative associée à la violence et aux incivilités, etc.
Les liens sociaux entre la population jeune et les autres composantes de la société sont distendus. Ce constat densemble doit être nuancé selon les situations sociales, scolaires, familiales, ainsi qu'en fonction des ressources institutionnelles, économiques, culturelles ou interpersonnelles que les jeunes peuvent mobiliser, facteurs qui vont limiter ou au contraire aggraver les risques encourus de désafiliation, voire dexclusion sociale.
R. C. Baudelot, R. Establet, Avoir 30 ans en 1968 et en 1998, Seuil, Paris, 2000. François Dubet, La galère : jeunes en survie, Fayard, Paris, 1987. P. Röthlisberger, Les jeunes donnent-ils le ton ou sont-ils des exclus? Un portrait statistique des jeunes, Office fédéral de la statistique, Berne, 1997. J.-P. Terrail, La dynamique des générations. Activité individuelle et changement social (1968/1993), L'Harmattan, Paris, 1995.
Voir : Délinquance juvénile Jeunesse Lien social Modes de vie (changements des) Jeunesse (Subculture de la) Précarisation (Mécanismes de la)
Dominique Gros
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Jeunes vieux
Expression désignant les rentiers/rentières AVS actifs, ayant un comportement novateur, dynamique et actif (et contredisant de ce fait les représentations traditionnelles de la vieillesse). La distinction entre jeunes vieux et vieux vieux , souvent délimitée par le troisième et quatrième âge , est toutefois contestée.
François Höpflinger
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Jeunesse
La jeunesse correspond à la phase de vie située entre la dépendance infantile et l'indépendance de l'âge adulte, qui est caractérisée principalement par certaines transitions :
passage de la famille d'origine à la constitution d'une nouvelle cellule familiale ;
passage de la formation initiale à l'insertion professionnelle ;
accession légale graduelle à diverses majorités (religieuse, sexuelle, civique, matrimoniale, civile, pénale) assorties de droits et obligations (cotisation AVS, déclaration de revenus, service militaire pour les hommes
) ;
passage de la dépendance à l'indépendance financière, autonomisation du pouvoir d'achat, concentration des dépenses sur des produits et services liés à un style de vie jeune (habillement, produits de beauté, livres, revues, disques, cigarettes, sorties).
Jusqu'à récemment, ces diverses transitions étaient synchrones et permettaient de délimiter la jeunesse à la période 15-25 ans. La jeunesse avait donc un début (on y entrait à la puberté et en terminant la scolarité obligatoire) et une fin (le premier emploi, l'autonomie financière, le mariage et la décohabitation coïncidaient). Ces signes étaient communs à la majeure partie de chaque génération.
Les sciences sociales ont commencé à s'intéresser à la jeunesse au début des années soixante, c'est-à-dire lorsque les enfants de la forte croissance démographique de l'après-guerre ont atteint l'adolescence. Les jeunes ont alors été perçus comme une force sociale s'affirmant dans le conflit et la contestation. Les analyses parlaient alors de soulèvement de la jeunesse , de crise de la jeunesse , de problème de la jeunesse ou encore de fossé des générations .
Cependant, les retombées de la contestation juvénile, au début des années septante, amènent les observateurs à réviser leur diagnostic. C'est tout d'abord par ses goûts musicaux ou vestimentaires, par sa quête d'expériences individuelles et collectives nouvelles, par l'adoption de valeurs qui la différencie des autres générations, bref par ses comportements culturels que la jeunesse leur semble se distinguer ; elle constitue une sous-culture , voire une contre-culture .
Avec les années quatre-vingts et la dissociation entre les formes populaires et élitaires de marginalité juvénile, c'est un nouveau regard qui s'impose. Il fait éclater les modèles sociaux qui s'efforcent d'uniformiser les jeunes en mettant l'accent sur leurs différences, leurs divisions, les inégalités et les clivages qui existent entre eux. Des sociologues affirment que la jeunesse n'est qu'un mot (P. Bourdieu), d'autres préfèrent désormais employer le pluriel pour en parler.
En fait, les sociétés ont tellement changé en trois décennies que même les repères usuels d'entrée dans la phase adulte du cycle de vie sont maintenant brouillés. De multiples facteurs ont entraîné la désynchronisation des transitions : l'âge moyen de la puberté s'est abaissé, la durée des études initiales s'est allongée, l'insertion professionnelle et l'indépendance financière sont devenues plus difficiles et plus tardives, la cohabitation avec les parents dure plus longtemps, les relations sexuelles sont plus précoces, la jeunesse éternelle et ses valeurs hédonistes guident les aspirations d'une bonne part des adultes. De ce fait, la phase de vie jeune devient floue et très hétérogène, elle ne constitue plus un vécu commun, une expérience partagée dans des conditions similaires par la majorité d'une cohorte. En conséquence, la notion singulière de jeunesse tend à éclater au profit de visions plurielles et nuancées des populations jeunes.
R. O. Galland, Sociologie de la jeunesse, A. Colin, Paris, 1997. D. Gros, P. Zeugin, F. Radeff, Les jeunes en Suisse. Acteurs, valeurs et comportements, Pro Helvetia, Zurich, 1991. V. Marange, Les jeunes, Le Monde-Editions, Paris, 1995.
Site Internet : obs-jeunes. inrs-culture. uquebec. ca/
Voir : Cycle de vie Enfance (Politique de l') Mouvement social Jeunesse (Subculture de la) Réseau de sociabilité
Dominique Gros
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Jeunesse (Culte de la)
Représentation selon laquelle la jeunesse (et la beauté de la jeunesse) est survalorisée, ce qui contribuerait à une discrimination des personnes âgées. Le culte de la jeunesse est très présent dans les médias et le marketing. On en veut pour preuve les incitations à responsabiliser les individus de manière générale et les personnes vieillissantes en particulier quant à leur hygiène de vie, ceci afin de rester jeune , en bonne santé, se maintenir en forme , ainsi que tous les efforts de prévention développés tant par les différentes branches des politiques sociales et de la santé, que par les entreprises directement intéressées par létat de santé de leurs clients (caisses dassurance-maladie, mais aussi les entreprises de loisirs notamment, qui ont découvert un nouveau marché avec les nouveaux retraités, financièrement bien lotis et en bonne santé). Ces efforts, qui peuvent se traduire de manière positive en terme de gain dannées de vie en bonne santé, peuvent aussi avoir un effet pervers dans le sens ou une responsabilisation de lindividu quant à sa capacité à se maintenir en bonne santé grâce à des habitudes de vie jugées plus ou moins adéquates, pénalise, voire discrimine ceux qui malgré tout sont confronté à la maladie ou à une santé défaillante et ne réussissent pas à rester jeune .
Voir : Jeunesse Représentation sociale Retraite (Âge de la) Vieillesse
Valérie Hugentobler
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Jeunesse (Politique de la)
La politique de la jeunesse est récente, elle ne date que de laprès-deuxième guerre mondiale, lorsque les milieux politiques ont reconnu la jeunesse comme un groupement socialement important . Le débat autour de cette nouvelle entité prend forme en 1972 avec le rapport Gut (Conseil national) intitulé Réflexions et propositions pour une politique de la jeunesse en Suisse . Trois perceptions fondamentales de la politique de la jeunesse sont présentées : politique pour la jeunesse, avec la jeunesse, de la jeunesse. Et le rapport de constater que cest généralement la première acception qui prévaut, la deuxième est proposée ici ou là, la troisième est restée une utopie.
Lannée 2000 constitue peut-être un tournant. La nouvelle Constitution fédérale est entrée en vigueur : elle comprend pour la première fois des articles explicites permettant la mise en place dune véritable politique de la jeunesse. Par ailleurs, la Suisse a élaboré à lintention de lONU son premier rapport relatif à la Convention sur les droits de lenfant, quelle a ratifiée en 1997, avec des réserves. Sur ces bases, le débat autour des jeunes en tant quactrices et acteurs de leur propre émancipation et de leur insertion dans la société est relancé. Sur ces bases, la CFJ a remis au Conseil fédéral, en avril 2000, un rapport intitulé Fondements dune politique de lenfance et de la jeunesse .
Les contacts sont fréquents entre la CFJ et le Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ), organisation faîtière des associations de jeunesse. Aux yeux de ces deux institutions, il apparaît urgent de traduire dans la pratique la volonté politique de construire une politique de la jeunesse dans laquelle cette dernière sera lactrice principale. Toutes les expériences de participation, soutenues par les diverses organisations de jeunesse, doivent entraîner un transfert de compétences décisionnelle et de gestion aux enfants et aux jeunes.
Un nouveau programme national de recherche (PNR 52) sur lenfance, la jeunesse et les rapports entre les générations dans une société en mutation vient dêtre lancé. La limite dâge prévue, 18 ans, na pas paru pertinente aux yeux de nombreuses organisations de jeunesse. Il a par ailleurs été demandé que des recherches soient menées à bien sur les possibilités de participation offertes aux enfants et aux jeunes, de même que sur les spécificités liées au sexe. Malheureusement, aucune étude nest prévue, pour linstant, sur lécole et la formation professionnelle comme instances de socialisation des enfants et des jeunes.
R. Commission fédérale pour la jeunesse, La politique de la jeunesse à un carrefour : perspectives pour la Suisse, Office fédéral de la culture, Berne, 1996.
Voir : Commission fédérale pour la jeunesse Jeunes socialement vulnérables Jeunesse
Jean-Pierre Boillat
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Jeunesse (Subculture de la)
Une subculture est un ensemble de croyances, d'attitudes, de comportements et de styles de vie qui, d'une part, se différencient de ceux qui sont adoptés par la majorité de la population d'une société et, d'autre part, permettent à ceux qui y adhèrent de développer leur propre identité, de se forger un statut. C'est une manière, pour des groupes socialement dominés, de faire face aux problèmes collectifs découlant de leur position sociale. La notion de subculture a été associée à des facteurs très différents (ethniques, résidentiels, religieux, générationnels, professionnels, sexuels, etc.). Cependant, beaucoup de subcultures étudiées par les sciences sociales concernent les jeunes (beatniks, hippies, skinheads, punks, rastas, zulus, gothiques
), car l'analyse de la posture entretenue par la subculture avec la culture dominante a servi à identifier des formes de rapports sociaux existant entre les jeunes et la société : respect, délinquance, rébellion, militantisme. De par sa connotation péjorative, la notion de subculture tend à être remplacée par celle de culture.
R. S. Bévillard, Comprendre les jeunes. Ruptures et émergence d'une nouvelle culture, Chronique Sociale, Lyon, 1998. M. Brake, The sociology of youth culture and youth subcultures, Routledge & Kegan Paul, London, 1980. V. Fournier, Les nouvelles tribus urbaines. Voyage au cur de quelques formes contemporaines de marginalité culturelle, Georg, Genève, 1999.
Voir : Jeunesse Jeunesse (Subculture de la) Lien social Modes de vie
Dominique Gros
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Journées de politique sociale
Dans le cadre des activités du Certificat de perfectionnement en politique sociale, sous l'égide du Centre d'étude de la politique sociale (CEPS) et dans une perspective de collaboration romande, des Journées de politique sociale sont organisées régulièrement en Suisse latine. Elles réunissent des praticiens et des experts. Parmi les nombreux thèmes traités, plusieurs inspirent directement ce dictionnaire. Notons, en particulier les domaines suivants : Politique sociale et éducation - Politique sociale et travail - Politique sociale, droit et idéologie - Politique sociale et santé - Politique sociale et emploi - Vieillir aujourd'hui et demain - Les droits sociaux - Formation professionnelle en Suisse. Les actes de ces rencontres sont publiés régulièrement.
Site Internet : www.socialinfo.ch
Voir : Centre détude de la politique sociale (CEPS) Certificat de perfectionnement en politique sociale
Sophie Barras Duc
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Juridiction sociale
La garantie des droits sociaux implique un contrôle juridictionnel des décisions rendues par les assureurs. Chaque loi dassurance sociale contient des dispositions qui permettent aux assurés de recourir auprès dune instance cantonale, puis auprès du Tribunal fédéral des assurances. Les procédures ne sont pas uniformes. Dans lassurance-chômage et dans lassurance-vieillesse et survivants, lassuré peut recourir directement contre la décision de la caisse. Dans lassurance-invalidité, lassuré peut se prononcer sur un projet de décision rendu par la caisse, avant dintroduire son recours. Dans lassurance-maladie et dans lassurance-accidents, lassuré doit dabord faire opposition à la décision rendue, puis formuler un recours contre la décision sur opposition émanant de la caisse ou de lassureur. Dans tous les cas, laccès à la justice est facilité. Les lois prévoient que la procédure doit être simple, rapide et gratuite.
Adoptée le 6 octobre 2000 par le Parlement, la Loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales harmonise la procédure en généralisant la procédure dopposition.
Voir : Décision administrative Droits sociaux Recours (en assurances sociales) Tribunal fédéral des assurances
Béatrice Despland
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Justice distributive (Sentiment de)
La notion de justice distributive fait référence aux normes définissant la part de ressources rares ou de gratifications que doivent recevoir les membres dun groupe ou dune entreprise en quittance de leur participation à laction commune. Il sagit donc de savoir qui a droit à quoi pour sa peine. Le sentiment de justice évoque alors les représentations ou croyances des individus à cet égard.
Les premières études empiriques sur ce thème (Homans, 1964) ont tenté de vérifier lhypothèse selon laquelle il ny a pas de critère absolu de juste distribution, mais que cest toujours par comparaison que lon éprouve un sentiment de justice ou dinjustice. Dans cette perspective, elles ont élaboré la théorie de léquité , selon laquelle une seule norme de justice distributive, universelle, marquerait les mentalités, à savoir la norme du mérite, selon laquelle on doit être rétribué proportionnellement à la valeur de ses contributions (cf. déjà Aristote). Lécart à cet équilibre entraînerait chez les lésés des frustrations qui les conduisent à réduire la quantité ou la qualité de leurs prestations, et chez les bénéficiaires des réactions de culpabilité se traduisant par lenvie de dénigrer les mérites ou la personnalité des moins bien lotis.
Les recherches ultérieures, sans nier toute validité à cette thèse, en ont beaucoup limité la portée. La règle du Mérite nest quune règle parmi dautres (par ex. lÉgalité, qui attribue à chacun le même montant, indépendamment des contributions, ou le Besoin, qui donne à chacun selon son nécessaire, sans tenir compte de légalité ni des contributions). On a pu montrer que la légitimation donnée à lune ou lautre norme dépend notamment de la relation entre les partenaires (Lerner) le critère du Besoin paraissant légitime lorsque les acteurs sont proches, alors que le Mérite semble plus juste lorsquils sont plus étrangers lun à lautre , des objectifs principaux du groupe (Deutsch) lÉgalité apparaissant légitime lorsque lon vise dabord la cohésion du groupe, le Mérite lemportant lorsque lon attache plus dimportance à la productivité et du type de bien en jeu (le Mérite pour largent, le Besoin pour laffection ou le soutien, lÉgalité pour les droits civiques, etc.).
De surcroît, dans les groupes complexes (un pays par ex.), le choix dune norme dépend non seulement des mérites reconnus à chacun, mais aussi de léquilibre que lon veut ou non promouvoir entre les différents sous-groupes. Cest ainsi que dans une conception proactive de la justice, on peut promouvoir des entorses momentanées à légalité pour rééquilibrer danciennes injustices ou discriminations (procédure des quotas en matière de race, de sexe, etc.).
Les études récentes tendent donc souvent à montrer que le problème des normes de justice distributive nest pas vécu comme celui de choses qui séquivalent, mais plutôt comme celui de personnes qui se reconnaissent ou se nient. En ce sens, il défie les définitions toutes faites et a fatalement une composante politique.
R. J. Kellerhals (Éd.), Les images du juste , in : Année Sociologique, PUF, Paris, 1995. L. Boltanski, LAmour et la Justice comme compétences, Métailié, Paris, 1990. R. Boudon, Le juste et le vrai, Fayard, Paris, 1995. J. Kellerhals, M. Modak, D. Perrenoud, Le sentiment de justice dans les relations sociales, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1997. P. Ricoeur, Le Juste, Esprit, Paris, 1995. P. Van Parijs, Quest-ce quune société juste ? Introduction à la pratique de la philosophie politique, Le Seuil, Paris, 1991.
Voir : Inégalités sociales Justice sociale
Jean Kellerhals
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Justice sociale
À première vue, les notions de justice et de justice sociale paraissent synonymes. Mais cest oublier que la justice peut nexprimer que des droits abstraits selon un principe arithmétique : à travail égal, salaire égal (on parlera alors de justice commutative ). Par ailleurs, elle peut se limiter aux relations courtes, entre individus ou groupes particuliers.
Lidée de justice distributive (selon la distinction établie par Aristote) oblige par contre à considérer la progression géométrique (celui qui produit davantage doit recevoir un salaire supérieur), en fonction des inégalités existantes et reconnues comme telles.
Un des problèmes centraux liés à la notion de justice sociale est donc son rapport à lidéal dégalité.
Le but de la justice sociale nest pas déliminer les inégalités dites naturelles, découlant de la différence normale entre les humains, mais de corriger les injustices produites et augmentées par les mécanismes sociaux, culturels et politiques, ce qui implique notamment de remédier aux inégalités sociales.
La justice sociale, si elle postule la propension à légalité, ne revient aucunement à légalitarisme. On doit même considérer ce dernier comme une forme sournoise dinjustice sociale, ne rendant pas justice à lapport spécifique et aux besoins particuliers des individus.
Le principe de différence implique que soient mis en place des mécanismes de compensation et de correction en faveur des plus défavorisés.
Lidée de justice sociale est une concrétisation et un élargissement de lidée de justice. Elle découle en fait des exigences normatives de la justice, telles quelles sont définies par les deux principes de justice du philosophe John Rawls.
Le premier principe de justice stipule que chaque personne doit avoir un droit égal au système total le plus étendu de libertés de base égales pour tous . La justice consiste donc dabord à protéger les libertés individuelles ; lidée de justice sociale trouve ici sa limite : elle ne saurait être utilisée (comme cest le cas dans certaines formes dutilitarisme social) pour réduire à néant les libertés.
Le deuxième principe de justice, dit principe de différence, impose de son côté que les inégalités sociales et économiques soient tenues dans le cadre étroit dune priorité pour les plus désavantagés susceptible de garantir une réelle égalité des chances pour tous.
Trop souvent, la justice sociale reste comprise comme une simple aspiration émotionnelle ou comme un droit vague et indéfini. Sans rien nier de lancrage affectif du sentiment de justice et dinjustice qui se tient à la racine de lexigence normative de justice, il importe de souligner que la justice sociale, à linstar des règles de droit, est indissociable de lÉtat de droit compris comme un État social et solidaire, mû par lidéal dégalité, et quelle implique une attention permanente au principe de réalité et de responsabilité.
Il existe un lien étroit entre la justice sociale et la solidarité. Mais alors que cette dernière garde toujours aussi les caractères dune vertu facultative et dun engagement personnel, la justice sociale comporte un élément dobligation politique et juridique inséparable dauthentiques politiques sociales .
R. N. Bobbio, Droite et gauche, trad. fr., Seuil, Paris, 1996. R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Fayard, Paris, 1995. R. Mehl, D. Müller, Art Politique , in : Encyclopédie du protestantisme, Labor et Fides-Le Cerf, Genève-Paris, 1995, pp. 1160-1181. P. van Parijs, Refonder la solidarité, Le Cerf, Paris, 1996. J. Rawls, Théorie de la justice, trad. fr., Seuil, Paris, 1987. A. Rich, Éthique économique, trad. fr., Labor et Fides, Genève, 1994 (avec une introduction de R.-J. Campiche et D. Müller). C. Arnsperger, P. van Parijs, Ethique économique et sociale, La Découverte, Paris, 2000. A. Sen, Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté, trad. fr., Odile Jacob, Paris, 2000. P. van Parijs, Quest-ce quune société juste ? Introduction à la pratique de la philosophie politique, Seuil, Paris, 1991.
Voir : Éthique sociale Inégalités sociales
Denis Müller
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LAVI àð Victimes d'infractions (Loi fédérale sur l'aide aux)
Libéralisme àð Société postindustrielle
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Libre passage dans la prévoyance professionnelle
Le libre passage permet la mobilité professionnelle des salariés sans entraîner des pertes dans le niveau de prévoyance acquis antérieurement, en vertu de la loi fédérale sur le libre passage (LFLP) entrée en vigueur le 1er janvier 1995.
Lors du départ de linstitution de prévoyance une prestation de sortie est versée. Celle-ci équivaut dans les systèmes à primauté des contributions au montant de lépargne-vieillesse ou à la réserve mathématique dassurance. Dans les systèmes en primauté des prestations, elle est égale à la valeur actuelle des prestations acquises. De plus, une prestation de sortie minimale est garantie par la loi.
La prestation de sortie est transférée, en principe, à linstitution de prévoyance liée au nouvel emploi. Dès quil entre dans cette dernière, le salarié est couvert pour les prestations qui lui reviennent, daprès le règlement, sur la base de la prestation dentrée à payer. Des versements complémentaires peuvent être effectués si la prestation de sortie apportée est insuffisante pour sacquitter intégralement de la prestation dentrée nécessaire. Les réserves médicales empêchant laffiliation ou la couverture sont fortement limitées.
Voir : Prévoyance professionnelle Primauté des cotisations Primauté des prestations Retraite (Âge de la)
Jacques-André Schneider
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Licenciement
Le licenciement correspond à la résiliation dun contrat de travail, à linitiative de lemployeur. À moins que le contrat individuel de travail ou une convention collective stipule la forme écrite, un licenciement communiqué oralement est valable. Il doit sagir dune manifestation de volonté claire, sans ambiguïté sur lintention de son auteur de mettre fin définitivement au contrat. Le licenciement déploie ses effets dès sa réception par lemployé concerné. Dune manière générale, lemployeur est tenu de respecter un certain délai entre la communication du licenciement et la fin effective des rapports de travail, à moins que lemployé ait commis une faute si grave quelle justifie un licenciement avec effet immédiat.
La personne dont le contrat de travail est résilié peut demander à lautre partie que les motifs lui soient communiqués par écrit. Il sied toutefois de préciser que le non respect de cette exigence est sans incidence sur la validité de la résiliation.
Voir : Contrat de travail Licenciement (Protection contre le) Précarisation (Mécanismes de la)
Jean-Bernard Waeber
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Licenciement (Protection contre le)
En droit suisse existent deux types de protection contre les licenciements. On distingue la protection s'appliquant pendant certaines périodes de la vie d'un travailleur : les périodes de protection (a) et celles découlant de motifs de licenciement inacceptables : licenciement abusif (b) et licenciement immédiat injustifié (c). Les effets de ces deux types de protection sont très différents (d).
a) Il y a période de protection, après le temps d'essai, et pour les contrats de durée indéterminée seulement :
pendant toute la durée de la grossesse d'une travailleuse et durant les 16 semaines qui suivent son accouchement,
pendant qu'un travailleur est incapable de travailler, totalement ou partiellement, en raison d'une maladie ou d'un accident. Cette période de protection augmente avec la durée des années de service. Elle est de 30 jours pendant la première année de service, de 90 jours de la deuxième à la cinquième année de service et de 180 jours dès la sixième année de service,
pendant qu'un travailleur accomplit une période de service obligatoire, militaire ou dans la protection civile, ou un service civil, et pendant encore les 4 semaines qui précèdent et qui suivent ce service pour autant que ce dernier ait duré plus de 11 jours.
b) Est abusif le licenciement donné par un employeur en respectant le délai de congé mais pour des motifs étrangers à la gestion de l'entreprise et en vue d'objectifs que la loi considère contraires à la bonne foi. Sont par exemple abusifs le licenciement pour appartenance ou activité syndicale, celui notifié pendant l'exercice d'un mandat de représentation des travailleurs ou le congé de représailles donné parce que le travailleur a fait valoir des prétentions découlant du contrat. Est également abusive la résiliation fondée sur une raison inhérente à la personnalité du travailleur telle que le sexe, la nationalité, la race (à moins que cette raison ne constitue une condition d'engagement) ou celle résultant de l'exercice par le travailleur d'un droit constitutionnel.
c) Constitue un licenciement avec effet immédiat, celui prononcé par un employeur en raison d'une faute si grave du travailleur qu'elle détruit les rapports de confiance et ne permet pas la poursuite des rapports de travail pendant le délai de congé. Le licenciement immédiat est injustifié si la faute commise ne revêt pas un caractère de gravité suffisant, pour justifier la mesure très sévère que constitue le licenciement avec effet immédiat.
d) Un licenciement prononcé pendant une période de protection est nul et ne déploie aucun effet. En revanche un licenciement abusif et un licenciement immédiat injustifié ne sont pas nuls ; ils déploient pleinement leurs effets et mettent effectivement fin à la relation de travail, à l'échéance légale ou contractuelle pour le licenciement abusif, et sur le champ pour le licenciement immédiat. Ces deux types de licenciement ne permettent au travailleur concerné que de tenter de faire constater par un tribunal le caractère abusif ou injustifié du licenciement immédiat et d'obtenir, cas échéant, le versement dindemnités.
e) Enfin il faut signaler que lorsqu'un employeur procède à un licenciement collectif pour raisons économiques, la loi l'oblige à respecter un certain nombre de modalités dès lors que le nombre de personnes licenciées est égal ou supérieur à 10 et dépasse une certaine proportion de ses employés. Il doit notamment annoncer préalablement son projet à la commission du personnel (ou à défaut à l'ensemble du personnel) et à l'office cantonal du travail.
R. C. Brunner, J.-M. Bühler, J.-B. Waeber, Commentaire du contrat de travail, Réalités sociales, Lausanne, 1996.
Voir : Contrat de travail Convention collective de travail (CCT) Licenciement Maternité (Protection de la)
Jean-Bernard Waeber
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Lien social
La théorie du lien social est avant tout une théorie sociologique. Elle pose une question essentielle : comment faire pour que des individus dotés de talents différents, de chances sociales différentes, des individus mus par des passions et des intérêts contradictoires puissent arriver néanmoins à construire un vivre ensemble collectif.
Selon les analyses sociologiques du lien social : il y a toujours sauf cas exceptionnels du lien, mais ces liens sociaux appartiennent à plusieurs catégories, cest-à-dire ne font pas appel aux mêmes mécanismes. Selon Tönnies et Durkheim, le lien social peut relever dun modèle communautaire (solidarité organique selon Durkheim) dans laquelle lappartenance à un groupe et lobéissance absolue aux règles du groupe sont la forme primordiale du rapport des individus entre eux. Dans ce cadre, le lien social est fort, mais lautonomie individuelle est niée et la non-conformité aux normes du groupe est fortement sanctionnée. Dans le modèle sociétaire, typique des sociétés modernes, le rapport des individus entre eux est fondé sur lintérêt bien compris de chacun. Le lien social autorise une grande autonomie dans le cadre dun contrat social généralisé. Les sociologues modernes admettent que les deux formes de solidarité coexistent dans la société contemporaine.
Mais les théories du lien social dessinent en creux plusieurs figures ou plusieurs degrés de labsence de lien social : la figure de létranger, de lexclu, de celui qui nappartient à aucune forme de groupement organisé. La théorie du lien social permet également de penser les situations critiques dans lesquelles les populations ne parviennent plus à sentendre sur les normes qui organisent leur vie collective.
R. E. Durkheim, De la division du travail social, Paris, 1893. E. Durkheim, Le suicide, Paris, 1897. F. Tönnies, Communauté et société, Paris, 1887. R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale, Fayard, Paris, 1995. Y. Grafmeyer, I. Joseph (Éds), Lécole de Chicago. Naissance de lécologie urbaine, Aubier-Montaigne, Paris, 1990.
Voir : Cohésion sociale Éducation/Socialisation Intégration Socialisation Solidarité
François-Xavier Merrien
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Locataires (Protection des)
La protection des locataires sinscrit dans la branche du droit, nommée droit social. Plus exactement, cest dans le Code des Obligations que les articles relatifs au droit du bail consacrent la protection des locataires. Afin de faire respecter ces dispositions juridiques, les locataires se sont organisés en associations fédérées du niveau régional à léchelon national, sous légide de lassociation suisse des locataires (ASLOCA). Lobjectif de lASLOCA est double : dune part, assurer la défense individuelle des locataires en difficulté, et ainsi faire progresser la jurisprudence en faveur de ceux-ci et, dautre part, participer au développement dune politique sociale du logement, par diverses actions politiques.
R. D. Lachat, J. Micheli, Le nouveau droit du bail, Fédération romande des locataires (Éd.), Lausanne, 1991. Droit au Logement, le journal de l'Asloca. Le guide pratique du locataire, ASLOCA et Bon à Savoir, Genève, 2000.
Site Internet : www.asloca.ch
Voir : Logement (Aide au) Logement (Encouragement à la construction du) Logement (Politique du) Office fédéral du logement (OFL)
Sophie Rodari
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Lock-out
Le lock-out consiste en la suppression, par lemployeur, de la possibilité pour le salarié de travailler. Cest un moyen de combat patronal dont lexercice est garanti dans les mêmes conditions que la grève.
R. G. Aubert, Études de droit du travail, Le droit du travail en pratique, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zurich, 1995. P. Bois, Études de droit social, Le droit du travail en pratique, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zurich, 1991.
Voir : Grève Paix du travail (Convention de)
Jean-Claude Prince
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Logement (Aide au)
On appelle aide au logement les mesures fédérales encourageant la construction et la rénovation de logements locatifs et aidant laccession à la propriété :
Une caution pour lemprunt hypothécaire en second rang, permettant de réduire le besoin de fonds propres à 10 % et le taux dintérêt à celui du crédit en premier rang.
Un abaissement de base servant à diminuer le loyer initial de 15 % environ. Lavance séteint progressivement. Le loyer contrôlé augmente, même au-delà du niveau des coûts, pour rembourser les avances initiales sur un total de 25 ans, avec intérêts calculés au taux du marché. Comme labaissement de base ne comprend aucune subvention, il est ouvert à tout maître douvrage qui accepte le plan des loyers et qui ne dépasse pas un plafond de coût modulé selon la qualité des logements.
Les abaissements supplémentaires sont des subventions à fonds perdus octroyées aux locataires lorsque la charge du loyer est encore trop lourde. Les bénéficiaires doivent remplir des conditions de revenu et de fortune ou personnelles.
Il existe encore quelques dispositions plus favorables pour les maîtres douvrage dutilité publique.
Voir : Logement (Encouragement à la construction du) Logement (Politique du) Office fédéral du logement (OFL)
Philippe Thalmann
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Logement (Encouragement à la construction du)
Laide au logement prend traditionnellement la forme dune aide à la pierre, en encourageant la construction et la rénovation. On espère ainsi aider indirectement les ménages qui peinent à se loger adéquatement pour une charge supportable. En même temps, on nimpose pas de conditions aux occupants, contrairement par exemple au régime HLM genevois. Cette approche implique donc une grande imprécision, qui oblige à continuer sans cesse dencourager la construction. Pour venir plus directement en aide aux ménages en difficultés, il existe encore une aide à la personne sous la forme de subventions à fonds perdus dépendant de la situation des ménages, mais elle est peu développée car on craint quelle ne soit capturée par des hausses de loyers ou quelle soit puit sans fond . Les abaissements supplémentaires (voir Logement (Aide au)) sont une forme daide à la personne.
La Confédération aide particulièrement les maîtres douvrage dutilité publique (coopératives). Elle ne construit pas elle-même et il nexiste pratiquement pas de logement public en Suisse (2,7 % du stock). La construction repose donc largement sur linitiative privée. Lorsque la rentabilité nest pas assurée, même avec laide fédérale, la construction ralentit.
La LCAP prévoit des exigences précises de qualité pour les logements dont la construction est subventionnée (le système dévaluation de logements SEL), une qualité plus élevée donnant droit au subventionnement de coûts de construction plus élevés.
Voir : Logement (Aide au) Logement (Politique du) Office fédéral du logement (OFL)
Philippe Thalmann
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Logement (Politique du)
La politique fédérale du logement repose, depuis 1972, sur larticle 34sexies de la Constitution. Cet article prévoit que la Confédération encourage la construction de logements et laccès à la propriété. Il est concrétisé dans la Loi encourageant la construction et laccession à la propriété de logements (LCAP), entrée en vigueur en 1975. Cette loi définit encore aujourdhui les instruments utilisés par lOffice fédéral du logement (OFL) à Granges (SO), mais elle est en voie de révision.
La politique du logement prend encore la forme du droit du bail dans le Code des obligations (art. 269-274). Ces dispositions protègent les locataires contre des loyers et les congés abusifs. Le caractère non abusif dun loyer repose sur lun ou lautre des deux principes, pas toujours compatibles : il correspond aux coûts (rendement normal) ou il reflète le niveau usuel du quartier. Cette dernière disposition permettrait en principe de retourner progressivement à des loyers libres, mais les tribunaux ne lacceptent pas souvent.
Le marché du logement fonctionne à la satisfaction de la grande majorité des locataires et propriétaires. Trois quarts des ménages vivent à laise pour une charge locative tout à fait supportable (moins de 25 % de leur revenu). Un quart rencontre des difficultés à se loger adéquatement pour une charge supportable : des grandes familles, des familles monoparentales, des personnes âgées, des jeunes. Ces personnes sont aidées en partie directement par les abaissements supplémentaires de la LCAP.
La satisfaction générale des locataires, surtout aisés, et la modestie des mesures dencouragement contribuent à expliquer la proportion faible et stagnante de ménages propriétaires de leur logement (environ 30 %), contraire à lintention constitutionnelle. Dailleurs, lOFL encourage en moyenne la construction de deux logements locatifs pour laccession dun logement en propriété, soit les proportions existant déjà. Son aide a été utilisée par un ménage sur 10 pour accéder à la propriété et on estime que dans la moitié des cas elle nétait pas nécessaire (comme pour la construction de logement locatif).
Les cantons sont libres de compléter laide fédérale au logement et les dispositions réglementaires du droit du bail. Peu le font et ceux qui le font greffent leurs mesures sur le cadre de la politique fédérale. Genève est une exception notoire, avec une politique du logement indépendante qui fait que les maîtres douvrage de ce canton ont peu fait appel à laide fédérale.
En moyenne, on peut estimer que les pouvoirs publics prennent sur eux environ 3 % des coûts de construction de logements par année et parviennent ainsi à aider la construction dun logement sur huit.
R. F.-W. Gerheuser, Loyer et revenu 1990-1992. Lapprovisionnement en logements des ménages locataires et coopérateurs , in : Bulletin du Logement 58, OFL, Granges, 1995. D. Lachat, J. Micheli, Le Nouveau Droit du Bail, ASLOCA, 1990. Office fédéral du logement, Les 20 ans de la LCAP , in : Bulletin du Logement 61, Granges, 1995. Office fédéral du logement, Lhabitat en Suisse , in : Bulletin du Logement 63, Granges, 1996.
Voir : Locataires (Protection des) Logement (Aide au) Logement (Encouragement à la construction du) Office fédéral du logement (OFL)
Philippe Thalmann
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Loisirs
Le terme peut correspondre à lensemble des occupations auxquelles lindividu sadonne de son plein gré durant son temps libre une fois dégagé de ses obligations professionnelles, familiales et sociales. On a parlé également dune civilisation des loisirs et dune industrie des loisirs, le marché semparant de ce nouvel espace-temps rendu disponible. La question des loisirs est une composante des débats sur le travail, notamment sur le partage du travail.
Voir : Animation socioculturelle Centre de loisirs, centre danimation de quartier Partage du travail Travail
jpf
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Loterie romande
Fondée en 1937, la Société de la Loterie de la Suisse Romande a pour mission d'organiser des loteries dont les bénéfices sont entièrement consacrés au soutien d'institutions romandes d'utilité publique à caractère social, culturel ou de recherche ne faisant pas l'objet d'obligation légale pour la collectivité publique.
Les gains dégagés après paiement des lots (au moins 50 % des sommes engagées par les joueurs) sont confiés à des organes cantonaux de répartition qui se chargent de les attribuer aux différentes institutions. En 1999, la Loterie romande a ainsi mis à disposition de ces organismes, désignés ou agréés par les cantons, près de 80 millions de francs.
Les cantons romands font partie de l'exploitation de la Loterie romande et en reçoivent la totalité des bénéfices.
Site Internet : www.loterie.ch
Sophie Barras Duc
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Maintien à domicile (quelques caractéristiques)
Les pratiques sociales et sanitaires au domicile du patient se trouvent confrontées à des réalités qui déterminent lactivité.
Lélargissement de lespace
Linstitution est un espace bien défini. La plupart des acteurs vivent dans les mêmes murs. La structure institutionnelle définit les rôles, les tâches et le rythme des activités. La pratique du maintien à domicile vient bousculer cette situation. Lappartement du patient peut sembler être le cur de laction, en réalité, il constitue un espace beaucoup plus large qui englobe à la fois le domicile du malade et lensemble des organismes appelés à lui fournir des prestations ; le voisinage peut y occuper une place de choix. Cet état de fait entraîne dimportantes conséquences pour lorganisation des communications.
Le réseau des acteurs concernés
Le fait dorganiser les soins au domicile du malade entraîne une modification du type dacteurs concernés par le processus de soins et une transformation des rôles quils ont à jouer. Parents, familiers, voisins, bénévoles sont appelés à accomplir des tâches nécessaires à la réussite de chaque projet. Tous sont amenés à établir des échanges entre eux, quel que soit leur statut.
Un autre lieu daccueil
Lappartement dun malade nest pas organisé comme un hôpital. La plupart des professionnels devront sadapter à cet espace.
Un autre rapport hiérarchique
Le malade a des droits, dès quil entre en institution. Déraciné, il acceptera bon gré mal gré cet état de fait. Chez lui, il conserve, dans nombre de cas, ces réflexes du maître chez soi. Il est en position plus forte pour négocier, voire discuter les prestations qui lui sont prodiguées.
Diversification des lieux de coopération
Si le malade est chez lui, les professionnels sont appelés à se concerter en des endroits multiples. Dans lappartement du malade, bien sûr, mais aussi à lextérieur, entre spécialistes de plusieurs disciplines, chez la voisine, au centre médico-social, dans un colloque en milieu hospitalier.
Lorganisation de la convergence
Si la convergence entre les professionnels de laction sociale et sanitaire est une mesure qui simpose dans la plupart des champs daction, elle est particulièrement nécessaire pour la mise en uvre des systèmes de maintien à domicile : elle se construit plus près du patient ; elle appelle aussi un sérieux effort de planification, donc danticipation ; elle doit aussi être ouverte à une certaine plurifonctionnalité. Personne ne prétend que chacun peut tout faire. Mais, il sagit, dans toute la mesure du possible, de définir les espaces de chevauchements entre les diverses interventions qui simposent. Une telle négociation est nécessaire pour renforcer lefficacité des prestations et les rendre plus humaines.
Des contacts directs avec le milieu
Dans la prise en charge en terrain hospitalier, le milieu est souvent une variable que lon délègue à lassistante sociale. Dans le maintien à domicile, chaque intervenant est directement confronté à lentourage du patient. Il est contraint de le connaître directement, ne serait-ce que pour sy mouvoir et y déployer sa sollicitude technicienne. Beaucoup reconnaissent au milieu sa richesse pédagogique. Il parle du patient, de sa maladie, mais aussi de son bien-être, voire de sa guérison.
La connaissance du cadre de vie constitue donc pour les divers professionnels une force unificatrice, un terrain privilégié pour la convergence. Elle permet aussi de limiter les risques de cécité et certaines aberrations quengendre la routine, il participe de lensemble du processus de soins.
R. H.-M. Hagmann, J.-P. Fragnière, Maintien à domicile, Le temps de l'affirmation, Réalités sociales, Lausanne, 1997.
Voir : Réseau de soins Réseau de soins (Organisation du) Service médico-social Soins et aide à domicile
jpf
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Maison de retraite àð Home/Établissement médico-social (EMS)
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Maître socioprofessionnel
Le maître socioprofessionnel est un acteur social qui travaille auprès des personnes handicapées du travail en raison de déficiences physiques, sensorielles, motrices, psychiques, intellectuelles ou sociales. Il offre une activité adaptée permettant à ces personnes de retrouver un rôle social valorisé de travailleur. Il uvre dans une perspective de développement afin de favoriser pour chacun lamélioration de ses capacités et viser une intégration optimale dans latelier ou le circuit économique ordinaire.
Latelier sinscrit le plus souvent dans un contexte productif, cest dire que les objets fabriqués ou transformés, ainsi que les services offerts à la clientèle, répondent à des contraintes qualitatives et quantitatives.
Voir : Handicap Intégration Lien social Travailleurs sociaux (Formation des) Travail
jpf
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Malthusianisme
Cette notion renvoie à une attitude voire une position fréquemment tenue par certains groupes sociaux en particulier dans le domaine de la politique sociale. Elle correspond à des attitudes qui vont de linquiétude face à laccroissement de la population à une volonté de réduire les prestations sociales. Elle exprime une crainte de débordement lié au nombre.
Le malthusianisme en tant que doctrine a été proposé par Thomas Robert Malthus (1766-1834). Cet auteur pensait avoir mis en lumière la tendance constante qui se manifeste chez tous les êtres vivants à accroître leur espèce plus que ne le comporte la quantité de nourriture qui est à leur portée . De cette loi naturelle il concluait au danger de surpopulation du globe et préconisait la limitation des naissances par la chasteté et le recul de lâge du mariage. Par extension, on appelle malthusianisme ou néo-malthusianisme lensemble des doctrines qui, se réclamant plus ou moins ouvertement de Malthus, préconisent les pratiques anticonceptionnelles. Il inspire également diverses prises de position actuelles dans le domaine économique et social.
R. A. Sauvy, Théorie générale de la population, 3e éd., 2 Vol., Paris, 1966.
Voir : Démantèlement social
jpf
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Maltraitance
Ce néologisme, synonyme de mauvais traitements envers les enfants, figure dans les dictionnaires depuis 1994. Par sa connotation plus abstraite il sert également à désigner toutes formes de violence entre adultes. Seules celles infligées aux enfants par des adultes proches ou responsables (parents y inclus) et dans le cadre d'institutions (Tomkiewicz, 1991) sont prises en compte ici. On exclut donc de ce champ l'exploitation sexuelle des enfants (pédophilie), l'esclavage d'enfants, l'enrôlement dans les conflits armés, la malnutrition et l'absence des soins médicaux élémentaires des pays pauvres.
La notion de mauvais traitements ou d'enfants maltraités apparaît en France en 1889 déjà, dans les textes de loi qui visent à assurer la protection des enfants maltraités et moralement abandonnés . La reconnaissance de la maltraitance comme un problème social implique des mécanismes socio-légaux complexes (protection de l'enfant) ; toute intervention repose alors sur une collaboration interprofessionelle (Flückiger, 2000) avec ce paradoxe que les citoyens profanes sont aussi aptes à reconnaître les mauvais traitements et que la loi leur impose de les signaler .
Bien que regroupées sous le terme maltraitance, l'extrême diversité des expériences réelles vécues par les enfants quant à leur nature (sévices physiques (Kempe, 1977), sexuels (Halpérin,1997), cruauté mentale, négligences et rejets (Gabel, 1996) ), leur intensité, leur durée et leur contexte plaident en faveur de politiques différenciées de prévention, d'intervention et de protection.
De nombreuses thérapies dont les modèles théoriques préexistaient à la reconnaissance de cette réalité l'ont absorbée sans modifier leurs concepts. Les théories de l'attachement, qui étudient comment l'enfant se construit en fonction des ses interactions, sont les plus riches, les plus documentées pour l'aborder (Ainsworth & Crittenden 1989).
Au début des années 1990, en Suisse, une masse importante d'intervenants prend conscience de la maltraitance comme problème social (Enquête fédérale, 1992). Depuis, des progrès considérables ont été accomplis dans la détection et dans la collaboration entre professionnels. Cependant des lacunes subsistent dans la prise en charge des enfants, dans l'efficacité des thérapies et dans la prévention. Par ailleurs, la popularité de cette problématique contribue à réduire certains de ses descripteurs à des explications simplistes ; il en va ainsi des concepts de transmission intergénérationnelle et de résilience.
R. : M.-S. Ainsworth, P.-M. Crittenden, Child maltreatment and attachement theory , in : Cichetti & Carlson Child Maltreatment, University Press, Cambridge, 1989. I. Flückiger, Enfants maltraités, intervention sociale, Ed EESP, Lausanne, 2000. M. Gabel et coll., Maltraitance psychologique, Fleurus, Paris, 1996. Groupe Enfance Maltraitée, Enfance maltraitée en Suisse. Office central des imprimés, Berne, 1992. D.-S. Halpérin, P. Bouvier, H. Rey, A contre-coeur , à contre-corps, Ed. Médecine et Hygiène, Genève, 1997. C. Kempe, L'enfant battu et sa famille, Fleurus, Paris, 1997. S. Tomkiewicz, P. Vivet, Aimer mal, châtier bien, Seuil, Paris, 1991.
Voir : Protection de l'enfant Violence
Isabelle Flückiger
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Managed care (ou réseau de soins coordonnés)
Il sagit dun système de gestion des prestations de soins, coordonné, qui a pour but de conjuguer une amélioration de la qualité des soins avec des coûts moins élevés. Il se caractérise par un contact étroit entre les fournisseurs de soins reconnus par le réseau et lassureur. Les premiers acceptent des rémunérations moins élevées, mais ils bénéficient de la clientèle du réseau. Les assurés doivent en principe consulter le médecin généraliste avant les médecins spécialistes.
Lorigine vient des États-Unis. Ce système est reconnu et appliqué en Suisse (cf. art. 41 al. 4 et 62 al. 1 et 3 de la loi fédérale sur lassurance-maladie, LAMal, du 18 mars 1994).
R. A. Rilliet Howald, Les réseaux de soins coordonnés ou le managed care : vers une nouvelle organisation des soins de santé ? , in : Cahiers genevois et romands de sécurité sociale, No 20-1998, pp. 57 ss.
Voir : Assurance-maladie Coûts de la santé
Pierre-Yves Greber
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Marché du travail
Le marché du travail constitue le lieu où loffre et la demande se rencontrent pour établir le prix du travail. Les processus menant à la détermination du salaire et à ladéquation entre offre et demande, qui suppose une distribution des emplois sans obstacle, sont complexes et correspondent rarement à un marché du travail parfait . Dans un tel marché, chaque participant, complètement informé des conditions, serait libre de prendre un emploi et den changer ; ce dernier serait définissable et homogène. Au surplus, les coalitions seraient inexistantes, doù une égalité de conditions entre participants.
En réalité, les marchés du travail sont souvent cloisonnés (par branches, par régions), incomplets, peu transparents. Les acteurs du marché ou leurs représentants peuvent aussi défendre les intérêts des parties prenantes en recourant à des ententes. Les salaires en seront influencés. Quant à la mobilité des travailleurs, elle est aussi influencée par lexistence de places vacantes, les qualifications et caractéristiques individuelles, les motivations, la disponibilité et la possibilité de rechercher un emploi sur un autre marché, ainsi que par les conditions de travail, le type dentreprise, etc. Le marché du travail est donc imparfait . Diverses théories en rendent compte.
Voir : Étude de marché Flexibilité du travail Économie d'échelle Segmentation (du marché du travail) Travail Travail (Loi sur le) Travail au noir
Pierre Weiss
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Marché du travail et vieillissement
Lassociation des deux termes marché du travail et vieillissement peut être entendue de deux manières différentes selon la signification qui est donnée à chacun de ces termes. Le vieillissement peut se référer au vieillissement physiologique ou au vieillissement de la population. De même, le marché du travail peut prendre le sens dorganisation de la production ou celui doffre et de demande demploi. Les liens entre organisation de la production et vieillissement physiologique sont analysés essentiellement dans les disciplines de lergonomie et de la santé du travail. Partis de questionnements sur les éventuelles inadaptations des travailleurs âgés aux conditions de travail en raison de leur âge, les chercheurs de ses disciplines aboutissent à la critique des processus de travail qui sont mis en uvre dans lorganisation traditionnelle des chaînes de production dans les entreprises industrielles ou des services. Ces processus valorisent, en effet, lintensité du travail, capacité que peuvent déployer les jeunes, plutôt que les expériences acquises, capacité que pourraient développer les travailleurs âgés.
Les conclusion des études ergonomiques trouvent des applications dans les secteurs dactivité se caractérisant par le vieillissement de la pyramide des âges de leur main-duvre, celui-ci étant dû à lentrée sur le marché du travail de générations nées après le baby-boom et deffectifs moins nombreux que les générations précédentes. Nombre dentreprises sont ainsi amenés à réaménager leurs chaînes de production, en vue de valoriser les capacités de travail de leur main-duvre vieillissante.
R J.-M. Le Goff, Les trajectoires des travailleurs âgés sur le marché du travail en Suisse et en Europe. Analyse socio-démographique, Réalités sociales, Lausanne, 1999. J.-C. Marquié, D. Paumès et S. Volkoff, Le travail au fil de lâge, Octarès, Toulouse, 1995.
Voir : Marché du travail Vieillesse (Politique de la) Vieillissement de la population Travailleurs âgés.
Jean-Marie Le Goff
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Marché du travail secondaire
Le marché secondaire couvre les postes de travail 1) subventionnés, mais normaux du point de vue du droit du travail et de la législation sociale, 2) pourvus en fonction dobjectifs de politique de lemploi et de politique sociale, et non selon les critères du marché, 3) limités dans le temps, 4) complémentaires à ceux du marché primaire et non concurrentiels.
Les statuts doccupation spéciaux qui ne remplissent pas ces quatre critères définis par Baur sont compris dans la notion plus large de marché du travail complémentaire (p. ex. postes dans les ateliers protégés pour handicapés).
Le marché du travail secondaire répond à lidée de remplacer ou compléter les prestations sociales passives par des mesures actives visant à (ré)intégrer les bénéficiaires dans le monde du travail. Il se présente comme un instrument de réduction des coûts financiers et sociaux du chômage. Il sest développé lors de la récession avec les mesures relatives au marché du travail introduites par la LACI en 1997 et les contre-prestations prévues dans certaines lois cantonales sur laide sociale.
R. R. Baur, Le marché du travail secondaire en Suisse. Dimensions actuelles et perspectives , in : La Vie économique, 1/98, p. 22 ss. Rapport du groupe de travail interdépartemental Marché du travail secondaire donnant suite au point 6 du postulat 99.3003 de la CER-N du 26 janvier 1999, Berne, 2001.
Voir : Assurance-chômage obligatoire et l indemnité en cas d insolvabilité (Loi fédérale sur) Contre-prestations Politiques en matière de lutte contre la pauvreté
Géraldine Luisier
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Mariage àð Divorce Famille
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Marketing social
Le marketing social est un outil organisationnel qui positionne les usagers au centre de lorganisme en visant la satisfaction de leurs besoins. Ses trois idées forces sont lécoute, lévaluation et la différenciation. Lécoute organisée des usagers permet délucider leurs besoins et leurs demandes. Lévaluation doit examiner dans quelle mesure les effets que lon essaie dinduire (objectifs) par laction sociale sont atteints. La différenciation de la population en groupes homogènes permet de proposer des services plus personnalisés. Ainsi, le marketing se préoccupe des deux dimensions principales de toutes prestations sociales : la tâche à accomplir et la relation à co-construire. Le marketing peut donc se définir comme une technique de léchange.
R. R. Baptiste, Rénover laction sociale par le management et par le marketing, CREAI, Lyon, 1990. R. Baptiste, Le social mérite mieux !, Édition des Deux Continents, Genève, 1996. A.-L. Haering, Traits dunion : la communication associative en pratique, Éditions I.E.S., Genève, 1995.
Voir : Associations Communication sociale Évaluation
Albert-Luc Haering
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Maternité (Protection de la)
Au sens large, la protection de la maternité comprend la couverture des soins de santé et la prévention, la garantie du revenu durant le congé de maternité et la protection contre les licenciements, un soutien financier aux mères sans activité lucrative. Aucune assurance ne couvre la protection des mères, ainsi définie, en dépit du mandat impératif inscrit dans la Constitution en date du 25 novembre 1945 (repris dans le texte révisé entré en vigueur le 1er janvier 2000). Toutes les tentatives ont échoué en votation :
2 décembre 1984 : rejet de linitiative pour une protection efficace de la maternité (1980) ;
6 décembre 1987 : rejet de la révision de la LAMal, introduisant le versement dune indemnité de maternité :
13 juin 1999 : rejet de la Loi fédérale sur lassurance-maternité, adoptée par le Parlement le 18 décembre 1998.
En labsence dune Loi fédérale couvrant la maternité, il convient de rechercher, dans différentes lois, quels sont les droits de la femme enceinte et de la jeune mère.
Pour toutes les femmes, la Loi fédérale sur lassurance-maladie prévoit la couverture des soins de santé à titre obligatoire, sans délai dattente et sans réserve. La prévention, bien que limitée, fait également partie des prestations obligatoirement à charge des assureurs-maladie.
Pour les femmes professionnellement actives, une première catégorie de normes imposent, à lemployeur, des mesures protectrices tenant, notamment, aux conditions de travail durant la grossesse ainsi quà linterdiction de travailler après laccouchement. Ces normes sont contenues dans la Loi fédérale sur le travail, dont la dernière révision est entrée en vigueur le 1er août 2000.
Une deuxième catégorie de normes, rattachées au contrat individuel de travail, consacrent la nullité du licenciement durant toute la grossesse et dans les 16 semaines qui suivent laccouchement.
Enfin, les dispositions de la Loi fédérale sur lassurance-maladie fixent à 16 semaines la durée du paiement de lindemnité de maternité. Elles nont cependant aucun caractère obligatoire. La protection peut donc également dépendre de contrats de droit privé conclus selon les règles de la Loi fédérale sur le contrat dassurance (LCA). Enfin, un grand nombre de femmes sont dépourvues de toute prestation dassurance après laccouchement. Leur sécurité économique est entièrement fondée sur le droit privé qui impartit, à lemployeur, lobligation de verser le salaire durant une période limitée dépendant de lancienneté dans lentreprise.
Pour combler la lacune existant au niveau fédéral, certains cantons sengagent sur la voie dune assurance-maternité cantonale. Tel est le cas de Genève qui dispose, depuis le 1er juillet 2001, dun régime offert à toutes les femmes professionnellement actives (80 % du salaire durant 16 semaines).
Les femmes au foyer ne bénéficient daucune prestation en espèces fondée sur le droit fédéral. Un certain nombre de cantons ont adopté des législations à caractère assistantiel, garantissant le droit à une allocation de maternité, parfois assorti dun délai de carence défini comme une durée minimale de domicile sur le territoire cantonal. De telles allocations reviennent, en priorité, à la mère. Elles sont parfois accordées au père, généralement sil assume la charge de lenfant.
R. A. Aebi, D. Dessoulavy, R. Scenini, La politique familiale et son arlésienne : Lassurance-maternité, Les Éditions IES, Genève, 1994. J.-L. Duc (sous la direction de), Lassurance-maternité : colloque de Lausanne 1998, IRAL, Lausanne, 1999.
Voir : Assurance-maladie (AM) Avortement Famille (Article constitutionnel sur la protection de la) Incapacité de travail
Béatrice Despland
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Mauvais traitements
Est nommé mauvais traitement tout acte ou omission dacte commis par des personnes ou des institutions qui entravent ou sont de nature à entraver le développement physique et/ou psycho-affectif dun mineur. Quatre grandes catégories de mauvais traitements sont généralement distinguées : les négligences et carences, les mauvais traitements physiques, les mauvais traitements psychiques et les abus sexuels. Le Code civil suisse (CCS) parle de mise en danger du développement de lenfant et énumère les moyens dy remédier lorsque celle-ci a lieu au sein de la famille (art. 307 ss) tandis que le Code pénal suisse (CPS) énumère les infractions commises sur les mineurs et sanctionne le ou les auteurs ; y compris sils sont parents.
R. Enfance maltraitée en Suisse, Rapport final présenté au chef du Département fédéral de lIntérieur par le groupe de travail Enfance maltraitée en Suisse, Office central des imprimés et du matériel, Berne, 1992.
Voir : Abus sexuels Maltraitance Protection de lenfant
Jean Vallet
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Mécénat
Le terme de mécénat vient du nom de Gaius Maecenas, qui fut conseiller dAuguste et protecteur des belles-lettres ; sa signification sest élargie, à lépoque moderne, jusquà désigner toute forme de protection des arts et des activités relevant du talent. Est mécène quiconque, sans exercer lui-même dactivité artistique, contribue à promouvoir la pratique de lartiste. Derrière toute uvre, ou presque, se manifeste la présence de quelquun qui commande et achète, et qui en estime la valeur, au point quil est permis de voir dans lart, aux époques de culture les plus évoluées, le résultat de la rencontre entre le mécène et lartiste, le premier ne pouvant rien sans le second, et le second ayant besoin du premier pour donner corps à ses intentions artistiques. Le mécène, acheteur et collectionneur, exerce toujours un choix, une action critique implicite, et il sérige ainsi en arbitre du goût, dont les idées influencent de façon décisive les caractères mêmes de la production artistique. Son action est déterminante, même si lui fait défaut le sens de l'autonomie esthétique.
jpf
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Médecine (Histoire de la)
Vieille comme lhumanité, dans la mesure où on la conçoit comme une disposition technique visant à soulager la souffrance, fondée sur la propension quasi spontanée à la conservation de la vie de soi et de ses semblables, art et science à la fois, la médecine se définit aussi comme pratique au sein dun contexte social et culturel où elle se déploie et sincarne à travers différents acteurs socialement construits (le Médecin et les différentes catégories de soignants, le Malade,
), différents savoirs et techniques (la Science ou les para-sciences, les spécialités médicales
), différentes institutions (la Faculté, lHôpital, les corporations professionnelles, les systèmes dassurances sociales,
).
Cest à ce dernier titre quelle est susceptible dune histoire qui ne la considère pas en son état actuel comme laboutissement inéluctable dune dynamique de croissance spontanée des connaissances, dont découleraient tout naturellement aussi les pratiques et les institutions, mais comme le fruit complexe de lévolution dune discipline dont les valeurs et les contenus sont en interaction constante avec une pluralité de déterminants sociaux.
Or, une telle conception ne va pas de soi au sein de notre société contemporaine : elle constitue en réalité lhéritage de la crise de la médecine de la deuxième moitié du XXe siècle, dont les symptômes les plus marquant furent les critiques vigoureuses adressées au système de pouvoir représenté linstitution médicale après la deuxième guerre mondiale (les mouvements de lantipsychiatrie en furent lun des moments notables), parallèlement au soupçon grandissant portant sur lefficacité de la médecine (les ouvrages de McKeown et Illich, notamment, connurent un grand retentissement dans le monde occidental lors de leur parution dans les anées 1970). Cette crise sociale de la médecine, sans doute non résorbée aujourdhui, accompagne comme leur ombre des bouleversements majeurs tant dans le domaine technique et thérapeutique (chirurgie, psychiatrie, révolution moléculaire), épidémiologique (émergence à léchelle planétaire de maladies comme le sida), ou encore socio-économique et politique (rôle primordial des grandes compagnies pharmaceutiques dans les systèmes médicaux, explosion des coûts et crise des systèmes de financement de la santé). Aujourdhui, plusieurs autres facteurs contribuent encore à façonner le tableau général de la médecine. Soulignons ainsi la prise en compte du patient comme protagoniste dans la gestion générale de la médecine ainsi que dans la prise de décision thérapeutique ; lémergence au plan collectif des préoccupations bioéthiques, ainsi que, sur un plan plus général encore, le phénomène du pluralisme médical, lié à lintensification des échanges de tous ordres au plan planétaire.
La prise en compte de lensemble de ces facteurs et de leurs interactions permet de penser la complexité de la médecine et den mesurer sa dimension intrinsèquement communautaire. Elle souligne par ailleurs, la nécessité dune histoire intégrée de la médecine, comme le montrent les récents développements, en Suisse et ailleurs, dune telle discipline, qui sallie aux sciences sociales et politiques dans lexamen critique de la science médicale en contexte .
R. V. Barras, Le médecin, de 1880 à la fin du XXe siècle , in : L. Callebat (Éd.), Histoire du médecin, Flammarion, Paris, 1999, pp. 269-307. T. McKeown, The Role of Medicine, Blackwell, Londres, 1976. I. Illich, Némésis médicale : lexpropriation de la santé, Seuil, Paris, 1976. B. J. Good, Medicine, rationality and experience, Cambridge University Press, Cambridge, 1994. H.-J. Rheinberger, Beyond Nature and Culture : A Note on Medicine in : the Age of Molecular Biology , in : Science in Context, 8, 1995, pp. 249-263.
Site Internet : www.hospvd.ch/public/instituts/iuhmsp/
Voir : Acharnement thérapeutique Assurance-maladie Caisses-maladie Coûts de la santé Droit à la santé Éthique Médecine sociale et préventive Médecine libérale
Vincent Barras
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Médecine libérale
Forme dorganisation de la médecine qui repose, en particulier, sur les principes fondamentaux suivants : le libre choix du médecin par le malade, la liberté de prescription du médecin, le secret professionnel, le paiement direct des honoraires par le malade, la liberté dinstallation du médecin.
En Suisse, la médecine est considérée comme à haute dose de libéralisme . Dans le cadre des mesures prises pour maîtriser les coûts de la santé, des régulateurs sont mis en place pour réduire les dysfonctions du système.
Voir : Coûts de la santé Médecine (Histoire de la) Relation médecin-malade Secret médical
jpf
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Médecine sociale et préventive
La médecine sociale et préventive a comme objet laction préventive visant lamélioration de la santé des individus et des populations en se basant sur :
létude des problèmes de santé dans leur complexité bio-psycho-sociale (y compris donc létude des facteurs sociaux et communautaires de risque datteinte à la santé) et létude du fonctionnement des services de santé (y compris, par exemple, leur degré daccessibilité pour divers sous-groupes de la population).
Plus précisément, la médecine sociale et préventive veillera à :
identifier les besoins de santé de la population (ex : identifier les problèmes prioritaires de santé, identifier les grandes causes de mortalité) ;
identifier les déterminants sociaux de la santé (ex. : identifier les taux de morbidité différentiels) ;
identifier les déterminants des différences sociales, y compris les facteurs de risque des maladies chroniques (ex. : identifier les facteurs dinégalité devant la santé, identifier les contextes environnementaux influençant la santé) ;
caractériser le rôle des soins médicaux dans leur santé (ex. : faire lanalyse des déterminants de santé selon McKeown) ;
déterminer le rôle des divers services de santé dans la prise en charge des individus et de la population (ex. : caractériser la place des services de soin versus les actions de prévention) ;
établir ladéquation/inadéquation entre problèmes prioritaires de santé et actions mises en uvre (ex. : établir limpact dune mesure de prévention sur un problème de santé donné) ;
identifier les enjeux économiques de la santé (ex. : établir lévolution du prix de la santé) ;
caractériser la dimension collective des choix individuels (ex. : établir la couverture vaccinale dune population) ;
établir les enjeux socio-sanitaires de lassurance sociale et de la santé au travail ;
déterminer et caractériser les actions de prévention (ex. : caractériser une action de prévention de niveau primaire, de niveau secondaire et de niveau tertiaire) ;
identifier limpact possible des actions de prévention sur des problèmes prioritaires de santé (ex. : tabagisme, accidents, suicides, alcoolisme) ;
identifier les possibilités et les limites des actions de prévention (ex. : identifier les problèmes techniques dun test de dépistage) ;
identifier et caractériser les stratégies de prévention (ex. : établir la place dune stratégie à haut risque versus celle dune stratégie populationnelle) ;
identifier les enjeux éthiques, sociaux et juridiques de la prévention et de la promotion de la santé (ex. : identifier les directives éthiques à considérer dans une campagne de dépistage) ;
établir un plan de lutte contre les maladies transmissibles (ex. : investiguer une épidémie) ;
planifier une action de prévention ou de promotion de la santé (ex. : fixer les objectifs dun programme déducation à la santé) ;
établir la place dun entretien et le rôle dautres instances de santé dans les actions de prévention (ex. : identifier des collaborations entre acteurs de la prévention dans une campagne de promotion de la santé).
R. D. Clark, A vocabulary for preventive and commmunity medicine , in : D. Clark, B. Mac Mahon (Éds), Preventive and Community medicine, Little Brown, Boston, 1981, pp. 3-15.
Voir : Éducation pour la santé Coûts de la santé Planning familial Prévention Santé publique Sécurité sociale Sida-VIH
Philippe Chastonay
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Médiation
Depuis une trentaine dannées, on assiste dans la grande majorité des pays dits industrialisés , à un développement de la médiation comme mode de gestion des conflits et ceci dans tous les domaines de la vie sociale : la famille, le quartier, le travail, lécole
Ce renouveau de la médiation sinscrit dans un contexte de crise des lieux traditionnels de régulation des conflits, comme la justice qui connaît de plus en plus de difficultés à gérer les flux judiciaires, ce qui explique que la médiation soit souvent assimilée à une forme dalternative à la justice. Cest aux États-Unis, et surtout dans les pays anglo-saxons que les alternatives à la justice, comme la médiation, larbitrage, la conciliation mais aussi des formes hybrides comme les mini-trials, ont connu un plus grand développement que dans les pays latins, comme la France. Ces différences sexpliquent par un certain nombre de facteurs socio-culturels comme les formes dintégration sociale (modèles universalistes et différentialistes), les rapports entre État et société civile (place de la loi et de la négociation), les conceptions du droit (droit écrit et commun law)
Au delà de ces différences, la médiation représente dans lensemble des pays, un modèle plus consensuel et négociatoire de régulation des litiges. On peut définir ce mode de gestion des conflits, comme un processus le plus souvent formel par lequel un tiers impartial, le médiateur, tente à travers l'organisation d'échanges entre les parties de leur permettre de confronter leurs points de vue et de rechercher avec son aide une solution au conflit qui les oppose. Dans lensemble des pays, le champ de la médiation est traversé par différentes logiques : logiques institutionnelles et sociétales, logiques professionnelles et bénévoles, logiques communicationnelles et instrumentales. Ce sont les médiations institutionnelles qui dominent le mouvement de la médiation avec en premier lieu les médiations judiciaires que ce soit dans le domaine civil (médiation familiale, travail
) ou pénal (médiation pénale) ; en second lieu, on trouve les médiations mises en uvre par les organisations administratives (médiation dans les établissements scolaires, santé
), les organisations privées (médiation dans les assurances, les banques,
). Les médiations sociétales, comme la médiation de quartier ou scolaire, créées par des associations et faisant appel à des bénévoles, demeurent dans lensemble des pays, un phénomène minoritaire.
Au fil des années, on assiste à une professionnalisation de plus en plus grande des médiateurs surtout dans le domaine de la médiation familiale et des affaires avec des durées de formation sélevant à 30 jours, avec la création de diplôme universitaire de médiation, comme le master européen de médiation. Il existe aussi une forme dinstrumentalisation de la médiation, de la part des pouvoirs publics pour tenter de désengorger lappareil judiciaire, pour lutter contre le sentiment dinsécurité, ou encore des organismes privés qui utilisent la médiation comme un moyen de fidélisation de leur clientèle. A coté de ces logiques instrumentales, coexistent des projets de médiation reposant sur des logiques plus communicationnelles, basés sur la réappropriation par les personnes du pouvoir de gérer leur conflit, sur une vision transformative des rapports entre individus et plus largement sur une recomposition des rapports entre états et société civile.
Le développement de la médiation suscite aussi des critiques, de la part de ceux qui voient dans ce mode de règlement des litiges, une nouvelle forme de contrôle social, une promotion de lidéologie de lharmonie sociale. Si la médiation suscite des débats, on ne doit pas oublier que dans lensemble des pays, la médiation demeure un phénomène minoritaire et quelle relève dune contre-culture face à la tendance actuelle à la juridiciation et judiciarisation des relations sociales.
R. J.-P. Bonafé-Schmitt, J. Dahan, J. Salzer, M. Souquet, J.-P. Vousche, Les médiations, la médiation, Erès-trajets, 1999, p. 302. M. Guillaume-Hofnung, La médiation, PUF, Que Sais-Je ? No 2930, Paris, p. 128.
Site Internet : http//www.amely.ifrance.com/amely
Voir : Médiation culturelle Médiation familiale
Jean-Pierre Bonafé-Schmitt
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Médiation culturelle
L'expression médiation culturelle prête à de multiples interprétations. Entend-on médiation-conflit ou médiation-rencontre? En France, la première acception est la plus prisée : le médiateur culturel intervient dans son quartier pour y réguler les conflits. En Suisse, la seconde est davantage valorisée. La médiation culturelle est alors conçue comme une des modalités de l'interprétariat dans les domaines de la santé, du social et de l'éducation : les personnes allophones nécessitent certes de pouvoir s'exprimer dans leur propre langue, mais la compréhension du sens des messages échangés ne peut faire fi des contextes culturels des partenaires.
En Suisse, la première formation d'envergure d'interprètes-médiateurs culturels a été organisée en 1996 par Appartenances. En 1999 a par ailleurs été fondée l'association suisse pour la promotion de l'interprétariat et de la médiation culturelle, Interpret' , qui cherche aussi à faire reconnaître leur statut.
R. J.-C. Métraux, S. Alvir, L'interprète : traducteur, médiateur culturel ou co-thérapeute, Interdialogos, Neuchâtel, (2), 1995, pp. 22-26. R. Weiss, R. Stuker, Interprétariat et médiation culturelle dans le système de soins, Rapport de recherche No 11 du Forum suisse pour l'étude des migrations, Neuchâtel, 1998.
Site Internet : www.appartenances.ch
Voir : Médiation Interculturalité Entraide
Jean-Claude Métraux
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Médiation familiale
La Médiation familiale est un processus volontaire de règlement amiable et équitable des conflits familiaux, principalement à loccasion de séparation et divorces. Ce processus est caractérisé par lintervention confidentielle dune tierce personne neutre et qualifiée : le médiateur.
Sa mission est découter, dapaiser les passions, déclaircir les prétentions respectives, de rétablir le dialogue, de donner les moyens aux personnes de trouver par elles-mêmes des solutions concrètes, satisfaisantes pour chacun et sinscrivant dans le cadre légal.
Objectifs :
Maintenir les liens de parentalité au-delà de la séparation ou du divorce, rétablir une communication satisfaisante et constructive, favoriser la responsabilisation et lautonomie des partenaires.
La médiation permet aux enfants de préserver des relations harmonieuses avec leurs deux parents, que ceux-ci soient mariés ou non, au-delà de la séparation. Cet objectif est atteint en donnant aux adultes les moyens de traiter concrètement, dans un climat de respect et de coopération, dune partie ou de lensemble des conséquences de leur nouvelle situation et en leur permettant de résoudre eux-mêmes leurs conflits.
Lieux de pratiques de la médiation familiale :
Lassociation suisse pour la médiation ASM peut fournir la liste des associations cantonales. (tél. 041 342 17 63, fax 041 340 35 72)
AVMF Association vaudoise pour la médiation familiale
Sites Internet : www.lausanne-famille.ch/divers/med-fam/ www.ikb.vsnet.ch/default.htm
Voir : Divorce Famille Famille monoparentale Médiation
Alain Renaud
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Médicaments essentiels
Les médicaments essentiels sont ceux qui satisfont aux besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé; ils doivent donc être disponibles à tout moment en quantité suffisante et sous la forme pharmaceutique appropriée. Le choix de ces médicaments dépend de nombreux facteurs, tels que la prévalence locale des maladies, les moyens matériels de traitement, la formation et l'expérience du personnel disponible, les ressources financières, ainsi que les facteurs génétiques, démographiques et environnementaux. La liste arrêtée par le Comité d'experts de l'OMS compte désormais 306 médicaments contre 208 à l'origine, il y a 20 ans. 166 nouveaux produits ont été ajoutés à la liste, alors que 68 produits initiaux ont disparu. Chaque médicament choisi doit être disponible sous une forme dont la qualité peut être garantie; sa stabilité dans les conditions prévues de stockage et d'utilisation doit être démontrée. La liste OMS est un modèle qui guide les pays et les services de santé dans l'établissement de leurs propres listes nationales et locales. Le concept a fait l'objet d'une diffusion et d'une promotion intenses au niveau national. Ces 20 dernières années, la liste modèle de l'OMS s'est affirmée comme un outil inestimable pour sauver des vies et améliorer la santé grâce à un usage plus rationnel des médicaments, un meilleur accès aux médicaments et une meilleure qualité.
Voir : Droit à la santé Médicaments génériques
Jacques Martin
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Médicaments génériques
Médicaments qui imitent une préparation et une prescription originales tant dans leur substance active, leur forme que leur dosage et qui peuvent remplacer les spécialités originales. Il s'agit habituellement de préparations dont la formule est tombée dans le domaine public. Dabord vus d'un mauvais il et délaissés par les grandes compagnies pharmaceutiques, les médicaments génériques commencent aujourdhui à être produits par ces mêmes entreprises multinationales. Dans un pays comme la Suisse, les génériques sont meilleur marché à hauteur de 25 % en moyenne. Sils étaient utilisés aussi souvent que possible à la place des originaux, une économie substantielle, estimée en Suisse à plusieurs centaines de millions de francs, serait réalisée chaque année dans les dépenses de santé. Contrairement à la contrefaçon (par exemple de médicaments encore couverts par un brevet) qui peut parfois poser des problèmes de qualité et de sécurité, le médicament générique est éprouvé et, de ce fait, sûr. L'accès aux coûteux médicaments anti-rétroviraux (ART) nécessaires à la survie des personnes vivant avec le VIH-sida a relancé le débat sur les médicaments génériques, leur production, le droit éventuel à une production locale ou à une distribution s'affranchissant des règles de l'OMC ou faisant référence aux exceptions prévues par les accords TRIPS.
Voir : Coûts de la santé
Jacques Martin
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Ménage àð Consommation (Unité de)
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Ménages collectifs
En démographie, le ménage est une unité de résidence. On distingue les ménages privés de ménages collectifs. Les premiers sont subdivisés en ménages d une personne, ménages familiaux et non familiaux. Les ménages familiaux comprennent un noyau familial formé au moins d'un couple ou d'un binôme parent enfant. Les ménages collectifs ne doivent pas être confondus avec les ménages privés complexes pouvant regrouper plusieurs noyaux familial ou des unités familiales avec des tiers. Sous la dénomination de ménage collectif sont regroupées toutes les formes de résidence en institution. Ils représentent moins d'un pour cent de l'ensemble des ménages (0,6 % en 1990). La proportion de personnes vivant en institution a décliné (-6,8 % entre 1970 et 1990) mais le nombre de ménages collectifs s'est considérablement accru (+65% entre 1970 et 1990) parallèlement à une réduction de la taille moyenne des institutions (23,6 à 13,3 personnes durant la même période). Plus de la moitié des personnes vivant en ménages collectifs résident dans des homes ou établissements hospitaliers (31 % et 23 % des personnes vivant en ménages collectifs); à peine une sur dix dans un internat (8 %, comme aussi celles vivant à l'hôtel). Près d'un quart des personnes vivant dans des ménages collectifs ont 80 ans ou plus (23 %), près d'un tiers ont au moins 70 ans (32 %). La proportion des personnes âgées vivant en institution est en légère progression (7,0 % en 1970 et 8,4 % en 1990). Le nombre de seniors vivant en institution est devenu supérieur à celles vivant dans des ménages complexes : alors que, en 1970, pour dix personne de 65 ans ou plus en institution, on en trouvait 34 dans un ménage complexe, vingt ans plus tard on nen trouvait plus que huit.
R K. Lüscher, R. Thierbach, J. Coenen-Huther, M.-F. Goy, Ménages et familles pluralité des formes de vie. Statistiques de la Suisse, RF 1990, OFS, Berne, 1996. Ménages et familles. Tableaux thématiques, RF 1990, OFS, Berne, 1993. C. Sauvain-Dugerdil, N. Kalmykova, H.G. Gu, G. Ritschard, M. Olszak, H.-M. Hagmann, Vivre sa vieillesse en Suisse. Les transformations des modes de résidence des personnes âgées, European Journal of population, 13 : 169-212, 1997.
Voir : Démographie Famille Home/Établissement médico-social (EMS) Vieillissement de la population
Claudine Sauvain-Dugerdil
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Mères de jour àð Enfance (Pédagogie de la petite)
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Mesures d'insertion sociale (MIS)
Les mesures d insertion sociale sont destinées aux personnes n'ayant pas accès aux mesures d'insertion professionnelle et auxquels une aide personnalisée est proposée afin de les inciter à poursuivre deux objectifs indissociables : renforcer leurs compétences sociales et développer leurs liens sociaux. Ces mesures ne préparent pas directement à une insertion sur le marché du travail mais visent un développement personnel et socio-relationnel pour aménager un ultérieur retour à une activité rétribuée. Linsertion sociale est donc conçue comme un préalable à linsertion professionnelle.
En vigueur depuis le 1er janvier 2000 dans le canton de Fribourg les MIS sont des moyens supplémentaires dont l'aide sociale a été dotée dans le but de promouvoir l'autonomie et l'insertion des bénéficiaires d'une aide matérielle. Ces mesures sont complémentaires d'autres mesures cantonales visant l'insertion professionnelle (ex. les programmes d'emplois qualifiants, PEQ) et avec lesquelles elles forment le dispositif général conçu pour venir en aide aux personnes durablement exclues du marché du travail. La coordination entre ces deux volets de linsertion est assurée par une convention de collaboration entre les offices régionaux de placement et les services sociaux régionaux. Des commissions paritaires peuvent être appelées à statuer en cas de divergences.
La participation à une MIS a valeur de contre-prestation dans le contrat dinsertion sociale établi entre le/la bénéficiaire et lautorité daide sociale qui, en échange, fournit une aide matérielle non remboursable, accorde un montant incitatif (dont la valeur fixée par le Conseil dÉtat sélève à Fr. 100.- par mois en 2001), prend en charge les frais dorganisation de la MIS et assure un accompagnement social.
Les MIS se ventilent en une grande variété dactivités choisies pour répondre aux besoins individuels et offrir des solutions sur-mesures aux bénéficiaires pour réaliser leur projet dinsertion. Lorganisation de ces activités est assumée par des organismes tiers, indépendants de laide sociale, qui interviennent en qualité dagents dinsertion. Ces organismes servent de médiation aux bénéficiaires pour renforcer leur participation à la collectivité et valoriser leurs ressources. La durée maximale dengagement dans une MIS est de 12 mois.
Les services sociaux régionaux accompagnent et gèrent la démarche insertionnelle avec chaque bénéficiaire. Le Service social cantonal valide les MIS et coordonne le dispositif dinsertion sociale soumis à une évaluation une fois par législature.
R. Loi sur l'aide sociale du 14.11.1991(LASoc). Règlement dexécution du 30.11.1999 de la loi sur laide sociale (RELASoc). Concept dapplication MIS/LASoc émis par la Direction de la santé publique et des affaires sociales du canton de Fribourg, nov. 1999. Catalogue MIS, mise à jour permanente depuis novembre 1999. J.-C. Simonet, Distinction entre linsertion sociale et professionnelle : point de vue du canton de Fribourg suite aux modifications de la LASoc, actes de la journée ARTIAS / CSIAS du 11 avril 2000.
Voir : Aide sociale Contre-prestations Insertion.
Jean-Claude Simonet
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Mesures de fécondité
La fécondité (ou l'infécondité), qui se rapporte aux résultats, est à distinguer de la fertilité (ou la stérilité) qui concernent la capacité de donner le jour à des enfants vivants. En anglais, le sens est inverse, la fécondité se traduit par fertility et la fertilité par fecundity . Trois ensembles de mesures sont utilisés en démographie : la fécondité se rapporte au nombre d'enfants par femme, la natalité désigne la fréquence des naissances (vivantes) dans une population, et la reproduction se réfère au processus de renouvellement des générations. Les deux derniers s'expriment généralement en taux bruts, qui suppose la mortalité nulle jusqu'à la fin de la période reproductive. La fécondité dépend du comportement procréateur des couples, décrit par ce qui a été dénommé les déterminants proches, en particulier l'âge à la maturité sexuelle et à lentrée dans la vie de couple, la fréquence des rapports sexuels, la durée des intervalles génésiques et le recours aux méthodes contraceptives.
R. L. Henry, Dictionnaire démographique multilingue, Vol. français. UIESP, Ordina, Liège, 1981. R. Matos et coll., Population et développement. Lexique multilingue de termes démographiques, DDC, Berne, sous presses G. Tapinos, Eléments de démographie, A. Colin, Paris, 1985.
Voir : Santé de la reproduction Taux de fécondité et taux de natalité Taux de reproduction
Claudine Sauvain-Dugerdil
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Mesures de sûreté
Les mesures de sûreté sont des sanctions pénales, dont la Suisse na pas lexclusivité, mais qui ont connu un développement législatif particulier dans ce pays. Elles consistent à soumettre à une prise en charge, le plus souvent un traitement de type médical, psychologique ou socio-éducatif, des individus au motif quils ont commis une infraction. La réponse pénale ne se présente ainsi pas sous forme dun mal, comme cest le cas pour les peines, mais sous celle dune prise en charge sous contrainte.
Un peu plus de mille mesures de sûreté sont ordonnées chaque année en Suisse. La clientèle visée comprend en premier lieu des toxicomanes, puis des personnes atteintes daffections mentales, des alcooliques, des jeunes adultes (18-25 ans) souffrant de désordres de la personnalité et, enfin, les multirécidivistes (désuète, la mesure ne sapplique pratiquement plus à cette population).
Il existe un fossé entre, dune part, les intentions affichées par le législateur et que lon peut lire dans la loi et dautre part la réalité. Les établissements appropriés font souvent défaut, ainsi que les moyens mis à disposition pour le traitement. Cela est particulièrement vrai pour les délinquants mentalement anormaux (art. 43 Code pénal), déclarés dangereux au moment de leur jugement ; ils séjournent le plus souvent en prison. La situation est meilleure pour les personnes atteintes daffections mentales mais déclarées non dangereuses, ainsi que pour les toxicomanes, catégories de condamnés pour lesquelles existent, au moins, des établissements.
Se développe de plus en plus, dans le cadre des mesures de sûreté, une prise en charge beaucoup plus légère que linternement, sous la forme du traitement ambulatoire qui maintient le condamné en liberté et loblige à se soumettre à un traitement régulier en milieu hospitalier ou auprès dun thérapeute privé.
R. P. Albrecht, Die allgemeinen Voraussetzungen zur Anordnung freiheitsentziehender Massnahmen gegenüber erwachsenen Delinquenten, Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1981. Catalogue des établissements destinés à lexécution des peines, des mesures et de la détention préventive en Suisse, Offices de la justice et de la statistique, Berne, 1995.
Voir : Contrôle social Sanctions pénales Prison (Privation de liberté) Privation de liberté à des fins d'assistance
Robert Roth
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Mesures médicales de réadaptation àð Réadaptation (Mesures de)
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Midlife crisis
Expression désignant la crise du milieu de la vie ; peut être causée par la prise de conscience que des désirs anciens n'ont pas pu être réalisés, ou que la réalisation des ambitions professionnelles n'apporte pas ce qu'on avait imaginé.
François Höpflinger
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Migration
Les mouvements de population d'un espace à l'autre sont un phénomène courant de la nuit des temps jusqu'à aujourd'hui.
Les phénomènes suivants président à l'émergence et la consolidation des migrations :
les disparités entre lieux d'origine et d'immigration : cela est particulièrement évident dans les migrations économiques, déterminées par des facteurs push-pull, qui poussent les émigrants à quitter leur pays et les attirent vers les pays d'immigration. Les disparités peuvent toutefois être aussi d'ordre politique, les lieux concernés étant différents quant au niveau de sécurité pour les habitants, défini par le degré de respect des droits humains.
le développement des réseaux et des institutions des communautés migrantes : les réseaux connectent les migrants du passé aux migrants actuels et potentiels ainsi que ceux qui ne migrent pas, facilitant la formulation et la réalisation des projets migratoires.
les régimes migratoires : le corpus de lois nationales et internationales, de régulations diverses et d'institutions qui régissent les mouvements de personnes.
Le phénomène migratoire intéresse la Suisse depuis fort longtemps, d'abord sous la forme d'émigration : ce sont les mercenaires qui quittent le pays et plus tard les colons qui migrent vers les Amériques. En 1888 le solde migratoire, positif jusque là, se renverse : les entrées d'étrangers sont plus nombreuses que les sorties des ressortissants helvétiques. En 1914 la population étrangère immigrée atteint le 14 % de la population résidante en Suisse. Le recul de la période entre les deux guerres fait suite une nouvelle immigration massive : la proportion d'étrangers parmi les résidants passe de 5 % en 1949 à 15 % en 1965. Les autorités s'efforcent dès lors de limiter le nombre d'étrangers sous la pression des milieux xénophobes - qui lancent des nombreuses initiatives visant à contrer l'emprise étrangère - tout en répondant aux besoins de l'économie.
Aujourd'hui la proportion d'étrangers sur la population résidante se monte à 19 %, alors que la main-d'uvre étrangère représente le 25 % des travailleurs en Suisse.
Aux migrations traditionnelles provenant des pays limitrophes se sont progressivement ajoutés les flux en provenance d'Espagne, du Portugal, de Yougoslavie et de Turquie. Depuis les années 80, ont gagné en importance les demandeurs d'asile qui fuient des situations de conflit armé ou de tensions politiques aiguës. A cause de la proximité géographique des zones de guerre et de la présence d'effectifs importants de compatriotes, actuellement deux demandeurs d'asile sur trois viennent des Balkans.
R. P. Dewitte (Éd.), Immigration et intégration. L'état des savoirs, Ed. La Découverte, Paris, 1999. H.-R. Wicker, J.-L. Alber, C. Bolzman, R. Fibbi, K. Imhof, A. Wimmer, L'altérité dans la société : migration, ethnicité, État, Seismo, Zurich, 1996.
Site Internet : www.unine.ch/fsm
Voir : Asile (Requérant d') Étrangers (Politique à l'égard des) Immigration Xénophobie
Rosita Fibbi Carton
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Migrations (Politique des)
Les migrations constituent un transfert passager ou durable du domicile au-delà des frontières. Elles nenglobent pas seulement limmigration mais également lémigration. Les migrants sont tout à la fois constitués de réfugiés, de personnes séjournant illégalement, dindividus admis à titre provisoire ainsi que de personnes détentrices dun titre de séjour. Dans le cas de la Suisse, cette dernière catégorie recouvre aussi bien les personnes au bénéfice dun permis de courte durée, dun permis à lannée (B), les saisonniers (A), les personnes au bénéfice dun permis détablissement (C) sans oublier les diplomates, les rentiers, les étudiants ou les écoliers. La politique migratoire regroupe donc lensemble des objectifs, des moyens et des mesures qui ont une incidence sur les migrations et leurs conséquences. Elle recouvre quatre phases distinctes du processus de migration qui sont respectivement la politique dadmission, dintégration, le renvoi et le rapatriement et, finalement, la politique extérieure en matière de migration.
En matière dadmission, de nombreuses critiques ont été adressées à l'encontre de la politique migratoire helvétique. Elles se sont en particulier focalisées sur le système des multiples permis de travail adopté par la Suisse. La politique migratoire helvétique a contribué en particulier à retarder des ajustements structurels pourtant indispensables en offrant à certaines activités une main-duvre immigrée abondante et bon marché. En soutenant des branches intensives en travail peu qualifié, elle a aidé des secteurs qui ne constituent pas, à long terme, des domaines où la Suisse possède un avantage comparatif. De surcroît, d'un point de vue conjoncturel, la politique migratoire a accentué lampleur des cycles économiques traversés par notre pays, notamment dans les années 70. A ce propos, il faut rappeler que lors de la première crise pétrolière, le PIB helvétique a connu un recul largement supérieur à celui des autres pays de lOCDE. Cette différence sexplique, en partie du moins, par le départ forcé de travailleurs étrangers qui a eu des conséquences néfastes pour les investissements et la consommation en Suisse, déprimant encore un peu plus la conjoncture économique domestique. Surtout, la politique migratoire a échoué du point de vue de lintégration de la main-duvre étrangère. Cet échec résulte du fait que le système dimmigration a été bâti sur un modèle de rotation des travailleurs qui a longtemps fait illusion. Dans ce modèle, la main-d'uvre immigrée était supposée rester quelques années seulement sur le territoire helvétique avant de retourner dans son pays d'origine. Dans la réalité, les travailleurs étrangers sont arrivés en Suisse avec des statuts temporaires (saisonniers ou annuels) qui ont été progressivement transformés en permis détablissement sans quaucun effort dintégration nait été consenti à leur égard. Lorsque ces personnes perdent aujourd'hui lemploi pour lequel elles étaient venues dans notre pays, leurs chances de réinsertion sont souvent très minces. On saperçoit alors soudain que leur maîtrise dune langue nationale est déficiente et que leurs qualifications ne favorisent pas une mobilité professionnelle souvent indispensable pour retrouver un emploi. Il nest dès lors pas surprenant de constater que le taux de chômage de la population étrangère soit actuellement trois fois plus élevé que celui de la population suisse.
Voir : Asile (Requérant d') Chômage Consommation Étrangers (Politique à l'égard des) Inégalités et discriminations salariales Intégration Marché du travail Migration Salaires
Yves Flückiger
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Mineurs (Droit pénal des)
Il est contenu pour lessentiel dans les art. 82 à 99 du Code pénal suisse (mais voir aussi art. 369 à 373 CPS + OCP 1 + ord. sur le casier judiciaire). Le droit matériel est fédéral, mais la procédure et lorganisation judiciaire sont de la compétence des cantons. Depuis la votation populaire du 14.3.2000 (acceptation dune unification de la procédure), le chantier dun code de procédure pénale unifiée pour les mineurs est ouvert.
En Suisse, tous les cantons connaissent des instances spécialisées. Cependant, les systèmes diffèrent et se rattachent à deux grands modèles, le modèle Juge des Mineurs en Suisse romande et Berne, et le modèle Jugendanwalt en Suisse alémanique et Tessin. Lintervention de linstance judiciaire se fait sur un modèle médical et se base sur le principe de lunité du traitement (ou cumul des fonctions judiciaires) qui permet à un même autorité dintervenir aux 3 phases de laction judiciaire (instruction, jugement et exécution). Lexécution des sanctions est primordiale et offre la possibilité, par le biais de la modification de la mesure (art. 86 et 93 CPS), dadapter en tout temps la réponse aux besoins individuels du mineur.
Ce droit ne sapplique quaux mineurs ayant commis des infractions aux lois pénales ; il ne sapplique pas aux situations de mineurs en danger ou denfants victimes qui relèvent des autorités tutélaires ou des services de protection de la Jeunesse.
Le seuil inférieur dintervention se situe à 7 ans et le seuil supérieur à 18 ans ; entre ces deux limites, une césure à 15 ans, qui marque la différence entre les enfants (7-15 ans) et les adolescents (15-18 ans). Les moins de 7 ans ne sont pas des sujets pénaux (= irresponsabilité absolue) ; les enfants sont en régime de responsabilité relative (art. 82 à 88 CPS) ; de même que les adolescents, pour qui cependant lamende et la détention de 1 jour à 1 an sont possibles (art. 89 à 99 CPS). À 18 ans révolus, fin du traitement spécifique et majorité pénale. Le moment déterminant est celui de la commission de linfraction. Pour les problèmes de compétences lorsque des infractions ont été commises à cheval sur la limite des 18 ans, voir lOrdonnance relative au code pénal suisse (RS 311.01), art.1.
Le droit pénal des mineurs se différencie du droit pénal ordinaire par ses objectifs qui sont éducatif (faire prendre conscience de la loi et de ses effets), curatif (soigner les causes), préventif (prévention spéciale secondaire et tertiaire, soit éviter la récidive et la délinquance chronique), dintégration sociale (permettre linsertion) et protecteur (soit vis-à-vis de lauteur lui-même, victime dune situation pathogène, soit vis-à-vis de la société). La prévention dont il est question est une prévention spéciale, soit basée sur la personne de lauteur et non la prévention générale du droit des adultes.
Le droit pénal des mineurs sappuie avant tout sur le principe de lindividualisation (Täterrecht) et fait appel en priorité à des mesures éducatives (art. 84 à 86 et 91 à 94bis CPS) où laccent est mis sur le soin ; elles peuvent être ambulatoires (assistance éducative, traitement spécial) ou résidentielles (placement familial, placement institutionnel, traitement spécial institutionnel). Les mesures priment les punitions disciplinaires des art. 87, 95 et 96 CPS (principe du monisme judiciaire : pas de cumul entre mesures et peines). Les punitions doivent elles aussi revêtir un contenu éducatif. À noter les réponses importantes sous forme de travail dintérêt général, cours déducation divers (LCR, santé) et la médiation-réparation, développée par les praticiens. La privation de liberté reste lexception (cf. Statistiques de lOFS, dès 1984).
Le droit actuel est soumis à une révision. Un projet dune Loi fédérale régissant la condition pénale des mineurs a été présenté par le Conseil fédéral et est soumis au Parlament actuellement. Ce projet reste dans loptique dun droit éducatif et de protection, mais consacre lidée dune loi indépendante, adaptée aux exigences des conventions internationales et des droits de lenfant.
R. M. Boehlen, Kommentar zum schw. Jugendstrafrecht, Stämpfli, Berne, 1975. M. Stettler, Condition pénale des jeunes délinquants, Georg, Genève, 1980. Projet de Loi fédérale régissant la condition pénale des mineurs, message du 21.9.1998 (98.038).
Sites Internet : www.ikb.vsnet.ch/default.htm www.childsrights.org
Voir : Déviance Éducateur spécialisé Peines restrictives de droits (Peines de substitution) Travail dintérêt général
Jean Zermatten
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Minima sociaux
En Suisse, il ny a pas de montant minimum dexistence officiel. On trouve par contre différentes limites de revenus, définies de manière conventionnelle et politique, qui constituent des minima vitaux ou sociaux de nature et de portée différentes. Chacun se réfère à un cadre légal différent et définit un cercle dayants droit particulier. Ces minima sont des seuils dintervention sociale, et constituent deux ensembles.
a) Minima visant à compléter ou suppléer un revenu insuffisant par un versement en espèces, présents notamment dans : les prestations complémentaires à lAVS/AI, les législations cantonales ou communales régissant les régimes daide sociale et de revenus minimums, les recommandations en matière daide sociale de la Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS), les normes dassistance aux requérants dasiles et personnes admises provisoirement, les dispositions cantonales régissant loctroi de bourses détudes ou dapprentissage.
b) Minima visant à ne pas entamer le revenu considéré comme minimum vital et/ou à libérer les personnes ou ménages concernés de certaines charges fixes, notamment : le salaire insaisissable (minimum vital) de la loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite, les limites de revenus dexemption dimpôts, donnant droit aux subsides de la LAMal (la loi sur lassurance-maladie) ou à loctroi de logements à loyer subventionné.
Le droit des personnes est fondamentalement catégorisé, du fait que chaque norme cible son propre groupe de bénéficiaires ou dayants droit en fonction de critères particuliers : le statut légal, lâge et surtout les causes de limpécuniosité (vieillesse, endettement, invalidité, asile, chômage non indemnisé, sous-rémunération).
Dun point de vue conceptuel, les minima vitaux des législations fédérales, cantonales ou communales recouvrent une définition et des objectifs communs : il sagit pour chacun deux de garantir le pouvoir dachat minimum absolument nécessaire à la satisfaction des besoins essentiels pour préserver un mode de vie respectant la dignité humaine. Ce pouvoir dachat minimum est considéré comme incompressible. En ce sens, le minimum vital social pose une limite en dessous de laquelle on considère quil y a exclusion des modes de vie minimaux acceptables, tant par rapport à des ressources matérielles que par rapport à des ressources culturelles et sociales.
A lheure actuelle, il nexiste aucune coordination entre les minima sociaux : la multiplicité et les différences des barèmes appliqués impliquent de facto de grandes différences de traitement, notamment en termes décart entre les niveaux de vie garantis, qui sont parfois très importants (par ex. entre les PC AVS/AI et le minimum vital des requérant-e-s dasile). Ces différences et les discriminations qui en découlent sont essentiellement dues à une absence de considération du minimum vital en tant quobjet de politique sociale en soi, qui serait transversal aux dispositions de sécurité sociale.
R. H. Gropetti, C. Regamey, Minimum pour vivre, Étude de diverses normes, Association des Centres sociaux protestants, Ed. La Passerelle, Lausanne, 1999.
Voir : Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS) Minimum vital Normes CSIAS (Conférence suisse des institutions d'action sociale) Pauvreté (Seuil de)
Caroline Regamey
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Minimum dexistence (Droit au)
On reconnaît généralement quil existe un droit non écrit au minimum dexistence en Suisse. La jurisprudence du Tribunal fédéral la confirmé dans un arrêt de 1995. Elle a considéré que la satisfaction de besoins élémentaires de la personne humaine, tels que se nourrir, se vêtir, et disposer dun abri, représentait la condition même de lexistence humaine et du développement de la personne, et que cette satisfaction constituait ainsi un élément indispensable dun état de droit démocratique. La nouvelle Constitution prévoit une sorte de minimum vital (art. 12).
Pour la mise en uvre de ce principe général, les modalités pratiques sont laissées à linitiative des cantons et des communes. De récentes tentatives dunifier le droit au niveau fédéral ont rencontré une forte résistance dans les cantons. Le débat reste cependant ouvert et la situation peut évoluer rapidement en fonction de lampleur des besoins et du nombre des personnes concernées.
R. R. Leu, S. Burri, T. Priester, Lebensqualität und Armut in der Schweiz, Haupt, Berne, 1997. P. Farago, Prévenir et combattre la pauvreté. Forces et limites des mesures prises par lÉtat, OFAS, Berne, 1995.
Voir : Aide sociale Minima sociaux Minimum vital Normes CSIAS Pauvreté (Seuil de)
jpf
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Minimum vital
Biens et services indispensables à lexistence. Le minimum vital est généralement exprimé en termes monétaires : un revenu minimum permettant lacquisition de ces biens et services. Originairement défini en tant que minimum biologique (minimum de calories, nourriture, vêtements, chauffage
), il est aujourdhui conçu comme un minimum social, permettant un style de vie, certes très modeste, correspondant toutefois aux normes de consommation, de dotation de ressources et de participation à la vie sociale courante dans un pays et une époque donnés (logement, couverture des frais de maladie, téléphone, transports, culture et information
). Impossible à déterminer scientifiquement, le minimum vital est établi par des experts (ex. : directives de la CSIAS) ou par le processus de décision politique (ex. : PC de lAVS/AI).
R. C. Régamey, H. Gropetti, Minimum pour vivre. Étude de diverses normes, Association des Centres sociaux protestants, Éditions La Passerelle, Lausanne 1999. R. Leu, S. Burri, T. Priester, Lebensqualität und Armut in der Schweiz, Haupt, Berne, 1997.
Voir : Minima sociaux Normes CSIAS Pauvreté (Seuil de)
Martino Rossi
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Minimum vital (Garantie du)
Dispositif unique ou ensemble de mesures ayant une base légale garantissant aux individus et aux ménages lacquisition du minimum vital. En Suisse, le droit au minimum vital (en espèces et /ou nature) pour toute personne qui ne peut pas être économiquement autosuffisante a été inscrit dans la nouvelle Constitution fédérale (art. 12).
R. I. Meier, P. Zweifel, C. Zaborowski, I. Jent-Sörensen, Lohnpfändung : optimales Existenzminimum und Neuanfang ? Eine rechtliche und ökonomische Analyse der Einzelwangsvollstreckung gegen Privatpersonen in der Schweiz mit Erarbeitung von Reformvorschlägen, Schulthess Verlag, Zürich, 1999. M. Rossi, E. Sartoris, Ripensare la solidarietà, IRE/Dadò editore, Bellinzona/Locarno, 1995 (édition allemande : Solidarität neu denken, Seismo Verlag, Zürich, 1996).
Voir : Minima sociaux Minimum vital Impôt négatif Revenu (Garantie du) Revenus (Transfert des)
Martino Rossi
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Misère àð Pauvreté (Seuil de)
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Mobilité intergénérationnelle
Ascension ou baisse sociale entre générations (d'une même famille). On parle d'ascension intergénérationnelle lorsque les fils/filles atteignent un statut social plus élevé que leurs parents, de baisse intergénérationnelle lorsque le statut des enfants est inférieur à celui de leurs parents.
François Höpflinger
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Modes de vie
Façons particulières de vivre ensemble des pratiques sociales et culturelles, repérables au niveau de lindividu, du groupe, de la société. Apparemment, au fur et à mesure de lélévation du niveau de vie, les modes de vie se diversifient. Cet état de fait entraîne des conséquences majeures pour lorganisation et le fonctionnement des politiques sociales. Si les systèmes de sécurité sociale ne sont pas adaptés aux modes de vie, il peut en résulter dimportants dysfonctionnements. Ces phénomènes ont été analysés en Suisse dans le cadre du Programme national de recherche No 29 Changements des modes de vie et avenir de la sécurité sociale . De nombreux auteurs ayant collaboré à ce dictionnaire ont conduit des travaux sur les divers thèmes retenus dans ce programme.
R. J.-H. Sommer, S. Schütz, Changements des modes de vie et avenir de la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1997.
Voir : Mode de vie (Changement des) Programme national de recherche No 29
jpf
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Modes de vie (Changements des)
Les individus et/ou les groupes sociaux vivent leur quotidien sous des formes fort différentes. Ces manières de gérer la vie peuvent être désignées par la notion de modes de vie . Dans ce contexte, on parle de changements lorsque lon voit apparaître, à côté des modes de vie traditionnels, de nouvelles manières dorganiser son existence.
En Suisse, comme dans dautres pays industrialisés, on assiste à dimportantes transformations de ces modes de vie, comme nous le suggèrent les exemples suivants :
Évolutions dans le monde du travail
Lapparition des nouvelles technologies, les tendances à la redéfinition de lorganisation du travail, le développement de Travail (Nouvelles formes de) ainsi que des besoins accrus de mobilité, etc., ont donné un autre visage au monde du travail.
Évolutions des rôles de la femme
Les nouvelles aspirations exprimées par les femmes et les efforts quelles engagent pour renforcer leur autonomie au plan de la formation et de la vie professionnelle modifient la répartition des rôles dans le mariage et la famille.
Évolutions des structures familiales
On observe aujourdhui lexistence de multiples manières de vivre au sein dune cellule familiale. Pour différentes raisons, individuelles ou sociales, la répartition des tâches entre la famille et lenvironnement social sest modifiée. Partant, les rôles des agents extérieurs à la famille se sont également transformés.
En outre, on constate une mutation des structures démographiques. Avec lallongement de lespérance de vie et le vieillissement général de la population, la perception du rôle des personnes âgées sest modifiée à tel point que lon parle aujourdhui du quatrième âge . À cela sajoute une diminution de la proportion des enfants et des jeunes dans la population.
Si ces changements persistent, et cest vraisemblable voire certain, sils touchent lensemble de la société, on devra sinterroger sur la compatibilité entre le système de sécurité sociale existant et la réalité des problèmes sociaux induits par ces faits nouveaux. Ainsi, il convient de se demander si le système de sécurité sociale actuel est adapté à la nouvelle configuration des problèmes, et dans quelle mesure les problèmes sociaux et les initiatives à prendre pour les résoudre sont pertinents pour lensemble de la société.
R. J.-H. Sommer, F. Höpflinger, Changements des modes de vie et avenir de la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1990. K. Lüscher, F. Schultheis, M. Wehrspann, Die postmoderne Familie. Familiale Strategien und Familienpolitik in einer Uebergangszeit, Universitätsverlag, Constance, 1988. P. Gilliand (Éd.), Familles et solidarité dans une société en mutation, Réalités sociales, Lausanne, 1991.
Voir : Modes de vie Problèmes sociaux Famille Femmes (Émancipation des) Flexibilité du travail Travail (Nouvelle formes de)
jpf
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Monétarisme
Le monétarisme est une école de la pensée économique. Son idée est que la banque centrale peut modifier la masse monétaire en agissant directement sur la quantité de monnaie en circulation. La banque centrale peut donc contrôler linflation par une politique monétaire visant un taux de croissance de la masse monétaire égal au taux de croissance de la production. Cette doctrine est associée aux travaux de M. Friedman, qui dans les années 195060 avait proposé lutilisation dune règle de politique monétaire en vue dassurer un taux dinflation optimal, qui reflète le taux de croissance à long terme du produit national en termes réels. Dans les années 197080 le monétarisme a beaucoup influencé les politiques monétaires des pays industrialisés, grâce aussi à lhypothèse des anticipations rationnelles des agents économiques. De là, la crédibilité des décisions de politique monétaire a gagné en importance dans la lutte contre linflation. Cest ainsi que la transparence, lindépendance et la responsabilité des banques centrales la triade de la politique monétaire moderne sont issues de cette école.
R. P. Cagan, Monetarism , in : The New Palgrave : A Dictionary of Economics, Macmillan, London, 1987. S. Rossi, Money and Inflation, Elgar, Cheltenham, 2001.
Voir : Banque centrale européenne Pouvoir dachat
Sergio Rossi
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Mortalité
La mortalité est laction de la mort sur la population dun territoire délimité (pays, canton, commune, etc.). Un taux de mortalité mesure la fréquence des décès ; par ex. un taux annuel brut de mortalité générale est le quotient de lensemble des décès observés par leffectif moyen des habitants, durant lannée ou la période considérée. Des taux et indicateurs spécialisés sont calculés par sexe, groupe dâges, cause de décès (mortalité infantile : décès denfants de moins dun an ; surmortalité masculine par âge, par accident, etc.). La mortalité différentielle analyse des sous-populations selon des critères dhabitat, de nationalité, détat civil, de niveau déducation, dappartenance sociale, de revenus, de profession, de modes de vie, etc. Des taux et indices comparatifs tiennent compte des différences de structures (âges, sexe) entre diverses populations (mortalité-type, population-type). Par exemple, en 1999, le taux brut de mortalité générale est de lordre de 7 en Chine et de 9 en Suisse ; or lespérance de vie à la naissance en Chine est plus basse qu'en Suisse. Cela provient du fait que le taux de mortalité croît avec lavance en âge et que le vieillissement de la population helvétique est nettement plus élevé.
R. Annuaire statistique de la Suisse. Mouvement de la population de la Suisse, Office fédéral de la statistique, Berne (chaque année).
Voir : Espérance de vie Mortalité infantile Taux de mortalité Vieillissement de la population
Pierre Gilliand
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Mortalité infantile
Le fait que, aujourdhui en Suisse, moins de 5 enfants décèdent pour 1000 nouveau-nés reflète les progrès de la médecine : au début du XXe siècle, on comptait encore 150 décès infantiles pour 1000 naissances vivantes. La mortalité infantile est ainsi un indicateur-clé de la santé publique, utilisé par exemple pour lévaluation du programme Santé pour tous de lOrganisation mondiale de la santé ou pour le calcul des indices du développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La valeur prise par cet indicateur traduit le développement social et sanitaire dun État ou dune région, et cest une des raisons de son usage fréquent. Une autre raison est la disponibilité de données dans la plupart des régions du monde permettant le calcul de cet indicateur. En Suisse, des disparités importantes perdurent quant au niveau de mortalité infantile parmi les enfants de femmes classées la nationalité, la catégorie socio-professionnelle ou la région de résidence. Les composantes de la mortalité infantile sont la mortalité néonatale (décès au cours des 4 premières semaines de vie), qui peut être précoce (décès au cours des 6 premiers jours de vie) ou tardive (décès entre le 7e et le 28e jour), et la mortalité post-néonatale (décès entre le 2e et le 11e mois de vie).
R. G. Drack, U. Ackerman-Liebrich, C. Schindler, Mortinatalité et mortalité infantile en Suisse de 1986 à 1992, Office fédéral de la staitstique, Neuchâtel, 1998.
Voir : Espérance de vie Mortalité Taux de mortalité
Philippe Wanner
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Mouvement social
La notion de mouvement social englobe et synthétise les diverses manières d'agir collectivement - manifestations, grèves, mobilisations, formes institutionnelles et non institutionnelles de revendications ou de protestations, groupements, moyens de propagande et d'information - que les acteurs et groupes dominés développent dans la durée pour contester et transformer le modèle de société quimposent les classes dominantes et les milieux dirigeants. Tout mouvement social présente une certaine unité qui repose sur les principales caractéristiques suivantes :
une cohérence idéologique , un projet de société qui précise ses orientations, ses justifications, qui identifie ses adversaires et qui clarifie ses aspirations ;
une cohésion sociale, qui donne sens à la solidarité collective et qui imprègne l'identité individuelle de ceux qui y participe
et une orientation de l'action, qui se manifeste par des formes de luttes et des moyens d'action privilégiés.
R. M. Giugni, Entre stratégie et opportunité : les nouveaux mouvements sociaux en Suisse, Seismo, Zurich, 1995. E. Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, Paris, 1996. F. Passy, LAction altruiste : contraintes et opportunités de lengagement dans les mouvements sociaux, Droz, Genève, 1998.
Site Internet : www.pscw.uva.nl/sociosite/topics/activism.html
Voir : Action communautaire Animation socioculturelle Femme (Émancipation de la) Grève Jeunesse Syndicat
Dominique Gros
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Multiculturalisme
Le débat sur la création dune société multiculturelle oppose deux écoles, les culturalistes et les universalistes . Alors que les premiers insistent sur le droit à lautodétermination culturelle, les seconds considèrent que la réalisation de cette autodétermination mène à une impasse, impasse qui aboutit à lexclusion et à la soumission. Evidemment, le multiculturalisme suit lune ou lautre voie en fonction du contexte social et culturel dans lequel il sinscrit. Cette différenciation a aussi un rôle important lorsquon parle du concept de la société plurielle.
Aux États-Unis, lidée dun pluralisme ethnique et culturel fait référence à lessai du philosophe juif Horace Kallen, Democracy versus the Melting Pot , dont la politique assimilatrice envers les immigrants au début du XXe siècle fut critiquée. Kallen était un multiculturaliste ante litteram, pour lequel la compréhension du concept de différence aboutit à la constatation que personne ne peut choisir son grand-père . Il estimait que les immigrants navaient pas le choix de leurs racines culturelles profondes, mais quen revanche ils pouvaient effectuer consciemment le choix de leur loyauté politique en matière de migration. Cest pourquoi les États-Unis pouvaient, et devaient même, exiger une loyauté politique, mais ne pas effacer les différences. La politique devait ne pas considérer lorigine ethnique, comme dailleurs la confession religieuse. Cette devise des société pluralistes semble être aujourdhui défiée par limmigration et son rôle dans le débat sur la société multiculturelle.
La position universaliste a sévèrement critiqué la notion même de la société multiculturelle. Le concept suggère, selon la critique, que les sociétés modernes soient composées par des cultures (et non par des classes). De cette façon, on semble vouloir relier les difficultés observées par les immigrants dans les sociétés occidentales à la sphère culturelle plutôt quà la sphère sociétale. Cette argumentation est souvent interprétée comme une stratégie de diversion voire même une attitude discriminatoire, car la focalisation sur la notion de culture a comme conséquence de favoriser lexclusion. Le transfert de la notion de culture dorigine à celle dune culture du lieu de vie quotidien entraîne par ailleurs le risque dun narcissisme de la petite différence et dune surestimation des disparités de styles de vie. Les nouveaux arrivés ne devraient pas être vu comme les membres dun autre peuple, mais plutôt comme de futurs citoyens, qui ne se distinguent pas humainement des autochtones. Ils ont pour cette raison le droit dêtre traités dégal à égal. On peut, par compensation, attendre des immigrants une adaptation aux valeurs séculaires de la République, argumente la position universaliste.
La position des culturalistes a été formulée et élaborée par Charles Taylor (1992/93). Son point de départ sarticule autour du désir des hommes à être reconnus, un désir quil suppose universel. Lenvie de reconnaissance ne se résume pas seulement au respect de la dignité humaine. Il repose plutôt sur un besoin important des individus à être reconnus dans leurs particularités. Comment déduire, demande Taylor, lexigence de chacun à être respecté dans sa dignité ? Par sa capacité à agir modérément, avec assurance, avec un propre projet qui fait part dune identité singulière et inamovible. Le propre projet se basant toujours sur lorigine, on ne veut pas seulement être accepté pour ce quon est, mais pour ce quon est devenu. Ce désir de manifester sa propre culture exprime la volonté d'être fidèle à soi. Lorigine, la religion, lappartenance ethnique, la couleur de la peau et la langue sont pour beaucoup, surtout hors du pays dorigine, une source de respect, didentité et même dorgueil. Ainsi, on réclame la reconnaissance pour des caractères partagés par tout le monde, mais substantiellement différents pour chacun. On réclame, pour emprunter les paroles des multiculturalistes, le droit à la différence.
Finalement, limpulsion libératrice de l'identité propre peut mener à un retrait ou, même, à des forme dagression ethnique. Dans les sociétés pluralistes il faut toujours se poser les mêmes questions : jusquà quel degré létat constitutionnel et égalitaire va-t-il protéger la différence culturelle et laffirmation dune identité culturelle ? Et, jusquà quel niveau va-t-il assurer les droits des communautés selon le modèle de la protection des minorités garanti par le droit international ?
R. G. DAmato, Forum suisse pour létude des migrations, Neuchâtel. H. Kallen, Democracy versus the Melting Pot , in : The Nation, 1915. A. Finkielkraut, La défaite de la pensée, Gallimard, Paris, 1989. C. Taylor, Multiculturalism and The Politics of Recognition, Princeton University Press, Princeton, 1992. A. Touraine, Critique de la modernité, Fayard, Paris, 1993.
Site Internet : www.unine.ch/fsm/welcome.html
Voir : Intégration Intégration (Politique d'intégration à l'égard des immigrés) Interculturalité Xénophobie
Gianni D'Amato
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Multigénérativité
Idée selon laquelle les gens, dans une société dynamique et ouverte, peuvent faire partie de générations différentes suivant les domaines de la vie : ainsi une femme peut à la fois être grand-mère d'un petit enfant et membre active de la génération Internet.
François Höpflinger
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Mutualité (Principe de)
Pierre angulaire de lassurance-maladie, le principe de la mutualité est une des conditions posées par la Loi fédérale sur lassurance-maladie (LAMal) pour la reconnaissance des assureurs. Elle joue également un rôle dans les relations entre les assureurs et leurs assurés. Se fondant sur les définitions de la doctrine, le Tribunal fédéral des assurances a précisé le contenu de la notion de mutualité : communauté de risques dans laquelle les membres se garantissent les mêmes avantages en excluant toute idée de bénéfice. Ce principe implique un équilibre entre cotisations et prestations.
Du principe de la mutualité découlent un certain nombre de principes de droit public : légalité de traitement, la proportionnalité et la liberté dorganisation des assureurs-maladie.
R. B. Viret, Les principes de la mutualité dans lassurance-maladie sociale , in : A. Grisel, Mélanges, Éditions Ides et Calendes, Neuchâtel, 1983, pp. 605-620. J.-L. Duc, P.Y. Greber, La portée de lart. 4 de la Constitution fédéral e en droit de la sécurité sociale , in : ZSR, 1992 II, S. 473 ff.
Voir : Assurance-maladie (AM) Cotisation/prime Prestations de sécurité sociale
Béatrice Despland
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Natalité
Nombre de naissances pour 100 femmes. Si la natalité est inférieure à 210 naissances pour 100 femmes, il en résulte à long terme un recul du nombre d'habitants. En Suisse, la natalité est relativement basse depuis la fin des années 60; elle constitue l'une des causes principales du vieillissement démographique.
François Höpflinger
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Nations Unies (Charte des)
Les cinquante États présents à la Conférence de San Francisco signent, le 26 juin 1945, la Charte des Nations Unies. Formellement, la Charte des Nations Unies est un simple traité international ; mais celui-ci contient deux types très distincts de dispositions. Dune part, la Charte forme la Constitution de lOrganisation des Nations Unies ; elle décrit ses principaux organes et leurs règles de fonctionnement. Dautre part, elle énonce un certain nombre de règles de conduite dont le respect par les États membres assurera la paix et la sécurité internationales. Théoriquement, ces règles ne lient que les membres de lONU ; mais la vocation universaliste de lOrganisation devait assurer leur respect par toutes les entités formant la Communauté internationale.
LOrganisation des Nations Unies compte parmi ses organes principaux un Conseil économique et social élus par lAssemblée générale. Il a pour mission de promouvoir la coopération économique et sociale internationale à ce titre.
R. J.-C. Zarka, Les institutions internationales, Ellipses, Paris, 1995.
Site Internet : www.un.org/french/aboutun/charte
Voir : Nations Unies (Instruments des) Organisation de nations unies (ONU)
jpf
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Nations Unies (Instruments des)
Le principal instrument des Nations Unies en matière sociale est le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Ce Pacte a été adopté par lassemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966, en même temps que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et est entré en vigueur le 3 janvier 1976. Il fait suite à la Déclaration universelle des droits de lhomme et en concrétise le contenu en ce qui concerne les droits sociaux. La Suisse la ratifié.
Dans une première partie (art. 1er), le Pacte proclame le droit des peuples de disposer deux-mêmes. Une deuxième partie (art. 2 à 5) expose notamment la portée des engagements pris aux termes du Pacte : chacun des États liés par ce dernier sengage à agir en vue dassurer progressivement le plein exercice des droits reconnus par linstrument. Une troisième partie (art. 8 à 15) énumère les droits reconnus, soit en droit du travail, soit en matière de sécurité sociale, soit en matière culturelle. Une quatrième partie (art. 16 à 25) traite notamment du contrôle de lexécution du Pacte et contient des dispositions de caractère général : chaque État doit présenter périodiquement au Conseil économique et social des rapports sur les mesures adoptées par lui et les progrès réalisés, ces rapports étant soumis à lexamen des organes compétents des Nations Unies.
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, lui aussi ratifié par la Suisse, contient certaines dispositions qui touchent à la fois au domaine des droits civils et à celui des droits sociaux : interdiction du travail forcé ou obligatoire (art. 8), droit syndical (art. 22).
On peut mentionner encore la Convention sur lélimination de toutes formes de discrimination à légard des femmes, adoptée le 18 septembre 1979 par lAssemblée générale des Nations Unies et que les Chambres fédérales ont décidé de ratifier. Cette convention prévoit notamment (art. 11) lélimination des discriminations à légard des femmes dans les domaines de lemploi, de la sécurité sociale et de la protection de la santé et de la sécurité au travail, ainsi que des discriminations à légard des femmes dans le monde du travail en raison du mariage et de la maternité.
Enfin, on mentionnera aussi la Convention relative aux droits de lenfant, adoptée le 20 novembre 1989 par lAssemblée générale des Nations Unies, qui reconnaît notamment le droit de lenfant à la sécurité sociale (art. 26) et à la protection contre lexploitation économique (art. 32). Ladhésion de la Suisse à cette convention a été votée par le Parlement le 13 décembre 1996. La convention est entrée en vigueur le 16 mars 1997.
R. W. Kälin, G. Malinverni, M. Nowak, La Suisse et les Pactes des Nations Unies relatifs aux droits de lhomme, Bâle, 1991. C. Hausammann et E. Schläppi, Das UNO-Uebereinkommen zur Beseitigung jeder Form von Diskriminierung der Frau und seine Bedeutung für die Schweiz , in : Pratique juridique actuelle, No 1, 1995.
Site Internet : www.unhchr.ch/french/html/menu3/b/a_cescr_fr. ht
Voir : Droits sociaux Déclaration universelle des droits de lhomme Sécurité sociale
Alexandre Berenstein
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Naturalisation
La naturalisation est en général l'acte par lequel on acquiert une autre nationalité que celle d'origine. Lacquisition de la nationalité suisse peut prendre diverses modalités : naturalisation (ordinaire ou facilitée), adoption, réintégration. La naturalisation est la forme largement majoritaire : plus de 90 % des acquisitions sont faites par naturalisation ordinaire ou facilitée. La naturalisation dun étranger s'obtient normalement dans un canton et une commune. La procédure couvre ainsi trois niveaux : fédéral, cantonal et communal, chacun ayant ses propres exigences et règles. Le fait qu'aux niveaux cantonal et communal, la décision n'appartient pas à l'administration mais aux législatifs cantonaux et communaux forme la spécificité de l'acquisition de la nationalité suisse par rapport à la plupart des pays du monde. Cette situation est aussi une des raisons de la lenteur de la procédure et de l'extrême diversité qui existe parmi les lois cantonales et les règlements communaux, diversité touchant aussi bien les conditions financières que le nombre de formalités et d'auditions ou les exigences quant à la durée de résidence des candidats. Certains cantons et communes ont une vision plus integrationniste de l'acquisition de la nationalité : il suffit de prouver que l'on est un bon citoyen pour obtenir la naturalisation ; d'autres en ont une vision plus assimilationniste , seuls ceux qui peuvent prouver avoir acquis les us et coutumes locaux méritent l'accès à la nationalité.
R. P. Centlivres, M. Centlivres, N. Madjard, L. Ossipow, Une seconde nature. Pluralisme, naturalisation et identité en Suisse romande et au Tessin, L'Age d'Homme, Lausanne, 1991.
Voir : Adoption Deuxième génération Intégration Intégration (Politique d'intégration à l'égard des immigrés)
Claudio Bolzman
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Néo-libéralisme
Le néo-libéralisme apparaît sur la scène politique à partir des années 1980 avec les succès de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Ses sources dinspiration se trouvent dans les travaux des philosophes et économistes Friedrich Hayeck, Milton Friedman, et leurs successeurs, dont nombre enseignent aux départements déconomie et de droit de luniversité de Chicago. Les néo-libéraux mettent en évidence les effets pervers de l'intervention de l'État. Elle produit selon eux des effets économiques indésirables tels linflation, la perte de compétitivité, le développement de l'économie souterraine et le développement dune société dassistance généralisée. Le marché est supérieur par définition à toute action planificatrice.
Pour les néo-libéraux, les États-providence doivent être condamnés. Ils minent le sens des responsabilités, de la famille et de l'effort. Les propositions des experts consistent à : diminuer le poids de l'État, déréguler l'économie, supprimer les obstacles aux échanges internationaux, privatiser les services publics, renforcer le sens des responsabilités sociales, réduire la place de la protection sociale.
R. D. Yergin, J. Stanislaw, La grande bataille. Les marchés à l'assaut du pouvoir, Odile Jacob, Paris, 1998. B. Jobert, Le tournant néo-libéral en Europe, LHarmattan, Paris, 1994 . K. Dixon, Les évangélistes du marché, Raisons dagir, Paris, 1998.
Voir : État-providence Démantèlement social Précarisation (Mécanismes de la)
François-Xavier Merrien
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Niveaux de revenu
Évoquer les niveaux de revenu renvoie dune part à sa répartition, à sa mesure via lindice de Gini et à son évolution au fil de la carrière professionnelle, partant aux inégalités sociales, à leurs causes et aux mesures correctrices (fiscalité, revenu minimum, échelle mobile des salaires). En découlent dautre part la notion de pouvoir dachat ou salaire réel, son évolution collectivement et par catégories sociales, ainsi que la fixation de seuils. Selon laxe retenu, sera privilégiée limportance des inégalités de revenu ou létendue de la pauvreté.
Combien les gens gagnent ? Démontrer lexistence de niveaux de revenu différents soulève des questions defficacité économique et de justice sociale. Lincidence de la responsabilité individuelle, invoquée notamment par les théoriciens du capital humain , celle du hasard ou au contraire du déterminisme social, voire limportance de la position personnelle dans le cycle de vie ou encore de la conjoncture divisent les spécialistes.
Quel est le niveau de vie de la population ? Il sévalue par le biais du pouvoir dachat ou salaire réel qui mesure la durée du travail nécessaire pour acheter un bien déterminé. Lorsque le prix réel baisse, le pouvoir dachat augmente. Selon les biens, cette évolution peut influencer les niveaux relatifs de revenu. En est la preuve lextension de la diffusion sur le marché de certains objets.
Site Internet : www.statistik.admin.ch/findex.htm
Voir : Fiscalité Indicateurs sociaux Inégalités sociales Sécurité sociale
Pierre Weiss
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Normes CSIAS (Conférence suisse des institutions daction sociale)
Pour calculer laide matérielle à allouer, les autorités daide sociale fixent des montants pour les principaux postes de dépenses du budget mensuel.
Ces montants se réfèrent aux Normes CSIAS pour la conception et le calcul de laide sociale conçues comme des recommandations destinées aux autorités daide sociale. Ces normes comprennent un montant forfaitaire pour la couverture des besoins de base (dont nourriture, vêtements, électricité, téléphone, TV, transports). Y sont additionnés : le loyer, les frais de soins médicaux, les cotisations minimales AVS. Des aides à linsertion sociale et professionnelle pourront compléter ces montants.
Les normes sont adaptées aux variations des indices qui leur servent de base (dont ISPC, salaires). Les normes de la CSIAS ont acquis valeur de référence dans les pratiques de laide sociale et les décisions des tribunaux (jurisprudence). Elles apportent ainsi une garantie juridique et assurent en Suisse une certaine égalité de traitement en matière daide sociale.
R. F. Wolffers, Fondements de laide sociale, Haupt, Berne, 1995.
Site Internet : www.skos.ch
Voir : Aide sociale Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS) Minima sociaux Minimum vital
Daniel Monnin
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Normes internationales du travail
Une des fonctions les plus importantes de lOrganisation internationale du travail (OIT) consiste à élaborer des conventions et des recommandations internationales fixant des normes minima de travail. Depuis 1919, ce sont ainsi 180 conventions et 187 recommandations qui ont été adoptées par la Conférence internationale du travail, à laquelle chaque pays membre est représenté par des délégués gouvernementaux, employeurs et travailleurs. Ces normes portent, par exemple, sur labolition du travail forcé, la liberté syndicale, légalité de chances et de traitement, lemploi et la formation professionnelle, la sécurité sociale, les conditions de travail, la protection de la maternité, lâge minimum pour laccès au travail, la protection des migrants et de catégories de travailleurs comme les marins. Les conventions lient les pays qui les ont ratifiées. Pour vérifier leur application, lOIT a établi un système de contrôle très développé qui est fondé sur lexamen objectif de lapplication des conventions par des experts indépendants et sur la discussion des cas par les organes tripartites de lOrganisation. Une procédure spéciale a été établie pour lexamen des plaintes en violation des droits syndicaux. Les recommandations ne sont pas sujettes à ratification ; elles nont donc pas la valeur juridique contraignante des conventions. Elles sont souvent adoptées en même temps que les conventions portant sur le même sujet, quelles complètent de façon plus détaillée.
R. H. Bartolomei de la Cruz et A. Euzéby, LOrganisation internationale du travail, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1997. M. Voirin, Les normes internationales de sécurité sociale à lépreuve du temps , in : J.-P. Fragnière (Éd.), Repenser la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1995, pp. 85-95. BIT, LOIT au service du progrès social : manuel déducation ouvrière, 2e éd., BIT, Genève, 1995.
Site Internet : www.ilo.org/public/french/50normes/index.htm (Site du BIT pour consulter les conventions et recommandations)
Voir : Droit social Organisation internationale du travail (OIT)
Roland Sigg
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Nouvelle gestion publique
Approche globale de gestion des organisations publiques, apparue au début des années 1990 dans les pays anglo-saxons, puis s'étendant progressivement à la plupart des pays de l'OCDE. Contrairement à l'approche classique de la gestion publique, provenant des sciences administratives et marquée par la prégnance du droit comme mode d'analyse et de conduite de l'action publique (Chevallier, 1987, Debbasch, 1989), la nouvelle gestion publique (NGP) emprunte à l'économie et à la gestion d'entreprise (privée) l'essentiel des concepts et outils qu'elle préconise (Schedler/Proeller, 2000, Hufty, 1998). Pour remédier aux dysfonctions classiquement identifiées au sein des systèmes bureaucratiques (Hablützel et al, 1995), notamment la difficulté à exercer une réelle direction politique des organismes publics, ainsi que la lourdeur et le cloisonnement de leur fonctionnement interne, la NGP préconise de manière résumée les éléments suivants :
Promouvoir la qualité des services fournis aux citoyens -rebaptisés clients - sur la base d'une évaluation de leurs besoins, puis d'une évaluation des prestations effectivement fournies par l'administration publique. Ce faisant, renforcer lefficacité et lefficience des services publics, évalués sur la base dobjectifs de prestations clairement définis par les autorités politiques (orientation sur les outputs et non les inputs ).
Pour ce faire, délimiter des centres de prestations à l'intérieur de l'administration, puis en confier la direction à des managers publics bénéficiant dune autonomie daction accrue par rapport au système traditionnel. Négocier ensuite un contrat (ou mandat) de prestations entre les autorités politiques et les managers publics, lequel fixe les objectifs de prestations à atteindre, les indicateurs retenus ainsi que l'enveloppe financière attribuée.
Simplifier les structures et le fonctionnement de ces centres de prestations, flexibiliser les processus dans le respect de légalité de traitement, afin de favoriser l'émergence d'une forme d'esprit d'entreprise. Y compris en agissant sur la gestion des ressources (financières, humaines) pour laquelle une large autonomie est laissée aux managers publics, et en favorisant des mécanismes de type marché (mise en concurrence, privatisation partielle, etc.).
La NGP est considérée par certains comme une conséquence majeure liée à l'hégénomie progressive de la pensée néolibérale, aboutissant à un démantèlement des structures étatiques, alors que d'autres, s'appuyant sur l'introduction poussée de la NGP dans de nombreux pays à tradition socialiste -tels les pays scandinaves- estiment au contraire qu'elle recèle les éléments salvateurs d'un appareil étatique englué dans des procédures kafkaiennes et des déficits publics endémiques (Delley, 1994).
Suite à la publication de l'ouvrage de Osborne et Gaebler Reinventing Government (1993), qui a déclenché la vague de nouvelle gestion publique en Suisse (Emery, 2000), les organisations publiques mettent en uvre le plus souvent sous la forme d'opérations pilotes les principes de la NGP. Vers la fin des années 1990, un ralentissement des expériences NGP est relevé, singulièrement en Suisse romande, alors que certains cantons de Suisse allemande généralisent au contraire ses principes à l'ensemble de l'administration (par ex. : Zurich).
Au-delà d'un ensemble de techniques managériales, la NGP introduit un changement culturel profond, elle modifie les rôles, compétences et moyens d'intervention attribués aux dirigeants politiques ainsi qu'aux gestionnaires publics -essentiellement donc, leurs sources de pouvoir. A notre sens, il faut voir en ce dernier aspect l'origine de la plupart des difficultés engendrées par la mise en uvre de la NGP, une approche qui apparaît à la fois logique et rationnelle au premier abord, mais dont les implications juridiques, politiques et gestionnaires n'ont pas encore toutes été analysées à satisfaction.
Cela étant, la NGP pourrait bien, même si lappellation de nouvelle gestion publique en tant que telle devait tomber en désuétude, se montrer décisive pour le pilotage des organisations publiques au XXIe siècle, tant sur le plan pratique que théorique.
R. J. Chevallier, Science administrative, 2e éd., PUF, Paris, 1987. C. Debbasch Science administrative, 5e éd., Dalloz, Paris, 1989. J.-D. Delley, Quand lesprit dentreprise vient à lÉtat : pour une réforme du service public, Domaine public, Lausanne, 1994. Y. Emery, Le service public en marche vers le XXIème siècle , in : Actes du colloque sur l Aventure des réformes dans les services publics , Idheap, Chavannes-près-Renens, 2000. P. Hablützel et al. (Hsgr), Umbruch in Politik und Verwaltung : Ansichten und Erfahrungen zum New Public Management in der Schweiz, Haupt, Berne, 1995. M. Hufty ; La pensée comptable, État, néolibéralisme, nouvelle gestion publique, Collection Enjeux, PUF, Paris, 1998. D. Osborne, T. Gaebler, Reinventing Government : How the Entrepreneurial Spirit is Transforming the Public Sector, Plume Book, New York, 1993. D. Pulitano, (Éd.), New Public Management, Terminologie, terminologie, terminologia, Haupt, Bern, 2000. K. Schedler, I. Proeller, New Public Management, Haupt, Berne, 2000.
Voir : Évaluation OCDE (Organisation de coopération et de développement économique)
Yves Emery
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Objecteur de conscience
Citoyen qui refuse, par respect dune règle morale ou dun choix politique, daccomplir ses obligations militaires, mais sans se soustraire à la justice de son pays (différence avec linsoumission ou la désertion). Certains États admettent plus ou moins explicitement lobjection de conscience en accordant aux objecteurs un statut qui les dispense du service armé, remplacé par laffectation à des tâches civiles, généralement pour une période plus longue. En Suisse, au terme dun long débat public, certaines catégories dobjecteurs peuvent obtenir un statut spécial et effectuer leur service en assumant des tâches dintérêt collectif. Dans ce cadre, ils sont appelés à offrir des services dans les divers secteurs de l'action sociale et sanitaire.
jpf
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Obligation dentretien
Fondée sur le rapport de filiation, l'obligation d'entretien est une institution du droit de la famille astreignant les parents à subvenir aux frais d'éducation et de formation de l'enfant, et à prendre toute mesure tendant à le protéger. L'obligation d'entretien dure, en principe, jusqu'à la majorité de l'enfant. Si la formation n'est, alors, pas achevée, l'obligation des parents subsiste, pour autant que la formation soit achevée dans les délais normaux. Les père et mère sont déliés de leur obligation d'entretien dans la mesure où l'on peut attendre de l'enfant qu'il subvienne à son entretien par le produit de son travail ou par ses autres ressources.
Lorsque les parents divorcent, la contribution d'entretien est fixée par le juge, si aucune convention n'a été conclue et ratifiée par les autorités tutélaires. L'enfant dispose d'un droit d'action contre son père et sa mère, ou contre les deux ensemble, afin de réclamer l'entretien pour l'avenir et pour l'année qui précède l'ouverture de l'action en divorce.
En cas de séparation, le parent qui nexerce pas le droit de garde devra sacquitter de son obligation par une prestation pécuniaire.
Les parents nourriciers nont aucune obligation d'entretien. Ils ont droit, au contraire, à une rémunération. La gratuité des services est présumée lorsqu'il s'agit d'enfants de proches parents ou d'enfants accueillis en vue de leur adoption. Les beaux-parents n'ont aucune obligation d'entretien. Chaque époux est cependant tenu d'assister son conjoint de façon appropriée dans l'accomplissement de son obligation d'entretien envers les enfants nés avant le mariage.
Voir : Autorité parentale Divorce Filiation (Droit de) Pensions alimentaires (Avance et recouvrement)
Béatrice Despland
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OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)
LOrganisation de coopération et de développement économiques est un lieu détude et de concertation des pays industrialisés qui a succédé en 1960 à lOECE (Organisation européenne de coopération économique), créée en 1948 pour favoriser la reconstruction de lEurope au moyen de laide américaine. Dans les années nonante, lOCDE est lun des avocats les plus vifs de la thèse qui attribue le chômage à un niveau de salaire trop élevé, à lexistence de salaires minimum et de lÉtat-providence (le Royaume-Uni est considéré par lOCDE comme un modèle). LOCDE publie régulièrement des rapports et des séries de données utiles pour létude de la politique sociale (en particulier pour les analyses utilisant la méthode comparative). Un rapport sur la Suisse est disponible.
Site Internet : www.oecd.org
Voir : Indicateurs sociaux
jpf
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uvre suisse dentraide ouvrière (OSEO)
Association fondée en 1936, active en Suisse et dans les pays du Sud et de lEst, qui a pour but le développement de lautonomie par des réalisations fondées sur la formation, le travail et le conseil.
Activités en Suisse : mise sur pied de projets (emplois temporaires subventionnés, bourses à lemploi, aide à la recherche demploi, semestres de motivation pour les jeunes, cours de qualification de base, intégration des réfugiés et migrants) avec pour objectifs la prévention, la valorisation, la réinsertion et lintégration.
Activités à létranger : coopération au développement avec un accent sur le développement des organisations locales syndicats, organisations féminines, associations rurales et les activités économiques à bas seuil. Membre du réseau européen Solidar regroupant des organisations de même orientation.
Aide humanitaire : aide durgence et aide à la reconstruction à moyen et long terme.
R. Journal de lOSEO Solidarité, rue Chaucrau 10, cp 437, 1000 Lausanne 17. C. Lafontat, J. Milliet (Dir.), Travaille qui peut, Éditions dEn bas, Lausanne, 1996.
Site Internet : www.oseo.ch
Voir : Chômage Emploi temporaire subventionné Solidarité Union syndicale suisse (USS) Chaîne du bonheur Développement durable Réfugié.
Frances Trezevant
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OFAS (Attributions de l)
Les attributions de lOFAS sont réparties entre plusieurs divisions.
AVS/APG/PC
Les tâches de la division AVS/APG/PC sont en relation avec lapplication de la législation sur lAVS, les allocations pour perte de gain et les prestations complémentaires y compris laide à la vieillesse. Parmi ses tâches citons les questions dassujettissement aux assurances, de la perception des cotisations, du calcul des rentes et de leur versement, de létude de nouveaux modèles (splitting, rente unique, etc.) à la demande du Parlement.
Assurance-invalidité
Chargée de lapplication de la législation sur lAI, la division traite des prestations individuelles, des mesures de réadaptation et du droit aux indemnités journalières de même que des contributions à la construction et à lexploitation détablissements, dateliers et de homes, des subventions aux centres de formation et aux organisations de laide privée aux invalides.
Prévoyance professionnelle
Cette division est chargée de lapplication de la loi, du traitement de la législation, y compris les ordonnances, de la coordination et de la planification. Elle est chargée de la surveillance directe des institutions de prévoyance de caractère national et international.
Assurance-maladie et accidents
Cette division traite de tous les problèmes généraux en relation avec lassurance-maladie et de lassurance-accidents tarifs ambulatoires et hospitaliers , et lélaboration de projets de révision. Elle examine les comptes annuels et les bilans des caisses-maladie, approuve les primes et gère les subventions fédérales pour la réduction des primes individuelles. Elle prépare, en matière dassurance-maladie les recours et les préavis pour le Tribunal des assurances sociales de Lucerne. La section assurance-accidents et prévention des accidents veille à lapplication de la loi LAA et elle est chargée du contrôle des assureurs LAA. LOFAS fait office dinstance de recours. Cette section élabore les préavis à lintention du Tribunal des assurances sociales de Lucerne.
Affaires internationales
Cette division examine et traite principalement les demandes de conventions bilatérales et multilatérales de sécurité sociale et les réactualise si nécessaire. Elle est chargée des relations avec les organisations internationales.
Centrale pour les questions familiales
La Centrale surveille lapplication de la loi fédérale sur les allocations familiales dans lagriculture et collabore à la préparation de projets de révision des lois cantonales sur les allocations familiales. Elle est un centre de coordination pour les questions familiales au sein de ladministration fédérale.
Mathématique et statistique
Cette division prépare les bases mathématiques et statistiques nécessaires au développement, au suivi des divers projets de loi ainsi quà la surveillance des uvres sociales placées sous le contrôle de lOFAS.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Assurance-maladie et l'assurance-accidents (Article constitutionnel sur) Office fédéral des assurances sociales (OFAS) Sécurité sociale (Architecture de la)
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Office AI (Assurance-invalidité)
Les offices AI cantonaux sont le résultat de la réorganisation de lAI approuvée par les Chambres fédérales, le 22 mars 1991 dans le cadre de la 3e révision de la loi, entrée en vigueur le 1er janvier 1992. Cette réorganisation a eu pour but de réaliser une application plus simple, plus compréhensible et plus économique, dassurer une plus grande uniformité des dispositions légales ainsi quune réduction des délais de procédure.
Par la modification du Règlement de lAI du 15 juin 1992, le Conseil fédéral a donné aux cantons des directives concernant la mise en place des nouvelles structures. Dans ce but, il a fixé à fin 1994, au plus tard, la création des offices AI cantonaux qui regroupent les commissions, les secrétariats et les offices régionaux et leurs tâches spécifiques pour lapplication de lAI.
La loi confère aux offices AI la personnalité juridique et leur donne la compétence de rendre des décisions relatives à toutes les prestations de la loi : les mesures médicales, les mesures dordre professionnel, les mesures de formation spéciale et en faveur des mineurs impotents, les moyens auxiliaires, les indemnités journalières, les rentes et lallocation pour impotent. Les attributions des offices AI sont dexaminer si les conditions générales dassurance sont remplies et si le requérant est susceptible dêtre réadapté, de pourvoir à lorientation professionnelle et à la recherche demplois, dévaluer linvalidité et limpotence, de prendre les décisions relatives aux prestations et dinformer le public.
R. P. Thétaz, A. Regazzoni, Lintégration professionnelle des personnes handicapées, Cahiers de lEESP, Lausanne, 1995.
Voir : Assurance-invalidité (AI) Caisse de compensation Impotent (Allocation pour)
Olivier Urfer
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Office communal du travail (OT)
En matière d'assurance-chômage, l'office communal du travail enregistre les demandeurs d'emploi et leur donne les premiers renseignements ou adresses. Il leur indique les documents qui leur seront nécessaires lors de l'inscription à l'Office régional de placement. Une information particulière doit être faite concernant l'obligation d'effectuer des recherches de travail pendant le délai de congé. L'OT a également le devoir de délivrer aux demandeurs d'emploi la liste des caisses de chômage auxquelles ils peuvent s'affilier.
Dans le cadre d'une procédure de demande de main d'uvre étrangère, l'OT de la commune du siège de l'entreprise requérante vérifie que le dossier soit complet, et que les indications figurant sur la demande soient conformes au contrat de travail en annexe. L'OT délivre ensuite un préavis à l'intention des autorités cantonales. Son opinion se fonde sur le sérieux des recherches d'emploi effectuées sur le marché local de l'emploi par le futur employeur, et après consultation de l'ORP sur sa position quant au personnel au chômage susceptible d'occuper l'emploi offert.
L'office communal du travail exerce enfin un rôle en matière de protection des travailleurs. Il établit une liste nominative des entreprises établies sur le territoire communal, et communique aux autorités cantonales, en y joignant son préavis, les horaires de travail des entreprises industrielles. Il préavise également les demandes d'autorisation d'occuper des jeunes gens âgés de moins de quinze ans révolus, et transmet les avis d'engagement et de licenciement des jeunes gens âgés de moins de 19 ans révolus qui ne sont pas au bénéfice d'un contrat d'apprentissage.
Voir : Assurcance-chômage obligatoire et l'indemnité en cas d'insolvabilité (Loi fédérale sur l') Chômage Office régional de placement (ORP)
Michel Cambrosio
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Office fédéral de l'assurance militaire
L'Office fédéral de l'assurance militaire (OFAM) est chargé de l'application de la loi sur l'assurance militaire et de la gestion de la Clinique fédérale de réadaptation de Novaggio. Il dépend du Département fédéral de l'Intérieur. Dans le cadre de lésions corporelles accidentelles causées à des civils par l'armée, le Département Militaire fédéral lui confie l'instruction des cas. La Direction de l'OFAM se trouve à Berne. Il comprend sept sections AM qui traitent les cas, soit 2 à Genève, 2 à Berne, 2 à St-Gall et 1 à Bellinzone. Les sections sont compétentes pour le paiement des prestations en nature, l'indemnité journalière et pour la procédure administrative jusqu'à l'établissement de la décision. Les rentes sont versées par la section prestations d'assurances, sise à Berne.
R. Règlement d'organisation et de gestion de l'Office fédéral de l'assurance militaire, Publication de l'OFAM No. 1, 2000.
Voir : Assurance militaire
Philippe Le Grand Roy
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Office fédéral de la police (OFP)
LÉtat a pour mission essentielle de garantir la sécurité à lintérieur du pays, qui constitue lun des éléments déterminants pour le bien-être de lhumain et de la société. Bien que le domaine de la police relève en principe de la compétence des cantons, la Confédération assume des tâches partielles en la matière, tâches qui lui sont dévolues par la Constitution. Ainsi, lOffice fédéral de la police (OFP) soutient les services cantonaux au moyen de divers systèmes informatisés (Service didentification, Système de recherches informatisées de police Ripol, Casier judiciaire) pour combattre la criminalité. En tant que centre danalyse et de coordination, il prête également main-forte aux cantons dans la lutte contre le crime organisé. Sagissant de lentraide judiciaire et de lextradition, lOFP collabore avec dautres pays afin déviter que la Suisse ne devienne un refuge pour des criminels. Sur le plan législatif, lOFP est notamment responsable de la loi sur les maisons de jeux et de celle sur les armes, ainsi que du droit de la circulation routière ; celui-ci est constamment adapté aux progrès techniques, à lévolution du droit international et aux nouvelles connaissances et exigences en matière de sécurité routière et de protection de lenvironnement.
R. Un aperçu de lOffice fédéral de la police (dépliant) à commander auprès de lOffice fédéral de la Police, 3003 Berne.
Site Internet : www.admin.ch/bap
Voir : Délinquance Politique criminelle Violence
OFP
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Office fédéral de la statistique (OFS)
L'Office fédéral de la statistique (OFS) fournit les informations indispensables aux milieux politiques, économiques et scientifiques ainsi qu'à la population sur l'état et l'évolution du pays dans les domaines démographique, économique, social, spatial et écologique. La statistique, en tant qu'information quantitative de synthèse élaborée d'après des critères scientifiques, est un élément indispensable de toute société démocratique et pluraliste moderne. Elle représente un langage universel qui apporte la transparence nécessaire dans le fonctionnement de notre société et constitue une base objective pour la connaissance de la réalité et pour la préparation rationnelle des décisions. Les activités de l'OFS sont régies par la loi du 9 octobre 1992 sur la statistique fédérale et par quatre ordonnances d'exécution ainsi que par une loi fédérale sur le recensement de la population (loi fédérale du 3.2.1860, révisée le 23.6.1988). L'OFS est chargé en outre de la coordination statistique au niveau fédéral (FEDESTAT) et de celle entre la Confédération et les Cantons et les villes (REGIOSTAT). L'OFS entretient des contacts étroits avec EUROSTAT, l'Office Statistique des Communautés européennes, avec l'OCDE, l'ONU et nombre de ses agences spécialisées et régionales, ainsi qu'avec le Conseil de l'Europe à Strasbourg. Il a également des relations avec des associations faîtières internationales du secteur scientifique, telles que l'Institut international de statistique et ses sections et l'Association internationale de recherche sur le revenu et la fortune, etc. Il occupe quelque 600 collaborateurs, dont 45 % d'universitaires, qui ont le statut d'employés permanents. A l'occasion des relevés de grande envergure, jusqu'à 250 auxiliaires peuvent venir grossir l'effectif du personnel. Le budget annuel s'élève à 70 millions de francs en moyenne. Depuis 1998, l'OFS est établi à Neuchâtel.
La contribution de l'OFS à l'élaboration de données statistiques pertinentes pour la politique sociale est majeure.
R. Office fédéral de la statistique, Programme pluriannuel de la statistique fédérale pour les années 1999 à 2003, Office fédéral de la statistique, Neuchâtel, 2000. Office fédéral de la statistique, Personnes pouvant fournir des renseignements sur la statistique officielle (édition : mars 2000), OFS, Neuchâtel, 2000. Office fédéral de la statistique, LOffice fédéral de la statistique en bref, 5e édition, Office fédéral de la statistique, Neuchâtel, 1999.
Site Internet : www.statistik.admin.ch/findex.htm
Voir : Eurostat OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) Service cantonal de recherche et dinformation statistiques (SCRIS) Statistique sociale
Carlo Malaguerra
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Office fédéral des assurances sociales (OFAS)
Origine et développement
Le premier texte légal relatif à nos assurances sociales remonte à lannée 1890, date dune révision partielle de notre Constitution fédérale. À cette occasion, la compétence fut donnée à la Confédération dintroduire par voie législative lassurance en cas de maladie et daccidents. Le texte de la loi fédérale fut accepté le 13 juin 1911 par le Parlement et approuvé par le souverain en 1912 en votation populaire. Pour remplir cette nouvelle tâche, les Chambres fédérales décidèrent de créer le 19 décembre 1912 au sein du Département fédéral du Commerce, de lIndustrie et de lAgriculture, un Office fédéral des assurances sociales (OFAS). Ce dernier commença son activité le 1er février 1913. En 1954, lOFAS changea de Département fédéral et fut attribué au Département fédéral de lIntérieur. Dès sa création, les tâches de lOFAS nont cessé de croître suite à lélaboration et lapprobation de nouvelles lois, telles que :
lassurance-vieillesse et survivants/AVS (entrée en vigueur en 1948),
les allocations familiales dans lagriculture/LAF (entrées en vigueur en 1952),
le régime des allocations pour perte de gain/APG (entré en vigueur en 1953),
lassurance-invalidité/AI (entrée en vigueur en 1960),
la loi sur les prestations complémentaires à lAVS/AI/PC (entrée en vigueur en 1965),
la nouvelle loi sur lassurance-accidents obligatoire/LAA (entrée en vigueur en 1984),
la loi sur la prévoyance professionnelle/LPP (entrée en vigueur en 1985),
la nouvelle loi sur lassurance-maladie (entrée en vigueur en 1996).
Les assurances gérées par lOFAS nont cessé de prendre de lampleur. En 1999, les charges totales des assurances sociales ont atteint la somme de 100.4 milliards de francs.
Rôle et tâches de lOFAS
LOFAS est avant tout une autorité de surveillance. LOffice est le garant du bon fonctionnement des assurances sociales et de lapplication correcte des lois. Cependant, lélaboration des lois sociales, nouvelles ou révisées, ne relève pas ou seulement indirectement de la compétence de lOFAS ; elles sont le résultat de longs travaux préparatoires suivis dintenses délibérations, dans un premier temps au sein de commissions dexperts, puis au Conseil des États et au Conseil national. Lavant-projet qui résulte de ces délibérations est généralement soumis à une procédure de consultation, ce qui permet aux milieux intéressés et aux offices concernés de formuler les remarques et suggestions. Projet de loi qui est à son tour soumis pour examen et adoption au Conseil fédéral et au Parlement. Le projet de loi finalement approuvé après de nombreuses discussions, modifications, redimensionnement devient loi fédérale. pour autant quil ny ait pas de référendum et de rejet par le peuple en votation populaire.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : OFAS (Attributions de l') Ordonnance administrative
Brigitte Dumas et Michel Valterio
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Office fédéral des étrangers (OFE)
LOFE est chargé dun rôle de direction et de la coordination dans le domaine du droit des étrangers. Il incombe notamment à lOFE :
dédicter des directives à lintention des polices cantonales des étrangers ;
dapprouver dans certains cas déterminés les décisions prises par les cantons ;
de statuer sur les exceptions aux mesures de limitation du nombre des étrangers ;
de prononcer des interdictions dentrée ;
de préparer des traités internationaux, ainsi que des modifications de lois et dordonnances dans le domaine du droit des étrangers ;
détendre les décisions cantonales de renvoi à tout le territoire suisse ;
dêtre responsable pour les préparatifs de la politique des visas et pour une pratique uniforme des visas ;
dédicter des directives sur le contrôle des personnes à la frontière et sur les contrôles à lintérieur du pays en vue dempêcher les séjours illégaux ;
de fournir et évaluer des informations et prendre des mesures préventives dans le domaine de la migration illégale ;
de gérer un registre central des étrangers.
R. Das aktuelle schweiz. Ausländerrecht, Teil 3, Kap. 2.2.3 WEKA-Verlag, Zürich, 1995.
Site Internet : www.auslaender.ch/default.asp
Voir : Étrangers (Politique à légard des) Immigration
OFE
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Office fédéral des réfugiés (ODR)
Du point de vue de lorganisation, lOffice fédéral des réfugiés est rattaché au Département fédéral de Justice et Police (DFJP). Il est responsable de lapplication du droit dasile suisse.
Lors dune procédure légale individuelle, lODR examine les demandes dasile et accorde, en première instance, lasile en Suisse à des personnes victimes de persécution. Ce faisant, il ne prend en considération ni lorigine, ni les opinions politiques, ni la race, la religion ou lappartenance sociale de ces personnes.
LODR partage avec les cantons, les communes et les uvres dentraide le soin daccueillir et denregistrer les demandeurs dasile et les réfugiés, et de leur fournir assistance et encadrement. LOffice fédéral sattache en outre à promouvoir lintégration des réfugiés reconnus.
Dans le cas des requérants dont les demandes dasile ne satisfont pas aux exigences de la loi suisse sur lasile, lODR sefforce dassurer à ces personnes un retour dans la sécurité et le respect de leur dignité.
R. Office fédéral des réfugiés, Lasile en suisse : Un aperçu de la situation au printemps 1995, OCFIM, Berne, 1995. (Chapitre : Réfugiés, Requérants dasile).
Site Internet : www.asyl.admin.ch
Voir : Asile (Politique d) Asile (Requérant d) Étrangers (Politique à légard des) Réfugié
Daniel Gruber
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Office fédéral des transports (OFT)
Dans un monde en perpétuel mouvement, la mobilité est une notion fondamentale. Il est donc impératif délaborer des solutions concrètes pour organiser efficacement le trafic en constante augmentation. LOffice fédéral des transports (OFT) est lautorité compétente en matière de transports publics terrestres ; son mandat politique poursuit deux objectifs :
garantir des transports publics efficaces en développant des mesures et une infrastructure qui réponde aux besoins de la société actuelle ;
garantir des transports respectueux de lenvironnement en augmentant la part des transports publics sur les transports privés et en favorisant le transfert des marchandises de la route au rail.
Afin datteindre ces objectifs, lOFT a mis en uvre une politique cohérente : le financement des nouvelles infrastructures et autres mesures repose sur des bases solides. La politique suisse des transports est aussi européenne : laccord sur les transports terrestres signé en 1999 garantit la reconnaissance des buts et des moyens de cette politique par lUnion européenne.
Le peuple suisse a toujours clairement soutenu cette politique des transports au cours des votations de la dernière décennie.
Site Internet : www.bav.ch
Anne-Lise Cattin
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Office fédéral du logement (OFL)
LOFL est chargé de la conception et de lexécution de la politique du logement menée par la Confédération. Lencouragement de la construction et de laccession à la propriété de logements, lamélioration du logement dans les régions de montagne, la recherche et les études de marché, la rationalisation de la construction de logements, la protection des locataires (droit de bail), linformation et le conseil sont parmi ses principales missions. LOFL travaille en étroite collaboration avec les autres offices fédéraux, les services cantonaux compétents, les maîtres duvre dutilité publique et les instituts de créd. La Commission fédérale pour la construction de logements et la Commission fédérale de recherche pour le logement conseillent lOFL dans ses activités.
R. OFL, Les 20 ans de la loi fédérale encourageant la construction et laccession à la propriété de logements/Une documentation, Bulletin du logement, Vol. 61, 1995.
Site Internet : www.bwo.admin.ch
Voir : Locataires (Protection des) Logement (Aide au) Logement (Encouragement à la construction de) Logement (Politique du)
OFL
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Office régional de placement (ORP)
Conseiller les chômeurs de manière personnelle, leur trouver un travail si possible durable, sinon les placer dans des mesures actives, comme des programmes demploi temporaire, des cours de formation professionnelle ou de perfectionnement pour ne citer que quelques exemples et offrir aux entreprises un service gratuit de placement, tel est en résumé le travail quotidien du conseiller en placement de lOffice régional de placement (ORP). En créant les ORP, depuis 1996, le Seco vise six objectifs : réinsérer les chômeurs sur le marché du travail, raccourcir la durée moyenne du chômage, améliorer la transparence du marché du travail, exploiter au maximum les mesures actives, lutter contre les abus et enfin réduire les dépenses de lassurance-chômage. Le réseau ORP comprendra à terme près de 150 offices dans toute la Suisse, employant 2 500 personnes pour un budget total de 300 millions de francs (chiffres 1997 en 1997).
R. A. Andersen, Réforme du service public de lemploi , in : Contributions à la politique du marché du travail, No 3, Publications OFIAMT, mars 1994.
Site Internet : www.orientation.ch/bera/jube/lapl/lapl005.htm
Voir : Assurance-chômage obligatoire et indemnités en cas dinsolvabilité (Loi fédérale sur) Office communale du travail
Jean-Marie Monnerat
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Ordonnance administrative
Une ordonnance est un règlement dont lauteur est une autorité exécutive (p. ex. le Conseil fédéral ou lun de ses départements) ou un service administratif. Tandis que lordonnance législative sadresse aux administrés, à qui elle accorde des droits ou impose des obligations (p. ex. lordonnance sur lassurance-maladie ou le règlement sur lassurance-invalidité), lordonnance administrative émane dun supérieur hiérarchique ou dune autorité de surveillance (p. ex. lOFAS) et sadresse soit aux organes de ladministration, soit aux institutions chargées dexécuter une loi (p. ex. les caisses de compensation ou les caisses-maladie). Toutefois, elle a souvent une portée qui dépasse ses destinataires au sens étroit, dans la mesure où elle indique comment il faut appliquer la loi dans un cas despèce (p. ex. les circulaires et directives de lOFAS dans les domaines de lAVS/AI). Une telle ordonnance ne lie pas le juge qui la considère comme lexpression de la pratique administrative.
R. A. Grisel, Traité de droit administratif, vol. I, 1984, p. 89. B. Knapp, Précis de droit administratif, 4e éd., 1991, pp. 76 ss.
Voir : Office fédéral des assurances sociales (OFAS)
Raymond Spira
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Organisation des Nations Unies (ONU)
LOrganisation des Nations Unies, créée à San Francisco en 1945, est en fait un important système institutionnel dont lun des buts est de contribuer au développement économique et social. La Charte des Nations Unies, dans son préambule, assigne à lorganisation aussi bien de maintenir la paix et la sécurité internationales que de favoriser le progrès économique et social de tous les peuples . À ce titre, elle a permis léclosion de plusieurs textes fondamentaux et mis en place des organismes spécialisés, dont lOMS, lUNESCO, etc.
Site Internet : www.un.org
Voir : Nations Unies (Charte des) Nations Unies (Instruments des) Organisation mondiale de la santé (OMS) Organisation non gouvernementale (ONG)
jpf
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Organisation internationale du travail (OIT)
Fondée en 1919, l'Organisation internationale du travail est l'institution la plus ancienne de la famille des Nations Unies. Dans l'entre-deux-guerres, son action vise essentiellement l'amélioration des conditions de travail, mais l'émergence de régimes totalitaires et les circonstances dramatiques du deuxième conflit mondial entraînent bientôt un élargissement de son mandat qui englobe dès lors le vaste domaine des droits sociaux de l'homme. A cette fin, l'Organisation privilégie deux axes d'action : l'adoption de normes internationales par des organes tripartites réunissant gouvernements, employeurs et travailleurs et la mise sur pied de programmes de coopération technique destinés en priorité aux pays en voie de développement. En 1969, à l'occasion de son cinquantenaire, l'OIT s'est vue décerner le Prix Nobel de la Paix. La chute du mur de Berlin et la fin de la bipolarité sur le plan idéologique ont induit un nouveau contexte géopolitique, où lOIT est appelée à trouver sa place en tant quinstance de régulation des questions économiques et sociales. Ladoption par la Conférence internationale du travail de la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail (1998) sinscrit dans cette optique.
R. J.-M. Bonvin, LOrganisation internationale du travail, Étude sur une agence productrice de normes, PUF, Paris, 1998. V.-Y. Ghebali, L'OIT, Georg, Genève, 1987.
Site Internet : www.ilo.org
Voir : Bureau international du travail (BIT) Conférence internationale du travail Déclaration de Philadelphie Fondements du droit de la sécurité sociale
Jean-Michel Bonvin
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Organisation mondiale de la santé (OMS)
Institution spécialisée des Nations Unies pour les questions de santé, elle a son siège à Genève. Les fonctions exercées par lOMS sont nombreuses : coordination des travaux internationaux, collaboration avec des institutions internationales et nationales, assistance technique, études épidémiologiques et statistiques, actions contre les maladies épidémiques et endémiques, actions en faveur de lamélioration de la nutrition et de lhygiène, aide à la coopération scientifique, élaboration de normes internationales en matière de maladies et de produits pharmaceutiques. La définition de la santé et les objectifs déclarés de lOMS sont à lévidence utopiques, mais seules des orientations claires peuvent mobiliser les énergies pour répondre à des besoins manifestement trop criants.
Selon la déclaration dAlma-Ata, la priorité doit être mise sur la promotion des soins de santé primaires. Ceux-ci doivent comprendre au minimum une éducation sur les problèmes de santé (méthodes de prévention et de lutte contre les maladies) ; la promotion de bonnes conditions et de bonnes règles de nutrition ; un approvisionnement suffisant en eau et des mesures minimales dassainissement ; la protection maternelle et infantile (comprenant la planification familiale) ; les vaccinations contre les grandes maladies infectieuses ; la prévention et le contrôle des grandes endémies locales, le traitement des maladies et lésions courantes, la fourniture de médicaments essentiels.
R. J.-C. Zarka, Les institutions internationales, Ellipes, Paris, 1996.
Site Internet : www.who.int
Voir : Organisation des nations unies (ONU)
jpf
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Organisation mondiale du commerce (OMC)
Née en 1995, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) succède à lAccord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), créé au lendemain de la seconde guerre mondiale. Sa principale fonction consiste à favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges commerciaux. Au cur du système, - que lon appelle le système commercial multilatéral - se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Ces accords constituent les règles juridiques de base du commerce international. Ils contraignent les gouvernements à maintenir leur politique commerciale à l'intérieur de limites convenues. LOMC fait lobjet de vives critiques en raison de son manque dattention aux questions de justice sociale (qui se manifeste notamment par la quasi-absence de toute collaboration avec lOIT). Elle est en outre accusée daccorder des prérogatives excessives aux États les plus riches.
R. M. Rainelli, LOrganisation mondiale du commerce, La Découverte, coll. Repères, Paris, 2000. D. Jouanneau, GATT et Organisation mondiale du commerce, coll. Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 2000.
Site Internet : www.wto.org
Voir : G7 (groupe des 7-8)
Jean-Michel Bonvin
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Organisation non gouvernementale (ONG)
Groupement de personnes privées poursuivant, par-dessus les frontières étatiques, la satisfaction dintérêts ou didéaux communs, et susceptible dêtre consulté par lONU et les Institutions spécialisées (selon lart. 71 de la Charte de lO.N.U). Exemples : Croix-Rouge, Médecins du monde, Terre des hommes, etc. À en croire certains observateurs, les organisations non gouvernementales commencent à se percevoir et à être perçues comme les éléments moteurs dune société civile internationale. On recense actuellement plus de 4 000 ONG. Elles exercent leur activité dans de nombreux domaines : politique, syndical, scientifique, religieux, écologique, sportif, etc.
R. R. M. Bettati, P. M. Dupuy (Dir.), Les ONG et le droit international, Economica, Paris, 1990.
Voir : Organisation des nations unies
jpf
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Organisation scientifique du travail (OST) àð Postfordisme
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Organisations économiques et patronales
Trois organisations faîtières nationales représentent les différents secteurs de l économie suisse : l Union patronale suisse (UPS, appelée UCAPS jusqu en 1996), l Union suisse des arts et métiers (USAM) qui représente essentiellement les petites et moyennes entreprises (PME) et lUnion suisse du commerce et de lindustrie, représentant les grandes entreprises, plus connue sous son appellation de Vorort. Alors que la première soccupe avant tout de politique patronale, lUSAM et le Vorort ont pour tâche spécifique la politique économique (commerce extérieur, politiques douanière, monétaire, financière, etc.). En outre, lUnion suisse des paysans (USP) est la principale organisation du monde agricole helvétique et la Fédération romande des syndicats patronaux (FRSP) est la seule organisation regroupant des associations patronales en Suisse romande, à lexclusion du canton de Vaud.
LUPS a été fondée à Zurich en 1908 à la suite des mouvements de grève du début du siècle. Les employeurs ont senti la nécessité de sunir au niveau des branches pour opposer un contrepoids au monde syndical. LUPS compte comme membres non pas les entreprises en tant que telles, mais 30 associations professionnelles et 28 organisations régionales représentant plus dun million de salariés. Parmi ces dernières, lUnion des associations patronales genevoises (UAPG) dont la principale composante est la Fédération des syndicats patronaux (FSP).
LUPS a pour buts de sauvegarder les intérêts de ses membres en matière de politiques patronale, sociale et de formation et de développer la concertation systématique entre employeurs et salariés. À cet effet, elle coordonne ses démarches avec celles des autres associations faîtières. Elle ne possède aucun moyen de contrainte juridique sur les organisations affiliées, ni ne peut sengager juridiquement en leur nom.
R. Fédération des syndicats patronaux (Éd.), Relations du travail en Suisse, quelques points de repères, Genève, 1991.
Site Internet : www.arbeitgeber.ch
Voir : Fédération romande des syndicats patronaux (FRSP) Syndicats
Pierre Bonnet
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Organisme génétiquement modifié (OGM)
Organisme dont le matériel génétique a subi une modification délibérée par les techniques de lADN recombinant. Comme lADN (acide désoxyribonucléique) est la base chimique de lhérédité dans lensemble du monde vivant, il est en principe possible dintervenir sur nimporte quel organisme par ces méthodes, découvertes au début des années 1970. Néanmoins, dans les débats politiques contemporains, les OGM en discussion sont principalement les plantes cultivées et éventuellement dautres organismes dutilisation agronomique. Ces controverses portent entre autres sur lopportunité et les risques liés à la dissémination de telles plantes, en particulier le risque de transfert génétique horizontal vers dautres espèces sauvages, les avantages, risques et inconvénients liés à leur introduction dans lalimentation et les changements que leur développement introduirait dans les circuits économiques de lagriculture.
Site Internet :
www.inra.fr/Internet/Directions/DIC/ACTUALITES/DOSSIERS/OGM/OGM.htm
Alex Mauron
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Organisme médico-social vaudois (OMSV)
LOrganisme médico-social vaudois, fondé en 1967, est une institution de droit public indépendante de lÉtat qui a pour but de prendre, pour toutes les communes, des mesures préventives et sociales en matière de santé publique et de soins médicaux et paramédicaux extra-hospitaliers.
LOMSV est actif dans les secteurs sanitaires, social et de planification. 39 centres médico-sociaux desservent la population. Ils sont regroupés au sein de 10 associations ou fondations régionales, liées par convention à lOMSV.
Pour assurer la coordination entre lOMSV et les régions :
les services communs (finances, informatique, personnel, encadrement, communication et information) ont été groupés. Une Commission des utilisateurs exerce des missions de contrôle, de suivi et dappui ;
un secteur allocation, recherche et développement a été créé et chargé, par exemple, des contrats de prestations liant lOMSV et les institutions régionales ainsi que des négociations relatives au contrat de prestations liant lOMSV et lÉtat ;
un secteur prévention :
1. centre de ressources pour les programmes de prévention menés dans les associations régionales et concernant en particulier la petite enfance et les personnes âgées ;
2. assure la gestion :
du programme école et santé , infirmières scolaires dans tout le canton sauf la Ville de Lausanne et sadressant aux élèves de lenseignement obligatoire ;
du programme jeunesse et santé , infirmières en santé publique dans les gymnases et centres denseignement professionnel.
Site Internet : www.aide-soins-domicile-vaud.ch/index.htm
Voir : Éducation pour la santé Soins et aide à domicile Service médico-social Prévention
Pierre Berlie
[Des institutions analogues, quoique significativement différentes, existent dans dautres cantons. Nous avons retenu lOMSV à titre dexemple. Réd.]
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Orientation scolaire et professionnelle
Lorientation scolaire et professionnelle aide les jeunes et les adultes à élaborer un projet de formation qui tient compte de leurs aspirations, de leurs aptitudes et de leur environnement. Dans cette perspective, elle élabore et diffuse de linformation et elle assure des consultations individuelles ou collectives.
Ses prestations sont facultatives, gratuites et confidentielles. Dans sa recherche de solutions adéquates, elle entretient des contacts étroits avec les milieux scolaires, économiques et ceux concernés par le marché du travail.
R. N. Raboud, De lorientation en Suisse : historique, réalité actuelle et évolution possible, Mémoire de licence, Université de Lausanne, 1996. L'orientation scolaire et professionnelle, Bulletin de la CIIP No 7, novembre 2000.
Site Internet : www.orientation.ch
Voir : Apprentissage Éducation (Politique de l') Instruction publique Profession Travail (Marché du)
Maurice Dirren
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Pacte intergénérationnel
Si la génération familiale est définie par la position quelle occupe dans la succession le long de la ligne de filiation, la génération sociale lest en référence aux grandes étapes du parcours de vie (enfance, vie économiquement active, retraite et grande vieillesse) et à la position qui en découle dans le système de solidarité publique, alors que la génération historique se caractérise par son insertion spécifique dans le cours de lévolution sociétale.
Dans chacun de ces trois sens, les générations sont liées entre elles : par des systèmes de normes fixant leurs droits, obligations et attentes réciproques ; par lengagement de leurs membres dans des relations sociales concrètes qui lient entre eux les participants.
Généralement, ces normes et relations sociales ne résultent pas dun pacte au sens courant du terme. Si lon sy réfère, cest dans un sens plus figuré pour évoquer lengagement actif quimplique le fait dhonorer une obligation ou de participer à une relation ; et pour signaler que la solidarité entre générations est pour une part aussi un projet politique dont la réalisation dépend de la participation publique du plus grand nombre.
R. : C. Attias-Donfut (Éd.), Les solidarités entre générations. Vieillesse, familles, État, Nathan, Paris, 1995. F. Höpflinger, Generationenfrage. Konzepte, theoretische Ansätze und Beobachtungen zu Generationenbeziehungen in späteren Lebensphasen, INAG/Réalités sociales, Lausanne, 1999.
Site Internet : www.unige.ch/CIG
Voir : Famille Génération Solidarité Solidarité entre générations.
Jean-François Bickel
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Pacte international relatif aux droits civils et politiques àð Nations Unies (Instruments des)
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels àð Nations Unies (Instruments des)
Pain pour le prochain àð Action de Carême des catholiques en Suisse
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Paix du travail (Convention de)
En septembre 1936, le Conseil fédéral dévalua la monnaie et prit un arrêté autorisant le Département fédéral de lÉconomie publique à arbitrer doffice et sans appel les conflits de salaires collectifs. Cest alors que lAssociation patronale suisse des constructeurs de machines et industriels en métallurgie (ASM) et la Fédération suisse des ouvriers sur métaux et horlogers (FOMH) convinrent, rejoints par la Fédération chrétienne des ouvriers sur métaux de la Suisse (FCOM) et lUnion suisse des syndicats autonomes (USSA), de conclure une convention, qui est la convention de Paix du travail dans la métallurgie. Cette convention, du 19 juillet 1937, instituait la paix absolue du travail, interdisait pendant sa durée (2 ans) les mesures de combat et prévoyait larbitrage en cas de conflits ayant pour objet des modifications générales des salaires.
R. G. Aubert, Lobligation de paix du travail : étude de droit suisse et comparé, Georg, Genève, 1981. G. Aubert, Études de droit suisse et comparé, Thèse, publiée par la Faculté de droit, 66, Genève, 1981. K. Humbel, En toute bonne foi, Berne, 1987.
Voir : Grève Lock-out Syndicat Union syndicale suisse (USS)
Alexandre Berenstein
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Panel suisse des ménages (PSM)
Le Panel suisse de ménages (PSM) est basé sur un échantillon de 5'074 ménages sélectionnés au hasard parmi la population résidant de façon permanente en Suisse. En 1999, lors de la première vague de l'enquête dite Vivre en Suisse près de 7'800 personnes de plus de 14 ans ont été interrogées sur un large éventail de thématiques fournissant à la fois des données objectives (ressources, conditions et événements de vie, position sociale, participation, etc.) et des données subjectives (satisfaction, valeurs, évaluation, etc.).
Les personnes appartenant à ce panel de ménages sont interrogées une fois par année et cela pour les cinq à dix prochaines années. Les interviews sont réalisées dans les trois langues nationales (allemand, français, italien) par lInstitut M.I.S. Trend de Lausanne au moyen du CATI (Computer Assisted Telephone Interviewing).
Le PSM est mené conjointement par le Programme prioritaire Demain la Suisse, lUniversité de Neuchâtel et lOffice fédéral de la statistique. Cette recherche longitudinale a pour objectif de fournir une base de données permettant une observation fiable du changement social et une analyse approfondie des dynamiques sous-jacentes à lévolution sociale en Suisse.
Site Internet : www.unine.ch/psm
Voir : Bilan social Office fédéral de la statistique (OFS) Planification sociale Recherche sociale
Erwin Zimmermann
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Parcours de vie àð Cycle de vie
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Parlement européen
À l origine, c est un organe commun aux trois Communautés Européennes, dénommé Assemblée européenne par les traités initiaux mais qui se proclame Parlement européen dès 1962, appellation définitivement reconnue par lActe unique européen. Il est composé jusquen 1979 de délégués des parlements nationaux et, depuis cette date, de représentants des peuples élus au suffrage universel direct (626 actuellement). Il participe de façon de plus en plus décisive au pouvoir législatif ; longtemps doté dun simple pouvoir consultatif, lacte unique introduit pour ladoption de certains règlements et directives la procédure de coopération ou lavis conforme (conclusion des accords avec les pays tiers et adhésion de nouveaux États), et le traité de Maastricht les étend tout en instituant de plus une procédure de codécision. Le Parlement européen dispose également de pouvoirs budgétaires quil a su exploiter.
Site Internet : www.europarl.eu.int
Voir : Acte unique européen Union européenne (UE)
jpf
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Partage du travail
Le partage du travail vise à répartir le volume de travail existant dans une société parmi les personnes qui souhaitent un emploi. La diminution correspondante du temps de travail individuel peut prendre une multitude de formes. Discutée depuis le début des années quatre-vingt, l'idée a gagné d'actualité par la crise des années 1990. Celle-ci en a altéré le sens (sacrifice pour maintenir l'emploi plutôt qu'amélioration immatérielle de la qualité de vie) et l'a rendue plus controversée.
Le cloisonnement du monde professionnel (professions et qualifications spécifiques, niveaux hiérarchiques, barrières de genre) limite les possibilités pratiques, sans les exclure pour autant. Autres questions fondamentales : les salaires, doivent-ils être maintenus, baissés proportionnellement à la réduction du temps, ou diminués seulement dans la mesure où ils ne sont pas compensés par des gains de productivité? Où est la limite du sous-emploi?
L'idée exige un choix politique : la société, doit-elle être sélective, laissant tomber les exclus du travail dans la dépendance sociale, ou doit-elle être solidaire en plaçant la cohésion sociale au dessus de l'enrichissement individuel?
R. A. Gorz, Métamorphoses du travail, Quête du sens, Critique de la raison économique, Galilée, Paris, 1988.
Voir : Chômage Cohésion sociale Exclusion Temps de travail Temps partiel
René Levy
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Partenaires sociaux
On désigne généralement sous ce terme les organisations demployés et demployeurs engagées dans les négociations concernant les conditions de travail et de revenus, mais aussi de nombreux autres enjeux de politique sociale. Les pouvoirs publics sollicitent généralement lavis des partenaires sociaux dans le cadre des procédures de consultation.
Voir : Organisations économiques et patronales Syndicat
jpf
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Participation
La notion de participation (ou participation des travailleurs ) désigne les procédures, légales ou conventionnelles, qui confèrent aux travailleurs un droit de participer aux décisions de lentreprise. En fonction de lobjet ou du niveau de ce droit, on distingue la participation à lexploitation (betriebliche Mitwirkung) de la participation à la gestion de lentreprise (unternehmerische Mitbestimmung). Sagissant de sa portée, la participation peut se limiter à linformation et à la consultation, ou sétendre jusquà la codécision.
Suite au rejet de lEspace économique européen, et dans le sens dune adaptation autonome du droit suisse au droit européen, le Parlement a adopté, le 17 décembre 1993, une nouvelle loi fédérale sur linformation et la consultation des travailleurs, appelée aussi loi sur la participation. Cette loi fixe le cadre et les modalités dexercice des droits de participation que la législation accorde aux travailleurs, notamment dans les hypothèses des transferts des rapports de travail et des licenciements collectifs (cf. art. 333, 333a et 335d-335g du Code des obligations, également révisé le 17 décembre 1993).
Auparavant, la Suisse ne connaissait pas de réglementation légale de la participation. Peuple et cantons avaient même rejeté, en mars 1976, une initiative populaire et un contre-projet de lAssemblée fédérale visant à introduire une participation aux décisions dans les entreprises et administrations, et toutes les tentatives de légiférer en la matière depuis lors avaient avorté au niveau du Parlement. Cétait donc essentiellement la négociation collective qui avait développé linformation et la consultation des travailleurs, parfois avec un certain succès, notamment en matière de licenciements collectifs.
R. P. Bois, La participation, Neuchâtel, 1976. M. Fritz, Das Mitwirkungsgesetz, ein Handkommentar mit Handlungshilfen für die Praxis, Zürich, 1994.
Voir : Convention collective de travail (CCT) Organisations économiques et patronales Syndicat
Pascal Mahon
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Patronage
1. Notables ou (et) autorités qui soutiennent une action, parrainage (gala de bienfaisance placé sous le patronage de
) ;
Appui moral, protection donnés par un organisme ou une personne.
2. Sur la plan juridique, il sagit dune mesure daide et de contrôle imposée par lautorité judiciaire ou administrative à des personnes majeures ou mineures, condamnées.
Ainsi, depuis 1942, date de lentrée en vigueur du Code pénal suisse, les cantons doivent, selon son article 379, organiser le patronage pour les cas prévus par la loi. Ils ont la faculté de recourir à des organisations privées, mais veillent à ce que chaque patronné soit pourvu dun patron.
La mission de patronage, définie par larticle 47 du Code pénal suisse, est double : assistance morale et matérielle, surveillance. Le patronage tend au reclassement des personnes qui y sont astreintes.
R. C. Favre, M. Pellet, P. Stoudmann, Code pénal annoté, Éditions Bis et Ter, Lausanne, 1997.
Voir : Autorité tutélaires Prison (Privation de liberté) Tutelle
Marianne Bornicchia
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Paupérisme
Le concept de pauper et de pauperism apparaît dans la langue anglaise au début du XIXe siècle pour désigner une nouvelle forme de pauvreté : non une pauvreté individualisée ou liée à des circonstances exceptionnelles comme de mauvaises conditions climatiques, mais une pauvreté de masse apparemment liée de manière inéluctable avec le développement de lindustrialisation et de la richesse. Un observateur français utilise cette définition révélatrice : Le paupérisme, si on veut le définir dun mot, est, lépidémie de la pauvreté. (Emile Laurent, 1865). Dans son ouvrage magistral, De la misère des classes laborieuses en Angleterre et en France (1840), Eugène Buret explique que Le terme de paupérisme emprunté à lAngleterre embrasse tout lensemble des phénomènes de la pauvreté. Ce mot anglais signifiera donc pour nous la misère en tant que fléau social, la misère publique .
La montée du paupérisme va provoquer des réflexions et des débats de grande ampleur en France aussi bien quen Grande-Bretagne. LAngleterre cherche à résoudre la question du paupérisme en inventant le libre marché du travail pour les pauvres valides et le Workhouse pour les autres. La plupart des économistes français sont persuadés, pour leur part, que lindustrie est la source du paupérisme. Villeneuve de Bargemont assure que lAngleterre est destinée à périr par les causes qui ont engendré le paupérisme et peut être par le paupérisme lui-même (1834). La France cherche une autre voie : celle dune industrialisation limitée et dune campagne préservée.
Le terme de paupérisme va progressivement disparaître du vocabulaire au fur et à mesure que va progresser la compréhension des différentes causes de la pauvreté (âge, maladie, chômage, etc.) et que se développent les politiques sociales modernes.
R. G. Himmelfarb, The idea of poverty. England in the early industrial age, Vintage, New York, 1985. F.-X. Merrien (Éd.), Face à la pauvreté, Éditions Ouvrières, Paris, 1994. K. Polanyi, La grande transformation, Gallimard, Paris, 1983.
Voir : Exclusion Pauvreté Précarité
François-Xavier Merrien
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Pauvreté
La définition de la pauvreté comme exclusion insoutenable devrait mettre fin à la prolifération des variantes terminologiques par lesquelles on essaye de décrire un phénomène réellement complexe. Si, comme lexplique Serge Milano, le foisonnement des vocables (pauvreté absolue, pauvreté relative, pauvreté traditionnelle, nouvelle pauvreté, pauvreté persistante, pauvreté laborieuse, grande pauvreté, pauvreté-précarité, etc.) traduit simultanément une réalité perçue différemment, selon que lon cherche à connaître ou à agir, et une réalité difficile à cerner, fuyante et mouvante, la définition de pauvreté comme exclusion insoutenable , permet de rendre compte unitairement de la pluralité de dimensions qui caractérisent un état de pauvreté.
Pour quil y ait pauvreté, il faut premièrement une quantité de ressources matérielles et de citoyenneté excessivement inférieure à la moyenne, un manque tel que le partage des formes de vie communes et la coopération dans les activités habituelles de la société analysée, soient compromises. Mais, lexclusion sociale ainsi définie devient insoutenable seulement lorsquelle comporte aussi une crise des conditions bio-psychiques et morales de la survie dune personne ou dun groupe de population.
La pauvreté est donc le résultat de la séquence causale : ressources inférieures à la moyenne exclusion sociale crise de la survie morale et physique.
Lindividuation et la délimitation de la pauvreté comportent par conséquent la participation des acteurs sociaux à la recherche des processus de paupérisation et à la construction analytique des carrières de pauvreté sur le plan local. La présence simultanée de lexclusion et de la crise permet de sortir de la tautologie et des paradoxes implicites dans les définitions officielles de la pauvreté, selon lesquelles pauvre est celui qui a un revenu au-dessous dun certain seuil fixé par convention (40, 50, 66 % du revenu disponible équivalent moyen ou médian). De ce point de vue, en effet, la pauvreté est (seulement) une inégalité particulièrement grave. Sa mesure conventionnelle est équivoque (lien inverse entre pauvreté et conjoncture économique et sociale). La distinction entre pauvreté et inégalité est, par contre, indispensable parce quelle renvoie à différentes formes de légitimation des politiques sociales. La lutte contre la pauvreté concerne en fait la défense du droit fondamental à la survie, ce qui représente un devoir moral pour chaque société civile. La lutte contre les inégalités (dopportunité, de revenu, de rapports de force ou de faiblesse sur le marché des biens et du travail, etc.) est, au contraire, subordonnée aux compatibilités systémiques et aux motivations socialement et politiquement partagées. En tant que telle, la mise en cause des inégalités doit être négociée. Le devoir moral de la lutte contre la pauvreté permet aussi de définir le seuil de pauvreté comme seuil dintervention, le seuil de pauvreté que la collectivité reconnaît comme absolu et en faveur duquel elle est disposée à consentir au moins un effort financier. Il sagit dun seuil dans lequel la situation économique, pour importante quelle soit, nest pas exclusive dautres formes daffiliation sociales (solidarité familiale, de groupe, formes de réciprocité, de secours mutuel) dans lanalyse des causes de pauvreté.
R. P. Gilliand (Éd.), Pauvretés et sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1990. S. Milano, La pauvreté dans les pays riches. Du constat à lanalyse, Nathan, Paris, 1992. K. Polanyi, La grande transformation, Aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard, Paris, 1983.
Voir : Aide sociale Exclusion Pauvreté (Nouvelle) Pauvreté (Seuil de) Politiques en matière de lutte contre la pauvreté Précarité Prestations complémentaires (PC)
Christian Marazzi
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Pauvreté (Nouvelle)
Si vieille pauvreté , ou pauvreté traditionnelle, est une notion et une condition de vie unitaire, qui traverse cumulativement les sous-systèmes (économique, culturel, résidentiel, relationnel, sanitaire) à travers lesquels sarticule la vie dun individu ou dun groupe, la nouvelle pauvreté napparaît plus comme condition existentielle unitaire et cumulative. On peut être précarisé dans un ou plusieurs sous-systèmes, sans que ceci comporte automatiquement une précarisation dans tous les autres. À la rigueur, on devrait parler de pauvreté au pluriel. La nouveauté réside dans le fait quaujourdhui les facteurs qui peuvent générer les syndromes de la pauvreté se sont différenciés et multipliés (complexification de la société). Un choc aléatoire (par exemple la perte du travail) peut provoquer une rupture de léquilibre entre disponibilité de ressources et capacité de les utiliser, sans que la perte du travail soit nécessairement suivie dune perte excessive de ressources monétaires. Il sensuit que la nouvelle pauvreté traverse le corps social, elle nest pas lexclusivité de ceux qui se situent au-dessous dun seuil de revenu.
R. N. Negri, Saggi sullesclusione sociale, Il Segnalibro, Milano, 1990. N. Luhmann, Luso della identità negli ordini autodisostitutivi, in particolare nella società , in : L. Sciolla (Éd.), Identità, Rosenberg & Sallier, Torino, 1983. A. Sen, Scelta, benessere, equità, Il Mulino, Bologna, 1986. P. Gilliand (Éd.), Pauvretés et sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1990.
Voir : Pauvreté Petit crédit Précarité
Christian Marazzi
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Pauvreté (Seuil de)
Par ses effets de désignation (nombre et catégories de pauvres), la construction dun seuil de pauvreté est toujours un enjeu scientifique et politique.
Un seuil de pauvreté peut être défini directement, voir objectivement , en recourant par exemple aux normes de la diététique (sous-nutrition = 1500 calories par jour et par personne ; malnutrition = 2500). Dans ce cas, la pauvreté absolue est, de fait, relative à lâge, au sexe, au type dactivité et à létat de santé.
La définition du seuil peut par contre découler dune convention, comme dans le cas de lInternational Standard of Poverty. Dans ce cas le seuil sera égal à un pourcentage du revenu (40, 50 % du revenu disponible moyen par unité de consommation, calculé en termes de revenu équivalent, en utilisant la technique des échelles déquivalence qui permettent de tenir compte des économies déchelles, cest-à-dire des épargnes proportionnelles à la dimension du ménage).
Un seuil peut fonctionner soit comme indice numérique, ce qui permet de dénombrer les pauvres et de les classer par typologie, soit comme indice volumétrique, ce qui donne la mesure de lintensité de la pauvreté en tenant compte de la distribution des pauvres au-dessous du seuil (10 % des pauvres situés à 1 % au-dessous du seuil, etc.).
R. M. Rossi, E. Sartoris, Ripensare la solidarietà, Mutamenti economici, crisi della sicurezza sociale e modelli di riforma, IRE, A. Dadò Editore, Locarno, 1995. S. Milano, La pauvreté dans les pays riches. Du constat à lanalyse, Nathan, Paris, 1992.
Voir : Inégalités sociales Minima Sociaux Normes CSIAS (Conférence suisse des institutions d'action sociale) Pauvreté
Christian Marazzi
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Peer-groups
Groupes de personnes du même âge; les relations avec des personnes du même âge jouent un rôle central pour les grands enfants, les adolescents et les jeunes. Les peer-groups jouent parfois et à certaines périodes le rôle de contre-monde face au monde des adultes.
François Höpflinger
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Peines restrictives de droit (Peines de substitution)
Lexpression peine de substitution sexplique historiquement : les sanctions restrictives de droit ont été largement conçues et développées dans le but de diminuer lusage de la privation de liberté qui, de lavis de la majorité des spécialistes, devrait être réservée aux auteurs des infractions les plus graves : la légitimité de la peine privative de liberté est en effet largement discutée (voir sous ce terme), et sa mise en uvre coûte extrêmement cher, surtout si la prison se donne des ambitions de réhabilitation de lindividu. Dès lors, on recherche depuis plus dun siècle des alternatives qui offrent un choix au juge : prison ou une autre sanction et de véritables substituts, qui remplacent la prison.
On parle souvent de sanctions exécutées dans la communauté . Cest sous ce titre que le Conseil de lEurope a édicté en 1992 une Recommandation (R (92) 16) établissant un cadre juridique et des garanties pour les condamnés. Ces garanties sont importantes, car lapparente légèreté des restrictions de liberté qui accompagnent ces sanctions pourrait conduire à des excès. Une autre critique formulée à lendroit des peines de substitution tient à ce que leur développement pourrait paradoxalement élargir la répression pénale, en ce sens que de nombreuses infractions qui seraient dépénalisées si elles ne pouvaient être sanctionnées que par la prison ou lamende demeureront dans le droit pénal, puisquelles peuvent être sanctionnées plus légèrement.
La plus connue et la plus discutée des sanctions est le travail dintérêt général ou au service de la communauté. Elle existe depuis quelques lustres en Angleterre, en France ou en Allemagne. La Suisse a suivi ses voisins avec quelque retard dû, entre autres facteurs, à la relative pauvreté des structures dencadrement, lesquelles sont beaucoup plus développées dans des pays qui connaissent depuis plus longtemps encore dautres peines de substitution, telles que la probation. Lintroduction sest faite prudemment, sous la forme dune modalité dexécution des courtes peines privatives de liberté (voir sous prison). Les cantons ont été invités à expérimenter des modèles de travail dintérêt général ; ces expériences font parfois, comme à Berne, lobjet dune évaluation extérieure (par un institut universitaire, voir la bibliographie).
Lavant-projet de révision du Code pénal suisse de 1993 fait la part belle aux peines restrictives de droits : travail dintérêt général, interdiction de conduire. La privation de liberté devrait, sur le plan législatif déjà, être reléguée à un rang subsidiaire. Il est loin dêtre certain que cette philosophie de la sanction simpose.
R. M. Gisel-Bugnion, Punir sans prison, Genève, 1984. K.-L. Kunz, T. von Witzleben, Gemeinnützige Arbeit Modellversuch im Kanton Bern, Haupt, Bern, 1996.
Voir : Sanctions pénales Prison (Privation de liberté) Travail d'intérêt général
Robert Roth
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Pensions alimentaires (Avance et recouvrement)
La loi fédérale du 25 juin 1976 portant modification du Code civil suisse (filiation) est entrée en vigueur le 1er janvier 1978.
Pour les cantons, il ne sagissait pas simplement déliminer de leur législation des dispositions périmées et de désigner les autorités chargées dappliquer les nouvelles règles, mais aussi et surtout, de mettre en place les moyens légaux et matériels devant permettre lapplication dune mesure sociale nouvelle et importante contenue dans ce nouveau droit, à savoir laide à fournir aux personnes ayant des difficultés à obtenir le versement des contributions dentretien qui leur étaient dues, voire, dans certains cas, den faire lavance.
Progressivement, et sous des formes parfois différentes en raison de la structure fédéraliste du pays, tous les cantons, au besoin en créant de toutes pièces des services spécialisés, ont mis en place des systèmes qui, dune manière générale, garantissent à tous moyennant la possession dun titre juridiquement valable une aide au recouvrement adéquate et gratuite ; et à certains dans des limites de revenu et de fortune, et à des conditions parfois variables dun canton à lautre une avance totale ou partielle des contributions dues.
Ces dernières années, en raison notamment des difficultés financières graves des pouvoirs publics, et sous le prétexte quen terme de sémantique le mot davance comporte en lui-même la notion implicite dun remboursement, même partiel, plusieurs cantons qui accordaient leurs prestations sans limite dans le temps autre que celle de la validité du titre juridique, ont fait marche arrière et cessent les avances après un certain temps variable dun canton à lautre, lorsque le débiteur est durablement insolvable ou dont le domicile est inconnu.
Dans les cas qui le justifient, cest alors laide sociale qui prend le relais, avec linconvénient majeur de transformer sournoisement une créancière daliments en débitrice de prestations dassistance. Cette évolution est regrettable à plus dun titre car cest justement lorsque le débiteur est définitivement défaillant que lintervention de la collectivité est la plus nécessaire, voire indispensable. Si, par malheur , les ressources de la créancière daliments sont légèrement supérieures à celles justifiant lintervention de laide sociale, on assiste alors à la création dune situation de précarité confinant à la pauvreté.
R. V. Degoumois, Pensions alimentaires, aide au recouvrement et avance, application des art. 290 et 293 CCS, Médecine et Hygiène, Genève, 1982. P. Gilliand, C. Schaub, G. Stucki, Pensions alimentaires, pratiques et enjeux, Réalités sociales, Lausanne, 1985. F. Hainard, M. Nolde, G. Memminger, M. Micheloni, Avons nous des pauvres ? Enquête sur la précarité et la pauvreté dans le canton de Neuchâtel, Université de Neuchâtel, Faculté de droit et des sciences économiques, Institut de sociologie et de science politique, 1990.
Voir : Aide sociale Droit de la Famille Divorce Famille (Politique de la) Famille monoparentale Obligation dentretien
Jean-Claude Knutti
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Péréquation financière
La notion de péréquation financière caractérise le principe de répartition des ressources entre les différents niveaux institutionnels, à savoir pour la Suisse : entre la Confédération et les cantons, dune part, entre les communes dun canton, dautre part. Au-delà des flux financiers, la péréquation renvoie à la répartition des tâches et compétences dans la mise en uvre des politiques publiques. Elle est un des éléments constitutifs de la solidarité financière dun système politique décentralisé, contribuant ainsi à la réduction des inégalités résultant des disparités cantonales et/ou communales.
Depuis 1994, un vaste processus de réforme de la péréquation financière entre Confédération et cantons est entrepris. Expertises, groupes de travail, rapports intermédiaires, chiffrages financiers ont été produits. Un large débat sest instauré, mobilisant les acteurs-partenaires des différentes politiques publiques, plus particulièrement des politiques sociales. La complexité de la tâche et la multiplication des oppositions ont imposé une forme de moratoire. Lhorizon 2003 est désormais postulé pour laboutissement des travaux.
R. B. Dafflon, Fédéralisme et solidarité, Institut du fédéralisme, Fribourg, 1995. Département fédéral des finances, Der Neue Finanzausgleich zwischen Bund und Kantonen. Vernemlassung, Bern und Solothurn, 2000.
Voir : Budget social Comptes globaux Financement de la sécurité sociale Impôt Subventions
Stéphane Rossini
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Permis détablissement
Lautorisation détablissement (permis C) est délivrée aux ressortissants étrangers qui ont accompli un séjour ininterrompu de dix ans en Suisse. Ce délai est de cinq ans pour les citoyens de la communauté européenne et de quelques pays avec qui la Suisse a conclu un accord, ainsi que pour les réfugiés reconnus comme tels et les conjoint(e) s de suisse (sse) s
Le permis C permet un séjour illimité en Suisse. Il donne le droit à son détenteur de changer librement de canton et demployeur. Il lui permet également dexercer une activité lucrative indépendante. Le permis C confère au travailleur étranger les mêmes droits quau travailleur suisse en matière demploi et dassurances sociales.
Les bénéficiaires du permis C ont le droit de vote dans le canton de Neuchâtel, au niveau communal, et dans le canton du Jura au niveau communal et cantonal. Dans le canton du Jura les étrangers sont éligibles au niveau communal.
Un séjour de plus de 6 mois hors de Suisse signifie, à quelques exceptions près, la perte définitive de lautorisation.
R. P. Kenel, Ch. Schaffer, La main-duvre étrangère, guide pratique et juridique, UVACIM, Lausanne, 1995.
Sites Internet : www.auslaender.ch/BfA.asp?lang=f www.asile.admin.ch/sitemap_f. htm
Voir : Autorisation de séjour Étrangers (Politique à l'égard des) Immigration Office fédéral des Étrangers (OFE) Regroupement familial
Oscar Tosato
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Permis de séjour àð Autorisation de séjour
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Personnalité (Protection de la)
La protection de la personnalité recouvre l ensemble des valeurs essentielles, physiques, affectives et sociales liées à la personne humaine, dont cette dernière jouit de par sa seule existence. En font notamment partie :
le droit à la vie et à lintégrité physique,
le respect de la santé physique et psychique,
lintégrité morale et la considération sociale, notamment les sentiments dhonneur, de dignité, destime professionnelle,
le respect de la sphère privée et des données personnelles,
la jouissance des libertés individuelles, notamment la liberté dexpression, de conscience, dassociation, ainsi que la liberté sexuelle et le droit à la différence,
le droit au nom.
En principe toute atteinte aux droits de la personnalité est illicite et la victime peut réclamer la protection des tribunaux pour faire cesser latteinte et solliciter une réparation (indemnité pour tort moral et/ou dommages et intérêts).
Dans le cadre dun contrat de travail, lemployeur est tenu légalement de protéger la personnalité de ses salariés de toute atteinte, quelle soit causée par un collègue de travail, un supérieur hiérarchique ou un tiers (fournisseur, client, etc
). Il répond personnellement de tout manquement fautif en cette matière.
R. A. Bucher, Personnes physiques et protection de la personnalité, Helbing & Lichtenhahn, Bâle, 1999.
Voir : Bien-être Image de soi Socialisation Usure professionnelle - Burnout
Jean-Bernard Waeber
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Perte de gain (Allocations pour) (APG)
Objectif
Les prestations du régime des allocations pour perte de gain (APG) en faveur des personnes servant dans larmée, le service civil ou la protection civile compensent le manque de gain pour la période affectée ou service militaire, service civil ou à la protection civile. Nommée à lorigine protection des militaires , cette assurance a été introduite pendant la deuxième guerre mondiale.
Personnes assurées
Tout comme lassurance-invalidité, les APG sont en relation étroite avec lAVS. Cette assurance couvre lensemble de la population, sans restriction. Ont droit aux allocations pour perte de gain les personnes domiciliées en Suisse ou à létranger qui accomplissent leur service au sein de larmée suisse, du service civil ou de la protection civile. Les personnes qui effectuent une mission au sein de la Croix-Rouge, des services complémentaires ou qui participent aux cours fédéraux et cantonaux pour moniteurs de Jeunesse + Sport ainsi quaux cours pour moniteurs de jeunes tireurs bénéficient également des prestations des APG.
Cotisations
Le financement du régime des APG est assuré par les personnes soumises aux cotisations et par les employeurs. Le cercle des personnes assujetties se recouvre avec celui des personnes soumises à lAVS. À l'inverse des dispositions régissant lAVS, lAI et le régime fédéral des allocations familiales, les pouvoirs publics (Confédération et cantons) ne versent aucune contribution au régime des APG. Les cotisations sont perçues sous la forme dun supplément aux cotisations AVS. Leur prise en charge incombe par moitié aux employeurs et aux employés. Lorsquon applique dans lAVS un barème dégressif à légard des personnes de condition indépendante ou des salariés dont lemployeur nest pas soumis aux cotisations, la contribution due au régime des APG subit une réduction correspondante.
Prestations
Le régime des APG prévoit les prestations suivantes :
Lallocation de base allouée à toute personne qui accompli son service indépendamment de son état civil et de lexercice dune activité lucrative.
Lallocation pour enfants est attribuée aux enfants de layant droit, à ceux qui sont recueillis ou aux enfants pour lesquels layant droit verse une pension alimentaire (jusquà lâge de 18 ou 25 en cas dapprentissage ou détudes).
Lallocation pour frais de garde si layant droit a des enfants de moins de 16 ans et que font ménage commun.
Lallocation dexploitation est versée à layant droit qui supporte les frais dune exploitation, dont il retire la majeure partie de son revenu activité lucrative indépendante (définie par la loi).
Les modalités de calcul et la détermination du montant minimal et maximal des allocations sont indiquées dans la loi, son règlement et les Tables des allocations journalières APG éditées pour lOFAS et dont lusage est obligatoire.
Application du régime des APG
Lapplication du régime des APG incombe aux organes de lAVS, soit les employeurs, les caisses de compensation et la Centrale de compensation, assistés eux-mêmes par les comptables de larmée de la protection civile.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Assurance-invalidité (AI) Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Sécurité sociale (Architecture de la)
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Petit crédit
Par petit crédit, on entend généralement les formes les plus traditionnelles de crédit à la consommation, comme les crédits en espèces (prêts comptant et à terme). Le petit crédit est réglementé par la loi fédérale sur le crédit à la consommation (LCC). En 2000, selon les chiffres de la Centrale dinformation de crédit (CIC, banque de données privée des prêteurs professionnels), environ 370000 petits crédits courent, pour un volume denviron 5 milliards de francs.
En raison des risques de dépendance et de surendettement qu'il comporte, ainsi que de laspect minimaliste de la protection légale prévue, le petit crédit pose problème : forme d'engagement à (plus ou moins) long terme, il est reconnu comme un facteur paupérisant pour les personnes, en particulier lorsque le revenu diminue suite à une modification de la situation (séparation, divorce, maladie ou chômage, par exemple). Différentes études ont démontré le rôle important que jouent les petits crédits dans les processus aboutissant au surendettement.
Voir : Crédit à la consommation Désendettement Dettes Pauvreté (Nouvelle) Surendettement.
Caroline Regamey
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Phase pré-parlementaire
La phase pré-parlementaire est la première étape dans lélaboration des lois. Sur demande du Conseil fédéral et par lentremise de consultations extérieures (commissions extra-parlementaires et procédures de consultation), ladministration prépare un avant-projet. Si le Gouvernement ladopte, il deviendra le Projet du Conseil fédéral et sera transmis aux Chambres accompagné de son Message .
Les premières études ont expliqué limportance de cette phase par lexistence du référendum : elle permettrait lintégration au processus décisionnel des acteurs à capacité référendaire (Neidhart). Des travaux plus récents relativisent cette thèse en insistant sur la dimension consensuelle de cette phase qui découlerait de la nécessité déviter les conflits dans une société traversée par de nombreux clivages culturels (Lijphart), ou encore, de limportance de la cohésion interne pour un petit pays ouvert sur léconomie mondiale (Katzenstein). Dautres approches décrivent le degré de consultation de la société civile (Poitry), la nature des groupes consultés (Germann), ainsi que limbrication des secteurs public et privé dans une optique néo-corporatiste (Lehmbruch/Schmitter).
R. R. Germann e. a., Experts et commissions de la Confédération, Presses Polytechniques Romandes, Lausanne, 1985. P. Katzenstein, Small States in World Markets. Industrial Policy in Europe, Cornell University Press, Ithaca, 1985. G. Lehmbruch, P. C. Schmitter (Éds), Patterns of Corporatist Policy-making, Sage, London, 1982. A. Lijphart, Democracy in Plural Societies, Yale University Press, New Haven, 1974. L. Neidhart, Plebiszit und pluralitäre Demokratie, Franke, Berne, 1970. A. Poitry, La fonction dordre de lÉtat, Lang, Berne, 1989.
Voir : Commissions extra-parlementaires Démocratie (et politique sociale) Procédures de consultation Référendum
Christophe Al Kurdi
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Placement familial
Lenfant qui, pour différentes raisons, momentanées ou durables, ne peut vivre auprès de ses parents ou de la personne détentrice de lautorité parentale, peut être accueilli ou placé pour une durée limitée ou indéterminée dans une autre famille, apparentée ou non. En Suisse, le placement denfants est régi par lOrdonnance fédérale sur le placement denfants (OCF 77). La famille accueillante ne se substitue pas à la famille de sang, mais reçoit pour mission de veiller à la prise en charge et à léducation domestique de lenfant, en complémentarité avec la famille dorigine. La famille daccueil doit être agréée par les instances désignées par la législation et elle est souvent soutenue dans sa tâche, par le service social référent du placement de lenfant.
Voir : Famille daccueil Mauvais traitements Protection de lenfant
Jean Vallet
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Plan Beveridge
En 1941, le gouvernement britannique désigna une commission interministérielle placée sous la présidence de Sir William Beveridge et chargée de présenter un rapport sur les régimes dassurances sociales en vigueur, ainsi que sur les services connexes, en vue de formuler des recommandations. Le rapport, signé par Beveridge, fut déposé en novembre 1942.
Le rapport présente des propositions concrètes tendant à la mise sur pied dun plan général de sécurité sociale, comportant notamment lunification des assurances sociales, la création dun service général de santé comprenant la réparation des accidents de travail, linstitution dallocations pour enfants, le maintien de lemploi et la prévention dun chômage massif. Les assurances sociales doivent reposer sur le principe dune couverture généralisée à lensemble de la population et de luniformité des contributions et des indemnités.
R. E. Milhaud, Le Plan Beveridge, Les Annales de léconomie collective, Genève, 1943. E.-F. Riemensberger, Quest-ce que le Plan Beveridge ?, Neuchâtel, 1974.
Voir : Déclaration de Philadelphie Planification sociale
Alexandre Berenstein
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Planification sociale
Planifier consiste à explorer des besoins et à définir une ligne de conduite (une politique publique par ex.) afin dutiliser au mieux et aux moindres frais les ressources monétaires et humaines, ainsi que les moyens techniques disponibles, en vue datteindre des objectifs dûment choisis et coordonnés. Planifier est une action volontariste, subordonnée à une vision prospective à longue échéance.
La planification est une démarche technique, fondée sur des recherches et lidentification des moyens à appliquer, dans le temps et lespace, pour joindre les buts fixés. Elle exige transparence des faits (inventaire, équipement, personnel, etc.) et des intentions, exposé des points de vue et des obstacles, articulation et relations aux diverses politiques, estimation du coût et modalités de financement. La planification est un processus qui met en jeu des valeurs pouvant différer grandement selon les acteurs ; en conséquence, elle relève de la rationalité et de la négociation ; elle est un lieu où sexpriment les débats, les conflits dintérêts et de pouvoirs ; elle requiert une instance darbitrage.
Le plan est un rapport (acte politique, décision dentreprise) qui présente la stratégie, les options, expose les motifs, indique les priorités et létalement des réalisations dans le temps, leur implantation géographique ou leur date de mise en application. Réducteur dincertitudes, le plan est dabord aide à la décision puis décision après son acceptation ; il vise la cohérence et le pilotage de la mise en uvre, dans une perspective de rationalisation et dhumanisation.
La planification sapplique aux domaines sociaux : sécurité sociale, hospitalisation, système de santé, mesures concernant la jeunesse, la vieillesse, linvalidité, lemploi, le logement, laménagement du territoire, etc.
N.B. La planification peut être impérative (ex-URSS), semi-contraignante, indicative, molle, etc.
Voir : Panel des ménages Plan Beveridge Politique de la santé (Société suisse pour la) (SSPS/SGGP) Politiques publiques Prospective
Pierre Gilliand
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Planning familial
Le planning familial est un domaine de la médecine sociale et préventive visant à rendre possibles, par une action psychosociale et médicale, la compréhension, la discussion et le choix face à la procréation.
Aujourdhui et en Europe de lOuest, cette spécialité traite non seulement de la santé sexuelle et procréative, mais aussi de la plupart des aspects de la vie affective. En tant que telle, elle interfère grandement avec le bien-être et la santé des individus. Elle contribue ainsi à promouvoir la qualité de la vie.
Les procédés contraceptifs remontent à des temps immémoriaux. Cependant, cest la première fois dans lhistoire de lhumanité que la femme et par elle le couple peut, en principe, librement et totalement maîtriser sa fécondité ; issue de la révolution démographique, on nen mesure pas encore toutes les conséquences sociopolitiques sur lorganisation sociale et familiale.
LIPPF (International Parenthood Planification Federation) a défini huit catégories de préoccupations majeures dans ce domaine : la grossesse non désirée et lavortement à risque, la mortalité maternelle, les maladies sexuellement transmissibles (incluant le sida), la grossesse à risque (médico-psychosocial), linfécondité, la violence à lencontre des femmes et les mutilations génitales féminines, les déviances sexuelles (prostitution, abus sexuels et mobbing, inceste, perversions psychopathologiques). Laction des centres de planning familial intègre les moyens préventifs et curatifs de ces éléments.
En Suisse romande, les centres de planning familial offrent aussi des consultations de grossesse ; ils sont en principe à la fois informateurs et prescripteurs, tout en étant extra-hospitaliers. Toutefois, des consultations à lhôpital sont de plus en plus souvent couplées aux consultations en ville. Ils proposent pour répondre à la demande du public :
Un accueil téléphonique pour toutes les questions touchant à la contraception, à la grossesse, à la sexualité, à la vie de la famille et du couple.
Un entretien psychosocial visant à clarifier certains aspects de ces demandes et répondre aux questions dinformation.
Une préparation à la naissance avec conseils juridiques et sociaux à la demande.
Une relation daide temporaire en cas de problèmes particuliers.
Une rencontre en groupe occasionnellement pour aborder une question commune à plusieurs personnes.
Une consultation gynécologique et une prescription contraceptive.
Des contrôles gynécologiques réguliers avec dépistage des maladies transmises sexuellement et du cancer dans la limite du cahier des charges du médecin.
Des campagnes de promotion de la santé et de prévention des comportements à risque auprès de populations ciblées.
Un enseignement de la pédagogie de la vie affective et sexuelle auprès des professionnels concernés par ce domaine.
Les équipes de travail des différents centres sont pluridisciplinaires et constituées de :
Un ou plusieurs médecins gynécologues.
Un ou plusieurs conseillères ou conseillers en planning familial, sages-femmes et assistantes sociales.
Une ou plusieurs secrétaires ou assistantes médicales.
Sites Internet : www.svss-uspda.ch/famplare.htm
Voir : Avortement Famille (Politique de la) Femmes (Émancipation des) Prévention
Charles Riolo
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Politique budgétaire
Politique économique ayant pour instrument le budget de lÉtat. Elle peut être orientée vers la relance par la demande (par le déficit budgétaire) ou au contraire, vers lassainissement de léconomie par le désendettement de lÉtat (réduction des dépenses publiques, rigueur budgétaire). En Suisse, le débat a lieu périodiquement sur lopportunité de mettre en uvre une telle politique. Au milieu des années '90, le Parlement a libéré un crédit de quelque 500 millions de francs au titre de la relance.
jpf
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Politique conjoncturelle
Politique économique dont lobjectif est dobtenir la réalisation déquilibres à court terme (réduction du taux dinflation, baisse du taux de chômage, équilibre extérieur). Cest la méthode la plus fréquemment utilisée par les collectivités publiques en Suisse, au cours des dernières décennies.
Voir : Politique structurelle
jpf
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Politique criminelle
La politique criminelle est un art difficile, que chacun pourtant maîtrise si facilement, à lheure de lapéro, au Café du commerce... Elle devrait être la résultante, toujours fragile, du meilleur équilibre entre les moyens préventifs (proactifs) et les mesures répressives (réactives) quune société met en uvre pour tenter de maîtriser la criminalité et les divers problèmes qui y sont liés. Son but essentiel doit être le maintien de la qualité de la vie en société (meilleure convivance possible). Dans la poursuite de ce but, les défis sont nombreux puisquils consistent à la fois à réduire le plus possible les risques et les dommages engendrés par la criminalité, tout en limitant au maximum les effets pervers causés par la lutte contre la criminalité, en particulier les atteintes aux droits et libertés fondamentaux des citoyens.
En matière délaboration et de réalisation dune politique cohérente quil sagisse de politique sociale, familiale, criminelle ou autre le système fédéraliste suisse ne facilite pas les choses. Tout au moins nécessiterait-il une meilleure réflexion densemble et une collaboration plus efficace aux trois échelons du système politique suisse : fédéral (lois unifiées), cantonal (organisation coordonnée) et communal (politique de la ville par exemple). Les diverses connaissances acquises empiriquement par les sciences criminelles (criminologie, criminalistique, droit pénal, sociologie et psychologie criminelles notamment) constituent une base essentielle à partir de laquelle devrait être édifiée une politique criminelle rationnelle. Ce nest encore que rarement le cas puisque les actions concrètes de lutte contre le crime sont régulièrement le fruit de marchandages politiques et résultent surtout de confrontations entre experts, politiciens, magistrats, associations et groupes de pression divers, sondages dopinion et médias. Les exemples de telles confrontations ne manquent pas en Suisse : pensons par exemple aux débats liés à la politique de décriminalisation de lavortement ou de leuthanasie, de dépénalisation en matière de consommation de stupéfiants, de prévention de la violence (en milieux urbain ou scolaire), de lutte contre les diverses formes de la criminalité organisée (traite dêtres humains, trafics de drogues ou darmes, corruption, blanchiment dargent, etc.). Enfin, ce que nos compatriotes alémaniques appellent la politique de la sécurité intérieure (innere Sicherheit, un concept qui na pas la cote en Suisse latine !) se heurte à une difficulté supplémentaire : les problèmes sociaux, y compris bien sûr ceux liés à la criminalité, ne sont pas limités aux frontières locales ou nationales, mais leurs dimensions transfrontalières et internationales sont toujours plus prégnantes (fossé Nord-Sud, pauvreté, migrations, libre échange, nouveaux moyens de communication, etc.).
R. P. Hebberecht, F. Sack (Éds), La prévention de la délinquance en Europe, LHarmattan, Paris, 1997. K.-L. Kunz, Kriminalpolitik in Entenhausen, Helbing & Lichtenhahn, Basel, 1999. N. Queloz et al., Processus de corruption en Suisse, Résultats de recherche et stratégie de prévention et de riposte, Helbing & Lichtenhahn, Bâle/Genève, 2000. P. Robert, Le citoyen, le crime et lÉtat, Librairie Droz, Genève/Paris, 1999. L.-W. Sherman et al., Preventing Crime : What Works, What Doesnt, Whats Promising, National Institute of Justice, Washington D.C., 1997.
Voir : Contrôle social Délinquance Droits de lhomme (Convention européenne des) Office fédéral de la police (OFP) Prévention Peines restrictives de droit (Peines de substitution) Prison (Privation de liberté) Victimes dinfractions (Loi fédéral sur l'aide aux)
Nicolas Queloz
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Politique de la santé
La politique de la santé est un ensemble de mesures préventives et dactions curatives visant à maintenir et promouvoir un état de bien-être physique, mental et social (OMS), à limiter les risques prévisibles ou, lors de leur survenance (maladie, accident, impotence), à soigner les patients , les guérir, ou soulager, ou accompagner.
La santé, pour la philosophie grecque, est équilibre et harmonie, emmerie ou bon ordre, eucrasie ou bon mélange. Au plan personnel, la santé peut être considérée comme un fonctionnement idoine du corps et de lesprit, une adaptation au milieu de vie. Cependant cette définition positive laisse place à la subjectivité et nest pas opérationnelle. Aussi la santé est-elle généralement abordée de façon indirecte : une absence de maladie et dinfirmité (OMS), ou négative : décès prématuré évitable, maladie, accident, handicap.
Lépidémiologie identifie, par son approche, quatre composantes principales de la santé : la biologie humaine (génétique, physiologie, vieillissement) ; lenvironnement et les conditions de vie (habitat, travail, alimentation, aspects physiques, sociaux, psychologiques) ; le style de vie (hygiène, comportements de consommation, loisirs) ; lorganisation du système de santé (prévention primaire vaccins , dépistage, médecine curative, réadaptation, soins palliatifs, ainsi que sécurité sociale, modes de financement, accès aux soins et donc indirectement les disparités et inégalités daccès).
Le domaine de la santé réparatrice , qui na guère de frontières, est dune vaste complexité. Les champs, les acteurs et les personnels y sont multiples : médecine, soins infirmiers, prévention, administration et technique dans les secteurs ambulatoire, hospitalier, dhébergement médico-social et de maintien à domicile, fabrication et commerce de produits pharmaceutiques et dappareils médicaux, construction détablissements de soins, enseignement et recherche scientifique, etc.
Au plan collectif de la santé publique, la décision, lorganisation, la planification, le pilotage, la surveillance, larbitrage et, le cas échéant, la sanction cest-à-dire la politique de la santé relèvent essentiellement des pouvoirs publics (en Suisse, les niveaux Confédération, cantons et communes) ; ceux-ci tiennent compte des rapports de force, débats parlementaires et groupes de pression.
Les objectifs de la politique de la santé réparatrice sont la lutte contre la mort, la réduction de la morbidité, la guérison, ou le soulagement, ou laccompagnement des personnes handicapées ou en fin de vie.
Lévaluation politique et scientifique prend en compte les effets réels et attendus et les moyens daction présents et espérés (prospective). Doù une batterie dindicateurs sanitaires. La démographie fournit deux évaluateurs indirects : la mortalité infantile (en Suisse : 180 en 1880, 32 en 1950, moins de 5 en 2000) et lespérance de vie (à la naissance) : 42 ans en 1880, 68 ans en 1950, 79 ans en 1997 (75 ans pour le sexe masculin, 82 ans pour le sexe féminin), et peut-être 85 ans vers 2050 ?
Le coût du système de santé est devenu une préoccupation. La santé na pas de prix, mais elle a un budget. En Suisse, la quote-part est de 3,5 % du PIB vers 1950, d'environ 11 % en 2000, plus demain avec le vieillissement inéluctable de la population, ainsi que les progrès de la médecine et des sciences qui laccompagnent. En 1998, plus de la moitié du coût est affectée à lhospitalisation et à lhébergement médico-social (vieillards, handicapés), un quart aux honoraires des médecins et dentistes, 1/12 pour les produits pharmaceutiques, 1/12 pour les tâches de lÉtat et des assurances, et la portion congrue (2 %) pour les soins à domicile, etc. Le financement passe pour plus de moitié par les diverses assurances, un cinquième par les pouvoirs publics (plus dun quart avec les subventions), plus dun quart pour le paiement direct des ménages, (médicaments sans ordonnance, dentiste, frais hôteliers en établissements pour malades de longue durée), etc. Montants qui financent des emplois : 3,5 % des actifs vers 1950, 10-11 % probablement en 2000 (évolution similaire à celle du coût relatif au PIB).
Léthique prend une importance croissante. La santé fait lobjet de surenchère et de dérive : surconsommation, surprestation, mercantilisation ; et les percées technologiques peuvent entraîner des bienfaits comme des abus. La logique des moyens, à laquelle notre société est impérativement tenue, jamais ne doit faire oublier les finalités : plus que des années à la vie, ajouter de la vie aux années.
Sites Internet : www.admin.ch/bag/f www.sggp.ch
Voir : Coûts de la santé Politique de la santé (Société suisse pour) (SSPS/SGGP) Prévention Recherche épidémiologique Santé de la reproduction Santé publique
Pierre Gilliand
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Politique de la santé (Société suisse pour la) (SSPS/SGGP)
Fondée en 1976, la SSPS est une association qui a pour buts d'améliorer et coordonner la politique sanitaire. Son siège est à Muri BE. Actuellement, elle compte 1670 membres : 1406 membres individuels et 264 membres collectifs (associations suisses, hôpitaux, caisses-maladie, cantons, entreprises privées, fondations, etc.).
Des groupes régionaux existent à Bâle, Berne, Genève, Lausanne, St-Gall et Zurich. Leur activité principale est d'organiser des discussions et des conférences (env. 150 à ce jour). Sur le plan national, la SSPS a organisé 84 congrès et symposiums.
Politique de la santé : informations est le nom d'un bulletin publié en 2'200 exemplaires. Depuis 1977, 13'300 articles brefs y ont paru. En plus, la SSPS publie des livres (64 à ce jour) sur le système sanitaire en Suisse.
Quelques sujets sont traités prioritairement par la SSPS, p. ex. les droits des patients, les coûts de la médecine, la rationalisation et le rationnement, l'assurance-maladie, les HMO, les soins, la prévention, la qualité, la planification, les tarifs et la réforme des structures politiques.
Site Internet : www.sggp.ch
Voir : Coûts de la santé Politique de la santé Planification sociale Prévention Soins et aide à domicile
Gerhard Kocher
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Politique fiscale
L'État remplit de multiples fonctions et ses tâches vont en s'amplifiant. Pour les analyser, il est souhaitable des les classer par catégories bien délimitées. La classification qui s'est imposée auprès des économistes a été proposée en 1959 par Richard Musgrave, un économiste américain; elle à l'avantage de faire coïncider les principales fonctions du secteur public avec trois domaines bien définis de l'analyse économique et des politiques publiques.
La branche allocative s'occupe de l'allocation optimale des ressources rares pour en tirer le meilleur parti pour le bien-être de la collectivité : quelles tâches sont privées, lesquelles relèvent de l'État et, pour ces dernières, selon quelles priorités, puisque les ressources sont limitées ? La fonction de redistribution a pour objet de répartir de manière équitable la capacité économique en termes plus concrets les revenus et la fortune entre les individus, entre les générations ou entre les régions. Enfin, la fonction de stabilisation cherche à maîtriser les grandeurs macroéconomiques, comme le produit intérieur brut (PIB) ou le revenu national (RN), en favorisant la croissance (pas seulement quantitative) de l'économie nationale, en évitant l'inflation ou le chômage.
La politique fiscale concerne l'ensemble des démarches budgétaires liées au financement du secteur public, visant à atteindre ces trois objectifs ou, pour le moins, visant une convergence vers ceux-ci, sous la contrainte du budget disponible en fait, sous la contrainte des ressources budgétaires, avant tout les impôts, que les électeurs-contribuables décident démocratiquement d'attribuer à l'État.
Les domaines de la politique fiscale concernent :
l'ensemble des prélèvements du secteur public sur l'économie : les impôts, les taxes ou les redevances d'utilisation et les cotisations sociales;
dans un État fédéral ou décentralisé, la répartition des ressources (et du droit à l'emprunt) entre les niveaux fédéral (central), cantonal (régional), communal (local) et entre les gouvernements d'un même niveaux (les cantons, ou les communes d'un canton);
la répartition entre les catégories de ressources : décider de financer un budget public par l'impôt, ou dissocier les diverses tâches budgétisées pour les financer individuellement en appliquant le principe de l'utilisateur-payeur ou celui du pollueur-payeur, si cela est possible, n'a pas la même conséquence en terme d'efficience allocative et d'équité. Ou bien, financer une partie des assurances sociales par la TVA plutôt que par des cotisations sur les salaires, n'a pas le même impact sur l'amplitude des prestations et la redistribution des incidences financières entre les catégories de payeurs, consommateurs-contribuables et non plus assurés.
la répartition des impôts entre les diverses catégories. À budget constant, chaque mesure d'allègement fiscal consentie à un groupe particulier, pour des motifs de politique (de concurrence) régionale (cantonale), ou pour des raisons de politique sociale, déplace la pression fiscale sur une autre catégorie de contribuables. Proposer une hausse de la TVA pour diminuer l'impôt fédéral direct serait une démarche relevant de cette catégorie de problèmes.
Notons que la politique fiscale se fait en concours avec d'autres politiques publiques : la fiscalité verte ou l'impôt écologique participent à la fois de la politique fiscale et de la politique environnementale. Choisir la TVA pour financer l'AVS appartient à la politique fiscale et à la politique sociale. Si elle permet de diminuer la pression fiscale de l'impôt fédéral direct, la politique fiscale entre alors aussi dans le champ de la péréquation. Ces mesures peuvent se trouver en situation de complémentarité (l'amélioration des résultats de l'une contribue à ceux de l'autre) ou au contraire d'antagonisme (les mesures prises au titre d'une fonction pénalisent une autre) : il faut alors transiger sur un compromis acceptable.
R. L. Weber, L'État, acteur économique; analyse économique du rôle de l'État, Economica, Paris, 2e édition, 1991 OCDE, Étude des politiques fiscales de l'OCDE : les pouvoirs fiscaux des administrations infranationales No 1, Paris, 2000.
Voir : Autoconsommation Évasion fiscale Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Impôt Impôt (et sécurité sociale) Impôt négatif Pression fiscale
Bernard Dafflon
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Politique intergénérationnelle
Politique qui cible la promotion de bonnes relations intergénérationnelles. A l'heure actuelle, il n'existe pas, au niveau fédéral ni au niveau cantonal, de politique intergénérationnelle explicite. Quelles expériences de projets intergénérationnels sont développées au sein dinstitutions de prise en charge des personnes âgées (intégration dune crèche dans un EMS, visites régulières de jeunes aux résidents, rencontres entre générations, etc.), qui visent à créer du lien social entre les générations, mais il sagit là dinitiatives ponctuelles et privées.
François Höpflinger
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Politique sociale
Part de lÉtat (en Suisse : Confédération, cantons, communes) dans laction sociale. Autrement dit, activités de lÉtat face aux problèmes sociaux.
Il sagit dabord dactivités à but explicitement social menées par lÉtat lui-même et ses services (AVS, enseignement public, départements cantonaux de la santé, etc.). Mais il ny a pas de limite évidente entre de telles activités et la politique de lÉtat considérée dans son ensemble, puisque, au moins officiellement, toute action de lÉtat a pour objet le bien de la population. La politique économique, en particulier, ne doit donc pas être envisagée seulement sous ses aspects techniques, mais aussi sous langle social : place des préoccupations dordre social dans lélaboration et lexécution des divers volets de cette politique, évaluation, du point de vue social, des résultats obtenus effectivement.
En plus, lÉtat est impliqué de diverses façons dans les activités de quantité dinstitutions semi-officielles ou privées daction sociale, notamment, par des subventions, avec les conditions qui les accompagnent, par des lois et règlements quil édicte et dont il contrôle lapplication, de même quen se faisant représenter dans les organes dirigeants de ces institutions. Ainsi, le domaine de la politique sociale, aussi vaste que celui de la politique tout court, comme noté plus haut, recouvre encore à peu près complètement tout le reste de celui de laction sociale.
R. J.-P. Fragnière, Pour létude de la politique sociale en Suisse, Certificat de perfectionnement en politique sociale, Département de sociologie, Université de Genève et École détudes sociales et pédagogiques, Lausanne, 1997. P. de Laubier, La politique sociale dans les sociétés industrielles : 1800 à nos jours, Economica, Paris, 1984.
Voir : Action sociale Économie sociale Politiques publiques Problèmes sociaux Social
Roger Girod
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Politique structurelle
Ensemble des politiques économiques dont le but est de modifier la structure même de léconomie nationale (appareil productif, structure de lemploi, comportement des agents, etc.). La planification indicative, les politiques de nationalisation et daménagement du territoire relèvent de la politique structurelle. Sa réalisation sétale sur une longue période (long terme). Elle soppose aux politiques conjoncturelles qui visent seulement à réaliser des équilibres à court terme.
Voir : Politique conjoncturelle
jpf
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Politiques en matière de lutte contre la pauvreté
Parmi les mesures étatiques de lutte contre la pauvreté, il faut bien évidemment citer la plupart des régimes constituant le système de sécurité sociale actuel en Suisse. Parmi les plus importants, lAVS, lAI, les PC, la LACI au niveau fédéral, laide sociale au niveau cantonal sont tous appelés à se substituer (ou compléter le cas échéant) à un revenu provenant dune activité lucrative, à défaut duquel les personnes concernées risquent de se retrouver dans une situation de pauvreté ou de précarité. La LAMal à son tour est appelée à combler des dépenses extraordinaires, le plus souvent imprévisibles, qui, dans certaines situations, pourraient mettre en danger léquilibre budgétaire du ménage en cas de maladie ou daccident. Dans ce contexte, on distingue entre le principe de causalité qui prévaut dans le domaine des assurances sociales, et le principe de finalité qui régit laide sociale, celle-ci intervenant quelle que soit la cause de la pauvreté. Même sil répond à une grande partie des besoins, le système helvétique de sécurité sociale est aujourdhui critiqué pour son manque de systématique et de transparence et son inadéquation par rapport aux récents changements sociaux et économiques, sorientant encore et toujours au modèle familial et professionnel traditionnel. Laide sociale en particulier est également critiquée pour contenir certains aspects qualifiées darchaïques , tels la remboursabilité ou lobligation dentretien en vertu du droit de la famille. Sous leffet de la crise économique des années nonante et de lapparition de nouvelles formes de pauvreté, les instruments financiers de lutte contre la pauvreté, dans le cadre de laide sociale notamment, ont été complétés ces dernières années par de nouvelles dispositions dans la plupart des cantons. La Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS) de son côté a procédé en 1998 à une révision des normes daide sociale et y a introduit un nouveau chapitre concernant les mesures favorisant lintégration sociale et linsertion professionnelle . Dans ce cadre, les nouvelles dispositions cantonales (ou communales) daide sociale introduisent dans la plupart des cas les notions de contre-prestation et/ou de contrat . Ces notions sont cependant loin de faire lunanimité, et dans le débat les concernant, deux conceptions opposées saffrontent. Lune prône lactivité compensatoire , à savoir lexigence faite au bénéficiaire par les pouvoirs publics de fournir une contrepartie pour laide financière quil reçoit, afin que celle-ci ne soit pas prétexte à loisiveté . Par conséquent, dans cette conception, lusager peut être assujetti à une mesure dinsertion le cas échéant. Lautre conception postule le droit du bénéficiaire, en sus de laide financière, à des mesures de (ré-) insertion sociale et/ou professionnelle correspondant à sa situation individuelle, sans quune contrainte soit exercée sur lallocataire de participer à une telle mesure. Ceci avec le but de lutter contre lexclusion et de permettre au bénéficiaire de se libérer le plus rapidement possible de la dépendance financière. Par ailleurs, on parle également de plus en plus de systèmes dincitation à la participation à des mesures dinsertion en octroyant au bénéficiaire un supplément financier. Cette conception est également combattue par daucuns qui la qualifient daide sociale au mérite . Dautres la refusent lestimant superflue ; le bénéficiaire, sous menace de réduction des prestations financières le cas échéant, étant de toute manière obligé de tout entreprendre pour retrouver son autonomie financière. Les nouveaux régimes cantonaux daide sociale ne relèvent cependant que rarement de manière pure de lune ou de lautre de ces conceptions, mais constituent souvent un savant dosage entre elles.
R. P. Farago, Prévenir et combattre la pauvreté. Forces et limites des mesures prises par lÉtat , in : Sécurité sociale, No 3, OFAS, Berne, 1995. U. Tecklenburg, Les nouveaux modèles cantonaux daide sociale , in : Sécurité sociale, No 1, 1997. OCDE, Combattre lexclusion. Laide sociale au Canada et en Suisse, Paris, 1999. U. Tecklenburg, Rapport sur les évaluations des mesures dinsertion professionnelle ou sociale en faveur des chômeurs en fin de droit ou des bénéficiaires de laide sociale, CSIAS, Berne, 2000.
Voir : Action sociale Pauvreté Mesures dinsertion Norme CSIAS (Conférence suisse des institutions d'action sociale) Revenu minimum dinsertion (RMI) Revenu minimum de réinsertion (RMR) Sécurité sociale
Ueli Tecklenburg
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Politiques publiques
Les symptômes dun problème social sont le point de départ dune prise de conscience et dun débat sur la nécessité dune politique publique.
Une politique publique se définit comme un ensemble de décisions juridiques et dactions, cohérentes et ciblées vers des objectifs, que les acteurs privés, corporatistes ou étatiques, prennent ou appliquent dans le but de résoudre un problème social.
Chaque politique publique vise à résoudre un problème public, reconnu comme tel à lagenda gouvernemental. Elle représente donc la réponse du système politico-administratif à un état de la réalité sociale jugé politiquement inacceptable. Elle est débattue dans le processus décisionnel démocratique.
La politique publique tend, par des mesures appropriées, à changer ou à stabiliser le comportement des groupes-cibles. Assurément pour être complète, toute politique publique doit se réaliser par poussées successives.
Certains états de changements sociaux noccasionnent pas de politiques publiques, notamment parce quils ne sont pas articulés ou parce quaucune modalité dintervention étatique ne savère faisable et/ou consensuelle.
R. W. Bussmann, U. Klöti, P. Knoepfel, Politique publiques évaluation, Ed. Economica, Paris, 1998. P. Knoepfel, C. Larrue, F. Varone, Analyse et pilotage des politiques publiques, Matériel de cours de lIDHEAP, Chavannes-près-Renens, 2001.
Site Internet : www-idheap. unil. ch/idheap. nsf/vwBaseDocuments/IdAct01
Voir : Évaluation Planification sociale Politique sociale Précaution (Principe de)
Lionel Haas
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Population
Communément, le mot population désigne lensemble (leffectif) des habitants dun territoire (État, région, commune, etc.). En tant quobjet détude de la démographie, la population est un ensemble dindividus qui se renouvelle par des mécanismes dentrées (naissance, immigration) et de sortie (décès, émigration).
On peut alors observer létat et le mouvement dune population, sa dimension dynamique et ses diverses composantes (sous-populations, population active, population urbaine
).
R. Union internationale pour létude scientifique de la population, Dictionnaire démographique multilingue, Liège, Ordina, 1981.
Voir : Démographie Démographie (Laboratoire de)
Herman-Michel Hagmann
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Population active
Apparemment, ce terme renvoie à une évidence, la population active correspondant à lensemble des personnes exerçant une activité professionnelle. En fait, il existe de multiples définitions qui ne sont pas toujours concordantes et qui peuvent induire des malentendus. La population active incluse-t-elle les chômeurs, les bénéficiaires des prestations daide sociale, les étudiants, certaines catégories de retraités, les ménagères qui assument le travail domestique ? Lévolution actuelle des formes de travail ne peut que renforcer les difficultés liées à une telle définition.
Voir : Acivité économique (au sens du BIT) Enquête sur la population active (ESPA) Travail
jpf
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Postfordisme
Pour expliquer la différence entre fordisme et postfordisme, lingénieur japonais Taijchi Ohno, inventeur du modèle de production Toyota (doù lexpression toyotisme pour indiquer lorigine du postfordisme), suggère de penser à lenvers toutes les catégories fondamentales de la société économique à la fin du XXe siècle.
Les axes principaux du postfordisme sont :
le système de production juste à temps , dans lequel les quantités et la variété des biens et des services à produire sont déterminées à partir de la demande, à partir des commandes des citoyens-clients. Ceci implique la miniaturisation de lentreprise par lélimination des gaspillages (despace, dinvendus, de machines) et, surtout, par lexpulsion de la force de travail en excès par rapport à la demande effective ;
le dépassement de la séparation entre exécution (ouvriers spécialisés) et programmation (techniciens, cadres) pour mieux lubrifier le flux productif en tant que flux dinformations. Le travail devient ainsi une activité communicationnelle, surtout avec lintroduction des nouvelles technologies informatiques ;
la flexibilisation du processus de travail, soit comme dépassement de la parcellisation des fonctions typiques du taylorisme (doù la polyvalence de louvrier postfordiste), soit comme élimination des rigidités contractuelles (précarisation des contrats : intérim, contrats à durée déterminée, temps partiel) ;
lexternalisation (sous-traitance) de toutes les fonctions productives qui ne concernent pas directement le noyau central de lentreprise, ce qui est à lorigine de lémergence dune nouvelle couche importante de travailleurs indépendants soumis dune part aux fluctuations de la demande et, dautre part, aux mandats de la maison mère ;
louverture des marchés nationaux (libéralisation) et linstauration de réseaux productifs transnationaux (globalisation).
R. C. Marazzi, La place des chaussettes, LÉclat, Paris, 1997. A. Lipietz, La société en sablier, Le partage du travail contre la déchirure sociale, La Découverte, Paris, 1996. P. Zarifian, Travail et communication, PUF, Paris, 1996.
Voir : Flexibilité du travail Flux tendus (Méthode des) Précarisation (Mécanismes de la) Précarité Société postindustrielle
Christian Marazzi
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Pouvoir dachat
Littéralement, il sagit de la capacité financière dun acheteur potentiel. On distingue le pouvoir dachat de la monnaie qui représente la quantité de biens que lon peut acquérir avec une unité monétaire et le pouvoir dachat du salaire qui représente la quantité de biens que lon peut acheter avec une unité de salaire.
Le pouvoir dachat est fortement lié à deux notions : linflation (hausse du niveau général des prix) et la consommation (usage dun bien pour satisfaire un besoin). Par exemple, si les prix augmentent dans un environnement où les revenus sont constants, on dira alors que le pouvoir dachat diminue ; ce qui réduira la consommation. A linverse, une hausse des salaires supérieure au taux dinflation pourra accroître le pouvoir dachat des salariés et influencer positivement la consommation et, indirectement, la production et lemploi. Ainsi, l'évaluation du pouvoir d'achat est l'inverse de l'indice des prix.
Les systèmes de sécurité sociale ont aussi pour but de garantir un pouvoir dachat minimum ou de le maintenir lorsque des circonstances de lexistence induisent des baisses de revenu (chômage, maladie de longue durée, invalidité, retraite).
La notion de pouvoir dachat est très proche de celle de niveau de vie (quantité de biens et de services dont dispose un ménage, une catégorie sociale, un pays, en fonction de leurs revenus), lequel correspond au niveau de consommation.
Voir : Besoin Consommation Indice des prix Inflation Revenu
Fabrice Ghelfi
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Précarisation (Mécanismes de la)
Nombre dauteurs font état dune précarisation liée, en particulier, au développement du chômage. F.-X. Merrien en définit les mécanismes en ces termes : Le développement de nouvelles formes dinsécurité sociale est la résultante mécanique dun choix brutal pour une société de marché ouverte à la concurrence internationale, privilégiant compétitivité (substitution rapide du capital au travail) et lutte contre linflation (taux dintérêt élevé).
La globalisation économique a entraîné une recherche de compétitivité sans précédent dans lhistoire économique. Dans tous les pays le taux de productivité sest élevé, ce qui signifie simplement quil faut toujours moins dheures de travail et donc dhommes pour produire le même nombre de marchandises.
Le licenciement sest banalisé, les emplois intérimaires et à durée indéterminée, autrefois formes atypiques du travail salarié, se sont généralisés. Lexclusion du marché du travail ou limpossibilité de sy faire une place est la cause principale des situations de précarité. Le monde du travail est désormais composé de trois strates. La strate centrale est composée des travailleurs disposant dun emploi fixe et dune qualification reconnue. Ils constituent le noyau dur des entreprises et sont globalement protégés des aléas économiques. La deuxième strate résulte du nouveau mode productif. Elle est composée des personnes naviguant entre emploi et chômage et donc très sensibles à la conjoncture économique. Il se forme ainsi une réserve de travailleurs en attente, subventionnés par lassurance-chômage. La troisième strate est composée des exclus-marginalisés. Elle est composée de personnes sans qualifications, mal adaptées à la discipline dentreprise et à ses contraintes. En période de forte expansion économique, elles peuvent trouver des petits boulots, mais dans la période actuelle, leur situation est devenue très difficile. Leurs chances dintégrer le marché du travail sont de plus en plus minces. Elles peuvent au mieux trouver une occupation dans le secteur dutilité sociale. Ce processus de précarisation se développe significativement en Suisse et ses effets appellent des tâches nouvelles pour la sécurité sociale voire une révision des modalités de son organisation.
R. F.-X. Merrien, LÉtat-providence, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1997.
Voir : Exclusion Flexibilité du travail Licenciement Postfordisme Sécurité sociale Société postindustrielle Travail (Nouvelles formes de) Travaux atypiques et sécurité sociale
jpf
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Précarité
La notion de précarité comme pauvreté potentielle (donc distincte de la pauvreté) inclut lidée dinstabilité (par exemple du revenu, lorsquil est sujet à oscillations imprévisibles) et de fragilité (manque de pouvoir contractuel, par exemple). La précarité est devenue un phénomène important au cours de la transformation sociétale dite postfordiste qui sest mise en place depuis la fin des années 70. Cette transformation est caractérisée par une tendance à laggravation de la déchirure sociale (polarisation des revenus, dégonflement des couches moyennes, déréglementation des contrats collectifs, segmentation du marché du travail, prolifération de contrats précaires : intérim, à durée déterminée, temps partiel). Dans cette société en sablier , comme la définie Alain Lipietz, la précarité remonte vers ceux qui sont juste au-dessus du col , ce qui diffuse le sentiment dêtre les prochains à y passer , à basculer du côté des exclus. La notion de précarité renvoie donc, en utilisant la terminologie de Pierre Bourdieu, à la misère de position (sentiment dêtre attiré vers le bas, dans un mouvement qui nous échappe) plutôt quà la misère de situation (pauvreté objective).
R. J.-C. Ray, La précarité, définie et mesurée en tant que pauvreté potentielle , Cahiers Économiques de Nancy, Vol. 18, 1987. P. Bourdieu, La misère du monde, Seuil, Paris, 1995. R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Fayard, Paris, 1995. A. Lipietz, La société en sablier, Le partage du travail contre la déchirure sociale, La Découverte, Paris, 1996.
Voir : Flexibilité du travail Pauvreté (Nouvelle) Pauvreté (Seuil de) Postfordisme Quart Monde Travail au noir Travail féminin Travail (Nouvelles formes de)
Christian Marazzi
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Précaution (Principe de)
Le principe de précaution est issu des débats en éthique environnementale au sujet des catastrophes écologiques des 50 dernières années et des limites de l'action humaine eu égard aux conséquences qu'elle peut entraîner, sans pouvoir les prévoir, tout ou partie. Compte tenu de la puissance techno-scientifique désormais capable de nuire aux conditions mêmes de l'existence de la nature, l'interdépendance des êtres vivants et la fragilité des équilibres de l'écosystème peuvent-elles constituer des limites aux entreprises humaines, et à quelles conditions ? Le principe de précaution tente de répondre à cette question.
L'idée principale en est que l'absence de connaissances scientifiquement établies ne constitue pas une raison pour ne pas prendre des mesures préventives et pour ne pas chercher à modifier l'activité humaine, lorsqu'on estime probables des risques à effets irréversibles ou engageant de sérieux dommages pour l'environnement. Le principe connaît plusieurs formulations, ce qui lui donne tout à la fois une puissance rhétorique remarquable et une fragilité épistémologique et pratique non moins évidente. (*)
Le principe de précaution est en effet devenu (surtout à partir des années 1990) un nouveau principe éthique venant compléter et concrétiser l'éthique de responsabilité au sens que Max Weber puis Hans Jonas ont successivement conféré à cette expression. Des événements-catastrophes comme Tchernobyl, le sang contaminé ou la maladie de la vache folle ont contribué à renforcer le sens et la nécessité d'une telle précaution.
La précaution est liée à l'idée d'une responsabilité morale et politique de type collectif ; elle a trait aux conséquences à moyen et à long terme de laction humaine ou à leffet cumulatif dactions individuelles dont il est impossible de prévoir ni les effets, ni leur probabilité. Dans sa finalité positive, le principe de précaution entend protéger l'humanité et l'environnement des risques liés à une logique instrumentale insensée et inhumaine.
Toutefois, poussé à l'extrême et absolutisé, le principe de précaution rendrait tout agir et toute prise de risque absolument impossibles. Afin d'éviter une telle dérive, typique de l'éthiquement et du politiquement correct à la mode, on considérera plutôt le principe de précaution comme un principe complémentaire dont il convient de tenir compte dans toute pesée d'intérêts, à côté des autres principes de l'éthique de responsabilité : la prudence, la liberté de recherche et d'entreprise, la justice sociale, la protection de l'environnement, le respect des générations futures, etc.
(*) Exemples :
Formulation forte : Déclaration de Londres sur la protection de la mer du Nord (1987). Il faut fixer des règles sur l'émission de substances lorsqu'on a des raison de penser qu'un certain dommage ou des effets nocifs pourraient être causés à l'encontre des ressources vivantes de la mer, même si l'on ne dispose pas de preuve scientifique quant au lien de cause à effet entre les substances incriminées et les effets redoutés.
Formulation faible : Déclaration de Rio (1992). En cas de menaces de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique ne peut servir de raison pour ne pas prendre des mesures effectives et à coûts raisonnables (cost-effective) en vue de prévenir la dégradation de l'environnement.
Cette formulation est plus faible, en ce sens qu'elle invite les parties à prendre des mesures de régulation tout en suggérant que, bien qu'il puisse y avoir des raisons valables contre cette régulation, l'incertitude scientifique ne peut servir d'argument pour s'abstenir de prendre des mesures restrictives (cf. Parker, 1998).
L'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable. Loi Barnier (F)
R. D. Birnbacher, La responsabilité envers les générations futures, trad. O. Mannoni, PUF, Paris, 1997. O. Godard (Dir.), Le principe de précaution dans la conduite des affaires humaines, Ed. de la Maison des sciences de l'homme : Institut national de la recherche agronomique, Paris, 1997. H. Jonas, Le principe responsabilité, trad. J. Greisch, Cerf, Paris, 1990 (Passages), en poche : coll. Champs, chez Flammarion. P. Kourilsky, G. Viney, Le principe de précaution : rapport au Premier ministre, O. Jacob, Paris, 2000. D. Müller, R. Simon, (Éds) Nature et descendance. Hans Jonas et le principe "responsabilité", Labor et Fides, Genève, 1993 (Le champ éthique). D. Müller, Les éthiques de responsabilité dans un monde fragile, Fides-Labor et Fides Montréal-Genève, 1998.
Voir : Politiques publiques Prospective
Sylvain Fattebert et Denis Müller
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Prélèvements obligatoires
Les prélèvements obligatoires sont, pour une entreprise, les charges à assumer en matière d'impôts et de cotisations sociales. Ces dépenses se font en faveur des pouvoirs publics ou des institutions qui les représentent (institutions de sécurité sociale). Les prélèvements obligatoires composent aussi le taux de pression fiscale, qui influence le degré de capacité concurrentielle des entreprises. À cet égard, la discussion et la controverse sont intenses. En effet, le taux de pression fiscale est souvent utilisé pour illustrer l'évolution des dépenses publiques et celle des dépenses de protection sociale. En fait, les comparaisons internationales montrent que ce ne sont pas systématiquement les pays où ce taux est le plus élevé, qui enregistrent les performances économiques les plus mauvaises et, inversement. D'autres facteurs s'y rapportent : productivité, valeur ajoutée, etc.
Voir : Budget social Eurostat Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques
Stéphane Rossini
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Préparation à la retraite
La préparation à la retraite recouvre les actions dinformations et/ou de formation (séminaires) destinées aux salariés en fin de carrière (futurs retraités, préretraités). Ces actions ont pour but de permettre à chacun(e) :
didentifier les ruptures multiples et brutales qui introduisent le passage de la vie professionnelle à la retraite,
de stimuler le processus danticipation des changements existentiels auquel il sera confronté (financier, temporel, relationnel, identitaire),
de renforcer ses capacités à faire face aux adaptations quimplique cette nouvelle étape de vie.
Organisées par les entreprises ou par des organismes spécialisés (Pro Senectute), ces actions, dune durée de 2 à 4 jours, sont offertes par les employeurs et se déroulent 1 à 3 ans avant la fin de lactivité professionnelle.
R. P. Paillat et Coll. Passages de la vie professionnelle à la retraite, PUF, Paris, 1989. G. Bovey, Les pratiques de préparation à la retraite sous la loupe, Quelles stratégies de formation pour une action de prévention, Mémoire, FAPSE, Genève, 1992. O. Taramarcaz (sous la direction de), Préparation a la retraite : Concepts et enjeux, Pro Senectute CH, secrétariat romand, Vevey.
Site Internet : www.age-migration.ch
Voir : Pro Senectute (Fondation suisse) Retraité Retraite anticipée Retraite (Âge de la) Vieillesse
Guy Bovey
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Préretraite
Situation dun salarié proche de lâge légal de la retraite qui, en raison de difficultés économiques de lentreprise ou dun choix personnel, noccupe plus un emploi rémunéré mais perçoit un revenu de substitution, jusquà lâge de la retraite. Le plus souvent, le fait dêtre préretraité implique une notable diminution des revenus, issus du système de prévoyance vieillesse. Un problème important est ainsi posé, qui constitue un enjeu majeur de la onzième révision de lAVS.
Voir : Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Prévoyance professionnelle Retraite anticipée Retraite (Âge de la)
jpf
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Pression fiscale
La pression fiscale définit l'importance relative d'un impôt ou d'un groupe d'impôts (ou des prélèvements obligatoires, telles les cotisations d'assurances sociales sur les salaires) dans l'économie nationale. La pression fiscale concerne les grandeurs macroéconomiques. Par exemple, on exprime le poids des impôts en pour cent du Produit Intérieur Brut (PIB) pour mesurer l'emprise de l'État sur les contribuables. Ou bien, pour mesurer la pression fiscale sur les entreprises, la somme totale des impôts sur le bénéfice qu'elles paient est mise en rapport à la somme totale de leurs bénéfices. Ces mesures permettent des comparaisons globales, internationales ou intercantonales, sur l'emprise de la fiscalité dans l'économie.
Il faut distinguer la pression fiscale de la charge fiscale , qui exprime la même idée, mais par contribuable (niveau microéconomique) : ainsi, on peut connaître la charge fiscale d'un contribuable marié avec 2 enfants et un revenu imposable de 60'000 francs en comparant l'impôt dû, compte tenu de sa situation familiale, à ce revenu.
R. OCDE, Les impôts sur les salaires 1999/2000, avril 2001, Paris. Office fédéral de la Statistique, Neuchâtel, Série 18 Finances publiques, Charge fiscale en Suisse, AFC, Berne
Voir : Évasion fiscale Politique fiscale Prélèvements obligatoires
Bernard Dafflon
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Prestation de sortie àð Libre passage dans la prévoyance professionnelle
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Prestations complémentaires (PC)
Objectif
Le régime des prestations complémentaires (PC) a été introduit par la loi fédérale du 19 mars 1995 (LPC), entrée en vigueur le 1er janvier 1966. Conformément au Message y relatif du Conseil fédéral, lobjectif poursuivi est dassurer un minimum vital à cette partie de la population qui en est réduite, ou peu sen faut, aux prestations de lAVS et de lAI.
Nature des PC
Les PC sont de véritables prestations dassurance, qui créent en faveur de leurs bénéficiaires un droit bien défini, susceptible de recours et indépendant des conditions spécifiques attachées à loctroi de prestations dassistance (telles que délais dattente, subordination aux aliments de proches, restitution si retour à meilleure fortune, etc.). Elles sont formées de deux composantes, à savoir :
a) la prestation complémentaire annuelle, versée mensuellement ;
b) le remboursement des frais de maladie et dinvalidité.
Ayants droit
Le cercle des bénéficiaires de PC sétend aux personnes qui :
ont un droit propre à une rente de lAVS (même en cas danticipation du droit à la rente), à une rente entière ou à une demi-rente de lAI, à une allocation pour impotent de lAI, ou touchent une indemnité journalière de lAI pendant six mois au moins ;
ont leur domicile et leur résidence habituelle en Suisse ;
sont de nationalité suisse ou, si elles sont étrangères, ont habité en Suisse de manière ininterrompue durant 15 ans (cinq ans pour les réfugiés et les apatrides).
Les personnes qui nont pas droit à une rente de lAVS/AI, ou nont droit quà une rente de faible montant de lAVS/AI, peuvent, en vertu dune convention de sécurité sociale, prétendre à des PC après 10 ans déjà dans le cas dune rente de vieillesse, voire de 5 ans dans le cas dune rente dinvalidité, dune rente de survivant ou dune rente de vieillesse venant se substituer à une rente de survivant ou dinvalidité.
Calcul de la PC annuelle
Le montant de la PC annuelle correspond à la part des dépenses reconnues qui excède les revenus déterminants. Si les revenus déterminants (rentes AVS/AI, caisse de retraite, revenu du travail, revenu du capital, parts de fortune ou de revenu dessaisies, etc.) sont inférieurs à laddition des montants destinés à la couverture des besoins vitaux et des autres dépenses reconnues par la loi (frais de loyer p. ex.), une PC peut être versée à concurrence du solde à combler.
Pour les personnes qui vivent en permanence ou pour une longue période dans un home ou dans un hôpital (pensionnaires), les dépenses reconnues spécifiques à cette catégorie de bénéficiaires sont la taxe journalière dune part, le montant pour dépenses personnelles dautre part.
Frais de maladie et dinvalidité
Si elles vivent à domicile, les personnes au bénéfice dune PC annuelle peuvent obtenir, en sus, le remboursement des frais de maladie et dinvalidité reconnus et dûment établis de lannée civile en cours jusquà concurrence de 25 000 francs pour les personnes seules et de 50 000 francs pour les couples. Pour les pensionnaires, un montant de 6000 francs peut être versé en plus de la PC annuelle. Enfin, un remboursement est également susceptible dentrer en ligne de compte lorsquaucune PC annuelle nest versée.
Financement
La LPC est une loi de subventionnement, en ce sens que la Confédération restitue aux cantons qui ont légiféré en la matière et octroient des PC (cest le cas de tous les cantons) une partie de leurs dépenses correspondantes. Ainsi, les cantons à forte capacité financière reçoivent léquivalent de 10 % de leurs dépenses. Les cantons à capacité financière moyenne se voient rembourser, selon une échelle mobile, de 11 à 34 % de leurs dépenses, et les cantons à faible capacité financière, 35 % de leurs dépenses. Pour la couverture du solde (soit 65 à 90 %), les cantons doivent recourir à leurs propres sources de financement (soit aux impôts). Ils peuvent aussi faire participer les communes.
Organes dexécution des PC
Ce sont les caisses cantonales de compensation, à lexception de Genève, Bâle-Ville et Zurich.
R. E. Carigiet, Ergänzungsleistungen zur AHWIV, Schultess Polygraphischer Verlag, Zürich, 1995. A. Rumo-Jungo, Bundesgesetz über Ergänzungsleistungen zur Alters-, Hinterlassenen- und Invalidenversicherung, Rechtsprechung des Bundesgerichts zum Sozialversicherungsrecht, Schultess Polygraphischer Verlag, Zürich, 1994. P. Gilliand (Éd.), Pauvretés et sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1990.
Voir : Assurance-invalidité (AI) Assurance-maladie (AM) Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Soins et aide à domicile Home/Établissement médico-social (EMS)
François Huber
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Prestations de sécurité sociale
Les prestations constituent le cur des systèmes et des régimes de sécurité sociale. En effet, toutes les autres composantes essentielles (champ dapplication personnel et matériel, organisation administrative, financière et contentieuse) sont instituées pour garantir une protection. Le domaine est complexe, car il peut combiner :
lintervention de plusieurs régimes (publics ou privés),
des possibilités de cumul de prestations ou au contraire des priorités,
des prestations en nature, en espèces et en services ;
les prestations en espèces peuvent être liées au revenu ou être forfaitaires ;
les prestations peuvent être servies quelle que soit la situation économique du bénéficiaire ou au contraire être soumises à des conditions de revenus et de fortune ;
loctroi de prestations suppose lobservation de conditions, qui peuvent être strictes (cf. chômage) ;
loctroi peut être limité dans le temps ou durer aussi longtemps que léventualité est réalisée (cf. chômage v. retraite) ;
les prestations peuvent faire lobjet dindexations ;
elles peuvent être exportables ou servies seulement dans le pays compétent ;
leur calcul peut reposer sur des bases internes ou également considérer des éléments venant dautres États.
R. Bureau international du Travail, Introduction à la sécurité sociale, 3e éd., BIT, Genève, 1986. J. J. Dupeyroux, Droit de la sécurité sociale, 13e éd. par R. Ruellan, Dalloz, Paris, 1998.
Voir : Champ dapplication personnel Coordination Éventualité Primauté des prestations Risque Sécurité sociale Sélectivité
Pierre-Yves Greber
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Prévention
Ce terme fait partie intégrante du langage actuel, tant dans le domaine de la santé que de laction sociale. Son champ recouvre deux sens principaux, ceux de devancer et davertir. Les spécialistes regroupent sous ce concept toutes les mesures visant à améliorer la santé publique ou, plus généralement, la qualité de la vie. Les objectifs visés devraient être atteints, soit en modifiant les conditions générales de lenvironnement (conception globalisante), soit en cherchant à obtenir des changements dans les comportements individuels (conception restreinte). Que cherche-t-on à prévenir et quels moyens est-on prêt à consentir pour atteindre les objectifs fixés ? Les tiraillements existants entre ces deux orientations divisent les praticiens comme les théoriciens autour dun enjeu politique de taille : mettre laccent sur lenvironnement ou sur les comportements individuels entraîne une responsabilité sociétale bien différente. Par ailleurs se posent les questions relatives à la contrainte et aux mesures de contrôle social que nécessite une politique globale de prévention.
LOMS décompose la prévention sur trois niveaux : la prévention primaire dont laction entend sensibiliser lindividu aux avantages du bien-être ou aux risques de certains comportements avant quils nexistent ; la prévention secondaire qui entend enrayer un processus ou laggravation dune situation déjà détériorée ; la prévention tertiaire qui cherche à éviter un ancrage ou une rechute.
Les mesures nécessitées par une action préventive peuvent être spécifiques en visant un comportement, un problème, ou non spécifiques en cherchant à atteindre un objectif par une action indirecte. Le dilemme de la prévention se perçoit au travers des limites de son action qui oscillent toujours entre deux termes : séloigner de la répression et se distancer de linformation. La prévention ne peut assimiler la répression qui constitue la marque de son échec, pas plus quelle ne peut se limiter à linformation qui est une de ses composantes mais trop souvent la seule développée.
Les tendances récentes montrent une globalisation de la perspective face aux problèmes affrontés. Il est de plus en plus question de conduites addictives (toxicomanie, alcoolisme, boulimie, anorexie, tentatives de suicide, etc.) qui constituent autant de réponses spécifiques des individus face à leur incapacité à utiliser les ressources dont ils disposent pour affronter les situations difficiles de notre civilisation. Ces comportements autodommageables ou autodestructeurs peuvent se lire sur un continuum qui va du normal (toléré) au pathologique (réprimé ou soigné). Malgré une similarité dans les causes, ils nécessitent une intervention spécifique laquelle devrait être impérativement coordonnée entre les différents spécialistes auxquels il est fait appel. La difficulté demeure toutefois loffre dalternatives crédibles pour les intéressés.
R. J.-D. Boegli, Léducation pour la santé à lécole, LEP, Lausanne, 1990. R. Knüsel, Mieux vaut guérir que prévenir, Réalités sociales, Lausanne, 1991.
Voir : Abus sexuels Alcoolisme Délinquance Fondation 19 - Fondation suisse pour la promotion de la santé Organisation mondiale de la santé (OMS) Précaution (Principe de) Prévention secondaire Prévention tertiaire Réduction des risques (Aide à la survie) Sida - VIH Toxicomanie
René Knüsel
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Prévention primaire àð Prévention
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Prévention secondaire
La prévention secondaire d une maladie ou d un problème social consiste à poser un diagnostic précoce afin de proposer des mesures au plus tôt et d éviter ainsi une aggravation du phénomène. S adressant à des personnes fragiles, à risque, et non à toute la population (prévention primaire), ces mesures englobent également une action sur le contexte favorisant lapparition du problème. En matière de toxicomanie par exemple, on cherchera à repérer les jeunes en difficulté et les situations à risques pour éviter que ne se produise le passage dune consommation sporadique à une consommation régulière, voire une dépendance. Certains auteurs contestent la distinction entre prévention primaire et secondaire préférant les concepts de prévention spécifique ou non spécifique.
R. H. Fahrenkrug, J. Rehm, R. Müller, H. Klingemann, R. Linder, Drogues illégales en Suisse 1991-1993, Seismo, Zurich, 1995 (chapitre 4, pp. 55-96).
Voir : Alcoolisme Prévention Toxicomanie
Geneviève Ziegler
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Prévention tertiaire
Pour lOrganisation Mondiale de la Santé, la prévention tertiaire consiste à donner des soins, à prévenir la rechute et à favoriser la réinsertion des malades.
La prévention tertiaire sadresse donc à des personnes qui présentent des difficultés ou des risques du fait d'une maladie ou d'un problème social. Il sagira par exemple, dans un cas dinfarctus, de faire en sorte que la personne adopte un rythme de vie, des comportements sociaux et alimentaires et/ou une médication qui diminuent le risque de nouvel infarctus.
La notion de prévention tertiaire est particulièrement utilisée dans le cadre des problèmes dabus de substances. Au niveau de la toxicodépendance aux produits stupéfiants, le réseau préventif tertiaire sest fortement étoffé depuis l'apparition du VIH/SIDA.
Voir : Alcoolisme Organisation mondiale de la santé (OMS) Prévention Prévention secondaire Réduction des risques (Aide à la survie) Sida - VIH Toxicomanie
François Perrinjaquet
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Prévention individuelle àð Troisième pilier (ou prévoyance individuelle)
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Prévoyance professionnelle
La prévoyance professionnelle est un système de protection sociale qui est complémentaire à l assurance fédérale vieillesse, survivants et invalidité (AVS/AI) et à l assurance-accidents obligatoire (LAA). Son but essentiel est le maintien adéquat du niveau de vie antérieur, en versant des prestations de vieillesse, de survivants et dinvalidité qui complètent celles de lAVS/AI (art. 34quater Constitution fédérale), voire celles de la LAA. Mais elle nassure ces éventualités que sur une base professionnelle. La prévoyance professionnelle est donc un deuxième étage plutôt quun deuxième pilier de protection sociale. En effet, seules en principe les personnes exerçant une activité lucrative sont ou peuvent être protégées. Lassurance-chômage (LACI) fait exception en assurant les éventualités du décès et de linvalidité, en complément à la couverture offerte par lAVS/AI.
Mais la prévoyance professionnelle offre à son tour deux étages de protection. Le premier étage est lassurance obligatoire instaurée par la loi fédérale sur la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité, entrée en vigueur le 1er janvier 1985 (LPP). Le deuxième étage relève de la prévoyance professionnelle facultative (PPF) améliorant la couverture offerte par la LPP et décidée par lemployeur ou les partenaires sociaux au travers des conventions collectives. La prévoyance professionnelle est financée par le système de la capitalisation.
En vertu de la LPP, les salariés dont le salaire annuel est égal ou supérieur à 23 880 francs sont obligatoirement assurés jusquà un plafond de salaire de 71 640 francs lan (en 1997). La LPP couvre les risques du décès et de linvalidité par le droit à une rente dès le 1er janvier qui suit le 17e anniversaire. Lassurance dune rente ou dun capital pour la vieillesse débute dès le 1er janvier qui suit le 24e anniversaire. La couverture cesse à 62 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes. La LPP est fondée sur le système de la primauté des contributions. La prestation de vieillesse est donc fonction de lépargne constituée par les cotisations paritaires du salarié et de lemployeur, augmentée des intérêts procurés par le rendement de la fortune. Un taux dintérêt minimal de 4 % par an est garanti. Le taux de cotisation augmente avec lâge, pour tenir compte du raccourcissement progressif de la durée du processus dépargne. Avec une durée complète de cotisations, la rente de vieillesse LPP ajoutée à celle de lAVS doit permettre datteindre le 60 % du dernier salaire assuré obligatoirement.
Lamélioration de la couverture par la prévoyance professionnelle facultative permet, par exemple, dassurer une part plus importante du salaire ou même de rentes qui garantissent le maintien dun pourcentage déterminé du dernier salaire, selon le système de la primauté des prestations. Elle permet également des contributions de lemployeur plus élevées que celles des salariés.
La prévoyance professionnelle est mise en uvre par des institutions de prévoyance décentralisées, dirigées paritairement par les employeurs et les salariés. Ces institutions sont contrôlées régulièrement par des experts comptables et actuariels ; elles sont soumises à une surveillance étatique. Leur fortune est gérée selon les principes de sécurité, de rendement, de répartition appropriée des risques et de maintien de liquidités suffisantes. Les cotisations, la fortune et son rendement sont exonérés fiscalement. Une assurance obligatoire permet de garantir lensemble des prestations jusquà un plafond déterminé contre le risque de linsolvabilité de linstitution.
Voir : Assurance-accidents Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Fondations collectives et communes (prévoyance professionnelle) Libre passage dans la prévoyance professionnelle Sécurité sociale Sécurité sociale (Architecture de la) Trois piliers Troisième pilier (ou prévoyance individuelle)
Jacques-André Schneider
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Primauté des cotisations
Il sagit, dans les régimes publics ou privés de la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité, dun système de détermination des prestations fondé sur le montant des contributions versées par les assurés (et leurs employeurs) pendant la durée daffiliation ; ces contributions sont ordinairement exprimées par la loi ou par le règlement de linstitution de prévoyance en pour cent du salaire cotisant. Le montant des prestations est alors fixé, pour chaque assuré individuellement, en fonction du montant des cotisations dont il a été crédité pendant toute la durée de son affiliation (et en tenant compte, dans le système de capitalisation, des intérêts accumulés). Toute variation du salaire entraîne une modification du niveau des cotisations, mais les prestations ne varient pas dans la même proportion, du fait que la durée résiduelle de cotisations, jusquà lâge de la retraite, devient plus courte lors de chaque nouvelle augmentation de salaire ; il est toutefois possible de corriger ce phénomène par lapplication de taux de cotisations progressifs selon lâge atteint.
Avantage du système de la primauté des cotisations : il confère une grande sécurité financière aux employeurs et aux assurés, leurs charges étant déterminables avec exactitude.
Inconvénient du système de la primauté des cotisations : exprimées en pour cent du salaire, les prestations diminuent lors de chaque adaptation de celui-ci.
Le régime des prestations de lAVS/AI peut être qualifié de mixte. Ni réelle primauté des prestations, ni véritable primauté des cotisations. Le montant de la rente de vieillesse découle dune formule complexe, comprenant plusieurs paramètres ; il est enserré au surplus entre un montant minimum et un montant maximum. En vertu de larticle 34 LAVS, la rente mensuelle simple de vieillesse se compose dun montant fixe (qui est une fraction du montant minimal de la rente de vieillesse) et dun montant variable (qui est une fraction du revenu annuel moyen déterminant). La formule de rente appliquée à lAVS/AI apparente lassurance fédérale au système de la primauté des cotisations plutôt quà celui de la primauté des prestations, ce que confirme le fait quil existe des rentes complètes pour les assurés comptant une durée complète de cotisations et des rentes partielles pour les autres.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Capitalisation Financement de la sécurité sociale Prestations de sécurité sociale Primauté des prestations Retraite (Âge de la)
Bernard Viret
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Primauté des prestations
Il sagit, dans les régimes publics ou privés de la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité, dun système dans lequel les prestations sont déterminées par la loi ou par le règlement de linstitution de prévoyance selon un certain pourcentage du salaire assuré, qui peut être le dernier salaire touché, le salaire moyen des cinq ou dix dernières années, voire le salaire moyen calculé sur toute la durée de laffiliation. Le pourcentage du salaire assuré dépend en général de lâge de laffilié lors de son admission dans linstitution de prévoyance, souvent aussi de lâge atteint lors daugmentations de salaire ou de changements de catégorie professionnelle. Pour que le taux des prestations puisse être maintenu lors des variations du salaire, les charges supplémentaires qui en résultent doivent être financées par des rappels ou des suppléments de cotisations. Si le salarié, lors de son affiliation, dépasse lâge dentrée qui permet dobtenir les prestations réglementaires ordinaires, une finance de rachat portant sur les années dassurance manquantes doit être demandée par linstitution dassurance, faute de quoi le taux des prestations sera réduit.
Avantage principal du système de la primauté des prestations : il permet de maintenir le niveau relatif des prestations en cas de variations du salaire assuré.
Inconvénient majeur du système de la primauté des prestations : il impose des charges financières de plus en plus lourdes lors de chaque adaptation du montant des prestations à lévolution des salaires, tout particulièrement en périodes de forte inflation.
Voir : Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Primauté des cotisations Retraite (Âge de la)
Bernard Viret
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Prison (Privation de liberté)
Peine par excellence, la privation de liberté est la pierre angulaire du système des sanctions pénales depuis la fin du XVIIIe siècle. Malgré les nombreuses peines de substitution mises en place depuis plus dun demi-siècle, elle demeure centrale dans notre droit de la sanction. Chaque année sont prononcées environ 50 000 condamnations à des peines de prison ; toutefois, 70 % environ de ces condamnations sont assorties du sursis. Le nombre dincarcérations effectives représente un peu plus de 10 000 personnes par année ; avec un taux de détention de 76 pour 100 000 habitants, la Suisse se situe dans la moyenne des pays européens, à une énorme distance des États-Unis, qui connaissent un taux dincarcération sans équivalent dans les pays dits développés.
Sagissant de leur exécution, il convient de distinguer les courtes peines privatives de liberté (jusquà six mois) des longues peines, qui dépassent cette limite. Limposition dune courte peine se justifie par leffet de choc : il sagit de donner un avertissement sévère au condamné, sans le couper trop longtemps de son milieu ordinaire. De nombreux aménagements sont prévus afin datténuer cette coupure, voire de léliminer : ainsi, la courte peine sexécute aujourdhui majoritairement sous la forme de la semi-détention (le condamné nest incarcéré que de nuit et à ses heures de loisirs) ou des arrêts de fin de semaine. Plusieurs cantons suisses ont mis sur pied un service de travail dintérêt général, qui remplace la courte peine.
Lexécution des longues peines doit tendre à préparer le détenu à son retour à la vie libre et donc à le resocialiser. Ce principe même a été fortement remis en cause depuis une vingtaine dannées, avant tout aux États-Unis ; il reste la pierre angulaire de notre droit. Les réalisations de cet objectif sont pour le moins partielles, faute de moyens mis à disposition de ladministration pénitentiaire. Les conditions actuelles du marché du travail, qui exigent de la mobilité et des carrières évolutives, rendent lopération encore plus délicate : apprendre un métier surtout quand il est en voie de disparition les divers artisanats et les activités dagriculture, qui forment le noyau du travail carcéral en Suisse na plus beaucoup de sens. Il faut apprendre à apprendre , ce qui est plus difficile en prison. Reste la punition nue, en vogue aux États-Unis : lincarcération purement rétributive, qui a pour ambition et effet uniques de neutraliser le condamné.
R. : J. Favard, Les prisons, Flammarion, Paris, 1994. C. Faugeron, A. Chauvenet, P. Combessie, Approches de la prison, de Boeck, Bruxelles, 1996. M. Gottraux (Éd.), Prisons, droit pénal : le tournant ?, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1987. A. Kuhn, Punitivité, politique criminelle et surpeuplement carcéral, Haupt, Berne, 1993. Catalogue des établissements destinés à lexécution des peines, des mesures et de la détention préventive en Suisse, Offices de la justice et de la statistique, Berne, 1995.
Voir : Sanctions pénales Mesures de sûreté Peines restrictives de droit (Peines de substitution) Travail d'intérêt général
Robert Roth
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Privation de liberté à des fins dassistance
La privation de liberté à des fins dassistance est une mesure tutélaire prévue aux articles 397a ss du Code civil, consistant à priver temporairement de sa liberté une personne ayant besoin dune aide (spécialement des soins) qui ne peut lui être donnée ailleurs que dans un établissement. La mesure ne peut être décidée quenvers une personne souffrant de maladie mentale, de faiblesse desprit, dalcoolisme, de toxicomanie ou de grave état dabandon et suppose lexistence dun établissement approprié à même dapporter les soins requis. Elle est prise par une autorité désignée dans chaque canton et est sujette à recours devant une autorité judiciaire de la part de la personne intéressée (ou dun de ses proches) qui bénéficie de garanties de procédure étendues.
Selon le Tribunal fédéral (ATF 125 III 169 ; ATF 126 I 112), la décision de priver une personne de liberté ne permet pas à létablissement qui lhéberge de lui administrer un traitement contre sa volonté ( traitement forcé ). Ce point sera réglé dans le cadre de la réforme en cours du droit de la tutelle.
R. M. Borghi, G. Rezzonico (Éds), Évaluation de lefficacité de la législation sur la privation de liberté à des fins dassistance, Pro Mente Sana, Zurich-Lausanne, 1991. J. Gasser, B. Yersin (Éds), Prescrire la contrainte, Genève, 2000.
Voir : Autorités tutélaires Mesure de sûreté Tutelle
Olivier Guillod
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Privatisation
On parle de privatisation lorsquune entreprise appartenant entièrement ou majoritairement à lÉtat (ou à un organisme parapublic), passe aux mains de capitaux majoritairement privés, à savoir : des particuliers, des banques ou des groupes privés.
La transaction peut porter sur la totalité du capital, mais aussi sur une partie seulement. Dun point de vue pratique, la privatisation pose le problème de lévaluation de la valeur dune entreprise. Dun point de vue politique, elle pose celui du rôle des collectivités publiques vis-à-vis du tissu industriel et commerçant du pays ; ainsi que celui du choix des intérêts privés auxquels lentreprise privatisée sera vendue. La question se pose actuellement en Suisse, en particulier dans le cadre du processus de privatisation des télécommunications et de la poste. La résistance sorganise, en particulier pour garantir un véritable service public.
Voir : Concentration économique Société postindustrielle
jpf
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Pro Familia Suisse
Pro Familia Suisse (PFS) est lorganisme faîtier des sections cantonales Pro Familia. Elle regroupe dautres associations ainsi que dautres organisations privées et publiques à caractère social, économique ou politique, actives dans les domaines relevant de la politique familiale. Elle défend les intérêts de toutes les familles, indépendamment de leur forme de vie en demandant la non-discrimination des différents types de vie familiale. Elle contribue à la définition dune politique familiale globale et cherche à la promouvoir par le biais dune action politique auprès des différents acteurs politiques (Départements fédéraux, conseil des États et conseil national, commissions fédérales, gouvernements cantonaux, etc.). PFS stimule laction des familles au plan local, régional et national et encourage ses membres à engager un dialogue avec tous les partenaires sociaux afin de parvenir à une meilleure conciliation des tâches éducatives, familiales et professionnelles. PFS exige la reconnaissance des prestations familiales, une juste compensation des charges (contribution aux coûts de lenfant, de la maternité, des frais de garde, révision fiscale pour alléger le budget familial, prestations de compensation pour les familles vivant dans la précarité, abolition des discriminations dans les assurances sociales, etc.) qui incombent aux familles et souligne la nécessité de repenser les concepts de solidarité, cest-à-dire la solidarité intra- et intergénérationnelle.
R. Charte des Familles, Pro Familia Suisse, Berne, 1992. Les cahiers de la famille, No 1 à 9, Pro Familia Suisse, Berne. Les prestations inappréciables des familles, Pro Familia Suisse, Berne, 1994. I. Meier, Famille Partenariat Profession : réalité ou utopie?, Berne, 1995. 10 Questions et réponses concrètes sur la Convention relative aux droits de lenfant, Berne / Zurich, 1997. Politique familiale et avenir de la sécurité sociale, Pro Familia Suisse, 1999. R. Osswald Frizt, T. Huber-Winter, Beruf und Familie partnerschaftlich anpacken Eine Werkmappe für Paare, Pro Familia Suisse, Berne, 1999. Enfants et jeunes en Suisse : Rapport sur leur situation, Unicef, Pro Familia Suisse et. al., Zurich / Berne, 1999.
Site Internet : www.profamilia.ch/profamilia.htm
Voir : Famille Famille (Politique de la)
Lucrezia Meier-Schatz
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Pro Infirmis (Association suisse)
Fondée en 1920, Pro Infirmis est une organisation daide spécialisée au service des personnes handicapées. LAssociation dont le siège est à Zurich gère plus de 50 services dinformation et de conseil répartis sur le territoire helvétique.
Les prestations sont gratuites et offertes en toute confidentialité. Outre un soutien individuel, Pro Infirmis encourage ou crée de nombreux projets collectifs : relève de lentourage, transports, formation continue des personnes avec un handicap mental, loisirs, emplois, constructions sans barrières architecturales.
Indépendante tant sur le plan politique que confessionnel, lorganisation sengage en matière de politique sociale aux niveaux fédéral, cantonal et communal pour les questions relatives au handicap.
La mission de lAssociation suisse Pro Infirmis est de mettre tout en uvre pour que les personnes en situation de handicap vivent de façon autonome et participent activement à la vie sociale, sans discrimination.
Organisation faîtière, Pro Infirmis compte 13 membres collectifs, actifs dans le domaine de lentraide ou spécialisées dans un handicap particulier.
Site Internet : www.proinfirmis.ch
Voir : Assistant social Handicap Invalidité Travail social
Daniel Petitpierre
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Pro Juventute (Fondation suisse)
La fondation Pro Juventute, dont le siège est à Zurich, sengage pour le bien et la dignité des enfants, des jeunes et de leurs familles vivant en Suisse. Ses buts ont été fixés dès sa création en 1912. Pour les atteindre, elle dispose dune solide organisation : on trouve à la base les districts 191 pour toute la Suisse qui sappuient sur 8000 collaborateurs bénévoles. Sur le plan local, ils proposent une aide directe et lancent ou soutiennent des projets dans les domaines de léducation, de la formation, de la santé, de lanimation socioculturelle et des loisirs. Le secrétariat général assure les tâches denvergure régionale ou nationale et sengage également en matière de politique sociale. La fondation Pro Juventute finance elle-même plus de 95 % de ses activités par la vente darticles, par des dons et des legs et par des prestations de services. Grâce, notamment, à sa traditionnelle vente de timbres, elle est connue de près de 100 % de la population suisse.
Site Internet : www.projuventute.ch
Voir : Animation socioculturelle Jeunes socialement vulnérables Jeunesse (Politique de la)
Heinz Bruni
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Pro Senectute (Fondation suisse)
La Fondation Pro Senectute est la plus grande organisation privée de Suisse au service de la population âgée. Elle est subventionnée par lOffice fédéral des assurances sociales. De par sa structure fédéraliste, Pro Senectute dispose dun Secrétariat dans chaque canton, ainsi que de quelque 110 centres de consultation, animés par 730 collaboratrices et collaborateurs. Un secrétariat central offre un service de gestion et de coordination dans les domaines des prestations sociales, de la formation, de linformation, des finances.
Créée en 1917, Pro Senectute sest engagée dès le début en faveur de lintroduction de lAVS puis, plus tard, des prestations complémentaires. Aujourdhui, comme institution de référence dans le champ de laction gérontologique, elle offre une palette de prestations orientées vers le développement de lautonomie et de la qualité de vie des personnes âgées.
Plus de 30 000 personnes sont accompagnées chaque année dans les centres de consultation sociale, parmi lesquelles deux tiers de femmes âgées de 70 à 85 ans. 9000 personnes bénéficient dun soutien financier. 11 000 personnes sont régulièrement soutenues par une aide au foyer. Plus de 20 000 personnes reçoivent un service de repas à domicile, ce qui représente 1 300 000 repas distribués.
Pro Senectute favorise la solidarité entre générations. La Fondation se préoccupe des différents aspects liés à la vie économique, sociale, politique et culturelle, influençant lintégration des personnes âgées dans la société.
Forte dun budget consolidé de lordre de 140 millions de francs, la Fondation Pro Senectute sengage activement dans le secteur de la promotion du bien vieillir, en proposant à la population des prestations dans les domaines de la culture, de la formation, des loisirs et du sport. À ce titre, 100 000 personnes participent chaque année aux activités dAînés et Sports, soit 5000 groupes constitués. Bon nombre des 4000 responsables techniques, monitrices et moniteurs suivent régulièrement des cours de perfectionnement. Pro Senectute organise dans plusieurs cantons des séminaires de préparation à la retraite, des rencontres pour les chômeurs âgés et offre également un soutien aux groupes dentraide.
La bibliothèque de Pro Senectute Suisse compte 30 000 ouvrages de référence et prête 4000 publications chaque année. Un programme annuel de formation comprenant 75 cours est organisé à lintention des professionnels de laction gérontologique, internes et extérieurs à la Fondation.
Si vieillir en sécurité découle de lassise financière de lAVS et des prestations complémentaires, les objectifs de Pro Senectute visent corollairement à lutter contre lisolement, contre linsécurité sociale, contre les phénomènes dexclusion, par la défense des intérêts et des droits des citoyens âgés, par le renforcement des réseaux de solidarité intra- et intergénérationnelle, par la mise en uvre dune politique de la vieillesse alliant vision prospective et action sur le terrain.
Site Internet : www.pro-senectute.ch
Voir : Assistant social Gérontologie Office fédéral des assurances sociales (OFAS) Solidarité entre générations Vieillesse (Politique de la) Vieillissement de la population
Olivier Taramarcaz
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Problèmes sociaux
Désavantages affectant un grand nombre dindividus et quil apparaît à la fois désirable et possible datténuer, éventuellement de faire disparaître. Il sagit de souffrances, de privations, dinjustices ou de simples inconvénients présentant les caractéristiques suivantes :
a) toucher toute la population ou beaucoup de ses membres ;
b) être contraires aux droits de lhomme, à certaines normes juridiques ou à des principes moraux ou à des idéaux, des sentiments faisant lunanimité ou presque, ou du moins ardents dans certains milieux ;
c) ne pas paraître relever totalement de la fatalité, mais être au contraire considérés, soit comme des conséquences de défauts remédiables de létat de la société, soit comme des infirmités, des maladies ou dautres malheurs, dont celle-ci ne peut se désintéresser, bien quelle nen soit pas la cause, ni même lun des facteurs.
Exemples de problèmes sociaux : oppression politique, vieillesse, pollution, drogue, divorce, pauvreté, chômage, inégalité daccès à des soins médicaux de qualité, xénophobie, discrimination raciale, échec scolaire, handicap mental.
La liste des problèmes sociaux sallonge. Dabord, parce que lévolution des techniques, de léconomie et des modes de vie engendre des maux inédits ou rend accessibles à des interventions, des maux contre lesquels il nétait rien possible de faire. Elle sallonge également en raison de changements de mentalité (transformation en problèmes sociaux de situations jugées naturelles jusque-là, telles que le partage traditionnel des rôles entre époux et épouse, linégalité sociale face aux études).
R. E.-O. Smiegel (Éd.), Handbook on the Study of Social Problems, Rand Mc Nally and Co, 1971. M. Fehlmann, J.-P. Fragnière, Ch. Haefeli, A. Wagner (Éds), Manuel de laction sociale en Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 1989. J.-P. Fragnière e. a., Létude de la politique sociale, Cahiers de lEESP, Lausanne, 1990.
Site Internet : www.socialinfo.ch
Voir : Action sociale Politique sociale Social
Roger Girod
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Procédure de consultation
La procédure de consultation représente un aspect essentiel dans le processus délaboration des règles de droit fédérales de rang constitutionnel, conventionnel, législatif, voire même réglementaire. Située en amont de la phase dadoption formelle des normes par lAssemblée fédérale ou, le cas échéant, par le Conseil fédéral, cette procédure permet de recueillir les observations non seulement des autorités cantonales et des formations politiques représentées au parlement mais, dans une perspective plus large, de sonder les milieux intéressés , cest-à-dire les organisations et les groupes dintérêt dune certaine importance (organisations professionnelles, syndicales, économiques, etc.).
R. C. Bonnard, Remarques pratiques sur le législateur et la législation , in : Revue de droit suisse 1989 (vol. 108) I, pp. 567-586.
Voir : Démocratie (et politique sociale) Phase pré-parlementaire
Michel Hottelier
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Procuration
Cest le pouvoir quune personne donne à une autre dagir en son nom. Également, mot utilisé aussi pour désigner lacte (document écrit) qui confère ce pouvoir. Dans le cadre des services quils sont appelés à fournir à leurs clients, les professionnels de laction sociale utilisent fréquemment cet instrument.
Voir : Curatelle Tutelle
jpf
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Productivité du travail
Dans son acceptation la plus simple, la productivité du travail mesure la quantité dun bien ou dun service produite par heure de travail. Si lon pousse lanalyse plus loin, il sagit de distinguer la productivité physique et en valeur, selon que la production considérée est mesurée en unités physiques ou en termes monétaires. Si la première mesure est influencée essentiellement par les progrès technologiques ou la variation du stock de machines disponibles qui permettent de produire plus avec le même nombre dheures de travail, la seconde peut varier non seulement en raison de ces deux paramètres mais aussi du fait des modifications du prix des biens ou des services produits. Pour les entreprises qui sont préoccupées par leur rentabilité financière, la productivité mesurée en valeur constitue un indicateur particulièrement important. Il peut être utile également de distinguer les notions de productivité globale et partielle. Le premier concept évalue le rapport entre la production totale (en termes physiques ou monétaires) et lensemble des facteurs de production (travail, capital, ressources naturelles) utilisés. Le second rapporte la production totale à lemploi dun seul facteur de production, par exemple le travail.
La vie économique et sociale dépend très étroitement de la productivité. Elle influence à la fois lévolution de lemploi, les modifications des prix et des salaires ainsi que le rendement du capital. Ainsi, en partant de la définition de la productivité, on constate que si la croissance de la production globale dune économie (mesurée par le biais du PIB) dépasse la progression de la productivité du travail, le nombre demplois saccroît (pour autant que les horaires de labeur restent inchangés). En revanche, la productivité est susceptible de réduire lemploi si sa croissance est supérieure à celle de la production. Au niveau sectoriel, on constate que les branches où le progrès technique est créateur demploi comprennent aussi bien des activités où la croissance de la productivité est supérieure à la moyenne nationale que des industries caractérisées par des taux inférieurs à la moyenne. Dans les premières (chimie, énergie, informatique
), la productivité tendrait, en raison de sa forte progression, à diminuer lemploi mais la demande qui sadresse à ces secteurs augmente suffisamment pour inverser cette tendance. À linverse, des activités telles que lindustrie du bois connaissent une progression de la demande qui permet de compenser un progrès technique relativement lent. Finalement, il est clair que dans les activités agricoles, la stagnation de la demande, conjuguée à une forte progression de la productivité engendre nécessairement une forte contraction de lemploi.
Une hausse de la productivité du travail se traduit, initialement, par une baisse du coût de production qui profite aux entreprises et permet daccroître le profit distribué ou non aux actionnaires. Cependant, ce gain de productivité néchoit pas nécessairement au capital uniquement. Il peut être également distribué aux consommateurs, par une baisse des prix des produits, ou aux travailleurs, par un accroissement de leurs salaires réels (rapport entre rémunération du travail et niveau général des prix). Cette répartition des gains est particulièrement importante du point de vue du financement des assurances sociales qui repose, aujourdhui encore, essentiellement sur le travail. Finalement, les gains de productivité peuvent être distribués sous la forme dune réduction de la durée du travail. Pour un volume de production donné, et toutes choses égales par ailleurs, lorsque la productivité saccroît dun certain pourcentage, la durée du travail peut être réduite dautant, sans diminution du pouvoir dachat. La réduction du temps de labeur est dailleurs souvent en elle-même un facteur daccroissement de la productivité horaire du travail.
R. J. Fourastié, La productivité, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1957.
Voir : Activité économique (au sens du BIT) Partage du travail Produit intérieur brut (PIB) Redistribution des revenus Travail (Marché du)
Yves Flückiger
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Produit intérieur brut (PIB)
Le produit intérieur brut (PIB) mesure la production totale réalisée, pendant une période (annuelle en général) par lensemble des entreprises localisées sur le territoire dun pays, indépendamment du lieu de résidence des détenteurs des facteurs de production qui ont contribué à cet effort. Le PIB peut être obtenu en additionnant lensemble des dépenses adressées à ces entreprises (consommation finale des ménages, de lÉtat et des assurances sociales, investissement et solde entre exportations et importations de biens et services). On obtient également le PIB en additionnant la valeur ajoutée de toutes les entreprises localisées sur le territoire du pays considéré. Celle-ci mesure la différence entre le chiffre daffaires (valeur de la production) et la somme des achats intermédiaires. Le PIB permet de calculer la croissance des activités économiques réalisées sur le territoire dun pays. Cette information est importante pour comprendre lévolution de lemploi, même si les liens entre les variations du PIB et de lemploi ne sont pas fixes dans le temps. En ajoutant les revenus du travail et de la propriété reçus de létranger par des résidents du pays et en soustrayant les revenus des facteurs versés à des résidents à létranger (frontaliers notamment), on obtient le produit national brut (PNB). En Suisse, le PNB dépasse traditionnellement le PIB en raison essentiellement des revenus des capitaux détenus par des résidents suisses à létranger qui dépassent largement les revenus versés par des entreprises localisées sur le territoire helvétique à des frontaliers. Lorsque les entreprises sises en Suisse délocalisent une partie de leur production à létranger, cela contribue à réduire le PIB tout en augmentant le PNB helvétique. Le PNB par habitant constitue un indicateur fréquemment utilisé pour mesurer le niveau de vie des résidents, même sil est soumis à de nombreuses critiques liées notamment au fait quil nincorpore pas les activités domestiques, quil intègre des productions qui sont à lorigine de coûts externes pour la collectivité (pollution) et quil ne dit rien sur la distribution des revenus entre toutes les personnes qui résident dans un pays. Pour appréhender le bien-être de la population, il faut donc compléter cet indicateur par dautres critères aussi bien quantitatifs que qualitatifs.
Voir : Bien-être social Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Office fédéral de la statistique (OFS)
Yves Flückiger
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Produit national brut (PNB) àð Produit intérieur brut (PIB)
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Profession
L émergence des professions n est qu un aspect du processus de division du travail. La profession est la forme selon laquelle des capacités à contenus identiques sont offertes comme marchandises sur le marché du travail. Lexistence des professions nest possible que si lon admet (ou dissimule dans le non-dit) lexistence dun résidu de travail constitué par lensemble des tâches que lon peut attendre de tout individu non qualifié , défini essentiellement par son incompétence. On voit donc que toute définition dune profession est, dans le même temps, définition dincompétence (pour les autres
).
Les professions sont des réalités fort complexes, dont la compréhension implique la prise en considération de plusieurs dimensions. En effet, les professions sont à la fois : des éléments qui organisent les pratiques sociales, des formes dorganisation de la division du travail, des référentiels pour les processus de formation institutionnalisés, des dimensions de loffre sur le marché du travail, des pôles dorientation des processus individuels de construction de projets de vie et de formation, des formes de distribution et de légitimation de linégalité des chances.
Penser lorganisation des professions, discuter leur légitimité, voire leur avenir, cest nécessairement prendre en considération toutes ces dimensions.
On peut analyser les professions comme le résultat dun ensemble defforts en vue dinsérer lexercice dune activité dans le marché du travail. Elles deviennent ainsi un instrument permettant aux individus et aux groupes de consolider leur existence matérielle et sociale. Dans ce contexte, on considérera que les professions, telles quelles sont organisées dans un régime de salariat, sarticulent et se structurent de manière à gérer linégalité de leur position sur le marché du travail.
R. J.-P. Fragnière, Maîtriser la division du travail dans les professions sociale et les professions de la santé, Réalités sociales, Lausanne, 1984. U. Beck, M. Brater, H. Daheim, Soziologie der Arbeit und der Berufe, Reinbeck, 1980. W. Tousijn, Sociologia delle professioni, Bologna, 1979.
Voir : Division du travail (Mécanismes de la) Travail (Marché du)
jpf
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Professionnels de laction sociale (Association suisse des) (ASPAS)
LASPAS est lAssociation suisse des professionnels de laction sociale. Elle promeut le regroupement et la reconnaissance des spécialistes de formation professionnelle dans le domaine social, en vue de sauvegarder leurs intérêts professionnels, sociaux et économiques et de favoriser leur participation active au développement de la politique sociale.
Les membres de lASPAS sont des personnes formées en travail social, en éducation spécialisée, en animation socioculturelle et en enseignement socioprofessionnel, diplômées dune École supérieure de travail social, dune Haute École spécialisée ou dune Université, respectivement des étudiants des branches ci-mentionnées, en cours de formation dans lesdites écoles/universités.
Les prestations de lASPAS répondent aux besoins des membres et comprennent en principe : la représentation des intérêts et des préoccupations des membres et de lAssociation dans les domaines de la politique sociale, professionnelle et de la politique de formation ; laction dans le domaine public ; des services qualifiés et orientés dans les domaines suivants : marché du travail, conditions demploi et de travail, information. LASPAS est active tant au plan national quau plan international. Ses sections ont la charge des prestations associatives dans leur région.
Site Internet : www.aspas.ch
Voir : Association romande et tessinoise des institutions d'action sociale (ARTIAS) Travail social
ASPAS
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Programme national de recherche No 29
Dans le cadre de la cinquième série des Programmes nationaux de recherche (PNR), le Conseil fédéral a chargé le Fonds national suisse de la recherche scientifique de mettre en uvre le PNR 29 intitulé : Changements des modes de vie et avenir de la sécurité sociale. La grande partie de ses résultats sont publiés et inspirent plusieurs champs thématiques de ce dictionnaire.
L'objectif premier du PNR 29 a consisté à montrer dans quelle mesure il convient de tenir compte des changements de modes de vie pour définir une politique sociale qui s'inspire de l'idée de sécurité sociale. Le but de ce programme de recherche était donc de mettre en évidence les points forts et les limites du système de sécurité sociale actuel et de conduire une réflexion sur la manière d'adapter les mesures et les institutions aux exigences d'une société dont les besoins se transforment ; l'objectif étant de pouvoir garantir une véritable sécurité sociale dans un contexte nouveau. Une synthèse de l'ensemble de ces travaux est publiée par les éditions Réalités sociales.
R. J.-H. Sommer, S. Chütz, Changements des modes de vie et avenir de la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1997.
Site Internet : www.snf.ch
Voir : Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS) Mode de vie (changement des) Programmes nationaux de recherche Sécurité sociale
Sophie Barras Duc
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Programme national de recherche No 32
Dans le cadre de la sixième série des Programmes nationaux de recherche (PNR), le Fonds national suisse de la recherche scientifique a mis en uvre le PNR 32 intitulé : Vieillesses. En partie, ses résultats sont publiés et inspirent plusieurs champs thématiques de ce dictionnaire.
Sites Internet : www.snf.ch www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Voir : Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS) Programmes nationaux de recherche Vieillesse Vieillesse (Politique de la)
Sophie Barras Duc
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Programme national de recherche No 45
Le PNR 45 Problèmes de lÉtat social a pour but d'intensifier la recherche dans des domaines importants, mais jusqu'à présent négligés de la politique sociale. Parmi ces domaines figurent les nouvelles orientations de la sécurité sociale, les personnes handicapées, le chômage et le système de santé. Une des tâches importante consistera à élaborer les bases nécessaires à l'adoption de mesures de politique sociale à moyen terme et à collecter des données statistiques susceptibles d'être utilisées ultérieurement.
Le PNR est doté de frs. 12 mio. Il contient les quatre ponts forts suivants : (1) fondements et nouvelles orientations de la sécurité sociale ; (2) personnes handicapées et politique sociale ; (3) chômage et politique sociale ; (4) le système de la santé. 35 projets de recherche ont été mis sur pied. Les résultats de synthèse seront à disposition en 2004.
R. Fonds national de la recherche scientifique, État davancement des programmes nationaux de recherche, Berne (chaque année) Programme national de recherche.
Site Internet : www.snf.ch
Voir : Programmes nationaux de recherche
Christian Mottas
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Programmes nationaux de recherche
Le Conseil fédéral a confié au Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique la tâche deffectuer régulièrement des programmes nationaux de recherche portant sur divers problèmes qui se posent à la société helvétique. À ce jour, plus de 40 programmes ont été mis en uvre et une nouvelle série est en préparation. Les résultats de ces travaux constituent un important patrimoine intellectuel dont une partie concerne le secteur de la politique sociale, en particulier les thèmes suivants : sécurité sociale, famille, vieillesse, éducation, santé, migration, travail, logement et intégration sociale, etc. Un bilan de ces travaux, avec les références utiles, est établi chaque année par le Fonds National dans un document intitulé : État davancement des programmes nationaux de recherche. Ce document est remis aux personnes intéressées sur simple demande.
R. État davancement des programmes nationaux de recherche, Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique, Berne (chaque année).
Site Internet : www.snf.ch
Voir : Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS) Programme national de recherche No 29 Programme national de recherche No 32 Programme national de recherche No 45
Miriam Bass
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Prospective
La prospective est une problématique qui, en sappuyant sur un ensemble de recherches pertinentes, sefforce danticiper lavenir de la société à long terme. Elle cherche une convergence du probable, du possible et du souhaitable. À cet effet, elle recourt à des prévisions techniquement fondées (démographie par ex.) ; elle identifie des tendances lourdes qui se dégagent de lévolution passée et présente, et dont la continuité ou la rupture semble possible ; elle imagine des développements (découvertes scientifiques et innovations techniques, qualité de vie en société, environnement et prestations, etc.) ; elle fixe des objectifs, en une synthèse dûment coordonnée, à laide de scénarios divers, car les évolutions à venir sont multiples et nul nest devin! Puis réflexion et regard inversé depuis le lieu de ce futur dessiné (à grands traits mais avec cohérence), elle est un effort raisonné pour élaborer une stratégie et pour énoncer une démarche politique en vue de passer de la situation sociale présente à cet avenir prospecté.
La prospective ne se confond pas avec la futurologie (extrapolation des tendances passées et présentes dans le futur), ni avec lutopie (rêve dun monde autre). Elle requiert connaissances, rigueur, esprit critique, circonspection et humilité. Elle est un indispensable questionnement, visant à réconcilier le savoir et le pouvoir (Berger) ; elle est (Decouflé) ambition de philosophe, vertu de gendarme, qualité de savant, morale du regard.
R. G. Berger, Phénoménologie du temps et prospective, PUF, Paris, 1964. A. C. Decouflé, La prospective, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1987.
Voir : Planification sociale Précaution (Principe de)
Pierre Gilliand
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Prostitution
La prostitution est un phénomène social qui ne peut être compris qu'en relation avec les normes et modèles dominants dans une société donnée.
La prostitution, ou travail sexuel, est une relation sociale qui met en présence deux types d'acteurs lors d'un échange marchand ; elle est caractérisée par son asymétrie. Les représentations sociales qui sont associées à la personne qui se prostituent sont dévalorisantes et stigmatisantes. Le client quant à lui échappe le plus souvent à l'analyse comme à l'action sociale. Le/la prostitué/é par contre est depuis toujours l'objet d'attentions particulières (médecins, services sociaux, police, etc.).
R. A. Corbin, Les filles de noce, misère sexuelle et prostitution (XIXe), Flammarion, Paris, 1976. D. Welzer-Lang, O. Barbosa, L. Mathieu, Prostitution : les uns, les unes et les autres, Métailié, Paris, 1994.
Voir : Femmes (Émancipation des) Stigmatisation
Valérie Dupertuis
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Protection de lenfant
Personne(s), structure(s), institution(s), autorité(s), ensemble de règles socioculturelles, éducatives, sanitaires et juridiques qui assurent à lenfant sa protection dans son développement psychique, affectif, social et physique, en vue de son autonomie et de son insertion dans la société. Le(s) détenteur(s) de lautorité parentale ou la personne désignée pour lexercer, assure (nt) en premier lieu cette protection, en procurant les soins et léducation nécessaires à lenfant. En cas de négligences, de carences, de mauvais traitements physiques et psychiques, dabus sexuels, une action liée à la protection des mineurs est mise en uvre soit sur une base administrative par les autorités compétentes (Service de protection de la jeunesse / Office des mineurs), soit dans le cadre d'un mandat judiciaire. Dans la deuxième hypothèse, l'autorité judiciaire a le pouvoir d'imposer une mesure pour protéger l'enfant et ce sont les règles du droit civil suisse et du droit cantonal qui s'appliquent. Il s'agit de curatelle d'assistance éducative, de retrait de la garde ou éventuellement de nomination d'un(e) tuteur (trice).
En ce qui concerne les mesures pénales, elles sont réservées en cas d'infractions au Code pénal.
R. Code civil suisse, articles 307 et suivants. Code pénal, article 127/articles 187 et suivants/article 220/article 219. Lois cantonales en matière de protection de la jeunesse. Convention internationale des droits de lenfant.
Voir : Abus sexuel Autorité parentale Autorités tutélaires Droit du placement d'enfant Enfance (Politique de l) Enfance (Politique de la petite) Maltraitance Pro Juventute (Fondation suisse)
Jean Vallet
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Protection des consommateurs
Consacrée par larticle 31sexies de la Constitution fédérale, la protection des consommateurs se développe dans trois directions principales :
Elle tend à fournir aux consommateurs une information neutre, indépendante de toute publicité, aussi complète que possible sur les biens et les services, notamment au moyen de tests et denquêtes de marché.
Elle vise à rendre les consommateurs plus conscients de leurs droits et de leurs responsabilités dans la vie économique et sociale en leur désignant les enjeux de leurs choix.
Elle permet en outre de représenter les consommateurs et de faire valoir leurs intérêts auprès des commerçants, des institutions étatiques, ainsi que devant les tribunaux.
Les organisations de consommateurs sont reconnues par la loi au même titre que les syndicats ou les organisations professionnelles et sont appelées à représenter leurs membres dans diverses commissions fédérales et cantonales, en particulier dans les domaines de la consommation, de lagriculture, de lénergie, de la santé et de léconomie en général.
Dans les faits, elles font connaître leur action au moyen de leurs propres publications ; en Suisse romande, la Fédération romande des Consommateurs édite le journal JAchète Mieux .
Site Internet : www.frc.ch
Voir : Consumérisme Fédération Romande des Consommatrices (FRC) Procédure de consultation
Dominique Perret et Pascale Erbeia
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Protection sociale
La notion de protection sociale peut être comprise dans un sens étroit ; cest alors léquivalent de la sécurité sociale (régimes publics et régimes complémentaires). Elle peut aussi être comprise dans un sens large, qui sétend au droit du travail ; elle correspond alors au champ couvert par la Charte sociale européenne et par la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs. Le sens étroit est utilisé par les autorités communautaires. Il a lavantage de se distinguer de ce quun État nomme sécurité sociale ; il a linconvénient de ne pas bénéficier de lancrage que cette dernière trouve, de longue date, dans le droit international et la théorie générale.
Voir : Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs Charte sociale européenne Sécurité sociale Sécurité sociale (Théorie générale de la)
Pierre-Yves Greber
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Protection sociale (Articles constitutionnels sur la)
Les dispositions relatives aux assurances sociales ont été inscrites progressivement dans la Constitution fédérale. Le développement sétend sur quelque quatre-vingts ans. Le peuple et les cantons ont ainsi approuvé les textes permettant une protection en cas de maladie et accidents (1890 : art. 34 bis), de vieillesse, de décès et dinvalidité (1925, puis 1972 : art. 34 quater), de maternité et charges de famille (1945 : art. 34 quinquies), de chômage (1947 : art. 34 ter et 1976 : art. 34 novies). Larticle concernant lassistance des personnes dans le besoin a été accepté en 1975 (art. 48). Quelques révisions de la Constitution ont été rejetées : lassurance-maladie (1974 et 1994), lassurance-maternité (1984), lassurance-vieillesse et survivants (1995).
Adoptée le 19 avril 1999, la révision de la Constitution est entrée en vigueur le 1er janvier 2000. Un chapitre consacré aux buts sociaux prévoit, notamment, que la Confédération et les cantons sengagent à ce que toute personne soit assurée contre les conséquences économiques de lâge, de linvalidité, de la maladie, de laccident, du chômage, de la maternité, de la condition dorphelin et du veuvage (art. 41, al. 2). Les dispositions relatives aux assurances sociales figurent aux articles 111 à 117. Le droit dobtenir de laide dans des situations de détresse fait lobjet de larticle 12 de la Constitution révisée.
Voir : Assurance-maladie Assurance-accidents (Article constitutionnel sur l) Chômage (Article constitutionnel relatif à la protection contre le) Famille (article constitutionnel sur la protection de la).
Béatrice Despland
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Protection sociale (Évolution de la législation)
En mai 1992, le Conseil fédéral publie un rapport sur la question de ladhésion à lEspace économique européen (EEE). Pour que notre pays puisse entrer dans lEEE, les Chambres fédérales décident avec célérité maintes adaptations du Droit suisse des assurances sociales au droit communautaire, dans le cadre du Paquet Eurolex . Mais le peuple et les cantons opposent un refus à ladhésion à lEEE, le 6 décembre 1992. Certaines adaptations sont cependant incluses dans le Programme Swisslex (accidents, notamment). Une loi fédérale sur le libre passage dans la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LFP) est adoptée en décembre 1993, ainsi quune modification au régime de la LPP avec la nouvelle loi fédérale sur lencouragement à la propriété du logement au moyen de la prévoyance professionnelle. Après une longue procédure délimination des divergences, une nouvelle loi fédérale sur lassurance-maladie (LAMAL) est adoptée le 18 mars 1994. Elle est acceptée de justesse en votation référendaire en décembre 1994 et entre en vigueur, pour lessentiel, le 1er janvier 1996. La dixième révision AVS, qui a traîné en longueur, est enfin adoptée par les Chambres le 7 octobre 1994. Lun des objectifs de la nouvelle loi est la réalisation de légalité de traitement entre hommes et femmes ; la loi introduit le système de la rente individuelle, en divisant les revenus pour les personnes mariées (splitting), un régime de bonifications pour tâches éducatives et dassistance ainsi que la rente de veuf. Il sagit dun tournant dans la politique sociale . Mais le Parlement a inclus une élévation de lâge ouvrant droit à la rente de vieillesse des femmes ; aussi un référendum est-il lancé ; la loi est acceptée le 25 juin 1995. Deux initiatives visent à contrecarrer cette modification. Durant lété 1996, le Conseil national rejette une nouvelle fois la ratification de la Charte sociale européenne, que la Suisse avait signée en 1976 déjà. La majorité estime que les objectifs de la Charte, formulés à une époque de prospérité économique, ne sont plus dactualité. Lassurance-chômage a fait lobjet de nombreux débats. La loi révisée (LACI), adoptée par le Parlement le 23 juin 1995, instaure un nouveau système de prestations et de cotisations ; elle met laccent sur la réinsertion des chômeurs ; elle entre en vigueur en deux temps : 1er janvier 1996 et 1er janvier 1997, notamment pour les mesures de placement, les cantons devant créer des offices régionaux et 25 000 places doccupation temporaire.
R. P. Gilliand, S. Rossini, La protection sociale en Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 1997.
Voir : Politique sociale Sécurité sociale Sécurité sociale (Architecture de la)
Pierre Gilliand et Stéphane Rossini
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Protectionnisme
Ensemble des mesures commerciales et financières visant à limiter ou à sélectionner lentrée des marchandises étrangères en vue dabriter les producteurs domestiques de la concurrence extérieure. On considère généralement que le libre-échange permet de maximiser le bien-être de la collectivité grâce aux gains obtenus par la spécialisation de chaque pays dans les productions pour lesquelles il détient un avantage comparatif. Différents arguments peuvent être évoqués néanmoins pour justifier une politique protectionniste. Le premier est lié aux différences de développement économique qui risquent de bloquer la croissance ultérieure des pays les plus pauvres en les amenant à se spécialiser dans des activités, telles que lagriculture ou la production de matières premières, caractérisées par une faible productivité et labsence de progrès technique. Pour favoriser lapparition et le développement de productions porteuses dune croissance plus vigoureuse, des politiques protectionnistes peuvent être justifiées afin déviter que ces activités naissantes ne soient étouffées dans luf par la concurrence exercée par les entreprises de pays riches qui bénéficient dune plus longue expérience et disposent dune technologie plus avancée. Le protectionnisme vise également à maintenir une production minimale de certains biens jugés indispensables à la survie dun pays en cas de crise majeure, comme ce fut le cas de lagriculture suisse destinée à assurer une autosuffisance alimentaire du pays. Dans le même temps, certaines productions peuvent engendrer des bénéfices externes qui ne sont pas pris en considération par le marché qui produira une quantité insuffisante de ce bien. Dans ce cas, une politique protectionniste peut contraindre le marché à tenir compte de lutilité sociale dune activité particulière telle que lagriculture par exemple qui produit des biens directement utiles mais qui fournit aussi un service à la collectivité en entretenant le paysage. Un autre argument fréquemment évoqué est celui de la défense des emplois menacés par les importations, même si ces stratégies se font souvent au détriment des secteurs exportateurs soumis à des mesures de représailles de la part des partenaires commerciaux. De ce point de vue, les politiques protectionnistes peuvent aussi avoir pour motivation de corriger des inégalités de revenus en protégeant par exemple, dans les pays développés bien dotés en capital, des secteurs relativement intensifs en travail. Finalement, les politiques protectionnistes visent également à rétablir des déséquilibres de la balance des paiements en réduisant les importations.
Les principales techniques protectionnistes sont les droits de douane et les quotas sans omettre les restrictions techniques, sanitaires ou réglementaires aux échanges. Les droits de douane sont des taxes prélevées soit sur la valeur (ad valorem) soit sur le volume des importations (droits de douanes spécifiques utilisés par la Suisse notamment). Les quotas constituent des restrictions quantitatives des importations (ou des exportations parfois). La Suisse applique encore, sur de nombreux marchés agricoles, des contingents qui varient parfois en fonction de la saison comme cest le cas sur le marché des fruits et légumes. Du point de vue économique, les droits de douane présentent plusieurs avantages par rapport aux contingents. Ils sont plus transparents pour les consommateurs qui connaissent immédiatement le prix de la politique protectionniste concrétisé par le biais du tarif douanier. Ils sont plus flexible puisque en cas de diminution du prix sur le marché mondial, les prix domestiques suivent le mouvement à la baisse. Avec le système des quotas, le prix payé par les consommateurs domestiques ne bouge pas alors que la rente obtenue par les importateurs augmente. Finalement, les droits de douane sont plus favorables à la concurrence car les producteurs domestiques ne savent pas quelle quantité de biens sera importée. Avec un système de contingentement, cette information est connue à lavance et cela peut faciliter la conclusion daccords horizontaux.
Voir : Concurrence Externalités
Yves Flückiger
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Psychiatrie de la personne âgée (Accès aux soins en)
La Déclaration de consensus sur lorganisation des soins en psychiatrie de la personne âgée soutient quune bonne santé et une bonne qualité de vie sont des droits humains fondamentaux. Ceci concerne également les personnes de tous les groupes dâge et celles ayant des troubles mentaux. Toute personne a le droit daccéder à une diversité de services qui puissent répondre à ses besoins sanitaires et sociaux. Ces besoins devraient être satisfaits en respectant le cadre culturel et en se conformant à létat des connaissances scientifiques et aux exigences éthiques. Cest ainsi que les gouvernements ont la responsabilité daméliorer et de maintenir la santé en général et la santé mentale des personnes âgées, et de soutenir leurs familles ainsi que leurs soignants par la promotion de mesures sanitaires et sociales adaptées aux besoins spécifiques de la communauté locale. Les personnes âgées ayant des problèmes de santé mentale, ainsi que leurs familles et leurs soignants ont le droit (et même le devoir) de participer individuellement et collectivement à la réalisation et à la mise en place de soins qui leur sont destinés. Les services devraient être conçus pour la promotion de la santé mentale dans lâge avancé aussi bien que pour lévaluation, le diagnostic et la prise en charge de toute la gamme des troubles mentaux et des incapacités affectant les personnes âgées. Les gouvernements doivent reconnaître le rôle crucial des agences non-gouvernementales et travailler en partenariat avec elles. Se préparer à faire face à laugmentation de lespérance de vie et à ses conséquences en termes de risques de santé, exige des innovations sociales significatives pour lindividu et la société, innovations qui doivent être construites sur une base de connaissances extraites des contributions et de la collaboration des sciences médicales, comportementales, psychologiques, biologiques et sociales. Dans les pays en voie de développement, il peut savérer difficile de fournir les ressources pour la promotion des soins. Cela ne doit cependant pas invalider lobjectif daider les personnes âgées par lapplication des principes généraux énoncés ci-dessus et des principes spécifiques. Malheureusement, beaucoup de personnes âgées avec un trouble mental ne souffrent pas que du fait de leur maladie. Bien souvent elles sont stigmatisées et discriminées à cause de leur âge avancé mais aussi par le fait dêtre malades. Ces préjugés expliquent très souvent pourquoi de nombreuses personnes restent sans soins, malgré lexistence de services et de personnes capables de leur apporter des soins adaptées.
R. World Health Organization & World Psychiatric Association, Organization of care in psychiatry of the elderly : a technical consensus statement, WHO/MSA/MNH/MND/97.3, Geneva, 1997. World Health Organization, La santé mentale â travers le monde. Non à lexclusion, oui aux soins, WHO/NMH/MSD/WHD/00.2, Geneva, 2001.
Voir : Psychiatrie de la personne âgée (composants des services en) Réseau de soins Vieillesse
Carlos Augusto de Mendonça Lima
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Psychiatrie de la personne âgée (Composants des services en)
Les principaux composants des services en psychiatrie de la personne âgée ont été proposés par la Déclaration de consensus sur lorganisation des soins en psychiatrie de la personne âgée. Les patients individuellement ou avec leurs familles et leurs soignants primaires doivent pouvoir accéder à des services de soins articulés de façon flexible, intégrés afin de fournir un système unifié, garantissant la continuité des soins. Les obstacles structurels devraient être réduits au minimum, rendant possible le passage sans heurts dun service à un autre, selon les exigences voulues par les changements de situations cliniques, sociales, familiales, etc. Ces composants devraient idéalement être sous la responsabilité déquipes spécialisées composées de professionnels formés et travaillant en psychiatrie de la personne âgée. Les composants sont les :
- équipes communautaires de santé mentale,
- services hospitaliers,
- hôpitaux de jour,
- services ambulatoires,
- services hospitaliers de répit,
- services de soins hospitaliers continus,
- services de liaison,
- services de soins primaires,
- services de soutiens communautaires et sociaux,
- structures de répit de décharge,
- soins résidentiels,
- services de prévention.
R. World Health Organization & World Psychiatric Association, Organization of care in psychiatry of the elderly : a technical consensus statement, WHO/MSA/MNH/MND/97.3, Geneva, 1997.
Voir : Psychiatrie de la personne âgée (Accès aux soins en) Réseau de soins (Organisation du) Vieillesse
Vincent Camus
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Psychogériatrie
La psychogériatrie est une branche de la psychiatrie. Cette spécialité est parfois dénommée psychiatrie de la personne âgée, psychiatrie gériatrique ou psychiatrie de lâge avancé. Elle est partie intégrante de lorganisation multidisciplinaire des soins de santé mentale destinés aux personnes âgées. Cette spécialité se caractérise par son orientation communautaire et par lapproche multidisciplinaire de lévaluation, du diagnostic et du traitement.
La psychogériatrie soccupe de lensemble des maladies psychiatriques et de leurs conséquences, particulièrement des troubles de lhumeur et de lanxiété, des démences, des psychoses de lâge avancé et des toxicomanies. Une polypathologie psychiatrique nest pas rare. Dans une majorité de cas, la morbidité psychiatrique coexiste avec des maladies physiques et est susceptible de se compliquer de problèmes sociaux. Les affections mentales du grand âge peuvent être traitées avec succès. Quelques-unes sont chroniques et/ou progressives mais peuvent bénéficier dinterventions appropriées qui contribuent à lamélioration de la qualité de vie.
Pour gérer les problèmes de santé, lapprentissage des principes impliqués dans leur identification et dans leur prise en charge doit faire partie intégrante de la formation de base de toutes les professions de santé et des professions sociales.
Pour garantir lefficacité de ce travail, une variété de ressources doit être disponible et accessible. Cette variété comprend des unités de soins aigus, de réhabilitation, de soins de jour, ainsi que des possibilités daccueil temporaire et une variété de lieux dhébergement pour des personnes qui ne sont plus capables de vivre dans leur propre domicile. Les liens avec les services communautaires sont importants.
Un service idéal de psychiatrie de la personne âgée est celui qui met le patient au centre des préoccupations et qui réalise une suffisante coordination entre ses éléments pour assurer une réelle continuité des soins. Ce service doit être intégré dans le système de santé et de sécurité sociale tout en dépendant dun cadre social, politique, légal et économique approprié et en réalisant sa mission avec un concept qualité pour un coût optimal.
R. Ch. Muller, J. Wertheimer, Abrégé de Psychogériatrie, Masson, Paris, 1981. OMS/MNH/MND Psychiatry of the elderly : a consensus statement, Genève, 1996.
Voir : Gérontologie Vieillesse Vieillesse (Psychologie de la)
Michel Gaillard
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Psychomotricité (Formation en)
La pratique psychomotrice sintéresse à lensemble des relations entre vie mentale, affective et somatique, ainsi quà leur expression sur le plan corporel. Elle considère ses manifestations sous langle fonctionnel et expressif et dans leur interaction avec les facteurs historiques, culturels, sociaux et physiques qui fondent la personne humaine. Elle ne sadresse pas à la motricité en tant que telle, mais à ce que la motricité représente, cest-à-dire à la personnalité en action. Depuis 1995, la formation est dispensée à Genève par lEcole romande de psychomotricité (ERP), rattachée à lInstitut détudes sociales (I.E.S.), et en collaboration avec la Faculté de psychologie et des sciences de l éducation de l Université de Genève.
Site Internet : www.ies-geneve.ch/ERP/commission-f.html
Voir : Travailleurs sociaux (Formation des)
jpf
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Pupille àð Tutelle
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Pyramide des âges
Représentée sous la forme dun double histogramme, la structure par âge et par sexe dune population traditionnelle (fécondité et mortalité élevées) prend la forme dune pyramide ; dans les populations occidentales, elle devient obélisque ou champignon. Cet instantané fournit des indications précieuses sur le poids relatif des jeunes et des vieux, des hommes et des femmes, que lon peut aussi distinguer selon leur état civil, leur statut doccupation ou leur nationalité. Surtout, il sagit dun condensé de lhistoire socio-démographique des générations présentes et passées et de la base pour anticiper leurs évolutions à venir. La structure du moment reflète en effet les tendances séculaires de la natalité, de la mortalité aux différents âges et de la longévité, les accidents de lhistoire, les inégalités devant la mort, les conséquences migratoires de la conjoncture économique. Des phénomènes différents peuvent toutefois converger vers une structure identique, limage du moment ne peut donc totalement expliquer le passé ; elle ne contient pas non plus le futur. Si la composition de la population permet davoir une idée de qui seront les acteurs de demain combien de parents potentiels, de retraités, denfants à lécole elle ne nous dit pas sils auront les mêmes comportements que ceux qui les ont précédés.
R. J. Véron, Arithmétique de lhomme, Seuil, Paris, 1993. R. Pressat, Lanalyse démographique, PUF, Paris, 1983.
Voir : Démographie Population Vieillissement de la population
Claudine Sauvain-Dugerdil
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Qualité de vie
La qualité de vie se définit comme un état de bien-être. Elle est un concept plus large que la santé ou le bien-être. Il ny a pas de consensus sur ce concept qui intègre la capacité fonctionnelle, le degré et la qualité de linteraction sociale, le bien-être psychologique, les sensations physiques ou somatiques telles que la douleur et la satisfaction de vie. Le terme consacré est la Qualité de vie en santé (Health-related Quality of life).
Létat de santé, le bien-être et la qualité de vie sont des concepts interchangeables dans la littérature. Dans le cas de la qualité de vie en santé, des valeurs plus larges que celles qui mesurent spécifiquement la santé sont utilisées telles que la liberté, les aspects économiques, la qualité de lenvironnement, la pratique de lactivité physique.
En Suisse, La Fondation suisse pour la promotion de la santé conduit un projet qui a pour but de disposer dune vue densemble de la situation en matière de promotion de la santé en Suisse, didentifier les domaines où il convient dintervenir et de formuler des stratégies concrètes susceptibles dêtre intégrées à des politiques de santé nationales ou régionales.
R. G. Antille, Lanalyse multidimensionnelle des conditions de vie : méthodologie et application à la Suisse, Série de publications du LEA, Genève, 14, 1997. M.-J. Manidi, I. Arvanitou-Dafflon (Éds), Activité physique et santé : apport des sciences humaines et sociales. Éducation à la santé par lactivité physique, Masson, Paris, 2000.
Sites Internet : http://www.qualite-de-vie.ch http://www.radix.ch http://www.hepa.ch
Voir : Bien-être Fondation 19 - Fondation suisse pour la promotion de la santé
Marie-José Manidi
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Quart Monde
Couche de la population composée de personnes et de familles confrontées durablement à un cumul de précarités dans les principaux secteurs de lexistence (unité familiale, participation à la vie sociale et culturelle, formation, travail, santé, logement, etc.).
Lappellation Quart Monde a été créée par le Mouvement ATD Quart Monde (organisation internationale fondée en 1957 par le Père Joseph Wresinski alors engagé dans le bidonville de Noisy-le-Grand, France).
Elle sinspire de la notion du Quatrième Ordre ( Ordre sacré des Infortunés introduit par Dufourny de Villiers en 1789) et de lexpression Tiers-monde qui devenait usuelle au seuil des années soixante.
Lintention était alors, et demeure dans les regroupements engagés avec cette population, de sortir des désignations individualisantes : reconnaître à ces familles très pauvres une identité collective et envisager toute démarche avec celles-ci dans un esprit de partenariat.
R. H. Beyeler-von Burg, Des Suisses sans nom, Éditions Quart Monde, Treyvaux, 1984. J. Wresinski, Grande pauvreté et précarité économique et sociale, Rapport présenté au Conseil économique et social, 1987. Démocratie et pauvreté - du quatrième ordre au Quart Monde, présentation René Rémond, Éditions Quart Monde, Albin Michel, Paris, 1991. Groupe de reclude, Le croisement des savoirs - quand le Quart Monde et l'Université pensent ensemble, Éditions Quart Monde et de l'Atelier, Paris, 1999.
Voir : Désaffiliation Illettrisme Pauvreté Pauvreté (Nouvelle) Précarité Tutelle Solidarité
Florence Godoy
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Quatrième génération
En relation avec des personnes très âgées (ayant des handicaps fonctionnels), on parle parfois d'une quatrième génération (par opposition à la troisième génération, qui est celle des personnes âgées actives et en bonne santé). Le concept de quatrième génération est toutefois fortement contesté.
François Höpflinger
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Questions conjoncturelles (Commission pour les)
Sous les auspices de lOffice fédéral des questions conjoncturelles, cette commission est chargée de présenter régulièrement une analyse de la situation économique en Suisse et de son évolution. Les rapports quelle publie régulièrement comme supplément au périodique La vie économique contiennent nombre déléments éclairants pour suivre lévolution des politiques sociales.
Voir : Secrétariat dÉtat à léconomie (Seco)
jpf
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Quotas
Le quota est dabord un pourcentage, une part de quelque chose. La Suisse est un pays de quotas, linguistiques et partisans notamment. Mais depuis les années 1980, les quotas sous-entendent surtout des quotas de sexe et ils sont devenus une sorte dépouvantail pour bon nombre de femmes et dhommes. Preuve en est le résultat de la votation sur linitiative Pour une représentation équitable des femmes dans les autorités fédérales , initiative dite des quotas, lancée en 1993 à loccasion de la non-élection de Christiane Brunner au Conseil fédéral. Le 12 mars 2000, seuls 18,1 % des citoyens et citoyennes suisses ont dit oui aux quotas de sexe en politique. La France a adopté en juin 2000 une loi sur la parité qui impose de présenter un nombre égal dhommes et de femmes sur les listes électorales dans les communes de plus de 3500 habitants. En Suisse, si les quotas dits de résultat nont pas passé le cap des urnes, les quotas de listes électorales tendent à se généraliser de façon informelle.
R. La participation politique, Questions au féminin, 1/2000, Berne, Commission fédérale pour les questions féminines.
Site Internet : www.observatoire-parite.gouv.fr (Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes)
Voir : Égalité entre hommes et femmes Femmes (Émancipation des)
Martine Chaponnière
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Quotient familial
À la base de tous les allégements introduits en faveur de la famille, il y a la constatation que le ménage dune famille avec enfants coûte plus cher que celui dune personne seule ou que celui de personnes mariées sans enfant. Dès lors, pour un revenu égal, la capacité contributive dun couple avec enfants est inférieure à celle dun ménage sans enfants.
Afin de répondre à cette situation, le canton de Vaud a mis en place, à lexemple de la France, un système dit de quotient familial. Concrètement, les revenus du couple sont cumulés et leur total est imposé aux taux dune fraction de ce revenu. Le diviseur est de 1.8 pour le couple et de 0.5 par enfant. Ainsi, le taux dimposition dun couple avec deux enfants correspondra à celui de son revenu total divisé par 2.8.
Globalement favorable à la famille, le quotient familial crée de fait une inégalité entre les ménages selon leurs revenus parce que le quotient sapplique de la même façon quel que soit le revenu du foyer.
Le quotient familial engendre un abattement qui croît fortement en francs avec laugmentation du revenu. En conséquence, alors que pour les classes moyennes, la déduction pour enfants est relativement modeste, elle samplifie en revanche pour les couples disposant de revenus élevés.
Ainsi, utilisé seul, le quotient familial modifie de manière importante la répartition de la charge fiscale entre les contribuables : les familles aisées et très aisées bénéficient dabattements supplémentaires importants, alors que les familles modestes sont imposées plus lourdement et quelles le sont dautant plus quelles comptent davantage denfants. Par ailleurs, les effets du quotient diminuent lorsque le nombre des enfants croît.
Afin de limiter la portée de cet effet, le quotient est de plus en plus plafonné , c'est-à-dire qu'on lui ajoute une limite de revenu ou dessus de laquelle la division n'est plus opérée. On peut s'attendre à ce que ce phénomène se généralise à l'avenir.
R. J. Deiss, Budgets familiaux et compensation des charges , in : Familles en Suisse, Éditions Universitaires, Fribourg, 1991. D. Yersin, Budgets familiaux et compensation des charges , in : Familles en Suisse, Éditions Universitaires, Fribourg, 1991.
Voir : Famille (Imposition de la) Famille (Politique de la)
François Cuénoud
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Quotients démographiques
Pour les événements démographiques non renouvelables, tels les décès, on calcule le plus souvent des quotients. Ceux-ci sont obtenus en divisant le nombre dévénements pendant la période considérée par leffectif de la population en début de cette période, celui-ci étant éventuellement corrigé pour éliminer linfluence perturbatrice dautres phénomènes. Au sens le plus rigoureux, un quotient est une probabilité conditionnelle, c'est-à-dire, qu'il représente la probabilité de connaître un événement durant un intervalle de temps donné, sachant que les personnes n'ont pas connu cet événement antérieurement à cet intervalle de temps. Lensemble des quotients calculés pour chaque âge constitue une série statistique qui est généralement présentée dans les tables démographiques, par exemple, les tables de mortalité.
R. R. Matos et coll., Population et développement. Lexique multilingue de termes démographiques, DDC, Berne, sous Presses R. Pressat, Dictionnaire de démographie, Presses Universitaires de France, Paris, 1979.
Voir : Taux démographiques
Jean-Marie Le Goff
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Racisme
Doctrine qui postule une corrélation entre des caractères biologiques et génétiques qui seraient partagés par certains groupements humains appelés races, et les qualités intellectuelles et morales quelle attribue à ces groupements. Le racisme est à lorigine dun certain nombre de catastrophes historiques bien connues. On parle de contre-racisme, pour désigner les réactions, parfois de type raciste, quexprime un groupe dominé et victime face aux actes dun groupe dominant et agresseur.
R. A. Memmi, Le Racisme, Paris, 1982.
Site Internet : www.acorsosracisme.org
Voir : Eugénisme Immigration Réfugié Xénophobie
jpf
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Rapport de dépendance démographique
Il sagit de la proportion des personnes jeunes encore en formation et des personnes âgées, qui ne sont plus en âge de travailler, par rapport à la fraction de la population en âge de travailler. Plus le rapport de dépendance est élevé, plus la charge sociopolitique de la population active est élevée, surtout dans les systèmes sociopolitiques qui reposent sur un système de répartition des dépenses. Dans le cas de lAVS notamment, ce rapport salourdit depuis quelques années. En Suisse, comme dans la plupart des pays européens, lallongement de la durée de vie individuelle a des conséquences sur chaque phase de la vie et, de manière générale, le vieillissement démographique a des répercussions non négligeables sur le rapport de dépendance entre les générations. La modification du rapport vie active- vie inactive , lié à lallongement de lâge de la retraite, fait peser une charge de plus en plus importante sur les années de vie active et sur les générations comprises entre 20 et 64 ans. En effet, lorsque lâge légal de la retraite a été fixé au milieu du XXe siècle, il correspondait plus ou moins à lespérance de vie : depuis, en une cinquantaine dannées, la durée de la vie à la retraite par rapport à la durée de la vie active sest significativement allongée. Si pour les hommes de la génération de 1880, les années de vie au-delà de 65 ans représentaient environ 11 % dune durée de vie totale, ce pourcentage devrait sélever à 24 % pour ceux qui sont nés un siècle plus tard, soit un quart de leur vie totale. Pour les femmes, ces valeurs sont encore plus élevées. Au vu de la pyramide des âges actuelle et du proche passage à la retraite de la génération du baby-boom, cette tendance va saccentuer et il va savérer difficile de renouveler les générations actives et de trouver un bon équilibre dans le rapport entre actifs et inactifs. Une des solutions proposées pour retrouver un équilibre entre vie active et retraite, consiste à élever lâge légal de la retraite : pour maintenir léquilibre constant au cours des cinquante prochaines années entre population en âge de travailler et population en âge de prendre sa retraite, il faudrait relever lâge de la retraite à 75 ans ! Cette proposition nest pas réaliste et va complètement à lencontre de la tendance actuelle du marché du travail, qui veut que les travailleurs âgés quittent de plus en plus tôt la vie professionnelle.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Génération dentrée retraite Pyramide des âges - Taux de remplacement Travail Trois piliers
Valérie Hugentobler
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Réadaptation (Mesures de)
Deux sortes de mesures de réadaptation sont prévues par la loi fédérale sur lassurance-invalidité (LAI) :
Les mesures de réadaptation professionnelle visent à la réintégration professionnelle de lassuré. Elles se composent des mesures suivantes :
lorientation professionnelle des assurés auxquels linvalidité rend difficile le choix dune profession ou lexercice de leur activité antérieure ;
la couverture des frais supplémentaires causés par linvalidité pour la formation professionnelle initiale, ainsi que pour le perfectionnement professionnel ou la préparation à un travail auxiliaire ou à une activité dans un atelier protégé ;
le reclassement dans une nouvelle profession, sil se révèle nécessaire en raison de linvalidité ;
la rééducation dans la même profession ;
la recherche dun emploi approprié ;
une aide en capital à certaines conditions, afin de permettre à lassuré dentreprendre ou de développer une activité en qualité de travailleur indépendant, ainsi que de couvrir le coût des transformations de lentreprise nécessitées par linvalidité.
Les mesures médicales de réadaptation
Les mesures médicales de réadaptation ne sont pas prises en charge sur la base dune liste, comme les infirmités congénitales, mais seulement lorsquelles répondent à la définition de larticle 12 LAI. Étant donné que le traitement des suites dune maladie ou dun accident relève en principe de lassurance-maladie ou accidents, larticle 12 LAI a été conçu comme une norme de délimitation par rapport à cette dernière assurance. Ainsi, lAI naccorde donc aux assurés majeurs que des mesures médicales qui nont pas pour objet le traitement de laffection comme telle, mais qui sont directement nécessaires à la réadaptation professionnelle, de nature à améliorer de façon durable et importante la capacité de gain ou à la préserver dune diminution notable.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Assurance-invalidité (AI) Ergothérapie
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Réalités sociales (Éditions)
Association sans but lucratif, les Éditions Réalités sociales publient des études et des travaux portant sur les divers aspects de l'activité sociale en Suisse. Leur but est de stimuler les échanges et les débats entre les personnes engagées dans ce champ d'action. Grâce à l'engagement bénévole des animateurs des Éditions et de plus de deux cents auteurs, elles ont publié plus de cent cinquante ouvrages au cours de la dernière décennie. Cette bibliothèque constitue une source incontournable pour l'étude de la politique sociale en Suisse.
Site Internet : www.socialinfo.ch
Voir : Albert le Grand S.A.
Sophie Barras Duc
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Recensement de la population
Les recensements de la population ou dénombrements ont pour but de recueillir des renseignements sur létat de la population à un moment donné. On recense un jour donné lensemble des habitants dun pays. Le premier recensement moderne réalisé en Suisse a été effectué en 1850 et il est depuis reconduit tous les dix ans, à deux exceptions près (1888 et 1941). Outre des fins statistiques de dénombrement et de connaissance de la population, les résultats du recensement ont aussi des objectifs politico-administratifs, notamment dans le cas de la Suisse, de politiques daménagement du territoire. Ainsi, à lorigine de la question sur la langue parlée qui a été posée dès le premier recensement, correspondait un questionnement des pouvoirs-publics sur la langue devant être utilisée dans les équipements collectifs, tels que les postes. Depuis les années soixante, lévolution du bulletin de recensement fédéral de la population montre un fort intérêt sur les mobilités entre domicile et lieu de travail ou lieu détudes ainsi que sur la population étrangère.
Au cours des années quatre-vingt, la réalisation des recensements en Europe ont connu de fortes résistances auprès de la population, particulièrement en Suisse et en Allemagne. Aujourdhui, cest curieusement dans les offices nationaux de statistiques que le recensement est remis en cause, en raison de son coût et de la difficulté de plus en plus grande datteindre lexhaustivité.
R. T. Busset, Pour une histoire du recensement fédéral suisse, OFS, Coll. Recensement fédéral de la population 1990, Berne, 1993.
Voir : Aménagement du territoire Office fédéral de la statistique (OFS)
Jean-Marie Le Goff
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Recherche épidémiologique
Discipline qui se propose dévaluer linfluence de divers facteurs (tels que sexe, âge, état civil, scolarité, profession, mode de vie, habitudes comportementales, milieu social, économique ou culturel) sur la fréquence, la distribution et létiologie des maladies aiguës, chroniques, invalidantes, létales, ou de tout autre événement potentiellement lié à la santé (accident, suicide, etc.). dans la population générale ou dans une classe de population donnée (par exemple : écoliers, apprentis, étudiants, femmes au foyer, chômeurs, personnes âgées, retraitées, veuves ou institutionnalisées).
Tenant compte des relations soumises à létude, le plan de la recherche précise les variables quil faut observer, ainsi que les méthodes statistiques requises pour une analyse conclusive des résultats.
La recherche épidémiologique fournit les bases scientifiques sur lesquelles sappuient les autorités concernées (Département de la Santé Publique, Services médico-sociaux, Services de soins à domicile, Institutions hospitalières, etc.) pour le développement et la mise en place de mesures efficaces de prévention et/ou de traitement visant à une meilleure maîtrise de la situation et même, si possible, à la résolution du problème.
R. A. Manuila, L. Manuila, M. Nicole, H. Lambert, Dictionnaire français de médecine et de biologie en quatre volumes, Masson, Paris, 1970-1975.
Voir : Démographie Estimation statistique Mode de vie Prévention Risque Santé publique Sondage.
Bernard Grab
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Recherche sociale
Tenter de définir la recherche sociale ou sur le social implique de préciser au préalable ce dernier terme. Que cet exercice soit relativement malaisé, ainsi quen témoignent les innombrables définitions qui sont données du social, tient au fait que le social ne peut être saisi comme un sujet clairement délimitable, circonscrit de manière univoque.
Il est bien plutôt un champ, défini par lensemble des rapports de forces et des différentes logiques qui apparaissent et se constituent autour des questions sociales et des modes dintervention quil convient de mettre en uvre pour les résoudre, un champ dont les objets ne peuvent être construits quen prenant en compte leur appartenance à celui-ci.
Lieu où semble se jouer la production de la société, le social revêt une dimension historique en ce sens quil condense les divers problèmes sociaux passés et actuels qui agitent ou ont agité la société à un moment de son développement.
Par recherche sociale, il faut donc comprendre les travaux et analyses qui permettent dinterpréter plus justement les éléments constitutifs de ce champ à un moment donné : politique, économique, groupes sociaux, institutions et organisations, intervenants sociaux et usagers.
R. M. Chauvière e. a., Recherche urbaine et recherche sur le social. Pour une généalogie des champs, des chercheurs et des objets, MIRE Plan urbain, GRASS/CNRS, CRTS de lUniversité de Caen et LERS de lInstitut régional des travailleurs sociaux de Haute-Normandie, 1987, p. 65 D. Le Gall, M.-H. Soulet, Le social comme champ virtuel , in : RIAC 20/60, 1988, pp. 23-31.
Voir : Évaluation Indicateurs sociaux Panel des ménages Prospective Statistique sociale Social
Georges Piotet
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Récit de vie
En recourant au linguiste J.M. Adam (1991), rappelons tout dabord ce qui constitue lessentiel de la définition du récit.
Pour quil y ait récit, il faut quil y ait représentation dau moins un événement, et ces événements doivent être rapportés ; ils sont donc doublement construits : dans la perception des événements, qui est déjà interprétation, et dans la narration.
Le récit est forcément porteur dune chronologie : il raconte une histoire qui se déroule dans le temps.
Le récit comporte un ordre configurationnel, cest-à-dire quil constitue un tout qui organise et donne sens aux événements rapportés.
Enfin, le récit se construit dans une interaction, contextualisée.
Dans le récit de vie, il sagit de raconter sa propre histoire (ou en tout cas une ou plusieurs séquences de celle-ci), oralement ou par écrit. Cette narration peut prendre de multiples formes : confidence ou journal intime (dans un contexte de vie privée) ; mémoire ou autobiographie (avec ambition littéraire ou non) ; on la retrouve également dans le contexte de lintervention clinique (anamnèse, psychothérapie), dans la recherche en sciences humaines (en particulier dans les approches compréhensives de la psychologie, de la sociologie, de lethnographie), ou dans la formation.
Le récit de vie se présente comme un outil privilégié de compréhension de parcours existentiels, mais aussi comme un vecteur de changement : il est porteur deffets à la fois sur le narrateur et sur ses destinataires (présents ou non) :
Effets sur le narrateur
Raconter sa vie, cest la reconstruire, dans le présent et dans la relation avec un interlocuteur : cest tisser des liens entre les événements vécus, discontinus, pour en faire une histoire, qui a un sens pour lautre et pour soi. Raconter sa vie à quelquun crée une réalité inédite, présente et interactive, et cette création discursive (cest-à-dire de parole) donne des significations nouvelles à lexpérience du narrateur. Elle lui confère une nouvelle maîtrise de son existence, un rôle dacteur, cest-à-dire le transforme lui-même en retour (cest le caractère performatif du récit).
Raconter sa vie renvoie en outre à ce qui se passe dans toute communication, à savoir une évaluation et une négociation du qui je suis pour toi , du qui tu es pour moi (F. Flahault, 1978). Lorsquil raconte sa propre histoire, le narrateur bénéficie dune occasion privilégiée daffirmer et de faire reconnaître une place et une identité singulières.
Enfin, nous avons analysé ailleurs quelques fonctions complémentaires du récit de vie quant à la gratification narcissique de ladulte âgé : il peut, entre autres, enrichir son monde interne appauvri par les expériences cumulées de deuil, et lui redonner confiance en ses compétences mnésiques (E. Christen-Gueissaz, 1998-1).
Effets sur le(s) destinataire(s)
Le récit de vie est toujours destiné à quelquun, que le destinataire soit immédiat ou non. Or ce dernier, singulier ou pluriel, opère lui-même une construction : il entend ou lit en miroir sa propre histoire ou ce quil voudrait ou croit vivre dans (ou à lencontre de) lhistoire de lautre. Certains éléments du récit vont le réparer ou au contraire réveiller des blessures mal cicatrisées, et il va bien sûr réagir (verbalement ou non) à ces interpellations.
Ce bref parcours des fonctions du récit de vie permet de comprendre la séduction quil opère, en particulier dans les domaines de la recherche et de la formation : il se présente comme une situation exemplaire de co-construction du sens et comme une voie royale de compréhension des enjeux sociaux et identitaires de linteraction humaine.
R. J. M Adam, Le récit, 3e éd., Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1991. E. Christen-Gueissaz, Mémoire et récit de vie chez les adultes âgés , in : Gérontologie, 105, Paris, 1998-1, pp. 31-39. F. Flahault, La parole intermédiaire, Seuil, Paris, 1978.
Voir : Vieillesse (Psychologie de la)
Éliane Christen-Gueissaz
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Reclassement professionnel àð Assurance-Invalidité (AI) Réadaptation (Mesures de)
Recommandations de l'OIT àð Normes internationales du travail
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Recours (en assurances sociales)
Le recours est une demande tendant à la modification, à l annulation ou à la constatation de la nullité dun acte généralement une décision ou un jugement et adressée à un autre organe quà son auteur. Il est formé par écrit et doit contenir des motifs (pourquoi le recourant nest-il pas daccord avec la décision attaquée ?) et des conclusions (que désire-t-il obtenir ?). Il doit être envoyé à lautorité de recours dans le délai fixé par la loi. En droit fédéral des assurances sociales, le recours est adressé à une juridiction cantonale (Tribunal des assurances, Tribunal administratif, Commission de recours) ou parfois fédérale (p. ex. pour les assurés AVS/AI domiciliés à létranger). La procédure est simple, rapide et gratuite sauf en cas de recours téméraire ou interjeté à la légère. Les jugements cantonaux peuvent faire lobjet dun recours de droit administratif devant le Tribunal fédéral des assurances, à Lucerne.
R. A. Grisel, Traité de droit administratif, vol. II, 1984, pp. 884 ss. R. Spira, Le contentieux de la sécurité sociale , in : Cahiers genevois de sécurité sociale, No 7, 1990, pp. 127 ss.
Voir : Décision administrative
Raymond Spira
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Redistribution des revenus
En tant quinstrument visant à lamélioration des conditions de vie, la redistribution des revenus est devenue un des outils essentiels de la politique sociale. Cette redistribution seffectue de deux façons : horizontale et verticale. La redistribution horizontale du revenu se retrouve dans tous les régimes de sécurité sociale : entre actifs et retraités, entre travailleurs en emploi et en chômage, entre bien portants et malades, entre personnes sans enfant et les chargés de famille. Dun côté, des cotisations et/ou impôts sont versés, de lautre, des transferts de revenu sont effectués aux bénéficiaires des régimes. Les volumes de transfert représentent aujourdhui des montants considérables dans les pays industrialisés, de lordre de 15 à 25 % des ressources nationales. La redistribution verticale consiste en un transfert de ressources et de pouvoir dachat des catégories supérieures de revenu aux catégories moins aisées, au moyen de diverses techniques dinterventions, tels les impôts, le contrôle des prix, les subventions et la fourniture de biens et services tels que éducation, santé et logement. Alors même que cette redistribution est essentiellement mise en uvre par la fiscalité et par la politique des dépenses publiques, linstauration dun revenu et de pensions minimales et lexonération des contributions des travailleurs faiblement rétribués contribuent également à redistribuer plus équitablement les revenus.
Voir : Budget social Inégalités sociales Redistribution inversée Revenus (Transfert des) Salaires (Structure des) Sécurité sociale
Roland Sigg
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Redistribution inversée
Lun des objectifs de la sécurité sociale est la réduction des inégalités en réalisant des transferts de ressources des catégories sociales les plus favorisées vers les catégories sociales dont les revenus sont moins élevés. Dans la pratique, cest souvent linverse qui peut être observé. Les groupes sociaux les plus nantis ont accès à plus de prestations que les groupes de personnes les plus modestes. Souvent, ce sont des facteurs culturels qui expliquent cet état de fait. Exemple : les personnes plus cultivées ont davantage recours aux institutions de santé. Cette situation constitue un défi pour lavenir de la sécurité sociale. On peut comprendre quun soupçon soit ainsi jeté sur la légitimité même de la sécurité sociale.
R. J.-P. Fragnière, Repenser la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1996.
Voir : Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Sécurité sociale
jpf
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Réduction des risques (Aide à la survie)
Le troisième pilier de la politique fédérale en matière de drogue : on parle aussi d'aide à la survie. Réduire les risques signifie offrir des soins médicaux, notamment pour prévenir le sida et les hépatites, ou des traitements de substitution, ainsi que des locaux où les toxicomanes peuvent s'injecter de la drogue dans de bonnes conditions d'hygiène. Cela signifie également offrir un emploi, un logement et des possibilités d'aménager la vie quotidienne et les loisirs OFSP. En s'adressant à des personnes en phase de consommation, on cherche à leur éviter des séquelles physiques, psychiques ou sociales et à préserver leurs chances de sortir de la drogue. Les mesures principales ont été :
remise de matériel d'injection stérile (y compris en milieu carcéral),
locaux d'injection (en Suisse alémanique),
offres d'emploi et de logement.
La réduction des risques liés à l'usage de drogues est née aux Pays-Bas, puis en Angleterre dans les années 80, c'est aujourd'hui un mouvement international qui cherche une réponse aux contradictions apparentes entre la santé publique et l'ordre public. Ce modèle est critique envers les politiques de guerre à la drogue et de prohibition. Il se veut pragmatique et respectueux d'instaurer un partenariat avec les usagers de drogue les plus marginalisés.
R. : D. Richard, J. L. Senon, Dictionnaire des drogues, Larousse, Paris, 1999. OFSP, La politique suisse en matière de drogue, Berne, 2000.
Site Internet : www.infoset.ch
Voir : Dépendances Prévention Prévention tertiaire Toxicomanies
Geneviève Ziegler
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Référendum
Le référendum suisse fait partie des institutions de la démocratie directe et des droits politiques des citoyens. En effet, en Suisse, les citoyens non seulement élisent leurs représentants, mais ils votent aussi sur des questions qui peuvent leur être posées soit par les autorités étatiques, soit par un groupe de citoyens. Le peuple est appelé ainsi à exercer une activité constitutionnelle et législative considérable.
On appelle généralement référendum populaire une consultation du corps électoral par laquelle les citoyens sont appelés à se prononcer pour ou contre une règle ou une décision. Le référendum peut porter sur la Constitution (référendum constitutionnel), ou sur une loi (référendum législatif). On connaît aussi le référendum portant sur un traité international (référendum conventionnel). Le référendum est dit obligatoire lorsquil a lieu doffice en vertu du droit constitutionnel (pour être approuvé la double majorité est alors nécessaire, cest-à-dire la majorité des voix des votants et des cantons), et facultatif (lorsquil nintervient que sur demande des cantons, au moins 8, des députés ou dune partie du corps électoral, au moins 50 000 ; il peut être alors approuvé si la majorité des votants sexprime favorablement). Le référendum est suspensif lorsquil est une condition à lentrée en vigueur dun acte et résolutoire si lacte est déjà en vigueur avant le scrutin. Enfin le référendum est dit constitutif lorsque le résultat de la votation lie les autorités, et déclaratif quand ce nest pas le cas.
Étant donné la structure fédérale de la Suisse, il convient enfin de distinguer entre les différents types de référendum existants aux niveaux fédéral et cantonal. Au niveau fédéral nous pouvons distinguer : 1. le référendum obligatoire pour les révisions de la Constitution ; 2. le référendum facultatif en matière de lois ; 3. le référendum facultatif pour les traités internationaux de longue durée ; 4. le référendum facultatif pour les arrêtés fédéraux de portée générale urgents ; 5. le référendum obligatoire pour les arrêtés fédéraux de portée générale urgents qui dérogent à la Constitution ; 6. le référendum facultatif pour les traités internationaux qui prévoient ladhésion à une organisation internationale ou entraînent une unification multilatérale de droit ; 7. le référendum obligatoire pour ladhésion à des organisations de sécurité collective ou à des communautés supranationales.
Au niveau cantonal nous pouvons rencontrer, outre le référendum obligatoire pour les révisions de la Constitution cantonale et le référendum facultatif en matière de loi : 1. le référendum financier facultatif (et obligatoire dans 19 cantons) ; 2. le référendum administratif (quelques cantons) ; 3. le référendum conventionnel (obligatoire dans 9 cantons, facultatif dans 7 cantons).
Au niveau communal la situation est plus complexe et diffère selon les cantons et les communes (pour des informations complémentaires voir Kriesi, 1995 : 85-86).
R. J.-F. Aubert, Traité de droit constitutionnel suisse, Ides et Calendes, Neuchâtel, 1967, Supplément 1967-1982, 1982. M. Hottelier, Cours de droit constitutionnel, Faculté de droit, Université de Genève, Genève, 1991-1992. H.-P. Kriesi, Le système politique suisse, Economica, Paris, 1995. J. Rohr, La démocratie en Suisse, Economica, Paris, 1987.
Voir : Commissions extra-parlementaires Démocratie (et politique sociale) Droit de pétition Droits politiques Fédéralisme Initiative constitutionnelle
Paolo Urio
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Réflexivité (dans laction sociale)
En se développant, le système daction sociale a produit un ensemble dactivités et de fonctions orientées vers la gestion même du système. Il a fallu former les agents de laction sociale, mais bien vite, il sest avéré nécessaire dinstruire les formateurs. Pour conseiller les professionnels et les aidants, on a vu apparaître les superviseurs. Des études ont été entreprises sur la rationalité et le fonctionnement du système. Que fait-on dans ces multiples réunions ou colloques, si ce nest analyser les activités et les perspectives davenir qui les caractérisent ? Cette réflexivité marque un stade de développement de laction sociale et constitue un fait quil importe de prendre en considération pour imaginer lavenir. Il conviendra sans doute de définir la part de lactivité consacrée au moment réflexif.
R. J.-P. Fragnière, M. Vuille, Assister, éduquer et soigner, Réalités sociales, Lausanne, 1982.
Voir : Centre détude de la politique sociale (CEPS) Certificat de perfectionnement en politique sociale Supervision
jpf
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Réfugié
Réfugié, asile, droit dasile, hospitalité. Termes décrivant la relation anthropologique, sociopolitique de persécution-protection, considérée dans le cadre de la logique de pouvoir et de pensée individu-État.
Le terme de réfugié (Convention de lONU, 1951) considère la vie, lintégrité corporelle et la liberté. Un autre motif a été inclus dans la loi suisse sur lasile (1979), pression psychique insupportable pour les réfugiés du bloc communiste, mais pas appliqué aux réfugiés du sud . Est réfugié/e celle ou celui, persécuté/e pour cinq motifs (race, religion, nationalité, appartenance à un groupe social déterminé, opinions politiques), qui a besoin dêtre protégé. Les États octroient une protection durable qui a tendance à devenir temporaire.
Crise de lÉtat de droit, du droit classique : restriction/élargissement définition, motifs de persécution, modalités de protection. Ex. Réfugié de la violence (nouvelles formes de violence, guerre) ; persécutions des femmes, déserteurs, prolifération de sous-statuts.
R. J.-Y. Carlier, D. Vanheule (Éds), LEurope et les réfugiés : un défi ? Tome I, Who is a Refugee, Tome II, Kluwer, Amsterdam, 1997. E. Bauer, D. Karlen Moussa, Femmes réfugiées en Suisse, Bureau de légalité, Berne, 1993. H.C.R., Guide des procédures et critères, Genève, 1979. M.-C. Caloz-Tschopp, Le Tamis helvétique. Des réfugiés politiques aux nouveaux réfugiés, Éditions dEn Bas, Lausanne, Éditions Gegenverlag (allemand), Zurich, 1982.
Voir : Asile (Loi sur l) Asile (Politique d) Asile (Requérant d) Office fédéral des réfugiés (ODR)
Marie-Claire Caloz-Tschopp
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Régime de base
Dans un système de sécurité sociale, un régime de base fournit un premier étage de protection, dont lampleur peut varier. Généralement public (légal), il a vocation à être relayé par un ou des régimes complémentaires (publics ou privés). En Suisse, lassurance-vieillesse, survivants et invalidité (AVS/AI) constitue le régime de base de pensions.
Voir : Assurance-invalidité (AI) Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Régime professionnel Sécurité sociale Sécurité sociale (Architecture de la) Universalité
Pierre-Yves Greber
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Régime professionnel
Dans un système de sécurité sociale, un régime est qualifié de professionnel lorsque son champ dapplication personnel est déterminé par une condition dappartenance à une activité professionnelle ; son extension peut aller jusquà la couverture de lensemble de la population exerçant une activité rémunérée. Il se distingue dun régime universel, ce dernier sétendant à lensemble de la population résidant dans un pays.
En Suisse, lassurance-accidents (LAA), la prévoyance professionnelle (LPP et surobligatoire), lassurance-chômage (LACI), les allocations familiales (avec quelques exceptions) ont la qualité de régimes professionnels.
R. G. Perrin, Les nouvelles frontières de la sécurité sociale , in : Revue belge de sécurité sociale, Bruxelles, 1977, pp. 214 ss.
Voir : Champ dapplication personnel Régime de base Sécurité sociale Sécurité sociale (Architecture de la) Universalité
Pierre-Yves Greber
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Regroupement familial
Droit reconnu, sous certaines conditions légales, à un étranger séjournant légalement en Suisse dy être rejoint par son conjoint et ses enfants mineurs, afin de lui permettre de mener une vie familiale normale (en accord avec lart. 8 de la Convention Européenne des Droits de lHomme). Les très fortes limitations à laccès à ce droit sont une caractéristique de la politique suisse à légard des étrangers.
Voir : Étrangers (Politique à légard des) Immigration Permis d'établissement
jpf
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Relation médecin-malade
Dans le modèle médical occidental, issu de la tradition hippocratique, la relation médecin-malade est basée sur les éléments majeurs suivants : 1. Le colloque singulier entre un individu souffrant qui vient confier ses problèmes à un professionnel quil considère comme compétent. On a parlé de la rencontre dune confiance (du patient) et dune conscience (du médecin). 2. La confidentialité de ce qui est échangé, protégé par le secret professionnel. 3. La liberté du patient de choisir son médecin. 4. En miroir , le médecin a sauf urgence la liberté daccepter ou de renoncer à donner ses soins à un patient, si les conditions de la relation thérapeutique ne sont pas remplies de façon satisfaisante.
Le malade a des droits. Le premier est de recevoir une information suffisamment complète et compréhensible sur les observations du médecin, les thérapeutiques envisagées et les perspectives dévolution de la maladie. Un autre pilier de la relation médecin-malade est le consentement éclairé. Sauf circonstance exceptionnelle, laccord du malade est une condition préalable à tout acte médical, quil sagisse dexamens ou de traitements.
R. M. Mandofia Berney (Éd.), Le partage de linformation médicale dans la relation thérapeutique , in : Cahiers médico-sociaux 39, No 4, 1995. J. Martin, Enjeux éthiques en santé publique, Médecine & Hygiène, Genève, 1991.
Voir : Information du patient Médecine libérale Secret médical
Jean Martin
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Relations intergénérationnelles versus rapports intergénérationnels
Dans la recherche récente, la notion de relations intergénérationnelles est utilisée pour les contacts concrets entre membres de différentes générations, généralement de la même famille. La notion de rapports intergénérationnels désigne des rapports initiés essentiellement par des institutions sociales étatiques.
François Höpflinger
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Relations intragénérationnelles
Relations entre membres de la même génération ou personnes du même âge. Les contacts peer-group des jeunes sont des relations exclusivement intragénérationnelles, mais à un âge avancé les contacts avec des personnes (survivantes) du même âge ne sont pas sans importance non plus.
François Höpflinger
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Rélégation sociale àð Disqualification sociale
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Rentes d'invalidité
Le droit fédéral des assurances sociales définit l'invalidité comme l'incapacité de gain totale ou partielle qui est présumée permanente ou de longue durée. Pour les assurés mineurs sans activité lucrative, c'est la probabilité de cette incapacité qui détermine la survenance de l'invalidité, tandis que pour les assurés majeurs qui n'exerçaient pas d'activité lucrative avant d'être atteints dans leur santé physique ou mentale, on prend en considération l'empêchement d'accomplir les travaux habituels.
Quatre régimes fédéraux servent des rentes d'invalidité : l'assuranceinvalidité (AI), la prévoyance professionnelle, l'assuranceaccidents obligatoire et l'assurance militaire. Le montant de la rente dépend notamment du taux d'invalidité. Celuici est évalué en comparant le revenu que l'assuré aurait pu obtenir s'il n'était pas invalide (revenu hypothétique) avec celui qu'il pourrait obtenir en exerçant l'activité qui peut raisonnablement être exigée de lui après les traitements et les mesures de réadaptation, sur un marché du travail équilibré (revenu d'invalide). Pour les personnes sans activité lucrative, on se fonde sur l'évaluation de l'empêchement d'accomplir les travaux habituels (tenue du ménage, éducation des enfants, activité au sein d'une communauté religieuse). Dans toutes les branches d'assurance, ce taux est soumis à révision périodique, ce qui peut entraîner, le cas échéant, la diminution ou même la perte du droit à la rente.
Dans l'AI, le calcul de la rente ordinaire d'invalidité est calqué sur celui de la rente de vieillesse servie par l'AVS (montants minimum et maximum, rente complète ou partielle). De plus, il existe trois paliers en fonction du degré de l'invalidité : un quart de rente pour une invalidité de 40 pour cent au moins, une demirente pour un taux de 50 pour cent au moins et une rente entière à partir de 66 2/3 pour cent. Dans les cas pénibles c'estàdire lorsque les dépenses reconnues par la loi fédérale sur les prestations complémentaires à l'AVS/AI sont supérieures aux revenus déterminants selon cette loi une invalidité de 40 pour cent au moins ouvre le droit à une demirente. Aux conditions fixées par la loi, peuvent s'ajouter à cette prestation une rente complémentaire pour le conjoint et une rente pour enfant. Quant au droit à une rente d'invalidité extraordinaire, il est déterminé par la législation sur l'AVS. A certaines conditions, il est aussi ouvert aux invalides étrangers et apatrides. Le droit à la rente d'invalidité s'éteint lorsque s'ouvre le droit à la rente de vieillesse.
Dans la prévoyance professionnelle obligatoire, la personne qui est invalide à raison de 50 pour cent au moins au sens de l'AI et qui était assurée lorsque est survenue l'incapacité de travail dont la cause est à l'origine de l'invalidité a droit à des prestations d'invalidité, en l'occurrence une rente entière d'invalidité si elle est invalide à raison des deux tiers au moins, au sens de l'AI, et à une demirente si elle est invalide à raison de 50 pour cent au moins. Les dispositions réglementaires des institutions de prévoyance peuvent étendre ces droits minimaux. Le montant de la rente est fonction de l'avoir de vieillesse à la naissance du droit et de la somme des bonifications de vieillesse afférentes aux années futures, sans les intérêts. Il peut s'y ajouter une rente complémentaire pour enfant.
Si dans l'assuranceaccidents obligatoire et dans l'assurance militaire la définition légale de l'invalidité est identique à celle de l'AI, et si le degré de celleci se calcule d'après les mêmes principes, en revanche la rente est fixée sur une échelle de 1 à 100. Dans l'assuranceaccidents, l'invalidité doit atteindre 10 pour cent au moins pour ouvrir droit à une rente. En cas d'invalidité totale, cette prestation s'élève à 80 pour cent du gain assuré dans l'assuranceaccidents et à 95 pour cent dans l'assurance militaire. Ce gain assuré est plafonné par la loi.
Diverses dispositions réglementent les cas de concours de rentes et visent principalement à éviter toute surindemnisation des assurés.
Voir : Assuranceaccidents Assuranceinvalidité Assurances sociales (Coordination des) Invalidité Prévoyance professionnelle Rentes de vieillesse
Raymond Spira
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Rentes de vieillesse
Le système suisse de sécurité sociale connaît deux sortes de rentes de vieillesse : celles de l'assurancevieillesse et survivants (AVS), ou premier pilier et celles de la prévoyance professionnelle (PP) ou deuxième pilier. Tandis que l'AVS est financée par un système de répartition, la PP repose sur la capitalisation, ce qui a des répercussions très importantes non seulement sur la structure financière de chaque régime mais également sur le montant des rentes.
L'AVS étant un régime universel, peut prétendre une rente ordinaire de vieillesse, en principe, toute personne à laquelle il est possible de porter en compte au moins une année entière de revenus ou de bonifications pour tâches éducatives ou pour tâches d'assistance, lorsqu'elle atteint l'âge terme (65 ans révolus pour les hommes et 63 ans pour les femmes jusqu'en 2004, 64 ans à partir de 2005). Une personne qui ne possède pas la nationalité suisse et qui ne peut se prévaloir d'une convention de sécurité sociale avec son pays d'origine ou qui n'a pas le statut de réfugié ou d'apatride doit, en outre, avoir son domicile et sa résidence habituelle en Suisse.
Selon que l'ayant droit compte une durée complète ou incomplète de cotisations par rapport à sa classe d'âge, il reçoit une rente complète ou une rente partielle. Le montant de la rente complète est fonction de deux éléments : une fraction du montant minimal de la rente de vieillesse (montant fixe) et une fraction du revenu annuel moyen déterminant (montant variable). Le montant maximum de la rente correspond au double du montant minimum (1030 francs par mois en 2001). Si deux conjoints ont chacun droit à une rente de vieillesse ou si l'un a droit à une rente de vieillesse et l'autre à une rente de l'assuranceinvalidité, la somme des deux rentes ne peut dépasser 150 % du montant maximum de la rente de vieillesse. Aux conditions fixées par la loi peuvent s'ajouter à la rente un supplément pour les veuves et les veufs, ainsi qu'une rente pour enfant.
Il est possible d'anticiper le versement de la rente de vieillesse d'un ou deux ans ou, au contraire, de l'ajourner d'une année au moins et de cinq ans au plus. Dans le premier cas, la rente anticipée est réduite, alors que dans le second la rente ajournée est augmentée. Cette réglementation est au centre du débat actuellement en cours sur l'âge flexible de la retraite (11e révision de l'AVS).
Ont droit à une rente extraordinaire les ressortissants suisses qui ont leur domicile et leur résidence habituelle en Suisse, s'ils ont le même nombre d'années d'assurance que les personnes de leur classe d'âge, mais n'ont pas été soumis à l'obligation de verser des cotisations pendant une année entière au moins.
La législation relative à la prévoyance professionnelle obligatoire fixe quelques règles minimales que les institutions de prévoyance peuvent compléter par voie réglementaire. En principe, l'âge terme est le même que dans l'AVS mais il coïncide généralement avec la fin de l'activité lucrative pour raison d'âge (retraite). Quant au montant de la rente, il est calculé en pour cent de l'avoir de vieillesse acquis par l'assuré lors de l'ouverture du droit (taux de conversion). Peut s'y ajouter une rente complémentaire pour enfant.
Voir : Article constitutionnel relatif aux éventualités vieillesse (retraite), survivants et invalidité Assurancevieillesse et survivants (AVS) Capitalisation Prévoyance professionnelle Répartition Retraite (Âge de la) Universalité
Raymond Spira
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Répartition
Il sagit dun système de financement utilisé dans la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité collective (dans lAVS/AI au premier chef, à certaines conditions aussi dans la prévoyance professionnelle selon la LPP). Il soppose à celui de la capitalisation. Sa caractéristique réside dans le fait que les cotisations des actifs sont affectées en premier lieu au paiement des prestations aux retraités, aux invalides et à leurs survivants. Dans ce système, qui repose sur la solidarité entre les générations, il nest en principe pas nécessaire de constituer des réserves financières autres quune réserve de sécurité. Dès lors, pratiqué à létat pur, ce système ne comporte pas de recettes dintérêts ; toutefois, en vertu de larticle 107 LAVS, il existe tout de même dans lAVS/AI un fonds de compensation, dont le montant, en règle ordinaire, ne doit pas tomber au-dessous du montant des dépenses dune année de lassurance ; ce fonds produit naturellement des intérêts qui constituent des recettes au même titre que les cotisations et les contributions des pouvoirs publics. Le système de financement par répartition implique que soit réalisée la condition de pérennité de lassurance, raison pour laquelle il est a priori praticable seulement pour une assurance qui garantit un renouvellement régulier de leffectif des cotisants (cest le cas de lAVS/AI). Il nest en revanche pas indiqué dans la prévoyance professionnelle (même obligatoire) dans la mesure où la condition du renouvellement des actifs ne peut pas être remplie, ce qui est le cas des institutions de prévoyance professionnelle dentreprises privées. Cest pourquoi larticle 69 LPP impose aux institutions de prévoyance, pour garantir leur équilibre financier, de ne se fonder que sur leffectif du moment des assurés et des rentiers ; une dérogation à ce principe du bilan en caisse fermée nest admissible quaux conditions strictes fixées par le Conseil fédéral, au profit des seules institutions de prévoyance de collectivités de droit public ; les prestations dues en vertu de la LPP doivent alors être garanties par la Confédération, un canton ou une commune.
Avantages de la répartition : elle nexige pas la constitution préalable dimportantes réserves financières, soumises aux aléas de la dépréciation de la valeur de la monnaie ; lindexation des prestations sen trouve aussi facilitée.
Inconvénients de la répartition : elle reporte sur les générations suivantes la charge des prestations et se prive de limportante source de revenus que constitue le produit des fonds placés.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Capitalisation Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Répartition (méthodes de)
Bernard Viret
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Répartition (Méthodes de)
Lassurance est une méthode de répartition entre les membres de la communauté des risques qui la constituent, des dépenses provoquées par la réalisation des risques assurés (notion de la mutualité au sens large). Le financement des coûts implique la connaissance scientifique ou empirique par lassureur de la fréquence et de lintensité des sinistres. La répartition de la charge des sinistres survenus pendant un exercice comptable entre ceux qui ont été exposés aux risques au cours de ce même exercice est à la base des opérations dassurance, à lexclusion toutefois des diverses formes dassurances sur la vie, qui relèvent du système de la capitalisation.
Lassurance-maladie sociale est fondée sur le système de la répartition des dépenses (article 60 LAMal), mais larticle 78 OAMal exige des assureurs quils assurent léquilibre des charges et des produits pour une période de financement de deux ans et prescrit la constitution dune réserve de sécurité pour garantir la situation financière de lassurance au cas où les coûts effectifs savéreraient trop défavorables par rapport aux prévisions sur lesquelles se fonde la fixation des primes des assurés ; sy ajoute une réserve de fluctuation. Limportance de ces réserves (exprimées en pour cent des primes à recevoir) est en raison inverse du nombre dassurés ; des ajustements sont prévus, compte tenu des engagements couverts par la réassurance et de garanties de déficit assumées par les pouvoirs publics ou par des institutions bénéficiant elles-mêmes dune telle garantie.
La pratique connaît aussi le système mixte de la répartition des capitaux de couverture, qui se distingue de celui de la répartition pure (ou directe) en ceci que les contributions des cotisants doivent être suffisantes pour couvrir en outre la valeur actuelle (ou valeur capitalisée) des prestations périodiques futures nées au cours de lannée. Ce système de la répartition des capitaux de couverture est appliqué, en vertu de larticle 90 LAA, au financement des rentes dinvalidité et de survivants découlant de lassurance-accidents obligatoire ; les assureurs doivent donc veiller à ce que les réserves mathématiques suffisent à couvrir les droits aux rentes futures qui découleront des accidents déjà survenus. Le système de la répartition directe des dépenses est, en revanche, applicable aux prestations dassurance de courte durée (indemnités journalières et frais de soins), ainsi quaux allocations de renchérissement (dans la mesure toutefois où les excédents dintérêts produits par les capitaux de couverture ne suffiraient pas).
Voir : Assurance-accidents Assurance-maladie (AM) Capitalisation Répartition
Bernard Viret
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Représentation sociale
Les représentations sociales font partie de l'étude de la pensée quotidienne. Elles constituent un processus par lequel les personnes reconstruisent la réalité et lui donnent sens, produisant un savoir social qui influence la nature des relations entre personnes et entre groupes. Ce processus suppose que la personne, confrontée quotidiennement à une multitude d'informations, les simplifie, les transforme, les interprète et se les réapproprie sous cette nouvelle forme pour pouvoir communiquer et agir en société.
Les représentations sociales reposent ainsi sur une activité mentale consistant à objectiver les choses, c'est-à-dire à rendre concret ce qui pouvait être abstrait, se familiariser avec l'étrange, donner un contenu à ce qui initialement n'était qu'une notion ou un concept. La solidarité, l'égalité ou la justice par exemple sont des concepts flous et généraux auxquels on donne une forme concrète qui permet de les appliquer. Prenons une illustration, l'égalité entre femmes et hommes. Tout le monde peut être d'accord sur l'idée d'égalité, mais c'est sa définition concrète qui constitue un enjeu social réel. Selon que l'égalité est conçue comme un traitement identique de toutes les femmes et de tous les hommes ou comme un respect des différences entre sexes, les décisions prises pour la mettre en uvre ne seront pas les mêmes. Les représentations sociales de l'égalité sont donc des principes qui structurent nos prises de position et nos comportements envers les femmes et les hommes, tout comme celles de la solidarité ou de la justice orientent nos jugements sur les jeunes et les vieux, les pauvres et les riches, etc.
Les représentations sociales ne résultent pas seulement d'un processus d'objectivation, mais aussi de leur ancrage social. Elles sont en effet largement dépendantes des croyances et des expériences des personnes qui les élaborent. Chacune et chacun se représente le monde à partir de cette forme de connaissance construite antérieurement. L'appartenance à des groupes sociaux (être un jeune, une femme, un ouvrier, etc.) est un facteur déterminant cette construction d'un savoir de sens commun. Dans cette mesure, les représentations sociales des personnes ou des groupes sont un reflet des rapports qu'ils entretiennent. Mais en retour elles structurent également les rapports sociaux, car elles génèrent des prises de position qui orientent la façon dont les personnes ou les groupes se définissent les uns par rapport aux autres.
R. J.-L Beauvois, N. Dubois, W. Doise (Éds), La construction sociale de la personne, Presses Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1999. D. Jodelet, Les représentations sociales, 6e éd., Presses Universitaires de France, Paris, 1999. S. Moscovici (Éd.), Psychologie sociale des relations à autrui, Nathan, Paris, 1994.
Voir : Communication sociale Études Genre Pauvreté (Seuil de) Socialisation Stigmatisation
Patricia Roux
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Réseau de soins
De façon générale, un réseau est une forme dorganisation de lactivité productive qui -quel que soit le secteur, notamment industriel- repose sur la coopération entre des producteurs à la fois autonomes et liés par des engagements réciproques. Cette configuration permet dobtenir de la stabilité grâce aux engagements, et de la flexibilité grâce à lautonomie, chaque composante collaborant avec les autres composantes en fonction des besoins fluctuants de lactivité. Cette flexibilité, qui fait du réseau un dispositif à géométrie variable, permet dutiliser au mieux les moyens et compétences des composantes.
Dans le secteur sanitaire, le recours au réseau sexplique par lévolution des problèmes auxquels le secteur se trouve confronté. En premier lieu, on peut citer la transformation de la structure de la morbidité qui, du fait en particulier du vieillissement de la population, tend à renforcer la part des pathologies chroniques. En second lieu, le déséquilibre entre une spécialisation forte et continue de lactivité médicale, et des mécanismes de coordination limités entre les différents intervenants. En troisième lieu, le contexte économique qui exerce une forte pression pour que le secteur de la santé accentue son efficience, cest à dire soit plus attentif aux ressources quil utilise pour produire les services quil fournit à la population.
Grâce à une meilleure coordination, les réseaux de soins devraient permettre, dune part lamélioration de la qualité de la prise en charge des patients (continuité, cohérence, globalité, protocolisation ), et dautre part, une rationalisation de lusage des ressources (réduction des redondances, économies déchelle). Cette coordination ne repose pas sur lautorité dun centre ; mais plutôt sur des principes de réciprocité, de proximité et de confiance entre les partenaires.
Pour parvenir à cette coopération et aux résultats qui lui sont associés, le réseau doit remplir un certain nombre de conditions. Des conditions techniques correspondant notamment aux exigences déchange dinformation que suppose la coordination. Des conditions sociales dintéressement des acteurs, ces derniers doivent trouver des avantages pour sengager dans la coopération. Des conditions culturelles qui amènent les acteurs à collaborer malgré des représentations, des préoccupations, des croyances différentes.
Ainsi, une véritable coopération nécessite des changements dans les comportements, les compétences, et les pratiques. Ces changements à leur tour nécessitent de linformation, de la formation, des transferts dexpérience et des expérimentations, cest à dire des processus daccompagnement du changement auxquels tous les acteurs doivent contribuer, et particulièrement les pouvoirs publics. En dépit de ces difficultés, le développement des réseaux de soins ne fait pas de doute parce quil ny a pas beaucoup dautres solutions pour réaliser la réorganisation dont le système sanitaire a besoin.
Site Internet : www.hospvd.ch/public/chuv/bdfm/cdsp
Voir : Maneged care Réseau de soins (Organisation du) Réseau de soins NOPS Soins (Continuité des)
Pierre Huard
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Réseau de soins (Organisation du)
Forme dorganisation du secteur sanitaire basée sur la différenciation, la coordination et la régulation, le réseau de soins est une alternative à une organisation hiérarchique, et répond aux impératifs de flexibilité dictés par la complexité et linterdépendance caractéristiques de ce secteur.
Il implique la coopération volontaire entre des établissements sanitaires et autres fournisseurs de prestations, ainsi que des objectifs partagés sur le plan de la gestion des ressources et des prises en charge. Il a donc un cadre juridique et administratif.
En principe, un réseau de soins offre une chaîne complète de prestations incluant des activités préventives, curatives, palliatives, médico-sociales, de réadaptation, activités relevant de prises en charges tant somatiques que psychiatriques.
Articulé à la planification sanitaire quantitative et qualitative, le réseau de soins vise à réduire les coûts de la santé tout en maintenant un pari de qualité : principes daccessibilité, de continuité, de qualité, de sécurité des prestations de soins.
Exemple : les Nouvelles Orientations de Politique Sanitaire du canton de Vaud (NOPS).
Sites Internet : www.hospvd.ch/public/chuv/bdfm/cdsp/selection/reseaux.htm
www.eureka.es/webs/alass/fr/calass00-1b.htm
Voir : Maneged care Réseau de soins Réseau de soins NOPS Soins (Continuité des)
Danièle Lanza
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Réseaux de sociabilité
A des degrés différents selon les milieux sociaux, la vie urbaine marque la sociabilité, qui tend à plus de diversité (la parenté cède le pas aux relations amicales), de dispersion (elle ne se limite plus aux frontières du quartier), de sélectivité (les relations se forment sur la base de choix relatifs). Bref, les relations personnalisées que les individus et les familles nucléaires entretiennent dans leur environnement immédiat se présentent dorénavant moins sous la forme du groupe que du réseau. Pour la famille nucléaire contemporaine, orientée sur les valeurs de lintimité, privée de repères institutionnels, le fait de souvrir aux autres par le biais de la sociabilité nest donc ni donné, ni contraignant, mais est nécessaire au maintien de sa cohésion. Des études montrent en effet que les réseaux de sociabilité forment pour leurs membres des univers qui ont la propriété dinfléchir les styles de vie, les comportements et les projets familiaux. Ce constat montre lintérêt de considérer la sociabilité familiale, non pas comme une juxtaposition de liens individuels, mais plutôt comme une configuration de relations significatives aux yeux des acteurs. Ainsi, entre la famille et les instances politiques et économiques, la sociabilité se présente comme une structure intermédiaire dont lenjeu ne se réduit pas aux seuls soutiens concrets, mais à la possibilité de garder des repères et des recours dans la difficile construction de la réalité familiale et, par extension, individuelle.
R. E Bott, Family and Social Network, Tavistock, London, 1957. A. Degenne, M. Forsé, Les réseaux sociaux : une analyse structurale en sociologie, A. Colin, Paris, 1994. M. Modak, Vie privée et intégration sociale. Le cas du groupe familial, Thèse, Faculté des sciences économiques et sociales, département de sociologie, Genève, 1997.
Voir : Famille Jeunesse Solidarité
Marianne Modak
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Réseaux de soins NOPS
Au sens des NOPS, un réseau de soins est un dispositif de coopération volontaire entre des acteurs du système de santé, établissements sanitaires et autres fournisseurs ; il nest pas limité par une base territoriale fixée a priori. Les membres du réseau se regroupent en deux catégories : les membres affiliés qui participent de plein droit à linstance commune de direction du réseau ; bénéficient et assument les droits et les devoirs fixés par les statuts du réseau, tout en restant indépendants. Les membres associés dont les droits et obligations vis-à-vis du réseau sont fixés par un contrat d'association. Ils ne participent pas, en principe, à l'instance commune de direction du réseau.
Le réseau de soins est reconnu par l'État, sur la base d'un projet qui doit répondre à trois principales catégories de conditions :
- Le réseau doit disposer de la personnalité juridique et de statuts ; la forme juridique est en principe l'association ou la fondation. Ces statuts, adoptés par les membres affiliés, doivent, pour être reconnus par l'État, comporter deux clauses : 1) ils doivent prévoir une instance de direction commune pourvue d'un certain nombre d'attributions. 2) Ils doivent prévoir la mise en commun d'une partie des ressources ordinaires des institution affiliées.
- Le réseau doit offrir une gamme complète de prestations incluant les activités, préventive, curatives, palliatives, médico-sociales, de réadaptation, pour la prise en charge aussi bien somatique que psychique.
- Le réseau doit disposer de la masse critique, c'est-à-dire qu'un hôpital de zone au moins doit faire partie du réseau.
En matière de financement, l'État passe avec chaque réseau, un contrat de prestation qui précise les objectifs et les moyens qui lui sont attribués :
- pour mettre en place les collaborations nécessaires à une pratique de réseau pour les catégories de patients qui en ont le plus besoin comme les personnes âgées dépendantes, les personne nécessitant une prise en charge palliative à domicile, les familles de migrants ou autres situations de patients chroniquement captifs du système de soins.
- pour réorganiser sur une vase commune des services supports tels que la facturation, la comptabilité, la gestion des ressources humaines, le transfert d'informations.
L'information des personnes, l'orientation des patients, la liaison entre professionnels des institutions, la gestion de la chaîne des urgences sont au cur de la pratique des réseaux de soins.
Site Internet : www.nops.vd.ch
Voir : Maneged care Réseau de soins Réseau de soins (Organisation du) Réseau de soins NOPS Soins (Continuité des)
Pierre Huard
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Ressources humaines (Gestion des)
Au sein dune entreprise ou dune administration publique, on entend par gestion des ressources humaines, la prise en considération des femmes et des hommes qui y travaillent comme ayant une valeur (ressource) à intégrer dans une planification stratégique. Une telle gestion vise à prévoir, selon des objectifs à moyen terme, linclusion, le développement, le transfert, voire lexclusion dun certain nombre de compétences professionnelles et personnelles. Cette façon denvisager les ressources humaines peut se trouver en accord ou en conflit avec le destin et les projets des individus. Ainsi, on peut se demander sil faut mettre laccent, dans un tel concept, sur le fait de gérer des ressources (financières, matériaux, produits, etc.) et, parmi elles, des ressources humaines ou sil faut mettre en valeur des humains qui ont des ressources ! Gérer Ressources humaines suppose donc la capacité de relier à la fois les objectifs de lorganisation et le développement de chacun des membres de celle-ci.
R. J. Fombonne, Pour un historique de la fonction Personnel , in : D. Weiss, La fonction Ressources humaines, Les Éditions dOrganisation, Paris, 1988. Association nationale des directeurs et cadres de la fonction Personnel, Groupe Terence, Encyclopédie des directeurs et cadres de la fonction personnel, Groupe Terence T. 2 LHomme, ressource stratégique, matière à réfléchir, Les Éditions dOrganisation, Paris, 1993. Le Boterf, Construire les compétences individuelles et collectives, Les Éditions d'Organisation, Paris, 2000.
Sites Internet : www.hrps.org site de The Human Resource Planning Society avec toutes les publications récentes et pour le partage des meilleures pratique . www.e-rh.org portail pour les Ressources Humaines.
Voir : Travail (Humanisation du) Travail (Marché du)
Maxime Morand
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Retraité
Se dit dune personne qui abandonne ou doit abandonner son activité professionnelle salariée ou indépendante et qui, selon la loi sur lassurance-vieillesse et survivants (AVS), atteint lâge lui donnant droit à une rente. Dès lors, elle bénéficie de revenus, pouvant provenir de trois piliers, à savoir, de lAVS, de la prévoyance professionnelle, de lépargne.
Ladjectif retraité qualifie deux cohortes de population, celles des 3e et 4e âges. Démographiquement, ces nouvelles phases de la vie concernent des retraités de plus en plus nombreux et devenant de plus en plus âgés.
Actuellement, la dixième révision de la LAVS a repoussé lâge du droit à la rente pour les femmes, tandis que les employeurs mettent à la retraite des salariés de plus en plus jeunes.
R. J.-P. Fragnière, Pour les retraités. Joie et responsabilité, Réalités Socailes, 2001. C. Lalive dÉpinay, U. Braun, Vieillir en Suisse, rapport de la commission fédérale, Berne, 1995.
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Retraite (Âge de la) Troisième âge Vieillesse
Jane-Marie Wust
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Retraite (Âge de la)
Lâge légal de la retraite est celui auquel débute le droit de bénéficier d'une pension à taux plein du système public de retraite (AVS), ou dune caisse de pension professionnelle dans le cas où celle-ci définit un âge réglementaire différent. Cet âge légal (AVS) est resté stable et fixé à 65 ans pour les hommes ; pour les femmes par contre, il a connu plusieurs changements : de 65 ans à l'origine, il est passé à 63 ans dès 1958, puis à 62 ans dès 1964 ; dans le cadre de la 10e révision de lAVS, il est retardé à 63 ans dès 2001, puis à 64 ans dès 2005. L'âge légal de la retraite doit être distingué de celui auquel on cesse de manière définitive son activité professionnelle. Si dans les premières années de lAVS, une majorité des travailleurs continuaient à exercer un emploi au-delà de lâge légal, cette proportion s'est fortement réduite par la suite, synonyme d'une standardisation de lâge de sortie du marché du travail sur lâge légal. Plus récemment, un nouvel écart entre ces deux âges se produit avec le développement des sorties dites anticipées, un mouvement qui a fortement progressé au cours de la dernière décennie.
R. C. Lalive dÉpinay, J.-F. Bickel, Le passage à la retraite , in : Commission fédérale, Vieillir en Suisse. Bilan et perspectives, Berne, 1995, pp. 39-69. C. Lalive d'Epinay, J.-F. Bickel, C. Maystre, N. Vollenwyder, Vieillesse au fil du temps (1979-1994) : une révolution tranquille, Réalités sociales, Lausanne, 2000, pp. 266-274. OFS, Enquête suisse sur la population active (diverses publications).
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Retraité Vieillesse
Jean-François Bickel
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Revenu d'existence àð Allocation universelle
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Revenu disponible
Il s agit du revenu à la disposition de son titulaire d origine primaire (salaire, revenu de la fortune, etc.) une fois payés les prélèvements obligatoires (cotisations sociales, impôts) et tous les revenus sociaux encaissés (assurances sociales, allocations familiales, etc.).
En économie, il est parfois fait référence au revenu disponible brut après impôts qui est égal au total des revenus versés (travail, financier,
) sans le bénéfice des transferts sociaux mais net des impôts sur le revenu et des cotisations sociales.
La redistribution des revenus par lÉtat permet daméliorer le revenu disponible de nombreuses personnes seules ou familles afin de leur permettre de faire face à leurs obligations financières (primes dassurances, loyers, frais médicaux, etc.).
Voir : Impôt Rédistribution des revenus
Fabrice Ghelfi
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Revenu (Garantie du)
Lorsque le salaire est perdu en raison de maladie, daccident ou de chômage, les régimes dassurances sociales sont, en principe, tenus de verser un salaire de substitution. Une telle obligation figure dans tous les régimes, à lexception de lassurance-maladie. La révision de la Loi fédérale (18 mars 1994) a, en effet, maintenu le caractère facultatif de la couverture du salaire. Les travailleurs nont donc aucun droit à un revenu de substitution en cas de maladie. Les conventions collectives de travail ou les dispositions prises par lemployeur peuvent, cependant, assurer leur protection, en principe par le biais dune assurance. Une incapacité de travail prolongée peut entraîner une incapacité de gain. La garantie du revenu prend alors la forme de rentes versées par lassurance-invalidité, lassurance-accidents, lassurance militaire et la prévoyance professionnelle.
R. P. Gnaegi, Le droit du travailleur au salaire en cas de maladie, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zurich, 1996.
Voir : Assurance-maladie (AM) Assurance-accidents Assurance-invalidité (AI) Incapacité de travail
Béatrice Despland
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Revenu minimum cantonal daide sociale (RMCAS)
Créé à Genève en 1995, il a pour but déviter que les personnes ayant épuisé leurs indemnités de lassurance-chômage ne recourent à lassistance publique. LHospice général a été chargé de sa réalisation. Il comprend trois volets.
Laide financière : Laide financière comprend un minimum cantonal de Fr 1'192.50 par mois imposable et non exportable. Ce montant a un coefficient multiplicateur en fonction du nombre de personnes composant le groupe familial. Il peut être complété par des allocations complémentaires et/ou ponctuelles. Il est non cumulable avec des prestations cantonales, fédérales et dassistance.
Lactivité de contre-prestation : En principe le bénéficiaire sengage à exercer une activité compensatoire à temps partiel dutilité sociale. La formation professionnelle est assimilée à une contre-prestation. Un contrat est établi entre le RMCAS et le bénéficiaire.
Lallocation dinsertion : Un montant unique, complémentaire au revenu minimum peut être accordé. Le montant varie entre Fr 1000.- et Fr 10'000.- et il est destiné à financer des projets réalistes et réalisables inscrits dans la durée (formation, lancement dune activité indépendante). Les demandes dallocation dinsertion sont examinées par une commission dattribution composée de divers partenaires sociaux.
En projet, pour 2001, lintroduction dun Revenu Minimum de Réinsertion (RMR) avec contre-prestation, qui remplacera lassistance publique.
Voir : Contre-prestations Pauvreté (Nouvelle) Revenu minimum dinsertion (RMI) Revenu minimum de réinsertion (RMR)
Eric Etienne
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Revenu minimum dinsertion (RMI)
Le revenu minimum dinsertion est un concept introduit en France avec la loi du 1er décembre 1988.
Cette notion marque un tournant puisquelle couple la garantie du minimum vital avec des mesures qui favorisent la (ré) insertion.
Dans notre pays, où la garantie du minimum vital est déléguée aux cantons, il y a une tradition consolidée dans ce domaine ; il suffit de se référer aux normes dassistance édictées par la Conférence suisse des institutions daction sociale, qui sont adoptées par la presque totalité des cantons. Les politiques récentes mises en place consistent donc à greffer sur la garantie du minimum vital un dispositif dinsertion, contrairement au cas français où lon ne disposait pas dun texte normatif qui définissait le minimum vital.
La notion dinsertion est le revers dun nouveau phénomène, celui de lexclusion, qui sest installé avec la crise économique des années 90. Le découplage entre croissance économique et emploi crée une situation qui sajoute avec une dimension nouvelle, quantitative et qualitative, aux aspects déjà connus de la marginalisation.
Lexclusion caractérise ainsi surtout le non-accès au marché du travail qui est considéré comme le lieu privilégié de linsertion sociale.
Lexclusion saccompagne de la crise du modèle assuranciel soit sous laspect du financement mais aussi, et cela est plus important, en tant que négation de la présence de groupes homogènes qui constituaient la base des communautés de risques.
En fait lexclusion a montré limportance de la biographie personnelle qui impose la définition de processus dinsertion personnalisés.
Les dispositifs qui accompagnent la garantie dun minimum vital considèrent deux formes dinsertion ; lune sociale, lautre professionnelle. La première peut être partagée en deux ensembles. Dune part, il sagit dune phase qui constitue la prémisse vers une insertion professionnelle, de lautre elle est un processus défini qui augmente lautonomie, le droit de citoyenneté de la personne qui nest pas en mesure de tendre vers une insertion plus complète.
Linsertion professionnelle vise, par des mesures appropriées, notamment par un bilan du besoin de formation, laccès à une autonomie qui affranchira la personne de laide sociale.
Ainsi, linsertion constitue une contre-prestation de la garantie du minimum vital ; elle se matérialise par la signature dun contrat.
Le dispositif dinsertion va de pair avec la réflexion sur le troisième secteur. Puisque léconomie ne crée pas demploi mais quil existe des besoins, notamment relationnels, insatisfaits., il faut organiser loffre de ces biens et services grâce notamment aux organisations sans but lucratif. Cette demande considère principalement le secteur social et celui de lenvironnemental, mais elle vise aussi des niches qui sont abandonnées par le secteur marchand.
R. RMI Le pari de linsertion, Rapport de la Commission nationale dévaluation du revenu minimum dinsertion, sous la présidence de P. Vanlerenberghe, La Documentation française, Paris, 1992. P. Rosanvallon, La nouvelle question sociale, Paris, 1995.
Voir : Aide sociale Désaffiliation Minima sociaux Normes CSIAS Pauvreté (Nouvelle) Politiques en matière de lutte contre la pauvreté Revenu minimum de réinsertion (RMR) Revenu minimum cantonal daide sociale (RMCAS)
Piergiorgio Jardini
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Revenu minimum de réinsertion (RMR)
En vigueur dès 1997 dans le canton de Vaud, le RMR est une aide financière non remboursable destinée à couvrir les besoins minimums des bénéficiaires et des personnes dont ils ont la charge. Octroyé pour une durée maximum de deux ans, il est destiné aux personnes sans emploi qui nont pas ou plus droit aux prestations de lassurance-chômage, dont le revenu et la fortune ne dépassent pas un certain seuil et qui sengagent à participer à leur réinsertion sociale et professionnelle. Cet engagement est formalisé dans un contrat de réinsertion qui lie le service social ou loffice régional de placement et le bénéficiaire. Les mesures de réinsertion professionnelle sapparentent à celles mises en uvre dans le cadre de lassurance-chômage. Elles comprennent également des allocations uniques dinsertion destinées à soutenir des projets économiquement viables et des programmes doccupation pour les chômeurs proches de la retraite. Les aides à linsertion sociale visent à favoriser la création ou le maintien de liens sociaux. Réservées aux personnes inaptes au placement, elles seront mises en place avec la collaboration dorganismes privés à but non lucratif et sous la supervision dune commission éthique.
R. Exposé des motifs et projet de loi sur lemploi et laide aux chômeurs (sept. 1996). S. Fattebert, A. Mach, Revenu Minimum de Réinsertion vaudois et Revenu Minimum Cantonal dAide sociale genevois : de la dette sociale au droit individuel ? IDHEAP, Chavannes-près-Renens, 1996. U. Tecklenburg, Les nouveaux modèles cantonaux daide sociale : prestations et contre-prestations , in : Sécurité sociale, No 1, 1997.
Voir : Contre-prestations Insertion Minima sociaux Pauvreté (Nouvelle) Politiques en matière de lutte contre la pauvreté Revenu minimum cantonal daide sociale (RMCAS) Revenu minimum dinsertion (RMI)
Georges Piotet
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Revenus (Transfert de)
Par revenu, il faut entendre la rémunération des facteurs de production (travail et capital). Le salaire est ainsi le revenu du travail ; les intérêts et dividendes le revenu du capital.
Lorsquune personne ou une unité de consommation nest plus en mesure de se procurer un revenu par le travail (pour des raisons de chômage, maladie, invalidité, vieillesse, etc.), il est possible, si la législation le prévoit, de procéder à des transferts. Ainsi, le revenu ne provient plus par voie ordinaire, mais par le biais des institutions de sécurité sociale (publiques ou privées). Finalité : garantir la capacité de consommation des personnes et des ménages.
Voir : Consommation (Unité de) Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Sécurité sociale Transferts
Stéphane Rossini
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Révolution clinique
Le bouleversement que constitue la Révolution française va, pendant une courte période, interpeller sinon la pratique médicale, du moins lidéologie qui la fonde. Ainsi, on va affirmer que la démocratie cest, finalement, lexercice dun pouvoir collectif qui porte aussi sur le milieu. Dans ce contexte, la médecine devient affaire publique au même titre que tout autre secteur de lactivité sociale ; les réformes du système de santé peuvent donc être proposées par des non-médecins.
Il est vrai que ces velléités de réformes ne déboucheront que sur de maigres réalisations. Les projets vont cependant dans le sens dune remise en question des institutions hospitalières qui sont considérées comme pathogènes pour les individus qui y sont placés et comme génératrices de maladies pour le milieu. Ces projets de transformation reposent sur deux grands mythes : celui de la mise en place dune profession médicale rationalisée, organisée sur le mode du clergé et investie au niveau du corps et de la santé de pouvoirs semblables à ceux que celui-ci exerçait sur les âmes ; celui dune disparition totale de la maladie dans une société sans trouble ni passion.
Dans ces conditions, lassistance au malade devrait être gratuite et obligatoire ; la première tâche du médecin étant de caractère politique : la lutte contre la maladie commençant par une guerre livrée aux mauvais gouvernements. À la limite, il suffirait de diffuser les principes de la préservation dune vie saine, chacun pouvant devenir son propre médecin. Lassistance devrait être décentralisée et confiée aux instances locales, lhôpital étant réservé aux malades contagieux et aux sans-famille. Dans ces conditions, la médecine hospitalière deviendrait une tâche nationale fondée sur la conscience et le devoir social.
On sait que pour toute une série de raisons politiques et économiques les réalisations ont été faibles au cours de cette période. Cest plutôt à un tri des déviants que se livreront ultérieurement la médecine et les agents du contrôle social. Il nen reste pas moins que cette période a permis lémergence dune volonté de faire de la médecine laffaire de tous, offrant une sorte de sursis historique à la spécialisation et à lappropriation du savoir médical par les médecins qui marqueront lévolution au XIXe siècle.
R. A. Chauvenet, La qualification en milieu hospitalier , in : Sociologie du travail, 2/1973. J.-P. Fragnière, Maîtriser la division du travail dans les professions sociales et les professions de la santé, Réalités sociales, Lausanne, 1984.
Voir : Division du travail Politique de la santé
jpf
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Révolution industrielle àð Société industrielle
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Revue suisse de science politique
La Revue suisse de science politique est ouverte à des articles et notes de recherches provenant de tous les domaines de la science politique, quelle que soit leur orientation théorique, empirique, épistémologique ou méthodologique. Elle publie des textes et des dossiers particulièrement précieux pour l'étude de la politique sociale. Quatre numéros par an.
Informations : Éditions Seismo, case postale 313, CH-8028 Zurich, Tél. 01/261 10 94
Site Internet : www.ib.ethz.ch/spsr
Sophie Barras Duc
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Revue suisse de sociologie
Elle est publiée par la Société suisse de sociologie avec l'aide de l'Académie suisse des sciences humaines et sociales.
Depuis plus de vingt ans, la Revue suisse de sociologie propose des études et des travaux qui éclairent les divers aspects de la vie sociale en Suisse et dans une perspective internationale. Quatre numéros par an.
Informations : Éditions Seismo, case postale 313, CH-8028 Zurich, Tél. 01/261 10 94
Site Internet : www.sagw.ch/members2/sgs/publications/journal/f-bottom.htm
Sophie Barras Duc
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Risque
Lexistence comporte un certain nombre de risques : atteintes à la santé, invalidité, incapacité de travail due au grand âge, perte de lautonomie, perte dun soutien de famille par décès ou divorce, reconversion forcée, chômage. Ces risques entraînent un besoin de protection : soins, revenu de remplacement, garantie de ressources, services. Ils représentent une donnée de la condition humaine et posent la question fondamentale suivante : appartient-il aux individus de les supporter seuls ou convient-il dinstituer des mécanismes collectifs ? Protection individuelle ou sociale ?
R. Bureau international du Travail, Introduction à la sécurité sociale, 3e éd., BIT, Genève, 1986. J.-J. Dupeyroux, Droit de la sécurité sociale, 13e éd. par R. Ruellan, Dalloz, Paris, 1998.
Voir : Éventualité Risques sociaux Sécurité sociale Société des risques
Pierre-Yves Greber
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Risques sociaux
Malgré l'attention généralisée accordée au concept de risque, on ne relève dans la littérature aucun consensus évident sur une définition précise du mot risque . Dans les sciences sociales, on s'entend généralement pour dire que le risque est la possibilité de subir un dommage quelconque ou de perdre quelque chose à quoi on attache de la valeur. Ce n'est alors pas étonnant que le terme plus spécifique de risque social donne, lui aussi, lieu à une interprétation qui varie considérablement. D'une part, le terme est utilisé pour la représentation d'un danger potentiel pour la collectivité, en l'opposant à l'échelle des risques personnels. Le risque personnel se situe sur un continuum reposant sur l'idée de choix, qui va des risques qu'on poursuit activement à ceux qu'on accepte ou qu'on assume à contrecur. Parallèlement, le continuum du risque social est fondé sur les notions sociales d'issues acceptables ou inacceptables pour la société.
D'autre part, le terme de risque social est utilisé par opposition à d'autres catégories de risques, comme le risque naturel, le risque technologique ou encore le risque environnemental. On parle alors de risque social face à l'émergence d'une problématique sociale ou sanitaire jugée dangereuse et menaçante pour la collectivité et qui ne se laisse pas absorber par les connaissances et les expériences de gestion existantes. On peut observer que des phénomènes de nature très différente sont catégorisés en tant que risque social, tels que la nouvelle pauvreté, l'épidémie du VIH/sida, la crise de la vache folle ou encore l'extrémisme de droite ou de gauche. C'est en fait moins la nature même du risque social qui le distingue des autres catégories de risques, mais plutôt la dynamique sociétale qui l'accompagne et qui lui confère sa spécificité. On qualifie de social un risque qui met en question l'ordre symbolique d'une société à un moment précis, ce qui engendre la mobilisation de différents acteurs et groupements sociaux. Pour l'étude scientifique des risques sociaux, le glissement et l'articulation entre l'échelle collective et individuelle d'une part, et entre les différentes catégories de risques de l'autre part, posent un problème méthodologique considérable.
La spécificité du risque social permet aussi de comprendre pourquoi nos sociétés réagissent plus lentement face à un risque social qu'en présence d'une catastrophe naturelle ou d'une défaillance technique. Un tremblement de terre a immédiatement des conséquences néfastes et visibles, la mobilisation des ressources est alors rapide et l'intervention s'appuie sur des procédures de routine. Un risque social, par contre, ne fait souvent pas état de vérité partagée, il doit d'abord être objectivé avant d'être géré, ce qui présuppose en effet la stabilisation des débats sociaux et la construction d'un large consensus sociétal sur son sens. L'augmentation des ouvrages traitant des méthodes participatives dans la gestion des risques est un reflet de cette prise de conscience.
R. C. Bachmann, S. Cattacin, La gouvernance d'un risque social, Working Paper du resop, 6, Université de Genève, 1999. U. Beck, Risk society : towards a new modernity, Sage, London, 1992. M. Setbon, Le risque comme problème politique , in : Revue française des affaires sociales, 2/50, pp. 11-28.
Voir : Éventualité Risque Sécurité sociale Société des risques
Carine Bachmann
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Salaire
Rémunération perçue en échange dun travail accompli pour un employeur (entreprise privée, publique ou État) et déterminée généralement par un contrat de travail. Le salaire peut être fixé par un accord individuel ou en vertu dune convention collective (dentreprise ou de branche) négociée entre les employeurs et les syndicats. Le salaire est généralement calculé au temps (à lheure, à la semaine, au mois ou à lannée) mais il peut être également versé à la pièce. Dans ce cas, le salaire est fondé sur la quantité dopérations effectuées (par exemple le nombre de pièces fabriquées). Les différences de salaires dépendent de plusieurs facteurs. Le premier groupe se réfère aux caractéristiques individuelles des salariés. Ainsi, plus le niveau de formation est élevé, plus la rémunération augmente. Cette prime constitue une incitation pour les individus à investir dans leur éducation. En effet, une telle décision implique des coûts directs (liés à la scolarisation) et indirects (renonciation à un salaire que la personne aurait pu obtenir en choisissant de travailler). Ces coûts doivent être plus que compensés par des bénéfices, sous forme dun salaire supérieur versé aux personnes formées, afin de rentabiliser un tel investissement éducatif qui autrement ne serait pas entrepris. Lexpérience accumulée sur le marché du travail au sein de différents postes de travail et lancienneté acquise auprès du même employeur sont autant de facteurs qui accroissent la productivité du travailleur et qui se traduisent par des augmentations salariales. Selon les estimations effectuées en Suisse, il savère quune année de formation supplémentaire permet daccroître le salaire de 5,3 % alors quune année dexpérience en plus correspond à une hausse de 2,3 %. En ce qui concerne lancienneté, la prime sélève à 0,5 %. Ce facteur semble néanmoins perdre progressivement de son importance depuis le début des années 90. Cette évolution sexplique sans doute par la tendance du marché du travail à valoriser la flexibilité et la mobilité des salariés au détriment de leur fidélisation à lentreprise. Parmi les autres variables individuelles qui affectent le salaire, il faut citer entre autres le sexe mais aussi, dans le cas de la Suisse, le permis de travail même si a priori ces facteurs ninfluencent pas la productivité des employés. En Suisse, les femmes subissent ainsi, toutes choses égales par ailleurs, une pénalité de lordre de 16,5 %. Pour les étrangers, ces pénalités se montent à 13,6 % pour les permis A, 4,5 % pour les permis B, 3,6 % pour les permis C et 7,2 % pour les frontaliers, même si, dans ce dernier cas, des différences notables sont observées entre les cantons frontaliers. Le deuxième groupe de variables explicatives du niveau des salaires est lié au poste de travail lui-même et à la fonction occupée au sein de lentreprise. Ainsi, le salaire varie fortement en fonction des responsabilités assumées. Toutes choses égales par ailleurs, un cadre supérieur gagne en Suisse 44,7 % de plus quun personne sans fonction particulière, prime qui sélève à 29,4 % pour les cadres moyens. Le taux doccupation influence également le taux de salaire horaire en valorisant, pour les hommes notamment, les emplois à plein temps. Finalement, le dernier groupe de variables explicatives se réfère au secteur ou à lentreprise qui emploie les travailleurs considérés. En effet, lemployeur peut choisir de payer des salaires supérieurs à la concurrence pour accroître la motivation de son personnel, réduire le taux de rotation ou attirer dans son établissement les employés les plus productifs. La situation de lentreprise sur son marché peut également jouer un rôle. Si elle dispose dune position dominante ou même dun monopole, elle pourra choisir de partager la rente quelle obtient en augmentant les salaires de son personnel. Finalement, des primes salariales peuvent être attribuées en compensation de conditions de travail plus ou moins pénibles ou dangereuses selon les secteurs économiques considérés.
R. Y. Flückiger, J. Ramirez, Analyse comparative des salaires entre les hommes et les femmes sur la base de la LSE 1994 et 1996 , in : Observatoire universitaire de lemploi, Université de Genève, mai 2000
Site Internet : www.unige.ch/ses/lea/oue
Voir : Inégalités et discrimination salariale
Yves Flückiger
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Salaire minimum
La lutte contre les bas salaires ne se justifie pas seulement pour des motifs déquité. Elle est indispensable aussi pour des raisons defficacité économique. Tout dabord, parce que dans un monde caractérisé par des imperfections du marché des crédits, les inégalités conduisent à des investissements insuffisants en capital humain, surtout pour les personnes les plus démunies. Les inégalités contribuent ainsi à ralentir la croissance économique. Dautre part, les secteurs à bas salaires se caractérisent par des taux de rotation du personnel élevés, liés à leurs conditions de travail peu attractives. Cette situation nincite pas les entreprises à développer la formation continue de leur personnel et elle tend à réduire la productivité du travail. Finalement, des salaires insuffisants, trop proches des normes dassistance, réduisent lefficacité des mesures de réinsertion professionnelle des chômeurs ou des personnes en fins de droit. Le travail doit rester plus attractif que les prestations sociales. Cest une condition indispensable à la lutte contre le chômage et lexclusion.
Pour réduire les inégalités de salaire et assurer un niveau de revenu minimum aux personnes actives, différentes solutions existent. Elles peuvent prendre la forme dune redistribution pure par le biais de la fiscalité (exonération des revenus les plus bas) ou de charges sociales réduites pour les salaires situés en-dessous dun certain seuil. Cette politique peut prendre aussi la forme de transferts en complétant par exemple les rémunérations les plus faibles par des aides sociales qui protègeraient les travailleurs de la pauvreté. Cette approche est cependant très discutable. Notamment parce quelle contribue à reporter la charge des bas salaires sur les budgets de lÉtat qui subventionne ainsi certains secteurs économiques. Une autre solution consiste à intervenir directement sur le marché pour introduire un salaire minimum. Elle a été adoptée par de nombreux pays et même par les États-Unis ou lAngleterre pourtant réputés pour leur libéralisme. Par le passé, les économistes ont souvent prétendu que cette politique risquait de créer du chômage en augmentant loffre de travail et en diminuant la demande émanant des entreprises. Or, des études empiriques récentes ont démontré, quà lexception des jeunes, ces effets négatifs nexistent pas. Même lOCDE reconnaît aujourdhui quune politique de salaire minimum, adaptée aux conditions de chaque pays et de chaque groupe démographique, na pas deffets négatifs mais contribue à réduire les inégalités et à soulager, partiellement, la pauvreté. Si lon considère les pays qui ont adopté ce type de politique, on constate que les solutions choisies diffèrent sensiblement dun cas à lautre. Ces disparités ne se manifestent pas seulement du point de vue du niveau des salaires minima retenus. Elles se traduisent également par des couvertures différentes selon que la loi sapplique à toute la population active (comme cest le cas aux États-Unis) ou si elle se limite aux personnes âgées de plus de 18 ans (comme en France), de plus de 21 ans (Belgique) ou même de plus de 23 ans (Pays-Bas). Les différences se manifestent également et surtout par rapport au niveau du salaire minimum adopté. Si en France le salaire minimum correspond à près de 70 % du salaire médian, cette proportion descend à 55 % aux Pays-Bas, 40 % aux États-Unis et au Japon et même à 36 % en Espagne. A titre comparatif, un salaire minimum brut fixé à 2'500 francs en Suisse représenterait 50 % du salaire médian alors quune rémunération de 3'350 francs équivaudrait à 67 % de la médiane.
R. J. Dolado, F. Felgueroso, J. Jimeno, The Role of the Minimum Wage in the Welafre State : An appraisal , in : Revue suisse déconomie politique et de statistique, 136(3), pp. 223-245.
Voir : Inégalités et discriminations salariales Salaire Working poor
Yves Flückiger
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Salaires (Structure des)
Les différences entre emplois, employés et employeurs débouchent sur une structure des salaires. Celle-ci constitue lune des dimensions de la stratification sociale. Les différences salariales renvoient ainsi à lanalyse des inégalités sociales, de leurs causes, mécanismes et des correctifs (formation, fiscalité, etc., y compris sous langle des effets pervers).
Les statistiques de salaires et plus encore de leur évolution sont lacunaires et difficilement comparables dans le temps et entre nations. À noter que les revenus ne se réduisent pas aux seuls salaires. Concernant les pays développés, on observe un mouvement séculaire vers laccroissement de la part du travail, et donc du salaire, dans le revenu des individus. Non régulier, ce mouvement ne va toutefois pas nécessairement de pair avec une réduction des inégalités dans la distribution. La relation entre ces phénomènes et la croissance économique nest pas établie de façon définitive.
Les transformations du salariat affectent de façon sensible la structure des salaires. Lhétérogénéité croît, vers le bas comme vers le haut, de même que lindividualisation. Léchelle des salaires, singulièrement avant impôts, tend à sallonger. Cette évolution peut être interprétée tant comme une marque du caractère inégalitaire de nos sociétés que comme lexpression de létendue des possibilités offertes à ses membres.
Voir : Inégalités sociales Redistribution des revenus
Pierre Weiss
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Sanctions pénales
Limposition dune sanction par un juge ou une autorité administrative traduit lexercice par lÉtat de son droit de punir. Même si le fondement de ce droit reste largement discuté en philosophie politique les thèses dominantes à lépoque contemporaine opposent les contractualistes et les défenseurs de la pure nécessité sociale son existence nest guère contestée à lépoque actuelle.
La plupart des systèmes pénaux connaissent deux types de sanctions pénales : les peines et les mesures de sûreté. Les premières sont les plus classiques ; conformément à lenseignement de Kant et de Hegel, elles visent à rétribuer un individu ou, beaucoup plus rarement, une collectivité pour une faute quil a commise, ce qui revient à lui infliger un mal (privation ou restriction dune liberté individuelle) en réponse au mal quil a infligé à la société ou à certains de ses membres. Les mesures de sûreté sont des sanctions qui visent à exercer sur un individu (ou une collectivité) une action utile, dans une optique de prévention générale éviter la commission de nouvelles infractions par un sujet de droit quelconque ou spéciale éviter que la personne sanctionnée ne récidive. Les peines traditionnelles sont la privation de liberté et lamende, auxquelles sajoutent plus récemment des peines restrictives ou privatives dautres droits. La palette des mesures de sûreté est large.
R. P. Avvanzino, S. Heughebaert (Éds), La sanction et le soin, Réalités sociales, Lausanne, 1987 S. Bauhofer, P.-H. Bolle (Éds), Réforme des sanctions pénales, Ruegger, Zurich/Coire, 1994. Revue pénale suisse, 1994, fasc.4. P. Poncela, Droit de la peine, PUF, Paris, 1995.
Voir : Mesures de sûreté Prison (Privation de liberté) Peines restrictives de droit (Peines de substitution)
Robert Roth
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Sans domicile fixe (SDF)
Utilisé communément sous lappellation de SDF. Lusage du sigle déshumanise et donne une distance au propos.
Sans domicile fixe : groupe hétérogène, en croissance constante en Europe, inorganisé, laissé pour compte dune société dite à deux vitesses. Les sans domicile fixe convergent de tous les chemins de la vie pour mille raisons différentes, se retrouvant dans le monde des sans : sans abri sans travail régulier sans ressources matérielles, physiques et psychologiques sans solidarité familiale. Sans espoir de sen sortir véritablement, ces personnes vivent le rejet permanent, renforçant le sentiment dêtre inutile à la société. Monde anonyme, au seuil de lextrême pauvreté, touchant une population toujours plus jeune.
Processus de disqualification sociale mêlant les fragilités psychologiques des individus et les drames objectifs de lexistence sociale. Refus de la dépendance des structures sociales, du monde des assistés, entraînant la rupture complète du lien social. Le degré de rupture sociale est souvent en adéquation avec la capacité ou non de tenir un emploi dans un modèle salarial classique.
Certains se retrouvent dans la situation des sans domicile fixe par accident et sont clairement déterminés à se hisser hors de ce groupe, dautres espèrent en échapper et sy appliquent mais ny parviendront pas, et dautres, par contre ne caressent plus de tels espoirs (clochardisation).
R. N. Andersen, Le Hobo : sociologie du sans-abri, Nathan, Paris, 1993. M. Marpsat et al., Les sans-domicile en France et aux États-Unis, LHarmattan, Paris, 1998,
Site Internet : www.ifrance.com/travailetvie
Voir : Désaffiliation Exclusion Pauvreté
Joëlle Libois
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Santé communautaire
La santé communautaire a comme objet le maintien et lamélioration de létat de santé au moyen de mesures préventives, curatives et de réadaptation, couplées à des mesures dordre social et politique par des équipes pluridisciplinaires travaillant en réseau et faisant largement appel à la participation active de la population.
Cette participation communautaire implique :
lapport de la communauté aux stratégies et politiques globales de santé ;
lengagement de la communauté à la planification et à la gestion des services de santé ;
lorganisation des services de santé en réseau permettant un accès facile à tout membre de la communauté.
Il en découle que, dans une perspective communautaire, lidentification des besoins sanitaires de la communauté est une étape importante qui exige la participation de la population, par exemple sous forme de consensus. Dautres éléments importants de lapproche communautaire dune problématique de santé sont notamment :
la communication sociale : elle implique le partage dinformations, dexpériences, de vécus entre professionnels de santé et population en vue de lamélioration des liens sociaux ;
la conscientisation de la population concernant son rôle : elle implique une dialectique entre une réflexion critique sur les conditions de vie, leurs causes et conséquences, les stratégies technocratiques et participatives et laction subséquente ;
léducation pour la santé : elle implique lintervention qui vise non seulement le changement de comportements individuels néfastes à la santé, mais aussi le changement social facilitant le changement de comportements individuels ;
lévaluation des actions de santé : elle implique une approche critique à tous les niveaux dune action ; lévaluation sintéresse dès lors aussi bien au questionnement sur les besoins des résultats que du processus lui-même.
De fait, lapproche de la santé dans une perspective communautaire implique létablissement dune dynamique sociale au sein de la communauté où le processus démocratique est le point charnière.
R. Groupe de travail sur lenseignement de la santé communautaire. La santé communautaire. Concepts-Actions-Formation, Centre International de lEnfance, Paris, 1990, pp. 95-178.
Voir : Coûts de la santé Éducation pour la santé Politique de la santé Santé publique Sécurité sociale Soins de santé primaires
Philippe Chastonay
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Santé de la reproduction
Cette notion, qui implique lexistence de droits en matière de sexualité et de reproduction, est la traduction du terme anglais reproductive health , tel que défini lors de la CIPD (Conférence internationale sur la population et le développement, Le Caire, 1994), dans son article 7.2 : [
] bien-être général, tant physique que mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui concerne lappareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement labsence de maladies ou dinfirmités. Cela suppose donc quune personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, quelle est capable de procréer et libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent quelle le désire. Cette dernière condition implique qu'hommes et femmes ont le droit d'être informés et d'utiliser la méthode de planification familiale de leur choix [...] qui ne soient pas contraires à la loi, méthodes qui doivent être sûres, efficaces, abordables et acceptables, ainsi que le droit d'accéder à des services de santé qui permettent aux femmes de mener a bien grossesse et accouchement et donnent aux couples toutes les chances d'avoir un enfant en bonne santé. [..]. On entend également par cette expression la santé en matière de sexualité qui vise a améliorer la qualité de la vie et des relations interpersonnelles, et non à se borner a dispenser conseils et soins relatifs a la procréation et aux maladies sexuellement transmissibles. On utilise également le terme de santé génésique, santé reproductive ou encore celui de bien-être en matière de sexualité et de procréation.
Site Internet : www.unfpa.org/icpd
Voir : Bien-être Qualité de vie Planning familial Politique de la santé
Rafael Matos
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Santé mentale
La santé mentale est un phénomène complexe, déterminé par de multiples facteurs sociaux, environnementaux, biologiques et psychologiques. Il peut être appréhendé en fonction des symptômes (dépression, anxiété, schizophrénie, handicap mental, suicide, toxicomanie, épilepsie, etc.), des populations concernées (étudiées par âge, sexe ou genre, culture, lieu dhabitation, environnement social, etc.), des méthodes de traitement psychothérapeutique appliquées (pharmacologie, psychanalyse, thérapie de famille, cognitive, comportementale, corporelle, émotionnelle, par lhypnose, etc.), des domaines scientifiques (ethnopsychiatrie, neurosciences, anthropologie, etc.), des institutions de soins (associations, centres médico-sociaux, hôpitaux psychiatriques, etc.).
Il y a quarante ans encore, la psychiatrie était concernée par la folie et se limitait à une solution asilaire de contention et de traitement. Son domaine sétend désormais des états-limites de lindividu au mal-être de masse. Le trouble mental est aujourdhui une question sociale et politique autant que médicale : elle concerne toutes les institutions, aussi bien la famille, lécole que lentreprise.
R. A. Ehrenberg, A. M. Lovell (Éds), La maladie mentale en mutation : psychiatrie et société, O. Jacob, Paris, 2001.
Sites Internet : http://www.graap.ch http://www.who.int http://www.sante-mentale.net http://www.carnetpsy.com
Voir : Bien-être Prévention Santé publique
Marie-José Manidi
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Santé publique
Une approche ou des programmes, sont dits de santé publique quand ils se réfèrent à la santé dune collectivité et aux besoins correspondants ; il peut sagir dun canton ou pays, dune classe dâge, dune catégorie professionnelle ou dun groupe présentant un trait ou risque particulier. Selon lInstitute of Medicine des États-Unis, la santé publique est ce que, en tant que société, nous faisons collectivement pour assurer des conditions de vie dans lesquelles les gens peuvent être en bonne santé . Cela implique que nous devons entrer en contact et en relation avec tous les groupes dans la société.
Il incombe à la santé publique de considérer lensemble des paramètres relatifs à un problème donné, pour déterminer le type et la quantité de ressources à y consacrer et les répartir adéquatement entre prévention primaire, dépistage, traitement, réhabilitation ; ceci en tenant compte des facteurs scientifiques, médicaux (qualité des soins), éthiques, économiques (efficience), civiques (équité, solidarité). La qualité des décisions découle de lappréciation, difficile, du poids de ce problème (maladie, accident, handicap), en termes dannées de vie perdues ou gagnées et de qualité de vie, de soins hospitaliers ou ambulatoires requis, de souffrances individuelles. De plus en plus ces questions méritent des débats faisant participer tous les citoyens.
Par santé publique, on se réfère aussi aux services du même nom (qui sont en Suisse les ministères cantonaux de la santé), chargés de lapplication de la législation pertinente, ainsi que, plus largement, au système de santé en général.
R. F. Gutzwiller, O. Jeanneret (Éds), Médecine sociale et préventive - Santé publique, Hans Huber, Berne, 1996. J. Martin, Pour la santé publique, Réalités sociales, Lausanne, 1987.
Site Internet : www.admin.ch/bag/f
Voir : Prévention Politique de la santé Recherche épidémiologique Réduction des risques (Aide à la survie) Santé communautaire Santé de la reproduction
Jean Martin
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Secret
Le secret est traité dans les lignes qui suivent dans son acception la plus générale, soit, selon la définition de Georg Simmel, comme limitation de la connaissance réciproque . Ses figures principales sont le non-dit, le mensonge, lintime et la connivence. On distingue les secrets dyadiques et les secrets triangulaires ; dans ce dernier cas, deux acteurs (individuels ou collectifs) partagent un secret par rapport à dautres qui en sont exclus.
Dès lAntiquité, quantité de philosophes et de moralistes ont abordé la question, surtout sous langle du mensonge et sous celui, plus général, de lêtre et du paraître. Plus près de nous, Machiavel et Rousseau ont construit leur uvre autour de la problématique du voilement et du dévoilement dans les rapports asymétriques du pouvoir. Erasme et Castiglione se sont intéressés à la bienséance et à la présentation de soi. Molière, La Bruyère, La Rochefoucault ont exploré les coulisses et dénoncé les hypocrisies : tout lAncien Régime apparaît fasciné par le théâtre social et particulièrement par les jeux raffinés des cours princières.
Létude sociologique du secret a été inaugurée par Simmel au début du XXe siècle. Le mérite principal de cet auteur est davoir initié lexploration de lincidence de notre capacité de voilement/dévoilement sur les formes sociales. Lamitié, lamour supposent un degré de transparence que le rapport professionnel nimplique pas. Linclusion/exclusion par les confidences et les secrets de toutes sortes cimente ou distend nos relations à autrui, construit et déconstruit nos réseaux relationnels. Enfin, les sociétés secrètes constituées donnent à Simmel loccasion de décrire des logiques qui, sous des formes moins ritualisées et cristallisées, sont à luvre dans nombre de groupes sociaux moins hermétiques.
Ce travail de pionnier na suscité que peu décho dans le milieu des sociologues. Il a fallu attendre les recherches dErving Goffman sur la présentation de soi pour que lintérêt soit relancé sur cette question. Empruntant la métaphore du théâtre, cet auteur sinterroge sur la dynamique des interactions entre des acteurs conscients de lexistence dun écart entre être et paraître, entre personnage privé et personnage public. Selon Goffman, nos interactions se déroulent selon une sorte de modus vivendi, en vertu duquel le spectateur est tenu de respecter la définition que lacteur donne de la situation, mais jusquà un certain point seulement. Si cette définition est trop invraisemblable ou si elle met en cause le spectateur, celui-ci est autorisé à la contesteR. De son côté, lacteur est supposé donner une définition de la situation conforme à sa propre pensée, que ce soit par rapport à lui ou par rapport au contexte ; il est donc tenu à la cohérence, à la plausibilité et au respect du spectateur. Étrange double norme, où les partenaires de linteraction nexigent pas une authenticité véritable, qui supposerait une identité entre être et paraître, mais où ils jouent le jeu sans être dupes. Entre acteur et spectateur, il existe un niveau, explicite et implicite, où chacun a la possibilité de dire et de ne pas dire, denvoyer des messages faits de silence, de réticence, dhumour et dallusion plus ou moins voilée relative à la définition de la situation.
Goffman sinscrit donc dans le projet de Simmel en dégageant, au niveau interactif, leffet morphogénétique de notre capacité de voilement/dévoilement. Une simple expérience de pensée nous persuade que cet effet est beaucoup plus profond quon ne limagine. Si toutes nos pensées étaient accessibles à autrui, en face-à-face ou à distance, nos formes relationnelles les mieux établies seraient altérées ou réduites à néant. Plus de non-dit ni de mensonge ni de connivence ; laveu et lauthenticité perdraient toute valeur ; impossible de cacher ses désirs, ses ressentiments, ses jugements ou ses fantasmes ; plus de secret de famille ni de secret professionnel ; nous connaîtrions linconnu aussi bien que lami ou lamant ; les politiciens seraient condamnés à la transparence et les espions au chômage ; les tests psychologiques seraient inutiles ; le théâtre juridique senvolerait ; la délation, la diffamation, la censure, lintimité, la discrétion disparaîtraient ; les sociologues cesseraient de spéculer sur le dilemme du prisonnier ; Pareto naurait jamais eu lidée décrire son Traité, pas plus que Machiavel Le Prince.
La transparence est recherchée par les dominants. G. Orwell, dans 1984, a exploré la variante qui accorde à une minorité le pouvoir de pénétrer la vie privée, les relations intimes et les représentations mentales des dominés. Il nous rappelle limportance de lautonomie conférée par la nature cachée des représentations mentales, spécialement dans les relations de pouvoir.
Si tous les travaux sur le secret soulignent son importance morphogénétique, aucun ne sinterroge cependant de façon systématique sur les ressorts de nos jeux de lêtre et du paraître. Dans cette direction, lapproche génétique semble la plus féconde. Elle interprète nos jeux de voilement/dévoilement comme la modalité symbolique des rapports entre intérieur et extérieur chez les êtres vivants. Aux niveaux inférieurs de la phylogenèse, les jeux du caché/montré recourent à des signaux pour manifester/cacher/déformer vers lextérieur des états internes par nature inaccessibles à des congénères ou à des individus despèces concurrentes. Les signaux obéissent dabord à des montages héréditaires et font ensuite une part de plus en plus importante à lapprentissage et à la contextualisation. La capacité des singes anthropoïdes de se représenter leurs perceptions et celles dautrui leur ouvre la voie vers les jeux délibérés, anticipés et réfléchis du voilement/dévoilement. Enfin, la révolution symbolique nous dote dun langage conventionnel utilisable aussi bien pour déguiser que pour exprimer nos représentations mentales et nos émotions.
Finalement, nos jeux symboliques de lêtre et du paraître reposent sur trois conditions fondamentales : 1. la capacité de révéler ou de cacher délibérément des représentations mentales par nature invisibles ; 2. la capacité de distinguer entre une version des événements tenue pour vraie et une version mensongère délibérément présentée à autrui ; 3. la capacité de respecter ou de ne pas passer outre nos conventions. Vers trois ans déjà, lenfant sait que ladulte ne peut pas lire ses pensées, et il commence à contrôler lexpression naïve et spontanée de ses états internes. Vers trois ans également, il fait nettement la distinction entre un événement ou un objet et sa représentation mentale ; environ une année plus tard, il peut construire avec le langage une version quil sait fausse des événements. Enfin, son penchant pour la transgression des conventions, et notamment des conventions verbales, sexprime très tôt au plan ludique et vers trois/quatre ans au plan stratégique. En résumé, vers quatre ans, la capacité de lenfant de se représenter ses propres représentations et celles dautrui le rend apte à induire de fausses croyances dans lintention de modifier les représentations et par là le comportement de lautre. Par la suite, cette faculté dabord exercée au premier degré (je pense que
) sétend vers six ans au second degré (je pense quil pense que
) et vers dix ans au troisième degré (je pense quil pense que je pense que
).
Nos jeux symboliques de dissimulation/révélation/déformation se déploient donc à la jonction du signe et des facultés métareprésentatives. Ils reposent sur trois virtualités pivotales intimement liées à notre idée de liberté : dire ou ne pas dire, déformer ou ne pas déformer, respecter ou transgresser les conventions. En croisant ces trois axes, nous obtenons huit catégories du voilement/dévoilement : 1. le mensonge illicite (tromperie, imposture, diffamation
), 2. le mensonge licite (pieux mensonge, farce
), 3. le non-dit illicite (non-dit mensonger ou trompeur, censure
), 4. le non-dit licite (intimité, privé, discrétion, pudeur
), 5. lexpression déformante illicite (exagération, vantardise, parodie, ironie acerbe
), 6. lexpression déformante licite (parabole, ironie ludique, litote, euphémisme
), 7. lexpression non déformante illicite (ostentation, indécence, indiscrétion, dévoilement brutal
) et 8. lexpression non déformante licite (aveu, confession, sincérité, authenticité, innocence
). La combinaison de ces postures de base permet de retracer un grand nombre de figures interactives complexes, dyadiques ou triangulaires. On aperçoit ainsi beaucoup mieux la profondeur avec laquelle nos interactions sont marquées par le secret et la révélation virtuelle. Ce marquage morphogénétique est omniprésent et universel.
Chaque société historique se caractérise par un dosage différent de ces postures interactives. Certaines cultivent le silence, dautres lexubérance expressive. Les croyances dans la magie et la sorcellerie stimulent les précautions interactives pour se protéger des mauvais sorts. Certaines sociétés poussent très loin la coupure et le secret entre hommes et femmes, alors que dautres, à linverse, ont développé une vision fusionnelle et transparente de lamour. Les unes encouragent le repli sur le privé, alors quailleurs individus et familles baignent dans une dense sociabilité. Tantôt les institutions politiques sentourent dune épaisse opacité, tantôt elles se tournent vers un idéal de transparence, en particulier les institutions démocratiques.
La société moderne occidentale est prise dans des tendances contradictoires. La révolution démocratique et lavènement dun espace public renforcé par les mass media ont indubitablement conduit à une transparence accrue du politique, inconnue sous la monarchie. Parallèlement, les barrières du privé se sont élevées avec la montée de lindividualisme. Ce retrait, sanctionné par des mesures juridiques (notamment le secret professionnel), réaffirmé à chaque pression technologique et institutionnelle menaçante (écoutes téléphoniques, fichiers informatiques, Internet), se double dune tendance inverse tournée vers lextériorisation et la mise en scène du Moi et de la vie privée.
Les chercheurs ont été surtout attirés par la frontière privé/public et son évolution, par la notion dintimité, par les journaux intimes et la correspondance privée, par les secrets de famille, le secret des origines, par la gestion des infidélités et des déviances sexuelles, par le commérage, les rumeurs, la trahison, la politesse et la présentation de soi. Leur attention sest aussi dirigée vers les sociétés secrètes et le secret dans les organisations, vers le secret professionnel, les tricheries scientifiques, le mensonge interpersonnel et les falsifications de lhistoire, vers lespionnage et les secrets dÉtat.
Les théories générales du voilement et du dévoilement débouchent sur la notion dincertitude : incertitude de la connaissance réciproque, incertitude des postures interactives. Lespace incertain des interactions appelle nécessairement des mécanismes de réduction de lincertitude qui constituent autant de formes sociales liées aux conditions de base du voilement/dévoilement symbolique : lintériorisation des conventions, les punitions et récompenses, lintérêt commun à la continuité des échanges, limpossibilité du mensonge généralisé, le souci de la réputation, lexigence de plausibilité et enfin la confiance. La confiance suscite présentement un regain dintérêt. On peut la définir comme un état douverture affective et cognitive au jeu des échanges. Elle représente une sorte de mise de départ qui soutient lengagement plus ou moins risqué dans le jeu des échanges.
Le secret est habituellement associé aux postures négatives des interactions. Ce stéréotype nous fait oublier que nos expériences les plus captivantes jouent avec le secret. Cest ainsi que le don implique le non-dit sur le retour ; que la découverte réciproque des amis et des amants procure des joies intenses ; que le respect et le tact figurent dans le plaisir dêtre ensemble ; quune part de secret entre le plus souvent dans lidéalisation réciproque ; que nos jeux, du cache-cache au poker, impliquent fréquemment le secret ; que la plupart enfin des productions culturelles utilisent les ressources du secret pour construire des récits fascinants, pour semparer de notre attention et faire battre nos curs. Les fonctions positives du secret sont tout aussi importantes que ses fonctions négatives. En fait, la médiation du signe et sa jonction avec nos capacités métareprésentatives multiplient nos virtualités interactives et ouvrent ainsi sur une complexification extraordinaire de nos formes sociales. Lefflorescence des formes du secret va de pair avec la diversification subtile du dévoilement et elles marquent toutes deux un immense progrès dans la phylogenèse.
R. A. Petitat, Secret et morphogenèse sociale , in : Cahiers internationaux de sociologie, 1997. G. Simmel, Secret et sociétés secrètes, Circé, Paris, 1991.
Voir : Éthique Secret médical
André Petitat
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Secret médical
Le secret médical consiste en une garantie de confidentialité des informations quun patient révèle au soignant quil a consulté. Cette garantie existe pour protéger la sphère privée du patient et pour promouvoir la santé publique en encourageant chacun à se confier sans retenue au soignant quil a choisi. La violation du secret médical est punissable, sur plainte, en vertu de larticle 321 du Code pénal (sagissant des médecins, pharmaciens, dentistes, sages-femmes et leurs auxiliaires) ou de larticle 35 de la loi fédérale sur la protection des données (autres professions de la santé exercées à titre indépendant, comme les psychologues). Le patient peut délier le soignant du secret médical. Diverses dispositions légales (maltraitance, épidémies, recherche en santé publique, etc.) prévoient en outre, pour des motifs importants, des exceptions au secret médical.
R. K. Keller, Das ärztliche Berufsgeheimnis gemäss Art. 321 StCB, Zürich, 1993. O. Guillod, Le secret médical, aujourdhui , in : Le secret, Cahiers ERIE, Université de Lausanne, 1996, pp. 49 ss.
Voir : Relation médecin-malade Secret Santé publique
Olivier Guillod
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Secrétariat dÉtat à léconomie (Seco)
Dans le cadre des objectifs assignés par le Conseil fédéral à la politique économique suisse, des pans essentiels de la politique économique intérieure relèvent des compétences du Seco.
Le Seco entend notamment contribuer à :
augmenter lattrait de la place économique suisse,
garantir le plein-emploi,
atténuer les conséquences du chômage,
améliorer la flexibilité du marché du travail,
assurer la protection physique, psychique et juridique des travailleurs,
coordonner la politique du marché du travail,
favoriser un développement économique équilibré du point de vue structurel et entre les régions.
Les domaines dactivité du Secrétariat dÉtat à léconomie sont au niveau suisse les suivants : marché du travail, assurance-chômage, protection des travailleurs, travail et santé, droit du travail, inspection du travail, entreprises et financements, tourisme, politique régionale et organisation du territoire, promotion de la place économique.
Le Seco dispose en outre dun centre de prestations Analyses et politiques économiques , dont dépendent les secteurs Politique conjoncturelle et Politique de croissance et réformes structurelles . Les attributions du Seco couvrent par ailleurs lessentiel des questions économiques extérieures. Au total, lOffice occupe actuellement quelque 560 collaboratrices et collaborateurs.
Site Internet : www.seco-admin.ch/seco/seco2.nsf/Homepage?OpenForm&l=fr
Voir : Indice des salaires
Seco
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Sécurité sociale
La sécurité sociale est née au milieu du XXe siècle, dans un contexte très difficile marqué par la Seconde guerre mondiale et la reconstruction. LOrganisation internationale du Travail (OIT) a joué un rôle essentiel dans lélaboration de cette grande institution : elle a notamment adopté la Déclaration de Philadelphie (1944), la Convention OIT No 102 concernant la norme minimum de la sécurité sociale (1952) et plusieurs instruments laméliorant. Les Nations Unies ont reconnu à chaque être humain le droit à la sécurité sociale (Déclaration universelle des Droits de lHomme, 1948) ; Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, 1966). La sécurité sociale tend à une vision globale : protection de lensemble de la population, à légard des risques ou éventualités considérés comme les plus importants.
Selon sa définition classique, la sécurité sociale couvre neuf éventualités : soins médicaux, indemnités de maladie, maternité, accidents du travail et maladies professionnelles, vieillesse, survivants, invalidité, chômage, charges familiales. Cette liste tend à être complétée par la dépendance et la pauvreté. Selon sa définition fonctionnelle, la sécurité sociale a pour missions de garantir laccès aux soins de santé, des ressources de base, un revenu de remplacement, linsertion et la réinsertion sociale et professionnelle.
La sécurité sociale est une institution complexe, au service des êtres humains, qui peut combiner : des conceptions de la protection (unifiée ou diversifiée) ; des régimes universels ou à portée plus réduite ; des prestations en nature, en espèces et en services, inconditionnelles ou liées à des conditions de ressources ; des techniques de protection (assurances sociales, service public, assistance sociale), différentes institutions (publiques ou privées, mais alors contrôlées) ; des techniques de financement (répartition, capitalisation, systèmes mixtes), liées à des sources (cotisations sur le revenu du travail, sur lensemble des revenus, fiscalité directe et indirecte, placements). Lassurance sociale joue généralement un rôle important dans les systèmes.
La sécurité sociale implique la solidarité entre revenus et entre générations. Avec une intensité extrêmement variable (de lébauche de régimes à des systèmes quasiment complets), la sécurité sociale est actuellement présente dans le monde entier. Elle constitue un mode essentiel de répartition des richesses créés et amortit les chocs causés par les transitions économiques et par la mondialisation.
R. Bureau international du Travail, Introduction à la sécurité sociale, 3e éd., BIT, Genève, 1986. J.-J. Dupeyroux, Droit de la sécurité sociale, 13e éd. par Rolande Ruellan, Dalloz, Paris, 1998. G. Perrin, Histoire du droit international de la sécurité sociale, Association pour létude de lHistoire de la Sécurité Sociale, Paris, 1993.
Voir : Conventions de lOIT, Déclaration de Philadelphie Droits de lhomme (Convention européenne des) Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Prestations de sécurité sociale Protection sociale Sécurité sociale (Codification de la) Sécurité sociale (Architecture de la) Sécurité sociale (Environnement de la) Sécurité sociale (Théorie générale de la) Solidarité Universalité.
Pierre-Yves Greber
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Sécurité sociale (Architecture de la)
La pyramide est une forme de construction qui illustre bien larchitecture de la sécurité sociale : elle comprend une première partie, la plus large, qui doit être solide puisquelle supporte le tout et, sur elle, la figure samincit et sélève. La première partie est constituée par les régimes publics de sécurité sociale qui ont vocation au besoin par la juxtaposition de plusieurs régimes à couvrir lensemble de la population. La deuxième partie représente les régimes complémentaires de sécurité sociale, pilotés par les partenaires sociaux. La troisième partie est celle des protections complémentaires individuelles.
Le recours à la figure de piliers peut aussi être utilisé : ceux-ci montrent cependant beaucoup moins bien cette protection, qui sélève progressivement.
La question essentielle, et qui fait lobjet de grands débats, est celle du contenu des régimes publics, des régimes complémentaires, des protections individuelles. Cest dans les premiers que les États sengagent le plus : ils fixent les normes (finalités, champs dapplication personnel et matériel, prestations, organisation administrative, financière et contentieuse). Leur intervention dans le second étage est plus légère , dautant plus que le premier sera développé.
Les régimes publics présentent en principe la stabilité propre à lÉtat, ils sont fondés sur la légalité et légalité de traitement. Ils peuvent instituer des solidarités entre revenus, entre générations. Les régimes professionnels, sils ne couvrent pas lensemble des travailleurs de la même manière, laissent subsister des inégalités qui peuvent être importantes. Sils ne sont pas obligatoires, ils peuvent pratiquer la sélectivité au moment de laffiliation, écartant ceux qui représentent des mauvais risques ; ils sont capables en revanche dune grande souplesse.
Cette question est donc très marquée par les choix politiques. Ceux-ci devraient tenir compte du fait quil sagit dune architecture à finalité sociale.
R. OIT-Conférence internationale du Travail (80e session-1993), Assurances sociales et protection sociale, Rapport du Directeur général, BIT, Genève, 1993. Banque mondiale, Rapport sur la crise du vieillissement. Mesures destinées à protéger les personnes âgées et à promouvoir la croissance, Washington, 1994. J.-A. Schneider, Les régimes complémentaires de retraite en Europe : libre circulation et participation, Helbing & Lichtenhahn, Basel/Frankfurt am Main, 1994. M. Voirin, Une grille de lecture pour la comparaison internationale des régimes privés de pensions en relation avec les régimes publics , in : Cahiers genevois et romands de sécurité sociale, No 12-1994, pp. 7 ss. Revue internationale de sécurité sociale, No 1/2000 (la réforme des pensions).
Voir : Régime de base Régime professionnel Sécurité sociale Sécurité sociale (Théorie générale de la) Trois piliers.
Pierre-Yves Greber
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Sécurité sociale (Codification de la )
Les systèmes nationaux de sécurité sociale reposent généralement sur un ensemble de lois et dordonnances, adoptées à diverses périodes et qui sont plus ou moins coordonnées. Telle est la situation en Suisse. Lidée de codification consiste à rationaliser ces normes et à élaborer un Code de la sécurité sociale. Un tel instrument juridique définit le système, ses finalités, son organisation, ses règles communes et il contient ensuite des parties spécifiques consacrées aux différentes formes de protection (soins de santé, etc.). La codification suppose une vision densemble. La France a un Code de la sécurité sociale. La Suisse na pas de Code et elle na adopté quune Partie générale du droit des assurances sociales.
R. Conseil de lEurope, Rationalisation et simplification des systèmes de sécurité sociale, Strasbourg, 1987. J.-J. Dupeyroux, Droit de la sécurité sociale, 13e éd., par Rolande Ruellan, Dalloz, Paris, 1998. P.-Y. Greber, Simplification et rationalisation des systèmes de sécurité sociale , in : La sécurité sociale en Europe et en Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 1996, pp. 45 ss.
Voir : Sécurité sociale Sécurité sociale (Architecture de la).
Pierre-Yves Greber
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Sécurité sociale (Environnement de la)
Un système de sécurité sociale, en Suisse comme dans les autres pays, repose sur un ensemble de règles juridiques (Constitution, lois, ordonnances du Gouvernement, règlements de certaines caisses, le tout éclairé et précisé par la jurisprudence des tribunaux et par la pratique). Il comprend des institutions, publiques ou privées (pour la perception des ressources, le service des prestations) et il organise des flux financiers, de plusieurs provenances (collectivités publiques, employeurs, travailleurs, individus, placements), sources (cotisations, fiscalité directe/indirecte, intérêts) et administrés selon des techniques (répartition, capitalisation, systèmes mixtes).
Mais un tel système sinscrit aussi dans un environnement - cest-à-dire une réalité politique, sociale, économique et culturelle - avec lequel il entretient un jeu dinfluences réciproques. Cet environnement comprend : les besoins de protection (ils évoluent p. ex. selon les progrès de la médecine et des sciences, le vieillissement, les situations familiales, lemploi), les valeurs généralement reconnues (elles jouent un rôle sélecteur et pondérateur : sécurité dexistence, solidarité, égalité), les données économiques (marquées actuellement par la mondialisation, la précarisation des emplois et le chômage), les données démographiques (caractérisées par lallongement de la vie, laugmentation des personnes très âgées, les migrations), les débats et les choix politiques (social-démocratie, libéralisme social ou néo-libéralisme).
Lenvironnement des systèmes de sécurité sociale a fortement varié : ces derniers ont émergé dans laprès-guerre, ils ont ensuite bénéficié dune croissance économique marquée dans les pays industrialisés ; le climat a changé et il est caractérisé par une série de mutations profondes. Dans tous les pays, les systèmes de sécurité sociale sont davantage sollicités (augmentation du coût des soins, fragilisation des familles, dépendance, allongement de la vie, montée des travaux atypiques, chômage, précarité), alors quune stabilisation voire une réduction de leurs dépenses est recherchée (pour des raisons politiques et de concurrence internationale). La protection garantie atténue les effets des mutations et contribue largement au maintien de la paix sociale.
R. Association internationale de la sécurité sociale, Développements et tendances de la sécurité sociale, 1996-1998. J.-J. Dupeyroux, Droit de la sécurité sociale, 13e éd., par Rolande Ruellan, Dalloz, Paris, 1998. La sécurité sociale en Europe à laube du XXIe siècle, Helbing & Lichtenhahn, Basel/Frankfurt am Main, 1996. J.-P. Fragnière (Éd.), Repenser la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Voir : Protection sociale Sécurité sociale Sécurité sociale (Théorie générale de la)
Pierre-Yves Greber
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Sécurité sociale (Généralisation de la)
La généralisation se rapporte au champ dapplication personnel des systèmes et régimes de sécurité sociale. Le terme a un contenu qui varie selon les auteurs. Le sens le plus clair, marquant une distinction à légard de luniversalité, consiste à relier ce concept à un critère professionnel. Ainsi, deux stades peuvent être caractérisés : 1. une généralisation à tous les travailleurs salariés (cas, p. ex., en Suisse de lassurance-accidents et de lassurance-chômage) ; 2. une généralisation à lensemble des travailleurs salariés et indépendants (non réalisée en Suisse). Certains auteurs utilisent cependant le terme de généralisation comme un synonyme de luniversalité.
R. P.-Y. Greber, Les principes fondamentaux du droit international et du droit suisse de la sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1984, pp. 94 ss.
Voir : Affiliation obligatoire Champ dapplication personnel Régime professionnel Sécurité sociale Universalité
Pierre-Yves Greber
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Sécurité sociale (Théorie générale de la)
La théorie générale de la sécurité sociale porte sur les principes fondamentaux, les notions essentielles, les grands problèmes. Elle est constamment nourrie par le droit international, le droit émanant dentités régionales (singulièrement la Communauté européenne et le Conseil de lEurope), les droits nationaux, quelle ne manque pas, à son tour, dinfluencer.
Parmi ses domaines, il convient de citer : les principes fondamentaux ou directeurs (le droit à la sécurité sociale ; la garantie des soins de santé, les garanties dun revenu de remplacement et de ressources de base, la garantie dinsertion et de réinsertion ; le principe de légalité de traitement, le principe de la solidarité, le principe de laffiliation obligatoire, la responsabilité de lÉtat et la participation) ; lapproche classique (ou analytique) et fonctionnelle ; lintégration et la mutation des modes de protection ayant précédé la sécurité sociale ; larchitecture des systèmes ; lenvironnement de la sécurité sociale ; la recherche dun financement efficace et équitable.
La théorie générale implique une analyse en profondeur : elle montre que la sécurité sociale est un élément de civilisation, un instrument au service des êtres humains, qui cherche à concilier le besoin de protection et lincertitude de la condition humaine. Elle ne consiste pas en une sorte de spéculation ou de jeu pour intellectuels : les éléments quelle révèle sont au cur de la sécurité sociale, ils doivent donc être considérés lors de toute révision, quelle soit menée sur le plan international, régional ou national, quelle soit globale ou sectorielle. Au risque sinon de défigurer ou de détruire cette conquête de civilisation.
R. W. Beveridge, Social Insurance and Allied Services, His Majestys Stationery Office, London, 1942. Bureau international du Travail, La sécurité sociale à lhorizon 2000, BIT, Genève, 1984. J.-J. Dupeyroux : Droit de la sécurité sociale, 13e éd., par Rolande Ruellan, Dalloz, Paris, 1998. P. Durand, La politique contemporaine de sécurité sociale, Dalloz, Paris, 1953. G. Perrin, Histoire du droit international de la sécurité sociale, Association pour létude de lHistoire de la Sécurité Sociale, Paris, 1993.
Voir : Sécurité sociale Sécurité sociale (Architecture de la) Sécurité sociale (Environnement de la).
Pierre-Yves Greber
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Segmentation (du marché du travail)
Processus de séparation du marché du travail en deux segments principaux plus ou moins hermétiques. Les emplois localisés dans le secteur primaire du marché du travail sont caractérisés par de hauts salaires et des rendements élevés sur le capital humain accumulé. A ces avantages, viennent encore sajouter la sécurité de lemploi, une bonne protection sociale et des perspectives de carrière attractives. Ce secteur est composé surtout de firmes de grande taille qui ont constitué des marchés internes du travail. A lopposé, le segment secondaire est caractérisé par des emplois mal rémunérés, dune durée limitée et offrant une protection sociale réduite. De surcroît, le taux de chômage recensé dans le segment secondaire du marché est supérieur à celui observé dans le segment primaire. Finalement, le taux de rotation y est très élevé en raison des conditions de travail peu attractives et de labsence de toute perspective de carrière. Cette segmentation du marché du travail ne peut se perpétuer que sil existe des barrières légales, institutionnelles ou économiques empêchant les travailleurs de changer de segment pour tirer profit des différences apparentes entre ces deux parties du marché. De surcroît, les emplois localisés dans le secteur primaire sont rationnés ce qui réduit encore la mobilité des travailleurs entre les deux segments. Cette structure du marché du travail suscite lapparition dun chômage involontaire persistant qui forme en quelque sorte le troisième segment dune économie compartimentée. Parmi les barrières susceptibles de scinder le marché du travail en différents segments, on peut citer notamment le système de permis de travail mis en place par la Suisse à lencontre de la population étrangère. Ce mécanisme réduit la mobilité sectorielle des travailleurs immigrés qui obtiennent une autorisation de travail limitée au secteur et à la région pour lesquels le permis a été attribué. Des analyses faites en Suisse démontrent ainsi que la population active étrangère est largement confinée dans le segment secondaire du marché. Cette conclusion doit être quelque peu affinée en précisant que les ressortissants des pays de l'Europe de l'Ouest sont en majorité concentrés dans le segment primaire alors que les immigrés provenant des pays traditionnels (Espagne, Italie, Portugal, ex-Yougoslavie) sont largement sur-représentés dans le compartiment secondaire. Malgré le nombre d'années écoulées depuis leur arrivée en Suisse, ils restent prisonniers du segment secondaire du marché du travail. Cela confirme qu'il existe sans doute peu de mobilité ascensionnelle entre les deux segments du marché.
R. A. de Coulon, Y. Flückiger, Analyse économique de lintégration de la population étrangère sur le marché suisse du travail , in : Les défis migratoires, sous la direction de P. Centlivres et I. Girod, Seismo, Coll. Cohésion sociale et pluralisme culturel, Zurich, 2000, pp. 109-119.
Voir : Chômage Flexibilité du travail Inégalités et discriminations salariales Marché du travail Migrations (Politique des) Salaire
Yves Flückiger
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Seismo (Éditions)
Créées sous les auspices de la Société Suisse de Sociologie, les éditions Seismo publient (en allemand et en français) des travaux précieux pour la connaissance de la politique sociale. Ils sont diffusés par Albert le Grand S.A.
Site Internet : www.seismoverlag.ch
Voir : Albert le Grand S.A.
jpf
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Sélectivité
La sélectivité des prestations de sécurité sociale, appelée aussi ciblage, consiste à noctroyer la protection quaprès un examen des revenus et de la fortune. Seul celui qui se trouve en dessous des limites définies (plus ou moins strictement) par une législation recevra les prestations. Lidée est de concentrer laide sur ceux qui en ont le plus besoin. La sélectivité soppose ainsi aux protections inconditionnelles. En Suisse, les prestations complémentaires à lassurance-vieillesse, survivants et invalidité sont fondées sur la sélectivité.
Lutilisation de la sélectivité fait lobjet de grands débats à cause des difficultés financières de beaucoup de régimes de sécurité sociale et sous la pression des néo-libéraux. La question est complexe : où placer les limites de ressources, comment éviter de décourager les efforts personnels, comment et jusquoù exercer un contrôle, quen est-il de lappui des populations à de telles protections ?
R. P. Gilliand (Éd.), Pauvretés et sécurité sociale, Réalités sociales, Lausanne, 1990. J. Schulz, Le débat continue : sélectivité, oui, mais jusquoù ? , in : La sécurité sociale demain : permanence et changements, AISS, Genève, 1995, pp. 45 ss.
Voir : Ciblée (Politique) Désaffiliation Minimum vital (Garantie du) Pauvreté Prestations complémentaires (PC)
Pierre-Yves Greber
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Sénescence àð Vieillesse
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Sénilité
Terme méprisé par les professionnels en gérontologie car particulièrement péjoratif. Il est particulièrement négatif voire vulgaire. En effet, il associe à la notion d'âge caduc, celles de décrépitude, déliquescence, déchéance et de gâtisme.
Sur le plan psychologique, la sénilité se manifeste, en effet, par une inertie intellectuelle, des troubles de la mémoire, une perte d'adaptabilté, une labilité émotionnelle dont résulte un désengagement social.
Sur le plan médical, le mot sénilité sous entend les adjectifs faible, abattu, disgracieux, déficient voire impotent et surtout ceux de mentalement ramolli ou atteint d'une maladie cérébrale dégénérative.
La sénilité correspond à l'aspect le plus défavorable du vieillissement pathologique.
Pourtant ce terme ne correspond à aucune entité pathologique et donc il n'y aucun critère diagnostique applicable.
Il ne faut plus utiliser ce mot sénilité qui correspond de plus en plus à un terme injurieux.
Il faut lui préférer les mots vieillesse, vieillissement voire même celui de sénescence, qui a déjà une connotation fort négative (voir définitions dans ce dictionnaire).
Site Internet : www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Jean-Pierre Michel
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Seniors
Terme fréquemment utilisé de nos jours pour les personnes de plus de 55 ans. Le terme de seniors désigne aussi les jeunes rentiers/rentières AVS. Il est considéré comme moins négatif que vieux .
François Höpflinger
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Service cantonal de recherche et dinformation statistiques (SCRIS)
Le SCRIS est un service de ladministration cantonale vaudoise composé de 25 personnes. Sa mission est de collecter, traiter et analyser des données statistiques dans le but de les mettre à disposition des autorités cantonales, des communes, des milieux scientifiques, de léconomie, des partenaires sociaux, des médias et des particuliers. Linformation statistique disponible porte principalement sur le canton de Vaud mais aussi sur la Suisse. Elle sétend à des domaines aussi variés que la population, léconomie, les finances publiques, la santé, la vie sociale, lespace, lenvironnement, lénergie, lenseignement, la formation professionnelle, la vie politique. Cette information contribue à la connaissance et à lanalyse des phénomènes collectifs et de leurs évolutions. Le SCRIS réalise lAnnuaire statistique du canton de Vaud depuis 1977 ; il publie NUMERUS, courrier statistique de 8 à 12 pages paraissant 7 fois par an, dont lobjectif est de commenter les résultats denquêtes récentes. Le SCRIS réalise également des Études qui sont le résultat dun travail danalyse commenté et illustré sur un sujet particulier.
Sites Internet : www.unil.ch/BCU/docs/region/bib_vd/bib_spe/scris. htm www.statistik.admin.ch/findex.htm
Voir : Office fédéral de la statistique Statistique sociale
Jean Campiche
[Des services analogues, plus ou moins développés, existent dans de nombreux cantons ; le SCRIS est un exemple significatif. Réd.]
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Service de la dette
Total des paiements d'intérêts et des remboursements du principal afférents aux dettes extérieures publiques et aux emprunts garantis par l'État. La dette d'une nation envers les prêteurs de l'étranger n'est pas exclusive au gouvernement central; elle comprend celle contractée par les autres collectivités publiques. Une dette extérieure élevée signifie qu'une partie de moins en moins importante du revenu national et des encaisses fiscales revient au trésor, parce qu'un montant de plus en plus élevé sert à payer des intérêts aux prêteurs étrangers.
Dans certains pays, par exemple en Afrique de l'Ouest, région qui est la plus endettée, la dette représente 135 % du PIB (produit intérieur brut) et son service près de 70 % des recettes d'exportation et 46 % des recettes fiscales. 41 pays en développement jugés "pauvres et très endettés" (PPTE / HIPC) étaient en 2001 au bénéfice d'un programme de désendettement portant sur 30 milliards de dollars (les besoins étant estimés à quelque 100 milliards). La dette de ces pays est passée selon la Banque mondiale de 141 à 214 milliards de dollars entre 1989 et 2001.
Voir : Banque mondiale Développement durable Fond monétaire international (FMI) Indice de développement humain
Jacques Martin
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Service médico-social
Le terme de service médico-social couvre deux grands types dinstitutions ambulatoires uvrant dans le domaine sanitaire et social : les services spécialisés de ligues et associations et les services de soins et daide à domicile.
Il en résulte une relative ambiguïté de la définition du champ des prestations et des professionnels engagés. Une mise en perspective historique explique la diversité des réalités et des perceptions de lintervention sociale que recouvre lappellation.
I Aspects historiques
1. A Londres, Bordeaux, Paris en 1910-1915 apparaissent les premières infirmières visiteuses. Elles se donnent pour objectif de participer à la lutte contre la tuberculose, la mortalité infantile et au dépistage des maladies et des tares. De ce courant sont issues les ligues de santé luttant contre les maladies dites sociales. Bras exécutif de la médecine, à lorigine, les services médico-sociaux spécialisés ont développé dès les années 70 une approche pluridisciplinaire des problèmes.
2. Au début des années 70, laccroissement des coûts de la santé a mis en évidence la nécessité de créer des services médico-sociaux extra-hospitaliers, appelés à faciliter le retour à domicile des patients. Selon les contingences historiques et régionales, ces services se sont constitués avec un statut juridique public ou privé. La construction initiale présentait sous diverses formes deux constantes : une logique allant de lhôpital au domicile et un personnel de base essentiellement infirmier. Ce modèle sest progressivement transformé pour développer sa propre approche des problèmes socio-sanitaires, dont les caractéristiques principales sont :
Une logique allant du domicile à lhôpital.
Un système dintervention pluridisciplinaire.
Une action fondée sur une définition large de la santé (cf. définition OMS) dépassant le concept trop étroit de maladie.
II Situation actuelle
Les services médico-sociaux ne sont pas tous au même stade de développement et restent plus ou moins liés au modèle originel. Cependant, tous suivent les mêmes tendances.
1. Services spécialisés
Glissement progressif du champ médical vers le social, la psychologie et le renforcement de laction préventive.
Professionnels engagés : assistants sociaux, éducateurs, psychologues, infirmières en santé publique.
2. Services généralistes daide et de soins à domicile
Glissement de lintervention curative vers une approche socio-sanitaire, sur la base dun concept de santé élargi au champ relationnel, économique, voire culturel.
Professionnels engagés : infirmières en santé publique, auxiliaires de la santé, aides familiales, aides au foyer, assistants sociaux, ergothérapeutes, diététiciennes.
Les prestations dun service médico-social généraliste vont des soins infirmiers à laide au ménage, de lergothérapie à laide sociale, de léducation à la santé au service de repas à domicile, à la mise en place de permanences dappel, ou encore à lorganisation de réseaux dappui bénévoles. Les prestations devraient idéalement être assurées 24/24 heures et 7/7 jours.
Conclusion
Lhistoire des services médico-sociaux spécialisés ou généralistes résume le rapport nécessaire et contesté du sanitaire et du social, la quête didentité des professionnels concernés, et met en évidence les processus dapprentissage dun travail pluridisciplinaire plus orienté vers les besoins de la personne que vers la description clinique de ses déficiences.
Voir : Politique de la santé Soins et aide à domicile
Simon Darioli
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Service social de larmée
Le service social de larmée vient en aide aux militaires dans les écoles et les cours qui, à cause de leurs obligations militaires, sont en butte à des difficultés dordre personnel, professionnel ou familial ; aux survivants de militaires décédés au service ou des suites dune maladie ou dun accident survenus au service ; aux patients militaires.
Le service social de larmée favorise également la création dactivités pour le bien des militaires ou de la troupe.
Laide est apportée sous forme dinformation, de conseils, dassistance, de médiation et de prestations financières. Les moyens financiers à la disposition du service proviennent intégralement dattributions faites par des institutions dentraide.
Adresses : Service social de larmée, Monbijoustrasse 51A, 3003 Berne
Pour la Suisse romande : Bat. La Pontaise, CP 146, 1018 Lausanne
Site Internet : www.mil.be/sociocult/fr/sociaal_f. asp
Pierre Thétaz
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Service social international (SSI)
Le Service social international est une organisation non gouvernementale (ONG) formée dun réseau mondial de correspondants dans plus de 140 pays.
La Fondation suisse du Service Social International est une branche nationale du réseau mondial. Son but est doffrir une aide sociale et juridique à ceux qui rencontrent des difficultés consécutives à une migration volontaire ou forcée.
La Fondation intervient :
pour des personnes ou des familles dont les problèmes nécessitent une intervention sociale coordonnée dans au moins deux pays différents ;
pour des étrangers en Suisse qui rencontrent des difficultés liées à leur statut dans le pays. Elle apporte une contribution à la prévention et à linformation relatives aux conséquences sociojuridiques des migrations.
La Fondation suisse du Service Social International est soutenue par les pouvoirs publics avec qui elle entretient des rapports de complémentarité. Elle agit aussi à la demande de collectivités privées et de particuliers.
Site Internet : www.iss-ssi.org/fre
Voir : Migration Organisation non gouvernementale (ONG) Travail social
Madeleine Duvoisin
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Seuil d'intervention àð Impôt négatif
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Sida VIH
L apparition du VIH/sida pose une multitude de problèmes d ordre social, politique et éthique. Il est à la fois un risque sanitaire et un risque social par la création des peurs et des exclusions. En plus, le VIH/sida représente une mise à lépreuve des capacités organisationnelles de nos sociétés à répondre rapidement à des menaces imprévues dans une situation dincertitude. Lapparition du VIH/sida a innové laction étatique : ladministration publique a dû développer des compétences daction orientées vers les risques sociaux, laction étatique a dû souvrir à des groupements sociaux normalement exclus de la création et de la mise en uvre de politiques (tels que les groupements homosexuels), enfin, le VIH/sida a innové substantiellement les contenus des politiques de la santé publique passant de conceptions de médicalisation à des conceptions de prévention et en introduisant lorientation à la réduction des risques dans le champ des drogues illégales.
R. S. Cattacin, C. Panchaud, en collaboration avec V. Tattini, Du Risque à la Normalisation. Les politiques de lutte contre le VIH/sida en Europe de lOuest, LHarmattan, Paris, 1996.
Voir : Éducation pour la santé Politique de la santé Prévention Santé communautaire Toxicomanies
Sandro Cattacin
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Social
En dehors, par exemple, dexpressions faisant partie du vocabulaire des affaires (raison sociale), de celui de la politique (social-démocratie) et de celui des sciences naturelles (insectes sociaux), ce mot sapplique à des aspects des rapports humains, envisagés à deux points de vue.
a) Celui des idées et des activités ayant pour objet lamélioration du sort de toute la population ou de certaines catégories de ses membres, à commencer par les plus démunis et les plus souffrants. Ces idées et activités sont orientées par des jugements de valeur dessence morale (ou éthique, terme synonyme) explicites ou non, consensuels sur certains points, différents ou divergents sur dautres, concernant la nature des formes de bien-être à promouvoir, les exigences de léquité et celles de la solidarité, celles de la compassion, les situations appelant des interventions, les priorités à admettre quand des choix simposent pour une utilisation optimale des ressources, etc. Exemples : justice sociale, doctrines sociales, droits sociaux, législation sociale, le social (par opposition à léconomique et au politique), progrès social, problèmes sociaux, inégalités sociales, action sociale, politique sociale, État social, budget social, transferts sociaux, sécurité sociale, travailleurs sociaux, logements sociaux.
b) Au deuxième point de vue, il sagit de dénominations courantes ou plus techniques ne faisant pas intervenir des jugements du type ci-dessus. Exemples : fait social, corps social, groupe social, conditions sociales, relations sociales, classes sociales, conflits sociaux, changement social, rapports sociaux, interactions sociales, système social, structures sociales, distances sociales, statut social, stratification sociale, mobilité sociale, sciences sociales, psychologie sociale, indicateurs sociaux.
R. J. Brémont, A. Gélédan, Dictionnaire économique et social, 5e édition augmentée, Hautier, Paris, 1993. A. Piettre, Article Social , du Dictionnaire des sciences économiques, publié sous la direction de Jean Romeuf, 2 volumes, PUF, Paris, 1956-1959.
Voir : Action sociale Politique sociale Travail social
Roger Girod
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Socialisation
Processus par lequel les individus identifient, apprennent, expérimentent et intériorisent les valeurs, normes et codes symboliques de leur groupe social.
Ces acquisitions de manières de faire, de penser et dagir sont autant formatrices de la personnalité de chacun quindispensables à la cohésion et à la stabilité de lensemble social dappartenance.
La socialisation implique donc, pour chaque acteur, quil sadapte au système social dans lequel il vit tout en sen distançant suffisamment pour construire sa personnalité propre, ce double mouvement pouvant être source de tensions.
Dans cette perspective, la socialisation soppose au conditionnement, au dressage et à la contrainte.
On distingue généralement socialisation primaire correspondant à la période de lenfance et secondaire suite de la vie la seconde remettant fréquemment en cause les valeurs intériorisées durant la première.
R. G. Bateson, Vers une écologie de lesprit, T. I, Seuil, Paris, 1977. P. Berger, T. Luckmann, La construction sociale de la réalité, Méridiens Kreincksieck, Paris, 1986. F. Dubet, D. Martucelli, Théories de la socialisation et définitions sociologiques de lécole , in : Revue française de sociologie, 4, 1996. A. Kardiner, Lindividu dans la société, Gallimard, Paris, 1969. R. Linton, Le fondement culturel de la personnalité, Dunod, Paris, 1959. G.-H. Mead, Lesprit, le soi et la société, PUF, Paris, 1950. J. Piaget, Le jugement moral chez lenfant, PUF, Paris, 1957.
Voir : Acculturation Contrôle social Éducation/Socialisation Instruction publique
Jean-Claude Wagnières
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Société civile
Dans les débats politiques récents, la société civile tend à être présentée comme le lieu des forces créatives des forces de la société qui ne sont pas engagées dans les partis politiques ou les structures dÉtat. Cette acception a évidemment une connotation moralisante et manifeste une défiance à légard du monde politique et des pouvoirs publics.
En fait, elle sinspire de la pensée de plusieurs auteurs, dont R. Dahrendorf. Pour lui, les aspects non politiques de lordre social contemporain sont prédominants. Les codes et les procédures, les organisations économiques et les instances sociales qui opèrent un fonctionnement en dehors de lÉtat font de la société civile lélément primordial de la vie en société. Cest là que les hommes luttent, créent et progressent, malgré les contraintes, les obstacles, les adversités. Cest là quils travaillent, seuls ou avec dautres, pour se réaliser. Cest là que se déroule concrètement lexistence de chacun.
Voir : Démocratie (et politique sociale)
jpf
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Société des risques (Risk society)
Le sociologue allemand Ulrich Beck publie en 1986 un livre intitulé La société des risques et lance ainsi un large débat sur lapparition de risques et de dangers jusqualors inconnus à lhomme, quil sagisse de ceux liés aux grands appareils de production ou des biotechnologies. La thèse principale de Beck est que le progrès scientifique et technologique produit inévitablement et systématiquement des risques dune nouvelle qualité, qui ne touchent pas seulement au bien-être et à la santé des personnes, mais - dune façon nouvelle -aux systèmes écologiques et aux régulations naturelles. Comment peut-on alors prévenir, diminuer et banaliser ces risques pour quils nentravent pas le processus de modernisation et quils ne dépassent pas le seuil de lacceptable ? La gestion de ce paradoxe est, selon Beck, le problème central de la société des risques.
R. U. Beck, Risikogesellschaft : auf dem Weg in eine andere Moderne, Suhrkamp, Frankfurt a.M., 1986 U. Beck, De la société industrielle à la société à risques : problématique de la survie, structures sociales et éveil d'une conscience écologique , in : Revue suisse de sociologie 19(2), 1993, pp. 311-337.
Voir : Éventualité Risque Risques sociaux
Carine Bachmann
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Société duale
Quand on parle de dualisation , on entend évoquer deux phénomènes complémentaires. Dabord, léconomie duale. Cest-à-dire les grandes firmes multinationales (le système central), avec leur relais du niveau national ; lensemble évoluant dans une sphère mondiale à côté des entreprises périphériques vouées à la dépendance et à la sous-traitance, à la précarité, allant jusquà une certaine clandestinité (économie souterraine, travail noir, etc.).
Mais aussi, la société duale, cest-à-dire dun côté les emplois stables protégés, intéressants et mieux payés ; de lautre, des emplois instables, précaires, de nouvelles formes de travail à la tâche, des emplois intérimaires, temporaires, contractuels, à temps partiel
Les deux réalités ne se recoupent pas totalement. Il y a toute la complexité liée à linterdépendance des deux secteurs. Ce quil faut mettre en évidence, cest le développement du phénomène. Le processus a des liens évidents avec le développement de la mondialisation/multinationalisation. Un sous-ensemble adapté aux technologies nouvelles, intégré à lespace mondial, fait dhommes modernes , aptes à manier linformatique et les techniques de pointe ainsi que les langues étrangères, passant une partie de leur vie à létranger. Un sous-ensemble incarnant lhéritage de nos traditions culturelles, constitué dorganisations isolées de la concurrence internationale, faisant pénétrer plus lentement les technologies modernes, dinstitutions de redistribution, dhommes moins hostiles, dun revenu moindre, mais dun mode de vie plus convivial et plus classique.
Cette vision des choses se développe de plus en plus et se pare volontiers des mérites du réalisme. Elle constitue une solution tentante pour faire face à lévolution de la société moderne. Mais, au-delà des mirages, le réalisme devient vite renoncement et annonce une nouvelle dérive inégalitaire inacceptable.
La théorie de la société duale doit être replacée dans le champ des critiques de lÉtat-providence. Le social, frein à léconomie, engendre des rigidités institutionnelles et des charges financières qui bloquent le dynamisme et la souplesse dadaptation du marché. Mais il paraît douteux que le secteur convivial puisse être à la fois à labri du choc de la compétition et, en même temps, hors de la dépendance et de la tutelle de lautre secteur.
Il est clair que la plus grande pente de la société duale mène à une société inégalitaire, ségrégative et hiérarchisée. Elle ne constitue donc quun leurre, un mirage par rapport auquel il est nécessaire de prendre quelques distances.
R. D. Clerc, e. a., La crise, Syros, Paris, 1983. A. Gorz, Adieux au prolétariat, Galilée, Paris, 1980.
Voir : Désaffiliation Flexibilité du travail Pauvreté Postfordisme Société postindustrielle Temps partiel Travail (Nouvelle forme de)
jpf
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Société industrielle
Dans la société industrielle, lessentiel des ressources matérielles et humaines est mobilisé en vue de la production économique organisée dans le cadre de lentreprise industrielle. Laccumulation du capital est conçue comme le moteur de lactivité technologique et économique dont le projet global est la maîtrise de lenvironnement naturel et du monde humain, dont la justification idéologique sont le progrès et le bien-être. Cette forme de société se constitue dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en Angleterre puis sur le continent européen, à la suite de la première révolution industrielle et du machinisme.
La société industrielle constitue un système dynamique, producteur de changements selon un rythme qui tend à saccélérer. Un des moteurs tient dans la chaîne liant science (quelle est la nature dun phénomène ?), technologie (à quoi une connaissance peut-elle servir ?) et économie (quel profit peut-on retirer dun savoir-faire ?). Un autre réside dans la coexistence de deux valeurs antagoniques affirmées dans les chartes des grandes révolutions politiques du XVIIIe siècle ; la liberté, comme principe de la connaissance, de linitiative et de la créativité ; légalité, incitation à une meilleure répartition des diverses formes de richesse, étendard de la plupart des mouvements sociaux des deux derniers siècles. La tentative dédification dune société industrielle socialiste ( les soviets plus lélectricité , selon la formule de Lénine) en supprimant la tension entre ces deux valeurs cardinales au profit de légalité, a conduit non pas, comme lespérait Marx, au dépérissement de lÉtat dans une société sans classe, mais au contraire au développement tentaculaire dune nomenclature générant limplosion de ce système au cours des années 1980. Dans les pays dEurope occidentale, lélargissement de la démocratie, lexpérience des guerres et des crises ont conduit au cours du siècle à lélaboration dun principe de solidarité exprimé dans la sécurité sociale, dont la gestion est confiée à lÉtat. Ce principe nélimine pas linégalité mais garantit le droit à une existence décente de ceux qui sont précipités dans des situations légitimes dempêchement de travailler : maladie, accident, infirmité, vieillesse, comme aussi service de la patrie.
La dynamique des sociétés industrielles les pousse à se projeter dans le temps en aspirant à maîtriser lavenir, et dans lespace en se constituant en centre dun système planétaire basé sur léchange inégal. Sur le plan interne, ces sociétés ont développé une structure sociale fondée sur la position des individus dans le système économique ; dans leur première période, marquée par le développement du secteur secondaire (industriel) se distinguaient des ensembles clairement différenciés, appelés classes (bourgeoisie, classe ouvrière, paysannerie, domesticité, artisans et commerçants, etc.). La tertiarisation ultérieure dune économie qui fait une part de plus en plus grande aux services a entraîné la généralisation du salariat et le développement dune structure centrée sur les classes moyennes. Mais dans un cas comme dans lautre, le travail fournit le substrat de léchange entre les individus et la société. Il est avec le capital le principal facteur de production de la richesse mais en plus, pour la grande majorité, il est lunique principe de la redistribution de cette richesse et de la survie. Marqueur du statut et de lidentité individuels, il est aussi le régulateur du temps, du temps quotidien comme de celui du cycle de vie. Enfin, il sinscrit au cur de sa culture, la société industrielle ayant produit un grand récit épique évoquant par exemple la figure de Prométhée qui fait du travail le lieu daccomplissement de la vie en associant chacun à son projet conquérant et civilisateur.
R. R. Aron, Dix-huit leçons sur la société industrielle, Gallimard, Paris, 1962. D.-S. Landes, LEurope technicienne ou le Prométhée libéré, Gallimard, Paris, 1975 (1er éd. angl. 1969). Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, vol. II-III, Payot, Lausanne, 1983.
Voir : Industrialisation Sécurité sociale Société postindustrielle Travail
Christian Lalive dÉpinay
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Société postindustrielle
Lexpression est apparue dès la fin des années cinquante dans luvre danalystes comme Riesman, Bell et Touraine. Selon ces auteurs, elle désigne une période historique nouvelle qui succède à la société industrielle, période caractérisée par un déplacement de lactivité économique des biens de production vers les services et les biens de consommation, par les révolutions technologiques du pétrole, de latome et des télécommunications, par le démarrage dune ère de croissance économique soutenue et de plein emploi, par la généralisation du salariat et des classes moyennes, par lavènement dune société dabondance (Galbraith) qui ménage une place croissante au temps libre, aux loisirs et à la consommation, par le développement de lÉtat-providence, enfin par le déclin dun éthos du travail et du devoir (Weber) et lavènement dune culture centrée sur lindividu et son épanouissement.
Avec du recul, on se demande sil sagissait bien alors de lavènement dune formation sociétale nouvelle, et non pas plutôt de la phase ultime de la société industrielle qui, après deux siècles dactivité acharnée, produisait enfin ce quelle promettait depuis toujours : labondance et le bien-être ? Ne serait-ce pas plutôt la période de stagnation et dincertitude qui caractérise les anciens pays industrialisés du bassin atlantique depuis la fin des années septante qui marque la véritable fin de la société industrielle et lannonce dune société dont le qualificatif de postindustrielle atteste quon nen connaît guère le contour tout en prenant acte quil ne sera plus celui de la société de notre passé immédiat ?
Dès le milieu des années soixante-dix, la croissance se fait erratique et surtout, sa courbe et celle de lemploi cessent de coïncider. En effet, linnovation technologique permet une amélioration de la productivité qui déséquilibre le rapport entre capital et travail, au désavantage du second déjà fragilisé par la délocalisation du marché du travail. La révolution de linformatique et des communications transforme les modes de production et les situations de travail ; le salariat et les protections qui lui sont associées sont mis en cause, engendrant précarité et disqualification pour de larges secteurs de la population. Parallèlement, leffondrement du deuxième monde communiste marque une nouvelle étape de la mondialisation, caractérisée par une prépondérance du capital financier sans réel contrepoids. Enfin, le mode de développement techno-économique est mis en question par la prise de conscience de son impact sur lenvironnement.
La crise qui sinstalle est autant culturelle et politique quéconomique : perte de crédibilité des grands discours donneurs de sens et en particulier perte de la croyance selon laquelle lalliance du travail et de la technique serait la matrice dun avenir meilleur, mise en cause de lÉtat-providence, difficulté à imaginer de nouvelles utopies mobilisatrices.
La forme concrète que prendra la société postindustrielle dépendra des réponses apportées à quelques questions, dont celles-ci :
Comment imaginer et réaliser une mondialisation non plus conçue en termes de centre et de périphérie, mais en ceux du partage sinon de labondance, du moins de ressources suffisantes ?
Comment imaginer et réaliser un développement techno-économique respectueux du milieu naturel ?
Comment asseoir le lien social et la solidarité collective, alors que le travail perd de plus en plus sa capacité à les assurer ?
R. A. Giddens, Les conséquences de la modernité, LHarmattan, Paris, 1994 (1er éd. angl., 1990). C. Lalive dÉpinay, Les Suisses et le travail, Réalités sociales, Lausanne, 1990 (trad. allemande, VdF, Zurich, 1991). A. Touraine, La société postindustrielle, Denoël, Paris, 1969.
Voir : État-providence État incitateur Postfordisme Société duale Société industrielle
Christian Lalive dÉpinay et Jean-François Bickel
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Société suisse dutilité publique (SSUP)
Organisation fondée en 1810, ayant pour but général la promotion de la cause de lutilité publique et de la bienfaisance en Suisse, aussi bien sur le plan spirituel que matériel.
La SSUP sest rendue propriétaire de la prairie du Grütli, dont elle a fait don à la Confédération. Elle a fondé lAide suisse aux montagnards.
La SSUP fut lun des moteurs de la création de Pro Juventute, Pro Senectute, Pro Familia et Pro Mente Sana. Elle a également encouragé la création de la Société dutilité publique des femmes suisses (300 sections). La section genevoise fut à lorigine du CICR.
Forte de 3'500 membres, dont 2800 membres individuels, la SSUP réunit des personnes et organisations sengageant pour le développement social dans lintérêt et au service de tous, pour un équilibre social et un soutien aux personnes défavorisées adapté à leur situation.
Ses partenaires sont les milieux politiques, économiques, scientifiques, éducatifs, culturels et le domaine social.
Elle encourage et diffuse des idées novatrices et des projets-pilotes, seule ou en collaboration.
Elle soutient diverses organisations sociales.
Elle prend part aux débats politiques sur les thèmes relatifs à lutilité publique et milite pour la propagation du sens des responsabilités sociales au sein de la population.
Ses moyens daction sont notamment :
a) conférences et discussions au sein de lassemblée générale, du comité central ou de commissions spécialisées ;
b) prises de position ou mémoires (révision du droit pénal des mineurs, libéralisation des jeux) ;
c) activité de son secrétariat central (2,4 postes);
d) édition dune revue et autres publications sur des problèmes sociaux spécifiques ;
e) gestion de nombreuses fondations placées sous son administration.
Structures
Assemblée générale trisannuelle
Comité central (30 membres et 5 hôtes permanents) et Comité directeur (8 membres)
Secrétariat central à Zürich, gérant notamment une bibliothèque rassemblant tous les rapports dactivité de toutes les sociétés dutilité publique cantonales, régionales et locales.
Activités et projets
gestion de fonds et fondations accordant des aides individuelles, à destination contraignante ou non ;
conduite du projet TikK, équipe dassistance pour la prévention et la maîtrise des conflits interculturels (conseils, médiation, analyse de situation, recherche de solutions);
action changer de camp , offrant aux cadres des entreprises et aux travailleurs sociaux la possibilité deffectuer un stage dans le camp opposé .
Projets
Rassemblement et diffusion de connaissances en matière de bénévolat et volontariat.
Promotion de lengagement social et de la responsabilité sociale des milieux de léconomie.
Informations
Secrétariat central : Schaffhauserstrasse 7, 8042 Zürich 6
Organisations locales ou cantonales : tous les cantons sauf JU, FR, VS et NW en Romandie : Bienne, Genève canton, Neuchâtel canton, Vaud.
Site Internet : www.sgg-ssup.ch
Voir : Association romande et tessinoise des institutions daction sociale (ARTIAS) - Conférence suisse des institutions daction sociaCSIAS)
Jean-Pierre Rageth
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Sociétés suisses demployés (Fédération des) (FSE)
La Fédération des sociétés suisses demployés (FSE) veut être lorganisation faîtière représentant les employés du pays. Fondée en 1918, la FSE est confessionnellement neutre et indépendante de tout parti politique. De structure fédérative, elle sinspire des principes de la démocratie suisse. En 1997, la FSE compte neuf associations affiliées représentant plus de 120'000 membres. Depuis 1965, elle est également ouverte aux associations de fonctionnaires et demployés des services publics. Elle comprend également des fédérations cantonales et régionales, voire locales, qui traitent plus particulièrement des problèmes spécifiques à un secteur ou à une région. Elle est appelée à prendre position sur toutes les questions importantes qui concernent des membres dans les domaines de la politique économique, du marché du travail, des conditions de travail, de la politique sociale et financière et de la protection des consommateurs et de lenvironnement.
Voir : Syndicat
jpf
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Socio-économie
La socio-économie est une approche globale du comportement économique, où les dimensions humaine, culturelle, éthique, morale et écologique deviennent fondamentales. Elle sinscrit dans une perspective interdisciplinaire et fait appel aux autres sciences sociales (sociologie, psychologie, philosophie, etc.) pour sortir la théorie économique de son impasse méthodologique, en cherchant de nouveaux instruments, à même dintégrer les valeurs sociales, éthiques et écologiques dans lanalyse des faits économiques. Cest une science à la fois normative et positive, orientée vers la politique économique et vers la formulation de recommandations dans le domaine de la régulation sociale.
R. B. Bürgenmeier, La Socio-économie, Économie, Poche, Economica, Paris, 1994. B. Bürgenmeier, Plaidoyer pour une économie sociale, Économie contemporaine, Economica, Paris, 1990.
Voir : Économie sociale Éthique
Marie-Luce Délez
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Soins (Continuité des)
Critère de qualité et stratégie de réduction des coûts de la santé, la continuité des soins est une notion généralement mal définie et comporte plusieurs acceptions. Elle renvoie tour à tour à la nécessaire globalité de loffre en soins (véritable continuum de la prévention aux soins curatifs et à la réhabilitation, ou alors offre couvrant tous les âges de la vie), à la coordination des activités des intervenants (professionnels ou organismes) impliqués dans les soins, ou encore à la disponibilité des soins 24 heures/24 et 7 jours/7.
Elle est un des objectifs visés par la création de réseaux de soins et, comme eux, suppose la complémentarité et la coordination entre prestataires de soins dans un but doptimisation et defficience du système de santé.
Les moyens propres à éviter les ruptures de continuité, et en particulier la duplication inutile de certaines interventions dans les trajectoires de santé des individus sont, notamment, le carnet de santé, le dossier unique informatisé, les systèmes d'information, le référent ou coordonnateur de soins.
Voir : Coordination Coûts de la santé Prévention Réseaux de soins Réseaux de soins (Organisation)
Martine Rossel
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Soins de santé primaires
Les soins de santé primaires sont des soins de santé essentiels fondés sur des méthodes et une technologie pratiques, scientifiquement viables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles aux individus et aux familles dans la communauté par leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent assumer à chaque stade de leur développement dans un esprit d'autoresponsabilité et d'autodétermination. Ils font partie intégrante tant du système de santé national que du développement économique et social d'ensemble de la communauté. Ils sont le premier niveau auquel les individus, la famille et la communauté entrent en contact avec le système national de santé, rapprochant le plus possible les soins de santé des lieux où les gens vivent et travaillent, et constituent le premier élément d'un processus continu de protection sanitaire. Ils comprennent au minimum : une éducation concernant les problèmes de santé, la promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles, un approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d'assainissement de base, la protection maternelle et infantile y compris la planification familiale, la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des endémies locales, le traitement des maladies et lésions courantes et la fourniture de médicaments essentiels. (Extraits de la définition de Alma Ata).
Voir : Coûts de la santé Droit à la santé Médicaments essentiels Santé communautaire
Jacques Martin
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Soins et aide à domicile
Les soins et laide à domicile font appel à un ensemble de services, plus ou moins coordonnés entre eux selon lépoque et la région considérées. Ils comportent le plus souvent les soins infirmiers, les soins de base, laide au ménage et à la famille, ainsi que la distribution de repas à domicile.
Ils sont parfois complétés par un service de biotélévigilance, par des prestations de mobilisation ou de réadaptation, par une assistance pour démarches auprès du système de sécurité sociale ou encore, par un soutien psychiatrique de premier recours.
Enfin, les services à domicile sappuient sur dautres institutions pour des prestations de décharge, telles que les courts séjours ou laccueil temporaire en établissement, pour un jour, une nuit ou un week-end.
Historiquement, les soins et laide à domicile étaient accomplis dans le milieu familial, au point dêtre reconnus comme un devoir de la famille. Depuis la fin du XIXe siècle, la pratique évolue lentement et combine : soutien de la famille, entraide avec le voisinage par solidarité réciproque et intervention de services extérieurs professionnalisés.
Outre le devoir familial, la racine première des services à domicile est caritative. Les soins et laide se fraient un chemin dans le dédale des activités paroissiales. Sadressant aux plus démunis, ils reposent sur une gratuité, alimentée par les bienfaits des classes aisées. La deuxième origine est en rapport avec lévolution de la domesticité, plus particulièrement, avec la rétribution des tâches familiales, destinée à libérer les femmes de la bourgeoisie dune part de leurs obligations matérielles.
La troisième origine des services de soins et daide à domicile est plus moderne. Elle est le produit de la différenciation du réseau de soins. Elle est liée à lévolution des traitements et de la conception de lhôpital. Dans ce processus de transformation du système de santé, les soins et laide à domicile souvrent une voie comme partenaires organisés du réseau de soins et acquièrent un statut dautant plus important quils sont efficients et que la pression économique est forte.
R. B. Bachelard e. a., Tout compte fait : synthèse des résultats, Expérience pilote, SCRIS, Lausanne, 1986. M.-F. Collière, Lavenir du soutien à domicile et son financement , in : Soins, No 474, mars 1986. A. Jamieson, Home care for older people in Europe, Oxford University Press, 1991. N. Raffy-Pihan, Lhospitalisation à domicile : un tour dhorizon en Europe, aux États-Unis et au Canada, CREDES, Paris, 1994.
Sites Internet : www.hospvd.ch/public/ise/livres/sad.htm www.spitexch.ch/f-intern.htm
Voir : Maintien à domicile (Quelques caractéristiques) Organisme médico-social vaudois (OMSV) Politique de la santé Service médico-social
Bernard Bachelard
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Soins palliatifs
Les soins palliatifs sont des soins actifs, complets à des personnes gravement malades et de tous âges. Médecine et soins palliatifs valorisent, dans le temps qui reste, la meilleure qualité possible de vie grâce au contrôle des symptômes, principalement la douleur. Ces soins optent pour la vie, voient dans la mort un processus normal et donc ne hâtent ni ne retardent la fin. Pour léquipe soignante, multidisciplinaire, la personne, prise en compte aux niveaux physique, psychologique, social, spirituel et relationnel forme un tout avec son entourage.
Rattaché à lHospice Movement né en Angleterre dans les années soixante, grâce à Cecily Saunders, ce mouvement connaît aujourdhui deux orientations complémentaires : lune, débordant la médecine strictement palliative, transforme la conception générale de tout soin en favorisant linterdisciplinarité dans la relation soignant/soignant, soignant/soigné ; lautre instaure une médecine plus complexe de fin de vie.
R. D. C. Saunders, (Dir.), Soins palliatifs : une approche pluridisciplinaire, Lamarre, Édisem, Paris, 1994. C. Couvreur, Nouveaux défis des soins palliatifs. Philosophie palliative et médecines complémentaires, Savoirs et Santé, De Boeck, Bruxelles, 1995.
Sites Internet : www.fxb.org/palliative/cdi/syntheses_b3.html www.iukb.ch
Voir : Gériatrie Gérontologie Soins et aide à domicile
Annie-Moria Venetz
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Solidarité
Elle exprime une relation entre personnes ou groupes sociaux ayant conscience dune communauté dintérêts. Elle entraîne une obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance. Par extension, on parle de politique de solidarité, de solidarité nationale, dimpôt de solidarité. La solidarité est une composante plus ou moins développée de presque toutes les dimensions de la politique sociale. Lassurance-vieillesse et survivants (AVS) est souvent citée comme un lieu exemplaire dexercice de la solidarité.
Voir : Don Réseaux de sociabilité Solidarité entre générations Solidarités (Devenir des)
jpf
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Solidarité entre générations
Cest lun des principaux enjeux pour lavenir de la sécurité sociale. Les jeunes qui atteignent aujourdhui la maturité civique constituent la première génération qui aura connu un système presque complet dassurances sociales. Cest aussi une génération qui entre dans la vie dans un lourd climat dincertitude. Sera-t-elle prête à jouer le jeu de la solidarité ? Les premiers résultats détudes récentes sur les regards que ces générations portent lune sur lautre montrent que les jeunes aiment les vieux et réciproquement. Au moins dans la sphère de la vie quotidienne proche, la solidarité et le sens de la responsabilité ne semblent pas entamés par les avatars du siècle et de la conjoncture.
Les quadras en savent plus que leurs grands enfants sur les besoins réels dun système de sécurité sociale. Ils manifestent plus douverture à la diversité des situations. Ils sont plus sensibles aux accidents de la vie et donc généralement plus tolérants.
Leurs enfants expriment volontiers des élans généreux. Ils se déclarent prêts à assurer une vieillesse sereine à leurs grands-parents et à leurs parents. Ils peuvent être sévères contre linjustice et les formes dégoïsme quils observent autour deux
chez les adultes.
En fait, leur générosité est teintée dignorance et de discriminations. Ils sous-estiment la réalité des problèmes sociaux, ils ne sont guère amènes avec les réfugiés ou celui qui est tombé par sa faute . Comme leurs parents, ils considèrent que la famille est au cur de la protection sociale. Ils tendent à prôner la démarche individualiste pour assurer linsertion sociale. En cela ils ne séloignent pas trop de la conception de leurs parents.
Deux préoccupations majeures structurent la pensée des deux générations. Dabord, un plébiscite pour le système AVS dont on sait quil contient une solide dose de solidarité. Ils semblent même prêts à létendre à dautres régimes des assurances sociales, en particulier à lassurance-maladie.
Cest la santé qui remporte la palme. Ce domaine est le monde des positions inconditionnelles. Il faut tout faire pour la garantir, et presque à nimporte quel prix. Cette chère santé a de beaux jours devant elle.
Les positions ne sont pas monolithiques. Des différences significatives apparaissent entre les Romands et la Suisse alémanique, entre les gymnasiens et les apprentis, entre les fils de famille et ceux qui ont la vie dure. Le contexte régional influe également sur les attitudes comme dailleurs les choix politiques dominants. Cela se manifeste particulièrement en ce qui concerne les prestations offertes aux toxicomanes.
Ces observations invitent à relativiser les alarmismes qui fleurissent en période de crise. Le chantage à la fin des solidarités intergénérationnelles est à prendre pour ce quil est : une dimension de loffensive contre la sécurité sociale. En revanche, on peut sinterroger sur la fragilité de linformation (et de la formation) sur des questions dont on mesure limportance économique et politique.
R. A. Clémence, M. Egloff, N. Gardiol et P. Gobet, Solidarités sociales en Suisse, Réalités sociales, Lausanne, 1995.
Site Internet : www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Don Génération Solidarité Vieillesse
jpf
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Solitude
La solitude est un sentiment subjectif éprouvé par quelquun qui se sent seul et qui le vit comme un manque, une absence douloureuse de liens. Ce sentiment ne découle pas simplement et uniquement dun isolement réel objectif, car il peut aussi être éprouvé en présence dun réseau relationnel important. Néanmoins, létude de la solitude ne peut être menée sans appréhender également les processus disolement social.
La psychologie associe la souffrance liée au sentiment de solitude à une élaboration insuffisante des angoisses de séparation et de perte, influencée par la prime enfance et par le parcours de vie. La représentation sociale négative qui, dans notre société, entoure la solitude et lisolement est également une composante importante de la souffrance liée au sentiment de solitude. La solitude est un facteur de risque pour la santé et accroît les risques de dépression et le risque suicidaire ; par ailleurs, la dégradation de la santé et la perte dautonomie augmentent le sentiment de solitude. Difficile à mesurer et quantifier, cette problématique complexe nécessite une approche pluridisciplinaire pour être appréhendée.
R. Groupe SOL, La solitude, ça sapprend !, Ed. Georg, Genève, 1992. Groupe SOL, Vivre sans elle, Ed. Georg, Genève, 1996. C. Fry, Solitude et isolement : Approches pluridisciplinaires, Département de sociologie, Université de Genève, 2000.
Voir : Isolement
Colette Fry
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Sondage
Procédure denquête reposant sur lobservation, et le plus souvent linterrogation, dun nombre limité dindividus, appelés échantillon, sélectionnés selon une méthode représentative (par choix au hasard ou raisonnée au sein dune population parente plus vaste). Le recours à cette technique a pris des proportions très importantes au cours des dernières décennies. Divers secteurs de la politique et de laction sociales y font appel.
R. P. F. Lazarsfeld, La Philosophie des sciences sociales, Mouton, Paris, 1970.
Voir : Étude de marché Enquête sociale Marketing social Recherche sociale
jpf
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Spitex àð Soins et aide à domicile
Spitting àðAssurance-Vieillesse et survivants AVS)
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Statistique sociale
Par statistique sociale il faut entendre l'observation et l'analyse, sur une base systématique et régulière, des conditions de vie et de bien-être de certaines catégories de la population ou de la population tout entière. Une statistique sociale doit pouvoir se fonder sur une ample base de données provenant de sources fort différentes, notamment les statistiques administratives établies par les services publics dans le cadre de leur travail de surveillance et les relevés auprès des ménages, des personnes et d'autres unités d'observation. Dans un sens étroit, le terme est également utilisé pour désigner les statistiques portant sur les prestations sociales (recettes et dépenses des institutions de sécurité sociale). Une statistique sociale implique la collecte, le stockage, l'exploitation et la mise à disposition des données et des informations récoltées. Elle implique aussi la publication d'un Rapport sur les questions sociales ( Sozialberichterstattung ). L'OFS prévoit la création d'une nouvelle série de publications accueillant de tels rapports. Ceux-ci devraient, dans leur conception la plus large, porter sur les domaines suivants : formation et qualification professionnelles, activité professionnelle et conditions de travail, revenu et dépenses, conditions de logement et évolution des loyers, santé, sécurité sociale, intégration sociale, sécurité publique et criminalité, loisirs et emploi du temps, environnement. Ils devraient intégrer également des analyses ayant trait à des problèmes plus spécifiques tels que la pauvreté, les inégalités et les conditions de vie de certains groupes de la population (les personnes âgées, les étrangers, les familles monoparentales, etc.). Une statistique sociale, que les résultats soient consignés ou non dans un Rapport sur les questions sociales , comporte toujours une dimension de transversalité. L'Office fédéral de la statistique (OFS) joue un rôle important de prestataire de services dans ce domaine, car il assure la production de données quantitatives dans tous les domaines mentionnés et en garantit la diffusion par les canaux les plus divers, y compris Internet.
R. R. Habich, H.-H. Noll, avec la collaboration de W. Zapf, Soziale Indikatoren und Sozialberichterstattung. Internationale Erfahrungen und gegenwärtiger Forschungsstand, avec un résumé en français, Office fédéral de la statistique, Berne, 1994. Info : social. La sécurité sociale dans les faits, ce nouveau bulletin de la section de la sécurité sociale de l'Office fédéral de la statistique, présente régulièrement à un large public des informations statistiques ayant trait à la sécurité sociale ainsi que des résultats d'analyses.
Voir : Budget social Estimation statistique Eurostat-Sespros Financement de la sécurité sociale : aspects économiques Indicateurs sociaux Office fédéral de la statistique (OFS)
Spartaco Greppi
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Statuts
Acte constitutif dune société ou dune association rédigé par écrit comportant un certain nombre de mentions obligatoires prévues par le Code Civil (art 60 ss) qui posent les objectifs ainsi que les règles de fonctionnement de la société ou de lassociation.
R. M.-C. Collaud, Comment créer et animer une association, Réalités sociales, Lausanne, 1990.
Voir : Associations
jpf
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Stigmatisation
Réaction dun groupe ou dune société envers des personnes ou des groupes minoritaires, différents ou défavorisés (minorités ethniques, homosexuels, malades, handicapés, alcooliques, toxicomanes, chômeurs, délinquants, etc.), consistant à attribuer une étiquette qui les catégorise comme déviants. Les personnes à la source de la stigmatisation éprouvent des sentiments de gêne et de ressentiment, et manifestent des comportements dabandon, dexclusion, de rejet et de constitution dune brebis galeuse . La stigmatisation produit chez les personnes cibles des sentiments de vulnérabilité, de honte, et des comportements de retrait, dentraide, ou parfois dagression. Sa fonction sociale est de détourner lattention du problème posé par les personnes stigmatisées (maladie, chômage, etc.), et den justifier lexclusion en les désignant comme responsables de leurs maux.
R. E. Goffman, Stigmate : les usages sociaux des handicaps, Les Éditions de Minuit, Paris, 1993. C.-N. Robert, Fabriquer la délinquance juvénile , in : Revue Suisse de Sociologie, 3, 1977, pp. 31-65.
Voir : Déviance Étiquetage (Théorie de l) Image de soi Représentation sociale
Fabrizio Butera
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Subsidiarité
Ce quon appelle le principe de subsidiarité a été formulé pour la première fois par Pie XI dans son encyclique Quadragesimo anno (1931) : Il est vrai sans doute, et lhistoire en fournit dabondants témoignages, que, par suite de lévolution des conditions sociales, bien des choses que lon demandait jadis à des associations de moindre envergure ne peuvent plus désormais être accomplies que par de puissantes collectivités. Il nen reste pas moins indiscutable quon ne saurait ni changer ni ébranler ce principe si grave de philosophie sociale : de même quon ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de sacquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice, en même temps que troubler dune manière très dommageable lordre social, que de retirer aux groupements dordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et dun rang plus élevé, les fonctions quils sont en mesure de remplir eux-mêmes. (Quadragesimo anno, 1931, 86.)
Ce principe de décentralisation et de répartition des responsabilités est au cur du processus démocratique moderne dont on a dit (Bergson) quil avait des racines évangéliques : reconnaissance à tous dune dignité née de la filiation divine.
Ce principe a été repris de manière presque officielle dans le cadre de la République fédérale allemande au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et il vient de connaître un renouveau dintérêt dans les débats de la Communauté européenne, même si linterprétation quon en a donnée appelait quelques réserves. On peut dire quaujourdhui ce principe fait partie intégrante du débat démocratique, et si la terminologie varie (variante : principe de proximité), la réalité reste présente.
On peut faire remarquer ici que ce principe de subsidiarité est, avec le principe de solidarité et celui du bien commun, un des trois piliers de lenseignement social chrétien, qui est centré sur lépanouissement des personnes. Mais il convient de conserver un équilibre pour éviter une hypertrophie dun principe par rapport aux autres. Cest ainsi que si le principe de subsidiarité connaissait une hypertrophie, on pourrait voir se développer un corporatisme qui serait préjudiciable au bien commun. Ceci nous renvoie aux trois dimensions de la justice : civile (commutative), sociale (distributive) et politique (légale), qui doivent trouver un équilibre pour rendre à chacun selon son dû dans le cadre du bien commun.
Voir : Subsidiarité dans lUnion européenne (Principe de) Fédéralisme
Patrick de Laubier
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Subsidiarité dans lunion européenne (Principe de)
Il a été introduit dans le traité de Maastricht, pour chercher à définir le jeu du partage des compétences entre les États membres et la Communauté, et pour répondre à la critique dextension indéfinie du champ de laction communautaire. La Communauté intervient seulement si et dans la mesure où les objectifs de laction envisagée ne peuvent pas être réalisés de manière suffisante par les États membres et peuvent donc, en raison des dimensions ou des effets de laction envisagée, être mieux réalisés au niveau communautaire .
Voir : Subsidiarité
jpf
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Subventions
Il n'existe pas une définition univoque de subvention. Dans le système de comptabilité nationale, l'octroi d'une subvention est lié à une opération de production. Les subventions sont définies comme étant des transferts courants sans contrepartie que les administrations publiques, dans le cadre de leur politique économique et sociale, versent à des producteurs résidants dans le but d'influencer leurs niveaux de production, leurs prix ou la rémunération des facteurs de production. Cette définition ne recouvre que partiellement celle arrêtée dans la loi sur les subventions du 5 octobre 1990 (LSu) qui définit pour la première fois la notion (légale) de subvention au niveau fédéral. Jusqualors, les divers textes législatifs utilisaient une terminologie très variée pour parler de subventions : contribution, aide financière, indemnité, aide à linvestissement, prime, subside, etc. La LSu utilise le terme de subventions pour désigner à la fois les aides financières et les indemnités prévues par le droit fédéral.
Les aides financières sont des avantages monnayables accordés à des bénéficiaires ne faisant pas partie de l'administration fédérale afin d'assurer ou de promouvoir la réalisation d'une tâche que l'allocataire a décidé d'assumer. Les avantages monnayables peuvent notamment prendre les formes suivantes : prestations pécuniaires à fonds perdu, conditions préférentielles consenties lors de prêts, cautionnements ainsi que prestations en nature et services accordés à titre gracieux ou à des conditions avantageuses. Laide financière est toujours appelée à soutenir une activité facultative, dont la réalisation nest pas prescrite par la loi et dont laccomplissement na pas non plus été délégué par la Confédération.
Les indemnités sont des prestations accordées à des bénéficiaires ne faisant pas partie de l'administration fédérale et destinées à atténuer ou à compenser les charges financières découlant de l'accomplissement de tâches prescrites par le droit fédéral ou de tâches de droit public déléguées par la Confédération.
Les besoins de la statistique déterminent souvent l'extension de cette notion (légale) de subventions à tous les transferts dont les effets économiques et sociaux ainsi que les procédures d'octroi présentent des analogies avec ceux des subventions. Ainsi, dans le rapport du Conseil fédéral sur les subventions, la notion légale de subvention se double d'une notion plus large, issue de la statistique des finances publiques, incluant les parts cantonales aux recettes de la Confédération et les dédommagements versés à d'autres collectivités publiques. En 1998, les Parts, subventions et dédommagements de la Confédération (subventions au sens large) dans le domaine de la prévoyance sociale se sont montés à quelque 12.4 milliards de francs, dont 11.2 milliards de francs en faveur des assurances sociales.
R : Rapport du Conseil fédéral sur l'examen des subventions fédérales du 25 juin 1997 (Rapport sur les subventions). Office fédéral de la statistique, Le système de comptabilité nationale. Méthodes et concepts, OFS, Berne, 1997. Administration fédérale des finances, Finances publiques en Suisse 1998, Office fédéral de la statistique, Neuchâtel, 2000.
Site Internet : www.statistik.admin.ch/findex.htm
Voir : Transferts
Spartaco Greppi
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Suicide
Le suicide est un phénomène transversal à toutes les cultures, les époques, les couches sociales et les âges. Il ne peut être totalement considéré ni comme une problématique de santé physique ou mentale, ni comme un comportement social. Il sagit en effet dun phénomène complexe et multidimensionnel, résultant de linteraction de plusieurs types de facteurs : les prédispositions individuelles, les facteurs liés au milieu social et les événements circonstanciels.
Historiquement, le suicide a suscité des réflexions dans des domaines aussi variés que la philosophie, la théologie, la psychiatrie classique, la psychologie et la sociologie, plus récemment la bio-chimie et la génétique. Jusquau XIXe siècle le suicide a été du ressort de la philosophie et de la théologie (notions de libre arbitre, de choix). A quelques exceptions près (stoïcisme, par exemple), il a été le plus souvent reprouvé du point de vue moral et social.
Les tenants de la psychiatrie classique ou dapproches psychologiques ont problématisé la notion de volonté ou dintentionnalité de lacte. Pour ces courants le suicide serait dû à des dysfonctionnements et/ou à des troubles pathologiques, relevant de la maladie mentale, pouvant avoir un substrat organique et/ou des origines dans un développement (types dattachement) problématique. Shneidman, initiateur de la suicidologie, définit le suicide comme un psychache , une souffrance psychique insupportable et multidimensionnelle (modèle du cube).
La sociologie sest penchée sur les relations qui existent entre le suicide et des facteurs et/ou des variables sociaux (sexe, âge, état civil, statut, religion). Son chef de file, E. Durkheim (1887), a relié le suicide à un courant suicidogène propre à toute société ainsi quau type et au degré dintégration de lindividu à la société, explicant ainsi le suicide en termes de régulation et de cohésion sociales.
Des études récentes dans le domaine de la biochimie du cerveau et de la génétique envisagent le suicide comme une série de déséquilibres bio-chimiques et neuromorphologiques (neurotransmetteurs, récepteurs, enzymes).
Si il est communément admis de considérer le suicide comme la résultante de constellations complexes et enchevêtrées de facteurs environnementaux et personnels et/ou de personnalité, la pondération et le rôle de chaque catégorie de facteurs dans le processus suicidaire font encore lobjet de débats dans la communauté scientifique. Un certain consensus semble sétablir autour du concept de résilience, cest-à-dire la capacité dun individu de faire face à ladversité grâce à ses ressources, tant personnelles (biologiques et psychologiques) que sociales (ressources socio-économiques, réseaux dintégration et de sociabilité, statuts et rôles sociaux). A la recherche sur les facteurs prédisposants sajoutent ainsi des études sur les facteurs de protection. Le suicide en effet est considéré actuellement comme laboutissement dun processus constitué par plusieurs phases (paradigme de la crise). La notion de processus suicidaire ouvre la voie et implique une politique daction face au suicide articulant trois niveaux : la prévention, lintervention et la postvention. La prévention porte sur les conditions de vie en général et de santé mentale en particulier. Son but est danticiper la survenue et la cristallisation dune crise. Lintervention prend en charge les situations de crise, afin dempêcher le passage à lacte, laccomplissement du suicide et la récidive. La postvention enfin est constituée par lensemble de mesures daccompagnement et de soutien aux personnes touchées, à un titre ou à un autre, par le suicide.
R. F. Gratton, Sociology of suicide , in : Neil, J. Smelser, P. B. Baltes (Éds) International Encyclopedia of the Social and Behavioral Sciences, Elsevier Science Limited Pergamon, Forthcoming Spring Oxford, 2002 (Un résumé de cet article est à consulter sur le site : www.iesb.com/contents.html). K Hawton, K. Van Heeringen, International Handbook of Suicide and Attempted Suicide, John Wiley and Sons, Chichester, 2000. Ministère de la Santé et des Services sociaux, Gouvernement du Québec, Sentraider pour la vie , Stratégie québecoise daction face au suicide, 1998. R. Ramsay, B. Tanney, L. Tierney, J. Roger, A. Lang, Suicide Intervention Handbook, Living Works Éducation Inc., Calgary, 1997. E. Fizzotti, A. Gismondi, Il suicidio. Vuoto esistenziale e ricerca di senso, SEI (Società editrice internazionale), Torino, 1991.
Sites Internet : www.infosuicide.org www.cam.org/aqs www.msss.gouv.qc.ca (Ministère de la Santé et des Services sociaux)
Voir : Solitude Prévention
Dolores Angela Castelli
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Supervision
La supervision est une pratique daccompagnement pédagogique qui se déroule individuellement, en petit groupe ou en équipe. Elle sadresse à des personnes en formation ou à des professionnels. La supervision a été introduite dans le travail social dans les années 70.
Son point dancrage est une relation institutionnalisée dans un contrat (durée, rythme, objectifs, mode dévaluation, confidentialité, financement) entre un superviseur formé à cet effet et un ou des supervisés qui fait ou font la demande de supervision.
Le superviseur est en principe extérieur à linstitution dans laquelle le supervisé travaille.
Le but de la supervision est lamélioration des compétences professionnelles par la prise de recul, lélucidation et lanalyse méthodique de situations professionnelles. On lui attribue la qualité dêtre une réponse préventive au traditionnel burnout des travailleurs sociaux.
R. C. De Jonckeere, S. Monnier, Miroir sans tain pour une pratique sans phare. La supervision en travail social, Éditions I.E.S., Genève, 1996.
Voir : Formation continue Réflexivité (dans l'action sociale) Travail social Travailleurs sociaux (Formation des) Usure professionnelle.
Charles Chalverat
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Surassurance
La surassurance est une notion qui relève du droit des assurances privées et non du droit des assurances sociales. (En ce qui concerne celles-ci, la loi parle de surindemnisation et, en matière de prévoyance professionnelle, davantage injustifié.)
La loi fédérale sur le contrat dassurance (LCA) qualifie de surassurance la situation dans laquelle la somme assurée dépasse la valeur dassurance le jour de la survenance du sinistre. La surassurance peut se présenter dans les assurances de choses ; elle nexiste pas dans les assurances de personnes. La surassurance nest pas prohibée en tant que telle car, en vertu du principe indemnitaire propre aux assurances contre les dommages, lassureur dédommage layant droit jusquà concurrence seulement du préjudice effectivement subi. La surassurance est sanctionnée lorsquelle est frauduleuse, autrement dit lorsque le preneur dassurance a conclu le contrat dans lintention de se procurer, par ce moyen, un profit illicite ; lassureur nest alors pas lié par le contrat, mais il conserve son droit à la prime convenue. Il lui incombe dadministrer la preuve libératoire de lintention dolosive du preneur.
La LCA réglemente aussi la double assurance (ou le cas dassurances multiples), qui se présente lorsque les mêmes objets sont assurés, contre le même risque et pour le même temps, par plus dun assureur, de telle manière que les sommes assurées réunies dépassent la valeur dassurance.
Voir : Avantage injustifié Surindemnisation
Bernard Viret
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Surendettement
Le surendettement est un processus dendettement en chaîne, souvent qualifié de spirale ou de cercle vicieux. Le consommateur endetté et dans lincapacité de rembourser ses dettes, cumule la plupart du temps différentes formes d'emprunts : un ou plusieurs petits crédits, leasing de biens de consommation, découverts sur les cartes de crédit ou sur les cartes clients des grands magasins. A noter d'ailleurs que ce foisonnement de formes demprunt empêche le consommateur d'avoir une vue d'ensemble de ses engagements.
En 2000, parmi les ménages ayant un crédit en cours recensés par la Centrale dinformation de Crédit (CIC, banque de données privée des professionnels de la créance), 18 %, soit près dun sur cinq, cumulent deux emprunts ou davantage.
Si le phénomène est souvent considéré comme révélateur de nouvelles tendances consommatoires, il est également lié à une banalisation de lemprunt, ainsi quà la forte incitation à la consommation véhiculée par les messages publicitaires. Cette dernière, dans une société où il faut avoir pour être, ne sest pas réduite dans le contexte socio-économique défavorable des années 90, contrairement à la capacité financière des ménages.
La question du surendettement des ménages est sujette à controverses. Considérée par les milieux économiques comme étant du strict ressort de la liberté et de la responsabilité individuelles, elle est dénoncée par les défenseurs des consommateurs et par les services dutilité publique pour une double raison : source de situations inextricables et de détresse pour les ménages concernés, elle implique également des conséquences négatives pour les ressources publiques (poursuites et faillites privées en augmentation, pertes fiscales, etc.).
Deux organisations sont actives dans le champ de la prévention du surendettement, de la défense des intérêts des consommateurs endettés, et de lassainissement de dettes. Fondée dans le but de défendre une législation fédérale qui protège efficacement les personnes privées du surendettement, la Communauté suisse de travail sur le crédit à la consommation (CSC) réunit des organisations de protection des consommateurs, des uvres dentraide, des associations faîtières dinstitutions publiques et privées daide sociale et des services de consultation pour les questions dendettement.
Sur un plan plus pratique, lAssociation faîtière suisse des services dassainissement de dettes à but non lucratif regroupe les services privés spécialisés dans lassainissement de dettes. Elle coordonne les différents services dutilité publique, cherche à étendre et à harmoniser les méthodes dassainissement, rassemble des données statistiques, exerce une influence sur la législation aussi bien que sur la pratique des tribunaux et des offices.
R. P. Aubort, Les bénéfices de la dette : pour une politique du désendettement, Institut de hautes études en administration publique, Lausanne, 1992. J.-P. Tabin et al., Misères à crédit, l'endettement en Suisse et ses conséquences, Ed. La Passerelle, Lausanne, 1992.
Voir : Crédit à la consommation Petit crédit Dettes Désendettement
Caroline Regamey
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Surindemnisation
Le concours de prestations des différentes assurances sociales instituées par le droit fédéral est de nature à conduire, en cas de cumul de ces prestations, à une surindemnisation, autrement dit à un enrichissement, considéré comme non souhaitable, de layant droit. La loi fédérale sur la partie générale des assurances sociales (LPGA) vise à éviter la survenance de telles situations ou du moins à en limiter les effets ; aussi comprend-elle des dispositions relatives à la coordination des prestations des assurances sociales. Une situation de surindemnisation se présente lorsque, du fait de la réalisation du risque, les prestations sociales légalement dues dépassent à la fois le gain dont lassuré est présumé avoir été privé, les frais supplémentaires et les éventuelles diminutions de revenu subies par les proches.
Prescrivant que doivent être prises en compte, dans le calcul de la surindemnisation, uniquement les prestations de nature et de but identiques qui sont accordées à lassuré en raison de lévénement dommageable, la LPGA dispose en outre, fondamentalement, que les prestations en espèces doivent être réduites du montant de la surindemnisation. Toutefois, sont exceptées de toute réduction les rentes de lAVS et de lAI, de même que les allocations pour impotents et les indemnités pour atteinte à lintégrité. Pour les prestations en capital, cest la valeur de la rente correspondante qui est prise en compte.
Les dispositions légales relatives à la surindemnisation en matière de prévoyance professionnelle relèvent dun concept spécial, celui de lavantage injustifié.
Voir : Assurances sociales (Coordination des) Avantage injustifié Surassurance
Bernard Viret
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Syndicat
Les syndicats sont des organisations de défense des travailleuses et des travailleurs (salarié-e-s). En Suisse, le premier syndicat à être apparu est la Fédération suisse des typographes (1858). Leur principale tâche consiste à négocier avec les organisations patronales des conventions collectives de travail (CCT) qui fixent les conditions de travail et de rémunération des travailleuses et des travailleurs. Afin de défendre au mieux les intérêts de leurs membres, et cela non seulement face aux patrons, les syndicats disposent de tout un arsenal de mesures dites de lutte : manifestation de protestation, grève davertissement, débrayage, grève perlée, grève du zèle. Les syndicats sont en principe organisés par branche et en sections régionales et/ou locales. Ils participent également à la vie politique à tous les niveaux (national, cantonal, local), par le biais des procédures de consultation, de manifestations publiques, dinitiatives ou de référendums, de communiqués et de conférences de presse, de débats publics, etc. Les syndicats offrent également à leurs membres cotisants un certain nombre de services qui vont des conseils juridiques aux maisons de vacances. La plupart sont dotés dorganes de presse. Sur le plan suisse, les syndicats se retrouvent principalement dans trois centrales (confédérations) syndicales : lUnion syndicale suisse, USS (1999 : 380384 membres), la Confédération des syndicats chrétiens de Suisse, CSC (102274, lUSSA layant rejointe) et la Fédération des sociétés suisses demployés, FSE (104861). Pour sa part, lUnion fédérative du personnel des administrations et des entreprises publiques regroupe des syndicats des services publics, dont une part est également membre de lUSS. Dautres organisations de salarié-e-s ne sont affiliées à aucune centrale. Parmi les plus grandes, citons : lAssociation faîtière des enseignantes et enseignants suisse (1999 : 49654 membres), la Fédération centrale du personnel des cantons et des communes (30089) et lAssociation suisse des infirmières et infirmiers (26278). Les syndicats sont en principe regroupés sur le plan régional (cantonal) au sein dunions syndicales cantonales ou locales, pour ce qui est des syndicats membres de lUSS. Sur le plan européen, ils peuvent se retrouver dans des Fédérations syndicales européennes, elles-mêmes en principe membres de la Confédération européenne des syndicats, CES ; on les retrouve dans certains conseils syndicaux interrégionaux, une nouvelle structure transfrontalière active sur le continent et, sur le plan mondial au sein de fédérations mondiales.
R. Les syndicats en Suisse, Centrale suisse déducation ouvrière, (aujourdhui : Institut de formation syndicale de Suisse), Berne, 1986.
Sites Internet : www.uss.ch www.etuc.org www.cisl.it www.etuc.org/etui www.oit.org
Voir : Boycott Convention collective de travail (CCT) Grève Participation Procédure de consultation Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT) Syndicats chrétiens de Suisse Union syndicale suisse (USS)
Fernand Quartenoud
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Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT)
Le SIT Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs est une organisation implantée uniquement à Genève et a pour caractéristique son aspect entièrement interprofessionnel. Il regroupe des travailleuses et travailleurs actifs et non actifs de toutes les branches professionnelles et est particulièrement présent dans les secteurs les plus précaires. Il fait partie de la Communauté genevoise daction syndicale, qui regroupe tous les syndicats genevois, des secteurs privé et public.
Le SIT a pour objectifs aussi bien de lutter pour lamélioration des conditions de salaire, de travail et de vie que de construire une société fondée sur la solidarité et la justice sociale. Pour ce faire, il défend individuellement et collectivement les salarié-e-s, il les organise sur les lieux de travail, il élabore des dossiers, publie des brochures et édite un journal mensuel (Sit-info), et est présent dans toutes les instances de concertation. Indépendant de tout parti politique et de toute confession, il nexiste que par la seule volonté de ses membres. Ses ressources économiques proviennent donc des seules cotisations des syndiqué-e-s. Il compte un peu plus de 10'000 membres.
Site Internet : www.sit-syndicat.ch
Voir : Syndicat
Georges Tissot
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Syndicats chrétiens de Suisse (Confédération des) (CSCS)
La Confédération des Syndicats chrétiens de la Suisse (CSC) est une organisation de travailleurs qui, dans ses objectifs et ses moyens dactions, se réfère à léthique sociale chrétienne et à la doctrine sociale chrétienne. La CSC reconnaît lÉtat démocratique et social fondé sur le droit. Elle est politiquement et professionnellement indépendante et est ouverte à toutes les organisations et tous les travailleurs qui respectent ses orientations fondamentales. En tant que Confédération, elle rassemble une quinzaine de fédérations constituées sur une base régionale ou professionnelle. Elle compte plus de 100000 membres.
Son statut dorganisation nationale lui permet dêtre présente dans tous les débats politiques qui concernent la politique sociale suisse.
Voir : Syndicat
jpf
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Système scolaire àð Instruction publique
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Taux d activité, d activité occupée et de chômage (au sens du BIT)
Les taux d activité, d activité occupée et de chômage au sens du BIT sont estimés à partir des données d enquêtes qui, à l instar de l enquête sur la population active (ESPA) en Suisse, sappuient sur le modèle des enquêtes sur les forces de travail du BIT. Le taux dactivité rapporte le nombre de personnes âgées de plus de 15 ans qui, au moment de lenquête, soit exercent une activité professionnelle, rémunérée ou non, soit sont au chômage au sens BIT, à lensemble des personnes âgées de 15 ans ou plus. Le taux dactivité occupée ou taux demploi est lensemble des personnes âgées de 15 ans ou plus occupant une activité professionnelle rapporté à lensemble de la population. Le taux de chômage, ou taux de sans emploi, est le rapport de lensemble des personnes âgées de plus de 15 ans au chômage au sens du BIT sur lensemble des personnes actives (actifs occupés et chômeurs au sens BIT). Ces taux sont exprimés le plus souvent en pourcentage. Ils peuvent être calculés pour des sous-populations (hommes-femmes, statut matrimonial, état civil, groupes dâge).
R. R. Hussmanns, F. Mehran and V. Verma, Surveys of economically active population, employment, unemployment and underemployment : An ILO manual on concepts and methods, International of Labour Office, Geneva, 1990. Lenquête suisse sur la population active, OFS, Berne-Neuchâtel, publication annuelle.
Voir : Activité et travail Activité économique au sens du BIT Bureau international du travail (BIT) Enquête sur la population active (ESPA) Productivité du travail
Jean-Marie Le Goff
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Taux de fécondité et taux de natalité
Le taux de fécondité donne le nombre de naissances (vivantes) par femme durant une période, généralement lannée. Le taux global de fécondité (ou taux de fécondité tous âges) correspond au taux de fécondité calculé sur lensemble de la période de procréation (généralement entre 15 et 45 ans). Le taux de fécondité générale par âge exprime le taux de fécondité chez les femmes ayant le même âge (ou appartenant au même groupe dâge).
Obtenu par addition des taux de fécondité par âge observés lannée considérée, lindicateur conjoncturel de la fécondité mesure la fécondité du moment. Appelé aussi indice synthétique de fécondité, fécondité cumulée ou encore somme des naissances réduites, cette mesure sinterprète comme le nombre denfants que mettrait au monde, en moyenne, une génération de femmes qui, à chaque âge, seraient soumises aux taux de fécondité des différentes générations présentes lannée considérée. Lindicateur conjoncturel de la fécondité nest pas à confondre avec la descendance finale. Cette dernière est la somme des taux de fécondité générale par âge (ou par durée de mariage) durant la totalité de la période de procréation dans une génération ou une cohorte de mariage. La descendance finale dune génération sert de base pour calculer le taux brut de reproduction, que lon obtient en multipliant cette descendance finale par le taux de féminité des naissances (ou proportion de naissances féminines).
Le taux de natalité, quant à lui, mesure la fréquence des naissances (vivantes) dans une population durant une année. Employé sans autre précision, il désigne le taux brut de natalité, obtenu en divisant le nombre annuel des naissances vivantes par leffectif moyen de la population durant lannée.
R. R. Matos et coll. sous presses, Population et développement. Lexique multilingue de termes démographiques, DDC, Berne. R. Pressat, Dictionnaire de démographie, Paris, Presses Universitaires de France, 1979.
Voir : Mesures de fécondité Santé de la reproduction Taux de reproduction
Rafael Matos
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Taux de mortalité
Le taux de mortalité sobtient en divisant le nombre de décès enregistré dans une population par leffectif de celle-ci. On distingue entre :
le taux brut de mortalité, qui concerne la population totale dun pays ou dune région. Cet indicateur est fortement influencé par la structure par âge de la population étudiée, la mortalité dépendant en premier lieu de lâge ;
le taux de mortalité par âge (nombre de décès à un âge donné divisé par la population de cet âge), qui sert notamment au calcul de tables de mortalité ;
le taux standardisé de mortalité qui, par un artifice de calcul, estime ce que serait le taux de mortalité si la population étudiée présentait une structure par âge standard (généralement la structure par âge observée dans le monde ou en Europe), ceci afin de permettre des comparaisons entre différentes régions présentant des niveaux de vieillissement différents.
En Suisse, où lon compte chaque année quelque 60 000 décès pour une population de 7,2 millions, le taux brut de mortalité reste stable à environ 9 pour 1000. En revanche, suite à laugmentation de lespérance de vie à la naissance, le taux standardisé de mortalité poursuit sa diminution. Les taux de mortalité par âge diminuent également.
R. P. Wanner, Tables de mortalité pour la Suisse 1988/93, Office fédéral de la statistique, Berne, 1996.
Voir : Espérance de vie Mortalité Mortalité infantile
Philippe Wanner
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Taux de natalité àð Taux de fécondité et taux de natalité
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Taux de remplacement
Dans le domaine de la retraite, il indique dans quelle proportion les revenus de la prévoyance vieillesse (AVS LPP) remplacent le salaire que recevait précédemment la personne active. C est le rapport dont le numérateur est constitué par les prestations moyennes versées aux retraités et le dénominateur le salaire moyen des actifs occupés (dans les cas concrets, la définition est évidemment beaucoup plus précise). On peut définir des taux de remplacement pour dautres prestations sociales (maladie, accidents, chômage). En Suisse, le taux de remplacement visé par les deux premiers piliers de la prévoyance vieillesse est de 60 %.
Voir : Trois piliers
jpf
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Taux de reproduction
Indice qui mesure dans quelles conditions seffectue le remplacement (ou renouvellement) des générations. Pour que ce dernier ait lieu il faut que la génération des filles remplace au moins la génération des mères, cest-à-dire que chaque femme ait, en moyenne, une fille. Le taux de reproduction en tant que tel est obtenu en rapportant à leffectif initial dune génération féminine ou masculine, le nombre denfants nés vivants du même sexe qui en sont issus. Sauf indication contraire, on se réfère aux taux de reproduction féminine. Les taux de reproduction sont généralement exprimés en pour cent. Le taux de reproduction à la naissance (à l'âge 0) est plus couramment appelé taux net de reproduction. Celui-ci indique combien 100 filles nouveau-nées mettraient de filles au monde, en tenant compte des conditions de mortalité et de fécondité avant la fin de la période de reproduction. Le taux brut de reproduction, qui indique le nombre moyen de filles par femme dune génération, fait, en revanche, abstraction des conditions de mortalité durant la période de reproduction.
R. R. Matos et coll. sous presses, Population et développement. Lexique multilingue de termes démographiques, DDC, Berne. R. Pressat, Dictionnaire de démographie, Paris, Presses Universitaires de France, Paris, 1979.
Voir : Mesures de fécondité Santé de la reprosuction Taux de fécondité et taux de natalité
Rafael Matos
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Taux démographiques
Dans les disciplines démographiques, les taux sont obtenus en divisant le nombre dévénements (naissances, mariages, changements de résidence, décès, etc.) survenus au cours dune période (généralement une année ou cinq ans) par le produit de leffectif moyen du groupe observé durant cette période et de la durée en années de cette période. Il est important de noter que, contrairement à l'usage du terme de taux qui est fait dans les disciplines économiques, un taux, en démographie, ne correspond pas à une proportion ou à une fréquence : la population moyenne qui est prise au dénominateur est, en effet, une estimation de la somme des temps de présence de chaque individu durant la période prise en compte (par exemple, si la période prise en compte est une année, les immigrés et les émigrés auront un temps de présence dans la population inférieur à 1). Au taux correspond donc une unité métrique qui est l'événement (mariage, naissance, décès) par personnes-années.
R. R. Matos et coll., Population et développement. Lexique multilingue de termes démographiques, DDC, Berne, sous Presses. R. Pressat, Dictionnaire de démographie, Presses Universitaires de France, Paris, 1979.
Voir : Quotients démographiques Taux de fécondité et taux de natalité Taux de mortalité Taux de reproduction
Jean-Marie Le Goff
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Temps de travail
Le mode de production industriel, en séparant le temps de lactivité productive des autres temps sociaux, la fait entrer dans des cadres temporels beaucoup plus étroits et rigides. Dans une première période, fort longue, les travailleurs résisteront au travail régulier imposé (célébration de la Saint Lundi), mais le développement inexorable du mode de production industriel les contraindra à lutter pour diminuer la durée du temps passé à travailler pour un salaire (10 heures, puis 8 heures par jour). Les trente années de quasi plein emploi en Europe donneront lieu à un débat sur la possibilité daménager son temps de travail (travail à la carte notamment). Mais actuellement, avec la crise et le chômage croissant, la question à lordre du jour nest plus laménagement du temps de travail, mais bien le développement de nombreuses modalités de travail, précaires très souvent, dont lobjectif est de permettre dajuster le volume demploi aux exigences de la production sur demande. La flexibilité est dorénavant le maître mot.
R. D. Landes, LEurope technicienne ou le Prométhée libéré, Gallimard, Paris, 1980. C. Lalive dÉpinay, C. Garcia, Le Mythe du travail en Suisse : splendeur et déclin au cours du XXe siècle, Georg, Genève, 1988.
Voir : Flexibilité du travail Temps partiel Travail Travail (Durée du)
Françoise Messant-Laurent
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Temps partiel
Modalité de travail très largement féminine, le temps partiel fut longtemps considéré comme un aménagement du temps de travail, qui offrait lavantage de concilier contraintes professionnelles et domestiques. Plusieurs recherches sur le sujet, émanant de chercheuses pour la plupart, ont remis en cause cette conception restrictive et largement idéologique. Elles ont montré que le temps partiel, loin dêtre une simple réduction du temps de travail, est en réalité un mode demploi, qui confère à celle ou celui qui loccupe, un statut et des conditions de travail spécifiques : mobilité ascendante fortement restreinte ; accès limité à la formation continue ; facteur de maintien de la répartition traditionnelle des rôles féminins et masculins notamment. Les services, en priorité, et le tertiaire sont les secteurs où se concentrent les gros bastions du temps partiel, lequel concerne aujourdhui en Suisse plus dune femme active sur deux.
R. B. Despland (Éd.), Femmes et travail, IDHEAP, Réalités sociales, Lausanne, 1991. M. Maruani, C. Nicole-Drancourt, La flexibilité à temps partiel, conditions demploi dans le commerce, La documentation française, Paris, 1989.
Voir : Égalité des chances Égalité de traitement entre femmes et hommes Femmes (Émancipation des) Travail féminin Travail (Nouvelles formes de)
Françoise Messant-Laurent
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Tertiarisation
Processus lié au développement économique des nations qui conduit progressivement à une réallocation des ressources de la production de biens vers la production de services (secteur tertiaire). Ce processus se manifeste en particulier par un accroissement de la part des activités de services dans le PIB et par une hausse du pourcentage de personnes actives occupées dans le tertiaire. En soi, ce secteur économique est très diversifié, plus que le secteur secondaire en tous les cas. Il est composé dactivités caractérisées par une valeur ajoutée par tête et par une productivité moyenne très élevées, telles que les banques, les assurances ou les services de conseils informatiques aux entreprises. Mais on y trouve aussi des activités marquées par une faible valeur ajoutée par personne occupée et par des rémunérations qui se situent souvent au bas de léchelle salariale comme cest le cas du nettoyage, de lhôtellerie ou de la restauration. En Suisse, la part des working poors dans ces activités sélevaient ainsi en 1999 à 18,8 % dans les services de nettoyage, 18,6 % dans lhôtellerie et la restauration et 9,6 % dans le commerce de détail contre une moyenne de 7,5 % pour lensemble des secteurs économiques. Le processus de tertiarisation saccompagne donc fréquemment dun accroissement des inégalités de salaire en raison de son caractère très hétérogène.
Voir : Inégalité et discrimination salariale Produit intérieur brut (PIB) Working poor
Yves Flückiger
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Testament de vie àð Directives anticipées
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Thèse de l'ambivalence des relations intergénérationnelles
Selon Kurt Lüscher, spécialiste de la recherche sur les générations, les relations intergénérationnelles se caractérisent par une ambivalence fondamentale - par exemple entre continuité et changement, proximité et distance, solidarité réciproque et individualité. Cette ambivalence se manifeste concrètement par exemple dans les processus de détachement des adolescents à l'égard de leurs parents ou dans les soins dispensés à des parents âgés. Cest un concept qui est apparu à la base en psychiatrie, qui a été utilisé ultérieurement en psychothérapie, en thérapie familiale, psychologie du développement, puis plus récemment en sociologie. On parle dambivalence non seulement dans les sentiments développés à légard des proches, mais également dans la construction des rapports entre les générations. Dans le cadre dune prise en charge dun parent âgé, dément par exemple, on peut retrouver la volonté daider certes, mais aussi lincapacité dassumer le rôle de l enfant indigne qui place son parent dans une institution ou un sentiment de ressentiment développé en raison de la perte de liberté et dune prise en charge qui se fait au prix de sacrifices personnels (impossibilité pour une femme par exemple de poursuivre une carrière professionnelle). A une échelle plus large, évoquons la répartition entre population active et retraitée : le discours alarmiste sur le coût des personnes âgées pour la société (tant du point de vue de la santé que des assurances sociales) est monnaie courante dans les médias, mais aussi dans le discours politique ou économique. Pourtant, le système des rentes AVS na pas sérieusement été remis en question (par exemple en proposant un plafonnement de la rente en fonction de la fortune) et la solidarité entre les générations est bien ancrée dans les mentalités, le retraité étant considéré par les jeunes générations comme un légitime bénéficiaire de droits.
Valérie Hugentobler et François Höpflinger
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Tiers secteur
Le tiers secteur existe par opposition à deux secteurs bien caractérisés qui sont le public (régulation démocratique) et le privé (régulation marchande). Le tiers secteur couvre des activités qui ne correspondent à aucun de ces deux domaines.
Macro économiquement, il sagit de subventionner des gens avec une enveloppe qui correspond à ce que coûte à la société le fait quil y ait des chômeurs. De cette manière, la société ny perd strictement rien. Au contraire, elle va y gagner ce que feront ces gens.
Lactivité générée par le tiers secteur couvre des tâches que neffectuent ni le privé ni le public. Il sagit par exemple de linsertion professionnelle, de laide aux personnes aux ressources faibles, des travaux de protection de lenvironnement, au sein dassociations. Ainsi, le tiers secteur correspond à une multitude dactivités utiles à la société, à la cohésion sociale et quabsolument personne ne peut facturer.
Le Tiers secteur favorise de nouvelles relations entre les personnes avec un projet de société tendant à la non-domination, à la solidarité, un nouveau rapport aux biens et à l'argent tendant à l'autogestion, à l'égalité, une nouvelle relation à lenvironnement.
Le Tiers secteur correspond à une organisation d'économie sociale à but lucratif ou non - qui privilégie la constitution d'un patrimoine collectif par rapport au retour sur investissement individuel.
Sites Internet : www.ulb.ac.be/project/feerie/AA25.html www.globenet.org/transversales/generique/57/ecosolidaire.html
Voir : Économie sociale
Fabrice Ghelfi
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Toxicomanies
Le concept de toxicomanie est en soi, plutôt flou. Il se réfère aux termes de pharmacodépendance, de drogues, de stupéfiants, d'accoutumance, qui sont d'ailleurs des notions subjectives, liées à un contexte social, à des choix de société, à une époque. La définition de la toxicomanie n'a donc de valeur qu'à travers les normes de la société observée. Il n'en existe d'ailleurs pas de définition scientifique ; celle-ci est uniquement politique et légale. En Suisse, c'est la loi sur les stupéfiants (LStup) qui définit ce qu'est une drogue. Cette loi de 1951 a été adaptée en 1975. Elle a fait l'objet d'une proposition de modification par la Commission d'experts pour la révision de la loi du 3 octobre 1951 sur les stupéfiants .
Les produits psychotropes et leur usage
Les produits psychotropes sont des substances qui modifient la perception, les pensées ou le comportement. Ces substances peuvent être légales ou illégales. Citons, entre autres, pour les substances légales : le café, le tabac, le cacao, l'alcool et pour les médicaments : les sédatifs, les stimulants, les neuroleptiques, les antidépressifs. En ce qui concerne les substances illégales, il s'agit du cannabis, de l'opium et de ses dérivés, de la cocaïne et des hallucinogènes.
Nombre de produits psychotropes sont utilisés, la plupart du temps, de manière récréative.
La toxicodépendance est un phénomène qui fait appel à plusieurs aspects liés à des problèmes :
- psychologiques (dysfonctionnement psychique, difficultés dans les rapports sociaux),
- physiologiques et neurobiologiques,
- sociologiques (contexte socioculturel).
Il faut encore préciser que l'usage hédonique n'est pas nécessairement la toxicodépendance. Celle-ci intervient lorsqu'il y a compulsion, obsession et perte de maîtrise des compétences relationnelles et sociales.
La toxicodépendance n'est pas liée à un seul type de produit. Les diverses causes de dépendance peuvent, elles, être cumulées ou séparées.
La politique de lutte contre les toxicomanies en Suisse
Depuis 1990, la Confédération a élaboré un système de lutte contre les toxicomanies reposant sur quatre piliers :
la prévention qui cherche à toucher la population en général, des groupes précis et des groupes dits à risque ,
la réduction des risques ou l'aide à la survie par la distribution de seringues propres, l'ouverture de lieux d'accueils, la prescription médicale de méthadone et les essais de prescription médicale d'héroïne,
le traitement - sevrage, traitements ambulatoires et résidentiels, postcure,
l'interdiction de la consommation, du commerce, de l'importation et la lutte contre le crime organisé.
Des positions
Le débat sur les politiques de lutte contre les toxicomanies est ouvert mais caractérisé par deux positions contradictoires : d'un côté les partisans d'une interdiction légale de la consommation, de traitements basés uniquement sur l'abstinence et, de l'autre, les partisans de l'accès légal et contrôlé à certains produits. Dans ce débat, nombre de professionnels et d'experts considèrent que l'essentiel réside dans la lutte contre l'exclusion, le respect de la personne toxicomane et l'accès à des traitements qui répondent aux différents besoins. Ils considèrent qu'il est indispensable de prendre en compte, dans une loi, l'ensemble des drogues, légales ou illégales. Ils proposent aussi la dépénalisation de la consommation.
R. Cahiers des ARIA, No 1, 1993 ; No 2, 1993 ; No 5, 1993. Dépendances, No 0 et No 1, 1997. Rapport de la Commission dexperts pour la révision de la loi du 3 octobre 1951 sur les stupéfiants, OFSP, Berne, 1996.
Site Internet : www.infoset.ch
Voir : Institut suisse de prévention de lalcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) Prévention Sida VIH
Gérald Progin
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Transferts
La notion de transfert est complexe, ambiguë et supporte de multiples interprétations. Généralement, un transfert représente un ou plusieurs mouvements financiers entre deux (ou plus) entités économiques distinctes (entreprises, ménages, institutions publiques, etc.). Les transferts sont constitués notamment de redistributions et de subventions et peuvent être utilisés à des fins de péréquation.
En ce qui concerne les transferts sociaux, ils représentent le déplacement du pouvoir d'achat de l'individu opéré à la suite d'une décision obligatoire ayant pour origine la volonté des pouvoirs publics ou des partenaires sociaux, dans le but de remédier aux inégalités par redistribution du produit social.
Voir : Budget social Eurostat-Sespros Financement de la sécurité sociale : aspects juridiques Revenus (Transfert de)
Stéphane Rossini
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Transferts intergénérationnels
Terme technique désignant l'échange d'argent, de services pratiques et de soutien entre membres de plusieurs générations (d'une même famille). Des études récentes montrent que ces transferts ne s'effectuent pas seulement dans le sens des jeunes générations vers les générations plus âgées, mais aussi dans le sens inverse (garde des enfants par les grands-parents, donations aux petits-enfants, soutien moral de jeunes familles, etc.). Il sagit dune des composantes de laide que lon qualifie dinformelle (avec laide du voisinage et la solidarité sociale) par opposition à laide formelle dispensée par les services professionnels daide ou de soins à domicile.
Voir : Soins et aide à domicile
François Höpflinger et Valérie Hugentobler
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Transferts sociaux
Par transferts sociaux, on entend tout paiement d'un organisme étatique destiné à alléger la charge que représente la survenance de certains besoins (par exemple, ceux découlant de la maternité ou de la vieillesse) ou risques (par exemple : l'invalidité, le chômage) pour les ménages et les particuliers, lorsque ces besoins ou risques entrent dans le champs des politiques sociales . Les paiements provenant d'organismes privés ou non-gouvernementaux appartiennent à une autre catégorie, celle des aides et des transferts caritatifs.
Pour que les prestations soient considérées comme sociales, elles doivent premièrement être fondée sur la solidarité, ce qui implique un mécanisme de redistribution. Il y a rupture, au moins partielle, entre la participation au financement des prestations et le droit à la prestation. En outre, le transferts doit être financier et prendre la forme d'une allocation ou d'un dédommagement monétaire. Une bourse d'étude financée par le budget public, donc l'impôt, est un exemple. La solidarité s'exprime le plus souvent, mais pas exclusivement, en termes financiers liés à la capacité économique des personnes concernées, payeurs et bénéficiaires : on attend des individus plus fortunés ou ayant un revenu élevé qu'ils participent plus, respectivement reçoivent moins, que des personnes de condition modeste. Mais il existe d'autres formes de solidarité par compensation des risques (par exemple selon les types d'activité), de l'âge (lorsque la distinction jeunes / vieux est abandonnée), du sexe.
Deuxièmement, le transfert doit se faire dans une des fonctions attribuées à la politique sociale, au sens large du terme. Pour la Suisse, Greppi et Ritzman (2001) répertorient 8 champs d'intervention de politique sociale : (1) maladie et soin de santé, y compris les contributions publiques aux établissements participant au système de santé (hôpitaux, cliniques psychiatriques, homes médicalisés par exemple); (2) invalidité; (3) vieillesse; (4) survie (veuvage); (5) famille et enfants (allocations familiales, assurance maternité, pensions alimentaires, structure d'accueil de la petite enfance); (6) chômage; (7) logement, (8) aide sociale. Dans cette énumération manquent (9) la politique fiscale envers les familles et les contribuables avec enfants (déductions fiscales, plus rarement crédits fiscaux, liés au statut familial, au nombre d'enfants, à certaines catégories de dépenses comme la garde d'enfants); (10) la politique de formation (bourses et prêts d'études ou d'apprentissage).
R. OFAS, Sécurité Sociale, revue bimensuelle, Berne. P. Gilland, S. Rossini, La protection sociale en Suisse, Réalités Sociales, Lausanne, 1995. S. Greppi, H. Ritzman, Les Comptes globaux de la protection sociale , in : Info : Social, Office fédéral de la Statistique, Neuchâtel. La sécurité sociale dans les faits, février 2001, No 4.
Voir : Assurance sociale (Notion générale) Comptes globaux de la protection sociale
Bernard Dafflon
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Transition démographique
Sur la base de l'observation de l'histoire démographique des pays européens, les spécialistes ont élaboré un modèle connu comme la théorie de la transition démographique. A un régime démographique de natalité et mortalité élevées succède un déclin de la mortalité qui entraîne un accroissement de la population qui ne se résorbe que lorsque la natalité aura a son tour diminué suffisamment pour que l'on retrouve un équilibre entre naissances et décès. La transition démographique, démarrée à la fin du 18e s., a marqué l'Europe du 19e siècle et a progressivement gagné la majeure partie de la planète. Aujourd'hui, la longévité s'est accrue partout, grâce au déclin quasi universel de la mortalité des enfants. Un fossé continue toutefois à séparer le nord du sud, lespérance de vie à la naissance sétalant entre 81 ans au Japon (80 ans en Suisse) et 37 ans en Zambie. Bien quelle commence à diminuer, en particulier en milieu urbain, la fécondité moyenne reste très élevée (>= 5 enfants) dans la quasi totalité de l'Afrique subsaharienne et une part importante du Moyen-Orient. Les grandes tendances ne doivent pas cacher la diversité des situations, des rythmes et des circonstances. Le déclin de la mortalité n'a pas toujours précédé celui de la fécondité. La transition européenne, étalée sur un siècle, est liée à un fort contrôle du mariage et une lente amélioration des conditions sanitaires, alors que les pays du sud ont connu une diffusion rapide d'innovations techniques dans des contextes extrêmement divers. Le déclin de la fécondité est généralement indice d'amélioration du statut de la femme, mais il peut aussi être la conséquence de la détérioration des conditions économiques. La situation théorique d'un équilibre entre naissances et décès provisoirement rompu et retrouvé est certainement très loin de la réalité : l'histoire démographique de l'humanité est celle de déséquilibres permanents et d'imprévisibilité. Le modèle n'avait pas anticipé la poursuite du déclin de la fécondité en occident bien en dessous du seuil de renouvellement, ni l'arrêt des progrès en matière de longévité dans les pays de l'est dus à des détériorations de la situation économique et, en Afrique, aux conflits armés, génocides et sida. La notion de modèle de référence est de plus en plus substituée par celle de processus aux modalités propres aux divers contextes sociétaux.
R. D. Tabutin, T. Eggerickx, C. Gourbin (Éds), Transitions démographiques et sociétés, Académia / L'Harmattan, Louvain-la-Neuve/Paris, 1995. J.-C. Chesnais, La transition démographique : trente ans de bouleversements (1965-1995) , in : Chasteland et al., La population du monde. Enjeux et problèmes. Paris, INED, Trav & Doc 139, 403-419, 1997. C. Sauvain-Dugerdil,, Six milliards d'humains. Une aventure à déchiffrer, OFS - DDC, Neuchâtel - Berne, 1999.
Voir : Démographie Mortalité Taux de fécondité et taux de natalité Taux de mortalité
Claudine Sauvain-Dugerdil
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Transparence (Principe de)
Le développement des activités humaines devrait supposer leur (parfaite) maîtrise. Ainsi, qu'il s'agisse d'économie, d'environnement, de transports ou de politiques sociales, la gestion de ces domaines (notamment par les processus décisionnels qui les sous-tendent) se fondera sur une connaissance rigoureuse de la réalité à laquelle ils se rapportent.
Le principe de transparence peut se définir comme l'ensemble des dispositions structurées et finalisées visant l'accroissement de la visibilité d'un domaine particulier ou d'un phénomène. Il contribue à l'objectivation de faits et à la production de savoirs à partir de buts prédéterminés.
Ce principe est une des conditions du fonctionnement démocratique des institutions. Il favorise le passage du mythe au réel et comporte une dimension politique évidente, d'où les luttes et enjeux qui caractérisent la production statistique.
Voir : Budget social Eurostat Statistique sociale
Stéphane Rossini
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Travail
Activité humaine visant à assurer les moyens dexistence, le travail est organisé et défini socialement. Pour léconomie actuelle, cest un des facteurs de production fondamentaux, avec les matières premières, le capital (équipement et finances) et les savoirs ou technologies (dont une partie non négligeable appartient aux travailleurs : qualification, expérience).
Travail et société : Dans les sociétés complexes, modernes ou anciennes, le travail occupe une place centrale qui fait de son contrôle un enjeu majeur. Le caractère marchand des sociétés hautement industrialisées ou postindustrielles a pour conséquence que de plus en plus, les produits et les services personnels sont échangés non plus selon des règles de réciprocité, négociées par les interlocuteurs directs, mais sacquièrent sur des marchés monétarisés. Ainsi, la survie physique et sociale dépend du volume dargent dont dispose lacteur individuel. Le travail professionnel étant lunique source de revenu pour la majeure partie de la population adulte, lemploi détermine une large part des conditions de vie ainsi que les options et les opportunités pour les parcours biographiques. Ensemble avec la valeur culturelle attribuée au travail, cette centralité factuelle explique limpact désastreux du chômage (à long terme : dépersonnalisation, désocialisation).
Cadre social et organisationnel : Le secteur économique, jouissant en régime capitaliste dune large autonomie face aux autres secteurs de la société nationale et à plus forte raison internationale, organise le monde du travail . Contrairement au modèle idéal du marché qui suppose la rencontre sans entrave dacheteurs et de vendeurs dégale capacité daction, ce secteur connaît en réalité des structures institutionnelles fortes, surtout dans la sphère du travail. Mentionnons les structures hiérarchiques au sein des entreprises (en termes de subordination et de pouvoir, de prestige, dautonomie ou dépendance, de rémunération), mais aussi la multiple segmentation du marché de lemploi en domaines professionnels, plus ou moins cloisonnés selon le type de profession, le genre, le niveau de qualification exigé par lentreprise, sa taille, etc.
Statut des travailleurs : La prépondérance du salariat par rapport à lindépendance professionnelle (27.4 % dindépendants parmi les personnes professionnellement actives en 1900, 11.1 % en 1990) et les structures de domination donnent lieu à un rapport de pouvoir entre patronat et salariat qui dépend de la conjoncture (relation numérique entre places de travail et main-duvre), de la force des syndicats et du remplacement du travail humain par des machines (automatisation, rationalisation, robotisation, informatisation).
Types dactivité : Lévaluation sociale (rémunération, prestige) des métiers et des activités professionnelles est fondamentale. La distinction entre travail manuel et intellectuel a longtemps constitué une barrière entre ouvriers et employés, le décalage de prestige justifiant le décalage salarial. Elle subsiste sur le plan du prestige, mais seffrite par rapport au salaire et au positionnement hiérarchique en raison de la robotisation de larges secteurs de la production et de linformatisation du monde du travail dans son ensemble, également suite à une relative prolétarisation (surtout féminine) dune partie des activités de service. Des différences importantes persistent sur le plan de la nature du travail, notamment quant à l'importance relative de trois composantes : travail sur des objets (p. ex. production, réparation), sur des symboles (dessiner, calculer, écrire
) et sur des relations sociales (soins, conseil, formation
). Ces différences influencent le fonctionnement psychique ainsi que les styles éducatifs.
R. W. Bierter e. a., Quel avenir pour le travail humain ? Un scénario, Réalités sociales, Lausanne, 1988. R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Fayard, Paris, 1995. R. Levy (Dir.), La vie au travail et son avenir, Réalités sociales, Lausanne, 1988. U. Pfister, B. Studer et J. Tanner (Dir.), Le travail en mutation. Interprétation, organisation et pouvoir, du Moyen Âge à nos jours, Chronos, Zurich, 1996.
Voir : Chômage Contrat de travail Revenu Temps de travail Travail (Humanisation du) Travail (Nouvelles formes de) Syndicat
René Levy
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Travail au noir
Lexpression travail au noir désigne en général toutes les activités échappant aux statistiques officielles parce quexercées dune façon ou dune autre en violation des prescriptions légales. On parle aussi, parfois, de travail occulte , non institutionnel , précaire , etc., ou encore d économie immergée , parallèle , souterraine , marginale , périphérique , même si toutes ces expressions, assez imprécises, ne se recouvrent pas toujours.
Le phénomène du travail au noir couvre à vrai dire une réalité complexe, voire des réalités différentes, allant des activités en soi régulières mais dont le caractère illicite résulte de ce quelles sexercent en violation de la législation sociale et/ou fiscale (travailleurs étrangers clandestins, enfants occupés avant lâge minimal, personnes exerçant une activité accessoire non déclarée, etc.), aux activités en elles-mêmes illicites (production de contrefaçons de marque, par exemple) ou même criminelles (trafic darmes, de stupéfiants, dobjets dart, criminalité organisée, etc.).
Le travail au noir existe dans toute société, développée ou en voie de développement, au nord comme au sud, en Suisse comme à létranger. Compte tenu de la diversité de ses manifestations, sa mesure est toutefois difficile : elle peut se faire par lestimation de la part cachée du PNB (le PNB parallèle ), soit par lestimation de limportance en unités humaines de loccupation clandestine.
R. A. Sauvy, Le travail au noir et léconomie de demain, Paris, 1984. P. Mahon, Léconomie souterraine : le cas italien, Réalités sociales, Lausanne, 1989. Rapport du Conseil fédéral sur léconomie souterraine , in : Feuille Fédérale, juin 1987, II 1241.
Voir : Immigration Travail Travail (Loi sur le)
Pascal Mahon
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Travail dintérêt général
Le travail dintérêt général (couramment nommé par son acronyme TIG) désigne une forme récente dexécution de peine dite alternative ou substitutive à lemprisonnement. Découlant dune évolution de la conception de la sanction pénale, laccomplissement dun travail utile à la collectivité en remplacement dune incarcération met en uvre les principes danti-répressivité et de réparation.
Admise dans la plupart des pays européens comme peine alternative (et appliquée de manière encore expérimentale dans certains pays), cette disposition est apparue en Suisse en 1974 dans le cadre de la justice pénale des mineurs (art. 82-99 Code pénal suisse).
Lordonnance 3 relative au Code pénal suisse, dans sa modification du 4.12.1995, consacre lexécution de courtes peines, soit dune durée de trois mois au plus, sous forme de travail dintérêt général. Lexécution ne peut être ordonnée quavec le consentement du condamné, et se déroule au profit dun organisme à but social ou dutilité publique désigné par lautorité compétente. Quatre heures de travail dintérêt général correspondent à un jour de privation de liberté. Le condamné doit en règle générale fournir au moins dix heures de travail par semaine.
À lheure actuelle, le TIG en phase expérimentale est appliqué par la plupart des cantons.
R. M. Tomic-Malic, Étude de droit comparé sur lapplication du Travail dIntérêt Général dans les pays de lEurope occidentale , in : Le Travail dIntérêt Général a dix ans, le résultat en vaut la peine, Études et Recherches, Ministère de la Justice, Paris, mars 1994.
Voir : Mineurs (Droit pénal des) Peines restrictives de droit (Peines de substitution) Sanctions pénales
Caroline Regamey
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Travail dans les fabriques (Loi sur le)
La première loi fédérale concernant le travail dans les fabriques (LTF) a été adoptée par lAssemblée fédérale en 1877. Cette loi fixait en principe la durée maximum du travail (11 heures par jour) ainsi que lâge minimum (14 ans) et prévoyait la responsabilité objective du fabricant en cas daccident du travail. En 1914 était votée la deuxième loi sur le travail dans les fabriques, elle-même amendée par la loi de 1919, qui instituait la semaine de 48 heures. Enfin, la LTF a été abrogée par la loi sur le travail de 1964, les dispositions sur la conciliation étant seules maintenues.
R. H.-P. Tschudi, La protection des travailleurs en droit suisse, Berne, 1987.
Voir : Travail Travail (Loi sur le)
Alexandre Berenstein
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Travail (Durée du)
Temps pendant lequel un salarié exerce son activité au service de lemployeur. La durée du travail varie notablement selon les secteurs économiques et les régions. En Suisse, elle est parmi les plus élevées des pays industrialisés.
Voir : Temps de travail Temps partiel Travail Travail (Marché du)
jpf
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Travail éthique
Le travail éthique devient une composante explicite de lactivité professionnelle dans les secteurs social et sanitaire. Il peut être considéré comme une activité collective conduite dans le cadre de leur pratique professionnelle et/ou de leurs relations personnelles ou sociales par tous les acteurs chargés dune responsabilité à légard dune personne dont ils ont la charge en vue de prendre des décisions qui concernent sa santé, son mode de vie et les traitements médicaux et sociaux qui leur seront proposés.
Ce type de préoccupations et de pratiques simpose en raison du nouveau contexte démographique, des modes de vie actuels, des possibilités techniques disponibles et, surtout, de la diversité des valeurs auxquelles adhèrent les personnes concernées. Face à ces enjeux de taille, les choix ne peuvent être improvisés et ne sauraient être arrêtés sur des bases bureaucratiques. La capacité de pratiquer ce travail éthique sapprend et sexerce. Cest une nouvelle dimension des pratiques professionnelles auxquelles les instances de formation auront à porter une attention soutenue.
R. J.-P. Fragnière, Le rôle des professions sanitaires et sociales , in : J. Martin, Éthique et santé publique, Médecine et Hygiène, Genève, 1992.
Voir : Éthique Profession
jpf
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Travail féminin
Les recherches sur le travail féminin rémunéré et non rémunéré se sont multipliées durant ces vingt dernières années, inspirées par lidée centrale de la complémentarité de la sphère du travail et de la sphère privée. Ces recherches qui ont remis en cause le modèle danalyse dominant à savoir loccultation de la dimension famille dans les études consacrées aux hommes au travail et la priorité donnée à cette dimension dès lors quil sagit de femmes au travail ont ouvert un champ détude novateur. Citons ici les principaux aspects qui ont fait lobjet détudes : les qualifications féminines (non reconnues, non rémunérées parce que soi-disant innées) ; les modalités de travail féminin (le temps partiel notamment) ; le travail domestique ; les professions féminines (infirmière, secrétaire, caissière) ; la ségrégation sexuelle et la mixité au travail.
R. C. Jobin, La discrimination sexuelle. Entre les activités professionnelle et domestique, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1995. Vers légalité. La situation des femmes et des hommes en Suisse, Office fédéral de la statistique, Berne, 1996.
Voir : Égalité de traitement entre femmes et hommes Femmes (Émancipation des) Temps partiel Travail
Françoise Messant-Laurent
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Travail (Humanisation du)
La mouvance de l'humanisation du travail fait partie d'une succession, au cours du XXe siècle, d'au moins 7 doctrines sur l'organisation optimale du travail :
1. l'organisation scientifique du travail selon Taylor (1910 - 1930) ;
2. la rationalisation fordiste (1920 - 1930) ;
3. les idées de communauté d'entreprise et de relations humaines (1930 - 1955) ;
4. le débat sur l'automatisation (1950 - 1960) ;
5. les doctrines de l'humanisation du travail et des systèmes socio-techniques (1965 - 1985) ;
6. les réflexions sur les nouvelles technologies et la société de l'information (1980-1990) ;
7. la rentabilisation accrue par le re-engineering des entreprises (1990 - ).
Lancée dans une période d'essor économique, l'humanisation du travail veut favoriser, davantage que les autres courants, la motivation et le développement de la personne, sa créativité et son initiative, par des mesures telles que l'élargissement et l'enrichissement des tâches (par rapport à leur émiettement précédent), l'autonomie partielle de groupes (hiérarchies plus plates), les systèmes de propositions pour améliorer les procédures, les cercles de qualité etc. On peut émettre l'hypothèse d'une relation entre la conjoncture économique et l'oscillation de ces doctrines entre un pôle de rationalisation technocratique et un pôle plus englobant, humaniste .
R. W. Bierter et al., Quel avenir pour le travail humain? Un scénario, Réalités sociales, Lausanne, 1988. G. Friedman, Où va le travail humain?, Gallimard, Paris, 1963.
Voir : Bien-être social Contrat de travail Travail Travail (Durée du) Travail féminin Travail (Loi sur le) Travail (Marché du)
René Levy
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Travail (Loi sur le)
La loi fédérale sur le travail a pour but d'assurer la protection de la santé et de la vie des travailleurs dans l'exercice de leur activité salariée, en imposant aux employeurs le respect de règles minimales obligatoires dans les domaines suivants : hygiène ; prévention des accidents et des atteintes à la santé sur la place de travail ; durée du travail et du repos ; réglementation de l'activité nocturne et dominicale ; protection des jeunes, des femmes enceintes, de celles qui allaitent et des travailleurs ayant des responsabilités familiales ; règlements d'entreprises.
La loi sur le travail s'applique en principe à toutes les relations de travail existantes en Suisse, avec toutefois d'importantes exceptions. Sont notamment soustraites à son application, souvent en raison du fait que d'autres dispositions légales ou réglementaires leur sont applicables, les administrations fédérales, cantonales et communales, les entreprises de transports publics et de l'agriculture, de même que d'autres professions particulières.
Les offices cantonaux du travail sont chargés de vérifier l'application de la loi sur le travail. Les violations sont sanctionnées par la mise à l'amende et, exceptionnellement, par la poursuite pénale.
R. W. Hug, Commentaire de la loi sur le travail, Stämpfli, Berne, 1971.
Voir : Droit social Flexibilité Postfordisme Travail
Jean-Bernard Waeber
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Travail (Marché du)
Le travail constitue collectivement lensemble des activités menées pour produire des biens et des services ; il se réfère à la contribution des individus à ce résultat. Le travail peut être rémunéré ou bénévole. Son évolution est influencée par son coût, à côté dautres facteurs tels notamment lexistence dune demande, lorganisation de la production, linnovation technologique et la croissance de léconomie. Certains théoriciens réfléchissent sur le sens du travail et sa place dans la société et pour lindividu aujourdhui, face à la crise, et demain, dans un monde informatisé, voire robotisé.
Le manque de travail crée des problèmes demploi appelés chômage depuis un siècle environ ; le plein emploi est atteint lorsque le marché du travail connaît des difficultés uniquement frictionnelles , à lexclusion des problèmes conjoncturels ou structurels. Diverses interventions sont possibles pour favoriser la croissance de la demande de travail dans le cadre des politiques de lemploi.
Face à la crise de lemploi affectant plus spécifiquement certains pays développés, divers organismes internationaux dont lOCDE et lUE ont proposé des mesures visant à rendre plus souples les marchés du travail nationaux et à augmenter le niveau de qualification des travailleurs.
Site Internet : www.seco-admin.ch
Pierre Weiss
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Travail (Nouvelles formes de)
Le marché du travail est confronté actuellement à de profondes mutations marquées du sceau de la flexibilité. Celle-ci se manifeste en particulier par le développement de nouvelles de formes de rémunération (bonus, salaire au mérite, mais aussi stock options), de nouveaux modes dorganisation du travail, lextension des conditions de travail atypiques, lannualisation du temps de travail et laccroissement des emplois à temps partiel. Ainsi, en Suisse, le nombre demplois à temps partiel sest régulièrement accru au cours des deux dernières décennies. Le mouvement s'est encore accéléré depuis 1991 et le pourcentage de personnes occupées à temps partiel sélève aujourd'hui à 28,3 % de la population active, un taux qui place la Suisse parmi les leaders mondiaux en la matière. De même, on constate quaprès des décennies de diminution continue, le pourcentage dindépendants au sein de la population active helvétique sest accru à nouveau, passant de 15,2 % en 1991 à 18 % en 2000. La récession du début des années 90 a encore accentué cette évolution puisque de nombreuses personnes ont trouvé dans ce statut une voie de sortie, souvent précaire, du chômage. Ce revirement de tendance sexplique aussi par le nombre croissant dentreprises qui ont recours à loutsourcing pour accomplir des tâches assumées auparavant par leurs employés.
Si ces mutations sinscrivent dans une évolution à long terme des nos économies, elles remettent aussi en cause les fondements de nos assurances sociales qui ont été bâties sur une norme du travail salarié à plein temps. Compte tenu de ces changements, il conviendrait dadopter des mesures visant à supprimer les différences de traitement qui existent dans le système actuel des assurances sociales entre le statut de salarié à plein temps et celui des indépendants ou demployé à temps partiel. Il faudrait en particulier revoir la notion de revenu minimum de coordination qui fixe actuellement à 24'720 francs par année, quel que soit le taux doccupation, le niveau de revenu professionnel à partir duquel la prévoyance professionnelle devient obligatoire. Contrairement aux années 80, où le travail à temps partiel constituait une source de revenu accessoire, le plus souvent temporaire, cette forme demploi touche aujourdhui de plus en plus de personnes qui vont demeurer durablement dans ce statut, parfois jusquà la fin de leur vie active. Les salariés qui nauront pas contribué à un deuxième pilier, en raison dun taux doccupation insuffisant, risquent de se retrouver dans une situation très précaire au moment de leur retraite. Il faudrait donc supprimer la clause relative au revenu minimum de coordination ou tout au moins labaisser en proportion du taux doccupation des personnes concernées. Dans le même ordre didée, il ne faudrait pas limiter lassurance accident non professionnel aux seules personnes employées plus de 8 heures par semaine. Ces réformes se justifient dautant plus que le travail à temps partiel est associé, aujourdhui encore, à des pénalités subies par les personnes qui choisissent ou qui sont contraintes dadopter ce type demploi.
R. Y. Flückiger, Les conséquences des mutations de lemploi pour le financement des assurances sociales , in : Le travail, nouvelle question sociale, édité par M.-H. Soulet, Éditions Universitaires Fribourg, Res socialis, Fribourg, 1999, pp. 97-125.
Voir : Flexibilité Flexibilité du travail Indépendant (Travail) Inégalité et discrimination salariales Marché du travail Prévoyance professionnelle Temps partiel Working poor
Yves Flückiger
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Travail social
Dénomination globale des professions sociales et de leur champ daction. La finalité du travail social est de remédier aux défectuosités de la vie en collectivité en portant une attention particulière aux populations les plus fragiles, en favorisant leur accès aux ressources : assurances sociales, aide sociale ou éducative.
Les travailleurs sociaux, quils soient assistants sociaux, éducateurs spécialisés, éducateurs de la petite enfance, maîtres socioprofessionnels ou animateurs socioculturels, sont dabord en contact direct avec les usagers, individus et groupes en difficultés ou susceptibles de le devenir. Réhabilitation, réinsertion, prévention, promotion, vont être selon la situation mises en priorité.
Le terme de travail social est parallèlement utilisé pour qualifier la discipline qui étudie les champs, les théories, les méthodes et les fonctions de ces activités dites sociales et éducatives. Le travail social constitue donc aussi un ensemble de savoirs systématiques.
Laction des travailleurs sociaux sexerce habituellement dans des institutions ou services de type public ou privé. Au moyen daide matérielle, de services individuels ou collectifs, dactions éducatives, dapprentissage ou de stratégies spéciales, le travail social vise à améliorer la position dun individu, dune famille, dun groupe ou dune population-cible.
En donnant forme à ce quils ont saisi des conditions de vie de leurs clients, les travailleurs sociaux peuvent rendre accessibles à un public plus large les revendications qui en découlent. Ils sont susceptibles dapporter aux décideurs des informations capitales pour le pilotage des politiques sociales. En effet, le travail social nécessite en général une collaboration étroite avec les instances administratives et politiques et il a recours à la collaboration dauxiliaires bénévoles.
Les praticiens du travail social bénéficient dune formation réglementée et officiellement reconnue qui leur donne une culture commune et précise leur spécificité. Une vingtaine décoles supérieures en travail social délivrent en Suisse des diplômes ESTS pour un ou plusieurs métiers du travail social. Une protection officielle des titres entre en vigueur en 1997.
La force du travail social est son éthique qui valorise la dignité des personnes, lattention à la qualité du lien social. Le travail social participe à la création de nouvelles formes daide et de service collectif correspondant aux problèmes sociaux du moment : lutte contre les fragmentations sociales en cours, gestion des conséquences de la dualisation de la société produisant de lexclusion de manière quasi endémique. Les nouveaux problèmes appellent une rénovation en profondeur des professions sociales et des conceptions du travail social.
R. P. Berlie, V. Degoumois, e. a., Introduction au travail social et à laction sociale, CORAS, Lausanne, 1982. J.-P. Fragnière, M. Vuille, (Éds), Assister, éduquer et soigner, Réalités sociales, Lausanne, 1982.
Voir : Action sociale Assistant social Travailleurs sociaux (Formation des)
Charles Chalverat
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Travail social de groupe (TSG)
Modèle dintervention sociale venu des États-Unis dans les années 50, sappuyant sur des concepts de dynamique de groupe (K. Lewin - J.-L. Moreno) et, plus largement, des théories de la psychologie sociale.
Le travail social de groupe est utilisé comme support de conscientisation, déducation et danimation, visant la créativité, le changement personnel, la médiation, le développement social et sociétal. Le groupe est envisagé comme un support momentané limité dans le temps et dans le lieu.
Il sadresse en principe à des personnes concernées par les mêmes questions ou ayant un intérêt individuel ou collectif commun/des besoins non satisfaits.
Grâce au groupe, les participants peuvent entrer dans un processus dentraide, de lutte contre lisolement, la pauvreté, la marginalisation.
Le TSG senrichit des techniques dintervention de réseaux.
Cette méthode est enseignée dans les Écoles de travail social comme moyen de prévenir la perte des liens sociaux.
Site Internet : www.sassa.ch
Voir : Action communautaire Assistant social Travail social
Charles Chalverat
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Travail sur appel
Le travail sur appel est une forme de travail atypique qui tend à se généraliser dans divers secteurs (la vente, par exemple, où un emploi sur trois est concerné, les assurances, les banques). Doccasionnel, comme il a toujours existé (remplacements pour cause de maladie ou de vacances par des personnes qui ne souhaitaient pas sengager avec un contrat de longue durée), il est en passe de devenir la forme de flexibilité à outrance désirée par certains milieux patronaux qui la justifient pour des motifs économiques pour lutter contre des marges se rétrécissant sous linfluence de la concurrence et de la mondialisation. Par cette forme de travail, le patron reporte entièrement le risque de lentreprise sur lemployé-e. Certains juristes y voient une violation du Code des obligations (art. 324, al.1, art.362).
Le contrat dun-e travailleu-r-se sur appel ne précise ni durée, ni horaire de travail. La régularité de lappel au même travailleur (contrats en chaîne) permet dexaminer la situation sous langle de la durée indéterminée des rapports de travail et non plus sous celui dune activité irrégulière avec des rapports de travail distincts les uns des autres et de contrats de durée déterminée. Cette distinction nest pas sans importance sur couverture sociale. En effet, si chaque appel est indépendant (contrat de travail de durée limitée), il ny aura pas de versement du salaire en cas de maladie puisque seules les heures de travail sont payées, ni de délai de congé puisque lengagement sachève automatiquement à la fine de la période convenue, ni indemnité de lassurance-chômage entre deux appels. Par contre, une indemnité pour vacances devra être versée. (8,33 %).
Le travail sur appel est donc à distinguer du travail occasionnel. Tous deux ont pour caractéristiques que le travailleur ne peut exercer son activité que si lemployeur lui propose du travail et quil nest pas rémunéré pour le temps dattente à disposition de lemployeur.
Le travail occasionnel offre une certaine souplesse pour celui qui ne souhaite pas avoir un travail fixe. Le travailleur na aucune obligation daccepter la mission proposée et il a droit à des indemnités de lassurance-chômage sil ne travaille pas. Il est souvent conçu comme un gain accessoire.
Le travail sur appel présente des inconvénients majeurs pour celui ou celle qui doit laccepter sans lavoir choisi, parce que le marché de lemploi ne lui offre pas dalternative.
Lemployé doit être à disposition de lemployeur en tout temps. Le travailleur na ainsi aucune possibilité de planifier sa vie privée. Des conséquences néfastes sur la vie de famille sont inévitables. La relation de dépendance envers le patron est totale. Ce dernier décide seul si son employé travaillera ou non. Sous peine de perdre cet emploi, le travailleur nest pas en position de refuser le travail proposé. La notion dheures supplémentaires disparaît bien évidemment.
Le contrat ne porte ni indication du taux doccupation, ni mention dun salaire garanti. Labsence de ces deux éléments serait contraire aux règles impératives du Code des Obligations (art. 39, al.1 et 2 CO, art 326, al.4 CO) et certains juristes souhaitent que le Tribunal des Assurances ait à se prononcer à ce sujet. Sans ces indications, lemployeur na donc aucune obligation à fournir du travail. Sans salaire sur lequel il peut compter, le travailleur ne peut ainsi établir aucun budget et sa situation risque rapidement de se détériorer et de se précariser.
Cest pour cela que lon parle de nouvelles formes desclavage qui a pu être bannie à Genève dans la branche du commerce de détail non alimentaire grâce à une bonne convention collective renouvelée pour la période de 1998-2000 par les syndicats et le patronat. Lannualisation du temps de travail a représenté une alternative acceptable pour les deux parties. Elle allie la flexibilité réclamée par le patronat et la dignité humaine à laquelle chaque travailleur a droit.
Le travail sur appel se distingue également de lhoraire irrégulier à temps partiel dont le contrat prévoit un degré doccupation fixe avec un salaire fixe. Il sagit là dune forme autorisée daménagement du temps de travail.
Voir : Convention de travail Contrat de travail Contrat type de travail Flexibilité du travail Marché du travail Précarité Syndicat Temps de travail Temps partiel Travail Travail (Nouvelles formes de)
Antoinette Meister-Borer et Anne-Françoise Paris
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Travailleurs âgés
Le terme de travailleur âgé, ou travailleur vieillissant, est une traduction du terme anglo-saxon ageing workers . Bien quil ny ait pas de définition précise des travailleurs âgés, ce terme désigne la population des personnes actives de 50 ou 55 ans et plus mais nayant pas atteint lâge de la retraite. La définition officielle du Bureau International du Travail (BIT) ne fait cependant pas explicitement mention de lâge : les travailleurs âgés regroupent ainsi tous ceux qui, parce quils avancent en âge, sont susceptibles de rencontrer des difficultés en matière demploi et de profession .
Depuis la fin des années septante dans de nombreux pays européens, un peu plus tardivement en Suisse (début des années nonante), un grand nombre dobservateurs ont constaté une diminution de la participation des personnes de plus de cinquante ans à la vie active. A cette diminution correspond, soit des départs en retraite anticipée, soit des situations de chômage pour une longue durée. Ces observations ont progressivement conduit au développement de nombreux travaux de recherche sur cette catégorie de population dans les disciplines des sciences humaines et sociales, notamment en économie. Lintérêt scientifique pour cette population nest cependant pas nouveau, puisque des travaux de recherche pionniers ont été réalisés à partir des années trente, avant de connaître à partir des années cinquante une parenthèse ayant duré le temps des trente glorieuses. De manière semblable à notre contexte contemporain, les années trente se caractérisaient en effet, en premier lieu, par une crise de lemploi de forte ampleur ayant touché particulièrement les travailleurs âgés et, en second lieu, par des préoccupations naissantes des pouvoirs publics envers le phénomène de vieillissement de la population.
Les travaux réalisés en économie se situent sur trois niveaux. Dans la perspective micro-économique, le postulat de base est que le départ en retraite anticipée est un acte volontaire et rationnel de la part dun travailleur vieillissant, ce dernier ayant évalué coût et bénéfice quil peut retirer entre, dune part, diminution des revenus et augmentation du temps de loisir, et dautre part, maintien du revenu et temps partagé entre temps de travail et temps de loisir. La perspective méso-économique porte plus attention à la signification de la crise de lemploi des années récentes. Plutôt quun simple effet de conjoncture, cette crise refléterait une transformation majeure des modalités du fonctionnement du marché du travail, avec, notamment, lapparition de nouvelle techniques de management privilégiant la mobilité professionnelle plutôt que lancienneté dans les entreprises. Ces transformations ont eu pour conséquence une mise à lécart des travailleurs âgés par le biais de la mobilisation des différents secteurs des assurances sociales (prévoyance professionnelle, chômage, invalidité). Lapproche macro-économique est celle du financement des assurances sociales, notamment, des assurances vieillesse. Le retrait anticipé des travailleurs âgés est alors perçu constituer une situation paradoxale par rapport au coût engendré par le vieillissement de la population.
Bien que ne pouvant être négligé, cette troisième perspective, de par son caractère strictement comptable, rencontre néanmoins une critique sociologique qui sappuie sur le constat que le phénomène des retraits anticipés du marché du travail dune part, laugmentation des espérances de vie et de vie sans incapacité dautre part, ont créé une situation dans laquelle le risque retraite, lié au marché du travail, et le risque dépendance, qui se rapporte à la vieillesse, se sont désynchronisés, alors que leur synchronisation au moyen de la fixation dun âge légal de la retraite constituait lun des principes de base ayant présidé à la création des régimes de retraite nationaux lors de la première moitié du XXe siècle.
R J.-M. Le Goff, Les trajectoires des travailleurs âgés sur le marché du travail en Suisse et en Europe. Analyse socio-démographique, Réalités sociales, Lausanne, 1999. M. Gognalons-Nicolet, J.-M. Le Goff, Retraits anticipés du marché du travail avant lâge AVS : un défi pour les politiques de retraite en Suisse , Aspects de la sécurité sociale, No 1, OFAS, Berne, 2001.
Voir : Marché du travail Marché du travail et vieillissement Vieillissement de la popululation
Jean-Marie Le Goff
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Travailleurs sociaux (Formation des)
En Suisse, les travailleurs sociaux se forment actuellement dans 14 écoles. Certaines de ces écoles ont déjà obtenu le statut de Haute école spécialisée cantonale (HES), dautres fonctionnent toujours sous le régime décole supérieure de travail social (ESTS). En principe, dès 2003, toutes les filières de travail social seront proposées au niveau HES. Il existe également des formations débouchant sur une licence et/ou un diplôme aux universités de Fribourg et Zurich.
Les ESTS et HES-TS organisent la formation dans le cadre des exigences minimales définies par le Département fédéral de lIntérieur (Ordonnance du 18 décembre 1995) ainsi que sur la base du Profil de la formation pour le travail social dans le cadre des hautes écoles spécialisées de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de linstruction publique (CDIP) du 4 novembre 1999 et du règlement concernant la reconnaissance des diplômes cantonaux des hautes écoles spécialisées du 10 juin 1999. Dune durée minimale de trois ans, la formation compte au moins 3200 heures. Elle comprend des enseignements théoriques de sciences humaines et sociales et de travail social, une formation pratique encadrée et un travail de diplôme. Les écoles offrent, de façon variable, des formations à plein temps et en emploi, dans les options suivantes : service social, éducation spécialisée, animation socioculturelle.
Sites Internet : www.hes-so.ch/fr/ www.sassa.ch
Voir : Conférence suisse des hautes écoles spécialisées et des écoles supérieures de travail social (SASSA) Conférence latine des écoles supérieures de travail social (CLESTS) Formation continue en travail social (Diplôme de) Hautes écoles spécialisées (HES)
Regula Villari
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Travaux atypiques et sécurité sociale
Depuis plusieurs années, dans un contexte de libéralisation de léconomie, de déréglementation, lon observe une extension des travaux dits atypiques. Ceux-ci se démarquent des travaux qualifiés de typiques : généralement pratiqués à plein temps et pour une durée indéterminée. Le mot-clé est précarité (vu du côté des travailleurs) ou flexibilité (vu du côté des employeurs).
Généralement, le terme de travail atypique est associé à un statut qui nest pas choisi par le travailleur : celui-ci ne peut accéder quà un emploi à temps partiel (alors quil veut un plein temps), ou à durée déterminée et courte (# indéterminée), ou intérimaire (# stable). Le maximum de précarité/flexibilité est atteint avec le travail sur appel (lemployeur décide seul de lexécution de lemploi). Certains travaux indépendants relèvent de la même problématique : à nouveau le statut nest pas choisi (le travailleur ne trouve rien dautre ou essaie de sortir du chômage), lindépendance économique est discutable.
Les travaux atypiques posent des problèmes en matière de sécurité sociale :
les personnes concernées sont fragilisées (davantage de besoins, moins de contributions au financement),
elle peuvent être écartées de certains régimes (si laccès dépend dun minimum de rémunération ou dhoraire ; sils sont réservés aux salariés) ;
les prestations en espèces peuvent être réduites (si le calcul prend en compte la rémunération ; si la protection est établie en référence à une période courte et que celle-ci correspond à un ou des emplois précaires).
Des solutions peuvent consister : à déconnecter du travail rémunéré certaines protections (soins, prestations familiales) ; à prévoir des garanties de revenu minimales (liées à des conditions de ressources) ; à ouvrir des régimes aux travailleurs indépendants ; à protéger spécifiquement les travaux atypiques ; à valoriser, en termes de droits à la protection, certains événements (maternité, garde denfants, accompagnement de personnes âgées ou handicapées).
R. L. Germani, Travail flexible et protection du travailleur , in : Cahiers genevois et romands de sécurité sociale, No 24-2000, pp. 61 ss. P.-Y. Greber, La sécurité sociale face aux mutations actuelles du travail , in : Revue suisse des assurances sociales et de la prévoyance professionnelle, 2000, pp. 391 ss.
Voir : Flexibilité du travail Sécurité sociale Temps partiel Travail Travail (Nouvelles formes de) Travail sur appel
Pierre-Yves Greber
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Trente glorieuses
Nom donné à la période 1945-1975, pendant laquelle les taux de croissance de la production, de la productivité, des revenus et de lÉtat social ont été exceptionnellement élevés. La notion est due à léconomiste Jean Fourastié (1907-1990).
Voir : État-providence Sécurité sociale
jpf
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Tribunal fédéral des assurances
La Constitution fédérale ne fait pas mention du Tribunal fédéral des assurances. Ce dernier a été institué par la Loi fédérale sur lassurance-maladie du 13 juin 1911. Depuis le 1er octobre 1969, son statut est contenu dans la Loi fédérale sur lorganisation judiciaire. Composé de 11 juges (et 11 juges suppléants), le Tribunal fédéral des assurances statue, en dernière instances, sur les recours de droit administratif. Sa compétence sétend à lensemble des branches de la sécurité sociale. Il connaît également, en instance unique, des actions de droit administratif en matière dassurances sociales. Selon le droit fédéral, le Tribunal fédéral des assurances (dont le siège est à Lucerne) tient lieu de cour des assurances sociales du Tribunal fédéral (dont le siège est à Lausanne). Il dispose, cependant, dune large autonomie, notamment en ce qui concerne son organisation.
Site Internet : www.bger.ch/index.cfm?language=french
Voir : Assurance-maladie et lassurance-accidents (Loi fédérale sur l) Recours (en assurances sociales)
Béatrice Despland
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Trois piliers
En Suisse, la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité repose sur une construction à trois étages ou trois piliers qui se complètent. Ce système a été ancré dans larticle 34quater de la Constitution fédérale en 1972. Une assurance fédérale, lAVS/AI constituant le premier pilier, doit permettre de couvrir les besoins vitaux de manière appropriée. Le deuxième pilier, à savoir la prévoyance professionnelle, permet de maintenir dans une certaine mesure le niveau de vie antérieur (pour les personnes qui y sont affiliées). Enfin, la prévoyance individuelle, ou troisième pilier, a pour but dencourager les personnes à se constituer une épargne pour améliorer leur niveau de vie antérieur, notamment au moyen de mesures fiscales et par une politique facilitant laccession à la propriété du logement. Le système est complété par des prestations complémentaires qui ont pour but dassurer un revenu supplémentaire et régulier aux rentiers de lAVS/AI dont la situation économique et personnelle le justifie.
La conception des trois piliers na pas été le fruit dune idée absolument nouvelle. En proposant de la faire figurer dans la Constitution fédérale, lobjectif du Conseil fédéral nétait pas dabandonner lordre existant mais de poursuivre, par des améliorations décisives, laménagement de lédifice existant, à savoir lassurance dÉtat, la prévoyance professionnelle et la prévoyance individuelle. À ce propos on notera les déclarations contenues dans le Message du Conseil fédéral à lAssemblée fédérale à lappui dun projet portant révision de la Constitution dans le domaine de la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité et le rapport sur linitiative populaire pour une véritable retraite populaire (FF 1971 II p. 1625) . Pour atteindre ce but, il fallait dès lors définir les caractéristiques de chacun des piliers afin déviter que les pouvoirs publics ninterviennent au-delà de ce qui est nécessaire, tout en sassurant que le système proposé garantit effectivement le degré de protection voulu. Un objectif que lon estima prioritaire puisquon le rappela expressément à lalinéa 4 de larticle 34quater de la Constitution qui demande à la Confédération de veiller à ce que la prévoyance professionnelle aussi bien que lassurance fédérale puissent à long terme se développer conformément à leur but . Le système des trois piliers est donc le fruit de la recherche dun équilibre qui permet aux diverses branches de se compléter et de diminuer les risques qui sont inhérents à chaque système. La coexistence dun système de répartition (celui de lAVS/AI) et de la capitalisation (celui de la prévoyance professionnelle) permet dallier une très forte solidarité de base à la constitution du capital indispensable à léconomie. En outre, ce système permet de répartir au mieux entre les piliers, en raison de leurs méthodes de financement respectives, les risques inhérents à lévolution démographique et au renchérissement. Un autre de ses points forts réside dans le fait que la responsabilité de la prévoyance est partagée entre lÉtat et linitiative privée. En effet, si le premier pilier a un caractère nettement centralisé, le deuxième pilier repose quant à lui pour lessentiel sur la responsabilité des institutions de prévoyance, des employeurs et des salariés. Les mesures qui visent à encourager la prévoyance individuelle ont enfin leur importance notamment pour les personnes qui ne peuvent se constituer un deuxième pilier. Le système nest cependant pas exempt de faiblesse. Un grand nombre de personnes nont pas accès au régime de la prévoyance professionnelle et la variété des caisses entraîne des grandes différences de traitement, notamment en matière de compensation du renchérissement. De nombreux problèmes restent enfin à résoudre sur le plan de la coordination. Luvre de la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité nest donc pas terminée et elle devra être consolidée au cours des prochaines années. Le système des trois piliers a cependant fait ses preuves et la portée des trois piliers ne devra pas être fondamentalement déplacée. Ce sont les conclusions auxquelles ont abouti cinq experts mandatés par le Département fédéral de lIntérieur en 1990, ainsi que le rapport dudit département concernant la structure actuelle et le développement futur de la conception helvétique des trois piliers de la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité publié en 1995. Suite à la révision de la Constitution fédérale, ce n'est plus l'art. 34quarter, mais l'article 111 qui rappelle le principe des trois piliers.
R. E. Carigiet, J.-P. Fragnière, Le concept des trois piliers a-t-il un avenir?, Réalité Sociales, 2001.
Site Internet : www.bsv.admin.ch
Voir : Assurance-vieillesse et survivants (AVS) Prévoyance professionnelle Sécurité sociale (Architecture de la) Taux de remplacement Troisième pilier (ou prévoyance individuelle)
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Troisième âge (Universités du)
La première Université du troisième âge a été créée à Toulouse en 1972. Le mouvement sest rapidement étendu à lEurope (Belgique, Suisse, Italie), puis à lAmérique du Nord (Canada) ; il se poursuit aujourdhui dans dautres pays et continents : on compte actuellement de 250 à 300 institutions de ce type, groupées en une Association internationale fondée en 1975. Il y a en Suisse une UTA dans chaque ville universitaire et au Tessin.
Dans le cadre dune Université ou en liaison contractuelle avec elle, lUTA rassemble sans considération de diplôme acquis des personnes en âge de retraite, voire de préretraite. Elle leur propose un programme de niveau académique dans tous les domaines du savoir et des arts. Les cours ont lieu laprès-midi et sont généralement assurés par des enseignants et gradués universitaires. À côté de ces rencontres plénières, des groupes détude et séminaires sont organisés à la demande des participants, ainsi que des cours de langues et des visites et voyages culturels. Dans plusieurs UTA, des actions de solidarité sont entreprises par les membres eux-mêmes. Autant que possible, les participants sont invités à prendre en main leur propre effort culturel.
Tous les deux ans, lAssociation internationale des Universités du troisième âge réunit un Congrès où les membres des UTA apportent le résultat de leurs travaux particuliers, et ont loccasion dentendre et de discuter un certain nombre de conférences magistrales sur un thème commun.
R. R. Jeanneret (Éd.), Universités du troisième âge en Suisse, Peter Lang, Berne, 1985. S. Mayence, R. Jeanneret (Éds), La recherche pour et avec les personnes âgées dans les Universités du troisième âge, (Actes du XIe Congrès de lAIUTA), I.E.I.A.S., Université de Neuchâtel, 1987.
Site Internet : www.aiuta.asso.fr
Voir : Adultes (Éducation des) Retraité Vieillesse
Claude Bridel
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Troisième pilier (ou prévoyance individuelle)
Les systèmes des 1er et 2e piliers satisfont de façon collective les besoins de chacun en matière de prévoyance vieillesse, décès et invalidité, ce qui nest pas le cas du 3e pilier dit de la prévoyance individuelle. Ce dernier laisse à chaque individu le soin de fixer lui-même les moyens financiers dont il entend disposer et de veiller au financement de ceux-ci. La prévoyance individuelle est favorisée par le biais de mesures fiscales et par une politique favorisant laccession à la propriété du logement.
La prévoyance individuelle liée (pilier 3a) :
Ce système de prévoyance existe depuis 1987, il est réglé par lordonnance du 13 novembre 1985 sur les déductions admises fiscalement pour les cotisations versées à des formes reconnues de prévoyance. Deux formes de prévoyance y sont mentionnées :
la police de prévoyance liée est une forme de prévoyance identique à lassurance qui peut être conclue auprès dune compagnie dassurance,
et le compte de prévoyance lié qui est principalement constitué dune épargne auprès dune fondation bancaire.
Le taux de déduction fiscale autorisé dans le cadre de la prévoyance individuelle liée diffère selon que la personne concernée est ou non assurée auprès dune institution du 2e pilier. Les personnes sans activité lucrative nont pas accès au pilier 3a.
La prévoyance individuelle libre (pilier 3b) :
La prévoyance individuelle libre, autrement dit la prévoyance qui nest pas liée à des obligations de droit public, comprend essentiellement lépargne et les assurances privées. Contrairement aux piliers 1, 2 et 3a, elle fait en partie seulement office de prévoyance vieillesse, survivants et invalidité. Cette forme de prévoyance étant totalement libre, les sommes épargnées peuvent en principe être touchées et dépensées en tout temps. Les allégements fiscaux sont de ce fait restreints.
On ne peut estimer de manière fiable le capital global accumulé dans la prévoyance libre, mais cette somme représente probablement plusieurs fois le capital total accumulé dans le 2e pilier et dans le pilier 3a. Selon certaines estimations, elle atteindrait 1 à 2 billions de francs, ce qui démontre limportance énorme de la prévoyance libre non seulement sur le plan de la politique de lÉtat, mais aussi sur celui de la politique économique et sociale.
R. E. Carigiet, J.-P. Fragnière, Le concept des trois piliers a-t-il un avenir?, Réalité Sociales, 2001.
Voir : Trois piliers
Michel Valterio et Brigitte Dumas
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Tutelle
La tutelle est un régime de protection volontaire ou imposé par l'État. L'autorité tutélaire nomme un/e tuteur/rice chargé/e d'assurer l'assistance et la représentation d'un/e pupille, à savoir une personne considérée comme partiellement ou totalement incapable de pourvoir à ses intérêts ou à ceux de sa famille, voire comme menaçante pour la sécurité d'autrui, en raison :
de son jeune âge : tutelle des mineurs qui ne sont pas sous autorité parentale (art.368 CCS) ;
d'une altération de ses facultés mentales (art. 369 CCS) ;
de sa mauvaise gestion, de son inconduite, de son ivrognerie ou sa prodigalité (art. 370 CCS). Depuis les années 1980, la tutelle a souvent été utilisée pour tenter de maîtriser les situations toujours plus nombreuses de précarité, de surendettement et de pauvreté, ce qui a fréquemment mené à une impasse ;
d'une condamnation à une peine privative de liberté d'une année ou plus (art. 371 CCS). Dans les faits, cette tutelle dite des détenus nest quasiment plus prononcée aujourdhui.
La tutelle a pour le/la pupille la conséquence de lui interdire ou de limiter fortement l'exercice de ses droits civils (notamment sa capacité contractuelle).
Le droit et le système de protection tutélaires sont actuellement l'objet d'une révision complète et opportune. Un premier groupe dexperts désigné en 1993 par lOffice fédéral de la Justice a rendu ses propositions de révision en 1995. Après avoir été publiquement débattues, celles-ci ont fait lobjet dun premier avant-projet remis à une nouvelle commission interdisciplinaire dexperts instituée par le Conseil fédéral en 1999. Cette commission a été chargée de présenter dici la fin de lan 2000 un avant-projet destiné à être mis en consultation.
R. B. Schnyder, M. Stettler, C. Haefeli, Zur Revision des schweizerischen Vormundschaftsrechts, Office fédéral de la Justice, Berne, 1995. N. Queloz et al., Pauvretés sous tutelle, Armut unter Vormundschaft, Rapport scientifique au FNRS, Université de Fribourg, 1993.
Voir : Autorités tutélaires Contrôle social Curatelle Tutelle (Droit de la)
Nicolas Queloz et Ariane Senn-Gromelle
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Tutelle (Droit de la)
Ensemble des normes de droit civil régissant le domaine de la protection des adultes. Le code civil (CCS), aux articles 360 à 455, prévoit différentes mesures de protection qui, du point de vue de l'atteinte portée à la liberté de la personne concernée, peuvent être classées - de la plus légère à la plus incisive - de la manière suivante : la curatelle (de représentation, de gestion, volontaire), le conseil légal (volontaire, coopérant, gérant, combiné), la tutelle (volontaire, non-volontaire).
Les dispositions du CCS règlent également l'organisation des autorités de tutelle et l'administration de la tutelle. Les mesures de protection sont mises en uvre par les autorités de tutelle (autorité tutélaire et autorité de surveillance) et par les personnes qui exercent l'une des trois fonctions tutélaires (tuteur, curateur et conseil légal).
Font également partie du droit tutélaire, les normes traitant de la privation de liberté à des fins d'assistance, soit du placement ou du maintien d'une personne, pour des motifs déterminés, dans un établissement afin que lui soit apportée l'aide exigée par son état.
Le droit de la tutelle fait actuellement l'objet d'une révision complète. Une commission d'experts pour la révision du droit de la tutelle a été chargée de présenter un avant-projet de loi destiné à être mis en consultation.
R. Code civil suisse, art. 360 à 455. M. Stettler, Représentation et protection de l'adulte , in : Droit civil I, 4e éd., Ed. Universitaires, Fribourg, 1997. H. Deschenaux, P.-H. Steinauer, Personnes physiques et tutelle, 3e éd., Ed. Stämpfli, Berne, 1995.
Voir : Autorités tutélaires Conseil légal Curatelle Tutelle
Margit Moser-Szeless
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TVA (Taxe à la valeur ajoutée)
Forme dimpôt. Née en France en 1954, la taxe à la valeur ajoutée (TVA) a été adoptée dans de nombreux pays, particulièrement ceux de lUnion Européenne. La TVA renchérit dun certain pourcentage (réduit pour certains groupes de produits) les ventes des entreprises aux consommateurs indigènes. En Suisse, elle a été introduite récemment avec un taux relativement bas. Le peuple Suisse a donné son accord de principe pour une augmentation de 1 % de la TVA en faveur de lAVS.
Voir : Fiscalité Impôt (et sécurité sociale)
jpf
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Underclass
Le terme underclass (quon peut traduire par lumpen-prolétariat ou sous-prolétariat ) est devenu dun usage commun dans la littérature sociologique moderne. La question de lunderclass renvoie en premier lieu à des éléments dits objectifs : la concentration de la pauvreté au cur des villes américaines, une pauvreté qui touche de plus en plus une population jeune, noire en rupture de scolarité, enfin une pauvreté qui semble saccompagner dun déclin des valeurs morales , du développement de la délinquance et de la violence urbaine.
Dans ce débat sociologique classique, une place à part doit être accordée aux travaux du sociologue de Chicago William Julius Wilson (1987). Le point de vue de William Wilson diffère nettement de celui de la gauche traditionnelle. Alors que celle-ci assimile les pauvres à des victimes du système social (le racisme, la discrimination raciale, etc.), Wilson admet (dans un premier temps) la pertinence du concept dunderclass pour désigner le développement au sein des ghettos dune culture de la pauvreté caractérisée par le rejet des normes sociales de lAmérique traditionnelle. Par contre, refusant de sinscrire, à linstar des conservateurs, dans une problématique de la responsabilité individuelle, il met laccent sur les causes structurelles de la création dune underclass. Son développement est la résultante de quatre facteurs essentiels : a) la récession économique qui a diminué lemployabilité dune main-duvre noire faiblement qualifiée ; b) les transformations spatiales de léconomie urbaine. Les entreprises qui se trouvaient autrefois au cur des villes se trouvent désormais dans les banlieues ; c) la croissance continue des familles monoparentales et des naissances illégitimes relève partiellement des mêmes causes. Les conduites sexuelles sont beaucoup plus précoces et libres quautrefois, mais selon Wilson, la croissance du chômage a conduit à un manque dhommes épousables . Les jeunes femmes noires ne voient pas grand intérêt à épouser des jeunes gens à la rue ; d) mais le facteur décisif, résulte enfin dune modification de la composition sociale des quartiers du centre ville. La création demplois tertiaires dans les banlieues a drainé les couches ascendantes et privé les jeunes de modèles sociaux de référence. Lunderclass constitue donc un problème réel et grave.
La paupérisation relative de certains quartiers des villes européennes, la croissance rapide de problèmes sociaux dans ces mêmes quartiers font penser inévitablement à la situation américaine. De nombreux sociologues britanniques se demandent aujourdhui si la question de lunderclass nest pas en train de devenir une question européenne.
Jusquà présent, les sociologues français partagent un point de vue différent. La ségrégation sociale étant plus faible en Europe, on note une moindre liaison entre lexclusion spatiale et les facteurs raciaux, ainsi quune forte tradition dintervention de lÉtat. Cependant, un certain nombre dentre eux jugent que les évolutions en cours peuvent, potentiellement, conduire à des situations similaires.
R. F. Dubet, D. Lapeyronnie, Les quartiers dexil, Seuil, Paris, 1992. L. Wacquant, Lhyper-ghetto , in : P. Bourdieu, La misère du monde, Seuil, Paris, 1993. W. J. Wilson, Les oubliés de lAmérique, Montchrestien, Paris, 1995.
Voir : Désaffiliation Pauvreté Pauvreté (Nouvelle)
François-Xavier Merrien
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UNESCO
LOrganisation des Nations Unies pour léducation, la science et la culture est lune des seize institutions spécialisées du système des Nations Unies. Elle a été juridiquement fondée en 1946.
R. J.-C. Zarka, Les institutions internationales, Ellipes, Paris, 1996.
Site Internet : www.unesco.org
Voir : Organisation des nations unies (ONU)
jpf
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Union européenne (Instruments de l)
Laction de lUnion européenne en matière de politique sociale sest progressivement étoffée au cours des années. Après des débuts extrêmement modestes (le Traité de Rome de 1957 ne contenait que fort peu d'articles concernant spécifiquement la politique sociale), l'Acte unique européen de 1986 donne une impulsion nouvelle à la politique sociale, notamment dans les domaines de la santé et de la sécurité sur le lieu de travail, ainsi du dialogue avec les partenaires sociaux.
L'adoption de la Charte des droits sociaux fondamentaux (1989) répond au même souci de ne pas négliger la dimension sociale dans le cadre de la mise en place dun marché unique européen. Elle fixe les grands principes sur lesquels se fonde le modèle européen du droit du travail. Elle énonce notamment les objectifs suivants : lamélioration des conditions de vie et de travail, la promotion de la liberté d'association et de la négociation collective, légalité de traitement entre les hommes et les femmes, la protection des personnes âgées et des personnes handicapées.
Le Traité de Maastricht (1992) marque une étape supplémentaire avec l'adoption du Protocole sur la politique sociale, qui renforce les compétences et moyens daction de lUnion dans ce secteur. Suite à ladoption du Traité dAmsterdam (1997), la promotion de l'emploi fait son entrée dans les objectifs communautaires et lUnion européenne sattelle à lélaboration dune stratégie coordonnée pour l'emploi, dont l'élément clé est constitué par ladoption de lignes directrices communes. Avec le Traité dAmsterdam, l'égalité entre hommes et femmes devient également un objectif central de lUnion, qui affirme sa volonté déliminer les inégalités entre hommes et femmes dans tous les domaines.
R. O. Quintin, B. Favarel-Dapas, LEurope sociale, Enjeux et réalités, coll. Réflexe Europe, La Documentation française, Paris, 1999. P. Rodière, Droit social de lUnion européenne, LGDJ Montchrestien, Paris, 1998.
Site Internet : www.europa.eu.int
Voir : Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs Communauté européenne et sécurité sociale Union européenne (Réglementation de l') Union européenne (UE) Sécurité sociale
Jean-Michel Bonvin
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Union européenne (Réglementation de l)
Lun des principaux actes de lUnion européenne en matière sociale est le règlement No 1408/71 du 14 juin 1971, relatif à lapplication des régimes de sécurité sociale aux travailleurs salariés, aux travailleurs non salariés et aux membres de leur famille qui se déplacent à lintérieur de la Communauté, ainsi que ses modifications ultérieures. Il sagit de la coordination des régimes de sécurité sociale, nécessaire à lamélioration de la mobilité à lintérieur de lUnion.
Plusieurs directives sont destinées à réaliser le principe de légalité entre hommes et femmes qui figure à larticle 119 du traité de Rome : 1975, égalité des rémunérations ; 1976, égalité de traitement dans le travail ; 1978, en matière de sécurité sociale ; 1986, dans les régimes professionnels de sécurité sociale ; 1986, hommes et femmes exerçant une activité indépendante et protection de la maternité.
En 1989, le Conseil a adopté une directive-cadre relative à la mise en uvre de mesures visant à promouvoir lamélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail ; il a par la suite adopté une série de directives particulières, relatives à des aspects spéciaux de ces mesures.
Il nest au surplus pas possible, dans le cadre de cet article, de sétendre sur les autres règlements ou directives adoptés en matière sociale par lUnion européenne. On citera néanmoins les textes suivants : règlement sur la libre circulation des travailleurs (1968), directives relatives aux licenciements collectifs (1975), au maintien des droits des travailleurs en cas de transferts dentreprises (1977), à linsolvabilité de lemployeur (1980), à la sécurité et à la santé des travailleuses enceintes, accouchées ou allaitantes au travail (1992), à laménagement du temps de travail (1993), au comité dentreprise européen (1994), à la protection des jeunes au travail (1994), au congé parental (1996).
R. G. Guéry, La dynamique de lEurope sociale, Paris, 1991. G. et A. Lyon-Caen, Droit social international et européen, 8e éd., Paris, 1993.
Site Internet : www.europa.eu.int
Voir : Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs Communauté européenne et sécurité sociale Union européenne (Instruments de l') Union européenne (UE) Sécurité sociale
Alexandre Berenstein
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Union européenne (UE)
Organisation supranationale fondée sur les Communautés européennes (CE CECA EURATOM), complétée par les formes de coopération des deuxième et troisième pilier (politique étrangère et de sécurité commune et coopération policière et judiciaire en matière pénale). Le traité sur lUnion européenne est entré en vigueur le 1er novembre 1993. Son article G portant modification du traité CE na pas substantiellement changé les règles communautaires relatives à la politique sociale. Des compétences supplémentaires en matière de législation sociale ont en revanche été attribuées à la Communauté européenne par traité d'Amsterdam en vigueur depuis le 1er mai 1999.
R. V. Constantinesco, La structure du Traité instituant lUnion européenne, Cahiers de droit européen, 1993, pp. 251 ss.
Site Internet : www.europa.en.int
Voir : Communauté européenne Sécurité sociale Union européenne (Instruments de l') Union européenne (Réglementation de l')
Bettina Kahil-Wolff
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Union libre
Le terme union libre (ou le concubinage) désigne la communauté de vie durable et, en principe, exclusive que forment deux personnes sans se marier. Cette communauté présente, en général, une composante affective, spirituelle, corporelle et économique. Les deux personnes qui forment lunion libre peuvent être de sexe opposé ou du même sexe.
Il peut y avoir différentes raisons pourquoi le couple ne veut pas sengager juridiquement par le mariage : le but de mieux faire connaissance avant le mariage, la volonté de ne pas mélanger la relation affective avec des obligations juridiques, la sauvegarde davantages économiques ou limpossibilité de se marier (empêchements du code civil, divorce en suspens, interdiction du mariage des couples homosexuels).
Lattitude de la société envers lunion libre a beaucoup évolué pendant le XXe siècle. À son début, la majorité des cantons tous alémaniques, sauf le Valais interdisait encore le concubinage. La dernière de ces interdictions, celle du canton du Valais, a été levée en 1995. Lunion libre est, aujourdhui une forme de vie répandue et largement acceptée par la société.
Selon les chiffres du recensement populaire de 1990, 8,8 % des couples hétérosexuels vivant en ménage commun nétaient pas mariés, dont 17 % avaient des enfants (97 % des couples avec enfants sont alors mariés). On peut donc estimer à 300'000 au moins le nombre de personnes vivant en concubinage hétérosexuel en Suisse, à quoi sajoutent un nombre difficile à estimer de couples homosexuels (chiffre qui peut sélever entre 50 et 200'000 personnes, mais des statistiques à ce sujet nexistent pas).
Lunion libre est protégée par la Constitution fédérale : dune part, toute discrimination à cause du mode de vie est interdite par lart. 8 al. 2, dautre part, la vie en concubinage fait partie de la vie privée protégée par lart. 13.
Lunion libre nest pas prévue dans la législation suisse. Le mariage est la seule structure juridique offerte par le droit suisse pour la vie en couple. Cela ne veut toutefois pas dire quil y a absence de droit : lunion libre est soumise aux règles ordinaires du droit, notamment du droit des contrats. Sous certaines circonstances, la vie commune peut alors déclencher des obligations mutuelles. En ce qui concerne les rapports avec les enfants, il ny a que peu de différences entre couples mariés et couples non mariés. En revanche, en droit des assurances sociales ou en droit des étrangers par exemple, la vie commune des concubins, considérés comme des personnes célibataires, nentraîne ni un droit à des prestations pour survivants ni un droit à loctroi dune autorisation de séjour pour le partenaire étranger.
La moitié des pays de lUnion européenne connaît une institution juridique pour les couples non mariés, soit limitée aux couples de même sexe, soit ouverte à tous les couples non mariés. En Suisse, depuis 2001, le canton de Genève permet aux concubins de même sexe ou de sexe opposé lenregistrement de leur partenariat. Au niveau fédéral, une initiative parlementaire, à laquelle le Conseil national a donné suite le 17 septembre 1999, demande une législation sur un partenariat enregistré, initiative qui vise toutefois avant tout la situation des couples homosexuels.
R. Centres sociaux protestants, Aspects juridiques de lunion libre, et : Parents célibataires, les deux : Lausanne, 1996 F. Guillaume, R. Arn, Cohabitation non maritale. Évolution récente en droit suisse et étranger, Genève 2000. B. Pulver, Lunion libre, Réalités sociales, Lausanne, 1999 B. Pulver, Les effets juridiques de lunion libre. Union libre et assurances sociales , in : Aspects de la sécurité sociale, 4/2000, pp. 36-42.
Voir : Couples de même sexe Divorce Famille Mariage
Bernhard Pulver
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Union suisse des syndicats autonomes (USSA) àð Syndicat
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Union suisse pour décriminaliser l'avortement (USPDA)
L Union suisse pour décriminaliser l avortement (USPDA) est une organisation apolitique et non confessionnelle. Elle est ouverte à toute personne qui partage ses opinions : c'est la femme qui est la mieux placée pour juger si elle est prête à assumer la responsabilité délever un enfant. Toute femme doit pouvoir décider dinterrompre une grossesse non désirée en toute dignité, selon ses convictions et sans contraintes. Depuis 1973, l'USPDA s'engage pour la modification du code pénal suisse qui interdit lavortement. Elle soutient le régime du délai qui légalise linterruption de grossesse dans les premières semaines, ainsi que tout effort de diminuer le recours à lavortement (éducation sexuelle, développement des centres de planning familial). L'USPDA collabore avec d'autres organisations pour défendre le droit au libre choix. Elle fournit une information objective sur lavortement. Son centre de documentation est à la disposition du public, des médias et des politicien(ne)s.
USPDA, case postale, 3052 Zollikofen
Site Intenet : http://www.svss-uspda.ch
Voir : Avortement Femmes (Émancipation des) Planning familial
Anne-Marie Rey
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Union syndicale suisse (USS)
LUnion syndicale suisse (USS), créée en 1880, est une confédération (ou centrale) syndicale dont le siège est à Berne et regroupe 13 fédérations syndicales membres et une fédération associée (état en 2001). Elle représente un effectif de 380384 adhérent-e-s (1999) sans les 17'000 adhéren-e-s environ de la fédération associée. Au niveau des cantons et des régions, lUSS est présente sous la forme dunions syndicales constituées de sections cantonales ou régionales des fédérations membres. Dans ses activités, lUSS sengage notamment pour la défense et le développement des assurances sociales, la défense des chômeuses et des chômeurs et la lutte contre le chômage. Les moyens quelle préconise sont entre autres : le partage et la réduction du temps de travail, légalité de traitement entre femmes et hommes, lintégration des ressortissant-e-s étrangers, lintégration européenne, la démocratie au niveau de lentreprise, le respect de lenvironnement, une composante sociale dans le commerce mondial, le respect des droits de lhomme, etc.
LUSS est active publiquement en prenant position sur tous les sujets qui lintéressent, par le biais de communiqués ou conférences de presse. Elle exerce ses activités de lobby en participant aux travaux de nombreuses commissions extra-parlementaires ainsi quaux procédures de consultation fédérale. LUSS collabore surtout avec les partis de gauche (Parti socialiste suisse dabord) et les Verts du Parlement. Elle entretient également des contacts réguliers avec des membres du Conseil fédéral et de lAdministration fédérale.
LUSS intervient aussi directement dans la vie politique, en lançant des initiatives ou des référendums, seule ou dans le cadre dalliances avec dautres organisations syndicales, politiques ou autres. Elle apporte également son soutien à des initiatives ou des référendums lancés par dautres organisations et met sur pied, seule ou avec dautres organisations, des manifestations nationales à Berne.
Le personnel politique de lUSS se compose de 8 secrétaires syndicaux et 2 rédacteurs qui se répartissent les dossiers suivants : économie (Suisse et relations extérieures), droit du travail, sécurité sociale, santé et sécurité au travail, main-duvre étrangère et ressortissant-e-s étranger-e-s, questions féminines, formation professionnelle, etc.
Les organes de lUSS sont : le Comité présidentiel, le Comité, lAssemblée des délégué-e-s et le Congrès qui se réunit tous les 4 ans. LUSS est aussi dotée dun Institut de formation syndicale de Suisse (ceo). Elle est cofondatrice de luvre suisse dentraide ouvrière (OSEO) et du Solifonds (Fonds de solidarité pour la libération sociale dans le Tiers-monde). Au niveau international, lUSS est membre de la Confédération européenne des syndicats (CES) et de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL). Chaque année, elle participe activement à la Conférence internationale de lOrganisation internationale du travail (OIT). LUSS édite un Service de presse en trois langues et publie aussi des études sur les sujets qui la concernent directement (Séries Documentation de lUSS et Dossier, coll. Documents de lUnion syndicale suisse aux éditions Réalités sociales).
R. Union syndicale suisse, Un siècle dUnion syndicale suisse 1880 - 1980, Office du Livre, Fribourg, 1980 (épuisé).
Sites Internet : www.uss.ch www.etuc.org www.cisl.it www.etuc.org/etui www.oit.org
Voir : Syndicat
Fernand Quartenoud
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Unité daccueil temporaire (UAT)
Lunité daccueil temporaire (UAT) est une structure de prise en charge pour personnes âgées dépendantes ou seules et pour handicapés vivant à domicile. Ce service des établissements sanitaires vaudois consiste à offrir à des bénéficiaires extérieurs la gamme des prestations quun établissement offre habituellement à ses propres pensionnaires ou patients. Pour cela, létablissement accueille temporairement des personnes à qui il offre, selon les besoins, un repas, un lit, des soins ou un temps danimation, et ceci pendant la journée, pour une nuit ou au cours dun week-end.
LUAT est donc une structure intermédiaire entre domicile et établissement. Elle utilise les ressources de létablissement au profit dune population vivant à son domicile. La gestion de lUAT revient à létablissement, la population prise en charge vit par contre dans la communauté. LUAT est une structure dappui et de décharge dans une perspective de santé communautaire. Elle contribue également à ouvrir les établissements sur leur environnement.
R. F. Couchepin e. a., Une expérience sans fin, AVDEMS, Lausanne, 1990.
Site Internet : www.renova-vd.ch
Voir : Home/Établissement médico-social (EMS) Organisme médico-social vaudois (OMSV) Politique de la santé Soins et aide à domicile
Bernard Bachelard
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Universalité
Luniversalité se rapporte au champ dapplication personnel des systèmes et régimes de sécurité sociale. Elle en représente lextension maximale (sous réserve de protections facultatives sétendant à létranger). Luniversalité consiste dans la couverture à titre obligatoire de lensemble de la population résidant dans un État (limitée éventuellement par un critère de nationalité) : salariés, indépendants, personnes sans activité rémunérée. Elle se situe dans la perspective de la reconnaissance du droit à la sécurité sociale à chaque être humain. Luniversalité est parfois appelée généralisation. En Suisse, lassurance-vieillesse, survivants et invalidité (AVS/AI) et lassurance-maladie (assurance obligatoire des soins) sont universelles.
R. G. Perrin, Les nouvelles frontières de la sécurité sociale , in : Revue belge de sécurité sociale, Bruxelles, 1977, pp. 214 ss.
Voir : Affiliation obligatoire (Principe de l) Champ dapplication personnel Sécurité sociale Sécurité sociale (Généralisation de la)
Pierre-Yves Greber
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Urbanisation
Phénomène qui correspond à la croissance de la proportion des personnes qui habitent une ville par rapport à lensemble de la population. Des transformations liées à lurbanisation ont induit dimportants changements des modes de vie. À ce titre, ils posent des problèmes nouveaux qui appellent une redéfinition et un élargissement de secteurs entiers de la politique sociale.
Voir : Modes de vie Société industrielle
jpf
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Usure professionnelle Burnout
Le burnout, ou usure professionnelle, est un état dépuisement physique, émotionnel et mental qui résulte dune implication à long terme avec des personnes (usagers, clients) dans des situations émotionnellement exigeantes et stressantes.
Il peut présenter des symptômes aux niveaux :
a) des sentiments : insatisfaction, irritabilité, rigidité, impuissance, indifférence ;
b) des somatisations : insomnie, ulcères, maux de dos, migraines, etc. ;
c) de la vie personnelle : dépression, abus dalcool, de médicaments, troubles familiaux, etc. ;
d) des relations : retrait, condescendance, paranoïa, cynisme ;
e) du travail : absentéisme, évitement des usagers ou surinvestissement improductif.
Les études sur le burnout mettent laccent sur les causes environnementales ou contextuelles plutôt que sur les facteurs individuels.
Laxe prioritaire de prévention devrait consister en une redéfinition du poste de travail et une clarification des objectifs institutionnels et supra institutionnels en fonction des ressources, du sens et de lefficacité pour les problèmes des usagers.
R. A.-M. Pines e. a., Le Burnout, Le Jour éditeur, Montréal, 1990. N. Aubert, M. Pagès, Le stress professionnel, Éditions Klincksieck, Paris, 1989.
Voir : Bien-être Personnalité (Protection de la) Travail (Nouvelles formes de) Travail social Supervision
Louis-Pierre Roy
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Victimes dinfractions (Loi fédérale sur laide aux) (LAVI)
La prise en considération progressive des conséquences des actes de violences sur les victimes a abouti à lintroduction dans la Constitution fédérale de lart. 64ter dont la teneur est la suivante : La Confédération et les cantons veillent à ce que les victimes dinfractions contre la vie et lintégrité corporelle bénéficient dune aide. Celle-ci inclura une indemnisation équitable lorsquen raison de linfraction, ces victimes connaissent des difficultés matérielles. Accepté par le peuple suisse en votation populaire en 1984, ce nouvel article fonde lélaboration de la loi fédérale sur laide aux victimes dinfractions (LAVI) entrée en vigueur le premier janvier 1993.
Le législateur accorde ainsi une place spécifique à la victime dans la procédure pénale et précise, par ailleurs, les devoirs de la collectivité publique à son égard.
La LAVI reconnaît comme victime toute personne ayant subi du fait dune infraction pénale une atteinte directe à son intégrité physique, sexuelle, psychique. Elle concerne également lentourage des victimes directes : parents, enfants et conjoint(e) principalement.
La LAVI déploie ses effets dans trois domaines :
1. Laide et les conseils aux victimes, par la création de centres de consultation (LAVI, art. 3). Les victimes et leur entourage sont souvent en état de choc car elles viennent dêtre confrontées à un événement qui a bouleversé leur vie. Elles ont besoin dêtre entendues et soutenues dans leur effort pour surmonter le souvenir traumatisant. Ce travail de dé-victimisation est sans doute la raison essentielle de lexistence des centres LAVI car les connaissances actuelles dans ce domaine démontrent bien la nécessité dune approche centrée sur lintégration du traumatisme dans le parcours de vie des personnes victimisées.
2. La protection et le renforcement de la position de la victime dans la procédure pénale (LAVI, art. 5 à 10). Citons notamment les possibilités :
de se faire accompagner par une personne de confiance aux auditions de police ou chez le juge ;
de demander à éviter la confrontation avec lauteur de linfraction ;
de demander le huis clos durant les audiences de jugement ;
de pouvoir être entendu(e) par une personne du même sexe sagissant de victimes dagressions sexuelles ;
dobtenir une décision judiciaire ;
de faire valoir ses prétentions civiles et de former un recours dans ce domaine.
De plus, la LAVI précise que la police informe la victime de lexistence des centres de consultation et que les autorités linforment de ses droits à tous les stades de la procédure.
La réparation par lÉtat du préjudice. La victime peut en effet demander une indemnisation pour le dommage et le tort moral subis dans le canton où linfraction a été commise, pour autant quelle ne puisse pas être dédommagée par lauteur ou par les assurances sociales ou privées.
Les cantons sont chargés de lapplication de la loi fédérale.
R. G. Piquerez, La nouvelle loi sur laide aux victimes dinfractions : quels effets sur la RC ? , in : Revue jurassienne de jurisprudence, No 1, 1996. A. Kuhn, Les fondements historiques et théoriques de la loi fédérale sur laide aux victimes dinfractions , in : Actes du colloque Violence et aide aux victimes : réflexions et expériences, Centre LAVI, Lausanne, 1994. R. Hellbrunn, C. Lienhard, P. Marin, Peut-on aider les victimes ? Éditions Erès, Toulouse, 1985. B. Corboz, Les droits procéduraux découlant de la LAVI , in : La semaine judiciaire, No 4, 1996. Aide aux victimes dinfractions, Troisième Rapport de lOffice fédéral de la justice au Conseil fédéral concernant lexécution et lefficacité de laide aux victimes (1993-1998), Berne, mai 2000.
Voir : Sanctions pénales Travail social Violence
Maryse Bloch
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Vie associative
Mouvement créé en 1998 et rassemblant des représentants dune multitude dassociations dutilité sociale défendant les intérêts des milieux associatifs, des familles, des femmes, des consommateurs, des personnes vulnérables (étrangères, handicapées, jeunes, sans travail), dans le but de présenter une liste de candidats à lAssemblée constituante vaudoise. Vie associative a obtenu demblée 4 sièges au sein de cette assemblée de 180 membres et en avait 9 en 2001 suite à plusieurs ralliements. Vie associative a été un des facteurs contribuant à un climat douverture de la Constituante à des préoccupations plus larges que celles de la politique usuelle. Sur la base dun travail substantiel de préparation, elle a contribué à faire adopter des propositions ayant trait à la reconnaissance de la place du bénévolat, des associations, des familles, à une assurance-maternité cantonale, aux personnes handicapées, aux consommateurs, à légalité hommes-femmes, à la médiation, etc.
Sites Internet : www.appel-vaud.vd.ch www.vaud.ch www.benevolat.ch
Laurence Martin
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Vieillesse
La dernière période de la vie humaine, caractérisée par un affaiblissement global des fonctions physiologiques et des facultés mentales (Le Grand Robert). Cette définition dordre biologique et physiologique, qui fait rimer vieillesse et sénescence coexiste dans nos sociétés avec une représentation collective selon laquelle lentrée dans la vieillesse est marquée par le passage à la retraite, donc larrêt dune forme dinsertion dans la société caractérisée par le travail. Or, au fil des dernières décennies, sest opérée la dissociation croissante entre le moment de la retraite toujours plus précoce et celui de la sénescence toujours plus tardif , ce qui provoque une tension entre la perception sociale de la vieillesse et sa définition biologique.
La longévité croissante a fait surgir la crainte quelle ne conduise à une augmentation massive de la morbidité dans le grand âge. Les travaux récents de lUniversité de Duke (E.-U.), confirmés aujourdhui pour la Suisse par ceux de lUniversité de Genève, établissent au contraire que lévolution récente des sociétés occidentales a produit une amélioration significative de létat de santé de la population âgée.
R. Commission fédérale, Vieillir en Suisse, Office fédéral des imprimés, Berne, 1995. G. Heller (Éd.), Le poids des ans. Une histoire de la vieillesse en Suisse romande, Éditions dEn Bas, Lausanne, 1994.
Voir : Cycle de vie Espérance de vie Gérontologie Retraite (Âge de la) Vieillissement de la population
Christian Lalive dÉpinay
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Vieillesse (Politique de la)
A proprement parler, il ny a pas de politique de la vieillesse en Suisse. Il existe cependant un ensemble de mesures qui correspondent aux interventions des pouvoirs publics dans le domaine de la vieillesse. Elles concernent :
a) le revenu des personnes âgées (en particulier par le système des trois piliers),
b) la santé : par les mesures concernant les établissements médico-sociaux et le maintien à domicile,
c) le soutien à linsertion sociale des personnes âgées et aux pratiques associatives quelles développent.
Lampleur des phénomènes liés au vieillissement de la population et à la forte présence des retraités dans le tissu social conduit les pouvoirs publics à multiplier les initiatives dans tous ces domaines. De nombreux articles de ce dictionnaire développent ces différents aspects.
R. Commission fédérale, Vieillir en Suisse, Office fédéral des imprimés, Berne, 1995.
Site Internet : www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Voir : Cycle de vie Espérance de vie Gérontologie Retraite (Âge de la) Solidarité Vieillesse Vieillissement de la population
jpf
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Vieillesse (Psychologie de la)
Dire ce quest la psychologie de la vieillesse exige de définir, dans un premier temps, ce quest la vieillesse. Or la notion de vieillesse est à la fois polysémique et imprécise :
Tantôt elle renvoie à une étape, la dernière période de la vie normale qui succède à la maturité (Petit Robert 1). Mais quand commence et quand finit cette étape ? Nul ne peut en décider, tant il est vrai que le vieillissement procède dune grande variabilité interindividuelle - nous ne vieillissons pas tous au même rythme - et intra-individuelle : premièrement, nous vieillissons différemment sur les plans biologique, psychologique et social ; deuxièmement, notre vieillissement individuel est lui-même différentiel (nos organes susent plus ou moins vite en fonction de notre hérédité, de nos circonstances et contextes de vie paramètres influencés à leur tour par le milieu social, culturel, économique, politique, géographique et historique dans lequel nous vivons).
Tantôt la notion de vieillesse évoque un état : le fait dêtre vieux (Petit Robert 1) mais quest-ce qui constitue, plus précisément, cet état ? Comment en rendre compte, objectivement ?
Enfin, la vieillesse sert également à désigner un collectif, celui des personnes âgées, des vieillards. Mais qui sont les personnes âgées, les vieillards ainsi désignés ? Cette catégorisation, au-delà de son utilité pragmatique, ne contribue guère à une définition rigoureuse de la vieillesse .
La mise en évidence de limprécision de cette notion conduit à nous interroger sur le sens de lutilisation de certains termes, donc sur le sens de nos représentations et de notre construction de la réalité. Dit autrement : le recours à une notion ambiguë comme celle de vieillesse ne sert-elle pas notre réticence à nous sentir concernés à titre personnel ( les vieux, ce sont toujours les autres ), à nous confronter trop crûment à la réalité de notre propre vieillissement ?
La psychologie privilégie ce type de questionnement, et une psychologie du vieillissement pourrait ainsi être définie comme une tentative de compréhension des interprétations/constructions singulières du vieillissement (dans leurs aspects psychiques et comportementaux) - vieillissement entendu comme participant du processus de vie même, tissé dun rapport dialectique et changeant entre évolution et involution. Mieux encore, nous pourrions la désigner comme une psychosociologie du vieillissement , notre rapport à la réalité étant de fait médiatisé socialement.
R. S. Arslan, Vieillir, cest... ? Essai sur le sens du vieillissement, Paris, à paraître. Approche psychosociale du vécu de la retraite. Statut, place, rôles et gestion identitaire des nouveaux retraités , in : Perspective soignante, 1, avril 1998, pp. 52-67. Mémoire et récit de vie chez les adultes âgés, Gérontologie, 105, 1998-1, pp. 31-39. Miroir social, estime de soi au temps de la retraite, LHarmattan, Paris, 1994.
Sites Internet : www-ssp. unil. ch/Hotes/uniger/uniger. html www.socialinfo.ch/inag/default.htm
Éliane Christen-Gueissaz
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Vieillissement de la population
Le vieillissement de la population ou vieillissement démographique est défini comme laugmentation, au cours du temps, de la proportion des personnes âgées habitant un territoire délimité (pays, canton, commune, etc.). Il se réfère donc à des modifications de la structure dâges. On distingue le vieillissement par la base, lorsque la proportion des jeunes diminue (basse fécondité, émigration) et que cette baisse se répercute arithmétiquement sur la proportion du groupe âgé ; et le vieillissement par le sommet, quand la proportion des personnes âgées croît en raison dun allongement de la durée de vie aux âges élevés.
Le vieillissement de la population ne se confond pas avec lespérance de vie à la naissance, qui mesure la longévité humaine. Le vieillissement démographique est attribué, de manière fréquente et erronée, à la seule diminution de la mortalité. Or celle-ci a dabord chuté chez les enfants en bas âge, avec un effet parfois de rajeunissement démographique ; et la baisse de la mortalité générale a coïncidé avec un recul de la fécondité.
La baisse de la fécondité durant le XIXe et la première moitié du XXe siècles a été dans les pays européens la cause fondamentale du vieillissement démographique ; elle reste une cause importante, tant que la fécondité demeure en dessous du seuil de remplacement des générations (dans les conditions actuelles, environ 2.1 enfants par femme en âge de procréation ; en Suisse, lindice synthétique de fécondité est de 1.5 environ depuis 1975). Dorénavant, les taux de mortalité par âge chez les jeunes et les adultes ne diminueront guère ; en revanche, ils continueront de reculer chez les personnes âgées, accentuant le vieillissement par le sommet.
Le vieillissement de la population est inéluctable ces 4 à 5 prochaines décennies (une forte immigration de jeunes venant combler les creux à la base de la pyramide des âges est possible, mais peu plausible). Du point de vue de la politique sociale, les conséquences de ce phénomène importent. En effet, plus lâge sélève, et plus augmente la probabilité dêtre malade, hospitalisé ou hébergé en institution médico-sociale, et plus croissent les coûts. En outre, lallongement de la durée de vie en âge de retraite accroît la durée de versement des pensions-vieillesse. En revanche, le rapport actifs/retraités samenuise. Les progrès techniques améliorent la productivité en maints domaines et permettront de financer les politiques sociales de la santé et de la prévoyance vieillesse. Cependant, des modifications des modes de financement et de lallocation des ressources seront nécessaires.
R. Vieillissement de la population en Suisse 1900, 1950, 1990 : Population résidante lors des recensements Scénario tendance , Office fédéral de la statistique, Berne, 1996, Population résidante permanente.
Voir : Mortalité Espérance de vie Fécondité Pyramide des âges
Pierre Gilliand
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Violence
Du point de vue des usages courants
Les dictionnaires du français contemporain en général définissent la violence comme : a) le fait d'agir sur quelqu'un ou de le faire agir contre sa volonté en employant la force ou l'intimidation ; b) l'acte par lequel s'exerce la violence ; c) une disposition naturelle à l'expression brutale des sentiments ; d) la force irrésistible d'une chose ; e) le caractère brutal d'une action.
De quelque côté que l'on se tourne, on trouve donc au cur de la notion de violence l'idée d'une force, d'une puissance naturelle dont l'exercice contre quelque chose ou contre quelqu'un fait le caractère violent. Au fur et à mesure que l'on se rapproche de ce noyau de signification, s'estompent les jugements de valeur pour laisser place à la force non qualifiée. Cette force, vertu d'une chose ou d'un être, est ce qu'elle est sans considération de valeur. Elle devient violence lorsqu'elle dépasse la mesure ou perturbe un ordre.
Un autre enseignement de l'examen des usages courants touche à la marge de variation des significations du mot. L'idée de force en constitue le noyau central et contribue à lui faire désigner en priorité une gamme de comportements et d'actions physiques. La violence, c'est d'abord une affaire de coups et de mauvais traitements. C'est pourquoi nous la considérons comme évidente : elle laisse des traces. Pourtant cette force prend sa qualification de violence en fonction de normes définies qui varient beaucoup. De ce point de vue, il peut y avoir presque autant de formes de violence qu'il y a de sortes de normes.
Du point de vue du Travail social
Evoquer la violence c'est basculer dans la représentation, c'est engager une lecture, cela évoque des situations vécues, des récits souvent dramatiques. Lorsque une définition prétendument précise, ne retient de la violence que ses manifestations spectaculaires, sanguinaires, en oubliant ses formes plus discrètes, légitimes ou institutionnelles, alors le point de vue déjà très partiel n' est plus que partial ; de manière sous-jacente et induite se glisse l' idée ou le projet d' un ordre pré-établit, légitime, que certaines violences viendraient menacer de leur incohérence. Pourtant nous savons bien que nous ne pouvons vivre sans elle. Son éradication absolue nous renvoie aux pires formes du totalitarisme ou de fanatisme.
Les réponses données aux comportements violents sont généralement de l'ordre de l'exclusion ou de l'enfermement. Face à ces réponses existerait-il des alternatives qui uvreraient à dune prise en compte de la violence
R. P. Baudry, Une sociologie du tragique, Cerf, Paris, 1986. J.-C. Chesnais, Histoire de la violence, Laffont, Paris, 1981. Société et violence, Vivre ensemble dans le respect de chacun, Hospice général, Service dinformation sociale, 2000.
Site Internet : www.bigfoot.com/-sedyre
Voir : Lien social Prévention Travail social Victimes dinfraction (Loi fédérale sur laide aux) (LAVI)
Pierre Avvanzino
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Voies de recours
Moyens mis à la disposition des individus pour leur permettre dobtenir un nouvel examen des décisions dont ils font lobjet (ou dune partie de celles-ci) ou de faire valoir les irrégularités observées dans le déroulement des procédures. Des voies de recours sont généralement prévues dans la législation sociale suisse.
Voir : Décision administrative Recours (en assurances sociales)
jpf
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Volontariat àð Bénévolat
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Welfare
Dans la notion de Welfare State, il faut comprendre que le devoir de l État s étend non seulement à la protection des pauvres ou des ouvriers, mais à lensemble des citoyens de manière à leur fournir une protection et à répondre à leurs besoins chaque fois que cela est nécessaire. Aux États-Unis, filet de sécurité de laide sociale versée par lÉtat fédéral sans limitation de durée et sans contrepartie de travail aux plus démunis (treize millions de personnes) ; créé par le président Franklin D. Roosevelt à lépoque du New Deal et renforcé dans le cadre de son programme de Grande Société (1964-1968) par le président Lyndon B. Johnson. Cest un autre président démocrate, Bill Clinton, qui donne son aval à sa remise en cause radicale en 1996 par une nouvelle législation nettement plus conservatrice. Et nous verrons ce que nous réserve la législature pilotée par le Président G. W. Bush.
R. F.-X. Merrien, LÉtat-providence, Que Sais-Je ?, PUF, Paris, 1997.
Voir : État-providence Sécurité sociale
jpf
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Workfare
La notion fait son apparition en 1971 dans un discours de Nixon aux États-Unis. Dès cette date, elle symbolise un rejet des politiques traditionnelles dassistance qui enfermeraient les pauvres dans le piège de la dépendance. Lidée de base de ce concept est que pour recevoir des secours publics il fallait en contrepartie, fournir un travail.
Dans cette perspective, les droits sociaux sont réinterprétés dans une optique contractualiste qui articule les droits et les obligations. LEtat-providence doit porter son attention sur les individus particuliers et beaucoup moins sur les populations. Mais dans ce sens la notion de workfare possède un sens équivoque . Dune part elle signifie une nouvelle approche des droits sociaux et de linsertion, dautre part elle est une stratégie dencadrement et de mise au pas des pauvres (et des chômeurs).
La notion de Workfare est à rapprocher de celle de mesures actives utilisée en Europe continentale et du nord, et de celle de Welfare to work programs en usage au Royaume uni. Dans les trois cas, il ya une référence explicite à la conditionnalité des droits et une conception plus comportementaliste du social. Néanmoins, il est nécessaire de distinguer les notions de Workfare et Welfare to work qui trouvent leur enracinement dans une philosophie néo-libérale de la société, de la notion de mesures actives. Les premières se caractérisent par la défiance vis à vis des pauvres et des chômeurs et mettent laccent sur le caractère punitif et contraignant des mesures à adopter à leur égard. Les secondes possèdent généralement un sens progressiste.
R. N. Gilbert, R. van Voorhis (Éds), Activating the unemployed. A comparative appraisal of work-oriented policies, Transaction books, New-York, 2001. S. Morel, Les logiques de la réciprocité. Les transformations de la relation dassistance aux États-Unis et en France, PUF, collection Lien social , Paris, 2000. P. Rosanvallon, La nouvelle question sociale. Repenser lEtat-providence, Seuil, Paris, 1995.
Voir : Contre-préstations Contrôle social État-providence Mesures d'insertion sociale (MIS)
François-Xavier Merrien
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Working poor
Ce terme, emprunté de langlais, désigne un groupe de personnes actives qui, malgré leur emploi, ne parviennent pas à obtenir un revenu suffisant à les préserver de la pauvreté. Pour mesurer lampleur de ce phénomène, il faut tout dabord déterminer lindicateur utilisé pour mesurer le bien-être individuel. Si le revenu est considéré en général comme la mesure la plus adéquate du niveau de vie, la consommation peut être également employée à cette fin en partant du principe que des personnes, notamment à la retraite, peuvent parfois disposer dun revenu inférieur à leur consommation grâce à lépargne quelles ont pu accumuler dans le passé.
La seconde étape de ce processus consiste ensuite à définir le seuil de revenu (ou de consommation) à partir duquel une personne tombe dans le dénuement. De ce point de vue, deux approches peuvent être employées. La première repose sur une définition absolue du seuil de pauvreté. Dans ce cas, on utilise généralement le niveau de revenu à partir duquel une personne peut obtenir une aide sociale. La deuxième approche consiste à définir un seuil relatif de pauvreté en le rapportant par rapport au revenu (ou à la consommation) moyenne ou médiane de la population. Ce concept est fréquemment utilisé par des organisations telles que lOCDE ou le PNUD pour établir des comparaisons internationales qui partent dun seuil de pauvreté défini comme étant égal à 50 % (ou 2/3) du revenu médian ou moyen.
Finalement, un dernier problème lié aux recherches sur les working poor consiste à décider si lanalyse doit se limiter à léchelle individuelle ou sil sagit au contraire de placer chaque personne dans le cadre de son ménage. Si la deuxième optique paraît effectivement la plus logique, elle pose en revanche des difficultés quune analyse individuelle ne connaît pas. En effet, une comparaison entre des ménages de taille différente oblige les chercheurs à définir une échelle déquivalence susceptible dêtre utilisée pour diviser le revenu dun ménage comprenant k personnes et obtenir ainsi un niveau de revenu qui peut ensuite être comparé avec celui dun ménage constitué dune personne seule célibataire. La difficulté provient en loccurrence du fait quon ne peut pas dans ce cas diviser le revenu du ménage par k personnes car il apparaît effectivement que la vie en commun permet de réaliser des économies déchelle. Ainsi, lOCDE a choisi de considérer que chaque personne adulte en plus dans un ménage équivaut à 0,7 personne supplémentaire alors quun enfant de plus est léquivalent de 0,5 personne. En adoptant ce principe, le revenu dune famille composée de 2 adultes et 2 enfants doit être divisé par 2,7 pour pouvoir être comparé avec le revenu dun ménage formé dune seule personne adulte.
En Suisse, un actif occupé sur 13 (soit plus de 250'000 personnes) faisait partie, en 1999, de la population des working poor définie à partir du seuil de pauvreté fixé par la Conférence suisse des institutions daction sociale (CSIAS). En réalité, 535'000 personnes sont directement touchées par ce phénomène si lon tient compte des autres membres du ménage et notamment les enfants. Les groupes les plus affectés par ce phénomène sont les femmes, les ressortissants étrangers, les familles monoparentales, les travailleurs peu qualifiés, les indépendants sans employés, les actifs occupés à temps partiel ou ayant des conditions demploi flexibles et le personnel des secteurs à bas salaires.
R. Y. Flückiger, Y. Deutsch, J. Silber, La population des bas salaires et des working poor en Suisse , in : Comprendre la pauvreté, pour mieux la combattre : rapport sur la pauvreté sous l'angle de la statistique, éd. par R. Fluder, M. Nolde, T. Priester, A. Wagner, OFS, Neuchâtel, 1999, pp. 247-275.
Voir : Conférence suisse des institutions daction sociale Flexibilité Flexibilité du travail Indépendant (Travail) Inégalité et discrimination salariales Migrations (Politique des) OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) Pauvreté Salaire miimum Travail (Nouvelles formes de)
Yves Flückiger
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Xénophobie
La notion de xénophobie s'apparente à celle d'ethnocentrisme qui évoque la méfiance voire la crainte qu'éprouvent les indigènes à l'égard des personnes étrangères au groupe d'appartenance. Ce concept se réfère aujourd'hui à une attitude latente de refus des étrangers, qui peut se manifester dans un rejet de l'étranger et une politique de compartimentage des espaces de vie.
Alors que certains auteurs considèrent que xénophobie et racisme constituent deux points sur un même continuum de discours de plus en plus excluant , d'autres insistent sur la différence entre ces concepts. La xénophobie naît du contact entre les groupes et, à l'aide de stéréotypes, délimite les groupes et différencie les appartenances ; le racisme consiste à inférer la supériorité d'une catégorie de population sur une autre à l'intérieur d'un même espace culturel.
R. M. Wieviorka, Le racisme, une introduction, La Découverte, Paris, 1998.
Voir : Racisme
Rosita Fibbi Carton
Concepts dic.pol.soc version j.-p. fragnière
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