Rapport d'analyse environnementale
12 oct. 2006 ... Equipe ERTé « Imagerie, modélisation et bases de données en STU » ... (3 gros
projets : « géophysique », « hydrogéologie » et « climatologie et ... Jean-Marc et
Frédéric doivent corriger certaines de leurs pages qui ne ...
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3. DESCRIPTION DES MILIEUX RENVOIPAGE _Toc462823294 \h 6
3.1 Milieu physique RENVOIPAGE _Toc462823295 \h 6
3.1.1 Climatologie RENVOIPAGE _Toc462823296 \h 6
3.1.2 Qualité de lair RENVOIPAGE _Toc462823297 \h 6
3.1.3 Climat sonore RENVOIPAGE _Toc462823298 \h 7
3.1.4 Physiographie / Géologie RENVOIPAGE _Toc462823299 \h 7
3.1.5 Hydrographie / hydrologie RENVOIPAGE _Toc462823300 \h 7
3.2 Milieu biologique RENVOIPAGE _Toc462823301 \h 7
3.2.1 Végétation RENVOIPAGE _Toc462823302 \h 7
3.2.2 Faune RENVOIPAGE _Toc462823303 \h 8
3.3 Milieu humain RENVOIPAGE _Toc462823304 \h 8
4. ANALYSE DU PROJET ET DE SES IMPACTS RENVOIPAGE _Toc462823305 \h 9
4.1 Justification du projet RENVOIPAGE _Toc462823306 \h 9
4.2 Problématique des écorces RENVOIPAGE _Toc462823307 \h 9
4.3 Impacts de la construction RENVOIPAGE _Toc462823308 \h 10
4.4 Impacts sur le milieu terrestre RENVOIPAGE _Toc462823309 \h 10
4.5 Raccordement au réseau électrique RENVOIPAGE _Toc462823310 \h 10
4.6 Rejets gazeux RENVOIPAGE _Toc462823311 \h 11
4.6.1 Émissions atmosphériques RENVOIPAGE _Toc462823312 \h 11
4.6.2 Concentrations résultantes dans lair ambiant RENVOIPAGE _Toc462823313 \h 12
4.7 Rejets liquides RENVOIPAGE _Toc462823314 \h 13
4.7.1 Eaux usées domestiques RENVOIPAGE _Toc462823315 \h 13
4.7.2 Effluent du réservoir de neutralisation RENVOIPAGE _Toc462823316 \h 14
4.7.3 Eaux de ruissellement du site RENVOIPAGE _Toc462823317 \h 14
4.7.4 Purge de la tour de refroidissement RENVOIPAGE _Toc462823318 \h 14
4.8 Rejets solides RENVOIPAGE _Toc462823319 \h 15
4.8.1 Cendres RENVOIPAGE _Toc462823320 \h 15
4.8.2 Rejet occasionnel de matières dangereuses RENVOIPAGE _Toc462823321 \h 15
4.9 Bruit RENVOIPAGE _Toc462823322 \h 16
4.10 Impacts socio-économiques RENVOIPAGE _Toc462823323 \h 16
4.11 Risques daccidents RENVOIPAGE _Toc462823324 \h 17
5. PROGRAMMES DE SURVEILLANCE ET DE SUIVI RENVOIPAGE _Toc462823325 \h 18
5.1 Surveillance des impacts sur leau RENVOIPAGE _Toc462823326 \h 18
5.2 Surveillance des impacts sur lair RENVOIPAGE _Toc462823327 \h 19
5.3 Cendres RENVOIPAGE _Toc462823328 \h 19
6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS RENVOIPAGE _Toc462823329 \h 19
6.1 Conclusion RENVOIPAGE _Toc462823330 \h 19
6.2 Recommandations RENVOIPAGE _Toc462823331 \h 20
INTRODUCTION
Dans le cadre de la procédure dévaluation et dexamen des impacts sur lenvironnement, la présente étape de lanalyse environnementale vise à déterminer lacceptabilité du projet du Centre énergétique de Senneterre, à Senneterre. Elle constitue la dernière étape du processus dévaluation prévu pour un projet soumis à la procédure dévaluation et dexamen des impacts sur lenvironnement avant quil ne soit soumis au gouvernement en vertu de larticle 31.5 de la Loi sur la qualité de lenvironnement (L.R.Q., c. Q-2).
Le projet est assujetti à la procédure dévaluation et dexamen des impacts sur lenvironnement en vertu de larticle 2, paragraphe l, du Règlement sur lévaluation et lexamen des impacts sur lenvironnement (c. Q-2, r. 9 ). Ce paragraphe stipule que la construction dune centrale destinée à produire de lénergie électrique et dune puissance supérieure à 10 MW est assujettie à la procédure.
Ce rapport danalyse vise donc à dégager le point de vue du Ministère et à fournir aux autorités gouvernementales une opinion éclairée quant à lacceptabilité environnementale du projet et aux conditions, sil y a lieu, qui entourent cette acceptabilité.
Les documents utilisés pour cette analyse sont dune part, létude dimpact et les documents complémentaires soumis par linitiateur du projet et dautre part, les opinions des ministères québécois et canadiens consultés ainsi que celles des directions et services du ministère de lEnvironnement. Les documents de linitiateur sont énumérés à la section 1.3 ci-après.
ÉVOLUTION DU PROJET
Étapes du projet
La présente analyse environnementale concerne la seconde version du projet dimplantation de la centrale thermique à Senneterre. En effet, en juin 1994, Indeck Energy Services a déposé un premier avis de projet qui a été suivi dune première étude dimpact en mars 1996 ; ce projet a été abandonné en janvier 1997 à cause de la présence dun esker sous le site prévu pour la centrale.
Le projet a été relancé en février 1998 sur un nouveau site et les principales étapes de la procédure réalisées à ce jour sont :
25 février 1998 ( Avis de projet modifié
6 mars 1998 ( Transmission à linitiateur dun avis indiquant que la directive transmise le 2 septembre 1994 demeurait valide
27 mars 1998 ( Dépôt de létude dimpact
2 juin 1998 ( Transmission à linitiateur des questions et commentaires sur létude dimpact
28 août 1998 ( Réponses aux questions et commentaires
2 novembre 1998 ( Dépôt dun errata et du résumé de létude dimpact
24 novembre 1998
au 8 janvier 1999 ( Période dinformation et de consultation publiques
22 février 1999
au 22 juin 1999 ( Mandat daudience publique du BAPE
30 juillet 1999 ( Entente entre Indeck Energy Services et Boralex Senneterre inc.
Consultations
Lanalyse de recevabilité et lanalyse environnementale du projet ont été effectuées en consultation avec les ministères suivants :
Affaires municipales ;
Agriculture, Pêcheries et Alimentation ;
Industrie, Commerce, Science et Technologie ;
Ressources naturelles (Direction du développement électrique et Direction de lenvironnement forestier) ;
Santé et Services sociaux ;
Sécurité publique ;
Pêches et Océans Canada ;
et les unités administratives suivantes du ministère de lEnvironnement :
Direction régionale de lAbitibi-Témiscamingue ;
Direction du milieu atmosphérique ;
Service de lévaluation des rejets toxiques ;
Service des matières dangereuses ;
Service de la qualité de latmosphère ;
Service de lassainissement des eaux ;
Service de la gestion des résidus solides.
Documents de référence
Lanalyse environnementale a été effectuée à partir des documents suivants :
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Rapport principal - version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, mars 1998, pagination multiple ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude de répercussions sur lenvironnement, Ligne à 120 kV, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Rapport - version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, juin 1998, pagination multiple ;
SNCLavalin Environnement. Centre énergétique Indeck-Senneterre, Inventaire archéologique, préparé par Arkéos inc., août 1998, 14 p. ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Réponses aux questions et commentaires du MEF - Version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, août 1998, 76 p. ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Errata, préparé par SNCLavalin Environnement, octobre 1998, 9 p. ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Errata apporté au tableau 8.13 de lÉtude dimpact Rapport principal, préparé par SNCLavalin Environnement, mai 1999, 1 p. ;
Document transmis par M. Richard Fontaine, de SNC-Lavalin, à Mme Renée Loiselle, du ministère de lEnvironnement, daté du 31 mai 1999, répondant aux questions du 10 mai, 2 p. ;
Lettre de M. Alan R. Waskin, de Indeck Senneterre Limited Partnership, à Mme Renée Loiselle, du ministère de lEnvironnement, datée du 30 juillet 1999, faisant état de lentente entre Indeck-Senneterre et Boralex Senneterre, 1 p. ;
Lettre de M. Yves Rheault, de Boralex inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 9 août 1999, confirmant lentente entre Indeck-Senneterre et Boralex Senneterre, 2 p. ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 2 septembre 1999, spécifiant les engagements de Boralex Senneterre inc. pour le biocide, les cendres et lentreposage des écorces, 3 p. et 2 annexes ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 21 septembre 1999, précisant les engagements de Boralex Senneterre inc., notamment sur le bruit, spécifiés dans la lettre du 2 septembre 1999, 2 p. ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 23 septembre 1999, apportant des précisions supplémentaires sur le suivi, 2 p.
PRÉSENTATION DU PROJET
Contexte du projet
Dès 1989, soucieuse de relancer léconomie locale, la Corporation de développement économique de Barraute-Senneterre (CDE Barraute-Senneterre) entreprend des démarches afin dintéresser un promoteur à un projet de cogénération délectricité à partir de biomasse forestière. En 1991, Hydro-Québec lançait un appel doffres visant lachat délectricité de producteurs privés au Québec. En décembre 1993, Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership signait un contrat de vente délectricité avec Hydro-Québec pour un projet localisé à Senneterre. Le projet a été révisé par Indeck en un projet de production délectricité, toujours à partir de biomasse forestière. Rappelons ici que le terme cogénération réfère à la production de deux formes dénergie (électricité et vapeur) à partir dune seule source de combustible ; en labsence dun acheteur de vapeur, le projet est considéré comme une centrale thermique.
Le 30 juillet 1999, une entente intervenait entre Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership et Boralex Senneterre inc. qui devenait propriétaire et gestionnaire du projet. Le changement de gestionnaire de projet a entraîné des changements au projet lui-même. Ces changements ont été communiqués au Ministère lors de rencontres avec le nouvel initiateur de projet, et confirmés par lettre. Ils concernent principalement lentreposage des écorces, la gestion des cendres, la production délectricité et le suivi environnemental.
Identification de linitiateur du projet
La compagnie Boralex Senneterre inc. est une filiale de Boralex inc., un des plus importants producteurs privés dhydroélectricité et dénergie thermique au Québec. Boralex inc., elle-même filiale du Groupe Cascades, possède et exploite huit centrales hydroélectriques dune capacité de production totale de 29 MW, une centrale de cogénération au gaz naturel de 31 MW et trois centrales thermiques à la biomasse dont la production totalise 96 MW.
Choix du site
Les principaux critères dimplantation dune centrale thermique destinée à produire de lélectricité sont la proximité dapprovisionnement du combustible et la possibilité de vendre lénergie de la vapeur basse pression disponible à la sortie de la turbine.
Dans le présent projet, les démarches entreprises par la CDE Barraute-Senneterre ont grandement contribué au choix de la région de Senneterre pour limplantation du Centre énergétique de Senneterre. En effet, les intervenants de la CDE Barraute-Senneterre ont multiplié les efforts afin de trouver un promoteur pour implanter une centrale thermique alimentée à la biomasse et ainsi apporter une solution au problème des importantes quantités de résidus forestiers devant être enfouis à grands frais par les différents producteurs de la région, tout en créant de lemploi dans la région. Ainsi, la présence de quantités importantes de résidus forestiers et la demande dHydro-Québec pour des projets de valorisation de biomasse forestière ont contribué à limplantation de la centrale thermique à Senneterre en Abitibi.
Lemplacement actuellement étudié pour limplantation de la centrale est le troisième à avoir été proposé par la Ville de Senneterre depuis le début du projet. Les terrains précédents ont été rejetés par linitiateur à la suite des études dimplantation ; le premier terrain était trop petit et le second terrain, situé directement sur un esker dont les eaux de percolation se dirigent vers le lac Clair, qui est la source deau potable de la ville. La proximité dune piste datterrissage, destinée à devenir laéroport municipal, causait également des contraintes majeures pour le deuxième emplacement.
Description du projet
Production délectricité
La biomasse composée principalement décorces, proviendra de différentes scieries de la région environnante. La biomasse sera amenée à la centrale par camion à un rythme moyen de trois camions à lheure, et la livraison seffectuera sur une base de 16 heures par jour du lundi au samedi. À lentrée du site, les camions seront pesés. Du camion, la biomasse sera transférée sur une plate-forme extérieure étanche aménagée de façon à pouvoir recueillir les eaux de lixiviation.
Les écorces seront pesées puis alimentées au foyer de la chaudière par un système de manutention ressemblant à une vis sans fin. De lair sera amené à la chaudière à un débit contrôlé afin dassurer la meilleure combustion possible. La chaleur des produits de combustion, soit les gaz de carneau et les cendres, sera récupérée pour préchauffer lair et leau amenée à la chaudière.
La chaudière à lit fluidisé produira de la vapeur à haute pression. Les gaz produits par la combustion seront nettoyés dans un multicyclone et un précipitateur électrostatique avant dêtre rejetés à latmosphère. La vapeur à haute pression sera détendue dans une turbine entraînant une génératrice capable de produire 33 MW délectricité, dont 3 MW seront consommés sur place et 30 MW seront distribués au réseau dHydro-Québec. La vapeur basse pression sera condensée et le condensat retourné à la chaudière à biomasse. Lénergie de la vapeur basse pression à la sortie de la turbine sera dissipée dans un échangeur de chaleur dont leau sera refroidie par contact direct avec de lair dans une tour de refroidissement.
Les cendres volantes provenant du système de récupération des particules en suspension dans les gaz et les cendres de grille provenant du foyer de la chaudière seront entreposées temporairement sur le site. Si, comme on le prévoit, les cendres ont les qualités agronomiques requises, elles seront expédiées à une compagnie locale qui prévoit les utiliser pour lamendement agricole ; sinon, elles seront dirigées dans un site denfouissement autorisé.
Le propane sera utilisé seulement pour les périodes de démarrage. Lorsque le pourcentage dhumidité de la biomasse excédera 60 %, de lhuile légère sera employée comme combustible dappoint. On prévoit avoir à utiliser de lhuile légère moins de 10 % du temps.
Infrastructures connexes
Pour permettre la production délectricité par la centrale, certains équipements complémentaires sont nécessaires : un réservoir de 45 000 litres de gaz propane, un réservoir de 227 000 litres dhuile légère, deux réservoirs de 15 000 litres chacun pour lacide sulfurique et lhydroxyde de sodium utilisés pour la régénération des résines servant à la déminéralisation de leau du système de production de vapeur.
Des installations électriques sont aussi nécessaires. Pour alimenter lusine durant la construction et comme source dappoint par la suite, il faudra installer un transformateur à 25 kV relié à la ligne dHydro-Québec disponible en face du site dimplantation de la centrale thermique. Pour distribuer lénergie produite par la turbine, il faudra installer un transformateur et le relier à une ligne de transport à 120 kV denviron 3 km qui sera aménagée entre la centrale et le poste de distribution Saint-Blaise-Senneterre dHydro-Québec.
Finalement des travaux permettront le raccordement du Centre énergétique de Senneterre aux réseaux daqueduc et dégouts de la Ville de Senneterre, disponibles à proximité du site dimplantation.
DESCRIPTION DES MILIEUX
Milieu physique
Climatologie
La climatologie de la zone dimplantation de la centrale thermique a été établie avec les données dune station située à environ 6 km au sud de Senneterre et celles de laéroport de Val dOr à environ 50 km au sud-ouest. Puisque les données de la station de Senneterre sont incomplètes, lutilisation de celles de Val dOr permet de compléter les informations disponibles.
La région est caractérisée par un climat subpolaire, subhumide, continental, sans saison sèche et avec une insolation inférieure à la moyenne mondiale. La température moyenne annuelle est de 1,2 oC. Juillet est le mois le plus chaud, janvier est le mois le plus froid et les précipitations annuelles sont de 630 mm de pluie et 318 cm de neige. Les vents dominants sont du sud-sud-ouest, du sud, du sud-ouest et du nord-nord-ouest pour respectivement 11 %, 10 %, 9,0 % et 9,1 % du temps. Les vents sont calmes 8,9 % du temps et la vitesse moyenne des vents est de 11,3 km/h.
Qualité de lair
Il existe peu de stations de mesure de la qualité de lair dans la zone dimplantation de la centrale thermique. À Senneterre, une station mesure uniquement lozone depuis 1992. Dautres stations existent à Rouyn-Noranda mais les données de ces stations sont trop fortement influencées par les émissions de la fonderie Horne pour être utiles dans une perspective régionale. Ainsi, les données provenant de deux stations situées en milieu forestier, soit la station de La Pêche près de Hull et la station de Duchesnay près de Québec, seront utilisées pour les discussions, puisquon peut assumer que la qualité de lair de Senneterre sera semblable à celle de ces stations. Comme on peut sy attendre, les concentrations horaires maximales mesurées aux deux stations de référence en milieu forestier rencontrent les normes québécoises de qualité dair ambiant.
Climat sonore
Des mesures du bruit ambiant ont été effectuées à cinq points près de la zone dimplantation de la centrale thermique. Pour les quatre points situés à proximité de résidences, les niveaux sonores mesurés ont varié de 33,6 à 39,5 dBA. Il sagit de valeurs voisines de la valeur indiquée dans une ligne directrice proposée par le Ministère et qui est de 40 dBA la nuit pour des résidences isolées.
Physiographie / Géologie
La région de Senneterre est située dans lunité physiographique du Bouclier canadien. La zone détude est plus précisément localisée dans la province tectonique du lac Supérieur. La topographie du territoire à létude est caractéristique dune pénéplaine, soit un plateau au relief légèrement accidenté mais dont lallure générale est plutôt plane. On retrouve tout de même quelques monts qui culminent à plus de 375 m tandis que laltitude moyenne de la pénéplaine se situe entre 300 et 325 m.
La géologie du territoire à létude est relativement complexe car les formations rocheuses sont multiples et variées. On y rencontre surtout de vieilles formations de roches métavolcaniques associées avec des massifs intrusifs de roches granitoïdes et aussi, à quelques endroits, des bandes de roches sédimentaires.
Les coupes stratigraphiques établies lors des forages effectués au site de la station municipale dépuration des eaux, voisine de la centrale, indiquent principalement la présence dargile compacte. On peut prévoir que létude géotechnique qui sera réalisée avant la construction de la centrale montrera des conditions pédologiques semblables.
Hydrographie / hydrologie
Lhydrographie de la zone dimplantation de la centrale est caractérisée par deux niveaux de drainage. Un réseau de drainage superficiel constitué de plusieurs petits ruisseaux intermittents et de quelques ruisseaux de plus grande envergure et un deuxième niveau de drainage formé par des cours deau de taille beaucoup plus importante, les rivières Bell et Mégiscane.
Pour connaître la qualité de leau de la rivière Bell, le Ministère a exploité une station de mesure sous le pont de Senneterre de 1970 à 1986. De tous les paramètres analysés, seules les concentrations en solides en suspension et en fer sont légèrement élevées, probablement à cause de largile dorigine lacustre et de la minéralogie des dépôts meubles riches en fer.
Milieu biologique
Végétation
Le territoire dimplantation de la centrale est à lintérieur du domaine de la sapinière à bouleau blanc. Un inventaire complet des peuplements forestiers a été réalisé et a permis de démontrer quenviron 80 % du territoire à létude est formé de terrains forestiers productifs. Le site de la centrale est couvert dune formation de pins gris matures au nord et dun peuplement de peupliers faux-tremble immatures avec, dans les secteurs mal drainés, de laulne rugueux et des saules.
Selon le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, aucune espèce susceptible dêtre désignée menacée ou vulnérable na été observée dans le territoire dimplantation de la centrale projetée.
Faune
Linventaire des espèces fauniques a été réalisé à partir de diverses études et documents existants. On retrouve dans la région des belettes, castors, martres, rats musqués, renards roux, visons, loutres, castors, ours noir, orignaux et lynx du Canada. Selon lAtlas des oiseaux du Québec du Service canadien de la faune, 125 espèces doiseaux sont susceptibles dêtre retrouvées dans la zone dimplantation mais aucune nest désignée menacée ou vulnérable et aucun habitat unique despèces aviaires nest répertorié. Les données du Ministère révèlent la présence de huit espèces de poisson dans les rivières et de 20 espèces de poisson dans les lacs de la région. De plus, des frayères domble de fontaine et de doré jaune ont été identifiées dans les rivières Bell et Senneterre. Le territoire à létude est inclus dans les aires de distribution et les habitats préférentiels de plusieurs espèces animales susceptibles dêtre désignées menacées ou vulnérables ; une espèce de poisson, trois espèces doiseaux et sept espèces de mammifères. Cependant, cela ne signifie pas que les espèces sont effectivement présentes sur le territoire.
Milieu humain
La centrale sera construite dans le parc industriel de la Ville de Senneterre dans la partie nord-est de la MRC de Vallée-de-lOr. Fondée en 1914, la ville est une des plus anciennes villes de lAbitibi et compte actuellement plus de 3 000 habitants. La municipalité adjacente, Senneterre-Paroisse, compte environ 1 000 habitants. Malgré la présence dun poste de traite de fourrures dans la région au 18e siècle, aucun bien archéologique nest menacé par les aménagements projetés. Les composantes visuelles du paysage de la région sont constituées principalement de territoires boisés entrecoupés de paysages à caractère résidentiel, riverain, industriel et agricole.
La Ville de Senneterre est la troisième plus populeuse après Val dOr et Malartic dans la MRC de Vallée-de-lOr. Depuis quelques années, la fermeture de la base militaire, les coupures de postes au Canadien National et les bouleversements dans lindustrie forestière ont créé une situation économique particulièrement difficile dans la région. Selon le mémoire de la Ville de Senneterre, la population de la ville a passé de 4 340 habitants en 1981 à 3 488 en 1996, soit une diminution de lordre de 20 %. La décroissance de la population peut être attribuée à lémigration des jeunes, elle-même influencée par le taux de chômage qui était de 17 % en 1991. Les emplois disponibles dans la région de Senneterre sont par ordre dimportance dans les secteurs suivants : industrie forestière, restauration, hôtellerie et loisirs, commerce de détail, services publics et parapublics et industrie du transport et de lentreposage.
ANALYSE DU PROJET ET DE SES IMPACTS
Justification du projet
La construction du Centre énergétique de Senneterre est essentiellement une conséquence de la signature par linitiateur du projet dun contrat de fourniture délectricité à Hydro-Québec dans le cadre de lappel doffres APR-91. Cet appel doffres a été demandé par le gouvernement du Québec afin de favoriser lachat délectricité auprès de producteurs privés uvrant au Québec.
Limplantation de la centrale thermique, au-delà de sa rentabilité financière, présente un avantage économique pour les entreprises forestières en région. Présentement, celles-ci doivent débourser des sommes importantes pour se débarrasser de leurs écorces, que ce soit par enfouissement ou brûlage. La Ville de Senneterre, en cherchant un promoteur pour un projet de centrale à la biomasse, voulait également rendre service à ces entreprises, dont la présence en région est primordiale pour lemploi. De plus, lactivité produira des retombées économiques dans la région et, à cause de la disponibilité de vapeur, pourrait même agir comme élément structurant dune stratégie de développement économique local et régional.
Un autre élément de justification du projet est quil apporte une solution intéressante à un problème environnemental préoccupant. En effet, lélimination des écorces par enfouissement ou mise en tas est une activité qui peut générer des impacts négatifs sur lenvironnement, soit la contamination des eaux par le lixiviat des entassements. Ainsi, la valorisation des écorces pour la production délectricité est une activité qui pourrait permettre à lindustrie forestière daméliorer sa performance environnementale.
Problématique des écorces
On retrouve actuellement 17 scieries dans la région de lAbitibi. Ces scieries produisent environ annuellement quelque 435 000 tonnes sèches décorces. La moitié de ce volume est actuellement utilisée pour des fins énergétiques. Lautre moitié est présentement soit enfouie dans des lieux denfouissement sanitaire ou des lieux denfouissement de déchets de fabriques de pâtes et papiers, soit empilée en tas ou encore brûlée dans des brûleurs coniques. La manutention de cette biomasse excédentaire engendre des coûts supplémentaires pour les scieries et, parfois, contribue à la pollution des cours deau et de lair ambiant. Le coût de la disposition des écorces et des divers résidus de scieries pourrait augmenter de façon significative lors de ladoption du Règlement sur la mise en décharge et lincinération des déchets, présentement à létat de projet, qui imposera des exigences plus sévères à lindustrie. En ce sens, lélimination des écorces cause un préjudice environnemental et économique aux entreprises de la région.
Par ailleurs, lindustrie agricole de la région pourrait savérer bientôt un consommateur important décorces. En effet, les écorces sont un substitut aux copeaux de bois que les producteurs agricoles utilisent pour améliorer la capacité portante des enclos pour garder les animaux lorsquils ne sont pas au pâturage, ainsi que pour aménager des tranchées filtrantes pour drainer les terres agricoles. Lentrée en vigueur du Règlement sur la réduction de la pollution dorigine agricole ainsi que lintégration prévue à ce règlement du Guide des bonnes pratiques agro-environnementales pour la gestion des fumiers de bovins de boucherie obligera la presque totalité des entreprises bovines à améliorer la capacité portante de leurs enclos.
En conclusion, même sil semble y avoir présentement suffisamment décorces disponibles en région pour assurer lapprovisionnement de la centrale, cette situation nest pas garantie à long terme. Linitiateur de projet a déclaré son intention de signer des contrats fermes de 25 ans avec les entreprises forestières de la région, ce qui lui semble suffisant pour assurer la rentabilité de son projet. Dans cette situation, nous considérons que la combustion des écorces dans une chaudière dotée déléments épurateurs adéquats est préférable à leur empilement ou leur enfouissement.
Impacts de la construction
On prévoit une période de construction denviron 18 mois et qui nécessitera les efforts denviron 350 personnes-années. Les activités de construction entraîneront une augmentation de la circulation de véhicules dans la ville ainsi que le bruit, la poussière et les nuisances généralement associés aux travaux lourds de construction. Ces impacts seront cependant atténués dans la mesure du possible. Le fait que la centrale soit située dans le parc industriel de Senneterre rendra le bruit et la poussière générés par les travaux moins perceptibles par la population. Les eaux de ruissellement du chantier seront drainées par des remblais ou des fossés vers un bassin de sédimentation doté dun filtre approprié avant leur rejet à lenvironnement. Enfin, les nuisances de circulation, de bruits et de poussières seront temporaires. On peut donc juger que les impacts de la construction sont acceptables.
Impacts sur le milieu terrestre
Limplantation de la centrale thermique à Senneterre entraînera des impacts sur lenvironnement immédiat de la centrale. Il y aura occupation définitive dun espace présentement boisé et destruction de la flore sur le site. Les espèces fauniques susceptibles de fréquenter les lieux seront déplacées. Il y aura création dune zone potentiellement dangereuse à cause de la présence de réservoirs de propane, dhuile légère et de produits chimiques ainsi que de linstallation dune chaudière à vapeur sous haute pression et dune turbine.
Le fait que le site dimplantation soit en zone industrielle, entre une scierie et la station municipale dassainissement des eaux, diminue lampleur des impacts anticipés sur le milieu terrestre. Les impacts anticipés seront atténués par les mesures suivantes : lors du déboisement, les arbres de valeur commerciale seront acheminés aux scieries alors que la biomasse restante sera mise en tas et utilisée si possible comme combustible. Les dangers reliés au caractère industriel de la centrale seront lobjet de mesures datténuation adéquates : plan durgence, cuvettes de rétention pour les réservoirs de produits dangereux, etc. Signalons également que dans une région où le paysage forestier est largement prédominant, limpact visuel de la centrale ne devrait pas savérer un élément perturbateur.
Raccordement au réseau électrique
Pour raccorder la centrale thermique au poste de distribution Saint-Blaise-Senneterre dHydro-Québec, linitiateur devra construire une ligne électrique à 120 kV dune longueur denviron 3 km. La construction de cette ligne entraînera du déboisement sur environ six hectares de terrain boisé, mais ne devrait affecter aucun élément sensible de la faune. Limpact visuel de cette ligne sera sans doute limpact le plus important associé à cet élément du projet, puisque la ligne sera visible de la rivière Bell par les canoteurs ainsi que des routes traversées par la ligne. On peut cependant considérer que cet impact sera relativement faible, puisque le tracé choisi évite généralement les zones sensibles, et que Boralex Senneterre inc. prévoit des mesures datténuation des impacts : rétablir la végétation dans les corridors de circulation et aux sites de franchissement de cours deau et suivre la procédure de Faune et Parcs pour le démantèlement des barrages de castors, sil y a lieu.
Rejets gazeux
Toutes les émissions atmosphériques de la centrale projetée proviendront de la cheminée et de la tour de refroidissement. Les principales substances émises seront les gaz de combustion, les matières particulaires et la vapeur deau. On distingue dans les gaz de combustion les oxydes dazote (NOx), le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde de soufre (SO2). Dautres contaminants, tels que les composés organiques volatils (COV), loxyde nitreux (N2O), le plomb (Pb) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) seront aussi émis mais en faibles quantités. La chaudière générera également du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur deau (H2O). Finalement, puisque les équipements de manipulation de la biomasse seront couverts, il ne devrait pas y avoir démissions diffuses générées par la centrale.
Le transport de la biomasse vers la centrale impliquera lutilisation de camions lourds qui émettront divers contaminants à latmosphère. Cependant, on peut considérer quil sagit dun impact mineur à léchelle régionale, entre autres parce que cette biomasse fait présentement lobjet de déplacements vers des lieux denfouissement ou dempilement.
Émissions atmosphériques
Paramètres réglementés
Le Règlement sur la qualité de latmosphère limite les émissions de particules pour les chaudières qui utilisent du bois comme combustible. La norme est de 340 mg/Nm3 (base sèche, corrigée à 12 % CO2) pour les nouvelles chaudières dune puissance supérieure à 3 MW. Le projet de modification de ce règlement pourrait imposer bientôt une norme beaucoup plus sévère. La norme démission avec ce nouveau règlement pourrait passer à 70 mg/Nm3 (base sèche, corrigée à 7 % O2). Linitiateur du projet prévoit rencontrer les normes démissions particulaires actuelles et modifiées. En effet, lutilisation dun collecteur mécanique (cyclone) et dun précipitateur électrostatique dont lefficacité combinée est supérieure à 98 % permettra dabaisser les émissions de particules à environ 40 mg/m3.
Gaz à effet de serre
Le CO2 est un des gaz qui contribue le plus à leffet de serre. Limplantation de la centrale entraînera des émissions de CO2 denviron 351 000 tonnes par année. Cependant, la communauté scientifique considère le CO2 comme ayant déjà été présent dans latmosphère avant davoir été capté par une plante pour la synthèse de la biomasse. Ainsi, il entre dans le cycle naturel de fixation/libération du carbone. Pour cette raison, les émissions de CO2 provenant de la combustion de la biomasse ne sont pas comptabilisées dans les bilans nationaux et internationaux. Cet impact nest donc pas considéré dans lacceptabilité du projet.
Par ailleurs, la combustion du propane au démarrage de la centrale ainsi que la combustion dhuile lorsque les écorces auront plus de 60 % dhumidité ajouteront environ 3 000 tonnes de CO2 par année. Ces émissions sont peu significatives face aux 619 millions de tonnes équivalentes CO2 émises au Canada en 1995.
Panaches de vapeur
Une partie de leau chaude alimentée à la tour de refroidissement sera perdue à latmosphère à cause de lévaporation et par entraînement avec lair de refroidissement. Leau contenue dans les écorces sera émise sous forme de vapeur par la cheminée de la chaudière. Ceci provoquera la formation de deux panaches de vapeur, un provenant de la cheminée de la centrale, qui sera émis à plus de 40 m du sol, et lautre provenant de la tour de refroidissement, qui sera émis plus près du sol. Les panaches seront beaucoup plus visibles en hiver lorsque la température est basse et que les vents sont faibles. Dépendant des conditions dhumidité et de température, le panache de la cheminée pourrait atteindre 1 050 m de longueur lorsque les vents sont faibles. Le panache de la tour de refroidissement, dans les mêmes conditions, pourrait atteindre 750 m de longueur. Par contre, en été, les panaches seraient visibles le matin sur moins de 200 m et non visibles en après-midi.
Mis à part limpact visuel du panache, celui-ci pourrait provoquer la formation de glace à proximité de la centrale. Daprès les résultas de la modélisation, la seule rue qui pourrait être touchée par le panache serait la 6e Avenue Est située à une centaine de mètres de la centrale. Ce chemin est peu fréquenté et non pavé. Puisquil semble que limpact des panaches sera essentiellement un impact visuel, nous pouvons donc conclure quil sagit dun impact acceptable.
Concentrations résultantes dans lair ambiant
Pour évaluer limpact dans le milieu des différents contaminants gazeux produits par la centrale, il faut calculer les concentrations de ces contaminants au point dimpact, cest-à-dire là où ils seront susceptibles davoir un effet sur le milieu. Les calculs se font avec un modèle mathématique de dispersion atmosphérique qui tient compte des facteurs démission, de la topographie environnante ainsi que des diverses conditions météorologiques probables.
Paramètres réglementés
Parmi les gaz qui seront émis par la cheminée de la centrale, trois sont soumis à des normes de concentration maximale dans lair ambiant par le Règlement sur la qualité de latmosphère. Il sagit du dioxyde dazote (NO2), du monoxyde de carbone (CO) et du dioxyde de soufre (SO2). La concentration de particules dans lair ambiant est également réglementée.
Les calculs de retombées au point dimpact démontrent que les émissions de la centrale respecteront les normes dair ambiant. Alors que les concentrations en dioxyde dazote pourraient atteindre les trois-quarts de la norme quotidienne, pour le monoxyde de carbone, les retombées au point dimpact devraient être équivalentes à moins de 1 % des valeurs des normes de qualité dair ambiant. Pour ce qui est du SO2, les calculs de retombées au point dimpact démontrent que les concentrations horaires totales seront bien en deçà des normes actuelles et projetées, même lors de lutilisation dhuile légère, prévue lorsque les écorces sont trop humides.
Hydrocarbures aromatiques polycycliques
Il nexiste pas de norme dair ambiant québécoise ou canadienne pour les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Au Québec, la Communauté urbaine de Montréal (CUM) a des normes concernant la teneur en HAP totaux sur des périodes de 1 heure et 8 heures, soit respectivement 0,19 et 0,10 µg/m3 (CUM, 1987). Le Ministère pour sa part propose un critère de qualité de lair pour les HAP, exprimé en équivalent benzo[a]pyrène (BaP), soit une concentration maximale annuelle de 0,9 ng/m3
Lors des visites effectuées à Senneterre durant la première partie de laudience publique, en février 1999, nous avons été à même de constater que la qualité de lair dans la région de Senneterre est fortement influencée par le chauffage résidentiel au bois. Il est généralement reconnu que ce type de chauffage est une des premières causes de concentrations importantes de HAP dans lair ambiant. Ainsi, les teneurs en BaP dans lair ambiant sont probablement voisines de celles déjà mesurées au Québec dans des secteurs influencés par le chauffage au bois. Des campagnes déchantillonnage menées de 1989 à 1991 et rapportées en 1997 par le Ministère ont permis de mesurer des concentrations moyennes géométriques de BaP de 0,4 ng/m3 à Sept-Îles et de 0,81 ng/m3 dans le quartier Rivière-des-Prairies de la Communauté urbaine de Montréal, qui sont identifiés comme des secteurs urbains influencés par le chauffage au bois. Ces valeurs étant des moyennes géométriques annuelles, il est possible quen hiver, les concentrations puissent dépasser le critère de qualité de lair ambiant proposé par le Ministère pour le BaP.
Selon les calculs présentés dans létude dimpact et selon la Direction du milieu atmosphérique du Ministère, la contribution de la centrale aux concentrations de BaP ne devrait pas dépasser le critère de 0,9 ng/m3. En général, une fournaise à résidus de bois nest dailleurs pas considérée comme une source importante de HAP. En fait, une combustion à haute efficacité, telle que celle qui sera produite par la centrale projetée, est plutôt un moyen de destruction des HAP. Cependant, Boralex Senneterre inc. sest engagée à effectuer des mesures annuelles des émissions de HAP, de façon à vérifier la justesse des estimations de létude dimpact. Nous pouvons donc estimer que limpact du centre énergétique sur lair ambiant est acceptable.
Rejets liquides
Les rejets liquides anticipés pendant lexploitation de la centrale sont : les eaux usées domestiques, la purge de la chaudière et du système de déminéralisation, la purge de la tour de refroidissement ainsi que les eaux de ruissellement du site.
Eaux usées domestiques
Les eaux usées domestiques, composées des eaux usées sanitaires et des eaux de lavage de plancher, seront dirigées vers lusine de traitement des eaux usées de la Ville de Senneterre. Avant dêtre envoyées à lusine de traitement, les eaux de lavage de plancher passeront à travers un séparateur huile/eau qui assurera une concentration maximale de 15 mg/l en huiles et graisses totales. Si un examen visuel révèle la présence dun film dhuile, le même séparateur pourra traiter également les eaux de pluie qui saccumuleront dans les bassins de rétention installés sous les deux transformateurs, le réservoir de diesel et le réservoir dhuile légère. Le débit intermittent des eaux domestiques est estimé à moins de 38 l/min.
Effluent du réservoir de neutralisation
Des résines échangeuses dions sont utilisées pour déminéraliser leau destinée au circuit de vapeur. Ces résines doivent être régénérées à laide dune solution dacide sulfurique ou de soude caustique. Ces solutions usées sont dirigées vers le réservoir de neutralisation où on ajoute de leau provenant de la purge du circuit de vapeur. Leffluent du réservoir de neutralisation est ensuite divisé en deux : une partie est dirigée vers les cendres chaudes, qui absorbent environ le tiers du liquide et provoquent lévaporation des deux autres tiers ; lautre partie est dirigée vers lusine de traitement des eaux usées de la Ville de Senneterre.
Lusine de traitement municipale traite actuellement 2 683 m3 deau usée par jour, alors quelle dispose dune capacité totale possible de 4 500 m3/jour. Lapport supplémentaire de la centrale sera donc facilement traité par lusine. Le traitement biologique employé par la ville (étangs aérés) peut traiter plusieurs des contaminants contenus dans les eaux usées de la centrale (matières en suspension, DBO5, DCO, toxicité) et lajout des effluents de la centrale ne devrait pas occasionner de dépassement aux normes de rejet imposées à la ville.
Eaux de ruissellement du site
Les eaux de ruissellement du site sont composées des eaux provenant de laire de stockage de la biomasse, des eaux provenant de laire de stockage des cendres et des eaux de pluie du site.
Les écorces seront entreposées sur une plate-forme extérieure étanche munie dun système de collecte des eaux de lixiviation. Ces eaux seront recueillies dans une fosse de rétention qui permettra de doser le rejet des eaux vers la station dépuration des eaux de Senneterre.
Linitiateur du projet sest engagé à entreposer les cendres à lintérieur dun bâtiment fermé, ce qui élimine toute possibilité de lixiviation de cette source.
Les eaux de ruissellement du site seront dirigées vers le fossé pluvial existant. Limplantation de lusine ne modifiera pas la superficie drainée vers ce fossé. Pour éviter la contamination de ces eaux, le site sera gardé propre, principalement les aires de déchargement de la biomasse et de chargement des cendres.
Purge de la tour de refroidissement
La tour de refroidissement permet dabaisser la température de leau qui est alimentée au condenseur de vapeur. Puisque leau est refroidie par contact direct avec lair, un biocide doit être ajouté à leau afin de prévenir la croissance dalgues et de bactéries. Par son action, le biocide se décompose en sous-produits qui doivent être retirés périodiquement afin déviter laccumulation de produits inactifs dans le circuit deau de refroidissement.
Le biocide initialement choisi, le Slimicide C-31, risque davoir un effet néfaste sur la rivière, cest pourquoi des bassins de rétention étaient prévus pour en diminuer la concentration avant le rejet vers la rivière Bell par le biais de lémissaire de lusine de traitement des eaux usées de la Ville de Senneterre. Boralex Senneterre inc. a lintention de réévaluer la sélection de ce produit. Selon le produit choisi, on décidera sil est nécessaire ou non de construire des bassins de rétention. Le Ministère ratifiera cette décision à létape des certificats dautorisation.
Rejets solides
Cendres
Linitiateur de projet prévoit que la centrale produira quotidiennement environ 20 m3 de cendres. Les cendres seront entreposées sur les terrains de la centrale dans un bâtiment fermé. Selon les discussions que nous avons eues avec Boralex Senneterre et leur expérience dans des projets semblables, les cendres volantes formeront 80 % du total des cendres et les cendres de grille, plus grossières, 20 %. Quoique ceci contredise létude dimpact, cest la proportion observée dans une la centrale de Chapais qui utilise un procédé semblable.
Selon le ministère de lAgriculture, des Pêcheries et de lAlimentation du Québec (MAPAQ), les cendres de bois font un excellent amendement pour les terres agricoles. Les cendres volantes, plus fines, peuvent à la fois neutraliser lacidité des sols et apporter des éléments fertilisants. Les cendres de grille sont plus grossières et contiennent des imbrûlés, cependant leur pouvoir fertilisant est avantageux. La compagnie Promotion-Agriculture dAbitibi-Est inc., propriété des agriculteurs locaux, est intéressée à acquérir la totalité des cendres produites par la centrale si elles rencontrent les critères de qualité et les normes environnementales requises pour utilisation à des fins agricoles.
La procédure à suivre pour lépandage agricole des cendres est la suivante : si les cendres satisfont à la norme NQ0419-090/97-09-30 du Bureau de normalisation du Québec, lagriculteur peut les épandre sans certificat dautorisation ; si ce nest pas le cas, lagriculteur peut sadresser à la Direction régionale du Ministère, qui émettra ou non un certificat dautorisation en se basant sur le document « Critères provisoires pour la valorisation des matières résiduelles fertilisantes ».
Cependant, si les cendres sont déclarées inadéquates pour lépandage agricole ou si la compagnie Promotion-Agriculture dAbitibi-Est inc. ne peut utiliser la totalité des cendres produites, linitiateur les acheminera vers un site denfouissement autorisé à Senneterre et/ou à ValdOr. Ainsi, les principaux rejets solides produits par la centrale pourraient savérer avoir un impact positif sur la région dimplantation.
Rejet occasionnel de matières dangereuses
Il ny a pas de rejet planifié de matières dangereuses découlant des activités de la centrale thermique. Cependant, il y aura des bassins de rétention sous les transformateurs et sous les réservoirs dhuile légère, de diesel, dacide sulfurique et de soude caustique ainsi que des bassins de rétention amovibles installés aux aires de déchargement de lacide sulfurique et de la soude caustique. Aussi, en cas de déversement dans ces bassins et pour traiter la fraction huile du séparateur eau-huile par gravité, linitiateur fera appel à des récupérateurs spécialisés dans lélimination de ces matières dangereuses.
Bruit
Durant la construction, le niveau sonore sur le site sera important à cause de lutilisation de la machinerie lourde, mais il est difficile de prévoir le niveau de bruit qui sera atteint aux habitations les plus proches. La centrale devant être construite en zone industrielle, le niveau sonore actuel est déjà élevé, et on peut prévoir que le bruit de la construction sera perçu comme une nuisance, plutôt que comme un impact important.
Le bruit généré par lexploitation de la centrale a été simulé avec des logiciels spécialisés prenant en compte les caractéristiques des différentes sources de bruit. Avec les mesures du bruit ambiant qui ont été faites avant limplantation de la centrale, les calculs montrent des niveaux de bruit qui pourraient être légèrement supérieurs à 40 dBA la nuit et 45 dBA le jour pour quelques-uns des récepteurs utilisés. Ces valeurs de 40 et de 45 dBA sont des normes de bruit communautaire suggérées par le Ministère. Boralex Senneterre inc. sest engagée à ce que la contribution sonore de lensemble de ses activités soit inférieure, en tout temps et aux points de réception du bruit mesurés dans létude dimpact, à la plus élevées des deux valeurs suivantes : un niveau sonore de 45 dBA durant le jour et de 40 dBA durant la nuit ; aux endroits où le niveau sonore ambiant dépasse les critères, ou un niveau sonore ambiant mesuré au même endroit lors de larrêt complet de ses opérations.
Les ajustements possibles au moment de la construction et lors de lexploitation de la centrale devraient faire en sorte que le bruit généré par le Centre énergétique Senneterre sera dun niveau acceptable pour la population environnante.
Impacts socio-économiques
Limplantation de la centrale thermique va répondre à différents besoins de la communauté régionale ; au point de vue socio-économique, le plus important de ces besoins est la création demplois, qui est également un argument important pour le bien-être de la communauté du point de vue de la santé publique. On prévoit présentement que la construction du Centre énergétique Senneterre durera environ dix-huit mois et pourra procurer de lemploi à 200 travailleurs. Boralex Senneterre entend favoriser, à services égaux et à coûts compétitifs, lembauche dentreprises locales pour la construction.
Lexploitation de la centrale, quant à elle, donnera directement de lemploi à 20 personnes pour une masse salariale de 1,5 M$. On estime que le transport des écorces créera 20 emplois supplémentaires.
La disponibilité de vapeur basse pression était, pour la CDE Barraute-Senneterre qui a piloté le projet à ses débuts, un attrait supplémentaire de la centrale. En effet, on peut prévoir que la présence de cette source dénergie pourrait attirer déventuelles entreprises utilisant la vapeur telle que des serres, une pisciculture etc. La centrale pourrait ainsi savérer un moteur économique pour la ville et son environnement immédiat. Aucun acheteur de vapeur nest présentement identifié, mais nous jugeons que si un acheteur sérieux se matérialise, le Centre énergétique de Senneterre devrait être en mesure de lui offrir la vapeur basse pression.
Il est recommandé que Boralex Senneterre inc. planifie limplantation de la centrale de manière à pouvoir éventuellement vendre de la vapeur à des utilisateurs potentiels, dans la mesure où cette transaction est économiquement acceptable pour les deux parties et a pour effet daugmenter lefficacité énergétique du projet.
Le site dimplantation de la centrale causait un certain préjudice à la communauté régionale. En effet, le sentier du Club de motoneiges Lions de Senneterre traverse le site projeté dans laxe nord-sud. Linitiateur a consulté les personnes concernées qui ont proposé, en accord avec la Ville de Senneterre, deux nouveaux tracés pour le sentier. Linitiateur sest engagé à défrayer les coûts engendrés par la construction du nouveau tronçon. Cette mesure de compensation nous semble adéquate.
Risques daccidents
Pour se conformer aux exigences de la directive, linitiateur a réalisé une étude des risques technologiques reliés à limplantation de la centrale thermique. Dans létude, les zones sensibles autour de la centrale et les sources de risques externes et naturels ont été identifiées et un court historique des accidents pour ce type dindustrie a été dressé à partir de la littérature.
Par la suite, les dangers particuliers à la centrale ont été identifiés et des scénarios daccidents ont été décrits. On dénombre les dangers reliés aux équipements, dont les dangers dexplosion au foyer de la chaudière et dans lélectrofiltre à cause de laccumulation de vapeurs combustibles, les dangers dexplosion du ballon de vapeur à cause dune surpression et les dangers de bris et demballement de la turbine. Il y a aussi les dangers reliés à lutilisation et à lentreposage des matières dangereuses nommément lacide sulfurique, la soude caustique, les produits de conditionnement des circuits deau et de vapeur, le diesel, le propane, lhuile légère, lhuile lubrifiante de turbine et lhuile diélectrique des transformateurs.
Linitiateur a ensuite évalué les conséquences daccidents potentiels ainsi que les fréquences doccurrence de ces accidents afin de déterminer lacceptabilité des risques. Tous les risques ont été jugés acceptables en considérant les résidants à proximité de la centrale ainsi que les zones industrielles de lusine Donohue et de la station dépuration des eaux. Finalement, une liste des codes et règlements applicables en matière de sécurité et de mesures de prévention a été dressée et un plan de mesures durgence préliminaire a été présenté. Comme il est habituel en ces cas, le plan durgence sera finalisé au cours de la réalisation des travaux de construction, afin de sassurer quil est fidèle aux équipements mis en place.
Il est recommandé que Boralex Senneterre inc. finalise son plan durgence avant le début de lexploitation de la centrale, en collaboration avec la Ville de Senneterre, la Municipalité régionale de comté de la Vallée de lOr et le ministère de la Sécurité publique. Le plan sera ensuite transmis à ces derniers ainsi quau ministère de lEnvironnement, au plus tard lors du dépôt de la demande de certificat dautorisation pour lexploitation de la centrale.
Un autre aspect des risques reliés à limplantation et lexploitation de la centrale est le risque daccidents relié à laugmentation du transport routier, que ce soit pendant la construction de la centrale, ou pendant son exploitation (transport des écorces, transport des cendres, déplacements des employés). Cette augmentation sera plus perceptible lors des activités de construction, mais demeurera réelle pendant lexploitation de la centrale, et elle semble provoquer des inquiétudes parmi la population affectée.
Létude dimpact mentionne que la Ville de Senneterre envisage de modifier le tracé emprunté par le trafic lourd, afin déviter les tournants brusques ou à 90 % ainsi que les zones scolaires, alors quactuellement, les camions empruntent des rues à lintérieur de la ville. Nous croyons quil devrait être possible didentifier un tracé de moindre impact et de ladopter dans les déplacements relatifs à la centrale sans nuire aux opérations du centre énergétique. Boralex sest engagée à consulter les représentants de la Ville de Senneterre afin dadopter des tracés routiers de moindre impact pour les transports reliés à la construction et à lexploitation du centre énergétique.
PROGRAMMES DE SURVEILLANCE ET DE SUIVI
La surveillance environnementale a pour but de sassurer que les mesures datténuation de répercussions environnementales du projet sont efficaces et suffisantes pour prévenir toute perturbation du milieu pendant la construction de la centrale et son exploitation.
Dans létude dimpact et les documents attenants, linitiateur sest engagé à mettre en place différentes mesures de surveillance des impacts environnementaux de son projet. Ces données sont normalement accessibles au public en vertu de larticle 118.4 de la Loi sur la qualité de lenvironnement.
Surveillance des impacts sur leau
Effluent rejeté à légout municipal
Leffluent rejeté à légout municipal sera formé des eaux usées domestiques, des eaux du réservoir de neutralisation et des eaux du séparateur eau/huile par gravité. Le débit de cet effluent sera mesuré en continu dans un canal de mesure. À chaque mois, un échantillon instantané sera analysé pour les paramètres suivants : pH, matières en suspension (MES), demande biochimique en oxygène après cinq jours (DBO5), demande chimique en oxygène (DCO) et hydrocarbures. Cette surveillance sera révisée après deux années dopération.
Eau du circuit de refroidissement
Un programme de suivi du rejet de leau de purge du système de refroidissement sera réalisé avant le point de mélange avec le rejet de lusine de traitement des eaux usées. Le débit, le pH et la température seront mesurés en continu. Les MES, la DBO5 et la DCO seront mesurées sur un échantillon composite de 24 heures prélevé mensuellement sur la purge. La toxicité (bioessais aigus et chroniques) sera analysée sur un échantillon instantané prélevé mensuellement. Cette surveillance sera révisée après deux années dopération.
Biocide
La qualité des eaux de la tour de refroidissement sera analysée au moins une fois par semaine ou encore avant lajout du biocide dans les eaux de la tour. Ces analyses auront comme objectif didentifier la présence de micro-organismes, champignons et algues.
Lutilisation du Slimicide C-31 comme biocide doit être réévaluée par Boralex Senneterre inc. La nature et la qualité du produit choisi détermineront la nécessité de construire des bassins de rétention, ainsi que les mesures de surveillance à mettre en place.
Surveillance des impacts sur lair
Émissions atmosphériques
Les gaz émis par la cheminée seront échantillonnés annuellement pour mesurer les paramètres suivants : particules, NOx, SO2 (si combustion dhuile) et HAP. Ces exigences de mesures pourront être revues après les cinq premières années dopération.
Bruit
Boralex Senneterre inc. réalisera, pendant la première année dopération de la centrale projetée, des mesures de bruit aux stations évaluées par létude dimpact. Un rapport sera remis au Ministère deux mois après les mesures.
Cendres
Linitiateur du projet sest engagé, lors de laudience publique, à caractériser lui-même les cendres pour déterminer si elles rencontrent la norme du Bureau de normalisation du Québec. Cet engagement a été repris par Boralex Senneterre inc. Le contrôle de qualité devra être suivi tout au long de lexploitation afin dassurer aux utilisateurs un produit non dommageable pour lenvironnement.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Conclusion
Lanalyse du projet fait ressortir les impacts majeurs de celui-ci : impacts socio-économiques, problématique des écorces en région et qualité de lair. La population de la région sest montrée désireuse daccueillir le projet, pour les emplois quil procurera à la région et leffet structurant potentiel sur léconomie régionale. De plus, limplantation de la centrale permet dapporter une solution au problème actuel de disposition des écorces dans la région de lAbitibi-Témiscamingue.
La qualité de lair ambiant est lautre élément préoccupant du projet. Cette qualité est déjà compromise par le chauffage résidentiel, qui influence les concentrations ambiantes de HAP. Cependant, les températures élevées de combustion qui seront atteintes à la centrale et les systèmes dépuration des émissions atmosphériques feront que la contribution de la centrale à la concentration de HAP dans lair ambiant sera, proportionnellement à sa taille, dune importance mineure.
Recommandations
Le projet dimplantation dune centrale thermique à la biomasse à Senneterre par Boralex Senneterre inc. est acceptable dans la mesure où les conditions suivantes sont respectées :
Condition 1 : Que Boralex Senneterre inc. exécute les travaux conformément aux modalités et mesures prévues dans les documents suivants :
SOCIÉTÉ EN COMMANDITE INDECK-SENNETERRE. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Rapport principal - version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, mars 1998, pagination multiple ;
SOCIÉTÉ EN COMMANDITE INDECK-SENNETERRE. Étude de répercussions sur lenvironnement, Ligne à 120 kV, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Rapport - version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, juin 1998, pagination multiple ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre énergétique Indeck-Senneterre, réponses aux questions et commentaires du MEF - Version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, août 1998, 76 p. ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre énergétique Indeck-Senneterre, Errata, préparé par SNC-Lavalin Environnement, octobre 1998, 9 p.
Société en commandite Indeck-Senneterre. Errata apporté au tableau 8.13 de lÉtude dimpact - Rapport principal, préparé par SNC-Lavalin Environnement, 3 mai 1999, 1 p ;
Document transmis par M. Richard Fontaine, de SNC-Lavalin, à Mme Renée Loiselle, du ministère de lEnvironnement, daté du 31 mai 1999, répondant aux questions du 10 mai, 2 p. ;
Lettre de M. Alan R. Waskin, de Indeck Senneterre Limited Partnership, à Mme Renée Loiselle, du ministère de lEnvironnement, datée du 30 juillet 1999, faisant état de lentente entre Indeck-Senneterre et Boralex Senneterre, 1 p. ;
Lettre de M. Yves Rheault, de Boralex inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 9 août 1999, confirmant lentente entre Indeck-Senneterre et Boralex Senneterre, 2 p. ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 2 septembre 1999, spécifiant les engagements de Boralex Senneterre inc. pour le biocide, les cendres et lentreposage des écorces, 3 p. et 2 annexes ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 21 septembre 1999, précisant les engagements de Boralex Senneterre inc., notamment sur le bruit, spécifiés dans la lettre du 2 septembre 1999, 2 p. ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 23 septembre 1999, apportant des précisions supplémentaires sur le suivi, 2 p.
Si des indications contradictoires sont contenues dans ces documents, les plus récentes prévalent ;
CONDITION 2 : Que Boralex Senneterre inc. planifie limplantation de la centrale de manière à pouvoir éventuellement vendre de la vapeur à des utilisateurs potentiels, dans la mesure où cette transaction est économiquement acceptable pour les deux parties et a pour effet daugmenter lefficacité énergétique du projet ;
CONDITION 3 : Que Boralex Senneterre inc. finalise son plan durgence avant le début de lexploitation de la centrale, en collaboration avec la Ville de Senneterre, la Municipalité régionale de comté de la Vallée de lOr et le ministère de la Sécurité publique. Le plan sera ensuite transmis à ces derniers ainsi quau ministère de lEnvironnement, au plus tard lors du dépôt de la demande de certificat dautorisation pour lexploitation de la centrale.
Document préparé par :
Renée Loiselle
Chargée de projet
NOMFICHIER \* Minuscule\p \* FUSIONFORMAT x:\docum\projets\centrale\indeckse.nte\produits\re.doc
Il faut laisser suffisamment despace au bas du document, environ 3 pouces pour les signatures
Concernant la délivrance dun certificat dautorisation en faveur de Boralex Senneterre inc. pour la construction dune centrale thermique à la biomasse, à Senneterre
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ATTENDU QUE la section IV.1 du chapitre I de la Loi sur la qualité de lenvironnement (L.R.Q., c. Q-2) prévoit une procédure dévaluation et dexamen des impacts sur lenvironnement pour certains projets de construction, certains ouvrages, certaines activités, certaines exploitations, certains travaux exécutés suivant un plan ou un programme, dans les cas visés par règlement du gouvernement ;
ATTENDU QUE le gouvernement a adopté le Règlement sur lévaluation et lexamen des impacts sur lenvironnement (R.R.Q., 1981, c. Q-2, r. 9) et ses modifications subséquentes ;
ATTENDU QUE le paragraphe l) de larticle 2 du Règlement sur lévaluation et lexamen des impacts sur lenvironnement assujettit à la procédure dévaluation et dexamen des impacts sur lenvironnement la construction d'une centrale destinée à produire de l'énergie électrique et d'une puissance supérieure à 10 MW ;
ATTENDU QUE Boralex Senneterre inc. a lintention de réaliser la construction dune centrale thermique à la biomasse, à Senneterre ;
ATTENDU QUE, à cet effet, Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership a déposé auprès du ministre de lEnvironnement et de la Faune, le 25 février 1998, un avis de projet conformément aux dispositions de larticle 31.2 de la Loi sur la qualité de lenvironnement ;
ATTENDU QUIndeck-Senneterre and Company Limited Partnership a déposé auprès du ministre de lEnvironnement et de la Faune, le 2 novembre 1998, une étude dimpact sur lenvironnement concernant ce projet, conformément aux dispositions de larticle 31.2 de la Loi sur la qualité de lenvironnement ;
ATTENDU QUE cette étude dimpact a été rendue publique par le ministre de lEnvironnement et de la Faune, le 24 novembre 1998, conformément aux dispositions de larticle 31.3 de la Loi sur la qualité de lenvironnement ;
ATTENDU QUE ce projet a franchi létape dinformation et de consultation publiques prévue par le Règlement sur lévaluation et lexamen des impacts sur lenvironnement ;
ATTENDU QUE durant la période dinformation et de consultation publiques, quatre demandes daudience publique ont été adressées au ministre de lEnvironnement relativement à ce projet ;
ATTENDU QUE le ministre de lEnvironnement a confié un mandat denquête et daudience publique au Bureau daudiences publiques sur lenvironnement ;
ATTENDU QUune audience publique sur ce projet a été tenue du 22 février 1999 au 24 février 1999 et du 30 mars 1999 au 31 mars 1999 ;
ATTENDU QUE le Bureau daudiences publiques sur lenvironnement a soumis au ministre de lEnvironnement son rapport denquête et daudience publique le 22 juin 1999 ;
ATTENDU QUE ce rapport conclut que ce projet est acceptable à certaines conditions ;
ATTENDU QUIndeck-Senneterre and Company Limited Partnership a fait cession, le 30 juillet 1999, de ses droits et obligations pour ce projet à Boralex Senneterre inc. ;
ATTENDU QUE le ministère de lEnvironnement a soumis son rapport sur lanalyse environnementale de ce projet ;
ATTENDU QUE ce rapport conclut que ce projet est acceptable à certaines conditions ;
ATTENDU QUE larticle 31.5 de la Loi sur la qualité de lenvironnement prévoit que le gouvernement peut, à légard dun projet soumis à la section IV.1 du chapitre I de cette loi, délivrer un certificat dautorisation pour la réalisation dun projet avec ou sans modification et aux conditions quil détermine, ou refuser de délivrer le certificat dautorisation ;
ATTENDU QUil y a lieu de délivrer un certificat dautorisation en faveur de Boralex Senneterre inc. pour la construction dune centrale thermique à la biomasse ;
IL EST ORDONNÉ, en conséquence, sur la recom-mandation du ministre de lEnvironnement :
QUun certificat dautorisation soit délivré en faveur de Boralex Senneterre inc. pour la construction dune centrale thermique à la biomasse, aux conditions suivantes :
Condition 1 : Réserve faite des conditions prévues au présent certificat, la construction de la centrale thermique à la biomasse, autorisée par ledit certificat, doit être conforme aux modalités et mesures prévues dans les documents suivants :
SOCIÉTÉ EN COMMANDITE INDECK-SENNETERRE. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Rapport principal - version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, mars 1998, pagination multiple ;
SOCIÉTÉ EN COMMANDITE INDECK-SENNETERRE. Étude de répercussions sur lenvironnement, Ligne à 120 kV, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Rapport - version finale, préparé par SNC-Lavalin Environnement, juin 1998, pagination multiple ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Réponses aux questions et commentaires du MEF - Version finale, préparées par SNC-Lavalin Environnement, août 1998, 76 p. ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Étude dimpact sur lenvironnement, Centre Énergétique Indeck-Senneterre, Errata, préparé par SNCLavalin Environnement, octobre 1998, 9 p. ;
Société en commandite Indeck-Senneterre. Errata apporté au tableau 8.13 de lÉtude dimpact Rapport principal, préparé par SNCLavalin Environnement, 3 mai 1999, 1 p. ;
Lettre de M. Alan R. Waskin, dIndeck Senneterre Limited Partnership, à Mme Renée Loiselle, du ministère de lEnvironnement, datée du 30 juillet 1999, faisant état de lentente entre Indeck-Senneterre et Boralex Senneterre, 1 p. ;
Document transmis par M. Richard Fontaine, de SNC-Lavalin, à Mme Renée Loiselle, du ministère de lEnvironnement, daté du 31 mai 1999, répondant aux questions du 10 mai, 2 p. ;
Lettre de M. Yves Rheault, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 9 août 1999, confirmant lentente entre Indeck-Senneterre et Boralex Senneterre, 2 p. ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 2 septembre 1999, spécifiant les engagements de Boralex Senneterre inc. pour le biocide, les cendres et lentreposage des écorces, 3 p. et 2 annexes ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 21 septembre 1999, précisant les engagements de Boralex Senneterre inc., notamment sur le bruit, spécifiés dans la lettre du 2 septembre 1999, 2 p. ;
Lettre de M. Claude Audet, de Boralex Senneterre inc., à M. Gilles Plante, du ministère de lEnvironnement, datée du 22 septembre 1999, apportant des précisions supplémentaires sur le suivi, 2 p.
Si des indications contradictoires sont contenues dans ces documents, les plus récentes prévalent ;
CONDITION 2 : Que Boralex Senneterre inc. planifie limplantation de la centrale de manière à pouvoir éventuellement vendre de la vapeur à des utilisateurs potentiels, dans la mesure où cette transaction est économiquement acceptable pour les deux parties et a pour effet daugmenter lefficacité énergétique du projet ;
CONDITION 3 : Que Boralex Senneterre inc. finalise son plan durgence avant le début de lexploitation de la centrale, en collaboration avec la Ville de Senneterre, la Municipalité régionale de comté de la Vallée de lOr et le ministère de la Sécurité publique. Le plan sera ensuite transmis à ces derniers ainsi quau ministère de lEnvironnement, au plus tard lors du dépôt de la demande de certificat dautorisation pour lexploitation de la centrale.
CHAPITRE 1
Contexte et justification du projet
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET
Contexte d'insertion
Pour Hydro-Québec et le promoteur
En 1991, Hydro-Québec lançait un appel de d'offres visant l'achat d'électricité de producteurs privés oeuvrant au Québec. Les besoins d'électricité d'Hydro-Québec sont exprimés dans son dernier plan stratégique (1997). Pour Hydro-Québec, les achats d'électricité auprès de producteurs privés joueront un rôle important dans le maintien de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité. Comme filière d'appoint de génération d'électricité, Hydro-Québec privilégie notamment l'achat d'électricité de producteurs privés utilisant l'énergie hydraulique et misant sur la valorisation énergétique de la biomasse forestière. En date de février 1994, Hydro-Québec avait signé des contrats totalisant 223 MW d'électricité provenant de producteurs privés utilisant de la biomasse forestière comme principal carburant. Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership signait en décembre 1993, un contrat de vente d'électricité avec Hydro-Québec pour le projet localisé à Senneterre, dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue.
Les principaux objectifs visés par le projet sont les suivants:
( utiliser des ressources renouvelables, en loccurrence la biomasse forestière, dans la production d'énergie;
( amener une solution au problème d'élimination des écorces provenant des scieries de la région.
Pour la région de Senneterre
On retrouve actuellement 17 scieries dans la région de l'Abitibi. Ces scieries produisent environ annuellement quelques 435 000 tonnes sèches d'écorces (Corporation de développement économique Barraute-Senneterre, 1995). La moitié de ce volume est actuellement utilisée pour des fins énergétiques. L'autre moitié est soit enfouie dans des dépotoirs, soit empilée en tas. La manutention de ces volumes de biomasse engendre des coûts supplémentaires pour les industriels du sciage et, dans certains cas, contribuent à la pollution des cours d'eau et de l'air ambiant.
Théoriquement, le projet du Centre Énergétique peut compter sur un approvisionnement de 200 000 tonnes de biomasse annuellement. Sur une base de 7 000 tonnes de biomasse par mégawatt, le potentiel régional de production d'électricité serait de 28,5 MW par année (Corporation de développement économique Barraute-Senneterre, 1995).
Une centrale de génération d'électricité constitue le mode d'élimination de la biomasse forestière le plus intéressant car elle permet de tirer le meilleur avantage de la valeur calorifique des résidus. De plus, elle agira comme élément structurant d'une stratégie de développement économique local et régional.
1.2 Historique du projet
Le projet de Senneterre fut un des rares projets à naître avant même l'appel d'offres (APR-91) d'Hydro-Québec en 1991 pour l'achat d'électricité de producteurs privés. Ce projet est le fruit des efforts de la Corporation de développement économique de Barraute-Senneterre, qui dès 1989 entreprend des démarches afin d'intéresser un promoteur au projet. Le texte qui suit est d'ailleurs en partie tiré d'un mémoire adressé au ministre des Ressources naturelles du Québec par la Corporation de développement économique de Barraute-Senneterre (CDE Barraute-Senneterre) en mars 1995.
Le projet initialement proposé par la CDE Barraute-Senneterre était un projet de cogénération d'électricité à partir de biomasse forestière. Le projet a été révisé par Indeck en un projet de production d'électricité, toujours à partir de biomasse forestière. Rappelons ici que le terme cogénération réfère à la production de deux formes d'énergie (électricité et vapeur) à partir d'une seule source de combustible.
En juillet 1991, le promoteur initial du projet, Développement Albatros Inc., répondait à l'appel d'offres APR-91 en déposant le projet d'une centrale de cogénération dont la puissance projetée était de 14 MW. Le projet était conçu en partenariat avec la compagnie forestière Rexfor. En septembre 1991, une étude de préfaisabilité concluait que le projet, tel que proposé, n'était pas viable économiquement. Hydro-Québec confirmait cependant l'acceptation du projet de centrale de Senneterre et l'inscrivit dans la liste de projets retenus suite à l'appel d'offres APR-91.
En juillet 1992, Développement Albatros se retire du projet en évoquant la non rentabilité du projet. La CDE Barraute-Senneterre réussit en septembre 1992 à convaincre la Société de Cogénération du Québec de Roberval de poursuivre le projet. Moins d'une année plus tard, ce promoteur se retire à son tour en raison de la non rentabilité d'un projet de 15 MW.
Indeck Energy Services reprend la suite du projet en présentant, en octobre 1993, une proposition pour une centrale de 25 MW à base de biomasse forestière. Hydro-Québec retient la proposition et une entente contractuelle intervient avec Indeck le 15 décembre 1993 pour la totalité de production de la centrale. Finalement, en avril 1994, le ministre des Ressources naturelles du Québec (MRN) autorise Indeck à réaliser son projet conformément aux articles 162 et 163 de la Loi sur les forêts.
Létude dimpact sur lenvironnement déposée en mars 1996 concluait que le site initialement retenu pour établir le Centre Énergétique, de par sa localisation à 50 mètres de laérodrome municipale et à moins de 1 kilomètre de la source dalimentation en eau potable de la ville, présentait des enjeux environnementaux importants (SNC(LAVALIN Environnement inc., 1996).
Ayant pour objectif de favoriser linsertion du projet de façon optimale dans la communauté, Indeck Energy Services entreprend dès lautomne 1996 des démarches auprès dHydro-Québec pour obtenir lautorisation de changer de site et de reporter la mise en production de la centrale. Après négociations, un accord contractuel est intervenu à cet effet entre les deux parties en septembre 1997.
Le contrat entre le Centre Énergétique Indeck et Hydro-Québec est d'une durée de 25 ans.
1.3 Présentation générale du projet
Le projet proposé consiste en une centrale de génération d'électricité d'une capacité nette de 25 MW. Le combustible, composé majoritairement d'écorces et dans une moindre mesure, de sciures et de planures, sera brûlé dans une chaudière. La vapeur haute pression (98 064 kg/h à 8 619 kPa et 510°C) ainsi produite sera détendue dans une turbine à vapeur qui actionnera une génératrice électrique produisant ainsi de l'électricité.
La centrale comprendra les principaux équipements suivants:
chaudière à biomasse;
turbine à vapeur;
condenseur;
tour de refroidissement;
précipitateur électrostatique;
système de manutention des cendres;
système de manutention et d'entreposage de la biomasse;
génératrice au diesel;
système de distribution électrique;
système de contrôle et d'instrumentation;
bureaux administratifs.
L'intégration de la centrale énergétique au réseau d'Hydro-Québec nécessitera des modifications à ce dernier. En plus des modifications d'usages, une ligne électrique d'une longueur approximative de 5 km devra être construite pour faire la liaison entre la centrale et le poste de distribution St-Blaise-Senneterre pour la ligne 120-25 kV d'Hydro-Québec. La construction de cette ligne sera entreprise par Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership. L'évaluation environnementale de cette nouvelle ligne sera présentée dans un document séparé à la direction régionale du MEF de l'Abitibi-Témiscamingue pour autorisation.
1.4 Promoteur
La compagnie Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership, une filiale canadienne de la compagnie américaine Indeck Energy Services Inc., est le seul et unique promoteur du projet. Cette compagnie américaine est associée à Indeck Power Company qui oeuvre dans le domaine énergétique depuis 1960. Indeck Energy Services Inc. est active dans le secteur de la cogénération d'énergie depuis le début des années 1980 en tant que développeur, propriétaire et opérateur de centrales.
Indeck Energy Services Inc. détient et opère de telles centrales totalisant plus de 200 MW d'électricité. La majorité des réalisations de Indeck se trouvent en Nouvelle-Angleterre. D'autres projets pour une capacité totale de 800 MW sont en cours de réalisation en Amérique du Nord et outre-mer.
Puisque le projet comporte une production d'électricité supérieure à 10 MW, il est soumis à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement, c'est-à-dire à l'article 31.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement. SNC(LAVALIN Environnement inc. (SLEI) a été mandatée par le promoteur pour réaliser l'étude conformément à la directive. La directive émise le 2 septembre 1994 est jointe à lannexe A.
La présente étude d'impact a pour objectif d'évaluer les impacts du projet (site de la 6ième avenue) autant lors des phases de construction que d'exploitation et elle est divisée en dix chapitres:
le contexte du projet et sa justification (chapitre 1);
le choix de la technologie et du site (chapitre 2);
une description détaillée du projet (chapitre 3);
l'identification des rejets (chapitre 4);
une description du milieu naturel et humain (chapitre 5);
l'évaluation des risques technologiques et les mesures d'urgence (chapitre 6);
la méthode d'évaluation des impacts environnementaux (chapitre 7);
l'évaluation des impacts sur l'environnement (chapitre 8);
un programme de surveillance et de suivi (chapitre 9);
un bilan environnemental et la conclusion (chapitre 10).
CHAPITRE 2
Choix de technologie et de site
CHOIX DE TECHNOLOGIE ET DE SITE
Choix de la technologie
Le choix de la technologie retenue par Indeck-Senneterre, a été dicté par la demande d'Hydro-Québec pour des projets de valorisation de biomasse forestière. Ces projets ont pour avantage de favoriser l'utilisation d'une ressource renouvelable. Afin de répondre aux critères d'Hydro-Québec, une centrale de cogénération alimentée de combustibles fossiles devait, pour être économique, être localisée près d'un hôte vapeur. Toutefois, dans le cas d'une centrale alimentée à la biomasse, c'est la proximité de la source de carburant qui dicte la localisation. La région de Senneterre a été identifiée comme une source fiable de biomasse forestière. Le projet tel que proposé n'inclue pas la vente de vapeur à une autre industrie, il n'y a donc pas de cogénération d'énergie. Toutefois, advenant l'éventualité où une industrie venait s'installer près de Indeck-Senneterre et que cette industrie aurait besoin de vapeur, Indeck-Senneterre envisagerait alors la possibilité de vendre une portion de la vapeur basse pression plutôt que de la condenser.
La capacité de production initialement enregistrée à l'appel d'offres APR-91 d'Hydro-Québec était de 15 MW. La capacité de production a été portée à 25 MW principalement pour des raisons économiques et financières. En effet, les promoteurs initiaux avaient abandonné le projet pour cause de non rentabilité. C'est pour cette raison qu'Indeck propose un projet de 25 MW.
Le concept retenu consiste en la production d'électricité par la combustion contrôlée de biomasse forestière dans une chaudière industrielle. La vapeur générée par cette chaudière est détendue dans une turbine à vapeur couplée à une génératrice d'électricité. Ces technologies sont bien connues et répandues.
Le choix du fournisseur de la chaudière et de la turbine n'est pas encore finalisé. Le choix du fournisseur sera motivé par des critères économiques et de performance.
Du propane sera utilisé comme combustible d'appoint lors du démarrage de la chaudière. Lutilisation de propane sera également nécessaire si l'humidité de la biomasse excède 60%. Il est prévu que la contribution maximale de carburant d'appoint sera de 13%, en valeur calorifique, du carburant total.
En ce qui concerne le choix de la méthode de refroidissement, la méthode retenue consiste en une tour de refroidissement afin de condenser la vapeur provenant de la turbine à vapeur. Le choix de la tour de refroidissement a été retenu pour deux raisons principales:
( la possibilité de salimenter à même leau daqueduc de la municipalité de Senneterre;
( le débit de la rivière Bell est insuffisant pour assurer le refroidissement en minimisant limpact thermique.
Choix de site
Le site initial localisé au sud de la scierie Senco face à l'aérodrome du coté est le long du chemin du lac Clair sest avéré inadéquat (SNC(LAVALIN Environnement inc., 1996). Après consultation avec les autorités municipales de Senneterre, le choix dun nouveau site sest porté sur un terrain localisé entre la scierie Donohue et la station dépuration des eaux de la municipalité (figure 2.1).
Du fait de la présence de laérodrome municipale et de la hauteur prévue de la cheminée ((45 m), une zone de dégagement de 4 000 m tout autour de laérodrome est suggérée par Transports Canada (Transports Canada, 1993). En conséquence, la zone industrielle située au sud-est du mont Bell est exclue comme secteur dimplantation (figure 2.1).
La zone industrielle localisée à louest du golf sur la rive nord de la rivière Bell est également exclue étant réservée à lindustrie légère. Seul le secteur bordé au nord par la 6ième Avenue entre la Scierie Donohue et la station dépuration et le chemin Radar au sud est propice à la construction dune centrale énergétique. Dans ce secteur, seul le nouveau site est directement accessible à partir des infrastructures routières existantes. De plus, le site est contigu à la seule industrie lourde du secteur (Donohue) et est doté des infrastructures municipales tels réseau daqueduc et égout sanitaire. Le site, entièrement boisé, couvre une superficie de 10 ha et n'a subi aucune perturbation.
Le site retenu est situé, conformément au plan de zonage, dans la zone industrie lourde. La production de thermoélectricité est l'un des usages privilégiés par le plan durbanisme de la ville.
FIGURE 0.1. Localisation du site
COULEUR
CHAPITRE 3
Description détaillée du projet
3. DESCRIPTION DÉTAILLÉE DU PROJET
Indeck-Senneterre propose de construire et d'opérer un Centre Énergétique qui produit 25 MW d'électricité pour Hydro-Québec à partir de la combustion contrôlée de biomasse forestière à Senneterre dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue (figure 3.1).
Le présent chapitre décrit le site retenu pour le projet, les procédés mis en cause, les infrastructures requises par le projet de même que l'agencement général. On retrouvera à la fin du chapitre l'échéancier de réalisation.
3.1 Identification du site et agencement du Centre Énergétique
Le site retenu pour l'implantation du Centre est localisé dans le parc industriel de Senneterre, le long de la 6ième Avenue sur un terrain appartenant à la ville. Le terrain est actuellement vacant, boisé et n'a subi aucune perturbation. Il occupe une superficie de 100 000 m2. Il est situé entre la scierie Donohue et la station dépuration des eaux. Une bonne partie du site, soit environ 6 000 m2, sera occupée par l'aire d'entreposage de la biomasse dont la capacité d'entreposage sera de 20 jours.
La pile dentreposage de la biomasse sera couverte dun toit et de murets en béton denviron 2 m de hauteur. Les plans de laire dentreposage seront transmis au MEF lors de la démarche dobtention des certificats dautorisation. La surface de laire dentreposage sera couverte dune géomembrane avec système de collecte des eaux de ruissellement provenant de la pile. Cette eau sera acheminée à la bouilloire pour évaporation. Le design du bâtiment abritant la biomasse est préliminaire et sera finalisé suite à létude géotechnique.
Le bâtiment de la centrale est divisé en deux sections, une pour la chaudière et l'autre pour la turbine et les bureaux administratifs. La dimension du bâtiment, dans sa partie le plus large, est de 35 m par 53 m. Son toit est plat. La couleur des murs extérieurs n'est pas encore définie. L'agencement général de la centrale est illustré aux figures 3.2 et 3.3.
Dans la section du bâtiment abritant la chaudière, on retrouve également des ventilateurs, deux réservoirs pour l'eau déminéralisée ainsi qu'un réservoir de neutralisation. Un précipitateur électrostatique repose entre la chaudière et la cheminée.
L'autre section du bâtiment abrite le condenseur, des pompes, les deux réservoirs de soude et d'acide, des unités pour la déminéralisation de l'eau, un bureau, une salle de conférence, la réception, une salle de repos, les toilettes ainsi que la salle électrique.
Tous les équipements sont situés à l'intérieur du bâtiment, à l'exception du réservoir de propane, du système de refroidissement ainsi que du transformateur principal.
FIGURE 0.1. Localisation du territoire à l'étude
COULEUR
FIGURE 0.2 Aménagement du Centre Énergétique Indeck-Senneterre
FIGURE 0.3 Élévation du site
Produits chimiques
Du propane sera utilisée lors des périodes de démarrage de la chaudière. Le réservoir aura une capacité de 45 000 litres.
Le traitement de la purge du système de production de vapeur ainsi que la régénération des résines pour la déminéralisation de l'eau nécessitent l'ajout de soude caustique et d'acide sulfurique. Ces deux produits seront entreposés dans deux réservoirs de 15 140 litres, chaque réservoir ayant sa propre structure de rétention. La capacité de la cuvette de rétention sera également de 10% supérieure à la capacité du réservoir. Ces deux réservoirs sont situés à l'intérieur du bâtiment.
À lextérieur du bâtiment, aux aires de déchargement de la soude caustique et de lacide sulfurique, il est prévu dinstaller un bassin de rétention amovible en interpolymère.
Des produits de conditionnement de l'eau seront utilisés pour l'eau de la chaudière (condensat). Ces produits chimiques seront utilisés pour contrôler la corrosion, l'encrassement ainsi que l'accumulation des minéraux. Ils seront entreposés à lintérieur dans leurs contenants d'origine, des barils, près de leur lieu d'utilisation.
3.2 Approvisionnement en biomasse forestière
Les besoins annuels en biomasse du Centre Énergétique se chiffre à 175 000 tonnes métriques anhydres (tma) pour une production d'électricité prévue de 25 MW. Le ministère des Forêts a donné l'autorisation à Indeck-Senneterre pour la construction d'une usine de transformation du bois, conformément à l'article 162 de la Loi sur les Forêts (L.R.Q., c. F-4.1). Le ministre des Forêts accorde l'autorisation lorsqu'il juge que les sources d'approvisionnement en matière ligneuse sont suffisantes et que la possibilité forestière est respectée.
En sus des écorces générées par les opérations courantes des scieries de la région, des volumes importants d'écorces accumulés en tas depuis plusieurs années pourraient servir de source partielle d'approvisionnement en biomasse (CDE Barraute-Senneterre, 1995). Toutefois, après une période de 5 à 7 ans, les résidus forestiers subissent une décomposition naturelle qui limite leur utilisation comme combustible énergétique.
Les scieries de la région produisent annuellement 435 000 tma d'écorces (tableau 3.1). La consommation actuelle d'écorces est estimé à 205 000 tma, ce qui laisse une disponibilité de 230 tma. Ces estimations sont basées sur les hypothèses suivantes (G. Gagné, Consultants forestiers DGR, comm. pers. mars 1998):
( les scieries fonctionnent à pleine capacité;
( les exportations d'écorces vers l'Ontario sont arrêtées;
( les utilisateurs actuels d'écorces n'augmenteront pas leur consommation.
Dans la région immédiate de Senneterre, on retrouve 3 scieries d'importance, à savoir Donohue, Norbord et Senco. Aucune de ces 3 scieries n'élimine actuellement ses écorces par brûleur conique. Donohue envoie la totalité de ses écorces (24 000 tma) à l'usine de papier journal Donohue-Normick à Amos, tandis que Norbord (37 000 tma) expédie une partie de ses écorces à cette même usine de papier journal alors que le résiduel est transporté au site de disposition des déchets de Val D'Or (G. Gagné, Consultants forestiers DGR, comm. pers., mars 1998). La totalité des écorces produites par Senco (10 000 tma) est livré au site de disposition de Val D'Or.
La construction d'un Centre Énergétique à Senneterre dont le combustible principal serait les écorces constitue un important projet de valorisation énergétique de la biomasse forestière dans un contexte ou une partie importante des écorces que le Centre projette d'utiliser est actuellement enfouie dans un site de disposition. Le coût actuel de disposition des écorces dans un site d'enfouissement est estimé entre 5 $ à 15 $ la tonne sèche selon le type de site et la distance de transport (Rapport du Groupe de travail sur les écorces, 1996).
Des contrats fermes seront signés à court terme avec des producteurs décorces de la région de façon à garantir lapprovisionnement requis de 175 000 tonnes par an. Ces contrats seront fournis au ministère des Ressources naturelles.
TABLEAU STYLEREF 1 \n 0.1 Production d'écorces en Abitibi
Endroit/fournisseurDistancekmProduction TMAConsommation TMADisponiblesTMASenneterre
Norbord
Donohue
Senco
IPB5
37 000
24 000
10 000
4 000
24 00051 000
37 000
-
10 000
4 000Barraute
Précibois35
6 0006 000
6 000Champneuf
Donohue45
16 000
16 0000
-Landrienne
Landrienne70
14 000
14 0000
-Val d'Or
Domtar
Norbord75
28 000
22 000
22 00028 000
28 000
-Amos
Scierie Amos
Blanchet85
11 000
22 000
11 000
22 0000
-
-Lebel-sur-Quévillon
Domtar95
49 000
49 0000
-Malartic
Domtar100
15 00015 000
15 000Comtois
Donohue110
41 000
20 00021 000
21 000Launay
Gallichan120
12 000
12 0000
-Taschereau
Tembec130
19 00019 000
19 000La Sarre
Norbord
Tembec180
50 000
30 000
15 00065 000
35 000
30 000Matagami
Domtar270
25 00025 000
25 000TOTAL435 000205 000230 000
Source: Consultants forestiers DGR, comm. pers., mars 1998.
3.3 Procédé
Le schéma de principe du fonctionnement du Centre Énergétique est illustré à la figure 3.4.
La biomasse forestière constitue la matière première du Centre Énergétique qui sera consommée par la chaudière à un taux de 48 125 kg/h. Le propane sera utilisée seulement pour les périodes de démarrage et comme combustible d'appoint lorsque le pourcentage d'humidité de la biomasse excédera 60%. Il est prévu que la contribution maximale du propane sera de 13% de la valeur calorifique du carburant total. La biomasse sera amenée à la centrale par camions à un rythme de trois camions à l'heure. La livraison des écorces s'effectuera sur une base de 16 heures par jour du lundi au samedi. Ces écorces proviendront des scieries avoisinantes. À l'entrée du site, les camions seront pesés. Du camion, la biomasse sera transférée sur un convoyeur qui l'amènera à un petit bâtiment. À l'intérieur de ce dernier, la biomasse sera triée mécaniquement et broyée aux dimensions désirées avant d'être mise en tas. Les copeaux seront alimentés à la chaudière par un système de manutention ressemblant à une vis sans fin. Afin de faciliter la manutention de la biomasse, la vis sans fin sera toujours à pleine capacité et les copeaux excédentaires seront retournés à la pile. Avant d'être distribuée par le système de vis sans fin, la biomasse sera pesée dans des trémies.
La biomasse sera brûlée dans une chaudière. De l'air sera amené à la chaudière à un débit contrôlé afin d'assurer la meilleure combustion possible. La chaleur des produits de combustion, les gaz de carneau et les cendres, seront récupérés pour préchauffer l'air et l'eau amenée à la chaudière. Les gaz de combustion seront dirigés vers un précipitateur électrostatique pour en enlever les cendres volantes avant d'être évacués à l'atmosphère.
Toutes les émissions atmosphériques au Centre Énergétique seront émises à partir de la cheminée et de la tour de refroidissement soit les gaz de combustion, leau contenue dans la biomasse, la vapeur utilisée pour le sootblowing (nettoyage de la suie), leau émise à la tour de refroidissement. Les évents de toits nont quun rôle déchangeur dair sans émission à latmosphère.
FIGURE STYLEREF 1 \n 0.4 Schéma de principe
COULEUR
La vapeur haute pression (98 064 kg/h à 8 619 kPa et 510°C) sera détendue dans une turbine à vapeur couplée à une génératrice qui produira de l'électricité. Un total de 28 MW sera produit, 3 MW seront consommés sur place et 25 MW seront distribués au réseau d'Hydro-Québec. Une partie de la vapeur haute pression sera extraite de la turbine pour préchauffer l'eau d'alimentation de la chaudière et ainsi augmenter l'efficacité globale. La vapeur basse pression sera condensée et le condensat retourné à la chaudière à biomasse. La condensation de la vapeur basse pression s'effectue grâce à la circulation à contact indirect deau qui est ensuite refroidi à l'air.
Comme le Centre n'aura pas à ajuster sa production de vapeur pour satisfaire les besoins d'un hôte-vapeur, les fluctuations de production seront minimes et dues seulement aux variations saisonnières de température. Le bilan énergétique est montré à la figure 3.5.
Services et infrastructures
Les principales infrastructures sont actuellement disponibles au site, soit l'électricité ainsi que les réseaux d'égouts et d'aqueduc. Laqueduc municipal est largement en mesure de fournir les 1 650 l/s nécessaire à lopération du Centre ayant une capacité non utilisée de 5 000 l/s.
L'électricité produite par le Centre Énergétique à un voltage de 13,2 kV sera transformée à 120 kV à la sous-station électrique pour son transport jusqu'au réseau d'Hydro-Québec. Une ligne électrique à 120 kV devra être aménagée entre le Centre Énergétique d'Indeck-Senneterre jusqu'au poste de distribution St-Blaise-Senneterre d'Hydro-Québec situé à Senneterre à environ 5 km à louest. Un transformateur de 25 kV sera construit pour les besoins de la construction et servira ultérieurement comme source d'énergie de réserve pour le Centre Énergétique. Le transformateur sera relié à la ligne électrique à 25 kV en face du site. L'étude du choix du tracé et des répercussions environnementales liées à la construction de cette ligne fait l'objet d'un rapport distinct qui sera présenté à la direction régionale du MEF.
Deux transformateurs seront installés à l'usine: le transformateur principal et l'auxiliaire. Le transformateur principal et le transformateur d'appoint seront situés à la sous-station électrique, à l'extérieur. Ils contiendront 9 000 litres d'huile diélectrique minérale (exempte de BPC). Le transformateur sera assis sur une enceinte de béton remplie de pierres concassées dont le volume libre assurera une rétention de 10% supérieure à la capacité en huile du transformateur. L'eau de pluie accumulée dans la cuvette de rétention sera évacuée régulièrement (pompe portative) après examen visuel pour vérifier l'absence d'huile sur l'eau. En présence d'un film d'huile, l'eau huileuse serait amenée au séparateur d'huile et graisses. En cas de déversement majeur, le contenu serait éliminé par une compagnie dûment autorisée. Le transformateur auxiliaire pourra être installé à l'intérieur ou à l'extérieur du bâtiment. Il contiendra environ 1 135 litres d'huile minérale. S'il est extérieur, il sera muni des mêmes protections pour les déversements que le transformateur principal. S'il est intérieur, il n'y aura pas de conduite d'évacuation à la cuvette de rétention.
FIGURE STYLEREF 1 \n 0.5 Bilan énergétique
3.5 Mise en oeuvre du projet
3.5.1 Construction
L'aménagement du Centre Énergétique s'échelonne sur une période de 18 mois. Les travaux consistent en la préparation du site (déboisement et essouchage), le nivellement, l'excavation, la coulée des fondations et des dalles sur sol, l'érection du bâtiment et l'installation de la turbine, de la tuyauterie et de l'électricité. Il n'est pas prévu de recourir au dynamitage pour l'excavation du matériel. L'échéancier des travaux est présenté sommairement à la figure 3.6.
Comme le projet est situé près de plusieurs scieries, tous les arbres matures coupés seront acheminés à ces dernières.
Le chantier de construction nécessitera les efforts denviron 350 personnes-année. La main-d'oeuvre sera recrutée autant que possible dans le bassin local de travailleurs.
Des services sanitaires portatifs seront installés durant le chantier de construction. Les travaux de construction occasionneront une circulation supplémentaire d'environ 3 camions par heure, sur une base de 8 heures par jour. Les principaux équipements sur le chantier seront les suivants:
une pelle rétro-excavatrice;
un bulldozer;
une grue;
1 à 4 camions de transport de matériel.
Opération de la centrale
La centrale proposée est conçue pour opérer de façon continue, 24 heures par jour, sauf pour les périodes d'entretien. La disponibilité prévue est de 95%. L'opération de la centrale créera 20 emplois permanents, excluant les emplois pour le transport de la biomasse.
FIGURE STYLEREF 1 \n 0.6 Échéancier de réalisation
CHAPITRE 4
Identification des rejets
IDENTIFICATION DES REJETS
Gestion de l'eau
La production d'énergie à partir de la combustion de biomasse nécessite de l'eau pour le système de refroidissement du condenseur de la vapeur basse pression ainsi que de l'eau d'appoint pour le circuit de vapeur. Une certaine quantité est également requise pour combler les besoins domestiques. La demande totale du Centre sera d'environ 1 692 litres par minute, dont la majorité comme eau d'appoint au circuit de refroidissement pour le condensation de la vapeur. Lusine sera approvisionnée à partir du système de distribution en eau potable de la municipalité de Senneterre. Un bilan massique de l'utilisation de l'eau est illustré à la figure 4.1.
Usages domestiques
Cet effluent intermittent aura un débit maximum de 38 l/min. Il est constitué des eaux usées sanitaires et des eaux de lavage de plancher. Il sera dirigé vers la station de traitement des eaux usées de la municipalité.
La charge organique des eaux usées sanitaires est estimée à 600 g de DBO par jour. Ceci correspond à la charge générée par une dizaine de personnes travaillant dans un même quart de travail. La concentration moyenne sera denviron 10,8 ppm de DBO.
Il est prévu de laver les planchers environ une à deux fois par année et d'utiliser au plus 4 000 litres d'eau, soit un débit d'environ 8,3 litres par minute pendant 8 heures. En cas de déversement d'un produit chimique sur les planchers, ces derniers seraient alors nettoyés à sec avec des absorbants et balayés. Les eaux de lavage seront récupérées dans un réservoir de retenue (floor sump) et elles seront dirigées ensuite vers un séparateur huile/eau. Le séparateur d'huile assurera une concentration en huiles et graisses minérales inférieure à 15 mg/l.
Appoint au circuit de vapeur
L'eau d'appoint du circuit de vapeur sera déminéralisée à l'aide de résines échangeuses d'ions avant d'être envoyée à la chaudière (débit de 72 l/min). Cet appoint est requis pour compenser la purge du circuit de vapeur (débit de 155 l/min) et les pertes (57 l/min) du circuit de vapeur principalement lors de l'injection de vapeur nécessaire au nettoyage de la suie ("sootblowing").
FIGURE 4.1 Bilan massique: utilisation de l'eau et des rejets liquides, solides et gazeux
Les résines seront régénérées à l'aide d'une solution d'acide sulfurique ou de soude caustique. Cet effluent, un débit de 19 l/min, sera envoyé à un réservoir de neutralisation qui récoltera également la purge du circuit de vapeur.
Une partie de leau du réservoir de neutralisation sera ajoutée aux cendres générées à la chaudière afin de faciliter sa manutention et d'éviter leur dispersion dans l'air. La quantité d'eau nécessaire est estimée à environ 20% du poids total des cendres produites. Un total d'environ 4,8 l/min d'eau sera utilisé pour conditionner les cendres alors que 10,2 l/min seront évaporés lors du contact de l'eau avec les cendres. L'eau du réservoir de neutralisation en excès, soit 19 l/min, sera envoyée à lusine de traitement des eaux usées de la municipalité de Senneterre.
Appoint au système de refroidissement
La tour de refroidissement du condenseur de la vapeur basse pression requiert 1 563 l/min deau dappoint. Cet appoint est requis pour compenser la purge du système (débit de 155 l/min) et les pertes par évaporation ou par entraînement de gouttelettes dans latmosphère (1 408 l/min).
Le débit de la purge du système de refroidissement correspond à environ 0,2% du débit recirculé. Cette purge est rejetée directement dans la rivière Bell via lémissaire des eaux traitées de lusine de traitement des eaux usées qui est contigu au Centre Énergétique. La capacité de cet émissaire est de 13,2 m3/min. Le débit en provenance des étangs daération de lusine étant denviron 3,12 m3/min., lémissaire peut facilement acheminer le débit additionnel du Centre Énergétique (155 l/min). Le point de raccordement à lémissaire de la station de traitement sera situé en aval du regard où se fait léchantillonnage du suivi de la qualité des eaux à la station de traitement.
Un biocide est ajouté dans leau du circuit de refroidissement afin de prévenir la croissance dalgues, de bactéries et de fongus. Lapplication de biocides dépend de variables tels le climat, la qualité de leau dappoint, les contaminants dans lair, la localisation de la tour, etc. Bien que des ajustements puissent être requis lors de lexploitation de lusine, le biocide actuellement prévu est Slimicide C-31. Ce produit se compose de polyalkylène glyco (70%), dhypochlorite de dodecylguanidine (15%), de methylthiocyanate (7%) et dalcool isopropylique (5%). La concentration du produit dans le système doit être maintenue à environ 60 ppm. La quantité annuelle rejetée dans la rivière Bell sera donc de 4 600 kg/an en considérant que lusine fonctionne 95% du temps. Comme la purge est diluée immédiatement par leffluent de lusine dépuration des eaux usées municipale (facteur de dilution de 21), la concentration à la sortie de lémissaire sera au maximum de 2,8 ppm.
4.1.4 Eaux de ruissellement
La pile de biomasse sera abritée sous un toit et sera entourée dun muret de 2 m de hauteur afin déviter quelle ne soit en contact avec les précipitations. Il y aura donc très peu deau de lixiviation provenant de la pile de biomasse. Pour plus de sécurité, la surface d'entreposage de la biomasse sera tout de même imperméabilisée par la pose dune géomembrane avec système de collecte des eaux de ruissellement qui seront acheminées à la chaudière pour évaporation.
Les eaux de ruissellement du site seront dirigées vers le fossé pluvial de la 6ième Avenue qui se jette à la rivière Bell. Limplantation de lusine ne modifiera pas la superficie drainée vers ce fossé.
4.2 Rejets atmosphériques
4.2.1 Identification des rejets atmosphériques
La chaudière est la seule source fixe de contaminants atmosphériques de ce projet. Ceux-ci seront émis par une cheminée de 44,6 mètres de hauteur et de 2,9 mètres de diamètre (voir tableau 4.1). Le débit à la sortie sera de 96,6 m3/s et la température de 150oC. Les contaminants de cette source fixe proviendront de la combustion des résidus de bois et du propane, lequel sera utilisé occasionnellement lors des opérations de démarrage.
TABLEAU 4.1 Caractéristiques des émissions de la cheminée de la chaudière
CaractéristiqueValeurDiamètre de la cheminée
Hauteur de la cheminée
Débit des gaz
Vitesse des gaz
Température des gaz2,9 m
44,6 m
97 m3/s
15 m/s
150°C
Les principaux contaminants qui seront émis par la chaudière sont les oxydes d'azote (NOx), le monoxyde de carbone (CO), les matières particulaires et le dioxyde de soufre (SO2). D'autres contaminants, tels que les composés organiques volatils (COV), loxyde nitreux (N2O), des métaux tel que le plomb (Pb) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) seront aussi émis mais en faibles quantités. La chaudière générera également du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur d'eau (H2O). Ces derniers ne sont pas considérés comme des contaminants atmosphériques mais le CO2 est un gaz reconnu pour contribuer à leffet de serre. Les émissions de particules seront grandement réduites grâce à l'utilisation dun collecteur mécanique (cyclone) et d'un précipitateur électrostatique dont l'efficacité combinée est supérieure à 98%.
Les émissions fugitives ne seront pas significatives. La grosseur des particules et le contenu en eau élevé des résidus de biomasse limiteront considérablement lentraînement et la dispersion par le vent. De plus, les convoyeurs seront fermés et laire de déchargement des camions sera entourée de parois sur trois côtés qui limiteront à la source la dispersion des particules.
4.2.2 Taux d'émission et bilan annuel
Les taux d'émission et le bilan annuel ont été calculés avec des facteurs d'émission. Ces facteurs d'émission sont des moyennes statistiques établies à partir de mesures effectuées à des unités existantes. La plupart des facteurs utilisés ont été tirés de la compilation de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA, 1996). Pour les HAP, les facteurs utilisés sont ceux indiqués dans le rapport d'évaluation nationale des HAP d'Environnement Canada (LGL, 1993).
Le tableau 4.2 contient ces facteurs d'émission exprimés en kilogrammes de produit émis par tonne de produit brûlé. Les facteurs d'émission pour la combustion de résidus de bois sont valables pour des résidus avec 50% d'eau. Les principaux composés émis sont le CO2, le CO, les NOX, le SO2 et les particules avec respectivement 1 050, 6,8, 0,75, 0,20 et 0,35 kilogrammes par tonne de résidus de bois. Les facteurs démission pour les particules et le plomb sont basés sur les taux démission non-contrôlés (EPA, 1996) ajustés en fonction des systèmes dépuration en place (cyclone et précipitateur électrostatique avec des efficacités respectives de 70% et 95%).
Les facteurs d'émission pour la combustion du propane sont également indiqués au tableau 4.2. Les facteurs démission pour la combustion du gaz naturel ont été utilisés car ceux du propane ne sont pas disponibles. On estime toutefois que les taux démission sont similaires pour un taux énergétique équivalent. Les facteurs démission utilisés pour le CO2, le SO2, les NOX, le CO et les particules sont respectivement 2 390, 0,012, 2,8, 0,7 et 0,28 kilogrammes par tonne de propane. Par rapport à celles des résidus de bois, les émissions de CO du propane sont nettement plus faibles en raison d'une combustion plus complète. Celles du SO2 sont aussi plus faibles en raison du contenu en soufre peu élevé.
TABLEAU 4. SEQ TABLEAU \* ARABE 1 Facteurs d'émission pour la combustion des résidus de bois et du propane
ComposéFacteur d'émission(1)Résidus de bois(kg/tonne biomasse)(1)Propane(kg/tonne)(2)CO2
CO
NOx
N2O
SO2
Particules
COT
HAP
Plomb1 050
6,8
0,75
0,02
0,20
0,35(3)
0,11
0,001(4)
2,2 x 10-5(3)2 390
0,70
2,8
0,043
0,012
0,28(5)
0,12
1,7 x 10-6(4)
5,0 x 10-6(5)
(1) Base humide, 50% d'eau, capacité calorifique de 10 500 kj/kg
(2) Émissions non-contrôlées.
(3) Facteurs d'émission avec collecteur mécanique et précipitateur électrostatique.
(4) Source: EPA, 1993; LGL, 1993; Environnement Canada, 1992.
(5) Ne tient pas compte des systèmes dépuration.
Les taux d'émission horaires déterminés à partir de ces facteurs sont présentés au tableau 4.3. Les taux démission associés à la combustion des résidus de bois sont basés sur un taux d'alimentation de 48 125 kg/h (base humide, 60% d'eau). Quant au propane, les taux démission sont basés sur une utilisation maximale lors des opérations de démarrage (664 kg/h).
Le tableau 4.3 présente également le bilan annuel des émissions atmosphériques. Ce bilan a été établi en considérant que l'usine fonctionnera 95% du temps, soit l'équivalent de 8 322 heures d'opération. Lessentiel du bilan provient de la combustion de la biomasse. La consommation annuelle de propane (177 tonnes) contribue pour moins de 0,5% des quantités annuelles émises.
TABLEAU 4. SEQ TABLEAU \* ARABE 2 Taux d'émission et bilan annuel des émissions à l'atmosphère
Composé
Taux d'émission (kg/h)Bilan annuel(3)
(tonnes/année)Combustion des résidus(1)Combustion du propane(2)CO2
CO
NOx
N2O
SO2
Particules
COT
HAP
Plomb
H2O (biomasse)H2O (combustion)(5)42 100
273
30
0,802
8,0
14,0
4,4
0,04
0,008
28 900
14 3001 590
0,46
1,85
0,029
0,008
0,18(4)
0,076
1 x 10-6
3 x 10-6(4)
0
270351 000
2 270
251
6,67
66,7
117
36,8
0,33
0,007
240 000
120 000
(1) Combustion de 48 125 kg/h de résidus (base humide, 60% d'eau).
(2) Combustion de 664 kg/h de propane lors des opérations de démarrage.
(3) Basé sur 8 322 heures d'opération par année.
(4) Ne tient pas compte des systèmes dépuration.
(5) Basé sur la cellulose dont la combustion complète produit environ 1 kg H2O/2,93 kg CO2.
Ainsi, l'usine émettra annuellement environ 251 tonnes (métriques) de NOx, 2 270 tonnes de CO, 67 tonnes de SO2, 117 tonnes de particules, 37 tonnes de COT et 330 kilogrammes de HAP. La combustion des résidus générera aussi environ 360 000 tonnes/an de vapeur d'eau. Ce taux démission ne tient pas compte des 703 000 tonnes/an émis par la tour de refroidissement et des 33 000 tonnes/an émis principalement lors de linjection de vapeur nécessaire au nettoyage de la suie et du traitement des cendres. Le CO2 est un gaz contribuant à l'effet de serre et pour cette raison son taux d'émission a été calculé. L'implantation de l'usine entraînera des émissions de CO2 d'environ 351 000 tonnes par année. Selon l'inventaire d'Environnement Canada de 1994 (Environnement Canada, 1994), les émissions totales de CO2 au Canada sont de 615 390 ktonnes/an en équivalent CO2. L'usine contribuera donc à une augmentation denviron 0,06% à l'échelle nationale.
4.2.3 Normes d'émission
L'article 45 du Règlement sur la qualité de l'atmosphère du Québec limite les émissions de particules pour les chaudières qui utilisent du bois comme combustible. La norme est de 340 mg/Nm3 (base sèche, 12% CO2) pour les nouvelles chaudières d'une puissance supérieure à 3 MW.
Un projet de modification de ce règlement pourrait imposer bientôt une norme beaucoup plus sévère. La norme d'émission avec ce nouveau règlement passerait à 100 mg/Nm3 ou 70 mg/Nm3 selon la date de mise en opération (base sèche, 7% O2; unités de puissance nominale égale ou supérieure à 10 MW).
Le projet rencontrera les normes d'émission particulaires actuelle et modifiée. En effet, l'utilisation d'un précipitateur électrostatique permettra d'abaisser les émissions de particules à environ 40 mg/m3. Aux conditions des normes actuelles et projetées, cette concentration devient respectivement 95 et 66 mg/m3.
4.3 Rejets solides
Le principal déchet produit au Centre Énergétique proviendra du précipitateur électrostatique et de la chaudière. La combustion de biomasse génère des cendres volantes (précipitateur électrostatique) et des résidus de combustion (cendres de fond, chaudière) dans une proportion de 80% et 20% respectivement. Environ 19 920 kg de cendres seront produits par jour pour un volume équivalent de 20 m3 par jour. Ces cendres seront entreposés dans un bâtiment sur le site pendant la période hivernale pour être ensuite utilisées en totalité pour fin de valorisation agricole en été (annexe B). Un contrôle qualitatif des cendres par caractérisation et un plan de gestion seront soumis au préalable au MEF.
Les hydrocarbures récupérés par le séparateur d'huiles et graisses seront entreposés dans un baril. L'entreposage et l'élimination de ces huiles usées seront conformes au Règlement sur les déchets dangereux (c. Q-2, r.3.01) ainsi qu'au Guide d'entreposage des déchets dangereux et de gestion des huiles usées. Ces huiles ne seront pas réutilisées comme combustible d'appoint.
Les déchets de nature domestique seront entreposés dans un conteneur et éliminés au site d'enfouissement municipal.
4.3.1 Sources de bruit
Le Centre comportera plusieurs sources de bruit, de niveaux et de caractéristiques différentes. Le tableau 4.4 ci-dessous donne le détail des puissances acoustiques prévues de chacune des sources.
TABLEAU 4. SEQ TABLEAU \* ARABE 3 Puissance acoustique des sources de bruit
FRÉQUENCE DES BANDES D'OCTAVE (Hz)Source31,5631252505001000200040008000dBdBACircuit de refroidis-sement (condenseur)(1)112,0115,0107,0101,0100,099,096,097,094,0117,5104,8Transformateur(2)86,892,894,889,889,883,878,873,866,898,890,2Ventilateurs de toit(2) (4 unités)76,673,472,468,463,460,9 57,253,247,279,866,7Camions(3)113,5116,5114,5112,5110,5107,5103,592,5121,2115,5Bâtiment de la chaudière(1)102,492,683,572,567,368,269,272,270,2102,978,1Tour de transfert(1)127,7119,9114,0108,1103,1104,1105,1108,1106,1128,7113,2Ventilateur de la cheminée à tirage induit (ID fan)(2)--109,8108,8111,8111,8111,8107,8103,8--118,5115,5
(1) Puissance acoustique en bandes d'octave, fournie par Indeck-Senneterre.
Données de base fournies par Indeck-Senneterre; puissance acoustique calculée selon "Edison Electric Institute's Electric Power Plant Environmental Noise Guide",1984.
(3) Données de base fournies par Indeck-Senneterre; puissance acoustique calculée selon "Noise Control for Buildings and Manufacturing Plants", BBN, 1981.
Un fonctionnement en continu est considéré pour toutes les sources de bruit à lexception des camions qui circuleront à la fréquence de 3 par heure et dont le temps de déchargement est estimé à 10 minutes par déchargement. La puissance acoustique indiquée au tableau est la moyenne horaire pour 3 camions.
Le bruit de choc de la chute des matériaux déchargés par les camions est considéré négligeable. Il faudra sassurer que cette condition soit respectée suite à la mise en service et amortir, au besoin, les surfaces de la chute pour en réduire le bruit.
Le ventilateur à tirage induit de la cheminée (ID Fan) sélectionné ne présentera pas de ton pur audible. Un silencieux ou un système de réduction active du bruit sera ajouté à la cheminée si requis.
Lors de l'ingénierie détaillée, il sera spécifié que le niveau sonore à lintérieur du bâtiment abritant la chaudière ne peut pas excéder 85 dBA.
Quatre ventilateurs de toit sont localisés sur le toit du bâtiment de la chaudière et quatre autres sur le toit du bâtiment administratif.
La puissance acoustique du bâtiment de la chaudière et de la tour de transfert est établie à partir du niveau sonore à l'intérieur du bâtiment, en tenant compte du bruit irradié à travers les louvres.
CHAPITRE 5
Description du milieu naturel et humain
DESCRIPTION DU MILIEU NATUREL ET HUMAIN
Cette section de l'étude présente les principales caractéristiques des milieux naturel et humain de la zone d'étude du projet. Les éléments les plus pertinents du milieu sont illustrés sur les cartes dinventaire au 1:50 000 intitulées Milieu naturel (carte 1) et Milieu humain (carte 2).
5.1 Délimitation de la zone détude
Le territoire à l'étude est situé en Abitibi-Est, à environ 50 km au nord-est de la ville de Val d'Or (figure 3.1).
La zone détude comprend le territoire dont les composantes environnementales sont susceptibles dêtre affectées par la construction et lexploitation du Centre Énergétique et par la mise en place des infrastructures nécessaires au projet. La zone détude couvre un cercle de 5 kilomètres de rayon, centré autour du centre (carte 1). Cependant, la zone détude a été étendue au-delà de ce périmètre pour certains paramètres notamment pour lanalyse du milieu humain. Par exemple, pour les données socio-économiques, la zone comprend lensemble de la MRC de la Vallée-de-lOr.
Milieu physique
Climat et qualité de l'air
Climat
Selon la classification de Litynski adoptée par le ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec (Proulx et coll., 1987), le site se caractérise par un climat subpolaire, subhumide, continental, sans saison sèche, avec une insolation inférieure à la moyenne mondiale. Ainsi, selon cette classification:
la température moyenne annuelle se situe entre -6,0 et 4,15oC;
les précipitations totales annuelles se situent entre 800 et 1360 mm;
l'indice de continentalité est supérieur à 50%, c'est-à-dire que la variation de température pendant l'année est importante;
les précipitations sont uniformément réparties pendant l'année;
l'insolation se situe entre 1 540 et 1 970 h/an.
Ces définitions permettent de définir le climat général du site à l'étude. Cependant, pour une meilleure compréhension des variations annuelles des paramètres climatiques, il est préférable de consulter les normales des stations climatiques de la région.
Une station est en opération depuis 1967 à environ 6 km au sud de Senneterre. En raison du manque de données (au moins 20 années de données complètes doivent être disponibles), les normales climatiques de la région de Senneterre ne peuvent être établies à partir de cette seule station. De plus, la vitesse et la direction des vents n'y sont pas mesurées. Celles-ci seront donc établies en conjonction avec la station de Val d'Or, située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest du site.
CARTE SEQ CARTE \* ARABE 1 Milieu naturel
Le tableau 5.1 indique les coordonnées géographiques, la distance par rapport au site et la durée totale des programmes de mesure de chaque station. Les normales climatiques disponibles à la station de Senneterre sont présentées au tableau 5.2 alors que celles de Val d'Or apparaissent au tableau 5.3. En comparant les données de ces deux stations, on note qu'il y a peu de différences entre les températures minimales, maximales ou moyennes pour les mois disponibles à la station de Senneterre. Par contre, les précipitations à la station de Senneterre sont plus abondantes qu'à la station de Val d'Or, sauf en hiver.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE \r 1 1 Stations climatologiques situées près de la zone d'étude
StationLocalisationAltitude
(m)Position par rapport au siteDurée d'opérationLatitudeLongitudeSenneterre48E 20'N77E 16' O3106 km au suddepuis 1967Val d'Or A48E 04'N77E 47' O33750 km au sud-ouestdepuis 1949
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 2 Normales climatiques (1967-1990) de la station de Senneterre
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 3 Normales climatiques (1951-1990) de la station de Val d'Or A
TABLEAU 5.3 Normales climatiques (1951-1990) de la station de Val d'or A
..suite
L'analyse des normales climatiques aux stations de Val d'Or et Senneterre révèle que:
la température moyenne annuelle est de 1,2oC (station de Val d'Or);
juillet est le mois le plus chaud avec une moyenne quotidienne de 16,7oC, un minimum quotidien de 10,2oC et un maximum quotidien de 23,2oC (station de Senneterre);
janvier est le mois le plus froid avec une moyenne quotidienne de -17,0oC, un minimum quotidien de -23,3oC et un maximum quotidien de -10,8oC (station de Val d'Or);
les précipitations totales annuelles sont de 927,2 mm, dont 630,0 mm sous forme de pluie et 317,6 mm sous forme de neige ce qui correspond à 297,2 mm de pluie (station de Val d'Or);
à la station de Val d'Or, les précipitations maximales et minimales sont observées respectivement en septembre avec 103,0 mm et en février avec 48,2 mm, alors qu'à la station de Senneterre, les précipitations maximales surviennent en juillet avec 124,9 mm.
Les conditions de vent sont mesurées uniquement à la station de Val d'Or. Bien que la station soit située à environ une cinquantaine de kilomètres du site, les données de celle-ci sont considérées représentatives étant donné que le terrain de cette région est peu accidenté. La figure 5.1 présente la rose des vents de la station de Val d'Or pour les années 1992 à 1996 inclusivement.
L'analyse de cette figure révèle que:
les vents dominants proviennent du sud-sud-ouest (11,2%), du sud (10,4%), du sud-ouest (9,0%) et du nord-nord-ouest (9,1%);
de juin à janvier, les vents originent principalement du sud et du sud-est, alors que de février à mai, ils originent principalement du nord-ouest et du nord;
la vitesse moyenne des vents est de 11,3 km/h;
les vents provenant du nord-nord-ouest ont la vitesse moyenne la plus élevée et ceux de l'est-sud-est la plus faible;
les vents calmes sont présents environ 8,9% du temps.
FIGURE 5. SEQ FIGURE \* ARABE \r 1 1 Rose des vents
Air ambiant
Il y a peu de stations de suivi de la qualité de l'air ambiant à proximité de la zone d'étude. Un poste d'échantillonnage de la qualité de l'air ambiant est en opération à Senneterre depuis 1992, mais celui-ci n'a été mis en place que pour étudier la dynamique de l'ozone. D'ailleurs, depuis 1992, la plupart des stations en milieu rural ne compte plus que l'ozone comme contaminant mesuré puisque les autres paramètres se situaient nettement sous les normes et à peine au-dessus de la limite de détection des appareils. Les stations localisées à Rouyn n'ont pas été retenues pour caractériser l'air ambiant de la zone d'étude, celles-ci étant trop influencées par la fonderie Noranda.
Pour les contaminants autres que l'ozone, l'air ambiant a été caractérisé en considérant les stations du réseau de surveillance de la qualité de l'atmosphère du Québec localisées dans un milieu similaire à celui du territoire à l'étude, soit un milieu essentiellement forestier. Bien que relativement éloignées, deux stations de ce type possèdent des mesures pour plusieurs contaminants: la station de La Pêche à environ 25 kilomètres au nord-ouest de la ville de Hull et la station de Duchesnay à environ 35 kilomètres au nord-ouest de la ville de Québec. Les tableaux 5.4 à 5.6 présentent respectivement les concentrations en ozone à la station de Senneterre en 1993 et 1994, les concentrations mesurées à la station de La Pêche en 1990 et 1991 (seul lozone est mesuré à partir de 1992) et un sommaire des mesures effectuées à la station de Duchesnay entre 1988 et 1991.
Ces mesures démontrent que les concentrations en SO2, NO2 et particules dans l'air ambiant sont habituellement faibles dans ce type de milieu. Toutes les normes québécoises ainsi que les objectifs fédéraux de qualité de l'air ambiant sont respectés. Les concentrations horaires maximales sont de 0,045 ppm pour le SO2, 0,035 ppm pour le NO2 et 45 µg/m3 pour les particules. L'influence de la fonderie Noranda sur les concentrations de SO2 de la zone d'étude devrait être relativement limitée compte tenu de son éloignement (130 kilomètres) par rapport au site. Il ny a pas dindustries importantes dans le secteur susceptibles dinfluencer considérablement la qualité de lair.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 4 Concentration en ozone - Station de Senneterre (# 08450)
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 5 Qualité de l'air ambiant - Sommaire de la station de Duchesnay (1988-1991)
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 6 Qualité de l'air ambiant - Station de La Pêche (#07400)
Les concentrations d'ozone en milieu forestier et agricole sont plus significatives lorsqu'on les compare aux normes en vigueur. Les mesures indiquent qu'à ces trois stations il y a des dépassements occasionnels de la norme horaire provinciale et des dépassements fréquents de l'objectif fédéral pour les moyennes quotidiennes. Les moyennes annuelles dépassent aussi l'objectif fédéral.
La problématique de l'ozone est rencontrée dans l'ensemble du Québec méridional et un peu partout dans le monde. Les concentrations en milieu naturel atteignent parfois des niveaux qui sont susceptibles de nuire à la végétation en raison des propriétés oxydantes de l'ozone. Dans le nord-est de l'Amérique du Nord, les concentrations d'ozone sont souvent reliées au transport à longue distance de l'ozone et ses précurseurs (oxydes d'azote et composés organiques volatils) et non seulement à la formation locale due aux activités humaines. Au Québec plus particulièrement, sa localisation géographique, en aval d'importantes zones urbaines et industrielles du continent nord-américain, fait en sorte que les concentrations d'ozone peuvent devenir élevées lorsque la circulation atmosphérique se fait dans l'axe sud-ouest/nord-est.
En plus du transport à longue distance, les variations météorologiques apparaissent aussi comme un facteur qui influence les concentrations d'ozone. Il se forme ainsi dans des conditions climatiques normales un réservoir d'ozone distinct entre 1 et 4 kilomètres d'altitude, ayant des concentrations maximales de l'ordre de 60 à 80 ppb, le réservoir étant alimenté naturellement par les intrusions stratosphériques et artificiellement par le transport à longue distance. Ainsi, les moyennes mensuelles sont plus élevées au printemps en raison des échanges troposphère-stratosphère (intrusions stratosphériques) alors plus intenses. Dans les régions polluées, les températures plus élevées et l'ensoleillement plus fort en été intensifient l'activité photochimique, ce qui se traduit par des niveaux d'ozone plus élevées dans ces régions. En conséquence, les concentrations horaires maximales dans les régions affectées par le transport à longue distance surviennent l'été. De plus, ces concentrations horaires maximales surviennent surtout l'après-midi lorsque la hauteur de la couche de mélange est suffisante pour atteindre le réservoir troposphérique (rabattement vers le sol).
Odeurs
Par définition, le degré d'odeur est le nombre de dilutions requises (en m3 d'air par m3 d'air contaminé) pour atteindre la limite de perception moyenne de tous les membres d'un panel. Le degré d'odeur repose sur une appréciation humaine subjective.
Le Règlement sur la qualité de l'atmosphère (R.R.Q., 1981, c.Q-2, r.20) contient des dispositions précises sur le niveau d'odeur des émissions de certaines industries, mais le niveau d'odeur de l'air ambiant n'y est pas réglementé. Les seuls gaz odorants dont le règlement limite les concentrations sur une courte période dans l'air ambiant sont le SO2, le NO2 et l'ozone. Ces limitations sont cependant basées sur leur toxicité sur les plantes et les humains plutôt que sur leur nuisance olfactive. Au niveau national, tout comme aux États-Unis, il n'existe pas de législation spécifique sur les niveaux d'odeur de l'air ambiant.
Les seuils de détection olfactive du SO2, du NO2 et de l'ozone sont présentés au tableau 5.6. Il n'existe pas de consensus dans la littérature sur ces limites de perception étant donné les différentes conditions dans lesquelles sont réalisées les expériences. Entre autres, les résultats sont influencés par le degré de pureté de l'échantillon, le degré de diffusion du gaz jusqu'au nez des volontaires, le niveau hygrométrique de l'air, la sensibilité individuelle, etc. Souvent aussi, on ne spécifie pas s'il s'agit du seuil de détection de la présence d'une odeur ou du seuil d'identification du produit par son odeur.
En somme, les personnes les plus sensibles percevraient l'odeur irritante du NO2 à partir de 0,11 ppm, l'odeur caustique ou suffocante du SO2 serait détectée à partir de 0,3 ppm et l'odeur caractéristique de l'ozone serait perçue à partir de 0,01 ppm.
Compte tenu des faibles concentrations en NO2 et SO2 en milieu forestier, ces polluants ne constituent sûrement pas à l'heure actuelle un problème au niveau olfactif. Par contre, le seuil de détection minimum de l'ozone est régulièrement dépassé. Toutefois, l'ozone ne représente pas un problème au niveau de l'odeur dans la zone d'étude puisque l'odeur de l'ozone n'est pas considérée comme une nuisance.
Qualité des précipitations
Les précipitations acides causées principalement par les émissions de SO2 sont responsables de l'acidification des lacs de l'Abitibi. Dans une moindre mesure, les émissions de NOx sont aussi responsables de ce phénomène. Ces deux substances sont surtout émises dans l'atmosphère lors de la combustion des combustibles fossiles et par les industries qui font la fusion des métaux non ferreux. Une fois dans l'atmosphère, ces polluants sont transportés au gré du vent et subissent des transformations chimiques pour devenir des acides et ensuite retomber sous forme de dépôts atmosphériques (Boulet et Jacques, 1995).
Depuis 1980, les émissions totales de SO2 au Québec ont été réduites de plus de 50% et la fonderie de Noranda est responsable d'une bonne partie de cette diminution. Les réductions faites par Noranda ont permis une amélioration dans l'ouest de la province. Ainsi, la qualité des précipitations s'est améliorée autour de Rouyn-Noranda avec une baisse de 20% des dépôts humides de sulfates (Dupont, 1992).
Les concentrations en SO4 et NOx dans les dépôts humides de la région ont été obtenues à partir de deux stations du réseau d'échantillonnage des précipitations du Québec (REPQ). Le tableau 5.7 indique la localisation de ces stations et le résultat des mesures effectuées en 1993 (Boulet et Jacques, 1995).
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 7 Concentrations en SO4 et NOx dans les dépôts humides aux stations La Morandière et Lebel-sur-Quévillon en 1993
StationLocalisation par rapport au Centre ÉnergétiqueTeneur (uéq/l)Dépôts humides (kg/ha/an)SO4NOxSO4NOxLa Morandière #BQMA 08070052
Lebel-sur-Quévillon #BQMA 0807005340 km au nord-ouest
75 km au nord-nord-est39,7
35,634,1
23,617,8
19,216,5
13,4
Climat sonore actuel
Des relevés sonores ont été effectués le 16 février 1998 à proximité des habitations à l'intérieur des trois secteurs habités les plus rapprochés du Centre afin de déterminer le niveau sonore actuel.
La position des points de mesure est présentée à la figure 5.2. À chacun des points de mesure, le niveau sonore équivalent (Leq) a été mesuré sur une période d'une heure. Les mesures de caractérisation du bruit de fond aux résidences ont été effectuées entre15h30 et 23h15. Bien que ces mesures de caractérisation sont habituellement prises la nuit, le climat sonore actuel étant calme pendant le jour (pas de circulation et activités de la Donohue continues), il nous a permis deffectuer certaines mesures en après-midi.
FIGURE 5. SEQ FIGURE \* ARABE 2 Point de mesure de niveau sonore actuel
Le tableau 5.8 présente les résultats des relevés.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 8 Résultats des mesures du niveau sonore actuel
LocalisationNumérotation du point de mesureDistance du site (km)HeurePériodeNiveau sonore mesuré Leq (dBA)Source de bruit90, Chemin LerouxR11.321h36Nuit33,6**Circulation automobiles (lointaine), camions de Donohue (porte qui claque), alarme de reculIntersection Chemins Leroux et du ParcR21.023h04Nuit41,8**Circulation automobile et camions sur le Chemin du Parc, motoneiges lointaines100, du ChaletR30.715h49Jour38,0**Oiseaux, usine Donohue (chute de bois), train, circulation automobile et de motoneiges Résidence près de la Rivière Bell, côté sudR40.717h05 Jour35,9Usine Donohue en bruit de fond, alarme de recul de camions, train, circulation automobile, camions50, 3ième rueR50.621h40Nuit36,9**Bruit de lusine au loin, circulation automobile sur les rues parallèles, alarme de recul, camions
L'instrumentation de mesure utilisée est décrite à l'annexe C.
** Certains éléments tels camions, voitures, motoneiges et oiseaux trop prêt du microphone ont été exclus de la mesure.
L'habitation la plus rapprochée du Centre est située au 50, 3ième rue (point de mesure R5). Il sagit dune résidence unifamiliale localisée au nord du Centre. Le niveau sonore mesuré de nuit à cet endroit était de 39,5 dBA; cette habitation constitue donc une zone sensible puisquelle est située dans un secteur résidentiel. Les autres résidences situées à proximité sont localisées à la figure 5.2.
5.2.3 Physiographie
La région de Senneterre est située dans l'unité physiographique du Bouclier canadien. Cette unité couvre 92% du territoire Québécois, c'est-à-dire toute la partie au nord du fleuve Saint-Laurent (Landry et Mercier, 1984). La zone d'étude est plus précisément localisée dans la province tectonique du lac Supérieur (Landry et Mercier, 1984). Le socle rocheux du Bouclier est constitué de l'une des plus vieille formation rocheuse connue. Lorogenèse de ce massif date de la période géologique de l'Archéen, soit entre 3 500 et 2 480 millions d'années (Dresser et Denis, 1946; Landry et Mercier, 1984).
L'unité physiographique du Bouclier canadien est caractérisée par un relief ondulé, marqué par de nombreux monts et collines arrondis par les passages successifs des glaciers, notamment ceux de la dernière glaciation (pléistocène) qui ont façonné le paysage actuel de la région (Bell et Bell,1933; Dresser et Denis, 1946). Les monts et montagnes subsistantes sont constitués de roches de grande dureté et donc plus résistantes à l'érosion. Régionalement, les collines ont toutes plus ou moins la même altitude, ce qui forme un profil d'horizon assez régulier. Elles sont entrecoupées de vallons et de dépressions dont les surfaces sont couvertes des débris rocheux érodés des montagnes par l'action des glaciers (Keele, 1915). Les lacs et rivières sont nombreux et reliés entre eux par un réseau hydrographique très ramifié (carte 1).
La topographie du territoire à l'étude est caractéristique d'une pénéplaine, soit un plateau au relief légèrement accidenté mais dont l'allure générale est plutôt plane (Dresser et Denis, 1946). Les collines et les vallons se succèdent mais les faibles écarts d'altitude entre eux (< 30 mètres), de même qu'une topographie arrondie, façonnent un paysage que l'on pourrait qualifier d'ondulé. On retrouve tout de même quelques monts qui culminent à plus de 375 m tandis que l'altitude moyenne de la pénéplaine se situe entre 300 et 325 m. Le territoire est couvert par de nombreuses tourbières et le réseau hydrographique y est bien développé.
Géologie
La géologie du territoire à l'étude est relativement complexe car les formations rocheuses sont multiples et variées. Le socle rocheux de la région a subi de nombreuses transformations au cours des âges via le métamorphisme, les intrusions et l'altération minéralogique.
Le socle rocheux de la région de Senneterre appartient à une sous-province géologique du Témiscamien (Dresser et Denis, 1946). On y rencontre surtout de vieilles formations de roches métavolcaniques associées avec des massifs intrusifs de roches granitoïdes et aussi, à quelques endroits, des bandes de roches sédimentaires.
La formation géologique couvrant la majeure partie de la moitié sud de la zone d'étude est constituée de roches métavolcaniques intermédiaires et mafiques (Bell et Bell, 1933). Il s'agit de lave volcanique mafique indifférenciée ayant subit un métamorphisme structural (Dresser et Denis, 1946). Ces roches sont basiques et fortement affectées par l'altération de leurs minéraux. Il en résulte une roche qui ne contient plus que des minéraux transformés (Bell et Bell, 1933).
La seconde formation géologique en importance est constituée de roches granitoïdes foliées et massives. Ces massifs sont situés principalement dans la moitié nord de la zone à l'étude ainsi qu'à l'extrémité sud-ouest. Il s'agit de roches granitiques composées de diorite, de granidiorite, de migmatite, de monzonite quartzifère et de gneiss granitique (Dresser et Denis, 1946).
Plusieurs minéraux à potentiel d'exploitation sont présents au nord du lac Tiblemont et autour de la municipalité de Senneterre. Ces minéralisations sont des petits gîtes de substances métalliques qui sont associés aux formations métavolcaniques mafiques et felsiques. Toutefois, certains de ces gîtes se retrouvent parfois dans les massifs granitoïdes. Les éléments retrouvés au nord du lac Tiblemont sont principalement de l'or (sous forme de filon), du cuivre, du nickel, du molybdène et de la pyrite. Les gîtes autour de Senneterre sont surtout constitués de molybdène et d'un peu de cuivre. Aucun de ces gîtes ne fait présentement l'objet d'une exploitation économique.
5.2.5 Dépôts meubles et géomorphologie
La région de l'Abitibi fut recouverte lors de la fonte de l'islandis Laurentidien voilà 9 500 ans par un immense lac pro-glaciaire; le lac Ojibway-Barlow (Landry et Mercier, 1984). Ce lac s'est formé entre le front glaciaire situé au nord et les terres surélevées du plateau Laurentien plus au sud. Il a recouvert au maximum de son extension une bonne partie du nord Québécois et l'ensemble de l'Abitibi, de la Baie de James et de la Baie d'Hudson. Il a persisté durant plusieurs centaines d'années avant de s'écouler vers l'arctique (Dresser et Denis, 1946). La région de Senneterre et plus particulièrement la rivière Bell ont constitué la limite sud-est du lac Ojibway-Barlow. Les dépôts de surface du territoire à l'étude sont donc principalement constitués de sédiments lacustres. D'ailleurs, la région est connue comme étant une ceinture d'argile (Keele, 1915; Bell et Bell, 1933).
La distribution des dépôts meubles dans la zone d'étude est fonction de la topographie. Dans les endroits surélevés, telles les monts et collines, on retrouve un roc affleurant ou du till. Ces tills sont composés de blocs, de cailloux et de graviers sans arrangement particulier, emprisonnés dans une matrice de sable et de particules fines. Ces dépôts ne présentent aucune stratigraphie et sont généralement très consolidés et compacts.
Les dépressions, les vallons et la plaine sont recouverts par des dépôts lacustres qui sont constitués de sable fin, de silt et d'argile. On retrouve deux faciès aux dépôts lacustres, soit celui d'eau profonde qui contient beaucoup de particules fines et celui d'eau peu profonde qui contient plus de gravier et de sable grossier (Dresser et Denis, 1946).
De nombreux dépôts organiques sont aussi présents sur le territoire à l'étude. Ce type de dépôt n'est pas d'origine glaciaire ou lacustre; il est plutôt constitué de matière organique (sphaigne, mousse, matière ligneuse) plus ou moins bien décomposée et accumulée dans des conditions hydriques anaérobiques. Ces dépôts se retrouvent dans les dépressions mal drainées. Souvent le substrat, sous ce type de dépôt, est constitué de silt et d'argile peu perméable qui nuit au bon drainage de ces terrains (Keele, 1915).
Les particularités géomorphologiques se limitent à quelques eskers de quelques drumlins. Les matériaux formant cet esker sont constitués de débris rocheux (blocs, cailloux et graviers) arrondis (Bell et Bell, 1933; Dresser et Denis, 1946).
Le seul escarpement rocheux du territoire à l'étude est situé sur le versant est du Mont Bell.
Aucune zone d'érosion active n'est présente sur le territoire à l'étude. Seules les rives et les talus ayant une pente supérieur à 15% et non couvert par un couvert végétal présentent un potentiel d'érosion. Aucune cicatrice de glissement de terrain n'est répertoriée dans le territoire à l'étude.
5.2.5.1 Pédologie du site retenu
Lanalyse des coupes stratigraphiques révélées par les différents forages exécutés au site adjacent de la station dépuration des eaux démontre que lon retrouve principalement de largile compact (texture variant de ferme à raide). Cette argile présente des varves ce qui traduit son origine lacustre. De largile de couleur brune se retrouve en surface et correspond à la couche de sol organique; cet horizon dargile a une épaisseur variant entre 10 cm et 40 cm. Il sensuit une couche dargile très compact et de couleur olive variant vers le gris plus en profondeur. Cette couche dargile a une épaisseur variant entre 60 cm et 240 cm. Parfois, cette dernière est superposée à une couche de silt et de sable. Largile présente est imperméable puisquaucune infiltration deau na été observée lors de la réalisation des forages.
Lépaisseur totale des dépôts de surface à cet endroit nest pas connue puisque les forages réalisés nont atteint que 250 cm. Létude géotechnique viendra préciser ces résultats qui seront transmis au MEF. Considérant la proximité des deux sites et la régularité topographique des lieux, il est vraisemblable que les conditions pédologiques soient similaires.
5.2.6 Hydrogéologie
Les données hydrogéologiques existantes concernant le secteur à l'étude sont plutôt limitées. Cependant, un réseau piézométrique (8 piézomètres) a été foré dans les années 1974 et 1975 dans les environs de la scierie Donohue et de part et d'autre du chemin de fer (Exploration et développement des eaux souterraines, Municipalité de Senneterre, 1975).
Les forages exécutés autour de la scierie révèlent que le substratum est composé principalement de matériaux fluvio-glaciaires tels les sables, graviers et cailloux; les particules fines tels les argiles et les silts sont pratiquement absents. Les essais de pompage démontrent une grande perméabilité puisque des débits allant jusqu'à 500 gallons par minute furent enregistrés. En moyenne, le débit pompable se situe à 200 gallons par minute. L'écoulement des eaux souterraines se fait vers le nord; ces eaux rejoignent la rivière Bell au nord de la municipalité de Senneterre.
5.2.7 Hydrographie et hydrologie
Le réseau hydrographique régional est déterminé par l'existence des dépôts argileux couvrant le socle rocheux. Les dépôts lacustres, composés principalement de particules fines, sont peu perméables et favorisent, avec le facteur topographique, la formation de zone mal drainée. L'hydrographie est caractérisée par deux niveaux de drainage. D'abord, il y a le réseau de drainage superficielle qui est constitué de multiples petits ruisseaux intermittents et de quelques ruisseaux de plus grande envergure dont les ruisseaux Bilodeau, Trudel et Grandmaison. Ces derniers relient les nombreux marécages entre eux. Le réseau hydrographique, à ce niveau, est très ramifié et les embranchements et croisements entre les cours d'eau sont multiples. Le deuxième niveau de drainage est conditionné par des cours d'eau de taille beaucoup plus importante. Il s'agit principalement des rivières Bell et Mégiscane. Le tronçon de la rivière Bell localisé dans la zone d'étude est situé entre les lacs Tiblemont et le lac Parent et traverse la municipalité de Senneterre. La rivière Bell a un écoulement fluviatile, on n'y retrouve pas de zone de rapides. Son parcours est quelque peu sinueux à la sortie du lac Tiblemont et devient rectiligne jusqu'au lac Parent. Le niveau amont de la rivière Bell est de 309 mètres et le niveau aval est de 302 mètres pour un dénivelé moyen de 0,03%.
Le bassin versant de la rivière Bell à Senneterre draine une superficie de 2 110 km2. L'écoulement se fait vers le nord où ses eaux se déversent dans le lac Matagami puis dans la rivière Nottaway pour rejoindre ensuite la Baie de James.
La rivière Mégiscane a un écoulement relativement tumultueux, elle est étroite et son parcours est parsemé de rapides. Cette rivière rejoint directement le lac Parent où elle forme un delta constitué de quelques îles.
On retrouve aussi trois autres rivières, soit la rivière Senneterre et la rivière Lepage qui s'unissent à l'embouchure du lac Parent (Baie Adelphus) ainsi que la rivière des Peupliers.
Dans la zone d'étude, une seule zone inondable est répertoriée sur la carte des zones inondables produites conjointement par les ministères de l'Environnement et de la Faune du Québec et Environnement Canada. Cette zone est située sur la rive ouest de la rivière Bell, tout juste au nord de la rivière des Peupliers. Cependant, des terrains situés sur la rive ouest de la rivière Bell en amont et en aval du pont du CN au centre-ville de Senneterre furent inondés en 1974. Les terres bordant la rivière des Peupliers furent aussi inondées à la même époque. La MRC de la Vallée-de-l'Or et la municipalité de Senneterre identifient ces zones comme étant des zones de contraintes particulières liées au risque d'inondation (B. Larouche, comm. pers., MEF, 1995).
5.2.7.1 Hydrologie de la rivière Bell
Les conditions hydrologiques de la rivière Bell à Senneterre sont enregistrées et calculées à partir de la station hydrométrique no 080706 opérée par le MEF de 1964 à 1972. Cette station était localisée à 9 km en amont du pont du CN à Senneterre. Une deuxième station hydrométrique est située à 7,7 km en amont du lac Matagami (station no 080707). Les données couvrent la période 1992-1996.
La rivière Bell coule du sud vers le nord et rejoint la rivière Nottaway qui se déverse dans la baie de James. La superficie du bassin versant à la hauteur de la station no 080706 est de 1 990 km2 et celui de la station no 080707 est de 22 200 km2.
Le tableau 5.9 présente les données de débits calculées à partir des débits journaliers enregistrés à ces deux stations. On y retrouve les débits moyens calculés sur une base annuelle et mensuelle ainsi que les débits minimum et maximum calculés sur une base mensuelle et journalière. Les données de la station de Senneterre y sont présentées telles quenregistrées et de façon relativisée selon un bassin versant de 1 990 km2. Il est possible de pondérer les débits enregistrés à la station de Matagami en fonction de la superficie du bassin versant.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 9 Conditions hydrologiques de la rivière Bell à Senneterre
Station StationStation8070680707080707(1)AnnuelMensuelJournalierAnnuelMensuel JournalierAnnuelMensuel JournalierDébit moyen34,434,635,4386,9387,6397,834,834,935,8Débit minimum27,410,610,3298,866,658,626,965,3Débit maximum41,2112,7143628,71 687,72 20056,6151,9198(1) Débits relativisés selon une superficie de bassin versant = 1990 km2
Source: fichiers du MEF, 1998.
Le débit moyen annuel à la station de Senneterre est de 34,4 m3/s et le débit moyen mensuel est de 34 m3/s. Les débits minimum et maximum sont respectivement de 10,6 m3/s et 112,7 m3/s sur une base mensuelle et de 10,3 m3/s et de 143 m3/s sur une base journalière. Les débits détiage sont principalement marqués pour les mois de février et mars tandis que les débits maximum sont enregistrés au cours des mois davril et mai.
Le débit moyen annuel et mensuel à la station de Matagami relativisés en fonction de la superficie du bassin versant de Senneterre est de 34,9 m3/s. Les débits minimum et maximum sont respectivement de 6 m3/s et 151 m3/s sur une base mensuelle et de 5,3 m3/s et de 198 m3/s sur une base journalière. La pondération des débits enregistrés à cette station révèle des valeurs similaires quant au débits moyen annuel et mensuel mesurés à la station de Senneterre.
5.2.7.2 Qualité des eaux de la rivière Bell
Les données concernant la qualité de la rivière Bell dans la région de Senneterre proviennent de la station de mesure No 08070027 opérée par le ministère de lEnvironnement du Québec entre la fin des années 1970 et 1986. Cette station est localisée sous le pont de Senneterre. Des échantillons deau y ont été prélevés mensuellement et les données analytiques sont compilées dans la banque de données sur la qualité du milieu aquatique (BQMA) gérée par la Direction des écosystèmes aquatiques du MEF.
Le tableau 5.10 présente les données de qualité de leau pour la rivière Bell telles quenregistrées à la station. Les valeurs présentées sont des moyennes analytiques basées sur lensemble des données disponibles pour chacun des paramètres. La période pour laquelle les paramètres ont été analysés est variable et sétend généralement de quelques mois à plusieurs années.
Seules les concentrations en fer et les matières en suspension semblent légèrement élevées. Cela sexpliquerait par la nature du substrat au travers duquel sécoule les eaux de ruissellement alimentant la rivière Bell. La minéralogie des dépôts meubles fait en sorte que le contenu en fer est élevé et largile dorigine lacustre qui compose les rives de la rivière est responsable des matières en suspension et la turbidité.
5.3 Milieu biologique
5.3.1 Végétation
5.3.1.1 Le contexte régional
La forêt québécoise compte 13 domaines climaciques regroupés en trois zones: la zone forestière feuillue, la zone forestière mixte et la zone forestière boréale (Nove Environnement inc., 1990). Le territoire à l'étude est confiné à l'intérieur du domaine de la sapinière à bouleau blanc qui constitue le domaine climacique le plus septentrional de la zone boréale. Il convient de noter ici que le domaine de la sapinière à bouleau blanc de cette zone diffère au plan floristique (strate arborescente) de celui rencontré dans la forêt mixte (Thibault, 1988).
La sapinière à bouleau blanc de la forêt boréale s'étend depuis la frontière ontarienne jusqu'à la Gaspésie et se situe principalement entre les latitudes 48° et 49°N. Globalement, pour le domaine de la sapinière à bouleau blanc, les jeunes forêts représentent près de 40% de la superficie terrestre, les territoires incendiés, en régénération ou en coupe, près de 30% et les forêts mûres, autour de 25%. Les sapinières à bouleau blanc ne dominent nettement que dans la péninsule gaspésienne et les massifs des Laurentides et du mont Valin. Ailleurs, leur fréquence diminue au profit des pessières noires, des bétulaies blanches et, à un degré moindre, des tremblaies. Les perturbations ne sont pas étrangères à la propagation de ces groupements même si le climat y joue un rôle déterminant. En Abitibi, les basses terres supportent des concentrations appréciables de tremble, généralement sur les bons sites. Les bétulaies blanches, les tremblais, les pinèdes grises et les pessières noires y constituent l'essentiel des groupements secondaires. Les dépôts argileux sont particulièrement propices aux pessières noires.
La sapinière à bouleau blanc se confine surtout sur les tills (Thibault, 1988). Au niveau du territoire à l'étude qui se situe dans la plaine argileuse abitibienne, le patron de distribution des peuplements forestiers correspond bien à la situation décrite précédemment. Les peupliers faux-tremble et surtout les épinettes noires, en formations pures ou mélangés, dominent le paysage.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 10 Qualité de leau de surface de la rivière Bell à Senneterre
ParamètresUnitéValeur moyenneNombre danalyseCritères qualité de l'eau (1)Eau bruteToxicité aigueToxicité chroniqueAlcalinité totalemg/l CaCO35,3771Azote ammoniacalmg/l 0,031350,520,5 (2)1,84 (2)Cadmiummg/l 0,000711020,005Carbone inorganiquemg/l 1,24116Carbone organiquemg/l 9,756Chlorophyllemg/m31,3610Chloruresmg/l 1,4286< 250Chromemg/l 0,0016440,050,0160,002ConductivitéUs/cm34156Couleurhazen4771Fermg/l 0,3310,30,30,3Mercuremg/l < 0,0005110,0001440,00240,000006Potassiummg/l 0,668Magnésiummg/l 0,910650Manganèsemg/l 0,03107< 0,05Nitrites et Nitratesmg/l 0,0817710pHpH6,6646,5 - 8,55,0 - 9,06,5 - 9,0Phosphore dissoutmg/l 0,00131870,03Phosphore suspensionmg/l 0,0016186Sodiummg/l 1,36820Solides en suspensionmg/l 4,82710Sulfatesmg/l 4,760< 150Tanins et Ligninesmg/l 1,968TurbiditéUnnt3,91091(1) Critères de qualité de l'eau, 1990, rév. 1993.
Ministère de l'Environnement du Québec,
Direction de la Qualité des cours d'eau.
(2) Selon un pH = 7,0 et une température de 10°C
5.3.1.2 La végétation du territoire à l'étude
Méthode
La forêt couvre environ 80% (62 km2) de la superficie du territoire à l'étude (carte 1). Aussi, compte tenu de l'importance spatiale de cette ressource, une classification des composantes de cette forêt basée sur l'intérêt qu'elle présente du point de vue de l'écologie végétale (phytosociologie) et de leurs valeurs commerciales a été élaborée.
Dans cet esprit, les principaux critères de sélection qui ont été retenus pour établir le concept d'intérêt phytosociologique et qui ont servis de canevas pour l'établissement des classes d'espaces forestiers, sont la composition floristique ainsi que les notions de stabilité et de maturité qui permettent de classer les peuplements en fonction de leur degré d'évolution. Ainsi, plus un peuplement s'approche du climax, plus son intérêt phytosociologique tout comme sa valeur commerciale seront élevés. Quatre classes de peuplements forestiers ont été définies à partir de ces critères. Ce sont les classes de peuplements résineux, feuillus et mélangés mûrs ainsi que les peuplements immatures. Les arbustaies riveraines, les tourbières, les plantations, les friches ainsi que les zones de forêt perturbée (coupes totales, épidémies sévères et chablis) ont également été traitées comme des classes de territoires forestiers distincts. On retrouve donc finalement 9 classes de composantes du couvert forestier.
Les principaux paramètres ayant servi à la définition et l'identification des peuplements forestiers sont le type de couvert, l'âge, la densité et la hauteur. Le type de couvert est fonction de la surface terrière qu'occupe les essences résineuses et feuillues.
Un peuplement est considéré résineux lorsque les essences résineuses présentes occupent plus de 75% du couvert végétal. Un peuplement est classifié feuillu lorsque les essences feuillues occupent plus de 75% du couvert. Finalement, un peuplement est considéré mélangé lorsque les résineux couvrent de 25 à 75% de la surface terrière, les feuillus formant l'autre partie du couvert forestier.
Les peuplements matures sont ceux de classe d'âge 50 ans et plus selon la classification du ministère des Ressources naturelles. Ce sont les peuplements qui ont actuellement une valeur commerciale. Les jeunes peuplements sont de classe d'âge 30 ans ou moins. Ils ne constituent pas, présentement, une ressource forestière exploitable mais constitueront des peuplements à valeur commerciale dans 20 ans et plus.
L'analyse du couvert forestier a été réalisée à partir de cartes forestières 1:20 000 du MRN révisées en 1991. Ces cartes ont été mises à jour à l'aide de photographies aériennes 1:15 000 noir et blanc prises au cours de l'été 1994.
Description
Le tableau 5.11 présente la superficie occupée par chacun des composantes forestières et le pourcentage du territoire à l'étude que représente ces superficies. On y retrouve également le type et l'étendue de ces composantes qui seront touchées par l'implantation du Centre Énergétique.
Les résineux matures couvrent environ 13% (10 km2) du territoire à l'étude. Cette classe de peuplements est principalement composée de pessières à épinette noire bien qu'on y retrouve une certaine proportion de pinèdes à pin gris et de mélèzins. On rencontre également sur ce territoire du Sapin baumier (Abies balsamea), des Pins rouge (Pinus resinosa) et blanc (Pinus strobus) et de l'Épinette blanche (Picea glauca) mais en très faible quantité.
Les feuillus matures représentent 7% (5,3 km2) du couvert forestier. Les peupleraies à Peupliers faux-tremble (Populus tremuloïdes) constituent l'essentiel de cette classe. D'autres feuillus, tels le Bouleau jaune (Betula alleghaniensis), l'Érable rouge (Acer rubrum), etc. sont présents sur le territoire à l'étude mais ils n'y forment pas de peuplements identifiables par l'étude de photographies aériennes.
Les peuplements de mélangés matures forment une classe importante de peuplements. Les mélangés matures couvrent 16% (12,7 km2) de la zone à l'étude.
Les formations immatures occupent 15% (11,5 km2) du territoire. Les jeunes peuplements résineux sont composés des mêmes espèces que la classe de peuplements résineux matures. Ils originent de coupes forestières qui ont eu lieu sur le territoire à l'étude au cours des 40 dernières années.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 11 Superficie des composantes forestière du territoire à l'étude
Composantes du territoireTerritoire à l'étudeSite de l'usineSurfaces (km2)%Surfaces (km2)%TERRAINS FORESTIERS PRODUCTIFSRésineux matures9,9212,650,040,05Feuillus matures5,296,74----Mélangés matures12,6816,17Peuplements immatures11,5214,690,060,08Plantations0,120,15----Tourbières6,468,24----Arbustaies riveraines2,152,74----Friches10,7213,67----Peuplements perturbés3,504,46----SOMMATION DES TERRAINS FORESTIERS62,3679,510,100,13TERRAINS NON FORESTIERSCours d'eau et plans d'eau4,385,58----Zones agricoles6,177,87----Secteurs urbains2,783,54----Secteurs industriels0,791,01----Sablières0,981,25----Golf0,480,61----Autres0,490,62----SOMMATION DES TERRAINS NON FORESTIERS 16,0720,5----TOTAUX78,43100,0 0,10,13
Les peuplements de feuillus jeunes sont composés des mêmes espèces que celles présentes dans la classe des feuillus matures, auxquelles s'ajoutent des arbustes comme le Cerisier de Pennsylvanie (Prunus pensylvania), l'Aulne rugueux (Alnus rugosa), etc. La coupe forestière favorise l'établissement d'espèces pionnières telles que le Peuplier faux-tremble (Populus tremuloïdes), le Bouleau blanc (Betula papyrifera) ainsi que les arbustes précités. La colonisation des parterres de coupe par ces espèces pionnières ne constitue cependant qu'un stade transitoire vers la reconstitution d'une communauté végétale plus stable (climax).
Les arbustaies riveraines de plus de 10 mètres ont été inventoriées et cartographiées. Bien qu'elles n'occupent que 3% (2,2 km2) du territoire, ces formations sont importantes à cause de leur rôle prépondérant comme habitats fauniques. Dans la zone d'étude, les arbustaies riveraines sont principalement composées de l'Aulne rugueux (Alnus rugosa) accompagné des Saule discolore (Salix discolor), Saule de Bebb (Salix Bebbiana) et dans une moindre mesure, de Myrique baumier (Myrica gale) et d'éricacées dont le Lédon du Groënland (Ledum groenlanicum), le Cassandre caliculé (Cassandra calyculata), le Kalmia à feuilles étroites (Kalmia angustifolia), etc. Les plus importantes de ces formations se retrouvent le long des rivières Senneterre et des Peupliers.
Les tourbières sont relativement abondantes dans la zone d'étude. Elles occupent 8,2% (6,7 km2) du territoire et dans la totalité des cas, il s'agit de bogs ou tourbières ombrotrophes (oligotrophes) qui ne sont alimentées en surface que par l'eau des précipitations. La tourbe superficielle ombrotrophe est acide et se caractérise par un pH inférieur à 4,0 (Couillard et Grondin, 1986). Celles de la zone d'étude sont peu décomposées et la végétation qui s'y implante se compose surtout de sphaignes (Sphagnum sp.), de lichens, d'éricacées et d'Épinettes noires (Picea mariana). Ce sont des milieux pauvres où la végétation herbacée, arbustive et arborescente occupe peu de surface comparativement aux mousses du genre Sphagnum.
Les friches occupent 13,7% (10,7 km2) du territoire à l'étude. On définit ici la friche comme un terrain forestier couvert d'herbacées non cultivées et/ou d'arbustes et/ou de jeunes arbres. Ce terrain, qui origine la plupart du temps d'une terre agricole abandonnée, sera éventuellement couvert d'un peuplement forestier structuré. Dans le territoire à l'étude, les friches originent essentiellement d'activités agricoles passées.
Les coupes totales (coupe à blanc), qui constituent la méthode d'exploitation forestière retenue à ce jour dans la zone d'étude, et les zones d'épidémies sévères ou de chablis total, constituées de petites superficies de forêt récemment affectées par des parasites ou des vents violents, représentent 4,5% (3,5 km2) de la zone à l'étude.
Finalement, on retrouve une plantation de pin gris (Pinus divaricata) au nord-est du mont Bell. Cette plantation occupe 0,2% (0,1 km2) du territoire à l'étude.
La zone même où serait implantée lusine, dune superficie denviron 10 hectares, est recouverte dune formation de pin gris mature, au nord, et dun peuplement de peupliers faux-tremble immatures. Dans ce dernier peuplement, quelques cuvettes mal drainées supportent lAulne rugueux et des saules.
5.3.1.3 Les plantes susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables
Lavoie (1992) évalue à 25 le nombre d'espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables (ESDMV) au Québec qui sont présentes dans la région administrative 08 (Abitibi - Témiscamingue). Après consultation de Rouleau (1964), Fernald (1950), Rousseau (1974), Bouchard et al. (1983), Bouchard et al. (1985) nous arrivons à la conclusion que 13 de ces espèces ne se retrouvent qu'au Témiscamingue, ce qui porte à 12 seulement le nombre d'ESDMV rapportées pour l'Abitibi. Ces espèces sont:
Aster modestus (Aster modeste);
Aster pilosus var. pringlei (Aster pileux var. de Pringle);
Drosera linearis (Rossolis linéaires);
Gymnocarpium robertianum (Gymnocarpe de Robert);
Hudsonia tomentosa (Hudsonie tomenteuse);
Mimulus glabratus (Mimule glabrescent);
Nymphaea tetragona (Nymphéa sp);
Scirpus clintonii (Scirpe de Clinton);
Solidago ptarmicoides (Verge d'or faux-ptarmica);
Utricularia geminiscapa (Utriculaire à scapes géminés);
Viola fimbriatula (Violette fimbriée);
Xyris montana (Xyris des montagnes).
Selon le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, aucune de ces espèces n'a été observée à ce jour dans la zone d'étude. Cependant, le Xyris des montagnes a été observé près de la zone détude, dans la tourbière Umiuche située au nord-ouest de Belcourt.
Faune terrestre et aquatique
L'inventaire et l'analyse des composantes fauniques ont été réalisés à partir des informations existantes provenant des études et documents synthèses les plus récents. Cet inventaire a été complété par des relevés non encore publiés mais disponibles et obtenus auprès du MEF et de la Société dhistoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent qui compile les informations sur les reptiles et amphibiens pour tout le Québec.
Le milieu terrestre du territoire à l'étude est essentiellement forestier. Une faible superficie des peuplements ont subi des perturbations majeures dues à l'exploitation forestière et aux épidémies. Les platières et la plaines sont exploitées à des fins agricoles et donnent lieux à des milieux de transition qui augmentent la diversité des habitats. La région offre un potentiel moyen au niveau de l'offre faunique, que ce soit au niveau de la grande ou de la petite faune.
5.3.2.1 Mammifères terrestres et aquatiques
Petits animaux à fourrure
Le site dimplantation du Centre ne touche à aucun territoire de piégeage. Cependant, la partie est du territoire à l'étude touche à deux terrains de piégeage. Ces derniers se situent dans le territoire de piégeage 10 de la zone 14. Les données de piégeage pour laire d'étude révèlent la présence de belettes, castors, martres, rats musqué, renards roux, loutres et visons. Ces données n'apportent cependant aucune précision ou encore indication relative concernant l'abondance de ces espèces ainsi que sur l'importance des territoires qu'elles occupent. Le tableau 5.12 présente les résultats de la trappe et du piégeage pour les années 1989 à 1995.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 12 Total des prises par espèce (1989-1995)
TerritoireBeletteCastorMartreRat musquéRenard rouxVisonLoutre074703441502007455362736283Total57088862103
Source: MEF, 1998. Données sur les prises d'animaux à fourrures.
La partie ouest, pour sa part relève du domaine privé et bien que des données soient compilées sur les rapports de piégeage, aucune indication ne permet de localiser les prises et de les quantifier dans cette partie du territoire à l'étude.
Mammifères semi-aquatiques
Malgré un réseau hydrographique très développé et la présence de nombreux lacs, la moitié de laire détude est située dans la zone 14, située à lest de la route 113, qui est la moins propice à létablissement de colonies de castors. Les inventaires aériens de 1993-94, dernière année dinventaires, révèlent une densité de 3,3 huttes par 10 km2. Il s'agit d'une augmentation de 50% comparativement à 1986 (2,2 huttes par 10 km2). Cette augmentation de la population du castor, généralisée au Québec, provient de la diminution des activités de trappage. Lautre moitié, située en zone libre, présente une densité de 5,7 huttes par 10 km2.
Mammifères terrestres
En ce qui concerne l'ours noir, lorignal et le lynx, les données fournies par le MEF, pour un quadrilatère de 400 km2 incluant la zone détude, révèlent qu'entre 1991 et 1997, 57 orignaux, 43 ours noirs et 13 lynxs du Canada ont été prélevés (tableau 5.13).
L'ours noir vit dans les forêts résineuses ou feuillues de grandes superficies de même que dans les zones en régénération et les brûlis où les petits fruits sont abondants (Banfield, A.W.F., 1975; MLCP, 1988). L'ours fréquente ces différents types d'habitats pour trouver sa nourriture qui est composée de végétation (fruits), d'animaux et d'insectes. Dans des études menées au Québec, on a estimé dans certains secteurs que la densité d'ours peut varier de 0,7 à 15 individus par 10 km2. La densité moyenne au Québec n'est cependant pas connue pour le moment (Belles-Iles, J.C., Béland, S. et Breton, G., 1991).
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 13 Total des prises par espèce (1989-1994)
AnnéeOrignalOurs noirLynx du Canada199165-19929741993673199410411995771199684119971193Total des prises574313
Source: MEF, 1998. Données sur les prises de grands mammifères.
L'orignal est sans conteste le mammifère le plus recherché dans le territoire à létude. Ce dernier se situe dans les zones de chasse 13 et 14, caractérisées par de grands peuplements de résineux. Au nord, on y retrouve surtout la pessière noire qui laisse la place, plus au sud, à une mosaïque forestière où la sapinière à Bouleau blanc côtoie la forêt mélangée avec ses sapinières à Bouleau jaune et Sapin beaumier qui sont des habitats plus propices à l'orignal. Les coupes forestières constituent le principal facteur de rajeunissement des peuplements. Celles-ci représentent un faible pourcentage de la superficie de la zone d'étude.
Le territoire à l'étude est situé dans une zone dont la densité est moyenne avec 0,9 à 1,5 orignal par 10 km2 et dont le taux d'exploitation de 20% est considéré comme moyen (Huot M. et al., 1991).
Le lynx du Canada vit surtout dans la forêt boréale. La principale composante végétale de son habitat est majoritairement le résineux (épinette et sapin). L'habitat de lynx coïncide particulièrement avec celui de sa principale proie, le lièvre d'Amérique (Lepus americanus). Le lynx semble préférer les forêts dont le stade de régénération est avancé (20 ans et plus), habitat qui en hiver est le plus utilisé par le lièvre.
La grandeur des territoires peut varier énormément et une étude récente l'a estimée en moyenne à 15 km2. Les domaines des lynx peuvent se chevaucher. On ne possède pas de données de densité pour la révision.
5.3.2.2 Avifaune
L'information sur l'avifaune provient essentiellement de l'Atlas des oiseaux du Québec du Service Canadien de la Faune. Cet atlas compile les observations sur la présence de différentes espèces pendant leur période de nidification ainsi que leur comportement pendant cette période afin d'évaluer leur statut de nicheurs dans la région. Le territoire québécois a été divisé en parcelles numérotées de 100 km2 et les différentes observations sont consignées dans un fichier informatisé.
Une recherche dans l'atlas informatisé a permis de constituer une liste d'espèces à partir de quatre parcelles, dont deux qui recoupent partiellement l'aire d'étude et deux qui sont situées en périphérie immédiate de la zone d'étude. Le tableau 5.14 résume le nombre d'espèces retrouvées dans ces quatre parcelles. En tenant compte des habitats présents, on peut déduire qu'une grande partie de ces espèces se trouve dans la zone d'étude.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 14 Avifaune susceptible d'être retrouvée dans l'aire d'étude
OrdreReprésentant - typeNombre d'espècesPassériformesPassereaux77PiciformesPics7CoraciiformesMartin-pêcheur1ApodiformesColibris1CaprimulgiformesEngoulevent1StrigiformesHiboux, chouettes et effraies3ColombiformesPigeons et tourterelles2CuculiformesCoucous, anis et géocoucous1GruiformesRâles1CharadriiformesGoéland, bécassine et chevalier9GalliformesTétras et perdrix3FalconiformesÉperviers et faucons7AnsériformesOies et canards9CiconiiformesHéron et butor2GaviiformesHuart1TOTAL125
Source: Environnement Canada, Service Canadien de la Faune, 1995. Atlas des oiseaux nicheurs du Québec.
Aucune des espèces recensées dans et à proximité de la zone d'étude ne fait partie de la liste des nicheurs exceptionnels ou encore des espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables. Hormis le goéland à bec cerclé dont l'aire de répartition est considérée en expansion, toutes les espèces recensées sont des nicheurs communs.
À titre indicatif, mentionnons toutefois la nidification possible du Grand héron, du Canard branchu, du Faucon émerillon, de la Bécassine des marais et du Pic à dos noir ainsi que la nidification probable du Balbuzard . On retrouve à l'annexe D la liste complète des espèces recensées dans les quatres parcelles.
L'absence de zone d'herbiers aquatiques de grande superficie dans l'aire d'étude ne favorise pas l'utilisation intensive des plans d'eau par la sauvagine. Le MEF rapporte cependant l'utilisation par la sauvagine, au printemps, des champs situés en bordure des rivières Bell et des Peupliers et du lac Tiblemont. L'Atlas des oiseaux nicheurs, pour sa part, mentionne l'utilisation des plans d'eau de la région par les sarcelles, les canards noirs et colvert, le Morillon à collier et le Garrot à oeil d'or.
Finalement, en ce qui concerne la chasse aux trétras et à la perdrix, ces dernières sont très recherchées dans la région. On ne possède cependant pas de données spécifiques pour les prises du territoire à l'étude, mais cette dernière présente un potentiel d'habitat moyen pour ces espèces en raison de la superficie restreinte des aires forestières en régénération.
5.3.2.3 Ichtyofaune
Il existe peu de données sur l'ichtyofaune du territoire à l'étude. L'information concernant la présence d'ichtyofaune et de frayères est tirée des dossiers du MEF.
Le tableau 5.15 présente la liste des espèces dont la présence est répertoriée dans les rivières des Peupliers, Lepage et Bell.
Le tableau 5.16 présente les résultats d'inventaires d'icthyofaune effectués dans les lacs Parent, Tiblemont et Clair. Ces inventaires sont complétés par des données provenant de la compilation de prises de la pêche sportive et d'association de riverains des lacs de la région.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 15 Espèces présentes dans les rivières de la zone d'étude
EspèceRivière
des PeupliersRivière LepageRivière BellOmble de Fontaine
Salvelinus fontinalisXDoré jaune
Stizostedion vitreumXPerchaude
Perca flavescensXMeuniers sp
Catostomus sp.XMeunier noir
Catostomus commersoni XLotte
Lota lotaXGrand Brochet
Esox luciusXXEsturgeon jaune
Acipenser fulvescens
Source: MEF, 1995. Compilation de la présence des espèces dans la zone d'étude.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 16 Espèces inventoriées dans les lacs de l'aire d'étude
Espèces
Nom français/Nom latinLac ParentLac TiblemontLac ClairOmble de fontaine
Salvelinus fontinalis--A(ensemencé)Ouitouche
Semotilus atromaculatusS / FS-Cisco de lac
Corregonus artediiF-A Grand Corrégone
Coregonus clupeaformisF--Doré jaune
Stizostedion vitreumF / PSA / S-Doré noir
Stizostedion canadenseF--Perchaude
Perca flavescensF / PSS / A-Omisco
Percopsis omiscomaycusSS-Laquaiche argentée
Hiodon tergisusF--Meunier noir
Catostomus commersoniFS-Chabot tacheté
Cottus bairdiS--Mulet perlé
Semotilus margarita--AFouille-roche zébré
Percina caprodesS--Méné émeraude
Notropis atheronoidesS--Naseux des rapides
Rhinichthys catarctaeS--Queue à tache noire
Notropis hudsonniusSS-Barbotte brune
Ictalarus nebulosus-A-Lotte
Lota lotaP / SA-Grand Brochet
Esox luciusP / SS / A-Esturgeon jaune
Acipenser fulvescens P / SA-
N.B.: Provenance des données: - A: Associations
- Données de pêche: S: Seine, F: Filet, PS: Pêche sportive; -: non inventorié
Source: MEF, 1995. Compilation de la présence des espèces dans la zone d'étude.
Habitats de reproduction de la faune ichtyenne
Les plans d'eau de la zone d'étude n'ont pas fait l'objet d'une caractérisation globale des habitats du poisson. Le MEF a toutefois identifié des frayères d'Omble de fontaine et de Doré jaune dans les cours d'eau de l'aire d'étude (carte 1, milieu naturel).
Reptiles et amphibiens
Il existe peu de données sur les reptiles et amphibiens dans la région du l'Abitibi en raison du faible nombre d'observations compilées avant 1990 (Bider R. et S. Matte, 1990). En effet, l'Écomusée d'histoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent compile l'ensemble des données disponibles et encourage un réseau d'observateurs-recenseurs à relever chaque année la présence d'espèces sur leur territoire. Toutes ces observations sont consignées dans une banque de données disponible au public. Le tableau 5.17 présente les résultats des observations pour la région de l'Abitibi entre 1926 et 1994 (Matte, S., 1995). Les mentions ont été relevées dans l'aire d'étude et dans un secteur connexe situé à l'ouest de cette dernière délimité par les municipalités de Val d'Or, Rouyn-Noranda, La Sarre et Barraute.
Ces mentions rapportent la présence de deux types de couleuvres, sept anoures (crapaud et grenouilles), trois urodèles (salamandres et triton) ainsi qu'une tortue. En tenant compte des habitats fauniques de la zone d'étude, on peut considérer que les espèces trouvées dans le secteur connexe à l'ouest sont susceptibles de se retrouver dans l'aire d'étude.
5.3.2.5 Espèces animales rares, menacées ou dont la situation est préoccupante
Parmi les espèces animales susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables dont l'aire de distribution et les habitats préférentiels recouvrent l'aire d'étude, on retrouve:
chez les poissons, l'Esturgeon jaune;
chez les oiseaux, l'Aigle royal, la Chouette cendrée et le Bruant de Lecompte;
chez les mammifères, les Musaraignes fuligineuses et pygmée, la Chauve-souris cendrée, le Petit Polatouche, la Belette pygmée, le Cougar et le Lynx du Canada.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 17 Reptiles et amphibiens relevés dans la région de l'aire d'étude
EspèceNom françaisNom LatinNombre d'observation (1926-1994)SenneterreSecteur à l'ouest de SenneterreTotalTriton vert
Nothophthalmus viridescens1-1Salamandre à points bleus
Ambystoma maculatum145Salamandre rayée
Hemidactylium scutatum123Crapauds d'amérique
Bufo americanus11920Rainette crucifère
Pseudacris crucifer12223Grenouille des bois
Rana sylvatica32831Grenouille léopard
Rana pipiens2810Grenouille verte
Rana clamitans123Grenouille du nord
Rana septentrionalis145Chélydre serpentine
Chelydra serpentina-44Couleuvre rayée
Thamnophis sirtalis-55Couleuvre à ventre rouge
Storeria occipitomaculata-22
Source: Société d'histoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent, 1995. Atlas des reptiles et amphibiens du Québec.
Aucune de ces espèces n'a encore fait l'objet d'observations rapportées dans la banque du patrimoine écologique. Cependant, le Lynx du Canada est considéré comme relativement abondant dans cette région administrative du MEF et cinq observations de Cougar ont été signalées depuis 1992, la dernière datant de 1997.
Le tableau 5.18 présente le statut de chacune des espèces susceptibles dêtre désignées menacées ou vulnérables, son habitat, sa problématique ainsi que les mentions rapportées dans la zone d'étude.
TABLEAU 5. SEQ TABLEAU \* ARABE 18 ESDMV retrouvées ou susceptibles d'être retrouvées dans la zone d'étude
TABLEAU 5.18 ESDMV retrouvées ou susceptibles d'être retrouvées dans la zone d'étude (suite)
L'Esturgeon jaune, dont la situation est précaire dans le sud du Québec, est signalé dans la rivière Mégiscane et les lacs Parent et Tiblemont.
L'Aigle royal niche sur des falaises, parfois dans un arbre, et il recherche des habitats relativement ouverts pour la chasse de ses proies. Depuis les années 1950, seulement 23 nids actifs ont été relevés principalement au Nouveau-Québec, en Gaspésie et sur la Côte-Nord. La population actuelle est estimée à environ 60 couples nicheurs. Bien qu'il n'y ait pas de mention spécifique dans la zone d'étude, les versants escarpés du mont Bell et les champs à proximité présentent un habitat potentiel pour cette espèce.
La Musaraigne pygmée fréquente les terrains humides tels les marécages et les tourbières ainsi que les régions herbeuses à proximité des cours d'eau. On la retrouve sous les souches, entre les racines et dans l'humus épais. Les mentions de captures pour l'ensemble de la province sont cependant peu nombreuses. Elle serait toutefois très abondante dans les habitats favorables.
La présence du Râle jaune a été signalée en Abitibi.
La Belette pygmée s'accommode d'habitats très divers. On la rencontre dans la forêt coniférienne, les prés humides, les régions marécageuses, les berges des cours d'eau et les broussailles. Considérée comme relativement rare dans son aire de reproduction, elle peut cependant être abondante localement.
Les chauves-souris sont reconnues pour occuper les mines désaffectées en Abitibi mais aucune mention quand aux espèces et leur localisation n'a pu être obtenue. Il est donc difficile de conclure sur la présence de la Chauve-souris cendrée.
Le Lynx du Canada occupait autrefois l'ensemble de la forêt boréale. Vulnérable au piégeage et soumis aux fluctuations périodiques réglées sur le cycle démographique de sa principale proie, le Lièvre d'Amérique, il est aussi sensible aux modifications de son habitat. Ce félin semble moins abondant depuis plusieurs années dans certaines régions du Québec, bien que la population demeure stable dans les secteurs à meilleur potentiel.
Bien que la horde de caribou la plus près du site est celle de Val d'Or, des individus ont été observés au sud et à l'est de Senneterre, notamment au Lac Villemont, lors des périodes hivernales dans les années 1970. Cependant, on ne rapporte aucune autre observation depuis.
En ce qui concerne les espèces dont la situation est préoccupante, on retrouve l'Omble de fontaine et les Dorés jaune et noir.
L'Omble de fontaine vit en association naturelle avec quelques espèces de poissons dont les catacombes et les cyprins. Omniprésente et s'adaptant, à l'intérieur de ses limites de tolérance, à des habitats très variés tels les ruisseaux, rivières, petits et grands lacs et grand réservoir, on la retrouve un peu partout entre les 50 et 52 parallèles. Ses exigences environnementales très précises en font une espèce très sensible aux perturbations. Bien que la situation des populations apparaisse stable, cette espèce connaît des difficultés dans les territoires publics de la partie méridionale de la province.
Bien que n'ayant pas un statut officiel d'espèce dont la situation est préoccupante, les populations de Doré jaune et noir sont menacées par l'acidification des eaux dans la région de l'Abitbi-Témiscamingue.
Milieu humain
5.4.1 Structure administrative
Le territoire à l'étude couvre partiellement le territoire de Senneterre ville et de Senneterre paroisse (carte 2, milieu humain). Ces deux municipalités sont situées dans la partie nord-est de la MRC de Vallée-de-l'Or. Senneterre ville compte plus de 3 000 habitants alors que Senneterre paroisse compte environ 1 000 habitants.
Fondée en 1914, Senneterre est l'une des plus anciennes villes de l'Abitibi. La ville de Senneterre représente un centre de services pour les municipalités environnantes. Elle dessert la population de Senneterre paroisse et de Belcourt, ainsi que celle du territoire non-organisé de Parent. Parmi les services offerts par la municipalité notons: un CLSC, une polyvalente, un aréna, un golf, une marina, un parc industriel et une piste d'atterrissage. A l'inverse, Senneterre paroisse, est une municipalité rurale sans noyau commercial et institutionnel.
Notons qu'aucun bâtiment ou site de Senneterre ville est reconnu comme ayant une importance patrimoniale.
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CARTE SEQ CARTE \* ARABE 2 Milieu humain
11 X 17INSÉRER UNE PAGE BLANCHE
Orientations d'aménagement de la municipalité de Senneterre ville
Les grandes orientations d'aménagement privilégiées par la municipalité sont axées principalement vers l'économie, la rationalisation du territoire et la protection de l'environnement.
Les principaux efforts de la part de la municipalité de Senneterre ville visent à diversifier la structure industrielle et à réduire l'ampleur des fuites commerciales. Le renforcement de Senneterre comme pôle secondaire de commerce et de service représente un objectif concomitant. Parmi les pôles de développement privilégiés, on retrouve le secteur touristique et l'industrie agricole.
Une des interventions retenues par la municipalité est de se doter d'un véritable parc industriel dans le but d'y attirer des industriels.
Une autre grande orientation de la ville de Senneterre consiste à renforcer la protection de l'environnement. Les efforts de la municipalité à cet égard se sont soldés par la mise en opération d'une usine d'assainissement des eaux en octobre 1994 ainsi que par l'aménagement de trois nouveaux sites d'élimination de la neige usée.
Parmi les objectifs développés pour cette orientation, notons:
protéger les rives et le littoral de la rivière Bell (en maintenant les limites de la zone inondable et en interdisant de nouvelles implantations et utilisations du sol);
améliorer la qualité de l'eau de la rivière Bell;
protéger l'eau du lac Clair;
protéger la source d'eau potable;
protéger les sites d'intérêt écologique (en protégeant la frayère à doré et le site de nidification de la sauvagine en bordure de la rivière des Peupliers).
5.4.2 Affectation du territoire
Le site retenu pour le projet du Centre Énergétique se trouve dans l'aire d'affectation industrielle. Il est à noter que l'industrie lourde n'est permise qu'à l'intérieur du parc industriel de Senneterre ville.
Utilisation du territoire
Le périmètre d'urbanisation couvre plus de la moitié du territoire de la ville. La partie urbanisée représente moins de 25% du territoire et se concentre principalement dans la partie nord-ouest. Environ le tiers du périmètre d'urbanisation fait partie du parc industriel.
Usage résidentiel
Outre quelques habitations le long du chemin de fer en direction du parc industriel, l'usage résidentiel se concentre dans le noyau urbanisé de Senneterre-ville et pour Senneterre paroisse, le long des routes 113 et 386, de la route Croinor en bordure de la rivière Bell et dans le secteur urbanisé du mont Bell.
En ce qui concerne l'usage résidentiel de Senneterre ville il est principalement composé de résidences unifamiliales à faible densité. L'usage résidentiel de Senneterre paroisse est pour sa part constitué principalement de résidences permanentes et de résidences de villégiature. L'habitation la plus rapprochée du site retenu est localisée sur la 6ième Avenue à environ 500 m à lest du Centre Énergétique.
Notons qu'aucun projet de développement résidentiel d'envergure est prévu dans la zone d'étude. Seul un projet de construction de quelques résidences est à venir (M. Marcotte, Senneterre ville, comm. pers., janvier 1995). Ces résidences seront construites dans la zone du centre-ville de Senneterre ville.
Usage industriel
La structure industrielle est relativement peu diversifiée et est largement dépendante de l'industrie du bois. Le parc industriel couvre une superficie de plus de 20 kilomètres carrés, dont la majeure partie est encore vacante. Parmi les industries présentes on remarque trois usines de sciage, soit Donohue, Norbord et Senco qui occupe l'ancien entrepôt de BPC Selenco.
Transport et circulation
Le réseau de transport terrestre est constitué par les voies artérielles 113 et 386, ainsi que par le chemin du parc industriel. Le sentier de motoneige régional traverse le site du Centre Énergétique selon un axe nord-sud.
La Ville envisage de modifier le tracé emprunté par le trafic lourd. Les camions empruntent actuellement des rues à l'intérieur de la municipalité. Le nouveau tracé éviterait les tournants brusques ou à 90% ainsi que les zones scolaires.
Approvisionnement en eau potable et égout
Senneterre ville s'approvisionne en eau potable dans un puits d'approvisionnement localisé dans l'esker près du lac Clair. Outre la ville de Senneterre, ce puits dessert le parc industriel et le secteur du Mont Bell. La conduite d'amenée d'eau potable de l'esker du Lac Clair est de type gravitaire et ne peut desservir les besoins en eau incendie. La Ville projette donc d'installer une conduite pressurisée qui puiserait son eau dans le même esker. Cette nouvelle conduite serait parallèle au tracé existant.
Gestion des déchets
La Ville de Senneterre opère un dépôt de déchets en tranchée sur les lots 46 et 47 des rangs 5 et 6. Il est utilisé comme site d'enfouissement et comme dépôts de matériaux secs.
Station d'assainissement des eaux
En 1994, la Ville de Senneterre s'est dotée d'une station d'épuration des eaux usées municipales. Cette station comprend une station de pompage, un dégrillage, trois étangs aérés ainsi qu'une unité d'enlèvement du phosphore. Le débit moyen journalier prévu est de 2 630 m3/d. L'eau traitée se déverse à la rivière Bell via un émissaire.
Le site du Centre Énergétique est desservi par cette infrastructure.
Zonage
Le site retenu pour la construction de l'usine est localisé dans le territoire de la ville de Senneterre. Il chevauche les lots 47-P, 48-P et 49-P. Selon le plan de zonage, le site se trouve dans la zone "Industrie lourde". Parmi les usagers autorisés par le règlement de zonage, on retrouve la production de thermoélectricité.
5.4.4 Patrimoine archéologique
La compilation des données (archéologiques, historiques, ethnohistoriques et géomorphologi-ques) existantes démontre qu'avant l'arrivée du chemin de fer dans la région (vers 1913), la rivière Bell servait d'axe de circulation majeur permettant aux populations de joindre au nord les rives de la baie de James et au sud de la rivière des Outaouais. Notons à cet effet qu'au XVIIIe siècle, l'actuelle ville de Senneterre (alors nommée Caopiwiquasikak - le saut du gros bouleau) correspondait à un poste de traite où les populations algonquines et euro-québécoises venaient régulièrement faire le commerce des fourrures. L'arrivée du chemin de fer au début du XXe siècle et la construction de routes sur les rives de la rivière Bell (entre 1911 et 1922) auront pour effet d'une part de promouvoir l'essor économique de la ville de Senneterre et d'autre part contribueront à changer la vocation d'axe de pénétration de ce cours d'eau (Arkéos, 1996).
5.4.5 Étude du paysage
Le paysage est une ressource qui possède des valeurs physiques, sociales et culturelles propres. L'étude du paysage permet de caractériser le type de paysage rencontré dans le territoire à l'étude.
Pour les fins de cette section, la zone détude est délimitée par les limites nord et est de la ville de Senneterre, par le sommet du mont Bell au sud, et par le chemin du Radar au sud et à louest. La délimitation de la zone détude est déterminée par les différentes possibilités daccès visuel au site, dictée soit par des zones ouvertes ou encore par une altitude plus élevée permettant de voir le site proposé.
La méthode de la présente étude est basée sur La méthode dévaluation environnementale - lignes et postes dHydro-Québec (Viau et Entraco, 1992). Linventaire du paysage a été réalisé à partir dune visite sur le site et de consultations de divers documents dont des cartes topographiques de la région, des photos aériennes, une carte décrivant le milieu humain et les plans sommaires des installations prévues par Indeck.
5.4.5.1 Relevé des composantes visuelles du paysage
Les composantes structurales du paysage sont formées des lignes de force dorigine naturelle et anthropique formée par la rivière Bell et par laxe du chemin du Radar et du chemin de fer. La jonction de ces deux lignes de force forme un noeud visuel situé au niveau du pont.
Le mont Bell constitue une zone dattrait local et agit comme point de repère visuel. Le sommet est également un lieu dobservation stratégique à partir duquel on peut percevoir toute la région, incluant la ville de Senneterre et le site étudié. La rivière Bell est le deuxième lieu dattrait visuel important dans la région.
Les vues en bordure nord de la rivière et près des friches et des zones agricoles sont généralement ouvertes. Le long des axes routiers, elles sont généralement fermées par la présence des zones densément boisées.
5.4.5.2 Description des unités de paysage
Nous avons relevé sept (7) différentes unités de paysage en pourtour du site proposé (figure 5.3). Une unité de paysage consiste en une unité spatialement définie par le relief ou le couvert végétal, à lintérieur duquel tout les points sont mutuellement visibles. Chacune est décrite selon ses caractéristiques correspondant au relief particulier, au couvert végétal, aux infrastructures, à la qualité de ses vues et à sa situation par rapport aux autres unités de paysage.
Unité de paysage cible (UPC)
Lunité de paysage cible correspond au site où les infrastructures seront érigées. Le site est presquentièrement boisé sauf du côté est, adjacent à la station dépuration. La végétation est majoritairement composée despèces pionnières tels que bouleaux et peupliers faux-tremble. Cependant, on remarque la présence dun peuplement résineux matures au centre du site. Le Mont Bell et la rivière Bell ne sont pas visibles de cette unité de paysage. Les vue sont de filtrées à fermées. On remarque un corridor visuel formé par la piste de motoneige qui traverse le site.
Unité de paysage à caractère riverain (UPR)
Située au nord de lunité de paysage cible, cette unité de paysage constitue lune des lignes de force de la zone détude. Elle est délimitée par le relief et le couvert végétal. De la rive nord, les vues en direction de la rivière sont variables; les vues sont généralement ouvertes à partir des rives et de la marina, filtrées ou en percées visuelles dans la zone urbaine. De la rive sud, les vues sont fermées par la présence des zones boisées. Lieu dattrait particulier, cette unité de paysage possède une grande valeur au sein de la population de Senneterre et est utilisée en toutes saisons. Elle est un lieu dactivités récréo-touristiques important.
FIGURE 5. SEQ FIGURE \* ARABE 3 Inventaire des caractéristiques visuelles du paysage
Unité de paysage à caractère industriel (UPI)
Lunité de paysage à caractère industriel est situé à louest du site Indeck et est caractérisée par la présence de la scierie Donohue. Cest un paysage familier pour les résidents de cette région où lindustrie forestière est importante. Cette unité de paysage est visuellement accessible.
Unité de paysage à caractère sacré (UPS)
Cette unité particulière, caractérisée par un cimetière et son bâtiment de service, se situe entre lunité de paysage industrielle et lunité de paysage cible. Dici, lunité de paysage industrielle est très visible, avec un type de vue ouvert. Une portion de larrière plan est formé du boisé appartenant au site du Centre Énergétique. Aucune végétation, sinon herbacée, nest existante dans cette enclave.
Unité de paysage à caractère forestier (UPF)
Cette unité se trouve entre la rivière et la 6ième avenue. Le type de vue est fermé. La végétation y est mixte, forêt typique de cette région du Québec. On perçoit les quatre unités de paysage adjacentes par le biais de lavenue. Cette unité de paysage sert de barrière visuelle entre lunité de paysage cible et lunité de paysage à caractère riverain.
Unité de paysage à caractère agricole (UPA)
Situé à lest du site dans un relief plat, cette unité de paysage est déterminée par son couvert végétal. Elle offre des vues ouvertes, encadrées par des lisières de boisés. On peut y distinguer le mont Bell en arrière-plan.
Unité de paysage dutilité publique (UPUP)
Voisine de lunité de paysage cible, lUPUP est caractérisé par des vues ouvertes. Aucun écran visuel ne sépare cette unité de lunité de paysage cible. On y remarque aucune végétation arbustive ou arborescente. Une clôture à maille de chaîne délimite le périmètre, entourant un bâtiment récent et des bassins dépuration des eaux. Aucun écran ne sépare cette unité de la rue ou des unités de paysage adjacentes.
5.4.6 Profil socio-économique
Cette section porte sur les principales données socio-économiques qui caractérisent la zone d'étude, soit l'évolution démographique, la structure de l'emploi ainsi que les principaux domaines d'activité économique.
Pour les fins de cette section, la zone d'étude est délimitée par le territoire de la MRC de Vallée-de-l'Or. La plupart des données socio-économiques sont tirées des documents: "Profil de la MRC de Vallée-de-l'Or" (MRC de Vallée-de-l'Or, 1993) et "Plan stratégique de développement du secteur de Senneterre-Barraute" (CDE de Senneterre-Barraute, novembre 1992).
5.4.6.1 Évolution démographique
En 1996, la MRC de la Vallée-de-l'Or comptait plus de 44 000 habitants répartis dans dix municipalités et sept territoires non-organisés (tableau 5.19). La principale municipalité, Val D'Or, accueille à elle seule plus de la moitié de la population de la MRC. En ce qui concerne la ville de Senneterre, avec 3 488 habitants, elle occupe le troisième rang des municipalités comprises dans la MRC, derrière Malartic. La population de ces trois municipalités totalise plus de 70% de celle de la MRC.
TABLEAU 5.19 Évolution de la population - MRC de la Vallée-de-l'Or (1986-1991)(1)
Division Territoriale198619961996nb%Malartic4 4744 154(320)-7,2Senneterre paroisse1 1221 169(47)0,4Senneterre ville4 0173 488(529)-13,2Val d'Or22 25224 2852 0339,1Total MRC40 34444 3814 03710,0Province6 532 4617 138 795606 3349,3(1) Ce choix découle de la nécessité d'utiliser un territoire pour lequel des informations de nature socio-économique sont disponibles.
Source: CDE, 1992, Statistique Canada, cat. no 93-357, 1997.
Entre 1986 et 1996, la population de la MRC a connu un accroissement de 10,0%; un pourcentage légèrement supérieur à celui enregistré pour l'ensemble de la province. Par ailleurs, on constate que depuis 1981 la population de Senneterre ville et de Senneterre paroisse est en constante décroissance (CDE, 1992). Ces municipalités assistent à l'émigration des jeunes faute d'opportunités demploi local.
5.4.6.2 Main-d'uvre
La population de la MRC de Vallée-de-l'Or fait face à un important problème de chômage. En 1991, le taux de chômage atteignait 18%, comparativement à 16,4% en 1986 (tableau 5.20). La moyenne provinciale pour 1991 était de 12%. Par ailleurs, en 1991, la population active se chiffrait à 53% dans la MRC comparativement à 57% pour la province.
TABLEAU 5.20 Principaux indicateurs du marché du travail (1986 - 1991)(1)
Secteur SenneterreMRC19861991Var. (%)19861991Var. (%)Population 15 ans et +4 0753 720- 8,730 04032 6158,6Population active2 6602 310- 16,1619 20021 19510,4Personnes occupées2 0801 690- 18,7516 05017 3908,3Taux de chômage (%)14,917,12,216,418,01,6(1) Seules les données relatives à lévolution de la population sont disponibles pour le recensement de 1996.
Source: MRC de Vallée-de-l'Or, 1993.
Le secteur de Senneterre (Senneterre ville, Senneterre paroisse et Bellecourt) vit depuis quelques années une situation économique particulièrement difficile en raison de nombreuses pertes d'emplois (fermeture de la base militaire, coupures de postes au CN et bouleversements dans l'industrie forestière). Par ailleurs, seulement 40% de la population active de cette municipalité est occupée contre un peu moins de 60% pour l'ensemble du Québec.
Bien que l'on observe un accroissement de l'emploi de l'ordre de 8% dans la MRC pour la période comprise entre 1986 et 1991, on constate que le rapport emploi/population est sensiblement le même pour ces deux années. En ce qui concerne les femmes, on constate que celles qui habitent les localités de Belcourt, Malartic et Senneterre paroisse sont le plus durement touchées par le chômage. En effet, trois femmes sur dix occupent un emploi (contre cinq hommes sur dix) et plus du quart de la population active féminine est en chômage.
5.4.6.3 Structure de l'emploi et domaines d'activité économique
Les emplois du secteur primaire dans la MRC de la Vallée-de-l'Or se concentrent principalement dans le secteur minier. Plus de 40% des emplois régionaux dans le domaine des mines sont localisés dans la MRC. Les autres secteurs d'emplois majeurs sont: le commerce de détail, l'imprimerie et l'édition, la forêt, le secteur manufacturier, le secteur de la santé, le secteur de l'hébergement et de la restauration ainsi que les services d'enseignement.
Parmi les principaux emplois occupés par la population masculine de la MRC, on retrouve par ordre d'importance:
mineurs, foreurs et travailleurs assimilé;
directeurs, administrateurs et personnel assimilé;
travailleurs en bâtiment;
travailleurs spécialisés dans la fabrication et la réparations de produits; et
personnel d'exploitation des transports.
En ce qui concerne la population féminine de la MRC, on remarque que les principaux emplois par ordre d'importance sont:
employées de bureaux;
travailleuses spécialisées dans les services;
travailleuses spécialisées dans la vente;
direction, administration - personnel assimilé; et
enseignement et personnel assimilé.
C'est le secteur tertiaire qui domine dans la région de Senneterre avec 68% du total des emplois (tableau 5.21). Les principaux emplois occupés sont en ordre d'importance: l'industrie forestière, la restauration, l'hôtellerie et les loisirs, le commerce de détail, les services publics et para-publics et l'industrie du transport et de l'entreposage. L'ensemble de ces catégories compte pour plus de 70% des emplois de cette région.
TABLEAU 5.21 Répartition de l'emploi par secteur d'activité
Div.
adm.19861991Variation 1986-1991 (%)Prim.Sec.Tert.Prim.Sec.Tert.Prim.Sec.Tert.Senneterre(1)2205031 3702223521 1960,9- 30,0- 12,7MRC3 3852 51512 3653 5152 92513 9653,816,312,9
Fait référence au secteur Senneterre: Senneterre Ville, Senneterre Paroisse et Belcourt.
Source: Ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, DGAE, Direction de l'analyse des PME et des régions, 1995.
En ce qui concerne les emplois occupés par la population masculine de la région de Senneterre, on remarque que les travailleurs forestiers, le personnel d'exploitation des transports, les travailleurs de l'industrie de transformation et du bâtiment figurent parmi les principaux postes occupés. Pour ce qui est des emplois occupés par les femmes de cette région, on constate que ce sont les emplois de bureaux qui dominent. À titre d'exemple, les employées de bureaux de Malartic, Senneterre ville et paroisse représentent plus de 30% de l'ensemble de la population active féminine de ces localités.
CHAPITRE 6
Étude des risques technologiques
ÉTUDE DES RISQUES TECHNOLOGIQUES
Étude des risques technologiques
Introduction
Les risques inhérents à l'opération d'une installation industrielle peuvent être de différentes natures (risques technologiques, toxicologiques, économiques) et d'importance variable selon l'envergure ou la complexité du projet. L'étude des risques permet d'identifier les dangers reliés aux opérations, d'apporter des améliorations au procédé afin d'éliminer les risques et prévoir des mesures nécessaires afin de réduire la probabilité qu'une situation problématique se présente et, si elle se présente, en réduire les conséquences.
Les sections qui suivent présentent la méthodologie retenue pour effectuer l'étude des risques technologiques.
6.1.2 Méthodologie
Dans le cadre de cette étude, l'analyse des risques technologiques a pour but d'identifier quels types d'accidents sont susceptibles de se produire (même si la fréquence d'occurrence est extrêmement faible) ainsi que les pires conséquences de chacun de ces accidents. Elle sert également à mettre en évidence les dispositifs prévus au projet pour éliminer les accidents et pour réduire la fréquence ou diminuer l'ampleur des conséquences de ces accidents.
Le risque est une mesure de la probabilité et de la gravité de l'effet néfaste sur un individu exposé aux conséquences d'un accident. La notion de risque d'accident, telle qu'utilisée dans cette étude, fait référence à la combinaison de la fréquence d'occurrence rattachée à chaque accident et aux conséquences de ces accidents.
Risque: Fréquence d'occurrence Conséquences estimées
de l'événement dangereux X de l'événement
Les conséquences daccidents ont été évaluées en première analyse. Étant donné que seule une partie des accidents analysés présentaient des conséquences pouvant affecter la population, lanalyse des fréquences a été limitée aux scénarios dont les conséquences pouvaient atteindre des éléments sensibles. Finalement, lacceptabilité des risques a été évaluée à partir des résultats de lanalyse des conséquences et des fréquences.
Les démarches suivies pour l'évaluation des risques sont les suivantes (voir figure 6.1):
analyse préliminaire des dangers;
identification des éléments sensibles du milieu, des sources de risques susceptibles de créer
un effet domino et des risques naturels;
historique des accidents pour ce type d'industrie;
identification des dangers;
évaluation des conséquences de scénarios d'accidents;
évaluation des fréquences daccidents ;
évaluation des risques ;
identification des codes industriels et des règlements applicables en matière de sécurité ;
préparation dun plan des mesures durgence (voir section 6.2).
6.1.3 Analyse préliminaire des dangers
En première analyse, force est de constater que l'opération du Centre Énergétique comporte peu de dangers majeurs pour la population environnante. En effet, les accidents impliquant des produits chimiques hautement toxiques ne sont pas susceptibles de se produire puisque la toxicité des produits chimiques utilisés ne constitue pas une préoccupation. De plus, le procédé de combustion de la biomasse couplé avec la génération d'électricité s'avère relativement sécuritaire puisque le nombre d'équipements est restreint et que les réactions chimiques incontrôlées sont inexistantes. En fait, les principaux dangers proviennent de lentreposage et de lutilisation du propane en tant que combustible et lors du démarrage de la chaudière.
6.1.4 Identification des éléments sensibles du milieu
Lusine de cogénération sera localisée du sud-est de la ville de Senneterre. Elle sera bordée à louest par lusine de transformation du bois de Donohue inc. et à lest par lusine dépuration deau de la ville de Senneterre. Au nord et au sud de lusine, on y retrouve des aires boisées. Le tableau 6.1 décrit les éléments sensibles du milieu environnant.
FIGURE 1 Cheminement de l'analyse de risque
TABLEAU 1. Éléments sensibles du milieu
ÉlémentLocalisation(par rapport au centre de lusinePopulationRésidence près de la rivière Bell (côté sud)690 m au nord100, rue du Chalet (résidence)728 m au nord-est90, chemin Leroux (résidence)1 275 m au sud-estRésidence à lintersection des chemins Leroux et du Parc1 020 m au sudSecteur résidentiel au sud de la rivière Bell900 m à louestSecteur résidentiel au nord de la rivière Bell615 m au nord-ouestHôpitaux, écoles, infrastructuresUsine dépuration des eaux195 m à lestRoute (rue du Parc)660 m au sud-ouestRoute (chemin du Chalet)90 m au nordÉcole primaire Chanoise Delisle (4ième rue Ouest, entre 8 et 9ième avenue)1 485 m à louestÉcole primaire Saint-Paul (3ième rue Ouest, entre 8 et 9ième avenue)1 395 m à louestÉcole Polyvalente Laconcorde (10ième avenue près de la 6ième rue Ouest)2 100 m au nord-ouestCLSC2 040 m à louestChemin de fer600 m à louestPrincipales industriesDonohue (bâtiments les plus rapprochés)300 m à louestChemin privé Donohue285 m au sudGravière (Pit Prévost)1 260 m au sud-ouestÉléments environnementaux sensiblesRivière Bell375 m au nord
Note : Les distances sont approximatives et sont évaluées à partir du centre de lusine. Les principaux éléments sensibles que lon retrouve dans un rayon de deux (2) kilomètres, à partir de lusine, sont:
Population
Pour les quartiers résidentiels de Senneterre (au nord de la rivière Bell), la maison la plus rapprochée se retrouve à environ 615 mètres. On retrouve également quelques maisons isolées (au sud de la rivière Bell) dont la plus rapprochée est distante de 690 mètres.
Hôpitaux, écoles et infrastructures
Les écoles et le CLSC sont à plus de 1 395 mètres. Les routes qui passent à proximité du site de lusine sont généralement peu fréquentées et la plus rapprochée est à 90 mètres. Pour le chemin de fer, situé à 600 mètres, il y circule 3 à 4 trains de passagers par semaine et diverses marchandises incluant des marchandises dangereuses.
Finalement, lusine dépuration des eaux de la ville de Senneterre est située à environ 195 mètres. Le bâtiment associé à cette usine est généralement occupé par une personne.
Principale industrie
Lusine de transformation du bois de lusine Donohue est la seule industrie située à proximité du site de lusine. À environ 150 mètres, on y retrouve des piles de bois qui servent de matière première. Toutefois, les bâtiments les plus rapprochés sont à environ 300 mètres. Il faut également noter lusage dun chemin privé par lusine Donohue pour le transport de bois par camion.
Éléments environnementaux
Le principal élément environnemental est la rivière Bell qui coule à environ 375 mètres du site de lusine.
6.1.5 Sources de risques externes
Les sources potentielles de risques sont, quant à elles, des éléments du milieu environnant n'appartenant pas au projet et susceptibles de provoquer un accident sur le site par effet domino (cascade d'événements accidentels). Dans le cadre de ce projet, on retrouve lusine de transformation du bois de Donohue inc. Globalement, ce site comprend:
( des réservoirs dhuile dune capacité de 3 100 litres répartis en différents endroits sur le site;
( un poste de ravitaillement en essence et en diesel;
( un réservoir de propane dune capacité de 4 400 litres situé à plus de 600 mètres de lusine de cogénération.
Étant donné les quantités limitées de produits, les risques deffet domino provenant de lusine Donohue sont relativement faibles.
Quant aux écrasements d'avion, la Ville de Senneterre projette de réutiliser le terrain d'aviation de l'ancienne base militaire. On prévoit aménager la moitié de la piste d'atterrissage abandonnée, pour permettre la circulation aérienne sans instruments électroniques de navigation (vol à vue).
Un écrasement d'avion constituerait une source de risque pour le Centre Énergétique puisque les équipements pourraient faire partie de l'accident. Toutefois, il est peu probable que ce type d'accident survienne car:
( le promoteur a prévu l'installation d'un dispositif de balisage lumineux pour éviter que les avions ne s'écrasent contre la cheminée de la chaudière (une lumière et un balisage respectant les codes de Transports Canada);
( l'achalandage du terrain d'aviation demeurera faible puisqu'il s'agit de vol à vue de petits avions;
( laéroport est situé à environ 5 km du Centre Énergétique.
Si toutefois l'événement survenait, l'avion pourrait s'écraser sur le bâtiment logeant les équipements importants. Les conséquences d'un accident impliquant un équipement important ont fait l'objet d'une évaluation dans le cadre de cette étude.
Il faut également noter la présence dune base dhydravions sur la rivière Bell à 790 mètres au nord. Le nombre de vols à cette base est toutefois limité à quelques vols par année.
Risques naturels
Les principaux risques d'origine naturelle pouvant affecter le Centre Énergétique sont les inondations, les tornades et les tremblements de terre. Cependant, l'emplacement retenu ne présente pas de risque particulier relatif aux inondations et aux tornades.
Le Supplément du Code national du bâtiment (CNRC 1990 p 10.24) présente les zones sismiques du Canada. L'établissement des zones sismiques est basé sur l'accélération et la vitesse du sol ayant une probabilité de 10% d'être dépassée en 50 ans. Les zones ont été établies à partir d'une analyse des séismes enregistrés au Canada et dans les régions voisines selon une méthode statistique qui tient compte des données géologiques et tectoniques pour corroborer les données sismiques.
Les données de la zone de Val d'Or sont présentées au tableau 6.2.
TABLEAU 2 Données sismiques pour la zone de Val d'Or
Zone d'accélération, Za3Zone de vitesse, Zu1Rapport de vitesse, v, de la zone0,05
On devra tenir compte de ces données dans les ouvrages de génie civil.
6.1.7 Historique des accidents pour ce type d'industrie
Les systèmes de sécurité installés sur les équipements contribuent largement à diminuer les risques que des accidents technologiques se produisent suite aux activités associées au Centre Énergétique. Toutefois dans le passé, des accidents impliquant ces équipements sont déjà survenus. Un ou plusieurs événements initiateurs étaient à l'origine de tels accidents.
La littérature révèle que les événements suivants peuvent causer un accident lors de l'opération d'une turbine à vapeur:
( emballement de la turbine*;
( loose-part damage* (pièces desserrées);
( défaillance du système de lubrification*;
( défaillance d'une ailette de turbine (corrosion, fatigue causée par la haute fréquence);
( explosion de l'enceinte (case) de la turbine;
( induction d'eau;
( etc.
* 46% des accidents reportés sur une période de six ans (Factory Mutual System, 1988).
La littérature (Factory Mutual System, 1983) reporte les accidents pouvant survenir lors de l'opération d'une chaudière brûlant des résidus (liquide, solide ou gazeux). On mentionne que l'explosion dans une chaudière peut survenir lors de l'ignition des vapeurs de combustibles accumulées à l'intérieur de la chaudière. Selon un historique des accidents survenus entre 1971 et 1980, plusieurs facteurs ont contribué à produire des explosions:
surveillance incomplète ou manque d'asservissement des alimentations air/combustible;
défaut des procédures adéquates d'allumage et d'exploitation;
purge insuffisante;
essais d'allumage inadéquat, etc.
6.1.8 Identification des dangers
6.1.8.1 Les conséquences envisagées
L'analyse du procédé et des différents équipements qui le composent démontre que certains scénarios d'accidents peuvent survenir au Centre Énergétique projeté. Les conséquences d'accidents peuvent se regrouper en quatre catégories.
Les radiations thermiques
L'ignition et la combustion subséquente d'une substance inflammable résultent en des dangers de radiations thermiques à une certaine distance du feu. La gravité des conséquences dépend de la dimension des flammes, de l'intensité de la radiation, de la distance du récepteur, du temps d'exposition, du degré d'humidité de l'air, etc. En ce qui concerne ce projet, les radiations thermiques peuvent provenir dune boule de feu faisant suite à un BLEVE sur un réservoir de propane ou à un feu en chalumeau causé par lallumage dune fuite de propane sur un réservoir ou une conduite externe.
Engouffrement dans un nuage de vapeurs enflammées
Ceci peut se produire lors dun déversement sur un réservoir ou une conduite de propane. Si la vapeur de propane ne senflamme pas immédiatement à sa sortie, elle se disperse et risque de senflammer au contact dune source dallumage. Dans un tel cas, les dangers sont imminents pour ce qui se trouve à lintérieur et à proximité du nuage de vapeurs.
Les explosions
Les conséquences d'une explosion se traduisent par des ondes de surpression, des ondes de choc et par la projection de débris (missiles). Elles peuvent se produire suite à:
une explosion confinée causée par l'accumulation de propane dans la chaudière, dans le précipitateur électrostatique ou encore dans le réservoir de propane lorsque ce dernier est presque vide;
une explosion physique (éclatement) du ballon de vapeur.
Les déversements de produits chimiques
Les déversements de substances dangereuses sont susceptibles d'affecter les personnes et l'environnement. Les substances dangereuses utilisées au Centre Énergétique pouvant constituer des sources de danger sont: le propane , l'huile lubrifiante, l'huile diélectrique, l'acide sulfurique et la soude caustique en solution. Une description plus détaillée du mode d'entreposage de ces produits est présentée au chapitre 3. L'inflammabilité, la toxicité et la corrosivité de ces substances ont été prises en considération lors de l'élaboration des scénarios.
6.1.8.2 Les scénarios d'accidents
Les données ayant servi à l'étude de risques technologiques sont résumées à l'annexe E.
Le système de combustion
Le combustible utilisé pour alimenter la chaudière sera du propane lors du démarrage et la biomasse lors de l'opération. Il est possible que lors du démarrage de la chaudière, des vapeurs de propane s'accumulent dans la chambre de combustion et le précipitateur électrostatique si les brûleurs cessent d'opérer. Le mélange stoechiométrique de propane et d'air pourrait alors provoquer une explosion confinée à l'intérieur de la chaudière ou du précipitateur.
Le système de vapeur
Le principal élément du système de production de vapeur pouvant être la source d'un accident est le ballon de vapeur à haute pression (environ 100 bar ). Une rupture de la paroi du ballon peut survenir suite à:
une défaillance du système de contrôle de la pression;
une réduction de l'épaisseur des parois du ballon (corrosion, érosion, attaque par un produit chimique);
une réduction de la résistance des parois (surchauffe, défauts dans les matériaux, attaque par un produit chimique).
Une explosion physique d'un ballon suite à un bris catastrophique peut résulter en ondes de surpression, en ondes de choc et en projection de débris (missiles).
Le système de lubrification de la turbine
Aucune conséquence significative pour les personnes lors d'un accident impliquant le système de lubrification ne serait à prévoir.
Le système électrique
Un déversement d'huile diélectrique du réservoir d'un transformateur peut résulter en un feu de nappe dans le bassin de rétention. Puisque le fluide utilisé est exempt de BPC et de composés susceptibles de générer des sous-produits toxiques en cas d'incendie, aucune conséquence néfaste n'est à prévoir.
L'équipement rotatif
La turbine à vapeur est couplée à une génératrice. Les dangers associés à l'exploitation de la turbine et en particulier le bris d'une ailette seront considérés et les conséquences examinées.
L'entreposage des produits chimiques
De l'acide sulfurique et l'hydroxyde de sodium en solution sont utilisés pour le traitement des rejets d'eau de purge du Centre. Les réservoirs de ces produits seront munis d'une cuvette étanche pouvant contenir une quantité équivalente à 110% de la capacité de ces réservoirs. S'il devait se produire un déversement, il serait rapidement contenu et récupéré tel que prévu dans le plan des mesures d'urgence. Bien que des substances puissent être dangereuses de par leur corrosivité, elles ne représentent pas de risque pour la population.
En ce qui concerne l'entreposage de propane , un déversement du produit peut survenir suite à la rupture d'une conduite ou à la perforation de la paroi du réservoir. Un incendie peut alors se manifester si une source d'ignition est localisée près de l'événement. Un feu en chalumeau peut se produire sil y a allumage à la source. Si le réservoir de propane est surchauffé par un incendie, ceci peut provoquer un BLEVE résultant dune boule de feu, dune onde de surpression et de projectiles. Dans le cas dun déversement accidentel sans allumage immédiat du propane, un nuage de vapeurs peut se disperser dans la direction du vent et senflammer ou exploser sil rencontre une source dallumage sur son chemin.
En résumé, les cinq équipements énumérés au tableau 6.3 ont été retenus pour lanalyse des conséquences.
TABLEAU 3 Les scénarios d'accidents retenus
ÉquipementDangersÉvénements potentiels Système de combustion
Chaudière
Précipitateur électrostatique
Accumulation de vapeur de propane
Accumulation de vapeur de propane
Explosion confinée
Explosion confinéeSystème de vapeur
Ballon de vapeur
Rupture catastrophique
Explosion physique (éclatement)Équipement rotatif
4- Turbine à vapeur
Bris dune ailette
ProjectileEntreposage des produits chimiques
Réservoir de propane
Rupture catastrophique
Fuite sur le réservoir
Rupture de la conduite hors terre
Rupture dun boyau de transfert
Explosion, feu éclair, boule de feu
Explosion, feu éclair, chalumeau
Explosion, feu éclair, chalumeau
Explosion, feu éclair, chalumeau
6.1.9 Évaluation des conséquences de scénarios d'accidents
L'analyse des conséquences est destinée à déterminer les effets néfastes d'événements dangereux sur les personnes et les biens. Ces effets sont établis en tenant compte:
de l'intensité des conséquences d'un accident;
des critères de vulnérabilité; et
de la distance par rapport à la source de l'accident où un niveau critique peut être atteint.
Il est à noter que les scénarios choisis incluent le pire scénario qui puisse survenir, soit la rupture catastrophique du réservoir de propane.
6.1.9.1 Critères de vulnérabilité
L'intensité des conséquences s'exprime en termes de radiations thermiques (kW/m2) dans le cas d'un incendie, de surpression (Bar) dans le cas d'une explosion, ou de fraction de la limite inférieure dinflammabilité dans le cas dun feu éclair. Des critères de vulnérabilité ont été définis et sont présentés au tableau 6.4.
TABLEAU 4 Critères de vulnérabilité
ÉvénementSeuilEffetRemarqueExplosion (1)0,14 BarPremiers effets létauxDommages réparables aux maisons. Réfère aux personnes à lintérieur. Les seuils pour les personnes à lextérieur sont plus élevés (ex. : 1 Bar correspond à 1% de dommages aux poumons).Explosion (2)0,050 BarBlessures et dégâts légersCorrespond à des blessures causées par des vitres éclatées ou par des objets tombant dans la maison.0,020 BarLimite pour la projection des missilesReprésente une probabilité de 5% de subir des blessures, de 10% de fenêtres brisées et la limite pour la projection de débris.Boule de feu (2)25 kW/m2Premiers effets létauxUne exposition à 25 kW/m2 pendant 10 secondes sapparente à 1% de fatalité.Boule de feu (3)5 kW/m2Brûlure au 2e degréPendant 40 secondes correspond à une possibilité de brûlure au second degré.
Pendant 10 secondes correspond à latteinte du seuil de la douleur.Feu éclair (2)0,5 LFLPremiers effets létauxLa distance maximale est représentée par la partie la plus éloignée du nuage inflammable.Feu en chalumeau (2)12 kW/m2Premiers effets létauxReprésente moins de 1% de fatalité après 30 secondes dexposition.Feu en chalumeau(3)5 kW/m2 Brûlure au 2e degréVoir boule de feu.(1) Baker et al. (1983)
(2) Basé sur DNV Technica (1993)
(3) EPA (1996)
6.1.9.2 Hypothèses
Conditions météorologiques
Les conséquences ont été évaluées sous trois combinaisons spécifiques de conditions météorologiques, qui tiennent compte des stabilités atmosphériques et des vitesses de vents:
stabilité D avec vents de 5 m/s;
stabilité D avec vents de 1,5 m/s;
stabilité F avec vents de 1,5 m/s.
Ces trois combinaisons représentent les pires conditions possibles de dispersion atmosphérique pour fins de calcul d'impact d'accidents impliquant des substances dangereuses qui peuvent se présenter dans la région de Senneterre et mènent donc aux zones de danger les plus grandes. Le pire résultat obtenu parmi les trois a été utilisé pour la présentation des résultats et les calculs subséquents.
La température extérieure généralement utilisée dans les simulations a été fixée à 20(C.
Explosions
Les explosions sont évaluées avec la méthode des équivalents en TNT. La quantité d'énergie relâchée est convertie en masse équivalente de TNT. Par la suite, le niveau de surpression, à une distance donnée, est évalué à l'aide des courbes d'explosions de TNT développées par l'armée américaine. Cette méthode est bien documentée et elle est utilisée fréquemment dans ce domaine.
Les hypothèses suivantes ont été utilisées selon le type d'explosion:
dans le cas des explosions confinées, le milieu de confinement est rempli d'un mélange stoechiométrique d'air et de combustible.
2. dans le cas des explosions non confinées, l'ignition peut être instantanée ou retardée. Dans ce dernier cas, le nuage de gaz explosif peut dériver au gré du vent. Nous avons supposé que l'ignition peut se faire jusqu'à une concentration de 50% de la limite inférieure d'explosivité. Cette hypothèse est nécessaire pour tenir compte de poches localisées de gaz, bien qu'en moyenne, la concentration du nuage est sous la limite inférieure d'explosivité.
pour une explosion physique (éclatement d'une enceinte pressurisée), nous avons fait l'hypothèse qu'un gaz sous pression dans un contenant, va se détendre adiabatiquement jusqu'à la pression atmosphérique lors de la rupture catastrophique du contenant. On pose l'hypothèse que la loi des gaz parfaits s'applique.
Absorption des radiations par l'atmosphère
Lors d'un incendie, dune boule de feu ou dun feu en chalumeau, une partie des radiations thermiques est absorbée par l'atmosphère. Le niveau d'absorption augmente avec le pourcentage d'humidité relative. Pour fins de calcul, un taux d'humidité relative de 50% a été utilisé afin de demeurer conservateur.
Fuite sur un réservoir
Le diamètre de la fuite est fixé comme étant équivalent au diamètre de la plus grosse conduite rattachée au réservoir.
6.1.9.3 Logiciel utilisé
Les plus récents modèles d'évaluation de conséquences sur le marché ont été utilisés dans le cadre de cette étude. La majorité des calculs ont été effectués avec le logiciel PHAST de la firme DNV Technica. Ce logiciel est l'un, sinon le plus sophistiqué des outils de cette catégorie présentement disponibles sur le marché. Il compte plus d'une centaine d'utilisateurs à travers le monde.
Plusieurs modèles doivent être utilisés en série pour définir les conséquences d'un scénario. Par exemple, dans le cas d'une fuite, un premier type de modèle sera utilisé afin de déterminer la quantité de matériel rejeté et sous quelles conditions. Le modèle choisi dépendra du type de fuite (directement du réservoir, d'une conduite ou d'une soupape) et de l'état de la substance (liquide, gaz ou biphasique). Un second type de modèle sera utilisé pour évaluer l'évaporation (si un nappe de liquide se forme) et l'état de la dispersion. Dépendant de la substance et des conditions, le modèle pourra être de type gaussien, de type gaz lourd ou de type rejet sous pression. Le résultat sera exprimé par une concentration en fonction de la distance. Un autre type de modèle sera alors utilisé pour évaluer les conséquences. Le choix du modèle (dans le cas d'une substance inflammable) dépendra des conditions (ignition immédiate ou retardée). Les résultats sont exprimés, dans le cas d'un incendie, en terme de niveaux de radiation thermique et dans le cas d'une explosion, en terme de surpression, le tout en fonction de la distance.
Résultats
Le tableau 6.5 présente les résultats de l'évaluation des conséquences.
On se doit de mentionner que les résultats de cette étude sont conservateurs, car les nombreuses hypothèses simplificatrices utilisées ont pour résultat de majorer le niveau de risque associé aux installations, entre autres:
les incidents étudiés se produisent toujours dans les pires conditions météorologiques;
les fuites sont toujours à l'horizontal;
etc.
Le texte suivant présente quelques commentaires faisant suite aux résultats obtenus. Il faut cependant mettre en perspective que les résultats de cette analyse de conséquences doivent être jumelés à l'évaluation des fréquences d'accidents si on souhaite connaître le risque qu'un accident survienne.
Explosion confinée chaudière
Une explosion à l'intérieur de la chaudière pourrait provoquer la projection de missiles jusqu'à 444 mètres. Toutefois, cette distance ne tient pas compte du fait que la chaudière se trouve à l'intérieur d'un bâtiment. Par conséquent, la distance maximale parcourue par un projectile (444 mètres) demeure très conservatrice. L'explosion confinée à l'intérieur de la chaudière constitue un danger pour les employés sur les lieux et non pour la population.
TABLEAU 5 Conséquences daccidents
ÉquipementScénarioAllumageÉvénementPremiers effets létaux (m)Brûlure au 2e degré (m)Blessures et dégâts légers (m)Limite pour la projection de missiles (m)ChaudièreExplosion confinées/oExplosion127s/o279444Précipitateur électrostatiqueExplosion confinées/oExplosion135s/o257470Ballon de vapeurExplosion physiques/oExplosion15s/o3470Réservoir de propaneExplosion confinées/oExplosion30s/o66105Rupture catastrophiqueImmédiatExplosion226s/o454907Boule de feu155350s/os/oAvec délaiExplosion540s/o767s/oFeu éclair312s/os/os/oFuiteImmédiatChalumeau-- (1)-- (1)s/os/oAvec délaiExplosion210s/o272s/oFeu éclair145s/os/os/oConduite de propaneRupture complèteImmédiatChalumeau3238s/os/oAvec délaiExplosion58s/o74s/oFeu éclair40s/os/os/oBoyau de chargementRupture complèteImmédiatChalumeau7184s/os/oAvec délaiExplosion125s/o164s/oFeu éclair88s/os/os/oTurbineRupture dune ailettes/oProjectiles/os/os/os/oPas de résultats du logiciel PHAST
Explosion confinée - précipitateur électrostatique
Le précipitateur électrostatique est localisé à l'extérieur du bâtiment de la chaudière. Il est donc possible que les projectiles résultant d'une explosion atteignent 470 mètres (distance maximale). Encore ici, la population ne serait pas touchée par ce scénario. Toutefois, l'explosion confinée à l'intérieur du précipitateur électrostatique pourrait constituer un danger pour les employés sur les lieux et pourrait affecter lusine Donohue ou lusine dépuration des eaux.
Explosion physique - ballon de vapeur
Les conséquences associées à ce scénario ne dépassent pas 70 mètres. La vie d'un employé pourrait être en danger si ce dernier circule dans les environs du ballon de vapeur au moment de l'accident.
Projectile turbine
Selon nos calculs, le bris d'une ailette de la turbine n'entraînerait aucune projection de débris. En effet, le bâti de la turbine est conçu pour résister à de tels impacts et les projectiles éventuels ne peuvent réussir à le transpercer.
Explosion confinée - réservoir de propane
Tout comme pour la chaudière et le précipitateur électrostatique, une explosion confinée des vapeurs de propane à l'intérieur du réservoir ne produit aucune conséquence pour la population. La distance maximale atteinte par des projectiles est de 105 mètres.
Rupture catastrophique du réservoir de propane
La rupture catastrophique de ce réservoir est le seul scénario daccident dont les conséquences pourraient affecter la population. Dans le cas dun incident de type BLEVE, des projectiles pourraient atteindre 907 mètres et des personnes situées à moins de 767 mètres pourraient subir des blessures.
Fuites sur le réservoir de propane, rupture de conduite et rupture de boyau de chargement
Tous ces scénarios ne constituent pas un danger pour la population (distance maximale = 272 mètres pour des blessures légères). Toutefois, lusine dépuration des eaux pourrait être affectée.
6.1.10 Évaluation des fréquences doccurrence
Les incidents qui ont été retenus pour lévaluation des fréquences doccurrence sont ceux qui pourraient toucher la population et les installations fixes (e.g. lusine de transformation du bois Donohue et lusine dépuration des eaux), soit ceux à plus de 190 mètres de lusine. Les données qui ont servi à lévaluation des fréquences daccident sont présentées à lannexe E. On trouvera au tableau 6.6 les fréquences doccurrence qui ont été évaluées à partir de ces données.
Ce sont les explosions confinées de chaudière/précipitateur électrostatique qui ont la plus haute fréquence doccurrence, soit 2,2 x 10-6/an. Quant au réservoir de propane, la fréquence pour lensemble des événements est de 1,4 x 10-6/an.
TABLEAU 6 Conséquences daccidents
ÉquipementScénarioAllumageÉvénementFréquence (par année)ChaudièreExplosion confinées/oExplosion2,2 x 10-6Précipitateur électrostatiqueExplosion confinées/oExplosion2,2 x 10-6Réservoir de propaneRupture catastrophiqueImmédiatExplosion/boule de feu6,9 x 10-7Avec délaiExplosion4,8 x 10-8Feu éclair4,4 x 10-7FuiteAvec délaiExplosion2,1 x 10-7
6.1.11 Évaluation de lacceptabilité des risques
Risques pour la population
Selon le Conseil Canadien des Accidents Industriels Majeurs (CCAIM, 1993), un risque individuel acceptable pour une zone habitée est de 1 x 10-6 décès par an. Puisque la fréquence du seul accident qui puisse affecter la population est de 6,9 x 10-7, on peut tout de suite affirmer que le risque est acceptable. Il faut également noter que le risque individuel devrait être moindre que 6,9 x 10-7 car il na pas été tenu compte de la probabilité quune personne décède suite à la rupture du réservoir.
Risques pour les usines Donohue et dépuration des eaux
Les deux installations fixes les plus rapprochées du Centre Énergétique sont lusine Donohue (300 m) et lusine dépuration des eaux (195 m). Si nous prenons, par exemple, le cas de lusine dépuration des eaux, les événements qui pourraient causer des fatalités à cet endroit sont lexplosion confinée du précipitateur électrostatique (la chaudière est exclue puisquelle sera à lintérieur dun bâtiment) et la rupture/fuite sur le réservoir de propane. La fréquence totale de ces événements est de 3,6 x 10-6/an.
Le risque individuel est moins élevé que 3,6 x 10-6 fatalité/an car cette valeur ne tient pas compte de la probabilité de fatalité à la suite dun accident (ex. : probabilité quun projectile atteigne une personne à lusine dépuration suite à une explosion du précipitateur). Selon le CCAIM, un risque entre 10-5 et 10-4 fatalité/an est acceptable pour une zone industrielle, donc les risques sont acceptables pour lusine dépuration et lusine Donohue qui est plus éloignée.
Identification des codes industriels/règlements applicables en matière de sécurité et des mesures de prévention
Afin d'éliminer le risque ou de le minimiser, la conception des équipements sera réalisée en respectant les lois, règlements et codes applicables. De plus, des efforts seront déployés pour assurer la sécurité des personnes et des lieux lors de l'opération des équipements. À cet effet, plusieurs mesures préventives seront mises de l'avant. Enfin, un programme de gestion des risques sera élaboré. Ce dernier tiendra compte de plusieurs éléments dont un programme d'entretien, des procédures en cas de situations critiques, de la formation pour les employés, etc. Le détail de ce programme est contenu dans le plan des mesures d'urgence.
6.1.12.1 Codes et règlements applicables
Les lois, règlements et codes suivants régissent les sinistres et les mesures d'urgence:
Fédéral
Code national de prévention des incendies du Canada, 1990;
( 1985 c.24 Loi sur le contrôle des renseignements relatifs aux matières dangereuses;
( 1985 c. H-3 Loi sur les produits dangereux;
( 1985, c. H03 Règlement concernant les produits contrôlés.
Provincial
L.R.Q. c. C-19: Loi des cités et villes;
L.R.Q. c. P-35: Loi sur la protection de la santé publique (Section 4);
P-35 r-1 Règlement d'application de la loi sur la protection de la santé publique;
L.R.Q. c. P-38.1: Loi sur la protection des personnes et des biens en cas de sinistres;
P-38.1 r.1 Critères relatifs aux cours de formation en matière de mesures d'urgence;
P-38.2 r.2 Règlement sur le plan municipal de prévention des mesures d'urgence;
L.R.Q., C Q-2 Loi sur la qualité de l'environnement;
Q-2, R.3.001 Règlement sur les déchets dangereux;
L.R.Q., c. S-2.1 Loi sur la santé et la sécurité au travail;
L.R.Q., c. S-2.1 r.9 Règlement sur les établissements industriels et commerciaux;
L.R.Q., c. S-2.1, r. Règlement sur l'information concernant les produits contrôlés;
L.R.Q., c. S-2.1, r.15 Règlement sur la qualité du milieu de travail;
L.R.Q., c. S-3 Loi sur la sécurité dans les édifices publics;
L.R.Q., c. S-3 r. 4 Règlement sur la sécurité dans les édifices publics;
L.R.Q., c. S-3 r. Règlement sur l'application d'un Code du bâtiment;
L.R.Q., c. A20.01 Règlement sur les appareils sous pression.
Municipal (Ville de Senneterre)
Plan de sécurité civil municipale
Codes
American National Standard Institute (ANSI)
Association Canadienne de normalisation (ACNOR)
* CAN/CSA Z-731-M94 Planification des mesures d'urgence pour l'industrie
National Fire Protection Association (NFPA)
* NFPA 1600, Standard for Disaster Management
Code national de prévention des incendies (CNPI)
Code national du bâtiment (CNB)
American Society of Mechanical Engineers (ASME)
Code de l'électricité du Québec
Electrical and Electronical Manufacturers Association (CEMA)
National Electrical Manufacturers Association (NEMA)
Factory Mutual System
* 12-0, Boilers and pressure vessels: Applicable Pressure Equipment Codes and
Standards
* 12-1/6-0, Boilers and pressure vessels: UV Flame Scanners
* 12-13/6/13, Boilers and pressure vessels: Waste Fuel - Fired Boilers
Mesures de prévention mises en place
Le système de combustion
La chaudière, de type Stoker, sera conçue selon les codes applicables (normes ASME, Section I). Elle sera alimentée lors du démarrage avec du propane (capacité de combustion de 100 X 106 BTU/h). Lors de l'opération normale, la capacité de combustion atteindra 407 X 106 BTU/h). Au démarrage, la combustion du propane durera environ sept (7) heures, c'est-à-dire le temps nécessaire pour que la biomasse soit en mesure de brûler de façon autonome. Le système de contrôle de la chaudière sera conçu de façon à ce que l'opération cesse si des conditions anormales ou d'urgence se présentaient. De plus, l'alimentation en combustible de la chaudière arrêtera automatiquement si un quelconque problème survenait (niveau d'eau anormal dans le ballon de vapeur, arrêt du ventilateur de tirage induit, perte de contrôle de l'opération de la chaudière).
La sécurité lors de l'opération de la chaudière sera assurée par les systèmes suivants:
plusieurs soupapes de sécurité sur le ballon de vapeur;
plusieurs détecteurs de niveau d'eau sur le ballon de vapeur;
système de contrôle informatisé;
( système de gestion des brûleurs respectant les codes NFPA applicables.
L'équipement rotatif
L'ensemble turbine/génératrice comprend plusieurs systèmes de contrôle assurant la sécurité lors de l'opération. Plus particulièrement, un contrôle électronique de vitesse et de charge auquel se joignent des systèmes de verrouillage pour le démarrage, l'opération, l'arrêt et le déclenchement font partie du dispositif de contrôle. L'ensemble turbine/génératrice est conçu selon les codes ASME applicables.
Le système de protection contre les incendies
Le système de protection contre les incendies comprend deux pompes dont une possède un moteur électrique et l'autre, un moteur diesel, une conduite principale pour l'eau en cas d'incendie, des bornes d'incendie, des boyaux et tout autre équipement nécessaire en cas d'incendie (gicleurs, équipements de détection, extincteurs portatifs, alarmes, etc.). Tous ces équipements sont conformes aux codes NFPA applicables.
6.1.13 Conclusion
L'étude de risques technologiques a permis d'identifier les accidents susceptibles de se produire lors de l'opération du Centre Énergétique. Les scénarios d'accidents retenus constituent des cas majeurs et les conséquences/fréquences associées ont fait l'objet d'une analyse. Les résultats démontrent que seule la rupture catastrophique dun réservoir de propane pourrait affecter la population. Toutefois, en considérant la faible fréquence des événements liés à ce type daccident, les risques liés au Centre Énergétique sont acceptables pour la population.
En ce qui concerne dautres éléments sensibles plus rapprochés que la population, notamment lusine de transformation du bois de Donohue et lusine dépuration deau, les risques sont également acceptables.
Finalement, le principal élément sensible environnemental quest la rivière Bell ne sera pas affectée par un accident majeur au Centre Énergétique.
La construction et l'opération du Centre Énergétique seront réalisées dans le respect des lois, règlements et codes en vigueur en matière de sécurité. De plus, plusieurs mesures préventives seront mises en place afin d'assurer la sécurité du personnel et des lieux. Le plan de mesures d'urgence sera finalisé et révisé régulièrement afin de maintenir des conditions de sécurité optimum.
6.2 Plan de mesures d'urgence
Un plan de mesures d'urgence préliminaire est présenté à l'annexe F du rapport d'étude d'impact. Ce plan est conforme à la norme CSA-Z731-M91. Le plan est préliminaire, certaines sections seront complétés avant la mise en opération de l'usine. Il est toutefois assez détaillé pour comprendre sa structure et s'assurer que toutes les informations nécessaires à sa bonne mise en oeuvre s'y retrouveront.
CHAPITRE 7
Méthode dévaluation des impacts environnementaux
MÉTHODE D'ÉVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
Identification des impacts
L'identification des impacts attribuables à la réalisation du Centre d'énergie à Senneterre est basée sur l'analyse des relations conflictuelles possibles entre le milieu touché et les diverses activités reliées au projet. Cette analyse permet de mettre en relation les sources d'impacts associées au projet et les composantes des différents milieux susceptibles d'être affectés.
Les sources d'impacts liées à un projet se définissent comme l'ensemble des activités prévues lors des phases de construction, d'exploitation et d'entretien. En période de construction, ces activités comprennent notamment:
l'aménagement des chemins d'accès;
l'aménagement des installations de chantier;
le transport et la circulation associés aux déplacements de la main-d'oeuvre, de la machinerie et des matériaux de construction;
le déboisement;
les travaux de terrassement et d'excavation incluant le dynamitage et le forage;
l'exploitation des aires d'extraction;
la disposition des matériaux de déblais;
la construction et l'aménagement des équipements et de ses ouvrages connexes;
la disposition des déchets;
la gestion des produits contaminants;
etc.
En période d'exploitation et d'entretien, les activités sources d'impacts sont liées à:
la présence des équipements (centre d'énergie, ligne);
l'opération des équipements;
la gestion des déchets et des matières dangereuses;
les travaux d'entretien (ligne, routes, centrale, etc.) et éventuellement de réfection des équipements au cours de leur vie utile;
etc.
Les composantes du milieu susceptibles d'être affectées par le projet, correspondent pour leur part aux éléments sensibles de la zone d'étude, c'est-à-dire à ceux susceptibles d'être modifiés de façon significative par les composantes ou les activités reliées au projet.
Évaluation des impacts
L'approche méthodologique utilisée afin d'évaluer les impacts environnementaux identifiés pour le projet d'Indeck à Senneterre, repose essentiellement sur l'appréciation de l'intensité, de l'étendue et de la durée de l'impact prévu (Hydro-Québec, 1990). Ces trois qualificatifs sont agrégés en un indicateur-synthèse, l'importance de l'impact, qui permet de porter un jugement global sur les effets anticipés pour une composante, suite à une intervention sur le milieu. La figure 7.1 présente schématiquement l'essentiel du processus menant à l'évaluation de l'impact.
Bien que les impacts du projet sur le milieu physique soient décrits et quantifiés dans la mesure du possible leur traitement diffère des impacts biologiques ou humains car ces impacts ne peuvent être valorisés en soit. Ainsi, une modification à la qualité de l'eau n'a de valeur que par les effets que cette modification entraînera sur les composantes biologiques et humains de l'environnement et non par sa valeur intrinsèque. Les conséquences de ces modifications du milieu physique servent toutefois d'intrant à l'évaluation des perturbations des milieux biologiques ou humains et, à ce titre, méritent une attention toute particulière.
7.2.1 Intensité de l'impact
L'intensité de l'impact exprime l'importance relative des conséquences attribuables à l'altération d'une composante. Elle intègre la valeur environnementale de la composante tant pour ce qui est de sa valeur intrinsèque que de sa valeur sociale. Elle tient également compte de l'ampleur des modifications apportées aux caractéristiques structurales et fonctionnelles de cette dernière (degré de perturbation).
La valeur intrinsèque exprime l'importance relative d'une composante en fonction de son intérêt pour la communauté résidente ou utilisatrice (fonction ou rôle, représentativité, fréquentation, diversité, rareté ou unicité) et de ses qualités (harmonie, dynamisme et potentialité). La valeur intrinsèque fait appel au jugement des spécialistes suite à une analyse systématique des composantes du milieu et aux consultations auprès des organismes locaux et régionaux mais aussi de représentants des différents publics concernés par le projet.
La valeur sociale exprime l'importance relative d'une composante attribuée par le public, les différents paliers de gouvernements ou toute autre autorité législative ou réglementaire. La valeur sociale indique le désir ou la volonté populaire ou politique de conserver l'intégrité ou le caractère original d'une composante. Cette volonté s'exprime par la protection légale qu'on lui accorde.
La valeur environnementale d'une composante donnée, qui intègre à la fois sa valeur intrinsèque et sa valeur sociale, est considérée:
grande, lorsque la composante présente un intérêt majeur et des qualités exceptionnelles dont la conservation ou la protection font l'objet d'un consensus;
moyenne, lorsque la composante présente un fort intérêt et des qualités reconnues dont la conservation ou la protection représentent un sujet de préoccupation sans toutefois faire l'objet d'un consensus;
faible, lorsque cette dernière présente un intérêt et des qualités dont la conservation et la protection sont l'objet de peu de préoccupation;
Le degré de perturbation d'une composante veut définir l'ampleur des modifications qui affecteront la composante à l'étude. Le degré de perturbation est jugé:
élevé, lorsque l'impact met en cause l'intégrité de la composante environnementale affectée, altère fortement sa qualité ou restreint son utilisation de façon significative;
moyen, lorsque l'impact entraîne la réduction de la qualité ou de l'utilisation de la composante environnementale touchée sans pour autant compromettre son intégrité;
faible, lorsque l'impact n'altère que de façon peu perceptible la qualité, l'utilisation ou l'intégrité de la composante environnementale affectée.
Quatre niveaux d'intensité de l'impact variant de très forte à faible, résultent de l'interaction entre les trois degrés de perturbation (élevé, moyen et faible) et les trois classes de valeur environnementale (grande, moyenne et faible). Le tableau 7.1 indique les différentes combinaisons considérées.
FIGURE STYLEREF 1 \n 7. Processus d'évaluation des impacts
TABLEAU STYLEREF 1 \n 7. Grille de détermination de l'intensité de l'impact
Degré de
perturbationValeur environnementale Grande MoyenneFaibleÉlevétrès fortefortemoyenneMoyenfortemoyennefaibleFaiblemoyennefaiblefaible
7.2.2 Étendue de l'impact
L'étendue de l'impact exprime la portée ou le rayonnement spatial des effets générés par une intervention sur le milieu. Cette notion réfère soit à une distance ou à une surface sur lesquelles seront ressenties les modifications subies par une composante ou encore à la proportion d'une population qui sera touchée par ces modifications.
Les trois niveaux considérés pour quantifier l'étendue d'un impact sont:
l'étendue régionale: lorsque l'impact affecte un vaste espace ou plusieurs composantes situés à une distance importante du projet, ou qu'il est ressenti par l'ensemble de la population de la zone d'étude ou par une proportion importante de la population de la région réceptrice;
l'étendue locale: lorsque l'impact affecte un espace relativement restreint ou un certain nombre de composantes situés à l'intérieur, à proximité ou à une certaine distance du site du projet, ou qu'il est ressenti par une proportion limitée de la population de la zone d'étude;
( l'étendue ponctuelle: lorsque l'impact n'affecte qu'un espace très restreint ou une composante situés à l'intérieur ou à proximité du site du projet, ou qu'il n'est ressenti que par un faible nombre d'individus de la zone d'étude.
Durée de l'impact
La durée de l'impact précise sa dimension temporelle, soit la période de temps pendant laquelle seront ressenties les modifications subies par une composante. Cette notion n'est pas nécessairement dépendante de la période de temps pendant laquelle s'exerce la source directe d'impact. La méthode utilisée distingue les impacts de:
( longue durée: dont les effets sont ressentis de façon continue pour la durée de vie de l'équipement ou même au delà;
( moyenne durée: dont les effets sont ressentis de façon continue sur une période de temps relativement prolongée mais inférieure à la durée de vie de l'équipement;
( courte durée: dont les effets sont ressentis sur une période de temps limitée, correspondant généralement à la période de construction de l'équipement.
Importance de l'impact
L'interaction entre l'intensité, l'étendue et la durée permet de définir le niveau d'importance de l'impact affectant une composante touchée par le projet. Le tableau 7.2 présente la grille de détermination de l'importance de l'impact. Celle-ci distingue cinq niveaux d'importance variant de très fort à très faible.
L'importance relative de chacun des impacts est évaluée en tenant compte des mesures d'atténuation générales intégrées au projet. Les impacts dont les mesures d'atténuation générales en ont réduit l'importance au point de les rendre négligeables sont donc exclus de l'analyse. Une fois l'importance relative de l'impact établie, celui-ci est ensuite décrit et l'application de mesures d'atténuation spécifiques est proposée afin de permettre l'intégration optimale du projet au milieu.
La dernière étape de l'évaluation, consiste à déterminer l'importance résiduelle de l'impact suite à la mise place des mesures d'atténuation. Il s'agit donc ici d'expliciter en quoi la mesure d'atténuation modifie l'un ou l'autre des intrants au processus d'évaluation des impacts décrit précédemment.
Le cheminement ayant conduit à l'évaluation des impacts de chacun des volets du projet est présenté sous la forme d'une fiche synthèse à l'annexe L.
TABLEAU STYLEREF 1 \n 7. Grille de détermination de l'importance de l'impact
IntensitéÉtendueDuréeImportance Très forteRégionaleLongue Très forteMoyenneTrès forteCourteTrès forteLocaleLongueTrès forteMoyenneTrès forteCourteFortePonctuelleLongueTrès forteMoyenneForteCourteForteForteRégionaleLongueTrès forteMoyenneForteCourteForteLocaleLongueForteMoyenneForteCourteMoyennePonctuelleLongueForteMoyenneMoyenneCourteMoyenneMoyenneRégionaleLongueForteMoyenneMoyenneCourteMoyenneLocaleLongueMoyenneMoyenneMoyenneCourteFaiblePonctuelleLongueMoyenneMoyenneFaibleCourteFaibleFaibleRégionaleLongueMoyenneMoyenneFaibleCourteFaibleLocaleLongueFaibleMoyenneFaibleCourteTrès faiblePonctuelleLongueFaibleMoyenneTrès faibleCourteTrès faible
CHAPITRE 8
Description et évaluation des impacts environnementaux
DESCRIPTION ET ÉVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
L'implantation du Centre Énergétique à Senneterre ville engendrera des impacts sur l'environnement. Ces impacts sont décrits et évalués dans le présent chapitre.
Impacts sur le milieu physique
Cette section décrit les changements que la réalisation du projet entraînera sur différentes composantes du milieu physique telles la qualité de l'air, la qualité de l'eau et le sol.
Qualité de l'air
Période de construction
Pendant toute la durée des travaux, le responsable du chantier s'assurera que les émissions de poussières générées par les travaux de construction seront minimisées.
Les émissions de poussières constituent un élément perturbateur en raison des activités prévues. Localement, la qualité de l'air suite à lémission de poussières sera donc affectée temporairement dans la zone industrielle.
8.1.1.2 Période d'exploitation
Un modèle de dispersion atmosphérique a été utilisé pour évaluer les concentrations de contaminants dans l'air ambiant dues aux opérations de l'usine. Les résultats obtenus sont ensuite comparés aux critères de qualité de l'air ambiant des organismes provinciaux et fédéraux.
Normes québécoises et objectifs nationaux de qualité de l'air ambiant
Au Québec, les normes pour l'air ambiant sont énoncées dans le Règlement sur la qualité de l'atmosphère (MEF, c. Q-2, r. 20). Selon la nature des contaminants, on retrouve des normes pour différentes périodes d'exposition (1, 8, 24 heures et moyenne annuelle). Un projet de modification de ce règlement devrait bientôt abaisser certaines des normes en vigueur (MEF, 1998).
En ce qui concerne les objectifs nationaux, il en existe trois types tels que définis par Environnement Canada:
( la teneur maximale souhaitable représente un objectif à long terme de qualité de l'air et sert de fondement à une politique destinée à protéger les régions non polluées du pays contre la détérioration de la qualité de l'air;
( la teneur maximale acceptable a pour but de protéger le sol, l'eau, la végétation, les matières exposées, les animaux, la santé et le bien-être de la population contre les effets de la pollution et d'éviter une réduction de la visibilité;
( la teneur maximale admissible est déterminée par les teneurs en polluants atmosphériques en fonction du temps. Lorsque les polluants atteignent ces degrés de concentration, il faut adopter au plus vite des mesures appropriées pour protéger la santé de la population en général.
Le tableau 8.1 présente les normes québécoises actuelles et projetées ainsi que les objectifs nationaux pour les principaux contaminants émis par le Centre Énergétique. De façon générale, les normes d'air ambiant du MEF correspondent aux teneurs maximales acceptables d'Environnement Canada.
Il n'existe pas de normes d'air ambiant québécoise ou canadienne pour les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les composés organiques totaux (COT). Au Québec, la Communauté urbaine de Montréal a des normes concernant la teneur en HAP totaux sur des périodes de 1 heure et 8 heures, soit respectivement 0,19 et 0,10 µg/m3 (CUM, 1987).
8.1.1.2.2 Méthodologie d'évaluation
Modèle de dispersion
L'évaluation des impacts sur la qualité de l'air a été effectuée à l'aide du modèle de dispersion gaussien en régime stationnaire ISC3 ("Industrial Source Complex Dispersion Model", version 3) développé par l'EPA (EPA, 1995). Ce modèle est largement utilisé pour l'évaluation des impacts des projets industriels sur la qualité de l'air à proximité de ces derniers.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE \r 1 1 Normes québécoises et objectifs nationaux de qualité de l'air ambiant (µg/m3)
PARAMÈTREPÉRIODENORMES QUÉBÉCOISES(1)OBJECTIFS NATIONAUX(2)ActuellesProjetéesMaximum
souhaitableMaximum acceptableMaximum
admissibleParticules1 an
24 heures70(3)
15070(3)
120(4)60
---70
120---
4001 an52603060---SO224 heures2883001503008001 heure1 310900450900---CO8 heures15 00013 0006 00015 00020 0001 heure34 00035 00015 00035 000---1 an10310060100---NO224 heures207200---2003001 heure414400---4001 000Plomb1 an2(3)1(3)NANANA
(1) Ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec: Règlement sur la qualité de l'air (c. Q-2, r. 20) et Projet de modification au Règlement sur la qualité de l'atmosphère (1998).
(2) Environnement Canada, 1994.
(3) Moyenne géométrique des mesures sur 24 heures.
(4) Peut être excédée 2 fois par année sans jamais dépasser 150 µg/m3.
Ce modèle fait partie des modèles recommandés ou exigés par l'EPA (EPA, 1986) et le MEF (Leduc, 1986) lorsque le site n'est pas en milieu montagneux ou à proximité d'un plan d'eau important. Le modèle ISC a été préféré aux autres modèles recommandés parce qu'il considère l'effet du sillage des bâtiments sur les panaches et qu'il est le plus souple (en terme de type de sources et de contribution des différentes sources).
Les données à fournir au modèle se divisent en cinq catégories:
les caractéristiques des sources d'émission (position, diamètre et hauteur des cheminées, dimensions des bâtiments);
les caractéristiques des émissions (taux d'émission, vitesse de sortie des gaz, température d'émission);
données météorologiques horaires (température, vitesse et direction du vent, stabilité et hauteur de mélange horaires);
caractéristiques des récepteurs (distance, altitude, élévation), c'est-à-dire les lieux où on désire évaluer la concentration du polluant;
options de calcul contrôlant les calculs statistiques à effectuer sur les concentrations calculées par le modèle.
Ce modèle utilise diverses formulations pour l'élévation du panache, dont celle de Briggs, qui considère l'ascension graduelle du panache avec la distance. Les paramètres par défaut du modèle pour les profils verticaux de température et de vitesse du vent nécessaires au calcul d'élévation du panache ont été utilisés dans les simulations. Pour la dispersion, le modèle utilise les coefficients de dispersion (écarts-type horizontal et vertical des distributions de concentration perpendiculairement à la direction du vent) de Pasquill-Gifford pour un milieu de type rural.
Le modèle ISC3 permet aussi d'évaluer l'effet du sillage des bâtiments et des cheminées sur l'élévation et la dispersion des panaches de cheminées. Les informations requises par le modèle ISC pour tenir compte des effets du bâtiment ont été obtenues avec le programme BPIP (EPA, 1993).
La topographie est considérée dans le modèle ISC en diminuant la hauteur effective du panache par la différence entre l'élévation des récepteurs et l'élévation à la base de la source. Aucun changement de direction du panache n'est considéré autour ou au-dessus des obstacles naturels.
Le traitement des inversions atmosphériques est incorporé dans le modèle à l'aide d'une technique de type "tout ou rien", en ce sens que:
si la hauteur effective du panache est inférieure à la hauteur de mélange, tous les contaminants demeurent sous l'inversion. La technique des sources virtuelles avec réflexions multiples du panache au sol et à la hauteur de l'inversion est alors utilisée;
si la hauteur effective du panache est supérieure à la hauteur de mélange, alors tous les contaminants demeurent au-dessus de l'inversion. Les concentrations de contaminants au niveau du sol sont alors égales à zéro.
Le modèle calcule les concentrations de contaminants dans l'air ambiant en provenance de chaque source pour toutes les heures de données météorologiques fournies. La concentration horaire d'un contaminant à un récepteur est alors obtenue par addition des contributions de chacune des sources. Les concentrations moyennes sur de plus longues périodes (par exemple: 8 heures, 24 heures ou 1 an) sont obtenues en effectuant la moyenne arithmétique des concentrations horaires calculées sur la période. Le modèle considère trois périodes de 8 heures par jour et une période de 24 heures par jour.
L'approche utilisée ici est dite conservatrice car aucune transformation chimique et aucun puits (déposition, lavage par les précipitations) ne sont considérés dans la modélisation.
Données météorologiques
Les données météorologiques de surface de l'aéroport de Val d'Or pour les années 1992 à 1996 ont été utilisées. Ces données comprennent les observations horaires de la vitesse et de la direction du vent, de la température, du plafond et du couvert nuageux. Les hauteurs de mélange pour 1992-1996 calculées par les services climatologiques du Service d'Environnement Atmosphérique (SEA) à partir des sondages en altitude de 00:00 et 12:00 GMT (7:00 AM et PM au Québec) à Maniwaki (la station aérologique la plus près) ont été utilisées.
La rose des vents à l'aéroport de Val d'Or pour les années 1992 à 1996 a été présentée à la figure 5.1. Les vents dominants proviennent en général entre le sud-ouest et le sud-sud-ouest, mais une proportion importante des vents origine également du nord-ouest et du nord-nord-ouest. Les vents de l'est sont particulièrement peu fréquents et de faible intensité. Des vents calmes ont été enregistrés 8,9% du temps.
Toutes ces données ont été fournies à un préprocesseur météorologique qui effectue les opérations suivantes:
transformation des unités des paramètres météorologiques vers le système d'unités utilisé par le modèle ISC3;
traitement pour les vents faibles: les vents inférieurs à 1 m/s sont ramenés à 1 m/s et la direction de la dernière heure non-calme précédant une heure de vent calme est attribuée aux vents calmes (cette procédure permet au modèle de reconnaître les périodes de vents calmes);
détermination de la stabilité atmosphérique horaire selon les classes de Pasquill (A-F) en utilisant la méthode de Pasquill-Gifford-Turner, c'est-à-dire à l'aide des observations horaires de la vitesse du vent, du couvert nuageux et de la hauteur du plafond et du calcul de l'élévation du soleil pour le moment considéré; la variation de la classe de stabilité est limitée à une classe à l'heure;
ajout d'une composante aléatoire comprise entre -4° et +5° aux données horaires de direction du vent (rapportées au 10° près) pour tenir compte des approximations dues à l'arrondissement des données du SEA;
calcul de la hauteur de mélange horaire à partir du sondage du matin à Maniwaki et de la température et de la vitesse du vent à Val d'Or.
Récepteurs
Les récepteurs ont été disposés sur une grille carrée à résolution variable. Le centre de la grille est située à la cheminée de l'usine. Sur la grille, les récepteurs ont été placés à tous les 500 m de -5 000 à 5 000 m selon les axes des x et y. Des récepteurs ont aussi été placés à tous les 100 m de -1 000 à 1 000 m. La topographie locale (élévation des récepteurs) a été considérée dans la modélisation. Celle-ci a été obtenue à partir des cartes numériques à léchelle 1:20 000.
Oxydes d'azote
Le NO2 est le seul oxyde d'azote réglementé par les normes de la qualité de l'air ambiant du Règlement québécois sur la qualité de l'atmosphère. Habituellement, pour les sources provenant de la combustion, environ 90% des NOx sont émis sous forme de NO. Le NO réagit rapidement avec l'ozone (O3) présent dans le milieu atmosphérique et plus lentement avec l'oxygène de l'air pour former, dans les deux cas, du NO2. De plus, le NO2 se photodissocie pour former du NO et de l'ozone en présence de la radiation solaire. Plusieurs autres réactions impliquant les NOx , les radiaux libres et les COV se produisent en milieu urbain. Les concentrations en NO2 dans lair ambiant ont été obtenues en utilisant la technique de conversion avec ozone (OLM). Celle-ci considère que 10% des NOx émis à la source sont des NO2 et que la conversion des NO en NO2 est limitée par la concentration en ozone. Les concentrations maximales en ozone mesurées à la station de Senneterre ont été utilisées.
Données d'air ambiant
Les résultats de l'étude de dispersion permettent d'évaluer l'influence du projet sur la qualité de l'air dans la région. Cependant, il faut également tenir compte de la qualité de l'air actuelle. Les données des stations d'air ambiant présentées au chapitre 5 sont utilisées à cet effet.
Rappelons que les concentrations ont été estimées à partir des stations de Duchesnay (1988-1991) et de La Pêche (1990-1991). Les données de la station de La Pêche seront utilisées pour le calcul des concentrations totales parce que les mesures y sont plus élevées.
Les moyennes horaires maximales du SO2 et du NO2 qui ont été mesurées à cette station sont respectivement de 118 µg/m3 (0,045 ppm) et 66 µg/m3 (0,035 ppm), alors que les moyennes annuelles maximales sont respectivement de 8 µg/m3 (0,003 ppm) et 4 µg/m3 (0,002 ppm). Quant aux particules, la moyenne 24 heures maximale est de 45 µg/m3 et la moyenne annuelle maximale de 14 µg/m3. Pour les autres polluants considérés, soit CO, COT, HAP et plomb, il n'y a pas de données d'air ambiant disponibles. Les concentrations en CO et en plomb sont faibles dans des petites municipalités comme Senneterre où il ny a pas de source démission importante. Pour ce qui est des HAP et des COT, ces polluants sont émis lors de feux de forêts ou lors de la combustion de biomasse forestière. En ce qui concerne les COT, ces derniers sont aussi émis naturellement par la végétation.
La littérature fournit un certain nombre de mesures de concentrations dans l'air ambiant de différents milieux (urbains et ruraux) pour les HAP et les COT. Le tableau 8.2 donne un aperçu des concentrations ambiantes dans différentes villes du Québec ainsi que des principales sources de HAP associées. On remarque que le chauffage au bois est responsable des concentrations les plus importantes soit de l'ordre de 69 à 102 ng/m3 pour Sept-Iles et la Communauté Urbaine de Montréal (CUM) respectivement.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 2 Concentrations annuelles de HAP retrouvées dans l'air ambiant de différentes villes au Québec
LocalisationPrincipales sourcesMoyenne géométriques(1) ng/m3CUMChauffage au bois102CUMTransport56(2) - 96(3) BécancourAluminerie (anodes précuites)30Sept-IlesChauffage au bois69
(1) Moyenne géométrique de données journalières entre 1984 et 1991.
(2) Rue Ontario
(3) Coin Duncan et Décarie.
Source: Germain et Brisson, 1992.
La littérature ne fournit pas de données de COT dans l'air ambiant du Québec. Toutefois, la présence de composés organiques volatils (COV) a fait l'objet d'études et de suivis de la part d'Environnement Canada. Les COV incluent la plupart du COT, à l'exception du méthane. On peut donc utiliser les valeurs de COV enregistrées sans une trop grande marge d'erreur.
Le tableau 8.3 présente les concentrations moyennes annuelles de COV selon trois types de milieu soit milieu urbain, suburbain et agricole-forestier. Ces valeurs tirées d'une étude d'Environnement Canada (février 1995) permettent de mettre en relief l'importance des sources diffuses et de transport pour les régions urbaine et suburbaine, alors que les sources biogènes contribuent de façon significative aux émissions de COV dans les régions agricoles-forestières. La concentration moyenne annuelle de COV enregistrée à la station Sainte-Françoise, un milieu forestier se rapproche le plus de la région forestière d'Abitibi-Témiscamingue, est de 20 µg/m3 avec une contribution de 34,4% de sources biogènes.
Ces données sur les COV et les HAP ne sont pas incluses au tableau 8.3, elles sont présentées seulement à titre d'information.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 3 Concentrations annuelles de COV retrouvées dans l'air ambiant de différentes régions du Québec
Principales sources# échantillonMoyenne annuelle(1)
µg/m3Milieu urbain
(2 stations à Montréal et 1 à Pointe-aux-Trembles)Diffuse transport160160Milieu suburbain (Brossard)Diffuse transport2453Milieu forestier et agricole (Sainte-Françoise)biogène(2) diffuse transport3420(1) Pour l'année 1993.
(2) Les émissions de sources naturelles (biogènes) comptent pour 34,4% des émissions de COV en milieu forestier et agricole alors que cette source contribue seulement à 0,5% des émissions de COV pour la région montréalaise et de 7 à 12% pour les régions suburbaines.
Source: Environnement Canada, 1995.
Pour les scénarios d'opération simulés, l'addition des maxima mesurés et calculés permet d'obtenir les concentrations maximales possibles causées par l'opération de l'usine, tout en considérant l'état actuel de la qualité de l'air. La probabilité d'occurrence des concentrations totales présentées est cependant très faible, puisque les valeurs maximales mesurées ne se produisent que quelques fois durant une année et que l'addition ne considère pas les variations des concentrations maximales mesurées et calculées en fonction des conditions météorologiques. De plus, les concentrations maximales calculées ne sont pas représentatives de l'ensemble du territoire à l'étude, les maximums se produisant à des endroits bien précis.
Scénario de simulation
Le scénario de simulation retenu considère l'opération normale de la chaudière, c'est-à-dire la combustion de résidus de bois sans addition de propane.
Les taux d'émission pour ce mode d'opération ont été présentés au chapitre 5. Ce scénario est basé sur la combustion de 48 125 kg/h de résidus avec 60% d'eau. Le mode dopération avec une combustion combinée des résidus de bois et du propane na pas été simulé. Le propane est peu utilisé, essentiellement lors des opérations de démarrage, et représente moins de 0,5% de la contribution énergétique annuelle. De plus, le propane est un combustible moins polluant que les résidus de bois, de sorte que pour une production énergétique équivalente, le mode combiné génère moins de polluants.
Les caractéristiques physiques des sources et les taux d'émission utilisés sont présentés aux tableaux 8.4 et 8.5.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 4 Taux d'émission utilisés dans l'étude de dispersion atmosphérique
ContaminantsTaux d'émission (g/sec)(1)SO2 2,2NOX 8,3CO 75Particules 3,9COT1,2HAP0,011Plomb0,00024(1) Combustion de 48 125 kg/h de résidus avec 60% d'eau.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 5 Caractéristiques physiques des émissions atmosphériques
CaractéristiqueValeurTempérature de sortie des gaz150°CDébit des gaz97 m3/secDiamètre de la cheminée (m)2,9Hauteur de la cheminée (m)44,6
8.1.1.2.3 Résultats de l'étude de dispersion et comparaison aux critères de qualité de l'air ambiant
Le tableau 8.6 présente les résultats obtenus en utilisant les données météorologiques de l'aéroport de Val d'Or de 1992 à 1996. Les concentrations maximales mesurées à la station d'échantillonnage de l'air ambiant de La Pêche sont également présentées.
Pour les NOx, on considère que la conversion des NO en NO2 est limitée par les concentrations en ozone. Sur la base de cette hypothèse, le projet contribuerait au maximum à 50%, 59% et 51% des normes horaire, journalière et annuelle. Ces résultats confirment que les normes de NO2 dans l'air ambiant seront respectées, même en additionnant les concentrations maximales déjà présentes. À noter que les concentrations maximales en ozone ont été utilisées pour la conversion des NO en NO2. De plus, ces résultats sont probablement surestimés étant donné que les maximums surviennent très près de lusine et que la conversion des NO en NO2 nest pas instantanée.
Pour le SO2, le projet contribuerait au plus à 10%, 13% et 8% des normes horaire, journalière et annuelle. Les concentrations actuelles sont estimées à environ 20% des normes. La figure 8.1 représente le profil des concentrations horaires maximales en SO2 (contribution du projet seulement).
Pour le CO, avec une moyenne horaire maximale de 4 560 µg/m3 et une moyenne 8 heures maximale de 2 745 µg/m3, le projet contribuerait au plus à 13% et 18% des normes horaire et 8 heures. Il n'y a pas de données d'air ambiant pour ce paramètre. Cependant, les concentrations actuelles sont probablement peu importantes et la faible contribution du projet permet d'affirmer que les normes en vigueur pour le CO ne seront pas dépassées.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 6 Concentrations maximales dans l'air ambiant
ContaminantConcentration maximale simulée(1)Concentration maximale mesurée(2)Norme
provinciale
(µg/m3)(µg/m3)(% de la norme)(µg/m3)(% de la norme)SO2
maximum horaire
maximum journalier
maximum annuel
134
39
4,2
10% (15%)
13%
8%
118
57
8
9% (13%)
20%
15%
1 310 (900)(3)
288
52NO2(4)maximum horaire20950%6616%414maximum journalier12359%3818%207maximum annuel5251%44%103COmaximum horaire4 56013%--34 000maximum 8 heures2 74518% (21%)--15 000
(13 000)Particulesmaximum journalier6746% (57%)4530% (37%)150 (120)maximum annuel7,511%1420%70(5)COTmaximum horaire73----maximum annuel2,3----HAPmaximum horaire0,67----maximum annuel0,021----Plomb (ng/m3)
maximum horaire
maximum annuel
0,014
4,5 x 10-4
-
0,022% (0,044%)
-
-
-
-
-
2 (1)(5)
(1) Concentration maximale calculée au niveau du sol avec le modèle ISC3 en utilisant les données météorologiques de Val d'Or de 1992 à 1996.
(2) Concentration maximale mesurée à la station d'échantillonnage de l'air ambiant de La Pêche.
(3) Les chiffres entre parenthèses se rapportent au projet de changement au règlement provincial.
(4) Conversion des NO en NO2 limitée par les concentrations en ozone (max. horaire: 0,085 ppm; max. journalier: 0,058 ppm; max. annuel: 0,027 ppm)
(5) La norme est basée sur une moyenne géométrique et les calculs sur une moyenne arithmétique.
FIGURE 8. SEQ FIGURE \* ARABE \r 1 1 Profil des concentrations horaires maximales de SO2 (µg/m3)
FIGURE COULEUR
La contribution du projet aux concentrations en particules dans l'air ambiant nentraînera pas de dépassement des normes de qualité de l'air actuelles ou projetées. La présence du précipitateur électrostatique réduit significativement les émissions de particules et, en conséquence, les concentrations maximales calculées représentent 46% et 11% des normes journalière et annuelle d'air ambiant. La figure 8.2 représente le profil des concentrations journalières maximales des particules dans lair ambiant (contribution du projet seulement). Pour le plomb, la concentration horaire maximale sera seulement de 14 ng/m3 alors que la norme exige une moyenne annuelle inférieure à 2 µg/m3.
Les HAP et les COT sont deux polluants pour lesquels il n'y a pas de normes d'air ambiant. Le projet entraînera des concentrations horaire et annuelle en HAP qui seront inférieures à 0,67 et 0,021 µg/m3 respectivement. À titre de comparaison, le tableau 8.2 indique que le chauffage au bois est une source importante de HAP avec des concentrations moyennes annuelles variant entre 0,069 et 0,10 µg/m3.
Quant aux concentrations en COT, les maximums horaire et annuel seront de 73 et 2,3 µg/m3. Lorsque comparés aux concentrations annuelles de COV retrouvées dans l'air ambiant de différentes régions du Québec (tableau 8.3) on peut affirmer que la contribution du Centre sera relativement faible sur une base annuelle (contribution de 2,3 µg/m3 comparativement à 20 µg/m3, enregistré en milieu forestier et agricole).
Distribution spatiale des concentrations
La distribution spatiale des contaminants émis par le projet est illustrée à la figure 8.1 pour les maximums horaires de SO2 et à la figure 8.2 pour les maximums journaliers des particules. Pour une même période, les profils des autres contaminants sont les mêmes, sauf que les valeurs numériques changent.
Les maximums surviennent à proximité de l'usine puisqu'un important bâtiment à côté de la cheminée a pour effet de rabattre le panache vers le sol. Notons que la zone résidentielle la plus proche est située à un peu plus de 500 m et que les maximums horaires surviennent à lintérieur dun rayon de 500 m. Les isocontours des concentrations maximales se développent vers le nord et le sud conformément aux directions des vents dominants. Les concentrations sont plus faibles entre les directions nord-ouest et sud-ouest.
FIGURE 8. SEQ FIGURE \* ARABE 2 Profil des concentrations 24 heures maximales de particules (µg/m3)
Les conditions météorologiques qui produisent les concentrations horaires maximales sont des vents faibles et une atmosphère stable. Sur une plus longue période (8 heures ou 24 heures), les maximums sont obtenus lorsque l'atmosphère est stable et que le vent souffle dans la même direction pendant plusieurs heures.
8.1.1.2.4 Synthèse des effets sur la qualité de l'air
Pour tous les contaminants émis et réglementés, les concentrations maximales totales (concentrations existantes plus concentrations amenées par le projet) se retrouvent toujours en deçà des normes québécoises en vigueur. Les concentrations maximales indiquées au tableau 8.6 se retrouvent à un point précis dans la zone d'étude. Les concentrations dans l'ensemble de la zone détude sont inférieures aux concentrations maximales qui sont circonscrites à la périphérie immédiate du site.
Qualité de l'eau
8.1.2.1 Période de construction
Les impacts sur la qualité de leau de surface durant la période de construction seront faibles. Ils seront limités à une augmentation de la turbidité et des matières en suspension dans les eaux de ruissellement. Les travaux de construction seront effectués de manière à limiter lentraînement de particules dans le fossé qui draine les eaux de ruissellement du site. Au besoin, des remblais ou des fossés seront aménagés pour retenir temporairement les eaux pluviales.
Toutes les mesures seront prises pour éviter la contamination par des produits tels les lubrifiants, les carburants, etc. Des mesures préventives seront incluses dans les clauses contractuelles avec les entrepreneurs. Par exemple, lentretien mécanique et le nettoyage des équipements seront interdits sur le site.
8.1.2.2 Période dexploitation
Lexploitation de lusine génère quatre types deffluents liquides : les eaux usées domestiques, leau neutralisée, la purge de la tour de refroidissement et les eaux de ruissellement de laire dentreposage de la biomasse.
Les eaux usées domestiques seront dirigées vers lusine de traitement des eaux usées de la ville de Senneterre. Cet effluent sera composé des eaux usées sanitaires et des eaux de lavage. Avant dêtre envoyées à lusine de traitement, les eaux de lavage passeront à travers un séparateur huile/eau et assurent une concentration maximale de 30 mg/l en huiles et graisses totales.
Leau du réservoir de neutralisation (purge de la chaudière, solution de régénération des résines) qui ne peut être utilisée pour le conditionnement des cendres ne sera pas rejetée directement dans lenvironnement. Elle est également dirigée vers lusine de traitement des eaux usées municipale.
La purge du système de refroidissement sera rejetée dans la rivière Bell par lintermédiaire de lémissaire des eaux traitées de lusine de traitement des eaux usées. Leau de refroidissement contient un biocide (Slimicide C-31) dont la concentration à la sortie de lémissaire sera au maximum de 2,8 mg/l.
La dispersion de leffluent dans la rivière Bell a été simulée avec le modèle CORMIX (Cornell Mixing Zone Expert System). CORMIX est un système expert développé par lEPA pour lanalyse, la prédiction et la conception des rejets dans divers milieux aquatiques (EPA, 1996). Le système met laccent sur les caractéristiques de dilution dans la zone de mélange initiale mais prédit également le comportement des panaches sur de plus longues distances. La version 3.20 de CORMIX de décembre 1996 a été utilisée.
En conditions détiage, le débit de la rivière Bell à Senneterre est denviron 10 m3/s (débit moyen du mois de mars). Lorsque leffluent sera complètement mélangé avec leau de la rivière, la concentration en Slimicide C-31 ne sera plus que de 0,015 mg/l (dilution maximale de 180).
Dans la zone de dilution initiale, la concentration sera inférieure à 0,15 mg/l (limite à laquelle aucun effet est observée dans les tests de toxicité aquatique) au-delà de 60 mètres en aval du point de rejet. Pour un débit moyen annuel, le facteur de dilution maximal est de 635 et la concentration ne sera plus que de 0,0044 mg/l après un mélange complet des eaux. Ce produit est biodégradable et a une demi-vie variant de 1,6 à 24 selon les conditions de pH. Le tableau 8.7 résume les concentrations moyennes dans le panache en fonction de la distance en aval du point de rejet.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 7 Concentration du biocide dans la rivière Bell
Distance en aval du rejet (m)Concentration moyenne dans le panache (mg/l)Débit détiageDébit moyen50
100
150
2000,23
0,13
0,075
0,0700,16
0,10
0,070
0,068
Du fait que la pile de biomasse sera couverte dun toit et de murets, les eaux de ruissellement et de lixiviation seront réduites au minimum. La surface de l'aire d'entreposage sera recouverte dune géomembrane avec système de collecte des eaux. Ces eaux seront acheminées à la bouilloire pour être évaporées.
Il n'y a aucun impact des eaux de lixiviation de la pile de biomasse sur les eaux de surfaces et souterraines car il n'y a pas de rejet à l'environnement.
Les eaux de ruissellement du site (excluant la pile de biomasse) seront rejetées au fossé pluvial situé le long de la 6ième Avenue et se déversant à la rivière Bell.
Sol
L'impact du projet sur le sol se produira lors de la construction du Centre Énergétique, plus spécifiquement lors des travaux d'excavation. Les résultats seront analysés et comparés aux critères de contamination des sols du MEF (MEF, 1988). Notons que le site est actuellement boisé et n'a subi aucune perturbation.
Aucune vidange d'huile des équipements mobiles ne sera permise sur le site lors de la construction afin d'éliminer les risques de contamination du sol.
Le Centre Énergétique est couvert par un toit et une géomembrane recouvre le sol avec système de collecte des eaux. Aucun impact n'est anticipé.
8.2 Impacts sur le milieu biologique
L'évaluation des impacts sur les composantes biologiques concerne la végétation terrestre et la faune terrestre et aquatique.
Végétation
8.2.1.1 Période de construction
L'évaluation des impacts de la construction du Centre Énergétique concerne essentiellement quelques composantes de la végétation terrestre, aucun élément de végétation riveraine et aquatique n'étant présents sur le site.
La superficie totale du site du Centre est de 10 ha. Deux classes de peuplements forestiers sont présentes. Ce sont des peuplements résineux matures et des jeunes peuplements de feuillus dominés par le peuplier faux-tremble qui couvrent respectivement 40 % et 60 du site. Ces classes de formations végétales, qui seront touchées par le déboisement pour la construction du Centre, seront irrémédiablement compromises et il y aura une perte définitive d'habitats fauniques. Pour chacun de ces deux groupements, les pertes sont de lordre de moins de 0,1% des superficies totales de ces groupements dans la zone détude. Le degré de perturbation est donc considéré comme faible puisquil ne modifie que de façon peu perceptible lintégrité de ces groupements dans la zone détude. Soulignons également que le site de l'usine projetée est localisé dans le parc industriel de Senneterre. Par ailleurs, ces habitats ne présentent aucun potentiel particulier pour les espèces susceptibles dêtre désignées menacées ou vulnérables.
Les valeurs écosystémique et sociale de ces peuplements sont considérées comme moyenne. La valeur environnementale est donc moyenne. Compte tenu du degré de perturbation, l'intensité de l'impact appréhendé est faible. L'étendue de l'impact étant locale et de longue durée, l'importance de l'impact est faible.
La matière ligneuse commerciale sera récupérée.
8.2.1.2 Période d'exploitation
L'évaluation des impacts des émissions du Centre Énergétique sur les végétaux est basée sur une revue de littérature des effets des polluants et des résultats de l'étude de dispersion. Les expériences répertoriées sur les effets du NO2, du SO2 des HAP et du CO et des particules en suspension visent surtout les espèces potagères et céréalières. Quelques essences forestières ayant un potentiel exploitable ont également fait l'objet d'études.
La difficulté reliée à l'observation des effets sur la végétation naturelle réside dans l'impossibilité d'isoler l'effet des contaminants des autres facteurs nuisibles: la rudesse du climat, la pauvreté du sol, les insectes et les parasites. L'interprétation des effets est compliquée par les multiples combinaisons de polluants et les différentes périodes d'exposition qu'on ne peut contrôler.
L'effet toxique des polluants est dû à leur absorption au niveau des feuilles par les stomates ainsi que de leur dissolution dans l'eau (McLaughlin, 1985). Les dommages prennent différentes formes: décoloration des feuilles, érosion des cuticules, torsion des feuilles, lésions foliaires, diminution de la croissance et de la production, réduction de la photosynthèse, malformation, etc. Ces réactions des végétaux aux polluants atmosphériques dépendent non seulement de la dose mais aussi de l'espèce végétale, de la capacité des tissus à se régénérer et du stade de développement de la plante, etc. (Bisson, 1986).
Il a été observé que les plantes, à des températures inférieures à 5°C, perdent leur sensibilité aux polluants atmosphériques. Par ailleurs, sur une base journalière, les plantes sont généralement plus sensibles en matinée, de même qu'en début d'après-midi (Heck et Brandt, 1977).
Les prochains paragraphes décrivent les dommages potentiels associés à des doses voisines des normes d'air ambiant du Québec pour chacun de ces polluants. Les impacts sont évalués en considérant les concentrations totales, soit les concentrations simulées (contribution du Centre) ajoutées aux concentrations mesurées (niveau de fond de l'air ambiant) à la station déchantillonnage de lair ambiant à la Pêche (tableau 8.6).
NO2
Parmi les oxydes d'azote, le NO2 est considéré comme le plus toxique pour les végétaux. Les effets les plus courants se manifestent d'abord par le ralentissement de la photosynthèse et l'apparition de lésions nécrotiques près des bords des feuilles. Le feuillage peut prendre alors une allure blanchâtre ou brune (Prinz et Brandt, 1985).
Les premiers effets sur les végétaux en général, se manifesteraient par une légère inhibition de la croissance à partir de 0,05 ppm sur un an, ce qui correspond environ à la norme provinciale. Sur moins de 24 heures, la croissance serait réduite à partir de 0,2 ppm environ (la norme horaire ou le double de la norme quotidienne) pour les espèces sensibles comme la pomme de terre et la tomate. Les lésions foliaires sur la luzerne et l'avoine apparaîtraient à partir de 0,6 ppm après 90 min. d'exposition. Les pins seraient affectés (lésions foliaires) à une dose de 2,5 ppm sur 4 à 8 heures. Les autres espèces, considérées résistantes, peuvent subir une dose de 8 ppm pendant 8 heures avant l'apparition de lésions (EPA, 1971).
Le Centre Énergétique produira des niveaux de NO2 sous les normes et il n'engendrera aucun impact sur les végétaux. Rappelons que la concentration maximale totale annuelle s'élève à 56 µg/m3 , soit 54% de la norme, alors que la concentration horaire maximale est de 275 µg/m3 SO2 , soit 66% de la norme.
SO2
Le SO2 est plus dommageable que le NO2 pour les végétaux en présence d'humidité il forme des acides plus corrosifs. La tolérance des végétaux au SO2 diminue également dans des conditions de grande intensité lumineuse avec des températures modérées (Prinz et Brandt, 1985). Des concentrations inférieures aux normes peuvent affecter les végétaux.
Plusieurs classifications des espèces forestières en fonction de leur résistance au SO2 ont été proposées (Jensen et Dochinger, 1989; Barret et Benedict, 1970; Malhotra et Blauel, 1985). Le tableau 8.8 résume leurs conclusions.
Les premières espèces touchées sont les lichens, les mousses, les pins blancs et les épinettes. Les symptômes apparaissent d'abord sous la forme d'un ralentissement de la croissance puis d'un brunissement des tissus foliaires (Heck et Brandt, 1977). Des dommages seraient observés à la fin de la période de croissance à moins de 0,01 ppm, soit une dose inférieure à la moitié de la norme annuelle. Sur une base horaire, l'action nocive du SO2 se manifesterait à partir de 0,02 ppm (4 % de la norme).
Selon le Comité consultatif fédéral - provincial sur la qualité de l'air (1987), il faut interpréter avec prudence certaines études montrant des effets à des concentrations très faibles sur des souches sensibles d'espèces sensibles. On souligne la difficulté d'extrapoler des résultats obtenus lors de fumigations expérimentales artificielles aux écosystèmes naturels.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 8 Sensibilité au SO2 de certaines espèces forestières du territoire à l'étude
Nom françaisNom scientifiqueESPÈCES TRÈS SENSIBLESAulne crispéAlnus crispaBouleauBetula sp.Bouleau blancBetula papyriferaMélèzeLarix sp.Sapin baumierAbies balsameaESPÈCES MOYENNEMENT SENSIBLESPeuplier baumierPopulus balsamiferaPeuplier faux-tremblePopulus tremuloidesSauleSalix sp.ESPÈCES TOLÉRANTESÉpinette blanchePicea glaucaÉpinette noirePicea mariana
Plusieurs facteurs environnementaux tels la température, l'humidité relative, le degré et la qualité d'ensoleillement, le vent, l'humidité du sol, la réaction du récepteur et la présence d'autres polluants atmosphériques influencent fortement le degré de sensibilité des végétaux à une exposition de SO2. Les études effectuées autour de Sudbury semblent montrer que la forêt régionale ne subit pas de dommages aigus lors d'une exposition à moins de 0,70 ppm de SO2 pendant une heure ou à moins de 0,18 ppm durant 8 heures (Linzon, 1986). Pour les dommages chroniques, les observations de Linzon rapportées par le Comité consultatif semblent montrer des effets à des concentrations assez faibles (légèrement en deçà de la norme annuelle de 0,02 ppm). Toutefois, le Comité consultatif fédéral - provincial est d'avis que la norme annuelle de 0,02 ppm permet de minimiser les effets.
Les concentrations horaires mesurées de SO2 dans la zone d'étude (252 µg/m3; 19% de la norme) engendreraient théoriquement des dommages aux espèces les plus sensibles. Par ailleurs, les concentrations totales annuelles (12,2 µg/m3 ; 23% de la norme) sont en deçà du seuil causant des dommages à la fin de la période de croissance (0,01 ppm).
Effet combiné du NO2 et du SO2
Le NO2 et le SO2 sont les polluants les plus dommageables et les plus abondants parmi les émissions des centrales à combustibles fossile. Leurs effets synergiques de toxicité sur les plantes sont reconnus. Les études menées sur la combinaison de ces polluants ont principalement porté sur les espèces potagères et céréalières (Bisson, 1986).
Pour des concentrations sous les normes de NO2 et de SO2, on a observé des impacts sur les espèces potagères les plus sensibles. Les effets (ex.: ralentissement de la photosynthèse) seraient significatifs à long terme sur le rendement des cultures. Par exemple, des niveaux aussi bas que 0,05 ppm de chacun des polluants sur une heure (22% et 10% de la norme du NO2 et du SO2 respectivement) diminueraient la photosynthèse des pois. Cependant, les effets synergiques de ces polluants sur les arbres forestiers ne se présentent que pour des concentrations dépassant nettement les normes. Les effets synergiques sont montrés à l'annexe H.
CO
Compte tenu du fait que le Centre aurait une contribution maximale inférieure à 13% et à 18% des normes québécoises horaire et sur 8 heures pour le CO, l'impact des émissions de CO sur la végétation est jugé négligeable.
HAP
Très peu d'informations sont disponibles concernant les effets des HAP sur les végétaux. Une revue bibliographie a été réalisée en 1990 pour le Centre St-Laurent. Cette revue regroupe 752 documents canadiens et étrangers traitant de la présence des HAP dans l'environnement et de leurs effets sur la faune et la flore. Aucun article n'a été répertorié quant aux effets sur les végétaux terrestres. Par ailleurs, Environnement Canada mentionne dans son document de support no 3 pour le rapport d'évaluation de la toxicité du HAP: "la flore terrestre semble relativement peu affectée par les HAP, sauf à des concentrations très élevées, car elle peut les utiliser pour son métabolisme et sa croissance" (Environnement Canada, 1993).
Comme les émissions du Centre seront relativement faibles, 0,021µg/m3 annuellement, les effets sur ces végétaux dus aux HAP sont jugés d'importance négligeable.
Particules en suspension
Comme nous ne connaissons pas toutes les composantes chimiques (métaux-oligo-éléments, complexes organiques) des résidus de combustion, l'évaluation de l'impact des particules en suspension fera abstraction de l'effet toxique potentiel de ces composantes.
Les impacts anticipés des particules chimiquement neutres sont, d'une part, un ralentissement des échanges gazeux (respiration, évapotranspiration, etc.) à cause de l'obstruction des stomates des tissus végétaux exposés et, d'autre part, l'atténuation des processus de photosynthèse provoquée par l'accumulation des particules qui a alors l'effet d'un écran solaire sur les surfaces foliaires et le ralentissement de l'absorption du CO2.
L'effet global anticipé est donc un ralentissement de la croissance des végétaux exposés. Ce ralentissement est bien entendu proportionnel aux concentrations des particules dans l'air et la durée de l'exposition de même que de facteurs exogènes comme la fréquence et l'abondance de pluie, le taux d'ensoleillement, etc.
Considérant le taux de particules mises en suspension dans l'air nous estimons que l'impact de ces particules sur la végétation du milieu récepteur sera de peu dimportance.
Plomb
Les végétaux, comme la plus part des organismes vivants, sont sensibles aux effets nocifs de l'exposition au plomb. Cependant, il existe une grande variabilité du niveau de sensibilité selon l'espèce étudié. Les plantes absorbent le plomb de deux façons, soit par leur réseau racinaire et/ou leur appareil végétatif, plus particulièrement le feuillage (C.N.R.C., 1973). Le plomb contenu dans les émissions atmosphériques se dépose, sous forme de micro-particules, à la surface du sol et migre en solution au travers de celui-ci, le rendant ainsi disponible et assimilable pour les racines des végétaux présents. L'autre mode d'absorption se fait par échange cationique et anionique à la surface des feuilles et de la matière ligneuse.
Plusieurs études et recherches ont porté sur les effets nocifs du plomb sur les végétaux et les cultures (C.N.R.C., 1973, Environnement Québec, 1980, Environnement Canada, 1985, ). Les résultats démontrent que la principale porte d'entrée du plomb dans les plantes est le système racinaire et que les proportions de plomb accumulées dans les tissus végétaux sont proportionnelles à la teneur du sol. Bien que le niveau de toxicité varie sensiblement d'une espèce à l'autre, il appert que des concentrations de 20 à 200 ppm (extractions de solution de sol) soient requises pour diminuer le rythme de croissances des plantes (C.N.R.C. 1973, Environnement Canada, 1985).
Cependant, les concentrations maximales en plomb émises dans l'air ambiant par le Centre Énergétique Indeck-Senneterrese se situent à 0,022% de la norme annuelle. Ces concentrations dans l'air ambiant sont faibles et font en sorte que la déposition atmosphérique des émissions ne contribuera pas de façon perceptible à l'accroissement du contenu en plomb dans les végétaux du milieu environnant. Aucun effet néfaste perceptible n'est prévu sur la végétation à proximité du site.
Conclusion
En résumé, le SO2, seul ou en combinaison avec le NO2, est le contaminant le plus dommageable pour la végétation. Les effets attendus, très localisé, seront mineurs compte tenu des concentrations émises.
Comme la valeur attribuée à la végétation est moyenne, l'intensité de l'impact appréhendé est faible car le degré de perturbation est faible. L'étendue de l'impact étant locale et de longue durée, l'importance de l'impact est faible.
Faune terrestre et aquatique
8.2.2.1 Période de construction
Les petits animaux à fourrure, les oiseaux, les mammifères semi-aquatiques, les mammifères terrestres et les amphibiens utilisent le couvert forestier comme habitat et ressource nutritive. Il y aura une perte denviron 10 ha d'habitat faunique. La coupe totale sur le site forcera les espèces fauniques qui occupent le site à se déplacer, sauf les moins mobiles, comme les taupes et les musaraignes, qui seront éliminés des zones de terrassement. Les zones avoisinantes pourront accueillir les espèces déplacées dans un premier temps. Cependant, compte tenu des populations animales occupant déjà les niches écologiques disponibles dans ces zones, la compétitivité pour ces espaces conduira théoriquement à une perte nette de populations animales équivalente à celles déplacées.
La valeur environnementale de la composante est considérée comme moyenne. L'impact est local, de longue durée et de faible intensité puisqu'il ne modifie que de façon peu perceptible l'intégrité de cette composante environnementale. L'importance de l'impact est faible.
Selon le MEF, dans le territoire à l'étude les aires de nidification de la sauvagine sont localisés en bordure de la rivière Bell et du lac Tiblemont. Aucun impact n'est anticipé sur les oiseaux aquatiques, la coupe à blanc sur la site n'altérera aucunement la végétation aquatique et riveraine qui constituent les sites de nidification et d'élevage de couvées.
Aucune espèce de la faune avienne terrestre, telles les tétras et les perdrix n'ont une répartition restreinte au territoire à l'étude. En effet, les zones voisines de la superficie touchée possèdent des habitats de potentiel faunique comparable, de telle sorte que la perte de 10 ha dhabitats propices à ces espèces ne compromet d'aucune façon leur présence dans la région.
L'intensité de l'impact anticipé sur les espèces de la faune avienne terrestre est faible car le degré de perturbation est faible et leur valeur environnementale moyenne. L'étendue locale et sa longue durée font que l'importance de l'impact est faible.
Lhabitat qui sera perturbé ne possède pas de potentiel particulier pour les espèces susceptibles dêtre désignées menacées ou vulnérables.
8.2.2.2 Période d'exploitation
En période dexploitation, les principales sources dimpacts sur cette composante environnementale sont les émissions atmosphériques de lusine et les rejets vers la rivière Bell en provenance de la tour de refroidissement du Centre.
Puisque les concentrations de polluants atmosphériques sont en deçà des normes, aucun impact notable nest appréhendé sur la faune terrestre et aquatique.
Le biocide ajouté à leau de la tour de refroidissement (Slimicide C-31, annexe G) se retrouvera éventuellement dans la rivière Bell, via lémissaire de la station dépuration de la ville de Senneterre. Le débit prévu est de 2,5 l/s et la concentration en Slimicide est de 60 ppm au maximum. Le pH de la rivière Bell se situe entre 6 et 7. À ces pH, les temps respectifs de demie vie du composé sont de 24 et de 1,6 jours. En laboratoire, la concentration létale pour 50% dune population de truite arc-en-ciel (LC 50) est de 2,7 ppm sur 96 heures. La LC 50 pour la Daphnia magna est de 0,26 ppm sur 48 heures. La concentration sans effet pour cette dernière espèce est de 0,14 ppm. Les concentrations à la sortie de lémissaire, compte tenu de leffet de dilution de 1 :20 des eaux de lémissaire, seront de lordre de 2,8 ppm donc, au maximum, équivalentes à la LC 50 pour la truite arc-en-ciel et quelque 11 fois supérieures à la LC 50 de la Daphnia magna. Les résultats de la simulation du modèle CORMIX (section 8.2) indiquent que la concentration sans effet pour lespèce la plus sensible (0,14 ppm) sera atteinte à 60 mètres en aval de lémissaire de lusine dépuration de la Ville de Senneterre. La zone dinfluence du biocide est donc restreinte et limpact est ponctuel. La valeur environnementale accordée à la faune aquatique est moyenne. Le degré de perturbation est moyen puisquil peut entraîner une réduction de la faune aquatique sans toutefois compromettre son intégrité. Lintensité de limpact est moyenne. La durée est permanente. Limportance de limpact est moyenne. Les biocides actuellement disponibles sur le marché présentent une toxicité aquatique sensiblement équivalente. Notons que lutilisation dun biocide est essentielle au bon fonctionnement de la tour de refroidissement.
Impacts sur le milieu humain
L'évaluation des impacts du projet sur le milieu humain concernent la santé humaine, le climat sonore, le paysage, le niveau d'odeur, les infrastructures routières et récréo-touristiques, les réseaux d'égout et daqueduc, l'utilisation du territoire, le patrimoine archéologique et, finalement, les retombées économiques.
Santé humaine
L'évaluation des effets sur la santé humaine des contaminants atmosphériques émis par le Centre Énergétique est basée essentiellement sur les rapports d'expériences en laboratoire: doses légères et massives appliquées à de petits rongeurs ou faibles expositions contrôlées sur des personnes volontaires. La littérature est très peu abondante en ce qui concerne les fortes doses accidentelles sur les humains ou les études épidémiologiques.
Tel que discuté dans la section sur les impacts sur la qualité de l'air ambiant (section 8.1.1) les résultats des simulations des dispersions de différents contaminants ont été comparés avec les normes québécoises et les objectifs nationaux de qualité de l'air ambiant et l'ensemble des teneurs totales (Centre Énergétique + bruit de fond) se situent en deçà des normes québécoises donc aussi en deçà des normes du maximum acceptable.
Les normes québécoises seront comparées à ces doses-effets répertoriées. En principe, les émissions de polluants atmosphériques sont limitées de façon à protéger la santé des populations les plus sensibles. Les normes d'air ambiant doivent également assurer une marge raisonnable de protection contre les dommages potentiels que la recherche courante n'aurait pas encore identifiés. Le tableau 8.9 résume les effets des contaminants aux différentes concentrations maximales pour chacun des objectifs nationaux et des normes québécoises. L'annexe I, pour sa part, résume les relations doses - effets des différents contaminants tirés de plusieurs études.
L'analyse des effets des différents polluants (NO2, SO2 et particules en suspension) issus du Centre Énergétique tiendra compte des concentrations maximales produites à court, moyen et long termes, telles que simulées par le modèle ISC3 pour un scénario de fonctionnement normal du Centre.
TABLEAU 8. SEQ TABLEAU \* ARABE 9 Contaminants et leurs effets
Objectifs nationaux de qualité de l'air ambiantQualité relative de l'air ambiantMonoxyde de carbone (CO)
(1h, 8h)Dioxyde d'azote
(NO2)
(1 h)Anhydride sulfureux
(SO2)
(1h, 24h)Particules en
suspension
(24 h)Très mauvaiseSymptômes cardio-vasculaires accrus chez les non-fumeurs souffrant de troubles cardiaques Sensibilité accrue des asthmatiques et des bronchitiquesSensibilité accrue des asthmatiques et des bronchitiquesSensibilité accrue des asthmatiques et des bronchitiquesMaximum
admissibleMauvaiseSymptômes cardio-vasculaires accrus chez les fumeurs souffrant de troubles cardiaquesOdeur et altération de la couleur de l'atmosphère
Réactivité bronchique accrue chez les asthmatiquesOdeurs perceptibles
Dommages et sensibilité accrus chez les végétauxDiminution de la visibilité
Opacité visibleMaximum
acceptable(1)PassableAucune altération décelable, mais modification des propriétés chimiques du sangOdeur perceptibleDommages accrus à certaines espèces végétalesDiminution de la visibilitéMaximum
souhaitableBonneAucun effetAucun effetAucun effetAucun effet
(1) Équivalent aux normes québécoises pour les contaminants visés.
Source: Environnement Canada, mai 1990. SPE 7/UP/3.
Le texte qui suit présente d'abord pour chacun des contaminants émis son mode d'action sur les organismes vivants, le sommaire des études toxicologiques effectuées sur les animaux et les humains. Il présente ensuite les concentrations retrouvées lors du fonctionnement normal du Centre et des effets attendus sur la santé humaine.
8.3.1.1 NO2
Mode d'action
Parmi les divers oxydes d'azote, le bioxyde d'azote présente la toxicité la plus élevée pour les humains. L'inhalation constitue le mode d'exposition presque exclusif des humains au bioxyde d'azote et près de 80 à 90% du NO2 absorbé par cette voie peut être retenu par le système respiratoire. Le NO2 a la propriété de pénétrer jusqu'aux alvéoles en raison de sa faible solubilité dans l'eau et une partie du gaz se retrouve éventuellement dans le sang et dans l'urine sous forme d'acide nitreux (HONO) et nitrique (HNO3) et des sels correspondants (OMS, 1987). Il constitue aussi un irritant pour les poumons, et peut être à l'origine de bronchites ou de pneumonies ou réduire la résistance du système respiratoire aux infections.
Étude sur les animaux
Des études pratiquées sur les animaux de laboratoire indiquent une distension alvéolaire après 180 jours d'exposition en continu à plus de 188,1 µg/m3 (0,1 ppm). Aussi, des rats auraient présenté des symptômes d'emphysème pour la même dose. Une concentration de 470,3 µg/m3 (0,25 ppm) de NO2 durant un mois à raison de 4 heures d'exposition par jour a modifié les fibres de collagène des poumons de lapins (Industrial Hygiene & Toxicology, 1981-82). Des changements dans les réflexes conditionnés du système nerveux central du rat se manifesteraient pour des expositions prolongées de l'ordre de 564,3 µg/m3 (0,3 ppm) de NO2 (Industrial Hygiene & Toxicology, 1981-82 et OMS, 1987). La résistance aux infections bactériennes ou virales diminuerait à partir de 940,5 µg/m3 (0,5 ppm) pour de longues périodes d'exposition. La perturbation des fonctions pulmonaires a été observée chez des animaux exposés à une concentration de 940,5 µg/m3 (0,5 ppm) après seulement 4 heures (Hydro-Québec, 1991).
Étude sur les humains
On croit que les asthmatiques sont les plus sensibles à une courte exposition au bioxyde d'azote, bien que certains résultats demeurent contradictoires. Les concentrations les plus faibles ayant entraîné des effets mesurables étaient de l'ordre de 564,3 à 940,5 µg/m3 (0,3 à 0,5 ppm) pour une exposition de 30 minutes à 1 heure (OMS, 1987).
Les études épidémiologiques effectuées sur le NO2 dans l'air ambiant ne permettent pas de tirer des conclusions claires sur les effets de ce polluant sur la santé humaine. On rapporte toutefois que l'exposition prolongée des enfants à des concentrations de l'ordre de 150,5 à 282,2 µg/m3 (0,08 à 0,15 ppm) augmenterait l'apparition de maladies respiratoires (Lau et al., 1984).
Jusqu'à présent, l'EPA (Environmental Protection Agency) ne reconnaît pas le lien entre les concentrations moyennes à long terme de NO2 rencontrées habituellement en milieu urbain et les effets cités plus haut, en raison notamment de la présence d'autres contaminants comme le SO2 ou la fumée de tabac (Levy, 1989).
Normes
Sur une base horaire et quotidienne, le MEF a statué la limite des concentrations ambiantes de NO2 à 414 et 200 µg/m3 (0,22 ppm et à 0,11 ppm) respectivement (Ministère de l'Environnement du Québec, 1994). Ces valeurs visent non seulement à protéger la santé humaine mais à éviter la nuisance reliée à l'odeur du gaz et aux effets phytotoxiques. La norme annuelle du Québec pour le NO2 est de 103 µg/m3 (0,055 ppm). En considérant les doses-effets colligées jusqu'à présent dans la littérature, les individus les plus vulnérables sont protégés à court et à long terme lorsque les concentrations restent sous les normes.
Concentrations dans la zone d'étude
Les concentrations maximales en NO2 dans la région à l'étude ne seraient pas dommageables pour la santé humaine puisqu'elles atteindraient 16% de la norme horaire, 18% de la norme quotidienne et 4% de la norme annuelle. La contribution maximale du Centre Énergétique représenteraient 50, 59 et 51% des normes horaire, quotidienne et annuelle. Ainsi, en aucun temps les limites en vigueur ne seraient dépassées, même si les concentrations maximales simulées sont ajoutées aux concentrations maximales mesurées. La santé des individus les plus vulnérables sera donc protégée.
8.3.1.2 SO2
Mode d'action
Le bioxyde de soufre ou anhydride sulfureux affecte le système respiratoire par inhalation. En fortes concentrations, il irrite successivement la trachée, les bronches, les bronchioles puis les alvéoles. Les fumées résultant du mélange de SO2 avec l'eau ou la vapeur et les particules sont corrosives et toxiques (Sax, 1979). Le SO2 menace avant tout les vieillards, les enfants, les bronchitiques et les asthmatiques. Certains épisodes de pollution intense ont démontré une association significative entre l'incidence de bronchite et l'anhydride sulfureux.
Il est difficile d'isoler l'effet spécifique du SO2 car il agit souvent en conjonction avec les poussières ou le monoxyde de carbone (ces contaminants originant des mêmes sources). L'analyse des données de mortalité et de morbidité pour l'épisode de "smog" à Londres en 1952 (4000 morts) suggère que l'effet dominant soit attribuable à l'acide sulfurique (H2SO4) sous forme d'aérosol (cité dans Ito et Thurston, 1989).
Étude sur les animaux
Sur les animaux de laboratoire, les dommages causés par le SO2 se manifestent par une résistance des voies respiratoires au passage de l'air à partir de 419,2 µg/m3 (0,16 ppm) sur une heure (Association Canadienne d'Électricité, 1981). Toutefois, les effets observés suite à l'inhalation de telles doses sont réversibles. Des réactions au niveau des poumons du singe ont été observées lors d'expositions prolongées à des niveaux supérieurs à 13 100 µg/m3 (5 ppm) (Hydro-Québec, 1991).
Étude sur les humains
Selon l'USEPA (1982), les études contrôlées d'exposition au SO2 sur des volontaires ont montré que la réaction des individus dépend de leur niveau d'activité physique. Une concentration de 13 100 µg/m3 (5 ppm) à long terme est considérée comme le niveau le plus bas pour induire des problèmes tels la constriction des bronches chez les sujets en santé. Le niveau est abaissé entre 262 à 5 764 µg/m3 (0,1 à 2,5 ppm) pour les sujets les plus sensibles (asthmatiques). Pour un individu en santé qui respire oralement, le niveau est abaissé à l'intervalle de 1 310 à 5 764 µg/m3 (0,5 ppm à 2,5 ppm) (USEPA, 1982).
Les études épidémiologiques ont été compilées pour une exposition combinée de SO2 et de particules. Il est généralement admis que l'incidence de la mortalité augmente sur 24 heures en présence de 1 048 µg/m3 (0,4 ppm) de SO2 et de 500 à 700 µg/m3 de particules. La détérioration de la santé des bronchitiques chroniques en hiver est observée pour des concentrations de 497,8 µg/m3 (0,19 ppm) de SO2 avec 250 µg/m3 de particules de fumée. Les asthmatiques et les enfants seraient sensibles à des niveaux de SO2 encore plus faibles 209,6 µg/m3 (0,08 ppm) en combinaison avec 150 ou 200 µg/m3 de poussières (Hydro-Québec, 1991).
Normes
L'OMS (1979) estime que les concentrations d'anhydride sulfureux devraient être limitées à 524 µg/m3 (0,2 ppm) sur 10 min., à 314,4 µg/m3 (0,12 ppm) sur une heure, à 115,3 µg/m3 (0,044 ppm) quotidiennement et à 44,5 µg/m3 (0,017 ppm) à long terme pour prévenir les effets sur la santé humaine. La norme québécoise actuelle est environ 4 fois moins sévère pour les concentrations horaires, soit 1 310 µg/m3 (0,5 ppm) et 2,5 fois moins sévère pour la limite quotidienne, soit 220 µg/m3 (0,075 ppm), mais comparable sur une base annuelle, soit 52 µg/m3 (0,02 ppm). Dans son projet de modifications au Règlement sur la qualité de latmosphère (r.20), le MEF veut abaisser la norme horaire à 900 µg/m3
En considérant les résultats actuels des études en laboratoire sur les animaux et sur les humains, de même que les études épidémiologiques, on considère que les seuils fixés par le MEF sont sécuritaires pour tous les groupes de la population. Cependant, cette marge de sécurité est réduite en présence de particules et si on tient compte des effets réversibles observés lors de courtes expositions.
Concentrations dans la zone d'étude
Compte tenu des niveaux mesurés situés bien en deçà des normes, les concentrations maximales simulées qui pourraient être émises, lors de l'opération du Centre Énergétique, ne représentent aucune menace pour la santé humaine, tant à court qu'à long termes. En effet, le Centre génère des valeurs de pointe sur une heure qui plafonnent à 10% de la norme, à 13% pour la norme quotidienne et à 8% pour la norme annuelle. Comme le niveau de fond est relativement bas, les concentrations totales (simulées et mesurées) seront aussi assez faibles, soit 19%; 33%; et 23% pour les normes horaires, journalières et annuelles respectivement.
CO
Mode d'action
L'action dommageable du monoxyde de carbone s'effectue au niveau des systèmes respiratoire et circulatoire. Le CO se fixe sur l'hémoglobine (molécule chargée du transport de l'oxygène) et prive les cellules du corps de l'apport essentiel en oxygène. Les concentrations ambiantes de CO sont normalement faibles mais les risques pour la santé de certaines personnes sensibles augmentent sur de longues périodes. Les effets se traduisent d'abord par une réduction de la tension artérielle. Selon l'EPA, il s'agit notamment des individus souffrant d'angine, de problèmes circulatoires et cardio-vasculaires, de bronchites, d'emphysème, d'asthme ou d'anémie (Levy, 1989). Les effets du CO seraient également observés chez les personnes vivant en haute altitude, celles sous médication, ou en état d'ébriété.
Études sur les animaux et les humains
À de faibles concentrations de CO, on a noté des réductions de poids de l'ordre de 30% et des retards de croissance sur les foetus et les nouveaux-nés de rats. Des effets semblables sont observés chez les foetus et les nouveaux-nés dont les mères fument la cigarette, quoique les concentrations alors inhalées soient nettement supérieures à celles de l'air ambiant (Levy, 1989). On considère que les dommages à la santé sont notables à partir de 17 175 µg/m3 (15 ppm) sur 8 heures pour les populations sensibles.
Normes
La norme québécoise est fixée à 34 000 µg/m3 (30 ppm) pour la période horaire et à 15 000 µg/m3 (13 ppm) sur une période de 8 heures. Dans son projet de modifications au Règlement sur la qualité de l'atmosphère (r.20) le MEF veut abaisser la limite sur 8 heures de 13 à 11 ppm. Cette modification est basée sur une recommandation du Comité consultatif fédéral-provincial sur la qualité de l'air (1987) qui considère que le niveau maximum acceptable doit être de 11 ppm pour protéger la population la plus vulnérable. La limite la plus sévère aux États-Unis est établie à 6 870 µg/m3 (6 ppm) sur 8 heures et s'applique dans une zone située en altitude.
Concentrations dans la zone d'étude
Les concentrations actuelles de CO sont probablement faibles dans la région de Senneterre. Le Centre Énergétique contribuera à moins de 18% des normes québécoises sur 1 heure et sur 8 heures.
8.3.1.4 Particules en suspension
Mode d'action
Les particules dans l'air ambiant sont d'autant plus dommageables pour le système respiratoire qu'elles sont de petite taille (